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Le Groupe Bon Marché

A l’image d’un Paris du 19e siècle où tout bouge, tout change, tout s’invente, la création du
Bon Marché bouscule les traditions. En 1852, Aristide Boucicaut, fils de chapeliers, monté à
Paris pour être calicot, comprend vite qu’il y a une place pour un nouveau commerce,
proposant plus de choix aux acheteurs… Il transforme, avec son épouse Marguerite, une
simple échoppe en un "grand magasin" singulier au large choix où l’on entre librement et
déambule sans être importuné. Le Bon Marché est né et les innovations se multiplient: prix
fixes, marges réduites, livraison à domicile, échange d’articles, vente par correspondance,
mois du blanc, soldes, concerts privés, coin bibliothèque… Dans le monde entier, on s’inspire
bientôt du modèle commercial inventé par ce couple précurseur et révolutionnaire.

Au début de l’année 1875, une galerie de tableaux est ouverte. Cette merveilleuse installation
est généreusement mise à la disposition des peintres et sculpteurs qui désirent y exposer leurs
œuvres et se mettre ainsi en rapport avec la nombreuse clientèle qui afflue au Bon Marché. La
maison se fait l’intermédiaire gratuit et obligeant entre les artistes et les amateurs.

Après son rachat par le Groupe LVMH en 1984, la nouvelle équipe, mise en place par
Bernard Arnault en 1987, décide de repositionner le magasin. Cette rénovation vise à en faire
le magasin le plus sélectif de Paris. Alliant tradition et modernité, dans un cadre chaleureux et
convivial, Le Bon Marché devient un magasin haut de gamme très parisien où les valeurs
d’authenticité et le culturel viennent se mêler étroitement au plaisir d’acheter.

On murmure que la Rive Gauche serait le profil chic de la Seine… C’est bien plus encore: une
façon d’être, un art de vivre, un esprit. A la frontière des 6e et 7e arrondissements, caressant
Saint-Germain-des-Prés, un quartier dont les arts et les lettres font l’honneur, Le Bon Marché
reflète à lui seul cet esprit Rive Gauche: une ouverture sur le monde, un goût pour la culture,
une tradition sans cesse revisitée… Ici, pas d’explosion de l’offre, pas de frénésie de
consommation.

Le Bon Marché Rive Gauche scelle jour après jour son appartenance à un univers où
créativité et modernité sont les points d’équilibre. Un désir de communiquer qui s’inscrit dans
la culture de l’époque avec des campagnes publicitaires réalisées par les plus grands
photographes.

Depuis 1988, La Grande Epicerie de Paris, filiale du Bon Marché Rive Gauche, se transforme
et devient le plus important des magasins alimentaires de la capitale. Fin 2013, après 18 mois
de rénovation, il célèbre sa renaissance. Profitez d’une nouvelle expérience toujours unique,
révélant les savoir-faire des métiers de bouche, une sélection toujours plus pointue de produits
d’exception – rares ou traditionnels –, et enfin de nouveaux univers et services. Faire ses
courses à La Grande Epicerie de Paris est indéniablement devenu un "incontournable", un
plaisir revendiqué, un moment privilégié…

Puis c’est au tour de Franck & Fils, créé en 1897 par Emma Franck, de devenir une filiale du
Bon Marché Rive Gauche en 1994. Une nouvelle équipe insuffle alors un esprit qui doit
désormais inspirer tous les actes de ce magasin singulier: l’esprit couture.

Les époux Boucicaut


Aristide Boucicaut voit le jour à Bellême, dans l’Orne,
le 14 juillet 1810. Fils de chapelier, il vend laines et tissus sur des marchés normands avant
d’arriver à Paris l’année de ses vingt cinq ans. Il occupe alors un poste de vendeur au sein
d’un magasin de nouveautés situé rue du Bac, Le Petit Saint Thomas. Bientôt, il fait la
connaissance de celle qui deviendra son épouse en 1848, Marguerite Guérin, alors vendeuse
dans un "bouillon-traîteur" où il a ses habitudes.

Marguerite naît le 3 janvier 1816 dans une famille très


modeste, à Verjux, près de Chalon-sur-Saône. Agée de douze ans, elle quitte sa région natale
afin de travailler au sein d’une blanchisserie parisienne.

Le Petit Saint Thomas contraint à fermer ses portes, Aristide rejoint en 1848 une enseigne
dirigée par les frères Videau, située à l’angle de la rue du Bac et de la rue de Sèvres, Au Bon
Marché. En 1852, il en devient actionnaire en s’associant avec les frères Videau dans sa
transformation et son développement. Il emprunte la somme de 2,2 millions de francs à son
ami Henry-François Maillard et rachète les parts des frères Videau en 1863. Aristide
Boucicaut s’attache alors à expérimenter des méthodes commerciales innovantes basées sur
une psychologie fine du client: entrée libre, prix fixes indiqués sur étiquettes, catalogues,
vente par correspondance, expositions de blanc…

Altruiste, Aristide Boucicaut multiplie également les mesures afin d’améliorer les conditions
de vie et de travail de ses employés. Il met ainsi en place une assistance médicale, des congés
payés, des promotions de carrières, des cours du soir, il institue un réfectoire, une caisse de
prévoyance et de retraite. "L’homme que nous enviait l’Amérique" s’éteint le 26 décembre
1877, laissant Antony-Aristide, fils des époux Boucicaut né en 1839, assurer la direction du
magasin. A la mort prématurée de ce dernier, Marguerite Boucicaut, veuve et sans
descendant, transforme l’entreprise familiale en une société par actions dont les membres
fondateurs sont les principaux collaborateurs d’Aristide: Narcisse Fillot, Émile Morin et Jules
Plassard.

Marguerite Boucicaut meurt en 1887 dans sa villa cannoise. Ses somptueuses obsèques sont
célébrées en l’église Saint-Thomas-d’Aquin à Paris. De nombreux employés, clients et amis
se déplaceront pour rendre hommage à sa bonté ainsi qu’à ses accomplissements. Son
testament s’inscrit dans la continuité de ses œuvres sociales et philanthropiques : elle confie à
l’Assistance publique, son légataire universel, la construction d’un hôpital moderne qui
portera son nom. Les employés du Bon Marché reçoivent également des legs en fonction de
leur ancienneté.

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