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GAE-3002 IRRIGATION 4‐1

4 Design des systèmes d'irrigation à la ferme


Le rôle de l'ingénieur en irrigation est de concevoir un système d'irrigation à la ferme qui
soit adapté aux conditions physiques et économiques dans lesquels le système doit
opérer.
Les conditions physiques incluent:
1. le climat;
2. les sols;
3. la topographie; et
4. les contraintes horizontales (édifices, rivières, routes).
Les conditions économiques sont constituées:
1. du prix de la terre;
2. de l'existence et de la proximité des marchés;
3. des coûts de production (fertilisants, semences, herbicides,...)
4. du coût de l'énergie et de l'eau pour l'irrigation;
5. de la situation économique du producteur; et
6. du prix des récoltes.
De façon globale, les étapes dans la conception d'un système d'irrigation sont:
1. Collecte des données;
2. Identification et évaluation d'une source d'eau;
3. Détermination du besoin en irrigation de design (base journalière);
4. Design du système;
5. Évaluation de la performance du système; et
6. Détermination du coût annuel du système.

4.1.1 Collecte des données


Une partie essentielle du processus de design est la quantification des conditions
économiques et des facteurs physiques de la ferme. Le succès d'un projet d'irrigation peut
dépendre de cette tâche importante qui peut requérir beaucoup de temps. Le temps
requis pour la collecte des données ne doit pas être sous-estimé car il peut excéder celui
pour le design du système. Les données requises sont les suivantes:
Climat : Des données climatiques sont requises pour le calcul de l'évapotranspiration de
référence : température de l'air, vitesse du vent, humidité relative, radiation,... La quantité
de précipitation est aussi nécessaire pour déterminer les besoins en irrigation. Les
données doivent préférablement être disponibles sur une base journalière. Au Québec, les
données météorologiques peuvent être obtenues de la Direction des réseaux
atmosphériques du Ministère de l'Environnement du Québec, ou du Service de
l'environnement atmosphérique d'Environnement Canada. Le Québec est assez bien
couvert par les stations météorologiques tel que montré à la Figure 4.1. Idéalement, les
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données climatiques doivent être journalières et être disponibles sur plusieurs années de
façon à pouvoir faire une analyse de fréquence des besoins en irrigation.

Figure 4.1 Localisation des stations climatiques au Québec (Rochette 1987)


Cultures : Les données de cultures comprennent la superficie et la distribution
géographique de chaque culture; les caractéristiques phénologiques permettant de
déterminer la courbe du coefficient de culture de chaque culture; les dates de semis et de
récolte; la profondeur d'enracinement; les projections concernant les cultures qui
pourraient éventuellement être irriguées dans le futur. Ces informations permettront
d'établir un plan de la ferme avec les parties cultivées et celles irriguées. Les informations
sur les cultures servent à déterminer (1) les valeurs de KC, (2) les besoins en irrigation de
chaque culture, et (3) la variation du débit requis à chaque champ irrigué durant la
période d'irrigation; ceci dans le but de dimensionner les infrastructures apportant l'eau
aux champs.

Sols : Les caractéristiques de sol importantes à noter sont celles qui permettent de
déterminer la quantité d'eau à appliquer à chaque irrigation. Ainsi, le premier outil à
utiliser est l'étude de sols. Plusieurs comtés ont été étudiés au Québec à des échelles
allant de 1:20 000 à 1:50 000; ces études sont disponibles au Ministère de l'Agriculture
du Québec. Habituellement, et selon la variabilité du sol, il sera nécessaire de faire des
analyses de sols pour obtenir le point de flétrissement (15 bars) et la capacité au champ
(1/3 de bar). Aussi, il est de toute première importance de connaître le taux d'infiltration
puisque celui-ci détermine les taux d'application. D'autres paramètres à obtenir sont la
profondeur du sol, les besoins en drainage, la salinité et l'alcalinité (en régions arides et
semi-arides), ainsi que l'érodibilité du sol.

Ressources en eau : L'eau étant nécessaire pour l'irrigation, il est donc important de
s'assurer que de l'eau de bonne qualité sera disponible en quantité suffisante au moment
où nous en aurons besoin. Ainsi, il importe de déterminer la localisation de la source
d'eau, l'élévation de la surface d'eau (ce qui influence le coût du pompage), s'assurer des
quantités disponibles (dans le cas d'un cours d'eau par exemple, on doit connaître les
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variations du débit), la qualité de l'eau (e.g. salinité, toxicité, turbidité, etc.). Il faut aussi
s'assurer d'avoir toutes les permissions nécessaires des autorités avant d'installer une
structure de pompage sur un terrain public. Tous les aspects reliés à la quantité et à la
qualité de l'eau seront examinés en détails dans le Chapitre 5.

Source d'énergie : Sauf pour l'irrigation gravitaire, les autres méthodes d'application à la
ferme nécessitent une source d'énergie pour faire fonctionner les pompes d'irrigation. Les
sources d'énergie sont soit l'électricité, soit le carburant (habituellement le diesel).
L'irrigation se pratique souvent loin des sources d'électricité et il est coûteux d'amener
l'électricité en ces lieux. Ainsi, on fait souvent appel aux moteurs diesel. Quelque soit la
source d'énergie, il faut s'assurer de sa disponibilité, de sa localisation et de son coût.

Figure 4.2 Pompe d'irrigation centrifuge


Capital et main d'œuvre : Un design complet d'un système d'irrigation comprend une
analyse préliminaire des coûts annuels. Il faut donc tenir compte du capital disponible
pour investissement dans un système d'irrigation ainsi que du coût de la main d'œuvre.
Une main d'œuvre très chère peut justifier d'opter pour des systèmes nécessitant un
investissement plus important mais peu de main d'œuvre. Aussi, certains systèmes
nécessitent du personnel expérimenté et qualifié (e.g. opération des systèmes d'irrigation
goutte-à-goutte), et si ce personnel n'est par disponible il vaudra mieux opter pour un
système plus simple, comme un système par aspersion mobile.

Autres : Avant de commencer le design, l'ingénieur devra être muni de cartes de référence
verticale (topographie) et horizontale (position des bâtiments, routes,...) de façon à
positionner le système et de calculer la dimension des différentes composantes. Le
concepteur devra aussi tenir compte des préférences personnelles du producteur.

4.1.2 Évaluation des sources d'eau


L'identification d'une source d'eau fiable est un prérequis au succès d'un projet
d'irrigation. L'eau peut être obtenue de différentes sources souterraines et de surface.
L'eau de surface inclue les cours d'eau, les lacs, les canaux. Une analyse détaillée des
facteurs légaux, hydrologiques et de qualité est requise pour déterminer le volume total et
le débit sur lequel on peut se fier année après année. Une source d'eau est évaluée en
comparant ses caractéristiques (volume total, débit, qualité,...) à celles requises par le
projet d'irrigation. Si les coûts d'obtention de l'eau ou si les quantités disponibles sont
insuffisantes, il faudra considérer des stratégies d'irrigation partielle de la ferme comme
diminuer la superficie irriguée ou l'irrigation de déficit.
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Figure 4.3 Pompage à partir de l'eau souterraine (a) et de l'eau de surface (b)

4.1.3 Détermination de la valeur de design du besoin en irrigation


La valeur de design du besoin en irrigation (IRD) est une valeur journalière et représente le
taux maximal auquel un système d'irrigation doit fournir l'eau pour répondre aux besoins
en eau du champ ou des champs de la ferme. Il est important de connaître cette valeur
précisément car c'est sur celle-ci que seront basés les calculs pour déterminer la
dimension des conduites, des gicleurs, des canaux, etc. La valeur de IRD ne considère pas
les inefficacités du système, l'efficacité sera prise en compte lors du design du système de
distribution. Ainsi, pour déterminer IRD, il faut utiliser des valeurs journalières de besoin
en irrigation (IR). L'IRD a les dimensions de longueur par unité de temps (L/T), et est
habituellement exprimé en mm/j. L'IRD d'un système d'irrigation varie avec la culture, le
climat et les sols. Pour les cultures, l'IRD augmentera dans le cas des cultures à racines
peu profondes, pour les cultures qui sont susceptibles au stress hydrique (DMA faible), et
pour celles qui évapotranspirent à un taux élevé. Aussi, l'IRD sera plus élevé pour les
climats à évapotranspiration élevée ou avec peu de précipitation. Généralement, l'IRD des
cultures poussant dans des sols à faible capacité de rétention, comme les sables, est plus
élevé que pour celles poussant dans les sols à capacité de rétention élevée. De façon
générale, toutes conditions qui font qu'il faut irriguer plus souvent résultent en une valeur
de IRD plus élevée.

