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Incontrôlable, la peur est ce sentiment qui grimpe en nous, s’entamant des pieds,
remontant délicatement vers la nuque jusqu’à ce qu’il s’éparpille tout à travers notre
corps, comme des milliers de petits êtres rampants, c’est ce que l’on appelle les
frissons. La peur est ce qui se manifeste dans une situation de pure inconfort, lorsque
nos vieux démons décident soudain de ressurgir; c’est la manière adoptée par le
corps pour exprimer ce malaise et son souhait de s’en libérer. A cet instant là, deux
chemins s’offrent à l’esprit : l’affronter ou se morfondre sur son sort. En effet, l’esprit
a en lui cette capacité à se renforcer. Il est capable de puiser en lui-même une force
morale, une énergie, une volonté, lui permettant d’affronter l’hostilité, c’est le
courage.
Le courage est celui sur qui l’homme prendra appui lors d’épreuves difficiles, celui
qui le poussera à aller dans le sens contraire des vagues ténébreuses, en l’occurrence
cette peur qui nous envahit ou ce mal être qui nous prend à la gorge dans certaines
situations.
C’est ainsi que nous nous penchons sur la question suivante : qu’est-ce réellement
une personne courageuse? En réponse à ce problème, nous structurerons notre
réponse en trois parties distinctes.
● force qui provient de l’intérieur, qui nous pousse a affronter ce que l’on craint,
une situation hostile, endurance du cœur dans les épreuves compliquées
● apparaît dans des situations hostiles qui nous plongent dans un état de mal
être
● etre courageux c’est savoir prendre une décision face à une situation difficile,
c’est savoir aller contre le sens du vent et rester ferme sur cette décision et de
façon durable
● ressentir un apaisement, un nouveau souffle d’air frais même si léger suite au
surpassement de soi, sentiment de reconnaissance envers soi-même, fierté,
gratitude.
Pour Descartes le courage n’est pas une vertu mais une passion « qui dispose
l’âme à se porter puissamment à l’exécution des choses qu’elle veut faire »
(Les Passions de l’âme, 1649)
Or le courage ne peut être inné chez tout le monde, il ne l’est d’ailleurs généralement
pas. Comme tant d’autres vertus le courage peut s’acquérir, et s’obtient en menant un
combat contre soi-même. Nous pouvons tous prendre la décision de faire face un
jour à ce “nous” qui s’éclipse face à ses vieux démons ou face à la difficulté, et décider
qu’il n’en sera plus ainsi. Or, y parvenir, devrait être le fruit de votre volonté ou être
le résultat d’un ultimatum?
Notre analyse nous permet de dire, en guise de conclusion, que mit face à
l’obligation, un lâche deviendrait courageux que s’il décide de son propre gré
d’entreprendre cet acte et non s’il l'entreprend par pure soumission. En effet, comme
le dirait Laurence Hansen-Løve « La hardiesse n’est pas l’absence de peur, mais la
volonté de la combattre par les moyens dont nous disposons. » Le courage
authentique proviendrait alors de quelqu’un qui face à la difficulté irait lui-même à la
quête de cette force d’âme, et cette endurance du cœur, qu’il aurait conscience de ses
actes, et qu’à l’issue de cette épreuve il soit reconnaissant de sa bravoure.
Par opposition, entreprendre cet acte par pure obéissance, étant esclave de ce sort,
n’aurait rien d’authentique et irait à l’encontre de la volonté qui donne naissance à ce
courage. L’action ne serait plus que le fruit empoisonné de la soumission. Bien que la
personne sera allée outre sa peur ou aura affronté l’hostilité et qu’on la considérera
peut être comme courageuse, cela n’aura été que le fruit d’un courage feint. A l’issue,
que lui restera-t-il? ni estime, ni respect, ni figure, hormis la lâcheté de son sort…