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CHAP. III CONSTRUCTION D’UNE LIGNE ELECTRIQUE HT OU THT

Dans la terminologie électrique, le mot « ligne » désigne :


 La structure à travers laquelle l’énergie électrique est
transportée de la centrale jusqu’aux lieux de consommation.
 Le fil de phase.

Par contre « ligne électrique » désigne la structure à travers


laquelle l’énergie électrique est transportée de la centrale
jusqu’aux lieux de consommation

Les lieux de production de l’énergie électrique sont souvent


éloignés des lieux de consommation. Les lignes électriques en
reviennent pour transiter cette énergie.

3.1. LIGNE AERIENNE


Avant toute opération, il faut tout d’abord vérifier le lieu à
électrifier et évaluer la puissance afin de connaitre la tension de
transport ou d’alimentation.

La construction d’une ligne électrique aérienne exige les


opérations suivantes :
 Le piquetage ;
 Etablissement de fouilles ;
 Montage de supports ;
 Montage des consoles et isolatrices ;
 Déroulage et fixation des conducteurs ;
 Protection des lignes.

3.1.1. PIQUETAGE
Il consiste à faire le tracé de la ligne et de poser un piquet à
chaque endroit où sera érigé un support de la ligne. Elle nous aide
à éviter des endroits accidentels (ex : ravin, montagne,…) et
courbures

3.1.2. ETABLISSEMENT DES FOUILLES


Les fouilles sont de trous servant à l’implantation des supports.
Leurs profondeurs dépendent de la taille des supports (donc de la
tension à transport). H t = H+h
 Ht : Hauteur totale,
 H : Hauteur extérieure du support
 h : Profondeur de la fouille

3.1.3. MONTAGE DES SUPPORTS


Un support de ligne est un matériel servant à supporter la ligne.
Il doit être moins pesant, doit supporter les intempéries, doit
résisté aux efforts d’arrachement. Nous citons :
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a) Les poteaux
 Des poteaux en bois

Souvent utilisés en BT et peu en MT (bois durs), sont imprégnés


des substances antiérosives et insecticides pour éviter les insectes
de le perforer. Ils sont de durée de vie courte et diminuent
d’isolation à cause d’humidité

 Mâts ou massif en béton armé

Coulés dans les coffrages en tassant le béton d’une armature en fer.


Ils sont creux ou bien ont une âme en bois.

 Poteau en fer

Les poteaux en fer sont creux, circulaire hexagonaux ou


octogonaux, ils peuvent être un assemblage ou un seul corps.

Fig.19 : type des poteaux

b) Pylônes
Est un assemblage des barres de fer ou d’acier (cornières)
assemblées par rivetage ou par boulons. Ils sont implantés dans des
massifs de béton. La dimension des pylônes dépend de la tension à
transporter, de la distance entre phases, de la distance entre phase
et support. (Voir tableau). Ils sont utilisés en HT et THT.

Il en existe :
 Le Pylônes d’alignement : les moins sollicités et supportent les
conducteurs en ligne droite.
 Le Pylônes de tension : plus résistant, érigé dans les 3 à 5 km.
 Le pylône d’angle : changement de direction.
 Le pylône terminal : qui aboutit à un poste.
 Le portique : par lequel la ligne atterrit dans un poste.
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Fig.20 : type des pylônes

c) Armements supports
L’armement d’un support est la disposition des conducteurs sur le
support.

On appelle portée, la distance entre deux pylônes consécutifs.


Elle dépend de la tension à transporter. Le terne est l’ensemble des
conducteurs que porte une ligne à chacune de ses extrémités afin de
garantir la durée de vie des conducteurs.

La Flèche est le distance entre le point le plus bas de la ligner et


la ligne horizontale et l’arc formé par la flèche s’appelle
chainette.

Fig.21-25 : armement des supports

distance entre Phase et Nombre des pylônes


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Flèche phases support


2
m. a U Distance
f= D= + ƒ √f Dmoy =√ 2D N pyl +1
8t 150 Portée

Toutes ces grandeurs dépendent du niveau de tension

Avec a : Portée en m U : Tension en kV


m : Masse du conducteur e kg /m K : Coefficient
t : Tension de rupture en kg /mm ² D : est une valeur
normalisée (1 , 25 à 1, 5)
f : La flèche.

