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Effets secondaires, contre-indications,


précautions, accidents et incidents
en imagerie par résonance magnétique
E. de Kerviler, M. Chapellier, F. Sabatier, A. Scemama, C. de Bazelaire

Il est désormais prouvé que la résonance magnétique nucléaire (RMN) ne présente aucun risque bio-
logique à long terme pour les patients, même en cas d’exposition répétée. Néanmoins, les différents
composants d’une imagerie par résonance magnétique (IRM) pris séparément (champ magnétique, gra-
dients, impulsions de radiofréquence, électrodes, etc.) peuvent être à l’origine d’effets secondaires. Dans
leur grande majorité, ils sont sans conséquence et réversibles. Des accidents graves ont pourtant été
rapportés. Les bonnes pratiques d’interrogatoire des patients à la recherche de contre-indications sont
en général bien respectées. Les rares cas de décès sont imputables à un manque de vigilance ou à la
méconnaissance de certaines règles de sécurité élémentaires. Le but de cet article est d’effectuer une
revue des différents accidents rapportés en IRM, d’en expliquer le mécanisme, et de rappeler les moyens
de prévention.
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Mots-clés : Risques IRM ; Accidents IRM ; Prévention IRM ; Évaluation des pratiques IRM

Plan l’ensemble des mesures permettant de les prévenir. Le problème


des agents de contraste IRM ne sera pas abordé dans cet article car
■ Introduction 1 il fait l’objet d’un article spécifique dans un autre chapitre.
■ Règles de sécurité liées à l’environnement magnétique 1
Nomenclature des matériels médicaux 2
Effet missile 2
Corps étrangers métalliques intracorporels 2  Règles de sécurité liées
Brûlures cutanées 5
à l’environnement magnétique
■ Risques liés aux ondes de radiofréquence et aux gradients 6
Échauffement des tissus 6 L’intensité des champs magnétiques utilisés a augmenté consi-
Neurostimulation 6 dérablement au fil des années. Lors des premières installations
■ Nuisances acoustiques 6 dans les années 1980, la majorité des IRM fonctionnait à 0,5 tesla
ou moins. Actuellement, la plupart des IRM sont dites à haut
■ Expositions répétées aux champs électromagnétiques 7
champ, c’est-à-dire entre 1,5 et 3 teslas. La dernière génération
■ Quench 7 de machines, qui va progressivement voir ses installations aug-
■ En pratique 8 menter, est à 7 teslas.
Parallèlement à cette montée en puissance, les progrès tech-
niques ont permis de concevoir des aimants autoblindés. Avec
un aimant classique, l’intensité du champ magnétique diminue
 Introduction progressivement avec le carré de la distance. Avec un aimant auto-
blindé, le champ magnétique est confiné à proximité de l’aimant,
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est utilisée en rou- avec une augmentation beaucoup plus brutale de l’intensité du
tine clinique depuis plus de 30 ans. Des millions d’examens ont été champ. L’entrée dans la zone à risque se fait donc sans transition
réalisés dans le monde et les accidents sont exceptionnels. Cette (Fig. 1). Le point où le gradient de champ magnétique est le plus
technique d’imagerie non irradiante est donc utilisée très large- fort est une donnée fournie par le constructeur. Néanmoins, la
ment chez des enfants ou des patients fragiles. Néanmoins, l’IRM donnée qui est vraiment utile est le point accessible au patient où
est la seule technique d’imagerie médicale qui ait entraîné le décès le gradient est maximal [2] . Ce point se situe en général à l’endroit
immédiat, évitable et directement imputable à la technique de où le tunnel s’évase. Il est classique de matérialiser au sol la ligne
plusieurs patients au cours de ces dernières décennies [1] . Les acci- des 5 Gauss, distance en deçà de laquelle on ne doit pas approcher
dents peuvent impliquer le patient, le personnel ou le matériel. les patients porteurs d’électrostimulateurs ainsi que le matériel
Le but de cet article est de rappeler les effets indésirables à ferromagnétique. Néanmoins, il faut savoir que si cette ligne est
court et long terme de l’IRM, d’effectuer une revue des princi- matérialisée sur le sol dans le plan horizontal, le risque existe
paux incidents et accidents survenus dans le monde et de rappeler dans les trois dimensions. Parmi les risques imputables au champ

