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FORMES DIFFÉRENTIELLES

INTEGRALES CURVILIGNES
Jean Paul TRUC
Professeur de Mathématiques Spéciales
E.P.A

28 février 2012

1 Formes différentielles
1.1 Introduction
Les “déplacements élémentaires”, bien utiles en physique ou mécanique, pour
écrire un travail élémentaire d’une force quand son point d’application se déplace
d’une petite quantité dx”, ne sont certes pas très rigoureux. Nous allons ici donner
aux dxi la même signification que dans l’écriture d’une différentielle. Cela nous
permettra par exemple de mieux modéliser la notion de travail d’une force quand
on déplace son point d’application le long d’une courbe, puis d’obtenir rigoureuse-
ment des théorèmes puissants comme les formules de Green et de Stokes. Comme
souvent un peu plus d’abstraction est le prix à payer pour un peu plus d’efficacité.
En particulier, à la fin de l’exposé, nous serons en mesure d’établir l’unicité de la
solution d’un problème aux limites particulier pour l’équation ∇2 f = 0.

1.2 Définitions
Définition 1 On appelle forme différentielle définie sur l’ouvert Ω de Rn une ap-
plication ω de Ω dans le dual de Rn .

C’est donc une application qui prend ses valeurs dans un espace de formes li-
néaires. La différentielle que nous avons déjà rencontré va nous fournir un bon
exemple.

1.3 Différentielle d’une fonction


Définition 2 Si f est de classe C 1 sur l’ouvert Ω ⊂ Rn , à valeurs dans R, la
différentielle de f notée df est définie par :
n
X ∂f
x ∈ Ω → dfx = (x)dxi
∂xi
i=1

1
C’est une forme différentielle sur l’ouvert Ω. En tant qu’application, elle s’écrit :
n
X ∂f
df = dxi (1)
∂xi
i=1

1.4 Ecriture d’une forme différentielle


On note toujours dx1 ,...dxn la base duale de la base canonique {ei } de Rn . On
rappelle que : X
dxi ( xj ej ) = xj
j

Pour tout x de Ω, ω(x) va donc s’écrire dans cette base, avec des coefficients ai
qui dépendent du point x = (x1 ,...,xn ) : Voici donc l’écriture générale d’une forme
différentielle :
Xn
ω(x) = ai (x1 ,...xn )dxi (2)
i=1

1.5 Forme différentielle de classe C k


Définition 3 La forme différentielle ω est de classe C k sur l’ouvert Ω si les fonc-
tions ai sont de classe C k sur l’ouvert Ω.

2 Formes différentielles exactes et fermées


2.1 Formes exactes
Définition 4 La forme différentielle ω de classe C 0 sur l’ouvert Ω est exacte s’il
existe une fonction f de classe C 1 sur l’ouvert Ω telle que ω = df . La fonction f
est une primitive de la forme ω.

Reconnaître si une forme différentielle est exacte est un problème analogue à


celui de savoir reconnaître si un champ de vecteurs est un gradient. On a donc les
mêmes résultats :

2.2 Comment reconnaître une forme différentielle exacte


Examinons le cas de la dimension deux tout d’abord :

Théorème 1 Soit P et Q deux fonctions de classe C 1 sur l’ouvert simplement


connexe Ω de R2 , alors la forme différentielle définie par

∀(x,y) ∈ Ω : ω(x,y) = P (x,y)dx + Q(x,y)dy

est exacte si et seulement si :


∂P ∂Q
∀(x,y) ∈ Ω : (x,y) = (x,y) (3)
∂y ∂x

2
La condition (3) est toujours nécessaire mais c’est la réciproque qui nécessite que
l’ouvert soit simplement connexe c’est à dire sans trou et d’un seul morceau. Le
résultat précédent existe aussi en dimension trois :
Théorème 2 Soit P , Q et R trois fonctions de classe C 1 sur l’ouvert simplement
connexe Ω de R3 , alors la forme différentielle définie par
∀(x,y,z) ∈ Ω : ω(x,y,z) = P (x,y,z)dx + Q(x,y,z)dy + R(x,y,z)dz
est exacte si et seulement ∀(x,y,z) ∈ Ω :
∂R ∂Q
(x,y,z) = (x,y,z) (4)
∂y ∂z
∂P ∂R
(x,y,z) = (x,y,z) (5)
∂z ∂x
∂Q ∂P
(x,y,z) = (x,y,z) (6)
∂x ∂y
Plus généralement le résultat reste valable en dimension n et porte souvent le
nom du mathématicien Français Henri Poincaré (né le 29 Avril 1854 à Nancy et
mort le 17 Juillet 1912 à Paris).

2.3 Formes différentielles fermées


P
Une forme différentielle ω = i ai dxi telle que :
∂ai ∂aj
∀(i,j) : =
∂xj ∂xi
est dite fermée. Le résultat de Poincaré dit qu’une forme fermée sur un ouvert Ω
simplement connexe de Rn est exacte. En particulier ceci est vrai si l’ouvert de Rn
est étoilé par rapport à un de ses points A, c’est à dire si pour tout point M ∈ Ω, le
segment AM est dans Ω.

2.4 Exemple
Reconnaître si la forme 2y 2 (x + y)dx + 2xy(x + 3y)dy est exacte et trouver
éventuellement sa primitive.

2.5 Facteur intégrant


Si la forme ω n’est pas exacte mais que la forme g(x1 ,...,xn )ω l’est , on dit que
g est un facteur intégrant de ω.

2.6 Exemple
Considérons la forme :
ω = 2xzdx − 2yzdy − (x2 − y 2 )dz
Seul le test Ay = Bx est vérifié. On peut alors essayer de chercher un facteur
intégrant de la forme f (z) avec f R → R pour cette forme (exercice).