Les étapes pour déterminer la valeur de IRD pour une ferme sont:

(1) Calculer IRD pour chaque année et pour chaque culture de la ferme;
(2) Utiliser les valeurs de IRD, calculées en (1) pour déterminer une valeur de IRD pour
la ferme pour chaque année;
(3) Faire une analyse de fréquence sur les valeurs de IRD, calculées en (2), pour
déterminer la valeur finale de IRD.

4.1.3.1 Valeur de IRD pour chaque culture et chaque année


Pour chaque année, pour lesquelles on dispose des données climatiques, et pour chaque
culture qu'on désire irriguer, on déterminera une valeur de IRD dénotée IRDIJ ou I et J sont
des indices désignant la culture et l'année, respectivement. Ainsi, pour une ferme où l'on
prévoit irriguer des fraises et du maïs, et pour laquelle on dispose de 20 années de
données climatiques journalières, on aura donc 40 valeurs de IRD, soit IRDmaïs1 ... IRDmaïs20
et IRDfraises1 ... IRDfraises20. Pour calculer une valeur de IRDIJ, on procède de la façon suivante:
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(1) Calculer le besoin en irrigation, sur une base journalière, tel qu'expliqué au
Chapitre 2:
IR = ET - (Pe + RC) IR = (ET + L) - (Pe + RC)
Équation 4.1 Équation 4.2

On calcule, pour chaque


jour, le besoin en
irrigation en utilisant une
des deux équations
précédentes selon qu'il est
nécessaire (Éq. 3.2) ou
non (Éq. 3.1) d'inclure le
lessivage. Pour une année
donnée et une culture
donnée, la courbe de IR
en fonction du temps a
l'allure de celle présentée
à la Figure 4.4. Figure 4.4 Besoin en irrigation durant la saison de
croissance
(2) Calculer le besoin en irrigation cumulatif, en additionnant les valeurs de IR
calculées en (1), et les porter en graphique avec le temps en abscisse. Pour
l'exemple de la Figure 4.4, la courbe du besoin en irrigation cumulatif est montrée
à la Figure 4.5.
(3) Calculer IRD pour chaque culture I et chaque année J, IRDij.
Il serait possible de déterminer IRDij
en se basant sur la Figure 4.4, i.e.
en prenant la valeur maximale de la
courbe ou en prenant la pente
maximale de la courbe de la Figure
4.5, mais ceci résulterait en une
surévaluation du besoin en
irrigation de design. En effet, la
valeur maximale du besoin en
irrigation obtenue de la Figure 4.4
ou de la Figure 4.5 peut ne survenir
que durant 2 ou 3 jours alors qu'en
réalité l'intervalle d'irrigation peut
n'être que de 10 jours ou plus
durant la période de pointe. De
façon à obtenir un estimé plus
réaliste de la valeur de IRDij, il faut
connaître la RFU, car l'objectif de
l'irrigation est de remplir la RFU à
chaque irrigation. Ainsi, la valeur
de IRDij correspond à la pente
maximale calculée selon la méthode Figure 4.5 Besoin en irrigation cumulatif
montrée à la Figure 4.6. en fonction du temps
4‐6 GAE-3002 IRRIGATION

Figure 4.6 Calcul du besoin en irrigation de design


pour une culture i et une année j
La valeur de IRDij est calculée par l'Équation 4.3:
DA
IR i =
D j Pmin

Équation 4.3
où DA est le déficit admissible en mm, Pmin est le plus petit intervalle d'irrigation en
jours, et i, j sont les indices pour la culture et l'année, respectivement.

Le déficit admissible, DA, est habituellement pris comme étant égal à la RFU, sauf
lorsqu'on utilise l'irrigation de déficit, dans quel cas, DA est plus grand que la RFU. Ainsi,
pour la Figure 4.6, en assumant une RFU de 150 mm, on empile les 150 mm sur
l'ordonnée, à partir de 0 mm, et on détermine les intervalles d'irrigation correspondant à
chaque remplissage de la RFU. Dans cet exemple, on peut voir que la période la plus
critique pour l'irrigation se situe vers les jours juliens 270, et correspond à un intervalle
d'irrigation minimal (Pmin) de 14 jours. Dans ce cas on aura donc, IRDij = DA / Pmin =
150 mm / 14 jours = 10.7 mm/j. Notez que cette valeur est inférieure à la valeur
maximale de IR qui était de près de 12 mm/j (Figure 4.4).
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4.1.3.2 Valeur de IRD à la ferme pour chaque année


La façon la plus simple de déterminer la valeur de IRD pour la ferme est de pondérer, pour
chaque année, les valeurs de IRD de chacune des cultures selon sa superficie, soit :
n i
 (Ai IR D j )
IR ferme = i = 1
Dj n
 Ai
i =1
Équation 4.4
où IRDfermej est le besoin en irrigation de design pour la ferme pour l'année j, et n est le
nombre de cultures irriguées à la ferme. L'Équation 4.4 nous donne donc une valeur de
IRD pour chacune des années où nous disposons de données climatologiques. Si nous
disposons de 20 années de données climatiques, j = 20, et nous aurons à déterminer 20
valeurs de IRDferme.

4.1.3.3 Valeur finale de IRD


Les j valeurs de IRDferme vont être utilisées pour déterminer la valeur finale de IRD, en
faisant une analyse de fréquence. La procédure à suivre est similaire à celle discutée dans
le cours "Hydrologie agricole et environnement". Dans cette section il est proposé d'utiliser
la transformation de Weibull pour linéariser les valeurs de IRDferme, mais en situation
réelle, il faudra s'assurer que cette transformation linéarise bien les données, sinon il
faudra choisir une autre distribution statistique, ce qui est très facile en utilisant des
logiciels statistiques interactifs. Rappelons tout d'abord que la période de récurrence, R,
est définie par:
100
R =
P
Équation 4.5
où R est en années, P est la probabilité d'occurrence en %. Par exemple, si P = 20%, alors
la période de récurrence est de 5 ans, i.e. que la valeur de IRDferme déterminée sera, en
moyenne, dépassée une année sur cinq. La valeur P de l'Équation 4.5 est déterminée par:
 r 
P = 1- 100
 k +1 
Équation 4.6
où P est la probabilité qu'une valeur de IRD soit dépassée (%), r est le rang de la valeur
ferme

IRDferme correspondante (1 pour la valeur la plus faible), et k le nombre total de valeurs de


