REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

Paix-Travail-Patrie Peace-Work-Fatherland
MINISTERE DE LA FONCTION PUBLIQUE MINISTRY OF PUBLIC SERVICE
ET DE LA REFORME ADMINISTRATIVE AND ADMINSTRATIVE REFORM

CONCOURS POUR LE RECRUTEMENT DE 90 PROFESSEURS ADJOINTS

D’EDUCATIONS PHYSIQUE ET SPORTIVE
SYNTHESE DE TEXTE : DUREE 2 HEURES
Vous présenterez en 300 mots (tolérance 10%) une synthèse des trois textes ci-après, en
confrontant, sans aucune appréciation personnelle et en évitant autant que possible les
citations, les divers points de vue exprimés.

PREMIER TEXTE
L’avenir de l’Afrique ne repose pas simplement sur la lutte contre l’analphabétisme ou
la réduction à la pauvreté, mais d’abord sur la réduction à la fracture scientifique. Et cela
appelle un certain nombre de ruptures : rupture avec les modèles de comportement et de
pensée traditionnelles, rupture avec le rejet de la science comme la « chose du blanc », rupture
aussi avec le mimétisme consumériste, rupture enfin avec la marchandisation du savoir.
Grâce à toutes ces ruptures, une autre culture est possible en ce que la tradition peut
s’ouvrir à la modernité. Car être fidèle à la tradition ne signifie pas à la conserver comme un
trésor immuable à perpétuer, mais réside dans une véritable générosité vis-à-vis du présent et
de l’avenir.
L’Afrique ne se développera de manière définitive que lorsqu’elle acceptera de
dénoncer l’opacité, l’anarchisme et la sclérose des comportements anciens. Quand elle
opérera un travail critique sur elle-même, elle réussira. La culture n’est pas un absolu, mais un
mouvement qui permet à l’homme de répondre aux sollicitations et aux défis de la vie. C’est à
ce travail de production du futur, et d’abord du présent, que les africains devront d’abord se
livrer, comme tous les peuples du monde, au lieu simplement de changer leur culture. Prise à
la lettre, la notion d’ « assujettissement culturel » est dépourvue de sens. Mais celle-ci qui est
d’abord un problème de changement social, économique et politique, ne peut s’assurer sans
une vision démystifiée de l’histoire, en l’occurrence de l’histoire d’Afrique et, donc, de ses
sociétés.
Pour tout dire, il est possible de réduire la fracture scientifique et d’engager le
développement. Et ce, de manière durable. Mais cela suppose de sortir de l’utilitarisme le
plus étroit, des égoïsmes des nationalismes scientifiques. Cela suppose surtout d’encourager la
diversité des approches des cultures du monde, et de faire émerger de nouveaux
questionnements. La science, si elle est tenue vers l’universel, ne peut que gagner à se
métisser, en se nourrissant des modèle variés de raisonnement et de diversification des
épistémologies.
Le monde doit s’engager dans une coopération scientifique interdépendante et
interactive, seule capable de consolider l’excellence. Il faut renforcer les communautés
scientifiques nationales et régionales, les densifier et les dynamiser en les « branchant » avec
celles du Nord. Telle est notre vision.
En mettant en commun leurs ressources dans le cadre de projets structurants, à
responsabilités et bénéfices partagés, en profitant pour cela des outils numériques, en en
assurant ensemble l’appropriation de la production, du savoir, les universités et instituts de
recherche du Nord et de l’Afrique peuvent conjurer l’apartheid scientifique, modifier les
termes de l’échange, enrichir les paradigmes, en bâtir d’autres et contribuer à faire en sorte
que la science, avant l’économie, soit, peut-être demain, le premier lieu où les hommes
vivront dans une communauté mondiale vraiment partagée.

DEUXIEME TEXTE
Les étapes de la prospective
Il est exclu, dans le cadre de ce bref essai, de rendre compte de toutes les méthodes
utilisées en prospective ‘‘, que ‘aurais tendance à ranger en trois grandes catégorie. La
première reprendrait l’ensemble des outils et méthodes de la statistique et de la prévision
économique. Que l’on aurait tord d’oublier trop rapidement. La deuxième catégorie
regrouperait l’ensemble des méthodes dites qualitatives, qui vont depuis le brainstorming
(« remue-méninges ») jusqu’à la méthode des scénarios, sans oublier évidemment 1 cm toutes
celles issues des sciences sociales, les enquêtes Delphi, etc. la troisième catégorie, d’un genre
différent, regrouperait toutes les méthodes de probabilisation’’.
J’essaierais plutôt ici d’explorer quelles sont les différentes étapes d’une démarches
prospective. Il y en a essentiellement cinq :
1. La définition du problème et le choix de l’horizon.
2. La construction du système et l’identification des variables clefs
3. Le recueil des données et l’élaboration des hypothèses
4. La construction, souvent forme d’arborescence, des futurs possibles.
5. Les choix stratégiques.
La définition du problème et le choix de l’horizon
Affirmation élémentaire certes, mais que l’expérience révèle utile de répéter : il est
indispensable d’être aussi clair que précis dans l’énoncé du problème, et notamment de
s’assurer que l’intitulé de la question ne prête pas à confusion, que le champ est bien délimité.
S’agissant de l’horizon, il est fréquent de dire que le « bon » horizon d’une étude
prospective est l’horizon des ruptures : la formule relève de la tautologie encore faudrait-il
alors mener d’abord l’étude avant d’en pouvoir préciser le terme. De surcroit, dans bien des
cas, il n’y a pas une rupture soudaine clairement caractérisée, mais plutôt une succession des
microruptures, voire d’inflexion à peine perceptible engendrant facilement une dynamique
nouvelle.
De fait, l’horizon est choisi par approximation, en fonction :
- De l’inertie du système et de la nécessité de pouvoir gommer les « effets de
période », générateurs de turbulences nuisibles à l’appréhension correcte de la
dynamique profonde du système ;
- De L’échéancier des décisions à prendre, du pouvoir de décision et des moyens
d’action (inutile d’élaborer une stratégie si l’on ne dispose des moyens de sa mise
en œuvre) ;
- Du degré de crispation et de motivation des acteurs…

Aucune recette miracle donc, sinon le maximum de bon sens et de pragmatisme dans
le choix optimale à opérer.