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LA

SAINTE BIBLE
( T E X T E LATIN ET T R A D U C T I O N FRANÇAISE)

COMMENTÉE

D’APRÈS LA VULGATE
ET LES TEXTES O R IG IN A U X

a l ’u s a g e d e s s é m i n a i r e s et d u c l e r g é

PAR

L.-CL. 1TLLION
PRÊTRE DE S A I N T - S U L P I C E

PROFESSEUR D’ÉCRITURE SAINTE A l ’ iNSTITUT CATHOLIQUE DE PARIS

SIXIÈME ÉDITION

T O M E V

1 1 L L - ..............
PARIS

LIBRAIRIE LETOUZEY ET ANÉ


87, BOUL. R A S P A IL , RU E DE V A U G IR A R D , 82

19 2 2
Tous droits réservés.
I m p r im a t u r .

P a i'is iis , die i a m a rtii 1004.

f F R A X C IS G Ü S , Carri. R IC H A R D ,
A r c h ie m s c . Pa r isie n sis.

TABLEAU

POU R LA T R A N S C R IP T IO N D E S L E T T R E S H É B R A ÏQ U E S

EN C A R A C T È R E S F R A N Ç A IS

A lep h ’ (e s p r i t d o u x ) D Sam ek s ( dur com m e

B eti) b dans ça )
G im el g ( d u r connue dans ga ) J A ïn ( e s p r it r u d e )
D aleth d
E ( sans d ag u e sch ) F h é /
Hé h T) ( a v e c d a g u e s c h ; P é P
Y av v
y T sa d é s ( ts d u r com m e
Zaïn z
d ans tça )
H etb h ( l e ch a l l e m a n d )
Coph
T e th t F g
p R esch r
Iod y ou i
Capli k U* Sin s ( s d u r)

Lam ed l ur S ch in s ( com m e ch

Mem m d an s c h a t )

N un n Thav t (th )

P o u r p lu s de s im p lic ité , nous n 'av o n s pas te n u co m p te de l’e ffe t du d a g u esch d o u x dans les
consonnes 2 , m, "T, 2 , P •
P o u r cc q u i est des v o y e lle s , u d o it se p ro n o n ce r o u ; le acheva q u ie sce n t n ’a pas é té m a rq u é ;
le m ob ile est rep résen té p a r un p e tit e en e x p o s a n t ( y q V lu , q u tt’ la h , b 'r â q im ).

P R IN C IP A L E S A B R E V IA T IO N S

LX X L es S e p ta n te , ou les p re m ie rs tr a d u c te u rs g re c s de la B ib le h é b ra ïq u e .
.

.V a n . lih l. . . . M a n u e l b ib liq u e , ou C o u rs d ’É c r it u r e s a in te à l’u sag e des sé m in a ire s, p ar


M M . Y ig o u ro u x ( A n e . T e s t a m e n t) e t B a cu e z ( N o u v . T e s ta m e n t) . 4 v o l. in - 1 2 .

A tl. a rchéol. . . A t la s a rch éo lo g iq u e de la B i b le , d ’ap rè s les m e ille u rs d o cu m en ts so it a n c ie n s,


so it m od ern es..., d estin é à fa c ilite r l’ in te llig e n c e des sain tes É c r it u r e s , p ar
L .-C l. F illio n , p rê tr e de S a in t- S u lp ic e . U n v o l. g r . in -4 » , com posé d ’u n te x te
e x p lic a tif e t de 117 p lan ch es co n te n a n t 1400 fig u re s . N o u s cito n s d ’ap rès la
d eu x iè m e é d itio n , 1S86.

A tl. d 'h is t. n a t. A tla s d 'h is to ir e n a tu r elle de la B ib le , d ’a p rè s les m on u m en ts an cien s e t les


m eilleu res sources m od ernes e t co n tem p o rain es..., p a r L .-C l. F illio n . U n vol.
g r a n d in - 4 ° , com posé d 'u n te x te e x p lic a tif et de 112 p lan ch es co n te n a n t
900 fig u res , 1 ^84.

A tl géogr. . . . A tla s g éo g ra p h iq u e de la B ib le , d’ ap rè s les m eilleu res sources fra n ça ise s, an glaises


et allem an d es enntem ]>oraines, p a r L .-C l. F illio n et H . N icole. U n v o l. g r. in 4°,
com posé d’ un lex iq u e et de 18 ca rte s eu c o u le u rs , 1800.
LE LI VRE DE LA S A G E S S E

INTRODUCTION

1° Le titre. — Dans la V u lg a te, L ib er S a p ie n tiæ ; d’après les Septante, Soçt'c


Sa>wfj.ô)VToç, Sagesse de Salom on. Le syriaque et l ’arabe paraphrasent ces noms :
« La grande Sagesse de Salom on, » et : « L ivre de la Sagesse de S alom on, fils de
D avid, qui régna sur les enfants d ’Israël. » Les P ères grecs nom m ent qu elqu e­
fois ce liv re, comme les P ro v erb e s: -r, 7iavap£To; croqua, la sagesse qui procure
toutes les vertus; ou bien : y) 0£ta ooçfa, la divine sagesse. Ces différentes déno­
minations exprim ent très bien la pensée dom inante de l’é c rit, qui traite, en effet,
de la sagesse, de son origine et de ses effets.
2° La can onicité. — Le livre de la Sagesse ne fait point partie de la Bible
hébraïque; il est donc deutérocanonique *. Mais il n’est pas douteux qu’il n’ait
été admis depuis longtem ps dans la synagogue comme une portion intégrante
des saintes É critu res, puisqu’il est contenu dans laJBible des L X X , destinée aux
Juifs dits H ellénistes. Les écrivains du Nouveau Testam ent ne le citent pas d’une
manière d irecte; mais ils y font souvent et clairem ent a llu sio n , et c’est là un
argum ent très sérieux en faveur de son autorité d ivin e, car il est bien évident
que les apôtres n’auraient pas traité avec tant d ’honneur un livre profane et
ap o cry p h e2. Les É glises, soit grecq u e, soit latin e, n’ont jam ais hésité sur ce
point, ainsi qu’il résulte des tém oignages des P ères et des Conciles. Déjà le pape
saint C lém ent, dans sa prem ière lettre aux C orin thiens, x x v n , citait deux pas­
sages de la Sagesse ( x i , 22, et x i i , 12 ). Saint Irén ée, saint H ippolyte, Clément
d’A lexan d rie, O rig èn e, T e rtu llie n , saint C yp rien , L actance, saint Hilaire de
P o itiers, saint Jérôm e, etc., lui attribuent entièrem ent l ’autorité d ’un livre in­
spiré, et regardent son auteur comme un « prophète ». « Cum veneratione divinæ
auctoritatis, » disait saint A u g u stin , résum ant toute la trad itio n 3.
C’est absolum ent à tort q u e , de nos jo u r s , on a attaqué la canonicité et l’in ­
spiration, en prétendant trouver dans le livre de la Sagesse des erreurs historiques
ou philosophiques, des légendes sans portée et les systèm es de Platon ou de l ’école
d’A lexandrie. Ces fausses assertions tom bent d’elles-m êm es devant l ’examen
attentif et im partial des textes in c rim in é s4.

1 V o y e z le tom e I , p. 13. vrr, 25, e t J a c . m , 15 ; m , 5-7, e t I P e tr . i, 6 - 7 ;


2 P lu sie u rs ra tio n alistes a d m e tte n t la fo rce de v u , 26, e t H e b r. i , 3 ; v u , 2 2 -2 4 , e t H e b r. rv ,
ce raison n em en t. Com p. v i n , 6 e t s s ., e t Joan . 1 2 - 1 3 . E tc.
i, 1 ; ix , 1 , et J o an . i, 3 ; x v i , 6 e t ss., e t Joan . 3 D e P r æ d e stin a t. S a n ct., i, 14.
n i, 1 4 -1 5 ; x i, 16, e t R om . i, 2 1 ; x v , 7, e t Rom . 4 V o y e z C o rn ely , In tr o d u c tio s p e c ia lis i n d i-
ix , 2 1 ; XII, 2 0 -2 1, e t R om . i x , 2 2 -2 3 ; n i, 8, e t d a cticos et p rop h etico s V . T . lib r o s, P a rle , 1887,
I C or. v i , 2 ; i x , 1 5 , e t I I C o r. v , 4 ; v , 18 -2 0 , p. 232-237.
H E p h . v i . 1 3 - 1 7 ; m , 18 , e t I T h ess. iv , 1 3 ;
r, LE L IV R E DE LA SAG ESSE

3° L 'a u teu r et Vépoqu-e rie la composition. — En accolant le nom de Salomon


an titre du liv re , les L X X , le syriaque et l’arabe n’ont nullem ent voulu attri­
buer sa composition à ce prince. Le traducteur syrien a fait des réserves for­
m elles sur ce point, niant ouvertem ent que Salomon soit l’auteur réel. C’est donc
là un pseudonym e, mais m anifeste, « tran sparen t, » qui ne voulait trom per per­
son n e, et auquel bien peu se sont laissé prendre dans l’antiquité m êm e1. Saint
Irén ée, O rigèn e, saint Jérôm e et saint Augustm sont aussi nets que possible à
ce sujet : « N o n ... esse ipsius (Salom onis) non dubitant d o ctio res, » dit expres­
sément ce dernier P è r e 2. Et a ille u r s 3 : « Salom onis libri tr e s : Proverbiorum ,
Cantica canticorum et E cclesiastes; nam illi duo lib r i..., Sapientia... et Ecclesia­
sticu s, de quadam sim ilitudine Salom onis esse dicuntur. » C’est d o n c, tout le
monde en convien t, dans un sens très large q u e, parfois, les Conciles tenus en
Occident et les docum ents pontificaux m entionnent cinq livres de Salomon (les
P roverb es, le C antique, l’E cclésiaste, la Sagesse et l’E cclésia stiq u e ): sim ple for­
m ule d ’abréviation, basée sur une coutum e très ancien ne, mais qui ne veut rien
définir sur la question d’auteur.
La dernière ligne de saint Augustin que nous venons de citer indique le m otif
pour lequel l’écrivain sa cré, à jam ais in co n n u , auquel nous devons le livre de
la Sagesse, a probablem ent placé lu i-m ê m e le nom de Salom on en tête de .son
œuvre : il voulait m ontrer ainsi q u ’il allait traiter un sujet digne du roi renom m é
entre tous par sa sagesse, et analogue à ceux qui avaient en réalité servi de
thèm e à Salom on dans ses écrits au th en tiq u es4. Ne pourrait-on pas aller plus
loin et penser, avec des exégètes de ren o m 5, que l’auteur aurait mis à profit
des notes laissées par le grand r o i, de sorte que Salom on aurait eu une paît
réelle dans la composition du liv re ? Le fait n ’est pas im possible en so i, et il
expliquerait le double courant qui s’est form é dès le temps des P ères sur ce
point d élicat; mais ce n’est m alheureusem ent qu’une conjecture sans fonde­
m ent solide.
C ’est aussi en vertu de sim ples hypothèses, mais certainem ent erronées, que
l ’on a attribué, dans les temps anciens ou m odernes, le livre de la Sagesse tantôt
à Jésu s, fils de S ira ch , auteur de l’E cclesiastiq u e6, tantôt au célèbre théosophe
ju if P h ilo n 7, tantôt à Zorobabel revenu de B ab ylone, tantôt à quelques chrétiens,
notamment à Apollos.
A défaut d’une tradition certain e, on peut du m oins présenter quelques argu­
m ents intrin sèq u es, qui aboutissent à une conclusion très sérieuse et assez
généralem ent admise aujourd’hui. Ils sont tirés du style et du genre littéraire
du livre. Sous ce rapport, la Sagesse offre deux particularités, contradictoires
en apparence, mais qui se concilient parfaitem ent. D ’une part, on y rem arque
souvent un coloris hébraïque très prononcé (locutions em pruntées à l’h éb reu 8,
parallélism e des m em b res9, construction des phrases parfois un peu lourde, etc.).
D ’autre part, com m e l’affirm ait à bon droit saint Jérôm e, « ipse stylus græcam

1 N éanm o in s quelq u es é c riv a in s de m a rq u e , 6 S a in t A u g u s tin , De doetr. ch rist., u , 8, qu i


tels q u e C lém en t d’A le x a n d rie , T e rtu llie u , sain t ab an d o n n a p lu s ta rd ce sen tim en t. Cf. R etra ct., n , 4.
C y p rie n , e t c ., o n t reg a rd é Salom on com m e le 7 « N o n n u lli s crip to ru m v e te ru m » so u ten aien t
v é rita b le a u teu r. d é jà ce tte opin ion au tem p s de sain t Jérôm e. S u r
2 D e c iv lt. D e l, x v n , 20. sa fa u s s e té , v o y e z le M a n . b ib i., t. I I , n. 868.
3 D e doct. ch rtst., u , 8. L es ressem blan ces e n tre les th é o rie s de P h ilo n
4 C’e st p our cela q u ’il le m et qu elq u efo is en e t le liv r e de la Sagesse so n t p u rem en t su perfi­
scène et le fa it p a rle r d ire ctem en t. C f. v u , 1-21 ; cielles.
v in , 10 e t ss.: ix , 7 - 8 . 8 C f. I, 1 : q u i ju d lca jtls terra m , i n bon itate,
5 E n tre au tre s .B o n frère, B e lla rm ln , L o r ln , i n s im p lic ita te c o r d is ; n , 9 : hæc est p a rs n o ­
C orn élius a L a p ., H a n e b e r g , C o rn ely. V o y e z ce s t r a ; n , 16 : im m u ta læ ... v læ e ju s ; rv, 1 5 , e tc.
d ern ier, l. c., p. 224 e t es. * C f. t, 1 ; n , 1 - 6 ; VU, 17-2 1 ; x t, 9 -10 , îto .
LE I.IV R E DE LA SA G ESSE ?

eloquentiam red olet, » à un degré vraiment inouï dans tout le reste de la Bible
des Septante (emploi fréquent d’expressions très classiques, et spécialem ent de
mots com posés; assonances, allitérations et autres je u x de mots qui supposent
une connaissance assez approfondie du g r e c 1 ; fam iliarité avec les coutum es2 et
les théories grecq ues3). Cet écrit est donc « rem arquable au point de vue litté­
raire ». Mais tout s’explique aisém ent, si l’on admet q u ’il a été com posé, pour
ses coreligionnaires d’É gypte, par un Juif d’A lexand rie, très au courant de la
langue et des choses h ellén iq u es, et qui connaissait égalem ent à fond, sinon
l ’hébreu, du moins la traduction de la Bible par les Septante, toute parsem ée
d’héhraïsmes. De là le double coloris de son style 4.
Relativement à l’époque de la composition , la seule chose q u ’on puisse affirm er
avec certitu d e, c’est que le livre est notablem ent antérieur au christianism e, et
postérieur aux Septante, attendu q u ’il cite leur version à plusieurs rep rises5. Il
fait allusion à d’assez rudes épreuves par lesquelles passaient alors les Juifs
(cf. v i, 5 ; x ii, 2 ; x v , 14) : circonstance qui peut convenir au règne soit de
Ptolémée Philopator (222-205 av. J .-G .), soit de Ptolém ée Physcon (14 5 -117
av. J.-G.).
4° L e su je t, le but, la division. — Ce livre est au fond un long discours, une
sorte de manifeste adressé aux Juifs et aux païens contem porains, afin d’opposer
aux faux principes et à la conduite mauvaise que suggère la sagesse hum aine
la perfection de la foi et de la v ie , telle que la recom m ande la vraie sagesse.
Mais ce sont les Juifs d’Égypte q u ’il a plus particulièrem ent en vu e , et cela dans
un triple but : 1° pour les consoler et les encourager au m ilieu des souffrance^
q u’ils enduraient de la part de leurs ennem is ; 2° pour attaquer ceux d’entre eux
qui avaient lâchem ent apostasié, et qui ne craignaient pas de persécuter leurs
frè re s, de concert avec les païens ; 3° pour attaquer aussi le paganisme lu i-m êm e
et en dém ontrer l’ignom inie et la folie.
La division est très nette. Deux pa rties: la prem ière, générale et théorique
(chap. i - i x ) , considère la sasresse dans son essence et ses heureux effets; la
secon de, plus spéciale et historique (chap. x - x i x ) , envisage les œuvres admi­
rables de la sagesse dans un certain nom bre d'événem ents de l’histoire des
Hébreux. Deux sections dans la prem ière partie : 1° la sagesse, source de vrai
bonheur et d’im m ortalité, i , 1 - v , 24; 2° la sagesse, guide très sûr de la vie
hum aine, v i , 1 - i x , 19. Trois sections dans la seconde partie : 1° puissance de la
sagesse soit pour sauver, soit pour châtier, x , 1 - x n , 27; 2° la sagesse démontre
que l ’idolâtrie est une folie crim in e lle , x m , 1 - x iv , 3 1 ; 3° contraste entre les
païens et les adorateurs de Jéhovah, xv, 1 - x ix , 22®.
5° L ’im portance du livre de la Sagesse est reconnue par c e u x -là même qui
le traitent comme un écrit apocryphe. E lle consiste surtout en ce q u ’ « il nous
conduit au seuil du christianism e » par les idées q u ’il exp rim e, et par le langage
dont il se sert pour les exprim er. Et parmi ces id ées, la principale est celle qui
concerne l’origine et la nature de la Sagesse, cette divine hypostase, qui se con-

1 i , 1 : a y a T t r i f f a t s . . . , < p p ov rj< 7X T £ ... èv àya- dans le p o rtra it de l'é p icu rie n ( n ) , dans le ta ­
0ÔTV}Tt x x î £V â ltA < 5 T 7 )T t... I, 2 : 716 1- bleau du ju g e m e n t d ern ier ( v , 1 5 - 2 4 ) , dans la
p x Ç o v < T '.v ... a T t t a r o O f f i v . i , 4 : O’ü ç . . . x a ï 0 p o O ç . d escrip tion de la sagesse ( v u , 2 6 -v m , 1 ) , In cisif
E tc. e t m ord an t d an s la p ein tu re des idoles ( x r n ,
2 Cf. i , 1 4 ; iv , 2 , 3 ; v n , 22; x , 1 2 ; x i , 1 7 ; 1 1 - 1 9 ) , il e st d iffu s e t su rch a rgé d ’épithètes..,
x ix , 20, e tc., dans le te x te g re c . dans d’au tre s passages. » M a n . U bl., t . I l , n. 868.
3 Cf. i, 16 ; il, 2 - 3 ; v , 10 ; v in , 5 - 9 ; x n , 3 - 8, 5 Cf. n , 12, e t Is. m , 10 ; x v , 10, e t Is. x l i v ,
etc. 20, etc.
4 Ce s ty le est loin « d ’être to u jo u rs é gal : très 6 P o u r les d é ta ils de l ’an a lyse, v o y e z le com<
élevé et sublim e dans quelques p a rtie s , com m e m en taire, e t n o tre B ib lia sacra , p. 714-7S9.
s LE L IV R E DE L A SAGESSE

food avec le Logos du Nouveau T estam en t1. R ien de plus net et de plus saisis­
sa n t; aussi saint Jean et saint Paul em p loient-ils une phraséologie analogue pour
décrire les attributs de N otre-S eign eu r Jésu s-G h rist en tant que Verbe incarn é,
Fils du Père. D’autres dogm es sont encore enseignés clairem ent dans ces pages,
spécialem ent ceux de l’immortalité de l’âme et du jugem ent d e rn ie r5. Elles
occupent donc réellem ent une place d’honneur dans l’ histoire de la Préparation
évangélique.
6° Com m entateurs catholiques. — L o rin , Cornélius a L ap id e, Jansénius de
Gand (Annotationes in librum S a p ie n tiæ ), B ossuet, Galmet. De nos jo u r s , Gut-
b e rle t, das D uch der W eisheit übersetzt und erklæ rt (M unster, 1874), et Lesêtre,
le Livre de la Sagesse (P a ris, 18 8 0 )3.

1 V o y e z le M a n . Mbl., t. I I , n . 874. lé g è rem e n t re to u ch é e p a r sa in t Jérô m e. E lle est


2 C f. n , 2 3 ; i n , 1 e t ss.; rv , 2, 7 e t ss.; v , 1 assez con form e à l'o rig in a l g re c. E lle co n tie n t
e t ss.; v in , 17 ; x v , 3, etc. un g ra n d nom bre d’ expression s p op u laires, e t le
3 L a Vularate ne fa it g u è re que rep ro d u ire , s ty le est so u v e n t peu soign é, ce qu i Jette parfois
p our oe liv r e , la tra d u ctio n de l'ancienn e I ta la , ; fie l'ob -eurit • su r la pensée.
LA S A G E S S E

CHAPITRE I

1. Aimez la justice, vous qui jugez là 1. D iligite justitiam , qui judicatis


terre. A yez du Seigneur des sentiments tepram. Sentite de Domino in bonitate,
dignes de lui, et cherchez-le dans la et in sim plicitate cordis quærite illum ;
simplicité du cœur ; /
2. car ceux qui ne le tentent pas le 2. quoniam invenitur ab his qui non
trouvent, et il se manifeste à ceux qui tentant illum , apparet autem eis qui
ont confiance en lui. fidem habent in illum.
3. Car les pensées perverses séparent 3. Perversæenim cogitationes separant
de Dieu , et sa puissance convainc de a Deo ; probata autem virtus corripit
folie ceux qui la mettent à l’épreuve. insipientes.
4. Aussi la sagesse n’en trera-t-elle 4. Quoniam in malevolam animam

P R E M I È R E P A R T I E , D I D A C T IQ U E d o u ble e t fa u x qu e m e n tio n n e n t fré q u e m m e n t


les sa in ts L iv re s . C f. Ps. x i, 3 ; Ja c. i, 8, e tc. -
L a S a g e s s e c o n s id é r é e d a n s s a n a t u r e e t d a n s
s e s h e u r e li x e ffe ts . 1 , 1 — I X , 19. Q uæ rite iliu m . C h e rc h e r D ieu : ia p lu s belle de
to n tes les o ccu p atio n s de l’h o m m e , m ais pou r
S e c t io n I. — La Sa g esse, s c ie n c e de vrai la q u e lle le seco u rs de D ieu lu i-m ê m e e st ab so ­
BO N H EU R E T D’ IM M O R T A LIT É. 1 , 1 — V , 2 4 . lu m e n t n é c e s s a ire , com m e d it O rigèn e. — QmI
•non ten ta n t. « On te n te D ieu de d ifféren tes m a ­
{ I. — L e s co n d itio n s n écessa ires p o u r a cq u ér ir
n iè re s , m ais p a rticu liè re m e n t en d o u ta n t de sa
* la Sagesse. I , 1 - 1 2 .
p uissan ce e t de sa bon té (D e u t. x x x m , 8, etc.),
1° P re m iè re co n d itio n : la re c titu d e du cœ u r. o u en m e n an t u n e v ie im pie (D eu t. v i, 16 ; A c t.
I, 1-5 . v , 9 ).» II s ’a g it s u rto u t Ici de ce d e rn ie r m ode,
C h a p . I. — 1 - 2 . P a s de sagesse sans la co n ­ p a r opp osition à « in b o n ita te » d u v e rs. 1 . —
n aissan ce de D ieu e t sans un c œ u r d ro it. — A p p a re t... eis q u i fid e m ... L e g re c e x p rim e la
D ilig ite ju s titia m : Ic i, la Justice dans le sens m êm e pensée en term es n é g a tifs : II se m an ifeste
la r g e , c . - à - d . a l’ In té g rité m orale », la p a rfa ite à ce u x q u i ne se d éfien t pas de lu i.
obéissan ce à la loi et a u x v o lo n tés de D ie u , ou 3 - 5 . Id ee sem blable à ce lle des v e rs. 1-2 , m ais
en core la sagesse p ra tiq u e . Ces p rem iers m ots du p lu s développ ée. — P erv ersæ e n im ... V e rs. 3, la
liv r e en co n tien n en t donc un résum é assez ex a c t. p e rv e rs ité m orale crée une sép a ra tio n e n tre D ieu
— Q u i ju d ic a tis ... F o rm u le qui d ésign e d ire c te ­ e t les hom m es. — . C o gitation es. D ans le g re c :
m en t les rois e t leu rs m in is tre s , d o n t l’un e des XoYt<7p.of, des raison n em en ts. N ou s au ron s bien ­
p rin cip ales fo n ctio n s est de re n d re la Justice. tô t, n , 1-20, u n fra p p a n t exem p le de ces raison ­
C f. v i , 2 e t ss.; i x , 7 : P s. n , 10, etc . E n s’a d res­ nem en ts p ervers. — P ro b a ta ... v ir tu s . L a p u is­
s an t to u t d ’ab ord à ce tte h a u te c a té g o rie d 'a u ­ san ce d iv in e , lo rsq u ’ on ia te n te e t qu ’ on ia m et
d iteu rs, l’a u te u r se p rop osait de donn er pin s de à l’é p re u v e , se v e n g e en c h â tia n t les Impies (cor-
poids a u x v é rité s q u ’il v a p rêch er ; m ais il n’ e x c lu t r ip l t ...) . I n s ip ie n te s est p ris au fig u ré , com m e
p o in t les a u tres h o m m es, ca r la p ortée de son en ce n t au tre s en d ro its de ia B ib le , p ou r m a r­
e n seign em en t e st u n iv e rs e lle . — S en tite... in bo­ q u e r ia fo lie m orale du péché. — Q u o n ia m ...
n ita te . A y e z de nobles sen tim en ts au su jet de V e rs . 4, in c o m p a tib ilité absolu e e n tre ia sagesse
D ieu . Selon d’ a u tre s : Que v o tre so u v e n ir de D ieu e t le péché. — M a le v o la m . L e greo v .ax ô te-y v o ;
s o it accom pagn é d ’une v ie sain te e t p a rfa ite . L e est trè s e x p re s s if ; litté r a le m e n t : q u i fab riq u e
c o n te x te p a r a it fa v o ris e r ce tte seconde in te rp ré ­ le m ai. — N o n in tr o ib it..,, v ec h a b ita b it. U y a
ta tio n . — I n s im p lic ita te cordis. H ébraïsm e. g ra d a tio n , ascen d an te : p é n é tre r d ’abord sim ple-
A /eo un cœ u r d r o it, p ar opposition a u cœ u r dans u n lie u , puis s’ v fixer. — S u b d ito pec-
10 Ra p . I 5-10.
non introibit sapientia, nec habitabit in pas dans une âme maligne, et elle n’ha­
corpore subdito peccatis. bitera pas dans un corps assujetti au
péché.
5. Spiritus enim sanctus disciplinæ 5. Car le saint Esprit de sagesse fu it
effugiet fictum, et auferet se a cogita­ le déguisement, et s’éloigne des pensées
tionibus quæ sunt sine intellectu, et cor­ qui sont sans intelligence, et l’iniquité
ripietur a superveniente iniquitate. survenant le bannit.
6. Denigrus est enim spiritus sapien­ 6. Car l ’ebpri< de sagesse est plein de
tiae ; et non liberabit maledicum a labiis bonté ; cependant il ne laissera pas im ­
suis ; quoniam renum illius testis est punies les lèvres du médisant, car Dieu
Deus, et cordis illius scrutator est ve­ sonde ses reins, pénètre jusqu’au fond
rus, et linguæ ejus auditor. de son cœur, et entend les paroles de sa
langue.
7. Quoniam spiritus Domini replevit 7. Car l’Esprit du Seigneur remplit
orbem terrarum; et hoc quod continet l'univers; et comme il contient tout, il
omnia, scientiam habet vocis. connaît tout ce qui se dit.
8. Propter hoc qui loquitur iniqua non 8. C ’est pourquoi celui qui profère
potest latere, nec præteriet illum corri­ des paroles impies ne peut se cacher, et
piens judicium. il n’échappera point au jugem ent qui
châtie.
9. In cogitationibus enim impii inter­ 9. Car l’impie sera interrogé sur ses
rogatio erit; sermonum autem illius au­ pensées; et ses discours iront jusqu’à
ditio ad Deum veniet, ad correptionem Dieu, qui les entendra pour le punir de
iniquitatum illius. ses iniquités.
10. Quoniam auris zeli audit omnia, 10. Car l ’oreille jalouse entend to u t,
et tumultus murmurationum non abs­ et le tumulte des murmures ne lui sera
condetur. point caché.

ea tis. D’ ap rès ie te x te o r ig in a l, v en d u au péché. ne p e u t éch app er (v e rs . 8). — R epleiAt... L e pré­


S a in t P a u l em ploie aussi ce m ot é n ergiq u e , I Cor. té r it d énote la d u rée p erp é tu e lle de i’acte. <c D ieu
v u , 14. — S p ir itu s e n im s a n c tu s .-.Y e r s . 5, m o tif a rem p li to u te s choses, e t a p én étré to u te s choses,
de ce tte in c o m p a tib ilité . D ans le g re c : u n sa in t e t n’a rien laissé q u i f û t v id e de iu i. » (P h ilo n .)
E s p rit d’ in stru ctio n . L 'E s p r it de D ie u , q u i in s­ C f. J e r. x x i n , 2 4 ; E p h . i, 23. P a r orbem terra ­
t r u it e t fo rm e les h o m m es, so u v e n t a u m oyen r u m il f a u t en ten d re ici la te r r e h ab ité e ( v q v
de co rrectio n s b ien fa isan tes. — F ic tu m est p ou r o ty .o v p iv q v ). — H oc q u od co n tin et... Ce q u i
^ctionem », la tromperie, la fraude (Sô),ov). re tie n t u n ies les d ifféren tes p arties d u m o n d e ,
A u fe r e t se. L a n g a g e én ergiq u e. C et E s p rit c.-à-d. le lien to u t-p u issan t de la p résence d iv in e .
d iv in ab an d o n ne im m é d iate m en t les h om m es p er­ C f. E p h . i , 2 3 ; C ol. i , 1 7 ; H eb r. i , 3. D ans le
v e rs e t co rrom pus (s in e in te lle ctu e st u n e lito te g re c , ces m ots sont a u n e u tre ( t o o 'u v r/ o v ), parce
év id en te). — C o rrip ie tu r . H u m ilié p a r l ’a rriv é e q u ’ ils se ra p p o rte n t a u s u b s ta n tif nveO p.* ; n o tre
dn p éch é, il se re tire . v ersion la tin e a tro p se rv ile m e n t tr a d n it. Il f a u ­
2° Seconde co n d ition : ia re c titu d e e t l ’h o n n ê­ d r a it, d’ap rès la leçon de sa in t A u g u s tin : « Is
te té du la n g a g e . I , 6 - 1 1 . q u i co n tin e t.» — S c ie n tia m habet vocis. R ép an d u
6 - 1 1 . L a Sagesse ab h o rre les p aro les m a u ­ en to u s lie u x , l’E s p rit d iv in re co n n a ît sans peine
vaises, q u i sont l’ in d ice d’ un c œ u r g â té . — B e ­ ch a q u e ê tre à sa v o ix , e t com prend to u t ce q u i
n ig n u s . 4 , t/.dtv6p(jL)7iov, aim a n t les hom m es. — se d it. — P r o p te r hoc. A cau se de ce tte science
S p ir itu s sa p ien tiæ . L e g re c em ploie une lo cu tio n in fin ie. — C o rrip ie n s ju d ic iu m : la Justice sou­
re m arq u ab le : I lv s 0 |j.a o o y i a , l'E s p r it sagesse. v e ra in e d u S e ig n e u r, lo rsq u e l ’h e u re de c h â tie r
— X tm lib era b it m a le d icu m . P lu tô t : le blas­ a u r a sonné. — In te rr o g a tio e rit ( v e r s . 9) : l ’e n ­
p h ém a te u r ( p ) .â a ç 7 ] ( io v ) , d o n t le crim e e st si q u ête du J u g e suprêm e su r les pensées les p lus
o u tra g e a n t p our D ieu . — A la b lis su is. F o rm u le secrètes des im pies. — A u d it io ... ven iet, a d cor­
ab régée p o u r d ire que la sagesse n’a c q u itte ra pas rep tion em ... T r a it d ra m a tiq u e, q u i nous m on tre
u n tel h o m m e des blasphèm es de ses lè v re s . — le la n g a g e des p e rve rs c r ia n t lui-m êm e v en g ean ce
R e n u m i lli u s testis... L e s rein s, d’ ap rès la p sy ­ co n tre e u x v e rs le ciel. — Q u on ia m ... (v e rs. 10).
ch o lo gie h é b ra ïq u e , é ta ie n t re ga rd és com m e le L ’e n ch a în em en t lo giq u e du raison n em en t est é ta­
siège e t ie ce n tre des désirs, p ar co n séq u en t aussi b li à ch a q u e v e rs e t p ar d iverses p articu le s. —
des pensées et des p aroles. C f. P s . v n , 20 ; x v , 7 ; A u r i s zeli : l’o reille de -ce lu i'q u i e st appelé a il­
P ro v . x x i n , 16 ; J e r . x i, 20, etc. L a p h rase re v ie n t leu rs u n D ieu Jalou x. C f. E x . x x , 5 ; Is. î x , 6 ;
donc à d ire q u e D ieu sa is it les pensées de l'h om m e N a h . i , 2 , e tc. — T u m u ltu s m u r m u r a tio n u m
dès le p rem ier in s ta n t de le u r fo rm a tio n . — Q uo­ M u rm u re s co n tre le S e ig n e u r e t sa p rovid en ce.
nia m spxritus... (vers. 7). L ’om niprésen ce du Sei­ — C ustod ite ergo... (v e rs. 1 1 ) . L a con clusion de
gn eu r e x p liq u e sa soience absolue, à laqu elle rien to u t ie p ara grap h e. — X i h i l prod est. N on seu-
S a p . I , 1 1 -1 6 . 11
11. Gardez-voua donc des murmures 11. Custodite ergo vos a murmuratione
qui ne servent de rien, et écartez de qttæ nihil prodest, et a detractione par­
votre langue la médisance ; car la parole cite linguæ ; quoniam sermo obscurus in
la plus secrète ne tombera pas dans le vacuum non ib it, os autem quod menti­
vide, et la bouche qui ment tuera l’âme. tur occidit animam.
12. Ne cherchez pas la mort d’une 12. Nolite zelare mortem in errore
manière jalouse par les égarements de vitæ vestræ, neque acquiratis perditio­
votre vie, et n’achetez pas la perdition nem in operibus manuum vestrarum.
au prix des œuvres de vos mains.
13. Car ce n’est pas Dieu qui a fa it la 13. Quoniam Deus mortem non fecit,
mort, et il ne se réjouit pas de la perte nec lætatur in perditione vivorum.
des vivants.
14. Mais il a créé toutes choses pour 14. Creavit enim ut essent om nia, et
la vie, et toutes les créatures étEfrient sanabiles fecit nationes orbis terrarum,
saines à leur origine, et il n’y avait pas et non est in illis medicamentum exter­
de poison d’anéantissement en elles, et minii, nec inferorum regnum in terra.
le séjour des morts ne régnait pas sur la
terre.
15. Car la justice est stable et immor­ 15. Justitia enim perpetua est, et im ­
telle. mortalis.
16. Mais les méchants ont appelé la 16. Impii autem manibus et verbis
mort par leurs œuvres et par leurs pa­ accersierunt illam , et aestimantes illam
roles, et, la croyant am ie, ils en ont été amicam , defluxerunt ; et sponsiones po­
consumés, et ils ont fa it alliance avec suerunt ad illam , quoniam digni sunt
elle, parce qu’ils étaient dignes d’une qui sint ex parte illius.
telle société.

le m en t ees m u rm u res ne s e rv e n t de r ie n , m ais d élicate. P e r d itio n e e s t s yn o n ym e de « m ortem ».


ils sero n t sévèrem en t p unis, com m e il v ie n t d ’être — C rea vit e n im ... (v e rs. 14 ). P re u v e de l ’asser­
d it. — A detra ctio n e : l ’aetion de d é n ig re r D ieu tion q u i précède. D ieu e s t l ’a u te u r de la v ie , q u i
e t sa co n d u ite. — S erm o o b scu ru s. On a beau e st l ’opposé de la m ort. — E t s a n a b ile s fe c it
m u rm u rer to u t bas, en s e c r e t; rien n ’ échapp e à n a tio n e s. D ’ap rès le g re c : E t le s g é n é ra tio n s
D ieu e t à ses ju ge m e n ts. — M e n titu r ne d ésign e (c.-it-d. les cré a tu re s ) d u m onde é ta ie n t salu ta ire s
pas ici le m ensonge en g é n é r a l, m ais d e n o uveau (d estin ées à v iv r e dan s u n e p lein e v ig u e u r). « Ce
les accu sa tio n s h lasph ém atoires co n tre la d iv in e n ’est q u e p a r a c cid e n t q u e les choses créées so n t
P ro v id en ce. au tre m e n t q u e saines. » C f. G en . i , 31; m , 1 7 .1 8 .
— M e d ica m e n tu m e x te r m in ii : u n v ir u s , u n
§ II . — L ’or ig in e et la ca u se de la m o r t
poison q u i d é tr u it la v ie peu à p eu . — N ec i n f e ­
I , 12 — I I , 24.
r o r u m r e g n u m ... L a m o rt n’e x is ta it pas e t ne
1° L e p éch é est le v é rita b le a u te u r d e la m ort. d e v a it pas e x is te r d’ap rès le p rem ier plan d iv in .
I, 1 2 -1 6 . E lle e st e n tré e s u r la te r re com m e u n u su rp a ­
1 2 - 1 6 . T o u te m o rt e st un e so rte de s u ic id e , t e u r .— J u s t it i a e n im p e r p e tu a -, (vers. 15 ). C e tte
p u isq u e c ’e s t l'h o m m e lui-m êm e q u i, de fa it, l’ a Justice, q u i ne d iffère pas de la sagesse, est u n e
in tro d u ite dans le m onde p a r le p éch é. — Z ela re so u rce de v ie p erp étu elle. C f. P r o v . m , 1 8 , e tc .
m ortem . E xp ression non m oins fo rte q u e p itto ­ Q uelques m a n u scrits de la V u lg a te a jo u te n t : « I n ­
resqu e : re ch erch e r, p o u r ain si d ire , la m o rt d ’une ju s titia a u te m m o rtis a c q u is itio est. » — I m p ii
faço n Jalouse, com m e si on la d é s ira it p ar-dessus a u te m ... (v e rs. 16). A p rè s les d é ta ils n é g a tifs des
t o u t , la p ré fé ra n t m êm e à la vie! — I n errore v ers. 13-15 su r l ’o rig in e de la m o rt, v o ic i m ain ­
v itæ . C.-à-d. en se la n ç a n t d an s les d irectio n s les te n a n t le f a i t p o s itif e t d ire c t, exposé a v e c une
p lu s fau sses, q u i a b o u tissen t fin a lem e n t à la m ort. m ord a n te iro n ie. L e s Im pies l ’o n t e u x - m êm es
C f. P ro v . v m , 36 ; x x i , 6. — N e q u e a cq u ir a tis ... appelée e t in tr o d u ite p a r le u rs œ u v res n éfastes.
P lu s cla irem e n t dans le g r e c : E t n’a ttir e z pas — Æ s tim a n te s ... a m ica m . C f. P r o v . v i n , 36 :
s u r vo u s la p erd itio n p ar les œ u v re s de vos m ains. <t C eu x qu i m e h aïssen t aim e n t la m ort, » d it la
— A p rès c e tte p e tite in tro d u c tio n p lein e de p ro ­ Sagesse. — D e flu x e r u n t. ’E t a x ir iffa v : ils se so n t
fo n d e u r, l’a u te u r ab ord e le s u je t de ce p a ra ­ é v a n o u is , ils o n t d isp a ru . — S p o n sio n es p o s u e ­
g ra p h e : D eu s m ortem n o n fe c it. C f. n , 23 -2 4 ; r u n t. Ils o n t c o n tra c té une é tro ite a llia n ce a v e c
E z. x v m 3 1 - 3 2 . — N ec læ t a t u r ... Pen sée très la m o rt. Cf. Is. x x v n i , 15.
12 S a p . I I , 1 -6 .

C H A P I T R E II

1. Dixerunt enim cogitantes apud se 1. Car ils se sont dit, dans l ’égarement
non recte : Exiguum et cum tædio est de leurs pensées : Le temps de notre vie
tempus vitæ nostræ; et non est refrige­ est court et plein d ’ennui ; l’homme n’a
rium in fine hominis, et non est qui plus de bien à attendre après sa mort,
agnitus sit reversus ab inferis. et on ne connaît personne qui soit revenu
des enfers.
2. Quia ex nihilo nati sumus, et post • 2. Nous sommes nés du néant, et,
hoc erimus tanquam non fuerimus. Quo­ après cette vie, nous serons comme si
niam fumus flatus est in naribus nostris, nous n’avions jamais été. Le souffle de
et sermo scintilla ad commovendum cor nos narines est comme une fumée, et la
nostrum. raison n’est qu’une étincelle qui remue
notre cœur.
3. Qua ex tin cta , cinis erit corpus 3. Lorqu’elle sera éteinte, notre corps
nostrum, et spiritus diffundetur tan­ sera réduit en cendres, et l’esprit se dis­
quam mollis aer; et transibit vita nostra sipera comme un air subtil ; et notre vie
tanquam vestigium nubis, et sieut ne­ disparaîtra comme une nuée qui passe,
bula dissolvetur quæ fugata est a radiis et s’évanouira comme un brouillard que
solis, et a calore illius aggravata. les rayons du soleil mettent en fu ite, et
que sa chaleur abat.
4. E t nomen nostrum oblivionem ac­ 4. Notre nom même s’oubliera avec le
cipiet per tempus, et nemo memoriam temps, et personne ne se souviendra de
habebit operum nostrorum. nos œuvres.
5. Umbræ enim transitus est tempus 5. Car notre vie est le passage d’une
nostrum, et non est reversio finis nostri : ombre, et après la mort il n’y a plus de
quoniam consignata est, et nemo rever­ retour : le sceau est apposé, et nul ne
titur. revient.
6. Venite ergo, et fruamur bonis quæ 6. Venez donc, jouissons des biens

2 " R aison n em en t Impie de c e u x q u i n ie n t l ’e x is ­ ta n q u a m n o n fu e r im u s . — F u m u s . Com paraison


te n ce d ’un e a u tre v ie. II, 1-20. fré q u e n te ch ez les é c riv a in s sacrés e t p rofan es.
L ’a u te u r place s u r les lè v res des im pies de son — F la tu s in n a r ib n s : le souffle v it a l, q u i se
tem p s un discours s ig n ific a tif, dans lequ el Us m an ifeste p ar la re s p ira tio n .— Serm o (à ),ô y o ç l
tir e n t , a v e c un e fr iv o lit é b la sp h ém a to ire, les d ésign e ici la raison , i ’âm e.— S c in t illa a d co m m o ­
co nséquences p ratiq u es de i’ e x lsten c c de la m ort. v en d u m ... M ieu x : une étin celle (p ro d u ite) p ar le
N o us en ten d ro n s pin s loin la co n tre-p a rtie . C f.v , b a ttem e n t de n o tre c œ u r .— Q u a e x tin cta (v er s. 3).
1-15. Ils co n tin u e n t do d écrire fro id e m e n t ce qu i a u ra
C iia p . I I . — I . In tro d u ctio n . — D ix e r u n t en im . lie u , à le u r sens, a u s s itô t ap rès le u r m ort. L eu r
L es im pies qui o n t été m entionnés dans les lign es la n g a g e no m anque ce p en d an t pas do poésie. —
p récéd en tes. — C ogitan tes... n o n r e d e . L ’ é c riv a in N o m en ... ob livionem ... (v e rs . 4 ) . L ’ou bli final.
sa c ré les blâm e et les con dam ne dès l’a b o r d , C f. I l R e g . x v m , 1 8 ; E ccl. i , 1 1 ; i x , 5 , etc.
a v a n t m êm e de c ite r leurs p aroles crim in e lles. <t A d eo n ih il su m u s, u t nec fam a n o stri s u p e rsit.»
2 - 6 . Ils com m encen t p a r g é m ir s u r la b riè ­ (B o ssu et.) L e g re c In tercale ce v ers. 4 a v a n t le*
v e té et les m isères de la v ie h u m ain e. — E x i ­ m ots et tra n sib it du v ers. 3. — Um bræ e n im
g u u m et cn m tæ dio... Pensée très v ra ie en s o l, tra n situ s... (v e rs. 6). La m étaph ore la p lu s u sité e
e t m ille fo ls répétée depuis que le p a triarch e dans les sain ts L iv re s p ou r e x p rim e r la fra g ilité
J a co b l’e x p rim a it au p haraon . C f. G en. x l v i i , 9. de la v ie h u m ain e. C f. I P a r. x x i x , 1 6 ; J o b ,
— N o n est re fr ig e riu m . P as do « gu ériso n » v i n , 9 ; E ccl. v n i , 1 3 , etc. — N o n est reversio
( l a f f t ç ) , com m e d it le g r e c , lo rsq u ’a r riv e la fin is ... A p rè s qu e nous av o n s p ris fin p a r l a m ort,
m ort. — N o n est q u i . . . r e v e r s u s ... Ces lib res nous ne m ou ron s pas u n e seconde fo is. C f. H ebr.
penseurs n ia ie n t la réa lité des résu rre ctio n s m i­ i x , 27. — C o n sig n a la est. N o tre fin est alors
raculeu ses d o n t les pages an té rie u res de l’ A ncien d û m en t scellée. C’e st u n e chose Irrévocab le.
T esta m en t sig n a len t p o u rta n t d iv ers exem p les. 6 - 9. In fâm es con clu sion s qu e ces im pies dé­
— Il ne s a u r a it en ê tre a u trem e n t, co n tin u en t- d u isen t de la ra p id ité de la v ie . — V en ite (ergo,
ils : q u ia e x n i h i lo . .. P lu t ô t , d’après le g r e c : p u isq u ’il en est ain si). Ils s’e x cite n t m u tu elle­
nés au h asard ( a ù t o u '/ t S ( w ç , a fo rtu ito »). — m en t à p ra tiq u e r ensem ble le sen su alism e le plus
A près la m ort, le re to u r dans le u^ant •irl/nltlf : éh o nté If rua m u r). C i. Is. x x i i , 1 3 ; I Cor. x v , 31,
S a i \ II , 7 - 1 5 . 13
présents, et hâtons-nous d’user des créa­ sunt, et utamur creatura tanquam in ju­
tures comme pendant la jeunesse. ventute celeriter.
7. Prenons à profusion le vin précieux 7. Vino pretioso et unguentis nos im ­
et les parfum s, et ne laissons point pas­ pleamus, et non prætereat nos flos tem­
ser les fleurs de la saison. poris.
8. Couronnons-nous de roses avant 8. Coronemus nos rosis antequam
qu’elles se flétrissent ; qu’il n’y ait pas m arcescant; nullum pratum sit quod
de prairie où ne se signale notre dé­ non pertranseat luxuria nostra.
bauche.
9. Qu’aucun de nous ne manque à nos 9. Nemo nostrum exsors sit luxuriæ
orgies. Laissons partout des marques de nostræ. Ubique relinquamus signa, læti-
réjouissance, car c’est là notre partage tiæ, quoniam hæc est pars nostra, et hæc
et notre lot. est sors.
10. Opprimons le juste qui est pauvre, 10. Opprimamus pauperem ju stu m , et
n’épargnons point la veuve, et n’ayons non parcamus viduæ , nec veterani re­
aucun respect pour la vieillesse et les vereamur canos multi temporis.
cheveux blancs.
11. Que notre force soit la loi de jus­ 11. Sit autem fortitudo nostra lex ju-
tice ; car ce qui est faible n’est bon à stitiæ ; quod enim infirmum est inutile
rien. invenitur.
12. Assaillons donc le juste, car il 12. Circnmveniamus ergo justum, quo­
nous est inutile, et il est opposé à notre niam inutilis est nobis, et contrarius est
manière de vivre, et il nous reproche de operibus nostris, et improperat nobis
violer la loi , et il nous déshonore en peccata legis, et diffam at in nos peccata
décriant les fautes de notre conduite. disciplinæ nostræ.
13. Il assure qu’il possède la science 13. Prom ittit se scientiam Dei habere,
divine, et il se nomme fils de Dieu. et filium Dei se nominat.
14. Il s’est fa it le censeur de nos pen­ 14. Factus est nobis in traductionem
sées mêmes. cogitationum nostrarum.
15. Sa seule vue nous est insuppor- 15. Gravis est nobis etiam ad viden-

etc . — B o n is q u æ s u n t : p a r opp osition sans te m e n t dans le g re o : e s t d ém on tré In u tile. —


d o u te à ce q u e les ép icu rien s n o m m a ien t « les C ir c u m v e n ia m u s ... ( v e r s . 1 2 1 . M ie u x : ten don s
]oles im ag in a ires de la v e r tu ». — T a n q u a m i n des em bûches. Ils a jo u te ro n t la ru se à la fo rce
ju v e n tu te : l’époque de la v ie où les p laisirs sont o u v e rte . A p a r tir d 'ici, ce p assage d e v ie n t e x tr ê ­
le p lu s v iv e m e n t sen tis. C f. E c cl. x u , 1 . — V in o ... m em en t r e m a r q u a b le , e t présente de telles res­
et u n g u e n tis (v e rs. 7). L es d élices du g o û t e t de sem blan ces a v e c les ré c its é v a n g é liq u e s re la tifs
l'o d o r a t, p resque to u jo u rs associées d an s l ’a n ti­ à la passion de N o tre -S e ig n e u r Jésu s-C h rist, que
q u ité . — F lo s tem p o ris. L e tr a d u c te u r la tin a les co m m e n tate u rs ca th o liq u e s, d epu is l'a n tiq u ité
lu ࣠p oç. M ieu x v a u t la leçon s a p o ç , d u p rin ­ la p lu s recu lé e (sain t J u s tin , O rlgèn e, T e rtu llie n ,
tem p s. — C o ro n em u s n o s ro sis. D ’ap rès le g reo : L a c ta n c e , s a in t A m b roise, e tc .), y o n t v u , d’une
de bo u to n s de roses. Ch ez les a n c ie n s , les con­ m an ière à peu p rès u n an im e, la p rop h étie de la
v iv e s s’o rn a ien t fréq u e m m e n t de couronn es. Com p. m o rt du S a u v e u r. P lu s d 'u n In te rp rè te h é té ro ­
H orace, Od., I, x x x v i , 15, e tc . (A t l. a rc h ., pl. x x m , d o xe a pensé de m ê m e , e t à bon d ro it. T o u te ­
tig. 1 ) . — L e s m ots n u llu m p r a tu m ... lu x u r ia fo is le te x te co n tin u e de s’a p p liq u e r d irectem en t
nostra so n t p rop res à la V u lg a to . — Q u o n ia m a u x ju s te s en g é n é ra l ; m ais le so rt q u e le u r ré ­
Jiæc... p a r s n ostra ... (v e rs. 9). L e u r la n g a g e d e­ se rv a ie n t le u rs p e rsé cu te u rs im pies é ta it le typ e
v ie n t de plus en p lus h o n te u x e t a u d a cie u x . des so u ffran ces e t de la m o rt du M essie dans
10 -20 . Ils p ren n en t la réso lu tio n d ’o p p rim er l ’in ten tio n d iv in e . — Q u o n ia m in u t i li s . L e greo
les ju stes. Second ré s u lta t de l ’ in c ré d u lité ; le 8üc7XpTl<îTOç sign ifie p lu tô t : incom m ode, g ên an t.
p re m ie r co n s is ta it dans la v ie sensuelle. L e m onde Il est co m m en té p a r les m ots qu i su iv e n t : con ­
n ’a pas ch a n g é sous ce ra p p ort. — O p p r im a ­ tr a r iu s est... — P ecca ta leg is : des péchés co m ­
m u s... Ils a v o n e n t en core tr è s fra n ch e m en t le u r m is co n tre la lo i. O r ce tte loi ne p eu t ê tre q u e
b u t. — P a u p e re m ju s t u m , v id u æ , vetera n i. M oins la lo i m osaïqu e ; ce so n t donc des J u ifs ap o stats
v a illa n ts en actes q u ’en p a ro le s , ils ne v e u le n t qu i so n t en scène e t q u i p ro fè re n t ce la n g a g e
s ’a tta q u e r q u ’a u x êtres les p lu s faib le s, in cap ables affre u x . Il n ’en m a n q u a it m alh eu reu sem en t pas
d e résister à le u rs violen ces. — F o r titu d o ... le x alors. C f. I M ach . i ; II M ach . iv . — Peccata
ju s tit iæ . IIS’ o sent d ire q u ’ils s’a p p u iero n t su r d is c ip lin æ : des crim es co n traire s à l’éd u catio n
la lo i m êm e, p o u r o p p rim er les ju s te s , la tr a n s ­ q u ’ils a v a ie n t r e ç u e , c . - à - d . opposés a u x en sei­
fo rm a n t a u besoin afln de la ren d re se rv ia b le à gn em e n ts sacrés p a r lesqu els le u r en fan ce a v a it
leu rs desseins. — I n u tile in v e n itu r . P lu s fo r­ été to n n é e . — P r o m ittit se. O rec : Il se v an te
l'i S a p . I I , 1 6 -2 3 .

dum, quoniam dissimilis est aliis vita table, car sa vie n’est pas semblable à
illius, et immutatæ sunt viæ ejus. celle des autres, et il suit une conduite
toute différente.
16. Tanquam nugaces æstimati sumus 16. Il nous considère comme des
ab illo ; et abstinet se a viis nostris tan­ hommes de futilités ; il s'abstient de
quam ab immunditiis ; et præfert novis­ notre genre de vie comme d’une chose-
sima justorum, et gloriatur patrem se immonde ; il préfère la fin des justes,
habere Deum. et il se glorifie d’avoir Dieu pour père.
17. Videamus ergo si sermones illius 17. Voyons donc si ses paroles sont
veri sint, et tcntemus quæ ventura sunt véritables, faisons l’expérience de ce
illi, "et sciemus quæ erunt novissima qui lui arrivera, et nous verrons quelle
illius. sera sa fin.
18. Si enim est verus filius D ei, 18. Car, s’il est véritablement fils de
suscipiet illu m , et liberabit eum de ma­ D ieu, D ieu prendra sa défense, et le
nibus contrariorum. délivrera des mains de ses ennemis.
19. Contumelia et tormento interro­ 19. Éprouvons-le par les outrages et
gemus eum, ut sciamus reverentiam les tourments, et nous saurons quel cas
ejus, et probemus patientiam illius. il faut faire de lu i, et nous apprécierons
sa patience.
20. Morte turpissima condemnemus 20. Condamnons-le à la mort la plus
eum ; erit enim ei respectus ex sermoni­ infâm e, et l’on verra lë résultat de ses
bus illius. paroles.
21. H æ c cogitaverunt, et erraverunt ; 21. Ils ont eu ces pensées, et ils se
excæ cavit enim illos m alitia eorum. sont égarés, car leur malice les aveu­
glait.
22. E t nescierunt sacramenta D e i, ne- 22. Ils ont ignoré les secrets de Dieu ;
que mercedem speraverunt ju stitiæ , nec ils n’ont point espéré la récompense de
judicaverunt honorem animarum san­ la justice, et ils n’ont fa it nul état de la
ctarum. gloire des âmes saintes.
23. Quoniam Deus creavit hominem 23. Car Dieu a créé l’homme immor­
inexterm inabilem , et ad imaginem si­ tel, et il l’a fa it à l’image de sa res­
militudinis suæ fe c it illum. semblance.

il annonce h au tem e n t. — F i liu m D e i se n o m i­ 8 -9 . Com p. M a tth . x x v n , 43. — C o n tu m e lia et


n a t. Jésu s-C h rist seul p orte ce nom dans le sens torm ento (vers. 19). D e u x ge n re s de persécution s
s tr ic t ; m ais il co n v ie n t à to us les ju s te s d an s une tr è s so u v e n t associés : l’in su lte e t la to rtu re . —
la rg e accep tion . — I n tra d u ctio n em (v e rs . 1 4 ); R e v e re n tia m ejus. G rec : ÈTttefxEtav, sa d ou ceu r.
e t; , com m e u n reproche. L a co n d u ite — M orte tu rp issim a '... (v e rs. 20). D ign e co n clu ­
des sain ts cond am n e o u v ertem en t ce lle des im pies, sion de ce d isco u rs, q u i, ap rès a v o ir com m encé
qui les ab h o rren t d a v a n ta g e encore p o u r ce m o­ p a r l ’o rgie , se te rm in e n atu re lle m e n t dans le san g.
t if : {/ravis... e tia m ad. v id e n d u m (vers. 1 5 ). — — E r it... ei respectus (ÈTtio-'/.OTtr,, in sp ection )...
J m m u t a læ ... v iæ . Des voles bien d ifféren tes de E n co re u n t r a it de m éch an te ironie : d’après ce
ce lles des m éch ants. « Ces re n é g a ts tr a it e n t la que p réten d le Juste ( e x serm o n ib u s i l l i u s ; com p ­
v e rtu com m e une e x ce n tricité affectée. » — T a n ­ les v ers. 16 e t 17), D ieu e x am in e ra son cas spé­
q u a m nugaces. D ’aprè» le g re c : com m e u n m étal cia l e t v ie n d ra le sau v e r.
m élangé de s co rie s; p ar co n séq u en t, com m e de 3« L e dém on est le v é rita b le a u te u r de la m ort.
la fau sse m onnaie. L ’ im age e s t très ex p ressiv e. — I I , 2 1 -2 5 .
A b s tin et s e.„ la n q u a m ab im m u n d itiis . C 'é ta it 2 1 -2 2 . L ’e rre u r é tra n g e des Impies. — I/iec
irai ; les liv re s des M achabées le d ém o n tren t c o g ita v e n in t : to u tes les pensées exprim ées de­
p lein em e n t.— P r æ fer t n o v is s im a ju s ta r u m . P lu s p u is le vers. 1. — M o tif do le u r e rre u r profonde :
cla ire m e n t d an s le g re c : I l p roclam e bien h eu ­ excæ ca v it... illo s v ia titia . Com p. R om . i , 18 -3 2 ,
reuse la fin des ju s te s . Les bons se consolent, en où sa in t P a u l d é crit si bien la cé cité m orale
effet, des m isères de la v ie p résente en p ensan t p ro d u ite p ar le p éché. — Sa cra m en ta D ei : les
à la g lo rie u se récom pense q u i les atten d d an s m ystères de D ieu , d it le te x te g r e c ; la co n d u ite
l ’a u tre v ie. C f. P ro v . x , 7 ; D an . x n , 7, etc. — m ystérie u se de la P ro v id e n ce en ve rs les bons.
G lo r ia tu r p a t r e m ... M ots à in te rp ré te r com m e — M ercedem ». ju s t it iæ : la b ien h eu reu se é tern ité,
c filiu m D ei * a u x v ers. 13 e t 18. — T e n tem u s... I p ar la q u elle le S e ig n e u r récom pense les sain ts.
et scicm u s... ( v e r s . 1 7 ) . L a V u lg a te paraph rase L e s m ots h on orem a n im a r u m ... o n t le même
légèrem en t. L e g re c d it sim plem en t : T en ton s ce sens.
q u i (a rriv e ra ) è sa m ort. — S i en im fi li u s D ei... 2 3-2 5 . L ’ hom m e créé Im m o rte l; co m m en t ie
(v e rs. 18). Iron ie sem blable è celle du Ps. x x i , dém on a é té ia p rem ière ca u se de la m ort, —
S ai \ I I , 24 - ITT, 5. 15

24. Mais la mort est entrée dans le 24. Invidia autem diaboli mors in ­
inonde par l’envie du diable ; troivit in orbem terrarum ;
25. et c eu x -là l ’im itent, qui sont de 25. imitantur autem illum qui sunt e:c
son parti. parte illius.

CHAPITRE III

1. Mais les âmes des justes sont dans 1. Justorum autem animæ in manu
la main de Dieu, et le tourment de la Dei sunt, et non tanget illos tormentum
mort ne les touchera pas. mortis.
2. A u x yeux des insensés ils ont paru 2. Visi sunt oculis insipientium mori ;
mourir, et leur sortie de ce monde a été et æstimata est afflictio exitus illorum ,
regardée comme une affliction,
3. et leur séparation d ’avec nous 3. et quod a nobis est iter exterm i­
comme un anéantissement, et cepen­ nium ; illi autem sunt in pace ;
dant ils sont en paix ;
4. et s’ils ont souffert des tourments 4. et si coram hominibus tormenta
devant les hommes, leur espérance est passi sunt, spes illorum immortalitate
pleine d’immortalité. plena est.
5. Leur tribulation a été légère, et 5. In paucis vexati, in multis bene dis­
leur récompense sera grande, car Dieu ponentur, quoniam Deus tentavit eos,-et
les a éprouvés, et les a trouvés dignes invenit illos dignos se.
de lui.

In e x te r m in a b ile m . E x p re ssio n d’u n e g ra n d e én er­ Ils n e v o n t pas au delà, e t ils la isse n t les âm es
g ie . D 'ap rès le g r e c : etc’ cccpOapaca, p o u r u u jo ye u se s au m ilie u des so u ffran ces m êm es. L es
é ta t d’ in c o rru p tib ilité . — A d im a g in e m s im i li ­ A c te s des m a r ty r s an cien s e t m od ern es so n t le
t u d in is su æ ... L a V u lg a te s u it la leçon ô p .o i6- m e ille u r co m m e n taire d e ce ré c it. Selon d ’a u tre s
T T jto ç, q u ’on tr o u v e d an s q u elq u es m an u scrits. In te rp rè te s , 11 s’a g ir a it des to u rm e n ts réserv és
L e te x te g r e c o rd in aire p o rte Î8 k 5 ty )to ç, qui a u x p éch eu rs d an s l ’a u tre m o n d e ; ex p lica tio n
sign ifie ég a le m e n t « ressem blance ». S a in t A th a - q u i nous p a ra ît m oiu s a c c e p ta b le .— F is i s u n t...
nase e t d’a u tre s o n t lu at8i<5Tr|To; : à l ’im age m o r i. Sim p le a p p a re n c e , ca r « le s a g e , lo rsq u ’il
de son étern ité. C ’est au fo n d le m êm e sens, ca r p a ra ît ê tre m o rt re la tiv e m e n t à ce tte v ie co rru p ­
il s’ a g it é v id em m en t de l ’Im m o rta lité de l ’h om m e tib le , m ène u n e v ie in c o rru p tib le ». — I n s ip ie n ­
d’ ap rès le c o n te x te . — In v id ia ... d ia b o li. A llu sio n t iu m . L e s Im pies. C f. i, 3, e t la n ote. — E x it u s ,
au d o u lo u reu x r é c it de la c h u te d e nos p rem iers ite r ( ir o p l i a , u n d é p a rt), so n t des euphém ism es
p aren ts, G en. m , q u i re ç o it ic i u n p ré cie u x co m ­ tr è s classiqu es, e t trè s bib liq u es au ssi, p o u r d ési­
p lém en t. L a tr a d itio n ju iv e a to u jo u rs a d m is que g n e r la m ort. C f. L u c . ix , 3 ; x x i i , 2 2; II P e tr.
Sa ta n , m isérab lem e n t to m b é d u c ie l, v o y a it a v e c i, 15, etc . — E x te r m in iu m : u n an éan tissem en t,
un e basse en vie le b o n h eu r d’A d a m e t d ’È v e, et a u d ire des im pies (c f. i i , 1 e t ss.). D ans le grec,
que ce tte ja lo u sie fu t le p re m ier m obile q u i l’e x ­ crjvT'pip.p.a, u n é crasem en t. — I l l i a u te m (av e c
c ita à les te n te r. — I m it a n t u r ... iliu m . N u a n ce em ph ase : e u x , au c o n tr a ir e ) ... i n paee. T e x te
dan s le g r e c : C e u x -là l’e x p é rim e n te n t (la m ort) p leiu de s u a v ité . Q uelles c la rté s je té e s s u r l’ au tre
q u i so n t d u p a r ti d u dém on. v ie !
4 - 9 . L e s ju s te s p asse n t I c i- b a s p a r de n o m ­
§ I I I . — L e s bons et les m èc h a n ls d u r a n t cette me.
b reu ses a fflic tio n s, m ais le u rs peines so n t tr a n s i­
I I I , 1 — IV , 20.
to ir e s , e t elles les p u rifie n t en v u e du bon h eu r
1* L e ju s te e s t h e u re u x i c i - b a s , m a lg r é ‘ ses éte rn e l. — E t s i... L ’a n te u r p ré v o it u n e o b jectio n
é p re u ves m u ltip les. I I I , 1 - 9 . q u ’ on p o u rr a it tire r, co n tre sa th é o rie , des s o u f­
C h a p . I I I . — 1-3. L e s ju s te s ne m e u ren t q u ’en fra n ce s q u i so n t loin d’ ê tre ép argn ées a u x ju stes
ap p a re n c e; la m o rt le s c o n d u it à une v ie p lus p en d an t le u r v ie m ortelle. P ro b lèm e fréq u em m en t
p a rfa ite e t p lu s h eu reu se. — I n m a n u D ei : sous tr a it é d an s la B ib le , m ais q u i re ço it ici une s o lu ­
la p ro tectio n p atern elle e t to u te -p u is s a n te du tio n p lu s n e tte que p a rto u t aille u rs, ca r la lu m ière
S eig n eu r, p en d a n t ce tte v ie e t ap rès la m ort. s’é ta it fa ite p lu s v iv e sous l’ in flu en ce d e la ré ­
C f. Is. l i , 1 6 ; J o an . x , 28, etc . — N o n tanget... vélatio n gra n d issa n te . — Spes... im m o r ta lita te
to rm e n tu m . L e g r e c n ’a jo u te pas, com m e la V u l­ p len a . B e lle p en sée, m ag n ifiq u em en t exp rim ée.
g a te , le s u b s ta n tif m o r tis (les to rtu re s q u i p ro ­ Cf. I I M ach. v u , 9 ; H e b r. v i, 1 1 ; x , 22. L e s espé­
d u isen t la m o r t). L e sens e s t donc : les m éch an ts ra n ces des ju ste s v o n t bien au d e là de c e tte te r r e ;
p eu ve n t bien p ersécu te r e t to u rm e n te r e x té rie u ­ la v ie éte rn e lle , s u r la q u elle Ils co m p te n t en to u te
rem en t le# bons et les a fflig e r dans le u r c h a ir ; c e rtitu d e , les re m p lit d’ allégresse m a lg ré le s peines
16 S a p . I I I , 6-12.

6. Tanquam aurum in fornace proba­ 6. Il les a mis à l’épreuve comme l’or


vit illos, et quasi holocausti hostiam ac­ dans la fournaise, il les a agréés comme
cepit illos, et in tempore erit respectus une hostie d’holocauste, et quand leur
illorum. temps sera venu, il les regardera fa v o ­
rablement.
7. Fulgebunt justi, et tanquam scin- 7. Les justes brilleront, et ils étincel­
tillæ in arundineto discurrent. leront comme les feux qui courent à tra­
vers les roseaux.
8. Judicabunt nationes, et domina­ 8. Ils jugeront les nations, et ils do­
buntur populis, et regnabit Dominus il­ mineront les peuples, et leur Seigneur
lorum in perpetuum. régnera éternellement.
9. Qui confidunt in illo intelligent ve­ 9. Ceux qui se confient en lui auront
ritatem , et fideles in dilectione acquie­ l ’intelligence de la vérité, et ceux qui lui
scent illi, quoniam donum et pax est sont fidèles adhéreront à lui par l’amour,
electis ejus. car le don et la paix sont pour ses élus.
10. Impii autem secundum quæ cogi­ 10. Mais les impies seront punis selon
taverunt correptionem habebunt, qui ne­ l’iniquité de leurs pensées, eux qui ont
glexerunt justum , et a Domino recesse­ négligé le ju ste, et qui se sont éloignés
runt. du Seigneur.
11. Sapientiam enim et disciplinam 11. Car celui qui rejette la sagesse et
qui abjicit in felix est ; et vacua est spes l’instruction est malheureux ; l’espé­
illorum, et labores sine fructu, et inu­ rance de ces méchants est vaine, leurs
tilia opera eorum. travaux sont sans fru it et leurs œuvres
inutiles.
12. Mulieres eorum insensatas sunt, 12. Leurs femmes sont insensées, et.
et nequissimi filii eorum. leurs enfants pleins de malice.

p résentes. — V e x a ti. D ans le g re c , TiaiScuOévTEi;, pensée. S u r ce rô le g lo rie u x des bons, a u x g ra n d e s


éduqués à la ru d e école de la souffran ce. C f. H ebr. assises d u Jugem en t gé n é ra l, cornp. M atth. x i x , 28 ;
x n , 5 - 1 2 ; J a c. i , 1 2 ; A p o c m , 1 1 , e tc . — I n I Cor. v i, 2 ; A poc. x x , 4. « V o s estis de ju d ic ib u s
m u ltis : p ar opposition à tu p a u c is . Sa in t P a u l ip sis ju d ic a tu ri, » d isa it T e rtu llie n au x ch ré tien s
d évelopp e ce tte pensée en term es ad m ira b les de son tem ps, p ou r les en co u ra ger parm i les persé­
(R om . v m , 18, e t s u rto u t II C or. rv , 17). — Bene cu tio n s. — N a tio n e s , p o p u lis : les païens, e t aussi
d isp o n e n tu r. E i z p 'f z 'r f i r ^ o '/ z x i , il le u r sera to u s les m éch a n ts d’u n e m an ière g é n é ra le . —
fa it du bien. — D eu s ten tav it... L e u rs m au x ne R eg n a b it D o m in u s... L a co n som m ation é te rn e lle
so n t d o nc qu’ une sim ple ép reuve (cf. G en. x v , 25 ; du ro y a u m e de D ieu dans le cie l. D’ap rès le
n C or. v m , 2 : Ja c. i, 12, etc .), d estin ée à m an i­ g r e c : L e S e ig n e u r ré gn e ra s u r e u x . — Q u i co n ­
fe s te r to u te l ’éten d u e de leu rs m é rites (in v e n it... fid u n t. G re c : ce u x q u i o n t eu con fian ce. L e s
d ign os se). — T a n q u a m a u r u m ... D eux com pa­ b o n s, alors p lein em en t é c la ir é s, com pren dron t
raison s (v e rs. 6) p ou r m ettre ce tte pensée p lus to u t ce q u ’ il y a v a it eu de m y s té rie u x d an s
en re lie f. C elle du creu se t e st fré q u e n te dans les les voies de la P ro v id e n ce à le u r é g a r d , e t ils
sain ts L iv re s (cf. Jo b , x x m , 1 0 ; P ro v . x v n , 3 ; acq u iescero n t a v e c un red o u b lem en t d 'am o u r a u x
I P e tr. i , 7 ; rv , 1 2 , e tc .). L a seco n d e, q u a s i volon tés d iv in e s ( i n d ile ctio n e a c q u ie s c e n t...;
h o lo ca u sti h o s tia m , est très sig n ific a tiv e a u s s i, d 'ap rès le g re c : les fidèles d em eu rero n t a v e c lu i
puisque dans l’h olocauste la v ictim e é ta it to ta ­ dans l'a m o u r). — D o n u in et p a x . G rec : la g râ ce
lem en t consnm ée en l ’h o nn eur de D ieu. — A c ­ e t la m iséricord e.
cepit : d ’une m anière fa v o ra b le , com m e une h o stie 2° L e m alh eu r des Im pies. I I I , 1 0 - 1 1 .
d’ag réab le od eur. — E r it r e s p e c tu s ... A u tem ps 1 0 - 1 1 . I m p ii... correp tion em ^ . C o n tra ste e n tre
v o u lu p ar le S eig n e u r (in tem pore) ils rec e v ro n t le u r so rt e t ce lu i des Justes. Ils sero n t p u nis selo n
le u r récom pense. C f. n , 20b et la note. L e g rec to u te le u r m alice. — L ’é c riv a in sacré re lè v e , en
ra tta ch e ces m ots au v e rse t s u iv a n t : E t au tem ps p assan t, leu rs d e u x crim es p rin cipaux. : le u r h ain e
de le u r v is ite ( ètu o -x o t;? ,;, c.-à-d. lo rsque D ieu p ou r les Justes (n e g le x e r u n t...; lito te très fo rte ),
le u r acco rd era leu r récom pense), Ils brillero n t... et leu r ap ostasie h l’ég a rd de D ieu (recesseru n t,
— F u lg eb u n t... Im age em p ru n tée à D aniel, x n , 3, a itO f f t a v T e ;) .— S a p ie n tia m e n im ... G én éra lisa­
d’ap rès la tra d u ctio n des L X X . C f. Is. l x , 1 - 3 ; tion de la pensée ( v e r s . 1 1 ) . — I n f e l i x : p arce
M a tth . x in , 43 ; P h il. n , 15. — S c in titlæ i n a r u n ­ q u ’on ne p e u t s’é lo ig n e r de D ieu sans s ’é lo ign er
d in eto . M an ière figu rée de dire que les ju stes aussi du v ra i b o n h eu r. — L a b ores s in e fr u c t u .
se ro n t, à la fin des te m p s, les e x é cu te u rs des In u tilité co m plète des tr a v a u x e t des effo rts de
célestes v en g ean ces co n tre les Im pies : ces d e r­ l ’Impie.
n iers so n t rep résen tés p ar les ro seau x (o u le 3° C o n traste e n tr e les bons e t la p o sté rité des
c h a u m e , com m e d it le g re c ), a u x q u els les bons m éch ants. I I I . 12 — I V , 6.
m e ttro n t le fe u . C f. A b d ia s , 1 8 ; M al. iv , 1 . — 1 2 - 1 5 . L a bén éd ictio n des âm es ch a stes. —
J u d ica b u n t n a tio n e s. C o n tin u a tio n de la m êm e M u lie re s e o r u m ... L es v e rs. 12* 13» s e rv e n t de
S a p . I I I , 13 19. IV
13. Leur postérité est maudite ; aussi, 13. M aledicta creatura eorum, quo­
heureuse celle qui est stérile et sans niam felix est sterilis et incoinquinata,
tache, et dont la couche n’a pas connu quæ nescivit thorum in delicto ; habebit
le crime ; elle portera son fru it, lorsque fructum in respectione animarum san­
Dieu, regardera favorablement les âmes ctarum.
saintes.
14. Heureux aussi l’eunuque dont les 14. E t spado qui non operatus est per
mains n’ônt pas commis l’iniquité, et manus suas iniquitatem , nec cogitavit
qui n’a pas eu de pensées criminelles adversus Deum nequissima ; dabitur
contre Dieu, car il recevra le don pré­ enim illi fidei donum electum , et sors in
cieux dû à la fidélité et un sort très templo Dei acceptissima.
heureux dans le temple de Dieu.
15. Car le fru it des bons travaux est 15. Bonorum enim laborum gloriosus
plein de glo ire, et la racine de la sagesse est fructus, et quæ non concidat radix
ne dépérit pas. sapientiæ.
16. Mais les enfants des adultères ver­ 16. Filii autem adulterorum in incon-
ront leurs jours abrégés, et la race issue summatione erunt, et ab iniquo thoro
d’une couche criminelle sera exter­ semen exterminabitur.
minée. »
17. Quand même ils vivraient long­ 17. E t si quidem longæ vitæ erunt, in
temps, ils seront comptés pour rien, et nihilum computabuntur, et sine honore
leur vieillesse la plus avancée sera sans erit novissima senectus illorum.
honneur.
18. S’ils meurent plus tôt, ils seront 18. E t si celerius defuncti fuerint, non
sans espérance, et au jour où tout sera habebunt spem , nec in die agnitionis
connu, ils n’auront personne qui les con­ allocutionem.
sole.
19. Car la race injuste a toujours une 19. Nationis enim iniquæ diræ sunt
fin funeste. consummationes.

tra n sitio n e t s ig n a le n t encore, com m e ce tte page je c tif s a n c ta r u m m an qu e dans le te x te o rig in a l,


e n tiè r e , les m alh eu rs q u i a tte n d e n t les Im p ies, o ù on lit : èv èiu<rxo7rq (tu / cô v, à la v is ite des
p a r opp osition a u x sain tes jo ies des ju s te s . — âm es. S u r ce tte e x p re s s io n , v o y e z les n otes du
In sen sa ta s. L ’a d je c tif ay p co v e st p ris q u elq u efo is v e rs . 7 , e t de n , 20. — E t s p a d o . C .- à - d . les
d an s le sens trè s sp écia l d 'im p u d iq u e , e t c ’e st eu n uques v o lo n ta ire s d o n t p a rle au ssi N o tre -
p e u t-être le cas i c i . — N e q u is s im i f i l i i . N o n que S e ig n e u r J é su s-C h rist, M a tth . x i x , 12. Ils a v a ie n t
les fem m es e t les d escen d ants des im pies so ien t é té a u tre fo is m a u d its p a r la loi m êm e (cf. D e u t.
n écessairem en t e t co m m e fa ta le m e n t m a u v ais ; x x m , 1 - 2 ) ; m ais, depu is, Isaïe ( l v i , 3 - 5 ) le u r
d u m oins il en est s o u v e n t a in si : <t ils so n t c o r­ a v a it p rom is b o n h eu r e t g lo ir e : p rom esse q u i
ro m p u s p a r des exem p les d o m estiques. » ( C a l- e s t co m p létée en c e t e n d ro it. — Q u i n o n op era ­
m e t.) C f. B c c li. x l i , 8 ; E z . x v i , 44. — M a le d i­ tu s est. Con d ition à la q u e lle ils se ro n t bén is. —
cta c r ea tu ra . D ans le g r e c : vj yévecrcç, le u r pos­ D a b itu r ... i l i i . R écom pense des âm es c h a s te s ,
té r ité . « D ieu verse sa m aléd ictio n s u r les e n fa n ts v ers. 1 4 M 5 . « V ix u llu s lo cu s e s t æ q u e m a n ife ­
co n çu s p a r le crim e e t n o u rris dan s l’ iniquité.,i> stu s in Y e te r l T e stam e n to ad co m m end atio n em
( l d . ) — F é lix ... ste r ilis . Con séquence des d éta ils p e rp e tu æ c a s tita tis ... H ic v e lu t p ræ co N o v i T e s ta ­
si d o u lo u re u x q u i p récèd en t : puisque' les e n fa n ts m en ti, s te rile s e t spadones p ræ fe rt fœ c u n d lta ti. »
d es im pies so n t si fré q u e m m en t m a u v a is , c ’est (E s tlu s .) — Sors i n tem plo. E x c lu s des fo n ction s
un b o n h eu r p ou r leu rs fem m es de d em e u re r s té ­ sacrées dans l ’a n cie n tem p le de J é ru sa le m , les eu ­
rile s. C f. Is . u v , 1 ; L u c . x x m , 29. — E t in c o in ­ nuques, g lo r ie u x désorm ais, a u r o n t l ’u n e des p re ­
q u in a ta ... L e g re c n’a pas la co n jo n ctio n : H eu ­ m ières p laces d an s le c ie l.— B o n o r u m ... la b o ru m
reuse e s t la sté rile q u i e s t sans ta ch e . L a pensée /ra cfw s.Q u o iq u e p riv é s d ’e n fan ts, Ils co n tin u e ro n t
dem eu re ainsi plus g é n éra le , d ’a u ta n t m ie u x que de v iv r e ici-bas p a r le u rs bonnes œ u v re s e t leu rs
l ’é p ith ète « sté rile » p e u t d ésig n er s o it u n e fem m e sain ts exem p les. — Q uæ n o n con cid a t... <i Us ont
m a rié e q u i n ’a pas d’e n fa n ts , so it, d an s u n sens un e ra cin e q u i est à ja m a is fécon d e. »
plu s la r g e , un e p ersonn e q u i e st restée v ie rg e . 1 6 - 1 9 . M alh eu rs q u i a tte ig n e n t la race des
L e s H éb reu x re g a rd a ie n t alors la s té r ilité com m e im pies. — F i l i i a u te m a d u lter o ru m ... A n tith è s e
u n opp ro bre ; Ici elle e s t p résen tée com m e une fra p p an te . — I n in c o n s u m m a tio n e e r u n t (à r é -
gra n d e co n so latio n , p o u rv u q u ’elle a it la sain teté X e s v a ) : ils ne p a rv ie n d ro n t ja m a is à la p e rfe c­
de v ie p o u r co m p agn e (q u æ n esciv it... i n . d e l i ­ tio n , e t d e m eu rero n t p erp é tu e lle m e n t « in a c h e ­
c to ). — H a bebit f r u c t u m : f r u it in com p a ra b le­ vés ». B ien p lu s, ce tte ra ce m au v aise d isp a ra îtra
m en t p lu s p a r fa it q u e c e u x d u sein m atern e l le tô t ou ta r d (e x te r m in a b itu r ). — L e s v e rs. 17-19
p lu s fécon d . — I n respectione a n im a r u m ... L ’ad- d év e lo p p e n t la m êm e pensée. D ouble h y p o th è se ;
C o m m e n t. — V. 2
18 S a p . I V , 1 7.

C H A P I T R E IV

1 0 quam pulchra est casta generatio, 1. Oh ! combien belle est la race chaste
pum claritate! Immortalis est enim me­ avec son éclat ! Sa mémoire est immor­
moria illiu s, quoniam et apud Deum telle, et elle est en honneur devant Dieu
nota est, et apud homines. et devant les hommes.
2. Cum præsens est imitantur illam , 2. Lorsqu’elle est présente on l’im ite,
et desiderant eam cum se eduxerit; et et on la regrette lorsqu’elle s’est retirée ;
in perpetuum coronata trium phat, in­ couronnée à jam ais, elle triomphe victo­
coinquinatorum certaminum præmium rieuse, après avoir remporté le prix de
vincens. combats sans souillure.
3. Multigena autem impiorum m ulti­ 3. Mais la race des méchants, quelque
tudo non erit utilis, et spuria vitulamina multipliée qu’elle soit, ne réussira pas;
non dabunt radices altas, nec stabile les rejetons bâtards ne pousseront pas
firmamentum collocabunt. de profondes racines et ne s’établiront
pas sur une base solide.
4. E t si in ramis in tempore germ i­ 4. Et si, avec le temps, ils produisent
naverint, infirmiter posita, a vento com­ quelques branches, comme ils ne sont
movebuntur, et a nimietate ventorum point ferm es, ils seront ébranlés par le
eradicabuntur. vent, et déracinés par la violence des
tempêtes.
5. Confringentur enim rami inconsum­ 5. Leurs branches seront brisées avant
mati ; et fructus illorum inutiles et acerbi d’avoir pris leur accroissement ; leurs
a.d manducandum, et ad nihilum apti. fruits seront inutiles, âpres au goût, et
impropres à tout usage.
6. E x iniquis enim somnis filii qui 6. Car les enfants nés d’une couche
nascuntur, testes sunt nequitiæ adversus illégitim e, lorsqu’on les interroge, sont
parentes in interrogatione sua. des témoins qui déposent contre le crime
de leurs parents.
7. Justus autem si morte praeoccupa­ 7. Mais le juste, alors même qu’il
tus fu erit, in refrigerio erit; mourrait d’une mort précipitée, sera
dans le repos ;

d’une p art, s i... longæ v itæ ... ; de l’a u tre , s i cele­ M u ltig en a ... R ace prolifiqu e, e t nonobstan t, n on ...
r iu s d e fu n c ti... L e ré s u lta t final sera le m êm e : u t ilis .— V itu la m in a d é riv e sans doute d e« v itis »
d iræ ... c o n su m m a tio n is (t'a. té'f.r,, la fin ). e t a le sens de « p rop ag in es », qu i est au ssi ce lu i
C h a p . I V . — 1-2. E n core la b ea u té e t la récom ­ du m ot g re c |xo<r/t\>p.xta. D ’ancien s m an n scrits
pense d’une v ie ch aste. — 0 q u a m p u lch ra ... de la V u lg a te o n t ®p lan tatio n e s », q u i ren d bien
L ’ e x cla m atio n n ’e x is te pas dans le te x te g r e c , la pensée. — E t s i i n r a m is „ . D évelo pp em en t
q u i d it a v e c u n e v a ria n te : M ie u x v a u t la p ri­ d u v e rs. 3. — I n tem pore : p ou r u n tem p s. —
v a tio n d’ e n fan ts ( à t e y .v ta ) a v e c la r e r t u ( c u m I n fir m ite r p o sita . P la n té s en de m au vaises co n ­
cia r ita te ). D ’après l’ ensem ble du co n tex te , ce tte d ition s, ces arb res n ’o n t pas de s o lid ité , e t le
p riv a tio n d’e n fan ts a p our cause la cb a ste té v o ­ m oind re aq cld en t les é bran le e t les d éracin e. —
lo n ta ire. — Im m o r ta lis ... m em o ria . N i D ieu ni R a m i in c o n s u m m a ti. L e u r s r a m e a u x , brisés
les hom m es n ’o u b lie n t les cœ u rs p u r s , com m e a v a n t le te m p s, d em eu rero n t à Jamais in com ­
11 est im m éd iatem en t a jo u té. — C um p ræ sen s est p lets. C f. n i, 16, e t la note. — F r u c tu s ... a cerb i :
(v e rs . 2) : lorsque ces âm es v irg in a le s sont v isibles âp res e t aig re s, p arce q u ’ils ne p arv ie n n e n t pas
s u r la te rre . C u m se e d u x e r it : lo rsq u ’elles o n t à m a tu rité . — E x in iq u is en im ... (v e rs. 6). On
d isparu p a r la m ort. — D esidera nt. L e s hom m es re v ie n t à la cau se p re m iè re de to u s ce s m a u x .
les p lu s co rrom p u s é p ro u v en t ju sq u ’à un ce rta in C f. n i , 12 -13 , 16-19. — Testes n eq u itiæ . P en sée
p o in t ce r e g r e t : « V irtu te m su blatam ex o cu lis terrib le . L a g ra v e e t in é lu cta b le resp on sab ilité
q n æ rim u s in v id L » (H orace.) — C o ron a ta t r iu m ­ des p aren ts. — I n in terro g a tion e s u a : au d iv in
p h a t. L e trio m p h e étern el du ciel. — I n c o in q u i­ trib u n a l, lorsqu e ce tte race m au v aise sera in te r­
n a to ru m ... C om bats sans s o u illu r e s, noble v ic ­ rogée, ex am in é e p a r le so u verain J u g e .
to ir e , e t p rix très g lo rie u x . S a in t P a u l em ploie 4° D estinée bien d ifféren te des ju ste s e t des
s o u v e n t des m étaphores sem blables : cf. I Cor. p éch eu rs. I V , 7-2 0 .
j x , 2 5 ; I T lm . v i, 1 2 ; II T ira, n , 3, e t iv , 7, etc. 7-14». L a m ort p rém atu rée des bons ne p ro u v e
i - î . L ’ in u tilité et le ch â tim e n t des Im p ie s.— n u llem en t que le S e ig n e u r e st irrité co n tre e u x ,
R a p . I V , 8 15. 19

8. Cfir cp qui reml la vicillebac véné­ 8. senectus enim venerabilis est non
rable, ce n’est ni la longueur de la vie, diuturna, neque annorum numero com­
ni le nombre des années ; putata;
9. mais la prudence de l ’homme lui 9., cani autem sunt sensus hom inis,
tient lieu de cheveux blancs, et la longue et ætas senectutis vita immaculata.
vieillesse, c’est une vie sans tache.
10. Le juste a plu à Dieu et en a été 10. Placens Deo factus est dilectus,
aimé, et il a été enlevé du milieu des et vivens inter peccatores translatus est.
pécheurs parmi lesquels il vivait.
11. Il a été enlevé, de peur que la 11. Raptus est, ne m alitia mutaret
malice ne transformât son esprit, et que intellectum eju s, ant ne fictio deciperet
les apparences trompeuses ne séduisissent animam illius.
son âme.
12. Car la fascination des frivolités 12. Fascinatio enim nugacitatis obscu­
obscurcit le bien, et l’inconstance de la rat bona, et inconstantia concupiscentiae
passion renverse même l ’esprit éloigné transvertit sensum sine malitia.
du mal.
13. Quoiqu’il ait peu vécu, il a fourni 13. Consummatus in brevi, explevit
une longue carrière ; tempora m ulta;
14. car son âme était agréable à Dieu : 14. placita enim erat Deo anima illius :
c’est pourquoi il s’est hâté de le tirer du propter hoc properavit educere illum de
milieu de l’iniquité. Les peuples, voyant medio iniquitatum. Populi autem viden­
cela, ne le comprennent pas, et il ne tes et non intelligentes, nec ponentes in
leur vient pas à la pensée praecordiis ta lia ,
15. que Dieu répand sa grâce et sa 15. quoniam gratia Dei et miseri­
miséricorde sur ses saints, et que ses cordia est in sanctos ejus, et respectus
regards favorables sont sur ses élus. in electos illius.

m ais p lu tô t q u ’il les aim e e t q u ’ il v e u t les a r r a ­ p a tr ia rc h e q u ’il a im a it (v e rs. 11-14 *). — F a s c i­


c h e r a u x m isères e t a u x ten ta tio n s de ce tte v ie . n a tio n u g a c ita tis : ie fa u x é c la t des v a n ité s m on­
— S i m orte p r æ o c c u p a tu s.. . B eiie expressio n : d a in e s , q u i o b s cu rc it p arfo is ce lu i de ia v e rtu
s’ ii m e u rt a v a n t ie tem p s. — I n re fr ig e rio . Im a ge ( obscura t bo n a ). — I n c o n s ta n tia co n cu p lscen tiæ .
an a lo gu e à « in pace » du ch a p . n i , 3. D ’ap rès D ’ap rès ie g re c , le v e r tig e q u i ré su ite des passions
ie g re c : en repos. — S e n e c tu s ... v e n e r a b ilis .. . Indom ptées. — S e n su m s in e m a litia : v o û v a x a -
Pensée q u i re v ie n t à to u t in s ta n t sous la pîum e x o v , l ’âm e sim pie e t sans défiance. — C o n s u m ­
des classiqu es. C om p arez ie m ot de Sénèque : m a tu s (te a e k o O e ii;) : ren d u p a r fa it, consom m é
« Y it a non q u a m d iu , sed q u a m bene a c ta r e fe r t . » en s a in te té . — I n brevi. É n och a v a it 365 an s au
U n e lo n gu e v ie n é d it rien p a r e lle -m ê m e ; eiie m om en t d e sa m e rve iiie u se d isp aritio n ; m ais ce
p e u t sig n ifie r de gra n d s crim es ou un e lo n gu e fu t un tem p s assez c o u r t re la tiv e m e n t a u x iongs
in u tilité . — C a n i... sen su s... C f. P ro v . x v i , 31. siècles que v é c u re n t ies a u tre s p a tria rc h e s d’a v a n t
D ’ap rès ie g re c : L a sagesse (cppovqff'.i;) s e rt de ie d élu ge. — E x p le v it tem pora m u lta . R éflexio n
c h e v e u x blan cs a u x bom m es. — Æ t a s sen ectu tis. très p rofo n d e. « P e r fe c ta e st æ t a s , d it sain t
Piéon asm e, p o u r m arq u er un e vieiiiesse avan cée. A m b r o is e , u b i p e rfe cta e s t v ir tu s . » — P la c ita
— P la c e n s D eo... L ’a u te u r ap p orte en g u ise de e n i m ... (v e rs 14 ). L e s p aïen s au ssi a d m e tta ie n t
p re u v e ( v e r s . 1 0 -1 4 » ) l'ex em p le du p a tria rc h e ce tte v é rité , cc Q uem d ii d ilig u n t ad olescens m o­
Én o ch , d o n t la fin p rém a tu rée a v a it é té un e g râ ce ritu r. » (P ia u te .) « N on m eh ercu ie qu em qu am a u ­
de ch o ix . Ce sa in t p erson n age n ’e s t pas n om m é, d iv i... ad o iescen tu iu m a u t p u eru m m ortu u m , q u i
m ais ii s’a g it ce rta in em en t de iu i ; ie ch o ix m êm e m ih i non a d iis im m o rtaiib u s erep tu s e x his m i­
des expressions suffit p o u r le d ém on trer. A in si seriis a tq u e e x in iq u issim a v itæ co n d ition e v id e ­
les m ots eùotpsCTTOç x£> © ew yevd p ievo ç, « é ta n t re tu r. » (C icéro n , E p is t. a d fa m ., v , 16). — P r o ­
d e v en u ag réab le à D ie u , » o n t é té v is ib le m e n t p e ra v it educere... D’ap rès ie g re c : Ii (É n o ch ) se
ca lq u és s u r EtrqpsoTiriffEV ’ E v o r / tç ) 0eü> de h â ta (d e s o rtir) du m ilieu de ia m alice.
G en . v , 24 , d ’ap rès la tr a d u c tio n des L X X . De 14b - 20. S o rt te r rib le des im pies. — P o p u U :
m êm e p o u r (j.eietÉÔï] ( tr a n sla tu s e s t ) , c a r ies les p aïen s, e t au ssi ies J u ifs ap o stats co n tre les­
L X X d isen t aussi à propos d ’Én och : |j.ïté0y)XEv quels ce iiv r e f u t é c r it en p artie. — N o n in te l­
a ù v ô v ô © e6 ;. C f. E c cii. x l i v , 16, e t H e b r. x i, 5. ligen tes. Ces â m e s - ià so n t tro p gro ssières pou r
S u r ie fa it m y s té rie u x q u e rep ré sen ten t ces m ots, re co n n a ître u n v ra i bien, un e grâ ce réeiie dan s u n e
v o y e z le co m m en taire de G en . v , 24. — R a p tu s p rom p te m e rt. — T a lia . D ans ie g r e c , x'o t o io u t o
est (vers.. 11). L o cu tio n én ergiq u e (-fjpTtv.yv| ), qui au sin g u lie r : un tei fa it ; sav o ir, ia v é rité énoncée
d ésign e un e n lèv em en t so udain . — N e m a litia ... au ssitô t a p rè s , qu e c’e st une fa v e u r de m ou rir
m utaret... M o tif p o u r lequ el D ieu tr a ita ain si ce jeun e ( q u o n ia m g r a tia D e i...). — Respectus,
20 S a p . I V, 16 — V, 2.

16. Condemnat autem justus mortuus 16. Mais Ie juste mort condamne les
vivos impios, et juventus celerius con­ méchants qui survivent, et sa jeunesse
summata longam vitam injusti. si promptement consommée condamne la
longue vie de l’injuste.
17. Videbunt enim finem sapientis, et 17. Car ils verront la fin du sage, et
non intelligent quid cogitaverit de illo ils ne comprendront pas le dessein de
Deus, et quare munierit illum Dominus. Dieu sur lui, ni pourquoi le Seigneur l’a
mis en sûreté.
18. Videbunt, et contemnent eum ; 18. Ils verront et ils le mépriseront,
illos autem Dominus irridebit. mais le Seigneur se rira d’eux.
19. E t erunt post hæc decidentes sine 19. E t après cela ils tomberont sans
honore, et in contumelia inter mortuos honneur, et seront parmi les morts dans
in perpetuum ; quoniam disrumpet illo3 une ignominie éternelle; car D ieu les
inflatos sine voce, et commovebit illos brisera, il réduira ces orgueilleux au si­
a fundam entis, et usque ad supremum lence, et il les ébranlera de leurs fonde­
desolabuntur. E t erunt gementes, et me­ ments, et ils seront plongés dans la
moria illorum peribit. dernière désolation. E t ils gém iront, et
leur mémoire périra.
20. Venient in cogitatione peccato­ 20. Ils viendront, pleins d’effroi à la
rum suorum tim idi, et traducent illos pensée dé leurs péchés, et leurs iniquités
e s adverso iniquitates ipsorum. deviendront contre eux des accusatrices.

CHAPITRE V

1. Tunc stabunt justi in magna con­ 1. Alors les justes se lèveront avec
stantia adversus eos qui se angustiave­ une grande assurance contre ceux qui
runt, et qui abstulerunt labores eorum. les auront mis dans l ’angoisse, et qui
auront ravi le fruit de leurs travaux.
2. Videntes turbabuntur timore hor­ 2. A cette vue les méchants seront
ribili , et mirabuntur in subitatione in­ troublés par une horrible frayeur, et ils
speratae salutis ; seront stupéfaits en voyant tout à coup
ceux dont ils n’attendaient pas le salut ;

V o y e z n , 20, e t m , 6. — C e ler iu s con­ d o u le u r.— M e m o ria ...p e r ib it. Com m e ils l ’a v a ie n t


s u m m a ta ( v e r s . 1 6 ) : m û re e t p a rfa ite en p eu p ré v u (n , 4), m ais d’u u e a u tre m an ière (P s . ix , 6 ;
de tem ps. Com p. le v e rs . 13. — Q u id co g ita verit... P ro v . x , 7, e tc .). — V e n ie n t... t im id i (v e rs . 2p).
(v e rs . 1 7 ) : le plan d iv in an s u je t des Justes en le­ A sD .o t : com m e des « lâ ch e s », lo rsqu e D ieu le u r
v é s p ar un e m o rt p rém a tu rée.— M u n ie r it... Com p. d em an d e ra co m pte d e le u r v ie cr im in e lle ( i n
lea v ers. 1 1 - 1 2 . E n les e n le v a n t a in s i, D ieu les co g ita tio n e ...; g re c : èv ovÀXoYtu'p.ô», « c o m p te »
m et en s é c u r ité .— V id e b u n t (v e rs. 18). R é p étitio n t e r r ib le ) . — T ra d u c en t... e x a d verso... D ’ap rès
em p h a tiq u e, p ou r a p p u y e r su r la pensée. C f. v ers. le g r e c : L e u r s In iq u ités les o o n v aln cro n t à le u r
I4 b, 17. — C o ntem n en t. M ais la loi d u ta lio n sera face.
ap p liq u ée en to u te r ig u e u r à ces Im ples : D o-
5 I V . — L e so rt bien d iffèren t des bons et d&i
m in u s ir r id e b it (èx ye),âcr£ T ai). S u r c e t a n th ro ­
m éch a n ts d a n s V autre vie. V , 1 - 24.
pom orph ism e, v o y e z le P s . n , 4, eto. — E t... p o st
h æ c (v e rs . 19) : lo rsq u e le to u r de ces1m oq u eu rs 1° L e s Im pies co n d am n és p a r le u r p rop re
sera v en u . — E r u n t... decid en tes s in e honore. L e conscience. V , 1-15.
g r e c d it p lu s fo rte m e n t : Ils sero n t en su ite u n C h a p . V . — 1-3 » . In tro d u ctio n d ra m a tiq u e . —
v i l ca d a v re. C f. Is. x i v , 19. — C o n tu m e lia ... i n T u n e fo rm e u n d é b u t so len n el : a u g ra n d jo u r
■perpetuum. L ’é te r n ité de le u r h o n te e t de le u r d n ju g e m e n t. — S ta bu n t. D e b o u t en to u te a s s u ­
supp lice. — D is r u m p e t, p ^ e t : D ieu les d é ch i­ ran ce : i n m a g n a co n sta n tia (7 ta p p Y ja ta m arqu e
r e r a , les brisera. — A u lie u de in fla to s , nous u n e p a rfa ite co n û a n ce ). A u lie u du p lu rie l j u s t i ,
lison s d ans le te x te g re c : upYjvetc , « pronos. » le te x te o rig in a l em ploie le s in g u lie r , m ais dans
U s se ro n t p récip ités a u lie u de le u r ch â tim e n t. u n sens c o lle c tif. — A d v e rs u s : en face de ( x a x à
— S in e voce : ré d u its d ésorm ais à un silen ce u p é a c o u o v ) . M agn ifiqu e ta b le a u , q u i nou s m on tre,
h u m ilia n t. L e u r s m oq ueries blasp h ém ato ires a u ­ au jn g e m e n t g é n é ra l, les ju s te s e t les Im pies eu
ro n t p ris fin. — Com m ovebit... a fu n d a m e n tis . fa c e les u n s d es a u tre s, com m e a u tre fo is s u r la
F ig u r e q u i rep résen te une ru in e to t a le .— E r u n t t e r r e , m ais d an s d es a ttitu d e s bien d ifféren tes.
gem entes. G rec : év ô Svvtq, (ils sero n t) d an s La — L e s m éch an ts so n t ca ra cté risé s p a r la con-
SAP. V, 3 - 9 . 21

3. ils diront en enx-m êm es, saisis de 3. dicentes intra se, poenitentiam


remords, et gémissant dans l’angoisse de agentes, et præ angustia spiritus ge­
leur cœur : Voici ceux dont nous avons mentes : H i sunt quos habuimus ali­
f a i t . autrefois un objet de risée, et un quando in derisum , et in similitudinem
thème d ’outrages. improperii.
4. Insensés que nous étions, nous re­ 4. Nos insensati, vitam illorum æsti-
gardions leur vie comme une fo lie, et mabamus insaniam , et finem illorum
leur mort comme une honte ; sine honore;
5. et voilà qu’ils sont comptés parmi 5. ecce quomodo computati sunt in­
les fils de D ieu, et que leur partage est ter filios D ei, et inter sanctos sors illo­
avec les saints. rum est.
6. Nous nous sommes donc égarés de 6. Ergo erravimus a via veritatis, et
la voie de la vérité, et la lumière de la justitiæ lumen non luxit nobis, et sol
justice n’a pas lui pour nous, et le soleil intelligentiæ non est ortus nobis.
de l ’intelligence ne s’est pas levé sur
nous.
7. Nous nous sommes lassés dans la 7. Lassati sumus in via iniquitatis et
voie de l’iniquité et de la perdition, et perditionis, et ambulavimus vias diffi­
nous avons marché par des chemins d if­ ciles, viam autem Domini ignoravimus.
ficiles, et nous avons ignoré la voie du
Seigneur.
8. De quoi nous a servi l’orgueil? De 8. Quid nobis profuit superbia? aut
quel profit nous a été la vaine ostenta­ divitiarum jactantia quid contulit nobis?
tion de nos richesses ?
9. Toutes ces choses ont passé comme 9. Transierunt omnia illa tanquam
l ’om bre, et comme le messager qui um bra, et tanquam nuntius percurrens,
court,

d u ite q u 'ils o n t ten u e I c i- b a s & l ’ég a rd des c . - à - d . com m e u n ty p e p ro v e rb ia l d ’ig n o m in ie .


bons : a n g u s tia v e r u n t (c f. Il, 10, 12, 19), a b s tu ­ C f. P s. x l i v , 1 5 ; n x v n r , 1 2 . — N o s in s e n sa ti.
le r u n t labores..., o u p lus cla ire m e n t, d’ap rès sa in t Ils reco n n a issen t ta rd iv e m e n t q u ’ils é ta ie n t eu x-
C y p rie n , « d irip u e ru n t labores... » (d an s le g re c , m êines alo rs « u n e p arabo le de fo lle ». — F in e m ...
octsO o-jvxuv, « m é p risa n t; » c f. u , 1 6 ) .— V id e n ­ sin e hon ore. Com p. i i , 20, où ils se p ro p o saien t
tes. <i L 'a o r is te îScovreç (a y a n t v u ) im p liq u e l ’é c la t d’ in flig e r a u x ju s te s u n e m o r t h o n teu se. — Ecce
d 'u n e ré v é la tio n so u d ain e. » — T u r b a b u n tu r t i ­ qu o m o d o . E x o ia m a tlo n q u i p e in t u n v if é to n ­
m ore... L a d escrip tion e s t tr è s é n erg iq u e. A u m o­ nem en t. — ln t e r fllio s D ei. Ils s’é ta ie n t p ré ci­
m en t de ce tte co n fro n ta tio n te r r ib le , l'a n cie n n e sém en t m oq u és de ce beau nom des ju s te s ( c f . n ,
a rro g a n ce des m éch a n ts (c f. n , 1-20 ) fa it p lace 1 6 ,1 8 ) .
à u n e te r re u r In co n trô la b le. — M ir a b u n tu r . 6. V if rem ord s des m é ch a n ts. — E rg o e r r a v i­
’ E'/.ffTr1'JO 'vva!, ils sero n t h o rs d ’eu x-m êm es. — m u s. C et « e rg o » e s t d’u n e re m a rq u a b le én erg ie
I n s u b ita tio n e in sp ir â te s... P lu s b rièvem en t dans e t d én o te u u p rofo n d d ésespoir. — J u s t iiiæ
le g r e c : A ca u se de la m e rv e ille (litté r a le m e n t, lu m e n ... et so l... C o m p araison s trè s e x p re ssiv e s.
d u p a ra d o x e ) d u s a lu t (d e s jn s te s ). Ces in c ré ­ C f. I I R e g . x x i i , 2 9 ; J o a n . x i i , 3 5 , e tc. L e m ot
d u les sero n t s tu p é fa its en v o y a n t à l ’h o nn eu r, in te llig e n tiæ m an qu e dans le g r e c .— N o n lu x it ...,
à ia jo ie , les bons q u ’ils a v a ie n t a u tre fo is p er­ n o n o r tu s ... E n ce la ils se tro m p e n t : le soleil
sécu tés a v e c m épris. — D icentes. H u m b le co n ­ m oral s’é ta it le v é p o u r e u x com m e p o u r les a u tre s
fession, q u i com pren d les v ers. 3b - 1 3 . C o n tra ste h o m m e s; m ais ils a v a ie n t fe rm é les y e u x p o u r
tr a g iq u e a v e c le u r Insolence a n té rie u re . — I n tr a ne pas le v o ir.
se. P lu tô t : « ln te r se » ( § x -j t o Tç ) , les u n s a u x 7-13. Ils re co n n a isse n t le v id e e t l ’ in u tilité de
a u t r e s , se co m m u n iq u an t leu rs douloureuses le u rs tr a v a u x . — L a s s a ti s u m u s ... L e g re c a u n e
im pression s. — P o en iten tia m agentes : sim ple a u tr e Im age : N o u s nous som m es rassasiés des
rem ord s, m ais non pas p éniten ce p rop rem en t d ite, voles de l ’im p iété. — V ia s d ifficiles. P lu tô t, d ’ap rès
c a r ce sen tim en t suppose ia co n tritio n , q u i sera le g re c : des d éserts sans ro u te . C f. J e r. x i i , 1 0 .
alors im possible. — P ræ a n g u s tia s p ir itu s . T rè s — V ia m D e i : la seu le voie q u i f û t b o n n e, ei
belle m étaph o re : le souffle le u r m an qu era, l ’a n ­ la seu le q u ’ils n ’eu ssen t p oin t fo u lée. — Q u id ...
goisse le u r co u p an t la resp iratio n . p r o fu it...* C a lcu ls e x ce lle n ts, m ais tro p t a r d if s ,
3b-5. L ’éto n n em en t des im pies & la v u e de la q u i d é co u v re n t u n e ru in e to ta le . — S u p erb ia .
glo ire des ju stes. — H i s u n t. M ots tr è s accen ­ L e u r co n d u ite in solen te e t a rro g a n te (Û 7tsprt-
tu és. L e g r e c em ploie de n o u ve a u le s in g u lie r : ç a v e a ) . — D iv itia r u m ja c ta n tia . D ’après le g r e o :
C ’e s t c e lu i- c i...! — I n d e r isu m : u n o b je t de la rich esse accom pagn ée de ja cta n ce . — T r a n s ie ­
rire e t de m oquerie. — I n s im ilitu d in e m ... D ans r u n t o m n ia .. D ’ici au v e rs. 1 2 , lo n g u e n o m en ­
le g rec : com m e une parabole de rep ro ch e, cla tu re d ’im ages très én e rg iq u e s p ou r d éo rlre
22 S a p . V, 10-16.

10. et tanquam navis quæ pertransit 10. ou comme le vaisseau qui fend les
fluctuantem aquam, cujus cum praeter­ flots agités, et dont on ne trouve pas de
ierit non est vestigium invenire, neque trace après qu’il a passé, ni la marque
semitam carinæ illius in fluctibus ; de sa carène sur les flots ;
11. aut tanquam avis quæ transvolat 11. ou comme l’oiseau qui vole à tra­
in aere, cujus nullum invenitur argu­ vers les airs, sans qu’on puisse trouver
mentum itineris, sed tantum sonitus ala­ aucun vestige de sa route : on n’entend
rum verberans levem ventum , et scin­ que le bruit de ses ailes qui frappent l’air
dens per vim itineris aerem ; commotis léger et qui s’y ouvrent une route avec
alis transvolavit, et post hoc nullum effort, et après qu’en les agitant il s’est
signum invenitur itineris illius ; envolé, on ne trouve plus aucune trace
de son passage ;
12. aut tanquam sagitta emissa in lo­ 12. ou comme la flèche lancée vers
cum destinatum : divisus aer continuo spn but : l ’air qu’elle a divisé s’est aus­
in se reclusus est, ut ignoretur transitus sitôt rejoint, et l ’on ignore par où elle a
illius. passé.
13. Sic et nos nati continuo desivimus 13. Ainsi nous-m êm es, à peine nés,
esse ; et virtutis quidem nullum signum nous avons cessé d’être, et nous n’avons
valuimus ostendere, in m alignitate au­ pu montrer aucune trace de vertu ; mais
tem nostra consumpti sumus. nous avons été consumés par notre ma­
lice.
14. Talia dixerunt in inferno hi qui 14. Voilà ce que les pécheurs diront
peccaverunt ; dans l’enfer ;
15. quoniam spes impii tanquam la­ 15. car l ’espérance de l’impie est comme
nugo est quæ a vento tollitur, et tan­ le duvet des plantes que le vent emporte,
quam spuma gracilis quæ a procella dis­ ou comme l’écume légère qui est dis­
pergitur, et tanquam fumus qui a vento persée par la tem pête, ou comme la
diffusus est, et tanquam memoria ho­ fumée que le vent dissipe, ou comme le
spitis unius diei prætereuntis. souvenir de l’hôte qui est reparti après
un jour.
16. Justi autem in perpetuum viven t, 16. Mais les justes vivront éternelle­
et apud Dominum est merces eorum, et ment, et le Seigneur leur réserve leur
cogitatio illorum apud Altissimum. récompense, et le T rès-H au t pense à
.eux.

l’ en tiè re v a n ité de la v ie des im pies. « E lles o n t tate... c o n su m p ti. L e g re c e st très fo r t : N o u s


été très ad m irées p o n r le u r éloquence ■ > e t le u r nous som m es e n tiè re m e n t dépensés.
ca ra ctè re p oétique. — U m b ra . L a p lus fré q u e n te 1 4 - 1 5 . C on clusion . L ’é c riva in sacré, de m êm e
de to u tes ces m étaph ores. C f. n , 5. — N u n t iu s q u ’il a in tr o d u it ce tte tr is te confa-sion ( v e rs.
p e rcu rr en s. U n m essager q u i p orte un e n o u velle 1-3«), la te rm in e en la con firm an t. — Talia d ix e ­
à to u te v itesse. D an s le g re c : i y y e i . i x , la n o u ­ r u n t ... L e v e rs. 14 n’e x iste qu e dans la V u lg a te .
v e lle m êm e, se rép a n d a n t a v e c u n e p ro d ig ie u se — Spes i m p ii ta n q u a m ... Q uelques a u tre s m é ­
ra p id ité. C f. J o b , v m , 9 ; ix , 25, e tc. — N a v is ta p h o res, p ou r a p p ro u v e r les réflexio n s arrach ées
( v e r s . 1 0 ). C om paraison trè s bien d éveloppée. a u x im pies p ar le rem ord s. — L a n u g o . L e te x te
C f. P ro v . x x x , 19. — N o n est v estig iu m ... Il y g r e c o rd in a ire a '/ o - jî, te rre , p o u ssiè re ; m ais la
a le sillag e d u n a v ire , m ais il est de c o u rte d u ­ v raie leçon e st V'voOç, m ot p a r leq u el e st d ésign é le
ré e .— A v is (vers. 1 1 ) . C ette co m paraison au ssi e st lé g e r d u v e t q u i ad h ère à ce rta in e s g ra in e s, com m e
assez lo n g u e m e n t co m m entée p ar l ’ éc riv a in sa­ à ce lles d u ch ard o n . — S p u m a g r a c ilis . L e t r a ­
cré . — S a g itta (v e rs . 12). L a cin q u ièm e e t d e r­ d u c te u r la tin a lu a y y q , e t ce tte com paraison
n ière m étaph o re p ou r rep résen ter la b riè ve té des v a trè s b ie n ; la leçon o rd in a ir e , n â '/ v q , g iv r e ,
joies p rofan es des im pies. — S ic et n os... (v e rs . 13 ). ne donne pas de sens satisfa isa n t. — F u m u s .
L ’a p p lic a tio n , aussi v r a ie que te r rib le . — N a ti, Im a g e presque au ssi fré q u e n te qu e ce lle de
c o n tin u o d e siv im u s... L a v ie h u m a in e , u n e fo is l ’om bre. C f. P s . x x x v r , 20 ; l x v i i , 2 ; Os. x m , 3,
écoulée, p a ra ît tellem en t rapide, q u ’il sem ble que etc. — M e m o ria h o s p itis .. . Dan3 u n e g ra n d e
la naissance e t la m ort, le berceau e t le ce rcu e il, m aison où l’ on re ç o it beaucoup de v is ite u rs , un
se so n t to u ch és. — N u llu in s ig n u m . P o u r les h ô te d’ un jo u r est p rom p tem en t ou blié.
im p ie s, ce tte v ie n’a pas é té m oins v a in c q u e 2° L e s bons cou ron n és de g lo ire e t de d élices
fu g itiv e . D ans le u r ex isten ce, n u lle tra c e de sain te dans l’a u tre v ie . V , 1 6 - 1 7 .
v ig u e u r (-/.pavŸjt, v ir tu tis ). <t V irtu te m v id e a n t, 1 6 - 1 7 . J u s ti a u t e m ... L e co n tra ste est très
InubeaC un ique relb 'ta . ■'(l’erse.) — [ n m a lig n i­ fra p p an t. — I n p erp etu u m v iven t : d ’u n e v ie
SAP. V, 17-23 . 23
17 . C ’est pourquoi ü b recevront de la | 17. Ideo accipient regnum decoris, ot
main du Seigneur un royaume de gloire diadema speciei de manu Domini ; quo­
et un diadème éclatant; car il les proté­ niam dextera sua teget eos, et brachio
gera de sa droite, et les défendra de son sancto suo defendet illos.
saint bras.
18. Son zèle se munira d’une armure, 18. Accipiet armaturam zelus illius,
et il armera les créatures pour se venger et armabit creaturam ad ultionem ini­
de ses ennemis. micorum.
19. Il revêtira la justice pour cuirasse, 19. Induet pro thorace justitiam , et
et il prendra pour casque l’intégrité de accipiet pro galea judicium certum;
son jugem ent ;
20. il se couvrira de l’équité comme 20. sumet scutum inexpugnabile aequi­
d ’un bouclier impénétrable. tatem.
21. Il aiguisera comme une lance sa 21. Acuet autem duram iram in lanT
colère inflexible, et tout l’univers com ­ ceam , et pugnabit cum illo orbis terra­
battra avec lui contre les insensés. rum contra insensatos.
22. Les éclats de la foudre iront droit 22. Ibunt directe emissiones fu lg u ­
sur eux; ils seront lancés des nuées comme rum , et tanquam a bene curvato arcu
ies flèches d’un arc bien tendu, et ils fon ­ nubium exterminabuntur, et ad certum
dront au lieu marqué. locum insilient.
23. Une colère sans pitié les accablera 23. E t a petrosa ira plenæ mittentur

s u p é rieu re, to u te p a r fa ite , é te m e lle . — A p u d L e s arm es d é fe n s iv e s , v e rs. 1 9 - 2 0 : la cu ira sse ;


D o m in u m ... : dans le séjo u r b ie n h e u reu x du ciel. le c a s q u e , le b o u clier. — J u d ic iu m certu m :
M ieu x en core dans le g re c : en D ieu m ê m e, èv à v u 7 id x p iT o v , sans f e in t e , c . - à - d . v é rid iq u e ,
K u p ttp . — Cogitatio. 4>pov t £; ex p rim e la so lli­ Im p artial. — Æ q u ita te m . L a sain te té , d it le te x te
citu d e Intim e du cœ u r de D ieu p o u r ce u x q u ’il g re c . C f. A p o c. x v i , 6. — A cu e t a u te m ... L es
alm e. — Id eo : à cause de ces soins v ra im e n t arm es offen sives, v e rs . 2 1 - 2 2 . — D u r a m ir a m :
patern els. — R e g n u m deco ris, d ia d e m a speciei. une co lère sans p itié . A u lie u de la la n c e , le g re c
D eu x a rtic le s dans le g rec , p ou r m ieu x so u lig n er m en tio n n e le g la iv e .— P u g n a b it cu m ilto ... Couip.
la pensée : le ro yau m e de la splen­
d e u r , le d iadèm e de la beau té.
D ans ce g lo rie u x ro yau m e, to u s les
ju ste s sero n t ornés d’ u n e m a g n i­
fique co uro n n e. C f. Is . x x v m , 5 ;
I l T lm . r v , 8 ; I P e tr . v , 4. —
D extera s u a teget : les p ro té gean t
e t les g a ra n tis sa n t à ja m a is de
to u t m al. — D efendet. L itté r a le ­
m en t d’ap rès le g r e c : I l tie n d ra
le b o u clier s u r e u x ( b m p tx a m e ï ).
L es m ots san cto su o o n t été ajou tés
p ar la V u ,g â te .
3° J u g e m e n t red o u ta b le de
D ieu co n tre les Im ples. V , 18 -2 4 . A r c h e r s , d ’ a p r ê s u n e p e i n t u r e é g y p t ie n n e .

L es Im ages sont em pru n tées d ’a ­ ( C e l u i q u i e s t & l 'e x t r é m i t é , à g a u c h e , b a n d e so n a r c a r e c le p io d .)


b ord à la g u e rre ( v e r s . 1 8 - 2 2 ) ,
pnis à l’o rage ( v e r s . 2 3-24 ). le v ers. 18. L e g re c em ploie u n v e rb e d o u blem en t
18 -24 . S o rt final des m éch ants, p a r o p p osition co m p o sé, q u i e st d ’une rare é n e r g ie : oruv£X7to-
îi la d estinée des bons. L ’é c riv a in sacré « e st plus Xsp/qoret. — I b u n t d irecte (v e rs. 22) : d ro it au b u t,
ab on d an t e t p lu s élo q u en t su r le ch â tim e n t que sans s’é g a re r. — E m iss io n e s fu lg u r u m . D ans le
su r la récom pense ». — A c c ip ie t a r m a tu r a m : g re c : des tr a its d ’éclairs. Cf. P s. x v ii. 15 ; H ebr.
une a rm u re co m p lè te , T tav o itX ia v. Ce passage i n , 1 1 , etc . — A bene cu rva to a rcu . E xp ression
é ta it sans d o u te à la peusée de sain t, P a u l, lo rs­ élé g a n te : l’a r c bien bandé. — E x te r m in a b u n tu r
q u ’il d é c r iv it l’arm u re des ch ré tien s ( c f . E ph. n’ e s t pas dans le g r e c . — A petrosa ir a . D ans
v i , 1 1 - 1 7 ; I T liess. v , 8 ). — Z e lu s. L a jalo u sie le te x te p rim itif : E t de la colère (d e D ieu ) la n ­
d iv in e (cf. i , 10), q u i p rod u ira un e v io le n te co ­ ça n t des p ie rre s. L a sain te fu r e u r de J éh o va h
lère. — A r m a b it cr ea tu ra m . La cré a tio n en tiè re e s t, p o u r ain si d ir e , sa b a liste ou sa ca ta p u lte .
îo u rn lra des arm es au S e ig n eu r p o u r ses v e n ­ C f. I R eg. x i v , 1 4 . — P le n æ ... g ra n d in e s. U ne
geances. C f. E c c li. x x x i x , 33-36. « L es élém ents g rê le a b o n d a n te , a u x effets red ou tables. C f. Jos.
de l’u n iv e rs , la t e r r e , l’ eau e t le feu, so n t m is x , 11 ; E z . x n i , 11 ; A p o c. v i l , 7, etc. — E x c a n ­
eu m ou vem en t lo rsque Dieu ju g e bon q ue le p ays descet... D ’après le g r e c : à.yotua.v.-i'qazi, s’in d i­
des m échante so it d é tr u it. » ( P llllo u .) — Iuduet... g n era . — F lu m in a co n cu rren t. M ie u x : I-es
21 S a p . V, 24 — V I , 6.

grandines; excandescet in illos aqua de grêles ; l’eau de la mer bouillonnera


maris, et flumina concurrent duriter. contre eu x, et les fleuves déborderont
avec furie.
24. Contra illos stabit spiritus virtu­ 24. Un vent violent s’élèvera contre
tis, et tanquam turbo venti dividet illos ; eux et les dispersera comme un tourbil­
et ad eremum perducet omnem terram lon ; leur iniquité réduira toute la terre
iniquitas illorum, et m alignitas evertet en un désert, et leur malice reuversera
sedes potentium. les trônes des puissants.

CHAPITRE VI

1. Melior est sapientia quam vires, et 1. Mieux vaut la sagesse que la force,
vir prudens quam fortis. et l’homme prudent que l’homme puis­
sant.
2. Audite ergo, reges, et intelligite; 2. Écoutez donc, ô rois, et comprenez,
discite, judices finium terræ. apprenez, juges des confins de la terre.
3. Præbete aures, vos qui continetis 3. Prêtez l ’oreille, vous qui gouvernez
multitudines, et placetis vobis in turbis les m ultitudes, et vous qui vous com­
nationum. plaisez dans les foules des nations.
4. Quoniam data est a Domino pote­ 4. Car la puissance vous a été donnée
stas vobis, et virtus ab Altissimo, qui in­ par le Seigneur, et la force par le Très-
terrogabit opera vestra, et cogitationes H aut, qui interrogera vos œuvres et qui
scrutabitur ; sondera vos pensées ;
5. quoniam cum essetis ministri regni 5. parce qu’étant les ministres de son
illius, non recte judicastis, nec custo­ royaume, vous n’avez pas ju gé équita­
distis legem ju stitiæ , neque secundum blem ent, ni gardé la loi de la. ju stice,
voluntatem Dei ambulastis. ni marché selon la volonté de Dieu.
6. Horrende et cito apparebit vobis, 6. Il vous apparaîtra d'une manière
quoniam judicium durissimum his qui effroyable et soudaine, car ceux qui
præsunt fiet. commandent seront jugés avec une
extrême rigueur.

flam m es les en glo b ero n t. — S p ir itu s v ir tu tis tu d in e s . C .-h -d .v on s q u i co m m an d ez a u x peuples.


(v e rs . 2 4 ). H é b ra ïsm e , q u i rep résen te un v e n t — P la c e tis vobis. L e m ot g r e c Y e y x - jp o jp iv o t
v io le n t, o u le v e n t de la p u issa n ce d iv in e. — est ra re e t é n e rg iq u e ; 11 m arq u e l ’a rro g a n ce qu e
D iv id e t illo s. L itté r a le m e n t d ans le g re c : les m a n ife ste n t so u v e n t les gran d s.
v a n n e ra ; o p éra tio n sem blable à ce lle q u i sép a re 2° L ’én orm e resp on sab ilité d es p rin ces e t les
le bon g r a in de la m enue p aille. — A d e re m u m ch â tim e n ts p lu s con sid érables q u ’ils s’a ttir e n t p ar
perducet. C .- à - d . tra n s fo rm e ra en d é s e rt, r a v a ­ leu rs crim e s. V I , 4 - 1 1 .
g e ra (Èpr(|j.oW£t). — P o t e n t iu m : les p o te n ta ts , 4 - 5 . L e th èm e. — D a t a ... a D o m in o pote­
m entionnés dès le d é b u t d u liv re , i, 1 , e t q u i v o n t sta s. L ’o rig in e de to u t p o u v o ir h u m ain est au
l’ê tr e b ien tô t en core, v x , 2 - 3 . c i e l, com m e le rép ète fréq u em m en t la B ib le.
C f. I P a r . x x x i x , 1 1 - 1 2 ; P r o v . v m , 1 5 ; D an. n ,
Se c t io n II. — L a s a g e s s e , g u id e de la v ie . 20-21 ; J o an . x i x , 11 ; R om . x m , 1 e t ss.; I P e t r .
V I , 1 — I X , 19. il, 1 3 .— In te rr o g a b it op era ... E x am e n rig o u re u x
de la co n d u ite d es gra n d s, a u Jour du Jugem ent.
{ I . — L a sagesse est sp é cia lem e n t recom m andée
— M in is tr i re g n i i lli u s . L a v é rita b le Idée de
a u x ro is et a u x g ra n d s. V I , 1 -2 3 .
l’a u to rité : c e u x q u i l’e x e rce n t s u r les a u tre s
1° C o u rt ex o rd e. V I , 1 - 3 . 1 bom m es so n t les m in istres e t les rep résen ta n ts
Ch a p . V I . — r . L es a v a n ta g e s de la sagesse. de D ieu . — N e c cu s to d is tis legem (ju s tit iæ est
— M elior... q u a m v ires. C e tte m ax im e m an que une ad d itio n de la V u lg a t e ) : la loi m o sa ïq u e ,
dans le te x te g re c . E lle est basée s u r l'r o v . x v i , s’il s’a g it des rois e t des p rin ces J u ifs; p ou r les
32; x x r v , 5, e t E c cl. i x , 16. au tres, la lo i n a tu re lle g ra v é e au fon d de leu rs
2 - 3 . A p p el à l'a tte n tio n des gran d s. — A u ­ cœ u rs. Cf. R om . i, 19 e t ss.
dite... et in te llig ite . Cf. i, 1. É cho dn Ps. n , 10. 6 - 9 . D évelopp em en t du th èm e. — H orren d e
— R e g es, p r in c ip e s . Ils o n t un In térêt spécial et cito. Ces d e u x ad v e rb e s sont fo rte m e n t accen ­
à é c o u te r les leçons de la sagesse, p u isq u e la tués. — A p p a re b it. L e g re c iT t ia r q a é r a i Indique
fo lle m o ra le , o u le p é c h é , « ren v erse les trôn es u n e a tta q u e so u d a in e , Im prévue. — J u d ic iu m
dss p u issan ts » (v , 24). — Q u i co n tin etis m u lti­ d u r is s im u m ( le greo em ploie le sim ple p o s itif.
SAP. V I , 7 - 1 7 . 25
7 . Car les çetits sont traités avec mi­ 7. Exiguo enim conceditur misericor­
séricorde ; mais les puissants seront puis­ dia ; potentes autem potenter tormenta
samment tourmentés. patientur.
8. En effet, Dieu n’exceptera personne, 8. Non enim subtrahet personam cu-
et il ne respectera la grandeur de qui jusquam Deus, nec verebitur m agnitu­
que ce soit; car il a fa it les grands dinem cujusquam; quoniam pusillum et
comme les petits, et il a également soin magnum ipse fecit, et æqualiter cura est
de tous. illi de omnibus.
9. Mais les plus grands sont menacés 9. Fortioribus autem fortior instat
de plus grands supplices. cruciatio.
10. C’est donc à vous, ô rois, que 10. Ad vos ergo, reges, sunt hi sermo •
s’adressent mes discours, afin que vous nes mei, ut discatis sapientiam, et non
appreniez la sagesse, et que vous ne excidatis.
tombiez pas. "
11. Car ceux qui auront observé ju s­ 11. Qui autem custodierint justa juste,
tement les choses justes seront justifiés, justificabuntur; et qui didicerint ista, iu-
et ceux qui auront appris ce que j ’en­ venient quid respondeant.
seigne trouveront de quoi répondre.
12. Désirez donc ardemment mes pa­ 12. Concupiscite ergo sermones meos;
roles ; aim ez-les, et vous y trouverez diligite illos, et habebitis disciplinam.
votre instruction.
13. L a sagesse est brillante et ne se 13. Clara est, et quæ nunquam mar­
flétrit point ; ceux qui l’aiment la dé­ cescit, sapientia ; et facile videtur ab his
couvrent aisément, et ceux qui la cher­ qui diligunt eam, et invenitur ab his qui
chent la trouvent. quærunt illam.
14. Elle prévient ceux qui la désirent, 14. Præoccupat qui se concupiscunt,
et elle se montre à eux la première. ut illis se prior ostendat.
15. Celui qui veille dès le matin pour 15. Qui de luce vigilaverit ad illam
la chercher n’aura pas de peine, car il la non laborabit ; assidentem enim illam
trouvera assise à sa porte. foribus suis inveniet.
16. A in si, penser à elle, c ’est la par­ 16. Cogitare ergo de illa sensus est
faite prudence, et celui qui veillera pour consummatus, et qui vigilaverit pro­
l ’acquérir sera bientôt en repos. pter illam cito securus erit.
17. Car elle se tourne de tous côtés, 17. Quoniam dignos se ipsa circuit

« d u ru m ») h is q u i p r æ s u n t... C’est dan s l ’o rd re, ap o lo g ie ; c . - à - d . de qu oi se ju s tifie r d e v an t le


c a r ils o n t ab u sé d e p lu s gra n d es g r â c e s , e t leurs tr ib u n a l d u so u v e ra in J u g e . Com p. le v e rs. 4.
fa u te s o n t été p lu s g ra v e s . N oblesse o b lig e I — 3° C e u x q u i c h e rch e n t sérieu sem en t la sagesse
F ie t. L e tem p s p résen t, y l v e t a i , dénote un e loi la tr o u v e n t sans p ein e. V I , 1 2 - 1 7 .
p e rp é tu e lle , u n iv e rs e lle . — E x ig u o . L e g re c a 12-17. C o n cu p iscite ergo... : en co n séqu en ce de
c e tte fo is le s u p e r la tif : le p lu s p e tit. — P o te n ­ la g r a v e resp o n sab ilité q u i v ie n t d ’ê tre d écrite.
t e s ... poten ter. A llité r a tio n q u i im ite trè s bien C ’e s t la S agesse person n ifiée, bien p lu s, la Sagesse
ce lle du te x te o rig in a l : o u v a t o l... S u v a tG jç . — personnelle, le V e rb e d iv in , q u i p a rle Ici, com m e
N o n ... su b tra h e t... D eu s (v e rs . 8). D ans le g re c , a u vm » c h a p itre d u liv r e des P ro v e rb e s. — D i li ­
a v e c u n e p é rip h ra se so len n elle : C elu i q u i e s t le gite. L e g r e c em ploie u n secon d verbe s ig n ifia n t
m a ître de to u t ne cr a in d ra person ne. — P u s i l­ d ésirer. — H a b eb itis d is c ip lin a m . D ’ap rès le
lu m et m agnum ,... fe c it . M o tif p o u r leq u el D ieu g re c : V o u s serez in s tru its . ■+- C la ra est : X a g ir p â ,
ne s a u r a it ê tre In tim id é p a r q u i q ue ce so it. — b rilla n te e t to u te ra d ieu se. — N u n q u a m m a r-
J E q u a lite r i l l i c u r a ...: ir p o v o ta , les soins de la cessit. C’e st u n e fleu r q u i ne se flé trit ja m a is. —
P ro v id e n ce . T r a it d é licat. C f. P s . c x l i v , 1 . — F a c ile v id e tu r ... in v e n itu r : p o u r c e u x du m oins
F o r tio r ib u s ... fo r tio r ... (v e r s . 9 ) . M êm e pensée q u i l’aim e n t e t q u i la c h e rch e n t. — P ræ o ccu p a t...
q u ’a u v e rs. 7. (v e rs. 14). Idée e x trê m e m e n t belle, ré a lisé e à la
1 0 - 1 1 . Conclusion p ra tiq u e. — L ’é q u iv a le n t le ttre par la Sagesse in c a rn é e , qu i v ie n t a im a ­
g re c de reges ( v j p a v v o i ) est p ris en bonne p a rt, b lem en t a u -d e v a n t de ce u x q u i la d é sire n t. V ra ie
a in si q u ’il a r riv e so u ve n t dan s les L X X . — N o n grâ ce p réven a n te. L es v e rs . 15-17 d é c r iv e n t plus
e x c id a tis : to m b er au m o r a l, p ar le p é c h é , e t au lo n g co m m en t ce la se passe. — Q u i de ly.ee...
' ussl to m b er daus la r u in e .— Q u i... ju s t a ju s te ... E n core la co n d ition du côté des hom m es : la
D ans le greo : « s an cta sa n cte, san c tific a b u n tu r. i> Sagesse v e u t être d é siré e , rech erch ée. — A s s i­
C es choses ju stes e t sain tes ne so n t a u tres que dentem ... fo r ib u s ... T r a it n on m oins d é lic a t que
les volon tés de D ieu . — Q itid resp o n d ea n t. L i t ­ p itto resq u e. C f. P ro v . i, 21 ; v m , 34. L a Sagesse
téralem en t dans le g re c : ( I ls tr o u v e r o n t) une ce se laisse donc pas ch e ro h e r lo n g u e m e n t 6 t
26 S a p . V I , 18-2 0.

quærens ; et in viis ostendit se illis hi- cherchant ceux qui sont dignes d’elle;
mriter, et in omni providentia occurrit elle se montre joyeusement à eux sur les
illis. chemins, et elle va au-devant d’eux
avec une admirable providence.
18. Initiuin enim illius verissima est 18. Son commencement est donc un
disciplinæ concupiscentia. désir très sincere de l’instruction.
19. Cura ergo disciplinæ dilectio est, 19. La recherche de l’instruction est
et dilectio custodia legum illius est; cus­ l’amour; l’amour est l’observation de ses
toditio autem legum consummatio incor- lois ; l’obéissance aux lois est l'afferm is­
ruptionis est; sement de l ’immortalité,
20. incorruptio autem facit esse proxi­ 20. et l’immortalité rapproche l’homme
mum Deo. de Dieu.
21. Concupiscentia itaque sapientiae 21. C ’est ainsi que le désir de la sa­
deducit ad regnum perpetuum. gesse conduit au royaume éternel.
22. Si ergo delectamini sedibus et 22. Si donc vous vous complaisez dans
sceptris, o reges populi, diligite sapien­ les trônes et les sceptres, ô rois des
tiam , ut in perpetuum regnetis. peuples, aimez la sagesse, afin que vous
régniez éternellement.
23. D iligite lumen sapientiae, omnes 23. Aim ez la lumière de la sagesse,
qui præestis populis. vous tous qui commandez aux peuples.
24. Quid est autem sapientia, et quem­ 24. J ’exposerai maintenant ce qu’est
admodum facta sit referam , et non la sagesse, et quelle a été son origine;
abscondam a vobis sacramenta Dei ; sed je ne vous cacherai pas les secrets de
ab initio nativitatis in vestigabo, et po­ Dieu, mais je remonterai jusqu’au com­
nam in lucem scientiam illius, et non mencement de sa naissance ; je mettrai
praeteribo veritatem. en lumière ce qu’on sait d’elle, et je ne
cacherai pas la vérité.
25. Neque cum invidia tabescente iter 25. Je n’imiterai point celui qui est
habebo, quoniam talis homo non erit desséché d’envie, car un tel homme
particeps sapientiae. n’aura aucune part à la sagesse.
26. Multitudo autem sapientium sa- 26. Or la multitude des sages est le

p én iblem en t p ar ses am is ; elle v ie n t à le u r ren ­ tem en t. Com p. les v ers. 2-12. S’ ils se com plaisen t
co n tre e t se m e t g én éreu sem en t à le u r disposi­ dans le u r d ig n ité , le u r d it-il a v e c finesse, q u ’ils
tio n . — Sew tus... ccm sum m a tus. D ans le g r e c : « h o n o re n t » (ain si d it le g r e c , au lieu d e d i l i ­
la p e rfe ctio n de la pruden ce. — D lg n o s se... quæ - g ite) la sagesse, q u i les fe ra ré g n e r sans fin (c f.
re n s (v e rs . 1 7 ). E n core un bien beau tr a it . C f. Is. v ers. 2 1). — D ilig ite lu m en ... Ce v e rs. 23 de la
l x v , 24. — I n o m n i p r o v id e n tia . D an s to u te p en ­ V u lg a te m an qu e en tiè re m e n t dans le te x te grec.
sée, d it p lus c la ire m en t lè g re c .
5 II. — D escrip tio n de la Sagesse.
4° L ’u tilité de la sagesse p o u r les rois. V I ,
V I , 24 — V I I I , 16.
18 -2 3 .
1 8 - 2 1 . I n it i u m e n im ... « L a rh é to riq u e de ce Ce p e tit d isco u rs est p lacé p a r l’é c riva in sacré
passage e s t rem arqu able. I l p ren d la fo rm e d’u n su r les lè v re s de Salom on, com m e aussi la p rière
s o r lte , ou d 'un e série de syllo gism es dans le s ­ q u i le s u it ( v in , 17 e t ss.). V o y e z l ’ In tro d u ctio n ,
qu els la con clusion de l’ u n s e rt de prém isses au P . 6.
s u iv a n t. i> Com p. R om . v , 2 - 5 ; I P e tr. x, 5 - 7 . 1° L a sagesse e st accessib le à to u s les hom m es.
— V e r is s im a ... co n cu p isce n tia : un d é s ir très V I , 24 -27.
sin cère de se la isser in stru ire ( d i s c i p li n æ ). — 2 4 -2 7. L ’o ra te u r prom et d’en seig n er sim p le­
D ilec tio : l’am o u r de D ieu , q u i se m an ifeste p ar m en t e t c la ire m e n t en qu oi con siste la sagesse.
l ’obéissance (cu sto d ia leg um ). C f. M a tth . x ix , 7 ; — Q u id est... s a p ie n tia . L ’idée m ère de ce p a ra ­
J o an . x iv , 1 5 , 2 1 , etc. — C o n su m m a tio incor- g ra p h e. L a sagesse ne sera ce p en d an t pas d éfin ie
r u p lio n is . D’ap rès le g r e c , un e assu ran ce d ’im ­ en elle-m êm e, d ’u n e m an ière d ire cte , m ais in d i­
m o rta lité . E t ce tte Im m o rtalité u n it é tro ite m en t re c te m e n t, p a r les ré su lta ts q u ’elle p ro d u it, e t
e t à jam ais l’hom m e à son D ieu : fu c it... jyroxi- p ar les bén éd ictio n s q u ’elle ap p orte. — Q u em a d ­
m u m D eo. — C o n cu p isce n tia ita q u e... (.vers. 21). m o d u m fa cta ... C .- à - d . q u elle a é té son o rig in e
Ces m ots nous ra m èn en t au d éb u t du raison n e­ (7tw ç è y iv c T o , d it le te x te g re c ). Ce p o in t sera
m en t ( v e r s . 1 8 ). — D ed u cit a d r e g n u m : au tr a ité d ’une façon très rapid e. C f. v u , 25. — S a ­
ro yau m e des cie u x . C f. R om . v , 17, etc. L ’a d je c ­ cra m en ta (D ei n 'e st pas dans le g re c ) : tons les
t if p e rp etu u m n’e st pas dans le g re c . m ystè re s q u i se ra tta c h e n t à la n a tu re e t a u x
22-23. Conclusion p ratiq u e. — S i ergo... L ’écrl- effets de la sn g o '-c . - - Investigabo. C h erch er u n e
\alri sacré In terp elle de n o u veau les rois d ire c­ chose pas i pas, s u is o m e ttre la m oindre traco.
S a p. V I , 27 — V i l , 5. 27

salut du monde, et un roi sage est le nitas est orbis terrarum , et rex sapiens
soutien de son peuple. stabilimentum populi est.
27. Recevez donc l’instruction par mes 27. Ergo accipite disciplinam per ser­
paroles, et elle vous sera avantageuse. mones m eos, et proderit vobis.

C H A P I T R E VI I

1. Je suis, moi aussi, un homme mor­ 1. Sum quidem et ego mortalis homo,
tel , semblable à tous les autres, et de la similis omnibus, et ex genere terreni
race de celui qui le premier fu t forpic illius qui prior factus est; et in ventre
de terre ; mon corps a pris sa form e dans matris figuratus sum caro,
le sein de ma mère ;
2. pendant dix mois j ’ai été formé 2. decem mensium tempore coagu­
d’un sang épaissi, à l ’aide de la substance latus sum in sanguine, ex semine homi­
de l ’homme, dans le repos propice du nis, et delectamento somni conveniente.
sommeil.
3. Après ma naissance, j ’ai respiré 3. E t ego natus accepi communem ac­
l’air commun à tous, et je suis tombé iem ; et in sim iliter factam decidi ter­
sur la même terre, et c’est par des pleurs ram , et primam vocem similem omni­
que je ,m e suis fa it d’abord entendre, bus emisi plorans.
comme tous les autres.
4. J ’ai été élevé dans les lan g e s, et 4. In involumentis nutritus sum , et
avec de grands soins. curis magnis.
5. Car il n’y a pas de roi qui ait eu 5. Nemo enim ex regibus aliud habuit
un autre genre de naissance. nativitatis initium.

— P o n a m in lucem ... L ’a u te u r in siste s u r ce tte S i m ili s o m n ib u s . II n ’a p p a rtie n t pas à u n e c a té ­


p ensée. C’e st que les s a v a u ts de l’a n tiq u ité é ta ie n t g o rie su p é rie u re de l’h u m a n ité , la q u e lle d u reste
d ’o rd in aire trè s ja lo u x de le u rs co n n a issa n ce s, n ’e x is te p oin t. « T e lle est. la n aissa n ce des p lu s
q u ’ils n e co n se n ta ien t à co m m u n iq u er q u ’à un gra n d s m o n a rq u e s, e t de q u e lq u e g ra n d e u r que
p e tit n o m bre de d iscip les p riv ilé g ié s (n eq u e ca m les fla tte n t le u r s co u rtis a n s , la n a t u r e , q u i ne
in v id ia ...) . I c i , pas de réticen ce c a lc u lé e , m ais s a it p o in t fla tt e r , ne les tr a ite pas au tre m e n t
le g ra n d jo u r p o u r to u s . — T a lis h om o . C elui que les. m oind res de leu rs s u je ts . » (B o ssu e t.) —
q u i en seign e la v é r ité dans ces co n d itio n s Im p ar­ E x g e n e r e ... i lli u s q u i p r io r ... P é rip h ra se pou r
fa ite s m on tre qu’ il ne possède pas la sagesse. L e d ésign er le p re m ie r hom m e, fo rm é du lim on de
g re c d it a v e c un e lé g è re n u an ce : C ar c e lle - c i la te rre ( t e r r e n i) . Cf. G en. n , 7 ; I C or. x v , 47.
(e C ’i o ç , l’e n v ie ) n ’a a u c u n e p a r t à la sagesse. — E t i n ventre... Q uelques d é ta ils , p o u r d é v e ­
— M u ltitu d o ... s a p ie n tiu m (v e rs. 26). M o tif de lopper les m ots « sim ilis o m n ib u s » .— F ig u r a t u s
c e t en seign em en t la rg e e t g é n é re u x : le n om bre s u m e s t u n e bonne tr a d u c tio n de ê y X 4 ç r(v, je
des v ra is sages sera a in si m u ltip lié , et ce sera fu s s c u lp té , m ou lé. C f. x m , 13. — D ecem m en ­
u n bien im m ense p o u r l ’h u m a n ité ( s a n i t a s ... s iu m tem pore. L es an cien s é te n d a ie n t g é n é ra le ­
o r b is ...; d’ap rès le g r e c , le s a lu t ) . — R e x s a ­ m en t à d ix m ois la p ériode de la gro ssesse (A ris-
p ie n s ... L es rois s u rto u t d e v ie n d ro n t p lu s sages, to te, P lin e , O vid e, e tc .), p arce qu e l’on co m p ta it
p o u r le p lu s g ra n d b o n h eu r des p euples. — E rg o alors p a r m ois lu n a ire s, q u i é ta ie n t un peu plus
a ccip ite... (v ers. 27). C on clusion de ce p e tit p ro ­ co u rts ( d e 29 e t de 30 jo u rs a l te r n a tiv e m e n t) ;
lo gu e. la n aissan ce a v a it lie u d ’o rd in a ire au d ix ièm e
2° É g a lité de tous les h om m es d an s le u r n ais­ m o is .— C o a g u la tu s s u m ... T ra its an a lo gu es dans
sance e t d an s le u r m ort. V I I , 1 - 6 . J o b , x , 1 0 ; P s. c x x x v i i i , 13-16 ; II M ach. v u , 22.
S a lo m o a , d o n t l’a u te u r de ce liv r e « em p ru n te — E t ego n a t u s ... V e rs. 3 - 5 : sem blable a u x
la p erso n n a lité », com m e il a été d it p lu s h au t, au tres hom m es dan s sa n a issa n ce , Salom on n ’a
se m et en s c è n e , p ou r d ém o n trer q u e sa sagesse pas d ifféré d ’e u x non p lu s au tem p s de son
In d ivid u elle ne p ro v e n a it n u llem e n t de sa g r a n ­ en fan ce e t de sa p rem ière fo rm atio n . — C o m ­
d e u r ro yale, m ais d ’un don g ra c ie u x du S eig n e u r ; m u n e m a erem : l ’a ir q u e to u s re sp ire n t sem bla-
d ’où il s u it que to u t h om m e p e u t aisé m e n t l ’ac- blem en t, e t q u i n ’e st pas m e ille u r p o u r les g ra n d s
o u é rir. que p o u r les h u m bles. — D ecid i... L o c u tio n q u i
C h a p . V I I . — 1 - 6 . E t ego m o r t a lis ... Môm e désign e aussi la n aissan ce ch e z les classiq u es ;
m o i, m a lg ré ma p uissan ce et ma rich esse e x tr a ­ elle m arqu e très bien la co m plète Im puissance
o rd in aires. I l y a du tra g iq u e d an s ce d é b u t. — des n o u v e a u -n é s . - S im ilite r fa c ta m . D ans le
28 S a p . V I I , G - 14.

6. Unua ergo introitus est omnibus 6. Il n’y a pour tous qu’une manière
ad vitam , et similis exitus. d ’entrer dans la vie, et qu’une manière
d ’en sortir.
7. Propter hoc optavi, et datus est 7. C ’est pourquoi j ’ai désiré l’intelli­
mihi sensus ; et invocavi, et venit in me gence, et elle m’a été donnée; j ’ai invo­
spiritus sapientiæ ; qué le Seigneur, et l ’esprit de sagesse est
venu en moi ;
8. et præposui illam regnis et sedi­ 8. et je l’ai préférée aux royaumes et
bus, et divitias nihil esse duxi in com­ aux trônes, et j ’ai estimé que les richesses
paratione illius. n’étaient rien auprès d’elle.
9. Nec comparavi illi lapidem pre­ 9. Je ne lui ai pas comparé les pierres
tiosum, quoniam omne aurum in com­ précieuses, car tout l’or n’est auprès d’elle
paratione illius arena est exigua, et tan­ qu’un peu de sable, et devant elle l ’a r­
quam lutum æstimabitur argentum in gent sera considéré comme de la boue.
conspectu illius.
10. Super salutem et speciem dilexi 10. Je l’ai plus aimée que la santé et la
illam , et proposui pro luce habere illam , beauté, et j ’ai résolu de la prendre pour
quoniam inextinguibile est lumen illius. ma lumière, car sa clarté ne peut s’é-
teindre.
11. Venerunt autem mihi omnia bona 11. Tous les biens me sont venus avec
pariter cum illa, et innumerabilis hone­ e lle , et j ’ai reçu de ses mains des richesses
stas per manus illius ; innombrables ;
12. et lætatus sum in omnibus, quo­ 12. et je me suis réjoui en toutes
niam antecedebat me ista sapientia, et choses, parce que cette sagesse marchait
ignorabam quoniam horum omnium ma­ devant m oi, et j ’ignorais qu’elle était la
ter est. mère de tous ces biens.
13. Quam sine fictione didici, et sine 13. Je l’ai apprise sans am ère-pensée,
invidia communico, e t honestatem illius et je la communique sans en vie, et je ne
non abscondo. cache pas ses richesses.
14. Infinitus enim thesaurus est ho­ 14. Car elle est un trésor infini pour
minibus ; quo qui usi sunt participes les hommes ; ceux qui en ont usé ont eu

g re e : o|J.otoTTaÔ^ç, q u i a les m êm es p a ss io n s ; n e p e u t é v a lu e r le p r ix , p arce q u ’on m an qu e


ic i. « æ q u a, » ég a le p o u r to u s ; la terre, qui tr a ite p o u r cela de p oin ts de com paraison . — O m ne
to u s ses h a b ita n ts de la m êm e m an ière. — P r i ­ a u r u m : 6 7taç '/p L crôt, to u t l ’o r qu e co n tie n t
m a m v o c e m ... p lo r a n s . E n core le to n tra g iq u e . le m onde. — S u p er sa lu te m (v e rs. 10) : p lu s qu e
L e s p rem iers sons q u ’é m e tte n t les en fa n ts sont la s a n té , ce bien d’u n e Im m ense v a le u r . — P r o
d es cris. — I n in v o lu m e n tis : les la n ges, q u i em ­ luce. L a sagesse e st le p lu s lu m in e u x des astres.
p riso n n en t l ’e n fan ce. — C u ris . L ’a d je e tif m a g n is C f. P s. c x v m , 106, ete. — I n e x t in g u ib ile . L i t ­
n ’e st pas dans le te x te p r im itif, m ais 11 rend té ra le m e n t d an s le g r e c : q u i ne se eouehe pas.
p a rfa ite m e n t la pensée. — U n u s ergo... (v ers. 6). 11-14. T o u s les bien s v ie n n e n t a v e c la sagesse.
Id é e g én éra le p our co n clu re ee d ra m a tiq u e t a ­ — V e n e ru n t... o m n ia ... Salom on a v a it p ré fé ré la
b leau . C f. E celi. X L , 1 e t ss. — S im ilis e x itu s . sagesse ù to u t, m ais to u t lu i a v a it é té donné avee
T r a it v é rita b le m e n t salom on ien . C f. E c cl. u , elle . C f. I I I R e g . in , 10-14. — H on esta s a le sens
1 4 - 1 7 , ete. de rich esse (u l.o O to c). D e m êm e au v e rs . 13. —
3» L a tr è s g ra n d e v a le u r de la sagesse. V I I , L æ ta tu s... i n o m n ib u s. E t p o u rta n t le Jeune roi
7 -2 1. ne te n a it p as à ces biens terrestres, m ais il f u t
7 - 1 0 . Com bien Salom on a estim é e t aim é la h e u re u x de les p osséd er q u a n d il v i t qu e la sa­
sagesse. — P r o p te r hoc : saeh a n t q u e , m a lg ré gesse les a c co m p a g n ait e t p ré sid a it à le u r u sage
son raD g é le v é , il é ta it sem blable an reste des {antecedebat m e ; d’ap rès le g re e , les p récéd a it).
hom m es. — O p ta v i. D ans le g re c : J ’ai p rié. — E t ig n o ra b a m ... L o rsq u ’ il d em an d ait à D ieu
C f. v m , 21 ; ix , 1 e t ss. — E t d a tu s est... Cf. Jae. la possession de la seu le sagesse, il ig n o ra it q u ’elle
I, 5. L es ehoses se p assèren t réellem en t ain si p ou r n’e st pas m oins la m ère des biens tem p orels qu e
finlom on. Com p. I I I R eg . n i , 5 ; iv , 29 e t ss. — d es biens s p iritu e ls ; sa p rière a v a it donc é té fa ite
P--iepusui i l l a m . . . B e a u x d évelo p p em en ts p ou r a v e e des v u e s trè s p u res e t sans au cu n m élange
d é crire la s in cérité e t l ’éten d u e de l ’a m o u r que d ’égoïsm e (.sine fic tio n e , io6 ).o > ;). — S in e i n v i ­
lu i a v a it in sp iré la sagesse. On tro u v e a u x liv res d ia ... V o y e z v i, 24-26 e t la note. — I n fin itu s ...
de Job e t des P ro v erb es des pensées id en tiques. th e sa u r u s. D ans le g re c : « v e x / ,i7 rq ;, qu i ne
C f. Job, x x v m , 1 5 - 1 9 ; P r o v . n i , 8 -1 0 ; v i n , m anque p a s , inépuisable. — P a rticip e s... a m ic i-
1 0 - 1 1 , etc. — L a p id e m p retio su m . D ans le tiw Dei : le p lus p a r fa it des biens q u e p roen re
g re c : une p ierre In ap p récia b le, c ,- ii- d . d o n t on la sagewse. — P r o p te r d ic tp lin æ d o n a ... D ans
SAP. V I I , 15 -2 1. 29
part i l'am itié do Dieu, et se sont ren­ facti sunt am icitiæ D e i, propter disci­
dus recommandables par les dons de plinae dona commendati.
l’instruction.
15. Dieu m’a donné de parler selon 15. Mihi autem dedit Deus dicere ex
mes sentiments, et d ’avoir des pensées sententia, et praesumere digna horum
dignes des dons que j ’ai reçus ; car il est quæ mihi dantur, quoniam ipse sapien­
lui-m êm e le guide de la sagesse, et il tiae dux est, et sapientium emendator.
redresse les sages.
16. Nous sommes dans sa main, nous 16. In manu enim illius et nos et ser­
et nos discours, et toute la sagesse, et mones nostri, et omnis sapientia, et ope­
la science d’agir, et l ’instruction. rum scientia, et disciplina.
17. C’est lui qui m’a donné la vraie 17. Ipse enim dedit mihi horum quæ
connaissance de ce qui est, et qui^m’a sunt scientiam veram , ut sciam dispo­
fa it savoir la disposition du monde et sitionem orbis terrarum, et virtutes ele­
les vertus des éléments, mentorum ,
18. le commencement, la fin et le mi­ 18. initium , et consummationem, et
lieu des temps, les changements de3 sols­ medietatem temporum , vicissitudinum
tices et la vicissitude des saisons, permutationes, et commutationes tem­
porum ,
19. les révolutions des années, les dis­ 19. anui cursus, et stellarum disposi­
positions des étoiles, tiones,
20. la nature des animaux et les ins­ 20. naturas anim alium , et iras bestia­
tincts des bêtes, la force des vents et rum , vim ventorum, et cogitationes ho­
les pensées des hommes, la variété des minum, differentias virgultorum , et vir­
plantes et les vertus des racines. tutes radicum.
21. J ’ai appris tout ce qui était caché 21. E t quæcumque sunt absconsa et
et inconnu, car la sagesse qui a tout créé improvisa didici ; omnium enim artifex
me l’a enseigné. docuit me sapientia.

le g re c : R en d u s ag réab les (à D ieu ) p o u r les dons q u ité . — V ic is s itu d in u m p e rm u ta tio n es... Selon
qu i v ie n n e n t de l’in s tru ctio n ( c . - à - d . en co re de l’o pin io n co m m u n e, les c h a n g e m e n ts des solstices.
la sagesse). — C o m m u ta tio n e s ...: le ch a n g e m e n t des saisons.
1 5 - 2 1 . C o n n aissances m u ltip le s q u e p rocu re — A n n i c u r s u s (v e rs. l'9) : sans d o u te « la co n ­
ia sagesse. — M ih i... d e d it D eus. L e g reo a Sûr»), n aissan ce d es cy c le s so laires e t lu n a ire s ». —
à P o p ta tif : Q ue D ieu m e donn e. C e s e ra it dono S te lla r u m d isp o s itio n e s : les co n stellatio n s- et
u n e p rière. L a versio n ara b e e t p lu sieu rs éd ition s le u r m arch e. — N a tu r a s a n im a liu m (v e rs. 20).
d u te x te o rig in a l fa v o ris e n t la V u lg a te . — D icere S u r les co n n aissan ces très v aste s qu e Salom on p os­
e x sen ten tia : x a x à yvcop/qv, à m on g r é , selon s é d a it en f a it d ’h is to ire n a tu re lle , v o y e z I I I R eg.
m es d ésirs. — E t praesum ere... A v o ir des s e n ti­ rv, 29 - 34. — I r a s b estia ru m . P lu tô t, le u rs in s­
m en ts (èv0yp.Y)0^vat) d ign es d es fa v e u rs q u ’il tin c ts (0’jp .o u ç ) . — V im v en to ru m . P lu s p ro b a ­
re c e v a it co n sta m m en t d ’en h a u t. — Ip se ( p r o ­ b lem en t : les fo rce s des esp rits (irv e u p -a x to v
nom so u lig n é) sapientiae d u x : o S ïiy é ç , e x p re s­ ( 3 t a ç ) , c . - à - d . la scien ce de ce q u i se ra tta ch e
sion p itto re sq u e ; D ieu se fa it le g u id e de la sa ­ a u x an g e s bons e t m au v ais. L a tr a d itio n ju iv e
gesse p o u r l’in tro d u ire ch e z te l e t te l. E m e n ­ (m êlée de légen d es é tra n g e s) a ttr ib u e à Salom on
d a to r : i c i , le d ire c te u r. — I n m a n u e n i m .. . u n e tr è s g ra n d e p u issan ce s u r les dém ons e t su r
(v e rs. 1 6 ) : sous la d épen d an ce d u S eig n eu r. S a­ les an ge s. Cornp. Josèph e, A n t ., v i n , 2. — C ogi­
lom on v a d ém o n trer p lu s a u lo n g (v e rs . 1 6 - 2 1 ) ta tio n e s h o m in u m . D ’après le g re c : les ra iso n ­
qu e to u te co n n aissan ce v ie n t de D ie u p a r l’ In­ n e m e n ts ... — V irtu te s r a d i c u m : les p rop riétés
te rm éd ia ire de la sagesse. — S a p ie n tia et ope­ m éd icin ales des p lan tes. — E t q u æ c u m q u e ...
r u m s c ie n tia : la sagesse th é o riq u e e t la sagesse (v ers. 2 1 ). R ésu m é de ré n u m é ra tio n q u i p récèd e.
p ra tiq u e . — S c ie n tia m v er a m (v ers. 17) : à ^ e y S r ,, — A b sco n sa et im p r o v isa . D ’ap rès le g re c : c a ­
q u i ne trom p e p as, ce rta in e . — Ut s c ia m ... U ne ch ées ou m an ifestes. — O m n iu m e n im . M ets
lo n g u e e t In téressan te n o m e n c la tu re com m ence so u lign és. De f a i t Salom on v ie n t de se rep résen ­
i c i , p o u r ne se te rm in e r q u ’aveo le v e rs . 20. — te r lu i - m êm e com m e a y a n t des n o tio n s a p p ro ­
D isp o s itio n e m o rb is : l’o rgan ism e de n o tre te rre . fo n d ies s u r la « co sm og rap h ie, ia p h ysiq u e , l ’a s ­
— V ir tu te s elem en to ru m : ce q u ’on n o m m ait tron o m ie, la ch ro n o lo gie, la m étéo ro lo gie, la zo o ­
au tre fo is les q u a tre é lé m e n ts , a v e c le u rs fo rces lo g ie , l’a n g é io lo g ie , ia d é m o n o lo g ie , la p sy c h o ­
d iv e rses. — I n it iu m ... co n su m m a tio n em ... tem ­ lo g ie , la b o ta n iq u e , la th é ra p e u tiq u e », e t nous
p o ru m (v e rs. 1 8 ).V ra is e m b la b le m e n t, la m anière le v erro n s b ie n tô t ( v i n , 8 ) v a n te r à bon d ro it
« de ré g le r le c a le n d rie r au m oyen de l ’astro ­ ses co n n aissan ces en rh é to riq u e e t en h isto ire .
nom ie science très im p o rtan te d an s l ’a n t i­ — A r t ife x . On a n om m é la sagesse « l’a rtis te
S a p. VIT 22-27.

