Vous êtes sur la page 1sur 164

ORDRE DES EXPERTS COMPTABLES ET FINANCIERS DE MADAGASCAR

(O.E.C.F.M.)

STAGE D’EXPERTISE COMPTABLE


PREVU PAR LE DECRET N°92 960 DU 14 DECEMBRE 1992
MEMOIRE PROVISOIRE :
THEME :
« PROPOSITION D’UNE DEMARCHE D’AUDIT A METTRE EN ŒUVRE DANS LE
CADRE DE LA CERTIFICATION DES COMPTES D’UNE ENTREPRISE SPECIALISEE
DANS LE TRANSIT MARITIME ET AERIEN. »

PRESENTE PAR : RAZAKAMAHEFA Rojo Nandrianina

- 26 Juin 2022 -
REMERCIEMENTS

Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à l’endroit des personnes qui ont, de près ou de loin,
contribué à la réalisation de ce travail, plus particulièrement :
- A mon maitre de stage, Monsieur RAZAKAMAHEFA Hajanirina, pour son soutien, ses
conseils, sa dévotion et sa disponibilité tout au long du stage ;
- A l’associé et toute l’équipe du Cabinet CRH Auditing pour leur collaboration ;
- Au Président, aux membres du Conseil et au personnel administratif de l’Ordre des
Experts Comptables et Financiers de Madagascar pour leurs aides ;
- Aux experts comptables et financiers de Madagascar, pour leur dévouement pour l’avenir
de notre profession ;
- A ma femme et mon fils pour les encouragements et leurs présences ;
- Mes parents pour les encouragements ;
- Enfin, tous ceux qui ont participés de près ou de loin à ce mémoire.
SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ................................................................................................................................. I
SOMMAIRE ............................................................................................................................................ II
LISTE DES TABLEAUX ...................................................................................................................... IV
LISTE DES FIGURES ........................................................................................................................... IV
INTRODUCTION GENERALE.............................................................................................................. 1
PARTIE I : LA PRESENTATION DE LA PROFESSION DE COMMISSIONNAIRE EN
DOUANES A MADAGASCAR ............................................................................................................. 3
Chapitre 1 : CONNAISSANCE DES ACTIVITES DES COMMISSIONNAIRES AGREES EN
DOUANES A MADAGASCAR ............................................................................................................. 3
1.1. Cadre juridique international ..................................................................................................... 3
1.2. Les cadres réglementaires liés à la profession de commissionnaire agréé en douanes ............. 9
1.3. La prise de connaissance de l’activité ..................................................................................... 15
1.4. Les incoterms et les régimes douaniers ................................................................................... 23
Chapitre 2 : LES SPECIFICITES COMPTABLES ET ENVIRONNEMENT EXTERNE ET
INTERNE INHERENTS A L’ACTIVITE DE TRANSITAIRE ........................................................... 27
2.1. Spécificités comptables particulières....................................................................................... 27
2.2. Environnement externe ............................................................................................................ 38
2.3. Processus de dédouanement à Madagascar ............................................................................. 41
CONCLUSION TRANSITOIRE DE LA PREMIERE PARTIE .......................................................... 45
PARTIE II : PROPOSITION D’UN GUIDE METHODOLOGIQUE D’EVALUATION DU
CONTROLE INTERNE ET D’AUDIT DES COMPTES SIGNIFICATIFS ........................................ 46
Chapitre 1 : PLANIFICATION ET STRATEGIES D’AUDIT ............................................................. 46
1.1. Rappel des normes ISA correspondantes ................................................................................ 46
1.2. Enquête sur l’éthique et la déontologie de la Direction........................................................... 47
1.3. Cartographie des risques liés aux activités de commissionnaire en douanes .......................... 49
1.4. Prise de connaissance, évaluation du contrôle interne et du système et procédures
comptables sur les cycles et comptes spécifiques aux activités de transit maritime et aérien :
proposition de programme de vérification ......................................................................................... 59
1.5. Examen analytique préliminaire : proposition d’un programme de travail ............................. 72
1.6. Programme de vérification des comptes significatifs et spécifiques aux activités du
transit maritime et aérien .................................................................................................................... 82

II
Chapitre 2 : FINALISATION DE LA MISSION ET RAPPORTS ..................................................... 102
2.1. Programme de revue des évènements postérieurs à la clôture .............................................. 102
2.2. Examen analytique final et autres contrôles .......................................................................... 103
CONCLUSION TRANSITOIRE DE LA DEUXIEME PARTIE ....................................................... 106
CONCLUSION GENERALE .............................................................................................................. 107
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................... 108
TABLE DES MATIERES ................................................................................................................... 109
ANNEXES ................................................................................................................................................ I

III
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Régimes douaniers et impact
Tableau 2 : Incoterms et responsabilités
Tableau 3 : Taux de croissance annuel par branche d'activité
Tableau 4 : Questionnaire lié à la continuité d’exploitation
Tableau 5 : Facteurs clés d’évaluation du risque par rapport au SI
Tableau 6 : Questionnaire lié au cycle « client »
Tableau 7 : Données de références selon notes N°20-2019 Ŕ MFB/SG/DGD
Tableau 8 : Récapitulatif des risques liés aux infractions douanières
Tableau 9 : Application des dossiers de références sur dossier fictif
Tableau 10 : comparaison entre données de références et de la société
Tableau 11 : Tableau de suivi des variations importantes
Tableau 13 : Tableau récapitulatif des ajustements
Tableau 14 : Tableau indicatif des travaux d’audit

LISTE DES FIGURES


Figure 1 : Calcul des taux historiques de pertes sur créances
Figure 2 : Calcul des taux historiques de pertes sur créances avec prises en compte des facteurs
macro-économiques
Figure 3 : Exemple région à risques
Figure 4 : Conjoncture économique globale
Figure 5 : Facteurs limitant la croissance d’une entreprise
Figure 6 : Schéma de l’interaction entre les divers systèmes liés au dédouanement
Figure 7 : Modèle d’ERP d’historique de dossier
Figure 8 : Modèle d’ERP d’historique de dossier détaillé
Figure 9 : Modèle de chronologie des factures
Figure 10 : Modèle de suivi des lignes de crédit dans une application

IV
LISTE DES ABREVIATIONS
ARS Acompte sur les Revenus Synthétique
ADD Attestation De Dédouanement
BCB Bureau Central de Brigade
BFM Banky Foiben’ny Madagasikara
BSC Bordereau de Suivi des Cargaisons
BTP Bâtiments et Travaux Publics
CAC Commissaire aux Comptes
CCED Commission de Conciliation et d’Expertise Douanière
CGI Code Général des Impôts
COMESA Common Market for Eastern and Southern Africa
DAU Document Administratif Unique
DGD Direction Général des Douanes
DRI Droit de Remise et Intérêt
ECE Enquête sur la Conjoncture Economique
ERP Enterprise Resource Planning
FINEX Finances Extérieures
GAFI Groupe d’Action Financière
GATT General Agreement on Tariffs and Trade
GEM Groupement des Entreprises de Madagascar
GEPAT Groupement des Entreprises de Toamasina
GPCAD Groupement Professionnel des Commissionnaires Agréés en Douanes
GPTM Groupement Professionnel des Transit Ŕ Maison
IAS International Accounting Standards
IFRS International Financial Reporting Standards
INSTAT Institut National de la statistique
IRCM Impôt sur les Revenus des Capitaux Mobiliers
IRI Impôt sur les Revenus Intermittent
IRSA Impôt sur les Revenus Salariaux
ISA International Standards on Auditing
MICTSL Madagascar International Container Terminal Services Limited
OMC Organisation Mondiale du Commerce
OMD Organisation Mondiale des Douanes
PCG Plan Comptable Général
ROC Remise sur Obligations Cautionnées
S.A Société Anonyme
SADC Southern African Development Community
SAMIFIN Sampandraharaha Malagasy Iadiana amin'ny Famotsiambola
SI Système d’Information
SLF Service de Lutte contre la Fraude douanière
SMMC Société de Manutention des Marchandises Conventionnelles
SPAT Société de gestion du port autonome de Toamasina
SYDONIA Système Douanier Automatisé
TAC Terminal à Conteneur
TIR Transport International Routier
TVA Taxe sur la Valeur ajoutée
TVAI Taxe sur la Valeur ajoutée Intermittente

V
INTRODUCTION GENERALE

La mondialisation de l’économie a entrainé de plus en plus d’échanges commerciaux


entre les différents pays du globe. La mondialisation se définissant comme étant un processus de
généralisation des relations internationales dans tous les domaines, elle est en grande partie
possible grâce à la coopération des divers pays entre eux.
Ces échanges commerciaux étant encadrés par les autorités de chaque pays et régis par
des règlementations internes, des accords commerciaux entre divers pays (SADC, COMESA, …)
ou juste des traités bilatéraux. S’il y a donc libre circulation des marchandises en général, cela
reste encadré par diverses entités chargées de sauvegarder les frontières de chaque pays.
Les autorités douanières sont les entités responsables de l’entrée et la sortie des
marchandises dans le territoire. Et chaque pays essaie de mettre en exergue une libre circulation
des marchandises. Néanmoins, cette libre circulation ne peut être complète sans la liberté de
transit.
Madagascar, est un des pays qui n’a cessé d’évoluer en matière de procédures douanières
d’importation et d’exportation de marchandises. Après la mise en place du protocole d’accord
entre l’administration douanière et la société GasyNet SA qui a permis de mettre en réseau tous les
intervenants dans le processus de dédouanement, l’administration malgache s’est ensuite
digitalisée encore plus grâce à la mise en place d’un système encore plus élaboré avec Sydonia
World qui permet de relier les différents acteurs du domaine (Douanes, administration fiscale,
compagnie de navigation, autorités portuaires et transitaire). Un système qui permet de faciliter les
contrôles et le traitement des informations techniques et financières par l’administration
douanière, d’un côté, et par l’administration fiscale, de l’autre. En effet, cette dernière utilise les
données de la douane comme moyen de recoupement.
Les transitaires font parties de ces acteurs responsables chargés du contrôle des marchandises
importées et exportées car ce sont les personnes habilitées à procéder à leurs déclarations. Ils sont
donc garants des informations concernant la nature, la quantité et la valeur des marchandises
importées ou exportées. Ces transitaires sont soit des commissionnaires agréés en douanes soit des
transits maison. Les commissionnaires en douanes au nombre de 102 actuellement en exercice
pour un effectif de 182 tandis que les transitaires maisons de 112 actuellement en exercice contre
271 en effectif. Les entreprises résidentes à Madagascar doivent donc faire appel à ces transitaires
afin de dédouaner leurs marchandises et ainsi les faire librement circuler.
Ces transitaires en tant que société sont soumises à la loi 2003 Ŕ 036 du 30 janvier
2004 modifiée et complétée par la loi 2014-010 du 04 Août 2014, elles doivent donc avoir recours

1
à un commissaire aux comptes, qui seront chargés de donner une opinion sur la sincérité des
comptes selon le référentiel en vigueur à Madagascar qui est le PCG 2005. Etant, un secteur
d’activité spécifique et pourtant essentiel à la vie de la nation, nous avons choisi de traiter le
thème : « Proposition d’une démarche d’audit à mettre en œuvre dans le cadre de la
certification des comptes d’une entreprise spécialisée dans le transit maritime et aérien. »
Cela afin de pouvoir répondre à la problématique suivante : « Une démarche d’audit spécifique
peut-elle être adoptée pour la certification des comptes d’une entreprise spécialisée dans le transit
maritime et aérien ? »
De ce fait des objectifs principaux ont découlés du mémoire, qui sont de :
 Aider les professionnels à en savoir un peu plus sur le métier de commissionnaire en
douanes et sur ses spécificités par rapport aux autres secteurs d’activités
 Sensibiliser les professionnels sur les enjeux économiques et financiers que
représente le métier de commissionnaire en douanes
 Proposer un guide d’audit pour les professionnels concernant le métier de
commissionnaire en douanes
Pour traiter ce thème, nous avons utilisé tous les canaux de recherche possibles dans le but de
collecter le maximum d’informations plausibles et pertinentes sur le sujet à traiter : la recherche
sur internet sur des points spécifiques et des pratiques d’autres pays, la lecture des livres publiés
par des chercheurs, la lecture des mémoires déjà présentés pour servir d’inspiration, l’enquête
auprès des confrères et consœurs pour être informé de leurs points de vue et de partage
d’expériences ainsi que l’envoi par e-mail des questionnaires préétablis pour statuer sur des
points précis.
Notre mémoire va être scindé en 2 parties :
- Connaissance des activités des commissionnaires agréés en douanes à Madagascar
- Proposition d’un guide méthodologique d’évaluation du contrôle interne et d’audit des
comptes significatifs

2
PARTIE I : LA PRESENTATION DE LA PROFESSION DE COMMISSIONNAIRE
EN DOUANES A MADAGASCAR
Chapitre 1 : CONNAISSANCE DES ACTIVITES DES COMMISSIONNAIRES AGREES EN
DOUANES A MADAGASCAR
Afin de pouvoir comprendre l’activité de commissionnaire agréé en douanes, il nous
est tout d’abord nécessaire de comprendre le contexte auquel il fait face pour pouvoir mener à
bien leurs prestations. Nous devrons d’abord comprendre le cadre juridique international des
activités de transport et de commerce, ensuite nous allons nous pencher sur le contexte national
grâce au cadre règlementaire, la prise de connaissance de l’activité et la compréhension des
INCOTERMS.
1.1.Cadre juridique international
Du fait de la mondialisation des échanges, le commerce mondial n’a cessé
d’évoluer et d’essayer de faciliter les échanges entre les pays désireux de faire du commerce
ensemble. De cela est né plusieurs accords et conventions, que ce soit bilatéral ou multilatéral.
Les 04 accords ou convention les plus importants à connaitre lorsqu’il s’agit de commerce
international sont : le GATT, l’accord sur la facilitation des échanges, la convention de Kyoto et
la convention TIR. Nous allons les présenter successivement.
1.1.1. GATT
Le GATT ou accord général sur les tarifs douaniers et le commerce est un
accord entre 23 pays qui a été signé le 30 Octobre 1947. Son but initial est d’harmoniser les
politiques douanières entre chaque pays membres. Le GATT négocié en 1947 n’est encore
pourtant à cette époque appliqué qu’à titre provisoire, et à la différence du Fonds monétaire
international (FMI) et de la Banque mondiale ce n’est pas officiellement une organisation
internationale mais juste un accord en charge de la régulation des échanges entre pays membres.
Puis en 1994, il est devenu le cadre règlementaire principal dans les relations commerciales
internationales. Et cela a abouti en 1995 à la création de l’OMC (Organisation Mondiale du
Commerce) qui se charge d’édicter les règles en matière d’échanges internationaux.
Le GATT a voulu essayer de répondre aux problèmes liés au commerce international. Ces
problèmes étant d’ordre économique, politique et juridique.
 Les problèmes rencontrés par le GATT
Le premier problème auquel le GATT a voulu répondre, est celui des droits de douanes. Etant
une importante source de recettes publiques, surtout au niveau des pays en voie de
développement (comme Madagascar) chaque pays a eu sa manière de traiter ce type de

3
ressources. Souvent, par son rehaussement afin de préserver l’économie locale. Le GATT et
l’OMC ont donc négocié l’abaissement des droits de douanes entre pays membres.
Le second problème étant les restrictions quantitatives qui portent sur le nombre, le volume ou la
valeur des marchandises importées. Certains pays décident de limiter les importations et cela
souvent au profit de l’exportateur. Cela pouvant entrainer un risque de corruption dans certains
pays. Le GATT et l’OMC ont donc décidé d’interdire toutes formes de pratiques de restrictions
quantitatives.
Un troisième problème est les accords d’autolimitations d’exportations informelles faites par
certains pays. Le GATT et l’OMC ont donc à ce jour règlementé ce type d’autolimitation.
D’autres problèmes sont les mesures administratives à la frontière et les mesures commerciales
restrictives. La première étant un acte discriminatoire par rapport aux règles d’évaluation
douanières, la seconde faisant souvent office de compensation par des subventions et faire du
dumping par des moyens visant à favoriser le prix du produit dans le pays importateur et
finalement imposer un monopole plus tard.
A part ces autres problèmes il y a aussi les restrictions déguisées au commerce, les
règlementations discriminatoires et l’application non uniformes des politiques nationales.
Afin de mettre un terme à tous ces problèmes, des principes ont été édictés afin que tout le
monde puisse respecter l’accord signé.
 Les principes de l’accord de GATT
Les principes sont basés sur cinq points principaux : l’accès aux marchés, les mesures de
sauvegardes, les mesures contre le commerce déloyal, les privilèges et discrimination positive
pour les pays en voie de développement et finalement les quelques exceptions.
- Le premier principe étant la règlementation de l’accès au marché, en misant sur la
réciprocité des réductions tarifaires, c’est-à-dire, un accord de réduction des droits de
douanes afin de faciliter les échanges commerciaux. Une mesure d’élimination des
restrictions quantitatives a aussi été prise sauf pour quelques exceptions. Il y a eu
également la clause de la nation la plus favorisée, c’est-à-dire, que les privilèges octroyés
par un pays membres à un de ses produits est automatiquement applicable dans les autres
pays membres. Et en dernier, nous avons l’obligation de traitement national qui impose
un traitement identique pour les produits fabriqués localement et les produits importés.
- Le second principe qui est la mesure de sauvegarde, traite de la sauvegarde générale qui
permet aux pays membres de prendre des mesures sur une période limitée afin de
préserver une branche de production nationale face aux menaces des produits importés.
Elle traite aussi des mesures concernant la balance-de-paiement, c’est-à-dire, que les

4
droits de douanes peuvent être rehaussés sur une certaine période limitée si la balance des
paiements est en crise. Une mesure de sauvegarde liée à la hausse des droits de douane
ou la limitation de certains produits peut également être autorisée pour les pays en voie
de développement voulant lancer une nouvelle branche de production.
- Le troisième principe est les mesures contre le commerce déloyal qui se charge de lutter
contre les actions nationales effectuées par des pays membres qui pourraient porter
préjudice à d’autres membres dans les échanges. Cela touche plus les pays souhaitant
accorder des subventions à des entreprises locales pour soutenir un secteur, le dumping
du pays exportateur ou à une idée de favorisation des entreprises d’Etat.
- Le quatrième principe est les privilèges et discrimination positive pour les pays en voie
de développement, ce qui correspond à une « clause d’habilitation » favorisant la position
tarifaire de certains produits venant des pays en voie de développement.
- Le dernier principe est la gestion des exceptions concernant les groupements régionaux et
les exceptions générales. Les groupements régionaux n’ont pas été abolis par le GATT,
elle est même acceptée si cela contribue à développer le commerce. Quant aux exceptions
générales, elles sont possibles dans la mesure où les mesures prises par le pays membres
sont nécessaires à la protection de la moralité publique, de la santé, de la vie des
animaux, des végétaux ou des importations relatives à l’or et l’argent.
1.1.2. Accord sur la facilitation des échanges
L’accord de facilitation est le premier accord commercial multilatéral conclu
depuis l’établissement de l’OMC. Cet accord porte sur la simplification de la circulation des
marchandises à travers les frontières. Il a aidé à mettre en place des mesures pour la circulation
rapide des marchandises en s’inspirant des meilleures pratiques mondiales.
L’Accord sur la facilitation des échanges a été adopté en novembre 2014 par le conseil général.
Il a été ratifié le 16 avril 2015.
L’Accord sera au bénéfice de chaque pays membres, ainsi chacun pourra jouir de celui-ci grâce
aux différentes mesures ci Ŕ après :
- La publication d’informations sur les règles et procédures commerciales. Ainsi, chaque
pays membres ont le devoir de publier les règles douanières spécifiques par tous les
moyens à leurs dispositions pour informations (taux, taxes, formulaires, procédures de
transit, pénalités et recours, …) ;
- La facilitation de la coopération entre services grâce à des procédures communes et un
guichet unique ;

5
- La consultation des membres avant l’introduction de modification des lois relatives au
dédouanement des marchandises ;
- La règlementation qui autorise le mouvement des marchandises d’un bureau de douane à
un autre par la délivrance d’une autorisation par le bureau d’entrée ;
- La mise en place de normes relatives aux décisions anticipées concernant les classements
tarifaires. C’est-à-dire anticiper les règles de positions tarifaires et de détermination de la
valeur en douane des marchandises ;
- La réduction de la complexité des formalités et des documents de transit (import et
export) afin de diminuer les recours aux courtiers douaniers ;
- La mise en place de normes relatives aux procédures de recours et de réexamen
- La mise en place de règles tendant vers la liberté de transit. C’est-à-dire, que les pays
membres sont encouragés à faciliter le transit entre eux par la diminution des documents
et des procédures ;
- Le respect des critères de transparence, d’impartialité et de non-discrimination lors du
passage des marchandises à la frontière par le biais de notification sauf pour les produits
potentiellement dangereux ;
- La nécessité de négociation entre les autorités douanières de chaque pays membres afin
de faciliter la prise de renseignement ;
- La mise en place de règles relatives aux redevances et impositions à l’importation et à
l’exportation ;
- Les pays membres ont été invités à créer un comité national de facilitation des échanges
pour la mise en œuvre de l’accord ;
- L’accord vise également à améliorer et à normaliser les processus de mainlevée, de
dédouanement à l’importation et à l’exportation par l’intermédiaire de la technologie ;
- L’assistance spéciale aux Pays en voie de développement ainsi que les Pays les moins
avancés par l’intermédiaire de délais de mise en conformité plus longs ainsi qu’un
renforcement des capacités sous réserves d’un suivi de l’OMC.
1.1.3. Convention de Kyoto
La convention de Kyoto est une convention visant à simplifier et à harmoniser
les régimes douaniers internationaux. Cette convention a été signée à Kyoto le 18 Mai 1973. Puis
elle a fait l’objet d’une convention adoptée révisée qui a été adoptée en 1999 et entrée en vigueur
au mois de février 2006.

6
Cette convention porte sur quelques principes essentiels afin d’harmoniser et de simplifier les
régimes douaniers : prévisibilité, transparence, application selon les procédures prévues,
utilisation maximales de la technologie de l’information et recours aux techniques modernes
douanières.
Les pays ayant signé la convention peuvent en tirer des avantages non négligeables :
- Un des tous premiers avantages de la signature est l’obtention d’un agrément qui atteste
que le pays applique les normes internationales en vigueur. Cela afin de pouvoir attirer
les investisseurs étrangers dans le pays appliquant la convention ;
- Les membres signataires de la convention ont la possibilité de participer à l’élaboration
des normes futures par le biais d’un comité de gestion formé par les contractants. En plus
d’avoir une tâche de supervision de l’application de la convention, le comité se charge
aussi d’examiner les amendements à la convention afin de s’assurer de de la conformité
aux pratiques ;
- L’adhésion à la convention permet également aux contractants d’avoir un avantage
concurrentiel dans les négociations commerciales. Car cela entraine un gain de temps sur
la négociation des accords bilatéraux ou régionaux du fait de la couverture de plusieurs
aspect des échanges par la convention elle-même ;
- Le renforcement de capacité des membres de la convention a été prévu par l’OMD. Les
acteurs de chaque pays membres font donc l’objet de mise à jour sur les aspects
techniques des échanges (ex : gestion des risques, techniques douanières, …) ;
- Les pays membres ont la possibilité de libérer plus rapidement les marchandises, ce qui
entraine une diminution des coûts pour les entreprises. La mise en place de système
douanier d’échange électronique de données permet de diminuer la durée de traitement
des opérations de dédouanement et limiter les contrôles physiques aux cargaisons à
risques élevées ;
- La hausse des recettes fiscales est aussi un des avantages que les contractants peuvent
percevoir. Cela grâce à la rapidité de la main levée ainsi que la diminution des coûts
commerciaux qui y sont liés ;
- La hausse des investissements directs étrangers et de la compétitivité économique. La
convention est devenue un critère pour les investisseurs pour leurs volontés à investir ou
non dans un pays. Cela du fait des procédures de dédouanement plus efficaces en termes
administratifs et de vitesse ;

7
- Les avantages non économiques comme la protection sociale. Cette protection peut être
par rapport à la qualité des marchandises pouvant entrer ou sortir et diminuer les risques
liés à la santé des consommateurs.
- La possibilité d’application de la convention comme un outil de référence lors de la
négociation sur la facilitation des échanges entre les services douaniers des pays
membres.
1.1.4. Convention TIR
La convention TIR (Transport International Routier) est une convention de
référence pour le transit douanier de marchandises sur le plan international. Elle a été conçue
spécialement pour alléger le régime fiscal douanier du transport international routier qui est un
régime couvrant les droits et taxes de douane éligible dans le pays de transit.
Le but étant de contrôler les marchandises au départ et à leur arrivée au niveau des bureaux de
douanes concernés. Le régime TIR permet entre autre la réduction des formalités liées aux
démarches normales de franchissement des marchandises au niveau des frontières grâce à la mise
en équilibre des obligations réciproque des autorités douanières et des acteurs du commerce
international.
La première convention a été signée de 1949 et de 1959 par la mise en place de carnet de
passage. En 2018, elle a accueilli son 74ème membre qui est l’Arabie Saoudite. En 2021, certains
pays sont même favorables au passage vers l’eTIR, c’est Ŕ à Ŕ dire, l’utilisation de la
digitalisation pour faciliter le transport.
La convention TIR repose sur cinq piliers : la sécurité des véhicules ou des conteneurs, la
garantie internationale, le carnet TIR, la reconnaissance mutuelle des contrôles douaniers et
l’accès contrôlé.
On peut résumer les cinq piliers comme suit :
- La sécurité des véhicules ou des conteneurs concerne la sécurisation intérieure des outils
de chargement par leur scellement afin de pouvoir détecter toute tentative d’infraction. La
convention TIR a défini des normes de construction et des procédures d’agrément pour
les marchandises transportées sous régime TIR. Cela par la délivrance par les autorités
douanières de certificat d’agrément pour les véhicules ou conteneurs. Néanmoins, les
autorités nationales pouvaient demander avis auprès du TIR leurs avis concernant la
conformité de certaines constructions qu’ils jugent douteux ;
- Le système de garantie internationale est le second pilier de la convention TIR. Elle
consiste en la couverture des risques liés aux droits et taxes douanes lors d’opérations de
transit grâce à des associations garantes sur le plan national. Tous les pays membres

8
doivent avoir une garantie sur tous les transports présents chez eux. Néanmoins, la
juridiction compétente reste d’ordre national ce qui limite les garanties aux montants
fixés par chacun ;
- Le troisième pilier est le carnet TIR. Ce carnet est un document international qui peut
faire office de preuve de l’existence d’une garantie internationale, il est imprimé
uniquement par l’IRU sous la supervision de la TIRE. Et au final, chaque pays aura la
charge de délivré le carnet TIR aux opérateurs de transport ;
- Le quatrième pilier est la reconnaissance mutuelle des contrôles douaniers. Le principe de
cette règle est simple : « les contrôles douaniers effectués dans le pas de départ ne sont
pas répétés dans le pays d’arrivée. Cela se base sur un commun accord des contrôles
requit au départ et à la destination, et éviter de faire un double contrôle. Par contre, il faut
que le premier contrôle soit rigoureux et complet.
- Le dernier pilier est l’accès contrôlé au système TIR, cette règle règlemente l’adhésion à
la convention TIR des associations nationales. Comme exemple de critères, nous pouvons
citer : au moins un an d’existence, financièrement solide, pas d’infractions sérieuses
commises de manière répétées envers la douane et l’administration fiscale.
1.2. Les cadres réglementaires liés à la profession de commissionnaire agréé en
douanes
Toute entreprise a ses règles juridiques, fiscales, sociales et comptables. La
plupart des entreprises sont pourtant régies par les règles dites de droit commun et applicable à
tous types de sociétés sauf dispositions particulières. Ces dernières dépendant fortement du type
d’activité ou du type de produit offert par la société.
Notre étude s’orientant vers le métier de commissionnaire agréée en douanes, nous avons choisi
de présenter tour d’abord les textes important à savoir pour effectuer ce métier, ensuite nous
discuterons du type d’activité et finalement nous allons voir les régimes douaniers et les
incoterms à connaitre et utile à la compréhension de l’activité.
1.2.1. Agréments de commissionnaire en douanes
La profession de commissionnaire en douane et transit Ŕ maison est régie
actuellement par l’arrêté 35.221/2015 du 31 Décembre 2015 modifiant et complétant certaines
dispositions de l’arrêté 33.938/2014 du 12 Novembre 2014 réglementant la profession de
commissionnaire en douane et transit Ŕ maison.
Le texte traite en général de la profession de commissionnaire en douane et du transit maison, il
définit comme tel dans son article 1 : « Est considéré comme commissionnaire en douane la
société faisant profession à titre principal d’accomplir pour autrui des formalités en douane

9
concernant la déclaration en détail des marchandises quelle que soit la nature du mandat à-elle
confié. Est considéré comme transit Ŕ maison, le service transit constitué d’une entreprise ou
société entend effectuer, à titre accessoire à ses activités, les formalités en douane, uniquement
pour ses propres marchandises ».
Selon l’arrêté 35.221/2015 les professionnels doivent adhérer à un groupement des
professionnels et dont les règlements devront être soumis à la Direction Générale des Douanes.
L’octroi d’agrément est à titre personnel et obligatoire pour chaque professionnel, et ne peut être
cédé sous n’importe quel motif. Cet agrément n’est valable qu’au niveau d’un bureau des
douanes unique.
L’article 4 de l’arrêté précise la documentation nécessaire à fournir par le professionnel, tandis
que les articles 5, 6, 7, 8 traitent des conditions d’octroi. L’Article 9 traite du rejet de la demande
d’agrément tandis que l’article 11 fixe la caution d’adhésion.
En tant que commissionnaire en douane, des obligations de documentations sont nécessaires afin
de pouvoir suivre les dossiers traités par les professionnels (répertoires paraphés par le bureau
des douanes, copies des déclarations en douanes, toutes correspondances, toutes pièces de
comptabilité et tous les documents concernant les dédouanements, carte fiscale et ordinateur
muni de SYDONIA).
L’arrêté 35.221/2015 stipule également que les commissionnaires en douanes ou transit Ŕ maison
sont responsables des opérations en douanes qu’ils ont effectuées, et répondent solidairement des
droits et taxes avec ses clients.
Il est nécessaire de comprendre que l’agrément peut être retiré temporairement ou définitivement
par le ministre en charge des douanes sur proposition du Directeur Général des Douanes. Cela
dépendant de la nature des infractions et/ou leurs fréquences. Ces mesures se font toujours par
l’intermédiaire de lettre recommandée avec accusé de réception postal.
Le retrait de l’agrément peut également être dû à la non Ŕ application des formalités de
dédouanement à l’importation et/ou à l’exportation durant une période de 6 mois consécutifs, en
cas de renonciation volontaire, en cas de modification des statuts et cela à effet immédiat dès
publication dans un journal officiel de la décision de retrait de l’agrément. Ce qui pourrait
entrainer la comptabilisation selon IAS 37 du fait de la responsabilité du transitaire ou de
l’administration douanières et fera l’objet d’un programme de travail dans la section 1.6.3.d et
1.6.3.f.

10
1.2.2. Le code des douanes
Le code des douanes malgache est le texte législatif de base régissant la
règlementation douanière à Madagascar. Le texte a pour objet de déterminer les modalités
d’assiette et de perception des droits de douane et aux obligations qui en découlent.
Le dernier code des douanes en dates est celui de 2021 suivant la Loi des Finances initiale 2021
(Loi 2020 Ŕ 013) promulguée le 24 décembre 2020 et signée le 05 janvier 2021.
Le code des douanes 2021, à part sa mission générale se veut être plus axé sur quelques points
afin de respecter les standards internationaux et concilier la facilitation des échanges à la lutte
contre la fraude :
- La sécurité des procédures est une des modifications apportées pour atteindre ces
objectifs par la clarification sur la clause transitoire (Article 73), l’intégration des
magasins et aires de dédouanements (Article 77 et suivants, appuyés par la décision
n°005 du 18 Mai 2021), la précision sur le pouvoir des Agents des Douanes, la définition
des contrôles à postériori, les conditions de recours à l’assistanat administratif et
l’adaptation aux procédés électroniques et informatisés (SYDONIA);
- La facilitation des échanges internationaux par l’adaptation aux régimes internationaux,
la définition des régimes économiques modernes (Article 132 à 230), allongement des
délais initiaux de séjour des marchandises sous régimes économique à 12 mois, la
simplification des procédures de dédouanement (Article 105) et l’insertion du régime des
retours ;
- L’amélioration de la relation entre l’administration et les opérateurs économiques par le
biais de l’insertion du secret professionnel, les règles de confidentialité sur les
informations détenues par l’Administration douanière ;
Le code des douanes est divisé en dix titres et subdivisés en plusieurs chapitres chacun.
Le premier titre traitant des principes généraux du régime des douanes, qui définit la loi tarifaires
(le détail des tarifs étant détaillés dans une loi dénommée « Tarifs de douane ») et ses conditions
d’applications, le pouvoir généraux du gouvernement, les droits et obligations des personnes au
regard de ka législation douanière, les marchandises prohibées et les moyens de contrôle.
Le second titre traite de l’organisation et du fonctionnement de l’Administration des Douanes.
En particuliers des fonctions, attributions et pouvoir des agents des douanes.
Ensuite, en troisième titre, le code des douanes traite de la conduite et mise en douane des
marchandises importées et exportées.
Le quatrième titre traite quant à lui des opérations de vérification, de liquidation et d’enlèvement
des marchandises à dédouaner.

11
Le cinquième chapitre concerne la définition du transit et des différents types de régimes
économiques à Madagascar : entrepôt des douanes (privé, public), admission temporaire,
perfectionnement d’actif, exportation temporaire, exportation temporaire pour perfectionnement
d’actif, la transformation en douane, les usines exercées, la gestion des produits pétroliers et les
Zones franches industrielles qui seront traités dans la section 1.4 avec leur impact sur les états
financiers.
Le sixième titre traite des dépôts de marchandises de sa constitution à sa vente.
Les admissions en franchises, avitaillement des navires et aéronefs et régime des retours qui sont
dites opérations privilégiées sont traités dans le septième titre.
Le huitième titre s’axe plus sur les dispositions relatives à la circulation et la détention de
marchandises sur le territoire de Madagascar.
Les différentes taxes à percevoir par l’administration douanière sont traitées dans le neuvième
titre.
Le dernier titre traite des contentieux entre l’administration douanière, les opérateurs et les
intermédiaires.
1.2.3. Les autres textes législatifs
Le code des douanes et le tarif des douanes ne sont pas les uniques textes à
prendre en compte dans le métier de commissionnaire en douane. Il est nécessaire de connaitre
d’autres textes qui sont liés de près au métier et peuvent remettre en cause l’exploitation même
de la société. Une méconnaissance de ces textes peut influer sur l’audit de la société. Plusieurs
textes traitent du métier mais nous allons voir celles qui sont les plus importantes :
- l’arrêté 35.221/2015/MFB/SG/DGDG du 31 Décembre 2015 modifiant et complétant
certaines dispositions de l’arrêté 33.938/20/MFB/SG/DGDG 14 du 12 Novembre 2014
réglementant la profession de commissionnaire en douane et transit Ŕ maison qui a été
détaillé plus tôt. Ce texte est celui qui permet d’exercer le métier ;
- la note 569/MFB/SG/DGD du 02 Novembre 2009 portant sur le traitement des BSC et de
la responsabilité des intervenants ;
- l’arrêté 13529/2012/MFB/SG/DGDG du 06 juillet 2012 portant sur le fonctionnement de
la commission de Conciliation et d’Expertise Douanière (CED) qui traitent des avis sur
les litiges lors des dédouanements de marchandises que ce soit en termes d’espèce,
d’origine ou de valeur en douanes. Le texte traite des procédures à la délibération ;
- la note 114/MFB/SG/DGD/D3/S32 portant sur la mise en place des frais de PGN ;

12
- l’arrêté 500/2016/MFB/SG/DGD du 11 janvier 2016 fixant les conditions d’application
du régime de l’entrepôt privé prévues à l’article 173 du code des douanes. Ce texte fixe
les conditions d’octroi et de renouvellement, du mode de placement, du fonctionnement
du régime et de son apurement ;
- la décision N°03-2017/MFB/SG/DGD fixant les modalités de gestion et de
fonctionnement des aires de dédouanement. Cette décision est importante car elle permet
de voir les modalités y afférente ;
- la décision N° 025/MFB/SG/DGD du 20 Décembre 2018 portant sur le tableau des
sanctions des commissionnaires en douanes et transit Ŕ maison. Cette décision traite de la
responsabilisation et de professionnalisation du métier de commissionnaire en douane et
transi Ŕ maison. Le tableau permet ainsi de sanctionner de manière objective les
transitaires en fonction de la nature, la fréquence et la gravité des infractions perpétrées.
Les sanctions pouvant faire office d’avertissement, de suspension ou de retrait de
l’agrément ; un programme de travail sera émis dans la section 1.3.4 ;
- la décision N°006/MEF/SG/DGI/DGD du 12 juin 2019 portant sur l’application des
dispositions des articles 01.01.15 et 01.02.06 du code général des impôts, relatives à
l’acompte provisionnel en matière d’Impôt sur les revenus (IR) et d’Impôt Synthétique
(IS) sur les opérations d’importations de biens. Cette décision traite des contribuables
concernés, des produits concernés, des modalités de perception, de la comptabilisation,
de l’affectation et des sanctions y afférentes ;
- la décision N°005/MEF/SG/DGD du 18 mai 2021 fixant les modalités d’octroi de
l’agrément, de gestion et de fonctionnement des magasins et aires de dédouanement.
Cette décision fixe de nouvelles conditions logistiques afin que les commissionnaires en
douanes ayant pour objectif de traiter des dossiers nécessitant la mise en entrepôt privé
respectent les conditions et normes internationales pour ce genre d’espace ;
Il faut noter que cette liste de texte n’est nullement exhaustive mais peut tout de même permettre
de mieux appréhender le métier et pouvoir comprendre les bases de règlementations en vigueur
au sein du métier de « commissionnaire agrée en douanes et transit Ŕ maison ».
1.2.4. Fiscalité : régime du droit commun
Le métier de commissionnaire en douanes n’a pas d’obligations fiscales
particulières. Elle est sous le régime du droit commun comme la plupart des sociétés
commerciales et est assujetti aux principaux impôts et taxes.

