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Diagnostic technique d'unités de

transformation du manioc dans les
provinces de la Comoé et du
Kénédougou au Bur...
Abdel Kader Lingani

Afrique SCIENCE

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Quel bilan et quelles voies d'avenir pour les biocarburant s et les bioenergies en Afrique ? Act e…
Nicola Favret t o, L. Gazull, Marie-hélène Dabat , Ludovic Miaro III, R. Janssen, Joël Blin

Les chaudières
Samuel Dot ou

Adequat ion format ion emploi cas burkina faso

ando rat simbazafy
 Afrique SCIENCE 18(3) (2021) 61 - 73 61
ISSN 1813-548X, http://www.afriquescience.net

Diagnostic technique d’unités de transformation du manioc dans les provinces de

la Comoé et du Kénédougou au Burkina Faso
Abdel Kader Hounsouho LINGANI 1, 2 *, Siédouba Georges YE 1, 2 et Sié KAM 2
1
Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST), Institut de Recherche en Sciences
Appliquées et Technologies (IRSAT), Département Mécanisation (DM),
03 BP 7047 Ouagadougou 03, Burkina Faso
2
Université Joseph KI-ZERBO, Unité de Formation en Sciences Exactes et Appliquées (UFR/SEA), Laboratoire
d’Energies Thermiques Renouvelables (LETRE), 10 BP 13495 Ouagadougou 10, Burkina Faso

(Reçu le 25 Décembre 2020 ; Accepté le 10 Février 2021)

_________________
* Correspondance, courriel : kaderlin23@gmail.com

Résumé
L'objectif de cette étude est de faire le diagnostic technique d'unités de transformation du manioc dans les
provinces de la Comoé et du Kénédougou au Burkina Faso. Il est réalisé grâce à une collecte de données
techniques auprès de ces unités de transformations du manioc. Le traitement des données est effectué au
moyen du logiciel Microsoft Excel 2018. Les résultats nous ont permis d'établir les diagrammes opérationnels
de transformation du manioc, la liste des équipements de transformation utilisés, les caractéristiques
techniques des râpeuses/broyeurs et les pannes liées à leurs utilisations. L’analyse des résultats montre des
disproportions énergétiques dans l’utilisation des râpeuses/broyeurs. Leurs puissances motrices se sont
révélées surdimensionnées occasionnant de faibles rendements horaires au travail et des coûts de production
élevés dus aux surconsommations énergétiques. Cette étude montre la nécessité de l’optimisation
énergétique des râpeuses/broyeurs à travers la prise en compte des forces de résistance des tubercules, des
forces de travail et des forces de frottement dans le dimensionnement des motorisations.

Mots-clés : Burkina Faso, manioc, transformation, râpeuse, caractéristiques techniques.

Abstract
Technical diagnosis of cassava processing units in the provinces of Comoé and
Kénédougou in Burkina Faso

The objective of this study is to do the technical diagnosis of cassava processing units in the provinces of
Comoé and Kénédougou in Burkina Faso. It is carried out through the collection of technical data from these
cassava processing units. The data processing is carried out using Microsoft Excel 2018 software. The results
have enabled us to establish the operational diagrams of cassava processing, the list of processing equipment,
the technical characteristics of the graters/ grinders and the breakdowns related to their uses. Analysis of the
results shows energy disproportions in the use of graters / grinders. Their motive powers have proved to be

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oversized, causing low hourly output at work and high production costs due to overconsumption of energy.
This study shows the need for energy optimization of graters / grinders by taking into account the resistance
forces of the tubers, the working forces and the friction forces in the sizing of the motors.

Keywords : Burkina Faso, cassava, processing, grater, technical characteristics.

