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Le développement agricole
du Sud-Mali face au désengagement de l’État
les prix payés aux producteurs auraient été exagérément élevés (eu égard
à l’évolution des prix internationaux du coton fibre) ;
les fonctions de service public sans retour financier direct grèveraient for-
tement le budget.
Dans la perspective d’une probable privatisation en 2008, une restructu-
ration est en cours, le prix au producteur devrait être révisé à la baisse et, sous
la pression de nombreux bailleurs de fonds internationaux, la CMDT devrait
recentrer ses interventions autour des seules activités avales de la filière co-
tonnière.
Mais, compte tenu de l’importance de la production cotonnière dans l’éco-
nomie nationale, et puisque cette compagnie assurait aussi des missions de
service public, l’évaluation de son utilité ne saurait se limiter à l’analyse de sa
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Tropique du Cancer
23o 27’
SAHARA
Kidal
200 mm
Tombouctou
Gao
Sénégal
Kayes
Mopti
Niger
Manatali Koulikoro
Segou Bani
BAMAKO 600 mm
Sélingué
Sikasso 1200 mm
Ségou
Zone CMDT de Kita
BAMAKO
Koutiala
Zone OHVN
Zone CMDT Mali Sud
Bougouni Sikasso
Kadiolo
BAMAKO (capitale)
chef-lieu de région
Source : Cahiers d’études et de recherches francophones / Agriculture, n° 15, vol. 1, janvier-févirer 2006.
3. Sur chacun de ces sites, a été envoyé un binôme d’étudiants maliens-français issu, d’une part, de l’Institut polytechni-
que rural (IPR) de Katibougou et, d’autre part, de l’Institut national agronomique Paris-Grignon (INAPG) ou du Centre natio-
nal d’études agronomiques des régions chaudes (CNEARC) de Montpellier.
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4. Les climatologues ont enregistré un recul des isohyètes de plus de 100 kilomètres au cours des trois dernières décen-
nies (Nouaceur, 2001 ; Bertrand, 1986).
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5. Dans le cadre du suivi socio-économique d’un échantillon de 80 exploitations agricoles familiales des cercles de Kou-
tiala, Kadiolo et Bougouni, Djouara, Bélières et Kébé confirment que « l’évolution la plus remarquable sur la dernière dé-
cennie semble avoir été la progression des apports de fumure organique par hectare cultivé. Globalement, cette quantité
est passée de 715 kg/hectare à 1 300 kg/hectare » (Djouara, Bélières et Kébé, 2006).
6. Ainsi s’exprimaient les auteurs en 1990 : « La durée des jachères s’est beaucoup raccourcie, les terres s’érodent et
s’épuisent, les récoltes diminuent, la brousse est sur-pâturée et la couverture végétale disparaît […]. Un changement de
ces systèmes encore basés sur la défriche sur brûlis s’avère donc nécessaire ».
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10. Ces chiffres sont issus de la dernière enquête agricole publiée par la CMDT (DPCG, 2004). Ils n’ont ici qu’une valeur
indicative dans la mesure où l’objet de la présente étude était d’identifier les causes de la diversité actuelle des exploita-
tions, de façon à adapter les enquêtes agricoles futures.
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11. Les grandes familles bien équipées en traction animale et en outils attelés (charrues, sarclo-bineurs, multiculteurs et
semoirs) parviennent à cultiver une moyenne de 1,5 hectare par actif de cultures annuelles au lieu de un hectare maximum
chez les familles qui continuent de pratiquer l’agriculture avec les seuls outils manuels. Leurs rendements en coton-graine
dépassent le plus souvent 1,2 tonne à l’hectare, tandis que ceux des petites familles sous-équipées n’atteignent généra-
lement pas 0,8 tonne.
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12. La culture dite « en tête de rotation » est celle qui reçoit les amendements organiques dont on espère que les effets
se manifesteront durant toute la durée de la rotation.
13. Avec un rendement (assez exceptionnel, il est vrai) de trois tonnes à l’hectare, une culture de maïs pouvait donner, en
2004, une valeur ajoutée brute de près de 3 300 francs CFA par homme-jour à Dialokoroba.
14. Prix du coton « premier choix » résultant du nouveau mécanisme de détermination du prix d’achat décidé en décembre
2004.
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15. Talweg ou Thalweg : ligne symbolique joignant les points les plus bas d’une vallée, parfois matérialisée par un cours d’eau.
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16. Les cours de l’urée ont triplé au cours des quatre dernières années. Sur la même période, le prix de la potasse a été
multiplié par quatre et ceux des autres composants des engrais minéraux ont quasiment doublé (Le Turioner, 2005).
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