3
F IG . 1 – Henri Poincaré.

3 Intégrale curviligne d’une forme différentielle


3.1 Exemples et définitions
{ei } désigne la base canonique de Rn .
Définition 5 On considère une forme différentielle continue définie sur l’ouvert
Ω ⊂ Rn par:
X n
∀x ∈ Ω : ω(x) = ai (x1 ,...xn )dxi
i=1

On considère une courbe paramétrée (C) de classe C 1 tracée dans l’ouvert Ω, de


paramétrage:
−−→ X
t ∈ [a,b] −→ OM (t) = xi (t)~
ei
i
Z
On appelle intégrale curviligne de la forme ω sur la courbe (C) la quantité ω
(C)
définie par:
Z Z b −−→
dM 
n
Z bX
ω= ω(M (t)) dt = ai (x1 (t),...xn (t))x0i (t) dt
(C) a dt a i=1

Au point M (t) on applique la forme au vecteur tangent à la courbe et on intègre.

Remarques
– Cette définition s’étend sans difficultés au cas d’une courbe de classe C 1 par
morceaux ; en effet (C) est alors la réunion d’un nombre fini N d’arcs (Cj )
Z XN Z
1
de classe C et on pose: ω= ω.
(C) j=1 (Cj )

4
– Dans le cas simple où n = 2 et où ω = P dx + Q dy, on a:
Z Z b
P dx + Q dy = P (x(t),y(t))x0 (t) + Q(x(t),y(t))y 0 (t) dt.
(C) a

(7)

3.2 Propriétés de l’intégrale curviligne


Proposition 1 L’intégrale curviligne de la forme ω sur la courbe C est indépen-
dante du paramétrage choisi sur la courbe (C), à condition de conserver la même
orientation de la courbe.

Démonstration
_
Plaçons nous dans R2 pour simplifier les calculs: Si (C) =AB est la courbe
orientée par le paramétrage
−−→
t ∈ [a,b] −→ OM (t)

qui s’écrit : (C + ) est paramétrée par:

t −→ (x(t),y(t))

Un autre paramétrage compatible avec cette orientation s’écrira :

u −→ (x1 (u),y1 (u)) = (x(φ(u)),y(φ(u)))

où φ est un C 1 difféomorphisme strictement croissant d’un intervalle J = [c,d] sur


[a,b]. Calculons l’intégrale curviligne pour le premier paramétrage :
Z Z b
P dx + Q dy = P (x(t),y(t))x0 (t) + Q(x(t),y(t))y 0 (t) dt
(C) a

Effectuons le changement de variable t = φ(u) :


Z Z d
P dx+Q dy = P (x(φ(u)),y(φ(u)))x0 (φ(u))φ0 (u)+Q(x(φ(u)),y(φ(u)))y 0 (φ(u))φ0 (u) du
(C) c

On reconnaît :
Z Z d
P dx + Q dy = P (x1 (u),y1 (u))(x01 (u)) + Q(x1 (u),y1 (u))y10 (u) du
(C − ) c

qui est l’intégrale curviligne pour le deuxième paramétrage. .

Proposition 2 Si on change l’orientation de la courbe (C), l’intégrale curviligne


de la forme ω change de signe, ce que l’on peut représenter par l’égalité:
Z Z
ω=− ω
(C − ) (C + )

5
Démonstration
_
Si (C + ) =AB est la courbe orientée par le paramétrage
−−→
t ∈ [a,b] −→ OM (t)
_
alors (C − ) =BA est la courbe orientée par le paramétrage
−−→
t ∈ [a,b] −→ OM ((a + b) − t)

On note φ(t) = a + b − t = u le changement de paramétrage. Plaçons nous dans


R2 pour simplifier les calculs: (C + ) est paramétrée par:

t −→ (x1 (t),y1 (t))

(C − ) est paramétrée par:

t −→ (x2 (t),y2 (t)) = (x1 (u),y1 (u))

On calcule par un simple changement de variable que:


Z Z b
P dx + Q dy = P (x2 (t),y2 (t))x02 (t) + Q(x2 (t),y2 (t))y20 (t) dt
(C − ) a
Z Z a
P dx+Q dy = P (x1 (u),y1 (u))(−x01 (u))+Q(x1 (u),y1 (u))(−y10 (u) (−du)
(C − ) b
Z Z b
P dx + Q dy = − P (x1 (u),y1 (u))x01 (u) + Q(x1 (u),y1 (u))y10 (u) du
(C − ) a
Z Z
P dx + Q dy = − P dx + Q dy
(C − ) (C + )

.
_
Proposition 3 (Relation de Chasles) Si D est un point de la courbe (C) =AB,
on a l’égalité : Z Z Z
_ ω = _ ω + _ ω
(AB) (AD) (DB)

La démonstration se ramène à la relation de Chasles classique moyennant le choix


d’un paramétrage.

3.3 Cas d’une forme différentielle exacte


Proposition 4 Si ω est une forme différentielle exacte sur l’ouvert Ω et si f est une
_
primitive de ω (i-e ω = df ), alors pour toute courbe de classe C 1 (AB) d’origine
A et d’extremité B tracée dans Ω on a :
Z
_ ω = f (B) − f (A)
(AB)

6
Preuve :
La forme ω = df s’écrit :
n
X ∂f
ω= (x)dxi
∂xi
i=1
_
Si t → (x1 (t), . . . ,xn (t)) est un paramétrage de AB), son intégrale curviligne
vaut : Z Z bX n
∂f
_ df = (x1 (t), . . . ,xn (t))x0i (t)dt
(AB) a ∂x i
i=1
ce qui d’après le théorème des dérivations composées est :
Z Z b
d h ib
_ df = f (x 1 (t), . . . ,xn (t))dt = f (x 1 (t), . . . ,xn (t))
(AB) a dt a

ou encore : Z
_ ω = f (B) − f (A)
(AB)
.
Corollaire 5 Si ω est une forme différentielle exacte sur l’ouvert Ω alors pour
toute courbe (C) fermée de classe C 1 tracée dans Ω on a :
Z
ω=0
C
I
On note parfois ω une intégrale curviligne sur un contour fermé.
C

