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Les soixante-quinze feuillets

Philippe Sollers/Pileface Version originale : http://www.pileface.com/sollers/spip.php?article2449

> SUR DES OEUVRES DE TIERS


Proust retrouvé. Les soixante-quinze feuillets
Parution le 01/04/2021. La Recherche avant la Recherche
mercredi, 31 mars 2021 / Viktor Kirtov

Les éditions Gallimard publient ce premier avril un recueil de brouillons inédits d’"A la recherche
du temps perdu", qui offre un éclairage fascinant sur la genèse de l’œuvre de Marcel Proust.
Entretien avec Nathalie Mauriac, arrière-petite-nièce de l’auteur, qui a travaillé au déchiffrement
de ces feuillets.

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1er avril, les éditions Gallimard publient un recueil de brouillons inédits d’A la recherche du temps
perdu, œuvre mythique de Marcel Proust, dont le deuxième tome, A l’ombre des jeunes filles en
fleurs, lui valut le Prix Goncourt en 1919. Malgré la date de publication symbolique, l’éditeur
rassure sur l’authenticité de ces textes, qui offrent un éclairage fascinant sur la genèse de ce
monument de la littérature française et sur ses sources autobiographiques.

VOIR AUSSI

Proust intime. De nouveaux inédits

Publiés sous le titre "Les soixante-quinze feuillets et autres manuscrits inédits", ces brouillons
étaient la propriété de l’éditeur Bernard de Fallois, qui les a légués à la Bibliothèque Nationale de
France à sa mort en 2018. Leur existence était connue par une mention évasive de Bernard de
Ce jeudi
Fallois dans sa préface à l’édition de 1954 du Contre Sainte-Beuve, mais leur contenu précis était
resté un mystère jusqu’à la mort de l’éditeur. Aujourd’hui, on peut donc lire des ébauches datant
1908, soit cinq ans avant la parution du premier volet, Du côté de chez Swann, ce qui en fait le
plus ancien état connu de La Recherche.

En guise d’avant-goût de lecture, Marianne a interrogé Nathalie Mauriac, directrice de


recherche au CNRS, spécialiste de l’œuvre de Marcel Proust dont elle est l’arrière-petite-
nièce, et responsable scientifique de l’établissement du texte de ces brouillons.

Marianne : Un inédit de Proust, c’est inespéré ! Comment avez-vous commencé à


travailler dessus en vue d’une édition ?

Nathalie Mauriac : Spécialiste de Proust et en particulier de ses manuscrits, j’ai eu la chance


d’être amenée à inventorier les archives proustiennes retrouvées en 2018 chez Bernard de Fallois,
et de fil en aiguille à publier les « soixante-quinze feuillets ». Réjouissons-nous qu’ils aient
désormais rejoint les collections de la Bibliothèque nationale de France.

Pourquoi publier des brouillons ? N’offrent-ils pas une vision tronquée et incomplète de
l’œuvre ?

Non, car les brouillons n’ont jamais prétendu rivaliser avec l’œuvre ! L’œuvre existe, et les
brouillons nous informent simplement – et c’est beaucoup – sur les processus, souvent complexes,
qui ont conduit jusqu’à elle. Que la plupart des écrivains les conservent montre l’importance qu’ils
leur accordent, et les examiner est une manière de chercher à satisfaire notre curiosité pour les
coulisses. C’est aussi un hommage à la grandeur de l’œuvre : car on ne s’intéresse pas aux
brouillons des mauvais livres !

Qu’apprend-on dans ces pages que vous publiez ? Y a-t-il des mystères de la Recherche
qui prennent un sens nouveau au vu de ces pages inédites ?

On comprend mieux la part autobiographique de « Combray », première partie de Du côté de chez


Swann. Dans les « soixante-quinze feuillets », la scène fameuse et capitale du baiser du soir se
déroule sans ambiguïté dans la maison familiale d’Auteuil, c’est-à-dire du côté de « Maman »,
tandis que les promenades sont de l’autre « côté », celui du père de Proust, dans un autre
chapitre. On découvre aussi un modèle inattendu au donjuanisme de Swann dans la parentèle de

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l’écrivain : son oncle maternel. Quant à la « petite bande » des jeunes filles au bord de la mer, elle
est déjà présente et bien caractérisée.

Comment se déroule le travail de déchiffrement du manuscrit ?

