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Sommaire

Couverture

Page de titre

Beaucoup pensent que j’adore les études...

État d’esprit

Ce que j'aurais aimé qu'on me dise

Adopte un nouvel état d'esprit

Entoure-toi des bonnes personnes

Émancipe-toi

Sois heureux

Révisions et examens

Avant la rentrée

Pendant l'année

Pendant les révisions

Le jour J

Après les résultats


Vie professionnelle

Mes conseils pour bien commencer sa vie professionnelle

Construis ton réseau

Comment t'épanouir dans ta vie professionnelle ?

Devenir expert-comptable

État des lieux sectoriel

Conclusion

Page de copyright

Résumé
BEAUCOUP PENSENT
QUE J’ADORE LES ÉTUDES...

En réalité, c’est complètement faux. C’est d’ailleurs une des raisons


qui m’ont poussée à passer le diplôme de comptabilité et de gestion
(DCG) puis le diplôme supérieur de comptabilité et de gestion
(DSCG) en un an en alternance : l’envie de passer aux choses
sérieuses, d’appliquer ce que j’avais appris et surtout de devenir
experte-comptable rapidement.
J’ai obtenu le DSCG avec quasiment 15 de moyenne.
Diplôme supérieur de comptabilité et de gestion

Épreuves Note Coefficient

001 Gestion juridique, fiscale et sociale 11,00/20 1,5

002 Finance 13,75/20 1,0

003 Management et contrôle de gestion 15,75/20 1,5

004 Comptabilité et audit 12,00/20 1,5

005 Management des systèmes d’information 16,50/20 1,0

006 Anglais des affaires 18,00/20 1,0

007 Mémoire 15,00/20 1,0

008 Langue vivante étrangère – espagnol 15,00/20 1,0

Total : 126,375/170

Moyenne : 14,86/20

Décision du jury : ADMIS

Comment ?
Pour se préparer aux examens, nous avons tous à notre disposition
des dizaines et des dizaines de supports différents mais c’est loin
d’être suffisant. Certains sujets tels que la motivation, l’organisation,
la méthode de travail ou encore les techniques de mémorisation,
pourtant fondamentaux, n’y sont pas abordés.
C’est ce qui me donne envie aujourd’hui de partager tout cela avec
toi. Comme chacun d’entre nous, j’ai vécu des moments de doute, de
peur, de démotivation… Ça n’a pas toujours été simple. Et c’est parce
que je suis passée par là que j’ai décidé d’écrire ce livre pour te
confier tous mes conseils en matière de préparation et surtout, ce que
j’aurais aimé qu’on me dise.
Dans les prochaines pages, tu trouveras ce qu’on ne t’apprend pas à
l’école pour réussir le DCG et le DSCG, mais également pour réussir
ta vie professionnelle future, pour que tu deviennes un professionnel
aguerri et surtout que tu trouves ta propre voie (et ce n’est pas
obligatoirement en compta !).
Ce livre est le fruit des réflexions de mes trois dernières années, en
tant qu’étudiante d’abord, salariée ensuite et surtout future diplômée
du DEC.
Pour que tu crées ta propre définition de la réussite, ce guide est
divisé en 3 grandes parties :
« État d’esprit »
« Révisions et examens »
« Vie professionnelle »
Et ça commence dès maintenant avec un élément qui est (trop)
souvent sous-estimé : c’est l’état d’esprit.
Qui suis-je ?
En 2021, pour combler un manque, je décide de mettre mon expérience au
service des autres à travers le Blog des Étudiants en Compta. L’objectif était
simple : diffuser auprès du plus grand nombre des conseils et des astuces
pour réussir le cursus de l’expertise comptable.

Depuis, que de chemin parcouru ! J’ai découvert le monde du travail, changé


plusieurs fois de cabinets d’expertise comptable, échangé avec des centaines
d’experts-comptables et finalement lancé Voies de comptables, le podcast qui
t’aide à trouver ta voie. Nos invités sont experts-comptables, commissaires aux
comptes, directeurs administratif et financier ou encore contrôleurs de gestion…
Bref, ils font tous plus ou moins de la compta… mais en réalité, pas tout à fait !
Certains ont quitté les métiers du chiffre pour devenir enseignant ou monter une
entreprise par exemple. À travers ces parcours inspirants, j’espère te montrer que
non, en compta, il n’y a pas qu’une seule voie !
ÉTAT D’ESPRIT
« C’est toujours impossible, jusqu’à ce que quelqu’un le fasse » est une
de mes citations préférées. Et pour cause, c’est ce qu’on m’a souvent
répété quand je disais que j’allais passer le DSCG en un an. « Tu es
folle ! » « C’est impossible. »… Et pourtant, je l’ai fait !
Je ne suis pas là pour te dire que « quand on veut, on peut » car ce
serait nier l’importance de ton environnement dans
l’accomplissement de tes objectifs… Mais plutôt pour te montrer que
tu es capable de beaucoup plus que tu ne le penses.
La réalité, c’est qu’on se met souvent ses propres barrières, invisibles
mais pourtant bien réelles. « C’est impossible », « je n’y arriverai
pas »… Si tu penses que tu n’y arriveras pas, tu as 0 % de chance d’y
arriver. Si tu penses que tu peux y arriver, tu n’auras pas 100 % de
chance d’y arriver mais ça sera toujours plus que 0 %.
La volonté et la motivation sont pour beaucoup dans la réussite. C’est
ce que je vais essayer de te montrer dans cette première partie dédiée
à l’état d’esprit.

Ce que j’aurais aimé qu’on me dise


Selon une étude de l’Observatoire du suicide, « 89 %
des étudiants déclarent connaître au moins une période de stress dans
l’année et […] le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-
24 ans ».
Quand on est étudiant, on a tendance à ne penser qu’à ça : on se lève
étudiant, on pense étudiant, on stresse étudiant, on rêve étudiant.
Pourtant, tu n’es pas qu’un étudiant, tu es aussi une fille ou un fils, un
ou une amie, un frère ou une sœur, voire peut-être un parent.
On a tous plusieurs casquettes : parfois tu es le sportif, le gamer, le
conjoint… Et l’étudiant, qui ne représente finalement qu’un statut
parmi tant d’autres, mais ne te définit pas, à lui seul, en tant que
personne. Tu es bien plus qu’un étudiant, tu es un être humain, avec
tout ce que cela peut comporter : amour, rires, doutes, chagrin… Et
c’est complètement normal (qui voudrait être un robot ?).

Les sources de stress des étudiants classées par intensité

D’ailleurs, les études ne sont pas forcément ta priorité.

1 Choisis tes priorités


Voici le principal problème des étudiants : ils veulent tout faire en
même temps.
Tu te retrouves à devoir gérer les études, ta vie sociale, ta famille, ton
job, ta santé, tes proches… Et tu n’y arrives pas. Aujourd’hui, je suis
là pour te rappeler que c’est normal et qu’aucun être humain sur terre
ne peut réussir à le faire.
Honnêtement, j’aimerais bien te dire que je travaille beaucoup, que je
vais tous les jours à la salle de sport et que je médite chaque matin en
me levant, mais ce n’est pas la réalité. Parce qu’il est très difficile de
tout faire en même temps. Et que personne n’est parfait.
Pour commencer, je voudrais te parler des personnes que tu admires.
Peut-être parce qu’elles ont réussi leurs études ou qu’elles ont le job
dont tu rêves… Peut-être parce qu’elles ont atteint un objectif qui te
tient à cœur : transformation physique, changement de régime
alimentaire… Ou tout simplement des personnes qui semblent avoir
confiance en elles et qui réussissent ce qu’elles entreprennent.
Toutes ces personnes ont un point commun : elles ont défini leurs
priorités.
Pour certaines, ça a été travailler pour décrocher leur diplôme ou
gravir les échelons d’une boîte du CAC40, pour d’autres ça a été se
réveiller à 6 heures pour aller courir tous les matins… Enfin bref, tu
vois ce que je veux dire.
À un moment donné de leur vie, elles ont fait un choix, le choix de se
fixer un objectif et d’en faire une priorité. Elles n’ont pas décidé de
changer toute leur vie du jour au lendemain : imagine-toi arriver
dans une nouvelle école, adopter un nouveau régime alimentaire, te
mettre à la méditation, sortir tous les week-ends et devoir tout mener
de front… C’est pourtant ce qui arrive quand on est étudiant et qu’on
est lâché dans le grand bain, parfois loin de chez ses parents et de ses
habitudes.
Tu dois prendre conscience qu’il est extrêmement difficile d’adopter
plusieurs habitudes en même temps et qu’il va falloir faire un choix
pour définir tes priorités. Inutile de se torturer l’esprit trop
longtemps, les priorités d’aujourd’hui ne sont pas forcément celles
d’hier et ne seront pas celles de demain. Qu’est-ce qui est le plus
important pour toi, là, maintenant ?
Voici un exemple de classification des priorités :
le travail : études et/ou vie professionnelle ;
la santé physique : alimentation, activité physique ;
la santé mentale : bien être, s’entourer des bonnes personnes ;
la vie sociale : famille, amis, couple.

L’expérience de Julie
Pendant mes études, ma priorité a souvent été le travail. À l’heure où je te parle,
ma priorité est la santé : j’essaie de mieux m’alimenter et de faire une activité
physique tous les jours.

Nous sommes tous différents et le travail n’est pas obligatoirement ta


priorité. Si tu as défini ce qui est le plus important pour toi, il est
possible que cela change radicalement ta façon de voir les choses et
t’aide à relativiser.
Prenons comme exemple les vacances de Noël (un classique) :
pendant tout le mois de décembre, on se dit qu’on va profiter des
vacances pour rattraper le retard déjà accumulé, réviser pour les
examens de janvier et, pourquoi pas, même prendre un peu
d’avance… Tu vois le truc venir ? Au final, comme chaque année, tu
ne vas presque pas réviser car tu vas profiter des moments en famille
et te reposer (ce qui est totalement légitime). Et tu vas culpabiliser.
Pourquoi ?
Parce tu n’as pas défini la bonne priorité : pendant les vacances de
Noël, il n’est peut-être pas judicieux de faire du travail une priorité. Si
tu choisis de prioriser ta vie sociale, pourquoi culpabiliserais-tu
d’avoir fait ce qui était prévu ? Dans les deux cas, tu auras utilisé ton
temps de la même façon, mais dans l’un tu culpabiliseras et pas dans
l’autre. C’est ça, l’importance de fixer ses priorités honnêtement.
Si tu veux absolument avancer dans tes révisions (et c’est tout à ton
honneur), tu pourrais plutôt le faire avant les vacances de Noël ou
après, une fois que tu seras reposé et en forme pour attaquer les
quelques mois restants avant les examens ? Cela signifiera peut-être
sortir un peu moins ou faire moins de sport.

Mon conseil
On a tous vingt-quatre heures dans une journée et ce temps n’est
malheureusement pas extensible, mais toi seul décides de la manière dont tu vas
l’occuper, et souvent, pour l’utiliser autrement, il faut accepter de faire des
concessions.

Comme tu l’auras compris, personne ne doit pas se résumer à


l’étudiant qu’il est, ni à son travail, qui n’est pas nécessairement sa
priorité d’ailleurs. Le risque est de confondre les notes, qui sont
attribuées à ton niveau de connaissance à moment donné dans un
contexte précis, avec ta propre valeur, en tant que personne.

2 Tes notes ne reflètent pas ta valeur

Ça nous est arrivé à tous de nous prendre un carton :


personnellement, c’était un 4 en droit social. On se sent nul, on se dit
qu’on n’y arrivera jamais, on pense à tout arrêter.
Parce qu’on le prend très à cœur et qu’on a l’impression que cette sale
note nous a été attribuée à nous, en tant que personne. Ce qui est
totalement faux. Évidemment, les notes comptent pour l’obtention du
diplôme (même si elles sont rattrapables pour le jour J).
Mais au-delà du diplôme, les notes ne servent pas à grand-chose.
En tout cas, en cabinet d’expertise-comptable, il est assez rare que
l’employeur accorde de l’importance à tes notes. Il ne va pas te
recruter parce que tu as une meilleure moyenne qu’un autre ni même
te donner des missions plus intéressantes…
De manière générale, les notes ne déterminent pas tes compétences
professionnelles. Et c’est d’autant plus vrai en comptabilité. Il y a
vraiment un fossé entre ce que tu apprends à l’école et ce que tu fais
en cabinet : contrôle de TVA, rapprochement
comptabilité/immobilisations, révision, bilan imagé… Si ces mots ne
te disent rien, pas de panique : c’est tout à fait normal car cela ne
s’apprend pas à l’école. Et pourtant, ça fait partie du quotidien en
cabinet d’expertise comptable.
J’ai toujours été une bonne élève depuis le début de ma scolarité
mais, quand je suis arrivée au cabinet pendant mon alternance, je
suis repartie de zéro car je ne savais rien faire… Comme n’importe
qui arrivant dans un cabinet. Que l’on ait un BTS CG, un DCG, un
master CCA ou un DSCG, on démarre tous au même point de départ !

L’expérience de Julie
Le jour où on m’a demandé de faire un remboursement de crédit de TVA je me
suis retrouvée bien bête… car je ne savais pas le faire et mon DCG à 15 de
moyenne ne m’a pas sauvée !

En tant qu’experte-comptable stagiaire, j’ai eu un manager qui avait


un DCG seulement, mais dix ans d’expérience. Oui, ça peut paraître
inapproprié à première vue, mais tu apprendras que c’est l’expérience
qui prévaut en comptabilité. Tu pourras trouver des profils très
expérimentés sans diplômes, mais bien plus compétents que ceux
avec diplômes. La réalité, c’est que le contenu des cours ne représente
pas du tout le quotidien, et tu t’en rendras compte bien assez tôt.
Alors cette mauvaise note que tu as obtenue parce que tu n’avais pas
révisé ton examen ne conditionne en aucun cas ta réussite
professionnelle. Un client ne te demandera jamais d’apprendre
300 pages par cœur… Les examens, si.

« Si on juge un poisson sur sa capacité à grimper un arbre, il sera


un imbécile toute sa vie. »
– Albert Einstein

Tu peux avoir 15 et être un mauvais professionnel tout comme


valider à 10 et être un super professionnel. Car la comptabilité ne
requiert pas uniquement des compétences techniques (ce que tu vois
en cours), mais aussi des compétences relationnelles, managériales…
D’ailleurs, je te conseille de ne pas mettre en avant tes notes lors d’un
entretien (même si elles sont très bonnes), justement parce qu’elles
n’ont aucun rapport avec le travail. Cela risquerait donc même de
donner une mauvaise impression à ton futur employeur. En
comptabilité, c’est vraiment l’expérience qui prime les diplômes.
Je te le disais juste avant, tu n’es pas qu’un étudiant, et
heureusement, ce serait contre-productif. Le risque, c’est de
s’enfermer dans ses études et de ne faire que ça en pensant que c’est
la solution pour réussir. Les études peuvent être ta priorité, mais ta
vie ne doit pas se résumer à ça.
Cette histoire, je la connais bien après avoir échangé avec plusieurs
étudiants : certains se plaignaient de leurs notes pas assez élevées à
leur goût alors que, objectivement, elles étaient supérieures à la
moyenne. Surprenant à première vue. En creusant un peu et en
posant quelques questions (« Pourquoi tu trouves que ce sont des
mauvaises notes ? » « C’est quoi une bonne note ? » « C’est grave de
ne pas avoir de bonnes notes ? »), on comprend assez vite que le
problème est bien plus profond qu’une simple note : ils avaient
résumé leur vie à leurs études. Le problème n’était donc pas les notes
– comme ils le pensaient – mais tout le reste.
Imaginons que tu ne fasses que travailler, en n’ayant plus ou que peu
de vie sociale, en ne faisant plus de sport… Tes journées se résument
à réviser le soir après les cours et tous les week-ends. Évidemment, tu
vas prendre tes notes personnellement car elles seront le reflet, non
seulement de ton travail, mais de ta vie tout entière. Tant qu’elles
sont bonnes, tout ira bien. Mais si elles chutent… tu te sentiras nul et
démotivé. Ce qui est complètement contre-productif.
Pratiquer d’autres activités à côté des cours, avoir d’autres centres
d’intérêt, c’est primordial pour prendre du recul sur ton travail. Dès
lors, obtenir une mauvaise note ne sera qu’une péripétie parmi tant
d’autres : ton super entraînement de basket ou le week-end à la mer
prévu pour la semaine prochaine.
Parce que le jour où tu n’auras plus de cours, plus de révisions, plus
d’examens… la vie continuera.

3 Les diplômes ne sont qu’une étape


Quand on est étudiant, on a tendance à penser que l’objectif « final »
est de terminer ses études… En réalité, c’est là que tout commence !
D’ailleurs, un employeur regardera davantage tes expériences que tes
diplômes.
Prenons l’exemple de deux candidats :
candidat A : diplômé à 14 de moyenne avec des stages
obligatoires ;
candidat B : diplômé à 12 de moyenne qui a fait de l’alternance
ou travaillé en comptabilité pendant ses jobs d’été.
Je peux t’affirmer avec certitude que le candidat B aura beaucoup
plus de facilités à être recruté. Je sais que ça peut paraître contre-
intuitif, mais c’est une réalité en comptabilité. L’erreur serait
d’attendre la fin de ses études pour te faire une expérience
professionnelle, qu’elle soit en comptabilité ou non d’ailleurs.

L’expérience de Julie
J’ai travaillé tous les étés pendant mes trois années de préparation au DCG.
Même si le but premier était de financer mes études et non d’avoir une expérience
professionnelle, je suis certaine que cela m’a aidée à décrocher mon alternance
en DSCG.
DCG1 : trois mois à l’usine ;
DCG2 : deux mois dans une banque ;
DCG3 : trois mois en entreprise.

Trouver son premier job n’est jamais simple : tu cherches une


première expérience car tu n’en as pas et l’entreprise ne souhaite pas
t’embaucher car tu n’as pas d’expérience… C’est le serpent qui se
mord la queue. C’est pourquoi je te conseille vivement de construire
tes propres expériences, qu’elles aient à voir de près ou de loin avec
la comptabilité.

Pourquoi je te dis que les diplômes ne sont qu’une


étape ?
Déjà, le fait d’avoir un objectif sur le long terme va rendre le chemin
complètement différent. Il ne s’agit pas forcément d’un diplôme, ça
peut être un job comme chef de mission en cabinet ou contrôleur de
gestion en entreprise. Ça peut aussi être plus abstrait : ne pas te
fermer de portes, créer une entreprise.

L’expérience de Julie
Mon objectif final a toujours été le diplôme d’expertise-comptable (DEC) ce qui a
donné plus de sens à l’obtention du DCG et à celle du DSCG, car elles ne
représentaient que des étapes dans l’obtention du diplôme final. La question
n’était pas de savoir si j’allais y arriver, mais quand et comment.

J’étais certainement plus déterminée que ceux qui passaient un


diplôme pour passer un diplôme (et c’est tout à fait normal). Les
problèmes commencent quand tu te rapproches de l’objectif et que tu
ne sais plus vraiment pourquoi tu le fais (c’est mon cas actuellement).
Alors il faut voir plus loin, toujours plus loin. Quand on commence le
cursus, on peut avoir l’impression que la finalité, c’est le DEC. Et ça te
motivera pour passer les deux diplômes qui le précèdent.
Mais en réalité, ce n’est qu’une étape sur ton chemin, et surtout le
début d’une fabuleuse aventure. Qu’est-ce que tu fais une fois que tu
as le DEC ? Tu t’associes ? Tu crées ton propre cabinet ? Tu pars en
entreprise ? Tu crées ta propre entreprise ?
Et cet exemple peut être appliqué à n’importe quel diplôme, en
réalité, que tu t’arrêtes à bac+2, +3, +5 ou +8… Qu’est-ce que tu
vas faire de ce diplôme ? C’est ça qui est vraiment important.
Attention cependant, ce n’est pas grave de ne pas savoir ce que tu
veux faire, là tout de suite maintenant, pour le restant de tes jours
(imagine l’angoisse !). D’ailleurs, qui peut savoir ce dont il aura envie
dans trois, dix ou vingt ans ?
Au moment où je te parle, je n’ai absolument aucune idée de ce que
je ferai dans six mois, alors imagine dans cinq ou dix ans… Mais ça
fait partie du processus.
L’important, c’est de se poser les bonnes questions. Ça fait mal parfois
et ça implique des remises en question mais c’est ce qui nous fait
évoluer. Une des premières clés est de te renseigner sur les différentes
voies qui s’ouvrent à toi pour choisir celle qui te paraît la plus
adaptée à un moment donné (et qui peut évoluer plus tard).
Peu importent les voies que tu prends, peu importent les obstacles sur
ton chemin, tu réussiras toujours à te relever si tu adoptes le bon état
d’esprit, et c’est ça, finalement, le plus important.

Adopte un nouvel état d’esprit


La définition de la réussite est propre à chacun et peut changer tout
au long de ta vie : tu évolues, tes objectifs aussi. Elle n’est pas
seulement scolaire ou professionnelle, elle peut aussi être
personnelle.
Seulement, avoir des objectifs ne suffit pas… Il faut aussi adopter un
bon état d’esprit, et ça se travaille ! Carol Dweck, professeur de
psychologie sociale à Stanford a théorisé un concept qui oppose deux
types d’état d’esprit : fixed mindset versus growth mindset, ou
littéralement « esprit fixe » versus « esprit de croissance ».

1 Le concept

Tes résultats, qu’ils soient scolaires, professionnels ou personnels, ne


sont pas uniquement liés à la qualité ou au temps de travail, ni même
à la chance. Un des facteurs souvent largement sous-estimés est l’état
d’esprit dans lequel tu te trouves.

Fixed mindset
Les personnes qui ont un esprit fixe pensent que tout est déterminé
depuis la naissance et qu’elles ne peuvent rien y changer, elles sont
fatalistes. Le talent est inné, chacun a ses forces et ses faiblesses…
Soit on est « bien né », soit on ne l’est pas.
Quelques exemples de phrases typiques d’un état d’esprit fixe :
« Je suis incapable de faire X. »
« J’ai toujours été nul en X. »
« Il a réussi car il est plus intelligent. »
On dit que ces personnes ont un « locus externe ». Autrement dit :
elles pensent n’avoir aucun contrôle sur ce qui leur arrive et se
déresponsabilisent. C’est souvent la faute des autres, des professeurs,
du sujet d’examen… Les challenges ne valent pas le coup d’être
relevés, par peur d’échouer.
À l’opposé, on retrouve le « growth mindset ».

Growth mindset
Les personnes qui ont un état d’esprit de croissance pensent que
chacun peut développer des compétences ou des talents s’il le
souhaite, qu’on peut travailler sur ses faiblesses et s’améliorer.
Par exemple, pour quelqu’un avec un growth mindset, une personne
introvertie peut devenir conférencière, mais c’est impossible de
l’envisager pour celui qui a un fixed mindset.
Quelques exemples de phrases typiques d’un état d’esprit de
croissance :
« Je vais tenter d’y arriver par un autre moyen. »
« Je peux mieux faire. »
« Ces personnalités sont inspirantes. »
On dit que ces personnes ont un « locus interne ». Autrement dit : le
destin n’existe pas et on peut le modifier par nos actions et nos
attitudes.

Fixed mindset VS Growth Mindset

Comme souvent, le monde n’est pas tout blanc ou tout noir. Il peut
arriver que tu aies un état d’esprit fixe pour les études, par exemple,
et un état d’esprit de croissance pour le sport. Et tu peux décider
d’adopter un état d’esprit de croissance. D’ailleurs, prendre
conscience que tu peux le changer, c’est déjà un peu « avoir un esprit
de croissance ».

Comment changer d’état d’esprit ?


Actuellement, tu es peut-être dans un cercle vicieux : tu penses ne
pas être capable de réussir à faire X, donc tu ne tentes rien, et
forcément tu n’obtiens rien non plus, ce qui te conforte dans l’idée
que X est impossible à obtenir. L’objectif est de transformer ce cercle
vicieux en un cercle vertueux : prendre conscience que tu en es
capable, passer l’action et te donner tous les moyens à ta disposition
pour y arriver.
Le cercle vertueux de l’esprit de croissance

L’expérience de Julie
Comme tu le sais, j’ai passé mon DSCG en un an en alternance et je pense
sincèrement que d’autres personnes dans ma classe auraient pu l’obtenir. La
différence, c’est que j’ai pensé que c’était possible alors que la majorité des
personnes autour de moi répétaient que ça ne l’était pas. J’ai mis en place une
stratégie pour passer les 8 épreuves d’un coup et j’ai réussi. Si j’avais échoué,
j’aurais évidemment été déçue mais fière de l’avoir tenté. J’ai relevé un challenge.

2 Relève des challenges

On est tous pareils : on se dit qu’on est jeune et que c’est maintenant
ou jamais qu’il faut tout donner et se construire la meilleure des
carrières qui soit… Sauf que ça finit par durer toute une vie.
Lorsqu’on interroge des personnes en fin de vie sur leurs plus grands
regrets, aucun ne répond : « Je n’ai pas assez travaillé. » On travaille
déjà tous tellement !
Ils regrettent de ne pas avoir osé. Oser choisir les études dont ils
avaient envie et non pas celles qui plaisaient à leurs parents. Oser
partir à l’étranger avec un sac à dos. Oser changer de job du jour au
lendemain. Oser se reconvertir. Oser, oser, oser.
Plus on sort de sa zone de confort, plus on prend conscience que rien
n’est impossible, et ça devient plus facile. Mais pour rentrer dans
cette boucle vertueuse, le plus important sera toujours de faire le
premier pas.
Pour casser le cercle vicieux dans lequel tu es actuellement, il va
falloir te trouver un premier challenge à relever, peu importe le
domaine : études, travail, sport, alimentation, lecture… Bref, ce que
tu veux. Choisis un challenge qui te demandera des efforts, mais qui
est à ta portée. La barre doit être suffisamment haute mais réaliste :
courir un marathon la semaine prochaine alors que tu n’as pas fait de
sport depuis dix ans risque de te décourager.

L’expérience de Julie
Mon premier challenge à moi, c’était le DSCG en un an. Depuis, il y en a eu plein
d’autres : créer un blog, passer un diplôme à HEC, lancer un podcast… Et même
écrire ce livre aujourd’hui. J’étais à ta place il y a quelques années, je n’avais rien
de plus que les autres. Mais j’ai osé.

Bien sûr, il est possible que le challenge ne se passe pas comme prévu
et que tu échoues. Le plus important, c’est d’avoir fait ton maximum
pour l’atteindre et de comprendre pourquoi tu as échoué pour mieux
réussir la prochaine fois.

« Le seul homme à ne jamais faire d’erreur est celui qui ne fait


rien. »
– Théodore Roosevelt

Relever des challenges, ça signifie prendre un risque, celui de l’échec.


Et puisqu’on parle souvent de ses réussites et peu de ses échecs, je
vais te raconter l’un des miens.
L’expérience de Julie
Il y a un an, j’ai passé un diplôme à HEC et j’ai loupé l’examen du QCM à un point
près. J’étais certes déçue, mais honnête avec moi-même : je n’avais pas travaillé
suffisamment. Heureusement pour moi, il y avait un rattrapage, donc j’ai pu valider
ce diplôme après avoir vraiment révisé.

3 Change ton rapport à l’échec

Se lancer des challenges, ça signifie pouvoir échouer. Et parfois, c’est


difficile à accepter. Pourtant, tout le monde échoue. Même les plus
grands.

« J’ai raté 9 000 tirs dans ma carrière. J’ai perdu presque


300 matchs. 26 fois, on m’a fait confiance pour prendre le tir de
la victoire et j’ai raté. J’ai échoué encore et encore et encore dans
ma vie. Et c’est pourquoi j’ai réussi. »
– Michael Jordan

Tu as le droit d’être déçu, triste ou en colère, car nous sommes tous


humains. Mais une fois tes émotions passées, il est important de
prendre du recul. Si tu échoues, c’est que tu as essayé quelque chose.
Ce qui est déjà mieux que beaucoup de personnes qui ne tentent rien,
par peur d’échouer.
Certes, ne rien tenter, c’est s’assurer de ne pas échouer ; mais
c’est aussi et surtout ne pas apprendre, ni évoluer en tant que
personne.
Par exemple, si tu « échoues » dans ton orientation et que tu changes
en cours de route, cela signifie que tu as compris que la première voie
n’était pas faite pour toi (et c’est déjà super !), que tu essaies autre
chose qui te correspond mieux et qui te rendra possiblement plus
heureux. Quel est le pire, selon toi, entre « échouer » et se réorienter
ou passer sa vie entière à faire un job qu’on n’aime pas ?
Échouer, c’est aussi prendre son élan pour mieux sauter. Le plus
important, c’est de comprendre pourquoi tu as échoué et d’en tirer
des enseignements pour être meilleur la prochaine fois. Pourquoi as-
tu échoué ? Comment peux-tu t’améliorer ?

« Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends. »


– Nelson Mandela

L’expérience de Julie
Lors de mes révisions, j’ai pris l’habitude de réviser avec les annales. Je faisais
beaucoup d’erreurs mais je ne voyais pas cela comme quelque chose de négatif.

Lorsque tu fais une erreur à une question, cela signifie que tu as


appris quelque chose que tu ne savais pas avant de t’entraîner.
L’erreur fait partie intégrante du processus de l’apprentissage, c’est
une des étapes nécessaires pour décrocher la meilleure note possible
à l’examen. Mieux vaut se tromper en révisant plutôt que le jour J…
L’expérience de Julie
Je ne suis pas une grande fêtarde, mais il m’est arrivé de sortir une fois, la veille
d’un contrôle de droit social que je n’avais absolument pas révisé et j’ai obtenu
4/20. Le jour de l’examen final, j’ai obtenu 7/20 (donc pas beaucoup plus), mais
cela m’a suffi pour valider le DCG.
Ce 4/20, je l’ai pris comme un électrochoc. Ça ne signifiait pas que j’étais nulle,
c’était simplement le reflet de mon travail à un moment donné et j’ai tout fait pour
le changer. Si je n’avais pas eu ce 4/20, ou « cet échec », je n’aurais sûrement
pas révisé autant pour le jour J et j’aurais peut-être loupé mon DCG à cause d’une
note éliminatoire. Le problème n’est pas d’échouer, mais de ne rien en apprendre
voire, pire, de refaire la même erreur !

« Le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son


enthousiasme. »
– Winston Churchill

4 La méthode pour surmonter un échec

Comprends tes erreurs


Au lieu de passer du temps à te lamenter, à te dire que tu es nul, que
tu n’y arriveras jamais… essaie de comprendre ce qui s’est passé,
pourquoi tu as rencontré des difficultés.
Voici quelques pistes qui peuvent t’aider dans le cas d’une mauvaise
note ou d’un diplôme non-obtenu.
La pyramide de l’échec étudiant

Source : @robintyonnel (Instagram)

Tire des leçons de tes échecs


Maintenant que tu sais ce qui a cloché, tu peux essayer de faire
mieux. Pour chaque problème, il existe forcément une ou plusieurs
solutions. Par exemple, si tu copies la méthode de travail des autres
et que ça ne fonctionne pas chez toi, tu dois trouver ta propre
méthode. Si tu ne sais pas gérer ton stress pendant l’examen, il faut
en chercher les causes profondes peut-être tester des méthodes de
relaxation ou aller voir un psychologue…

Trouve l’opportunité dans la crise


Plus facile à dire qu’à faire. Surtout quand tous tes plans sont mis à
mal. Pourtant, l’échec permet de te plonger dans une introspection,
c’est-à-dire l’observation et l’analyse de tes sentiments, motivations…
Tu vas pouvoir en apprendre plus sur toi et t’améliorer.

L’expérience de Julie
Il y a un an, j’ai appris que la fin de mon stage d’expertise comptable allait être
décalée de six mois pour des raisons administratives (et non de mon fait), alors
que tout avait déjà été planifié dans ma tête. Ce n’était pas « juste » un décalage
du diplôme de six mois, mais cela reflétait en fait un problème plus profond, qui
était celui de devoir rester plusieurs mois de plus dans un job que je n’aimais pas
(on en reparlera plus tard).
Je devais passer les épreuves en novembre 2024 et être diplômée dans la foulée
mais… ce n’était plus possible. Quand j’ai appris la nouvelle, j’étais stupéfaite,
bouleversée, je trouvais cela injuste, j’ai pleuré. J’ai appelé l’Ordre pour savoir s’il
était possible de rectifier le tir, mais on m’a répondu que c’était impossible.
Ce non-sens administratif, qui était à l’origine un problème, s’est transformé en
opportunité. Si je finissais mon stage six mois plus tard, cela signifiait aussi que je
pouvais prendre une pause de plusieurs moi pendant le stage. C’est ce que j’ai
décidé de faire en démissionnant pour me consacrer à ce qui avait du sens pour
moi à ce moment-là : lancer un podcast et écrire ce livre. Si je n’avais pas subi
cette déconvenue, je n’aurais certainement pas démissionné et sauté dans le vide,
sans nouveau cabinet pour continuer mon stage, en prenant le risque de décaler
l’obtention de mon diplôme.
C’est cet « échec » dû à une cause extérieure qui m’a permis de sortir une
nouvelle fois de ma zone de confort.

5 Comment sortir de ta zone de confort ?


Peu importe qui tu es, ce que tu veux faire, pour évoluer, il faut sortir
de ta zone de confort. Tout le monde a une zone de confort.
L’expérience de Julie
J’ai toujours été introvertie : c’est facile de ne pas participer, de ne parler qu’aux
personnes qu’on connaît. Pendant mon job d’été à la banque, je stressais à l’idée
de répondre au téléphone. Ce n’était pas beaucoup mieux pendant mon
alternance de DSCG où je repoussais le plus possible le moment d’appeler les
clients. Jusqu’au jour où j’ai pris la parole devant plusieurs milliers de personnes
sur LinkedIn et où j’ai été invitée à animer une conférence devant 300 personnes.
Je ne vais pas te dire que c’est arrivé du jour au lendemain. Mais c’est arrivé.

Je ne conseille pas de sauter dans le vide sans parachute… Il faut y


aller petit à petit. Tu peux choisir au début des petites actions, sans
risque, pour prendre confiance en toi.
Par exemple, participe une fois par jour en classe ou teste un plat que
tu n’as jamais goûté auparavant. Ensuite, tu pourras passer au stade
supérieur : participer une fois par cours ou tester une nouvelle
culture culinaire.
Sortir de sa zone de confort

Mon conseil
Plus tu vas sortir de ta zone de confort, plus tu auras confiance en toi et plus ça
sera facile. C’est un cercle vertueux. Il n’y a plus qu’à te lancer !

Là, tu te dis : « Bon, OK, elle est gentille Julie, mais l’état d’esprit, ça
me sert à quoi concrètement dans mes études ? »
6 Applique le bon état d’esprit
au monde des études
Pour te montrer l’intérêt d’adopter un bon état d’esprit pour réussir
tes études (entre autres), laisse-moi te donner trois exemples
concrets.

Tu n’es pas nul en compta, tu peux t’améliorer


Au début, comme beaucoup, je ne comprenais rien à la comptabilité :
débit, crédit… Je trouvais ça totalement illogique. Jusqu’à ce que j’aie
une mauvaise note au premier contrôle et là, ça a été le déclic : j’ai
révisé tout le week-end pour comprendre une logique que certains
maîtrisaient déjà… Donc ce n’était pas insurmontable ! Si je m’étais
répété que « la comptabilité, c’est nul, je ne comprends rien », ça ne
serait sûrement pas arrivé.
C’est parfaitement normal d’avoir des appétences, voire des facilités
pour certaines matières plus que d’autres. L’objectif est d’avoir une
moyenne générale à 10, pas d’avoir 10 partout ! Tu devras donc
adapter ta stratégie de révisions en fonction des matières pour éviter
le 6 éliminatoire.

