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INTRODUCTION
De l’évaluation à la prise de décision : quelques conclusions
opérationnelles du PASEC
La situation de départ, du seul point de vue des acquis constatés des élèves,
est peu satisfaisante : ce n’est pas tant la maîtrise des points au programme
qui fait problème, que la grande difficulté des élèves à réutiliser ces connais-
sances hors du schéma d’enseignement initial. L’amélioration de la qualité
n’est cependant pas la seule priorité. Les résultats mettent d’abord en évi-
dence des possibilités d’extension de la scolarisation à faibles coûts :
Etendre la scolarisation
Le PASEC fait apparaître que ces moyens classiques de réduction des coûts
n’ont pas d’effets secondaires rédhibitoires sur la qualité de l’éducation. Lors-
qu’on réduit le ratio maître/élèves (taille des classes, double flux), qu’on aug-
mente la fluidité des cycles (diminution des redoublements), qu’on limite les
coûts de formation et les coûts salariaux des maîtres (niveau de recrutement,
catégorie d’emploi, formation initiale et continue), le gain combiné sur les
coûts unitaires peut être spectaculaire (du double au simple), alors que la
perte sur les scores des élèves à des épreuves standardisées se limite à quel-
ques points de pourcentage.
Il s’agit bien sûr d’un constat global, qui peut souffrir quelques exceptions, et
qui ne dispense pas de mesures d’accompagnement visant à amoindrir le
risque de détérioration des conditions de vie et de travail de l’élève et de
l’enseignant. Par exemple, l’acceptation de classes à grands effectifs, ou l’ins-
tauration du double flux, devrait s’accompagner d’aménagements concer-
nant les horaires, la pédagogie, les primes de difficulté, etc.
La réduction des coûts unitaires par les moyens qui viennent d’être évoqués
autorise un accès plus large à l’école. Le bénéfice en termes d’équité com-
pense largement la baisse, effective mais limitée, de la qualité des apprentis-
sages.
Les systèmes éducatifs qui sont les plus proches de l’objectif de scolarisation
universelle peuvent envisager comme objectif prioritaire l’amélioration de la
qualité. Dans ce cas, la contrainte sur les coûts unitaires est moins forte et la
perspective devient différente.
Cette faible efficacité du levier de la formation est relative à un état des sys-
tèmes considérés. Les mêmes données d’analyse PASEC permettent de me-
surer de très grands écarts de performance d’un enseignant à l’autre. L’inves-
tissement dans la formation des enseignants reste donc souhaitable, mais il
faut la repenser pour la rendre plus efficace.