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Volume 8 > n◦ 1 > avril 2013
http://dx.doi.org/10.1016/S1879-8497(13)60157-0
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trop près de l’ouverture de l’aimant [5] . Lorsqu’ils pénètrent dans


le champ magnétique, ces objets subissent une violente attraction
et atteignent des vitesses de plusieurs mètres par seconde. Les
principaux accidents rapportés dans la littérature concernent des
projectiles présentant une masse importante, comme les obus
d’oxygène. En 2001, un enfant de 6 ans est décédé aux États-Unis
des suites d’un traumatisme crânien consécutif à un choc par un
obus d’oxygène ferromagnétique ayant pénétré à grande vitesse
dans l’aimant [6] . D’autres cas d’obus d’oxygène projetés dans une
IRM ont été rapportés dans la littérature, avec des dégâts matériels
mais sans victimes [4] . Si le danger croît avec la masse du projec-
tile, même des petits objets comme des pièces de monnaie sont
susceptibles d’être projetés dans l’aimant et de blesser le patient
(Fig. 3).
A La meilleure prévention est l’information du personnel et le
respect strict des consignes de sécurité. Le personnel médical et
paramédical doit vider ses poches avant d’entrer dans la salle
d’examen. Tout le matériel médical doit être testé et marqué à
l’avance. En cas de doute sur le caractère ferromagnétique d’un
objet métallique, un test à l’aide d’un petit aimant est très facile-
ment réalisable (Fig. 4).
Enfin, le personnel médical doit être informé qu’en cas de
malaise grave, la première démarche consiste à sortir le patient
hors de la pièce de l’aimant et non à rentrer le chariot de réani-
mation.
Mentionnons aussi — ce n’est grave que pour l’aimant — que
de nombreux objets comme des cireuses, aspirateurs, pots de
peinture ou échelles ont été retrouvés dans des aimants en
dehors des heures de fonctionnement de l’IRM, lors de pro-
B cédures de nettoyage, en l’absence des personnels médicaux
Figure 1. Attraction d’un matériel métallique (paire de ciseaux) à proxi-
et paramédicaux (Fig. 5). L’information doit donc concerner
mité de l’ouverture de l’aimant. La force d’attraction est maximale à
tous les personnels susceptibles de pénétrer dans la pièce de
l’entrée de l’aimant (A) et diminue nettement avec la distance (B). À un
l’aimant, y compris les équipes chargées de l’entretien. L’accès
mètre de l’ouverture, le poids de l’objet devient plus important que la
à la pièce de l’IRM doit être interdit en l’absence de personnel
force exercée par le champ magnétique.
compétent.

magnétique B0 , on reconnaît l’effet projectile, ou effet missile, et Corps étrangers métalliques intracorporels
le déplacement des corps étrangers métalliques intracorporels. Les objets métalliques à rechercher systématiquement lors
de l’interrogatoire du patient sont les corps étrangers métal-
Nomenclature des matériels médicaux liques intraoculaires, les clips vasculaires intracrâniens et les
stimulateurs. Les vis, clous, plaques posés par les chirurgiens
En 1997, la Food and Drug Administration (FDA) proposait une orthopédiques et le matériel dentaire implantable ne sont en règle
classification des matériels médicaux en deux catégories : MR safe, pas ferromagnétiques, ou sont solidement arrimés à l’os : au pire
sans aucun risque pour le patient mais pouvant altérer la qua- seule l’image de voisinage est perturbée.
lité de l’image et donc le diagnostic, et MR compatible sans risque
pour le patient et sans effet sur la qualité de l’image [3] . En 2005, Corps étrangers métalliques intraoculaires
la FDA modifie la classification. La catégorie MR safe ne comporte
plus désormais que des matériels non métalliques, non conduc- Ils sont à rechercher particulièrement chez les travailleurs des
teurs et non magnétiques comme le plastique. La catégorie MR métaux et chez les patients ayant dans leurs antécédents un trau-
compatible devient MR conditional, c’est-à-dire sans risque dans matisme oculaire balistique. Pour les corps étrangers métalliques
un environnement IRM au regard du champ magnétique, des intraoculaires, le risque n’est pas tant vital que fonctionnel, avec
gradients, de la chaîne de radiofréquence ou de l’échauffement comme conséquence une baisse d’acuité visuelle ou une cécité.
des tissus, mais il peut y avoir néanmoins des composants En effet, le déplacement du corps étranger peut entraîner une
ferromagnétiques [3] . hémorragie du vitré ou une déchirure rétinienne. Cependant,
ce risque est faible puisqu’un seul cas de cécité et un hyphéma
ont été rapportés dans la littérature [7, 8] . Certains corps étrangers
Effet missile métalliques intraoculaires méconnus ont même été découverts
pendant une IRM en raison des artefacts qu’ils induisaient, pour-
L’effet missile est certainement l’un des risques les plus impor- tant sans aucun incident lors de l’examen [9] . L’interrogatoire est
tants en IRM. En 2001, Chaljub rapportait cinq accidents sérieux la meilleure prévention, car la réalisation de clichés de crâne sys-
dus à des projectiles ferromagnétiques [4] . La liste des objets res- tématique est réservée aux patients à risque, soudeurs, fraiseurs,
ponsables de ce type d’accident est longue. On retiendra les obus ajusteurs, ainsi qu’aux patients blessés par balle [10, 11] . Néanmoins,
d’oxygène, les extincteurs, les bidons d’hélium, le matériel de sur- même ces deux examens peuvent rater de petits corps étrangers
veillance et d’assistance en réanimation, les pieds à perfusion, les métalliques intraoculaires [9] . Enfin, les implants de cristallin ne
ciseaux, les marteaux à réflexes, les stéthoscopes, bips, téléphones présentent pas de risque.
portables, barrettes, clefs, fauteuils roulants ou lits. Lorsque les
matériels peuvent être approchés de l’IRM, ils doivent faire l’objet
d’un marquage spécial (Fig. 2).
Clips vasculaires intracrâniens
Même lorsque le matériel de réanimation est MR conditional, Des cas d’hémorragie intracérébrale, voire de décès, ont été rap-
ce qui signifie qu’il fonctionne à proximité de l’aimant, qu’il ne portés avec des clips d’ancienne génération. Placés dans un champ
perturbe pas les images et qu’il ne présente pas de risque direct magnétique puissant, ces clips subissent une mise en mouvement
pour le patient, il contient souvent du matériel ferromagnétique pouvant être à l’origine de lésions vasculaires et d’hémorragie.
et peut potentiellement devenir un projectile s’il est approché Les clips vasculaires les plus récents ont été testés et sont IRM