U (kV) 10 30 70 150 220 380


D (m) 0,4 à 1 1 à 1,5 2 à 3 3 à 4 5 à 7 7 à 12

Le Tableau ci-après donne toutes les valeurs normalisées


BT MT (kV) HT (kV) THT (kV)
110 V
Tension Composé 150 à
220 V U<20 30 à 45 63 à 90 380
225
380 V
Portée en ([ m ]) 400 à
40 100 150 350 500
450
D ( ph – ph) [ m ] 0,35 1,2 2 4,75 7 à 8,7 13
D ( Ph – Support)
0.2 0,5 0,8 2 à 2,25 2,6 à 3 5
[m]
Diamètre fils [ mm 2 ] 4 4 5 19 à 20 22 à 26 26

3.1.4. MONTAGE DE CONSOLES ET ISOLATEURS


4.1) Consoles
Les consoles sont des bras qui relient le pylône aux isolateurs.
Ils diffèrent suivant les supports utilisés. Ils ont pour objectif
de maintenir et fixer mécaniquement les isolateurs aux supports.
Leur longueur dépend de la distance entre phase et support.

Fig.26 : types de consoles

4.2) Isolateurs
Un isolateur est un appareillage qui sert à isoler électriquement
les conducteurs entre eux et aussi avec le support. Il peut être en
verre ou en porcelaine. Ils sont attaqués par le courant de
percement (courant de défaut qui perce l’isolateur), le courant de
contournement (qui con tourne l’isolateur) et le courant de
percement (qui perce l’isolateur).
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En HT, on utilise les isolateurs en verre ou en capot car ils


doivent protéger les conducteurs perceptibles de créer un courant de
fuite, de contournement et de percement.

a) Sortes
 Isolateur rigide U ≤ 30 kV (cloche, double ou à triple cloches)
 Isolateur de suspension U ≥ 30 kV (MT, HT et la HT)
Un bon isolateur doit avoir résistance mécanique, Une rigidité
diélectrique élevée, Un courant de fuite très faible.

Fig.27 isolateur rigide (à cloche)

Fig.28 : isolateur suspendu (en chaine)

L’ensemble de deux ou plusieurs isolateurs s’appelle chaine


d’isolateur et le nombre de pièces dépend de la tension qu’on
transporte.

b) Avantage des isolateurs de suspension


 Elément simple et de petite dimension ;
En cas d’augmentation de la tension, les mêmes éléments sont
utilisés ; on augmente que le nombre ;

 Souplesse de la chaine en réduisant les efforts mécaniques sur


le conducteur ;
 La chaine supporte facilement la destruction d’un élément.
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3.1.5. DEROULAGE ET FIXATION DES CONDUCTEURS


a) Conducteur
Un bon conducteur doit avoir une bonne conductibilité électrique,
une résistance mécanique élevée, être léger et donner toute garantie
de sécurité et de durée. Suivant les tensions, on utilise :
kg
 Le Cuivre : ( ρ=0,017 Ω mm2 /m, J=5 A /mm2 tension de rupture25 2
mm
), poids spécifique8 , 96 Kg/dm3.
 Aluminium : ρ=0,029 Ω mm2 /m, poids spécifique 2 , 7 Kg /dm3 , densité
2 , 5 A /mm ² , poids spécifique 35 kg /mm ²
 A même conductibilité électrique, on peut déduire :
S cu ρcu P P sp .cu × S 0,017
= =0 , 58 et cu = cu
= 0 , 58=1 ,92
S al ρal P al P sp .al ×S al 0,029

Comme la résistance mécanique de l’aluminium est faible, on


renforce celui-ci par une âme en acier qui assure la ténue mécanique
de la ligne.

b) Opérationnalisation
Il s’effectue à l’aide des poulies placées sur des pylônes et les
fils sont tirés par un véhicule cabotant munis des moteurs de
tirage. La fixation des conducteurs se fait dernier élément de la
chaine d’isolateur par des achets ou attaches BEUGLIS. La jonction
d’un câble s’effectue absolument au niveau d’un pylône, entre deux
chaines d’isolateurs.