13
Néanmoins, il faut prendre en compte particulièrement les points suivant lors du traitement des
opérations ayant un caractère « fiscal » si la société est sous le régime du réel.
Lors du traitement de l’Impôt sur les revenus, le régime de déduction de l’article 01.01.10 car les
opérations courantes de la société font en sorte que certaines charges sont difficilement
contrôlables par la Direction :
o beaucoup de personnels temporaires sont nécessaires pour le travail quotidien. Le
traitement de leurs rémunérations journalières doit donc être pris en compte afin
de déduire ces éléments du résultat fiscal sauf s’ils ont opté pour une retenue
d’Impôt Synthétique Intermittent ;
o les litiges sont monnaies courantes dans le secteur du « transit ». Des provisions
et/ou pertes de valeurs sur des créances sont donc souvent comptabilisées. Il
faudra s’assurer de leur conformité à leur destination et qu’elles ne soient plus
sans objet ;
o les marchés publics sont des marchés auxquels les sociétés œuvrant dans le
domaine du transit peuvent faire face. Il est parfois difficile d’identifier les
charges communes et spécifiques, s’il n’y a pas de système d’information adapté
à cela au sein de l’entreprise. C’est donc aussi un point fiscal essentiel à vérifier ;
L’impôt sur les revenus intermittents des non-résidents de l’article 01.01.14 et 01.01.05 II du
code général des impôts est à vérifier en particulier. Car étant une entreprise de service mais
souvent liées à des prestataires de services étranger. Il y a un risque assez élevée de faire face à
la non-déclaration et au non versement de cet impôt de la part du contribuable et de son
représentant par méconnaissance.
L’impôt synthétique intermittent de l’article 01.01.14 et 01.01.05 III est aussi à prendre en
compte car une société spécialisée dans le domaine du transit doit faire face dans le cadre normal
de son exploitation à beaucoup de personnes non immatriculées.
En termes d’impôt sur les revenus salariaux et assimilés (IRSA), les heures supplémentaires sont
courantes dans le secteur. Il faut donc vérifier particulièrement la décision 02-
MEF/SG/DGI/DLFC du 11 octobre 2019 portant application de l’exonération à l’IRSA des
heures supplémentaires.
En termes d’IRCM, il n’y a pas de vérifications non usuelles à effectuer.
Une connaissance des droits d’enregistrements est nécessaire car une société œuvrant dans le
domaine du transit devra avoir à faire face à plusieurs types d’actes que ce soit sous publics,
authentiques, authentifiés ou sous seing privés.

14
Les Droit d’accises suivant Article 03.01.01 à 03.01.65 du Code Général des Impôts doivent
également faire l’objet de vérification particulières surtout à un certain niveau de contrôle des
dossiers traités par la société.
Les éléments relatifs à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sont plus ou moins classiques. Il faut
prendre en compte les articles 06.01.01 à 06.01.35 du code général des impôts. Il faut par contre
bien dissocier les éléments faisant office de « débours » et les éléments faisant office de
« charges » car cela peut prêter à confusion et amener à déduire ou à collecter des taxes n’ayant
pas lieu d’être. La connaissance des opérations exonérées, assujetties ou non à la TVA est
nécessaire au niveau de l’exploitation même de la société, car toutes déclarations en douanes
sont liées à la TVA et à l’ARS. Il est donc nécessaire de comprendre le fonctionnement de cette
taxe ainsi que les produits concernés.
L’article 06.01.09 traitant de la territorialité des opérations taxables, la TVA doit aussi être pris
en compte car vu le type d’activité que nous avons à traiter, des prestations de services effectuées
par des non-résidents ne sont pas exclues du cadre de l’activité.
1.3. La prise de connaissance de l’activité
Pour faciliter notre étude, il faut comprendre l’activité de transit en général. Et comprendre
comment est-elle perçue au niveau international puis au niveau national.
Les opérations de transit douanier sont le transport des marchandises en transit douanier, d’un
bureau de départ à un bureau de destination. On peut parler de transit douanier national lorsque
le régime du transit s’applique uniquement à un pays ou un territoire douanier et que le bureau de
départ et le bureau de destination sont dans le même territoire. Les seules garanties exigées se
limitent au territoire concerné. Le transit douanier international est le mouvement des
marchandises en dehors des frontières douanières d’un pays à un autre conformément à un
accord bilatéral ou multilatéral. Les accords indiquent la forme des marchandises.
L’un des principes fondamentaux du transit est la libre circulation des marchandises qui est
pourtant entravée par les formalités administratives complexes et les couts élevés du commerce.
Le transit est un secteur où il existe bon nombres de problèmes, tels que les problèmes de dettes
douanières, de recouvrement ou de fraudes douanières.
A Madagascar, le transit est défini de la même manière qu’à l’international mais avec ses
spécificités. Il y a plusieurs acteurs entrant en jeu : les transitaires ou Commissionnaires Agréés
en Douanes, l’administration douanière, les autorités portuaires (MICTSL, SPAT, SMMC), les
consignataires, la Banque Centrale de Madagascar, les Banques primaires, les forces de l’ordre,
les Experts, ….

15
Les transitaires sont ceux qui se chargent d’intermédiaires entre les clients et tous ces autres
acteurs. Le métier de transitaire est une profession règlementée. Selon le code des douanes Art
90 : « Nul ne peut accomplir pour autrui les formalités de douanes concernant la déclaration en
détail des marchandises s’il n’a été agréé comme commissionnaire en douane, sous peine de
tomber sous le coup des dispositions de l’article 361 du présent Code. Cet agrément est donné
par le Ministre chargé des Douanes sur la proposition du Directeur Général des Douanes. La
décision fixe le ou les bureaux des douanes pour lesquels l’agrément est valable ; L’utilisation
de l’agrément est subordonnée à la constitution d’un cautionnement qui couvre les créances à
l’égard de l’Administration des Douanes. Le Ministre chargé des Douanes peut, suivant la même
procédure que celle prévue ci-dessus, retirer l’agrément à titre temporaire ou définitif ». Le
transitaire est donc premier responsable de ses clients vis-à-vis de l’administration et prend
énormément de risques. Sauf si le propriétaire se charge lui-même de la déclaration en douane1.
Le retrait de l’agrément n’est pas l’unique risque. Il y a également les problèmes de trésoreries
auxquels les commissionnaires agréés en douanes doivent faire face car tous les paiements
effectués au niveau des tiers sont au comptant.
On retrouve ici deux types de transitaires : ceux qui avancent les fonds puis demandent à être
remboursés par le client et ceux qui demandent les fonds aux clients avant de passer aux
transactions. Les paiements des droits et taxes sont faites au comptant sauf pour quelques
commissionnaires ayant droit à un crédit de 10 jours avec un cautionnement par un établissement
financier. Les paiements des débarquements/Embarquements sont également au comptant. Ce ne
sont que des exemples mais la plupart des paiements sont du même acabit. On peut par contre
conclure que le besoin en trésorerie est permanent dans ce type d’activité. Souvent les recours à
des financements externes sont nécessaires.
Nous allons voir le principe des avances de fonds car c’est un des facteurs important de notre
étude.
1.3.1. Les avances de fonds
Les sociétés œuvrant dans le domaine du transit sont souvent confrontées à divers
problèmes lors du traitement des dossiers des clients. Mais un des facteurs les plus importants est
le facteur temps. Chaque dossier doit être traité avec une certaine rapidité afin d’éviter des
surplus de frais de magasinages, de frais de surestaries, d’overstay ou des frais bancaires au
client. C’est donc un souci récurrent et permanent qui se pose à la société. Ainsi, afin de
minimiser ce problème lié au temps, certaines sociétés choisissent d’avancer les fonds et gagner

1
Article 89 du code des douanes

16
du temps en évitant d’attendre de la trésorerie auprès du client final. Cela tout en facturant des
frais pour la durée de l’avance.
Ce type d’avance peut être classique des prestations pour compte de tiers et est appelé
communément : « Débours ».
Il y a plusieurs types de dépenses que la transitaire peut avancer pour le compte du client
et être remboursées par celui Ŕ ci : fret, frais d’embarquement, frais de débarquement, frais de
magasinages, frais de dossiers auprès des compagnies de navigations, frais d’honoraires et de
constat auprès d’un expert, les divers droits et taxes douanières, les amendes et pénalités
douanières, les prestations GasyNet, les frais de transports, les frais de locations d’engins, les
surestaries, les frais d’overstay, les frais de nettoyages et les diverses autres interventions.
Toutes ces dépenses suscitées correspondent à un processus bien défini du traitement
d’un dossier de transit que ce soit à l’importation ou à l’exportation. A chaque « process » la
société doit donc faire face à des sorties de ressources financières afin d’éviter un blocage par un
tiers des opérations.
Ces avances de fonds effectuées par la société, par principe doivent être identifiées, faire
l’objet de pièces justificatives et ensuite refacturées à l’identique au client final. Il faut bien les
distinguer des commissions et honoraires du transitaire car cela peut prêter à confusion lors de
l’analyse des comptes.
Ce principe d’avance des fonds est avantageux pour les clients car cela leur permet de
soulager leurs trésoreries tout en évitant d’être pénalisés lors du dédouanement des
marchandises. C’est donc un avantage concurrentiel non négligeable pour le transitaire qui le
pratique. Il faudra juste s’assurer que le client ne conteste pas les débours engagés car il pense
que le service n’a pas été payé au juste prix tout dépendant des termes du contrat dans l’ordre de
transit.
Les avances de fonds doivent être justifiées par tous les moyens en possession du
transitaire afin que le client accepte de rembourser les sommes déjà avancées. Ces types de
moyens peuvent êtres : les factures des fournisseurs étrangers ou locaux, les reçus délivrés par
les administrations compétentes, les déclarations en douanes, les ordres de virement délivrés par
le système tradenet, les bons de sorties, les bons d’enlèvement ou les bons de livraisons des
transporteurs et tous autres justificatifs pouvant aider à identifier une prestation effectuée pour le
compte d’un tiers.
Néanmoins, même si ce principe d’avance de fonds est très intéressant, cela nécessite un
financement non négligeable. Il faut avoir une très bonne capacité de financement car les fonds à
engagés en plus d’être conséquent sont aussi à payer sur un délai assez court. Cela du fait des

17
types de fournisseurs à payer, qui pour la plupart demande des paiements au comptant, ou au
maximum sur 30 jours. On peut prendre un exemple sur le paiement des droits et taxes
douanières qui sont à payer au comptant sauf obtention d’une ligne de crédit auprès de la douane
qui permet de différer le paiement de 10 jours à compter de l’enregistrement de la déclaration.
La société peut procéder à ces avances de deux manières : soit par autofinancement, soit
par demande de crédit auprès d’institutions financières.
1.3.2. Les méthodes de financement
Afin de pouvoir approfondir notre sujet, il nous est nécessaire de voir les types de
financements qu’une société de transit peut acquérir.
Les types de financements possibles sont soit les fonds propres de la société soit des
financements externes.
o Les fonds propres et les quasi Ŕ fonds propres :
Les fonds propres et quasi Ŕ fonds propres sont des sources de financement internes à
l’entreprise. On peut les considérer comme de l’auto Ŕ financement et qui sont apportés par les
fonds de l’entreprise elle-même soit par les associés créateurs.
Nous avons comme premier type de fonds propres : le capital social. C’est un type de
financement permanent apporté définitivement par les associés. Seule la liquidation de la société
entrainerait le remboursement de celui Ŕ ci. Ces fonds sont donc destinés à être utilisé de façon
permanente au sein de la société. Dans une société de transit, plus le capital est élevé, plus les
autres partenaires financiers auront de la confiance pour l’octroi des fonds.
Le compte courant d’associés sont des financements à plus ou moins long termes terme effectués
par les associés. Avec l’avantage de pouvoir faire l’objet de retrait même avant liquidation, elle
possède aussi des inconvénients par des notifications de blocages de la part des partenaires
financiers de l’entreprise (les banques). Comme tous types de société, c’est un financement dont
le secteur du transit peut avoir à utiliser. Cela dépendant des dirigeants de la société.
Les apports de sociétés, sont des apports en capitaux fait par des sociétés et destinés à être
revendu à plus ou moins long terme. Ce n’est pas un type de financement très utilisé à
Madagascar.
Les subventions d’investissement sont des fonds versés par des collectivités territoriales et qui ne
nécessitent pas de remboursement par l’acquéreur sauf utilisation contraire à l’octroi des fonds.
o Les financements externes :
A part les financements par fonds propres, une société peut avoir recours à d’autres
ressources externes. Les fonds à engager dans le secteur du transit ne permet pas souvent aux

18
entreprises de s’autofinancer. Connaitre les autres moyens s’avère donc nécessaire à la
compréhension de l’activité.
L’emprunt bancaire, est un de ces financements externes. Un emprunt consiste à demander la
mise à disposition d’une somme auprès d’un organisme financier avec une obligation de
remboursement défini suivant un calendrier bien précis. L’organisme financier se rémunère par
des intérêts en fonction des sommes contractées et du risque de crédit. Cet organisme peut
demander des garanties ou hypothèques afin de minimiser ses risques.
Le crédit Ŕ bail ne doit pas être identifié comme l’emprunt classique même s’ils sont tous les
deux des moyens de financement. La différence réside dans la propriété en terme « juridique »
d’un bien acquis à la signature du contrat. Un bien acquis par emprunt est tout de suite la
propriété de l’acquéreur tandis qu’au niveau du crédit-bail, la propriété du bien est souvent à la
fin de la location si l’entreprise décide de lever l’option d’achat. Cette technique a ses avantages
et ses inconvénients.
La location financière ou contrat de location pure est assez identique au crédit-bail, à la
différence que l’engagement d’acquisition du bien n’est pas obligatoire.
Le découvert bancaire est un moyen de financement assez usuel auprès des institutions
financières. Il consiste à autoriser le titulaire du compte à effectuer des paiements même sans les
fonds disponibles dans leurs comptes mais à un certain plafond. Le découvert peut être autorisé
ou non par la banque. En contrepartie de cette facilité, cette dernière va prélever des intérêts
débiteurs au titulaire du compte.
Le crédit fournisseur est un crédit qui est accordé par le fournisseur à son client dans le cadre
d’un contrat commercial. Au niveau du métier de transit, ce type de crédit est très limité car la
plupart des fournisseurs sont à payer au comptant, ou à moins de 15 jours. Ce qui laisse peu de
marge de manœuvre par rapport à ce type de financement externe.
Les lignes d’escomptes, sont des lignes accordées par la banque où elle octroie au titulaire d’un
compte la possibilité d’escompter des effets de commerces jusqu’à un plafond contracté. La
ligne se libère en fonction de chaque nouvelle traite échue tandis que le compte courant lui est
crédité à la date d’escompte sous déduction des frais d’escomptes. Souvent, elle est soumise à
des garanties demandées par la banque.
Les lignes de crédits d’enlèvement douanes sont des lignes accordées par l’administration
douanière qui permet au déclarant d’enlever les marchandises au fur et à mesure des vérifications
et avant le paiement des droits et taxes. Ce crédit est accordé pour une période de 10 jours et
sous réserve d’une soumission cautionnée annuelle aux déclarants ayant une garantie de
solvabilité fiable. C’est un type de financement externe spécial au métier.

19
1.3.3. La politique de crédit et lien avec les financements bancaires
Une entreprise se doit toujours d’avoir une politique de crédit adaptée à sa situation.
Chaque entreprise à ses propres types de ressources et de moyens de financement. Il faut que
cela soit adapté à ses besoins tant à court terme, qu’à moyen et long terme.
Par définition, une politique de crédit est la règle choisie par une entreprise pour gérer ses
comptes clients. Généralement elle définit les normes de crédits, les délais de paiement et les
procédures de recouvrement envisageable. Cette politique doit prendre en compte l’aspect
commercial, les partenaires financiers et le cadre juridique.
Chaque entreprise a donc sa façon de gérer cet aspect de la vie de la société, en transit
cette politique de crédit doit avoir un lien étroit avec le choix d’opter ou non à des financements
bancaires. Et même l’obtention des financements bancaires peut influencer la politique car tout
dépendra des types de crédits octroyés.
On a pu identifier quelques étapes :
- il faut d’abord comprendre l’entreprise et les fonds qu’elle possède déjà. Qu’est Ŕce Ŕ
qu’elle peut et doit financer par ses propres moyens ? quelles sont les types de
financement habituels ? quelles sont les politiques de crédits déjà utilisées. En transit, il
faut bien savoir si l’entreprise avance t Ŕ elle d’abord les fonds pour demander un
remboursement à la suite ou utilise t Ŕ elle les fonds des clients pour pouvoir effectuer les
procédures de dédouanements ;
- la politique de crédit de l’entreprise doit être chiffrée car c’est de par celle Ŕ ci que va
découler les demandes de financements. Comment demander un crédit à la banque sans
réellement savoir les besoins en fonds de roulement de l’entreprise ?
- les moyens financiers ne sont pas uniquement les moyens à définir par rapport à une
politique de crédit. Il faut que l’entité soit capable de comprendre ses ressources
humaines et sa capacité à s’organiser par rapport au mode de financement choisi. Car
entre avancer les fonds et ne pas les avancer, il existe une organisation de facturation tout
à fait différente mais également une méthode de recouvrement des fonds différente ;
- le type de financement doit aider à définir les conditions de règlements octroyés aux
clients. Il faut avoir une politique générale et éviter de trop personnaliser les crédits
accordés afin de garder la ligne directrice initiale. Il faut que cela soit facile à analyser
dans le temps afin que les failles soient identifiables et rectifiables à court terme ;

20
- le système d’information que possède l’entreprise doit être en cohérence avec sa politique
de crédit. Il faut que l’information soit traitée de manière à pouvoir aider les dirigeants à
prendre des décisions adaptées à la réalité actuelle ;
- la politique de crédit doit faire l’objet d’une amélioration continue car l’environnement
des affaires est en perpétuel changement ;
De tout ce qui précède, on peut dire que l’entreprise se doit de mettre en cohérence ses acquis
avec les nouvelles possibilités qui s’offrent à elle en matière de méthode de financement. Dans le
secteur du transit, un métier qui nécessite un gros besoin en fond de roulement, l’entreprise devra
choisir minutieusement sa politique. Une mauvaise compréhension de l’activité et de ses
nécessités financières peut entrainer un risque par rapport à la continuité d’exploitation de
l’entreprise. Une politique de couverture des risques encourus doit donc être mise en place par la
direction car les avances consenties sont largement supérieurs aux produits attendus. Un
programme de vérification y afférent sera émis en dans la section 1.6.4.
1.3.4. Continuité d’exploitation
Notre étude du métier de « commissionnaire en douanes » étant liée à une proposition de
démarche d’audit, nous devons comprendre les enjeux de la continuité d’exploitation de
l’activité. Il est primordial d’aborder cette notion de continuité car c’est la base de toutes
activités.
 Code du commerce :
Selon le code du commerce, article 3 - 7 : « les comptes annuels doivent respecter le principe de
prudence. Pour leur établissement, le commerçant est présumé poursuivre ses activités. ». Le
code du commerce nous oriente déjà sur l’importance et la nécessité de prendre en compte la
continuité d’exploitation.
 Selon le référentiel national PCG 2005 :
Comme nous sommes dans une logique de procédure de vérification des comptes. Nous nous
devons de comprendre le terme de « continuité d’exploitation » selon le référentiel en vigueur à
Madagascar actuellement. Dans l’article 121 Ŕ 4 du PCG 2005, il est défini comme suit : « Les
états financiers sont établis sur une base de continuité d'exploitation, c'est à dire en présumant
que l'entité poursuivra ses activités dans un avenir prévisible, à moins que des événements ou
des décisions survenues avant la date de publication des comptes rendent probable dans un
avenir proche la liquidation ou la cessation totale ou partielle d'activité. Lorsque les états
financiers ne sont pas établis sur cette base, les incertitudes quant à la continuité d'exploitation
doivent être indiquées et justifiées, et la base sur laquelle ils ont été arrêtés doit être précisée. ».

21
 Selon les normes internationales IAS/IFRS :
Quant aux normes internationales IAS/IFRS, elles sont un peu plus détaillées dans sa définition
et de l’approche de la direction :
« Lors de l’établissement des états financiers, la direction doit évaluer la capacité de l’entité à
poursuivre son exploitation. L’entité doit préparer les états financiers sur une base de continuité
d’exploitation sauf si la direction a l’intention, ou n’a pas d’autre solution réaliste, que de
liquider l’entité ou de cesser son activité. Lorsque la direction prend conscience, à l’occasion de
cette appréciation, d’incertitudes significatives liées à des événements ou à des conditions
susceptibles de jeter un doute important sur la capacité de l’entité à poursuivre son activité,
l’entité doit indiquer ces incertitudes. Lorsque l’entité ne prépare pas les états financiers sur une
base de continuité d’exploitation, elle doit indiquer ce fait ainsi que la base sur laquelle ils sont
établis et la raison pour laquelle l’entité n’est pas considérée en situation de continuité
d’exploitation.
Pour évaluer si l’hypothèse de continuité d’exploitation est appropriée, la direction prend en
compte toutes les informations dont elle dispose concernant l’avenir, qui s’étale au minimum,
sans toutefois s’y limiter, sur douze mois à compter de la date de clôture. Le degré de prise en
compte dépend des faits dans chacun des cas. Lorsque l’entité a un passé d’activités
bénéficiaires et d’accès sans difficulté au financement, elle peut en conclure qu’une base de
continuité d’exploitation est appropriée sans procéder à une analyse détaillée. Dans d’autres
cas, la direction devra peut-être considérer toute une série de facteurs relatifs à la rentabilité
actuelle et attendue, aux calendriers de remboursement de ses dettes et aux sources potentielles
de remplacement de son financement avant de se convaincre du caractère approprié de la base
de continuité d’exploitation. »2.
Pour résumé, les états financiers doivent être préparés sur une base de continuité d’exploitation
sauf si la Direction est dans l’obligation de liquider, cesser son activité ou n’a pas de solution
réaliste pour redresser la société.
 Selon les normes internationales d’audit ISA 570 révisée :
L’approche de la norme ISA concernant la continuité d’exploitation relève plus du
traitement des responsabilités de l’auditeur vis-à-vis de l’incidence de celle-ci sur le rapport.
Néanmoins, elle définit d’abord le principe comptable de continuité d’exploitation selon le
référentiel adapté. Que ce référentiel explicite ou non l’exigence d’évaluer la capacité de l’entité
à poursuivre son exploitation par la direction, la norme préconise cette évaluation par l’auditer.

2
Normes IAS 1

22
Il est toutefois nécessaire de comprendre qu’en tant que jugement, il y a des facteurs
incertains dans les évaluations à effectuer. Il faut prendre en compte ce degré d’incertitude, la
taille et la complexité de l’entité et les informations disponibles lors de l’évaluation. Ainsi, la
responsabilité de l’auditeur se limite aux éléments probants récoltés durant la phase de l’audit et
n’est pas amener à prédire des situations futures qui pourraient amener l’entreprise à cesser son
exploitation.
C’est de par ces éléments que l’auditeur aura à émettre une opinion qui est résumé par
des hypothèses :
- Hypothèse de continuité de l’exploitation appropriée : opinion sans réserve avec
paragraphe d’observation ;
- Hypothèse de continuité de l’exploitation appropriée : information partiellement ou
pertinente : respectivement opinion avec réserve ou négative ;
- Hypothèse de continuité de l’exploitation inappropriée : opinion négative ;
- Impossibilité de recueillir des éléments probants : abstention d’opinion.
Il faut noter que dans le cadre de l’audit des comptes, l’hypothèse de continuité de l’exploitation
est un principe comptable essentiel. L’image fidèle des comptes annuels n’est possible que si
cette hypothèse de continuité de l’exploitation est vérifiée et qu’elle a pu être évaluée par la
direction de l’entité dans un avenir prévisible. Un programme de travail y afférent est présentée
dans la section 1.6.5.d.
1.4. Les incoterms et les régimes douaniers
Comme notre étude porte sur le métier de commissionnaire en douanes, il est nécessaire
de comprendre les règles qui régissent le transport international des marchandises. De
l’exportation à l’importation, de la responsabilité de l’exportateur, du transporteur et de
l’importateur, du transfert des risques et de la répartition des coûts engagés. Les contrats sont
négociés entre les contractants et cela en toute liberté. Néanmoins, ces négociations ont un
impact sur la valeur de votre marchandise, c’est pour cela qu’il est nécessaire de comprendre la
portée des incoterms.
Mais avant de parler des incoterms, il nous est également nécessaire de nous situer dans
le contexte du métier de commissionnaire en douanes. Surtout au niveau des importations de
marchandises pour le cas de Madagascar. Les marchandises importées sont soumises à des
mesures spécifiques, dépendant du type de marchandises ou du statut de l’importateur vis-à-vis
de l’Etat.
Nous allons donc voir les types de régimes douaniers à Madagascar et ensuite voir les
incoterms clés afin de comprendre un peu plus le métier et ses enjeux. Ces régimes sont traités

23
dans le code des douanes de l’article 132 à l’article 229. Il faut noter que les régimes traités ci Ŕ
dessous sont spécifiques mais que toutes opérations d’importations et d’exportations que ce soit
par voie maritime ou aérienne doivent faire l’objet d’une déclaration en détail. (Article 84 du
code des douanes).
1.4.1. Les régimes douaniers
Le choix du régime revient à l’importateur ou à son commissionnaire en douane selon la
législation en vigueur. L’administration des douanes se chargera de vérifier la pertinence et la
légitimité du régime choisi. A Madagascar, nous avons les régimes économiques ci Ŕ après : le
régime général des acquits Ŕ à Ŕ caution, le régime de transit, les régimes économiques (entrepôt
de douane, l’admission temporaire, le perfectionnement actif, l’exportation temporaire,
l’exportation temporaire pour perfectionnement passif, la transformation sous douane et l’usine
exercée) et les régimes spécifiques à la gestion des produits pétroliers ainsi que les régimes des
zones franches.
Les types de régimes seront détaillés dans l’annexe 1, de ce qui suit nous allons présenter
sous formes de tableau les types de régimes et leurs impacts sur les états financiers.

24
Tableau 1 : Régimes douaniers et impacts3
Régimes Responsabilités du transitaire Risques Impact sur états financiers
Régimes de transit
Transit ordinaire Déclaration en détails des marchandises ; Retrait de l’agrément ; Engagement hors bilan
Engagement cautionné ; pertes financières ; Risques « provisions » (IAS 37)
Respect des engagements par le client ; Impact sur la valeur des marchandises et
Nécessite d’avoir un aire de dédouanement et des donc des frais engagés (IFRS 15)
engagements ;
Transit national routier N/A N/A N/A
Régimes économiques
Entrepôt de douane public Sous la responsabilité de l’administration douanière N/A N/A
Entrepôt de douane spécial Sous la responsabilité de l’administration et du client pour les Retrait de l’agrément ; Risques « provisions » (IAS 37)
dépôts et retrait du magasin ; Pertes financières ; Impact sur la valeur des marchandises et
Formalités douanières ; donc des frais engagés (IFRS 15)
Entrepôt de douane privé Nécessité d’une aire de dédouanement ; Retrait de l’agrément ; Engagement hors bilan
Engagement cautionné de re Ŕ exporter les marchandises ; Pertes financières ; Risques « provisions » (IAS 37)
Responsabilité de sécuriser l’entrepôt ; Risques de vol et de détérioration Impact sur la valeur des marchandises et
Formalités douanières ; des actifs de la société. donc des frais engagés (IFRS 15)
Admission temporaire Respect de l’éligibilité des marchandises du client si listées Amendes douanières pour abus ; Risques « provisions » (IAS 37)
dans la section III de l’article 190 du code des douanes ; Erreur d’appréciation ; Impact sur la valeur des marchandises et
Respect des délais octroyés ; donc des frais engagés (IFRS 15)
Sensibilisation du client ;
Perfectionnement actif Respect de l’éligibilité des marchandises du client si conforme Amendes douanières pour abus ; Risques « provisions » (IAS 37)
aux marchandises dans l’article 194 du code des douanes ; Erreur d’appréciation ; Impact sur la valeur des marchandises et
Sensibilisation du client ; donc des frais engagés (IFRS 15)
Exportation temporaire Respect de l’éligibilité des marchandises au régime ; Amendes douanières pour abus ; Risques « provisions » (IAS 37)
Retrait de l’agrément ;
Exportation temporaire pour Respect de l’éligibilité des marchandises au régime ; Amendes douanières pour abus ; Risques « provisions » (IAS 37)
perfectionnement actif Retrait de l’agrément ;
Transformation sous douane Respect de l’éligibilité des marchandises au régime ; Amendes douanières pour abus ; Risques « provisions » (IAS 37)
Retrait de l’agrément ;
Usine exercée Respect de l’éligibilité des marchandises au régime ; Amendes douanières pour abus ; Risques « provisions » (IAS 37)
Retrait de l’agrément ;

3
Tableau créé à partir du code des douanes et des liaisons avec le métier et les impacts sur les comptes

25
1.4.2. Les incoterms clés
La compréhension de l’activité de commissionnaire en douane nécessite d’en comprendre
tous les rouages. La connaissance des incoterms lorsqu’on travaille dans le domaine de
l’importation et l’exportation en est une partie très importante.
Les incoterms sont des règles prédéfinies et valides dans le domaine du commerce
international. Ils établissent les règles des transactions entre les fournisseurs et leurs acheteurs.
La raison d’y avoir recours est de pouvoir juger de la responsabilité des marchandises
transportées du port de départ au port d’arrivée. Il faut comprendre à qui incombe les frais
d’expédition, d’assurance, les coûts d’importation, le dédouanement, le transport et d’autres frais
accessoires. Il y a également une question de transfert de propriété à un instant « t » de la
marchandise. Il y aussi la responsabilité vis-à-vis de la production des documents, de
l’information des parties, de la méthode d’inspection des marchandises ainsi que du type
d’emballage à appliquer. Il y a les incoterms standards (EXW, FCA, CPT, CIP, DAP, DPU et
DDP) et les incoterms pour le fret maritime et la navigation (FOB, CFR, CIF). Leurs
significations seront mises en annexe 2. Il faut noter que dans le traitement de notre thème, il est
nécessaire de bien comprendre le fonctionnement des incoterms afin de pouvoir interpréter
correctement les pratiques commerciales mondiales. Les responsabilités des parties prenantes ont
une influence sur la vision globale qu’on peut avoir des transactions et donc de leurs impacts sur
la sincérité des comptes de la société.
Ci Ŕ dessous un bref récapitulatif des responsabilités des tiers concernés :
Tableau 2 : Incoterms et responsabilités
Tous
moyens de Fret maritime et
OPERATIONS
transport navigation intérieure Tous moyens de transport
EXW FCA FAS FOB CFR CIF CPT CIP DAP DPU DDP
Emballage E E E E E E E E E E E
Imputation des coûts C E E E E E E E E E E
Transport vers le lieu d’exportation C E E E E E E E E E E
Droits d’exportation, taxes et
dédouanement C E E E E E E E E E E
Frais de déchargement sur le lieu
d’origine C C E E E E E E E E E
Chargement sur le transport C C C E E E E E E E E
Frais de transport C C C C E E E E E E E
Assurance E E
Frais de déchargement à destination C C C C C E E E E E E
Transport à destination C C C C C C C C C C E
Droits d’importation, taxes et
dédouanement C C C C C C C C C C E
E : Exportateur, C : Client et/ou transitaire selon les termes du contrat

26
Chapitre 2 : LES SPECIFICITES COMPTABLES ET ENVIRONNEMENT EXTERNE ET
INTERNE INHERENTS A L’ACTIVITE DE TRANSITAIRE
Le métier de commissionnaire en douane est un métier spécifique du fait des
règlementations particulières qui la régissent. De ce fait, certaines opérations comptables,
certaines règles lui sont particulières.
2.1.Spécificités comptables particulières
A Madagascar, le plan comptable en vigueur reste le PCG 2005, les méthodes
d’évaluation et de comptabilisation doivent donc être en cohérence avec cette norme.
Néanmoins, cette norme est cohérente avec les normes comptables internationales4. Nous allons
donc nous pencher un peu plus sur cet aspect international et ainsi traiter des opérations délicates
au métier de commissionnaires suivant une approche conceptuelle plus récente.
2.1.1. Les prestations pour comptes
Le mode de fonctionnement des transitaires influe beaucoup sur les opérations
comptables que l’on y retrouve et qui risque d’influer sur les prises de décisions ultérieurs des
décideurs ou tiers ayant lu les états financiers.
Un transitaire fonctionne souvent de deux manières, soit elle demande au client de payer
les fonds et elle se charge uniquement des paperasses administratives (c’est souvent le cas des
petits transitaires), soit elle avance les fonds relatifs aux prestations et se charge ensuite de
refacturer ces fonds à l’identique. Cela est plus communément appelé « Débours » dans le jargon
comptable.
Ces débours ne sont pas à confondre avec les refacturations de frais qui sont différents au
niveau comptable. Il faut comprendre que les débours sont une facturation à l’identique des frais
avec un justificatif au nom du client sans aucune marge, par contre, les refacturations de frais
sont des facturations qui sont des charges liées à la société donc avec des possibilités de faire des
marges.
Il faut comprendre que le transitaire au niveau juridique engage les frais pour le compte
d‘un client (mandant) et se charge d’engager les dépenses pour ce dernier. Il a donc le statut de
mandataire. Cette transmission de pouvoir doit être matérialisée par un contrat entre les deux
parties. Dans la plupart des cas, cette transmission est représentée par un « Ordre de transit ».
Les faits énumérés ci-dessous sont des indicateurs que le transitaire agit comme
mandataire (et qu’il n’a donc pas le contrôle sur le bien ou le service avant qu’il ne soit fourni au
client) :

4
Normes comptables IAS/IFRS

27
- la nature de son obligation de performance est d’arranger la fourniture des biens ou
services sous-jacents pour le compte du client (droit de douanes, MICTSL, etc.) (IFRS
15.B34) ;
- la responsabilité première de l’exécution du contrat incombe à un tiers [IFRS 15.B37(a)];
- l’entité n’est pas exposée au risque sur stocks avant ou après la commande des biens par
le client, durant l’expédition ou en cas de retour [IFRS 15.B37(b)]. Mais, ce point pose
quelques problèmes pour le transitaire puisqu’il arrive que le client refuse certaines
dépenses faites pour son client pour diverses raisons ;
- l’entité n’a aucune latitude pour fixer les prix des biens ou des services du tiers, de sorte
que l’avantage qu’elle peut tirer de ces biens ou services est limité [IFRS 15.B37(c)];
- la contrepartie versée à l’entité prend la forme d’une commission [IFRS 15.B37(d)];
- l’entité n’est pas exposée au risque de crédit pour ce qui est du montant à recevoir du
client en échange des biens ou des services du tiers [IFRS 15.B37(e)]. Cette dernière
condition est très délicate pour un transitaire qui préfinance les dépenses relatives à son
mandat puisque dans ce cas, il encourt un risque de crédit très important au-delà de la
commission perçue. Par ailleurs, il finance ces crédits par des autofinancements et des
crédits bancaires. Certes, l’intention du transitaire est d’accélérer la procédure, donc ce
préfinancement n’est pas une composante financière significative (IFRS 15.B61), mais il
doit être traité suivant la norme IFRS 9 relative aux pertes de crédit attendues.
De tout ce qui précède, l’auditeur doit faire preuve de jugement pour qualifier un
transitaire comme agent ou principal, notamment, si le montant en jeu est significatif.
Afin d’identifier un débours, celui Ŕ ci doit respecter les critères ci Ŕ après :
- Un mandat doit avoir été délivré par le client afin d’engager son nom ainsi que les
dépenses auxquelles pourrait faire face le transitaire lors du dédouanement de la
marchandise.
- Les débours facturés doivent être facilement identifiables de la prestation en elle-même
lors de l’émission de la facture.
- Les débours doivent être refacturés à l’identique des prestations engagées et être de
nature identique à cette dernière lors de cette facturation.
- Les débours doivent être comptabilisés dans des comptes transitoires.

28
Nous allons présenter ci Ŕ après le schéma d’écritures :
 Chez le mandataire, les opérations sont comptabilisées dans des comptes de tiers et non
dans les produits car il ne s’agit pas de chiffre d’affaires mais d’opérations pour compte.
Le bénéficiaire final n’étant en rien le mandataire ;
 La rémunération du service rendu par le mandataire est comptabilisée comme une
prestation de service ;
 Le compte le plus communément utilisé est le compte 467 « Autres comptes débiteurs ou
créditeur »
Lors de l’engagement des dépenses, l’écriture se présente comme suit :
COMPTE LIBELLES DEBIT CREDIT
467 Autres comptes débiteurs et créditeurs X
401 ou 5.. Fournisseurs/ Compte de trésorerie X

Lors de la refacturation, l’écriture se présente comme suit :


COMPTE LIBELLES DEBIT CREDIT
411 Compte Client X
467 Autres comptes débiteurs et créditeurs Z
706 Prestations de services Y
4457 TVA Collectée T
(X) = (Z) + (Y) + (T)

Par principe, dans des opérations relatives aux débours, le compte 467 doit toujours être soldé
car ce n’est qu’un compte de passage.
La refacturation des frais est en somme une écriture classique de paiement des charges puis de
facturation de produit.
2.1.2. IAS 1, Présentation des états financiers
Que ce soit en normes internationales ou au niveau du référentiel national malgache
(PCG 2005), les états financiers de la société doivent toujours être préparés sur la base d’une
comptabilité d’engagement. C’est-à-dire que les destinataires des états doivent être au courant
des transactions passées, des obligations à payer, des ressources à recevoir et des mouvements de
trésorerie. Il faut aussi comprendre que les opérations effectuées doivent être enregistrées à leur
bonne date.
Les états financiers doivent toujours être produits sous la supposition d’une continuité
d’exploitation. Sans cela, les états financiers à produire devront être faits sous la base d’une
liquidation de la société.
Il est à noter qu’au niveau du métier de commissionnaire en douanes, les états financiers
sont quasiment identiques aux autres sociétés dans la présentation des états financiers hormis
dans les annexes des états financiers.