1. Introduction
Au Burkina Faso plus de 86 % de la population active est employée par le secteur agricole [1]. Les principales
spéculations produites sont 4 953 257 tonnes de céréales, 563 331 tonnes d’oléagineux, 216 291 tonnes de
légumes, 111 737 tonnes de tubercules et 77 183 tonnes de fruits [2]. Vue l’importance de la production
agricole, il est nécessaire d’augmenter l’offre des produits agroalimentaires transformés localement et
d’agrandir la part du marché des produits locaux. L’une des filières les plus favorables à cela est la filière
manioc [3, 4]. Le manioc est un tubercule assez répandu en Afrique de l’Ouest, et sa culture nécessite
relativement peu de fertilisants, de pesticides et d’entretien du sol. Selon le système cultural, le manioc peut
être classé comme une culture de rente dans certaines régions [5, 6]. En raison de son apport en calories et
en revenus additionnels provenant des racines et des feuilles, l’importance du manioc dans la lutte contre
l’insécurité alimentaire n’est plus à démontrer. Au Burkina Faso, sa culture est destinée majoritairement à la
commercialisation pour la transformation en attiéké, en gari et en cossettes (pour la fabrication de la farine
de manioc) [7, 8]. Ces dernières années, sa production dans le pays a augmenté, passant de 17 240 tonnes en
2008 à 128 772 tonnes en 2016, et à plus de 234 000 tonnes en 2018 [2, 5, 9]. Parmi les produits dérivés du
manioc, l’attiéké est le plus demandé et le plus consommé au Burkina Faso. L’attiéké est une innovation dans
le domaine alimentaire introduite au Burkina Faso par le courant migratoire avec la Côte d’Ivoire. Selon le
Programme Développement de l’Agriculture/Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbei
(PDA/GIZ) [10], la production d’attiéké à partir de la pâte de manioc importée de la Côte d’Ivoire ou du Burkina
Faso génère une marge nette de 45 380 F CFA par jour et de 2 178 261 F CFA par an pour six jours de travail
dans la semaine. Cependant des goulots d’étranglement existent dans la chaîne de transformation. Ils se
caractérisent par l’absence d'équipements modernes, la pénibilité des opérations (l’épluchage, le découpage,
le pressage), les coûts de production élevés, et le manque d’hygiène dans les lieux de transformation
[11 - 15]. A cela s’ajoutent les difficultés énergétiques du Burkina Faso quand bien même qu’il regorge d’un
énorme potentiel énergétique solaire, et les coûts élevés des énergies conventionnelles. La présente étude
s’inscrit dans ce cadre et a pour objectif principal le diagnostic technique d’unités de transformation du manioc
dans les provinces de la Comoé et du Kénédougou. Elle permettra de mieux élucider les goulots
d’étranglements rencontrés dans la transformation du manioc afin d’améliorer la rentabilité économique de
cette activité en plein essor au Burkina Faso.

2. Matériel et méthodes
2-1. Site de l’étude

Les enquêtes ont été réalisées dans les régions des Cascades et des Hauts-Bassins. Ces deux régions
administratives du Burkina Faso, présentées à la Figure 1, sont à forts potentiels de production et de
transformation de manioc [16].

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Figure 1 : Carte des zones enquêtées, extraite de la carte des provinces du Burkina Faso

Les régions, les provinces et les unités de transformation retenues ainsi que leur production annuelle de pâte
de manioc et d’attiéké sont résumées dans le Tableau 1.

Tableau 1 : Liste des unités enquêtées par régions et provinces et leurs productions annuelles
de pâte de manioc et d’attiéké
production
annuelle de pâte
Régions
Provinces Villes Unités de manioc et
d’enquêtes
d’attiéké
(tonne/an)
Coopérative Djiguitougou 36
Coopérative simplifiée Sababou Youma 396
Cascades Comoé Banfora Coopérative Grâce Divine 360
Coopérative Muso djigi 54
Coopérative Badéya 180
Coopérative Dunia 1080
Coopérative Faso Kanou 720
Hauts-
Kénédougou Orodara Coopérative Wilikataama 36
Bassins
Coopérative Dôtie 288
Coopérative simplifiée Ben Nafa Katcha 540