Fig.29 : camion cabotant

Fig.30 : attache beuglis

Fig.31: jonction de câble

3.1.6. PROTECTION DES LIGNES


Les L.E.A sont exposées à des défauts qui peuvent être d’origine
électrique (surintensités, surtensions, courts-circuits) ou
d’origine mécanique (rupture des fils). Les surintensités peuvent
provoquer la détérioration et le vieillissement des isolateurs et le
claquage des isolateurs et la déformation des jeux de barres.

Les qualités d’un bon élément de protection sont :

 La rapidité : temps d’intervention limité et très court.


 La sélectivité : Seule la zone de défaut est éliminée.
 L’autonomie : l’appareil doit jouer son rôle Seul.
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DISPOSITIFS DE PROTECTION

1.PROTECTION CONTRE LES SURTENSIONS


1.1. FIL DE GARDE

Fil en acier tendu au dessus d’une


ligne et mis à terre au niveau de
chaque pylône. Il a pour rôle d’écouler
rapidement la surtension de la foudre à la
terre. Sa section est la moitié de la
section d’un conducteur de ligne.

1.2. ECLATEURS

Il joue le même rôle que le parafoudre. Il présente des


inconvénients tels que tension d’amorçage mal définie (dépendant de
la surtension et des conditions atmosphériques) et Extinction de
l’arc non contrôlée.

1.3. PARAFOUDRE

A pour rôle d’écouler dans le sol l’énergie correspondant à la


surtension et de couper l’arc de décharge des surtensions de la
ligne. On distingue le Parafoudre à rouleaux, à oxyde de plomb, à
corne, à résistance variable.

1. LA MISE A LA TERRE

Afin de mieux couler au sol la tension due à la surtension, tous


les pylônes sont interconnectés par un fil de cuivre sous le sol. On
cite la mise à la terre par résistance hydraulique et par capacité
et résistance

2.PROTECTION CONTRE LES SURINTENSITES

Elle est assurée par des relais de surintensité à période de


retardement simple ou composée. Il détecte le défaut et donne
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l’ordre au disjoncteur d’ouvrir le circuit. Il comporte un


dispositif de détection de défaut et le disjoncteur.

Suivant le principe de fonctionnement, il existe le relais


électromagnétique, d’induction, électrodynamique, thermique, etc.
PROTECTION DES LIGNES PAR RELAIS

a) Relais de surintensité à période de retardement simple

On utilise ce système lorsque la ligne est alimentée d’un seul coté.

 Le point A est la barre de connexion du point d’alimentation.


 B1, B2, B3, B4, points de soutirage de l’énergie.
 R1, R2, R3, R4, relais d’intensité retardé indépendant.

Si un court-circuit se produit au point K, c’est le relais R2 qui déclenchera le


premier et déclenchera l’ouverture du disjoncteur correspondant.

b) Relais de surintensité à périodes de retardement opposées

On utilise ce système lorsque la ligne est alimentée de deux cotés. Chaque relais de
surintensité à période de retardement est associé à un relais directionnel de puissance.

Le relais directionnel, relié à chaque relais d’intensité, ne permet l’enclenchement du


disjoncteur situé au début et à l’extrémité de chaque section que pour un transport
d’énergie se produisant dans le sens indiqué.
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En cas de court-circuit au point K, l’énergie est dirigée de A 1 vers K et de A 2 vers K. Les


relais R1, R2, R3 et S3, S4 sont libérés : R3 avec 1’’ de retard et S3 avec 1,5’’ de
retard, durée la plus courte vont agir en premier lieu. La section de court-circuit B2-B3
se coupe d’abord, ce qui élimine le défaut. Les autres sections restent en service.