29
Les annexes des états financiers doivent être le plus explicite possible par rapport aux
engagements de crédit faites par la société. La plupart du temps, les commissionnaires en
douanes ayant une activité importante disposent d’un crédit d’enlèvement octroyé par le bureau
des douanes et cautionné par un établissement de crédit local. Les facilités de caisse octroyées
par les établissements de crédits sont aussi à mentionner en annexe, avec les montants plafonds
globaux ainsi que les délais d’octroi tels que les lignes d’escomptes, les avances sur facturations,
les autorisations de débits, les crédits de substitutions en douanes. La présence de ces
engagements bancaires est nécessaire à la compréhension de l’activité et du mode de
fonctionnement de l’entité.
2.1.3. IFRS 15 : identification du Chiffre d’Affaires
 Définition :
La norme IFRS 15 Produits des activités ordinaires issus des contrats avec des clients est
une norme récente. Elle modifie en profondeur les principes de comptabilisation du chiffre
d’affaires. Elle a un léger impact mais non négligeable sur les comptes d’un transitaire.
Tout d’abord, la base contractuelle est l’ordre de transit, qui fait office de contrat qui crée des
droits et des obligations exécutoires entre les parties.
Les obligations de prestation sont donc définies selon l’ordre de transit. Elles peuvent définir :
- Les engagements des fonds : avance en totalité, paiement des frais par le client, paiement
selon condition clientèle habituelles ou paiement spécifiques ;
- Les étapes du dédouanement, qui sont de l’arrivée du navire à la livraison au local du
client.
Nous allons voir, ci Ŕ dessous les étapes du traitement selon IFRS 155.
 Identification du contrat :
L’ordre de transit fait office de contrat de service entre les parties. D’une part, le client et d’autre
part le transitaire. Il doit être signé par le client sous réserves des modifications à apporter.
Les droits de chaque partie sur les services sont discutés dès le départ avec les modalités de
paiement.
IFRS 15, estime que pour que le contrat soit valable, il faut que la contrepartie du service soit
probablement recouvrable.
Dans une entreprise de transit, une étude de la probabilité de recouvrement du client peut être
faite au départ grâce à une enquête au niveau du groupe, une demande de caution pour les
nouveaux clients, une demande des antécédents du client auprès du groupement des transitaires

5
La norme IFRS 15 défini 05 étapes pour le traitement des produits

30
(GPCAD) et de la douane. L’entité doit avoir la capacité de se protéger du risque de crédit client
tout au long de l’exécution du contrat, par exemple en demandant des paiements d’avance, ou
bien en interrompant la fourniture des biens et services en cas de défaut de paiement du client.
Les problèmes de recouvrement seront traités dans la section IFRS 9 (modèle simplifié).
Dans une entreprise de transit, il faut diviser la facturation en passif et en produit. Les passifs
étant les prestations pour comptes : fret, frais de dossiers, honoraires sur contrat, droits et taxes,
diverses interventions. Tandis que le produit est les prestations de services (frais administratifs,
honoraires, produits financiers).
Dans une entreprise de transit, la situation peut amener les parties à une modification du contrat.
L’ordre de transit qui est le contrat initial pouvant faire l’objet de modification de la portée du
contrat ainsi que du prix. Il s’agit souvent de rajout de prestation de transport d’un local à un
autre, car la prestation de transit étant souvent des cas de série. Il sera nécessaire de vérifier s’il
s’agit de contrat distinct ou modification du contrat initial.
 Identifier les « obligations de prestations :
Promesse contenue dans l’ordre de transit.
Les obligations de performances peuvent être scindées en trois :
- Opérations portuaires : Fret, frais de dossier, débarquement, embarquement, honoraires
sur constat ;
- Dédouanement : enregistrement à la liquidation de la déclaration ;
- Transit et livraison : transport des marchandises au lieu contracté.
Dans une entreprise de transit, les produits identifiés sont liés indirectement aux obligations de
performances :
 Les honoraires de services
 Les facturations de frais administratifs liés directement au dossier
 Les frais de transfert d’un terminal à un autre si effectués par le transitaire
Il faut prendre en compte des passifs différés à la clôture de l’exercice, car il y a des prestations
concernant l’exercice mais non encore facturées, et il y a des facturations émises lors de
l’exercice mais représentant encore des passifs différés.
Les promesses sont plutôt des obligations implicites du fait des pratiques commerciales.
Il faut bien faire la distinction entre les activités et la promesse de service.
Néanmoins, le dédouanement ne peut se faire qu’avec tous les types de services à l’exclusion de
la refacturation des intérêts de retard.

31
 La détermination du prix de transaction :
Le contrat étant une obligation implicite, les composantes optionnelles au contrat sont difficiles à
identifier dans le contexte des contrats de prestations de transit malgache. Le prix de transaction
étant déjà identifié dès le départ, il n’en résulte pas moins des parties variables dans la prestation
qui peuvent faire l’objet d’évaluation suivant la méthode de la valeur attendue.
Les risques de non-paiement ou retard de paiement étant souvent dû à :
- Des amendes et pénalités douanières contestées par le client ;
- Des frais de magasinages trop élevés ;
- Des frais d’interventions contestées par le client du fait de manque de justificatif ;
- Des débours non justifiés avec des pièces probantes ;
- Des contestations des refacturations de frais bancaires ;
Cette liste de risque n’étant pas exhaustive mais sert juste de base, il faudra donc adapter pour
chaque société de transit.
Un tableau doit donc être dressé par l’entité pour effectuer le calcul des probabilités de sortie de
chaque risque.
 La répartition du prix de transaction entre les obligations de performance :
Les produits ne sont donc comptabilisés qu’à chaque étape des obligations de performance même
s’ils ont déjà été facturés au départ car c’est uniquement à chaque réalisation des étapes du
transit que nait le produit. Avant cela, ils doivent être comptabilisés en passif jusqu’à cette
réalisation.
 La reconnaissance du chiffre d’affaires lorsqu’une obligation de performance est
satisfaite :
Le produit des activités ordinaires étant liés aux obligations de performances pour les
transitaires, ceci est donc reconnu uniquement comme tel selon le contrat. Les honoraires, frais
de dossier, commissions sont donc à répartir proportionnellement à chaque étape du processus de
dédouanement.
 Comptabilisation :
En général, l’ordre de transit débute la transaction, ce qui signifie que les obligations des deux
parties ne sont pas souvent effectuées simultanément. Il n’y a donc pas de transactions
ordinaires. Un passif ou un actif est comptabilisé selon les obligations acquittées.
Lors de l’établissement des états financiers, le total des produits des activités ordinaires selon
norme IFRS 15 n’a pas de grand impact par rapport au PCG 2005, à part dans les travaux de fin
d’exercice où il faut bien identifier les obligations de prestations sur les dossiers non clôturés
tout en prenant en compte du cut Ŕ off.

32
Nous présenterons le travail programme de travail y afférent dans la section 1.6.3.a et 1.6.3.b du
présent guide.
2.1.4. IAS 37 : les provisions, dettes et autres passifs
La norme IAS 37 traite des provisions, et définit un passif comme une obligation actuelle,
résultant d’événements passés et qui provoquera une sortie de ressources au bénéfice d’un tiers,
sans contrepartie au moins équivalente attendue de celui-ci.
Il est nécessaire que le montant de l’obligation soit déterminé avec précision ou avec une
bonne estimation.
Au sens de l’IAS 37, trois conditions doivent être nécessairement réunies pour
comptabiliser une provision :
- Une obligation actuelle, résultant d’un événement passé ;
- La probabilité qu’une sortie d’avantages économiques futurs se réalisera ;
- Une estimation fiable peut être faite.
Dans le cas d’un commissionnaire en douane, à part les pertes de valeur habituelles sur les
créances clients, il existe un passif pouvant amener à comptabiliser une provision. Il s’agit des
provisions sur des litiges dus à des infractions faites par les clients de la société mais qui pourrait
engager la responsabilité pénale et/ou civile de cette dernière et avec une solidarité financière
lors du paiement des amendes y afférentes selon l’article 338 à 353 du code des douanes.
L’évaluation des provisions reste à l’appréciation de la société, mais l’auditeur peut utiliser les
montants des amendes des infractions ainsi que les données historiques pour établir son jugement
qui semble être la meilleure estimation de la sortie.
L’auditeur devra tout de même prendre en compte des évènements postérieurs car les
contentieux peuvent avoir eu lieu après la clôture de l’exercice mais concerner des dossiers
ouvert dans l’exercice audité.
2.1.5. IFRS 9 : Instruments financiers
Le modèle de provisionnement appliqué avec la norme IAS 39 reposait sur la notion de pertes
encourues (incurred losses), cela signifiait qu’après la comptabilisation initiale, il fallait attendre
un indicateur tangible de perte pour débuter le provisionnement. Cette pratique comptable a été
fortement critiquée au moment de la crise financière où le caractère procyclique des règles de
provisionnement a été souligné. En effet, la marge incluse dans le taux du crédit participe au
résultat dans les temps favorables mais comme elle n’est pas nécessairement mise en réserve,
elle ne joue pas un rôle d’amortisseur en cas de survenance d’un choc économique. La nouvelle
approche d’IFRS 9 considère que l’événement déclencheur du risque de crédit est l’octroi du

33
crédit et impose la prise en compte du risque à ce stade donc le risque crédit sera comptabilisé de
façon plus précoce : modèle des pertes attendues.
Quand une entreprise accorde un nouveau crédit à son débiteur, elle évalue normalement la
qualité de crédit de son débiteur et le risque de perte qu’elle supporte ; ce risque crédit est pris en
compte pour déterminer le taux d’intérêt du crédit. Les intérêts comptabilisés tout au long de la
vie du crédit couvrent donc le risque de perte possible
Selon IFRS 9, seules les créances clients qui comportent une composante de financement
importante sont comptabilisées à leur juste valeur qui correspond à la valeur actualisée des
paiements prévus.
Sous la méthodologie de dépréciation de la norme IAS 39, la règle générale est que les
provisions sont effectuées seulement pour les créances où il y a une preuve objective de la
dépréciation. En conséquence, il n'est pas rare de voir des entreprises effectuer des dépréciations
très limitées, voire n'en effectuer aucune, pour les créances qui ne sont pas encore en souffrance.
Désormais, avec la norme IFRS 9, il n’est plus nécessaire d’attendre l’occurrence d’un
événement générateur de perte pour constater la dépréciation « perte avérée », qui doit être
systématiquement constituée à chaque clôture de compte et même pour les actifs sains. Des
dépréciations sont donc comptabilisées dès l’octroi d’un crédit avec une composante de
financement importante.
La norme IFRS 9 permet tout de même de comptabiliser les pertes de crédit attendues selon un
modèle simplifié s’il n’y a pas de composante de financement importante dans les créances.
C’est le cas d’une entreprise œuvrant dans le domaine du transit.
Il faudra vérifier comment peuvent être regroupé les créances. Car selon la norme, lorsque des
taux historiques de pertes sont utilisés comme références, il convient de s’assurer de
l’exhaustivité et de l’exactitude des paramètres, notamment en ce qui concerne les
caractéristiques de risques de crédit communes (p. ex. les échéances). Il peut s’avérer nécessaire
de dresser plusieurs matrices de calcul des pertes de crédit, afin de former des groupes de
créances présentant des caractéristiques de risques de crédit communes.
Un ajustement des taux historiques de pertes en fonction d’informations prévisionnelles doit être
effectué.

34
Une entité dispose de différentes possibilités pour créer une telle matrice de calcul. L’une d’entre
elles se compose de cinq étapes, à savoir :
 Etape 1 : regroupement de créances
L’IFRS 9 ne décrit pas précisément comment doit s’opérer le regroupement de créances clients.
Un tel regroupement pourrait être établi sur la base des critères suivants : région géographique,
type de produit, note financière du client, type de garantie, assurance-crédit ou type de client.
Afin d’établir une telle matrice de calcul, il convient tout d’abord de regrouper les créances qui
sont exposées à un risque de crédit similaire. Il est important de comprendre sur quels facteurs le
risque de crédit de chacun des groupes influe le plus. Il est parfois nécessaire de former plusieurs
groupes qui présentent des caractéristiques similaires.
Dans le contexte malgache, une possibilité serait de grouper les créances clients par
propriétaires, car à Madagascar, il existe des groupes de clients appartenant à plusieurs entités et
qui sont souvent interdépendant dans leurs activités. Il faudra juste bien prendre en compte ce
paramètre d’interdépendance afin de justifier d’une partie des provisions. Une possibilité de
regrouper par types d’activités serait aussi possible en respectant également le critère de groupe,
car si une partie du groupe est défaillant, le reste du groupe aura une probabilité d’être exposé au
même risque.
 Etape 2 : sélection de la durée pertinente pour la détermination des
taux historiques de pertes
Une fois les groupes identifiés, il faut procéder au recueil des données historiques de pertes pour
tous. L’IFRS 9 ne donne aucune précision sur la prescription, sur la durée à laquelle il faut
remonter dans le temps pour collecter les données historiques. Chaque entité peut définir dans
quelle mesure elle peut recueillir des données historiques fiables et pertinentes pour le futur.
Dans la pratique, on peut envisager une durée de deux à cinq ans en arrière pour la collecte des
données historiques. La sélection de la durée choisie par l’entité sera à apprécier par l’auditeur,
mais une entreprise de transit n’a pas de particularité spéciale car les créances sont à court terme.
 Etape 3 : détermination des taux d’historiques de pertes
Après le choix du groupe et de la durée, les taux de pertes attendus sont classés par échéances. Il
s’agit également d’une appréciation à faire et donc à l’auditeur d’émettre un programme de
vérification pour une conclusion. Le groupe étant déjà défini suivant un des critères de l’étape 1,
il faut déterminer le total des créances et pertes totales passées et vérifier leurs encaissements.
Il faut noter que les créances doivent contenir à la fois les débours ainsi que les produits et les
taxes.

35
En prenant un exemple de groupe de client avec un lien avéré, le principe est comme suit :
Figure 1 : Calcul des taux historiques de pertes sur créances
PART DE CREANCES GROUPEES NON RECOUVREES A CHAQUE NIVEAU D’ANCIENNETE (EN
MILLIERS DE MGA)
(1) (2) (3) = (1) - (2) (4) (5)=(4)/(1)
Montant des Montant Montant des Défaillance Pertes
créances reçu à ce créances Totale
groupées qui niveau groupées qui
atteignent ce atteignent le
niveau niveau suivant
En souffrance depuis 0 jour 1.000.000 500.000 500.000 22.500 2,25%
En souffrance depuis 1 à 30 jours 500.000 200.000 300.000 22.500 4,50%
En souffrance depuis 31 à 60 jours 300.000 150.000 150.000 22.500 7,50%
En souffrance depuis 61 à 90 jours 150.000 85.000 65.000 22.500 15,00%
En souffrance depuis plus de 90 65.000 42.500 22.500 22.500 34,62%
jours
Non recouvré (amorti) 22.500 - (amorti) (amorti) (amorti)

La défaillance totale de l’année N est de MGA 22.500.000,00 pour calculer le taux historique des
pertes. Le taux diminue au fur et à mesure de la durée des défaillances6.
 Etape 4: prise en compte de facteurs macroéconomiques
prévisionnels
Ce calcul des pertes est fait à partir des données reçues au moment de la collecte des données
historiques. IFRS 9 préconise d’ajuster le taux selon les particularités du risque de crédit à la date
du bilan. A Madagascar, une donnée que pourrait utiliser les commissionnaires en douanes pour
avoir une idée de la conjoncture économique est l’enquête trimestrielle effectuée par la banque
centrale qui leur est fourni par trimestre. Cette enquête donne une idée de l’appréciation future,
de la situation actuelle et des évènements passés par type d’activité. Cela peut servir de base à
l’entité. Le taux peut être ajusté selon une analyse plus poussée de cette enquête avec les données
en interne de la société. En termes d’exemple, une hausse des ventes de tels secteurs pourrait
avoir une augmentation des produits du commissionnaire en douane.
Prenons comme exemple un taux de 25% qui correspond à la conjoncture d’évolution des ventes
actuelle des grandes entreprises.

6
Données fournies fictivement pour permettre d’effectuer des exemples de calcul

36
Figure 2 : Calcul des taux historiques de pertes sur créances avec prises en compte des
facteurs macro-économiques
TAUX HISTORIQUE DE PERTES EN PRENANT EN COMPTE DE FACTEURS MACRO –
ECONOMIQUES
Ajustements Non En souffrance En souffrance En En En souffrance
exigible depuis 0 jour depuis 30 souffrance souffrance depuis plus de 90
jours depuis 60 depuis 90 jours
jours jours
Historique - 2,81% 5,63% 9,38% 18,75% 43, 27%
de pertes

 Etape 5 : calcul des pertes attendues


Après avoir fait le choix des taux historiques ajustés il faudra obtenir les créances du bilan et
estimer les pertes attendues en fonction des taux dépendant de la durée des créances. Puis il
faudra procéder à la comptabilisation d’une provision sur le total des pertes en tenant compte des
impôts différés. Pratiquement, cela se passe comme suit :
Figure 3 : Calcul du montant total des pertes attendues

CALCUL DU MONTANT TOTAL DES PERTES ATTENDUES (EN KAR)

En En
En En souffrance
souffrance En souffrance souffrance
Ajustements Non exigible souffrance depuis 90 TOTAL
depuis 30 depuis 60 jours depuis plus
depuis 0 jour jours
jours de 90 jours
Solde à recouvrer
à la date du bilan 500.000,00 350.000,00 225.000,00 175.000,00 65.000,00 43.500,00
au 31/12/2021 850.000,00
Historique de
- 2,81% 5,63% 9,38% 18,75% 43,27% -
pertes
Pertes de valeur
en raison des - 9.835,00 12.667,50 16.415,00 12.187,50 18.822,45 69.927,45
pertes attendues
Le total des provisions à comptabiliser sont de MGA 69.927,45 avec un impôt différé de 20%
selon le CGI Malgache. La comptabilisation se passe comme suit :
Compte Libellés Débit Crédit
6815 Dépréciation créances 69 927,45
291 Pertes valeurs sur créances de location 69 927,45
Constatation pertes de crédit attendues

133 Impôt différé actif 13 985,49


692 Imposition différée actif 13 985,49
Impôt différé sur pertes de crédit
attendues :
69.927,45*20% = 11637

37
Informations à fournir :
Il ne faut pas oublier de prendre en compte de la norme IFRS 7 : « instruments financiers :
informations à fournir » car il s’agit tout de même de risque de crédit. Les entités doivent
examiner quel niveau d’information s’impose, notamment lors de la première application de
l’IFRS 9. Il est important que les lecteurs des états financiers comprennent l’augmentation des
pertes de valeur, les méthodes comptables appliquées ainsi que les principales décisions
d’appréciation liées à l’application de la norme IFRS 9.
Le programme de vérification d’IFRS 9 est présenté dans la section 1.6.3.d.
2.2.Environnement externe
Une société de transit travaille avec plusieurs tiers externe afin de pouvoir réaliser les services
qu’elle propose. Cet environnement a ses attentes et sa façon de travailler. Ainsi, afin de mieux
comprendre comment fonctionne une société de transit, nous allons présenter brièvement les
autres acteurs majeurs ayant un lien étroit avec la société.
2.2.1. La Direction Générale des Douanes
La douane a pour rôle principal de tenir les frontières, qu’elles soient terrestres, maritimes,
physiques ou numériques, afin d’assurer la protection du territoire, des citoyens et des intérêts
économiques et financiers nationaux ou communautaires. Elle a une énorme importance dans la
vie du pays en plus d’une garantie économique, elle protège la population et l’environnement.
La douane a aussi comme vertu de lutter contre les trafics, la criminalité organisée et le
financement du terrorisme, le contrôle de la conformité des marchandises, l’accompagnement
des entreprises et la régulation des secteurs spécifiques.
La douane malgache afin de mener à bien ces missions tend rapidement vers la digitalisation de
l’administration douanière, ce qui entraine une forte interaction numérique avec les transitaires
grâce au module SYDONIA7 et au système Tradenet. Elle essaie de limité au maximum les
contacts humain pour réduire la corruption qui est toujours un risque.
2.2.2. Les établissements de crédits
La loi N°095 Ŕ 030 du 22 février 1996 définit dans son article 3 les établissements de crédit
comme les organismes qui :
o effectuent à titre habituel des opérations de banque ;
o assurent la gestion pour le compte des tiers de portefeuilles de valeurs mobilières
en recevant à cet effet des fonds assortis d’un mandat de gestion ;

7
Système douanier automatisé qui traite des procédures de dédouanement

38
o apportent leur concours au placement de valeurs mobilières en se portant
ducroire.
Les opérations de banque comprennent la réception de fonds du public, l’octroi de crédits, la
mise à disposition du public ou la gestion de moyens de paiement. A cela se rajoute l’article 05
de la loi N° 2020 Ŕ 011 du 01er septembre 2020 qui stipule que : « Les opérations bancaires
comprennent la réception de fonds du public, les opérations de crédit et la mise à la disposition
du public ou la gestion de moyens de paiement. Les opérations bancaires autorisées varient en
fonction des catégories d’Etablissement de Crédit définies aux articles 15 à 22 de la présente
loi ».
Pour application à notre cas, les transitaires doivent travailler étroitement avec les établissements
de crédit car l’article 11 de l’arrêté 35.221/2015/MFB/SG/DGDG du 31 Décembre 2015 oblige
le commissionnaire en douane à se faire cautionner par une banque primaire via une lettre de
garantie bancaire annuelle qui déclare être solidaire au même titre que le commissionnaire au
paiement de toutes sommes de toute nature à hauteur de ce montant, dont le commissionnaire en
douane pourrait être redevable envers l’administration des douanes. Cette lettre de garantie n’est
pas obligatoire pour les commissionnaires disposant d’un crédit d’enlèvement.
2.2.3. La relation avec la concurrence
Le secteur regroupant les commissionnaires en douanes est un secteur règlementé par l’arrêté
35.221/2015/MFB/SG/DGDG du 31 Décembre 2015 modifiant et complétant certaines
dispositions de l’arrêté 33.938/20/MFB/SG/DGDG 14 du 12 Novembre 2014 réglementant la
profession de commissionnaire en douane et transit Ŕ maison qui a été détaillé plus tôt. Ce texte
est celui qui permet d’exercer le métier de commissionnaire en douane ou d’avoir un transit dans
sa propre société.
En 2022, le nombre de commissionnaire en douane en exercice est de 102 contre 182 au total,
tandis que les transitaire maison sont de 112 en exercice contre 271 ayant obtenu l’agrégation.
Le nombre de commissionnaire en douane en exercice en 2018 était de 103, cela montre que le
nombre est assez restreint même si certains ont abandonné le métier pour une raison ou une
autre : retrait agrément, faillite, …
Cette rude concurrence est atténuée par l’appartenance aux divers groupements :
o Groupement Professionnel des Commissionnaires Agréés en Douanes (GPCAD)
o Groupement Professionnel des Transit Ŕ Maison (GPTM)
Le groupement apporte son soutien et aide les commissionnaires à trouver un terrain d’entente
lors de litiges entre eux ou avec l’administration en servant d’intermédiaire.

39
2.2.4. La relation clientèle
La clientèle est un point important de notre étude car le marché malgache est assez hétérogène et
il est donc difficile de les regrouper juste par secteur d’activité. Chaque secteur d’activité étant
un client potentiel. Il est à noter que les particuliers représentent une minorité de la clientèle des
transitaires.
Le marché malgache est toujours ouvert mais il y a beaucoup de sociétés qui sont détenues par
les mêmes propriétaires, qui sont dénommés dans le mémoire « groupe ». Ces groupes sont
souvent interdépendant dans leurs activités (ex : Ouvrage BTP, fournisseurs de matériaux de
constructions, hôtel, location d’engins et même institution financière). Un litige avec un membre
du groupe peut donc entrainer un litige avec les autres membres.
Et l’article 12 de l’arrêté 35.221/2015/MFB/SG/DGDG du 31 Décembre 2015 stipule que les
commissionnaires et les transit Ŕ maison agréés en douanes sont et demeurent responsables des
opérations en douane effectuées par leurs soins. Ils répondent solidairement avec ses clients du
paiement des droits et taxes et d’éventuelles pénalités.
L’INSTAT nous livre ci Ŕ dessous en avril 2022, les dernières données disponibles sur les
branches d’activités présentes à Madagascar :
Tableau 3 : Taux de croissance annuel par branche d'activité
Codes Branches d'activité 2018:Q4 2019:Q4 2020:Q4 2021:Q3
SECTEUR PRIMAIRE
1 Agriculture -30,4 6,4 4,5 13,6
3 Elevage, pêche -26,0 9,4 -1,1 -3,4
4 Sylviculture 7,8 2,2 2,5 0,7
SECTEUR SECONDAIRE
10 Industrie extractive 86,8 25,4 -95,8 2171,2
15 Alimentaire, boisson, tabac -25,2 -1,9 -12,1 5,4
17 Textile 6,3 19,5 -8,7 124,9
20 Bois, papiers, imprimerie 27,5 -4,4 1,7 15,5
26 Matériaux de construction -4,2 -8,5 -18,1 5,9
28 Industries métalliques -0,5 -0,4 0,1 -6,4
29 Machine, matériels électriques et 0,6 -0,4 -13,0 2,9
industries diverses
40 Electricité, eau, gaz 4,4 3,8 -0,1 4,9
SECTEUR TERTIAIRE + BTP
45 BTP 8,5 5,5 -8,6 5,9
50 Commerce, entretiens, réparations -24,8 1,6 1,0 9,2
55 Hôtel, restaurant -30,4 123,4 -92,5 62,4
60 Transport 9,6 4,8 2,1 17,9
64 Poste et télécommunication 55,2 26,1 32,4 68,8
65 Banque, assurance -8,9 4,9 -9,3 4,2
71 Services aux entreprises -3,7 11,4 -10,3 34,3
75 Administration 7,5 21,8 9,9 32,6
80 Education 17,6 15,0 10,6 11,7
85 Santé -1,2 2,5 6,0 -7,0
91 Services rendus aux ménages 23,0 -27,8 10,3 43,0
97 SIFIM constants -15,5 31,8 16,1 -4,6
Impôts constants 33,9 -10,8 22,2 75,2
PIB -4,2 6,8 -6,8 32,4
Source : INSTAT, Tableau de Bord de l’Economie / TBE 47 - Avril 2022
On peut constater qu’il y a une grande diversité dans le marché actuel. Il y a une croissance
présente sauf pour les services rendus aux ménages.

40
2.3.Processus de dédouanement à Madagascar
Il est nécessaire de comprendre le processus de dédouanement afin de pouvoir avoir une
compréhension de l’activité. Ce processus est schématisé dans les annexes 4 et 5, mais pour
appuyer notre compréhension nous allons essayer de le décrire dans les points suivant.
2.3.1. Bordereau de Suivi des cargaisons
Le Bordereau de Suivi des Cargaisons (BSC) est mis en vigueur par la Décision
n°01/MFB/SG/DGD du 23 Mars 2007 portant création et validation du Bordereau de Suivi des
Cargaisons. La mise en place de cette procédure répond essentiellement à des besoins
d’identification, de contrôle, de sûreté, de traçabilité et de prévision des flux de marchandises à
destination de la République de Madagascar.
Le BSC est un système Internet mis en place par GasyNet pour assurer le suivi des cargaisons à
destination de Madagascar. Il est un outil moderne de suivi et de gestion du commerce intrant
permettant de disposer en temps réel d’informations utiles sur les mouvements de marchandises
à destination de Madagascar. La procédure a été conçue pour être la plus simple et la moins
contraignante possible.
Indépendamment de la valeur de la transaction, du bureau de dédouanement, du régime douanier
et de la destination finale, toute cargaison embarquée à destination de Madagascar à compter du
1er avril 2007 doit être couverte par un Bordereau de Suivi des Cargaisons dûment validé.
Il appartient à l’exportateur ou à son représentant d’accomplir cette formalité, et ce dernier en
ouvrant son BSC produira directement les documents finaux (facture, lettre de transport pour les
expéditions maritimes et déclaration d’exportation).
Toute cargaison n’ayant pas fait l’objet d’un BSC validé ne pourra faire l’objet d’un
dédouanement.
On notera que c’est le système BSC qui alimente en information le système TradeNet.
2.3.2. Le dédouanement
Le dédouanement des marchandises se fait avec l’appui informatique. Toutes opérations de
dédouanement se fait essentiellement en interaction entre TradeNet et le système Sydonia de la
Direction Générale des Douanes.
Les informations échangées sont :
- TradeNet vers Sydonia : fichier xml contenant les paiements effectués sur les droits et
taxes douanières ;
- Sydonia vers TradeNet : les fichiers contenant les informations telles que DAU,
conteneur, manifeste, accusé de paiement, …
Ce qui suit présente le cadre minimaliste de processus d’opération de dédouanement :

41
Etape 1 :
Toute opération d’importation ou d’exportation doit être l’objet d’une ouverture de dossier de
BSC. Y sont indiquées les informations telles que :
 identité de l’importateur à Madagascar
 identité du transitaire
 détails de l’expédition (marchandises et mode de transport)
Disponible dans le système de TradeNet, ces informations peuvent être accédées par les
douaniers pour collationnement des informations lors de la déclaration de manifeste par
l’importateur.
Etape 2 :
Le système Sydonia n’autorise l’enregistrement de la déclaration en détail qu’après le dépôt
(anticipé ou non) du manifeste correspondant. Ainsi, le dépôt du manifeste constitue par
conséquent le point de départ de toute procédure de dédouanement.
Le module de gestion du manifeste permet :
 une saisie directe dans TradeNet des manifestes contenant un nombre restreint de
connaissements suivie d’une transmission dans Sydonia ;
 un téléchargement des manifestes dans le système TradeNet suivi d’une
transmission à Sydonia ;
 un téléchargement Host-to-Host (système à système) en format UNEdifact pour
les grands consignataires.
Etape 3 :
La saisie et l’enregistrement des déclarations en douane s’opèrent directement dans Sydonia. Les
déclarations en douane sont établies :
 à partir des bureaux des douanes utilisant le système Sydonia, ou
 à partir du lieu de travail du déclarant via le poste client Sydonia, pour les
déclarants disposant du module Sydonia correspondant.
Une fois la déclaration enregistrée, le déclarant devra imprimer le document administratif unique
(DAU), le signer et y joindre les documents requis pour ensuite déposer le tout à la section
réception des dossiers du bureau des douanes concerné laquelle procèdera au contrôle de forme
des documents requis. En sus, ces dépôts se feront également en ligne sur SYDONIA avec les
versions scannées des documents qui enverra automatiquement les données vers la version
SYDONIA dédiée du bureau des douanes.

42
Une sélectivité automatique déterminant le circuit de contrôle s’opère dès l’enregistrement du
DAU.
Ainsi :
 le circuit rouge est fixé pour les marchandises nécessitant un scanning et/ou une
vérification physique,
 le circuit jaune pour les marchandises qui feront l’objet d’une simple vérification
documentaire de la déclaration, mais pourra passer en circuit rouge,
 le circuit bleu pour les marchandises contrôlées a posteriori, et,
 le circuit vert pour les marchandises dont la sortie est tout de suite autorisée après
le contrôle règlementaire du paiement des DTI.
Le circuit de dédouanement ainsi défini est celui résultant de l’analyse des risques relative à la
déclaration.
Pour le passage au scanner, les agents chargés du scanner enregistrent les résultats dans la
plateforme TradeNet et les communiquent au déclarant de manière à ce que celui-ci puisse
continuer son dédouanement.
Lorsque les marchandises sont soumises à une vérification physique, il appartient au déclarant de
prendre toutes les dispositions nécessaires en vue de les présenter à la vérification. Aux termes
de la vérification, enregistrement des résultats dans Sydonia / TradeNet.
Ainsi, à l’issue de la vérification, les informations des opérations sont disponibles autant au
niveau de TradeNet que de Sydonia grâce à la mise en place d’un réseau privé d’interconnexion
dont la description se fera un peu plus loin.
Etape 4 :
Que l’opération soit au comptant ou à crédit, le déclarant procède au paiement des droits et taxes
auprès de la Banque Primaire de son choix après liquidation des droits et taxes par le
vérificateur.
Une fois le paiement effectué, le système d’information interne de la Banque Primaire bascule
les informations correspondantes dans TradeNet qui reflète alors la situation de paiement à
Sydonia permettant ainsi la poursuite du processus de dédouanement.
De plus, ce processus est complété par l’émission d’un ordre de virement sortie de Tradenet
automatiquement déversé à la Banque Primaire puis remet à la Banque Centrale qui émet à son
tour un avis de crédit au Trésor public pour le compte du bureau des douanes concerné.

43
Etape 5 :
Muni de l’original du connaissement, le déclarant doit se présenter auprès de la compagnie de
navigation pour obtenir son bon à délivrer moyennant paiement :
 des frais de dossiers,
 du montant du fret si payable à destination,
 des éventuels frais de surestarie si applicable,
 et des frais de désinfection du (des) conteneur(s) si pris en charge par la
compagnie.
La délivrance du bon à délivrer se traduit directement par sa validation dans le système TradeNet
et sa communication directe au terminal à conteneurs (TAC) pour le cas des sites portuaires.
Etape 6 :
Le retrait des conteneurs au niveau du terminal à conteneurs, le déclarant se présente au bureau
du terminal à conteneurs pour obtenir son bon à livrer ou Gate Pass contre paiement des frais
d’enlèvement et des autres frais éventuels. L’accomplissement de la procédure se traduira par la
validation du Gate Pass dans le système TradeNet et sa communication aux entités concernées.
Le retrait des marchandises non conteneurisées (les marchandises en vrac, les marchandises en
conventionnel et les colis provenant des conteneurs de groupage), est effectué, après avoir
accompli les formalités du bon à délivrer auprès de la compagnie de navigation et sur
présentation de l’original du connaissement. Le déclarant s’acquitte alors de la facture du port,
celle-ci comprenant :
 les frais de débarquement et éventuels frais de dépotage,
 les péages et les autres frais éventuels (extra mouvements, frais de magasinage,
etc.).
L’accomplissement de la procédure se traduira par la validation du bon à livrer dans le système
TradeNet et sa communication aux entités concernées.
Etape 7 :
Pour la sortie du port, seule l’autorité douanière est habilitée à autoriser la sortie des
marchandises de l’enceinte portuaire. Après avoir accompli toutes les formalités requises, le
transporteur désigné par le déclarant se présente au bureau central de brigade (BCB) pour
effectuer les formalités de sortie du Port et se dirige par la suite vers le portail de sortie.
L’agent des douanes au portail :
 vérifie dans le système Sydonia et TradeNet que toutes les procédures ont été
effectuées avant d’autoriser la sortie des marchandises, et ;

44
 imprime l’attestation de dédouanement (ADD : document justificatif de
dédouanement pour les marchandises circulant sur le territoire national) y
afférente.
La description du processus d’opération de dédouanement ci-dessus montre bien que le système
TradeNet se présente vraiment comme un système à la fois d’intégrateur et d’interface. Il est
alors plus que primordial que ce système reste hautement disponible à tout moment.
Afin de permettre aux usagers de TradeNet de disposer des informations concernant leur
déclaration, manifeste ou paiement, un site web, portail gasynet.com, a été mise en place. Ainsi,
TradeNet alimente, au fur et à mesure du traitement des déclarations, des manifestes ou des
paiements, ce serveur et met ainsi à la disposition des usagers ces informations pour les
permettre de suivre leur opération douanière.
Dans les processus d’entrée de conteneur au port, lors de l’importation, et de sortie de conteneur
au port pour embarquement, lors de l’exportation, nécessitent des opérations au niveau de
TradeNet. Ainsi, un système de contrôle de conteneur est mis en place au niveau de chaque port
d’embarquement ou débarquement pour permettre le traitement et le suivi de ces va-et-vient. Ce
système dénommé TAC, pour Terminal à conteneur, est implémenté et est relié au système
TradeNet.
CONCLUSION TRANSITOIRE DE LA PREMIERE PARTIE
Pour conclure cette première partie, nous pouvons résumer celle-ci comme une présentation de
quelques notions utiles pour la compréhension de l’activité de transitaire tant au niveau de
l’activité, comptable, fiscal mais aussi douanier.
Ces généralités et notions de bases seront utiles à l’auditeur pour pouvoir comprendre et adapter
son approche d’audit et nous est utile pour la proposition d’un guide méthodologique. Certains
risques seront identifiés et feront l’objet de conception d’une stratégie d’audit dans notre
prochaine partie.

45
PARTIE II : PROPOSITION D’UN GUIDE METHODOLOGIQUE D’EVALUATION
DU CONTROLE INTERNE ET D’AUDIT DES COMPTES SIGNIFICATIFS
Chapitre 1 : PLANIFICATION ET STRATEGIES D’AUDIT
Afin de pouvoir fournir des directives pratiques aux professionnels menant un audit
des sociétés de transit maritime et aérien. Le présent ouvrage pourra leur servir de guide et
d’outil convenable pour offrir une assurance raisonnable dans l’audit des entités évoluant dans ce
secteur.
Cet ouvrage ne traite pas des diligences classiques lors d’une mission d’audit mais
traite plus des éléments spécifiques à vérifier par l’auditeur. Il est donc à noter, que ces
diligences doivent tout de même être traitées via la lecture des normes ISA.
Le but du de l’ouvrage étant de :
- Rappeler brièvement les normes ISA
- Pouvoir accepter ou maintenir la mission
- Evaluer les risques et proposer une démarche d’audit adéquate
- Finaliser la mission dans le but d’émettre une opinion
Nous allons donc traiter dans les sections suivantes les démarches à adopter lors de l’audit
d’entité évoluant dans le secteur du transit.
1.1.Rappel des normes ISA correspondantes
Conformément à l’ISA 300, planifier un audit implique l’établissement d’une stratégie générale
d'audit adaptée pour la mission et le développement des programmes de travail correspondants.
Une planification adéquate est bénéfique à l'audit, notamment en :
- aidant l’auditeur à porter une attention appropriée aux domaines importants de l’audit
- aidant l'auditeur à identifier et à résoudre les problèmes potentiels en temps voulu ;
- aidant l'auditeur à organiser et diriger correctement la mission d'audit afin qu'elle soit
réalisée de manière efficace et efficiente ;
- assistant l'auditeur dans la sélection des membres de l'équipe affectée à la mission ayant
des niveaux appropriés d'aptitude et de compétences pour répondre aux risques prévus et
dans la correcte affectation des tâches ;
- facilitant la direction et la supervision des membres de l'équipe affectée à la mission et la
revue de leurs travaux ;
- assistant l'auditeur, le cas échéant, dans la coordination des travaux effectués par les
auditeurs des composants et les experts.

