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Effectifs pléthoriques et ses conséquences

sur l’Encadrement Pédagogique des élèves


du Primaire de Gbadolite

Assistant Yves NZEGE GBIAKO,

Assistante Pélagie YAMOZE YALOME

UNIVERSITE DE GBADOLITE

Téléphone : + 243 814626115

+243 970413207

E-mail : yvesnzege@gmail.com
Résumé

L’étude s’est déroulée à Gbado – Lite, au Nord – Ubangi, notre


préoccupation est de mettre en évidence la situation des effectifs
pléthoriques des élèves du Primaire sur l’encadrement pédagogique en
recueillant les avis des enseignants sur les conséquences entrainées à la dite
pratique.

Nous sommes partis des hypothèses selon lesquelles, les raisons


des effectifs pléthoriques seraient dues au respect de l’existence de l’école
Primaire gratuite pour tous ; la quête d’argent c'est-à-dire une bonne
rémunération des enseignants est fonction des effectifs des élèves.

En revanche, ce phénomène aurait comme conséquences le mauvais


encadrement pédagogique, c'est-à-dire le manque de feedback, la correction
subjective d’où le résultat scolaire biaisé.

Pour vérifier les hypothèses ci – dessus, nous avons recouru à la


méthode d’enquête appuyée par la technique du questionnaire pour la
récolte des données.

Le questionnaire a été administré auprès de 60 Enseignants.

L’analyse de contenu était la mieux indiquée pour le dépouillement et le


calcul de pourcentage pour le traitement et l’analyse des données récoltées.

Après analyse, nous avons abouti aux résultats selon lesquels


les raisons des effectifs pléthoriques dans des classes sont le respect de
l’exigence de l’école primaire gratuite pour tous, la recherche de l’argent pour
payer les enseignants non pris en charge par l’Etat et la bonne réputation de
l’école par le public.

Malgré les raisons énumérées ci - haut, les conséquences de ce phénomène


est néfaste, les enseignants ayant pris part à notre enquête ont cité le
manque de suivi individuel par leur enseignant, la subjectivité dans la
correction des travaux scolaires, déjà fatigué après les enseignement, il est
obligé de préparer les leçons à enseigner le jour suivant, tenir à jour tous les
documents pédagogiques résoudre les problèmes de sa famille, d’où
l’encadrement pédagogiques des élèves défavorable. L’ensemble de ces
résultats ont confirmé nos hypothèses de recherche.

Mots Clés : Effectif pléthorique, encadrement pédagogique, Gbado – Lite,


élèves du primaire
EFFECTIFS PLETHORIQUES ET SES CONSEQUENCES SUR
L’ENCADREMENT PEDAGOGIQUE DES ELEVES DU PRIMAIRE DE
GBADOLITE

I. INTRODUCTION

L’école est un établissement où l’on accueille des individus


appelés « écoliers » afin que des Professeurs leur dispensent un
enseignement de façon collective.

Asobe (2012), pense que les établissements scolaires doivent


prendre le virage ! Ils sont donc à réformer.

Il faudrait nécessairement que les acteurs œuvrant dans ces institutions


repensent à leur conception sur l’école et à la façon dont ils exercent leur
métier. L’explosion démographique et l’insuffisance des structures d’accueil
constituent des casses - tête pour les gestionnaires des systèmes éducatifs
africains. L’explosion des effectifs d’élèves accentue la crise de l’école.

On note en effet, une insuffisance des infrastructures et capacités d’accueil


des établissements qui n’augmentent pas proportionnellement à
l’accroissement du nombre d’élèves.

Cette situation poserait un problème particulier dans les écoles où l’on


retrouve des salles surpeuplées.

Elle se traduit notamment par la révision des méthodes, des techniques et


des procédés pédagogiques d’enseignement

Tous ces éléments ne permettent pas une bonne structuration des


connaissances aux apprenants par le biais de l’enseignant et dans le
système enseignement et apprentissage.

La relation entre enseignant et élève est importante en vue d’abord de


l’éducation que l’enseignant propose à ce dernier, car la relation s’avère
comme le canal à travers lequel passent les processus éducatifs si bien que
sans elle il est difficile pour l’éduquer d’accepter les orientations de
l’enseignant, renchérit Asobe (2012).

