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HISTOIRE des ARTS

Classe : 4° Période étudiée : XVIII-XIXème siècle Année : 1818-1819


Mouvement artistique : le romantisme
Fiche n°10 Titre de l’œuvre :« Le radeau de la Méduse » Huile sur toile 491 x Nom de l’artiste :
716 cm. Musée du Louvres, Paris. Théodore Géricault.
Le sujet du tableau, un « fait divers ».
« L'infâme et incompétent commandant Hughes Duroy de Chaumareys, lequel, sourd aux mises en garde de ses officiers-qui le
méprisaient autant qu'il les égrisait -, fit échouer La Méduse, le 17 juin 1816, sur le banc d’Arguin, à plus de cent cinquante kilomètres
de la côte mauritanienne. On tremble encore d'indignation au récit de sa fuite en compagnie de passagers issus de la bonne société,
laissant à leur triste sort cent cinquante marins et soldats qui devront s’entasser sur un radeau improvisé, long de vingt mètres et
large de sept, dont l'amarre qui le reliait aux chaloupes se rompra ou sera volontairement tranchée. »

Analyse.
« Géricault a immortalisé cette tragédie dans une toile dont la composition en apparence agitée s'organise en réalité en deux plans
distincts reposant sur une base mouvante, la mer avec le radeau, qui occupe la plus grande partie de l'espace du tableau, et le paysage.

Le regard du spectateur est entraîné par la ligne ascendante qui part du cadavre en bas à gauche, pour aboutir au marin dressé en
haut à droite et qui agite un linge en direction du navire salvateur, l'Argus (dont Géricault, en cours d'exécution, réduira la dimension à
un simple point à l'horizon), exposant ainsi une série de sentiments allant du désespoir à l'espoir, dans une angoisse que le peintre
accentue en faisant usage d'une gamme de couleurs très réduite, essentiellement des tonalités brunes.

Face à cette effroyable narration d'un désastre, le spectateur ne manquera pas de s'extasier devant l'implacable réalisme de
Géricault, qui avait fait reconstituer le radeau par le charpentier de La Méduse et demanda à trois survivants de poser pour
lui. »

Du réalisme au romantisme.
« En effet, comment le métis, en haut à droite, peut-il présenter un dos aussi impeccablement musclé après douze jours de privation de
nourriture ? De même des cadavres, épargnés de tout symptôme de décomposition. Et surtout, dans ces conditions, comment ces héros
improvisés peuvent-ils être ainsi rasés de près et impeccablement coiffés ?...

Le réalisme est une affaire décidément très ambiguë. Et ici, c'est d'autre chose qu'il est question : plus précisément de romantisme,
du désir de Géricault de métamorphoser un « fait divers » en peinture d'histoire - le premier des genres, dans la hiérarchie du
XIXe siècle. Le peintre ne cherche pas à peindre la réalité, il est en quête de monumentalité. »

« Ce que montre Géricault, c'est un naufrage et ses conséquences. Le résultat de la lâcheté du commandant Duroy de Chaumareys et le
naufrage de la raison humaine.
Sources : « Cent énigmes de la peinture » pages 262 à 265 de Gérard-Julien Salvy.

« Géricault nous montre la folie d'individus que rien ne relie plus à la société. »
« Ce tableau est une prise de position contre l'État monarchiste, qui a voulu étouffer l'affaire. »

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