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A B
Figure 2. Matériels non ferromagnétiques utilisés couramment dans les hôpi-
taux et ayant des marquages clairement identifiables.
A. Chaise pour l’accompagnant.
B. Pied à perfusion.
C. Chariot porte-antennes.

vasculaire cérébral est décédé aux États-Unis en 1991 [12] . Le


compte rendu opératoire du patient attestait pourtant de la com-
patibilité du clip, posé 15 ans plus tôt, ce qui avait conduit à
réaliser l’IRM. Immédiatement à l’entrée de l’aimant, le patient
avait présenté une violente céphalée et perdu connaissance. Le
scanner avait montré une hémorragie cérébroméningée et le
patient était décédé le lendemain. À l’autopsie, le clip était de
marque différente de celle mentionnée par l’hôpital où il avait été
posé (alors que le compte rendu archivé sur microfilm et relu après
l’accident était exact). Dans ce type d’accident, la mise en mouve-
ment du clip survient le plus souvent lorsque le patient entre ou
sort de l’IRM. À cet instant, le clip est soumis à une importante
variation de champ magnétique et subit à la fois une translation
et une torsion. Actuellement les clips sont classés en deux caté-
gories : non ferromagnétiques ou faiblement ferromagnétiques.
Cette seconde catégorie, qui concerne des clips dans lesquels le
ferromagnétisme est en fait extrêmement faible et mesuré à l’aide
d’appareils de précision, ne représente pas une contre-indication
à l’IRM [13] . De nombreux patients porteurs de clips vasculaires
intracrâniens non ferromagnétiques ont été étudiés en IRM à 1,5
Figure 3. Petite coupure du cuir chevelu résultant d’un effet projec- ou 3 teslas sans aucun problème et le risque semble très faible [14] ,
tile (flèche). Une pièce de 5 centimes d’euros, oubliée dans la poche du mais il faut rester très prudent devant du matériel ancien. Lorsque
manipulateur, a été brutalement attirée dans l’aimant et a heurté la tête l’on passe à un champ magnétique de 7 teslas et plus, le risque de
du patient. Les pièces bicolores (1 et 2 euros) sont faiblement ferroma- mobilisation du matériel dépend d’autres facteurs comme le type
gnétiques, les pièces orange (1, 2 et 5 centimes d’euros) sont fortement de clip : ses dimensions, sa forme et son orientation par rapport
ferromagnétiques, les pièces jaunes (10, 20, 50 centimes d’euros sont non au champ magnétique [15] .
ferromagnétiques).

compatibles ; néanmoins, la plus grande prudence s’impose. En


Stents et filtres
effet, il est très difficile de savoir avec certitude le type de clip Les stents constituent une autre catégorie de corps étran-
qui a été utilisé chez un patient. Un patient porteur d’un clip gers implantés de plus en plus fréquemment. Il n’y a pas

