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04/07/00
Catherine Le Palud
Article MFI
04/07/00
Catherine Le Palud
Article MFI
04/07/00
Catherine Le Palud
Article MFI
07/06/00
(MFI) Malgré des progrès considérables accomplis dans toutes les régions du monde pour accroître la
capacité des écoles primaires, un grand nombre d’enfants abandonnent leur scolarité avant d’avoir
acquis les connaissances indispensables à une alphabétisation durable. Les causes de cette déperdition
scolaire sont nombreuses : outre le coût de la scolarité ou l’éloignement des écoles, le problème de la
qualité de l’enseignement se pose. Diverses initiatives pour y remédier ont cependant déjà obtenu des
résultats encourageants.
En Afrique subsaharienne, moins de trois élèves sur quatre inscrits en première année atteignent la
cinquième année d’étude. Dans les pays les moins avancés, seule la moitié des effectifs de départ atteint ce
niveau. De plus, près de la moitié des abandons intervient avant la deuxième année. Situation
particulièrement regrettable, car les élèves qui n’ont bénéficié que d’une ou deux années d’enseignement
quittent l’école dans un état proche de l’analphabétisme. On considère en effet qu’il faut au moins quatre
années d’enseignement pour que les élèves acquièrent de façon durable les compétences de base en lecture,
en écriture et en calcul.
Si la réduction des frais de scolarité ou l’amélioration de l’accès à l’école surtout pour les jeunes enfants
des zones rurales sont des conditions importantes pour encourager la poursuite des études, la réforme des
pratiques éducatives s’avère également souvent indispensable. Car le découragement qui résulte par exemple
de la pratique des redoublements, l’inadaptation des contenus aux préoccupations ou aux besoins des enfants,
ou encore le manque de moyens pour assurer un enseignement de qualité sont à l’origine de nombreux
abandons.
Apprendre dans sa langue
La langue d’enseignement, par exemple, peut être responsable d’un certain nombre d’échecs. Ainsi, au
Niger, les redoublements et abandons sont neuf fois moins nombreux dans les écoles expérimentales, où
l’apprentissage s’effectue dans la langue nationale durant les quatre premières années. Le français, qui fait
d’abord partie des matières enseignées, ne devient langue d’enseignement qu’à partir de la cinquième année.
Des résultats positifs ont également été enregistrés au Mali, qui a mis en place une expérience intitulée
"Pédagogie convergente". Il s’agit d’une pédagogie active, plus centrée sur l’élève que ne l’est l’approche
traditionnelle, les enfants travaillant en équipe avec un maître jouant le rôle de facilitateur. En outre, dans les
écoles qui l’appliquent, la langue maternelle est à la fois matière et langue d’enseignement. Le français,
d’abord introduit sous forme d’expression orale, est enseigné parallèlement à la langue maternelle à partir de
la troisième année pour permettre à l’élève d’évoluer vers le bilinguisme. Les experts s’accordent d’ailleurs à
reconnaître qu’il est préférable que les élèves apprennent à lire dans leur langue maternelle et transposent
ensuite leurs compétences dans une deuxième langue.
Des supports pédagogiques produits localement
Des initiatives originales ont également été prises pour remédier à la pénurie de manuels et de matériels
éducatifs. De nombreuses études soulignent en effet le rôle de ces éléments dans l’efficacité de
l’apprentissage. Il n’est ni commode ni motivant d’étudier lorsque l’on se retrouve à 40, voire 50 utilisateurs
pour un même manuel, comme le montrait un rapport effectué en 1995 en Ouganda. Depuis, le pays a pris
des mesures pour libéraliser la fourniture et la distribution des ouvrages scolaires, ce qui a permis de ramener
le ratio à 6 où le marché général du livre est dominéutilisateurs par manuel. Au Cameroun à 87% par les
éditeurs étrangers - l'édition et la diffusion du livre scolaire, jusque-là sous le monopole d'une seule maison
d'édition locale, ont été libéralisées à la fin du mois d'avril 2000.
En Côte d’Ivoire, une étude a démontré que la plupart des supports pédagogiques provenant d’Europe, ils
étaient non seulement vendus à un prix élevé, et par conséquent en nombre insuffisant pour couvrir les
besoins, mais, de plus, souvent inadaptés au programme local. Le ministère de l’Education a par conséquent
étudié la possibilité de produire localement des matériels pédagogiques en utilisant des matériaux de
récupération (bois, carton et plastique), au coût quasi insignifiant. Des séminaires ont également été
organisés pour apprendre aux enseignants à construire eux-mêmes les pièces.
S’il n’existe pas de solution universelle au problème de la déperdition scolaire, ces quelques exemples
montrent en tout cas la nécessité de prendre en compte les spécificités locales, en termes de besoins mais
aussi de ressources, afin d’améliorer la qualité et l’efficacité de l’école primaire.
Catherine Le Palud
Article MFI
28/06/99
Francine Quentin