Je m’y consacre souvent, puisqu’avec une équipe de chercheurs nous publions les cahiers de
brouillon de Proust conservés à la Bibliothèque Nationale de France. En l’occurrence j’ai travaillé
sur des fac-similés des « soixante-quinze feuillets », en parallèle avec Bertrand Marchal,
professeur à la Sorbonne, car un double regard est la moindre des prudences avec un écrivain du
calibre de Marcel Proust, dont les manuscrits sont complexes.

La Recherche a-t-elle encore des secrets bien gardés ?

C’est plus que vraisemblable ! Proust « codait » beaucoup.

Crédit : Marianne

"Les Soixante-Quinze Feuillets" de Proust : La Recherche, avant La


Recherche

Le livre est barré d’un élégant bandeau rouge sur lequel on peut lire, en lettres capitales, "ICI
COMMENCE LA RECHERCHE". Ce n’est pas exagéré.

Quatrième de couverture Graal proustien, les "soixante-quinze feuillets" de très grand format
étaient devenus légendaires. La seule trace qui en existait était l’allusion qu’y faisait Bernard de
Fallois, en 1954, dans la préface du Contre Sainte-Beuve. En 1962, ils n\’avaient pas rejoint la
Bibliothèque nationale avec le reste des manuscrits de l’auteur de Swann. Leur réapparition en
2018 à la mort de Bernard de Fallois, après plus d’un demi-siècle de vaines recherches, est un
coup de tonnerre.Car les insaisissables "soixante-quinze feuillets" de 1908 sont une pièce
essentielle du puzzle. Bien antérieurs au Contre Sainte-Beuve, ils ne font pas que nous livrer la
plus ancienne version d’À la recherche du temps perdu. Par les clés de lecture que l’écrivain y a
comme oubliées, ils donnent accès à la crypte proustienne primitive. "Un livre est un grand
cimetière où sur la plupart des tombes on ne peut plus lire les noms effacés", lit-on dans Le Temps
retrouvé : mais ici, le temps n’a pas encore effacé tous les noms. A propos de l’auteur Écrivain
né et mort à Paris (1871-1922). Fréquente assidûment les milieux mondains et les salons
littéraires de son temps. Adopte les conceptions esthétiques de Ruskin qu’il traduit. À la mort de
sa mère, en 1905, s’isole de plus en plus dans sa chambre, luttant contre des crises d\’asthme,

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Nathalie Mauriac-Dyer, directrice de recherche au CNRS et descendante de Marcel Proust, essaie
de donner aux profanes une idée de l’importance de cette découverte : _"C’est comme si on avait,
à la Bibliothèque nationale, tous les manuscrits d’À la recherche du temps perdu, sauf le cœur du
réacteur, c’est-à-dire le moment où Proust, sans le savoir encore, commence vraiment à raconter
à la première personne le baiser du soir, les côtés de Combray, les jeunes filles au bord de la mer.
C’est vraiment le premier manuscrit suivi, constitué d’épisodes qui seront tous repris dans La
Recherche. C’est un peu la clé qui ouvre À la recherche du temps perdu.".

Les personnages inspirés de membres de la famille de Proust

Détail émouvant de ces Soixante-Quinze Feuillets : Proust n’est pas détaché encore de la forme
autobiographique. La grand-mère, Adèle, la mère, Jeanne, portent les véritables prénoms de la
grand-mère et de la mère de Proust. Il s’appuie dessus, "comme des étais", souligne Nathalie
Mauriac-Dyer.
Mieux encore, les Soixante-Quinze feuillets recèlent, dans la personne d’un oncle de l’auteur, l’un
des modèles de Swann. \"Il y a tout un portrait d’un oncle qu’on retrouvera dans ’La Recherche’
sous le nom de Swann. C’est une grande surprise de découvrir que Charles Swann a eu parmi ses
modèles l’oncle maternel de Marcel Proust [NDLR : Louis Weill]. On ne le savait pas du tout." Ce
manuscrit permet de découvrir à l’état embryonnaire des thèmes tels que l’homosexualité ou la
judéité, qui deviendront essentiels dans La Recherche. Si les notes et l’appareil critique des
Soixante-Quinze Feuillets sont destinés à un public plutôt savant, le texte de Proust est tout à fait
accessible.
Une question demeure : pourquoi Bernard de Fallois a-t-il conservé ces manuscrits par devers lui,
pendant cinquante ans, sans jamais en dire un mot ? C’est un mystère. Les Soixante-Quinze
feuillets (et autres manuscrits inédits), de Marcel Proust, paraît jeudi 1er avril aux éditions
Gallimard.