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B
Figure 4. Extincteur ferromagnétique utilisé couramment dans les Figure 5. Exemples d’incidents survenus dans le service.
hôpitaux. Aucun marquage n’indique la compatibilité avec l’IRM. Ce A. Pied à perfusion magnétique introduit par erreur dans la pièce et collé
matériel ne doit en aucun cas pénétrer dans la pièce de l’IRM. Un test avec à l’aimant. Il est intéressant de noter la torsion du pied en raison de la
un petit aimant (flèche) montre clairement que cet extincteur magnétique force exercée par le champ magnétique. Le pied à perfusion compatible
pourrait se transformer en projectile potentiellement mortel. avec l’IRM possède un marquage spécifique.
B. Incident survenu par la faute du service technique qui n’a pas observé
les règles de sécurité et introduit un escabeau non compatible dans la
pièce. L’ouvrier qui tenait l’escabeau a été blessé à la main.
d’accident rapporté dans la littérature concernant des IRM chez
des patients porteurs de stents vasculaires. Les stents en nitinol ou
Stimulateurs
en titane, non ferromagnétiques, peuvent être examinés en IRM
immédiatement après leur pose [16] . Pour les stents faiblement fer- Le fonctionnement de certains matériels de stimulation peut
romagnétiques, il est recommandé d’attendre six semaines qu’un être affecté par le champ magnétique dès 0,5 teslas. C’est le cas de
tissu de granulation se constitue et immobilise définitivement le tous les stimulateurs cardiaques, neurostimulateurs ou implants
stent [17] . Enfin, les filtres caves ne posent pas de problème, même cochléaires [20] .
à 3 teslas [18] . Les principaux problèmes survenus avec des stimulateurs
cardiaques sont des déprogrammations ou désactivations, des
accélérations (phénomène de pacing), des déplacements de
l’électrode ou des échauffements. Une revue récente de la lit-
térature portant sur 15 essais incluant 1419 patients avec des
Valves cardiaques pacemakers explorés par IRM depuis 2007 a rapporté la survenue
Les valves cardiaques posent moins de problème de compa- de 17 décès [21] . La raison des décès était l’absence de surveillance
tibilité avec l’IRM. Si des listes de valves compatibles et non du tracé de l’électrocardiogramme (ECG) lors de l’IRM. Les dispo-
compatibles sont régulièrement mises à jour, aucun accident n’a sitifs récents sont prévus pour être MR conditional comme nous
pourtant été rapporté dans la littérature jusqu’à présent, même l’avons vu, mais le problème reste entier pour les dispositifs plus
avec des valves réputées non IRM compatibles. On considère anciens dont le patient peut être porteur et dont on ne connaît
actuellement que les contraintes mécaniques subies par les valves pas la nature [22, 23] . Les pacemakers et défibrillateurs implantables
au cours des contractions cardiaques sont très nettement supé- récents n’induisent en effet pas d’échauffement significatif mais
rieures aux forces exercées par l’aimant [19] . Les tests effectués dans peuvent se dérégler [22, 24] . Actuellement près de 97 % des radio-
des champs magnétiques jusqu’à 4,7 teslas ne mettent pas en évi- logues refusent de réaliser une IRM a un patient porteur de
dence d’interaction significative avec la valve ou d’échauffement pacemaker [25] . La réalisation d’une IRM chez un patient porteur
anormal [18] . de pacemaker a été bien précisée récemment [23] . En résumé, si une

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Figure 6. Positionnement des câbles d’ECG lors


d’un examen par IRM et choix d’électrodes IRM
compatibles.
A. Il convient d’éviter les boucles et enchevêtre-
ments.
B. Positionnement correct des câbles d’ECG.

