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Liste bibliographique recente

en sociolinguistique en 2000
avec des petits commentaires de
chaque reference.

Encadré par monsieur le professeur : ACHGHAF.


Réalisé par : Fatima Ezzahrae El Ouali.
Module : Sociolinguistique.
De partement de Langue et de Litterature Françaises.
Master Litte ratures française, francophone et comparee.

Année universitaire : 2022/2023.


Philippe Blanchet, 2003, « Contacts, continuum, hétérogénéité, polynomie,
organisation « chaotique », pratiques sociales, interventions ... quels modèles
? : pour une (socio)linguistique de la « complexité » », Cahiers de
sociolinguistique , 1 N°8 , Rennes , éd Presses Universitaires de Rennes , PP
279-308 .
 Un petit commentaire de la référence :

A partir d’une analyse des avancées théoriques récemment développées autour de


la problématique des « contacts de langues » et d’une synthèse du développement
historique de la sociolinguistique en France, l’auteur explicite la refondation des
cadres épistémologiques des sciences du langage que, selon lui, la sociolinguistique a
réalisée. Il propose de formuler ce cadrage épistémologique dans les termes d’une
« science de la complexité » (Edgar Morin) qui revisite l’ensemble du champ de la
« linguistique » ou des « sciences du langage », aussi bien du point de vue de ses
modèles théoriques que de ses modèles restitutifs, puisque l’une des
caractéristiques majeures de l’approche sociolinguistique est son rapport aux
pratiques sociales. En ce sens, il réaffirme après d’autres que la sociolinguistique
n’est pas un sous-domaine marginal de la « linguistique », mais une autre approche
théorique, méthodologique et épistémologique de l’ensemble du domaine. Il
réexamine ainsi quelques concepts clés, tels que langue(s), représentations,
catégorisations, équilibre dynamique et attire l’attention sur les dimensions éthiques
des recherches scientifiques en sciences humaines et sociales.

Valentin Feussi , 2010 , « Usages linguistiques et constructions identitaires au


Cameroun : A la recherche de soi et/avec l'autre ? », Cahiers de
sociolinguistique, 1 N°15, éd Presses Universitaires de Rennes, PP 13-28.
 Un petit commentaire de la référence :

En s’inspirant de considérations structuralistes, les scientifiques ont tendance à


présenter les langues comme des entités objectivement cernables. Dans cette
logique, les façons de parler sont souvent présentées au Cameroun comme indices
de catégorisation sociale objective. Toutefois, l’urbanisation et les pratiques
quotidiennes (concurrence, conflits, rapprochements, etc.) des populations
empêchent que ce critère soit toujours efficace. Les locuteurs situent leurs usages
sur un plan interactionnel, à travers des adaptations permanentes de sorte que pour
déchiffrer les pratiques linguistiques, il conviendrait de s’interroger sur les
dynamiques identitaires : l’image qu’on a/souhaiterait avoir de soi et de l’autre et
inversement.

A partir de corpus non-sollicités (discussions en forums sur Internet), d’entretiens


compréhensifs et d’observations (menées dans les transports, au marché, dans la
rue entre 2003 et 2008), cette réflexion permet d’interroger des constructions (épi)
linguistiques des participants aux échanges. Elle questionne la dimension sociale des
pratiques dans leur dynamique altéritaire (Robillard, 2008). Dans ce contexte, quelle
évaluation faire de la représentativité en rapport au concept de significativité ? À
l’aide d’une approche ethno-sociolinguistique (Blanchet, 2000 : 41), cette réflexion
travaille particulièrement le couple corpus/terrain. Le critère infondé de l’accent
utilisé pour objectiver des identités ethniques est alors relativisé, ce qui permet
d’appréhender le positionnement du chercheur. Les différentes interactions sociales
sont alors comprises comme des rencontres d’expériences.

