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Il est vrai qu'un enseignement-apprentissage efficace du français langue seconde suppose des
interactions régulières surtout d'élève à élève, une pédagogie active favorisant de manière
spontanée la communication orale et écrite plutôt que l'apprentissage des phrases toutes
faites, autant d'exigences qui semblent difficiles voire impossibles avec des effectifs élevés.
Ce vocable a suscité bien des polémiques. A partir de quel nombre peut-on parler de "grand
groupe" ? Il semble aujourd'hui qu'on peut parler de "grand groupe" à partir d'un effectif
supérieur ou égal à cinquante élèves. Ce consensus est important dans la recherche des
solutions. Jusque là, seul le critère quantitatif permet de définir le "grand groupe". Mais l'on
oublie d'autres variables comme l'âge, le niveau des élèves, ... et les conditions
d'enseignement.
De nos jours, on parle de "grand groupe" lorsqu'à partir d'une situation-apprentissage donnée
le nombre d'élèves est si élevé qu'il devient un obstacle à la communication orale et écrite.
Cette loi permet de lutter contre la monotonie des apprentissages et de répondre à la pluralité
des besoins. L'enseignant se doit de varier ses techniques, ses activités et durées de travail
pour intéresser les élèves.
Pour être efficace, un enseignement doit tenir compte des réalités socio-culturelles et
psychologiques de l'élève. Ces réalités se fondent sur un esprit de groupe, de solidarité. En
Afrique, la vie est communautaire. A l'école coranique, les élèves les plus avancés aident les
débutants, les nouveaux venus, et sont eux-mêmes formés par le maître. Ce seul exemple
suffit pour montrer que l'enseignement traditionnel tout en développant la mémoire, l'autorité
de l'enseignant, contribue à la situation réelle de notre système éducatif.
1. La formation de sous-groupes :
A partir des affinités ou à partir des niveaux sans tenir compte des sexes. Le nombre de sous-
groupes dépend du nombre d'élèves, de l'espace disponible, des problèmes de discipline posés
par la multiplicité des sous-groupes.
2. Le travail en sous-groupes :
Les sous-groupes peuvent par exemple travailler sur un même thème. De ce fait, il faut
d'abord appliquer la démarche attendue; ensuite en cas d'erreur constatée au niveau d'un
sous-groupe, arrêter et corriger pour l'ensemble des sous-groupes. D'autre part, la durée de
l'activité doit être précisée d'avance. C'est dire l'importance du rôle de l'enseignant qui doit
être formé aux différentes techniques de gestion et d'animation des grands groupes.
L'un participerait oralement à l'activité proposée tandis que l'autre groupe se chargerait de la
prise de notes. Cela supposerait un entraînement systématique des élèves à la prise de parole
et à la prise de notes. On peut aussi concevoir que pendant qu'un groupe se livre à une telle
activité, l'autre s'exerce à une autre activité et inversement.
4. L'évaluation :
L'enseignant doit donner les critères d'évaluation pour d'une part initier l'élève à l'auto-
évaluation, et d'autre part le motiver en sachant ce qu'il peut gagner ou perdre dans telle ou
telle activité. D'où la nécessité d'organiser au profit des enseignants des sessions de formation
aux méthodes de l'évaluation.
Pour conclure, disons que les effectifs pléthoriques loin de constituer un obstacle sont plutôt
sources de richesses à condition que l'enseignant soit capable de les gérer. Comme le note
Newcomb "lorsque la taille du groupe augmente, les ressources du groupe tendent à
augmenter aussi". Il est clair que plus le nombre d'élève augmente, les possibilités de
communication, d'échanges et de résolution des problèmes se développent. L'obstacle et le
peu de nombre deviennent alors un mythe à dépasser.
Si aujourd'hui les enseignants se plaignent de la lourdeur des effectifs, c'est parce qu'ils
restent tributaires de pratiques répétitives et improvisées. Il faut absolument former les
enseignants aux différentes techniques d'animation de groupes et par là même les amener à
changer ou à adapter leur mode d'évaluation traditionnel. L'institution doit les aider à lancer
leur profession dans les conditions d'aujourd'hui. C'est là une véritable réforme de l'acte
pédagogique nécessaire à la mise en place d'une pédagogie adaptée aux grands groupes.
ELEMENTS de BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages :
- CONFEMEN, Répertoire méthodologique d'organisation et d'enseignement dans les grands
groupes, Dakar, Presses universitaires de Dakar, Mai 1991, 119 pages.
- A. DIOUM, Enseigner dans une classe à large effectif, ACCT.
Revues :
- Diagonales n° 3,5,7,19,22.
- Cahiers pédagogiques n° 207, 208 - oct. 1982.
- Dialogues et cultures n° 30 - 1987.
http://www.mr.refer.org/ipn/AT_29_E1.HTM