2-2. Les paramètres techniques mesurés

Le questionnaire était partiellement ouvert d’autant plus que les unités enquêtées avaient la latitude de
donner d’autres types d’informations relatives à la transformation et à la production des tubercules de
manioc. Dans chacune des provinces de la Comoé et du Kénédougou qui sont de grandes zones de production
et de transformation [16], cinq unités ont été enquêtées. Le critère de choix des villes s’est fait selon
l’importance de la production du manioc et celui des unités de transformation était basé sur la capacité de
transformation du manioc et les outillages techniques de travail utilisés. La présidente de l’Union Régionale

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des transformatrices du manioc des Cascades et celle de l’Union Provinciale des transformatrices du manioc
du Kénédougou ont été sollicitées pour la sélection des transformatrices suivant les critères suscités. La
méthode de collecte des données était qualitative et s’est réalisée par des interviews collectives. Elle a
consisté dans un premier temps à noter l’identité et les caractéristiques de chaque unité ou groupement
enquêté (nom, date de création, N° récépissé, production et chiffre d’affaire annuel) et dans un second temps,
les informations sur les diagrammes de transformation du manioc et la cartographie technique des
équipements de production utilisés. Un questionnaire type a été administré. L’interview s’est faite en français,
et en dioula. Au cours des interviews, les transformatrices ont été interrogées d’abord sur les procédés de
transformation du manioc utilisés dans leurs unités de transformation. Ensuite il leur a été demandé de
répertorier l’ensemble des équipements de transformation utilisés. Enfin il était question d’étudier avec elles
les caractéristiques techniques des équipements de transformation motorisés à savoir les râpeuses/broyeurs
tout en faisant ressortir, l’ensemble des pannes liées à leurs utilisations et, l’ensemble des questions liées à leurs
maintenance courante et périodique. Le traitement des données a été réalisé au moyen du tableur Microsoft Excel
2018. Les paramètres techniques qui nous ont intéressés dans l’étude des râpeuses/broyeurs sont :
- La puissance motrice théorique est la puissance (kW ou HP) inscrite sur la plaque signalétique du
moteur ;
- La productivité horaire (t/heure) est la quantité de produit brut (t) qui passe dans la chambre de
râpage/broyage via la trémie par heure [17] ;
- L’énergie utilisée est l’électricité ou le carburant (essence ou gasoil), la quantité d’énergie électrique
consommée (kWh/mois) par les moteurs électriques est calculée suivant les factures d’électricité en
relevant le nombre de kWh consommé en moyenne mensuellement, sur une période de trois (03)
mois au moins. La quantité de carburant consommée (l/h) par les moteurs thermiques est obtenue à
la fin d’une opération de râpage d’un échantillon de tubercules de manioc en faisant la différence de
consommation de carburant entre la valeur relevée au début et celle relevée à la fin de l’opération.
Ces valeurs sont mesurées à l’aide d’une règle graduée que l’on introduit dans le réservoir du moteur
avant et après chaque opération de râpage. La différence entre les deux mesures relevées donne la
consommation de la machine, ramenée en volume, pour une durée de fonctionnement donnée ;
- Productivité spécifique (kg/kWh ou kg/l) est la quantité de manioc râpée/broyée (kg) par rapport à la
quantité d’énergie utilisée (l ou kWh).

3. Résultats
3-1. Diagrammes opérationnels de transformation des tubercules de manioc

Le diagnostic nous a permis d’obtenir les différents diagrammes de transformation des tubercules de manioc.
Les Figures 2 à 5 donnent respectivement les diagrammes de transformation des tubercules de manioc en
cossettes/farine, ferment ou magna, pâte de manioc et la pâte de manioc en attiéké ou gari.

Abdel Kader Hounsouho LINGANI et al.

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Figure 2 : Diagramme de transformation des tubercules en cossettes / Farine de manioc

Figure 3 : Diagrammes de production du ferment ou magna

Abdel Kader Hounsouho LINGANI et al.