Entraîne-toi pour progresser


S’il y a un seul conseil que je donnerais à quelqu’un qui veut réviser
efficacement, c’est l’entraînement. Il n’y a pas de secret : s’entraîner,
s’entraîner et encore s’entraîner. Pourquoi ?
En premier lieu, beaucoup d’étudiants lisent et relisent leur cours ou
leurs fiches de façon passive (on y reviendra plus tard). S’entraîner
permet de passer de l’autre côté : devenir actif dans ses révisions.
C’est aussi une philosophie de vie : au lieu d’être spectateur de ta vie
(passif), deviens acteur (actif), c’est-à-dire prends des décisions en
connaissance de cause et en les assumant.
Dans un second temps, multiplier les méthodes révision va permettre
de mieux assimiler l’information, de façon différence à chaque fois, ce
qui va consolider tes connaissances. Et enfin, on apprend de ses
erreurs : faire des erreurs ce n’est pas grave et c’est même nécessaire !
L’échec ne signifie pas que tu es mauvais, mais que tu as essayé
et que tu seras meilleur la prochaine fois.
Au contraire, si tu t’es trompé et que tu comprends pourquoi, tu ne
referas plus la même erreur la prochaine fois : tu deviens meilleur. À
ton avis, qui réussira le mieux entre celui qui a fait dix exercices et
s’est trompé plusieurs fois et celui qui n’en a fait aucun ?

Réponds à toutes les questions


Quand on n’a pas la réponse, on a peur de dire une bêtise donc on ne
répond pas. Logique, non ? Et puis, surtout… qu’est-ce que les autres
pourraient penser de nous ?
Les autres ? Quels autres ? Tu dois sans doute parler du correcteur,
celui qui va voir passer des dizaines et des dizaines de copies… Est-ce
que tu crois vraiment qu’il va retenir ta réponse à côté de la plaque ?
Il a dû en voir d’autres… Au pire, tu seras une anecdote à la machine
à café et c’est tout.

Mon conseil
Au DCG comme au DSCG, il n’y a pas de points négatifs. Tu ne prends aucun
risque à répondre, mais tu es sûr de ne gagner aucun point si tu ne réponds pas.
L’expérience de Julie
Quand j’ai passé le DSCG en 2020, le sujet de « Management des systèmes
d’information (MSI) » le sujet comportait 11 points sur 20 sur la RGPD, chapitre
que je n’avais même pas lu. Je ne connaissais que vaguement l’acronyme. Cela
signifiait forcément une note éliminatoire pour moi, n’est-ce pas ?
J’ai répondu à toutes les questions, en me mettant dans la peau de quelqu’un qui
maîtrisait son sujet, en essayant de comprendre quelles pouvaient être les
attentes du correcteur sur cette question, en faisant « comme si ». Et j’ai obtenu
16,5. Ma meilleure note aux examens écrits. Si je n’avais rien répondu, j’aurais
certainement obtenu une mauvaise note voire une note éliminatoire.

Ce sont toutes ces expériences que j’ai eu envie de partager avec le


plus grand nombre d’entre vous, pour que chaque étudiant ait accès à
des ressources et à des retours d’expérience du terrain. Car je pense
qu’il n’y a que ça de vrai : écouter les « anciens », ceux qui sont déjà
passés par là avant toi, qui ont ressenti les mêmes émotions que toi.
Le problème, c’est que tout le monde n’a pas accès à ces retours
d’expérience, à cet entourage.

Entoure-toi des bonnes personnes

« Vous êtes la somme des personnes que vous fréquentez. »


– Jim Rohn

De cet aphorisme, on peut en retirer deux leçons :


Pour s’améliorer, il faut s’entourer des bonnes personnes.
Pour s’améliorer, il faut se séparer des mauvaises personnes.
Ce deuxième point est sans doute un des plus difficiles, surtout quand
il s’agit de notre entourage proche. Pourtant, on connaît tous des
personnes qui nous tirent vers le bas au lieu de nous encourager. Si tu
es sensible au regard des autres, il est possible que les remarques de
ton entourage te freinent dans ton parcours.

L’expérience de Julie
La plupart des gens ne comprenaient pas pourquoi je voulais passer le DSCG en
un an. « Tu es folle », « c’est impossible », « tu vas tout rater ». J’étais
suffisamment sûre de moi (non pas de l’avoir, mais d’en être capable) pour ne pas
les écouter, mais je sais à quel point ça peut être compliqué.

Peu importe le type de relation, il doit y avoir un échange c’est-à-dire


que chacun reçoit et apporte à l’autre. À partir du moment où la
relation est déséquilibrée et où l’on donne plus qu’on ne reçoit, il est
parfois bon de prendre du recul, au moins pendant un temps.
Commence par te séparer temporairement ou définitivement des
personnes qui semblent te rabaisser. Et ensuite seulement, tu pourras
t’entourer de nouvelles personnes, en phase avec ton objectif.
As-tu déjà remarqué qu’en général les élèves studieux s’associent
entre eux, tout comme les élèves dissipés ? Cela vient tout
simplement du fait qu’on est attiré par ceux qui nous ressemblent. Et
si on prenait le concept à l’envers et qu’on s’entourait de ceux à qui
on veut ressembler ?

1 Des personnes qui ont le même objectif

L’être humain a besoin de modèles, de vivre en communauté, pour


se projeter.
Cela ne veut pas dire que tu ne peux pas être seul : faire du sport
seul, manger seul, réviser seul… Mais essaie de t’entourer
physiquement ou virtuellement de personnes qui vont te pousser vers
le haut.
Par exemple :
crée un groupe de révision avec lequel tu révises, en présentiel
ou à distance ;
suis des sportifs de haut niveau sur Instagram…
Privilégie des personnes qui ont le même objectif que toi, voire un
objectif supérieur. Si on parle de révisions, essaie de trouver des
étudiants qui ont pour objectif d’obtenir une meilleure note que la
tienne ou de passer plus de matières que toi. Vous partagerez vos
conseils et astuces pour réviser plus ou mieux.
Par émulation, vous deviendrez plus forts ensemble, parce que les
performances des uns auront des conséquences sur celles des autres.

2 Des personnes dont la méthode


a fait ses preuves
Quel que soit le domaine, ceux qui réussissent connaissent,
appliquent ou inventent des méthodes qui marchent mieux que la
moyenne. Ne tombe pas dans le piège de croire que « c’est de la
chance ». Fais des recherches, étudie les habitudes des personnes à
succès. Questionne-les.
As-tu déjà remarqué qu’après avoir passé beaucoup de temps avec
quelqu’un, tu reprenais ses tics de langage ? C’est la même chose avec
le progrès, si tu t’entoures de personnes meilleures que toi, tu vas
adopter leur manière de penser, de faire, de travailler.
Tu veux commencer la musculation ? Suis des comptes Instagram,
YouTube, inscris-toi aux newsletters de coachs sportifs, de personnes
qui ont réussi leur transformation pour t’imprégner de leur
expérience.
Aujourd’hui, on a la chance d’avoir accès à toutes les informations du
monde gratuitement sur Internet. J’insiste sur « toutes ». Tu peux te
former à presque tout et n’importe quoi. En revanche, tous les
contenus ne sont pas forcément accessibles facilement. Il faut parfois
chercher, chercher et chercher encore. Mais tu as toutes les clés en
main pour apprendre ce que tu veux.
Si tu n’arrives pas à te motiver de l’intérieur, laisse-moi te montrer
comment tu peux tirer profit de ton environnement extérieur pour
hacker ton apprentissage.

3 Hacke ta progression

Chaque jour, chaque heure, chaque minute, on est tous confrontés à


une multitude de biais : le biais d’ancrage, le biais de confirmation, le
biais de conformité… La plupart du temps, ces biais nous empêchent
d’adopter une pensée logique et rationnelle. Pourtant, le biais de
conformité peut être utilisé à ton avantage.

Qu’est-ce que le biais de conformité ?

« C’est le penchant que nous avons tous à suivre l’avis du plus


grand nombre pour nous intégrer socialement. »
– Meltis, cabinet de conseil en management

Autrement dit, le biais de conformité nous pousse à ressembler aux


autres pour satisfaire notre besoin d’appartenance. Et comme tu le
sais sans doute, l’appartenance fait partie des cinq besoins décrits par
la pyramide de Maslow.
Si tu es entouré de personnes qui agissent toutes de la même façon,
tu te sentiras obligé de faire de même pour ne pas paraître différent.
Tu peux donc t’entourer de personnes pour qui il est facile
d’accomplir quelque chose de difficile pour toi. S’il t’est difficile de
faire une séance de sport, entoure-toi de personnes qui s’entraînent
tous les jours.
Tu n’as même pas besoin de les connaître, tu peux simplement les
suivre sur les réseaux sociaux.
Pour les études, c’est pareil, entoure-toi de personnes qui ont
l’habitude de réviser, sans forcément les fréquenter. Tu peux aller à la
bibliothèque pour te mettre dans une ambiance studieuse : tu ne vas
quand même pas jouer à Candy Crush pendant que tout le monde
autour de toi travaille ? Pour ne pas culpabiliser, tu vas te mettre à
travailler, d’abord pour éviter un inconfort, mais in fine pour atteindre
ton objectif initial. Et c’est ça qui est le plus important : te servir d’un
biais psychologique, le biais de conformité, pour atteindre tes propres
objectifs.

É
Émancipe-toi
On vit dans une société où on attend beaucoup de l’environnement
extérieur, de nos parents, de l’État, de nos amis. À côté, on attend le
bus, on attend les résultats aux examens, on attend le week-end, on
attend les vacances…
Ces habitudes attentistes nous rendent passifs : on devient spectateur
d’une vie dont on est pourtant le personnage principal. Le problème,
c’est qu’on s’en rend compte souvent trop tard.
Notre passage sur cette terre n’a qu’une durée limitée et le temps
nous est compté. Il est risqué de se dire « je serai heureux plus tard ».
N’attends pas trop car un jour il sera trop tard.

« Chaque homme a deux vies : la seconde commence lorsqu’il


réalise qu’il n’en a qu’une. »
– Confucius.

Ce que je te propose, c’est de devenir acteur de ta vie dès maintenant.


N’oublie pas que tu en as le pouvoir. Tu peux changer les choses. Si tu
attends un changement dans ton environnement, tu peux attendre
longtemps. Le changement doit venir de toi. Pourquoi attendre que
cela vienne des autres ?
Tes études ne te plaisent pas ? Changes-en.
Ton job ne te plaît pas ? Changes-en.
Tu peux décider d’être heureux dès aujourd’hui en changeant ce qui
ne va pas. Je ne suis pas en train de te dire que tu sauteras de joie
tous les jours : nous sommes tous humains, avec des hauts et des bas.
Mais être heureux c’est aussi un état d’esprit, une façon de voir la vie.
Peu importe ce qui arrive, tu peux décider de laisser cela t’envahir et
te gâcher la vie ou en faire une opportunité.
Commence par en apprendre plus sur toi : sache quels sont tes
avantages naturels, tes faiblesses, améliore ta relation avec toi-même
et ton entourage, dors bien, crée une perspective optimiste qui te
donnera envie de te lever le matin et connaître le futur. Tu ne peux
pas tout apprendre des autres. Prends tes responsabilités. Plus tu te
tireras vers le haut toi-même, plus tu aideras ton entourage. Si tu vas
bien, tes parents seront soulagés. S’ils te voient réussir, ils seront fiers.
Quand je parle de réussir, je ne pense pas au modèle que la société a
plaqué sur toi. Je parle de ta propre vision de la réussite. Et elle n’est
pas forcément financière. On peut être millionnaire mais malheureux.
Ton temps est limité, alors ne le gâche pas à vivre la vie d’un autre.

1 Ne te compare pas

Plus facile à dire qu’à faire… On se compare tous, partout, tout le


temps, et c’est d’autant plus facile avec les réseaux sociaux. On a créé
une génération de complexés, à la recherche d’une perfection qui
n’existe pas. Tu trouveras toujours quelqu’un avec de meilleures
notes, un meilleur salaire, un plus beau corps… Mais ce ne sont que
des apparences. Ces personnes ne sont pas toujours heureuses et se
comparent souvent elles-mêmes à d’autres.
Pour pouvoir comparer deux éléments, il faut qu’ils soient
comparables, c’est-à-dire qu’ils aient une multitude de points
communs. Or, il est quasi impossible de trouver deux personnes
comparables sur cette terre : on a tous une histoire différente, on est
nés dans un milieu différent, à une époque différente, avec une
famille différente, on a fait des choix différents de ceux des autres…
Comparer les notes de quelqu’un qui a un parent expert-comptable,
qui a un appartement à cinq minutes de l’école et qui sort d’un bac
STMG avec de celui dont les deux parents sont ouvriers, qui a trois
heures de transport chaque jour et qui vient d’un bac professionnel en
comptabilité… est-ce que tu penses que c’est pertinent ?
Comparer son corps avec un sportif de haut niveau dont c’est le
métier est forcément source de complexes. Et cette réflexion vaut
avec n’importe quelle comparaison. Bien souvent, on ne connaît
qu’une partie de la vie de ces personnes, celle qu’elles veulent bien
nous montrer. La vie parfaite n’existe pas, tout le monde a ses
complexes, ses peurs, ses névroses.
Le problème, c’est quand on a trop de temps pour penser, et qu’on
pense trop. Tu te retrouves dans en pyjama dans ton lit à dérouler la
« vie parfaite » des autres sur Instagram. Et tu te sens mal. Si tu
n’avais pas le temps de scroller sur Instagram, tu te sentirais mieux…
Voilà une autre raison pour laquelle tu devrais t’investir dans des
projets ou activités extérieurs : penser à autre chose !

L’expérience de Julie
Je fais tellement de choses que je n’ai (quasiment) pas le temps de comparer ma
vie à celle des autres et de rentrer dans un cercle vicieux du bad mood…

Quand on pense trop, on a tendance à faire des suppositions : « Il


pourrait se passer ça, et si jamais ça arrive ? ». Pourquoi s’infliger ça ?
« On souffre plus de notre imagination que de la réalité. »
– Sénèque

L’expérience de Julie
Quand j’ai démissionné, quelqu’un m’a demandé sur Instagram si je n’avais pas
peur que mon futur employeur contacte le précédent et que celui-ci donne un avis
négatif sur moi… À vrai dire, ça ne m’avait même pas traversé l’esprit. Et si jamais
ça arrivait, quel serait le problème ? Aurais-je envie d’aller travailler chez
quelqu’un qui ne souhaite pas m’embaucher à cause de ça ? Non. Donc il n’y avait
pas de problème.

La plupart des scénarios que tu imagines ne se réaliseront jamais, si


ce n’est dans ta tête, créant encore plus d’angoisses. Tu as le choix de
te laisser envahir par des suppositions ou de leur fermer la porte.

2 Concentre-toi sur les actions,


pas les résultats
La plupart des personnes se concentrent sur le résultat : obtenir un
physique, obtenir une note, obtenir une école, obtenir un job…
Pourtant, ce n’est pas le plus important. Le plus important, ce sont les
actions que tu mets en place pour y arriver pour ne pas avoir de
regrets. Si tu t’investis complètement et que tu échoues, tu pourras
être déçu, évidemment, mais tu ne pourras pas t’en vouloir, car tu
auras donné le maximum.

L’expérience de Julie
Je n’ai jamais visé une note en particulier mais j’ai souvent révisé pour obtenir la
meilleure note possible (pour moi, pas comparativement aux autres). Si je t’en
parle, c’est parce que j’ai obtenu la note de 19/20 en contrôle de gestion. Pourtant,
je n’ai jamais espéré avoir cette note.
J’ai travaillé pour avoir une bonne note (aussi parce que j’aimais la matière), j’ai
été attentive en cours, j’ai fait des exercices, dont ceux des annales (beaucoup).
Pourtant, je n’ai jamais réussi un sujet d’annales sans faute. J’avais toujours des
erreurs, mais cela faisait partie du processus, car après chaque séance de travail,
j’avais obtenu ce que je voulais : en savoir plus qu’avant de commencer ma
séance.
Ce sont toutes les actions que j’ai mises en place et leur répétition qui m’ont
permis d’atteindre cette super note, sans vraiment la viser : le secret se trouve
dans la répétition.

Rien n’est grave tant que ça n’est pas répété, mais rien n’est suffisant
tant que ça n’est pas répété.
Par exemple, si tu veux de bons résultats, réviser tes cours une seule
fois ne suffira pas.
Décline tes objectifs en actions et répète-les pour en récolter les fruits.
Si tu vises 10, tu réviseras probablement pour avoir 10, et donc tu
n’auras pas beaucoup plus. Si tu ne vises pas une note par défaut
mais la meilleure note que tu puisses obtenir (ce n’est pas 20 !), tu
vas te dépasser. Et même si le résultat n’est pas à la hauteur de ce que
tu espérais, tu seras fier de toi. Il nous arrive à tous d’être déçus d’une
note. C’est normal, on est humain. Mais tu peux décider si cela
t’affecte personnellement ou non.
Analyse cette déception : est-ce que tu as suffisamment révisé ? Est-ce
que tu as la bonne méthode de révision ? Est-ce que tu as compris ce
qu’on attendait de toi ? Parfois, la note est indépendante de ta
volonté : question ambiguë, sujet atypique, correcteur aux exigences
plus ou moins élevées… Dans ce cas, tu feras mieux la prochaine fois.
Les études vont te faire douter. Tu vas les aimer et les détester, parfois
dans la même journée. Si tu souhaites passer de 9 à 12 et que tu
travailles sérieusement pour ça mais que tu n’obtiens « que » 10, tu
seras déçu, certes, mais tu pourras également être fier de toi car tu
auras progressé. Qui sait, peut-être que la prochaine fois tu
obtiendras 13 ?
Le plus important, c’est que tu te sois fixé des objectifs et que tu aies
fait ton maximum pour les atteindre. Je suis plus impressionnée par
quelqu’un qui passe de 10 à 13 en s’en donnant les moyens que par
quelqu’un qui obtient facilement 15 sans sortir de sa zone de confort
pour aller chercher le 18.
Pour atteindre ces objectifs, il te faudra répartir ton énergie
intelligemment, c’est-à-dire de façon non homogène, car certaines
actions ont plus d’importance que d’autres.
Selon la loi de Pareto, 20 % des actions donnent 80 % des
résultats.
Par exemple :
80 % des plantages de logiciels sont dus à 20 % de bugs ;
80 % des coûts de stockage sont imputables à 20 % des articles
en stock ;
80 % des profits proviennent de 20 % des produits ou services ;
80 % des ventes sont réalisées par 20 % des commerciaux.
En réalité, on ne devrait pas parler de « loi » mais plutôt de
« principe ». Une loi est une règle impérative, qui s’applique en toutes
circonstances, or ce n’est pas le cas de la loi de Pareto qui n’est pas
universelle et est parfois inapplicable. Il faut plutôt l’envisager
comme une façon de voir la vie : se concentrer sur ce qui compte
vraiment pour obtenir les résultats escomptés.
Et surtout, souviens-toi qu’il faut te concentrer sur les 20 % d’actions
les plus efficaces qui vont te rapporter 80 % de résultats. Dans le
domaine des études, cela peut donner : 20 % des chapitres
rapportent 80 % des points aux examens.
Et parfois, tes actions n’auront aucun objectif précis, à part celui
d’écouter ce dont tu as envie.

3 On a toujours le choix

« On a toujours le choix. On est même la somme de ses choix. »


– Joseph O’Connor

Tu as sûrement déjà entendu cette phrase, je n’ai rien inventé.


Comme beaucoup de dictons, on les connaît, mais on ne le comprend
pas toujours et on les applique rarement… Alors je vais tenter de
préciser avec cette image.
Il s’agit de la métaphore de l’escalator et de l’escalier. Tu sais, quand
tous les gens qui veulent monter rapidement se dirigent vers
l’escalator au point qu’un ralentissement se forme, alors que l’escalier
juste à côté est vide ?
Je trouve qu’elle illustre parfaitement le concept des choix : partout
dans ta vie quotidienne, tu fais des choix. Te lever tôt ou tard,
manger un sandwich ou une salade, réviser ou non, prendre
l’escalator ou l’escalier.
Aucun choix n’est meilleur que l’autre, mais tu dois être conscient que
chacun aura des conséquences, qu’elles soient négatives ou positives.
Tu es un adulte, responsabilise-toi : la situation dans laquelle tu es
correspond à la succession de choix que tu as faits (ou pas).
Par exemple, prenons le job dans lequel tu ne te sens pas bien en ce
moment : tu l’as choisi à un moment donné, mais tu choisis
actuellement d’y rester (pour des raisons qui te sont propres) alors
que tu pourrais choisir de changer.
L’objectif n’est pas de rentrer dans un système toxique qui te dirait de
te lever tous les matins à 5 heures, de manger des fruits et de faire de
la méditation avant de manger ta salade. Juste de conscientiser le fait
que tu peux changer le cours de ta journée, de ta semaine, de ton
année, de ta vie. « On a toujours le choix », c’est une philosophie, une
façon de penser. Bien évidemment, parfois, tu n’as pas le choix. Mais
c’est bien plus rare que tu ne le penses.
Par exemple, tu as sûrement déjà entendu ou prononcé la phrase :
« Je n’ai pas le temps. » Si on applique la façon de penser décrite ci-
dessus, on a toujours le choix, donc on a toujours choix d’avoir le
temps ou non. Autrement dit, soit tu choisis d’allouer du temps à telle
ou telle occupation, soit tu choisis de ne pas le faire. Soit tu prends le
temps, soit tu ne le prends pas parce que ce n’est pas ta priorité. Et
c’est totalement louable, l’objectif n’est pas d’émettre un jugement sur
le choix qui serait le meilleur des deux.
C’est pourquoi, désormais, je tique quand quelqu’un me dit « je n’ai
pas le temps » car ce sont souvent des personnes qui ont le temps
pour sortir, regarder Netflix… Le problème n’est pas de dire « non »,
mais de ne pas être honnête avec soi-même ou avec les autres. Tu as
le temps, mais tu ne souhaites pas l’utiliser pour cette activité :
t’engager dans une association, rédiger ton mémoire, voir tes grands-
parents…
On me demande souvent comment je fais pour mener de front toutes
mes activités : « Tu dors combien d’heures par nuit ? » Au risque de te
décevoir, comme toi, je dors entre sept et dix heures par nuit. On a
tous vingt-quatre heures dans une journée mais on choisit ce dans
quoi on investit ce temps. Est-ce que j’ai une baguette magique ? Non.
Je choisis de dépenser une bonne partie de mon temps le soir,
pendant le week-end et les vacances à créer du contenu gratuit ou
payant. Je regarde très peu de films, je ne sors pas tous les week-
ends… Ça ne signifie pas que je suis meilleure qu’une autre personne,
mais je fais des choix.
D’ailleurs, pour moi, il est extrêmement rare de trouver quelqu’un qui
n’a littéralement « pas le temps ». Même le président de la
République trouve le temps si c’est important.
Par rapport à beaucoup de personnes, « je n’ai pas le temps » car je
mène énormément de projets en parallèle de mon activité
professionnelle. D’ailleurs, j’avais déjà un programme bien rempli
pour cet été, la refonte du blog entre autres. Pourtant j’ai décidé de
lancer un podcast début juin alors que j’avais déjà une to-do list
longue comme le bras… J’en ai fait ma priorité.
Tout comme je suis en train d’écrire ce livre au mois d’août, y passant
une partie de la journée avant d’en consacrer une autre à mes
vacances. J’aurais pu répondre « non, je n’ai pas le temps » quand j’ai
eu cette opportunité, mais il m’a semblé que c’était plus important
que tout ce que j’avais déjà en cours. J’en ai fait ma priorité pour cet
été. J’ai trouvé le temps (que je n’avais pas).
Il y a des parents de trois enfants qui trouvent le temps de passer des
examens du DCG ou du DSCG en candidat libre à côté d’un job
salarié à plein temps. Quand tu prends conscience de ça, tu te dis que
oui, toi aussi, tu peux trouver le temps.

4 Le mythe de la chance

Voici une phrase qu’on entend souvent et qui me hérisse le poil : « Il


ou elle a de la chance. » C’est tentant de se dire que les opportunités
arrivent « par hasard » et, que si elles t’échappent, c’est qu’une entité
supérieure en a décidé autrement. Encore une fois, c’est une façon de
se déresponsabiliser. C’est toujours plus facile de pointer les autres du
doigt plutôt que de regarder son propre nombril. Pourtant, c’est en
travaillant sur soi qu’on devient meilleur de jour en jour.
« J’ai de la chance d’avoir obtenu mon DSCG en un an. J’ai de la
chance d’avoir une semaine de quatre jours. J’ai de la chance d’écrire
un livre. »
Pour la plupart des personnes, ces phrases n’ont rien d’extraordinaire.
C’était ce que je pensais aussi il y a quelque temps : certains ont de la
chance et d’autres non… C’est comme ça. Pourtant, la chance ça
n’existe pas. Encore une fois, c’est une façon de voir la vie. Bien sûr,
la chance existe bien, mais cela doit représenter 1 % des situations
dans lesquelles on attribue la réussite des autres à de la chance.
Bien souvent, la « chance » n’est qu’une succession de choix et
d’actions que tu ne vois pas.
Si, comme moi – boursière échelon 5 ayant vécu au CROUS pendant
deux ans – tu es issu d’un milieu modeste, tu vas me dire qu’on a
quand même la chance de bien naître ou non. Et tu auras
certainement raison. Tu es pourtant en train de me lire, aujourd’hui
donc c’est possible. Je ne dis pas que c’est facile, je dis que c’est
possible.

« Elle a de la chance ! »

Qu’est-ce qui me différencie de quelqu’un d’autre, a priori plus


favorisé ?
Je suis sortie de ma zone de confort plusieurs fois. Par exemple, j’ai
passé mon DSCG en un an en alternance. Ce qu’on ne voit pas : j’ai
choisi de le faire. Oui, c’est donné à tout le monde, mais peu en font
le choix et se donnent les moyens d’y arriver. Derrière ce succès, un
iceberg : plusieurs mois de travail le soir et les week-ends, pas de
vacances d’été…
L’illusion de l’iceberg

L’expérience de Julie
Si je suis diplômée HEC aujourd’hui, c’est parce que j’ai candidaté. C’est
accessible à la plupart d’entre nous mais peu le font. J’ai été refusée dans un
premier temps car je n’avais aucun des deux prérequis pour m’inscrire, à savoir le
diplôme de niveau inférieur ou cinq ans d’expérience. Est-ce que je me suis
arrêtée là ? Non, bien sûr, j’ai demandé une dérogation du fait de mon DSCG et
j’ai été acceptée.
J’aborde aujourd’hui le diplôme d’expertise-comptable de la même façon : je veux
l’avoir et je l’aurai, peu importe le temps que ça prendra. Je me donne les moyens
d’y arriver et l’échec ne me démotive pas, bien au contraire, il me donne envie de
me dépasser. D’ailleurs, je ne suis absolument pas sûre de l’obtenir du premier
coup. Dans ma tête, j’envisage l’échec, mais ce n’est pas grave. S’il le faut, je
passerai cinq, dix ou vingt fois le DEC, mais je l’aurai. Comme on dit chez moi :
« Si je ne peux pas entrer par la porte, j’entrerai par la fenêtre. » C’est-à-dire que
quel que soit l’objectif, je me donnerai toutes les « chances » d’y arriver, même si
cela implique les sacrifices ou prend du temps. J’y arriverai.
Comme tu as pu le voir à travers ces exemples tirés de mon
expérience personnelle, la chance doit être provoquée. Selon moi, elle
est liée à trois critères principaux : le travail, la persévérance et le
réseau.
S’émanciper, c’est se responsabiliser (actions), mais aussi penser par
soi-même (esprit critique).

5 L’importance de l’esprit critique


Une des nombreuses disciplines qui devraient être enseignées à
l’école comme une matière à part entière selon moi (mais ça, c’est
une autre histoire) : l’esprit critique.
Qu’est-ce concrètement ?

« C’est la capacité d’une personne à ne recevoir pour vrai que ce


qu’elle a minutieusement analysé et interrogé. Il renvoie à
l’exercice de la liberté dans sa faculté de réfuter les opinions qui
s’imposent le plus immédiatement à la conscience. »
– Lucie Wezel et Jean-Baptiste Vuillerod,
Le Philosophoire, 2017/1 (no 47).

Une personne dotée d’un esprit critique ne se contentera pas


d’accepter ce qu’on lui propose, elle ira jusqu’à le remettre en
question pour l’améliorer ou obtenir de meilleurs résultats.
Développer son esprit critique, c’est :
prendre des décisions rationnelles et pertinentes ;
résoudre efficacement et de façon innovante les différents
problèmes ;
se faire son propre avis.
Peu importe le contexte, que ça soit pour les cours, dans ton
entreprise ou ailleurs, l’esprit critique te servira toujours.

L’expérience de Julie
Par exemple, pour les cours, il n’est pas rare qu’il y ait des erreurs dans les sujets,
surtout en contrôle de gestion. Ça a été mon cas quand j’ai passé l’épreuve du
DCG en 2019. Il y avait une incohérence dans le nombre de parfums contenus
dans les boîtes… Beaucoup d’étudiants ont été déstabilisés (et pour cause) et ont
perdu énormément de temps à essayer de comprendre ce qui se passait… Il y
avait une erreur ! Eh oui, tout peut arriver, les concepteurs de sujets sont humains.
Encore faut-il être capable d’imaginer qu’une erreur est possible. Et adapter sa
réponse en conséquence : en faisant une ou plusieurs hypothèses.

Dans le cas d’une entreprise, imagine que le chiffre d’affaires a


augmenté de 5 %. Tu trouves ça génial, n’est-ce pas ? C’est forcément
bon signe… Et si je te dis que l’inflation est établie à 10 % la même
année ? Ou que le chiffre d’affaires des entreprises du même secteur
a crû de 20 % ?
Voilà pourquoi il faut toujours remettre les éléments dans leur
contexte, surtout quand on parle de chiffres, car il est toujours
possible de les interpréter dans le sens que l’on souhaite.
Aller, un petit dernier pour la route : 66 % des salariés en cabinet
d’expertise comptable sont des femmes. Mais elles occupent
majoritairement les postes à faible valeur ajoutée et les deux tiers des
experts-comptables sont des hommes.
Comment développer son esprit critique ?
Vérifier systématiquement l’exactitude des informations.
Avoir le sens du détail.
Affirmer son point de vue.
Savoir prendre des initiatives.
Faire preuve de créativité.

6 Investis-toi dans un projet qui te tient à cœur

L’un des premiers freins quand tu veux lancer un projet, c’est le


temps : tu n’as pas le temps, je n’ai pas le temps, personne n’a le
temps. C’est pourtant faux (voir « le mythe de la chance », page 40).

L’expérience de Julie
Je n’ai jamais été aussi active que depuis que j’ai un job à gérer, un blog, des
réseaux sociaux, une newsletter à alimenter, des webinaires à organiser et à
animer, et des événements auxquels participer…

Si tu n’as aucun projet en ce moment en dehors de tes cours ou de


ton job, je peux t’assurer à 100 % que tu as du temps. Encore faut-il
vouloir le trouver et la meilleure façon, c’est de choisir un projet qui
te plaît.
Qu’est-ce que tu aimes faire ? Tu aimes aider les autres ? Engage-toi
dans une association, crée un blog ou une chaîne YouTube sur le sujet
qui te parle.
Tu veux changer le monde ? Engage-toi en politique, crée une
entreprise.
Tu adores la nature ? Crée ton potager ou lance toi dans la rando.
Mais quel est l’intérêt d’avoir un projet à côté des cours ? Ce qui peut
a priori t’apparaître, aujourd’hui, comme une perte de temps
constitue un énorme avantage. La majorité des personnes n’ont pas
de projet personnel à côté de leur vie étudiante ou professionnelle.
Mes projets personnels, c’est ce qui fait qu’aujourd’hui, je suis en train
de te parler, que je suis en position de force face aux recruteurs. Car
je sais me démarquer. Je ne suis pas « comme tout le monde ».
Bien sûr, ne te force pas à faire quelque chose que tu n’aimes pas,
implique-toi dans un projet qui te plaît et qui te tente aujourd’hui. Tu
peux arrêter au moment où tu en ressens le besoin, ne te mets pas la
pression. Peut-être que ça ne te plaira plus dans quelques mois ou
années, mais ce n’est pas grave… Ce n’est pas du temps perdu, tu
auras au moins appris que ce n’est pas plus pour toi, et c’est déjà un
grand pas.
Ton expertise sur un domaine va s’améliorer, tu vas rencontrer de
nouvelles personnes et échanger avec elles, en apprendre plus sur toi,
éventuellement découvrir une vocation, et qui sait, peut-être que ce
projet aura un lien avec ton futur job…
OK, un projet... Super. Mais est-ce que le but premier, avant tout ça,
ça ne serait pas d’être heureux, tout simplement ?

Sois heureux
Te poses-tu souvent la question : « Suis-je heureux ? » Je parie que
non, car on ne prend pas le temps d’y réfléchir. Parfois parce qu’on a
peur de la réponse, d’autres fois parce qu’on la connaît déjà.
Mais est-ce que ce n’est pas le but d’une vie, justement, d’être
heureux ? Et peut-on influencer ce bonheur ?
L’expérience de Julie
J’ai décidé de démissionner en pleine période fiscale car je n’étais pas heureuse,
alors je me suis dit que j’allais changer les choses et prendre du temps pour faire
une pause, réfléchir à ce que je veux vraiment faire – puisqu’on ne prend jamais le
temps d’y penser.
On est pris par les études, le job, la maison, les enfants… Et puis, on se retrouve
à faire la crise de la quarantaine, parce qu’on a plaqué sur soi le schéma qui
« rend tout le monde heureux », sauf qu’on n’est pas heureux. C’est pourquoi j’ai
décidé de faire ma crise de la quarantaine à vingt-trois ans !

1 Le bonheur, c’est quoi ?

Le problème, c’est qu’il n’y a pas de réelle définition du bonheur. En


réalité, il est plus facile de savoir quand ça ne va pas que quand ça
va. C’est rare de se dire : « Je suis heureux en ce moment. » Et
pourtant, on devrait ! En revanche, on s’en rend compte souvent a
posteriori : « Je regrette cette période de ma vie où j’étais heureux,
mais je ne m’en rendais pas compte. »
Le bonheur ne se résume pas à réaliser un « super objectif », c’est
aussi et surtout apprécier les petits bonheurs du quotidien : tu peux
aimer aller voir un film au cinéma ou manger une pizza.
Si j’en crois Wikipédia, « le bonheur est un état émotionnel agréable,
équilibré et durable dans lequel se trouve quelqu’un qui estime être
parvenu à la satisfaction des aspirations et désirs qu’il juge
importants ». Le problème avec cette définition, c’est qu’il faut avoir
atteint ses objectifs pour se sentir heureux. Je pense qu’on peut aussi
être heureux pendant le processus, que nos objectifs soient atteints
ou non.
Pour moi le bonheur, c’est aussi et surtout être en phase avec ses
valeurs à l’instant t. Il n’y a pas de définition universelle qui dirait
qu’il faut gagner 5 000 euros par mois, posséder sa résidence
principale, avoir deux enfants et un labrador. Peut-être que tu auras
envie de ça, maintenant, plus tard ou jamais.
Pour être en phase avec ses valeurs, ses envies du moment, il faut
déjà s’être posé la question de ce que l’on cherche, et surtout prendre
le temps d’y réfléchir. C’est ce qu’on appelle « l’introspection ». Je
pense qu’on devrait tous s’y livrer au moins une fois par an – un peu
comme lors des promesses du Nouvel An qu’on ne tiendra jamais. Il
s’agit de faire le point sur l’année écoulée, ce qui nous a plu ou déplu
et ce qu’on souhaite pour l’année suivante. Et surtout de définir les
actions pour y arriver. On peut tous décider d’être heureux et voir les
choses différemment.