22. Est. enim in illa spiritus intelli- 22. En effet, il y a en elle un esprit
gentiæ , sanctus, unicus, multiplex, sub­ d’intelligence, qui est saint, unique, mul­
tilis, disertus, mobilis, incoinquinatus, tiple, subtil, disert, agile, sans tache,
eertus, suavis, amans bonum, acutus, clair, suave, ami du bien, pénétrant, que
quem nihil vetat, benefaciens, rien ne peut empêcher d’agir, bienfaisant,
23. humanus, benignus, stabilis, cer­ 23. humain, plein de bonté, stable,
tus, securus, omnem habens virtutem , infaillible, sûr, qui peut tout, qui voit
omnia prospiciens, et qui capiat omnes tout, qui renferme tous les esprits, intel­
spiritus, intelligibilis, mundus, subtilis. ligen t, pur et subtil.
24. Omnibus enim mobilibus mobi­ 24. Car la sagesse est plus active que
lior est sapientia; attingit autem ubique tous les êtres agiles, et elle atteint par­
propter suam munditiam. tout à cause de sa pureté.
25. Vapor est enim virtutis D ei, et 25. Elle est la vapeur de la puissance
emanatio quædam est claritatis omnipo­ de D ieu, et la pure émanation de la clarté
tentis Dei sincera : et ideo nihil inqui­ du Dieu tout-puissant : c’est pourquoi la
natum in eam incurrit, moindre impureté ne peut se trouver en
e lle ,
26. candor est enim lucis æ tem æ , et 26. car elle est la splendeur de la lu­
speculum sine macula Dei m ajestatis, et mière éternelle, le miroir sans tache de
imago bonitatis illius. la majesté de Dieu, et l ’image de sa
bonté.
27. E t cum sit una, omnia potest; et 27. E lle est unique et elle peut tout ;
in se permanens omnia innovat, et per demeurant im m uable, elle renouvelle

u n iv e rs e l ». P u is q u 'e lle s a it e t e x é cu te to u tes ç a n t , p é n é tra n t. — Q uem n i h i l vetat. R ien ne


ch o se s, Salom on ne p o u v a it a v o ir un m eilleu r p e u t l’a r rê te r, n i le co m p rim er, ca r il est to u t-
m a ître (docuit m e). p u issa n t. — B e n efa cien s : il est to u t d ésireu x
4° L a n a tu re e t les q u a lité s de la Sagesse. de rép an d re ses b ie n fa its. — H u m a n u s . 4 )i).â v -
V I I , 22 — V I I I , 1. 0pm 7iov, d it le g re c : am i des hom m es. C f. P ro v .
A u tr e p assage e x trê m e m e n t rem arq u ab le de v in , 31. B e n ig n u s e st u n e ad d itio n de la V u lg a te .
ce liv re . L a Sagesse nous y ap p a ra ît encore — S ta b ilis : im m u able, In ébranlable. — C ertu s.
com m e u n e v é rita b le personne d iv in e. D ans u n a u tre sens q u ’au vers. 22 ; ici, ào -p aX sç,
22-24 . L es q u a lité s de la Sagesse. — E s t... i n on p e u t se fier à l u i . — S e cu ru s. D ’ap rès le g re c :
ilia . L a V u lg a te s u it la leçon q u i p a ra ît être la àjj.éptp.vov, il ne ressen t a u c u n sou ci. — O m ­
m eilleu re (èv a -jf? ,). Q uelques m an u scrits grecs n em . . . v ir tu te m : rien ne lu i e st im possible. —
o n t à'j~ rt : elle e s t , elle. E n im s e rt de tr a n s i­ O m n ia p ro sp icien s : il s u rv e ille to u t, d it le g re c .
tio n ; en e ffe t, l ’é c riv a in s a c ré v a p ro u v e r que — Qwl ca p ia t o m n e s ... X w p o v v : il p é n è tre à
la Sagesse d iv in e a to u t créé. — S p ir it u s in te l- tr a v e rs to u s les e sp rits. D ans le t e x te g r e c , les
llg e n tiæ . A u lieu de ce s u b s ta n tif au g é n it if, tro is a d je c tifs i n t e llig ib ilis , m u n d u s , s u b t ilis ,
le g re c em ploie un a d je c tif (v o e p ô v , In te llig en t), sont à l'a c c u s a tif p lu rie l e t se ra p p o rte n t à « om nes
q u i o u v re une lo n gu e série d’ép ith è te s (21 dans sp iritu s » ( le s esp rits In férieu rs e t c r é é s ) . —
le te x te p rim itif, 23 d an s l ’arabe, 25 dans la V u l­ O m n ib u s e n im ... (v e rs. 24). R aison p o u r la q u e lle
g a te , 27 dans le sy ria q u e ) q u i d é c r iv e n t et ca ra c­ la Sagesse e st si p é n é tra n te : e lle e st d o u ée d’ une
té r is e n t la n a tu re de la Sagesse. On a essayé ex trê m e a g ilité . — A t t i n g i t ... u b iq u e. D ans le
p arfo is de les classe r p ar c a té g o rie s , m ais sans g r e c : e lle v a e t passe à tr a v e r s to u te s choses.
su ccès, ca r p lu sie u rs d’en tre elles re to m b en t l’un e P ro m p titu d e e t u n iv e rs a lité de sa d iffu sio n . —
d an s l'a u tre , e t l'én u m é ratio n est p lu tô t o rato ire P r o p te r... m u n d itia m . Sa p u re té , c ’est son ca ra c­
que lo g iq u e .— S a n ctu s : a in si q u ’ il co n v ie n t a v a n t tè r e im m atériel.
to u t à l ’être d iv in . — U n icu s. L e g r e c [xovo- 25-3 0 . L a n a tu re e t la sp len d eu r de la Sagesse.
y e v l ; sign ifie litté ra le m e n t « u n ig en itu s » ( c f . Sa p erson n alité d iv in e e st en co re m ie u x m arqu ée
J o an . i, 1 4 ) ; m ais 11 est p ris ic i dans l’accep tion d ans ce p assage. L es Im ages em ployées o n t a u ­
que lu i donne la V u lg a te : u n iq u e en son ge n re. ta n t de b ea u té qu e de f o r c e .— Y a p o r ... v ir tu tis
— M u ltip le x (7to).-jp .£ p tç, p ar opposition à p.ovo- D ei. ’ A xp -tç d ésign e un so u ffle ou u n e v a p e u r.
y î v t ç ) : qu o iqu e très sim ple d an s son essen ce, — E m a n a tio (q u æ d a m n ’est pas dans le g re c ).
l’ esp rit de la Sagesse « co n fère des dons m ultip les L itté r a le m e n t : u n effluve ( à x é p p o t x , ce q u i
e t a g it p ar des o p éra tio n s m u ltip les ». — S u b ti­ s’échapp e en c o u la n t) . S in ce ra : sans m é la n g e ;
lis . D ans le g rec, ).£ tït6v, fin, c . - à - d . im m atériel. p ar conséqu en t, d ’u n e p a rfa ite p u re té (n ih i l i n ­
— Disertum : é lo q u e n t, o u x p o v d v , perspicace. quin a tum ....). — C a n d or. M ieu x v a u d r a it « sp le n ­
— M o b ilis : Evy.tVqrov, q u i se m eu t facilem e n t. d o r », q u ’on lit dans p lu sieu rs m an u scrits la tin s.
— I n c o in q u in a tu s : sans la m oindre so u illu re. L e m ot g re c a T to c jy a o u a e st rare e t e x p re ssif ;
— C e r tu s : e x ? £ ; , c la ir , é v id e n t, ce rta in . — 11 d ésign e les ra y o n s qu e d arde u n e source lu m i­
S u a r is . P lu tô t : im passible ( à 7tr,p .x v ro v ). On ne neuse. — L u c is æ te m æ . L a Sagesse est donc
s a u r a it lu i fa ire de m al. — A c u tu s. C .- à - d . per- n lum en de lu m in e », com m e le V e rb e , auquel
S a p . VIT. 28 — VIT! , 3. 31
toutes choses; elle se répand à travers nationes in animas sanctas se transfert,
les générations dans les âmes saintes, et amicos Dei et prophetas constituit.
elle forme les amis de Dieu et les pro­
phètes.
28. Car Dieu n’aime que celui qui ha­ 28. Neminem enim diligit Deus, nisi
bite avec la sagesse. eum qui cum sapientia inhabitat.
29. Elle est plus belle que le soleil et 29. Est enim hæc speciosior sole, et
que toutes les constellations des étoiles ; super omnem dispositionem stellarum ;
si on la compare avec la lum ière, elle luci comparata, invenitur prior.
l’emportera.
30. Car à celle-ci succède la n u it; 30. Illi enim succedit nox; sapientiam
mais la m alignité ne peut prévaloir contre autem non vincit malitia.
la sagesse.

C H A P I T R E VIII

1. L a sagesse atteint donc avec force 1. A ttin git ergo a fine usque ad finem
depuis une extrémité jusqu’à l’autre, et fortiter, et disponit omnia suaviter.
elle dispose tout avec suavité.
2. Je l’ai aim ée, je l ’ai recherchée dès 2. Hanc am avi, et exquisivi a ju ven ­
ma jeunesse, et j ’ai tâché de l ’avoir pour tute mea, et quæsivi sponsam mihi eam
épouse, et je me suis épris de sa beauté. assumere, et amator factus sum formæ
illius.
3. E lle manifeste la gloire de son ori­ 3. Generositatem illius glorificat, con­
gine, car elle habite avec D ieu, et le tubernium habens D ei; sed et omnium
Seigneur de toutes choses la chérit. Dominus dilexit illam.

sa in t P a u l ap p lique ce p assage dans l’ ép ître a u x lim ite à l ’a u t r e , com m e d it le g re c . E lle règn e


H é b re u x , i , 3. — S p e c u lu m ... D ei m a je sta tis. s u r l ’u n iv e rs e n tie r. — D is p o n it : 6 io r/.sî, elle
D ’ap rès le g re c : m iro ir de l ’én ergie de D ieu. — o rg a n is e , elle g o u v e rn e . U n io n d élicieu se de f o r ­
Im a g o b o n ita tis. C .- à - d . im age de sa su bstan ce. tite r e t de s u a v ite r dan s son go u ve rn e m e n t.
C f. Col, 1 , 1 5 ; n i, 1 0 .— E t cn m s it u n a (v e rs . 27). 5° L es biens q u e possède la sagesse e t les a v a n ­
U n e, m alg ré la m u ltip lic ité de ses o pération s. ta g e s q u ’elle p rocu re. V I I I , 2 -16 .
Com parez les ép ith ètes « u n ic u s » e t « m u lti­ 2. L ’a m o u r q u e Salom on a eu p o u r elle depuis
p le x » du v ers. 22. — I n se p e rm a n e n s. Encore sa n aissan ce. — H a n c a m a v i. Cf. v u , 7 ; m ais
son im m u ta b ilité, com m e au v e rs. 23 (« s ta b ilis »). 11 y a ici g ra d a tio n dan s les term es, ca r icpilY)<rx
— . O m n ia in n o v a t. D éjà le p salm iste l ’a v a it d it, m arq u e un e c h a u d e e t in tim e a ffe c tio n .— E x q u i ­
P s. c m , 30 : « E m itte s s p iritu m t u u m , e t c r e a ­ s iv i : le ré s u lta t de ce t a iu o u r. — A ju v e n tu te .
b u n tu r, et ren o vabis faciem te r ræ . » — E t per R ien de p lu s v r a i p o u r Salom on. Com p. I R eg.
n a tio n e s... P lu s claire m en t : x a r à y e v e â ç , à tr a ­ m , 1 ; x v i n , 1 2 ; P ro v . n , 1 7 ; i v , 4 ; E ccl. x n ,
vers les g é n é ra tio n s, d ’âge en â g e .— Se tr a n sfer t : 1, etc. — S p o n s a m ... a ssu m ere. M étap h ore q u i
p assan t d’un e âm e à l ’au tre . — P r o p h eta s. So it e x p rim e l ’u n ion la p lu s é tr o ite e t la p lu s ten d re.
flans le sens la r g e , s o it dan s le sens s tr ic t : les — A m a to r . L e m o t g re c s p a a t ^ ç , s o u ve n t p ris
prop h ètes p rop rem en t d its e t to u s les sa in ts. — en m au v aise p a r t, d ésign e ic i u n e affection to u te
N e m in em e n im ... (v e rs. 28). P a s d ’u n io n Intim e c é le s te , m ais très ard en te.
en tre D ieu e t les hom m es, si ces d ern iers ne pos­ 3 - 4 . L e s re la tio n s de la sagesse a v e c D ieu .
sèdent la sagesse. — Sp ecio sio r sole ( vers. 29 ). — G e n e ro s ita te m ... E û y s v s ia v , la noblesse de
L ’a u te u r re v ie n t s u r la n a tu re de la s a g e sse , sa n a issa n ce , son o rig in e to u te d iv in e , q u ’elle
p ou r Insister s u r sa p a rfa ite b ea u té. E lle dépasse m an ifeste e lle - m ê m e d ’ une m an ière très glo ­
en splen d eur, en g râ ce , l ’a s tre du jo u r et les con s­ rie u se (g lo r ifica t). — C o n tu b ern iu m D ei... D ans
te lla tio n s les p lu s ad m irées. — T l l i . . . su cced it le g r e c : a u a ê t w a i v , « la v ie a v e c » ; la vie co m ­
n o x (v e rs . 30). A in te r v a lle s fré q u e n ts e t r é g u ­ m une d e l ’ép ou x e t de l ’épouse. L a sagesse est
lie rs , la lu m ière d o it cé d er la place a u x tén è­ donc rep résen tée com m e v iv a n t a v e c D ieu dans
bres ; m ais la sagesse resp len d it sans c e s s e , ca r u n e co m plète In tim ité. R ien de p lu s n a t u r e l,
le m al m êm e est Im puissant à l ’éclip ser ( n o n p u is q u ’elle e st son V erbe e t son E s p rit ( c f . v u ,
v in c it m a li t i a ) . 22 e t ss., 24 e t ss.). — Sed et ( b ie n p lu s D ... D o-
C h a p V I I I . — 1 . L a dom ination u n iv e rselle m in u s d ile x it . Ici n ou s tro u v o n s le v e rb e 'qyâ-
et to u te -p u is s a n te de la sagesse.— A ttin g it ergo... nriaEV, qui dén ote u n a m o u r d’un g e n re plus
M a gn ifiq u e co n clusio n de la d escrip tion qui p ré ­ relevé. — D o c t r ix ... M u < tt(ç, in itié e a u x m ys­
cède ( v u , 22 e t ss.). — A fin e a â fin e m : d ’une tères d iv in s e t ch a rg é e de les en seign er. D îci-.
32 S a p . V I I I , 4-9.

4. Doctrix enim est disciplinae Dei, ei 4. (J’est elle qui euoeigne la science
electrix operum illius. de D ieu, et qui est la directrice de ses
oeuvres.
5. E t si divitiæ appetuntur in vità, 5. Si l’on souhaite les richesses dans
quid sapientia locupletius quæ operatur cette vie, qu’y a - t - i l de plus riche que
omnia? la sagesse qui fa it toutes choses?
6. Si autem sensus opsratur, quis ho­ 6. Si la prudence peut agir, qui a plus
rum quæ sunt magis quam illa est ar­ de part que la sagesse à tout ce qui se
tifex? fa it?
7. E t ei justitiam quis d iligit, labores 7. E t si quelqu’un aime la ju stice, les
hujus magnas habent virtutes : sobrie­ grandes vertus sont son ouvrage : car
tatem enim et prudentiam docet, et ju s­ c’est elle qui enseigne la tempérance, et
titiam , et virtutem , quibus utilius nihil la prudence, et la justice, et la force,
est in vita hominibus. qui sont les choses les plus utiles à
l ’homme dans cette vie.
8. E t si multitudinem scientiæ desi­ 8. E t si quelqu’un désire l ’étendue de
derat quis, scit præterita, et de futuris la science, elle connaît le passé, et ju ge
æstimat ; scit versutias sermonum, et dis­ de l’avenir; elle pénètre les subtilités
solutiones argumentorum ; signa et mon­ des discours et les solutions des argu­
stra scit antequam fiant, et eventus tem­ ments ; elle connaît les signes et les
porum et sæculorum. prodiges avant qu’ils paraissent, et les
événements des temps et des siècles.
9. Proposui ergo hanc adducere mihi 9. J ’ai donc résolu de la prendre avec
ad convivendum , sciens quoniam me- moi pour compagne de ma vie, sachant
cum communicabit de bonis, et erit a l­ qu’elle me fera part de ses biens, et
locutio cogitationis et tædii mei. qu’elle sera ma consolation dans mes
peines et dans mes ennuis.

p lin æ D el : d ’ap rès le g r e c , de la scien ce de im p o rtan te e t si ra re . — S c it p ræ terita , de f u ­


D ieu . — E le c tr ix o p e r u m ... C om p agne de D ieu tu r is... Com p. v n , 12-21, où il a é té d é jà d ém on tré
au m om en t de la c r é a tio n , la Sagesse a c h o is i, en d é ta il q u e la scien ce en seign e t o u t ; qu oiqu e
en tre to u te s les œ u v res p ossibles du C réa te u r, si r ic h e , ce tte belle n o m e n clatu re est com plétée
celles d o n t la réa lisatio n co n v e n a it le m ie u x à ic i. — V e r s u tia s ser m o n u m : les su b tilité s v a ­
sa g lo ir e , à sa s a in te té , à sa p u issa n ce, à sa riées du la n g a g e h u m ain . C f. P r o v . i, 3. — D is ­
b o n té , à to u te s ses p erfectio n s in fin ies. so lu tio n e s a rg u m e n to ru m . D ’ap rès le g re c : les
5 - 8 . Q u e lq u e s -u n s des p rin cip a u x dons de la so lu tio n s d es én igm es. C f. J u d . x i v , 1 2 , 1 4 ;
sagesse. L ’éc riv a in sacré m en tio n n e to u r à to u r n i R e g . x , 1 ( t r a i t q u i co n cern e p récisém en t
les rich esses (vers. 5 ), l ’ in tellig e n c e (v e rs . 6), la l ’h a b ile té de Salom on sous ce ra p p ort) ; P r o v . i,
ju s tic e ( v e r s . 7) e t la scien ce ( v e r s . 8 ) . Q u a tre 6, e tc . — S ig n a et m o n stra . S q p .£ ta x x î v l p a r a ,
h yp o th èses su ccessives au s u je t des d ésirs du expressio n s q u i so n t a u ssi qu e lq u e fo is associées
cœ u r h u m a in , e t de la m an ière d o n t la sagesse dans les é v an g ile s. C f. M a tth . x x r v , 24 ; M arc,
p eu t les ré a lise r p lein em en t.— S i d iv itiæ ... D ’ap rès x m , 2 2; Jo an . rv , 48. L a p rem ière d ésign e les
le g re c : Si la rich esse e st l ’ac q u isitio n d ésira b le m ira c le s en ta n t q u ’ ils so n t des sign es de la
de la v ie. — O pepa tur o m n ia . L a sagesse p ro ­ p u issan ce de D ieu e t de ses a u tre s a ttr ib u ts ; la
c u re tous les biens te r re s tre s , to n s les p ro fits seconde, en ta n t q n ’lls so n t des œ u v re s m e rv e il­
souhaités. — S i a u te m s e n s u s .. . Si la p ru d en ce leuses , é clatan te s. — A n te q u a m fla n t : la p ro ­
de l ’hom m e (çpôvrjcrtç) e st ca p a b le , à elle seule, p h é tie s’a jo u ta n t an m ir a c le .— E v e n tu s tem p o ­
de p rod u ire d ’e x cellen te s choses (.o p e r a tu r ), à r u m ... : les fa its re la tifs à l ’h isto ire de l’h u m a ­
p lus fo rte raison lo rsq u ’elle e st associée à la n ité .
sagesse d’en h a u t ( q u is h o r u m ...? ). — E t s i 9 - 1 6 . Salom on a s u rto u t d ésiré la sagesse à
ju s titia m ... (v e rs . 7). P a r ju s tic e il fa u t en ten d re ca u se de son u tilité to u te spéciale p o u r les rois.
Ici l ’ensem ble des v e r tu s m orales. — L abores... — P r o p o s u i e r g o .. . L a v o y a n t si a v a n ta g e u s e ,
m a g n a s (a d je c tif o m is d an s le g re c )... v ir tu te s. il ré s o lu t fo rte m e n t ( £ x p i v a ) de l’a c q u é rir. —
P lu s c la ire m en t dans le g r e c : Ses t r a v a u x ( d e A d c o n v iv e n d u m : e’t ç <mp.ë(w<7tv, com m e a u
la sa g e s s e ; c . - à - d . les r é s u lta ts de ses tr a v a u x ) v e rs . 3 ( V u lg . : « co n tu b e rn iu m » ). — M ecum
so n t des v e rtu s . — Sobr-letatem (la tem p éran ce), co m m u n ic a b it... D an s le g r e c : P a rce q u ’elle sera
p r u d e n tia m , j u s t i t i a m , v ir tu te m (â v o p s ta v , la nour m oi u n e co n s e illè re de bonnes choses.
fo rce v irile ) : les q u a tre v e rtu s ca rd in a les des Conseillère dans l ’a d v e r s ité , d ’ap rès le co n te x te .
a n c ien s m oralistes. — Docet : ày.StSàffy.et, e lle — A llo c u tio c o g ita tio n is et tæ d ii. G rec : u n e
en seign e à fon d . — S i m u ltitu d in e m scien tiæ ... co n solation dans les soucis et le ch a g rin . —
(v e r s . 8). Dans le g re c : ito).'J7i£ tp iav, « l’e x p é­ H abebo p rop ter h a n c ... (v e rs . 10). M ieu x : P a r
rien ce m u ltip le , science p ratiq u e qui est s! e lle ( § ;’ a ù r q v ) j ’ a u r a i... A u tre s fr u its q u e Sa-
SAP. V I I I , 1 0 - 1 7 . 33

10. J ’aurai, grâce à elle, de la gloire 10. Habebo propter hanc claritatem ad
auprès des foules, et, quoique jeune, de turbas, et honorem apud seniores ju ­
l ’honneur auprès des vieillards; venis ;
1 1. on reconnaîtra ma pénétration dans 11. et acutus inveniar in judicio, et
les jugem ents, je paraîtrai admirable en in conspectu potentium admirabilis ero,
présence des puissants, et les princes et facies prineipum mirabuntur me.
témoigneront leur étonnement sur leurs
visages.
12. Quand je me tairai, ils attendront 12 Tacentem me sustinebunt, et lo
que je parle; quand je parlerai, ils me quentem me respicient; et sermocinante
regarderont attentivem ent, et si je pro­ me plura, manus ori suo imponent.
longe mes discours, ils mettront la main »
sur leur bouche. ^
13. C ’est par elle aussi que j ’aurai 13. Præterea babebo per hanc immor­
l ’immortalité, et que je laisserai un sou­ talitatem, et memoriam'feternaru his qui
venir à ceux qui vivront après moi. post me futuri suut relinquam.
14. Je gouvernerai les peuples, et les 14. Disponam populos, et nationes
nations me seront soumises. milii erunt subditæ.
15. Les rois redoutables craindront 15. Timebunt me audientes reges hor­
lorsqu’ils entendront parler de moi. Je rendi. In multitudine videbor bonus, et
me montrerai bon pour mou peuple, et in bello fortis.
vaillant A la guerre.
16. En rentrant dans ma m aison, je 16. Intrans in domum meam, con­
me reposerai avec e lle; car il n’y a pas quiescam cum illa ; non enim habet
d’amertume à converser avec elle, ni amaritudinem conversatio illius, nec tæ ­
d ’ennui à vivre auprès d’elle, mais seu­ dium convictus illius, sed lætitiam el
lement de la satisfaction et de la joie. gaudium.
17. Je pensais donc à ces choses, et 17. llæ e cogitans apud me, et com ­
je considérais dans mon cœur que l’im­ memorans in corde meo, quoniam im­
mortalité est dans l’union avec la sa­ m ortalitas,est in cognatione sapieutiæ,
gesse,

lom on esp érait re tire r de la sagesse. — C lw i t a - plus In trépides (reg es h o r r e n d i; dan s le g re c :


tem a il turlia s. M ieux : de la g lo ire p arm i les les ty ra n s red o u tables). — /» m u 'lit u itin e ...; dans
fo u le s (d a n s les réun ion s du p e u p le). — H ’ >no- les assem blées. Com p. le vers. 10. — I n betlo
rem ... ju v e n is . Q uoique to u t jeu n e e n co re , Il se fo r t is . A n tith è se a v e c bon u s. L a bonté e t la v a il­
fe ra e stim er des v ie illa rd s eux-m êm es, ces types lance o n t to u jo u rs é té regard ées com m e les d eu x
d ’exp érien ce et de prud en ce. — A cu tu s... in j u ­ q u a lité - p rin cip ales d 'u n roi p a rfa it sous le ra p ­
d ic io ( v e r s . 1 1 ) . A llu sio n au ju g em en t célèbre p ort h u m ain . C’e st en pa tlc u lle r l’é lo g e q u ’ Ho-
de Salom on. C f. I I I R eg. m . 1 6 -1 8 . — In con­ m ère trace d ’ A gain em n on . — I n tr a n s (v e rs . 16).
spectu p o tm tlu m ... Les officiers de Salom on, les T r a it final, d ig n e , p ar sa d é lic a te s s e , d e m ettre
ro is de T y r et d 'É g y p te , la reine de Saba et le sceau ù ce tte belle d escrip tio n . La sagesse ne
d ’a u tre s g ra n d s personnages ad m irè re n t, en effet, co n fè re pas m oins le b o n h eu r d o m estiqu e qu e la
la sagesse du g ra n d roi. C f. 111 R eg. v , 7 ; i x , g lo ire e x té rie u r e . — l u d o m u m ... y u a n d le roi
1 4 , 24 ; x , 5 -9 , etc. F a cies... m ir a b u n tu r e s t de re n tr e ra dan s le s a n c tu a ire In térieu r de la fa ­
l ’hébreu to u t pur. — T a r e n te m ... su s tin e b u n t m ule, ap rès a v o ir tr a ité les g ra v e s e t ab sorb an tes
(vers. 12). S'il g a rd e le sile n c e , on se ta ira res­ affaires de l’ É tat. — C o n q u iesca m . L e grec, est
p e ctu e u se m e n t, en atte n d a n t q u ’ il lui plaise trè s e x p re ssif (7tpo<rava7t x’J 'îo p .x i) : se reposer
de p arler. — L o q u e n te m ... re sp icien t, l l p o a - à côté de la s a g e s s e , com m e on le fa it au p rès
IS jo tx n v, Ils fe ro n t atte n tio n . On l’ éeoutera d’ une épouse b ie n -a im é e . — N o n e n im h obet...
a v e c une v é rita b le a v id ité , sans ja m a is se lasser Il ne se lassera ja m a is de ce tte douce s o cié té ,
(s e r m o c in a tite m ... p lu ra ). — M a tin s o r i . . . Le qui lu i p ro eu rera des jo ies to u jo u rs n o u velles, et
ge ste de l’ad m lratlo n et de l’ atten tio n cb e z les ja m a is la m oind re peine.
an cien s O rien ta u x . Cf. J u d . x v m , 1 9 ; 111 R eg.
§ I I I . — P r iè re de S a lo m o n p o u r obtenir
x , 24 a u tre tr a it re la tif à Salo m on ) ; Joh , x x i, 5 ;
la sagesse. V I I I , 17 — I X , 19.
x x i x , P i Î3. n i , 1 5 , etc. — Im m o t ta lita U m
(v e rs . 13) : une renom m ée é te r n e lle , ainsi q u ’ il 1° I n tro d u ctio n à la p riè re : la sagesse est un
re s8 o rtd e la fln du v e r s e t.— D isp o n a m (vers. 14): don de Dieu V T H , 1 7 - 2 1 .
Sioiv.-q'TO), com m e au vers. 1. — P o p u lo s : le 1 7 - 1 8 . R éc a p itu la tio n des a v a n ta g e s q u e les
p euple h éb reu . N a tio n e s ; les nation s trib u ta ire s. rois re tire n t de la sagesse. — C o g ita n s ... co m ­
— T im eb u n t... a u d ien tes. Il suffira de. pron on cer m em o ra n s (<ppovTtiTx;) : pensées p rofon d es, m é­
son nom p ou r e x c ite r l’effro i d an s les cœ u rs les langées d ’u n e ce rta in e a n x ié té .— D electa tio bo n a:
C o m m e n t . — V. o
O
34 S a p . VTJT, 18 — I X . 2.

18. et in amicitia illius delectatio 18. qu’il y a un saint bonheur dans


bona, et in operibus marmum illius ho­ son am itié, des riches es inépuisables
nestas sine defectione, et in certamine dans les œuvres de ses mains, et qu’on
/oquebe illius sapientia, et præclaritas trouve l’intelligence dans ses entretiens,
in communicatione sermonum ipsius, et la gloire dans la communication de
circuibam quærens, ut mihi illam assu­ ses discours; je cherchais de tous côtés,
merem. afin de la prendre pour ma compagne.
l ‘J. Puer autem eram ingeniosus, et 19. J ’étais un enfant d’une excellente
sortitus sum animam bonam. nature, et j ’avais reçu en partage une
bonne âme.
20. E t cum essem magis bonus, veni 20. Et plutôt, comme j ’étais bon, je
ad corpus incoinquinatum. suis venu dans un corps sans souillure.
21. Et ut scivi quoniam aliter non pos- 21. Et comme je savais que je ne
sem esse continens, nisi Deus d et; et pouvais avoir la continence si Dieu ne
hoc ipsum erat sapieuliæ, scire cujus me la donnait, et c’était déjà un effet
esset hoc donum : adii Dominum, et de­ de la sagesse de savoir de qui venait ce
precatus sum illum, et dixi ex totis præ- d jn , je m’adressai au Seigneur, et je
cordiis meis : l’implorai, et je lui dis de tout mon
cœur :

CHAPITRE IX .

1. Deus patrum meorum et Domine 1. Dieu de mes pères et Seigneur de


misericordiæ, qui fecisti omnia verbo miséricorde, qui avez tout fa it par votre
tuo, parole,
2. et sapientia tua constituisti homi- 2. et qui par votre sagesse avez établi

de sain tes e t p u res d é lic e s , p ar opposition a u x ne p e u t p as in fé re r ce la de ses paroles : il d is ­


Joies p rofanes. — H on esta s sin e d rfectione : une ting u e seu lem en t les in sta n ts d iv e rs de la p ro ­
rich esse ( t t / .o O t o ;) Im périssable. — I u certa ­ d u ctio n de ces d e u x su b sta n ce s, du corp s e t de
m in e loquelæ . C ette lo cu tio n fa it Im age : a u y - l’ â m e , e t il d iscern e les q u a lité s e t les p rop rié­
y j j j . v x a î x , un e to u te su ave c o n te sta tio n , une tés d ifféren tes de l’une e t de l’a u tre . » (C a lm et,
so rte d ’arg u m en tatio n in tim e .— C ircn ib a m quæ - h. t.) On e x a g è re donc sin g u lièrem en t en lui fa i­
ren s. T r a it p ittoresqu e : un m ou v em en t inces­ sa n t d ire a u tre ch o se .— E sse c o n tin e n t (v e rs . 2 1).
sa n t de v a -e t-v ien t p our ch erch e r e t tro u v e r la L ’a d je c tif g re c ef/.pa-rq: a qu e lq u e fo is le sens
sagesse. — ü l... a ssu m erem . Com m e un e épouse de « ch a ste », m ais sa s ig n ific a tio n la plus h a b i­
ch érie. tu e lle , q u i e st e x ig é e Ici p ar le c o n te x te , e st
1 9 - 2 1 . On ne p eu t a eq u é rir la sagesse q u ’en « v o ti com pos ». m aître d 'u n e chose so u h a itée
la d em an d an t â D ieu. — H u e r ... in g e n io su s. (com p. E ccll. v i, 27, d 'ap rès le te x te o rigin al» , et,
D ans le g re c : su^u-qç, d ’un bon n a tu r e l; doué dans lu cas p résent, c e lte chose n ’est a u tre quo
p a r D ieu d ’e x cellen te s d ispo sition s. — S o rtitu s la sagesse. P a r co n séqu en t : Lorsque Je sus qu e
a n im a m bon am : un e âm e portée à la v e r tu . — Je ne p o u v ais posséder la sagesse q u e si D ieu
E l... n a g is b o n u s , v en i... L e te x te p rim itif est m e la d o n n a it. — A d i i D o m in u m . De la th é o rie .
p lus cla ir : Ou p lu tô t, é ta n t bon, Je vin s... Salo ­ Il passe Im m éd iatem en t h l’action . — L a fo rm u le
m on re v ie n t s u r sa pensée p our la co m p lé ter et e x lo tis p r æ c a rd iis d én ote une très v iv e Inten­
l’e x p liq u e r. — A d e r p u s in c o in q u in a tu m . Ces sité dans le d ésir et, p ar su ite , dans la d em an d e.
m ots d o iv e n t s’en ten d re <t non ab solute, sed com ­ 2° L a p rière du Jeune roi. I X , 1-19.
p ara te », com m e d it B ossuet, c a r tous les corps E lle est ad m ira b le e t ad m ira b le m e n t m otivée.
et to u tes les âm es n aissen t souillés de la tach e C’e st u n beau d évelo p p em en t de ce lle qu e S a lo ­
o rig in e lle ; m ais 11 est ce rta in q u ’ il est des hom m es mon a v a it ré e lle m e n t adressée an S e ig n e u r -
p riv ilé g ié s , q u i, p ar un m y s té rie u x e t très Juste G abaon . Cf. III R eg. tn , 6 - 9 ; I P a r. i , 8 -1 0 .
dessein du C réa teu r, v ie n n en t au m onde a v e c des C h a p . I X . — 1 - 6 . P re m ie r m o t if, gén éral ;
disposition s plus ex cellen tes. Salom on fu t é v i­ l'hom m e a besoin de sagesse pour re m p lir le rôle
d em m en t de ce n o m b re, m algré l’ab us a ffre u x q u e Dieu ln i a confié lo rsqu ’il l’a placé à la tê te
qu’ il fit plus tard des dons du ciel. L es In ter­ de to u te la cré a tio n . — D eu s p a tr u m ( m eo ru m
p rètes p rotesta n ts accu sen t l’a u te u r du liv re de n ’est pas d an - le g re c ). T itr e basé s u rG e n . x x x n , 9.
la Sagesse d ’en seign er en c e t e n d ro it la p ré e x is ­ D ieu des p atriarch e s. — D om in e m ise rico r d iæ .
tence des âm es a v a n t la fo rm atio n des co rp s, A p p el encore p lu s to u ch a n t. Le S e ig n e u r ap p a­
erre u r con dam n ée depuis p a r le second concile r a ît à to u t m om en t d an s la B ible com m e le
de C o n sta n tin o p le ; m ais, « dans la rigu eu r, on « P ère de* m iséricord es », ain si que le nom m e
SAP. I X , 3 - 9 . 35

l’ homme, pour qu’il dominât sur les créa­ nem , ut dominaretur creaturæ quæ a te
tures que vous avez faites, facta est,
3. pour qu’il gouvernât le monde dans 3. ut disponat orbem terrarum in
l ’équité et la justice, et qu’il formulât æquitate et justitia, et in directione cor­
ses jugements avec un cœur droit : dis judicium judicet :
4. donnez-m oi cette sagesse qui est 4. da milii sedium tuarum assistri­
assise avec vous sur votre trône, et ne cem sapientiam , et noli me reprobare a
me rejetez pas du nombre de vos en­ pueris tuis,
fan ts,
5. car je suis votre serviteur, et le fils 5. quoniam servus tuus sum ego,
de votre servante, un homme faible, à et filius ancillæ tnæ, homo infirmus, et
la vie rapide, et peu capable de com­ exigui temporis, et minor ad intellectum
prendre la justice et les '.ois. judicii et legum.
6. Car, quelqu’un sem b lât-il parfait 6. Nam et si quis erit consummatus
parmi les fils dos hommes, si votre sa­ inter filios hominum, si ab illo abfuerit
gesse n’est pas avec lui, il sera considéré sapientia tua, in nihilum computabitur.
comme rien.
7. Vous m’avez choisi comme le roi 7. Tu elegisti me regem populo tuo,
de votre peuple, et comme ju ge de vos et judicem filiorum tuorum et filiarum ;
fils et de vos filles ;
8. et vous m’avez dit de bâtir un 8. et dixisti me ædificare templum in
temple sur votre montagne sainte, et monte sancto tuo, et in civilale habita-,
un autel dans la cité où vous habitez, tionis tuæ altare, similitudinem taber­
sur le modèle de votre tabernacle saint naculi sancti tui quod præparasti ab
que vous avez préparé dès le commen­ initio;
cement ;
9. et vous avez avec vous votre sa­ 9. et tecum sapientia tua quæ novit
gesse, qui connaît vos œ uvres, et qui opera tua, quæ et affuit tunc cum or-

satn t P a u l, I I Cor. n i, 1 . — F e c is ti o m n ia verbo. p lo yés à la le ttre dan s la p riè re fa ite à Gabaon


Com p. G en. i, 3, e t Ps. x x x n , 6 : L es cie u x o n t ( I I I R eg. i n , 7 ) . — S i' q u is .. . co n su m m a tu s
é té fa its p ar la p arole de J é h o v a h . — S a p ie n ­ (v e rs . 6) : x e X e ïo ç , lin h om m e p a rfa it. — I n n i­
t ia tu a ( vers. 2 ). S yn o n ym e de « p arole » créa ­ h ilu m ... Cet h o m m e , m alg ré l'e x ce lle n ce de ses
t r i c e . — Ut d o m in a r e tu r ( S îa tt ô s / ) , exp ressio n q u a lités n a tu re lle s, ne sera rien d e v a n t Dieu s’il
qu i d ésign e un p ou vo ir ab solu ). L 'h o m m e e - t v r a i­ ne possède en m ême tem ps la v ra ie sagesse.
m en t le roi de la créatio n . Cf. G en . i , 26-30 ; 7 - 1 2 . M o tif p lu s p a rtic u lie r d’ê tr e e x a u c é :
P s. v i n , 7 - 9 , etc. T o u tefo is son a u to r ité n 'est S a lo m o n , é lev é p ar D ieu s u r le trôn e d 'I s r a ë l,
p as a r b itr a ir e ; il d o it l'e x e rc e r in æ q u ltu te et a v a it u n be.-oln très g ra n d e t très personnel de
j u s t i t ia (e n sa in teté et en ju s tic e , d ’ap rès le sagesse. — T u (pronom fo rte m e n t a cce n tu é ) cle-
g r e c ) . — I n d irectio n e co rd is. G rec : en d ro i­ /jisti m e. D ans le g re c : ir p o e ilto , choisi de p ré ­
tu r e d ’âm e. F o rm u le to u t h éb ra ïq u e. Com p. féren ce à tou s les a u tre s fils de D avid . Rien de
I I I R eg. n i, 6, où nous v oyo n s Saiom on d em an ­ p lu s v ra i : ef. II R eg. v u , 1 2 ; III R eg. i , 1 2 .—
d e r de fa it au S eig n eu r la grâ ce de g o u v ern er R egem p o p u lo tuo. Ce n 'é ta it pas une ro yau té
« en d ro itu re de cœ u r ». — J u d ic iu m ju d ic e t. o rd in a ir e , m ais la p lu s h au te e t la plus noble
A u tr e h ébraïsm e : ic i, e x e rc e r son a u to rité sur de to u te s. — J u d ic e m (sy n o n y m e de « regem »)
la cré a tio n . — D a m i h i . .. (v e r s . 4 ) . A p rès ce f i lio r u m ... Les H é b re u x é ta ie n t les e n fan ts de
p e tit exord e In sin u a n t, le su p p lia n t passe à la D ieu e n tre to u s les hom m es. C f. D e u t. x iv , 1 ;
dem an d e m ême. — S e d iu m tu a r u m . P lu rie l de Os. x i , 1 . — D ix is t i... æ d ifica re... A u tr e raison
m a je s té ; com p. le v ers. 12. — A s s is t r ic e m ... p o u r la q u elle la sagesse é t a it Indispensable à
M a g n ifiq u e m é ta p h o re , q u i d é p e 'n t fo r t bien le Salom on . S u r ce second c h o ix , v o y e z II R eg ,
ca ra ctè re Intim e des relation s de la sagesse a v ec v i l , 13. — I n m on te sa n cto : la co llin e de Mo-
D ieu • e lle e st assise su r le m êm e trôn e q ue lu i, r l a h , san ctifiée d éjà p a r le sacrifice d 'isaa e.
rcxp eôp oç. C f. v i n , 3 ; P ro v . v i n , 3 0 - 3 1 ; E ccli. C f. G en. x x n , 2, e t le co m m en taire ; i’ A K . geogr.,
1 , 1 . — N o li m e reprobare : le reje ter, le ré­ pl. x iv , x v , x v n i . J u s q u ’alors c ’est ia collin e de
p ro u v e r com m e un insensé d én u é de sagesse. Sion q u i a v a it é té appelée « la m on tagn e sain te »,
C f. II Cor. x n i , 6 ; Ile h r. v i, 7, e t c .— Q u o n ia m à cau se du ta b e rn a cle q u ’y a v a it érigé D avid.
servu s tu u s... (v ers. 5). R aison spéciale q u ’a v a it — I n civ ita te h a b ita tio n is ... L itté ra le m e n t dans
Salom on de n’ê tre pas ain si re je té du n om bre le g rec : la e lté de ton cam pem en t. Jé ru sa le m
des v ra is s e rv ite u rs de D ieu. C f. Ps. l x x x v , 16, é ta jt re g a rd é e com m e la e ap itaie e t la résid en ce
e t la n o te ; c x v , 1 6 .— A u tr e raison, son im pu is­ du ro i th é o cra tlq u e . Cf. P s . x l v , 5 ; l x x x v i , 2
san ce et sa faiblesse : hom o i n f i r m u s .,. Les et ss.; c x x x i , 1 3 ; M a tth . v , 35, etc . — S i m i l i ­
•mots m in o r a d in te lle c tu m ... a v a ie n t é té em - tu d in e m ta b ern a cu li... A llu sio n à E x . x x v , 40,
36 S af\ IX 10-16.

bera ierrarum faceres, et sciebat quid était présente lorsque vous formiez l’uni­
essel placitum oculis tuis, et quid dire- vers ; elle savait ce qui est agréable à vos
ctuiu iu præceptis tuis. yeu x, et quelle est la rectitude de vos
préceptes.
10.Mitte illam de cælis sanctis tuis, et 1U. E n voyez-la du ciel, votre sanc­
a sede magnitudinis tuæ, ut mecum sit tuaire, et du trône de votre grandeur,
et mecum laboret, ut sciam quid acce­ afin qu’elle soit avec moi et qu’elle tra­
ptum sit apud te ; vaille avec m oi, et que je sache ce q u i.
vous est agréable ;
11. scit enim illa omnia, et intelligit, 11. car elle a la science et l’intelli­
et deducet me in operibus meis sobrie, gence de toutes choses, et elle me con­
et custodiet me in sua potentia. duira dans mes œuvres avec circonspec­
tion , et me protégera par sa puissance.
12. E t erunt accepta opéra m ea; et 12. Ainsi mes actions vous seront
disponam populum tuum ju ste, et ero agréables; et je conduirai votre peuple
dignus sedium patris mei. avec justice, et je serai digne du trône
de mon père.
13. Quis enim hominum poterit scire 13. Car quel est l ’homme qui puisse
consilium Dei? aut quis poterit cogitare connaître les desseins de Dieu? ou qui
quid velit Deus? pourra pénétrer les volontés divines?
14. Cogitationes enim mortalium ti- 14. En effet, les pensées des mortels
m idæ, et incertae providentiae nostrae; sont timides, et nos prévoyances sont
incertaines ;
15. corpus enim quod corrumpitur ag­ 15. car le corps qui se corrompt appe­
gravat animam, et terrena inhabitatio santit l’âm e, et cette demeure terrestre
deprimit sensum multa cogitantem. accable l’esprit aux pensées multiples.
16. Et difficile aestimamus quæ in terra 16. Nous comprenons difficilement ce
sunt, et quæ in prospectu sunt inveni­ qui est sur la terre, et nous trouvons
mus cum labore : quæ autem in cælis avec peine ce qui est sous nos yeux :
sunt quis investigabit? qui donc découvrira ce qui est dans le
ciel?

où D ieu a v a it o rd on n é à M oïse de co n stru ire le d’a n n é e s, Salom on se m o n tra sn r la fin le p lu s


ta b ern a cle e t son m o b ilier d’ap rès le m odèle q u ’ il in d ig n e des dis.
lu i a v a it m ontré s u r le Sin.iï ; o r le teiuple de 13-19. T ro isiè m e m o tif, g é n é ra l com m e le p re ­
Salom on fu t con struit* lu i - m ôm e à l’ In star d u m ier : sans la sagesse l'h o m m e, ce t ê tre si m isé­
ta b ern a cle de M oïse. Cf. E x . x x v - x x x , e t III R eg. rable, e st im p u issa n t, Ign oran t, Incapable de p laire
v i (A LI. a rc h é o l., pl. x c v - x c i x ) . — A b in itio . à D ie u . — Q u is... p o te rit s c ir e ...f Com p. Is. x l , 13,
D e to n te é te r n ité ; ou bien, au d éb u t de l’h isto ire q u i p a ra it a v o ir s e rv i de sou rce à ce tte pensée,
d u peuple ju if. — Tecrum s a p ie n tia ( t n a n ’est e t R om . x i , 34-35, q u i en e st un écho. — C o g ita ­
pas d an s le g re c ) q u æ m m it... C f. v e rs. 2 e t ss.; tiones... tim id æ . a O n d o y an t e t d iv e rs , » l’hom m e
v n i , 3, et s u rto u t P ro v . v m , 22 e t ss. — Q n ld n e sa it qu e d ifficilem en t p ren d re u n p a rti. —
p l a c it u m : eùb’j ; , bon sous le ra p p o rt m o r a l, In certæ p r o v iile n liæ ... D ans le g r e c : Nos p en ­
co n fo rm e a u plan d iv in . — M ille illa m (v e rs . 10). sées sont Instables. — C o rpu s e n im ... (v e rs. 15).
R é ité ra tio n de la dem ande (c o m p . le v ers. 4 ) , U n e des cau ses de ce tte p rod ig ieu se faiblesse.
après l ’In dication du second m otif. — A sede L es a u te u rs sa c ré s e t p rofa n es o n t p arlé en g é ­
m a g n itu d in is . A p rès ces m o ts, ie g re c rép ète : m issan t, à to u te s les époques e t sous to u te s les
E n v o ie - la . — M ecum s it et... laboret : com m e fo rm e s , de ce tte p ern icieu se Influence du corps
elle a v a it co h ab ité e t tr a v a illé a v ec D ie u .— S cit su r l’âm e. Com p. R om . v u , 24 ; G ai. iv , 22. P l a ­
etnim... o m n ia (v e rs. 11). L ’éc riv a in sacré re v ie n t ton ap p e lait le corps u n e « prison to u te p ollu ée >’.
sans cesse su r ce tte science u n iv e rse lle de la sa ­ — A g g r a v a t: f D p v v e t , il ch a rg e l ’âm e et l ’a ­
gesse. C f. v u , 15 e t ss. ; v m , 4, 8. — D edncet... lo u rd it. M êm e Im age au ssi dans P l a t o n , dans
sobrie. P lu tô t : a v e c p rud en ce ( c w s p v v w c ) . — H orace (« Corpus... an im a m ... p ræ g ra v a t. » S a t.,
I n s u a poten tia . D’ après le g re c : dans sa glo ire. n , 77-79 ), e t dans Sénèque (« C orpu s hoc a u im æ
L a glo ire de la sagesse, « ém an ation de ce lle de pondus. » E p . l x v ) . — T erren a in h a b ita tio .
D ieu ( e f . v n , 2 6 ). sera com m e une atm osp h ère D’après le g r e c : la te n te ( d x r j v o ; ; te rre s tre .
p ro tectric e » a u to u r de Salom on. — D ig n u s se ­ F ré q u e n te m étaph ore dans la B ib le ( c f . J o b ,
d iu m p a t r i s ... M algré les g ra n d s crim es q u i îv , 19 ; Il Cor. v , 4 ; II P e tr. i, 13, e tc .), e t ch ez
p ro fa n èren t q u elques m ois de sa v i e , D avid les a u te u rs classiqu es (P la to n d it du corps, dans
d em eurera à to u t ja m a is le m odèle des rois. les m êm es term es q u e ce p assage, q u ’il est -/r/tvov
D igu e de son p è iv p end ant un ce rta in nom bre ). — D e p r im it : é c ra se , fa it p en ch er a
Sap. TX, 17 — X, 3. 37

17 . E t qni connaîtra votre pensée, si 17. Sensum autem tuum quis sciet,
vous ne donnez vous-m êm e la sagesse, nisi tu dederis sapientiam , et miseris
et si vous n’envoyez votre Esprit saint Spiritum sanctum tuum de altissim is,
du plus haut des cieu x,
18. afin que les sentiers de ceux qui 18. et sic correctæ sint semitæ eo­
sont sur la terre soient ainsi redressés, rum qui sunt in terris, et quæ tibi pla­
et que les hommes apprennent ce qui cent didicerint homines?
vous est agréable ?
19. Car c’est par la sagesse, Seigneur, 19. Nam per sapientiam sanati sunl
qu’ont été guéris tous ceux qui vous ont quicumque placuerunt tib i, Domine,
plu dès le commencement. principio.

CHAPITRE X

î . C ’est elle qui garda celui que Dieu 1. H æ c ilium qui primus formatus
avait formé le premier pour être le père est a Deo pater orbis terrarum, cum so­
du monde, et qui avait d ’abord été créé lus esset creatus, custodivit;
seul ;
2. c’est elle aussi qui le tira de son 2. et eduxit illum a delicto suo, et
péché, et qui lui donna la force de gou­ dedit illi virtutem continendi omnia.
verner toutes choses.
3. Lorsque l ’injuste, dans sa colère, 3. A b hac ut recessit in ju stu s, in

t e r r e . — D iffic ile æ stim a m u s ( v e r s . 1 6 ) . Dana S e c t io n I. — P u is sa n c e de la Sa g esse , s o it

le g re e : A peine devin on s-nous. — Q uæ in te r ra ... PO U R SAU VER, SO IT POUR C H A T IE R . X, 1 —


SI les phénom ènes p hysiq u es, q u i se p assen t sous X I I , 27.
nos y e u x ( i n p ro sp ecta ; d ’après le g re c : èv
§ I . — M erv eilles opérées p a r la Sagesse en
y e p o t v , en tre nos o iain s), so n t s o u ven t si d iffi­
fa v e u r des ju s te s , d e p u is A d a m j u s q u ’à M oïse.
ciles à ex p liq u er, à p lu s fo rte raison serons-nous
X , 1 — X I , 4.
im p u issan ts d e v a n t les choses su p érieu res e t cé­
lestes (q u æ ... in c æ lis ...). C f. J o a n . m , 12. — 1° L a Sagesse dan s ses re la tio n s a v e c A d a m ,
Q u is in v estig a b it. C .- à - d . sans le secours de la C aïn e t N oé. X , 1 - 4 .
d iv in e sage.-se. — S e n s u m ... tu u m ( v e r s . 1 7 ) . Ch a p . X. — 1 - 2 . C o m m en t elle a s au v é le
G rec : ton co n seil. L a sagesse seule le c o n n a ît, p rem ier hom m e. — H æ c ( a û x ï) ). Pro n o m très
a v e c ce u x a u x q u e ls elle d aign e le rév éler. Com p. em p h a tiq u e, q u i sera ré p é té d an s ce ch a p itre en
les vers. 9 e t ss. — S p ir itu m s a n c tu m t u u m : a v a n t de ch a q u e a lin é a . Com p. les vers. 3 , 5 , 6 ,
la troisièm e personne de la sain te T r in ité d 'ap rès 10, 13, 15 (v o y e z au ssi v i i , 10, 29 ; v m , 1, 7, 9,
le la n gage ch rétien . Les P è rts ap p ro p rien t ta n ­ e t c .) . — I liu m q u i p r im a s ... L e g re c a s im p le ­
tô t à rlle , ta n tô t au V erb e, ies passages de ce liv re m en t la b elle exp ressio n 7tpmTÔ7t),a<7Tov, em ­
d an s lesquels la Sage-se est personn ifiée. — S ic p lo yée d é jà p ré cé d e m m e n t ( v u , l ) . — C u m so lu s..
correctæ s u n t... (v ers. 18). L e g re c l i t : 8 tw p - crea tus. P lu s gra n d e con cision en core dans le te x te
( t a b q 'îa v , que so ien t redressées. L es voles de o t.g in a l : « le seul créé. « En e ffe t, parm i tous
l ’hom m e so n t si aisém en t to rtu eu se* 1 C f. I , 3 ; les hom m es, A dam e u t seul l’h o n n eu r d ’ê tre créé
P ro v . n , 15. — N a m p e r s a p ie n tia m s a n a ti... d ire c te m e n t p ar D ieu dans le sens s t r i c t ; les
D ’ap rès le g re c : E t Ils o n t é té sau v é s p a r la a u tre s fu r e n t tiré s de sa su b stan ce. — C u s to d i­
sagesse. L a fin du vers. 19. q i.æ u m q u e... a p r in ­ v it : non ^as du péché, p u isq u ’il e u t le m alh eu r
cip io , e st un e ad d itio n e x p lic a tiv e de Ia V u lg a te ; de su cco m b er à la te n ta tio n , m ais de la rnin8
e x ce lle n te tra n sitio n à la seconde p a it ie .q u i nous to ta le q ue sa fa u te lu i a v a it m éritée (et e d u x it
f a it co n n aître dès l’abord q u elq u es uns des sain ts i llu m ...) . L a sagesse lu i in spira u n re p e n tir sin ­
de l’a n tiq u ité a u x q u e ls la sagesse p ro cu ra le cè re e t lu i o b tin t son pardon. — V irtu te m co n ­
s alu t. t in e n d i... C .- à - d . la p u issan ce nécessaire pou r
m a îtriser ( ter/uv y .p a x riu a i ) la n a t u r e , q u i lu i
D E U X I È M E P A R T I E , H IS T O R IQ U E é ta it d even u e h o stile après sa ch u te.
3. Caïn ch â tié p ar la Sagesse. — I n ju s tu s ...
Q u e l q u e s œ u v r e s d e la s a g e s s e d a n s l e
A u c u n des person n ages a u x q u e ls ce tte belle p age
co u rs de 1 h isto ire du p eu p le th éocratiqu e.
.a it allusio n n'est nom m é o u v e rte m e n t: m ais 11
X , 1 — X I X , 22.
e s t fa c ile , d ’ap rès le c o n te x te , de suppléer les nom s.
D ans to u te ce tte p a r tie , la Sagesse e s t p er­ — I n ir a s u a M anière d o n t C a ïn s’é lo ig n a de
sonnifiée e t se co n fo n d h a b itu e lle m e n t a v e c D ieu. la Sagesse (a b h a c recessit). — Per iram ...de-
38 Sap. X 4-7.

ira suo, per iram hjm icidii fraterni de­ se repara d’elle, il périt par la furent
periit. qui le rendit meurtrier de 3on frère.
4. Propter quem eum aqua deleret 4. Et lorsque, à cause de lui, l’eau
terram, sanavit iterum sapientia, per inonda la terre, le salut vint encore de
contemptibile lignum justum gubernans. la sagesse, qui dirigea le juste par un
bois méprisable.
5. H æc et in consensu nequitiæ eum 5. Et lorsque les nations conspirèrent
se nationes contulissent, scivit justum , ensemble pour se livrer au m al, c'est
et conservavit, sine querela Deo, et in elle qui connut le juste, qui le conserva
filii misericordia fortem custod;vit. irrépréhensible devant D ieu, et qui le
rendit fort dans sa tendresse pour son
fils.
6. H æ c justum a pereuntibus impiis 6. C ’est elle qui délivra le ju ste, lors­
liberavit fugientem, descendente igne in qu’il fu yait du milieu des impies, qui
Pentapolim ; périrent par le feu tombé sur la Penta­
pole.
7. quibus in testimonium nequitiæ fu ­ 7. En témoignage de leur m alice, cette
migabunda constat deserta terra, et in­ terre fume encore, demeurée déserte;
certo tempore fructus habentes arbores, les arbres portent des fruits qui ne mû­
et incredibilis animæ memoria stans fig­ rissent pas, et l’on voit debout une
mentum salis. statue de sel, monument d’une âme
incrédule.

p e riit. L e g re c n’ a q u e tro is m ots, rem arqu ables à la ré gio n p a r les géo gra p h es g re cs. D ’ap rès
p ar le u r é n e rg ie : x^ ïÀ yoy.T Ô voi; crjvaTtféÀETO G en. x iv , 2, ces cinq v ille s éta le n t Sodom e, Go-
0y|Aoî;. L a pensée e st éga lem en t tr è s fo rte : le m o rrh e , A d a m a , Sôboïm e t Sôgor. Elles é ta ie n t
coup q u i tu a A b e l fit p érir le m e u rtrie r lul- situ ées vers la p artie m érid ion ale de la m er M orte
m êm e. (.A lla s g éo g r., p l. v u e t x ). — F u m ig a b u n d a
4. X o é sau v é p a r la Sagesse. — P r o p te r q uem . (xa7tviÇo|xsvif), e n fu m ée)... ne slgn iA e n u llem en t
A s a v o ir C aïn, par l ’in term é d ia ire de ses d escen ­ que la région é ta it en core fu m an te lorsqu e le llv re
d a n ts , q u i h é ritè re n t de sa m a lic e , e t d o n t les de la Sagesse fu t com posé. Com p. G en. x i x , 28,
crim es o ccasio n n èren t le d é lu g e. Cf. G en. v i, 4-5. o ù nous trou vo n s ce m êm e tr a it. L e litto ra l de
— C u m a q u a d e le r e t... D ans le g r e c : la te rre la m er M o rte , s u rto u t au s u d , e st d ’une n a tu re
é ta it su b m ergée. — S a n a v it. P lu tô t : sa u v a . — très volcan iq u e, e t l’on a v u , a u x tem ps an cien s,
P e r con tem p tib ile lig n u m : l’a r c h e , ce n a v ire la fu m ée s’éch app er du sol en d iv e rs en d ro its,
si fr c le en fa c e des e a u x te rrib le s du d élu ge. — D eserta terra. L a co n tré e n ’a pas cessé e t ne
— J u s tu m . Noé, q u i p orte p lu sieu rs fols ce nom cessera p rob ablem en t Jamais d ’ê tre u n d é s e r t;
dans les sain ts L iv r e s ( c f . G en . v i , 9 ; H ebr. elle e st In h abitable dans ses co n d ition s actu e lle s.
x x , 7). — In certo tem pore. Dans le g re c : à des heures
2° L a Sagesse e t A b ra h a m . X , 5. Im p a rfa ite s; c . - à - d . à des époques où les fr u its
5. A b rah a m p réservé il son to u r p ar la Sagesse. q u i von t ê tre m entionnés ne p e u ve n t pas m û rir.
— I n co n sen su n eq u itiæ : alo rs q u e tous les — F r u c tu s habentes arbores. A llu sio n à ce q u ’on
peuples s’é ta le n t, p our ain si d ir e , m is d ’accord n om m e les « pom m es de Sodom e » , fru its du
p ou r d ev e n ir Idolâtres. — S c iv il... D ans le g re c : Solanum sa n c tu m , q u i, fraich es e t colorées a u
e u p î, elle tr o u v a le Juste. A llu sio n â la vocatio n d e h o rs, ne co n tie n n e n t 'd’abord q u ’u n e m atiè re
d’A b rah a m . C f. Gen. x i i , 1 e t ss. — S in e q u e ­ fu lig in e u s e ; p u is , lorsqu 'elles sont to u t à fa it
re la ; àp-sputTOv, Irrép roch ab le. A b ra h a m d e­ m ûres, q u ’ un peu de poussière n o irâtre, a v e c la
m eu ra Adèle au v ra i D ieu m algré l’ap ostasie gra in e . V o ye z l’A ti. d 'h is t. n a l ., pl. x x , Ag. 3.
u n iv e rse lle. C f. G en. x v , 17 e t ss. — L ’éc riv a in T a c it e , H is l., v , 8 , J o s è p b e , D ell, ja d ., i v , 8 , 5 ,
sacré sign ale en core un a u tre g ra n d a c te de la et beaucoup d’a u te u rs an cien s o n t s ig n a lé ce tr a it ,
v ie du père des c r o y a n ts , son sacrlA ce h Jamais non sans y a jo u te r so u ve n t des d é ta ils légen ­
célèbre. I n J lb l m ise rico r d ia fo r te m ...: la Sagesse d a ir e s .— In c r e d ib ilis a n im æ m em o ria (p lu tô t :
fo rtifia A b rah a m co n tre la ten d resse n a tu re lle un m o n u m en t, (jtvrjjjteïov ). C e tte « âm e Incré­
du p è re , au m om ent où Dieu lu i dem anda cet dule » n ’est a u tre qu e la fem m e de L o t , d o n t
acte h éroïque. C f. G en. x x i i , 1 ; E c clL x u v , 21 ; la G enèse ( x i x , 2 6 ) c ite fo rm ellem en t la déso­
H ebr. x i , 18 , etc. béissance ; ici nous apprenons qu e l’ acte cou p able
8° L a Sagesse d an s ses relatio n s a v e c L o t. p ro v e n a it d’ un m anque In térieu r de fol. — S 'a n t
X , 6 -9 . fig m e n tu m ... D ans le g re c : u n e stèle ( s o r te de
8 -9 . A p e re u n tib u s i m p i i s ... : les h a b ita n ts co lo n n e ) de s e l, d eb o u t. L a Genèse em ploie le
de Sodom e, alors m û rs p our le ch â tim en t. Cf. Gen. m êm e la n g a g e : n ’ fib m èlah, une stèle de sel. Il
x x x , 4 e t ss. — I n P e n ta p o lim . C .- à - d . le d is tr ic t ne s’a g it d o nc pas d’ une sta tu e p rop rem en t d ite,
des cinq v illes. L ’a u te u r em ploi* le n om donné m ais d’o n ro ch e r d e sel dans le q u e l'la fem m e de Lu-
Sa p . X , 8 - 1 1 . 39

8. Car ceux qui ont négligé la sa­ 8. Sapientiam enim prætereuntes, non
gesse ne sont pas seulement tombés dans tantum in hoc lapsi sunt ut ignorarent
l ’ignorance du bien, mais ils ont en outre bona, sed et insipientiæ snæ relique­
laissé aux hommes le souvenir de leur runt hominibus memoriam, ut in his
folie, sans que leurs fautes aient pu de­ quæ peccaverunt nec latere potuissent.
meurer cachées.
9. Mais ia sagesse a délivré de tous 9. Sapientia autem hos qui se obser­
les maux ceux qui l’ont révérée. vant a doloribus liberavit.
10. C ’est elle qui a conduit le juste 10. Hæc profugum iræ fratris ju ­
par des voies droites, lorsqu’il fuyait la stum deduxit pervias rectas; et ostendit
colère de son frère ; elle lui a montré le illi regnum D ei, et dedit illi scientiam
n yan m e de Dieu, lui a donné la science sanctorum, honestavit illum in labori­
des saints, l ’a enrichi dans ses travaux, bus, et com plevit labores illius.
et a fait fructifier ses labeurs.
11. Elle l’a aidé contre ceux qui vou­ 11. In fraude circumvenientium illum
laient le tromper par leurs ruses, et elle affuit illi, et honestum fecit illum.
l’a enrichi.

fu t, p ou r ain si d ire, em priso n n ée a u m om en t du l’a v a le n t v é n é ré e ( a ù f q v ; e lle , la sagesse). Ces


ca ta cly sm e qui d é tru isit la P en tap ole. Le D jébel m ots d ésign en t L o t e t le reste de sa fa m ille .
O usdoum (m on tagn e de S o d o m e), situ é au suJ- 4° J a co b c o n d u it e t béni p ar la Sagesse. X ,
o u est de la m er M o rte , e st une « m asse de sel 1 0 - 12.
m in éral p u r, b a u te de ce nt m ètres e n v ir o n , e t 1 0 - 1 2 . P r o fu g u m ir æ fr a tr is . J a e o b d u t s’e x i­
lo n g u e de p lus de douze k ilom ètres. P lu sie u rs le r d an s la lo in ta in e M é so p o ta m ie , lo rs q u ’il e u t
bloes de sel en fo rm e de
co lon n es se d ressen t çà e t
là le lo n g du ta lu s '>>. ( C hau-
v e t e t Is a m b e rt, S y r ie , P a ­
le s tin e , p. 7 4 .) J o sèp tie ,
A n t .ju d ., i, 1 1, affirm e a v o ir
v u celle de ces a ig u ille s q u i,
d’ ap rès la tr a d itio n , eonte
n a ît la fem m e de L o t , et
les A rab e s cro ie n t p o u v o ir
e n co re la m o n tre r : m ais 11
n ’ y a rien de ce rta in su r
1’ em p ia eem en t, qu o iqu e le
f a it lu l- m ê m e , tel q ue le
ra co n te n o tre a u t e u r , s o it
ab so lu m en t In d u bitable.
C om p . S. Irén ée, A d v . hæ r.,
iv , 3 1 , 3 ; S. J u s t in , A p o l.,
i , 33, ete. — S a p ie n tia m ...
p ræ te re u n te s. C.-à-d. la n é­
g lig e a n t, la m é p risa n t ; pas­
sa n t à cô té d 'e lle sans s ’a r ­
rê te r. L es v e rs . 8 -9 so n t
co m m e un ép ilo gu e du p e tit
r é c it re la tif à la ru in e de So­ B l o c d e s e l q u e l e s A r a b e s n o m m e n t « l a f e m m e d e L o t ».
d om e. — L a p s i s u n t. L e g r e c
e ig n lfie : « læ sl s u n t, » fis
é p ro u v è re n t du d o m m a g e .— I n s ip ie n 'iæ ... m e ­ si v iv e m e n t Irrité son frè re Ésaü en lu i sous­
m o r ia m : les fru its , la colon n e de s e l , e tc., tels t r a y a n t la béné fiction d 'isa a e . Cf. Gen. x x v n , 42.
eo n t les triste s so u ven irs de la fo lie crim in elle — P e r v ia s rectas. Dieu lu i a v a it d it, au m om ent
des S o d o m ltes.— H o m in ib u s . L itté r a le m e n t dans de son d ép a rt : de su is avee t o i, je te g a rd e ra i
le g re e : à la v i e ; p o u r d ire : à to us les v iv a n ts p a rto u t où tu ir a s , e t Je te ram èn erai dans ce
( l ’a b s tra it p ou r le co n cret ). — Ut i n h ls... B u t p a y s (G e n . x x v m , 1 5 ) . Prom esse qu i fu t fidè­
qu e D ieu se proposa en les c h â tia n t : fi v o u la it le m en t ex é cu té e . — O ste m lit... reg n u m D ei.
fa ire de ees Im pies un ex em p le, un e leçon p our E x p ressio n qu 'on a très ju ste m e n t qu alifiée de
les au tres hom m es, en m o n tra n t que le crim e ne « rem arq u ab le » ; elle fa it sans dou te allu sio n
dem eu re ja m a is ca ch é ni Im puni. — S a p ie n tia à la vision célèbre de B éth el. C f. G en. x x v m ,
a u te m (v ers. 9). C o n traste saisissan t. — E os q u i 1 2 -2 2 . — S c ie n tia m s a n c to ru m : la science de»
te observan t. L ise z d ’ap rès le g r e c : C eux qui choses saintes. E n e ffe t, J a co b e n t le bon h eu r
40 S a p . X , 1 2- 1 8

12. Cû?tndivit illum ab inim icis, et a 12. Elle l’a protégé contre ses enne­
reductoribus tutavit ilium, et certamen mis, l’a défendu contre les séducteure,
forte dedit illi ut vinceret, et sciret quo­ et l’a engagé dans un rude combat,
niam omnium potentior est sapientia. afin qu’il fût victorieux, et qu’il sût que
la sagesse est J)lus puissante que toutes
choses.
13. Hæc venditum justum non dere­ 13. C ’est elle qui n’a pas abandonné
liquit, sed a peccatoribus libera vit eum; le juste lorsqu’il fut vendu, mais qui l’a
descenditque cum illo in foveam , délivré des pécheurs; elle est descendue
avec lui dans la fosse,
14. et in vinculis non dereliquit il­ 14. et ne l’a pas quitté dans les chaînes,
lum , donec afferret illi sceptrum regni, jusqu’fi ce qu’elle lui eût apporté le sceptre
et potentiam adversus eos qui eum de­ royal et la puissance contre ceux qui l’hu-
prim ebant; et mendaces ostendit qui m iliaient; elle a convaincu de mensonge
maculaverunt illum , et dedit illi clarita­ ceux qui l’avaient déshonoré, et lui a
tem æternam. donné une gloire éternelle.
15. Hæc populum justum et semen 15. C ’est elle qui a délivré le peuple
sine querela liberavit a nationibus quæ juste et la race irréprochable des nations
illum deprim ebant qui l’opprimaient.
16. Intravit in animam servi D ei, et 16. Elle est entrée dans l’âme du ser­
stetit contra reges horrendos in porten­ viteur de Dieu, et s’est élevée avec des
tis et signis. signes et des prodiges contre les rois
redoutables.
17. E t reddidit justis mercedem labo­ 17. Elle a rendu aux justes la récom­
rum suorum, et deduxit illos in via pense de leurs travaux, les a conduits
mirabili, et fuit illis in velamento diei, par une voie admirable, et leur a tenu
et in luce stellarum per noctem; lieu d’ombre pendant le jour, et de la
lumière des étoiles pendant la nuit.
18. transtulit illos per mare Ru- 18. Elle les a conduits à travers la

d ’en tre v o tr le ctel p en d a n t ce tte vision . — H o n e ­ frè re s e t la fem m e de P u tlp h a r. — C la rita tem
s ta v it lllu m ... C .- à - d . l’e n ric h it en ren d a n t ses æ tern a m . L a g lo ire du ch a ste Joseph e st im pé­
tr a v a u x féconds. De m êiue au vers. 11 (.hone­ rissa b le , com m e son so u ven ir.
s tu m f e c i t . . . ) . — C om plevit labores. . Dans le 6° L a Sagesse sau v e les H é b re u x du jo u g des
g r e c : elle m u 'tlp lia ( le fr u it d e ) ses tr a v a u x . É g yp tie n s. X , 15 — X I , 4.
J a co b a c iju it de gra n d es rich esses ch ez L a b a n ; 1 5 - 2 1 . « Ici l'a p p licatio n des fa its h is to riq u e s
cf. G cn. x x x , 2 5 et ss. — I n fr a m ie rir-u m ve- passe des In d ivid u s à to u te la ra ce des Isra é ­
n le n tiu m ... D’ap rès le g re c : Dans l’a v a rice de lites. » — Pojru tu m ja s iu m . En g re c : le peuple
ce u x qui lui faisaien t violen ce. 11 s’ a g it de l’av a re sain t. B elle p.xpression p ou r d ésign er les H éb reu x
e t rusé L aban ; c f G en. x x x t , 2 3 . e tc . — Ca *lo- en ta n t q u ’ ils é ta le n t le peuple de J é h o v a h , d o n t
d l n t . . . ab I n im ic is. E ncore L a b a n , e t s u rt"U t la vocatio n é ta it si sain te. C f. E x . x i x , 6 ; L e v .
les Chananéens ( c f . G en. x x x v , 5 ) . — A sed n . x x . 24; D cut. v u , 6 ; Is. l x i i , 12, e tc. — Sem en
cto ribn s Dans le g re c : de ce u x qui lu i ten d a ien t s in e q u erela . S u r ce tte lo c u tio n , v o y e z la n ote
des em bûch es. — c e rta m e n /od*-... L a lu tte a v ec du v ers. 5. Israél ne fu t pas to u jo u rs irrép ro ­
l’a n g e , au gu é du Jaboc. C f. G cn. x x x i i . 2 4 ch able en fait ; m ais on l'e n v l-a g e Ici d ’après son
e t ss. — P o te n tio r... s a p ie n tia . M ieu x : la p iété Idéal to u t p a rfa it. — .4 n a lu m lb a s . P .„ r ic l d 'in ­
( e - ic :? E 'o ). ten sité, ou sim plem en t p o é tiq u e , qu i rep résen te
6» Joseph e t la Sagesse. X , 1 3 - 1 4 . les É gyp tien s. — Servi D el : Moïse, d o n t D ieu se
1 3 - 1 4 . V e n d itu m ju s ta m ; lo rsque ses frères s e rv it |K>itr d é liv re r les H éb reu x . — C ontra reges
l’ e u ren t cru ellem en t vendu a u x m arch an d s ism aé­ h orren d o s. A u tre p lu riel poétique. L e pharaon
lites (G eo . x x x v t i , -23). et qup c e u x - c i l’eu ren t si red ou table. CI. E x . v n - x iv . — In p o rtrn lis et
v en d u à le u r to u r à P u tlp h a r (G en. x x x v i i , 3 6 ) . s lp n ls . Les piales d’ É g y p te . V o y e z la note de v in , 8.
— A peccatoribus U beravit. D’après le g re c : elle — E t re d d id it... (vers. 17). Ce verbe, com m e to u s
le d é liv ra du péché. L a Sauesse l’ aid a à su rm on ­ les a u tr e s ,a p ou r su je t le pronom «t h æ c ><( vers. 15).
te r la te n tatio n si g ra v e à laqu elle sa v ertu fu t — J u s tis . Dans le g re c : au x sain ts, com m e p lu s
exposée ch ez P u tlp h a r (G e n . x x x i x , 7 - 2 0 ). — h a u t. — lle rr ed e m tab oru m . A llu sio n a u x vases
/ n fo v e a m . M étap h ore p o u r d ésign er la prison d 'o r e t d 'a rg e n t p rêtés au x H ébreu x p ar les É g y p ­
(G en . x x x i x , 21 e t s s .). — Scep trum (p lu rie l tien s ( E x . x i , 2 - 3 ; x n , 3 5 ). l e n a rra te u r les
d ’excellen ce dans le g re c : les scep tres ) reu n i. en visage com m e u n e ju s te com pen sation des rudes
A p rès sa d é liv ra n ce e t son élév atio n , Joseph jo u it tr a v a u x e x é cu té s en É g y p te p ar ses an cêtres.
v é rita b lem en t de l'a n to rlté ro yale (G en . x u 37 C f. E x . i , 11 ; v , 2 e t ss. — In v ia m ir a b ili :
et s i. ). — M endaces... q u i m a cu la v e ru n t... : ses de Geesen e a C h a n a a n , p en d an t une m arohe de
SAP. X, 19 - XI, 5.
mer R ouge, et les a fait passer au milieu brum, et transvexit illos per aquam ni­
des eaux profondes. miam.
19. Elle a submergé leurs ennemis 19. Inimicos autem illorum demersit
dans la mer, et elle les a retirés du fond in m are, et ab altitudine inferorum
des abîmes. Ainsi les justes ont enlevé eduxit illos. Ideo justi tulerunt spolia
les dépouilles des im pies; impiorum ;
20. ils ont chanté, Seigneur, votre 20. et decantaverunt, Domine, no­
saint nom, et ils ont loué tous ensemble men sanctum tuum, et victricem m a­
votre main victorieuse : num tuam laudaverunt pariter :
21. car la sagesse a ouvert la bouche 21. quoniam sapientia aperuit os
des muets, et a rendu éloquentes les mutorum, et linguas infantium fecit di­
langues des enfants. sertas.

C H A P I T R E XI

1. C ’est elle qui a dirigé leurs œuvres 1. D irexit opera eorum in manibus
par les mains d ’un saint prophète. prophetæ sancti.
2. Ils ont marché par des lieux inha­ 2. Iter fecerunt per deserta quæ non
bités, et ont dressé leurs tentes dans les habitabantur, et in locis desertis fixe­
déserts. runt casas.
3. Ils ont tenu bon contre les ennemis, 3. Steterunt contra hostes, et de ini- -
et se sont vengés de leurs adversaires. micis se vindicaverunt.
4. Ils ont eu soif, et ils vous ont invo­ 4. Sitierunt, et invocaverunt te ; et
qué, et vous leur avez donné de l’eau data est illis aqua de petra altissim a,
d’un rocher élevé, et vous avez désal­ et requies sitis de lapide duro.
téré leur soif au moyen d ’une pierre
dure.
5. Car, de même que leurs ennemis 5. Per quæ enim poenas passi sunt
avaient été punis en ne trouvant pas inimici illorum a defectione potus sui,

q u a ra n te an n ées. — I n v ela m en to... et in lu c e ...: — I n m a n ib u s ( l e g r e c em ploie le s in g u lie r ) .


les c l o n n e s m erveilleu ses de n uée e t de feu. F ré q u e n t h é b ra ïsm e , p ou r m arq u er une m éd ia­
C f. E x . x i i i , -2 1 - 2 2 ; x i v , 1 5 , 2 4 ; x l , 3 8 , etc. — tion . — P r o p h etæ s n n e li. A u tr e g ra n d nom donné
T r a n s la tu i llo s . .. ( v e r s . 1 8 ). L e g ra n d m iracle à M oïse. C f. D eu t. x v n i , 15 ; x x x i v , 10 ; Os. x ii, 14 ;
d u passage de la m er R o u g e. E x . x i v - x v . — A b A c t. v u , 37. — lie r ... p er d eserta . E n tre la m er
a ltitu d in e in fe r o r u m (v e rs. 1 9 ) . D 'après la V u l­ R o u g e e t le Jo u rd a in . — I n locis d esertis. D’après
g a te , la Sagesse fit s o rtir les Israélites du to m ­ le g re c : dans des lie u x sans ch em in s. C f. D eu t.
b eau dans lequel v o u la ie n t les p lo ng er leu rs cru els x x x i i , 40. — C a sa s : leu rs « ten tes », com m e d it
en n em is. V a ria n te d an s le g re c : E lle les Ht b o u il­ le grec. — S tite r u n t co n tra h o s te s ; les A m a lé-
lo n n e r (les É g y p tien s) du fond de l'a b îm e ; c.-à-d. clte s ( E x . x v n , 8 - 1 6 ) , les C h ananéens (N u m .
q u 'a p rè s les a v o ir su b m ergés d an s les (lo ts, elle x x i, 1 -3>, les A m o rrh éen s (N u iu . x x i , 21 e t ss.)
fit rem o n ter leurs ca d a v re s à la s u rfa ce e t les et les M ad lan ltcs (N u m . x x v e t x x x i) . — s it i e ­
re je ta su r le riv a g e. C f. Ex. x iv , 3 1 . — S p o lia r u n t : à R a p h k llin ( E x . x v n , 1 e t ss.) e t à Cadès-
im p io r u m : les arm es et les a u tre s d épo u illes h arn é (N u m . x x , 1 e t ss.). — In v o ca v e ru n t te.
de ces m orts. Jo sèplic, A n t., n , 1 6 , 6, m en tionn e L ’a u te u r gé n é ra lise : en r é a lit é , l’ensem ble du
aussi ce fa it. — D eca n ta v eru n t : le m agn ifiq u e p euple m éco n ten ta D ieu p ar .-es m u rm u res ; ce
ca n tiq u e de M oïse, Ex. x v . — V ictricem m a n u m . f u t Moïse q u i p ria e t q u i to u ch a le cœ u r de Jého-
D ans le g re c : ta m ain q u i co m b a t p ou r ( û it ïp - vah . M ais II e st très v raise m b la b le q u e de nom ­
p ta / ô v ) . — P a r itè r : ô p.o Ô vp iaï'iv , d ’un m êm e breuses âm es sain tes e t fidèles u n ire n t leu rs sup­
e sp rit. — A p e r u it os m u to r u m ( vers. 2 1 >. M a­ p lic a tio n s a u x siennes. — De p etra a ltis s im a ...
n ière p oétiq u e de d é sig n er M oïse e t sa d iffic u lté D 'ap rès le g r e c : d’u n e p ie rre d u re. — R e q u ie s
de p arole. C f. E x . iv , 1 0 , et v i , 1 2 . T o u te fo is , s itis . G re c : u n e g u é riso n de la soif.
p ar ex ten sio n , on p e u t aussi ap p liq u e r ces m ots
S I I . — M erv eilles opérées p a r la Sagesse contre
à to u t le peuple Israélite. — L in g u a s in f a n ­
les e n n e m is de D ie u . X I , 5 — X I I , 27.
tiu m ... d ise rta s. Com p. v u , 1 2 , où la sagesse est
e lle -m ê m e q u a lifiée d ’élo q u en te. V o y e z aussi le 1® C h â tim e n t des É g y p tien s. X I , 5 - 2 7 .
P s. v i n , 3. 5-15. S o rt to u t à fa it opposé des É g y p tie n s e t
C h a p . X I. — 1 - 4 . Soin q ue la Sagesse p r it du des Isra é lite s. C et in téressan t p ara llèle se ra t­
peuple h ébreu ap rès sa so rtie d ’É g y p te . — D i­ tach e é tro lie m e n t au double m iracle de R aph l-
r e x it - . E lle fit ré u s s ir e t p rosp érer le u rs oeuvres. dlrn e t de Cadès d o n t 11 r ie n t d ’ê tre qu estion au
42 S a p . X I , 6-14.

et in erâ cum abundarent filii Israel læ- d’e a u , alors que les enfants d’Israël
tati sunt, étaient dans l’abondance et dans la joie,
6. j>er hæ c, cum illis deessent, bene 6. au contraire, ceu x-ci furent privi­
cum illis actum est. légiés lorsqu'ils se trouvèrent dans le
besoin.
7. Nam pro fonte quidem sempiterni 7. En effet, au lieu des eaux d ’un
fluminis, humanum sanguinem dedisti fleuve intarissable, vous avez donné du
injustis. sang humain aux méchants.
8. Qui cum minuerentur iu tradu­ 8. E t tandis que leur nombre dimi­
ctione infantium occisorum, dedisti illis nuait, en punition du meurtre des en­
abundantem aquam insperate, fants , vous donniez à votre peuple une
eau abondante, d’une manière inespérée,
9. ostendens per sitim, quæ tunc fu it, 9. montrant, par la soif qu’il endura
quemadmodum tuos exaltares, et adver­ alors, comment vous relevez ceux qui
sarios illos necares. sont à vous, et vous faites périr leurs
adversaires.
10. Cum enim tentati sunt, et qui­ 10. Car après avoir été éprouvés, mais
dem cum misericordia disciplinam acci­ par un châtiment mêlé de miséricorde,
pientes, scierunt quemadmodum cum ils surent de quelle manière sont tour­
ira judicati impii tormenta paterentur. mentés les impies quand vous les jugez
avec colère.
11. Hos quidem tanquam pater mo­ 11. Vous avez éprouvé les uns comme
nens probasti ; illos autem tanquam du­ un père qui avertit ; et vous avez con­
rus rex interrogans condemnasti. damné les autres comme un roi sévère
qui demande des comptes.
12. Absentes enim , et præsentes, si­ 12. Soit absents, soit présents, ils
militer torquebantur. étaient également tourmentés.
13. Duplex enim illos acceperat tæ ­ 13. Car, au souvenir du passé, ils
dium et gemitus, cum memoria praeteri­ trouvaient un double sujet d’ennui et de
torum. gémissement.
14. Cum enim audirent per sua tor- 14. En apprenant que ce qui avait fait

v ers. 4. Il nous m on tre les E g yp tien s punis p;ir uns (tu os e x a lta r e s ; ces m ots ne sont p as dans
le ch an gem en t de i’eau en sang, tan d is q u ’un peu le g re e ) e t à la p u n itio n des a u tre s (.illos n eca ­
p lu s ta rd les H ébreu x rec e va ien t du S eig n eu r r e s ). Ce tr a it e st co m m enté a u x v ers. 10 e i ss.,
u n e eau m iraculeuse. V ers. 5 - 9 , les f a i t s ; vers. dans u n e « série d’an tith è se s a d m ira b le m e n t b a ­
10-15, raison de ces fa its . — P e r q u æ en im ... L es lan cées ». — T e n ta ti : p ar la cru e lle ép re u ve de
v ers. 5 - 6 co n tien n en t ie th è m e , q u i est e n su ite la s o i f .— C u m m is e r ic o r d ia ... L e p rem ier b u t
d évelopp é dans les versets s u iv a n ts . Les m ots de D ieu fu t de p u n ir les H é b re u x à R aph id im
a d e fid io n e potu s... læ ta ti s u n t sont om is p ar e t à C a d è sb a rn é ; m ais il c h â tia a v e c une p a te r­
le te x te p rim itif, où on lit seu lem en t : « C ar p ar n elle bonté. — S c ie ru n t q u em a d m o d u m ... L e u rs
les choses qui s e rv ire n t de ch â tim e n t à leurs p rop res sou ffran ces le u r ré v é lè re n t ce q u ’a v a ie n t
ennem is, par ces m êm es choses ils reçu ren t aes en d u ré ies É g y p tie n s qu an d l’eau le u r m an qu a
b ie n fa its quan d iis se tro u v è re n t dans la dé­ de to u te s p arts. — C u m ir a est opposé à <t cu m
tresse. » — C u m a b u n d a re n t... : abondance d ’eau m isericord ia ». — H os q u id e m ( v e r s . 1 1 ) : les
d ans le d ésert arid e. — N a m p r o f o n t e . . (v ers. 7). H é b re u x . I llo s ; les É g y p tie n s. L e conti-aste
L e N il, q u i ne ta r it jam ais. — H u m a n u m s a n ­ est p a rticu liè re m e n t saisissa n t d an s ce v e rs e t :
g u in e m . D’ap rès le g re e : dn san g corrom pu. p a ter e t d u r u s re x , m on en s e t in terro g a n s, etc.
A llu sio n à la p rem ière plaie d’ É g y p te . E x . v u , 17. — A b sen tes... et præ sen tes : les É g y p tie n s , so it
— I n tra d u ctio n e in fa n tiu m ... L e g re e ra tta c h e quan d ils é ta le n t a u sein de le u r pays, à l’ép oque
Im m éd iatem en t ie v e rs . 8 au vers. 7 , sans ia des plaies te r r ib ie s , so it ap rès q u ’ ils se fu re n t
m Indre v irg u le , e t p orte : (tro u b lés p a r du san g élan cés à ia p ou rsu ite des H ébreu x, ju sq u ’au bord
co rr o m p u ) en c h â tim e n t du d é cret in fa n ticid e.. de ia m er R o n ge. P résen ts ou ab sents, ils e u re n t
Ce fu t donc la loi du talio n : les É g y p tie n s à s o u ffrir ( s im ili t e r ... ). — D u p le x ... tæ d iu m .
a v a ie n t versé cru ellem en t le san g des en fa n ts D ’ap rès le g re e : u n e d ouble peine O .itn rp ; e.-à-d.
m âles d ’ Israël (E x . i, 22) ; D ieu les c h â tia en les le to u rm e n t en lul-m êm e, puis le se n tim e n t d ’en ­
a b re u v a n t de san g. — D ed isti i l l i s , a u x H é ­ v ie d o n t v o n t p arler les v ers. 14 e t 15. — Per
b reu x . In sp era te : p ar des m oyens p ro d ig ie u x s u a torm en ta b e n e . ..: lo rsqu e ies É g y p tie n s
su r lesquels on ne p o u v a it co m pter. — O sten­ ap p ren aien t ou v o y a ie n t qu e leu rs p rop res ch â­
dens prr sitlm ... (v e rs. 9). L e m êm e phénom ène tim e n ts to u rn a ie n t à l ’a v a n ta g e des H ébreu x
d o -lo u r e u x , la s o if, s e r v it dono a u b ien d?s (s e c u m , (x ù ro v c). — C o m m em o ra ti su n t... Lit-
Sa?. X I , 16- 18.

leur tomment était devenu un bien pour meut» bene secum a g i, commemorati
les autres, ils se ressouvinrent du Sei­ sunt Dominum, admirantes in finem
gneur, et admirèrent l’issue des choses. exitus.
15. Car celui qui avait été le sujet de 15. Quem enim in expositione prava
leurs railleries, à cause de la cruelle projectura deriserunt, in finem eventus
exposition à laquelle il avait été aban­ mirati sunt, non similiter justis sitientes.
donné, fut à la fin l’occasion de leur
étonnement, quand leur soif fu t si d if­
férente de celle des justes.
1G. Pour punir les pensées extrava­ 16. Pro cogitationibus autem insen­
gantes de leur iniquité, et l’égarement satis iniquitatis illorum , quod quidam
qui leur faisait adorer des serpents muets errantes colebant mutos serpentes, et
et des bêtes méprisables, vous avez en­ bestias supervacuas, immisisti illis mul­
voyé contre eux, par vengeance, uné' titudinem mutorum animalium in vin­
mu titude d’animaux muets, dictam,
17. afin qu’ils sussent que l’on est 17. ut scirent quia per quæ peccat
tourmenté par où l’on a péché. quis, per hæc et torquetur.
18. Car il n’était pas difficile à votre 18. Non enim impossibilis erat omni-

té rale rae n t d an s le g re e : Ils sen ta ien t le S ei­ en co re p lu s loin ( c f . x i i , 2 3 ; x v i , 1 ; x v i i , 3 ;


g n e u r ; c . - à - d . q u 'ils s’é c r ia ie n t, a v e c leurs m a­ x v i n , 6). L e N o u vea u T e s ta m e n t la sig n a le é g a ­
gicien s : L e d o ig t de Dieu est là. Cf. E x . v in , 19. le m en t (M a tth . x x v i , 6 2 ; G a i. v i, 7 ; J a c . n , 13;,
L e s m ots a d m ir a n te s in fln e m ... sont om is p ar
le te x te p rim itif. — I n e x p o sitio n e (au lieu de
p ra v a , le g re c a TtxXoci, au tre fo is) p ro jectu m ...:
M o ïse, exposé après sa n a ls & n ce s u r les eau x du
N il. C f. E x . n , 3 e t ss. — D eriseru n t. Les É g y p ­
tie n s se m oq u èren t de lu i e t des m enaces q u 'il
p ro fé r a it co n tre eu x au nom du S e ig n eu r. C f. E x .
v u , 23; x , 1 1 - 1 2 ; H ebr. x i, 24-25. — I n fln e m ...
m ir a ti. A u m om ent de la d ix ièm e plaie, l’ E xod e
d it en propres term es ( x i , 3 ) que « M oïse lul-
m em e é ta it très co n sid éré dan s le p ays d ’ É g y p te
a u x y e u x des s e rv ite u rs du pbaraon e t a u x y e u x
du p euple ». — N o n s im ilite r ( ju s t i s rep résen te
les H é b re u x ). L 'é c r iv a in sacré r e v ie n t , p o u r
co n clu re ce co n tra ste , su r le fa it spécial q u i lu i
a v a it servi de base ( s it ie n t e s ; com p. les v e rs . 6
e t s s .) , e t que les idees p lus gén éra les des vers.
10-15 a v a ien t un peu fa it p erdre de vue.
1 6 - 1 7 . Les É g yp tien s p un is à cau se de le u r
Id o lâtrie . — C o y iia tio n ib u s... D ans le g re c : les
raison n em en ts insensés... p ar lesquels é ta n t éga rés
( e r r a n t e s ) ... Cf. Rom . i , 21. — Colebant... ser­
p e n te s : èpi t t t à , dans le sens la r g e ; to u t ce q u i
ram p e ou p a ra ît ram p er (les lé z a rd s , les cro co ­
d iles, les insectes). A u lieu de m u to s, le g r e c d it
a X o y x , sans r a is o n .— B e stia s. L e g re c em ploie
l'exp ressio n p oétique x v w o a X a , q u i rep résen te
to u te sorte d ’an lin an x n u isib les. L e cu lte des
É g y p tie n s , d’ abord assez r e le v é , ne ta rd a pas à
d é gé n é rer en un g ro ssier fétich ism e. « T o u t é ta it
D ie u , e x ce p té D ieu lu i-m ê m e . » Com p. V A tla s
a rchéol., pl. e x . flg. 10 ; pl. e x i, fig. 5, 1 1 ; pl. c x ii,
flg. 1 1, 18, e t l’ A tt. tflhist. n a t., p l. l x i i , fig. 2,
etc . — I m m is is ti i llis ... E n core la loi du ta lio n
d an s le ch â tim en t. Des an im a u x de to u te espèce L a d é e s s e T o u é r i s , à t ê t e d e c r o c o d ile .

fu re n t, en effet, lancés co n tre les É g y p tie n s pour ( D ’ a p r è s u n e s t a t u e t t e d e b r o m e d u m u s é e d e B o u l.s q .t

les to u rm en ter : des g re n o u ille s, des m ouches e t


des m ou stiq u e s, des p o u x , des s a u te re lle s, etc. A p o c. x v i , 6 - G, e t c .) , e t les a u te u rs p rofan es
A u vers. 17 ( p e r q u æ peccat q u is ...) , l’écrlv aln l’ad m etta ien t au ssi com m e un p rin cip e.
sacré m et en un relief én e rg iq u e ce tte loi mo­ 18-23. De qu e lle m an ière plus te r rib le en core
rale si I m p o rta n te , s u r la q u elle U rev ien d ra D ieu a u r a it pu se v e n g e r d ’e u x . — N o n ... im p os-
44 Sap. X I 19-25.

potens manus tu a , quæ creavit orbem I main toute-puissante, qui a créé l ’uni­
terrarum ex materia invisa, immittere vers d’une matière informe, d’envoyer
illis multitudinem ursorum, aut auda­ contre eux une multitude d’ours, ou des
ces leones, lions féroces,
19. aut novi generis ira plenas igno­ 19. on des bêtes d’une espèce nouvelle
tas bestias, aut vaporem ignium spi­ et inconnue, pleines de fureur, respirant
rantes, aut fumi odorem proferentes, une vapeur de feu , ou répandant une
aut horrendas ab oculis scintillas em it­ fumée infecte, ou lançant par leurs yeux
tentes; d’horribles étincelles,
20. quarum non solum læsura poterat 20. capables non seulement de les
illos exterminare, sed et aspectus per exterminer par leur morsure, mais de
timorem occidere. les faire mourir de frayeur par leur seul
aspect.
21. Sed et sine his uno spiritu pote­ 21. E t même sans cela ils pouvaient
rant occidi, persecutionem passi ab ipsis périr d’un seul souffle, poursuivis par
factis suis, et dispersi per spiritum vir­ leurs propres crimes et renversés par le
tutis tuæ; sed omnia in mensura, et souffle de votre puissance ; mais vous
numero, et pondere disposuisti. avez réglé toutes choses avec mesure,
et avec nombre, et avec poids.
22. Multum enim valere, tibi soli su­ 22. Car la souveraine puissance est à
pererat semper; et virtuti brachii tui vous seul, et vous demeure toujours ; et
quis resistet? qui pourra résister à la force de votre
bras?
23. Quoniam tanquam momentum sta­ 23. Car le monde est devanjt vous
terae, sic est ante te orbis terrarum, et comme le grain qui fa it incliner la ba­
tanquam gutta roris antelucani quæ lance, et comme la goutte de rosée qui
descendit in terram. tombe sur la terre avant l’aurore.
24. Sed misereris omnium, quia om­ 24. Mais vous avez pitié de tous, parce
nia potes; et dissimulas peccata homi­ que vous pouvez tout; et vous dissimulez
num, propter poenitentiam. les péchés des hommes, pour qu’ils fassent
jjénitence.
25. D iligis enim omnia quæ sunt, et 25. Vous aimez tout ce qui est, et vous
nihil odisti eorum quæ fecisti; nec ne haïssez rien de tout ce que vous avez
enim odiens aliquid constituisti, aut fe­ fa it ; car, si vous l’aviez haï, vous ne l’au­
cisti. riez point établi ni créé.

sib ilis... D an s le g re c : O 'jx r,7 té p s i, n ’é ta it pas g â te . — M o m e n tu m staterse : u n poids très m i­


em barrassée. B elle lit o t e .— C rea vit... e x m a te ria n im e , m ais s u ffisa n t p ou r faire p ench er le p la ­
in v is a . C .- à - d . du n éant. D ’ap rès le g r e c : d 'u n e teau d ’u n e balan ce. A d m ira b le com paraison. C f. Is.
m atière Inform e. Cela rev ien t au m êm e, c a r le x l , 1 5 ; I I M ach. v i i i , 1 8 . — G u tta r o r is a n te ­
te x te p rim itif fa it allusio n à la m asse Inform e lu c a n i. R ien de p lu s f r a g ile , c a r les p rem iers
(G en . i, 2 ) créée to u t d ’abord dans le sens s tric t, ra y o n s du so leL le v a n t la fe ro n t év ap o re r. Cf. Os.
e t qui s e rv it en su ite de base p our la fo rm atio n v i, 4 ; x i i i , 3.
des d iv ers êtres. — Im m ittere i lli s ... D étails tr a ­ 2 4 - 2 7 . M iséricord e de D ieu dans le ch â tim e n t
giq u es (v e rs. 18b-21) su r la m an ière te r rib le d o n t des É g y p tie n s. P assage ad m ira b le au ssi ; Il n ’e st
D ieu a u r a it pu c h â tie r ics É g yp tien s. — N o v i pas m oins profon d qu e g ra c ie u x . — M is e r e r is .»
g en e ris...: des an im a u x p lus cru e ls que les lion s, q u ia o m n ia ... L a to u te-p u issan ce in fin ie du Sel-
les o u rs, etc., et créés to u t ex p rès. — Sed et s in e g n e u r e t l ’e x trê m e Im puissance de l’h o m m e ,a u tre s
h i s . . . ( v e r s . 2 1 ) . A u tre s m oyen s de v e n g ean ce m otifs de la p itié d iv in e . C f. x n , 16, 18. Com pa­
p lus prom pts e t p lus d irects. — P a s s i ah ip sis re z ces p aro les litu rg iq u e s : « D eus q u i om n ip o­
/a ctis. Dans le g re c : p o u rsn iv ls p ar la Justice. ten tiam tu a m .- p arcen d o m an ifestas. » — D is ­
T r a it d ra m a tiq u e. C f. N um . x x v m , 4 ; I T im . s im u la s : n a p o p â v , fa ire sem b la n t de ne pas
v , 2 4 . — Sed. o m n ia in m en su ra ... L o rsq u e les v o ir. — P ro p te r poen iten tia m : p ou r laisser
m oyens o rd in aires su ffisen t p ou r l’ex écu tio n de a u x p éch eu rs le tem ps de fa ire p éniten ce. C f. A c t.
ses desseins, D ieu, d an s sa p a rfa ite sagesse, p ré ­ x v i i , 3 0 ; Rom . n ,4 ,e t c . — D ilig is e n im ...( v e r s . 2 5 ) .
fère h a b itu ellem en t ne p as to u c h e r à l’o rd re D ieu ressen t p o u r ses œ u v re s l ’a m o u r q u ’é p ro u v e
acco u tu m é du m onde. — M u ltu m e n im valere... n a tu re lle m e n t to u t a r tis te . — Q u om od o ... p e r ­
L es vers. -2:-23 in sl-te n t su r ce tte pensée très m a n ere ( vers. 26 ). « L ’a m o u r est la loi de la
d éilcate. Dieu a v a it to u jo u rs le tem ps de rec o u rir p rov id en ce de D ieu non m oins qu e de sa p u is­
au x procédés ex tra o rd in a ire s, si sa Justice l’ a v a it san ce cré a trice . » — Q u od a te v oca ta m : l'app el
requ is. L ’a d je c tif s o li est u n e ad d itio n de la V u l- fe l ’ex iste n ce . C f. R om . v, 1 7 . — P a r d i . . . guo-
Ba p . X I , 2G — XTT, 4. 45

26. Comment une chose pourrait-elle 26. Quomodo autem posset aliquid
ijibsister, si vous ne le vouliez pas? ou permanere, nisi tu voluisses? aut quod
comment ce que vous n’auriez pas appelé a te vocatum non esset conservaretur?
à la vie serait-il conservé?
27. Mais vous pardonnez à tous parce 27. Parcis autem omnibus, quoniam
que tout est à vous, Seigneur, qui aimez tua sunt, Domine, qui amas animas.
les âmes.

CHAPITRE XI I

1 . 0 Seigneur, que votre esprit est bon»' 1. 0 quam bonus et suavis est, D o­
et suave en toutes choses I m ine, spiritus tuus in omnibus!
2. C ’est pourquoi vous ne châtiez que 2. Ideoque eos qui exerrant partibus
peu à peu ceux qui s’égarent ; vous les corripis, et de quibus peccant admones
avertissez et vous les exhortez au sujet et alloqueris, ut, relicta m alitia, credant
des péchés qu’ils commettent, afin que, in te, Domine.
se séparant du m al, ils croient en vous,
Seigneur.
3. Vous aviez en horreur ces anciens 3. Illos enim antiquos inhabitatores
habitants de votre terre sainte, terræ sanctæ suæ , quos exhorruisti,
4. parce qu’ils faisaient des œuvres 4. quoniam odibilia opera tibi facie- ■

n ia m tu a ... (v e rs. 2 7 ) . C f. P s . c x l i v , 9 : J é h o v a h x v m , 1 1-14 . — P e r m e d ic a m in a : < p a p p .a x d a ,


e s t bon e n v e rs to us, e t ses com passion s s'éten d e n t des en ch a n tem en ts
s u r to u te s ses œ u v re s. Com m e elles lu i a p p a r­ p ra tiq u é s à l’a id e de
tie n n e n t en p ro p re , 11 a le d ro it d e se m on trer d iv e rse s d ro g u e s : puis,
m is é ric o rd ie u x e n ve rs elles, alors m êm e q u ’elles en g é n é r a l, to u te es­
so n t m au v aises. — D o m in e , q u i a m a s a n im a s. p èce de so rtilè ge s. Cf.
D e u x m ots se u lem en t d an s le g r e c : Séo-TtoTat E x . x x n , 17 ; D eut.
çi^O'I/tr/E. « E xp ression ex q u is e .» C f. E x . x v m , 4. x v m , 9 , e tc. — S a ­
2o C h âtim en ts d o n t la Sagesse fra p p a les Cha- cr ific ia in ju s ta . Des
n an écn s. X I I , 1-18. sacrifices qui n’éta ie n t
C h a p . X I I . — 1 - 2 . L a bo n té e t la m isérico rd e pas s a in ts , d it le g re c .
d u S e ig n eu r. Ces lig n es se rv e n t de tra n sitio n L ito te q u i rep résen te
e n tre la p u n itio n des É g y p tien s e t ce lle des Cha- ici le cu lte h o n teu x de
nanéens ; d’a ille u rs elles co m p lète n t les versets B a a l, d’ A s t a r t é , de
q u i p récèd en t. — Q u a m bo n us et s u a v i s ... L a M o lo ch , e tc . — F ili o ­
V u lg a te p araph rase. P lu s sim p lem en t d ans le r u m ... n ecatores. T r a it
g r e c : C a r ton esp rit in c o rru p tib le est en to utes s o u ven t m ention n é par
choses. C et e s p rit p én ètre les êtres com m e un les sain ts L iv re s : c f.
p rin cip e de v ie , e t il d em eu re en e u x , les so u te­ x i v , 23; L e v . x x , 2 ;
n a n t. — Id eo q u e : à cau se de ce tte co h a b ita tio n P s. C V , 37 - 3 8 ; J e r .
in tim e . — P a r tib u s ( xoct’ o ) .îy o v , peu à p e u ) x i x , 5 ; E z. x v i , 20,
co r r ip is . Sans sa m iséricord e. D ieu b rise ra it d ’un etc. — Comi s to r e s .. . ,
seu l coup les p éch eurs. Com p. le v e rs. 9, e t x i, 20. devoratores... A b o m i­
— A d m o n e s et a llo q u e r is . D ans le g ra c : T u les n atio n dont p arle é g a ­
a v e rtis (p ar l'é p re u v e ), le u r ra p p e la n t ce en quoi lem en t É z é c h ie l, x v i ,
Ils. o n t péché. — >B u t de ce t a v e rtis s e m e n t : u t 20 , e t x x i i i , 37. D ans
relicta ... cred a n t... Com p. x i , 27. les sacrifices o rd in a i­
3 - 7 . C rim es h o rribles des C h an an ésn s. — I llo s r e s , un e p artie de la
e n im a n tiq u o s... D ésign atio n so lenn elle des t r i­ v ic tim e é ta it m angée
bu s ch an an éen n es qui h a b itè re n t p en d a n t lo n g ­ p a r les p rêires bu les
tem p s la P alestin e. — T erræ san ctæ . C e s t la d o n a te u r s: les Chana-
p rem ière fo ls q u e le p ays de C ban aan re ço it ce néens s u iv a ie n t ce rite
beau nom . C f. II M ach. i, 7. A illeu rs, néanm oins, d e la façon la plus
il a é té appelé la « m on tagn e sain te » du Sei­ h o rrib le dan s leu rs sa- ,
g n e u r. — Q uos e x h o r r u is ti. Dieu ne p o u v a it orifices h um ain s. — ^ S.
faire a u ire m e n t q ue h a ïr d’une ce rta in e m an ière A m ed io sa cra m en to A s r a i té .
( T e r r e c u i i e n h é n ir ie n n e .
ces g ra n d s coup ables, m ais sans ce sser p o u r cela tuo. C .- à - d . d'après M u s é e d u L o u v r e .)
de les a im er. C f. x i, 24-25. — Q u o n ia m o d ib ilia „. B o ssuet : « quod m a­
M o tif de ce tte h ain e re la tiv e (v ers. 46). C f. D én i, x im e a b h o rre t a m ed iis sacrls tu ls. » L e groa
46 S ap. X I I , 5 - 1 1 .

bant per medicamina «t sacrificia in­ détestables à vos yeu x, par des enchan­
justa, tements et des sacrifices impies,
5. et filiorum suorum necatores sine 5. tuant sans pitié leurs propres en­
misericordia, et comestores viscerum fants, mangeant des entrailles humaines,
hominum, et devoratores sanguinis a et dévorant le sang malgré votre ordon­
medio sacramento tuo, nance sacrée,
6. et auctores parentes animarum 6. tout ensemble pères et parricides
inauxiliatarum , perdere voluisti per ma­ d’âmes sans défense ; aussi vous avez
nus parentum nostrorum, voulu les perdre par les mains de nos
ancêtres,
7. ut dignam perciperent peregrina­ 7. afin que cette terre, qui vous était
tionem puerorum D ei, quæ tibi omnium la plus chère de toutes, devînt le digne
carior est terra. héritage des enfants de Dieu.
8. Sed et his tanquam hominibus pe­ 8. E t néanmoins vous les avez épar­
percisti, et misisti antecessores exerci­ gnés parce qu’ils étaient hommes, et
tus tui vespas, ut illos paulatim exter­ vous leur avez envoyé des guêpes comme
minarent. avant-coureurs de votre armée, afin
qu’elles les exterminassent peu à peu.
9. Non quia impotens eras in bello 9. Ce n’est pas que vous fussiez inca­
subjicere impios justis, aut bestiis sæ- pable d’assujettir par la guerre les impies
vis, aut verbo uuro simul exterm inare; aux justes, ou de les faire périr tout d’un
coup par les bêtes cruelles, ou par une
parole sévère ;
10. sed partibus judicans, dabas lo­ 10. m ais, en exerçant vos jugements
cum poenitentiae, non ignorans quoniam par degrés, vous leur donniez le temps
nequam est natio eorum, et naturalis de faire pénitence, quoique vous n’igno­
malitia ipsorum, et quoniam non poterat rassiez pas que leur race était méchante,
mutari cogitatio illorum in perpetuum. que la malice leur était naturelle, et que
leurs sentiments ne pourraient jam ais
changer.
11. Semen enim erat maledictum ab 11. Car c’était une race maudite dès
initio; nee timens aliquem, veniam da­ le commencement, et aucune crainte ne
bas peccatis illorum. vous portait à pardonner leurs péchés.

o rd in aire p orte : è x p i o o v p.u<rra0e;a; a o u ; r o r u m D el : les H é b re u x . — O m n iu m cn r io r


ce q u i re v ie n t à peu près & la V u lg a te , m ais terra . N u a n ce dans le g re c : 7iu .to-X T f„ la p lu s
q u i ne donne pas un sens bien clair, « c a r co m ­ honorée. G ran d e g lo ire p ou r la P a le stin e d 'a v o ir
m en t les Chan an éen s, q u i ne co n n aissa ien t p oin t é té sp écia lem en t aim ée e t honorée p ar D ieu.
D ie u , a u r a ie n t-ils m an gé le san g a u m ilieu 8 -1 4 . L a clém ence e t la lo n ga n im ité de D ieu
de ses m y stères on de ses s a c rific es? * ( C a lm e t, d ans la p u n itio n d es Chan an éen s. — Sed et h is .
h . I.) D’a ille u rs le s u b s ta n tif p.0(5T3t6£Îa n ’e st L e pronom e st très acce n tu é : m êm e à ces hom m es
pas grec. L e te x te a visiblem en t so u ffert, com m e si coupables. — T a n q u a m h o m in ib u s . P ro fo n d e
le m on tren t les v a ria n te s assez n om breuses pensée : com m e & des ê tre s fr a g ile s , p ortés a u
d es m an u scrits. Q u elq u e s-u n s lis e n t : èx (x ioo u m al. C f. Ps. L x x v m , 3 8 -3 9 ; c il, 14. — A n te ce s •
p.ur7Ta; O iâ o o v , du m ilieu d u c h œ u r des b a c­ sores ex er citu s : so rte d ’a v a n t-g a rd e des b a ta il­
ch a n te s ; et « ce p o u rr a it bien ê tre là le sens lons Israélites. — Vespas. S u r ce fa it, v o y e z E x .
d u te x te », ajo u te C a lm et. L a leçon èx (tu o o O ; x x n i , 28 ; D eu t. v u , 20; Jos. x x i v , 12. L e m ot
p."j<7Ta; Ô ix a o u , in itiés à d ’abom in ables m y s ­ h ébreu ? ir 'a h , em p lo y é dans ces tro is p assages,
tè r e s , q u ’ad o p ten t d iv ers c r itiq u e s , d o nn e au ssi d ésign e so it les fre lo n s , so it les g u êp es. L ’h is­
un e x ce lle n t sens. — A u cto re s (v e rs . 6). L e g r e c to ire p rofan e c ite des tr a its an a lo gu es ( cf. Bo-
a O ô é v T x ; sign ifie en c e t en d ro it ; q u i tu e de sa c h a r t , U ie r o z o ic o n , t . I I I , p. 407). — Ot illo s
p rop re m ain . D é ta il q u i a jo u te à l’h o rre u r du p a u la tim . D ieu a v a it d it ex p ressém en t à son
ta b le a u . C f. J e r. v u , 31 e t ss. — P erdere v o lu is ti... peuple : Je ne les ch a sserai pas ( les C ban a-
L e ch â tim e n t de p areils fo rfa its é ta it In évitab le ; n é e n s ) en u n e seu le an n ée loin de ta fa c e , de
les H éb reu x de M oïse e t de Jo su é fu r e n t ch a rg és p eu r q u e le p ays ne d evien n e u n d ésert, e t qu e
de l ’e x é c u te r (p er m a n u s p a r e n tu m ...). — U t... les bêtes des ch am ps ne se m u ltip lie n t co n tre to i.
p ercip eren t ( v ers. 7 ). L e v e rb e e s t a u s in g u lie r J e les ch a sserai peu à p eu loin de ta fa c e , ju s ­
dans le te x te g re c , ce qui ren d ce tte lig n e p lus q u ’à ce q u e tu au g m en tes en nom bre ( E x . x x m ,
cla ire . D 'ap rès la V u lg a te , le m o t terra est tr a ité 29 -30 ). — N o n q u ia im p o ten s... (v e rs. 9). C on­
com m e u n nom co llectif. — P e re g r in a tio n e m . sid ératio n trè s d é lic a t e , q u i rapp elle ce lle du
Dans le g re c ; X T to ix ia v , un e oolonle. — P u e - ch ap. x i , 18 e t ss. — P a rtib u s : x r : x 8 p x - / - j.
SAP. X I I , 1 2 - 1 8 . 47

12. Car qui vous dira : Qu’avez-vou s 12. Quis enim dicet tibi : Quid fe ­
fa it? Ou qui s’élèvera contre votre ju ge­ cisti? aut quis stabit contra judicium
m ent? Ou qui viendra devant vous pour tuum ? aut quis in conspectu tuo veniet
défendre les hommes injustes? Ou qui vindex iniquorum hominum ? aut quis
vous accusera si vous faites périr les tibi imputabit si perierint nationes quas
nations que vous avez créées ? tu fecisti?
13. Car il n’y a pas d’autre Dieu que 13. Non enim est alius Deus quam
vous, qui prenez soin de toutes choses, tu, cui cura est de omnibus, ut osten­
et vous n’avez pas à prouver qu’il n’y a das quoniam non injuste judicas ju d i­
rien d’injuste dans vos jugements. cium.
14. Il n’y a ni roi ni prince qui puisse 14. Neque rex neque tyrannus in con­
vous demander compte, à votre fa ce , de spectu tuo inquirent de his quos perdi­
ceux que vous avez fait périr. disti.
15. Etant donc juste, vous réglez tout 15. Cum ergo sis justus, juste omnia
avec justice, et vous regardez comme disponis ; ipsum quoque qui non debet
une chose indigne de votre puissance puniri condemnare, exterum æstimas a
de condamner celui qui ne mérite pas tua virtute.
d’être puni.
16. Car votre puissance est le principe 16. Virtus enim tua jnstitiæ initium
de la justice, et vous êtes indulgent est, et ob hoc quod omnium D om inus'
envers tou s, parce que vous êtes le Sei­ es, omnibus te parcere facis.
gneur de tous.
17. Mais vous manifestez votre puis­ 17. Virtutem enim ostendis tu, qui •
sance, lorsqu’on ne vous croit pas souve­ non crederis esse in virtute consum­
rainement puissant, et vous confondez matus, et horum qui te nesciunt auda­
l ’audace de ceux qui ne vous connaissent ciam traducis.
pas.
18. Maître de votre force, vous jugez 18. Tu autem dominator virtutis, cum
avec calm e, et vous nous traitez avec tranquillitate judicas, et cum magna

peu à p e u , a v e c le n te u r e t m o d éra tio n . L o n g a ­ re x ... (v e rs . 14 ). P a s de com pte sem blable à ren d re


n im ité d’a u ta n t plus b ien v eillan te, q ue Dieu co n ­ a u x rois eu x -m êu ies. — I n conspectu tu o in q u i­
n a issa it to u te la p rofo n d eu r de leu r m alice Innée ren t. L itté r a le m e n t dan s le g re c : ne p ou rron t
( n a tu r a lis m a litia ...) e t q u ’ il p ré v o y a it q u e sa te re g a rd e r en face. L o cu tio n très p itto re sq u e .
p atie n ce d em eu rerait sans fr u it ( n on p o tera t 15-18. L a p a rfa ite é q u ité du S e ig n e u r lo rsq u ’il
m u ta r i...; q u o iq u ’ils d em eu rassen t lib re s , assu ­ ch â tie . — C u m ergo... D éd u ction de ce q u i pré­
ré m e n t). — S em en ... m a le d ic tu m (v e rs . 1 1). A l­ cédé. — E x te r u m ... a tu a v irtu te. C elui q u i n’a
lu sion à la m alédiction a n tiq u e de C lian aan , leu r pas offensé Dieu est, p ou r ain si d ire , « é tr a n g e r »
an cê tre . C f. Gen. ix , 2 5 . — S e c tim en s a liq u e m ... à sa puissan ce v e n g e re s se , ca r 11 e s t s itu é en
L a p atien ce de D ieu e n v e r s 'le s Chanauôens ne d ehors des lim ites dan s lesqu elles elle s’ex e rce .
p ro v e n a it pas d 'u n sen tim en t de c r a in t e , vers. — V irtu s... j u s ii t iæ i n d i u m . A u tre pensée pro­
1 1 M 4 . — V e n ia m : a ô s ia v , la s é c u r ité ; c .- à - d . fon d e : la fo rce de D ieu est la Justice m êm e.
la confiance Insensée dans la q u elle se b ercen t les C f. x i, 24. — Q u i non crederis... (v e rs. 17). P a r­
p é ch e u rs, lo rsq u 'ils v o ie n t q ue leu rs crim es ne fo is les hom m es re fu se n t de cro ire à la p u issan ce
so n t pas Im m éd iatem en t p unis. Il s’a g it donc in fin ie de D ieu ( in v ir tu te co n su m m a tu s ), à la
d ’u n pardon r e la tif, et « veniam » é q u iv a u t à m an ière du roi d’É g y p te ( E x . v , 2 ) ; c ’est alors
« locu m poenitentiae » d u v ers. 10. — Q u is e n im s u rto u t q u 'il la m a n ife s te , p ou r co n fo n d re le u r
d ic e t...f L a to u te -p u is s a n c e du S eig n eu r le m et au d a ce . — H o r u m q u i te n esc iu n t. L a V u lg a te
au -d essu s de ces cra in tes m esquines. C f. x i , 2 2 ; s u it le m a n u scrit A le x a n d rin . L e g re c o rd in aire
J o b , r x , 1 2 ; R om . i x , 2 0 , etc . — 6 'i p e rie rin t d it a u co n tra ire : de ce u x qu i te co n n aissen t. C’e st
n a tio n e s... D ieu p eu t b rise r les p e u p les, com m e aussi la leçon de s a in t A u g u s tin : « H oru m q u i
le p otier brise son œ u v re lo rsq u ’elle lu i d ép laît. te s clu n t. » D ans ce cas, 11 s’a g it de la nom breuse
C f. J e r. x i x , 1 - 1 0 . — S o n en im ... a liu s D eu s... ca tég o rie des p éch eu rs q u i, to u t en re co n n a issa n t
(v e rs. 13). J é h o v a h n’a rien A re d o u te r des hom m es l ’a u to rité écrasan te de D ie u , se liv r e n t qu an d
lo rsqu ’ il les tr a ite en to u te rig u e u r de Justice ; m êm e a u crim e com m e si elle n ’e x is ta it pas :
rie n des d ie u x non p lu s , p u isq u ’ il est l’un ique le u r au d a ce e st d ’a u ta n t plus g ra n d e . — T u
v r a i D ieu. — C u i cu ra ... Sa p rovid en ce aim able, a u te m ... ( v e r s . 18 ). L ’é c riv a in sacré m et en un
d o n t la m ention en ce t e n d ro it e st p a rticu liè re ­ re lie f ad m ira b le le calm e a v e c lequ el D ieu ex e rce
m en t gra cieu se . — Ut osten da s... S’ il e x is ta it une ses veng ean ces. — D o m in a to r v ir tu tis : m a îtri­
a u tre d iv in ité riv a le , le D ieu d ’ Israël s a u ra it lu i san t ta fo rc e , p ou r l’em p êch er de ré d u ire en
d ém on trer la p a rfa ite Justice de ses vengean ces poud re les v ils in su lteu rs. — O u rn ... rev eren tia
te rrib le s ( q u o n ia m n on in j u s t e ...) . — S t q u i d isp o n is n os. T r a it su blim e. D ’ap rès le g re c :
48 S a p . X I I , 19-24.

reverentia disponis nos ; subest enim une grande réserve ; car, lorsque vous le
tibi, cum volueris, posse. voudrez, vous pourrez toujours user de
votre puissance.
19. Docuisti autem populum tuum, 19. Vous avez appris à votre peuple,
per talia opera, quoniam oportet ju ­ par cette conduite, qu’il faut être juste
stum esse et humanum; et bonæ spei et bon, et vous avez donné à vos fils
fecisti tilios tuos, quoniam judicans das cette bonne espérance, que, dans vos
locum in peccatis pœnitentiæ. jugem ents, vous donnez le temps de faire
pénitence après le péché.
20. Si enim inimicos servorum tuo­ 20. Car si vous avez puni avec tant de
rum , et debitos morti, cum tanta cru­ précaution les ennemis de vos serviteurs,
ciasti attentione, dans tempus et locum qui avaient si bien mérité la mort, et si
per quæ possent mutari a m alitia : vous leur avez donné le temps et l'occa­
sion, afin qu’ils pussent se convertir de
leur m alice,
21. cum quanta diligentia judicasti 21. avec quelle circonspection ne ju ­
filios tuos, quorum parentibus ju ra­ gez-vou s pas vos enfants, aux pères
menta et conventiones dedisti bonarum desquels vous avez donné des serments
promissionum ! et de si excellentes promesses!
22. (Jum ergo das nobis disciplinam , 22. Lors donc que vous nous infligez
inimicos nostros multipliciter flagellas, quelque châtiment, vous flagellez nos
ut bonitatem tuam cogitemus judican­ ennemis de mille manières, afin que,
tes, et cum de nobis judicatur, speremus dans nos jugem ents, nous pensions à
misericordiam tuam. votre bonté, et que, lorsqu’on nous ju ge
nous-m êm es, nous espérions en votre
miséricorde.
23. Unde et illis qui in vita sua in­ 23; C ’est pourquoi vous avez fa it souf­
sensate et injuste vixerunt, per hæc quæ frir d’horribles tourments à ceux qui
coluerunt dedisti summa tormenta. avaient mené une vie injuste et insen­
sée, au moyen des choses mêmes qu'ils
adoraient.
24. Etenim in erroris via diutius er­ 24. Car ils s’étaient égarés longtemps
raverunt, deos æstimantes hæc quæ in dans la voie de l’erreur, prenant pour

a v e c p a rc im o n ie, c . - à - d . a v e c u n e m od éra tion tio r i. — P a re n tib u s ju r a m e n ta ... : les prom esses


d is c r è te , alors q u ’ il p o u rra it to u t b riser, s ’il le que Dieu a v a it faite s au x p atriarch e s sous le sceau
v o u la it (subest em m ...). du se rm e n t. — ü o b is d is c ip lin a m (v e rs. 22). 11 ott-
3» Dieu In stru it ses en fa n ts b ie n - a im é s , lo r s ­ SeCm v : Dieu c h â tia it p atern ellem en t les H éb reu x
q u ’ il p u n it ses ennem is. X I I , 19 -2 7 . p ou r les fo rm er, ta n d is q u ’il fra p p a it ru d em en t
19 -2 2 . Leçon que Jéh ovuh d o n n a it a u x Is ra é ­ le u rs en nem is p ou r les an é a n tir. A lu ltip U cit' r :
lite s en tr a ita n t les C hananéens a v e c ta n t d’ in ­ |v jw p iÔ T ç T t, des m y ria d es de fols. — Le b u t
d u lg en ce. — P o p u lu m tu u m : le peuple h ébreu. de ce tte clém ence du S eig n eu r en ve rs son p eu ple :
D e m êm e filio s tuos, à la lig n e s u iv a n te . — P e r u t b o n ita te m ... co g iten .u s ( l e g re c m arqu e des
t a lia opéra : la lo n ga n im ité du S eig n eu r en vers pensées ap p rofon d ies ). — J u d ic a n te s : lo rsq u ’ ils
les Chananéens. — O portet ju s tu m . P lu tô t, d ’ap rès Jugeron t les a u tre s hom m es. La co n d u ite m isé­
le g re c : Il fa u t que le ju s te so it h um ain (o t/.âv - rico rd ie u se de D ieu à le u r égard le u r ap p re n ­
6 pw 7tov). C f. 1 , 6. — B o n æ sp e i. L a n atu re de d ra , d’u n e p art, à espérer co m plètem en t en lu i ;
ce tte bonne espéran ce e st im m éd iatem en t s p éci­ de l’a u t r e , à se m o n tre r e u x -m ê m e s m iséricor-
fiée ; q u o n ia m (ju d ic a n s n’est pas dans le g rec) dkax.
d a s lo cu m ... L e S eig n eu r, si p atie n t à l'éga rd des 2 3 -2 7 . C’e st aussi a v e c u n e éto n n an te in d u l­
p in s g ra n d s c r im in e ls , le sera d o nc d a v a n ta g e gen ce q u e D ieu a v a it p récéd em m ent pu ni les
en core en ve rs ses en fan ts. Les v ers. 20 e t 21 d é­ é g y p tie n s . — ü n d e et illis ... On re v ie n t s u r les
v elo p p en t eette pensée consolante. — C u m tan ta... É g y p tie n s , p ou r ca ra cté ris e r de même la co n ­
a tten tio n e. L e g re c ajo u te : '/.xi Bvrtas.io ; , e t de d u ite du S e ig n e u r en ve rs e u x . Ils ne sont pas
p rière. D 'après cela, D ieu a v a it d o nc en q u elq u e nom m és d ire c te m e n t, m ais ils sont d ésign és eu
so rte co n ju ré les Chanan éen s de se c o n v e rtir ; term es très n e t s .— In se n sa te et in ju s t e ... Ces
m ais ses p rières n’o n t pu ê tr e que scs prem iers m ots ca ra cté rise n t l’ensem ble de le u r vie c o u ­
c h â tim e n ts , q u i an n o n ça ien t la ru in e si l’ on ne pable. L es s u iv a n ts , per hæ c q u æ co lu eru n t.
v e n a it à rés ip is ce n c e .— O um q u a n ta d ilig e n tia (d ’ap rès le g re c : p ar le u rs propres abominations.»
( v e r s . 2 1 ) . C .- à - d . a v e c qu elle aim a b le c irco n ­ d ésign en t le u r Id olâtrie effrén ée. — E te n im in
spectio n . Ce v e rse t co n tie n t un a rg u m e n t à fo r ­ erroris.~ (vers. 24). D étails su r ce gra n d crim e.
SAP. X I I , 25 - X I I I , 2. 49

des dieux les plus vils d’entre les ani­ animalibus sunt supervacua, infantium
m aux, et vivant comme des enfants sans insensatorum more viventes.
raison.
25. C'est pourquoi vous vous êtes joué " 25. Propter hoc tanquam pueris insen­
d’eux, en les punissant comme des en­ satis judicium in derisum dedisti.
fants insensés.
26. Mais comme ils n’avaient pas été 26. Qui autem ludibriis et increpa­
corrigés par cette moquerie et ces re­ tionibus non sunt correcti dignum Dei
proches, ils ont éprouvé une condamna­ judicium experti sunt.
tion digne de Dieu.
27. Car ayant la douleur d’être tour­ 27. In quibus enim patientes indi­
mentés par les choses mêmes qu’ils pre­ gnabantur per hæc quos putabant deos,
naient pour des dieux, et voyant qu’on- in ipsis cum exterminarentur videntes,
s’en servait pour les perdre, ils recon­ illum quem olim negabant se nosse, ve­
nurent le vrai Dieu, qu’ils prétendaient rum Deum agnoverunt ; propter quod et
autrefois ne pas connaître; et enfin le finis condemnationis eorum venit su­
comble de la condamnation tomba sur per illos.
eux.

C H A P I T R E XIII

1. Tous les hommes en qui n'est pas 1. Vani autem sunt omnes homine,
la connaissance de Dieu sont vanité; et in quibus non subest scientia Dei ; et de
par les biens visibles ils n’ont pu com­ bis quæ videntur bona, non potuerunt
prendre Celui qui est, et ils n’ont pas intelligere eum qui est, neque operibus
reconnu le Créateur par la contempla­ attendentes agnoverunt quis esset ar­
tion de ses œuvres; tifex ;
2. mais ils ont pensé que le fe u , ou le 2. sed aut ignem , aut spiritum, aut

A u lie u de d i u t i u s , le g re c a y.cr/.poTSpov, « plus d en tes ( x i , 5 - x n , 27), s u r les É g y p tie n s e t les


lo in ,» c.-ù-d. très loin, ju s q u ’au d elà des sen tiers C h an an éen s Id olâtres, l’am èn e to u t n a tu re lle m e n t
de l’e rre u r. — I n a n im a lib u s ... su p e rv a cu a . Dans à p a rle r en term es dlr. cts de l'id o lâ trie en g é ­
le g r e c : C eu x q u i, m êm e parm i les an im a u x des n é r a l, p o u r en re le v e r la fo lie crim in e lle . I l en
en n em is, so n t m éprisés. M anière de d é s ig n e r les d é crit l'o rig in e e t les d ifféren tes form es a v e c a u ­
b êtes les plus Ignobles. — I n fa n t iu m ... m ore... ta n t d ’e x a c titu d e q u e de p rofo n d eu r.
D ’ap rès le g re c : é ta n t trom pés com m e des en fan ts 1 ° L e cu lte des forces de la n a t u r e , ou l ’ido­
sans in telligen ce. — Prnptcr hoc tanquam . p u e ­ lâ trie sous sa p rem ière fo rm e h isto riq u e . X I I I ,
r is ... ( v e rs 25 ). « Des fo lies d’en fan ts fu re n t c h â ­ 1 -9 .
tiées p ar des p u n itio n s sem blables à celles q u ’on C h a p . X I I I . — 1. In tro d u c tio n . — V a n i. L e
In flige au x en fan ts. » Les m ots s u iv a n ts , j u d i ­ g re c (J-aT atôçpoveç asso cie le3 d e u x idées de
c iu m i n d& risum , e x p liq u e n t la pensée. — Q ui... v a n ité e t de fo lle . — A la su ite du s u b -ta n tlf
lu d i b r ii s ... (v e rs. 26). D ans le g r e c , a v e c b eau­ h o m in e s , le g re c a jo u te : çuo-et ( p a r n a tu re ),
co u p d’é n e rg ie : p ar des h o ch ets d e co rrectio n . m ot q u i retom b e s u r l’ a d je c tif « v a n l» . Cf. x i i , 10 .
L e n a rra te u r d ésign e ain si les p rem ières plaies « L a m alice de l’h om m e n’e st pas seu lem en t le
d’ É g y p t e , qui ne fu r e n t , re la tiv e m e n t a u x d er­ r é s u lta t d 'u n e m au v aise é d u ca tio n e t des in ­
nières (d ig n u m ... ju d ic iu m ) , q ue des co rrection s fluences e x té r ie u r e s ; elle est In n ée, » e t elle
d’ e n fan ts. — I n q n ib u s ... pa tien tes (v e r s . 2 7 ). éclate au g ra n d Jour lo rsq u ’elle n ’a pas la co n ­
A fflictio n p a rticu lièrem e n t v iv e des É g y p tie n s , n aissan ce de D ieu p o u r co n trepo id s ( i n q u ib u s
lo rsq u 'ils se v o y a ie n t p u n is p ar l ’ in term éd ia ire n o n s u b e s t ...) . — E t de h is q u æ b o n a ... S a in t
des an im a u x d o n t ils a v a le n t fa it des d ie u x ; m ais P a u l fa it u n raison n em en t Id en tiqu e dans l’ép ître
ils n ’en é ta ie n t q u e m ie u x o b lig -s de reco n n a ître a u x R o m ain s, i, 2 0 - 2 3 (cf. A c t. x iv , 1 5 - 1 7 ) : des
la p uissan ce u n iq u e du Dieu d 'Isra ël. Cf. E x . v , 2 ; œ u v re s de D ieu l’hom m e p o u v a it et d e v a it s ’é­
v m , 8, 28 ; i x , 27 ; x , 7 ; x i i , 31. — F i n i s co n ­ le v e r à le u r a u te u r. — E u m q u i est : tô v o v t a ,
dem n a tion es. T é p p .x d ésign e p lu tô t ici le com ble, l ’ê tre p ar e x c e lle n c e , l’ê tre absolu. C f. E x . in , 1 4 .
le d ern ie r d egré . Il s’a g it de la m o rt des p re­ 2 -9 . C o m m en t les hom m es se sont laissé sé­
m iers-nés et de l’ ex te rm in a tio n de l’arm ée dans d u ire p ar les fo rces de la n a tu r e , de m an ière
la m er R o u ge. à en fa ire des d ie u x . — A u t ig n e m : com m e ch es
les P erses. — S p ir itu m : it v s 0 y .a , le v e n t. —
S f.c t io n II. — La Sag esse dém ontre que
G y r u m s te lla r u m . Dans le g re c : le ce rcle des
L ’ iD O L A T R IE E ST LA D ER N IÈR E D ES F 0 L IE 9 .
éto iles, c.-à-d.K la v o û te éto ilée du ciel, qu i «emble
X I I I , 1 — X I V , 31. to u rn e r au to u r de la te rre ». — N im ia m a q u a m .
C e que l’a u te u r a d it , dans les p ages précé- D ’ap rès le g re e : l’eau v io le n te . L ’océan a g ité
Comment. — V 4
Sa p . X III. 3 -4 .

citatum aeiem, aut gvrum stellarum, aut | vent, ou l’air subtil, ou le cercle des
nimiam aqnam, aut solem et lunam, re­ étoiles, ou l’abîme des eaux, ou le soleil
ctores orbis terrarum deos putaverunt. et la lune, étaient les dieux qui gou­
vernent l’univers.
3. Quorum ei specie delectati, deos 3. S’ils les ont cru des dieux, parce
putaverunt, sciant quanto his domina­ qu’ils étaient ravis de leur beauté, qu ils
tor eorum speciosior est; speciei enim sachent combien leur dominateur est en­
generator hæc omnia constituit. core plus beau ; car c’est l’auteur de la
beauté qui a établi toutes ces choses.
4. Aut si virtutem et opera eorum 4. S ’ils ont admiré le pouvoir et les
mirati sunt, intelligant ab illis quoniam effets de ces créatures, qu’ils com­
qui hæc fecit fortior est illis ; prennent par là combien celui qui les a
créées est encore plus puissant;

p a r les tem p êtes, les fleuves au cours r a p id e .— les É g y p tie n s , les A s s y r ie n s , les G recs e t les
Solem et lim a m . D âpre- le g re c : les lu m in a ires R om ain s : l'h isto ire ne le dém on tre que trop ,
du ciel. Même expression que dans la G en èse, Q u 'il suffise de c ite r les nom s d’Éole ( l e v e u t) ,

U n a d o r a t e u r d u s o l e il . ( P e i n t u r e é g y p t i e n n e . )

j, 1*1. L a V u lg a te tr a d u it bien la pensée. — R e ­ de Y u lc a ln (le fe u ), de N ep tu n e ( l’o céan ), d’ A s-


ctore* orbi*. Comp Gen. i, ls , ou II est d it e x p re s ­ ta r lé ou de D iane (la lun e), de Baal ou d'A p n l-
sém ent que le soleil et la lune fu ren t créés p our Ion ( le s o le il). — S, erie ile h c lu tt ... Au lieu de
doiu lier sur le Jour et sur la n uit. T o m es ces rapp orter c e lte beauté réelle à Celui qui l'a v a it
forces de la n atu re a v a ie n t é té d ivin isées p ar créée, tes hom m es so la issèren t fo llem en t sed u ire
sap . x m . 5 -10. 51

5. car par la grandeur et la beauté de 5. a magnitudine enim speciei et crea­


la créature on petit connaître et voir le turae cognoscibiliter poterit creator ho­
Créateur. rum videri.
(j. Et cependant ces hommes méritent 6. Sed tamen adhuc in his minor est
moins de reproches; car, s’ils tombent querela; et hi enim fortasse errant,
dans l’erreur, c’est peut-être eu cher­ Deum quærentes, et volentes invenire.
chant Dieu et en voulant le trouver.
7. Eu elïet, ils le cherchent par l’exa­ 7. Etenim cum in operibus illius
men de sps œuvres, et ils sont séduits conversentur inquirunt, et persuasum
par la beauté des choses qu’ils voient. habent quoniam bona sunt quæ videntur.
8. Riais d’ailleurs ils ne méritent eux- 8. Iterum autem uec his debet ignosci.
mêmes aucun pardon.
9 Car, s’ils ont eu assez de science' 9. Si enim tantum potuerunt scire
pour apprécier l’univers, comment n’ont- ut possent æstimare sæculum , quomodo
ils pas plus facilement découvert celui hujus Dominum non facilius invenerunt?
qui en est le m aître?
10. Mais ils sont bien malheureux, et 10. Infelices autem sunt, et inter mor-

p ar e lle , e t Us tra n sfo rm ère n t les créatu res en lâ tre s de la p rem ière c a té g o rie , p arce qu e le u r
d iv in ité s. L es splen d eurs de la n atu re e n tra în en t a v e u g le m e n t et le u r crim e sont plus g ra v e s. —
le coeur et l’esp rit v ers D ieu , quand lis ne s’a ­ I n te r m o rtu o s s p e s ... D ’ap rès le g r e c : L e u rs
v e u g le n t pas vo lo n tairem en t. — .t u t si... ( vers. 4).
A u tr e h yp o th èse p our e x p liq u e r l'o rig in e de c e lte
prem ière form e de l’ id o lâ trie, et nouvel a rg u m en t
* a m inori ad inajus » p ou r blâm er la co n d u ite
cou p able des h o m m e s.— V irtu te m et « pem .-D ans
le g r e c : la fo rce et l’én ergie : c.-â-d. la fo rce et
sa m ise en œ u v re. — M ir a ti s u n t. Le m ot g rec
è-/.Tc).aYIvv=? m arque un e so rte de s tu p é factio n .
— In te l Huant... q u o n ia m ... L a cta n c c a un rai­
sonnem ent Id en tique, Jn stit., I l, m , 5 : a Q uan to
m a jo r, q tian lo q u e m irab ilio r qui Ilia fe e lt ex
n ih ilo ! » — Co<r»o*cibUlter. Le g re c porte : à v a -
l o y m : , p ar an alo gie. « E x eorum , q u æ n a tu ra ­
lite r co gn o scit, a n a lo g ia , » d it le con cile du V a­
tic a n , d e ,R e c e l., can. 1. C .- â - d . en rem o n ta n t
de l’effet à la cause. — Se<l ta m en ... m in o r q u e ­
rela ( uepi'î/t:, un m oindre b lâm e). Q uoique si
cou p able ce tte form e d’ Id olâtric n’est pas la plus
rép réh en sible en elle -m ô m e . L ’a u te u r le p rouve
a u x vers. 6b - 7 . — F orta sse (d ans le g re c : aisé­
m e n t)..., D eu m q uæ ren tes. Ce n’est d o n c , pour
un gran d nom bre, q u ’une e rre u r de fa it, à sup ­
poser q u ’ ils cn crcn cn t Dieu sin cèrem en t et q u ’ ils
cro ie n t l’a v o ir tro u v é dan s ces d iv ers êtres. —
P e r s u a s u m habent... L e g re c ex p rim e p lus c la i­
rem en t la pensée : Ils sont séd u its par la v u e ,
p arce que les choses qu’ ils v o ie n t so nt belles.
Contp. le vers. 3. — Ite r a m a u te m ... ( v e r - . 8 ).
A p rès a v o ir essayé d ’e x cu se r de n ou veau ces
p au v res é g a ré s , l'é c riv a in sacré affirm e une se­
conde fols q u ’ils so n t g riè v e m e n t co u p ab les,
p u isq u ’ il leu r é ta it si fa c ile , à e u x q u i a v a ien t
com pris le m onde e t ses d iv e rs phénom ènes
Cæ stim a re sæ e n lu m ), de rem o n ter Jusqu’ à D ieu.
— F a c iliu *. En e ffe t, com m e le d it C icé ro n ,
de N a t. d e o r u m , n , <t qu id potest esse tam ap er­ L a d é e s s e é g y p t ie n n e B a r t , à t ê t e d e c h a t . ( D ’a p r è s
tu m ta m in e p e rs p ic u u m , cu m crelum su sp ex i­ u n e s t a t u e t t e d e b r u n ie d u m u s é e d u L o u v r e .)
m us, cæ lcstla iue co n tem p lati s u m u s, quant esse
aliqu od nunten p ræ sta n tlssim æ m e m ls, quo h æ c espéran c°s so n t dan s des choses m ortes. T e n u '
re g a n tu r ? » d e m épris pou r rep résen ter les Id oles, qu i ne
2° Le cu lte des idoles. X I I I , 10 — X I V , 13. sont que n é an t. Comp. le vers, ls et x v , 17. —
10. T ra n sitio n e t in tro d u ctio n . — In fe lic e s O péra m u n u u m h o m in u m .C t. P s .c x m ,d e u x iè m e
a u te m ... Plu» m a lh e u reu x encore q ue les ido­ p artie, 4 ; c x x x i v , 15, L e s ve rse ts 1 1 e t ss. m etr

y . Q ?.
52 S a p. X I I I , 1 1 - 1 1

tuos spes illorum est, qui appellave­ n’ont li’cspvrance que p&rmi les morts,
runt deos opela manuum hominum, au- ; ceux qui ont donné le nom de dieux aux
rum, et argentum, artis inventionem, et œuvres de la main des hommes, à l’or,
siniliiudines animalium, aut lapidem à l’argent, aux inventions de l’art, aux
inutilem, opus manus antiquae. figures des anim aux, et à une pierre inu­
tile, travaillée par une main antique.
11. Aut si quis artifex faber de silva 1 1 . Voici qu’un ouvrier habile coupe
lignum rectum secuerit, et hujus docte dans la forêt un arbre bien droit ; il en
eradat omnem corticem , et arte sua ôte adroitement toute l’écorce, et à l’aide
usus, fliligenter fabricet vas utile in con­ de son art il en fabrique avec soin un
versationem vitæ ; meuble utile pqur l’usage de la vie ;
12. reliquiis autem • ejus operis ad 12. ce qui reste après son travail, il
praeparationem escae abutatur; l’emploie pour préparer ses aliments ;
13. et reliquum horum quod ad nul­ 13. quant aux derniers éclats, dont il
los usus fa cit, lignum curvum et vorti- ne peut faire aucun usage, bois tordu et
cibus plenum, sculpat diligenter per va­ plein de nœuds, il le travaille avec soin
cuitatem suam, et per scientiam suae dans ses loisirs, il lui donue une figure
artis figuret illu d , et assimilet illud par la science de son art, et il le fait
imagini hominis, ressembler à un homme,
14. aut alicui ex animalibus illud 14. ou bien il en fa it l’image de
com paret; perliniens rubrica, et rubi­ quelque animal ; il le frotte avec du ver­
cundum faciens fuco colorem illiu s, et m illon, le revêt de couleur rouge, et
omnem maculam quæ in illo est perli­ recouvre toutes les taches qui s’y trou­
niens ; vent ;
15. et faciat ei dignam habitationem, 15. puis il lui prépare une habitation
et in pariete ponens illud, et confirmans convenable, le place dans une m uraille,
fe rro , et l’assujettit avec du fer,
16. ne forte cad at; prospiciens illi, 16. de peur qu’il ne tombe; et il use
sciens quoniam non potest adjuvare se : de cette précautiou, sachant que le dieu
imago euim est, et opus est illi adjuto­ ne peut s’aider lui-m êm e, car ce n’est
rium. qu’une statue, qui a besoin d’un secours
étranger.
17. E t de substantia sua, et de filiis 17. Il lui fa it ensuite des vœ ux et il

tr o n t p a rfa ite m e n t ce t r a it en re lie f. — S i m ili ­ n iq u es, s u rto u t dans le te x te p rim itif : t o àxto-
tu d in e s a n im a liu m . Cf. x i , 1 6 , et la n o te. — ê).r,p.x z\ v j t f t v . « L e reb u t de ces re b u ts » v a
L a p n ie m in u tile m : les p ierres de d ifféren tes s e rv ir à fab riq u e r l’ idole. — D éta ils p ou r faire
form es, soi-disan t tom bées du ciel, q u ’on ad o ra it re s s o rtir d a v a n ta g e le u r In u tilité : lig n u m c u r ­
en p lu -ieu rs lie u x. L a m ain de q u elq u e scu lp ­ v u m , r o rticib n s p le n u m (p le in de nœ u d s in té ­
te u r d o n n a it h a b itu e lle m e n t à ces aé ro lith es une rie u r s , q u i g â te n t le b o ls ). L es v e rs s u iv a n ts
ressem blance gro ssière a v e c la figu re h u m ain e d’ H o ra ce , ro u la n t s u r le m êm e f a i t , sont bien
[opus m a n n s...). con n u s :
1 1 - 1 6 . D escription très iro n iq u e de la fa b r i­ O lira t r u n c u s e r a m f i c u l n e u s , i n u t i l e l i g n u m ,
cation d’une idole. Com parez le passage a n a ­ C u m f a n e r , iD certu s scam n um fa c e re tn e P r ia p u m ,
lo g u e , m ais en core p lus b e a u , d’ Isaïe , x l i v , M a l u i t e s s e d e u m : d e u s in d e e g o . Sat., I , v i n , 1.
9 - 2 0 , et B a r u c h , vx. T o u s les um ts p o rten t et
m e tte n t en sa illie l ’ in san ité cr im in e lle de ce g e n re — P e r v a c u ita te m s u a m : d an s ses lo isirs, lo rs­
d’ id o lâ trie. — L ig n u m rectu m . D ’ap rès le g r e c : qu ’ il n ’a pas a u tre chose à fa ire . — A l i c u i ex
un arb re facile à r e m u e r; c.-à-d. co n v en an t bien a n im a lib u s ... D ’ap rès le g re c : I l le ren d sem -
au b u t proposé. — Docte e ra d a t..., fa b rice t. Dé­ b a b le à qu elqu e v il a n im a l. — P e r lin ie n s r u ­
ta ils d ra m a tiq u e s , tr è s In téressan ts. — I n co n ­ brica . L es sta tu e s de p lu sieu rs d iv in ité s païen n es,
versa tio n em ... Dans le g r e c : p ou r le se rv ic e de n o tam m en t celles de B acch u s e t de Pan, é ta ie n t
la v ie . L ’a d je c tif u t ile est très accen tu é : la p ar­ p arfo is pein tes en ro u g e . Cf. O vide, F a s t., 1 , 415 ;
tie de l’arb re em ployée à cet u sage sera du m oins V irg ile , E cl., v x , 2 2 , e t X , 2 6 . — O m n em m a c u ­
u t ile ; ce lle d ont sera fab riq u ée l’idole sera em ­ la m ... L a co u le u r m asq u a it e t ren d ait in v isib le s
p lo yée à p ure p e r te .— R e liq u iis (v e rs. 12) : v a les d é fa u ts du bols. — E t fa c ia t... h a b ita tio n e m
an o lD .rjij.a -ra, les rebuts (les co p eau x et au tres (vers. 15) ; o ty .r ig a , ce que les L a tin s nom m aien t
r o g n u r e s ).— A d præ p n ra tin n em escæ... L e g r e c « æ d ic u la ». — C o n firm a n s fe rr o ... D étail très
e st p lus e x p re ssif : E t après a v o ir em ployé les iro n iq u e. L a ch u te d’ une Idole é ta it rega rd ée
reb u ts à p rép a rer son repas, 11 s’e st rassasié. — com m e un fâ c h e u x p ron o stic. C f. I R eg. v, 3 - 5 .
P e iiq u u m hoi-um (vers. 1 3 ) . T r a it des plus iro ­ 1 7 - 1 9 . L e c u lte re n d u à l ’Idole ap rès q u ’elle
SAP. X I I I , 18 - X I V , 5. 53

l’implore au sujet de ses biens, de ses suis, et de nuptiis votum faciens inqui­
enfants, ou d ’un mariage. Il ne rougit rit. Non erubescit loqui cum illo qui sine
pas de parler à un bois sans âme ; anima est ;
18. il prie pour sa santé celui qui n’est 18. et pro sanitate quidem' infirmum
que faiblesse; il demande la vie à un deprecatur, et pro vita rogat mortuum,
mort, et il appelle à son secours un être e t in adjutorium inutilem invocat;
inutile ;
19. il s’adresse pour son voyage à ce­ 19. et pro itinere petit ab eo qui am­
lui qui ne peut marcher ; et pour ses bulare non potest; et de acquirendo, et
achats, ses entreprises et tout ce qui le de operando, et de omnium rerum
concerne, il implore celui qui est inca­ eventu, petit ab eo qui in omnibus est
pable de tout. inutilis.