Crédit : France Inter, 29/03/2021

Autour du livre

DANS LES MEDIAS

« C’était au temps où "Longtemps je me suis couché de bonne heure" n’existait pas et où À la


recherche du temps perdu avait l’apparence d’une lubie. L’auteur du volume publié aujourd’hui est
bien Marcel Proust. […] Il est émouvant de voir surgir dans leur nudité des épisodes
emblématiques du roman futur, même si les noms de Balbec, Combray, Swann et Guermantes
n’existent pas encore. » Mathieu Lindon, Libération, 27-28 mars 2021

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« Pour cette grande aventure, l’une des plus importantes du siècle passé, les matériaux sont là,
déjà engrangés. » Francine de Martinoir, La Croix, 25 mars 2021

« On doit à Nathalie Mauriac Dyer l’édition des Feuillets ainsi qu’une passionnante notice sur leur
contenu et leur généalogie. La découverte de ces textes, dont on avait connaissance mais que l’on
croyait perdus, est un coup de tonnerre. Mais quelle valeur littéraire recèlent-ils ? Il y a inédits et
inédits. […] Les Soixante-quinze feuillets, écrits en 1908, sont d’une portée capitale. Le roman sort
de l’essai comme le papillon de sa chrysalide. Non sans allers-retours. » Michel Schneider, Le
Point, 11 mars 2021

"Qu’y avait-il dans ces soixante-quinze feuillets de si bien pour qu’il les écrive, de si mal pour qu’il
les abandonne ?", demande Jean-Yves Tadié en préambule de cette édition, remarquablement
établie et annotée par Nathalie Mauriac Dyer qui parle ici d’une "Recherche en miniature". Il y a
tout ce qui annonce l’œuvre à venir. » Jérôme Garcin, L’Obs, 11-17 mars 2021

commentaires

“Les Soixante-quinze Feuillets” de Marcel Proust, prémices légendaires de “La Recherche”, enfin publiés, Viktor Kirtov, 2 avril
2021

Nathalie Crom

Télérama, le 01/04/21

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Marcel Proust adolescent (au second rang) avec des amis, au parc Monceau, en mai
1886.
ZOOM : , cliquer l’image

Alors que l’on s’apprête à commémorer le cent cinquantième anniversaire


de la naissance de Marcel Proust, on découvre enfin le fameux “roman de
1908”, longtemps porté disparu. Ces prémices autobiographiques de “La
Recherche” dévoilent déjà les splendeurs à venir.

Les exégètes proustiens l’appellent depuis longtemps « le roman de 1908 ». Ils en


connaissaient l’existence, supputaient ou rêvaient son contenu, sans avoir pu le
lire, sans savoir s’ils le liraient jamais. Rangé dans une chemise cartonnée couleur
bordeaux, le manuscrit porté disparu reposait au domicile de l’éditeur Bernard de
Fallois, mort en 2018, et à qui soixante-dix ans plus tôt la nièce de Proust avait
confié les archives de l’écrivain. Soit un ensemble de documents disparates, au
sein duquel Bernard de Fallois avait exhumé et fait paraître, au cours des années
1950, l’ample roman de jeunesse inachevéJean Santeuil(1952), ainsi que le recueil
compositeContre Sainte-Beuve(1954).

Mais, dans le corpus des brouillons et manuscrits non publiés, demeurait donc cet
ensemble de soixante-quinze feuillets écrits en 1908, mentionné par Bernard de
Fallois dans ses essais comme« aprèsJean Santeuil, […]le plus ancien état deLa
Recherche » (1).« Les voici donc, ces soixante-quinze feuillets si longtemps
cachés, si longtemps attendus et devenus légendaires ! »,s’exclame Jean-Yves
Tadié dans la préface qu’il consacre aujourd’hui à l’édition de ce bouleversant
inédit — qui paraît à point nommé pour commémorer le cent cinquantième
anniversaire de la naissance de l’écrivain, le 10 juillet 1871.

Classés en six parties aux intitulés plus qu’évocateurs (« Une soirée à la


campagne », « Le côté de Villebon et le côté de Méséglise », « Séjour au bord de
la mer », « Jeunes filles »…), ces soixante-quinze feuillets sont bel et bien« le
socle d’À la recherche du temps perdu »,ou« uneRechercheavant la lettre
»,estime Nathalie Mauriac Dyer, à qui l’on doit l’admirable appareil critique de ce
volume : une foultitude de notes longues et minutieuses qui relient les présents
feuillets à l’intégralité des écrits proustiens et une passionnante notice, ayant
valeur d’essai, dans laquelle elle décrypte, au-delà des évidences, l’importance de
ce roman de 1908 dans la genèse du chef-d’œuvre à venir — dont l’écriture allait
dès lors occuper Marcel Proust jusqu’à sa mort, en 1922.