46
Par ailleurs, la norme ISA 315 stipule que l'objectif de l'auditeur est d'identifier et d'évaluer les
risques d'anomalies significatives, provenant de fraude ou résultant d'erreur, au niveau des états
financiers et des assertions, au travers de la connaissance de l'entité et de son environnement, y
compris de son contrôle interne, fournissant ainsi une base pour concevoir et mettre en œuvre
des réponses aux risques évalués d'anomalies significatives. La norme ISA 240 précise que deux
types d'anomalies intentionnelles sont d’intérêt pour l'auditeur :
- les anomalies résultant de l’élaboration d'informations financières mensongères et,
- les anomalies résultant d'un détournement d'actif.
Ainsi, nous avons divisé en trois phases cet objectif de la norme ISA 315 :
- la phase de compréhension et d’évaluation des risques d’anomalies significatives au
niveau du contrôle interne et du système et procédures comptables (Section 1.4) ;
- la phase d’identification et d’évaluation des risques d’anomalies significatives au niveau
des états financiers et des assertions par le biais de l’examen analytique préliminaire
(Section 1.5) ;
- la phase de réponses aux risques d’anomalies significatives identifiées à travers ces deux
premières phases par l’élaboration des stratégies d’audit (Section 1.6).
Nous tenons à rappeler qu’une partie de la compréhension de l’activité a déjà été traité dans la
première partie.
1.2.Enquête sur l’éthique et la déontologie de la Direction
Dans une entité à auditer, le professionnel doit toujours vérifier le comportement
et l’implication des dirigeants de cette dernière. Cette vérification est d’autant plus nécessaire
dans une entreprise spécialisée dans le domaine du transit car c’est la porte d’entrée des
marchandises entre deux frontières. Les risques de fraudes fiscales, douanières et sociales sont
réels.
La norme ISA 315 stipule que l’auditeur doit avoir une connaissance de l’environnement de
contrôle de l’entreprise. Cet environnement étant le fondement d’un contrôle interne efficace,
garantissant la discipline et la structure correcte de l’entité. Cela est nécessaire pour une bonne
organisation et une conscientisation du personnel vis Ŕ à Ŕ vis des règles et des procédures mises
en place par les dirigeants afin d’avoir des informations fiables et de préserver les actifs de la
société.
Cette prise de connaissance de l’environnement de contrôle requiert de prendre en compte les
fonctions de gouvernance d’entreprise et de direction ainsi que les attitudes, les connaissances et
les actions des personnes qui les constituent. Cela doit se faire en connaissance de la place
qu’occupe le contrôle interne dans l’entité ainsi que le niveau dans lequel on peut le placer.

47
La communication et la mise en place des valeurs d’intégrité et d’éthique sont des éléments
cruciaux vis-à-vis de l’efficacité, des contrôles en place, la direction a donc une responsabilité
particulière dans cette enquête.
Dans une entreprise spécialisée dans le transit maritime et aérien, comme dit plus tôt, cette
enquête est d’autant plus utile car le niveau de fraude fiscale, douanière et de corruption y est
élevé car les transactions ne sont pas toujours retracées et les paiements en espèces y sont encore
largement admis dans la pratique. Cette dernière étant une porte vers la corruption.
Il faut donc se poser les bonnes questions avant de procéder à l’acceptation de la mission :
- Quel est la réputation des dirigeants au sein de la GEM et/ou de la GPCAD8 ?
- Quels sont les moyens de communications externes et internes qui sont
privilégiés ?
- Comment se passe la gestion quotidienne des affaires selon la direction ?
- Des cas de comportements contraires à l’éthique ont-ils existé, et comment la
direction y a t Ŕ elle répondu ?
- Quel est la réputation de la direction ou du propriétaire Ŕ dirigeant en termes de
compétences, et quelles en sont les preuves ?
- Comment se présente les critères de recrutements privilégiés : diplômes,
compétences, coûts ou autres ?
- La direction a-t-elle émise des directives face à l’incompétence des employés ?
- La direction fait-elle du contrôle interne une priorité ?
- Quel est le niveau de participation de la direction dans la préparation des états
financier ?
Les réponses à ces questions permettront à l’auditeur de procéder à l’acceptation de la mission
mais également à l’évaluation des risques. Dans sa mission, le professionnel pourra ainsi
identifier puis gérer les risques.
Dans une entité, à fort risque comme le transit, la culture de l’entreprise a une place particulière,
car ce sera celle-ci qui fera office de marche à suivre par les employés. Si l’entité a une culture
qui se rapproche des normes éthiques et que la direction a gardé cette marche, cela affectera
l’appréciation des risques. Si l’entité est plus dans une culture qui ne prend pas en compte le
caractère éthique mais uniquement basé sur la recherche du profit, cela aura un impact sur les
risques d’audit et sur les réponses que l’auditeur sera amené à y apporter.

8
Ces groupements sont en charges de défendre, d’uniformiser dans une même vision les intérêts des entrepreneurs

48
1.3.Cartographie des risques liés aux activités de commissionnaire en
douanes
Comme vu plus tôt, l’activité de transit ou commissionnaire en douane est une activité qui
présente plusieurs types de risques et la plupart liés aux spécificités des entités y évoluant.
Nous allons tout d’abord procéder à la présentation de ces principaux risques et dans une autre
section procéder à la réponse aux risques que nous allons émettre grâce à des programmes de
travail.
Les principaux risques :
- Le risque lié au blanchiment des capitaux
- Le risque lié à l’incertitude économique
- Les risques fiscaux
- Les risques liés aux opérations douanières
- Le risque de fraudes et de détournement
Ces risques sont les plus importants, mais ils y a d’autres types de risques que nous pourrons
catégorisés de mineur. Vu leur importance, nous avons émis en Annexe 3 une identification des
processus de dédouanement et identifier les risques pouvant avoir un impact sur les comptes.
Un programme de travail y afférent est présenté dans la section 1.6.5.a.
1.3.1. Le risque lié au blanchiment des capitaux
La lutte contre le blanchiment des capitaux est une des obligations de l’Expert-
comptable selon la loi 2004 Ŕ 020 du 19 Août 2004 et la loi 2018 Ŕ 043 du 13 février 2019
concernant la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. La finalité
des textes étant pour le professionnel comptable de pouvoir émettre ou non une « déclaration de
soupçon ».
L’évaluation des risques par rapport à un client prend en compte tout d’abord :
- Du client lui Ŕ même ;
- De l’activité ou secteur dans lequel il officie ;
- De sa situation géographique ;
- De la nature de la mission ;

49
La SAMIFIN dans sa sensibilisation à catégorisé à titre indicatif les régions à risques à
Madagascar comme dans le schéma suivant :
Figure 3 : Exemple région à risques9

Suivant le schéma ci Ŕ dessus, on peut constater qu’au niveau des principaux ports de
Madagascar et dans la capitale où se situent souvent les sièges des sociétés, il y a les risques liés
aux fraudes douanières et à l’importation et l’exportation des marchandises.
La filière du transit étant l’intermédiaire entre la douane et les opérateurs économique, elle
devient automatiquement un secteur à risque. La SAMIFIN identifiait la liste des infractions
d’origines (avec pourcentage) concernant le blanchiment d’argent ci Ŕ après :
- Abus de bien sociaux (4%)
- Change illicite (12%)
- Corruption (10%)
- Escroquerie (9%)
- Faux et usages de faux (3%)
- Fraudes fiscales (48%)
- Trafic illicite de ressources naturelles (14%)

9
Source : Formation délivrée par SAMIFIN en date du 15 Septembre 2017

50
Dans le secteur du transit, les infractions citées ci Ŕ dessus ont tous une forte probabilité d’être
identifiées. Les fraudes fiscales seront traitées plus explicitement dans une nouvelle sous -
section.
La SAMIFIN a aussi décrit non implicitement les activités avec des pays à risque selon GAFI.
Heureusement, la plupart des transitaires à Madagascar ne travaille pas avec des pays dans la
« liste noire » de la GAFI tels que l’Iran et la Corée du Nord. Par contre, pour les pays dans la
« liste grise » de la GAFI depuis 2020, se trouve Maurice où nous avons d’étroite relation
économique. Beaucoup de société Malgache ont leur siège ou une filiale à Maurice. Des
opérations d’importations et d’exportations y sont effectuées.
Le collège de coordination de lutte contre le blanchiment de capitaux d’origine illicite en 2019, a
réalisé une étude sur les secteurs d’activités présentant un risque élevé d’exposition. Le secteur
du transport, de la logistique et du déménagement en fait partie. En plus de cela, ce secteur reste
exposé à tous les autres secteurs à risques du fait de possible connivence entre les opérateurs
économiques, le transitaire lui-même et l’administration en place.
Nous allons présenter quelques risques liés au blanchiment des capitaux et du financement du
terrorisme :
 Abus de bien sociaux :
C’est un schéma classique de blanchiment pour tous types de société. Il n’y a pas de particularité
spécifique pour le secteur. Le principe reste l’utilisation des biens de la société à des fins
personnelles.
 Change illicite :
Selon le code des changes, sont défini comme change illicite les opérations de change non
effectuée auprès des intermédiaires agréés, des bureaux de change ou de toute autre entité
habilitée à le faire.
Ce type de blanchiment est modéré au sein d’une activité comme le transit, car toutes opérations
en devises doivent passer par la FINEX et être domiciliées.
Par contre, les transactions effectuées avec des pays non répertoriés à risques comme la chine,
présente des risques de sorties ou d’entrées de devises via l’émission de « fausses factures » qui
sont modifiées au départ par rapport à la nature, la quantité, et/ou le montant des transactions au
bon vouloir des opérateurs économiques. Ces fausses factures sont difficiles à identifier du fait
de leur émission depuis le pays du fournisseur. La création de bureau de représentation ou de
bureau de vente en chine n’étant pas difficile.

51
 Corruption
Le transit est une activité extrêmement sujette à la corruption à Madagascar. Les récents
évènements liés aux affaires de corruption liant des transitaires, des importateurs et
l’administration douanière nous donnent une idée du niveau que cela peut atteindre.
L’une des plus grandes sources de corruption sont le volume des transactions en espèces
effectuées au niveau des opérations portuaires.
Plusieurs « interventions » sont à effectuer avant de pouvoir dédouaner des marchandises :
constat expert, visite, police, redevances diverses, …10. La plupart de ces interventions font
souvent l’objet de reçus et non de factures conformes aux exigences du CGI. Ces paiements
peuvent être de montant assez important et sont parfois difficile à identifier dans les comptes de
la société.
La corruption a tout de même baissé au niveau de l’administration douanière grâce à la mise en
place de Sydonia World qui à long terme évitera les contacts physiques entre les agents de
transit, les importateurs/exportateurs et l’administration douanière. Tout se fera à base de
documents électronique. Actuellement, ce n’est pas encore opérationnel à 100%, donc une
interaction physique est toujours nécessaire, ce qui présente toujours un risque de corruption
d’un agent de l’Etat.
Le transitaire peut tout de même se prémunir de ce risque en essayant d’enquêter sur les clients
avant acceptation de l’ordre de transit, éviter au maximum les interactions physiques de ses
agents avec l’administration ou procéder à une déclaration de soupçon.
Une diligence a été émise dans la section 1.6.5.c du présent guide.
 Escroquerie :
L’escroquerie est définie par le code pénal comme le fait de : « tromper une personne physique
ou morale dans le but de se faire remettre un bien ou de l’argent, soit par l’usage d’un faux nom
ou d’une fausse qualité, soit par l’abus d’une qualité vraie ou emploi de manœuvres
frauduleuses ».
Le risque d’escroquerie de la part d’une entité œuvrant dans le domaine du transit est assez
faible, par contre, le risque de se faire escroquer par des importateurs est réel.
 Faux et usages de faux
Le faux peut être défini comme l’altération frauduleuse de la vérité dans le but de porter
préjudice à autrui et cela par n’importe quelque moyen que ce soit. On parle d’usage de faux, le

10
Liste non exhaustive

52
fait d’utiliser le faux en toute connaissance de cause afin de pouvoir utiliser le faux pour jouir
des droits identiques à ceux des porteurs d’originaux.
Il y a beaucoup de documents utilisés lors des dédouanements de marchandises : BSC, facture
originale (fournisseur, importateur), packaging, connaissement, DAU, Bon à délivrer, Gatepass,
…. Tous ces documents présentent un caractère à risque. Plus particulièrement les factures
originales des fournisseurs et leur packaging du fait de leurs influences sur la valeur en douanes
des marchandises. Elles peuvent être soit minorées, soit majorées, cela dépendant des besoins
des importateurs.
Une diligence a été émise dans la section 1.6.5.d du présent guide.
 Trafic illicite de ressources naturelles
Le trafic illicite de ressources naturelles est vraiment large, il peut s’agir de bois précieux,
ressources minières ou d’autres ressources. Le trafic en lui-même est régit par des lois
spécifiques, mais c’est l’utilisation des comptes bancaires afin de faire transiter des fonds pour
les financer ou pour y déposer des gains qui y sont liés sont considérés comme du blanchiment
de capitaux. Ce risque est à prendre en compte lors de l’audit des entités opérant dans le transit
maritime.
Une diligence a été émise dans la section 1.6.5.d du présent guide.
1.3.2. Le risque lié à l’incertitude économique
Dans le monde des affaires, beaucoup d’aléas peuvent mener une entreprise à revoir sa stratégie
ou à en abandonner une. Cela peut être social, politique, environnemental ou économique. C’est
Ŕ à Ŕ dire, des situations où elle n’a aucune influence et qu’elle devra donc subir.
Selon la Banque centrale, lors d’une étude qu’elle a menée en fin de trimestre 2021, l’incertitude
de la conjoncture économique est la première contrainte évoquée par les opérateurs comme
risque au développement de leur activité.
Cette incertitude empêche les entreprises à prendre plus de risque pour augmenter l’activité, ou à
mener des stratégies risquées pour pouvoir gratter un peu plus de marché.

53
La conjoncture économique globale se présente comme suit :
Figure 4 : Conjoncture économique globale

Les facteurs limitant la croissance de l’entreprise se présentent comme suit :


Figure 5 : Facteurs limitant la croissance d’une entreprise

54
Dans le domaine du transit, l’incertitude économique est un risque important. Si on peut définir
« l’incertitude économique » comme le niveau d’incertitude lié au comportement imprévisible
des agents acteurs de l’économie, les agents de transit sont les intermédiaires de ces acteurs.
Comme facteur pouvant amener à des risques, nous pouvons citer :
- L’inflation
- Les politiques économiques externes
- La politique économique interne
- La fin des accords commerciaux déjà conclus
Au niveau du transit, ces facteurs peuvent entrainer un risque de non continuité d’exploitation
car des clients peuvent commencer à importer moins, subir un dépôt de bilan du fait de
l’inflation ou de crise comme la COVID Ŕ 19. Ce qui entrainera un défaut de paiement. La
grosse différence avec les entreprises habituelles, le chiffre d’affaires représente un moindre
pourcentage des ressources engagées et que le résultat suit cette tendance. Il s’agit donc là d’une
possibilité de regroupement selon IFRS 9 décrite dans la section 2.1.4 de la partie I.
1.3.3. Les risques fiscaux
Les entreprises de transits maritimes et aériens ont des obligations fiscales
communes au régime du droit commun. Il n’y a pas réellement de spécificités quant aux
différents impôts et taxes qu’ils ont à payer ou à retenir à la source. Néanmoins, même s’il n’y a
pas de réelles spécificités comptables, il y a plusieurs facteurs dans le métier qui peuvent faire en
sorte que des risques d’erreurs ou de fraudes fiscales soient présents dans les comptes. Nous
allons présenter ci Ŕ dessous les risques comptables et fiscaux à identifier lors de l’audit des
comptes.
 Confusion entre débours et chiffre d’affaires
Les opérations de transit peuvent être effectuées de 02 manières :
- Le transitaire se charge de l’opération de dédouanement et le client se charge de
payé toutes les opérations, de l’ouverture à la livraison de la marchandise ;
- Le transitaire se charge de l’opération de dédouanement et se charge également
d’avancer les fonds et refacture ensuite les frais à l’identique au client ;
Le premier cas, présente peu de risque de confusion du chiffre d’affaires avec d’autres recettes,
par contre, dans le second cas, le risque de confusion entre débours et chiffre d’affaires est élevé.
La facture du transitaire en pratique est souvent scindée en deux : la partie « débours » et la
partie « commissions + TVA ». Cela, afin de pouvoir identifier les débours qui ne sont pas
facturés à l’identique et qui doivent donc être traité comme du chiffre d’affaires de l’entreprise.

55
Les pièces justificatives doivent donc être complètes et conformes.
Selon l’article 20.01.54 du code général des impôts indique que toute
insuffisance, inexactitude, omission, minoration ou fausseté relevée dans toute déclaration
périodique ou occasionnelle aux fins d'imposition aux impôts, droits et taxes donne lieu au
paiement d'une amende égale à 40p.100 du complément des droits exigibles.
Tandis que l’article 20.01.56 sanctionne d’une amende de 80p100 du complément des droits
exigibles pour les faits reconnus de manœuvres frauduleuses
 IR Intermittent des non-résidents et TVA Intermittente
Les transitaires travaillent souvent avec des compagnies maritimes, tandis que
d’autres en sont mêmes les représentant agrées sur le territoire de Madagascar. Etant des
prestations de services faites sur le territoire malgache mais effectué par des personnes morales
non résidentes. Les prestations sont passibles de l’impôt sur les revenus intermittents des non-
résidents, et de la TVA intermittente.
Cette prestation est un peu difficile à identifier, car il y a quelquefois des confusions entre les
compagnies maritimes ayant leurs représentants à Madagascar et qui facturent leurs clients via la
filiale. La prestation du représentant se résumant à la commission de représentation qu’elle
perçoit de son mandant.
 Déduction à tort des TVA sur les frais récupérables
La confusion entre débours et chiffre d’affaires ci-dessous peut affecter la TVA.
C’est un risque assez élevé selon la taille et le régime fiscal de la société à auditer mais assez
facile à identifier avec une analyse des états financiers.
 Paiement en espèces entre assujetti, non Ŕ assujetti :
Le métier de transitaire nécessite divers paiements auprès de divers fournisseurs.
Les plus gros étant la douane, le port (MICTSL, SPAT, SMMC), les compagnies de navigation
et les transporteurs. Mais, il y a des paiements qui se font avec des fournisseurs moins importants
et qui sont mentionnés comme « interventions » dans le jargon. Ces interventions concernent des
entités diverses : police, direction régionale eau et forêt, Expert, dockers et autres. La plupart de
ces paiements doivent être effectués en espèces et ne font pas l’objet de factures régulières. Dans
ce cas, il faut bien veiller à l’application de la décision n°02/2022 MFB/SG/DGI/DELF du
28 février 2022.
Il est important de noter qu’il s’agit de transactions et non pas uniquement de déduction de
charges.

56
 IRSA : temporaire et permanent :
Le personnel utilisé pour le métier de transitaire est assez disparate. Par contre,
ce sont des métiers assez classiques. Il est juste nécessaire de bien comprendre le fait qu’un
transitaire utilise beaucoup de personnel temporaire, engagé comme docker, manutentionnaire ou
autres métiers nécessitant de la force physique.
Il devient donc nécessaire de bien vérifier les obligations fiscales relatives à ces temporaires. Le
transitaire pouvant opter pour un contrat classique ou mettre en place un système de retenue de
l’impôt synthétique intermittent.
 Droits de communication :
Toutes sociétés à l’obligation d’effectuer leurs déclarations de droit de communication selon
l’article 20.06.12 à 20.06.17 du code général des impôts. Pour les transitaires, la déclaration des
débours est volumineuse du fait des nombreuses transactions à refacturer.
Des éléments de chiffre d’affaires et de débours peuvent prêter à confusion. Il est ainsi important
de vérifier cette déclaration.
1.3.4. Les risques liés aux opérations douanières
Les opérations faites auprès de l’administration sont des opérations susceptibles de présenter
plusieurs types de risques : continuité d’exploitation, risque de fraudes douanières par corruption
d’un agent de l’Etat.
Il faut noter qu’un texte assez méconnu du public peut nuire directement au transitaire par le
retrait ou la suspension de son agrément car c’est une profession dites règlementée.
La règlementation de la profession de commissionnaire en douane et transit Ŕ maison est régit
par l’arrêté 35.221/2015/MFB/SG/DGD du 31 Décembre 2015 modifiant l’arrêté N°
33.938/2014/MFB/DGD du 12 Octobre 2014. L‘arrêté définit les conditions d’octrois de
l’agrément ainsi que les modalités de son retrait par le Directeur Général des Douanes en
concertations avec le groupement professionnel.
Pourtant, même avec cette règlementation, des dérives ont été constatées par l’administration vis
Ŕ à Ŕ vis de la pratique du métier lui-même. C’est ainsi qu’est née en 2018, l’idée de
« responsabilisation de la profession de commissionnaire agréé en douane et transit Ŕ maison ».
De cette idée est sortie la décision numéro 025/MFB/SG/DGD du 20 Décembre 2018 portant sur
le tableau des sanctions des commissionnaires en douane et transit Ŕ maison. Cette décision
impacte directement la continuité d’exploitation des transitaires car elle sanctionne les
infractions effectuées par les transitaires par des suspensions allant d’un mois à deux mois
jusqu’au retrait général définitif de l’agrément. Ces décisions sont prises sur une base objective
et avec des calculs sur système de points que nous allons traiter dans nos réponses aux risques.

57
Les infractions sont souvent dues à des redressements suivant les valeurs déclarées, erreur des
espèces déclarées, erreurs sur les quantités déclarées, documents falsifiés, …. Un programme de
travail y afférent est émis en section 1.6.3.c et 1.6.5.f.
Il y a tout de même une liste d’infractions délictueuses graves sans considérations de fréquence
qui sanctionne de suite par retrait de l’agrément de la part de l’administration douanières. Pour
les détails il est nécessaire de lire l’article 3 alinéa 5 de la décision en annexe 8.
Pour éviter de perdre des points par infractions, le transitaire a comme valeur de recours la
capacité d’intenté une action judiciaire vis Ŕ à Ŕ vis du client pour que ce soit ce dernier qui soit
sanctionné.
Le système de calcul est remis à 0 chaque année, pour reprendre sur une nouvelle base.
Tous litiges peuvent être portés au niveau de la Commission de Conciliation et d’Expertise
Douanière (CCED).
De tout ce qui précède, on peut dire que la prise en compte de ce risque d’audit lié à la continuité
d’exploitation est nécessaire à vérifier chaque année pour éviter d’émettre un rapport qui n’est
pas émise sur une base de continuité d’exploitation selon la norme ISA 570 révisée.
1.3.5. Le risque de fraudes et de détournement
Lors de l’audit des états financiers, le professionnel doit prendre en compte selon ISA 240 et ISA
315 des risques liés au contrôle interne de la société. Dans une entité œuvrant dans le domaine
du transit aérien et maritime et selon une certaine taille prendre en compte le risque de fraudes
et/ou de détournement effectué en interne soit par le personnel ou par la direction elle-même.
Le nombre important de transactions en espèces tant en valeur qu’en fréquence, nécessite un
niveau de contrôle interne assez rigoureux car cela présente un risque d’anomalie significatif lors
de l’audit des comptes. Une diligence y afférente a été émise dans la section 1.6.4.a.
Les risques liés à l’exhaustivité et la réalité des opérations est également à prendre en compte,
car le compte des « frais récupérables » est souvent un compte avec un volume et une fréquence
de transactions significatives. L’auditeur doit s’assurer que les assertions d’audit soient validées
en totalité pour ce compte et les comptes qui y sont liés directement et indirectement.
La prise en compte de l’environnement dans lequel évolue la société est importante. Dans notre
cas, la relation de la direction avec les tiers présente un risque d’audit. Il y a un risque de
connivence pour effectuer des transactions en dehors de l’objet social de l’entité :
- avance de fonds ou emprunt ;
- traitement non objectif des dossiers selon la relation avec la clientèle ;
- falsification de documents liés au dédouanement ;
- autres.

58
Les risques de détournement de fonds faites par le personnel est également à prendre en compte
(programme en section 1.6.4.a). Spécialement, ceux ayant accès aux moyens de paiements autres
qu’en espèces : chèque, virement, mobile money. Le volume et la nature des transactions doivent
amener à évaluer ces risques et y apporter une réponse.
L’évaluation des risques inhérent et risques liés au contrôle interne ayant été effectuée, il nous
est maintenant demandé de présenter un programme de vérification pour y répondre. Néanmoins,
les éléments de traitement classique ne seront pas traités dans notre étude pour éviter une
redondance avec les guides d’audit déjà déployés.
1.4.Prise de connaissance, évaluation du contrôle interne et du système et
procédures comptables sur les cycles et comptes spécifiques aux activités
de transit maritime et aérien : proposition de programme de vérification
Le système et les procédures comptables dans une société de transit maritime et
aérien doit faire l’objet d’une évaluation préalable afin de pouvoir proposer un programme de
vérification adéquat. Beaucoup de points doivent être soulevés avant de pouvoir mettre en place
le programme adéquat.
Nous allons nous pencher sur les cycles importants, et ne plus passer par les cycles qui sont
standard aux autres sociétés.
1.4.1. Rappel des normes ISA correspondantes
En guise de rappel et conformément à la norme ISA 315, l'objectif de l'auditeur est d'identifier et
d'évaluer les risques d'anomalies significatives, provenant de fraude ou résultant d'erreur, au
niveau des états financiers et des assertions, au travers de la connaissance de l'entité et de son
environnement, y compris de son contrôle interne, fournissant ainsi une base pour concevoir et
mettre en œuvre des réponses aux risques évalués d'anomalies significatives.
Nous allons catégoriser les types d’anomalies potentielles qui pourraient survenir :
- les assertions relatives aux flux d’opérations et aux évènements survenus au cours de la
période auditée ;
- les assertions relatives aux soldes de comptes en fin de période ;
- les assertions relatives à la présentation des états financiers et aux informations fournies
dans eux Ŕ ci.

59
a. Assertions relatives aux flux d’opérations et aux évènements survenus au cours de la
période auditée :
Les assertions traitées sont :
Assertions Description
Survenance les opérations ou les événements qui ont été comptabilisés se sont
produits et se rapportent à l'entité ;
Exhaustivité toutes les opérations et tous les événements qui devraient être
comptabilisés ont été enregistrés ;
Exactitude les montants et autres données relatives à des opérations ou
événements comptabilisés l'ont été correctement ;
Séparation des les opérations et événements ont été comptabilisés dans la bonne
périodes période comptable ;
Comptabilisation les opérations et les événements ont été comptabilisés dans les bons
comptes ;
b. Assertions relatives aux soldes de comptes en fin de période :
Les assertions traitées sont :
Assertions Description
Existence les actifs, passifs et les fonds propres existent
Droits et obligations l'entité détient un droit sur les actifs ou les contrôle, et les passifs
reflètent les obligations de l'entité
Exhaustivité tous les actifs, les passifs et les fonds propres qui devraient être
comptabilisés ont été enregistrés
Valorisation et les actifs, les passifs et les fonds propres sont présentés dans les états
affectation financiers pour leur bonne valeur et tous les ajustements résultant de
leur valorisation ou de leur dépréciation sont enregistrés de façon
appropriée.
c. Assertions relatives à la présentation des états financiers et aux informations fournies
dans ceux Ŕ ci :
Les assertions traitées sont :
Assertions Description
Survenance, Droits et les événements, les opérations et les autres aspects se sont produits et
obligations se rapportent à l'entité
Exhaustivité toutes les informations se rapportant aux états financiers qui doivent
être fournies dans ces états l'ont bien été
Classifications des l'information financière est présentée et décrite de manière pertinente,
rubriques et et les informations fournies dans les états financiers sont clairement
compréhension présentées
Exactitude de la les informations financières et les autres informations sont fournies de
valorisation manière sincère et pour des montants corrects.

Notre programme de travail prendra en compte la connaissance des activités de l’entité, son
environnement et prendra également en compte le contrôle interne au sein de l’entité. De plus,
les anomalies potentielles que nous avons décrites ci Ŕ dessus seront liées au risque significatif
au niveau du contrôle et/ou des comptes.

60
La compréhension de l’activité et de son environnement étant déjà traitée dans le premier
chapitre, nous allons nous focaliser sur :
o La continuité d’exploitation ;
o La prise en compte du système d’information ;
o La présentation des cycles et des risques ;
o La proposition de programme de travail ;
Après avoir, compris les environnements nous allons procéder à l’émission de questionnaires.
1.4.2. Vérification de la continuité d’exploitation
L’activité de commissionnaire agréé en douane est une activité particulièrement risquée. La
continuité d’exploitation de l’entreprise y est tout le temps remise en cause du fait des opérations
qui y sont effectuées, des règles douanières ou justes de la nature même de l’activité. Nous allons
détailler dans les prochains points comment procéder à la distinction des éléments clés et
procéder à la proposition d’un programme de vérification du risque de continuité d’exploitation
dans la section 1.6 du guide.
 Nature financière et nature opérationnelle :
Le risque de non continuité d’exploitation dans une entité œuvrant dans le transit aérien et
maritime concerne soit des opérations financières soit le métier en lui-même. Il faut donc
s’assurer que ces deux types de risques soient tous les deux traités.
Les risques de non continuité d’exploitation de natures financières sont nombreux :
- Vol et détournement des actifs de la société : les transactions sont nombreuses
lors d’opérations de dédouanement. Elle fait l’objet d’un risque non négligeable
de détournement en interne. Surtout au niveau des espèces et des chèques. Il faut
de ce fait, bien analyser le contrôle interne lié aux opérations de trésorerie et
proposer un programme de travail adéquat. Ce programme de travail sera proposé
en 1.6.4,
- Créances irrécouvrables d’un montant significatif pouvant impacter
considérablement la société. Il faut noter que l’engagement des frais récupérables
ne couvre pas les commissions. Une perte sur créances irrécouvrables n’aura donc
pas le même impact que dans une société classique. Le risque y est plus accru. La
gestion de ce risque est détaillée dans le point 1.6.4.b,
- Incapacité de régler les engagements financiers auprès des institutions
financières. Cela concerne la capacité de la société à gérer la trésorerie
quotidienne. Les engagements obtenus auprès des institutions financières

61
concernent souvent les cautions bancaires, les avances, les autorisations de débits
ou d’escomptes,
- Incapacité de gérer correctement la trésorerie : une trésorerie débitrice ou
créditrice sur une longue période doit être vérifiée afin de pouvoir mesurer le
risque.
Les risques de non continuité d’exploitation de natures opérationnelles sont également nombreux
et il est nécessaire de les identifier afin de pouvoir proposer le programme de vérification
adéquat.
Ci Ŕ dessous une liste non exhaustive mais importantes pour l’évaluation de la continuité
d’exploitation :
- Il y a t Ŕ il le non-respect de la législation en vigueur que ce soit juridique, fiscale
ou douanière connu au niveau de la société ;
- Des déclarations écrites ont-elles été obtenus par les précédents CAC et seront Ŕ
elles obtenues lors de la mission. Dans une réponse défavorable, il faudra analyser
ce point ;
- Une vérification des clients de la société au niveau du groupement, de la douane
pour savoir s’ils n’ont pas fait l’objet de poursuites ou d’évènements qui pourrait
compromettre les relations futures ;
- Recueil des engagements hors bilan ;
- Si risque demander le plan de la Direction sur 12 mois ;
- Demander à la direction si elle a connaissance d’éléments pouvant remettre en
compte la continuité d’exploitation.

62
Nous présentons dans le tableau qui suit un questionnaire pour identifier les éléments clés à
l’évaluation des risques liés à la continuité d’exploitation afin de proposer un programme de
travail dans la section 1.5 adéquat :
Tableau 4 : Questionnaire lié à la continuité d’exploitation11
Eléments clés Oui/Non
La Direction a t Ŕ elle une bonne connaissance de l’activité en général ?
La Direction est Ŕ elle impliquée dans la société ?
Le respect des textes relatifs à l’octroi d’agrément est Ŕ il respecté ?
Un calcul préalable au retrait des points dans la décision N°025 est Ŕ il effectué et anticipé ? (cf :
1.6.2)
Des non-respects des législations (code des douanes, tarifs des douanes, code général des impôts)
?) en vigueur ont Ŕ ils été identifiés ?
Les risques liés aux blanchiments des capitaux sont Ŕ ils prisent en compte par la direction et des
mesures de sauvegardes sont Ŕ elles mises en place ? (cf : 1.3.1 et 1.5.)
La direction se tient-elle à jour sur les évènements économiques, politiques majeurs ?
La direction a-t-elle un plan sur au moins 12 mois si un évènement pouvant nuire à l’exploitation
se profile ?
Les risques de natures financières ont Ŕ ils des mesures de détection : capitaux propres négatifs,
capacité d’autofinancement insuffisante, incidents de paiement, incapacité à gérer les lignes,
litiges et/ou contentieux pouvant aboutir à des problèmes financiers important ?
Les risques de natures opérationnelles ont Ŕ ils des mesures de détection : gestion des départs
d’employés, pertes importantes de part de marché vu le contexte des importations, vols et
détournement en interne, changement fréquent de plateforme en lignes des partenaires (Gasynet,
Sydonia, Banques, compagnie de navigation), nouvelles exigences logistiques de l’administration
douanière ?
La direction procède t Ŕ elle a un recueil des informations clients avant, pendant et après avoir
travaillé avec ? (propriétaires, dirigeant, notoriété vis Ŕ à Ŕ vis de l’administration, notoriété dans
le monde des affaires, visibilité économique et politique du client)
La direction accepte-t-elle de refuser des clients suivant l’un des points précédent ?
La direction a t Ŕ elle accès aux tableaux de bord pouvant détecter ou comprendre les éventuels
risques ? (cf : 1.5)
La direction est Ŕ elle capable de les exploiter correctement ?
La direction accepte Ŕ t Ŕ elle d’établir et signer des déclarations écrites ?

11
Questionnaire à titre indicatif mais pouvant être amélioré si la situation l’exige

63
1.4.3. Le système d’information
L’évaluation du système d’information dans une entreprise dans le domaine du transit maritime
et aérien est nécessaire pour mener à bien l’audit. Il faut comprendre comment le système
marche en général et ainsi pouvoir évaluer les éléments clés à vérifier. Si on devait schématiser
le système, il serait comme suit :
Figure 6 : Schéma de l’interaction entre les divers systèmes liés au dédouanement

S : Sydonia
BSC : Système « Bordereau de Suivi des Cargaisons »
TN : TradeNet
Les informations qui fluctuent dans une société de transit viennent donc des différents acteurs
sur le schéma ainsi que des clients et des fournisseurs.
Le système d’information d’une société de transit doit donc être cohérent avec les informations
qui sont fournies par ces tiers externes.
Il faut que les procédures en interne soit en adéquation avec l’environnement informatique
présent au sein de la société :
- les relations de travail entre chaque intervenant ;
- les prestations ayant des impacts sur les comptes du transitaire ;
- les risques sur le contrôle interne ;
- les risques financiers et comptables ;

64
Nous présentons le processus de dédouanement dans l’annexe 3 pour faciliter le suivi.
Il y a nécessité de présence d’un manuel de procédure formalisé pour que le système
d’information puisse répondre aux besoins de la société. Un programme de travail y afférent est
présenté dans la section 1.6.5.e.
Ci Ŕ dessous un tableau des éléments à identifier afin de pouvoir évaluer le risque lié au système
d’information :
Tableau 5 : Facteurs clés d’évaluation du risque par rapport au SI
Risques :
Eléments Clés à étudier Faible/Moyen/Elevé
Adéquation avec la stratégie :
- le SI de la société peut Ŕ elle répondre à la stratégie de la direction que ce soit en
matière de tableau de bord lié à la douane, tableau de bord financier pour prise de
décision ;
- le SI peut Ŕ il agir en interaction avec SYDONIA ;
- le SI peut Ŕ il agir en interaction avec le système de la compagnie de navigation ;
- le SI peut Ŕ il agir en interaction avec le système des banques ;
- le SI peut Ŕ il analyser les risques de défaillances clients et proposer une provision
adéquate selon IFRS 9 ;
- le SI peut Ŕ il satisfaire aux normes comptables.
Sécurisation des données :
- Le serveur traitant de la sécurisation des documents douaniers est Ŕ il sécurisé ?
- Existe Ŕ il une procédure de sauvegarde des données du logiciel métier, comptable
ou de l’ERP
- Existe Ŕ il une possibilité de backup à un instant « t »
- la société possède t Ŕ elle un GED (Gestion Electronique des Documents) ;
- la base de donnée est Ŕ elle sécurisée ;
- la société possède t Ŕ elle un administrateur système ;
- la société possède t Ŕ elle un administrateur réseau.
Facilité d’accès :
- il y a t Ŕ il un système de gestion des utilisateurs et de mot de passe sur
SYDONIA ;
- il y a t Ŕ il un système de gestion des utilisateurs et de mot de passe sur
TRADENET ;
- il y a t Ŕ il un système de gestion des utilisateurs et de mot de passe sur Système
BSC ;
- il y a t Ŕ il un système de gestion des utilisateurs et de mot de passe sur les
applications en interne ;
- il y a t Ŕ il un responsable de la gestion des rôles et des mots de passe ;
- le serveur est Ŕ il dans une pièce sécurisée et climatisée.
Fiabilité du SI :
- Les applications en interne sont Ŕ ils des logiciels maison ou produit par des
éditeurs reconnus ?
- Les applications en interne peuvent Ŕ il faire l’objet de manipulation ?
- Un système de validation est Ŕ il présent ?
- Peut Ŕ on procéder à des suppressions d’éléments ?
Pérennité du SI :
- La société possède des logiciels payants ou gratuits en général ;
- des contrats avec les développeurs de logiciels sont-ils bien archivés ;
- les contrats sont Ŕ ils explicites sur les « droits » et la « durée » : détenteur du code
source, modalités de paiement, durée de la licence, rupture du contrat ;
- les bases de données sont-elles protégées.

65
Tableau 5 : Facteurs clés d’évaluation du risque par rapport au SI (suite)
Risques :
Eléments Clés à étudier Faible/Moyen/Elevé
Disponibilité :
- les applications sont-elles accessibles en ligne pour les agents de terrain : suivi des
circuits, suivi des inspecteurs en charge des dossiers, suivi des enlèvements, … ;
- les applications sont-elles responsives pour une interaction rapide entre agent de
terrain et agent du bureau ;
- les tableaux de bords sont Ŕ ils accessibles instantanément par la direction pour un
suivi adéquat des dossiers ;
Efficience :
- le système d’information est Ŕ il efficient ;
Matériel :
- les ordinateur sont-ils conformes techniquement aux exigences des logiciels
comme SYDONIA, TRADENET, E-HETRA
- des scanners adaptés à la forte demande de numérisation des documents sont-ils en
place ;
- des imprimantes photocopieuses adaptées à la forte demande d’impression et de
copie des documents sont-elles en place ;
- le serveur de l’entreprise est Ŕ il conforme aux exigences techniques ;
Compétences du personnel :
- les déclarants ont Ŕ ils une formation à jour sur SYDONIA ;
- le personnel (comptabilité et déclarant) ayant une interaction avec Tradenet ont Ŕ
ils une formation à jour sur TRADENET et Système BSC ;
- le personnel a t Ŕ il une connaissance des codes et tarif des douanes ;
- le personnel a t Ŕ il un niveau de connaissance des outils office ;

L’évaluation du risque doit se faire à chaque élément clés.