C H A P IT R E XIV

1. Un autre encore, pensant à se mettre 1. Iternm alius navigare cogitans, et


en mer, et commençant à voyager sur per super feros fluctus iter facere inci­
les flots im pétueux, invoque un bois piens, ligno portante se fragilius lignum
plus fragile que le bois qui le porte invocat.
2. Car le désir de gagner a inventé le 2. Illud enim cupiditas acquirendi e x ­
n avire, et l’ouvrier l’a construit par son cogitavit, et artifex sapientia fabricavit
adresse. sua.
3. M ais, ô P ère, c ’est votre providence 3. Tua autem , P ater, providentia gu ­
qui gouverne ; car c’est vous qui avez bernat ; quoniam dedisti et in mari
ouvert un chemin à travers la mer, et viam , et inter fluctus semitam firmis­
une route très sûre au milieu des flots, simam,
4. pour montrer que vous pouvez sauver 4. ostendens quoniam potens es ex
de tons les périls celu i-là même qui s’en­ omnibus salvare, etiam si sine arte a li­
gagerait sur la mer sans le secours d ’au­ quis adeat mare.
cun art.
5. Mais afin que les œuvres de votre 5. Sed ut non essent vacua sapientiæ
sagesse ne fussent point inutiles, les tuæ opera, propter hoc etiam et exiguo

a v a it été ain si p rép a rée. Ce m orceau de bois est blable dans ce lle d’une idole. — T u a a u t e m ,
m a in te n a n t un d ie u l — D e su b s ta n tia ... T r ip le P a ter ... L e s vers. 3 - 6 sont une so rte de d igre s­
o b je t des p rières q u ’on lu i adresse. Dans le grec, sion s u r la p ro v id en ce de D ieu , spécialem en t en
les m ots de n u p t iis sont p lacés a v a n t de f l li is ta n t q u ’elle se m an ifeste à l’égard des m arins ;
s u is . — N o n eru bescit... F o lie d ’un p areil cu lte , m ais ils co n trib u e n t au ssi à p ro u v e r l’ in a n ité des
a d m ira b lem e n t d é crite a u m oyen d ’an tith èse s idoles. — E t in m a r i v ia m ; m êm e su r la m er,
saisissan tes ju s q u ’à la Un du ch a p itre. — I n u ­ c e t élé m e n t si m o b ile , si d a n g e re u x 1 11 sem ble
tilem (v e r s . 1 8 ) : â T te ip é x x to v , l’ ê tre le plus q u e l’a u te u r a en v u e le passage m ira c u le u x de
in ex p érim en té, le plus in cap able de p o rter secours. la m er R o u ge. C f. E x . x i v , 22 ; Ps. l x x v , 20. —
— D e a cq u ir en d o ..., op era ndo... (v e rs . 19). D ans O stendens q u o n ia m ... (v e rs. 3). P a r c e t é clatan t
le g re c : E t p o u r le g a in , e t le tr a v a il, e t le succès p ro d ig e , le S e ig n e u r a v a it m on tré q u e les flots
des (œ u v re s des) m ains. lu i so n t e n tièrem en t so u m is, e t q u ’ il lu i e st aisé
C h a p . X I V . — 1 - 6 . A u tr e ex em p le p o u r m on ­ de d ir ig e r le co u rs d’ un vaisseau q u i v o g u e su r
tr e r la fo lie de ce u x q u i a d o ren t les id o le s ; il l ’o céan . — E t ia m s i s in e a rte ; sans la m oindre
e st e m p ru n té à la n a v ig a tio n (a liu s n a v ig a r e...). co n n aissan ce de l’a r t n a u tiq u e ; com m e il a r riv a
L a n arratio n est très p oétiqu e. — In c ip ie n s . à N oé, d o n t p arlera le v e rs. 6. — Ut n o n essent
M ieu x : s u r le p o in t de... (p iA ).to v). — L i g n o ; v a c u a ... ( v e r s . 5 ) . L ’u tilit é su rn a tu re lle de la
le bois du v aisseau . L e g r e c o rd in aire a ttX oîou, n a v ig a tio n : elle se rt à m ieu x fa ire co n n aître I03
n av ire. — L ig n u m ; la sta tu e de bois q u i é ta it œ u v res d iv in e s , c . - à - d . les p rod u its variés de
h a b itu e lle m en t placée à la proue ou à la poupe ch aq u e co n tré e , e t à les rép an d re p a rto u t au
des an cien s v aisseau x . V o ye z A c t. x x v m , 1 1 , e t m oyen du co m m erce. — E x ig u o lig n o cred u n t...
1’A tl. a rchéol., pl. l x x i v , flg. 7, 12. — l lt n d e n im F a it so u v e n t sign alé . Com p. H orace, O d., I, n , 9,
(le n av ire) cu p id ita s... C ’e st s u rto u t l ’am o u r du e t la p rière des m arin s breton s : « Sau vez-n o u s,
sain q u i a donné naissan ce à la n a v ig a tio n ; du ô D ie u l V o tre océan e st si g ra n d , e t nos b a te a u x
m oins la co n stru ctio n d’ un vaisseau est une œ u v re sont si p e tit s ! » A n a ch a rsis d is a it q u e , s u r un
de sagesse (s a p ie n tia fa b r ic a v it..,) ; rien de sem-. v a is s e a u , l ’on n ’e st séparé d e la m o rt q u e p a r
54 Sap. X IV , 6-14.

ligno credunt homines animas suas, et hommes oonfient lenr vie à un morceau
transeuntes mare per ratem liberati de b o is,et, traversant la mer, ils arrivent
sunt. sains et saufs sur un vaisseau.
6. Sed et ab initio cum perirent su­ 6. Aussi, dès l’origine, lorsque les
perbi g igantes, spes orbis terrarum ad géants superbes périssaient, l’espérance
raiem confugiens, remisit sæculo semen de l'univers, réfugiée sur un vaisseau,
nativitatis quæ manu tua erat gubernata. conserva au monde la bemence de la pos­
térité, grâce à votre main qui la gou­
vernait.
7. Benedictum est enim lignum per 7. Car béni est le bois qui sert à la
quod fit justitia ; justice ;
8. per manus autem quod fit ido- 8. mais l’idole fabriquée de main
lum maledictinn est et ipsum, et qui fe ­ d ’homme est maudite, elle et celui qui
cit illud; quia ille quidem operatus est, l’a fa ite; car celu i-ci l'a faite, et celle-
illud autem cum esset fragile, deus cog­ là , n’étant qu’un bois fragile, a reçu le
nominatus est. nom de Dieu.
9. Similiter autem odio sunt Deo im ­ 9. Car Dieu a également en horreur
pius et impietas ejus; l’impie et son impiété ;
10. etenim quod factum est cum illo 1U. et l’ouvrage souffrira la même
qui fecit tormenta patietur. peine que celui qui l’a fait.
11. Propter hoc et in idolis nationum 11. C’est pourquoi les idoles des na­
non erit respectus, quoniam creaturae tions ne seront pas épargnées, parce que
Dei iu odium factæ sunt, et in tentatio- les créatures de Dieu sont devenues des
nem aniinabus hominum, et in musci­ objets d’abomination, une cause de ten­
pulam pedibus insipientium. tation pour les âmes des hommes, et un
filet sous les pieds des insen-és.
12. Initium enim fornicationis est ex­ 12. Le commencement de la fornica­
quisitio idolorum , et adinventio illorum tion, c’est la recherche des idoles, et leur
corruptio vilæ est; invention est la corruption de la vie;
13. neque enim erant ab initio, ne- 13. car elles n’existaient pas au com­
qne erunt in perpetuum. mencement, et elles ne dureront pas à
jam ais.
14. Supervacuitas enim hominum ad- 14. C ’est la vanité des hommes qui les

u n e ép aisseu r de q u a tre d o ig ts. — Sed et ab m aléd iction . — C u m ... fr a g ile . Dans le g re c :


in it io (v e rs. 6) : à l’époque de Noé, au x p rem iers é ta n t co rru p tib le . — I m p le ta s eju s. Ici, 1 Id ole,
siècles de l'h isto ire de l’ h u m an ité. — S u p e r b i « q u i est le ré s u lta t co n c re t de l'Im piété » de
g iy a - te s . C f. G en. v i, 2, 4 ,1 7 . D é la ie n t ces g é a n ts ce lu i q u i l'a fab riq u ée. — N o n e rit resp ectu s.*.
p ervers qui a v a ie n t ca u sé le d é iu ge p ar leurs (v e rs. 1 0 . On n’a u ra au cu n égard p our les Idoles
crim es. — Sp '8 orbis : N oé e t les siens, q u i res­ des p aïens. Quel cas falt-o n a u jo u rd 'h u i, sous le
tè r e n t seuls p our rep eu p ler la terre. — U e m ls lt ra p p o rt re lig ie u x , des plus belles statue» de J u ­
sæ cu lo : a î w v i , au m onde. — Sem en n a t i• p ite r e t d ’A p o llo n ? Le g re c ex p rim e la m êm e
v ita tis . P lu tô t : une sem ence de gé n é ra tio n . U n pensée en term es p o sitifs : Il y a u ra v is ite
g erm e q u i d e v a it em pêch er le gen re hum ain de (iTC.ijv.otzr,) p ou r les Idoles : c.-à-d. qu e D ieu les
p é rir. — Q uæ m a n u t u a la m ain d iv in e d a ig n a an é a n tira . Cf. u , 20 ; n i , 7. — Q u o n ia m ... i n
te n ir e lle -m ê m e le g o u v e rn a il de l’a r c h e , p o u r o d iu m ... L’é c riva in sacré Insiste s u r la raison de
em pêch er ce p rem ier n a v ire de som brer. ce ch â tim e n t. D ’ap rès le g r e c : Dans la cré atio n
7 - 1 3 . M alédiction lan cée co n tre les Idoles e t de D ieu eiles sont (les Idoles! u n e ab om in a tio n .
ce u x qui ies ad oren t. — B e n e d ic tu m ... tig n u m . — I n ten ta lio n em : u n scan d ale, d it le g r e c .—
L es Pères o n t ap p liqué ce te x te à la c r o ix , q u e I n m u s c ip u la m . L’ Im age si fréq u en te du filet
les é c rits du N o u veau T e sta m e n t n o m m en t p a r­ q u i s aisit les âm es. — F o r n ic a tio n is (v e rs . 12).
fois « le bois » p a r antonom ase ( c f . A c t. v , 30 ; M étap h ore non m oins fré q u e n te dans la B ib le
G ai. n i, 13. e t c .) ; m ais c’est là év id em m en t u n e p ou r d é sig n e r l’ Id olâtrie. C f. D en t, x x x i , 1 6 ;
ap p lication m y s tiq u e , c a r c ’est de l’arch e q u ’ il J u d . n , 1 7 ; Os. i i , 3 - 5 , e tc . — N iq u e ... ab in i ­
e st ici question d’ap rès le c o n te x te .— P e r q u o d ... tio ( v e r s . 1 3 ) . L ’ Id olâtrie n ’a p aru s u r la te rre
ju s it t ia : le bois d o nt on fa it un u sage très lé g i­ q u ’a v e c Ia co rru p tio vitæ , ap rès le d é iu g c ( v e r s . 12),
tim e ; par exem p le, p our co n stru ire un v a issea u . e t elle s’ é te ln t p a rto u t où p én ètre l’É v a n g ile
— M a led ictu m ... (v e rs. 8). M aléd ictio n q u i a tte in t (n eq u e eru n t...).
so it l’ idole, so it ce lu i qui l ’a fab riqu ée. C f. D eu t. 3® T ro isiè m e form e de l’ id o lâ trie : le c u lte des
x x v i l , 1 5 ; P s. e x t n , seconde p artie, 8. — Q u ia hom m es d iv in isé s. X I V , 1 4 - 2 1 .
t Ile q u id e m ._ V e rs. 8b -1 0 , m o tif de ce tte d ouble 14. In tro d u ctio n e t thèm e de oet alin éa. —
8a p . X IV , 1 5 - 1 7 .

a introduites dans le monde ; aussi eu venit in orbem terrarum; et id eo b iev is


trouvera-t-on bientôt la tin. illorum finis est inventas.
15. Un père, accablé d’une douleur 15. Acerbo enim luctu dolens pater
amère, a fuit l ’image du fils qui lui avait cito sibi rapti filii fecit im aginem ; et
été prématurément ravi, et il s'est mis illum qui tunc quasi homo mortuus fue­
à adorer comme dieu celui qui était mort rat nunc tanquam deum colere coepit, et
peu auparavant comme un homme, et il constituit inter servos suos sacra et sa­
lui établit parmi ses serviteurs un culte crificia.
et des sacrilices.
16. Puis, le temps s’écoulant, cette 16. Deinde interveniente tempore,
coutume criminelle s’afferm it, et l’erreur convalescente iniqua consuetudine, hic
fu t observée comme une loi, et les idoles error tanquam lex custoditus est, et ty­
furent adorées sur l’ordre des princes. rannorum imperio colebantur figmenta.
17. Et lorsque les hommes ne pou­ 17. Et hos quos in palam homines
vaient honorer en face ceux qui étaient honorare non poterant propter hoc quod
loin d'eux, ils faisaient apporter de loin longe essent, e longinquo figura eorum
leur portrait, ou bien ils faisaient faire a llata, evidentem imaginem regis quem
l’image visible du roi qu’ils voulaient honorare volebant fecerunt, ut illum qui

S u p erv a cu ita s... hæ c. D ’ap rès le g re c : C ’e s t p ar p e rio . L a fla tte rie fit les p rem ières d é m a rc h e s,
la v ain e glo ire des hom m es q u ’elles (le s id o les) d ’ap rès le vers. 17 ; en su ite v in re n t les d écrets
sont en trées dans le m onde. — E t id eo brevis... ty r a n n iq u e s , com m e le m on tre l’ h isto ire d e la
fin is . C f. vers. 13b. Ce qui
e st le fr u it de la v a n ité ne
s a u ra it d u re r to u jo u rs. L i t ­
té ra le m e n t d an s le g re c :
U n e tin rapid e a é té d écidée
( p a r D ie u ) co n tre elles.
15. Le cu lte e x a g é ré des
m orts a été une prem ière
cau se de ce tte fo rm e spé­
ciale d 'id o lâ trie . Com p. Cl-
c é r o n , de N a t. d e o r u m ,
i, 42. S ain t J u s tin , L a cta n c e
et d ’a u tres an cien s é c ri­
v a in s o n t sig n a lé p areille­
m en t ce fa it. — A c e r b o ...
lu c tu . A la le ttre dans le
gre c : un d euil p ré m a tu r é ,
c .- à - d . hors de sa iso n , e x a ­
géré. — Itu p ti f i l i i ... im a ­
g in e m . C et acte, si légitim e
en lu l- m ê m e , en am ena
d ’a u tre s q u i é ta le n t réelle­
m en t Id olâtrlqu es : deu m
colere... Les d ie u x lares des
R o m a in s , et p ro b ab lem en t
au ssi les Ç r â ftm des Chal-
déens' e t des H éb reu x ,
é ta ie n t les a n c être s d iv i­
nisés. C f. G cn. x x x i , 30, e t
la note ; I R eg. x i x , 13, etc.
— Sa cra et sa c rific ia . Dans
le g re c : des m ystères ( le
cé rém o n ial d u c u lt e ) et des
sacrifices.
1 6 - 1 7 . Seconde cause :
l'a m b itio n des prin ces e t S t a t u e s m o r tu a ir e s de R a - h o t e p e t d e sa fe m m e N e fe rt.
la basse fla tterie de leurs ( D ’a p r è s l e s o r i g i n a u x é g y p t i e n s . )
su jets. — C o n v a le s c e n te ...
L e m al ne ta rd a pas à s’éte n d re triste m e n t. Ch aldée (cf. D an . n i, 5), de l'É g y p te e t de Rom e
— T a n q u a m lex. Ce q u i n’ a v a it été d ’abord — F ig m e n ta : t x les im a g e s sculptées,
q u ’u n u sage p r iv é , to u t à fa it lib r e , d e v in t les sta tu es. — In p a la m ... h on orare i lus cla i­
o b lig a to ire de p a r la loi. — T y r a n n o r u m im - rem en t : èv o '^ e i, d ’une m an ière v isib le , en per-
56 S a p . X I V , 18-22.

aberat tanquam pra;sentem colerent sua honorer, afin de rendre à celui qui était
sollicitudine. absent un culte aussi zélé que s’il eût été
présent.
18. Provexit autem ad horum cultu­ 18. L ’adresse admirable du sculpteur
ram et hos qui jgnorabant artificis ex i­ augmenta encore ce culte dans l ’esprit
mia diligentia. des ignorants eux-m êm es.
19. Ille enim, volens placere illi qui 19. Car l’artiste, voulant plaire à celui
ee assumpsit, elaboravit arte sua ut si­ qui l’employait, épuisa tout son art à
militudinem in melius figuraret. embellir la ressemblance du portrait.
20. Multitudo autem hominum, ab­ 20. E t la foule des hommes, séduite
ducta per speciem operis, eum qui ante par la beauté de l’œ uvre, regarda comme
tempus tanquam homo honoratus fuerat un dieu celui qui auparavant était honoré
nunc deum aestimaverunt. comme un homme.
21. E t hæc fuit vitæ humanæ dece­ 21. T elle fu t l’illusion de la vie hu­
ptio, quoniam aut affectui, aut regibus m aine, provenant de ce que les hommes,
deservientes homines, incommunicabile devenus esclaves de leurs affections ou
nomen lapidibus et lignis imposuerunt. des rois, donnèrent à des pierres et à du
bois le nom incommunicable.
22. E t non suffecerat errasse eos circa 22. Et il n’a pas suffi aux hommes

*onne. — E lo n g in q u o .. . a lla ta . C’e st ce qui se 22-31. — A ffe c ta i. L e g r e c d it : au m a lh e u r; m ais


p assa très o rd in airem e n t à R o m e , o ù les em pe­ c ’e st la m êm e pensée. Com p. le v e rs. 15. — A u t
re u rs e n v o y a ie n t le u r s ta tu e d ans les provin ces, reg ib u s. R ésum é des
p o u r q u ’elles y reçu ssen t des h o n n eurs d iv in s. v ers. 16 e t 17. — I n ­
— Ut... colerent. D ans ie g re c : p ou r fla tter. T r a it co m m u n ic a b ile no­
de p sych olo gie qui a son im p o rtan ce dans ce p as­ m en : le nom q u i ne
s a g e , p arce q u ’ü ré v èle un des cô tés m esquins co n v ie n t q u ’au v ra i
de l’ id o lâtrie. D ieu e t que n u l a u tre
18-20 . T ro isièm e cause : l'h a b ile té intéressée n ’a u r a it d û p o rte r. Cf.
des artiste s. — A d h o ru m c u ltu r a m . D ’après le Is. x l ii, 8.
g re c : à l’accroissem en t de ( c e t t e ) su p erstitio n . 4° L e s ré su ltats e x ­
— E x im ia d ilig e n tia . P lu tô t : l’am bitio n trêm e m e n t p e rn icie u x
Tt|J.ca). — I lle e u im ... L e s v ers. 19 e t 20 e x p liq u e n t de l’Id olâtrie. X I V ,
très bien le fa it q u ’a sign alé ie v ers. 18. — P l a ­ 2 2 -3 1 .
cere l l l i q u i se... C .- à - d . an p rin ce q u i a v a it p ris 22-31. C om m en t e ile
l ’a r tis te à son serv ice. L e g r e c d it p lus sim p le­ p ro d u it la p lus h o n ­
m en t : V o u la n t p laire au g o u v e rn a n t. — E la b o ­ teu se im m o ra lité . —
r a v it a rte... L a d escription est très p ittoresq u e. N o n su ffecerat e rra s­
’ E$e6tct(7aTO m arq u e des effo rts In tenses, pro­ se... P o u r les païens
lo n gés. N ous som m es loin des g ro ssières idoles
d e bois q u e nous av o n s v u fa b riq u e r p lus h a u t
(x rn , 10 e t ss.) ; nous v o ic i a u x Ûnes s ta tu e s de
m arb re, d’iv o ire ou d’a u tre s m atières précieuses,
scu lp tées p a r les P ra x itè le e t les P h id ia s. —
A b d u cta per sp eciem (v e r s . 20 ). D ans le g re c :
S éd u ite p ar la g râ c e . C f. x r n , 3, 7 .— D eum aesti­
m a v er u n t : (7Éëï<7p.a, un o b je t de cu lte . « C’e s t
p o u r é v ite r le d a n g e r sign alé i c i, — le d an g er
d e l’a d m ira tio n se tra n sfo rm a n t en id o lâ trie, —
q u e to ute s cu lp tu re des être s v iv a n ts , ex cep té
ce lle des ch éru b in s, é ta it in te rd ite a u x Israé lites. »
C f. E x . x x , 4.
21. R é c a p itu la tio n e t con clusion . —
E t hæ c. M ieu x v a u d r a it le n eu tre : E t
c e la ...; savo ir, l ’id o lâ trie sous ses d iffé­
ren tes form es. — V itæ h u m a n æ de­
ceptio. D’ap rès le g re c : un p iège p ou r
la v ie des hom m es ; c .- à - d . p our
le m onde. S a in t P a u l a d é crit m ieu x
que personne (R o m . x, 21 -3 2 ) l’ Influence
d élétère du paganism e s u r la société. Statue du r o i é g y p t ie n C h a fr a , lo n g t e m p s a d o r é c o m m e u n d ie u .
L e s païens eux-m êm es en g é m is s a ie n t;
à p lus fo rte raison les P è re s , qui tr a c e n t des ! l’e rre u r in te lle c tu e lle n 'a pas su ffi; elle a é té
ta b le a u x désolants de ces ra va g es. V o y e z les v ers. 1 b ien tô t su iv ie d ’a ffre u x d ésordres dans la con-
SAP. X IV j 23-30. 57

d’être dans l'erreur touchant la connais­ Dei scientiam ; sed et in magno viventes
sance de D ieu; m ais, vivant dans la inscientiæ bello, tôt et tam magna mala
grande confusion que crée l’ignorance, pacem appellant.
ils donnent le nom de paix à des maux
si nombreux et si grands.
23. Car, ou bien ils immolent leurs 23. Aut enim filios suos sacrificantes,
propres enfants, ou ils offrent des sacri­ aut obscura sacrificia facientes, aut in­
fices clandestins, ou ils célèbrent des saniæ plenas vigilias habentes, •
veilles pleines de folie :
24. aussi ne gard en t-ils aucune pu­ 24. neque vitam, neque nuptias mun­
deur, ni dans leur vie, ni dans leurs das jam custodiunt ; sed alius alium per
mariages; mais l’un tue l ’autre par en­ invidiam occid it, aut adulterans con­
vie, ou l’outrage par l ’adultère ; tristat ;
25. tout est affreusement m êlé, le sang, 25. et omnia commista sunt : sanguis,
le meurtre, le vol et la tromperie, la cor­ homicidium, furtum et fictio, corruptio
ruption et l’infidélité, le tumulte et le et infidelitas, turbatio et perjurium, tu­
parjure, le trouble des gens de bien, multus bonorum,
26. l ’oubli de D ieu, la souillure des 26. Dei immemoratio,, animarum in­
âmes, l’avortem ent, l ’inconstance des quinatio, nativitatis immutatio, nuptia­
m ariages, les excès de l’adultère et de rum inconstantia, inordinatio mœchiæ et
l’impudicité. impudicitiae.
27. Car le culte des idoles abominables 27. Infandorum enim idolorum cultura
est la cause, le principe et la fin de tout omnis mali causa est, et initium , et
mal. finis.
28. Car ou bien ils s’abandonnent à la 28. A u t enim dum laetantur insaniunt,
folie dans leurs divertissem ents, ou ils aut certe vaticinantur falsa, aut vivunt
font des prédictions pleines de mensonge, injuste, aut pejerant cito.
ou ils vivent dans l’injustice, ou ils se
parjurent aussitôt.
29. Car, ayant mis leur confiance en 29. Dum enim confidunt in idolis quæ
des idoles qui n’ont pas d’âm e, ils es­ sine anima sunt, male jurantes noceri se
pèrent n’être pas punis de leurs parjures. non sperant.
30. Mais ils seront à bon droit punis 30. Utraque ergo illis evenient digne,

d u ite. — I n m a g n o v iv en tes... bello. L u t te In­ T u m u lt u s b o n o r u m . L e g re c d it p lu s cla ire m e n t :


tim e e t v io le n te , q ue d é c r iv e n t les v e rs e ts su i­ l’ac tio n de tr o u b le r les bons. C f. ii, 10-20. — D ei
v a n ts . L e s p assions fu rieu ses 1 — P a ce m a p p el­ im m e m o r a tio (v e rs . 26). D ’ap rès le g r e c : X^-P1-
la n t : q u o iq u e ce s o it le co n tra ire de la p aix . t o ; ctp .vrff.ci, l’o u b li des g r â c e s ; la pensée est
C f. J e r . v i, 14. — F ilio s ... s a c rific a n te s : à B a al, d o nc la m êm e a u fo n d . — N a tiv ita tis im m u ta ­
à M oloch, à Cham os, etc. Com p. x i i , 5 , e t la note. tio . « S u p pressi e t su p p o siti p a r tu s , » d it Bos-
— O bscu ra s a c rific ia . D’ap rès le g r e c : des m y s ­ su et. H o rrib le s f r u it s de l’ Im m oralité. — N u p t i a ­
tères secrets. L e s ab om in a tio n s q u i acco m pa­ r u m in c o n s ta n tia . En G rè ce e t à R om e, le d iv orce
g n a ie n t le c u lte de ce rta in e s d iv in ité s ( le s m y s ­ a tte ig n it des p rop o rtio n s h onteu ses. C ’é ta it bien
tè re s d’É le u sls, de C y b è le , de B a cch u s, e t c . ) . — p ire a ille u rs . — I n fa n d o r u m en im ... (v e rs . 27).
I n s a n iæ p le n a s v ig ilia s . D ans le g re c : de fo lles L ’a u te u r g én é ra lise , e t affirm e q u ’il n ’e s t pas un
o rgie s d’ in stitu tio n s étra n g ères. C f. II M ach. v i, 4 ; crim e d o n t l’id o lâ trie ne co n tien n e le germ e.
R o m . x m , 1 3 ; I P e tr. iv , 3. — N eq u e v ita m ... A sse rtio n d ’u n e ab solu e v é rité . L a loi ju iv e In ter­
c u s to d ia n t ( v e r s . 2 4 ). E n e ffe t, com m e l ’a jo u te d is a it de p ron o n cer le nom des Idoles ( c f . E x .
la seconde m o itié du v erse t, a liu s a liu m , occid it. x x n i , 1 3 ; D eu t. x x i, 3 ; P s. x v , 4 ); de là l’épl-
L ’égo ïsm e est un des p rem iers fr u it s de l ’id o lâ­ th è te « In fan d a ». — A u t en im ... (v e rs. 28). P re u v e
tr ie . — N eque n u p tia s m u n d a s . L a p re u v e v ie n t q ue to u t a b o u tit a u crim e ch ez les p a ïe n s, ca r
au ssi à la lig n e s u iv a n te : a u t a d u lter a n s... L es le u r n a tu re v icié e le s p orte co n sta m m en t a u x
a u te u rs classiq u es co m m en ten t lo n g u em en t e t ex cès. — L e u r s Joies se tra n s fo rm e n t en o rg ie s :
d o u lo u reu sem en t ces d eu x tr a its . T lte - L lv e , en tre d a m læ ta n tu r, in s a n iu n t . — V a tic in a n tu r fa ls a .
a u tres, p a rla n t des B a cch an ales, sig n a le les « s tu ­ C icéro n l’a d m e tta it fra n ch e m e n t : « O racu la, par-
p r a , v en en a ln testin æ q u e cæ d es » q u i y a v a ie n t tim falsa. » {D e d i v ., n , 5 6 . ) — P ejera n t cito.
une la rg e p a rt ( x x x i x , 8). — O m n ia co m m ista ... L e s v e rs . 2 9 -3 1 e x p liq u e n t p ou rq u oi le p arju re
(v e rs. 25). Confusion h o rrib le de to u te so rte de e s t si fré q u e n t ch e z les païen s : c ’est qu e leurs
c r im e s , d o n t les p rin cip au x so n t sign alés dans d ie u x , au nom desqu els Ils p rê te n t s e rm e n t,
la lo n gu e én u m ératio n q u i s u it : s a n g u is, honiU ne le u r in sp ire n t au ou n e cra in te sérieu se (n o -
ç id iu m . . C f. Rom . I , 2 1 - 3 1 ; é a l. v. 1 9 - 2 1 . — ce rf se n o n sp era n t). — TJtraque erg a...( vers, 30).
G8 S a p . X I V , 31 - X V , 4.
quoniam maie senscmnt de Deo atten- de ce double crim e, parrr avcrir en de
Dieu des sentiments impies en révérant
dt-me- i d o l i s , el juraverunt injuste in
dolo contemnentes justitiam. les idoles, et pour avoir fait de faux
serments en méprisant la justice par
leur perfidie.
31. Non enim juratorum virtus, sed 31. Car ce n’est pas la puissance de
peccaniiuin pœ na, perambulat semper ceux par qui ils ont juré, mais la peine
injustorum prævaricationem. duc aux pécheurs, qui punit toujours la
prévarication des hommes injustes.

C H A P I T R E XV

1. Tu autem , Deus noster, suavis et 1. Mais vous, notre Dieu, vous êtes
verns es, patiens, et in misericordia dis­ doux, fidèle et patient, et vous gouver­
ponens omnia. nez tout avec miséricorde.
2. Eienim si peccaverimus, tui sumus, 2. Car, si nous péchons, nous sommes
scientes magnitudinem tuam ; e t s i non a vo n s, nous qui connaissons votre gran­
peccaverimus, scimus quon.am apud te deur; et si nous ne péchons pas, nous
sumus computati. savons que nous sommes comptés au
nombre dos vôtres.
3. Nosse enim te consummata justitia 3. Vous connaître, c’cst la parfaite
est; et scire justitiam et virtutem tuam ju stice; et comprendre votre équité et
radix est immortalitatis. votre puissance, c’est la racine de l’im­
mortalité.
4. Non enim in errorem induxit nos 4. Aussi n’avons-nous pas été induits
hominum malae artis excogitatio, nec en erreur par les inventions de l’art per­
umbra pictune labor sine fructu, effigies nicieux des hommes, ni par le vain tra­
sculpta per varios colores, vail des ombres de la peinture, ni par
une figure sculptée et peinte en diverses
couleurs,

N éanm oin s, an lien rte l’ Im p un ité q u 'ils espèren t, d élicat. A lo rs m êm e q u ’ un ce rta in nom bre des
Ils recu eillero n t une d ouble v en g ea n ce, ca r ils Isra é lite s se m o n traie n t In grats et infideles en ­
seron t punis soit p our le u r M o lâ irie (.m aie... de v ers Jeh o vah , le S e ig n e u r n’a b an d o n n a it pas sa
D e o ..) , s o i t p our leur p a rju re ( ju r a v e r u n t in - n atio n . — Si n o n . . . , s c im u s ... V arian te intéres-
iu ste ). L 'é q u iv a le n t g rec île ju s t i t ia m est aJ'.â- 8am e dans ie g re c : M ais nous ne pécherons pas,
r r , T o : , la « 'sain te té » du serm ent. — P a r q u i Ils sach an t... Ils p ren n en t d o nc la résolution de ne
seront^ ch â tiés, vers. 31 Ce ne sera p oin t p ar la pas offen ser un Dieu si bon et si p a rfa it. — A p u d
p uissance rte leu rs vaines Id oles, an nom d es­ te... co m p u ta ti : Ils o n t é té com ptés, d én om brés,
q u elles ils a v a ien t ju ré ( n o n ... ju r a t o r a m . . . ) , com m e a p p arte n an t au S eig n eu r. Us d em eu ren t
m ais par la ju s tic e du 'r a i D ieu, qui fo n d ra to u t d o nc son peuple en to u te h ypo thèse. — N osse...
à coup su r eu x ( p era m buian a t ; dans le g r e c : le... j u s t it ia (v e rs . 3 b C f. Jo an . x v n , 3. A co n ­
m ot très e x p re s s if). d itio n , bien en ten d u , qu e c e lle con n aissan ce so it
acco m pagn ée d’ une v ie sain te, con form e a u x v o ­
S e c t io x III. — C o n tra ste e n tre le s p a Ie n s lontés d iv in es. — S cire ju s tit ia m et v ir tu te m ...
ET LES ADORATEURS DE JÉH OVAK. XV, 1 — L e g re c su p p rim e le p rem ier de ces s u b s ta n tifs :
X I X , 20. co n n a ître ta force. — R a d tx im m o r la liia tis .
Kn se so u ven an t de la to u te -p u is s a n c e de D ien,
| I. — L e co n tra ste est proposé d ’u n e m a n ièr e
l'hom m e co n çoit une te rre u r sa lu ta ire e t d e ­
gén éra le. X V , 1 - 1 7 .
m eu re plus s a g e : o r la sagesse est u n e so u rce
1° P riv ilè g e s des am is rie D ieu. X V , 1 - 3 . de vie e l d 'im m o ria iiié . C f. i, 16 : rri, 4 : i v , 1, e tc,
C hap, X V . — 1 - 3 T u a u te m , f>e»s...- Pieuse 2= F o lie de ce u x q u i ad o re n t les Idoles. X V ,
e t é m ou van te tran sitio n . Le pronom nnster, q u i 4 -6 .
oppose le D ieu'ries J u ifs, l'u n iqu e vrai D ieu, a u x 4 - 6 . L es H é b re u x é ta ie n t ch ers à D ieu p arce
fau sses d iv in ité s p aïen n es, est très fo rte m e n t q u ’ ils ne s 'é ta le n t pas laissé corrom pre p ar l'îilo-
accen tu é. — B elles ép ith ètes p our ca ra cté ris e r lâ trie : les païens lu i d ép laisen t p ou r le m otif
l'essence d iv in e : s u a r is , rerus, p a tien s... L a der- co n traire. — N o n ... in errorem ... Bien s o u v e n t,
nlere, in m ise rico r d ia d isp o n e n s, e s t co m m entée 11 n’e st q u e tro p v r a i, Israël iu l-m ê m e s’éta lt
t u vers, 2. — S i p e cca verim u s, tu i... T r a it bleu liv r é au c u lte des Idoles ; m ais U é ta it resté fldèlç
Sap. XV, 5-9. 59

6. dont la vue excite la passion d’un 5. cujus aspectus insensato dat con­
insensé, et lui fait aimer le fantôme sans cupiscentiam, et diligit mortuæ imaginis
vie d'une image morte. effigiem sine anima.
6. Ceux qui aiment le mal sont dignes G. Malorum amatores digni sunt qui
de mettre leur espérance en de tels dieux, spem habeant in talibus, et qui faeiuai
et aussi ceux qui les font, ceux qui les illos, et qui diligunt, et qui colunt.
a im en t, et ceux qui les adorent.
7. Un potier qui manie la terre molle 7. Sed et figulus mollem terram pre­
en fait par son travail toute sorte de m ens, laboriose fingit ad usus nostros
vases pour notre usage, et, de la même unumquodque vas ; et de eodem luto
argile, il en forme qui sont destinés à fingit quæ munda sunt in usum vasa, et
des emplois honnêtes, et d’autres pour similiter quæ bis sunt contraria; horum
des emplois contraires; et le potier e s f autem vasorum quis sit usus, judex est
le juge de l’usage de ces vases. figulus.
8. Puis par un vain travail il forme 8. Et cum labore vano deum fingit de
un dieu aveo la même boue, lui qui peu eodem luto, ille qui paulo ante de terra
de temps auparavant a été fait de terre, factus fuerat, et post pusillum reducit
et qui doit bieniôt retourner au lieu de se unde acceptus est, repetitus auimæ
son origine, lorsqu’on lui redemandera debitum quam habebat.
l ’âme qu’il avait reçue en dépôt.
9. Toutefois il ne s’inquiète pas de ce 9. Sed cura est illi non quia labora­
malheur futur, ni de la brièveté de sa turus est, nec quoniam brevis illi vita
v ie , mais il rivalise avec les ouvriers en est, sed concertatur aurificibus et argen-.
or et en argent; il imite aussi ceux qui tariis; sed et ærarios imitatui , et glo­
travaillent l’airain, et il met sa gloire riam præ fert, quoniam res supervacuas
à exécuter des ouvrages inutiles. fingit.

k D ieu d an s 1’en sem ble. A u r e s te , d epuis i’ e x ll g â te a s u iv i la leçon o p sljiv, q u i p a ra it ê tre la


il a v a it é té ra d ica lem en t g u é ri sous ce ra p p o rt. m e ille u r e .— E t ü ü i g i t . . . P e u t - ê t r e l’é criva in
sacré a - 1 - il vou lu faire allu sio n a u x passions
insensées q u e m en tion n e l'h isto ire e t q u i a v a le n t
des sta tu es p ou r o b je t (eom p. P lin e , lli s t . n a t.,
x x x v i , 5 , 4 ; A rn o b e . ad v. G m t., v i , 2 2 ). Du
m oins 11 rép ète q u e l ’a r t mal com pris é ta it.s o u ­
v e n t une occasion d 'Id o lâ irle. — A m a to re s
( v e r s . 6 ) : È p aT T cu , expressio n h ab itu e lle m e n t
rése rv é e p ou r d ésign er l'a m o u r Im pur.
3° Les fa b ric a n ts d 'id oles. X V , 7-17 .
7 - 1 3 . C on tre les p o tiers q u i p rép aren t des
Idoles d’a rg ile . — Sert et f l g u i u s .. . D escription
an a lo g u e à ce lle du eh ap. x m , 1 0 - 1 9 ; elle est
au ssi irè s d ra m a tiq u e e t abon de en tr a its de
m ordan te Ironie. — T erra in p r em m s . V o ilà le
p m ier ù 1 œ u v r e , e t le n a ira te u r le s u it de très
p n s d an s son tr a v a il. — De eodem luto... S a in t
P a u l, Rom . ix , 21, re lè ve ég a le m e n t ce tr a it, m ais
il en fa it une a u tre ap p lic a tio n . — Vm n labore
v an a (v e r s . 8 ). L e g re c d it plus : A v e c u n e fa ­
tig u e m au v aise, e .- ù - d . g riè v e m e n t c o u p a b le .—
Itle q u i p a u lo au te... D étail très iro n iq u e : celu i
qui fab riq u e des d ieu x d’a rg ile a é té lu i-m ê m e
La r e i n e T a i a ( l ’ n n e d e s p lu s b e lle s s c u l p t u r e s tiré «lu lim on de la terre (cf. G én. il. 7), e t 11 y
d e l 'a n c ie n n e E g y p t e ) . ren tre ra bien tôt (G en. m , 1 9 ) .— R epetitu s a n i -
m æ d e b itu m . Pen-ée p ro fo n d e : la vie n’est qu 'u n
— M a læ a rtis... V o y e z x i v , 18-20, e t le com m en ­ p rê t que Dieu a fa it à l'hom m e, et q u e c e lu i- e l
ta ire . — O m bra p ictu r æ ... Dans le g rec : le tr a ­ d e v ra lui rendre a v e c usure. — Sed cu ra ... illi...
vail in fru c tu e u x des p ein tres d ’o m b re. — S c u lp ta . (v e rs . 9). Ces fab rican ts d'idoles d 'a rg ile o n t un
L e g re c em ploie un term e d é d a ig n e u x , q u i si­ souci bien plus g ran d que ce lu i des com ptes q u 'ils
gn ifie : m aculé de d ifféren tes co u leu rs. - D ut d e v ro n t ren d re à Dieu après le u r m o rt <la b o ra ­
co n cu p isce n tia m . L e g re c o rd in a ire p orte : d ; tu r u s est : x x u - v îiv , ê tre fa tig u é , est un e u p h é­
cê/eiôo; tp ’/ c x a i , « d e v ie n t un s u je t de h onte » j m ism e pou r d é sign e r la m o r t) : Us so n g en t k
(ou de reproohe, o .-A -d . d e c h â tim e n t). L a V u l- | riv a lis e r a v e c les o r fè v r e s , e t Us d o n n en t p ou r
r,o Sap. X V , 10-16.

10. Cinis est enim cor ejus, et terra 10. Son cœur n’est qne cendre, une
supervacua spes illius, et luto vilior vita terre vile est son espérance, et sa vie est
ejus ; plus méprisable que la boue,
11. quoniam ignoravit qui se finxit, 11. car il ignore celui qui l’a form é,
et qui inspiravit illi animam quæ ope­ qui lui a inspiré une âme agissante, et
ratur, et qui insufflavit ei spiritum v i­ qui a soufflé en lui l’esprit de vie.
talem.
12. Sed et æstimaverunt lusum esse 12. Ils se sont en outre imaginé que
vitam nostram, et conversationem vitæ notre vie est un jeu, et qu’il n’y a d’autre
compositam ad lucrum , et oportere un­ but de l’existence que le gain , et qu’il
decumque, etiam ex malo, acquirere. fau t acquérir par tous les moyens, même
par le mal.
13. H ic enim scit se super omnes de­ 13. C elu i-là sait bien qu’il est plus
linquere, qui ex terræ materia fragilia coupable que tous les autres, qui forme
vasa et sculptilia fingit. d’une même terre des vases fragiles et
des idoles.
14. Omnes enim insipientes, et in fe­ 14. Mais ils sont tous insensés, et m al­
lices supra modum animæ superbi, sunt heureux plus qu’on ne peut le dire, ces
inimici populi tui, et imperantes illi; orgueilleux, qui sont les ennemis de votre
peuple et qui le dominent ;
15. quoniam omnia idola nationum 15. car ils ont pris pour des dieux
deos estimaverunt, quibus neque oculo­ toutes les idoles des nations, qui ne
rum usus est ad videndum , neque nares peuvent ni se servir de leurs yeux pour
ad percipiendum spiritum, neque aures voir, ni de leurs narines pour respirer,
ad audiendum, neque digiti manuum ad ni de leurs oreilles pour entendre, ni des
Iractandum, sed et pedes eorum pigri doigts de leurs mains pour toucher, ni
ad ambulandum. de leurs pieds qui sont paresseux pour
marcher.
16. Homo enim fecit illos, et qui spi­ 16. Car c’est un homme qui les a faits, .
ritum mutuatus est is finxit illos. Nemo et celui qui les a formés n’avait qu’un
enim sibi similem homo poterit deum esprit d’emprunt. En effet, il n’est pas
fingere. d’homme qui puisse faire un dieu sem-
I blable à lui.

ce la un g ra n d fini à le u r t r a v a i l , q u i n ’e st to u ­ bonus e st o d o r e x re q u a lib e t. » J u v é n a l, S a L ,


tefo is que du clin q u a n t. — C i n is ... cor ejus x i v , 204.
( v e r s . 1 0 ) . L o cu tio n em pru n tée à Is. x l i v , 20, Q ui rem fa c ia s , re m ,
S i p o ssis, r e e te ; si n o n , q u o c u m q u e m odo rem .
d ’ap rès la tr a d u ctio n des L X X : a L e u r c œ u r est
H o ra c e , E p . . I, i , 65.
de la ce n d re : » c . - à - d . vid e e t sans asp irations
su périeu res. — S u p er v a cu a spes... D ans le g re c : P o u r le p o tie r en q u e s tio n , com m e p ou r la p lu ­
Son esp éran ce (l’ idole d’a r g ile dans la q u elle il se p a r t des fa b ric a n ts d’ id o le s, l’a r t é ta it a v a n t
con fle) e st p lus v a in e que la terre. — Iy n o r a v it to u t u n e affaire d ’a r g e n t, e t p o in t ou trè s peu
(sous-enten du « eu m ») q u i se f i n x i t . Ign oran ce u n e affaire de re lig io n . Cf. A c t. x ix , 23 e t ss. —
co u p a b le, com m e 11 a é té d ém on tré p lu s h a u t E i c e n im scit... (v e rs. 13 ). L e u r g ra v e cu lp a b i­
( x i i i , 1 e t ss. ), ca r le D ieu cr é a te u r a m arq u é lit é L ils sav e n t qu e leu rs sta tu e s ne so n t qu ’ un
to u tes ses œ u v res de sa s ig n a tu re . — A n im a m p eu de te r re , e t p o u rta n t ils tro m p e n t les hom m es,
sp e ra tu r : un e âm e a c tiv e , ag issa n te . — L u s u m a u x q u e ls ils les v e n d e n t com m e des d ieu x .
esse v ita m (vers. 12 ). S o u v e n t la v ie n ’é ta it pas 1 4 - 1 7 . Id o lâ trie gro ssière e t insensée des enne­
a u tre chose p ou r les païens q u ’un jeu fr iv o le . m is d u p eu ple isra élite. — Ils so n t caratérisés
C icéron, de O ffic., 1 , c r o y a it d e v o ir p ro tester co n tre d ’abord p ar tro is ép lth è te s gén érales : in s ip ie n ­
ce tte in terp réta tio n u n iv e rse lle : a N on Ita gen e­ te s , in fe lic es,... su p erb i. V a r ia n te dans le g re c .
r a ti a n a tu ra su m u s, u t ad lud um e t jocum fa c tl Insensés e t p lu s m alh eu reu x qu e l’âm e d ’u n en­
esse v id e a m u r; sed ad se ve rita tem p otiu s e t ad fa n t (v q îti'o u , un to u t p e tit e n fa n t q u i e st in c a ­
q u æ d a m s tu d ia g ra v io ra , i» — A d lu c r u m : un pable de se co n d u ire ). — Im p er a n tes i lli . Plu s
m arch é lu c r a t if, d it le g re c p lus fo rtem en t en­ fo rte m e n t dans le g re c : q u i l'o n t opprim é. —
core. A u tre préoccup ation des païens et de ce u x O m n ia i d o la ... d e o s ... D é ta il qu i fa it resso rtir
q u i le u r re s s e m b le n t: g a g n e r le p lus p ossib le, ce q u ’ il y a v a it de p ro fo n d é m e n t insensé dans le
p ou r jo u ir le p lus p ossible. P y th a g o re e t Cicéron c u lte païen : il é ta it d even u un éclectism e ab­
o n t em ployé la m êm e com paraison . — U n d ecu m ­ surd e, q u i p la ç a it su r les m êm es au te ls les d iv i­
que e tia m e x m a lo ... P lu s de loi m orale p our n ités les p lus d isparates. — Q u ib n s n eq u e o c u ­
ces cœ urs affam és de rich esses. L es a u te u rs c la s ­ lo ru m . . . T a b lea u iro n iq u e , q u i im ite ce u x dus
sique» citen t des m axim es sem blables. « L u c rl P s. c x m , seconde p artie , 4-7, e t c x x x iv , 15-17, —
Sap. XV, 17 — X V I, l 61

Î7. É tan t lui-m êm e mur tel, de ses 17. Cum euiin sit m ortalis, in artuum
mains criminelle'} il ne forme qu’une fingit manibus iniquis. Melior enim est
œuvre morte. Ainsi lui-m êm e il vaut ipse his quos colit, quia ipse quidem
mieux que ceux qu’il adore, car il vit v ix it, cum esset mortalis, illi autem
quelque temps, quoiqu’il soit mortel, et nunquam.
eux n’ont jam ais vécu.
18. Ils adorent les plus vffs anim aux, 18. Sed et animalia miserrima colunt ;
qui, comparés aux autres bêtes sans rai­ insensata enim comparata his, illis sunt
son, sont au-dessous d’elles. deteriora.
19. La vue même de ces anim aux ne 19. Sed nec aspectu aliquis cx his ani­
montre rien de bon en eux, car ils se malibus bona potest conspicere'; effuge­
sont soustraits à la louange de Dieu ç.t runt autem Dei laudem et benedictio­
à sa bénédiction. nem ejus.

CHAPITRE XVI

1. C’est pourquoi ils ont été tourmentés 1. Propter hæc et per his similia passi
comme ils le méritaient par des êtres sunt digne tormenta, et per m ultitudi­
semblables à c e u x -là , et ils ont été nem bestiarum exterminati sunt.
exterminés par une multitude de bêtes.
2 .M ais, au lieu de ces tourments, vous 2. Pro quibus tormentis bene dispo­
avez eu des faveurs pour votre peuple, suisti populum tuum , quibus dedisti
et vous lui avez donné la nourriture dé- concupiscentiam delectamenti sui novum

H om o... fe c it illo s (v e rs. 16). I l n ’ est pas su rp re ­ fo u r n ir a it une e x ce lle n te sig n ific a tio n ; m ais ce
n a n t que ces id o les so ien t sans vie, p uisque ce lu i n ’e s t q u ’u n e co n je c tu re . — Sed n ec a s p e c tu ..,
qu i ies fa b riq u e n’a lu i - môme q u ’une v ie d’em ­ C .- à - d . q u e, dans les a n im a u x , il n’e x is te au cu n e
p ru n t (s p ir itu m m u tu a tu s ...; com p. la n ote du b ea u té q u i puisse e x p liq u e r e t e x cu se r les h on ­
v e rs . 8 ). — N e m o ... h om o p o t e n t ... In ca p a b le n eurs id o lâ trlq u e s q u ’on le u r ren d . C f. x i v , 2 0 ,
de fo rm e r u n ê tre sem blable à lu i, l’h om m e l’est e t x v , 4 - 5 . — E ffu g e ru n t... la u d e m ... A llu sio n
bien m oins en co re de créer un D ieu ; lo rsq u ’ il à l’éloge qu e le C ré a te u r fit de ses d ifféren tes 1
l ’e n tre p ren d , c ’est un e œ u v re m orte q u i s o rt de œ u v re s ap rès les a v o ir p ro d u ite s. Les ê tre s a n i­
ses m ains ( m o r tu u m J in g it), e t 11 lu i e s t de b ea u ­ m és l’a v a ie n t reçu com m e to u t le reste de la
coup su p é rie u r (m elio r e n im ...). cré a tio n (cf. G en. 1 , 2 1 , 2 5 ) ; m ais ils a v a ie n t cessé
de le m é rite r en d e v e n a n t so lid aires du péché
§ II. — C ontra stes s p é cia u x en tre les É g y p tie n s
d’ A d am . L a b én éd ictio n q u i les a v a it appelés à
id o lâ tre s et les H éb re u x . X V , 18 — X I X , 5.
la v ie s’é ta it tra n sfo rm é e , com m e pou r le s e rp e n t
Ce p a ra llèle si rem arq u ab le a p o u r base les (G en m , 19), en u n e m aléd iction .
p rin cip a les plaies d 'E g y p te , p ar lesq u elles les p er­ C h a p . X V I . — 1 - 4 . D ieu se s e rt des an im a u x
sécu teu rs du peuple de Dieu fu re n t ju stem en t p o u r p u n ir les É g y p tie n s ; 11 rassasie les H éb reu x
ch â ties, tand is q u ’ Israël éch ap p ait à ta n t de m a u x . en le u r e n v o y a n t des cailles. — P a s s i ... d ig n e
L ’a u te u r a d éjà sig n a lé le fa it d ’u n e m an ière torm en ta . L e talio n , com m e plus h a u t (c f . x i , 5,
ra p id e (cf. x i , 5 - 1 6 ; ; il y re v ie n t p ou r in sister 1 5 - 1 7 ) . — P r o q u ib u s ... C o n tra ste e n tre le s o it
lo n gu em en t su r les d éta ils. des É g y p tie n s e t ce lu i des H é b re u x . — B ene
1° P re m ie r co n traste : la Sagesse ch â tie p ar d isp o s u isti.. D ’après le g re c : T u as fa it du bien
l ’a ctio n des an im a u x les a d o ra teu rs des a n i­ à to n peu ple. Sans d o u te la co n d u ite d’ Israël f u t
m a u x , ta n d s q ue les H é b re u x so n t épargn és. lo in d ’ê tre p arfa ite dans ce t épisode, ca r il m u r­
X Y , 18 — X V I , 15. m u ra co n tre D ieu , e t le b ie n fa it cé leste a b o u tit
1 8 - 1 9 . T ra n s itio n : la zo o lâtrle ch e z les É g y p ­ à un g ra v e c h â tim e n t; d u m oins ce n'en fu t pas
tiens. — A n im a lia m is e r r im a . D ’ap rès le g re c : m oins u n g ra n d b ie n fa it. C f. E x . x v , 1 - 1 3 ; N u m .
les plus o d ieux des a n im a u x . E n e ffe t, nous x , 1 1 - 3 5 ; P s. l x x v u , 26 e t ss. — C o n cu p iscen ­
l’avon s v u , les crocodiles m êm es e t les serp ents tia m delecta m en ti. D ans le g re c : (p ou r satisfaire )
é ta ie n t adorés en E g yp te . — I n se n sa ta e n im ... le d ésir d e ( le u r ) a p p é tit. — N o v u m saporem .
P a ssa ge d ifficile. L e tr a d u c te u r de la V u lg a te a L e m ets donné p ar D ieu f u t e x tra o rd in a ire
lu a v o a . L e g re c o rd in aire porte a v o t a , e t ne ( é tr a n g e , d it le g re c ) dan s son m ode, -r- O rty -
donne au cu n sens accep ta b le. Si on lit a v o i x , gom etra m . U n des noms grecs de la caille, con ­
<f en s tu p id ité , » on p e u t tra d u ire : Car, sous le servé p ar la V u lg a t e .— Ut illi... (v ers. 3). ’ E x e î-
ra p p o rt de la s tu p id ité , si l’on com pare les a n i­ v o i ( i lli ) rep résen te h ab itu e lle m e n t les É g yp tien s
m a u x e n tre eu x , q u elques-un s so n t pires que les dans ce passage, e t oeùtoi ( h i ) les H éb reu x . —
autres. L a co rrectio n i v i a , « en m éch a n c e té , « C oncupiscentes... L e s É g y p tie n s é p ro u v è re n t, eu x
62 Sap. X V I , 3 -9 .

6nporem, escam parans eis ortygowe- liciense qu’il désirait, les cailles que
traiu ; vous lui aviez préparées tomme un mets
d ’un goût nouveau ;
3. ut illi quidem concupiscentes es­ 3. de sorte que les uns, quoique pressés
cam, propter ea qute illis ostensa et missa de manger, n ie n t se changer en -aver­
snnt, eiiam a necessaria concupiscentia sion même leur appétit nécessaire, û cause
averterentur. Ili autem in brevi inopes de ce que vous leur montriez et que vous
facti novam gustaverunt escam. envoyiez contre eu x, tandis que les autres,
après n'avoir été dans le besoin que peu
de temps, goûtèrent une nourriture nou­
velle.
4. Oportebat enim illis sine excusa­ 4. Car il fallait qu’une ruine inévitable
tione quidem supervenire interitum exer­ fondît sur les premiers, qui exerçaient la
centibus tyrannidem ; bis autem tantum tyrannie , et que vous fissiez seulement
ostendere quemadmodum inimici eorum voir aux antres de quelle manière vous
exterminabuntur. exterminiez leurs ennemis.
5. Eieniiu cum illis supervenit sæva 5. Il est vrai que la fureur des bêtes
bestiarum ira , morsibus perversorum cruelles attaqua aussi vos enfants, et que
colubrorum exterminabantur. la morsure des serpents venimeux les fit
périr.
6; Sed non in perpetuum ira tua per­ 6. Mais votre colère ne dura pas tou­
m ansit; sed ad correptionem in brevi jours; ils ne furent que peu de temps
turbati sunt, signum habentes salutis ad dans le trouble, en vue de leur correc­
commemorationem mandati legis tuæ. tion , et ils eurent un signe de sa lu t, pour
leur rappeler les commandements de
votre loi.
7. Qui enim conversus est non per hoc 7. Car celui qui se retournait de ce c ô t é
quod videbat sanabatur, sed per te om­ n’était pas guéri par ce qu’il voyait, mais
nium salvatorem. par vous, qui êtes le Sauveur de tous.
8. In hoc autem ostendisti inimicis 8. En cela vous avez montré à nos
nostris, quia tu es qui liberas ab omni ennemis que c’est vous qui délivrez de
malo. tout mal.
9. Illos enim locustarum et muscarum 9. Car, pour eux, ils furent tués par
occiderunt morsus, et non est inventa la morsure des sauterelles et des mouches,
sanitas aiiimte illorum, quia digni erant sans trouver de remède pour sauver leur
ab hujuscemodi exterminari. vie, car ils méritaient de périr ainsi.

aussi, d’ard en ts désirs dans la faim qui les p res­ 5 - 1 5 . L e s serp ents de feu lan cés co n tre les
s a it ; m ais la v u e des an im a u x d ég o û ta n ts qui H é b re u x ; les sau terelles e t tes m ouches q u i
fo u rm illa ie n t ju sq u e dans leu rs p étrin s (cf. E x . e n v a h ire n t l’ É g y p te . L e n a rra te u r sig n ale les
v n , 2 s ) le u r in sp irait une v iv e rép u gn an ce e t b u ts très d iv e rs q u e Dieu se proposa dans ces
les em p êch ait de m an ger. A u lieu de propter... d eu x c a s , e x té rie u re m e n t sem blables. - C u m
q uæ ..., le g re c d it p lus én ergiq u em en t : A cause illis ... Dans le g re c : a ù x o î : , au x H ébreux (n ote
de l’asp ect h id eu x des choses en vo yées co n tre e u x . du vers. 3 ) .— Sæ va b estia ru m ir a : les serp en ts
— N ecessa ria co n cu p iscen tia : l’ a p p é tit néces­ à la m orsu re b rû lan te. C f. N u n i. x x i , 6. — Sed
saire à la co n servation de la v ie , p ar opposition n o n in p e rp etu u m ... D ieu se p rop osait seu lem en t
a u d ésir superflu que re ssen tiren t les H é b 'e u x de de p u n ir son peuple co u p a b le ; ce b u t u n e fois
lu a n g er des m ets d élicats. — I n brevi : Èit’ ô).î- a tte in t, sa co lè re s’apaisa. — S ig n u m ... s a tu tis :
y o v , p our peu de tem ps. L a faim des Israélites le serp en t d’alraln . C f. N u m . x x i , 8 -9 . — A d
ne fu t pas de lo n gu e d u rée. — O portebat en im ... co m m em o ra tion e ni m a n d a t i... Ce te rrib le in ci­
(v e r s . 4 ). M o tif p our lequ el les d eu x peuples d en t co n te n a it, en effet, une g r a v e leçon d’obéis­
fu r e n t si d ifférem m en t tra ités. L e s É g yp tie n s sance. — N o n per hoc q u o t v id eb a t... (v e rs. 7).
d ev aie n t ê tre ch â tiés p our s’être fa its persécu­ L e serp e n t d’alraln n’é ta it rien par lu i-m ê m e ;
teu rs Iniques. — In te r itu m . L e g re c d it seule­ m ais la foi au Dieu sa u v e u r fa isa it to u te sa force.
m en t : la p riva tio n . Les m o ts s in e e xcu sa tio n e N o ir e - S e ig n e u r J é s u s - C h r is t a f a it, au su je t de
( « In évitab le » , d 'ap rès le te x te o r ig in a l) re­ ce s y m b o le , une révélatio n d’une p o 'iè e supé­
to m ben t su r ce su b sta n tif. — U ls ... ta n tu m osten ­ rieure. C f. Joan. i n , 13 -14 . — l n hoc a u tem ...
dere. . . L a faim m om entanée des H éb reu x leu r (v e rs. 8). On nous ram ène au x É g y p tie n s, i«mr
p erm it de m ieux com pren dre ce q u ’a v a ie n t en ­ m o n tre r com bien d a v a n ta g e 11- e u re n t â s o u ffrir
d u ré leurs ennem is. — E x te r m in a b a n tu r . P lu tô t, d ’a n im a u x m oins red o u tables ( lo cn -ta e u m ei
d 'ap rès le grec, é ta le n t to u rm en tés. C f. xx, 10. m u sc a r u m , vers. 9). — O ccid eru n t... Comp. E x .
Sap. X V I , 10-16. 63

10. Quant à vos enfants, les dents 10. Filios autem tuos nec dract num
mêmes empoisonnées des dragons ne venenatorum vicerunt dentes ; miseri­
purent les vaincre, parce que votre misé­ cordia enim tua adveniens sanabat illos.
ricorde élait là pour les guérir.
11. Ils étaient éprouvés, alla qu’ils se 11. In memoria enim sermonum tuo­
souvinssent de vos préceptes, et ils rum exam inabantur, et velociter salva­
étaient promptement sauvés, de peur bantur, ne in altam incidentes oblivio­
que, tombant dans un profond oubli de nem , non possent tuo uti adjutorio.
voire loi, ils ne missent un obstacle à
votre secours.
12. Aussi n’est-ce point une herbe, 12. Etenim neque herba, neque m a­
ni un émollient qui les a guéris, m ais" lagm a sanavit eos; sed tuus, Domine,
votre parole, ô Seigneur, qui guérit toutes sermo, qui sanat omnia.
choses.
13. Car c’est vous, Seigneur, qui avez 13. Tu es enim , Domine, qui vitæ et
la puissance de la vie et de la mort, et mortis habes potestatem, et deducis ad
qui menez aux portes de la mort et qui portas mortis, et reducis.
en ramenez.
14. Mais quand l’homme a tué par 14. Homo autem occidit quidem per
m alice, et que l’esprit a quitté le corps, m alitiam , et cum exierit spiritus, non
il ne l’y fera pas revenir, et il ne rap­ revertetur, nec revocabit animam quæ
pellera point l’âme lorsqu’elle se sera recepta est.
retirée.
15 .11 est impossible d’échapper à votre 15. Sed tuam manum effugere impos­
main. sibile est.
16. C ’est pourquoi, lorsque les impies 16. Negantes enim te nosse im p ii,

x , 17, où le p haraon ap p elle les sau terelles « u n e c ’est à Jam ais, c a r 11 n ’a p as le don de « fa ire
p laie m ortelle »•, non q u ’ elles d o n n assen t d ire c ­ r e v iv r e » (a in s i d it le g r e c , au lieu de reverte­
tem en t la m ort, pas plus que les m o u c h e s, m ais tu r). — A n im a m q u æ recep ta ...: d an s le sé jo u r
les conséquences de ce double
fléau d u re n t être fatales à p lu ­
s ie u r s .— .Von est in ren ta s a ­
n ita s . P o u r eu x , pas de m oyen
m ira c u le u x d estin é à les sau ­
v e r. — E x te r m in a r i. D ’après
le g re c : ê tre ch â tié s. — F V io s
a u te m tuos... (v ers. 10). D éve­
lo p pem en t du c o n tr a s te , p ou r
le ren d re encore plus fra p ­
p an t. — M is er ic o r d ia ... ailve-
n ie n s : v en a n t au - d e v a n t
d ’e u x , com m e s’ex p rim e d é li­
ca te m en t le g rec . — I n m em o ­
r i a l vers. 1 1 ) . M ieux v a u d ra it
l ’a c c u s a tif : p ou r q u ’ils se so u ­
vin ssen t. Cf. vers. 6. — E x a m i­
n a b a n tu r . D 'après le g re c : ils
é ta le n t piqués ( p a r les ser­
pents ). — N e in ... obH nionem :
dans l’o u b li des co m m an d e­
m en ts d iv iu s. — E te n im n eque
herba... ( v e r s . 1 2 ). E n core le
c a ra ctè re s u rn a tu re l de la g u é ­
ris o n .— T u es ei/im ...( vers. 13). M o u c h e s d ’ É g y p t e . ( L e m o u s t i q u e e t le ta o n d e s c h a m e a u x .)

F a c ilité a v e c laqu elle Dieu p ro ­


c u re le salu t. La pensée d e v ie n t gén é ra le . — des m o rts. — Sed tu a m m a n u m ... ( v e r s . 1 5 ) .
D e d n c is ... et re d u cis. Écho de I U eg. i l , 6 ; cf. T ra n s itio n à l’alin éa s u iv a n t.
P s . x i .v i n , 1 6 , et Tob. x m , 1 - 2 . — H o m o ... 2® Second co n tra ste : de qu elle m anière les
o ccid it (v e rs . 14 ). D ifférence Imm ense en tre Dieu élém en ts s e rv ire n t à to u rm en ter les É g yp tien s
ut l’h o m m e, re la tivem en t & la vie et à la m ort : e t à bén ir le» H ébreu x. X V I , 16-29 .
quand l’h om m e tu e q u elq u ’ un de ses sem b lab les, 16-19. L e feu e t ses m erveilles co n tre les É g y p -
64 Sap. XVI , 17-22.
per fortitudinem brachii tui flagellati ont prétendu ne pas vous connaître, ils
sunt ; novis aquis, et grandinibus, et plu­ ont été flagellés par la force de votre
viis persecutionem passi, et per ignem bras, ils ont été tourmentés par des
consumpti. pluies extraordinaires, par des grêles et
des orages, et consumés par le feu.
17. Quod enim mirabile erat, in aqua, 17. Ce qui était le plus admirable,
quæ omnia extinguit, plus ignis valebat; c’est que le feu brûlait davantage dans
vindex est enim orbis justorum. l’eau, qui éteint tout, car l ’univers est le
vengeur des justes.
18. Quodam enim tempore mansueta­ 18. Parfois le feu s’adoucissait, pour
batur ignis, ne comburerentur quæ ad ne pas brûler les animaux qui avaient
impios missa erant anim alia, sed ut ipsi été envoyés contre les im pies; afin qu’à
videntes scirent quoniam Dei judicio cette vue ils reconnussent que c’était par
patiuntur persecutionem. un jugem ent de Dieu qu’ils souffraient
ces maux.
19. E t quodam tempore in aqua supra 19. Parfois aussi ce feu , surpassant
virtutem ignis exardescebat undique, ut ses propres forces, redoublait d ’ardeur
iniquæ terræ nationem exterminaret. au milieu des eaux, pour détruire ce
qu’avait produit une terre impie.
20. Pro quibus angelorum esca nutri­ 20. V ous avez au contraire nourri votre
visti populum tuum , et paratum panem peuple de la nourriture des anges, et vous
de cælo præstitisti illis sine la b o re, leur avez donné du ciel un pain préparé
omne delectamentum in se habentem, sans travail, ayant en lui toutes les dou­
et omnis saporis suavitatem. ceurs et tous les goûts exquis.
21. Substantia enim tua dulcedinem 21. Car la substance créée par vous
tuam quam in filios habes ostendebat, montrait la douceur que vous avez envers
et deserviens uniuscujusque voluntati, vos enfants, puisque, s’accommodant à
ad quod quisque volebat convertebatur. la volonté de chacun d’eux, elle se chan­
geait en tout ce qu’il voulait.
22. X ix autem et glacies sustinebant 22. L a neige et la glace soutenaient,

tiens. — N e g a n te s ... im p ii. L e s É g y p tie n s p ré­ d im in u e r l’ in te n sité des fléau x v o u lu s p a r lu i.


te n d ire n t ne pas co n n aître J é h o v a h , lo rsq u e — Ut... vid en tes sciren t... A u tr e raison de ce p ro ­
M oïse v in t le u r p a rle r en son n om . C f. x i i , 2 7 ; d ige : il fa lla it qu e l'E g y p te co n n û t d ’où lu i v e ­
E x . v , 7. — N o v is a q u is . D ans le g r e c : p a r des n a ie n t ses m au x . L e g re c em ploie d e u x verbes
e a u x é tran ges, c . - à - d . e x tra o rd in a ire s. V o y e z la syn o n ym es : fD .ln o v te ; to o u a iv . I c i, le p rem ier
n ote dn v ers. 3. I l s’a g it de la septièm e p laie ; d ésign e le phénom ène p h y s iq u e , e t le second la
c f. E x . rx , 2 2 - 2 5 . A p rès p lu v iis le g r e c ajo u te : vision m o r a le ; la Y u lg a te a d o nc trè s bien tr a ­
q u ’ils ne p o u v aien t é v ite r (litté ra le m e n t : in e x o ­ d u it. — I n a qu a ... exardescebat (v e rs. 19). M e r­
ra b les). — P e r ig n e m . C’e st de ce fe u que l’é c ri­ v eille non m oins e x tra o rd in a ire , q u i nous r a ­
v a in sacré v e n t s u rto u t p arler. — Q uod en im m ène au fe u de la septièm e plaie. — N a tio n u m :
m ir a b ile ( TrapctSù^ovzTOV, « to u t à fa it éto n ­ Y e w q p - a T a , les p ro d u its (a g rico le s). C f. E x . c<,
n a n t »)... L e ré c it de l’ E x o d e s’e st borné à d ire 22-32.
( i x , 2 4 ) ; E t le feu se m êla it a v e c la grêle. N o tre 20-21. L e s H é b re u x re ço ive n t la m anne, com m e
a u te u r le com plète a d m ira b lem en t p ar de p ré ­ un pain to u t céleste. — P r o q u ib u s ... : à la p lace
c ie u x d éta ils d o n t la tra d itio n Juive a v a it co n ­ de ce feu q u i ca u s a it d e si a ffre u x ra v a g e s. —
s e rv é le so u ven ir, e t que l’on re tro u v e en g ra n d e A n g e lo r u m esca . C ’est l ’expression du Ps. l x x v i i ,
p a rtie d an s l’h isto rien Jo sèp h e .— V in d e x ... e n im 25, d ’a p rès la tra d u ctio n des Sep ta n te. — P a n e m
orbis... L a n atu re co m b a tta it en fa v e u r des ju stes de cæ lo. C f. E x . x v i , 4 , e t le P s. c r v , 40, où la
co n tre les m éch ants. C f. vers. 2 4 ; v , 18 e t se.; m anne p orte éga lem en t ce beau nom . — S in e
J u d . v , 20. — M a n su eta b a tu r ig n is... (v e rs. 18). labore : ta n d is q u e , p ou r le pain o rd in a ir e , il
N on p lus le feu v e n g e u r q u i a é té m en tionn é au fa u t labo u rer, en sem en cer, m oisson n er p én ib le­
v e rs. 16, p u isque, d ’un e p a rt, les an im a u x do la m en t. — O m ne d electa m en tu m . L a m anne o ffra it
seconde, de la troisièm e et de 1a q u a trièm e plaie to u te s les d élices à ce u x q u i la co n so m m aie n t,
a v a le n t d isparu, e t que, d’ a u tre p a rt, les s a u te ­ p arce qu ’ elle a v a it à le u r g ré to u s les g o û ts :
relles v in re n t seu lem en t après ce feu te rrib le o m n is s a p o r is su a v ita tem . Com p. le v ers. 21.
( c f . E x . x . 1 e t s s .) ; m a is , selon l’opinion la Sym bole de l’ E u c h a ris tie , à la q u e lle ce p assage
p lus vraisem blable, les fe u x allum és p ar les É g y p ­ e st si fréq u em m en t ap p liqu é p ar la litu rg ie . L a
tien s eux-m êm es p our se d é liv re r des gren o u illes, s a v e u r o rd in a ire de la marine, d’après E x . x v i , 31,
des m ouches, des m oustiques, etc. On co n ço it que et N u m . x i , 8 , é ta it celle des g â te a u x a u m ie l,
D ieu a it en le v é m iracu le u sem en t le u r puissan ce ou de l ’h u ile d’o liv e bien fraîch e.
h ces fla m m es, v u q u ’elles a v a ie n t p ou r b u t de 22 29 - . L e s ra va g es du fe u p arm i Iss rê cclteâ
SAP. X V I , 23-29. 65
sans se fondre, la violence du feu , et vim ignis, et non tabescebant, ut sci­
vos enfants i savaient que les fruits de rent quoniam fructus inimicorum exter­
leurs ennemis étaient détruits par un feu minabat ignis ardens in grandine et
qui brûlait dans la grêle, et qui étince­ pluvia coruscans ;
lait dans la pluie,
23. mais qui oublia ensuite sa propre 23. hic autem iterum , ut nutrirentur
force pour la nourriture des justes. ju sti, etiam suæ virtutis oblitus est.
24. Car la créature, qui vous est sou­ 24. Creatura enim tibi Factori deser­
mise comme à son Créateur, devient viens, exardescit in tormentum adversus
violente pour tourmenter les méchants, injustos, et lenior fit ad benefaciendum
et s’adoucit pour contribuer au bien de pro his qui in te confidunt.
ceux qui se confient en vous.
25. C ’est pourquoi, se transformant alors 25. Propter hoc et tunc in omnia
en toutes sortes de goûts, elle obéissait à transfigurata, omnium nutrici gratiæ tuæ
votre grâce, qui est la nourricière 'de deserviebat, ad voluntatem eorum qui a
tous, selon la volonté de ceux qui vous te desiderabant;
exprimaient leurs désirs ;
26. afin que vos en fants, que vous ai­ 26. ut scirent filii tui quos d ile x isti,
miez, Seigneur, connussent que ce ne Domine, quoniam non nativitatis fructus
sont point les fruits naturels qui nour­ pascunt homines, sed sermo tuus hos
rissent les hommes, mais que votre pa­ qui in te crediderint conservat.
role conserve ceux qui croient en vous.
27. Car ce qui ne pouvait être consumé 27. Quod enim ab igne non poterat
par le feu se fondait aussitôt par la exterminari, statim ab exiguo radio solis
chaleur du moindre rayon de so le il, calefactum tabescebat,
28. pour faire savoir à tous qu’il faut 28. ut notum omnibus esset quoniam
prévenir le soleil pour vous bénir, et vous oportet praevenire solem ad benedictio­
adorer dès le point du jour. nem tu am , et ad ortum lucis te adorare.
29. Car l ’espérance de l ’ingrat fondra 29. Ingrati enim spes tanquam hiber­
comme la glace de l ’hiver, et s’écoulera naris glacies tabescet, et disperiet tan­
comme une eau inutile. quam aqua supervacua.

des É g y p tie n s ; ses effets b ien fa isan ts p o u r p ré­ et m êm e de ses am is fidèles. — TJt s c ir e n t ...
p arer la m anne. — N i x et g la cies. Ces m ots ne (v e rs. 26). I c i en core la « p h ilosop h ie » de ce tte
re p ré se n te n t p a s , com m e on l ’a d it p a rfo is , la m erveilleu se h is to ire . — N a tiv it a tis fr u c t u s . P lu s
g rê le q u i acco m p a gn a la septièm e p iale (co m p . cla ire m e n t d an s le g re c : les g é n é ra tio n s des
!e v e rs. 1 6 ) , m ais la m an ne m ê m e , q ue M oïse fr u it s , c . - à - d . les p lan tes de d iffé re n t g en re. —
com pare a u g iv r e ( E x . x v i , 1 4 ) , e t à la gla ce Sed serm o tu u s. É c h o é v id e n t d u D eu téron om e,
( N a m . x i , 7, d’a p rès la v ersio n des L X X ) . — v m , 3 (c f. M a tth . iv , 4). « Serm o » rep résen te ici
S u s tin e b a n t v i m ... E lle fo n d a it a u x p rem iers la m ann e, créée p a r la p aroïb to u te -p u issan te de
rayon s du sofeil ( v e r s . 2 7 ) , e t p o u rta n t le fen D ien . — Q uod e n im ab ig n e... (v e rs. 27). E n core
o rd in aire, bien lo in de la d issou d re, s e r v a it à sa la m ann e, d ’ap rès le co n te x te . P re u v e q u e to u t
cu isson i.cf. E x . x v i, 23, e t N u m . x i, 8). C ’é ta it dépend d e la p aro le du S e ig n e u r. Il m odifie les
là un gra n d p ro d ig e , q u e m e tte n t en re lie f les ê tre s à son g r é , p o u r fo u rn ir a u x besoins d t
d é ta ils s u iv a n ts : fr u c tu s ... e x te rm in a b a t ig n is ... l’h om m e. — A b e x ig u o r a d io ... F a it m e rv e ille u x
S u r les m ots a rd e n s in g r a n d in e ..., v o y e z les C f. E x . x v i , I l e t 21. — Oportet p r æ v e n ir e ...
v e rs . 16 e t 17. — H ic aute.m (v e rs. 23) : lo rsq u ’il (v ers. 28). T rè s b elle p ensée. On d e v a it re c u e lllh
s ’a g is sa it de la m an n e. J u s t i d ésign e les H éb reu x . la m an n e a v a n t le le v e r d u soleil : ce f a it sym ­
— C rea tu ra e n im ... (v ers. 24). L ’a u te u r g én éra ­ b o lisa it la sain te a r d e u r a v e c la q u elle il co n v e­
lis e , com m e en beaucoup d ’a u tres p assages. H n a it q ue le p euple de D ieu ad o râ t e t b én ît son
nous m on tre de n o u vea u la n a tu re e n tiè r e , do- M aître dès l’a u ro re . C f. P s. v , 4 ; l v i , 9 ; L x x x v n ,
oile a u x ord res du S e ig n e u r, s o it p o u r b én ir, t 1 4 .— In g r a ti... spes... (v e rs. 29). A n tith è s e fo rt
so it p ou r c h â tie r . — P r o p te r hoc et t u n e ... belle a u s s i, p ou r m o n tre r to u te la la id e u r de
(v e rs. 25). A p p lic a tio n sp écia le de la lo i u n iv erselle l’in g ra titu d e e n ve rs D ieu . — T a n q u a m h ib e r ­
y n l v ie n t d’être c ité e .— I n o m n ia tra n sfig u ra ta . n a tis g la cies. L a gla ce fond au x p rem ières brises
B elle expression : la n a tu re se tr a n s fo rm a it de d u p rin tem ps.
m ille m a n iè re s , sslon les v o lo n tés du S eig n eu r

C omment. — V. 5
66 SAP. X V I I , 1-6.

C H APIT RE XVII

1. Magna sunt enim judicia tua, Do­ 1. Vos jugem ents sont grands-, Se!
mine , et inenarrabilia verba tua. Propter gneur, et vos paroles sont ineffables. C ’est
hoc indisciplinatæ animæ erraverunt. pourquoi les âmes sans instruction se sont
égarées.
2. Dum enim persuasum habent iniqui 2. Car les méchants, persuadés qu’ils
posse dominari nationi sanctæ , vinculis pourraient dominer la nation sainte, ont
tenebrarum et longæ noctis com pediti, été liés par les chaînes des ténèbres et
inclusi sub te c tis , fu g itivi perpetua; d ’une longue nuit, et enfermés sous leurs
providentiae jacuerunt. toits, ils sont restés couchés, se sous­
trayant à votre providence, qui ne cesse
jamais d’agir.
3. E t dum putant se latere in obscuris 3. S’im aginant qu’ils demeuraient ca ­
peccatis, tenebroso oblivionis velamento chés dans l’obscurité de leurs péchés, ils
dispersi sunt, paventes horrende, et cum ont été dispersés sous le voile ténébreux
admiratione nimia perturbati. de l’oubli, et, saisis d’un horrible effroi,
ils ont été frappés d’un profond étonne­
ment.
4. Neque enim quæ continebat illos 4. Car la caverne où ils s’étaient re­
spelunca sine timore custodiebat, quo­ tirés ne les défendait pas de la crainte ;
niam sonitus descendens perturbabat en effet, le bruit qui descendait les e f ­
illos, et personæ tristes illis apparentes fray a it, et ils voyaient paraître des
pavorem illis præstabant. spectres affreux qui les remplissaient
d’épouvante.
5. E t ignis quidem nulla vis poterat 5. E t il n’y avait pas de feu assez
illis lumen præbere, nec siderum lim ­ ardent pour leur fournir de la lumière,
pidae flammae illuminare poterant illam et les flammes brillantes des étoiles ne
noctem horrendam. pouvaient éclairer cette nuit horrible.
6. Apparebat autem illis subitaneus 6. Ils voyaient apparaître une lueur

3° T ro isièm e co n tra ste : les É g y p tie n s p lo n g és d u ra trois Jours e n tie r s , p en d a n t lesqu els les
dans d’affreu ses tén èb res ta n d is que les H é b re u x É g y p tie n s n ’o sèren t pas q u itte r leu rs m alsons
Jouissent d ’u n e splend id e lu m iè re . X V I I , 1 — ( i n c lu s i ...) . — F u g itiv i... p r o v id e n tiæ . C .- à - d .
X V I I I , 4. délaissés en qu elqu e so rte p ar l ’aim a b le p ro v i­
C h a p . X V I I . — 1 . T ra n sitio n e t in tro d u c tio n . d ence de D ieu , e t liv ré s a u c o n tra ire à to u te sa
— M a g n a ... j u d i c i a tu a : les ju g e m en ts te rrib le s colère. — J a c u e r u n t. T r a it v ra im e n t tr a g iq u e ,
du S e ig n e u r co n tre ses enn em is. C f. Ps. c x v m , 75. q u i d énote une fra y e n r in con trôlab le. — D u m ...
— In e n a r r a b ilia : S o a S iY jy r jo i, difficiles à in te r ­ se latere ( v e r s . 3 ) . L ’o b s c u rité , d o n t les É g y p ­
p ré te r ; ta n t les pensées de D ieu so n t profond es. tiens a v a ie n t ab u sé p ou r le crim e ( c f . x i v . 2 3 ),
C f. P s. x c i , 6 ; R om . x i , 33. — P r o p te r h o c ... le u r s e rv it de Juste ch â tim e n t. — Tenebroso
erra v er u n t : n ’a y a n t pas su n i v o u lu com prendre o b liv io n is... V o ile h ld e n x , a n a lo gu e à ce lu i de la
les m y stères de la co n d u ite d iv in e . P a r i n d is c i­ m o r t, e t q u i les s é p a ra it d u re ste d es hom m es.
p lin a tæ a n im æ il fa u t en ten d re les É g y p tie n s — C u m a d m ir a tio n e ... p e r tu r b a ti. L e g re c dit
rebelles à Jé h o va h . p lu s c la ire m e n t : tro u b lé s p a r des spectre s. Cf.
2 - 6 . L es h o rribles tén èb res de la n eu v ièm e v ers. 4b. — N equ e... sp e lu n ca (v e rs. 4). D 'ap rès
p laie d’E g y p te . Com m e p lus h a u t ( x v i, 16 e t ss.), la V u lg a te , les g ro tte s n a tu re lle s , ou m êm e les
l ’a n te u r d u liv r e de la Sagesse co m plète de la to m b ea u x creu sés dans le r o c , où les É g y p tie n s
m an ière la p lu s p récieuse le r é c it de M oïse. Cf. E x . a u ra ie n t ch erch é u n re fu g e . M ie u x , s u iv a n t le
x , 21-23. — I n iq u i : a v o p .o i, des hom m es « sans g r e c ( p .v / o ç ) , les ap p artem en ts les p lu s Intim es
lo i », q u i a g issa ie n t o u v e rte m e n t co n tre la v o ­ de ch aqu e m aison . — S o n itu s : des b ru its ( le
lo n té de D ieu. — D o m in a r i. L e m ot g r e c y .a ra - g r e c em ploie le p lu r ie l) é tr a n g e s , s u r n a tu r e ls ,
fiuvaoTEÛeiv m arqu e un e oppression b ru ta le . — q u i sem b laien t se p ré cip ite r d 'en h a u t (.descen­
V in c u lis ten eb ra ru m . M étap h ore ex p ressiv e. C eux d en s) e t q u i g la ç a ie n t d ’effro i to u te l’É g y p te . —
q u i a v a ie n t im posé de lo u rd es ch aîn es à la n a ­ P e rtu rb a b a t. D 'ap rès le g re c : re te n tissa ie n t a u ­
tion sain te fu r e n t en ch aîn és e u x -m ê m e s d 'un e to u r d ’e u x .— P e rso n æ tristes... A p p a ritio n s d ém o ­
faço n beaucoup p lu s te rrib le p a r les épaisses n ia q u e s , s u iv a n t les u n s ; selon d ’au tre s (n o ta m ­
ténebres. — L o n g æ n octis. L a n eu v ièm e p laie m en t sa in t B o n a v e n tu r e ) , v isio n s sim plem en t
Sap. X V I I , 7-12. 67

soudaine, pleine d’effroi, et épouvantés ignis timore plenus, et timore perculsi


par ces fantômes qu’ils ne faisaient qu’en­ illius quæ non videbatur fa c ie i, æstima-
trevoir, ils croyaient ces apparitions en­ bant deteriora esse quæ videbantur.
core plus terribles.
7. Le recours à l’art des m agiciens ne 7. E t magicæ artis appositi erant de­
fut qu’une dérision, et la sagesse dont risus, et sapientiæ gloriæ correptio cum
ils faisaient gloire fut convaincue hon­ coutumelia.
teusement de fausseté.
8. Car ceux qui promettaient de bannir 8. Illi enim qui promittebant timores
les craintes et les troubles de l’âme lan­ et perturbationes expellere se ab anima
guissante languissaient eux-m êm es ridi­ , languente, hi cum derisu pleni timore
culem ent, pleins d’épouvante. languebant.
9. Car alors même que rien de terrible 9. Nam etsi nihil illos ex monstris
ne les troublait, terrifiés par le passage perturbabat, transitu animalium et ser­
des bêtes et par le sifflement des ser­ pentium sibilatione commoti, tremebundi
pents, ils mouraient de peur, et ils .re­ peribant, et aerem quem nulla ratione
fusaient de voir l ’air auquel on ne pou­ quis effugere posset, negantes se videre.
vait échapper en aucune manière.
10. Car, comme la méchanceté est ti­ 10. Cum sit enim timida nequitia, dat
mide, elle se condamne par son propre testimonium condemnationis ; semper
témoignage ; troublée par la conscience, enim præsumit sæ va, perturbata con­
elle s’attend toujours à de grands maux. scientia.
11. En effet, la crainte n’est autre 11. Nihil enim est timor nisi proditio
chose que le trouble de l’âme qui se croit cogitationis auxiliorum.
abandonnée de tout secours.
12. E t moins elle attend du dedans 12. E t dum ab intus minor est expe-

s u b je c tiv e s , que se c r é a ie n t des im a g in a tio n s te r ­ m en t e x tra o rd in a ire d an s u n p a y s où il y a v a it


rifiées. — Ig n is ... n u lla v is... (v e rs . 5). R ien ne u n g ra n d n om bre d ’ in sectes v e n im e u x e t de bêtes
p o u v a it p ré v a lo ir co n tre ces tén èb res in te n se s, d a n g e re u se s , à qu i ces p euples re n d aie n t des
q u e ce rta in es lu eu rs b la fa rd e s e t soudaines h o nn eu rs d iv in s , q u ’ ils n o u rrissaie n t a v e c e u x
( v e r s . 5 ) re n d a ie n t en core p lu s ép o u v an tab les. dan s le u r s m aison s (com p. H éro d ote, i, 36). Ces
— I l l i u s q u æ n o n v id e b a tu r... C ’é ta it donc « u n e a n im a u x , p ressés de la fa im e t en n u yés de la
v isio n a u x form es v a g u es e t in d éterm in ées ». d u rée des tén èb res, se p ro m en aien t dans les m a i­
7-9. L es sorciers d ’É g y p te in cap ables de m ettre s o n s , e t je ta ie n t des cris ou des siffle m e n ts,
fin ii ces h o rreu rs. — M a g icæ a r t is . .. d erisu s. ch a cu n en sa m a n iè re , q u i ne p o u v a ie n t que
L e te x te g re c est p lu s n e t e t plus ex p re s s if : ca u se r de fu rie u se s alarm es a u x É g y p tie n s , que
Q u an t a u x duperies de l’a r t m agiq u e, elles g is a ie n t la fr a y e u r te n a it resserrés dans u n lie u . » (C al-
il te rre . C .- à - d . q u e les te n ta tiv e s des m agicien s m et, h. I. ) — A ere m q u em n u lla ... L e g re c sem ble
p ou r ch a sser les tén èb res ne réu ssiren t q u ’à co u ­ d ire q u e, d an s le u r effroi, les É g y p tie n s ne v o u ­
v r ir leu rs a u te u rs de co n fu sio n . — E t s a p ie n tiæ la ie n t pas m êm e je te r les y e u x s u r l’a ir té n é b re u x
g lo r iæ ... D ans le g r e c , litté r a le m e n t : E t le r e ­ q u i les e n v iro n n a it, ta n t ce q u ’ils y ap erceva ien t
p roch e de la ja cta n ce au s u je t de la science é ta it é ta it e ffra y a n t.
ig n o m in ieu x. L a p réten d u e science d o n t les so r­ 10 -1 4 . A u tre s d é ta ils s u r l ’effro i q u e ces t é ­
ciers é g y p tie n s s’é ta ie n t a u tre fo is v a n té s a v e c nèbres ca u sè re n t a u x É g y p tie n s. — C u m ... e n im
o rg u e il r e c e v a it m a in te n a n t des fa its eux-m êm es tim id a ... L e g re c d it a v e c p lu s de fo rce : L a
le plus h o n te u x d ém en ti. — I l l i . . . q u i p r o m it­ m éch a n c e té , ch o se n a tu re lle m e n t c r a in tiv e . L es
tebant (v ers. 8). C o n traste e n tre le u rs fières p ro ­ v ers. 1 0 - 1 2 co n tie n n e n t u n e trè s belle g é n é ra li­
m esses et le u r im pu issan ce to ta le . N on seu lem en t satio n , re la tiv e a u x v iv e s angoisses que sa it créer
Ils ne p u re n t a r r ê te r au cu n e des plaies qui déso­ une con science c o u p a b le .— D a t te s tim o n iu m ...
la ie n t la co n trée, m ais ils fu re n t p erson n ellem en t E lle s e rt co n tre elle-m êm e de tém o in e t de ju g e .
a tte in ts p ar les p lu s te rrib le s d ’en tre elles ('ni... « C o n scien tia m ille te s te s , » d isa ie n t au ssi les
la n g u e b a n t). C f. E x . ix , 1 1 . L e n a r ra te u r tr a ite L a tin s . — P r æ s u m it ... D ’ap rès le g re c : E lle a
à bon d ro it le u r situ a tio n de « rid ic u le » : y.aTa- a jo u té ; c . - à - d . q u e la m au v aise con science ajou te
TféX aarov l cu m d e r is u ) . — N i h i l e x m o n str is m au x su r m au x (sæ v a ), les cra in te s au rem ord s.
( v ers. 9 ). D ’après le g re c : rien d ’e ffra y a n t. — C’est p o u r la p rem ière fois que le nom de la
T r a n s itu a n im a liu m ... « V o ic i u n e n o u v e lle c ir ­ con science ap p a ra ît dans la B ib le d’ une m an ière
co n stan ce de ces tén èb res q u i ne se lit n u lle d ire c te . — N i h i l e n im ... tim o r ... (vers. 1 1). « C u ­
p a rt ailleu rs. O u tre les spectres (m en tio n n és p lus rieuse d éfin ition de la cr a in te » p ar u n de ses
h au t)..., D ieu p erm it q ue les an im a u x e t les ser­ effets. C’est, d it le te x te g r e c , l’abandon des se­
p ents qui éta ie n t dan s les m aisons m en açaien t co u rs q u i p ro v ie n n e n t du raison n em en t. D e fa it,
les É g y p tien s d e les d év o re r. C ela n’e st n u lle ­ lo rsq u e ia raison est tro u b lé e p a r la v u e d ’un
68 8a p. X V I I , 13-19.
ctatio , inajorem computat inscientiam d’elle-m êm e, plus elle grossit, sans les
ejus causse, de qua tormentum præstat. bien connaître, les sujets qu’elle a de se
tourmenter.
13. Illi autem qui impotentem vere 13. Pour eux, pendant cette nuit tout
noctem , et ab infimis et ab altissimis à fa it impuissante, sortie du plus profond
inferis supervenientem, eumdem som­ abîme des enfers, dormant le même som­
num dormientes, m eil,
14. aliquando monstrorum exagita­ 14. ils étaient tantôt troublés par la
bantur timore, aliquando animæ deficie­ crainte des spectres, et tantôt abattus
bant traductione, subitaneus enim illis parce que le cœur leur manquait, car un
et insperatus timor supervenerat. effroi soudain et inattendu s’était emparé
d’eux.
15. Deinde si quisquam ex illis deci­ 15. Si, quelqu’un d’eux était tombé, il
disset, custodiebatur in carcere sine ferro demeurait enfermé sans chaînes dans
reclusus. cette sorte de prison.
16. Si enim rusticus quis erat, aut 16. Que l ’homme ainsi surpris fût un
pastor, aut agri laborum operarius laboureur, ou un berger, ou un ouvrier
præoccupatus esset, ineffugibilem susti­ occupé aux travaux des champs, il était
nebat necessitatem ; soumis à une nécessité inévitable ;
17. una enim catena tenebrarum om­ 17. car ils étaient tous liés par une
nes erant colligati. Sive spiritus sibi­ même chaîne de ténèbres. Le vent qui
lans, aut inter spissos arborum ramos sifflait, le suave concert des oiseaux parmi
avium sonus suavis, aut vis aquæ decur­ les branches touffues des arbres, la vio­
rentis nimium, lence de l’eau qui courait avec im pé­
tuosité ,
18. aut sonus validus præcipitatarum 18. le grand bruit des pierres qui se
petrarum , aut ludentium animalium précipitaient, les mouvements invisibles
cursus invisus, aut mugientium valida des animaux qui jouaient ensemble, la
bestiarum vox, aut resonans de altissi­ voix puissante des bêtes qui hurlaient,
mis montibus echo, deficientes faciebant ou l’écho qui retentissait du creux des
illos præ timore. montagnes, tout les faisait mourir d ’e f ­
froi.
19. Omnis enim orbis terrarum lim ­ 19. Car tout l’univers était éclairé par
pido illuminabatur lumine, et non im ­ une lumière lim pide, et s’occupait de ses
peditis operibus continebatur. travaux sans obstacle.

d an g er Im m in en t, il Ini a r r iv e s o n v e n t.d e ne p o u r d ire qu e to u t co u ra g e les a v a it a b a n ­


tr o u v e r au cu n m oyen de s a lu t. — E t d u m ab donnés.
i n t u s .. . ( v e r s . 1 2 ) . C . - à - d . q u e « la c r a in te , 15-20. E n core d ’a n tre s d é ta ils s u r c e tte affreu se
lo rsq u e la raison l’ab an d o n n e , ap p réh end e p lus p iale des tén èb res. — U n p rem ier f a it : S i q u is-
que le fe r a it la fro id e raison ». — Eocpectatio : q u a m ... d ecid isset. Si q u e lq u ’u n des É g y p tie n s
l’a tte n te du seco urs. — I n s c ie n tia m : l’ ign o ran ce to m b a it à te r re , p a r le fa it de la te rre u r, ou p ou r
au s u je t de la n a tu re e x a c te des m a u x que l’on to u te a u tre cau se. — I n carcere. P riso n m orale,
red o ute. E lle les g ro s s it d ém esu rém ent e t accro ît d o n t les m u rs é ta ie n t fo rm és p a r l ’a n g o is s e ,
la so u ffran ce. — / iit a u te m ... ( v e r s . 1 3 ) . A p rè s com m e 11 est Im m éd iatem en t ajo n té : s in e fe r r o
c e tte p e tite d ig ressio n , l’a u te u r re v ie n t a u x É g y p ­ (s a n s ch a în e s) reclu su s. C f. E x . x , 23. — U n
tien s e t à leu rs m o rtelles an go isses p e n d a n t la second fa it : S i r u s tic u s (ysw p y< 5;) q u is ... Il s’a g it
n eu vièm e p laie. — Im p oten tem ... n octem . C ette de c e u x des É g y p tie n s q u i é ta le n t o ccu pés dans
lo n gu e n u it d u ra n t la q u elle on ne p o u v a it ab so­ les ch am p s a u m om en t où co m m en cèren t les
lu m en t rien faire ; ou, selon d ’a u tre s in te rp rète s, tén èb res. A u lie u de a g r i... o p er a riu s, le g r e c a
ce tte n u it q u i n 'é ta it possible que p ar un gra n d c e tte v a r ia n te In téressan te : L ’o u v r ie r des tr a ­
m iracle. L e co n tex te fa v o rise ce second s e n ti­ v a u x p énibles dans le d é s e r t; elle f a it allu sio n
m en t. — A b in fim is ... in fe r is : du p in s p rofon d a u x co rv é e s p ou r lesqu elles l’É g y p te a to u jo u rs
du séjour des m o r ts , régio n ex trêm em en t téné­ Oté tris te m e n t cé lèb re. — In e ffu g ib ile m ... neces­
b reuse (cf. .Tob, x , 21-22 ; x x x v i i i , 16 : P s. x l v j i i , sita tem ... L e s hom m es ain si su rp ris d u re n t re s te r
20, e tc.). — S o m n u m . Ce m ot désigne ic i l ’In ac­ en plein e ca m p a g n e , sans oser se m o u v o ir, ju s ­
tion fo rcée des É g y p tie n s , ca r 11 ne fu t g u ère q u ’à ce qu e le fléau e û t p ris fin. — A u tre série
qnestion de som m eil p ou r eu x p end an t ces n u its de fa its, v ers. 17»- 1S : Sive s p iritu s... C om m en t
te r r ib le s .— A n im æ deficiebant... (v e rs . 14). A la les m oindres s o n s , ou du m oins les b ru its les
le ttre dans le g r e c : I ls é ta ie n t p ara lysés p a r la p lu s o rd in aires de ia n atu re , a jo u ta ie n t à l ’effroi.
trah ison de le u r âm e. L o cu tio n très ex p ressive B elle d escrip tion . — O m n is e n im o r à is .. . F rap-
SAP. X V I I , '20 - X V L U , 5.

20. Sur eux soûls pesait une nuit pro­ 20. Solis autem iliis superposita erat
fonde , image des ténèbres qui leur étaient gravis nox, im ago tenebrarum quæ su­
réservées, et ils étaient plus insuppor­ perventura illis erat ; ipsi ergo sibi erant
tables à eux-m êm es que les ténèbres. graviores tenebris.

C H A P I T R E XVIII

1. Cependant, Seigneur, une grande 1. Sanctis autem tuis maxim a erat


lumière éclairait vos saints, et les É gy p ­ lu x , et horum quidem vocem audiebant,
tiens entendaient leur vo ix, mais n e -’ sed figuram non videbant. Et quia non
voyaient pas leur visage. Pour eu x, ils et ipsi eadem passi erant, magnificabant
vous glorifiaient de ce qu’ils ne souf­ te ;
fraient pas les mêmes peines ;
2. et après avoir été maltraités aupa­ 2. et qui ante læsi erant, quia non 1se­
ravant, ils vous rendaient grâces main­ debantur, gratias a g eb a n t, et ut esset
tenant qu’on avait cessé de leur nuire, differentia donum petebant.
et ils vous priaient de continuer à faire
cette différence entre eux et leurs ennemis.
3. C’est pourquoi ils euient une colonne 3. Propter quod ignis ardentem co­
ardente de feu pour guide dans un che­ lumnam ducem habuerunt ignotæ viæ ,
min inconnu, et vous leur ayez donné et solem sine læsura boni hospitii prae­
un soleil qui, sans les incommoder, les stitisti.
accompagnait heureusement.
4. Quant aux autres, ils méritaient bien 4. D igni quidem illi carere luce, et
d ’être privés de lum ière, et d’endurer une pati carcerem tenebrarum, qui inclusos
prison de ténèbres, eux qui tenaient en­ custodiebant filios tuos, per quos incipie­
fermés vos fils, par qui la lumière incor­ bat incorruptum legis lumen sæculo dari.
ruptible de votre loi commençait à être
' donnée au monde.
5. Ils avaient résolu de faire mourir 5. Cum cogitarent justorum occidere

p a u t co n tra s te (v e r s . 19-20). T a n d is q u e l ’É g y p te e t g u id a ies H é b re u x p en d an t la n u it , d epuis


s o u ffrait a in s i, le re s te d u m onde jo u is s a it , à le m om en t de le u r so rtie d’ É g y p t e .C f. E x i x i n ,2 1 ;
l’ o rd in a ire , de la lu m ière e t du soleil. E t en core x r v , 24. — So lem s in e læ s u r a . L e so le il si ard e n t
n’é ta it-ce là q u ’u n sym bo le des m alh eu rs a u tr e ­ d u d é s e rt ne n u is a it pas a u x Isra é lite s d u ra n t
m e n t g ra v e s q u i a tte n d a ie n t les p ersé cu teu rs leu rs m a r c h e s , à ca u se de la colonne de nuée
d ’ Israël : im a g o ten ebra ru m ... q u i en tem p é ra it la c h a le u r. — B o n i h o s p itii.
C h a p . X V I I I . — 1 - 4 . L e s H é b r e u x , qu o iqu e D ’a p rès le g re c : ie u r g lo rie u x p è le rin a g e ( d ’É-
ré sid a n t en É g y p t e , n ’e u re n t rie n à so u ffrir de g y p te en T e rr e sain te ). — D ig n i q u id e m ...
ces té n èb res. — S a n ctis t u is ( c f . x , 1 5 ) m a x i ­ (v e rs . 4 ). P o u r co n c lu re c e tte p a g e r e la tiv e à la
m a ... l u x : non seu le m e n t d an s la p ro v in c e de n eu vièm e p laie , le n a r ra te u r nous ram èn e encore
G essen, q u ’h a b ita it la m asse des Is ra é lite s , m ais a u x É g y p tie n s , m o n tra n t q u ’ ils a v a ie n t m é rité
au ssi dan s l ’É g y p te p ro p rem en t d ite, où v iv a ie n t ce tte g ra v e p u n itio n . — C arcerem ten ebra ru m .
b eau coup d ’en tre e u x , a in si q u ’ il ressort des tr a its M êm e fig u re q u ’a u x v e rs . 1 5 e t 1 7 du ch ap. x v i i .
q u i s u iv e n t. P a r to u t où ils se tr o u v a ie n t, le jo u r — P e r q u o s in c ip ie b a t (dans le g re c : ■que).),e,
e t la n u it s u iv a ie n t le u r co u rs o rd in a ir e . C f. E x . <i d eb eb a t »)... legis lu m en ... T o u t e st m agn ifiqu e
x . 2 3 .— E o r u m ... vocem ... leu rs co n v ersatio n s ici, la pensée e t le la n g ag e . V o ilà bien le rôle p ar
e t ieu rs p rières de recon n aissan ce (.m a g n ifica ­ ex ce lle n ce d ’Israë l : co n se rv e r in ta c t le d ép ô t de
ba n t te). — L e te x te g re c d iffère assez n o ta b le ­ la ré v é la tio n , afin qu e le m onde e n tie r (s æ cu lo)
m en t de la V u lg a te p o u r les v e rs . 1 e t 2 : M ais v în t y p u iser à l’h eu re v o u iu e p a r D ieu . C ’est
il y a v a it un e trè s gra n d e lu m ière p o u r vos sain ts, p ar là m êm e la co n v ersio n des païen s e t la ca ­
desquels e n te n d a n t la v o i x , m ais ne v o y a n t pas th o lic ité de l ’É g lise q u i so n t p ré d ite s ici, com m e
le v isa g e , p arce q u e ce u x - ci ne so u ffra ie n t pas, en m a in t a u tre passage de la B ib le . Com p. s u r­
ils les p ro cla m a ien t h e u r e u x , e t p arce q u ’ils n e se to u t T o b . x n i , 1 3 - 1 4 , e t L u c . n , 32, o ù nous
ve n g e a ien t pas des in ju re s qu ’ ils a v a ie n t so uffertes, tro u v o n s la m êm e m étaph ore de la lu m iè re , p o u r
ils re n d aien t g r â c e , e t d em an d aien t pardon de d é sig n er la v r a ie re ligio n .
s'être fa its o ppresseurs. — P r o p te r q u od (v e rs. 3). 4° Q u atrièm e co n traste e n tre les É g y p tie n *
Dans le g re c : à v ô ’ J>v, au lie u de ces ch o ses, et ies H é b r e u x , à propos d e la d ix iè m e plaie.
c . - à - d . de ces affreuses tén è b res e t des au tre s X V I I I , 5 -2 5 .
sou ffrances q u ’elles ap p o rtè re n t a v e c eiles. — 5 - 9 . D ieu ra ssu re les Is ra é lite s , en le u r f a i­
Ig n is ... co lu m n a m : la colonne de feu q u i éclaira sa n t an n o n cer d’av a n c e sa d ern ière e t si te rrib le
70 SAP. X V I I I , 6 - 1 1 .

infantes, et uno exposito filio et libe­ les enfants des justes ; l’un de ces en­
rato, in traductionem illorum, m ultitu­ fants, qui avait été exposé, fu t sauvé
dinem filiorum abstulisti, et pariter illos pour leur punition, et vous avez enlevé
perdidisti in aqua valida. un grand nombre de leurs enfants, et
vous les avez perdus eux-m êm es dans
l’abîme des eaux.
6. Illa enim nox ante cognita est a 6. Cette nuit avait été connue d’avance
patribus nostris, ut vere scientes quibus par nos pères, afin que, sachant p arfai­
juramentis crediderunt, animaequiores tement à quelles promesses ils avaient
essent. cru, ils en demeurassent plus assurés.
7. Suscepta est autem a populo tuo 7. Ainsi votre peuple contempla 1?
sanitas quidem justorum , injustorum salut des justes et la ruine des impies,
autem exterminatio.
8. Sicut enim læsisti adversarios, sic 8. Car, de même que vous avez châtié
et nos provocans magnificasti. nos adversaires, ainsi vous nous avez
glorifiés en nous unissant à vous.
9. Absconse enim sacrificabant justi 9. Cependant les justes enfants des
pueri bonorum, et justitiæ legem in con­ bons offraient leur sacrifice eu secret,
cordia disposuerunt, similiter et bona et et ils établissaient d’un commun accord
mala recepturos justos, patrum jam de­ cette loi de ju stice, qu’ils participeraient
cantantes laudes. également aux biens et aux m au x, et ils
chantaient déjà les cantiques de louanges
de leurs pères.
10. Resonabat autem inconveniens 10. Mais en même temps retentissaient
inimicorum vo x, et flebilis audiebatur les voix confuses des ennemis, et l ’on
planctus ploratorum infantium. entendait des cris lamentables au sujet
des enfants que l’on pleurait.
11. Simili autem poena servus cum 11. L ’esclave était puni de la même

ven gean ce co n tre les -Égyptiens. — C u m cog ita ­ L es fils sain ts ( c f . v ers. 1 , 5 , 10 , 1 7 ) des bons
ren t. D ans le g r e c : p o A .s u a x p .s v o v ? an p ré té rit, (n o u v e a u nom donné a u x Is ra é lite s , à y x b o t ) .
a y a n t (d é jà ) fo rm é le d essein. S n r ce p ro je t san ­ — J u s t it iæ legem . D ans le g re c o rd in aire : la
gu in a ire, m is au ssitô t à ex écu tio n , v o y e z l ’ E x o d e, loi de sa in te té (ô cn ô x^ T oç). D ’ap rès le m an u scrit
I , 1 5 - 2 2 . — Uno e x p o sito ...: M oïse, q u i d e v a it A le x a n d rin : la loi de d iv in ité ( ô e io t ^ t o ; ). L e
s e rv ir p lus ta rd d’in stru m e n t a u x d iv in e s v e n ­ n a r ra te u r n om m e a in si l ’o rd re p a r leqn el D ieu
geances. C f. E x . i i , 1 e t ss. ; n i, 7 e t ss. — M u l­ a v a it e n jo in t a u x H é b re u x de cé lé b re r la P â q u e
titu d in em ... a b s tu listi. E n c o re la loi d n ta lio n , a v e c ses d iv e rs rite s . C ette lo i é ta b liss a it e n tre
m ention n ée si so u v e n t dans ce liv re , e t a llu sio n eu x to u s une allia n ce to u t à fa it Intim e e t des
à la d ix ièm e p laie d’É g y p te . C f. E x . x n , 2 9 . — relatio n s d ’u n n o u vea u g e n re , q u i re s s e rra ie n t
P a r ite r illo s... i n a q u a ... L e s p ères fu r e n t c h â ­ en core le u rs liens a n tiq u e s. A in si u n is en Jéh o-
tiés peu ap rès les fils , lo rsq u e l ’arm ée du p h a ­ v ah , ils d ev en a ien t de plus en p lu s so lid aires les
raon p é rit dans les flots de la m er R o n ge. C f. E x . u n s des a u tr e s , p o u r la bonne e t p o u r la m a u ­
x r v , 2 4 . — I l l a . . . n o x a n te c o g n i t a ...: la n u it v a is e fo rtu n e ( s im ilite r bona et m a la ... ). —
de la m o rt des prem iers - nés e t de la s o rtie P a tr u m ... la u d e s : les lo u an g es des p a tr ia r c h e s ,
d ’É g y p te . Moïse l ’a v a it p réd ite a u x H éb reu x de leu rs g lo rie u x a n cê tre s. D ès la p rem ière P â q u e
la p a r t de J é h o v a b . Cf. E x . x i, 4 - 1 1 ; x i i , 2 1 - 2 9 . les Israé lite s ad o p tèren t la c o u tu m e , à la q u e lle
— Q u ib u s ju r a m e n t is : les serm en ts p ar lesquels Us sont restés fidèles, de c h a n te r de sain ts c a n ­
le S eig n eu r a v a it scellé son a n tiq u e prom esse de tiq u e s en la cé léb ra n t. C f. I I P a r. x x x , 2 1 ; x x x v ,
d onn er à Israë l la te rre de C h anaan . C f. E x . 15, etc.
v i , 8 ; x r a , 5 - 1 6 , etc. — Suscepta est (v ers. 7 ) . 1 0 -1 9 . L e s p r e m ie r s -n é s des É g y p tie n s m is à
L e g re c sign ifie : fu t a tten d u e ( a v e c co n fia n ce, m o rt p a r l ’an ge e x te rm in a te u r. — R e so n a b a t
p a r su ite de l ’an n on ce p réalable q u i v ie n t d’être a u tem ... C f. x n , 29-30. C o n tra ste a v e c les jo y e u x
m en tionn ée). — S ic u t en im ... (v e rs. 8). L e g re c ch a n ts d ’Israë l. — In co n v en ien s . D ans le g r e c :
o rd in aire d it , a v e c un e lé gère n u a n c e , que p a r à f f û p .ç w v o ; , v o ix e t la m en tatio n s d isco rd an tes.
le m êm e a c te ( J> ) le Seig n eu r c h â tia les É g y p ­ — S i m ili ... p œ n a ... L ’E x o d e , x n , 2 9 , a d é jà r e ­
tien s et v en g ea son peuple ; m ais les m eilleu rs le v é fo rm e lle m e n t ce tr a it. — M ortu os... i n n u ­
m an u scrits d o nn en t la leçon de la V u lg a te (u>;, m era b iles (vers. 1 2 ) . P re sq u e ch a q u e fa m ille a v a it
co m m e). — N o s p rov oca n s. D ’a p rès le g r e c : son m ort dans ce tte É g y p te si peuplée. L e tr a it
nous ap p elan t à t o i . — A bsco n se... sa crifica b a n t q u i s u it , nec... a d sep elien d u m ..., m e t en re lie f
(v ers. 9). L es H éb reu x im m olèren t l ’ag n ea u p as­ le nom bre des v ictim e s. Il est bon de se so u ve ­
cal dans l’ in té rie u r de le u rs m aisons. C f. E x . x n , n ir qu e les É g y p tie n s em b au m a ien t le u rs m orts
J7 e t m .— J u s t i p u e r i bo n oru m . D ’après le g r e c : et qu e le u rs rite s fu n é ra ire s é ta le n t lo n gs e t oorn-
SAP. X V I I I , 12 -19 . 71

peine que le m aître, et l’homme du domino afflictus est, et jpopularis bomq


peuple soutirait les mêmes choses que regi similia passus.
le roi.
12. Ainsi donc, tous avaient sembla- 12. Similiter ergo omnes, uno nomine
blement des morts sans nombre, frappés m ortis, mortuos habebant innumerabi­
de la même mort. Les vivants ne suffi­ les. Nec enim ad sepeliendum vivi suffi­
saient pas aux sépultures, parce qu’en ciebant, quoniam uno momento quæ erat
un instant la partie la plus noble de la præclarior natio illorum exterminata est.
nation avait été exterminée.
13. Ils n'avaient cru à rien, à cause 13. De omnibus enim non credentes,
des magiciens ; mais, aussitôt après l’ex­ propter veneficia ; tunc vero primum cum
termination des prem iers-nés, ils con­ ' fuit exterminium primogenitorum, spo­
fessèrent que c’était le peuple de Dieu. ponderunt populum Dei esse.
14. Car tandis que tout reposait dans 14. Cum enim quietum silentium con­
un paisible silence, et que la nuit, dans tineret omnia, et nox in suo cursu me­
sa course, était au milieu de son chemin, dium iter haberet,
15. votre parole toute-puissante s’élança 15. omnipotens sermo tuus de cæ lo,
du ciel, du trône royal, comme un guer­ a regalibus sedibus, durus debellator in
rier im pitoyable, sur cette terre destinée mediam exterminii terram prosilivit,
à la perdition ;
16. comme un glaive tranchant, elle 16. gladius acutus insimulatum im ­
portait votre irrévocable arrêt, elle était perium tuum portans, et stans, replevit
là , remplissant tout de meurtre, et, se omnia morte, et usque ad cælum attin- .
tenant sur la terre, elle atteignait ju s­ gebat stans in terra.
qu’au ciel.
17. Ils furent aussitôt troublés par des 17. Tunc continuo visus somniorum
songes et des visions horribles, et des malorum turbaverunt illos, et timores
frayeurs inattendues les saisirent. supervenerunt insperati.
18. Renversés de côté et d’autre, à 18. E t alius alibi projectus semivivus,
demi m orts, ils déclaraient le m otif pour propter quam moriebatur causam de­
lequel ils mouraient. monstrabat mortis.
19. Car les visions qui les troublaient 19. Visiones enim quæ illos turbave­
les en avaient avertis, de peur qu’ils ne runt hæc præmonebant, ne inscii quare
périssent sans savoir la cause des maux mala patiebantur, perirent.
qu’ils souffraient.

p liqu és. — U no m om en to. D ans le g re c : n p o ; C f. E x . x n , 29. L e v era. 14 e t Ia p rem ière m o itié


(xiav p o 7 tïjv ; litté r a le m e n t, à un e seule in c li­ d u 16« so n t a p p liq u és p a r la lit u r g ie , dans u n
n atio n de la b a lan ce. — P r æ c la r io r n a tio . et L es sens s p ir itu e l, à la n aissan ce du V e rb e in carn é.
p rém ices de le u r fo r c e , » d it sem b la b lem en t le — O m n ip oten s s e r m o ... : l’o rd re to u t -p u is s a n t
P s . c i v , 36 , p o u r d ésig n er les p r e m ie r s -n é s des e t irré v o ca b le de Jé h o va h . C et o rd re te r rib le
É g y p tie n s , q u i é ta le n t com m e l ’é lite e t l ’espé­ d escen d it du ciel sous la fo rm e d e l’a n g e e x te r­
ran ce de la n atio n . — D e o m n ib u s ... n o n creden ­ m in a te u r, q u i f u t le d u r u s d ebella tor m en tio n n é
tes (vers. 13). J u s q u ’alo rs les É g y p tie n s n ’a v a le n t p a r l’é c riv a in sacré. — E x te r m in ii ter ra m :
pas v o u lu se laisser co n v ain cre co m p lètem e n t, l’É lg y p te , d évou ée à ce tte e x p ia tio n v en g eresse .
au m oins d ’un e m an ière p r a t iq u e , q ue J é h o v a h — L e v e rb e p r o s iliv it m arq u e d’u n e faço n p it­
e x ig e a it le d ép a rt de son p euple. — P r o p te r to re sq u e la p ro m p titu d e a v e c la q u e lle le m essa­
v en eficia : à cause des e n ch a n tem en ts opérés p ar g e r d iv in e x é c u ta son m an d at. — G la d iu s a c a ­
les so rciers à l’occasion de la p rem ière piale. tu s (v e rs. 16 ). D ans le te x te g re c, ces m ots sont
C f. E x . v n , 1 1 , 22 e t ss.; v m , 7. — T u n c vero... à l ’a c c u s a tif e t d épen d en t du p a rticip e p o r ta n s ,
L a m o rt des prem iers-n és o u v r it en fin les y e u x q u i se r a tta c h e à « d e b e llato r » : U n g u e r r i e r -
des p e rs é c u te u rs , e t to u te h ésita tio n cessa. — p o rta n t un g la iv e a c é r é , to n co m m an d em en t
P o p u lu m D ei esse. D ’ap rès le g re c : Ils rec o n ­ v é rid iq u e . — S t a n s , rep lev it... T r a its v ra im e n t
n u ren t q ue le peuple é ta it fils de D ieu. Com p. tra g iq u e s. L ’œ u v re de d e stru ctio n f u t acco m ­
E x . x ii, 32, où le S e ig n e u r lul-m êm e d it à M oïse : plie en u n in s ta n t. — U sque a d cæ lu m . H y p e r­
Israël est m on fils, m on p rem ler-n é. V o y e z aussi bole é v id e n te , p o u r d é crire l’asp e ct e ffra y a n t de
Os. x i, 1. — C u m e n im q u ie tu m ... D éta ils d ra m a ­ l’an g e. — V isu s s o m n io r u m ... ( v e r s . 1 7 ) . Ces
tiq u e s , m agn ifiq u em en t d écrits (v e rs. 14 e t ss.), te rre u rs fu r e n t les p rélu d es de la m o r t, q u i
su r l’ex te rm in a tio n des p re m ie rs -n é s des É g y p ­ fra p p a en su ite ra p id em en t ses cou p s (v ers. 18).
tien s. E lle e u t lie u a u m ilie u d e la n u it , dans D ieu v o u la it m o n trer cla ire m e n t a in si q u ’il était
le calm e e t le silenoe le p lu s p a rfa it de la n atu re. l ’a u te u r de ce fléau : ca u sa m dem onstrabat.
72 Sa p . X V IIT , 2 0 -2 4 .

20. T etigit autem tunc et justos tenta- 20. L ’épreuve de la mort frappa aussi
tio m ortis, et commotio in eremo facta alors les justes, et le peuple ressentit
est multitudinis ; sed non diu permansit une vive secousse dans le désert; mais
ira tua. votre colère ne dura pas longtemps.
21. Properans enim homo sine que­ 21. Car un homme irrépréhensible se
rela deprecari pro populis, proferens hâta d’intercéder pour le peuple ; il vouo
servitutis suæ scutum , orationem et per opposa le bouclier de 6on ministère, et,
incensum deprecationem allegans, re­ vous adressant sa prière et sa supplica­
stitit iræ, et finem imposuit necessi­ tion avec l’encens, il résista à votre co­
tati, ostendens quoniam tuus est fam u­ lère et fit cesser le fléau, montrant qu’il
lus. était votre serviteur.
22. V icit autem turbas non in virtute 22. Il ne domina pas le trouble par la
corporis, nec armaturæ potentia ; sed force du corps, ni par la puissance des
verbo illum qui se vexabat subjecit, jura­ armes ; mais il arrêta l ’exterminateur par
menta parentum et testamentum com­ sa parole, en alléguant les serments faits
memorans. aux patriarches et l’alliance.
23. Cum enim jam acervatim cecidis­ 23. Il y avait déjà des monceaux de
sent super alterutrum mortui, interstitit, morts, tombés les uns sur les autres,
amputavit impetum, et divisit illam lorsqu’il 6’interposa, arrêta la vengeance,
•*uæ ad vivos ducebat viam . » et coupa la route qui conduisait aux sur­
vivants.
24. In veste enim poderis quam habe- 24. Car le monde entier était repré-

20 -25. L e s H éb reu x so nt, a u co n traire , m isé- 1 p a r e n tu m ; les prom esses fa ite s p ar D ieu a u x
rlco rd ieu sem en t ép argn és s u r l’in tercessio n d ’A a - p a tria rc h e s , re la tiv e m e n t a u peu ple q u i n a îtra it
ro n , ap rès le u r com m encem en t de r é v o lte d an s d’e u x . — T e sta m e n tu m : la sain te allia n ce qu e
le d ésert. — T e tig it a u tem ( tu n c n ’est pas dans le S e ig n e u r a v a it a in si c o n tra c té e a v e c A b ra h a m ,
le g r e c ) . . . D es é v én em en ts te rrib le s q u ’il v ie n t Isaao e t J a c o b .— A m p u ta v it im p e tu m (v e rs. 23).
de raco n ter, le n a r ra te u r ra p p ro ch e u n in cid en t
a n a lo gu e de l ’h isto ire d ’Israël, p our sig n ale r une
d ifféren ce éto n n an te dans la co n d u ite de Jéh o-
v a h en ve rs son peuple co u p ab le. — T e n ta tio
m ortis. « L ’ex p érien ce de la m o r t, » d it p lus
n ettem e n t le g re c. De m êm e a u v e rs . 20. —
Com m otio. D ans le g r e c : 0paO(Ttç, u n e ru p tu re ,
c . - à - d . , au fig u r é , une c a la m ité , un e ru in e. Il
s 'a g it d ans to u t ce p assage de la ré v o lte e x c ité e
p ar C o ré , D ath an e t A b iro n . C f. N u m . x v i , 1
e t ss. — N o n d i u . . . ir a . Il y e u t n éan m oin s
14 700 v ictim es. — P r o p e ra n s en im ... (v ers. 21).
Com m en t la colère si lé g itim e du S e ig n eu r f u t
calm ée. C f. N u m . x v i , 4 6 -50 . L e g ra n d p rê tre
A a r o n , c e t hom m e si ag réab le à D ieu ( s in e
q u erela ) « co m b a ttit » g én éreu sem en t p ou r son
peuple (ain si d it le g re o , au lie u de d ep reca ri),
em p lo ya n t p our ce la « l’arm e de son m in istère
spécial » (a u t r e v a ria n te du g r e c , a u lie u de
s e r v itu tis... s c u t u m ) , c . - à - d . la p r iè r e , et « la
p ro p itiatio n de l’encen s i (V u lg .: p e r in c e n s u m de­
p reca tion em . L ’encen sem ent é ta it regard é com m e
un a c te très p ro p itiato ire ; cf. E x . x x x , 1 -1 0 ;
L e v . x v i , 1 2 - 1 3 , e t c .) . — F in e m ... n e c e s s ita ti:
une fin au m alh eu r ( a u u s o p x ) q u i a v a it a tte in t
les H é b re u x e t q u i les m e n a ç a it de ru in e. —
V ic it a u te m _. A d m ira b le d escrip tion (v e rs . 22-25)
p ou r fa ire re s s o rtir la fo rce Irrésistible de ce tte
p rière s a c e rd o ta le .— T u r b a s. L e g re c d it o / ),o v E x p re ssio n très p ittoresq u e. D ’ap rès le g re c : il
an s in g u lie r ( « l a m u ltitu d e s ) , e t ce m ot a coup a la co lère (d iv in e ). — D iv is it... v ia m . B ien
p rob ablem en t ici le sens gén éra l de co n fu sio n , beau la n g a g e . L a ro u te é ta n t ain si coupée, l’a n g e
tu m u lte. — Verbo : p a r u n e sim ple parole, m ais v e n g e u r ne p u t s'ap p ro ch er du reste du peuple
qui é ta it en m êm e tem ps un e p ressan te p rière p ou r le fra p p e r. — I n veste... po d eris. A m lrab le
à laqu elle le S eig n eu r ne p u t résister m algré son sym bo lism e ( v e r s . 2 4 ), afin de m ie u x faire re s­
Juste c o u rro u x ( g u i se v exa b a t). — J u r a m e n ta s o rtir en core I’ « o m n ip o ten tia su p p lex » dn gran d
8a p. X V I I I , 25 — X I X , 3. 73
n«nté par la longue robe qu’il portait; bat totus erat orbis terrarum ; et paren­
ies noms glorieux des aucêtres étaient tum m agnalia in quatuor ordinibus la ­
gravés sur les quatre rangs de pierres, pidum erant sculpta, et magnificentia
et votre magnificence était gravée sur le tua in diademate capitis illius sculpta
diadème de sa tête. erat.
25. L ’exterminateur céda devant ces 25. His autem cessit qui exterm ina­
choses, et il en fu t effrayé ; car l’expé­ b at, et hæc extim u it; erat enim sola
rience qu’on avait faite de votre colère tentatio iræ sufficiens.
suffisait.

C H A P I T R E XIX

1. Quant aux impies, la colère de Dieü 1. Impiis autem usque in novissi­


fondit sur eux sans miséricorde et y de­ mum sine misericordia ira supervenit :
meura jusqu’à la fin, parce qu’il pré­ præsciebat enim et futura illorum ;*
voyait ce qui devait leur arriver ;
2. car après avoir permis aux Israélites 2. quoniam cum ipsi permisissent ut
de s’en aller, et les avoir renvoyés avec se educerent, et cum magna sollicitudine
un grand empressement, ils en eurent du præmisissent illos, consequebantur illos,
regret, et se mirent à leur poursuite. poenitentia acti.
3. Tandis qu’ils avaient encore le deuil, 3. Adhuc enim inter manus habentes
pour ainsi dire, entre les mains, et qu’ils luctum , et deplorantes ad monumenta
pleuraient aux tombeaux de leurs morts, mortuorum, aliam sibi assumpserunt co­
ils conçurent follem ent une autre pensée, gitationem inscientiæ , et quos rogantes

prêtre. L ’ k'vûu(j.a 7toôïjp£; des G recs é ta it, com m e 5° C in q u ièm e co n tra s te : leçon q u i se d é g ag e
la a v e stis ta la ris » des L a tin s , un lo n g v ê tem en t d u p assage de la m e r R o u g e . X I X , 1 - 5 .
q u i to m b a it ju sq u ’a u x p ieds ( A t l. a rchéol., pl. i, C h a p . X I X . — 1 - 5 . L e s É g y p tie n s su bm ergés
flg. 9, 1 1, 13, 1 4 ; pl. il, flg. 13, 15, e t c .) .— T o tu s p ar les ea u x de la m e r R o u g e , ta n d is q u e les
erat o rb is... P h iio n ( d e V lla M o y s ., n i ) , d é v e ­ H é b re u x é ta ie n t sau v é s. — I m p ii s : les É g y p ­
loppe ain si ce s y m b o le , q u ’il a d m e tta it san s h ési­ tien s, co m m e dan s to u te c e tte sectio n . — U sque
te r : « C e tte tu n iq u e é ta it to u t en tière la re p ré ­ i n n o v is s im u m : Jusqu'au ch â tim e n t q u i m it le
sen ta tio n e t l’ im age d u m o n d e , e t ses p arties co m ble à to u s les a u tr e s , sav o ir, la d e stru ctio n
en d é sig n a ie n t les p arties... E lle est e n tièrem e n t de l’arm ée e n tiè re dans la m er R o u g e . — Su p er­
e m p rein te de la co u le u r h y a c in th e de l’air. Q u an t v en it. 'E t c s o tt ) se d it d e ca la m ité s so u dain es et
a u x pom m es de g re n a d e q u i sont en bas, a u x fleurs v io len tes. — P r æ scie b a t e n i m ... M o tif p o u r le ­
e t a u x s o n n e tte s , les fleu rs so n t le sym b o le de quel D ieu tr a it a les É g y p tie n s s in e m is e r ico r d ia .
la te rre ; les g re n a d es, de l’eau , e t les sonnettes, « Il s a v a it q u el se ra it le u r e n d u rcisse m e n t; 11
de l ’h arm o n ie e t de la sym ph o n ie de to u tes ces co n n a issa it le u r m a u v ais c œ u r e t le u rs ancien n es
choses. » A u s u je t de ce tte robe du g ra n d p rêtre, d isp o sition s co n tre I s r a ë l; il le u r p ré p a ra it des
v o y e z E x . x x v m , 3 1 -3 5 , e t l'A t l. a rc h ., pl. c v i , ch â tim e n ts p rop ortion n és à le u r m alice. » (C a l-
flg. 1 1 , E lle ra p p e la it donc à Dieu q u ’il e s t le m e t, h. I.) — C u m p e r m isis se n t. L a V u lg a t e s u it
c r é a te u r de to u te la n a tu r e , e t elle e x c it a it sa le m a n u s crit A le x a n d rin , qu i p orte :È 7tttpltj^ avt£ î.
p itié p ou r ce u x au x q u e ls 11 a v a it donné la vie. L e te x te o rd in a ir e , q u i donn e p rob ablem en t la
— P a r e n tu m m a g n a lia . C .- à - d . ie s o u v e n ir g lo ­ leçon p r im itiv e ,a £TttiTtpc>|/xvT£;, « a y a n t pressé.»
r ie u x des flls de J a c o b , fo n d a te u rs des douze E n réa lité , e ffra y é s p ar la d ix ièm e plaie, les É g y p ­
trib u s Israélites. LeurB nom s é ta le n t g ra v é s su r tien s p ressè re n t les H éb reu x de s'é lo ig n e r. C f. E x .
la q u a d ru p le ra n g ée de p ierres p récieuses du x x i i , 33. — E t . . . p r æ m isis s e n t. L ’expression
p e cto ra l ( i n q u a tu o r o r d in ib u s ...),'e t red isa ien t g re c q u e 7tp07C£p.7tw sig n ifie : reco n d u ire hono­
sans cesse à J é h o v a h que les H éb reu x é ta ie n t ra b lem en t q u e lq u ’u n dan s u n v o y a g e . E lle fa it
son peuple. C f. E x . x x v m , 17 e t s s .; Y A U . a rch., sans d o u te allu sio n a u x p résents que les I s ra é ­
pl. c v i , flg. 7, 12. — M a g n ific en tia ..: i n d ia - lite s re ç u re n t de le u rs an cien s p ersécu teu rs au
d em a te. A llu sio n a u x m ots . QôdeS la Y 'h o v a h , m om en t où lis q u itta ie n t l'E g y p te . C f. E x . x i ,
« S a in te té à J é h o v a h , » q u i é ta le n t g ra v és s u r 2 - 3 ; x i i , 3 5 -3 6 .— C onsequ eba n tu r... M ie u x : ils
le fro n ta l d ’o r d u gra n d p rêtre. C f. E x . x x v m , 36 ; les p o u rsu iv a ie n t. C f. E x . x iv , 8. — I n te r m a ­
Y A tl. a rc h ., p l. c v i, flg. 9. — H is a u te m cessit... n u s... lu c tu m (vers. 3). T r a it p itto resq u e e t tr a ­
( v e r s . 2 5 ). En fa c e de ces o rn em en ts sacrés, giq u e to u t en sem ble : les É g y p tie n s é ta le n t encore
l’a n g e des d iv in e s v en g ean ces re c u la com m e en gran d d eu il au s u je t de leu rs p re m ie rs -n é s .
é p ou v an té ( e x tim u it), e t le m assacre cessa Im m é­ — D ep lo ra n tes a d m o n u m e n ta . L a co u tu m e
d ia tem en t. d 'a lle r p leu rer e t p rie r su r les tom bes des m orts
74 Sap. X IX , 4 -7.

projecerant, bos tanquam fugitivos per­ et ils se mirent à poursuivre comme des
sequebantur. fu g itifs ceux qu’ils avaient renvoyés avec
des supplications.
4. Ducebat enim illos ad hunc finem 4. Car une juste nécessité les condui­
digna necessitas, et horum quæ accide­ sait à cette fin, et ils perdaient le sou­
rant commemorationem am ittebant, ut venir de ce qui leur était arrivé, afin
quæ deerant tormentis repleret punitio, que la punition mît le comble à ce qui
manquait à leurs supplices,
5. et populus quidem tuus mirabiliter 5. et que votre peuple passât m erveil­
transiret, illi autem novam mortem in­ leusement, alors qu’ils trouvaient eux-
venirent. mêmes un nouveau genre de mort.
6. Omnis enim creatura ad suum g e ­ 6. Toutes les créatures prenaient,
nus ab initio refigurabatur, deserviens comme à l’origine, chacune en son
tuis præceptis, ut pueri tui custodiren­ genre, une nouvelle form e, obéissant à
tur illæsi. vos ordres, afin-que vos serviteurs n’é ­
prouvassent aucun mal.
7. Nam nubes castra eorum obumbra­ 7. En effet, une nuée couvrait leur
bat ; et ex aqua quæ ante erat, terra camp de son ombre; et là où l ’eau était

rem o n te à une très h au te a n tiq u ité , e t elle e x iste de fo lie . L 'é c rlv a ln sacré nom m e ain si la réso­
dans to u tes les co n trées ( A tl. archéol., p l. x x v r , lu tio n q u e p rire n t to u t à cou p les É g y p tie n s de
s’éla n cer à la p o u rsu ite du peuple
h é b re u . — M ais ce f a it m êm e a v a it
son m o tif dans le plan d iv in : d u ­
cebat... illo s ... — N ecessita s, c.-à-d.
l ’en d u rcissem en t v o lo n taire du
p haraon e t de to u s ses su je ts. C f.
E x . x i v , 4. — E o r u m q u æ a c c i­
d e r a n t... : les d ix piales te rrib le s
q u i é ta le n t oubliées p ratiq u e m e n t
dès q u ’elles a v a ie n t’ cessé. — Q uæ
d eeran t to r m e n tis.. . L ’É g y p te
n ’a v a it pas encore reçu sa p leine
p a r t des célestes v en g ean ces. —
N o v a m m ortem . D 'ap rès le g re c :
u n e m o rt é tran g e .

5 n i. — R é c a p itu la tio n et co n ­
clu sio n . X I X , 6-20.

1° L a n atu re e n tiè re fa v o ris a it


les Israé lite s. X I X , 6-12».
8-12». C rea tu ra ... refig u ra b a tu r.
R éflexio n d’ u n e g ra n d e p ro fo n ­
d eu r. D ieu c r é a it , p ou r ain si d ire,
a n o u veau les d iv e rs êtres, les r a ­
m en an t à le u r p rem ier é ta t, d u ra n t
lequ el ils lu i é ta ie n t si dociles, a v a n t
d’a v o ir é té g â té s p ar le p éch é de
l'h o m m e .— D eservien s p r æ c ey lis...
D ’après le g re c : a u x « in jo n ction s
spéciales » q u e D ieu a v a it données
•\au x é lé m e n ts, p ou r q u ’ils c o n tri­
bu a ssen t au s a lu t d’ Israël ( u t . . .
c u s to d ir e n tu r .. . ) . L e n a r ra te u r
m en tion n e encore la colon n e de
nuée e t le p assage de la m er
R ouge ( v e r s . 7 ) . — E x a q u a ...
terra ... C.-à-d. qu e l’on a p e rç u t le
lit de la m er, a v e c ses algu es nom ­
A lg u e s d iv e rse s. breuses ( ca m p u s g er m in a n s ) ,
d’où p ro v ie n t p récisém en t le nom
9 ; pL x x v m , fig. 1 e tc.). — A lia m ... cogi- de Y&m s f i f ou m er des R o seau x. C f. E x . x , 19,
lationem . . D ans le g rec : un a u tre raison n em en t e t la note. — M ir a b ilia et m o n stra . D ans le
8 a p. X I X 8-14. 75

auparavant, apparut la terre sèche ; il y I arida apparuit ; et, in mari Rubro via
eut un libre passage au milieu de la mer sine impedimento, et campus germinans
Rouge, et un champ couvert d ’herbes de profundo nimio ;
dans ses profonds abîfnes.
8. L à passa tout le peuple que vous . 8. per quem omnis natio transivit quæ
protégiez de votre main, et il contempla tegebatur tua m anu, videntes tua m ira­
vos merveilles et vos prodiges. bilia et monstra.
9. Ils se réjouirent comme des coursiers 9. Tanquam enim equi depaverunt
dans de gras pâturages, et ils bondirent escam , et tanquam agni exultaverunt,
comme des agneaux, en vous glorifiant, magnificantes te , Domine, qui liberasti
vous, Seigneur, qui les aviez délivrés. , illos.
10. Ils se rappelaient encore ce qui 10. Memores enim erant adhuc eorum
était arrivé au lieu de leur ex il, com­ quæ in incolatu illorum facta fuerant,
ment la terre, au lieu d’autres anim aux, quemadmodum pro natione animalium
n’avait produit que des m ouches, et com­ eduxit terra muscas, et pro piscibus
ment le fleuve, au lieu de poissons, avait eructavit fluvius multitudinem ranarum.
vomi une multitude de grenouilles.
11. En dernier lieu, ils virent une 11. Novissime autem viderunt novam
nouvelle sorte d’oiseaux, lorsque, entraî­ creaturam avium , cum adducti concu­
nés par la convoitise, ils demandèrent piscentia, postulaverunt escas epulatio­
une nourriture exquise. nis.
12. Pour satisfaire leur désir, les cailles 12. In allocutione enim desiderii as­
se levèrent pour eux du côté de la mer, cendit illis de mari ortygometra ; et vex a ­
et le châtiment ne tomba pas sur les tiones peccatoribus supervenerunt, non
pécheurs sans qu’ils eussent été avertis sine illis quæ ante facta erant argum en­
par de violents tonnerres ; car ils souf­ tis per vim fulminum ; juste enim patie­
fraient justem ent ce que leurs crimes bantur secundum suas nequitias.
avaient mérité.
13. En effet, ils avaient été inhospi­ 13. Etenim detestabiliorem inhospita­
taliers d’une manière plus détestable que litatem instituerunt : alii quidem igno­
d’autres : c e u x -là n’avaient pas voulu tos non recipiebant advenas ; alii autem
recevoir des étrangers inconnus ; mais bonos hospites in servitutem redigebant:
ceu x -ci avaient réduit en servitude des
hôtes bienfaisants.
14. Bien plus, ceu x -là avaient été 14. E t non solum h æ c , sed et alius

g r e c : des p rod ig es ad m irables. — T a n q u a m ... h a b ita n ts de Sodom e. — V e xa tio n e s : des v e n ­


e q u i .. . ( v e r s . 9 ). C om p araison p o é tiq u e , pour gean ces, d’ ap rès le g r e c .— I l l i s q u æ a n te fa c ta ...:
e x p rim e r la joie des H éb reu x au m om en t de ce tte les sig n e s a v a n t-co u re u rs p a r lesq u els les É g y p ­
m erveilleu se d éliv ra n ce : ils é ta ie n t com m e des tie n s a v a ie n t é té p ré ve n u s de la ca ta stro p h e
co u rsiers ou des a g n e a u x q u i « b o n d issen t » fin ale q u i les a tte n d a it dan s les ea u x de la m er
(SiEffy.ipTYjffav, a u lie n de e x u lta v e r u n t) p arm i R o u g e . L e ré c it de l ’E x o d e, x i v , 24, ies suppose
d e g ra s p â tu ra g e s . C f. P s. c x m , seconde p artie, 6 ; d ’une m an iè re g é n é ra le ; le P s . l x x v i , 18-19, les
M ai. i v , 2. — M a g n ific a n te s te : p a r de g lo rie u x c ite en p rop res term es. Ils co n sistè re n t su rto u t
ca n tiq u es. C f. E x . x v , 1 e t ss. — M em o res e n i m . . en u n o ra g e é p o u v an tab le . — D etesta biliorem ...
(v e rs. 10). L e s o u v e n ir des récen tes p laies d’ É ­ U n e h o sp ita lité p ire en core q u e ce lle des Sodo-
g y p te re n d a it le u r g r a titu d e p lu s v iv e e t plus m ite s , co m m e le m on tre le p a ra llè le q u i com ­
p a rfa ite . — M u s c a s : la q u a trièm e p laie ( E x . m ence en c e t e n d ro it. C f. G en . x i x , 1 e t ss. —
v m , 20-32). — M u ltitu d in e m r a n a r u m : la se­ A l i i .. . ig n o to s... L e s h a b ita n ts de Sodom e ig n o ­
conde p laie ( E x . v i n , 1 - 1 5 ) . — N o v iss im e a u ­ ra ie n t que les é tr a n g e rs d escen dus ch ez e u x
t e m ... (v e r s . 1 1 ) . L ’u n des g ra n d s m ira c le s du é ta ie n t des an ges re v ê tu s de la fo rm e h u m ain e.
d é s e rt, q u i a été ég a le m e n t sig n alé p lus h a u t. — A lii ... bonos h osp ites. D ans le g re c : des b ie n ­
C f. x v i , 2 ; E x . x v i , 1 3 ; N u m . x i, 31. — I n a llo ­ fa ite u rs é tr a n g e rs . L e s É g y p tie n s s a v a ie n t qu e
cu tio n e ... d e sid e rii (v e rs. 12 ). D an s le g r e c : p ou r les H éb reu x é ta le n t les d escen d an ts de Ja co b
le u r con solation . — A sc e n d it... de m a r i. N o n pas e t de Joseph , q u i le u r a v a ie n t ren d u de si ém i-
du sein m êm e de la m er, m ais du cô té de la n en ts services. — E t n o n s o lu m hæ c... (v e rs. 14).
m er, de la d irectio n d u sud. A u tr e com pte à d em an d er a u x É g y p tie n s r e la ti­
2° C om m en t la n atu re s e r v it à p u n ir les É g y p ­ v e m e n t a u x H é b r e u x , e t a u tr e m o tif de c h â ti­
tiens. X I X , 12b-20. m en t ( r e s p e c tu s ; dan s le g r e c , li z i a w n v |). —
12b - 16. P a ra llè le en tre les É g y p tie n s e t les I n v i t i : d’u n e m an ière o d ie u se , d it p lu s forte-
T6 SAP. X I X , 15 -2 0 .

quidam respectus illorum erat, quoniam I punis pour avoir reçu a contre-cœ ur des
inviti recipiebant extraneos ; étrangers ;
15. qui autem cum læ titia receperunt 15. mais c e u x -ci,a p rè s avoir recueilli
hos qui eisdem usi erant ju stitiis, saevis­ avec joie des hommes qui jouissaient des
simis afflixerunt doloribus. mêmes droits qu’eux, les tourmentaient
très cruellement.
16. Percussi sunt autem cæcitate, sic­ 16. Aussi fu ren t-ils frappés d’aveu­
ut illi in foribus ju s t i, cum subita­ glem ent, comme les premiers l ’avaient
neis cooperti essent tenebris, unusquis­ été à la porte du juste, lorsque, cou­
que transitum ostii quærebat. verts de ténèbres soudaines, ils cher­
chaient chacun la porte de leur maison.
17. In se enim elementa dum conver­ 17. Lorsque les éléments changent
tuntur, sicut in organo qualitatis sonus d’ordre entre eu x, il arrive comme dans
immutatur, et omnia suum sonum custo­ un instrument de musique où la qualité
diunt ; unde æstimari ex ipso visu certo des sons est transformée, sans que rien
potest. perde l’harmonie qui lui est propre ; c’est
ce qu’on peut voir clairement par ce qui
arriva alors.
18. Agrestia enim in aquatica conver­ 18. Car les animaux terrestres deve­
tebantur ; et quæcumque erant natantia naient aquatiques, et tous ceux qui
in terra transibant. nagent passaient sur la terre.
19. Ignis in aqua valebat supra suam 19. Le feu surpassait dans l’eau sa
virtutem , et aqua extinguentis naturæ propre puissance, et l’eau oubliait sa
obliviscebatur. vertu d’éteindre.
20. Flam m æ e contrario corruptibilium 20. D ’un autre cô té, les flammes épar­
animalium non vexaverunt carnes coam- gnaient la chair fragile des animaux
bulantium, nec dissolvebant illa m , quæ répandus en tous lieux, et elles ne fa i­
facile dissolvebatur sicut glacies, bonam saient pas fondre ce mets délicieux, qui
escam. In omnibus enim magnificasti néanmoins fondait aussi aisément que la

m en t le g re c . T el fu t l’accu e il f a it a u x an ges r a te u r en tre p ren d lul-m êm e b riè v e m e n t ce t e x a ­


p ar les Sodom ites. — Q u i a u te m c u m læ titia . m en. — A g r e s tia i n a q u a tic a . « M oïse ne fa it
L es É g y p tie n s, au co n tra ire , a v a ie n t reçu Ja co b pas m en tion d ’a n im a u x te rre stre s d ev en u s aq u a ­
et ses fils a v e c un e a llé g re sse ré elle ( c f . G en. tiq u e s ; l’a u te u r p résen te donc Ici, sous u n e fo rm e
x i.v , 17 e t s s .; x l v i i , 1-12 ), e t le u r a v a le n t ac­ qui accen tu e les a n tith è s e s , u n des fa its m e r­
co rd é to us les d ro its des a u tre s cito yen s (eisd em v e ille u x q u i o n t acco m pagn é la d é liv ra n ce des
u s i... j u s t i t ii s) ; m ais lis les a v a ie n t e n su ite c r u e l­ H éb re u x . L e s an im a u x te rre stre s o n t p aru aq u a ­
lem en t p ersécu tés. — A u s s i, m êm e c h â tim e n t tiqu es, so it p en d a n t la g ra n d e plaie e t le v io le n t
p our e u x que p our les h a b ita n ts de Sodom e : o rage de la septièm e p la ie , so it... q u an d la c a ­
p ercu ssi s u n t (v e r s . 1 6 ) . — C æ cita te : p a r la v a le rie é g y p tie n n e f u t su bm ergée dans. la m e r
p laie des tén èb res. C f. x v i i , 1 e t ss. — I n fo r i- R o u g e , s o it, com m e on l ’ad m et p lu s co m m u n é­
bus j u s t i . A la p o rte de L o t. C f. G en. x i x , 1 1 . m en t, q u an d les Israé lite s p assèrent eu x-m êm es
17-20. L a n a tu re m odifia ses lois p ou r m ie u x a v e c leu rs b e s tia u x à la p lace q u ’o ccu p a ie n t
c h â tie r les É g y p tie n s si coup ables. — I n s e . .. o rd in aire m e n t les flots. » (L e sê tre , h. O . — N a ­
e lem e n ta „. c o n v e rtu n tu r ; ils se tra n s fo rm è re n t ta n tia i n terra... : les gren o u illes, q u i ab an d o n ­
l’ un en l ’a u tre , é c h a n gean t le u rs phénom èn es et n aie n t le N il e t ses ca n a u x p ou r e n v a h ir to u t le
leu rs opérations. — S ic u t in o r g a n o ... D ’ap rès p ays. — I g n is i n a q u a ... (v e rs. 19). V o y e z p lu s
le g re c : dans un p saltérion ; so rte de p etite h arp e. h au t, x n , 17-25. — F la m m æ ... n o n v exa v er u n t...
V o y e z lM tf. a rc h é o l., pl. l x i i , flg. 7 ; pl. l x i i i , C f. x v i , 18, e t le com m en taire. — A n im a liu m ...
fig. 7, 8, 9. F o rt belle com paraison . D an s u n in s­ coam bul a n tiu m : les sau terelles, les g re n o u ille s,
tru m e n t de m u siq u e, les notes d em eu ren t les les d ifféren tes so rtes d e m o u ch e s, e tc. — N e c
m emes, q u ’elles soien t faib le s ou fo rtes ; 11 en e st d is s o lv e b a n t... Ce fa it au ssi a été d é jà sig n a lé
ainsi des é lé m e n ts, qui « p eu v en t bien p a ra ître an té rie u re m e n t ( x v i, 22 e t 27). — B o n a m escam
etian ger le u r actio n n o rm a le, m ais q u i ne mo­ D ans le g re c : y é v o ; « ( x ê p o a tx ; tpoç>r|Ç, u n e
d ifien t ja m a is le u r n a tu re essen tielle )>. P a r espèce de n o u rritu re d iv in e . — I n o m n ib u s...
e x e m p le , l’eau ne ce ssa it pas d ’ècre de l’e a u , m a g n ifica sti (v e rs. 20b). a L ’ é c riv a in a m a in te ­
alors m êm e q u ’elle n’é te ig n a it pas le feu, e tc. — n an t développé d ’u n e m an ière com plète les leçons
U nde æ stim a r i. L e g re c est p lus c la ir : C’e st ce q u ’il d é s ira it p lu s sp écialem ent m e ttre en re lie f :
que l’on p eu t ex a ctem en t co m p re n d re 'p a r la v u e l ’am o u r de D ieu p ou r son p e u p le , le ch â tim e n t
de ce q u i se p assa, c . - à - d . p ar l’étu d e des fa its des m éch an ts, la cu lp a b ilité e t la fo lle de l’ Ido­
racon tés dans l’ E x o d e. A u x v ers. 12 -2 0 , le n a r­ lâ trie , l’a n a L g i^ q u i e x iste en tre le péch é e t le
B a t . X I X , 20. 77
glace. Car en toutes choses vous avez populum tuum, Domine, et honorasti,
glorifié votre peuple, Seigneur; vous et non despexisti, in omni tempore et
l ’avez honoré et vous ne l ’avez pas in omni loco assistens eis.
méprisé, l’assistant en tout temps et en
tout lieu.

ré trib u tio n , la n a tn re de la sa g e sse , les ré co m ­ D ieu d 'Israë l une d é lic a te a ctio n de g râ c e s , qui
penses e t les bén éd ictio n s de ce u x q u i su iv en t résu m e p a rfa ite m e n t la co n d u ite de J é h o va h
la sagesse e t la ruin e de ce u x q u i la re je tte n t. » en ve rs son p euple d u ra n t to u t le co u rs de l’h is ­
II, ach ève donc son beau liv re en ad ressa n t au to ire.
LE LIVRE DE L’ECCLÉSIASTIQUE

INTRODUCTION

1° Les nom s et le caractère ca n o n iq u e de ce livre. — Dans les diverses


éditions du texte g re c , il est appelé 2o<pîa Tqo-oO uîoO Seipa-/, « Sagesse de
Jésus, fils de S ira ch , » o u , par abréviation , £o<p?a Seipdfy, «Sagesse de Sirach. »
A peu près de mêm e dans la version syriaque : « Sagesse du fils de Sira. » Ces
titre s, on le v o it, renferm ent deux n otion s, puisqu’ils indiquent tout ensem ble
la nature du livre et son auteur. Les P ères g re c s, plus rarem ent les Pères latin s,
em ploient parfois le nom de « Sagesse qui enseigne toute vertu », déjà attribué
aux P ro v e rb e s1. Saint Jérôm e nous apprend que les Juifs désignaient aussi l’écrit
du fils de Sirach par la dénom ination de « Paraboles ».
Quoique hellénique par sa d érivation , le titre d'E cclesiasticus (sou s-entend u
lib e r 2) provient des anciens écrivains de l ’É glise latin e, et aucun des auteurs
grecs de l’antiquité n ’en fait usage. On le trouve déjà dans les œ uvres de saint
Gyprien et de R u fin ; plus ta rd , dans ceux de Gassiodore et de Rhaban M aur. Ce
n om , « formé d ’après l ’analogie de celui de l ’E cclésiaste3, » tire évidem m ent son
origine du fréquent em ploi que l’on faisait dans l ’É glise, pour les lectures
pu b liqu es, du volum e sacré q u ’il sert à d ésig n er: « c’était le livre de l’É glise,
de l’a ssem b lée4. »
L a canonicité de l’E cclésiastique est niée par les Juifs actuels et par toutes le
sectes protestantes. Les catholiques la regardent com m e une .vérité de fo i, car
elle a été form ellem ent définie par les conciles. E lle est dém ontrée par une
série non interrom pue de tém oign ages, que fournit aussi bien la tradition ju ive
que la tradition chrétienne : en effet, ce ne sont pas seulem ent les P ères en très
grand n om bre, dans l’É glise soit orien tale, soit occid entale, qui citent l’Ecclé-
siastique comm e livre d iv in 5; les Juifs eu x -m êm e s le citent aussi dans le Tal-
m u d , ou en d’autres écrits, sans distin guer entre lui et les autres parties de la
B ib le 6. D ’ailleurs, sa présence dans la Bible des Septante m ontre q u ’il faisait
partie du canon des Juifs d ’Égypte. Q uelques passages du N ouveau Testam ent
prouvent que les apôtres ont connu l ’E cclésiastique : s’ils ne lui em pruntent pas

’ ' H TtavâpETOç (Tocpta. P a n a r eto s J e s u f i l i i ou d ’a u tre s p aroles Id en tiqu es. V o y e z C o m e ly ,


S ira c h lib e r ( s a in t J é r ô m e ). V o y e z le tom e IV , E is to r ic a et cr itica in tro d u ctio i n u tr lu s -
p. 423. q u e T e s ta m e n ti lib r o s sa c r o s, t. I I , p a rs i l , 2 ,
2 D ans les cita tio n s b ib liq u e s , E c c li., tan d is p. 255-257.
q u 'o n em ploie le sign e E ccl. (ou E ccle.) p o u r l’E c ­ 6 Ils u se n t e u x a u s s i, dan s ce c a s , des f o r ­
clésiaste. m ules : « Il e s t é c rit, I l est d it, I l est ain si éc rit
3 V o y ez le tom e I V , p 547. dans le liv r e de B en -S ira (d u fils de S lra ) ». L e
4 M a n u el b ib liq u e , t. I I , n. 87G. co m m entaire s ig n ale ra les p rin cip ales de ces citft-
5 E n e m p lo ya n t la fo rm u le : « L ’É critu re dit, » I tlon s ra bbin iqu es.
80 L E L IV R E DE l ’ e O C LÉSIA STIQ U B

des citations d irectes, il est manifeste que divers passages de leurs écrits sout
un écho de ses pages. Comparez Joan. x iv, 23, et E ccli. i l , 1 8 ; I Tim . v i , 9, et
E ccli. x i, 10; surtout Jac. i , 1 9 , et E ccli. v, 13. C’est parce qu’il ne fait point
partie de la Bible h éb raïq u e, qu’il est rangé parmi les livres deutérocanoniques
de l’A n cien Testament.
De l’aveu des m eilleurs exégètes catholiques *, le Prologue du traducteur,
placé en avant du prem ier chap itre, n ’est ni inspiré ni can on iq u e; en effet,
selon la parole de saint Jérôm e, « aliud (est) vatem esse, aliud interpretem .-»
2° Le su jet et l ’im portance du liv re. — Le sujet est fort bien indiqué par le
nom grec de Eoçia, car l’E cclésiastique <r em brasse tout le domaine de la sagesse
et la pratique de toutes les vertus » ; le fils de Sirach est vraim ent « un éduca­
teur de sagesse » , com m e s’exprim ait Clém ent d ’A lexand rie. A la façon du livre
des P roverbes, il a constam m ent recours aux m axim es, aux com paraisons, et
même aux én igm es, pour com m uniquer aux hommes ses saintes leço n s; mais
il est tout à la fois plus com plet et plus étendu. La m atière est extraordinaire­
ment riche. En ou tre, l ’auteur a ajouté les exem ples aux préceptes, en concluant
son écrit par un m agnifique éloge des personnages de l’Ancien Testam ent qui
avaient le m ieux pratiqué les enseignem ents de la Sagesse.
On a reconnu depuis longtem ps que ce « tissu bigarré de sentences courtes et
longues » a une très grande im portance m orale et dogm atique, et c e u x -là mêmes
qui refusent de regarder l’E cclésiastique comme un livre d iv in , adm irent volon­
tiers ses beautés de tout genre et vantent son utilité, « Tous les états, dit un
écrivain protestant, toutes les conditions, toutes les époques, les situations les
plus spéciales de la vie y trouvent une plénitude de règles et de conseils excel­
lents. » Après une réflexion du même g e n re , M artini, archevêque de Florence
au siècle dernier et auteur d ’une traduction très estim ée de la Bible en ita lie n ,
donne cet excellen t conseil pratique : a Je souhaiterais de tout mon cœ ur que ce
livre, avec celui des Proverbes et la S agesse, fût comme le prem ier lait dont on
nourrisse l’âme de la jeu n esse, parce que ces écrits sont les plus utiles pour form er
non seulem ent leu r esp rit, mais aussi leu r cœ ur, lui donner de hautes pensées,
le fortifier contre la séduction des passions, lui inspirer les vrais et utiles prin ­
cipes qui doivent diriger l ’homme dans la vie présente et le rendre digne de la
vie étern elle2. » Mais les Canons apostoliques n’avaien t-ils pas déjà prescrit cette
même r è g le 3? « Ut adolescentes, d is e n t- ils , addiscant etiam Sapientiam eruditi
Sirach. » Et certes, ce q u i, dans ce liv r e , convient à la jeu n esse , ne s’applique
pas moins à l’âge m ûr. V oilà pourquoi le grand exégète catholique Cornelius a
Lapide disait de son côté : « Christiani om nes, virtutis et perfectionis a vid i, avide
hunc librum volvant, legant et releg a n t4. »
L ’Ecclésiastique est égalem ent rem arquable pour son dogm e, spécialem ent
dans sa prem ière partie, qui contient des choses très excellentes sur D ieu , ses
attributs et ses œ uvres extérieu res; sur l’hom m e, son état p rim itif, sa chute et
les suites du péché origin el; sur les fins dernières; sur les espérances m essia­
niques 5.
3° L a division. — « Le livre de l’Ecclésiatique form e un to u t, mais il n ’est pas
rigoureusem ent su iv i; il est écrit sans plan d’en sem ble, et avec la liberté d ’a l­
lures qui est com m une aux écrivains orien tau x, surtout dans les ouvrages de ce
gen re; les pensées ne sont pas reliées entre elles, ainsi qu’il arrive fréquem m ent

1 E n tre a u tre s Corn elius a L a p id e , S e ra riu s, 4 P ré fa ce de son co m m en taire s u r l’ E cclésias.


B o n frère. V o y e z C o rn ely, l. c., p. 260. tiq u e, cap . rv , p. 29.
2 C ité p a r le M a n . bibl., t. I I , n. 882. s V o y e z le 3 1a n . b ib l., 1. c., n. 885.
3 Cau. 85.
L* L IV R E DE l ’e C C L É SIA ST IÛ U E 81

dans les recueils de sentences; les digressions abondent : de là la difficulté ou


plutôt l ’im possibilité d’en faire une analyse m éth od iqu e1. » On ne peut m arquer,
lorsqu’il s’agit de la division gén érale, que les très grandes lig n e s, qui sont rares
ici. A p rès le Prologue en prose, com posé par le p etit-fils de l’auteur, com m ence
le livre proprem ent d it, écrit tout entier en vers. Il se divise en deux parties :
la prem ière, i , I- x l i i , 1 4 , renferm e des préceptes m oraux de tout g e n re , sou­
dés les uns aux autres, presque sans suite logique (deux paragraphes : 1 ° prélude,
qui d écrit l’origine de la sagesse, i , 1 -4 0 ; 2° préceptes d ivers, h , 1 - x l i i , 14 ) ;
la seco n d e, x l i i , 15 - l , 2 3 , fait l ’éloge soit du Créateur, soit des principaux per­
sonnages de l’ Ancien Testam ent (deux paragraphes aussi : 1° hym ne au C réateur,
x l i i , 1 5 - x l i i i , 3 7 ; 2° hym ne des P è re s , x l iv , 1 - l , 23). Un épilogue term ine le
to u t, l , 2 4 - li , 3 8 2.
Ça et là le texte grec insère des titres rap id es, qui caractérisent un groupe de
pensées : par exem p le, x x iv , 1 , A îveui; copia?, Éloge d e là sagesse; x x x , 1 , IUpl
téxvwv, Des en fan ts, e t c .3. Il n’en reste à peu près aucune trace dans la V ulgate.
11 règne entre notre version latine et la traduction grecqu e une divergence
assez im portante pour l’ordre des chapitres xxx partir du vers. 2 7 ) - x x x v i
(ju sq u ’au vers. 16 ). Ce q u i, dans la V u lg a te, est m arqué x x x , 2 7 -x x x m , 1 5 , est
dévenu x x x m , 1 6 - x x x v i, 1 6 , dans le texte g r e c , et vice versâ. La V ulgate a pour
elle le sy ria q u e, l’arabe et l’enchaînem ent naturel des pensées. L ’interversion
qui a eu lieu dans les L X X est sans doute le résultat d’un a c c id e n t4.
4° L ’ a uteur. — Les Pères parlent assez fréquem m ent de l ’Ecclésiastique
com me s’il était l’œ uvre de Salom on ; mais c’est dans un sens très large qu’ils
tiennent ce langage. Ils attribuent parfois aussi tous les psaum es à D avid, même
après avoir dit form ellem ent qu ’il n ’était pas l’auteur du psautier considéré dans
son intégrité : ce n ’est pas d'une autre m anière qu ’ils donnaient une origine
salom onienne à l ’ensem ble des livres sapien tiau x, puisqu’ils se corrigent ensuite
eu x-m êm es lorsqu’ils parlent en term es plus précis.
Il n ’y a pas le m oindre doute sur ce point : c’est Jésu s, fils de S ira c h 5, qui a
com posé le livre de l’E cclésiastique. Il a lu i-m ê m e signé son travail ( l , 2 9 ), et
son p e tit-fils, devenu son traducteur, l’a c o n tre -sig n é dans le Prologue. Divers
auteurs pensent que ce fait est de fo i, puisqu’il est signalé dans le cours de l’écrit
et qu’il entre dans le dom aine de l ’inspiration.
N ous ne savons à peu près rien de sa v ie , sinon ce qu ’il en a raconté person­
n ellem en t, en term es plus ou m oins directs. C’était un habitant de Jérusalem
( l , 2 9 ), et il avait beaucoup vo ya g é, non sans p é ril, pour com pléter son édu­
cation en acquérant une plus grande expérience (x x x iv , 1 2 -1 3 ); il s’était préparé
à la com position de son livre par une é'u d e approfondie de la sainte Écriture
(P rolog u e). « Quant à l ’époque où il florissait, elle est incertaine. Son livre nous
fournit un moyen de résoudre la q u estion , en nous indiquant le nom du grand
prêtre ju if, S im o n , fils d’Onias ( l , 1 - 2 1 ) , sous lequel il avait vé cu , et qu ’il
avait vu officier dans le tem ple ; mais com m e le même nom a été porté par deux
pontifes d ilférents, tous deux fils d’Onias (à sa v o ir: Simon I , dit le Juste, qui
vivait du temps de P tolém ée, fils de L ag u s, vers 290 avant J é su s-C h rist, et
Simon II, qui était grand prêtre quand Ptolém ée IV Philopator voulut entrer de

1 Ib id ., n. 883. v a n t c e t o rd re fa u tif. Il a r r iv e très so u v e n t


2 On tro u v e ra un e a n a ly se p lu s d é ta illée dans au ssi q ue les ve rse ts n 'o n t pas é té p artag é s de
le co m m en taire. V o y e z aussi n o tre B ib lia sa cra , la m êm e m an ière dans le g re c et dan s le la tin .
p. 73 0 -795. A m oins d 'in d ica tio n c o n tra ire , nous cito n s to u ­
3 P o u r les an tre s t i t r e s , v o y e z les notes. jo u rs d’après la V u lg a te .
4 Q uelques p ages d ép lacées, ou m al n um éro ­ 5 E n h éb re u Y éSûa' (a b ré v ia tio n de Y ’ ho&ûa',
tées u n e p rem ière fo is : p uis les cop istes conser- Jo su é), ben S trj}’ .
C om m ent. — V. 6
82 L E L IV R E DE l ’ ECCLÉSIASTIQTJE

vive foroe dans la ville de Jéru salem ; cf. III Mach. i, 2, dans la Bible grecq u e),
les critiques se partagent: les uns font Jésus contem porain du Simon le plus ancien,
les autres du plus récent. Le traducteur, dans son p rologu e, fournit une autre
donnée chronologique : il nous dit qu’il alla lu i-m êm e en Égypte sous le règne
de Ptolém ée Evergète. P ar m alheur, il y a aussi deux rois qui ont porté ce sur­
nom : l ’u n , Ptolém ée III, fils et su ccesseu r de Ptolém ée II P h ilad elph e, 247-222;
l’autre, Ptolém ée V II, dit aussi P h ys co n , frère de Ptolém ée Philom étor, 170 -117 ;
de sorte q u ’il est égalem ent difficile de décider quel est le roi d ’Egypte dont
parle le petit-fils de l ’auteur de l ’E cclésiastique. L ’opinion la plus com m uné­
ment reçue place la com position de l ’ouvrage vers 28 0,1a traduction vers 230*;
elle fait vivre Jésus ben Sirach du tem ps de Sim on I , et son petit-fils sous P to­
lém ée III Evergète I. Q uoiqu’elle ne soit pas à l’abri de toute d ifficu lté, elle est
cependant la plus vraisem blable. 4° L ’éloge du chapitre l ne peut se rapporter
qu’à Sim on I , dit le Juste ; le contem porain de l’auteur est rep résen té, en effet,
comme un pontife très rem arq u ab le, ce qui ne saurait convenir à Simon II,
dont l’histoire ne dit aucun bien. 2° L t grand prêtre de l ’E cclésiastique est qua­
lifié de libérateur de son peuple (cf. L , 4 ) , ce qui peut s’appliquer à Sim on I ,
mais non à Simon II, sous le pontificat duquel ni le peuple ni le tem ple n ’a­
vaient besoin de protecteur spécial. 3° Du temps de Sim on II, les idées païennes,
contre lesquelles s’élevèrent les M achabées, avaient déjà fait de grands progrès;
elles étaient propagées par les fils de Tobie ; comme elles étaient en horreur aux
Juifs fid èles, on ne s’expliquerait point q u e, si l ’auteur de l’Ecclésiastique avait
écrit à cette ép oq ue, il ne les eût pas condam nées; on s’expliquerait moins
encore q u ’il eût loué Sim on II, qui avait pris parti pour les fils de Tobie. Il
s’élève contre les Sam aritains ( l , 28 ); à plus forte raison a u ra it-il condam né
les faux frères qui im itèrent les m œurs des H ellènes. 4° Ajoutons enfin que le
Ptolém ée E vergète, ou B ienfaiteu r, dont parle le prologue de l’E cclésia stiq u e,
ne peut guère être que le prem ier qui a porté ce nom. Les m onum ents ne
donnent pas le surnom d’Evergète à P h ysco n , mais seulem ent au successeur de
P h ilad elp h e2. »
5° L e texte et les versions. — L ’E cclésiastique fut composé en hébreu : le tra­
ducteur le dit form ellem ent au m ilieu de son p ro lo g u e3, e t, ne l’e û t-il pas d it,
ce fait est suffisam m ent attesté par les nom breux hébraïsm es dont le livre est
parsem é. Voici quelques exem ples, x v n , 3 : fjpipx; àptûpLoO, littéralem ent, « des
jours de n om bre, » c .- à - d . des jo u rs peu n om breu x; expression calquée sur
l’hébreu y ‘ m ém isp a r. x v i i j l O : àiwvo;, « une alliance de siècle (h éb r.:
ber it 'ô lâ m ), » c .-à -d . une alliance éternelle, x ix , 20: iito npoGurno-j ppÉçovç, lit­
téralem ent, « a facie infantis (hébr. : m ip p ‘ n é 'ô le l) , » c .-à -d . à cause de l’en­
fa n t, etc.
P lusieurs inexactitudes du traducteur lu i-m êm e dém ontrent pareillem ent ce
fait : il s’est trompé parfois sur la signification des mots h éb reu x, de sorte q u e ,
pour . etrouver le vrai s e n s , qui a été obscurci par là m êm e, il faut reconstituer 1«
texte prim itif, et alors toute obscurité disparaît. A in s i, le passage E ccli. x x iv , 37,
parle de la lu m ière, en latin com m e en g rec, d’une m anière très im prévue.
Qui mittit disciplinam sicut lucem,
et assistens quasi Gehon in die vindemiae.
Le parallélism e dem ande un nom de fleuve dans le vers. 37a, com m e dans le
vers. 37b, à la suite de l’énum ération du P h ison , du T ig re , de l’Euphrate et da

1 « L ’opin ion opposée assign e à la com position 2 M a n . bibl., t. I I , n. 878.


de l ’ E cclésIa stiq u e la d ate de l’an 180 e n v iro n , 3 S a in t J é rô m e , P r æ f. i n lib r . S a lo m o n is,
«t à la tra d u ctio n celle de i’an 130. » affirm e a v o ir v u le te x te o rigin a l.
LE L IT R E DE l ’ eC C L É S IA S T IQ U S 83

Jourdain (vers. 35-3G). L'hébreu devait porter kaye’ûr, « comme le Nil »; le tra­
d ucteur a lu k a ’ôr, « com m e la lum ière ». De m êm e, E ccli. x x v , 45 (d ’après le
num érotage du g r e c ) , xscpaXyJ est mis au lieu de çâp[j.axov (hébr. : rô 8). La version
latine, pour donner un sens au grec, a traduit (x x v , 22) : Non est caput nequ iu s
super caput c o lu b r i, en ajoutant le mot n e q u iu s, etc. L
Cette traduction g re c q u e , préparée en E gypte par le petit-fils de l’auteur, est
la plus ancienne et la principale de toutes. M alheureusem ent les copistes 1 ont
assez souvent dénaturée ; de là ses nom breux points de divergence soit avec les
versions latine et sy ria q u e, soit avec lçs citations de l ’E cclésiastique par les
Pères grecs. Il est admis que notre V u lg a te, m algré ses im perfections de détail,
se rapproche, davantage du texte prim itif. E lle n ’est cependant pas l’œuvre de
saint Jérôm e; elle faisait partie de l'antique Itala, et le savant docteur ne l ’a pas
même corrigée. E lle n’a pas été faite d ’après l’h éb reu , mais d ’après la traduction
g recq u e; aussi a b o n d e - t- e lle en expressions helléniques q u ’elle a sim plem ent
copiées sans les traduire : a ced ia re, a ch a r is, a go n iza re, aporiabitur, aposta-
ta r e . b ap tiza re, cataclysm u s, eu cham s, in erem o, p h a n ta sia , p o d e r e s r the­
saurizare, etc. E lle contient aussi un nom bre considérable d’expressions populaires
qui n’apparaissent pas ailleurs dans la V u lg a te; entre a u tres, a bhorreo, a cid e,
a d in cresca n t, a ffa b ilis, com partior, d efu n ctio , im p la n a re, p essim a r i, relig io ­
sita s, etc. On y rem arque çà et là des n églig en ces, de petites om issions ou
ad ditio n s2.
6° Les com m entateurs catholiques de l ’Ecclésiastique sont relativem ent peu
nom breux. Quoique les Pères et les anciens écrivains ecclésiastiques l’aient lu
volontiers et souvent recom m andé, ils n ’en ont pas laissé d’explication proprem ent
dite. Rhaban Maur est le prem ier qui l ’ait in terp rété, et plutôt d’une m anière
m ystique que d’après le sens littéral. Ses m eilleurs com m entateurs son t, dans
les tem ps m odernes, Cornélius Jansenius de G and, Cornelius a Lapide (œ uvre
très co m p lète), Bossuet ( L ib ri S a l o m o n i s . , S a p ie n tia , E cclesiasticus cum
n o tis ), Em m anuel Sa (In E cclesia sticu m c o m m en ta r iu m ), G alm et; de nos jou rs,
Lesêtre (V E cclésia stiq u e, P a ris, 1880).

