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CORPUS DE DOCUMENTS

Thème 3 – Histoire – Première générale


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La III République (avant 1914) : un régime politique, un Empire colonial
M. CARALP – LYCÉE PIERRE FOREST (MAUBEUGE) – 2023-2024

Doc. 1 – La République triomphante préside à la grande fête nationale du 14 juillet 1880 à Paris , anonyme,
lithographie colorisée, 1880, musée Carnavalet, Paris

Doc. 2 – Nouvelle carte de France – 1871 , Doc. 3 – La Commune : Paris brûle. 24-25 mai,
lithographie, publiée par Clappié & fils (Lyon), anonyme, gravure colorisée, 1871, musée Carnavalet,
1872, Bibliothèque nationale de France, Paris Paris
Doc. 4 – Organigramme de la IIIe République selon Lois constitutionnelles du 25 février 1875

Doc. 5 – Alfred Bramtot, Le bureau de vote, huile sur toile, 1889, Petit Palais, Paris

Doc. 6 – Eugène Pelletan, sénateur des Bouches-du-Rhône, Rapport en vue de l’adoption de la loi sur la liberté
de la presse, 18 juin 1881
La presse à bon marché est une promesse tacite de la République au suffrage universel. Ce n’est pas assez que tout citoyen ait le droit de voter.
Il importe qu’il ait la conscience de son vote, et comment l’aurait-il si une presse à la portée de tous, du riche comme du pauvre, ne va chercher
l’électeur jusque dans le dernier village ?
Doc. 7 – Affiche annonçant le programme des célébrations du centenaire de la Première République à Toul
(Meurthe-et-Moselle), anonyme, 1892, archives municipales, Toul

Doc. 8 – J. Guiot et F. Mane, Histoire de France. Cours Moyen, 1911


Depuis 1870, la République est le gouvernement légal et définitif de la France. Il n'y a plus eu de révolutions, au contraire, dans chacun
de ses votes, le peuple affirme son entière sympathie pour ce régime qui est pour lui l'idéal. Pourquoi ? Parce que la République continue
les traditions de la Révolution. […] La République de 1870 assurera définitivement le triomphe des grandes idées de la Révolution.

Doc. 9 – Loi sur le service national obligatoire, dite « Loi Cissey » du nom du général Ernest Courtot de Cissey,
Ministre de la guerre de 1871 à 1873, 27 juillet 1872
Art. 2. Tout Français […] peut être appelé, depuis l'âge de vingt ans jusqu'à celui de quarante ans, à faire partie de l'armée active et des réserves.
Art. 3. Les hommes y apprendront les principes de la défense nationale.
Art. 36. La durée des obligations militaires est fixée à vingt ans.
Doc. 10 – Albert Bettanier, La tâche noire ou La leçon de géographie , huile sur toile, 1887,
Deutsches Historisches Museum, Berlin

Doc. 11 – Camille Soubise, C'est un oiseau qui vient de France, musique de Frédéric Boissière, 1885

Tous les matins et tous les soirs [Refrain]


Épiant son retour, peut-être, Les cœurs palpitaient d'espérance
Une fillette aux rubans noirs Et la belle dit aux soldats :
Apparaissait à sa fenêtre, Sentinelles, ne tirez pas
L'oiseau charmant vint s'y poser Sentinelles, ne tirez pas
En dépit des soldats en armes C'est un oiseau qui vient de France !
Et l'enfant, essuyant ses larmes,
Mit sur son aile un long baiser !

Doc. 12 – Obsèques nationales de Victor Hugo, photographie, 31 mai – 1er juin 1885
31 mai : la dépouille est installée sous l'Arc de triomphe sur un immense catafalque.
1er juin : après le cortège qui traverse Paris, le cercueil est transféré au Panthéon.
Doc. 13 – Henry Foulquier, « Le culte des grands homme », journal Gil Blas, 3 juin 1885
Les hommes comme Hugo sont peu à eux pendant leur vie, et pas du tout après leur mort. Notre monde contemporain, très affolé, qui se cherche
lui-même, s'est emparé du poète et il a voulu faire du marbre de son tombeau la pierre angulaire du temple qui remplacera quelque jour
les cathédrales écroulés.