Kahina Djerroud, 2010, « Méthodologie critique d'une enquête


sociolinguistique menée dans un quartier dit « populaire » d'Alger (Belcourt /
Belouizdad) Etre un enquêteur ou une enquêtrice ? » , Cahiers de
sociolinguistique, 1 N°15, éd Presses Universitaires de Rennes, PP 29-39.
 Un petit commentaire de la référence :

Cet article propose une mise en perspective d’une méthodologie d’enquête menée
dans un milieu qui a la spécificité d’être de contact des langues parce qu’il est
question d’un espace plurilingue d’Afrique du nord : il s’agit de la ville d’Alger,
réputée de par son histoire par sa pluralité et sa richesse linguistique : « Tout comme
chez ses proches voisins du Maghreb, coexistent plusieurs variétés linguistiques ou
plutôt plusieurs sphères linguistiques » (Taleb -Ibrahimi, 1997 : 22). Il sera plus
précisément question d’une enquête menée dans l’un des quartiers dits « populaires
» de la capitale algéroise : Belouizdad appelé du temps de la colonisation et
aujourd’hui encore, par une grande partie des habitants, Belcourt. L’enquête, menée
par étape entre les années 2008 et 2010, devait répondre à des questionnements
formulés à partir d’une problématique qui s’inscrit en sociolinguistique urbaine.
Nous ambitionnons de savoir quels liens complexes, dialectiques, les habitants d’un
quartier d’Alger mis en mots dans les discours sur l'entité urbaine comme «
populaire » entretiennent entre les représentations socio - spatiales de leur quartier
et les représentations sociolinguistiques qu'ils y associent.

Mener une enquête sociolinguistique nécessite que l’enquêteur apprivoise son


milieu d’enquête. Celui que nous avons interrogé est un quartier d’Alger : Belcourt /
Belouizdad qui se caractérise d’une part, par sa catégorisation en tant que quartier
dit « populaire », d’autre part par la diversité des variétés linguistiques pratiquées
par ses habitants. Nous tenterons dans cet article de relater quelques procédés
utilisés, au cours de l’enquête sociolinguistique, dans le but de combiner entre notre
identité d’enquêteur (sexe, âge, profession, quartier d’origine) et les caractéristiques
du milieu d’enquête citées auparavant.

Rada Tirvassen , 2010, « Pourrait-on faire sans la langue et ses frontières ?


Etude de la gestion des ressources langagières à l'Ile Maurice », Cahiers de
sociolinguistique, 1 N°15, Rennes, éd Presses Universitaires de Rennes, PP 55
- 75.
 Un petit commentaire de la référence :

Si l’on est d’accord avec les sociolinguistes qui affirment que la notion de langue ne
peut modéliser les productions langagières des locuteurs dans leurs interactions
sociales, on ne peut également pas nier le fait que les fonctions que les langues
assument dans les enjeux sociaux majeurs leur offrent ces frontières contestées. En
nous appuyant sur une observation de certains aspects de la réalité sociolinguistique
mauricienne, nous avons voulu montrer, dans cet article, le rôle que joue la langue
créole dans la (dé)/ (re)structuration de la société mauricienne. Le créole qui,
pendant une courte période de l’histoire (sociolinguistique) mauricienne, a été
perçue comme l’outil pouvant assurer l’unité de la nation mauricienne est,
aujourd’hui, revendiqué comme l’instrument qui peut donner un fondement à
l’émergence du groupe ethnique créole. Seule cette analyse sociolinguistique peut
expliquer à la fois la demande sociale pour une langue dont les valeurs
instrumentales demeurent limitées dans une société qui connaît une forte mobilité
sociale et les pressions exercées sur l’Etat mauricien pour qu’elle soit standardisée.

ROBILLARD, D. de, 2003, « What we heedlessly and somewhat rashly call a «


language » » : vers une approche fonctionnelle du (dés) ordre linguistique à
partir des contacts de langues : une linguistique douce ?, in Langues,
contacts, complexité : perspectives théoriques en sociolinguistique », Cahiers
de Sociolinguistique n°8, Philippe Blanchet, Didier de Robillard (directeurs),
Presses Universitaires de Rennes, pp. 207 -232.
 Un petit commentaire de la référence :

L'article intitulé "What we heedlessly and somewhat rashly call a 'language':


vers une approche fonctionnelle du (dés) ordre linguistique à partir des
contacts de langues : une linguistique douce ?" par Didier de Robillard, publié
en 2003 dans les Cahiers de Sociolinguistique n°8, explore une approche
fonctionnelle du désordre linguistique résultant des contacts entre les
langues. L'article est codirigé par Philippe Blanchet et Didier de Robillard, et il
est disponible aux Presses Universitaires de Rennes.

