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CHAUSSEES PAVEES

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UNE EXPERIENCE ALTERNATIVE AUX TECHNIQUES DITES "RIGIDES"


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La conception des chaussées pavées dans les centre-ville a évolué régulièrement ces 20 dernières
années par suite de l'augmentation des différentes contraintes auxquelles elles sont soumises.
Ces contraintes sont pour l'essentiel liées :
à l'augmentation en quantité et en agressivité du trafic lourd (notamment bus)
à l'évolution de certaines prestations d'entretien : balayeuse - aspiratrice à forte puissance
à la difficulté d'intervention en réparation sous forte circulation

Des modifications dans la conception des chaussées pavées étaient donc devenues nécessaires, et si à
l'origine, les pavages étaient pratiquement toujours réalisés en liaison souple, depuis quelques années,
les techniques de pose se sont progressivement généralisées sur la base de chaussées pavées à
liaison rigide.

Des dégradations rapides sur des ouvrages récemment réalisés à partir de ce principe ont, par la suite,
amené les techniciens à utiliser des mortiers spéciaux pour assurer un collage le plus parfait possible,
entre le lit de pose et la structure porteuse, et également entre le pavage et le lit de pose.

L'ensemble structure rigide, lit de pose, pavés et joints spéciaux forme un ouvrage de type monolithe qui
continue malgré tout à évoluer sous l'effet des contraintes de dilatation et de déflexion toujours possibles
sous fortes sollicitations.

La micro fissuration, puis la fissuration, apparaissant alors successivement, les premiers désordres
surviennent avec les infiltrations d'eau qui, progressivement, vont décoller le pavage de son support.
Des solutions de dalles supports poreuses et de mortiers poreux pour la confection du lit de pose vont
alors être également employées pour prévenir ces désordres.

Toutes ces solutions techniques de plus en plus complexe ont cependant des inconvénients :
- leur coût
- leur délai d'exécution
- leur mise en œuvre délicate
- les difficultés à intervenir en réparation.

Il parait donc intéressant de rechercher des solutions alternatives en retrouvant les


avantages des anciennes chaussées pavées souples avec, en complément, quelques
apports en techniques expérimentales qui semblent donner des résultats satisfaisants.

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L'expérience du chantier des Rues de l'Hermine et de Brilhac à Rennes :

L'ancienne chaussée très largement détériorée par l'ouverture de nombreuses tranchées


nécessitait effectivement une reconstruction totale. Sa structure d'origine composée d'un pavage souple
et d'une dalle de béton non-armé ne répondait pas non plus aux sollicitations d'un trafic Bus moyen.

*
Rues Hermine et Brilhac -- Chaussée avant rénovation

La décision a donc été prise de programmer les travaux de rénovation de ces rues sur l'exercice 2002,
avec une intervention effective au cours du mois d'Août 2002.

Les techniciens avaient le choix entre l'option d'une chaussée à liaison rigide et celle d'une chaussée à
pavage souple tel qu'il existait précédemment.
Le choix d'un pavage posé sur lit de sable a permis d'envisager également la construction d'une
structure porteuse plus souple qu'une dalle béton armée, technique employée depuis quelques années.

*
Structure de l'ancienne chaussée

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La Direction des Rues de la Ville de Rennes a donc ouvert le marché en inscrivant
dans le C.C.T.P. une solution dite "variante" proposant les techniques décrites ci-après ( la solution de
base étant une technique "tout béton de ciment" ).

Cette expérience alternative comprenait :

Une structure porteuse souple composée :


d'une couche de 12 cm de GB 0/20 qui servirait également d'assise à la pose
des caniveaux de rives
d'une couche de 8 cm de BB 0/14 en liaison

Une couche drainante constituée de 4cm de BB 0/10 drainant

Un pavage superficiel réalisé à partir de pavés 10x10 mosaïques posés en arceaux


sur un lit de pose constitué d'un mélange de sable et de gravillons 2/4. Le type de
jointoiement était laissé à l'appréciation des entreprises soumissionnaires, seul le
caractère de souplesse de ce jointoiement était imposé.