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Figure 4 : Diagramme de transformation du manioc en pâte de manioc

Figure 5 : Diagramme de transformation de la pâte de manioc en attiéké ou gari

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3-2. Caractérisation des unités de transformation du manioc diagnostiquées à Banfora et à Orodara

Les unités de transformation diagnostiquées sont toutes en activité et transforment d’importantes quantités
de manioc (Tableau 1). Les équipements utilisés dans ces unités sont opérationnels et leur conception
répond aux normes alimentaires et hygiéniques grâce à l’utilisation de l’acier inoxydable. Cependant la
démarche qualité avec le système de la marche en avant dans la production et les normes d’hygiène et
alimentaires des procédés de transformation ne sont pas respectées dans les unités. Cela s’explique d’abord
par le fait que certaines de ces unités soient situées sur des sites familiaux, ce qui rend difficile le respect
des normes alimentaires et d’hygiène. Ensuite le sol, les terrasses et les murs des ateliers de transformation
ne sont pas aménagés selon les normes de production alimentaire. Enfin nous avons l’ordre chronologique de
certaines opérations qui n’est pas respecté pendant la production dû à l’ignorance du principe de la marche
en avant par le personnel des unités de transformation. Ces éléments énumérés sont contraires aux bonnes
pratiques d’hygiène qui recommandent que la transformation soit effectuée dans un lieu réservé uniquement
à la transformation hors de tout domicile. Les sols des salles de transformation et de l’aire de séchage doivent
être lisses, imperméables, antidérapants, résistants, faciles à nettoyer et imputrescibles, à cela s’ajoute
l’hygiène du personnel. Aussi, les équipements de production doivent être en matière inoxydable et
inaltérable. Les matériaux en aluminium et plastique sont tolérés car faciles à nettoyer. Les lignes de
circulation de la matière première, du produit fini, et des produits secondaires ne doivent pas se croiser, afin
d’éviter les contaminations croisées et de respecter la marche en avant [18, 19]. Le Tableau 2 nous donne
l’ensemble des équipements de transformation utilisés dans les unités de transformation du manioc
diagnostiquées à Banfora et à Orodara.

Tableau 2 : Equipements de transformation utilisés dans les unités de transformation du manioc

diagnostiquées à Banfora et à Orodara
Puissance de la
motorisation Matière de
N° Désignation/équipement Fonctionnalité
(thermique/électrique), fabrication
source d’alimentation
acier
1 râpeuses / broyeurs Thermique/électrique râpage/broyage
inoxydable
acier ordinaire
2 presses manuelles à vis - Pressage
peint
3 séchoirs coquillage solaire Séchage acier ordinaire
4 tables de séchage - séchage, étalage acier ordinaire
5 fours à gaz gaz Cuisson acier ordinaire
6 foyers à gaz gaz Cuisson acier ordinaire
foyers améliorés à bois
7 construit en brique cuite ou bois Cuisson argile
en argile
aluminium,
8 mammites - Cuisson
fonte
9 couscoussières - Cuisson aluminium
10 tamis à mailles - Granulage plastique, bois
conditionnement du aluminium,
11 thermo soudeuses électrique produit dans des acier
sachets plastiques inoxydable
pesée du produit
acier ordinaire
12 balances/bascules électrique ou manuel avant traitement et
peint
conditionnement

Abdel Kader Hounsouho LINGANI et al.