3.4 Un contre exemple classique


La forme différentielle :
xdy − ydx
ω=
x2 + y 2
vérifie le test Ay − Bx = 0 du théorème 1, toutefois elle est définie sur U =
R2 − {(0,0)} qui n’est pas simplement connexe. Si (C) désigne le cercle trigono-
métrique on calcule facilement que :
I
ω = 2π.
C
En effet le cercle est paramétré par x = cos t, y = sin t, avec 0 ≤ t ≤ 2π. On a
donc sur le cercle x2 + y 2 = 1 et :
I Z 2π
ω= cos t cos t − (− sin t) sin t dt = 2π.
C 0
Ce qui prouve que la forme n’est pas exacte sur U . Par contre en introduisant une
coupure et en considérant l’ouvert V = R+∗ × R, on voit que sur V on a : ω = df
avec : y
f (x,y) = arctan
x

7
4 Circulation d’un champ de vecteurs
4.1 Exemples et définitions
{~ei } désigne la base canonique de Rn .
Définition 6 On considère un champ de vecteurs continu définie sur l’ouvert Ω ⊂
Rn par:
n

− X
∀x ∈ Ω : V (x) = ai (x1 ,...xn )~
ei
i=1

On considère une courbe paramétrée (C) de classe C 1 tracée dans l’ouvert Ω, de


paramétrage:
−−→ X
t ∈ [a,b] −→ OM (t) = xi (t)~
ei
i
Z
− −−→

On appelle circulation du champ sur la courbe C la quantité V .dM définie
(C)
par:
b −−→ n
Z bX
−−−→  dM 
Z Z
− −−→

V .dM = V (M )(t). dt = ai (x1 (t), . . . ,xn (t))x0i (t) dt
(C) a dt a i=1

Remarques
– Le . désigne le produit scalaire usuel de Rn .
– Cette définition s’étend sans difficultés au cas d’une courbe de classe C 1 par
morceaux; en effet (C) est alors la réunion d’un nombre fini N d’arcs (Cj )
Z N Z
1 − −−→ X
→ − −−→

de classe C et on pose: V .dM = V .dM .
(C) j=1 (Cj )


– Dans le cas simple où n = 2 et où V = P ~i + Q~j, on a:
Z Z b
− −−→

V .dM = P (x(t),y(t))x0 (t) + Q(x(t),y(t))y 0 (t) dt
(C) a

4.2 Propriétés de la circulation


Elles sont analogues à celles de l’intégrale curviligne. Nous les résumons ici:
1. La circulation est indépendante du paramétrage choisi, à condition de res-
pecter l’orientation de la courbe.
2. Si on change l’orientation, la circulation change de signe :
Z Z
− −−→

_ V .dM = − _
(BA) (AB)

3. La relation de Chasle est vérifiée :


Z Z Z
− −−→
→ − −−→
→ − −−→

_ V .dM = _ V .dM + _ V .dM
(AB) (AD) (DB)

8
4.3 Circulation d’un champ de gradient


Théorème 3 Si V est un champ de gradient sur l’ouvert Ω et si f est une primitive

− −→ _
de ω (i.e. V = ∇f ), alors pour toute courbe de classe C 1 (AB) d’origine A et
d’extremité B tracée dans Ω on a :
Z

− −−→
_ V (M )dM = f (B) − f (A)
(AB)


− →

Remarquons que si le champ V est interprété comme un champ de force F , alors
_
la circulation de ce champ sur la courbe orientée (AB) d’origine A et d’extremité
B correspond au travail fourni en déplaçant un point matériel de masse m = 1. Le

− −−→
théorème 3 nous dit alors que si la force dérive d’un potentiel (i.e. F = −∇U ),
alors le travail fourni est égal à la variation d’énergie potentielle U (A) − U (B).

Preuve :
Elle est analogue à celle de l’intégrale curviligne d’une forme exacte.


Corollaire 6 Si V est un champ de gradient sur l’ouvert Ω alors pour toute courbe
(C) fermée de classe C 1 tracée dans Ω on a :
Z

− −−→
V (M )dM = 0
C
I

− −−→
On note parfois V (M )dM la circulation d’un champ sur un contour fermé.
C

5 La formule de Green
5.1 Orientation de la frontière d’un compact de R2
Considérons un compact connexe (en un seul morceau ) K dont la frontière (C)
soit une réunion finie d’arcs simples de classe C 1 ; nous conviendrons d’orienter la
frontière de K de telle façon qu’en parcourant la frontière l’intérieur du compact
se trouve à gauche de la courbe. On remarquera que dans le cas où K présente des
"trous", le bord des trous est orienté dans le sens des aiguilles d’une montre, alors
que le bord extérieur de K est orientée en sens inverse (cf. figure 3).