L’expérience de Julie
Quand j’ai parlé de ma démission, j’ai reçu des dizaines et des dizaines de
messages qui me disaient que j’étais courageuse et qu’eux aussi se sentaient mal
dans leurs jobs mais n’osaient pas démissionner…
Qu’est-ce qui les empêchait de démissionner ? Bien sûr, on a tous des contraintes
différentes, mais est-ce que la vie n’est pas faite pour se consacrer à ce que l’on
aime ? Ce n’est pas si simple, je sais. Mais dans le secteur de la comptabilité, en
tout cas, on bénéficie d’une véritable sécurité de l’emploi qui implique qu’on
retrouvera forcément un job. Donc pourquoi rester dans un environnement qui
nous rend malheureux ? La vie est trop courte pour ça.

Et si finalement, pour être heureux, il suffisait de répéter des actions


que l’on aime ? Le plus simple pour y arriver serait donc de construire
des routines.

2 Crée des routines

« Routine : Habitude d’agir ou de penser devenue mécanique. »


– Larousse

Souvent perçue négativement, la routine est en réalité essentielle


pour conserver un bon équilibre. En premier lieu, la routine va t’aider
à diminuer ta charge mentale.
Une routine, qu’est-ce que c’est ?
La charge mentale, ou « le fait de devoir penser simultanément à des
choses appartenant à deux mondes séparés physiquement. » (par
exemple, penser à ses examens pendant qu’on est en famille ou
réfléchir à sa liste de courses pendant qu’on fait du sport), a été
définie la première fois en 1984 par Monique Haicault.
Prendre une habitude revient à ne plus avoir à penser à telle ou telle
chose. Par exemple, tu ne te demandes pas si tu dois te laver les dents
tous les matins. Tu le fais « mécaniquement ». L’objectif est donc
d’avoir le plus d’habitudes possible pour ne plus y réfléchir et, donc,
utiliser le moins de « bande passante » possible de ton cerveau. Ainsi,
tu pourras te concentrer sur autre chose qui te demande plus
d’attention.
Selon une étude de l’University College de Londres, une habitude
s’acquiert en moyenne en soixante-six jours soit un peu plus de deux
mois. Donc si ta routine dépend d’habitudes que tu n’as pas encore,
prends le temps de les démarrer l’une après l’autre pour être sûr
qu’elles restent (et non pas comme les bonnes résolutions que tu
prends chaque année).
J’irais même plus loin, ne prévois qu’une nouvelle habitude ou un
nouveau projet par trimestre. Voici un exemple de tableau que tu
pourrais utiliser pour suivre un projet trimestriel.
PROJET TRIMESTRE 1

Semaine 1 Semaine 2 Semaine 3 Semaine 4

Objectifs: Objectifs: Objectifs: Objectifs:

Semaine 5 Semaine 6 Semaine 7 Semaine 8

Objectifs: Objectifs: Objectifs: Objectifs:

Semaine 9 Semaine 10 Semaine 11 Semaine 12

Objectifs: Objectifs: Objectifs: Objectifs:

Mon conseil
Si tu t’améliores de 1 % chaque jour, à la fin de l’année tu seras presque 38 fois
meilleur (1,01 × 365) que le premier jour : c’est la puissance de l’effet cumulé.

L’effet cumulé

L’objectif est aussi de ne pas se surcharger. Si tu as suffisamment de


projets en cours, cela risque de te mettre en difficulté d’en rajouter
encore. Concentre-toi sur ce qui est vraiment important pour toi en ce
moment, dans le moment présent.
3 Vis le moment présent

Je ne vais pas te dire qu’il ne faut absolument pas penser au futur,


surtout quand on a des objectifs à long voire très long terme (huit ans
par exemple pour le DEC). Cependant, je pense que certains
moments de vie sont parfois parasités parce qu’on pense à autre
chose (un peu comme la charge mentale). Quand tu révises, tu
penses à ta soirée avec tes amis et, pendant ta soirée, tu penses aux
examens…
Et si on vivait chaque moment à 100 % ? En pleine conscience ? En
acceptant de laisser passer les émotions et sans chercher à les
contrôler ? En se consacrant sur chaque sens ? Pour apprécier les
petits plaisirs de la vie : le beau temps, l’odeur du pain, la brise qui
passe… Prendre quelques minutes pour juste vivre.
Vivre le moment présent signifie aussi lâcher prise, accepter
qu’on ne peut pas tout contrôler, en se concentrant sur le « faire »
(présent) plutôt que sur le résultat (futur).

L’expérience de Julie
Cette semaine, j’étais en vacances et j’ai posté l’épisode de podcast « Voies de
comptables » à 11 heures au lieu de 10 heures. J’ai commencé à écrire ma
newsletter à 18 heures 05 alors que je l’envoie habituellement à 18 heures… Mais
ce n’est pas grave. Ça ne change pas grand-chose. Me flageller pour cela n’aurait
rien donné de plus que de me sentir mal, alors que la plupart des gens qui me
suivent ne l’ont même pas remarqué.

C’est normal de se construire un cadre rassurant, une routine, mais il


faut aussi rester souple : si on ne se sent pas bien aujourd’hui, ce n’est
pas grave de ne pas aller au sport. Si on se couche plus tard que
d’habitude, ce n’est pas grave non plus. Comme tout changement,
pour lâcher prise il faut y aller étape par étape.
Par exemple, tu peux commencer par partir en vacances sans planifier
de programme…

Maintenant que tu sais tout (ou presque) sur l’état d’esprit et surtout
sur l’importance qu’il peut revêtir (dans ta vie de tous les jours, dans
tes projets, ta vie personnelle, tes études, ta vie professionnelle…), on
va pouvoir passer aux choses sérieuses et se consacrer à 100 % aux
études.
RÉVISIONS ET EXAMENS
Si tu es arrivé ici sans avoir lu la partie I – « État d’esprit » (oui, oui,
je te vois) parce que « ce n’est pas très important » et que l’objectif
principal, c’est quand même d’obtenir son diplôme, voire de
décrocher des super notes, laisse-moi te dire que tu te trompes et que
je te conseille vivement d’adopter le bon état d’esprit avant même de
penser aux révisions, surtout si tu passes tes examens dans plusieurs
mois : pas d’excuses !
D’ailleurs, je dirais même que l’état d’esprit est la partie la plus
importante de ce livre puisqu’il aura un impact sur tous les aspects de
ta vie (y compris les révisions évidemment !).
Ici, on va parler de supports de révision, de motivation, de méthodes
d’apprentissage, d’astuces… Bref, de tout ce qui peut t’aider à
décrocher ces diplômes. On va y aller par ordre chronologique pour
que tu puisses lire les parties qui te concernent en ce moment :
avant la rentrée ;
pendant l’année ;
pendant les révisions ;
le jour J ;
après les résultats.
Cependant, je te conseille tout de même de commencer par « Avant la
rentrée », car tous les conseils qui s’y trouvent sont à appliquer le plus
rapidement possible si tu veux des résultats (et donc, même en cours
d’année). Certains concepts ou théories sont tirés d’études
scientifiques et d’autres de mon expérience personnelle d’étudiante.
Ce guide peut te permettre de glaner quelques points
supplémentaires à l’examen et d’obtenir ton diplôme. Cependant, je
ne te ferais pas de fausses promesses annonçant « le secret pour
devenir major de promo sans efforts » ou « la méthode infaillible pour
valider tes diplômes plus rapidement », déjà, parce qu’il n’existe pas
une seule et unique méthode pour arriver à ses fins, et ensuite parce
que ce n’est pas le message que je veux faire passer dans ce livre…
Car les diplômes ne font pas tout !
Dans un premier temps, comme on l’a évoqué auparavant, il vaut
mieux ne pas s’attacher aux résultats mais à la démarche. N’essaie
pas de devenir major de promo, mais plutôt de faire le maximum. Tu
me diras : « C’est pareil, quelle est la différence ? ». Dans un cas tu te
bats contre les autres et dans l’autre avec toi-même. Ne vois pas les
autres comme des adversaires, le DCG ou le DSCG ne sont pas des
concours, il y a de la place pour tout le monde. Et surtout, avoir des
meilleures notes ne fera pas de toi un meilleur collaborateur, chef de
mission, expert-comptable ou directeur administratif et financier
(DAF)… Ni ne te donnera un meilleur salaire.

Mon conseil
Ce guide ne changera pas tes notes si :
– tu le laisses dans un placard ;
– tu le lis mais que tu n’appliques rien.
Le changement doit venir de toi. Je peux te donner les clés, mais toi seul ouvriras
la ou les portes. La majorité des étudiants n’appliqueront pas ce qu’ils vont lire.
J’espère que tu feras partie des 10 % qui le feront. Et ça commence dès la
rentrée !

Avant la rentrée
C’est une des questions que beaucoup d’étudiants se posent, « qu’est-
ce que je dois faire pour préparer la rentrée ? », et c’est ce à quoi je
vais répondre. Dans l’absolu, une bonne stratégie est de profiter de
ton temps libre pour te détendre, t’amuser… Car préparer une année,
c’est aussi décompresser pour arriver gonflé à bloc dès la rentrée. Tu
fais peut-être partie de ceux qui veulent s’avancer un maximum. Je te
conseille de ne pas prendre trop d’avance sur la rentrée pour
plusieurs raisons :
Tu risques d’acheter des manuels qui n’ont pas été
recommandés par tes professeurs et donc de devoir en acheter
d’autres.
L’ordre des chapitres dans un livre n’est pas toujours le même
que celui qu’ont prévu tes professeurs.
Si tu révises avec une mauvaise méthode de travail, malgré
l’avance que tu voulais prendre, tu risques de perdre du temps.
Mais je te donne tout de même cinq conseils à suivre avant de
commencer l’année.

1 Travaille sur ton état d’esprit


Comme on l’a vu précédemment, tu peux investir sur ton état d’esprit,
ta façon de voir la vie. Non, ce n’est pas une perte de temps, c’est
essentiel.
Idée reçue no 1 : « Le DCG et le DSCG, c’est pour les génies. »
On entend partout que le DCG et le DSCG sont des diplômes difficiles
et que tout le monde ne peut pas y arriver.
Prends du recul sur ce que les autres peuvent dire, ils projettent
souvent leurs propres peurs sur toi. Est-ce que tu connais des
personnes qui ont obtenu le diplôme ? Quel est leur avis ? Sont-elles
des génies ?
La réponse, je te la donne : non.
Certes, je ne vais pas te dire que ce sont des diplômes faciles, loin de
là. Mais d’après mon expérience et celle de ceux que j’ai pu croiser,
toute personne sérieuse et impliquée dans ses études obtient le
diplôme du premier coup.
Être « sérieux et impliqué » ne signifie pas devenir un bourreau de
travail mais faire ses devoirs, écouter en cours, réviser au fur et à
mesure… Ce qui est à la portée de tout le monde.

2 Inscris-toi sur les réseaux sociaux

Oui, je sais, ça peut paraître complètement contre-intuitif. Les


réseaux sociaux ? Comme tu le verras un peu plus tard, l’objectif de
ce livre est certes de t’aider à obtenir tes diplômes, mais également à
devenir un bon professionnel (quelle que soit la voie que tu choisis in
fine).
Assurer une veille du secteur de l’expertise comptable est quasiment
aussi important que réviser tes cours. Sais-tu ce qu’est la facture X ?
Drakarys (non je ne parle pas de Game Of Thrones) ? La formation
« data » avec Le Wagon ?
La réponse est sûrement non. C’est pourquoi je t’invite, si ce n’est pas
encore le cas, à t’inscrire sur LinkedIn, Twitter et Instagram pour
suivre les professionnels qui vont t’apprendre ce qui n’est pas
enseigné à l’école.

TOP 25 à suivre sur LinkedIn (par ordre


alphabétique)
Abdelhadi Bouzid
Alexandre Hini
Alexis Slama
Anthony Guez
Audrey Brullon
Benjamin Quoniam
Cyril Degrilart
Daniel Sobczyk
Ennio Canino
Florian Dufour
Geoffrey Laurendeau
Jean-Louis Lacoste
Jérémy Renchy
Julie Laniaud (je ne suis peut-être pas tout à fait objective…)
Laura Bellaiche
Laure Froidefond
Maité Sarraillet
Mathias Rodier
Mathieu Chauveau
Mélissa Demandre
Nathan Heintz
Nicolas Piatkowski
Olivier Dhaine
Sanaa Moussaid
Vanessa Ferreira
Avec ça, ton fil d’actualité devrait commencer à ressembler à quelque
chose !

TOP 15 à suivre sur Twitter (par ordre


alphabétique)
@Arnoultolivier
@comptabeasy
@ComptaOnline
@Enniodscg
@FabriceHeuvrard
@FredericRocciCO
@GBosiger
@LaurendeauGeo2
@MisterComptable
@RaphaelMadar
@RomainFROMENT3
@SanaaMoussaid
@SehrineS
@serge_heripel
@VieDeComptable1

TOP 10 à suivre sur Instagram (par ordre


alphabétique)
@auditeurs_anonymes
@blogdesetudiantsencompta
@chewiestudy
@comptabeasy
@dcg. study
@degrilart
@ennio_compta
@la_parodie_fiscale
@lau. studyy
@viedecomptable
Outre la veille sur le secteur de l’expertise comptable, les réseaux
sociaux peuvent t’aider à rester motivé durant certaines périodes, en
suivant des comptes d’étudiants qui passent le même diplôme que toi
par exemple, mais également en suivant des diplômés ou des experts-
comptables (qu’exercer ce métier soit ton objectif ou non, d’ailleurs).
Tu auras peut-être l’occasion d’échanger avec eux sur leur parcours,
et tu verras qu’ils n’étaient pas tous très bons à l’école !
3 Motive-toi

L’expérience de Julie
Il y a quelques semaines, j’étais dans une période de non-motivation, comme je
sais que ça m’arrive de temps en temps… J’ai passé environ deux semaines
entières à « geeker » sans avancer sur ce que je voulais faire. Mais je n’ai pas
culpabilisé car je sais que si je ne suis pas motivée à tel moment, je le serai à un
autre à 200 %, ce qui au final rattrapera ma procrastination sans effort…

En clair, écoute-toi. Tu ne peux pas être motivé à 100 % tous les


jours. Plus que la motivation, c’est la détermination qui importe pour
obtenir ces diplômes, qui s’apparentent plus à un marathon qu’un
sprint. La motivation n’est pas linéaire : des baisses de motivation, tu
en auras, tout le monde en a. Elles peuvent durer quelques jours,
voire plusieurs semaines…

La motivation

C’était pareil pendant mes révisions du DSCG en un an, parfois je


faisais juste ce qu’il fallait, parfois plus, parfois beaucoup moins…
Nous sommes des humains, pas des robots.
Cependant, si cette baisse de motivation dure trop longtemps,
quelques mois par exemple, il est bon de te demander pourquoi tu
suis ce cursus. Est-ce pour les bonnes raisons ? Est-ce que les raisons
d’hier te conviennent toujours ? Il faut trouver ton pourquoi.

Trouve ton pourquoi


Tiré de la culture entrepreneuriale, le concept du « pourquoi » a été
créé par Simon Sinek dans la désormais célèbre vidéo « How great
leaders inspire action ? », ou « Comment les grands leaders inspirent
l’action ? » en français.
Il explique comment Apple a réussi à se différencier par son identité
de marque alors qu’il existait déjà des entreprises qui vendaient des
téléphones ou des ordinateurs. Contrairement à ses concurrents,
Apple n’a pas communiqué en priorité sur le produit (« quoi ? ») et le
génie de ses fonctionnalités, mais plutôt sur le « pourquoi », des
valeurs, une vision : « Dans tout ce que nous faisons, nous croyons que
nous pouvons faire changer les choses. Nous croyons qu’on peut penser
différemment. »

« Les gens n’achètent pas ce que vous faites, mais la raison pour
laquelle vous le faites. Le but n’est pas de vendre à tout le monde,
ni à tous ceux qui ont besoin de vos produits. Le but est de vendre
à des gens qui croient en la même chose que vous. »
– Simon Sinek

Les consommateurs passent à l’action parce qu’on a touché leurs


émotions.
Tu vas me dire : « Quel est rapport avec les études ? » Tu sais
sûrement déjà comment réviser (« comment ? ») et tu as
certainement déjà révisé (« quoi ? »), peut-être pas de façon la plus
optimale, mais tu sais déjà tout ça. Pourtant tu as du mal à trouver la
motivation… Sais-tu pourquoi tu le fais ? Quel est ton objectif ?

Le cercle doré de Simon Sinek

Pour illustrer le concept du why, je vais te faire part de mon retour


d’expérience dans deux domaines complètement différents.

● Rester motivé pendant ses études


Qu’est-ce qui fait que j’ai révisé les soirs après le travail ? Pendant
mes vacances d’été ? Que j’ai terminé mon mémoire un mois avant la
date limite ?
Ce n’est pas parce que j’avais une meilleure méthode ou une
meilleure organisation que les autres. C’est parce que je savais
pourquoi je le faisais : mon objectif était d’obtenir le DSCG en un an
en alternance et, plus globalement, d’accéder au DEC.

● Rester motivé pour le reste de sa vie


On me demande souvent : « Pourquoi tu fais tout ça ? Est-ce qu’il y a
un objectif derrière ? » – sous-entendu un intérêt financier,
politique… La réalité est beaucoup moins sexy mais je le fais
simplement pour aider les autres. J’ai commencé par les étudiants en
comptabilité sur le blog, car c’était le domaine que je maîtrisais le
mieux. Je continue désormais d’aider ceux qui cherchent leur voie
avec le podcast « Voies de comptables » et ce livre.
Voilà pourquoi je « trouve la motivation » (je ne me demande pas si je
suis motivée ou non, je sais que je dois le faire) de publier le podcast
à 23 heures le samedi soir ou de rédiger un post LinkedIn pendant
ma pause déjeuner.
Le « pourquoi » a ruisselé sur le « comment » et sur le « quoi » (blog,
réseaux sociaux, podcast, livre…) en passant à l’action, tout
simplement. Ton « pourquoi » peut être global : il y a mille et une
manières d’« aider les autres », mais cet objectif restera sans doute
une constante dans tout ce que je ferai. Cela peut concerner des
étudiants, des salariés, des clients…

L’importance de la détermination
Tu ne peux pas être motivé à 100 % tous les jours. C’est impossible.
On procrastine tous, tout le temps. Il y a plusieurs mois, j’étais dans
une période de procrastination comme ça m’arrive régulièrement et je
suis tombée sur une vidéo qui a littéralement changé la vision que
j’avais de la motivation. Cette vidéo, c’est « Transforme ta motivation
en détermination » de Major Mouvement, un kiné qui fait des vidéos
sur YouTube et que tu connais peut-être.
Je t’invite à la visionner car elle est vraiment super intéressante. Je
vais essayer de résumer ce qu’il dit : il fait la distinction entre la
motivation et la détermination. La motivation, c’est plutôt sur le court
terme et ça s’essouffle rapidement : par exemple, se mettre à réviser
ou vouloir perdre du poids. Alors que la détermination, c’est sur le
long terme, tu ne te poses pas la question de savoir si tu es motivé ou
non, tu le fais.
La détermination implique souvent une routine et une certaine
discipline en vue d’atteindre un objectif qu’on s’est fixé. Un sportif de
haut niveau ne se pose pas tous les matins la question : « Est-ce que
je m’entraîne aujourd’hui ? » C’est dans cet état d’esprit que j’étais
lorsque je révisais mon DSCG en un an : j’avais une routine de travail
et, la majeure partie du temps, je n’y dérogeais pas car je ne me
posais pas la question : « Est-ce que j’ai la flemme ? Est-ce que j’ai
envie de faire autre chose ? »
C’était le passage obligé dans ma journée, tout comme on ne se
demande pas si on doit aller à l’école, au boulot, si on doit manger ou
prendre sa douche… Comme ces séances de révision s’inscrivaient
dans ma routine, c’était une charge mentale en moins : il n’y avait pas
de question à se poser. Il fallait faire. Être déterminé c’est avoir un
objectif à long terme, s’imposer une certaine discipline. Et pour ça, il
faut avoir défini ton why. Tu ne peux pas être déterminé si tu ne sais
même pas quel est ton objectif.

Apprends à t’écouter
Maintenant que tu as (peut-être) trouvé ton why et que tu es plus
déterminé que jamais, c’est simple, il suffit de bosser un maximum,
non ?
Idée reçue no 2 : « Pour réussir il faut bosser vingt-quatre heures sur
vingt-quatre. »
Non, tu ne dois pas arrêter de faire du sport, de voir tes amis, de
sortir… Tu peux faire tout ça et obtenir tes diplômes.
En revanche, il va falloir s’appuyer sur trois piliers :
l’organisation ;
l’efficacité ;
l’écoute.
Pour l’organisation et l’efficacité, on en reparle dans « Pendant
l’année » (voir page 73). Mais pourquoi « l’écoute » de soi est-elle
importante ?
Ton corps est la machine qui te fait avancer chaque jour, si tu n’en
prends pas soin tu risques de faire du sur-place… Ne néglige pas ton
sommeil, ton alimentation, ni le sport et préserve également ta vie
sociale. Il est tout à fait normal de faire des grasses matinées le week-
end, par exemple. Ça peut te faire sourire car ça paraît évident mais
certains étudiants se mettent une pression monstre.
En règle générale, d’après ce que j’ai pu observer, parmi les étudiants
studieux, il y a deux écoles :
ceux qui révisent le soir en semaine, après les cours, pour être
tranquille le week-end ;
ceux qui révisent le week-end pour prendre de l’avance sur la
semaine.
Je pense que c’est un bon équilibre pendant l’année et que tu peux
choisir l’un ou l’autre selon ce qui te correspond le mieux, en fonction
de tes obligations. C’est une routine « dans un contexte classique »,
mais si tu veux l’instaurer en milieu d’année, peut-être que tu devras
travailler un peu plus pour rattraper le retard accumulé.
En revanche, il faut rester flexible : si tu révises en semaine
d’habitude mais que tu as un anniversaire, par exemple, tu peux y
aller et rattraper un peu le week-end… Si tu es fatigué, il est sans
doute préférable de se reposer plutôt que de se forcer et ne pas être
efficace du tout…
Il vaut mieux se reposer à 100 % pour pouvoir reprendre d’attaque
plutôt que de passer deux heures à faire quelque chose qui te prend
habituellement trente minutes et que tu aurais pu ajouter à ta
journée du lendemain. Là, tu vas sûrement te dire que, si tu
t’écoutais, tu te reposerais tous les jours et tu ne réviserais pas… J’ai
une technique pour que tu puisses contrer ça tout en t’écoutant. Mais
ça nécessite d’être honnête avec toi-même.
À chaque fois que tu as prévu de réviser, tu vas te poser la question
« Comment je me sens ? » et le noter sur une échelle de 1 à 10.
Ensuite, tu peux toi-même définir un curseur en dessous duquel tu
estimes que tu ne seras pas productif et donc qu’il vaudra mieux se
détendre. Par exemple, cette note peut être 4 :
Si je me sens à 0,1,2 ou 3, je ne travaille pas (écoute).
Si je me sens à 4, 5 ou 6, je me botte un peu les fesses
(discipline).
De 7 à 10, je n’ai aucun problème pour travailler (motivation).
Cette méthode ne fonctionne que si on est à 100 % honnête avec soi-
même : si tes notes ne dépassent jamais 4 car tu as tout le temps la
flemme de travailler, ça ne fonctionnera pas.

Si tu veux, tu peux même suivre ton état, dans un tableau Excel par
exemple, pour regarder à quel moment tu te sens le mieux ou le
moins bien et surtout savoir l’expliquer.
Date Note Explication

01/09 9 Commence un nouveau job

02/09 9 Commence un nouveau job

03/09 4 Fatigue

Réfléchir aux raisons pour lesquelles tu es en forme ou non va te


permettre de mener une introspection : « À quel moment je me sens
bien ? À quel moment je me sens moins bien ? »
Si tu remarques que tu as une note moyenne inférieure à 5 et qu’il n’y
a pas de raison évidente (maladie, rupture, décès…), tu peux essayer
de comprendre pourquoi et tenter de l’améliorer : qu’est-ce qui te
rend heureux dans les bons jours ?
Peu importe que tu sois motivé ou non, le plus compliqué est toujours
de commencer une action. C’est pourquoi il faut faciliter le
démarrage et réduire au maximum les frictions.

La friction au démarrage
« Motivation » vient du mot « motif », lui-même emprunté au latin
motivus qui signifie « mobile », de movere dont l’équivalent en
français est « se mouvoir ». On peut donc traduire : la motivation c’est
« ce qui met en mouvement ».
Ce n’est donc pas la motivation qui te met en mouvement, mais la
mise en mouvement qui crée la motivation ! C’est pourtant le
contraire de ce que pensent la plupart des gens. Le plus important est
donc de faire le premier pas. Ce démarrage peut être plus ou moins
compliqué lorsque des frictions apparaissent.
Les frictions au démarrage, ce sont toutes les petites choses qui vont
rendre le démarrage plus compliqué.
Par exemple, si ça fait plusieurs jours que tu n’as pas fait ta vaisselle
et que tu dois cuisiner, il est beaucoup plus probable que tu rechignes
car tu devrais non seulement faire la cuisine mais AUSSI la
vaisselle… La flemme, non ?
L’objectif est donc de réduire un maximum ces frictions au démarrage
pour que l’action soit plus facile à commencer. Dans notre exemple, il
faudrait que la vaisselle soit faite avant de commencer à cuisiner, sous
peine de te décourager dans le cas contraire.
Tu peux aussi te servir des frictions au démarrage pour arrêter une
mauvaise habitude. Par exemple, si tu veux arrêter de grignoter et
que tu n’achètes plus de chocolat, pour en manger, il faudra que tu
sortes de chez toi, et il y a de fortes chances que tu ne sois pas assez
motivé pour le faire (frictions au démarrage)… Il est donc très
probable que tu grignotes beaucoup moins plutôt que si tu avais déjà
une tablette à ta disposition.
Quelques exemples de frictions au démarrage quand tu révises :
il manque des cours ;
les cours sont mal rangés ;
ton bureau est en désordre ;
tu ne sais pas par où commencer.
Et quelques solutions :
tenir ses cours à jour ;
ranger ses cours une fois par semaine ;
ranger son bureau pour le lendemain ;
faire une to-do list.
La motivation est un des éléments les plus importants pour décrocher
ses diplômes… Mais comme tu t’en doutes, ça ne fait pas tout. Le
choix des supports de révision peut également être décisif.
4 Adopte les bons supports de révision

La rentrée, c’est aussi et surtout le moment de préparer son année :


son agenda, ses fournitures, ses supports pour travailler…
Un support de révision reste un support. Encore faut-il l’utiliser de la
bonne façon. Aucun support en lui-même n’est suffisant.
Pour bien réviser, le plus important est de mixer les supports de
révision.
Ici, on va aborder trois supports principaux :
les livres ;
les fiches de révision ;
les annales.

Choisis ton livre


Lorsque l’on doit faire un choix, on demande souvent à d’anciens
élèves quels livres ils ont pris, on a des avis contradictoires, et on ne
sait pas comment choisir le meilleur support. Et c’est justement là le
plus gros problème : il n’y a pas de livre meilleur qu’un autre.
Trop d’étudiants attendent de trouver « le meilleur livre pour
réviser ». Soyons clairs : aucune édition n’est absolument nulle ni
parfaite. Quand on parle de choisir le meilleur livre, il s’agit d’une
« suroptimisation ». D’un livre à l’autre, on passera peut-être d’une
qualité de 85 % à 90 %… Autrement dit, cela ne changera quasiment
rien.
Prenons deux étudiants :
celui qui a commencé à réviser six mois avant les examens avec
un livre efficace à 85 % ;
celui qui a commencé à réviser un mois avant les examens avec
un livre efficace à 90 %.
À ton avis, lequel est-il le plus susceptible de réussir ses examens ?
Évidemment, il s’agit du premier étudiant. Le plus important n’est pas
le livre en lui-même mais surtout de l’utiliser !
Certains professeurs imposent une édition à la rentrée, donc ne te
précipite pas sur l’achat d’un livre qui ne sera peut-être pas adapté et
qui t’obligerait à en acheter un deuxième… Avoir deux ouvrages
peut-être une bonne stratégie, mais cela a un coût et risque parfois de
te faire perdre du temps dans tes révisions.
Acheter un livre est et doit rester un choix personnel : tu peux bien
sûr faire un sondage autour de toi et prendre en compte les avis
d’autres étudiants, mais tu dois également te faire ta propre opinion.
Certains préfèrent un cours qui va à l’essentiel, d’autres vont préférer
avoir le maximum d’informations pour ne rien louper. Certains vont
adorer les schémas quand d’autres vont préférer du texte. Nous
sommes tous différents.
Pour faire ton choix, je te conseille d’aller directement chez un
libraire, de feuilleter les différentes éditions et de choisir celle qui te
plaît le plus en fonction de la présentation, du nombre de pages, des
exercices, des QCM…

Mon conseil
Choisir un livre qui te donne envie de travailler, c’est aussi réduire les frictions au
démarrage pour mieux réviser.

Les fiches de révision

● Faut-il faire des fiches de révisions ?


Les fiches de révision restent la méthode la plus utilisée par les
étudiants pour apprendre leurs cours. Cependant, il ne s’agit pas de la
seule option ni de la méthode de travail la plus efficace. Ainsi, on
peut se poser la question : « Faut-il toujours faire des fiches de
révision ? »
Aux questions « faut-il », la réponse est souvent non. Non, on n’est
pas obligé de faire des fiches de révision pour valider son diplôme.
J’ai moi-même validé mon DCG à 15 de moyenne sans fiches de
révision.
Quand on veut apprendre un cours, on passe par plusieurs étapes :
découverte du concept ;
compréhension ;
mémorisation ;
entraînement ;
répétition.
Toutes ces étapes prennent du temps. Les fiches de révision peuvent
avoir leur place dans ces étapes, dans la compréhension ou la
mémorisation du concept. Cependant, faire des fiches de révision
demande un temps considérable, ce qui empêche beaucoup
d’étudiants d’en consacrer assez à la mémorisation, à l’entraînement
et à la répétition, qui sont pourtant des étapes incontournables.
Faire des fiches est souvent source de stress, car on est rarement en
avance (voire souvent même plutôt très en retard) et cela peut faire
culpabiliser les étudiants qui n’ont pas travaillé régulièrement. Le
piège est de continuer à ficher ses cours à quelques semaines de
l’examen, réduisant ainsi drastiquement le temps consacré à
l’entraînement, et donc les chances d’obtenir une bonne note à
l’examen.
Faire des fiches de révision nécessite un travail régulier et une
discipline tout au long de l’année qui ne conviennent pas à tous
les étudiants.
Les fiches de révision ne correspondent qu’au début du processus
d’apprentissage, et beaucoup d’étudiants oublient que le plus
important reste pourtant d’apprendre ces fiches (encore faut-il
qu’elles soient finies le jour de l’examen…) et surtout de s’entraîner.
Trop souvent, on prend (beaucoup) de temps pour faire des fiches
qu’on n’aura pas le temps d’apprendre… Et on ne s’entraîne pas.
Cette méthode d’apprentissage est faite pour toi si :
tu as des bonnes capacités de synthèse ;
tu as du temps ;
tu travailles régulièrement pendant l’année.
En revanche, elle n’est pas faite pour toi si :
tu recopies le cours en plus petit ;
les examens sont dans quelques semaines ;
tu n’apprends pas tes fiches.

Mon conseil
Mieux vaut apprendre son cours sans faire de fiches plutôt que de faire des fiches
sans les apprendre.

Il faut bien noter la distinction entre faire des fiches et réviser avec
des fiches, ce qui est totalement différent. Tu peux réviser avec des
fiches synthétiques sans pour autant les avoir faites toi-même, ce qui
permet un gain de temps considérable.
Par exemple, pour les personnes qui passent des unités
d’enseignement (UE) en candidat libre, en alternance, pour les
masters en comptabilité, contrôle, audit (CCA)… réviser avec des
fiches déjà faites (qu’elles soient achetées ou empruntées à des amis)
peut être une bonne stratégie pour se consacrer davantage à la
mémorisation et aux entraînements.
● Comment faire une bonne fiche de révision ?
Une bonne fiche de révision répond à trois critères. Elle est :
synthétique ;
structurée ;
personnelle.
La fiche est synthétique
Une fiche n’est pas une recopie du cours (sinon, elle n’aurait aucun
intérêt), mais une synthèse des concepts importants à retenir. La
plupart du temps, les phrases sont à proscrire et à remplacer par des
mots clés ou des schémas. Il ne sert à rien d’apprendre des définitions
mot à mot, il vaut mieux les comprendre pour mieux les retenir et
pouvoir les restituer le jour de l’examen.
Exemple avec la définition d’une immobilisation corporelle :
« Une immobilisation corporelle est un actif physique détenu soit
pour être utilisé dans la production ou la fourniture de biens ou de
services, soit pour être loué à des tiers, soit à des fins de gestion
interne, et dont l’entité attend qu’il soit utilisé au-delà de l’exercice
en cours. »
On va d’abord faire des liens entre l’écrit et sa signification.

Une immobilisation est un actif détenu par l’entreprise : elle apparaît à l’actif du bilan,
c’est d’ailleurs pour cette raison que l’on débite un compte de classe 2 au moment de
l’acquisition.
L’actif est physique : quasi synonyme de « corporel ».
L’immobilisation sera utilisée à plusieurs fins : on rend la définition concrète avec des
exemples.
Production : comme une machine dans une entreprise industrielle.
Location : cas d’une SCI qui loue un immeuble.
Gestion interne : un ordinateur au service administratif.
Pour être utilisée au-delà de l’exercice en cours : c’est ce qui distingue une
immobilisation d’une charge, et ce qui va expliquer que l’on constate une charge tous les
ans sous forme de dotation aux amortissements.
Qu’est-ce qu’une immobilisation corporelle ? Elle est inscrite en
classe 2 du bilan, donc c’est un actif physique que l’entreprise
détient. Il y a différents types d’immobilisation (comptes de classe
différente) en fonction de leur objectif : exploitation de l’objet
social (produire ou fournir des biens ou services), mise à
disposition à un tiers (location) ou à soi-même (gestion interne).
Une immobilisation n’est pas une charge puisqu’elle sera utilisée
pendant plus d’un an.
Que dois-je noter sur ma fiche ?
Peu importe l’ordre des mots dans lequel tu écris la définition le jour
de l’examen pourvu que tu aies les mots clés :
actif physique ;
production ou fournitures de biens et services, location, gestion
interne ;
utilisation > 1 an.
Exemples de définitions d’une immobilisation corporelle rapportant
l’intégralité des points :
« Une immobilisation corporelle est un actif physique détenu pour
plusieurs périodes par l’entreprise, et qui peut servir au processus de
production ou de location, ou encore en interne. »
« Une immobilisation corporelle est un actif physique qui va
permettre à l’entreprise qui la détient de réaliser un des objectifs
parmi la production, la location à des tiers ou la réponse à des
besoins en interne. Cet objectif s’étale sur plusieurs années. »

Mon conseil
Le plus important n’est pas de répéter le cours mot à mot mais de montrer au
correcteur que tu as compris le concept.
La fiche est structurée
Comme on vient de le voir, l’objectif est d’aller droit au but pour ne
pas perdre de temps. Cependant, si tu commences à faire des listes de
mots clés, il est très probable que tu t’y perdes. C’est pourquoi je te
conseille de reprendre la structure de ton cours (chapitres, parties et
sous-parties) et de ne reformuler que le contenu proprement dit.
En plus de cette fiche « classique », je te conseille de faire une
seconde fiche avec uniquement la structure de ton cours, pour deux
raisons :
y voir plus clair ;
pratiquer la lecture active (voir page 87).
Par exemple, ça donnerait :

CHAPITRE 1 : LES IMMOBILISATIONS


I – Définitions
A) Immobilisation
B) Immobilisation corporelle
C) Immobilisation incorporelle
D) Immobilisation financière
II – Comptabilisation
A) À l’acquisition
B) À l’utilisation (dotations, dépréciations)
C) À la cession

Structurer ses fiches signifie également adopter un code couleur pour


les titres ou les concepts. Une erreur souvent commise par les
étudiants est de choisir le code couleur suivant : « très important »,
« important », « peu important ». Résultat : toute la fiche est coloriée
et on n’arrive plus à savoir ce qui est important ou non !
Voici quelques exemples de codes couleurs que tu peux reprendre :
Exemple 1 :
1 couleur par matière.
1 couleur pour le titre.
1 couleur pour le sous-titre.
Exemple 2 :
1 couleur pour les définitions.
1 couleur pour les écritures comptables.
1 couleur pour les exceptions.
Exemple 3 :
1 couleur pour ce que je maîtrise le moins.
1 couleur pour ce qui tombe souvent à l’examen.