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fermentation,
13 futs plastiques - plastique
filtrage
lavage, rinçage,
aluminium,
14 bassines / cuvettes - malaxage, filtrage,
plastique
fermentation
aluminium,
15 sceaux - lavage, rinçage
plastique
épluchage, acier
16 couteaux -
découpage inoxydable
mélange du produit aluminium,
17 écumoires -
lors de la cuisson fonte
mélange du produit
lors de la cuisson, aluminium,
18 louches en aluminium -
enlève le produit des fonte
couscoussières
chauffage du produit
19 foyers à charbon charbon acier ordinaire
sur des braises
cuivre, acier
20 poêles - grillage du produit inoxydable,
acier ordinaire

3-3. Caractéristiques techniques des râpeuses / broyeurs utilisés dans les unités de
transformation du manioc à Banfora et à Orodara

Parmi les équipements énumérés dans le Tableau 2, seuls les râpeuses/broyeurs sont motorisés. Ces
râpeuses/broyeurs jouent un rôle clé dans la transformation du manioc en attiéké à travers la production de
la pâte de manioc qui est l’élément clé du diagramme de transformation de l’attiéké. Le Tableau 3 résume
les caractéristiques techniques des râpeuses/broyeurs utilisés dans les unités de transformation du manioc à
Banfora et à Orodara.

Tableau 3 : Caractéristiques techniques des râpeuses / broyeurs utilisés dans les unités de transformation
du manioc à Banfora et à Orodara

Ville Nom de l'unité Type Type de Puissance Productivité Consommation Productivité

de d’équipement moteur motrice horaire (t/h) horaire du spécifique
transformation de utilisé (kW ou HP) moteur de kg/kW
transformation (électrique l’équipement
/modèle ou s’il y a lieu
thermique) (kWh ou l/h) ou
facture
d’électricité
mensuelle de
l’unité
(kWh/mois ou
l/h)
kWh/m Kg/
HP kW l/h kg/l
ois kWh
Coopérative Râpeuse / 666,
Thermique 5,5 - 1 - - -
Djiguitougou broyeur 66
Banfora Coopérative Râpeuse / 533,
Thermique 25 - 0,8 - - -
simplifiée broyeur 1 28
Sababou Râpeuse / Thermique 10 - 2 - - - 3333

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Youma broyeur 3 ,33
Coopérative Râpeuse / 1081
Thermique 5,5 - 1 - - -
Grâce Divine broyeur ,1
Coopérative Râpeuse /
Electrique - 11 1,5 - 108 55,9 -
Muso djigi broyeur
Coopérative Râpeuse / 810,
Thermique 8 - 1 - - -
Badéya broyeur 81
Coopérative Râpeuse /
Electrique - 11 1,5 - 2145 55,9 -
Dunia broyeur
Râpeuse / 992,
Thermique 6,5 1 1,12 - -
Coopérative broyeur 1 06
Faso Kanou Râpeuse / 1440
Thermique 7,7 1,5 1,15 - -
broyeur 2 ,92
Râpeuse /
Thermique 7,7 - - - - - -
broyeur 1
Orodara Coopérative Râpeuse /
Thermique 7,7 - - - - - -
Wilikataama broyeur 2
Râpeuse /
Electrique - 7,5 - - - - -
broyeur 3
Coopérative Râpeuse /
Electrique - 11 1,5 - 572 55,9 -
Dôtie broyeur 1
Coopérative
Râpeuse /
simplifiée Ben Thermique 7,7 1 - - - 1600
broyeur
Nafa Katcha

3-4. Technologie des râpeuses/broyeurs diagnostiqués

Les râpeuses/broyeurs diagnostiqués, illustrés par la Figure 6, sont alimentés par des moteurs thermiques
ou électriques. Ces équipements sont fabriqués en inox et répondent aux normes alimentaires et d’hygiène.
Ils sont composés principalement d’un châssis en structure mécano-soudée, d’une trémie d’alimentation,
d’une chambre de râpage dans laquelle se trouve un tambour de râpage, d’un canal de récupération du produit
fini, d’un système de transmission poulie courroie qui assure la rotation de l’axe du tambour de râpage dans
la chambre de râpage.

Figure 6 : images illustratives de deux râpeuses/broyeurs diagnostiqués

Abdel Kader Hounsouho LINGANI et al.