1 M a n . bibi., t. II, n. 879.


i L e s p rin cip ales sero n t notées dans le co m m entaire.
L’ ECCLÉSIASTIQUE

PROLOGUE

Multorum nobis et magnorum per On peut voir dans la loi, dans les
legem, et prophetas, aliosque qui secuti prophètes et dans ceux qui les ont sui­
sunt illos, sapientia demonstrata est, in vis, beaucoup de choses grandes et sages,
quibus oportet laudare Israel doctrinæ et qui rendent Israël digne de louange pour
6apientiæ causa, quia non solum ipsos sa doctrine et pour sa sagesse, puisque
loquentes necesse est esse peritos, sed non seulement les auteurs de ces discours
etiam extraneos posse et dicentes et scri­ ont dû être habiles, mais que les étran­
bentes doctissimos fieri. gers eux-m êm es peuvent devenir par
leur moyen très doctes pour parler et
pour écrire.
Avus meus Jesus, postquam se amplius Jésus mon aïeul, après s'être appliqué
dedit ad diligentiam lectionis legis, et avec un grand soin à la lecture de la loi,
prophetarum, et aliorum librorum qui et des prophètes, et des autres livres que
nobis a parentibus nostris tràditi sunt, nos pères nous ont légués, a voulu, lui
voluit et ipse scribere aliquid horum aussi, écrire quelque chose concernant
quæ ad doctrinam et sapientiam per- la doctrine et la sagesse, afin que ceux

PRO LOGU E re m e n t dans le g re c : a u s u je t d esqu elles. —


O portet la u d a re ... C ’é ta it èn e ffe t, p o u r les Is ra é ­
OU P R É F A C E DU T R A D U C T E U R
lit e s , une in sign e fa v e u r d’a v o ir reçu le dépôt
P ré c ie u x a v a n ta g e s q u i r é s u lte n t p o u r les sacré des É c ritu re s. Us tr o u v a ie n t là des a v a n ­
J u ifs de la possession des sain ts L iv re s . — M u l ­ ta g e s u n iq u es au m onde p ou r le u r fo rm ation
t o r u m ... et m a g n o r u m . T o u t à la fo ls la q u a n ­ m orale. — D o c tr in æ : i t a i S s - a ç , l’in s tru ctio n .
tité e t la q u a lité . — P e r legem : le P en tateu q u e, S a p ie n tiæ : le ré s u lta t de ce tte In stru c tio n . —
ou tôra h . P ro p h eta s : e .- à - d . les n 'b l'im r i ’ Sô- L o q u en tes. D ’après le g r e c ; c e u x q u i lise n t. —
n irn (J o su é , les J u g es, les q u a tre liv re s des R o is) Peritos. L ’a d je c tif È7tiGTr)p.ovaç sig n ifie plut* t
et les n 'b i'im ’a h a r ô n tm (le s p rop h ètes p ro p re ­ « scientes ». — E tia m e xtra n eo s. V ra ise m b la ­
m en t d it s , g ra n d s e t p e tit s , à p a rt D a n ie l). b le m e n t, les païens e u x - m ê m e s , p a r opposition
A lio s q u e q u i s e c u t i .. .: les k'tû .b im , ou h agio- a u x J u ifs ; ou to u t au m oins les p ro sé lyte s g re c s .
gra p h es ( c . - à - d . to us les a u tres liv re s p ro to ca­ Selon d’a u tr e s , les’ m em bres de la n ation sain te
n o n iq u es; v o y e z le t . I , p. 1 3 ) . C ette d iv isio n q u i é ta ie n t dispersés à tr a v e rs le m onde e t q u i
de l’A n cien T e sta m e n t en tro is p a rtie s ap p a ra ît ne co m p ren aien t p lu s la la n g u e h é b ra ïq u e . —
Ici p our la p rem ière fo is. E lle sera d ésorm ais D icen tes et scrib en tes. S o it de v iv e v o ix , dans
d’ un u sa g e h a b itu el ch ez les J u ifs . C f. L u c . leu rs d isco u rs e t leu rs co n v e rsa tio n s, so it p ar
x x r v , 44; J o sè p h e , c. A p io n ., i , 8. E lle suppose é c rit. — D octissim os fle r i : g râ ce à la tr a d u c ­
que le canon d es sain ts L iv re s é ta it alors fo rm é tion q u i le u r d o n n a it la cle f des liv re s in sp irés.
dans ses gran d es lig n es et p our la p lu p a rt de L ’œ u v re de J é s u s , fils de S irach . — J e s u s .
ses d éta ils. — L e m ot s a p ie n tiæ m anque dans S u r ce nom, v o y e z l’ In tro d u ctio n , p. 81. — A m ­
le te x te grec, et, au Heu de d em o n stra ta est, on p liu s : p lu s qu e la p lu p a rt de ses co re lig io n ­
y lit le p articip e ô s S o p iv w v , au g é n itif p lu rie l, n aires. — A d d ilig e n tia m lectio n is. L e g re c d it
retom b an t su r tïoXXôjv ( « m u lto ru m » ) : B e a u ­ seu lem en t : à la le c tu re . — L ib r o r u m q u i... tra ­
coup... de choses nous a y a n t été données p a r la d it i s u n t. Ici encore le g re c e st p lu s concis ; les
lo i, et les prop h etes... — I n q u ib u s. P lu s c la i­ a u tre s liv re s p atern els. I l ajo u te en su ite ; E t
E o c l i. — P rologus 85
qui désirent apprendre, e’étant instruits tinent, ut desiderantes discere, et illo ­
par ce livre, fassent des réflexions de rum periti fa cti, magis magisque atten­
plus en plus sérieuses, et s’affermissqnt dant an im o, et confirmentur ad legiti­
dans une vie conforme à la loi. mam vitam .
Je vous exhorte donc à venir avec Hortor itaque venire vos cum benevo­
bienveillance, et à faire cette lecture lentia, et attentiori studio lectionem fa ­
avec une attention particulière, et à nous cere, et veniam habere in illis, in quibus
pardonner s’il semble qu’en quelques en­ videmur, sequentes imaginem sapientiæ,
droits, tout en voulant reproduire l’image deficere in verborum compositione. Nam
de la sagesse, nous sommes demeurés deficiunt verba hebraica quando fuerint
impuissants à rendre le sens des expres­ .translata ad alteram linguam ; non au­
sions. Car les mots hébreux n’ont plus tem solum hæ c, sed et ipsa le x , et pro­
la même force lorsqu’ils sont traduits en phetae, ceteraque aliorum librorum, non
une autre langue ; ce qui n’arrive pas parvam habent differentiam quando inter
seulement ic i, mais la loi même, et les se dicuntur. Nam in octavo et trigesimo
prophètes et les autres livres sont fort anno, temporibus Ptolemæi Evergetis
différents, quand on compare la version regis, postquam perveni in Æ gyptum ,
à l ’original. É tant venu en E gypte la et cum multum temporis ibi fuissem ,
trente-huitièm e année du règne de Pto- inveni ibi libros relictos, non parvæ neque
lémée E vergète, et y ayant longtemps contemnendae doctrinae. Itaque bonum
séjourné, j ’y trouvai ce livre qui y avait et necessarium putavi et ipse aliquam
été laissé, et dont la doctrine n’était ni addere diligentiam et laborem interpre­
faible ni méprisable. C ’est pourquoi j ’ai tandi librum istum ; et multa vigilia
cru bon et nécessaire d’apporter moi aussi attuli doctrinam in spatio temporis, ad
quelque soin et quelque travail à traduire illa quæ ad finem ducunt, librum istum
cet ouvrage ; ainsi avec beaucoup de dare, et illis qui volunt animum inten­
veilles, pendant un certain temps, j ’ai dere, et discere quemadmodum oporteat
mis en œuvre ma science pour arriver à instituere mores qui secundum legem
bonne fin, et pour offrir ce livre à ceux Domini proposuerint vitam agere.
qui veulent appliquer leur esprit, et ap­
prendre comment on doit régler ses
mœurs lorsqu’on a résolu de vivre selon
la loi du Seigneur.

a y a n t a cq u is en ce la u n e fa c ilité su ffisan te (c.-à-d. q u a n d on co m p a re d ’u n cô té le te x te o r ig in a l,


co n s id é ra b le ). — V o lu it. M ie u x : il f u t poussé e t de l ’a u tre la tra d u ctio n . — N a m i n octavo...
( TtpoviyÔï) ). E x p ressio n q u i c o n v ie n t très bien L e tr a d u c te u r passe a u x raison s spéciales q u i
p o u r m arq u er le m ou vem en t in té r ie u r p ar leq u el l’o n t p orté à e n tre p re n d re son tr a v a il. S u r le roi
D ieu presse les éc riv a in s sacrés de p ren d re la P to lém ée É v e rg è te e t i ’époque de son règn e, v o y e z
plu m e. — Ut d e sid e ra n te s d is c e r e .. . N o ble b u t l’ In tro d u c tio n , p. 8 1. — P e r v e n i i n Æ g y p tu m ;
q u e se p ro p o sait le fils de S irach en co m po san t v e n a n t de P a le s tin e . — L ib r o s . L e sens du sub­
son liv r e : il v o u la it fa v o ris e r et fa c ilite r de p lus s ta n tif g re c à ç é p .o io v n ’e s t pas a b so lu m e n t ce r­
en p lu s l'é tu d e des v é rité s religieu ses ( m a g is... ta in . L es u n s le tra d u ise n t p a r a ex e m p la ire »,
a tte n d a n t; ce d é ta il est p rop re à la V u lg a te ) , o.-à-d. liv r e ; les a n t r e s , p lu s p ro b a b le m e n t, p ar
p o u r a m e n e r ses frères à v iv r e p lu s co n fo rm é­ « d ifféren ce ». L a p rop osition sign ifie dan s son
m en t à la loi ( le g itim a m vitam ,}. — C o n firm e n ­ en tie r : Je n’a i pas tr o u v é u n e p e tite d ifféren ce
tu r. D ’ap rès le g re o : A fin q u ’ ils fa s s e n t d es p ro ­ de fo rm atio n (e n tr e le g e n re des J u ifs d ’É g y p te
grès. e t ce lu i des J u ifs de P a le s tin e ). L e s m ots r e li­
L e tr a d u c te u r p résen te m od estem en t son ctos e t n eq u e co n tem n en d æ m an q u en t dans le
oeuvre. — H o rto r it a q u e ... A p p el tr è s d élicat g re c . — Ita q u e b o n u m ... D ’ap rès le te x te g re c :
à l ’a tte n tio n e t à la b ien v e illa n c e des lecteu rs. J ’a i ju g é to u t à f a it n écessaire. — H u lt a v ig i­
— S equen tes im a g in e m sa p ie n tiæ . L e g r e c d it la n tia ... d o c trin a m . Il n’é p a rg n a au cu n e fa tig u e ,
b eau coup p lu s cla irem en t : N o u s é ta n t donné de au c u n s o in , p o u r q u e sa tr a d u c tio n f û t e x a c te .
la p ein e p o u r ^in te rp ré te r. — N a m deficiu n t... — I n sp a tio tem p o ris : ta n t q u e d u ra son séjo u r
M o tif, très bien e x p rim é , des im p e rfe ctio n s que en E g y p te . — A d i li a q u æ a d f i n e m ... ; p o u r
l ’on p o u rra it ren c o n tre r dan s son tr a v a il. « U ne m en er à bonne fin sa p u b licatio n . — E t illi s
trad u ctio n ne p e u t ja m a is ren d re to u te la fo rce q u i... in ten d ere. D ’après le greo : P o u r ce u x q u i
de i’o rig in a i. » D ans le cas p ré se n t, les m ots v e u le n t, p en d a n t le u r séjo u r à l’é tr a n g e r... A llu ­
h é b re u x n ’o n t pas la m êm e v a le u r que les e x p re s ­ sion a u x Israélites dispersés à tr a v e rs les co n ­
sions grecq u es p ar lesq u elles on essaye de les trées païennes.
trad u ire. — Q u a n d o in te r se d ic u n tu r . C .- à - d .
80 E ccli. T, 1- 8.

CHAPITRE I

1. Omnis sapientia a Domino Deo est, 1. Toute sagesse vient du Seigneur


et cum illo fu it semper, et est ante D ieu; elle a toujours été avec lui, e*.
ævum. elle y est avant tous les siècles.
2. Arenam m aris, et pluviæ guttas, 2. Qui a compté le sable de la mer, et
et dies sæculi quis dinumeravit? A ltitu ­ les gouttes de la pluie, et les jours du
dinem cæli, et latitudii =.m terræ, et pro­ monde? Qui a mesuré la hauteur du ciel,
fundum abyssi quis dimensus est ? et l'étendue de la terre, et la profondeur
de l’abîm e?
3. Sapientiam Dei praecedentem om ­ 3. Qui a pénétré la sagesse de D ieu,
nia quis investigavit? laquelle précède toutes choses ?
4. Prior omnium creata est sapientia, 4. L a sagesse a été créée avant tout,
et intellectus prudentiae ab aevo. et la lumière de l’intelligence dès le com ­
mencement.
5. Fons sapientiae Verbum Dei in ex­ 5. La parole de Dieu au plus haut des
celsis, et ingressus illius mandata aeterna. cieux est la source de la sagesse, et ses
voies sont les commandements éternels.
6. Radix sapientiae cui revelata est, 6. A qui a été révélée la racine de la
et astutias illius quis agnovit? sagesse, et qui a connu ses artifices?
7. Disciplina sapientiae cui revelata 7. A qui la science de la sagesse
est et m anifestata? et multiplicationem a-t-elle été révélée et manifestée, et qui a
ingressus illius quis intellexit? compris la m ultiplicité de ses démarches V
8. Unus est altissim us, Creator om­ 8. Il n’y a que le T rès-H a u t, le Créa­
nipotens, et Rex potens et metuendus teur qui peut tout, le Roi puissant et
nimis, sedens super thronum illiu s, et infiniment redoutable, assis sur sou
dominans Deus. trône, le Dieu dominateur.

l ’ R E M IÈ R E P A R T I E l’ajo u te le v e rs . 3. L e g re c e st p lu s eoucis : L a
h a u te u r d u c i e l, e t la la r g e u r de la te r r e , e t
P r é c e p t e s e t c o n s e ils d e to u t g e n r e p o u r la
l ’a b im e , e t la s a g e s s e , q u i les d é co u v rira ? —
c o n d u it e d e la v ie - 1 , 1 — X L I I , 14.
P r io r o m n iu m creata... S u r ce tte p e n sé e , v o y e z
§ I. — O rig in e de la Sagesse. I , 1 -4 0 . le cé lè b re p assage des P ro v e rb e s , v m , 22, d o n t
elle e st é v id e m m e n t u n écho. — In te lle ctu s p r u -
1® L a Sagesse e st é te r n e lle , com m e D ieu lui- d en tiæ . A u tr e nom p ou r désign er la d iv in e sagesse.
m êm e. 1 , 1 - 1 0 . — A b æ vo : a v a n t le te m p s, de to u te é te rn ité .
C h a p . I . — 1-10. L e vers. 1 co n tie n t le thèm e, C ette lo cu tio n d éterm in e le sens de « p rio r o m ­
que d évelo pp en t les v ers. 2 - 1 0 . — S a p ie n tia . niu m ». — F o u s s a p ien tiæ . Ce v ers. 5 e st om is
« Dans ce liv r e , de m êm e que dans ce lu i des d an s la p lu p a rt des m an u scrits g r e c s .— Y er b u m
P ro v e rb e s..., le nom de Sagesse se prend ta n tô t D ei : les ord res to u t -p u is s a n t s du S e ig n e u r,
p ou r la Sagesse é te r n e lle , q u i e st u n a t tr ib u t d’ après le second h ém istich e ; selon qu elq u es
essen tiel de la d iv in ité ; ta n tô t p our la Sagesse in terp rètes, le V erbe de D ieu , la Sagesse in eréée.
p erso n n elle, ou le V e rb e en gen d ré du P è r e , et — In g r e s s u s illiu s . Ses voles, c.-à-d. ses œ u vres.
ta n tô t p o u r la sagesse que D ieu co m m u n iqu e — R a d i x sa p ien tiæ . C ette source est en D ie u ,
a u x hom m es p a r un e ffet de sa b o n té in fiuie. » con n ue de lu i seu l. — A s t u t ia illiu s . D ’après
(Cal m et, h . I.) — A D o m in o ( Deo e st omis p a r le g re c : ses artifice s. E x p re ssio n à p ren d re
le g re c ) est. D ieu e st la source u n iq u e de la en bonne p a r t , e t q u i m arqu e trè s bien les
sagesse. C f. P r o v . n , 6 ; m , 1 9 ; v i n , 22, etc. — m y stères In scru tab les de la sagesse. — D is c i­
L es m ots f u i t sem per m an q u en t aussi dans le p lin a s u p ien tiæ ... C e v e rse t m an qu e é ga lem en t
g r e c , q u i p orte : E t elle est a v ec lu i à ja m a is dans u n g ra n d n om bre de m an u scrits grecs. —
( s ! ç t o v a im v a , au lie u de a n te æ v u m ) . — M u ltip lic a tio n e m in g r e s s u s .. . : la m u ltip lic ité
A r e n a m ..., p lu v iæ g u tta s , d ies s æ c u li ( e .- à - d . de ses voies, com m e au v ers. 5. — TJnus est a lt is ­
les jo u rs de l’éte rn ité )... T ro is choses qu e l’hom m e s im u s ... ( v e r s . 8 ). D ’ap rès le g re c : « U n u s est
le p lus h ab ile e st im p u issa n t à dénom brer, m ais sapiens, » à sa v o ir, le S e ig n e u r D ie u , q u i n ’e st
que la sagesse d iv in e su p p u te aisém en t. — A lt i ­ pas m oins p u issa n t q u e sa g e ( O reator o m n ip o ­
tu d in e m ..., la titu d in e m ..., p r o fu n d u m ... T ro is t e n s ... ) . — Ip s e (p ro n o m a c c e n tu é ) c r e a v it ...
a u tres choses que nous ne p ouvons que très d if­ Com p. le v e rs. 4 . L e s m ots in S p ir itu sa n c lo n e
ficilem ent co n n a ître , e t q u i rep résen ten t le ca ­ se lise n t pas dans le g rec. — Y id it . et d in u m e ­
ractère insondable de la v r a ie S a gesse, oom m e r a v it ... C elu i q u i a créé la sagesse la co n u a it
E c c li. I , 9-18. 87

9 . CTest lui qui l’a créée dans l’Esprit- 9. Ipse creavit illam in Spiritu sancto,
Saint, qui l ’a vue, qui l ’a comptée, et et vid it, et dinum eravit, et mensus est.
qui l ’a mesurée.
10. Il l’a répandue sur toutes ses œuvres 10. E t effudit illam super omnia opera
et sur toute chair, d’après la mesure de sua et super omnem carnem, secundum
ses dons, et il l’a procurée à ceux qui datum suum, et præbuit illam diligen­
l’aiment. tibus se.
11. L a crainte du Seigneur est une 11. Timor Domini gloria, et gloriatio,
' gloire, et un sujet de se glorifier, et une et læ titia , et corona exultationis.
jo ie , et uue couronne d’allégresse.
12. La crainte du Seigneur réjouira le 12. Tim or Domini delectabit cor ; et
cœur ; elle donnera la joie, et l’allé­ dabit læ titiam , et gaudium , et longitu­
gresse, et la longueur des jours. dinem dierum.
13. Celui qui craint le Seigneur s’en 13. Tim enti Dominum bene erit in
trouvera bien à la fin, et il sera béni au extrem is, et in die defunctionis suæ be­
jour de sa mort. nedicetur.
14. L ’amour de Dieu est une sagesse 14. Dilectio Dei honorabilis sapientia :
digne d’être honorée.
15. Ceux à qui elle se découvre l ’aiment 15. quibus autem apparuerit in visu
aussitôt qu’ils l ’ont vue, et qu’ils ont re­ diligunt eam in visione, et in agnitione
connu ses merveilles. magnalium suorum.
16. L a crainte du Seigneur est le com­ 16. Initium sapientiæ timor Dom ini,
mencement de la sagesse ; elle est créée et cum fidelibus in vulva concreatus est ;
dès le sein de leur mère avec les hommes cum electis fem inis graditur, et cum
fidèles; elle accompagne les femmes justis et fidelibus agnoscitur.
d’élite, elle se montre avec les justes et
les fidèles.
17. L a crainte du Seigneur est la piété 17. Tim or Domini scientiæ religio­
de la science. sitas.
18. Cette piété garde et justifie le 18. Religiositas custodiet et justifica­
cœur; elle donne le bonheur et la joie. bit cor, jucunditatem atque gaudium
dabit.

n atu re llem en t i> fo n d . M e n su s est e st un e a d d i­ B en e... in e x tr e m is (v e rs. 13). S u iv a n t qu elqu es


tion d e la V u lg a te . — E t e ffu d it ... ( v e r s . 1 0 ). In terp rètes : au m om en t de la m ort. M ie u x :
E ffusion g én éreu se q u e D ieu a fa ite de la sagesse ap rès la m o r t , d an s l ’a u tre v ie où les ju ste s
s u r to u te s ses œ u v re s , et sp écia lem en t sur les re c e v ro n t la récom p en se de le u rs v e rtu s . — B e ­
hom m es (s u p e r om n em c a m e m ; cf. Gen. v i , 12, n e d ic e tu r . D ans le g re c : 11 tr o u v e r a g râ c e . —
e tc.). — S e c u n d u m d a tu m ... : selon sa lib re v o ­ D ilectio D ei... Ce v e rs. 14 e t le s u iv a n t n ’ap p a ­
lo n té ; a u ta n t q u ’ il lu i a plu de se m o n trer lib é ­ ra isse n t q u e dan s u n trè s p e tit n om bre de m a­
r a l . — E t p r æ b u it... L e g r e c em ploie u n e e x p re s ­ n u scrits grecs. — Q u ib u s ... a p p a r u e r it ... d i li ­
sion tr è s p itto resq u e : Il l ’a co n d u ite à la m a­ g u n t... R a v is de sa d iv in e beau té, ils se m e tte n t
nière d ’u n ch o rè ge. M an ière de d ire q u ’il l ’a don­ à l ’aim er de to u te le u r âm e. V a r ia n te dan s le
née a v e c u n e g ra n d e Joie. — D ilig e n tib u s se. g r e c : A ce u x au x q u e ls e lle a p p ara ît, elle le le u r
« T ro is d egrés dans le don de la sagesse : d is tr ib u e ra ( l e cé leste a m o u r ) p a r sa v u e ( d e
1° effusion gén éra le su r to u tes les c ré a tu re s ; D ie u , q u ’elle le u r m on tre).
2° dons plus ab ond an ts a n x créa tu res raison ­ 3° R a p p o rts m u tu e ls d e la cra in te de D ieu e t
nables , selon le u r p ré d e stin atio n ; 3° don très de la sagesse. I , 16-4 0 .
lib éra a u x se rv ite u rs d e D ieu q u i o n t f a it bon 16 '-2 7 . « Ce q u ’e st la sa g e s s e , e t ce q u ’ elle
u sage de la m esure com m un e. » (L e s ê tre , h. I.) fa it p o u r le sage. » — I n it i u m s a jd e n tiæ ...
2° Q uelques h eu reu x résu ltats de la cra in te de E m p ru n t à P ro v . 1 , 7, e t ix , 10. C f. Ps. e x , 10.
D ieu . I , 11-15 . — O um fid e lib u s : a v e c les Is ra é lite s ddèles à
11-15. T im o r D o m in i. C ette lo c u tio n résu m e, J é h o v a h . En eu x elle est, p ou r ain si d ire , innée :
dan s l’ A n cien T e s ta m e n t, to u s les d evoirs de i n v u lv a co n crea tu s... C f. Jo b, x x x i , 18 ; Sap. v m ,
l’hom m e en ve rs D ieu, ou a la sagesse sous son asp ect 19-20. — C u m electis fem in is... S u iv a n t le g r e c :
p ratiq u e ». C f. P r o v . i , 7 , etc . — C oron a e x u l­ A u p rès des h om m es, com m e fo n d em en t étern el,
ta tio n is. G racieu se m étaph ore, em p ru n té e à l’a n ­ elle n fa it sou nid. Im age trè s e x p re ssiv e e t très
tiq u e co u tu m e de p o rter des co uron n es de fleurs d élicate. — E t cu m ju s tis ... A u tr e v a ria n te du
a u x Jours de fête. — D a b i t ... lo n g it u d in e m ... te x te g re c : E t elle se confie d an s le u r race. —
(v ers. 12 ). Pen sée so u v e n t rép étée dans les P ro ­ T im o r D o m in i... L e s vers. 1 7 ,1 8 e t 19 so n t omis
verbes de Salom on ( in , 1, 2, 1 6 ; x , 27, e t c . ) . — p ar le grec. Ils ne fo n t en ré a lité que rep rodu ire
88 — E c c l i. I, 19 -3 0 .

19. Timenti Dominum bene erit, et 19. Celui qui craint le Seigneur sere
in diebus consummationis illius benedi­ heureux, et il sera béni au jour de sa
cetur. fin.
20. Plenitudo sapientiae est timere 20. L a crainte de Dieu est la pléni­
D eum , et plenitudo a fructibus illius. tude de la sagesse, et cette plénitude se
manifeste par ses fruits.
21. Omnem domum illius im plebit a 21. Elle comble la maison entière des
generationibus, et receptacula a thesau­ sages de ses produits, et leurs greniers
ris illius. de ses trésors.
22. Corona sapientiae timor Dom ini, 22. L a crainte du Seigneur est la cou­
replens pacem et salutis fructum ; ronne de la sagesse ; elle donne la p lé­
nitude de la paix et les fruits du salut.
23. et vid it, et dinumeravit eam ; 23. E lle voit la sagesse, et elle la
utraque autem sunt dona Dei. mesure; l’une et l’autre est un don de
Dieu.
24. Scientiam et intellectum pruden­ 24. L a sagesse répand la science et
tiae sapientia compartietur, et gloriam la lumière de la prudence, et elle exalte
tenentium se exaltat. la gloire de ceux qui lui sont attachés.
25. Radix sapientiae est timere Do­ 25. L a crainte du Seigneur est la ra­
minum, et rami illius longaevi. cine de la sagesse, et ses rameaux sont
de longue durée.
26. In thesauris sapientiae intellectus 26. L ’iptelligence et la piété de la
et scientiae religiositas ; execratio autem science sont dans les tiésors de la sagesse;
peccatoribus sapientia. mais la sagesse est en exécration aux
pécheurs.
27. Timor Domini expellit peccatum ; 27. La crainte du Seigneur chasse le
péché ;
28. nam qui sine timore est non po­ 28. car celui qui est sans crainte ne
terit justificari ; iracundia enim animosi­ pourra devenir juste, parce que la vio­
tatis illius subversio illius est. lence de sa colère produira sa ruine.
29. Usque in tempus sustinebit pa­ 29. L ’homme patient attendra jusqu’au
tiens, et postea redditio jucunditatis. temps marqué, et ensuite la joie lui sera
rendue.
30. Bonus sensus usque in tempus 30. L ’homme de bon sens cachera ses
abscondet verba illius, et labia multo­ paroles pour un tem ps, et des lèvres
rum enarrabunt sensum illius. nombreuses publieront sa prudence.

les v ers. 1 1-13 a v e c d es n uances tr è s lé gère s. — p lu ie ab on d an te. — R a d i x sa p ien tiæ . Com p. les
S cien tiæ r e lig io sita s : la san ctificatio n de la vers. 6 e t 16. C et arb re a u x profondes ra cin es
scien ce .— PU ni tudo s a p ie n tlæ tim ere... (vers. 20). pousse de v ig o u re u x ra m ea u x qu i ne se flétrissen t
L a cr a in te de D ieu est d o nc to u t à la fols le Jamais ( r a m i... lo n g æ v l ) . — I n th e sa u r is... Ce
com m encem en t de la sagesse e t sa p a rfa ite co n ­ v e rs e t 26 est p ropre à la V u lg a te . Il se com pose
som m ation. — P le n itu d o a fr u r tib u s ... T rè s én e r­ de fra g m e n ts des vers. 17, 21 e t 24. — T im o r...
giq u e m e n t dans le g r e c : E t elle les e n iv re ( les e x p e lli t ... ( v e r s . 2 7 ). E n core un a v a n ta g e du
h o m m es) de ses fru its . E lle s a tis fa it d o nc p lein e­ p lu s g -an d p rix .
m en t leu rs désirs — O m n em d o m u m ... (v e rs. 21 ). 28-34. L ’em po rtem en t e t la p a tie n c e , sig n alés
C ’est la co n tin u atio n de la m êm e pensée. C f. Ps. com m e des exem p les de fo lle m orale e t de sa ­
c x i , 3 ; P ro v . v r n , 1 8 - 1 9 ; Is. x x x m , 6, etc. — gesse. — Q u i sin e tim o r e ... C ’est le co n tra ire
A g en e ra tio n ib u s : de ses p ro d u its. D’ ap rès le d u v e rs. 27, p ou r s e rv ir de tra n s itio n . L e te x te
irrec : de d é s irs , c .- à - d . des choses les p lu s d é ­ g re c v a d ire cte m e n t au f a it : U n e colère In ju ste
sirables. — R e p le n s pacem ( v e rs . 22 ). L e g re c ne p o u rra pas ê tre Justifiée ( d e v a n t D ie u ). —
a un e b elle m étaph ore : F a isa n t g erm e r la p aix . I r a c u n d ia e n im ... A u tr e n u an ce d an s le greo :
— S a lu tis / r u c tu m . D ’ap rès le g re c : L a san té L ’élan de sa co lère sera sa c h u t e ; c .- à - d . o cc a ­
de la gu ériso n (u n e p a rfa ite s a n té ). — E t v id lt, sion nera p rom p tem en t le p éché. — C o n traste au
et d in u m e ra v it... R ép étitio n p a rtie lle d u vers. 9. v e rs. 29 : s u s tin e b it p a tien s. Il su p p o rtera v a il­
C e tte lig n e m anque dans p lu sieu rs m an u scrits lam m en t l'é p re u v e , Jusqu’à ce q u ’il plaise à D ieu
grecs. — U tra que a u te m ...: d’u n e p a rt, la cra in te de le d é liv re r ( u squ e in te m p u s ). — Postea
de D ieu ; de l’a u tre , la sagesse. — S c ie n tia m et r e d d itio ... : en récom pense de sa p atien ce. —
in te lle c tu m ... A u tr e p récieu x a v a n ta g e de ces B o n u s s e n s u s ... L e g re c d it sim plem en t ; Il
d eu x qu alités in sép arables. L ’é q u iv a le n t g re c du (l'h o m m e p a tie n t) ca ch era ses p aroles p ou r u n
verbe co m p a rtie tu r 6lgnlfie : verser com m e une tem ps. C f. P ro v . x , 19. I l m e ttra une d ig u e a
E c o l i. I, 31 — II, 1. 89

31. Dans les trésors de la sagesse sont 31. In thesauris sapientiæ significatif)
les règles de la science ; disciplinæ ;
32. mais le culte de Dieu est en exé­ 32. execratio autem peccatori cultura
cration au pécheur. Dei.
33. Mon fils, si tu désires la sagesse, 33. F i l i, concupiscens sapientiam ,
conserve la justice, et Dieu te la don­ conserva justitiam , et Deus præbebit
nera. illam tibi.
34. Car la crainte du Seigneur est la 34. Sapientia enim et disciplina timor
sagesse et la science, et ce qui lui est Dom ini, et quod beneplacitum est illi,
agréable,
35. c’est la foi et la douceur, et il ^ 35. fides et mansuetudo, et adim ple­
comblera les trésors de celui qui les bit thesauros illius.
possède.
36. Ne sois pas rebelle à la crainte du 36. Ne sis incredibilis timori D om ini,
Seigneur, et ne t’approche pas de lui et ne accesseris ad illum duplici corde.
avec un cœur double.
37. Ne sois pas hypocrite devant les 37. Ne fueris hypocrita in conspectu
hommes, et que tes lèvres ne te soient hominum, et non scandalizeris in labiis
pas un sujet de chute. tuis.
38. S o is-y atten tif, cL peur que tu 38. Attende in illis, ne forte cadas, et
ne tombes, et que tu ne déshonores ton adducas anim æ tuæ inhonorationem,
âme,
39. et que Dieu ne révèle ce que tu 39. et revelet Deus absconsa tu a, et
caches, et qu’il ne te brise au milieu de in medio synagogæ elidat te,
l’assem blée,
40. pour t’être approché du Seigneur 40. quoniam accessisti m aligne ad
avec m alice, et pour avoir eu le cœur Dominum, et cor tuum plenum est dolo
plein de ruse et de tromperie. et fallacia.

C H A P I T R E II

1. Mon fils, lorsque tu entreras au ser­ 1. F ili, accedens ad servitutem D ei,


vice de D ieu, demeure ferm e dans la sta in justitia et tim ore, et præpara
justice et dans la crainte, et prépare animam tuam ad tentationem.
ton âme à la tentation.

90n In d ign atio n , re tie n d ra to n te p aro le de m u r­ s is in c r e d ib ilis ... : in c ré d u le , d éfian t. Q uelques


m u re , etc. — A u tr e récom p en se de sa v e r tu : m a n u scrits g re c s a jo u te n t : lo rsq u e tu es p a u v re
la b ia m u lto r u m ... — S ig n ific a tio d isc ip lin æ . ( c . - à - d . dan s le m a lh e u r ). In te rp o latio n p ro ­
D ’après le greo : un e p arabole d’ in te llig en c e. bable, m ais q u i in d iq u e bien le sen s. — D u p lic i
C .- à - d . q u e ie sage a , dans les tréso rs de son corde : un c œ u r q u i o scille e n tre la fo i e t l’ in ­
cœ u r, to u te so rte de bonnes e t belles choses q u ’il cré d u lité . C f. P s . x i, 3, e t le co m m e n ta ire ; J a c.
m an ifeste à l ’o ccasion, d ’un e m an ière très h ono­ I , 8 ; iv , 8. — N o n s c a n d a liz e r is ... D ’ap rès le
rable p our iu l. — C u ltu r a D ei : ô e o c r s ë e ia , le greo : P a is a tte n tio n à tes lè v re s (à tes paroles).
c u lte de D ieu e t de to u t ce q u i s’y ra tta ch e . — F i l i — A tte n d e i n i llis . E n g re c ; N e t ’e x a lte pas
(v er s. 3 3 ). C ette ap p ella tio n de ten d resse est to i- m ê m e . — N e ca d a s : c a r l’o rg u eil am ène
propre à la V u lg a t e .— C o n c u p is c e n s ... D an s le p resq u e to u jo u rs l ’h u m ilia tio n . C f. P ro v . x x ix , 32 ;
g r e c , a v e c u n e in te rro g a tio n q u i a jo u te d e la E z. x v i i , 2 4 ; M a tth . x x m , 12. — R evelet... a b s­
fo rce à ia pensée : D ésires - tu la sagesse ? — co n sa (v e rs . 39) : les m isères o ccu lte s de l ’âm e
C o n serv a ... L a th é o rie e t la p ra tiq u e so n t co m ­ su p e rb e , jetées en p â tu re à la cu rio sité e t à la
binées ici : l’obéissance a u x com m an d em ents m é ch a n ceté du p u b iic , en gu ise de ch â tim en t.
d iv in s e st le m oyen d ’a c q u é rir la sagesse (.præ­ — Q u o n ia m ... m a lig n e... D ans le greo : P arce
bebit illa m ). A u lie u de j u s t i t ia m , le g rec d it : q ue tu ne t ’es pas ap p roch é de la c ra in te du
les p récep tes. — D is c ip lin a (v e rs . 34) : iza iS eta , Seig n eu r.
la fo rm a tio n m orale. — F id e s : l ’obéissan ce de
5 II. — Préceptes et co n seils divers.
la foi. M a n su etu d o : la d o u ceu r, p ar opp osition
I I , 1 — X L I I , 14.
à là colère des im pies o rg u e ille u x . — L es m ots
a d im p leb it th e s a u r o s ... n e se lis e n t pas dans le 1» Confiance a u D ieu bon e t m iséricord ieu x.
g re c . I I , 1 -2 3 .
36-40. L ’h yp o crisie e t son ch â tim en t, — N e C h a p . II. — 1 - 6 . L e s am is du Se ig n e u r d o ive n t
9fl E c o li. II. 2-10.
2. Deprime cor tuum, et sustine; in­ 2. Hum ilie ton cœur et attends pa­
clina aurem tuam , et suscipe verba tiem m ent; prête l ’oreille, et reçois les
intellectus, et ne festines in tempore paroles de la sagesse, et ne te hâte point
obductionis. au temps de l ’épreuve.
3. Sustine sustentationes D ei; conjun­ 3. Souffre les retards de Dieu ; demeure
gere Deo, et sustine, ut crescat in no­ uni à Dieu, et attends patiemment, afin
vissimo vita tua. que ta vie s’accroisse en vue de la fin.
4. Omne quod tibi applicitum fuerit 4. Accepte tout ce qui te sera imposé,
accipe, et in dolore sustine, et in hu­ demeure en paix dans la douleur, et dans
militate tua patientiam habe; ton humiliation conserve la patience ;
5. quoniam in igne probatur aurum 5. car l’or et l’argent s’éprouvent au
et argentum , homines vero receptibiles feu , et les hommes aimés de D ieu s'é-
in camino humiliationis. prouvent au creuset de l’humiliation.
6. Crede Deo, et recuperabit te ; et 6. A ie confiance en Dieu, et il te réta­
dirige viam tuam, et spera in illu m ; blira ; rends ta voie droite, et espère
serva timorem illius, et in illo veterasce. en lui ; conserve sa crainte et vieillis
avec elle.
7. Metuentes Dominum, sustinete mi­ 7. Vous qui craignez le Seigneur, a t­
sericordiam ejus, et non deflectatis ab tendez sa miséricorde, et ne vous détour­
illo, ne cadatis. nez pas de lu i, de peur de tomber.
8. Qui timetis Dominum, credite illi, 8. Vous qui craignez le Seigneur, ayez
et non evacuabitur merces vestra. foi en lu i, et vous ne perdrez pas votre
récompense.
9. Qui timetis Dominum, sperate in 9. Vous qui craignez le Seigneur, es­
illum , et in oblectationem veniet vobis pérez en lu i, et sa miséricorde sera votre
misericordia. joie.
10. Qui timetis Dominum, diligite 10. Vous qui craignez le Seigneur, ai­
illum , et illuminabuntur corda vestra. m e z -le , et vos cœurs seront remplis de
lumière.

s’a tte n d re à l’é p re u v e ; co m m en t ils d o iv e n t s’y v i e , où ce u x q u i a u ro n t so u ffert ici - bas a v e c


co m po rter. B eau passage p o u r la th éo lo g ie de p atie n ce se ro n t la rg e m e n t récom pensés ; selon
la souffran ce. — A cced en s a d s e r v it u te m ... Si d’a u tres, la fin de l’é p re u v e . — O m n e (m o t so u ­
tu v e u x ré ellem en t s e rv ir D ieu de to u tes tes lig n é )... accipe : a v e c ré sig n a tio n e t m êm e a v e c
fo rces. — L es m ots s ta i n ju s t i t ia et tim ore jo ie, p u isqu e D ieu le v e u t ain si. L a proposition
so n t un e p a rtic u la rité de n o tre v ersion la tin e . et in dolore s u stin e m an qu e dans le te x te g re c .
— P r æ p a r a ... a d ten ta tio n em . D ’ap rès le co n ­ — I n h u m ilita te tu a . G rec : dans les v ic is s i­
t e x t e , le m ot « te n ta tio n » désign e ici to u te so rte tu d e s de ton h u m ilia tio n . C .- à - d . lorsqu e sero n t
d ’ép reu ves. Se p rép a rer à l ’a d v e rs ité , afin de su rv e n u s p ou r to i des ch a n g em en ts de situ a tio n
n ’être pas p ris au d ép o u rv u lo rsq u ’elle v ie n d ra ; q u i te ré d u iro n t à u n é ta t h u m ilia n t e t p énible.
c a r elle v ie n d ra ce rta in em en t u n jo u r on l ’a u tre. — Q u o n ia m ... ( v e r s . 5 ) . G ran d en co u ra g e m e n t
— D ep rim e cor... M ieu x : D irig e (r e n d s d r o it) à la p atien ce : l’ép re u ve p u rifie e t san ctifie. —
ton c œ u r. — S u s tin e : x a p r s p r ^ o v , sois ferm e. I n ig n e p r o b a tu r ... Com paraison so u ve n t em ­
— I n c lin a ..., su scip e. A c c u e illir h u m b lem en t e t ployée dans la B ib le. C f. P ro v . x v i i , 8 ; x x v n , 21 ;
d o cilem en t les ord res de D ie u , m êm e quan d ils Zach. x r n , 9 ; M al. n i, 3, etc. — R e cu p era b it te :
se fo n t en ten d re sous la fo rm e du m alh eu r. C ette il t ’aid era e t p ren d ra soin de to i. L a d ern ière
lig n e e st om ise d an s le g rec. — N e fe s tin e s . lig n e d u vers. 6, serva ... veterasce, n e se tr o u v e
C f. Is. x x v m , 16. N e pas se la isse r e n tra în er, que dans la V u lg a te .
p ar la su rp rise e t le tro u b le que p ro d u it to u t 7 - 1 3 . P a tie n c e d an s la peine e t con fian ce a u
d 'abord l’ é p re u v e , à des action s ou à des p aroles D ieu p le in de bonté. V a ria tio n s u r le thèm e q u i
p récip itées. — O b d u ctio n is : ST tayojY rjc, ce que précède. — L 'a p o stro p h e m etu en tes D o m in u m
D ieu « am èn e su r » qu elqu ’ u n ; i c i, en m au v aise ( o u q u i t im e t i s ... ) est rép étée q u a tre fo is de
p a r t , le m alh eu r. — S u s tin e s u s te n ta tio n e s ... s u ite , a u d é b u t de q u a tre v e rs e ts co n sécu tifs ;
( m ots p rop res à la V u lg a te ) : les d é la is im posés elle est d’u n g ra n d effet. — N e c a d a tis : au m o ­
p ar D ieu à la cessation de l’ ad v ersité. — C o n ­ r a l, p a r le péché. D an ger de v o u lo ir s’é lo ig n e r
ju n g ere... A d m ira b le conseil. Que ne peut-on pas de D ieu lo rsq u ’on e st sous le fe u de l ’é p reu ve.
sup p o rter lo rs q u ’on e st u n i à D ieu 1 N u a n ce dans — N o n ev a cu a b itu r m e r c e s... ( v e r e . 8 ). C e r ti­
le g re c : U n is-to i à lu i (y.oîO.TqÔïjTi m arqu e un e tu d e absolue de la récom pense. D’ap rès le g r e c :
adhésion ex trê m e m e n t é tr o it e ) e t ne t ’élo ign e elle ne se h e u rte ra pas. E xp ression trè s p itto ­
pas ( d e lu i ) . — Ut crescat... v ita ... D ’après le resque. — Sp erate... et v en iet... ( v e r s . 9 ). G rec :
g r e c : A fin que tu croisses. L ’ expression in n o ­ E sp érez les b ie n s, et la jo ie de l’é te rn ité e t do
v issim o d ésign e tr è s vraisem b la b le m en t l ’a u tre la m iséricorde. — D i lig i t e ... ( v e r s . 10 ). L a lui
E c o l i. II , 11-20. 91
1 1 . Considérez, mes enfants, les géné­ 11. R espicite, filii, nationes homi­
rations hum aines, et sachez que personne num, et scitote quia nullus speravit in
n’a espéré au Seigneur et a été confondu. Domino et confusus est.
12. Qui donc est demeuré ferme dans 12. Quis enim permansit in mandatis
ses commandements et a été abandonné ? ejus, et derelictus est? aut quis invo­
ou qui l’a invoqué et a été méprisé de cavit eum , et despexit illum ?
lui ?
13. Car Dieu est bon et miséricor­ 13. Quoniam pius et misericors est
dieux; il pardonne les péchés au jour Deus, et rem ittet in die tribulationis
de la tribulation, et il est le protecteur peccata, et protector est omnibus exqui­
de tous ceux qui le cherchent dans la rentibus se in veritate.
vérité.
14. Malheur au cœur double, et .u x 14. V æ duplici corde, et labiis scele­
lèvres crim inelles, et aux mains qui font stis, et manibus m alefacientibus, et pec­
le m al, et au pécheur qui marche sur catori terram ingredienti duabus viis !
la terre par deux voies!
15. Malheur aux lâches de cœur,’ qui 15. V æ dissolutis corde, qui non cre­
ne se fient point à D ieu, et qui pour dunt D eo, et ideo non protegentur ab eo !
cela ne seront pas protégés par lui !
16. Malheur à ceux qui ont perdu la 16. V æ his qui perdiderunt sustinen­
patience, et qui ont quitté les voies tiam , et qui dereliquerunt vias rectas,
droites, et qui se sont détournés dans et diverterunt in vias pravas !
des voies mauvaises!
17. E t que fe ro n t-ils, lorsque le Sei­ 17. E t quid facient cum inspicere
gneur commencera à tout exam iner? coeperit Dominus?
18. Ceux qui craignent le Seigneur ne 18. Qui tim ent Dominum non erunt
seront point incrédules à sa parole, et incredibiles verbo illiu s, et qui diligunt
ceux qui l’aiment demeureront fermes illum conservabunt viam illius.
dans sa voie.
19. Ceux qui craignent le Seigneur 19. Qui timent Dominum inquirent
rechercheront ce qui lui est agréa b le, et quæ beneplacita sunt ei, et qui diligunt
ceux qui l’aiment seront remplis de sa loi. eum replebuntur lege ipsius.
20. Ceux qui craignent le Seigneur 20. Qui timent Dominum praeparabunt

e t l’espérance o n t été m en tio n n ées dan s les d eu x v iis . A lle r p a r d e u x ch em in s est u n sign e d 'in ­
v ersets q u i p récèd en t ; celu i-ci (p ro p re à la V u l­ d écision ou d ’h yp o crisie . — Second v æ , d irig é
g a te ) sign ale la tro isièm e e t la p lu s p a rfa ite des co n tre les cœ u rs faib le s e t d éfian ts ( v e r s . 1 5 ) :
v e rtu s th é o lo ga les. — I llu m in a b u n t u r c o r d a .. . d is s o lu tis c o r d e , u n cre u r m o u , com m e d it le
M étap h ore très ex a c te, c a r rie n n ’é claire a u ta n t g re c . C h â tim e n t de c e tte m ollesse : n o n p r o te ­
q u e le d iv in am o ur. — R e s p ic ite ... ( v e r s . 1 1 ) . g en tu r... — T ro isiè m e væ (vers. 1 6 - 1 7 ) : contre
A p p el à l’e x p érien ce u n iv e rs e lle , p our d ém o n trer ce u x q u i ne s a v e n t pas d em eu rer p atie n ts dans
la bonté e t la m iséricord e du S eig n e u r. — N a ­ l’é p reu ve. D ans le g re c , les cou p ables so n t d ire c ­
tio n es h o m in u m . S u iv a n t le g r e c : les g é n é ra ­ te m e n t In terp ellés : M a lh e u r à v o u s , q u i a v e z
tions an cien n es. — S p era v it... et co n fu s u s est : perdu la p a tie n c e , e t q u e fe re z - vo u s lorsque le
h u m ilié de v o ir son espéran ce fru stré e . C f. Ps. S e ig n e u r co m m en cera à e x a m in e r ( i n s p ic e r e ,
x x x v i , 2 5 , e t c . — P e r m a n s it i n m a n d a tis ... vers. 1 7 ) ? L e s d e u x lig n es et q u i d e re liq u e ru n t...
(v e rs. 12). G re c : dans sa cra in te. — Q u is in v o ­ et d iv e rte ru n t... n’e x is te n t q u e dan s la V u lg a te .
ca v it... et d e sp exit... ? L ’ « o m n ip o ten tia su p p le x » 1 8 -2 3 . C eu x q u i c r a ig n e n t le S e ig n e u r sa
de qu ico n q u e s a it p rie r com m e il fa u t. — P r o ­ m o n tren t, au co n traire , to u t à f a i t p atie n ts dans
tector est o m n ib u s... (vers. 13 j. D’ ap rès le g r e c : l’ad v e rsité . C o n tre -p artie de l’a lin é a q u i précède.
E t 11 sauve au tem p s de la tr ib u la tio n . — ■L e s m ots q u i tim e n t D o m in u m so n t de n o u ­
1 4 - 1 7 . M a lh eu r à ce u x q u i re fu s e n t d’espérer v eau rép étés q u a tre fo is de su ite . Com p. les
en un D ieu si bon ! T ro is Væ én e rg iq u es e t t e r ­ v e rs. 7 - 1 0 .— C o n serv a b u n t v ia m ...: la co n d u ite
ribles. — L e p rem ier ( v e r s . 1 4 ) co n cern e ce u x to u jo u rs aim a b le de la P ro v id e n ce . — I n q u i ­
d o n t la co n d u ite m anque de d ro itu re : d u p lic i r e n t ... b e n e p la c ita ... (v e r s . 1 9 ) . L e bon p laisir
corde. Cf. i , 36. D ’après le g re c : les cœ u rs t i ­ de D ieu sera to u jo u rs le leu r. — R e p le b u n tu r
m ides. L a b iis scelestis (m o ts p rop res à la V u l­ lege : m é d ita n t e t p ra tiq u a n t sans cesse ce tte
g a te ) : les paroles ap rès les sen tim en ts. P u is les loi sain te . — S a n ctifica b u n t a n im a s ... (v e rs . 20).
actes : m a n ib u s m a le fa c ie n tib u s ( d ’ap rès le D ans le g re c : B s h u m ilie ro n t le u rs âm es ( sons
greo : les m ains lâch es ; cf. Jo b , iv , 3 ; Is. x x x v , 3, la m ain du S e ig n e u r lo rsq u ’elle le u r en verra
e tc .) . T u is 1(« d é m a r c h e s : p e c c u ty r i.:. d u a b u s l’é p re u v e ). — L e v e rs. Î 1 e s t propre à la V n i-
92 E ocli . I I . 21 — I I I , 7.
corda sua, et in conspectu illius sancti­ prépareront leur cœur, et sanctifieront
ficabunt animas suas. leurs âmes en sa présence.
21. Qui timeut Dominum custodiunt 21. Ceux qui craignent le Seigneur
mandata illius, et patientiam habebunt gardent ses commandements, et ils a u ­
usque ad inspectionem illius, ront patience jusqu’à sa visite,
22. dicentes : Si poenitentiam non 22. en disant : Si nous ne faisons pé­
egerimus, incidemus in manus Domini, nitence, c ’est dans les mains du Seie^eur
et non in manus hominum. que nous tomberons, et non dans les
mains des hommes.
23. Secundum enim magnitudinem 23. Car autant sa majesté est élevée,
ipsius, sic et misericordia illius cum ipso autant est grande sa miséricorde.
est.

C H A P I T R E III

1. F ilii sapientiæ ecclesia justorum, 1. Les enfants de la sagesse forment


et natio illorum obedientia et dilectio. l’assemblée des justes, et leur race n’est
qu’obéissance et amour.
2. Judicium patris audite, filii, et sic 2. É coutez, mes enfants, l ’ordre de
facite ut salvi sitis. votre pére, et faites en sorte d ’être
sauvés.
3. Deus enim honoravit patrem in 3. Car Dieu a rendu le père honorable
filiis, et judicium matris exquirens fir­ pour ses enfants, et il a soigneusement
mavit in filios. affermi sur les fils l ’autorité de la mère.
4 Qui diligit Deum exorabit pro pec­ 4. Celui qui aime Dieu implorera le
catis, et continebit se ab illis, et in pardon de ses péchés, et il s’en abstien­
oratione dierum exaudietur. dra, et il sera exaucé dans sa prière de
chaque jour.
5. E t sicut qui thesaurizat, ita et qui 5. Celui qui honore sa mère est
honorificat matrem suam. comme celui qui amasse un trésor.
6. Qui honorat patrem suum jucun­ 6. Celui qui honore son père trouvera
dabitur in filiis, et in die orationis suæ la joie dans ses enfants, et il sera exaucé
exaudietur. au jour de sa prière.
7. Qui honorat patrem suum vita vivet 7. Celui qui honore son père jouira

g â te . In sp ectio n em a le m êm e sens q u e « in spi­ 2 - 1 8 . L e s d ev o irs e t la récom pense d 'u n bon


cere » au v e rs . 17, e t d ésign e i’exam en du sou­ flls. — J u d ic iu m ... a u d ite . L e g re c coupe au tre­
v e ra in J n g e . — D icen tes... eg erim u s (v ers. 22). m en t la p hrase : É co u te z - m oi ( m oi q u i su is )
E n core u n e lig n e e n tière q u i m an que d an s le v o tre père, ô en fan ts. L e ton p atern el qu e prend
g re c . — I n c id e m u s ... et n o n ... A c te de fo i to u t l’é c riv a in sacré co n v ie n t fo r t bien p ou r la p ré ­
sem blable à ce lu i de D avid . C f. I I R e g . x x i v , 14. sen te e x h o rta tio n . — > Ut s a lv i s ilis : p ou r que
Il a u r a it m ie u x v a lu tra d u ire p a r l’o p ta tif : v ou s jo u issiez d u bo n h eu r p rom is dès ic i- b a s
P uissio n s-no us to m b er— — S e cu n d u m ... m a g n i­ a u x ü ls d ign es de ce nom . C f. D e u t. v , 16. —
t u d in e m ..., s i c .. . « L e s rabbin s o n t noté q u e , D eu s... h o n o r a v it... L e S e ig n e u r lui-m êm e e x ig e
to u tes ies fo is q u ’ il est p arlé de la g ra n d e u r de q u e les e n fan ts h onoren t leu rs p aren ts. L e g re c
D ieu dans l’É c ritu re , sa condescendance e st aussi p a ra ît sign ifier : D ieu a é le v é le père a u -d e s s u s
m en tion née im m éd iatem en t.* C f. D eu t. x , 1 7 -18 ; d es e n fan ts ; o u bien : D ieu a ren du le père d ign e
P s . l x v t t , 5-6 ; Is. L v n , 15, etc. •l’h o n n eu r p ou r les en fan ts. — J u d i c i u m ..., f i r ­
2® D evo irs des en fa n ts en ve rs le u rs p arents, m a v it ... L e g r e c d it p lu s sim p lem en t : E t il a
m , i-i8. confirm é l’ a u to rité (te l e st ici le sens de y p t a iç )
L ’a u te u r in siste sn r les bén éd ictio n s ra tta ch ées de la m ère s u r ies fils. — Q u i d ilig it D eu m .
p ar Dien à la p ra tiq u e Adèle d u q u a triè m e com ­ C ’e st « p atrem * q u ’ il fa u d r a it d ’ap rès le g re c e t
m an d em en t. d ’ap rès le co n te x te . — E x o ra b it... P lu tô t : o ffre
C h a p . I I I . — 1. In tro d u ctio n . Ce v e rse t m anque un e p rop itiation (s^ ù â o rcT a t). L a su ite du vers. 4,
to ta le m e n t dans le te x te g rec. — F i l i i sa p ien tiæ | à p a r t ir des m ots et co n tin eb it, ne se tro u v e que
e c c le s iæ ... L e s d iscip les de la sagesse fo rm en t dans la V u lg a te . I n ora tion e d ifr u m - : dans ses
une so ciété to u te p a r fa it e .— O b ed ien tia et d ile ­ p rières q u o tid ie n n e s , il sera to u jo u rs e x a u c é .—
ctio. D eux v e rtu s q u ’on ne sau rait d isjo in d re. I Clui h o n o rifica t... (v e rs. 6). Ce v e rb e d ésign e tous
C f. Joan . x iv , 23. 1 les d evoirs d’ un fils en ve rs son père e t sa m ère.
E c c l i. TU , 8 -18 . 93

d’une longue vie, et relui qui obéit à son longiore, et qui obedit patri refrigerabit
père assistera sa mère. matrem.
8. Celui qui craint le Seigneur honore 8. Qui tim et Dominum honorat pa­
Res parents, et il servira comme des rentes, et quasi dominis serviet his qui
maîtres ceux qui lui ont donné la vie. se genuerunt.
9. Honore ton père par actions, par 9. In opere, et sermone, et omni pa­
paroles et en toute patience, tientia, honora patrem tuum ,
10. afin que sa bénédiction vienne sur 10. ut superveniat tibi benedictio ab
toi, et que cette bénédiction demeure eo, et benedictio illius in novissimo m a­
jusqu’à la fin. neat.
11. L a bénédiction du père affermit-*" 1 1 . Benedictio patris firmat domos
la maison des enfants, et la malédiction filiorum ; m aledictio autem matris era­
de la mère la détruit jusqu’aux fonde­ dicat fundamenta.
ments.
12. Ne te glorifie pas de ce qui désho­ 12. Ne glorieris in contumelia patris
nore ton père, car sa honte n’est pas ta tui ; non enim est tibi gloria ejus con­
gloire. fusio.
13. Le fils tire sa gloire de l ’honneur 13. Gloria enim hominis ex honore
de son père, et un père sans honneur patris sui, et dedecus filii pater sine
est la honte de son fils. honore.
14. Mon fils, soutiens la vieillesse de 14. F ili, suscipe senectam patris tu i,
ton père, et ne l ’attriste pas durant sa et non contristes eum in vita illius.
vie.
15. Si son esprit s ’affaib lit, supporte- 15. E t si defecerit sensu, veniam da,
le, et ne le méprise point parce que tu et ne spernas eum in virtute tua ; elee­
es robuste ; car la charité exercée envers mosyna enim patris non erit in obli­
un père ne sera pas mise en oubli. vione.
16. Car tu seras récompensé pour avoir 16. Nam pro peccato matris restitue­
supporté le péché de ta mère ; tur tibi bonum ;
17. tu seras établi dans la ju stice, et 17. et in justitia aedificabitur tibi,
D ieu se souviendra de toi au jour de et in die tribulationis commemorabitur
l’affliction, et tes péchés se fondront tui, et sicut in sereno glacies solventur
comme la glace en un temps serein. peccata tua.
18. Combien est infâm e celui qui 18. Quam malæ fam æ est qui dere-

— J u c u n d a n t u r i n f i li i s ( v e r s . 6 ) : d e m êm e (v e rs. 12b-13 ). C f. P r o v . x v i i , 6. A u lie u de p a ter


que ses p aren ts a u r o n t é té trè s h e u re u x g râ c e sin e hon ore, le g re o d it : u n e m ère sans h o n n eu r.
à lu i. — V ita . . . lo n g io re. D ieu l ’a p rom is fo r ­ — Su scip e sen ecta m (v e rs. 14). V ie n s a u secou rs
m ellem en t en p ro m u lg u a n t le q u a triè m e p récep te de ses c h e v e u x b lan cs. C f. P ro v . x x m , 22. — S i
d u D éca lo gu e. Cf. E x . x x , 12. — Q u i obedit defecerit s e n s u (vers. 15). L ’a u te u r d ésign e d éli­
p a tr i. G rec : C elui qui o b éit au S eig n eu r ; c-à-d. ca te m e n t ain si les In firm ités m u ltip le s de la v ie il­
au so u vera in L é g is la te u r, q u i a fa it d u resp ect lesse. L es rab b in s a llé g u a ie n t à l ’ap p u i de ce tte
dû a u x p aren ts n n co m m an d em en t spécial. — reco m m an d atio n sp éciale « u n e b elle lé g e n d e ,
R e fr ig e r a b it: àvoiizofj/TEi, l’ idée d u repos u n ie d ’ap rès la q u e lle les p re m iè re s ta b le s de la l o i ,
à ce lle d u ra fra îc h isse m e n t. G ra cieu se I m a g e .— qu o iqu e b risé e s, a u r a ie n t é té co n servées d an s
Q u i tim et D o m in u m ... (v e rs. 8). C et h é m istich e l’a rch e ». — N e sp ern a s... i n v ir tu te tu a : c.-à-d.
e st om is p ar la p lu p a rt des m an u scrits g rec s. — dans ta p lein e v ig u e u r d’hotnm e fa it. — Elee­
Q u a si d o m in is ... L e rêle d’ u n bon fils ressem ble m o sy n a ... p a tr is . A u sens p assif : la pieuse assis­
s u r bien des p oin ts à celu i d’ un s e rv ite u r d év ou é. ta n ce q u e l’on acco rd e à u n p ère. — N a m p ro
— I n opere, et serm o n e... h on ora (v e rs. 9 ): p a r peccato... (v e rs. 16 ) : en é ch an ge des d é fau ts des
co n séq u en t, de to u tes m an ières. L e g re c n ’a pas p a re n ts , p atie m m e n t su pp ortés p ar les en fa n ts.
les m ots et o m n i p a t ie n t i a .— Ut s u p e rv en ia t... L e g re c n ’a pas les m ots m a tr is r e s tit u e t u r ...
(v e rs. 10) : c .- à - d . se ré a lise . — I n n o v is s im o : Jusqu’à i n j u s t i t ia . — J E d iflca b itu r tib i. F ig u r e
à Jam ais, p e n d a n t to u te la v ie de son fils. — ex p ressiv e p o u r d ésign er de p récieu ses fa v e u rs
B en ed ictio... fir m a t... ( v e r s . 1 1 ) . T ém o in la bé­ tem p o relles. — C o m m em ora b itu r tu t. C’e st le
n éd ictio n d ’ Isaac (G e n . x x v i i , 2 7 - 2 9 ), et ta n t Se ig n e u r lu i-m ê m e qu i se so u vien d ra des bons
d ’ au tres depuis. A u c o n tra ire , m a led ictio ... era ­ fils p o u r les d é liv re r de le u rs an goisses. — S icu t
d ica t. . . — N e g lo r ie ris in c o n tu m e lia .. . : è la in seren o gla cies. T rè s belle com paraison . L a
h o n teu se faço n de Ch am (G e n . i x , 2 2 ). C o n d u ite ch a le u r d issou t la g la ce ; l ’acco m plissem en t fldéie
aussi Insensée que p eu filiale, com m e le dém on­ du q u a triè m e com m an d em en t f a i t de m êm e d is­
tre n t les tro is m em bres de v ers q u i su iv e n t p ara ître les péchés. — Q u atn m a læ fa m s s ,..
94 E c c li. IIT, 19 27.
linquit patrem ! et est maledictus a Deo abandonne son pèie, et combien est,
•qui exasperat matrem ! maudit de Dieu celui qui irrite sa m ère’
19. F ili, in mansuetudine opera tua 19. Mon fils, accomplis tes œuvres
perfice, et super hominum gloriam d ili­ avec douceur, et tu t’attireras encore
geris. plus l’amour des hommes que leur es­
time.
20. Quanto magnus es, humilia te 20. Plus tu es grand, plus tu dois
in omnibus, et coram Deo invenies gra­ t’humilier en toutes choses, et tu trou­
tiam ; veras grâce devant Dieu ;
21. quoniam magna potentia Dei so­ 21. car Dieu 6eul possède une grande
lius, et ab humilibus honoratur. puissance, et c’est par les humbles qu’il
est honoré.
22. Altiora te ne quæsieris, et for­ 22. Ne recherche pas ce qui est au-
tiora te ne scrutatus fueris ; sed quæ dessus de toi, et ne scrute point ce qui
præcepit tibi Deus illa cogita semper, surpasse tes forces; mais pense toujours
et in pluribus operibus ejus ne fueris à ce que Dieu t’a commandé, et n’étends
curiosus. pas ta curiosité à toutes ses œuvres.
23. Non est enim tibi necessarium ea 23. Car il ne t’est pas nécessaire de
quæ abscondita sunt videre oculis tuis. voir de tes yeux ce qui est caché.
24. In supervacuis rebus noli scrutari 24. Ne scrute pas avec trop d’empres­
m ultipliciter, et in pluribus operibus sement les choses superflues, et n’étends
ejus non eris curiosus. pas ta curiosité à toutes les œuvres de
Dieu.
25. Plurima enim super sensum ho­ 25. Car bien des choses qui dépassent
minum ostensa sunt tibi. l’esprit de l’homme t ’ont été révélées.
26. Multos quoque supplantavit sus­ 26. Beaucoup se sont laissé égarer par
picio illorum, et in vanitate detinuit leurs Jausses opinions, et leurs senti­
6ensus illorum. ments les ont retenus dans la vanité.
27. Cor durum habebit male in no­ 27. Le cœur dur sera dans le malheur
vissimo, et qui amat periculum in illo au dernier jour, et celui qui aime le péril
peribit. y périra.

(v ers. 18) 1 L e m au v ais flls e s t v é rita b le m e n t u n rité . — Sed q u æ p r æ c e p it... D ieu dem ande de
Infâm e. D’ ap rès le g r e c : com m e un blasp h ém a­ nous « l ’obéissance p ratiq u e, e t non des co n n ais­
te u r. — E st m a le d ictu s a Deo. C f. L e v . x x , 9 ; sances s p é c u la tiv e s ». — L a lig n e in p lu r ib u s
D eu t. x x v n , 16. op erib u s... cu r io su s ne se lit pas dans le te x te
3° D o u ceu r e t h u m ilité . I I I , 18 -32 . g re c . — N o n en im ... n ec essa riu m ... (v e rs. 23).
1 8 - 2 1 . Ê tre d o u x et h u m b le dans l’ensem ble I n u tilité d’ u n e p areille m an ière de fa ir e . — I n
de sa co n d u ite. — S u p er h o m in u m g lo r ia m ... su p e rv a c u is rebu s... (v e rs. 24). L e flls de S lrach
On s’ a ttir e ra ainsi l’ e stim e et l’affection de tous. Insiste fo rte m e n t s u r ce tte recom m an d atio n .
D ans le g r e c : E t tu seras aim é p ar l ’hom m e D’ ap rès le g re c : D ans ce qu i dépasse tes œ u vres,
a g r é a b le , c . - à - d . p a r les hom m es de bien. — c.-à-d. ce q u i n 'e st pas n écessa ire p ou r ta co n d u ite
Q u a n te m a g n u s (p o u r « m ajo r ») es— Sen ten ce person n elle. — N o li... m u ltip lic ite r : uv) n z p i z ç , -
« d ign e de l’É v a n g ile ». C f. P ro v . n i, 34. « L ’h u ­ ydcÇo'j, ne sols pas a c tif à l ’excès. C f. II T h ess.
m ilité d e v ra it g ra n d ir a v e c le succès e x té rie u r . » n i, I I . — L es m ots et i n p lu r ib u s ... cu r io s u s ne
— H u m ilia te. G rec : « ta n to m agis h u m ilia te .» sont qu ’ une ré p é titio n du v ers. 22», e t lis m an ­
— L e con seil e st a d m ira b lem en t m o tiv é : q u o ­ q u e n t de n o u vea u d an s le g re c .— P lu r im a ., s u p e r
n ia m m a g n a p o te n tia ... D ieu n e v e u t de g r a n ­ sen su m ... (vers. 25). L e g r e c d it p lu s c la ire m e n t :
d eu r q u e p o u r lui-m êm e ; l ’o rg u e il e s t donc u n e C a r il t ’a é té m an ifesté p lu s de choses qu e l ’in ­
usu rp ation e t u n v o l que l ’on f a it à sa g lo ire . te llig e n c e h u m ain e (n ’en p e u t d é c o u v rir e t saisir);
A u c o n tra ire , c ’est p a r les h u m b les q u ’il e st le P a r co n sé q u e n t, se co n te n te r de ces révélation^,
m ieu x honoré (et ab h u m ilib u s ...). p lu s q u e su ffisan tes. — M u lto s... s u p p la n ta v it...
22-26. E x h o rta tio n à l'h u m lllté . Ce p assage (v e rs . 26). G ra ve av e rtisse m e n t. C f. P r o v . x x v , 27:
e st u n de ce u x que c ite le T a lm u d , en l ’a t t r i­ R om . x n , 3. D’ap rès le g re c : Il en est b eau co u p
b u a n t à B en -S ira. V o y e z l’In tro d u c tio n , p. 79. — que le u rs co n je ctu re s o n t égarés, e t u n e su p p o ­
A ltio r a te (d ’après le g r e c : des choses p lu s d if­ sition fâch eu se a fa it g liss e r le u r ju g e m e n t.
ficiles que t o i, c . - à - d . tro p d ifficiles p ou r to i)... 27-32. C on tre l’o rg u e il de l’ e sp rit e t du cœ u r.
« S’ab sten ir des sp écu latio n s m u tile s , » e t ne L e fils de S irach Indique les d iv e rs m alh eu rs
pas v o u lo ir co m pren dre q u an d m êm e ce q u i q u ’il a ttir e . — Cor d u r u m : le cœ u r s u p e r b e ,
dépasse la p ortée de la raison ; s u rto u t ne pas en têté, q u i ne v e u t re ce vo ir au cu n a v is . — Q u i
scru te r les d iv in s m ystères a v e c o rg u e il et tém é­ a m a t p e r ic u lu m ... C’ est dans l’o r d r e , p arce que
E o c li. I I I , 28 - IV , 3. 95

28. Le cœur qui marche par deux 28. Cor ingrediens duas vias non ha­
voies ne réussira point, et l ’âme cor­ bebit successus, et pravus corde in illis
rompue y trouvera un sujet de chute. scandalizabitur.
29. Le cœur méchant sera accablé de 29. Cor nequam gravabitur in dolori­
douleurs, et le pécheur ajoutera péché bus, et peccator adjiciet ad peccandum.
sur péché.
30. Pour l ’assemblée des superbes il 30. Synagogæ superborum non erit
n’y a pas de remède, car la tige du pé­ sanitas; frutex enim peccati radicabitur
ché prend racine en eux sans qu’ils le in illis, et non intelligetur.
remarquent.
31. Le cœur du sage se manifeste par 31. Cor sapientis intelligitur in sa­
la sagesse, et l’oreille vertueuse écoutera pientia, et auris bona audiet cum oinni
la sagesse avec une extrême ardeur. concupiscentia sapientiam.
32. L e cœur sage et intelligent s’abs­ 32. Sapiens cor et intelligibile absti­
tiendra du péché, et il réussira dans les nebit se a péccatis, et in operibus justi-
œuvres de justice. tiæ successus habebit.
33. L ’eau éteint le feu ardent, et l’au­ 33. Ignem ardentem extinguit aqua,
mône résiste aux péchés. et eleemosyna resistit peccatis ;
34. Dieu contemple celui qui fa it mi­ 34. et Deus prospector est ejus qui
séricorde, et il se souvient de lui dans reddit gratiam ; meminit ejus in poste­
la suite, et celu i-là trouvera un appui rum, et in tempore casus sui inveniet
au temps du malheur. firmamentum.

CHAPITRE IV

1. Mon fils, ne prive pas le pauvre de 1. F ili, eleemosynam pauperis ne de-


son aumône, et ne détourne pas tes yeux fraudes, et oculos tuos ne transvertas a
de l’indigent. paupere.
2. Ne méprise pas celui qui a fa im , 2. Anim am esurientem ne despexeris,
et n’aigris pas le pauvre dans sa pénurie. et non exasperes pauperem 'in inopia
sua.
3. N ’attriste pas le cœur du pauvre, 3. Cor inopis ne afflixeris, et non pro­
et ne diffère point de donner à celui qui trahas datum angustianti.
est dans la détresse.

les p réso m p tu e u x se p r iv e n t e u x - m ê m e s des 4° L a c h a rité e n v e rs les p a u v re s. I I I , 33 —


g râ c e s n écessaires, et ils g lisse n t h a b itu e lle m e n t I V , 1 1.
dan s l’ab îm e. — Cor in g r ed ien s d u o s v i a s ... 33 -3 4 . In tro d u ctio n : les h e u re u x fr u it s de
C f. n , 14 e. Ce v e r s e t e s t propre à ia V u lg a t e .— ce tte v e r tu . — Ig n e m a r d e n te m ... F o r t b elle
Cor n eq u a m ( vers. 29 ). M ie u x : le c œ u r d u r, com paraison . P o u r la p ensée, com p. T o b , iv , 8 - 1 1 ;
com m e au v ers. 2 7 . — P ecca to r a d jic ie t... D ans x ii, 9 ; x i v , 1 1 . A u lie u de r e sistit, le g re c d it :
ie g r e c : L e p éch eu r a jo u te ra péch é s u r péché. ex p ie. — D eu s prospector... L a versio n g re c q u e
U n e tran sgressio n en am èn era un e a u tr e à sa e s t p lu s concise : C elu i q u i récom pense les bien ­
su ite, d it u n an cien p ro v erb e. — Synagogue s u ­ fa its s’en so u v ie n t en su ite. — I n tem pore casus...
perborum ,... ( v e r s . 30 ). N u a n ce dn te x te g re c : L ’h om m e b ie n fa isa n t e t ch a rita b le tr o u v e à son
D ans le m a lh e u r de l ’o rg u e ille u x il n ’y a pas de to u r u n ap p u i lo rsqu e la c a la m ité fon d su r lu i.
gu ériso n . E n effet, l’ép reu ve m êm e ne ie co rrige C f. P s . x l , 2 e t ss.
pas, com m e il est a u s s itô t a jo u té : f r u t e x e n im ...; C h a p . I V . — 1 - 1 1 . Ê tre m isé rico rd ie u x e t ju s te
le m al a poussé en lu i de tro p p rofo n d es racines. à l’é g a rd des p au v res. — E le e m o s y n a m ... n e
L e s m ots et n o n in te llig e tu r m an q u e n t d an s le d e fra u d e s . D’ ap rès le g re c : N e p rive pas le
g re c . — Cor s a p i e n t is ... ( v e r s . 3 1 ) . C o n traste. p a u v re de sa v i e , c . - à - d . de oe q u i e s t n éces­
G re c : L e c œ u r de i’h om m e in te llig e n t com pren ­ saire à sa su b sista n ce. — O culos... ne tra n sv er­
d ra u n e p ara b o le , c . - à - d . le con seil qu’on lu i ta s ; en fe ig n a n t de ne pas v o ir le m alh e u re u x
donne sous une fo rm e sen ten cieu se, e t il en fe ra m en d ian t. L e g re c e x p rim e u n e a u tre p en sée,
son p rofit. — A u r is bona a u d ie t ... D ’ap rès ie trè s p a th é tiq u e : E t ne fais pas a tte n d re les
g re c : U ne o reille a tte n tiv e est le d ésir d u sage. y e u x des in d ig e n ts ( le s re g a rd s su p p lia n ts du
M an ière p itto resq u e d’ in sin u er q u ’il est h e u re u x p a u v r e ). C f. P ro v . n i , 2 7 - 2 8 . — A n im a m ... ne
de re cevo ir des a v is . — L e v ers. 32. s a p ien s cor... desp exeris. G rec ; N ’ a ttriste pas l ’âm e a ffa m é e ;
habebit, est e n tiè re m e n t om is dans le te x te g re c . en lu i re fu sa n t to u t secours. — N o n exa sp eret,..
96 E c c li. IV , 4-1 3 .
4. litigationem contribulati ne abjicias, 4. Ne rejette point la prière de l’a f­
et non avertas faciem tuam ab egeno. fligé, et ne détourne pas ton visage du
pauvre.
6. A b inope ne avertas oculos tuos, 6. Ne détourne pas tes yeux de l ’indi­
propter iram ; et non relinquas quaeren­ gent, de peur qu’il ne s’irrite, et ne donne
tibus tibi retro maledicere. pas lieu à ceux qui t’implorent de te mau­
dire par derrière.
6. Maledicentis enim tibi in am ari­ 6. Car celui qui te maudit dans l’amer­
tudine animæ exaudietur deprecatio il­ tume de son âme sera exaucé dans son
lius ; exaudiet autem eum qui fecit imprécation, et il sera exaucé par celui
illum. qui l’a créé.
7. Congregationi pauperum affabilem 7. Rends-toi affable à l ’assemblée des
te fa c ito , et presbytero humilia animam pauvres, et humilie ton âme devant les
tuam, et magnato humilia caput tuum. anciens, et baisse la tête devant les
grands.
8. Declina pauperi sine tristitia aurem 8. Prête l’oreille au pauvre sans cha­
tuam, et redde debitum tuum, et re­ grin , et acquitte ta dette, et réponds-lui
sponde illi pacifica in mansuetudine. umicaleraent et avec douceur.
9. Libera eum qui injuriam patitur de 9. Délivre de la main du superbe celui
manu superbi, et non acide feras in qui souffre violence, et ne supporte pas
anima tua. cela méchamment dans ton âme.
10. In judicando esto pupillis m iseri­ 10. Lorsque tu rends une sentence,
cors ut pater, et pro viro matri illorum ; aie pour les orphelins la pitié d’un père,
et sois comme un mari pour leur mère ;
11. et eris tu velut filius Altissim i 11. et tu seras comme le fils obéissant
obediens, et miserebitur tui magis quam du T rès-H a u t, et il aura compassion de
mater. toi plus qu’une mère.
12. Sapientia filiis suis vitam in sp irat, 12. La sagesse inspire la vie à ses en­
et suscipit inquirentes se, et praeibit in fants ; elle accueille ceux qui la cherchent,
via justitiae. et elle les précède dans la voie de la
justice.
13. Et qui illam diligit diligit vitam , 13. Celui qui l ’aime aime la v i e , et
et qui vigilaverint ad illam complectentur ceux qui veillent pour la trouver goûte­
placorem ejus. ront sa douceur.

On e x cite u n e sourd e colère au cœ u r des affligés le m oins. L e g re c n ’a pas ces m ots. — L ib ér a


lorsqu’on ne le u r v ie n t pas en aide. — N o n p r o ­ eu m q u i... p a t it u r ( v e r s . 9 ). A u tr e m an ière de
tra h a s d a t u m ... (v e r s . 3 ). L ’aum ône est p lus p ra tiq u e r la m iséricord e : d é liv re r les faib les
d élicate quan d elle est fa ite Im m éd iatem en t. In ju stem en t o p p rim é s. — N o n a cide f e r a s .. .
« N il d a t q u i m u n era ta rd a t. » — R u g a tio n em G re c : N e sois p a s lâch e lo rsq u e tu Juges ( i n
co n tr ib u la ti... « De la com passion sp o n ta n ée , l’é­ ju d ic a n d o d u vers. 10, dans n otre v ersion la tin e ) ;
c riv a in sacré passe à celle q u i d o it su iv re l’appel c . - à - d . d em eu re fe rm e lo rsq u e tu au ras à ju g e r
de la d étresse ( v e rs. 4 - 6 ). » — P ro p te r ir a m l ’opp resseu r in iqu e d u p a u v re , e t p ren d s le p arti
(v e rs . 5).C.-à-d. « ne exasperes », com m e au v ers. 2*>. de l’in n o cen t. C f. Ps. l x x x i , 3 e t ss. — P u p illis ...
— N o n re lin q u a s q u æ ren tib u s... D ans le g re c : u t p a ter, et p ro v ir o ... T r a its d é licats. C f. J o b ,
E t ne donne à au cu n hom m e l’occasion d e te x x i x , 16, e t x x x i , 1 8 ; Is. i , 17, e tc. — E t eris
m au d ire. — E x a u d ie tu r deprecatio... (v ers. 6). tu ,., (v e rs. 1 1 ) . L a récom pense de ce tte n o ble e t
D ieu e x au ce les m aléd iction s que le p a u v re p ro ­ gén éreu se co n d u ite. — V e lu t fi li u s A ltis s im i :
fère d an s l ’a m ertu m e de son âm e co n tre les m a u ­ « c a r l’hom m e n’a rien de p lu s d iv in qu e d’ê tre
vais rich es. C f. E x . x x n , 22-23 ; D cu t. x v , 9 ; b ie n fa isan t (sa in t G ré go ire de N a zla n ze ). » L ’é-
P ro v . x i v , 31 ; x v n , 5 ; x x v m , 27. — Congrega­ p ith è te obediens ne se lit q u e d an s le la tin . —
tio n i... ( v e rs . 7 ). L e m ot p a u p e r u m e t la lig n e M is e r e b itu r ... m a g is q u a m m a ter. D ig n e co n ­
et p resbytero... a n im a m tu a m sont des ad d itio n s clu sion de ce m agn ifiq u e m orceau.
de la V u lg a te . D ans le te x te g re c la pensée sem ble 6° A v a n ta g e s qu e p rocu re la sagesse. I V , 12-22.
d’abord to u te gén érale, m ais elle e st b ien tô t pré­ 12-22. F i lii s * , v ita m in s p ir a t. E lle le u r insuffle
cisée p a r le co n texte : se ren d re aim able à la la v r a ie vie, la v ie p a rfa ite . D’après le g re c : L a
co n g ré g a tio n e t à ses c h e fs , en m a n ife sta n t un sagesse e x a lte ses fils. E lle co n d u it ses d iscip les
gra n d d év ou em en t p our les p au vres. — D eclin a ... à la g lo ir e , au bo n h eu r. — P r æ ib it in v ia :
sin e tr istitia ... (v e rs. 8). S a in t P a u l l’a d it aussi, com m e u n g u id e , p o u r les em pêch er de s’ é g a re r.
U Cor. ix , 7 : « H ilarem ... d atorem d lllg lt D eus. » L e g re c n ’a pas ces m ots. — Q u i illa m d ilig it .„
T - E t redde d e b itu m ... D e tte de c h a r ité , p ou r M êm e pensée q u ’au liv re des P ro v e rb e s , m , 18,
E c c l i . I V, 1 4 - 2 2 . 97

14. Ceux qui la posséderont, auront la 14. Qui tenuerint illam , vitam here-
vie pour héritage, et. partout où elle en­ ditabunt, et quo introibit benedicet
trera Dieu répandra sa bénédiction. Deus.
15. Ceux qui la servent seront obéis­ 15. Qui serviunt ei obsequentes erunt
sants au Saint, et ceux qui l’aiment sont Sancto, et eos qui diligunt illam diligit
aimés de Dieu. Deus.
16. Celui qui l’écoute jugera les na­ 16. Qui audit illam judicabit gentes,
tions, et celui qui la contemple demeu­ et qui intuetur illam permanebit confi­
rera en sécurité. dens.
17. S’il a confiance en elle, il l’aura 17. Si crediderit ei, here ditabit illam,
pour héritage, 'et sa postérité s’y affer­ et erunt in confirmatione creaturae illius;
y
mira,
18. car la sagesse marche avec lui 18. quoniam in tentatione ambulat
dans l’épreuve, et elle le choisit parmi cum eo, et in primis eligit eum.
les premiers.
19. Elle amènera sur lui la crainte, la 19. Tim orem , et metum, et probatio­
frayeur et l’épreuve ; et elle l’exercera nem inducet super illum ; et cruciabit
par les peines qui accompagnent ses ins­ illum in tribulatione doctrinæ suæ , do­
tructions, jusqu’à ce qu’elle l’ait sondé nec tentet eum in cogitationibus suis, et
dans ses pensées, et qu’elle se confie à credat animæ illius.
son âme.
20. Alors elle l’afferm ira, elle viendra 20. Et firmabit illum , et iter adducet
à lui par un chemin droit, et le comblera directum ad illum , et lætificabit illum ;
de joie ;
21. et elle lui découvrira ses secrets, 21. et denudabit absconsa sua illi,
et elle entassera sur lui la science et et thesaurizabit super illum scientiam
l'intelligence de la justice. et intellectum justitiæ.
22. Mais, s’il s’égare, elle l’abandon­ 22. Si autem oberraverit, derelinquet
nera, et le livrera aux mains de son en­ eum, et tradet eum in manus inimici
nemi. sui.

— Qitt v ig ila v e r in t... C eu x q u i se lè v e n t de gra n d seu lem en t p o u r lu i - m ê m e , m ais p o u r to u te sa


m atin p o u r ia c h e r c h e r; m arqu e d ’un sa in t em ­ p o stérité . — Q u o n ia m in ten tation e... L es vert.
p ressem en t. C f. P ro v . v i n , 17, e t c .— Q uo in tr o i- 18-22 d é criv e n t la co n d u ite h a b itu e lle de la sagesse
li t ... (v e rs. 141. E n qu elqu e lieu q u e la sagesse en ve rs les âm es qu i se d o n n en t â elle. L e g re c
p é n è tre , les b én éd ictio n s d iv in es y e n tre n t a v ec ex p rim e en d’au tre s te r m e s , très p itto re s q u e s ,
elle. — Sancto (v ers. 15) : D ieu , q u i est le S ain t la pensée du v e rs . 18 ; litté ra le m e n t : C ar d ’abord
p ar e x cellen ce. — L ’é q u iv a le n t g re c de obse­ (in p r im is ) elle m arch e a v e c lu i d’ u n e m an ière
q u en tes e r u n t, IciT O -jp Y ^ co tK rtv , se rt d 'o rd i­ to rtu eu se. A u d éb u t, la sagesse u se d e procédés
n aire A d ésign er le cu ite d iv in . « L a v ra ie sagesse é tra n g e s en ve rs ses d isciples, les so u m e tta n t à d if­
se confond av ec la v ra ie religio n ; p ar conséqueut, féren tes ép reu ves ( tim o r em , et m e t u m .., v e rs. 19),
les relation s de Dieu a v e c nous d ép en d ro n t de com m e si elle o u b lia it ses prom esses de bon heur
nos relation s a v e c la Sagesse. » — J u d ic a b it e t de p aix ; m ais ce n 'est là q u ’ une ten tation pas­
'g en tes (v ers. 16). Pensée m essian ique. A u x gran d es sagère ( don ec tentât e u m ... In ve rsio n e t légère
assises de la fin des tem ps, les bons, d evenu s les v a ria n te d an s le g re c : J u s q u ’à ce q u ’elle a it
assesseurs du C h rl-t, Jugero n t les m éch ants, d o n t co n fiance en son â m e , e t qu ’elle l'a it ép rou vé
les païens so nt Ici le ty p e . C f. Sap. i i i , 8 , et p ar scs lo is ) . — E t fir m a b it iliu m (v e rs . 2 0 ;
v m , 14 ; 1 Cor. v i, 2, e t c .— Q u i In tu e tu r . D ’ap rès ces m ots so n t p rop res à la V u lg a te ). A p rès a v o ir
le g re c o rd in aire : C elui q u i s’ ap p roch e d ’elle. ain si ép rou v é ses d isciples, la sagesse les com ble
D’e x ce lle n ts m an u scrits o n t 7ip o aé’/ w v , ce lu i qui de ses fa v e u rs . — Ite r add.iic> t d irectu m . D’après
fa it atte n tio n à elle. — P e rm a n e b it con fiden s : le g re c : E lle re vient à lu i de n ou veau par la
n ’a y a n t rien à crain d re, ni de D ieu, n i des hom m es. d ro ite voie. Ces mots co n tra ste n t a v e c les voies
C f. P ro v . i , 33. — S i cred id erit... (v ers. 17). Le to rtu eu ses q u ’a sign alées le vers. 18. — D e n u ­
g rec em ploie la seconde p ersonne ; Si tu te confies da bit a hsron sa... (v e rs. 2 1). On ne com m u n iqu e
en elle is i l’on se laisse g u id e r p ar e lle), tu l’a u ­ ses ste re ts q u ’au x intim os am is. — S i... ob erra ­
ras en h é rita g e . — E r u n t in c o n fir m a tio n e ... v erit ( v e r s . 22 ). Si le ré su ltat de l’ é p reu ve e st
P aro les o bscures dans la tra d u ctio n la tin e. L e d éfav o rab le. — In m a n u s i n im ic i. P lu s fo rte ­
g r e c e st p lus sim ple ; E t ses gé n é ra tio n s (créa - m en t dans le g re c : a u x m ain s de sa ru in e. Hé-
tu ræ i lt iu s , les d escen d an ts du s e rv ite u r Adèle braïsm e trè s p io a o n cé .
de la s a g e sse ) la p osséd eron t. I l l ’aoquerra non

Com m ent. — Y .
98 E c c lt. I V , 23-33.

23. F ili, conserva tempus, et devita a 23. Mon fils, ménage le temps et évite
malo. le mal.
24. Pro anima tua ne confundaris di­ 24. Pour le bien de ton âme, n’aie pas
cere verum ; honte de dire la vérité ;
25. est enim confusio adducens pec­ 25. car il y a une confusion qui pro­
catum , et est confusio adducens gloriam duit le péché, et il y a une confusion
et gratiam. qui attire la gloire et la grâce.
26. Ne accipias faciem adversus fa ­ 26. N ’aie d’égard à personne à ton
ciem tuam, nec adversus animam tuam détriment, et ne mens pas aux dépens
mendacium. de ton âme.
27. Ne reverearis proximum tuum in 27. Ne respecte pas ton prochain dans
casu suo, sa chute,
28. nec retineas verbum in tempore 28. et ne retiens pas la parole lors­
salutis. Non abscondas sapientiam tuam qu’elle peut être salutaire. Ne cache
in decore suo ; point ta sagesse dans sa beauté ;
29. in lingua enim sapientia dignos­ 29. car la sagesse se fa it connaître
citur ; et sensus, et scientia, et doctrina par la langue; et le sens, la science et
in verbo sensati, et firmamentum in la doctrine paraissent dans la parole de
operibus justitiæ. l ’homme sensé, et sa fermeté consiste
dans les oeuvres de justice.
30. Non contradicas verbo veritatis 30. Ne contredis en aucune manière
ullo modo, et de mendacio ineruditionis la parole de vérité, mais aie honte du
tuæ confundere. mensonge qui provient de ton ignorance.
31. Non confundaris confiteri peccata 31. Ne rougis pas de confesser tes pé­
tua, et ne subjicias te omni homini pro chés, et ne te soupiets à personne pour
peccato. pécher.
32. Noli resistere contra faciem poten­ 32. Ne résiste point en face au puis­
tis, nec coneris contra ictura fluvii. sant, et ne te raidis pas contre le cou­
rant du fleuve.
33. Pro justitia agonizare pro anima 33. Prends la défense de la justice
tua, et usque ad mortem certa pro ju- pour sauver ton âm e, et combats jusqu’à

6° D e la v ra ie e t de la fau sse co n fusio n . I V , dans la v ersion s y ria q u e . — I n tem pore s a lu tis ;


23-36 . lo rsq u ’on p e u t fa ire le b ie n , sa u v e r q u elq u ’u n ,
2 3-36 . Se te n ir s u r 6es g a r d e s , p o u r ne pas p a r u n e p aro le d ite à p ro p o s .— N o n a bscon d as...
se laisser e n tra în e r au péch é p ar q u elq u e fau sse i n d e co re... L e fils de S irach a a tta q u e ici une
h o n te. — Conserva tem pus. P l u t ô t , d ’après le a u tre so rte de m au v aise h onte, q u i f a it qu e l’on
g r e c : O b serve le te m p s , c . - à - d . les o ccasion s cach e ce q u e l’on sa it, dans des occasion s où on
fa v o ra b les. C f. E c cl. m , 1 e t ss. B u t de ce tte d e v ra it le fa ire p a ra ître , e t où ce la d e v ie n d r a it
a tten tio n v ig ila n te : d e v ita a m a lo . — N e co n ­ u tile e t g lo rie u x ». (C alm et, h. I.) — I n lin g u a
fu n d a r is ... S u iv a n t le la tin : Sols co n sta m m en t e n im ... (v e rs. 29). R aison du con seil qu i p récède.
sin cère. M ais le g re c n ’a p as les m ots dicere L e g r e c e st p lu s concis q u e la V u lg a te . — N o n
v e r u m ; le sens e st d o nc : É v ite le p é c h é , q u i con trad icas... (v e rs. 30). a SI le silen ce e st p a r ­
co u v re l’ âm e de co n fu sio n . — E s t e n im c o n fu ­ fo is h ors de s a iso n , la p aro le p e u t l’ ê tre au ssi
sio... L e v ers. 25 d istin g u e e n tre d eu x sortes de en de n om breuses circo n sta n ces. » P a r le r co n tre
h o n te : l ’une m au v aise, addxicens p ecca tu m , celle la v é r ité s e ra it alo rs u n e g ra n d e fa u te . —
q u ’on nom m e le resp ect h u m ain ; l’a u tre e x c e l­ D e m en d a cio i n e n i d it lo n i s .. . D ’ap rès le g re c :
le n t e , a d d u cen s g lo r ia m ..., e t co n sista n t dans Sois con fon d u au s u je t de ton ign o ran ce. — N o n
l ’a v e u des fa u tes e t d an s u n re p e n tir sin cère. c o n fu n d a r is con fiteri... (v e rs . 31). A v o u e r fr a n ­
— N e a ccip ia s... A p a r tir d’ ici (v e rs. 26), l’a u ­ ch e m e n t, sim p lem en t ses e rre u rs e t ses fa u te s .
te u r m en tionn e q u e lq u e s -u n e s des m an ifesta­ — N e s u b jicia s... p r o peccato. D 'ap rès le g re c :
tio n s de la m au v aise h o n te. L e g r e c e st p lus N e te sou m ets pas à l’hom m e Insensé. — N o ll
con cis p ou r ce p rem ier exem p le : N ’aie éga rd à resistere c o n tr a ... L ib é r a le m e n t dans le g re c :
personne co n tre ton â m e ; c . - à - d . n e te laisse N ’accep te p as la personne du p u issa n t. L ’hé-
In fluen cer p ar p erson ne de m anière à a g ir co n tre braïsm e acco u tu m é p o u r d ésig n er la p a rtia lité .
ta con scien ce.— N e reverea ris... in c a s u tuo. P lu ­ — N e c ... co n tra ic tu m f lu v i i . M étaphore co m ­
tô t, d ’ap rès le g re c : a in casum tu u m . » N e pas m une à to u te s les lit té r a tu r e s , p ou r d ire : N o
resp ecter ses sup érieu rs ju sq u ’au p o in t de p éch er fa is pas l ’im possible. — P r o j u s t i t ia a go n izare...
p our le u r p laire. — N ec retin eas... L e g r e c o rd i­ (v e rs. 33). A d m ira b le re co m m an d atio n , exposéo
n aire n’ a pas c e t h ém istich e ; m ais on le tr o u v e en u n la n g a g e très v ir il. — N o li c ita tu s esse...
dans p lusieurs m an u scrits im p o rta n ts, e t aussi (vers. 34). C o n traste en tre l’ a c tiv ité de la la n g u e
E o c li. I V , 34 - V, 7. 99

la mort pour la justice, et Dieu combat­ stitia ; et Deus expugnabit pro te inim i­
tra pour toi et renversera tes eunemis. cos tuos.
34. Ne sois pas prompt à parler, et 34. Noli citatus esse in lingua tu a, et
lâche et négligent dans tes oeuvres. inutilis, et remissus in operibus tuis.
35. Ne sois pas comme un lion dans 35. Noli esse sicut leo in domo tua,
ta maison, troublant ceux de ta fam ille evertens domesticos tuos, et opprimens
et opprimant ceux qui te sont soumis. subjectos tibi.
36. Que ta main ne soit pas tendue 36. .Non sit porrecta manus tua ad ac­
pour recevoir, et fermée pour donner. cipiendum, et ad dandum collecta.

C H A P IT R E V

1. Ne t’appuie pas sur les richesses 1. Noli attendere ad possessiones ini­


injustes, et ne dis point : J ’ai suffisam­ quas, et ne dixeris : Est mihi sufficiens
ment de quoi vivre ; car cela ne servira v ita ; nihil e n i'i proderit in tempore vin­
de rien au temps de la vengeance et de dictae et obducrionis.
l’obscurité.
2. Ne t ’abandonne pas, dans ta force, 2. Ne sequaris in fortitudine tua con­
aux mauvais désirs de ton cœur; cupiscentiam cordis tui,
3. et ne dis pas : Que je suis puissant 1 3. et ne dixeris : Quomodo potui! aut
qui donc pourra me contraindre au sujet quis me subjiJ e t propter facta m ea?'
de mes actions ? car Dieu en tirera cer­ Deus enim vindicans vindicabit.
tainement vengeance.
4. Ne dis point : J ’ai péché, et que 4. Ne dixeris : P e c c a v i, et quid mihi
m’e st-il arrivé de fâcheux? car le Très- accidit triste? Altissim us enim est pa­
Haut est lent à punir. tiens redditor.
5. Ne sois pas sans crainte au sujet 5. De propitiato peccato noli esse sine
de l’offense qui t ’a été pardonnée, et m etu, neque adjicias peccatum super
n’ajoute pas péché sur péché. peccatum.
6. E t ne dis pas : L a miséricorde du 6. E t ne dicas : Miseratio Domini ma­
Seigneur est g ra n d e, il aura pitié de la gna est, multitudinis peccatorum meo­
multitude de mes péchés; rum miserebitur ;
7. car son indignation et sa miséri- 7. misericordia enim et ira ab illo

e t la m ollesse des œ u v re s (in u t i li s et re m issu s...). p lu s co m p le t : N e su is pas to n âm e (te s In clin a­


* P a r le r p eu e t a g ir b e a u co u p , » d it un ancien tio n s m au v aise s) e t ta fo rce, de m an ière à m ar­
p ro v e rb e ju if. O u encore : « L e s ju s te s p a rle n t ch e r selon les d é sirs de ton cœ u r. — Q uom odo
peu e t a g issen t beau co u p ; les m éch a n ts p a rle n t p o tu i I C . - à - d . : C om m e je suis p u is s a n t! « Cri
b e a u co u p , e t n ’a g isse n t pas m êm e u n p eu. » — d e l ’o rg u e il s a tis fa it. » C ette e x cla m a tio n d ra m a­
S ic u t leo in d om o (vers. 36). E x h o rta tio n to u te tiq u e e s t om ise dan s le te x te g r e c , e t au ssi les
d ra m a tiq u e, q u i est d ’u n e a p p licatio n fré q u e n te . m ots p r o p te r fa c ta m ea . — Q u is m e s u b jic ie t?
A u lien d e evertens d o m e stico s, le g r e c p orte : On suppose u n ric h e a r ro g a n t e t superbe, q u i ne
ipavracrtoy-OTtcov, fa is a n t le fa n ta sq u e. L e s m ots v e u t reco n n a ître a u c u n m aître . — V in d ic a n s v in ­
op p r im en s su b je cto s.. . so nt u n e a d d itio n de la d ica b it. R é p é titio n à la m an ière h éb ra ïq u e, p o u r
T u lg a t e . — N o n s it p orrecta ... (v e rs . 36). « Il est d ire q u e le ch â tim e n t e st s û r e t c e rta in . — P e c ­
m e ille u r de d o nn er q ue d e re c e v o ir, » com m e l’a ca v i et q u i d . .. ( l ’a d je c tif triste m an que dans le
d it sa in t P a u l d’ap rès J é s u s - C h r is t lu i-m ê m e . g re c o rd in a ir e ; II e x p rim e trè s bien la p en sée)?
C f. A c t. x x , 36. L ’ a u te u r m e t en scèn e u n Im pie q u i, dan s sa
7° Se m e ttre en g a rd e co n tre la fau sse co n ­ fo lle confian ce, re g a rd e com m e une m arqu e d ’ im ­
fiance. V , 1 -10 . p u issan ce ou d ’o u b li le re tard q u e D ieu m et à
C h a p . V . — 1 - 1 0 . A d p o ssessio n es in iq u a s . le p u n ir. — De p r o p itia to p e cca to ... ( vers. 6 ).
L e g re c d it en term e s p lu s g é n é ra u x : N e fa is A u tre fo rm e de v a in c con fian ce e t cau se de g ra ve s
pas atte n tio n à tes rich e sses. — N e d lx c r is : a v ec illu sio n s. — N e d ic a s : M is e r a t io .. . ( vers. 6 ).
u n o rg u eil tr è s co u p ab le. — E s t m ih i s u ffic ie n s ... R ien de plus réel q u e l’in fin ie m iséricord e du
S im p lem en t d an s le g r e c : E lle s m e su ffisen t. S e ig n e u r; m ais en ab u ser p ou r co m m e ttre plus
C f. L u c . x ii, 16 e t ss. — N i h i l e n im p r o d e rit... fa c ile m e n t le crim e s e ra it u n e so rte de sacrilèg e.
Ce m em bre de v e r s est p rop re à la V u lg a te . — D ’a ille u rs à cô té d ’elle sc tr o u v e la ju s tic e , q u i
I n tem pore v in d ictæ : l ’h eu re te rrib le de la v e n ­ e x cite l ’In d ign ation d iv in e co n tre les p éch eu rs
geance d iv in e. — N e s e q u a ris... Ici le g re c est 1 i, t ira..., vers. 7). — R esp icit. D ans le grec : se
100 E o c l i. V . 8 -16 .

cito pioxim ant, et in peccatores respicit corde se tiennent de près, et sa colère


ira illius. contemple les pécheurs.
8. Non tardes converti ad Dominum, 8. Ne tarde point à te convertir an
et ne différas de die in diem; Seigneur, et ne diffère pas de jour en
jour;
9. subito enim veniet ira illiu s, et in 9. car sa colère éclatera soudain, et il
tempore vindictæ disperdet te. te perdra au jour de la vengeance.
10. Noli anxius esse in divitiis inju­ 10. Ne t’embarrasse pas de richesses
stis ; non enim proderunt tibi in die ob­ injustes, car elles ne te serviront point
ductionis et vindictæ. au jour de l’obscurcissement et de la
vengeance.
11. Non ventiles te in omnem ventum, 11. Ne tourne point à tout vent, et ne
et non eas in omnem viam ; sic enim va pas par toutes les routes, car c’est
omnis peccator probatur in dupnci lin­ ainsi que le pécheur se fa it connaître
gua- par une langue double.
12. E<to firmus in via Domini, et in 12. Sois ferme dans la voie du Sei­
veritate sensus tu i, et t-cientia, etprose- gneur, et dans la vérité de tes senti­
cpiatur te verbum pacis et justitiæ. ments, et dans la science, et que la
parole de paix et de justice t’accom-
pagne.
13. Esto mansuetus ad audiendum 13. Sois doux pour écouter la parole,
verbum, ut intelligas, et cum sapientia afin de comprendre, et fais avec sagesse
proferas responsum verum. une réponse vraie.
14. Si est tibi intellectus, responde 14. Si tu as de l’intelligence, réponds
proximo ; sin autem , sit manus tua super à ton prochain ; sinon , que ta main soit
os tuum, ne capiaris in verbo indisci­ sur ta bouche, de peur d’être surpris
plinato, et confundaris. dans une parole indiscrète et couvert
de confusion.
15. Honor et gloria in sermone sensati ; 15. L ’honneur et la gloire accom ­
lingua vero imprudentis subversio est pagnent le discours de l’homme sensé;
ipsius. mais la langue de l’imprudent est sa
ruine.
16. Non appelleris susurro, et lingua 16. Prends garde d’être appelé médi­
tua ne capiaris et confundaris ; sant, et que ta langue ne te soit pas un
piège et un sujet de confusion ;

repose ; lo cu tio n p lus ex p re ssiv e encore. — N o n choses. L e g r e c e st p lu s co n cis q u e la V u lg a te :


t a r d e s ... U n a u tre cô té de la q u estio n (v e r s . 8 Sois fe rm e dans ton sen tim en t. — P r o s e q u a tu r
e t 9) : se rep en tir au p lus tô t de s ps p cc h c s , si te verburn... G ran de én erg ie en core dans le te x te
l’on ne v e u t pas s’expo.-er à to u te la r ig u e u r de g re c : E t q u e ta p aro le so it u n e. C o n tra ste m a­
la ju s tic e d iv in e . Ce [passage est im p o rta n t sous n ifeste a v e c la « la n g u e d ou ble » (v e rs. 1 1 e). —
le ra p p o rt d o gm a tiq u e. — N o li a n x in s e s s e ... E sto m a n su etu s... (v e rs. 13). G re c : Sols p rom p t
(v e r s . 1 0 ). G re c : N e fais pas a tte n tio n . C’e s t.le à e n te n d r e , e t réponds a v e c p atien ce. Sa in t
v e rs e t 1, rép été com m e un re fra in p onr co n clu re J a cq u e s , i , 1 9 , a c ité ce tte belle p a ro le , h la ­
ce t alin éa. q u elle la V u lg a te a e n le v é de sa v ig u e u r en la
•s« C o n tre la la n g u e h y p o c rite , ou ex h o rta tio n p ara p h ra san t. — S i e s t ... in te lle ctu s (vers. 14).
à la sin cérité. V , 11-18. C .- à - d . « si tu es a r riv é à u n é ta t de claire p e r­
1 1 - 1 8 . L e v ers. 11 s e rt de tra n sitio n et d ’ in ­ ce p tion In térieu re ». — ila n u s ... su p e r os... L e
tr o d u c tio n .— N o n v en tiles te... P lu s clairem e n t ge ste d u silen ce. C f. Jo b , x x i , 5 ; P ro v . x x x , 32,
d’ap rès le g re c : N e v an n e pas (ton blé) p a r to us e tc . — L a lig n e ne c a p ia r is ... c o n fu n d a r is m anque
les v en ts. L o c u tio n p ro v e rb ia le , qui re v ie n t à dans le g re c. — E o n o r et g lo r ia ... (vers. 15). L e
d ire : N ’agis pas san» p rin cip es e t sans c o n v ic ­ g r e c n’a p as le m o t s en sa ti e t d it, a v e c une a u tre
tio n s , en ne p ren an t que l’o p p o rtu n ité du m o­ v a ria n te encore : L a g lo ire e t le d ésh on n eu r sont
m ent p o u r gu id e. L es m ots s u iv a n ts , n o n eas dans le la n g a g e ; c . - à - d . qu e la p arole a ttir e à
in o m n em ..., o n t le m êm e sens. — Sic... o m n is l’hom m e ta n tô t la g lo ir e , ta n tô t la h o n te , selon
peccator... Dans le g re c : C ar ainsi ( f a i t ) le pé­ l ’n sage q u ’il en fa it. C f. P ro v . x v m , 21. — L i n ­
ch e u r q u i a un e la n g u e double. L ’h y p o c rite , en g u a . .. n e ca p ia r is (vers. 16). L e g r e c ex p rim e
e ffe t, a g it s u iv a n t les circo n stan ces p ré se n te s, u n e a n tre pensée : N e ten d s pas des pièges (a u x
et v it dans une p erp étu elle fluctuatio n de s e n ti­ a u tre s ) a v e c ta Iau gu e. L e s m ots et c o n fu n d o r ts
m ents com m e de paroles. — E sto flr m u s ... scien- sont p rop res à la V u lg a te , de m êm e qu e et p œ n i­
'«■/. A d h érer ferm em en t à le sin cérité en toutes ten tia a u v e rse t su iv a n t. — S u p er fu r e m t u im ...
E c c li. V, 17 - V I , 6. 101

i 7. rar la honte et le repentir tombent 17. super furem enim est, confusio et
sur le voleur, et la note la plus in fa ­ poenitentia, et denotatio pessima super
mante sur la langue double; au semeur bilinguem ; susurratori autem odium, et
de rapports la haine, et l’inimitié et inim icitia, et contumelia.
l’infamie.
18. Fais égalem ent justice au petit et 18. Justifica pusillum et magnum si­
au grand. militer.

C H A P* I T R É VI

1. D ’ami ne deviens pas l’ennemi de 1. Noli fieri pro amico inimicus pro­
ton prochain ; car le méchant aura en ximo ; improperium enim et contumeliam
partage la honte et l ’ignom inie, ainsi malus bereditabit, et omnis peccator
que le pécheur envieux et à langue invidus et bilinguis.
double.
2. Ne t’élève pas comme un taureau 2. Non te extollas in cogitatione aui-
dans les pensées de ton âme, de peur mæ tuæ velut taurus, ne forte elidatur
que ta folie ne brise ta fo r c e , virtus tua per stultitiam ,
3. qu’elle ne consume tes feuilles, et 3. et folia tua com edat, et fructus
ne perde tes fru its, et que tu ne sois tuos perdat, et relinquaris velut lignum
laissé comme un arbre desséché dans le aridum in eremo.
désert.
4. Car l’âme maligne perdra celui en 4. Anim a enim nequam disperdet qui
qui elle se trouvera, elle le rendra la se habet, et in gaudium inimicis dat il­
joie de ses ennemis, et elle le conduira lum , et deducet in sortem impiorum.
au sort des impies.
5. La parole douce multiplie les amis 5. Verbum dulce m ultiplicat amicos
et adoucit les ennemis, et la langue ai­ et m itigat inim icos, et lingua eucharis
mable abonde dans l’homme de bien. in bono homine abundat.
6. A ie beaucoup d’am is, mais n’aie 6. Multi pacifici sint tib i, et consilia­
qu’un seul conseiller sur mille. rius sit tibi unus de mille.

( v e r s . 1 7 ) . S o u v en t le m éd isan t e st p ire qu ’ un e st u n e a d d itio n de la V u lg a te ). — D isp erd et


v o leu r, ca r il e s t cause de p lu s g ra n d s to rts . — q u i se h abet. L e g re c en lèv e to u te am p h ib o lo ­
D en o ta tio p e ssim a : u n e te r rib le co n d am n atio n . g ie : P e rd ra ce lu i q u i la possède. — I n g a u ­
L a lig n e s u s u r r a to r i... co n tu m e lia n e se lit pas d iu m : u n o b je t de d érision e t de joie m a lig n e .
ic i d an s le g re c ; c ’e s t u n e re p ro d u ctio n a n ticip ée L e s m ots et d è d u c e t... im p io r u m ne se lise n t
de VI, l b. — J u s t ific a p u s illu m ... (v e rs . 18). V a ­ p as d an s le g re c .
ria n te co n sid érab le du g re c : D ans ce q u i est gra n d 5-17. Se fa ir e d ’e x ce lle n ts am is e t les co n ser­
e t ce q u i e s t p e tit n e sois pas Ign o ran t. C .- à - d . v e r. L ’u n des p lu s b e a u x m o rce a u x q u i a ie n t
co n n ais to utes choses, aie s u r ch a cu n e d ’ elles des é té com posés s u r ce su je t In téressan t. — V er­
Idées ju stes, afin de n e pas te tro m p e r d an s tes bu m du lce... L itté r a le m e n t dan s le g r e c : u n e
ju g em en ts. d o u ce g o rg e . SI l’arro g a n ce h a u ta in e ( v e r s . 2
9» D e l’ am ltlé . V I , 1 - 1 7 . e t s s .) cré e des en n em is e t co n d u it à la ru in e ,
C h a p . V I . — 1 - 4 . In tro d u ctio n . — N 'H i... les bonnes e t dou ces p aroles e n g e n d re n t l ’am itié
p r o a m ico in im ic u s . L ’a u te u r b lâm e l’Incons­ a v e c ses sain tes joies. — L e s m ots m itig a t i n i ­
ta n ce e t la lé g è re té dan s l’a m itié. — D an ger de m icos so n t p rop res à la V u lg a te . — L in g u a e n ­
c e tte in con stan ce : im p r o p e r iu m e n im ... A u lieu c h o r ia . G re c : euÀaXoç^ q u i p arle b ie n , q u i d it
d e m a lu s , le g re c p o rte : u n m a u v a is nom . — des choses aim ables. C f. P ro v . x v , 1. — I n bono...
E t o m n is peccator... G re c : A in si (en s e r a - t - i l ) a b u n d a t. D ans le g r e c : m u ltip lie les bonnes
d u p é ch eu r à la n g u e d o u b le. O r te l e s t p récisé­ sa lu ta tio n s. — M u lti p a c ific i... ( v e rs. 6 ). Ces
m en t l ’h om m e q u i tra n sfo rm e l’a m ltlé en h aine. hom m es a v e c q u i l’on v it dans u n e s u a v e p a ix
— I n co g ita tion e a n im æ ... : au p lu s Intim e de rep résen te n t des am is d évou és. C o n s ilia r iu s a
to n âm e. — V e lu t ta u r u s . Ce fa ro u c h e an im a l le m êm e sens. — ü n u s de m ille : c a r les v ra is
v e u t à to u te fo rce p rim e r dan s le tro u p e au d o n t am is so n t rares. — I n ten ta tio n e p o s s id e ...
il f a i t p a rtie . — E t fo lia ... c o m e d a t.. L a com ­ (v e r s . 7 ) . N e co m p ter s u r le u r fid élité q u ’ap rès
p araison co n tin u e . D ’ap rès le g re c : T u m an g e­ les a v o ir m is à l ’é p reu ve. C lcéron d it de m ê m e ,
ra s tes fe u ille s , e t tu p erd ras tes f r u it s , e t tu dan s son célèbre tr a ité d e A m ic itia , x v n : « J u ­
seras laissé com m e l’a rb re d esséché ( i n erem o d icare am icu m d ifficile e s t sa n e , nis* e x p ertu m .
102 Ecru. VI, 7-1 7.

7. Si possides amicui», in tentatione 7. Si tu veux posséder un ami, pos­


posside eum, et ne facile credas ei. sède-le après l’avoir éprouvé, et ne te
fie pas facilem ent à lui.
8. Est enim amicus secundum tempus 8. Car tel est ami à ses heures, et il
suum, et non permanebit in die tribu­ cessera de l’être au jour de l’affliction.
lationis.
9. E t est amicus qui convertitur ad 9. E t tel est ami qui se change en
inim icitiam , et est amicus qui odium et ennemi, et tel est ami qui dévoilera la
rixam et convitia denudabit. haine, et les querelles, et les injures.
10. E st autem amicus socius mensæ, 10. Tel est ami qui ne l ’est que pour
et non permanebit in die necessitatis. la table, et il cessera de l’être au jour
de la nécessité.
11. Amicus si permanserit fixus, erit 11. Si ton ami demeure constant, il
tibi quasi coæqualis, et in domesticis sera pour toi comme un égal, et il agira
tuis fiducialiter aget. avec liberté avec les gens de ta maison.
12. Si humiliaverit se contra te, et a 12. S ’il s’humilie devant toi, et s’il
fa cie tua absconderit se, unanimem ha­ s’efface en tç, présence, tu auras une
bebis amicitiam bonam. excellente amitié de réciprocité.
13. A b inimicis tuis separare, et ab 13. Sépare-toi de tes ennemis, et
amicis tuis attende. prends garde à tes amis.
14. Amicus fidelis protectio fortis ; qui 14. L ’ami fidèle est une protection
autem invenit illum invenit thesaurum. puissante ; celui qui l’a trouvé a trouvé
un trésor.
15. Am ico fideli nulla est comparatio, 15. Rien n’est comparable à l’ami
et non est digna ponderatio auri et ar­ fidèle, et l ’or et l’argent ne méritent pas
genti contra bonitatem fidei illius. d’être mis en balance avec la sincérité
de sa foi.
16. Am icus fidelis medicamentum vitæ 16. L ’ami fidèle est un remède de vie
et immortalitatis ; et qui metuunt Do­ et d’im m ortalité, et ceux qui craignent
minum invenient illum. le Seigneur le trouveront.
17. Qui timet Deum æque habebit 17. Celui qui craint Dieu sera par lé

E x p erien d u m e st au te m ln Ipsa a ru lcitla . » — de la faço n la p lu s h a rd ie e t la p lu s gê n a n te . —


E s t en im ... L e s v e rs. 8-10 ex p o se n t a v e c d ’in té ­ S i h u m ilia v e r it ... (v e rs . 12). E n core en bonne
ressan ts d éta ils les m otifs p o u r lesquels on ne p a r t d an s la V u lg a te : à l ’o cc a sio n , le v é rita b le
d o it pas se fle r tro p p rom p tem en t à un n o u vel am i s’efface p o u r la isser jo u e r le p re m ie r rôle à
am i : c ’est q u ’il y a de fau sses a m it ié s , d o n t ce lu i q u ’il aim e p lu s qu e lu i- m ê m e , e t c ’est là
l’a u te u r c ite tro is form es sp éciales. — A m ic u s u n ch a rm e de p lu s d an s l ’a m itié , q u i ne v i t pas
sec u n d u m tem p u s: aussi lo n gtem p s q u ’ il y tr o u v e m oins de re sp e ct e t de d éféren ce q u e d ’a ffe ctio n .
son in térêt. — N o n p e r m a n e n t ln d ie... : lo rs­ E n m au v aise p a rt d ’aprè3 le g r e c : Si tu es
q u ’on a u r a it le p lu s besoin de con solation . — h u m ilié , il sera co n tre t o i, e t 11 se ca ch e ra d e­
Q u i... a d in im ic it ia m : sans d ’a u tre raison que v a n t to i. C.-à-d. : a u tem p s du m a .h e u r , tu ne
le ca p rice. E t a lo r s , o d iu m et r i x a m . .. d e n u ­ p ou rras le tr o n v e r p o u r re c e v o ir de lu i quelque
d a b it. « P lu s l’a m ltlé e t la liaison o n t é té étroites, con solation . — L a lig n e u n a n im e m ... bonam ne
p lu s les ru p tu re s so n t é c la t a n t e s , e t p lu s la se lit q u e d an s n o tre v e rsio n la tin e .— A b i n i m i ­
h ain e d ev ie n t Im p lacable.» (C alm et, h. I.) L e g re c cis... L e vers. 13 co n c lu t to u t ce ta b le a u . C’e s t
est p lus concis p ou r le second h ém istich e : Il le second m em bre de v e rs q u i résu m e la leçon
ré v é le ra le co n flit de ta h o n te , c . - à - d . tes fa i­ p rin cip ale : a b i n i m i c i s . .. a tten d e. — A m ic u s
blesses e t tes d é fa u ts , de m an ière à te c o u v rir f i d e li s . .. A u x fa u x am is l ’é c riv a in sacré oppose
d ’ign o m in ie. — A rn ica s s o c iu s m en sæ (v e rs. 10). les v ra is am is d é v o u é s , v ers. 14 -16 » . T rip le p o r­
C ’est la troisièm e e t la p ire esp èce, q u i, dès le tr a it , opposé a u x trois ca té g o rie s q u i p récèd en t :
d é b u t, n ’a d’a u tre so nrce q u ’un v il égoïsm e. — l’am i sin cère e t Adèle est u n e p ro te ctio n (v e rs. 14»),
A m ic u s si... f i x a s ( v e r s . 1 1 ) . D ans la V u lg a te , un tré so r (v e rs. 14b - 1 5 ) , u n rem ède (v e rs. 16»).
ces m ots so n t p ris en bonne p a r t ,e t nous m o n tre n t — N u lla ... co m p a ra tio ( v e r s . 15). D ans le g re c :
u n am i Adèle d evenu 1’ « a lte r ego » d e son am i, à v r i ) . ) .a y u .a , rie n q u ’on p u isse « é ch a n ge r
q u i le laisse a g ir en to u te con fian ce e t lib e rté . co n tre », pas d’é q u iv a le n t. T o u t l ’o r d n m on de
L e g re c les p re n d , au c o n tra ire , en m au v aise n e s u ffira it p as à p a y e r u n o b je t d’ une telle v a ­
p art, c o n tin u a n t ain si la d escrip tion des fausses le u r : n o n est d lg n a ... (le g re c d it sim plem en t :
e t fâch euses am itiés : E t p arm i tes biens 11 sera Il n 'y a pas de p oids p ou r sa b eau té). — M e d i­
com m e tol-m êm e, e t II a g ir a lib re m e n t a v e c tes ca m en tu m v itæ . L e g r e c n ’a p as les m ots et im ­
s e rv ite u rs ; c . - à - d . q u ’il se co n d u ira en m aître, m o r ta lita tis . — Q u i m etu u n t D o m in u m ... D ieu
E c c u . V I , 18-27. 103

même heureux cluns l’am itié, parce que amicitiam bonam, quoniam secundum
son ami lui sera semblable. illum erit amicus illius.
18. Mon fils, dès ta jeunesse reçois 18. F ili, a juventute tua excipe doctri­
l’instruction, et tu trouveras la sagesse nam, et usque ad canos invenies sapien­
jusqu’à tes cheveux blancs. tiam.
19. A pproche-toi d’elle comme celui 19. Quasi is qui arat et seminat ac­
qui laboure et qui sème, et attends ses cede ad eam, et. sustine bonos fructus
bons fruits. illius.
20. Tu travailleras un peu pour la 20. Tu opere enim ipsius exiguum la ­
cultiver, et tu mangeras bientôt de ses borabis, et cito edes de generationibus
fruits. illius.
21. Que la sagesse est extrêmement 21. Quam aspera est nimium sapientia
amère aux ignorants! L ’insensé ne de­ indoctis hominibus ! et non permanebit
meurera point avec elle. in illa excors.
22. Elle sera pour eux comme une 22. Quasi lapidis virtus probatio erit
pierre pesante qui sert à éprouver, et in illis , et non demorabuutur projicere
ils ne tarderont pas à s’en décharger. illam.
23. Car la sagesse qui rend intelligent 23. Sapientia enim doctrinæ secun­
est conforme à son nom, et elle ne se dum nomen est eju s, et non est multis
manifeste pas au grand nombre ; mais m anifesta; quibus autem cognita est,
chez ceux qui la connaissent elle de­ permanet usque ad conspectum Dei.
meure ju sq u ’à ce qu’ils voient Dieu.
24. Écoute, mon fils, et reçois un sage 24. A u d i, fili, et accipe consilium in­
avis, et ne rejette pas mon conseil. tellectus, et ne abjicias consilium meum.
25. Engage ton pied dans ses en­ 25. In jice pedem tuum in compedes
traves, et ton cou dans son collier. illius, et in torques illius collum tuum.
26. Baisse ton épaule et po rte-la, et 26. Subjice humerum tuum, et porta
ne te dégoûte pas de ses liens. illam , et ne acedieris vinculis ejus.
27. Approche-toi d’elle de tout ton 27. In omui animo tuo accede ad
cœur, et garde ses voies de toutes tes illam , et in omni virtute tua conserva
forces. vias éjus.

d onne ce bien p ré c ie u x à ses s e rv ite u rs fidèles l’hom m e d é p o u rv u de sens p ratiq u e . — Q u a si


(v e rs . 16b - 1 7 ) . — S e cu n d u m i l l a m . .. a m ic u s ... la p id is v ir t u s .. . ( v e r s . 2 2 ). D ans le g r e c , à la
C h acun ch o is it ses am is co n fo rm ém en t à ses g o û ts le ttre : lo u rd e com m e u n e p ierre d ’é p r e u v e ,
personnels, de so rte q u ’on p e u t ju g e r les h om m es c.-à-d. tr è s p esan te, q u e l’on r e je tte p ré cip ita m ­
d’après ce ch o ix m êm e. m en t ap rès l’a v o ir so u levée ( n o n d em o ra b u n ­
10« Z èle a v e c leq u el il fa u t ch e rch e r la sa­ t u r . . . ) . S a in t Jé rô m e e x p liq u e f o r t bien cetce
g e s s e , e t g ra n d s a v a n ta g e s q u ’e lle p ro cu re. V I , fig u re dan s ses n otes s u r Z a ch arie , x i i , 3 . D’après
1 8 -3 7 . u n e co u tu m e trè s an cien n e, en core e x is ta n te de
I l y a dan s ce tte e x h o rta tio n com m e tro is son t e m p s , on co n s e rv a it d an s ch a q u e v ille et
p oin ts ou d e g ré s , m arq u és p a r l ’ap o stro p h e J ili b o u rga d e de P a le s tin e u n e p ie rre trè s lo u r d e ,
(v ers. 1 8 , 24 e t 33). q u e les jeu n es gen s s o u le v a ie n t à to u r de rô le ,
1 8 - 2 3 . P re m ie r d egré : les e ffo rts n écessaires p o u r m esu re r le u rs forces : c ’é ta it à q u i l’élève-
pou r l’a c q u isitio n de la sagesse é lo ig n e n t d’elle r a it le p lu s h a u t e t la tie n d r a it le p lu s lo n g ­
u n g ra n d n om bre d ’hom m es. — A ju v e n t u te ... tem p s su spen d u e. — S a p ie n tia ( d o ctrin æ n’est
u sq u e a d c a n o s : p a r co n séqu en t to u jo u r s , d u ­ pas d an s le g re c ) s e c u n d u m ... (v ers. 2 3 ) . P a ssa g e
r a n t la v ie e n tière. — E x c ip e : In 'ù .e'ica , ch o isis difficile, p o u r l’e x p lica tio n d u q u el on est ré d u it
e n tre to u t le reste. — Q u a si i s q u i a ra t... T rè s a u x co n je ctu re s. L e sens se ra it p e u t- ê tr e ; L a
b elle com paraison (v e rs. 1 9 - 2 0 ) p o u r d évelo pp er sagesse ne lu i a p p a rtie n t q u e de n o m , c . - à - d .
la pensée d u v e rs . 18. — S ïistin e... fr u c t u s . A t ­ en ap p aren ce. L a seconde m oitié du v e rs e t qui­
te n d re en to u te con fian ce la réco lte, ap rès l’a v o ir bus a u tem ... D ei e st propre à la V u lg a te .
préparée p a r les tr a v a u x du la b o u r e t des se­ 2 4 - 3 2 . Second d e g ré de l’ e x h o rta tio n : zèle
m ailles. — E x ig u u m la bo ra bis. E n sol le la b e u r a v e c leq u el 11 f a u t re c h e rch e r la sagesse. — A u d i,
au ra été rud e p a rfo is , m ais il est peu d e ch ose f i l i . . . L e v e rs. 2 4 s e rt de tr a n s itio n à ce tte se­
si on le rap p ro ch e des bien s q u ’ il p ro cu re : cito con de p a rtie . — I n jic e p ed e m ..., co llu m ... M é ta­
edes... (de g en era tio n ib u s...; de ses fr u its , com m e phores p itto resq u es (v e rs. 2 5 - 2 6 ) , pou r m o n trer
d it le g re c ). — Q uam asp era (v e rs. 2 1 ) : aussi que le s e rv ite u r de la sagesse d o it se so u m e ttre
d u re q u ’u n ch am p desséché, ro c a ille u x . — I n d o ­ en tière m e n t à elle. T o rq u es : non p as le co llie r
c tis : à ce u x q u i re fu s e n t de se la isser In stru ire q u i s e rt de p aru re , m ais ce lu i q u i m arqu e la s e r­
dès le u r bas âg e p a r la sagesse. — E x c o r s : v itu d e . — S u b jice h u m e r u m : se so u m ettre spon-
104 Eoci.i. V I , 28 -37.
28. I d vestiga illam , et manifestabitur 28. Recherche - l a . et elle se manifes­
tib i; et continens factu s, ne derelinquas tera à toi; et quand tu l’auras saisie, r.e
eam : l’abandonne pas :
29. in novissimis enim invenies re­ 29. car à la fin tu trouveras en elfe le
quiem in ea, et convertetur tibi in ob­ repos, et elle se changera pour toi en
lectationem. un sujet de joie.
30. E t erunt tibi compedes ejus in 30. Ses entraves seront pour toi une
protectionem fortitudinis, et bases vir­ forte protection et un ferme appui, et
tutis, et torques illius in stolam gloriæ ; son collier un vêtement de gloire;
31. decor enim vitæ est in illa, et 31. car il y a en elle la beauté de la
vincula illius alligatura salutaris. vie, et ses liens sont des bandages sa­
lutaires.
32. Stolam gloriæ indues eam, et co­ 32. Tu te revêtiras d’elle comme d’un
ronam gratulationis superpones tibi. vêtement de gloire, et tu la mettras sur
toi comme une couronne de joie.
33. F ili, si attenderis m ihi, disces; 33. Mon fils, si tu m’écoutes avec at­
et si accommodaveris animum tu u m , tention, tu t ’instruiras, et si tu appliques
sapiens eris. ton esprit, tu deviendras sage.
34. Si inclinaveris aurem tuam, exci­ 34. Si tu prêtes l’oreille, tu recevras
pies doctrinam , et si dilexeris audire, l’instruction, et si tu aimes à écouter, tu
sapiens eris. deviendras sage.
35. Iu multitudine presbyterorum 35. T ien s-toi dans l’assemblée des
prudentium sta, et sapientiæ illorum ex vieillards prudents, et unis-toi de cœur
corde conjungere, ut omnem narratio­ à leur sagesse, afin que tu puisses écou­
nem Dei possis audire, et proverbia lau ­ ter tout ce qu'ils diront de Dieu, et que
dis non effugiant a te. leurs excellentes paraboles rie t’échappent
pas.
36. E t si videris sensatum, evigila ad 36. Si tu vois un homme sensé, va le
eum, et gradus ostiorum illius exterat trouver dès le point du jour, et que ton
pes tuus. pied presse souvent le seuil de sa porte.
37. Cogitatum tuum habe in præ- 37. Applique ta pensée aux préceptes
ceptis D ei, et in mandatis illius maxime de Dieu, et médite sans cesse ses com­
assiduus esto; et ipse dabit tibi cor, et mandements, et il te donnera lui-m êm e
concupiscentia sapientiæ dabitur tibi. du cœur, et la sagesse que tu désires te
sera donnée.

ta n ém en t à ce Joug plein de d o u ceu r. C f. M a tth . y o ; , d it le g r e c ; ru sé ( e n bonne p a r t ) , h a b ile .


x i, 2 9 .— V in c u lis : les cordes ou co u rroies q u i — S i in c lin a v e r is..., e xcip ies... T o u jo u rs la c e r­
a tta c h e n t le Joug. V o y e z l 'A t l. a rc h ., pl. x x x m , titu d e du succès, p o u rv u qu e la co n d ition posée
flg. 3 ; pl. x x x i v , flg. 1, e tc . — I n o m n i a n im o ..., s o it rem p lie. — I n m u ltitu d in e p resb y te ro ru m
v ir lu te (v ers. 27). Des actes d ’én ergie sont n é ­ (p r u d e n tiu m est u n e glose de la V u lg a te ). R ien
cessa ires so it p ou r acq u é rir, so it p o u r co n serv er de m ie u x , p ou r tr o u v e r p lu s fa c ile m e n t la sa­
la sagesse. — In v e stig a (vers. 28). A u tr e e x p res­ gesse, que de fré q u e n te r la so ciété des hom m es
sion p ittoresq u e : s u iv re a tte n tiv e m e n t les traces. s a g e s .— S a p ie n tiæ illo r u m ... con ju ng ere. D’ap rès
— C o n tin en s fa c tu s : l y / . p a i r , ; , m aître d e. Cf. le g r e c : E t si q u e lq u ’ un e st s a g e , ad h ère à lu i
Sap. v i n , 21 e t le co m m en taire. — I n n o v is s i­ ( a v e c fo rce : 7ipoir/o).).ïjÛ r,Ti). — Ut o m n em
m i s .. . r e q u ie m ... ( v e r s . 2 9 ). P a ix d o u blem en t n a r r a tio n e m ... G re c : A ie ia v o lo n té d’en ten d re
su ave ap rès la peine des p rem iers tem p s. — E t to u t ré c it d iv in , c .- à - d . des co n v e rsatio n s ro u ­
e ru n t... com pedes... L e s vers. 30-31 rep ro d u ise n t la n t s u r D ieu e t les choses de D ieu . — P r o v e r ­
les im ages em ployées cl-dessus (vers. 25-26), m ais b ia la u d is. D ans le g re c : des p roverbes d’in te l­
p o u r fa ire re s s o rtir m a in te n a n t les Imm enses lig e n ce (d e s a g e s s e ). — S i v id e r is s e n s a tu m ...
a v a n ta g e s que l ’on tr o u v e ra d ans la com plète (vers. 3 6 ). C o n tin u a tio n de la m êm e pensée. —
possession de la sagesse. — Décor... v itæ . G re c : E v ig ila ... V a le tr o u v e r de g ra n d m atin . — E l
nn o rn em en t d ’o r .— A llig a tu r a s a lu ta r is . D’après g ra d u s... e xtera t... L o cu tio n q u i n ’e s t pas m oins
le g re c : des flls d’h y a c in th e , on d ’un bien tir a n t ex p ressiv e q u e p ittoresq u e. — C o g ita tu m tu u m ...
s u r le v io le t. V ers. 37 : en o u tr e , p ou r d e v e n ir sage, m é d ite r
3 3 -3 7 . T ro isièm e d egré de l ’e x h o rta tio n : re­ co n sta m m en t la loi de D ie u .— D a bit... cor. D ans
c h e rch e r la so ciété des hom m es p ieu x e t celle le g re c : D fo rtifie ra to n cœ u r. — C o n cu p iscen ­
d u S eig n eu r. — F i l i , s i a tte n d e r is ... L es v ers. tia ... d a b itu r ... C .- à - d . l’a rd e n t d ésir que tu as
33-34 fo rm en t une lu tro d u ctio n an alo gue à celle de posséder la sagesse sera réalisé.
du vers. 24. — S a p ie n s e ris (vers. 33) : it a v o û p -
Eecr.:. VIT, 1-10. 105

C H A P I T R E VII

J. Ne fais pas le mal, et les maux ne te 1. Noli facere m ala, et non te appre­
surprendront pas. hendent.
2. E lo ig n e-toi de ce qui est injuste, 2. Discede ab iniquo, et deficient mala
et les maux s’éloigneront de toi. abs te.
3 Mon fils, ne sème pas les manx 3. F ili, non semines mala in sulcis in­
dans les sillons de l’injustice, et tu n’en ju stitia e, et non metes ea in septuplum.
récolteras pas sept fois autant.
4. Ne demande point au Seigneur de 4. Noli quærere a Domino ducatum ,
conduire les autres, ni au roi une chaire neque a rege cathedram honoris.
d’honneur.
5. Ne te justifie pas devant D ie u , parce 5. Non te justifices ante Deum, quo­
qu’il connaît le fon d du cœur, et n’a f­ niam agnitor cordis ipse est; et penes
fecte pas de paraître sage devant le roi. regem noli velle videri sapiens.
6. Ne cherche pas à devenir ju g e , si 6. Noli quærere fieri judex, nisi valeas
tu n’as pas assez de force pour briser virtute irrumpere iniquitates, ne forte
l ’iniquité, de peur que tu ne sois inti­ extimescas faciem potentis, et ponas
midé à la vue du puissant, et que tu ne scandalum ïn æquitate tua.
mettes ton intégrité en péril.
7. N ’offense pas toute la multitude 7. Non pecces in multitudinem civi­
d’une cité, et ne te jette pas dans la tatis, nec te immittas in populum;
foule ;
8. et ne serre pas deux fois le nœud 8. neque alliges duplicia peccata, nec
du péché , car même pour un seul tu ne enim in uno eris immunis.
demeureras pas impuni.
9. Ne sois pas pusillanime dans ton 9. Noli esse pusillanimis in animo tuo ;
cœur;
10. ne néglige pas de prier et de faire 10. exorare, et facere eleemosynam
l’aumône. ne despicias.

1 1 ° D iverses règle s p our la v ie s o it p riv é e , soit m ots so n t om is dan s le g re c ). — V id e r i so p ie n s.


p u b liq u e. V I I , 1 - 1 9 . V o u lo ir passer p o u r u n h om m e d’une sagesse
C h a p . V I I . — 1 - 3 . F u ir le péché. Idée g é n é ­ e x tra o rd in a ire . — F ieri, ju c le x (v e rs . G). R ô le si
rale, te n a n t lie u d 'in tro d u c tio n ; le fils de Slrach d é lic a t e t si g ra v e . — N i s i v a lea s... P e tite n u an ce
sig n a le ra e n s u ite , v ers. 4 e t ss., d ifféren tes espèces dan s le te x te g re c : D e p e u r q u e tu ne puisses
de péché co n tre lesquelles il m e ttra ses lecteu rs e n le v e r les in ju stice s. L e d é sir de p a rv e n ir à une
en g a rd e. — N o li fa cere m a la , et n on ... D ans le d ig n ité ne suppose m alh eu reu sem en t pas to u jo u rs
g r e c , a v e c u n Jeu de m ots assez p iq u a n t : N e q ue l’on possède les q u a lité s n écessaires p ou r en
fais pas les m a u x ,e t le m al ne te saisira pas.® Les bien re m p lir les o b lig a tio n s. — N e fo r t e e x t i ­
m au x » rep rése n ten t le péché ; « le m a l, » c ’est m e s c a s ... U n ju g e tim id e d e v ie n d r a it aisém en t
le ch â tim en t. — A b in iq u o (v e rs . 2). P ro b a b le ­ p a rtia l en fa v e u r des p u issa n ts e t des g r a n d s ,
m en t au n eu tre : ce q u i e s t In ju s te , l'in iq u ité . e t ce resp ect h u m ain s e ra it u n p iège d a n g e re u x
— D eficien t m a la : de n o u v e a u , la p u n itio n dn p o u r sa con science { e t p o n a s s c a n d a lu m ...) —
p éch é. — N o n se m in e s ..., n o n m etes... (v e rs . 3). N o n pecces i n m u lt it u d in e m ... : p ar q u elq u e
M étap h ore assez fréq u em m en t em ployée d an s la oppression ou in ju s tice . — N ec te im m it t a s .. .
B ib le . C f. Jo b , iv , 8 ; P ro v . x x n , 8 ; Os. x , 1 2 ; L e g r e c sign ifie p lu tô t : « N e c te d im itta s ; » ne
G ai. v i, 8, etc. — I n s e p tu p lu m . N o m b re d é fin i, te je tt e pas h u m b le m e n t a u x p ieds de la fo u le .
p o u r sig n ifie r : beaucoup. C’ e st l’ex cè s c o n tra ire à ce lu i que m en tion n e le
4 - 1 1 . C o n tre l’a m b itio n e t la p résom p tion . — p rem ier h ém istic h e . — N e q u e a lü g e s d u p lic ia ...
D u ca tu m : riY ep-oviav, un poste de co m m an d e­ D ans le g re c : N e lie pas d eu x fois le péch é ;
m e n t, un ra n g élev é . — C a th ed ra m h o n o r is. c .- à - d . ne le co m m ets pas d eu x fois en sens
D e to u t tem ps e t dans to u tes les co n tré e s , les d iv ers. P a s d ’in ju stice , m ais pas non plus de f a i ­
ch e fs et su p érieu rs o n t occu p é u n siège d’h o n ­ blesse e t de lâch e co m plaisan ce. M o tif de ce tte
n eu r, p lacé p lus h a u t q u e les au tres. — N o n te recom m and ation : n ec e n im i n u n o... L ’on p o u r­
ju stific es... ( v e r s . 5 ). N e pas se p réten d re p a r­ r a it bien être p u n i dès la p rem ière fa u te . —
fa it, sans d é fa u t. Ce s e ra it à p u re p erte d e v a n t P u s illa n im is i n a n im a ... (v e rs . 9). D 'ap rès le
D ie u , q u i s a it to u t : q u o n ia m a g n ilo r ... (ce s g re c : dan s ta p riè re . C f. J a c. I. 6. — Tn m u ltis
106 E c c l i. V II, 11-21.

11. Ne dicas : In multitudine mune­ 11. Ne dis pas : Dieu regardera la


rum meorum respiciet Deus, et offerente multitude de mes présents, et lorsque
me Deo altissimo, munera mea suscipiet. j ’offrirai mes dons au Dieu très haut, il
les recevra.
12. Non irrideas hominem in am ari­ 12. Ne te moque pas de l’homme dont
tudine anim æ; est enim qui hum iliat et l’âme est dans l’amertume; car il y a un
exaltat circumspector Deus. Dieu qui voit tout, et c’est lui qui hu­
milie et qui élève.
13. Noli arare mendacium adversus 13. Ne trame pas de mensonges contre
fratrem tuum , neque in amicum sim ili­ ton frère, et ne le fais pas non plus contre
ter facias. ton ami.
14. Noli velle mentiri omne menda­ 14. Prends garde de commettre aucun
cium ; assiduitas enim illius non est mensonge ; car ce n’est pas une habitude
bona. qui soit bonne.
15. Noli verbosus esse in multitudinè 15. Ne sois point un grand discoureur
presbyterorum, et non iteres verbum in dans l ’assemblée des vieillards, et ne
oratione tua. répète pas la parole dans tes prières.
16. Non oderis laboriosa op era, et 16. Ne hais point les occupations labo­
rusticationem creatam ab Altissimo. rieuses, ni le travail des champs, créé
par le T rès-H au t.
17. Non te reputes in multitudine in­ 17. Ne te mets point au nombre des
disciplinatorum. hommes déréglés.
18. Memento iræ , quoniam non tar­ 18. Souviens-toi que la colère ne tar­
dabit. dera pas.
19. Humilia valde spiritum tu u m , 19. Hum ilie profondément ton esprit,
quoniam vindicta carnis impii ignis et car la chair de l ’impie sera châtiée par
vermis. le feu et les vers.
20. Noli praevaricari in amicum pe­ 20. Ne te rends pas coupable envers
cuniam differentem, neque fratrem ca­ ton am i, parce qu’il diffère à te donner
rissimum auro spreveris. de l’argent, et ne méprise pas pour un
peu d’or un frère bien-aim é.
21. Noli discedere a muliere sensata 21. Ne te sépare point de la femme
et bona quam sortitus es in timore Do­ sensée et vertueuse, que tu as reçue dans
m ini; gratia enim verecundiae illius su­ la crainte du Seigneur, car la grâce de sa
per aurum. modestie est plus précieuse que l’or.

tu d in e m u n e r u m ... (v e rs 1 1 ; ce v e rs e t p récèd e m em en to ir æ ... L a co lè re d iv in e est to u jo u rs p rête


le n eu v ièm e dans le te x te g r e c ) . P réso m p tio n à é c la te r co n tre e n x . — H u m ilia valde... C o n tre
orgueU leuse, p lus co u p able encore q u e la p u sil­ l ’orgueU ( v e r s . 1 9 ) . Soum ission e n tière à D ie u
la n im ité . L ’e x té r ie u r n ’e st p as to u t dans le c u lte e t à ses l o i s .— Q u o n ia m v in d ic t a ... San ction
d iv in . C f. P s. x l i x . m en açan te. L e s m o ts ign.is et v er m is d é sig n e n t
1 2 -1 9 . Q uelques co n seils p ratiq u es. — N o n le ch â tim e n t q u i a tte n d les o rg u e ille u x dans
i r r id e a s ... L a bo n té e n ve rs le s m a lh e u re u x l ’en fer : le feu réel e t étern el, le v e r ro n g e u r du
( v e r s . 1 2 ) . C f. P ro v . x v n , 6. — E s t e n im q u i — rem o rd s. Com p. Is . l v i ' , 24 ( p a s s a g e a u q u e l ils
D ieu , q u i v o it to u t, p ren d ra au besoin le u r dé­ o n t é té sans d o u te e m p ru n té s ), e t M arc, ix , 45.
fen se co n tre leu rs opp resseurs. — N o li a ra re... 12» D evo irs d’am itié e t de fa m ille . V I I, 20-39.
C o n tre le m ensonge (v e rs. 1 3 - 1 4 ) . — A s s id u it a s - 20. Ê tre Adèle à ses am is. — N o li p r æ v a r i­
iH iu s : l ’h a b itu d e de m en tir. — N o li verbosus.«. c a r i... D ’ap rès le g re c : N e ch a n g e pas ( c . - à - d .
(v e rs. 15 ). C ontre les vain es paroles. L e b a v a r­ n ’aban d on ne pas) u n am i p o u r u n e chose In d iffé­
d age insensé ne co n v ien t n i en p résence des re n te . L a V u lg a te a spéciffé : p o u r u n e d e tte q u i
hom m es, sp écia lem en t de c e u x a u x q u els on d o it ne se ra it pas assez p rom p tem en t a c q u itté e . —
le resp ect ( presb y tero ru m ); n i d e v a n t D ieu , d an s F r a tr e m c a r is s im u m a u r o ... D ans le g re c : N i
la p rière (et v o n iteres...). C f. E c c l .v , 2, e t M a tth . nn v ra i frè re p ou r l ’o r d ’O phir. S u r ce tte co n ­
v i, 7. — N o n oderis... C o n tre la paresse (v e rs. 16). trée cé lèbre p a r son o r tr è s p u r, v o y e z I I I R eg .
— R u s tic a tio n e m : y s c o p y c a v , l’a g r ic u ltu r e . — tx , 18, e t x , 1 1 ; I P a r. x x r x , 4 ; II P a r. ix , 10, etc.
C re a ta m ab A ltis s im o : c ’e st p o u r elle u n h o n ­ 21-30. D e v o irs d’u n p ère de fa m ille . — V e rs . 21,
n eu r Im m ense. A llu sio n à G en. ii, 15, e t m , 15, en ve rs l’épouse. N o li discedere... : la séparation
23, où nous v o y o n s D ieu Im poser à l ’hom m e le d u d iv o rce . L e s m ots o u a m s o r tit u s ... D o m in i
tr a v a il des cham ps, a v a n t com m e ap rès la ch u te . m an q u e n t dans le g re c. — V ers. 22 - 23, en ve rs
— N o n te reputes (m ieu x : c com putes »)... F u ir les se rv ite u rs. S ’ils so n t û d èles, se m o n tre r plein
la co m p agn ie des p éch eurs (v e rs. 17-18). M o tif : de bon té p our eu x : n o n Itrdas... op erantem . D a n •
E c c l i. VÎT, 2 2 -3 1 10 7

22. No maUiaite point le serviteur qui 22. Non lredas servum In veritate •
travaille fidèlement, ni le mercenaire qui operantem, neque mercenarium dantem
se donne tout entier pour toi. animam suam.
23. Que le serviteur qui a du sens te 23. Servus sensatus sit tibi dilectus
soit cher comme ton âme ; ne lui refuse quasi anima tua ; non defraudes illum
pas la liberté, et ne le laisse pas dans la libertate, neque inopem derelinquas il­
pauvreté. lum.
24. A s-tu des troupeaux? Prends-en 24. Pecora tibi sunt? Attende illis; et
soin, et s’ils te sont utiles, qu’ils de­ si sunt u tilia, perseverent apud te.
meurent chez toi.
25. A s -tu des fils? Instruis-les, et •*'25. Filii tibi sunt? Erudi illos, et curva
courbe-les sous le joug dès leur en­ illos a pueritia illorum.
fance.
26. As-tu des filles ? Garde leur corps, 26. F iliæ tibi sunt? Serva corpus illa ­
et ne te montre pas à elles avec un visage rum, et non ostendas hilarem faciem
gai. tuam ad illas.
27. Marie ta fille, et tu auras fa it une 27. Trade filiam , et grande opus fe ­
grande affaire, et donne-la à un homme ceris , et homini sensato da illam.
de bon sens.
28. Si tu as une femme selon ton cœur, 28. Mulier si est tibi secundum aui-
ne la rejette p a s, et ne te fie point à une mam tuam , non projicias illam , et odi­
femme odieuse. bili non credas te.
29. Honore ton père de tout ton cœur, 29. In toto corde tuo honora patrem
et n’oublie pas les gémissements de ta tuum, et gemitus matris tuæ ne oblivi­
mère. scaris.
30. Souviens-toi que tu ne serais pas 30. Memento quoniam nisi per illos
né sans eux, et rends-leur ce qu’ils ont natus non fuisses , et retribue illis, quo­
fa it pour toi. modo et illi tibi.
31. Crains le Seigneur de toute ton 31. In tota anima tua time Dominum,
âme, et vénère ses prêtres. et sacerdotes illius sanctifica.
32. Aim e de toutes tes forces celui qui 32. In omni virtute tua dilige eum
t ’a créé, et n’abandonne pas ses m i­ qui te fe c it, et ministros ejus ne dere­
nistres. linquas.