Malgré tous ces efforts, nous avons contacté que les enseignants
éprouvent des difficultés dans l’encadrement pédagogique des élèves ceci à
cause des effectifs pléthoriques constatés à cet effet.

C’est ce qui entraîne une absence de motivation particulière et réelle chez


l’enseignant et dont l’implication directe serait l’absence d’un bon
encadrement pédagogique des élèves.
De ce constat émane des opinions qui tentent d’expliquer ce phénomène.
Selon d’autres enseignants, ces effectifs pléthoriques conduisent à des notes
qui ne reflètent pas le niveau véritable des élèves.

Au Cameroun, la question des effectifs pléthoriques porte


essentiellement sur le nombre trop important d’élèves dans une salle de
classe.

Dans les écoles Primaires publiques, l’enseignant se retrouve avec plus d’une
centaine d’élèves dans la classe. Les établissements privilégiés ont autour de
75 élèves

On rencontre la même situation au Rwanda, plus particulièrement dans la


ville de Kigali, avec 939,9 élèves par école. Cet effectif d’élèves s’avère plus
élevé si on le compare à l’effectif d’élèves qui se chiffre à 706, 6 élèves par
école au niveau national en 2002 (MINEDUC, 2002 cité par Mukankuzi).

Compte tenu des données relatives au surpeuplement des


classes dans le contexte Africain telles que mentionnées plus haut, et étant
donné que le Rwanda vit les mêmes réalités, nous définissons le
surpeuplement des classes dans le cas du Rwanda à l’image des systèmes
scolaires de la Guinée et du Bénin qui représentent les mêmes conditions
que celles du Rwanda. Le surpeuplement des classes est généralisé en
Afrique noire à cause du manque des moyens matériels des Etats, du taux
de natalité élevé et de la densité élevée de la population urbaine, renchérit le
même auteur précité.

Dès lors on se demande comment un enseignant peut accorder


la parole à chacun des élèves de la classe, pendant le déroulement de
l’enseignement et apprentissage. Dans de telles situations, il est certain que
l’effectif s’interfère très fortement l’activité pédagogique.

Mais l’Afrique, continent de forte démographie, où se trouve un


nombre important de Pays en voie de développement et parfois vivant en
dessous du seuil de pauvreté, ne peut pas respecter les normes prévues par
l’UNESCO (2010). La taille d’une classe ne devrait pas dépasser 25/30
élèves.

La très forte demande en éducation et l’exigence de l’école primaire gratuite


pour tous ont servi de prétextes à certains chefs d’établissement pour
recruter un nombre important d’élèves.

Pour Balla (cité par Ngo Kopla, 2012), cette situation est en
rupture totale avec les principes pédagogiques. Quant un enseignant donne
son cours, il doit circuler dans la salle pour contrôler les élèves, et s’assurer
qu’ils captent bien le message qu’il délivre souligne-t-elle.
Cette pratique qui est répondue à travers la République Démocratique du
Congo, la ville de Gbado - Lite n’est pas épargnée où l’on trouve des écoles à
effectif pléthorique. De même, la circulaire DPES/AS/83/CCE/001/7984/82
du 27 Septembre 1982 indique l’effectif maxima au niveau primaire à 55
élèves par classe.

Le Syndicat des Enseignants du Congo (2009) considère que les normes


maximales sont déjà élevées pour donner un enseignement de qualifiés.

Or, en réalité, beaucoup d’écoles sont au – delà des normes maximales. Il est
alors impossible aux enseignants d’exercer leur fonction avec toute
l’efficacité nécessaire.

Pour remédier à cette situation, cette organisation demande la construction


d’établissement scolaires et le recrutement d’enseignants qualités.

Partant de ce qui précède, notre problématique va tenter de


répondre aux questions suivantes :

 Quelles sont les raisons de l’effectif pléthorique des élèves par classe ?
 Quelles sont les conséquences de ce phénomène sur l’encadrement
pédagogique des élèves ?

Pour répondre aux questions soulevées par notre problématique,


nous avons formulé les hypothèses de recherche suivantes :

 Les raisons des effectifs pléthoriques seraient le respect de l’exigence


de l’école primaire gratuite pour tous ; la quête de l’argent c'est-à-dire
la rémunération des enseignants est fonction des effectifs des élèves ;
 Les conséquences de ce phénomène seraient le mauvais encadrement
pédagogique c'est-à-dire le manque de feed back ; la correction
subjective d’où le résultat scolaire biaisé.