5.2 Le théorème de Green


Ce résultat est l’oeuvre du mathématicien Anglais George Green ( né en 1793
à Sneinton dans le Nottinghamshire, décédé en 1841). Il est le premier à essayer de
fonder une théorie de l’electromagnétisme, dans “An Essay on the Application of
Mathematical Analysis to the Theories of Electricity and Magnetism ”(Nottingham,
1828). Le père de George Green possédait un moulin ( cf. photo figure 2) et une mi-
noterie près de Nottingham. Green publia son essai de 1828 à compte d’auteur et il
eut une cinquantaine de souscriptions seulement. L’un de ces lecteurs reconnut son
talent et le mit en rapport avec des collègues de Cambridge où il étudia quelque

9
temps. Mais à son décés son travail était encore méconnu comme le prouve sa
notice nécrologique : “In our obituary of last week, the death of Mr Green was an-
nounced; we believe he was the son of a miller, residing near to Nottingham but
having a taste for study, he applied his gifted mind to the science of mathematics, in
which he made rapid progress. In Sir Edward Ffrench Bromhead, Bart., he found a
warm friend, and to his influence he owed much, while studying at Cambridge. Had
his life been prolonged he might have stood eminently high as a mathematician.”

F IG . 2 – Le moulin de Green.

Théorème 4 On considère une forme différentielle continue définie par


∀(x,y) ∈ Ω : ω(x,y) = P (x,y)dx + Q(x,y)dy
et un compact K ⊂ Ω dont la frontière (C) soit de classe C 1 par morceaux et
orientée selon la règle ci dessus, alors:

Z ZZ 
∂Q ∂P 
P (x,y)dx + Q(x,y)dy = − dxdy.
(C) K ∂x ∂y

(8)
La figure suivante représente un compact K avec sa frontière orientée convenable-
ment.

Démonstration
Supposons que K qu’il existe deux fonctions φ et ψ de classe C 1 , définies sur
un intervalle [a,b] telles que l’on aît:
K = {(x,y) ∈ R2 : a ≤ x ≤ b , φ(x) ≤ y ≤ ψ(x)} (9)

10
F IG . 3 – Orientation du bord d’un compact

La frontière ABCD de K est alors constituée


_
– de l’arc AB d’équation y = φ(x)
– du segment vertical BC orienté vers le haut
_
– de l’arc DC d’équation y = ψ(x)
– du segment vertical DA orienté vers le bas

F IG . 4 –
_
toutefois dans cette description, l’arc DC est orienté dans le sens opposé à ce
qu’exige notre règle et il faudra en tenir compte dans les calculs! On calcule alors
Z Z b Z b
P (x,y)dx = P (x,φ(x))dx − P (x,ψ(x))dx
(C) a a

11
car les intégrales curvilignes de dx sur les segments verticaux sont nulles puisque
x est constant dans les paramétrages de BC et DA.
Z Z b Z b  Z ψ(x)
∂P 
P (x,y)dx = P (x,φ(x))dx−P (x,ψ(x))dx = − (x,y)dy dx
(C) a a φ(x) ∂y

On reconnaît l’expression par le théorème de Fubini d’une intégrale double:


Z ZZ
∂P
P (x,y)dx = − (x,y) dxdy (10)
(C) K ∂y

Une technique analogue appliqué à un compact K admettant une description


du type:
K = {(x,y) ∈ R2 : c ≤ x ≤ d , φ(y) ≤ x ≤ ψ(y)} (11)
permet de prouver que :
Z ZZ
∂Q
Q(x,y)dy = (x,y) dxdy (12)
(C) K ∂x
Par conséquent, nous avons démontré la formule de Green pour un compact K dont
la frontière (C) admet simultanément les deux types de représentation vus précé-
demment, comme par exemple celui de la figure 5. La création d’un ou plusieurs

F IG . 5 –

trous (de la forme spécifiée ci dessus ) dans ce compact ne pose pas de problèmes
si on suppose que la forme est encore définie à l’intérieur du trou, puiqu’alors, en
désignant par K1 le compact limité par le trou et sa frontière γ1 orientée par rapport
à K1 , et par γ0 le bord extérieur de K, on a:
ZZ  ∂Q ∂P  ZZ  ZZ 
∂Q ∂P  ∂Q ∂P 
− dxdy = − dxdy+ − dxdy
K∪K1 ∂x ∂y K ∂x ∂y K1 ∂x ∂y
Z ZZ  Z
∂Q ∂P 
P (x,y)dx+Q(x,y)dy = − dxdy+ P (x,y)dx+Q(x,y)dy
(γ0 ) K ∂x ∂y (γ1 )
d’où la formule de Green pour un compact à trou.

12
5.3 Extension de la validité de la formule
Considérons un compact K comme celui de la figure 6, connexe dont la fron-
tière rencontre une parallèle à Oy en au plus un nombre p ∈ N∗ (fixé) de points.
Par découpage, ce compact se dćompose en une réunion de N compacts Ki d’inté-
rieurs disjoints admettant chacun une description du type (9). La formule (10) est
vraie sur chacun des Ki , de frontière orientée (γi ). On a donc :
Z N Z Z
∂P X ∂P
(x,y) dxdy = (x,y) dxdy = − P (x,y)dx
K ∂y Ki ∂y (γi )
1

ou encore :
Z N Z
∂P X
(x,y) dxdy = P (x,y)dx
K ∂y (γi )
1

Mais les portions de courbe communes à deux frontières (γi ) et (γj ) de deux com-
pacts Ki et Kj voisins sont parcourues deux fois ( une dans chaque sens), et donc
leurs contributions respectives à l’intégrale curviligne s’annulent. Il ne reste finale-
ment que l’intégrale curviligne sur la frontière (C) de K et on a prouvé (10) pour
le compact K. En considérant ensuite un compact K connexe dont la frontière
rencontre une parallèle à Ox en au plus un nombre p ∈ N∗ (fixé) de points, on
montrerait que la formule (12) reste encore valable. On a donc prouvé la formule
de Green pour un compact connexe à trous dont la frontière rencontre une parallèle
à Ox ou à Oy en au plus un nombre p ∈ N∗ de points.

F IG . 6 –

6 Application au calcul d’une aire plane


Le plan est rapporté à un repère orthonormé Oxy.