(em a n im a m ...: expressio n d ’u n e g ra n d e d é li­ V ers. 2 8 , en co re l ’é p o u se , so it p o u r rep ro d u ire


ca tesse. N o n d e fr a u d e s ... lib erta te : la lo i e x i­ le co n seil donn é p lu s h a u t (v e rs. 2 1 ), s o it p ou r
g e a it q u e les esclaves d’ o rig in e isra é lite fu sse n t le m o tiv e r a u tre m e n t : o d ib ili n o n c r e d a s ...
a ffran ch is ap rès s ix an s de se rv itu d e ( E x . x x i , 2) D an ger, si l ’on d iv o r ç a it fo lle m e n t, d ’ép ou ser une
e t au re to u r des années Jubilaires ( L e v . x v , 41 ; fem m e q u i s e ra it lo in de v a lo ir la p rem ière. —
v o y e z la n o te) ; Ici la recom m an d atio n est g é n é ­ — V e rs . 2 9 - 3 0 , d e v o irs e n ve rs le s p aren ts. C f. m ,
ra le , e t con cern e to u s les esclaves fidèles à leurs 1 - 1 3 . G e m itu s m a t r is ; p lu s é n e rg iq u e m e n t d an s
m a ît r e s , à quelq u e ra ce q u ’ils a p p artin sse n t. le g r e c ; m ô tv a ç , les d o u le u rs de l ’e n fan te m e n t.
N e q u e in o p em ... : cas p ré v u p a r le d iv in lé g is­ M em en to q u o n ia m n is i... : de là ré su lte une d ette
la te u r ( c f . D eut. x v , 13 -14 ), e t p rop re à la V u l­ Im m ense des e n fa n ts e n ve rs le u r père e t le u r
g a te en c e t e n d ro it. — V e rs . 24, e n v e rs les tr o u ­ m ère. A u tr e d e tte n o n m oins g ra n d e à ca u s e de
p e au x . SolU cltud e au ssi à l’ég a rd de ces s e rv i­ le u r lo n g e t g é n é re u x d év o u em en t : r e t r ib u e ...
te u rs m u e ts e t sans ra iso n : a tten d e i lli s . Cf. q u om odo et i lli ... ( d ’ap rès le g r e c : E t q u e le u r
D eu t. x x v , 4 ; P ro v . x u , 10, e t x x v n , 2 3.— V e rs. ren d ra s-tu en éch a n ge de ce q n ’ils o n t f a i t p o u t
25-27, en ve rs les en fan ts. L e s fils d’ab ord (v ers. 25). t o i? ) .
E r u d i i llo s , c .- à - d . c o r r ig e - le s ; cf. P r o v . x m , 1 3 ° D evo irs e n ve rs D ieu e t ses m in istres. V i f ,
2 4 , e t x x n , 6 ; H eb r. x n , 6 , e tc . Cwrva illo s : 3 1-3 5 .
cou rb e le u r cou, d it le g r e c d’un e m an ière encore 3 1 . L e th èm e. — T im e : l’exp ressio n q a i
plus e x p ressiv e ; les p lie r bon g ré m al g r é sons résum e so u v e n t dans la B ible l ’en sem b le des
le jo u g de l’obéissance. L e sy ria q u e a ce tte c u ­ d e v o irs d e l ’h om m e e n ve rs D ieu. — Sacerdotes...
rieu se v a ria n te ; E t d o n n e-leu r des fem m es dans sa n ctifica . D ’ap rès le g re c : Ô a û fta Ç s , a d m ir e ;
le u r je u n e s s e ; c . - à - d . les m a rier jeu n es, co n fo r­ c . - à - d . honore.
m ém en t à un e co u tu m e gén éra le ch ez la p lu p a rt 3 2 - 3 5 . D évelo p p em en t du th èm e. — I n o m n i
des J u ifs . — L es filles (v ers. 26-27). V e ille r à le u r v ir tu te ... M ots so u lign és, com m e in tota a n im a ...
ch a ste té : serva corpus... N e pas se fam ilia rise r a u v e rs e t p récé d e n t. — D ilig e : le cu lte re lig ie u x
a v e c elles : v o n osten d a s h ila rem ... L e u r tr o u ­ sous son asp e ct le p lu s d o u x e t le p lu s p a rfa it.
v e r de sages m aria : trade... et... sen sa to .., — C f. D eu t. v i , 5. — M in is t r o s ... ne d erelin q u a s.
E c c l i . V I I , 33 - V I I I , 1. 109

33. Honore D iej de toute ton âme, et 33. lion ora Deum ex tota anima tua,
révère les prêtres,- et acquitte-toi des et honorifica sacerdotes, et propurga te
offrandes d ’épaules. cum brachiis.
34. Donne-leur, comme il t’a été or­ 34. Da illis partem, sicut mandatum
donné, leur part des prémices et des est tibi, primitiarum et purgationis, et
hosties d’expiation, et purifie-toi de tes dé uegligentia tua purga te cum paucis.
uégligences par de petites offrandes.
35. Offre au Seigneur les épaules des 35. Datum brachiorum tuorum, et sa­
victimes, et le sacrifice de sanctification, crificium sanctificationis offeres Domino,
et les prémices des choses saintes. et initia sanctorum.
30. Etends aussi ta main vers le *■36. E t pauperi porrige manum tu am ,
pauvre, afin de rendre parfaite ta pro­ ut perficiatur propitiatio et benedictio
pitiation et ta bénédictiou. tua.
37. Le présent est agréable à tous ceux 37. Gratia dati in conspectu omnis
qui vivent, et ne prive pas les morts de viventis, et mortuo non prohibeas gra­
ta libéralité. tiam.
38. Ne manque pas de consoler ceux 38. Non desis plorantibus in consola­
qui pleurent, et marche auprès des affligés. tione, et cum lugentibus ambula.
39. Ne sois point paresseux à visiter 39. Non te pigeat visitare infirmum ;
les malades; car c’est ainsi que tu ob­ ex his enim in dilectione firmaberis.
tiendras des affections fidèles.
40. Dans toutes tes œuvres souviens- 40. In omnibus operibus tuis memo­
toi de ta fin, et tu ne pécheras jamais. rare novissima tua, et in æternum non
peccabis.

C H A P 1 T RE V I I I

1. N ’aie pas de démêlé avec un homme 1. Non litiges cum homine potente,
puissant, de peur que tu ne tombes entre ne forte incidas in manus illius.
ses mains.

C 'eut é té les ab an d o n nei que de ne pas le u r o ffrir âm es m iséricord ieu ses. — G r a tia d a ti... L e sens
fidèlem en t les re d evan ces p rescrites p a r la lo i, e x a c t de c e t h é m istich e e st In certain . P e u t-ê tre :
car alors il le u r a u r a it é té im possible de v iv r e . D onne des p résents g ra c ie u x à to u s les v iv a n t s ,
L 'a u te u r v a In sister s u r c e tte pensée. — P r o ­ c.-à-d. m on tre-to i lib éral en ve rs to u s les hom m es.
pu rg a te cu m ... O ig n e p rop re à la V u lg a te ) . Se Ou bien : T o u t h om m e aim e les p résents e t les
p u rifier de ses péch és en d o n n a n t a u x p rêtre s reçoit v o lo n tie rs. — M o r t u o ... g r a tia m : la f a ­
et a u x lé v ite s les m em bres des v ic tim e s q u i le u r v e u r d’ u n e s ép u ltu re h o n o rab le. L ’action d ’en se­
reven aien t de d ro it dans ce rta in s sacrifices ( bra ­ v e lir les m o rts a to u jo u rs é té regard ée en O rien t
ch iis rep résente l’ ép aule d ro ite ; d e m êm e au com m e un e œ u v re de m iséricord e. — N o n d esis
vers. 35»), — S icu t m a n d a tu m ... (v ers. 3 0 . S u r p lo r a n tib u s... ( v e r s . 3 s ) . C f. Rom . x i i , 16. Con­
cette p re s crip tio n , v o y e z E x . x x i x , 27 ; L e v . n , so ler les a fflig é s ; s u r to u t , d ’ap rès le c o n te x te ,
3 , 10 ; v i , 1 6 ; v u , 7, 9 , 34 ; N um . v , 9 ; D eut. ce u x q u e la m o rt d ’u n de leu rs p roch es a p longés
x v iii, 3, e tc . — P r im it ia r u m : les prem iers-nés dans le d euiL L e s Isra é lite s o n t to u jo u rs été
de certain s a n im a u x , e t les p rém ices de ce rta in e s très fid èles à ce tte p ra tiq u e . — N o n te p ig ea t...
récoltes. C f. L e v . v u , 32 ; N u m . x v m , 1 9 .— P u r ­ L a v is ite des m alad es (v e rs. 39). C f. M a tth . x x v ,
g a tio n is : les sacrifices d ’ex p ia tio n . — L e s m ots 36, 39, 43. — D ilectio n e... : l ’am o u r s o it de D ieu,
de négligent ia... cu m p a u c is m an q u en t au ssi d an s so it des hom m es.
le te x te g re c . — Sa crificiu m s a n c tific a tio n is : les 40. R è g le d ’or : le so u v e n ir des fins d ern ières.
sacrifices non s a n g la n ts , q u i p o rte n t au ssi d an s — N o v is s im a tu a . C .- à - d . la m ort, le ju g e m e n t,
le P e n ta te u q u e le beau nom de s a in t des sain ts. le ciel e t l ’e n fe r. « U n ra b b in d isa it de m êm e :
Cf. L e v . ii, 3 ; x v i , 1 7 .— I n it i a s a n c to ru m : la Considère tr o is choses, e t tu ne tom beras ja m a is
dime sacerd o tale. C f. L e v . x x v i i , 30 e t ss.; N um . dans le péch é : d ’o ù tu v ie n s , e t où tu v a s , e t
x v iu , 2 i. d e v a n t qui tu au ras à re n d re u n com pte ju d i­
14» M isérico rd e en vers les affligés. V I I , 36-40. ciaire. »
36-39. A v o ir p itié des p a u v res e t de to u s 16» Ce q u ’il fa u t é v ite r dan s les re latio n s avec
ce u x q u i souffren t. — P o rrig e m a n u m ... : un e le p roch ain . V I I I , 1 -2 2 .
main secourable. T r a it p itto resq u e . — ü t p e rfi­ C h a p . V I I I . — 1 - 5 . Se te n ir su r ses ga rd es
cia tu r (le m ot p r o p itia tio m an que dan s le grec)... a v e c les puissan ts, les rich es, les g ra n d s p arle u rs
b en ed ictio ... D ieu récom pensera a u ce ntu p le les e t les ign o ran ts. — N o n litig es. L e greo ô tx p .â-
710 E c c l i. V i n . 2-12.

2. Non contendas cum viro locuplete, 2. Ne dispute point avec un homme


ne forte contra te constituat litem tibi. riche, de peur qu’il ne te fasse un proces.
3. Multos enim perdidit aurum et ar­ 3. Car l’or et l’argent ont perdn bien
gentum, et usque ad cor regum extendit des hommes, et leur pouvoir s’étend jus­
et convertit. qu’au cœur des rois pour le retourner.
4. Non litiges cum homine linguato, 4. Ne dispute point avec le grand par­
et non strues in ignem illius ligna. leur, et n’entasse pas le bois dans son
feu.
5. Non communices homini indocto, 5. N ’aie pas de commerce avec un
ne male de progeuie tua loquatur. homme mal élevé, de peur qu’il ne parle
mal de ta race.
6. Ne despicias hominem avertentem 6. Ne méprise pas l’homme qui se re­
se a peccato, neque improperes e i; me­ tire du péché, et ne lui adresse pas de
mento quoniam omnes in correptione reproche; souviens-toi que nous méri­
sumus. tons tous le châtiment.
7. Ne spernas hominem in sua se­ 7. Ne méprise aucun homme dans sa
nectute ; etenim ex nobis senescunt. vieillesse, car ceux qui vieillissent ont
été comme nous.
8. Noli de mortuo inimico tuo gau­ 8. Ne te réjouis pas de la mort de ton
dere ; sciens quoniam omnes morimur, et ennemi; considère que nous mourons
in gaudium nolumus venire. tous, et que nous ne voulons pas deve­
nir un sujet de joie.
9. Ne despicias narrationem presbyte­ 9. Ne méprise point les discours des
rorum sapientium, et in proverbiis eo­ sages vieillards, mais entretiens-toi de
rum conversare ; leurs paraboles ;
10. ab ipsis enim disces sapientiam et 10. car tu apprendras d’eux la sagesse,
doctrinam intellectus, et servire magna­ la doctrine de l’intelligence, et l ’art de
tis sine querela. servir les grands sans reproche.
11. Non te prætereat narratio senio­ 11. Ne néglige pas ce que racontent
rum, ipsi enim didicerunt a patribus les vieillards, car c’est de leurs pères
suis ; qu’ils ont appris eux-m êm es.
12. quoniam ab ipsis disces intelle­ 12. Car tu apprendras d’eux l ’intelli­
ctum, et in tempore necessitatis dare re­ gence, et à répondre lorsqu’il sera né­
sponsum. cessaire.

•/ou d é s ig n e , en e ffe t, une lu tte de p aroles. — M em en to q u o n ia m ... M o tif de ce tte bien v eillan ce
C u tn ... patente, cu m ... locuplete. L e p rem ier a u ­ m iséricord ieu se : nous avo n s to u s p éch é e t m é­
ra it recou rs à la violen ce ; le second a c h è te ra it r ité d’ê tre p lu s ou m oins ch â tié s (om ties in cor­
la senten ce des ju g e s . — N e fo r te co n tra te... rep tion e...). Com parez le m ot de Sénèque : « D et
D ’ap rès le g re c , en term es p ittoresq u es : D e p eu r Ille ven iam fa c ile , c u i ven ia est opus. » U n pé­
q u ’il ne m ette co n tre to i le poids. Son a r g e n t, ch e u r n ’a p as le d ro it d’ê tre sévère e n ve rs b s
je té dans la b a la n c e, la fe r a it p ench er de son p éch eu rs. — N e sp ern a s... in senectute (v e rs . h .
cô té. — M u lto s enim , p e rd id it... (v e r s . 3 ) . L es L a raison a llé g u é e e st fine e t d é licate : e x n ob is
Jnges in co rru p tib les o n t to u jo u rs é té tr è s rares sen escu n t. Il y en a p arm i nous q u i v ie illisse n t ;
en O rien t. — U sque a d cor reg u m ... D ans le g re c : m ais il s’en fa u t bien q u e tous a ie n t ce p r iv i­
E t il a in clin é le cœ u r des ro is. Com parez le lè g e . — De m o rtu o in im ic o ... (vers. 8). C f. P ro v .
p roverbe o rien ta l : L ’or o u v re to u t , m êm e les x x i v , 17. L e s païens eu x-m êm es in te rd isa ie n t ce tte
p ortes du séjo u r des m orts. — N o n litig e s cum ... jo ie sa u v a g e e t ba rb a re. — Scien s q u o n ia m ...:
lin g u a to ( v e r s . 4 ). Ce se ra it « a m a s s e r du bois e t nous ne v ou d rion s pas q u ’on nous in s u ltâ t
s u r le feu », com m e l’ajo u te d ra m a tiq u em en t à n o tre m o rt. L e s m ots et i n g a u d iu m ... v en ire
l’é c riv a in sacré. C f. P ro v . x x v i , 20. — H o m in i n e se lise n t p o in t dans le g re c . — N e d esp icia s...
in do cto (v e r s . 5 ) : à u a i S î v t w , l ’hom m e m al V ers. 9-10, fré q u e n te r v o lo n tie rs les sages (le m ot
élev é. A u lie u de n o n co m m u n ices, le g r e c p orte : p resb ytero ru m e st p rop re à la V u lg a te ) . — I n
N e p laisa n te p a s ; é v ite r le3 ra p p o rts fa m ilie rs p r o v er b iis e o ru m : le u rs paroles sen ten cieu ses.
a v e c un hom m e de ce gen re. — N e m a ie de p r o ­ C f. P ro v . x x , 9 . e tc. — S a p ie n tia m et d o c tr i­
genie... G rec : De p e u r q u e tes an cêtres ne so ien t n a m ... L e g re c d it se u le m e n t : l ’in stru ctio n . —
déshonorés. U ne te lle liaison s e ra it p o u r e u x un S erv ire m a g n a tis. Ce n ’e st pas to u jo u rs ebose
v é rita b le affront. fa c ile qu e de s e rv ir n oblem en t les g r a n d s , sans
6 - 1 2 . Q uelques personnes a v ec lesquelles on au cu n e p etitesse. — N o n te p r æ te r e a t... V ers.
d o it se m a in ten ir en e x ce lle n ts term es. — A v e r ­ 11-12 , re la tio n s a v e c les v ie illa rd s. — I p s i en im
tentem s e ... : un p éch eur qui se c o n v e rtit. — d id ic e r u n t ... A le u r e x p é rie n ce p ersonnelle ils
Ecru. VTT1, 13-22.

13. N ’allume pas les charbons des 13. Non incendas carbones peccatorum
pécheurs en les reprenant, de peur que arguens eos, et ne incendaris flamma
1e feu de leurs péchés ne te consume ignis peccatorum illorum.
par ses flammes.
14. Ne résiste point en face h un 14. Ne contra faciem stes contume­
homme insolent, de peur qu’il ne se liosi, ne sedeat quasi insidiator ori tuo.
mette à guetter tes paroles.
15. Ne prête pas à un homme plus 15. Noli fœnerari homini fortiori te;
puissant que toi ; que si tu lui en as quod si fceneraveris , quasi perditum
prêté, tien s-le pour perdu. habe.
16. Ne réponds pas pour un autre au- * 16. Non spondeas super virtutem
dessus de tes forces; que si tu as ré­ tuam; quod si spoponderis, quasi resti­
pondu, pense qu’il faudra restituer. tuens cogita.
17. Ne juge point contre le ju g e , parce 17. Non judices contra judicem , quo­
qu’il rend ses arrêts selon la justice. niam secundum quod justum est judicat.
18. Ne te mets pas en route avec un 18. Cum audace non eas in via , ne
homme audacieux, de peur qu’il ne forte gravet mala sua in te; ipse enim
fasse retomber sur toi le mal qu’il fera ; secundum voluntatem suam vadit, et
car il ira suivant sa fantaisie, et tu pé­ simul cum stultitia illius peries.
riras avec lui par sa folie.
19. Ne te prends pas de querelle avec 19. Cum iracundo non facies rixam ,
un homme colère, et ne va pas avec un et cum audace non eas in desertum ;
audacieux dans un lieu désert, car le quoniam quasi nihil est ante illum san­
sang n’est rien pour lui, et loin de tout gu is, et, ubi non est adjutorium , elidet
secours il t’écrasera. te.
20. Ne délibère point avec des fous ; 20. Cum fatuis consilium non habeas ;
car ils ne pourront aimer que ce qui leur non enim poterunt diligere nisi quæ eis
plaît. placent.
21. Ne tiens pas conseil devant un 21. Coram extraneo ne facias consi­
étranger; car tu ignores ce qu’il enfan­ lium ; nescis enim quid pariet.
tera.
22. Ne révèle pas ton cœur au premier 22. Non omni homini cor tuum ma­
venu, de peur qu’il ne te témoigne une nifestes, ne forte inferat tibi gratiam
fausse amitié et qu’il ne médise de toi. falsam , et convicietur tibi.

Joignent to u t ce qu’ ils o n t ap p ris de leu rs a n ­ d u m q u o d ju s tu m ... N u a n ce dans le g re c : Car


cêtres. C f. D e u t. iv , 9 ; x i , 19, e tc . on le Jugera selon sa g lo ir e , c . - à - d . selon la
1 3 -2 2 . D ivers p érils à é v ite r d an s la fré q u e n ­ co n sid éra tio n q u ’on a p o u r lu i , e t tu p erd ras
tation des h om m es. — N o n in c e n d a s carbon es... ce rta in e m en t. — C u m a u d a c e ... ( v e r s . 18 ). Se
M étaphore ex p ressiv e : ne pas so u lev e r Im pru­ bien g a rd e r d e to u te re latio n In tim e a v e c les
dem m ent les m au v aises p assions des im pies (les gen s h ard is e t a v e n tu r e u x . E n e ffe t, on ne ta r ­
mots e x p lica tifs a rg u en s co r so n t p rop res à la d e ra it pas à ê tre im p liq u é dans les em barras
V u lg a te ) . — E t ne in c e n d a r is ... D ans le g re c : q u ’ ils s 'a t tir e n t : n e f o r t e . . . , et s i m u l . .. peries.
De p eur q ue tu ne sols b rû lé p a r la flam m e de — C u m ir a c u n d o ... (v e rs. 19). É v ite r au ssi les
son feu. C elu i q u i a u r a it a llu m é le fu n e ste in cen ­ p ersonnes ira scib le s. C f. P ro v . x v , 1 8 ; x x n , 2 4 ;
die en su b ira it le p rem ie r les conséquen ces f â ­ x x i x , 22. — I n d e se rtu m : d an s u n lie u so lita ire ,
cheuses. — I n s id ia t o r o r i tu o (v e rs. 14 ). Il ép ie­ o ù l’on c o u rr a it le risq u e d ’ê tre tr a ité com m e
ra it les p aroles de son a d v e rsaire p o u r en ab u ser A b e l le f u t p ar C a ïn . — Q u a si n ih il... s a n g u is.
contre lu i. — N o li fœ n e r a r i... V ers. 1 5 - 1 6 , ne L a v ie d ’ un hom m e pèse peu p ou r lu i. — Cum
p rêter et ne se fa ire ca u tio n qu ’a v e c u n e ex trê m e f a t u i s (v e rs. 20). F u ir de m êm e les Insensés e t ne
pru d en ce. — Q u a si p e r d itu m ... L e s g ra n d s n’al- Jam ais le u r d em an d er co n seil. — N o n e n im pote­
m ent pas q u ’on le u r rapp elle leu rs o b lig a tio n s , r u n t .. . « L eu rs a v is ne p o u rro n t ê tr e q u e co n ­
e t il e st très d ifficile de les le u r fa ire acco m p lir form es à leu rs In clin ation s e t à la p ortée de le u r
p ar co n train te. — N o n s p o n d e a s ... R eco m m an ­ e s p rit ;... ils vo u s rép o n d ro n t so tte m e n t e t im p ru ­
dation q u i re v ie n t so u v e n t au liv r e des P r o ­ d em m en t. » ( C a lm e t , h . I.) D’ap rès le g re c : Il
verbes ( c f . v i , 1 e t s s .; x i , 1 5 ; x v n , 1 8 , e tc .) ne p o u rra pas ca ch e r la c h o s e ; c . - à - d . q u ’ il r é ­
— Q u asi restitu en s... L e s o u ve n ir de l’échéan ce v é le ra Iss secrets de ce u x qu i le co n su lteraien t.
!\ de q u o i re fro id ir le p lu s beau zèle. — N o n ... — C o ra m extra n eo... c o n s iliu m (v e rs. 21). G rec :
co n tra ju d ic e m ( v e r s . 1 7 ) . R ien de plus ch a n ­ N e fais rien de secret d e v a n t u n é tra n g e r. « P r u ­
ce u x qu’ un te l p ro c è s , p uisque to u tes les p ré­ dence est m ère de sû reté. » — N e s c is .. . q u id
som ptions seraien t en fa v e u r du Juge : secun- p a riet. M étap h ore : ce qu ’ il p ro d u ira de fâcheuy.
112 E c c l i . I X , 1 o.

C H A P I T R E IX

1. Non zeles mulierem sinus tu i, ne 1. Ne sois pas jaloux de la femme qui


ostendat super te malitiam doctrinæ ne­ t’estunie, de peurqu'elle n’emploie contre
quam. toi la malice que tu lui auras apprise.
‘2. Non des mulieri potestatem anîruæ 2. Ne donne point à la femme d’au­
tuæ, ne ingrediatur in virtutem tuam , torité sur ton âm e, de peur qu’elle ne
et confundaris. pénètre au sein de ta force, et que tu ne
sois couvert de honte.
3. Ne respicias mulierem multivolam, 3. Ne regarde pas une femme volage,
ne forte incidas in laqueos illius. de peur que tu ne tombes dans ses filets.
4. Cum saltatrice ne assiduus sis, nec 4. Ne fréquente pas la danseuse, et
audias illam , ne forte pereas in efficacia ne l’écoute pas, de peur que tu ne pé­
illius. risses par ses artifices.
5. Virginem ne conspicias, ne forte 5. N ’arrête point tes regards sur une
scandalizeris in decore illius. jeune fille, de peur que sa beauté ne te
soit un sujet de chute.

en te tr a h is s a n t.— NJon o m n i h o m in i... ( v e r s .22). ju s tifié e .— N e osten d a t... L ’ a v is est m o tiv é , selon
C 'est la m êm e pensée, énoncée en d’a u tre s term es. la co u tu m e. D ’ap rès le g re c : E t ne lu i enseign e
L es m ots et co n v icie tu r lib i sont om is p ar le grec. pas une m au vaise leçon co n tre to i. C’est au fond
la m êm e idée : p a r d ’ in ju stes
rep roch es on ris q u e ra it de m é ­
co n te n te r l’épouse fid è le , e t de
l ’e x c ite r à co m m ettre les fau te s
d ont on l ’a u r a it accu sée à to rt.
— N o n des m u lie r i ... L ’a u tre
e x trê m e . — N e i n g r e d ia tu r ...
P lu s v ig o u re u se m e n t dans 1g
g re c : P o u r q u ’e lle ne p ié tin e pas
su r ta fo rce ( s u r ton a u t o r ité ) .
« I l e s t, d it le T a lm u d , trois
sortes d ’hom m es d ont la v ie n’est
pas u n e v ie : ce lu i qn i com pte
s u r la ta b le de son v o is in , ce lu i
qu i est dom iné p ar sa fe m m e , e t
ce lu i qu i ép ro u v e q u elq u e m al
dans son corp s. i>
3 - 1 3 . L e s fem m es d o n t il fa u t
se défier. — N e resp icia s. D ans
le g r e c : N e v a pas a u -d e v an t. —
M u lie re m m u ltiv o la m : la fem m e
de m au vaises m œ u rs .— C u m saU
ta lrice ( v ers. 4 ). L e g re c d ésign e
p lu tô t u n e Joueuse d’ in stru m en ts
à cordes. C ’est Ja m êm e pensée :
les d anseuses e t les m u sicien n es
sont trè s so u ven t des fem m es
perd u es en O rien t. — L e s m ots
nec a u d ia s illa m so n t p rop res à
la V u lg a te . — N e ... p erea s in e ffi­
ca cia ... D ’ap rès le g r e c : P o u r que
J o u e u s e d e t h é o r b e . ( P e i n t u r e è g y p t ie u u e ) tu ne sols pas saisi p ar ses e f­
fo rts . — V irg in e m ne co n sp icia s
16. C o n d u ite à te n ir en ve rs les fem m es. I X , (vers. 6). R ecom m an d ation qu i rapp elle u n e p a­
1 -13 . role cé lèb re de J o b , x x X i , 1. — N e f o r t e ... L t
C i t a p . IX . — 1 - 2 . L ’épouse. — N o n z e le s ... g r e c a u n e v a rla u te con sid érable : De p eu r que
D ans le sens s tr ic t de i’ expression : ne se liv re r tu ne te h e u rte s co n tre ses ch â tim en ts. A llu sio n
a ls Julousle co n ju ga le que si elle est to u t à fa it à l ’am ende que d e v a it p a y e r le séd u cteu r, e t au
E o p l i. IX , 6-16. 113

6. N ’abandonne jam ais ton âme aux 6. Ne des fornicariis animam tuam in
prostituées, de peur que tu ne perdes et ullo, ne perdas te et hereditatem tuam.
toi-m êm e et tes biens.
7. Ne laisse pas errer tes yeux dans 7. Noli circumspicere in vicis civita­
les rues de la ville, et n’erre point à tis, nec oberraveris in plateis illius.
l’aventure sur les places.
8. Détourne tes regards de la femme 8. Averte faciem tuam a muliere
parée, et ne considère pas la beauté de compta, et ne circumspicias speciem
l’étrangère. "alienam .
9. Beaucoup se sont perdus par la 9. Propter speciem mulieris multi per­
beauté de la femme ; car la convoitise ierunt, et ex hoc concupiscentia quasi
B’y embrase comme le feu. ignis exardescit.
10. Toute femme prostituée est comme 10. Omnis mulier quæ est fornicaria
de l’ordure qu’on foule aux pieds dans quasi stercus in via conculcabitur.
le chemin.
11. Beaucoup, pour avoir admiré la 11. Speciem mulieris alienæ multi
beauté d’une femme étrangère, ont été adm irati, reprobi facti sunt ; colloquium
réprouvés; car sa conversation brûle enim illius quasi ignis exardescit.
comme le feu.
12. Ne t’assieds jam ais près de la 12. Cum aliena muliere ne sedeas
femme d’un autre, et ne t’accoude point om nino, nec accumbas cum ea super
à table avec elle, cubitum ;
13. et ne dispute pas avec elle en 13. et non alterceris cum illa in vino,-
buvant du vin , de peur que ton cœur ne forte declinet cor tuum in illam , et
ne se tourne vers elle, et que ta passion sanguine tuo labaris in perditionem.
ne te fasse tomber dans la perdition.
14. N ’abandonne point un ancien ami ; 14. Ne derelinquas amicum antiquum ;
car le nouveau ne lui ressemblera pas. novus enim non erit similis illi.
15. Le nouvel ami est un vin nouveau; 15. Vinum novum amicus novus ; ve­
il vieillira, et tu le boiras avec suavité. terascet, et cum suavitate bibes illud.
16. N ’envie pas la gloire et les ri- 16. Non zeles gloriam et opes pecca-

m aria ge q u ’il é ta it o b lig é de co n tra c te r a v e c sa repas, selon l’u sage g re c e t ro m ain . V o y e z V A tl.
v ictim e . C f. D eut. x x n , 1 9 , etc. — N e perdas... a rchéol., pl. x x n , fig. 4 e t 6 ; pl. x x m , flg. 1, 3,
hered ita tem ... ( v e r s . 6 ). L e liv re des P ro v erb es 4, 6. L e second h é m istic h e m an qu e dan s le g re c
Insiste su r ce tte pensée ; cf. v , 10 : v i, 26 ; i x , 29, o rd in aire e t p o u rra it bien n’ ê tre q u ’u n e sim ple
etc. — N o li c ir c u m s p ic e r e ... (v e rs. 7). On p o u r­ glose. — N o n a lterceris ( v e r s . 1 3 ) . G rec : N e te
r a it ap e rc e v o ir des o b jets d a n g e re u x e t succo m ­ liv re pas à des fe stin s. L es m ots i n v in o su p ­
ber à la ten tatio n . A u lie u de in v ic is , le g re c p osen t un repas qu i d é g é n é n e ra it en o rg ie . —
d it : dan s les ile u x so lita ires. C 'est l à , s o u v e n t, S a n g u in e tu o la b a ris. D ans le g re c : p ar ton
que les co u rtisan es ten d e n t leu rs pièges. — e s p r it, c . - à - d . p a r ton I n clin a tio n , ta passion.
A verte fa c ie m ... (v ers. 8). M ieu x, d ’ap rès le g rec : C lém en t d ’A le x a n d rie , le s yria q u e e t l’arabe, ont
déto u rn e ton œ il. — Sp eciem a lie n a m : ia b eauté éga lem en t lu a"p.«vt, com m e la V u lg a te : allu sio n
d’une fem m e q u i, p ar ie m a ria g e , ap p a rtie n t à à la peine d e m o rt qu e l’a d u ltè re e n tra în a it ch ez
un a u tre hom m e. — P r o p te r speciem ... m u lti... les H éb reu x . C f. L e v . x x , 1 0 ; D e u t. x x n , 22 ;
(vers. 9). T ém o in Sam son, D av id et d’an tres p ar P r o v . v i i , 2 6 -2 7, etc.
m illiers. Ce v e rs e t e st cité p a r ie T a lm u d e t 17° R elatio n s a v e c d ifféren tes ca té g o rie s de
a ttrib u é à B e n - S ir a ; de m êm e les v ers. 1 2 -1 3 . p erson nes. I X , 14 -2 5 .
— C o n cu p iscen tia ( l ’a m o u r, d ’ap rès le g r e c ) 1 4 - 1 5 . Ê tre fidèle a u x an cien s am is. — N e
q u a si ig n is ... Com paraison très e x a c te . C f. vers. d e r e lin q u a s ... a n tiq u u m . L ’am i q u i a fa it ses
1 1 b ; P ro v . v u , 8 , etc. — O m n i s .. fo r n ic a r ia ... p reu ves a des d ro its sp écia u x à n o tre affection .
Les vers. 10 e t 11 so n t p rop res à ia V u ig a te . L e — V in u m n o v u m ... T rè s b elle co m p a ra ison , que
prem ier fa it très én e rgiq u e m en t re s s o rtir le ca ­ Cicéron em ploie d’u n e faço n id en tiq u e, de A m i ­
ra ctè re m éprisable de la fem m e en q u estion : cit., x i x : « N u m q u id ... am ici n o v i, d ig n i a m ic i­
q u a si stercus... L e second ( m u lli ..., re p r o b i...) tia , v e te rib u s sin t an tepo n en d i ?... I n d ig n a hom ine
rappelle la ru in e finale dan s la q u elie elle e n tra în e d u b itatio ... V e te r rim a q u æ q u e , u t ea v in a quæ
quiconque n e résiste p o in t à ses séd u ctio n s. Cf. v e tu s ta te m f e r u n t , esse d eben t su av issim a. »
P ro v. v u , 26. — C u m a lien a ... (v ers. 12). A v e c 1 6 - 1 7 . D an gers de la société des p éch eu rs. —
une fem m e m a rié e , d it le g rec . — N e sedeas. N o n z e le s ... V o y e z le P s. x x x v i , 1 , e t ie co m ­
C.-à-d. pas de fa m ilia rité . — S u p er cu b itu m : le m en taire. Les m ots et opes sont u n e g lo se e x p li­
d iv an s u r lequ el on s’é te n d a it p o u r p ren d re les ca tiv e ajou tée p ar la Y u lg a ta T — N o n cn lm se’ -.,-.
CO iM .ui.iV i. — - \
8
Eccu. IX, 17-24.
toris; non enim scis quæ futura sit illius chesses du pécheur; car tu ne fiais pas
subversio. quelle fiera 6a ruine.
17. Xon placeat tibi injuria injusto­ 17. N ’approuve pas la violence des
rum, sciens quoniam usque ad inferos injustes, sachant que l’impie déplaiia
'non placebit impius. à Dieu jusqu’au séjour des morts.
18. Longe abesto ab homine potesta­ 18. Tiens-toi loin de celui qui a le
tem habeute occidendi, et non suspica­ pouvoir de faire mourir, et tu ne sauras
beris timorem mortis. pas ce que c’est que de craindre la mort.
19. E t si accesseris ad illu m , noli 19. Si tu l’approches, ne commets
aliquid committere, ne forte auferat v i­ aucune fau te, de peur qu’il ne t’ôte la
tam tuam. vie.
20. Communionem mortis scito, quo­ 20. Sache que la mort est pioche, que
niam in medio laqueorum ingredieris, tu t’avances au milieu des pièges, et
et super dolentium arma ambulabis. que tu marches sur des guerriers tombés.
21. Secundum virtutem tuam cave te 21. Autant que tu le pourras, tiens-toi
a proximo tuo, et cum sapientibus et sur tes gardes avec ton prochain, et traite
prudentibus tracta. avec les sages et les prudents.
22. Viri justi sint tibi co n v ivæ , et in 22. Que les hommes justes soient tes
timore Dei sit tibi gloriatio ; convives, et mets ta gloire à craindre
Dieu ;
23. et in sensu sit tibi cogitatus D e i, 23. que la pensée de Dieu occupe ton
et omnis enarratio tua in præceptis Al- esprit, et que tous tes entretiens roulent
tissimi. sur les préceptes du Très-H aut.
24. In manu artificum opera lauda­ 24. Les artisans sont loués pour les
buntur, et princeps populi in sapientia œuvres de leurs mains, le prince du

R ien de p lus fra g ile que la p rosp érité des im pies. m ots co m m u n io n em m o rtis (v e rs . 20), si e x p re s ­
— L 'o n placeat... in ju r ia ... P lu s cla ire m e n t dans sifs, ne se lise n t qu e dans la V u lg a te .— I n m e­
le g re c : N e prends pas p la isir au p la isir des d io la q u e o r u m ... T r a it d ra m a tiq u e , d ’u n e p a r­
Im pies. L e u rs joies sont, en effet, très p rofan es. fa ite ré a lité . — Su p er d o len tiu m a rm a ... L a co u r
— S cien s q u o n ia m ... D ’ap rès le g r e c : Souvien s- e st rep résen tée com m e un ch a m p de b a ta ille to u t
fo i q u ’ ils ne sero n t pas ju stifiés j ’ u s q u ’ au séjo u r co u v e rt d ’a rm e s e t de blessés. L e g r e c em ploie

R e m p a r t s d ’u n e v i l l e a s s ié g é e .

( D 'a p r è s u n b a s - r e l i e f d e N i n i v e . )

des m orts, c.-à-d . : le u r ch â tim e n t é c la te ra dès u n e a u tre co m paraison ; (Sache) qu e tu m arch es


ic i- b a s , a v a n t le u r m ort. su r les crén eau x des v ille s ; c .- à - d . s u r les m urs
18 -2 0 . Se te n ir s u r ses ga rd es dans les ra p ­ d ’ une v ille assiégée, où l’on est co n sta m m en t en
p orts nécessaires a v ec les p u issan ts de ce m onde. péril d ’être a tte in t p a r la flèche des ennem is.
— L o n g e abesto... L e flls de Sirach « co n seille 21-25. R e ch e rch e r la com pagn ie des sages. —
d’ é v ite r la co u r des princes : les d isgrâces y sont C are... a p r o x im o ... S ’effo rcer de bien co n n aître
ré q u p n te s, le d an g e r y est g r a v e ; n u lle p art les hom m es a v e c lesquels on v e u t nou er des re­
/ e n v ie n ’est p lus d an gereu se... Un an cien p h ilo ­ la tio n s. — C u m sap ien til/u s (et p r u d en tib u s est
sophe d is a it q u ’il fa lla it s ’ap p roch er des p rin ces u n e a d d itio n de la V u lg a te ) tra cta . D’ap rès le
com m e on s’ap p roch e du feu : assez près pour g re c : Con su lte les sages. — S i n t t ib i con vivæ .
en se n tir la c h a le u r ; pas si près, q u ’on s’y b rû le ». E xp ression q u i désign e des ra p p orts in tim e s .—
tO alm et, h . I .) Il s’a g it de d espotes q u i p eu ve n t E t in sen su ... c o g ita tu s ... ( v e r s . 23). D ’ap rès le
à t< ut In stan t abuser de le u r puissan ce, — L e s g re c : E t que tes raison n em en ts ( t e s discours)
E c c li. I X , 25 — X . «
peuple pour la sagesse de ses discours, sermuuis sui, in sensu vero seniorum
et les vieillards pour la prudence de verbum.
leurs paroles.
25. Le grand parleur est terrible dans 25. Terribilis est in civitate sua homo
sa ville, et l'homme au langage témé­ linguosus, et temerarius in verbo suo
raire est détesté. odibilis erit.

CHAPITRE X

1. Le juge sage jugera son peuple, et 1. Judex sapiens judicabit populum


le gouvernement de l’homme sensé sera suum , et principatus sensati stabilis erit.
stable.
2. Tel le juge du peuple, tels ses m i­ 2. Secundum judicem populi, sic et
nistres; et tel le gouverneur de la ville, ministri eju s; et qualis rector est civita­
tels aussi ses habitants. tis, tales et inhabitantes in ea.
3. Le roi peu sensé perdra sou peuple, 3. Rex insipiens perdet populum suum ,
st les villes se rempliront par le bon sens et civitates inhabitabuntur per sensum
des puissants. potentium.
4. La domination sur un pays est dans 4. In manu Dei potestas te rr æ , et
la main de Dieu, et c’est lui qui y sus­ utilem rectorem suscitabit in tempus
citera en son temps un gouverneur utile. super illam.
5. Le bonheur de l’homme est dans la 5. In manu Dei prosperitas hominis,
main de Dieu, et c’est lui qui met la et super faciem scribæ imponet honorem
marque de sa majesté sur le front du suum.
scribe.
6. Perds le souvenir de toutes les in­ 6. Omnis injuriæ proximi ne memi­
justices du prochain, et ne fais rien par neris, et nihil agas in operibus injuriæ.
la voie de la violence.
7. L ’orgueil est haï de Dieu et des 7. Odibilis coram Deo est et homi­
hommes, et toute iniquité des nations nibus su p erbia, et exeerabilis omnis
est exécrable. iniquitas gentium.
8. La royauté est transférée d’une na- 8. Regnum a gente in gentem trans-

soient a v e c les h om m es in te llig e n t s .— l n m a n u v e r n a n ts .— P o té sta s terræ . D ieu tie n t en sa m ain


a r t if ic u m ... ( v e r s . 2 4 ). L ’o u v r ie r h ab ile se re ­ e t g o u v e rn e le m onde e n tier, e t l’a u to rité des
com m ande suffisam m en t p a r ses œ u v res. — E t p rin ces ém ane de la sienne. — P ro sp e rita s ho­
p rin cep s... L e ch ef du peuple d o it de m êm e se m in is . C.-à-d., d ’après le c o n te x te : « la p roino
recom m an d er p a r la sagesse de ses p aro les. — tion d’ un in d iv id u au p o u v o ir ; e t non seu lem en t
L e s m ots i n sen su ... v erbum so n t om is dan s le D ieu l'élè ve ain si, m ais il le so u tie n t en su ite, et
g re c . — T e r r ib ilis ... lin g u o s u s (vers. 25). T o u s le l'in v e s tit de sa p rop re p u issan ce (e t su p er f a ­
red o u ten t, parce q ue to u s o n t à cra in d re de lu i. ciem ...'). » — L e m ot scrib æ a ici le sens gén éral
— T e m e ra riu s in verbo. B onne tra d u ctio n du d ’o fficier p u b lic.
g re c 7tpo7tE-rrjî (c e lu i « q u i se lan ce » dan s son 19° Con tre l’o r g u e il, l ’in ju stice e t l ’a v a rice .
la n gage). X , 6 -3 4 .
18° N écessité de la sagesse p our les p rin ces. 6. Le p ard on des in ju res. — O m n is in ju r iæ ...
X, 1-5 . D ’ap rès le g re c : D ans to u te in ju r e , ne t ’irrite
C h a p . X . — 1 - 3 . T e ls p rin ce s , tels peuples. pas co n tre ton p roch ain . — N i h il... i n op erib u s...
— J u d e x . D ans le sens la rg e de g o u v e r n a n t, V ra isem b lab lem en t : lo rsqu ’on t ’a fa it qu elqu e
m a g is tra t suprêm e. — J u d ic a b it. D’après le g re c : v iolen ce, ne ch erch e pas à te ven ger.
In stru ira ( a u m o r a l). — S ta b ilis. G rec : bien 7 - 8. L ’o rgu e il e t ses su ites fu n estes. — O d i­
ordonné. — S e cu n d u m ju d ic e m ... m in is tr i ; ca r b ilis... Deo... et h o m in ib u s . C’est là un des ca ­
le p rin ce ch o isit ses m in istre s co n fo rm ém en t à ra ctè re s sp écia u x de ce v ice : il ne d ép lait pas
ses propres go û ts e t dispositions. — T a ies i n h a ­ m oins a u x hom m es q u ’à D ieu. — E t e x ee ra b ilis...
bitantes. En effet, « re g is ad ex em p la r to tu s com ­ V a r ia n te dans le g re c ; à la le ttre : « E t ex
p o n itu r o rb is. ï C f. l ’ ro v. x x ix , 12. — R e x i n s i ­ u trisq u e d e lin q u e t in ju sta .» Ce qu i p a ra ît sig n i­
p ien s... Dans le g re c : aT ta fS su -to ;, non in s tru it, fier q u ’au Jugem ent soit de D ieu, so it des hom m es,
m al fo rm é. — C ivita tes in h a b ita b u n tu r ... : e t , l’o rg u eil co n d u it à de n o m b reu x pécbés. — Rc-
par s u ite , p ro sp érero n t. C f. P ro v . x i v , 27. g n u m a gente... Conséquences de l ’o rg u e ii e t de
4 - 5 . C’est de D ieu que v ie n n e n t les bous g o u ­ l’in iq u ité pou r les n atio n s : les p lus an ciennes
116 E ocli. X , 9- 1 ?,
feitur propter injustitias, et injurias, et tiun a l'autre à cause des injustices, des
contumelias, et diversos dolos. violences, des outrages et des fraudes de
tout genre.
9. Avaro autem nihil est scelestius. 9. Rien n’est plus scélérat que l’avare.
Quid superbit terra et cinis ? Pourquoi la terre et la cendre s’enor­
gueillissent-elles?
10. Nihil est iniquius quam amare 10. Il n’y a rien de plus injuste que
pecuniam ; hic enim et animam suam celui qui aime l ’argent ; car il vendrait
venalem habet, quoniam in vita sua pro­ même son âme, parce que, tout vivan t,
jecit intima sua. il a jeté au loin ses entrailles.
11. Omnis potentatus brevis vita. L an ­ 11. Toute puissance subsistera peu. La
guor prolixior gravat medicum. maladie qui se prolonge fatigue le m é­
decin.
12. Brevem languorem præcidit me­ 12. Le médecin coupe par la racine un
dicus; sic et rex hodie est et cras mo­ mal qui dure peu; ainsi tel est roi au­
rietur. jourd’hui, qui mourra demain.
13. Cum enim morietur homo, here- 13. Quand l’homme sera mort, il aura
ditabit serpentes, et bestias, et vermes. pour héritage les serpents, les bêtes et
les vers.
14. Initium superbiæ hominis aposta- 14. Le commencement de l ’orgueil de
tare a Deo, l’homme, c’est de se détourner de Dieu,
15. quoniam ab eo qui fecit illum re­ 15. parce que son cœur se retire de
cessit cor ejus. Quoniam initium omnis celui qui l’a créé. Car le principe de tout
peccati est superbia; qui tenuerit illam péché, c’est l’orgueil. Celui qui s’y livre
adimplebitur m aledictis, et subvertet sera rempli de malédictions, et il y trou­
eum in tinem. vera enfin sa ruine.
16. Propterea exhonora v it Dominus 16. C’est pour cela que le Seigneur a
conventus m alorum , et destruxit eos couvert d’opprobre les assemblées des
usque in finem. m échants, et qu’il les a détruites à ja ­
mais.
17. Sedes ducum superborum destruxit 17. Dieu a renversé les trônes des
Deus, et sedere fecit mites pro eis. princes superbes, et il a fa it asseoir les
humbles à leur place.

e t les p lus robustes d ’e n tre elles p érissent p our u n e lo n gu e m alad ie ; c.-à-d. q u ’il en p a rle en se
s’ y être liv r é e s , e t v o ie n t le u r p u issan ce p asser jo u a n t, com m e s’il ne 6’a g is s a it qn e d’u n e in d is ­
à des peuples n o u v ea u x . — D iv tr s o s dolos. D ’a p rès position lé g è r e , 60 it q u ’il se fasse illu s io n , so it
le g re c : l’a rg e n t. L es m ots et in ju r ia s n ’e x is te n t q u ’il v e u ille ra ssu re r le m alad e. — R e x h od ie
q u e dans la V u lg a te . est et cra s... E n d é p it des seco u rs les p lus h ab iles
9 -10 . L ’a v a rice . — A v a ro ... n ih .il... scelestiu s. les rois su cco m b en t com m e les d ern iers de
L ’a v a re ne recu le d e v a n t a u c u n crim e p o n r sa ­ leu rs s u je ts .— H ered ita b it serpentes, et bestia s...
tis fa ire sa passion. C e tte lig n e ne se lit qne D estin ée su prêm e du corps h u m ain : les v ere dans
d ans quelq u es m an u scrits g re c s . — Q u id s u ­ le tom beau ; les b ê te s fa u v e s , s’ il d em eu re p riv é
p e r b it terra ...? C f. G en. x v m , 27. L ’o rgu eil est de sép u ltu re.
nn co m p let con tresen s dans l'bom m e, q u i e s t si 14-21. L ’o r g u e il, e t sp écia lem en t l’o rg u e il des
m isérab le, 6i m ép risa b le dans sa n atu re e t dans n atio n s, h n m ilié p rofo n d ém en t p a r D ie u .— I n i ­
6on o rigin e . — L e g re c n ’a pas les d e u x lign es t iu m su perb iæ ... <t L e p rem ier p as qu e l’hom m e
n ih i l est in iq u iu s ... e t h ic e n im ... v en a lem habet. fa it p o u r s’ é lo ig n e r de D ieu e st l ’o rg u e il. C ’e6t
— I n v ita (s u a m an que dan6 le g re c ) p r o je cit... là le p rin cip e e t la so u rce de to u s les crim e s. »
L ’av a re a de lu i-m ê m e re je té ses e n tr a ille s ; il (C a lm e t.) L e g re c à ç t a r a p i v o u e st m oins fo r t
n ’ép rou ve d ’a u tres sen tim en ts que c e u x de l ’é- q u e a p o sta ta re, e t d ésign e u n e 6lm pie sép a ra tio n ,
goïsm e e t de la d u reté . D e n o m b reu x critiq u e s p lu tô t q u e l ’ap o stasie p ro p re m e n t d it e ; m ais le
a d o p te n t la leçon è p p t 'i x , « p rojeci » ( la p re­ ré s u lta t d e v ie n t b ie n tô t le m êm e. — I n it iu m ...
m ière personne a u lie u de la troisièm e) ; d ans p ecca ti... L e g re c re n v e rse la proposition : L e
ce c a s , c ’est D ieu q u i p re n d ra it la p arole p o u r p rin cip e de l ’o rg u e il, c’ e st le p éché. — A d im p le ­
d ire de quelle m an ière il a c h â tié l’a v a re. b itu r m a le d ic tis. D’ap rès le g re c : ( L e 6uperbe)
11-13 . A p rès la m ort, les p lus p u issan ts e t les répand l’ab om in ation com m e la p lu ie , c . - à - d .
p lus superbes 6ont réd u its au n iv eau des a u tres q u ’ il se rend co u p able de to u te 6orte de péchés
hom m es. — O m n is p o te n ta tu s ... L e v e r s e t 11 én orm es. M ais la v e n g e a n ce d iv in e e st là q u i
ne se lit pas d an s le grec. — B rev em la n g u o ­ l’atte n d : et su bvertet eu m ... (le g re c n’a pas ces
rem p r æ c id it... D ’ap rès le greo : le m éd ecin ra ille m o ts ). — Propterea e x h o n o r a v it.. . ( v e r s . 1 6 ) .
E c o li. X , 18 -26.

18. Dieu a desséché les racines des 18. Radices gentium superbarum are­
nations superbes, et il a planté cèux de fecit Deus, et plantavit humiles ex ipsis
ces nations qui étaient humbles. gentibus.
19. Le Seigneur a détruit les terres 19. Terras gentium evertit Dominus,
des nations, et il les a ruinées jusqu’aux et perdidit eas usque ad fundamentum.
fondements.
20. Il en a desséché plusieurs et il les a »• 20. Arefecit ex ipsis, et disperdidit
exterminés, et il a effacé leur mémoire eo s, et cessare fecit memoriam eorum a
de dessus la terre. terra.
21. Dieu a aboli la mémoire des su- 21. Memoriam superborum perdidit
erbes, et il a laissé le souvenir des Deus, et reliquit memoriam humilium
umbles de cœur. sensu.
22. L ’orgueil n’a point été créé avec 22. Non est creata hominibus super­
l’homme, ni la colère avec la postérité b ia , neque iracundia nationi mulierum.
des femmes.
23. La race des hommes qui sera ho­ 23. Semen hominum honorabitur hoc,
norée, c ’est celle qui craint Dieu, et la quod tim et Deum ; semen autem hoc
race qui sera déshonorée, c’est celle qui exhonorabitur, quod præterit mandata
transgresse les préceptes du Seigneur. Domini.
24. Au milieu des frères, l’honneur est 24. In medio fratrum rector illorum in
à celui qui gouverne, et ceux qui crai­ honore, et qui timent Dominum erunt
gnent le Seigneur seront estimables à ses in oculis illius.
yeux.
25. L a gloire des riches, des nobles et 25. Gloria divitum , honoratorum, et
des pauvres, c’est la crainte du Seigneur. pauperum , timor Dei est.
26. Ne méprise pas un juste qui est 26. Noli despicere hominem justum
pauvre, et ne glorifie pas le pécheur qui pauperem, et noli magnificare virum
est riche. peccatorem divitem.
27. Le grand, le ju ge et le puissant 27. Magnus, et ju d ex, et potens est in
sont en honneur; mais nul n’est plus honore; et non est major illo qui timet
grand que celui qui craint Dieu. Deum.
28. Les hommes libres seront assujet­ 28. Servo sensato liberi servient, et
tis à l’esclave plein de sens ; l ’homme vir prudens et disciplinatus non mur-

D ans le g re c : L e S eig n eu r a ren d u éc la ta n tes, Q uelle race e st d ésh on orée ? C eu x q u i tr a n s ­


le u rs ca la m ités. — U sque i n fln e m : ru in e co m ­ g re s s e n t les com m an d em ents. — I n m ed io f r a ­
p lète, irrém éd ia b le. L e s v ers. 17-21 d évelo p p en t t r u m , rector... ( v e r s . 24 ). F a it d ’ex p érien ce
c e tte pensée du ch â tim e n t. — Sedes d u cu m q u o tid ien n e : les su p é rie u rs re ço ive n t do très
s u p e r io r u m ... L ’h isto ire abonde en fa its de ce lé g itim e s m arq u es de resp ect de la p a rt de ce u x
g en re. C o n tra s te , em p ru n té a u ca n tiq u e d’A nn e q u ’ ils g o u v e r n e n t. D ieu h onore de m êm e ce u x
( i R eg. il, 8 ; cf. L u c . i, 52) : ...m ites p r o e is . — q u i le c r a ig n e n t : e r u n t (« in h o n o re d ) in
R a d ic e s ... a refecit (v e rs. 18). B elle m é ta p h o re ; oc u lis... — G lo ria... tim o r D e l ( v e rs, 25 ). Q uelles
cf. P s. X L n i,3 ,e tc . Que d ’e x em p les encore seraien t q u e so ien t les différen ces des co n d ition s ( d iv i­
à c ite r ! L a B ib le e n tière en est p lein e. — E x tu m ,... p a u p e r u m ), tou s les h om m es sont é g a u x
ip s is g e n t ilu s . A le u r p lace, d it plus n e tte m e n t s’ils c r a ig n e n t le S eig n eu r. L e s vers. 26 - 27 co m ­
le grec. — T erra s... evertit... (v e rs. 19 ). L ’ écri­ m e n te n t c e tte belle pensée. — N o li despicere...,
vain sacré in siste a v e c une g ra n d e v ig u e u r su r m a g n ifica re ... : puisqu e la p a u v re té e t la rich esse
ces fa its ép ou v an tab les. — M e m o ria m s u p e r io ­ ne so n t q u e des a c c id e n ts , qu i ne fo n t pas le
ru m ... Ce v e rs . 21 est om is d an s le te x te ç r e c . v r a i m é rite . L e m o t d iv ite m m an qu e dans le
2 2 -27. L a v é rita b le g lo ire co n siste d ans la g re c ; 11 co m plète trè s bien le sens. — M a g v u s
crain te de D ieu. — N o n est crea ta ... s u p e r lia . et ju d r c ... i n h on ore ( v e r s . 2 7 ) : e t rien de
C ’est l’hom m e lu i - m ê m e , e t non pas D ie u , q u i p lus ju ste . M ais il e st une ca té g o rie d ’hom m es
a créé ce v ic e o d ieu x . — N a tio n i m u lie r u m . Ces q u i m é rite d a v a n ta g e eu core le re sp e ct : n o n est
m ots so n t à in te r p ré te r d’ap rès le g re c ; litté r a ­ m a jo r illo q u i...
lem en t : p ou r les gé n é ra tio n s des fe m m e s , c.-à-d. 28-34. L a g lo ire du p a u v re e t celle du rich e. —
pour les h o m m es, issus de la fem m e. — Scm en ... Servo sen sa to... C f. P r o v .x v n , 2. Ce tr a it s’e st ré a ­
h o n o ra b itu r. D an s les m eilleu rs m a n u scrits grecs lisé p ou r J o s e p h , D a n ie l, e t c . — P r u d e n s ... n on
on l i t , a v e c beaucoup d ’em phase : Q uelle race m u r m u r a lit . L e s m ots et in d is c ip lin a tu s , co r­
est honorée ? L a ra ce des fem m es. Q uelle race r e p tu s , et in s c iu s ... ne so n t pas dans le g r e c , q u i
est h o n o rée? C eu x q u i cra ig n e n t le Seign eur. p orto sim p lem en t : L ’hom m e p ru d e n t ne m u r­
Quelle rare est déshonorée ? L a race des hom m es. m ure p a s ; à sa v o ir, lorsqu ’ il v e rra nn e so iave
118 E cc l i . X , 29 — X I , 4.

murabit correptus, et inscius-non hono­ prudent et bien élevé ne murmurera pas


rabitur. quand il sera repris, et l'ignorant ne sera
pas en honneur.
29. Noli extollere te in faciendo opere 29. Ne t’enorgueillis pas en accom­
tuo, et noli cunctari in tempore angustiæ. plissant ton œuvre, et ne t ’abandonne
pas à la paresse au temps de l’affliction.
30. Melior est qui operatur et abundat 30. Celui qui travaille et qui a tout en
in omnibus quam qui gloriatur et eget abondance vaut mieux qu’un glorieux qui
pane. manque de pain.
31. F ili, in mansuetudine serra ani­ 31. Mon fils, conserve ton âme dans
mam tuam, et.da illi honorem secundum la douceur, et rends - lui l’honneur qu’elle
meritum suum. mérite.
32. Peccantem in animam suam quis 32. Qui justifiera celui qui pèche contre
justificabit? et quis honorificabit exho­ son âme ? et qui honorera celui qui la dés­
norantem animam suam? honore?
33. Pauper gloriatur per disciplinam 33. Le pauvre trouve sa gloire dans
et timorem suum , et est homo qui ho­ son instruction et dans sa crainte de
norificatur propter substantiam suam. D ieu ; d’autres sont honorés j>our leurs
richesses.
34. Qui autem gloriatur in paupertate, 34. Combien aurait de gloire dans
quanto magis in substantia ! Et qui glo­ l’opulence celui qui en a dans la pau­
riatur in substantia paupertatem verea­ vreté! Mais que celui qui se glorifie de
tur. sa richesse prenne garde â la pauvreté !

CHAPITRE XI

1. Sapientia humiliati exaltabit caput 1. L a sagesse de celui qui est humble


illius, et in medio magnatorum conse­ relèvera sa tête, et le fera asseoir.au
dere illum faciet. milieu des grands.
2. Non laudes virum in specie sua, 2. Ne loue pas un homme pour sa
neque spernas hominem in visu suo. beauté, et ne le méprise point pour son
apparence extérieure.
3. Brevis in volatilibus est apis, et 3. L ’abeille est petite parmi les vola­
initium dulcoris habet fructus illius. tiles, et néanmoins son fruit est ce qu'il
y a de plus doux.
4. In vestitu ne glorieris unquam, nec 4. Ne te glorifie jam ais de tes vête­
in die honoris tui extollaris ; quoniam ments, et ne t’enorgueillis point au jour
mirabilia opera Altissimi solius, et glo­ où tu seras en honneur ; car le Très-
riosa , et absconsa, et invisa opera illius. Haut fait seul des œuvres admirables, et
glorieuses, et cachées, et inconnues.

piein de sagesse élev é a u -d e s s u s de lu i. — N o li... | per g lo r ia tu r ... ( v e r s . 3 3 ). G rec : le p au v re est


in fa c ie n d o ... L e g re c place le v e rb e c u n c ta ri honoré p ar sa science. — Q ui... in p a u p erta te...
en p rem ier lie u , e t extollere te au second h ém i­ ( v e r s . 3 4 ). D ans le g r e c , a v e c un co n tra ste n e t­
stich e. n s’a g it p rob ablem ent d ’un p résom p tueux, te m e n t m arqu é en tre le second m em bre de vers
q u i se c r o it bien su p é rieu r à ses o ccu patio n s e t le p rem ier : E t ce lu i q u i est sans g lo ire dans
o rd in a ire s, e t q u i, m êm e lo rsque la ru in e l’a la ric h e s se , com bien p lu s ( ie s e r a - 1 - 11) d an s la
fra p p é , tro u v e m oyen de se v a n t e r .— 3 Ie lio r... | p au v re té ?
q u i op era tu r... (v e r s . 30 ). C f. P ro v . x i i , 9 , etc. 20° É log e de l'h u m ilité e t de la d o u ceu r. X I , 1-9.
L a noble indépendance que p ro cu re le tra v a il. C h a f . X I . — 1. In tro d u ctio n : a v a n ta g e s que
— Q u a m q u i g lo r ia tu r... L e g r e c ajo u te une p rocu re la sagesse. — S a p ie n tia h u m ilia t i. P lu ­
expression ca ra cté ristiq u e : ( V a u t m ie u x q u e ) tô t : de l’h u m ble. — I n m ed io m a g n a to ru m ... :
ce lui qui se p ro m èn e , qui s’en o rg u e illit e t qui com m e le u r é gal. Cf. G en. x u , 40; D an. v i , 3.
m anque de p ain .— I n m a n s u etu d in e serva... (v e r ­ 2 - 3 . P re n d re g a rd e a u x ju g e m e n ts in co n si­
set 31 ). D ’après le g re c : G lorifie ton fiuie dérés. — N o n la u d es... i n sp e cie...: èv y.x/.A ei,
<c.-à-d. g lo r ifie - to i to i- m ê m e ) p a r la d o uceur. , «u s u je t de sa beau té. C’est le plus f r a g ile d is
Cette vertu e n une form e de l'h u m ilité. Pau­ biens. Cf. I K eg. xvi , 7 . l n vdsu tu a. D’apr. s
Eoru. X I , 5-10. 119

5. Des princes nombreux se sont assis 5. Multi tyranni sederunt in throno,


sur le trône, et tel auquel on ne pensait i et insuspicabilis portavit diadema.
pas a porté le diadème.
6. Beaucoup de puissants ont été vio­ 6. Multi potentes oppressi sunt valide,
lemment châtiés, et des hommes glorieux et gloriosi traditi sunt in manus altero­
ont été livrés entre les mains des autres. rum.
7. A vant de t’informer, ne blâme per­ ^ 7. Priusquam interroges, ne vituperes
sonne, et quand tu auras interrogé, re­ quemquam, et cum interrogaveris, cor­
prends avec équité. ripe juste.
8. A van t d’avoir écouté ne réponds 8. Priusquam audias, ne respondeas
rien, et ne prends pas la parole ah mi­ verbum, et in medio sermonum ne ad ji­
lieu du discours d’un autre. cias loqui.
9. Ne dispute point sur une chose qui 9. De ea re quæ te non molestat ne
ne te regarde pas, et ne t’assieds pas certeris, et in judicio peccantium ne
pour juger avec les pécheurs. consistas.
10. Mon fils, ne t’engage pas dans une 10. F ili, ne iu multis sint actus tu i;
multiplicité d’actions; car si tu es riche, et si dives fueris, non eris immunis a
tu ne seras pas exempt de faute. Si tu delicto. Si enim secutus fueris, non ap-

le c o n te x te : s u r ses ap p aren ces m o d e stes, e t rem p lissen t les fo n ction s de Juges. On se c o m ­


m êm e d éfavo rab les. — D ie v is ...u p is ... In téressan t p ro m e ttra it in u tile m e n t au p rès d ’e u x .
e x e m p le , à l’ ap p u i de ce q u i v ie n t d ’être d it. — 21° C ’est de D ieu que dépend ic i- b a s la dls.-
I n it i u m d u lc o r is habet... H é b ra ïsm e , p o u r dire trlb u tio n des biens. X I , 10-30
que le m iel e s t le plus d o u x des m ets. 10 -1 3 . L 'a c t iv ité h u m ain e ne suffit pas p our
4-6. Se te n ir dans l'h u m ilit é ,
q u elq u e h au te position q ue l'o n
occupe. — I n v e s titu ■ne glorie-
ris... D ans le g rec , d ’une m an ière
très em p h atiqu e : N e te g lo rifie
pas « in circu m jec tio n e v e s ti­
m en to ru m ». C 'est q u elq u ’un q u i
se drape a v ec o rgu e il dans ses
v êtem en ts. Q uelle p etitesse, à
cô té du tr a it q u i s u it : m ir a b ilia
opera D ei...l — M u lti ty r a n n i...
V e rs. S e t 6 : ruin e to tale de ces
superbes. C f. x . 17 e t ss. — Se­
deru n t in . j U c o n tr a ir e ,
d’après le g re c : « su r le p a v é , »
déchus de le u r d ig n ité royale.
— I n s u s p ic a b ilis : ce lu i au q u el
on n’ a u r a it ja m a is songé p ou r en
fa ire un roi ; com m e D a v id . —
P otentes op p ressi s u n t. P lu tô t :
on t été d éshonorés. — T r a d i­
t i . . . i n m a n u s ... : en q u a lité
d ’esclaves. •
7 - 9 . P ru d e n ce en paroles e t
en actes. — P r iu s q u a m in te r r o ­
ges. C .- à - d ., a v a n t un exam en
sérieu x des fa its. C f. D e u t. x n r ,
14 ; x v n , 6-7. — C um in te rro g a ­
veris... D ans le g re c : C om prends
d’ab ord, e t en su ite rep ren d s. —
P r iu s q u a m a u d ia s ... Salom on
l’a v a it d éjà d it , P ro v . x v m , 13. — I n m edio ! prod uire la p rosp érité. — N e in m u llis ( m ieu x :
serm o n u m ... N e pas in terrom p re ce u x q u i p arlen t. ' « circa m u lta » )...a c tu s... N e pas s’en g ag e r dans
L e T a lm n d cite ces m ots en les a ttrib u a n t à to u tes sortes d’ entrepjrtses. — E t s i d ives... D’ a ­
B e n - S ir a . — De ea re q u æ ... D’ap rès le g r e c : près le g re c : SI tu m u ltip lie s (tes actes), tu ne
A u s u je t d’une chose d o n t tu n’as pas besoin. seras pas in n ocen t. Il y a to u jo u rs d a n g e r, p ou r
— N e certeris. Ce se ra it se tr o u b le r soi-m êm e e t la v e r tu , à v o u lo ir trop p rom p tem en t s’e n ric h ir.
fatigu er les au tres à p ure p erte. — I n ju d ic io C f. P ro v . x x v i i i , 20. — S i... secu tu s f u e r « ...
/ coeu n tium . C.-à-d. dans le Heu uà les m échants Si l’ou v e u t fa ire ab o u tir ta n t de p ro je ts , on
120 E cc l i . X I , 11-18.

prehendes; et non effugies, si praecu­ poursuis trop, tu ne pourras pas y suf­


curreris. fire, et si tu cours en avant, tu n’échap­
peras pas.
11. Est homo laborans, et festinans, 11. Tel travaille, et se h âte, et souffre ;
et dolens; impins, et tanto magis non mais, comme il est im pie, plus il en fait,
abundabit. moins il est riche.
12. Est homo marcidus, egens recupe­ 12. Tel est sans vigueur, a besoin
ratione, plus deficiens virtute, et abun­ d ’être aidé, manque de force et vit dans
dans paupertate ; une extrême pauvreté ;
13. et oculus Dei respexit illum in 13. mais l’œil de Dieu le regarde fa ­
bono, et erexit eum ab humilitate ipsius, vorablement , le tire de son humiliation
et exaltavit caput eju s; et mirati sunt et lui relève la tête, et beaucoup sont
in illo m ulti, et honoraverunt Deum. dans l’admiration à son sujet et rendent
gloire à Dieu.
14. Bona et m ala, vita et mors, pau­ 14. Les biens et les m aux, la vie et
pertas et honestas a Deo sunt. la mort, la pauvreté et la richesse,
viennent de Dieu.
Io. Sapientia, et disciplina, et scien­ 15. C’est en Dieu que se trouvent la
tia legis apud Deum. Dilectio et viæ sagesse, l’instruction et la scim ce de la
bonorum apud ipsum. loi. L a charité et les bonnes œuvres ont
leur source en lui.
16. Error et tenebræ peccatoribus con­ 16. L ’erreur et les ténèbres ont été
creata sunt; qui autem exultant in malis créées avec les pécheurs, et ceux qui se
consenescunt in malo. complaisent dans le mal vieillissent dans
le péché.
17. Datio Dei permanet justis, et pro­ 17. Le don de Dieu demeure aux
fectus illius successus habebit in æter- justes, et le progrès aura un succès
num. éternel.
18. Est qui locupletatur parce agendo, 18. Tel s’enrichit par sa grande épargne,
et hæc est pars mercedis illius et la part de sa récompense

échouera In faillib le m en t : n on apprehendes... En v ie n n e n t pas m oins de D ieu que les biens te m ­


e ffet, « q u i tro p e m b ra sse , m al é tr e in t ; qui tro p p o re ls , e t il les donne à ses s e rv ite u rs fidèles.
e n tre p re n d , n ’e x écu te rien com m e il fa u t. » Que Ce v erset e t le s u iv a n t m a n q u e n t'd a n s le g r e c ;
si l’on v e u t ab an d o n n er ces en tre p rises m ultip les le s yria q u e les a com m e la V u lg a te . — E r r o r et
après les a v o ir m ises en train (.si p r æ c u c u r r e r is ; tenebræ ... ( v e r s . 1 6 ) . « I l y a u n e différen ce
t r a it p itto resq u e : si l ’on ch erch e à s’e n fu ir ) , in finie en tre la m an ière d o n t les biens e t les
on n ’échapp era pas à la r u in e , o u du m oins au m a u x v ie n n e n t de D ieu. L e s biens sont p rod u its
blâm e ( n o n e ffu g ie s). A in si d o n c , de toutes d ire c te m e n t, p ro p re m e n t, ab so lu m e n t, e t su i­
m an ières on é p ro u v e ra du d ésagrém en t. — E st v a n t la p rem ière Intention de D ieu ; m ais les
h om o la bo ra n s... D éta ils p ittoresques. N ous m au x n ’en v ie n n e n t que d’u n e m an ière im propre ;
v o yo n s c e t hom m e à l’œ u v re. L 'é p ith è te im p iu s ce so n t les p éch eu rs q u i se sont fa it à e u x -
a é té ajo u tée p ar la V u lg a to p ou r m ieu x p ré­ m êm es to u t le m al q u ’ils so u ffren t. D ieu les
ciser la pensée. — E t tanto m a g is... I l dem eure ch â tie p arce q u ’ ils m é rite n t des ch â tim en ts...
p au v re m a lg ré ce g ra n d m ou vem en t q n ’ll se S’il y a de l ’e rre u r e t des tén èb res d an s le m on d e,
donne. — E st... m a r cid u s... ( d ’ap rès le g r e c : si le crim e e t la m o rt y so n t e n tré s , on ne d o it
le n t.) V ers. 12-13 , ta b le a u to u t opposé. — Egens s’en p ren d re q u ’à l’h o m m e , qu i les y a appelés
recu p era tion e. G re c : a y a n t besoin de secours. e t q u i s’y est liv ré . » ( C a lm e t, h. I.) — Q u i—
— O cu lu s D ei resp exit.... T r a it d é licat. Cf. e x u lta n t... con sen escunt... M ieu x : les m au x
P s. c x x v i , 1 e t ss. ; P r o v . x , 22; E c cl. î x , 1 1. v ieillisse n t a v e c ce u x q u i se g lo rifie n t dans la
— I n 6ono. P lu tô t : « in bo n a, » p ou r le com ­ m alice. I l s’a g it d ’h ab itu d e s in v é té ré e s , q u i
b ler d e bien s. — D escription très v iv a n te des p e u v e n t d’a u ta n t m oins d is p a ra ître , que ce u x
h e u re u x effets de ce d iv in rega rd : et ere xit qui les o n t co n tracté e s s’y co m p laisen t e t s’en
cu m ..., et m ir a t i su n t... L a clause fin a le , et fo n t g lo ire . — D a tio D ei ( v e r s . 17 ) : les biens
h o n o r a v er u n t e u m , m an que dans le g rec. te m p o re ls, d’ap rès la su ite d u v e r s e t .— P r o fe ­
1 4 - 1 7 . L e S eig n eu r d istrib u e lu i-m ê m e les ctus i lli u s : les fa v e u rs que D ieu accord e a u x
biens e t les m a u x . — B o n a et m a la ... a Deo. ju stes. S u iv a n t le g re c : sa b ien veillan ce.
P rin cip e g é n é r a l, q u i e st ensuite com m enté. Cf. 18 -2 0 . L a p rosp érité des insensé» e st sans
I R eg. n , 7 ; J o b , i , 2 1 , etc. — H on esta s : la d urée. — E st q u i... p 'irce agendo. G rec : T e l
rich esse ( t w .o O - o ; > . — S a p ie n tia , et d isc ip lin a ... s’en ric h it p a r son atte n tio n e t sa parcim onie. —
(v e rs . 1 5 ) . L es biens de l ’esp rit e t du cœ u r ne I n eo q u od d ic it.„ P e t it m on ologu e qu i nous
Er c Li . X I , 19 30. 121
19. consiste à dire : J ’ai trouvé le re­ 19. in eo quod dicit : Inveni requiem
pos pour m oi, et maintenant je mangerai m ih i, et nunc manducabo de bonis meis
mon bien tout seul. solus.
20. Et il ne considère pas que le temps 20. Et nescit quod tempus præteriet,
s’écoule, et que la mort approche, et qu’il et mors appropinquet, et relinquat om­
laissera tout à d’autres, et qu’il mourra. nia aliis, et morietur.
21. Demeure fidèle à ton alliance; en­ "21. Sta in testamento tuo, et in ille
tretiens-toi avec elle, et vieillis dans la colloquere, et in opera mandatorum tuo­
pratique de ce qui t’a été commandé. rum veterasce.
22. Ne t’arrête point aux œuvres des 22. Ne manseris in operibus peccato­
pécheurs ; mets ta confiance en D ieu , et rum ; confide autem in Deo, et mane in
demeure à ta place. loco tuo.
23. Car il est facile aux yeux de Dieu 23. F acile est enim in oculis Dei su­
d’enrichir tout à. coup le pauvre. bito honestare pauperem.
24. La bénédiction de Dieu se hâte de 24. Benedictio Dei in mercedem justi
récompenser le juste, et il lui fa it porter festinat, et in hora veloci processus illius
du fruit en peu de temps. fructificat.
25. Ne dis point : Qu’ai-je-besoin d’a ­ 25. Ne dicas ; Quid est mihi opus ? et
gir? et quels biens m’en reviendront? quæ erunt mihi ex hoc bona !
2G. Ne dis point : Ce que j ’ai me suffit ; 26. Ne dicas : Sufficiens mihi sum ; et
et quel mal a i- je à redouter? quid ex hoc pessimabor ?
27. Au jour du bonheur n’oublie pas 27. In die bonorum ne immemor sis
le malheur, et au jour du malheur n’ou­ malorum, et in die malorum ne imme-
blie pas le bonheur. mor sis bonorum.
28. Car il est aisé à D ieu, au jour de 28. Quonium facile est coram Deo in
la mort, de rendre à chacun selon ses die obitus retribuere unicuique secundum
voies. vias suas.
29. L e mal présent fa it oublier de 29. M alitia horæ oblivionem fa cit luxu
grandes délices, et à la fin de l’homme riæ m agnæ, et in fine hominis denudatio
ses œuvres seront mises à nu. operum illius.
30. Ne loue aucun homme avant sa 30. Ante mortem ne laudes hominem
mort, car c’est par ses fils qu’on recon­ quemquam ; quoniam in filiis suis agno­
naît un homme. scitur vir.

f a it lir e ju s q u ’au fo n d de son âm e. C f. L u c . im pie e t d ’u n p ré so m p tu e u x . — Q u id e x hoc


x i i , 19 -2 0 . — H t n escit... ( v e r s . 20 ). L a ré­ p e s s im a b o r f Quel m al p e u v e n t m ’a t tir e r m es
ponse de D ieu à ces p ro je ts tris te m e n t égoïstes. crim es ? — I n d ie b o n o ru m n e im m em o r ...
L e s m ots et m ors a p p r o p in q u et ne se lisen t ( v e r s . 2 7 ). G ran de rè gle de sag e sse , p o u r é v ite r
pas dans le g re c . — R e lin q u a t o m n ia a liis . Les les d e u x ex trê m e s q u i v ie n n e n t d ’ê tre sign alés :
écriva in s sacrés re v ien n en t fréq u e m m en t su r se te n ir p rê t à to u t évén em en t. L e g r e c su p ­
ce tte in tim e e t d ou lo u reu se p réoccu p atio n des p rim e la n é g a tio n , ce q u i p ro d u it ce tte v a ria n te :
rich es. C f. P s. X L v m , 1 1 ; E c cl. n , 1 8 - 1 9 , etc . A u jo u r des bien s ( d u b o n h e u r) on o u blie les
2 1 -2 4 . D ieu acco rd e so u ven t a u x ju ste s de m a u x , e t au jo u r des m au x on ne se so u vie n t
p récieuses bén éd ictio n s tem p orelles. — S ta i n p lu s des bien s. — Q u o n ia m fa c ile ... ( v e rs. 28 ).
testam ento. Ê tre fidèle à l ’allia n ce co n clu e a v e c L a ré trib u tio n fin ale e x p liq u e a u x ju ste s to u s
le Seign eur. — I n illo colloquere. B elle ex p re s­ les p rob lèm es de le u r v ie e t su ffit p ou r les con­
sion : a v o ir, p o u r ain si d ir e , u n e p erp é tu e lle et so ler de to u t. — M a litia horæ ... ( v e r s . 2 9 ). R é­
a im a n te co n v e rsatio n a v e c ce tte sa in te a llia n ce. su m é e t co n clu sio n des v ersets q u i p récèd en t.
— N e m a n ser is... P lu t ô t , d ’ap rès le g re c : N ’ad- Com p. s u rto u t le v e rs e t 27. — H o m in is d e n u ­
'in lre pas les m œ u rs des p éch eurs. — F a c ile est d a tio . M étap h ore s ig n ific a tiv e : au ju g e m e n t de
e n im ... ( v e r s . 2 3 ). P a r co n s é q u e n t, a v o ir en D ieu les v o ile s to m b en t e t l’hom m e se m on tre
D ieu un e en tiè re confian ce. — I n h o ra velo ci : te l q u ’il est. — A n te m o rtem n e la u d es... ( v e r ­
d’une m anière tr è s rapid e. — P r ocessu s... fr u c t i ­ set 30 ). Conséquence n a tu re lle de ce q u i v ie n t
fic a t. G rec : I l fa it fle u rir sa bén éd ictio n . C f. d ’être d it. L a d estin ée éte rn e lle de l’hom m e n ’est
P ro v . x , 22. fixée q u ’après sa m o rt. — I n filiis ... a g n o scitu r...
25 - 30. É v ite r p areillem e n t le d ésespoir e t la L e s fils m a n ife ste n t ce q u ’é ta it v ra im e n t et fo n ­
présom ption. — Q u id est m ih i o p u s 1 C .-à -d .: A cièrem en t le u r p è re , s o it p a r la m an ière d o n t
quoi bon ? P o u rq u o i me fa t ig u e r à fa ir e te lle ou D ieu se co n d u it à le u r é g a rd , s o it parce que la
telle chose d o n t je ne re tire ra i au cu n a v a n ta g e ? ca ra ctère des p aren ts r e v it d ’o rd in aire dans
Paroles d’un hom m e d éco u ragé. C f. Tob. n , 22. les en fan ts. C e tte rè gle n ’est é v id e m m e n t pas
— Su filcien s m ih i... G rec : J ’a i (d e s b ie n s ) s u f­ absolue.
fisants. C’est l’a u tre e x tr ê m e , e t le la n g a g e d’un
122 E cc l i . X I , 31 — X I I , 3.

31. Non omnem hominem inducas in 31. N'introduis pas toute sorte de per­
domum tuam; multæ enim suut insidiae sonnes dans ta-m aison, car les pièges
dolosi. du fourbe sont nombreux.
32. Sicut enim emetant praecordia 32. Comme il sort une haleine cor­
feteutium , et sicut perdix inducitur in rompue de l’estomac gâté, comme la
caveam, et ut caprea in laqueum; sic et perdrix est conduite au filet, et le che­
i ur superborum, et sicut prospector vi­ vreuil au piège, ainsi est le cœur des
dens casum proximi sui. superbes et de celui qui épie pour voir
la chute de son prochain.
33. Bona enim in mala convertens in ­ 33. Car il dresse des embûches, chan­
sidiatur, et in electis imponet maculam. geant le bien en m a l, et il imprime des
tacnes sur les choses les plus pures.
34. A scintilla una augetur ignis, et ab 34. Une seule étincelle allume un in ­
uno doloso augetur sanguis ; homo vero cendie, et un seul fourbe multiplie les
peccator sanguini insidiatur. meurtres, et le pécheur tend des pièges
pour répandre le sang.
35. Attende tibi a pestifero, fabricat 35. G arde-toi de l'homme pernicieux
enim m ala, ne forte inducat super te qui fabrique le m al, de peur qu’il n’a ­
subsannationem in perpetuum. mène à jamais la moquerie sur toi.
36. Adm itte ad te alienigenam , et sub­ 36. Admets l’étranger chez toi, et il
vertet te in turbine, et abalienabit te a te renversera en y mettant le trouble, et
tuis propriis. il t’aliénera tes proches.

C H A P I T R E XI I

1. Si benefeceris, scito cui feceris, et 1. Si tu fais du bien, sache à qui tu


erit gratia in bonis tuis multa. le f a is , et l’on te sera très reconnaissant
de tes bienfaits.
2. Benefac justo, et invenies retribu­ 2. Fais du bien au ju ste, et tu rece­
tionem magnam; et si non ab ipso, certe vras une grande récompense, sinon de
a Domino. lui, du moins du Seigneur.
3. Non est enim ei bene qui assiduus 3. Car il n’y a rien de bon pour jcelui
est in malis, et eleemosynas non danti ; qui est opiniâtre dans le m al, et qui ne

22» Sage défiance. X I , 3 1 -3 6 . g re c p orte : u n e flé trissu re . — A d m itte a d te


3 1-3 6 . N o n om n em h o m in e m ... L ig n e cité e ( g r e c : dans ta m aiso n ) a lien ig e n a m ... S i, m a l­
p ar le T a lm u d com m e p rov en an t dn fils de S ira c h . g ré ces recom m an d ation s p re ssa n te s, on ne v e u t
— M u tæ e n im ... insidice... On p o u rr a it, sans pas ê tre sag em en t d é fia n t, on en su b ira les co n ­
s’en d o u ter, nouer des relation s in tim es a v e c séquences. — A b a lien a b it... a p r o p r iis : é tr a n g e r
un fo u rb e d o n t on a u r a it en su ite à so u ffrir. — a u x p lus p roches p aren ts e t a n x am is les p lu s
L es d e u x com paraisons s i c u t .. eru cta n t... fe ten - in tim e s.
t iu m e t u t ca p rea in la q u e u m ne se lis e n t pas 23» R è g le s à su iv re dans la d istrib u tio n des
dans le g re c . — S ic u t p e r d i x ... in ca vea m . b ien fa its. X I I , 1 - 7 .
N uance Intéressan te d u te x te g re c : Com m e une C h a p . X I I . — 1 - 7 . S i ben efeceris, scito... R è g le
p erd rix chasseresse dans un p a n ie r; c .- à d. un e g é n é ra le , s e rv a n t d’in trod u ctio n : p lacer co n v e­
p e rd rix se rv a n t d'ap peau e t dressée p a r le c h a s ­ n ab lem en t ses b ie n fa its , si l ’on v e u t q u ’ ils p ro ­
seu r à a t tir e r ses com pagnes dans le piège q u i d u ise n t des fr u its ( e t e rit g r a tia ...). — S i nom
le u r est ten d u . — Prospector v id e n s ca su m : un ab ip s o , certe... ( v e r s . 2 ) . P ro fo n d e e t con so­
espion q u i g u e tte et q u i a ttir e dans la ru in e la n te pensée : D ieu re g a rd e com m e fa it à lu l-
ce u x qui se sont confiés en lu i. — B o tta e n im m êm e le bleu q u ’on fa it à ses am is. Cf. M a tth .
in m a la ... ( vers. 33 ). Ce fourbe est hab ile à to n t x , 40, e t x x \ , 40. — N o n est e n im bene...
v icie r, ii to u t en ve nim er, m êm e les action s les ( v e r s . 3 ). A n tith è s e : ni le S eig n eu r ni les
p lus in n ocentes e t les p lus p arfa ites ( i n e le c tis ). hom m es ne se m on tren t b ie n v e illan ts en ve rs le
— A s c in tilla u n a ... G rec : P a r un e é tin celle le p éch eu r égo ïste. L a seconde m o itié de ce v e r ­
bra-Ier se rem plit de feu. Cf. Jac. n t , 8. L ’ap ­ s e t , q u o n ia m ... p ecca to res, est om ise dans le
p lic a tio n , et ab u n o doloso... s a n g u is , est p rop re g re c. — xVe s u s c ip ia s pcccatorcm . Ce conseil,
à la V u lg a te .— A p rè s to u tes ces prém isses, rie n réité ré au x versets 5 e t 6 , ne d o it pas ê tre pris
de plus ju stifié que la con clusion : A tten de tib i... d ’une m an ière ab solu e. L 'é c riv a in sacré suppose,
(v e rs. 36)- A u lieu de su b s a n n a tio n e m , le com m e lel m ontre cla ire m e n t le co n te x te ( n e
E coli . X I I . 4 - 1 2 . 123

fait pas d’aumônes, parce que le Très- ouoniaiu et Altissimus odio habet pecca­
Haut liait lui-inême les pécheurs et qu’il tores, et misertus est pœnitentibus.
fait misericorde aux pénitents.
4. Donne au miséricordieux, et n’as­ 4. Da m isericordi, et ne suscipias
siste point le pécheur; car Dieu se ven­ peccatorem ; et impiis et peccatoribus
gera des impies et des pécheurs, et il reddet vindictam , custodiens eos in diem
les réserve pour le jour de la vengeance. vindictæ.
5. Donne à celui qui est bon, et n’as­ 5. Da bono, et non receperis peccato­
siste point le pécheur. rem.
6. Fais du bien à celui qui est humble, 6. Benefac h u m ili, et non dederis im ­
et ne donne point à l ’im pie; empêche pio; prohibe panes illi dari, ne in ipsis
qu’on ne lui donne du p a in , de peur potentior te sit;
qu’il ne devienne ainsi plus puissant que
toi ;
7. car tu trouveras un double mal pour 7. nam duplicia mala invenies in om­
tous les biens que tu lui feras, parce que nibus bonis quæcumque feceris illi,
le T rès-H au t hait lui-m êm e les pé­ quoniam et Altissimus odio habet pec­
cheurs, e t ’ qu’il tirera vengeance des catores, et impiis reddet vindictam.
impies.
8. Ce n’est point dans la prospérité 8. Non agnoscetur in bonis am icus,
que l’ami se fa it connaître, et l’ennemi et non abscondetur in malis inimicus.
ne peut se cacher dans l ’adversité.
9. Quand un homme est heureux, ses 9. In bonis viri, inimici illius in tris- -
ennemis sont dans la tristesse; et quand titia ; et in malitia illius, amicus agnitus
il est malheureux, on connaît son ami. est.
10. Ne te fie jamais à ton ennemi, car 10. Non credas inimico tuo in aeter­
sa malice est comme la rouille qui re­ num ; sicut enim aeramentum aeruginat
couvre l’airain ; nequitia illius;
11. alors même qu’il s’humilie et qu’il 11. et si humiliatus vadat curvus, ad­
va tout courbé, fais attention et prends jice animum tuum , et custodi te ab illo.
garde îi lui.
12. Ne l’établis pas auprès de toi, et 12. Non statuas illum penes te, nec
qu’il ne s’asseye point à ta droite, de sedeat ad dexteram tuam, ne forte con­
peur qu’il ne prenne ta place et n’occupe versus in locum tuum, inquirat cathe­
ton siège, et que tu ne reconnaisses à la dram tuam, et in novissimo agnoscas
tin la vérité de mes paroles, et que mes verba m ea, et in sermonibus meis sti­
discours n’excitent tes regrets. muleris.

in ip s is p o te n tio r te..., v ers. 6), q u e les m éch ants e t 1’a b a n d o n n e r a ). C f. P ro v . x v n , 1 7 ; x i x , 4 ,


ab u seron t des b ie n fa its des bons p ou r n u ire à 7, etc. — S icu t... ceram en tum ... (v e rs. 10). D 'après
leurs b ie n fa ite u r s, e t 11 e st é v id e n t q ue l’on ne le g re c : Car, com m e le fe r se co u v re de ro u ille,
sa u ra it le u r m ettre a in si les arm es à la m ain. de m êm e sa m alice ( p ro d u it des actes m éch ants ).
L e second e t le tro isièm e m em bre d u v ers. 4 — Et s i h u m itia tu s ... ( v e r s . 11 ). A u b e so in , 11
m an quent dans le g rec . — D u p lic\a m ala ... fa it l’ h y p o c r ite , e t affecte les dehors de l’h u m l-
(v e rs . 7 ) . L es L a tin s d isa ie n t dans le m êm e ll t é , p o u r m ie u x ca ch e r son je u . T r a it d ra m a­
sens : « B e n e fa cta m ala lo c a ta , m a le fa c ta a rb i­ tiq u e . — A d jic e a n im u m ... F a is a tte n tio n ,
tror. a ( E n n iu s .) — Q u o n ia m et A ltis s im u s ... p ren d s g a rd e . C f. P ro v . x x v i , 25. L e g re c
A u tre raison de la co n d u ite recom m an d ée p a r a jo u te : Sols re la tiv e m e n t à lu i com m e q u e l­
le m oraliste : ne pas a g ir a u tre m e n t que D ieu, q u ’un qui a essu yé u n m iro ir, e t tu sau ras q u ’il
qui ch â tie les p éch eu rs dès ic i- b a s . e s t à ja m a is ro u illé . L ’ Im age e s t to u t à fa it
34® D éfiance à l'é g a rd des ennem is. X I I , S - 19. p itto resq u e. I l s’a g it d ’u n de ces m iro irs de
8 - 1 9 . N o n a gn o scetu r i n bon is... Ce n’est pas m étal d o n t se s e rv a ie n t les an c ie n s, e t qu i se
au tem ps du bonheur, m ais en ce lu i de l’a d v e r ­ ro u illa ien t si aisém en t. V o y e z 1’ A tl. a rch., p l. v u ,
sité q ue l’on recon n a ît les v ra is a m is , ca r fig. 3 ; pl. i x , fig. 1 , 3 , 10. — N o n sta tu a s...
p en es te ( v e r s . 1 2 ) . R è g le an a lo g u e à celles du
Donec eria f e li x , m ultos numerabis amicos.
ch ap. x i , 3 1 , 35 -3 6 . — Sedeat a d d e x te ra m ...;
— N o n a bscon detur in m a lis ... L ’ennem i m an i­ à la place d ’h onn eu r. — C a th ed ra m tu a m . A u
feste alors o u v e rte m e n t sa jo ie m align e. L e fig u r é , p o u r s ig n ifie r : ta d ig n ité , ta situ a tio n . —
?ers. 2 rép ète ce tte pensée. — I n m a lit ia i l ­ S tim u le r is . D’ap rès le g re c : que tu sols affligé
liu s... D’ap rès le grec : D ans le m alh eu r, m êm e (d e n’a v o ir pas s u iv i m on co n se il). — Q u is m i ­
un am i se séparera ( d e son am i m a lh e u re u x , sereb itur... (v e r s . 1 3 ). Com paraison saisissante.
124 K ccli . X I I , 13 - X I I I , 1.
13. Quis miserebitur incantatori a ser­ 13. Qui aura pitié de l’enchanteur
pente percusso, et omnibus qui appro­ piqué par le serpent, et de tous ceux
piant bestiis? Et sic qui comitatur cum qui s’approchent des bêtes? Il en est de
viro iniquo, et obvolutus est in peccatis même de celui qui s’unit avec le mé­
ejus. chant, et qui se trouve enveloppé dans
ses péchés.
14. Una hora tecum perm anebit; si 14. Il demeurera une heure avec toi ;
autem declinaveris, non supportabit. mais si tu te détournes tant soit p eu , il
ne le supportera pas.
15. In labiis suis indulcat inim icus, 15. L ’ennemi a la douceur sur les
et in corde suo insidiatur ut subvertat lèvres, et dans son cœur il tend des
te in foveam. pièges pour te précipiter dans la fosse.
16. In oculis suis lacrymatur Inimi­ 16. L ’ennemi a les yeux en larm es, et
cus, et si invenerit tempus, non satia­ s’il trouve l’occasion, il sera insatiable,
bitur sanguine. de sang.
17. E t si incurrerint tibi mala, invenis 17. E t si les maux fondent sur toi, tu
eum illuc priorem. - le trouveras au premier rang.
18. In oculis suis lacrym atur inim i­ 18. L ’ennemi a les yeux en larm es,
cus, et quasi adjuvans suffodiet plantas et, feignant de te secourir, il tâchera
tuas. de te renverser.
19. Caput suum movebit, et plaudet 19. Il branlera la tête et battra des
manu, et multa susurrans commutabit mains, et, chuchotant beaucoup, il chan­
vultum suum. gera de visage.

CHAPT \E X III

1. Qui tetigerit picem inquinabitur ab 1. Celui qui touche de la poix en sera


e a , et qui communicaverit superbo in­ souillé, et celui qui se joint au superbe
duet superbiam. deviendra superbe.

Cf. E ccL x , 11 e t le com m en taire. S u r ces cb ar- a rch ., pl. c x v , fig. 15-16 ). — Q u i a p p r o p in q u a n t
bestiis : les d o m p teu rs de betes fa u ve s. — E t
s ic q u i c o m it a t u r ... A p p lic a tio n de la co m pa­
raison : celui q u i fré q u e n te les p éch eu rs n e p e u t
s’en p ren d re q u ’à lu i-m ê m e s’ il lu i a r riv e du
m a l, ca r II s’e s t je té lib re m e n t au m ilieu du
d an g e r. — U n a h o ra tecu m ... ( v e r s . 14 ). C.-à-d.
trè s p eu de tem ps ; m ais ce la lu i suffira p ou r
a r riv e r à ses Ans. — S i d e clin a r er is... SI tu
essayes de ro m p re a v e c l u i , non, s u p p o r ta b it;
c a r sa sym p a th ie ne d u re qu ’a u ta n t qu e l ’on
accèd e à to u tes ses volon tés. — I n la b iis ... i n ­
d u lca t. P u re h y p o c ris ie , p u isq u e , en m êm e
tem ps q u ’il tie n t ce la n g a g e d o u c e re u x , i n corde
in s id ia t u r ... — I n ocu lis... la cr y m a tu r... ( v e r -
s e i 1 6 ). A u tr e exem p le d ra m a tiq u e p ou r d é­
m asqu er sa fo u rb e rie . — N o n s a tia b itu r s a n ­
g u in e : du p rop re sa n g de ce lu i au q u el il a v a it
fe in t d 'ê tre si d évou é. — Q u a si a d ju v a n s...
( vers. 18 ). T o u t en fa is a n t sem blan t de secou ­
r ir , il ren v e rse ra in d ig n em en t. — C aput... m o ­
vebit ( v e r s . 19 ). G este de m épris. C f. J o b , x v i, 4 ;
M arc, x v , 29, e tc. — P la u d e t m a n u : p o u r m a ­
n ife ste r sa m éch an te joie. — C o m m u ta b it v u l­
tu m ... L e m al a c c o m p li, il p ren d ra o u v e rte m e n t
l ’a ttitu d e d'un en n em i. V o yez u n ta b le a u sem ­
blable au liv re des P ro v e rb e s , v i , 1 2 -1 4 .
Domptcur de bêtes féroces. ( Li'après une pierre 25° P é rils d ’u n com m erce in tim e a v e c les
gravée. ) o rg u e ille u x e t les p u issan ts. X I I I , 1 -3 2 .
C h a p . X I I I . — 1 - 1 8 . U n e telle association
m eurs 1e s e rp e n ts, v o y e z le Ps. lv it , 5 -6 (A tl. se ra it une folle é v id e n te . — Q u i tetigerit p ice m .,.-
E c c lt. X II !, 2 1B. 125

2. Celui qui se lie avec un plus grand 2. Pondus super se tollet qui hones­
que lui, s’impose un fardeau; ne t’asso­ tiori se communicat ; et ditiori te ne
cie donc pas à un plus riche que toi. 6 0 cius fueris.
3. .Comment le pot de terre s’asso­ 3. Quid communicabit cacabus ad
c ie r a -t-il au pot de fer? car, lorsqu’ils ollam ? quando enim se colliserint, con­
se heurteront, le pot de terre sera brisé. fringetur.
4. L e riche fait une injustice, et il 4. Dives injuste egit, et fremet ; pau­
pousse de grands cris ; le pauvre a été per autem læsus tacebit.
offensé, et il se tait.
5. Si tu lui fais des largesses, il t’em­ 5. Si largitus fueris, assumet te; ct
ploiera, et lorsque tu n’auras plus rien, si non habueris, derelinquet te.
il t’abandonnera.
6. Si tu possèdes, il fera bonne chère 6. Si habes, convivet tecum, et eva­
avec toi, et il t’épuisera; et il n’aura cuabit te ; et ipse non dolebit super te.
aucune pitié pour toi.
7. Si tu lui es nécessaire, il te trom­ 7. Si necessarius illi fueris, supplan­
pera , il te donnera de bonnes espérances tabit te, et subridens spem dabit, nar-
en souriant, il te racontera de belles !rans tibi bona, et dicet : Quid opus est
choses, et dira : De quoi as-tu besoin? tibi ?
8. Il te séduira par ses festins, jusqu’à 8. E t confundet te in cibis suis, donec
ce qu’il t’ait ruiné deux ou trois fo is , et te exinaniat bis et ter; et in novissimo
à la fin il se moquera de toi ; p u is, te deridebit te, et postea videns derelin­
regardant, il t ’abandonnera et branlera quet te , et caput suum movebit ad te.
la tête sur toi.
9. H um ilie-toi devant D ieu, et attends 9. Humiliare Deo, et expecta manus
que sa main agisse. ejus.
10. Prends garde de ne pas être hu­ 10. Attende ne seductus in stultitiam
milié , en te laissant séduire et entraîner humilieris.
à la sottise.
1 1 . Ne t’humilie pas dans ta sagesse, 11. Noli esse humilis in sapientia tua,
de peur qu’étant humilié tu ne sois sé­ ne humiliatus in stultitiam seducaris.
duit et entraîné à la ssttise.
12. Si un plus puissant que toi t’ap­ 12. Advocatus a potentiore, discede;
pelle, retire-toi; car il t ’en appellera ex hoc enim magis te advocabit.
d ’autant plus.
13. Ne sois pas importun, de -peur 13. Ne improbus sis, ne impingaris;

C om paraison d’ une gra n d e v ig u e u r . — Ind.uet S i n ecessa riu s... ( v e r s . 7 ) . L e ta b lea u co n tin u e


s u p e rb ia m . D’ap rès le g re c : lu i d ev ie n d ra sem ­ d’ê tre ad m ira b lem en t tr a c é , v ra im e n t p eint su r
blable ( à l’o r g u e ille u x ). — P o n d u s s u p e r se... le v if. So u rires g ra c ie u x , belles p rom esses, repas
C .- à - d . un poids trop lo urd p o u r ses fo r c e s .— so m p tu eu x : rie n n e m an que. <t E x c ité p ar les
Q u id ... cacabus a d o lla m 1 A n tr e ra p p ro ch em en t ba n q u ets de son rich e a m i, le p a u v re essaye
trè s ex p ressif. D’après le g re c : le p ot d’im ite r sa p r o d ig a lité ; m a is , après q u 'il s’e s t
de te r r e , e t ) i S r (ç , le p o t de fe r ou ch a u d ro n . a in si r u in é , il ne re tire que des sarcasm es p ou r
V o y e z Y A tl. a rch ., pl. x x , flg. 2 , 5 , 7 , 8 , 11 ; sa peine. » — C a p u t... m ovebit ( v e r s . 8 ) : p a r
pl. x x i , fig, 7, 1 2 , 13. — Q uan do... se co llise­ m ép ris. C t. x i i , 19. — H u m ilia r e Deo... Ce v e r­
r in t... V ie ille h is to ir e , q u i sq, ren o u velle sans s e t ( 9 ) e st om is dan s le te x te g re c . — A tten d e
cesse. — D iv es... A p p lic a tio n très com plète de n e sed u ctu s... ( v e r s . 10 ) : s é d u it, p u is ren d u
ce d ern ier e x e m p le , vers. 4 - 8 . On nous m on tre Insensé, e t fin alem en t h u m ilié pou r a v o ir v o u lu
le p ot de t e r r e , ou le p a u v re , b risé de d iffé­ fr a y e r a v e c ce g ra n d person n age. — N o li esse
rentes m anières p ar le rich e . — I n ju s te egit. Il h u m ilis (v e rs . 1 1 ) . H u m ilité q u i s e rait p lu tô t
a to r t , et p o u rta n t 11 ose se liv r e r à u n e v iv e de la bassesse dans les circon stan ces. Ce v e rse t
in d ign a tio n ( fr e m e t ) , com m e s’ il é ta it l ’offensé. m an que aussi dan s le g re c . — A d vo ca tu s... d is ­
— Lcesus tacebit. Il d e v ra su p p lier, d it le g rec cede ( v e r s . 1 2 ). R e fu se r les In vitatio n s d an g e ­
p lu s fo rte m e n t encore. — S i la r g itu s ... a ssu m et reuses. On g a g n e ra de la so rte l’ estim e de ce lu i
(v e rs . 5 ) . D ans le g re c : Si tu ( l u i ) es u t i le , il q u i les fa it : m a g is te advocabit. — N e im p ro ­
a g it p a r to i; c .- à - d ., il p rofite de te s services. bus sis... (v e rs . 1 3 ) . P lu t ô t , d ’après le g re c : N e
— C onvivet tecum ( v e r s . 6 ) : ce q u i p rod u ira sois pas un In tru s , de p eu r que tu ne sois re ­
b ie n tô t la ru in e de l’a m p h itry o n in v o lo n taire poussé ( V u lg ., n e im p in g a r is ) . — E t n e longe
( evacu '.bit te ) ; m ais le fa u x am i sera to u t à s is ... N e pas to m ber non plus dan s l’e x trê m e
f a i t In u iiléren t à ce m a lh e u r ( n o n d o U b it). — opp osé, c a r l ’on p e u t a v o ir besoin de ce perron,*
126 E c c lt. XITT, 14-24.
et ne longe sis ah eo, ne eas iu obli­ qu’il ne se dégoûte de loi , et ne t’éloigne
vionem. pas trop de lu i, de peur qu’il ne t’oublie.
14. Ne retineas ex æquo loqui cum 14. Ne l ’entretiens pas longuement,
illo, nec credas multis verbis illius; ex comme si tu étais son égal, et ne te fie
multa enim’ loquela tentabit te, et subri­ pas à ses nombreuses paroles ; car il te
dens interrogabit te de absconditis tuis. tentera en parlant beaucoup, et en sou­
riant il t’interrogera sur tes secrets.
15. Immitis animus illius conservabit 15. Son cœur impitoyable conservera
verba tua; et non parcet de m alitia, et tes paroles, et il n’épargnera ni les mau­
de vinculis. vais traitements, ni les chaînes.
16. Cave tibi, et attende diligenter 16. Prends garde à toi, et écoute avec
auditui tuo, quoniam cum subversione une grande attention ce qu’il te dira,
tua ambulas; parce que tu marches avec ta ruine.
17. audiens vero illa, quasi in somnis 17. M ais, en écoutant ses paroles,
vide, et vigilabis. traite-les comme un songe, et tu v e il­
leras.
18. Omni vita tua dilige Deum, et 18. Aim e Dieu toute ta vie, et in­
invoca illum in salute tua. voque-le pour ton salut.
19. Omne animal diligit simile sibi, 19. Tout animal aime sou semblable ;
6ic et omnis homo proximum sibi. ainsi tout homme aime son prochain.
20. Omnis caro ad similem sibi con­ 20. Toute chair s’unit à celle qui lui
jungetur, et omnis homo simili sui socia­ ressemble, et tout homme s’unit avec
bitur. son semblable.
21. Si communicabit lupus agno ali­ 21. Comme le loup n’a jamais de com­
quando, sic peccator justo. merce avec l’agneau, ainsi le pécheur
n’en a point avec le juste.
22. Quæ communicatio sancto homini 22. Quelles relations a un homme saint
ad canem ? aut quæ pars diviti ad pau­ avec un chien? et quelle liaison a un
perem ? homme riche avec un pauvre?
23. Venatio leonis onager in eremo ; 23. L ’âne sauvage est la proie du lion
îic et pascua divitum sunt pauperes. dans le désert ; ainsi les pauvres sont la
proie des riches.
24. E t sicut abominatio est superbo 24. E t de même que l’humilité est en
humilitas, sic et execratio divitis pauper. abomination au superbe, ainsi le pauvre
est en horreur au riche.

n age ( n e e a s i n o b liv io n e m ). — Ne retin ea s e x r ê v e , e t d em eu rer su r ses g a rd e s. Ce v e rse t ne


cequo... ( v e r s . 1 4 ). C .- à - d ., n ’affecte pas de lu i se lit pas d an s le g re c o rd in a ir e ; qu elq u es m a­
p arler com m e à un égal. — N ec credas... verbis... : n u scrits l’o n t a v e c u n e n u an ce : E n te n d a n t ces
belles prom esses, com m e a u v ers. 8, m ais rien choses (m e s c o n s e ils ) , é v e ille - t o i dans ton som ­
de p lu s. — E x ... lo quela ten ta b it... Il t ’am èn era m eil (p re n d s bien g a r d e ) l — O m n i v ita tu a ...
In sid ieu sem en t à lu i co n fler to u te s tes p en sées, C ette e x ce lle n te ex h o rta tio n m an qn e aussi d an s
te s secrets les p lu s In tim es. L e tr a it su b r id e n s le grec.
e st d ra m a tiq u e. L es m ois de a b sco iid itis tu is 19 -2 4 . N ’a v o ir de com m erce In tim e e t fam ilie r
m an q u en t dans le g rec. — I m m it is a n im u s ... q n ’a v e c ses é g a u x . — O m ne a n im a l... « C ’est là
( v e r s . 1 5 ) . I l ab usera des confidences q u ’U a u ra un e loi n n iv e rse lle d an s le m onde p h y siq u e e t
aiu sl ex to rq u ée s. L e g re c p o rte , a v e c nne n é g a ­ m o r a l, aussi bien que d an s la société. » D e là
tion : Sans p itié , il ne co n se rv e pas les p a ro le s ; les p roverbes an alo gu es : « S im ilis sim ili g a u ­
c . - à - d . q u ’il les tr a h it presque au ssitô t. L e sens d e t ; æ q u alls æ q u alem d e le c ta t. G ra cu lu s g ra cu le
e st le m êm e au fo n d . — N o n parcet... Il te fera assid et. » Le v e rs . 20 rép ète ce tte m êm e pensée
In fliger d es m au v ais tr a ite m e n ts ( d e m a li t i a ) , — S i co m m u n ica b it... E n core la m êm e Idée,
e t m êm e Jeter en prison ( d e v in c u lis ) . — Con­ ex p rim é e n é g a tiv e m e n t. C’est u n e rém in iscen ce
clu sio n p ra tiq u e : Cave tib i ( vers. 16 ). L e g r e c d ’ I s a ïe , x i , 6. — San cto... a d can em (v e rs . 22>.
n ’a pas les m ots a u d it u i tu o . — C u m su b v er­ G re c : Q uelle p a ix y a - t - i l e n tre u n e h yè n e e t
s io n e... a m b u la s. D étail p itto resq u e : q uico nq ue un chien ? Ces d e u x a n im a u x so n t, en effet, très
se tro u v e en de telles circo n stan ces a la ru in e h o stile s l’u n à l ’a u tre . — O nnger in erem o. S u r
p our com pagne presque p e rp é tu e lle .— A u d ie n s... l’o n agre, v o ye z Job, x x x i x , 6 e t ss. ( A tl. d ’h is t.
Ula ( v e r s . 1 7 ) : les p aroles astu cieu ses de ce n a t., pl. l x x x i i , flg. 1 , 5 ; pl. l x x x i t i , flg. 5 ). —
faux am i. — Q u a s i in so m n is... N ’en pas p lus S ic u t a b o m in a tio ... C f. P ro v . x x i x , 27. C o m p a­
ten ir com pte que de prom esses enten d ues en raison très e x p re ssiv e .
E c t l i . X T T 1 . 25 — XIV, 1. 12?
25. Si le riche est ('branlé, scs amis 25. Dives commotus confirmatur ib
le soutiennent ; mais lorsque le pauvre amicis suis; humilis autem cum cecide­
tombe, ses amis eux-m êm es le re­ rit, expelletur et a notis.
poussent.
2b. Si le riche a été trompé, beaucoup 26. Diviti decepto multi recuperato­
l’assistent; il parle insolemment, et on res;' locutus est superba, et justificave­
le justifie. runt illum.
27. Si le pauvre a été trompé, on lui 27. Humilis deceptus est, insuper et
fait encore des reproches; il parle sage­ arguitur; locutus est sensate, et non est
ment, et on ne l’écoute pas. datus ei locus.
28. Le riche parle, et tous se taisent, 28. Dives locutus est, et omnes tacue­
et on élève son discours jusqu’aux nues. runt, et verbum illius usque ad nubes
perducent.
29. Le pauvre parle, et on dit : Quel 29. Pauper locutus est, et dicunt •
est celu i-ci? et s’il fait un faux pas, on Quis est hic ? et si offenderit, subve
le renverse tout à fa it. tent illum.
30. Les richesses sont bonnes à celui 30. Bona est substantia cui non e
dont la conscience est sans péché, et la peccatum in conscientia, et nequissimo
pauvreté est très mauvaise au dire de paupertas in ore impii.
l’impie.
31. Le cœur de l’homme change sa 31. Cor hominis immutat faciem illius,
physionomie soit en bien, soit en mal.. sive in bona, sive in mala.
32. La marque d’un bon cœur et un 32. Vestigium cordis boni et faciem
bon visage se trouvent difficilement et bonam difficile invenies, et cum labore.
avec travail.

C H A P I T R E XI V

1. Heureux l’homme qui n’est point 1. Beatus vir qui non est lapsus verbe
tombé par les paroles de sa bouche, et ex ore su o , et non est stimulatus in
qui n’est point piqué par les remords du tristitia delicti.
péché.

25-30. T ra ite m e n ts bien d ifféren ts que re­ Il y a d 'exce lle n ts rich es e t des p au v res très
ço iv e n t le rich e et le p a u v re . — D ives co m m o­ m au v ais.
tu s : ébran lé dans sa fo r tu n e , et co m m en çan t 3 1 -3 2 . Les sen tim en ts de l ’hom m e se m an i­
à som brer. M ais au ssitô t ses am is lui v ien n en t fe s te n t su r son v isage . — Cor h o m in is im m u ­
en aide : co n firm a tu r... — H u m ilis ... e x p e lle ­ ta t... Cf. P ro v . x v , 13. « L e bo n h eu r et la m isère
tu r. . C o n traste saisissan t. C f. P ro v . x i x , 4 , 7. no d épen d en t pas des circo n sta n ces e x té rie u r e s ,
Les vers. 26-29 d évelo p p en t d ra m a tiq u em en t m ais de l'é ta t In té rie u r de l’h o m m e, de son
ce tte an tith èse. — D iv iti decepto. L e g re c a cœ ur. » Ce v e rse t est cité dan s le T a lm u d et
« lapso », tom bé. — R ecup eratores ; des a u x i­ a ttrib u é à B e n -S lra . — V e stig iu m cord is... D ans
liaires p o u r le relever. E t p o u rta n t l’on Suppose la V u lg a te , ces lig n es sem blen t co n tred ire les
ici que ce rich e é ta it très coupable {lo c u tu s est précéd entes. L e g re c porte : L a trace d’ u n cœ u r
s u p erb a ; d ’après le g r e c , a T tô p t iy ta , des choses q u i est dans la p rosp érité est un Joyeux visage,
qu ’on ne p eu t d ir e ) ; m ais il tro u v e quand m ême e t la d éco u verte des p araboles (c e s o n t) des
des défen seurs q u i le ju stifie n t On e s t, au co n ­ pensées avec de la peine. L e second h ém istich e,
tr a ire , sans p itié pour le p a u v re lorsque l’a f­ un peu o b scu r à prem ière v u e , co n traste av ec
fliction tom be su r lui ( v e r s . 2 7 ) , e t on le co n ­ le p rem ier : to u tes les fo is q u e l’âm e est in qu iète
dam ne m algré son innocence. — D ives locutus et tr o u b lé e , ne serait - ce que p ar le s u rcro it d’a t­
sst... ( vers. 28 ). Ses ban alités m êm es so n t a d ­ ten tio n q u ’e x ig e n t les paraboles des sages lors­
mirées ( om nes ta c u er u n t ; cf. J o b , x x ix , 7 e t ss.), q u ’on v e u t en com pren dre le sen s, ce tro u b le
portées au x nues ( u sque a d n u b e s ...; expression se lit a u ssitô t su r le visage.
très p itto re sq u e ). L e p au v re a beau fa ir e , on 26° Du m au vais e t du bon em ploi des richesses.
ne fa it pas atten tio n à lu i , ou on l’h u m ilie. — X IV , 1 -2 1.
B o n a est su b sta n tia ... ( vers. 30 ). R estrictio n C h a p . X I V . — 1 - 2 . Tra n sitio n : é l o g e de l a
très lé g itim e , pour m on trer que la richesse n’est bonne co n scie n ce , q n l procu re une joie perpé­
n u llem en t condam nable en e lle - m ê m e , et qu’ il tu elle. — Qui non... la psu s. C f. Jac. m , t . Lis*
p e su ffit p oin t d ’être p a u v re p ou r être p a rfa it. p é c h é s de p a r o l e s rep résen ten t ici les fautes de
123 E cc l i . XIV, 2-11.

2. Felix qui non habuit animi biii 2. Heureux celui dont l'âme n’a pas
tristitiam, et non excidit a spe sua. ressenti de tristesse, et qui n’est point
déchu de son espérance.
3. Viro cupido et tenaci sine ratione 3. L a richesse est inutile à l ’homme
est substantia; et homini livido ad quid cupide et avare; et de quoi sert l’or à
aurum ? l’envieux?
4. Qui acervat ex animo suo injuste, 4. Celui qui amasse injustement à ses
aliis congregat, et in bonis illius alius propres dépens accumule pour d’autres,
luxuriabitur. et c’est un étranger qui dissipera ses
biens en débauches.
5. Qui sibi nequam est, cui alii bonus 5. iPour qui sera bon celui qui est mé­
erit ? et non jucundabitur in bonis suis. chant pour lui-m êm e? Il ne jouit pas
même de ses biens.
6. Qui sibi invidet nihil est illo ne­ 6. Rien n’est pire que celui qui se
quius ; et hæc redditio est m alitiæ illius. porte envie à lui-m êm e, et c’est là le
châtiment de sa malice.
7. E t si bene fecerit, ignoranter et non 7. S’il fa it du bien, c’est sans le savoir
volens fa c it; et in novissimo manifestat et malgré lu i, et à la fin il manifeste sa
malitiam suam. malignité.
8. Nequam est oculus lividi ; et aver­ 8. L ’œil de l’envieux est méchant ; il
tens faciem suam, et despiciens animam détourne son visage et méprise son
suam. âme.
9. Insatiabilis oculus cupidi in parte 9. L ’œil de l’avare n’est pas rassasié
iniquitatis; non satiabitur donec consu­ de sa part d’iniquité ; il ne sera point
mat arefaciens animam suam. satisfait jusqu’à ce qu’il ait desséché et
consumé son âme.
10. Oculus malus ad m ala, et non 10. L ’œil mauvais tend au m al, et ne
satiabitur pane, sed indigens et in tris­ se rassasie pas de pain ; mais il est a f­
titia erit super mensam suam. fam é et triste à sa propre table.
11. F ili, si babes, benefac tecum , et 11. Mon fils, si tu possèdes, fa is-to i
Deo dignas oblationes offer. du bien à toi-m êm e, et offre à Dieu de
dignes offrandes.

to u t gen re. A u r e s te , le m ot verbo m an que d an s dépenses. — Bcec re d d itio : II n ’a pas d’ a u tre


le te x te grec. — N o n est s tim u la tu s : p a r l ’a i­ bénéfice réel q u e ses p riv a tio n s de to u t gen re. C f.
g u illo n du rem ords. — Q u i n o n ... a n lm i su t... P r o v . x i , 17. — S i bene fe c e r it ( v e r s . 7 ) . S I,
L e g re c est p lus c la ir : H e u re u x ce lu i que son p a rfo is , il se m on tre ch a rita b le , o’est com m e
e s p rit ne con dam n e pas. E n core le rem ord s. — « p ar o u b li » ( a in s i d it le g re c , au lieu de ig n o ­
N o n e x c id it a sp e...: l’espoir d’être récom p en sé r a n t e r ) e t sans y penser, de so rte qu e son a c te
p a r D ieu p ou r sa p a rfa ite co n d u ite. n ’a au cu n m é rite réel. L e s m ots et n o n v olen s
3 - 1 0 . Com bien l ’av a re est insensé. — C u p id o sont p rop res à la V u lg a te . — I n n o v issim o ...
et ten a ci. D ans le g r e c , n n seul a d je c tif , tr è s C et o u b li n e d u re pas lo n g te m p s, ca r la v ra ie
e x p r e s s if, correspon d à ces d e u x ép ith ètes : n a tu re de l ’a v a re rep ren d b ien tô t le dessus. —
p.iy. pô) o y w , l’hom m e q u i v e u t se ren d re com pte O cu lu s liv id i ( v e r s . 8 ). G rec : C e lu i q u i est
de la p lu s m isérab le so m m e: l ’a v a r e , p a r consé­ e n v ie u x de re g a r d , c . - à - d . m éch a n t e t sans
q u en t. — Sin e ra tio n e... s u b sta n tia . D 'après le p itié . — A v e rten s fa c ie m ...: p ou r ne pas v o ir
g re c : la rich esse n ’e st pas belle. D e qu o i sert- les m a lh e u re u x q u i l ’im ploren t. — D esp ic ie n s
e lle , en e ffe t, à un hom m e a u x v u e s si é tr o ite s ? a n im a m s u a m . D ’a p rè s le g re c : n é g lig e a n t les
Cf. E c cl. v , 1 0 - 1 7 . — L lv id o : l ’h o m m e e n v ie u x âm es ( le s n é c e s s ite u x ). — I n s a t ia b ilis ... L e g re c
e t cn p id e. — Q u i a cerv at e x a n im o ... P lu t ô t , e st p lu s co n cis dans ce v e rs e t e t cou p e a u tre m e n t
d ’ap rès le g r e c : « e x an im a s u a , » a u x dépens la p h rase : L ’œ il de l’a v a re n’e st pas s a tis fa it
de sa v i e , en se p riv a n t. L ’ad v erb e ir-juste est d’u n e (s e u le ) p o rtio n , e t l’in iq u ité d u m é ch a n t
u n e ad d itio n de la V u lg a te . — A l i i s congregat... : dessèche son âm e. U n e p a r t u n iqiie e s t ‘tro p peu
p our d 'av id e s h é ritie rs , q u i d issip eron t dans le de chose p o u r lu i , c a r il v o u d r a it t o u t ,'e t son
p laisir 'l u x u r i a b i t u r ) ses biens p én iblem en t âm e est e n d u rcie p ar l ’égoïsm e. C f. P ro v . x x v n , 20;
acq u is. C f. x i , 19 -2 0 . — Q u i s ib i n eq u a m „ . I T lm . v i , 1 0 , e tc . — O cu lu s m alris... (v e rs . 10).
(v e r s . 5 ) : l'a v a r e , q u i se m e t à la to rtu re p our D ans le g re c : U n m au v ais œ il e§t ja lo u x a u
économ iser le plus p ossible. — N o n ju c u n d a b i­ s u je t du p a in , e t il est affam é à sa p ropre ta b le .
tu r : il ne tire ra aucun profit personnel de ses T r a it de m œ u rs p ein t su r le v i f , p ou r d é crire le
richesses. — Q u i s ib l in r id e t ( v ers. 6 ). E n core ca ra ctè re sord id e des av a re s. C f. P r o v . x x m , 6-7.
l ’a v a r e , q u i e s t, p ou r ain si d ir e , Jaloux de lui- 1 1 - 2 1 . Du bon u sag e des richesses. — S i h a ­
m ém e e t q u i en visage a v e c peine les m oindres bes, benefac... G rec : Selon ce qu e tu a s , fais du
E ptli . X I V , 1 2- 2 1 . 129

12. Souviens-toi que la raort ne tarde 12. Memor esto quoniam mors non
point, et que l’arrêt du sombre séjour tardat, et testamentum inferorum , quia
t’a été signifié. Car c ’est l’arrêt de ce demonstratum est tibi ; testamentum
monde : Il faut mourir. enim hujus mundi, morte morietur.
13. Avant ta mort fais du bien ton 13. Ante mortem benefac amico tuo,
ami, et selon tes moyens tends la main et fecundum vires tuas exporrigens da
et donne au pauvre. pauperi.
14. Ne te prive pas du jour heureux, 14. Non defrauderis a die bono, et
et ne laisse perdre aucune parcelle de particula boni doni non te praetereat.
cet excellent don.
15. Ne laisseras-tu pas à d’autres les 15. Nonne aliis relinques dolores et
fruits do tes peines et de tes travaux, labores tuos in divisione sortis ?
pour qu’ils les partagent entre eux?
16. Donne et reçois, et sanctifie ton 16. D a, et accipe, et justifica animam
âme. tuam.
17. Avant ta mort, pratique la justice, 17. Ante obitum tuum operare justi­
parce qu’on ne trouve pas d’aliments tiam , quoniam non est apud inferos in­
dans le séjour des morts. venire cibum.
18. Toute chair se flétrit comme 18. Omnis caro sicut fœnum veteras­
l’herbe, et comme les feuilles qui crois­ cet, et sicut folium fructificans in arbore
sent sur les arbres verts. viridi.
19. Les unes naissent, et les autres 19. A lia generantur, et alia dejiciun­
tombent; ainsi en est-il des générations tur; sic generatio carnis et sanguinis alia
de chair et de sang : l’une meurt, et finitur, et alia nascitur.
l’autre naît.
20. Toute œuvre corruptible sera fina­ 20. Omne opus corruptibile in fine
lement détruite, et celui qui l ’a faite deficiet, et qui illud operatur ibit cum
s’en ira avec elle. illo.
21. Toute œuvre excellente sera louée, 21. E t omne opus electum justifica­
6t celui qui l’a faite y trouvera sa gloire. bitur, et qui operatur illud honorabitur
in illo.

bien à to i-m ê m e . É d ite r l ’ign o b le p arcim o n ie e t de tr a v a u x m u ltip les. — I n d iv is io n e so r tis.


qu i v ie n t d’ê tr e d é c r ite , e t u ser raison n ablem en t A llu sio n a u x d iv e rs lots d 'h é r ita g e , q u i é ta ie n t
de la fo rtu n e que l’on p e u t av o ir. E n co n sacrer tirés au so rt. C f. Ps. x v , 5 - 6 . — D a et a cc ip t
aussi une p a rtie au c u lte d iv in : d ig n a s ob la ­ ( v e r s . 1 6 ). G ra cie u x é ch an ge d ’am a b ilité s av ec
t io n e s , de rich es sacrifices. — M em or esto... le p roch ain . — J u s t if c a a n im a m ... On lit dans
M o tif de fa ire un s a in t e t u tile em ploi des biens le g r e c o rd in a ire : F la tt e ton â m e ; c . - à - d . ré ­
tem porels : m ors n o n ta r d a i. — T e sta m e n tu m jo u is - t o i, com m e au vers. 14. Q uelques m an u s­
in fe r o r u m . T/arrêt en v e rtu d u qu el to u t hom m e c r its p o rten t : ayioLoa'/, san ctifie ; leçon a n a lo g u e
e st soum is a u trépas. A u lieu de d e m o n stra tu m à celle de Ia V u lga te . — A n te ob itu m ... ju s tit ia m
est t ib i, le g re c d it a v ec un e n é g a tio n , com m e (v e r s . 1 7 ). Ce p rem ier m em bre de vers n’e x iste
l ’ex ig e le co n tex te : ne t'a pas été m on tré. N ous pas d an s le grec. — Q u on ia m n on est... R aison
ne savons pas q uan d nous m ourrons. Selon la p o u r laq u elle l’hom m e d o it s’e ffo rcer de v iv re
V u lg a te , to u t ce que nous s a v o n s, c ’e st que h e u re u x Ic i-b a s : dans le sé jo u r des m orts on
nous d evons m ou rir. Le sens e st au fond le ne tro u v e pas de « délices », com m e d it le te x te
m êm e.— T e sta m e n tu m e n im ... Ces m ots fo rm en t g re c ( V u lg . : c ib u m ) . — O m n is caro s ic u t fœ -
dans le g re c le second h ém istich e du vers. 18. n u m ...C A . P s. l x x x i x , 5 - 6 ; 1s. x l , 6-8. L e greo
— A n te m ortem bcnefac... ( v e r s . 1 3 ) . A u tre s em ploie une a u tre com paraison : Com m e u n v ê te ­
exem ples d 'u n bon em ploi de la rich esse. — m en t (c f. Ps. ci, 2 7 ) ; puis 11 ajou te ce tte lig n e ,
E x p o rrig en s : éten d a n t la m ain p o u r d onner. citée en ce m ême en d ro it p ar sa in t A u g u s tin :
D étail p ittoresqu e. — Da p a u p eri. G rec : donne- « T estam en tu m enim a sæ cu lo : M orte m orieris. »
lu i ( à ton a m i) . — N e d e fr a u d e r is a d i e ... Comp. le v e rs. 12e. — I n lig n o v ir id i. G rec : s u r
( v e r s . 1 4 ). C ’e st le « C arpe diem » des L a tin s , un arb re épais ( a u fe u illa g e to u ffu ). — A lla
m ais dans un sens très relevé. Ne te p rive pas ( s c il. « fo lia » ) g en e ra n tu r... « T e lle la g é n é ra ­
to l-m ê m e In u tilem en t d’un jo u r h eu reu x . Cf. tion des fe u ille s , te lle la gén éra tio n d e s hom m es. »
E ccl. v , 1 8 ; v i , 1 ; v a , 14. — P a r tic u la boni (H o m è r e .) — L es m ots ca r n is et s a n g u in is re­
d on i... D ’après le g re c : la p a rt d ’un bon désir. p résen ten t tons -les m em bres de l’ h u m an ité .
— N o n n e a lils ... ( v e r s . 1 5 ;. M o tif d e p rofiter C f. M attli. x v i , 17. — O m n e... d eficiet (v e rs. 20).
n oblem en t dos saines jouissances de la vie. — J u s te ch â tim e n t des m é ch a n ts , à cau se de leurs
Dolores, labores : les ric h esses, fr u it de peines œ u v res im pies. — Et... op us elccUnn... Os verset

CoMMt.XT. - \\ 9
130 E c c li. X I V , 22 - X V , 3.

22. Beatus vir qui in sapientia morabi­ 22. Heureux l’homme qui demeure
tur, et qui in justitia sua meditabitur, appliqué à la sagesse, et qui médite sur
et in sensu cogitabit circumspectionem sa justice, et qui réfléchit dans sa pensée
Dei ; au regard de Dieu ;
23. qui excogitat vias illius in corde 23. qui repasse dans son cœur les voies
suo, et in absconditis suis intclligens, de la sagesse, et qui comprend ses se­
vadens post illam quasi investigator, et crets, qui va après elle comme suivant
in viis illius consistens ; ses traces, et qui se tient sur son che­
min ;
24. qui respicit per fenestras illius, 24. qui regarde par ses fenêtres, et
et in januis illius audiens; ' qui écoute à sa porte ;
25. qui requiescit ju xta domum illius, 25. qui s’établit auprès de sa maison,
e t , in parietibus illius tigens palu m , et qui, enfonçant un pieu dans ses mu­
statuet casulam suam ad manus illius, railles, fixe sa tente auprès d’elle, et lo
et requiescent in casula illius bona pe. bonheur habitera à jamais dans sa tente.
sevum.
26. Statuet filios suos sub tegmine 26. Il établira ses fils sous son ombre,
illius, et sub ramis ejus morabitur. et il demeurera sous ses branches.
27. Protegetur sub tegmine illius a 27. A son ombre il sera garanti de la
fervore, et in gloria ejus requiescet. chaleur, et il se reposera dans sa gloire.

C H A P I T R E XV

1. Qui timet Deum faciet bona, et qui 1. Celui qui craint Dieu fera le bien,
continens est justitiæ apprehendet illam ; et celui qui est affermi dans la justice
possédera la sagesse ;
2. et obviabit illi quasi mater hono­ 2. et elle viendra au -devan t de lui
ri ficata , et quasi mulier a virginitate comme une mère honorée, et elle l’a c­
suscipiet illum. cueillera comme une épouse vierge.
3. Cibabit illum pane vitæ et intelle­ 3. Elle le nourrira du pain de vie et
ctus, et aqua sapientiæ salutaris potabit d’intelligence, et lui fera boire l’eau de
illum ; et firmabitur in illo , et non fle­ la sagesse salutaire ; elle s’établira en
ctetur. ! lui, et le rendra inébranlable.

qui fa it an tith èse a v e c le p ré c é d e n t, ne se lit p as p erm anente ( d o m u m , p a r ie tib u s ) , ta n d is q u e


dans le g r e c ; il p rom et a u x bons une récom pense l ’hom m e q u i la rech erch e n ’h ab ite qu ’u n e te n te
d ig n e de leu rs œ uvres. m obile. » — A d m a n u s i ll i v s : to u t au p rès d ’elle.
27° H eu re u x celui qui ch erch e la sagesse ; il — I n ca su la ... L itté r a le m e n t d’ ap rès le g re c :
e s t s û r de la tr o u v e r. X I V , 22 - X V , 10. Dans u n e h ô te lle rie (x a ta X u fA a -n ) de bonnes
2 2 -2 7 . B o n h eu r de l’ homm e q u i a c q u ie rt la choses. — Sta tu et /Ilios... ( v ers. 2 6 ) .'S e s en fan ts
sagesse. — B ea tu s... q ui... m o ra b itu r... É cho aussi sero n t bénis après lu i. — S u b r a m is .
m an ifeste du P s i, l ° - 3 . L e second m em bre de L ’ im age ch a n ge : la te n te e t l’h ô te lle rie se tra n s­
v e r s , et q u i... m ed ita b itu r, e t les m ots c ir c u m ­ fo rm en t en un épais fe u illa g e . — F ervore (v e rs . 27 ):
spection em Dei sont propres h la V u lg a te . — I n co n tre les red o u tables a rd e u rs d u soleil. C f. Is.
sen su co g ita bit. D ’ap rès le g re c : E t q u i parle îv , 6 ; x x v , 4.
a v e c son bon sens. Les vers. 23 - 25 co n tien n en t C h a p . X V . — 1 - 6 . Les seuls Justes réussissent
un com m en taire d ra m a tiq u e du v ers. 22, m on­ à acq u é rir la sagesse. — F a cie t bona. D ans le
tr a n t le zèle avec lequel ch erch e la sagesse ce t g re c : fera c e la , c .- à - d . les d ém arch es n éces­
hom m e que l’on v ie n t de proclam er bien h eu re u x . saires p ou r o b te n ir ce bien in com parable ( x i v ,
— V ia s i l l i u s , in a b s c o n d itu s u is : les voies e t 22 e t s s .). — Q u i con tin en s... ju s titiæ ... G rec :
le s secrets de la sagesse. — V a den s p ost itla m ... C elu i q u i a saisi la loi ; p ou r s ig n ifie r : C elu i q u i
L e g r e c em ploie le la n g a g e d ire c t : Va d errière la co n n aît à fond e t la p ra tiq u e in té g rale m e n t.
e lle com m e un ohercheur, e t épie dans ses sen­ L e pronom itla m désign e la s a g e sse .— O bv ia b it
tie rs . — R e sp icit per fe n estra s. C f. C atit. n , 9. ilti... ( v e r s . 2 ). A im ab le e t prom p te réponse de
D ans le g re c : T ta p a x o itro )’/, se p en ch an t p our la sagesse a u x effo rts de ses am is zélés. — Q u asi
m ieux v oir. — F igen s p a lu m : les p ieu x d e sti­ m a te r...m u lie r . D eu x com paraisons qu i e x p rim e n t
nés à a s s u je ttir les cordes de la ten te ( c a s u la m , un e très v iv e tendresse : com m e une m ère s’tla n c e
CTXïjvr.v ). « R em arquez que la sagesse est re ­ a u - d e v a n t de son flls , une jeune fem m e ( g r e o :
p résentée com m e a y an t une m aison solide et une é|iouse de jeu n esse; cf. P ro v . i i , 1 7 ) a u - de-
E c c li. XV, .4-13. 131

4. Elle le soutiendra, et il ne sera pas 4. E t continebit illum, et uori confun­


confondu, et elle l’élèvera aux yeux de detur ; et exaltabit illum apud proximos
xes proches, suos,
5. et elle lui ouvrira la bouche au mi­ 5. et in medio ecelesiæ aperiet os
lieu de l ’assemblée ; elle le remplira de ejits, et adimplebit illum spiritu sapien­
l’esprit de sagesse et d’intelligence, et tiae et intellectus, et stola glorire vestiet
le revêtira d’un vêtement de gloire. illum.
6. Elle amassera sur lui un trésor de 6. Jucunditatem et exaltationem the­
joie et d’allégresse, et lui donnera pour saurizabit super illum , et nomine æterno
héritage un nom éternel. hereditabit illum.
7. Les hommes insensés ne la saisi­ 7. Homines stulti non apprehendent
ront pas ; mais les hommes de bon sens illa m , et homines sensati obviabunt illi.
iront au-devant d’elle. Les insensés ne Homines stulti non videbunt eam ; longe
la verront point, car elle se tient loin enim abest a superbia et dolo.
de l ’orgueil et de la fraude.
8. Les menteurs ne se souviendront 8. V iri mendaces non erunt illius m e­
pas d’elle; mais les hommes véridiques mores ; et viri veraces iuvenientur in
se trouveront avec elle, et auront du illa , et successum habebunt usque ad
succès jusqu’ à la visite de Dieu. inspectionem Dei.
9. La louange n’est pas belle dans la 9. Non est speciosa laus in ore pecca­
bouche du pécheur, toris ,
10. car la sagesse est sortie de Dieu. 10. quoniam a Deo profecta est sa­
La louange de Dieu accompagnera la pientia. Sapientiæ enim Dei astabit laus,
sagesse, elle remplira la bouche fidèle, et in ore fideli abundabit, et Dominator
et elle lui sera inspirée par le souverain dabit eam illi.
dominateur.
11. Ne dis point : Dieu est cause que 11. Non dixeris : Per Deum abest;
je n’ai pas la sagesse; car tu ne dois quæ enim odit ne feceris.
pas faire ce qu’il déteste.
12. Ne dis point : C’est lui qui m’a 12. Non dicas : Ille me im planavit;
égaré ; car les impies ne lui sont pas non enim necessarii sunt ei homines
nécessaires. impii.
13. Le Seigneur hait toutes les abomi­ 13. Omne exeeramentum erroris odit
nations de l’erreur, et elle ne doit pas Dominus, et non erit amabile timenti­
plaire à ceux qui le craignent. bus eum.

v a n t de son m a ri. — C iba bit iliu m ... ( v ers. 3 ). V a r ia n te du te x te g r e c : P a rce q u ’ il n ’a pas é t '­
L a sagesse d o n n era to u te s choses a v e c elle- en v o y é p ar D ieu . C ’est p o u r ce la qu e la lo u an g e
même : la n o u rritu re ( v e r s . 3ab; les m ots vitae des im pies ne s a u ra it p la ire au S e ig n e u r. — S a ­
et s a lu ta r is m an q u en t dan s le g r e c ) , u n ap p u i pientiae... a sta b it... L e g re c n ’a pas D e i, e t d it
solide ( v e r s . 3e -4 » ; le g re c d it : E t il s’ap p u iera p lu s cla ire m e n t : L a lo u a n g e e s t p ro férée p a r la
su r e lle , au lie u de et co n tin eb it i l l u m ) , la sagesse ( l ’a b s tra it p o u r le co n cret : p a r les sages).
glo ire ( v e r s . 4b - 5 ; le second e t le troisièm e L a lig n e et i n ore fid e li... est p rop re à la V u l­
m em bre d u vers. 5 sont p rop res à la V u lg a t e ) , g a te . — D o m in a to r d a b it... G rec : L e Seig n eu r
la Joie p a rfa ite ( v e r s . 6 ). la fe ra p rosp érer ( la lo u a n g e ) , c.- à - d. l'a gré e ra ,
7 - 1 0 . L e s insensés so n t ab solu m en t in cap ables 28° C’est à l'b o m m e , e t n u lle m e n t à D ie u ,
de ce tte s a in te acq u isitio n . — H o m in e s s lu lt i : q u ’il fa u t a ttrib u e r l’e x iste n ce du p éch é. X V ,
insensés a u m o r a l, com m e si so u v e n t a ille u rs 1 1 - 22 .
dans la B ib le ; les Impies et les p éch eu rs. L a 1 1 - 2 2 . L e p é c h é , œ u v re de l ’hom m e. — P e r
lig n e et h om in es sen sa ti..., q u i fa it co n tra s te , D eu m abest. D ans le g re c : C ’est p ar D ieu que
m anque dans le g re c . — N o n v id e b u n t eam . je m e su is élo ign é ( q u e j ’ai p é ch é ). — Q u e
G rad ation ascen d an te : non seulem en t ils ne la e n im odit... Bien loin d ’a v o ir la m oind re p art
saisiron t p o in t, m ais ils ne jo u iro n t pas m êm e au p éch é . D ieu le lia it e t l’abh orre. — Ille ( p ro ­
de sa v u e. E n e ffe t, Iunge abest a s u p e rb ia . — nom s o u llg u é ) m e im p la n a v it : m ’a e n g a g é dans
M endaces n o n ... m em ores : ta n d is que les bons les v oles du m al. C ela non plus n ’e st pas pos­
pensent co n stam m en t à elle. C f. x iv , 2 2 -2 3 . Les s ib le , p u isqu e D ieu n ’a besoin ni du p éch eu r
d eu x m em bres de v ers q u i s u iv e n t (e t v ir i ve­ n i du péché. — O nuie exeera m en tu m ( erro ris
races..., et successxtm ...) fo n t d é fa u t dans le g re c . est une glose de la V u lg a te ) ..,, n on ... a m a b ile...
In sp ection em D ei : le ju g e m en t d iv in . — N o n L e s v rais am is du Se ig n e u r d étesten t le péché
est speciosa (v e rs . 9 ). D an s le g r e c : to p a ïo ç , com m e II le fa it lu i-m ê m e . — A b in itio co n sti­
o p p ortu n e, co n ven able. — Q u o n ia m a Duo... tuit... V ers. 14 e t ss. : D ieu a laissé h l’hom m e
132 E c c li. XV, 14 — X V I , 2.

14. Deus ab initio constituit hominem, 14. Dieu dès le commencement a créé
et reliquit illum in manu consilii sui. l’homme, et il l ’a laissé dans la main de
son propre conseil.
15. A djecit mandata et praecepta sua. 15. Il lui a donné de plus ses com­
mandements et ses préceptes.
16. Si volueris mandata servare, con­ 16. Si tu veux observer les comman­
servabunt te, et in perpetuum fidem dements, ils te garderont, et tu conser­
placitam facere. veras à jam ais la fidélité qui plaît à
Dieu.
17. Apposuit tibi aquam et ignem ; ad 17. Il a mis devant toi l’eau et le feu ;
quod volueris porrige manum tuam. étends la main du côté que tu voudras.
18. Ante hominem vita et mors, bo­ 18. Devant l’homme sont la vie et la
num et malum : quod placuerit ei dabi­ mort, le bien et le mal : ce qu’il aura
tur illi ; choisi lui sera donné ;
19. quoniam multa sapientia D ei, et 19. car la sagesse de Dieu est grande,
fortis in potentia, videns omnes sine in­ et il est fort dans sa puissance, et il voit
termissione. sans cesse tous les hommes.
20. Oculi Domini ad timentes eum, 20. Les yeux du Seigneur sont sur
et ipse agnoscit omnem operam hominis. ceux qui le craignent, et il connaît lui-
même toutes les œuvres de l’homme.
21. Nemini m andavit impie agere, et 21. Il n’a commandé à personne do
nemini dedit spatium peccandi ; faire le m al, et n’a donné à personne la
permission de pécher;
22. non enim concupiscit multitudi­ 22. car il ne désire pas une multitude
nem filiorum infidelium et inutilium. d’enfants infidèles et inutiles.

C H A P I T R E XVI

1. Ne jucunderis in filiis im piis, si 1. Ne mets pas ton bonheur dans des


multiplicentur ; nec oblecteris super ip ­ fils impies, s’ils se m ultiplient, et ne te
sos, si non est timor Dei in illis. réjouis pas à leur su jet, s’ils n’ont pas
la crainte de Dieu.
2. Non credas vitæ illorum, et ne re­ 2. Ne t’appuie pas sur leur vie, et no
spexeris in labores eorum. compte pas sur leurs travaux.

le lib re a r b itr e , e t p a r co n séqu en t la p ossib ilité m o r t, e t q u ’il p e u t ch o isir e n tre ces d e u x o b je ts . »


de co m m ettre le m al. — R e liq u it... i?i m a n u ... (C a lm e t, h . I.) L e s m ots sin e in te r m is s io n e p a ­
H éb ra ls m e , p ou r d ire : au p o u v o ir. — A d je cit ra isse n t ê tre u n e glo se de la V u lg a te . — O cu ll
m a n d a ta ... Ce v e r s e t (1 5 ) e st om is dans le grec. D o m in i... ( v e r s . 20 ). Éoho des Ps. x x x n , 1 8 , e t
N o u v e lle p reu ve que l ’hom m e e st en tièrem en t x x x m , 16. C f. H ebr. i v , 13. — N e m in i m a n ­
lib r e ; dans le cas c o n tr a ir e , D ie u ne lu i a u r a it d a v it im p ie ... ( v e r s . 2 1 ) . A u tr e m an ière en core
pas Imposé ses lo is. — S i v o lu e ris... ( vers. 16 ). de d ém on trer la p a rfa ite lib e rté de l ’hom m e. S’il
D ’ap rès le g r e c : Si tu v e u x , tu g a rd era s les p è c h e , il ne p e u t s’en p re n d re q u ’à lu i s e u l .—
com m an d em ents et la fid élité à fa ire le bon N o n e n im co n cu p iscit... (v e rs . 22). D an s le g re c ,
p la isir ( d e D ie u ). — A p p o su it... a q u a m et ig n em ce v e r s e t com m ence le ch a p itre s u iv a n t, a v e c
(v e r s . 1 7 ) . D e u x élém en ts opp osés, e n tre les­ un e v a ria n te : N e d ésire pas u n e m u ltitu d e d’en ­
qu els l ’hom m e p e n t ch o isir à sou g ré . L ’eau fa n ts in u tile s ( l ’a d je c tif in fid e liu m e st p ro p re
sym bo lise le b ie n , le feu est la fig u re d u m al. à la V u lg a t e ) . Il a , sous ce tte fo rm e , u n sens
— V f f a et m ors ( v e r s . 18 ). L a v ie e t la m o rt beaucoup p lu s p ré c is , e t s’h arm on ise beaucoup
s p iritu e lle s , la sa in te té e t le péché. L es m ots m ieu x a v e c le co n texte.
syn o n ym es b o n u m et m a lu m m an qu en t dans le 29° N e pas se ré jo u ir d’a v o ir des flls nom ­
g re c . — Q u on ia m m u lta sa p ien tia ... (v e r s . 19). b r e u x , s’ils so n t im pies ; c a r le S e ig n e u r, q u o iq u e
« D ie u , p a r sa sagesse in fin ie , a donné à l ’hom m e très m is é ric o rd ie u x , p u n it sévèrem en t les pé­
to u t ce q u i lu i e st n écessaire p ou r d e v e n ir h e u ­ ch eu rs. X V I , 1 - 2 2 .
r e u x , s’il le v e u t ; e t , p a r sa to u te -p u is s a n c e , C h a f . X V I . — 1 - 6 . M ieu x v a u t être p riv é
U est en é ta t de le ren d re étern e llem en t m al­ d’e n fa n t s , s’ ils d o ive n t ê tr e im p ie s .— N e j u c u n -
h e u re u x , s'il e st rebelle ù ses volon tés. L ’ hom m e |i tleris... C ’e s t , a v e c u n e lé g è re n u a n c e , la m êm e
v q u l p èch e) est donc in ex cu sa b le, p u isq u 'il e st II pensée qu e d an s le v e rs e t g re c q u i précède. —
placé en tre l’eau e t le fe u , en tre la v ie e t la I N o n cred a s vitæ ... : c a r D ieu p e u t les fa ir e
i

Een.i. XVT, 3 - 1 1 . 133

3. Car lin soul enfant qui craint Dieu 3. Melior est enim unus timens Doum,
vaui mieux que raille tils impies, quam mille filii impii ;
4. et il est plus avantageux de mourir 4. et utile est mori sine filiis, quam
sans enfants que de laisser des tils im ­ relinquere filios impios.
pies.
5. Un seul homme de sens peuplera •"5. Ab uno sensato inhabitabitur pa­
une contrée, et un peuple d’impies sera tria; tribus impiorum deseretur.
délaissé.
6. Mes yeux en ont vil beaucoup 6. Multa talia vidit oculus meus, et
d’exem ples, et mes oreilles en ont en­ fortiora horum audivit auris mea.
tendu de plus grands encore.
7. Le feu s’allumera dans l’assemblée 7. In synagoga peccantium exardebit
des méchants, et la colère s’embrasera ign is, et in gente incredibili exardescet
contre la nation incrédule. ira.
8. Les anciens géants n’ont pas sup­ 8. Non exoraverunt pro peccatis suis
plié pour leurs péchés ; ils ont été dé­ antiqui gigan tes, qui destructi sunt con­
truits pour s’être confiés en leur puis­ fidentes suæ virtuti.
sance.
9. Dieu n’a pas épargné la ville où 9. E t non pepercit peregrinationi Lot,
Lot demeurait comme étranger, et il en a et execratus est eos præ superbia verbi
détesté les habitants à cause de l’inso­ illorum.
lence de leurs paroles.
10. Il n’a pas eu pitié d’eu x, et il a 10. Non misertus est illis, gentem
exterminé toute cette nation qui s'enor­ totam perd ens, et extollentem se in
gueillissait dans ses péchés. peccatis suis.
11. I l a perdu de même les six cents 11. E t sicut sexcenta m illia peditum
mille fantassins qui avaient conspiré qui congregati sunt in duritia cordis
dans la dureté de leur cœur; et si un sui; et si unus fuisset cervicatus, mirum
seul fû t resté opiniâtre, c ’eût été une si fuisset immunis.
merveille qu’il demeurât impuni.

m ou rir en u n clin d ’œ ii. — L a b o res eo ru m : le n ’ a pas été p ro p ice a u x an cien s g é a n ts. —


f r u it d e leu rs t r a v a u x , le u r rich esse. D ’ap rès le Q u i d estru cti... G rec : q u i se so n t ré v o lté s. —
g rec : Ne co m pte pas s u r le u r p la c e ( t o t t o v ) , E t n o n pepercit... ( v e rs . 9 ). Seconde a p p licatio n :
c . - à - d . s u r le u r s itu a tio n p lu s ou m oins floris­ la ru in e de Sodom e e t de la P en tap ole. C f.
san te. L a V u lg a te a lu x o ir o v . — M e lio r ... e n im Gen. x i x , 24 e t ss. — P e r e g r in a tio n i L o t. L e
u n u s ... ( v e r s . 3 ) . S im p lem en t d an s le g re c : C a r m ot g re c 7 ta p o tx (a d ésign e to u s ce u x q u i h ab i­
un v a u t m ieu x q u e m ille. N o tre v ersio n la tin e ta ie n t a v e c L o t , p a r co n séq u en t les Sodo-
co m m ente très b ie n l ’idée. — U tile m o r i ... m ite s , e tc . — Prce su p erb ia (.verbi e st u n e
( v e r s . 4 ). L es e n fa n ts , s u rto u t les flls , é ta le n t ad d itio n d e la V u lg a te ) . Cf. J e r. x v i , 4 9 , où
p o u rta n t re g a rd é s ch ez les H é b re u x com m e le l ’o rg u eil e st é ga le m e n t c ité com m e l’u n des p rin ­
p rem ier des biens. — A b u n o sen sa to... (v e rs. 5). c ip a u x crim es de Sodom e. — N o n m ise rtu s est...
U n seu l h om m e de sens suffira p our rem p lir V e rs . 1 0 - 1 1 : a u tre s e x e m p le s, e m p ru n tés à
to u te un e « v ille » , com m e d it le g re c ( a u lieu l'h isto ire des H é b re u x dan s le d ésert de P h aran .
de p a t r ia ) ', c a r ses d esce n d a n ts, bénis de D ieu, — G entem ., p erd en s. G rec : ( I i n’e u t pas p it ié )
p rosp érero n t e t se m u ltip lie ro n t ra p id em en t. A u du p euple de p e rd itio n , c . - à - d . d é v o u é à la
c o n tra ire , tr ib u s im p io r u m deseretur, ca r elle ruine. A llu sio n so it à E x . x x x n , so it à N u m . XI.
ira to u jo u rs dépérissant e t s’ a m o in d rissan t. — E t s ic u t. D ’après ie g re c : E t de m êm e ( il
6 - 1 1 . L ’ex p érien ce d ém on tre q u e D ieu a to u ­ n 'e u t pas p itié ). — Sexcen ta m illia ... : to u s les
jo u rs ch â tié les im pies. — M u lta ta lia : des Isra é lite s q u i a v a ie n t plus de v in g t an s a u
fa its sem blables à c e u x q u ’a énoncés le vers. 5. m om en t de la so rtie d ’É g y p t e , e t q u i p é rire n t
— F o r tio r a h o r u m a u d iv it...: des fa its encore dans le d ésert à cau se de leu rs ré v o lte s. CL
plus fra p p a n ts , d o n t la tra d itio n a v a it g a rd é le E x . x i i , 37 ; N u m . x îv , 1 5 , 35 ; x v i , 21 ; x x i , 5 ;
so u ven ir. — I n syn ag o ga p ecc a n tiu m ... P rin cip e x x v T , 2 4 , 64, etc . — C ong reg ati... i n d u r it ia ...:
gén éra l ( vers. 7 ) : D ieu p u n it les im pies. Ig n is tris te m e n t associés pou r fa ire le m al. — E t s i
rep résen te le feu des v en g ean ces d ivin es. — N o n u n u s ... L e s in d iv id u s n’éch app en t p as p lu s q u e
e xo ra v eru n t... P re m ière ap p lication du p rin cip e , les m asses a u x v en g ean ces d iv in es. — 'Cervica­
dans les tem p s les plus recu lés de l’h isto ire du tu s. A u cou r a id e , com m e d it le g re c . M étap h ore
m onde : les g éa n ts crim in els d ’a v a n t le d élu ge qu i d ésign e l'o rg u e il e t l’e n d u rcissem en t dan s la
ch â tiés selon l'éten d u e de leu rs fa u te s. C f. Gen. péché.
VI, 1 - 4 ; Sap. x î v , 6 , e tc . D ’ap rès le g r e c : 11
134 E c c li. XVI, 12-20.

12. Misericordia enim et ira est cum 12. Car la miséricorde et l'indignation
illo. Potens exoratio, et effundens iram. sont toujours avec lui. La supplication
est puissante sur lui, et il répand néan­
moins sa colère.
13. Secundum misericordiam suam, 13. Ses châtiments égalent sa misé­
sic correptio illius hominem secundum ricorde, et il ju ge l’homme selon ses
opera sua judicat. œuvres.
14. Non effugiet in rapina peccator, 14. Le pécheur n’échappera pas avec
et non retardabit sufferentia misericor­ ses rapines, et l ’attente de celui qui
diam facientis. exerce la miséricorde ne sera pas long­
temps prolongée.
15. Omnis misericordia faciet locum 15. Toute action de miséricorde pro­
unicuique secundum meritum operum curera à chacun une place selon le mé­
suorum, et secundum intellectum pere­ rite de ses œuvres, et selon la prudence
grinationis ipsius. qu’il manifestera en ce lieu d’exil.
16. Non dicas : A Deo abscondar ; et 16. Ne dis point : Je me déroberai à
ex summo quis mei memorabitur? D ieu; et qui se souviendra de moi du
haut du ciel?
17. In populo magno non aguoscar; 17. Je ne serai point reconnu parmi
quæ est enim anima mea in tam im ­ un si grand peuple; car qu’est-ce que
mensa creatura ? mon âme dans une création si immense?
18. E ccecæ lum et cæli cælorum, abys­ 18. Voici que le ciel, et les cieux des
sus, et universa terra, et quæ in eis cieux, l ’abîm e, et toute la terre et tout
sunt, in conspectu illius commovebuntur. ce qu’ils contiennent, trembleront à son
aspect.
19. Montes simul, et colles, et funda­ 19. Les montagnes aussi, et les col­
menta terræ, cum conspexerit illa Deus, lines, et les fondements de la terre se­
- tremore concutientur. ront ébranlés de frayeur lorsque Dieu
les regardera.
20. E t in omnibus his insensatum est 20. E t parmi toutes ces choses le
cor, et omne cor intelligitur ab illo. cœur de l’homme demeure insensé, et
tous les cœurs sont compris par Dieu.

1 2 - 1 5 . M algré sa m iséricord e In fin ie, le Sei­ co rd e e st m an ifeste à to u te c r é a tu re , e t 11 a


g n e u r e st Juste e t te rrib le p ou r les Impies. séparé sa lu m ière des tén èb res p a r le d ia m a n t
V e rs. 1 2 , le th è m e ; v ers. 1 3 - 1 5 , le s d évelo pp e­ ( c . - à - d . p a r u n m n r s o lid e ) . » C f. G en. i , 4 ;
m en ts. — P o te n s e xo ra tio . D ans le g re c : ( D E x . v u , 1 3 ; x i v , 4 , 8, etc.
e s t ) le p rin ce des e x p ia tio n s ( c . - à - d . des m isé­ 1 6 -2 3 . Ce s e ra it fo lie de supposer q u e D ieu
ricord es ) e t 11 v e rs e la co lère. E x p ression ad m i­ ne co n n aît pas les acte s de ch a cu n des hom m es.
ra b le. — S e cu n d u m ... sic... G rec : D e m êm e que — N o n d ica s... O b jection q u e p ré v ie n t le fils
sa m iséricord e est g r a n d e , de m êm e, g ra n d e est de S irach ( v e r s . 1 6 - 1 7 ) : C om m en t s e r a it - il
sa v en g ean ce. — N o n e ffu g iet... ( v e r s . 1 4 ). L e possible a u so u vera in J u g e d ’e n tre r dans tons
v o le u r n ’écb ap p era p as in d e m n e , Jouissant en les d é ta ils de la v ie h u m a in e , p ou r récom pen ser
p a ix de ses rapin es. — N o n re ta rd a b it... P lu s o u p o u r p u n ir 7 — E x s u m m o : du h a u t du ciel.
cla ire m e n t d ans le g re c : Il ne re ta rd e ra p as — I n p o p u lo m ag n o... L e s In d ivid u s ne d isp a­
l ’a tte n te (D ieu ne fru s tr e ra pas le lé g itim e esp o ir) r a is se n t-Ils pas d an s la m asse g ig a n te sq u e de
d e l’hom m e p ie n x. — O m n is m isericord ia ... l’ Im m a n lté? — Ecce... L e s v ers. 18 e t 19 co n ­
( v e r s . 1 5 ) . D ans le g r e c , a v e c une légè re v a ­ tien n en t la réponse à ce tte o bjection : D ieu d i­
ria n te : Il fe ra p lace à to u te m iséricord e ; c.-à-d. r ig e to u te s choses d an s l ’ n n ivers e n tie r ; il v o it
que D ieu a u r a ég a rd a u x p lus p e tits actes m é ri­ to u t e t il s a it to u t. — C æ lu m . . , a bi/ssus,... terra :
to ir e s , lo rsq u ’il Jugera la co n d u ite des hom m es. les tro is p rin cip a u x é lé m e n ts , a v e c to u s les ê tre s
— S e cu n d u m m er itu m ... et in te lle ctu m . L e g re c q u ’ils re n fe rm e n t ( les m ots et quæ i n eis..
a b rè g e : C h acu n tr o u v e ra selon scs œ u v res. — m an q u e n t d an s le g re c ). — Cceli cæ lo ru m : la
P e r e g r in a tio n is : le séjo u r de l ’h o m m e s u r ce tte p a rtie la p lu s éle v é e du cie l. C f. D e u t. x , 14 ;
te rre p end an t sa v ie m ortelle. — E n tre les v e r­ I I I R e g . v i n , 27, e tc . — I n conspectu illiu s .
sets 16 e t 1 6 , q u elq u e s m an u scrits g r e c s , le G rec : d an s sa v is ite ( lo r s q u ’ il les v is ite ) . —
sy ria q u e e t l’arab e a jo u ten t les lig n es s u iv a n te s , C o m m ov eb u n tu r : tre m b la n t d’e ffro i. — Moti/es
q u i so n t très p rob ablem en t ap ocryp h es : « L e s im u l... ( v e r s . 1 9 ) . M êm e p e n sé e , ap p liq u ée seu­
S eig n e u r a en d u rci le P h a r a o n , p our q u ’ il ne lem en t à la te r r e , e t à ce q u ’ il y a en elle de
le co n n û t p o in t, et p our que ses œ u v re s p uis­ p lus r o b u s te .— E t in o m n ib u s h is ... (vers. 20),
santes fu ssen t conn ues du m onde. S a m iséri­ D’ap rès le g re c : E t le cœ u r ne ré flé ch it p olu t
E c c li. XVI, 21 -2 ? . 135
21. Quel est celui qui comprend ses 21. Et vias illius quis intelligit, et
voies, et cette tempête que l ’œil de procellam quam nec oculus videbit ho­
l’homme ne voit pas? minis ?
22. Car la plupart de ses œuvres sont 22. Nam plurima illius opera sunt in
cachées; mais qui annoncera les effets absconsis; sed opera justitiæ ejus quis
de sa justice, ou qui les soutiendra? Car enuntiabit, aut quis sustinebit? Longe
ses arrêts sont loin, pour quelques-uns, enim est testamentum a quibusdam, et
et l’examen de toutes choses n’aura lieu interrogatio omnium in consummatione
gu/au dernier jour. est.
23. Celui qui manque de cœur a des 23. Qui minoratur cordc cogitat ina­
pensées vaines, et l’homme imprudent et nia , et vir imprudens et errans cogitat
égaré ne s’occupe que de folies. stulta.
24. Ecoute - m oi, mon fils, et apprends 24. Andi me, fili, et disce disciplinam
à bien régler ton esprit, et rends ton sensus, et in verbis meis attende in corde
cœur attentif à mes paroles ; tuo ;
25. et je te donnerai des instructions 25. et dicam in æquitate disciplinam,
très exactes, et je t ’exposerai les pro­ et scrutabor enarrare sapientiam ; et in
fondeurs de la sagesse. Rends ton cœur verbis meis attende in corde tuo, et dico
attentif à mes paroles, et je te dirai en in æquitate spiritus virtutes quas posuit
toute droiture d’esprit les merveilles que Deus in opera sua ab initio, et in veri­
Dieu a mises dans ses œuvres dès le prin­ tate enuntio scientiam ejus.
cipe, et je t’apprendrai à le connaître
avec vérité.
26. Les œuvres de Dieu ont été faites 26. In judicio Dei opera ejus ab inr-
avec sagesse dès le commencement ; en ! tio; et ab institutione ipsorum distinxit
même temps qu’il les créait, il a dis­ I partes illorum , et initia eorum in genti­
tingué leurs parties, et leurs débuts ont bus suis.
réglé la suite de leur existence.
27. Il a orné à jam ais ces œuvres ; 27. Ornavit in æternum opera illo­
elles n’ont ressenti ni faim ni fatigue, rum ; nec esurierunt, nec laboraverunt,
et elles n’ont pas interrompu leur travail. et non destiterunt ab operibus suis.