En menant cette étude, les objectifs poursuivis sont :

 Se faire une idée sur les raisons qui motivent les effectifs pléthoriques
des élèves en classe ;
 Mettre en évidence les conséquences pédagogiques qui découlent de ce
phénomène.

L’intérêt de notre travail se situe à quatre niveaux à savoir :

 Intérêt pour l’enseignant

Nos résultats rendront la tâche des enseignants moins pénible


avec moins d’élèves par classe. Ils pourront accomplir aisément leurs tâches.
 Pour l’élève

La réduction des effectifs pléthoriques dans les salles de classe


permet à l’élève d’être mieux suivi et encadré par son enseignant. Elle
conduit ainsi à la réduction du taux d’échec, de déperdition scolaire et de
l’insuffisance de la formation.

 Pour le parent

Elle permet aussi de rappeler aux familles que, instruire leurs


enfants dans les établissements où les classes sont à effectifs pléthoriques
n’est pas à leur avantage.

 Pour les autorités

La problématique des effectifs pléthoriques à l’école primaire est


une interpellation à l’endroit des pouvoirs publics sur la nécessité de
prendre promptement des mesures thérapeutiques pour que l’école primaire
soit dotée d’effectifs raisonnables et prendre tous les enseignants en charge
afin de limiter ce fléau.

Le choix de cette étude se justifie par le fait que l’élève est


l’avenir du Pays, il faut le former tout en respectant les normes pédagogiques
sur tous les plans.

I. CADRE METHODOLOGIQUE

2. 1 Population d’étude

De Landsheere (1974) précise que la population est considérée


comme « l’ensemble des personnes, d’objets, d’évènements sur lesquels les
résultats de l’investigation peuvent être généralisés »

Dans le cadre de ce travail, les enseignants des écoles primaires


de la commune de Gbado – Lite constituent notre population d’étude.

Compte tenu de l’impossibilité d’atteindre tous les enseignants


sur l’ensemble des écoles primaires, nous avons recouru à un échantillon
stratifié.

2. 2. Echantillon d’étude

Javeau (1978), affirme à ce sujet que c’est rare qu’une enquête


psychosociale soit menée auprès de l’ensemble d’individus qui composent la
population déterminée sans recourir à la technique d’échantillonnage.

L’échantillon stratifié que nous avons sélectionné consiste à


subdiviser la population en sous-groupes appelés strate et choisir ensuite
l’échantillon au sein de chacun d’eux. La technique de l’urne nous a servi
pour sélectionner 10 écoles primaires de la commune de Gbado – Lite. Cette
technique a consisté à inscrire les noms de toutes les écoles de ladite
commune sur les morceaux de papier, ensuite les jeter dans une urne, agiter
et commencer de tirer au hasard le nombre voulu de morceau de papier
selon l’échantillon fixé.

Il sied de signaler que le tirage est fait avec remise pour ne pas modifier la
chance d’être sélectionnée.

Nous avons pris 6 enseignants par école en raison d’un


enseignant par classe.

Pour des raisons de différentes contraintes liées aux critères sus


– évoquées, notre échantillon est constitué de 60 enseignants des écoles
primaires de la commune de Gbado – Lite.

2. 3. Méthode

Selon Pinto et Grawitz (1971), la méthode constitue un guide


pour le travail scientifique, elle désigne une discipline cherchant à étudier
les vérités qu’elle poursuit, les démontre, les vérifie.

Concernant cette recherche, nous avons opté pour la méthode


d’enquête psychosociale définie par les auteurs précités comme étant un
moyen de communication bilatérale enquêteur – enquêté, centrée sur
certains problèmes susceptibles de fournir les informations.

2. 4. Technique de récolte des données

Dans cette étude, nous avons fait usage de la technique du


questionnaire. C’est un instrument qui excite, dégage le sentiment, la
spontanéité de l’enquêté.

Pinto et Grawitz (1971), soulignent que le questionnaire est un


texte composé d’un nombre plus ou moins élevé des questions présentées
par écrit aux sujets et portant sur ses goûts, ses opinions, ses
comportements et ses intérêts dans les circonstances précises.

Notre questionnaire contenait 14 Items fermés et ouverts et ceci


en fonction des objectifs assignés à notre étude.