IRDferme.
La suite de la procédure consiste à linéariser la courbe IRDferme vs P en utilisant, par
exemple, du papier probabilité. On peut aussi linéariser en transformant les valeurs de P
à l'aide d'une relation définie pour une distribution donnée, lorsqu'une telle relation
existe, puis d'utiliser du papier quadrillé ordinaire pour tracer la courbe IRDferme vs P. Une
distribution qui semble bien fonctionner pour le besoin en irrigation est la distribution de
Weibull. Nous avons vu dans le cours Hydrologie agricole et environnement que les
évènements extrêmes (précipitations maximales mensuelles ou annuelles, débit
maximal,...) peuvent être étudiés avec la distribution de Gumbel. La distribution de
Gumbel est une distribution extrême de type I, qui a été utilisée la première fois par
Gumbel pour l'analyse des inondations. La distribution extrême de type III, a été utilisée
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la première fois par Weibull pour les analyses de fréquence des évènements de sécheresse.
On voit donc que la distribution de Gumbel serait plutôt utilisée pour les événements
hydrologiques où l'on observe des excès d'eau, alors que celle de Weibull serait plus
appropriée pour les événements hydrologiques où l'on observe des déficits en eau, comme
c'est le cas pour le besoin en irrigation. Toutefois, il se peut que dans une situation
donnée, la distribution de Weibull ne soit pas adéquate et qu'il faille en choisir une autre.
La transformation de Weibull est définie par:

  P 
W = log  - log  
  100  
Équation 4.7
où W est la probabilité de Weibull, et log est le logarithme en base 10. La Figure 4.7
présente 22 valeurs de IRDferme qui ont été mises en ordre croissant avec la plus faible
ayant le rang 1 et la plus élevée le rang 22.

Figure 4.7 Exemple de l'analyse de fréquence sur IRDferme - première partie


Une fois calculées les valeurs de W correspondant aux valeurs de IRDferme, on fait un
graphique montrant IRDferme (ordonnée) versus W (abscisse), tel que montré à la Figure 4.8.
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Figure 4.8 Exemple de l'analyse de fréquence sur IRDferme - deuxième partie


Dans l'exemple précédent, supposons que nous voulions déterminer la valeur de IRD à
utiliser pour une récurrence de 5 ans. À une récurrence de 5 ans correspond une
probabilité de 1/R = 1/5 = 0.2 ou 20%. Selon l'Équation 4.7, à P = 20% correspond une
valeur de W de -0.16. On utilise cette valeur de -0.16 avec le graphique de la Figure 4.8
pour trouver la valeur de IRD de 9.9 mm/jour. Vous remarquerez que pour les données de
l'exemple ci-dessus, la transformation de Weibull a permis la linéarisation du besoin en
irrigation de façon très acceptable; ce pourrait ne pas toujours être le cas.
4.1.4 Disposition des systèmes
Pour en arriver au design définitif d'un système d'irrigation, il faut passer par plusieurs
étapes. En particulier, pour un ensemble de conditions, il y a habituellement plusieurs
systèmes et configurations possibles. Le rôle de l'ingénieur est d'identifier les alternatives
et d'effectuer le design pour les alternatives les plus intéressantes. Le design d'un système
d'irrigation peut être assez complexe et par conséquent il peut paraître farfelu de dire
qu'on doive faire plusieurs designs et sélectionner le plus pratique et le moins coûteux.
Toutefois, les systèmes assistés par ordinateurs permettant de faire le design d'un
système d'irrigation deviennent de plus en plus courants, de sorte que l'évaluation de
différentes alternatives peut se faire rapidement. L'apprentissage d'un tel système
informatisé dépasse le cadre de ce cours, mais l'étudiant doit être informé de cette
possibilité. Aussi, il faut faire une mise en garde concernant l'utilisation de logiciels pour
le design des systèmes d'irrigation. Avant d'utiliser un tel logiciel, l'ingénieur doit avoir
déjà fait des designs manuellement, de façon à bien connaître les procédures utilisées par
le logiciel et de pouvoir évaluer la justesse de la solution informatique.

Durant la procédure de conception, l'ingénieur doit, avec l'agriculteur, considérer la


possibilité d'expansion future. Souvent, la capacité d'une structure peut être augmentée à
peu de frais au moment de la conception initiale, alors que cette même augmentation de
capacité sera beaucoup plus dispendieuse une fois le système installé.

Le choix d'un design final se fait en trois étapes:


1. Sélection d'une méthode d'application;
2. Disposition des systèmes;
3. Design hydraulique.
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(1) La sélection du type de système d'irrigation dépend de la préférence du producteur et


des conditions physiques et économiques. L'ingénieur peut s'inspirer de la Figure 4.9,
qui montre les principaux facteurs affectant la sélection d'une méthode (surface,
aspersion, goutte-à-goutte), et la Figure 4.10, qui présente des informations plus
détaillées.

Figure 4.9 Facteurs affectant le choix d'un type de système d'application


(Turner et Anderson 1980)

Figure 4.10 Comparaison des systèmes d'irrigation en relation au site et aux


facteurs économiques (adapté de Turner et Anderson 1980)
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(2) La disposition du système consiste à localiser toutes les composantes pour


l'application de l'eau au champ et pour le transport de l'eau à partir de la source
jusqu'au champ. L'ingénieur se base sur un plan de la ferme donnant toutes les
informations horizontales et verticales nécessaires.

(3) Le design hydraulique se fait toujours de l'aval vers l'amont, i.e. d'abord a) le système
d'application au champ (gicleurs, forme des sillons, écartement,...), ensuite b) le
système de transport (spécifications pour les canaux, les conduites, ... et finalement c)
le système de captage (station de pompage, ouvrage de dérivation,...).
4.2 Performance des systèmes d'irrigation
Il y a plusieurs sources de perte d'eau dans un système d'irrigation. De façon générale,
des pertes d'eau peuvent survenir à deux niveaux:
1) au niveau de la parcelle, et
2) au niveau du système de distribution.
Les pertes d'eau au niveau d'une parcelle sont schématisées à la Figure 4.11. Idéalement,
on voudrait une efficacité de distribution au champ de 100%, i.e. que toute l'eau fournie
au champ serve uniquement à l'évapotranspiration des cultures, ETC, et possiblement au
lessivage. Cette situation est impossible due à deux principales sources de pertes d'eau au
champ. La première résulte du fait, qu'en irrigation gravitaire, une partie de l'eau fournit
au champ est perdue à la partie aval et se retrouve dans le drain de surface; cette perte
est inévitable sinon la partie la plus basse du champ serait sous-irriguée. Aussi, il est
nécessaire d'avoir une certaine percolation sous la zone des racines à la partie amont du
champ pour que la partie aval en ait assez. Ces deux pertes d'eau contribuent à abaisser
l'efficacité de distribution au champ.

Figure 4.11 Schéma des pertes d'eau au niveau du champ


(adapté de Brouwer et al. 1989)
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Les pertes au niveau du système de distribution sont schématisées à la Figure 4.12 et


sont plus nombreuses que celles au champ; on y retrouve:
1) l'évaporation des surfaces d'eau, qui est inévitable dans le cas des systèmes de
distribution à canaux ouverts. Dans le cas des systèmes de distribution par
conduites, cette perte est nulle.
2) le déversement au sommet des digues, est causé par un niveau d'eau trop élevé dans
les canaux et par un mauvais entretien de l'infrastructure.
3) la percolation sous le canal est importante dans le cas de canaux construits dans des
sols perméables. Si la percolation est trop importante il faudra penser à installer un
revêtement de béton ou de matériau synthétique (polyéthylène). La percolation
diminue l'efficacité du système de distribution et peut aussi élever la nappe
souterraine et causer des problèmes de salinité et d'inondation.
4) les pertes par infiltration à travers les digues constituent l'équivalent horizontal des
pertes verticales que sont les fuites par percolation sous le canal. L'eau qui s'infiltre,
ou plus exactement "s'exfiltre" du canal, par les digues peut rejoindre le système de
drainage de surface, et ainsi être perdue par drainage superficiel, ou aboutir dans les
champs ou elle peut créer des conditions d'inondation et percoler sous la zone des
racines.