13
6.1 Coordonnées cartésiennes x,y
Grâce à la formule (4) le calcul d’une aire peut s’effectuer avec une intégrale
simple au lieu d’une intégrale double :
Proposition 7 Considérons un compact quarrable K ⊂ R2 dont la frontière (C)
soit de classe C 1 par morceaux et orientée selon la convention du théorème 4.
Alors on peut calculer l’aire A de K au moyen de l’une des intégrales curvilignes
suivantes : I I I
1
A= xdy − ydx = xdy = − ydx (13)
2 (C) (C) (C)
La preuve est immédiate car la formule de Green donne :
I Z Z
1
xdy − ydx = dxdy = A
2 (C) K
.

6.2 Coordonnées polaires r,θ


Proposition 8 Considérons une partie quarrable D ⊂ R2 (cf. figure 7) dont la
frontière (C) soit constituée de deux droites issues de l’origine, d’angle polaire θ1
et θ2 , et d’une courbe d’équation en coordonnées polaire r = r(θ). Alors on peut
calculer l’aire A de D au moyen de l’ intégrale suivante :
1 θ2
Z
A= r(θ)2 dθ (14)
2 θ1

F IG . 7 – Le domaine D.

7 D’autres applications de la formule de Green-Riemann


Dans cette partie nous démontrons en dimension deux quelques formules qui
peuvent être utiles pour l’étude des équations aux dérivées partielles et donc des
fonctions harmoniques.

14
7.1 Dérivée normale et intégrale de chemin
Considérons un chemin de classe C 1 d’extrémités A et B : (γ). D’après le
cours de géométrie différentielle, il peut être paramétré par l’abscisse curviligne s
(c’est tout simplement une façon régulière de parcourir le chemin avec une vitesse
égale à 1 en module). Nous noterons M (s) = (x(s),y(s)) ce paramétrage. Le
−−→
dM
vecteur tangent T =~ = (x0 (s),y 0 (s)) est donc un vecteur unitaire et donc le
ds
vecteur ~n = (y 0 (s),−x0 (s)) est un vecteur normal unitaire. Supposons que A = B,
c’est à dire que γ soit un contour fermé, frontière d’un compact K. Choisissons
l’abscisse s de telle manière qu’elle soit compatible avec l’orientation exigée par
la formule de Green. On voit alors que le vecteur N ~ directement orthogonal à T~
est dans l’intérieur du contour ; or N ~ = −~n, donc le vecteur ~n est un champ de
vecteur unitaire normal dirigé vers l’extérieur, de composantes C 1 .
Définition 7 Si f est une fonction de classe C 1 sur un ouvert contenant K, on
∂f
notera (s) la dérivée normale de f au point M (s) du bord (γ) :
∂n
∂f ∂f ∂f
= dfM (s) (~n) = (x(s),y(s))y 0 (s)− (x(s),y(s))x0 (s) = nablaf
~ (M (s)).~n.
∂n ∂x ∂y
(le dernier . est un produit scalaire).
Si φ est une fonction continue de (γ) 1 dans R, on notera :
Z Z L
φ ds = φ(M (s))ds.
(γ) s=0

où L est la longueur totale de l’arc (γ).

7.2 La formule d’Ostrogradsky


Il s’agit d’une autre façon d’énoncer la formule de Grenn, en termes de champ
de vecteur. Soit ~v = P~i + Q~j un champ de vecteur C 1 sur un ouvert contenant le
compact de frontière orientée (γ) comme ci-dessus. Nous calculons :
Z Z
~v .~nds = P (x(s),y(s))y 0 (s) − Q(x(s),y(s))x0 (s)ds
(γ) (γ)
Z
= −Qdx + P dy
(γ)
ZZ
∂P ∂(−Q)
= − dxdy
∂x ∂y
Z ZK
= ~ v dxdy
∇.~
Z ZK
= div~v dxdy.
K

1. muni de la topologie induite par celle de R2 .

15
D’où la formule :

Z ZZ ZZ
~v .~n ds = ~ v dxdy =
∇.~ div~v dxdy.
(γ) K K

(15)

7.3 Deux autres formules de Green


SoitZalors f de classe C 2 sur un ouvert contenant K ; calculons l’intégrale de
∂f
chemin ds en utilisant la formule de Green :
(γ) ∂n
Z Z
∂f ∂f ∂f
ds = (x(s),y(s))y 0 (s) − (x(s),y(s))x0 (s)ds
(γ) ∂n (γ) ∂x ∂y
Z
∂f ∂f
= dx − dy
(γ) ∂y ∂x
∂2f ∂2f
ZZ
= 2
+ dxdy.
K ∂x ∂y 2

Nous avons donc prouvé que :

∂2f ∂2f
Z ZZ ZZ
∂f
ds = + dxdy = ∇2 f dxdy.
(γ) ∂n K ∂x2 ∂y 2 K

(16)

Pour deux fonctions f et g de classe C 2Z sur un ouvert contenant K, calculons de


∂g
la même manière l’intégrale de chemin f ds :
(γ) ∂n
Z Z
∂g ∂g ∂g
f ds = f (M (s)) (x(s),y(s))y 0 (s) − f (M (s)) (x(s),y(s))x0 (s)ds
(γ) ∂n (γ) ∂x ∂y
Z
∂g ∂g
= f dx − f dy
(γ) ∂y ∂x
ZZ  ∂2g ∂ 2 g  ∂ f ∂g ∂f ∂g
= f 2
+ 2
+ + dxdy
∂x ∂y ∂x ∂x ∂y ∂y
Z ZK
= ~ ∇g
f ∇2 g + ∇f. ~ dxdy.
K

16
Nous avons donc prouvé que :

Z ZZ
∂g ~ ∇g~ dxdy.
f ds = f ∇2 g + ∇f.
(γ) ∂n K

(17)

7.4 Application aux fonctions harmoniques, solutions de l’équation de


Poisson-Laplace
Considérons une fonction harmonique sur un ouvert Ω contenant K, alors on
déduit immédiatement de la formule (7.3) les résultats suivants
Théorème 5 Si f est harmonique sur l’ouvert Ω, alors pour tout contour simple
fermé de classe C 1 inclus dans Ω, on a :
Z
∂f
ds = 0.
(γ) ∂n

Intéressons nous maintenant à l’unicité de la solution de ∇2 f = h.


