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Sommaire
1. Nature de la lumière
3. Loi de Malus
7. Pouvoir rotatoire
11. Bibliographie
3
Introduction
Alors que l’œil humain en est incapable, beaucoup d’animaux perçoivent la polarisation
des ondes lumineuses notamment pour s’orienter. Mieux des céphalopodes comme la
seiche peuvent contrôler et moduler la polarisation de la lumière réfléchie sous l’eau par
leur peau, qui sans changer de couleur, peut ainsi renvoyer une information à un œil
capable de détecter les variations de polarisation de la lumière pour communiquer
secrètement avec leurs congénères ou échapper à des prédateurs.
Est-il envisageable pour l’homme de communiquer en utilisant la lumière polarisée ?
Avant de répondre à cette problématique, on se propose d’aborder quelques notions sur
la lumière polarisée, phénomène n’ayant jamais été étudié au lycée.
1. Nature de la lumière
Si la direction du champ électrique (et donc du champ magnétique) est fixe au cours du
temps par rapport à la direction de propagation, on dit que la lumière est polarisée
rectilignement
Une onde est polarisée rectilignement si a une direction bien définie dans
l’espace. L’extrémité du vecteur décrit un segment de droite dans le plan
d’onde.
Lumière naturelle
La lumière issue du soleil, des lampes à incandescence,… est dite non polarisée ou
incohérente : cela veut dire que le champ électrique a une direction qui varie
aléatoirement dans le plan d’onde.
Maintenant que nous avons une idée de ce qu’est la lumière polarisée l’étape logique
suivante est de comprendre comment la produire, la modifier et la manipuler afin qu’elle
corresponde à nos besoins.
écran
lampe
lentille
Envoyons un faisceau de lumière naturelle cylindrique sur un polariseur. Quelle que soit
l’orientation du polariseur rectiligne, l’éclairement de la tache sur l’écran reste constant.
On montre que l’intensité transmise vaut théoriquement la moitié de l’intensité avant le
polariseur.
analyseur écran
condenseur diaphragme polariseur
lampe
lentille
En tournant l'analyseur dans son propre plan, on observe que l'éclairement varie entre
un éclairement maximal et l'extinction totale du faisceau transmis. Cette extinction se
produit chaque fois que les directions de (P) et (A) sont croisées.
S’il est possible d’éteindre une onde lumineuse au moyen d’un analyseur, celle-ci est
polarisée rectilignement.
Considérons une corde horizontale tendue passant à travers une fente étroite
perpendiculaire à la corde. Donnons à l’extrémité de la corde, un mouvement vibratoire
vertical. Nous constatons que :
Si la fente est verticale, la propagation du mouvement vibratoire se fait normalement
au-delà de la fente, avec conservation de l’amplitude.
Si la fente est horizontale, il n’y a plus de vibrations au-delà de la fente. Si l’on fait
tourner la fente de la position verticale à la position horizontale, l’amplitude des
vibrations de la corde au-delà de la fente diminue à mesure que l’angle α de la fente avec
la verticale augmente.
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α
Si l’onde incidente d’intensité Ip est polarisée rectilignement selon la
direction , alors l’onde émergente est polarisée selon la direction et
son intensité IA suit la loi de Malus :
La loi de Malus constitue une preuve directe du caractère vectoriel du champ électrique
b.Vérification expérimentale
condenseur analyseu
diaphragme polariseur analyseur
luxmètre
lampe
lentille
8
condenseur analys
Analyseur tournant
diaphragme polariseur
+
Oscilloscope
lampe
R
U1 10k
+ 1k
-
Laser 1k
OCT
10k -
+
+ U2
10k
Suiveur u
Détecteur
P A
d’éclairement
Amplificateur de u =10(u2-u1)
différence
C
R2
R R1
+
+
ue u’
Oscillogramme
u’
C
R2
R
- R1 +
+
-
U OCT
11
Graphe f=h(U)
En 1808, le polytechnicien Malus observe les rayons du soleil réfléchis par une vitre du
palais du Luxembourg et tombe sur une découverte : la lumière peut être polarisée par
réflexion !
a. Expérience
Recevons un faisceau cylindrique de lumière naturelle sur un miroir de verre noir sans
tain, qui transmet seulement la lumière réfléchie sur la première face. Interposons le
polariseur entre le miroir et l’écran normalement au faisceau réfléchi.
