L'EUROMÉTROPOLE destiné à identifier les obstacles
juridiques à la coopération
LILLOISE
Comme l’a dit le philosophe des
Lumières Montesquieu, “L’Europe est
un État composé de plusieurs
provinces”. En effet, l’Europe tend à
être très unie au sein de ses nations,
ce qui mène à de nombreux accords et
coopérations entre pays, comme
l’Eurométropole de Lille. Les
Eurométropoles sont des métropoles
considérées comme des capitales
européennes, mais elles peuvent
également être des groupements de
plusieurs communes, notamment dans
le cas de l’Eurométropole lilloise,
composée des villes de Lille en France
ainsi que des villes Courtrai (Kortrijk en
néerlandais) et Tournai en Belgique.
Histoire de l’Eurométropole
Bien que l’Eurométropole
Lilloise ait été formée en 2008, la
relation franco-belge dans la région est
bien plus vieille. En effet, de 1708 à
1713, le territoire est occupé par les
hollandais, puis récupéré par Louis XIV
lors du traité d'Utrecht, qui place la
frontière française là où nous la
connaissons aujourd’hui. La relation
transfrontalière, c’est-à-dire la relation
entre les pays des deux côtés de la
frontière, entre la France et la Belgique
est née durant le début des années 90
avec la création de la Conférence
Permanente Intercommunale
Transfrontalière (COPIT), qui a permis
l’élaboration de différents projets
transfrontaliers dans les années
suivantes. En décembre 2003, un
groupe de travail parlementaire franco-
belge est constitué par la Comité
Interministériel de l’Aménagement et
du Développement du Territoire, dont
les travaux ont inspiré le projet
d’Eurométropole. La prochaine
avancée du projet a lieu en 2005, avec
la constitution d’un groupe de travail
transfrontalière (phénomène qui
concerne les deux côtés d’une
frontière dans le cadre d’une entraide
non conflictuelle), ainsi que des
solutions pour ces problèmes dans
certains domaines, comme
l’urbanisme, les transports, les
télécommunications, la santé ou
encore l’environnement. L’année
suivante a lieu la première réunion du
comité constitutif de l’Eurométropole,
afin de commencer les préparations
pour les futures conventions et les
statuts de l’Eurométropole. Les
conclusions de ce comité sont remises
aux gouvernements belge et français
en 2007, et en 2007 tous les
documents sont envoyés pour
validation après une troisième réunion
du comité. En janvier 2008,
l’Eurométropole est créé et devient le
premier groupement de coopération
territoriale européen. L’assemblée
constitutive de l’Eurométropole se
réunit pour la première fois et élit un
premier président (Pierre Mauroy),
ainsi que des vices présidents et un
budget ; le tout à Courtrai.
L
og
o
de
l’Eurométropole
L'Eurométropole
L’Eurométropole est constituée
de trois grandes villes : Lille, avec
230 000 habitants et presque 35 km²;
Courtrai, avec 290 000 habitants et 80
km² et enfin Tournai, avec 70 000
habitants et 210 km². En tout, la région
avait plus de 2 155 000 habitants en
2008, et elle s’étend sur une zone
d’environ 3 630 km². La frontière
franco-belge s’étend sur 620 km.
Les frontières des Etats adhérant sont
à la fois des zones de séparation et de
contacts privilégiés. En effet, le but
premier d’une frontière est de séparer
deux systèmes territoriaux voisins,
mais elle ne se résume pas à une
limite puisqu’elle permet des échanges
commerciaux et culturels ainsi que des
contacts entre les populations (des
communautés se créent parfois autour
des frontières).
Carte de l’Eurométropole
La coopération
L’Eurométropole est donc un
groupement européen de coopération
territoriale de 157 communes
françaises et belges qui cherche à agir
sur des sujets tels que le
développement économique et les
nouvelles technologies, le climat ou
encore l’énergie.
Un programme d’échange
linguistique ainsi qu’une coopération
entre les écoles primaires ont
également été mis en place dans les
dernières années, et l’Eurométropole
cherche aussi à améliorer la mobilité
transfrontalière durablement à travers
un lien ferroviaire, à protéger
l'environnement, notamment à travers
le programme espace bleu, qui
gestionne la qualité de l’eau des
nappes phréatiques, mais aussi avec
le Parc naturel transfrontalier du
Hainaut. Elle œuvre aussi pour les
transports transfrontaliers, notamment
avec ses treize lignes de bus
transfrontalières, mais aussi pour la
santé : les ministres français et belges
de la santé ont signé un accord pour
assurer un meilleur accès à des soins
de qualité dans la zone frontalière.
Mais l’Eurométropole a aussi
des missions qui lui ont été imposées
par la convention établie par la GECT,
tel qu’assurer le dialogue et favoriser le
débat politique en rassemblant
l’ensemble des institutions
compétentes, produire de la cohérence
transfrontalière sur l’ensemble du
territoire, faciliter et réaliser des projets
de développement communs ou
encore faciliter la vie quotidienne des
habitants de l’Eurométropole.
Les coopérations transfrontalières
sont essentielles pour favoriser les
échanges entre les pays et éviter les
conflits, mais cette coopération franco-
belge l’est encore plus car elle permet
aux français de manger des frites.
-Alba Creignou et Ludivine Tangun