EMPLOI DES RELAIS (CAS DE LA SNEL)

A la SNEL, les relais s’utilisent en stade ou gradin. La société nationale dé


l’électricité (SNEL) protège les lignes à deux niveaux (gradin ou stade) :

 1er stade : 80 %
 2ème stade : 120 %

Exemple d’usage de relais

 Calcul de distances d’action

60 km 75 km
Stade 1 (80%) Stade 2 (120%) Stade 1 (80%) Stade 2 (120%)
80 × 60 80 × 75 80 × 75 120 × 75
=48 km =60 km =60 km =90 km
100 100 100 100
55 km
Stade (80 %) Stade (120 %)
80 × 55 120 × 55
=44 km =66 km
100 100

 Graphique d’action des relais


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 Ordre d’actions des relais

Sens Aller (A-D) Sens Retour (D-A)


Défaut 1 Défaut 2 Défaut 1 Défaut 2
R B 1 , R B 2 , RC 1 , RC 2 , … RD1 , RD2 RA 1, RA2 RC 1 , R C 2 , RB 1 , RB 2 , …

2. LIGNE SOUTERRAINE

1. INTRODUCTION
Les lignes souterraines sont souvent utilisées en MT et BT (très
rare en HT) à cause de l’isolation de câble. Les câbles utilisés
sont en plomb armé ou non. Le câble triphasé est composé de trois
conducteurs en cuivre ou en aluminium isolé par des nombreuses
couches de papier. Il est isolé par une couche de plomb de 3 à 8 cm
d’épaisseur qui le protège contre l’humidité.

2. CAPACITES D’UN CABLE HT


Les différents conducteurs d’une ligne aérienne ou souterraine
forment entre eux trois capacités en triangle et trois
autres en étoile entre chacun d’eux et l’enveloppe de
plomb.

En pratique, seule la capacité industrielle est considérée. On


appelle capacité industrielle ou capacité de service, la capacité
qui, soumise à une tension composée, fournit le même courant réactif
que lorsqu’elle est soumise à une tension simple.

0,02412
C i=
log( )
2a
d
et C=L ×C i ligne aérienne
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0,02412
C i=
log( )
D
d
et C=L ×C i ligne souterrain

Avec C i: Capacité industrielle en μF /km

d : Diamètre du conducteur en mm

a : Distance entre axes des conducteurs en mm

D : Diamètre de la gaine de plomb en mm

L : Longueur du câble en km

C : Capacité en μF

Etant donné que les conducteurs d’un câble souterrain sont plus
proches, il s’en suit que la capacité est plus importante dans ce
cas. Ainsi, un phénomène particulier des lignes en câbles sous plomb
blindé ou non est que même si la ligne est ouverte à une extrémité
et ne fournit aucun courant, ces capacités donnent lieu à un courant
de charge I c ou I r (courant réactif) qui peut être très important.

Ainsi donc, quand on coupe le courant dans ce type de câble, le


câble reste chargé pendant quelque temps et la tension entre ses
armatures est dangereuse. Ce courant de charge est donné par :

Courant de charge Puissance réactive


I c =Cω× V totale
Q=U × I c = √3 V × I c
Capacité Puissance réactive par
I c √3 Q phase
C= = Q=V × I c
Vω U 2 ω

Ce courant réactif qui n’existe qu’à vide subsiste quand la ligne


débite une puissance active ; il est déphasé d’un quart de période
en avant du courant actif auquel il s’ajoute géométriquement.
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3. COEFFICIENT D’INDUCTION D’UNE LIGNE


Un conducteur parcouru par un courant I produit un champ
magnétique. Ce champ magnétique agit :

 sur le conducteur lui-même en créant une f.é.m. d’auto-induction


 sur les autres conducteurs en créant une f.é.m. induite dans ces
conducteurs.

L’effet de ce champ magnétique provoqué par le courant I qui


parcourt le conducteur est caractérisé par le coefficient de self-
induction industrielle qui vaut pour chaque conducteur et pour la
tension simple :

[
Ll= 4 , 6 × log ( 2da )+0 , 5] ×10−4
et L=Ll × L

Avec Ll : Self-induction linéaire en H /km

d : Diamètre du conducteur en mm

a : Distance entre axes des conducteurs en mm

L : Inductance en Henry H

L : longueur du câble en km

La ligne présente une réactance inductive Lω qui a pour effet de


créer un déphasage du courant en arrière de la tension.