Mon conseil
Dans tous les cas, ce qui est surligné doit être important et ce qui n’est pas
important ne doit pas l’être.

La fiche est personnelle


Faire une fiche de révision, c’est prendre le temps de faire ce qui te
correspond à toi. Peut-être que tu adores les couleurs, peut-être que
tu détestes les schémas… Peu importe, mais ta fiche doit te donner
envie de réviser, donc fais en sorte qu’elle corresponde à ce qui
fonctionne le mieux pour toi. Si tu as :
une mémoire visuelle : opte pour des schémas, des couleurs…
une mémoire kinesthésique : choisis un format que tu pourras
emmener partout (A5, plastifié…) pour relire en marchant par,
exemple ;
une mémoire auditive : enregistre-toi en train de lire ta fiche et
réécoute-toi régulièrement.
Tu peux trouver des idées de mise en page ou de schémas en t’aidant
des fiches d’autres étudiants, mais cela ne sert à rien de les recopier
en entier (dans ce cas, mieux vaut faire une photocopie qui te
prendra moins de temps).

Les annales
Je suis obligée de te parler des annales parce que c’est une ressource
largement sous-estimée par beaucoup d’étudiants. Quel meilleur
entraînement pour passer un examen que l’examen lui-même ?
Selon moi, passer l’examen sans avoir fait les sujets d’annales c’est
comme aller à l’examen sans avoir révisé.
Dans mon cas, je voulais m’entraîner le plus possible donc je suis
remontée jusqu’à 2008 en gardant mon esprit critique (car certaines
lois ont changé, par exemple), mais tu peux faire les sujets des cinq
dernières années pour commencer.

● Se mettre en conditions réelles


Quand on fait les sujets des annales, on se met en conditions réelles,
c’est-à-dire… sans son cours et sans regarder la correction
directement après la question, sauf dans certaines circonstances. On
réfléchit, on cherche ce qu’on aurait pu répondre (même si ça peut
paraître évident). Ton cerveau va enregistrer que tu as des difficultés
et donc mieux mémoriser la réponse.
Je distingue deux cas :
Cas 1 : les questions sont décorrélées les unes des autres (une
mauvaise réponse à la question 1 n’entraîne pas une mauvaise
réponse à la question 5). C’est souvent le cas en droit, par exemple.
Regarde la correction à la fin de chaque dossier.
Cas 2 : les questions sont corrélées les unes aux autres (une mauvaise
réponse à la question 1 entraîne souvent une mauvaise réponse à la
question 5). C’est souvent le cas en finance ou en contrôle de gestion,
par exemple.
Regarde la correction à la fin de chaque question (mais après y
avoir répondu !)

● Tester son niveau


On n’est pas toujours objectif sur son propre niveau et c’est pourtant
précisément le connaître qui va nous faire obtenir une meilleure note
à l’examen. Si tu penses que tu es nul, tu vas stresser et ne pas avoir
envie de réviser cette matière… Si tu penses que tu maîtrises le sujet
et donc que tu n’as pas besoin de réviser ce chapitre mais que tu te
surestimes… Tu risques de tomber de haut.
Le meilleur moyen d’être objectif, c’est de se confronter au vrai
niveau de l’examen, c’est-à-dire à l’examen lui-même. Il arrive parfois
que l’on ait une vision biaisée parce que les attentes des professeurs
sont largement supérieures ou largement inférieures à celles de
l’examen.

L’expérience de Julie
C’était mon cas pour l’UE4 de DSCG. J’ai obtenu 16/20 à un examen blanc qui
était en réalité un sujet d’annales… sans les questions les plus difficiles ! J’étais
consciente que je n’aurais jamais cette note à l’examen et j’ai continué de réviser
jusqu’à la fin. J’ai même découvert de nouvelles informations la veille de
l’examen ! J’aurais pu me dire « Pas besoin de réviser, j’ai eu 16 » et prendre une
note éliminatoire le jour J. Au final j’ai eu 12, on est quand même loin du 16 !
Comme tu t’engages dans la filière des chiffres et que tu as du
temps… quoi de mieux que de reprendre les bases du calcul mental ?

5 Entraîne-toi au calcul mental


Dans certaines épreuves comme l’UE9 (Comptabilité) et l’UE10
(Comptabilité approfondie), la calculatrice est strictement interdite.
Cela signifie qu’il va falloir faire fonctionner tes vieux souvenirs de
primaire et de collège… Le hic, c’est que ça fait longtemps que tu n’as
pas pratiqué, mais je te rassure : ça revient vite.
Voici ce que tu dois revoir :
les additions ;
les soustractions ;
les multiplications ;
les divisions.
Avant la rentrée, c’est le moment pour revoir les bases du calcul
mental et prendre de bonnes habitudes dès le début : s’entraîner dans
les mêmes conditions que l’examen, c’est-à-dire sans calculatrice. Ce
sera difficile au début car tu vas sortir de ta zone de confort, mais ce
sera plus simple le jour J et tu me remercieras. Beaucoup d’étudiants
sont déstabilisés le jour de l’examen et n’obtiennent pas la moyenne
car ils ont perdu trop de temps sur le calcul mental.
Quelques astuces en calcul mental :
Multiplier par 5
Pour multiplier par 5, tu peux multiplier par 10 puis diviser par 2 (5
= 10/2).
Exemple : 5 × 5 = 25 ou 5 × 10 ÷ 2 = 50 ÷ 2 = 25
Multiplier par 10
Tu peux déplacer la virgule vers la droite (ce qui signifie parfois
ajouter un 0).
Exemple : 5 × 10 = 50 ou 0,5 × 10 = 5
Diviser par 100
Tu peux déplacer la virgule de deux chiffres vers la gauche.
Exemple : 5 ÷ 100 = 0,05
Multiplier par 25 %
Tu peux diviser par 4 (25 % = ¼).
Exemple : 200 × 25 % = 200 ÷ 4 = 50
Diviser par 2
Tu peux décomposer le nombre en et diviser chaque terme par 2.
Exemple : 426 ÷ 2 = (400 + 20 + 6) ÷ 2 = 200 + 10 + 3 = 213
Ou 426 ÷ 2 = (300 + 120 + 6) ÷ 2 = 150 + 60 + 3 = 213
Diviser par un multiple
Beaucoup de nombres peuvent être décomposés.
8=2×4=2×2×2
15 = 5 × 3
18 = 6 × 3
Exemple : 210 ÷ 15 = 210 ÷ (5 × 3) = (210 ÷ 3) ÷ 5 = 70 ÷ 5
= 15

Pendant l’année
Maintenant qu’on a vu ce que tu pouvais faire avant de commencer
l’année (ou du moins, le plus tôt possible), on va s’attaquer aux
choses sérieuses : quelles sont les étapes à mettre en place pour bien
réviser pendant l’année ? C’est ce que nous allons voir dans cette
partie.
1 Cinq habitudes à adopter le plus tôt possible

En début d’année, on parle souvent de bonnes résolutions mais on ne


les tient pas toujours… C’est pourquoi je te propose de passer en
revue non pas des résolutions, mais des habitudes que tu dois
prendre pour optimiser tes révisions et faciliter l’obtention du DCG ou
du DSCG.

Consulte le bulletin officiel (BO)


Il est possible que tu n’en aies jamais entendu parler… Le bulletin
officiel, qu’est-ce que c’est ? Tu peux traduire « bulletin officiel » par
« programme officiel ».
Pour chaque UE, tu vas retrouver :
les chapitres au programme ;
les compétences attendues ;
les savoirs associés.
L’objectif est de prendre connaissance de l’intégralité du programme
avant l’examen pour ne pas avoir de surprise du type « on n’a pas vu
ça en cours ». Si c’est dans le programme officiel, c’est à toi de vérifier
que tu as bien eu le contenu de l’ensemble des chapitres.

Bon à savoir !
Le Bulletin Officiel est disponible gratuitement sur Internet en tapant « “bulletin
officiel” + DCG ou DSCG ».

Consulte le rapport du jury


Le rapport du jury est un indispensable avant de se présenter à
l’examen. Mais à quoi ça correspond ?
Il s’agit des observations, des conseils et des analyses des jurys
d’examen matière par matière. Tu y trouveras de précieuses
informations pour bien préparer les épreuves, et parfois des indices
sur les pronostics de l’année prochaine…

Bon à savoir !
Le rapport du jury est disponible gratuitement sur Internet en tapant « “rapport du
jury” + DCG ou DSCG ».

Prends en compte la récurrence des thèmes


à l’examen
Une erreur que beaucoup d’étudiants font est de réviser avec la même
intensité tous les chapitres d’une même épreuve. Ce qui part d’une
bonne intention relève en fait d’une grossière erreur.
Tu t’en rendras compte rapidement, en fonction des matières, il arrive
que certains chapitres tombent tous les ans et d’autres très
rarement… Ce n’est pas une science exacte, mais cela va t’aider à
prioriser les chapitres à réviser tout au long de l’année.
Le mieux est bien sûr de réviser tous les chapitres, mais avec une
intensité différente en fonction des statistiques pour maximiser sa
note à l’examen. C’est d’autant plus utile si :
tu as beaucoup d’UE à passer (comme c’était mon cas avec le
DSCG en un an) ;
tu révises à la dernière minute.
Mais est-ce vraiment utile pendant l’année ?
Oui, bien sûr. Tu vas avoir une vision globale de l’épreuve et, avant
même d’assister au cours, tu sauras si la maîtrise de tel ou tel chapitre
est indispensable, auquel cas il faudra être bien attentif et le réviser
sérieusement.
Si tu as des difficultés de compréhension sur certains chapitres,
prendre en compte la récurrence des thèmes à l’examen va te
permettre de prendre du recul : « Ce chapitre est-il vraiment
important ? Dois-je m’accrocher ou laisser tomber ? »
Parfois, il vaut mieux passer du temps sur ce qui est vraiment
important.
Par exemple, passer dix heures sur un chapitre qui tombe rarement et
que tu ne maîtriseras pas dans tous les cas est contre-productif. Mieux
vaut y passer deux heures pour avoir les bases et être capable de
répondre approximativement aux questions sans laisser de blanc, et
passer les huit autres heures sur un chapitre qui est important et sur
lequel tu pourras compenser les points perdus au premier.

Bon à savoir !
Tu peux retrouver la récurrence des thèmes sur différents sites en tapant « UE 9 –
Comptabilité statistiques », par exemple.

Entraîne-toi avec les annales


Je pense que tu l’as compris, mais je te recommande fortement de
réviser avec les annales, et surtout de le faire le plus tôt possible ! Tu
peux les utiliser dès le début de l’année dans tes révisions pour te
tester sur le chapitre en cours et pour cela la récurrence des thèmes à
l’examen va t’aider.
Admettons que tu sois actuellement en train de voir le chapitre de
droit social sur la représentation collective. Pour t’assurer que tu as
bien assimilé le contenu, tu vas faire tous les sujets d’annales qui
concernent ce chapitre (garde cependant un avis critique, la
législation peut avoir changé).
Dans tous les cas, tu pourras refaire ces sujets plus tard, au moment
des révisions pour l’examen final. Tu ne te souviendras plus des
réponses, car tu auras fait le sujet tôt dans l’année, et tu auras
l’impression de découvrir de nouveaux exercices.

Mon conseil
Je recommande de ne pas faire plus de trois fois le même exercice car tu risques
de répondre par automatisme : « Je me souviens de la réponse qui est X. »

Prépare-toi plutôt à un maximum d’exercices variés avec des énoncés


et des questions différents, car, le jour J, tu auras un exercice que tu
n’as jamais fait et il faudra s’adapter au contexte et non pas
copier/coller une méthode apprise par cœur.

Adopte le carnet à erreurs


L’erreur est humaine… mais mieux vaut éviter de la répéter. Et pour
ça, le carnet à erreurs sera ton meilleur ami ! La pire erreur que tu
pourrais faire est de jeter tes entraînements qui sont en réalité une
mine d’or.
Le carnet à erreurs, qu’est-ce que c’est ?
C’est un carnet dans lequel tu vas répertorier toutes tes erreurs en les
organisant par matière et par chapitre.
Le format : tu peux utiliser un petit cahier ou ton ordinateur.
Mon conseil
Choisis plutôt le format papier car il est plus facile à transporter (tu pourras relire
tes erreurs dans les transports, par exemple) et parce qu’on retient généralement
mieux en écrivant sur une feuille plutôt qu’en tapant à l’ordinateur.

La structure : dans tous les cas, il faudra rester organisé pour


pouvoir bien l’utiliser. C’est pourquoi je te conseille d’avoir un cahier
par matière (ou un dossier si tu es sur ordinateur), que tu vas ensuite
diviser en chapitres, et de noter l’origine de l’information.
Si tu fais des recherches sur Internet, tu verras qu’on te conseille de
noter la réponse fausse en rouge et la réponse correcte en vert. À titre
personnel, je préfère ne pas noter la mauvaise réponse, car le cerveau
risque de confondre ce qui est faux et vrai lors de la relecture.
L’objectif du carnet à erreurs est clair : ne pas refaire la même erreur.
Si tu n’es pas concentré au moment de la relecture, tu pourrais très
bien avoir un doute le jour de l’examen : « Mince, laquelle était la
réponse juste et laquelle la fausse ? »
Par exemple, si dans ton carnet tu notes pour la période d’essai d’un
CDI « six mois non renouvelables » (réponse fausse), puis « deux mois
renouvelables » (réponse correcte), tu cours le risque de douter le
jour J à force d’avoir répété une information qui n’était pas la bonne :
« C’est six mois ou deux mois, déjà ? » Lire et relire une réponse
fausse n’a pas d’intérêt sinon risquer de la retenir.
Exemple de présentation du carnet à erreurs

UE2 – Finance (DSCG)


Chapitre : La valeur et le temps
Origine : Annale 2019
Question 1 : Qu’est-ce qu’une OPA ?
Réponse correcte : C’est une opération d’acquisition de parts d’une société cotée en Bourse
où l’acquéreur fait connaître publiquement ses intentions d’achat.
Question 5 : Qu’est-ce qu’une OPE ?
Réponse correcte : C’est est une opération financière tout à fait semblable à l’OPA avec
cependant une différence : la prise de contrôle se fait non par l’achat de titres, mais par
l’échange de titres et sans transmission d’espèces, ce qui évite d’avoir à subir l’impôt sur
les plus-values.

Maintenant que tu sais par quoi commencer, c’est le moment de


parler de ton rapport au temps, de la procrastination (oui, oui) et de
la productivité.

2 La productivité

La productivité se définit comme le rapport entre un résultat (par


exemple, apprendre un cours) et des ressources (par exemple, du
temps).
La productivité est maximale lorsque le résultat est élevé et que les
ressources sont faibles. Par exemple, si tu apprends trois chapitres en
une journée, tu es plus productif que quelqu’un qui apprendrait un
chapitre en une journée ou trois chapitres en trois jours.
Cependant, il ne faut pas confondre la productivité, et donc
l’efficience, avec l’efficacité. L’efficacité mesure uniquement l’atteinte
d’un résultat. Donc tu peux être efficace mais non productif.
Par exemple, si ton objectif est d’apprendre un chapitre et que tu
réussis, tu es efficace car le résultat est atteint. Par contre, selon que
tu as passé une demi-journée ou un mois, tu comprendras que tu
seras considéré comme plus ou moins productif…
Dans notre monde, on a tendance à valoriser la productivité : il faut
être productif partout, tout le temps… La réalité, c’est que nous ne
sommes pas des machines et que, parfois, il peut s’installer une sorte
de productivité toxique, où l’on cherche toujours à être le plus
productif possible, où l’on culpabilise de faire des pauses qui sont
pourtant nécessaires.
La loi d’Illich illustre bien le risque de la surproductivité.

La loi d’Illich, ou loi de contre-productivité

Être productif demande de faire des choix parmi ce qui est vraiment
important et ce dont tu as besoin pour augmenter ta productivité.
Pour cela, il faut que tu apprennes à te connaître et que tu te poses
des questions :
« À quel moment de la journée suis-je le plus productif ? »
« Est-ce que je préfère travailler chez moi ou à l’extérieur ? »
« Est-ce que je préfère travailler seul ou en groupe ? »
« Est-ce que le bruit ambiant me dérange ? »

L’expérience de Julie
La plupart des gens ont besoin d’un bureau bien rangé pour travailler… Eh bien
moi, c’est tout l’inverse ! Je m’épanouis dans le chaos ambiant et cela m’aide à me
concentrer. De même, le bruit ne me gêne absolument pas, au contraire.

Nous sommes tous différents, et c’est pourquoi tu ne peux pas te


calquer sur le programme de quelqu’un. Les journées productives
n’arrivent pas par hasard. Elles sont le reflet de tout ce que tu as mis
en place pour les atteindre.

La procrastination
La procrastination, ou la tendance à remettre à plus tard ce que tu as
à faire, est parfaitement normale, et cela arrive à tout le monde.
Procrastiner n’est pas un problème en soi mais peut entraîner :
une accumulation du retard ;
du surmenage ;
une fatigue décisionnelle.
Pour vaincre la procrastination, il va falloir identifier quelles en sont
les origines. Voici quelques exemples :
stress ;
anxiété ;
peur de l’échec ;
mauvaise organisation ;
manque de sens ;
surcharge de travail ;
perfectionnisme ;
manque de confiance en soi.

7 étapes pour sortir de la procrastination

● Lance-toi
Le plus difficile est souvent de faire le premier pas. Si tu veux te
forcer à réviser, par exemple, assieds-toi à ton bureau sans aucune
distraction : ni téléphone, ni télévision, ni livre, rien… à part tes
cours.
Comme le cerveau déteste l’ennui, il va préférer faire quelque chose
qu’il n’aime pas plutôt que de ne rien faire du tout. Si tu attends
quelques minutes, tu verras que tu te mettras à réviser de toi-même.
Le plus difficile est toujours de commencer une action, tu verras
qu’au bout de cinq minutes de travail, tu ne verras plus le temps
passer.

● Aie une organisation simple et efficace


Si tu as plutôt tendance à procrastiner, commence par t’organiser
simplement : pas la peine d’en faire trop dès le début, tu pourras
t’améliorer par la suite. C’est comme si tu voulais perdre du poids et
que tu te mettais à manger uniquement des fruits et des légumes et à
faire du sport sept jours sur sept… Tu vas tenir quelques jours tout au
plus et tu vas te remettre à procrastiner.
Tu dois sortir du cercle vicieux de la procrastination :
Le but ici c’est de se dire qu’on part de zéro et qu’un est toujours
mieux que zéro, donc dans un premier temps tu vas mettre en place
des choses pour faire mieux qu’hier : relire un chapitre, faire quelques
exercices… Juste histoire de te remettre dedans.

● Décompose les tâches en sous-tâches

« Beaucoup de gens pensent qu’ils manquent de motivation alors


qu’ils manquent de clarté. »
– Damien Bouissou

Il est difficile de se lancer quand on ne sait pas par quoi commencer !


C’est pourquoi il faut arrêter de « réviser la comptabilité » mais
plutôt :
relire le chapitre 1 ;
faire les fiches du chapitre 1 (pour ceux qui en font) ;
relire la fiche du chapitre 1 ;
faire les exercices du chapitre 1 ;
faire les sujets des annales 2018 à 2022 du chapitre 1.
Là, au moins, tu vois ce que tu as à faire aujourd’hui ! Ce que je
préfère, personnellement, ce sont les to-do lists, plutôt sur format
papier (quel plaisir de surligner ou de barrer quand c’est fait !) mais
tu peux tout à fait les faire sur ordinateur ou sur ton portable.

● Commence par le plus difficile


Il existe une théorie selon laquelle nous commencerions tous la
journée avec un stock d’énergie et celui-ci diminuerait au fil du temps
jusqu’au soir…

Le problème lorsqu’on procrastine, c’est qu’on attend souvent la fin


de la journée pour s’atteler à ses tâches. Résultat : on culpabilise
toute la journée… Et on ne le fait pas.
À l’inverse, en réalité, il faudrait justement commencer la journée par
ce qui est le plus difficile pour nous : c’est le meilleur moment car on
a le plus d’énergie disponible. Attendre la fin de la journée – quand
on a le moins d’énergie – signifie souvent ne pas le faire du tout. Une
célèbre expression anglaise dirait : « Mange la grenouille » (« Eat the
frog ») – à traduire par : « Commence par ce que tu as le moins envie
de faire. »

● Évite les distractions


On vit à une époque où l’on est sollicité en permanence. « Ah, un
message. Ah, un like. Ah, une nouvelle info. Ah, une nouvelle vidéo. »
C’est une vraie plaie quand on veut travailler.
« Un travail réalisé en continu prend moins de temps et d’énergie
que lorsqu’il est réalisé en plusieurs fois. »
– Sune Carlson

La loi de Carlson, ou loi des séquences continues

Si tu es comme moi, il t’est quasi impossible de rester trente minutes


sans vérifier son téléphone… C’est pour cette raison qu’il faut être
radical : s’en éloigner le plus possible pour ne pas être tenté. On en a
déjà parlé : on va créer des frictions au démarrage. Tu regardes ton
téléphone parce qu’il est juste à côté de toi, mais ferais-tu l’effort
d’aller le chercher dans une autre pièce ? C’est moins certain. Si tu as
besoin d’utiliser ton ordinateur pour réviser (par exemple, au hasard,
pour faire les sujets d’annales), tu peux bloquer certains sites web
comme les réseaux sociaux.

● Fixe-toi des deadlines


Je pense qu’il s’agit de mon conseil préféré et de celui que j’applique
toujours en premier : se fixer une date limite si personne ne nous
l’impose. C’est la recette magique ! Plus tu as de temps, plus tu vas
l’utiliser en intégralité (et procrastiner). C’est la loi de Parkinson.
La loi de Parkinson

Je rajouterais que, en plus de te fixer une date limite, tu peux


t’engager auprès de quelqu’un. Par exemple, « je vais finir mon
mémoire la semaine prochaine pour partir en vacances avec vous ».
Non seulement tu t’es engagé envers ta propre personne, mais aussi
envers les autres, et donc tu n’as pas envie de les décevoir.

L’expérience de Julie
Si j’avais passé le DSCG en deux ans, je l’aurais sûrement obtenu, mais avec une
moins bonne moyenne car je n’aurais pas autant révisé. La contrainte crée la
productivité.

● Récompense-toi quand tu réussis


Tu as sans doute déjà entendu parler du « système de récompense »
qui se met en place dans notre cerveau. Parfois, il nous pousse à
procrastiner, comme lorsque l’on commence un « dernier épisode »
sur Netflix… parce qu’il veut obtenir la récompense.
On peut utiliser ce système naturel à notre avantage : si on se
récompense entre chaque séance de travail, on aura plus envie de
travailler. Ou en tout cas, on aura envie de la récompense et on
travaillera pour l’avoir. Il faut s’imaginer être un âne à qui on tend
une carotte. Oui je sais, ce n’est pas très valorisant, mais ça
fonctionne !
À ce jeu-là, la méthode Pomodoro est la plus connue.

La méthode Pomodoro
La méthode Pomodoro, ou littéralement « tomate », en italien tire son
origine des minuteurs d’Italie qui adoptent souvent la forme d’une
tomate. Cette méthode consiste à chronométrer des plages de travail
de vingt-cinq minutes et à s’allouer des pauses de cinq minutes à la
fin de chacune. Au bout de quatre sessions complètes, la pause est de
trente minutes, et on recommence.

La méthode Pomodoro

Source : @robintyonnel (Instagram)


L’expérience de Julie
Je n’utilise pas cette méthode car elle ne me convient pas. J’ai des périodes de
flow plus longues que vingt-cinq minutes et je n’aimerais pas être interrompue
dans ma concentration. Cependant, je sais qu’elle convient à beaucoup d’autres
étudiants : pas le choix, il faut tester !

Fais une tâche à la fois


Je pense que tout le monde sera d’accord : le plus important, c’est de
se concentrer sur une seule et unique tâche à la fois, et de la faire
bien. À force de vouloir tout faire, on ne fait rien du tout.

État de flow
Identifié en 1975 par un psychologue, l’état de flow correspond à une
expérience optimale, c’est-à-dire un état psychique dans lequel se
trouve quelqu’un de fortement engagé dans une activité pour l’intérêt
intrinsèque qu’elle représente.
Les critères pour atteindre l’état de flow sont les suivants :
être intrinsèquement motivé ;
être concentré ;
fournir des efforts.
L’activité en question doit constituer un défi qui nécessite des
compétences particulières dont l’individu est parfaitement capable.
C’est typiquement le cas lorsque tu révises tes cours ou le jour de
l’examen.
Voici quatre conseils pour rentrer dans l’état de flow :
Faire une seule et même tâche à la fois.
Supprimer les distractions.
Travailler suffisamment longtemps (plus de vingt minutes).
Construire un environnement de travail stable pour les cinq
sens : garder toujours le même niveau sonore (ou silence), la
même vue…

Mais tu auras beau être le plus productif du monde, si tu n’utilises


pas la méthode de travail qui fonctionne pour toi, tu vas droit dans le
mur.

3 Trouve ta méthode de travail

Pour obtenir des résultats satisfaisants, il est nécessaire de maximiser


chacun des deux critères suivants : la méthode de travail (l’efficacité)
et sa durée. Ainsi, une personne qui révise longtemps mais qui a une
mauvaise méthode de travail peut obtenir de moins bons résultats
qu’un étudiant qui révise à la dernière minute avec une bonne
méthode de travail.
Résultats = méthode de travail × durée
Dans cette partie, nous allons chercher à trouver la meilleure
méthode de travail pour toi et trouver des outils pour rester
concentré le plus longtemps possible pendant les séances de travail.

Les révisions actives


Pour apprendre ses cours, il existe une multitude de méthodes de
travail, mais toutes ne se valent pas. Les études sont unanimes : les
méthodes de révision les plus efficaces sont celles qui mettent en
place la révision active, qui s’oppose à la révision passive.

L’efficacité relative en fonction des méthodes de travail

Cependant, il est tout à fait possible de transformer une méthode de


révision passive par nature en une méthode de révision active. Par
exemple, quelqu’un qui lirait simplement son cours adopterait une
méthode de révision passive mais s’il :
essaie de comprendre le cours ;
surligne ou annote le cours ;
se teste à la fin de chaque paragraphe ou page…
… alors la révision devient active et il peut ainsi en retirer un
maximum d’efficacité.

Méthode de révision passive par nature Méthode de révision active par nature

Lire son cours Réviser en groupe

Assister à un cours magistral S’entraîner

Écouter un cours Se poser des questions

Regarder un cours Enseigner

Certaines méthodes de révision actives sont plus populaires que


d’autres, comme le fait d’enseigner à quelqu’un ou de travailler en
groupe… Cependant, elles ne sont pas toujours réalisables pour
diverses raisons. Il existe aussi d’autres méthodes de révision actives
qui ont fait leurs preuves et que je vais te présenter, mais la meilleure
reste celle qui te correspond : teste-les avant de choisir.

● La méthode des flashcards


Les flashcards (ou carte de mémorisation) sont des cartes recto verso
sur lesquelles est inscrit une question ou un concept au recto et la
réponse ou la définition au verso. On pioche une carte avec une
question, par exemple, et on doit donner la réponse sans regarder,
puis vérifier qu’elle est correcte.
Exemple de flashcard

Il est possible d’utiliser plusieurs supports : le papier ou le digital.

L’expérience de Julie
Il y a dix ans, j’avais commencé à utiliser les flashcards pour retenir les faits
historiques et leurs dates en histoire-géographie. Puis j’ai découvert l’application
Quizlet, que je n’ai jamais cessé d’utiliser depuis. Il existe aussi l’application Anki.

Les flashcards numériques permettent de réviser à n’importe quel


moment de la journée, notamment dans les transports sur son
téléphone ou son ordinateur, ce qui permet un gain de temps
considérable dans la journée. Je conseille les flashcards pour retenir
des concepts simples, quand une question appelle systématiquement
une réponse précise et inversement, par exemple :
une date et un fait historique ;
un mot en français et sa traduction en langue étrangère ;
un mot et sa définition ;
un numéro de compte et son libellé.
● La mindmap

Exemple de carte mentale

La mindmap (ou carte mentale) est une représentation visuelle des


idées et des informations sous la forme d’un schéma. Elle présente un
schéma central, avec des sujets principaux (parents) et secondaires
(enfants), le tout étant relié par des branches. Les idées peuvent être
représentées sous différentes formes :
mots clés ;
images ;
schémas.
Les éléments de la carte mentale peuvent être mis en valeur de
différentes façons :
courbes ;
formes ;
couleurs ;
liens.

● La méthode Feynman
La méthode Feynman est un modèle mental qui permet de
transmettre des informations à l’aide d’idées concises et d’un langage
simple. Elle se décompose en quatre étapes principales :
Choisir un sujet : un chapitre, une sous-partie, un concept…
Feindre de l’enseigner à un enfant de douze ans : l’objectif est
de vulgariser et d’utiliser des mots simples, ce qui est parfois
très compliqué quand il s’agit d’un sujet complexe, et c’est là
que la méthode prend justement tout son sens
Identifier et combler ses lacunes : transformer un sujet
complexe en un sujet simple fera sûrement apparaître des
incompréhensions, des doutes…
Transmettre les connaissances (optionnel) : c’est le test ultime,
celui où on explique réellement le sujet à un novice de façon
simple. La personne aura certainement des questions, ce qui
permettra à l’étudiant de creuser davantage pour y répondre.

« Si vous ne pouvez pas expliquer quelque chose simplement, c’est


que vous ne le comprenez pas. »
– Einstein
L’expérience de Julie
Je n’ai jamais utilisé cette méthode à proprement parler, mais ce qu’il faut retenir,
c’est de ne jamais apprendre quelque chose que l’on ne comprend pas. Si le
chapitre ou le concept était important, je m’efforçais toujours de comprendre, peu
importe le temps que ça prenait, à l’aide d’un support ou d’un autre (tester
différents livres, demander à un ami, chercher sur Internet, regarder des
vidéos…).

● Le palais mental
Le palais mental, palais de mémoire ou méthode des loci (« lieux » en
latin) est une méthode vieille de plus de deux mille ans et utilisée par
les orateurs grecs et romains pour mémoriser de longs discours.
Elle peut se résumer en trois étapes :
Choisir un lieu (trajet ou pièce) que l’on connaît par cœur : le
trajet pour aller à l’école ou au travail, sa chambre…
Diviser ce « palais » en plusieurs étapes ou objets.
Par exemple, si on a choisi le trajet de l’école : « Je prends mon
manteau, puis mon sac, je passe la porte, je ferme la porte, je monte
dans la voiture, j’allume le moteur, etc. »
Si on a choisi la chambre : « Quand je rentre dans ma chambre, je
vois un lit, un bureau, un tapis, un tableau, une fenêtre… »
Associer des images marquantes à chaque étape : plus c’est
loufoque, plus on retient l’information.
Pour mémoriser la date « 1963 » avec le trajet pour sortir de chez
moi, voici l’itinéraire que j’ai suivi :
Je passe la porte et je croise un nain (1) dans le couloir de
l’immeuble.
Nous prenons le même ascenseur et je remarque qu’il y a un
œuf (9) dans son panier.
Je sors de l’ascenseur et m’apprête à passer par la porte, mais
une scie (6) est en train de la découper et m’en empêche.
Je demande à la scie d’arrêter de découper la porte pour passer
et me retrouve sur le trottoir nez à nez avec les trois petits
cochons (3).
Avec cette histoire, je suis sûre de retenir la date 1963 !

En fonction des matières


On a parlé des méthodes de révision en général… Mais il faut savoir
que toutes les matières ne se travaillent pas de la même façon, car les
attentes sont différentes. J’ai divisé les matières du DCG et DSCG en
deux catégories : les matières littéraires et les matières techniques.

Pour le DCG

Matières littéraires Matières techniques

UE1 : Fondamentaux du droit UE4 : Droit fiscal

UE2 : Droit des sociétés et des groupements UE6 : Finance d’entreprise


d’affaires

UE3 : Droit social UE8 : SIG

UE5 : Économie contemporaine UE9 : Comptabilité

UE7 : Management UE10 : Comptabilité approfondie

UE12 : Anglais UE11 : Contrôle de gestion


Pour le DSCG

Matières littéraires Matières techniques

UE1 : Gestion juridique, fiscale et sociale UE2 : Finance

UE3 : Management et contrôle de gestion UE4 : Comptabilité et audit

UE5 : Management des SI

UE6 : Anglais des affaires

Certaines matières sont à 100 % littéraires ou à 100 % techniques


mais il arrive que d’autres soient mixtes, ce qui nécessite d’utiliser
plusieurs techniques de révision en fonction du chapitre. Je pense par
exemple au droit fiscal et aux systèmes d’information en DCG ou au
management et contrôle de gestion en DSCG.

● Les matières littéraires


Les matières littéraires sont les matières dans lesquelles il y a un
volume important de connaissances à assimiler, souvent par cœur,
avec peu de calculs, telles que le droit, l’économie ou le management.
Parce qu’il est difficile de maîtriser de 300 pages sur le bout des
doigts, le but va être d’en apprendre le moins possible par cœur grâce
à quelques astuces.
Les définitions
Comme nous l’avons vu dans la partie sur les fiches de révision, sauf
exception, il n’est pas nécessaire de retenir une définition mot à mot,
mais de pouvoir replacer les mots clés principaux et surtout d’en
comprendre le sens pour réussir à répondre à la question avec ses
propres mots en cas d’oubli.
Faire des tableaux comparatifs
Il est possible d’avoir le même niveau de connaissance en apprenant
deux fois moins d’informations, voire encore moins…
Voici un exemple sur le nombre d’associés minimum par type de
société :

Option 1 Option 2

SARL : 2 associés 2 associés dans toutes les formes

EURL : 1 associé sauf structures unipersonnelles

SAS : 2 associés

SASU : 1 associé

SA : 2 associés

SNC : 2 associés

SCI : 2 associés

Le plus important est donc de faire le lien avec d’autres notions du


cours et de raisonner en comparaison.
Faire le lien entre des auteurs ou des concepts
Les facteurs de motivation de Maslow et de Herzberg semblent
totalement différents au premier abord mais, en réalité, il s’agit
simplement d’une présentation différente.
Maslow et Herzberg

Les avantages et inconvénients


Les avantages d’une structure ou d’une méthode sont souvent les
inconvénients d’une autre.

Avantages CDD Inconvénients CDI

Flexibilité Manque de flexibilité

Faible coût de rupture Coût de rupture élevé

La méthode des initiales


Les matières littéraires se prêtent bien au jeu des initiales : retenir les
premières lettres de mots clés.
Par exemple, pour les conditions de licéité de la clause de non-
concurrence :
limitée dans le temps ;
limitée dans l’espace ;
proportionnelle aux intérêts légitimes de l’entreprise ;
contrepartie financière non dérisoire.
Tu peux retenir TEPC pour « Temps, Espace, Proportionnelle et
Contrepartie ».
Maintenant que tu es prêt à réviser les matières littéraires comme un
chef, place aux matières techniques !