Nous avons administré notre questionnaire de manière individuelle. Pour


éviter la mortalité expérimentale, notre questionnaire a été administré sous
le mode direct, qui consiste en fait, à donner le questionnaire aux sujets et
après avoir répondre, nous récupérions directement le protocole.
2. 5. Technique de dépouillement et de traitement des données

Le dépouillement a été fait question par question tout en


déterminant pour chacune d’elle, les fréquences des réponses, cela pour
l’ensemble de protocoles. Les fréquences des réponses ainsi obtenues pour
chaque question, ont été transformées en pourcentage pour faciliter
l’interprétation et la compréhension des réponses.

Pour le traitement des données, nous avons recouru à la


technique statistique de pourcentage, grâce à la formule suivante :

𝑓
%= 𝑥 100
N
% = Pourcentage

f = Fréquence

N = Effectif total de la distribution statistique

100 = Constance du pourcentage

II. RESULTATS

A ce niveau, nous nous donnons la tâche de présenter les


résultats obtenus lors de notre démarche.

Concrètement, il est question d’exposer dans des tableaux, les principales


informations provenant des protocoles à l’issue de leur transformation en
fréquences et en pourcentage.

3. 1. Présentation des résultats

Interrogés pour donner le nombre de bancs et effectif des élèves


par classe ; les enseignants ayant pris part à notre enquête nous ont révelé
les informations suivantes :
Tableau n° 1 : Présentation de nombre de bancs et effectifs d’élèves par classe

REGIME
1ère 2ème 3ème 4ème 5ème 6ème
DE
N° ECOLES GESTION Nbre Bancs Nbre. Elève Nbre Bancs Nbre Elève Nbre Bancs Nbre Elève Nbre Bancs Nbre. Elève Nbre Bancs Nbre. Elève Nbre Bancs Nbre Elève
1 C.S LES CANETONS P.A 15 60 15 60 18 72 17 74 18 75 15 57
2 E.P 1 LIBOKE C.K 9 54 10 55 7 47 13 48 19 74 14 56
3 E.P NZEKELE C.K 9 60 18 65 16 48 16 58 12 80 10 39
4 E.P 1 LITE N.C 24 144 20 130 21 138 18 100 9 93 14 82
5 E.P GBADO - LITE C.P 8 70 10 75 8 76 7 44 5 46 8 40
6 E.P 2 LITE C.C 36 54 28 37 25 50 30 42 40 56 38 83
7 E.P GEFUMBA C.P 6 70 6 78 6 65 7 74 8 76 9 104
8 E.P SAINT IGNACE C.C 15 100 17 95 4 112 22 90 25 86 25 75
9 E.P HINGASO N.C 6 100 8 78 12 85 12 79 14 78 15 84
10 C.S BELGE P.A 20 68 21 60 18 48 21 72 25 77 21 76
Légende :
Nbre : Nombre
P.A : Privé agréé
C.K : Conventionné Kimbanguiste
C.P : Conventionné Protestant
C.C : Conventionné Catholique
N.C : Non Conventionné
E.P : Ecole Primaire
C.S : Complexe Scolaire
Le tableau n° 1 nous présente le nombre de bancs et l’effectif d’élèves par classe. Si nous prenons la classe de
3 ème année de l’E.P Saint IGNACE où 112 élèves doivent se mettre sur 4 bancs ; 144 élèves de 1ère année sur 24 bancs à
l’E.P 1 LITE ; 104 élèves sur 9 bancs dans la classe de 6ème année à l’E.P GEFUMBA ; 100 élèves sur 6 bancs en 1ère année à
l’E.P HINGASO pour ne citer que celles là, nous constatons que la majorité des élèves s’asseyent à terre soit débout entrain
de suivre les leçons. Ceci est inadmissible sur le plan de droit à l’éducation pour l’enfant.
Appelés à qualifier le nombre d’élèves de leur classe, nos
enquêtés ont répondu de la manière suivante :

Tableau n° 2 : Réactions des enquêtés par rapport au nombre d’élèves par


classe

Réponses f %
Faible 3 5
Normal 14 23
Pléthorique 43 72
Total 60 100

A cette question, 43 enseignants (soit 72 %) qualifient l’effectif de


ses élèves de pléthorique, 14 (soit 23 %) ont l’effectif normal, enfin 3 (soit 5
%) ont l’effectif faible.