Théorème 6 Soient f et g deux solutions de classe C 2 de l’équation ∇2 f = h sur
l’ouvert connexe U . On suppose que la frontière de U est un contour (γ) simple
fermé de classe C 1 , inclus dans un ouvert Ω oùf et g sont encore C 2 . Si f et g
coïncident sur le contour (γ), alors f = g sur U .

Preuve
On prouve d’abord le lemme suivant :
Lemme 1 Soient f une fonction harmonique à l’intérieur d’un compact K de fron-
tière (γ) (comme indique pour la validité de la formule (??), alors on a :
ZZ Z
2 ∂f
k∇f k dxdy = f ds.
K (γ) ∂n

Preuve du lemme
On applique la formule (7.3) avec f = g en tenant compte de ∇2 f = 0 et on
obtient le résultat.

17
Preuve du théorème
La fonction C 2 f − g est harmonique sur U car ∇2 (f − g) = ∇2 f − ∇2 g =
h − h = 0. On lui applique la formule du lemme :

∂(f − g)
ZZ Z Z
2
k∇(f − g)k dxdy = (f − h) ds. = 0 ds = 0.
K (γ) ∂n (γ)

Donc on a ∇(f − g) = 0 sur l’ouvert connexe (par arcs) U , ce qui entraîne que
f − g = 0 sur U .

18
8 Exercices - Première série
Exercice 1
L’espace est rapporté à un repère Oxyz. Soit (C) la courbe paramétrée x = t,


y = t2 , z = t3 , t ∈ [−1,1] et V le champ défini sur R3 par :


V (M ) = yz~i + xz~j + xy~k

Calculer la circulation du champs sur la courbe (C).

Exercice 2 (Mécanique du point matériel).


Un point matériel M de masse m est soumis à un champ de force dérivant d’un

− →

potentiel F = − ∇U . Il se déplace de A à B sur une courbe régulière (C) entre
les instants a et b. On définit le travail de la force lors de ce déplacement par :
Z

− −−→
W = F (M )dM
(C)

1. Montrer que W est égal à la variation de l’énergie cinétique entre les instants
a et b.
2. Montrer que l’énergie totale
1
E = mv 2 + U
2
se conserve au cours du mouvement.

Exercice 3
Le plan est rapporté à un repère orthonormé Oxy. a est un réel strictement
positif. Déterminer l’aire de la partie située à l’intérieur du Lemniscate de Bernoulli
d’équation polaire r2 = a2 cos(2θ).

Exercice 4
Le plan est rapporté à un repère orthonormé Oxy. a est un réel strictement
positif. Déterminer l’aire de la partie située à l’intérieur de la boucle du Folium de
Descartes (cf. figure 8)dont une représentation paramétrique est :

3at 3at2
x= y=
1 + t3 1 + t3
avec t variant dans ] − ∞, − 1[∪] − 1, + ∞[.

19
F IG . 8 – Le Folium de Descartes.

Exercice 5
On considère la forme différentielle :

ω = (x + y)dx + (x − y)dy.

– Est-elle fermée? exacte? Si oui déterminer une primitive.


– Résoudre l’équation différentielle :

x + y(x) + (x − y(x))y 0 (x) = 0.

20
9 Exercices - Deuxième série
Exercice 1
L’espace est rapporté à un repère Oxyz. Soit (C) le cercle de centre O et de


rayon 3 dans le plan Oxy, et V le champ défini sur R3 par :


V (M ) = (2x − y + z)~i + (x + y − z 2 )~j + (3x − 2y + 4z)~k

Calculer la circulation du champ sur le cercle (C).

Exercice 2
Est ce que les formes différentielles :

ω = 2y 2 (x + y)dx + 2xy(x + 3y)dy


u = (3x2 + 3y)dx + 3xdy

sont exactes? Si oui trouver une primitive.

Exercice 3
L’espace est rapporté à un repère Oxyz. Soit (C) la courbe paramétrée x =


cos(t), y = sin(t), z = t, t ∈ [0,2π] et V le champ défini sur R3 privé de l’origine
par :

− kx ~i + ky ~j + kz ~k
V (M ) = 2 2 2 2 2 2
x +y +z x +y +z x + y2 + z2
2

Calculer la circulation du champ sur la courbe (C).

Exercice 4
Le plan est rapporté à un repère orthonormé Oxy. a est un réel strictement po-
sitif. Déterminer l’aire de la partie située à l’intérieur de la courbe (C) d’équation
polaire r = 2 + cos(3θ). (Voir figure 9).

Exercice 5
Z +∞
sin x
Cet exercice traite du calcul de l’intégrale semi convergente J = dx
0 x
par la formule de Green. On considère la forme différentielle :
e−y  
ω= 2 (x sin x − y cos x)dx + (x cos x + y sin x)dy
x + y2
On considère le contour (C) de la figure 10, formé de deux segments CD et AB et
de deux demi-cercles (C1 ) et (C2 ) concentriques. Le petit cercle (C1 ) a pour rayon
1 ∗
n et le grand n (n ∈ N .) Le contour est parcouru dans le sens trigonométrique.

– Cette forme est-elle fermée? exacte sur C? exacte sur C∗ ? exacte sur C privé
de la demi droite x = 0, y ≤ 0?