à ces ch o ses; e .- à - d . à ce tte action de D ieu su r ta te... D ’ap rès le g re c : Je m an ifeste l ’ in stru ction
ie m on d e, à sa to u te -p u is s a n c e , à sa science av ec p o id s ; c . - à - d . a v e c a u ta n t de précision que
Infinie. L e second h é m is tic h e , et o m n e cor... ab le fa it un e balan ce. — E t scru ta bo r... Ces m ots
i llo , est u n e p a rtic u la rité de la V u lg a te . — E t e t les s u iv a n ts , ju s q u ’à ab i n i t io , ne se lis e n t pas
v ia s illin s ... (v e rs . 2 1 ). Les voies d e Dieu sont dans le g r e c ; c’ e s t une p ara p h ra se d e n o tre v e r ­
im p é n étrab les, in sondables. — E t p rocellam sion la tin e .
q u am ... P lu tô t : C’e st un e tem p ête q ue l ’hom m e 2 6 -3 1 . L a sagesse ad m ira b le du S e ig n e u r dans
ne p eu t v o ir . M étap h ore qui exp rim e trè s bien la créa tio n du m onde. L es vers. 26 -29 résu m en t
ce q u ’ il y a de g ra n d io s e , de m y sté rie u x e t de les œ u v re s des trois p rem iers jo u r s , e t les
te rrib le dans la co n d u ite de D ieu . — N a m p l u ­ v e rs . 3 0 -3 1 celles des tro is jo u rs s u iv a n t s .—
rim a ... ( v e r s . 2 2 ). M o tif de ce ca ra ctère m y s ­ l n ju d ic io : a v e c une p e rfe ctio n to u te d iv in e . —
té rieu x . — O pera j u s t i t i a : les vengean ces sou­ O p e r a ...a b in itio . A llu sio n à ce q u e les th éo lo gien s
daines e t ép ou v an tab les du Seig n eu r irrité . — nom m ent la a cre a tio p rim a » , ou à la fo rm ation
L o n g e ... te s ta m e n tu m ... S o u v e n t les im pies de la m atiè re p rem ière. Cf. G en. i , 1 - 2 . Les
s’im agin en t q ue le s ju ge m en ts d iv in s so n t loin v ersets s u iv a n ts ra co n te n t la « c re a tio secu n d a »,
d’e u x , p arce qu ’ ils n’é c la ten t pas en m êm e tem ps ou l’o rgan isa tio n de la m asse g ig a n te sq u e e t
que leu rs crim es. — E t in terro g a tio... L ’exam en co n fu se des élém en ts du m onde. Cf. G en. i , 3
que D ieu fera des action s des hom m es. Ce e t ss. — D is t in x it p a rtes... Il assig n a la p lace
m em bre d e v e rs n ’e s t pas dans le g re c o rd in aire. d istin c te i t le rôle de ch aqu e c ré a tu re in d iv i­
— Q u i m in o r a tu r ... C onclusion (v e rs . 2 3 ) : 11 d u elle. C’e st à bon d ro it qu e l’on ap p elle ces
fa u t être insensé p ou r fa ire de pareils raison ne­ tro is p rem iers jo u rs des « jo u rs de séparation s ».
ments. C f. G en . i , 4 - 1 0 , e t les notes. — I n i t i a . .. in
30° M erveilles opérées en vers l’h o m m e , e t spé­ g en tib u s... Dans le u rs g é n é ra tio n s , d it p lus c la i­
cialem en t en fa v e u r d ’ I s r a ë l, p ar le Dieu créa te u r rem en t le g r e c , q u i ren voie ces mots ap rès le
et p ar sa p rovid en ce. X V I , 2 4 - X V iI I , 14. vers. 27». — O rn a vit... opéra... On c r o it g é n é ra le ­
24-25. P r é lu d e .— A u d i m e , flli... Les p etites m ent qu’ li s’a g it Ici des a stre s, ces m agn ifiqu es
in trod u ctio n s de ce gen re so n t fréq u en tes dans orn em en ts du c ie l.— N ec e su r ie ru n t, nec la b o ra ­
les P ro verb es. C f. P ro v . i , 8 - 9 ; i i , 1 e t ss.; v eru n t... M étaphores très e x p re ssiv e s, p ou r dire
m , 1 et s s .; îv , 1 e t ss., ote. — D ira m in t.e q u i­ que l’o rd re é ta b li au com m encem en t d u m onde
13Ô E o c li. X V I , 28 - X V Î T . 8.

28. Unusquisque proximum sibi non 28. Jamais l’une n’a pressé ni dérangé
angustiabit usque in ætenmm. l’autre.
29. Non sis incredibilis verbo illius. 29. Ne sois pas incrédule à sa parole.
30. Post hæc Deus in terram respexit, 30. Après cela Dieu a regardé la terre,
et implevit illam bonis suis. et l’a remplie de ses biens.
31. Anima omnis vitalis denuntiavit 31. Il a montré à sa surface l ’âme de
ante faciem ipsius, et in ipsam iterum tous les êtres vivants, et c'est en elle
reversio illorum. qu’ils retournent.

C H A P I T R E XVI I

1. Deus creavit de terra hominem, et 1. Dieu a créé l ’homme de la terre,


secundum imaginem suam fecit illum. et il l’a formé à son image.
2. Et iterum convertit illum in ipsam, 2. Il le fa it ensuite rentrer dans la
et secundum se vestitit illum virtute. terre, et il l’a revêtu de force selon sa
nature.
3. Numerum dierum et tempus dedit 3. Il lui a assigné un temps et des
illi, et dedit illi potestatem eorum quæ jours comptés, et il lui a donné le pou­
sunt super terram. voir sur tout ce qui est sur la terre.
4. Posuit timorem illius super omnem 4. Il l’a fa it craindre de toute chair,
carnem, et dominatus est bestiarum ct et lui a donné l’empire sur les bêtes et
volatilium. sur les oiseaux.
5. Creavit ex ipso adjutorium simile 5. Il lui a créé de sa substance une aide
sib i; consilium, et linguam , et oculos, semblable à lui ; il leur a donné le dis­
et aures, et cor dedit illis excogitandi, cernement, une langue, des yeu x, des
et disciplina intellectus replevit illos. oreilles, et un cœur pour penser, et il
les a remplis de science et d’intelli­
gence.
6. Creavit illis scientiam spiritus, 6. Il a créé en eux la science de l’es­
sensu im plevit cor illorum , et mala et prit; il a rempli leur cœur de sens, et il
bona ostendit illis. leur a fa it voir les biens et les maux.
7. Posuit oculum suum super corda 7. Il a fa it luire son œil sur leurs
illorum, ostendere illis m agnalia operum cœurs, pour leur montrer la grandeur
suorum ; de ses œuvres ;
8. ut nomen sanctificationis collau- 8. afin qu’ils pussent louer la sainteté

p a r le C ré a teu r a to u jo u rs rég u liè re m e n t subsisté a n im a u x , p a r la m o r t . Cf. G en. m , 19 ;P s . c x l v , 4.


d e p u is, sans que rien v in t le tr o u b le r o u le — S e cu n d u m se... v ir tu te : d’ une fo rce en to u t
tra n sfo rm e r (e t n o n d estite ru n t...). C f. Is. X L , co n fo rm e à sa n atu re. — N u m e r u m d ie r u m
28, 30. — U n u s q u is q u e ... n on a n g u s tia b it... ( v e r s . 3 ) . Dans le g r e c : des jo u rs de nom bre.
( v e r s . 28). H arm on ie ad m irab le dans l’a g en c e­ H ébraïsm e q u i sign ifie : des jo u rs faciles â
m e n t des p lan ètes et des éto iles : aucun e d’elles co m pter, peu n o m breu x. C f. N u m . i x , 20, e t
n e gên e l ’a u tre d ans ses Im m enses m ouvem en ts. J o b , x v i , 2 2 , dans le te x te p r im it if .— P otesta ­
— N o n s is in c r e d ib ilis... ( v e r s . 2 9 ). G rec : E t tem eo ru m ... H égém on ie u n iv e rse lle de l ’hom m e
ils ( le s d iv e rs ê tr e s ) ne d ésob éiron t p o in t à sa s u r la cré atio n . C f. G en . i , 2 8 ; P s. v i n , 5 - 9 .
paro le. — P o st hæ c... in terra m ... ( v e r s . 30). — C rea vit ex, ipso ( vers. 6 ) : de aa p rop re su b ­
D é ta il très p itto resq u e. A p rès a v o ir o rgan isé les stan ce. Il s’a g it de la créatio n de la fem m e.
d e u x , le S e ig n eu r Jeta u n re g a rd fa v o ra b le sur C ette lign e est om ise p ar le g re c. — C o n s iliu m
la te r re , q u ’il a lla it p erfectio n n er à son to u r. — ( l a r a is o n ) , et lin g u a m ... G râces m agn ifiqu es
A n im a ... v ita lis (v e rs . 3 1 ) : to u s les êtres v i­ q u e le C ré a te u r a d ép arties à l’hom m e. — C reavit
v a n ts . — D e n u n tia v it a n te... L e g re c d it p lus illis ... Ce p rem ier m em bre d u vers. 6 e t le su i­
o laire m e n t : (T o u te âm e v iva n te ) re c o u v rit sa face v a n t so n t p rop res à la V u lg a te . — M a la et bo­
( d e la t e r r e ) . C f. Gen. i , 25 e t ss. — E t in n a ...: la d is tin ctio n trè s n e tte du bien e t du
ip s a m ... r e v e r sio ...: p ar la m ort. C f. E ccl. m , m al. — P o s u it o cu lu m ... ( v e rs. 7 ). Soin to u t
20 , etc. spécial q u e D ieu a p ris de l ’h o m iu e, sp écia le­
C h a p . X V I I . — 1 - 8 . C réation d e l ’h o m m e, e t m en t en v u e de sa p erfectio n m orale. — N o m en
q u a lités d o n t P im i l ’a orn é. L e poète co n tin u e sa n c tific a tio n is ( v e r s . 8 ). H ébraïsm e : le s a in t
de s u iv re pas à pas la Genèse. — E t ite ru m nom de Jé h o va h . — Les m ots et g lo r ia r i... i lli u s
co n vertit., (v e rs . 2 ) : de m êm e q u e les au tres m an q u en t dans le grec.
E c c u . X V I I , 9-18. 187

de son nom, se glorifier de ses mer­ dent, et gloriari in mirai>iliî>us illius, ut


veilles, et publier la magnificence de magnalia enarrent operum ejus.
ses œuvres.
9. Il leur a donné en outre l’instruc­ 9. Addidit illis disciplinam , et legem
tion, et les a constitués héritiers de la vit^p hereditavit illos.
loi de vie.
10. Il a fa it avec eux une alliance 10. Testamentum æternum constituit
éternelle, et leur a montré les préceptes cum illis, et justitiam et judicia sua
de sa justice. ostendit illis.
1 1 . Leurs yeux ont vu les merveilles 1 1. E t magnalia honoris ejus vidit
de sa gloire, et leurs oreilles ont entendu oculus illorum, et honorem vocis audie­
la majesté de sa voix. E t il leur a dit : runt aures illorum. Et dixit illis : A tten­
Gardez-vous de toute iniquité. dite ab omni iniquo.
12. E t il a donné à chacun d’eux des 12. E t mandavit illis unicuique de
ordres au sujet de son prochain. proximo suo.
13. Leurs voies lui sont toujours pré­ 13. V iæ illorum coram ipso sunt sem-
sentes ; elles ne sont pas cachées à ses per, non sunt absconsæ ab oculis ipsius.
yeux. .
14. A chaque nation il a préposé un 14. In unamquamque gentem præpo-
prince ; suit rectorem ;
15. mais Israël a été visiblement le 15. et pars Dei Israel facta est mani­
partage de Dieu. festa.
16. Toutes leurs œuvres sont devant 16. E t omnia opera illorum velut sol
Dieu comme le so le il, et ses yeu x con­ in conspectu D e i , et oculi ejus sine in­
sidèrent sans cesse leurs voies. termissione inspicientes in viis eorum.
17. Les lois n’ont point été obscurcies 17. Non sunt absconsa testamenta per
par leur iniquité, et toutes leurs offenses iniquitatem illorum , et omnes iniquita­
sont devant Dieu. tes eorum in conspectu Dei.
18. L ’aumône de l’homme est pour 18. Eleemosyna viri quasi signaculum
Dieu comme un sceau, et il conserve le cum ipso, et gratiam hominis quasi pu­
bienfait de l’homme comme la prunelle pillam conservabit.
de l ’œil.

9 - 1 5 . B ie n fa its p a rticu lie rs d u S e ig n eu r à C f. D e u t. îv , 20; x , 1 5 , etc. P r iv ilè g e in sign e


l’éga rd d’ Israë l. — A d d id it ... d is c ip lin a m : la d u p eu p le de D ieu.
s cie n c e , d it le te x te g rec . — L eg em vitæ : la loi 16 -2 0 . L e S e ig n e u r e st a t te n t if a u x œ u v res
m osaïque, qui p ro c u ra it a u x H é b re u x la v ra ie v ie . de to u s les hom m es sans e x ce p tio n . — O péra...
M oins b ie n , selon q u e lq u e s -u n s , la lo i n a tu ­ v elu t sol. C ette m étap h o re m on tre ad m ira b le m e n t
r e lle , donnée p ar D ieu à tous les h om m es. — à q u el p oin t D ieu v o it to u t e t s a it to u t. L e tr a it
T e sta m e n tu m æ tern u m : l’a llia n ce dn S in a ï, o c u li ejus... in s p ic ie n te s , q u i la d é v e lo p p e , est
nom m ée à bon d ro it é te r n e lle , c a r N o tr e - S e i­ d ra m a tiq u e . — N o n ... a bsconsa testa m en ta ... L e
gn e u r J é s u s - C h r is t lu i-m ê m e affirm e q u ’il est g re c e s t p lu s sim ple ;
ve n u la co n firm er e t la p erfectio n n er. C f. L e u r s In iqu ités ne lu i
M atth. v , 15. — J u s t it ia m et ju d ic ia s u a : les so n t p o in t cach ées. —
d ivers précep tes p o sitifs d e l’A n c ien T estam en t. E lee m o s y n a v i r i . ..
— M a g n a lia h o n o ris... ( v e r s . 1 1 ) . A llu sio n au x ( v e r s e t 1 8 ) . D es n a ­
prodiges d o n t f u t accom pagnée la p rom u lg atio n tion s , le m oraliste
de la loi s u r le S in a ï. — H o n o rem vocis : la v o ix passe a u x In d iv id u s ,
d iv in e q n i p arla d irectem en t a u x Israélites du p o u r ré ité re r sa g ra v e
h a u t de la sain te m o n tag n e.— D ix it...: A tten d ite... assertio n . — Q u a si
R ésu m é d u d é ca lo g u e , en term es n é g a tifs. — s ig n a c u lu m .. . A u tr e
M a n d a v it... u n ic u iq u e ... ( v e r s . 1 2 ) . Ces m ots figu re très e x p re ssiv e :
résu m en t les n o m b reu x p récep tes, p o u r la p lu ­ com m e un an n eau à
p art re la tifs a u x d ro its d u p ro c h a in , q u i fu re n t c a c h e t, que l’on p orte ( A n cien n e É gypte. )
prom u lg u és à la su ite du d écalo gu e. C f. E x . x x i p récieu sem en t au
e t x x i i . — Viæ illo r u m coram '... ( v ers. 13 ). d o ig t. Cf. J e r . x x n , 2 4 ; A g g . n , 23 ( A tl.
Quoi que p réten d en t les im p ies, D ieu s u rv e ille arch., p l. i x , fig . 5 - 9 ) . — Q u a si p u p illa m ...:
l ’e x é cu tio n de ses lois. C f. x v i , 1 6 -1 7 .— R ectorem a v ec le p lu s gran d soin. C f. D eu t. x x x i i , 1 0 ;
(vers. 14) : les rois e t to u s ce u x q u i g o u v e r n e n t P8. x v i , 8 ; P ro v . v u , 2 , etc. — P o stea resurget
les p e u p le s .— E t p a r s D ei (v e r s . 1 6 ) . D 'ap rès (v e rs. 1 9 ) . C .- à - d . que Dieu « se lè v e ra » pou r
le g re c : Mais Israël est la p a rt du S eig n eu r. Juger les hom m es e t ren d re à ch a cu n selon ses
Eon.i. X V I T , 10-20.

19. E t postea resurget, et retribuet 19. Ensuite il se lèvera, et il fe r i


illis retributionem, unicuique in caput retomber sur la tête de chacun d’eux ce
ipsorum, et convertet in interiores par­ qu’il aura mérité, et il les fera rentrer
tes terræ. dans les parties intérieures de la terre.
20. l'œnitentibus autem dedit viam 20. Mais il donne aux pénitents la
justitiæ , et confirmavit deficientes susti­ voie de la justice, et il affermit ceux
nere, et destinavit illis sortem veritatis. dont la patience s’affaiblit, et il leur
destine la vérité pour partage.
21. Convertere ad Dominum, et relin­ 21. Convertis - toi au Seigneur, et
que peccata tua ; quitte tes péchés;
22. precare ante faciem D om ini, et 22. prie devant la face du Seigneur,
minue offendicula. et diminue tes offenses.
23. Revertere ad Dominum, et aver­ 23. Reviens au Seigneur, détourne-toi
tere ab injustitia tua, et nimis odito de l’injustice, et aie en grande horreur
execrationem ; ce qui est exécrable ;
24. et cognosce justitias et judicia 24. reconnais la justice et les ju ge­
D ei; et sta in sorte propositionis, et ments de Dieu ; demeure ferme dans
orationis altissimi Dei. l’état où il t ’a placé, et dans l’invocation
du Dieu très haut.
25. Jn partes vade sæculi sancti, cum 25. V a prendre part au siècle saint,
vivis et dantibus confessionem Deo. avec ceux qui vivent et qui rendent
gloire à Dieu.
26. Non demoreris in errore impio­ 26. Ne demeure point dans l’erreur
rum; ante mortem confitere : a mortuo, des impies ; loue D ieu avant la mort :
quasi nihil, perit confessio. la louange du mort a pris fin, parce
qu’il est comme s’il n’était plus.
27. Confiteberis vivens, vivus et sanus 27. Loue Dieu tant que tu vis ; loue-le
confiteberis ; et laudabis D eum , et glo­ pendant que tu as la vie et la santé;
riaberis in miserationibus illius. loue D ieu, et glorifie-toi dans ses misé­
ricordes.
28. Quam magna misericordia Domini, 28. Combien est grande la miséricorde
et propitiatio illius convertentibus ad se! du Seigneur, et sa compassion envers
ceux qui se convertissent à lui !
29. Nec enim omnia possunt esse in 29. Car tout ne peut pas se trouver
hominibus, quoniam non est immortalis dans les hommes, parce que les fils des
filius hominis, et in vanitate malitiæ hommes ne sont pas immortels, et qu’ils
placuerunt. se plaisent dans la vanité de la malice.

œ u vres ( e t retrib u et...). — L a lig u e et convertet... dans le s é jo u r dos m orts, à la place dos v iv a n ts
terree n lanque dans le te x te g re c . — I n in te r io ­ e t de ce u x q u i lu i d o nn en t des ac tio n s de g râ ce s ?
res partes... ; le s é jo u r des m o r t s . que la cro ya n ce P en sée an alo gu e à celle des P s. v i , 6 ( v o y e z la
p op u la ire a to u jo u rs p lacé dans les réglon s so u ­ n ote) ; c x m , 17-18, etc. Comp. Is. x x x v n i , 18-19 ;
terrain es. — V ia m ju s tltice . Dans le g r e c : B a r. ii, 17, e tc. L e s m orts ne p e u v e n t pas lo u er
èrtâ v o S o v , le ch em in d u reto u r, le pardon. — le S e ig n e u r de la m êm e m anière q u ’on le fa it
C o n fir m a v it deficientes... G re c : il a afferm i ce u x s u r la te r r e , n i a v e c a u ta n t de g lo ire p ou r lu i.
q u i m an q u a ien t de con fian ce (en sa m isé ri­ — L es m ots n on d em oreris... confitere (v e rs . 26)
co rd e ). m an qu en t dans le grec. De m êm e con fiteberis
2 1 - 3 1 . E x h o rta tio n à la p éniten ce. E lle est v iv en s a u vers. 2 7 . — V iir u s ... c o n fite b e r is ... Il
p re s sa n te , p leine d ’o n ctio n , e t se ra tta c h e to rt fa u t qu e l'h om m e lo u e D ieu I c i-b a s de to u te s
bien a u x pensées q u i p récèd en t. — R e lin q u e pec­ ses fo rces, p u isq u ’ il ne p ou rra p lu s le fa ire aussi
ca ta . L a p rem ière m arq u e d 'u n e co n versio n s in ­ bien d an s les lim bes. — E t la u d a b is ... illi v s .
cère. — O ffen d icu la . Dans le g rec, Tzpacy.oy.y.x A n tre passage propre à la V u lg a te . — Q u a n
au s in g u lie r ; litté r a le m e n t, ce q u i fa it to m ber, m a g n a .. (v e rs . 28). P ie u se ex cla m a tio n de l'é c r i­
e.- à - d. les occasion s du p éché. — E x ec ra tio n e m v a in s a c r é , a u s o u v e n ir de la bo n té d iv in e . —
(vers. 23) : encore le péché, m ais sous ses form es N c c e n im o m n ia ... (v e rs. 29). C’est p récisém en t
les p lus coupables. — E t cognosce. L e g re o n ’a ce tte faiblesse. Innée de l'hom m e qu i e x c ite la
pas ce v e rse t 24. — I n sorte p r o p o sitio n is : dans p itié de D ieu . — In v a n ita te... p la c u er u n t. L ig n o
la co n d ition où D ieu l’a p lacé. — I n p a r te s ... p rop re à la V u lg a te . Les hom m es se co m p laisen t
s æ c u li s a n c ti (v e rs. 25). C .- à - d . d u peuplé sa in t. dans le m al depuis la ch u te o rig in e lle . — Q u id
G rande v a ria n te dans le g re c p our la p rem ière lu c id i u s .. . ( v e r s . 30 ). C om paraison e x p re s s iv e ,
lign e de ce v erset : Qui lo u era le T r è s - H a u t p our m ettre en relief la m alice h u m ain e. SI le
Eccu. X V T T , 30 - X V T I T , fi.

30. Qu’y a - t - il de plus lumineux que 30. Quid lucidius sole? et hic deficiet.
le soleil? Et néanmoins il s’éclipse. Qu’v A ut quid nequius quam quod excogitavit
a-t-il de plus corrompu que ce que pense caro et sanguis? et hoc arguetur.
la chair et le sang? Et cela sera puni.
31. Le soleil contemple la majesté des . 31. Virtutem altitudinis eæli ipse eon-
hauteurs du ciel, et tous les hommes ne spieir, et omnes homines terra et cinis.
sont que terre et que cendre.

C H A P I T R E XVIII

1. Celui qui vit éternellement a créé 1. Qui vivit in æternum ereavit om­
toutes choses fi la fois. Le Seigneur nia simul. Deus solus justificabitur, et
sera seul trouvé juste, et il demeure à manet invictus rex iu æternum.
jam ais le roi invincible.
2. Qui est capable de raconter ses 2. Quis sufficit enarrare opera illius?
œuvres?
3. Qui pourra pénétrer ses m erveilles? 3. Quis enim investigabit magnalia
ej us?
4. Qui exprimera la puissance de sa 4. Virtutem autem magnitudinis ejus
grandeur, ou qui entreprendra d’exp li­ quis enuntiabit? aut quis adjiciet enar­
quer sa miséricorde? rare misericordiam ejus?
5. On ne peut rien diminuer, ni rien 5. Non est minuere, neque adjicere,
ajouter aux merveilles de D ieu, et elles nec est invenire m agnalia Dei.
sont incompréhensibles.
6. Lorsque l’homme aura fini ses re­ 6. Cum consummaverit hom o, tunc
cherches, il ne fera que commencer: et incipiet; et cum quieverit, aporiabitur.
lorsqu’il s’arrêtera, il sera saisi d’éton-
nement.
7. Qu’est-ce que l ’homme ? et quel est 7. Quid est homo ? et quæ est gratia
son mérite ? Quel bien ou quel mal y illius ? et quid est bonum aut quid ne­
a-t-il en lu i? ' quam illius?
8. Le nombre des jours de l’homme 8. Numerus dierum hominum, ut mul­
est tout au plus de cent ans. Ces courtes tum centum anni, quasi gutta aquæ
années, comparées à l’éternité, seront maris deputati sunt; et sicut calculus
réputées comme une goutte d’eau dans arenæ , sic exigui anni in die ævi.
la mer, ou un grain de sable.

roi (les astres s ’éclipse (.deficit) m a lg ré to u te sa à n o tre versio n la tin e. — Q u is s u f f ic it ...? V a­


splen deur, à plus fo rte raison l ’h om m e, si té n é ­ ria n te dans le g r e c : II n ’a donné à person n e (le
b reu x . — A u t q u id n eq u iu s...? L e g re c d it seu ­ p o u v o ir) de ra co n te r ses œ u v re s. L es vers. 3 - 5
lem en t : E t le m éch a n t pense à la ch a ir e t au d é v elo p p en t ce tte m êm e pensée. — C u m co n su m ­
sang, c .- à - d . à leu rs su ggestio n s m au vaises, p ar m a v erit. .. ( v e rs. 6 ). Q uand l’h om m e se cro ira
lesquelles 11 se laisse en tra în e r. — E t hoc ar- a r r iv é au term e de ses m éd ita tio n s e t d e ses re ­
gxietur : au trib u n a l du so u v e ra in ju g e . L e te x te ch erch es su r les a ttr ib u ts d iv in s , il d e v ra re co n ­
g re c o m et ce tr a it. — V irtu te m cæ li : les n a ître h u m b lem en t qu e sa tâ ch e e st à p ein e co m ­
astres, ainsi nom m és p arce q u ’ils fo rm e n t, p ou r m encée. — C u m q u ie v erit : ab an d o n n a n t ce t r a ­
ainsi d ir e , un e arm ée g ig a n te sq u e . L e soleil v a il, p erplexe e t d éco u ragé ( a p o ria b itu r ).
( i p s e ) sem ble les co n tem p le r à la façon d ’un 7-14. L e s m isères de l’h om m e e t la bon té de
m aître. — Terra et c in is . F ig u re s q u i d én o ten t la D ieu p o u r lu i. — Q uæ g ra tia ...? L e tr a d u c te u r
m isère e t l’ im puissan ce. C f. x , 9. la tin a lu / a p i ; ; , ta n d is q u e le g re c p orte y p v j T i ç ,
C h a p . X V I I I . — 1 - 6 . L es g ra n d e u rs de D ieu ; u tilité . — N u m e r u s... u t m u ltu m ... C om parez la
l’hom m e n’est p o in t cap able de les so n d er à fond. réflexion" to u te sem blable de Moïse, au P s. l x x x i x ,
— C rea vit o m n ia s im u l. A llu s io n à Ia « creatio 10. Sén èque d it a u s s i, De brevit. v it æ , c. m :
p rim a » (G e n . i , 1 ) , fa ite en b lo c , p ar u n seul « P e rv en isse te ad u ltim u m æ ta tis h u m an æ v id e ­
e t m êm e acte. L e g r e c y.otv /j p e u t sig n ifie r au ssi : m u s ; cen tesim u s tlb l,v e l supra, p re m itu r an n u s.»
é g a le m e n t, sans ex cep tio n . — D e u s ... ju s tific a ­ M ais q u ’est-ce que ce n t années lo rsq u ’on les co n ­
b itu r. Il m érite seul d’ê tre p roclam é ju s te . — tem p le dans le passé ? — Q u asi g u tt a .. . , c a l­
Les m ots et m a n e t.. . i n æ te rn u m so n t p ropres culus... : deux Im ages très exp re ssiv e s.. — la
140 E c c li. XVÏ TI , 9-19.

9. Propter lioc pations est Deus iu 9. C ’est pourquoi Dieu est patient k
illis, et effundit super eos misericordiam leur égard, et il répand sur eux sa mi­
suam. séricorde.
10. Vidit præsumptionem cordis eo­ 10. Il a vu que la présomption de
rum, quoniam mala est; et cognovit leur cœur est mauvaise, et il sait que
subversionem illorum, quoniam nequam leur perversion est fâcheuse.
est.
11. Ideo adim plevit propitiationem 11. C ’est pourquoi il les traite dans la
suam in illis, et ostendit eis viam aequi­ plénitude de sa douceur, et leur montre
tatis. le chemin de sa justice.
12. Miseratio hominis circa proximum 12. La miséricorde de l’homme s’exerce
suum ; misericordia autem Dei super envers le prochain ; mais la miséricorde
omnem carnem. de Dieu s’étend sur toute chair.
13. Qui misericordiam habet, docet et 13. Rempli de compassion, il enseigne
erudit, quasi pastor gregem suum. et châtie, comme un pasteur fa it de son
troupeau.
14. Miseretur excipientis doctrinam 14. Il a pitié de celui qui reçoit ies
miserationis, et qui festinat in judiciis instructions de sa miséricorde, et qui se
ejus. hâte d’accomplir ses commandements.
15. F ili, in bonis non des querelam, 15. Mon fils, ne mêle pas tes reproches
et in omni dato non des tristitiam verbi à tes bonnes œ u vres, et à tes divers
mali. dons ne joins pas l’affliction d’une parole
méchante.
16. Nonne ardorem refrigerabit ros? * 16. La rosée ne rafraîchit-elle pas la
sic et verbum melius quam datum. chaleur brûlante? Ainsi la parole vaut
mieux que le don.
17. Nonne ecce verbum super datum 17. La parole ne vau t-elle pas mieux
bonum? sed utraque cum homine ju sti­ que le don le plus excellent? Mais l’une
ficato. et l ’autre se trouvent dans l’homme
juste.
18. Stultus acriter im properabit; et 18. L ’insensé fa it d'aigres reproches,
datus indisciplinati tabescere fa cit oculos. et le don de l’indiscret dessèche les yeux.
19. Ante judicium para justitiam tibi , 19. A vant de juger acquiers la justice,
et antequam loquaris disce. et avant de parler apprends.

d ie sevi. L o rsq u e l’é te rn ité com m ence p our sc h â te n t vers ses p récep tes (p o u r les ac co m p lir).
l ’h o m m e, sa v ie te rre s tre e st m oind re q u ’une C ’est la co n d ition à la q u e lle s’e x e rce ia m iséri­
g o u tte d’ eau e t q u ’un g ra in de sab le. — Propter co rd e de D ieu .
hoc patiena... ( v e r s . 9 ). D ieu su p p o rte p a tie m ­ 31° P ré ce p te s d iv e rs. X V I I I , 15 — X I X , 17.
m en t les im p erfectio n s d’un ê tre si faib le . C f. x v n , 1 6 - 1 8 . A sso cie r les bonnes p aroles a u x bonnes
28-29. — V id it p r æ su m p tio n em ... et cognovit... œ u v res. I l e st, en effe t, des hom m es q u i g â te n t
L e g re c condense ce v e rs e t en une seule propo­ leu rs acte s de b o n té p a r des paroles âpres e t
sition : Il a v u e t il a reconn u que le u r c a ta ­ am ères. — I n bo n is : lo rsq u e tu fa is le bien. —
stro p h e ( V u lg .: su bv ersio n em , c.-à-d. le u r ru in e) Q uerela m : |xwpiov, u n la n g a g e m éch ant, acerbe.
e s t m auvaise. — Id eo a d im p le v it ... ( v e r s . 1 1 ) . L a p aro le de 8énèque e s t bien con n ue : « Plerv-
D 'ap rès le g r e c : Il a m u ltip lié . S en tim en t d ’un e q u e su n t q u i ben eficia a sp e rita te v erb o ru m e t
d élicatesse to u te d iv in e. L e second h é m is tic h e , su percilio ln o d iu m a d d u c u n t, eo serm one u s i,
et o sten d it... aequitatis, m an que dans le g re c. — ea su p erb ia, u t im petrasse p œ n ite a t.» (D e B en e/.,
M iser a tio h o m in is... (v e rs . 12). R a p p ro ch em en t i i , 4 ). — T r is titia m verbi m a li. C .- à - d . de d u res
In té re ssa n t, en v u e de m ieu x d é crire l’éten d ue réflexion s, q u i ca u s e n t de Ia tristesse. — N o n n e
de la m iséricord e d u S eig n eu r. Si la p itié de a rd o rem ... : y .a o a w v x , le v e n t b rû la n t du su d .
l ’hom m e p o u r ses sem blables (su p e r o m n em c a r ­ — S ic v er b u m : u n e bonne e t douce p arole d ’a f­
n e m ; et. P s. c x n v , 8 - 9 ) est un e g ra n d e e t noble fe c tio n . — O traq u e (le don p ré cie u x e t la parolo
ch o se, com bien p lus la bo n té de D ieu à n otre aim a b le) c u m .. . ju s tific a to . D ans le g re c : aveo
é g a r d i — Q u i m ise rico r d ia m h a b e t... Ce tr a it un h o m m e g r a c ie u x . — I n d is c ip lin a t i (v e rs. 18) :
e t les su iv a n ts ( v e rs. 17 ) se ra p p o rten t to us à de l ’hom m e ru d e e t gro ssier.
la d iv in e bien v eillan ce e t à ses su aves effets. 1 9 -2 9 . Q uelques règles de p ru d en ce. — A n te
L ’ im age q u a s i p a s to r g r e g e m ... est d élicieuse ju d ic iu m p a r a . .. A v a n t de v ou loir ju g e r les
(c f. P s. x x n , 1 et ss.; J er. x x x r , 10 ; J o a n . x , 1 1. a u tr e s , ii fa u t d ’ab ord ap p ren d re à ê tre ju ste .
— M iser etu r e x cip ie n tis... D’ap rès le g r e c : Il a C ette lig n e n ’est p as dans le g re c . — A n te q u a m
p itié d e-ceu x q u i re ç o iv e n t la co rrectio n , e t q u i lo q u a ris... E x c e lle n t conseil, tro p peu p ratiq u é -
Ecci.i. X V I I T , 20 29. 141

20. Avant la maladie emploie le re­ 20. Ante languorem adhibe medici­
mède, et avant le jugem ent interroge- nam , et ante judicium interroga tei-
toi toi-m êm e, et tu trouveras grâce de­ psum, et in conspectu Dei invenies pro­
vant Dieu. pitiationem.
21. A van t la maladie h u m ilie-to i, et 2JL Ante languorem humilia te, et in
au temps de l ’infirmité manifeste ta tempore infirmitatis ostende conversa­
conduite. tionem tuam.
22. Que rien ne t’empêche de prier 22. Non impediaris orare semper, et
toujours, et ne cesse pas de pratiquer la ne verearis usque ad mortem justificari,
justice jusqu’à la mort, car la récom­ quoniam merces Dei manet in aeternum.
pense de Dieu demeure éternellement.
23. Avant la prière prépare ton âme, et 23. Ante orationem præpara animam
ne sois pas comme un homme qui tente tuam, et noli esse quasi homo qui tentât,
Dieu. Deum.
24. Souviens-toi de la colère du der­ 24. Memento iræ in die consumma­
nier jour, et du temps où D ieu châtiera tionis, et tempus retributionis in con­
en détournant sa face. versatione faciei.
25. Souviens-toi de la pauvreté au 25. Memento paupertatis in tempore
temps de l’abondance, et des besoins de abundantiae, et necessitatum paupertatis
l ’indigence an jour des richesses. in die divitiarum.
26. Du matin au soir, le temps peut 26. A mane usque ad vesperam immu­
changer, et toutes ces choses sont bien tabitur tempus, et hæc omnia citata in
rapides aux yeux de Dieu. oculis Dei.
27. L ’homme sage sera toujours dans 27. Homo sapiens in omnibus metuet,
la crainte, et aux jours du péché il se et in diebus delictorum attendet ab iner­
gardera de la paresse. tia.
28. Tout homme habile reconnaît la 28. Omnis astutus agnoscit sapien­
sagesse, et il rend honneur à celui qui tiam , et invenienti eam dabit confessio­
l ’a trouvée. nem.
29. Ceux qui sont sages dans leurs 29. Sensati in verbis et ipsi sapienter
paroles agissent aussi avec sagesse ; ils egerunt ; et intellexerunt veritatem et
comprennent la vérité et la ju s tic e , et justitiam , et impluerunt proverbia et
ils répandent comme une pluie les sen­ judicia.
tences et les paraboles.

— A n te la n g u o re m ... Com m e l’a d it O vid e, R em . v , 4 , etc. — Q u o n ia m m e r c e s... Ce m em bre de


a m „ 9 1-9 2 : v e rs ne se lit pas dan s le g re c . — A n te o r a tio ­
P rin c ip iis o b sta : sero m ed icin a p a ra tu r, n em ... (vers. 23). L e m ot g re c d ésign e encore ici
C um m ala p er lo n g a s in v a lu e re m oras. des v œ u x . P a r co n séqu en t, ne rien p ro m e ttre à
la légère, m ais v o ir d ’abord si l’on p ou rra te n ir
C f. de I m it . C h r isti, 1, s u i , 5. — A n te j u d i c i u m : ses v œ u x . L e T a lm u d c ite c e tte lign e en l ’a t t r i­
a v a n t d ’ê tr e ju g é p a r D ieu. C f. I C or. x i, 28, 31. b u a n t à B e n -S ira .— M em en to ... in d ie ...(v e rs . 24).
— E t i n conspectu... D ans ie g re c : e t au jo u r de A u m om en t de la m ort, se s o u ve n ir de la co lère
la v is ite , c.-à-d. d u ju g e m e n t cé leste. S’ex a m in e r d iv in e , q u i é c la te ra en su ite affreu se e t terrth le
e t t e rep en tir : e x cellen ts m oyen s p ou r se ren d re co n tre c e u x q u i se ro n t tro u v é s cou p ables. — I n
prop ice le J u g e so u v e ra in . — A n te la n g u o rem co n versa tion e fa c ie i : lo rsq u e le S eig n eu r irrité
( v e r s . 2 1 ) . I l ne s’a g it p ro b ab lem e n t pas d’un e d é to u rn era son v is a g e des p éch eu rs e t les ch â ­
m aladie m orale, m ais d’un m al p h ysiq u e, com m e tie ra sans p itié .— M em en to p a u p erta tis (v e rs. 25).
plu s h a u t ( v e r s . 19*>). E n s’h u m ilia n t a lo r s , on D ’ap rès le g re c : S o u vien s-to i de la faim au tem ps
o b tien d ra p lu s fa c ile m e n t le seco u rs d u ciel. — de la sa tié té . Se te n ir p rê t à to u te é v e n tu a lité
I n tem pore in fir m ita tis . I c i , a u fig u r é , com m e su r ce t océan du m onde, si fe rtile en n au frage s.
le d it clairem en t le greo : A u tem p s des péchés — A m an e... im m u ta b itu r ... (v ers. 28). L e m a l­
( lo rsque tu au ras eu le m a lh e u r d ’y to m b e r), h e u r fond ra p id e m e n t s u r l’hom m e. — S a piens...
m an ife ste la co n v ersio n . — N o n im p e d ia r is ora- m etuet (vers. 27) : o u , com m e d it le g r e c , p ren ­
re... (vers. 22). D ans le te x te p r im it if, a v e c une d ra ses p réca u tio n s. C f. P ro v . x x v m , 14. — I n
nu ance : Que rie n ne t’ em pêche d’acco m p lir le dieb u s d e licto ru m : a u x jo u rs n éfastes o ù l’on
v œ u à te m p s, e t n 'a tte n d s pas ju s q u ’à la m ort se sen t p lu s p orté au m al. R ed o u b ler alors d e v i­
p o u r ê tre ju stifié . L e p rem ier h é m istich e p ré­ g u e u r e t de v ig ila n ce . — O m n is a stu tu s (v e rs. 28).
cise la sign ificatio n du second : ne pas re ta r­ En bonne p a rt : l’ hom m e in te llig e n t , h ab ile. —
d e r de jo u r en jo u r l ’acco m plissem en t des p ro ­ S e n sa ti i n verbis ( vers. 29 ) : les h om m es qui
messes faites à D ieu. C f. D eu t. x x m , ?1 ; E cci. co m pren n en t les d isco u rs d ifflo lle s. — E t 4
142 E ctli . X V I I I , 30 - X I X , 4.
30. Post coiicujii.sccntias tuas non eas, 30. Ne te laisse point aller à tes con­
et a voluntate tua avertere. voitises, et détourne-toi de ta propr>
volonté.
31. Si præstes aniruæ tuæ concupis­ 31. Si tu contentes les désirs de ton
centias ejus, faciet te in gaudium inimi­ âme, elle fera de toi la joie de tes en­
cis tuis. nemis.
32. Ne oblecteris in turbis, nec in 32. Ne te plais point dans les assem­
modicis ; assidua enim est commissio blées, même les plus petites, parce qu’on
illorum. y commet sans cesse le mal.
33. Ne fueris mediocris in contentione 33. Ne t’appauvris point en emprun­
ex fœnore, et est tibi nihil in sacculo; tant pour rivaliser en dépenses avec
eris enim invidus vitæ tuæ. d’autres, alors que tu n’as rien dans ta
bourse ; ce serait être envieux de ta
propre vie.

C H A P I T R E XIX

1. Operarius ebriosus non locupleta­ ' l . L ’ouvrier sujet au vin ne s’enrichira


bitur, et qui spernit modica paulatim pas, et celui qui méprise les petites
decidet. choses tombera peu à peu.
2. Vinum et mulieres apostatare faciunt 2. Le vin et les femmes font apostasier
sapientes, et arguent sensatos. les sages, et causent l ’opprobre des
hommes sensés.
3. E t qui se jungit fornicariis erit ne­ 3. Celui qui s’associe aux prostituées
quam ; putredo et vermes hereditabunt deviendra corrompu ; la pourriture et les
illum ; et extolletur in exemplum majus, vers l ’auront en partage ; il deviendra
et tolletur de numero anima ejus. un grand exem ple, et son âme sera re­
tranchée du nombre des vivants.
4. Qui credit cito levis corde est, et 4. Celui qui est trop crédule est léger
minorabitur; et qui delinquit in animam de cœur, et il en éprouvera du dommage,
suam, insuper habebitur. et celui qui pèche contre son âme sera
traité avec mépris

lexeru.nl... ju s tit ia m . T r a it p rop re à la V u lg a te . v in e t des fem m es. — E b rio su s n o n lo cu p leta ­


— E t Im p lu e ru n t. G rec : E t Us rép an d en t (com m e b itu r : c a r to u te s ses ressources se ro n t d ila p i­
la p lu ie) d es p roverbes ex q u is. dées en p erp étu elles o rgies. Cf. P ro v . x x i , 1 7 ;
30 -33. L u t te r co n tre ses passions. E n a v a n t x x m , 2 1. — Q u i sp ern it m o d ica : c.-ù-d., d ’après
d u v ers. 30 , le g re c a ce titre : ’E y / .p â T E ta le c o n te x te , les p etites d ép en ses, ou les p e tits
, c .- à - d . g o u ve rn e m e n t de l’âm e. — P o st ex cès. — P a u la t im decidet. Il tom bera p eu à p eu
co n cu p iscen tia s... L a n g a g e tr è s e x p re s s if, p ou r d ans une ru in e to tale. L ’a p p lic a tio n s p iritu e lle
s ig n ifier que l ’hom m e ne d o it pas se la isse r co n ­ de ce p assage a u x p etites g râ ces e t a u x h u m bles
d u ire p a r ses passions. — S i præ stes... (v e rs. 31). p rog rès n’a p as m oins de v é r ité . — V in u m et
L e s fa u te s de ce g e n re p ro d u ira ie n t de p rom p ts m u lie re s a p o sta ta r e ... T r a it d o u lo u re u x , d ’une
d é sa stres, d o n t nos en nem is se ré jo u ira ie n t. — exp érien ce q u o tid ien n e. Cf. Os. iv , 1 1 ; P ro v .
N e oblecteris... (v e rs. 32). G én éra l dans les d e u x x x x i , 1 e t ss. — A r g u e n t sen sa tos (m o ts o m is
v ersets q u i p ré c è d e n t, le conseil d e v ie n t m ain ­ dans le g re c ). L e s bons eu x-m êm es p e u v e n t to m ­
te n a n t pin s spécial. V a ria n te dans le g r e c : X e b er dans ce d ou ble p iège. — F o r n ic a r iis ( v e r s . 3).
te co m plais pas d an s une g ra n d e bonne ch è re , D ’ap rès le g r e c : a u x cou rtisan es. — P u tr e d o et
e t ne te laisse p o in t lie r p ar la lu x u re . C f. P ro v . verm es... C h âtim e n t de la lu x u re . C f. P ro v . v , 5 ;
x x i i i , 20-21. — N e... m ed io cris (v e rs . 39). G rec : v u , 26-27 ; îx , 18. L e corp s m êm e des d ébau ch és
N e d evien s pas p a u v re en fré q u e n ta n t les b an ­ esc e n v a h i p ar de h onteu ses m aladies. — L e s
q uets a u m oyen d ’e m p ru n ts. — I n saeculo : la m ots et e x to lle tu r... m a ju s m an qu en t d an s le g re c .
b o u rs e , q u i a to u jo u rs co n sisté en un p e tit sac — T o lle tu r de n u m e r o ... G rec : e t l ’âm e a u d a ­
d’un e fo rm e ou de l ’a u tre. V o y e z VAU . archéol., cieuse (c.-à-d. p longée h a rd im e n t dans la lu x u re )
pL l x i v , flg. 5 ; pl. l x x v i i , flg. 7, etc. — E r is sera en levée. L a m ort, com m e d ern ière p u n itio n
e n im in v id u s ... L ’on d e v ra en su ite se fa ire Jeû­ ic i- b a s , en a tte n d a n t le Jugem en t fin al e t ses
n er e t so u ffrir, p ou r a c q u itte r les d e ttes ainsi suites.
co n tl notées. 4 - 1 2 . N e pas cro ire sans m o tif ni ré p é te r im ­
C h a i '. X I X . — 1 - 3 . C o n tre les séd u ctio ns du p ru d em m en t le m al q u ’on a e n ten d u d ire du
E c c li. XTX, 5- 15. 143

5. Celui qui met sa joie dans l’iniquité 5. Qui gaudet iniquitate denotabitur ;
sera déshonoré ; celui qui hait la répri­ et qui odit correptionem minuetur vita;
mande verra sa vie abrégée ; celui qui et qui odit loquacitatem extinguit m a­
hait le bavardage éteint la malice. litiam.
6. Celui qui pèche contre son âme s’en G..ftui peccat in animam suam pœni-
repentira, et celui qui se délecte dans la te b it, et qui jucundatur in malitia deno­
malice sera déshonoré. tabitur.
7. Ne répète pas une parole maligne 7. Ne iteres verbum nequam et durum.,
et dure, et tu n’en éprouveras pas de et non minoraberis.
dommage.
8. Ne raconte tes pensées ni à ton 8. Am ico et inimico noli narrare sen­
ami ni à ton ennemi, et si tu as commis sum tuum , et si est tibi delictum, noli
un péché, ne le dévoile pas; denudate;
9. car on t’écoutcra et on t ’observera, 9. audiet enim te, et custodiet te, et
et en faisant semblant d’excuser ta faute quasi defendens peccatum , odiet te, et
on te haïra, et on se tiendra toujours sic aderit tibi semper.
hostile auprès de toi.
10. A s-tu entendu une parole contre 10. Audisti verbum adversus proximum
ton prochain, qu’elle meure en toi, et tuum, commoriatur in te, fidens quo­
sois sûr qu’elle ne te fera pas éclater. niam non te disrumpet.
11. Pour une parole, l’insensé est en 11. A facie verbi parturit fatuus, tan-
mal d’enfant, comme une femme qui est quam gemitus partus infantis.
en travail et qui gémit.
12. La parole est dans le cœur de 12. S a g itta . infixa femori carnis, sic
l’insensé comme une flèche qui s’est fixée verbum in corde stulti.
dans la chair de sa cuisse.
13. Reprends ton am i, de peur qu’il 13. Corripe amicum , ne forte non
n’ait pas compris, et qu’il ne d ise: Je intellexerit, et dicat : Non fe c i; aut, si
n’ai "pas fa it cela; ou, s’il l’a fa it, afin fecerit, ne iterum addat facere.
qu’il ne recommence pas.
14. Reprends ton prochain, qui peut- 14. Corripe proximum, ne forte non
être n’a rien dit, afin que, s’il a parlé,il ne d ixerit; et, si dixerit, ne forte iteret.
recommence pas.
15. Reprends ton am i, car on fait 15. Corripe amicum, sæpe enim fit
souvent de faux rapports; commissio ;

p roch ain. — Q u i cred it cito... U n e ce rta in e dé­ eea u x . C f. J o b , x x x i i , 1 8 - 1 9 . — A fa c ie verbi


fiance est ab solu m en t nécessaire dans les rela­ p a r t u r it (v e rs. 1 1 ). L ’ ironie d e v ie n t de p lu s en
tion s hum aines. — I n s u b e r h a b eb itu r. D 'après plus m ord an te. N ou s v oyo n s Ici u n Insensé a u ­
le gree : sera coupable. — Q u i gaudet... d enota ­ q u el l’o b lig atio n de ta ire un se cre t fa it e n d u re r
bitu r ( v e r s . 5 ) . C .- à - d . sera con d am n é. — L e les p lu s v iv e s d o u leu rs. — S a g itta i n f i x a . ..
second m em bre de v e r s , et q u i o d it... v it a , est (v ers. 12). A u tre com paraison très e x p ressiv e.
om is p ar le g r e c , com m e aussi le v e rs e t 6 to u t 13-17. R è gle s re la tiv e s à la co rre ctio n fr a te r ­
en tier, q u i est une sim ple ré p étitio n de 4b e t de 5*. n elle. — Cor rip e..., ne fo rte ... L a V u lg a te p a ra ­
— N e iteres verbum ( le s é p ith ète s n eq u a m et phrase lé gè re m e n t. On lit dans le g re c : R eprends
ü u r u m so n t propres à la V u lg a te ) . N e pas se (ton a m i) ; p e u t- ê tr e n ’a - t - i l pas fa it (la fau te
faire co lp o rteu r de to u s les vain s ou m éch a n ts b a­ d o n t on l ’ a c c u s e ), e t s’ il a fa it q u elqu e ch o se ,
v a rd a g e s q ue l’on a en ten d us. — A ir ic o et i n i ­ de p e u r q u ’ il ne c o n tin u e .— C orripe p ro xim u m ..,
m ico (vers. 8). C.-à-d. au p rem ier v en u . L e s m ots L e g re c a encore de p e tite s v aria n te s : R ep ren d s
sen su m tu u m so n t une ex cellen te In terp rétatio n (to n ) a m i; p e u t- ê tr e n’a - t - i l pas d it (la parole
ajou tée p ar la V u lg a te , p ou r d éterm in e r p lu s n e t­ q u ’on lu i rep ro ch e), e t s’il l'a d ite, afin q u ’ il ne
tem en t le sens. — E t s i est... d elictu m . L e g rec recom m en ce pas. A in si d o n c , dans le doute, re­
d it a u c o n tra ire : A m oins q n ’ll n ’y a it une fa u te p ren d re sans h é s ite r, qu oiqu e a v e c réserve et
pour to i ( à ne pas ré v é le r ). — A u iïie t e n im ... p rud en ce. — Sæpe... co m m issio (vers. 15). D’après
(v e rs. 9). L e te x te o rig in a l est p lu s concis : C ar il le g re e : S o u v e n t c ’est une calom n ie. M êm e dans
t ’en ten d e t se tie n t en g a rd e co n tre toi, e t à l’oc­ ce cas, la co rre ctio n fra te rn e lle a u ra son u tilité ,
casion 11 te h a ïr a (il te té m o ign era o u vertem en t ca r l’am i en qu estion p ou rra se te n ir su r ses
sa hain e). — A u d is ti verbum (v ers. 10). A dver- ga rd es. — E st q u i la b itu r (v e r s . 1G). L e m ot
£us p r o x im u m e st une a u tre ad d itio n de la lin g u a est u n e ad d itio n de Ia V u lg a te qui res­
V u lg a t e .— N o n te d isr u m p e t. Im age très pitto- tr e in t trop la pensée : le g rec p arle en général
,n u que : ce secret ne te fera pas é clate r en mor- d’une fa u te de co n d u ite. — N o n e x u u im o . Sans
144 Fj x i a . X I X , 1G- 24.

16. et non omni verbo credas. Est qui 16. et ne crois pas tout ce qui se dit.
labitur lingua, sed non ex anirao ; Tel pèche par la langue, mais non de
cœur ;
17. quis est enim qui non deliquerit 17. car quel est celui qui ne pèche
in lingua s u a ? 'Corripe proximum aute- point par sa langue? Reprends ton pro­
quam commineris, chain avant de le menacer,
18. et da locum timori Altissim i ; 18. et donne lieu à la crainte du Très-
quia omnis sapientia timor Dei, et in H aut ; car toute sagesse consiste dans
illa timere Deum, et in omni sapientia la crainte de Dieu ; c’est elle qui apprend
dispositio legis. à craindre Dieu, et en toute sagesse est
l’obéissance à la loi.
19. E t non est sapientia nequitiæ dis­ 19. L ’habileté à faire le mal n ’est pas
ciplina, et non est cogitatus peccatorum sagesse, et la pensée des pécheurs n’est
prudentia. point prudence.
20. Est nequitia et in ipsa execratio, 20. Il y a une malice qui est exé­
et est insipiens qui minuitur sapientia. crable, et il y a une folie qui n’est qu’un
manque de sagesse.
21. Melior est homo qui minuitur sa­ 21. Un homme qui a peu de sagesse
pientia et deficiens sensu, in tim ore, et manque de sens, mais qui a la crainte
quam qui abundat sensu, et transgredi­ de D ieu , vaut mieux que celui qui a
tur legem Altissimi. beaucoup de sens et qui viole la loi du
Très-Haut.
22. E st solertia certa, et ipsa iniqua; 22. Il y a une adresse qui est sûre
d’elle-même, mais qui est injuste;
23. et est qui em ittit verbum certum 23. et il y a tel homme qui profère
enarrans veritatem. Est qui nequiter hu­ une parole sûre aussi, en disant la vérité.
m iliat s e , et interiora ejus plena sunt T el s’humilie malicieusement, dont le
dolo ; cœur est plein de fraude;
24. et est qui se nimium submittit a 24. tel se soumet jusqu’à l ’excès avec
multa hum ilitate; et est qui inclinat f a ­ une profonde humiliation ; et tel baisse
ciem suam, et fingit se non videre quod le visage et fa it semblant de ne pas voir
ignoratum est; ce qui est ignoré ;

m alice a u c u n e ; d’où il s u it qu e, dans ce cas, 11 gesse. — E s t n e q u itia (vers. 20). D an s le sens de


fa u t re p ren d re a v e c d o uceur. — Q u is est e n im ... m ilic e in gén ieu se. C et a r t e st v ra im e n t u n e exe­
(vers. 17). « L e s fa u te s de co n d u ite ne su pp osent cra tio ( p SI}.U Y p .a, une a b o m in a tio n ). — I n s i ­
pas o rd in a irem en t un m a u v a is cœ u r ; q u a n t a u x p ie n s q u i m in u itu r ... Il e x is te te l g e n re de s o t­
p échés de la n g u e , to u t le m onde en com m et. » tis e q u i n’ e st q u ’u n m an qu e d ’in te llig e n c e , e t
— Corripe... a n te q u a m ... V o y e z d an s s a in t M a t­ n u lle m e n t un d é fa u t m o r a l, com m e le d it p lu s
th ie u , x v n i , 16, un e recom m an d atio n sem blable au lo n g le v e rs. 21. M ieu x v a u t donc u n e bonne
de N o tr e -S e ig n e u r J é s u s - C h r is t. — D a lo cu m âm e s im p le , q n i c r a in t D ieu U n tim ore) et qui
t im o r i... T ra n sitio n à l ’a lin é a s u iv a n t. D’ap rès lu i o b é it, q u ’u n bel e s p r it q u i s’ ab an d o n n e au
le g r e c : à la lo i d u T r è 3 - H a u t. C . - à - d . : laisse p éch é. — S o le rtia certa ( v e r s . 2 2 ). D ’après le
la cra in te de la loi a g ir s u r i’esp rlt du coup able, g re c : u n e h a b ile té e x a c te , « q u i ne m an qu e j a ­
p o u r son p lu s g ra n d bien. C f. R o m . x i i , 19. m ais son coup, i M alh eu reu sem en t le ré s u lta t
32° L a sagesse ne diffère pas de la crain te de p ra tiq u e de ce tte h ab ileté « n ’e s t pas la v é rité
D ieu , e t elle é v ite so igneusem ent le p éch é. X I X , n i la ju stice , m ais l’ In iqu ité e t l ’in ju s tice » ( fp s a
18 -2 7 . in iq u a ) . — E s t q u i e m ittit... (v e rs. 23). L a leçon
18-23». L a v ra ie e t la fau sse sagesse. — O m n is du te x te g re c n’e st pas sans d ifficu lté. L itté r a le ­
sa p ien tia t im o r ... C ette v é r ité a é té assez lon ­ m en t : « E st p e rve rte n s g ra tia m ad o sten d en ­
g u e m e n t d évelopp ée dès le d ébu t du liv re , i, 11 d um jn d iciu m . » L e sens p a ra it ê tre q u ’il e st d es
e t ss. L e s m ots et in illa tim ere D eum m an quen t hom m es assez h ab iles p our d o n n er à leu rs action s
d ans le g re c . — D isp o s itio leg is. P lu tô t : l ’a c­ les p lus crim in elles l’ap p aren ce d 'œ u v re s accom ­
co m plissem en t (a siY jfft;) de la lo i. P a s de v ra ie plies en fa v e u r d u d ro it e t de la v é rité .
sagesse sans une p a rfa ite obéissance à la volon té 23b - 27. L ’ h yp o crisie e t les sign es q u i la m a­
de D ieu. — N e q u itiæ d isc ip lin a . L a con naissance n ife ste n t. P o r tr a it d ra m a tiq u e . — Q u i n eq u iter
de la m alice, com m e d it p lus clairem en t le te x te h u m ilia t... L e g re c est p lu s e x p re ssif : H e s t te l
g re c . — C o g ita tu s pecca torum . G rec : le conseil m é ch a n t q u i e st co u rb é p ar la tr is te s s e ; c . - à - d .
des p éch eu rs. L es d eu x h ém istich es du vers. 19 q u i s’av a n ce a v e c le corps re p lié su r lu i-m ê m e
rep è te n t la m êm e pensée : L 'a r t de faire h ab i­ p ar l’ effet de scs c h a g r in s .— In te rio r a ejus... L e
lem ent le m al n ’a rien Se com m un a v e c la sa­ fond de son cœ u r est rem pli de m alice. — L a
Em ,i. X I X . 25 X X , 6.

25. niais si la faiblesse île ses forces 25. et si ab im becillitate virium vete-
l’empêche de pécher, s’il trouve l'occa­ tur peccare, si invenerit tempus male­
sion de faire le mal, il le fera. faciendi , malefaciet.
26. On connaît l’homme au visage, et 26. E x visu cognoscitur vir, st ab
on discerne l ’homme de sens aux traits occnjjui faciei cognoscitur sensatus.
de la physionomie.
27. Le vêtement du corps, le rire des 27. Amictus corporis, et risus den­
dents et la démarche de l’homme ré­ tium , et ingressus hominis, enuntiant
vèlent ce qu’il est. de illo.
28. Il y a une fausse réprimande qui 28. Est correptio mendax in ira con­
naît de la colère d’un insolent, et il y a tumeliosi, et est judicium quod non pro­
un jugement dont on ne.peut démontrer batur esse bonmn ; et est tacens, et ipse
la justesse, et tel se tait qui le fa it par est prudens.
prudence.

CHAPITRE XX

1. Comme il vaut mieux reprendre 1. Quain bonum est arguere, quam


que de s’irriter, et pe pas empêcher de irasci, et confitentem in oratione non
parler celui qui avoue sa faute ! prohibere !
2. L a convoitise de l’eunuque fa it 2. Concupiscentia spadonis devirgina­
violence à la jeune vierge : bit juvenculam :
3. tel est celui qui viole la justice par 3. sic qui fa cit per vim judicium ini­
un jugement injuste. quum.
4. Qu’il est bon, lorsqu’on est repris, 4. Quam bonum est correptum ma­
de témoigner du repentir ! Car c ’est nifestare poenitentiam ! sic enim effugies
ainsi que tu éviteras le péché volontaire. voluntarium peccatum.
5. T el se tait, et est reconnu comme 5. Est tacens qui invenitur sapiens ;
sage; et tel se rend odieux pardon in­ et est odibilis qui procax est ad loquen­
tempérance de langage. dum.
6. Tel se tait, parce qu’il n’a pas assez 6. Est tacens non habens sensum
de sens pour parler; et tel se tait, parce loquelæ ; et est tacens sciens tempus
qu’il discerne le temps convenable. aptum.

lig n e et e s t ., h u m ilita t e , qui d é crit un e h um i- j rectio n fra te rn e lle . — Q u a m b o n u m e st un hé-


lité ra m p a n te , a ffe c té e , est om ise dan s le g re c . I braïsm e, pou r « quam m eliu s ». — A rg u er e q u a m
— E t ftn g it se... D ’ap rès le te x te g re c : E t il e st | ir a s c i. M ieu x v a u t s’é p an ch er en de lé g itim e s
sourd d ’u n e o reille (il fa it le sourd), e t s'il n’e st I rép rim an d es qu e de laisser a c cu m u le r dans l’âm e
p as recon nu ( o bservé ) , il te d e van cera ( 11 te | un sourd m éco n ten tem en t co n tre les coupables.
trom p era in sid ieu sem en t). — S i ab im b ecillita te... | — Confitentem ... n on proh ib ere. D ans le g re c :
(v ers. 25). P a rfo is ce m isérab le ne co m m et p as j C elu i q u i av o u e (sa fa u te ) se ra d é liv ré du d o m ­
le m al ; m ais c’est u n iq u em en t p ar im puissan ce, m age. C f. P ro v . x x v i n , 13. — C o n cu p iscen tia
ca r il se rem et à l'œ u v re dès que l ’occasion re­ sp a d u n is... P lu s cla ire m e n t d’après le g re c : C 'est
d e v ie n t fa v o ra b le ( s i in v e n e r it...). — E x v is u le d ésir d’ un eu n u q u e de fa ire violen ce. Cf. x x x ,
cog noscitur... (v ers. 26) : p a r les ap p are n ces e x té ­ 2 1. D ans les gra n d es m aisons o rien ta les, la g a rd e
rie u r e s, p ar ce q u ’ il m an ifeste de sa con d uite. des fem m es a é té de to u t tem p s confiée a u x e u ­
— A b o ccu r su fa c ie i : p a r l’ expression et le jeu n u q u es. — S ic q u i... p er v im ... (v e rs. 3). A p p li­
de sa physion om ie, R è g le gén éra le d o nt la v é rité ca tion de la-com paraison q u i précèd e : rep ren d re
est in d iscu tab le. L es an ciens philosophes la cite n t un coup able avec em p o rtem en t ne co n d u it pas
aussi de d iverses m anières ; Sénèque en tre a u tre s, non plus au b u t s o u h a ité .— Q u a m b o n u m est...
E p ist. I,- 62 : « Im p ud icum e t incessus o sten d it..., ; ( v e r s . 4 ). P a ssa g e om is dans le g re c o rd in aire.
Im probum risus. » H eu reu x ce lu i q u i p rofite des ju ste s reproches
33° L e s péchés de la la n g u e . X I X , 28 — X X , 33. q u ’il a reçus 1 C f. P ro v . x i x , 25.
28. L a v ra ie m anière de rep ren d re le p roch ain . 5 -8 . L e silen ce et l’abus de la p arole. — T a ­
C f. v ers. 13 e t ss. — E st correptio... b o n u m . Dans cens... sa p ien s. C f. xi.v, 28e, e t P ro v . x v , 23. —
le grec, avec beaucoup p lu s de con cision : Il est O d ib ilis q u i p ro ca x. R ien n’est p lu s in su pp or­
u n reproche qui n’est pas o pp ortuu. — E s t ta­ table que ce rta in s g ra n d s p arleu rs. — E st taccns,
cens... p r u d en s. Il est p ar co n séquen t u n silence n o n h a b en s... G ra ve re strictio n : se ta ire n'est
plein de sagesse. pas to u jo u rs u n e m arqu e de sagesse. Il y a deux
C h a p , X X . — 1 - 4 . E n core au s u je t d e la c o r - sortes trè s d istin cte s de silence : ce lu i de l’ iu-

Comment. - V- 10
E c r u . X X , 7-10.

7. Homo sapiens tacebit usque ad 7. L’homme sage se tait jupqn’â an


tempus ; lascivus autem et imprudcDS certain temps; mais l’homme loger et
non servabunt tempus. l’imprudent n’observent aucun temps.
8. Qui multi? utitur verbis lædet ani­ 8. Celui qui se répand en paroles bles­
mam suam ; et qui potestatem sibi sumit sera son âme, et celui qui s’attribue un
injuste, odietur. pouvoir injuste sera détesté. .
9. Est processio in malis viro indisci­ 9. L ’homme sans conscience réussit
plinato, et est inventio in detrimentum. dans le m al, et ce qu’il invente tourne
à sa ruine.
10. Est datum quod non est utile, et 10. 11 y a un don qui n’est pas utile,
est datum cujus retributio duplex. et il y a un don qui est doublement ré­
compensé.
11. Est propter gloriam minoratio, et 11. Il est une gloire qui amoindrit,
est qui ab humilitate levabit caput. et une humiliation qui fait lever la tête.
12. Est qui multa redimat modico 12. Tel achète beaucoup de choses à
pretio, et restituens ea in septuplum. vil prix, qui les payera sept fois leur
valeur.
13. Sapiens in verbis seipsum ama­ 13. L e sage se rend aimable dans ses
bilem fa cit; gratiæ autem fatuorum e f­ paroles ; mais les charmes des insensés
fundentur. s’écouleront comme Veau.
14. Datus insipientis non erit utilis 14. Le don de l’insensé ne te sera
tibi; oculi enim illius septemplices sunt. point utile; car il a sept yeux pour te
regarder.
15. E xigua dabit, et multa imprope­ 15. Il donnera peu, et il le reprochera
rabit; et apertio oris illius inflammatio souvent; et quand il ouvre la bouche,
est. c’est comme un incendie.
16. Hodie fœneratur quis, et cras ex­ 16. Tel prête aujourd’hui, qui rede­
petit ; odibilis est homo hujusmodi. mandera demain ; cet homme-là se rend
odieux.
17. Fatuo non erit amicus, et non 17. L ’insensé n’aura pas d’am i, et on
erit gratia bonis illius; ne lui saura aucun gré de ses bienfaits ;
18. qui enim edunt panem illius, falsæ 18. car ceux qui mangent son pain ont
linguæ suut. Quoties- et quanti irride­ la langue fausse. Combien de fois et
bunt eum! ^combien d’hommes se moqueront de lui!
19. Neque enim quod habendum erat 19. Car il ne distribue avec sagesse ni

sensé, q u i p r o v ie n t de sa sottise, et ce lu i du sage, ! 1 3 - 1 9 . Les paroles du s a g e ; les p aroles e t les


q u i d énote le bon sens. — Scien s tem p u s... C ar présents de l’ Insensé. — S a p ien s in verbis... a m a ­
il est un tem ps p our p a rler et un tem ps pour bilem ... T r a it aussi v ra i que d élicat. — Q-ratiæ
se ta ire . C f. lilecl. m , 7. — L a sciv u s et im p r u ­ fa tu o r u m ... Ils tâ ch e n t e u x au ssi, par m om ents,
d ens : le b a va rd et l'insensé. — Q u i m u ltis u t i ­ de se ren d re aim ables dans leurs p aro les, m ais
tu r... (v e rs. s). M êm e pensée q u ’au liv re des P r o ­ à p u re p erte (effu n d e n tu r, com m e l’eau q u i s’é­
v e r b e s , x , 19. A u lieu de Isedil a n im a m ..., le coule e t s ’év a p o re ). — O c u li... septem plices.
g re c p orte : sera ab h orré. Cf. v ers. 5*>. — Q u i D’après le g re c : C ar scs y e u x , au lieu d’un, sont
potesta tem ... ( in ju ste est p ropre à la V u lg a te ) : n om breu x. M anière p ittoresqu e d’e x p rim e r son
ce lu i q u i s’a rro g e le d ro it, de p arler à to rt e t à in satiab le av id ité . Il fa u t donc lui ren d re beau­
tr a v e rs . coup plus q u ’on n’a reçu de lu i. — A p er tio o r is ...
9 - 1 2 . N e pas se üer au x a p p aren ce s, ca r le L e grec em ploie une a u tre m étaphore : Il ou­
ré s u lta t n’est pas to u jo u rs ce lu i que l’on a tten d . v rira la bou ch e com m e un c r ie u r p u blic ( p o u r
— E s t processio : s ù o o ix , un a v a n ta g e . C .- à - d . : p roclam er ses b ie n fa its ). — H od ie fœ n e ra tu r...
à quelque chose m alh e u r est bon. L ’ép ith ète Il s’a g it to u jo u rs du même personnage qu’ a u x v e rs.
in d is c ip lin a to m anque dans le g re c . — In v en tio 14 e t 15 ( l e g re c n’a pas le pronom q u is ) . —
i i i d e tr im en tu m . G re c : Il y a un ga in ( q u i se F a tu o n o n erit... (vers. 17). L e g re c est p lus d ra­
' to u rn e ) en p e r te .— E s t d a tu m ... (v e rs. 10). C’est, m atiqu e : « L ’insensé d it : Je n’ai pas d’am i, e t
a v e c une n u a n c e, la rép étitio n du vers. 9. — l’on ne m e sait pas g r é de mes b ie n fa its ; ce u x
E s t ... m in o r a tio (v e r s . 1 1 ) . Il e st des hom m es q u i m an gen t m on pain sont m au vais de lan gu e I »
qui rech erch en t a v id em en t la glo ire, e t q u i sont Il tro u v e qu e ses fa u x am is ne lu i té m o ign e n t
a u co n traire h u m iliés. — E st q u i r e d im a t ... pas assez de reconnaissance p ou r scs largesses. —
(v e rs . 12). Conclusion de ce tte p etite série d’an- N equ e... q u od h a b en d u m ... L e fils de S irach m o­
tiiliô scs. C’est un e v raie p erte que d’a c h e te r, ralise su r ce tte co n d u ite de l ’ insensé. V a ria n te
m êm e à bas p rix , to u te sorte d’o bjets in u tiles. dans le g re c : C ar il ne com preud pas bien ce
E r r a . X X , 20-29.

ro qu’il devait, réserver, ni ce qu’il ne directe .sensu distribuit, similiter et quod


devait pas garder. non erat habendum.
20. La faute d’une langue trompeuse 20. Lapsus falsæ linguæ quasi qui in
est comme une chute sur le pavé; c’est pavimento cadens ; sic casus malorum
ainsi que la ruine des méchants viendra festipanter veniet.
tout à coup.
21. L ’homme qui ne se rend point 21. Ilomo acharis quasi fabula vana,
aimable est comme un conte frivole, qui in ore indisciplinatorum assidua erit.
est perpétuellement à la bouche des gens
mal élevés.
22. On ne reçoit pas la parabole de la 22. E x ore fatui reprobabitur parabola,
bouche de l’insensé, parce qu’il la dit à non enim dicit illam in tempore suo.
contretemps.
23. Tel s’abstient de pécher parce 23. Est qui vetatur peccare præ ino­
qu’il n’en a pas le m oyen, et il en res­ pia, et in requie sua stimulabitur.
sent le désir lorsqu’il est dans le repos.
24. Tel perd son âme par respect hu­ 24. Est qui perdet animam suam præ
main ; il la perdra en cédant à une per­ confusione, et ab imprudenti persona
sonne imprudente, et il se perdra lui- perdet eam ; personæ autem acceptione
même pour avoir trop tenu compte d’une perdet se.
autre personne.
25. Tel promet par honte à son ami, 25. Est qui pjæ confusione promittit
et s’en fa it gratuitement un ennemi. am ico, et lucratus est eum inimicum
gratis.
26. Le mensonge est dans un homme 26. Opprobrium nequam in homine
une tache honteuse, et il est habituelle­ mendacium, et in ore indisciplinatorum
ment dans la bouche des gens mal élevés. assidue erit.
27. Mieux vaut un voleur qu’un homme 27. Potior fur quam assiduitas viri
qui ment sans cesse; tous deux auront mendacis; perditionem aurem ambo he-
la perdition en partage. reditabunt.
28. L e caractère des menteurs est sans 28. Mores hominum mendacium sine
honneur, et leur confusion les accom ­ honore, et confusio illorum cum ipsis
pagne sans fin. sine intermissione.
29. Le sage s’attire l’estime par ses 29. Sapiens in verbis producet se-
paroles, et l ’homme discret plaira aux ipsum, et homo prudens placebit m agna­
grands. tis.

que c’est q ue d’av o ir, et ne pas a v o ir lui e st é g a ­ h o u te , p a r resp ect h u m a ta . C f. iv , 24-28. — A b


lem ent in d ifféren t. im p r u d e n ti... perdet... : en cé d a n t d’ une m an ière
20 -22. Les p érils de la la n g u e. — L a p s u s ... tim id e a u x dem andes des Insensés. D ’ap rès le
D ’ap rès le g re c : U n e ch u te s u r le sol e s t p ré­ g r e c : p a r u n v isag e im p ru d e n t, c .- à - d . en core
férable à un e (ch u te ) de la la n g u e . R a p p ro ch e ­ p a r m au v aise h o n te. — P e rso n æ acceptione... Ce
m ent très e x p re ssif. — F a b u la v a n a . G rec : un m em b re de v e rs m an que dan s le g re c . — L u c r a ­
conte In tem p estif. L ’hom m e d ésagréab le ( a ch a ­ tus... in im ic u m ( v e r s . 25) : p arce q u ’il ne p eu t
r i s ) est ainsi com paré a u la n gage im p o rtu n et te n ir sa b elle prom esse.
fa tig a n t des gens m al élev és ( in d is c ip lin a to r u m ): 26-28.C o n tre le m ensonge. — I n orc in d is c ip li­
to u t ce qu ’ il fa it est h o rs de saison . L e v ers. 22 n a to r u m . « L e m ensonge est le v ice des esclaves
rep ro d u it ce tte pensée sous un e a u tre fo rm e. e t des âm es b a sses, » d isait A ris to te . — P o tio r
23-2 5 . D e ce u x q u i ne p èch en t p oin t p arce f u r . . . D ’après le g re c : M ieu x v a u t u n v o le u r
qu’ils n ’eu o n t pas l’occasion, et de la fau sse h o nte q u ’un hom m e h a b itu é à m en tir. C ’e s t , en e ffe t,
qu i co n d u it à la ru in e . — E s t q u i v e t a tu r ... Il q u ’il reste to u jo u rs qu elqu e chose du m ensonge,
est, en effet, des h om m es « q u i so n t sages e t r é ­ e t que ses coups réitérés ru in e n t les fo rtu n e s ou
g lé s p ar n écessité ( p ræ i n o p i a ) ; Ils ne d o ive n t les rép u ta tio n s les m ieu x é ta b lie s. — M ores h o m i­
pas se fa ire h o nn eur de le u r m o d é ra tio n , elle a n u m ... Dans le g re c : L a disposition d ’un hom m e
été in v o lo n ta ire ». ( C alm et. ) — S tim u la b itu r m en teu r, c’ e st l ’ign om in ie.
représente, dans la V u lg a te , l’ a r d e u r des passions. 29-30 . L es p aroles de sagesse. — Prod u cet
L e g rec d it a v e c un e n égatio n : -t Non s tim u la ­ seip su m : se poussera en a v a n t, p a rv ie n d ra a u x
bitu r, » e t alors il s’a g it d’un a v a n ta g e réel que honneurs. D ans le g r e c , ces m ots sont précédés
l’on re tire quan d m êm e de ce tte v e rtu fo rcée ; du t i t r e : A o y o : u a p a ê o X m v , P a ro les sen ten ­
on aura été m is ain si à l ’abri du rem ords. — cieuses. — Q u i op era tu r terra in ... É log e du tr a ­
perdet... p ræ co n fu sio n e (v e rs . 24) : p a r fausse v a il des cham ps. Cf. P ro v . x n , 11, e t x x v m , 19.
148 E c c li. X X , 30 — X X I , 6.

30. Qui operatur terram suam iualta- 30. Celui qui cultive sa terre amassera
bit acervum fru g u m , et qui operatur des monceaux de blé, et celui qui pra­
justitiam ipse exaltabitur; qui vero pla­ tique la justice sera élevé, et celui qui
cet magnatis effugiet iniquitatem. plaît aux grands fuira l’iniquité.
31. Xenia et dona excæcant oculos 31. Les présents et les dons aveuglent
judicum , et quasi mutus, in ore avertit les yeux des juges, et comme pour un
correptiones eorum. muet, ils détournent de leur bouche les
condamnations.
32. Sapientia absconsa, et thesaurus 32. L a sagesse cachée, et le trésor
invisus, quæ utilitas in utrisque? invisible, à quoi sont-ils utiles l ’un et
l’autre ?
33. Melior est qui celat insipientiam 33. Mieux vaut celu i' qui cache sa
suam, quam homo qui abscondit sapien­ sottise que celui qui cache sa sagesse.
tiam snam.

C H A P I T R E XXI

1. F ili, peccasti, non adjicias iterum; 1. Mon fils, a s-tu péché, ne recom­
sed et de pristinis deprdCare, ut tibi d i­ mence pas, mais prie pour tes fautes
mittantur. passées, afin qu’elles te soient pardon-
nées.
2. Quasi a facie colubri fuge peccata ; 2. Fuis le péché comme un serpent;
td si accesseris ad illa , suscipient te. car, si tu en approches, il se saisira de
toi.
3. Dentes leonis dentes ejus, interfi­ 3. Ses dents sont des dents de lion,
cientes animas hominum. qui tuent les âmes des hommes.
4. Quasi rhomphæa bis acuta omnis 4. Tout péché est comme un glaive à
iniquitas, plagæ illius non est sanitas. deux tranchants ; la plaie qu’il fa it est
incurable.
5. Objurgatio et ir.juriæ annullabunt 5. L ’outrage et les violences dissipe­
substantiam , et domus quæ nimis locu­ ront les richesses; la maison la plus
ples est annullabitur superbia ; sic sub­ riche sera ruinée par l ’orgueil, et de
stantia superbi eradicabitur. même la fortune du superbe sera dé­
truite jusqu’à la racine.
6. Deprecatio pauperis ex ore usque 6. La prière de la bouche du pauvre

— L e second m em bre de v e rs, et q u i o p era to r... ne s a u r a it e x cu s e r ce lu i q u i d issim u le sa sagesse


e x a lta b itu r , e s t p rop re à la V u lg a t e .— Q u i vero lo rsq u ’il d e v ra it la m an ifester.
p la cet... « E n ce q u i co ncern e le sol, com m e en 34° A v e c q u e l soin l ’on d o it é v ite r le p éché.
ce q u i concerne les g ra n d s, le tr a v a il est p é n ib le ; X X I , 1-11.
m ais de p a rt e t d’ an tre il o b tie n t à coup s û r de C h a p . X X I . — 1-4. R e g re tte r les péchés passés ;
bons ré su lta ts. » n ’y p lu s re tom b er à l ’av e n ir. — P e cc a s ti, n o n
31. L e s p résen ts co rru p teu rs. — X e n ia ... excæ ­ a d jic ia s . L ’un d es asp ects de la v ra ie p é n ite n ce :
ca n t... A u ssi la lo i m osaïque les I n te rd is a it-e lle être résolu à n e p lu s retom ber dans le péché. —
fo rm elle m e n t. C f. E x . x x m , 8 ; D en t, x v i , 19 , e tc. U n a u tre a s p e c t, la co n tritio n sin cère : de p r i ­
— O culos ju d ic u m . L e g r e c d it : les y e u x des s tin is d e p re ca r e... L e g re c n’a pas les m ots u t
s a g e s .— E t q u a s i m u tu s . A u tre com paraison très tib i d im itta n tu r . — Q u a si a fa d e ... V ers. 2 - 4 ,
s ig n ific a tiv e : les présents fe rm e n t so u v e n t les tro is m étap h o res p o u r re le v e r les d an g ers d u
bo uch es q u i seraien t ten ues de p a rle r. D ’ap rès le péché. C ’e st u n serp en t q u i s’approche e t q u i m ord
g re c : E t com m e une m uselière à la b ouch e, ils sans qn’on s’en d o u te ; c’ est u n lio n to u t p rêt à
d éto u rn en t les rép rim an d es. d év o re r (cf. J o ë l, i , 6 ; I P e tr. v , 8, e t c .) ; c’e st
32-33 . I n u tilité de la sagesse q u i d em eure un g la iv e à d e u x tran ch a n ts, d ont les blessu res
ca ch ée. — A bsconsa : c.-à-d. q u i n ’in sp ire au cu n e so n t p resqu e to u jo u rs m ortelles (cf. P s. c x l i x , G ;
règ le de c o n d u ite , e t q u i ne se rt de rien p our P ro v . v , 4, e tc .).
l’am élioration de la v ie . — T h e s a u ru s in v is u s : 5 - 8. C on tre l ’o rg u e il. — O bju rg a tio et i n j u ­
le tréso r de l’a v a re, en fo u i sous terre, ou du m oins riai : la vio len ce en actes e t en p a ro le s, co n si­
cach é. — Q ui cela t in s ip ie n tia m . A cela il y a dérée com m e u n fr u it de l’o rg u e il. — D om us
quelque m érite e t qu elqu e a v a n ta g e , ta n d is q n ’on q uæ n im is... D ’a p rè s le g re c t D e m ôm e, la m ai
E ccl i . X X I , 7 - 1 8 . 149
parviendra jusqu’à ses oreilles, et le ad aures ejus perveniet, et judicium
jugement arrivera soudain sur lui. festinato adveniet illi.
7.*Celui qui hait la réprimande marche 7. Qui odit correptionem vestigium
sur les traces du pécheur, et celui qui est peccatoris, et qui timet Deum cou-
craint Dieu se convertira du fond du . vertetur ad cor suum.
j*-
cœur.
8. L ’homme puissant se fait connaître 8. Notus a longe potens lingua audaci,
de loin par sa langue audacieuse, et le et sensatus scit labi se ab ipso.
sage sait se défaire de lui.
9. Celui qui bâtit sa maison aux dé­ 9. Qui ædificat domum suam impen­
pens d’autrui est comme celui qui amasse diis alienis, quasi qui colligit lapides
ses pierres durant l’hiver. suos in hieme.
10. L ’assemblée des pécheurs «est un 10. Stupa collecta synagoga peccan­
amas d’étoupes, et leur fin sera la flamme tium, et consummatio illorum flamma
du feu. ignis.
11. Le chemin des pécheurs est uni et 11. Via peccantium complanata lapi­
pavé de pierres ; mais il aboutit à l’enfer, dibus; et in fine illorum inferi, et tene­
aux ténèbres et aux supplices. bras, et pœnæ.
12. Celui qui garde la justice en pé­ 12. Qui custodit justitiam continebit
nétrera l’esprit. sensum ejus.
13. Le fruit de la crainte de Dieu, 13. Consummatio timoris Dei sapien­
c'est la sagesse et l’intelligence. tia et sensus.
14. Celui qui n’est pas sage daus le 14. Non erudietur qui non est sapiens,
bien ne deviendra jam ais habile. in bono.
15. 11 y a une sagesse qui est féconde 15. Est autem sapientia quæ abundat
pour le m al, et il n’y a pas de bon sens in m alo, et non est sensus ubi est ama­
là où est l ’amertume. ritudo.
16. La science du sage se répandra 16. Scientia sapientis tanquam inun­
comme une eau qui déborde, et son con­ datio abundabit, et consilium illius sicut
seil demeure comme une source de vie. fons vitæ permanet.
17. Le cœur de l’insensé est comme 17. Cor fatui quasi vas confractum , et
un vase rompu ; il ne peut rien retenir omnem sapientiam non tenebit.
de la sagesse.
18. Que l ’homme habile entende une 18. Verbum sapiens quodeumque au­
parole sage, il la louera et se l’appli­ dierit scius, laudabit, et ad se adjiciet;
quera; que le voluptueux l’entende, elle audivit luxuriosus, et displicebit illi, et
lui déplaira, et il la rejettera derrière projiciet illud post dorsum suum.
son dos.

son de l’o rg u e ille u x s e ra d évastée. — D ep reca ­ em p ru n tée à Isaïe, i, 31. Com p. aussi M al. iv , 1.
tio... e x ore : de la bouch e d u p a u v re . A d a u re s : — C o m p la n a ta la p id ib u s : u n ch em in bien d allé,
a u x o reilles du rich e, m ais non pas ju s q u ’à son s u r leq u el on m arch e aisém en t. — In fe r i... tene-
cœ u r, q u i d em eu rera sourd à la p itié . — C h â ti­ bræ ... L e g re o a seu lem en t : le fo ssé de 1’onfer.
m ent de ce tte d u reté : ju d ic iu m fe s tin a to . . . — Cf. P ro v . x r v , 12.
V e stig iu m pecca to ris. D é te ster e t fu ir les Justes 35° D ifféren ce e n tre le sage e t l’ insensé. X X I,
reproches e st u n e n o te ca ra cté ris tiq u e des pé­ 12 -3 1.
ch eu rs. — C onvertetur a d c o r ... G rec : se con­ 12-31. Q u i... ju s titia m . G rec : C elu i qu i observe
v e rtir a de cœ u r. — N o tu s a lo n g e ... (vers. 8). la lo i. — C o n s u m m a tio tim o r is... C f. i, 11 e t ss.,
Connu et red o u té. — S e n sa tu s scit la b i .. . A la 20, etc . — S a p ie n s in bono (v e rs. 14). D ans le
le ttre dans le g re c : L ’hom m e sage s a it q uan d g r e c : T ta v o û p Y o ;, ru sé en bonne p a r t , h abile.
il ( le p arle u r o rg u e ille u x ) glisse, c . - à - d . q uan d — E st s a p ie n tia (7 ia v o u p y (a ) qu æ ... D ’après le
Il m êle le fa u x a u v ra i. g r e c : q u i m u ltip lie l ’am ertu m e . L ’h ém istich e s u r
9. D u péch é d’in ju stice . — Q u i c o llig it ... in v a u t, et n o n est sen su s..., est propre à la V u lg a te
hiem e. P lu tô t : « in hiem em , » p o u r l ’h iv e r. P a ire — I n u n d a t io , fo n s v itæ (v e rs. 16). B elles e t én er
une p rovision de p ierres en g u ise de b o is , pour g iq u e s co m paraison s. C i. P ro v . x m , 14 ; x i v , 27;
se ch au ffer, est un a c te é v id e n t de fo lie . P o lie x v n i , 4, etc . — F a s co n fra ctu m (v ers. 17). U n
encore, alors m êm e q u ’on d estin e ra it ces p ierres p a reü c œ u r ne s a u r a it co n te n ir la sagesse, com m e
à u n e co n stru ction , p u isque l’ h iv e r n ’est p as une il est Im m éd iatem en t a jo u té . — S c iu s (vers. 18).
saison p rop ice p ou r b â tir. D ans le sens la rg e : ce lu i q u i possède to u te sorte
1 0 - ii. C h âtim en t final des p éch eurs. S tu p a de co nn aissan ces m orales e t In te lle ctu e lle s, p a r
'rtlecia . Im age trè s fo rte , q u i a été p rob ablem en t co n séqu en t le sage. — A d se a d jiciet. Il en tirera
150 Ecci.i. X X I , 19-29.

19. N ai.dtio fatui quasi sarcina iu via ; 19. L ’entretien de 1 insensé est comme
nana in labiis sensati invenietur gratia. un fardeau sur la route, mais la grâce
se trouvera sur les lèvres de l’homme
sensé.
20. Os prudentis quæritur in ecclesia, 20. L a bouche du sage est recherchée
et verba illius cogitabunt in cordibus dans l’assemblée, et les hommes repas­
suis. seront ses paroles dans leur cœur.
21. Tanquam domus exterm inata, sic 21. La sagesse est pour l’insensé comme
fatuo sapientia ; et scientia insensati une maison ruinée, et la science du sot
inenarrabilia verba. n’est que paroles mal digérées.
22. Compedes in pedibus stulto do­ 22. L ’instruction est pour l’insensé
ctrina, et quasi vincula manuum super comme des fers aux pieds, et comme
manum dextram. des chaînes qui lui chargent la main
droite.
23. Fatuus in risu exaltat vocem suam ; 23. Quand il rit, l’insensé élève la
vir autem sapiens vix tacite ridebit. voix ; mais l'homme sage rit à peine tout
bas.
24. Ornamentum aureum prudenti 24. L a science est pour l’homme pru­
doctrina, et quasi brachiale in brachio dent un ornement d’or, et comme un
dextro. bracelet à son bras droit.
25. Pes fatui facilis in domum proxi­ 25. L ’insensé met aisément le pied
mi ; et homo peritus confundetur a per­ dans la maison de son Voisin ; mais
sona potentis. l’homme qui sait vivre est réservé vis-
à-vis d’une personne puissante.
26. Stultus a fenestra respiciet in do­ 26. L ’insensé regardera par la fenêtre
mum ; vir autem eruditus foris stabit. dans une maison, mais l’homme discret
se tiendra dehors.
27. Stultitia hominis auscultare per 27. C’est une folie qne d’écouter par
ostium ; et prudens gravabitur contu­ une porte, mais cette bassesse sera in ­
melia. supportable à l’homme prudent.
28. Labia imprudentium stulta narra­ 28. Les lèvres des imprudents racon­
bunt ; verba autem prudentium statera teront des sottises ; mais les paroles des
ponderabuntur. hommes prudents seront pesées à la ba­
lance.
29. In ore fatuorum cor illorum, et in 29. Le cœur des insensés est dans lenr
sapientium os illorum.
C G rd e bouche, et la bouche des sages est dans
leur cœur.

son p rofit. — A u d iv it lu x u r io s u s : l ’hom m e de vers. 22. — B r a c h ia le : u n b ra c e le t, o rn em en t


p laisir. C o n tra sté co m p let. — P r o jic ie t p ost se. que les hom m es ne p o rta ie n t pas m oins qu e les
T r a it d o u lo ureusem en t p itto resq u e. C f. I I I R eg . fem m es dans l’ an cien O rien t. V o y e z l'A t l. a rch .,
x iv , 9 ; N e k . r s , 26, e tc. — N a r r a t io ... q u a s i pl. n x x x , fig. 2, 3, 5, 7, 8 ; pl. L X X X I , fig. 7, 8, 9.
s a r c in a ( v e r s . 1 9 ) . C f. P ro v . x v i , 24. Un lourd 13, e tc. — Pes fa t u i ... L es v e rs. 25-27 m en tio n n en t
b a gage, q u i a c cro ît la fa tig u e de la m arch e. — co u p s u r cou p tro is in c iv ilité s de l’ insensé, a u x - \
Os p r u d en tis (v e rs . 20). C .- à - d . les p aroles q u i q u e lle s e st opposée la co n d u ite Irrép roch ab le du
s’en échapp ent. — Verba i lli u s co g ita bun t... On ju ste . — F a c ilis in d o m u m : g râ c e à u n e h a r ­
les sav o u rera d oucem en t. — T a n qU a m do m u s diesse In d iscrète. — P e r itu s co n fu n d e tu r ... : il
e x te r m in a ta (vers. 2 1). Com m e u n e m aison e n tiè ­ .garde de la réserve en fa c e , com m e s’e x p rim e
rem en t d ém olie, q u i n ’e st p lus d ’au cu n e u tilité . — le g r e c ; c . - à - d ., d’ ap rès le co n te xte , en face de
I n e n a r r a b ilia verba : des paroles in in te llig ib le s la m aison, dans la q u e lle il se re fu se de p é n é tre r
p arce q u ’elles sont d énuées de sens. — Com pe­ sans un m o tif sé rie u x . L es m ots p r o x im i e t p o ­
des (vers. 22). C .- à - d . une chose d ésagréab le e t ten tis sont des a d d itio n s de la V u lg a te . — A f e ­
g ê n a n te , q u i en lèv e ia lib e rté des m ouvem en ts. n estra respiciet. : à la faço n des personnes sans
— V in c u la ... su p er... d e x tr a m . L a m ain d ro ite éd u catio n . L e g r e c d it : p a r la p orte. — E r u d i­
est nom m ée à dessein, com m e la p lu s nécessaire tus f o r i s . . . : d is cre t e t ré se rv é . — G ra v a b itu r
e t la pins a c tiv e . — F a tu u s i n r is u ... (v e rs . 23). co n tu m elia . Il a u r a it honte d ’acco m p lir des
C’e st là un de ses ca ra ctères d is tiu c tifs. A u co n ­ actes si in con v en an ts. — L a b ia im p r u d e n tiu m ...
tr a ir e , sa p ien s v ix t a c ite ... « R isu s s it sin e c a ­ (vers. 28). A u tre o pp osition e n tre le sage e t l ’in ­
ch in n o , » d em an d ait Séuèquu. — O rn a m e n tu m sensé. L e le x te g re c e st Incom préhensible sous
a u reu m ... fvers. 24). A n tith è s e co m p lète a v e c le sa form e actu e lle : Les lè v re s des é tran g e rs se-
E c c li. X X I , 30 — X X I I , 6.

30.. Lorsque l’impie maudit le diable, 30. Dum maledicit impius diabolum,
il se maudit lui-m êm e. maledicit ipse animam suam.
31. Le semeur de rapports souillera 31. Susurro coinquinabit animam suam,
son âme, et il sera liai de tous ; celui qui et in omnibus odietur; et qui cum eo
demeure avec lui sera aussi odieux, mais mawserit odiosus erit ; tacitus et sensatus
l'homme silencieux et seusé sera honoré. honorabitur.

CHAPITRE XXII

1. Le paresseux a été lapidé avec de 1. In lapide luteo lapidatus est piger,


la boue, et tous parleront de lui avec et omnes loquentur super aspernationem
mépris. illius.
2. Le paresseux a été lapidé avec 2. De stercore boum lapidatus est
la tien te des bœufs, et quiconque le tou­ piger, et omnis qui tetigerit eum excu­
chera se secouera les mains. tiet manus.
3. Le fils mal élevé est la honte de 3. Confusio patris est de filio indisci­
son pere, et la fille immodeste sera peu plinato ; filia autem in deminoratione
estimée. fiet.
4. La fille prudente sera un héritage 4. Filia prudens hereditas viro suo ;
pour son mari ; mais celle dont la con­ nam quæ confundit in contumeliam fit
duite fera rougir sera le déshonneur de genitoris.
son père.
5. L ’etfrontée couvre de honte son 5. Patrem et virum confundit audax,
père et son mari ; elle ne le cède point aux et ab impiis non minorabitur ; ab utrisque
impies, et elle sera méprisée de l ’un et autem inhonorabitur.
de l’autre.
6. La musique dans le deuil est comme 6. Musica in luctu importuna narratio ;
un discours à contretemps ; mais la flagella et doctrina in omni tempore sa­
sagesse emploie toujours à propos les pientia.
fouets et l’instruction.

ro iit ch a rgées p ar de telles choses. L ’é d itio n de p ire des o rd u res (« lapis la trin a ru m » des L a ­
C om p lute donne un sens p lus c la ir : Les lèv res tin s ). — O m nes lo q u e n tu r ... D 'après le g re c : E t
des b a va rd s d iro n t des choses qui ne les reg a rd en t ch a cu n siffle su r son in fa m ie. C f. Jo b , x x v i i , 23,
p as.— Sta tera p o n d er a b u n tu r . Im a ge très ex p res­ etc. — De stercore bou m ... G rec : L e p aresseux
s iv e . — J n ore... cor... (v e rs. 29). C f. P r o v . x v i , 23. ressem ble à la fien te des fu m iers. — Q u i tetige­
Les hom m es d ép o u rvu s de sagesse ra co n te n t au r it... e x cu tiet... : p ou r fa ire d isp a ra ître la so u il­
p rem ier venu leurs affaires les p lu s In tim es e t lu r e co n tracté e .
ce lles des a u tre s. C o n tra ste : in corde s a p ien ­ 3 - 6 . L e s e n fa n ts m al é le v é s .— C o n fu sio p a ­
t iu m os... P ru d en te réserve. — D u m ... d ia b o lu m tris... M êm e pensée qu ’ a u x P ro v e rb e s, x v n , 2 1 .
(vers. 30). Dans le g r e c , t ’o v craTavôcv : S a ta n , — F i l i a ( sous - en ten d u : « in d iscip lin ata » ) in
le p rin ce des dém ons. P a ssa ge Im p o rta n t sous le d e m in o ra tio n e... E lle sera, elle a u s s i, une cause
rapp ort d o gm atiq u e. C f. Job, i, 6-12 ; n , 1 e t ss.; d ’h u m ilia tio n p o u r son p ère. — F i lia p ru d en s...
Zach . m , 1 - 2 , e tc. L ’ im pie m a u d it Satan , lo rs­ A n tith è se . C f. P ro v . x m , 2 2 . — H ered ita s viro.
q u ’ il reco n n a ît, trop ta rd iv em e n t, que le dém on L e g re c sig n ifie : a u r a un m ari p o u r h é rita g e ;
l’a séd u it et p lo n g é d aus to u te so rte de m au x . c .- à - d . q u ’e lle o b tie n d ra un ép ou x d ign e d 'elle.
— M a le d icit... a n im a m s u a m : p arce q u ’ il é ta it D ’ap rès la V u lg a te , e lle sera pou r son m a ri un
lib re de résister au x su ggestio n s d iaboliques, e t p récie u x tr é s o r: cf. P ro v . x i v , 1 ; x v m , 2 2 ;
que c'e s t su rto u t à lu i-m ê m e q u ’il d o it s’en x x x , 10, etc . — Q uæ co n fu n d it... R ép étitio n du
p r e n d r e .— S u s u rr o c o in q u in a b it ... ( v e r s . 3 1 ). vers. 3b ; cf. P ro v . x n , 4. — A u d a x (vers. 5) :
Contre la m édisance. L e troisièm e e t le q u a trièm e la fille h ard ie, effron tée. - A b im p iis non. m i­
m em bre d e ce v e r s e t, et q u i cu m e o ..., ta c itu s n o ra b itu r. E l le 'n e le cède en rien au x hom m es
et sen sa tu s..., ne se lisen t pas dans le grec. les p lu s im pies. L e g re c n ’a pas ce tte lig n e . —
3C° M épris que m érite n t les Insensés de to u te M u sica i n lu c tu ... Q uoique très bonne en soi, la
espèce. X X I I , 1 -2 3 . m usique ne co n v ien t pas to u jo u rs ; elle est m ême
C h a h . X X I I . — 1 - 2 . L e p aresseu x . — I n la ­ to u t à fa it hors de propos en ce rtain es circo n ­
p id e lu t e o ... Com paraison ex trêm em en t é n e r­ sta n ces : de tro p longs discours (n a r r a t io ) ad res­
gique, su rto u t dans le te x te grec, qui p o rte : L e sés a u x en fan ts p ou r les m o rigé n e r ne con-
paresseux ressem ble à un e p ierre so uillée de la v leu u cu t pas d a v a n ta g e ( im p o r t u n a ) . Ce q u ’ U
E ocli . X X I I , 7 19.

7. Qui docet fatuum quasi qui conglu­ 7. Celui qui instruit l’insensé est
tinat testam. comme celui qui recolle un pot cassé.
8. Qui narrat verbum non audienti 8. L ’homme qui raconte une chose à
quasi qui excitat dormientem de gravi celui qui ne l’écoute pas est comme celui
somno. qui réveille un dormeur d ’un profond
sommeil.
9. Cum dormiente; loquitur qui enarrat 9. Celui qui parle de la sagesse à un
stulto sapientiam; et in fine narrationis insensé entretient un homme endormi ;
dicit : Quis est hic ? et à la fin du discours ce dernier dira :
Qui est celu i-ci ?
10. Supra mortuum plora, defecit enim 10. Pleure sur un m ort, car sa lumière
lux ejus; et supra fatuum plora, deficit a disparu, et pleure sur un insensé, car
enim sensus. son bon sens a disparu.
11. Modicum plora supra mortuum, 11. Pleure peu sur un mort, car il est
quoniam requievit; entré dans le repos ;
12. nequissimi enim nequissima vita 12. mais la vie criminelle de l’insensé
super mortem fatui. est pire que la mort.
13. Luctus mortui septem dies; fatui 13. On pleure un mort pendant sept
autem et impii omnes dies vitæ illorum. jours ; mais l’insensé et le méchant
doivent être fdeurès tous les jours de leur
vie.
14. Cum stulto ne multum loquaris, 14. Ne parle pas beaucoup avec l’im­
et cum insensato ne abieris. prudent, et ne va point avec l ’insensé.
15. Serva te ab illo, ut non molestiam 15. Garde-toi de lu i, pour n’en pas
habeas, et non coinquinaberis peccato éprouver d’ennui, et pour n’être pas
illius. souillé par son péché.
16. Deflecte ab illo , et invenies re­ 16. Détourne-toi de lui, et tu trouveras
quiem , et non acediaberis in stultitia le repos, et sa folie ne t’agacera point.
illius.
17. Super plumbum quid gravabitur? 17. Qu’y a - t - il de plus pesant que le
et quod illi aliud nomen quam fatuus? plomb ? et quel autre nom lui donner,
si ce n’est celui d’insensé ?
18. A renam , et salem , et massam 18. Il est plus facile de porter le sable,
ferri'faciliu s est ferre, quam hominem le sel et une masse de fer, que l'impru­
imprudentem, et fatuum , et impium. dent, l’insensé et l’impie.
19. Loramentum ligneum colligatum 19. L e bois bien lié et attaché en-

fa u t alors, ce sont fla g e lla et d o c trin a (TtsuSsta, m orale e st un m alh e u r beau cou p p lus gran d que
la co rrection ) ; m oyens q u i c o n v ien n en t en to n te la m ort. — R e q u iev it... (vers. 1 1). L es trépassés
saison ( in o m n i tem pore...). sont à l’a b ri des n om breuses m isères de ce tte vie,
7 - 1 3 . On p erd son tem ps lo rsq u ’on v e n t in s­ e t c’est assu rém en t là u n e co n solation p o u r leu rs
tr u ire les Insensés. Ce passage e n tie r e st très p roch es. — N e q u is s im i (m o t om is dans le g re c )...
p ittoresq u e. — Q ui co n g lu tin a t testam . I l s’a g it n eq u issim a ... (vers. 12). L a v ie de l ’Insensé est
d’u n v ase de te r r e , b risé en m ille m o r c e a u x , e t p ire que la m ort. — L u c t u s ... septem d ies
q u ’ il e st im possible de recoller. — 'Q u t n a rra t... (vers. 13 ). C e tte d u rée du d e u il é ta it con sacrée
n o n a u d ie n ti. Ces m ots so n t p rop res à la V u l­ p a r u n e a n tiq u e c o u tu m e ; cf. G en. l , 10 ; J u ­
g a te . — Q u i e xcita t... T â ch e in g ra te , ca r le d o r­ d ith , x v i , 2 1 , e tc. — F a tu i... om n es d ies... C on ­
m eu r se rep lo n ge au ssitô t dans le som m eil. — clusion v ra im e n t saisissan te.
Q u i e n a rr a t... s a p ien tia m (v e rs. 8). Ce su b sta n ­ 1 4 -1 8 . F u ir la so ciété des insensés. C f. P ro v .
t i f a été a jo u té p a r la V u lg a te : c’ est un e e x c e l­ x i n , 20 ; x îv , 7 - 8 ; x x m , 9, e tc. — C u m s tu lto
len te In terp ré ta tio n . — I n fin e ...: Q uia est h i c ? ne m u lt u m ... L a recom m an d ation e st d ’abord
P lu tô t, d’ap rès le g rec : Q u’est-ce que ce la ? Q ues­ to u te gé n é ra le (v e rs. 14) ; elle est en su ite m o ti­
tion q u i suppose q u e l’ insensé n’a pas f a it a tte n ­ v ée en d é ta il ( v e r s . 15 e t ss. ) , l’a u te u r fa is a n t
tio n à ce q u ’ on lu i d isa it. — S u p r a m o rtu u m ... resso rtir les In co n vén ien ts m u ltip les au x q u els
( v e r s . 10 ). M o tif de ces p leu rs légitim es : defe­ expose la so ciété des Im pies. — N o n c o in q u i­
c it... lu x.~ L e d éfu n t b ie n -a im é s’en e st allé au n a beris peccato... G re c : p ar son choc. D a n g e r de
som bre sé jo u r des m orts. — D efecit sen su s... Il se h e u rte r co n tre ce tte lo u rd e m asse. — N o n
n ’y a pas p lus d’espoir de v o ir un Insensé re v e ­ a ce d ia b e r is ... ( v e r s . 1 6 ) . C f. P ro v . x rv , 7 - 8 . —
n ir à la sagesse q u e de v o ir un m o rt ressu sciter. S u p er p lu m b u m ... V e rs . 17-18, com paraison én er­
L 'a u te u r développe assez lo n g u em en t ce tte com ­ giqu e e t d ram atiq u e.
paraison (v e rs. 1 1 -1 3 ), en m o n tran t que la folie 13 -2 3 . P a rallè le en tre le coeur t!u n ae de Fin-
E c c li. XXTT, 20-27. 153
semble dans le fondement d’un édifice in fundamento ædificii non dissolvetur;
ne se disjoindra pas ; ainsi en s e r a -t-il sic et cor confirmatum in cogitatione
du cœur élabli sur un conseil solide. consilii.
20. La résolution d’un homme sensé 20. Cogitatus sensati in omni tempore
ne s’affaiblira jamais par la crainte. metu^non depravabitur.
21. De même qu’une palissade sur un 21'. Sicut pali in excelsis, et cæment t
lieu élevé et une muraille de pierre sine impensa posita contra faciem venti
sèche ne peuvent résister à la violence non permanebunt,
du vent,
22. ainsi le cœur de l ’insensé, timide 22. sic et cor timidum in cogitatione
dans ses pensées, ne résistera point à la stulti contra impetum timoris non re­
violence de la crainte. sistet.
23. Le cœur de l’insensé, craintif dans 23. Sicut cor trepidum in cogitatione
sa pensée, n’éprouvera jam ais certaine fatui omni tempore non metuet, sic et
crainte ; il en est de même de celui qui qui in prseccptis Dei permanet semper.
se tient toujours attaché aux comman­
dements de Dieu.
24. Celui qui pique l’œil en tire des 24. Pungens oculum deducit lacry-
larmes ; celui qui pique le cœur y excite mas, et qui pungit cor profert sensum.
le sentiment.
25. Celui qui jette une pierre contre 25. Mittens lapidem in volatilia, deji­
des oiseaux les fera envoler ; ainsi celui ciet illa ; sic et qui conviciatur amico,
qui dit des injures à son ami rompra dissolvit amicitiam.
l’amitié.
26. Quand tu aurais tiré l ’épée contre 26. Ad amicum etsi produxeris g la ­
ton ami, ne désespère pas ; car le retour dium , non desperes ; est enim regres­
est possible. sus. A d amicum
27. Quand tu aurais dit à ton ami des 27. si aperueris os triste, non tim eas;
paroles fâcheuses, ne crains p a s , car la est enim concordatio : excepto convicio,
réconciliation est possible : pourvu que et improperio, et superbia, et mysterii
cela n’aille point jusqu’à l ’injure, au revelatione, et plaga dolosa ; in his om­
reproche, à l’insolence, à la révélation nibus effugiet amicus.
des secrets et à des coups de traître ;
car pour toutes ces choses ton ami
t’échappera.

sensé e t l’âm e v a illa n te du sage. Ic i encore nous v en ti...). — C sem enta s in e im p e n s a ... : des m oel­
trou vo n s p lu sieu rs co m paraison s e x p ressiv es. — lons sim p lem en t posés les u n s s u r les au tres, sans
L o ra m en tu m lig n e u m : un assem blage de p outres, m o rtie r p our les re lie r e t les consolider. Ce tr a it
fo rm an t un e solide ch a rp en te . — A u lie u de in e s t p rop re à n o tre version la tin e , com m e au ssi
fu n d a m e n to æ d ificii, le g r e c a seu lem en t : « in le v e rs. 23 to u t en tier.
æ d ificiu m , » des p outres co m po san t à elle s seules 37° Q uelques règles p ratiq u e s au su jet de l ’aiul-
une co n stru ctio n . — N o n d isso lv e tu r. L e g re c tlé. X X I I , 24 -32 .
a jou te : dan s un trem b le m e n t de te rre . — Cor 24-27. Ce q u i é te in t l ’a m itié . — P u n g en s o c u ­
co n firm a tu m ...: un c œ u r éta b li s u r la base in é ­ lu m ... On tr o u v e au liv r e des P ro v erb es, x x x , 33,
bran lable de réso lu tion s p rises ap rès m û re ré ­ u n e senten ce an a lo g u e. — Q u i p u n g it cor : le
flexion ( i n co g ita tion e c o n s ilii). — C o g ita tu s... cœ u r d ’un a m i d évou é e t d é licat. — P r o fe rt
in om n i... D ’après lè g re c, a v e c u n e n u an ce d é li­ s en s u m . C .- à - d . : fa it a p p a ra ître les sen tim en ts
cate, « in tem p ore, » au tem p s o pp ortun , « lo rsq u e in tim es de ce cœ u r blessé. — M itte n s la p id em ...
la pensée d o it se tra n sfo rm e r en a c tio n , e t que L e m oind re p ro je ctile s u ffit p ou r effa rou ch er les
les p érils m en acen t to u t a u to u r, com m e l’o u ra­ o iseau x si tim id e s , e t p ou r les m e ttre en fu ite .
gan qui fo n d su r un édifice. » L e g re c com plète De m êm e fo n t les reproches In te m p e stifs, e x a ­
le vers. 20 p ar ce tte a u tre co m paraison très Juste g é ré s , in ju r ie u x , que l’o n adresse à un am i. —
aussi : Le cœ u r ap p u yé s u r une pensée In telli­ E ts i... P lu sie u rs h ypo thèses (v e rs. 26 e t ss.) pour
gen te est com m e l’o rn em en t de sable d’un m u r re le v e r l ’idée q u i p récèd e : un am i d évou é p a r­
poli. E n e ffe t, un e m u raille n’e st p a rfa ite q u ’a­ d onnera san s peine un m ou vem en t de violen te
près a v o ir reçu l’e n d u it de p lâtre e t de sable fin colère (p r o d u x e r is g la d iu m ), e t des p aroles un
qu i m asque les asp érités de la p ierre. — P a li peu v iv e s, p roférées dans un m om ent de tristesse
fn excelsis... (v ers. 21) : une p alissad e dressée su r (si a p e ru e ris....). S u it une liste d ’o u tra ges qu ’il
uue h au teu r. E lle donne beaucoup de p rise au ne s a u ra it p ard on n er, p arce q u ’ils supposent une
v e n t, et est aisém ent ren versée ( co n tra fa c ie m âm e v ile : convicio et im p rop erio (ces d eu x mots
154 Erou. X X I I , 28 — X X I I I , 3.
28. Fidem posside cum amico in pau­ 28. Demeure fidèle à ton ami pendant
pertate illius, ut et in bonis illius læteris. sa pauvreté, afin que tu te réjouisses avec
lui dans sa prospérité.
29. In tempore tribulationis illius per­ 29. Dem eure-lui fidèle au temps de
inane illi fidelis, ut et in hereditate il­ son affliction , afin que tu aies part avec
lius coheres sis. lui à son héritage.
30. Ante ignem camini vapor et fumus 30. A vant le feu s’élèvent la vapeur
ignis inaltatur ; sic et ante sanguinem de la fournaise et la fumée de la flamme ;
maledicta, et contumeliæ, et minæ. ainsi les injures, les outrages et les
menaces précèdent l’effusion du sang.
31. Amicum salutare non confundar, 31. Je ne rougirai point de saluer mon
5 facie illius non me abscondam ; et si ami ; je ne me cacherai pas devant lui ;
mala mihi evenerint per illum , susti­ et s’il me traite m al, je le souffrirai.
nebo.
32. Omnis qui audiet cavebit se ab eo. 32. Mais quiconque l’apprendra se
mettra en garde contre lui.
33. Quis dabit ori meo custodiam, et 33. Qui mettra une garde à ma bouche,
super labia mea signaculum certum, ut et un sceau inviolable sur mes lèvres,
non cadam ab ipsis, et lingua mea per­ afin qu’elles ne me fassent pas tomber,
dat me? et que ma langue ne me perde pas ?

C HAPI TRE XXIII

1. Domine, pater et dominator vitæ . 1. Seigneur, père et maître de ma vie,


meæ, ne derelinquas me in consilio eo­ ne m’abandonnez pas à leur con seil, et
rum, nec sinas me cadere in illis. ne permettez pas qu’elles me fassent
tomber.
2. Quis superponet in cogitatu meo 2. Qui imposera la vergp sur mes pen­
flagella, et in corde meo doctrinam sa­ sées, et l’enseignement de la sagesse sur
pientiæ, ut ignorationibus eorum non mon cœur, afin qu’elle ne m’épargne
parcant m ihi, et non appareant delicta point dans leurs manquements, et que
eorum, leurs fautes ne paraissent point ;
3. et ne adincrescant ignorantiæ meæ, 3. de peur que mes ignorances ne
et multiplicentur delicta mea, et pec- s’accroissent, et que mes offenses ne se

corresp ondent ensem b le au g re c ôv£ i3k7(io0, u n m i h i . . . S en tim en t noble e t g é n é re u x . M ais le


rep ro ch e In ju rie u x e t b le ss a n t)... — P la g a d o ­ v erb e su stin eb o m anque dans le g re c, où la p en ­
losa : un coup p o rté d ’une m an ière h yp o crite . sée, m ise en con n exion a v e c le vers. 32, est to u te
28 -3 2. D em eurer fid èle à l ’am i m a lh e u re u x . d ifféren te : E t si des m au x m’a r riv e n t p ar lu i ,
— F id e m p o s s id e ... D’après le g re c : A cq u iers q uico n q u e l’ap p ren d ra se g a rd e ra de lu i. C.-à-d.:
la confiance de ton p roch ain . — I n p a u p erta te... : Si j ’ai à so u ffrir p ar sa fa u te , 11 en p o rtera le
alors que les a u tres hom m es l ’aban d on nent. — blâm e.
Ut... læ teris. G rec : afin que tu sois aussi ra ssa­ 38® C on tre les péchés de la la n g u e e t le v ic e
sié de ses biens. C .- à - d . : t u p a rta g e ra s en su ite im pu r. X X I I , 33 — X X EEt, 38.
son b o n h eu r. C ette pensée se p o u rsu it au v ers. 29. 33. In tro d u ctio n . — Q u is d a b it o r i...T É cho
Ce n 'est n u llem en t ic i u n conseil égoïste, c a r « le m an ifeste d u P s. x x x i x , 2 : cf. c x l , 3. — S ig n a ­
sage ne v e u t p as d ire p ar là que l’ in té r ê t d o it cu lu m certu m . G rec : « u n sceau p ru d en t, » q u i
être le m obile de l’a m itié ; il ra p p elle seu lem en t p uisse fe rm e r la b ou ch e, ju s te a u m om en t où e lle
les ressources m orales e t m êm e m atérielles que, d evra se ta ir e , e t q u i la laisse lib re lo rsq u ’elle
dans le b eso in , on p e u t tr o u v e r au p rès de son d e v ra p arler. — N o n ca d a m ab ip s is : p ar la
am i ». (L e s ê tre , h. I. ) — A n te ig n e m ... (v e rs. 30). fa u te de m es lèvres.
E n core une de ces com paraisons fam iliè re s q u i C h a p . X X I I I . — 1 - 6 . P riè re à D ieu p our o b­
p ro c u re n t ta n t de v ie e t de ch arm e a u x liv re s te n ir la grâ ce d ’é v ite r les péchés de la la n g u e ,
sap ie n tiau x . Le g re c n ’a pas les m ots ig n is i n a l­ d ’o rg u e il e t d’im p u re té . — D o m in e , p a ter et d o ­
t a t u r .— A n te s a n g u in e m . C.-à-d. a v a n t que l ’on m in a to r... In vo catio n s bien capables de to n c h e r
en vien ne a u x coups q u i fo n t co u ler le san g. — le cœ u r du S eig n eu r. C f. v e rs. 4®. — I n c o n s ilio
A m ic u m s a lu ta r e ... (v e rs . 3 1 ) . M ie u x , d ’après e o r u m : au p ou v o ir des lè v r e s ,‘ d’après le co n ­
le irrec : J e ne ro u g ira i pas de d éfen d re un am i t e x t e .— Caderc in illls . C .- à - d . p ar elles, comme-
i.si d’au tre s l’a tta q u e n t e t le blessen t). — S i m ala p lus h a u t ( x x u , 33). — I n cog ita tu ... fla g e lla :
Ecci.i. XXI TI, 4-12. 155
multiplient, et que mes péchés n’abon­ cata mea abundent, et incidam in con­
dent, et que je ne tombe devant ceux spectu adversariorum meorum, et gau­
qui me haïssent, et que 111011 ennemi ne deat super me inimicus meus?
se réjouisse sur moi ?
4. Seigneur, père et Dieu de ma vie, 4.-Dom ine, pater et Deus vitæ meæ,
ne m’abandonnez pas à leur volonté. ne derelinquas me in cogitatu illorum.
5. Ne me donnez pas des yeux altiers, 5. Extollentiam oculorum meorum ne
et détournez de moi toute convoitise. dederis m ihi, et omne desiderium averte
a me.
6. Eloignez de moi l’intempérance de 6. A ufer a me ventris concupiscentias,
la chair, que la passion de l’impureté et concubitus coucupiscentiæ ne appre­
ne s’empare pas de moi, et ne me livrez hendant me, et animæ irreverenti et in-
pas à une âme qui n’a plus de pudeur frunitæ ne tradas me.
ni de retenue.
7. Ecoutez, mes enfants, les règles qui 7. Doctrinam oris audite, filii ; ct qui
concernent la langue ; celui qui les gar­ custodierit illam non periet labiis, ncc
dera ne périra point par ses lèvres, et il scandalizabitur in operibus nequissimis.
ne tombera pas dans des actions crimi­
nelles.
8. Le pécheur sera pris par sa vanité ; 8. In vanitate sua apprehenditur pec­
le superbe et le médisant y trouveront cator; et superbus et maledicus scanda­
des sujets de chute. lizabitur in illis.
9. Que ta bouche ne s’accoutume pas 9. Jurationi non assuescat os tuum
à jurer, car c’est la cause de bien des multi enim casus in illa.
chutes.
10. Que le nom de Dieu ne soit pas 10. Nominatio vero Dei non sit assi­
sans cesse à ta bouche, et ne mêle pas dua in ore tuo, et nominibus sanctorum
dans tes discours les noms des sa in ts, non admiscearis, quoniam non eris im­
car en cela tu ne serais pas exempt de munis ab eis.
faute.
11. En effet, de même qu’un esclave 11. Sicut enim servus interrdgatus
qu’on met sans cesse à la torture en assidue a livore non minuitur, sic omnis
porte toujours les marques, ainsi tout jurans et nominans in toto a peccato
homme qui jure, et qui nomme le nom de non purgabitur.
D ieu, ne sera pas pur de tout péché.
12. Celui qui jure souvent sera rempli 12. V ir multum jurqns implebitur ini­
d’iniquité, et le malheur ne sortira pas quitate, et non discedet a domo illius
de sa maison. plaga.

des ch â tim en ts d estin és à d o m p te r les p en sées, s tru c tio n fa it m a in te n a n t su ite à la p rière. —


et à les é lo ig n er du p éch é. — D o c tr in a m sap ien - D o c tr in a m oris. C .- à - d . l ’a r t de d iscip lin e r la
tise. D’ap rès le g re c : la co rrectio n q u i p ro d u it bouch e, le lan gag e. L es v e rs. 7 e t 8 se rv e n t d 'in ­
la sagesse. — Ig n o r a tio n ib u s eo ru m : les fau tes tro d u ctio n , e t ils so n t précédés, dans le g re c , du
que le cœ u r e t les lèv res a u ra ie n t com m ises p ar titre : F L a tô cta aid (A « T O ç, « D iscip lin a o ris. »
ign o ran ce. — A u v e rs . 3 . la prop osition et m u l­ — N o n p e rie t ( f u t u r irré g u lie r p o u r « p e r ib lt» )
tip lice n tu r d elicta ... est om ise p ar le te x te grec. la b iis . A v e c u n e m étaph o re dans le g re c : I l ne
— E t in c i d a m ... et g a u d e a t... D a v id ad ressa it sera pas p ris p a r ses lè v r e s .— J u r a t io n i...V ers.
à D ieu des p rières sem blables à celle-ci, d em an ­ 9 - 1 6 , co n tre les serm en ts tro p fré q u e n ts e t in d is­
d a n t, lu i a u s s i, d ’être p ré se rvé d u p é ch é , de crets. C f. E x . x x , 7 ; -Matth. v , 33-37 ; J a c . v , 12.
cra in te q ue ses enn em is ne se ré jo u issen t de sa L e g re c n’ a pas les m ots rn u tli... ca su s in ilia .
ch u te. C f. Ps. x x x v i i, 17, etc . — N e d e re lin q u a s... — N o m in a tio ... Dei. P ro bablem en t le nom sacré
illo r u m (vers. 4b). Passage p rop re à la V u lg a te . de J é h o v a h . L es d e u x p ropositions su iv a n te s du
— E x to lle n tia m o cu lo ru m . H éb ra ïsm e, qui dé- vers. 1 0 , et n o m in ib u s ..., q u o n ia m n o n e ris...,
slgu e o rd in aire m en t l'o rg u e il (c f. P ro v . x x i , 4 , m an q u en t au ssi dans le g rec. — N o m in ib u s s a n ­
e tc.), m ais q u i p o u rra it bien rep résen ter ic i, à cto ru m . G rec : le nom du Sain t, c . - à - d . du Sei­
cau se du c o n te x te , les rega rd s im pud iques. — gn eu r, q u i e st le S a in t p a r e x ce lle n ce . — S erv u s
O m ne d e sid e riu m : les co n voitises coupables. — in te rro g a lu s (v e rs. 1 1 ) : in te rro g é au m ilieu des
V e n tris co n cu p iscen tia s... (vers. 6). L a n g a g e d’ une supplices, selon l’an tiq u e e t cru e lle co u tu m e . —
gran d e v ig u e u r. .4 llvore n o n ... Les fo u ets ou les verges laissaien t
7-14 De la m od ération dans le la n gage . L 'in ­ des tra c e s liv id e s su r le corp s. — O m n is jurant.
156 E cplt . X X ITT, 13 22.

13. E t si frustraverit, delictum illius 13. S’il ne fa it pas ce qu’il a promis,


super ipsum erit; et si dissimulaverit, son péché sera sur lui, et s’il dissimule,
delinquit dupliciter. il pèche doublement.
14. Et si in vacuum juraverit, non ju s­ 14. S’il jure en vain, il n’aura aucune
tificabitur; replebitur enim retributione excuse, et sa maison sera remplie de
domus illius. châtiments.
15. Est et alia loquela contraria morti ; 15. Il y a une autre parole qui mérite
non inveniatur in hereditate Jacob. la mort ; qu’elle ne se trouve jamais dans
l ’héritage de Jacob.
16. Etenim a misericordibus omnia 16. Car tous ces vices sont écartés des
hæc auferentur, et in delictis non volu­ hommes pieux, et ils ne s’engagent point
tabuntur. dans ces excès.
17. Indisciplinatae loquelae non assue­ 17. Que ta bouche ne s’accoutume
scat os tuum ; est enim in illa verbum pas à un langage déréglé ; car il s’y trou­
peccati. vera toujours du péché.
18. Memento patris et matris tu æ , in 18. Souviens-toi de ton père et de ta
medio enim magnatorum consistis ; mère, quand tu t’assieds au milieu des
grands ;
19. ne forte obliviscatur te Deus in 19. de peur que Dieu ne t’oublie de­
conspectu illorum , et assiduitate tua vant eux, et que, rendu insensé par la
infatuatus, improperium p a tia ris, et familiarité, tu ne tombes dans l’infamie,
maluisses non n asci, et diem nativitatis que tu ne souhaites de n’être pas né,
tuæ maledicas. et que tu ne maudisses le jour de ta
naissance.
20. Homo assuetus in verbis impro­ 20. L ’homme accoutumé aux paroles
perii in omnibus diebus suis non erudie­ outrageantes ne se corrigera jamais pen­
tur. dant sa vie.
21. Duo genera abundant in pecca­ 21. Deux sortes de personnes pèchent
tis, et tertium adducit iram et perdi­ souvent, et la troisième s’attire la colère
tionem. et la perdition.
22. Anim a calida quasi ignis ardens 22. L ’âme qui brûle comme un feu
non extinguetur donec aliquid glu tiat; ardent ne s’éteindra point, jusqu’à ce
qu’elle ait dévoré quelque chose.

D u m o in s , q uico nq ue p rête serm en t sans raison en g a rd e co n tre les paroles m au vaises. T o u t d’a ­
suffisante. — N o n discedet... pla g a ( v e r s . 1 2 ) : b o rd le s o u v e n ir des p aren ts : u n la n g a g e obscène
los coups in fligés p ar le D ieu v e n g e u r. — S i f r u ­ p ro fa n e ra it le u r m ém oire e t s e ra it in d ign e de
stra v e rit (v e rs. 13). S 'il ne tie n t pas sa prom esse l’ éd u catio n qu ’on a re çu e d’e u x . — I n m ed io...
acco m pagn ée du serm en t. — S i d iss im u la v e r it. m a g n a to ru m . A u tr e m o t if , p lu s clairem en t
G rec : S ’il n é g lig e ; c . - à - d . s’ il ne m an ifeste a u ­ ex p rim é p a r le g re c : L o rsq u e tu seras assis au
cu n rep e n tir de sa fa u te . — E t s i i n vacuurn ... m ilieu des g ran d s, p ren d s g a rd e de l’o u b lie r en
<vers. 14). T ro isièm e h yp o th èse : s’il se p arju re le u r présence, de cra in te qu e tu ne tom bes fo l­
fo rm ellem en t. lem en t dans le péch é p a r su ite de ton h a b itu d e .
15-2 0 . C o n tre les paroles licencieuses. Les L ’hom m e acco u tu m é à p ro fé re r des paroles g ro s ­
v e rs. 1 5 - 1 6 s erv en t d’in tro d u ctio n . — E s t (le s sières p e u t s’o u b lie r m êm e d an s l'assem blée la
m ots et a lla so n t om is dans le g r e c )... co n tr a ­ p lus h onorable, e t 11 en re sse n tira u n e très am ère
r ia m o rti : u n la n g a g e en face d u q u el se tro u v e h u m ilia tio n : et m a lu is s e s n o n n a sci... — D iem ...
la m ort, p ar co n séquen t q u i m érite la m ort. — m a led ica s : à la m an ière de Jo b, x m , 1. C f. Jer.
I n heredita te Jacob. L ’é c riv a in sacré souhaite x x , 14. — H om o a ssu etu s... (v e rs. 20). Un « f â ­
ard e m m en t que le crim e d o n t il v a p a rier ne se ch e u x p ron o stic » p ou r co n clu re ce tr is te su je t.
ren con tre ja m a is parm i les descen dants de Jacob, — N o n e r u d ietu r. Son In stru ctio n m orale d e­
e t q u 'il ne v ien n e p o in t s o u ille r le peuple sain t : m eurera p erp étu ellem en t Inachevée.
a m ise rico rd ib u s (d ’ap rès le grec, « a p lis »). — 2 1 -3 8 . C on tre le v ic e im p u r, e t sp écia lem en t
O m n ia hæ c : les d iv ers péchés q u e l ’on com m et co n tre l ’ad u ltè re . Des paroles m a u v a ise s, l’ a u ­
p a r la la n g u e.— I n d e lictis v olu ta b u n tu r. E x p re s­ te u r passe a u x a c te s , e t il e n visage su cce ssive ­
sion très én e rgiq u e ; se ro u ler dans la fa n g e du m ent l ’im p u d icité ch ez les hom m es (v e rs. 21-30)
v ice . — I n d is c ip liv a tæ loquelæ (v e rs . 17). D ’ap rès e t ch ez les fem m es (v e rs. 32-38). — D u o genera
le g re c : à un e h onteuse lib erté de paroles. — (d e u x espèces d’h om m es)... et ter tiu m ... S u r ce tte
t'erb u m •peccati. H ébraïsm e, p our d ire : un péché fo rm u le en g r a d a tio n , v o y e z P ro v . v i , 1 6 , e t le
très g r a v e . — M em ento p jxiris (v e rs. 18 e t es.), co m m e n taire ; x x x , 15 e t s s ., 18 e t s s ., e tc. —
liaison s spéciales p our lesquelles on d o it se ten ir A n im a oatida. P rem ière ca té g o rie de ces hom m es
E c c t .i. XXTTT, 23-31. 157
23. L ’homme qui abuse de son propre 23. et homo nequam in ore caniis suæ
corps ne cesse point jusqu’à ce qu’il ait non desinet donec incendat ignem.
allumé un feu.
24. Tout pain est doux au fornicateur ; 24. Homini fornicario omnis panis dul­
il ne se lassera point de pécher jusqu’à cis; jion fatigabitur transgrediens usque
la fin de sa vie. ad finem.
25. L ’homme qui viole le lit conjugal 25. Omnis homo qui transgreditur le­
méprise son âme, en disant : Qui me ctum suum,contemnens in animam suam,
voit ? et dicens : Quis me videt ?
26. Les ténèbres m’environnent, les 26. Tenebræ circumdant me, et pa­
murailles me couvrent, et nul ne me re­ rietes cooperiunt me, et nemo circum­
garde; qui craindrais-je? L e Très-Haut spicit me ; quem vereor ? Delictorum
ne se souviendra pas de mes péchés. meorum non memorabitur Altissimus.
27. E t il ne comprend pas que l’oeil 27. E t non intelligit quoniam omnia
du Seigneur voit tout, et que l ’on bannit videt oculus illius, quoniam expellit a se
de soi la crainte de Dieu, quand on n’a timorem Dei hujusmodi hominis timor,
que cette crainte humaine, et qu’on ne et oculi hominum timentes illum.
redoute que les yeux des hommes.
28. E t il ne sait pas que les yeux du 28. E t non cognovit quoniam oculi
Seigneur sont beaucoup plus lumineux Domini multo plus lucidiores sunt super
que le soleil, qu’ils regardent toutes les solem, circumspicientes omnes vias ho­
voies des hommes, et la profondeur des minum, et profundum abyssi, et homi­
abîmes, et qu’ils pénètrent les cœurs des num corda, intuentes in absconditas,
hommes jusque dans les replis les plus partes.
cachés.
29. Car le Seigneur Dieu connaissait 29. Domino enim Deo antequam crea­
toutes choses avant de les créer, et il rentur omnia snnt agnita ; sic et post
les voit encore maintenant qu’il les a perfectum respicit omnia.
faites.
30. Cet homme sera puni sur les places 30. H ic in plateis civitatis vindicabi­
de la ville, il fuira comme le poulain de tur, et quasi pullus equinus fugabitur, et
la cavale, et il sera pris lorsqu’il ne s’y ubi non speravit apprehendetur.
attendra pas.
31. Il sera déshonoré aux yeux de 31. E t erit dedecus omnibus, eo quod
tous, parce qu’il n’aura pas compris la non intellexerit timorem Domini.
crainte du Seigneur.

pervers, v ers. 22-23 : les in c e stu e u x . — D onec... v ers. 27 est très co u rt dans le te x te g re c : E t
g lu tia t. V a r ia n te dan s le g re c : J u s q u ’à ce q u ’il les y e u x des h om m es so n t sa cra in te . C .- à - d .
so it d évoré. — N e q u a m i n ore c a r n is ... D ’après q ue l ’a d u ltè re en q u e stio n n ’a d’a u tre souci qu e
le g r e c : L ’h o m m e im p u d iq u e dans le corps de de d issim u le r son orim e a u x reg a rd s de ses sem ­
sa ch a ir, c . - à - d . q u i se ren d co up able d’in c e ste ; b la b le s, e t q u ’il affecte de ne pas crain d re les
d u m oins selon l ’In te rp réta tio n q u i nous sem ble ju g e m e n ts de D ie u , qu o iqu e au tre m e n t red o u ­
la p lu s p ro b ab le , ca r a u L é v itlq u e , x v m , 6 (cf. tab les. C f. P s. c x x x v , 1 1 . — M u lto p lu s lu c id io ­
x x v , 49), ce crim e est d ésign é p a r u n e lo cu tio n res... (v ers. 28). A v e c beau co u p de fo rce dans le
Identique. — N o m in i fo r n ic a r io . L a seconde g re c : D ix fo is p lu s b rilla n ts q u e le soleil. —
c a té g o rie , v e rs. 24 : les fo m ic a te u rs . — O m v is L e s m ots et p r o fu n d u m ... corda sont p rop res à
(p ron o m s o u lig n é ) p a n i s . .. E up h ém ism e d éjà la V n lg a te . — In tu e n te s in . a bsco n d ita s... L ’om-
em ployé au liv re des P ro v erb es, ix , 17, e t x x x , 20. n isclen ce d iv in e e st so u v e n t d é crite en term es
— N o n fa tig a b itu r ... J u sq u ’ à la m o rt ces hom m es an alo gu es dans la B ib le. Cf. P s. x x x u , 1 5 , et
gont esclaves de leu rs h onteu ses p assions. — x x x n i , 1 7 ; P ro v . x v , 3. — D o m in o e n im ...
O m n is h om o... T ro isièm e ca tég o rie, v ers. 25-31 : (v e rs . 29). A u tre d éta il ro u la n t su r le m êm e fait.
les ad u ltères. — T r a n s g r e d itu r le c t u m ... : p ro ­ — H ic i n p la teis... V ers. 30-31 : les hom m es aussi
fa n a tio n du lit co n ju g a l. — C o ntem n en s i n a n i­ ch â tie r o n t le crim e de l’ad u ltè re . — L e tr a it si
m a m s u a m . L ’a d u ltère s’ex p o sait a lo r s , de par d ra m a tiq u e et q u a s i p u l lu s ... fu g a b it u r , qu i
la loi m osaïque, à ê tre la p id é sans p itié . C f. D eut. rep résen te le coupable p ren an t la fu ite a to u te
x x n , 22, e tc .— Q u is m e v id e t ? L a passion b ru tale v itesse p o u r échapp er au supplice, est om is par
o ublie l’œ il de D ieu qui v o it to u t , ou bieu elle le te x te g re c . — E t u b i n o n sp era vit : au m o­
s en rit. L e v e rs. 26 développe ce blasphèm e. — E t m en t où il se c r o y a it en sû re té . C f. v ers. 26*>.
n o n in t e llig it ... Le flls de S irach ré fu te avec — E t e rit d ed ecus... : il sera déshonoré a u x y e u x
énergie ce la n gage im pud ent ( vers. 27 - 29 ). L e de to us. Ce vers. 31 ne se lit pas' dans le grec,
I
158 E c c li. X X I I I , 32 — XXI V, 3.

32. Sis et mulier omnis relinquens 32. Ainsi périra encore tonte femme
virum s u u ç j , et statuens hereditatem ex qui abandonne son mari, et qui lui donne
alieno matrimonio. un héritier venant du fruit d’une alliance
adultère.
33. Primo enim in lege Altissimi in­ 33. Car en premier lieu elle a désobéi
credibilis fu it; secundo in virum suum h' la loi du T rè s-H a u t; ensuite elle a
deliquit ; tertio in adulterio fornicata péché contre son mari ; en troisième lieu
est, et ex alio viro filios statuit sibi. elle a commis un ad u ltère, et elle s’est
donné des enfants d’un étranger.
34. Hæc in ecclesiam adducetur, et in 34. Elle sera amenée dans l’assemblée,
filios ejus respicietur. et on examinera l’état de ses enfants.
35. Non tradent filii ejus radices, et 35. Ses fils ne prendront point racine,
rami ejus non dabunt fructum. et ses branches ne donneront pas de
fruit.
3u Derelinquet in maledictum memo­ 36. E lle laissera une mémoire maudite,
riam ejus, et dedecus illius non delebitur. et son infamie ne s’effacera point.
37. E t agnoscent qui derelicti sunt 37. E t ceux.qui viendront après recon­
quoniam nihil melius est quam timor naîtront qu’il n’y a rien de meilleur que
D ei, et nihil dulcius quam respicere in la crainte de Dieu, et que rien n’est plus
mandatis Domini. doux que d’avoir égard aux commande­
ments du Seigneur.
38. Gloria magna est sequi Dominum ; 38. C’est une grande gloire que de
longitudo enim dierum assumetur ab eo. suivre le Seigneur ; car c’est de lui qu’on
reçoit la longueur des jours.

CHAPI TRE XXIV

1. Sapientia laudabit animam suam , et 1. L a sagesse se louera elle-m êm e;


in Deo honorabitur, et in medio populi elle s’honorera en Dieu, et se glorifiera
sui gloriabitur; au milieu de son peuple.
2. et in ecclesiis Altissim i aperiet os 2. Elle ouvrira sa bouche dans les
suum, et in conspectu virtutis illius glo­ assemblées du Très-Haut, et elle se glo­
riabitur ; rifiera devant ses armées.
3. et in medio populi sui exaltabitur, 3. Elle sera exaltée au milieu de son
et in plenitudine sancta admirabitur; peuple; et admirée dans l ’assemblée
sainte.

— S ic et m u lie r ... (v e rs. 32). L e m oraliste passe L o n g itu d o ... a ssu m etu r... C’e st de D ieu qu e dé­
m ain te n an t au p o rtra it, en core pin s h o n te u x , de pend la lo n g é v ité des h o m m e s , e t il l’acco rd e
la fem m e a d u ltè re . — S ta tu e n s h eredita tem ... com m e une récom pense à ses fidèles am is.
D ’ap rès le g re c : E t p ro d u isa n t u n h é ritie r (e n ­ 39° M agn ifiqu e é lo ge de la sagesse. X X I V ,
g e n d r é ) p ar un a u t r e , c . - à - d . un e n fa n t a d u l­ 1-4 7 .
térin . F a it d ’une ex trêm e g r a v ité , qui sera encore D an s le g re c , on tro u v e ici le titr e : A ! v î t : ;
m en tio n n é dans nn In s ta n t, v e rs. 33d. — P r im o c o c p îa ç , « É loge de la sagesse. » T o u t ce passage
e n im ... ( v e r s . 33). É n u m éra tio n élo quen te des est d ’u n e g ra n d e beau té. Il est au ssi tr è s im por­
d iv ers crim es co n tenus dans la co n d u ite de ce tte ta n t sous le ra p p o rt d o g m a tiq u e , c a r so u ven t
m alheureuse. — I n c r e d ib ilis f u i t . E lle a désobéi la sagesse nous y a p p a ra ît, p lu s en core q u ’au
à la lo i d u S eig n eu r. C f. E x . x x , 14, etc. — E æ c ch ap. v in des P ro v e rb e s, com m e u n e d iv in e h y ­
i n ecclesiam ... (vers. 34). Sa p u n itio n . E lle sera postase : c ’est donc le V e rb e q u i e st d irectem en t
con dam n ée p ar l’assem blée des ju g e s .— I n fllv o s ... m is sous nos y e u x . N éan m o in s d iv e rs tr a its co n ­
re s p icie tu r . Ces fr u its d u crim e d isp a ra îtro n t v ie n n e n t aussi à la sagesse cr é é e , e t co m m u n i­
e u x - m êm es m isé ra b le m e n t, com m e le d it plus quée à l’hom m e p ar D ieu. L a lit u r g ie ap p liqu e
a u lo n g le liv re de la Sagesse, n i, 1 6 - 1 9 , e t iv , à M arie, dans un sens m y stiq u e , u n e p artie no­
3 - 6 . — D erelin q u et ( v ers. 36 ). H on te é te m e lle table de ce ch a p itre.
à sa m ém oire. — E t a gnoscent... (v ers. 37 e t 38). C h a p . X X I V . — 1 - 4 . In tro d u ctio n : l'a u te u r
L ’a u te u r co n c lu t ce d o u lo u reu x s u je t en fa is a n t annonce q u e la Sagesse v a fa ire e lle -m ê m e son
l'é lo g e de la crain te du S eig n eu r e t de l'o b éis­ élo ge (la u d a b it a n im a m s u a m ; hébraïsm e). —
san ce p a rfa ite a u x com m an d em ents d ivin s. Il L es m ots et i n Deo h o n o r a b itu r m an qu en t dans
préparé a in si le th èm e du ch a p itre su iv an t. — le g rec. — I n m ed io p o p u li sui. A u m ilieu du
E ccli . X X I V , 4-12. 159
4. Elio rerovra dea louanges parmi la 4. e t in m u l t i t u d i n e e l e c t o r u m h a b e b i t
multitude des élus, et sera bénie des l a u d e m , et inter benedictos benedicetur,
bénis de Dieu. Elle dira : dicens :
5. -le suis sortie de la bouche du Très- 5. Ego ex ore Altissim i prodivi, pri­
IIaut ; je suis née avant tonte créature. mogenita ante omnem creaturam.
G. C ’est moi qui ai fait lever dans le 6. E go feci in cælis ut oriretur lumen
ciel une lumière inextinguible, et qui ai indeficiens, et sicut nebula texi omnem
couvert toute la terre comme une nuée. terram.
7. .l’ai habité sur les lieux les plus 7. Ego in altissimis habitavi, et thro­
élevés, et mon trône était sur une co­ nus meus in columna nubis.
lonne de nuée. -
8. J ’ai fait seule le tour du ciel, j ’ai 8. Gyrum cæli circuivi sola, et pro­
pénétré la profondeur de l’abîm e, j ’ai fundum abyssi penetravi ; in fluctibus
marché sur les flots de la mer, maris am bulavi,
9. et j ’ai parcouru toute la terre. Sur 9. et in omni terra steti ; et in omni
tous les peuples populo
10. et sur toutes les nations j ’ai exercé 10. et in omni gente primatum habui ;
l’empire.
1 1. J ’ai foulé aux pieds par ma puis­ 11. et omnium excellentium et humi­
sance les cœurs de tous les grands et des lium corda virtute calcavi ; et in his om­
petits, et parmi tous ces peuples j ’ai nibus requiem quæ sivi, et in hereditate
cherché un lieu de repos, et une demeure Domini morabor.
dans l’héritage du Seigneur.
12. Alors le Créateur de l’univers m’a 12. Tunc præcepit, et dixit mihi crea- •
parlé et m’a donné ses ordres, et celui tor omnium ; et qui creavit me requievit
qui m ’a créée a reposé dans ma tente. in tabernaculo meo.

p euple de D ieu, des J u ifs , coium e dic à bon d ro it a byssi : le t'h ô m , ou abîm e des ea u x m u gissan tes.
le s y ria q u e . — I n ecclesiis... L e g re c em ploie le V o y e z G en . i, 2, e t la n ote.
s in g u lie r : D ans l ’assem blée du T rè s -H a u t. E x p res­ 9 - 1 1 . L a Sagesse se ch o isit u n e d em eure
sion q u i d ésign e en core Israël. — I n conspectu p arm i les hom m es. « N o u s faison s ici u n pas en
v ir tu tis ... E n présence de la m ajesté d iv in e. — a v a n t. » Ce n ’est pas seu lem en t dan s le m onde
E t in m ed io ... L es v e rs. 3 e t 4 so n t un e p a rtic u ­ en g é n é ra l, m ais au m ilie u du g e n re hum ain
la rité de la V u lg a te : ils ne fo n t q u e rép é te r l’ idée que nous v o y o n s la Sagesse e x e rce r sou action
q u i précède. L es lo cu tio n s i n p le n itu d in e sa n cta , d iv in e :et in o m n i terra... et... p o p u lo ... et... g ente.
in m u ltitu d in e electoru m e t in te r benedictos — P r im a tu m h a b u i. D ans le g r e c : £y.trlcràp.rlv,
rep résen ten t en core les H éb re u x . j’ai possédé. L a V u lg a te e x p rim e bien le sens :
5 -8 . O rigin e de la S a g e sse, e t co m m en t elle J ’ai dom iné, i’ai eu le d ro it de p ro p rié té . — E t
a coopéré à la créa tio n du m onde. — E g o . P ro ­ o m n iu m .... ca lca v i. C e tte p rop o sitio n (v ers. Il--'),
nom trè s so len n el; de m êm e a u x vers. 6 e t 7. q u i e st om ise dan s le g r e c , m arqu e à m e rveille
L a Sagesse prend m a in te n a n t la p arole, ain si que l’éten d u e de la p u issan ce e x e rcé e p a r la Sagesse
l’a proclam é son h é ra u t. — E x ore A ltis s im i... au m ilieu des h om m es : elle e st la m aîtresse des
V o ic i en ré a lité le d iv in L o go s, ou P a ro le in créée cœ u rs. — I n h is o m n ib u s ( p arm i to u s les
d u P è r e , e t sa g é n éra tio n étern elle. — P r im o ­ h om m es) r e q u ie m ... E lle a d ésiré fix e r son séjou r
g en ita a n t e ... Comp. Col. i , 1 5 , où sa in t P a u l aup rès des h u m a in s .— E t in h e r e d ita te ... E lle
applique à J é su s-C h rist ce m êm e titr e g lo rie u x . a r rê te son ch o ix : c ’est a v e c la race sain te, ch ère
On ne le lit pas ici d an s le g re c . — Ego fe c i... au S e ig n e u r, q u ’elle h a b ite ra . L e g re c supprim e
in d eficien s. Ce p rem ier m em bre d u vers. G est le m o t D o m in i, e t donne à la p h rase u n to u r
aussi u n e p a rtic u la rité de la V u lg a te : il Im pute in te r r o g a tif q u i rend la pensée plus exp ressive
au L o go s la créa tio n de la lu m ière terrestre. — e t p lu s con fo rm e a u co n te x te : D ans l ’h é rita g e
E t s ic u t n eb u la ... A llu sio n à la m asse de vap eu r de q u i (c.-à-d. dan s qu elle n atio n ) h a b ite ra i-je ?
qu i en velopp a d 'abord le m onde. C f. Gen. i, 2. — L e T a lm u d cite une légen d e in téressan te, d 'ap rès
I n a ltis s im is h a b ita v i ( v e r s . 7 ) : au pins h a u t la q u elle la loi d iv in e a u r a it é té offerte à tous
des c ie u x , connue un M aître so u vera in . — I n les p e u p le s , a v a n t d ’être accep tée p a r les H é­
c o lu m n a n u b is : non pas celle qui a b rita les b re u x .
Israélites dan s le d é s e rt; m a is , d’u n e m anière 12-16. D ieu lu i assign e Israël pour h a b ita tio n
to u te gén éra le, les n u ages, que le p salm iste re ­ spéciale. — T u n e præcepnt... L ’o rd re d iv in , vers.
p résente p arfo is com m e fo rm a n t l'escabeau du 1 2 - 1 3 , en réponse à la qu estion d e la Sagesse
trône d iv in . C f. Ps. x v n , 10 ; l x v u , 35, etc. — ( v e r s . 1 1 e d 'ap rès le g r e c ) . — Q u i crea vit m e
G y r u m c æ li ... sola . L e m onde é ta it alors une ('> x tio r a ; }xe). S u r la sign ificatio n de ce term e,
v aste solitud e ( P r o v . v m , 2 7 ); m ais la Sagesse v o y e z la note de P ro v . v m , 22. Il ne s’a g it pas
rem plissait tout de sa présence. P r o fu n d u m d’ une création d an s le sens stric t. — Iteguierit
100 E ocli . X X I V , 13-20.
13. Et dixit mihi : In Jacob inhabita, 13. Et il m'a dit : Habite dans Jacob.
ot in Israel heieditare, et in electis meis qu’Israël soit ton héritage, et prend*
mitte radices. racine parmi mes élus.
14. Ab initio et ante sæcula creata 14. J ’ai été créée dès le commence­
sum, et usque ad futurum sæculum non ment et avant les siècles, et je ne ces­
desinam ; et in habitatione sancta coram serai point d’être dans la suite des âges ;
ipso ministravi. et j ’ai exercé devant lui mon ministère
dans la maison sainte.
15. Et sic in Sion firmata sum, et in 15. J ’ai été ainsi affermie dans Sion ;
civitate sanctificata similiter requievi, j ’ai trouvé mon repos dans la cité sainte,
et in Jérusalem potestas mea. et ma puissance est établie dans Jéru­
salem.
16. E t radicavi in populo honorificato, 16. J ’ai pris racine au milieu du
et in parte Dei mei hereditas illius, et peuple glorifié, dont l’héritage est le
in plenitudine sanctorum detentio mea. partage de mon Dieu, et j ’ai établi ma
demeure dans l ’assemblée des saints.
17. Quasi cedrus exaltata sum in L i­ 17. Je me suis élevée comme le cèdre
bano , et quasi cypressus in monte Sion ; du Liban, et comme le cyprès de la
montagne de Sion.
18. quasi palma exaltata sum in C a­ 18. Je me suis élevée comme le pal­
des, et quasi plantatio rosæ in Jéricho. mier de Cadès, et comme les plants de
rosiers de Jéricho.
19. Quasi oliva speciosa in cam pis, et 19. Je me suis élevée comme un bel
quasi platanus exaltata sum juxta aquam olivier dans la campagne, et comme le
in plateis. platane au bord des eaux sur le chemin.
20. Sicut cinnamomum et balsamum 20. J ’ai répandu mon parfum comme
aromatizaus odorem dedi, quasi myrrha la cannelle et le baume le plus précieux,
electa dedi suavitatem odoris ; et une odeur exquise comme la myrrhe
de choix.

i n ta b ern a cu lo .. . L e g r e c p orte, a v ec u n e n uan ce : nation Israé lite , qu e le S e ig n e u r a h onorée e t


I l a f a it reposer m a ten te. L a Sagesse, q u i ju squ e- bénie e n tre to u te s les a u tre s. L e s m ots i n p a rte
là a v a it, p ou r a in si d ire, erré à tr a v e rs le m onde, D ei e t i n p le n itu d in e sa n c to ru m o n t le m êm e
a u ra désorm ais u n e dem eure fixe. E lle ne p lie ra sens.
e t ne dressera p lus sa ten te ch aque jo u r. — I n 1 7 -2 5 . L ’ex ce lle n ce de la Sagesse d écrite au
Ja co b in h a b ita ... (v e r s . 13 ). T e l est, clairem e n t m oyen de rich es com paraison s. T rè s g ra c ie u x
in d iq u é , le séjo u r de la d iv in e sagesse. G lo ire ta b le a u , em pru n té au m onde d es plan tes. —
im m ense p ou r Israël. — I n electis : les J u ifs , C edru s... in L ib a n o . L e ro i des a rb re s o rie n ta u x
ces h e u re u x élu s d u cici. — M itte ra d ice s. F ig u r e o u v re à bon d ro it ce tte n o m en clatu re In téres­
q u i dénote un e h a b ita tio n prolongée. Ce troisièm e sante. Cf. J u d . ix , 15 ; I I I R e g . v , 6 ; Ps. x x v m , 5,
m em bre du vers. 13 m an que dans le g r e c .— A b etc. ( A t l . d ’ h is t. n a t., p l. x n i , fig. 1 ) . — C yp res­
in it io et a n te sæ cu la ... (vers. 14) : a v a n t le com ­ su s. I l e x iste en core de très b e a u x cy p rè s à J é ­
m encem ent d u tem ps, de to u te é te rn ité . C f. P ro v . rusalem ( A tl. d ’ h ist. n a t., p l. x i i , fig. 1 ) . M ais
v m , 23. — C reata su m . G rec : Ê z rta i p.s, 11 (D ieu ) 11 s’a g it p lu s p rob ablem en t Ici du s a p in , au q u el
m ’a créée. M êm e sign ificatio n q u ’a u v ers. 12b. — les L X X donn en t so u ve n t le nom de r .v r .i -
E t u squ e a d ... sæ c u lu m ( l ’a d je c tif fu t u r u m est p ia a o ç . L e cy p rè s n ’a tte in t p as u n e ta ille assez
omis par le grec).» L a Sagesse v a donc d ’éon en élevée p o u r ê tre ain si rapp ro ch é du cèdre. A u
éo n ; elle n’a n i co m m encem en t-ni fin .— I n h a ­ lieu de in S i o n , le g re c d it : S u r l’ H e rm o n ; le
b ita tion e sa n cta . G rec : dans u n e ten te sain te ; célèbre D jéb el e c h - C h e ik h , q u i term in e l’ A n ti-
à sav o ir, le tab ern acle, p u is le tem p le de Jéru sa­ L lb an a u sud { A tl. gèogr., p l. v iii, x , x n , x v m ) .
lem (cf. v e rs. 16 ). — M in is tr a v i. L e v erb e IXet- — P a lm a ... i n Cades : C adèsbarn é, a u cœ u r de
TO-jpYïjtrx d ésign e les fo n ction s sacrées d u cu lte. l’ A rab ie P é tré e ( c f . N u m . x i i , 27, e tc .; A tla s
V o ilà p ar co n séqu en t la Sagesse In stallée dans gèogr., p l. v ) . L e g r e c p o rte : èv a ! y i x ) .o t ; ,« s u r
le tem p le du S eig n eu r com m e un p o n tife su ­ les riv ag e s » de la m er. P lu sie u rs an cien s m a­
prêm e : tel e st le lie u p rin cip al de son séjo u r en n u scrits e t le s y ria q u e o n t : à E n g a d d l; v ille du
Israël. — I n ci v ita te sa n ctifica ta . L e g r e c a une litto ra l de la m er M orte, à l’o u e s t, très ren o m ­
v a ria n te d élicate : D ans la c ité aim ée. J é ru s a ­ m ée a u tre fo is p ou r ses p alm iers ( A t la s gèogr,,
le m , la v ille ch érie en tre to u tes p a r J é h o va h pl. v i i ) . — P la n ta tio r o s æ ... J é rich o é ta it de
(c f. Ps. l x x x v i 2 ; c x x x i i , 13, etc .). — R e q u ie v i. m êm e célèbre p our ses roses. L a cu rieu se m ais
G rec : 11 (D ieu) m ’a fa it reposer. — E t ra d ica v i très laid e p lan te h yp so m ëtrlq u e q u i p orte le nom
( c f. 13b ) in p o p u lo h on o rifica to (v e r s . 1 6 ) : la populaire de ® Rose de Jérich o » ( A n a sta tica
C om ment. y

11
1G2 E c c li. X X I V , 21 27.