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Polariseur
Lumière incidente
écran
i
Miroir plan
Lumière réfléchie
En faisant tourner le polariseur, on constate que l’éclat de la tache lumineuse sur l’écran
n’est pas constant. Pour un tour complet du polariseur, l’intensité de la tache passe par
deux maximums et deux minimums ; entre un maximum de lumière et un minimum, le
polariseur a tourné de 90°. La lumière réfléchie sur le verre n’a pas les mêmes
propriétés que la lumière naturelle. Recommençons l’expérience en modifiant l’angle
d’incidence sur le miroir. L’intensité des minimums varie avec l’angle d’incidence i. Pour
une incidence i voisine de 57°, l’intensité des minimums est nulle ; il y a extinction
complète.
Appareil photo
Polariseur
Lumière polarisée
Lumière blanche
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Chaque pixel des deux images mesure l’intensité réfléchie par une zone particulière
située le dos de l'insecte. Si l'intensité IH (x,y) représente l'intensité d'un point de
coordonnées (x,y) sur l'image pour le polaroid tourné à l’horizontale et si l'intensité IV
représente l'intensité d'un point de coordonnées (x,y) sur l'image pour le polaroid
tourné à la verticale , alors on va pouvoir calculer le degré de Polarisation Horizontale
par rapport à la polarisation Verticale de la lumière mesurée en ce point, noté DPOHV
grâce à la relation :
x
y
Si la polarisation ne change pas alors IH = IV DPOHV = 0
Si la lumière est très polarisée alors IH>>IV ou IV>>IH et DPOHV = 1
On va donc calculer DPOHV pour chaque pixel sur l’image de l’insecte. On obtiendra une
nouvelle image, où les points brillants seront des zones fortement polarisées et les
points sombres des zones faiblement polarisées.
IH-IV
Image Carte
- Image
IH +IV
DPOHV
V H
Image
Image
+
V
H
Zones de polarisation de la
lumière
Le corps des insectes est protégé par une cuticule ( nom zoologique de leur »peau »)
riche en chitine. La chitine est une très grosse molécule, constituée d’un alignement de
plusieurs milliers d’exemplaires d’une petite molécule azotée, la N-acéthylglucosamine,
assemblées en fibres microscopiques.
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Ces fibres sont disposées en feuillets superposés, à l’intérieur desquelles elles sont
tournées d’un petit angle par rapport à celles du feuillet inférieur, ce qui conduit à une
structure hélicoïdale analogue à celle observée dans les cristaux liquides cholestériques
(les cristaux cholestériques doivent leurs noms à leur découverte au XIX°siècle dans les
substances naturelles dérivées du cholestérol. Ces molécules de chitine organisées sous
forme d’hélices sont capables de moduler la lumière, à l’instar des cristaux liquides. Elles
la réfléchissent ainsi comme un miroir, ce qui donne l’effet de brillance. Mais ces hélices
sont également polarisantes, c'est-à-dire qu’elles diffusent les ondes lumineuses dans
une direction privilégiée, ce qui amplifie le phénomène de réflexion. Quant à la couleur
verte, cuivrée ou argentée, elle dépend du pas de vis des hélices de chitine.
c.
d.
e.
f.
g.
h.
i.
j. Orientation des molécules
dans une phase cholestérique
Œil de
seiche
7. Pouvoir rotatoire
Après traversée d’un polariseur, la lumière émergente est généralement polarisée
rectilignement. Certaines substances, telles que le quartz ou des solutions aqueuses de
sucre, possèdent la propriété de faire tourner le plan de polarisation de la lumière. On
dit qu’elles sont optiquement actives et le phénomène porte le nom de polarisation
rotatoire. Pour un observateur recevant la lumière, si la rotation s’effectue vers la
droite, on dit que la substance est dextrogyre. Si elle s’effectue vers la gauche, on la
qualifie de lévogyre.
a. Loi de Biot (1812)
Pour une substance optiquement active en solution dans un solvant inactif (c’est à
dire qu’il n’y a pas d’associations moléculaires), le pouvoir rotatoire produit par une
longueur l de solution pour une radiation donnée est proportionnel à la concentration
massique Cm de la solution (masse de substance active par unité de volume),
proportionnelle à la longueur l traversée et proportionnelle au pouvoir rotatoire
spécifique [α]s de la substance active dissoute.
Pouvoir rotatoire : α = [α]s Cml [α]s dépend peu de la température (5/10 000 de sa
valeur par °C) mais est fonction de la longueur d'onde de la lumière utilisée. La rotation
croit du rouge au violet : c'est le phénomène de dispersion rotatoire : [α]s = A/λ².
Dans le système international, [α]s est exprimé en rad.kg-1.m²
Si Cm est exprimé en g.cm-3 et α en degrés, [α]s est donné en °.dm-1.g-1.cm3
L'activité optique se manifeste à l'état solide, à l'état liquide ou pour des substances
dissoutes. Dans ce qui suit on s'intéresse au dernier cas.