21
F IG . 9 – Courbe d’équation r = 2 + cos(3θ).

C D A B

F IG . 10 – Le contour.
I
– Calculer ω.
(C)
Z Z
– Calculer ω+ ω.
CD ABD
– Montrer que
I Z π/2
ω=2 e−n sin t cos(n cos t).dt.
(C2 ) 0

e−nu 1
Z Z
– Montrer la majoration : √ω ≤2 du.
(C2 ) 0 1 − u2
– En déduire la valeur de J par un passage à la limite soigneusement justifié.

Exercice 6
On considère le plan Oxy comme plongé dans R3 muni d’un repère ortho-
normé Oxyz. On note ~k le vecteur unitaire de l’axe Oz. On se donne un champ

22
~v = P~i + Q~j de classe C 1 sur l’ouvert U . Soit K un compact, K ⊂ U , de fron-
tière (C), orienté selon la règle de la formule de Green. Montrer que le flux du
rotationnel de ~v à travers la surface plane K est égal à la circulation de ~v sur (C) :
ZZ I
~ ∧ ~v ).~k dxdy = −−→
(∇ ~v dM .
K (C)

23
10 Correction des exercices - Première série
Exercice 1
Z 1
La circulation est nulle car elle vaut t6 dt.
−1

Exercice 2
Quand le point matériel se déplace de A à B le travail de la force est égal à
la variation de l’énergie cinétique, en effet d’après le principe fondamendal de la
−−2−→

− →
− →
− d M
mécanique de Newton, on a : F (M ) = m Γ , où Γ = est l’accélération. On
dt2
a donc :
Z −−2−→
d M −−→
W = m 2
dM
(C) dt
Z b −−2−→ −−2−→
d M d M
= m . dt
dt2 dt2
Za b
= m x00 (t)x0 (t) + y 00 (t)y 0 (t) + z 00 (t)z 0 (t)dt
h1 a ib
= m(x0 (t)2 + y 0 (t)2 + z 0 (t)2 )
2 a
1 2 1 2
= mv − mv
2 b 2 a

en notant va la norme du vecteur vitesse à l’instant a.


Z

− −−→ 1 2 1 2
W = _ F (M )dM = mvB − mvA
(AB) 2 2

Mais on a aussi d’après le théorème 3 :

W = −(U (B) − U (A)

d’où :
1 2 1 2
E = mvB + U (B) = mvA + U (A)
2 2
et l’énergie se conserve au cours du mouvement. (en notant cette fois vA la norme
du vecteur vitesse quand le mobile est en A).

Exercice 3
L’aire de la partie située à l’intérieur du Lemniscate de bernoulli d’équation
polaire r2 = a2 cos(2θ) vaut
Z π
1 4
A=2 a2 cos(2θ)dθ = a2
2 − π4

24
Exercice 5
On considère la forme différentielle :

ω = (x + y)dx + (x − y)dy.

On calcule :
∂(x − y) ∂(x + y)
= = 1.
∂x ∂y
Donc la forme est fermée et comme elle est définie sur R2 qui est simplement
connexe, elle est exacte. Soit le système :

{ fx0 = x + yfy0 = x − y

On intègre la première équation en x :

x2
f (x,y) = + xy + φ(y).
2
On redérive en y et on identifie avec la deuxième : φ0 (y) = −y, d’où φ(y) =
y2
− + C. finalement, on obtient la primitive :
2
x2 − y 2
f (x,y) = + xy.
2
y est solution de l’équa. diff. si et seulement si f (x,y(x)) = Cte, ce qui nous
donne l’équation des courbes intégrales :

x2 − y 2 + 2xy = C.

On reconnait une famille d’hyperboles. En résolvant cette équation en y on pourrait


obtenir explicitement les solutions y(x), mais quel intérêt?

25
11 Correction des exercices - Deuxième série
Exercice 1
La circulation du champs sur le cercle (C) vaut 18π. (paramétrer par x =
3 cos t y = 3 sin t.

Exercice 2
Les deux formes sont exactes car elles sont définies sur un ouvert simplement
connexe : R2 et elles vérifient le test Ay − Bx = 0. On a :

ω = df
u = dg

avec respectivement :

f (x,y) = x2 y 2 + 2xy 3 + Cte


g(x,y) = x3 + 3xy + Cte

Exercice 3
La courbe est une hélice circulaire. La circulation vaut :
Z 2π
kt k
2
dt = ln(1 + 4π 2 )
0 1+t 2

Exercice 4
L’aire de la partie située à l’intérieur de la courbe (C) d’équation polaire r =
2 + cos(3θ) est donnée par :
Z 2π
1 9π
A= (4 + cos2 (3θ) + 4 cos(3θ))dθ =
2 0 2

Exercice 5
On vérifie que la forme est fermée par un calcul bourrin (désolé !). Le tout est de
savoir sur quoi elle est exacte? elle est définie sur C∗ mais il n’est pas simplement
connexe...Par contre ça marche sur C privé de Oy− car il est simplement connexe.
Elle admet donc une primitive F sur U = C − Oy−. Comme le contour (C) est
inclus dans U , on aura :
I
ω = F (A) − F (A) = 0.
(C)

26
Les arcs CD et AB sont paramétrés par x → M (x,0) respectivement sur [−n, −
1/n] et [1/n,n]. Avec ce paramétrage y = 0, dy = 0, donc :
Z Z Z −1/n Z /n Z /n
sin x sin x sin x
ω+ ω= dx + dx = 2 dx.
CD ABD −n x 1/n x 1/n x