A B

IRM doit être réalisée chez un patient porteur d’un stimulateur car- Les brûlures superficielles les plus fréquentes chez des patients
diaque implantable, il convient d’abord de vérifier qu’il n’existe en IRM ont été rapportées à cause des éléments de la chaîne de
pas d’examen de substitution possible. Si l’IRM doit absolument radiofréquence, des câbles électriques, des tatouages, piercings ou
être réalisée, il est nécessaire de toujours vérifier le caractère MR patchs et des boucles conductrices.
conditional du pacemaker auprès du cardiologue ayant procédé
à l’implantation. Lorsque l’examen est réalisé, le patient devra Éléments de la chaîne de radiofréquence
faire l’objet d’un monitoring physiologique à l’aide d’un maté-
Dans de nombreux cas, les brûlures ont eu lieu en raison d’un
riel IRM compatible et en présence d’un cardiologue spécialiste
contact direct entre la peau et un des éléments de la chaîne
qui modifiera le réglage du pacemaker le temps de l’examen. Le
de radiofréquence, le plus souvent au niveau de l’antenne. Les
réglage initial du dispositif implantable sera restitué dès la fin de
câbles de branchement des antennes ont pu également être res-
l’examen. Enfin, il est conseillé de ne pas placer l’antenne corps
ponsables de brûlures lorsqu’ils faisaient une boucle. Des brûlures
émettrice en regard du boîtier du pacemaker [26] .
légères peuvent être causées par les pièces métalliques de certaines
Les implants cochléaires présentent des inconvénients simi-
antennes de surface au contact de la peau lorsque les mousses de
laires au stimultateurs cardiaques, sans présenter toutefois de
protection sont endommagées [32] .
risque vital. Les risques théoriques sont une démagnétisation
de l’aimant interne, des phénomènes de torsion, des courants
Câbles électriques
induits, un échauffement de l’électrode et bien sûr des artefacts
en fosse postérieure [27] . Actuellement, 85 % du matériel distribué Une cause classique de brûlure est représentée par les fils de
en Europe peut néanmoins être laissé en place pour une explo- monitorage cardiaque. En effet, lorsque ces fils effectuent une
ration par IRM à 1,5 teslas. Il faut bien entendu avoir l’accord du boucle sur la peau du patient, le champ magnétique B1 induit un
fabriquant, retirer tout le matériel externe et protéger le dispositif courant dans cette boucle, pouvant être responsable d’un échauf-
par une contention externe [28] . Enfin, les prothèses rétiniennes fement. Il est donc recommandé de placer tous les fils de manière
sont également compatibles, sans risque pour le patient et avec parallèle et d’éviter les boucles (Fig. 6). Les électrodes collées sur
des artefacts limités [29] . la peau du patient peuvent également être source de brûlure [33, 34] .
L’examen de patients sous monitorage demande donc non seule-
ment un matériel adapté IRM compatible, mais également un
Projectiles militaires contrôle très rigoureux de tout le matériel médical proche du
corps du patient et un positionnement rigoureux des câbles [35] .
Un certain nombre de patients blessés par des projectiles lors de
Des brûlures avec nécrose de la pulpe des doigts ont également
conflits civils ou militaires sont amenés à être examinés par IRM.
été rapportées à cause d’oxymètres de pouls [36] .
Les munitions contiennent parfois du matériel ferromagnétique.
Néanmoins, dans une série de 17 patients présentant des éclats
Tatouages, piercings, patchs
de munitions explorés par IRM, seul un cas de déplacement d’un
fragment de 10 mm de diamètre a été retrouvé, sans conséquence De manière générale, il faut prendre soin d’éviter tout contact
pour le patient [30] . Le risque est donc à relativiser si ce type de entre une pièce métallique conductrice et la peau. Des brûlures
corps étranger ne se situe pas à proximité des structures vitales. ont par exemple été rapportées avec des patchs cutanés conte-
nant une feuille d’aluminium (nicotine, dérivés nitrés, etc.) ou
encore chez des patients porteurs de piercing. Une brûlure du poi-
gnet causée par un bracelet d’identification de patient dont l’encre
Brûlures cutanées contenait des particules de fer a récemment été rapportée [37] . Les
Un risque important en IRM est représenté par les brûlures agrafes métalliques chirurgicales de même que les clips vasculaires
superficielles, dues à la présence de métal au contact de la peau. n’entraînent pas de risque de brûlure [38] . Certaines encres utilisées
La concentration du champ électromagnétique B1 au voisinage dans les tatouages ont également été responsables de brûlures, car
des câbles d’antennes de surface, des électrodes et autres dis- elles contenaient des microparticules ferromagnétiques [39, 40] .
positifs utilisés pour le monitorage des patients, peut entraîner
un dépôt de chaleur localisé allant jusqu’à des brûlures. Plus de Boucles conductrices
400 accidents sur une période de 10 ans, dont des brûlures au troi- Enfin, une boucle conductrice peut également être réalisée
sième degré, ont été rapportés aux États-Unis par la FDA [31] . lorsque plusieurs surfaces cutanées d’un patient se touchent [41] .

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Figure 7. Risque de brûlure en raison des mains croisées susceptibles


de former une boucle magnétique. Les bras doivent être placés le long du
corps ou au-dessus de la tête.
Figure 8. Message affiché sur une console d’IRM proposant différentes
solutions à l’utilisateur pour diminuer le duty cycle et donc la déposition
C’est le cas lorsque l’on rapproche les membres inférieurs, avec d’énergie.
une zone de contact au niveau des mollets, ou lorsqu’un patient
croise ses mains sur son ventre (Fig. 7). Au niveau de ces zones de
contact, il existe alors un échauffement pouvant être à l’origine de
brûlures. Une mesure préventive consiste à intercaler une petite
mousse au niveau des zones de contact cutanées.

 Risques liés aux ondes


de radiofréquence
et aux gradients
L’application d’ondes de radiofréquence dépose de l’énergie
dans les tissus et peut être responsable d’un échauffement. Sché- Figure 9. Message affiché sur une console d’IRM avertissant l’utilisateur
matiquement, lorsque l’on double le champ magnétique, le dépôt du lancement d’une séquence susceptible d’entraîner une neurostimula-
d’énergie dans les tissus est multiplié par quatre. tion.

Échauffement des tissus angles de bascule, le nombre de coupes ou d’échos disponibles,