1.4.4. Le cycle « client - produits »
Avant de commencer à traiter le cycle « produits » nous tenons à rappeler la définition d’un
produit et du chiffre d’affaires par le PCG 2005 :
Article 132 – 3 : Les produits sont des accroissements d'avantages économiques au cours de
l'exercice sous forme d'entrées ou d'accroissements d'actifs ou de diminutions de passifs. Ils ont
pour effet d'augmenter les capitaux propres autrement que par des augmentations provenant des
apports des participants aux capitaux propres.
Article 132 – 4 : Le chiffre d'affaires correspond aux ventes de marchandises et production
vendue de biens et services évalués sur la base du prix de vente hors taxes récupérables et
réalisées par l'entité avec les tiers à l'occasion de son activité normale et courante.
Tandis que la norme IFRS 15 défini les produits comme dans la section 2.1.3 de notre travail.
Dans une entreprise de transit on peut trouver plusieurs types de produits :
- Les honoraires du transitaire : c’est le prix de sa prestation
- Les frais de dossiers
- Les commissions sur avances de ventes
- Les honoraires sur le coût de l’agrément

66
- La marge sur récupération des frais financiers
- La marge sur les « frais récupérables » facturés en surplus
Il faut prendre en compte des pertes de crédits attendus selon IFRS 9, pour pouvoir gérer le
risque sur les créances clients.
Ces produits attirent notre attention sur les assertions d’audit qu’ils doivent respecter :
l’exhaustivité, l’existence et la réalité, la mesure et l’exactitude, l’évaluation, les droits et
obligations et la présentation.
Ci Ŕ dessous les éléments clés d’analyse du contrôle interne
Tableau 6 : Questionnaire lié au cycle « client »
Eléments clés Oui/Non
La grille de séparation des fonctions est-elle remplie ?
La société réalise-t-elle des enquêtes préalables clients ? Sont-elles régulièrement remises à
jour pour prévenir le risque de défaillance ?
Les ordres de transits sont Ŕ ils pré-numérotés et systématiques ?
Les numéros d’ouverture de dossiers sont Ŕ ils séquentiels ?
Les documents d’importations sont Ŕ ils complets pour chaque dossier ? (procéder au sondage)
Le système d’informatique en place permet Ŕ il de vérifier l’écart entre les éléments décaissés et
les éléments facturés ?
Les factures sont Ŕ elles numérotées séquentiellement ?
Les factures émises sont Ŕ elles à bases d’éléments réels ou à bases de provisions ?
Les factures émises font Ŕ elles l’objet de justificatifs des fournisseurs concernés ?
Les conditions de facturations clients sont Ŕ elles standard ?
Les conditions de facturations clients sont Ŕ elles respectées ?
Les logiciels informatiques permettent Ŕ ils un suivi des comptes clients et des effets à recevoir
en temps réels ?
Le suivi des durées de crédit clients, et de l’historique des créances est-elle effectuée par
quelqu’un de compétent ?
La société utilise t Ŕ elle un ERP prenant en compte les interfaces clients ?
Le cut Ŕ off est Ŕ il facilement identifiable ou une procédure est Ŕ elle mise en place pour
l’identification ?
Les relances clients sont Ŕ elles systématiques ?
Un suivi des dossiers en contentieux est Ŕ il en place ?
Les provisions des pertes de crédits selon IFRS 9 sont Ŕ elles comptabilisées ?
La comptabilisation des produits se fait Ŕ elles selon IFRS 15 ? (cf 1.5 pour PdT)

67
Le questionnaire ci Ŕ dessus couvre les risques ci Ŕ après :
Anomalies
Libellés Risques potentielles
Le traitement des dossiers clients Risques de défaillance des clients qui est Exactitude
ne dépend pas uniquement de souvent dus à des litiges concernant des Comptabilisation
l’entité mais aussi d’autres acteurs. problèmes liés au dédouanement, des factures
d’intérêts de retard ;
Les dossiers ont des probabilités de Risques de pertes financières liés aux Exactitude
litige soit avec le client, soit avec provisions sur les créances douteuses ; Comptabilisation
l’administration douanière.
Quelques opérations nécessitent Risques d’erreur de transcription des produits Exactitude
une connaissance des normes dans les comptes du fait de la non Ŕ application Séparation des
internationales IFRS : distinction des normes en vigueur (IFRS 15, IFRS 9 et périodes
entre débours et chiffre d’affaires. IAS 37)

1.4.5. Le cycle « achats - fournisseurs »


Les types de charges liées directement à l’exploitation sont le carburant lié au transport des
conteneurs, les charges d’entretiens et de réparations liées à la logistique, les charges de
personnel et le charges financières. Ces charges ne sont pas exhaustives mais sont là pour
indications. Les types de passifs clés à vérifier sont celles concernant les :
- Compagnie de navigation (représentée ou pas par la société) : fret, frais de dossier, frais
de nettoyage, surestaries, overstay ;
- Frais portuaires : embarquement, débarquement, magasinage, APMF ;
- Obligations douanières (Droits et taxes divers) et GasyNet ;
- Interventions diverses ;
Avant de présenter notre questionnaire, il est important de nous focaliser sur les risques
d’anomalies significatives :
Libellés Risques Anomalies potentielles
Il y a un nombre important de Confusion entre charges et Exactitude
transactions au niveau des passifs Comptabilisation
débours et refacturations Fraude fiscale Présentation
Les débours payés doivent faire Omission de facturation de Exactitude
l’objet de facturation certains débours Comptabilisation
Quelques opérations nécessitent Risques d’erreur de transcription Exactitude
une connaissance des normes des produits dans les comptes du Séparation des périodes
internationales IFRS. fait de la non Ŕ application des
normes en vigueur (IFRS 15,
IFRS 9 et IAS 37)

68
Ci Ŕ dessous les éléments clés d’analyse du contrôle interne :
Eléments clés Oui/Non
DEPENSES DE FONCTIONNEMENT
La grille de séparation des fonctions est-elle remplie ?
Existe-t-il une procédure de double signature pour les commandes supérieures à un certain
montant ?
La société réalise-t-elle des enquêtes préalables fournisseurs ? Sont-elles régulièrement remises à
jour?
Existe-t-il des bons pré Ŕ numérotés de commande fournisseurs ?
Les commandes non livrées font-elles l'objet d'un suivi et de relances ?
Existe-t-il un rapprochement entre les marchandises reçues (bons de réception), les commandes et
les factures ?
Les comptes fournisseurs sont-ils justifiés régulièrement ?
Existe-t-il un suivi régulier de la durée moyenne de règlement ?
Existe-t-il une intégration directe des éléments de la gestion des achats dans la comptabilité ? La
fiabilité de la procédure est-elle vérifiée ?
Y a-t-il une procédure de collecte des informations liées au cut off (marchandises en attente,
avoirs en attente, factures non reçues etc ...) confirmée par le service achat et le service
comptable ?
La signature des pièces de règlement est-elle faite au vu des pièces justifiant la dépense ?
La société utilise-t-elle les modules du système d'exploitation et/ou des logiciels d'application
pour limiter l'accès non autorisé aux programmes et aux données concernant les achats et les
fournisseurs ?
Les utilisateurs sont-ils satisfaits de la fiabilité et de la ponctualité (par exemple temps de
réponse) des rapports et des données en temps réel sur les achats et les fournisseurs générés par
l'informatique ?
FRAIS RECUPERABLES
Existe t Ŕ il un suivi préalable des dépenses récupérables ?
Ce type de suivi est Ŕ il pré Ŕ numéroté ?
Est Ŕ ce fait par un système de dossier ?
Si, non, veuillez détailler.
Le suivi des dossiers est Ŕ il physique ?
La société utilise-t-elle les modules du système d'exploitation et/ou des logiciels d'application
pour suivre les dépenses récupérables ?
Est Ŕ ce un ERP ?
Les dépenses liées aux frais récupérables font Ŕ elles toutes l’objet de pièces justificatives ?
Les dépenses sont Ŕ elles facilement identifiables ?
Les dépenses sur frais récupérables ont Ŕ elles l’objet de seuil d’autorisation ?
Des personnes en dehors de la direction peuvent Ŕ elles engagées ce types de dépenses ?
Le responsable de l’engagement des dépenses sur frais récupérable, réalise t Ŕ elle l’engagement
au vu des justificatifs ?
Le classement des dossiers est Ŕ il effectué correctement ?
La recherche des dossiers ne propose t Ŕ elle aucune difficulté ?
Le service comptabilité possède t Ŕ il une copie des justificatifs ?

1.4.6. Le cycle « trésorerie et opérations de financement »


Le cycle financier est un des cycles les plus importants dans une société de transit maritime et/ou
aérienne. Il y a souvent un nombre important d’opérations qui nécessitent dont le professionnel
doit s’assurer que les risques d’anomalies significatives soient couverts car cela a un impact non
négligeable sur la capacité de l’entité à faire face aux divers engagements envers la douane tout
particulièrement.

69
Avant de présenter notre questionnaire, il est important de nous focaliser sur les risques
d’anomalies significatives suivantes :
Libellés Risques Anomalies potentielles
Le financement externe est un Continuité d’exploitation Exactitude
mode de financement très prisés Droits et obligations
Les transactions en espèces sont Détournement ou vol Exactitude
encore très nombreuses dans ce Non-respect de la législation en Droits et obligations
type d’activités et souvent il n’y a matière de seuil de paiement en
pas de réels seuils espèces
Les transactions financières sont Blanchiment des capitaux Exactitude
importantes en termes de valeur Fraude douanière Droits et obligations
surtout au niveau de la douane
Les interactions avec les autorités Fraude douanière Exactitude
sont encore présentes malgré la Corruption Droits et obligations
dématérialisation effectuée
Ci Ŕ dessous les éléments clés d’analyse du contrôle interne :
Eléments clés Oui/Non
Existe t Ŕ il une grille de séparation des fonctions au sein de la société ?
Les signatures des pièces de décaissement sont Ŕ ils effectués via les justificatifs de dépenses ?
Existe t Ŕ il des seuils pour les engagements de dépenses ?
Existe t Ŕ il des opérations où les engagements de dépenses ne peuvent être autorisés que pour un
type unique de signataire ?
Existe t Ŕ il une limitation pour les décaissements et encaissement en espèces ?
Les règlements sont Ŕ ils versés à la Banque dans un délai raisonnable ?
Il y a t Ŕ il un contrôle périodique de la caisse ?
Un PV de caisse est Ŕ il établit journalièrement ?
La comptabilisation des éléments de trésorerie sont-ils effectués régulièrement ?
La société possède t Ŕ elle un ERP tenant compte du cycle de la trésorerie ?
Les dépenses relatives aux droits et taxes, Gasynet sur le système TRADENET est Ŕ il
régulièrement rapproché avec la comptabilité ?
Existe Ŕ t Ŕ il des rapprochements bancaires ?
Les rapprochements bancaires sont Ŕ il visés et contrôlés par la direction ?
Existe t Ŕ il des éléments en suspens non apurés, au niveau de la société et au niveau de la
banque ?
Existe t Ŕ il une prévision de trésorerie ?
Existe t Ŕ il un fichier relatif aux « engagement hors bilan » ?
Les conventions bancaires sont Ŕ elles correctement classées ?

1.4.7. Le cycle « fiscal»


Dans une entreprise de transit, la fiscalité n’a pas de régime spécifique, il est régit par le code
général des impôts et fait partie des entreprises de droit commun. Néanmoins, nous avons pu voir
dans la section 1.3 que des risques par rapport à certains types de déclarations étaient plus élevés
que d’autres : déclaration de TVA, TVA Intermittente, IR Intermittente et droit de
communication.

70
Ci Ŕ dessous un questionnaire lié au programme de travail présenté en section 1.6.3.g du présent
guide afin d’analyser le contrôle interne et émettre une opinion dessus :
Eléments clés Oui/Non
Il y a t Ŕ il une grille de séparation des fonctions ?
Existe t Ŕ il un service fiscal dans la société ?
Existe t Ŕ il une cellule de veille fiscale dans la société ?
Existe t Ŕ il une procédure liée au cut Ŕ off entre le service fiscal et le service comptable ?
Les dirigeants sont Ŕ ils attentifs aux risques fiscaux liés à l’activité ?
Un classement correct des déclarations fiscales et récépissés de paiement est Ŕ il effectué ?
Un manuel de procédure fiscal ou guide fiscal est Ŕ il disponible au sein de la société ?
Une gestion des autorisations au sein de Hetra Ŕ paiement, Nifonline est-elle correctement
effectuée ?
La société a t Ŕ elle fait face à des contrôle fiscaux lors des années précédentes ?
Quels types d’impôts et taxes ont été notifiés ?
La société a t Ŕ elle dû payer des amendes et pénalités à la notification définitive ?
La société a t Ŕ elle mise en place des mesures de sauvegardes ?
La société fait elle face actuellement à des contrôles fiscaux ?
Les mesures de sauvegardes ont Ŕ elles été efficaces ?

1.4.8. Conclusion sur le contrôle interne


Tirer une conclusion sur la fiabilité ou pas du contrôle interne dans sa conception, d’une part, et
décider de le tester ou pas, d’autre part, sont parmi les préalables à l’élaboration de la stratégie
d’audit par compte.
A travers la phase de compréhension des différents cycles opérationnels, l’environnement
informatique et le système comptable, cette étape consiste donc pour l’auditeur à conclure sur la
confiance préalable ou pas qu’il peut allouer au contrôle interne lié au processus d’élaboration
des états financiers sur ces trois domaines. Ensuite, la décision de tester ou pas l’effectivité des
contrôles pertinents aura un impact sur l’étendue des travaux de vérification des comptes.
L’auditeur doit tirer sa conclusion sur la confiance préalable que l’auditeur peut allouer au
système d’information que nous avons pu voir ainsi qu’au le système comptable. Il lui reste à
tester le fonctionnement de ces systèmes avec les systèmes informatiques présents dans la
société.
Les principaux contrôles pertinents sont présentés dans la section 1.5 et 1.6. Ces contrôles sont
évalués par rapport aux exigences des cinq composants du COSO. En fonction de leur
conception pour prévenir et/ou détecter les anomalies potentielles, les risques encourus seront
classés faible, modéré ou élevé.
Si l’auditeur conclura que les contrôles en place couvrent les risques d’anomalies significatives,
il peut procéder au tester ou juger qu’on peut s’y fier. Dans le dernier cas, il doit élaborer un
programme de travail beaucoup plus spécifique en fonction de l’importance des impacts sur les

71
comptes des faiblesses identifiées. Si les résultats des tests des contrôles pertinents au niveau
d’un cycle opérationnel sont concluant, il peut se baser sur les programmes de travail sur les
comptes du présent mémoire proposés dans la section 1.6 y afférents pour tirer une conclusion
d’ensemble sur les comptes concernés. Dans le cas, contraire, il doit concevoir un nouveau
programme de travail qui répond au mieux aux éventuels nouveaux problèmes rencontrés lors de
la phase de test des contrôles pertinents si les impacts des faiblesses relevées affectent de façon
significative son opinion.
1.5.Examen analytique préliminaire : proposition d’un programme de travail
1.5.1. Rappel des normes ISA correspondantes
Les normes ISA 315 et 520 requièrent la mise en œuvre des procédures analytiques. Le terme
"procédures analytiques" s'entend des évaluations d'informations financières faites à partir d'une
analyse des rapports plausibles entre des données financières et non-financières. Ces procédures
englobent également toute investigation jugée nécessaire des fluctuations ou des rapports relevés
qui sont incohérents avec d'autres informations pertinentes ou qui s'écartent de façon importante
des valeurs attendues. Ces informations aident l’auditeur dans l’orientation de ses travaux.
Les procédures analytiques comprennent trois étapes :
o Procédures analytiques comme procédures d'évaluation des risques (norme ISA 315) ;
o Procédures analytiques de substance (Norme ISA 520) ;
o Procédures analytiques de corroboration (Norme ISA 520).
Dans la présente partie, nous orientons notre analyse sur les procédures analytiques d’évaluation
des risques. Les deux autres procédures analytiques seront traitées successivement dans la
section 1.6 « Programme de vérification » et le chapitre II « Finalisation des rapports ».
1.5.2. Identification des ratios clés
Dans une entreprise qui œuvre dans le transit maritime et aérien, il faut mettre en place une
stratégie de vérification. Il faut en premier lieu, comprendre la nature de l’activité et ainsi
retrouver les types d’opérations qui y sont le plus représenté. Une entreprise dans ce domaine
devra avoir à vérifier les ratios suivant afin de s’assurer de la cohérence globale de l’activité tout
en procédant à l’analyse préliminaire.
 Chiffre d'affaires/Total facturation HT
Ce ratio12 permet de cerner globalement la rentabilité de la société en dehors du calcul habituel
du taux de rentabilité interne. Il permet d’avoir une idée de la politique de la direction et de voir
si les tarifs sont appliqués correctement.

12
Les ratios proposés sont à titre indicatif

72
L’auditeur sera chargé d’apprécier ce ratio par rapport à la situation du client car il est juste à
terme d’indication.
 Chiffre d'affaires/Frais récupérables
Ce ratio permet aussi de voir en partie la rentabilité, mais en dehors de cela permet de voir les
revenus par rapport aux dépenses engagées directement par la société. Le ratio est également de
l’ordre de 1 à 5%, néanmoins il devrait être sensiblement moins ou égal au précédent ratio. Un
écart trop important pourrait montrer que la société confond une partie de ses frais récupérables
et ses charges.
Ce ratio aide aussi à vérifier le respect des tarifs par clients de la société. Et pouvoir dégager les
clients qui pourront faire l’objet de sondage, de confirmation de solde ou de procédure
alternative.
 Chiffre d'affaires/(Frais récupérables + total des charges HT)
Ce ratio est le ratio qui permet le plus de vérifier la rentabilité d’une société de transit. Car elle
inclue à la fois les frais directement engagés mais aussi des frais accessoires mais pourtant
effectués par la société. Nous n’avons pas pu avoir de données de la part des entreprises par
rapport à celui-ci mais nous pouvons tout de même conclure qu’il est à moins de 5% en
moyenne.
 (DRI ou ROC)/Droits et taxes
Avant de parler du ratio nous allons nous pencher sur les éléments le composant.
Le DRI ou « Droit de Remise sur Intérêt » est un frais récupérable qui fait office de refacturation
des frais financiers dans une entreprise de transit.
Le ROC ou « Remise sur obligation cautionné » est un frais récupérable qui concerne un
pourcentage de 0,3% pris par l’administration douanière sur l’octroi d’un crédit d’une quinzaine
de jour lors du paiement des droits et taxes.
Ce ratio permet de vérifier le taux moyen appliqué par la société pour le crédit qui lui est octroyé
par l’administration douanière et les institutions financières si elle avance d’abord les frais. Dans
une entreprise de transit qui fait payer les droits et taxes au client, ce ratio n’a pas lieu d’être.
 (Commission sur avance de fonds + DRI)/Total Facturation HT
Par commission sur avance de fonds, on peut entendre le chiffre d’affaire concernant une
facturation des frais financiers avec une petite marge faite par la société.
Ce ratio est souvent utile pour les sociétés avançant les fonds et usant d’escompte de traites ou
d’autres moyens de crédits entrainant des frais financiers supplémentaires à la société. Ce ratio
représente le taux moyen annuel octroyé par la société à ses clients et devrait être supérieur ou

73
égal au taux moyen annuel obtenus auprès des banques. Sa vérification est nécessaire pour
s’assurer que des pertes financières liées à l’utilisation des crédits bancaire soient identifiables.
 Droits et taxes/Total facturation HT
Il est calculé via la valeur en douanes de la société qui dépend elle-même des incoterms (FOB,
CAF, …). La plupart des autres frais récupérables y sont rattachés et la plupart des commissions
également. Il peut soit être avancé par le client (dans ce cas, ce ratio n’a pas lieu d’être) soit
avancé par la société pour être refacturé à l’identique après. Un programme de travail y afférent
est présenté dans la section 1.6.3.c, 1.6.3.e et 1.6.4.b.
Ce ratio permet de visualiser une partie du risque encouru par la société et ce que représente les
engagements auprès de l’administration douanière. Son analyse est à coupler avec la vérification
de la décision N°025 et à vérifier par client si possible.
 Frais financiers HT/Chiffre d'affaires HT
Il s’agit d’un ratio qui permet de vérifier la correcte facturation, d’analyser la correcte utilisation
des fonds et voir si certains éléments ne répondant ni aux critères de charges, ni aux critères de
chiffre d’affaires sont mal interprétés par la société.
Un problème de présentation peut fausser le résultat de ce ratio. Il faut prendre en compte les
éléments comptabilisés en frais récupérables.
 Agios bancaires HT/Total escomptes
Ce ratio permet de vérifier la correcte application des taux accordés par la banque et de vérifier
la correcte application des tarifs convenu avec les clients. Les problèmes de présentation des
comptes sont à prendre en compte, car il se pourrait que les agios bancaires ne soient pas
comptabilisés dans le compte correct.
 [(DRI ou ROC) + commission avance de fonds + intérêt de retard] / [Agios et
commissions bancaire sur remise]
Ce ratio permet de comprendre s’il y a une marge prise par la société sur la refacturation des
frais financiers. On peut voir globalement le montant de la marge prise par la société. Il devrait
être de l’ordre de 100% ou moins. Un ratio qui est supérieur à ce pourcentage peut soit présenter
une marge cachée par la société, un pourcentage largement inférieur suppose que des frais ont
été omis.
PS : les intérêts de retard représentent les intérêts sur les retards de paiement de client suite à
l’utilisation des crédits bancaires pour leur compte. Cela dépend de la politique de la société.

74
 Moyenne des frais financiers mensuels
Ce n’est pas à proprement parler un ratio mais plus une aide à l’analyse des charges financières
subies par la société. Il doit être comparé avec le chiffre d’affaires mensuel de la société pour
pouvoir sortir un rapport entre les deux.
Il convient de prendre en compte le cut Ŕ off mensuel que ce soit au niveau des charges
financières qu’au niveau du chiffre d’affaires.
1.5.3. Exploitation des tableaux de bords
Une société de transit maritime et aérienne se doit d’avoir plusieurs tableaux de bord. Même s’il
n’y a pas de normes communes régissant ces tableaux de bords, il y a pourtant des pratiques
communes aux sociétés œuvrant dans ce domaine. Les tableaux de bords ne sont pas forcément
financiers mais peuvent aider à s’assurer de l’exhaustivité des opérations.
 Tableau de bord relatif à l’ouverture et au suivi des dossiers
Les tableaux de bord dans une entreprise de transit sont nombreux et une d’entre elle est le suivi
des dossiers. Une présentation synthétique standard est présentée en annexe 3. Quel que soit la
société (PME ou Grande entreprise), un système de suivi des dossiers est souvent présent. Il aide
à identifier les dossiers ouverts par client et à s’assurer de l’exhaustivité de toutes les opérations
effectuées avec elle. Car à chaque phase d’un dossier doit correspondre une dépense et une
facturation adéquate. La justification d’une facturation doit donc se faire sur la base d’une
opération effectuée.
Ce tableau de bord permet :
- D’identifier les opérations fictives (problème de réalité) par exemple sur les
opérations de magasinage, surestaries ou overstay ;
- Des omissions de facturations qui impacte l’exhaustivité ;
- D’identifier les surfacturations ou omissions de facturations éventuelles;
- D’identifier le traitement de dossiers non relatifs à la société

75
Ci Ŕ dessous un type de tableau de bord sur un modèle d’historique de dossier :
Figure 7 : Modèle d’ERP d’historique de dossier

Il permet ainsi de vérifier si l’opération a réellement eu lieu avec vérification préalable des
pièces justificatives probantes. Cela permet d’identifier le nombre de dossier traité pour vérifier
la cohérence.
Il devrait également être possible de vérifier l’historique pour chaque dossier :
Figure 8 : Modèle d’ERP d’historique de dossier détaillé

Ce type d’historique permet d’entrer en détails dans un dossier et à ajouter. Il faut procéder au
sondage de certains dossiers et vérifier si les transactions ont réellement existé ou non.
Correspondent Ŕ elles a de réelles opérations ou non.

76
Figure 5 : Modèle de chronologie des factures
La « chronologie des factures »13 est une liste chronologique des factures mais présentée en détails, avec une identification de chaque type de frais
récupérables, de commissions et de la taxe collectée par le transitaire. Ce tableau peut se présenter comme suit :
FRAIS RECUPERABLES Chiffre d’affaires Total Total T Total
Date Facture Dossier Client Fret Débarqueme Droits DRI GasyNet Location Transport Interventions Intérêts Avance Autres Débours CA V Facture
nt/ et ou engins de commis A
Embarquem taxes ROC fonds sions
ent
XX 001 001 Client X X X X X X X X X X X X X X
1
XX 002 002 Client X X X X X X X X X X X X X X
2
XX 003 001 Client X X X X X X X X X X X X X X
1
… … … … … … … … … … … … … … … … … … …
… … … … … … … … … … … … … … … … … … …
… … … … … … … … … … … … … … … … … … …
… … … … … … … … … … … … … … … … … … …
XX 100 080 Client X X X X X X X X X X X X X X
10
TOTAL Z Z Z Z Z Z Z Z Z Z Z Z Z Z Z
Ce tableau diffère des tableaux classiques de chronologie des factures par les détails apportés sur chaque rubrique de factures, car à chaque
élément facturé il doit y avoir : des pièces justificatives, une présence dans les historiques des dossiers et des dépenses payées par la société. A
l’exception des chèques de cautions qui sont souvent facturés même s’il n’y a encore aucune sortie de fond au préalable.
A terme d’indication, le total annuel du chiffre d’affaires relatif à l’activité doit être identique au total du chiffre d’affaires dans le tableau ci
Ŕ dessus. Et le total des débours communiqués dans le droit de communication doit plus ou moins correspondre aux débours qui y sont présentés.
Cela peut dépendre de chaque société. Les écarts probables sont les éléments de N Ŕ 1 facturé en N mais payé en N Ŕ 1 ou inversement, il y a
également les éléments de N +1 facturés en N mais payé réellement en N +1.

13
Ce tableau a été présenté à titre indicatif et n’est pas un modèle standardisé par une quelconque norme

77
 Tableau de suivi du crédit en douane :
Ce tableau de bord montre la capacité de l’entreprise à payer ses engagements douaniers. Le
crédit en douanes fonctionne comme suit :
1. Obtention d’un crédit en douanes cautionné par une banque d’un montant fixé ;
2. Une échéance de 10 jours est accordée pour chaque déclaration inscrite dans le crédit ;
3. L’enregistrement de la déclaration conditionne le début du crédit ;
4. La liquidation d’un dossier permet de payer la déclaration ;
5. Le paiement de la déclaration libère le crédit de la somme payée.
Il n’y a pas de tableau spécifique demandé par l’administration douanière. Néanmoins, un
transitaire devrait disposer d’un tableau par numéro de crédit (selon la banque ayant accepté de
cautionné) et par date de liquidation. Ce tableau permet à la société de suivre l’évolution de ses
arriérés auprès de la douane et se prémunir des risques d’impayés et donc de retrait d’agrément.
Un programme de travail y afférent est présenté dans la section 1.6.3.c.
Un exemple comme suit :
Figure 10 : Modèle de suivi des lignes de crédit dans une application

L’utilisation de cet élément doit être couplé avec une confirmation de crédit auprès de
l’administration douanières. Chaque fin d’année (31/12/N), l’administration douanière notifie les
transitaires ayant fait appel au crédit en douane d’une lettre qui inscrit le solde restant dû à l’Etat
Malgache par le transitaire ainsi que l’échéance de paiement s’il y a des arriérés constatés.
Souvent, le règlement doit se faire au comptant ou dans les 10 jours qui suivent la réception de la

78
lettre. S’il y a beaucoup d’arriérés, cela peut impacter la continuité d’exploitation de l’entreprise,
car le crédit restera bloqué jusqu’au règlement. Néanmoins, une banque primaire cautionne
 Liste des traites en portefeuilles et traites escomptées non échus
Ce sont des balises qui ne sont pas spécifique aux entreprises de transit maritime ou aérienne.
Néanmoins, il est nécessaire que l’entreprise puisse réussir à fournir ces éléments à un temps
« t ». Cela afin de connaitre les engagements auxquels doit faire face la société. Dans les
diligences faites par l’auditeur, il doit prendre en compte de la capacité de l’entreprise à faire
face à d’éventuels traites non honorées par un ou plusieurs groupes de clients. Un programme de
travail y afférent est présenté dans la section 1.6.4.b.
 Dossiers en contentieux
Les entreprises de transit font plus face à des dossiers contentieux que la plupart des entreprises.
Elles travaillent au jour le jour avec l’administration douanière et des infractions ou risques
d’infractions sont toujours présentes.
Le transitaire doit souvent faire face à des contestations de valeur, de natures, de quantité ou
d’autres points faites par l’administration douanières. Des dossiers sont donc souvent traités
auprès de la Direction des Affaires Juridiques et de la Lutte contre la Fraude Douanières
(DAJLF), qui est l’organe chargé de la lutte contre les fraudes.
Une analyse de ces dossiers en contentieux doit être effectués car si le transitaire est en charge
d’avancer les fonds et attends ensuite d’être payé par le client, il y a un risque énorme de non
recouvrement des valeurs avancées et qui peuvent donc finir en pertes pour l’entreprise. Le
programme de travail de la section 1.6 couvre ce risque.
 Décision N°025 : 04 indicateurs
La décision N°025 du 20 Décembre 2018 et de la Note 20-2019-MFB/SG/DGD du 23 Janvier
2019 concernant le tableau de sanctions doivent être intégrés dans le tableau de bord de la
société. S’il n’y a pas de tableau de bord y afférent, cela peut vouloir dire que la société ne tient
pas en compte de ce risque par rapport à la continuité d’exploitation.
Le tableau de bord doit permettre de vérifier les données au niveau de la société par rapport aux
données de références publiées par l’administration douanière.

79
Les dernières données publiées sont celles-ci Ŕ dessous.
Tableau 7 : Données de références selon notes N°20-2019 – MFB/SG/DGD14
SANCTION « Références 2018 »
Points 1 2 3 4
Indicateurs 1 12 293 036,33 16 390 715,11 20 488 393,88 Supérieur à 20 488 393,88
Indicateurs 2 17 22 27 Supérieur à 27
Indicateurs 3 3,11% 4,14% 5,18% Supérieur à 5,18%
Indicateurs 4 1,52% 2,02% 2,53% Supérieur à 2,53%

Les chiffres ci Ŕ dessus ne sont pas confidentiels mais publiées en principes chaque année.
Néanmoins, l’administration douanière ne publie pas les données mais doit être récupérée auprès
de cette dernière.
Le mode de calcul des quatre indicateurs est présenté ci Ŕ dessous.
Tableau 8 : Application des dossiers de références sur dossier fictif
LIBELLES VALEUR OBSERVATIONS
Total Droit compromis 37 104 481 324,00
Total Droits enregistrés 2 412 330 296 533,00
Nombres infractions 2 818,00
Nombres infractions hors « Valitrade » 1 811,00
Total DAU Enregistrés 81 064,00
Total CAD 103,00

Total Droit compromis/Nombre


Indicateurs 1 20 488 393,88 infractions hors « Valitrade »
Indicateurs 2 27 Nombres infractions/Total CAD
Pourcentage Nombre total dossier en
Indicateurs 3 5,18% infraction/Total DAU Enregistrés
Total Droit compromis/Total Droits
Indicateurs 4 2,53% enregistrés
Ce calcul doit être effectué mensuellement et à chaque mois le transitaire est notifié de sa
position selon le nombre de point :
- Inférieur à 10 points : aucune sanction
- 10 à 11 points : suspension d’un mois
- 12 points : suspension de 2 mois
- 13 à 16 points : retrait définitif
Les points sont réinitialisés à 0 à chaque début d’année.
La vérification des points liés à ce tableau permet de s’assurer que la continuité d’exploitation
liée à ce texte n’est pas compromise.

14
Annexe 8

80
1.5.4. Exploitation des confirmations
Les demandes de confirmations auprès des tiers sont des procédures qui peuvent être
catégorisées de classique lors de l’audit légal des comptes. Néanmoins, pour le cas d’une
entreprise de transit, il est recommandé à l’auditeur d’envoyer systématiquement une demande
de confirmation auprès des tiers ci-après :
- Administration douanière : le but étant de demander le reste à payer auprès de
l’administration du fait du crédit de 10 jours accordé. Il est nécessaire de
rapprocher les éventuels écarts ;
- MICTSL : toutes opérations portuaires sous conteneur doivent passer sous
contrôle de cette entité. Souvent, le paiement est effectué au comptant,
néanmoins, elle accorde parfois des crédits de 30 jours pour les opérations qui y
sont effectuées.
- GasyNet : le but étant de demander le reste à payer auprès de GasyNet du fait du
crédit de 10 jours accordé. Il est nécessaire de rapprocher les éventuels écarts ;
- Compagnie de navigation : il y a plusieurs compagnies de navigation présente à
Madagascar (Bollore, MSC, Malagasy Shipping, MAERSK, PIL, DAL, …). Il
faudra demander le solde restant dû à chaque compagnie ainsi que les états des
« chèques de caution ». Si le transitaire est à la fois représentant légal à
Madagascar de la compagnie de navigation, c’est Ŕ à Ŕ dire que cette dernière est
son client, il faudra demander en sus le compte d’escale qui est un récapitulatif
mensuel des transactions en présentant le solde dû par le représentant. Le solde
final est soit débiteur ou créditeur ;
Le reste des confirmations peut être effectué selon le système de sondage préconisé par la norme
ISA 330.
1.5.5. Exploitation de Sydonia
Lors de l’audit, il est plus probant de demander des données externes pour vérifier les différentes
assertions.
Pour vérifier l’exhaustivité et la réalité d’un dossier traité en douane, l’administration douanière
a créé le système « SYDONIA ++ » remplacé plus tard par le système « Sydonia World ».
Chaque transitaire agréé ou transitaire maison peut y avoir accès grâce à un login et un mot de
passe offert par la douane pour chaque déclarant. Ainsi chaque opération de dédouanement doit
être déclaré dans le système qu’il y ait une nécessité de paiement ou non. Ce système pré Ŕ
numérote les déclarations suivant les régimes douaniers.

81
L’avantage du système Sydonia permettra à l’auditeur de vérifier toutes les déclarations faites
par le transitaire avec tous les clients et le détail des transactions : les importateurs, les
exportateurs, le numéro DAU, le numéro du connaissement, les conteneurs concernés, les
marchandises concernées, la date de liquidation de la déclaration, la date de paiement de la
déclaration, les éventuels amendes et pénalités douanières.
Ces informations peuvent être exportées facilement sur un tableur (excel, libre office calc,
openoffice calc, …) et peuvent ainsi être exploitable par l’auditeur.
Il est important de noter que toutes les informations dans Sydonia doivent être matérialisées par
des documents préalables qui sont importées dans le système pour faire office de justificatif pour
l’administration douanière.
Une comparaison entre les déclarations enregistrées et payées sur Sydonia, les déclarations
payées dans la comptabilité et les déclarations dans le tableau de chronologie des factures
permettra de s’assurer en 03 temps de la réalité des opérations afférentes à la douane.
1.6.Programme de vérification des comptes significatifs et spécifiques aux
activités du transit maritime et aérien
Nous allons présenter dans cette section un programme de vérification des différents points
présentés plus tôt. Il s’agira d’émettre un programme de vérification des éléments clés de
l’activité de transit maritime et aérien. Mais avant cela nous présentons brièvement les normes
internationales qui y seront appliquées.
1.6.1. Rappel des normes ISA correspondantes15
ISA 230 : Documentation d’audit
Les éléments servant de base du rapport d’audit doivent être documentées avec des éléments
probants pour justifier que l’audit a été effectué selon les normes internationales d’audit ainsi
que les dispositions légales et réglementaires applicables.
ISA 250 : Prise en compte des textes législatifs et réglementaires dans un audit des états
financiers
L’audit des états financiers requiert que le respect des textes législatifs et réglementaires ait été
au préalable vérifié selon les techniques d’audit internationales. Par contre, la détection de non-
conformité revient à la direction.
ISA 260 : Communication des questions soulevées à l’occasion de l’audit des personnes
constituant le gouvernement d’entreprise

15
Pour les normes ISA non expliquées, veuillez-vous référer à la norme complète

82
Cette norme traite de la communication entre auditeur et les personnes constituant gouvernement
d’entreprise. Elle propose un processus d’échange efficace entre les deux parties tout en
préservant l’indépendance. Clair, précis, pertinence et respect des délais sont les maitres mots.
ISA 300 : Planification d’une mission d’audit des états financiers
ISA 315 : Connaissance de l’entité et de son environnement et évaluation du risque
d’anomalies significatives
ISA 330 : Procédures à mettre en œuvre par l’auditeur en fonction de son évaluation des
risques
ISA 500 : Eléments probants
ISA 505 : Confirmations externes
Les éléments probants sont considérés plus fiables s’ils sont reçus de sources externes
indépendantes de l’entité. Ainsi, les demandes de confirmations répondues par des tiers
indépendants réduisent considérablement le risque d’anomalie significative. Il n’est toutefois pas
toujours nécessaire d’y avoir recours.
Il est toutefois nécessaire que l’auditeur contrôle le processus, effectue des procédures
alternatives si utile et évalue les résultats.
ISA 520 : Sondages en audit et autres méthodes de sélection d’éléments à des fins de test
ISA 560 : Événements postérieurs à la date de clôture
La norme fournit aux évènements survenant entre la date de clôture et la date de rapport de
l’auditeur ainsi que les faits découverts après la date de rapport de l’auditeur.
ISA 570 : Continuité d’exploitation
1.6.2. Vérification du risque liée à la continuité d’exploitation
Afin de vérifier la continuité d’exploitation, nous allons procéder par l’émission un programme
de vérification détaillé de la décision 025, puis allons présenter les diligences pour les autres
points pouvant présenter un risque par rapport à la continuité d’exploitation.
a. Vérification Décision 025 : méthode de calcul, etc :
Notre vérification a pour objectif d’émettre une opinion sur les risques et les contrôles possibles
concernant la décision N°025 du 20 Décembre 2018 et de la Note 20-2019-MFB/SG/DGD du 23
Janvier 2019.
Pour y procéder, nous allons énumérer les types d’infractions, les contrôles possibles et nos
observations. Un programme de travail y afférent est présenté dans la section 1.6.5.f.

