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ECOLE NORMALE SUPERIEURE DE L’ENSEIGNEMENT TECHNIQUE

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DEPARTEMENT DES SCIENCES APPLIQUEES ET DE L’INGENIEUR
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OPTION : SCIENCES DE L’INGENIEUR

STAGE PEDAGOGIQUE
LICENCE 3 - SI

APPROCHE SYSTEMIQUE

Dieudonné KOMBI,
Inspecteur pédagogique
Chargé de cours en SI
Tél : 066 57 21 54 – 074 30 64 21
E-mail : dieudonnekombi@yahoo.com

ANNEE ACADEMIQUE : 2022 - 2023


ENSET Licence 3, option Science de l’Ingénieur

TABLE DES MATIERES

1. RATIONNALISME ET SYSTEMIQUE ................................................................................................... 2


1.1. Les deux approches. ...................................................................................................................... 2
1.2. Comparaison de l’approche analytique et de l’approche systémique. (Joël de Rosnay) ................. 3
1.3. Le développement de la systémique .............................................................................................. 3
2. LA NOTION DE SYSTEME ................................................................................................................... 4
2.1. Cybernétique .................................................................................................................................. 4
2.2. Système ......................................................................................................................................... 4
2.3. L’approche systémique et les autres approches ............................................................................. 5
3. DESCRIPTION DES SYSTEMES ......................................................................................................... 5
3.1. Modélisation ................................................................................................................................... 5
3.2. Aspect structurel............................................................................................................................. 5
3.3. L’aspect fonctionnel ........................................................................................................................ 6
4. TYPOLOGIE ET CLASSIFICATION DES SYSTEMES ......................................................................... 8
4.1. Typologie........................................................................................................................................ 8
4.2. Classification .................................................................................................................................. 8
4.2.1. Les systèmes machines .............................................................................................................. 8
4.2.2. Les systèmes du vivant ............................................................................................................... 9
4.2.3. Les systèmes humains et sociaux ............................................................................................. 10
BIBLIOGRAPHIE. ...................................................................................................................................... 10

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1. RATIONNALISME ET SYSTEMIQUE
1.1. Les deux approches.
Parmi les procédés utilisés pour développer le savoir humain, la méthode expérimentale,
également qualifiée de scientifique, d’analytique ou de rationaliste est celle qui, en occident, a
eu l’impact le plus important.
Le savoir obtenu par cette méthode est créé par une approche rigoureuse, contrôlable et susceptible
de remises en question continuelles des principes, des lois et des théories qu’elle élabore.
Dans nos sociétés, la science préconise cette approche héritée d’Aristote et rendue
« opérationnelle » par Descartes qui en énonçait ainsi les quatre préceptes fondamentaux dans son
« discours sur la méthode » :
▪ « ne concevoir jamais aucune chose pour vrai que je ne la connusse évidemment pour telle,
.. »  L’évidence
▪ « diviser chacune des difficultés que j’examinerais en autant de parcelles qu’il se pourrait et
qu’il serait requis pour mieux les résoudre... »  Le réductionnisme
▪ « conduire par ordre mes pensées en commençant par les objets les plus simples et les plus
aisés à connaître, pour monter peu à peu, comme par degrés, jusqu’à la connaissance des
plus composés... »  Le causalisme
▪ « faire partout des dénombrements si entier et des revues si générales que je fusse assuré
de ne rien omettre.... »  L’exhaustivité
Pour de nombreux scientifiques, le précepte réductionniste est la caractéristique essentielle de la
méthode expérimentale. C’est sa mise en application qui a conduit à une conception de la science
selon laquelle « il serait impossible de parvenir à comprendre les systèmes complexes si l’on n'avait
pas commencé au préalable par isoler les diverses parties qui les composent ».
La méthode rationaliste domine ainsi depuis plus de deux cents ans la pensée scientifique
occidentale. Elle est appliquée dans tous les domaines du savoir humain. Ses préceptes sont à
l’origine de conséquences qui n’ont pas toujours été positives. On peut notamment citer :
▪ la fragmentation du savoir en autant de domaines qu’il y a de phénomènes à étudier,
▪ l’isolement des disciplines scientifiques les unes envers les autres d’une part, et face au
monde réel d’autre part,
▪ la sur-spécialisation,
▪ une efficacité limitée face à la résolution de problèmes complexes,
▪ une difficulté grandissante pour les spécialistes à communiquer entre eux.
Dans les années 1960-1970, certains scientifiques s’interrogent sur l’incapacité manifeste des pays
les plus avancés sur le plan scientifique à résoudre les problèmes réels (par opposition aux
problèmes artificiels, de type « laboratoire ») et se demandent si la fragmentation de la science en
plusieurs disciplines isolées n’est pas une de ces principales faiblesses.
Cette analyse les incite à explorer des méthodologies susceptibles de mieux composer avec la
complexité des phénomènes qui nous entourent, sans les isoler de leur environnement. Leurs
travaux reposent essentiellement sur deux hypothèses : la première sur le fait qu’un ensemble
possède des propriétés émergentes qui se révèlent beaucoup mieux par l’étude du tout que par
celle des parties qui le constituent, la seconde sur le fait que la connaissance d’un objet doit passer
par l’étude des relations et des interactions qu’a cet objet ou cet ensemble avec son environnement.