L'auteur remet en question la manière dont nous considérons souvent une langue
comme une entité fixe et homogène. Il propose une approche alternative qui
examine la dynamique des contacts de langues et explore la complexité linguistique
qui en résulte. L'article suggère que plutôt que de se concentrer sur l'ordre
linguistique traditionnel, il est plus pertinent d'étudier le désordre linguistique qui
émerge lors des contacts entre les langues. L'approche fonctionnelle mise en avant
par l'auteur se concentre sur les fonctions que les langues et les pratiques
linguistiques remplissent dans les interactions sociales. Elle cherche à comprendre
comment les langues évoluent et se transforment en réponse aux situations de
contact. L'article propose également le concept de "linguistique douce" pour décrire
cette approche, mettant l'accent sur l'ouverture, la flexibilité et l'adaptabilité des
langues plutôt que sur des normes fixes et rigides. En explorant cette approche
fonctionnelle et le désordre linguistique résultant des contacts de langues, l'auteur
espère offrir de nouvelles perspectives théoriques en sociolinguistique. L'article met
en évidence l'importance de prendre en compte la complexité des interactions
linguistiques dans les études sociolinguistiques et de reconnaître que les langues
sont en constante évolution, influencées par les contacts et les échanges entre les
locuteurs.

Pascal Ottavi , 2010, « Langue corse et polynomie : Retour sur un processus


langagier dans l'enseignement secondaire », Cahiers de sociolinguistique, 1
N°15, Rennes, éd Presses Universitaires de Rennes, PP 87-96.

 Un petit commentaire de la référence :

Plus que toute autre langue régionale, la langue corse possède aujourd’hui un
certain droit de cité dans le paysage institutionnel national. Si l’on envisage sa
situation en fonction du point de la Charte européenne des langues minoritaires, sa
situation apparaît cependant plus précaire. Mais un second trait la singularise au
moins autant que le précédent : l’adoption à son bénéfice du concept de polynomie.
J.-B. Marcellesi définit les langues polynomiques comme des « langues dont l’unité
est abstraite et résulte d’un mouvement dialectique et non de la simple ossification
d’une norme unique, et dont l’existence est fondée sur l’affirmation massive de ceux
qui la parlent, de lui donner un nom particulier et de la déclarer autonome des
autres langues reconnues » (1984). Nous voudrions aujourd’hui faire un point sur
l’application de ce concept en milieu scolaire. A travers un certain nombre
d’interviews, conduites auprès de professeurs de collège ou de lycée, choisis en
fonction de critères particuliers, nous avons voulu savoir comment ils concevaient la
polynomie , comment ils la mettaient (ou non) en œuvre et comment ils
envisageaient son avenir. Nous avons également cherché à comprendre s’il s’agit au
bout du compte de l’enregistrement d’une situation de fait qu’il a fallu à un moment
donner théoriser, d’un objectif à atteindre ou bien encore d’un processus langagier
dont on peut éventuellement dégager une valeur paradigmatique.

Calvet, Louis-Jean, 1999, Pour une écologie des langues du monde. Paris, éd
Plon, p 304.
 Un petit commentaire de la référence :

Cet ouvrage présente une réflexion théorique née de la prise en compte de terrains
sociolinguistiques aussi nombreux que variés. Il y a là le souci permanent d’allier
théorie et terrain, mérite qui participe d’évidence à la grande lisibilité du texte. Il est
important de noter que cette étroite articulation n’est pas seulement un choix
méthodologique, mais qu’elle s’impose en raison précisément de la vision théorique
proposée et défendue ici, sous l’intitulé Pour une écologie des langues du monde.

En première approche, l’écologie linguistique, ou écolinguistique, traite de ce que


l’on nomme par commodité « langue », d’une manière que l’on pourrait qualifier à
ce stade de « globale ». Il peut donc sembler a priori n’y avoir là rien de plus qu’une
simple métaphore (au demeurant déjà proposée en 1970 par Einar Haugen, comme
le souligne L.-J. Calvet) et une approche scientifique classique. En fait, il y a là un réel
modèle, en l’occurrence écolinguistique, qui rend compte d’une problématisation
sinon complètement neuve du moins encore marginale.