83
Tableau 8 : Récapitulatif des risques liés aux infractions douanières :
DROIT COMPROMIS
RISQUES CONTRÔLE OBSERVATIONS
Falsification Origine : le taux ARMATEURS :
général peut varier selon l’origine - L’origine des marchandises
des marchandises et peuvent être doit être inscrite sur
soit « ad valorem » soit Manifeste ou l’état de
« spécifiques ». Des chargement du Navire.
manipulations de l’origine Procéder à la vérification.
peuvent ainsi sous évaluer la - SydoniaWorld
valeur des marchandises.
Fausse déclaration : ARMATEURS :
Elles peuvent soit être par rapport - Toutes les marchandises Selon l’Article 362, paragraphe 4 du
à l’espèce, à la nature des importées par voie de mer code des douanes :
marchandises, soit par des sous doivent être inscrites sur Tombent, également sous les
facturations par rapport à leurs Manifeste ou l’état de dispositions du présent article les
prix ou à leurs quantités. Les chargement du Navire. infractions ci Ŕ après :
unes pouvant dépendre des autres. - SydoniaWorld a) le fait d’ouvrir ou de
déballer, ou faire ouvrir ou
GASYNET : déballer, des marchandises
- BSC importées mais non
- Contrôle VALITRADE dédouanées sans
autorisation de
HISTORIQUE CLIENT : l’Administration des
- Cartographie des risques par douanes ;
clients b) la présentation à destination
- Balise par historique des sous scellé rompu ou altéré
infractions les plus courantes de marchandises expédiées
- Attributions système de point sous plombs ou cachets de
aux clients douane ;

GESTION DES POINTS : Cet article pénalise le transitaire par


- La gestion des points à un rapport aux points liés aux
employé est Ŕ elle suivi via un « infractions délictueuses répétées »
tableau de bord? alors que cette dernière ne peut
- connaitre le contenu des conteneurs
scellés mais est tout de même
engagé. Cela peut même aller
jusqu’au retrait définitif de
l’agrément selon l’Article 3 de la
décision N°25 si la valeur du DC est
supérieure à 400 Millions Ariary.

Régime économiques : les droits DOCUMENTATION : Code des douanes : Articles 132 –
et taxes peuvent être suspendus - Copie Attestation EF - Ex Art 229
pour certains régimes Agrément pour les entreprises
économiques : admission franches
temporaire, perfectionnement - Dossier acquit à caution pour
actif, exportation temporaire, les « régimes suspensifs »
exportation temporaire pour - Autorisation du DGD pour le
perfectionnement passif, … Le perfectionnement actif
client peut abuser de ces régimes - Carte fiscale à jour pour tous
pour les clients

84
Tableau 8 : Récapitulatif des risques liés aux infractions douanières (Suite) :

DROIT COMPROMIS
RISQUES CONTRÔLE OBSERVATIONS
Incapacité à filtrer les dossiers : ENCADREMENT DU Décision N°25 - Article 3 :
les clients récidivistes en matière PERSONNEL : Constituent des « infractions
de contentieux présente un risque - Effectif suffisant et compétent délictueuses graves » : …
de pénalisation pour la Ligne - Formation Incapacité à filtrer des dossiers
Scandinave. - Politique de relève douteux :
- Mise en place veille relative à - Continuer à travailler avec
la gestion des points. des clients récidivistes
DIVISION ANALYSE DES (trois fois) en matière
RISQUES (DAR) : d’antécédents contentieux
- Demande d’envoi des douaniers.
« messages de risque » aux - Ordre de transit démuni de
CAD. contrat écrit entre le
transitaire et le client avec
DOCUMENTATION : utilisation de documents
- Ordre de transit avant d’importation remis par le
ouverture de chaque dossier client non paraphés par les
- Carte fiscale à jour deux parties.
- Absence de facture
GROUPEMENT : JIRAMA ou d’autres
- Echange d’informations entre justificatifs d’existence
les membres du groupement effective, absence d’adresse
sur la situation de certains légale.
importateurs récidivistes ou
nouveaux.

Il faut au préalable connaitre les acteurs et comprendre le circuit pouvant mener à une
augmentation des points.
Comme acteur nous avons GASYNET une entité privée chargée des contrôles VALITRADE,
l’administration douanière représentée par les inspecteurs, le transitaire et les importateurs.
VALITRADE étant un service d’appui à la détermination de la valeur transactionnelle de
certaines catégories de marchandises
La société se charge de vérifier les BSC ainsi que les documents pour imposer un contrôle de
valeur « VALITRADE » ou non. Après le contrôle « VALITRADE », il y a deux choix
possibles : acceptation ou modification de la valeur par GASYNET.
Si la valeur déclarée ne diffère pas de VALITRADE il n’y aura pas de redressement donc pas
d’amendes. Sinon, il y aura un redressement avec une amende mais pas d’augmentation des
points pour le transitaire sauf s’il y a une modification par l’inspecteur en charge du dossier.
Si le dossier n’a pas eu de passage VALITRADE. Soit il sera directement liquidé ou fera office
de redressement par l’inspecteur.

85
S’il y a un redressement par l’inspecteur, il y aura deux cas de figures :
- Acceptation du montant des droit compromis et de l’amende par le client. Il y aura
donc une augmentation pour le transitaire.
- Refus du redressement, il y aura donc une demande d’arbitrage avec le dépôt d’un
chèque de caution qui ouvre droit à la main levée et à la suspension de
l’augmentation des points jusqu'à la décision finale.
Cas particuliers des contestations SLF (SERVICES DE LUTTE CONTRE LA FRAUDE) :
Les dossiers déjà liquidés et livrés peuvent tout de même faire l’objet de contestation par la
brigade de la lutte contre les fraudes douanières. Elle base leur contestation sur tous les
documents comptables et douaniers de l’importateur concerné. Ces contestations ouvrent droit à
une augmentation des points au transitaire responsable du dossier selon les autorités douanières
même si ce dossier a déjà été liquidé.
Il faut ensuite procéder au calcul des indicateurs auprès de la société et comparer avec les
données de références :
Données de références selon N°20-2019 – MFB/SG/DGD:
SANCTION « Références année N »
Points 1 2 3 4
Indicateurs 1 12 293 036,33 16 390 715,11 20 488 393,88
Indicateurs 2 17 22 27
Indicateurs 3 3,11% 4,14% 5,18%
Indicateurs 4 1,52% 2,02% 2,53%

Attributions des sanctions relatives :


- De 0 à 9 points : pas de sanctions
- De 10 à 11 points : retrait d’un mois de l’agrément
- A 12 points : retrait de deux mois de l’agrément
- De 13 à 16 points : retrait définitif de l’agrément
Après l’attribution des points, il faudra procéder à la comparaison de ces données avec les
résultats reçus auprès de la société.

86
Tableau 10 : comparaison entre données de références et de la société

DONNEES DE DONNEES
INDICATEURS REFERENCES DE LA NOMBRES FORMULES
(ANNUEL) SOCIETE DE
(MENSUEL) POINTS

INDICATEUR 1 20.488.393,88 30.000.000,00 4 Total Droit compromis/Nbre infractions


hors VLT

INDICATEUR 2 27 30 4
Nombres infractions/Total CAD

INDICATEUR 3 5,18% 3% 0 Pourcentage Nombre total dossier en


infraction/Total DAU Enregistrés

INDICATEUR 4 2,53% 2% 1 Total Droit compromis/Total Droits


enregistrés

TOTAL DES POINTS 9 CONCLUSION :


« PAS DE SANCTIONS »
Il faut noter que le suivi auprès de la société doit se faire mensuellement car les sanctions
tombent à chaque fin du mois. L’auditeur doit donc procéder à la vérification de l’évolution tous
les mois,
Nous tenons tout de même à préciser les points ci Ŕ après lors du calcul des points :
- Lors de la sortie de la Décision N°25/MFB/SG/DGD, le tableau des sanctions
prenait en compte « les infractions relatives aux Articles 360, 361et 362 du Code
des douanes et les Articles 15, 16 de l’Arrêté N°35.221 du 01/12/2015 SAUF
Fausse déclaration de Valeur en suite VALITRADE et en l’absence de
participation active du transitaire dans la falsification de document de documents
prévues dans les infractions délictueuses graves ».
- Après une incompréhension et un éclaircissement par les services douaniers, nous
avons pu comprendre que les dossiers déclarés VALITRADE mais modifiés par
les inspecteurs étaient pris en compte dans le tableau de sanction et valaient une
augmentation des points. La Décision 025/MFB/DGD ne clarifie pourtant pas ce
point et porte à confusion.
Ce retrait d’agrément est un des plus gros risques pour une société de transit actuellement,
néanmoins, il y a une revue de certains aspects qui sont encore en cours de projet auprès de
l’administration douanières pour une meilleure application des sanctions tout en restant
impartial.

87
b. Diligences liées aux autres risques liés à la continuité d’exploitation :
Le risque de retrait de l’agrément n’est pas le seul risque lié à la continuité d’exploitation. Une
société de transit est risquée sur plusieurs points. Un des points cruciaux à vérifier est sa capacité
à se financer et quelles sont les garanties données aux créanciers de la société. Un autre point est
la nature même de l’activité qui présente un risque élevé de détournement du fait de transactions
importantes en espèces et en chèques. Et enfin, le risque de blanchiment des capitaux et de
terrorisme qui a déjà été présenté précédemment.
c. Besoin de financement
Il est à noter que le BFR dans une entreprise de transit ne peut se mettre en parallèle avec le
chiffre d’affaires en nombre de jours si l’entreprise avance les fonds. Le chiffre d’affaires ne
représenterait pas plus d’une journée de BFR dans ce cas. Ce n’est donc pas un indicateur à
vérifier. Un programme de travail concernant les besoins en financement est présenté en section
1.6.3.c, 1.6.4, et 1.6.5.b.
d. Blanchiment des capitaux et lutte contre le financement du terrorisme :
La vérification par rapport aux diligences sera annexée au présent mémoire car un guide a déjà
été émis par l’Ordre des Experts Comptables et Financiers de Madagascar (OECFM) à ce sujet.
Il convient juste de rappeler que les entreprises de transit sont des activités à risques en plus de
travailler étroitement avec des pays à risques.
1.6.3. Comptes liés aux produits des activités ordinaires : clients, débours,
fournisseurs, commettants maritimes, Etat, impôts et taxes
Nous allons présenter dans cette section notre programme de travail lié aux
activités ordinaires d’une société de transit. Les diligences diffèrent sur quelques points qui
peuvent receler des anomalies significatives difficiles à identifier pour le professionnel
comptable : IFRS 15, IFRS 9, débiteurs et créditeurs divers.
Les risques à gérer par les programmes de travail que nous allons proposer sont :
- Risques liés à la valorisation et la comptabilisation des produits ;
- Risques de fraudes fiscales et douanières ;
- Risques liés au blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme ;
Il faut noter que nous n’avons pas émis intégralement dans notre travail toutes les diligences que
l’auditeur sera amené à effectuer mais juste une proposition de programme qui ne tient en
compte que les éléments que nous avons jugés spécifiques au métier de commissionnaire agréé
en douane.

88
a. Programme de travail lié « créances » :
Assertions : Existence, Survenance, Exhaustivité, Exactitude, Séparation des périodes, Comptabilisation, Droits et
obligations, Valorisation et affectation
Réf
Programme Risques
PdT
Obtenir la liste des dossiers ouverts par client et suivant le répertoire de la douane. ;
Obtenir un échantillon de dossier d’importations complet (Ordre de transit, BSC,
connaissement, facture fournisseurs, Gatepass, Bon à Délivrer, DAU, Bon de livraison, autres
autorisations) ;
Obtenir la liste pré Ŕ numérotée des factures avec la ventilation par rubriques des frais
récupérables et des commissions ?
Vérifier la cohérence des éléments de facturations avec les documents d’importations (surtout
au niveau des factures fournisseurs) ;
Obtenir les conditions clientèles : mode de calcul des marges ;
Vérifier le respect des conditions par le service responsable de l’émission des factures ;
Comparer les commissions de N avec celles de N +1 par client et groupe de client ;
Comparer le ratio commission par rapport au total des factures de N à N+1 par client et
groupe de client ;
Obtenir la balance âgée des clients au niveau de la comptabilité ;
Vérifier sur un échantillon correct de facture la correcte comptabilisation ;
Obtenir la balance générale ;
Vérifier si le total des frais récupérables au crédit, plus les commissions, plus la TVA sont Ŕ
elles identiques à celles de la chronologie des factures ?
Effectuer le sondage des clients pour confirmations externe ;
Procéder à l’envoi des confirmations ;
Vérifier les soldes créditeurs inhabituels ;
Vérifier les entrées et sorties si des entrées et sorties de fonds ne correspondants pas à du
transit sont identifiables (sans justificatifs) ;
Circulariser les documents de litiges ;
Exploiter les confirmations clients reçues ;
Dresser un tableau récapitulatif des clients douteux et des créances jugées irrécouvrables ;
Etablir un mémo de synthèse inhérent à ce cycle en reprenant l’origine des travaux ( le sens
des erreurs recherchées ), le travail effectué, les pourcentages de couverture, le résultat des
travaux et les ajustements comptabilisés ou non.
Conclure.
b. Programme de travail lié à IFRS 15 :
Assertions : Existence, Survenance, Exhaustivité, Exactitude, Séparation des périodes, Comptabilisation, Droits et
obligations, Valorisation et affectation
Réf
Programme Risques
PdT
Identifier les types d’ordres de transit ;
Vérifier les informations présentes : identification des contractants, signatures, définition des
termes du dédouanement ;
Demander les clients dans un même groupe ;
Demander si les conditions de paiement sont identiques pour chaque client ? chaque client du
même groupe ?
Vérifier si la direction peut identifier quels sont les types de transactions menant à des
obligations de prestation ;
Prendre des dossiers au hasard et vérifier les risques de cut Ŕ off ;
Identifier qui sont les« charges », qui sont les passifs ;
Vérifier si la norme IFRS 15 est appliquée par la société selon les étapes décrites dans la
section 2.1.3 ;
Conclure.

89
c. Programme de travail lié aux opérations en douanes :
Assertions : Existence, Survenance, Exhaustivité, Exactitude, Droits et obligations.
Réf
Programme Risques
PdT
Obtenir la liste des infractions douanières faites par la société durant l’exercice : valeur,
natures, quantité, …
Identifier les impacts financiers et/ou au niveau de l’activité (avertissement, suspension
purgée)
Identifier les mesures de sauvegardes prises par la direction afin de se préserver de futures
infractions
Obtenir la liste des dossiers faisant objet de litige avec l’administration douanière
Identifier les risques de provisions (cf : Pt provisions)
Identifier les clients récidivistes
Demander à la direction les motifs de continuité des relations avec ces clients
Obtenir les notifications d’obtention de ligne de crédit en douanes de la société pour l’année
en cours
Obtenir les cautions des banques primaires relatives à ces crédits
Vérifier si les lignes de crédits octroyés sont opérationnelles
Vérifier si les lignes de crédits sont régulièrement plafonnées
Vérifier si les lignes de crédits sont apurées en parallèle avec les besoins en trésorerie
Analyser sur une période mensuelle les variations des lignes de crédit
Identifier s’il y a un risque de défaut de paiement de la société en comparant les lignes
disponibles et le solde réel en trésorerie

d. Programme de travail lié à IFRS 9 :


Assertions : Existence, Survenance, Exhaustivité, Exactitude, Séparation des périodes, Comptabilisation, Existence,
Droits et obligations, Valorisation et affectation
Réf
Programme Risques
PdT
Lire la section 2.1.5. du document pour résumé d’IFRS 9 ;
Obtenir les états financiers ;
Obtenir la balance des tiers sur quelques années ;
Obtenir la liste des groupes de client selon IFRS 9 ;
Vérifier si la société comptabilise des provisions selon le PCG 2005 ou selon IFRS 9 ;
Pour cela :
- Identifier si des regroupements de clients selon les critères IFRS 9 sont choisis ;
- Identifier les durées pertinentes ;
- Identifier et vérifier les calculs des taux historiques de pertes ;
- Analyser s’ils ne sont pas surévalués ou sous évalués ;
- Identifier les facteurs macroéconomiques vous en aidant des revues de l’INSTAT ou
selon les appréciations du secteur ;
- Identifier et vérifier les calculs des taux historiques de pertes en prenant en compte
de ces facteurs macroéconomiques ;
- Vérifier si le calcul des pertes attendues est à un niveau acceptable ;
- Vérifier la correcte comptabilisation ;
Obtenir les annexes présentant les explications informations à fournir ;
Analyser la cohérence des informations ;
Conclure.

90
e. Programme de travail «Frais récupérables et fournisseurs» :
Assertions : Existence, Survenance, Exhaustivité, Exactitude, Séparation des périodes, Comptabilisation, Existence,
Droits et obligations, Valorisation et affectation
Réf
Programme Risques
PdT
DEPENSES DE FONCTIONNEMENT
Procéder à la revue analytique des comptes de charges pour évaluer les variations
significatives ;
Procéder à une analyse des charges avec variations significatives.
Vérifier les montants supérieurs au seuil de … MGA :
- Frais d’entretien et réparations
- Consommables (électricité, carburant et lubrifiant)
- Honoraires, loyers, publicités
Vérifier la cohérence des ratios dans la section 1.5.2 sur 4 ans.
FRAIS RECUPERABLES
Procéder à l’identification des comptes de frais récupérables ;
Procéder à la revue analytique des comptes pour pouvoir procéder au sondage ;
Si possible effectuer une analyse exhaustive du compte des frais récupérables, sinon,
procéder à un sondage des éléments à vérifier ;
Envoyer des demandes de confirmations de soldes aux fournisseurs suivant : MICTSL,
SPAT, SMMC, compagnies de navigations et administration douanières ;
Vérifier si les éléments sondés correspondent à la définition de « prestation pour comptes » et
non de « produits » ;
Vérifier pour les éléments sondés les pièces justificatives : conformité, destinataire ;
Vérifier la correcte saisie des éléments dans le logiciel comptable et un éventuel ERP ;
Les éléments de dépenses sont-ils pré Ŕ numérotés et enregistrés sur en dehors du logiciel
comptable ;
Vérifier si les saisies sont imputées correctement aux dossiers concernés ;
Vérifier que les dépenses engagées ont fait l’objet de factures par les prestataires car la
plupart des prestataires délivrent uniquement la facture après réception des paiements.
(MICTSL, SPAT, Compagnie de Navigation) ;
Vérifier que les chèques émis correspondent aux factures reçues en termes de montant ;
Vérifier si les chèques/virement/espèces émis ont été préalablement autorisés par la
direction ;
Vérifier si des anomalies ont été détectées. ;
Vérifier si ces anomalies ont Ŕ elles été rapidement détectées ou non ;
Dresser un état récapitulatif des dépenses de frais récupérables engagées par types de
prestation : FRET, FRAIS DE DOSSIER, DROITS ET TAXES, LOCATION ET
TRANSPORT, SURESTARIES, INTERVENTIONS DIVERSES ;
Vérifier si des éventuels ajustements ont été comptabilisés dans le compte des frais
récupérables ;
Si oui, vérifier les éléments et demander les personnes ayant autorisées les ajustements ;
Identifier les avoirs accordés par les prestataires ;
Vérifier le traitement des avoirs ;
Vérifier si les soldes fournisseurs correspondent aux confirmations envoyées ;
Expliquer les écarts constatés ;
Conclure.

91
f. Programme de travail «provisions » :
Assertions : Existence, Survenance, Exhaustivité, Exactitude, Comptabilisation, Droits et obligations, Valorisation
et affectation
Réf
Programme Risques
PdT
Vérification liées avec la continuité d’exploitation
VERIFICATIONS DES PROVISIONS LIEES A LA DOUANES
Vérifier si dans les infractions identifiées la responsabilité du commissionnaire en douane est
engagée selon l’article 338 à 353 du code des douanes ;
Evaluer à partir du montant des infractions et de la responsabilité si des provisions ont été
comptabilisées ;
Vérifier si ces provisions comptabilisées sont conformes aux règles d’évaluation de la norme
IAS 37 ;
Vérifier les évènements postérieurs pouvant avoir un impact sur les comptes ;
Vérifier le cut Ŕ off concernant les dossiers de l’année traités dans l’année suivante.
g. Programme de travail «Fiscalité» :
Assertions : Existence, Survenance, Exhaustivité, Exactitude, Séparation des périodes, Comptabilisation, Droits et
obligations, Valorisation et affectation
Réf
Programme Risques
PdT
IMPOT SUR LES REVENUS
Vérifier à travers le calcul de la détermination du résultat fiscal l’application des règles liées à
la non déductibilité ou déductibilité différée des charges ;
Vérifier le calcul de l’acompte IR ;
Vérifier si la société a effectué des transactions soumises à l’impôt sur les marchés publics ;
Vérifier la correcte identification des charges relatives au chiffre d’affaires sur marché
public ;
Vérifier si les ARS sont tous identifiés et correctement repris dans le calcul de l’impôt à
payer ;
Vérifier si les ARS concernent le transitaire et non le client.
IMPOT SUR LES REVENUS INTERMITTENT (IRI)
Identifier les prestataires de services étrangers ;
Analyser si les transactions correspondent à des prestations de services réalisées par des
personnes non résidentes. : compagnie de navigation, transitaire à l’exportation, paiement du
fret, … ;
Vérifier le correct calcul de l’IRI ;
Vérifier si l’exigibilité et le fait générateur sont appliqués ;
Conclure.
TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE
Vérifier la conformité des règles appliquées en matière de TVA collectée : fait générateur,
exigibilité, débits/encaissements ;
Vérifier la conformité des règles appliquées en matière de déduction de TVA : prorata, fait
générateur, dépenses exclues ;
Vérifier si des opérations liées aux frais récupérables n’ont pas fait l’objet de déduction à tort
de la TVA ;
Calculer inversement les charges ou investissement par rapport au total de la TVA déductible
déclaré. (TVA déductible/1,2). Une certaine cohérence devrait être identifiée ;
Vérifier la conformité de la déclaration, du récépissé et de ses annexes ;
Conclure
TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE INTEMITTENTE (TVAI)
Identifier les prestataires de services étrangers ;
Analyser si les transactions correspondent à des prestations de services réalisées par des
personnes non résidentes. : compagnie de navigation, transitaire à l’exportation, paiement du
fret, … ;
Vérifier le correct calcul de la TVA Intermittente ;
Vérifier si l’exigibilité et le fait générateur sont appliqués ;
Vérifier la conformité de la déclaration, du récépissé et de ses annexes.

92
g. Programme de travail «Fiscalité» (suite) :
Assertions : Existence, Survenance, Exhaustivité, Exactitude, Séparation des périodes, Comptabilisation, Droits et
obligations, Valorisation et affectation
Réf
Programme Risques
PdT
DROIT DE COMMUNICATION
Comparer les éléments du compte de résultat avec les différents canevas de l’administration
fiscale ;
Identifier et analyser les écarts éventuels ;
Obtenir les fichiers de suivi externe (logiciel simple ou ERP) concernant les frais
récupérables payés ;
Comparer les fichiers avec les débours déclarés dans le droit de communication ;
Identifier et analyser les écarts éventuels ;
Comparer le fichier de ventilation des factures avec les débours déclarés dans le droit de
communication ;
Conclure.
DROIT D’ENREGISTREMENT ET ACTES
Obtenir les grand livres généraux du comptes des impôts et taxes ;
Procéder à une analyse des éléments qui y sont inscrits ;
Vérifier s’il ne s’agit pas de charges mais plutôt de frais récupérables ;
Conclure.
h. Programme de travail «Fraude sociale» :
Le secteur du transit surtout maritime doit faire appel à une main d’œuvre journalière du fait des
marchandises que l’on doit transporter ou déplacer dans le port lors des visites de conteneur ou
de transfert de marchandises en groupage. Ces main d’œuvres sont tournantes et dépendent du
volume de l’activité qui dépend souvent de l’arrivée des navires et donc des compagnies de
navigation. Nous rajoutons donc un programme de travail pour compléter la fiscalité :
Assertions : Existence, Survenance, Exhaustivité, Exactitude, Séparation des périodes, Droits et obligations.
Réf
Programme Risques
PdT
FRAUDES SOCIALES
Vérifier s’il existe un service et/ou un responsable des ressources humaines ;
Obtenir la liste des employés sous contrat CDI, CDD et des employés temporaires ;
Obtenir quelques contrats ;
Vérifier s’il s’agit de CDD, CDI ou de contrat d’essai ;
Vérifier si les contrats de travail sont conforme à la loi 2003 Ŕ 044 portant sur le code du
travail ;
Demander s’il y a un suivi particulier des employés temporaires ;
Identifier leur importance en nombre et en valeur ;
Les employés temporaires sont t Ŕ ils déclarés à la CNAPS et/ou à un organisme sanitaire ;
Les employés temporaires sont Ŕ ils déclarés à l’IRSA ou à l’ISI ;
Vérifier si les employés temporaires répondent à l’article 9 du code du travail malgache ;
Vérifier si les personnels permanents sont tous affiliés à la CNAPS et/ou aux organismes
sociaux ;
Si non, demander au responsable les raisons de non affiliation à la CNAPS et l’alternative à
l’organisme sanitaire choisi par la direction ;
Vérifier si toutes les déclarations CNAPS, Organismes sociaux ont été effectués
trimestriellement ;
Vérifier si les échéances de paiement ont bien été respectées pour les déclarations sociales ;
Conclure.

93
1.6.4. Comptes liés aux opérations de trésoreries et de financement (crédits en
douanes et bancaires)
Nous allons présenter dans cette section notre programme de travail lié aux opérations de
financements dans une société de transit. La nécessité de proposition d’un programme de travail
y afférent réside dans le fait que les opérations liées au financement de la société peuvent nuire à
la continuité d’exploitation de celle - ci.
Les risques à gérer par les programmes de travail que nous allons proposer sont :
- Risques liés aux détournements ;
- Risques de fraudes fiscales et douanières ;
- Risques liés au blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme ;
Nous allons ainsi présenter quelques programmes de travail à effectuer par l’auditeur.
a. Programme de travail «détournement en espèces et autres valeurs» :
Assertions : Existence, Survenance, Exhaustivité, Exactitude, Droits et obligations.
Réf
Programme Risques
PdT
DETOURNEMENT EN ESPECES
Identifier le nombre de caisse de la société ;
Demander les procédures écrites concernant les dépenses et les recettes ;
Tester les procédures pour vérifier si l’on peut se fier au contrôle interne ;
Demander les seuils pour autorisations de décaissement ;
Vérifier si les procédures sont respectées ;
Vérifier si les autorisations de décaissement sont respectées : pièces approuvées et signées par
les responsables concernées ;
Tester si les décaissements font l’objet de pièces justificatives probantes (juridique, fiscal) ;
Vérifier si la direction respecte les procédures de décaissement mise en place ;
Vérifier les modalités d’approvisionnements de la caisse ;
Vérifier la présence d’un matériel pouvant compter les billets ;
Vérifier si une personne différente du caissier est présente lors de l’approvisionnement et du
comptage des billets ;
Analyser les procédures si des erreurs sont identifiées ;
Analyser les procédures si des billets abimés sont détectés ;
Vérifier la présence d’un matériel pouvant identifier les faux billets ;
Vérifier s’il existe des flux anormaux en termes de valeur ou de fréquences ;
Analyser les bénéficiaires des flux ;
Identifier si des transferts de valeurs non justifiés ont eu lieu ;
Conclure.
DETOURNEMENT EN CHEQUES ET/OU TRAITES
Identifier les types de règlements autorisés dans la société : lettre de change, chèques,
virement ;
Demander les procédures écrites sur chaque types ;
Tester les procédures pour vérifier si l’on peut se fier au contrôle interne ;
Demander les seuils pour chaque autorisations de décaissement ;
Vérifier si les autorisations de décaissement sont respectées : pièces approuvées et signées par
les responsables concernées ;
Tester si les décaissements font l’objet de pièces justificatives probantes (juridique, fiscal) ;
Vérifier si la direction respecte les procédures mise en place ;
Vérifier s’il y a une application pouvant sortir les chèques et traites en portefeuilles et le
crédit des éléments dans les relevés bancaires ;
Conclure.

94
b. Programme de travail « vérification des débours et recouvrement » :
Assertions : Existence, Survenance, Exhaustivité, Exactitude, Séparation des périodes, Comptabilisation, Droits et
obligations, Valorisation et affectation
Réf
Programme Risques
PdT
VERIFICATION DES DEBOURS
Obtenir les états financiers au 31-12-N ;
Obtenir la balance générale au 31-12-N ;
Obtenir les détails des comptes « autres débiteurs et créditeurs » ;
Analyser le solde du compte :
- Si solde débiteur, vérifier si des éléments sont non facturés
- Si solde créditeur, vérifier si nous n’avons pas des produits
Analyser également si le solde est cohérent avec la politique de la direction :
- Avance de fonds puis facturation
- Facturation puis avance des fonds
- Paiement par le client et facturation uniquement des prestations
Analyser les mouvements des frais récupérables s’ils sont en accord avec la politique de la
direction ;
Obtenir des échantillons de dossiers et vérifier si les débours facturés sont identiques aux
débours engagés ;
Vérifier si les écritures comptables sont cohérentes avec les normes en vigueur ;
Vérifier si les éléments de débours dans le grand livre correspondent aux droits de
communications des débours de l’administration fiscale ;
Analyser les éventuels écarts et demander aux responsables leurs origines et conclure.
VERIFICATION DES AGIOS : une pratique courante des transitaires qui avancent les fonds est de refacturer les
agios aux clients.
Obtenir les notifications de crédits bancaires ;
Obtenir les politiques de crédits accordés aux clients ;
Comparer les crédits bancaires aux crédits accordés aux clients ;
Analyser les différences majeures entre les taux accordés aux clients et les taux accordés par
la banque ;
Vérifier le respect des délais par les clients ;
Vérifier si des intérêts de retard sont facturés aux clients et à partir de quel délai ;
Vérifier si les facturations d’intérêts sont systématiques ;
Vérifier si les facturations sont générées automatiquement du logiciel ;
Vérifier les éventuelles annulations des intérêts de retard ;
Vérifier qui sont les personnes autorisées à établir des avoirs, remises ;
Vérifier en procédant à des sondages si ces autorisations sont respectées ;
Conclure.
VERIFICATION DES RECOUVREMENTS
Obtenir la liste des moyens de paiements autorisés dans la société ;
Obtenir les politiques de crédits accordés aux clients ;
Vérifier si les comptes chèques à encaisser, traites en portefeuilles sont lettrés
Vérifier si le solde de ces comptes correspondent aux chèques et traites physiques en
portefeuille ;
Vérifier si la société possède un suivi en dehors du logiciel comptable ;
Obtenir un échantillon de traites et chèques et y vérifier les signataires autorisés ;
Vérifier si les traites et chèques impayés sont comptabilisés ;
Vérifier par confirmations externe les soldes des clients pour vérifier si les virements,
versement fait par des tiers, chèques, traites sont correctement comptabilisés ;
Si sans réponses procéder à des procédures alternatives :
- vérification des lettrages de comptes clients
- vérification des factures
- vérification des versements sur relevés bancaires en particulier ceux en espèces
- vérification des règlements ultérieurs
Vérifier les mesures prises par la direction si des factures se retrouvent impayées ;
Vérifier les délais de grâce offerts aux clients ;
Vérifier les facturations d’intérêts suivant les diligences ci Ŕ dessus ;
Conclure.

95
1.6.5. Autres diligences
Nous avons pu voir les diligences ayant un impact direct sur les comptes. Il y a
pourtant d’autres diligences à mettre en œuvre afin de pouvoir se prémunir de certains risques et
pouvoir émettre une opinion sur les comptes de la société.
Les programmes de travail que nous allons présenter vont nous aider à couvrir les risques ci Ŕ
après :
- Les risques liés à l’éthique et les compétences de la direction ;
- La continuité d’exploitation ;
- La corruption et ses mesures de sauvegarde ;
- Les faux et usages de faux, trafics illicites des ressources naturelles ;
- Les risques de failles dans le système d’information et/ou informatique ;
- Les risques de continuité d’exploitation liés à la N°025 du 20 Décembre 2018 et de la
Note 20-2019-MFB/SG/DGD du 23 Janvier 2019 ;
- Les risques liés aux évènements post Ŕ clôture.
Nous allons présenter chaque programme à effectuer successivement.
a. Programme de travail « éthique et comportement de la direction » :
Assertions : Existence, Survenance, Exhaustivité, Exactitude, Existence, Droits et obligations.
Réf
Programme Risques
PdT
Enquêter sur la réputation des dirigeants ;
Vérifier si la direction respecte les règlementations en vigueur ;
Vérifier si l’entité a eu à faire à des contrôles fiscaux récents et à quelles fréquences ;
Vérifier si l’entité a eu à faire à des contrôles douaniers récents et à quelles fréquences
Quels sont les mesures de sauvegarde faites par la direction pour faire face à ces contrôles ;
La direction est-elle sensible aux risques et/ou fraudes identifiés ;
La direction est-elle suffisamment impliquée dans les affaires courantes ;
La direction se charge-t-elle de l’organisation de la société ou subit ;
La direction est Ŕ elle impliquée dans la gestion du personnel ;
Il y a-t-il une communication fluide avec le personnel ;
La direction est Ŕ elle réactive face aux difficultés du métier de transitaire ;
La direction affiche-t-elle une maitrise suffisante du métier ;
La direction affiche-t-elle une maitrise suffisante du système d’information ;
La direction affiche-t-elle une maitrise suffisante des textes spécifiques au métier de
commissionnaire en douane ;
La direction comprends et évalue t Ŕ elle les états financiers ;
La direction communique t Ŕ elle des informations correctes aux tiers ;
La direction est Ŕ elle transparente ;
La société est Ŕ elle dépendante des banques ;
La société est Ŕ elle dépendante des clients ;
La société est Ŕ elle dépendante des fournisseurs ;
La société est Ŕ elle dépendante des associés ;
Conclure.