Cela revient à dire que la majorité des classes disposent d’effectif


pléthorique.

Invités à dire si ce nombre d’élèves permet le suivi individuel


pendant la leçon, les enseignants ayant participé à notre enquête ont déclaré
ce qui suit :

Tableau n° 3 : Avis des enseignants sur le suivi individuel des élèves pendant
la leçon

Réponses f %
Oui 17 28
Non 43 72
Total 60 100

Sur les 60 enseignants répondant à cette question, 43 (soit 72


%) confirment ne pas suivre individuellement les élèves dans leur
apprentissage contre 17 (soit 28 %).

Cela se révèle comme une casse tête de la part des enseignants, ils sont
incapables de maîtriser les élèves et en plus chaque élève devrait répondre
au moins une fois par leçon, ce qui n’est pas le cas dans des classes à effectif
pléthorique.

En recueillant les avis de nos enquêtés sur l’objectivité dans la


correction des travaux Scolaires, nous obtenons les résultats consignés dans
le tableau ci - dessous :
Tableau n° 4 : Avis des enseignants sur l’objectivité dans la correction des
travaux scolaires

Réponses f %
Oui 18 30
Non 42 70
Total 60 100

Comme l’indique le tableau n° 4, 42 sujets sur 60 (soit 70 %) ne


sont pas objectifs dans la correction des travaux scolaires contre 18 (soit
30%) qui ont un avis contraire.

Quant aux raisons des effectifs pléthoriques des élèves observés


dans des salles de Classes, nous avons enregistré les avis suivants :

Tableau n° 5 : Avis des enseignants sur les raisons des effectifs pléthoriques
des élèves

Réponses f %
Le respect de l’exigence de l’école primaire gratuite pour tous 33 55
La recherche de l’argent pour la paie des enseignants 16 27
La bonne réputation de l’école 11 18
Total 60 100

A la lumière de ce tableau, 33 de nos enquêtés (soit 55 %)


donnant le respect de l’exigence de l’école primaire gratuite pour tous ; 16
(soit 27 %) citent la recherche de l’argent pour payer les enseignants, 11 (soit
18 %) pensent quant à ceux à la bonne réputation de l’école comme raisons
de ce phénomène.

A propos d’encadrement pédagogique des élèves, les enseignants


ayant participé à l’enquête l’ont jugé de la manière suivante :

Tableau n° 6 : Avis des enseignants sur l’encadrement Pédagogique des


élèves

Réponses f %
Favorable 15 25
Défavorable 45 75
Total 60 100

Nous pouvons lire grâce à ce tableau que 45 enseignants (soit 75


%) ont jugé défavorable l’encadrement pédagogique des élèves dans des
classes à effectifs pléthoriques contre 15 (soit 25 %) qui ont un avis
contraire.
Appelés à identifier les incidences (faiblesses) constatées à partir
des effectifs pléthoriques, les enseignants nous en ont énuméré le mauvais
encadrement pédagogique, c'est-à-dire les élèves faibles sont sacrifiés,
l’indiscipline notoire, le remplissage pénible de bulletins, le nombre réduit de
leçons à enseigner par jours, la déformation du squelette et de l’écriture des
élèves, le problème d’aération, de compréhension et d’assimilation, les
devoirs scolaires ne sont pas régulièrement donnés et corrigés, la fatigue
après le travail.

3. 2. Synthèse des résultats et position des hypothèses

A l’issue de l’analyse de résultats, il ressort de manière générale


et succincte que les effectifs pléthoriques ont beaucoup de conséquences.
Les élèves étant nombreux ne sont pas suivis individuellement par leur
enseignant (43 enseignants soit 72 %) ; la subjectivité dans la correction des
travaux scolaires, déjà fatigué après les enseignements, l’Enseignant est
obligé de préparer les leçons du jour suivant, tenir à jour tous les documents
pédagogiques, résoudre les problèmes de sa famille (42 enseignants soit 70
%) ; d’où l’encadrement pédagogique des élèves défavorable (45 sur 60 soit
75 %).

Les enseignants ne cessent pas de déplorer cette pratique, ils énumèrent


encore une panoplie d’incidences entre autre l’indiscipline notoire, le
remplissage pénible de bulletins, le nombre réduit de leçons à enseigner par
jour, la déformation du squelette et de l’écriture suite au manque d’assise
confortable, le problème d’aération, de compréhension et d’assimilation, le
nombre réduit de devoirs scolaires par jour et par semaine.