Doc. 14 – Paul Déroulède, Discours à la ligue des Patriotes, 16 juillet 1899


« Vive l’armée ! » Ce cri unique qui a retentit jusqu’à la porte des casernes, n’était-il pas en même temps la condamnation de tous ces politiciens
de bas étage, quel que soit le rang auquel ils sont montés ? A quoi bon crier : A bas les ministres ! A bas les présidents ! A bas les parlementaires
et le parlementarisme ! Les corrupteurs et les corrompus ! […] Nos admirables soldats sont depuis vingt ans les gendarmes des parlementaires
contre la France, il est temps qu’ils deviennent les gendarmes de la France contre les parlementaires.

Doc. 15 – Affiche électorale pour la candidature du général Georges Boulanger, élections législatives du
27 janvier 1889, Bibliothèque nationale de France, Paris

Doc. 16 – Sébastien Faure, La Ravachole, sur l'air de Dansons la Carmagnole et du Ça ira, 1893, publié pour
la première fois dans L'Almanach du Père Peinard, 1894
La chanson fait référence à François Koënigstein, dit « Ravachol », ouvrier militant anarchiste ayant réalisé plusieurs attentats à la bombe contre des personnalités
politiques. Arrêté, il est condamné à mort et guillotiné en 1892.

Dans la grand’ville de Paris Il y a les sénateurs gâteux,


Il y a des bourgeois bien nourris (bis) Il y a les députés véreux, (bis)
Il y a les miséreux Il y a les généraux,
Qui ont le ventre creux : Assassins et bourreaux,
Ceux-là ont les dents longues, Bouchers en uniforme,
Vive le son, vive le son, Vive le son, vive le son,
Ceux-là ont les dents longues, Bouchers en uniforme,
Vive le son Vive le son
D’l’explosion ! D’l’explosion !

[refrain] [refrain]
Dansons la Ravachole,
Vive le son, vive le son, Ah, nom de dieu, faut en finir !
Dansons la Ravachole, Assez longtemps geindre et souffrir ! (bis)
Vive le son Pas de guerre à moitié !
D’l’explosion ! Plus de lâche pitié !
Mort à la bourgeoisie,
Ah, ça ira, ça ira, ça ira, Vive le son, vive le son,
Tous les bourgeois goût’ront d’la bombe, Mort à la bourgeoisie,
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira, Vive le son
Tous les bourgeois on les saut’ra... D’l’explosion !
On les saut’ra !
Doc. 17 – « Assassinat du président Carnot. Le crime », Une du Petit Journal, 2 juillet 1894

Doc. 18 – Roger Thabault, Mon village : ses hommes, ses routes, son école. 1848-1914, 1944
On trouvait toujours dans le bourg des couturières, des lingères. Mais voici qu'en 1911 apparaît une modiste [fabricante de chapeau], c'était l'indice
d'un changement considérable survenu dans la façon de s'habiller. Les vieilles femmes, seules, continuaient à porter des bonnets et des coiffes. […]
Presque toutes les femmes nées après 1880 avaient abandonné les bonnets […]. Les changements en ce qui concerne la nourriture n'étaient
pas moins importants. On ne trouve encore, en 1886, qu'un boulanger. Mais un marchand de vins, un boucher, un charcutier se sont installés. […]
Les paysans avaient pratiquement renoncé à ce moment à faire eux-même leur pain. En 1911, enfin, nous trouvions à Mazières une marchande
de marée qui vendait peu de poissons de choix, mais des sardines, des moules, voire des huîtres, et à la saison, des melons et des raisins.

