Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
INTRODUCTION
L’école burkinabé a connu plusieurs réformes en vue d’une adaptation des enseignements aux différents
contextes du pays. L’enseignement des SP a connu des innovations tant dans les contenus que dans les
méthodes.
De nos jours, cet enseignement se veut expérimental. Ce caractère expérimental des SP impose à l’école de
se conformer aux exigences de cet enseignement.
L’importance de l’enseignement expérimental réside dans le fait qu’il prend en compte les trois (3)
domaines de la taxonomie: le cognitif, l’affectif et le psychomoteur. Cet enseignement se fixe pour finalité
de fournir aux élèves une culture équilibrée par l’acquisition de connaissances, d’attitudes et de savoir-
faire mais aussi de compétences pour faire face aux contraintes du monde actuel.
Il est nécessaire qu’un véritable enseignement expérimental des SP soit mis en œuvre. Mais le Burkina
Faso peine toujours pour trouver une issue favorable à la mise en œuvre effective de l’enseignement
expérimental.
Beaucoup de facteurs entravent l’application d’un véritable enseignement expérimental dans les classes.
1
Les diplômés des universités ne viennent à l’enseignement qu’en dernier recours à cause sans doute
de l’image peu reluisante de la fonction enseignante et/ou de la faible rémunération et des exigences
du métier.
Avec la création de l’IDS en 2004, l’Etat burkinabè espérait résoudre ce problème en mettant chaque
année à la disposition du système éducatif, environ cent (100) enseignants de M/PC. Par la suite ce
nombre a augmenté passant à 300/an, mais l’explosion démographique et une prise de conscience des
populations ont entrainé une hausse de la demande.
De l’insuffisance de la formation initiale et continue du personnel enseignant et des
encadreurs pédagogiques,
Certains enseignants de SP n’ont pas la qualification requise pour enseigner la discipline. Dans
beaucoup d’établissements, on emploie des personnes sans formation et sans qualification. Ce sont
entre autres certains vacataires, contractuels, auxiliaires et agents du SND. Cela ne contribue pas à
l’amélioration du niveau de l’enseignement que certains acteurs jugent en baisse.
Comme le soutiennent BRUNET.L et MORIN.L (1992, p.294), « c’est une erreur (...) de penser qu’un
éducateur n’a besoin que de peu de savoir ou de culture de base vu qu’il consacre ses énergies à des
enfants ou des adolescents ».
La création d’institutions, chargées de la formation d’enseignants a certes contribué à améliorer les volets
pédagogique et psychopédagogique de la formation des enseignants, mais celui de l’expérimentation en
sciences physiques a besoin d’être renforcé.
La formation continue, qui devrait relever l’insuffisance de l’expérimentation au niveau de la formation
initiale, reste elle aussi, très partielle.
Au niveau de la formation initiale par exemple, seul l’ex IDS assure le volet formation aux manipulations.
Quant à la formation continue, seuls les enseignants des lycées scientifiques ont régulièrement des
sessions.
Les freins à la mise en œuvre de la formation continue restent, le faible effectif du personnel
d’encadrement, le manque de moyens logistiques, de matériels et de ressources financières.
Du manque de motivation chez les enseignants et les apprenants ;
Du manque croissant d’intérêt pour l’éducation (budgétivore) de manière générale,
2
• l’enseignement dispensé ne répond pas toujours aux besoins des apprenants ;
• l’enseignement est dispensé sans un souci permanent d’interdisciplinarité ;
• l’objectivité n’est pas une donnée permanente dans le type d’approche en vigueur ;
• les examens sont très sélectifs ;
• les enseignements reçus ne permettent pas de développer toutes les potentialités des apprenants ;
• la formation reçue par les sortants du secondaire général ne leur permet pas de s’intégrer
harmonieusement dans la société ;
• la loi d’orientation de l’Éducation est méconnue de la plupart des enseignants ;
• les programmes en vigueur n’indiquent pas les modalités d’évaluation et ne fournissent pas
toujours des consignes utiles à ce sujet ;
• les programmes en vigueur n’indiquent pas les méthodes pédagogiques à utiliser ;
• la formation initiale et continue des enseignants est insuffisante ;
• les valeurs et les capacités décrites par la loi d’orientation ne sont pas développées par la formation
reçue ;
• les élèves en difficulté ne constituent pas toujours une préoccupation pédagogique réglementée par
le système (limitation du redoublement) ;
• la formation dispensée au secondaire général permet aux élèves d’acquérir des connaissances
cloisonnées mais elle ne leur permet pas de développer des attitudes et des aptitudes pour faire face
aux problèmes de la vie ;
• la formation reçue par les sortants du secondaire général ne leur permet pas de continuer à
apprendre par eux-mêmes ;
• les programmes sont lourds, trop vastes, irréalistes et inadaptés ;
• le manque d’enseignants, d’infrastructures et d’équipements est criard ;
• les effectifs dans les classes sont pléthoriques ;
• la corruption grandissante souille les structures de l’Éducation ;
• la formation est essentiellement théorique :
o Très peu d’initiation aux métiers manuels et peu de formation pratique et concrète ;
o le goût des travaux pratiques utiles et l’esprit technologique et pragmatique ne sont pas
suffisamment développés ;
o les nouvelles techniques de production, l’esprit d’initiative et le respect de la nature ne sont
pas pris en compte de manière adéquate dans l’enseignement.
o l’école n’insiste pas assez sur le respect et la pratique des valeurs morales et civiques
(formation militaire avec un volet instruction civique) ;
III. PERSPECTIVES
Ce bref panorama un peu sombre a inspiré les propositions suivantes :
• tous les programmes d’enseignement doivent être révisés ;
• tous les programmes doivent être adaptés au contexte ;
• les formations initiale et continue des enseignants doivent être assurées et améliorées ;
• une politique soutenue de recrutement d’enseignants doit être menée ;
• le système d’évaluation doit être revu dans le sens de la recherche de l’équité;
• la recherche d’un enseignement utile et intégré avec un lien permanent entre l’école, la vie et la
réussite du sortant doit être la visée première ;
• l’adoption d’une nouvelle approche d’enseignement, l’approche par les compétences, apparait
comme une solution possible. Mais cette adoption reste conditionnée par la mobilisation
d’importantes ressources (humaines, financières, matérielles, organisationnelles, ...).
3
Les inspections de l’enseignement secondaire qui ont entre autres pour mission d’assurer la formation
initiale et continue des enseignants et de concevoir les innovations pédagogiques peuvent constituer un des
maillons privilégiés pour un début de résolution de certains problèmes.
L’affectation des encadreurs pédagogiques dans les différentes régions et provinces du pays devrait
contribuer à l’amélioration du système en assurant un encadrement de proximité aux enseignants.