96
b. Programme de travail « continuité d’exploitation » :
Assertions : Existence, Survenance, Exhaustivité, Exactitude, Droits et obligations.
Réf
Programme Risques
PdT
DOUANES
Obtenir l’agrément du client à jour selon arrêté 35.221 du 01/12/2015 ;
Obtenir les garanties bancaires et crédit en douanes de l’année et vérifier la date de validité ;
Vérifier les garanties par confirmations bancaires ;
Obtenir les dernières données de références disponibles suivant décision
N°025/MFB/SG/DGD ;
Obtenir la liste des dossiers en contentieux et des déclarations faisant objet de litiges ;
Obtenir la liste complète des déclarations en douanes ;
Obtenir les valeurs totales des déclarations faites par la société via SYDONIA ;
Comparer avec les données comptabilisées ;
Calculer les points obtenus suivant les données de références ;
Demander s’ils ont un système de suivi de calcul des points en interne et comparer ;
Demander s’il y a eu des cas d’infractions délictueuses graves ;
Vérifier les clients concernés par des infractions répétées et quel est le système de filtre de la
société ;
Demander la liste des dossiers assignés en justice : avec ou non une décision de justice
définitive ;
Evaluer le risque de suspension ou de retrait de l’agrément via les données obtenues ;
Conclure.
FISCALITE
La société a t Ŕ elle eut des contrôles fiscaux récent ;
Obtenir la notification primitive ;
Obtenir la notification définitive ;
Identifier les mesures que la direction a prises pour respecter la législation en vigueur ;
Des exercices non prescrit peuvent Ŕ ils encore faire l’objet de redressement ;
Identifier les mesures que la direction a prises pour régulariser les éventuelles erreurs et
anomalies ;
Le montant des redressements ne mettent Ŕ il pas en cause la continuité d’exploitation ;
La société a t Ŕ elle la possibilité de payer les redressements ;
Le montant des redressements dépassent Ŕ il le seuil émis par la SAMIFIN pour être déclaré
comme une fraude faisant office de blanchiment des capitaux ;
La direction a t Ŕ elle prévu des mesures de sauvegarde ;
Conclure.
FINANCES
Obtenir les états financiers année N Ŕ 1 et N de la société ;
Procéder à une analyse verticale et horizontale à partir du compte de résultat ;
Analyser les fortes variations positives et négatives ;
Commenter ces variations ;
Vérifier les charges et produits financiers ;
Procéder à une analyse horizontale du bilan ;
Analyser les fortes variations positives et négatives ;
Commenter ces variations ;
Obtenir les balances générales sur plusieurs années ;
Procéder à une analyse horizontale des comptes « autres débiteurs et créditeurs » ;
Identifier et analyser les fortes variations ;
Procéder à une analyse combinée des comptes « chiffre d’affaires », « charges financières »,
« autres débiteurs et créditeurs », « banque » ;
Identifier les modalités de paiement des clients ;
Vérifier le respect des modalités, échéances par le client ;
Vérifier le respect des modalités, échéances par un groupe ;
Quelles sont les mesures prises à l’encontre des clients ne respectant pas les délais : caution,
pénalités financières, gage des marchandises, … ;
Analyser si des groupes sont dans la même optique individuellement qu’en tant que groupe ;
Analyser la trésorerie de l’entité ;
Vérifier si les comptes bancaires sont rapprochés ;

97
b. Programme de travail « continuité d’exploitation » (suite) :
Assertions : Existence, Survenance, Exhaustivité, Exactitude, Droits et obligations.
Réf
Programme Risques
PdT
FINANCES (SUITE)
Vérifier si les soldes des relevés bancaires sont linéairement débiteurs ;
Identifier les mesures prises pour assainir la trésorerie : ligne d’escompte, autorisation de débit, avance sur
factures,… ;
Quels sont les garanties demandées par les institutions financières.
Conclure.
COMPETENCES DE LA DIRECTION
Vérifier le niveau d’implication de la direction dans les affaires courantes ;
Vérifier les compétences techniques des membres de la direction ;
Vérifier la connaissance de La direction des textes légaux :
- Code des douanes
- Tarif des douanes
- Diverses décisions et notes (en annexe)
Vérifier la compétence de la direction à comprendre et analyser les états financiers.
Conclure.
c. Programme de travail « corruption » :
Assertions : Existence, Survenance, Exhaustivité, Exactitude, Droits et obligations.
Réf
Programme Risques
PdT
DOUANES
Effectuer le programme de travail relatif à l’éthique de la direction
Obtenir la liste des dossiers traités par la société
Identifier les dossiers avec le plus de facturation en termes de valeur et de nombre
Procéder à la prise d’échantillons de factures
Identifier les rubriques de « débours » ou de « refacturation »
Demander les pièces justificatives de chaque transaction ayant donné naissance à un débours
ou une refacturation
Analyser les pièces justificatives si elles sont cohérentes avec les éléments facturées
Les pièces justificatives répondent Ŕ elles aux critères de pièces en bonne et due forme de
l’article ….. du code général des impôts
Obtenir le grand livre de la caisse
Comparer le solde final de la caisse avec le procès-verbal de la caisse
Identifier les transactions en espèces anormales à partir d’échantillon ou exhaustivement
Vérifier les pièces justificatives de ces transactions semblant anormales
Demander les explications aux responsables concernés les raisons des transactions
Identifier les réceptionnaires des espèces
Identifier les déclarations ayant fait l’objet de liquidation d’office
Identifier les déclarations ayant fait l’objet de contestation de valeur, de nature ou autres
contestation
Demander les communications entre les déclarations contestées et les déclarations liquidées
Demander le suivi des étapes des dossiers
AUTRES INSTITUTIONS :
Les dédouanements de marchandises nécessitent parfois des documents émanant d’administrations en dehors du
ministère des finances et du budget. Nous allons délimiter notre programme aux aspects basiques des transactions
faites avec ces entités. Les exportations sont les types de transactions nécessitant un suivi particulier.
Demander la liste des dossiers d’exportations
Demander la liste des dossiers d’exportations de ressources naturelles (bois, mines, métaux
précieux, …)
Vérifier les autorisations émanant des autorités compétentes :
- Attestation de constatation de vérifications, d’exportation et d’exploitation
- Certificat phytosanitaire et/ou certificat d’origine
Sonder des dossiers à vérifier selon votre jugement
Vérifier les paiements en espèces et les reçus y afférent
Identifier les réceptionnaires des espèces

98
d. Programme de travail « faux et usages de faux, trafics illicites » :
Assertions : Existence, Survenance, Exhaustivité, Exactitude, Droits et obligations.
Réf
Programme Risques
PdT
DOCUMENTS DOUANIERS :
Les falsifications de documents sont un risque élevé du fait du nombre important de documents à traiter pouvant
amener à importer ou à exporter des marchandises
Obtenir la liste des dossiers
Obtenir la liste des clients avec leurs nombres de dossiers
Obtenir la liste des clients avec leurs nombres de conteneurs importés/exportés
Obtenir la liste des clients avec les types de marchandises
Identifier les marchandises à risques ou avec des taux préférentiels dans le tarif des douanes
(une indication sera donnée dans l’annexe ….) :
- Farine, ciment, …
- Panneaux solaires
- Riz, huile
Prendre un échantillon de dossiers à partir des critères ci Ŕ dessus
Vérifier la conformité des pièces justificatives en comparant :
- Manifeste
- connaissement
- Facture fournisseur
- Packing list
- BSC
- DAU liquidé
Comparer le numéro BSC avec le BSC sur Tradenet
Comparer le DAU avec les éléments disponibles sur Tradenet et sur Sydonia
Vérifier les numéros de conteneurs sur manifeste avec ceux sur Sydonia
Vérifier les numéros de conteneurs, le montant des factures sur les déclarations EXPORT
Vérifier sur le module MIDAC les informations financières
Identifier et analyser les éventuelles incohérences
Demander aux responsables concernés les explications ainsi que les correspondances y
afférentes
e. Programme de travail « système d’information » :
Assertions : Existence, Survenance, Exhaustivité, Exactitude, Droits et obligations.
Réf
Programme Risques
PdT
Le système d’information et informatique peut aider l’auditeur à identifier certains points de contrôles avec des
informations venant de tiers externes à la société. Nous allons structurer par « applications » et prendre en compte le
contrôle interne en place. Le processus est décrit dans les annexes 3, 4 et 5
SYSTEME BSC (Bordereau de suivi des cargaisons)
Obtenir un échantillon de dossier ;
Obtenir l’ordre de transit et le BSC relatif au dossier ;
Identifier le client titulaire du dossier ;
Vérifier le numéro du BSC sur le système BSC de Tradenet ;
Vérifier si l’identité du client, du transitaire et les détails de l’expédition sont conformes au
document ;
Vérifier si le BSC correspond au manifeste.
SYSTEME TRADENET
Obtenir un échantillon de dossier ;
Obtenir les DAU afférent au dossier ;
Comparer les informations du dossier et les éléments dans TRADENET :
- Numéro connaissement
- Identité du client
- Numéro des conteneurs
Obtenir les ordres de virement tirés de TRADENET ;
Vérifier si elles sont correctement comptabilisées ;
Conclure.

99
e. Programme de travail « système d’information » (suite) :
Assertions : Existence, Survenance, Exhaustivité, Exactitude, Droits et obligations.
Réf
Programme Risques
PdT
SYDONIA
Obtenir un échantillon de dossier ;
Obtenir la liste des dossiers dédouanés dans SYDONIA ;
Vérifier si les DAU des dossiers pris en échantillon correspondent aux éléments pris dans
SYDONIA :
- Numéro
- Date
- Types de marchandises
- Montant : douane, TVA, droit d’accise, GasyNet, …
Vérifier si les DAU en échantillon sont identique aux éléments sur TRADENET ;
Vérifier si ces DAU ont été payés par la société ou par le client ;
Contrôler la méthode de comptabilisation ;
Obtenir le récapitulatif chronologique détaillé par rubrique de facturation ;
Comparer le total de la rubrique « douanes » avec le total des déclarations sur SYDONIA ;
Identifier et analyser les écarts éventuels: soit facturé à l’avance, soit payé à l’avance ;
Obtenir la lettre de notification de solde impayé de la douane au 31/12/N en guise de
confirmation ;
Vérifier si le solde des droits et taxes à payer dans la lettre correspond au solde de la
comptabilité ;
Analyser les éventuels écarts entre le solde reçu de la douane et celui en comptabilité ;
Conclure.
SITE « COMPAGNIE DE NAVIGATION »
Obtenir un échantillon de dossier ;
Vérifier l’ouverture dans le système en interne ;
Obtenir une copie du connaissement, du packing list et du manifeste ;
Vérifier la cohérence des informations avec la plateforme de la compagnie de navigation ;
Vérifier les montants du fret, des frais de dossiers, frais de nettoyage, surestaries et overstay ;
Les chèques payés sont Ŕ ils identiques aux factures reçues ;
Tester si les factures émises par le transitaire correspondent Ŕ elles aux dépenses réellement
engagées ;
Analyser les écarts éventuels ;
Conclure.
SYSTEME D’INFORMATION « INTERNE »
Vérifier s’il y a un manuel de procédure interne ;
Obtenir la liste des applications en interne ou de l’ERP ;
Vérifier si le manuel de procédure prend en compte des différentes applications ;
Vérifier s’il existe une API (xml, csv, json, …) avec le système SYDONIA, TRADENET ou
système bancaire ;
Vérifier les conditions d’échange de fichier en interne ;
Vérifier la présence d’un administrateur système ;
Vérifier si l’entreprise dépend d’une application payante ou gratuite ;
Vérifier les droits sur les applications ;
Vérifier les termes des contrats sur ces applications : possession, maintenance, rupture ;
Vérifier les liaisons entre la comptabilité et les applications sur place ;
Conclure.

100
f. Programme de travail « Décision numéro 025 » :
Assertions : Existence, Survenance, Exhaustivité, Exactitude, Droits et obligations.
Réf
Programme Risques
PdT
Obtenir la note concernant les dernières données de références de la douane ;
Lire la section 1.6.2 de la présente documentation pour comprendre le calcul des points ;
Obtenir les :
- total en valeur des droits compromis (droits et taxes en litiges)
- nombre d’infractions faites par la société
- total en valeur de tous les droits et taxes en douanes enregistrés
- total des dossiers sous contrôle VALITRADE
Obtenir les points attribués à la société à l’année N Ŕ 1 ;
Obtenir les dossiers encore en litige ;
Analyser les dossiers en litige (arbitrage) et voir le risque d’amendes pour le client et/ou le
transitaire selon les responsabilités de chacun ;
Procéder à la vérification du calcul des points ;
Procéder à la vérification du résultat : sans impact, risque de suspension ou risque de retrait
de l’agrément ;
Conclure
g. Programme de travail « revue des évènements post - clôture » :
Assertions : Existence, Survenance, Exhaustivité, Exactitude, Séparation des périodes,
Réf
Programme Risques
PdT
Obtenir les procès-verbaux de l’assemblée générale ordinaire ;
Obtenir le budget de l’année N et N+1 ;
Analyser les écarts entre budget et prévisions pour l’année N ;
Vérifier si la direction a mis en place des procédures d’identification et de sauvegarde par
rapport aux évènements postérieurs significatifs ;
Vérifier si des arbitrages ont été statués en défaveur de la société jusqu’à la date du rapport
d’audit ;
Si possible, demander les confirmations auprès des avocats de la société ;
Demander à la direction si des évènements particuliers qui peuvent avoir une incidence sur
les états financiers ou sur les annexes sont survenus, par exemple :
- Litiges douaniers en défaveur de la société ;
- Modification importante des lignes de crédits accordées par la douane ;
- Modification importante des lignes offertes par les banques ;
- Perte d’un client ou groupe de client important.
Vérifier si les évènements macro Ŕ économiques risquent d’avoir un impact sur les comptes ;
Analyser si les éléments retenus avant l’arrêté des comptes peuvent avoir un impact sur les
comptes ;
Analyser si les éléments retenus avant la date du rapport peuvent avoir un impact sur les
comptes ;
Evénements survenant entre la date du rapport et la réunion du Conseil d’administration : si
les états financiers ne sont pas modifiés, rédiger une communication écrite à adresser aux
Administrateurs lors de l’assistance à la réunion du Conseil. Sinon, discuter avec la direction
: soit émettre un nouveau rapport d'audit ou un rapport modifié qui inclut une mention dans
un paragraphe d'observation ou un paragraphe portant sur d'autres questions qui indique que
les procédures de l'auditeur sur les événements postérieurs se sont limitées uniquement à la
modification des états financiers décrite dans la note concernée en annexe. S’interroger sur la
nécessité de modifier notre opinion ;
Conclure.

101
Chapitre 2 : FINALISATION DE LA MISSION ET RAPPORTS
2.1. Programme de revue des évènements postérieurs à la clôture
Conformément à la norme ISA 700, les objectifs de l'auditeur sont les suivants :
- se faire une opinion sur les états financiers fondée sur une évaluation des conclusions
tirées des éléments probants recueillis ; et
- exprimer clairement cette opinion au travers d'un rapport écrit qui décrit également le
fondement de celle-ci.
Avant de se faire une opinion et ensuite l’exprimer dans le rapport, les normes ISA 560, 580 et
700 requièrent un certain nombre de travaux préalables :
- Revue des évènements postérieurs à la clôture ;
- Examen analytique final ;
- Contrôle des annexes ;
- Obtention de la lettre d’affirmation
- Conclusion sur l’étendue des travaux, et
- Rédaction de la note de synthèse.
Nous proposons le programme de travail qui suit afin de pouvoir émettre une opinion :
Assertions : Existence, Survenance, Exhaustivité, Exactitude, Séparation des périodes,
Réf
Programme Risques
PdT
Obtenir les procès-verbaux de l’assemblée générale ordinaire ;
Obtenir le budget de l’année N et N+1 ;
Analyser les écarts entre budget et prévisions pour l’année N ;
Vérifier si la direction a mis en place des procédures d’identification et de sauvegarde par
rapport aux évènements postérieurs significatifs ;
Vérifier si des arbitrages ont été statués en défaveur de la société jusqu’à la date du rapport
d’audit ;
Si possible, demander les confirmations auprès des avocats de la société ;
Demander à la direction si des évènements particuliers qui peuvent avoir une incidence sur
les états financiers ou sur les annexes sont survenus, par exemple :
- Litiges douaniers en défaveur de la société ;
- Modification importante des lignes de crédits accordées par la douane ;
- Modification importante des lignes offertes par les banques ;
- Perte d’un client ou groupe de client important.
Vérifier si les évènements macro Ŕ économiques risquent d’avoir un impact sur les comptes ;
Analyser si les éléments retenus avant l’arrêté des comptes peuvent avoir un impact sur les
comptes ;
Analyser si les éléments retenus avant la date du rapport peuvent avoir un impact sur les
comptes ;
Evénements survenant entre la date du rapport et la réunion du Conseil d’administration : si
les états financiers ne sont pas modifiés, rédiger une communication écrite à adresser aux
Administrateurs lors de l’assistance à la réunion du Conseil. Sinon, discuter avec la direction
: soit émettre un nouveau rapport d'audit ou un rapport modifié qui inclut une mention dans
un paragraphe d'observation ou un paragraphe portant sur d'autres questions qui indique que
les procédures de l'auditeur sur les événements postérieurs se sont limitées uniquement à la
modification des états financiers décrite dans la note concernée en annexe. S’interroger sur la
nécessité de modifier notre opinion ;
Conclure.

102
2.2. Examen analytique final et autres contrôles
Conformément à la norme ISA 520, l'auditeur doit concevoir et mettre en œuvre des procédures
analytiques à une date proche de la fin des travaux d'audit pour l'aider à fonder une conclusion
générale sur le fait que les états financiers sont cohérents avec sa connaissance de l'entité.
Après revue des évènements postérieurs, il est judicieux de s’assurer par une dernière revue des
comptes si des anomalies significatives n’ont pas été omises. Nous procéderons par la
proposition d’une piste de réflexion sur uniquement les comptes liés à l’activité de
commissionnaire en douane, les autres points habituels n’y seront donc pas traités.
Tableau 11 : Tableau de suivi des variations importantes
Comptes Observations
Emprunts Augmentation :
- Une augmentation des emprunts signifie que la
société a probablement souscrit à un nouvel emprunt ;
- Il faut vérifier les objectifs de l’emprunt (exploitation
ou investissement) ;
- Analyser l’utilité de l’emprunt ;
- Vérifier les mentions dans le procès-verbal
d’assemblée générale ordinaire ;
Diminution :
- Une diminution suggère un remboursement ;
- Obtenir les tableaux d’amortissement ;
- Vérifier les calculs ;
- Vérifier si les taux effectifs ;
- Vérifier la correcte comptabilisation.
Fret Il s’agit d’un sous compte des « débiteurs et créditeurs »
divers. Une mauvaise identification de ce compte montre
qu’il n’y a pas de suivi en comptabilité.
Ce compte devrait être soldé en fin d’année. Mais une
analyse approfondie des soldes en cours doit être effectuée.
L’augmentation et les diminutions sont dans le sens d’un
passif.
Augmentation :
- L’augmentation du fret suggère une augmentation du
nombre des dossiers traités ou de l’augmentation du
fret mondial ;
- Les honoraires devraient augmenter en
corrélation avec le fret ;
- Les valeurs en douanes des marchandises devraient
augmenter et entrainer une augmentation des droits et
taxes à engager ;

103
Tableau 11 : Tableau de suivi des variations importantes (suite)
Comptes Observations
Fret (Suite) Diminution :
- La diminution du fret suggère une diminution du
nombre des dossiers traités ;
- Les honoraires devraient diminuer en corrélation avec
le fret ;
Les valeurs en douanes des marchandises devraient diminuer
et entrainer une diminution des droits et taxes à engager ;
Droits et taxes en douanes Il s’agit d’un sous compte des « débiteurs et créditeurs »
divers. Une mauvaise identification de ce compte montre
qu’il n’y a pas de suivi en comptabilité.
Ce compte devrait être soldé en fin d’année. Mais une
analyse approfondie des soldes en cours doit être effectuée.
L’augmentation et les diminutions sont dans le sens d’un
passif.
Augmentation :
- L’augmentation du compte peut suggérer une
augmentation des dossiers en nombres ou en valeurs ;
- Vérifier la cohérence avec les honoraires ;
- Vérifier si les lignes de crédits en douanes ont été
sujets à modifications ;
Diminution :
- La diminution du compte montre souvent une baisse
de l’activité en général ou le changement de politique
de crédit où c’est le client qui paye au comptant ;
- Il faudra vérifier la raison des changements de
politique ;
- Vérifier s’il y a eu la perte de client important.

Transport et/ou manutention Il s’agit d’un sous compte des « débiteurs et créditeurs »
divers. Une mauvaise identification de ce compte montre
qu’il n’y a pas de suivi en comptabilité.
Ce compte devrait être soldé en fin d’année. Mais une
analyse approfondie des soldes en cours doit être effectuée.
L’augmentation et les diminutions sont dans le sens d’un
passif.
Augmentation :
- Une augmentation significative de ce compte signifie
soit que les prix ont augmenté, plus de contrat
d’intermédiaire en transport ont été accepté ;
- Vérifier des échantillons de dossiers pour avoir une
vision de l’augmentation ;
- Vérifier dans les immobilisations de la société s’il
existe des camions, engins capable d’effectuer ces
prestations ;
- Vérifier si les transports et/ou manutention ne sont
pas effectués par la société et non par des
fournisseurs ;

104
Tableau 11 : Tableau de suivi des variations importantes (suite)
Comptes Observations
Transport et/ou manutention Diminution :
(suite) - Une diminution significative de ce compte signifie
soit que les prix ont diminué, moins de contrat
d’intermédiaire en transport ont été accepté ou repris
comme prestation par la société ;
Vérifier si une augmentation des produits liés au transport
ont été enregistrés ;
Agios sur escompte Il s’agit d’une charge financière utile aux transitaires du fait
de la mise à disposition rapide des fonds sans attente de
l’échéance. Il dépend des taux accordés par les banques qui
sont peuvent être variable par échéances (30 jours, 60 jours,
90 jours, 120 jours ou plus).
Augmentation :
- Une augmentation de ce compte pourrait venir d’une
augmentation des taux accordés par les banques ;
- Vérifier les notifications des banques ;
- Vérifier si les taux d’escomptes ont augmentés ou si
les traites sont à trop longues échéances ;
- Vérifier la dépendance aux banques car il y a un
risque sur la continuité d’exploitation.
Diminution :
- Une diminution de ce compte pourrait venir d’une
diminution des taux accordés par les banques ;
- Une diminution pourrait également être du a
- Vérifier les notifications des banques ;
- Vérifier si les taux d’escomptes ont fait l’objet de
baisse ;
Intérêts débiteurs Il s’agit d’une charge financière liée aux découverts accordés
par les banques. C’est une source de financement qui ne
convient pas trop au métier de transitaire car elle est censée
être ponctuelle. Alors que les besoins sont récurrents.
Augmentation :
- Une augmentation de ce compte peut signifier un
problème de gestion de trésorerie ;
- Cela peut également signifier un problème de
recouvrement ;
- Vérifier le solde réel des comptes bancaires en fin
d’année ;
- Vérifier l’évolution historique des comptes s’il n’y a
pas de risques liés à la continuité d’exploitation ;
Diminution :
- Une diminution de ce compte peut signifier une
meilleure gestion de la trésorerie ;
- Vérifier s’il y a eu une modification de la politique de
crédit ;
- Vérifier s’il y a eu des recrutements aux postes liés à
la trésorerie ;

105
CONCLUSION TRANSITOIRE DE LA DEUXIEME PARTIE
En guise de conclusion, dans notre deuxième partie, nous avons pu voir qu’il y eu plusieurs
risques identifiés (continuité d’exploitation, blanchiment des capitaux, fraudes, …) au niveau
d’une société œuvrant dans le transit. Un guide indicatif qui pourra aider l’auditeur dans sa
démarche est proposé par nos soins.
Afin de conclure les travaux et émettre l’opinion16, un modèle de lettre d’affirmation17 est
présenté en annexe 6 et un modèle de note de synthèse en annexe 7.

16
Une diligence y afférente est émise en Annexe 11
17
Une diligence y afférente est émise en Annexe 10

106
CONCLUSION GENERALE
Les transitaires sont des entités clés de l’économie mondiale et sont les premiers intermédiaires
pour les relations d’affaires. Madagascar ne déroge pas à cette règle et doit avoir une information
financière de qualité pour pouvoir connaitre les tenants et aboutissant du commerce. Ainsi en
tant que professionnel et garant de l’information financière, nous avons le devoir de faire en
sorte que cet objectif soit atteint.
Cette mission importante, nous a fait proposer ce guide pour pouvoir cerner les risques lors de
l’audit de telles entités et proposer une méthodologie d’audit des transitaires en nous axant
davantage sur le transit maritime mais qui pourra être adapté à l’aérien avec quelques
ajustements. Notre démarche d’audit a été proposée selon les normes ISA qui sont basées sur les
risques. Pour un transitaire, les risques sont assez nombreux : continuité d’exploitation, fraudes
douanières et fraudes fiscales. L’activité nécessitant beaucoup de financement et le suivi de
plusieurs règlementations, il est de ce fait une activité risquée tant pour le propriétaire que pour
les tiers ayant recours aux états financiers. Des cas ont déjà été relatés récemment dans les divers
médias mais dont nous ne citerons pas d’exemples.
Une fois les risques potentiels identifiés, nous avons proposés une stratégie d’audit adaptée pour
leur couverture en proposant des programmes de travails qui tiennent en compte de la
compréhension de l’activité, l’évaluation du contrôle interne et la validation des principaux
comptes.
Avec les programmes de travail proposés, des tableaux et des figures ont été fourni avec le
présent mémoire afin de faciliter la compréhension et l’utilisation du guide.
Et finalement, nous avons pu proposer une démarche afin de pouvoir émettre une opinion
conforme aux normes ISA en passant par un examen analytique de clôture, une proposition de
lettre d’affirmation et finalement une proposition de notes de synthèse.
Pour conclure, nous tenons à préciser que notre travail est surement perfectible sur divers points
et donc ne sera qu’à titre indicatif pour le professionnel. Il tiendra à ce dernier de l’adapter à la
situation et de l’améliorer pour pouvoir répondre correctement au contexte dans lequel il se
trouve. Néanmoins, nous espérons que ce travail pourra servir à notre profession dans l’audit
d’un secteur d’activité qui a beaucoup évolué.

107
BIBLIOGRAPHIE

 DUNOD, « DSCG 4 : Manuel de Comptabilité et Audit », 2021


 REPUBLIQUE DE MADAGASCAR : « Loi n°2003-036 sur les sociétés commerciales
», 2003 modifiée par la loi 2014 Ŕ 010 du 04 Aout 2014
 REPUBLIQUE DE MADAGASCAR : « Loi n° 2001-023 modifiant et complétant les
dispositions de l'ordonnance modifiée n° 92-047 », 2002
 IFAC : « Guide to using ISAs in the Audits of Small and Medium Ŕ Sized Entities »,
Fourth edition, Volume I/Volume II, 2020
 IAASB : « Audit d’entités peu complexe : analyse des solutions possibles aux difficultés
d’application des normes ISA », 2019
 ORGANISATION MONDIALE DES DOUANES : « Directives sur le transit vers un
régime de transit efficace », 2017
 REPUBLIQUE DE MADAGASCAR : « Code des douanes », 2021
 REPUBLIQUE DE MADAGASCAR : « Code Général des Impôts », 2021
 Arrêté n°33.938/2014 du 12/11/2014 réglementant la profession de commissionnaire en
douane et transit-maison
 Arrêté_35.221_du_01.12.15_CAD_modifiant et complétant certaines dispositions de
l’arrêté n°33.938/2014 du 12/11/2014 réglementant la profession de commissionnaire en
douane et transit-maison
 Décision n°025 MFB/SG/DGD portant tableau des sanctions des commissionnaires en
douane et transit-maison
 https://www.ifac.org/
 https://www.ifrs.org/

108
TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ................................................................................................................................. I
SOMMAIRE ............................................................................................................................................ II
LISTE DES TABLEAUX ...................................................................................................................... IV
LISTE DES FIGURES ........................................................................................................................... IV
INTRODUCTION GENERALE.............................................................................................................. 1
PARTIE I : LA PRESENTATION DE LA PROFESSION DE COMMISSIONNAIRE EN
DOUANES A MADAGASCAR ............................................................................................................. 3
Chapitre 1 : CONNAISSANCE DES ACTIVITES DES COMMISSIONNAIRES AGREES EN
DOUANES A MADAGASCAR ............................................................................................................. 3
1.1. Cadre juridique international ..................................................................................................... 3
1.1.1. GATT......................................................................................................................................... 3
1.1.2. Accord sur la facilitation des échanges ..................................................................................... 5
1.1.3. Convention de Kyoto ................................................................................................................. 6
1.1.4. Convention TIR ......................................................................................................................... 8
1.2. Les cadres réglementaires liés à la profession de commissionnaire agréé en douanes ............. 9
1.2.1. Agréments de commissionnaire en douanes .............................................................................. 9
1.2.2. Le code des douanes ................................................................................................................ 11
1.2.3. Les autres textes législatifs ...................................................................................................... 12
1.2.4. Fiscalité : régime du droit commun ......................................................................................... 13
1.3. La prise de connaissance de l’activité ..................................................................................... 15
1.3.1. Les avances de fonds ............................................................................................................... 16
1.3.2. Les méthodes de financement.................................................................................................. 18
1.3.3. La politique de crédit et lien avec les financements bancaires ................................................ 20
1.3.4. Continuité d’exploitation ......................................................................................................... 21
1.4. Les incoterms et les régimes douaniers ................................................................................... 23
1.4.1. Les régimes douaniers ............................................................................................................. 24
1.4.2. Les incoterms clés ................................................................................................................... 26
Chapitre 2 : LES SPECIFICITES COMPTABLES ET ENVIRONNEMENT EXTERNE ET
INTERNE INHERENTS A L’ACTIVITE DE TRANSITAIRE ........................................................... 27
2.1. Spécificités comptables particulières....................................................................................... 27
2.1.1. Les prestations pour comptes .................................................................................................. 27
2.1.2. IAS 1, Présentation des états financiers................................................................................... 29

109
2.1.3. IFRS 15 : identification du Chiffre d’Affaires ........................................................................ 30
2.1.4. IAS 37 : les provisions, dettes et autres passifs ....................................................................... 33
2.1.5. IFRS 9 : Instruments financiers ............................................................................................... 33
2.2. Environnement externe ............................................................................................................ 38
2.2.1. La Direction Générale des Douanes ........................................................................................ 38
2.2.2. Les établissements de crédits ................................................................................................... 38
2.2.3. La relation avec la concurrence ............................................................................................... 39
2.2.4. La relation clientèle ................................................................................................................. 40
2.3. Processus de dédouanement à Madagascar ............................................................................. 41
2.3.1. Bordereau de Suivi des cargaisons .......................................................................................... 41
2.3.2. Le dédouanement ..................................................................................................................... 41
CONCLUSION TRANSITOIRE DE LA PREMIERE PARTIE .......................................................... 45
PARTIE II : PROPOSITION D’UN GUIDE METHODOLOGIQUE D’EVALUATION DU
CONTROLE INTERNE ET D’AUDIT DES COMPTES SIGNIFICATIFS ........................................ 46
Chapitre 1 : PLANIFICATION ET STRATEGIES D’AUDIT ............................................................. 46
1.1. Rappel des normes ISA correspondantes ................................................................................ 46
1.2. Enquête sur l’éthique et la déontologie de la Direction........................................................... 47
1.3. Cartographie des risques liés aux activités de commissionnaire en douanes .......................... 49
1.3.1. Le risque lié au blanchiment des capitaux ............................................................................... 49
1.3.2. Le risque lié à l’incertitude économique ................................................................................. 53
1.3.3. Les risques fiscaux................................................................................................................... 55
1.3.4. Les risques liés aux opérations douanières .............................................................................. 57
1.3.5. Le risque de fraudes et de détournement ................................................................................. 58
1.4. Prise de connaissance, évaluation du contrôle interne et du système et procédures
comptables sur les cycles et comptes spécifiques aux activités de transit maritime et aérien :
proposition de programme de vérification ......................................................................................... 59
1.4.1. Rappel des normes ISA correspondantes ................................................................................ 59
1.4.2. Vérification de la continuité d’exploitation ............................................................................. 61
1.4.3. Le système d’information ........................................................................................................ 64
1.4.4. Le cycle « client - produits » ................................................................................................... 66
1.4.5. Le cycle « achats - fournisseurs »............................................................................................ 68
1.4.6. Le cycle « trésorerie et opérations de financement » .............................................................. 69
1.4.7. Le cycle « fiscal» ..................................................................................................................... 70
1.4.8. Conclusion sur le contrôle interne ........................................................................................... 71

110
1.5. Examen analytique préliminaire : proposition d’un programme de travail ............................. 72
1.5.1. Rappel des normes ISA correspondantes ................................................................................ 72
1.5.2. Identification des ratios clés .................................................................................................... 72
1.5.3. Exploitation des tableaux de bords .......................................................................................... 75
1.5.4. Exploitation des confirmations ................................................................................................ 81
1.5.5. Exploitation de Sydonia........................................................................................................... 81
1.6. Programme de vérification des comptes significatifs et spécifiques aux activités du
transit maritime et aérien .................................................................................................................... 82
1.6.1. Rappel des normes ISA correspondantes ................................................................................ 82
1.6.2. Vérification du risque liée à la continuité d’exploitation ........................................................ 83
1.6.3. Comptes liés aux produits des activités ordinaires : clients, débours, fournisseurs,
commettants maritimes, Etat, impôts et taxes .................................................................................... 88
1.6.4. Comptes liés aux opérations de trésoreries et de financement (crédits en douanes et
bancaires) ........................................................................................................................................... 94
1.6.5. Autres diligences ..................................................................................................................... 96
Chapitre 2 : FINALISATION DE LA MISSION ET RAPPORTS ..................................................... 102
2.1. Programme de revue des évènements postérieurs à la clôture .............................................. 102
2.2. Examen analytique final et autres contrôles .......................................................................... 103
CONCLUSION TRANSITOIRE DE LA DEUXIEME PARTIE ....................................................... 106
CONCLUSION GENERALE .............................................................................................................. 107
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................... 108
TABLE DES MATIERES ................................................................................................................... 109
ANNEXES ................................................................................................................................................ I

111
ANNEXES

ANNEXE 1 : LES REGIMES DOUANIERS


ANNEXE 2 : LES INCOTERMS
ANNEXE 3 : PROCESSUS DE DEDOUANEMENT DES MARCHANDISES
ANNEXE 4 : SCHEMA PROCESSUS « EXPORTATION »
ANNEXE 5 : SCHEMA PROCESSUS « IMPORTATION »
ANNEXE 6 : MODELE DE LETTRE D’AFFIRMATION
ANNEXE 7 : MODELE NOTE DE SYNTHESE
ANNEXE 8 : DECISION NUMERO 025
ANNEXE 9 : ARRETE 35.221_du_01 DECEMBRE 2015
ANNEXE 10 : PROPOSTION D’UNE DILIGENCE CONCERNANT LA LETTRE
D’AFFIRMATION
ANNEXE 11 : PROPOSTION D’UNE DILIGENCE SUR LA FORMULATION DE
L’OPINION ET LA NOTE DE SYNTHESE

I
ANNEXE 1 : LES REGIMES DOUANIERS
Les régimes de transit :
Le régime du transit est un régime qui permet de suspendre temporairement les droits et
taxes lors de l’acheminement des marchandises d’un bureau de douanes à un autre sous contrôle
des autorités douanières. Néanmoins, pour pouvoir accéder au régime, il est nécessaire
d’effectuer une déclaration en détail et de souscrire à un engagement cautionné où le propriétaire
des marchandises s’engage à faire parvenir au bureau des douanes les marchandises déclarées
sous scellements intacts dans un délai imparti et suivant un itinéraire prescrit. Il existe deux types
de régime de transit à Madagascar : le transit ordinaire et le transit national routier. Nous devons
noter qu’actuellement, Madagascar ne fait pas partie des signataires de la convention TIR ce qui
exclus ce régime du code des douanes malgaches.
 Transit ordinaire :
Le transit ordinaire permet aux marchandises passibles de droits et taxes ou de
prohibition d’être expédiées sous acquit à caution ou par des documents internationaux selon les
conventions internationales signées par l’Etat malgache. Les marchandises sous régimes de
transit n’échappent pas aux règles de déclaration en détail que ce soit à l’importation ou à
l’exportation. Le déchargement des marchandises s’effectue dans les lieux prescrit par la douane,
en général dans des magasins et aires de dédouanement en l’attente de la déclaration en douane
et obtention du régime douanier définitif.
Il faut noter que le soumissionnaire et sa caution sont solidairement responsables du respect des
obligations relatives au régime de transit selon l’administration douanière. Les sanctions sont
donc applicables selon la responsabilité de chacun. Après cela, on peut procéder à la mise en
consommation des marchandises.
 Transit National Routier :
Le transit national routier concerne l’expédition d’une marchandise d’un premier bureau
des douanes vers un deuxième bureau après déclaration sommaire. L’avantage de ce régime est
la possibilité de dispense de déclaration en détail des marchandises pour le premier bureau des
douanes et l’effectuer au niveau du deuxième bureau.
Des documents doivent néanmoins être émis par les transporteurs des marchandises au niveau
du premier bureau des douanes : titres de transport concernant les marchandises, souscription à
un acquit Ŕ à Ŕ caution.
En dehors du régime de transit, les régimes économiques sont des régimes qui prévoient
sous certaines conditions la suspension des droits et taxes ou tous autres régimes de prohibition
et prévu par la législation douanière.

II
 L’entrepôt de douane :
Le régime sous entrepôt de douane est un régime qui permet de stocker les marchandises
dans des locaux sous contrôle des autorités douanières en suspension des droits et taxes et des
mesures économiques. On distingue trois catégories d’entrepôt : l’entrepôt public, l’entrepôt
spécial et l’entrepôt privé.
L’entrepôt public est un local ouvert à toutes personnes morales voulant y entreposer ses
marchandises destinées à être importées, placées sous un régime économique douanier ou
destinées à l’exportation pour remboursement des droits et taxes dans un délai imparti. Il est sous
la surveillance des autorités douanières et sous garde du concessionnaire des magasins.
L’entrepôt spécial à la différence de l’entrepôt public sert à entreposer les marchandises
dangereuses ou présentant un risque d’altération des autres produits entreposés. Il est aussi utilisé
pour les marchandises nécessitant des installations spéciales pour leur conservation. Son
ouverture est autorisée par l’administration des douanes mais l’entrepôt est fourni par le
concessionnaire.
 L’admission temporaire
Par définition selon l’article 190 du code des douanes : « on entend par « admission
temporaire », le régime douanier qui permet l’importation de marchandises en suspension totale
ou partielle des droits et taxes, dans le territoire douanier, dans un but défini et destinées à être
réexportées dans un délai déterminé, sans avoir subi de modifications, exception faite de leur
dépréciation normale par suite de l’usage qui en est fait, et sans qu’elles soient soumises aux
prohibitions à caractère commercial ». Ce régime est octroyé par l’administration des douanes
dans un délai de 12 mois sous réserves que les marchandises importées soient identifiable sauf si
l’abus de régime n’est pas une réelle menace. Une garantie doit être souscrite sauf pour les
importateurs titulaires des carnets ATA ou CPD. Toutefois les types de marchandises pouvant
bénéficier du régime sont listés à la section III du même article. Toutes modifications afférente à
la marchandise destinée à être réexportée doivent faire l’objet d’autorisation préalable de
l’administration douanière.
Les principaux régimes douaniers ont été vu plus haut, mais il existe d’autres régimes que
nous allons présenter très brièvement.

 Le perfectionnement actif
Ce régime concerne la transformation ou d’un complément de main d’œuvre à des
marchandises importées destinées à être exportées sous une autre formes sans qu’elles ne soient

III
soumises aux droits et taxes à l’importation, ni à tout autre mesures politiques commerciales.
Elle concerne également les marchandises placées sous un autre régime économique.
 L’exportation temporaire
Ce régime douanier concerne certaines marchandises devant être utilisées à l’étranger ou
les objets destinés à l’usage personnel des personnes faisant un séjour temporaire hors du
territoire malgache. Elles sont donc sous un régime temporaire et destinées à être réimportées.
Toutefois, les mesures relatives à l’exportation et aux importations ne lui sont pas applicables
sous réserves des délais accordés par l’administration.
 L’exportation temporaire pour perfectionnement passif
Ce régime est identique à l’exportation temporaire dans son fonctionnement à la
différence qu’elle autorise d’effectuer l’ouverture, la transformation et la réparation à l’étranger
des marchandises en vue d’être réimporté.
 La transformation sous douane
Ce régime permet l’importation, en suspension des droits et taxes, de marchandises pour
qu’il subisse des opérations qui en modifient l’espèce ou l’état en vue de mettre à la
consommation les produits résultant de ces opérations.
Les conditions sont fixées par l’administration douanière :
- les droits et taxes exigibles sont ceux en vigueur à la date d’enregistrement de la
déclaration en détail des produits transformés ;
- l’espèce tarifaire et les quantités du produit transformé serviront de base pour le calcul
des droits et taxes ;
- la valeur à prendre en considération est celle des marchandises à la date de
l’enregistrement de la déclaration d’entrée desdites marchandises sous le régime de
transformation sous douane en y ajoutant les frais de transformation.
- Ces frais de transformations sont constitués par l’ensemble des frais liés à l’obtention des
produits transformés. Les modalités de calcul desdits frais ainsi que la liste des produits
éligibles pour le régime sont fixés par un texte réglementaire.
 L’usine exercée
Le régime douanier des usines exercées est réservé aux établissements et aux entreprises
qui procèdent : à l’extraction, la collecte et au transport des huiles brutes de pétrole ou de
minéraux bitumineux, des gaz de pétrole et des hydrocarbures liquides ou gazeux ; au traitement
et au raffinage des huiles brutes de pétrole ou de minéraux bitumineux, de gaz de pétrole et des
autres hydrocarbures gazeux pour obtenir des produits pétroliers et assimilés passibles de droits

IV
intérieurs de consommation et de toutes autres taxes ou redevances ; à la liquéfaction des
hydrocarbures gazeux ; à la production de produits pétroliers et assimilés passibles de droits
intérieurs de consommation et de toutes autres taxes ou redevances ; à la production et à la
fabrication de produits chimiques et assimilés, dérivés du pétrole ; à la fabrication connexe
d’autre produits dérivés du pétrole ; à la mise en œuvre ou à l’utilisation des marchandises qui
bénéficient d’un régime douanier ou fiscal particulier.