Figure 4.12 Schéma des pertes au niveau du système de distribution


(adapté de Brouwer et al. 1989)
Les systèmes d'irrigation à la ferme sont conçus et opérés pour fournir le besoin en
irrigation à chaque champ de la ferme tout en contrôlant les pertes par percolation, le
ruissellement, et les pertes reliées à la gestion du système. La performance d'un système
d'irrigation est déterminée par l'efficacité avec laquelle l'eau est prélevée de la source,
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transportée et appliquée à chaque parcelle de la ferme. Il existe plusieurs paramètres pour


évaluer l'efficacité de l'irrigation au champ (efficacité d'application, uniformité de
distribution, suffisance de l'irrigation,...), toutefois, dans le cadre de ce cours, nous
limiterons la discussion à l'efficacité (à la ferme et pour un périmètre irrigué) et à
l'uniformité. La compréhension de ces deux concepts est suffisante pour permettre à
l'étudiant d'approfondir sa connaissance du fonctionnement des systèmes d'irrigation.
4.2.1 Efficacité pour une ferme
La situation à la ferme est plus simple que pour un projet d'irrigation de plusieurs milliers
d'hectares. Ainsi, à la ferme, on peut visualiser les différents volumes d'eau qui sont
transportés, tel que montré à la Figure 4.13.
Typiquement, à la ferme, nous aurons une source d'eau (rivière ou puits) qui alimente la
ferme en eau d'irrigation. Comme le débit de la source peut être inférieur au débit requis
par le système d'irrigation en période de pointe, il faudra prévoir un réservoir tampon
pour emmagasiner l'eau en période de débit élevé de la source. L'eau du réservoir est
transférée dans un système de distribution qui peut être composé de canaux ou de
conduites d'irrigation. Le système de distribution alimente les systèmes d'application au
champ. Une partie de l'eau appliquée au champ est utilisée par les cultures pour
l'évapotranspiration et, possiblement, pour le lessivage des sels.

Figure 4.13 Volumes d'eau transférés à la ferme par l'irrigation


À partir de la description ci-dessus, on peut identifier les volumes qui sont transférés
d'un endroit à un autre:
(1) VS : Volume prélevé de la source et entreposé dans un réservoir à la ferme;
(2) VB : Volume qui sort du réservoir;
(3) VF : Volume qui est appliqué aux champs; et
(4) VIR : Volume correspondant aux besoins en irrigation.
Connaissant les différents volumes pour une période de temps donnée, il est possible de
déterminer quatre types d'efficacité pour cette période:
(1) ER : Efficacité d'entreposage;
(2) EA : Efficacité d'application au champ;
(3) EB : Efficacité de distribution; et
(4) EF : Efficacité à la ferme.
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4.2.1.1 Efficacité à la ferme


L'efficacité à la ferme, EF, tient compte de l'ensemble des pertes survenant entre la source
et l'utilisation par la culture. On la définit de la façon suivante:

V
E = IR =

 ET + L  - Pe - RC 
F V V
S S
Équation 4.8

où les termes on déjà été définis. Évidemment, si le lessivage n'est pas nécessaire, il faut
ignorer la composante L. Aussi, l'efficacité à la ferme peut être calculée comme le produit
des trois efficacités la composant soit:
E =E E E
F R A B
Équation 4.9

Exemple: Un débit de 1 900 L/min est prélevé chaque jour d'une rivière. Chaque jour, on
irrigue 0.6 ha de maïs et 1.0 ha de luzerne. Les RFU du maïs et de la luzerne sont,
respectivement, de 8 et 15 cm. Si on assume qu'aucun lessivage n'est nécessaire.
Quelle est l'efficacité à la ferme?
Solution: Premièrement il faut sélectionner une période sur laquelle nous ferons notre
calcul. Comme on donne sur une base quotidienne le débit prélevé à la source et les
superficies irriguées, on utilise donc l'Équation 4.8 sur une base journalière. Pour une
journée, le volume prélevé à la source, VS, est de :

L min h 1 m3
V = 1900 x 60 x 24 x = 2736 m3
S min h j 1000 L

De même, pour le besoin en irrigation nous avons:


m2
V =  0.08 m x 0.6 ha  +  0.15 m x 1.0 ha   x 10000 = 1980 m3
IR ha

Ainsi, on peut maintenant calculer l'efficacité à la ferme:

1980
E = = 0.72
F 2736

Une valeur de EF de 0.72 veut dire que 72% de l'eau prélevée à la source est utilisée
efficacement. Le reste, soit 28% est perdu par exfiltration des canaux et du réservoir,
évaporation, ruissellement, déversement, etc.

La Figure 4.14 présente des valeurs typiques d'efficacité à la ferme pour différents
systèmes d'irrigation.
GAE-3002 IRRIGATION 4‐15

Figure 4.14 Valeurs typiques de l'efficacité à la ferme (James 1980)

4.2.1.2 Efficacité d'entreposage


L'efficacité d'entreposage, ER, peut être déterminée connaissant les volumes d'eau entrant,
VS, et sortant, VB, du réservoir et la variation du niveau dans le réservoir durant la période
considérée. Si le niveau d'eau à la fin de la période est égal à celui au début de la période
(situation peu probable), on peut calculer ER par:

V +V  V
E = 1-  X E = B
R  V  V
 S  S
Équation 4.10
où VS est le volume d'eau déversé dans le réservoir, VX est le volume d'eau perdu par
exfiltration, VE le volume d'eau évaporé et VB le volume d'eau retiré du réservoir pour
irrigation; tous ces termes étant définis pour la même période de temps. Si le niveau
initial et le niveau final sont différents on utilise alors:

E =
 VB + ΔS
R V
S
Équation 4.11
où S est la différence d'élévation entre le niveau initial et le niveau final. Le signe de S
est négatif (-) s'il faut ajouter de l'eau pour atteindre le niveau initial et positif (+) s'il faut
en enlever. Évidemment, en situation pratique, l'Équation 4.10 n'est pas vraiment
utilisable avec les termes de pertes par évaporation et exfiltration qui sont difficilement
évaluables. On utilise surtout l'expression avec les termes VB et VS.

Exemple: Un débit de 3220 L/min est dérivé dans un réservoir durant une période de 24
heures. Durant ces mêmes 24 heures, on retire un débit de 2650 L/min du réservoir.
A la fin de la période de 24 heures, le niveau de l'eau dans le réservoir est plus élevé,
que le niveau initial, d'une hauteur correspondant à un volume de 380 m3.
4‐16 GAE-3002 IRRIGATION

Solution: On calcule le volume prélevé à la source, VS, ainsi que le volume retiré du
réservoir, VB, pour une période de 24 heures:

L min h 1 m3
VS = 3220 x 60 x 24 x = 4637 m3
min h j 1000 L

L min h 1 m3
VB = 2650 x 60 x 24 x = 3816 m3
min h j 1000 L

Comme il faudrait enlever un volume de 380 m3 pour revenir au niveau initial, S =


380 m3. Donc, l'efficacité d'entreposage, ER, nous est donnée par (3.11):