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C’est dans ce contexte que la systémique est apparue capable de combler certaines des
lacunes ou des insuffisances caractérisant l’approche expérimentale.

Les approches analytique et systémique sont fondées sur des postulats différents, préconisent des
façons différentes de percevoir la réalité et utilisent des méthodologies qui leur sont propres. Une
comparaison, faite par Joël de Rosnay (cf. tableau ci-dessous), fait bien ressortir les aspects qui les
distinguent.

1.2. Comparaison de l’approche analytique et de l’approche systémique. (Joël de Rosnay)

APPROCHE ANALYTIQUE APPROCHE SYSTEMIQUE


Isole : se concentre sur les éléments Relie : se concentre sur les interactions entre
les éléments
Considère la nature des interactions Considère les effets des interactions
S’appuie sur la précision des détails S’appuie sur la perception globale
Modifie une variable à la fois Modifie des groupes de variables
simultanément
Indépendante de la durée (réversibilité) Intègre la durée et l’irréversibilité
La validation des faits se réalise par la La validation des faits se réalise par
preuve expérimentale, dans le cadre d’une comparaison du fonctionnement du modèle à
théorie la réalité
Modèles précis et détaillés mais difficilement
Modèles insuffisamment rigoureux pour servir
utilisables dans l’action de base de connaissances mais utilisables
dans la décision et l’action.
Approche efficace lorsque les interactions Approche efficace lorsque les actions sont non
sont linéaires et faibles linéaires et fortes
Conduit à un enseignement par discipline Conduit à un enseignement pluridisciplinaire
Conduit à une action programmée dans son Conduit à une action par objectifs
détail
Connaissance des détails, buts mal définis Connaissance des buts, détails flous

1.3. Le développement de la systémique

Le concept moderne de système s’est peu à peu construit aux Etats Unis depuis les années 1940.
Il provient de différents domaines mais il faut signaler les contributions spéciales de la biologie, des
mathématiques, de la physique, de l’ingénierie et de la gestion. Il faut, dans ces différents domaines,
retenir les apports significatifs de Bertalanffy, Wiener, Shannon, Weaver et Forester.
Leurs travaux donnent naissance à de nouveaux outils conceptuels, à de nouvelles façons de définir
la réalité et permettent de mieux faire face à un phénomène nouveau, celui de la complexification
des ensembles avec lesquels nous devons composer.
Aux quatre préceptes de l’approche analytique énumérés précédemment, Le Moigne en propose
quatre autres qu’il qualifie de préceptes du « nouveau discours sur la méthode ».

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Au précepte d’évidence il oppose la pertinence, au réductionnisme le globalisme, au causalisme le


téléologique et à l’exhaustivité l’agrégativité.
▪ Pertinence : Convenir que tout objet que nous considérons se définit par rapport aux
intentions (implicites ou explicites) du modélisateur.
▪ Globalisme : Considérer toujours l’objet à connaître par notre intelligence comme une partie
immergée et active au sein d’un plus grand tout.
▪ Téléologique : Interpréter l’objet non pas en lui-même, mais par son comportement...
Comprendre en revanche ce comportement et les ressources qu’il mobilise par rapport aux
projets que, librement, le modélisateur attribue à l’objet...
▪ Agrégativité : Convenir que toute représentation est simplificatrice, non pas par oubli du
modélisateur, mais délibérément...

Ces préceptes constituent de nouvelles hypothèses. Ils induisent de nouvelles règles sur la façon
de concevoir la réalité et de lui attribuer certaines propriétés.
L’approche systémique complète l’approche « rationaliste ». Elle répond notamment à la
nécessité de développer des modèles de résolution de problèmes transférables dans les conditions
du monde réel. Ses domaines d’application sont nombreux. On peut citer la sociologie, les sciences
politiques, la psychiatrie, les théories de l’information et de la communication, les automatismes ou
la biologie.
Une définition synthétique est donnée par Joël de Rosnay :
La méthode systémique est « une nouvelle méthodologie permettant de rassembler et
d’organiser les connaissances en vue d’une plus grande efficacité de l’action ».