21. et quasi storax, et galbauus, et 21. J ’ai parfumé ma demeure comme


unguia, et gu tta, et quasi libanus lion le storax, le galbanum, l’onyx, la myrrhe,
incisus vaporavi habitationem meam, et comme la goutte d’encens tombée d’elle-
quasi balsamum non mistum odor meus. méme, et mon odeur est comme celle
d’un baume sans mélange.
22. Ego quasi terebinthus extendi ra­ 22. J ’ai étendu mes branches comme
mos meos, et rami mei honoris et gratiæ. le térébinthe, et mes rameaux sont des
rameaux d’honneur et de grâce.
• 23. Ego quasi vitis fructificavi suavi­ 23. Comme la vigne j ’ai poussé des
tatem odoris, et flores mei fructus ho­ fleurs d’une agréable odeur, et mes fleurs
noris et honestatis. donnent des fruits de gloire et d’abon­
dance.
24. Ego mater pulchræ dilectionis, et 24. Je suis la mère du bel amour, de
timoris, et agnitionis, et sanctæ spei. la crainte, de la science et de la sainte
espérance.
25. In me gratia omnis viæ et verita­ 25. En moi est toute la grâce de la
tis; in me omnis spes vitæ et virtutis. voie et de la vérité ; en moi est toute
l’espérance de la vie et de la vertu.
26. Transite ad me, omnes qui con­ 26. Venez à moi, vous tous qui me
cupiscitis me, et a generationibus meis désirez, et rassasiez-vous de mes fruits ;
implemini ;
27. spiritus enim meus super mei 27. car mon esprit est plus doux que

h ie rlch u n tin a ) n’é ta it ce rta in em e n t pas à la pen­ cens sacré des H é b re u x . V o y e z E x . x x x , 34, e t le
sée d u poète lo rsq u ’ il a é c rit ce p assage. — P l a ­ com m en taire. — G u tta : q u elq u e a u tre m atière
t a n u s ... 'ju x ta a q u a m (v e r s . 1 9 ) . A u tr e arbre aro m a tiq u e re c u e illie g o u tte à g o u tte . Ce m o t
m agn ifique, très rép an d u en O rien t. Il c r o it très n’e s t pas dans le g re c. — L ib a n u s : nom h ébreu
de l ’encen s ( l'b on eh ). L ’ ép ith è te n o n in c isu s
d ésign e ce lu i q u i co u la it spo n tan ém en t des arbres,
sans q u ’il fû t nécessaire de p ra tiq u e r des in c i­
sions d an s l’écorce ( A t l . d ’h ist. n a t ., pl. x x x v ,
flg. 6) ; c ’é ta it le m e ille u r de tou s. V a r ia n te du
g re c : Com m e la fu m ée de l’encen s dans le t a ­
bern acle. — L a lig n e et q u a s i b a lsa m u m ... odor
m eu s est om ise p a r le g re c . S u r le bau m e e t le
b a u m ler, v o y e z 1’ A tl. d ’h is t. n a t., p l. x x x u , flg. 4 ;
pl. x x x m , fig. 2. — Q u asi ter eb in th u s (v e rs . 22) :
V 'é la h des H é b re u x , le P is ta c ia te re b in th u s des
b o ta n iste s, bel arb re q u i a tte in t en viro n s ix ou
sept m ètres de h a u te u r (A tl. d ’h ist. n a t., p l.x x x m ,
flg. 3). — Q u a s i v itis... su a v ita tem ... (v e rs. 23).
L a fleu r de la v ig n e e x h a le un trè s su av e p a r­
fu m . — F lo re s m ei fr u c t u s ... Ces fleurs ne de­
m eu ren t pas stériles, m ais elles se tran sfo rm e n t
en fr u its d é lic ie u x . — H on esta tis. C.-à-d. de r i ­
chesse. — Ego m ater... L e s \ e r 6 .24 et 25 m an q u e n t
A n a * tn tic a h terich u n ltn a . to tale m e n t dans le te x te g re c. — D ile c tio n is , ti-
m o r is „ ., sp ei. L es q u a tre p rin cip ales v e r t u s ,
■\olo n tlers a n bord des e a u x . — S ic u t cin n a m o - p uisqu e a g n itio n is rep résen te la fol. L a Sagesse
m u M ...(v ers. 20). A p rès les im ages q u i e x p rim e n t la les co m m u n iqu e à ses am is. — O m n is v iæ : la
m ajesté, la g ra n d e u r, en v o ic i d’a u tre s q u i fig u re n t co n d u ite p ratiq u e . V e r ita tis : la th éo rie de la
la beauté, la g râ ce , la su a v ité . S u r le cln n am om e, v e rtu . P a r co n sé q u e n t, la g râ ce de bien penser
v o y e z les P ro v . v u , 1 7 , etc. ( A tl. areh., pl. x x in , e t de bien v iv re .
flg. 5 ). — B a ls a m u m a r o m a tiz a n s . D ’ap rès le 26-31. L e s fr u it s e t les dons de la sagesse. Le
g re c : l’asp alath e a ro m atiq u e. P lan te so u v en t m en ­ fils de S lrach répète dans le sens p rop re ce q u ’ il
tion n ée s u r les m onum en ts é g y p tie n s , p a r les v ie n t de d ire en term es figu rés. — T r a n s it e ...
au te u rs g re c s e t p ar P lin e. Ce d ern ier ( U is t . n a t., D ans le g re c : A p p r o c h e z - v o u s de m ol. A pp el
x n , 24) en t a it un a rb u s te ép in e u x, d o n t la fleur pressan t. — A g en era tio n ib u s m eis : de m es
ressem b la it à u n e rose. On n 'a pas en core réussi fru its , de m es p ro d u its. Q uelques-uns de ces fr u its
à l'id e n tifie r. — M y r rh a . S u r ce tte résin e au p ar­ e x q u is v o n t ê tre en core s ig n a lé s (v e rs. 27 e t ss.).
fum exq u is, v o y e z E x . x x x , 23 ; P r o v .v n , 17, etc. — S p ir itu s m e u s ... G rec : Mon s o u v e n ir , l’a c­
— S to r a x ( g n c : a r a g a lb a n u s , v n g u la : tion d é p e n s e r à m oi. — H ered ita s m ea : dans le
trois des q u a tre su bstan ces q u i com posaien t l ’e n ­ sens de possession. — S u p er m el et fa m ita . Coin-
E c c li. X X I V , 2 8- 3 7 . 163

le miel, et mon héritage plus suave que dulcis, et hereditas mea super mel et
le rayon de miel. favum.
28. Ma mémoire passera dans la suite ‘28. Memoria mea in generationes sae­
des siècles. culorum.
29. Ceux qui me mangent auront en­ .29. Qui edunt me adhuc esurient, et
core fa im , et ceux qui me boivent auront qui bibunt me adhuc sitient.
encore soif.
30. Celui qui m’écoute ne sera pas 30. Qui audit me non confundetur, et
confondu, et ceux qui agissent par moi qui operantur in me non peccabunt ;
ne pécheront point.
31. Ceux qui me mettent en lumière 31. qui elucidant me vitam æternam
auront la vie éternelle. habebunt.
32. Tout cela est le livre de v i e , 32. Hæc omnia liber vitæ , et testa­
l ’alliance du T rès-H a u t, et la connais­ mentum Altissim i, et agnitio veritatis.
sance de la vérité.
33. Moïse nous a donné la loi avec 33. Legem mandavit Moyses in prae­
les préceptes de la justice, l’héritage de ceptis justitiarum , et hereditatem domui
la maison de Jacob et les promesses Jacob, et Israel promissiones.
faites à Israël.
34. L e Seigneur a promis à David son 34. Posuit D avid, puero suo, excitare
serviteur de faire sortir de lui le roi regem ex ipso fortissim um , et in throno
très puissant, qui doit être éternelle­ honoris sedentem in sempiternum.
ment assis sur un trône de gloire.
35. C ’est lui qui répand la sagesse 35. Qui im plet quasi Phison sapien­
comme le Phison répand ses eaux, et tiam , et sicut Tigris in diebus novorum ;
comme le Tigre au temps des fruits
nouveaux.
36. C’est lui qui fa it déborder l’intel­ 36. qui adimplet quasi Euphrates sen­
ligence comme l ’Euphrate, et qui la sum, qui m ultiplicat quasi Jordanis in
multiplie comme le Jourdain au temps tempore messis;
de la moisson.
37. C ’est lui qui fait jaillir la science 37. qui m ittit disciplinam sicut lucem,
comme la lumière, et qui est là comme et assistens quasi Gehon in die vinde­
le Géhon au jour de la vendange. miae ;

paraison fré q u en te dans les sa in ts L i v r e s , p o u r choses proclam ées p a r la sagesse. — L e s m ots


m arqu er une e x trê m e d o u ceu r. C f. P s . x v m , 11 ; et a g n itio v e r ita tis ne se lise n t pas dans le grec,
c x v n i, 103, etc . L es m ots m em o ria ... s æ c u lo ru m non p lu s q u e i n p ræ cep tis j u s t it ia r u m e t Isr a ë l
sont propres à la V u lg a te . — Q u i e d u n t... a d h u c ... p ro m issio n es, au v e rs. 33. — H e r ed ita te m ... J a ­
(v ers. 29). E t p o u rta n t la S a g esse rassasie p le i­ cob. L a loi m osaïqu e f u t , en e ffe t, u n trè s p ré­
nem ent (cf. v ers. 26b) ; m ais le b o n h eu r q u ’elle cie u x h é rita g e p o u r les Is ra é lite s. — Poæu.it
procure e st com m e ce lu i d u cie l : il e x cite la D a v id ... P a s sa g e é v id e m m e n t m e ssian iq u e , qui
faim en m êm e tem p s q u ’il la ra ss a s ie , e t p lu s résum e la g ra n d e p rom esse de I I R e g . v n , 1
on le g o û te, p lu s on v e u t le g o û te r. — Q u i a u d it e t 88. P a r regem e x ip s o ... on ne p e u t en ten d re
m e.„ (v ers. 30). Q uicon que o b é it a u x en se ign e ­ qu e le C h rist, Issu de D av id . Ce v e rs e t e st m a l­
m ents de la sagesse ne s a u r a it to m b er d an s le h eu reu se m e n t om is d an s le g re c . — Q u i im p let...
p é ch é , ni dan s la h o n te q u i l’acco m p agn e (n o n V e r s . 35-39 : D ieu f a it co u le r la sagesse à p leins
co n fu n d e tu r ). — Q u i e lu cid a n t m e ( v e r s . 3 1 ) : bords, com m e les e a u x d ’un fleu ve profond. D ’après
les ap ô tres d e la sagesse. Ce v e rs e t e st om is dans ie g re c , ce tte o p éra tio n e s t attrib u é e d ire cte m e n t
le grec. à la sagesse. — P h is o n , T ig r is, E u p h r a t e s , Ge­
32-39. L e s ra p p o rts d e la sagesse a v e c la loi h o n : les q u a tre cours d ’eau q u i arrosa ien t le
et la ré v é la tio n . L e n a r r a te u r reprend la p aro le p arad is te rre s tre . C f. O en. 1 1 , 10 e t ss. — I n
dans ce tte série de v ersets ; le la n g a g e co n tin u e d ieb u s n o v o ru m . D ’après le g re c : A u x jo u rs de
d ’être h a u te m en t poétique. L e s v ers. 3 2-34 a t­ la m oisson. M ais le la tlu d it m ieu x : A u x Jours
te sten t la v é rité des p rom esses de la lo i e t de des fr u it s n o u v e a u x , p a r con séqu en t du p rin ­
la sagesse. — H æ c o m n ia . T o u t ce q ue la sagesse tem ps ; à l’époque des g ra n d e s ea u x p ou r les fleu ves
v ien t de d ire s u r son propre co m p te (v ers. 5-31). d e l ’O rien t. — J o r d a n is : la riv iè re p rin cip ale
— L ib e r v ltæ et testa m en tu m ... D’ap rès le g re c : de la P a le stin e , associée a u x fleu ves p arad isiaqu es.
L e liv re de l ’allia n ce du T rè s -H a u t; sous-enten du — D is c ip lin a m ( v e r s . 3 7 ) e s t , com m e sen su m
* h a b rt, co n tin et » : le P e n ta te u q u e , q u i ren ferm e (vere. 3 7 ) , un syn o n ym e do « sap ien tiam ». —
l'abrégé de la loi d iv in e , affirm e aussi to u te s les S icu t lu cem . De m êm e ie te x te g r e c ; niais e’ usi
104 E ccl i . X X I V , 3 8 - 1 7 .

38. qui perficit primus scire ipsam, et 38. C ’est lui qui le premier a connu
infirmior non investigabit eam. parfaitement la sagesse, et elle est im ­
pénétrable aux âmes faibles.
39. A mari enim abundavit cogitatio 39. Car ses pensées sont plus vastes
ejus, et oonsilium illius ab abysso ma­ que la mer, et ses conseils plus profonds
gna. que le grand abîme.
40. Ego sapientia effudi flumina. 40. Je suis la sagesse qui ai fait
couler les fleuves.
41. Ego quasi trames aquæ immensæ 41. Je suis comme le chemin par ou
de fluvio ; ego quasi fluvii dioryx, et 6ic- s’écoule l’eau immense d’un fleuve,
ut aquæductns exivi de paradiso. comme le canal d’une rivière, et comme
un aqueduc qui sort du paradis.
42. Dixi : Rigabo hortum meum plan­ 42. J ’ai dit : J ’arroseraLles plantes de
tationum, et inebriabo prati mei fructum. mon jardin, et je rassasierai d ’eau les
fruits de mon parterre.
43. E t ecce factus est mihi trames 43. Et voici que mon canal est devenu
abundans, et fluvius meus appropinqua­ un grand fleuve, et mon fleuve est de­
vit ad mare; venu comme une mer ;
44. quoniam doctrinam quasi anteluca­ 44. car je ferai briller ma doctrine sur
num illumino omnibus, et enarrabo illam tous comme la lumière du m atin, et je
usque ad longinquum. la raconterai au loin.
45. Penetrabo omnes inferiores partes 45. Je pénétrerai toutes les profon­
terræ, et inspiciam omnes dormientes, deurs de la terre, je visiterai tous ceux
et illuminabo omnes sperantes in Do­ qui dorment, et j ’éclairerai tous ceux
mino. qui espèrent au Seigneur.
46. Adhuc doctrinam quasi prophe­ 46. Je répandrai désormais ma doc­
tiam effundam, et relinquam illam quae­ trine comme une prophétie; je la lais­
rentibus sapientiam , et non desinam in serai à ceux qui cherchent la sagesse, et
progenies illorum usque in aevum san­ je ne cesserai pas de leur être présente
ctum. de race en race jusqu’au siècle saint.
47. Videte quoniam non soli mihi la ­ 47. Considérez que je n’ai point tra­
boravi, sed omnibus exquirentibus veri­ vaillé pour moi seule, mais pour tous
tatem. ceux qui cherchent la vérité.

Ici une erre u r m a n ife s te , ca r le p ara llélism e R lg a b o ... L e s v ers. 42-43 d évelo p p en t ce tte fra îch e
(q u a s i G ehon) e x ig e un nom de fleu v e : le t r a ­ com paraison . — E t ecce fa r tu s est... D ans le g re c :
d u cte u r a co n fo n d u ’ ôr, lum ière, a v e c y‘ 'ô r , l’ un E t v o ic i qu e m on can al est d even u u n fle u v e ,
des nom s du N il. L e s y ria q u e seu l a donné le e t m on fle n v e est d even u u n e m er. Sym bo le
v r a i sens. — A ss iste n s (m ot om is dans le g re c )... a d m ira b le , q u i rep résen te les ré v é la tio n s de la
l n die v in â e m iæ : en septem bre, au tem p s de la sagesse d ébo rd an t non seu lem en t s u r Israël, m ais
gra n d e en te du N il. — Q u i perficit... (v e rs. 38). s u r l’ u n iv ers en tier. C’est donc de la ca th o lic ité
P lu s clairem en t dans le g r e c : L e p rem ier de l ’É g lise q u ’ il est q u e s tio n , com m e en ta n t
(h om m e) n’a pas a c h evé de la co n n aître (la sa­ d 'au tres en d ro its de la B ible. « L ’é tr o it can al de
gesse), et le d ern ier non p lu s ne l ’a pas pénétrée la loi d e v ie n t le la rg e fleu ve des d éclara tio n s
à fo n d . C .- à - d . q u ’il n’a jam ais é té et ne sera p rop h étiq u es ... e t ce lu i-ci se déverse dans l ’océan
ja m a is donné à l ’hom m e de co n n aître e t de pos­ sans lim ites... L a sagesse n e se ra pas u n iq u em en t
séder p a rfa item en t la sagesse. C f. Jo b, x x v n , 12 h é b ra ïq u e , m ais u n iv e rs e lle ; elle arrosera tous
et 8-.; B ar. m , 15, 31, etc. — A m a r i„ . a b u n d a ­ les riv a g e s. » — C ’e st ce qu e le v ers. 44 ex p rim e
v it... ( v e r s . 3 9 ). H ébraïsm e : les pensées de la sous un e a u tre im a g e aussi fo rte q u e g ra c ie u s e :
sagesse so n t p lus rem p lies que la m er... D o c tr in a m ... illu m in o ... L a v ra ie d o ctrin e m o ­
40-47. L a Sagesse ann on ce so lenn ellem en t ra le e t re lig ie u se illu m in e ra to u t l ’u n iv e rs. —
q u ’elle ne cessera p as de rép an d re ses grâ ces su r P en etra bo om nes... partes... Ce v e rse t (45) m an qu e
le m onde. — Ego s a p ie n tia ... flu m in a . Ce p e tit to talem e n t dans le g r e c ; il co n tin u e de nous
v e rse t n ’a rien q u i lu i corresp on de dans le grec. m o n trer les ré v é la tio n s de la Sagesse p én étra n t
Il en e st de m êm e du p rem ier h ém istich e du en to us lie u x , ju sq u ’au som bre s é jo u r des m orts
v ers. 41 : ego q u a si... de flu v io . — Q u a si f l u v i i (d o r m ie n te s; l’eu p hém ism e bien co n n u ), q u ’elles
d io r y x . Com m e un can al d érivé d ’u n fle u v e , e t fe ro n t resp len d ir de le u rs cla rté s . — Q u a si p r o ­
qui en répand p a rto u t les eau x. — E x iv i de p h etia m (vers. 46) : non pas u n e p rop h étie dans
p a ra d iso . D’après le g re c : « ln p ara d iso , » et le sens s t r ic t , m ais u n e p arole sa c ré e , in spirée.
alors il s’a g it d’ Israël, arrosé p ar les e au x féc o n ­ — E t r e lin q u a m ... sa n ctu m . L e g re c d it a v e c
dantes de la sagesse. Cf. ls . l v i i i , 1 1. — ü i x i : un e g ra n d e con cision : E t Je la légu erai au x gé-
f tccM. X X V , 1 - 1 0 . 1C5

C HAP I T RE XXV

1. Trois choses plaisent à mon esprit, 1. In tribus placitum est spiritui nie.
e t sont approuvées de Dieu et des hommes : quæ sunt probata coram Deo et homini
bus :
2. l’union des frères, l ’amour mutuel 2. concordia fratrum , et amor proxi­
des proches, un mari et une femme qui morum, et vir et mulier bene sibi con­
s’accordent bien ensemble. sentientes.
3. 11 y a trois sortes de personnes que 3. Tres species audivit anima m ea, e
mon âme hait, et dont la vie m ’est in­ aggravor valde animæ illorum :
supportable :
4. un pauvre superbe, un riche men­ 4. pauperem superbum, divitem men­
teur, et un vieillard fou et insensé. dacem, senem fatuum et insensatum.
5. Ce que tu n’auras point amassé 5. Quæ in juventute tua non congre­
dans ta jeunesse, comment le trouveras- gasti quomodo in seneetute tua inve­
tu dans ta vieillesse? nies?
6. Qu’il est beau pour les cheveux 6. Quam speciosum canitiei judicium ,
blancs d’avoir du jugem ent, et pour les et presbyteris cognoscere consilium !
vieillards de savoir conseiller !
7. Que la sagesse sied bien aux vété­ 7. Quam speciosa veteranis sapientia,
rans, et l ’intelligence et le conseil à et gloriosis intellectus et consilium !
ceux qui sont élevés en gloire !
8. L ’expérience consommée est la 8. Corona senum multa peritia, et
couronne des vieillards, et la crainte de gloria illorum timor Dei.
Dieu est leur gloire.
9. N euf choses se présentent à mon 9. Novem insuspicabilia cordis magni-
esprit comme très heureuses, et j ’eii ficavi, et decimum dicam in lingua ho­
exposerai une dixième aux hommes par minibus :
mes paroles :
10. un homme qui trouve sa joie dans 10. homo qui jucundatur in filiis;

n ératlon s des s iè c le s .— V idete... (v e rs . 47). Con­ ca ra ctè re p a rticu liè re m e n t h o n te u x ch e z les v ie il­
clusion d ra m a tiq u e. L a Sagesse in v ite les hom m es la rd s.
à co n sta ter son la b eu r a c t i f , g én éreu x ( n o n s o li 5 -8 . T r a v a ille r , ta n d is q u ’on est je u n e , à a c ­
m ih i...). q u é rir la s a g e s s e , q u i e s t l ’ap an age h a b itu e l de
40° Q uelques règle s de co n d u ite ro u la n t s u r la v ie ille sse . — Q uæ ln ju v e n t u t e ... ( v e r s . 5 ) .
d ivers su je ts. X X V , 1 - 1 6 . T ra n s itio n e t In tro d u ctio n . — Q u a m speciosu m
D es h au teu rs su blim es d u ch ap. x x i v , nous c a n i t i e i...! Cf. P r o v .x x , 29; Sap. i v , 8, etc. Rien
redescendons to u t à coup à des d é ta ils p r a ­ de p lu s ad m ira b le q u ’un v ie illa rd sage e t v e r ­
tiques. tu e u x . D an s ce v e rs e t e t dans le s u iv a n t, les
C h a p . X X V . — 1 - 2 . T ro is choses aim ables. su b sta n tifs ju d i c i u m , c o n s iliu m , s a p ie n tia e t
— l n trib u s... C f. x x m , 21, e t la note. Ces tro is in te lle ctu s so n t syn o n ym es. — G lo riosis. C .- it- d .
choses sont m entionn ées au v ers. 2, en g ra d atio n a u x v ie illa rd s qu i o n t é té é levés en d ig n ité . —
ascendante. — C o n cord ia fr a t r u m : des frères Co ron a ... p e r itia ( v e r s . 8 ). C ’est d ’exp érien ce
dans le sens la rge ; i c i , to u s les Israélites ( c f . P s . qu e se com pose to u t p a rticu liè re m e n t la sagesse
c x x x ir , 1). A m o r p r o x im o r u m : les p roches pa­ des v ie illa rd s .
ren ts. F in et m u lie r ... : des ép ou x bien asso rtis 9 - 1 6 . D ix b é a titu d e s de la v ie . — N o vem
e t v iv a n t to u jo u rs d an s u n e d ouce h arm on ie. in s u s p ic a b ilia ... : n e u f choses que l’e sp rit le plus
3 -4 . T ro is choses d étestab les. A n tith è s e a v ec a v is é est, p o u r a in si d ire, in cap able de so u p çon ­
les v e rs. 1 - 2 . — A g g ra v o r v alde... L a n g a g e très n er, ta n t elles so n t rares. A la le ttre dans le g re c :
énergiqu e. — A n im æ illo r u m . G rec : co n tre le u r I l y a n e u f su pp osition s (n e u f choses spéciales)
v ie ; e .- à - d . co n tre le fa it d e le u r ex isten ce. — q ue j ’ai proclam ées h eu reu ses dans m on cœ u r.
P a u p erem su p e rb u m : tm spiqipavov d ésign e p lu ­ — E t d e c im u m ... G ra d ation ascen d an te. P o u r
tô t l ’a rro g a n e e , l ’insolence. — D iv ite m m e n d a ­ les n e u f prem ières choses, le m oraliste c r o it a v o ir
cem : q u i fa it de belles prom esses et ne les tie n t le d ro it de « supposer » q u ’elles p ro cu re n t le
pas. — Senem fa t u u m ... D’ap rès le g rec : le v ie il­ b o n h eu r ; q u a n t à la d ix ièm e, 11 n’a pas le m oin d re
lard ad u ltè re e t Insensé. L a lu x u re re v ê t un d oute, e t 11 se borne ù une affirm ation p u re et
1 GO E ccu . X X V , 11-22.

vivens et videns subversionem inimico­ ses enfants ; celui qui vjt et qui voit la
rum suorum. ruine de ses ennemis.
11. Beatua qui habitat cum muliere 11. Heureux celui qui habite avec une
sensata, et qui lingua sua non est lapsus, femme de sens, qui n’est point tombé
<*t qui non servivit indignis se. par sa langue, et qui n’a pas été asservi
à des hommes indignes de lui.
12. Beatus qui invenit amicum verum, 12. Heureux celui qui trouve un ami
et qui enarrat justitiam auri audienti. véritable, et qui parle de la justice à une
oreille qui l’écoute.
13. Quam magnus qui invenit sapien­ 13. Combien est grand celui qui a
tiam et scientiam! sed non est super ti­ trouvé la sagesse et la science! mais
mentem Dominum. lien ne surpasse celui qui craint le Sei­
gneur.
14. Tim or Dei super omnia se super­ 14. La crainte de Dieu s’élève au-
posuit. dessus de tout.
15. Beatus homo cui donatum est ha­ 15. Heureux l’homme qui a reçu le
bere timorem Dei : qui tenet 'illum cui don de la crainte de Dieu : à qui com­
assimilabitur? parera-t-on celui qui la possède?
16. Tim or Dei initium dilectionis ejus ; 16. L a crainte de Dieu est le principe
fidei autem initium agglutinandum est de son amour, et on y doit joindre insé­
ei. parablement un commencement de foi.
17. Omnis plaga tristitia cordis est, 17. L a tristesse du cœur est le comble
et omnis malitia nequitia mulieris. de la peine, et la m alignité de la femme
est une malice consommée.
18. E t omnem plagam , et non plagam 18. Toute plaie est supportable, plutôt
videbit cordis ; que la plaie du cœur;
19. et omnem nequitiam, et non ne­ 19. toute m alice, plutôt que la malice
quitiam mulieris; de la fem m e;
20. et omnem obductum, et non ob­ 20. toute affliction, plutôt que celle
ductum odientium ; qui vient de ceux qui nous haïssent;
21. et omnem vindictam , et non vin ­ 21. toute vengeance, plutôt que la
dictam inimicorum. vengeance des ennemis.
22. Non est caput nequius super caput 22. Il n’y a point de tête plus méchante
colubri, que la tête du serpent,

sim ple ( d ica m i n li n g u a ) . — L ’én u m ératio n L a d ix iè m e ( v e r s . 13b ) : n o n est su per tim e n ­


com m ence au ssitôt. P rem ière b é a titu d e : q u i j u ­ tem ... L e s v ers. 14-16 en d évelo pp en t le sens. —
cu n d a tu r ... (v e r s . 10*) ; celle d u p ère qui est bén i L es m ots beatus h om o ... D el (v e rs. 15») m an qu en t
dans ses e n fa n ts. — L a seconde ( v e r s . 10b ) : dans le g r e c . — Q u i ten et ( v e r s . lô b ) : 6 v .p i-
v iv en s et v ld en s... ; celle d’un hom m e q u i, après t w v , ce lu i q u i a saisi de ses m ains e t re tie n t
a v o ir beaucoup so u ffert de la p a r t d ’ennem is fo rte m e n t la cr a in te de D ie u .— T i m o r ... i n i ­
In ju s te s , assiste à le u r ru in e to ta le . — L a tr o i­ tiu m ... C e beau v e rs. 16 n e se lit p oin t dans les
sièm e (v e rs. 11* ) : q u i h a b ita t...; ce lle d ’un ép ou x m e ille u rs m an u scrits grecs ; le sy ria q u e e t l’arabe
a u com ble de ses v œ u x . C’e st là , en e ffe t, une l’o n t com m e la V u lg a te .
d es p lu s gra n d e s fa v e u r s du ciel. C f. P r o v . x n , 4 ; 41® D e la fem m e, s o it m au v aise , s o it v e rtu e u se .
x î v , 1 ; x v iii , 2 2 ; x x x i, 10, e tc. — L a q u a trièm e X X V , 17 — X X V I , 24.
(v ers. l l b) : q u i lin g u a ... C f. J a c . n i, 2 .— L a cin ­ 1 7 -3 6 . M a u x causés p a r la fem m e m éch ante
q u ièm e (v ers. 1 1°) : q u i v o n serviv it... Il y a une L e la n g a g e e st d’u n e g ra n d e é n e rg ie . — O m n is
g ra n d e h u m ilia tio n e t u n e v iv e souffran ce à se p la g a ... In tro d u ctio n (v e rs . 1 7 ) , p rop re à n otre
v o ir ré d u it à u n e te lle co n d ition . C f. P ro v . v ersion la tin e . — O m nem p la g a m ... v id e b it ...
x x x , 21, etc. — L a sixièm e (v e rs. 12»), si so u ven t P a s de v erb e dans le g re c, qni d it aveo p lu s de
célébrée dans ce liv r e : q u i in v e n it a m icu m ... v ig u e u r encore : T o u te blessu re ( c . - à - d . fa ite s-
L e g re c e x p rim e u n e a u tre pensée : H e u reu x m ol n’ im po rte q u e lle b le s s u r e ) , m ais non u n e
ce lu i q u i a tr o u v é la p rud en ce. — L a septièm e blessure du c œ u r, e t to u te m a lic e , m ais non la
(v ers. 12b) : q u i e n a rr a t...; celle d u m a ître qui m alice d’u n e fem m e. — O b d u ctu m ( v e r s . 20 ) :
ré u s s it dans son en seign em en t. D ’ap rès le g r e c : iiw y io y r ^ , u n e agression h o s tile .— N o n v in d i­
C elu i q u i raco n te à des o reilles a tte n tiv e s . — L a cta m in im ic o r u m ( v e r s . 2 1 ) . Des ennem is sans
h u itièm e e t la n eu vièm e (vers. 13») : q u i in v e n it p itié se v e n g e ra ie n t d ’u n e m an ière tro p cru elle.
s a p ie n tia m ( la sagesse p r a tiq u e ) et s cie n tia m — N o n est ca p u t... (vers. 22). L e te x te h éb reu
( l a sagesse th é o r iq u e ). L e g re c a om is le m ot p r im itif e m p lo ya it ce rta in e m e n t le s u b s ta n tif
« science » e t u ’a pas la n eu vièm e b éa titu d e. — rô’ë, q u i slgn lfle tê te e t v e n in , et p eu t-être au-
E c c lt. X X V , 23 33. 107

23. ot il n’y a pas de colère qui dépasse 23. et non est ira super iram mulie­
colère de la femme. Il vaut mieux ris. Commorari leoni et diaconi placebit,
demeurer avec un lion et un dragon, que quam habitare cum muliere nequam.
d ’habiter avec uue méchante femme.
24. L a malignité de la femme lui §4. Nequitia mulieris immutat faciem
change le visage; elle prend un regard e ju s , et obcæcat vultum suum tanquam
sombre comme un ours, et son teint de­ ursus, et quasi saccum ostendit. In me­
vient comme uu sac. Au milieu de ses dio proximorum ejus
proches
25. son mari gém it, et en les entendant 25. ingemuit vir ejus, et audiens su­
il soupire. spiravit modicum.
26. Toute malice est légère comparée 26. Brevis omnis m alitia super m ali­
à la malice de la femme ; que le sort des tiam mulieris ; sors peccatorum cadat
pécheurs tombe sur elle ! supei illam 1
27. Comme une m m tagne sablonneuse 27. Sicut ascensus arenosus in pedi­
pour les pieds d’un vieillard, telle est la bus veterani, sic mulier linguata homini
fem me bavarde pour un homme paisible. quieto.
28. Ne considère point la beauté d’une 28. Ne respicias in mulieris speciem,
fem m e, et ne la convoite pas à cause de et non concupiscas mulierem in specie.
ses charmes.
29. De la femm e provient la colère, 29. Mulieris ira, et irreverentia, et
l’audace et une grande confusion. confusio magna.
30. Si la femme a l’autorité, elle s’é­ 30. Mulier si primatum habeat, con­
lève contre son mari. traria est viro suo.
31. L a méchante femme est l’affliction 31. Cor humile, et facies tristis, et
du cœur, la tristesse du visage et la plaie plaga cordis, mulier nequam.
au cœur de son mari.
32. L a femme qui ne rend pas son 32. Manus debiles et genua dissoluta
mari heureux est l ’affaiblissement de mulier quæ non beatificat virum suum.
ses mains et la débilité de ses genoux.
33. La femme a été le principe du 33. A muliere initium factum est pec­
péché, et c’est par elle que nous mou­ cati, et per illam omnes morimur.
rons tous.

r a i t - i l été p référab le d e le p ren d re dan s ce tte g liss e r au le c te u r ce tte re com m an d atio n p ra tiq u e .
seconde a cce p tio n . V o y e z l ’In tro d ., p. 83. — Su p er D ’ap rès le g re c : N e tom be p as au s u je t de la
ir a m m u lie r is (verB. 23). D ans le g rt o, sans doute b ea u té. C .- à - d . : N e te laisse pas séd u ire... —
p ar su ite d’un e e rre u r de co p iste : A u-d essus de M u lie r is ira ... (v ers. 29). C ’est de la fem m e m au ­
la co lère d’u n en nem i. — C o m m o ra ri le o n i ... v aise qu e p ro v ien n en t la colère, la h o nte, etc . —
R app roch em en t d ’u n e fo rce éto n n an te. C f. P ro v . S i p r im a tu m hab ea t ( v e rs. 30 ) : co n tra ire m e n t
x x i , 19 ; x x v , 24, etc . — I m m u ta t fa c ie m (vera. 24) : au p lan p ro v id e n tie l. C f. G en. m , 16, e tc. L e g re c
o p a u iv , l’ en sem ble de l’asp ect e x té rie u r , e t pas u n it en sem ble les vers. 29 e t 30 de la V u lg a te ,
seulem en t le v isa g e . — Obeæcat ta n q u a m u rsu s. en s u p p rim a n t q u elq u es m o ts , o t en ch a n g e a n t
T e lle e s t la leçon d u m an u scrit A le x a n d rin . L e n o tab lem e n t le sens : Colère, Im pudence e t g ran d e
g re c o rd in aire p orte : w ç ffà x x o v , com m e un sac h o n te , lo rsq u ’u n e fem m e fo u rn it à son m a r i,
(u n e éto ile gro ssière e t som bre, en poils d e.ch èvre). c . - à - d . lo rsq u ’elle a p p orte en d o t des richesses
L a V u lg a te a tr a d u it les d e u x e x p ressio n s; c’ e st do n t elle se p ré v a u t p o u r ê tr e m oins soum ise.
p ou rq u oi elle a jo u te : et q u a s i sa ccu m ... — I n L e s a u te u rs classiqu es o n t à p lu sie u rs rep rises
m edio... in g e m u it ( v e r s . 2 5 )... D ésolation bien p arlé d an s le m êm e sens :
lé g itim e . — A u d ie n s : en en ten d a n t p ro cla m er
Q u æ in d o t a t a e s t , e a in p o t e s t a t e e s t v i r i ;
les d é fau ts de sa fem m e p ar ses v oisin s e t ses D o t a t æ m a c t a n t e t m a lo e t d a m n o v ir o s .
proches. A u lie u d e l’a d v erb e m o d icu m , q u i est P la u te , Aulul. I I I , v, <0.
b ien faible, le g rec d it : a m èrem en t. — B rev is...
m a litia super... (v e rs. 26). C.- à - d. : com parée à Com p. M a rtia l, E p ls t. v h i a d P r is e . — Cor h u ­
la m éch anceté de la fe m m e. C f. v ers. 17 et 19. m ile (v e rs. 31) : un cœ u r a b a t tu , d éco u ragé. —
— M alédiction te rrib le : sors pecca to ru m ca da t...; M a n u s d ebiles... (v e rs. 32). Im ages trè s fo r te s ;
3es d erniers ch â tim e n ts , réserv és a u x p éch eurs c f. Is. x x x v , 3. L a présence d’u n e m éch ante
.les p lu s en d urcis. — S ic u t a scen su s... (v e rs. 27). fem m e a ttr is te e t p a ra ly s e la v ie en tière du m a ri.
A u tre com paraison très e x p ressiv e : il e st très — A m u lie re in itiu m ... (v e rs. 33). C f. G en. m
p én ib le, s u rto u t à un v ie illa r d , de g r a v ir une 1 - 6 , 1 7 ; II C or. n , 3 ; I T lm . n , 1 3 - 1 4 . — P e r
cô te sablonneuse. — N e r e s p ic ia s ... ( v e r s . 28). illa m ... m o r im u r : pu isqu e c’e s t le péch é q u i a
L e dis de Slrach In terro m p t sa d escription , pour p ro d u it la m ort. Cf. G en. n , 1 7 ; R om . v , 13.
168 E c c li. X XV , 34 — X X V I , 7.
34. Non des aquæ tuæ exitum nec 34. Ne donne point à ton eau l’issue
modicum, nec mulieri nequam veniam la plus légère, ni à une méchante femme
prodeundi. la liberté de se produire au de'noib.
35. Si non ambulaverit ad manum 35. Si tu ne la conduis pas comme par
tuam, confundet te in conspectu inimi­ la m ain, elle te couvrira de confusion
corum. en présence de tes ennemis.
3G. A carnibus tuis abscinde illam , ne 36. Sépare-la de ta chair, de peur
semper te abutatur. qu’elle n’abuse sans cesse de toi.

CHAPITRE XXVI

1. Mulieris bonæ beatus vir; numerus 1. Heureux le mari d’une femme qui
enim annorum illius duplex. est bonne, car le nombre de ses années
sera doublé.
2. Mulier fortis oblectat virum suum , 2. L a femme forte est la joie de son
et annos vitæ illius in pace implebit. m ari, et elle lui fera passer en paix les
années de sa vie.
3. Pars bona mulier bona ; in parte 3. La femme vertueuse est un excel­
timentium Deum dabitur viro pro factis lent partage; c’est le partage de ceux
bonis. qui craignent Dieu, et elle sera donnée
à un homme pour ses bonnes actions.
4. Divitis autem et pauperis cor bo­ 4. Qu’il soit riche ou pauvre, il aura
num , in omni tempore vultus illorum le cœur content, et la joie sera en tout
hilaris. temps sur son visage.
5. A tribus timuit cor meum, et in 5. Mon cœur a appréhendé trois choses,
quarto facies mea metuit : et à la quatrième mon visage a pâli d’ef­
froi :
6. delaturam civitatis, et collectio­ 6. la haine de toute une ville, la sédi­
nem populi, tion d’un peuple,
7. calumniam mendacem, super mor­ 7. et la calomnie mensongère sont des
tem omnia gravia; choses plus insupportables que la mort ;

A u tr e fo is , en G a lilé e , ra co n te le T a lm u d , les A nnxts... tn pace : au p rès de ce t an g e te rre stre


fem m es m a rc h a ie n t les p rem ières dans les e n te r­ 11 n ’y a u ra qu e p a ix e t d o u ceu r. — P a rs bona...
rem en ts, afin de m arq u er ain si q u e la m o rt é ta it C f. P ro v . x v m , 12. A u ssi D ieu réserve-t-11 o rd i­
v en u e p ar elles. — N o n des a q u æ ... e x it u m ... n a ire m e n t a u x bons ce tte récom pense : i n pa rte
(v e rs. 34) : p arce q u e la p lu s légère o u v e rtu re t im e n t iu m ... C f. P ro v . x i x , 4. L e g re c n’a pas
a m èn era it la p erte de to u te l ’eau du ré serv o ir. les motB e x p lic a tifs v iro p ro fa c tis bonis. —
— V e n ia m p r o d e u n d i. C hez les peuples anciens, D i v i t i s .. . et p a u p e r is ... (v e rs. 4). G râce à u n e
e t s u rto u t dans l’O rien t b ib liq u e , les fem m es épouse v e rtu e u s e , to u s les hom m es p e u ve n t ê tre
B o itaien t re la tiv e m e n t p eu. L e g re c o rd in a ire d it h e u re u x ; m êm e les p au v res, c a r e lle e st u n gra n d
seulem en t : s^ouo-fav, le p o u v o ir; les m an u scrits so u lagem en t à le u r d étresse.
a le x a n d rin , s in a ïtlq u e , etc ., o n t T t x p p r j o - i a v , la 6-15. Q uelques ca tég o ries de fem m es m au vaises.
lib e rté , ce q u i re v ie n t à la leçon de la V u lg a te . — A t r ib u s ... L a fem m e Jalou se, v e rs. 5 - 9 . L e
— A d m a n u m tu a m ( v e r s . 3 5 ) : selon ta v o ­ v e rs. 6 se rt d ’in tro d u ctio n . — F a d e s m ea m e­
lo n té, tes ord res. L e second h ém istich e, c o n fu n ­ t u it . L e m an u scrit g re c du V a tic a n a ce tte v a ­
det te..., e st om is d an s le g re c , e t le p rem ier est ria n te : C o n tre la qu a triè m e chose J’ai p rié avec
ra tta c h é a u v ers. 3 6 : (S I elle n e t ’o h élt p a s ,) m on v isa g e , c . - à - d . de to u te s m es fo rces, ard em ­
s é p a r e - la de ta ch a ir. P a r le d iv o r c e , co n fo r­ m en t. — D ela tu ra m d v ita tis . A u p assif : la
m ém en t à la loi. C f. D e u t. x x iv , 1 ; P ro v . x v m , 22. h ain e in ju ste d ’une v ille e n tiè re co n tre u n e x c e l­
— L es m ots ne... te a b u ta tu r so n t p rop res à la le n t c ito y e n . — C ollection em popuH : u n e foule
V u lg a te . en ré v o lte . — C a lu m n ia m m en d a cem (v e rs. 7) :
C h a p . X X V I . — 1 - 4 . L a fem m e v ertu eu se. affliction p erson n elle des p lu s cru elles. — L ’au -
M u lie r is bonæ. Ces m ots sont m is en a v a n t p our 1 te u r c ite enfin ( v e r s . 8 ) le q u a triè m e m alh eu r,
a c ce n tu er la pensée. — B e a tu s v ir . C f. x x v , 11 ; p lus red ou table qu e les au tres : m u lie r zelotyp a _
P ro v . x x x i , 10 e t ss. — N u m e r u s... d u p le x . L e D’ après le g re c : U n e fem m e ja lo u se au su jet
b on h eur de ce t ép ou x d o u b lera en q u elq u e so rte d’ une ( a u t r e ) fe m m e , c .- à - d . d ’une des au tre s
le tem ps de sa v ie. — M u lie r fo r tis . D an s le sens épouses de son m a ri, p lu s aim ée q u ’elle. « D au s
de fem m e v ertu eu se. C f. P ro v . x i i , 4 , etc. — les fa m ille s des H éb reu x , où la p o lyg am ie é ta it
E c c li. X X V I , 8 17 100
. S. mais la femme jalouse est la dou­ 8. dolor cordis et luctus mulier zelo­
leur et l’afHictiou du cœur. typa.
9. Dans la femme jalouse, la langue 9. In muliere zelotypa flagellum lin-
est nu fléau qui atteint tous les hommes. gu æ , omnibus communicans.
10. L a femme méchante est comme lCb Sicut boum jugum quod movetur,
une paire de bœufs qui s’agitent ; celui ita et mulier nequam ; qui tenet illam
qui la saisit est comme un homme qui quasi qui apprehendit scorpionem.
prend un scorpion.
11. La femme adonnée au vin est un 11. Mulier ebriosa ira m agna, et con­
sujet de grande colère et de honte, et tum elia; et turpitudo illius non tegetur.
son infamie ne sera pas cachée.
12. La prostitution de la femme se 12. Fornicatio mulieris in extollentia
îeconnaît à son regard altier et à l’im­ oculorum, et in palpebris illius agno­
modestie de ses yeux. scetur.
13. Redouble de vigilance à l ’égard 13. In filia non avertente se firma cu­
de la fille qui ne se détourne point des stodiam, ne inventa occasione utatur se
hommes, de pqur qu’elle n’abuse d’elle-
même, si elle en trouve l ’occasion.
14. Prends garde à l ’impudence de 14. A b omni irreverentia oculorum
ses y eu x, et ne t ’étonne pas si elle t’ou- ejus cave, et ne mireris si te neglexerit.
trage._
15. Comme un voyageur altéré qui 15. Sicut viator sitiens ad fontem os
ouvre la bouche à la fontaine et qui boit aperiet, et ab omni aqua proxima bibet,
de l’eau la plus rapprochée, elle s’as­ et contra omnem palum sedebit, et con­
siéra près de tous les poteaux, et elle tra omnem sagittam aperiet pharetram
ouvrira son carquois à toutes les flèches donec deficiat.
jusqu’à ce qu’elle défaille.
16. Le charme d’une femme soigneuse 16. Gratia mulieris sedulæ delectabit
sera la joie de son mari et engraissera virum suum, et ossa illius impinguabit.
6es os.
17. Sa bonne conduite est un don de 17. Disciplina illius datum Dei est.
Dieu.

tolérée, la p a ix é ta it o rd in aire m en t tro u b lée par pas du m a l, des occasio n s d an gereu ses. — Dta
la jalousie des fem m es l ’une co n tre l’a u tre . » tu r se. C .- à - d . q u ’elle ne se liv re to talem en t au
(Calm et, h. I.) — D ’un m o t l’a u te u r ca ra cté rise v ice. — A b o m n i irre v er en tia ... V e ille r au ssi su r
ce d éfau t : la fem m e ja lo u se e s t fla g e llu m lin - sol-m êm e, p o u r ne pas to m b e r dan s les pièges de
g u æ , et cela p o u r to u s ce u x q u i v iv e n t aup rès ce tte sé d u ctric e . — S i te n e g le x e rit : p o u r fa ire
d’elle (.o m n ibu s c o m m u n ic a n s ). — S icu t boum d’ a u tre s v ictim e s. L e g re c p o rte : Si elle pèche'
ju g u m ... V ers. 9 , la fem m e m éch an te. L a com ­ co n tre to i (si elle t’e n tra in e a u m al p a r su ite de
paraison est encore p lu s p itto re sq u e dan s le g re c : to n im p r u d e n c e ). — S icu t v ia t o r ... ( v e r s . 1 5 ).
Comm e un e p a ire de b œ u fs q u i s’a g ite n t (de côté T a b le a u v ra im e n t d r a m a tiq u e , e t im ages très
e t d’a u tr e ). T rès m a u v ais m én age en p areille ex p ressiv e s. — A b o m n i a q u a p r o x i m a ... L a
con d ition . — Q u a s i q u i . . . sco rp io n em . L ’Ironie p rem ière eau v e u u e . On est m oins d iffic ile lo rs ­
d evien t de p lu s en p lu s m ordan te. L a p iqûre du q u ’on e s t to u rm e n té p a r la so if. L ’ap p lication
scorpion est trè s d o u lo u re u se , p arfo is m ortelle. se f a i t d’elle-m êm e. — C o n tra ... p a lu m : les p ieu x
C f. D eut. v i n , 1 5 ; E z . n , 6 ; Y A tl. d ’ h lst. n a t., q u i s e rv a ie n t à fix e r la to ile des ten tes. C f. E z.
pl. x l v , f l g . 7, 10. — M u lie r ebriosa ... L a fem m e x v i , 25. C’e st à la fem m e m au vaise q u e se ra p ­
adonnée à l ’iv ro gn erie, v e rs . 11. — I r a m a g n a . p o rte n t les verb es sedebit e t a p e r ie t, d’ ap rès le
E lle e st p ou r son m ari la cause d’un e v iv e in d i­ te x te g re c . — L ’a d je c tif o m n em e s t de n ouveau
g n a tio n , e t aussi d’une gran d e confusion (e t so ulign é.
c o n tu m elia ; ces m ots sont om is dan s le g r e c ) . 16 -2 4 . E n core l ’é lo ge do la fem m e v ertu eu se.
— T u r p ilu d o .. . n o n tegetur : ca r les effets de C f. v ers. 1 - 4 . — G ra tia m u lie r is . L e g re c n ’a
l’ ivresse ne p eu ven t pas ê tre d issim ulés. V o yez pas l’ é p ith ète s e d u læ , q u e la V u lg a te a ajou tée
Y A tl. a r c h ê o l., pi. x x i v , fig. 1 1 . — F o r n ic a tio p o u r m ieu x d é te rm in e r le s e n s .— Ossa... im p in ­
m u lie r is ... V ers. 1 2 - 1 5 : p o r tr a it encore p lus g u a b it. M étap h ore é n e rg iq u e , p o u r m arqu er la
h id eu x, ce lu i de la fem m e im p u d iqu e. C f. P ro v . san té, le bon h eu r. C f. P ro v . x v , 30. — D isc ip lin a
VI, 25, e t v u , 10-12. — I n fllia ... R ecom m an d a­ illiu s . D ’ap rès le g re c : sa science. — D a lu m
tion pressante a u x pères de fam ille ( v ers. 1 3 ), D ei... L e g re c coupe au tre m e n t la phrase à p a rtir
p ou r q u ’ ils p réserve n t le u rs filles d ’une te lle ig n o ­ du v e rs. 16b : Sa science en graisse les o s ; c’ est
m in ie .— N o n avertente s e ...: q u i ne se d éto urn e un don du S e ig n e u r q u ’une fem m e silencieuse
170 E o c li. X X V I , 18-28.
18. Mulier sensata et tacita; non est 18. L a femme de bon sens est silen­
immutatio eruditæ animæ. cieuse ; rien n’est comparable à une âme
bien élevée.
19. Gratia super gratiam mulier sancta 19. La femme sainte et pudique est
et pudorata. une grâce qui passe toute grâce.
20. Omnis autem ponderatio non est 20. Aucun prix ne vaut une âme
digna continentis animæ. chaste.
21. Sicut sol oriens mundo in altissi- 21. Comme le soleil qui se lève sur le
mis D ei, sic mulieris bonæ species in monde au plus haut des cieux, ainsi la
ornamentum domus ejus. beauté d’une femme vertueuse est l ’or­
nement de sa maison.
22. Lucerna splendens super cande­ 22. Comme la lampe qui luit sur le
labrum sanctum , et species faciei super chandelier sacré, ainsi est l’agrément
ætatem stabilem. du visage dans un âge mûr.
23. Columnæ aureæ super bases ar­ 23. Comme des colonnes d’or sur des
genteas, et pedes firmi super plantas bases d’argent, ainsi demeurent fermes
stabilis mulieris. sur leurs plantes les pieds de la femme
inébranlable.
24. Fundamenta æterna supra petram 24. Comme un fondement éternel sur
solidam, et mandata Dei in corde mu­ la pierre ferm e, ainsi sont les comman­
lieris sanctæ. dements de Dieu dans le cœur d’une
sainte femme.
25. In duobus contristatum est cor 25. Deux choses ont attristé mon
meum, et in tertio iracundia mihi ad­ cœur, et la troisième m’a inspiré de la
venit : colère :
26. vir bellator deficiens per inopiam, 26. un homme de guerre qui périt de
et vir sensatus contemptus, misère, un homme de sens qui est mé­
prisé,
27. et qui transgreditur a justitia ad 27. et celui qui passe de la justice au
peccatum ; Deus paravit eum ad rhom­ péché ; Dieu a préparé ce dernier pour
phaeam. le glaive.
28. Duæ species difficiles et periculosae 28. Deux choses m’ont paru difficiles
mihi apparuerunt : difficile exuitur ne­ et dangereuses : celui qui trafique évi­
gotians a n egligentia, et non justifica­ tera difficilem ent les fautes, et celui qui
bitur caupo a peccatis labiorum. vend du vin ne s’exemptera pas des
péchés de la langue.

(l'a d je c tif sen sa ta e s t propre à la V u lg a te ). Comp. Pedes fir m i... D ans le g re c : E t de b e a u x pieds
ce m ot de P la u te : « T a c ita m u lie r est bona sem - a v e c u n e p o itrin e ferm e, c.-à-d. v ig o u re u se , bien
p er. * — N o n est i m m u t a t io ... D an s le g r e c : p rop o rtio n n ée. — F u n d a m e n ta æ tern a . L a V u l­
I l n’y a p as d ’éq u iv a le n t p ou r u n e âm e bien g a te a seule ce v e rse t 24, q u i e x p rim e si bien la
é le v é e ; c . - à - d . rie n q u i so it co m parable à un e fid élité In ébranlable de la fem m e v e rtu e u se à la
fem m e v e rtu e u s e . — Q r a tia su p e r g r a tia m loi de D ieu .
(v e r s . 1 9 ) : u n e g r â c e e x q u ise e t p arfa ite. — 42° L e s p é rils d u com m erce. X X V I , 25 —
M u lie r ... p u d o ra ta . L a p u d eu r est le p rem ier et X X V I I , 4.
le p lus b e l orn em en t de la fem m e. — O m n is .„ 25-27. In tro d u ctio n : tro is choses fo r t triste s.
p o n d e r a tio ... (v ers. 20). A u c u n o b je t p ré cie u x ne — L a p rem ière : bellator deficien s...; u n v a illa n t
v a u t une fem m e p u re e t ch a ste ( c o n tin e n tis , g u e rrie r qu i, ap rès s’ê tre sacrifié n oblem en t p ou r
eyv tp ay.vo O ;, d ésign e Ici la c h a s te t é ) .— S icu t... la défen se de son p ays, a c h è v e sa v ie dans l'h u ­
Q uelques com paraison s (v e rs. 21-24) p o u r m ettre m ilia tio n e t l’In digen ce. — L a seconde : sen sa tu s
encore d a v a n ta g e en re lie f la v a le u r de la v e r ­ co n tem p tu s. — L a troisièm e : q u i tra n sg re d i­
tu eu se épouse. — O r ie n s ... i n a lt is s im ls D el : t u r . . . ; u n Juste q u i d e v ie n t Im pie. Son crim e
d ans les réglon s les p lu s élevées du cie l. — C a n ­ sera c h â tié d’ u n e m an ière te rrib le : D e u s ... a d
d ela b ru m ... : le ca n d éla b re d u tem p le. C f. I M ach. rh o m p h æ a m .
i , 28 ; rv, 4 9 -50 . — S u p e r æ ta tem . 'I D .t x t a d u 28. D e u x choses d an gereu ses. — D u æ specles.
g re c d ésign e ta n tô t l’â g e , ta n tô t la ta ille . L a I c i , d e u x classes d ’hom m es. — N eg o tia n s : les
seconde accep tion ca d re m ieu x a v e c le co n te x te : g ra n d s m a rc h a n d s, a u x q u e ls 11 e st si aisé do
un beau v is a g e su r u n e noble ta ille. — C o lu m n æ co m m e ttre des In ju stices (d ifficile... a n eg lig en ­
a u r e æ ... (v e r s . 2 3 ). L a b ea u té com bin ée a v e c tia ). — C a u p o : to u t à la fo ls les ca b a re tle rs e t
l’excellen ce. A u lie u du p lu rie l b a s e s, le g re c les p e tits m a rc h a n d s, d o n t la s itu a tio n m orale
em ploie le s in g u lier : s u r u n e base d’a r g e n t. — e st p e u t- ê tr e p lu s p érilleu se en core (n on ju s t i -
E c c li. X X V I I , 1-9. 171

CHAPITRE XX V II

1. Beaucoup ont péché par suite de 1. Propter inopiam multi deliquerunt,


l’indigence, et celui qui cherche h s’en­ et qui quærit locupletari avertit oculum
richir détourne les yeux. suum.
2. Comme un morceau de bois est 2. Sicut in medio compaginis lapidum
enfoncé au milieu d’un assemblage de palus figitur, sic et inter medium vendi­
pierres, ainsi le péché est resserré entre tionis et emptionis angustiabitur pecca­
le vendeur et l ’acheteur; tum ;
3. le péché sera détruit avec le pé­ 3. conteretur cum delinquente deli­
cheur. ctum.
4. Si tu ne te maintiens pas fortement 4. Si non in timore Domini tenueris te
dans la crainte du Seigneur, ta maison instanter, cito subvertetur domus tua.
sera bieutôt renversée.
5. Comme lorsqu’on remue le crible il 5. Sicut in percussura cribri remane­
ne reste que le rebut, ainsi l ’inquiétude bit pulvis, sic aporia hominis in cogitatu
de l’homme demeure dans sa pensée. illius.
6. La fournaise éprouve les vases du 6. Vasa figuli probat fornax, et homi­
potier, et l’épreuve de l’affliction, les nes justos tentatio tribulationis.
hommes justes.
7. Comme le soin qu’on prend de 7. Sicut rusticatio de ligno ostendit
l’arbre paraît dans son fru it, ainsi la fructum illiu s, sic verbum ex cogitatu
parole manifeste la pensée de l ’homme. cordis hominis.
8. Ne loue personne avant qu’il parle ; 8. Ante sermonem non lardes virum ;
car c’est par là qu’on éprouve les hommes. hæc enim tentatio est hominum.
9. Si tu poursuis la ju stice, tu l ’at­ 9. Si sequaris justitiam , apprehendes
teindras, et tu t’en revêtiras comme illam , et indues quasi poderem honoris ;
d’une robe de gloire, et tu habiteras et inhabitabis cum ea, et proteget te in
avec elle, et elle te protégera à jam ais, sempiternum, et in die agnitionis inve­
et tu trouveras un ferm e appui au jour nies firmamentum.
du jugement.

flco M tu r... ; le m ot la b io r u m ne se Ht pas d an s rnent ; les p lu s lé g è r e s , q u i so n t les m e ille u re s ,


le grec). p assen t à tr a v e rs . — S ic a p o ria ... G rec : De m êm e
C h àp . X X V I I . — 1 - 4 . C o m m en t le n égoce les reb u ts de l'h o m m e (d e m e u re n t) dans sa pen­
expose à p éch er. — P r o p te r in o p ia m . C .- à - d ., sée. E t ce tte m is è re m orale ne ta rd e p oin t à se
com m e s’ex p rim e le g r e c , p o u r u n e ch ose Ind if­ m a n ife s te r p a r le la n g a g e , com m e 11 e st Im m é­
fé re n te , ou u n p ro fit de p eu d’ im p o rtan ce. — d ia tem en t ajo u té . — F a s a . . . p ro b a t fo r n a x
A v e rtit o c u lu m : de D te n , de la J u stice , d e la (v ers. 6) : les m a u v ais se b rise n t a u fe u , les bons
v e rtu . — S icu t i n m ed lo ... p a lu s ... Com paraison l’ e n d u ren t p a rfa ite m e n t e t s’y co n so lid en t. —
saisissante : une ch e v ille q u ’on en fonce à gra n d s J u s to s ten ta tio ... S u r ce tte fré q u e n te p ensée,
coups de m arteau en tre les assises d ’une m u raille , v o y e z P8. x v i , 3 ; P ro v . x v n , 3 ; Sap. m , 6, etc.
et qu i ne p én ètre q u ’ à la co n d itio n d ’ê tre com m e L a v e rsio n d u g re c s’h arm on ise bien m ie u x a v e c
écrasée. — L e v ers. 3, c o n te r e tu r ... d e lic t u m , le c o n te x te : E t l’é p re u ve de l ’h om m e est dans
m anque dans le g r e c ; c ’e st u n e d o u b le tr a d u c ­ son la n g a g e . E n effet, la p aro le e st le m iro ir du
tion de la lig n e q u i p ré cè d e .— S i n o n i n tim ore... cœ u r, com m e on l ’a si fré q u e m m e n t rép été. —
(v ers. 4 ). L e m oyen de fa ire un e fo rtu n e d u ra b le S icu t r u stic a tio ... (v e rs. 7). D’ap rès le g re c ; L e
et légitim e co n siste à se la isse r g u id e r dan s to u tes f r u it d ’un a r b re d év oile sa c u ltu r e , c . - ù - d . le
ses en treprises co m m erciales p a r la cra in te de soin q u ’on a p ris de lu i. Cf. M a tth . v u , 16 , 2 0 .
D ieu. — S ic v erbüm ... Ici encore le g re c est plus c la ir :
43° Q uelques règles co n c ern a n t les relation s D e m êm e l’ expression de la pensée (d é v o ile ) le
des hom m es e n tre e u x . X X V I I , 6 -32. c œ u r de l’ hom m e. — C onclusion de ce t alin éa
6 -8 . L a co n v e rsatio n d’un h om m e rév è le son ( vers. 8 ) : A n te serm o n em n o n la u d e s... N ’a p ­
caractère. L e s v e rs . 6 - 7 co n tien n en t d ’in té res - • p récier un h om m e q u ’ap rès l’a v o ir en ten d u p arler.
santés com paraisons. — I n p ercu ssu ra c r ib r i : 9 - 1 1 . On a c q u ie rt la Justice en la ch e rch a n t
lo rsq u ’on a g ite un c r ib le . — R e m a n eb it p u lv is . a v ec zèle. — S i seq u a ris... a pprehendes. L e ré ­
A la le ttre d ’ap rès le g r e c : le fu m ie r (xoT tptx). s u lta t e st in fa illib le . — I n d u e s q u a s i poderem ...
Lc3 m atières les plus viles resten t dans l’in stru - M agn ifique Im age. C f. Sap. x v m , 24, e t la note.
172 E ccli . XXVTT, 10-21.
10. Volatilia ad sibi similia conve­ 10. Les oiseaux ee joignent avec leurs
niunt, et veritas ad eos qui operantur semblables, et la vérité retourne à ceux
illam revertetur. qui la pratiquent.
11. Leo venationi insidiatur semper; 11. Le lion guette constamment sa
sic peccata operantibus iniquitates. proie ; ainsi font les péchés pour ceux
qui commettent l’iniquité.
12. Homo sanctus in sapientia manet 12. L ’homme saint est stable dans la
sicut sol ; nam stultus sicut luna muta­ sagesse comme le soleil, mais l’insensé
tur. est changeant comme la lune.
13. In medio insensatorum serva ver­ 13. Au milieu des insensés, réserve ta
bum tempori ; in medio autom cogitan­ parole pour un autre temps ; mais de­
tium assiduus esto. meure assidûment parmi ceux qui réflé­
chissent.
14. Narratio peccantium odiosa, et r i­ 14. L ’entretien des pécheurs est odieux,
sus illorum in deliciis peccati. et leur rire porte sur les délices du péché.
15. Loquela multum jurans horripi­ 15. Le discours de celui qui jure sou­
lationem capiti statuet, et irreverentia vent fa it dresser les cheveux sur la tête,
ipsius obturatio aurium. et son irrévérence fa it qu’on se bouche
les oreilles.
16. Effusio sanguinis in rixa superbo­ 16. L’effusion du sang suit la querelle
rum, et maledictio illorum auditus gra­ des superbes, et leurs injures outrageuses
vis. sont pénibles à entendre.
17. Qui denudat arcana amici fidem 17. Celui qui découvre les secrets de
perdit, et non inveniet amicum ad ani­ son ami perd sa confiance, et il ne trou­
mum suum. vera pas d ’ami selon son cœur.
18. D ilige proximum, et conjungere 18. Aim e le prochain, et unis-toi à lui
fide cum illo. avec fidélité.
19. Quod si denudaveris absconsa i l­ 19. Si tu dévoiles ses secrets, c’est en
lius, non persequeris post eum. vain que tu le poursuivras.
20. Sicut enim homo qui perdit ami­ 20. Car celui qui détruit l’amitié qui
cum suum, sic'et qui perdit amicitiam le liait avec son prochain, est comme
proximi sui. un homme qui aurait tué son ami.
21. E t sicut qui dim ittit avem de manu 21. Comme celui qui laisse échapper
sua, sic dereliquisti proximum tuum, et un oiseau de sa main, tu as abandonné
non eum capies. ton am i, et tu ne le reprendras plus.

L a seconde m o itié du v ers. 9, et in h a b ita b is ... la n g a g e des Insensés ou des Im pies. Ce n ’est qu e
firm a m e n tu m , m an que dans le g re c . — I n ig n e ré c its o d ie u x , a ffre u x lib e rtin a g e ( in d e liciis ...),
a g n itio n is : au jo u r du ju g e m e n t d iv in , qui blasph èm es (lo q u e la ... ju r a n s ) , choses ch o qu an tes
rév élera to u tes choses. — V o la tilia a d ... s im i­ ( ir r e v e r e n tia ; d ’ap rès le g r e c , la d is p u te ) , q u i
lia ... G racieu se figure. C f. x in , 19-20. — E t v er i­ e x c ite n t l ’in d ig n a tio n la p lu s v iv e ( h o r r ip ila ­
tas a d eos... : ia v é rité se m e tt r a , p ou r les d é ­ tio n em ..., o b tu ra tio ...). — E ffu sio s a n g u in is ...
fen d re, d u côté des bons q u i l ’a u ro n t rech erch ée (v e rs. 16). L e r é s u lta t fré q u e n t de ces d isco u rs
e t p ratiq u ée. — L e o v e n a tio n i... (vers. 1 1 ). Con ­ Im pudents.
tr a s te a v e c le v ers. 10. C f. G en. iv , 7 ; I P e tr. 17-24. R é v é le r les secrets d’u n am i, c’est b rise r
v , 8. « L a proie du péché, c ’e st le p éch eur. » In faillib le m e n t les lie n s de l ’am itié . — F id e m
1 2 -1 6 . L es p aro les des sages e t celles des p erd et : 11 p erd ra to u te co n fia n ce , to u t cré d it.
insensés. — H om o s a n c tu s ... s ic u t sol. L e g re c C f. P ro v . x i , 13. — Q iltg e p r o x im u m . D ’ap rès
supp rim e ce tte b elle com paraison, et m en tion ne le g re c : ton am i. — S i d en u d a v eris... n o n p e r ­
an ssitô t le la n g a g e du sage : L e d isco u rs de seq u eris. Ce s e r a it alo rs peine p erd u e qu e de
l’hom m e p ie u x est to u jo u rs sagesse. — S lu ltn s c o u rir ap rès lu i p ou r le ca lm e r ; la récon cilia tio n
e ic u t lu n a ... T o u jo u rs in c o n s ta n t, e t ch a n g e an t n ’est p lus possible. — S icu t... hom o q u i p e r d it...
sans cesse de sen tim en ts, il est d an s ses paroles (v e rs. 20). L e g r e c donne u n e pensée p lu s fo rte
u n a m u ta b ile sid us », com m e la lu n e. — Serva q u e ce tte so rte de ta u to lo g ie : C a r com m e l’hom m e
verbv.m... G ard e tes d isco u rs p ou r u n e occasion q u i fa it p é rir son ennem i, ain si tu as fa it p é rir
p lus fav o rab le. L e g r e c a sim plem en t : O b serve l’a m itié de ton p ro ch ain . — S ic u t q u i d im ittit...
le tem ps. C.-à-d. so u vien s-to i q u ’il y a u n tem ps •. (v e rs. 2 1). C om paraison d’ une g ra n d e d élicatesse.
p o u r p a rle r e t un tem ps p ou r se ta ire ( E ccl. L e la n g a g e e st d ire c t dans le te x te g re c, ce qu i
n i , 7). — I n m edio... co g ita n tiu m : p a r con sé­ ie rend encore p lus v iv a n t : E t com m e tu la is­
quen t, des sages. — N a r r a tio p e cc a iitiu m ... L e s serais éch app er un o iseau de ta m a in , ainsi tu
vers. U et U ré v è le n t quelq u es ca ra ctères du s s laissé a lle r ton am i, e t tu ne le pren dras plus
E otli . X X V I T , 22 31. 173

22. Ne le poursuis pas, car il est 2*2. Non illum sequaris, quoniam longe
bien loin ; il s’est échappé comme une abest; elïugit enim quasi caprea de la
chèvre du filet, parce que son âme a été queo, quoniam vulnerata est anima ejus
blessée.
23. Tu ne pourras plus avoir de liai­ 23. JJltra eum non poteris colligare.
son avec lui. Après l’injure en peut se Et maledicti est concordatio ;
réconcilier;
24. mais lorsqu’on révèle les secrets 24. denudare autem amici mysteria,
d’un am i, il n’y a plus d’espéranee pour desperatio est animte infelicis.
une âme malheureuse.
25 Celui qui cligue de l’œil trame de 25. Annuens oculo fabricat iniqua, et
noirs desseins, et nul ne peut l ’écarter. nemo eum abjiciet.
26. Il n’aura devant toi que douceur 26. In conspectu oculorum tuorum
à la bouche, et il admirera tes discours; condulcabit os suum, et super sermones
mais à la fin il changera de langage, et tuos admirabitur; novissime autem per­
il tendra des pièges à tes paroles. vertet os suum, et in verbis tuis dabit
scandalum.
27. Je hais bien des choses, mais rien 27. Multa odivi, et non coæquavi ei,
autant que lui, et le Seigneur aussi le et Dominns odiet illum.
détestera.
28. Si quelqu’un jette une pierre en 28. Qui in altum m ittit lapidem , super
haut, elle retombera sur sa tête; de caput ejus cadet ; et plaga dolosa dolosi
même le coup perfide fâ it des blessures dividet vulnera.
au perfide.
29. Celui qui creuse une fosse y tom­ 29. Et 'qui foveam fodit incidet in
bera; celui qui met une pierre devant eam ; et qui statuit lapidem proximo o f­
son prochain s’y heurtera, et celui qui fendet in eo ; et qui laqueum alii ponit
tend un filet à un autre s’y prendra. peribit in illo.
30. L ’entreprise concertée avec malice 30. Facienti nequissimum consilium,
retombera sur celui qui l ’a fa ite , et il ne super ipsum devolvetur, et non agnoscet
saura pas d’où lui vient ce malheur. unde adveniat illi.
31. L a tromperie et l’outrage viennent 31. Illusio et improperium superborum,
des superbes, et la vengeance les guette et vindicta sicut leo insidiabitur illi.
comme un lion f a it sa proie.

(O ripeôaeiç, p rend re à la ch asse). — N o n iliu m L o rs q u ’il sera p arv e n u à ses fins, II lè v e ra com ­
seq u a ris... (v ers. 22). A u tr e d év elo p p em en t p it­ p lètem en t le m asqu e, e t p a rle ra selon la m é ch a n ­
toresque de la m êm e pensée. — Q u a s i caprea. ceté de sou cœ u r. C f. P ro v . x x v i , 24 e t ss. —
G rec : une ga zelle ; an im a l si a g ile. — L e s m ots I n verbis tu is ... s c a n d a lu m : en v r a i t r a ît r e ,
q u o n ia m v u ln era ta ... so n t p rop res à la V u lg a te . II fau ssera le sens des p aroles q u ’on a u ra p rofé­
— C olliga re ( v e r s . 2 3 ) : b a n d er la b lessure de rées d e v a n t l u i , de m an ière à a ttir e r to u te
l’am i offensé.— M a le d icti... co n co rd a tio .On o u blie so rte d’en n u is à le u r a u te u r. — M u lta o d iv i...
une ln ]ure fa ite sous l ’em pire de la co lère. Cf. (v e rs. 27). C o n clu sion v ig o u re u se de ce p assage.
x x n , 2 6 -2 7. — D esperatio... in f e lic is (v e rs. 24). 28-3 2. L e s m éch a n ts sont p ris dan s leurs
Sim plem ent dans le g re c : (C e lu i q u i a rév élé...) p ropres p ièges. C e tte pensée re v ie n t fré q u e m ­
a perdu l ’espéran cc. m en t dans la B ib le ; cf. P s. v u , 15-17 ; ix , 16-17 ;
25 - 27. L ’h y p o c rite. T a b lea u d ’un e gra n d e x x x i v , 8 ; P ro v . x x v i , 27 ; E ccl. x , 8 -9 , e tc. —
finesse. — A n n u e n s ocu lo . L e g e ste des âm es Q u i i n a ltu m m ittit... C et Im p ru d en t su bira le
fausses. C f. P s . x x x i v , 1 9 ; P ro v v i , 1 3 ; x , 10 , p rem ier les con séquen ces de sa so ttise : su p er
etc. — N em o... a bjiciet. P erso n n e ne p o u rra ré u s­ ca p u t ejus... — P la g a d olosa (d o lo si m an que dans
s ir à s’a b rite r co n tre sa p erfid ie. Selon p lu sieu rs le g r e c ) d iv id e t... C .- à - d . que l’ag re sse u r se
éd ition s grecq u es : C elui q u i le co n n a ît se sépa­ blessera lu i-m ê m e en fra p p a n t sa v ictim e . — Q ui
rera de lu i. — I n co n sp ectu ocu lo ru m ... (v e rs . 26). fo v ea m ... C’e s t la com paraison la plus h a b itu e l­
D escription p lu s co m plète d e la co n d u ite de l ’h y ­ lem en t em p loyée dans les passages cité s plu»
pocrite. P lein de m alice o u v e rte quan d 11 est seul h a u t. — Q u i s ta tu it la p id e m ... : une pierre
ou av ec des co m p lices, II d issim ule en p u b lic ses d 'ach op pem en t p o u r fa ire to m b er son p roch ain .
sentim en ts de h ain e : co n d u lca b it o s ... E x p re s ­ Ce sccoud m em bre du vers. 29 est om is p ar le
sion trè s p itto resq u e ; cf. x n , 15. S u p er ser­ g re c . — Q u i la q u e u m ... A u tre m étaph ore très
m ones tu os... C’est là une des ta ctiq u e s les plus fréq u en te. — F a c ie n ti n e q u iss im u m ... Clest to u ­
habiles p ou r s’in sin u er dans l’ esp rit e t dans l ’a f­ jo u rs la m êm e idée, m ais sans im age ce tte fols.
fectio n des hom m es. — N o v issim e p e r v e r te t... L e gro c d it sim plem en t : C elu i qu i fa it le mal,
E c c li. X X V I I , 32 — X XV I I T, 8.
32. Laqueo peribunt qui oblectantur 32. Ceux qui se réjouissent de la chute
casu justorum ; dolor autem consumet des justes seront pris au filet, et la dou­
illos antequam moriantur. leur les consumera avant qu’ils meurent.
33. Ira et furor utraque execrabilia 33. L a colère et la fureur sont toutes
6unt, et vir peccator continens erit illo­ deux exécrables, et le pécheur le6 entre­
rum. tient en lui.

CHAPI TRE XXVIII

1. Qui vlu d lcarl vu!t a Domino in v e ­ 1. Celui qui veut se venger trouvera
niet vin d icta m , et p eccata illius servans la vengeance du Seigneur, qui tiendra
Bervabit. soigneusement ses péchés en réserve.
2. Relinque proximo tuo nocenti te, 2. Pardonne à ton prochain qui t’a
et tunc deprecanti tibi peccata solven­ offensé, et tes péchés te seront remis
tur. quand tu le demanderas.
3. Homo homini reservat iram , et a 3. L ’homme garde sa colère contre un
Deo quærit medelam. homme, et il ose demander à Dieu qu’il
le guérisse.
4. In hominem similem sibi non habet 4. Il n’a pas pitié d’un homme sem­
misericordiam, et de peccatis suis depre­ blable à lui, et il demande le pardon de
catur. 6es péchés.
5. Ipse cum caro sit reservat iram , et 5. L u i, qui n’est que chair, garde sa
popitiationem petit a Deo : quis exo­ colère, et il demande à Dieu miséri­
rabit pro delictiB illius? corde ; qui intercédera pour ses péchés?
G. Memento novissimorum, et desine 6. Souviens-toi de ta fin, et cesse de
inimicari ; nourrir de l ’inimitié ;
7. tabitudo enim et more imminent in 7. car la corruption et la mort te me­
mandatis ejus. nacent derrière les commandements du
Seigneur.
8. Memorare timorem D ei, et non ira­ 8. Sou viens-toi de la crainte de Dieu,
scaris proximo. et ne t’irrite pas contre ton prochain.

— N o n a g n o a cet... E t p o u rta n t 11 sera la p r e ­ la v e n g e an ce . R aison n em en t très bien esquissé.


m ière cause de son m alh eu r. — I llu s io ... s u p e r­ — M e d ela m . L e p ard on de ses p ropres p é ch é s,
b o ru m . C ’est le u r œ u v re a c co u tu m é e ; m ais Ils alo rs q u ’il refu se lu i-m ê m e de p ard o n n er à a u ­
en recuelU eron t les fru its : v in d ic ta s ic u t le o .. . tr u i. — I n h o m in e m s im ile m ... R essem blan ce
Com p. le v ers. 11. — Q u i ob lecta ntur... (vers. 32). Intim e q u i fa it q u e to u s les hom m es ap p artie n n e n t
J o ie d o u b lem en t m a lig n e , p u isqu ’ elle a p our à u n e seule e t m ôm e fa m ille , ce q u i d e v ra it les
occasion l'a d v e rs ité des ju stes. p o rte r à l ’in d u lg en ce m u tu e lle . — Ip s e c u m ca ro
44« É v ite r la v en g ean ce , la co lère, les qu erelles a it... B o ssu et re lè ve a d m ira b le m e n t ce tr a it , Ser­
e t les péchés de la n g u e. X X V I I , 33 — X X V I I I , 30. m o n s u r la ch a rité / r a t., 3e p a r t .: « L ’hom m e,
33. Con tre la oolère. — I r a (p.f|VK;, le ressen ­ v e r de te rre , c r o it q u e le p resser u n peu d u pied,
tim e n t) et / u r o r... V ices d éte stés de D ieu e t des c ’est un a tte n ta t é n o rm e , p e n d a n t q u ’il co m pte
hom m es (.e x e cra b ilia ). — C o n tin en s... illo r u m . p ou r rie n ce q u ’il en tre p ren d h a u te m e n t co n tre
L e p éch e u r les ®possède », se laisse d o m in er p ar la so u ve ra in e m ajesté de D ieu e t co n tre les droit»
eu x . de son em pire. » — Q u is e x o r a b it...? P lu s f o r ­
C itu -. X X V I I I . — 1 - 9 . C ontre les sen tim en ts te m e n t d an s le g r e c : Q ui o ffrira u n e p ro p itia ­
e t les acte s de v e n g ean ce. — Q u i v in d ic a r i... tio n ? C.-à-d. des œ u v re s q u i p u issen t e x p ie r les
in p en ie t... T o u t d’abord le ch â tim e n t de ce p éch é. péchés d ’u n si g ra n d co u p able. — L e s v ers. 6 - 9
L e S eig n eu r s'est réservé le d ro it de v en g e a n ce ; Ind iqu en t q u elq u es rem èdes à c e tte tr is te p a s­
cf. D eu t. x x x i i , 33 ; M a tth . v i , 1 4 , etc. — S e r ­ sion. P re m ie r a n tid o te : m em en to n o v is s im o r u m ;
v a n s serva bit. R éd u p llcatlo n & la faço n h éb ra ïq u e, le s o u v e n ir des fins d ern ières ( v e r s . 6 - 7 ) . —
p o u r a c cen tu er l ’Idée. L e S eig n e u r ne pard o n n era I m m in e n t i n m a n d a tis. L a m o rt se tie n t, p ou r
c e rta in e m e n t pas les offenses des hom m es v in d i­ ain si d ire , ca ch ée d errière les com m andem ent»
c a tifs . — R e lin q u e (g re c : « (p t;, « d lm ltte »)... d iv in s , m en açan t q u ico n q u e les tran sg re sse . L e
et tu n e... P en sée to u te ch rétien n e. D ieu p ard o n ­ g r e c e st p lu s sim ple : (S o u v ien s-to l) au ssi de la
nera v o lo n tiers à q uico n q ue p ard on n e. C f. M a tth . co rru p tio n (d u to m b eau ) e t de la m o r t, e t d e ­
v i, 1 2 ; J a c. il, 3. — H orno h o m in i... V ers. 3 - 5 : m eu re dans les com m an d em ents. — M em orare
Inconséquence dans la q u elle tom be ce lu i q u i aim e tim orem ... (vers. 8). Second rem ède : la crain te
E c c lj. X X V I I I , 9-18. 175

9. Souviens-toi de l’alliance du Très- 9. Memorare testamentum Altisaimi. et


H aut, et ne considère pas la faute du despice ignorantiam proximi.
prochain.
10. É vite la dispute, et tu diminueras 10. Abstine te a lite, et minues pec­
les péchés. cata. „
11. Car l’homme irascible allume la 11. Homo enim iracundus incendit li­
querelle, et le pécheur met le trouble tem , et vir peccator turbabit am icos, et
parmi les amis, et jette l ’inimitié au in medio pacem habentium immittet ini­
milieu de ceur qui vivaient en paix. micitiam.
12. Le feu s’embrase dans la forêt 12. Secundum enim ligna silvæ, sic
selon qu’elle contient de bois, et la ignis exardescit, et secundum virtutem
colère de l’homme s’allume selon sa puis­ hominis sic iracundia illius erit, et se­
sance, et il exalte sa fureur eu propor­ cundum substantiam suam exaltabit iram
tion de sa richesse. suam.
13. La promptitude à disputer allume 13. Certamen festinatum incendit
le feu, et la querelle précipitée répand le ignem , et lis festinans effundit san­
sang, et la langue qui rend témoignage guinem , et lingua testificans adducit
cause la mort. mortem.
14. Si tu souffles sur l’étincelle, il en 14. Si sufflaveris in scintillam , quasi
sortira un feu ardent ; si tu craches des­ ignis exardebit ; et si expueris super
sus, elle s’éteindra, et l’un et l’autre vient illam , extinguetur : utraque ex ore pro­
de la bouche. ficiscuntur.
15. L ’homme médisant et à double 15. Susurro et bilinguis m aledictus,
langue sera maudit, car il en trouble multos enim turbabit pacem habentes.
beaucoup qui vivaient en paix.
16. L a troisième langue en a renversé 16. Lingua tertia multos commovit,
beaucoup, et elle les a dispersés de et dispersit illos de gente in gentem.
peuple en peuple.
17. E lle a détruit les villes fortes 17. Civitates muratas divitum destru­
des îiches, et elle a fait tomber les mai­ x it, et domos magnatorum effodit.
sons des grands.
18. E lle a taillé en pièces les armées 18. Virtutes populorum concidit, et
des nations, et elle a défait des peuples gentes fortes dissolvit.
puissants.

de D ieu . — T e sta m en tu m ... (v e rs. 9). T ro isièm e n lère p récip ité e , sans réflé e h lr, e t e n su ite on v e u t
an tid o te : le s o u ven ir de l ’a llia n ce th é o cra tiq u e , la p ou sser ju s q u ’à 6es d ern ières conséquences
et des o b lig a tio n s q u ’elle im p o se.— Ig n o r a n tia m . ( ig n e m , s a n g u in e m ). L e s m ots lin g u a testifi­
Expression d é licate p o u r d ésig n e r les to rts du ca n s (le fa u x té m o ig n a g e )... m ortem ne se lisen t
prochain : so u v e n t 11 a offensé sans le v o u lo ir. pas d an s le g re c . — S i su ffla veris... ( v e r s . 1 4 ).
Cf. P s. x x i v , 7. I l est cep en d an t si aisé d’a r rê te r u n e q u e re lle à
1 0 -1 4 . Se g a r d e r des q u erelles. — A b s tin e ... son d éb u t. C’e st u n e é tin c e lle d an gereu se, 11 est
et m in u es.~ T o u t en sem b le , la recom m an d atio n v r a i ; m ais s i e x p u e r is ..., e x tin g u e tu r . — Utra-
e t son m o tif. L ’am o u r de la d isp u te m u ltip lie q ue e x ore... : s o it le sou ffle q u i en flam m era
étonnam m ent les p échés, com m e le d isen t les v ers. l ’é tin c e lle , s o it la g o u tte de s alive q u i I’éto u ffera.
1 1 e t ss. en term es fig u ré s , trè s ex p ressifs. — L e T a lm u d cite ce v e rs e t com m e l ’œ u v re d u « fils
In ce n d it li t e m ... Cf. P ro v . x x v i , 21 ; x x i x , 22. d e S lra ».
V é ritab le in c e n d ie , q u i brû le to u t s u r son pas­ 1 5 - 2 5 . L a m éd isan ce e t la ca lo m n ie ; leurs
sage. — S e cu n d u m li g n a ... (v e rs . 1 2 ). P lu s la effets red o u tab les. — S u su rr o . L e m éd isan t q u i
fo rê t e st étend ue, p lu s l’in cen d ie d e v ie n t v io len t. m u rm u re à l ’o reille les d é fa u ts de son p roch ain .
N uance dan s le g re c : L e feu s’enflam m e (p lus C f. x x i , 31. I l e s t so u v e n t q u estion de lu i au
ou m oins) selon sa m alice. — S e c u n d u m v ir t u ­ liv r e des P ro v e rb e s. — M a le d ictu s. É n e rg iq u e ­
tem ..., s u b s ta n tia m . D eu x des cau ses q u i fo u r­ m en t dan s le g r e c : M a u d is ( - l e s ) 1 — M u lto s...
n issen t le p lu s fréq u e m m en t la m a tiè re des q u e ­ t u r b a b it ... L e s fu n e ste s effets de ia m éd isan ce.
relles : l ’h om m e p u issa n t e t le ric h e plein d’a r­ — L in g u a ter tia . Ce n o m , p rop re à l’ E cclésias­
ro gan ce supposent q u e to u t d o it le u r céd er, et t iq u e , d ésign e le ca lo m n iate u r, q u i blesse trois
ils s’ ir r ite n t à la m oind re occasion . L e g re c a jou te person nes à la fo is : lu i - m ê m e , la personne ca­
un qu atrièm e m em b re au v e rs. 12 : E t selon la lom niée , ce lu i q u i p rê te l’o re ille à ses m au vais
fo rce de la qu erelle e lle s ’enflam m era. — A u tre s propos. — M u lto s co m m ov it... L e s gra n d s m al­
m otifs de d isp u te (v e rs. 13). Certam en fe s tin a - h eu rs q ue p ro d u it la calo m n ie so n t assez lo n g u e ­
: on se Jette dan s ia (discussion d’un e ma- m en t d éveloppés (v e rs. 1G-19), en nu v ig o u re u x
176 E c c l i . X X V I I I , 19 29.

19. Lingua tertia mulieres viratas eje­ 19. La troisième langue a banni des
cit, et privavit illas laboribus suis. femmes fortes, et les a privées du fr u it
de leurs travaux.
20. Qui respicit illam non habebit 20. Celui qui l’écoute n'aura point de
requiem, nec habebit amicum in quo paix, et il n’aura pas d’ami sur qui il
requiescat. puisse se reposer.
21. F lagelli plaga livorem fa cit; plaga 21. Le coup de verge fa it une meur­
autem Iinguæ comminuet ossa. trissure; mais un coup de langue brise
les os.
22. Multi ceciderunt in ore gladii ; sed 22. Beaucoup sont tombés par le tran­
non sic quasi qui interierunt per linguam chant du glaive, mais il en est mort
suam. davantage encore par leur propre langue.
23. Beatus qui tectus est a lingua 23. Heureux celui qui est à couvert de
nequam, qui in iracundiam illius non la langue m aligne, qui n’a point passé
transivit, et qui non attraxit jugum il­ par sa fureur, qui n’a pas traîné son
lius, et in vinculis ejus non est ligatus ; joug, et qui n’a point été lié de ses
chaînes;
24. jugum enim illius jugum ferreum 24. car son joug est un joug de fer,
est, et vinculum illius vinculum æreum et ses chaînes sont des chaînes d ’airain.
est.
25. Mors illius mors nequissima, et 25. La mort qu’elle cause est une
utilis potius infernus quam illa. mort très cruelle, et le tombeau lui est
préférable.
26. Perseverantia illius non permane­ 26. E lle ne durera que peu de temps ;
b it; sed- obtinebit vias injustorum , et in elle régnera dans les voies des injustes,
flamina sua non comburet justos. et ne consumera point le juste dans ses
flammes.
27. Qui relinquunt Deum incident in 27. Ceux qui abandonnent Dieu tom­
illam , et exardebit in illis, et non extin- beront en son pouvoir, elle brûlera en
guetur, et immittetur in illos quasi leo, eux et ne s’éteindra pas ; elle sera en­
et quasi pardus læ det illos. voyée contre eux comme un lio n , et elle
les déchirera comme un léopard.
28. Sepi aures tuas spinis, linguam 28. Fais à tes oreilles une clôture
nequam noli audire, et ori tuo facito d’ép in e s, n’écoute point la méchante
ostia et seras. langue, et mets à ta bouche une porte et
des verrous.
29. Aurum tuum et argentum tuum 29. Fonds tou or et ton argent, et

la n gage. R ien ne résiste à ses coups : n i les 2 6 -2 7. L es ju s te s se ro n t d é liv ré s des coups de


sim ples I n d iv id u s , n i les c ité s , n i les p euples. la la n g u e perfide, q u i a tte in d ro n t s u rto u t les m é­
— M u lie re s v ir a ta s (vers. 19) : les fem m es v a il­ ch a n ts. — L e s m ots persevera n tia ... p erm a n eb it
la n tes ( à v ô p s t a ç ) , que la calo m n ie ch asse dn sont p ropres à la V u lg a te . Ils e x p rim e n t u n e
fo y e r blen-alm é, q u ’elles a v a le n t en rich i e t h onoré. co n solation : les fu n e ste s ré su lta ts q u i v ie n n e n t
— Q u i re sp icit illa m ( v e r s . 2 0 ). C e lu i q u i se d’être d é crits n e d u re n t pas to u jo u rs, ca r la v é ­
p réoccup e de la calom n ie n’a p lu s a u cu n e p a ix , r it é fin ira p a r p ré v a lo ir. — O btin ebit v ia s ... L e s
ca r 11 ne p eu t p lu s se fier à personne : n ec habe­ Im ples a u r o n t p a rticu liè re m e n t à s o u ffrir de la
b it a m icu m ... V a r ia n te dans le g r e c : E t 11 n’h a ­ calo m n ie. Comp. le v e rs. 27. V a r ia n te dans le g r e c :
b ite ra p lus en p aix . — F la g e lli p la g a ... V e rs . E lle ne d o m in era p as les hom m es p ie u x . San s
2 1 -2 2 : co m paraison p our fa ire re sso rtir d a v a n ­ d o u te Ils n’éch a p p ero n t pas to ta le m e n t à ses
ta g e en core les te r rib le s ré s u lta ts de ce fléau. coups, m ais elle ne ré u ssira p o in t à les p e r d r e ,
A u ss i, beatus q u i tectus... (vers. 23) 1 F é lic ita tio n a in si qu e l’a jo u te la lig n e s u iv a n te : in fla m m a
éloquen te. — Q u i i n ir a c u n d ia m ... n o n t r a n s ­ su a ... — Q u i r e lin q u u n t... in c id e n t ( v e r s . 2 7 ).
iv it : ce lu i q u i n ’a p as é té au p o u v o ir de c e tte b ête F ra p p an t co n traste .
fu rieu se. — N o n a ttr a x it (p o u r « tr a x it ») j u ­ 28-30. E x h o rta tio n à é v ite r les p éch és de la
g u m ... C e tte Im age sera d évelo pp ée ju s q u ’à la fin la n gu e. — S e p i ... s p in is . M étap h ore q u i p a ra it
d u vers. 24. C f. J e r. x x v n i , 1 3 - 1 4 . — I n v in ­ un peu é tr a n g e sous sa fo rm e la tin e . L e g re c a
c u lis : les lie n s q u i s e rv e n t à fix e r le jo u g . — «possession em tu a m » (te s c h a m p s ), au lie u de
M o rs i lli u s : la m o rt m orale causée p ar la ca- a u re s t u a ; cc q u i donne u n sens trè s sim ple. —
loTnnle. — I n fe r n u s : le s é jo u r des m orts ( le O rl... o stia et seras. F ig u re s e x p re s s iv e s ; les s u i­
f ' ô l h ébreu). van tes le so n t b eau co u p au ssi. — A u r u m ... cou-
E o c li. X X V I I I , 30 X X I X , 7. 177

fais une balance pour tes paroles, et un confla, et verbis tuis facito stateram, et
frein convenable pour ta bouche, frenos ori tuo rectos ;
30. et prends garde do faillir par la 30. et attende no forte labaris in lin ­
langue, et de tomber devant les ennemis gu a, et cadas in conspectu inimicorum
qui t ’épient, et de faire une chute incu­ insidiantium tib i, et sit casus tuus in-
rable et mortelle. I sanabilis in mortem.

CHAPI TRE XXIX


4

1. Celui qui fait miséricorde prête à 1. Qui facit misericordiam fœneratur


son prochain, et celui qui a la main gé­ proximo s u o , et qui prævalet manu
néreuse garde les préceptes. mandata servat.
2. Prête à ton prochain au temps de 2. Fœnerare proximo tuo in tempore
sa nécessité ; mais à ton tour paye ta necessitatis illius ; et iterum redde pro­
dette au prochain au temps fixé. ximo in tempore suo.
3. Tiens ta parole et agis loyalement 3. Confirma verbum , et fideliter age
avec lu i, et tu trouveras toujours ce qui cum illo ; et in omni tempore invenies
t’est nécessaire. quod tibi necessarium est.
4. Beaucoup regardent comme une 4. Multi quasi inventionem aestimave­
trouvaille ce qu’ils ont emprunté, et runt fœ nus, et praestiterunt molestiam
causent de l’ennui à ceux qui les ont Iris qui se adjuverunt.
secourus.
5. Jusqu’à ce qu’ils aient reçu, ils 5. Donec accipiant osculantur manus
baisent la main de celui qui leur prête, dantis, et in promissionibus humiliant
et ils font dos promesses d’une voix vocem suam ;
humble ;
6. mais quand il fau t rendre, ils de­ 6. et in tempore redditionis postulabit
mandent du temps, ils prononcent des tem pus, et loquetur verba tædii et mur­
paroles de chagrin et de murmure, et murationum, et tempus causabitur.
ils prétextent que les temps sont mau­
vais.
7. S ’ils peuvent payer, ils s’en dé­ 7. Si autem potuerit reddere, adver­
fendent ; ils rendent à peine la moitié sabitur; solidi vix reddet dim idium , et
d elà dette, et ils regardent cela comme computabit illud quasi inventionem.
une trouvaille.

fla . D ’après le greo : L ie ... (d an s nn sac, p o u r ne t l v e , q n l co n ce rn e l ’e m p ru n te u r : re n d re fidè­


pas s’ex p o ser à p erd re ces p ré c ie u x m é ta u x ; lem e n t ce q u i lu i a u r a é té p rê té . — I n tem pore
v o y e z l’r ifla s a rchéol., pl. l x i v , fig. 6). Selon la su o : a u tem p s co n v e n u . — C o n firm a v erbu m
V u lg a t e , fo n d re son o r e t son a r g e n t, p o u r en (v ers. 3). H ébraïsm e q u i sign ifie : T ie n s to n e n g a ­
faire la ba lan ce aveo la q u elle on d e v ra p eser ses g em en t. Ce v e rs e t con cern e e n co re l’e m p ru n teu r.
paroles : ef verbls... — L es m ots et fr e n o s ... re­ — I n o m n i tem pore in v e n ie s... S ’ il e s t fid èle à
ctos m an q u en t dans le g r e e . — C a d a s in co n ­ re u d re la som m e p r ê té e , on a u ra con fian ce en
s p e c tu ... C irco n stan ce p a rticu liè re m e n t h u m i­ lu i e t 11 tr o u v e ra to u jo u rs l’a r g e n t d o n t 11
lia n te .— L a V u lg a t e a seule la lig n e et s it ca su s... p o u rr a it a v o ir besoin. L es m oralistes sacrés ne
in m ortem . m an q u en t Jam ais de sig n a le r les co n sid ération s
45» E x e rc e r la m iséricord e e n ve rs le p roch ain , h u m ain es h cô té des a r g u m e n ts d iv in s, c a r elles
m ais sans Im prudence. X X I X , 1 -3 5 . o n t bien au ssi le u r poids. — M u ltl... V e rs . 4-9 :
C h a p . X X I X . — 1 - 9 . L e p r ê t : ses m érite s e t 11 e x is te b eau cou p d ’e m p ru n te u rs peu h onn êtes,
scs dan gers. — Q ui... m ise rico r d ia m , fœ n e r a tu r .„ q u i ne se so u cie n t pas d’a c q u itte r le u r s d ettes.
Com p. le P s. x x x v i , 26, où le p rê t e s t éga lem e n t — Q u a s i in v e n tio n e m . U u o b je t tr o u v é , d o n t
sign alé com m e une œ u vro de m iséricord e. — Q u i le p ro p rié ta ire d em eure In co n n u , a p p a rtie n t ù
præ va let m a n u . C elu i q u i a la m ain g én éreu se­ ce lu i q u i le tr o u v e . — D onec a cc ip ia n t, o s c u la n ­
m en t o u v e rte p o u r d onner. D ’ap rès le greo : C elui tu r... D e scrip tio n d ra m a tiq u e de la co n d u ite de
qu i so u tien t (son p roch ain ) de la m ain (p a r des l’e m p ru n te u r a v a n t e t après l ’e m p ru n t. — Oscw-
secours p écu n ia ires) . — M a n d a ta serva t. C f. L e v . la tu r. L e v e rb e g re c xaTaq>i)7j<rsi m arqu e des
x x v , 35 : Si to n frè re d e v ie n t p a u v re e t q ue sa baisers m u ltip lié s. — I n p r o m is s io n ib u s . L a pro­
m ain fléchisse p rès de t o i, tu le s o u tie n d r a s .— m esse ré ité ré e de ren d re In fa illib le m e n t e t au
E t iteru m redde ( v e r s . 2b). O b liga tio n co rréla- plus tô t. — I n tem pore re d d itio n is ( v e r s . 6)
Com m e n r . — V. 12
178 E c c l i. X XT X , 8-19.

8. Sin autem, fraudabit illum pecunia 8. S’ils ue le peuvent, ils frustrent le


Bua, et possidebit illum inimicum gratis ; créancier de son argent et se font de lui
gratuitement un ennemi.
9. et convitia et maledicta reddet illi, 9. Ils le payent en injures et en m alé­
et pro honore et beneficio reddet illi dictions, et ils lui rendent l ’outrage
contumeliam. pour la grâce et le bien qu’il leur a fait.
10. Multi non causa nequitiæ non foe- 10. Beaucoup ne prêtent pas, non par
nerati sunt, sed fraudari gratis timue­ dureté, mais parce qu’ils craignent d’être
runt trompés gratuitement.
11. Verumtamen super humilem animo 11. Néanmoins sois magnanime envers
fortior esto, et pro eleemosyna non tra­ le m isérable, et ne le fais pas languir
has illum. pour son aumône.
12. Propter mandatum assume paupe­ 12. Assiste le pauvre à cause du com­
rem, et propter inopiam ejus ne dim it­ mandement, et ne le renvoie pas les
tas eum vacuum. mains vides, à cause de sa misère.
18. Perde pecuniam propter fratrem et 13. Perds ton argent pour ton frère et
amicum tuum, et non abscondas illam pour ton am i, et ne le cache pas sous
sub lapide in perditionem. une pierre, sans profit.
14. Pone thesaurum tuum in praece­ 14. Place ton trésor selon les préceptes
ptis A ltissim i, et proderit tibi magis du T rès-H a u t, et il te sera plus utile
quam aurum. que l ’or.
15. Conclude eleemosymam in corde 15. Cache ton aumône dans le sein du
pauperis, et hæc pro te exorabit ab omni pauvre, et elle priera pour toi, afin de
inalo. te délivrer de tout mal.
16 . 17, 18. Super scutum potentis et 16. 17, 18. Mieux que le bouclier et
super lanceam adversus inimicum tuum la lance du héros, elle combattra contre
pugnabit. ton ennemi.
19. V ir bonus fidem fa cit pro proximo 19. L ’homme de bien se fa it caution

T o u t ch a n ge alors : l’ e m p ru u tcu r dem ande délai fo n t rien p erd re de sa fo rce. C f. D en t, x v , 1 1 , e tc .


s u r d é la i; « 11 e st d é s o lé , m ais les tem ps so n t — A s s u m e ( à v n ) .a 8 o O ). B e lle expression p ou r
si m au v ais (lo q u e t u r verba læ d ii )1 » e tc . M ôm e d é sign e r la bo n té e n v e rs les p au v re s. — P erd e
lo rs q u 'il e st en é ta t de p a ye r, 11 ne le f a i t q u ’a v e c p e cu n ia m ... (vers. 13). L ’e x h o rta tio n m onte g r a ­
p ein e (a d v e rsa b itu r, v e rs. 7), e t 11 ren d to u t an d u e lle m e n t; e lle d em an d e i c i , à l ’o ccasio n , u n
p lu s an cré a n c ie r la m o itié d e la so m m e.— Com ­ sacrifice com plet. — E l n o n abscon d as... G re c ;
p u ta b it» . q u a si... D ’ap rès le g re c , ces m ots se r a p ­ N e le laisse pas (to n a r g e n t) se ro u ille r sous la
p o rte n t a u p rê teu r, q u i, ap rès a v o ir reg a rd é son p ie rre . A llu s io n à la co u tu m e o rie n ta le d’e n fo u ir
a r g e n t com m e to u t à f a it p erd u, s’estim e h e u re u x les tré so rs . M ie u x v a u t les u tilis e r en les p rê ­
d’ en re c o u v re r au m oins u n e p artie. — S in a u ­ ta n t a u x n é ce ssite u x . C f. J a c. v , 3. — T h e s a u ­
tem ... ( v e r s . 8 ). SI l’em p ru n te u r e s t In so lva b le, ru m ... in p ræ eep tis... (v e rs. 14). P lu s claire m e n t
le p rê te u r en est p ou r to u s les fra is , e t, en sus, dans le g re c : P la ce ton tré so r selon les p récep tes
11 a u r a l ’a u tre p ou r en n em i Juré ( in im ic u m ...). du T r è s - H a u t . C .- à - d . f a is - e n p a rt a u x In d i­
10-18. A v o ir p itié des p a u v re s, à quelq u es d o m ­ g e n ts. Com p. le v e rs . 12, e t M a tth . v i, 1 9 - 2 0 .—
m ages q u e l ’on p uisse s’expo ser. — M u lti n o n M a g is q u a m a u r u m . P lu s que to u t l’o r du m onde.
ca usa .» SI b eau co u p refu sen t de p rê ter, ce n’est E n effet, l ’o r n ’a d ’u tilit é q u ’ ic i- b a s , ta n d is qu e
p o in t p a r d u reté de co e u r, m ais p arce q u ’ils le m é rite de nos bonnes œ u v re s nous acco m ­
c r a ig n e n t d’ê tre dupés. L e g r e c d it a v e c une p agn e dans l’a u tre v ie . — C o nclu d e eleem osyn am .»
n u an ce : B eau co u p , à cau se de la m éch anceté (d es ( v ers. 15 ). M étap h ore trè s d é lic a te . C f. T o b rv,
e m p ru n teu rs), se sont d éto u rn és (n ’o n t pas v o u lu 7 -1 1. A u lie u des m ots in corde p a u p e r is , le g r e c
p r ê te r ) .— F r a u d a r i g ra tis. L e s hom m es les p lus p orte : d an s les g r e n ie r s ; m ais gre n ie rs to u t
ch a ritab le s e u x -m ê m e s ne se la issen t pas tro m ­ m ystiq u es, p u isqu ’ il s ’a g it d ’aum ônes, e t non de
p er v o lo n tie rs p lu sieu rs fo ls de su ite. — V e r u m ­ réco ltes. — L a récom pense de ce tte gé n é ro sité :
ta m en ... ( v e r s . 1 1 ) . M algré to u t , su p p o rter p a ­ h æ c p r o te e x o r a b it... D ’ap rès le g r e c : E lle te
tiem m en t les d élais du d é b ite u r (a n im o fo r tio r d é liv re ra . — A la suite- d u v ers. 15 p lu sieu rs
esto) lo rsq u ’ il e st v ra im e n t p a u v re (su p er h u m i­ éd itio n s g recq u es a jo u te n t d e u x v e rse ts a p o ­
lem ), c a r sa le n te u r à p a y e r p e u t fo r t bien n’être c ry p h e s (sim ple rep ro d u ctio n de v u , 18-19), q u i
pas co up able. « 11 v a u t m ieu x s’exp o ser à l ’In­ p o rte n t les n°* 16 e t 1 7 ; c ’e st p ou r ce la q u e le
g ra titu d e q u e de m an qu er a u x m isérab les, s ( L a v ers. 18 d e la V u lg a te e st précédé de tr o is ch iffres.
B ru y è re .) — P r o eleem osy n a n o n tra h a s... N e — S u p er s c u t u m ... D évelo pp em en t d ra m a tiq u e
pas lu i fa ire a tten d re Ind éfin im ent l’a r g e n t d o n t d u v ers. 15b.
11 a besoin. — P rop ter m a n d a tu m (v e rs. 12) : le 19-27. L ’hom m e de bien e st e x h o rté h se faire
précepte d iv in , au q u el les ab us des hom m es ne ca u tio n p o u r scs frères, qu elqu e p éril qu’ il puisse
E cclt. X X I X , 20-23. 170

pour son prochain, mais celui cpii a perdu suo, et qui perdiderit confusionem deio
toute honte l ’abundoime à lui-m êm e. linquet sibi.
20. N ’oublie pas la grâce que te fait 20. Gratiam fidejussoris ne oblivisca­
celui qui se fa it caution, car il a exposé ris ; dedit enim pro te animam suam.
sa vie pour toi.
21. Le pécheur et l ’impur fuient celui 21. Repromissorem fu g it peccator et
qui a répondu pour eux. immundus.
22. Le pécheur s’attribue le bien de 22. Bona repromissoris sibi ascribit
son répondant, et celui qui a le cœur peccator, et ingratus sensu derelinquet
ingrat abandonne son libérateur. liberantem se.
23. Un homme répond pour son pro­ 23. V ir repromittit de proximo suo,
chain, et c e lu i-c i, perdant toute honte, et cum perdiderit reverentiam, derelin­
en sera abandonné. quetur ab eo.
24. L ’engagement contracté mal à pro­ 24. Repromissio nequissima multos
pos a perdu beaucoup d’hommes qui perdidit dirigentes, et commovit illos
prospéraient, et les a agités comme les quasi fluctus maris.
flots de la mer.
25. Il a banni en divers lieux des 25. Viros potentes gyrans migrare fe ­
hommes puissants, qui ont erré dans les cit, et vagati sunt in gentibus aflenis.
pays étrangers.
26. Le pécheur qui viole le comman­ 26. Peccator transgrediens mandatum
dement du Seigneur s’engagera en des Domini incidet in promissionem ne­
cautions fâcheuses, et celui qui cherche quam, et qui conatur multa agere inci­
à entreprendre beaucoup d’affaires s’ex­ det in judicium .
pose au jugement.
27. Assiste ton prochain selon ton 27. Recupera proximum secundum
pouvoir ; mais prends garde de ne pas virtutem tuam ; et attende tibi, ne inci­
tomber toi-m êm e. das.
28. L e principal pour la vie de l’homme, 28. Initium vitæ hominis aqua, et
c ’est l’eau, le pain, le vêtem ent et une panis, et vestimentum, et domus prote­
maison qui couvre ce qui doit être caché. gens turpitudinem.

co u rir dans ce tte p ra tiq u e de ch a rité . — F id e m fâ c h e u s e , trè s im p ru d e n te . L ’a d jc c t if m an qu e


a S a lo m o n , en p lu s d ’un e n d ro it (cf. P ro v . d an s le te x te g re c . L e m o raliste in siste s u r les
v i, 1 e t s s . ; x i , 1 5 ; x v i i , 1 8 , etc.), d ésap prouve d an gers a u x q u e ls s’ex p o sen t c e u x q u i se fo n t
ce u x q u i se re n d en t ca u tio n p o u r le u r p roch ain ; ca u tion p ou r d’a u tre s .— D irig e n te s ; des hom m es
non q u ’ il condam ne la c h a r it é , m ais il accuse d o n t la co n d ition a v a it é té ju s q u ’alors prospère.
la n é glige n ce d u d é b ite u r à s a tis fa ir e à ses cré a n ­ — C o m m o v it... q u a s i flu c tu s ... R a p p ro ch em en t
ciers, e t son in d iscrétio n à e n g a g e r son am i dafis tra g iq u e . — P o ten tes ( g y r a n s e s t u n e p a rtic u ­
u n e affaire q u i p e u t a v o ir p o u r lu i des su ites la r ité d e la V u lg a te ) m ig ra re ... (v e rs. 25). L ’e x il
très fâch euses. L ’a u te u r d e ce liv r e re g a rd e ia aprè3 la ru in e. Us s’e x p a trie n t p arce q u ’ils ne
chose sous un e a u tre v u e . Salom on ne co n sid é­ p e u v e n t su p p o rte r le u r h o n te ; ou b ie n , ils s’en
r a it que l’in té r ê t tem p orel e t la tr a n q u illité de v o n t de fo rce , v e n d u s com m e esclaves, a in si q u ’il
son disciple ; l ’ E cclésiastiq u e propose des v u es de a r r iv a it a u x d é b ite u rs in so lvables. — Peccator...
c h a rité e t de re lig io n . » (C a lm e t, h . I.) — Q u i in cid et... (v e rs. 26). P a r fo is D ieu p erm et qu e ce
p e rd id e rit co n fu s io n em . L ’ hom m e sans c œ u r e t ch â tim e n t a tte ig n e les im p ie s, e t fi se v en g e
sans h o n n e u r; p a r o p p osition à v ir b o n u s. — a in si de leu rs in iq u ité s . — Q u i c o n a tu r m u lta
D erelin q uet s ib i. Il ab an d o n n era le p a u v re à ses agere. E n g re c : Sicoxcov è p y o X a ê e ta ç , c .- à - d .
propres ressources, re fu s a n t de lu i v e n ir en aide. ce lu i p o u r s u it des g a in s. É v id e m m e n t en m au ­
— G ra tia m fid e ju sso ris... ( v e r s . 20 ). L e flls de v a ise p a rt ; des g a in s désh on n êtes, illicite s. —
Sirach tra c e trè s ex a c te m e n t à ch a cu n ses de­ R ecu p era p r o x im u m (v e rs. 28). R é c a p itu la tio n
v o ir s ; il s’ad resse ic i à ce lu i en fa v e u r d u q u el e t con clusion de c e t alin é a : se m o n tre r m isé ri­
on s’est p orté ca u tion , et il lu i ra p p elle la s itu a ­ c o rd ie u x , m ais p ru d em m en t.
tion d élicate d u rép o n d a n t ( d é d it p r o te...; 11 28 -3 5. H e u re u x ce lu i q u i, v iv a n t d an s u n e
s’est m is à la m erci du cré a n c ie r). — R e p r o m is ­ m odeste aisan ce, n’a pas besoin de re c o u rir à la
sorem fu g it ... ( v e r s . 21 et 2 2 ). C o n d u ite in d ign e c h a rité de ses f r è r e s .— I n it iu m vitæ ... C .- à - d .:
de ce rta in s hom m es q u e l’on a c h a rita b le m en t l’essen tiel p ou r la v is d e l ’hom m e, les choses n é­
cau tion n és. L e v e rs. 21 est om is dan s le g re c ; cessaires et suffisantes. — A q u a et p a n is . P lu s
d e m ême le vers. 2 3 , q u i n ’e st g u è re d’a ille u rs lo in , x x x i x , 31, le flis de S irach ajo u te ra qu elqu es
q u ’ une rep ro du ction du vers. 19. — R e p ro m is­ alim en ts m odestes. — E t v e s tim e n tu m . Com p.
s o n e q u iss im a ( v e r s . 2 4 ). U n e p rom esse très I T im . v i , 8': d es alim en ta e t de qu o i se cou-
180 E o c l i. X X I X . 29 - X X X . 2.
‘JJ. M e lio r e>4 victas pauperis sub te- 29. Mieux vaut la nourriture du pauvre
giuiue asserum quam epulæ spleqdidæ sous un toit de planches, qu'un festin
in peregre sine domicilio. magnifique dans une maison étrangère,
quand on n’a pas de domicile.
30. Minimum pro magno placeat tibi, 30. Contente-toi de peu au lieu de
et improperium peregrinationis non au­ beaucoup, et tu ne t’entendras pas re-
dies. I procher d'être un étranger,
31. Vita nequam hospitandi de domo t 31. C’est une vie malheureuse que
in domum ; et ubi hospitabitur non fidu­ | de loger de maison en maison ; là
cialiter aget, nec aperiet os. , où l’on est reçu comme hôte, on n’agit
I pas avec confiance, et l’on n’ouvre pas
i la bouche.
32. Hospitabitur, et pascet, et potabit I 32. On reçoit l’hospitalité, on donne
ingratos, et ad hæc amara audiet : à manger et à boire à des ingrats, et
après cela on entend des paroles amères :
33. Transi, hospes, et orna mensam, 33. V iens, hôte, prépare la table, et
et quæ in manu habes ciba ceteros. donne à manger aux autres avec ce que
tu as.
34. E xi a facie honoris amicorum 34. Retire-toi à cause de l'honneur
meorum ; necessitudine domus meæ ho­ que je dois à mes am is; j ’ai besoin de
spitio mihi factus est frater. ma maison pour y recevoir mon frère.
35. Gravia hæc homini habenti sen­ 35. Ces deux choses sont pénibles à un
sum : correptio domus, et improperium homme qui a du sens : les reproches de
fœneratoris. celui qui l’a logé chez lu i, et les insultes
d’un créancier.

C H A P I T RE XXX

1. Qui diligit filium suum assiduat illi 1. Celui qui aime son fils le châtie
flag ella , ut lætetur in novissimo suo, et avec assiduité, afin de s’en réjouir plus
non palpet proximorum ostia. tard, et de ne pas frapper aux portes
des voisins.
2. Qui docet filium suum laudabitur 2. Celui qui instruit son fils se louera
in illo, et in medio domesticorum in illo de lu i, et s’en glorifiera au milieu de ses
gloriabitur. proches.

v r lr . — M elio r v ictu s. . . L ’ex pressio n fh’o ; du fra is de son séjo u r, sa situ a tio n n ’en sera guoro
te x te gre e est p lus gén éra le, e t d ésign e non seu ­ p lu s av a n ta g e u se . — T r a n s i ( g r e c : 7tap£).0ô,
lem en t la n o u r r itu r e , m ais to u t l ’en sem b le du a p p ro c h e ), hospes... ( v e r s . 3 3). E x e m p ie des
g e n re de f ie . — S u b tegm ine... : sous u n e sim ple <t choses am ères n q u ’on lu i fe ra en ten d re : C ’est
caban e de p lan ch es. — I n peregre. G rec : ch ez to n to u r m a in te n a n t de p a y e r 1 — E x i a /a cie ...
d es étra n g e rs. L e s m ots aine d o m ic ilio so n t un e ( v e r s . 3 4 ). L e com ble de l'h u m ilia tio n e t de
p a rtic u la rité de la V u lg a te . — A p rès ces p r in ­ l’am ertu m e . D ans le g re c : V a - t ’en, é tr a n g e r, de
cipes g é n é ra u x (v e rs . 28 -8 9), v ie n t un e e x h o r ­ d e v a n t l a g lo ir e ; c -à-d ., vraisem b la b le m en t, p ou r
ta tio n d irecte : M in im u m ... p la cea t tib i. Se co n ­ fa ire p lace à des h ôtes p lu s h onorables. — N eces­
te n te r de p eu, com m e si ce p eu v a la it beaucoup s itu d in e ... P lu s c la ire m e n t d an s le g r e c : J ’ ai à
de choses superflues. — Im p r o p e r iu m p e re g rin a ­ re c e v o ir nn frè re , e t j ’a i besoin de la m alson. —
tio n is ...: les rep roch es fré q u e m m e n t e t ju stem en t G ra v ia ... (v e rs. 35). C onclusion de to u t ce c h a ­
ad ressés a u x p ara sites. C et h ém istich e est om is p itre . — H o c . S a v o ir : d’u n c ô t é , les rep roch es
d an s les m eilleu rs m an u scrits g re c s . — V ita ne­ adressés à u n h ô te In d iscret (correp tio d o m u s );
q u a m h o sp ita n d i... (v e rs . 31). V ie tris te e t m isé­ de l’a u t r e , im p r o p e r iu m fœ n e ra to ris ( c f . v ers.
ra b le. C f. P r o v . x x v n , 8. — N o n fid u c ia lite r 1 -2 7 ).
aget. El s’a g it , en e ffe t, d’u n e h o sp ita lité re çu e 46° D e l ’é d u ca tio n d es e n fa n ts (T tep i t é x v w v ,
à titre de p a u v re. — H o sp ita b itu r ... (v e rs. 32). d it le te x te g re c ). X X X , 1-13.
L e g rec o m et ce v erb e e t em ploie p o u r les au tre s C h a p . X X X . — 1 - 6 . G lo ire e t fé licité d ’un
la seconde p erson n e : T u fo u rn ira s le m an g er e t p ère q u i a bien élevé ses e n fa n ts. — Q u i d ilig lt...
le boire sans q u ’on t ’en sach e gré , e t de p lu s tu a s s id u a t ... M axim e to u te bib liq u e. C f. P ro v .
en ten d ras des choses am ères. L e sens e st le m êm e u n , 24; x x m , 1 3 - 1 4 ; x x i x , 1 5 , etc. — N o n
an fond : l ’h ô te en q u estion p rit - U su r lu i les pa lp et... o s tia . C.-à-d. : 11 n ’ira pas fra p p e r à la
E c c l i. X X X , 3-13. 181

3. Celui qui instruit son fils rend son 3. Qui docet filium suum in zelum
ennemi jalou x, et il s’en glorifiera au mittit inim icum , et in medio amicorum
milieu de ses amis. gloriabitur in illo.
4. Le père est mort, et c’est comme s’il 4. Mortuus est pater ojus, et quasi non
n’était pas mort, car il a laissé après lui est mortuus, similem enim reliquit sibi
an autre lui-m êm e. post se.
5. Il a vu son fils pendant sa v ie , et 5. In vita sua vidit, et lætatus est in
il s’est réjoui en lui ; à sa mort il ne illo ; in obitu suo non est contristatus,
s’est point affligé, et il n’a pas rougi nec confusus est coram inim icis;
devant ses ennemis ;
6. car il a laissé à sa maison quelqu’un 6. reliquit enim defensorem domas
qui la défendra contre ses ennemis, et contra inimicos, et amicis reddentem
qui témoignera de la reconnaissance à gratiam.
ses amis.
7. Il bandera ses plaies pour l’âme de 7. Pro animabus filiorum colligabit
ses enfants, et à. chaque parole ses en­ vulnera sua, et super omnem vocem
trailles seront émues. turbabuntur viscera ejus.
8. Un cheval indompté devient intrai­ 8. Equus indomitus evadit durus, ct
table, et l’enfant abandonné à sa volonté filius remissus evadet præceps.
devient insolent.
9. Flatte ton fils, et il te causera de 9. Lacta filium , et paventem te faciet ;
la frayeur ; joue avec lu i, et il te con- lude cum eo, et contristabit te.
tristera.
10. Ne ris point avec lu i, de peur que 10 . Non corrideas illi, ne doleas, et
tu n’en souffres, et qu’à la fin tu ne in novissimo obstupescent dentes tui.
grinces des dents.
11. Ne le rends pas maître de lui- 1 1. Non des illi potestatem in juven­
même, dans sa jeunesse, et ne néglige tute, et ne despicias cogitatus illius.
pas ses pensées.
12. Courbe-lui le cou pendant qu’il 12. Curva cervicem ejus in juventute,
est jeune, et frap p e-lu i les flancs tandis et tunde latera ejus dum infans est, ne
qu’il est enfant, de peur qu’il ne de­ forte induret, et non credat tib i, et erit
vienne entêté et qu’il ne t’obéisse pas, et tibi dolor animæ.
que ton âmo n’en soit attristée.
13. Instruis ton fils, et travaille à le 13. Doce filium tuum , et operare in
former, de peur qu’il ne te déshonore par illo , ne in turpitudinem illius offendas.
sa vie honteuse.

porte des a n tre s p o u r ch e rch er le secours que vocem ... : a n m oin d re c r i du p e tit c a p ricie u x .
lu i re fu s e ra it un fils in g r a t Ce t r a it p itto resq u e * É d u catio n san s v ig u e u r, q u i p o rte ra de trè s m au ­
est om is dans le g r e c .— Q u i docct : 7 tx iô e u w v , v a is fru its , com m e l’e x p rim e la v ig o u re u se com ­
dans le sens de co rrig e r, c h â tie r . — L a u d a b itu r . paraison du v e rs. 8 : E q u u s in d o m itu s ... — L a cta
G rec : a u ra du profit. — Q u i docet (vers. 3). Ici (v e rs . 9). D ’a p rès le g re c : C aresse ( d ’u n e façon
le g rec em ploie 8 i 8 a < r x . w v , v e rb e q u i m arqu e ex a g é ré e ). — N o n co rrid ea s... (v e rs. 10). Le père
l’éd u ca tio n , l'in s tru c tio n . — M o rtu u s... p a ter ... d o it é v ite r d ’ê tr e tro p fa m ilie r a v e c ses e n fan ts,
et q u a s i... (v ers. 4). M êm e ap rès sa m ort, u n te l s’ il v e n t co n se rv e r s u r e u x u n e a u to rité réelle:
père r e v it dans ses en fan ts. — I n v ita s u a v id it... C f. v n , 26. « L ib e ris ne c o rr id e a s , u t in p o ste­
(vers. 5). Son b o n h eu r e st co m p let, s o it p end an t ru m non fleas, » d isa it de m êm e Solon. — O bstu­
sa v ie , soit à sa d ern ière h e u re. — N e c c o n fu s u s pescen t d e n te s.. . G re c : Q u e tu n e g rin ce s des
est~. Com p. le v e rs. 3, e t le P s. c x x v i , 3 - 5 . d e n ts ; de colère e t de ch a grin . — N o n d e s.„
7 - 1 3 . A v a n ta g e s de la fe rm e té dans i’éduca- p o testa tem ... ( v e r s . 1 1 ) . N e pas laisser trop de
tion . — P ro a n im a b u s ... D ans le g r e c , it e p i- lib e rté a u x en fan ts ; iis en ab u seraien t. C f. v i i , 26.
4 'j / w v en un seu l m o t : C elu i qni ra fr a îc h it son — N e d e sp icia s cog ita tu s... : c a r u n bon é d u ca­
fils , c.-à-d. qui ie tr a ite a v e c tro p de d élicatesse. te u r tie n t co m p te de to u t. N u ance dans ie g re c :
L e tr a d u cte u r la tin a lu : itEp'i 'I/tj/iov en d eu x N e n é g lig e pas ses e r r e u r s ; c . - à - d . c o r r ig e - ie s
m ots, « p o u r ies âm es. * — C o llig a b it v u ln e r a ... a v e c v ig u e u r . C f. x x m , 2. — C u r r a cervicem ...
M anière d ra m a tiq u e de d ire q ue ce père tro p (v ers. 12). E n c o re l’ idée du ch â tim e n t. — Ope-
in d u lg en t a u ra beau co u p à s o u ffrir pin s ta r d de ra re i n illo (v e rs . 13 ). L ’éd u ca tio n e st u n iabo-
ses en fan ts. L e g re c porte : « V u in e ra eju3, » les rie n x tr a v a il. — N e in t u r p it u d in e m ... i de
blessures du fils , et alora ce tr a it co n tin u e de pour q u e tu ne sois d éshonoré un jo u r par su
décrire la m ollesse du père. E t su p er om n em m au vaise co n d u ite.
182 Eccu. XXX, 1 4 -2a.

14. Melior est pauper sanus, et fortis 14. Mieux vaut un pauvre sain et
viribus, quam dives imbecillis et flagel­ plein de forces, qu’un riche languissant
latus malitia. et affligé de maladie.
15. Salus animæ in sanctitate justitiæ, 15. La sainteté de la justice est la
melior est omni auro et argento; et cor­ santé de l’âme, elle vaut mieux que tout
pus validum quam census immensus. l’or et l ’argent ; et un corps vigoureux
vaut mieux que d’immenses richesses.
16. Non est census super censum salu­ 16. Il n’y a pas de richesse plus
tis corporis, et non est oblectamentum grande que celle de la santé du corps,
super cordis gaudium. ni de plaisir égal à la joie du cœur.
17. Melior est mors quam vita amara, 17. La mort vaut mieux qu’une vie
et requies ætem a quam languor perseve­ amère, et le repos étem el qu’une lan ­
rans. gueur qui ne finit point.
18. Bona abscondita in ore clauso, 18. Des biens cachés dans une bouche
quasi appositiones epularum circumpo­ close sont comme des offrandes de mets
sitae sepulcro. placées autour d’un sépulcre.
IU. Quid proderit libatio idolo? pec 19. De quoi sert la libation à l ’idole,
enim manducabit, nec odorabit. puisqu’elle ne mange ni ne flaire?
20. Sic qui effugatur a Domino, por­ 20. Tel est celui qui est poursuivi par
tans mercedes iniquitatis; le Seigneur et qui porte la peine de sou
iniquité ;
21. videns oculis et ingem iscens, sicut 21. qui voit de ses yeux et qui gém it,
spado complectens virginem , et suspi­ comme un eunuque qui embrasse une
rans. vierge et soupire.
22. Tristitiam non des animæ tuæ, et 22. N ’abandonne pas ton âme à la
non affligas temetipsum in consilio tuo. tristesse, et ne t’afflige pas toi-m êm e
dans tes pensées.
23. Jucunditas cordis hæc est vita ho­ 23. L a joie du cœur est la vie de
minis, et thesaurus sine defectione san­ l ’homme, et un trésor inépuisable de
ctitatis ; et exultatio viri est longaevitas. sainteté ; et l’allégresse de l’homme pro­
longe sa vie.

47° S o ign er la san té d u c o rp s , élo ign er les près la co u tu m e p a ïe n n e , com m e si les m orts e n
soucis de l ’âm e. X X X , 1 4 -2 7 . a v a le n t eu besoin. C f. T o b . i v , 1 8 , et la n o te ;
1 4 - 2 1 . L a san té e st de beaucoup p ré fé ra b le B a r. v i , 26. — Q u id lib a tio ...T Ces o ffran des
a u x richesses. D ans le g r e c , ce p assage est In­ aussi a v a ie n t lie u en p u re p e rte : n ec e n im
titu lé : I le p i v f i E Î a : , De la san té. — M é lio r m a n d u c a b it... C f. D e u t. x i v , 2 e t ss. ; D an .
p a u p e r s a n u s ... L a pensée e st d’abord ex p rim ée x r v , 2 e t ss. — S ic q u i e ffu g a tu r... ( v e r s . 2 0 ) .
en term e s g é n é ra u x . — F la g e lla tu s m a lit ia : G re c : C elu i q u i e st p ersécu té p a r le S e ig n e u r.
c.- à - d. p a r la m alad ie. D’ap rès le g re c : Q ui est * Ic l, le m alade. L e second h é m is tic h e , p o r ta n s _
fla g ellé dans son corp s ( p a r d es Infirm ités d e in i q u it a t is , e s t p rop re à la V u lg a te . — V id en s
to u t g e n r e ). — S a la s a n im es i n sa n c tita te ... ( v e r s . 2 1 ) . V o y a n t les m ets d é licats q u i lu i
N o tre version la tin e a reh au ssé l ’ Id ée, en lu i so n t s e r v is , e t gé m issa n t de ne p o u v o ir en
do n n an t u n e p ortée m orale ; m ais le g r e c se m an ger. S u it u n e com paraison trè s f o r te , p o u r
tie n t m ie u x dans le s u je t : L a san té e t la ex p rim e r sa peine : s ic u t spa d o... C f. x x , 2.
bonne co n stitu tio n v a le n t m ie u x q u e to u t l’or. 2 2 - 2 7 . L e s in con vén ien ts de la triste sse . D es
— Censa s im m e n s u s : u n e fo rtu n e sans borne. m a u x du corps l ’a u te u r passe à ce u x de l’e sp rit,
— N o n ob lecta m en tu m su p er,., ( v e r s . 16b ). B eau q u i in flu en t d ’a ille u rs s i co n sid érablem en t s u r
ra p p ro ch em en t. L es a u tres Joies ne sont rien à la san té. — T r is titia m n o n des... L e th èm e à
cô té de celles d u c œ u r. — V ita a m a ra (v e rs . 1 7 ) : tr a ite r . Il est Im possible de n’ê tre pas tr is te
p a r opposition à « g a u d iu m co rd is ». — R e q u ie s d an s ce m onde de d o u le u rs ; m ais le fils de
rnterna : le repos du to m b e a u , en « faisan t- S irach a s u rto u t en v u e la triste sse v a in e e t
ab stra ction de l'é ta t de l ’à m e , d o nt 11 ne s’a g it e x a g é ré e , q u i d éprim e l ’âm e e t lu i e n lè v e ses
p oin t Ici ». — B o n a a bsco n d ita ... P lu s cla ire ­ fo rces. C f. P r o v . x n , 26 ; x v , 1 3 , e tc. — I n co n ­
m en t dans le g re c : D es biens v ersés ( à p r o fu ­ s ilio tu o . C .- à - d . en réfléch issan t tr o p , e t en
s io n ) d an s un e bouch e clo se. Ces biens ne rev e n a n t sans fin s u r la cause des peines p ré ­
sont a u tres que des alim en ts e x q u is , e t l’a u te u r sentes ou fu tu re s. « N e te ch a g rin e pas d u ch a ­
expose en term es p ittoresqu es (v e r s . 1 8 - 2 1 ) g rin de d e m a in , d it le T a lm u d , c a r tu ne sala
le m anque d’a p p é tit, q u i e st u n e des prem ières pas ce q u ’un Jour p e u t a m e n e r; p e u t- ê tr e a u ­
su ites de la m alad ie. — A p p o sitio n es... sep u lcro : r a s - t u cessé d ’e x is te r d e m a in ; tu te seras donc
les m ets q u e l’on p o rta it s u r les to m beau x d 'a ­ ch a g rin é a« s u je t d’un m onde q u i n’e st plus le

\
E c c l i. X X X . 24-25. 183

24. A ie pitié do ton âme en plaisant 24. Miserere animæ tuæ placens Deo,
à D ieu, et contiens-toi ; recueille ton et contine; congrega cor tuum in san­
cœur dans sa sainteté, et bannis loin de ctitate ejus, et tristitiam longe repello
toi la tristesse. a te.
25. Car la tristesse en a tué beaucoup, 25? Multos enim oecidit t-ristitia, et
et elle n’est utile à rien. non est utilitas in ilia.

tien.» — J u c u n d ita s co rd is... (v e rs. 23). In fluence sous son in flu e n c e , e t ne p o in t s’y aban don ner
de la Joie du c œ u r s u r la san té . — T h e s a u r u s ... a v ec ex cès. — Congrega... i n sa n ctita te... L e greo
s a n c tita tis. D ans les âm es é le v é e s , la Joie p ro ­ a seu lem en t : Console ton cœ u r. — JIu lto s... oc­
d u it aussi d’e x cellen ts fr u it s de sa in teté T r a it c id it... (v ers. 2.5). F a it trè s réel. C f. P r o v . x v n , 22.

s c è n e de lib a tio n . (. P e in tu re eg y p lien n o .

propre à la V u lg a tc . — M iserere a n im e c ... — N o n est u tilita s ... : p u isq u e , dans l’h yp o ­


( v e rs . 2 4 ) : en ne te liv r a n t pas sans m o tif à th è s e , ce n ’est p o in t une tristesse selon D ieu. —
la tristesse. L es m ots pla cen s Deo et co n tin e Z e lu s et ir a cu n d ia ... (v ers. 26). A u tre s passions,
m anquent dans le grec. Ils m arquent deux con­ qui produisent de fâch eu x effets. — D ans tous les
ditions de la vralo joie : é v iter de déplaire à Dieu m anuscrits grecs, h part un seul, le vers. 27
184 E c o l i . X X X , *26 — XXXI, 7.

26. Zelus et iracundia minuunt dies, 26. L ’envie et la colère abrègent les
et ante tempus senectam adducet cogi­ jours, et l’inquiétude amène la vieillesse
tatus. avant le temps.
27. Splendidum cor et bonum in epulis 27. Le cœur pur est dans un festin
est; epulæ enim illius diligenter fiunt. continuel, car on lui prépare avec soin
sa nourriture.

CHAPI TRE XXXI

1. V igilia honestatis tabefaciet carnes, 1. Veiller pour s’enrichir, c’est se des­


et cogitatus illius auferet somnum. sécher les chairs, et l ’application qu’on y
donne ôte le sommeil.
2. Cogitatus præscientiæ avertit sen­ 2. L a pensée inquiète de l’avenir ren­
sum, et infirmitas gravis sobriam fa cit verse le sens, et la maladie grave rend
animam. l’âme sobre.
3. Laboravit dives in congregatione 3. Le riche travaille pour amasser des
substantiae, et in requie sua replebitur biens, et quand il se repose, il a d’im­
bonis suis. menses richesses.
4. Laboravit pauper in di minutione 4. Le pauvre travaille parce qu’il n’a
vietus, et in fine inops fit. pas de quoi vivre, et à la fin il est encore
indigent.
5. Qui aurum diligit non justificabitur, 5. Celui qui aime l’or ne sera pas in­
et qui insequitur consumptionem reple­ nocent, et celui qui recherche la corrup­
bitur ex ea. tion en sera rempli.
6. Multi dati sunt in auri casus, et 6. L ’or en a fa it tomber beaucoup, et
facta est in specie ipsius perditio illo­ sa beauté a été leur perte.
rum.
7. Lignum offensionis est aurum sacri­ 7. L ’or est un bois de scandale pour
ficantium ; væ illis qui 6ectantur illud I ceux qui lui sacrifient; malheur à ceux
et omnis imprudens deperiet in illo. qui le recherchent, car tout insensé pé­
rira par lui 1

e st re je té à la fin du c h a p . 'x x x m (v e r e . 1 3 ). — L a b o ra v it d ives... C o n traste en tre les labeu rs


L a V u lg a te e t le sy ria q u e sem b len t lu i a v o ir du ric h e e t d u p a u v re ( v e r s . 3 e t 4 ) , d o n t le
co n servé sa v ra ie p lace : a u c h a g r in , à la ja lo u ­ ré s u lta t e s t si d iflé re n t. — I n req u ie s u a : lo rs­
sie e t à la co lère l’é c rlv a ln sacré oppose très q u ’il se re tire des affaires. — I n d im in u tio n s
n atu rellem en t la sain te jo ie d’u n c œ u r bien d is­ v ictu s. L e p a u v re tr a v a ille , non pas dans l’es­
posé Csplen didum , c o r). — I n e p u lis est. E n p o ir d’a c q u é rir u n e grosse fo r tu n e , com m e le
to u te n o b lesse, assu rém en t. D ’après le g re c : L e r ic h e , m ais p arce q u e , san s c e la , 11 m an q u e ra it
c œ u r v a illa n t e t bon p ren d soin des m ets de ses d u n écessaire. — In o p s f it . N ’a y a n t pas d’ a­
repas. v a n c e s , e t o b lig é de v iv r e au jo u r le jo u r, 11
48° D e l'a m o u r désordonné des richesses. dem eure p resqu e n écessairem en t to u jo u rs p a u v re .
X X X I, 1 -11. — Q u i a u r u m d ilig it... ( v e r s . 8 ). C ette passlôn •
C h a p . X X X I . — 1 - 7 . P érils très g ra v e s q u i désordonnée est la cau se de to u te so rte de péchés.
acco m p agn en t fréq u em m en t la rich esse. P o u r la C f. P ro v . x x v m , 20; I T Im . v i , 1 0 , etc. — Q u i
tran sp o sition q u i a .e u lie u à p a rtir d ’ici d an s s e q u itu r co n su m p tio n e m . D ’après le g r e c : la
le te x te g r e c , v o y e z l’ In tro d u c tio n , p. 81. — co rru p tio n ( le s v ice s q u ’am è n e n t so u ve n t les
V ig ilia h on esta tis. L a p riv a tio n de som m eil richesses ). — M u lti... i n a u r i ca su s ( v ers. 6 ).
occasion née p ar le tro p gra n d d ésir d’a c q u é rir A e x p liq u e r d’après le g r e c : B eau cou p o n t été
la rich esse. — C o gitatus p r ce s cle n tla ( v e r s . 2 ) . liv ré s à la ru in e à cau se de l ’o r. — E t... i n spe­
L es p réoccu p atio n s an xieu ses rela tiv e s k l’av e n ir. cie ip s iu s... D ans le g r e c : E t le u r d estru ctio n
D ’ap rès le g re c : L e souci des v eille s ( l a fa tig u e é ta it d e v a n t le u r face ; c.-à-d. q u ’elle é t a i t , p o u r
occasionnée p ar l’ In som n ie) réclam e le som m eil. a in si d ire , In évitab le. Cf. P ro v . x i , 28. — L ig n u m
— In fir m ita s... so b ria m fa c it ...: en d im in u a n t o ffe n sio n is... ( v ers. 7 ). G re c : l ’or est u n bols
la vio len ce des p assions. M ais le greo ca d re beau­ d’ achop p em en t p ou r c e u x q u i lu i sacrifien t
coup m ieu x a v e c le co n te x te : E t le som m eil (co m m e à u n e Id ole). C f. E p h . v , 6. — Ves
g u é rit une m alad ie g ra v e . A n c o n tr a ir e , d’ap rès illis ~ . M aléd ictio n é n e rg iq u e , p ro p re à la V u l­
le vere. 1 , l’a m o u r d érég lé d es rich esses m et gate.
obstacle au so m m eil, et p e u t am en er la m alad ie. I
E ccli . X X X I , 8 - 1 8 . 185

8. Henrenx le riche qui a été trouvé 8. Beatus dives qui inventus est sine
sans tache, qui n’a pas couru après l ’or, m acula, et qui post aurum non abiit
et qui n’a pas mis son espérance dans nec speravit in pecunia et thesauris.
l’argent et dans les trésors.
9. Qui e s t- il? et nous le louerons, 9.„Quis est hic? et laudabimus eura,
car. il a fa it des choses merveilleuses fecit enim mirabilia in vita sua.
durant sa vie.
10. Il a été éprouvé par l ’or et trouvé 10. Qui probatus est in illo , et perfe­
parfait, il aura une gloire éternelle; il ctus est, erit illi gloria æterna; qui po­
a pu violer la lo i, et il ne l’a point vio­ tuit transgredi, et non est transgressus ;
lée ; il a pu faire le m a l, et il ne l’a facere mala, et non fecit.
pas fait.
1 1. C ’est pourquoi ses biens ont été 1 1 . Ideo stabilita sunt bona illius in
affermis dans le Seigneur, et toute l ’as­ Domino, et eleemosynas illius enarrabit
semblée des saints publiera ses aumônes. omnis ecclesia sanctorum.
12. T ’es-tu assis à une grande tab le, 12. Supra mensam magnam sedisti,
n’y ouvre pas la bouche le premier. non aperias super illam faucem tuam
prior.
13. Ne dis pas : Voilà bien des mets 13. Non dicas sic : Multa sunt, quæ
qui sont servis. super illam sunt.
14. Souviens-toi que l’œil envieux est 14. Memento quoniam malus est ocu­
mauvais. lus nequam.
15. Qu’y a -t-il de pire que l ’œil parmi 15. Nequius oculo quid creatum est?.
les créatures? C ’est pourquoi il pleure Ideo ab omni facie sua lacrym abitur cum
sur toute sa su rface, quand il regarde. viderit.
16. N ’étends pas la main le premier, 16. Ne extendas manum tuam prior,
de peur que l ’envie ne te souille et ne et invidia contaminatus erubescas.
te fasse rougir.
17. Ne t’empresse pas pendant le festin. 17. Ne comprimaris in convivio.
18. Juge des dispositions de ton pro­ 18. Intellige quæ sunt proximi tui ex
chain d’après les tiennes. teipso

8 - 1 1 . B o n h en r d e ce u x q u i éch a p p en t a u x ch a rg é e de m ets su ccu len ts. — N o n a p eria s...


d an gers des rich esses. — D ives... s in e m a c u la . fa u c e m ... ( p r io r ne se Ht pas dans le g r e c ) :
G ran d en th o u siasm e de l'é c riv a in sa c ré p ou r p o u r fa ire l ’élo ge de to u tes ces fria n d is e s, d ’a­
lo u er les rich es d ont la v e rtu n ’a p as été te rn ie p rès le v e rs. 13. L ’e x cla m atio n m u lta su n t...
p ar « la co rru p tio n de l ’o r » ( v e r s . 5b ). — L e d én ote nne âm e v u lg a ire . « N e d ite s pas :
troisièm e m em bre d u v ers. 8 , n ec sp e ra v it.,, the­ V o ilà beau con p à m a n g e r ; ou : V o ilà tro p à
s a u r is , est om is p a r le g re c . — I n v ita s u a m an ger... I l se m b le ra it q u e v ou s cra ig n ie z d’en
( vers. 9 ). G reo : p arm i son p eu p le. — Q u i p r o ­ ren d re a u ta n t à v o tre am i. » ( C a lm e t, h . I.)
b a tu s... i n illo (v e r s . 1 0 ). É p ro u v é p ar l’o r e t C e tte d ispo sition e st ce lle d ’un h om m e a v a re ou
les biens de ce m on de. — P e r fe c tu s est. O .- à - d . e n v ie u x ( o c u lu s n e q u a m ; h é b r a ïs m e ) , e t elle
tro u v é p a rfa it. — Q u i p o tu it... L e m o ra liste In­ est to u t à f a i t co n d am n able. — A b o m n i f a d e ...
siste s u r le m érite d 'u n te l rich e. L e g re c em ploie la c r y m a b itu r . T r a it lro n lq n e : l ’œ il ja lo u x verse
un to u r I n te rro g a tif q u i acce n tu e en core la p en ­ des larm es p a r sa su rfa ce e n tiè re . — N e e x te n ­
sée : Qui e s t - c e q u i a pu tra n sg resser ( l a loi d a s... ( v e r s . 1 8 ) . L ’a ctio n de p o rte r les m ain s
d iv in e ) , e t ne l’a pas tra n sg re ssé e ? fa ire le au p la t com m un , selon l ’u sa g e de l ’O rie n t ( A tt.
m a l, et ne l ’a pas f a it ? Ce p assage e s t cla s­ a rch ., p l. x x m , flg . 2). — L ’a d je c tif p r io r m anque
sique dans la th éo lo gie p o u r d é m o n tre r la de n o u vea u dan s le te x te g r e c , com m e aussi
lib erté m orale de l ’h om m e. — I d e o sta b ilita ... to u t l’h ém istic h e s u iv a n t, et in v id ia ... erube­
( v e rs . 1 1 ) . R écom pense des rich es v e rtu e u x . L a sca s. De p lu s , la p hrase g re c q u e est a u tre m e n t
possession de le u r fo rtu n e le n r sera assurée p a r coupée à p a rtir des m ots c u m v id e rit (v ers. 15b),
D ie u , p arce q u ’ils en fo n t u n si e x ce lle n t u sage. ce qui co n trib u e en core à v a rie r la pensée :
— O m n is ecclesia... E n o u tr e , ra sse m b lée du P a r to u t o ù 11 ( l ’œ il e n v ie u x ) re g a rd e , n 'éten d s
peuple (.sa n ctoru m m an que dan s le g r e c ) ne pas la m ain, e t n e h e u rte pas an p la t a v e c lu i.
cessera pas de v a n te r leu rs œ u v res de m isé ri­ Ce so nt ces d ern iers m ots qu e la V u lg a te tr a ­
corde. d u it p ar N e c o m p rim a ris i n co n vivio ( v e r ­
49» Cond uite à te n ir p en d a n t les repas. X X X I , set 1 7 ) . — In te llig e quæ ... p r o x im i ( v e re . 1 8 ) .
1 2 - X X X I I , 17, V ra ie règle d ’or. C f. T o b. r v , 15. E lle est g én é
1 2 -2 1 . É v ite r l’ in tem p éran ce. C f. P ro v . x x m , ra ie , m algré l'a p p licatio n p a rticu liè re qui en est
1-3. — M en sam m a g n a m : la ta b le d’un rich e, fa ite ici ( n 6 pas acca p a rer les m eilleu rs m e ts ).
186 E c c l i. X X X I , 19-26.

19. Utere quasi liomo frugi his quæ 19. Use comme un homme tempéianr
tibi apponuntur, ne, cum manducas m ul­ de ce qui t’est servi, de peur que tu ne
tum , odio habearis. te rendes odieux en mangeant beaucoup.
20. Cessa prior causa disciplinae ; et 20. Cesse le premier par bonne édu­
noli nimius esse, ne forte offendas. cation, et n’excede en rien, de peur de
choquer.
21. E t si in medio multorum sedisti, 21. Si tu es assis avec beaucoup de
prior illis ne extendas manum tuam , nec personnes, n’étends pas la inain avant
prior poscas bibere. eux, et ne demande pas à boire le pre­
mier.
22. Quam sufficiens est homini erudito 22. Un peu de vin n’est-il pas suffi­
vinum exiguum ! et in dormiendo non la ­ sant pour un homme réglé ? Tu n’en
borabis ab illo , et non senties dolorem. seras pas incommodé pendant le som­
m eil, et tu ne sentiras pas de douleur.
23. V ig ilia , cholera et tortura viro in ­ 23. L ’insom nie, la colique et les tran­
frunito. chées sont pour l’homme intempérant.
24. Somnus sanitatis in homine parco ; 24. L ’homme sobre aura un sommeil
dormiet usque m ane, et anima illius cum salutaire; il dormira jusqu’au m atin, et
ipso delectabitur. son âme se réjouira en lui-même.
25. E t si coactus fueris in edendo mul­ 25. Que si on t’a contraint de manger
tum, surge e medio, evom e, et refrige­ beaucoup, lève-toi et vomis, et tu en seras
rabit te, et non adduces corpori tuo in­ soulagé, et tu n’attireras point de m ala­
firmitatem. die à ton corps.
26. Audi me, fili, et ne spernas me, 26. E cou te-m oi, mon fils, et ne me
et in novissimo invenies verba mea. méprise pas, et tu reconnaîtras à la fin
la vérité de mes paroles.

L e g re c ajo u te : E t réfléch is en to u te chose. — hom m e bien é le v é , com m e d it le g re c . — V in u m


Utere q u a s i h om o (fr u g i e st u n e e x p lica tio n e x ig u u m . D ’ap rès le g re c : Qu’ il fa u t peu de
de la V u lg a te ) : com m e un e cré a tu re ra ison ­ chose ( x o ô ). i y o v ) , c .- à - d . peu de m ets! — I n
n a b le , e t pas com m e une b ru te q u i n’ écoute que d o r m ie n d o ... G re c : E t s u r sa co u ch e il n’a pas
sa glo u ton n erie. — C u m m a n d u c a s ..., odio... d ’o pp ression. — V ig ilia ... ( v e r s . 2 3 ). Dans le

R ien n 'a m o in d rit a u ta n t un hom m e dans l’es­ g re c 11 y a in te rv e rsio n e n tre ce v e rse t e t le


tim e de ses sem blables q u e de m au v aises m a ­ su iv a n t. — C hoiera et to rtu r a . G reo : la nausée
nières p en d a n t les repas. — ' Cessa p r io r... ( v e r ­ e t la co liqu e. — S o m n u s s a n ita tis ... ( v e r s . 2 4 ).
set 2 0 ). C’ e st u n e m arqu e de bonne éd u ca tio n Com plète a n tith è s e , ég a lem en t e x p rim ée en
( ca u sa d i s c i p li n a i . — N o li n im iu s . G rec : N e term es p itto re sq u e s. — I n h o m in e parco. D ’a ­
sois pas in s a tia b le .— P r io r illis ... S u iv a n t l’ u sage près le g ro c : D ans l ’esto m ac m od éré/— D orm iel
o r ie n ta l, c ’est l'a m p h itry o n q u i p orte le p rem ier usqu e... G rec : Il se lè v e de bonne heu re. — E t
la m ain au p la t ; ses hfltes ne le fo n t qu’ ap rès a n im a illiu s ... L a V n lg a te p araph rase lé g è re ­
lu i. — L es m ots nec p r io r... bibere ne se lis e n t m en t. D ans le g re c : E t son âm e e st a v e c lu i.
pas dans le grec. C .- à - d . q u e l’hom m e sobre a , dès son lever,
2 2 -2 7. Sagesse de la tem p éran ce q u i v ie n t l ’esp rit e n tiè re m e n t dispos p ou r le tr a v a il e t les
d 1 tre recom m andée. — U o m in i e ru d ito : un affaires. S i coactus... (v e rs . 2 5). Il s 'a g it de
E c c l i. X X X I , 27 -39. 187
27. Sois prompt daus toutes tes actions, 27. In omnibus operibus tuis esto velox,
et aucune infirmité ne t’atteindra. et omnis infirmitas non occurret tibi.
28. Des lèvres nombreuses béniront 28. Splendidum in panibus benedicent
celui qui donne libéralement du pain, labia multorum, et testimonium veritatis
et l’on rendra à sa conduite un témoi­ illiu s fidele.
gnage avantageux.
29. Toute la ville murmurera contre 29. Nequissimo in pane murmurabit
celui qui donne le pain avec parcimonie, civitas, et testimonium nequitiæ illius
et le témoignage qu’on rendra â sa mé­ verum est.
chanceté sera vrai.
30. N ’excite point à boire ceux qui 30. Diligentes in vino noli provocare ;
aiment le v in , car le vin en a fa it périr multos enim exterminavit vinum.
beaupoup.
31. L e feu éprouve la dureté du fer; 31. Ignis probat ferrum durum ; sio
ainsi le vin , bu avec excès, fa it recon­ vinum corda superborum arguet in ebrie­
naître les cœurs des superbes. tate potatum.
32. Le vin pris avec tempérance est 32. Æ qua vita hominibus vinum in
une seconde vie pour les hommes; si tu sobrietate; si bibas illud moderate, eris
en bois modérément, tu seras sobre. sobrius.
33. Quelle est la vie de celui qui est 33. Quæ vita est ei qui minuitur vino?
privé de vin ?
34. Qui ôte la vie ? C’est la mort. 34. Quid defraudat vitam ? Mors.
35. L e vin a été créé, à l’origine, 35. Vinum in jucunditatem creatum-
pour réjouir, et non pour enivrer. est, et non in ebrietatem, ab initio.
36. L e vin bu modérément est l’allé­ 36. Exultatio animæ et cordis vinum
gresse de l ’âme et du cœur. moderate potatum.
37. L a tempérance dans le boire est 37. Sanitas est animæ et corpori so­
la santé de l ’âme et du corps. brius potus.
38. L e vin bu avec excès produit la 38. Vinum multum potatum irritatio­
colère, et l’emportement, et de grandes nem, et iram , et ruinas multas facit.
ruines.
39. Le vin bu avec excès est l ’amer­ 39. Amaritudo animæ vinum multum
tume de l ’âme. potatum.

qu elque ex cès In v o lo n ta ire , com m e 11 a r r iv e fa ­ J u d it h , x m , 2 , 4 e t ss. — I g n is p r ob a t... D ’a ­


cilem en t dans u n gra n d re p a s .— E v o m e. <t C’é ta it près le g re c : L a fo u rn aise é p ro u v e le tran ch a n t
un p récepte de l ’an cien n e m éd ecine de v o m ir lo rs­ dans la trem p a. C ela sign ifie q u ’u n h ab ile o u v rie r
qu ’on se s e n ta it l’estom ao ch a rg é . » Ce v e r t e s a it rec o n n a ître la v a le u r du m éta l au m om ent
m anque dans les m eilleu rs m an u scrits g r e c s , où de la trem p e ; de m ê m e , v in u m cord a ... arguet...,
on lit seu lem en t : E t re p o s e -to i ( a u lieu de et ca r 11 ré v è le les se n tim e n ts les p lu s In tim es des
refrig era bit t e ) . L e s m ots et n o n a d d u ce s... in • h om m es. « In v ln o v e r ita s , » d it l'a n tiq u e p ro ­
firm ita tem so n t éga le m en t p rop res à la V u lg a te . v e rb e . — Æ q u a v ita h o m in ib u s (v ers. 32). P lu s
— A u d i m e... ( v e r s . 2 6 - 2 7 ) . A u x d éta ils q u i cla ire m e n t dan s le g re o : L e v in e s t l’ é q u iv a le n t
p récèd en t l’a u te u r ra tta c h e u n e recom m an d atio n de la v ie p o u r l’h om m e. Ce n o ble b re u v a g e pro­
gén érale to u c h a n t le soin de la san té. — In v e ­ d u it ré elle m e n t des effets v iv ifia n ts ; cf. P ro v .
n ie s verba m ea . C.- à - d. le u r p a rfa ite v é rité . — x x x i , 6 - 7 , e t c . — L ’h é m istich e s u iv a n t, s i bi-
E sto v e lo x , et... in fir m ita s... P a s de san té ro b u ste oas... s o b r iu s , m an qu e dans le g re c . — Qu<e v ita
sans un tr a v a il s é rie u x q u i l’alim en te. est... (v e rs . 3 3 ). L a m êm e p e n sé e , en term es
28-29. L a gén éro sité opposée à l’a v a rice . — n é g a tifs . — Q u id d e fra u d a t... ( v e r s . 34 ). L a p ri­
I n p a v ib u s e s t u n h é b ra ïsm e , p o u r d ésign er v a tio n de v in f a i t com m e la m o r t; elle en lève
to u te espèce de m ets. D onc, l’horarac q u i e x e rce la v ie. C ette lig n e est au ssi u n e p a rtic u la rité de
lib éralem en t e t m agn ifiq u em en t ( s p le n d id u m ) la V u lg a te . — I n ju c u n d ita te m ... (v e rs. 35). L e
l ’h o sp italité. — T e s tim o n iu m v er ita tis... G rec : de P s. c m , 1 5 , l ’a d it en u n g ra c ie u x la n gag e . —
sa b e a u té , d an s le sens de bo n té. — F id ele. E t n o n e b r ie ta te m ... Ces m ots non plus ne se
C .- à - d . v r a i, p a rfa ite m e n t m érité . C f. P ro v . U sent pas dan s le g re c . — M oderate po ta tu m
x x n , 9. — N e q u is sim o : l ’h om m e a v a re et m es­ (v e rs. 36). G rec : èv x a i p ê j , en tem ps opportun.
qu in . A n tith èse com plète a v e c le v e rs . 28. — S a n ita s... sob riu s p o tu s (v e rs . 3 7 , om is dans
30-42. M od ération dans l’u sage d u v in . — le g r e c ). Le m oraliste Insiste s u r ce tte con d ition .
D ilig en tes... n o li... D ans le g re c : N e fa is pas le — V in u m m u ltu m ... Les v e rs. 38-40 d évelopp en t
brave a u su jet du vin . É ch o d ’I s a ïe , v , 22. — l’ Idée o pposée, c . - à - d . les In convénients du vin
M ultos... e x te r m in a v it. M étap h ore én ergiq u e. Cf. lo rsq u ’o n le b o it-a v e c excès. Le lo x te greo est
188 E c c li. X XXI , 40 — X XXI I, 7.

40. Ebrietatis animositas, imprudentis 40. L ’ivrognerie inspire l’audace, elle


offensio, minorans virtutem , et faciens fait tomber l’insensé, elle ôte la force
vulnera. et cause des blessures.
41. In convivio vini non arguas proxi­ 41. Ne fais pas de reproches à, ton
mum, et non despicias eum in jucundi­ prochain dans un festin où l’on boit du
tate illius. v in , et ne le méprise pas tandis qu’il est
joyeux.
42. Verba improperii non dicas illi, et' 42. Ne lui adresse aucune parole in ju ­
non premas illum repetendo. rieuse, et ne le presse point par quelque
réclamation.

