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INTRODUCTION 6
LES REPRÉSENTATIONS DES SIRÈNES À TRAVERS LES ÂGES 8
Les créatures ailées de la mythologie grecque 10
Les dangereuses sirènes d’Ulysse et Jason 12
Les sirènes ailées se font une place dans les mythologies
grecques et romaines 16
Les sirènes s’individualisent 20
La sirène médiévale, entre oiseau et poisson 23
Les sirènes-poissons entrent en scène 24
La religion chrétienne s’approprie les récits mythologiques 28
Les sirènes dans les bestiaires fabuleux et les récits bibliques 30
Prédication et art roman 40
Dangereux fantasmes du marin 42
En explorant les racines du mythe, nous allons découvrir que telle n’a pas
toujours été son apparence en Occident. En effet, les monstres contre
lesquels Ulysse et son équipage ont dû se prémunir étaient au contraire
des êtres ailés qui tournoyaient autour du vaisseau ! Et petit à petit
ces créatures redoutables pour les marins sont devenues amphibies
dans les dessins et peintures qui les représentaient, jusqu’à être
des êtres marins, des filles de la mer, mer-maid en anglais.
C’est Ulysse le premier qui fait l’expérience de la rencontre avec les sirènes.
Revenant de la guerre de Troie, le pauvre Ulysse connaît une navigation bien
périlleuse, lui qui se trouve en proie au courroux du dieu des mers Poséidon.
Les épisodes se succèdent et il affronte toute sorte de dangers. Heureusement,
lorsqu’il passe quelque temps auprès de la magicienne Circé, celle-ci le met
en garde contre de redoutables créatures qui pourraient mettre fin à son
périple et qu’on appelle les sirènes. Leur chant mélodieux est en effet un
piège pour les marins : sous le charme, ils en oublient tout et viennent briser
leurs vaisseaux sur les rivages où elles résident. Il faut donc que les hommes
d’équipage d’Ulysse se bouchent les oreilles avec de la cire et qu’Ulysse lui-
même, s’il veut néanmoins entendre ce chant extraordinaire, se fasse atta-
cher solidement au mât du navire pour ne pas céder à leur appel.
C’est ainsi que les sirènes font une entrée fracassante dans la mythologie
grecque, et, du coup, dans l’imaginaire occidental. Homère, l’auteur présumé
de L’Odyssée où figurent le discours annonciateur de Circé et ensuite le récit
de la péripétie, ne fournit aucune description de ces créatures.
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Les artistes, dès l’Antiquité, aiment à représenter les épisodes des grands
récits. Dès lors, il faut bien inventer une apparence aux sirènes. Et puisqu’on
évoque un chant merveilleux, on se met à imaginer des oiseaux fabuleux.
Les premières représentations de sirènes les montreront donc avec des
ailes, des pattes et un corps d’oiseau, mais des têtes de femmes, la bouche
grande ouverte pour suggérer leur chant. Puis d’autres auteurs antiques vont
s’emparer du mythe pour l’étoffer et ajouter aux sirènes des noms, une ori-
gine et une biographie.
LE PÉRIPLE DE JASON
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Dans les légendes du folklore japonais, il est souvent fait mention de sirènes.
Ces récits ont parfois été pris au sérieux et ont donné lieu à des cultes spéci-
fiques dans des temples shintoïstes. C’est ainsi que le prince Shōtoku, au vie
siècle, aurait rencontré une créature hideuse au bord du lac Biwa qui lui aurait
expliqué qu’elle payait ses fautes sous cette affreuse apparence, mais qu’elle
avait enfin compris le sens du respect de la vie. Sur le point de mourir, elle
demanda au prince d’établir un temple pour abriter sa dépouille et éduquer
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