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3-5. Types de pannes liés à l’utilisation des râpeuses / broyeurs

Les principales pannes liées à l’utilisation des râpeuses / broyeurs et recensées lors du diagnostic sont les
suivantes :
 l’usure ou cassure des roulements des paliers due à leur mauvaise qualité ;
 l’usure des dents des tambours de râpage / broyage due à la faible épaisseur des tôles utilisés pour
leur fabrication ;
 la sortie ou cassure des poulies en plein fonctionnement due à leur mauvais usinage et à leur
mauvaise fixation ;
 l’usure ou dysfonctionnement des moteurs dû à l’absence de maintenance (absence de vidange et de
révision).

4. Discussion
Les différents diagrammes opérationnels de transformation du manioc obtenus sont plus ou moins similaires
à ceux de la bibliographie [18, 20]. Cependant quelques dissemblances ont été relevées au niveau des
diagrammes de production du ferment ou magna et au niveau de ceux de la transformation du manioc en
cossettes/farine. L’inventaire des équipements de transformation utilisés dans les unités de transformation
du manioc à Banfora et à Orodara nous permet de dire que les râpeuses/broyeurs sont les seuls équipements
motorisés utilisés dans la transformation du manioc. L’usage de l’acier inoxydable dans la conception des
râpeuses/broyeurs leur permet de répondre aux normes alimentaires et hygiéniques [19, 21]. Cependant leur
conception n’a pas pris en compte les normes sécuritaires. En effet les transmissions ne sont pas protégées
par des capots ou flasques de protections. Cela expose les opérateurs machines à des accidents de travail.
Les pannes fréquentes liées à leur utilisation nous interpellent sur la nécessité de l’intégration de la
maintenance dans la conception. L’état des lieux des unités de transformation diagnostiquées nous permet
de dire que la marche en avant des systèmes de productions et la sécurité des opérateurs machines ne sont
pas au rendez-vous. L’analyse des résultats des caractéristiques techniques des râpeuses/broyeurs nous a
permis d’obtenir les Figures 7 et 8 qui représentent respectivement les variations de la productivité horaire
en fonction de la puissance motrice et l’évolution de la productivité spécifique des moteurs en fonction de la
puissance motrice.

2,5
Productivité horaire en t/h

1,5

0,5

0
5,5 6,5 7,7 8 10 14,9 25
Puissance motrice en HP

Figure 7 : Variation de la productivité horaire en fonction de la puissance motrice

Abdel Kader Hounsouho LINGANI et al.

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3500

Productivité spécifique en kg/l

3000

2500

2000

1500

1000

500

0
5,5 5,5 6,5 7,7 7,7 8 10 25
Puissance motrice en HP

Figure 8 : Evolution de la productivité spécifique des moteurs en fonction de la puissance motrice

Les Figures 7 et 8 nous révèlent les disproportions qu’il y a dans l’utilisation des râpeuses/broyeurs.
L’interprétation de la Figure 7 nous permet de dire qu’il y a des râpeuses/broyeurs de faibles puissances
motrices qui ont leur productivité horaire supérieure ou égale à celles des râpeuses/broyeurs de grandes
puissances. Ce qui entraine d’ailleurs des coûts de production élevés et des pertes liées à l’utilisation de ces
équipements qui sont pour la majeure partie des cas surdimensionnés. La Figure 8 nous montre une
évolution en dent de scie de la productivité spécifique des râpeuses/broyeurs en fonction de la puissance
motrice. Ainsi donc nous avons des râpeuses/broyeurs de grandes puissances avec de faibles productivités
spécifiques. Cela nous révèle la nécessité de l’optimisation énergétique des râpeuses/broyeurs à travers la
prise en compte, des forces de résistance des tubercules, des forces de travail et des forces de frottement
dans le dimensionnement des motorisations [22 - 25]. C’est ainsi que nous pourrons obtenir une réduction
réelle des coûts de production, ce qui permettra aux utilisateurs finaux de mieux rentabiliser leurs
investissements économiques.