Pavés mosaïques 10x10 granit

Jointoiement
Caniveaux pavés échantillons
+ boutisses (h=15cm)

Trottoir dallé et bordure granit

Béton (10cm)
Drain vers collecteur
Lit de pose, graviers 2/4 Drain vers collecteur
(épaisseur 4 cm)
Cheminée drainante : BB 0/10 drainant
Couche drainante : Béton bitumineux drainant 0/10 (4cm)

Structure porteuse : Béton bitumineux 0/14 (8cm)


Grave bitume 0/20 (12cm)

*
Structure nouvelle préconisée pour la reconstruction de la chaussée
des Rues Hermine / Brilhac

•Structure porteuse souple : Grave bitume + béton bitumineux

•Couche drainante :Enrobé drainant (4cm épaisseur)

•Lit de pose constitué de graviers 2/4

•Pavage réalisé avec des pavés 10x10 mosaïques posés en arceaux

•Jointoiement souple

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Entreprises intervenantes :
Cette technique a été mise en œuvre par l'entreprise ASPO qui a proposé l'offre la moins disante pour la
solution dite "variante". Le matériau retenu pour la réalisation du joint a été l'ASPOFLEX (voir description
de la technique en fin d'article).

La mise en œuvre des matériaux de la structure porteuse a été réalisée par l'entreprise SACER sans
difficulté particulière, y compris pour la réalisation de la forme "épaulée" de la chaussée.

Quelques zones ont nécessité un renforcement de la plate-forme avant la construction de la chaussée


par suite de la découverte d'un ancien fossé très localisé.

Au cours de la construction des couches d'assise du pavage, des réservations en forme de cheminées
drainantes ont été aménagées pour assurer l'évacuation des eaux d'infiltration de la partie drainante de
la chaussée vers le collecteur d'eaux pluviales. Ces cheminées drainantes ont été remplies avec des
enrobés drainants BB 0/10.

La pose des pavés 10x10 granit a été réalisée sur un lit de pose exclusivement composé de gravillons
2/4 à forte résistance mécanique. Le sable risquant de migrer vers la couche d'enrobé drainant, le
mélange sable + graviers n'a pas été retenu.

La mise en œuvre du joint ASPOFLEX a été réalisée en une seule journée (300 m² environ) suivant 2
techniques différentes :
dans la première partie (rue de l'Hermine), les joints ont été coulés sur une épaisseur de 3 cm,
conformément à la solution moyenne retenue au marché
dans la deuxième partie (rue de Brilhac), l'épaisseur des joint correspond à l'épaisseur des pavés
(environ 9 cm), cette modification étant réalisée à la demande de l'entreprise.
la solution minimale n'a pas été retenue (épandage d'un liant superficiel sur l'ensemble du pavage
avec joints préalablement remplis avec des gravillons 2/4, à instar de ce qui se pratiquait
couramment avec de l'émulsion de bitume classique).

*
Construction de la structure support
En matériaux bitumineux Réalisation de la couche drainante

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Pose de pavés sur lit de graviers 2/4 Confection du mélange
Joint souple graviers + liant

Constat en cours de réalisation :


Cette solution expérimentale a permis la réalisation du chantier dans un délai très court (6 semaines), y
compris la démolition de l'ancienne chaussée. Par ailleurs, l'ouverture de la voie à la circulation a été
effective dès le lendemain de la réalisation des joints.

Il n'y a pas eu de problème particulier pour la construction des ouvrages malgré la forme "épaulée" de la
chaussée pour laquelle la mise en œuvre des enrobés au finisseur se prêtait mal.

*
Nettoyage des zones trop marquées Chantier terminé

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Constat après 8 mois de circulation :
Seul l'aspect caramélisé de la surface du pavage a fait craindre pendant quelques temps qu'il faille faire
réaliser un nettoyage superficiel général. Un essai a donc été effectuer sur quelques zones test (les plus
teintées). L'utilisation d'un nettoyeur à haute pression avec un mélange sable + eau a permis de
conclure à la possibilité d'un nettoyage du pavage rapide (200 à 300 m²/jour). Toutefois, la circulation
aidant, au bout de quelques semaines le pavage avait pratiquement repris sa couleur naturelle. Il n'a
donc pas été nécessaire de faire réaliser cette prestation complémentaire. Par ailleurs, il faut noter que
le nettoyage haute pression n'a eu aucun effet négatif sur la tenue des joints dans les zones
concernées.

Après un hiver assez rigoureux pour la Bretagne (humidité, froid, peu de neige par contre), il peut être
constaté que la tenue du pavage a été satisfaisante. Il n'y a pas eu formation d'orniérage ni
d'affaissement particulier. Par contre, le jointoiement d'épaisseur 3 cm a été en partie détérioré. Malgré
une souplesse relative, les balayeuses aspiratrices enlèvent les éléments les plus fins et creusent des
interstices non négligeables. A noter cependant que le pavage n'est pas déstabilisé pour autant.