● Les matières techniques


Les matières techniques sont les matières dans lesquelles
l’entraînement est fondamental pour réussir, car elles sont composées
en grande partie de calculs et de logique, comme la comptabilité, la
finance ou le contrôle de gestion.
Ici, le plus important va être de s’entraîner sur un maximum de
supports possibles : cours de ton professeur, livre, annales…

Le cours à part
Comme je te le disais plus haut, une matière est rarement à 100 %
technique. Tu as sûrement des définitions, des conditions juridiques à
apprendre : ce que j’appelle « le cours ». Lorsque je fais des exercices
ou des sujets d’annales, je ne réponds pas à ces questions de cours,
mais je me concentre sur les calculs et les analyses.
Je les travaille d’une autre façon : je copie/colle sur un Word toutes
les questions de cours (uniquement) déjà tombées dans les sujets
précédents, soit sur une quinzaine d’années, et c’est ce support qui
me sert à réviser. Si certains points de cours importants n’ont pas été
abordés (c’est rare), je les rajoute à la fin.
Mon conseil
Garde ton esprit critique : certaines définitions ou conditions ont peut-être changé.

Ces fiches à 100 % de cours peuvent être relues régulièrement le soir,


quand on n’a pas forcément envie de se plonger dans un exercice
complexe, par exemple, et surtout la veille de l’examen.

Ma méthode de révision en 5 étapes


Je te détaille ici ma méthode pour réviser de façon approfondie un
chapitre.
1. Lire le cours activement
On l’a déjà vu plus haut : tu peux lire ton cours activement de
différentes façons (annotations, récitation, surligneur…).
2. Faire les exercices
Ici, tu fais les exercices qui sont à ta disposition : souvent ceux que
ton professeur t’a donnés ou de ton livre. Il peut s’agir des exemples
de ton cours. Essaie de privilégier des exercices avec un niveau de
difficulté croissant.
3. Garder la trace de ses erreurs
Tu vas sûrement faire des erreurs (et c’est normal), tu les notes dans
ton carnet à erreurs.
4. Comprendre ses erreurs
Et surtout tu essaies de comprendre ces erreurs pour ne plus les
refaire !
5. Faire les sujets d’annales du chapitre
Cherche un tableau de répartition des annales par chapitre sur
Internet et fais un maximum de sujet qui concernent ce chapitre.
À titre personnel, je raisonne chapitre par chapitre c’est-à-dire que je
ne fais jamais les quatre dossiers d’un sujet à la suite. L’objectif est de
se concentrer sur un chapitre.
Cette méthode va te prendre plusieurs heures par chapitre mais te
permettra de connaître ton niveau de maîtrise du chapitre. Si après
avoir lu le cours, tu n’as réussi aucun exercice et aucun sujet
d’annales, c’est sûrement que ce chapitre sera à revoir très
sérieusement (en fonction de la récurrence des thèmes).

La répétition
Maintenant que tu sais comment réviser efficacement, il ne faudrait
pas oublier ce que tu as déjà révisé ou, du moins, tu dois faire en
sorte d’en oublier le moins possible. Le problème, c’est qu’on oublie la
majorité de ce qu’on a appris dès le deuxième jour ! C’est ce que nous
montre la courbe de l’oubli.

La courbe de l’oubli, ou courbe d’Ebbinghaus


La méthode des J
La méthode des J (J pour « jours ») est une méthode de travail qui
consiste à réviser un cours selon des intervalles de temps de plus en
plus espacés dans le but de consolider ta mémoire et de retenir à long
terme.
Plus on répète une séance de révision, plus le pourcentage de
mémorisation sera élevé et moins on oubliera. Tu comprends donc
qu’il faut répéter un maximum de fois tes révisions, de façon espacée
dans le temps.
Selon la méthode des J, l’étudiant va déterminer ses « J », c’est-à-dire
les jours où il va réviser un même cours. En général, la première
révision se fait à J+1 puis la seconde à J+3, et ensuite tu peux
choisir l’espacement que tu veux.
Exemple 1 : J+1, J+3, J+7, J+20.
Exemple 2 : J+1, J+3, J+10, J+14.
Exemple de planning de révision avec la méthode des J

Source : @chewiestudy (Instagram)

La méthode des J, redoutablement efficace, demande une bonne


organisation et de la rigueur. Il est parfois difficile de l’appliquer
strictement sous peine d’être surchargé, mieux vaut adopter une
certaine souplesse : décale la répétition d’un ou deux jours si besoin,
par exemple.
Il est préférable d’adopter une bonne méthode de révision tout au
long de l’année… mais beaucoup d’étudiants révisent plus
assidûment quelques semaines avant les examens. C’est ce que nous
allons voir dans la partie suivante.
Pendant les révisions
Les mêmes méthodes de révision peuvent être appliquées pendant
l’année et pendant les révisions, avec toutefois des différences car, en
général :
les étudiants ont plus de temps ;
certains ne font les sujets d’annales que pendant cette période.
À quelques semaines des examens, on cherche à maximiser sa note en
y passant le moins de temps possible. Ce qui n’est pas forcément le
cas toute l’année (surtout si on passe du temps à faire des fiches de
révision).

1 Fais un planning de révision

J’aime bien dire : « Un planning est fait pour ne pas être respecté »,
car personnellement, je suis incapable de respecter un planning à la
lettre en me disant « de telle à heure à telle heure je fais ça », etc.
Un planning te donne une trajectoire, un horizon, mais ne sera pas
forcément respecté à la lettre car nous sommes des êtres humains :
on peut être fatigué, malade, avoir une urgence… Et c’est totalement
normal, il faut juste l’accepter.

L’expérience de Julie
Je prévois des plages horaires et des objectifs sur la semaine, mais pas un
créneau par objectif car c’est trop strict. En fonction des jours, je choisis parmi ma
to-do list ce que j’ai le plus envie de faire.

Quatre astuces pour construire un planning de révision efficace :


1. Alterner les matières sur une seule et même journée : ne pas
réviser une seule matière mais plutôt une le matin et une
l’après-midi.
2. Alterner les supports de révision : réviser avec le cours, faire
des exercices, les sujets des annales…
3. Revenir plusieurs fois sur une même leçon : eh oui, il ne suffit
pas d’avoir lu une fois ton cours pour le connaître !
4. Rester flexible : on peut échanger une matière avec une autre,
finir un peu plus tôt ou un peu plus tard…

Prévois un planning personnalisé


Chacun a ses propres envies et contraintes. Certains préféreront
travailler le soir en semaine et avoir le week-end libre, d’autres
l’inverse. Certains auront besoin de travailler intensément le droit,
d’autres l’anglais. Il faut que tu prennes conscience de tes forces et de
tes faiblesses et que tu saches les organiser pour réaliser un planning
qui te correspond !

Prévois des temps de pause


Prévoir des temps de pause est tout aussi important que de planifier
les temps de révision. Tu as besoin de te relaxer pour rester concentré
pendant plusieurs semaines.

Mon conseil
Il ne s’agit pas d’une course mais d’un marathon. Ne consomme pas toutes tes
forces dès le premier jour.
Les pauses sont propres à chacun et dépendent de tes contraintes.
Voici les règles que je m’étais fixées :
pas de travail le dimanche ;
journée de révision terminée à 17 heures (du lundi au samedi
inclus).
Comme tu peux t’en douter, lorsqu’on finit à 17 heures, on a le temps
de regarder un film le soir, de faire du sport, de voir des amis, ou de
partager du temps avec sa famille.
Est-ce que tu as déjà remarqué que, plus tu as des choses à faire, plus
tu es productif, et moins tu as de choses à faire, moins tu es
productif ? Voici quelle est la différence entre les deux : dans un cas,
tu as un temps libre limité et organisé et, dans l’autre, le temps libre
n’est pas organisé.
Et ne t’es-tu pas déjà dit que tu profitais beaucoup mieux de tes
moments de détente après avoir travaillé ? Si tu regardes ta série le
soir après ta journée de travail ou si tu regardes ta série toute la
journée… le plaisir ne sera pas le même !

Définis des objectifs SMART


L’objectif que tu vas te fixer est très important car tu devras tout
mettre en œuvre pour l’atteindre ! Il dépend :
de ta motivation ;
du temps que tu as à y consacrer ;
de tes contraintes professionnelles et personnelles.
C’est pourquoi il n’est pas pertinent de te donner mon propre emploi
du temps car nous n’avons certainement pas les mêmes contraintes.
Qu’est-ce qu’un objectif SMART ?
C’est un objectif :
S – Spécifique : quelle(s) UE prépares-tu ?
M – Mesurable : vises-tu 6, 10 ou 15 ?
A – Atteignable : compte tenu de tes capacités, de ton temps et
de tes contraintes, est-il réalisable ?
R – Réaliste : note tous les moyens nécessaires
T – Temporel : l’examen est en mai (DCG) ou en octobre
(DSCG)

Évalue son temps de travail en fonction du type


de tâche
Rien ne sert de prévoir de faire quatre sujets d’annales dans la
journée si tu mets quatre heures à en faire un. Tu n’atteindras pas ton
objectif et baisseras les bras rapidement.
Par exemple, demande-toi : « Combien de temps me prend un sujet
d’annales de finance ? Deux heures ou quatre ? »
Ou encore : « Combien de temps me prend la relecture de 20 pages
de cours de droit ? »
Je préconise des journées de révision de sept heures au maximum. Il
faut varier les matières ou les supports (cours/exercices/annales)
pour éviter de perdre sa concentration. Je recommande de ne pas
dépasser quatre heures par jour sur une seule matière.

4 plannings de révision à copier-coller

● L’adapté
● Le bimatière

● Le monomatière
● Le motivant
2 La grille de notation

« Je ne sais pas par où commencer. » : c’est une des remarques que


m’adressent le plus souvent les étudiants. Pour pallier ce problème,
j’ai réfléchi à une méthode qui permet de prioriser les chapitres à
réviser.

Liste tous les chapitres dans l’ordre de récurrence


aux examens
Exemple :

Les thèmes récurrents UE 6


L’analyse de l’activité
L’analyse par les ratios
Les tableaux de flux de trésorerie
L’analyse de la rentabilité

Note les chapitres


Tu peux les noter de 1 à 3 étoiles, par exemple :
1 étoile : je ne maîtrise pas ;
2 étoiles : je maîtrise en partie ;
3 étoiles : je maîtrise totalement.
Exemple avec les chapitres qui sont récurrents sur le programme de
finance en DCG (j’ai volontairement gardé uniquement les quatre
chapitres qui tombent le plus souvent pour ne pas alourdir le visuel) :
Les thèmes récurrents UE 6 DCG (depuis 2008)

Dans cette situation, que dois-je réviser en premier ? L’objectif n’est


pas d’avoir 3 étoiles partout (et c’est d’ailleurs quasi impossible), mais
d’essayer d’avoir 2 étoiles dans les chapitres les plus importants. En
l’occurrence, ici, les tableaux de trésorerie font partie des quatre
chapitres qui sont les plus récurrents à l’examen, donc on commence
par celui-là et on essaie de passer à 2 étoiles. Ensuite, il nous reste les
finitions : passer de 2 à 3 étoiles sur ces quatre chapitres.
Comme il y a trois chapitres à 2 étoiles (celui sur les tableaux de flux
ayant été révisé juste avant), on commence par celui qui ressort le
plus souvent à l’examen et on redescend la liste.
Cela nous donne au final un ordre de révision suivant :
les tableaux de flux de trésorerie : passage de 1 à 2 étoiles ;
l’analyse de l’activité : passage de 2 à 3 étoiles ;
les tableaux de flux de trésorerie : passage de 2 à 3 étoiles ;
l’analyse de la rentabilité : passage de 2 à 3 étoiles.
Tu n’auras peut-être pas le temps de réviser tous les chapitres, mais tu
auras optimisé tes révisions et c’est le plus important.

3 Les examens blancs

Selon moi, il faut distinguer deux types d’examen : les examens


blancs et les examens finaux.
Comme tu dois le savoir, les examens blancs ont un impact sur ta
moyenne mais pas sur l’obtention du DCG ou du DSCG – c’est-à-dire
qu’avoir une bonne note à tes examens blancs ne signifie pas
forcément que tu es à 100 % prêt pour l’examen final, tout comme
une mauvaise note n’est pas irrattrapable. Il convient donc de bien
savoir faire la part des choses.
Les examens blancs sont ceux qui sont organisés par ton école, avec
des variantes. Selon les écoles, tu en as un, deux, trois ou pas du tout.
L’avantage de l’examen blanc, c’est qu’il te place en conditions réelles
et t’oblige à travailler si tu n’as pas encore commencé. Cela te met
une certaine pression et, du coup, tu te rends compte aussi de ce qui
te reste à réviser pour l’examen final. Cela te laisse une seconde
chance de réussir l’examen final.
Il arrive parfois que ton professeur te donne des indices sur les
chapitres qui vont tomber à l’examen blanc. La tentation est donc
grande de ne réviser que ces chapitres : il s’agit d’une solution à court
terme qui va te donner une bonne note pour l’examen blanc, mais tu
vas devoir tout reprendre pour l’examen final.
Ta note à l’examen blanc ne reflète pas toujours ton vrai niveau, ton
travail… Cela reste un indicateur mais à prendre avec des pincettes.
Les examens blancs restent de façon générale un bon entraînement
et, surtout, ils te poussent à vraiment réviser au lieu de procrastiner.
Ce sera toujours mieux que ne rien faire mais ça ne vaut pas l’examen
final, car ta note à l’examen blanc « ne compte pas ».
Fais ton maximum pour l’examen blanc et profites-en pour faire le
point sur tes révisions et t’organiser pour les semaines qui suivent.

Mon conseil
Mieux vaut adopter la méthode de la tortue plutôt que la méthode du lièvre.
Mais la méthode lièvre, c’est celle qu’il faudra adopter si tu es
vraiment en retard… Je t’explique comment préparer tes examens si
tu révises au dernier moment.

4 Réviser au dernier moment en 5 étapes

Je le sais, tu le sais, on le sait, tout le monde le sait : il faut s’y


prendre à l’avance. Mais on sait aussi que, chaque année, des
étudiants commencent à réviser sous la pression à quelques semaines,
voire à quelques jours de l’examen.

Les thèmes récurrents


Bon, je suppose que tu es au courant mais… en t’y prenant à la
dernière minute, tu ne pourras pas tout réviser. C’est impossible. Au
lieu de t’éparpiller durant le peu de temps qu’il te reste sur tous les
chapitres, il va falloir faire des choix pour éviter la note éliminatoire,
c’est-à-dire réviser en priorité les 20 % des chapitres qui tombent
80 % du temps (voir la loi de Pareto page 37).
Bien évidemment, ce n’est pas une science exacte, donc tu risques de
tomber le jour de l’examen un chapitre que tu n’as pas révisé du tout.
C’est le jeu quand on s’y prend au dernier moment, mais avec cette
méthode tu optimises tes chances de réussite.

Ne fais pas de fiches


À quelques semaines ou jours de l’examen, je pense que tu
comprends assez facilement que tu n’auras pas le temps de faire des
fiches, car c’est une méthode de révision chronophage donc à éviter
quand on a peu de temps.
Cela ne signifie pas pour autant qu’il ne faut pas utiliser de fiches.
Vu l’urgence, tu vas être obligé d’en utiliser, c’est une question de vie
ou de mort. Tu peux en acheter sur Internet, les emprunter à un
copain de classe, etc. Mais surtout ne fais pas toi-même tes fiches si
tu veux réussir !

Organise les révisions avec un planning


C’est bien connu, pour réviser il faut faire un planning… La
différence, ici, c’est qu’on ne va pas s’organiser pour tout réviser, mais
pour réviser en fonction des priorités. On va « jouer au pompier »
pour éteindre un maximum d’incendies avant le jour J. Établis ton
planning en répondant à ces questions :
« Sur quelles matières je risque la note éliminatoire ? »
« Quels sont les cinq chapitres qui tombent le plus souvent ? »
« Parmi les chapitres que je maîtrise le moins, lesquels sont les
plus récurrents ? »
Si tu passes le DCG, n’oublie pas que les examens se déroulent sur
deux semaines. Tu auras donc du temps précieux entre deux matières
et un week-end entier pour réviser.

Entraîne-toi avec les annales


Tu n’auras certainement pas le temps d’apprendre ton cours et de
t’entraîner. À choisir, il vaut mieux s’entraîner, car tu apprendras le
cours en même temps (l’inverse n’est pas vrai).
Il n’y aura pas de meilleur entraînement que l’examen lui-même,
c’est-à-dire les sujets d’annales, pour te préparer au niveau du jour J.
Tu seras fixé sur les attentes du jury et la méthodologie de réponse.
Commence par le sujet le plus récent et remonte un maximum dans
le temps.
Utilise le carnet à erreurs
Utiliser le carnet à erreurs prend ici tout son sens, car il va te servir
de support de cours : à chaque fois que tu fais une erreur, tu la notes
dans ce carnet et tu le reliras régulièrement.

5 Gérer le stress

Sans même s’y être pris au dernier moment, de nombreux étudiants


gâchent leurs examens chaque année à cause du stress.
Les conseils qui suivent valent pour les personnes qui ne révisent pas
à la dernière minute : si tu as du retard, évidemment, il faut tout
donner.

C’est normal de stresser


On évoque souvent deux formes de stress :
le mauvais stress : celui qui te fait perdre totalement tes
moyens ;
le bon stress : celui qui va te motiver.
En réalité, le stress prend plutôt la forme d’une courbe.
Tu as peut-être une seule chose en tête actuellement : réviser, réviser,
réviser. Si tu connais ton cours par cœur mais que tu es incapable de
le restituer, est-ce que cela en vaut la peine ? La gestion du stress
devrait être travaillée au même titre que la méthode de travail, car
elle est indispensable pour ta réussite.
Tout le monde stresse à un degré plus ou moins fort. Si tu es un
grand stressé et que cela te fait perdre tous tes moyens le jour J, il est
peut-être préférable de travailler davantage sur le stress que sur les
révisions en elles-mêmes, en prenant conseil auprès de ton médecin
généraliste par exemple.
La courbe du stress

Source : @robintyonnel (Instagram)

L’hygiène de vie
Je sais ce que tu vas me dire : « Je n’ai pas le temps en ce
moment… » Est-ce que tu n’as pas le temps ou est-ce que tu ne prends
pas le temps ? Les semaines de révision sont des semaines comme les
autres et, à ce titre, tu dois prendre soin de ta santé physique (fais du
sport, dors correctement) et de ta santé mentale (détends-toi).
Le sport en particulier va te permettre de te « vider la tête » (sans
oublier tes cours pour autant) et d’être plus concentré le jour de
l’épreuve. Évite les repas trop lourds le soir lorsque tu as une épreuve
le lendemain matin ou bien le midi quand tu as une épreuve juste
après manger.
L’expérience de Julie
Après chaque épreuve du matin, je faisais une sieste l’après-midi pour me reposer
après avoir composé pendant plusieurs heures en faisant chauffer mes neurones.

Les contacts sociaux


Oui, il faut réviser mais aussi DÉ-COM-PRES-SER ! Ce n’est pas le
moment de négliger ta vie sociale : famille, amis… Profites-en pour te
détendre avec eux mais aussi et surtout parle d’autre chose que des
examens. Si c’est possible, privilégie le contact avec des personnes qui
ne passent pas les mêmes examens que toi pour te changer les idées.

Le lâcher-prise
Le lâcher de prise consiste à arrêter de vouloir toujours tout contrôler,
et ne plus s’inquiéter pour des événements sur lequel tu n’as aucune
prise – et ici, on parle donc des examens. Oui, les décisions que tu as
prises par le passé (réviser ou non…) vont affecter ton résultat, mais
tu ne peux pas contrôler quel sujet va tomber et pourtant cela aussi
risque d’influencer grandement ta note.
Non, ce n’est pas grave si tu ne révises pas cet après-midi ou
dimanche. Penses-tu qu’une demi-journée de révisions va influencer
le résultat d’examens pour lesquels tu t’es préparé pendant plusieurs
mois ? La réponse est bien évidemment non.
En revanche, certaines astuces de la gestion du temps pour le jour J
peuvent t’aider à décrocher ton diplôme.
Le jour J
Bon, on y est : c’est le jour des examens. Dans cette partie je vais te
parler des étapes à suivre pas à pas pour mettre le plus de chances de
ton côté.

1 N’oublie rien grâce à ta check-list


Pour commencer, on va faire la check-list des fournitures à ne pas
oublier et à préparer en avance pour ne pas être pris de panique juste
avant l’examen.
□ Ta convocation.
□ Ta carte d’identité.
□ Ta trousse.
□ Plusieurs stylos de couleur bleue ou noire.
□ Des surligneurs.
□ Ta règle.
□ Ta calculatrice.
□ Ton plan comptable général,
□ Ta montre.
□ Ta bouteille d’eau.
□ Ton en-cas.

Mon conseil
Pour faciliter les contrôles des surveillants, range ta convocation et ta carte
d’identité dans une pochette plastifiée.
2 Gère ton temps : la méthode de A à Z
La gestion du temps fait partie intégrante de l’épreuve, au même titre
que les connaissances ou la méthodologie, il ne faut pas la prendre à
la légère. Tes copies sont le seul moyen pour toi de communiquer
avec ton examinateur. Si tu connais ton cours sur le bout des doigts
mais que tu n’as pas le temps de l’écrire… ça ne sert strictement à
rien.
Voici l’histoire de trois étudiants…

Étudiant Préparation Résultat

Cet étudiant a révisé sérieusement tout au long de


l’année, il s’attend à obtenir très bonne note en
Maîtrise du cours : conséquence.
8/10 Le jour de l’épreuve, il n’a pas le temps de traiter
Étudiant 1
Gestion du temps : tout le sujet, mais seulement deux dossiers en
2/10 intégralité et un troisième partiellement.
Résultat : 2,5 dossiers traités sur 4
Note obtenue : 10/20

Étudiant plutôt moyen, il a surtout révisé au dernier


moment avec les thèmes récurrents. Il vise le 10.
Maîtrise du cours :
Le jour de l’épreuve, l’étudiant réussit à traiter
5/10
Étudiant 2 l’intégralité des dossiers malgré quelques lacunes. Il
Gestion du temps :
a même le temps de se relire !
7,5/10
Résultat : 4 dossiers traités sur 4
Note obtenue : 12,5/20

Cet étudiant est le mieux préparé des trois, il


connaît son cours, la méthodologie mais a
Maîtrise du cours : également adopté une stratégie de gestion
8/10 du temps.
Étudiant 3
Gestion du temps : Le jour de l’épreuve, il traite tous les dossiers du
8/10 mieux qu’il peut.
Résultat : 4 dossiers traités sur 4
Note obtenue : 16
À travers ces exemples, j’espère que tu as saisi l’importance de la
gestion du temps ! Mais comment fait-on, concrètement, pour gérer
son temps ?

Avant le début de l’épreuve


Prévois une marge de sécurité entre trente minutes et une
heure avant l’heure de convocation. On ne sait jamais ce qui
peut arriver : des bouchons, un accident, une grève des
transports… Joue la sécurité.
Demande des copies supplémentaires dès le début. A priori, tu
auras besoin de plus de deux copies pendant l’épreuve, donc tu
peux gagner du temps dès maintenant en en demandant deux
supplémentaires au moins pour deux raisons :
Tu vas pouvoir remplir tous les en-têtes et gagner
quelques minutes précieuses.
Tu ne seras pas bloqué si tu n’as plus de copie alors que tu
es en train de rédiger.

À la réception du sujet
Avant de te lancer directement dans le sujet, tu as encore quelques
étapes devant toi :
Soustraire trente minutes au temps de l’épreuve (quinze
minutes pour le début et quinze minutes pour la fin).
Calculer le temps par dossier en fonction du barème et noter
l’heure butoir à côté de chaque dossier.
Dégrafer toutes les annexes et surligner de la même couleur les
annexes qui se rapportent à chaque dossier. Par exemple, si
les annexes 1, 2 et 3 concernent le dossier 1 tu surlignes le
dossier 1 en jaune et les annexes 1, 2 et 3 également, pour
mieux t’y retrouver. Dans certains cas, une annexe peut servir à
plusieurs dossiers, donc je te conseille non pas de surligner le
titre de l’annexe mais de mettre un coup de fluo à côté du titre.
Lire toutes les questions de tous les dossiers rapidement pour te
faire une première idée du sujet et choisir le dossier par lequel
tu vas commencer.

Avant de commencer un dossier


Commence par le dossier que tu préfères pour te mettre en
confiance et maximiser tes points. Ce peut être : le dossier que
tu apprécies le plus, le dossier que tu trouves le moins difficile,
le dossier qui rapporte le plus de points. Il serait dommage de
ne pas avoir le temps de finir un dossier que tu connais sur le
bout des doigts !
Utilise une copie par dossier. Tu vas ainsi pouvoir laisser des
espaces blancs pour y revenir après et cela rend la correction
plus agréable pour le jury. Ce conseil est souvent donné par les
professeurs, mais peu appliqué en réalité.
Lis toutes les questions du dossier que tu as choisi. Parfois, on
veut trop bien faire et on répond à plusieurs questions en une…
Soit on barre ce qu’on a déjà écrit pour le réécrire (perte de
temps), soit on fait des renvois, ce qui rend la correction plus
difficile. Lire toutes les questions du dossier avant de rédiger te
permet de ne pas faire cette erreur.

Pour commencer un dossier


Surligne chaque question en une couleur différente. Pour toutes
les questions qui nécessitent une annexe (hormis pour les
questions de cours), je te conseille d’adopter autant de couleurs
que de questions.
Ne lis que les annexes du dossier que tu es en train de traiter. Il
est inutile de lire dix annexes pour répondre à un seul dossier :
tu vas perdre ta concentration en faisant la même tâche
pendant trop longtemps. Et en plus, tu auras sûrement oublié ce
que tu as lu il y a une heure, donc tu vas devoir lire les annexes
une deuxième fois (perte de temps).

Mon conseil
Lis uniquement les quelques annexes qui concernent ton dossier et surligne le
contenu en fonction de la question à laquelle il se rapporte.

Pour répondre à un dossier


Rédige directement sur ta copie. Ne perds pas de temps à
rédiger au brouillon pour recopier ensuite. Sur le brouillon, tu
peux noter des mots clés, des plans de réponse…, mais ne
rédige pas des phrases entières. Tu peux te tromper et, dans ce
cas, il faudra barrer proprement et éviter :
de faire des renvois : ils rendent la correction plus
difficile ;
d’utiliser du blanco : depuis que les copies sont
dématérialisées, ta copie risque d’être illisible.
Ne perds pas trop de temps sur une question. Tu n’as aucune
idée de la réponse ? Deux solutions s’offrent à toi :
Tu penses que la réponse peut te revenir plus tard, auquel
cas tu laisses un espace blanc et tu y reviendras à la fin
seulement si tu as le temps.
Tu n’as strictement aucune idée de la réponse : tu réponds
ce que tu peux en mettant des mots clés importants.

Mon conseil
Il n’y a pas de points négatifs, donc tu ne perds rien à tenter ta chance. Le seul
risque est de gagner des points !

L’expérience de Julie
Lors de mon passage de l’UE3 (Management et contrôle de gestion) du DSCG en
2020, le sujet était très mal conçu (questions incompréhensibles, erreurs dans les
annexes…). À la fin, j’étais tellement extenuée qu’à la question « Comment
réduire les coûts ? » j’ai répondu que « les associés pouvaient faire le ménage ».
Je ne sais pas si j’ai obtenu des points, mais j’espère que ça a fait rire le
correcteur !

3 Cinq règles d’or pour réussir ses examens

Pour réussir ses examens, il y a plusieurs critères qui entrent en


compte :
le temps que tu as passé à réviser ;
la qualité de tes révisions ;
ta méthode de travail ;
la gestion du temps.
Je vais te donner d’autres astuces tirées de mon expérience que tu
peux appliquer. Je les ai résumés en cinq règles d’or.

#1 Prends du recul sur tes examens


Une note à l’examen ne définit pas qui tu es, ni la valeur que tu as, ce
n’est que le reflet de tes connaissances à un moment donné sur un
exercice donné et dans des conditions de stress. Ta vie ne va pas
s’arrêter si tu échoues à un examen. Tu ne seras pas un meilleur
professionnel si tu as 15 au lieu de 10.

#2 Tu ne peux pas tout contrôler


Dans la vie, il y a des choses que tu peux contrôler : manger mieux,
faire du sport, sortir de ta zone de confort… Et d’autres que tu ne
peux pas contrôler : le temps qu’il fait, le comportement des autres,
les sujets d’examen… Ce stress est inutile (oui facile à dire, je sais),
car tu n’as aucune prise sur ce qui va tomber à l’examen, tu n’y peux
rien, justement.

L’expérience de Julie
Je n’étais jamais vraiment stressée le jour J, non pas parce que j’étais certaine de
réussir… mais parce que l’issue n’était plus de mon ressort. J’avais mis toutes les
chances de mon côté pour réussir (révisions, méthode, gestion du temps…) et je
savais que désormais que mon sort était entre les mains du concepteur du sujet et
du correcteur. Je me disais : « Les jeux sont faits. »

#3 Accepte le sort de tes impasses


Tu as certainement fait des impasses, c’est normal et c’est même très
sain si tu as commencé à réviser tardivement. Évidemment, il s’agit
une prise de risque et il faut se préparer à tomber sur ces impasses.
Ce n’est pas la fin du monde : tu peux y arriver malgré quelques
turbulences !
L’expérience de Julie
Je suis tombée sur une impasse sur l’épreuve de droit du DSCG en 2020, je
n’avais pas révisé le chapitre sur la transmission de l’entreprise, parce qu’il ne
tombait jamais à l’examen et que, pour être honnête, ça ne m’intéressait pas
vraiment. J’ouvre le sujet, premier dossier : la transmission de l’entreprise, sur
4 points… Comment dire ? J’ai souri bêtement car j’avais joué au jeu des
probabilités et j’avais perdu. J’ai tout de même répondu à ce dossier en étant très
certainement à côté de la plaque mais j’ai fait le maximum sur les autres dossiers.
Note obtenue : 11/20… ou plutôt 11/16. Alors ne te laisse pas décourager !

#4 Celui qui stresse le plus est souvent celui


qui révise le plus
Paradoxalement, celui qui n’a pas beaucoup révisé ou qu’au dernier
moment sait qu’il a autant de chances de réussir que d’échouer – c’est
le jeu quand tu t’y prends en retard. Mais celui qui est stressé de
nature va réviser d’autant plus pour réussir, ce qui va le stresser
davantage, car il aura l’impression de ne rien savoir, que les autres
révisent plus que lui…
Il y aura toujours des personnes qui réviseront plus que toi, et
d’autres qui réviseront moins que toi aussi. C’est normal d’avoir
l’impression de ne rien connaître. Tout le monde passe par là. Souffle
un bon coup, ça va aller.

#5 Ne regarde pas les corrigés


Ce qui est fait est fait, regarder les corrigés ne changera pas ta note ni
ta copie, donc ça ne sert à rien ! Mais tu risques de découvrir que tu
t’es planté et de perdre ta concentration pour le reste des épreuves,
ou de te stresser en attendant les résultats. Une fois que c’est fini, on
a plutôt envie de se détendre, non ?
Après les résultats
Le verdict est tombé : tu sais si tu as validé ou non, si tu as réussi ou
non, alors tu penses que c’est fini… Et pourtant, ça ne l’est pas car il
te reste encore au moins une étape : analyser tes résultats.

1 Analyse tes résultats

Pour rappel, le DCG et le DSCG sont validés à deux conditions :


obtenir une moyenne supérieure à 10 ;
n’avoir aucune note éliminatoire, inférieure à 6.
L’objectif n’est donc pas d’obtenir 10 à chaque UE mais de compenser
entre les matières. La langue facultative (LV2) est une option et seuls
les points au-dessus de 10 compteront. Pour le master CCA, l’option
est prise en compte à condition de passer au minimum quatre UE sur
les sept obligatoires. Il est tout à fait normal de ne pas valider
l’intégralité des matières du DCG ou du DSCG.
Taux de réussite moyen du DCG sur les dix dernières années (pourcentage
d’étudiants qui ont obtenu 10 ou plus)

UE 1 – Fondamentaux du droit 35 %

UE 2 – Droit des sociétés et des groupements d’affaires 34 %

UE 3 – Droit social 34 %

UE 4 – Droit fiscal 41 %

UE 5 – Économie contemporaine 37 %

UE 6 – Finance d’entreprise 34 %

UE 7 – Management 41 %

UE 8 – Systèmes d’information et de gestion (SIG) 47 %

UE 9 – Comptabilité 50 %

UE 10 – Comptabilité approfondie 31 %

UE 11 – Contrôle de gestion 31 %

UE 12 – Anglais des affaires 48 %

UE 13 – Relations professionnelles 69 %

UE 14 – LV2 : langue facultative 67 %


Taux de réussite moyen du DSCG sur les dix dernières années

UE 1 – Gestion juridique, sociale et fiscale 25 %

UE 2 – Finance 29 %

UE 3 – Management et contrôle de gestion (MCG) 28 %

UE 4 – Comptabilité et audit 21 %

UE 5 – Management des systèmes d’information 55 %

UE 6 – Anglais des affaires 46 %

UE 7 – Mémoire professionnel 65 %

UE 8 – LV2 : langue facultative 69 %

Comme tu peux le constater, les taux de réussite sont très


hétérogènes en fonction des matières et il est donc tout à fait normal
d’avoir plus de difficultés dans certaines UE (personnellement, je ne
suis pas une grande fan du droit).
Il faut bien avoir en tête que certains candidats se présentent à
l’examen sans avoir révisé, sans avoir travaillé sur la méthodologie de
l’épreuve (sur les cas pratiques, par exemple) ou même sans avoir fait
les sujets d’annales, ce qui diminue de fait fortement le taux de
réussite.
Si tu peines chaque année à atteindre le 10, c’est que tu as sûrement
l’un des problèmes suivants :
manque de temps ;
manque de motivation ;
mauvaise méthode de travail ;
mauvaise gestion du temps le jour J.
Je considère qu’il y a trois critères à prendre en compte pour savoir si
on doit repasser une matière ou non : tes points de retard, ta
déception face à la note et ton affinité de la matière.

Bon à savoir !
Seules les UE ayant obtenu une note strictement inférieure à 10 peuvent être
repassées.

Analyser ses résultats, c’est non seulement comprendre ses réussites


(et il y en aura !), mais aussi savoir rebondir après un échec.

2 Comment rebondir après un échec ?


Une grande majorité d’étudiants fera face à une ou plusieurs notes
inférieures à 10, voire éliminatoires. C’est « la normalité » au vu des
taux de réussite cités plus haut. Tu dois donc t’y préparer.

Ce que tu dois absolument savoir

● Tu fais partie de la majorité


Dans un premier temps, il faut bien avoir en tête que le DCG et le
DSCG sont des diplômes exigeants (voir les taux de réussite plus
haut). Ce taux, qui varie évidemment en fonction des années, reste
relativement stable sur le long terme et le verdict est sans appel : les
deux tiers des candidats ont une note inférieure à 10. Cela signifie
que tu n’es pas un cas isolé mais que la majorité des candidats sont
dans la même situation que toi.