4. COMPARAISON

Aérienne Souterraine
Dépannage facile Esthétique
Avantages
Prix réduit Moins encombrant
Inesthétique Dépannage difficile
Inconvénients
Encombrant Prix élevé
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Exemple

Un câble triphasé de 25 km alimenté sous une tension de 20 kV 50 Hz


présente une capacité industrielle de 0,2 μF /km. Quelle est le
courant de charge et la puissance réactive pour chaque conducteur ?

Solution

Capacité de condensateur Courant de charge


−6
C=L ×C i=25 ×0 , 2=5 μF I c =Cω× V =5 ×10 ×314 ×11500=18 A

Tension simple Puissance réactive par phase


U
V = =11500 V 3
Q=V × I =11500 ×18=207 ×10 kVAR
√3

POSE, DEROULAGE, JONCTION ET DERIVATION DES CABLES SOUTERRAINS


1. POSE DES CABLES SOUTERRAINES
Deux modes sont d’application :

 La Pose des câbles directement dans le sol


 La pose des câbles dans des galeries

4.1. Pose directe des câbles dans le sol

Ce mode de pose, qui est le moins couteux, ne convient qu’à des


câbles armés. Une tranche de 0,60 mètres de largeur est creusée
jusqu’à 1m de profondeur en terrain normal. Cette profondeur est
portée à 1,20m quand il s’agit des traversées des voies aux
véhicules. Pour ce faire, il faut :

 Prévoir un lit de sable de 0,15m étendu sur le fond ;


 Les câbles y allongés puis couvert de 0,15m de sable et de
0,20m de terre sans cailloux
 Un grillage ou des dalles de ciment (pour avertir les
terrassiers qui y font des travaux)

4.2. Pose par galerie


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Dans les villes, on établit des galeries en maçonnerie avec des


étagères sur lesquelles les câbles sont couchés.

2. DEROULAGE DES CABLES SOUTERRAINES


Pour la pose en plein terre, en galerie ou en caniveau, la bobine
du câble est montée sur les vérins pour pouvoir tourner facilement à
une extrémité de la ligne. Un homme surveille le déroulage. Une
équipe de manœuvres, espacés les uns des autres, est disposée dans
la tranché ou la galerie.

3. JONCTION ET DERIVATION DES CABLES SOUTERRAINES


La jonction et la dérivation des câbles souterrains se fait par
des « boites de jonction ». Elles sont formées de deux coquilles en
fontes serrées l’une contre l’autre par des boulons. Elles sont
étanches à l’eau et à l’air et doivent isoler parfaitement et de
façon durable les conducteurs dénudés des câbles qu’elles
contiennent. Les boites sont remplies d’un isolant solide et coulé à
chaud, nommé « compound ».

Boite de jonction Boite de dérivation


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CHAPITRE V
LES RESEAUX DE TRANSPORT ET DE DISTRIBUTION
DE L’ENERGIE ELECTRIQUE
5.1. Généralités
1) DEFINITION
Un réseau électrique est un ensemble des structures électriques qui permettent le transport
ou la distribution de l’énergie électrique.

2) CLASSIFICATION
Les réseaux électriques sont classés suivant la nature de courant, la grandeur de la
tension d’utilisation, le mode d’emplacement et le mode de raccordement.

2.1) SUIVANT LA NATURE DE COURANT


 Le réseau à Courant Alternatif

Qui utilise le CA. Il présente un certains nombre d’avantages : possibilité d’alimenter


certains points situés le long de la ligne, prix réduit, mais exige trop de chute de
tension dues à la résistance linéique, la réactance linéique, effet pelliculaire, effet
couronne et l’effet de proximité. le transport en CA se fait pour des courtes distances

 Le réseau à Courant Continu

Qui utilise le CC. Il présente moins de chute de tension, mais ne permet pas
d’alimenter des points situés le long de la ligne, et son prix est élevé. Ainsi, le
transport en CC se fait pour des longues distances.