Le jointoiement réalisé sur toute l'épaisseur du pavage a, quant à lui, mieux résisté. Le niveau de
l'ensemble du pavage s'est stabilisé cependant à 5 millimètres en dessous du niveau initial de pose, d'où
l'importance de surélever le pavage par rapport aux caniveaux de rive qui, eux, ont été posés sur béton.
La chaussée a fonctionné comme une chaussée poreuse, le joint ASPOFLEX n'étant pas étanche
puisqu'il ne remplit pas totalement les faibles intervalles entre pavés.

L'entreprise ayant diagnostiqué un sous-dosage en liant, une correction dans la composition du matériau
de jointoiement a été apportée lors du rechargement effectué au cours du printemps 2003.

Il peut donc être déduit que cette chaussée est peu sensible au gel, à la fois au niveau de la couche de
forme (épaisseur de matériaux bitumineux suffisante), mais également au niveau du lit de pose :
évacuation rapide de l'eau en sous face des pavés. Dans une moindre mesure, elle sert également de
chaussée réservoir temporaire. Enfin le maintien d'un certain pourcentage de vides dans les joints
permet d'abaisser le niveau sonore du roulement des véhicules.

Chaque élément modulaire reste relativement mobile par rapport aux pavés voisins. Il y a également une
liberté totale du pavage par rapport au lit de pose. Malgré cela, il ne semble pas qu'apparaissent les
désordres constatés avec les techniques de pose sur sable alluvionnaire lorsque celui-ci est gorgé d'eau
(désordre de type orniérage, flottage des pavés avec remontée d'eau, etc).

Le jointoiement, par contre, s'est affaissé en général de 1 cm, ce qui donne en surface l'aspect d'un
pavage à joints creux, chaque pavé apparaissant en relief. Cette particularité n'est pas inesthétique et à
l'avantage de gommer l'effet des traces de cassures de joints qui déprécient souvent les pavages à
joints rigides. Un remplissage ultérieur est cependant nécessaire, mais reste possible avec la technique
ASPOFLEX.

En conclusion, la technique semble bien adaptée pour toute chaussée pavée réalisée avec un module
de pavage à éléments cubiques, posés à joints serrés et supportant un trafic lourd moyen. Elle reste à
confirmer pour des éléments modulaires plus gros, et pour des trafics lourds plus importants.

* Photos et dessins réalisées par le service DRM

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présente ASPOFLEX®
Mortier souple autoréparable à base de liant de synthèse et de granulats de roches massives.
ASPOFLEX® trouve une utilisation privilégiée pour le jointoiement de pavages de pierres naturelles,
réalisés sur sable.

ASPOFLEX® est fabriqué in situ ASPOFLEX® une fois mis en œuvre,


et mis en œuvre au balai. le pavage est compacté et vibré consciencieusement.

Le remplissage des joints est complété avec ASPOFLEX® autant de fois que nécessaire.

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La surface pavée ainsi réalisée bénéficie des avantages du pavage traditionnel. Le dispositif pavé reste
suffisamment souple et articulé pour offrir la meilleure solution aux agressions que subissent les voiries urbaines.
Un pavage réalisé avec le procédé ASPOFLEX® évite les nombreux inconvénients des structures pavées
rigidifiées par des lits de pose et des joints aux mortiers de ciment, adjuventés ou non. Bien que sa fabrication in
situ, nécessite une main d'œuvre consciencieuse et formée, son délai de maniabilité et sa faible sensibilité aux
paramètres climatiques en font la méthode de jointoiement la plus sûre.

Ce type de structure :
est plus économique, surtout pour les trafics importants.
ne nécessite pas de recourir à des remontées de joints de dilatations, même en
cas de couche de base liée au ciment.
la circulation peut être rétablie quelques heures après la réalisation du pavage.
les réparations engendrées par des interventions sur réseaux ou autres, sont rapides,
économiques, ne laissent pas de traces, permettent des remises en circulation
immédiates.

ASPOFLEX® est produit et

mis en œuvre par :

Z.A OLIVET
35530 Servon-sur-Vilaine
mail@aspo.fr
Tél. : (+33) 02 99 00 10 11
Fax : (+33) 02.99.00.20.77

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