en allongeant les temps de répétition (TR), en diminuant le train
L’échauffement des tissus en IRM est assimilé au specific absorp- d’écho ou en utilisant l’imagerie parallèle (Fig. 8).
tion rate (SAR). Le SAR est exprimé en W/kg. Il dépend de
nombreux facteurs liés au patient et son environnement ou à la
séquence. Les facteurs liés au patient sont : son poids, la conducti- Neurostimulation
vité du tissu, la perfusion du tissu et la température ambiante [42] .
Les facteurs liés à la séquence sont la durée cumulée des impul- La commutation rapide des gradients de champ magné-
sions de radiofréquence par unité de temps (nommée duty cycle) tique peut déclencher des fibrillations musculaires désagréables
et les angles de bascule appliqués aux protons. Les puissances et potentiellement dangereuses dans la région cardiaque. Ceci
émises sont de l’ordre de 100 W à 15 kW pendant des temps concerne essentiellement l’imagerie ultrarapide et plus spé-
d’application de quelques millisecondes répétés à des intervalles cifiquement la technique echo-planar. Les phénomènes de
variant de trois millisecondes à cinq secondes selon la séquence neurostimulation sont variables selon la direction des gradients
utilisée. L’échauffement moyen, facilement calculé, dépend de la utilisés. Cet effet a été étudié et bien que ces phénomènes soient
fraction de l’énergie émise qui est effectivement absorbée dans le responsables d’inconfort, aucun accident n’est rapporté [43, 44] . La
corps du patient. Cette fraction dépend du champ magnétique et FDA conseille de ne pas dépasser un seuil de 20 teslas/s, inférieur
du diamètre de l’objet absorbant : les patients volumineux sont d’un facteur 3 à celui de déclenchement de telles stimulations [42] .
plus chauffés, principalement en périphérie. Plusieurs modèles ont été développés afin de prévenir les phéno-
Les normes de sécurité visent à ce qu’aucun tissu ne subisse une mènes de neurostimulaton et de définir des seuils admissibles [45] .
élévation de température supérieure à 1 ◦ C. Les limites acceptées Les constructeurs ont intégré ces règles à la programmation de
par la FDA sont de 4 W/kg au niveau du corps pendant une durée leurs différentes séquences et informent l’utilisateur des risques
de 15 minutes, de 3 W/kg au niveau de la tête pendant une durée éventuels (Fig. 9).
de dix minutes et de 12 W/kg au niveau des extrémités pendant
une durée cinq minutes. Toutes les IRM modernes effectuent un
calcul du SAR à chaque séquence en fonction du poids du patient  Nuisances acoustiques
afin de ne pas risquer un échauffement trop important. La limite
supérieure de SAR est alors 1 à 2 W/kg (les dimensions du patient Le niveau de bruit très élevé atteint par les imageurs modernes
influent sur la puissance absorbée), soit bien en deçà des normes en imagerie ultrarapide peut dépasser 110 dB à 1,5 tesla [46] et
de la FDA. Le SAR lors de l’exécution d’une séquence augmente jusqu’à 130 dB à 3 teslas. C’est une nuisance réelle qui peut
rapidement avec l’intensité du champ magnétique. Les séquences être limitée par le port de bouchons d’oreilles, peu coûteux,
sont donc adaptées par les constructeurs des machines à 3 teslas permettant une réduction de bruit entre 10 et 30 dB [47] . Cer-
de façon à ne pas dépasser le SAR acceptable, en diminuant les tains casques actifs de suppression de bruits ont été également

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proposés mais ont un coût plus élevé. Les effets de l’IRM sur
l’audition sont actuellement controversés. Certaines études ont
retrouvé une altération de la fonction cochléaire, pouvant être
responsable d’une hypoacousie de perception durable [48] . D’autres
études en revanche contestent le risque d’altérations durables de
la fonction auditive, mais montrent qu’il existe néanmoins des
modifications très subtiles de la fonction cochléaire [49] . Enfin, de
nombreux patients explorés en IRM pour des acouphènes pré-
sentent une aggravation transitoire de leurs symptômes après une
IRM.
Plusieurs solutions ont été proposées afin de réduire le bruit des
gradients. La première solution consiste à utiliser des séquences
limitant les temps de montée des gradients et leur amplitude,
en sacrifiant légèrement la durée d’acquisition ou la résolution.
Enfin, les fabricants travaillent sur un aménagement différent des
gradients, soit placés sous vide, soit dans un milieu isolant.