V
ANNEXE 2 : LES INCOTERMS
Les principaux incoterms vont être cités ci Ŕ dessous. Il y a les incoterms standards
(EXW, FCA, CPT, CIP, DAP, DPU et DDP) et les incoterms pour le fret maritime et la
navigation (FOB, CFR, CIF).
 EXW
EXW ou Ex Works est un incoterm où l’acheteur doit enlever les marchandises dans les
locaux du vendeur. Il est donc responsable de la marchandise de l’enlèvement à l’arrivée des
marchandises dans ses propres locaux. Il est également responsable de tous les frais y afférent
(exportation, importation, droits et taxes, frais administratifs.
 FCA
FCA ou Free Carrier est un incoterm où le vendeur est responsable de la livraison de la
marchandise jusqu’au port d’exportation. Le transfert des risques arrive donc à cette date précise.
Le vendeur est aussi responsable des frais administratifs, frais d’exportation et des droits et taxes
éventuels à l’export. L’acheteur, lui est responsable du transport et de tous les frais liés à
l’importation des marchandises.
 CPT
CPT ou Carriage Paid To, cet incoterm est identique au FCA à part le fait que le vendeur
paie également les frais de livraison jusqu’au premier transporteur. Le transfert de risque est à
cette date. L’acheteur, lui sera en charge de l’assurance
 CIP
Carriage Insurance Paid to, est identique au CPT à la différence que le vendeur est
responsable de la souscription à une assurance pour le compte de l’acheteur concernant les
risques liés aux éventuels dommages et pertes que peuvent subir la marchandise durant le
transport.
 DAP
DAP ou Delivered at Place est un des incoterms les plus courant, il consiste à livrer les
marchandises au lieu de destination convenu. Le vendeur est responsable de tous les coûts et des
risques que pourrais subir la marchandise. La livraison acte le transfert de risque.
 DPU
DPU ou Delivered At Place Unloaded, qui peut être traduit par la phrase : rendu au lieu
de destination déchargé. Dans ce cas, le vendeur est responsable des coûts et des risques jusqu’au
lieu de livraison jusqu’au lieu convenu tandis que l’acheteur se charge uniquement du
dédouanement.

VI
 DDP
DDP ou Delivered Duty to Paid est un incoterm où le vendeur s’est déjà chargé de la livraison au
port de débarquement en plus d’avoir effectué le dédouanement à l’export et à l’import avec
l’acquittement des droits et taxes y afférent.
 FAS
FAS ou Free Alongside Ship est un incoterm spécial au fret maritime et la navigation. Dans cet
incoterm, le vendeur est responsable des frais liés à l’exportation jusqu’à la livraison le long du
navire. L’acheteur se charge de l’importation et de sa livraison.
 FOB
FOB ou Free On Board, est un incoterm où les marchandises sont livrées sur le navire choisi par
l’acheteur. Le vendeur et responsable de tous les frais liés à l’exportation.
 CFR
CFR ou Cost and Freight, est un incoterm où le vendeur est celui qui se charge des formalités et
des frais d’exportation et transfert le risque à l’acheteur au moment de l’embarquement.
L’acheteur, lui se charge des frais relatifs à l’arrivée au port de destination, de l’importation et du
paiement des droits et taxes.
 CIF
Cost, Insurance and Freight est un incoterm identique au CFR à la différence du fait que le
vendeur se charge également de payer les frais relatifs au transport, les frais de chargement et
l’assurance jusqu’au port de destination. L’acheteur est responsable du paiement des divers frais
à l’arrivée de la marchandise au port de destination.

VII
ANNEXE 3 : PROCESSUS DE DEDOUANEMENT DES MARCHANDISES
PROCESS DOCUMENTATION ASPECT COMPTABLE RISQUES ASSERTIONS
Premier contact avec le client - Contact par mailing ; N/A N/A N/A
- Contact par lettre ;
- Contact direct.
Proposition d’un devis estimatif Pro-forma N/A N/A N/A
Discussion des termes du contrat de services N/A N/A N/A
Négociation et début du contrat Ordre de transit Identification du contrat selon Survenance
IFRS 15 Existence
Demande des documents initiaux au client pour - Connaissement ; Archivage Faux et usage de faux Survenance
ouverture du dossier - Facture domiciliée ; Corruption Existence
- Packing List ; Exactitude
- Liste de colisage ; Exhaustivité
- BSC : Bordereau de Suivi des Droits et obligations
cargaisons ;
- CIF pour entreprise et CIN pour
particulier ;
- Certificat d’origine
- DAU d’exportation si import
Ouverture du dossier après réception des - Ouverture du dossier physique et Archivage N/A Exactitude
documents dans le S.I ; Exhaustivité
Compagnie de Navigation
Contact avec la compagnie de navigation - Contact par mailing ; Survenance d’un passif Transaction fictive Survenance
Droits et obligations
Tracking du Navire - Site officiel de la compagnie de N/A Transaction fictive Exhaustivité
navigation.
Arrivée du Navire - Site officiel de la compagnie de N/A Transaction fictive Exhaustivité
navigation.
Paiement du fret - Connaissement Création d’un passif Erreur comptabilisation Valorisation et affectation
- Facture de la compagnie de Provisions Comptabilisation
navigation Change illicite
Paiement des frais de dossiers et divers frais du - Factures de la compagnie : frais de Sortie de trésorerie Erreur comptabilisation Valorisation et affectation
conteneur dossiers et de nettoyage ; Provisions Comptabilisation
Emission d’un chèque de caution par le client ou le - Chèque de caution Comptabilisation d’une Provisions du fait de Survenance
transitaire - Facture du client caution litige Droits et obligations
Refacturation de la caution Erreur comptabilisation Valorisation et affectation
Comptabilisation

VIII
PROCESS DOCUMENTATION ASPECT COMPTABLE RISQUES ASSERTIONS
Délivrance du « Bon à Délivrer » - Bon à délivrer N/A Faux et usage de faux Survenance
Droits et obligations
Transfert des conteneurs sur le terre-plein de - Bon à délivrer Comptabilisation d’un produit Faux et usage de faux Survenance
M.I.C.T.S.L ou d’une refacturation Provisions Droits et obligations
Comptabilisation
OPERATIONS PORTUAIRES
Les opérations portuaires sont effectuées en parallèles avec les opérations douanières car le GATEPASS délivré fait partie des documents pouvant autoriser la sortie des marchandises
du port.
Présentation du « Bon à délivrer » de la compagnie - Bon à délivrer Survenance d’un passif Faux et usage de faux Survenance
de navigation - Connaissement Corruption Droits et obligations
Exhaustivité
Existence
Paiement des frais de débarquement ou - Chèques à l’ordre de M.I.C.T.S.L Sortie de trésorerie Provisions du fait de Survenance
d’embarquement ou SPAT litige Droits et obligations
- Factures M.I.C.T.S.L ou SPAT Exhaustivité
Existence
Calcul de la franchise de magasinage auprès des - Connaissement Survenance d’un passif Provisions du fait de Survenance
autorités portuaires - Bon à délivrer Risques de provisions sur litige Droits et obligations
- Facture de débarquement et ou contestation client Exhaustivité
embarquement Existence
Paiement des frais de Magasinages - Facture magasinage Sortie de trésorerie Provisions du fait de Comptabilisation
litige
Délivrance du « GATEPASS » pour chaque - GATEPASS N/A Faux et usage de faux Droits et obligations
conteneur Corruption
Récupération du Gatepass par le transporteur - Ordre de transit Survenance d’un passif Faux et usage de faux Survenance
- Gatepass Vol des marchandises Droits et obligations
- Contrat avec le transporteur Exhaustivité
Transport auprès de la porte A - Bon d’expédition Survenance d’un passif Faux et usage de faux Survenance
- Fiche de transfert Vol des marchandises Droits et obligations
Exhaustivité
Bon à enlever si circuit VERT - Bon à enlever M.I.C.T.S.L Survenance d’un passif Faux et usage de faux Survenance
- Fiche de transfert Vol des marchandises Droits et obligations
- Déclaration en douanes liquidée Exhaustivité

Bon à enlever ou visite si circuit JAUNE selon - Bon à enlever M.I.C.T.S.L Survenance d’un passif Faux et usage de faux Survenance
appréciation de l’inspecteur des douanes en - Fiche de transfert Vol des marchandises Droits et obligations
charges du dossier - Déclaration en douanes liquidée Exhaustivité

IX
PROCESS DOCUMENTATION ASPECT COMPTABLE RISQUES ASSERTIONS
OPERATIONS PORTUAIRES (SUITE)
Visite si circuit ROUGE - Bon à enlever M.I.C.T.S.L Survenance d’un passif Faux et usage de faux Survenance
- Déclaration en douanes liquidée Vol des marchandises Droits et obligations
- Fiche de transfert Corruption Exhaustivité
OPERATIONS DOUANIERES18
Depuis l’année 2018, l’administration douanière malgache est passée à la digitalisation grâce au système SYDONIA WORLD. C’est une application permettant d’effectuer le suivi des
dédouanements des marchandises en temps réels. Il a été déployé pour diminuer les contacts physiques entre les agents de douanes et les contribuables. Ainsi, tous les documents
nécessaires au dédouanement doivent être déposés sur cette plateforme.La plateforme est protégée par un login et mot de passe individuelle unique fournit par la douane et gérée par
cette dernière également.
Contrôle de recevabilité des documents - Connaissement ; Identification du contrat selon Faux et usage de faux Survenance
- Facture domiciliée ; IFRS 15 Corruption Droits et obligations
- Packing List ; Comptabilisation
- Liste de colisage ; Existence
- BSC : Bordereau de Suivi des Exhaustivité
cargaisons ;
- CIF pour entreprise et CIN pour
particulier ;
- Certificat d’origine
- DAU d’exportation si import
Chargement des documents dans SYDONIA - Documents ci Ŕ dessus en version N/A Faux et usage de faux Existence
numérique (JPEG) Exhaustivité
Demande de confirmation des HSCODE ou - Facture client Valorisation et identification Faux et usage de faux Existence
références articles auprès du client - Packing List du chiffre d’affaires Fraude douanières en Exhaustivité
- Mail client termes de nature
Recueil des éléments de la valeur en douanes selon - Connaissement Valorisation et identification Faux et usage de faux Existence
les INCOTERMS convenu - Facture « fournisseurs » du chiffre d’affaires Fraude douanières en Exhaustivité
- Facture « fret » et/ou « assurance » termes de nature
Inscription du dossier dans le cahier « répertoire » - Répertoire selon code des douanes N/A N/A N/A
Calcul de la valeur en douane - Facture « fournisseurs » Valorisation et identification Fraude douanières : Existence
- Facture « fret » et/ou « assurance » du chiffre d’affaires nature, valeur et en Exhaustivité
- Packing List quantité Comptabilisation
- Tarif des douanes à jour selon LF Valorisation

18
Les opérations douanières entrainent automatiquement un risque de suspension ou de retrait d’agrément, ainsi il faut se référer à la section 1.4.2 et au programme de travail
1.6.5 pour traitement

X
PROCESS DOCUMENTATION ASPECT COMPTABLE RISQUES ASSERTIONS
OPERATIONS DOUANIERES (SUITE)
Saisie de la déclaration en douane dans - Facture « fournisseurs » N/A Fraude douanières : Existence
« SYDONIA WORLD» - Packing list nature, valeur et en Exhaustivité
- Feuille de calcul décompte quantité Comptabilisation
préétablit Valorisation
Chargement du décompte de valeur - Feuille de calcul décompte N/A N/A Valorisation
Envoi du décompte de valeur au client pour - Décompte de valeur SYDONIA N/A Fraude douanières : Survenance
approbation - Mail client pour confirmation nature, valeur et en Existence
quantité Exhaustivité
Risques provisions Droits et obligations
Choix du mode de paiement dans SYDONIA : - Instruction client via mail N/A Risques provisions Comptabilisation
crédit en douanes ou au comptant Droits et obligations

Demande approbation auprès du Responsable - Instruction client via mail Valorisation et identification Autorisation Exhaustivité
- Instruction Direction du chiffre d’affaires Droits et obligations
Enregistrement de la déclaration pour obtention - DAU sur SYDONIA N/A Faux et usage de faux Survenance
d’un numéro de liquidation Droits et obligations
Attente du certificat E Ŕ VALUE de la douane pour - DAU sur SYDONIA N/A Faux et usage de faux Survenance
approbation ou non de la déclaration Droits et obligations
S’il n’y a pas de contestation de la part de - Mail administration Provision N/A Survenance
l’administration douanières on attendra juste la Droits et obligations
liquidation
S’il y a une contestation de la valeur de la part de - Mail administration Provision Redressement douanier Survenance
l’administration douanière, la proposition de - Proposition de redressement Pertes financières Droits et obligations
redressement ainsi que les amendes et pénalités Provisions si litige Comptabilisation
seront dus exclusivement Exhaustivité
Existence
Le client pourra contester la décision en demandant - Fiche de Suivi Litige suivant Provision Redressement douanier Survenance
à la Direction Générale des Douanes de saisir la décision N°05 Ŕ Pertes financières Droits et obligations
CCED sur la base d’un acte à fin d’expertise 2012/MFB/SG/DGD Provisions si litige Comptabilisation
Si le client conteste, la procédure de dédouanement - Mail de contestation du client Provision Redressement douanier Survenance
peut continuer mais un chèque de caution - Fiche de suivi des contestations Pertes financières Droits et obligations
(amendes) devra être délivré à l’administration Provisions si litige Comptabilisation
douanière. Corruption Exhaustivité
Existence

XI
PROCESS DOCUMENTATION ASPECT COMPTABLE RISQUES ASSERTIONS
OPERATIONS DOUANIERES (SUITE)
Prendre en compte de la contestation dans le calcul - Proposition de redressement Provision Redressement douanier Survenance
de décompte des points Pertes financières Droits et obligations
Provisions si litige Comptabilisation
Continuité d’exploitation Exhaustivité
Existence
Choix d’intenter le client en justice pour éviter le - Lettre d’assignation Provision Provisions si litige Survenance
décompte des points Continuité d’exploitation Droits et obligations
Comptabilisation
Exhaustivité
Existence
Impression de la déclaration en douanes pour - DAU sur SYDONIA imprimé N/A Erreur comptabilisation Exhaustivité
« archives » Existence
Connexion dans le système TRADENET pour mise - Ordre de virement TRADENET Sortie trésorerie Pertes financières Droits et obligations
en paiement de la prestation GASYNET Exhaustivité
Existence
Connexion dans le système TRADENET pour mise - Ordre de virement TRADENET Sortie trésorerie Pertes financières Droits et obligations
en paiement des droits et taxes Exhaustivité
Existence
Création d’un ordre de virement des droits et taxes - Ordre de virement TRADENET Sortie trésorerie Pertes financières Droits et obligations
sur TRADENET Exhaustivité
Existence
Passage au scanner des conteneurs si circuit jaune - DAU Liquidé Identification transactions Vol de marchandises Survenance
ou rouge. Les clients bénéficiant du PAD sont - Ordre de virement sur Pertes financières Droits et obligations
TRADENET Provisions Comptabilisation
- Gatepass Exhaustivité
Existence
Sous réserves de réalisation de la procédure auprès - Bon à enlever Survenance d’un passif Faux et usage de faux Survenance
des autorités portuaires, les marchandises pourront Droits et obligations
être enlevées. Exhaustivité
Existence

XII
PROCESS DOCUMENTATION ASPECT COMPTABLE RISQUES ASSERTIONS
ENLEVEMENT DE LA MARCHANDISE PAR LE TRANSPORTEUR
Après réception du bon d’enlèvement, le client - Bon à enlever Survenance d’un passif Vol de marchandises Survenance
peut choisir de transporter lui-même la - Ordre de transit Droits et obligations
marchandise ou de laisser le transitaire Comptabilisation
Exhaustivité
Existence
Si le client décide que le transport se fera par ses - Bon à enlever Valorisation et identification Litige Survenance
soins, la responsabilité du transitaire s’arrête à ce - Ordre de transit du chiffre d’affaires Droits et obligations
moment Exhaustivité
Existence
Si le client transfère la responsabilité du transport - Bon à enlever Survenance d’un passif Vol de marchandises Survenance
au transitaire, celle-ci s’arrêtera à la livraison dans - Ordre de transit Valorisation et identification Litige Droits et obligations
le local du client du chiffre d’affaires Comptabilisation
Exhaustivité
Existence
Clôture du dossier - Tous les documents Valorisation et identification Provisions Droits et obligations
du chiffre d’affaires Comptabilisation
Exhaustivité
Existence
OBLIGATIONS FISCALES : Entre l’ouverture et la clôture des dossiers, la société pourrait être doit effectuer plusieurs obligations fiscales qui auront un impact sur les comptes de la
société. Nous allons présenter les obligations fiscales périodiques.
IRSA : mensuel, échéance 15 du mois suivant - Imprimés et récépissés Survenance d’un passif Fraudes fiscale Survenance
- Annexe Sortie trésorerie Droits et obligations
Provisions probables Comptabilisation
Exhaustivité, Existence
TVA : mensuel, échéance 15 du mois suivant - Imprimés et récépissés Idem au-dessus Fraude fiscale Idem au-dessus
- Annexe Fraude douanières
Déclaration Débours : mensuel, échéance 15 du - Imprimés et récépissés Idem au-dessus Fraude fiscale Idem au-dessus
mois suivant - Annexe Fraude douanières
ISI : à chaque transaction, 15 du mois suivant le - Imprimés et récépissés Idem au-dessus Fraude fiscale Idem au-dessus
paiement - Annexe
TVAI : à chaque transaction, 15 du mois suivant le - Imprimés et récépissés Idem au-dessus Fraude fiscale Idem au-dessus
paiement - Annexe Fraude douanières
Change illicite
IRI : à chaque transaction, 15 du mois suivant le - Imprimés et récépissés Idem au-dessus Fraude fiscale Idem au-dessus
paiement - Annexe Change illicite

XIII
ANNEXE 4 : SCHEMA PROCESSUS « EXPORTATION »

XIV
ANNEXE 5 : SCHEMA PROCESSUS « IMPORTATION »

XV
ANNEXE 6 : MODELE DE LETTRE D’AFFIRMATION
En tête du client

XXXXXXXXX, le

En tête du cabinet
Adresse

Objet : Lettre d’affirmation dans le cadre des travaux de


commissariat aux comptes pour l’exercice clos le
31 Décembre N

Monsieur,
Cette lettre d’affirmation s’inscrit dans le cadre de l’audit des états financiers de la société
XXXXXXX pour l’exercice clos le 31 décembre N dont le but est d’exprimer une opinion
selon laquelle les états financiers sont présentés sincèrement, dans tous leurs aspects
significatifs, conformément au Plan Comptable Général (PCG 2005) applicable à Madagascar.
Nous vous confirmons au mieux de notre connaissance et en toute bonne foi, après avoir
effectué les investigations que nous avons considérées nécessaires pour les besoins de notre
propre information que :
ETATS FINANCIERS
1. Nous avons satisfait, selon les termes de la mission de commissariat aux comptes en date
du XXXXXXXX, à nos responsabilités relatives à l’établissement des états financiers
conformément au Plan Comptable Général (PCG 2005) applicable à Madagascar; en
particulier, que les états financiers sont présentés sincèrement, conformément à celui-ci.
Nous avons également satisfait à nos responsabilités relatives à la conception, la mise en
œuvre et le suivi du contrôle interne en vue de prévenir et de détecter les fraudes ;

XVI
2. Nous n'avons connaissance (Norme ISA 250) :
- d'aucune violation ou infraction aux lois, décrets, règlements ou clauses
contractuelles, dont l'incidence pour notre société serait telle que ces faits devraient
être mentionnés en annexe ou, le cas échéant, faire l'objet d'une provision pour
risques.
- d'aucun passif éventuel important ou de pertes potentielles non enregistrés ou non
déjà mentionnés dans l'annexe ;
- d'aucune réclamation dont pourraient résulter des indemnités importantes au bénéfice
de notre société
3. Les hypothèses importantes que nous avons retenues en procédant aux estimations
comptables, sont raisonnables ; (Norme ISA 540) :
- des pertes de valeur d'un montant suffisant ont été dotées pour ramener les stocks
invendables, inutilisables, à rotation lente ou excédant les quantités normalement
vendables, à leur valeur probable de réalisation ;
- des provisions pour pertes d'un montant suffisant ont été enregistrées pour couvrir les
pertes potentielles importantes résultant d'engagements d'achats ou de ventes fermes
ou du non-respect de ceux-ci.
4. Notre société avait à la date de clôture des titres de propriété valables pour tous ses actifs
et n'avait pas d'actifs gagés, hypothéqués ou nantis (autres que ceux mentionnés dans
l'annexe).
5. Tous les événements postérieurs à la date des états financiers pour lesquels le Plan
Comptable Général (PCG 2005) requiert un ajustement ou des informations à fournir
dans ceux-ci, ont fait l’objet du traitement requis ; (Norme ISA 560)
6. Les incidences des anomalies non corrigées, prises individuellement et en cumulé, ne
sont pas significatives au regard des états financiers pris dans leur ensemble. Une liste de
ces anomalies non corrigées est jointe à la présente lettre d’affirmation, le cas échéant
(Norme ISA 450) ;
7. Le cas échéant, nous vous confirmons que toute rectification nécessaire pour corriger une
anomalie significative dans les états financiers de la période précédente qui affecte les
données comparatives a été effectuée conformément au référentiel comptable applicable ;
(Norme ISA 710.9)

XVII
INFORMATIONS FOURNIES
8. Nous vous avons :
- donné accès à toutes les informations dont nous avons connaissance et qui ont trait à
l’établissement des états financiers, tels que la comptabilité, la documentation y
afférente, et autres éléments tels que rapports internes, documents du contrôle de
gestion et budgétaire, etc.) ainsi que tous les contrats ayant ou pouvant avoir une
incidence significative sur les comptes annuels, et tous les procès-verbaux des
assemblées réunies à la date de cette lettre, ont été mis à votre disposition ;
- fourni les informations supplémentaires que vous nous avez demandées pour les
besoins de l’audit ; et
- laissé libre accès aux personnes au sein de l’entité auprès desquelles vous avez
considéré qu’il était nécessaire de recueillir des éléments probants ;
9. Toutes les transactions ont été enregistrées dans la comptabilité et sont reflétées dans les
états financiers ;
10. Nous vous avons indiqué les résultats de notre évaluation du risque que les états
financiers puissent comporter des anomalies significatives provenant de fraudes ; (Norme
ISA 240)
11. Nous vous avons donné toutes les informations concernant les fraudes avérées ou
suspectées dont nous avons connaissance et qui affectent l’entité et impliquant :
- la direction ;
- les employés qui ont un rôle important dans le fonctionnement du contrôle interne ;
ou
- d’autres personnes dès lors que la fraude pourrait avoir une incidence significative
sur les états financiers ; (Norme ISA 240)
12. Nous vous avons signalé toutes les informations concernant les fraudes alléguées ou
suspectées, affectant les états financiers de l’entité et communiquées par les employés,
d’anciens salariés, des analystes, les autorités de contrôle ou d’autres ; (Norme ISA 240)
13. Nous vous avons communiqué tous les procès et litiges connus ou potentiels dont les
conséquences devraient être prises en compte pour l’établissement des états financiers ;
ils ont été enregistrés et mentionnés dans les états financiers conformément au référentiel
comptable applicable ; (Norme ISA 501)
14. Nous vous avons communiqué l’identité des parties liées à l’entité ainsi que toutes les
relations et transactions avec les parties liées dont nous avons connaissance ; les
transactions avec les parties liées ont été correctement comptabilisées et les informations

XVIII
les concernant ont bien été fournies conformément au référentiel comptable ; (Norme ISA
550)
15. Nous vous avons communiqué nos plans d’actions futures et le caractère réalisable de tels
plans ; ces plans d'actions visent à permettre la poursuite de nos activités au moins
pendant les douze prochains mois à compter de la date de clôture et reflètent les
intentions de la Direction ; nous n’avons connaissance d’aucun élément nouveau
susceptible de compromettre ces plans ;
16. Nous vous avons remis toutes informations pouvant porter entrave à l’arrêté N°35.221 du
01 Décembre 2015 et à la décision N°025 du 20 Décembre 2018 ;
17. Nous n'avons aucun plan de restructuration ou de réorganisation en cours ou prévu qui
pourrait affecter la valeur ou la classification des actifs et des passifs tels qu'ils figurent à
notre bilan ou nécessiter une information dans l'annexe.
BLANCHIMENT DES CAPITAUX
18. Nous n'avons pas connaissance d’infractions à la législation relative au blanchiment de
capitaux (loi 2018-043 du 13 Février 2019 relative à la prévention du blanchiment de
capitaux et du financement du terrorisme).
De bonne foi et à notre meilleure connaissance, nous confirmons que pour l’exercice
clôturé le 31 Décembre N et jusqu’à la date de la présente lettre :
- toutes les transactions intervenues durant l’exercice audité sont de nature
commerciale normale, fiables et cohérentes avec l’objet social de notre société, tel
que défini dans les statuts et sont proprement fondés;
- il n’y a eu aucune transaction portant sur des biens immobiliers impliquant un
paiement en espèce effectué ou reçu ;
- il n’y a eu aucune transaction portant sur des biens mobiliers, sur des prestations de
services ou des opérations fractionnées qui apparaissent liées entre elles et qui a été
payée ou reçu en espèces ;
- il n’y a eu aucune transaction de transit de fonds de tiers par les comptes de notre
société ;
- il n’y a eu aucune transaction avec des entités et/ou personnes enregistrées dans des
pays qualifiés de pays tiers à haut risque par les Nations Unies ;
- nous n’avons pas ni consenti ni reçu des participations, des souscriptions à des
augmentations de capital ni des prêts en provenance ou en faveur d’entités et/ou des
personnes enregistrées dans des pays qualifiés par l’administration fiscale comme
d’autres paradis fiscaux/centres offshore ;

XIX
- il n’y a eu aucune infraction commise ou soupçons d’infraction commise ayant les
caractéristiques telles que l’abus de biens sociaux, l’escroquerie, la fraude fiscale
grave organisée, ou non, ou la corruption prévue par les lois en vigueur à
Madagascar (Code pénal, code général des impôts, loi sur la lutte contre le
blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme, etc.).

Signature du XXXXXXX

XX
ANNEXE 7 : MODELE NOTE DE SYNTHESE

EXEMPLE DE FORMAT DE NOTE DE SYNTHESE

SOCIETE X
SIEGE SOCIAL
NOTE DE SYNTHESE
Exercice clos le JJ/MM/AAAA

DATE SIGNATURE
EFFECTUE PAR :

REVUE PAR :

XXI
EXEMPLE DE FORMAT DE NOTE DE SYNTHESE

1. RAPPEL DE LA MISSION
a. Rappel de la documentation
b. Intervention et déroulement de la mission
- Date d’intervention
- Intervenants : associé, collaborateur confirmé, collaborateur débutant,
autres.
- Budget alloué et temps passé par collaborateur
c. Synthèse des difficultés rencontrées et points à améliorer pour l’exercice suivant
2. PRESENTATION DE LA SOCIETE
a. Dénomination et forme juridique
b. Structure de l’actionnariat
c. Siège social et implantations
d. Nature de l’activité et historique
3. SYNTHESE TECHNIQUE
a. Evènements et faits marquants de l’exercice
b. Chiffres clés et évolution de N-1 à N:
c. Indicateurs douaniers :
- Faire un constat sur les points obtenus par rapport à la décision N°025 ;
- Faire un bref récapitulatif des dossiers en litige suite à des infractions ;
- Annexer la lettre faisant mention des arriérés en douanes au 31 Décembre
N ou à la clôture ;
d. Perspectives et évènements post Ŕ clôture
4. DILIGENCES DE LA MISSION :
- Orientation des travaux
- Contrôle interne
- Circularisations
- Inventaires physiques
- Contrôles de substances
- Couverture des contrôles

XXII
5. SYNTHESE ECONOMIQUE :
a. Postes clés
POSTES N-4 N-3 N-2 N-1 N
TOTAL BILAN
CAPITAUX PROPRES
CHARGES FINANCIERES
TOTAL DES DROITS ET TAXES
TOTAL DES AMENDES ET
INFRACTIONS DOUANIERES
PRISES EN CHARGES
TOTAL DES FRAIS
RECUPERABLES
SOLDE DES FRAIS
RECUPERABLES
Commentaires :

b. Evolution des postes du bilan


Mettre sous forme de tableau une comparaison du bilan N- 1 à N puis commentez.
Commentaires :

c. Evolution des postes du résultat


Mettre sous forme de tableau une comparaison du compte de résultat de N- 1 à N puis
commentez.
Commentaires :

d. Evolution des engagements hors bilan


POSTES N-4 N-3 N-2 N-1 N
Lignes de crédits en douanes par
références en banque
Lignes d’escomptes par banque
Lignes de découvert par banque
Crédits de substitutions par banque
Emprunts bancaires
Taux de découvert
Taux d’escomptes
Taux d’emprunts
Commentaires :

XXIII
6. RISQUE(S) :
a. Risque(s) précis identifié dans le plan de mission
b. Dénouement des risques
c. Recommandations
7. RESULTAT DES TRAVAUX :
a. Contrôle interne
S’il existe une note de synthèse propre au contrôle interne, il en sera fait simplement mention et
on rappellera les principales conclusions de cette note.

En l’absence de note de synthèse propre au contrôle interne, on rappellera ici les diligences
effectuées, les options retenues, le suivi des points relevés en n-1 et le résultat des travaux.
Recommandations :

b. Comptes annuels
Pour chaque cycle l’auditeur devra présenter sous formes de tableau les objectifs, les travaux
effectués, les conclusions, les éventuelles anomalies et les points à suivre. Par exemple :
Anomalies et
CYCLES Objectifs Travaux Conclusions points à suivre
Débiteurs et
créditeurs divers
…….
Recommandations :

c. Autres vérifications
S’il existe d’autres vérifications, il en sera fait mention et on rappellera les principales
conclusions de cette note.

On rappellera ici les diligences effectuées, les options retenues, le suivi des points relevés en n-1
et le résultat des travaux.
Recommandations :

XXIV
8. SYNTHESE DES AJUSTEMENTS :
Impacts relevés
Ajustements comptabilisés Résultat Actif Passif
A1
A2
A3

Total
Ajustements non comptabilisés Résultat Actif Passif
A1
A2
A3

TOTAL
Commentaires :

On rappellera le montant du seuil de signification. Si les ajustements sont supérieurs au seuil de


signification, le commissaire aux comptes indiquera s’ils ont fait l’objet d’une correction ou s’ils
entraînent notamment une réserve ou un refus de certifier.
9. LETTRE D’AFFIRMATION
10. POINTS EN SUSPENS

XXV
ANNEXE 8 : DECISION NUMERO 025

XXVI
XXVII
XXVIII
XXIX
XXX
XXXI
XXXII
XXXIII
XXXIV
XXXV
XXXVI
ANNEXE 9 : ARRETE 35.221_du_01 DECEMBRE 2015

XXXVII
XXXVIII
XXXIX
XL
XLI
XLII
ANNEXE 10 : PROPOSTION D’UNE DILIGENCE CONCERNANT LA LETTRE
D’AFFIRMATION

Conformément à la norme ISA 580, l'auditeur a l’obligation d’obtenir de la direction et,


selon les cas, aux personnes constituant le gouvernement d'entreprise, une lettre d'affirmation.

Les objectifs de l'auditeur sont les suivants :

o obtenir des déclarations écrites de la direction et, le cas échéant, des personnes
constituant le gouvernement d’entreprise, confirmant que celle-ci (ceux-ci)
considère (considèrent) avoir satisfait ses responsabilités relatives à
l’établissement des états financiers ainsi qu’à l’exhaustivité de l’information
fournie à l’auditeur ;
o conforter d'autres éléments probants relatifs aux états financiers ou à des
assertions spécifiques contenues dans ceux-ci au moyen de déclarations écrites si
l'auditeur le juge nécessaire ou si celles-ci sont requises par d'autres Normes ISA ;
et
o répondre de manière appropriée aux déclarations écrites fournies par la direction
et, le cas échéant, par les personnes constituant le gouvernement d’entreprise, ou à
la situation dans laquelle la direction ou, les cas échéant, les personnes constituant
le gouvernement d’entreprise ne fournit (ne fournissent) pas les déclarations
demandées par l'auditeur.

Ainsi, la lettre d’affirmation constitue un des éléments probants pour aboutir à des conclusions
sur lesquelles son opinion est fondée.

Nous fournissant un programme de travail indicatif y afférent (section 2.4) sur les diligences que
l’auditeur doit mettre en œuvre avant la formulation de son opinion et un exemple de lettre
d’affirmation adaptée au contexte d’un transitaire en annexe 6.

XLIII
Tableau 12 : Procédure de validation de la lettre d’affirmation
Effectué Commentaires
Procédures de validations Par Référence
Obtenir de la direction la lettre d’affirmation ;
Vérifier qu’elle est signée par le représentant légal de la
société ;
Vérifier que la date de la lettre d’affirmation est plus proche
et non pas postérieure à la date du rapport ;
S’assurer que les affirmations de la direction dans la lettre
d’affirmation couvrent nos conclusions sur :
- la revue des évènements postérieurs à la clôture ;
- la revue de tous les risques significatifs (compris les
fraudes) et les travaux ;
- l’étendue des travaux ;
- l’examen analytique final ;
- le respect du cadre règlementaire ;
- le contrôle des annexes ;
- la continuité d’exploitation ;
- les blanchiments des capitaux et le financement du
terrorisme.
Si la direction refuse de fournir la lettre d’affirmation, le
rapport définitif ne devrait pas être envoyé et :
- le professionnel devra s’entretenir avec la direction
pour régler la question ;
- refaire une analyse de l’intégrité et l’éthique de la
direction ;
- envisager une modification d’opinion avec des motifs
valables.
Conclure.

XLIV
ANNEXE 11 : PROPOSTION D’UNE DILIGENCE SUR LA FORMULATION DE
L’OPINION ET LA NOTE DE SYNTHESE
La norme ISA 700 (révisée) est la norme qui aidera l’auditeur indépendant à formuler une
opinion sur les comptes. Selon cette norme, l’auditeur doit dater son rapport à une date qui n’est
pas antérieure à celle à laquelle il a recueilli des éléments probants suffisants et appropriés pour
fonder son opinion sur les états financiers.
L’auditeur doit suivre trois étapes :
o Etape 1 :
Il est nécessaire d’évaluer le caractère suffisant et adéquat des éléments probants
collectés. Une évaluation des conclusions tirées des éléments probants recueillis pour formuler
son opinion doit être faite par l’auditeur. Cela afin d’avoir une assurance raisonnable que les
états financiers pris dans leur ensemble ne font pas l’objet d’anomalies significatives.
Il faudra tout de même s’assurer que les éléments probants recueillis sont suffisants et
réduisent à un niveau acceptable le risque d’anomalies significatives.
o Etape 2 :
Par la suite, l’auditeur indépendant devra évaluer l’impact sur son opinion des éventuelles
anomalies quantitatives identifiées (Q) et non corrigées tout en tenant compte des aspects
qualitatifs (Qt).
o Etape 3 :
Finalement, l’auditeur devra évaluer le degré de conformité des états financiers après les
ajustements d’audit.
Ainsi l’auditeur devra formuler une opinion favorable, avec réserve ou sera dans l’impossibilité
d’exprimer une opinion.

XLV
Un tableau récapitulatif des principales conclusions est présenté ci Ŕ dessous :
Tableau récapitulatif des ajustements
Effectué par :
Réf PdT : Impacts significatifs
Procédures de validations Revue par : sur les états
financiers
Montants du seuil de signification : MONTANTS OUI NON
Observations sur : Ajustements Reclassements Q Qt Q.Qt
La revue des évènements postérieurs
Les résultats des travaux sur les
risques d’anomalies significatives
L’examen analytique final
Le contrôle des annexes
La lettre d’affirmation
Total acceptés par la société
Total non acceptés par la société
Formulation de l’opinion selon ISA 700 révisée.

o Note de synthèse et budget estimatif de la mission


La note de synthèse est un document interne au cabinet, il n’y a donc pas de normes standard
pour son établissement. Néanmoins, le professionnel pourra s’appuyer sur des points standards
qui pourront être amélioré selon le cas. Dans notre cas, nous opterons sur une démarche basée
sur des recherches documentaires et nous avons pu sortir les idées générales suivantes :
o Synthèse des démarches : prise de connaissance de l’entité, synthèse économique et
technique, …, formulation de l’opinion ;
o Résumé des informations échangées avec les signataires ;
o Justification de l’opinion.
Il est toutefois nécessaire de bien appuyer les résultats afin de ressortir les réponses aux risques
dans la cartographie de la section 1.3.
Nous présentons dans l’annexe 7 un exemple de note de synthèse.
De tout ce qui a été vu précédemment, nous avons pu voir ce que représente le métier de
transitaire. Nous pouvons ainsi voir les travaux que l’auditeur aura a effectué dans sa mission :
o Le système d’information
o Les travaux d’audit
o Les travaux liés aux exigences douanières
o Les travaux liés au blanchiment des capitaux et financement du terrorisme

XLVI
La mobilisation des équipes sera vraiment dépendante de la taille de la structure à auditer,
néanmoins, il est recommandé de mobiliser au moins une personne ayant une connaissance du
métier de commissionnaire en douane et les débutants seront sous sa supervision directe.
Les équipes dans la mesure du possible pourront effectuer des travaux d’intérims pour vérifier
les systèmes et procédures de contrôle interne et la vérification des états financiers
intermédiaires.
Ci Ŕ dessous un tableau indicatif présentant les principaux travaux à effectuer :
Tableau indicatif des travaux d’audit
Travaux Paramètres
Le système d’information Compréhension et analyse diagnostique
Test
Temps de rapport
Temps de revue
Audit financier Compréhension
Elaboration des stratégies de vérifications
Revue des dossiers et rapports
Travaux de vérifications :
Immobilisations
Débiteurs et créditeurs divers
Trésorerie
Charges financières
Les travaux liés aux Vérification décision N°025
exigences douanières Vérification des fraudes et infractions douanières
Les travaux liés au Diligences selon manuel des procédures internes de l’OECFM
blanchiment des capitaux et en application de la loi 2018 Ŕ 043 du 13 février 2019 sur la
financement du terrorisme lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du
terrorisme
Contrôle qualité ISQM1 et ISQM2

XLVII

Vous aimerez peut-être aussi