● Ne le prends pas personnellement


Il est parfois tentant d’avoir des pensées négatives à propos de soi,
lorsqu’on est déçu. Essaie de ne pas tomber dans ce piège et ne te
flagelle pas davantage. Tu as fait tout ce que tu as pu et il y a parfois
des raisons extérieures qui expliquent tes résultats et qui sont
indépendantes de ta volonté. Non, tu n’es pas nul et oui, tu finiras par
y arriver à force de courage et de détermination.
Prends du temps pour toi, pour d’autres projets loin des études… et
tu verras que ce que tu considères aujourd’hui comme un échec peut,
en réalité, s’avérer un tremplin pour ton futur.
Par exemple, tu ne voulais pas repasser le DSCG, mais tu profites de
cette année pour travailler dans un cabinet d’expertise comptable et,
finalement, tu aspires à passer ton DEC ! Reboosté par ton objectif, tu
réussis ton DCG, ton DSCG et le DEC dans la foulée. Elle n’est pas
belle la vie ?
● Ne te compare pas
Face à tes résultats, tu es forcément tenté de te comparer avec
d’autres élèves de ta classe ou tes amis. Il faut bien avoir en tête que
chacun a des aptitudes et des contraintes différentes et que cela va
forcément influencer les résultats. Par exemple :
Untel a deux heures de transport par jour contre trente minutes
seulement pour un autre.
Un des candidats a un parent expert-comptable.
Un autre avait déjà un BTS CG.
Un autre encore a des enfants.
Ce sont tous ces critères qui vont être déterminants pour tes notes,
même s’il est possible, pour chaque situation, d’en tirer profit.

Les différentes étapes par lesquelles tu dois passer


À la suite de ton échec, tu vas forcément passer par plusieurs étapes.
Le plus important, c’est de bien respecter l’ordre dans lequel elles
arrivent et de prendre le temps pour chacune d’entre elles.

● Vis pleinement ta déception


C’est la toute première étape par laquelle tu vas passer, c’est tout à
fait normal d’être déçu et c’est même nécessaire ! Cela prouve que
l’obtention de ton diplôme était un enjeu important pour toi.
L’absence de déception mettrait en évidence un manque de
motivation. Cette période peut durer plusieurs jours, voire plusieurs
semaines, et il faut absolument que tu consommes ton chagrin pour
pouvoir envisager la suite.

● Prends du recul
Comme je l’ai déjà dit plus haut, le DCG et le DSCG sont des
diplômes exigeants. Les études ne représentent pas toute ta vie, tu as
également des activités extrascolaires, une famille, des amis… Alors
relativise. Une année dans une vie, ça ne représente quasiment rien et
tu peux en profiter pour l’optimiser au maximum :
prendre un emploi en comptabilité pour acquérir de
l’expérience ;
apprendre de nouvelles compétences ;
monter une entreprise.

Voies de comptables
Abdelhadi a mis dix ans à valider son DCG, car la motivation lui est apparue dès
lors qu’il a voulu devenir expert-comptable, pas avant. Un an, ce n’est rien.

● Apprends de tes erreurs


Le plus important, c’est de comprendre pourquoi tu as échoué, pour
trouver des solutions et décrocher ton diplôme l’année prochaine.
Faire des erreurs, ça arrive à tout le monde. L’objectif est de ne pas
faire deux fois la même. Par exemple, si tu as révisé d’une certaine
façon pour obtenir 7/20 et que tu révises de la même façon la
deuxième fois… tu risques d’obtenir la même note !

« La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à


un résultat différent. »
– Albert Einstein

Tu dois faire un choix


Après avoir interprété le passé, nous allons maintenant prévoir le
futur. Trois principaux choix s’offrent à toi : renoncer, faire un recours
ou rebondir.

● Renoncer
Renoncer n’est pas forcément synonyme d’échec. Il est possible de se
rendre compte qu’on veut changer de voie, que le diplôme n’est
finalement plus aussi indispensable, que l’on n’a pas ou plus la
motivation, l’envie… Et c’est normal. Il vaut mieux renoncer plutôt
que de s’entêter dans une voie qui ne nous convient pas, car cela, en
revanche, ce serait une erreur.

● Faire un recours
Les recours ne sont possibles que sous certaines conditions et, avant
de t’engager dans une procédure lourde, tu peux commencer par
demander la consultation de ta ou tes copies.
Tu as un an après la publication des résultats pour demander à
consulter ta copie. La procédure peut différer en fonction des
académies, c’est pourquoi je te conseille de te rapprocher de ton
rectorat pour connaître la marche à suivre. À compter de cette
consultation, tu as deux mois pour faire un recours :
le recours gracieux concerne une erreur matérielle (recopie de
la note sur le relevé, comptage des points) ;
le recours contentieux concerne l’organisation des examens ou
la contestation d’une fraude.
Dans tous les cas, une seconde correction n’est pas possible.

● Rebondir
La 3e solution qui s’offre à toi, c’est de retenter l’année prochaine : un
choix courageux qui nécessite de bien avoir analysé les raisons de ton
échec si tu veux en tirer profit.
Quelle que soit l’issue de tes examens, sache que ce n’est en rien un
frein à ton ascension professionnelle et que tu auras tout le temps de
passer tes examens en candidat libre à côté d’un job à plein temps.
C’est une des grandes forces de ces diplômes. Je ne te dis pas que ça
sera facile… Mais si tu y perçois un intérêt et que tu as la motivation,
le reste suivra tôt ou tard.
VIE PROFESSIONNELLE
De l’eau a coulé sous les ponts depuis ma première année de DCG en
2016. J’ai eu l’occasion de travailler dans trois cabinets avec
différentes stratégies, façons de manager et pratiques RH.
Les enseignements que j’en ai tirés te seront racontés ici, en prenant
en compte ma propre expérience professionnelle, mais également
celle des centaines d’étudiants, alternants, collaborateurs et experts-
comptables.

Mes conseils pour bien commencer


sa vie professionnelle
Les premières expériences professionnelles ont une importance
capitale. Parfois, elles te motiveront pour aller encore plus loin que tu
ne le pensais et, parfois, à tout arrêter et à changer de voie.

1 Ne te mets pas la pression

Depuis quelques années déjà, tu dois répondre à la question : « Tu


veux quoi plus tard ? » Pour certains, la réponse paraît évidente,
comme une vocation. Et pour d’autres, c’est un peu, voire beaucoup
plus flou.
On a l’impression que tout se joue là, maintenant, et qu’on doit
choisir le métier qu’on va faire pendant les quarante années suivantes
voire plus. C’était sans doute le cas de nos grands-parents, qui
restaient toute une vie dans la même entreprise, mais le monde a
changé.
Bon à savoir !
Pôle emploi estime que les jeunes actifs d’aujourd’hui changeront treize à quinze
fois d’emploi au cours de leur vie, c’est-à-dire une fois tous les trois ans en
moyenne !

Tu comprends donc que le choix de tes études et de ton job est très
loin d’être gravé dans le marbre, tu pourras toujours changer si cela
ne te plaît pas ou plus, tout comme tu pourras également changer
d’entreprise. Contrairement à d’autres secteurs, il est très facile de
changer d’entreprise aujourd’hui quand on a un profil de comptable,
car la demande est beaucoup plus importante que l’offre.

L’expérience de Julie
J’ai démissionné en pleine période fiscale pour faire une pause dans mon stage
d’expertise comptable et réfléchir à ce que j’avais vraiment envie de faire, car je ne
me retrouvais plus dans le métier que j’exerçais ni dans l’entreprise dans laquelle
j’étais.

Est-ce grave ? Évidemment, non. En réalité, la question du métier que


l’on souhaite faire se pose souvent au lycée pour les orientations post-
bac et uniquement à ce moment-là. Pourtant, on évolue tous.
Je ne suis plus la même personne qu’il y a dix ans, quand j’ai choisi
de devenir expert-comptable, tout comme je ne serai pas non plus la
même personne dans trois, cinq ou dix ans. Je n’aurai sûrement pas
les mêmes envies de métier, d’équilibre entre vie professionnelle et
vie personnelle, et c’est parfaitement normal.
Une fois lancé dans la vie active, on ne réfléchit plus à ce que l’on
souhaite faire, et c’est une erreur. En réalité, on est pris par la vie
quotidienne : les études, le travail, l’achat de la maison, les enfants…
Et on se retrouve à faire une crise de la quarantaine parce qu’on s’est
conformé au schéma censé rendre tout le monde heureux… sauf
qu’on ne l’est pas.
C’est pourquoi j’ai décidé de faire une pause dans ma vie
professionnelle pour réfléchir et prendre ce temps, qui en réalité
devrait être un travail continu tout au long de la vie. Chaque année, a
minima, on devrait se poser ces questions : « Est-ce que j’aime mon
job ? Est-ce que j’ai envie de le faire une année de plus ? Ou est-ce
que j’en ai besoin ? Qu’est-ce qui me rend ou rendrait heureux tous
les matins ? »
Ces questions peuvent paraître simplistes au premier abord mais il est
parfois difficile de leur trouver une réponse. Dans tous les cas, que tu
sois plus ou moins avancé dans le cursus ou dans ta carrière, tu
pourras toujours changer d’avis : tu n’es pas obligé d’être expert-
comptable, tout comme tu peux avoir cette envie-là plus tard.
Tu n’es même pas obligé de faire de la comptabilité, tu peux te
reconvertir dans un domaine qui n’a rien à voir ou choisir un job en
lien avec la comptabilité : recruteur pour des cabinets d’expertise
comptable, consultant marketing pour les experts-comptables,
professeur de comptabilité ou de gestion, commercial pour un logiciel
de comptabilité… Les opportunités sont multiples !
Et c’est d’ailleurs ce qui m’a poussé à lancer, en juillet 2022, mon
podcast « Voies de comptables », qui met en lumière la diversité des
parcours scolaires, mais aussi des professionnels du secteur. Nos
invités ont un point commun : ils sont tous passés par des études de
comptabilité. Aujourd’hui, ils sont experts-comptables, commissaires
aux comptes… et parfois DAF, chefs d’entreprise ou professeurs.
Tu découvriras que tous les experts-comptables n’ont pas obtenu leurs
diplômes du premier coup, loin de là ! Et c’est un des avantages de ce
cursus : la flexibilité. Tu peux passer les matières que tu souhaites, tu
peux obtenir ton diplôme en un an comme en huit. Tu peux le passer
en candidat libre ou avec une école.
Certains se sont reconvertis dans un sens ou dans l’autre, à un âge
plus ou moins avancé. D’ailleurs, cela me surprend toujours lorsque je
reçois des messages du type : « J’ai vingt-cinq ans, est-ce que tu
penses que c’est trop tard pour devenir expert-comptable ? », parce
qu’il n’est jamais trop tard pour faire ce que l’on a envie.

Voies de comptables
Vanessa s’est reconvertie dans l’expertise comptable après un parcours dans le
médico-social et avec trois enfants en bas âge. Aujourd’hui, elle est experte-
comptable diplômée.

« Choisis un travail que tu aimes et tu n’auras pas à travailler un


seul jour de ta vie. »
– Confucius

En bref, il n’y a pas de règle : tu peux avoir un bac pro en


comptabilité (voire moins) et être DAF d’un groupe grâce à ta grande
expérience, tout comme tu peux avoir le DEC et ne pas être expert-
comptable.
Le slashing (en gros, le fait de jongler avec plusieurs activités en
même temps) concernerait 16 % des actifs, soit 4 millions de
Français.
L’expérience de Julie
On me demande souvent : « Comment tu fais pour avoir le temps de faire tout
ça ? » En réalité, j’ai plusieurs casquettes et, lorsque je rentre chez moi après le
travail au cabinet, j’en enfile une nouvelle.

Certains ont un e-commerce, d’autres sont musiciens, pompiers


volontaires… Il est de plus en plus fréquent qu’une personne cumule
plusieurs activités, lucratives ou non. Cette tendance a été renforcée
avec le statut de microentreprise, qui simplifie les démarches en cas
de création d’entreprise.
Tu l’as peut-être déjà compris et tu le verras plus tard dans « Négocier
son salaire », mais je le répète : ce qui prime en comptabilité n’est pas
le diplôme mais l’expérience ! Et l’alternance est un fabuleux
compromis pour cumuler les deux.

2 Choisis l’alternance

Je ne te dis pas que ce sera facile car tu devras jongler entre le travail
en entreprise et la préparation du diplôme, avec le même programme
que pour ceux qui sont en formation initiale, mais tu pourras évoluer
beaucoup plus vite par la suite, tant au niveau des missions et des
responsabilités que du salaire.

Mon conseil
Suis a minima ton master en alternance, surtout si tu veux passer le DEC par la
suite. Le risque est de passer trois ans à apprendre à faire des déclarations et
d’être diplômé sans avoir d’expérience de conseil ni de valeur ajoutée.
Comme toute expérience professionnelle, toutes les alternances ne se
valent pas : si tu passes deux ans à faire de la saisie et à calculer des
TVA, cela n’aura pas la même valeur que quelqu’un qui n’a fait que
des bilans par exemple.
D’où l’importance de bien choisir son entreprise, surtout au niveau
des missions, et ne pas hésiter à changer d’alternance si on ne se sent
pas formé, avec peu d’évolutions possibles. Je sais que ce n’est pas
facile, mais si tu veux monter en compétence, il faut faire des choix.

Le rythme d’alternance
Il n’existe pas de rythme type, chaque école définit ses propres
rythmes qui peuvent, être, par exemple :
trois jours en entreprise et deux jours de cours ;
trois semaines en entreprise et deux semaines de cours ;
une semaine d’entreprise et une semaine de cours.
Si tu es en cabinet d’expertise comptable, il faut savoir qu’il y a une
période dans l’année pendant laquelle la charge de travail est
beaucoup plus importante. Il s’agit de la période fiscale. C’est la
période durant laquelle les cabinets doivent gérer, en plus des
échéances mensuelles et trimestrielles, les bilans qui clôturent leurs
comptes au 31 décembre, c’est-à-dire une bonne partie des dossiers.
Certaines écoles vont privilégier le cabinet pendant cette période
pour que l’alternant y soit plus souvent que d’habitude et puisse
absorber une partie de la charge de travail.

Les types de contrat


Il existe deux types de contrat d’alternance : les contrats
d’apprentissage et les contrats de professionnalisation. Parfois, l’école
te laissera le choix entre les deux et, dans d’autres cas, tu n’auras pas
le choix.
Si tu dois choisir entre les deux, il faut bien avoir en tête les
avantages pour toi et pour l’employeur de chacun des contrats et leur
impact sur ton imposition (surtout si tu es toujours rattaché à tes
parents pour la déclaration de revenus).

Contrat
Contrat d’apprentissage
de professionnalisation

Rémunération selon
+ ++
le barème légal

Imposition Exonéré Selon le barème de l’IR

Charges sociales Très faibles


Charges sociales normales
pour l’entreprise (brut = net environ)

Aides à l’embauche 6 000 € Aucune

Mon conseil
À première vue, il semble que le contrat de professionnalisation est plus
avantageux pour l’étudiant car la rémunération est plus élevée, mais ce n’est pas
systématiquement le cas. Il faut raisonner au niveau du foyer fiscal et du taux
marginal d’imposition.

Le contrat d’apprentissage est plus avantageux pour l’entreprise, ce


qui peut être un argument de négociation.
Le problème quand on n’a pas d’expérience professionnelle, c’est
qu’on ne sait pas comment se vendre et faire un bon C.V. (même peu
rempli).

3 Les candidatures
Globalement, mets-toi à la place du recruteur qui reçoit peut-être des
centaines de C.V. par jour : mâche-lui le travail pour te démarquer. Si
tu veux pomponner ta candidature, tu es au bon endroit.

Le C.V.

● Les basiques
Le C.V. tient sur une seule page.
Il est envoyé au format PDF avec un nom correct du type « CV
[Nom] [Prénom] ».
Les dates de disponibilité sont indiquées.
La région dans laquelle tu recherches est indiquée.
Le « titre » du CV est le poste que tu recherches, pas ton nom.
La durée et le rythme de l’alternance sont renseignés.

● La photo
Il existe un débat sur la question : photo ou pas photo ? Comme
souvent, il n’existe pas de réponse universelle et je répondrais que ça
dépend.
Sur un C.V., rien n’est vraiment obligatoire, on parle plutôt de
recommandations, donc évidemment, il n’est pas obligatoire de
mettre une photo. Cependant, à titre personnel, je trouve que mettre
une photo sur un C.V. permet de le rendre plus « humain », mais aussi
de se projeter pour l’employeur.
Une des raisons invoquées contre l’affichage de la photo sur le C.V. est
l’anonymisation de la candidature, entre autres, pour éviter les
discriminations qui ont malheureusement toujours lieu. J’ai tendance
à penser qu’une entreprise qui discrimine le fera tôt ou tard dans le
processus de recrutement, et mieux vaut que cela arrive le plus tôt
possible pour éviter de perdre du temps avec cette entreprise et
continuer à chercher.
Je suis donc favorable à la photo sur le C.V., mais pas n’importe quelle
photo…

Bon à savoir !
Parmi les recruteurs, 71 % admettent avoir déjà rejeté une candidature en raison
de la photo de profil sur les réseaux sociaux, et ce, en dépit des compétences
requises sur le poste (Passeport-photo.online, 2022).

Une photo de C.V. n’est pas une photo de vacances ou de soirée, sous
peine de décrédibiliser la candidature ! Voici quelques points
auxquels tu devrais porter attention :
Le profil : prends une photo de face.
Le cadrage : ni trop loin ni trop près (on doit voir tes épaules
mais pas tes jambes).
La tenue : la chemise n’est pas obligatoire et dépend de
l’entreprise dans laquelle tu postules. Par exemple, chez les
« big four » (Deloitte, EY, KPMG, PwC), il vaut mieux privilégier
la chemise car le code vestimentaire est plutôt strict. Le mieux
est de regarder le site Internet de l’entreprise ou ses réseaux
sociaux pour savoir s’il faut mettre une chemise.
Le sourire.
L’environnement : on évite le canapé ou la voiture, on préfère le
mur blanc.
La lumière : on privilégie la lumière naturelle en journée.

● L’intitulé de poste
L’intitulé de poste est l’information la plus importante de ta
candidature ; c’est donc le texte avec le corps de police le plus
important sur ton C.V. – et non pas ton nom car, à moins que tu ne
sois mondialement connu, ton nom n’est pas l’information qui va
donner le plus envie au recruteur de lire l’intégralité de ton C.V.
Quelques exemples : « collaborateur comptable en alternance
DSCG », « stagiaire en audit » ou « votre futur collaborateur
comptable ». L’intitulé du poste est celui qu’on vise, pas forcément de
l’ancien, surtout si l’on est passé par une reconversion !
Quelques erreurs à éviter :
Ne pas mettre d’intitulé de poste.
Faire une faute d’orthographe dans l’intitulé du poste.
Mettre le diplôme dans l’intitulé de poste : par exemple
« DCG ». Avec un DCG on peut chercher un stage comme une
alternance, comme un CDI…
Rechercher un type de contrat, « CDI » par exemple, mais on
peut être en CDI en audit, en tant que collaborateur comptable,
chef de mission…
Mettre seulement des disciplines « audit » ou « contrôle de
gestion » : ce ne sont pas des noms de poste. On peut être
assistant contrôleur de gestion comme directeur contrôle de
gestion…
Par ailleurs, ne pas indiquer trop de disciplines « expertise
comptable, audit, contrôle de gestion, finance » : cela renvoie
l’image que tu n’es pas sûr de ce que tu veux et que tu es prêt à
prendre tout ce qui passe (et ce n’est pas très valorisant pour
l’entreprise).
Il est possible que tu ne saches pas ce que tu veux ou que tu sois en
retard pour trouver une alternance, mais chaque candidature doit
être personnalisée en fonction de l’entreprise pour augmenter
drastiquement tes chances de décrocher un entretien. Et cela passe
aussi par la modification du nom de poste si besoin !

● Le texte descriptif
Le texte descriptif (quatre lignes maximum) permet d’en savoir un
peu plus sur ce que tu recherches, en complétant les éléments
essentiels qui ont déjà été mentionnés dans l’intitulé de poste. Par
exemple, il peut s’agir :
de la date à partir de laquelle tu es disponible ou ton contrat
doit commencer ;
du rythme de ton alternance ;
de la région ou la ville dans laquelle tu recherches.
C’est aussi l’occasion de personnaliser ton C.V. au nom de
l’entreprise : « Je souhaite rejoindre les équipes de [Nom de
l’entreprise] à partir du [date] aux fonctions de [poste] », par exemple.
Tu peux également faire un clin d’œil à la culture d’entreprise et
mettre un peu d’humour : si tu as vu qu’ils avaient un baby-foot, « et
en plus, j’adore le baby-foot ! ». Si le nom de l’entreprise se prête à un
jeu de mots, chez Orange par exemple, tu peux miser sur « une
équipe multivitaminée ».

● Les expériences professionnelles


Faut-il mettre les expériences professionnelles en premier et le
parcours scolaire en second ou l’inverse ? C’est la grande question
que tout le monde se pose. Une seconde fois, je répondrais que ça
dépend.
Le recruteur va lire ton C.V. de haut en bas (logique), donc il faut lui
montrer en premier les informations les plus pertinentes de ta
candidature : si tu as plus d’une année d’expérience pour le poste, il
est probable que cette information soit plus importante que tes
diplômes, et donc tu mettras en premier les expériences et en second
le diplôme.
Si tu n’as aucune expérience professionnelle à part des stages ou des
jobs qui n’ont aucun rapport avec le poste que tu vises (par exemple,
les jobs d’été ou dans le cas d’une reconversion), mieux vaut mettre
les diplômes en premier et les expériences en second.
Dans tous les cas, tu devras respecter l’ordre chronologique et
illustrer ton expérience ou ton diplôme à partir du plus récent, du
haut vers le bas : le recruteur préfère savoir ce que tu as fait il y a six
mois plutôt qu’il y a vingt ans !
Voici quelques points de vigilance :
mentionne les mois et les années de début et de fin de tes
contrats ;
mentionne la ville (parfois une entreprise peut avoir plusieurs
sites) ;
présente tes missions ;
classe tes missions de la plus à la moins pertinente en fonction
du poste que tu vises ;
rajoute le logo de l’entreprise pour le côté esthétique.

● Le parcours scolaire
De la même façon que tu as présenté tes expériences professionnelles,
tu peux faire briller ton parcours scolaire en ajoutant ou
mentionnant :
le logo des écoles ;
les matières principales de ton diplôme ou celles en rapport
avec le poste que tu vises ;
les notes obtenues si elles sont bonnes ;
le thème de ton rapport de stage ou de ton mémoire.
● Les autres compétences
Les savoir-être
Outre les compétences techniques que constituent les diplômes et les
expériences professionnelles (hard skills), tu disposes de compétences
dites soft skills.
« Les soft skills désignent des compétences comportementales, le plus
souvent acquises en dehors de la sphère scolaire ou universitaire. » –
Journal du net
Parmi les soft skills appréciés, tu as peut-être :
une bonne capacité d’adaptation ;
l’esprit d’équipe ;
une grande ouverture d’esprit ;
l’empathie ;
la capacité à résoudre des situations conflictuelles ;
l’organisation ;
une bonne gestion du temps ;
l’efficacité ;
une bonne gestion des priorités ;
la rigueur ;
la capacité à prendre des initiatives ;
l’esprit d’analyse ;
la curiosité ;
le leadership…
Ces compétences peuvent être mobilisées peu importe le métier que
tu exerces. Elles sont transversales et transposables.
Mon conseil
Pour chaque soft skill que tu mets en avant, il faudra être capable pendant
l’entretien de donner des exemples pour l’illustrer. Tu ne peux pas dire que tu es
créatif sans le prouver. Le dire c’est bien, le montrer c’est mieux !

Les logiciels
Le plus important des logiciels à maîtriser n’est pas un logiciel de
comptabilité. Il s’agit d’Excel. C’est le seul logiciel que tu utiliseras
tous les jours quelle que soit l’entreprise dans laquelle tu travailles.
En plus d’Excel, il existe une infinité d’outils sur le marché (et de plus
en plus). Même si la plupart des logiciels sont aujourd’hui intuitifs, il
n’empêche que maîtriser celui du cabinet peut être un gros plus pour
ta candidature.
Si ce n’est pas le cas, pas de panique, il se peut que le logiciel que tu
connais ne soit pas utilisé au cabinet en tant que tel mais qu’il le soit
par un des clients, par exemple ! Et dans ce cas, oui, la connaissance
de ce logiciel pourrait s’avérer importante.
Les podcasts
Bon, je te l’avoue, cette catégorie n’est pas la plus répandue dans les
C.V. actuellement… Mais j’ai bon espoir qu’elle le devienne d’ici une
dizaine d’année. Tout comme on peut se former en ligne à 100 %
gratuitement sur YouTube, les podcasts sont une mine d’or
d’informations.
L’expérience de Julie
Personnellement, j’écoute très régulièrement des podcasts sur la thématique de
l’entrepreneuriat et je peux t’assurer que je ne suis plus la même qu’avant. Par
exemple, tu peux écouter : Génération Do It Yourself de Mathieu Stefani, Vraie de
vrai ou encore le podcast de Pauline Laigneau, qui interviewent des entrepreneurs
sur leurs parcours.

Les hobbies et les engagements associatifs


Dans cette catégorie, tu vas pouvoir parler de tout ce que tu fais en
dehors des études et de ton job : sport, musique, passions…, mais
aussi de tes engagements associatifs : BDE, association
professionnelle, association d’intérêt général…
Il est possible que tu ne voies pas l’intérêt de préciser tes hobbies et
tes engagements associatifs, mais ils démontrent une volonté de
s’impliquer dans une activité (quelqu’un qui n’a pas de « passion », ça
ne donne pas très envie) et surtout des soft skills ! Si tu as été
entraîneur de basket pendant plusieurs années, par exemple, tu as
sûrement dû gérer des conflits, former d’autres joueurs, mettre en
place une stratégie, recruter etc.

L’expérience de Julie
Je ne faisais partie d’aucune association avant de commencer à travailler mais
c’est arrivé après… Mieux vaut choisir un engagement qui te plaît plutôt que de te
forcer pour le C.V.

En plus des soft skills, il se peut que tu sois recruté sur tes hobbies…
Là tu te dis : « Ça y est, elle délire complètement. » Imagine pourtant
qu’il y ait deux candidats pour un stage, par exemple, et que l’expert-
comptable soit un grand fan de volley. Les deux profils sont
parfaitement identiques, à une exception près : l’un fait du volley et
l’autre pas… Qui aura le stage, selon toi ? Évidemment, celui qui fait
du volley, car c’est une histoire d’affinités, un comportement humain
tout à fait compréhensible.

● La rubrique « contact »
C’est l’endroit où tu vas donner toutes les informations pour te
contacter :
adresse mail ;
numéro de téléphone ;
profil LinkedIn.

Mon conseil
Crée-toi un mail professionnel comme prenomnom@gmail.com ou
prenom.nom@gmail.com, et non pas bichette92@gmail.com.

● Les vrais plus


Les références
Si tu as déjà quelques expériences de stage, d’alternance ou de CDI
qui se sont bien passées, tu peux indiquer une personne à contacter.
C’est un bon moyen de gagner en crédibilité.
Par exemple : « Envie d’en savoir plus ? Prenez contact avec [Prénom
Nom], mon ancien tuteur chez [Nom de l’entreprise]. »
La personnalisation
S’il n’y avait qu’un conseil à retenir, ce serait celui-là : personnalise
ton C.V. !
Mets-toi deux secondes à la place du recruteur qui reçoit des dizaines
de C.V. par jour, qui se ressemblent tous plus ou moins… À ton avis,
qu’est-ce qui pourrait attirer son attention ? Un C.V. qui se démarque
en montrant un réel intérêt pour l’entreprise !
Tu peux personnaliser ton C.V. :
par les couleurs (charte de l’entreprise) ;
par le texte descriptif : valeurs, jeu de mots…
Par exemple, en guise de texte descriptif : « Je souhaite rejoindre
[Nom de l’entreprise] car nous partageons les mêmes valeurs X et Y. »

Bon à savoir !
Tu trouveras des super modèles de C.V. personnalisables à 100 % sur Canva.

La lettre de motivation
Plusieurs écoles s’affrontent : les pour et les contre.
Personnellement, je suis plutôt contre car je pense qu’on ne peut pas
mesurer la motivation sur un bout de papier. Personnaliser son C.V.
aux couleurs et aux valeurs de l’entreprise me paraît bien plus
pertinent.
Mais la plupart du temps, une lettre de motivation est demandée.
Dans ce cas, tu pourras adopter le schéma suivant :
vous : parler de l’entreprise ;
moi : parler de toi ;
nous : parler du poste, des missions.

Le fichier de suivi des candidatures


Si tu veux décrocher un job, il faut évidemment suivre les
candidatures que tu as envoyées. Tu peux par exemple adopter ce
genre de tableau :
Date Date
Date Réponse
Nom de d’envoi de d’envoi Entretie
Statut entretie entretie
l’entreprise la de la n prévu
n n
candidature relance

Cabinet 1 03/11 Répondue OUI 16/11 NON

Cabinet 2 En attente
03/11 NON NON
de réponse

Entreprise 1 En attente
03/11 NON NON
de réponse

Entreprise 2 En attente
03/11 NON NON
de réponse

Les entretiens
Ça y est, tu as envoyé ton C.V. ou ton CV et ta lettre de motivation :
tu vas sûrement décrocher un ou plusieurs rendez-vous.
Imagine-toi qu’un entretien d’embauche fonctionne comme un
rendez-vous Tinder. Un entretien d’embauche est un échange, pas un
interrogatoire ! L’entreprise va te poser des questions (évidemment)
mais tu dois également lui en poser.

● Poser des questions


Pourquoi faut-il poser des questions ? Cela montre l’intérêt que tu
portes à l’entreprise et prouve que tu es motivé. Imagine-toi à un
rendez-vous Tinder dans lequel l’autre ne parle que de lui et ne
s’intéresse pas à toi… Ça ne donne pas envie, n’est-ce pas ?
Pour choisir un job, c’est mieux de savoir à quoi s’attendre… Imagine
que tu découvres plusieurs semaines après que, en fait, ton rendez-
vous Tinder ne cherche pas le même type de relation que toi. Mieux
vaut le savoir avant, non ?
En théorie, l’entreprise souhaite te recruter et va tout faire pour se
montrer sous son plus beau jour : mettre en avant ses forces et ne pas
parler de ses faiblesses. Si tu n’es pas emballé à 100 % à ce moment-
là, c’est que ce n’est pas la bonne entreprise… Car souviens-toi, c’est
la meilleure partie d’elle. La réalité est souvent moins belle.
Tout comme ton crush Tinder va faire en sorte de se montrer sous son
meilleur jour pour le premier rendez-vous… En général, la première
impression est la bonne. Donc si tu as déjà un doute, c’est qu’il n’y a
pas de doute.
Si tu as l’impression de subir un interrogatoire lors de l’entretien ou
que tu ne te sens pas suffisamment à l’aise pour poser tes questions,
c’est sûrement que ce n’est pas la bonne entreprise.

● Faut-il tout dire en entretien ?


On peut dire tout ce qu’on veut en entretien. Cependant, il y a des
questions que l’employeur n’a pas le droit de poser. Globalement, c’est
tout ce qui a trait à la vie personnelle du candidat et qui n’a aucun
rapport avec les compétences ou non pour le job :
les origines sociale ou ethnique ;
l’orientation sexuelle ;
l’âge ;
la situation de famille ou la grossesse…
Toutefois, il arrive que certains C.V. précisent « célibataire », « marié »
ou encore l’âge par exemple. Pensez-vous qu’il s’agit d’une
information pertinente pour le recruteur ? La situation familiale ou
l’âge devraient-ils avoir un impact sur le recrutement ? Auquel cas
l’entreprise ne recruterait pas sur les compétences et les expériences ?
As-tu envie d’une telle entreprise, qui recrute sur des critères
personnels et non professionnels ? En tout cas, moi non, donc je ne
donne pas ces renseignements.
En revanche, certaines informations personnelles peuvent être
importantes pour le poste, par exemple, le lieu de résidence. Si tu
habites à Paris et que l’entreprise est à Marseille, c’est normal que le
recruteur se pose la question : « Va-t-il déménager ? Comment va-t-il
venir travailler ? »

● La transparence
Je suis à 100 % pour la transparence : mieux vaut dire ce qu’on pense
plutôt que de le cacher car cela peut mener à une mauvaise
expérience des deux côtés. Tout dépend de ta situation, mais je suis
d’avis que tu peux tout dire, comme les vraies raisons qui t’ont poussé
à quitter ton précédent job et non pas la version édulcorée. Si le
problème était la reconnaissance, par exemple, et que tu ne le
mentionnes pas, la situation risque de se répéter.

L’expérience de Julie
Dans le cabinet où je suis actuellement depuis septembre 2022, j’ai dit lors de
l’entretien que je ne voulais pas faire de comptabilité et que je n’étais pas faite
pour être salariée. Un peu culotté pour quelqu’un qui postule en tant qu’expert-
comptable mémorialiste dans un cabinet pour un CDI… Mais c’est la vérité. Et j’ai
été embauchée. Chacune des parties sait à quoi s’attendre, les choses sont
claires. J’aurais pu mentir et dire que j’adorais la comptabilité : je me serai
retrouvée à ne faire que ça et je n’aurais pas été épanouie, donc je serai sûrement
partie à nouveau… Quel intérêt pour moi et pour l’entreprise ? Ç’aurait été une
perte de temps.

Si tu cherches une entreprise transparente, tu dois donner l’exemple.


Quelques idées de questions à poser :
« Quelle est la stratégie de l’entreprise d’ici cinq ans ? »
« À quelle évolution puis-je prétendre et à quel rythme ? »
« Existe-t-il une grille des salaires ? »
« Quels sont les avantages salariaux et les primes ? »
« Comment sont suivies les heures supplémentaires ? »
« Sont-elles récupérées ou rémunérées ? »
« Quelle est l’ambiance ? »
Ensuite, le plus important est surtout de personnaliser son discours
en fonction de l’entreprise et de ce que tu as trouvé sur son site
Internet, par exemple : « Vous parlez de la valeur Y sur votre site
Internet, comment cela se passe-t-il concrètement ? »
Il n’est pas rare que les heures supplémentaires ne soient ni
récupérées ni payées ! C’est pourquoi il est important de prendre le
temps de bien choisir son entreprise avant de s’engager (quand bien
même tu pourras en changer plus tard).

4 Bien choisir ton entreprise en quatre étapes

Maintenant que tu as passé un premier entretien, il va falloir choisir :


on y va ou on n’y va pas ?

Étape 1 : passe toujours plusieurs entretiens


Même si on est sûr de choisir la première entreprise. Cela ne fera que
conforter notre première impression (ou pas !).

Étape 2 : détecte les red flags


Il n’est pas toujours facile de faire un choix car l’entreprise (tout
comme toi) s’est présentée sous son meilleur jour… Si ça s’est mal
passé, ce n’est pas bon signe. Il faut toujours écouter son instinct : si
tu ne le sens pas, n’y va pas.
Par ailleurs, voici quelques exemples de red flags – c’est-à-dire
« signaux d’alerte » – qui doivent t’interpeller :
L’entreprise a oublié ton entretien.
Tu subis l’entretien comme un interrogatoire plutôt qu’une
discussion.
Tu n’as aucune visibilité sur la composition de ton portefeuille
clients (taille d’entreprises, secteur d’activité…).
Il y a eu beaucoup de départs récemment.
Il n’y a pas de télétravail.
Il n’y a pas de télétravail avant x années d’expérience.
L’entreprise veut attendre avant de t’inscrire au stage
d’expertise-comptable ou ne veut pas que tu t’y inscrives.
Ces situations démontrent un manque d’intérêt pour ta candidature,
un manque de visibilité, voire un manque de confiance de l’entreprise
envers ses salariés.

Étape 3 : prends contact avec les salariés


sur LinkedIn
Comment discerner le vrai du faux ? Tout simplement en prenant
contact avec les anciens ou actuels salariés de l’entreprise et en leur
posant des questions. Ce que dit l’entreprise est une chose, comment
ça se passe vraiment en est une autre.