 Expositions répétées aux


champs électromagnétiques
L’exposition des professionnels soumis aux forts champs
magnétiques plusieurs heures par jour fait actuellement débat [50] .
Des recommandations concernant les niveaux d’exposition aux Figure 10. Bouton de quench à proximité de la console et dans la pièce
champs électromagnétiques ont été proposées par l’International de l’IRM. Il ne s’agit en aucun cas d’un bouton d’arrêt d’urgence mais d’un
Commission on Non-Ionizing Radiation Protection et par une dispositif réglementaire.
directive du Parlement européen [51] . Cette directive 2004/40 rela-
tive à l’exposition des travailleurs aux champs électromagnétiques
fixe des « valeurs limites d’exposition » en fonction de différentes l’embryon ou le fœtus. Les explorations morphologiques ou fonc-
fréquences reconnues comme ayant des effets nocifs sur le sys- tionnelles au troisième trimestre sont désormais classiques. On
tème cardiovasculaire humain, sur le système nerveux central peut raisonnablement préférer l’IRM au scanner chez la femme
ou comme pouvant provoquer un stress thermique généralisé enceinte, et tout aussi raisonnablement éviter une exposition
du corps ou un échauffement localisé excessif des tissus. Elle inutile pendant les deux premiers mois de la gestation [56] . Si
vise à introduire des seuils pour protéger les travailleurs expo- une exploration par IRM doit être réalisée chez une femme
sés, dans le cadre de leur travail, aux risques dus aux champs enceinte, un consentement doit être obtenu après information
électromagnétiques. Or, il n’a pas été tenu compte dans cette de la patiente sur l’absence de risque démontré [19, 57] . En ce qui
directive de l’utilisation des champs électromagnétiques en méde- concerne la protection des personnels, il n’y a pas de preuve d’une
cine et notamment en IRM. Dans les limites fixées par la directive, exposition délétère d’une femme enceinte aux champs magné-
les médecins et le personnel soignant qui utilisent des appareils tiques [58] . Le principe de précaution incite cependant à ne pas
d’IRM ne pourraient plus travailler dans des conditions légales. rester dans la salle de l’IRM pendant les examens.
Dans la plupart des pays européens, les organismes scientifiques
et sociétés savantes dans le domaine de l’imagerie et de la santé
ont demandé un report de la transposition de la directive dans le
droit national ainsi qu’une modification de cette directive pour  Quench
prendre en compte les particularités et bénéfices de l’IRM. Cette
directive devait entrer en vigueur en 2008 dans tous les pays de Le quench est caractérisé par la perte brutale de la supraconduc-
l’Union européenne mais la date a été repoussée dans un premier tivité de l’aimant. Au cours d’un quench se produit la libération en
temps à avril 2012 puis à octobre 2013. Néanmoins, des mesures quelques minutes de plusieurs centaines de m3 d’hélium gazeux.
ont été effectuées dans différents centres d’IRM [51] . Elles montrent Une IRM contient 1500 à 2000 litres d’hélium liquide, et un litre
une exposition 100 fois inférieure aux limites recommandées [52] , d’hélium liquide se transforme en environ 700 litres d’hélium
sauf en cas de procédures interventionnelles. gazeux. La libération très rapide d’hélium gazeux dans la pièce de
Beaucoup d’études chez l’homme et chez l’animal ont tenté l’IRM est responsable d’une très rapide diminution de la teneur
d’objectiver des modifications biologiques et physiologiques des en oxygène au niveau de l’air ambiant, d’où un risque d’asphyxie
champs magnétiques statiques intenses. Des modifications de la pour le personnel et le patient. Toutes les installations doivent
fréquence cardiaque, du tracé ECG ont été rapportées [53] . En parti- être équipées d’un tube de quench permettant l’évacuation rapide
culier, il a été noté une augmentation de l’amplitude des ondes T, de l’hélium à l’extérieur. Deux incidents ont été rapportés récem-
qui est causée par le déplacement des ions présents dans le sang en ment par la Medicine and Health Care Product Regulatory Agency
mouvement dans l’aorte, sous l’effet du champ magnétique. Cet en Angleterre, équivalent de l’Agence française de sécurité sani-
effet, s’il rend difficile la lecture de l’ECG, et donc, à haut champ, la taire des produits de santé (Afssaps). Dans un cas, le tube de
synchronisation des mesures sur l’ECG, ne modifie heureusement quench était obstrué par de la glace après de fortes précipitations
pas le fonctionnement cardiaque. À 3 teslas et plus, les mani- en hiver. Dans l’autre cas, le diamètre du tube de quench était
festations sensorielles (goût métallique dans la bouche, vertige, de dimensions nettement inférieures à celles qui sont recomman-
phosphènes) sont interprétées comme dues aux courants induits dées. À la suite de ce rapport, une alerte sanitaire a été lancée
par le déplacement du crâne à travers le champ inhomogène à en France par l’Afssaps au niveau des différents sites d’IRM afin
l’entrée de l’aimant [54] , et ne se produisent que pendant les mou- de vérifier la longueur, la section et le nombre de coudes du
vements du lit d’examen. Les mécanismes pouvant entraîner des tube de quench, et de s’assurer qu’il n’existait pas d’obstruction
interactions sont revus dans la littérature [53, 54] . L’ensemble des élé- de l’extrémité du tube (arbustes, plantes, sacs plastiques, glace).
ments connus est extrêmement peu inquiétant. Enfin, l’ensemble Enfin, il a été rappelé que l’ouverture de la porte de la salle
des données de la littérature montre qu’il n’existe pas de cancer d’examen devait s’effectuer vers l’extérieur, afin de permettre
ou de leucémie induits par des expositions répétées aux champs d’éviter l’obstruction de la porte dans une salle sous pression et de
magnétiques [55] . faciliter l’évacuation des patients. Un bouton de quench est obli-
Il n’y a pas actuellement d’études concluantes affirmant la gatoire mais ne doit pas être considéré comme un bouton d’arrêt
nocivité des facteurs physiques liés à la pratique de l’IRM pour d’urgence (Fig. 10).