2.2) SUIVANT LA GRANDEUR DE LA TENSION D’UTILISATION


 Le réseau à très haute tension THT

Ces réseaux utilisent les tensions de l’ordre de 380 kV à 750 kV, voire plus que ça. Il se
fait à très grande distance (des milliers de kilomètres).

 Le réseau à haute tension HT

Ces réseaux utilisent des tensions alla de 70 kV à 220 kV. Il se fait à grande distance
(des centaines des kilomètres).
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 Le réseau à moyenne tension MT

Ces réseaux utilisent la tension de l’ordre de 1 KV à 40 kV, il se fait à faible


distance (des dizaines des kilomètres).

 Le réseau à basse tension BT

Ces réseaux utilisent des tensions de l’ordre de 110 V à 600 V.

 Le réseau à très basse tension BT

Pratiquement, ce réseau n’existe pas car les appareils qui fonctionnent en TBT
comportent un système de réduction BT-TBT.

2.3) SUIVANT LE MODE D’EMPLACEMENT


 Le réseau d’interconnexion

C’est un réseau à THT qui alimente les réseaux de transport de plusieurs Etats.

 Le réseau de transport national

C’est un réseau d’interconnexion national. Il est à HT ou THT et alimente le réseau de


répartition.

 Le réseau de répartition régionale

C’est le réseau qui alimente directement le réseau de distribution. Il se fait à HT.

 Le réseau de distribution et de consommation

C’est le réseau qui alimente directement les abonnés.il se fait en moyenne tension MT
ou en basse tension BT.

2.4) SUIVANT LE MODE DE RACCORDEMENT


 Le réseau radial (ou en antenne)

C’est un réseau qui est alimenté par un seul poste. Il présente des inconvénients
majeurs de grande chute de tension et en cas de coupure du FEEDER, certains départs sont
immobilisés.

 Le réseau bouclé

Le réseau bouclé est celui dont plusieurs postes débitent sur un feeder fermé et de ce
feeder sont raccordés plusieurs départs. Il présente une chute de tension peu réduite,
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économie d’exploitation, par contre, de prix élevé, exige des agents qualifiés. Il est
utilisé dans des zones urbaines.

 Réseau maillé

Deux ou plusieurs postes débitent sur plusieurs feeders interconnectés. Il présente les
avantages suivant : faible chute de tension, économie d’exploitation. Par contre, il exige
des agents qualifiés et son prix est élevé.

5.2. RESEAUX DE TRANSPORT DE L’ENERGIE ELECTRIQUE

5.2.1. PROBLEME DE PRODUCTION DE L’ENERGIE ELECTRIQUE


 Il est impossible de stoker l’énergie électrique produite. Elle est à consommer au
moment où elle est produite ;

 Elle doit répondre aux exigences des consommateurs pendants les heures pleines,
creuses et de pointe ;

 Elle doit avoir un prix abordable et permanente ;

 Les consommateurs sont nombreux et éparpillés.

Pour répondre à tous ces problèmes, il faut constituer un réseau électrique afin
d’augmenter la puissance disponible et garantir la permanence de fourniture à moindre coût.

5.2.2. SCHEMA GENERAL DE CONFIGURATION

5.2.3. CONSTITUTION
Un réseau de transport et distribution de l’énergie électrique est constitué de :
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 Un réseau d’interconnexion (T.H.T)

 Un réseau de transport national (T.H.T)

 Un réseau de répartition (HT)

 Un réseau de Distribution (MT ou BT)

1) RESEAU D’INTERCONNEXION (T.H.T)

Qui assure les échanges d’énergie entre nations. Les tensions d’interconnexion sont 150 kV,
220 kV, 380 kV et 730 kV. Les puissances mises en jeu sont très importantes (plus de 100
MW).

Il y a interconnexion lorsque deux ou plusieurs centrales fonctionnent en parallèle et


débitent sur un même réseau d’utilisation. Elle offre des avantages d’exploitation
électrique :

 Augmenter la puissance à distribuer et atteindre la distribution jusqu’aux endroits non


desservis.