Étape 4 : la période d’essai


Dans tous les cas, rien n’est figé. Tu peux choisir une entreprise et
partir pendant la période d’essai sans avoir à te justifier. Je ne dis pas
que ce soit facile, mais cela vaut toujours mieux que subir son job. Tu
n’es pas marié à ton entreprise ! Tu peux changer si elle ne
correspond pas ou plus à tes attentes (même après la période d’essai,
d’ailleurs).

L’expérience de Julie
J’ai quitté deux cabinets en un an. Ce n’est pas facile, mais ça en valait le coup. Si
c’était à refaire, je le referais sans hésitation.

On voit souvent des collaborateurs comptables se plaindre des


conditions de travail en cabinet… qui ne sont pas toujours les
meilleures, je te l’accorde. Néanmoins, il ne tient qu’à nous de le
changer ! J’ai trop souvent entendu : « Tu sais ce que tu quittes mais
tu ne sais pas ce que tu retrouves… » – Sous-entendu : « Tu peux
tomber sur pire. » Mais tu peux aussi tomber sur beaucoup mieux !
En acceptant l’inacceptable, on entretient le système : pourquoi un
cabinet paierait-il les heures supplémentaires si tout le monde trouve
normal qu’elles ne le soient pas, que personne ne le demande ou ne
part à cause de ça ?
Les experts-comptables ont leur rôle à jouer dans l’attractivité de la
profession, et en premier lieu dans l’expérience collaborateur en
cabinet. Mais nous avons également notre rôle à jouer en tant que
salarié d’un cabinet d’expertise comptable pour faire avancer les
choses.

5 Négocie ton salaire

Avant de rentrer dans le vif du sujet, parlons un peu du rapport que


l’on a tous avec l’argent.

Le rapport à l’argent
Si tu me lis, il est possible que tu veuilles bien, voire très bien gagner
ta vie et il n’y a aucun mal à ça. Cependant, je suis toujours étonnée
de voir des lycéens se lancer dans les études d’expertise comptable
parce que « c’est bien payé ».
L’expert-comptable est (très souvent) un chef d’entreprise et, comme
tout chef d’entreprise, sa rémunération va de zéro à l’infini ! Eh oui, il
existe même des experts-comptables au RSA car tu auras beau être le
meilleur technicien du monde, si tu ne sais pas attirer des clients ou
vendre tes missions à un tarif cohérent, il y a peu de chances que tu
gagnes bien ta vie.

● Tu ne devrais pas choisir un métier en fonction


de la rémunération
Les personnes qui gagnent beaucoup d’argent (tout est relatif) ont en
grande majorité de hautes responsabilités qui impliquent souvent des
heures de travail plus élevées que la moyenne et peu de temps libre.
En gros, la majeure partie de leur temps est allouée au travail. Il n’y a
pas de mal à ça mais il faut en avoir conscience !
Une telle personne va prendre des vacances l’été (tout de même)
mais passer ces deux semaines à travailler sur son ordinateur le
matin. Autrement dit, elle ne va pas réellement profiter de ses
vacances. La réalité, c’est que cette personne qui gagne 5 000,
10 000 euros ou plus par mois… n’a tout simplement pas le temps de
dépenser son argent !
Tu vas me dire : « Oui, mais elle peut l’investir. » Évidemment… pour
avoir encore plus d’argent et jamais plus de temps pour le dépenser ?
Si tu prévois de prendre ta retraite à cinquante ans grâce à tes
placements, je suis d’accord, mais si tu souhaites attendre la retraite
pour profiter… laisse-moi te dire que j’ai beaucoup d’exemples autour
de moi de personnes dans ce cas qui sont tombées gravement
malades à la retraite et n’ont pas pu en profiter.
Personnellement, je préfère travailler vingt-cinq heures par semaine
et gagner 3 000 euros par mois plutôt que de travailler cinquante
heures par semaine pour en gagner 6 000. Car la vie ne se résume
pas à travailler, travailler et encore travailler.

● L’expert-comptable peut être bien payé mais ce n’est


pas le cas de tout le monde…
Avant d’être expert-comptable, il faut faire huit ans d’études (et pas
les plus faciles !), donc pour quelqu’un qui est intéressé
principalement par l’argent, il va falloir trouver la motivation d’aller
jusqu’au bout… Je ne veux pas te faire peur mais, sur une classe de
trente étudiants en 1re année, seuls cinq seront inscrits au stage
d’expertise-comptable et seuls un ou deux seront experts-comptables.
Entre les reconversions en cours de DCG ou de DSCG, celles après
l’obtention du diplôme, ceux qui vont travailler en entreprise, ceux
qui ne vont pas survivre à la période fiscale, ceux dont le stage va
être suspendu, ceux qui vont valider les écrits, ceux qui vont valider
le mémoire et ceux qui vont s’inscrire à l’Ordre en tant qu’expert-
comptable, il y a une forte déperdition.
Ça ne signifie pas que ce soit impossible, ça veut dire qu’il faut le
vouloir au plus profond de soi. Et surtout, avant d’être expert-
comptable, tu seras collaborateur… Et là, sur le plan de la
rémunération, c’est une tout autre histoire.
L’expérience de Julie
À l’heure où je te parle, je gagne entre 4 000 et 6 000 euros net par mois toutes
sources de revenus confondues. C’est plus que certains experts-comptables et
pourtant je n’ai pas le DEC ! Si tu veux devenir expert-comptable pour bien gagner
ta vie, et uniquement pour cela, il y a de grandes chances que tu n’arrives pas au
bout du cursus.

Pour choisir un job, d’autres critères peuvent également être pris en


compte comme :
la proximité du lieu de travail avec ton logement ;
le nombre d’heures de travail ;
la répartition des horaires dans la semaine (semaine de quatre
jours par exemple) ;
l’ambiance ;
la formation ;
les perspectives d’évolution ;
les missions.
Cependant, le salaire reste un critère important puisqu’il est censé
évaluer notre valeur sur le marché du travail (pas en tant que
personne, bien entendu, ta valeur est alors inestimable !).

Négocier son salaire


Je vais te parler de la pire erreur que j’ai faite (et que la plupart des
gens font) en sortant d’études : je n’ai pas négocié mon salaire. Tu
pourrais me dire : « Pourquoi tu n’as pas négocié ? » En réalité, quand
tu sors d’études, tu n’as souvent pas assez confiance en toi pour
savoir te vendre et, surtout, tu ne sais pas ce que tu vaux ! Difficile de
se comparer si personne ne parle de salaire autour de toi…
Bon à savoir !
Les salaires se négocient toujours en brut annuel.

Peut-être que personne ne te l’a encore dit, mais le secteur est en


pénurie de main-d’œuvre, la plupart des cabinets d’expertise
comptable font appel à des cabinets de recrutement (ou à des
chasseurs de têtes) et dépensent entre 5 000 et 15 000 euros par
personne recrutée. Tu es en position de force. Il faut toujours
négocier son salaire, sinon tu te fais forcément avoir.
Admettons qu’une entreprise choisisse de te payer maximum
30 000 euros, à l’issue de l’entretien elle te proposera forcément en
dessous du montant maximal, 25 000 euros par exemple. Si tu
acceptes, tu t’assieds donc sur 5 000 euros par an ! La négociation
voudrait que tu demandes 32 000 euros et que tu obtiennes
29 000 euros, par exemple.

Bon à savoir !
Il n’y a pas de poste « expert-comptable stagiaire » car ce n’est pas un poste mais
un statut. Tu peux être assistant comptable (oui, oui !) et expert-comptable
stagiaire ou responsable de bureau et expert-comptable stagiaire… Autant te dire
que le salaire ne sera pas le même !

● Renseigne-toi sur le marché


Déjà, avant de gagner plus, assure-toi de gagner suffisamment. Sais-
tu combien gagnent tes collègues ? Le manque de transparence est
fréquent en France, mais c’est aussi souvent le signe d’une répartition
inégale de la valeur ajoutée.
Quelles sont les rémunérations proposées pour un job similaire dans
ta région ? Pour le savoir, il faudrait faire une étude de marché sur les
sites comme Indeed. Le problème, c’est que le salaire n’est pas
toujours affiché.
Tu peux aussi prendre connaissance des grilles moyennes de salaire
communiquées chaque année par le cabinet de recrutement Hays par
exemple.
Maintenant que c’est fait, tu peux comparer ces données avec ton
salaire actuel. Si tu es sous-payé et que tu souhaites que cela change,
soit tu négocies avec ton entreprise actuelle, soit tu changes
d’entreprise. Et général, changer d’entreprise est la meilleure solution
pour augmenter son salaire.

L’expérience de Julie
J’ai fait trois cabinets à temps complet en un an et demi et mon salaire a
augmenté de 70 %.

● Mets-toi à la place de l’entreprise


Peu importe le contexte, tu auras toujours plus de chances d’obtenir
ce que tu veux si tu te mets à la place de ton interlocuteur.
Il ne faut pas se voiler la face, le but premier d’une entreprise est
(très) souvent d’être rentable. Autrement dit, il faut que tu fasses
gagner plus d’argent que tu n’en coûtes.
Ce que tu rapportes à l’entreprise = temps travaillé
× taux horaire facturé
La plupart du temps, tu ne factures pas ton taux horaire directement
mais tu génères du chiffre d’affaires en fonction des honoraires de ton
portefeuille client.
Si je prends l’exemple d’un collègue qui va servir de référence : il
travaille trente-cinq heures et gère un portefeuille de 90 000 euros.
Si je veux gagner plus, il va falloir que :
je travaille plus que lui : trente-neuf heures, voire plus ;
je gère un portefeuille plus important : 100 000 euros, voire
plus ;
j’aie des compétences qu’il n’a pas qui apportent de la valeur, au
client ou à l’organisation du cabinet.
Tu peux même combiner plusieurs arguments pour un combo
gagnant !
Le problème, c’est qu’en général gérer un portefeuille au volume
d’honoraires plus important implique également un temps de travail
plus important (sauf si on a automatisé un maximum de processus).
En revanche, pour les compétences supplémentaires, il va falloir
raisonner avec le concept de la rareté.
Plus un objet est rare, plus il a de valeur, à condition qu’il y ait un
marché – ce qui est le cas ici : le marché du travail. La compétence
doit être monétisable, c’est-à-dire présenter un intérêt pour
l’entreprise. Si tu es collaborateur comptable et que tu fais le meilleur
pain aux carottes du monde, je doute que cette compétence mérite
une augmentation…
Si tu as un profil à 100 % comptable, il va être d’autant plus difficile
de négocier une meilleure rémunération, car tu corresponds à la
majorité des personnes sur le marché du travail (or ce qui est
commun se vend moins cher). C’est la loi de l’offre et de la
demande… Plus tu te distingues, plus tu es rare, plus tu seras payé.
Si je prends mon cas, certes je viens du cursus d’expertise comptable,
mais j’ai en plus des compétences que peu ont :
marketing digital ;
technologies ;
veille sectorielle ;
entrepreneuriat.
Ce sont des thématiques qui m’intéressent moi, mais ce ne sont peut-
être pas les tiennes. Voici des sujets pour lesquels je n’ai pas
d’appétence particulière mais qui t’intéresseront peut-être :
gestion de patrimoine ;
cryptomonnaies ;
blockchain ;
RSE.

● Crée un side project


Je suppose que si tu veux augmenter ton salaire, c’est surtout pour
augmenter tes revenus. Spoiler alert : tu peux augmenter tes revenus
sans négocier un salaire plus élevé.
Revenus = salaire + autres sources
Pour augmenter tes revenus globaux, tu peux par exemple investir en
Bourse ou acheter un appartement pour le mettre en location… Et tu
peux aussi te lancer dans un side project.
Comme son nom l’indique, c’est un projet « à côté » de ton job
classique, en supplément. Donc oui, ça nécessite un investissement en
temps ou en argent, mais c’est le projet dont tu as envie. Un side
project n’a d’ailleurs pas forcément pour but de gagner de l’argent.
Ce peut être avoir une boutique en ligne, donner des cours
particuliers, vendre des bijoux que tu as confectionnés… Enfin bref,
tout ce qui te passe par la tête !
L’expérience de Julie
Mes side projects ont toujours été désintéressés : le blog, mes publications sur
LinkedIn et Instagram, le podcast, ce livre… Mais j’ai eu tellement de demandes
pour acheter des fiches de révision au DSCG que j’ai décidé d’en proposer pour
compenser tout le temps que je passais à créer des contenus gratuits.

Je voudrais conclure en te disant que l’argent ne doit pas être ton


seul objectif, donc c’est tout à fait bien aussi de se dire qu’on ne veut
pas échanger son temps personnel contre de l’argent ou qu’on ne veut
pas gagner plus. Et surtout, l’argent ne fait pas le bonheur, même s’il
peut y contribuer. Pense également à tes attentes dans la vie, à ce qui
t’épanouirait… L’argent n’est qu’un outil pour réaliser d’autres choses,
pas une fin en soi.
En tout cas, pour décrocher le job ou la rémunération de tes rêves, il
est bien possible que tu aies besoin de te construire un réseau solide.

Construis ton réseau


Il y a cinq ans, je travaillais à l’usine pendant l’été pour payer mes
dépenses de l’année qui suit. Rien de glamour, rien du « job de rêve ».
Pourtant, aujourd’hui, si je cherche un stage, une alternance, un CDI,
une mission de free-lance…, j’aurai des dizaines de personnes qui me
feront des propositions. Quelle est la différence entre ma situation il y
a cinq ans, et maintenant ? Mon réseau.
À l’époque, j’avoue, je pestais contre ceux qui avaient nu réseau car
moi je n’en avais pas, et je devais galérer pour trouver un job d’été
alors que je n’étais pas plus nulle que les autres. Je trouvais ça injuste
et, véritablement, ça l’était un peu.
1 Un réseau, qu’est-ce que c’est ?

« Le réseau est constitué du groupe de personnes que tu as


connues dans un cadre professionnel ou personnel. En
entretenant des relations avec elles, tu es alors en mesure, un
jour ou l’autre, de profiter de leur part d’opportunités ou
d’informations utiles pour ta carrière. »
– Indeed

En gros, le réseau réunit l’ensemble des personnes que tu connais


mais aussi les personnes connues par des personnes que tu connais.
Par exemple, ton réseau est constitué de ton oncle, mais aussi des
connaissances de ton oncle. Si tu as besoin d’un stage dans un cabinet
d’expertise comptable et que ton oncle connaît un collaborateur
comptable ou un expert-comptable, il est probable que tu obtiendras
un stage chez eux, quand bien même tu ne les connais pas à l’origine.

Bon à savoir !
On est tous à sept personnes de n’importe quelle autre dans le monde !

Tu comprends assez facilement que ton réseau peut vite devenir


immense, car chaque personne que tu connais agrandit non pas ton
réseau d’une, mais peut-être de cinquante personnes, voire plus. Et si
tu lies connaissance avec ces cinquante personnes, qui elles-mêmes
connaissent cinquante personnes…
Voici une bonne nouvelle pour toi : tu as déjà un réseau, même si tu
ne t’en rends pas compte ! Ce sont les élèves dans ta classe, les
professeurs, la direction de l’école, tes parents, les amis de tes
parents…

Ton réseau

L’expérience de Julie
D’ailleurs, je viens de me rendre compte en écrivant ces lignes que j’avais trouvé
mon alternance pour le DSCG grâce à mon réseau. La documentaliste du CDI de
mon lycée était amie avec l’expert-comptable de ce cabinet !

Le réseau, ce n’est pas du piston


Le piston a une connotation négative, pour moi cela désignerait
quelqu’un qui a été embauché à un poste uniquement grâce au
réseau, alors qu’il n’a pas les compétences requises. Le réseau, c’est ce
qui peut te donner un petit coup de pouce si tu galères pour trouver,
mais que tu as déjà des compétences.

Le réseau, c’est du travail


En réalité, un réseau se travaille, s’entretient… Eh oui, c’est du
boulot ! Tu as plusieurs types de réseau :
Le réseau physique : ta famille, tes profs, des gens que tu as
rencontrés à des évènements… En gros, des gens que tu connais
dans la « vraie vie ».
Le réseau virtuel : des personnes que tu n’as jamais rencontrées
« en vrai » mais avec qui tu as déjà discuté par mail, sur un
réseau social.

L’expérience de Julie
À l’heure où je te parle, j’ai 17 000 abonnés sur LinkedIn, je te laisse multiplier par
50 pour calculer l’étendue de mon réseau…

J’ai commencé par le réseau virtuel pour le convertir en réseau


physique mais tu peux aussi faire l’inverse, en fonction de ce avec
quoi tu es le plus à l’aise.

2 Un réseau, pour quoi faire ?

Tu as peut-être l’impression de ne pas avoir besoin de réseau car tu as


déjà trouvé ton stage ou tu as déjà un job… Mais qui sait ce dont tu
auras besoin demain ? Construire son réseau est un investissement
sur le long terme dont tu ne verras pas forcément les fruits tout de
suite.
Par exemple, tu as un stage, certes… Mais l’entreprise te gardera-t-
elle pour une alternance ? Un CDI ? Es-tu sûr de ne jamais changer
de job au cours de ta vie ? De ne jamais avoir besoin de personnes qui
répondent à une enquête pour ton mémoire ?
Comme dans toute relation, le réseau, c’est donnant-donnant – c’est-
à-dire qu’il faut donner avant de recevoir. Si tu envoies des messages
à cinquante inconnus sur LinkedIn pour qu’ils répondent à ton
sondage, penses-tu réellement qu’ils le feront ? Et si tu l’envoies à des
personnes que tu connais déjà ?
Les avantages d’avoir un réseau :
suivre les actualités de la profession ;
être informé des postes vacants ;
être plus visible des recruteurs ;
trouver des clients ;
trouver les bons contacts pour lancer son projet ;
se faire recommander pour un poste ou recommander
quelqu’un ;
bénéficier d’une entraide.

L’expérience de Julie
Si je peux te parler aujourd’hui, avoir un blog et un podcast, c’est en partie grâce à
mon réseau.

3 Un réseau, comment faire ?


Comme je te l’expliquais plus haut, je suis partie de zéro. Depuis un
an et demi, j’ai travaillé à fond mon réseau, en commençant par
LinkedIn car c’était plus facile pour moi de commencer en ligne
plutôt qu’« en vrai » (je suis plutôt de nature introvertie).
Aujourd’hui, il n’y a plus de réelle barrière entre réseau physique et
virtuel, j’ai pu rencontrer en chair et en os un bon nombre de
personnes avec qui j’avais déjà échangé sur les réseaux sociaux
(notamment pour le podcast). Il n’y a pas d’âge pour commencer à
développer son réseau et le plus tôt est le mieux, alors lance-toi !
Premier exercice : m’ajouter sur LinkedIn, pour que je fasse partie de
ton réseau !

Construis-toi un réseau en ligne


J’ai commencé par créer mon réseau sur LinkedIn car c’est la
plateforme avec laquelle je suis le plus à l’aise, mais il n’y a pas de
règle : choisis le réseau que tu préfères (Facebook, LinkedIn,
Instagram, Tik Tok) !
Je publie très régulièrement mais tu n’es pas obligé de le faire pour
construire ton réseau, tu peux commencer par :
ajouter des personnes ;
liker des publications ;
envoyer des messages privés ;
commenter des publications.
Deuxième exercice : envoyer un message privé à quelqu’un.
Mon conseil
Comme on l’a vu plus haut, tu dois donner avant de recevoir. Remercie une
personne d’avoir accepté de se connecter avec toi, par exemple, ou d’avoir
partagé un contenu que tu as trouvé utile.
Tu auras un bien meilleur taux de réponse si tu souhaites échanger avec elle par
la suite ou obtenir des réponses à ton questionnaire.

Construis-toi un réseau physique en trois étapes

● Étape 1 : repérer des événements


Souvent, le repérage se fait en ligne, en s’inscrivant à des newsletters
ou en suivant des créateurs de contenus, par exemple.
Quelques idées :
S’inscrire à la newsletter du conseil régional de l’Ordre
des experts-comptables (CROEC) et à celle de la compagnie
régionale des commissaires aux comptes (CRCC) de ta région.
Chercher sur les sites du CROEC et de la CRCC de ta région.
Suivre les actualités des écoles de comptabilité de ta région.
S’inscrire à la newsletter de l’Association nationale des experts-
comptables Stagiaires (ANECS) et du Club des jeunes experts-
comptables (CJEC).

● Étape 2 : aborder des personnes


Je sais que ça peut paraître très impressionnant au début, mais tu
peux tout à fait aborder des experts-comptables (ce sont des
personnes comme tout le monde !). Essaie d’évoquer un intérêt
commun pour démarrer la conversation, par exemple le thème de la
conférence à laquelle vous avez assisté, la bière qu’il a choisie ou
l’origine de ses chaussures, car tu les trouves jolies… Trouve un
prétexte.

● Étape 3 : échanger des coordonnées


Une fois que tu as échangé avec la personne, le mieux pour garder
contact est d’échanger vos coordonnées, soit avec une carte de visite
(plutôt côté expert-comptable), soit par un ajout sur LinkedIn, par
exemple en lui envoyant un petit message : « Merci d’avoir accepté
mon invitation, je suis ravi que nous ayons pu échanger lors de [Nom
de l’événement] au sujet de [sujet de conversation]. » De cette façon, tu
pourras le retrouver facilement dans tes messages et lui se souviendra
de toi si tu reprends contact plus tard.
Le réseau est un fabuleux tremplin pour une vie professionnelle
épanouie et pleine d’opportunités.

4 Trouve le job de tes rêves

Tu n’auras aucun mal à trouver un job en comptabilité car c’est un


secteur en pénurie de main-d’œuvre, c’est-à-dire qu’il y a beaucoup
plus d’offres d’emploi que de candidats : tu es en position de force.
Tu peux facilement trouver un job, qui te plaît plus ou moins, qui est
plus ou moins bien payé, dans de plus ou moins bonnes conditions de
travail. Avoir un job est une chose, être épanoui en est une autre. Est-
ce vraiment le job de tes rêves ?
L’expérience de Julie
Pendant ma pause professionnelle, j’ai passé plusieurs entretiens pour reprendre
mon stage du DEC. Il s’agissait pour tous de postes intéressants, qui me
correspondaient (et c’est rare au vu de mes nombreuses exigences !). Tous ces
employeurs faisaient partie de mon réseau.

Sans ce réseau, je n’aurais pas eu l’opportunité et le luxe de choisir le


poste qui correspondait le mieux à mes envies. J’aurais cherché
« comptable » sur Internet, et j’aurais un salaire (bien moins
important) et un job qui ne m’épanouit pas.

Comment t’épanouir
dans ta vie professionnelle ?
Depuis quelques années, voire dizaines d’années, revient toujours la
même question : « Qu’est-ce que tu veux faire plus tard ? » Une réelle
pression pèse sur le dos des plus (ou moins) jeunes pour savoir
absolument ce qu’ils vont faire pour le restant de leurs jours.
On en a déjà parlé au tout début du livre, si tu te souviens bien : il n’y
a pas obligatoirement une place qui te soit attitrée et qui t’apparaîtra
en un éclair de génie. Pour commencer, il va falloir aller la chercher :
se poser des questions, se remettre en cause, être curieux…

1 Ce qui t’empêche d’être épanoui dans ton job

Après avoir échangé avec des dizaines d’étudiants et en prenant en


compte mes expériences personnelles, j’en suis arrivée à déterminer
quatre critères qui peuvent t’empêcher d’être épanoui dans ton job :
1. Le métier : si tu fais un métier que tu détestes, peu importe
l’entreprise… Tu ne pourras jamais adorer ce que tu fais
(logique).
2. Le secteur d’activité : tu peux adorer ton métier mais certains
secteurs d’activité te motiveront plus que d’autres.
3. L’entreprise : tu peux adorer ton métier et le secteur d’activité
dans lequel tu l’exerces, mais ne pas te retrouver dans les valeurs
de l’entreprise ou son management, par exemple.
4. Le statut : tu es peut-être salarié alors que tu rêves de liberté
et de pouvoir travailler quand tu veux. Ou à l’inverse, tu es chef
d’entreprise alors que tu es quelqu’un de super stressé et tu penses
que le salariat a aussi ses bons côtés.
Si tu ne te sens pas bien dans ton job actuel, il y a de fortes chances
que tu coches une de ces quatre cases, voire deux voire trois. Trouver
sa place n’est pas un long fleuve tranquille, c’est le fruit de doutes, de
réflexions, de changements, de remises en question… C’est un
cheminement qui dure toute une vie. On peut être à sa place à un
moment donné dans des conditions données et ne plus l’être pour
diverses raisons.

Le métier
Tu es sûrement étudiant en comptabilité actuellement, et tu penses
plus ou moins savoir ce que tu veux faire. On a dû te dire que tu
pouvais être :
collaborateur comptable ;
expert-comptable ;
commissaire aux comptes.
Et que tu pouvais travailler en cabinet ou en entreprise… Mais ce ne
sont pas les seuls débouchés ! C’est ce que j’ai voulu mettre en avant
dans mon podcast « Voies de comptables » et voici quelques exemples
auxquels on ne pense pas forcément mais tu peux être :
contrôleur de gestion ;
DAF ;
data analyst ;
consultant pour les cabinets d’expertise-comptable (en
marketing, management, RH, stratégie, RSE…) ;
professeur ;
ingénieur patrimonial ;
consultant spécialisé dans les bilans carbone ;
salarié dans une entreprise qui commercialise des logiciels
comptables ;
chef d’entreprise dont les clients sont des experts-comptables.
Et ce ne sont que des exemples… Les études de comptabilité ouvrent
énormément de portes, encore faut-il en avoir conscience.

Le secteur d’activité
Tu peux faire le meilleur métier du monde… Mais le secteur d’activité
dans lequel tu l’exerces est aussi important.
Imagine par exemple que tu es fan de basket… Faire la comptabilité
d’un club de basket sera certainement plus motivant pour toi que
celle du restaurateur du coin ! C’est totalement humain et normal.
Personnellement, je ne pourrais jamais travailler dans une banque, un
fonds d’investissement ou un abattoir ni être fonctionnaire. Ce n’est
pas un jugement de valeur, si ton rêve est de faire carrière dans un
fonds d’investissement international, tant mieux pour toi ! Mais ça ne
sera jamais mon cas.

L’entreprise
C’est le cas le plus fréquent, je pense : l’entreprise ou le cabinet ne te
convient pas. Dans tout métier, quand bien même tu l’adores, il y a
toujours des points positifs et des points négatifs. C’est un fait. Des
périodes difficiles, tu en auras aussi : charge de travail, conflit… Tu
arriveras à les surmonter si tu trouves un sens à ce que tu fais, si tu
partages les valeurs de l’entreprise.

L’expérience de Julie
Lorsque j’ai démissionné, tout est allé très vite… En quelques semaines, plusieurs
événements m’ont fait comprendre que je n’avais pas les mêmes valeurs que
l’entreprise, ni la même vision, ni la même stratégie que le cabinet où j’exerçais…
Et mon implication a largement diminué jusqu’à ce que je décide de partir.
Certains diront que je n’étais pas assez productive (ce qui est vrai), mais j’y vois
surtout un désalignement entre qui j’étais et les objectifs de l’entreprise.

Le statut
Une fois que tu as trouvé le métier qui te plaît, le secteur d’activité
qui te motive et l’entreprise dont tu partages les valeurs, il est
possible que tu ne sois toujours pas épanoui du fait du statut. Par
« statut », j’entends par exemple :
être salarié ;
être manager ;
être indépendant.
Tout le monde n’est pas fait pour être salarié. Tout le monde n’est pas
fait pour être manager. Et tout le monde n’est pas fait pour être
indépendant. Il n’y a pas de statut meilleur qu’un autre, il y a celui
qui te correspond à toi. Le statut qui te convient le mieux évoluera
sûrement en fonction des périodes de ta vie et c’est tout à fait normal.
Même lorsque l’on croit bien se connaître, il arrive que l’on se trompe
sur les raisons profondes de notre mal-être.

L’expérience de Julie
J’ai cru pendant plusieurs années que le problème venait de mon statut. J’avais
trop besoin de liberté, trop d’idées, trop de rébellion. Bref, je n’étais pas forcément
le salarié que tu rêves d’avoir quand tu es employeur.
J’étais le genre de cas incurable qui ne jure que par l’indépendance et qui pense
qu’il est impossible d’être heureux en tant que salarié, mais je croyais que je
devais « prendre sur moi » pendant trois ans (le stage). Le plan était clair dans ma
tête : je ne serai plus jamais salariée au but de trois ans et un jour.
Depuis, j’ai changé de cabinet. L’angoisse du « déjà dimanche soir… » s’est
transformée en « déjà vendredi soir… ». Je n’ai pas l’impression de travailler,
pourtant je suis salariée et heureuse de l’être. Finalement, le problème n’était pas
le statut.
Le problème c’était le métier : quand j’entends des collègues parler de TVA, de
pièces à récupérer, de mandats de prélèvements… ça me met la boule au ventre
parce que ça me rappelle à quel point je ne suis pas faite pour faire du déclaratif.
Le métier d’expert-comptable est radicalement différent mais tu dois passer par
l’étape de collaborateur comptable la plupart du temps, et ce n’est pas un job qui
me correspond.
Et surtout le problème, c’était l’entreprise : des entreprises qui te voient comme
trop jeune, qui ne prennent pas en compte l’avis de leurs salariés, qui, quand on
leur donne son opinion, te répondent « on ne t’a pas demandé ton avis », qui
t’évaluent sur ta capacité à faire des liasses alors que tu détestes ça…
Aujourd’hui j’ai trouvé un cabinet qui me correspond à 100 %. Mais pour en arriver
là, j’ai dû quitter deux cabinets en un an et demi. Le chemin n’est pas facile, mais
le jeu en vaut la chandelle. Et honnêtement, quand je vois mes critères, mes
attentes et mon caractère, je me dis que si j’ai trouvé, tout le monde peut trouver.

2 Trouve ta place

Trouver sa place n’est pas une tâche que l’on accomplit une seule fois
au début de sa vie et qui déterminera le reste de notre existence :
c’est un travail de chaque instant ! La place que tu as aujourd’hui te
correspond peut-être (ou pas), tout comme celle que tu imagines
pour ton futur toi te correspondra peut-être (ou pas). La vie évolue,
on évolue. On n’est pas la même personne à vingt ans, à vingt-cinq, à
quarante ou à soixante ans. Et c’est tout à fait normal !

L’ikigai

● Qu’est-ce que c’est ?


Pour commencer, je voudrais te parler de l’ikigai ou « raison d’être »
en japonais. Les premières traces de ce concept remontent au
e
XIII siècle, mais il n’a été popularisé que récemment par le
psychologue Akihiro Hasegawa.
L’ikigai représente ce pour quoi tu as envie de te lever tous les matins,
ce pour quoi tu es intrinsèquement motivé. Trouver son ikigai n’est
pas chose facile ni rapide, mais l’effort s’avère extrêmement gratifiant
lorsqu’on l’a identifié. Il n’est jamais acquis et relève d’un processus
qui dure tout au long de la vie.
C’est l’intersection de quatre domaines :
ce que tu aimes ;
ce dont le monde a besoin ;
ce pourquoi tu peux être « payé », « valorisé » ou « reconnu » –
cela ne passe pas uniquement par l’argent ;
ce pour quoi tu es doué.
L’ikigai

● Les étapes pour trouver ton ikigai


Étape 1 : pour commencer la réflexion, prends une feuille et mène
un brainstorming pour noter tout ce que tu aimes et tout ce pour quoi
tu es doué.
Étape 2 : recoupe ces deux catégories. Est-ce qu’il existe un domaine
dans lequel tu es doué et que tu aimes ?
Étape 3 : est-ce que tu peux transformer ce domaine en
reconnaissance, par quelque moyen que ce soit ?
Étape 4 : est-ce qu’il s’agit d’un besoin identifié ?
Bien sûr, il ne faut pas s’attendre à trouver son ikigai en un après-
midi. C’est un travail d’introspection continu, mais il existe d’autres
outils pour t’aider à trouver ta voie, comme l’unfair advantage.

Trouve ton unfair advantage


Tu connais sûrement le concept d’« avantage concurrentiel », qui
correspond à l’avantage qu’une entreprise a sur un concurrent.
L’unfair advantage est différent en ce sens qu’il s’agit d’un avantage
déloyal qu’une entreprise ou une personne présente et qu’il sera très
difficile à ses concurrents d’obtenir.
Il peut s’agir d’une compétence, d’un trait de personnalité, de ton
réseau, de ton environnement familial… C’est un avantage que tu as
sur les autres et que tu dois utiliser au maximum pour te différencier
et tirer ton épingle du jeu car personne (ou presque) ne pourra te
concurrencer là-dessus. C’est ce qui te rend unique.

L’expérience de Julie
Le premier unfair advantage auquel je pense est l’écriture. Écrire m’est très facile
et je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde. C’est pourquoi j’essaie
d’exploiter cette compétence au maximum : d’abord sur mon blog, puis sur
LinkedIn, et maintenant en rédigeant ce livre.
Si on prend l’exemple de mon blog, qu’est-ce qui pourrait me différencier d’un
autre étudiant qui tiendrait un blog sur le même sujet ?
L’obtention de mon DSCG en un an en alternance avec une très bonne moyenne
donne un argument d’autorité très fort comparé à quelqu’un qui ne l’aurait pas.
C’est un unfair advantage car il sera difficile (mais pas impossible) pour un autre
étudiant d’avoir le même parcours.

Je pense que tu as compris le concept et tu peux désormais réfléchir


pour trouver ton unfair advantage à toi, ton super-pouvoir – celui qui
te rendra plus épanoui dans ton job.

3 Les opportunités professionnelles

Pour commencer à te parler des opportunités professionnelles, je


veux d’abord te raconter une histoire qui m’est arrivée la semaine
dernière.
Nous étions à la recherche d’un responsable de mission dans mon
nouveau cabinet, avec une rémunération assez élevée (mais qui
correspond au marché). J’ai donc publié cette offre sur un maximum
de canaux, dont mon profil LinkedIn, pour donner un petit boost de
visibilité. Et quelle ne fut pas ma surprise de recevoir plusieurs
messages : « L’offre est réelle ? »
J’étais un peu étonnée au début, je ne comprenais pas cette question.
« Oui, évidemment, elle est réelle… » Mais ensuite j’ai pris conscience
du phénomène. Quand on parle d’attractivité, de pénurie de
candidats…, on pointe souvent du doigt les cabinets et donc les
experts-comptables, ce qui est totalement justifié.
Cependant, tous les cabinets d’expertise comptable et tous les
experts-comptables ne sont pas à mettre dans le même panier. Ils sont
de plus en plus nombreux à essayer d’améliorer les conditions de
travail ; ça prend du temps, mais c’est réel.
Le problème c’est que la majorité des candidats est trop habituée aux
mauvaises expériences et se méfie :
« Avec un tel salaire, on doit faire des heures de dingue ! »
« L’ambiance doit être tellement pourrie qu’ils attirent avec le
salaire. »
Ce qui fait qu’un cabinet qui offre un bon salaire – c’est-à-dire au prix
du marché –, avec une bonne ambiance et de bonnes conditions de
travail, va ramer autant que les autres pour recruter car les candidats
doutent de la véracité de l’offre et ne postulent pas !
Avec cette histoire, je cherche à te montrer que le problème n’est pas
toujours d’avoir des opportunités, mais de savoir les saisir. Si tu
imagines tout un tas de scénarios qui peuvent expliquer par x ou y
que l’offre propose un tel salaire et que donc tu ne sais pas si tu vas
postuler ou non, c’est perdu d’avance…
Pendant ce temps-là, tu auras peut-être une ou deux personnes qui
auront postulé et qui vont obtenir le job. Juste parce que tu n’as pas
osé te lancer. Qu’est-ce que tu avais à perdre ? Une heure
d’entretien ? Qu’est-ce dans une vie si ça te permet de trouver un
super job ?
Tu ne dois pas tout attendre de ton environnement, le changement le
plus important doit venir de toi et ça commence par créer ta propre
expertise.