V + ΔS 3816 + 380
E = B = = 0.91
R V 4687
S
4.2.1.3 Efficacité de distribution
L'efficacité de distribution correspond aux pertes d'eau qui peuvent survenir dans les
canaux. L'efficacité de distribution est très élevée pour les conduites, puisque celles-ci
n'ont pratiquement pas de pertes. Par contre, les pertes dans les canaux peuvent être
beaucoup plus élevées suite à l'exfiltration lorsque les canaux passent dans des sols à
texture grossière. Les pertes par les canaux sont faibles pour les canaux revêtus.
L'évaporation demeure toutefois une perte même pour les canaux revêtus. L'efficacité de
distribution, EB, est le rapport, pour une période de temps donnée, du volume d'eau
sortant du système de distribution (et entrant dans les champs), VF, sur celui entrant
dans le système de distribution, VB:
V
E = F
B V
B
Équation 4.12
4.2.1.4 Efficacité d'application au champ
L'efficacité d'application au champ, EA, est une quantité importante pour l'ingénieur en
irrigation. En effet, les paramètres du design vont grandement influencer EA. Le design
doit être fait de façon à minimiser les pertes d'eau. Les pertes d'eau à la parcelle peuvent
être importantes et représenter un gaspillage inutile d'eau. Le calcul de EA est basé sur le
volume d'eau correspondant aux besoins en irrigation, VIR, ainsi que sur le volume d'eau
appliqué au champ, VF:
VIR
EA =
VF
Équation 4.13

Exemple: Chaque jour on irrigue 0.6 ha de maïs et 1.0 ha de luzerne. La RFU du maïs et
de la luzerne est de 80 et 150 mm, respectivement. Le maïs est irrigué par 26 sillons
qui débitent chacun 19 L/min, alors que la luzerne nécessite 70 sillons avec un débit
de 27 L/min chacun. Si on assume qu'aucun lessivage n'est nécessaire, quelle est la
valeur de EA a) pour le maïs, b) pour la luzerne, et c) pour les deux cultures
ensemble?
GAE-3002 IRRIGATION 4‐17

Solution: L'intervalle de temps durant lequel on fournit l'eau d'irrigation est de 24


heures. Pour le maïs, on aura donc:
m2
VIR - maïs = 0.6 ha x 0.08 m x 10000 = 480 m3
ha
L min h 1 m3
VF - maïs = 26 sillons x 19 x 60 x 24 x = 711 m3
min sillon h j 1000 L

VIR 480
E A - maïs = = = 0.675
VF 711
Pour la luzerne:
m2
VIR - luzerne = 1.0 ha x 0.15 m x 10000 = 1500 m3
ha
L min h 1 m3
VF - luzerne = 70 sillons x 27 x 60 x 24 x = 2722 m3
min sillon h j 1000 L

VIR 1500
E A - luzerne = = = 0.551
VF 2722
Pour les deux cultures:
VIR  480 +1500 
EA = = = 0.577
VF  711+ 2722 
4.2.2 Efficacité pour un périmètre d'irrigation
Étant donné la superficie irriguée qui est beaucoup plus grande pour un périmètre irrigué
que pour une ferme, les différentes efficacités sont définies d'une manière légèrement
différente. La Figure 4.15 montre les volumes transférés entre les différentes parties d'un
système d'irrigation.

Figure 4.15 Définition des volumes d'eau transférés dans un système d'irrigation
4‐18 GAE-3002 IRRIGATION

Dans la Figure 4.15, VT est le volume total prélevé de la source, habituellement un cours
d'eau important. Ce volume total, sert à irriguer un périmètre dont la superficie peut aller
d'une centaine d'hectares à plusieurs milliers d'hectares. Typiquement, l'eau prélevée du
cours d'eau est dérivée dans un canal principal, qui peut s'étendre sur une certaine
longueur (quelques kilomètres à plusieurs centaines de kilomètres) avant d'atteindre le
périmètre d'irrigation. À partir du canal principal, branchent des canaux secondaires sur
lesquels branchent des canaux de distribution au champ. Selon l'importance du périmètre
irrigué, on peut avoir des canaux tertiaires et quaternaires. Un canal secondaire (ou
tertiaire ou quaternaire) alimente un bloc de plusieurs champs, où chaque champ est la
propriété d'un agriculteur qui prélève l'eau du canal secondaire pour la déverser dans un
canal de distribution au champ. On distingue donc quatre types d'efficacités dans un
périmètre irrigué:
(1) EA: Efficacité d'application au champ;
(2) EB: Efficacité des canaux de distribution au champ;
(3) EC: Efficacité de transport; et

(4) EP: Efficacité du projet


Ces efficacités sont définies par les équations suivantes:

VIR VF
EA = EB =
VF VB
Équation 4.14 Équation 4.15
VB VIR
EC = EP =
VT VT
Équation 4.16 Équation 4.17

où VIR est le volume d'eau correspondant au besoin en irrigation (incluant le besoin en


lessivage si nécessaire).
L'efficacité d'application au champ est particulièrement importante pour l'ingénieur en
irrigation qui conçoit les systèmes de distribution au champ. Une grande quantité d'eau
peut être économisée lorsque le système d'irrigation est bien conçu. Évidemment, pour un
type de système d'irrigation (surface, aspersion, goutte-à-goutte), il existe un certain
maximum qui peut difficilement être dépassé. Par exemple, les systèmes par aspersion
sont plus efficaces que les systèmes d'irrigation de surface. La Figure 4.16 montre des
valeurs typiques pour les efficacités EA, EB et EC.
La Figure 4.16 donne un indice des différents facteurs affectant l'efficacité des périmètres
d'irrigation. Pour l'efficacité d'application au champ, EA, on peut voir que l'irrigation de
surface a une efficacité plus faible que l'irrigation par aspersion. Aussi, dans le cas des
méthodes de surface, la texture joue un rôle très important car d'elle dépend l'infiltration.
Pour les sols sableux, l'infiltration est rapide ce qui empêche une distribution égale de
l'eau sur le champ. Contrairement, pour les sols à texture moyenne, l'infiltration est plus
faible et l'eau est mieux distribuée sur le champ. Les sols à texture lourde tendent à
montrer une infiltration préférentielle qui diminue l'homogénéité de l'infiltration.
GAE-3002 IRRIGATION 4‐19

L'efficacité de transport, EC, est reliée au type de gestion des canaux d'irrigation. La plus
grande efficacité est obtenue pour les systèmes à distribution continue, i.e. que le débit
est toujours le même dans tous le système. Toutefois, ce système est peu pratique pour
les agriculteurs, qui doivent gérer les surplus et les déficits d'eau au niveau de l'entrée sur
leurs terres. Les systèmes de distribution les moins efficaces sont ceux pour lesquels les
agriculteurs demandent une quantité d'eau à l'avance. L'intermédiaire entre ces deux
systèmes est le système de rotation, et c'est le système le plus répandu au monde.

Figure 4.16 Efficacités typiques pour un périmètre d'irrigation (FAO 1984)


L'efficacité des canaux de distribution au champ, EB, est beaucoup fonction de la
dimension des blocs; généralement, plus les blocs sont grands plus l'efficacité est grande.
Aussi, un revêtement sur les canaux en terre peut augmenter l'efficacité de distribution
au champ. Quelque fois, on combine EC et EB pour définir une efficacité de distribution,
ED, qui est le produit des deux autres.
4.2.3 Uniformité d'application
L'uniformité d'application décrit combien égale est la distribution de l'eau appliquée par le
système d'irrigation. L'uniformité d'application est évaluée en utilisant le coefficient
d'uniformité de Christiansen (CU). Dans le cas ou chaque point d'observation représente la
même superficie du champ, CU est calculé de la façon suivante:
4‐20 GAE-3002 IRRIGATION

 n

  di 
C U = 100 1- i=1 
 nX  di = Xi - X
  Équation 4.19
 
Équation 4.18
où X est l'épaisseur ou le volume d'eau capté ou infiltré au point d'observation i, et n est
le nombre de points d'observation. La Figure 4.17 montre un exemple où l'on a disposé
plusieurs contenants sur une grille régulière de façon à mesurer l'uniformité de l'eau
d'irrigation.