Les raisons des effectifs pléthoriques dans les classes suivantes


ont été évoquée par les enseignants ayant pris part à l’enquêtes, le respect
de l’exigence de l’école primaire gratuite pour tous (33 enseignants sur 60
soit 55 %) ; la recherche de l’argent pour payer les enseignants non pris en
charge par l’Etat (16 enseignants soit 27 %) ; la bonne réputation de l’école
(11 enseignants soit 18 %). Ils se justifient que les Chefs d’Etablissements
des écoles conventionnées ou non conventionnées inscrivent au-delà du
seuil exigé pour rémunérer les enseignants mécanisés mais non payés par
l’Etat ; ceux des écoles privées quant à eux pratique le principe selon lequel
la rémunération des enseignants est fonction des effectifs pléthoriques des
élèves.

Au regard de résultats obtenus, nous affirmons que les


hypothèses de recherche ont été vérifiées et confirmées telles qu’elles ont été
formulées.
III. CONCLUSION

Dans cette étude qui a porté sur les effectifs pléthoriques et ses
conséquences sur l’encadrement pédagogique des élèves du primaire de
Gbado – Lite, notre préoccupation majeure était de mettre en exergue les
conséquences de ces effectifs sur l’encadrement pédagogique des élèves.

Les objectifs poursuivis étaient de se faire une idée sur les


raisons qui motivent les effectifs pléthoriques des élèves en classe et de
mettre en évidence les conséquences pédagogiques qui découlent de ce
phénomène.

Pour atteindre ces objectifs et vérifier nos hypothèses, nous


avons recouru à la méthode d’enquête et à la technique du questionnaire
pour la récolte des données.

Nous avons administré ce questionnaire auprès de 60 enseignants des écoles


primaires de la commune de Gbado - Lite. Le calcul de pourcentage nous a
servi pour le traitement et l’analyse des données récoltées.

Après l’analyse, nous avons abouti aux résultats selon lesquels


les raisons des effectifs pléthoriques dans des classes sont le respect de
l’exigence de l’école primaire gratuite pour tous, la recherche de l’argent pour
payer les enseignants non pris en charge par l’Etat et la bonne réputation de
l’école par le public.

Malgré les raisons énumérées ci - haut, les conséquences de ce phénomène


est néfaste, les enseignants ayant pris part à notre enquête ont cité le
manque de suivi individuel des élèves par leur enseignant, la subjectivité
dans la correction des travaux scolaires, déjà fatigué après les enseignement,
il est obligé de préparer les leçons à enseigner le jour suivant, tenir à jour
tous les documents pédagogiques, résoudre les problèmes de sa famille,
d’où l’encadrement pédagogiques des élèves est défavorable. L’ensemble de
ces résultats ont confirmé nos hypothèses de recherche selon lesquelles :

 Les raisons des effectifs pléthoriques seraient le respect de l’exigence


de l’école primaire gratuite pour tous ; la quête de l’argent c'est-à-dire
la rémunération des enseignants est fonction des effectifs des élèves ;
 Les conséquences de ce phénomène seraient le mauvais encadrement
pédagogique c'est-à-dire le manque de feed back ; la correction
subjective d’où le résultat scolaire biaisé.
REFERENCES CONSULTEES

[1] ASOBE, M. (2012). Ecole comme communauté éducative en R.D.Congo.


Thèse de doctorat, Université Pontificale Salésienne.
[2] JAVEAU, C. (1978). Comprendre la sociologie. Paris : Marabout
[3] MUKANKUNZI, P. (2006). Impact du surpeuplement des classes sur le
rendement scolaire des élèves des écoles primaires publiques du
système éducatif du Rwanda. Mémoire de Maîtrise inédit, Université de
Québec, Chicoutimi
[4] NGO KOPLA, G. (2012). Impact des effectifs pléthoriques sur
l’encadrement pédagogique des élèves au Cameroun. Mémoire de
Maîtrise inédit, Université de Québec, Chicoutimi
[5] PINTO, R. et GRAWITZ, M. (1971). Méthode des sciences sociales,
Paris : Dalloz
[6] SYECO (2009). Guide du délégué syndical. R.D.Congo

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