4 Crée ta propre expertise


Je parle souvent des spécialités en expertise comptable parce que je
pense que l’avenir est aux experts-comptables spécialisés et non aux
généralistes (comme c’est le cas aujourd’hui), mais cet avis n’engage
que moi. Être spécialisé signifie apporter plus de valeur, avoir moins
de concurrents et donc pouvoir facturer plus cher.
Voici une question qui revient tout le temps : « Julie, quelle est la
spécialité qui rapporte le plus d’argent ? » C’est une question à
laquelle je ne peux pas répondre. Déjà parce que la spécialité qui
gagne le plus d’argent aujourd’hui ne sera pas forcément celle de
demain. Et ensuite parce que je suis convaincue que la spécialité qui
rapporte le plus est ton monopole personnel.
La plupart des gens cherchent à rentrer dans le moule, sans faire trop
de vagues. Pourtant, je suis persuadée qu’il faut faire exactement le
contraire. Et c’est ce que nous enseigne le monopole personnel. Si
tu cherches à ressembler à tes concurrents (par exemple), pourquoi
un client te choisirait-il toi plutôt qu’un autre ? C’est une vraie
question. Le monopole personnel est différent de l’avantage
concurrentiel car plusieurs entreprises ou personnes peuvent avoir le
même avantage concurrentiel. Le monopole personnel est plus fort
encore : c’est ce qui te rend unique. La plupart du temps, une
compétence seule, une approche, un prix ou une personnalité pris un
à un ne suffit pas : c’est la réunion de tout cela qui te rend unique.
Si tu veux gagner de l’argent, il faut que les clients viennent te
chercher non pas uniquement pour ton expertise, mais parce que tu
es toi. Par exemple, pour chercher un expert-comptable, en général,
les chefs d’entreprise demandent à d’autres chefs d’entreprise des
recommandations : ils ne cherchent pas le meilleur expert-comptable
de France. Ils cherchent un expert-comptable de confiance.
Le monopole personnel illustre parfaitement ce concept au
croisement de trois éléments : les compétences, les intérêts et les
traits de personnalité :
tes compétences : hard skills et soft skills que tu maîtrises ou
que tu souhaites maîtriser ;
tes intérêts : les sujets ou thématiques qui t’intéressent
naturellement, sur lesquels tu te montres curieux et qui
représentent plus un plaisir qu’une contrainte ;
ta personnalité : les principaux pans de ton caractère.
La combinaison de ces trois éléments est unique et originale :
personne ne pourra la copier. Si personne ne peut te copier, tu es en
situation de monopole. Si tu es en situation de monopole, tu peux
fixer toi-même tes prix. Aussi haut que tu le souhaites.
Ne cherche pas l’argent, cherche ton monopole personnel. Si tu aimes
ce que tu fais, tu en retireras plus de plaisir, tu y passeras plus de
temps qu’un autre pour qui ce ne serait pas le cas. Tu seras donc
meilleur que la majorité de tes concurrents. Investis aujourd’hui pour
récolter plus tard.
Lorsque tu souhaites créer ta propre expertise, tu te frottes à un
phénomène appelé « effet Dunning-Kruger » aussi connu sous le nom
de « courbe de l’humilité ».
Cette courbe représente les trois étapes dans la construction d’une
expertise :
La montagne de la stupidité : tu connais peu de choses mais tu
as l’impression d’être un expert (surévaluation).
La vallée de l’humilié : plus tu apprends, plus tu prends
conscience du chemin restant à parcourir pour devenir un
expert (sous-évaluation).
Le plateau de la consolidation : tu prends conscience de tes
compétences et as confiance en toi (évaluation réaliste).
L’effet Dunning-Kruger

Si tu veux t’épanouir dans la filière de l’expertise comptable, il te faut


une culture professionnelle pointue. Dans les prochaines pages, tu
découvriras tous les enjeux auxquels la profession doit faire face
aujourd’hui.

Devenir expert-comptable
Tous les experts-comptables sont titulaires du DEC. Mais tous les
titulaires du DEC ne sont pas experts-comptables. Lorsqu’on obtient
le DEC, on peut dire qu’on est, au choix, « diplômé d’expertise
comptable » ou « expert-comptable diplômé », mais pas « expert-
comptable ». Seuls les titulaires du DEC inscrits à l’Ordre des experts-
comptables sont experts-comptables, ce qui nécessite d’avoir prêté
serment, rempli un dossier et payé une cotisation annuelle à l’Ordre.
Le client, lui, ne connaît pas la différence entre tous ces termes et
peut même parfois percevoir une meilleure image d’un « expert-
comptable diplômé », car il est fait mention du diplôme, alors que ce
n’est pas le cas de l’expert-comptable.
Cependant, ne peut être expert-comptable qu’un diplômé qui fait de
la comptabilité sa profession habituelle, c’est-à-dire dont la majorité
du chiffre d’affaires provient des prestations de comptabilité et non
du conseil. C’est la raison pour laquelle de plus en plus de diplômés
d’expertise comptables choisissent aujourd’hui de ne pas s’inscrire à
l’Ordre.

1 Le métier d’expert-comptable

La définition légale
« Est expert-comptable ou réviseur comptable au sens de la présente
ordonnance celui qui fait profession habituelle de réviser et d’apprécier
les comptabilités des entreprises et organismes auxquels il n’est pas lié
par un contrat de travail. Il est également habilité à attester la
régularité et la sincérité des bilans et des comptes de résultat.
L’expert-comptable fait aussi profession de tenir, centraliser, ouvrir,
arrêter, surveiller, redresser et consolider les comptabilités des entreprises
et organismes auxquels il n’est pas lié par un contrat de travail.
L’expert-comptable peut aussi organiser les comptabilités et analyser par
les procédés de la technique comptable la situation et le fonctionnement
des entreprises et organismes sous leurs différents aspects économique,
juridique et financier.
Il fait rapport de ses constatations, conclusions et suggestions.
L’expert-comptable peut aussi accompagner la création d’entreprise sous
tous ses aspects comptables ou à finalité économique et financière. » –
Article 2 de l’Ordonnance de 1945

Ce qu’il faut savoir


Les entreprises n’ont pas l’obligation d’avoir recours à un expert-
comptable dès lors que la comptabilité est réalisée en interne. Il
faudra cependant s’assurer que la personne qui produit les comptes
annuels et les déclarations fiscales soit suffisamment compétente,
sans quoi l’entreprise court des risques de redressement fiscaux et
sociaux.
Si l’entreprise décide de sous-traiter tout ou partie de sa comptabilité,
elle doit obligatoirement faire appel un expert-comptable inscrit à
l’Ordre des experts-comptables. C’est ce qu’on appelle « la prérogative
d’exercice ».
En général, ce n’est pas l’expert-comptable qui tient la comptabilité
directement, mais plutôt son cabinet, composé d’un ou plusieurs
experts-comptables inscrits à l’Ordre et d’un ou plusieurs
collaborateurs.
L’expert-comptable a une obligation de conseil, cela ne signifie pas
qu’il a le monopole du conseil. Autrement dit, il n’est pas nécessaire
d’avoir le DEC pour conseiller des dirigeants d’entreprises. Le conseil
n’est pas réglementé, le DEC n’est donc pas obligatoire, mais il peut
offrir un plus pour la légitimité ou la compréhension des comptes de
l’entreprise, par exemple.
Être expert-comptable, c’est aussi et surtout un canal d’acquisition
pour des missions de conseil : le client fait appel à lui à l’origine pour
l’obligation réglementaire qu’est la comptabilité et va solliciter
l’expert-comptable parce qu’il lui apparaît alors comme le plus
légitime pour effectuer la mission de conseil.
Il n’est donc pas obligatoire d’être expert-comptable pour conseiller
les entreprises mais il faut alors s’assurer de pouvoir trouver des
clients autrement.

Le métier d’expert-comptable n’existe plus


Là, c’est le moment où tu te demandes si je ne suis pas devenue
folle… Et non, ce n’est pas (encore) le cas ! En revanche, je peux te
dire que non, l’expert-comptable tel qu’on le décrit actuellement
n’existe plus.
La raison pour laquelle j’ai décidé de lancer mon podcast était de
montrer la richesse des parcours et les différentes façons d’exercer le
métier, et je n’ai pas été déçue, car chacun est différent.
Tu peux être expert-comptable en entreprise ou salarié. Tu peux faire
100 % d’expertise-comptable, 100 % de CAC ou les deux. Tu peux
travailler avec des grosses boîtes ou proposer du coaching individuel.
Tu peux te spécialiser dans la data, les cryptomonnaies ou la RSE. Tu
peux t’engager dans les syndicats de la profession ou être prof, et
même aller jusqu’à bac + 11 pour devenir expert judiciaire !
Tu l’auras compris : il n’y a pas deux parcours qui se ressemblent ! Tu
peux choisir de faire ce que tu veux et tu peux même t’enrichir des
expériences de ceux qui sont passés par là avant toi en découvrant la
diversité des profils interviewés dans le podcast.

3 Les étapes pour obtenir son DEC

Pour obtenir ce fameux DEC, il faudra valider un stage d’expertise


comptable de trois ans sous la responsabilité d’un tuteur, expert-
comptable dans le cabinet.
Contrairement aux épreuves du DCG ou du DSCG, le candidat n’est
pas le seul à prendre la décision de s’inscrire au stage car le tuteur
devra accepter le stagiaire.
De plus, le stage entraîne un coût qui peut être pris en charge par le
cabinet, mais ce n’est pas toujours le cas. Par contre, la clause de
dédit-formation, qui permettrait au cabinet d’exiger un
remboursement de la formation en cas de départ anticipé du
stagiaire, ne s’applique pas.

Bon à savoir !
Même s’il s’agit d’un stage, c’est en fait un CDI avec une dizaine de journées de
formation par an à l’Ordre des experts-comptables de sa région. On est bien loin
de la rémunération d’un stage de licence ou de master !

Auparavant, on distinguait les experts-comptables stagiaires (en cours


de stage) des experts-comptables mémorialistes c’est-à-dire qui
avaient validé leurs trois ans de stage mais n’étaient pas encore
diplômés. Depuis 2022, pour revaloriser l’image de l’expert-
comptable stagiaire, il a été décidé de ne plus faire cette distinction.

Période Avant 2022 Après 2022

Pendant les trois ans de stage Expert-comptable stagiaire Expert-


comptable
Après les trois ans de stage Expert-comptable mémorialiste mémorialiste

Bon à savoir !
Le stage de trois ans peut être effectué en totalité dans un cabinet européen, en
entreprise et à l’international (hors Europe) pour un maximum d’un an.

Lorsque l’on est stagiaire, on a l’obligation d’assister aux journées de


formation et de remplir chaque année une feuille des temps qui
détaille les missions effectuées entre la tenue comptable, les
déclarations fiscales, le conseil et le commissariat aux comptes, entre
autres.
À partir de la deuxième année, il faut également rendre des rapports
semestriels à son contrôleur de stage soit deux par an et quatre au
total. Le contrôleur de stage est un expert-comptable nommé par
l’Ordre et qui doit s’assurer du bon déroulement de notre stage.

Bon à savoir !
Le DEC permet d’obtenir la double casquette d’expert-comptable et de
commissaire aux comptes à condition d’avoir effectué au moins deux cents heures
d’audit sur deux années consécutives pendant le stage.

Il n’y a pas de minimum d’heures à effectuer en expertise comptable


pour avoir le titre d’expert-comptable, ce qui signifie qu’un auditeur
peut se consacrer au commissariat aux comptes uniquement pendant
les trois ans et être expert-comptable, mais il devra certainement
prendre le temps de se former car ces deux métiers sont différents.
Il n’est pas obligatoire de faire son stage de trois ans dans le même
cabinet, on peut tout à fait en changer à condition d’en informer
l’Ordre sous un mois et de refaire une demande d’inscription avec le
nouveau maître de stage. La période de stage précédente ne sera pas
perdue. Il est même possible de suspendre le stage (ce que j’ai fait)
pendant un maximum de vingt-quatre mois.

Voies de comptables
Julien a changé quatre fois de cabinet pendant ses trois ans. Pour lui, « le stage
est un crash-test »…

Une fois qu’on a fait ses trois ans de stage et rempli toutes ses
obligations, on obtient une attestation de fin de stage valable six
sessions (donc trois ans).
Cette attestation permet de s’inscrire aux trois épreuves du DEC, qui
ont lieu deux fois par an :
UE1 – Déontologie (coefficient 1) ;
UE2 – Révision légale et contractuelle (coefficient 3) ;
UE3 – Mémoire (coefficient 4).
Il n’est pas obligatoire de passer les trois UE en même temps. En
général, il y a deux écoles :
ceux qui passent les trois UE en même temps ;
ceux qui passent d’abord les deux UE d’écrit, puis le mémoire.

Bon à savoir !
Tu ne peux pas passer le mémoire sans avoir passé les UE d’écrit.

Pour valider le DEC, il faut obtenir une moyenne générale de 10 et ne


pas avoir de note éliminatoire.

Épreuve Note éliminatoire

UE 1 – Déontologie 6

UE 2 – Révision contractuelle et légale 6

UE 3 – Mémoire 10
Bon à savoir !
Il n’y a pas de compensation si tu passes les UE écrites à une première session et
le mémoire à une seconde session. Cela signifie que tu devras avoir au moins 10
de moyenne pour les écrits si tu ne passes pas les trois épreuves en même
temps.

Tu dois sûrement te demander quel est l’intérêt de passer le mémoire


à une session ultérieure dans ce cas.
Le mémoire est souvent l’épreuve la plus redoutée par les futurs
experts-comptables, car il doit répondre à des critères bien précis :
comporter précisément cent pages (pas une de plus ni une de
moins) hors annexes ;
apporter une valeur à la profession.
C’est le résultat de plusieurs centaines d’heures de travail, qu’il est
difficile de dégager lorsqu’on est en même temps salarié à temps
plein (souvent avec des postes à responsabilité) ou que l’on a une vie
de famille.

Mon conseil
Passe le diplôme le plus tôt possible, car plus on attend, plus c’est difficile. L’âge
moyen de l’obtention du diplôme est aux alentours de trente ans. C’est souvent le
moment où l’on souhaite acheter une maison et fonder une famille (même si rien
n’est obligatoire, ça reste le schéma le plus répandu). Si l’on rajoute à cela
l’écriture d’un mémoire… Ça peut devenir compliqué voire parfois mettre en péril
l’obtention du diplôme et donc le fait de devenir expert-comptable in fine.

Tu comprends donc qu’obtenir son DEC revient à avoir trois ans


d’expérience professionnelle et à prendre le temps pour préparer les
épreuves écrites et surtout le mémoire. Le DEC n’est pas un synonyme
de compétences à proprement parler : je caricature un peu mais tu
peux avoir fait trois ans de saisie et avoir ton DEC comme avoir vingt
ans d’expérience mais ne pas avoir pris le temps de faire ton stage ou
même ne pas avoir ton DSCG.

Voies de comptables
Pour Julien, le DEC est un passeport pour faire ce que tu veux.

4 Choisir une spécialité


L’avenir est plus que jamais aux spécialistes. C’est une des grandes
conséquences de la numérisation. Les temps passés sur les dossiers
sont largement réduits, cela devrait dégager du temps pour que les
collaborateurs et les experts-comptables conseillent leurs clients.

Bon à savoir !
Il arrive que le temps gagné sur le traitement des dossiers ne soit pas alloué aux
missions à valeur ajoutée, mais plutôt à l’ajout de dossiers encore plus nombreux
(qualité versus quantité).

Or, il est rare de pouvoir conseiller tous les secteurs d’activité dans
toutes les disciplines possibles. Ainsi, on peut imaginer se spécialiser
dans un secteur d’activité, une discipline, ou un secteur d’activité et
une discipline : par exemple, te spécialiser dans l’évaluation
d’entreprise de l’hôtellerie-restauration.
Spécialisation sur un secteur d’activité Spécialisation
sur une discipline

Hôtellerie-restauration Gestion de patrimoine

Banque Fusion acquisition

BTP Évaluation d’entreprise

Start-up SAAS (software as a service) Data

Voies de comptables
Abdelahdi s’est spécialisé dans le coaching en développement personnel. Comme
quoi, la seule limite est ton imagination !

Lorsqu’on propose au client de digitaliser ses processus comptables,


celui-ci a bien conscience que le cabinet va passer moins de temps sur
son dossier et demandera de payer moins cher (et il aura raison !).
Les marges par dossier diminuent et une des pistes pour remonter le
chiffre d’affaires est de développer des missions à valeur ajoutée pour
le client, ou de nouvelles missions.
La spécialisation doit se faire le plus tôt possible pour acquérir un
maximum d’expérience avant d’être diplômé d’expertise comptable,
c’est-à-dire qu’il faut te spécialiser a minima pendant ton stage, voire
avant si tu es collaborateur comptable ou en alternance pour le
DSCG.
Tu peux te spécialiser en tant qu’expert-comptable, par exemple
expert-comptable spécialisé dans la data. Mais tu peux aussi choisir
de ne pas être expert-comptable, donc ne pas t’inscrire à l’Ordre si tu
veux faire du conseil uniquement et pas de comptabilité.
Voies de comptables
Théo s’est spécialisé en ingénierie patrimoniale après son DEC. Il n’est pas
expert-comptable, mais consultant pour les dirigeants d’entreprise.

On me demande souvent : « Quelle spécialité rapporte le plus selon


toi ? ». Honnêtement, il n’y a pas de règle. Pour une seule et même
prestation, certains facturerons le double des autres. Le chiffre
d’affaires ne dépend pas uniquement de la mission intrinsèque, mais
aussi de la valeur que tu vas apporter et surtout de ta capacité à te
vendre, à négocier… c’est-à-dire de tes compétences commerciales !
Par exemple, tu peux très bien vendre l’évaluation d’une société cotée
à 5 000 euros (les dirigeants seront très contents !) et l’évaluation
d’une PME de 5 millions d’euros de CA à 30 000 euros.
Dans le premier cas, tu auras très largement sous-évalué la
prestation, et dans l’autre tu l’auras surévaluée. Il n’existe pas de
grille pour te dire « tel service se vend x euros ». Le juste prix, c’est
avant tout le prix que le client est prêt à payer, et parfois il vaut
mieux refuser de réaliser une mission si elle n’est pas rentable.
Choisis une spécialité qui te plaît, pour laquelle tu as envie de te lever
tous les matins. Tu vas apprendre et évoluer très rapidement, ce qui
te permettra d’atteindre la rémunération que tu souhaites.

État des lieux sectoriel


Cet état des lieux n’est qu’une synthèse de toutes les mutations qui
bouleversent actuellement la profession, mais il devrait t’aider à y
voir un peu plus clair. On commence par une des lois qui a eu le plus
gros impact sur la profession d’expert-comptable, et surtout de
commissaire aux comptes, et dont tu as sûrement déjà entendu
parler : la loi Pacte (2019).
La transformation de l’économie française est en route : la loi Pacte
(le Plan d’action pour la croissance et la transformation des
entreprises) est une nouvelle étape en ce sens. Cette loi,
définitivement adoptée en 2019, a pour ambition « des entreprises
libérées, mieux financées, plus innovantes et plus justes ».
Bien que les entreprises soient les premières cibles de la loi Pacte,
celle-ci a eu de nombreux impacts sur les professions d’expert-
comptable et de commissaire aux comptes.

1 Les changements pour les experts-comptables

Le statut d’expert-comptable en entreprise


Les diplômés d’expertise comptable peuvent désormais revendiquer le
titre d’expert-comptable en entreprise, à condition de s’inscrire au
tableau de l’Ordre et de s’acquitter d’une cotisation (comme chaque
expert-comptable). Ils devront également respecter les règles
déontologiques et disciplinaires.
Cependant, les missions de l’expert-comptable en entreprise sont
strictement limitées à celles que l’entreprise lui a attribuées. Son
champ d’action est donc restreint comparé à un expert-comptable en
cabinet.
Il existe des DAF diplômés d’expertise comptable mais ce n’est pas
une obligation. De même, le statut d’expert-comptable en entreprise
n’apporte pas de légitimité supplémentaire par rapport à celle d’un
diplômé d’expertise comptable qui ne serait pas inscrit à l’Ordre, mais
plutôt un surcroît des contraintes : coût, réglementation…

Les nouvelles missions de l’expert-comptable


La loi Pacte a ouvert le champ des possibles à l’expert-comptable, qui
s’étend désormais au-delà de la fiscalité et du conseil. La comptabilité
n’est désormais plus une fin en soi, mais un outil au service de
travaux financiers, numériques ou environnementaux (bilans
carbone, éco-attestation), à condition qu’ils restent accessoires aux
activités comptables.

Bon à savoir !
Il est possible de faire de ces domaines son activité principale si le diplômé
d’expertise comptable ne s’inscrit pas à l’Ordre.

Les experts-comptables peuvent désormais procéder au


recouvrement, auparavant impossible, de toutes les dettes et créances
pour le compte de l’entreprise et non plus simplement à celui des
dettes sociales ou fiscales. Il s’agit d’une réelle opportunité pour les
cabinets d’accompagner leurs clients dans la gestion de leur
trésorerie.

Les honoraires de succès


La loi Pacte a instauré un nouveau système de facturation qui
n’existait pas auparavant : les honoraires de succès (ou success fees),
qui vont gratifier la réalisation d’un objectif précis. Par exemple, cela
peut concerner une mission d’acquisition ou de cession d’une
entreprise, l’accompagnement pour l’obtention d’un prêt ou d’une
aide au recrutement d’un responsable comptable pour le client. Ces
honoraires ne doivent cependant pas concerner les missions
principales de l’expert-comptable, c’est-à-dire la comptabilité,
l’assiette fiscale ou sociale.
Les compétences spécialisées
Les experts-comptables peuvent désormais faire reconnaître des
compétences spécialisées :
techniques : consolidation, fusion, évaluation d’entreprise…
sectorielles : grandes et moyennes surfaces (GMS), banque,
agricole, e-commerce…
Auparavant, les experts-comptables pouvaient communiquer
librement sur leur spécialité et en faire un avantage concurrentiel à
condition d’avoir rempli un dossier transmis et jugé par le CROEC de
leur région.
Ce dispositif n’ayant pas rencontré un franc succès, la contrainte
administrative a été supprimée pour que chaque expert-comptable
puisse communiquer sur la spécialité qu’il souhaite, dans le respect de
la déontologie bien sûr.

2 Les changements pour les commissaires


aux comptes
La loi Pacte a beaucoup affecté le métier de commissaire aux
comptes. Ils avaient d’ailleurs été un millier à manifester dans les
rues de Paris, à l’époque, contre le relèvement des seuils.

Le rehaussement des seuils


La loi Pacte a considérablement augmenté les seuils à partir desquels
une entreprise a l’obligation de recourir à un commissaire aux
comptes, réduisant, de fait, une partie de leur portefeuille de clients.
Avant la loi Pacte Après la loi Pacte

Total bilan : 1 million d’euros


SAS CAHT : 2 millions d’euros
Salariés : 20
Total bilan : 4 millions d’euros
Total bilan : 1,55 million d’euros CAHT : 8 millions d’euros
SARL CAHT : 3,1 millions d’euros Salariés : 50
Salariés : 50

SA Pas de seuils

De nouvelles missions
Comme les experts-comptables, les commissaires aux comptes
peuvent désormais réaliser de nouvelles missions de RSE, comme
l’audit des déclarations de performance extra-financière ou le rapport
de mission pour les sociétés à mission (statut créé par la loi Pacte).
Leur champ de compétences peut également s’étendre aux cyber-
risques ou à la conformité fiscale par exemple.
Pour contrebalancer le relèvement des seuils, la loi Pacte a créé la
mission Alpe (audit légal des petites entreprises). Il s’agit d’un audit
facultatif qui se voudrait moins contraignant avec un engagement de
trois ans au lieu de six pour l’audit obligatoire.

Bon à savoir !
Dans la réalité des faits, peu d’entreprises ont recours à la mission Alpe.

La loi Pacte n’est pas la seule réglementation qui va bousculer les


missions traditionnelles des cabinets d’expertise comptable.

3 La facture électronique (2024-2026)


La facturation électronique, c’est le sujet du moment. On en parle
partout, tout le temps. Tu ne sais pas de quoi il s’agit ? Laisse-moi
t’éclairer.

Les enjeux de la facture électronique


La réforme est apparue dans la loi de Finance 2020. Elle a pour
objectifs de :
renforcer la compétitivité des entreprises ;
lutter contre la fraude à la TVA ;
permettre la connaissance au fil de l’eau de l’activité des
entreprises ;
faciliter les déclarations de TVA.

« Une facture électronique est une facture qui a été émise,


transmise et reçue dans un format électronique structuré qui
permet son traitement automatique et électronique. Tout comme
la facture papier classique, elle doit contenir toutes les mentions
obligatoires requises. Une facture électronique reste une facture. »
– CEGID

Bon à savoir !
Une facture dématérialisée n’est pas une facture électronique.

L’agenda de la facture électronique


L’émission et la réception des factures électroniques ne seront pas
obligatoires au même moment.
La facture électronique : échéances de déploiement

Source : Axonaut

Les conséquences de la facture électronique


La facture électronique accélère l’automatisation de la saisie des
pièces comptables, la saisie manuelle étant vouée à disparaître à
court terme. Le métier des opérateurs de saisie, lui, ne va pas
disparaître mais va évoluer vers davantage de relations clients et des
missions à plus forte valeur ajoutée. Comme on l’a vu avec la loi
Pacte, ces profils pourront assurer le suivi de trésorerie des
entreprises en relançant les clients qui n’ont pas encore réglé ou en
payant les fournisseurs.
De même, les métiers de collaborateur comptable, responsable de
portefeuille ou d’expert-comptable ne vont pas disparaître, mais vont
évoluer vers moins de production des comptes et plus de missions à
forte valeur ajoutée : prévisionnel, business plan, tableau de bord,
accompagnement au financement etc.
Malgré la disparition progressive de la facture papier, les cabinets qui
auront pris le virage de la digitalisation ont encore de beaux jours
devant eux. L’humain est et restera la ressource la plus précieuse en
comptabilité.
4 L’attractivité de la profession comptable

L’attractivité, voilà le plus gros enjeu de la profession à ce jour, devant


même la facture électronique. Selon l’étude Hays portant sur
l’année 2019, 88 % des cabinets d’expertise comptable ont recruté, ce
qui peut montrer un certain dynamisme de la profession et des
perspectives d’avenir. Pourtant, 86 % des experts-comptables ont
déclaré avoir eu des difficultés à recruter. Dans cette partie, nous
allons essayer de comprendre pourquoi.

Une mauvaise image auprès du grand public


Malgré des salaires à la hausse et la certitude de trouver un job à la
sortie, les métiers de la filière comptable sont très loin de faire rêver.
Souvent en proie aux clichés, notamment dans les films, représentés
par des personnes vieillissantes et souvent ennuyeuses, la
comptabilité ne fait pas rêver grand monde.
Voici quatre clichés sur l’expertise comptable :
Il faut être bon en maths pour faire de la comptabilité : FAUX, il
faut faire preuve logique.
Les comptables sont toujours assis derrière un bureau : FAUX,
ils font des déplacements chez les clients, rencontrent les
parties prenantes de l’entreprise.
Ils ne font que remplir des déclarations obligatoires pour les
entreprises : FAUX, ils sont les principaux interlocuteurs des
dirigeants et, à ce titre, participent à la stratégie de l’entreprise
(prévisionnel, tableaux de bord…).
Ils ne sont pas drôles : FAUX, vous n’avez sûrement jamais
entendu mes blagues…
Pour ceux qui sont attirés par la filière, une étape reste encore à
franchir : la vie en cabinet d’expertise comptable.
Des attentes élevées de la part des cabinets
Trop souvent encore, les attentes des employeurs experts-comptables
sur les compétences des candidats sont très élevées en comparaison à
leur expérience réelle. Beaucoup de collaborateurs se plaignent en
effet du manque d’encadrement et de formation pour monter en
compétences : comptabilité, fiscalité, mais aussi conseil, encore trop
souvent réservé exclusivement à l’expert-comptable.
C’est l’apparition du fameux paradoxe :
Les experts-comptables n’arrivent pas à recruter des profils
expérimentés.
Les jeunes diplômés n’arrivent pas à trouver un job dans un bon
cabinet.
Celui-ci peut s’expliquer en partie par la pyramide des âges de la
profession.

Une pyramide des âges vieillissante


Selon une étude menée par l’Observatoire de la profession comptable
en 2021, 50 % des experts-comptables auraient cinquante ans ou
plus. Cette information est à mettre en perspective avec certaines
méthodes de management archaïques, souvent en contradiction avec
les attentes de la nouvelle génération sur le marché de l’emploi.

La fuite des profils expérimentés


Bien qu’il existe actuellement une pénurie de profils expérimentés et,
plus largement, une pénurie des candidats dans la profession
comptable, ce phénomène est plus présent dans les cabinets
d’expertise comptable qui pâtissent d’une mauvaise image concernant
les conditions de travail, et en particulier les salaires peu élevés, la
pression insoutenable en période fiscale, le manque de
reconnaissance et les horaires à rallonge.
C’est ce pourquoi les profils expérimentés ont tendance à fuir les
cabinets pour travailler dans les services comptables des entreprises,
qui bénéficient souvent d’un comité d’entreprise avec de nombreux
avantages, et obtenir un salaire plus élevé et plus globalement un
meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
Cependant, de nombreux cabinets d’expertise comptable ont pris le
sujet à bras-le-corps et contredisent largement ces pratiques d’un
autre temps : formation, heures supplémentaires récupérées ou
payées, semaine de quatre jours, tickets-restaurants, chèques
vacances, salaires à la hauteur du marché, primes alléchantes,
télétravail à 100 %…
Tout porte à croire que l’expert-comptable de demain n’aura plus
grand-chose à voir avec celui d’hier…

L’expert-comptable en 2040
L’étude menée par Crowe sur le profil de l’expert-comptable en 2040
dresse plusieurs hypothèses :
La saisie comptable n’existera plus (sans doute grâce à la
facture électronique).
Trois nouveaux profils auront fait leur apparition dans les
cabinets d’expertise comptable : consultant, data analyst et
communicant.
Les bureaux ne seront plus la norme mais le télétravail sera
majoritaire.
Malgré les turbulences actuelles que nous traversons, l’avenir
s’annonce radieux. Le métier de communicant nous semble pourtant
bien éloigné du monde d’aujourd’hui, et pour cause…
5 L’évolution du marketing

Depuis quelques années, c’est clair, le marketing a pris une place


importante dans la vie des experts-comptables : d’abord,
évidemment, côté clients pour structurer ses offres et vendre de
nouvelles missions pour faire concurrence, entre autres, aux
plateformes low cost.
D’un autre côté, il est impensable de passer à côté de la marque
employeur pour attirer et recruter de nouveaux collaborateurs.
Pourtant, la majeure partie des experts-comptables n’y comprennent
rien…
Excuse ou non, il se trouve que la publicité a été autorisée en 2007 et
le démarchage en 2014… Si on rapproche cette date de la pyramide
des âges, ceci explique cela.

L’évolution du marketing en expertise comptable

Le paradoxe c’est que les experts-comptables bien installés n’ont


aucune difficulté à trouver des clients, ils en refusent même ! En
revanche, ils manquent souvent de collaborateurs…
A contrario, les jeunes experts-comptables, lorsqu’ils s’installent à leur
compte, peinent à trouver leurs premiers clients.

Bon à savoir !
Quand un expert-comptable crée son cabinet à partir de zéro, on dit qu’il crée ex
nihilo.

Et comme beaucoup de chefs d’entreprise, l’expert-comptable n’est


pas formé à être dirigeant.

6 La posture de dirigeant de l’expert-comptable

Comme beaucoup de dirigeants, l’expert-comptable a longtemps été


un expert métier avec un mode d’exercice libéral, un peu comme les
professions médicales. Quand tu vois un médecin tu ne te dis pas :
« Waouh c’est un super chef d’entreprise », tu te dis plutôt : « Waouh,
il soigne des gens. »
Pour l’expert-comptable, c’est pareil, d’ailleurs, tout est dans le nom :
pendant de nombreuses années, l’expert-comptable était un expert de
la comptabilité… Mais la société a évolué, les besoins des clients
(nouveaux services) et leurs exigences (honoraires) aussi, de sorte
que l’expert-comptable n’est plus un expert de la comptabilité, mais
de la gestion d’entreprise et de l’entrepreneuriat.
Il fut un temps où les clients faisaient la queue devant la porte des
cabinets pour qu’un expert-comptable produise leurs comptes annuels
du fait de l’obligation légale… Il existe désormais des dizaines et des
dizaines de plateformes low cost, de « robots comptables » qui sortent
des bilans à la pelle. Notre valeur ne se situe plus dans la production
des comptes mais dans tous les à-côtés : questions existentielles du
quotidien, stratégie, budget, prévisionnel, tableaux de bord,
optimisation fiscale et sociale…
Le problème, c’est qu’à aucun moment du cursus nous n’apprenons,
non seulement à faire ces missions, mais surtout à les vendre, et à les
vendre au bon prix.
Tu peux être le meilleur expert-comptable du monde, tu n’auras
aucun client si personne ne le sait…
On est donc passé d’un métier profondément technique à une posture
de dirigeant, pour ceux qui sont associés dans un cabinet d’expertise
comptable en tout cas. Ce qui signifie devoir gérer :
le marketing ;
le commercial ;
les ressources humaines ;
le management ;
la RSE…
Et oui, être expert-comptable c’est aussi tout ça !
Les cabinets d’expertise comptable sont en train de vivre des
bouleversements sans précédent (digitalisation, facture électronique,
nouvelles réglementations, pénurie de talents…), les obligeants à
revoir leur modèle économique en profondeur, à passer d’un cercle
vicieux à une boucle vertueuse.
CONCLUSION

Bien plus qu’un simple livre pour « réussir tes études », cet ouvrage
t’aura aidé, je l’espère, à voir plus loin encore. Bien sûr, il existe une
part d’inné, mais tu peux t’améliorer sur beaucoup d’aspects de ta vie.
Évidemment, ce ne sera pas facile et non, tu n’es pas obligé d’aimer la
comptabilité pour être expert-comptable.
Il est possible que tu n’obtiennes pas tes diplômes du premier coup,
mais cela ne doit en aucun cas remettre en question ton objectif final,
car nous avons la chance d’être dans un cursus flexible. Les experts-
comptables ont encore de beaux jours devant eux, n’en déplaise à
ceux qui pensent qu’ils vont disparaître avec l’automatisation.

Ce guide est le fruit de plusieurs années de réflexion, de mon travail


dans des cabinets dont j’ai tiré ma propre expérience ou des
discussions avec les nombreuses personnes avec qui j’ai pu échanger.
J’espère t’avoir donné toutes les clés de la réussite dans le cursus de
l’expertise comptable (ou un autre !).
La quête du bonheur n’est pas un long fleuve tranquille, mais crois-
moi, tu n’es pas à un an près. L’introspection est le fruit du travail de
toute une vie.

Julie
Un immense merci à Alexandre Hini
pour m’avoir recommandée.
Où suivre Julie ?
☛ LinkedIn : Julie Laniaud
☛ Site internet : blogetudiantscompta.fr
☛ Instagram : @blogdesetudiantsencompta
☛ Podcast : Voies de comptables
Photo de couverture : © Christophe Lecrenais

Couverture : Lucie Barrière

ISBN : 978-2-311-41268-0

© Magnard-Vuibert, février 2023


5, allée de la 2e division blindée, 75 015 Paris
www.vuibert.fr

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