 Améliorer la qualité de l’énergie fournie en tension et en fréquence ;

 Augmentation de la sécurité d’alimentation des usagers en diminuant le coût et les


risques d’arrêt prolongé;

2) RESEAU DE TRANSPORT NATIONAL (H.T ou T.H.T)

C’est un réseau d’interconnexion qui assure les échanges d’énergie entre régions
nationales. Les niveaux de tension sont : 70 kV, 150 kV, 220 kV et 380 kV.

3) RESEAU DE REPARTITION (H.T)

Ils ont pour but d'assurer, à l'échelle régionale, la fourniture d'électricité.


L'énergie y est injectée essentiellement par le réseau de transport via des
transformateurs, mais également par des centrales électriques de moyennes puissances
(inférieures à environ 100 MW). Les tensions de répartition sont 63 kV, 70 kV et 90 kV.

5.3. NATURE DE COURANT UTILISE DANS LES RESEAUX DE TRANSPORT


1) Le courant alternatif
Le système de transport en monophasé semble être le plus simple car il ne nécessite que
deux conducteurs.

Par contre, les expériences ont démontré que le système le plus mieux reste le système
triphasé car en triphasé, la section est la moitié et le volume représente les trois quarts
par rapport à une ligne monophasé (Voir calcul). D’autre part il est plus facile de créer
un champ tournant nécessaire aux moteurs alternatifs en triphasé qu’en monophasé.
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2) Le courant continu
Il est plus utilisé pour les lignes THT plus longues. Car le courant alternatif pose des
problèmes pour les lignes plus longues ( L ≥1000 km ). Ces problèmes ne se posent pas en
courant continu.

 La capacité
La capacité d’une ligne plus longue est plus importante.la ligne absorbe alors un courant
capacitif élevé lorsqu’elle est à vide. Ce courant capacitif provoque des surtensions qui
peuvent être excessives. Ce courant s’annule par introduction à des points déterminé de la
ligne les inductances shunt.

 La résistance
La résistance du conducteur est plus grande en courant alternatif qu’en courant continu. En
effet, le champ engendré par un conducteur est plus fort au centre qu’à la périphérie du
conducteur. Donc la densité du courant est plus élevée à la périphérie qu’au centre u
conducteur. Ce phénomène est dit:effet p é lliculaire .

 L’isolation
L’isolation peut être moindre en CC qu’en CA. En effet, une ligne de 750 kV eff en CA, la
tension max par rapport à la masse sera :
√ 2U eff
U max =
√3
La tension composée estU p− p = √2 U eff
 Exploitation

L’exploitation d’une ligne à CC est plus complexe par rapport à une ligne à CA. Pour ce
faire, on part du courant alternatif que l’on transforme en courant continu (redressement)
au départ, et du courant continu en courant alternatif dans les stations terminales
(ondulation).

Bref, une ligne à courant continu est plus complexe, plus cher, elle utilise un personnel
très compétent que celui utilisé pour une ligne alternative.

5.3. NOTE SUR LA LIGNE INGA-SHABA


C’est une ligne à THT/CC qui relie une zone de production d’énergie électrique
(INGA) à une zone de grande consommation (Shaba/Katanga actuel). La ligne de transmission
couvre une distance de 1700 km composée de deux rangées de pylônes de 40 m de hauteur. La
distance moyenne entre pylônes est de360 m.

Chaque rangée porte un faisceau de trois conducteurs, suspendu à des isolateurs


en porcelaine, placés en chaine en ‘ ‘ V ’ ’ avec une distance du conducteur à la masse de 4
m. un câble de garde isolé sert de moyen de communication et de protection contre les
surtensions d’origine atmosphériques (foudre). Un câble enterré sert de mise à la terre des
pylônes.
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Hormis les deux lignes de transport, deux autres lignes de terre sont prévues à
chaque terminal. En cas de mise hors circuit d’un pôle, le retour du courant se fait par
ces lignes d’électrodes de terre.

La tension de transmission est de 1000 kV entre pôles (5000 kV p ô≤−terre).


Les conducteurs transportent une puissance d ’ au moins 1120 MW .