Doc. 19 – Jean Frollo, « Les trois étapes », Le Petit Parisien, 15 avril 1900
L'Exposition de 1889 fût la fête de la République. […] Nos richesses industrielles et commerciales étaient retrouvées, nos finances rétablies,
nos forces militaires reconstitués. […] Les visites royales et impériales prouvaient que notre patrie n'avait rien perdu de son aimantation irrésistible,
et en venant à elle, les souverains reconnaissaient que la République était le gouvernement définitif que la France s'était librement donné. […]
Alors que ce siècle s'achève, elle proclame le progrès et la civilisation. L'Exposition de 1900 couronne le XIXe siècle par l'apothéose de la Paix.

Doc. 20 – Loi relative à la création des syndicats professionnels, dite « Loi Waldeck-Rousseau », du nom de
Pierre Waldeck-Rousseau, Ministre de l’Intérieur, 21 mars 1884
Art. 2. Les syndicats ou associations professionnelles, même de plus de vingt personnes exerçant la même profession, […] pourront se constituer
librement dans l’autorisation du gouvernement.
Art. 3. Les syndicats professionnels ont exclusivement pour objet l’étude et la défense des intérêts économiques, industriels, commerciaux et
agricoles.
Doc. 21 – Affiche de la CGT de la Seine, dessin de Felix Doc. 22 – « Les événements de Fourmies », Une du
Doumenq, vers 1910, Bibliothèque La Contemporaine, Petit Parisien, 17 mai 1891
Nanterre

Doc. 23 – Loi autorisant le divorce, dite « loi Naquet », du nom du sénateur du Vaucluse Alfred Naquet,
27 juillet 1884
Art. 230. La femme pourra demander le divorce pour cause d’adultère de son mari.
Art. 298. Dans le cas de divorce admis en justice pour cause d’adultère, l’époux coupable ne pourra jamais se marier avec son complice.

Doc. 24 – Léon Blum, Du mariage, 1907


Ce goût de la vie à soi, chez soi, pourra venir aux jeune filles avec l'âge […]. La liberté passionnelle donne l'envie de toute les libertés.
Et il est à prévoir aussi que, le nombre de jeunes filles occupées par une étude ou par un métier augmentant sans cesse, l'esprit d'indépendance
suivra le même progrès.
Doc. 25 – « L’action féministe. Les suffragettes envahissent une section électorale et s’emparent de l’urne
électorale », Une du Petit Journal, 17 mai 1908, Bibliothèque nationale de France, Paris

Doc. 26 – L'Empire colonial français en 1914


Doc. 27 – Situation démographique de l'Empire colonial français en 1914

Doc. 28 – « Alger – Vue générale », vue du boulevard de France et de la Casbah, carte postale, 1905

Doc. 29 – « Les races dans l'Empire colonial français », illustration de Perot, tirée de l’ouvrage de G. Bruno
(pseudonyme d'Augustine Fouillée), Le Tour de France par deux enfants, 1904
Doc. 30 – Gustave de Molinari, Journal des économistes, 1909
L'indigénat, c'est un système de répression qui, sous prétexte de discipline, frappe l'indigène dans sa liberté, dans sa fortune, dans ses droits
les plus essentiels. Un arrêté du gouverneur général peut arracher un indigène à sa famille, à sa tribu, le déporter dans de véritables bagnes
ou simplement lui imposer une résidence déterminées avec interdiction d'en sortir.

Doc. 31 – El Hajj' Omar, poète de la Côte de l'Or (actuel Ghana), vers 1875
La calamité chrétienne s'est abattue sur nous
Comme un nuage de poussière.
Au commencement ils arrivèrent
Pacifiquement,
« Nous venons commercer, disaient-ils,
Réformer les croyances des hommes,
Chasser d'ici-bas l'oppression et le vol,
Vaincre et balayer la corruption. »
Nous n'avons pas perçu leur intentions
Et maintenant nous voilà inférieurs.
Ils nous ont séduit, mais ils viennent de changer de ton.

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