2. LA NOTION DE SYSTEME
L’approche systémique s’appuie essentiellement sur la cybernétique et la théorie des systèmes. Il
est donc utile de rappeler ici quelques définitions relatives à ces deux termes :
2.1. Cybernétique
▪ La cybernétique est la discipline qui étudie les régulations et la communication chez les
êtres vivants et les machines construites par l’homme.
▪ Le terme de cybernétique a été inventé en 1948 par Norbert Wiener à partir du mot grec
« gubernetes », signifiant « pilote » et « gouvernail ».
▪ Cybernétique a donc la même racine que gouvernement : l’art de gérer et de conduire des
systèmes de très haute complexité.
▪ L’un des premiers mécanismes cybernétiques de régulation est le « régulateur à boule »,
inventé par James Watt en 1788, qui était destiné à assurer la régulation de vitesse d’une
machine à vapeur.

2.2. Système
▪ Le mot système dérive du grec « systema » qui signifie « ensemble organisé ».
▪ Selon Joël de Rosnay : « un système est un ensemble d’éléments en interaction
dynamique organisés en fonction d’un but ».

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▪ Le Moigne le considère comme « un objet doté de finalités qui, dans un environnement


déterminé, exerce une activité et voit sa structure interne évoluer au fil du temps, sans qu’il
perde pour autant son identité unique »

2.3. L’approche systémique et les autres approches


▪ L’approche systémique dépasse et englobe l’approche cybernétique (Norbert Wiener) qui
a pour but principal l’étude des régulations chez les êtres vivants et les machines.
▪ L’approche systémique se distingue de la théorie générale des systèmes (L. von
Bertalanffy), dont le but ultime consiste à décrire et à englober dans un formalisme
mathématique, l’ensemble des systèmes rencontrés dans la nature.
▪ L’approche systémique s’écarte également de l’analyse de système qui ne représente
qu’un des outils de l’analyse systémique. Prise isolément, elle conduit à la réduction d’un
système en ses composants et en interactions élémentaires.
▪ L’approche systémique n’a rien à voir avec l’approche systématique qui consiste à aborder
un problème ou à effectuer une série d’actions de manière séquentielle (une chose après
l’autre), détaillée, ne laissant rien au hasard et n’oubliant aucun élément.

3. DESCRIPTION DES SYSTEMES


3.1. Modélisation
Globalement, et de manière simplifiée, un système peut se représenter de la manière suivante :

3.2. Aspect structurel


Les principaux traits structuraux de tout système sont les suivants :
Une limite qui définit les frontières du système et le sépare du monde extérieur. C’est la membrane
de la cellule, la peau du corps, les remparts d’une ville, les frontières d’un pays.
Des éléments ou composants pouvant être dénombrés et assemblés en catégories, familles ou
populations. Il s’agit par exemple des molécules d’une cellule, des habitants d’une ville, des élèves
d’une classe, des classes d’un établissement, de machines, etc.
Des réservoirs dans lesquels sont stockés de l’énergie, de l’information ou de la matière. Il peut
donc s’agir de réservoirs d’hydrocarbures, de banques de données, de mémoires d’ordinateur, de
batteries d’accumulateurs, de graisses de l’organisme, du glycogène du foie, etc.
La représentation symbolique d’un réservoir est un rectangle.

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Un réseau de communication qui permet l’échange d’énergie, de matière et d’information entre


les éléments du système et entre les différents réservoirs. Ce réseau peut prendre les formes les
plus diverses : tuyaux, fils et câbles, nerfs, veines et artères, routes, canaux, pipelines, etc.
Il est représenté schématiquement par des traits pleins et pointillés reliant les réservoirs ou autres
variables du modèle.
3.3. L’aspect fonctionnel
Les principaux traits fonctionnels de tout système sont les suivants :
Des “flux” d’énergie, d’information ou de matière circulant entre les réservoirs. Ces flux s’expriment
en quantité par unité de temps (comme un débit). Il peut donc s’agir de flux de monnaie (salaire en
francs CFA par mois), de flux de produits (nombre d’automobiles sortant des usines par jour ou par
mois), de flux de personnes (nombre de formés par an) ou de flux d’information (nombre de bits par
micro-seconde pour un ordinateur).
Les flux d’énergie et de matériaux font monter ou baisser le niveau dans les réservoirs. Ils circulent
dans les réseaux de communication et se représentent de manière symbolique par une flèche noire
épaisse.
Les flux d’information sont représentés par une flèche en pointillé. Les informations servent de base
aux décisions qui permettent d’agir sur les flux, pour maintenir, faire monter ou baisser les niveaux
des réservoirs.