De manière nette, la problématique du changement organise les chapitres centraux


de l’ouvrage, ce qui peut sembler a priori étonnant au regard de la non-séparation
opérée entre les perspectives synchronique et diachronique. Plus exactement, il
semble que l’on gagne en cohérence si l’on considère le terme de changement en
lien avec l’idée d’instabilité qui caractérise fondamentalement à la fois les pratiques,
les représentations, et le milieu, trois éléments en perpétuelle interaction .

Fumiya Ishikawa, 2010, « Répercussions du discours didactique sur les


composantes « extralinguistiques » de la classe de langue : Catégorisation
des apprenants et description du contexte », Cahiers de sociolinguistique, 1
N°15, PP 123-134.
 Un petit commentaire de la référence :

La classe de langue n’est pas caractérisée uniquement par la transmission de


savoirs et de savoir-faire langagiers. Elle est aussi le lieu où aussi bien les
apprenants que le micro-contexte local sont incessamment décrits ou catégorisés
par des actions verbales – dont le but primordial est de faire des commentaires
sur la langue, de la rendre transparente (ou la faire comprendre) et de faire
travailler (ou travailler) sur elle. Prononçant un propos, chaque participant de la
classe parle de la langue, mais en même temps se catégorise soi-même,
catégorise l’autre (ou les autres) et ainsi construit (ou reconstruit) le contexte.
Les éléments extralinguistiques constitutifs de la classe, soit les apprenants et le
contexte, sont compris ainsi, par le biais d’une telle approche descriptive
dynamique, comme des objets de l’analyse linguistique, métalinguistique ou
énonciative.
Bibliographie
1. Calvet, Louis-Jean, 1999, Pour une écologie des langues du monde. Paris, éd
Plon, p. 304.

2. Philippe Blanchet, 2003, « Contacts, continuum, hétérogénéité, polynomie,


organisation « chaotique », pratiques sociales, interventions... quels modèles
? : pour une (socio)linguistique de la « complexité » », Cahiers de
sociolinguistique, vol. 1, n°8, Rennes, éd. Presses Universitaires de Rennes,
pp. 279-308.

3. ROBILLARD, D. de, 2003, « What we heedlessly and somewhat rashly call a «


language » » : vers une approche fonctionnelle du (dés) ordre linguistique à
partir des contacts de langues : une linguistique douce ?, in Langues,
contacts, complexité : perspectives théoriques en sociolinguistique, Cahiers de
Sociolinguistique, n°8, Philippe Blanchet, Didier de Robillard (directeurs),
Presses Universitaires de Rennes, pp. 207-232.

4. Valentin Feussi, 2010, « Usages linguistiques et constructions identitaires au


Cameroun : A la recherche de soi et/avec l'autre ? », Cahiers de
sociolinguistique, vol. 1, n°15, éd. Presses Universitaires de Rennes, pp. 13-
28.

5. Kahina Djerroud, 2010, « Méthodologie critique d'une enquête


sociolinguistique menée dans un quartier dit « populaire » d'Alger
(Belcourt/Belouizdad) Etre un enquêteur ou une enquêtrice ? », Cahiers de
sociolinguistique, vol. 1, n°15, éd. Presses Universitaires de Rennes, pp. 29-
39.

6. Rada Tirvassen, 2010, « Pourrait-on faire sans la langue et ses frontières ?


Etude de la gestion des ressources langagières à l'Ile Maurice », Cahiers de
sociolinguistique, vol. 1, n°15, Rennes, éd. Presses Universitaires de Rennes,
pp. 55-75.

7. Pascal Ottavi, 2010, « Langue corse et polynomie : Retour sur un processus


langagier dans l'enseignement secondaire », Cahiers de sociolinguistique, vol.
1, n°15, Rennes, éd. Presses Universitaires de Rennes, pp. 87-96.

8. Fumiya Ishikawa, 2010, « Répercussions du discours didactique sur les


composantes « extralinguistiques » de la classe de langue : Catégorisation
des apprenants et description du contexte », Cahiers de sociolinguistique, vol.
1, n°15, pp. 123-134.

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