CHAPITRE V.
POSTE DE DISTRIBUTION L’ENERGIE ELECTRIQUE

1. INTRODUCTION
L’énergie électrique produite par les centrales passe d’abord par des postes appelés
station de transformation (poste élévateur) pour permettre le transport.

En suite, dans des postes appelés sous-station de transformation (poste abaisseur) pour
préparer la distribution. La distribution de l’énergie électrique aux abonnés se fait en MT
à partir d’une sous-station ou en BT au moyen des postes de transformation appelés cabines
de transformation de l’énergie électrique.

2. LES POSTES HT/MT


Ces postes sont du type extérieur pour la partie HT (quelquefois intérieur pour les
grandes villes); le transformateur est extérieur ; la partie MT est du type intérieur et se
présente sous trois formes :

 En cellules ouvertes ;
 En cellules préfabriquées ;
 En cellules blindées

3. LES POSTES MT/BT


Ils sont aussi appelés « cabine électrique ». Ils permettent la distribution de
l’énergie aux abonnés domestiques. On peut distinguer quatre types d’exécutions pour ce
type de poste :

 Les postes sur poteau.


 Les postes à cellules ouvertes (en maçonnerie) ;
 Les postes à cellules préfabriquées ;
 Les postes à cellules blindées (mobile).

3.1. LES POSTES SUR POTEAU


Ils sont à ciel ouvert. Le transformateur est suspendu sur le poteau protégé par un jeu
des fusibles. Le TGBT est sur terre dans un coffret.
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3.2. LES POSTES A CELLULES OUVERTES


Ils sont construits sur place, en matériaux durable. Le local est en matériaux
incombustible et doit être parfaitement sec. Il est construit de façon à éviter l’eau et
l’humidité.

1) Compartiments

Dans un poste de transformation MT/BT à cellules ouvertes (cabine en maçonnerie),


existent cinq (5) cellules et un Tableau Général Basse Tension (TGBT).

 La cellule d’arrivée
 La cellule de bouclage
 La cellule de mesure et comptage
 La cellule de disjonction
 La cellule de transformation
 Le Tableau Général Basse Tension TGBT

2) Manœuvres de rétablissement (ordre d’enclenchement)

Avant tout, il faut prendre les précautions : avoir les artifices de sécurité : Bottes,
Tabouret, Gants et une perche.

 Monter sur le tabouret, fermer le sectionneur avec la perche;


 Fermer ensuite le disjoncteur ;
 Charger la cabine en fermant l’Interrupteur Général puis progressivement les
interrupteurs du TGBT.
 Fermer la porte.

3) Manœuvres de déclenchement (ordre de coupure)


 Laisser la porte grandement ouverte
 Décharger la cabine en ouvrant progressivement les interrupteurs du TGBT puis
l’Interrupteur Général IG ;
 Monter sur le tabouret et couper le Disjoncteur ;
 Couper ensuite le sectionneur d’un coup sec à la perche.

4) Inconvénients
 Construction importante ;
 Surface occupée importante ;
 Elle est fixe, elle ne peut être déplacée sans destruction.

3.3. LES POSTES A CELLULES PREFABRIQUEES


Vu les inconvénients que présente une cabine en maçonnerie, on a tenté de normaliser la
construction de ces postes en apportant la diminution du prix de revient, le montage se
fait à l’usine, l’entretient est nul, la rapidité d’installation, la récupération de la
cabine si elle n’est plus utilisé comme avantage.

3.4. LES POSTES A CELLULES BLINDEES


Ici, toutes les cellules traditionnelles sont intégrées dans un ensemble est forment un
seul bloc. L’ensemble comprend quatre parties :
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1) Compartiment d’appareils équipé d’un disjoncteur, un pont de sectionnement, un jeu des


fusibles à HPC et un jeu de transformateur de puissance.
2) Compartiment tête de câble équipé du sectionneur principal, de bouclage et de mise à la
terre.
3) Compartiment jeu de barres Jeu de barres réalisé en tube de cuivre de section
standardisée
4) Compartiment appareillage auxiliaire BT équipé de TI, TP, relais de protection,
appareils de mesure, barres omnibus basse tension, plaques à bornes.

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