Du récit de soi au geste romanesque

Différence capitale avecLa Recherche : dans lesSoixante-quinze Feuillets,le«


monologue sans fin est celui de la confession, de l’autobiographie, non du roman
»,souligne Jean-Yves Tadié. En attestent d’emblée les prénoms de la grand-mère
du narrateur, Angèle, de sa mère, Jeanne, qui sont ceux des grand-mère et mère
de l’écrivain. En atteste aussi, par exemple, ce visiteur du soir que Proust raconte,
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qui est pour le moment son grand-oncle Louis — lequel bientôt, fusionnant avec un
autre personnage, se métamorphosera en Charles Swann. En témoigne encore ce
décor, où se reconnaissent mêlés les lieux réels de l’enfance du romancier, Auteuil,
Illiers, préfigurant le fictif Combray…« Un petit enfant pleure à Auteuil. Cette
blessure à vif, la littérature la masquera progressivement »,écrit Jean-Yves Tadié
pour résumer ce processus qui, en quelques mois, conduira bientôt l’écrivain du
récit de soi au geste romanesque époustouflant deLa Recherche.

Des pages du fameux manuscrit de 1908.

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Manuscrit Proust H4A7434 / Bibliothèque nationale de France / Photographie Francesca
Mantovani / Éditions Gallimard, 2021
ZOOM : , cliquer l’image

Les évidences sautent aux yeux, qui posent cesSoixante-quinze Feuilletsen


délectables et émouvantes prémices narratives du grand œuvre proustien : le
baiser du soir de sa mère dont ne peut se passer un petit garçon bouleversé, qui
en est pourtant privé par un visiteur importun ; le portrait d’une vaillante grand-
mère dans un jardin d’Auteuil ; les us et mœurs des résidents d’un grand hôtel du
bord de mer ; une petite bande de très jeunes filles rencontrées sur la plage ; des
promenades dans des chemins bordés d’aubépine rose et les trois arbres
d’Hudimesnil qu’aimait tant Roland Barthes ; la sensibilité extrême à la poésie des
noms de lieux et des noms propres, des noms nobles — car« chaque nom noble
contient dans l’espace coloré de ses syllabes un château où après un chemin
difficile l’arrivée est douce par une gaie soirée d’hiver, et tout autour la poésie de
son étang et de son église qui à son tour répète bien des fois le nom, avec ses
armes, sur ses pierres tombales, au pied des statues peintes des ancêtres, dans la
rose des vitraux héraldiques… »

Autre donnée fondamentale deLa Recherche,ici déjà en place : la répartition des


lieux et des personnages par« côtés »,qui sont« autant un système
d’organisation du monde romanesque qu’une machine à écrire le roman, un
principe de distribution des épisodes, puis de rencontres, de croisements et
d’échanges »,souligne Nathalie Mauriac Dyer. Dans ces pages, c’est« du côté de
Villebon et du côté de Méséglise »,plus tard ce sera du côté de chez Swann et du
côté de Guermantes. Quelques semaines après avoir mis de côté ces soixante-
quinze feuillets, l’écrivain s’attellera aux essais duContre Sainte-Beuve,dans lequel
figure la première trace de cet autre principe proustien crucial qu’est la mémoire
involontaire : une bouchée de pain grillé ou de madeleine trempée dans le thé
ouvrant la porte à des souvenirs intacts en sensations, en émotions. Autant dire
qu’en 1908 Proust est prêt, sa cathédrale ne demande qu’à surgir et s’élever.

Extrait

« Je crois que Marcel Proust est l’un des êtres humains les plus
angéliques qui ait jamais existé. Son premier élan était de rendre
tous ceux qui l’approchaient plus heureux qu’ils ne l’étaient
auparavant, de les aider d’une façon ou d’une autre, que ce soit
possible ou impossible, qu’ils l’aient ou non mérité, qu’ils en aient
ou non besoin. Il était parfaitement désintéressé, désarmant, très
généreux, aimant et aimable… »
Témoignage de son amie Violet Schiff, parmi les nombreux
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inédits contenus dans le Cahier de L’Herne Proust, dirigé par
Jean-Yves Tadié, 304 p., 33 €.

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