Figure 4.17 Point de mesures pour évaluer l'uniformité d'application d'un gicleur
Pour les systèmes d'irrigation par aspersion, le coefficient CU est souvent évalué en
utilisant des contenants. Lorsque la méthode utilisant des contenants n'est pas utilisée,
ou lorsqu'on veut déterminer l'uniformité des méthodes de surface, on utilise la quantité
d'eau infiltrée en chaque point (au lieu de l'eau captée dans un contenant) pour calculer
CU. Pour l'irrigation goutte-à-goutte, on utilise le volume d'eau fourni pour un goutteur
durant un intervalle de temps donné.
Quand plusieurs points d'observation sont utilisés pour évaluer l'uniformité d'application
des systèmes goutte-à-goutte ou par aspersion, et que la distribution des observations est
à peu près normale, CU peut être estimé par:
S
C U = 100 - 80  
X

Équation 4.20
où S est l'écart-type des observations et X est la moyenne de toutes les observations.
L'utilisation de l'Équation 4.20 n'est pas recommandée avec les systèmes d'irrigation de
surface puisque leur patron de distribution est rarement distribué normalement.
L'uniformité d'application peut aussi être évaluée par le coefficient d'uniformité de
distribution, DU, qui est le rapport, exprimé en pourcentage, de la moyenne du quartile
inférieure des observations sur la moyenne de toutes les observations. DU est défini par :

X QI
DU = 100
X

Équation 4.21
où X QI est la moyenne du quartile inférieur et X est la moyenne des observations.
GAE-3002 IRRIGATION 4‐21

Exemple: On veut mesurer CU et DU sur une grille 4 x 4. On fait un test et on obtient les
résultats suivants:

Figure 4.18 Exemple pour la détermination du coefficient d'uniformité d'application


D'après l'équation générale pour le calcul de CU (4.18), on obtient :

 7.10 
C U = 100  1-  = 86.8 %
 16  3.35  

Si on assume que les observations sont nombreuses et normalement distribuées


(Équation 4.20), on aura:

 0.54 
C U = 100 - 80   = 87.0 %
 3.35 

Quant à l'uniformité de distribution, DU, les quatre valeurs les plus faibles sont 2.6,
2.7, 2.6 et 2.8, valeurs dont la moyenne est de 2.68. Ainsi DU est donné par:

 2.68 
DU = 100   = 80.0 %
 3.35 

On voit donc que, dans ce cas-ci, il y a peu de différence entres la valeur de CU


calculée sans assumer une distribution normale (86.8%), et celle calculée en
assumant une distribution normale (87.0%). L'uniformité de distribution ne peut être
comparée directement avec le coefficient d'uniformité.
4.3 Coût des systèmes d'irrigation
Une partie importante dans le processus de design d'un système d'irrigation est la
détermination du coût annuel prévu pour l'achat et l'opération de chaque design
alternatif. Ces données doivent être inclues dans le rapport de l'ingénieur et sont utilisées
par l'agriculteur pour évaluer la faisabilité d'irriguer la ferme, pour sélectionner le système
d'irrigation le plus approprié, et pour déterminer les superficies optimales de chaque
culture à irriguer.
4‐22 GAE-3002 IRRIGATION

4.3.1 Coût d'investissement


Les coûts annuels d'investissement sont souvent appelés les coûts fixes puisqu'ils sont
généralement indépendant du niveau d'utilisation du système. Les coûts fixes incluent les
coûts annuels de dépréciation et d'intérêt et les frais annuels de taxes et d'assurance.
4.3.1.1 Dépréciation
La dépréciation est la diminution de la valeur du système reliée à l'âge et à la désuétude.
Les investissements qui ont une vie utile indéfinie, comme la terre, ne sont pas dépréciés.
La dépréciation d'une composante d'un système qui a une vie utile limitée est la différence
entre la valeur initiale de la composante et sa valeur résiduelle. Le coût initial d'une
composante est déterminé à partir des soumissions des fournisseurs. La valeur résiduelle
d'une composante est sa valeur à la fin de sa vie utile et peut être positive, nulle ou
négative. Une valeur résiduelle est négative lorsque des dépenses additionnelles sont
requises pour désactiver la composante à la fin de sa vie utile. La Figure 4.19 donne la
dépréciation et la durée de vie utile de différentes composantes d'un système d'irrigation.
Pour certaines composantes on donne une gamme de valeurs car la vie utile peut varier
selon le niveau de réparation, les pratiques d'opération et d'entretien, et la durée durant
laquelle le système est utilisé chaque année. Les plus petites valeurs s'appliquent aux
petites unités avec un entretien normal. Les valeurs les plus grandes sont suggérées pour
les systèmes avec un haut niveau de conception, construits et installés avec soin, et dont
l'entretien est effectué selon un programme adéquat.
4.3.1.2 Coûts d'intérêts
L'intérêt est le retour sur le capital investi. Lorsqu'un montant d'argent est emprunté pour
financer le coût initial d'un système d'irrigation, de l'intérêt est payé pour l'utilisation du
montant emprunté. Pour un agriculteur, le coût d'intérêt d'un système d'irrigation reflète
le retour qui serait obtenu si le capital dépensé pour le système d'irrigation avait été
investi ailleurs. Les coûts d'intérêt dépendent du taux d'intérêt et du coût initial du
système d'irrigation. Le coût d'un système inclut le coût initial de toutes les composantes
dépréciables. En plus des composantes mentionnées à la Figure 4.19, les composantes
dépréciables incluent les installations pour l'entreposage (e.g. pour le carburant), les
constructions pour la protection ou l'entreposage des pompes ou autres équipements, les
routes de ferme, les installations pour le drainage, etc.
4.3.1.3 Calcul des coûts annuels de dépréciation et d'intérêts
Le coût annuel de dépréciation et d'intérêt (CADI) est calculé selon l'équation suivante:
nc
CADI = FC VA J
J=1
Équation 4.22

FC =
 I   1+I  PA

 1+I  PA
-1
Équation 4.23
où FC est le facteur de coût, nc est le nombre de composantes du système, VAJ est la
valeur actualisée de la composante J, I est le taux d'intérêt (fraction), et PA est la période
d'analyse (années). Pour les projets d'irrigation à la ferme, la période d'analyse, PA,
utilisée pour les analyses économiques, est typiquement de 20, 25 ou 30 ans. Pour les
grands projets, des périodes de 40, 50 et même 100 ans sont couramment utilisées.
GAE-3002 IRRIGATION 4‐23

Figure 4.19 Données économiques pour différentes composantes d'un système


d'irrigation (Jensen 1980)
4‐24 GAE-3002 IRRIGATION

La valeur actualisée est définie comme le montant qui doit être investi au début de la
période d'analyse pour rapporter l'équivalent du coût initial de la composante, plus
l'intérêt, à la fin de la période d'analyse. La valeur actualisée est calculée de façon
différente selon que la période d'analyse est égale, plus petite, ou plus grande que la vie
utile. Si la période d'analyse est égale à la vie utile, on aura:
PA
 1+ R 
si PA = VU; VA = CI - VR  
 1+ I 
Équation 4.24
où VU est la vie utile (années), CI est le coût initial ($), VA est la valeur actualisée ($), VR
est la valeur résiduelle ($), R est le taux d'inflation (fraction), I est le taux d'intérêt
(fraction), et PA la période d'analyse (années). Dans le cas où la période d'analyse est plus
courte que la vie utile de la composante, on aura:
PA
si PA < VU; VR F = CI -  CI - VR 
VU
Équation 4.25
où VRF est la valeur résiduelle finale ($), et on utilise VRF au lieu de VR dans (3.24) pour
déterminer la valeur actualisée, VA. L'Équation (3.25) utilise une dépréciation linéaire
pour la durée de la vie utile de la composante pour estimer la valeur non-dépréciée à la fin
de la période d'analyse. Pour les situations où la période d'analyse excède la vie utile de
la composante, cette dernière sera remplacée une ou plusieurs fois durant la période
d'analyse, et on utilise les équations suivantes:
 N  1+ R  VU   1+ R  PA
si PA > VU; VA = CI +  CI - VR       - Z 
 J=1  1+ I  J   1+ I 
Équation 4.26
où N est la partie entière de (PA-1)/VU, et la valeur de Z est définie par:

 PA - ( N ) ( VU ) 
Z = CI -  CI - VR   
 VU 
Équation 4.27

Exemple: On a un système constitué d'une pompe et d'un réseau de distribution par


conduites. Calculez le coût annuel de dépréciation et d'intérêt (CADI) si le taux
d'intérêt est de 10%, le taux d'inflation de 5%, la période d'analyse de 30 ans, et que le
coût initial et la valeur résiduelle de chaque composante est donné dans le tableau
suivant:

Composante Coût initial ($) Valeur résiduelle ($)


Pompe centrifuge 2 000 200
Moteur électrique 1 000 150
Tuyaux d'acier 6 500 650

Solution:
(1) On détermine la vie utile de chacune des composantes selon la Figure 4.19, ce qui
donne: Pompe centrifuge: 20 ans, moteur électrique: 30 ans; tuyaux en acier: 40
ans.
GAE-3002 IRRIGATION 4‐25

(2) Calcul de la valeur actualisée. Comme la période d'analyse est de 30 ans, en


considérant les valeurs de vie utile déterminés en (1), nous devons utiliser les trois
méthodes pour calculer la valeur actualisée, soit VU < PA (pompe), VU = PA
(moteur), et VU > PA (tuyaux).
Pompe: VU < PA
N = partie entière de (30-1)/20 = 1
Z = 2000 - (2000 - 200) ((30 - 20) / 20) = 1100$
VA = 2000 + (2000 - 200) (1.05/1.1)**20 - 1100 (1.05/1.11)**30 = 2437 $
Moteur: VU = PA
VA = 1000 - 150 (1.05/1.1)**30 = 963 $
Tuyaux: VU > PA
VRF = 6500 - (6500 - 500) (30/40) = 2 113 $
VA = 6500 - 2113 (1.05/1.1)**30 = 5 977 $
(3) Calcul du coût de dépréciation et d'intérêt (CADI):
(0.1)(1.1)30
CADI =  2437 + 937 + 5977  = 995 $ Équation 4.28
(1.1)30 -1
4.3.1.4 Taxes et assurances
Dans certains pays, on impose une taxe aux utilisateurs de systèmes d'irrigation, mais ce
n'est pas le cas au Québec. Pour les assurances on doit obtenir un estimé des compagnies
d'assurances. De façon générale, lorsqu'on ne possède pas d'estimés précis, on
recommande de mettre 1.5 à 2.5% du coût initial de ces deux items. Au Québec, il
faudrait plutôt prendre 1 à 1.5% du coût initial pour l'assurance seulement et ne pas
considérer les taxes. Cette valeur est considérée comme un coût fixe car elle ne varie pas
avec le niveau d'utilisation (e.g. le coût de l'assurance ne change pas même si on pompe
deux fois plus d'eau). Cette dépense doit être effectuée chaque année, et il devrait donc
être nécessaire de tenir compte de l'inflation pour évaluer le coût annuel. Toutefois,
comme la valeur du système décroît avec les années on ne tient pas compte de l'inflation,
et on attribue une valeur fixe à cette dépense (i.e. 1% du coût initial).
4.3.2 Coût d'opération
Les coûts annuels d'opération incluent l'eau, l'énergie, l'entretien, les réparations et la
main-d'œuvre. Le coût des services professionnels, tels que pour le pilotage des irrigations
et les recommandations de fertilisation, doivent aussi être inclus dans les coûts annuels
d'opération. L'effet de l'escalade des coûts peut être incorporé en multipliant les coûts
d'opération annuels, estimés pour l'année initiale, par un facteur de coût équivalent (FCE)
défini comme suit:
 1+ R PA - 1+ I PA   I 
FCE =    
 R -I   1+ I  -1 
PA
   
Équation 4.29
où FCE est le facteur de coût équivalent, PA est la période d'analyse (années), R est le
taux d'inflation (fraction) et I est le taux d'intérêt (fraction).
Dans plusieurs pays développés et en voie de développement, les irrigateurs doivent payer
l'eau qu'ils utilisent. Au Québec, toutefois, une telle pratique n'est pas en vigueur puisque
habituellement l'eau provient de puits, d'étangs ou de petits cours d'eau privés.
4‐26 GAE-3002 IRRIGATION

Le coût annuel d'énergie inclut le coût de toutes les sources d'énergie utilisées pour
opérer le système d'irrigation. L'énergie est utilisée pour le pompage, pour transporter de
l'équipement d'un champ à un autre, pour injecter des fertilisants et autres produits
chimiques dans le système, etc. La plus grande quantité d'énergie requise est celle pour le
pompage.
Le coût annuel d'entretien et de réparation dépend du nombre d'heures durant lequel le
système d'irrigation fonctionne, l'environnement et la qualité de l'entretien. De plus, il
existe une variation substantielle du prix des pièces de rechange et du salaire du
personnel effectuant la réparation et l'entretien. Un estimé pour le coût annuel
d'entretien et de réparation devrait, autant que possible, être basé sur les données locales.
Lorsque des données locales ne sont pas disponibles, le coût annuel d'entretien et de
réparation peut être approximé par un pourcentage du coût initial. La Figure 4.19 donne
des valeurs approximatives pour le coût annuel d'entretien et de réparation pour
plusieurs composantes d'un système d'irrigation.
La main-d'œuvre requise pour opérer un système d'irrigation dépend de plusieurs facteurs
dont le type de système d'irrigation, le niveau d'automation, la culture, la fréquence des
irrigations et le terrain. Le besoin en main-d'œuvre doit être estimé par une analyse des
opérations ou obtenu par des voisins pratiquant le même type d'irrigation. En l'absence de
données locales, le Tableau 4.1 présente des moyennes du besoin en main-d'œuvre
requise pour différents types et systèmes d'irrigation.
Tableau 4.1 Main-d'œuvre requise pour différents types de systèmes d'irrigation

Type de système d'irrigation Main-d'œuvre


(heures par hectare par irrigation)
Irrigation de surface
Systèmes au niveau
0.25 - 1.24
par bassins
0.49 - 1.73
sillons au niveau
0.12 - 1.24
digue selon les contours
Systèmes en pente
à la planche 0.50 - 2.50
sillons selon les contours 1.20 - 3.70
sillons en pente 1.00 - 3.00
ruissellement naturel 2.50 - 3.00
à la raie 1.00 - 3.00
Irrigation par aspersion
Systèmes fixe 0.10 - 0.25
Systèmes mobile intermittent
Déplacement manuel 1.20 - 3.70
Déplacement par tracteur 0.50 - 1.00
Déplacement latéral 0.20 - 0.70
Canon
Déplacement manuel 1.20 - 3.70
Déplacement par tracteur 0.50 - 1.00
Systèmes mobile continu
Pivot central 0.10 - 1.00
Déplacement linéaire 0.10 - 0.40
Canon voyageur 0.20 - 0.70
Micro-irrigation localisée
Goutte-à-goutte 0.15
GAE-3002 IRRIGATION 4‐27

Exemple: On reprend l'exemple de la section 4.3.1.3, et on assume un coût de l'énergie de