Calculons maintenant l’intégrale curviligne sur le demi grand cercle (C2 ). Il est
paramétré par x = n cos t, y = n sin t, avec t ∈ [0,π]. On remarque que x0 = −y
et y 0 = x, ce qui donne :
Z Z π
1
ω = 2
e−y (x sin x − y cos x)(−y) + (x cos x + y sin x)x dt
(C2 ) n 0
Z π
1
= (x2 + y 2 )e−y cos x dt
n2 0
Z π
= e−y cos x dt
Z0 π
= e−n sin t cos(n cos t) dt
0
Z π/2 Z π
−n sin t
= e cos(n cos t) dt + e−n sin t cos(n cos t) dt
0 π/2
Z π/2
= 2 e−n sin t cos(n cos t) dt
0

grâce au changement u = π − t dans la deuxième intégrale. passons maintenant à


la majoration demandée. Le changement de variable u = sin t conduit à :
Z 1 √
2
−nu cos(n 1 − u )
Z
ω=2 e √ du
(C2 ) 0 1 − u2

et par conséquent :
1
e−nu
Z Z
ω ≤= 2 √ du.
(C2 ) 0 1 − u2
Nous poserons :
1
e−nu
Z
In = √ du.
0 1 − u2
L’intégrant converge simplement vers zéro sur ]0,1] et d’autre part on a la majora-
tion, pour tout n et tout u :

e−nu 1
0≤ √ ≤√ = φ(u).
1−u 2 1 − u2
La fonction φ est intégrable sur ]0,1] ; d’après le théorème de convergence dominée
on a donc :
lim In = 0
n→∞

27
ce qui entraîne que : Z
lim ω = 0.
n→∞ (C )
2

Il faut maintenant calculer l’intégrale sur le petit demi-cercle (C1 ). C’est exacte-
ment le même calcul que pour (C2 ) avec 1/n au lieu de n et aussi un signe - car le
demi-cercle est parcouru dans le mauvais sens cette fois. On va donc trouver :
Z 1 √
2
−u/n cos( 1 − u )/n
Z
ω = −2 e √ du.
(C1 ) 0 1 − u2
1
Cette fois l’intégrand converge simplement vers √ et la convergence est
1 − u2
dominée. Par conséquent :
Z Z 1
du
lim ω = −2 √ = −π.
n→∞ (C )
2 0 1 − u2
On a donc pour tout n non nul :
Z 1/n
sin x
2 dx − π + o(1) = 0.
1/n x

Quand n →i nf ty, on en tire :


Z +i nf ty
sin x
2 dx − π = 0
0 x
et donc J = π2 .

Exercice 6
On considère le plan Oxy comme plongé dans R3 muni d’un repère ortho-
normé Oxyz. On note ~k le vecteur unitaire de l’axe Oz. On se donne un champ
~v = P~i + Q~j de classe C 1 sur l’ouvert U . Soit K un compact, K ⊂ U , de frontière
(C), orienté selon la règle de la formule de Green. Le rotationnel de ~v vaut :
 ∂Q) ∂P ) ~
~ ∧ ~v ) =
(∇ − k.
∂x ∂y
Par conséquent la formule
ZZ I
~ ∧ ~v ).~k dxdy = −−→
(∇ ~v dM
K (C)

est encore équivalente à


ZZ  I
∂Q) ∂P ) 
− dxdy = P dx + Qdy,
K ∂x ∂y (C)

qui est tout simplement la formule de Green.

28
Index
énergie cinétique, 19
étoilé, 3

absciise curviligne, 15

base duale, 2

champ de gradient, 9
champ de vecteurs, 8
circulation, 8
contour fermé, 7

déplacement, 19
dérivée normale, 15

facteur intégrant, 3
Folium de Descartes, 19
forme différentielle, 1
Forme différentielle exacte, 2
forme fermée, 3
formule de Green, 12
frontière, 9

intégrale curviligne, 4
intégrale de chemin, 15

Lemniscate de Bernoulli, 19

orientation, 5

Poincaré, 3
primitive, 9

relation de Chasles, 6

simplement connexe, 2

travail, 19
trous, 9

29
Table des matières
1 Formes différentielles 1
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.3 Différentielle d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.4 Ecriture d’une forme différentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.5 Forme différentielle de classe C k . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

2 Formes différentielles exactes et fermées 2


2.1 Formes exactes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
2.2 Comment reconnaître une forme différentielle exacte . . . . . . . 2
2.3 Formes différentielles fermées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.4 Exemple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.5 Facteur intégrant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.6 Exemple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

3 Intégrale curviligne d’une forme différentielle 4


3.1 Exemples et définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
3.2 Propriétés de l’intégrale curviligne . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
3.3 Cas d’une forme différentielle exacte . . . . . . . . . . . . . . . . 6
3.4 Un contre exemple classique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

4 Circulation d’un champ de vecteurs 8


4.1 Exemples et définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
4.2 Propriétés de la circulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
4.3 Circulation d’un champ de gradient . . . . . . . . . . . . . . . . 9

5 La formule de Green 9
5.1 Orientation de la frontière d’un compact de R2 . . . . . . . . . . 9
5.2 Le théorème de Green . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
5.3 Extension de la validité de la formule . . . . . . . . . . . . . . . 13

6 Application au calcul d’une aire plane 13


6.1 Coordonnées cartésiennes x,y . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
6.2 Coordonnées polaires r,θ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

7 D’autres applications de la formule de Green-Riemann 14


7.1 Dérivée normale et intégrale de chemin . . . . . . . . . . . . . . 15
7.2 La formule d’Ostrogradsky . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
7.3 Deux autres formules de Green . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
7.4 Application aux fonctions harmoniques, solutions de l’équation de
Poisson-Laplace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

8 Exercices - Première série 19

9 Exercices - Deuxième série 21

30
10 Correction des exercices - Première série 24

11 Correction des exercices - Deuxième série 26

31

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