5. Conclusion
La présente étude a permis de réaliser un diagnostic technique des unités de transformation du manioc à
Banfora et à Orodara. L’analyse des résultats montre les disproportions énergétiques qu’il y a dans
l’utilisation des râpeuses/broyeurs. La variation de la productivité horaire des râpeuses/broyeurs en fonction
de la puissance motrice nous révèle qu’il y a des râpeuses/broyeurs de faibles puissances motrices qui ont
leur productivité horaire supérieure ou égale à celles des râpeuses/broyeurs de grandes puissances.
L’évolution de la productivité spécifique des moteurs des râpeuses/broyeurs en fonction de la puissance
motrice montre une évolution en dent de scie de la productivité spécifique des râpeuses/broyeurs en fonction
de la puissance motrice. Ce qui entraine d’ailleurs des coûts de production élevés et des pertes liées à
l’utilisation de ces équipements qui sont pour la majeure partie des cas surdimensionnés. Cette étude montre
la nécessité de l’optimisation énergétique des râpeuses/broyeurs à travers la prise en compte, des forces de
résistance des tubercules, des forces de travail et des forces de frottement dans le dimensionnement des
motorisations.

Abdel Kader Hounsouho LINGANI et al.

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Remerciements
Les auteurs remercient International Science Program (ISP) pour avoir soutenu le groupe de recherche
BUF 01 et permis de mener ce travail de recherche.

Références
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l’investissement agricole au Burkina Faso,” (2011)
[2] - FAOSTAT, “Données de l’alimentation et de l’agriculture,” 10 décembre 2020,
http://www.fao.org/faostat/fr/#home
[3] - P. VERNIER, B. N’ZUE, and N. ZAKHIA-ROZIS, "Agricultures tropicales en poche : Le manioc, entre
culture alimentaire et filière agro-industrielle", Quæ. Wagenengen, (2018)
[4] - P.D.A., Programme développement de l’Agriculture, “Diagnostic actualisé de la filière manioc pour
une analyse de chaines de valeur ajoutée (CVA),” (2008)
[5] - M.A.A.H., Ministère de l’Agriculture et des Aménagements Hydrauliques, “Tubercules et racines :
Technique de production du manioc,” (2017).
https://www.agriculture.bf/jcms/pp_102110/fr/technique-de-production-du-manioc
[6] - K. K. H. KOUADIO, D. DAO and A. G. O. TSCHANNEN, “Rentabilité comparative des systèmes de culture
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1103, no. ISSN 2071-7024
[7] - SIDWAYA, “Production du manioc au Burkina : Près de 2,5 milliards d’investissement,” Sidwaya -
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ouest/actu,20070613140426.html
[8] - I. C. ONWUEM, “The tropical tuber crops. Yams, cassava, Sweet potato, Cocoyams,” (1978)
[9] - PDA/GIZ, Programme Développement de l’Agriculture/Deutsche Gesellschaft für Internationale
Zusammenarbei, “Filière manioc-attiéké : la touche allemande de la GIZ,” (2016)
[10] - PDA/GIZ, Programme Développement de l’Agriculture/Deutsche Gesellschaft für Internationale
Zusammenarbei, “Recensement des unités de production d’attiéké, de l’analyse des performances
économiques et de l’élaboration de comptes d’exploitation auprès d’un échantillon d’unités. Rapport
d’étude PDA 2014,” (2014)
[11] - J. H. COCK, “Cassava : New Potential for a Neglected Crop,” (1985)
[12] - J. KOUAKOU, S. N. NANGA, P. I. CATHERINE, A. M. P. EDOH, and K. OGNAKOSSAN, production et
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[13] - CTA, Centre Technique de coopération Agricole et rurale, “Fabrication de cossettes et de farine de
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1986, owerri, Niger., (1987)
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Abdel Kader Hounsouho LINGANI et al.

 Afrique SCIENCE 18(3) (2021) 61 - 73 73

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Abdel Kader Hounsouho LINGANI et al.