0.05 $/kWh et une consommation d'électricité de 17 500 kWh. Quel est le coût total
annuel si on ignore le coût de la main-d'œuvre?
Solution:
Dépréciation et intérêt (exemple précédent) $ 995
Taxes et assurances (2% du coût initial: 0.02 x 9500) = $ 190
FCE = ( ( 1.05 - 1.1 ) / (0.05 - 0.1) ) x ( 0.1 / ( 1.1 -1 ) ) = 1.6
30 30 30

Électricité (0.05 $/kWh x 17500 kWh) x 1.6 $1 400


Entretien et réparation:
Pompe (6%) = 0.06 (2000) = $120
Moteur (2%) = 0.02 (1000) = $ 20
Tuyaux (0.5%) = 0.005 (6500) = $ 33
Sous-total = $177 x 1.6 $ 283
______
Coût total annuel: $ 2 868
4.4 Problèmes
4.1. Avec les données du tableau suivant, déterminez la valeur de design du besoin en
irrigation (IRD) pour du gazon (DMA = 0.65 et profondeur des racines de 60 cm)
poussant sur un loam (CC = 0.31 et PFP = 0.14). On assume : pas de lessivage (L=0),
pas de remontée capillaire (RC=0), toute la précipitation est efficace (R=DR=0). Gazon
= 'Grass' ou 'Turf' en anglais.
Mois Décade N. jour Pte ETo
(mm) (mm)
4 1 10 3.8 26.1
4 2 10 14.0 36.1
4 3 10 8.4 65.3
5 4 10 0.0 61.0
5 5 10 1.3 50.2
5 6 11 5.8 78.1
6 7 10 0.0 83.7
6 8 10 0.0 86.1
6 9 10 22.9 73.5
7 10 10 0.0 67.7
7 11 10 0.0 82.1
7 12 11 3.0 107.2
8 13 10 23.4 80.8
8 14 10 0.0 58.6
8 15 11 0.0 75.3
9 16 10 0.0 48.0
9 17 10 16.0 33.4
9 18 10 13.0 33.6
10 19 10 3.1 25.3
10 20 10 0.5 25.1
10 21 11 47.4 28.1
Réponse : IRD = 9.7 mm/j
4‐28 GAE-3002 IRRIGATION

4.2. Pour 1956 à 1985, on a déterminé les valeurs de IRD à chaque année :

Année IRD (mm/j) Année IRD (mm/j)


1956 10.01 1971 9.73
1957 9.80 1972 10.01
1958 9.46 1973 10.28
1959 11.04 1974 10.87
1960 8.95 1975 11.18
1961 9.94 1976 10.28
1962 10.15 1977 10.08
1963 10.42 1978 9.94
1964 9.56 1979 9.84
1965 9.25 1980 9.73
1966 10.11 1981 9.08
1967 10.56 1982 9.25
1968 11.29 1983 9.42
1969 9.25 1984 9.49
1970 9.29 1985 9.53
Déterminez la valeur de IRD qui sera dépassée une année sur dix. Réponse: 11 mm/j
4.3. Un agriculteur veut irriguer du maïs (profondeur des racines de 120 cm) par
irrigation de déficit. Pour ce faire, il va permettre à la réserve utile (RU) du sol de
s'abaisser de 80 % plutôt que de 65 % comme il est recommandé pour le maïs. Le
sol est un loam de 150 cm de profond (CC = 0.31 et PFP = 0.14). Utilisez les données
du tableau du problème 4.1 pour déterminez IRD dans le cas: a. d'irrigation
complète, b. d'irrigation de déficit. Assumez que le maïs est dans le stade de
croissance no. 3; Assumez que L=RC=R=DR=0, et que l'humidité relative > 70 %;
vent = 3 m/s. Réponse : a) 10.2 mm/j; b) 10.2 mm/j
4.4. Un champ de 0.5 ha de maïs est irrigué une fois par semaine avec un système par
aspersion durant 12 h. L'eau est appliquée au taux de 1000 L/min. Il n'y a pas de
ruissellement. La RFU du sol pour le maïs est 10 cm. L'irrigateur a pour objectif de
remplir la RFU à chaque irrigation. Quelle est l'efficacité d'application au champ si
aucun lessivage n'est requis? Réponse : 0.69
4.5. Un débit de 6500 L/min est détourné d'un cours d'eau pour irriguer un champ de 25
ha. Il faut une semaine entière pour irriguer tout le champ. La RFU pour la culture
irriguée dans ce sol est de 15 cm. Quelle est l'efficacité à la ferme? Réponse : 0.57
4.6. Durant la période de pointe d'utilisation, de l'eau est détournée d'un canal
d'irrigation dans un réservoir au taux de 0.8 m3/s une journée par semaine (les
autres jours de la semaine l'eau est distribuée aux autres utilisateurs) pour ramener
l'eau au même niveau dans le réservoir. L'eau est transportée du réservoir dans un
champ de 50 ha par un canal de 2000 m de long. Déterminez: a. ER : l'efficacité
d'entreposage, b. EB : l'efficacité de distribution, c. EA : l'efficacité d'application au
champ, d. EF : l'efficacité à la ferme. Pour les conditions suivantes: le besoin en
irrigation de design durant la période de pointe est 10 mm/j, les pertes par
GAE-3002 IRRIGATION 4‐29

exfiltration et évaporation du canal sont 1 l/min/m, les pertes par exfiltration et


évaporation du réservoir sont 100 l/min.
Réponse :a) ER = 0.984; b) EB = 0.704; c) EA = 0.73; d) EF = 0.506
4.7. Un irrigateur veut évaluer la performance de son système d'irrigation. Il mesure la
teneur en eau du sol avant et après une irrigation. Les sites d'échantillonnage
couvrent tout le champ, et sont espacés de 100 m sur une grille carrée. Il obtient les
données suivantes (% volumique) pour les 100 premiers cm de sol. Il n'y a aucun
drainage sous les 100 cm.
Avant:
14.3 16.1 15.2 13.3 14.8 15.5
15.2 15.4 13.6 15.8 14.3 15.5
16.2 14.9 15.4 13.8 14.5 15.0
12.9 14.2 15.0 16.4 17.1 16.2
14.9 15.3 14.8 15.9 14.2 15.3

Après:
30.2 29.8 31.5 32.0 31.5 29.8
30.5 30.4 31.2 31.6 31.8 32.1
29.4 28.5 31.0 31.2 29.9 30.5
30.6 31.2 31.5 30.1 29.5 30.8
31.0 31.4 30.6 29.8 32.5 32.0
Déterminez : a. l'uniformité d'application (Cu), b. l'uniformité de distribution (Du).
Réponse : a) CU = 92.1 %; b) DU = 86.8 %
4.8. Un irrigateur considère acheter un des deux systèmes d'irrigation suivants:
Système A Système B
Coût initial ($) 50,000 40,000
Valeur résiduelle ($) 5,000 0
Vie utile (années) 15 20
Coûts annuels :
taxes et assurances ($) 1,000 800
énergie ($) 2,500 2,000
main d'oeuvre ($) 250 1,000
Entretien et réparation ($) 2,500 2,000
eau ($) 0 0
Pour un taux annuel d'intérêt de 12 %, et un taux d'inflation de 0 %, déterminez: a.
Coût annuel d'intérêt et de dépréciation, b. Coût fixe annuel total, c. Coût
d'opération annuel total, d. Coût total annuel. Utilisez une période d'analyse de 20
ans. Réponse : a) A = $7316, B = 5360 ; b) A = $8316, B = $6160 ; c) A = $5250, B =
$5000 ; d) A = $13566, B = $11160
4.9 Déterminez le coût annuel total du système A du problème 3.8, si l'irrigateur veut
prendre sa retraite dans dix ans. Réponse : $13 960

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