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35-263-A-10  Effets secondaires, contre-indications, précautions, accidents et incidents en imagerie par résonance magnétique

 En pratique [14] Pride Jr GL, Kowal J, Mendelsohn DB, Chason DP, Fleckenstein JL.
Safety of MR scanning in patients with nonferromagnetic aneurysm
clips. J Magn Reson Imaging 2000;12:198–200.
L’effet missile dû à des objets métalliques extracorporels attirés
[15] Kangarlu A, Shellock FG. Aneurysm clips: evaluation of magnetic
à forte vitesse dans l’aimant représente un des risques majeurs,
field interactions with an 8.0 T MR system. J Magn Reson Imaging
qui peut être prévenu par une information régulière de tous les 2000;12:107–11.
personnels ayant accès à la pièce de l’IRM. Le risque d’accident [16] Shellock FG. Magnetic resonance safety update 2002: implants and
lié au déplacement d’un objet magnétique intracorporel est pré- devices. J Magn Reson Imaging 2002;16:485–96.
venu également, dès lors que les critères d’exclusion de l’IRM sont [17] Shellock FG, Spinazzi A. MRI safety update 2008: part 2, screening
respectés grâce à un double interrogatoire du patient, lors de la patients for MRI. AJR Am J Roentgenol 2008;191:1140–9.
prise du rendez-vous et immédiatement avant l’examen. Il nous [18] Levine GN, Gomes AS, Arai AE, Bluemke DA, Flamm SD, Kanal
paraît important que cette fiche de sécurité soit signée par le méde- E, et al. Safety of magnetic resonance imaging in patients with
cin responsable de l’examen par IRM. Plusieurs modèles de fiches cardiovascular devices: an American Heart Association scientific sta-
de sécurité ont été proposés afin de prendre en compte tous les tement from the Committee on Diagnostic and Interventional Cardiac
risques. Néanmoins, l’expérience montre qu’une liste exhaustive Catheterization, Council on Clinical Cardiology, and the Council on
des contre-indications et des facteurs de risque conduit souvent le Cardiovascular Radiology and Intervention: endorsed by the Ameri-
prescripteur et le radiologue à cocher « Non » à tous les items par can College of Cardiology Foundation, the North American Society
facilité, rendant inutile le dépistage. Il convient donc de garder à for Cardiac Imaging, and the Society for Cardiovascular Magnetic
l’esprit les points clés que sont les clips métalliques intracrâniens, Resonance. Circulation 2007;116:2878–91.
les stimulateurs cardiaques et cochléaires, et les corps étrangers [19] Shellock FG, Crues JV. MR procedures: biologic effects, safety, and
métalliques intraoculaires. Pour des questions plus spécifiques, patient care. Radiology 2004;232:635–52.
il convient de consulter les recommandations sur les matériels [20] Pohost GM, Blackwell GG, Shellock FG. Safety of patients with medi-
MR compatible régulièrement mises à jour, ou de s’inscrire gra- cal devices during application of magnetic resonance methods. Ann N
tuitement sur le site Internet http://www.MRIsafety.com/. Enfin, Y Acad Sci 1992;649:302–12.
le risque de brûlure peut être prévenu en retirant tout matériel [21] Zikria JF, Machnicki S, Rhim E, Bhatti T, Graham RE. MRI of patients
métallique au contact de la peau du patient. with cardiac pacemakers: a review of the medical literature. AJR Am J
Roentgenol 2011;196:390–401.
La vigilance avant d’examiner un patient, surtout s’il est
[22] Shinbane JS, Colletti PM, Shellock FG. Magnetic resonance imaging
inconscient, aphasique ou dément, la surveillance des person-
in patients with cardiac pacemakers: era of “MR conditional” designs.
nels approchant des machines d’IRM, l’éducation des médecins J Cardiovasc Magn Reson 2011;13:63.
et manipulateurs sont les éléments clés de la sécurité. [23] Colletti PM, Shinbane JS, Shellock FG. “MR-conditional” pacema-
kers: the radiologist’s role in multidisciplinary management. AJR Am
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Conflit d’intérêt : aucun. [24] Shellock FG, Fischer L, Fieno DS. Cardiac pacemakers and implan-
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E. de Kerviler (eric.de-kerviler@sls.aphp.fr).
M. Chapellier.
F. Sabatier.
A. Scemama.
C. de Bazelaire.
Service de radiologie, Hôpital Saint-Louis, 1, avenue Claude-Vellefaux, 75475 Paris cedex 10, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : de Kerviler E, Chapellier M, Sabatier F, Scemama A, de Bazelaire C. Effets secondaires, contre-indications,
précautions, accidents et incidents en imagerie par résonance magnétique. EMC - Radiologie et imagerie médicale - principes et technique - radioprotection
2013;8(1):1-9 [Article 35-263-A-10].

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