Plaçons successivement : une source de lumière quasi monochromatique S (lampe à
vapeur de sodium), un polariseur P, une cuve destinée à recevoir la substance à analyser
C, un analyseur A dont l'axe est perpendiculaire au polariseur. L'intensité de la lumière
transmise par le dispositif est nulle.
P A 16
écran
Source
Eau + saccharose
monochromatique
Remplissons la cuve d'eau. L'intensité de la lumière transmise est nulle. On dit que
l'eau est un composé optiquement inactif ;
Introduisons une solution aqueuse de saccharose dans la cuve. L'intensité de la
lumière transmise n'est pas nulle. Le saccharose est un composé optiquement
actif.
On peut retrouver une intensité nulle, en tournant l'analyseur d'un angle a.
L'activité optique d'une substance est la manifestation à l'échelle macroscopique de
la chiralité (c'est à dire de la dissymétrie) des molécules : la molécule n'est pas
superposable à son image dans un miroir (comme 2 mains : l'image d'une main droite
par un miroir est une main gauche). Chiros signifie main en grec.
8. Etude de l’effet Faraday
Faraday s’intéresse au rapport entre magnétisme et lumière. Il étudie l’action d’un
champ magnétique sur la lumière polarisée traversant différents milieux, et découvre,
en utilisant le verre lourd qu’il avait mis au point en 1829, que le plan de polarisation de
la lumière tourne d’un certain angle lorsqu’elle traverse le verre lourd soumis à un fort
champ magnétique. Cette découverte importante, appelée de nos jours effet Faraday,
date du 13 septembre 1845. Faraday l’inscrit dans son journal et ajoute « assez fait
pour aujourd’hui « !
Afin de créer un champ magnétique important, on va utiliser un électroaimant.
Bobines comportant
500 spires
Teslamètre
Montage 24V
+
Sonde à effet Hall
Rhéostat 33Ω
Résultats expérimentaux
B (mT)
e =2,5cm
120
100
80
60
40
20
9 8
7
6 5
4
2
3 1
19
2β (°)
Λ =490 nm
10
20 40 60 80 100 120
B (mT)
40
35
30
25
20
(nm-2)
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a. Expérience
Appliquons entre les bornes de modulation d’une diode laser une tension alternative
sinusoïdale délivrée par un générateur de signaux. Disposons une photodiode, polarisée
en inverse, sur le trajet du faisceau laser.
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D
+ HP
i +
Laser o + + +
10k Suiveur s
d
GDS e
u
+ V i
o
Amplificateur
v de A
l
i e
puissance m
a
e u p
La tension appliquée au
s laser permet de moduler la puissance lumineuse délivrée par
r l
celui-ci. V e
2 i
r électrique produit dans la photodiode par le faisceau lumineux
L’intensité io du courant f
i reproduit les variations de la puissance de ce dernier, et donc les
qu’elle reçoit i
e
variations de la tension de modulation appliquée au laser. c
On peut moduler la puissance lumineuse délivrée par le laser en lui appliquant la tension a
1
aux bornes d’un microphone. Le haut-parleur restitue le son de la voix. t
e
b. Modulateur à effet Faraday
Comment peut-on transmettre une onde sonore en utilisant l’effet Faraday ? u
La polarisation rotatoire par effet Faraday permet de commander électriquement r
l’intensité de l’onde émise par le laser. Plaçons- nous dans le cas où le champ magnétique
d
appliqué dépend du temps B(t) ; on peut obtenir un tel champ grâce à un courant variable
e
i(t) qui alimente le circuit de l’électroaimant. L’analyseur fait avec le polariseur un angle
θ constant. Sous l’action du champ magnétique, la substance provoque une rotation α du
plan de polarisation qui dépend du temps. D’après la loi de Malus l’éclairement à la sortie p
Ainsi l’éclairement I(t) produit par le faisceau laser peut être modulé par le courant de i
commande i(t). Une telle modulation n’est pas linéaire mais comme α<<θ, on admet que s
s
Si on choisit θ= 45° a
En bref, on introduit dans la bobine le signal à transmettre sous la forme d’une n
modulation de tension et le faisceau laser émergeant transporte les informations c
sous la forme de variations d’amplitude e
Cellule photoélectrique
P bobine A
Laser
Ampli
HP
Amplificateur flint
de courant
GDS
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On peut remplacer le générateur de signaux par un microphone et le son est restitué par
le haut-parleur. Le signal sonore a été codé sous forme d’une variation de polarisation du
faisceau laser. Donc on a pu communiquer en utilisant la lumière polarisée.
Nous remercions chaleureusement nos professeurs de Physique et de SVT qui nous ont
accompagnés tout au long du projet. Nous remercions également l’entreprise SEMI pour
son aide matérielle ainsi que Schneider Electric pour ses conseils.
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Bibliographie