Flux d’énergie ou de matière Flux d’information

Des “vannes” contrôlant les débits des différents flux. Chaque vanne peut être visualisée comme
un centre de décision recevant des informations et les transformant en action : par exemple un chef
d’entreprise, une institution, un agent de transformation ou un catalyseur comme un enzyme.
Ces actions ont pour effet d’accroitre ou de diminuer l’intensité des flux.
Leur représentation symbolique est celle d’une vanne ou d’un robinet placé sur une ligne de flux.

Des “délais”, résultant des vitesses différentes de circulation des flux, des durées de stockage dans
les réservoirs, ou des “frottements” entre les éléments du système. Les délais jouent un rôle très

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important dans les phénomènes d’amplification ou d’inhibition typiques du comportement des


systèmes complexes.
Des boucles de rétroaction (feed-back). Elles jouent un rôle déterminant dans le comportement
d’un système en combinant les effets des réservoirs, des délais, des vannes et des flux.
Il existe deux types de boucles de rétroaction : les boucles positives et les boucles négatives.
▪ Sur les boucles de rétroaction positives repose toute la dynamique du changement des
systèmes (croissance, évolution, etc.).
▪ Sur les boucles de rétroaction négatives repose la régulation et la stabilité (rétablissement
des équilibres, autoconservation, etc.).

La boucle positive : l’accroissement des divergences.


Une boucle de rétroaction positive conduit à un comportement divergent (expansion indéfinie,
explosion) ou au blocage total des activités. Le “plus” entraine le “plus”, il y a effet “boule de neige”.
Les exemples sont nombreux : réaction en chaine, croissance démographique, capital placé à
intérêts composés, inflation, prolifération de cellules cancéreuses, etc.

La boucle négative : La convergence vers un but.


Une boucle de rétroaction négative conduit à un comportement adaptatif ou finalisé, c’est-à-dire
paraissant tendre vers un but : maintien d’un niveau, d’une vitesse, d’un cap, d’une concentration,
d’une température, etc. Dans certains cas, le but s’est établi de lui-même et s’est maintenu au cours
de l’évolution : le système a secrété sa propre finalité (taux de glucose dans le sang). Dans d’autres
cas, il a été assigné par l’homme à des machines (automatismes et servomécanismes).
Dans une boucle négative, le « plus » entraîne le « moins » et inversement. Il y a régulation, le
système oscille autour d’une position d’équilibre qu’il n’atteint jamais. Le thermostat ou le réservoir
muni d’un flotteur sont des exemples simples de régulation par boucle de rétroaction négative.

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4. TYPOLOGIE ET CLASSIFICATION DES SYSTEMES


4.1. Typologie
On peut rencontrer trois types de systèmes différents classés selon les critères :
▪ d’ouverture ou de fermeture, selon qu’ils entretiennent ou non des rapports avec leur
environnement.
▪ de matière d’œuvre (énergie, matière ou information)
▪ naturels ou construits par l’homme
Dans les faits, chaque système peut avoir des composantes appartenant plus ou moins directement
et selon des degrés différents, à chacun de ces trois types.
4.2. Classification
Dans son ouvrage « La théorie du système général », J.L Le Moigne propose une classification des
systèmes basée sur l’analyse de leur degré de complexité.
En neuf niveaux de complexité croissante, il regroupe les systèmes en trois « familles » : les
systèmes-machines, les systèmes du vivant et les systèmes humains et sociaux. Ces familles
comportent respectivement quatre, trois et deux de ces niveaux.

4.2.1. Les systèmes machines

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4.2.2. Les systèmes du vivant

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4.2.3. Les systèmes humains et sociaux

BIBLIOGRAPHIE.

Le MOIGNE, J.L. La théorie du système général


Presses Universitaires de France (1983)

ROSNAY, J. de. Le macroscope : Vers une vision globale


Seuil (1975)

LAPOINTE, J. Approche systémique et technologie de l’éducation. Faculté des sciences de


l’éducation. Université LAVAL

MADIER, J., IA IPR STI de l’Académie de Versailles (2007)

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