C H A P IT R E X X X II

1. Rectorem te posuerunt, noli extolli ; 1. Si l’on t’a établi président, n’en


esto in illis quasi unus ex ipsis. sois point orgueilleux ; sois parmi eux
comme l’un d’entre eux.
2. Curam illorum habe, et sic conside ; 2. Prends soin d’eux, et ne t’assieds
et omni cura tua explicita recumbe, qu’ensuite ; prends seulement ta place
après t’être acquitté de tous tes devoirs,
3. ut læteris propter illos, et ornamen­ 3. afin de te réjouir à leur sujet, et
tum gratiæ àccipias coronam, et digna­ de recevoir la couronne comme un orne­
tionem consequaris corrogationis. ment gracieu x, et de prouver que tu étais
digne d’être élu.
4. Loquere, major natu ; decet enim te 4. P arle, toi qui es le plus âgé, car
c’est à toi qu’il appartient
5. primum verbum, diligenti scientia, 5. de parler le premier ; mais fa is - le
et non impedias musicam. avec sagesse et avec science, et n’em­
pêche pas la musique.
6. Ubi auditus non est non effundas 6. Si on n’écoute pas, évite de te ré­
sermonem, et importune noli extolli in pandre en paroles, et ne t ’élève pas à
sapientia tua. contretemps dans ta sagesse.
7. Gemmula carbunculi in ornamento 7. Un concert de musiciens dans un
auri, et comparatio musicorum in convi­ festin où l’on boit du vin est comme un
vio vini. joyau d’escarboucle enchâssé dans l ’or.

beaucoup p lu s concis. — I n co n v iv io v in i ( v e r ­ le g r e c : p a r e u x ; en v o y a n t q u ’il a v a it réu ssi


set 41 ). G re c : d ans un e so ciété où l’ on b o it du à sa tisfa ire to u te l ’assem blée. — E t o r n a m en tu m
v in . — N o n a rg u a s... P a s d ’am ers rep roch es n i grattée... Sans d o u te , la cou ron n e de fleurs q u e
d 'exp ressio n s d éd aig n eu se s, car, a in si q u ’U v ie n t l ’on d é ce rn a it a u p résid en t du f e s tin , lo rs q u ’il
d 'ê tre d it , une q u erelle su scitée en p areille c ir ­ s’é ta it bien a c q u itté de ses fo n ctio n s. — E t d i ­
co n sta n ce p o u rr a it a v o ir les su ite s les p lus p e r­ g n a tio n e m .. co rro g a tio n is : les lo u a n g es de
n icieuses. — N o n p rem a s... repetendo : en ré c la ­ ce u x q u i l ’a v a le n t p rié d ’ê tre le u r ro i. Ces m ots
m a n t a lo r s , d ’une m an iè re tr è s In o p p o rtu n e, le so n t om is p a r le g re c.
p a yem en t d ’un e d e tte e n re tard . 4 - 8. « Ceci ne re g a rd e p lu s le roi d u fe s t in ;
C h a p . X X X I I . — 1 - 3 . L e ro i d u le s tln e t 6es ce so n t des p récep tes g é n é ra u x p ou r to u s ce u x
d ev o irs ( r is p i r jy o y p iv u jv , d it le te x te greo q u i se tr o u v e n t d an s des repas de cérém on ie. »
en a v a n t de ce ch a p itre). — R ectorem , ÙYoûu.e- ( C a lm e t, A. I .) — L o q u e r e , m a jo r n a t u . .. A
v<5v : d ’ap rès ie c o n te x te , ce lu i q u i p résid e à d e u x co n d itio n s, cepen d an t. L a p re m iè re , c ’est
tab le. L es a u te u rs classiqu es m en tio n n en t assez q u e la sagesse fasse les fra is de la co n v e rsatio n :
fré q u e m m e n t ce ro i de6 fe s tin s , d ésign é ta n tô t d ilig e n ti scien tia . L a seconde, c’ e st qu e l ’on n ’en-
p a r le s o r t, ta n tô t p a r un e électio n p rop rem en t pêch e p o in t, p a r de tro p lo n gu es ca u se rie s,
d ite , e t ch a rg é de to u t ce q u i co n ce rn ait la la m u siqu e d’é g a y e r les c o n v iv e s , selon l ’an tiq u e
p rép a ratio n e t la bonne ten u e du repas. — N o li co u tu m e . C f. I I R e g . x t x , 3 5 ; Is. v , 1 2 , e tc . —
e x to lli... L a m o d e s tie , p rem ière q u a lité d o U bi a u d itu s n o n est... (v e rs. 6). D évelopp em en t
t sym po siarqn e » , com m e le n o m m aien t encore de ces co n d ition s. D ’a p rès le g r e c : « U bi ( e s t )
le * G recs. — C u ra m illo r u m ... A u tr e q u a lité : a n d ltu s : » c .- à - d . lo rsq u ’ il y a u n co n ce rt de
v rille r à ce que to us fu ssen t co n ven ablem en t m usique. — G em m u la ca rb u n cu li (v e rs e t 7 ).
serv is. — Ut Ueteris prop ter illo s (v e rs. 3). Dans Greo ; U n anneau (avec une escarboucle, ou un
100 E r r u . X X X IT, 8-18.
8. Sicut in fabricatione auri signum 8. Une symphonie de musiciens pen­
e. t sm aragdi, sic numerus musicorum in dant qu’on boit du vin avec joie et mo­
jucundo et moderato vino. dération est comme nn cachet d ’émeraudo
monté sur or.
9. Audi tacens, et pro reverentia ac­ 9. Ecoute en silence, et ta retenue
cedet tibi bona gratia. t’acquerra la faveur.
10. Adolescens, loquere in tua causa 10. Jeune homme, ne parle qu’à peine,
vix. même en ce qui te concerne.
11. Si bis interrogatus fueris, habeat 1 1 . Quand tu auras été interrogé deux
caput responsum tuum. fois, réponds en peu de mots.
12. In multis esto quasi inscius, et audi 12. En beaucoup de choses fais comme
tacens simul et quærens. si tu ignorais, et écoute en silence et en
faisant des demandes.
13. In medio magnatorum non.prae­ 13. Au milieu des grands ne prends
sumas, et ubi sunt senes non multum pas trop de liberté, et ne parle pas beau­
loquaris. coup là où il y a des vieillards.
14. Ante grandinem praeibit corusca­ 14. A vant la grêle apparaît l’éclair,
tio , et ante verecundiam praeibit gratia, et en avant de la modestie marche la
et pro reverentia accedet tibi bona gra­ grâce, et c’est par la réserve que tu ac­
tia. querras la faveur.
15. E t hora surgendi non te trices ; 15. Quand l ’heure de se lever sera
praecurre autem prior in domum tuam, venue, ne t’attarde point; cours le pre­
et illic avocare, et illic lude, mier dans ta maison, et là divertis-toi
et ré jouis-toi,
16. et age conceptiones tuas, et non 16. et agis selon ton bon plaisir, pourvu
in delictis in verbo superbo; que ce soit sans péché et sans parole
orgueilleuse ;
17. et super his omnibus benedicito 17. et dans toutes ces choses bénis lo
Domiuum, qui fecit te, et inebriantem Seigneur, qui t’a créé et qui te comble
te ab omnibus bonis suis. de tous ses biens.
18. Qui timet Dominum excipiet do­ 18. Celui qui craint le Seigneur re­
ctrinam ejus, et qui vigilaverint ad illum cevra son instruction, et ceux qui veillent
invenient benedictionem. pour le trouver recevront sa bénédiction.

ru b is, p ou r g e m m e ). C om paraison très éléga n te , pas l’é g a l (d e s g r a n d s ) . C f. J o b , x x i x , S. —


q u i e s t rep ro d u ite au v e rs . 8 a v e c de légères A n te g r a n d in e m ... ( v e r s . 1 4 ) . Com paraison
n uan ces. — I n fa b r ic a tio n e a u r i. D ’ap rès le ex p re ssiv e . D ’ap rès le g re c : A v a n t le to n n e rre
g re c : dans u n e m o n tu re d’o r. — N u tn e r u s m u ­ se h â te l ’éelair. De m ê m e , d e v a n t l ’hom m e m o­
s ic o r u m . M ie u x dans le g r e c : u n e m élod ie de d este ( a n te v er ecu n d ia m : l’a b s tra it p o u r le
m usiciens. c o n c re t) m arch e la fa v e u r u n iv e rs e lle (.g ra tia).
9 - 1 7 . C o n d u ite q u e d o iv e n t te n ir le s Jeunes L e troisièm e m em bre de v e r s , et p r o rev eren ­
gens lo rsqu’ on les In vite à un fe s tlo . L e m ora­ t i a . . . , e s t om is dans le g re c. — E t h ora s u r ­
liste le u r recom m an d e de p a rle r p eu (v e rs. 9-14), g e n d i... ( v e r s . 1 6 ) . L ’a u tre co n seil : ne pas
e t de re n tr e r ch ez e u x de bonne h eu re (vers. 15-17 ). s ’a tta rd e r dans les festin s. G re c : à l’h eu re
— A u d i tacen s. Ce v e rse t n e se l i t pas dans le ( c . - à - d . de bonne h e u r e ) lè v e - t o i , e t ne sois
g re c. Il ren ferm e le résu m é de la p rem ière e x h o r­ pas le d ern ier. — E t illlc . M ot s o u lig n é : ch ez
ta tio n . — P r o re v eren tia : en récom pense de t o i, o u d an s la m alsou p a t e r n e lle .— A vo ca re.
ce tte réserve. — I n tu a ca u s a v lx . G rec : S ’il y G rec : N e sois pas n o n ch alan t ( p ou r d e m e u re r
a n écessité p ou r to i. — S i bis in terro g a tu s... au lie u d u b a n q u e t). — A g e co n ce p tio n es...
H yp erb ole é v id e n te , en v u e de m ie u x In cu lq u er ( v e r s . 1 6 ) : tes v o lo n té s, ce q u ’il te p la ira de
l ’im p o rtan ce d u silen ce p o u r u n Jeune hom m e fa ire . A la co n d ition q u e ce s o it en to u te sa ­
bien é lev é . — H a beat ca p u t resp o n su m ... T r a ­ gesse : « o n i n d e lictis ( m ots om is p ar le g re c ).
d u ctio n s e rv ile du g re c : '/.£<pal.atwuov >.oydv, — S u p er h is... ben ed icito... ( v e r s . 1 7 ) . L ’actio n
a b rège ton d isco u rs. — I n m u ltls ... q u a s i i n ­ de grâ ces à l ’a u te u r de to u t don.
s c iu s ( v e r s . 1 2 ) . D an s le g r e c , a v e c une g ra n d e 60° D ifféren tes règles de vie. X X X I I , 18-
concision e t une g ra n d e v ig u e u r : « In p a u c is , X X X I I I , 33.
m u lta . i> B eauco up de choses et p eu de paroles. 18 -2 0 . C rain d re le S e ig n e u r e t a c co m p lir ses
— A u d i taccns... A u tr e v a ria n te d u g re c : Sois ordres. — Q u i v ig ila v e rin t... L a m étap h o re a c ­
com m e s a c h a n t, e t en m êm e tem ps te ta is a n t. co u tu m ée p ou r rep résen ter u n gra n d zèle a u
C .- à - d . : m on tre que tu sala, e t ce p en d an t tais- s e rv ice de D ieu. — R e p le b itu r ab ea. L 'h o m m a
to l. — N o n p r æ su m a s (v ers. 1 8 ). G re c : N e fais o béissan t tro u v e to u te so rte de biens d an s l ’ao-
Rcou. X X X T 1 , 19 — XXXTIT, 1. 191
19. Celui qui cherche la loi en sera 19. Qui quærit legem replebitur ab
rempli, et celui qui agit avec hypocrisie ea , et qui insidiose agit scandalizabitur
y trouvera un sujet de chute. in ea.
20. Ceux qui craignent le Seigneur 20. Qui timent Dominum invenient ju-
reconnaîtront ce qui est ju ste, et ils fe ­ diciuni justum , et justitias quasi lumen
ront luire leur justice comme une lumière. accendent.
21. Le pécheur évitera la correction, 21. Peccator homo vitabit correptio­
et il trouvera des interprétations de la nem, et secundum voluntatem suam in­
loi selon son désir. veniet comparationem.
22. L ’homme considéré ne négligera 22. V ir consilii non disperdet intclli-
pas de s’éclairer ; l’étranger et le superbe gentiam ; alienus et superbus non perti­
n’a aucune crainte; mescet timorem,
23. mais lorsqu’il aura agi seul et sans „ 23. etiam postquam fecit cum eo sine
conseil, ses entreprises le condamneront. consilio, et suis insectationibus arguetur.
' 24. M on,fils, ne fais rien sans conseil, 24. F ili, sine consilio nihil facias, et
et tu ne te repentiras pas de tes actions. post factum non pœnitebis.
25. Ne va pas sur le chemin de la 25. In via ruinæ non eas, et non
ruine, et tu ne te heurteras pas contre offendes in lapides ; nec credas te viæ
les pierres ; ne t'engage pas dans un laboriosæ, ne ponas animæ tuæ scanda­
chemin pénible, de peur que tu ne pré­ lum.
pares à ton âme un sujet de chute.
26. Prends garde à tes enfants, et fais 26. E t a filiis tuis cavo, et a domesti­
attention aux personnes de ta maison. cis tuis attende.
27. Dans toutes tes œuvres aie une 27. In omni opere tuo crede ex fido
juste confiance en toi-m êm e; car c ’est animæ tuæ ; hoc est enim conservatio
ainsi qu’on garde les commandements. mandatornm.
28. Celui qui a confiance en Dieu est 28. Qui credit Deo attendit mandatis,
attentif ses ordres, et celui qui se fie et qui confidit in illo non minorabitur.
à lui ne sera pas amoindri.

CHAPI TRE XXXI I I

î. A celui qui craint le Seigneur il 1. Tim enti Dominum non occurrent


n’arrivera aucun m al; mais Dien le con­ mala ; sed in tentatione Deus illum con­
servera dans la tentation, et le délivrera servabit, et liberabit a malis.
des maux.

coraplissem ent de la lo i. — Q u i in s id io s e a g it ; bien n a tu re lle des raison n em en ts q u i p récèd en t.


l ’h y p o c rite , q u i n ’o b éit q u ’en ap p are n ce, à l’e x té ­ 2 5 -2 8 . Se te n ir su r ses g a rd e s en to u te o cca­
rie u r. — I n v e n ie n t ju d i c i u m ju s tu m (v ers. 20). sion ; n é a n m o in s , a v o ir con fian ce en so i-m ê m e
I ls se ro n t Jugés aveo é q u ité e t bo n té p a r le Sei­ e t en D ieu . — I n v ia r u i n a : su r u n chem in
g n eu r. — J u s t it ia s q u a s i lu m e n ... T rè s belle q u i co n d u it a u x p érils ou à la ru in e to tale . —
com paraison. C f. P r o v . rv, 18. I n la p id es. G rec : des en d ro its p ie rre u x . — V iæ
2 1 -2 4 . N e rien fa ir e sans p ren d re c o n s e il.— la boriosæ . L e g re c d it a u c o n tra ire : le chem in
Peccator... v ita b it... I l ne v e n t ab solu m en t pas sans o bstacle. L a pensée est d o nc q u ’ il ne fau t
être rep ris on con seillé. C’e s t q u ’ il lu i f a u t des p as se fie r a u x ap p a re n c e s, m ais re d o u te r co n s­
in terprétatio n s de la loi ( c o m p a ra tio n e m ) co n ­ ta m m en t le d an ger, m êm e lo rs q u ’il ne p ara ît
form es à ses d ésirs m a u v a is. D ’ap rès le s yria q u e : poin t. C f. P ro v . x v i , 25. — L e s m ots n e p o n a s...
Il fe ra son s en tie r selon sa v o lo n té . — V ir co n ­ s c a n d a lu m ne se lisen t pas dans le g re c . — A
silii... V ers. 2 2 », co n d u ite to u te d iffé re n te du f lliis ... cave. L a défiance d o it s’éten d re Jusqu’a u x
ju s te , qui a c cro îtra son in te llig e n c e ( n o n d is ­ personnes les p lu s in tim es. C f. ili c h . v i i , 5 - « .
perdet..., lit o te ) g râ ce a u x bons conseils q u ’ il — I n o m n i o p e r e ... c r e d e ... ( v e r s . 2 7 ). C’est
rech erch era. D ’après le g r e c : I l n e m ép risera l’a u tre face de la qu estion : m algré to u t , ne pas
lias l'a v is . — N o n pertim escet... L e superbe n ’a se d éco urager, m ais se fie r à s o i- m ê m e , c a r ainsi
Jamais p eu r de se trom p er, e t c’e st p o u r ce la l ’on Ira d ro it au b u t , qu i e st la p ra tiq u e des
q u ’ il n ’a pas recou rs a u x con seils. M ais ses In­ v o lo n tés d iv in e s (co n serv a tio..., p o u r « o b serva­
succès p erpétuels lu i s e rv iro n t de ch â tim e n ts (s u is tio i ). — Q u i cred it D eo... ( v e r s . 28 ). A v o ir &
in se cta tio n ib u s...; m ots p rop res & la V u lg a te ) . p lu s fo r te ra iso n confiance on D ieu.
■— F i l i , s in e co n silio ... (v e ra . * 4 ). Conclusion C h i r , X X X I I I , — 1-3. S é c u rité q u e p rocu ren t
102 E m .i. XXXITT. 2-0.
2. Sapiens non odit mandata et ju s ti­ 2. Le sage ne hait point les comman­
tias, et nou illidetur quasi iu procella dements et les lois, et il ne sera pas
navis. brisé comme un vaisseau dans la tem­
pête.
3. Homo sensatus credit legi D ei, et 3. L ’homme de sens croit à la loi de
lex illi fidelis. D ieu , et la loi lui est fidèle.
4. Qui interrogationem manifestat pa­ 4. Celui qui doit poser une question
rabit verbum , et sic deprecatus exaudie­ préparera ses paroles, et alors sa de­
tur; et conservabit disciplinam , et tunc mande sera exaucée ; il conservera les
respondebit. règles, et ensuite il répondra.
5. Præcordia fatui quasi rota carri, et 5. L e cœur de l’insensé est comme la
quasi axis versatilis cogitatus illius. roue d’un char, et sa pensée est comme
un essieu qui tourne.
6. Equus emissarius, sic et amicus 6. L ’ami moqueur est comme l’étalon ,
subsannator ; sub omni supra sedente hin­ qui hennit sous tous ceux qui le montent'.
nit.
7. Quare dies diem superat, et iterum 7. Pourquoi un jour e st-il préféré à
lux lucem, et annus annum a sole? un autre jour, une lumière à une lumière,
et une année à une a n n ée, puisqu’il»
viennent du soleil ?
8. A Domini scientia separati sunt, 8. L a sagesse du Seigneur les a dis­
facto sole, et praeceptum custodiente. tingués, lorsqu’il eut créé le soleil qui
obéit à ses ordres.
9. E t imm utavit tempora, et dies f e ­ 9. Il a varié les temps et leurs jours
stos ipsorum, et in illis dies festos cele­ de fête, et dans ces temps on a célébré
braverunt ad horam. des jours de fête à l’heure qui leur a
été marquée.

la cra in te de D ieu e t l'o b se rv atio n de sea com ­ — P a r a b it v er b u m ... D ans le g r e c , une n o u ­


m an d em en ts. — T ïm e n tl... n o n o ccu rren t... É ch o v e lle proposition com m ence en c e t e n d ro it :
de P ro v . x n , 2 1 , e t c . — S a p ien s n o n o d it... L i ­ P ré p a re ton d is c o u rs , e t a in si tu seras é c o u té ;
to te e x p re s s iv e , c a r le sage aim e p assio nn ém en t réu n is ( à la le ttre : l i e , com m e u n fa is c e a u )
les d iv in s p récep tes. — E t n o n illid e tu r ... D 'ap rès to n sa v o ir, e t e n su ite réponds. — P ræ co rd ia
le g re c : M ais ce lu i q u i e st h y p o c rite r e la tiv e ­ f a t u i ... ( v e r s . 5 ) . C .- à - d . ses pensées les p lu s
m en t à elle ( la lo i ) e st com m e u n vaisseau dans in tim e s. — Qwoai ro ta ca rri. Im a ge d’in con s­
ta n ce e t de m o b ilité . — Q u a s i
a x is ... « D an s les v o itu re s de
l’ espèce appelée p la u s t r a ,
l ’essieu n ’é ta it pas A x e , m ais
to u rn a it a v e c les rou es d an s
des crap au d ln e s vissées au
b o u t d u ch a r. » ( A . R ic h ,
D ictio n ^ , des a n tiq u ité s . ) —
E q u u s e m is sa r iu s : u n é ta ­
lo n . n U n ra ille u r est com m e
u n e m on tu re Indom ptée e t
d an gereu se. On s’expose à
to u t en s’en • se rv a n t. L o rs ­
qu ’ on y pense le m oin s, v o tre
la tem pête. — S e n sa tu s credit... (v e r s . 3 ) . Il est ch e v a l p ren d ra le fre in a u x d e n ts , e t v ou s re n ­
Adèle à la lo i, q u i lu i est Adèle au ssi. B e lle r é ­ v e rs e ra . A in si u n ra ille u r n ’é p arg n e ra n i am i
cip ro cité. L e te x te g r e c , d’ap rès les m eilleu res n i en n e m i, e t lo rsq u e sa v e rv e le s a is ir a , m al­
é d itio n s , ra tta c h e le second m em b re d u v e rs . 3 h e u r à c e lu i q u i se re n c o n tre ra d e v a n t lu i. »
a u p rem ier h ém istich e d u v e rs . 4 , sous ce tte (G a lm e t, h. I.)
form e : L a loi lu i e s t Adèle com m e u n e in te rro ­ 7 - 1 5 . L e d ifA cile prob lèm e de l’in é g a lité des
g a tio n fa ite à V ’ u r i m ; c.-à-d . com m e u n o racle co n d ition s p a rm i les hom m es. — Q uare d ir t... 1
d iv in . S u r V ’ u r im e t le fu m m im e t la m an ière Q uestion p ré lim in a ire , v e rs. 7. L e g re c l’expose
d o n t Ils m an ifestaien t les volon tés de D ieu , v o y e z plus cla ir e m e n t ; P o u rq u o i un Jour l’em porte-
E x . x x v i n , 30; N um . x x v n , 21 ; I R e g . x r v , 41 ; t- il s u r u n (au tre ) Jour, p u isqu e to u te la lu m ière
x x v m , 6, etc. du Jour ( c . - à - d . des Jo u rs) de l ’année ( v i e n t )
4 -6 . L e sage e t l’ insensé. — Qwi In terro - d u s o le il? L e s J o u rs, a y a n t to u s la m êm e o rig in e ,
<j<i'ionem... L e sage en v isa g é dans ses p aroles, d e v ra ie n t dono à p rio ri se ressem bler tou s. —
E c c l t. X X X I I I , 10 17.
10. Parmi eux il en est que Dieu a 10. Ex ipsis exaltavit et magnificavit
élevés et consacrés, et il a mis les autres Dens, et ex ipsis posnit in numerum
au rang des jours ordinaires; de même dierum ; et omîtes homines de solo et ex
tous les hommes viennent du limon et terra unde creatus est Adam.
de la terre dont Adam a été formé.
11. Le Seigneur, par la grandeur de 11. In multitudine disciplinæ Domi­
sa sagesse, les a distingués et a diver- nus separavit eos, et immutavit vias eo­
s ili: leurs voies. rum.
12. Il a béni les uns et les a élevés; 12. E x ipsis benedixit et exaltavit; et
il en a sanctifié d’autres et se les est ex ipsis sanctifica vit, et ad se applicavit ;
attachés ; il en a maudit et humilié et ex ipsis m aledixit, et hum iliavit, et
quelques autres, et les a laissé aller convertit illos a separatione ipsorum.
après les avoir séparés.
13. Comme l’argile est dans la main 13. Quasi lutum figuli in manu ipsius,
du potier, qui la manie et la forme à plasmare illud et disponere,
sou gré,
14. et l’emploie à tous les usages 14. omnes viæ ejus secundum dispo­
qu’il lui plaît, ainsi l’homme est dans la sitionem eju s; sic homo in manu illius
main de celui qui l’a c ré é , et et qui qui se récit, et reddet illi secundum ju ­
lui rendra selon sou jugement. dicium suum.
15. En face du mal est le bien, et la 15. Contra malum bonum est, et con­
vie en face de la mort ; ainsi le pécheur tra mortem vita ; sic et contra virum
est en face de l ’homme juste. Considère justum peccator. E t sic intuere in omnia
de même tontes les œuvres du Très- opera A ltissim i; duo et duo, et unum
Haut ; elles sont deux à deux et opposées contra unum.
l’une h l’autre.
16. E t moi, je me suis éveillé le der­ 16. E t ego novissimus evigilavi, et
nier, et j ’ai été comme celui qui ramasse quasi qui colligit acinos post vindem ia­
les raisins derrière les vendangeurs. tores.
17. J ’ai espéré moi aussi en la béné­ 17. In benedictione Dei et ipse spe­
diction de Dieu, et j ’ai rempli le pres­ ravi , et quasi qui vindemiat replevi tor­
soir comme celui qui vendange. cular.

A D o m in i... R éponse à ce tte qu estion , vers. 8-10b. en relie f. L e s d ign ité s profan es : e x a lta v it. L e 3
C’ est la science e t la sagesse d u C ré a te u r q u i d ig n ités s p iritu e lle s : a d se a p p lic a v it ( le s lé ­
o n t é ta b li des d istin ctio n s en tre les Jours sous le v it e s , les p r ê t n s , les p ro p h è te s). L e s im pies
ra p p o rt de la s a in te té , de la s o le n n ité , e t la m au d its e t h u m iliés ; m a le d ix it... A u lieu de
volon té d iv in e su ffit à to u t ex p liq u er. — L e se­ co n vertit... a sep a ra tion e..., le g re c p orte : Il les
cond h é m is tic h e , fa c to so le... cu s to d ie n te , n ’est a ren versés de le u r place ( cf. Is. x x i i , 1 9 ; L u c.
p oin t dans le g re c ; il nous m on tre le so leil do­ I , 6 2). — Q u a si lu lu m Jig u li... ( v e r s . 1 3 ) . L a
cile a u x ord res de D ieu d epuis le m om en t de sa fig u re h ab itu e lle m e n t em ployée dans la B ible
c r é a t io n .— E t im m u ta v it lem p ora (v e r s . 9 ). p o u r é lu c id e r ce problèm e. C f. Sap. v , 7 - 8 ; Is.
C’ est le S eig n eu r lu i-m ê m e q u i a d iv ersifié les x l v , 9 ; J e r. x v m , 6 ; R o m .ix , 2 0 -2 1. — O m nes
saisons e t é ta b li les Jours de fête. L es m ots et v ia ... (v e rs. 14). C ’est le bon p la isir de D ieu qu i
i n illis ... ad h ora m sont d e n o u ve a u p ropres à a tracé à ch acu n sa destin ée. — S e cu n d u m j u d i ­
la V u lg a te . — E x ip s is ... m a g n ifica v it (vers. 10). c iu m ...: selon ce q u ’ il ju g e r a co n ven able. Qu’im ­
D 'après le g re c : il a san ctifié. Il s’a g it d o n c des p o r te , après to u t , p u isq u e D ieu est in fin im en t
Jours de fêtes religieu ses. — I n n u m e r u m d ie ­ Juste e t in fin im en t b o n ? — C o ntra n ia lu m bo­
r u m : parm i les Jours o rd in a ir e s, p rofan es. — n u m ... ( v e r s . 1 6 ) . L a loi des c o n tra ire s , dans
E t om n es h o m in e s de solo ... L ’a u te u r a r riv e le m onde m oral e t dan s le m onde p hysiq u e.
m ain ten an t a u problèm e q u ’ il se p rop o sait de P a rto u t le d u alism e e t l ’opposition des êtres ;
résoudre. P o u r les h o m m es, é g a u x com m e les m ais d e cela m êm e ré su lte u n e plus g ra n d i
Jours dans le u r o rig in e , la d iv e rsité des co n d i­ beau té. L es philosophes p aïen s o n t au ssi releva
tions p rov ien t de la v o lo n té de D ieu. — I n ce fa it.
m u ltitu d in e d iscip lin es ( v e rs 11 ) : p ar une 1 6 - 1 9 . L e flls de S irach s’ in terrom p t m ur
science trop profon d e p ou r que nous puissions fa ire l’éloge de son œ u v re , d o n t 11 expose en
en co n trôler les v u e s ; p a r co n séq u en t, nous so u ­ q u elq u es m ots l’ u tilité . — E g o n o v is s im u s : le
m e ttre h u m b lem en t a u x d écrets d iv in s. — lin - d ern ier de ce u x q u i a v a ie n t re c u e illi des sen­
m u ta v il v ia s . II a v a rié éto n n am m en t les co n ­ tences sacrées. — E v ig ila v i : de gra n d m atin ,
d ition s hum ain es. — E x ip s is ... (v e r s . "12). p ou r s’éla n cer h l'a ctio n . — Q u a si q u i co llig it.
Quelques ex em p le s, p our m ettre ce tte v a rié té Com paraison bleu m odeste. Il ne p en sait qu’ a
C om m ent. — Vc 13.
E c c li. X X X I I I , 18-28.

18. Kespicite quouiam non rnihi soli 18. Considérez que je n’ai pas travaillé
laboravi, sed omnibus exquirentibus di­ pour moi seul, mais pour tous ceux qui
sciplinam. recherchent la science.
19. Audite m c, magnates et omnes 19. Grands et peuples, écoutez-m oi
populi ; et rectores ecclesiæ, auribus per­ tous; et vous, gouverneurs de l’assem­
cipite. blée, prêtez l’oreille.
20. Filio et m ulieri, fratri et am ico, 20. Ne donne pas pouvoir sur toi pen­
non des potestatem super te in vita tua ; dant ta vie à ton fils, à ta fem m e, à ton
et non dederis alii possessionem tuam , frère ou à ton am i, et ne donne pas tes
ne forte pœniteat te, et depreceris pro biens à un autre, de peur que tu ne t’en
illis. repentes et que tu ne les redemandes.
21. Dum adhuc superes et aspiras, 21. Tant que tu vis et que tu respires,
non immutabit te omnis caro ; que personne ne te fasse changer sur ce
point ;
22. melius est enim ut filii tui te 22. car il vaut mieux que tes fils te
rogent, quam te respicere in manus filio­ demandent, plutôt que d’être réduit toi-
rum tuorum. même à regarder les mains de tes en­
fants.
23. In omnibus operibus tuis praecel­ 23. Dans toutes tes œuvres, sois le
lens esto. maître.
24. Ne dederis maculam in gloria tua. 24. Ne fais pas de tache à ta gloire.
In die consummationis dierum vitæ tuæ , Au jour où fin ha le cours de ta vie et
et in tempore exitus tui, distribue here­ au moment de ta mort, distribue ta suc­
ditatem tuam. cession.
25. Cibaria, et virga, et onus asino; 25. A l ’âne le fourrage, le bâton et la
panis, et disciplina, et onus servo. charge ; à l’esclave le pain , la correction
et le travail.
26. Operatur in disciplina, et quærit 26. Il travaille quand on le châtie, et
requiescere; laxa manus illi, et quærit il ne pense qu’à se reposer ; lâche-lui les
libertatem. mains, et il tâchera de se rendre libre.
27. Jugum et lorum curvant collum 27. Le joug et les cordes font courber
durum, et servum inclinant operationes le cou le plus dur, et le travail continuel
assiduæ. rend l ’esclave souple.
28. Servo malevolo tortura et compe- 28. A l’esclave méchant la torture et

g ra p p ille r h u m b lem en t d errière les v en d a n geu rs — I n d ie co n su m m a tio n is . Conclusion p ra tiq u e :


(c f. Is. x x iv , 1 3 ) ; m ais g r â c e à D ieu (In ben edi­ co n server ses biens Jusqu’à la m ort.
ction e. .) , 11 a v a it réu ssi à re m p lir la e n ve de 2 6 -33. C o n d u ite à te n ir e n ve rs les esclav es :
r a is in s .— R e sp icite q u o n ia m ... ( v e r s . 1 8 ) . R e ­ ce d o it ê tre n n m élan ge de s é v é rité e t de ju stice .
p ro d u ctio n de x x i v , 47. — A u d ite m e... ( v e r ­ L e t e x te g re c a ici le titr e TLzç>\ S o v X w v , D es
se t 1 9 ) . A p p el à la resp ectueuse atten tio n de esclaves. L e s v ers. 2 6 -2 7 p arle n t des esclaves
to u s , m êm e des gra n d s. en g én éra l. — C ib a ria . D 'abord la n o u rritu re ,
20-24. N e pas se d ép o u iller de ses biens a v a n t m ais aussi v ir g a et o n u s a sin o. L a co m paraison
sa m o rt. — F i lio et m u lie r i... : m êm e en fa v e u r e t son a p p licatio n Im m édiate ( p a n is et d is c i­
des êtres les p lus ch ers. — N o n des potesta tem ... p lin a ...) n’ac ce n tu e n t qu e tro p les ru d e s tra ite -
Ce s e ra it se m e ttre en tièrem en t sous le u r d épen­
d a n c e , e t on p o u rr a it le r e g re tte r bien tôt. —
I)u m a d h u c ... a sp ira s (v ers. 2 1). A u ss i lo n gtem p s
que l ’on a en core un souffle de v ie , ne se la isser
fléch ir p ar personne s u r ce p o in t (.non im m u ­
ta b it te...). G rec : N e t'a lièn e pas to i-m ê m e ( n e
tran sfère pas ta p rop riété e t ta lib e r té ) à a u cu n e
ch a ir. — Te respicere in m a n u s... ( v e r s . 22).
D é ta il tr a g iq u e , q u i f a it tr è s bien re sso rtir les
In co n vén ien ts d’ une gén éro sité im p ru d en te. — l n
o m n ib u s... prœ cellens (vers. 23). C.-à-d., d 'ap rès
le g re c : D em eure ju s q u ’au bout ie m a ître de On c h â t i e un â n e r é t if . ( P e i n t u r e è ç y p U -n n e . )
to us tes biens. — N e ... m a c u la m ( v e r s . 2 4 ) ; la
honte de s’h u m ilie r d e v a n t ses e n fan ts et ses m ents q n i é ta ie n t réserv és a u x e s c la v e s , là
p ro c h es, p our le u r red em an d er une p a rtie des m êm e où l’on a v a it p ou r e u x ie p lus d 'é g a rd s.
Viens q u ’on le u r a u ra p ré m a tu ré m e n t d istribués. C f. P ro v . x x i x , 19. — O p era tu r in d iscip lin a ....
Eoou. X XXI I T , 20 — XXXTV, 2. 195
les fers; envoie-le au travail, de peur des; mitte illum in operationem, ne va­
qu’il ne soit oisif; cet ;
29. car l’oisiveté enseigne beaucoup 29. multam enim malitiam docuit otio­
de mal. sitas.
30. T ien s-le dans le travail, car c’est JîO. In opera constitue eu m , sic enim
ce qui lui convient. S’il n’obéit p a s , condecet illum . Quod si non obaudierit,
dom pte-le par les entraves; mais ne curva illum compedibus ; et non am pli­
commets pas d’excès envers qui que ce fices super omnem carnem , verum sine
soit, et ne fais rien d’important sans y judicio nihil facias grave.
avoir réfléchi.
31. Si tu as un esclave fidèle, qu’il te 31. Si est tibi servus fidelis, sit tibi
soit cher comme ton âme ; traite-le comme quasi anima tua ; quasi fratrem sic eum
un frère, car tu l’as aequis au prix de tracta, quouiam in sanguine animae com­
ton sang. parasti illum.
32. Si tu le maltraites injustem ent, il 32. Si laeseris eum injuste, in fugam
s’enfuira ; convertetur ;
33. et s’il se dérobe à toi et s’élo ig n e, 33. et si extollens discesserit, quem
tu ne sauras où l’aller chercher pour le quæras, et in qua via quæras illum ne­
trouver. scis.

CHAPITRE XXXIV

1. La vaine espérance et le mensonge 1. V ana spes et mendacium viro in­


sont le partage de l ’insensé, et les songes sensato , et somnia extollunt impruden­
mettent les imprudents hors d’eux- tes.
mêmes.
2. Celui qui s’attache à des visions 2. Quasi qui apprehendit umbram et

C .- à - d . q u e , sans la v e r g e , l’esclav e ne so n g e­ s’e m p a ra it au p éril de la v ie . — S i exto llen s...


r a it q n ’à se rep oser. L e g re c e x p rim e u n e a u tre (v e r s . 3 3 ). D ’ap rès le g re c : SI le v a n t ( l e
p ensée : F ais tr a v a ille r ton e s c la v e , et tu tr o u ­ p ie d ) il s’en v a , s u r qu el ch em in le ch e rch e ­
v e ras d u repos ( tu seras tra n q u ille à son s u je t). r a s - t u ? U n e p rescrip tion fo rm e lle de la loi
— L a x a m a n u s ... T r a it p itto resq u e. Si . on lu i In terd isa it d e re n d re à leu rs m aîtres les esclaves
laisse tro p de re lâ ch e , il en ab u sera bien tôt e t fu g it ifs . C f. D eu t. x x m , 1 6 - 1 7 .
e x ig e ra son e n tière lib erté. —
J u g u m et lo ru m ... ( v e r s . 27). L e
tau reau le p lu s r é c a lc itra n t est
ain si d om p té : l’esclave l’ est de
m êm e p a r le tr a v a il. L e second
m em bre de v e r s , et servu m ...
assid u ce, est om is dans le te x te
grec. — Servo m alevolo. V ers.
28 -3 0 , m an ière d o n t on d o it se
con d uire en ve rs les esclaves m é­
ch an ts. — T o r tu r a et com pedes.
G rec : les in stru m en ts de to r ­
tu r e et lès to u rm e n ts. — L e t r a ­
vail aussi d om p tera ces rebelles : R e c e n s e m e n t d ’e s c l a v e s n è g r e s . ( P e i n t u r e é g y p t i e n n e . )
m it t e ... i n op éra tion em ... L e
vers. 30 développe é n e rgiq u em en t ce tte Idée. 5 10 V a n ité des songes. X X X I V , 1 -8 .
C ependant l’a u teu r recom m an de a u x m aîtres la C h a p . X X X I V . — 1 - 8 . V a n a spes et m e n ­
m odération e t la ré se rv e : n o n a m p lifice s...; ne d a ciu m ... In tro d u ctio n . P e tite n u an ce du greo :
pas dépasser la m esure dans les ch â tim en ts. Des espéran ces vain es e t m en son gères. — S o m ­
G rec : E t ne sois pas ex ce ssif. — S u p er om n em n ia e x to llu n t... L itté ra le m e n t dans le g re c : Les
e a m e m . H ébraïsm e : s u r qui q ue ce soit. — S i songes fo n t v oler les Insensés. C e tte Im age d é crit
est tib i servus... V ers. 3 1 - 3 i , des bons e t fidèles fo r t bien la s u re x e lta tlo n créée p a r les songes
esclaves. L ’ép lth ète fid e lis n ’e s t pas dan s le g re c ; dan s les esp rits q u i le u r a tta c h e n t de l ’Im por­
c ’e st un e de ceB ex cellen tes glo ses p ar lesquelles ta n c e .— Q u a si g u i... u m b r a m ,... v en tu m . A u tre s
la V u lg a te é c la ircit fréq u em m en t le sens. — com paraison s trè s expressives. C f. Os. x i i , 2, etc.
Q u on iam in s a n g u in e a n im a .... L ’é c riv a in sacré — A d v isa m en d a cia . D ans le greo : des so n ges.
a k l en r u e les p rison n iers de g u e r r e , d o nt on — H oc sec u n d u m hoc... ( vers. 3 ). * Ccol selon
J 06 Enoi.l. X X X I V , 3 11.
perbequitur ventura, sic et qui attendit mensongères est comme celui qui saisit
ad visa racndacia. une ombre et poursuit lc vcnt.
3. Hoc secundum hoc visio somnio­ 3. Ceci selon cela : voilà les visi(yy.s
rum ; ante faciem hominis similitudo des songes ; c’est comme l’irnage d'un
hominis. homme devant son propre visage.
■1. Ab immundo quid mundabitur ? et 4. Qui purifiera ce qui est impur ? et
a mendace quid verum dicetur? que peut dire de vrai ce qui est men­
songer ?
5. Divinatio erroris, et auguria men­ 5. L a divination mensongère, les au
dacia, et somnia m alefacientium , vani­ gures trompeurs et les songes m alfai­
tas est. sants ne sont que vanité. ^
6. E t sicut parturi entis, cor tuum 6. Ton cœur est agité par des im agi­
phantasias patitur. Nisi ab Altissim o nations semblables à celles d’une femme
fuerit emissa visitatio, ne dederis in enceinte. A moins que le T rès-H au t ne
il lis cor tuum ; te les envoie lu i-m êm e, n’applique pas
ton cœur à ces visions ;
7. multos enim errare fecerunt som­ 7. car les songes en ont égaré beau­
nia, et exciderunt sperantes in illis. coup, et ils sont tombés pour y avoir
mis leur confiance.
8. Sine rnendacio consummabitur ver­ 8. L a parole de la loi s ’accomplira
bum legis, et sapientia in ore fidelis sans mensonge, et la sagesse sera claire
complanabitur. dans la bouche de l ’homme fidèle.
9. Qui non est tentatus quid scit? V ir 9. Quesaitcelni qui n’a pasétééprouvé?
in multis expertus cogitabit multa ; et L ’homme de grande expérience a beau­
qui multa didicit enarrabit intellectum. coup de pensées, et celui qui a beaucoup
appris parle avec sagesse.
10. Qui non est expertus pauca re­ 10. Celui qui est peu expérimenté
cognoscit; qui autem in multis factus connaît peu de choses ; mais celui qui
est multiplicat malitiam. a été mêlé à beaucoup de choses s’est
acquis une grande habileté.
11. Qui tentatus non est qualia sc it? 11. Que sait celui qui n’a pas été
Qui im p lan atU 8 est abundabit nequitia. éprouvé? Mais celui qui a été trompé
aura une grande habileté.

cela. » C e c i, c’est le s o n g e ; c e la , c’est le f a i t loi su ffit h a b itu e lle m e n t p ou r ré v é le r, sans m é­


sign alé au second h ém istich e C ette p hrase r e ­ la n g e d ’e rre u r, les v olon tés d iv in e s. — E t s a ­
v ie n t donc à d ire : Il n’y a pas de d ifféren ce p ie n tia i n ore... P assa ge u n p eu obscu r. L e g re c
e n tre nn songe e t le phénom ène d’op tiq u e qui p a ra it sig n ifie r : L a sagesse ( q u i v ie n t ) d ’une
se passe danB un e gla ce. — A n te fa c ie m ... Il bouch e fid èle s’ acco m p lit. C .- à - d ., selon l ’e x p li­
s ’a g it d ’un m iro ir q u i re p ro d u it e x a c tem en t le ca tio n d e B o ssu e t, de C a lm e t, e tc . : à cô té de
visage p lacé d e v a n t lu i ; m ais c ’est u n e Im age la lo i, p ou r se g u id e r, l’ on a aussi les con seils
sans ré a lité o b je ctiv e ' ; il e n e st de m êm e des des hom m es sages.
songes. — A b im m u n d o ... ( v e r s . 4 ). A u n e u tre : 52° L e fils de S lrach a re c o n n u , ap rès des
un e chose Im p u re, une chose tro m p eu se, q u i expérien ces m u ltip le s, que ce lu i q u i e s t fidèle
n’e s t a u tre que le songe. Quel bien p e u t-o n en à D ieu n ’a rien à re d o u ter. X X X I V , 9 - 20.
a tte n d re ? — D iv in a tio ... ( v e r s e t 6 ). L e s q u a ­ 9 - 1 3 . A v a n ta g e s de l’ ép re u ve e t de l ’e x p é ­
lific a tifs e r r o r is , m e n d a c ia , m a le fa c ie n tiu m rien ce. — L e p rem ier m em bre du v ers. 9 , q u i
m an q u en t dans le g re c. L ’a u te u r fa it u n rap ­ ■non... q u id s c it , m an qu e dans le grec. T e n ta tu s
p roch em en t e n tre les s o n g e s, d’un e p a r t , e t la d ésign e l ’é p re u v e , d an s le sens le p lu s la rg e
d iv in a tio n et les a u g u re s , d’a u tre p a r t , pour de ce tte expressio n . L a qu estion q u ld s d lt t su p ­
m o n trer la v a n ité de to u te s ces choses. — S lcu t pose u n e réponse n é g a tiv e : I l n e s a it rie n , on
p a r tu r ie n tis ... ( v e r s . 6 ) . P lu tô t : d’ un e fem m e p resqu e rien. « L ’é p re u v e e s t , en e ffe t, u n e des
,en celn te. Le fa it a é té so u v en t sign alé. — N i s i gra n d e s m aîtresses de la v ie ; ce lu i qu i n e co n ­
ab A ltls H m o ... N ’a tta c h e r d’ im portance a u x n a ît qu e la p aix e t la p rosp érité n ’a v u la v ie
so n g e s, que s’ il est é v id e n t q u ’ils v ie n n e n t de q u e p ar son h orizon le p lu s re s tre in t. » ( L e -
D ieu. — V isita tio : une v is ite d iv in e a y a n t lieu s ê tr e , h . I.) — E x p e r tu s cog ita bit... D ’après le
p en d an t le som m eil (c f. G en. x x v m , 12 ; x x x i , 10 ; g re c : co n n aît beaucoup de choses. — Q u i m u lîa
x x x v m , 5 , e tc.). — M u lto s e n im ... Cvers. 7 ) . d id ic it : s u rto u t au m oyen de l’ex p érien ce p e r­
E n co re la pensée d o m in a n te : se défier, c a r l’on sonn elle. — E n a r r a b it in te lle ctu m . Le3 ré cits
c o u rt un gra n d risq u e d ’ê tre trom p é. — Sin e pleins de sagesse ab on d ero n t su r ses lè v re s. —
m cifin cio ... ( v e r s . 8 ). In u tilité des songes ; la Q u i n on esf_. (v e rs. 10). L e aiêm e fait, ex p rim é
E pcli . XXXTV, 12-22. 197
12 .T’ai vu beaucoup de choses en 12. Miilfa vidi erraudo, et. pbirimaa
voyageant, et bien des coutumes diffé­ verborum consuetudines.
rentes.
13. Parfois j ’ai été pour ce m otif en . 13. Aliquoties usque ad mortem peri­
danger de mort ; mais Dieu m’a délivré clitatus sura horum cau sa, et liberatus
par sa grâce. snm gratia Dei.
14. Dieu aura soin de l’âme de ceux 14. Spiritus timentium Deum quaeri­
qui le craignent, et ils seront bénis par tur, et in respectu illius benedicetur.
son regard.
15. Car leur espérance est en celui qui 15. Spes eniin illorum in salvantem
les sauve, et les yeux de Dieu sont sur illos, et oculi Dei in diligentes se.
ceux qui l’aiment.
16. Celui qui craint le Seigneur ne 16. Qui timet Dominum nihil trepi­
redoutera rien, et il n’aura point de dabit, et non pavebit, quoniam ipse est
peur, parce que Dieu même est son es­ spes ejus.
pérance.
17. Heureuse l ’âme de celui qui craint 17. Tim entis Dominum beata est anima
le Seigneur. ejus.
18. Vers qui r e g a r d e -t-il, et quel est 18. Ad quem respicit, et quis est fo r­
son appui ? titudo ejus?
19. Les yeux du Seigneur sont sili­ 19. Oculi Domini super timentes eum ;
ceux qui le craignent ; il est une protec­ protector potentiae, firmamentum vir­
tion puissante, un soutien solide, un tutis, tegimen ardoris, et umbraculum
abri contre la chaleur, un ombrage m eridiani,
contre l ’ardeur du m idi,
20. une sauvegarde contre la chute, 20. deprecatio offensionis, et adjuto­
et un secours lorsqu’on est tombé ; il rium casus ; exaltans animam, et illum i­
élève l ’âme et illumine les yeux ; il donne nans oculos; dans sanitatem , et vitam,
la santé, la vie et la bénédiction. et benedictionem.
21. La victim e immolée par celui qui 21. Immolantis ex iniquo oblatio est
l’a iniquement acquise est souillée, et m aculata, et non sunt beneplacitae sub­
les dérisions des injustes ne sont point sannationes injustorum.
agréées de Dieu.
22. Le Seigneur ne se donne qu’à ceux 22. Dominus solus sustinentibus se in
qui l ’attendent dans la voie de la vérité via veritatis et justitiae.
et de la justice.

n ég a tiv e m en t. — Q u i i n m u ltis fa c tu s est. G rec : 14-20 . L a cr a in te de D ieu e t ses fru its . — L ’é­
C elui q u i a v o y a g é . — M a litia m d o it être pris q u iv a le n t g re c de q u œ ritu r (.'Qr{z/r\(szrai) est
en bonne p a rt : T r a v o u p y ta v , l ’ h ab ileté. — L e ce rta in e m e n t u n e e rre u r de tr a d u c tio n , pour
vers. 1 1 , Q u i te n ta lu s .... est prop re à la V u lg a te ; Ç’q a s T a t , il v iv r a . D ieu co n servera p arm i tou s
11 n ’est d’a illeu rs q u ’u n e rép étitio n du v ers. 10. les p é rils ce u x q u i lu i sero n t fidèles. — L e se­
— M u lta v id i... L e flls de S irach m en tio n n e sa cond h é m is tic h e , et i n respectu I lliu s ( p a r la
p ropre e x p é rie n c e , acquise en v o y a g e a n t. « U p ro tectio n d iv in e )..., m an qu e dans le g re c . De
e st trè s à r e g r e tte r q u ’ ii n ’e n tre pas d aù s des m êm e le second m em bre du v e rs . 1 5 , et ocnli...
d éta ils p lus co m plets s u r ses p é ré g rin a tio n s ; » — Q u i t im e t ... n ih i l tr e p id a b it... L e s saints
m ais n u lle p a rt la B ib le n’a p o u r b u t de sa tis­ L iv re s le re d ise n t s o u v e n t; cf. Ps. l v , 1 2 ; c x i.
faire n otre sim ple cu rio sité . — P lu r im a s verbo­ 7 - 8 , etc. — O cu li D o m in i... ( v e r s . 1 9 -2 0 ).
r u m ... ( h ébraïsm e : des choses ). V a ria n te dans « M étaphores h au te m e n t p o étiq u es, » p o u r r é ­
ie g r e c : E t m on in tellig e n ce dépasse m es p aroles. pond re à la d o u ble q u estion q u ’a posée le v e r ­
C .- à - d . : J ’ai v u beaucoup plus de fa its que set 18. C f. P s . x x x n , 1 8 ; x x x m , 1 6 ; l x , 4 .
Je ne s a u ra is en ra co n ter. — U sque a d m o r­ x c , 11 ; c x x , 5 - 6 , etc.
tem ... ( vers. 1 3 ) . L e n a r ra te u r a co u ru de 53» D e la v ra ie p ié té e t dn cu lte q u i p la ît à
g ra n d s d an gers dan s ses v o y a g e s ; m ais ce tte D ieu . X X X I V , 2 1 - X X X V , 26.
circo n stan ce m êm e a s erv i à a u g m e n te r son 2 1 -2 9 . Sacrifices im pies que le S e ig n e u r r é ­
in stru ctio n . — D ans le g r e c , les m ots ho ru m p rouve. — I m m o la n tis e x in iq u o : une v ic tim e
ca u sa so n t ren v oyés à la fin du v e r s e t, e t rem ­ acqu ise p a r des m oyens illé g itim e s. — M a cu la ta .
p lacen t g r a tia D e l (a d d itio n de la V u lg a te ) . Le L e g re c d it a v e c v ig u e u r : u n e offran d e m oqu eu se
second h ém istich e sign ifie donc : J ’a i été d é liv ré ( q u i in su lte D ie u ) . Cf. P ro v . x v , 8 ; x x i , 27, etc .
g râ ce à ces ch o ses, c .- à - d . g râ ce à l’exp érien ce L e second h ém istich e exp rim e aussi ce tte Idée :
que J’av a is acquise en v o y a g ea n t. su b sa n n a tio n es... — L e v e rs. 22, D o m in u s solu s...
198 E c o l i. X X X I V , 23-31.
23. Dona iniquorum non probat Altis- • 23. Le Très-Haut n'approuve pas lea
eimus, nec respicit in oblationes iniquo­ dons des injustes ; il ne regarde point
rum, nec in multitudine sacrificiorum les oblations des méchants, et la multi­
eorum propitiabitur peccatis. tude de leurs sacrifices n’obtiendra pas
de lui le pardon de leurs péchés.
24. Qui offert sacrificium ex substan­ 24. Celui qui offre un sacrifice de la
tia pauperum, quasi qui victim at filium substance des pauvres est comme celui
in conspectu patris sui. qui égorge un fils sous les yeux de son
père.
25. Panis egentium vita pauperum est ; 25. Un peu de pain est la vie des
qui defraudat illum homo sanguinis est. pauvres ; celui qui le leur enlève est un
homme de sang.
26. Qui aufert in sudore panem , quasi 26. Celui qui arrache le pain gagné à
qui occidit proximum suum. la sueur du front est comme celui qui
tue son prochain.
27. Qui effundit sanguinem, et qui 27. Celui qui répand le sang et celui
fraudem fa cit mercenario, fratres sunt. qui fa it tort au mercenaire sout frères.
28. Unus aedificans, et imus destruens, 28. Si l’un bâtit et que l’autre détruise,
quid prodest illis, nisi labor? que gagneront-ils, sinon la peine?
29. Unus orans, et unus maledicens, 29. Si l ’un prie et que l ’autre mau­
cujus vocem exaudiet D eus? disse, de qui Dieu exaucera-t-il la voix?
30. Qui baptizatur a mortuo, et iterum 30. Si celui qui se lave après avoir
tangit eum, quid proficit lavatio illius? touché un mort le touche de nouveau,
de quoi lui sert son ablution ?
31. Sic homo qui jejunat in peccatis 31. De même, si un homme jeûne pour
suis, et iterum eadem faciens, quid pro­ ses péchés, et qu’il les commette de nou­
ficit humiliando se? orationem illius quis veau , que g a g n e - t-il à s’être hum ilié?
exaudiet? et qui exaucera sa prière ?

a p p artie n t en p rop re à n o tre v ersion la tin e. Dien p ersé cu te u r. — Q u id p ro d est...? C u ju s vocem ...?
ne se donne q u ’à c e u x q u i l ’a tte n d e n t a v e c M anière p ara d o x ale de d ire qu e le sacrificate u r
d ro itn re e t s a in te té ; v o ilà p ourq uoi il n ’agrée in iq u e perd e n tiè re m e n t sa peine.
p o in t les sacrifices des im ples. — N e c i n m u lt i ­ 3 0 -31. Jeû n es e t p riè re s stériles. — Q u i ba­
tu d in e ... (v e r s . 2 3 ). E n de teUes co n d itio n s, p tiz a tu r a m ortu o. C.-à-d .: ap rès a v o ir to u ch é un
pas p in s m ille o ffran des q u ’u n e 6eule. C t. Ps. m ort. Selon la lo i J u iv e , le co n ta ct d’ u n ca d av re
r r .r x , 9 e t ss.; Is. i , 1 1 e t s s . — Q ui... e x su b ­ re n d a it lé g a le m e n t im p u r, e t 11 fa lla it des a b lu ­
s ta n tia p a u p e ru m ... (v e rs . 2 4 ). L ’in iq u ité est tion s d’u n g e n re spécial p ou r effa cer ce tte so u il­
a lo rs d eu x fo ls p lus g r a n d e ; aussi e s t- e lle m ise lu re . C f. N u m . x n c , 11-13 . S u r les d ébats a u x q u e ls
en re lie f p ar une com paraison e x trê m e m e n t fo rte : ces m ots d o n n èren t lie u dans l’an cien n e É g lise,
q u a s i q u i v ic tim a t... « D ieu e st le p ère e t le à propos d u bap têm e co n fé ré p ar les h é ré tiq u e s,
p ro te cte u r des p au v res ; le u r r a v ir leu rs biens est v o yez C a lm e t, h. I., e t les th éo lo gien s. — I t e ­
en q u elq u e so rte le u r r a v ir la v ie , e t o ffrir à r u m ta n g it : ap rès s 'ê tre p u rifié . — S ic hom o...
D ie u ce q u i a é té p ris au p a u v r e , c ’e st rép and re A p p licatio n de l’exem p le q u i p récèd e. — Q u i j e ­
le sa n g dn fils a u x y e u x de son p ère. » — P a n is ju n a t in p e cca tis...: Jeûne d estin é à o b te n ir pins
eg en tiu m ,.. V ers. 25 - 27, d évelo pp em en t élo qu en t fa c ile m e n t le p ard on . — E t ite r u m eadem *.
de la m êm e pensée. — I n sudore p a n em ; le L ’a u te u r suppose des re c h u te s g r a v e s , e n tiè ­
p ain de l ’I n d ig e n t, acq u is p én iblem en t à la su eu r rem e n t v o lo n taire s. — Q u id p ro fleit.,.? U n tel
de 6on fro n t. — M ercen a rio .... L e Journalier est h o m m e , d it le T a lm u d en term es p ittoresqu e» ,
aussi u n p a tlv re , e t D ieu m an ifeste p o u r lu i un e ressem ble à ce lu i q u i tie n d r a it d an s sa m ain u n
p atern elle so llic itu d e ; cf. L e v . x i x , 13 ; D eut. re p tile lm p n r s u iv a n t la lo i, e t q u i se p lo n g e ­
x x r v , 1 4 - 1 5 , e tc. — U n u s æ d ifica n s... ( v e r ­ r a it dans to u te s les e a u x du m o n d e ; ses Im m er­
sets 2 8 -2 9 ). L o rsq u ’on offre un sacriS ce aussi sions ne s e rv ira ie n t de rien . M a is , s’il Jette le
crim in el q u e ce lu i q u i v ie n t d ’ê tre d é c r it, le re p tile e t se p lo n g e dans u n bain de 40 sé’a/i
d o n a teu r b â tit e t p rie en a p p a re n c e ; m ais en ( e n v ir o n 520 lit r e s , le m in im u m de l’eau requise
fa c e de lu i se tie n t le p a u v re q n ’ll a d ép o u illé, p o u r u n bain l é g a l ) , 11 est au ssitô t p u rifié.
e t c e lu i- c l d é tr u it l ’œ u v re Impie e t m a u d it sou
E c c li. X X X V , 1-12. 190

CHAPITRE XXXV

1. Celui qui observe la loi multiplie 1. Qui conservat legem m ultiplicat


les sacrifices. oblationem.
2. C’est un sacrifice salutaire que d’être 2. Sacrificium salutare est attendere
attentif aux commandements et de s’éloi­ mandatis, et discedere ab omni iniqui­
gner de toute iniquité. tate.
3. Offrir un sacrifice de propitiation 3. Et propitiationem litare sacrificii
pour les offenses et prier pour ses péchés, super injustitias, et deprecatio pro pec­
c ’est s’écarter de l ’injustice. catis, recedere ab injustitia.
4. Celui qui offre la fleur de farine 4. Retribuet gratiam qui offert simi­
rend grâces à D ieu, et celui qui fait mi­ laginem , et qui facit misericordiam offert
séricorde offre un sacrifice. sacrificium.
5. S’abstenir du mal est ce qui plaît 5. Beneplacitum est Domino recedere
au Seigneur, et se retirer de l’injustice ab iniquitate, et deprecatio pro peccatis
est une prière pour les péchés. recedere ab injustitia.
6. Tu ne paraîtras pas les mains vides 6. Non apparebis ante conspectum
devant le Seigneur ; Domini vacuus ;
7. car toutes ces choses se font par 7. hæc enim omnia propter manda­
l ’ordre de Dieu. tum Dei fi^nt.
8. L ’offrande du juste engraisse l’autel, 8. Oblatio justi impinguat altare, et
et elle est un suave parfum devant le odor suavitatis est in conspectu A ltis­
Très-Haut. simi.
9. Le sacrifice du juste est bien re ç u , 9. Sacrificium justi acceptum est, et
et le Seigneur n’en perdra point le sou­ memoriam ejus non obii viscetur Domi­
venir. nus.
10. Rends gloire à Dieu de bon cœur, 10. Bono animo gloriam redde D e o ,
et ne retranche rien aux prémices de tes et non minuas primitias manuum tua­
mains. rum.
11. F ais tous tes dous avec un visage 11. In omni dato hilarem fac vultum
joyeux, et sanctifie tes dîmes par l ’allé­ tuum , et in exultatione sanctifica deci­
gresse. mas tuas.
12. Donne au T rès-H a u t selon qu’il 12. Da Altissim o secundum datum
t’a donné, et offre de bon cœur ce que ejus, et in bono oculo adinveutionem
tu as entre les mains ; facito manuum tuarum ;

C i i a p . X X X V . — 1 - 8 . L e sacrifice q u i p laît en a f a it u n p récep te fo rm ei. — N o n a ppa re­


s u rto u t à D ieu co n siste dans i’obéissan ce à la bis... E m p ru n t à E x . x x m , 1 5 , e t à D eu t. x v i , 16.
lo i, la fu ite du péch é et la m isérico rd e en vers V a cu u s : les m ain s v id e s , sans o ffrir d e v ictim e .
le proch ain . V érités rép étées dan s la B ib le sous — M o tif de ce tte recom m an d ation ; htcc... o m n ia
to u tes les fo rm e s; c f. I R eg . x v , 2 2 ; P s. x u x , (le s d iv e rs s a c rific e s ) prop ter m a n d a tu m ...
1 6 -2 1 , e t L , 1 7 -18 ; Is. i, 1 1 - 1 7 ; J e r. v u , 3 - 1 1 ; 8 -1 3 . L e s co n d ition s d’u n sacrifice ag ré ab le à
Os. v i , 6 , e tc. — Q u i conservat... : dans le sens D ieu so n t la p u re té de c œ u r ( v e r s . 8 - 9 ) , une
d ’o bserver, acco m p lir. — M u ltip lic a t...: ch aq u e sain te allé gre sse ( v e r s . 1 0 - 1 1 ) , ia gén éro sité
acte d ’obéissance é ta n t u n sacrifice d e l’e s p rit e t (v e rs . 1 2 - 1 3 ) . — O bla tio j u s t i . Ce second m ot
d u cœ u r. — L e second m em bre du v e rs . 2 e t ie p orte l ’id ée p rin c ip a le ; de m ôm e au v e rs. 9. —
v e rs. 3 to u t e n tie r m an qu en t dan s le grec. C’est — I m p in g u a t a lta re : au propre e t au figu ré .
la rep ro d u ction a n ticip ée d u v ers. 5. — R e tr i- L e s p lu s grasses viotim es é ta le n t rép u tées les
trust g ra tia m ... ( v e rs . 4 ). L e g re c ren verse la m eilleu res e t o b te n a ie n t u n p lu s g ra n d n om bre
phrase : C elui q u i rend grâ ces offre de la fleu r de de bén éd ictio n s. — O dor s u a v ita tis . L o cu tio n
farin e. S u r ce sacrifice non s a n g la n t, v o y e z L e v . so u ven t em ployée à propos des sacrifices. C f.
n , 1 e t ss. L e m oraliste v e u t d ire q ue la recon ­ Gen. v i n , 2 1 , etc . — B o n o a n lm o ... ( v e r s . 1 0 ).
n aissan ce e st un e offran d e très a g réa b le à Dieu. D ’après le g re c : G lorifie le Se ig n e u r a v e c un
— Q u i. .. m ise rico r d ia m . G rec : C elui q u i fa it bon œ il. L e m au vais œ il é ta n t ce lu i de l’a v a re
l ’aum ône. — D ep reca tio p r o pecca tis ( vers. 5 ). e t de l’e n v ie u x , le bon rep résen te ic i l ’âm e
L e g re c d it sim p lem en t : u n e p ro p itia tio n . g én éreu se , q u i d onne b eau cou p e t a v e c jo ie.
6 -7 . I l ne fa u t ce p en d an t pas n é g lig e r les C f. P ro v . x x i i , 9. — I n o m n i d a to h ila r em ...
sacrifices p rop rem en t d its , puisque ie S eig n eu r ( v e r s . 1 1 ) . Comp. II Cor. i x , 7 , où s a in t PauJ
200 E c c l i. X X X V . 1.3-23.

13. quonianj Dominus retribuens est, 13. car le Seigneur paye de retour, et
et 6epties tantum reddet tibi. il rendra sept fois autant.
14. Noli offerre munera prava, non 14. N ’offre pas des présents pervers,
enim suscipiet illa. car il ne les recevra point.
15. E t noli inspicere sacrificium in ­ 15. N ’espère rien d’un sacrifice d’ini­
justum , quoniam Dominus judex est, et quité, car le Seigneur est un juge qui
non est apud illum gloria personæ. n’a point égard à la grandeur des per­
sonnes.
16. Non accipiet Dominus personam 16. Le Seigneur ne fera point accep­
in pauperem, et deprecationem læsi ex­ tion de personne contre le pauvre, et il
audiet. exaucera la prière de l’opprimé.
17. Non despiciet preces pupilli, nec 17. Il ne méprisera point la prière de
viduam , si effundat loquelam gemitus. l’orpheiin, ni la veuve qui répand ses
gémissements devant lui.
18. Nonne lacrym æ viduæ ad m axil­ 18. Les larmes de la veuve ne descen­
lam descendunt, et exclam atio ejus su­ dent-elles pas sur ses joues, et ses cris
per deducentem ea6 ? n’accusent - ils pas celui qui les fa it
couler ?
19. A m axilla enim ascendunt usque 19. Car de ses joues elles montent
ad cælum , et Dominus exauditor non jusqu’au ciel, et le Seigneur qui l’exauce
delectabitur in illis. ne les voit pa6 avec plaisir.
20. Qui adorat Deum in oblectatione 20. Ceiui qui adore Dieu avec joio
suscipietur, et deprecatio illius usque ad sera bien reçu de lu i, et sa prière mon­
nubes propinquabit. tera jusqu’aux nues.
21. Oratio humiliantis se nubes pene­ 21. L a prière d’un homme qui s’hu­
trabit, et donec propinquet non consola­ milie percera les nues ; il ne se conso­
bitur, et non discedet donec Altissim us lera que lorsqu’elle se sera approchée
aspiciat. de D ie u , et il ne se retirera point jusqu’à
ce que le T rès-H aut l’ait regardé.
22. E t Dominus non elongabit ; 6ed 22. E t le Seigneur ne différera pas
judicabit justos, et faciet judicium ; et longtemps, mais il prendra la défense des
Fortissimus non habebit in illis patien­ justes et leur fera justice ; le Très-Fort
tiam, ut contribulet dorsum ipsorum ; n’aura plus de patience envers leurs op­
presseurs, mais il leur brisera le dos ;
23. et gentibus reddet vindictam , do- 23. et il se vengera des nations, jus-

f a it un e allusio n é v id en te à ce p assage. — D a... aim e à p ro té g e r, com m e l’e x p rim e n t p a th é tiq u e ­


s e c u n d u m d a tu m ... (v e r s . 1 2 ). Ê t r e , p a r con­ m en t les v e rs. 17-18. L e v e r s . 1 9 , si p itto re sq u e ,
s é q u e n t, aussi lib é ra l en ve rs D ieu q u ’il l’e st e st p rop re à la V n lg a te .
en ve rs nous. C f. T o b . i v , 9. — E t ln bono oculo... 20 -26. P riè re s qu e le Seig n eu r e x au ce v o lo n ­
D an s le g re c : E t ( donne ) a v e c n n bon œ il ce tiers. — C ’e st d ’ab ord ce lle q u i s’échappe d ’u n
q u e tr o u v e ra ta m a in , c .- à - d . selon ta fo rtu n e . cœ u r rem p li de bonne v o lo n té : Q u i aclorat...
— Q u o n ia m ... retrib u en s... (v ers. 13 ). L ’é c riv a in in oblectatione. E lle m onte d’u n t r a it Jusqu’a u
sacré o u v re le bel h o rizo n de la récom p en se, d iv in séjo u r (risq u e a d n u b e s ). — C ’est au ssi la
p our e x c ite r d a v a n ta g e le zèle des sain tes o f­ p rière h u m b le e t p ersévéra n te : O ratto h u m ilia n ­
fran des. — Septies ta n tu m . L e s yria q u e v a Jus­ tis se.... donec p ro p in q u et... ( v e r s . 2 1 - 2 2 ) . —
q u ’à d ire : d ix m ille fols a u ta n t. D o m in u s n o n elon g a bit. G rec : 11 ne ta rd e ra pas
1 4 - 1 9 . N e rien a tte n d re des sacriflces d ’inl- ( à e x a u c e r). — N o n habebit... p a tie n tia m . D ieu
q n lté . — N o li offerre... p r a v a . G reo : N e (le) co r­ ne p o u rra pas to lé re r qu e les ju ste s so u ffre n t
rom ps p o in t p ar des p résents. A n th ro p o m o rp h ism e lo n gtem p s sans s e c o u r s .— C o n tribu let d o r s u m ...
tr è s ex p ressif : ne pas cro ire que l ’on ré u s s ira it D 'ap rès le g r e c : le dos des hom m es sans p itié
à g a g n e r D ieu p ar de rich e s c a d e a u x , com m e ( q u i a fflige n t les b o n s). — E t g en tib u s... ( v e r ­
l ’on fa it les hom m es. C f. Sap. vx, 8 ; Is. x u i , 1, e tc. set 231. L a pensée s’é la rg it : les opp resseu rs
— N o li In sp icere... (verg. 15). C .-à -d .: n e com pte isolés des Ju6tes ra p p ellen t au fils de S ira c h les
pas s u r un e o ffran d e q u i p ro v ien d ra it de l'in ju s ­ n atio n s p aïen n es qu i fa isa ie n t alors gé m ir Israi i
tice. C f. x x x i v , 23 et ss. — N o n est... g lo r ia sous u n Joug de fe r, e t le so u ve n ir des so u f­
p e rso n a . H é b ra ïsm e, p o u r sig n ifie r que la p a r­ fra n ces de son peu ple le ren d v é rita b le m e n t
tia lité e st im po ssib le à D ie u , e t q u ’ il Ju g e, non élo qu en t. M ais 11 y a p lu s , ca r « les J u if s ,
pas s u iv a n t la co n d ition des hom m es (n o n a cci­ ju sq u ’à la ru in e de le u r ca p ita le , ne cessèren t
piet... i n p a u p e r e m ) , m ais en tiè rem e n t selon p lus d’ é tre en b u tte à la h ain e e t à la p ersécu ­
l'é q u ité. Ce sont les p e tits et les faib les qu’ il tion des G en tils. L a d é liv ra n ce prom ise Ici a
E r r u . X X X V , 24 - X X X V I , C. 201

qn’ à ce qu’il ait enlevé toute la m ulti­ nec tollat plenitudinem superborum, et
tude des superbes, et qu’il ait brisé les sceptra iniquorum contribulet ;
sceptres des injustes ;
24. jusqu’à ce qu’il ait rendu aux 24. donec reddat hominibus secundum
hommes selon leurs œuvres, et selon les actus imos, et secundum opera Adæ , et
actes et la présomption d’Adam ; secundum præsumptionem illius ;
25. jusqu’à ce qu’il ait rendu justice 25. donec judicet judicium plebis suae,
à son peuple, et réjoui les justes par sa et oblectabit justos misericordia sua.
miséricorde.
26. La miséricorde de Dieu, au temps 26. Speciosa misericordia D ei, in tem­
de l’affliction, est agréable comme la pore tribulationis, quasi nubes plnviæ
nuée qui répand la pluie au temps de la in tempore siccitatis.
sécheresse.

CHAPITRE XXXVI

1. Ayez pitié de nous, ô Dieu de toutes 1. Miserere nostrî, Deus omnium, et


choses; regardez-nous favorablement, et respice nos, et ostende nobis lucem mi­
montrez -nous la lumière de vos miséri­ serationum tuarum ;
cordes ;
2. et répandez votre terreur sur les 2. et immitte timorem tuum super
nations qui ne vous ont pas recherché, gentes quæ non exquisierunt te, ut co­
afin qu’elles reconnaissent qu’il n’y a pas gnoscant quia non est Deus nisi tu, et
d’autre Dieu que vous, et qu’elles pro­ enarrent m agnalia tua.
clament vos grandeurs.
3. Levez votre main sur les peuples 3. A llev a manum tuam super gentes
étrangers, afin qu’ils voient votre puis­ alienas, ut videant potentiam tuam.
sance.
4. De même qu’à leurs yeux vous avez 4. Sicut enim in conspectu eorum
manifesté votre sainteté parmi nous, de sanctificatus es in nobis, sic in conspe­
même, à nos yeux, manifestez votre ctu nostro magnificaberis in eis,
grandeur parmi e u x ,
5. afin qu’ils vous connaissent, comme 5. ut cognoscant te, sicut et nos co­
nous connaissons uous-mêmes qu’il n’y a gnovimus quoniam non est Deus præter
pas d’autre Dieu que vous, Seigneur. te, Domine.
6. Renouvelez vos prodiges, et faites 6. Innova signa, et immuta mirabilia
des miracles nouveaux.

donc u n e p ortée p lu s élev ée ; ce sera la R éd em p ­ m essian ique » ( b ie n q u e le M essie ne s o it pas


tion m essian iq u e, p a r la q u e lle i’Is ra é lite Adèle d ire c te m e n t an n o n cé ). E lle a é té ex au cée p ar la
sera affran ch i de la plus d u re c a p tiv ité e t de ia v e n u e d u S a u ve u r, com m e l ’a re m a rq u é sa in t
plus red o u ta b le o p p ressio n , ce lle du dém on ». A u g u s tin .
( L c s ê tr e , h . I.) — L es m ots sec u n d u m opera C h a p . X X X V I . — 1 - 1 2 . L e su p p lia n t co n ju re
A d æ ( v e r s . 24b ) m an q u en t dans le g re c . D ieu le S eig n e u r de d é liv r e r Isra ë l de ses cru els en­
n 'a u ra pas p lu s p itié des païen s coup ables qu ’ il n em is. — I l v a d ro it a u f a i t , en term es trè s
l’a v a it eu d ’A d a m ap rès son péché. — S e cu n d ü m p ressan ts : M iserere..., respice... L a b elle m éta­
p r æ s u m p tio n e m ... G rec : Selon leu rs pensées p ho re osten de lu cem ... ne se lit pas dans le g re c .
(les pensées crim in elles des hom m es). — C o n tra ste — I m m itte tim o r em ... (v e r s . 2 ) ; com m e a u tr e ­
a u v e rs. 25 : do n ec ju d ic e t... — Speciosa m ise ­ fo is s u r les p rem iers en n em is des H é b re u x , à
rico rd ia ... (vers. 26). G ra cieu se co n c lu s io n , p ou r p lu sieu rs reprises. — ü t cognoscant... On ne p rie
sig n aler les h e u re u x effets de la bo n té d iv in e . pas D ieu d e les e x te rm in e r, m ais de les co n v e rtir.
54* P riè re d u Als de S irach en fa v e u r de son C f . P s. l x x x i i , 1 9 . — A lle v a m a n u m (v e rs . 3 ) .
p euple h u m ilié e t opprim é. X X X V I , 1 - 1 9 . D an s le sens de « e x to lle » , p ou r fra p p e r les
E lle se ra tta ch e a u x co n sid ératio n s q u i te r ­ rebelles. — S ic u t... sa n c tific a tu s es... D ieu m a­
m in en t le ch ap. x x x v . E lle e s t fo rt b e l le , n ife s te sa sa in te té ta n tô t en récom p en san t les
« p arfo is s u b lim e , » e t dem an d e à D ieu a la b o n s, ta n tô t en ch â tia n t les Impies : il s’ a g it Ici
d élivra n ce d ’ Is ra ë l, l’acco m plissem en t des p ro ­ de ce tte seconde h y p o th è s e , e t- d e s afflictio n s
messes p ro p h étiq u es, e t l’avèn em en t du ro yau m e que J éh o va h n ’a v a it p oin t ép argn ées à son peuple
202 E ocli . X X X V I , 7 - 1 7 .

7. Glorifica manum et brachium dex­ 7. Glorifiez votre main et votre bras


trum. droit.
8. E xcita furorem , et effunde iram. 8. Excitez votre fureur, et répandes
votre colère.
9. Tolle adversarium, et afflige inim i­ 9. Détruisez l ’adversaire, et châtiez
cum. l’ennemi.
10. Festina tempus, et memento finis, 10. Pressez le temps, et hâtez la fin,
ut enarrent mirabilia tua. afin qu’ils proclament vos grandeurs.
11. In ira flammæ devoretur qui sal­ 11. Que celui qui aura échappé soit
vatur, et qui pessimant plebem tuam dévoré par l ’ardeur des flam m es, et que
inveniant perditionem. ceux qui tyrannisent votre peuple trou­
vent la ruine.
12. Contere caput principum inim i­ 12. Brisez la tête des chefs ennemis,
corum, dicentium : Non est alius praeter qui disent : Il n’y en a pas d’autre que
nos. nous.
13. Congrega omnes tribus Jacob, ut 13. Rassemblez toutes les tribus de
cognoscant quia non est Deus nisi t u , et Jacob, afin qu’ils connaissent qu’il n’y a
enarrent magnalia tua, et hereditabis pas d’autre Dieu que vous, et qu’ils pro­
eos sicut ab initio. clament vos grandeurs, et qu’ils soient
votre héritage comme au commence­
ment.
14. Miserere plebi tu æ , super quam 14. A yez pitié de votre peuple, qui
invocatum est nomen tuum, et Israel a été appelé de votre nom, et d’l6raël,
quem coaequasti primogenito tuo. que vous avez traité comme votre fils
aîné.
15. Miserere civitati sanctificationis 15. A yez pitié de la ville que vous
tuæ, Jérusalem, civitati requiei tuæ. avez sanctifiée, Jérusalem, la cité de
votre repos.
16. Reple Sion inenarrabilibus verbis 16. Remplissez Sion de vos paroles
tuis, et gloria tua populum tuum. ineffables, et votre peuple, de votre
gloire.
17. Da testimonium his qui ab initio 17. Rendez témoignage à ceux qui
creaturae tuæ sunt, et suscita prædica- sont vos créatures depuis le commence-

co up able. — M a g n ifica b eris : p ar qu elqu e é c la ­ p rln ce s p aïen s ( v e r s . 12»). — H ered ita b is e o s ...,
ta n t p ro d ig e , q u i b rise ra d ’ab ord les p a ïe n s, D ieu p osséd era les J u ifs en h é r ita g e com m e a u x
p o u r les c o n v e rtir en su ite (.u t co g n o sca n t..., tem p s a n tiq u es ( a b i n i t io ) . — S u p e r q u a m ...
(v e r s . 6 ). — In n o v a ( im m v t a a le m êm e s e n s ) n o m e n ... ( v e r s . 1 4 ) . L e s I s ra é lite s é ta le n t le
sig n a ...: d és m iracles sem blables à ce u x d o n t peuple de J é h o v a h , e t p o rta ie n t ré e lle m e n t son
l ’ancienne h isto ire ju iv e co n ten a it ta n t d’e x e m ­ n o m , com m e u n fils p orte ce lu i de son père. —
p l e s .— E x d t a ..., effu n d e..., toile... (v e r s . 8 - 9 ) . A u tr e t r a it d é lic a t e t to u c h a n t, p ou r m ie u x a p i­
P h ra s e s en trecoupées, ra p id es. L a p rière d e v ie n t to y e r le cœ u r de D ie u : q u em coaequasti p r i­
de p lu s en p lus ard en te . — F e s tin a tem p u s m og en ito ( le pronom tu o d e v ra it ê tr e o m is ) .
( v e r s . 1 0 ) : tem p s de v en g e an ce re la tiv e m e n t C’est u n e a llu sio n à E x . iv , 22 : A in si p arle le
a u x p a ïe n s, de d é liv ra n ce p o u r les J u ifs . — S eig n eu r : Israë l e st m on fils , m on p re m ie r-n é .
M e m tn to f in is . D’ ap rès le g re c : S o u v ie n s -to i du — M iserere c iv ita ti... ( v e r s . 1 5 ) . A p p e l en f a ­
serm en t ( f a i t a u x p a tr ia rc h e s ). — I n ir a ... de­ v e u r de S io n , la c ité sain te ( sa n c tific a tio n is...),
voretu r... ( v e r s . 1 1 ) . C .- à - d . q u e personne la résid en ce th é o cra tiq u e . C f. J u d it h , v , 23. —
n’échappe. — P e s sim a n t. M ot r a r e , q n i sign ifie L ’expression c iv ita ti r e q u ie i... e st e m p ru n tée à
m olester, affliger. — C a p u t p r in d p u m „ . ( v e r ­ I I P a r . v i , 4 1. C f. P s . c x x x i , 8 , 14. — I n e n a r ­
s e t 1 2 ). M aléd iction spéciale co n tre les ch efs r a b ilib u s verbis... ( v e r e . 1 6 ) : les d iv in s o racles
im pies e t superbes. q u i a v a le n t re te n ti si so u ve n t à Jé ru sa le m . L e
1 3 - 1 6 . Que D ieu d aig n e ra ssem b ler de n o u ­ g re c présente Ici de n om breuses v a r ia n te s ; la
v e a u s u r le sol sacré de la P a lestin e ses e n fa n ts m eilleu re leçon p a ra it ê tre à p E x a X o y fa ç , d’ap rès
dispersés à tr a v e rs les n atio n s. — Congrega... le m a n u scrit du V a tic a n : R em p lis du r é c it de tes
trib u s... E lles é ta ie n t alo rs ex ilées dans les r é ­ action s éclatan tes.
gio n s de l’ O r ie n t, en É g y p t e , en G r è c e , e t dans 1 7 - 1 9 . E n re le v a n t a in si son p eu p le, D ieu
l’ E u rop e m érid io n ale. — Ut cognoscant... L ’é c r i­ acco m p lira les a n tiq u es p rop h éties. — D a testi­
vain sacré ne se lasse p as d e re v e n ir s u r ce b u t m o n iu m ... L e S e ig n e u r a v a it fréq u em m en t re n d u
s u p rêm e; cf. v ers. 2 , 6 , 1 0 . — Q u ia n o n est... té m o ign ag e à Israël en face d n m on de païen ; on
n>si tu . Réponse à l ’h o rrib le blasphèm e d es le co n ju re de le fa ire en co re. L a lo cu tio n h is
E c c u . X X X V I , 18-25. 203

ment, et vérifiez les prédictions que les tionea quas locuti sunt in uomine tuo
anciens prophètes ont prononcées en prophetæ priores.
votre nom.
18. Récompensez ceux qui vous at­ 18. Du mercedem sustinentibus te,
tendent, afin que vos prophètes soient ut prophetæ tui fideles inveniantur, et
trouvés fidèles, et exaucez les prières de exaudi orationes servorum tuorum,
vos serviteurs,
19. selon la bénédiction d’Aaron à 19. secundum benedictionem Aaron de
votre peuple, et conduisez - nous dans la populo tuo, et dirige nos in viam ju sti­
voie de la justice, afin que tous ceux tiae , et sciant omnes qui habitant terram
qui habitent la terre sachent que vous quia tu es Deus conspector sæculorum.
êtes le Dieu qui contemple les siècles.
20. L ’estomac mange toute sorte d’ali­ 20. Omnem escam manducabit venter ;
ments ; mais telle nourriture est meil­ et est cibus cibo melior.
leure que l’autre.
21. L e palais discerne au goût la 21. Fauces contingunt cibum feræ , et
venaison, et le cœur sensé les paroles cor sensatum verba mendacia.
de mensonge.
22. Le cœur corrompu causera de la 22. Cor pravum dabit tristitiam , et
tristesse, et l’homme habile lui résis­ homo peritus resistet illi.
tera.
23. L a femme acceptera toute sorte 23. Omnem masculum excipiet mu­
d’hommes; mais telle fille est meilleure lier ; et est filia melior filia.
que l’autre.
24. L a beauté de la femme réjouit le 24. Species mulieris exhilarat faciem
visage de son m ari, et surpasse tout ce viri sui, et super omnem concupiscen­
que l’homme peut désirer. tiam hominis superducit desiderium.
25. Si sa langue sait guérir et possède 25. Si est lingua curationis, est et mi­
aussi la douceur et la bonté, son mari tigationis et misericordiæ, non est vir
aura l’avantage sur les autres fils des illius secundum filios hominum.
hommes.

g u i... c r e a lu r a ... rep résen te p rob ab lem en t les T ro is iè m e m e n t, en ce q u i con cern e les action s
p rop h ètes, d’ap rès le p a ra llé lis m e ; selon d’autres, des hom m es (v e rs. 2 2 ) : Cor p r a v u m ..., h om o
tous les Israélite s. — S u s c ita praedicationes. Les p e ritu s...
« é v e ille r » en les réa lisa n t. — M ercedem s u s ti­ 23-28 . D iscern em en t dans le ch o ix d ’une
n en tib u s... ( v e r s . 1 8 ). L es J u ifs atte n d a ie n t d e­ épouse. — O m n em ... e xcip iet... : à sav o ir, com m e
puis lo n g te m p s, aveo p atien ce e t co n fia n ce, l ’a c ­ m ari. D ’ap rès les co u tu m e s o rie n ta le s , la fem m e
com plissem ent to ta l des d iv in s o ra c le s ; le u r fo l n ’a pas la lib e rté du ch o ix en f a i t d e m a ria g e ;
m é rita it un e récom pense. — F id eles in v e n ia n ­ elle d o it a c ce p te r l’ép o u x q u e ses p are n ts lui
tu r. M o tif d é lic a t e t p ressan t. D ieu ne p o u v a it o n t d estin é. — E t est f i li a m e lio r ...: m eilleu re
pas p e rm ettre q u e c e u x q u i a v a le n t p arlé en sous le ra p p o rt d u c a ra c tè re , de la v e rtu .
son nom p aru ssen t a v o ir é té des dupes ou des L ’hom m e a y a n t le d ro it de ch o is ir, 11 n 'a q u ’il
trom peurs. — S e cu n d u m b e n e d ic tio n e m ... (d e le fa ir e a v ec sagesse. — S p ecies... e x h ila r a t...
p o p u lo ... ; d 'ap rès le g re c ; su r v o tre peuple ). ( v e r s . 2 4 ). R ien de plus v r a i ; m ais à co n d ition ,
M agn ifique fo rm u le , d icté e p ar D ieu lu i-m ê m e , com m e ie suppose le c o n te x te , q u e des q u a lité s
e t d o n t le fils de S lra c h réclam e la réa lisatio n . sérieuses so ien t associées à la b ea u té. C f. P ro v .
Cf. N u m . v i , 2 2 -2 7. L es m ots et d ir ig e ... ju s t i ­ x x v i , 1 6 ; x x x i , 30. — S i est (d a n s l’épouse
t ia m an quen t dans le g r e c . — D eu s conspector ch o isie e n tre t o u t e s ) lin g u a c u r a tio n is ... ( v e r ­
saeculorum . T r è s beau titr e . L e g re c le rem place s e t 2 5 ) : u n e la n g u e p leine de s u a v it é , q u i sache
p ar : S eig n eu r D Ietf des siècles. g u é r ir les b lessu res reçu es Journ ellem en t p a r le
55° D u don de d iscern e m e n t, p ou r bien fa ire m ari au c o n ta ct des au tre s bom m es. Cf. P ro v .
d iv ers ch o ix im p o rtan ts. X X X V I , 2 0 -X X X V II, 29. x v , 4 . — L e s m ots esf et m itig a tio n is d épendent
20-22. In tro d u ctio n ; n écessité d ’un sage d is­ éga le m en t d u s i p lacé en tê te du v e rse t. — N o n
cern em en t. — P re m iè re m e n t, en ce q u i concerne est v ir illiu s ... L e so rt d’ un tel ép ou x est pré­
les sens ( v e r s . 20). O m n em escam ... : l ’estom ac fé ra b le à ce lu i de to u t le reste des hom m es. —
reçoit to u t ce qu’on lu i d o n n e, e t p o u rtan t 11 est des Q u i possidet... in ch o a t... (v e rs . 26 ). É p o u ser une
m ets plus ou m oins sains e t sa lu ta ire s. — Secon­ fe m m e, c ’e st a cq u é rir une p rem ière p ossession,
d e m e n t, en ce q u i co n cern e les p aroles (v e rs . 21). g râ ce à la q u e lle , si elle est b o n n e , on en ob­
U n exem ple : fa u c es... d b u m f e r a ; la venaison a tie n d ra beancoup d’au tres. — A d ju to r iu m secu n ­
une sav e u r p a rtic u liè re , que le p alais recon n aît d u m illu m ... A llu sio n a u x p aroles du C réateu r
au ssitôt. L ’a p p lication : et cor s e n s a tu m ... — lu i- m ê m e , lo rsq u ’il In stitu a lo m ariage. C f.
204 E c c l i. XXXVI, 2G — X X X V I I , 7.

20. Qui posridet mulierem bonam in­ 26. Celui qui a une femme vertucu.,o
choat possessionem ; adjutorium secun­ commence à établir sa fortune ; il a une
dum ilium est, et columna ut requies. aide qui lui est semblable, et une colonne
pour se reposer.
27. Ubi non est sepes, diripietur pos­ 27. L à où il n’y a pas de haie, la pro­
sessio; et ubi non est mulier, ingemiscit priété est mise au pillage; et là où il
egens. n’y a pas de fem m e, l’homme soupire
dans l’indigence.
28. Quis credit ei qui non habet ni­ 28. Qui se fiera à celui qui n’a pas de
dum, et deflectens ubicumque obscura­ nid, qui va chercher un gîte là où la
verit, quasi succinctus latro exiliens de nuit le surprend, et qui erre de ville en
civitate in civitatem ? ville comme un voleur prêt à tout ?

CIIAri TR 2 'XXXVII

1. Omnis amicus dicet : E t ego am ici­ 1. Tout ami dira : Moi aussi je me
tiam copulavi ; sed est amicus solo nomine suis lié d’amitié ; mais il y a un ami qui
amicus. Nonne tristitia inest usque ad n’est ami que de nom. N ’est-ce pas une
mortem? douleur qui dure jusqu’à la mort,
2. Sodalis autem et amicus ad inim i­ 2. quand l’ami et le compagnon se
citiam convertentur. changent en ennemis ?
3. 0 praesumptio nequissima, unde 3. 0 pensée détestable, où a s-tu pris
creata es, cooperire aridam m alitia et ton origine, pour couvrir la terre de ta
dolositate illius ? malice et de ta perfidie?
4. Sodalis amico conjucundatur in 4. L ’ami se réjouit avec son ami pen­
oblectationibus, et in tempore tribula­ dant que celui - ci est dans la prospérité,
tionis adversarius erit. et au temps de l’affliction il deviendra
son ennemi.
5. Sodalis amico condolet causa ven­ 5. L ’ami s’affligera avec son ami dans
tris, et contra hostem accipiet scutum. l’intérêt de son ventre, et à la vue de
l’ennemi il prendra le bouclier.
6. Non obliviscaris amici tui in animo 6. N ’oublie pas ton ami dans ton cœur,
tuo, et non immemor sis illius in opibus et ne perds pas son souvenir lorsque tu
tuis. seras devenu riche.
7. Noli consiliari cum eo qui tibi insi- 7. Ne prends pas conseil de celui qui

G en. i i , 18. — C o lu m n a u t req u ies. G racieu se rie u rs d ’a m itié , to u t le m onde e st v o tre am i,


m étaph ore : l’épouse n’est pas seu lem en t un C’e st dans l’occasion ( e t s u rto u t dans la peine )
a u x ilia ir e , elle e st au ssi un solide ap p u i. — Ubl q u ’on co n n a ît le v é rita b le am i. i> — N o n n e t r i­
n o n .. . s e p e s ... ( v e r s . 2 7 ). Com paraison p our s tit ia ... Il fa u t ra tta ch e r, co n fo rm ém en t a u grec,
m e ttre la pensée p lus en relie f. C f. Ps. l x x x , 1 3 ; ce tte lig n e à la su iv an te : N ’e s t - c e pas u n ch a ­
l x x x v i i i , 4 1 - 4 2 ; Is. v , 5 , etc. — In g e m is c it g r in ( q u i d u r e ) Jusqu'à la m o rt qu an d le com ­
egens. D ’après le g re c : H g é m it, e r r a n t , sans pagn o n e t l ’am i se ch a n g e n t en en n em is ? Cf.
fo y e r où 11 p uisse se reposer. — N ld u m ( v e r ­ v i , 9. — 0 praesu m p tio... ( v e r s . 3 ) . Sen tim en t
se t 2 8 ). E xp ression très éléga n te e t très su a v e très v if de tristesse dans ce tte apostrophe. Gyec :
p ou r d ésign er le to it co n ju g a l. C f. P ro v . x x v n , 8. 0 pensée m éch ante (c e lle de la tran sfo rm a tio n
— Q u a s i su ccin ctu s... L e s O rie n ta u x , lo rsq u ’ ils d ’u n am i en e n n e m i) , d’o ù a s - t u é té tiré e ( l i t ­
se p ré p a re n t à a g ir, retro u ssen t leu rs lon gs v ê te ­ té r a le m e n t, ro u lé e ) p ou r c o u v rir la face de la
m en ts. V o y e z 1’A tU arch., pl. i , flg. 6 , 7, 10. — te r re ? — S o d a lis ... c o n ju cu n d a tu r ... V ers. 4 - 5 ,
L a tr o e x ilie n s... I l fa u t se rapp eler q u e les d escrip tion des fa u x a m is , q u i n e s o n g e n t q u ’à
J u lf3 é ta le n t presque tous m ariés e t qu’ ils te ­ p a rta g e r les Joies, m ais non les peines. C f. v i ,
n aien t la v ie co n ju ga le en très h a u te estim e ; 1 0 , etc. Qne s i , p a r fo is , ils p ren n en t les arm es
a u s s i, ch ez e u x , « l ’hom m e q u i n’é ta it p oin t fixé p ou r d éfen d re le u r am i en p éril ( co n tr a ho­
p a r le m a ria g e à une dem eure ce rta in e é ta it stem ... s c u tu m ) , c’ e st à le u r In té rê t personnel
rép u té p eu ch a ste e t p eu ré g lé. » (C a lm e t). q u ’ils p ensen t a v a n t to u t ( ca u sa v e n tr is ) . —
C h a p . X X X V I I I . — D u d iscern em en t d an s le N o n o b liv is c a r is ... ( v e r s . 6 ). L a fid élité en
ch o ix des am is. — O m n is a m icu s... « B eau co u p am itié .
d ’am is en ap p aren ce, e t peu en réa lité. S ’il ne 7 -2 1. D iscern em en t d an s le ch o ix des conseil­
V a g it que des d isco urs et des tém o ign ag es e x té - lers e t des Intim es. — N o li... V ers. 7 - 1 4 , des
E r c u . X X X V Î T , 8-16.

te tond des pièces, et caclie tes desseins d ia t u r , e t a z e la n t ib u s t e a b s c o n d e c o n ­


h ceux qui te portent envie. s iliu m .
8.Tout homme que l’on consulte donne 8. Omnis consiliarius prodit consilium,
son conseil, mais il en est qui conseillent sed est consiliarius in semetipso.
dans leur propre intérêt.
9. En face d’un conseiller, veille sur 9. A consiliario serva animam tuam ;
toi-m êm e; sache auparavant quels sont prius scito quæ sit illius necessitas, ct
ses intérêts, car il y pense en lui-m êm e. ipse enim animo suo cogitabit ;
10. Prends garde qu’il ne plante un 10. ne forte mittat sudem in terram,
pieu dans le sol, et qu’il ne te dise : et dicat tibi :
11. Ta voie est bonne, pendant qu’il 1 1 . Bona est via tua; et stet econ tra­
se tiendra à l ’écart pour voir ce qui t ’ar­ rio videre quid tibi eveniat.
rivera.
12. Consulte un homme sans religion 12. Cum viro irreligioso tracta de
sur les choses saintes, un injuste sur la sanctitate, et cum injusto de justitia, et
justice, une femme sur celle dont elle est cum muliere de ea quæ æmulatur, cum
jalouse, un lâche sur la guerre, un mar­ timido de b ello , cum negotiatore de tra­
chand sur le trafic, un acheteur sur une jectione, cum emptore de venditione,
vente, un envieux sur la reconnaissance, cum viro livido de gratiis agendis,
13. un impie sur la piété, un malhon­ 13. cum impio de pietate, cum inho­
nête sur l’honnêteté, celui qui travaille nesto de honestate, cum operatio agrario
aux champs sur un ouvrage quelconque, de omni opere,
14. un ouvrier à l’année sur ce qu’il 14. cum operario annuali de consum­
doit faire pendant un an, un serviteur matione an n i, cum servo pigro de multa
paresseux sur un grand travail. Ne operatione. Non attendas his in omni
compte nullement sur le conseil de ces consilio ;
gens-là;
15. mais tien s-toi sans cesse auprès ' 15. sed cum viro sancto assiduus esto,
d’un homme saint, que tu auras reconnu quemcumque cognoveris observantem ti­
fidèle à la crainte de Dieu, morem Dei ;
16. dont l’âme a de l’affinité avec la 16. cujus anima est secundum animam
tienne, et qui, lorsque tu auras fa it un tuam , et q u i, cum titubaveris in tenebris,
faux pas dans les ténèbres, aura pour condolebit tibi.
toi de la sympathie.

hommes qu’il ne fa u t ja m a is p ren d re p o u r co n ­ tra jectio n e : d ’un tr a n s p o rt de m archandises


seillers. — C u m eo q u i . . . in s id ia t u r . Dans le q u ’ou v o u d ra it lu i co n fier. Il e x a g é re r a les d if­
grec ( q u i ren voie ce v erset ju s q u ’ap rès le I I e ) : fic u ltés et les p rix . D’après le g re c : A u s u je t
A v e c ce lu i q u i t ’a p ou r susp ect. — E t a z e la n ti­ d’ un éch an ge ( de p ro d u its ) ; on a u r a it ie d es­
bus... C ar « u n ja lo u x e s t un enn em i ca ch é ». sous a v e c c e t h om m e h ab ile. — C u m em ptore...
— C o n s ilia r iu s p r o d it... ( v ers. 81. M ie u x , d’a ­ Cas to u t sem blable. C f. P r o v . x x , 14. — C u m ...
près le greo : « e x to llit, » c.-à-d. il p rôn e e t v a n te liv id o : u n e n v ie u x , à l ’â m e é tr o it e , q u i ne
ses conseils. — I n sem etipso. P lu tô t : p o u r lu i- c ro it p o in t à la recon n aissan ce. — C u m im p io
m ême. 11 s’a g it de ces con seillers in tére ssé s, q u i (v e rs . 1 3 ) . V a r ia n te d an s le g re c : à u n hom m e
n’o n t ja m a is en v u e q ue le u r a v a n ta g e p riv é . sans p itié , a u s u je t de la m iséricord e. — C u m
Les vers. 9 - 1 1 m e tte n t en g a rd e co n tre ces op era rio a g r a rio : u n o u v r ie r q u ’on em ploie
égoïstes. — I lli u s necessitas : q u e ls so n t ses dans les c h a m p s ; lu i a u s s i, il e x a g é re r a it, afin
in térêts. — E t ip se... a n im o suo... D ans le g re c : de g a g n e r d av an tage . D ’ap rès le g re c : A v e c ie
C ar il d onn era le conseil p o u r lu i - m êm e ( à son' p a re s s e u x , au s u je t d ’un tr a v a il q u elcon qu e. —
propre p r o flt). — N e f o r t e ... s u d e m ... C . - à - d . : O pera rio a n n u a li ( v e r s . 1 4 ) . U n o u v r ie r lou é
qu ’il ne te tend e un p iège. G rec : de p eur q u ’il à l’année. — De co n su m m a tio n e ( a n n i n ’e st pas
ne Jette le so rt (s o n d é v o lu ) su r to i. — E t stet dans le g re c ) : co n c e rn a n t la fin de son tr a v a il,
<■co n tra rio ... T r a it d ra m a tiq u e. — C u m v iro... qu’ il fera tr a în e r en lo n g u e u r. — N o n attendus
V ers. 1 2 - 1 4 , n o m en clatu re de d ouze sortes de h is ... C o n clusion e t ré cap itu latio n . — Sed cum ...
personnes au x q u e lle s il s e ra it Im p ru d en t do V ersets 15-19, q u a lité s d ’u n bon co n se ille r.— V iro
dem an d er conseil. D ans ie g r e c , au lie u de tra ­ san cto. On sera sû r que ses av is se ro n t « d u côté
c ta , 11 y a « N e tr a ite pas », ce qui est plus du d ro it ». — O bservantem tim orem : o u , com m e
logique. L a recom m an d ation de la V u lg a te doit d it le g r e c , o b se rv a n t les com m an dem ents. —
se p ren d re dans u n sens iro n iqu e. — C u m m u ­ C u ju s a n im a secu n d u m ... G râce à ce te n d re
liere de t a . . . : c . - à - d . d ’une épouse r iv a le , a tta c h e m e n t, les conseils de l’am i sero n t to u t à
qu ’ t elle h a it à m ort ». — C u m neg otia tore de fa it désin téressés. — Cor bon i ç o n s ilii... (ver-
206 E o c l i. X X X V I I . 17-26.

17. Cor boni consilii statue teciim ; non 17. Afferm is en toi un coeur de bon
est enim tibi aliud pluris illo. conseil ; car il n’y a rien pour toi qui
vaille mieux que lui.
18. Anima viri sancti enuntiat a li­ 18. L ’âme d’un homme saint découvre
quando vera quam septem circumspe­ parfois mieux la vérité que sept senti­
ctores sedentes in excelso ad speculan­ nelles assises sur un lieu élevé pour
dum. inspecter.
19. E t in bis omnibus deprecare A ltis- 19. E t tout cela prie le T rès-H a u t,
sim um , ut dirigat in veritate viam tuam. afin qu’il dirige ta voie dans la vérité.
20. Ante omnia opera verbum vera^- 20. Que la parole de vérité précède
præcedat te, et ante omnem actum con­ toutes tes œuvres, et qu’un conseil stable
silium stabile. règle tous tes actes.
21. Verbum nequam immutabit cor; cx 21. Une parole mauvaise gâtera le
quo partes quatuor oriuntur : bonum et cœur ; de lui naissent quatre choses : le
malum, vita et more; et dominatrix il­ bien et le m al, la vie et la mort, et la
lorum est assidua lingua. Est vir astutus langue est leur maîtresse habituelle. Tel
multorum eruditor, et animae suæ inuti­ homme est habile et instruit beaucoup
lis est. d’autres, mais est inutile à lui-m êm e.
22. V ir peritus multos erudivit, et ani­ 22. Tel homme est éclairé et en ins­
mae suæ suavis est. truit beaucoup d’autres, et il est suave
â lui-mêm e.
23. Qui sophistice loquitur odibilis est ; 23. Celui qui parle en sophiste est
in omni re defraudabitur. odieux ; il sera privé de tout.
24. Non est illi data a Domino gratia, 24. Il n’a pas reçu la grâce du Sei­
omni enim sapientia defraudatus est. gneur; car il est dépourvu de toute sa­
gesse.
25. Est sapiens animæ suæ sapiens, 25. Il y a un sage qui est sage pour
et fructus sensus illius laudabilis. •lui-même, et le fruit de sa sagesse est
digne d ’éloge.
26. V ir sapiens plebem suam erudit, 26. L ’homme sage instruit son peuple,
et fructus sensus illius fideles sunt. et les fruits de sa sagesse sont perma­
nents.

set 1 7 ). D’ap rès la V u lg a te , ces m ots sem b len t se su lta ts p e rn icie u x des m au v ais conseils ( .im m u ­
ra p p orter en core au ch o ix d ’un bon co n seiller. Lo ta b it cor, en m au vaise p a r t ) . L e greo p orte :
sens est assez d ifféren t dans le' te x te g re c : E t T ra c e d u ch a n g e m e n t du c œ u r ; q u a tre p a rtie s
laisse v a lo ir le con seil du c œ u r. C.-à-d. : T u as ( o u ch o s e s ) en p rocèd en t : le bien e t le m al—
aussi d an s ton p rop re c œ u r un ex ce lle n t co n seil­ — D o m in a t r ix illo r u m ... « L a la n g u e p ro d u it
le r, q u i e st m êm e so u v en t le m eilleu r de to u s , o rd in airem en t ces q u a tre choses : m ais elle ne
s’ il p arle en de bonnes co n d ition s (n on est... t lb û . les p ro d u it q u 'ap rès q u e le cœ u r en a é té re m ­
p lu r is ...), n e s t , en e ffe t, n écessaire d ’ap p ren d re à pli , ca r la Langue n ’e st qu e l’écho e t l ’ In terp rète
se tire r sol - m êm e des d ifficu ltés. — A n im a v ir l... de ce q u i se passe a u d edans de nos âm es. »
(v e r s . 1 8 ). L e g re c n’a pas l’é p i t h è t e s a n c ti, de ( C alm et. )
so rte q u ’ il e st de n o u veau question des conseils 21«-24. D eux classes d ’hom m es s a g e s, m ais
que nous su g g è re n o tre p rop re cœ u r. L itté r a l. : q u i p o u rraie n t ê tre encore p lu s snges. — V ir
C a r l’âm e d ’u n hom m e a p arfo is co u tu m e de lu i a it u t n s : l ’hom m e h a b ile . — M u lto ru m e r u d i­
ré v éler p lus de choses q u e sep t ga rd ien s... Septem : tor... et sib i... J e h ais le d o cte u r de sagesse q u i
le ch iffre rond e t sacré, p ou r sig n ifie r « beaucoup ». n 'est pas sage p ou r lu i- m ê m e , d is a it à bon d ro it
L e T a lm u d c ite ce p ro v e rb e , q u ’il a ttrib u e au M'énandre. — V ir p e ritu s... et a n im a ... (v e rs. 22 1.
« fils de Sîrah ». — E t in ht3 o m n lb u .s ... L e v ra i s a g e , opposé au fa u x sage des lig n e s
( v e r 3 . 1 9 ). A sso cier la p rière a u x conseils so it p récéd en tes. Ce v e rse t ne se lit pas d an s le g re c .
e x té r ie u r s , s o it In térieu rs. E n e ffe t, c’ e st D ieu — Q u i sop histice... ( v e r s . 2 3 ). Seconde so rte de
q u i e st de beaucoup le m eilleu r co n seiller. D 'a ­ fau sse sagesse. C elu i q u i en e st Imbu n’en tire ra
près le g re c : O u tre to u te s ces choses. — A n te au cu n a v a n ta g e ( i n o m n l re ...).
o m jiia ... V ers. 2 0 -2 1d : réfléch ir a v a n t d’n g lr .— 25-29 . P o r tr a it du v é rita b le s a g e , q u i est
V erbu m v era x... D’ap rès le g r e c : L e co m m en ­ u tile à s o l-m ê m e e t an x a u tre s. — F ru c tu s...
ce m en t de to u te œ u v r e , c ’est la r a is o n , c . - à - d . ta u d a b ills. G rec : E t les fru its do son in te lli­
la réflexion ( c a r tel e st Ici le sens de 1 6 y o ; ) . gen ce so n t fidèles d an s sa bouche ( q u i s a it Ins­
— V erb u m n eq u a m ... (v e rs . 21). P a ssa g e obscur, tr u ir e , com m e l’ a jo u te le v e rs. 2 6 ). — F id eles.
dans la V u lg a te com m e dans le' g re c . Il sem ble- * Ce ne so n t pas de ces fr u its tro m p e u rs , gâtés
r. l t , d’ap rès n o tre te x te la tin , ex p rim er les ré­ au d ed an s, qu i n’o n t q u e l’apparence belle. T o u t
E c c l i. X X X V I T , 27 — X X X V T T T , 4. 207

27. L ’homme sage sera rempli de bé­ 27. V ir sapiens implebitur benedictio­
nédictions, et ceux qui le verront le nibus, et videntes illum laudabunt.
loueront.
28. La vie de l’homme n’a qu’un petit 28. V ita viri in numero dierum ; dies
nombre de jours ; mais les jours d’Israël autem Israel innumerabiles sunt.
Bont innombrables.
29. L e sage acquerra de l ’honneur 29. Sapiens in populo hereditabit ho­
parmi son peuple, et son nom vivra norem, et nomen illius erit vivens in
éternellement. æternum.
30. Mon fils, éprouve ton âme pen­ 30. F ili, in vita tua tenta animam
dant ta vie; et si une chose lui est nui­ tuam ; et si fuerit nequam, non des illi
sible , ne la lui accorde pas ; potestatem ;
31. car tout n’est pas avantageux à 31. non enim omnia omnibus expe­
tous, et tous ne se plaisent pas aux diunt, et non omni animæ omne genus
mêmes choses. placet.
32. Ne sois jamais avide dans un fes­ 32. Noli avidus esso in omni epula­
tin, et ne te jette pas sur tout mets; tione, et non te effundas super omnem
escam ;
33. car l’excès des aliments cause la 33. in multis enim escis erit infirmitas,
maladie, et l’intempérance conduit à la et aviditas appropinquabit usque ad cho­
colique. leram.
34. La gloutonnerie en a tué beau­ 34. Propter crapulam multi obierunt;
coup ; mais l’homme sobre prolonge sa qui autem abstinens est adjiciet vitam.
vie.

CHAPITRE XXXVIII

1. Honore le médecin, parce qu’il est 1. Honora medicum propter necessi­


nécessaire; car c’est le T rès-H au t qui tatem ; etenim illum creavit Altissimus.
l’a créé.
2. C ’est de D ieu, en effet, que vient 2. A Deb est enim omnis medela, et
toute guérison, et le médecin reçoit des a rege accipiet donationem.
présents du roi.
3. L a science du médecin lui fera 3. Disciplina medici exaltabit caput
tenir la tête haute, et il sera loué en illius, et in conspectu magnatorum col­
présence des grands. laudabitur.
4. C’est le Très - Haut qui a pro­ 4. Altissimus creavit de terra medi­
duit de la terre les médicaments, et cam enta, et vir prudens non abhorrebit
l’homme sage n’aura pas de répugnance illa.
pour eux.

y est v ra i, e t fra n c. » Ils sont en o u tre p erm a­ I blesses e t y p ren d re g a rd e . — S i... n e q u a m , n o n


n e n ts .— V ita v ir i... (v e rs . 2 8 -2 9 ). C o n tin u atio n des... P lu s cla ire m e n t dans le g re c : E t v o is ce
des vers. 26 e t 27. U n h o m m e, qu elle que so it q u i est m a u v ais p o u r elle (p o u r to n âm e), e t ne
sa sagesse, ne d u re q ue peu de te m p s ; m ais le le lu i donne p as. — N o n e n im o m n ia ... D ’ap rès
peuple Israélite I n s tru it p ar ce sage d e v a it le sy ria q u e : T o u t m ets n’e st pas bon... — N o ti
d u re r to u jo u rs ( d ie s ... in n u m e r a b ile s ) , et p ro ­ a v id u s esse... (v ers. 32). L ’a u te u r passe à l ’o b jet
lon ger à Jamais la g lo ire e t les leçons de son p rop rem en t d it de c e t alin éa. Comp. x x x i , 12-25.
m aître ( s a p ien s... heredita b it...). — N o n te effuivdas est u n e lo cu tio n très ex p re s­
56° D u soin de la sa n té , des m a la d ie s , ot sive. — L a recom m an d atio n e s t en su ite m otivée
des h o n n eu rs à ren d re a u x m orts. X X X V I I , ( v e r s . 3 3 -3 4 ) ; i n m u ltis ... escis... in fir m ita s.
30- X X X V I I I , 24. L ’ in tem p éran ce p ro d u it des m aladies e t m êm e la
30-34. É v ite r l ’ in tem p éran ce. — F ill... Les m ort.
vers. 30 -3 1 se rv e n t d’in tr o d u c tio n ; le u r sens est C h a t. X X X V I I I . — 1 - 8 . De l’h o n n eu r dft
gé n é ra l en s o l, m ais le u r ap p lication spéciale au a u x m édecins. — Prop ter n ecessita tem ; la né­
s u je t Indiqué se fa it d’e lle -m ê m e . — T en ta a n i ­ cessité q u ’on a d’e u x e t d e le u rs rem èdes.
m a m ... S 'ép ro u ver, p ou r s a v o ir d e quoi l’on est I S u iv a n t le sy ria q u e : H onore le m édecin
c a p a b le ; n o ta m m e n t, p our co n n aître ses fal- I a v a n t que tu n’aies besoin de lu i. — Iliu m
208 E c c l i. XXX VITT, 5-12.

5. Nonne a ligno indulcata est aqua 5. L ’eau amère n’a - t - e lle pas été
amara ? adoucie par le bois?
6. Ad agnitionem hominum virtus il­ 6. Leur vertu est faite pour être con­
lorum ; et dedit hominibus scientiam nue des hommes, et le T rès-H au t en a
Altissim us, honorari in mirabilibus suis. donné la science aux hommes, afin qu’ils
soient honorés par ses merveilles.
7. in his curans m itigabit dolorem ; et 7. Par elles on apaise la douleur en la
unguentarius faciet pigmenta suavitatis, guérissant ; le pharmacien en fa it des
et unctiones conficiet sanitatis, et non compositions agréables, et il compose
consummabuntur opera ejus. des onctions qui rendent la san té, et il
diversifie son travail en mille manières.
8. Pax enim Dei super faciem terræ. 8. Car la paix de Dieu s’étend sur la
surface de la terre.
9. F ili, in tua infirmitate ne despicias 9. Mon fils, si tu tombes m alade, ne
te ipsum ; sed ora Dominum, et ipse te néglige pas toi-m êm e; mais prie le
curabit te. Seigneur, et il te guérira.
10. Averte a delicto, et dirige manus, 10. Détourne-toi du péché, redresse
et ab Omni delicto munda cor tuum. tes mains et purifie ton cœur de toute
faute.
11. Da suavitatem , et memoriam si­ 1 1 . Offre un encens de bonne odeur
m ilaginis, et impingua oblationem, et et l’oblation de fleur de farine, et que
da locum medico. ton sacrifice soit généreux ; donne en­
suite accès au médecin.
12. Etenim illum Dominus creavit; et 12. Car c’est le Seigneur qui l’a créé ;
non discedat a te, quia opera ejus sunt qu’il ne te quitte donc point, parce que
necessaria. son art t’est nécessaire.

ereavit... A u lr e m o tif, to u t su rn a tu rel : h o n o rer D ’après la V n lg a te , la v e r tu des m éd icam en ts.


dans le m édecin C elu i q u i lui a co m m u n iqu é D ans le g r e c , ce p rem ier m em b re du v ers. 6 est
son h ab ileté e t q u i d o nn e de l’efficacité à ses ra tta ch é a u v e rs . 5 : D’eau n’a - t - e l l e pas été
p rescrip tion s (v e rs . 2»), — A rege... d on a tio n em . ad o u cie p ar le bols p ou r qu e sa v e r tu (du bols)
P a n s l ’a n tiq u ité , les h ab iles m éd ecin s é ta ie n t, fû t -connue? D ’où 11 s u it que le bols en qu estion
p lus encore qu’ au jo u rd ’h u i, en gra n d h o n n eu r p osséd ait, an m oins Jusqu’à un ce rta in d e g ré ,
la fo rce d ’a ssa in ir les e au x. De m iracle de M ara
su bsiste qu an d m êm e, p u isqu ’ il fa llu t u n e in d i­
ca tio n spéciale du S e ig n e u r p ou r co n n aître ce tte
su b sta n ce m erveilleu se. — H o n o r a ri (n m ir a b i­
lib u s. C .- à - d ., selon l ’opinion la p lu s probable :
afin que les m édecins so ien t honorés p a r l ’h e u ­
reu se ap p lication des rem èdes. — I n h is cu r a n s...
( v e r s . 7 ) . D é ta ils p itto re sq u e s, p ou r d é crire des
ré s u lta ts que p ro d u it u n bon m édecin. — P a x
e n im D el... ( v e r s . 8 ). U n d e rn ie r m o t, afin de
re le v e r l ’œ u v re de D ieu en ton tes ces choses.
D ’après le g r e c : C ’e s t,u n e p a ix s u r la face de
la terre.
9 - 1 6 . C o n d u ite à te n ir dans les m alad ies. —
N e d e sp ic ia s. L e g re c n 'a pas les m ots te ip s u m .
Va»es assyrien » c o iile u a u l d es m édicam en ts. L e sens e st d o nc : Q uand tu es m a la d e , ne m é­
( A n tique bas-relief.) p rise p as le m éd ecin e t les rem èdes. — O ra
D o m in u m . A jo u te r les m oyen s su rn a tu re ls à
aup rès des rois e t des p rin ce s, q u i en co u ra ­ ce u x de la n a tu re . — A verte a delicto : ca r sou­
ge a ie n t v olon tiers leurs ta len ts. — D is c ip lin a v e n t la m alad ie est u n ch â tim e n t d ire c t du
( g r e c : la scie n c e )... ex a lta b it ca p u t. C .- à - d . le péché. C f. M a tth . i x , 2 ; Joan . v , 1 4 , etc. —
co n d u ira a u x p lus h au tes d ign ités. — A ltis s im u s D irig e m a n u s . M étap h ore s ig n ific a tiv e : ren d re
cr e a v it... ( v e r s . 4 ). A v o ir confiance en lu i , ca r d ro ite s , c . - à - d . p u res e t p a rfa ite s , ces m ains
les rem èdes q u ’il p re s crit v ie n n e n t de D ieu lu l- qn e l’ in lq u lté a v a it en q u elq u e so rte recourbées.
m êm e. — N o n n e a lig n o ... ( vers. 6 ). P re u v e de — D a su a v ita te m (vers. 1 1). A p a ise r D ieu p ar
l’assertion q u i p récèd e, e m p ru n tée à l ’h lsto lre la su a v e o d eu r ( e ù w o la v ) des sacrifices. — M e­
sain te. C f. E x . x v , 25. A M a ra , M oïse Jeta dans m o r ia m . A u tr e expression figu rée p ou r d ésign er
les e a u x sau m â tres un bols m y s té rie u x q u i les les o ffran d es litu r g iq u e s , q u i rapp elaien t à Dieu
ren d it douces et notables. — V ir tu s illo r u m . le s o u v e n ir du donateu r. C f. L e v . u . 2 , 9 , 1 6 ;
Eccu. X X X V I I I , 13-17. 209

13. Il Tieiidru un temps où tu torn- 13. Est enim tempus quando in manus
b iias entre leurs mains; illorum incurras ;
14. et ils prieront eux-m êm es le Sei­ 14. ipsi vero Dominum deprecabuntur,
gneur, afin qu’il envoie par eux le sou­ ut dirigat requiem eorum, et sanitatem ,
lagement et la santé, à cause de leur propter conversationem illorum.
vie sainte.
15. L ’homme qui pèche en présence 15. Qui delinquit in conspectu ejus qui
de celui qui l’a créé, tombera entre les fecit eum , incidet in manus medici. '
mains du médecin.
16. Mon fils, répands des larmes sur 16. F ili, in mortuum produc lacrymas,
le mort, et m ets-toi à pleurer comme un et quasi dira passus incipe plorare ; et
homme qui a souffert des choses cruelles ; secundum judicium contege corpus illius,
ensevelis son corps selon qu’il convient, et non despicias sepulturam illius.
et ne néglige pas sa sépulture.
17. A cause des mauvais propos, la­ 17. Propter delaturam autem amare
m ente-toi amèrement sur lui pendant fer luctum illius uno die, et consolare
un jo u r; puis console-toi de ta tris­ propter tristitiam ;
tesse ;

v , 1 2 , etc. — I m p in g u a ob la tio n em . L e greo 18 -2 4 . D e vo irs à l ’é g a rd de3 m orts. T ra its


ajou te : Com m e n 'é ta n t p lus. C .- ù - d . : con d uis- p lein s de d élicatesse ; ia relig io n e st u n e m ère
toi à la façon d ’u n hom m e q u i v a m o u rir, e t a u c œ u r te n d r e , q u i com prend e t fa v o rise les
q u i ne c r a in t pas de s’a p p a u v rir. — E t d a locum ... sen tim en ts les p lu s e x q u is de l’âm e. — F i l i , i n
U ser des m oyen s h n m ain s en m êm e tem ps que m o rtu u m ... In tro d u ctio n . Cf. x x i i , 1 0 ; J e r. i x ,
des d iv in s ; c a r rien n ’e s t p lu s co n fo rm e a u plan 1 7 - 1 8 , etc. — In cip e plora re. G rec : Com m ence
de D ieu ( eten im illu m D o m in u s..., vera. 12). la la m e n ta tio n , c . - à - d . l ’élo ge p la in tif d u dé-

C e rc u e il -jgyp t.en o u . e r t , t-ib san * v o ir la m om ie e n ie io p p e e . (D 'a p rè s ies m on u m en ts.)

— E s t... tem pus ( v e r s . 1 3 ). Qu’on le v e u ille ou ' fu n t , e n trem êlé de cris s tr id e n ts , à la m an ière
n o n , 11 est un jo u r où l’on tom be e n tre les 1 o rien ta le. — S e cu n d u m ju d ic iu m . L e g re c a jo u te
m ains des m édecins. D’ap rès le g rec : H y a un le p ron o m « e ju s ». P a r co n sé q u e n t, selon ce
tem ps o ù e n t r e leurs m ain s aussi il y a la bonne q u i lu i est dû. — Contege co rp u s...: au m oyen
o d eu r ( s ù w S t a , com m e au vers. l l a ). Cela si- des b a n d e le tte s , du su aire e t du lin ceu l u sités
e n tle que les m édecin s e u x -m ê m e s d ev ro n t de to u te a n tiq u ité ch ez les H éb reu x . — X o n
o ffrir à D ieu des s a c rific e s , p o u r q u 'il les assiste d esp lcin s. G re c . : N e n é g lig e pas. C’é t a it , en
au x m om ents où ils o n t besoin de lu m ières spé­ e ffe t, un d e v o ir sacré. — P rop ter d e la tu r a m ...
ciales. — R eq u iem : la cessation de la m alad ie. (v ers. 17) : à cau se des m au vais propos que l’on
— Propter co n versa tion em . G rec : en v u e de la p o u rr a it ten ir, si ce lu i au q u el la m o rt a ra v i
v ie ; c . - à - d . p o u r p ro lo u g er la v ie du m alade. une personne ch ère n ’en tém o ig n a it au cu n e d o u ­
— Q u i d elin q u it... ( v e r s . 1 5 ). C o n clu sio n , qui leu r. A p rè s a v o ir p erm is le d e u il, le m oraliste v a
ray polie la rxmsée énoncée au v e rs. 10. m ain te n an t en b lâm er les excès. — E t co n so la re^
Com m en t. — Y .
14
210 E ccli . X X X V I I T , 18-20.
18. et fac luctura secundum meritum 18. et fais le deuil selon le mérite de
ejus uno die, vel duobus, propter detra­ la personne, un jour ou deux, pour ne
ctionem. point donner lieu à la médisance.
19. A tristitia enim festinat mors, et 19. Car la tristesse fa it accourir la
cooperit virtutem , ct tristitia cordis flectit mort et enlève l’énergie, et l’abattement
cervicem. du cœur fait courber la tête.
20. In abductione permanet tristitia , 20. La tristesse s’entretient dans la
et substantia inopis secundum cor ejus. solitude, et la vie du pauvre est telle
qu’est son cœur.
21. Xe dederis in tristitia cor tuum, 21. Ne livre pas ton cœur à la tris­
sed repelle eam a te , et memento novis­ tesse; mais éloigne-la de toi, et sou­
simorum. viens-toi de ta fin dernière.
22. Noli o b livisci, neque enim est 22. Ne l’oublie point, car il n’y a pas
conversio; et huic nihil proderis, et te de retour ; tu ne seras pas utile au mort,
ipsum pessimabis. et tu te feras du mal à toi-m êm e.
23. Memor esto judicii mei ; sic enim 23. Souviens-toi de mon sort, car le
erit et tuum. Mihi heri, et tibi hodie. tien sera semblable. Hier à m oi, et h
toi aujourd’hui.
24. In requie mortui requiescere fac 24. Quand le mort repose, laisse re­
memoriam ejus, et consolare illum in poser son souvenir, et console-le au dé-
exitu spiritus sui. I art de son âme.
25. Sapientia scribæ in tempore vacui­ 25. L e docteur de la loi recueille la
tatis, et qui minoratur actu sapientiam sagesse au temps de son loisir, et celui
percipiet. Qua sapientia replebitur qui s’agite peu acquerra la sagesse. De
quelle sagesse pourra se remplir
26. qui tenet aratrum, et qui gloriatur 26. celui qui tient la charrue, qui est

D ’après le g r e e , au co n tra ire : E t échauffe (rends- cède : é c a rte r du 8ui la tr is te s s e , p u isq u ’elle e st
tr è s v iv e ) la la m en tatio n .— S e cu n d u m m er itu m ... u n e chose si m au v aise . — M oyen de la rep ou sser
( v e r s . 1 8 ). G rec : selon sa d ig n ité . — ü n o d i e , d a n e le cas spécial q u i e st Ici tr a ité : m em ento
v el duotrus. P lu s h a u t , x x n , 1 3 , l ’a u te u r recom ­ n o v is s im o r u m ; la n écessité in é lu cta b le de la
m a n d a it un d euil de se p t jo u r s , p arce q u ’ il m o rt p ou r to u s les hom m es. — N equ e... conver­
s’a g issa it alo rs de trè s p roch es p aren ts e t de s io ( v e r s . 2 2 ). On ne re v ie n t pas d u to m b e a u ;
co u tu m es a n tiq u es a u x q u elles on ne p o u v a it les la rm e s n ’a llè g e n t p as ce tte lo i te r rib le . —
g u è re se s o u s tr a ir e ; ici le s u je t tr a ité e st p lu s M em o r esto... ( v e r s . 2 3 ). Le m o rt est m is en
g én éra l e t co n cern e to u tes les ca té g o ries de d é ­ scène d’u n e m an ière d ra m a tiq u e , e t 11 e st censé
fu n ts . — A t r is t itia e n im ... ( v e r s . 19). R aison s ad resser ce g ra v e la n g a g e à ce u x q u i se d ésolen t
de ne pas p le u rer trop lo n gtem p s e t tro p a m è­ s u r lu i. P re u v e trè3 fo rte en fa v e u r du d ogm e
rem e n t les m o rts , c .- à - d . fâ c h e u x effets d’n ne de l'Im m o rtalité de l ’âm e. — M ih i h e r i,... tib i
tristesse p rolon gée : elle p e u t am en er la m o r t, h od ic. D o n c, songe a v a n t to u t à te p ré p a re r.
e t elle b rise les fo rces ( co op erit...). — F le ctit Saisissan te leçon. — I n req u ie m o rtn l... (v e rs. 24).
cervicem . T r a it p ittoresq u e : elle fa it p en ch er la L o rsq u e le d é fu n t a é té déposé dans le to m beau ,
tê te . — I n a bduction e... ( v e r s . 20 ). Ces m ots cesser de s’afflige r à l’excès. — C onsolare iliu m ...
o n t été in te rp ré té s de bien des m a n ières, e t ils P lu t ô t , d’ap rès le g re c : Sols con solé à son su je t,
fo rm e n t encore a u jo u rd 'h u i un p e tit prob lèm e parce qu e son souffle l ’a q u itté . C.-à-d. q u ’il est
e x é g é tlq u e . S u iv a n t les un s ; Si l ’on dem eure e n tré dans u n e v ie m eilleu re.
d an s l’ isolem ent à la su ite d’une p erte c r u e lle , 57° L a sages=e est p lu s estim ab le q u e tous
la triste sse n ’en e st que p lus in c u ra b le. Selon les a r ts e t to u te s les in d u stries. X X X V I I I ,
d ’a n tre s : D ans l’é p reu ve (è7taY n > Y Ïj), la t r is ­ 2 5 - X X X T X , 15.
tesse dem eure. C ’e st là le sens le p lus v ra is e m ­ 2 5 - 3 f. L ’é tu d e de la sagesse dem ande tro p de
blable. S u iv a n t la-leçon d u g re c o rd in aire : A p rè s calm e p ou r que les artisa n s o rd in aires p u issen t
q u e le ca d av re a été em p o rté, la tristesse d isp a ­ s’y liv re r. — S a p ie n tia ... In tro d u ctio n (v e rs. 25).
r a it aussi. R éflexio n q u i p a ra ît étran g e. — M êm es Seribce a Ici le sens spécial de le ttré . — I n tem
d ifficu ltés d’in te rp rétatio n à propos u e l ’h é m is ­ p o re v a c u ita tis . T rè s é lé ga m m e n t dans le g r e c :
tic h e s u iv a n t : et s u b s ta n tia i n o p i s ... L e la tin b i eù x o u p tx <r/o).r|î, au tem ps opp ortu n du
sem ble s ig n ifie r que les alim en ts d u p a u v re sont lo isir. — Q u i m in o r a tu r a c tu : l ’hom m e d é g ag é
ce que les fa it l ’é ta t de son cœ u r : dans la jo ie, des o ccu p a tio n s e x té rie u re s q u i tro u b le n t l’es­
ii les tro u v e à son g r é ; dans la tr is te s s e , 11 s’ en p rit. L e s rabbin s o n t des sen ten ces sem blables :
p la in t. On lit dans le g re c : E t la v ie du p a u v re D im in u e tes o cc u p a tio n s , e t a p p liq u e -to i à la
e st co n tre son c œ u r ; o u , d ’ap rès une a u tre le ­ lo i, e tc. — Q ua sa p ien tia ... V e rse ts 26 e t ss. :
çon : est la m aléd iction de son cœ u r. — N e exem p les à l ’ap p u i de ce p rin cip e. L ’a u te u r d é ­
deilcris... (v e r s . 2 1 ) . D éduotlon de ce qui p ré- c r it en term es d ra m a tiq u e s la vie de plusieurs
E c c u. X X X V I I I , 27-34. 211
fier de l'aiguillon, qui stimule les bœufH, in jaculo, stimulo bores agitat, et cou
et partage constamment leurs travaux, versatur iu operibus eorum, et enarratio
et qui ne s’entretient que des petits des ejus in filiis taurorum ?
taureaux?
27. Il applique son cœur à retourner 27". Cor suum dabit ad versandos sul­
les sillons, et ses veilles à engraisser des cos, et vigilia ejus in sagina vaccarum.
vaches.
28. Il eu est de même du charpentier 28. Sic omnis faber et architectus, qui
et de l’architecte, qui passe à son travail noctem tanquam diem transigit ; qui
la nuit comme le jour ; de celui qui sculpit signacula sculptilia, et assidui­
grave les cachets ciselés, et qui s’ap­ tas ejus variat picturam ; cor suum dabit
plique à diversifier ses dessins ; il met in similitudinem picturæ , et vigilia sua
6on cœur h reproduire la peinture, et il perficiet opus.
achève son ouvrage dans les veilles.
29. T el aussi le forgeron assis près de 29. Sic faber ferrarius sedens juxta
l’enclume, et considérant le fer qu’il incudem , et considerans opus ferri ; v a ­
met en œuvre ; la vapeur du feu lui des­ por ignis uret carnes ejus, et in calore
sèche les chairs, et il résiste il l ’ardeur fornacis concertatur.
de la fournaise.
30. Le bruit du marteau frappe sans 30. Vox mallei innovat aurem ejus, et
cesse son oreille, et son œil contemple contra similitudinem vasis oculus ejus.
le modèle de l’objet qu’ il prépare.
3 1. Il met son cœur à achever son 31. Cor suum dabit in consummatio­
ouvrage, il l ’embellit dans ses veilles et nem operum, et vigilia sua ornabit in
le rend parfait. perfectionem.
32. Tel aussi le potier assis à, son tra­ 32. Sic figulus sedens ad opus 6uum,
vail, et tournant la roue avec ses pieds ; convertens pedibus suis rotam ; qui in
il est dans un souci continuel pour ce sollicitudine positus est semper propter
qu’il fait, et tout son ouvrage est compté. opus suum, et in numero est omnis ope­
ratio ejus.
33. De son bras il façonne l’argile, 33. In brachio suo formabit lutum, et
et il en rend la masse flexible avec ses ante pedes suos curvabit virtutem suam.
pieds.
34. Il met son cœur à en achever le 34. Cor suum dabit ut consummet li-

catégorles d’a r tis a n s , p o u r d ém on trer q u ’elle ne Son atte n tio n est de m u ltip lie r la v a rié té . Il
le u r p erm et p oin t de se liv r e r à la rec h erch e de s’ap p liq u e à In ven ter de n o u ve a u x dessins. —
la sagesse sp é c u la tiv e . Ce p assage en tie r est Cor... i n s im ilitu d in e m ... G rec : à ren d re l’Im age
r y th m é , e t se su b d iv ise en q u a tre stro p h es, sem blable (au m odèle proposé). — S ic fa b e r fe r ­
m unies ch acu n e d ’un re fra in ( v e r s . 27, 28«, r a r iu s ... T ro isièm e stro p h e : les fo rgero n s ( v e r ­
3 1 , 34). — Q u i tenet a r a tr u m . P rem ière stro p h e : sets 2 9 - 3 1 ) . — S ed ens ju x t a ... Ils tr a v a illa ie n t
le la b o u reu r (v e r s . 26-27 ). — G lo r ia tu r in j a ­ o rd in aire m e n t a s s is , com m e le m o n tre n t les m o­
cu lo. Ce tr a it n’est pas en tière m en t <(énué d ’iron ie. n u m en ts é g y p tie n s. — C o n sid era n s op u s... : le
— C o n v ersatur... L e greo àva<jTp£q?ép.£vo; est fe r q u i ch a u ffe dans la fo u rn aise. — V a por...
encore plus p ittoresq u e : se re to u rn a n t encore uret... D éta ils trè s c a ra c té ris tiq u e s , bien ch o isis.
et encore. — E n a r r a tio ejus... C h acun p arle v o ­ — Y o x m a lle i in n o v a t... C .-à-d . : re te n tit co n ­
lontiers de ce qui l ’oecupe e t le p réoccup e sans sta m m en t à ses oreilles. — V a sis. H ébraïsm e
ce sse.— Cor... a d versa n d os...Yo\\h le b u t d e to u te (fc’ l i ) : l’o b je t q u 'il e st occu pé à fa b riq u e r. —
la v ie du lab o u reu r. E t a u s s i, s a g in a v a cca ru m . S ic flg u lu s ... Q u atrièm e stro p h e : le p o tie r (v e r­
— S ic o m n is ... Seconde stro p h e : les charpen- sets 3 2 -34 ). — C onvertens ped ibu s... ro ta m . C f.
.lers e t les g ra v e u r s ( v e r s . 28 ). — F a ber. L e J e r. x v n i , 3 , e t Y A tl. arch., pl. x l y i i i , flg. 6 ;
g re c t I'/. t w v d ésign e p lu s co m m u n ém en t le pl. x l i x , flg . 1 ; pl. e x , flg . 10. — I n s o llic it u ­
« fab er lig n a riu s », c.-à-d. le ch a rp en tie r. — A r ­ d in e p o situ s... C ra in te p erpétu elle de m an qu er
ch itectus : le co n stru cte u r q u i m et lu i-m ê m e la son œ u v re si d élicate. — I n n u m e ro ... operatio
m ain au tr a v a il, p lu tô t q ue l ’a r ch ite cte m oderne, ejus. Il fab riq u e u n n om bre d éterm in é de chaque
qu i se borne à d irig e r, à Inspecter. — N octeni sorte d ’o b je ts , co n fo rm ém en t a u x com m andes
ta n q u a m ü lem ... Môm e d u ra n t la n u it 11 songe q u ’il a r e ç u e s .— A n te pedes su os... ( v e r s . 33b).
an xieusem en t au la b eu r du len d em ain. — Q u i A llu s io n , d ’ap rès quelques e x é g è te s , à la p ré p a ­
tcu ip it... On passe m ain te n an t au g ra v e u r . — ra tio n de l ’a r g ile , d o n t le p o tie r b ro y a it e t pé­
S ig n a c u la s c u lp tilia . G rec -• les g ra v u r e s des trissa it la m asse a v e c ses pieds. Cf. Is. x l i , 26.
caahets. — A ss id u ita s ... v a ria t... D 'après le g re c : Selon d ’a u t r e s , sim ple p o rtra it de l’o u v rie r cou rb e
212 E cc u . X X X V I I I , 35 39.

niliunom , et vigilia sua nmmlabit forua- vernis, et il emploie ses veilb-s à net­
cem. toyer son fourneau.
35. Ornneb hi in manibus suis spera­ 35. Tous ces hommes ont confiance
verunt, et unusquisqiie in arte sua sa­ en leurs mains, et chacun d’eux est sage
piens est. dans son art.
36. Sine his omnibus non ædificatur 36. Sans eux tous aucune ville ne se­
civitas ; rait bâtie ;
37. et non iuhabitabunt, nee inambu­ 37. on n’y habiterait et on n’y voya­
labunt; et in ecclesiam non transilient. gerait pas ; mais ils n’entreront point
dans les assemblées.
38. Super sellam judicis non sedebunt, 38. Ils ne seront point assis sur le
et testamentum judicii non intelligent, siège du ju g e , et ils ne comprendront
neque palam facient disciplinam et ju ­ pas les lois des jugem ents; ils n’ensei­
dicium, et in parabolis non invenientur; gneront pas les doctrines et les règles
de la vie, on ne les trouvera pas là. où
l’on parle en paraboles ;
39. sed creaturam ævi confirmabunt, 39. mais ils maintiennent les choses
et deprecatio illorum in operatione artis, de ce mondo, et leur prière a pour objet
accommodantes animam suam, et con­ les travaux de l’art ; ils y appliquent leur
quirentes in lege Altissim i. âm e, et ils tâchent de vivre selon la
loi du Très-H aut.

s u r son o u v ra g e . — L in itio n e m ( v e r s . 3 4 ) : de le u r in d u strie ( i n a rte s u a ) — S in e h is ...


le v ern is d o nt on en d u isa it ce rta in e s p oteries n o n aedificatur... Ils fo rm e n t « les élém en ts es­
a v a n t de les m ettre dans le fo u r. — M u n d a b it sen tiels d ’une co m m u n au té civ ilis é e ». — N o n
iu h a b it a b u n t... (v e r s . 3 7 ).
Sans e u x , les hom m es ne
p o u rraie n t n i se lo g e r ni
v o y a g e r, e t ce p en d an t on ne
fa it g u è re à ces a rtisa n s
''jj- n n eu r de les p en d re p our
co n seillers p u b lic s , de les
n om m er m em bres d e l’a s ­
sem blée des n otables ( i n eo-
clesia m ..., s u p e r sella m ..„ ) .—
T e sta m en tu m j u d i c i i ( v e r s .
3fci>). P ro b a b le m e n t, les p rin ­
cipes ju d ic ia ire s su r lesquels
se b a saien t les sentences des
ju ge s. — P a la m fa c ie n t a
ici la sign ificatio n d’en seign er
p u b liq u em en t. — I n p a r a ­
bolis non in v e n ie n tu r . Ils ne
sont ap tes n i à com pren dre
ni à com poser ces œ u v re s
d élicates de l’e sp rit. — Sed ...
c o n fir m a b u n t... ( v e r s . 3 9 ).
L ’ a u te u r re v ie n t à ce q u ’ ils
p eu ven t fa ire : Ils afferm issen t
e t co n so lid en t les choses m a­
térielles ( cr ea tu ra m aeri ) ,
qu i o n t besoin d’ôtre p erpé­
tu e lle m e n t ren ou velées. —
D epreratio U lo r u m ... L e u rs
P o 'ie r Ce Palestine p rières o n t p ou r ob jet to u t
ce q u i co n cern e le u r a r t ,
ttrnn eem ; de so rte q u e rien ne p uisse endom ­ m ais non les In térêts su p é rie u rs. — A cco m m o d a n ­
m a g er les vases soum is an feu. t e s ... D ans le g r e c , ce tte seconde m o itié du
35-39. Q uoique ces diver= a rtisa n s so ien t très vers. 29 se rapp orte a u x sages dont il v a ê tre
habiles e t nécessaires au x a u tres h o m m es, iis question au d éb u t du ch a p itre s u iv a n t, e t se rt
ne sa u ra ie n t a c q u é rir la sagesse p rop rem en t ain si de tra n sitio n . L itté r a le m e n t : A la d iffé ­
d ite. — O m n es h i... t vers. 3 5 ). R éc a p itu la tio n . rence de ce lu i qu i liv re son Ame à 1» loi du
— U n u sq u isq u e ... sa p ien s est : m ais d’une sa ­ T r è s - H a u t , e t q u i la m é d ite .
gesse trèa lim it é e , q u i ne dépasse pas les bornea
E c c li. X X X I X , 1 - 13. 213

CHAPITRE XXXIX

1. Le sage recherchera la sagesse de 1. Sapientium omnium antiquorum


tous les anciens, et il fera son étude exquiret sapiens, et in prophetis vaca­
des prophètes. bit.
2. Il retiendra les instructions des 2. Narrationem virorum nominatorum
hommes célèbres, et il pénétrera aussi conservabit, et in versutias parabolarum
dans les mystères des paraboles. simul introibit.
3. Il recherchera les secrets des pro­ 3. Occulta proverbiorum exquiret, et
verbes, et il s’entretiendra des énigmes in absconditis parabolarum conversabi­
dos paraboles. tur.
4. Il servira au milieu des grands, et 4. In medio magnatorum ministrabit,
il paraîtra en présence du prince. et in conspectu præsidis apparebit.
5. Il passera dans le pays des nations 5. In terram alienigenarum gentium
étrangères, et il éprouvera ce qui est pertransiet; bona enim et mala in homi­
bien et mal parmi les hommes. nibus tentabit.
6. Il appliquera son cœur à veiller 6. Cor suum tradet ad vigilandum di­
dès le matin auprès du Seigneur qui l’a luculo ad Dominum, qui fecit illum , et
créé, et il priera en présence du Très- in conspectu Altissim i deprecabitur.
Haut.
7. Il ouvrira sa bouche pour la prière, 7. Aperiet os suum in oratione, et pro
et il demandera pardon pour ses péchés. delictis suis deprecabitur.
8. Car si le souverain Seigneur le 8. Si enim Dominus magnus voluerit,
veut, il le remplira de l ’esprit d’intel­ spiritu intelligentiæ replebit illum ;
ligence,
9. et alors .il répandra comme la pluie 9. et ipse tanquam imbres mittet elo­
les paroles de sa sagesse, et il glorifiera quia sapientiæ suæ, et in oratione confi­
le Seigneur dans la prière. tebitur Domino.
10. Il réglera ses conseils et sa doc­ 10. E t ipse diriget consilium ejus et
trine, et il méditera les secrets de Dieu. disciplinam , et in absconditis suis consi­
liabitur.
1 1 . Il publiera les instructions de sa 11. Ipse palam faciet disciplinam do­
doctrine, et il mettra sa gloire dans la ctrinae su æ , et in lege testamenti Domini
loi de l ’alliance du Seigneur. gloriabitur.
12. Beaucoup loueront sa sagesse, et 12. Collaudabant multi sapientiam
il ne sera jam ais oublié. ejus, et usque in saeculum non delebi­
tur.
13. Sa mémoire ne s’effacera point, et 13. Non recedet memoria ejus, et no­
son nom sera honoré de génération en men ejus requiretur a generatione in f e ­
génération. nerationem.

CH Ar. X X X I X . — 1 - 1 5 . É lo g e du sag e. M a­ v o ya ges. C f. x x x r v , 11 - 1 2 . — Cor s u u m ... II


gn ifiq u e ta b le a u . — S a p ie n tia m ... a n tiq u o r u m ... v a , p o u r se fo rm er, à u n e école en core p lu s re­
L ’ é criva in sacré m en tio n n e d’abord l’o b je t des le v é e , q u i co n siste dan s l'u n io n k Dieu p a r la
étu d es co n sta n tes d u v r a i sage : ce s o n t, après m é d ita tio n e t la p riè re ( v e r s . 6 - 1 1 ) . C f. Sap. '
la loi d iv in e (cf. x x x v n i , 39cd) , les œ u v res des ! v i , 13 et s s .; v u , 7 ; v m , 2 1 . — E t ipse ta n ­
an cie n s, e t s u rto u t les o racles p rop h étiq u es ( i n q u a m im b res... (v e rs. 9). B elle m étaph ore. D iv i­
p r o p h e tia ...). — I n v ersu tia s p a ra b o la i-u m ... n em en t I n s tr u it, Il d éversera s u r les au tres
* G’é ta lt la science la p lu s à la m ode p arm i les l ’ab on d an ce de ses co n n aissan ces. — E t ipse
H ébreu x de sa v o ir p arler en sen ten c es, de p ro ­ d irig e t... ( v e r s . 1 0 ). I l sau ra au ssi d irig e r p a r­
poser des én igm es e t de les réso u d re. » Cf. fa ite m e n t sa co n d u ite . — I n a bsco n d itis... G rec :
x x x v n i , 38; I I I R e g . x , 1 e t ss. ; P r o v . i , 3 , ete. I l m éd itera s u r ses m y stè re s (d o D ie u ) . — I n
— I n m ed io m a g n a to ru m ... ( v e r s . 4 ). L e v ra i lege... g lo r ia b itu r ( v e r s . 1 1 ) . Il n ’am b itio n n era
sage se m et a u serv ice des g ra n d s, c a r il tro u v e pas d ’a u tre g lo ire . — C o lla u d a b u n t... V ers. 12-15 :
au p rès d’e u x des occasion s n om breuses de s’ ins­ la m ém oire d’un te l sage sera à ja m a is bén ie. —
tru ire . I n terrain a lien ig e n a ru m ... ( v e r s . 5 ). (lentes (v e rs . 1 4 ) : los p aïen s e u x -m ê m e s . E c ­
H e n tre p ren d , dans le mémo b u t , de lo in tain s clesia : l’assem blée des J u ifs . S i p e rm a n se rit...
214 E o c l i . XXXTX, 14-23.

14. Sapientiam ejus enarrabunt gen- 14. Les nations publieront sa sagesse,
tea. et laudem ejus enuntiabit ecclesia. et l’assemblée célébrera ses louanges.
15. Si permanserit, nomen derelinquet 15. Tant qu’il vivra, il aura plus do
plus quam m ille; et si requieverit, pro­ réputation que mille autres; et quand il
derit illi. se reposera, ce sera mieux.
16. Adhuc consiliabor ut enarrem, ut 16. Je veux encore publier ce"que je
furore enim repletus sum. médite, car je suis rempli comme d’une
sainte fureur.
17. In voce dicit : Obaudite m e, di­ 17. Une voix me d it: É cou tez-m oi,
vini fructus, et quasi rosa plantata super germes d iv in s, et portez des fruits
rivos aquarum fructificate. comme le rosier planté près des eaux
courantes.
18. Quasi Libanus odorem suavitatis 18. Répandez une suave odeur comme
habete. le Liban.
19. Florete flores quasi lilium , et dato 19. Portez des fleurs comme le lis ;
odorem, et frondete in gratiam ; et col­ exhalez votre parfum , émettez de gra­
laudate canticum , et benedicite Domi­ cieux rameaux ; chantez un cantique de
num in operibus suis. louange, et bénissez le Seigneur dans
ses œuvres.
20. Date nomini ejus magnificentiam, 20. Proclamez la magnificence de son
et confitemini illi in voce labiorum ve­ nom, et glorifiez-le par les paroles de
strorum, et in canticis labiorum, et vos lèvres, et par les chants de votre
citharis ; et sic dicetis in confessione : bouche, et au son des harpes, et vous le
célébrerez en ces termes :
21. Opera Domini universa bona valde. 21. Les œuvres du Seigneur sont toutes
souverainement bonnes.
22. In verbo ejus stetit aqua sicut 22. A sa parole l ’eau s’est tenue comme
congeries, et in sermone oris illius sicut un monceau, et à un mot de sa bouche
exceptoria aquarum ; il y a eu comme des réservoirs pour les
eaux ;
23. quoniam in præcepto ipsius pla­ 23. car à son commandement tout de­
cor fit, et non est minoratio in salute vient favorable, et le salut qu’il donne
ipsius. “ devient inviolable.

( v e r s . 1 5 ) . S’ il v it lo n g te m p s , 11 a c q u e rra p lu s très gra cieu ses p o u r rep résen ter les fleu rs e t les
de g lo ire q u e m ille hom m es o rd in aires. — S i fr u its sp iritu els qu e p o rte ra qu ico n q u e se ren d ra
req u ieverit... S’ il m e u rt p ro m p te m e n t, 11 n’en docile à l ’ in v ita tio n du fils de S ira c b . — O d o­
sera pas m oins célèb re (p r o d e rit i l l l ). rem s u a v ita tis ... L e s cèdres e t les a u tre s p lan tes
58° L o u a n g e à D len p o u r to n tes ses œ u v re s , arom atiq u es du L ib a n rép an d en t une su av e od eu r.
so it q u ’elles s erv e n t à récom p enser les b o n s , so it — L es m ots et fro n d ete i n g ra tia m m an q u en t
q u ’elles a ie n t p our b u t de c h â tie r les Im pies. dans le g re c . — B en ed icite... in op erib u s... ( v e r ­
X X X IX , 16 -4 1. set 19°). T h è m e du ca n tiq u e q u e les p ie u x Is ra é ­
A n tr e p age très rem arqu able. C’est un h ym n e lites so n t in v ité s à ch a n te r. — I n cith a r is . L e
très élo q u en t en l’h o n n eu r de la d iv in e sagesse. g r e c y .tv o p a i; a é té ca lq u é s u r l ’h ébreu k in n ô r ,
16 -2 0 . L es Justes so n t in v ité s à cé léb rer la nom d’ u.ie h arp e a u x p e tite s d im ensions. — S ic
p erfectio n des œ u v re s de D ieu . — A d h u c co n si­ d ic e tis ... T ra n sitio n Im m édiate au ch a n t de
lia b o r... E n tré e en m atière. P lu s clairem e n t dans louange.
le greo : Je racon terai e n co re , a y a n t m éd ité. 2 1 -2 6 . D ieu e st ad m ira b le dans ses œ u v re s , e t
L ’a u te u r se propose d o nc de p u b lier d’a u tres la n a tu re e n tiè re lu i o b é it. — O pera... v a ld e
m e rv e ille s , f r u it de ses profon des e t sain tes r é ­ bona. É ch o de G en. i , 31. Le g re c ajo u te : E t
flexions. — ü t fu r o r e e n im ... I l n om m e ain si la to u t ce q u ’il com m ande a u ra lieu en son tem ps.
sain te a rd e u r qui le re m p lis s a it, h la faço n des C f. N u m . x x m , 37. — In verbo e j u s ... U n
p rophètes. L e te x te g re c a u n e to u t a u tre leçon : exem p le fra p p a n t p ou r m o n tre r com m ent la n a ­
C ar Je suis rem pli com m e la lu n e à son plein. tu r e est docile a u x ord res de D ieu . — S tctit
L e tr a d u c te u r la tin a u ra lu S to u -q v ta , fu r e u r a/pua... D ivers In terp rètes ra p p o rten t ces m ots
d iv in e , ta n d is que la leçon a c tu e lle e st Sr/op/r,- a u x passages m ira c u le u x de la m e r R o u g e ( E x .
v t a , le m ilieu d u m o is, la p lein e lun e. — I n x i v , 22 ) e t du J o u rd ain ( J o s . n i , 13 e t s s . ) ;
iv c e d ic it. Ces m ots, q u i s e rv e n t d’ in tr o d u c tio n , m ais 11 est p lu s p rob able q u ’ ils d é sign e n t la sé ­
sont om is dans le te x te g re c. — O ba udite..., d i ­ p ara tio n des e au x e t d u c o n tin e n t, a u d é b u t de
v in i fr u ctu s . D 'ap rès le g r e c : É co u tez - m o l, fils la création (G c n . i . 2 , 6 e t ss.-). L e second hé­
îa m ts. Q u a si rosa..., L ib a n u s ... M étaphores m istich e du vers. 22, et in serm one... excepto-
E c c u. X X X I X , 24-32. 915
24. Les œuvres de toute ehuir lui sont 24. Opera omnis carnis coram illo, et
présentes, et il n’y a rien de caché sca non est quidquam absconditum ab ocu­
yeux. lis ejus.
25. Son regard s’étend de siècle en 25. A sæculo usque in sæculuni respi­
siècle, et rien u’esi m erveilleux devant cit, fit niliil est mirabile in conspectu
lui. ejus.
2G. On ne peut pas dire : Qu’est-ce 2G. Non est dicere : Quid est hoc, aut
que ceci? ou : Qu’est-ce que cela? Car quid est istud ? Omnia enim in tempore
toutes les choses seront appelées en leur suo quærentur.
temps.
27. Sa bénédiction débordera comme 27. Benedictio illins quasi fluvius
un fleuve. inundavit.
28. E t comme le déluge a inondé la 28. Quomodo cataclysmus aridam in­
terre, ainsi sa colère sera le partage des ebriavit, sic ira ipsius gentes quæ non
nations qui ne l’ont pas recherché. exquisierunt eum hereditabit.
29. Comme il a changé les eaux en 29. Quomodo convertit aquas in sicci­
sécheresse et que la terre a été dessé­ tatem , et siccata est terra, et viæ illius
chée , et comme ses voies ont été viis illorum directæ sunt, sic peccatori­
trouvées droites par les siens, ainsi les bus offensiones in ira ejus.
pécheurs trouvent des sujets de chute
dans sa colère.
30. Les biens ont été créés pour les 30. Bona bonis creata sunt ab initio,
bons dès le commencement; de même sic nequissimis bona et mala.
les biens et les maux ont été créés pour
les méchants.
31. Ce qui est de première nécessité 31. Initium necessariæ rei vitæ homi­
pour la vie des hommes, c ’est l’eau, le num, aqua, ignis, et ferrum , sa l, la c,
feu, le fer, le sel, le lait, le pain de et panis sim ilagineus, et m ei, et botrus
fleur de farine, le miel, la grappe de rai­ uvæ , et oleum, et vestimentum.
sin, l ’huile et les vêtements.
32. Toutes ces choses sont des biens 32. Hæc omnia sanctis in bona, sic
pour les saints, et elles se changent en et impiis et peccatoribus in mala con­
maux pour les impies et les pécheurs. vertentur.

H a . . . , s 'e x p liq u e beaucoup m ieu x dans ce tte m en t coup ée à p a rtir du vers. 27 : Sa bén éd ic­
h ypothèse. — P la co r ( vers. 23 ) : le bon p la isir’ tion a in o n d é ..,, e t elle a e n iv ré la te rre com m e
de D ie u , e x é cu té a u ssitô t q u ’ il com m and e. — un d é lu g e ; de m êm e il fe ra h é rite r de sa colère
N o n ... m in o r a tio ... Quand le S eig n eu r v e u t les n atio n s... L e d é lu g e est donc sim p lem en t une
sau v er, p ersonne ne s a u r a it l ’en em pêcher. — seoonde m étap h o re p ou r m arqu er la rich esse de
Opera o m n is ca r n is... V ers. 2 4 -2 6 , sa science la b én éd ictio n d iv in e . — Quom odo... in s ic c ita ­
n’est pas m oins Infinie que sa puissance. — E t tem ( v e r s . 2 9 ). G rec : en e a u x salées. L e poète
n ih il... m ir a b ile... L ’ad m ira tio n e st o rd in a ire­ a p rob ablem en t en v u e la ru in e de Sodom e e t
m en t le f r u it de l ’ig n o ran ce ; ce lu i q u i sait des a u tres v ille s de la P en tap ole. L e s m ots et
to u t ne s ’étonne de rien . — N o n est dicere...: sicca ta est terra sont p rop res à la V u lg a te . —
Q u id est... ( vers. 26 , q n e le g r e c p lace à la VUs i lli u s v i i s ... O pposition to ta le e n tre ies
su ite du vers. 2 1 ) . P la in te au s u je t de la co n ­ œ u v res de D ie u e t celles des p é ch e u rs; aussi
d u ite de D ieu. E lle e s t a u ssitô t ré fu té e so m m ai­ leu rs In iq u ités o n t- e lle s sa colère pou r term e
rem ent : O m n ia ... in tem pore su o ... ; to u t a r riv e ( offen sio n es in ir a ...). L e g re c d it plus cla ire ­
à p o in t, au tem ps le p lu s p rcp lce . D ’ap rès le m en t : Ses v oies s .n t d ro ites p ou r les s a in ts ; de
grec : T o u te s choses, o n t é té créées p o u r leurs m êm e elles sont des su jets de ch u te p ou r les
usages. U sages en tièrem en t con fo rm es au pian m éch ants. Cf. Os. x iv , 9. — B o n a bon is... ( v e r ­
d iv in . I set 30). M êm e p ensée, a u tre m e n t exprim ée.
27 -3 7 . L es œ u v res de D ieu s e rv e n t ta n tô t à Com p. le v e rs e t 32, où elle sera encore p lus fo r ­
récom penser les b o n s , ta n tô t à c h â tie r les pé- te m e n t accen tuée. — N e q u is sim is ... et m a la . Lo
cnenrs. — B en ed ictio ... q u a s i flu v iu s ... : e x tr ê ­ g re c supprim e ici le m ot bona. — I n itiu m ...
m em ent abon dan te. C f. x x i v , 35 e t ss. — Q uo­ vita: ( v e r s . 3 1 ) . L is te In téressan te de3 choses
m odo ca ta cly sm u s... Selon la Y u ig a te , allusio n re ga rd ées alors com m e les p lu s nécessaires â la
p oétique au d élu ge p a r leq u el le S e ig n e u r c h â tia | vie. À u lieu de botrus u v æ , le g re c d it en la n ­
l'h u m an ité coupable. T o u s les au tre s péc-heurs g a g e fig u ré : le san g du raisin. C f. G en. x r .ix , 11 ;
su m ron t un so rt an a lo gu e : *1 a ira ... gentes... D eu t. x x x n , 14 ( d ’ap rès l'h é b re u ). — H æc... ■ *>>
V arian te dans le g r e c , où la phrase est au tre- I b o n a ,... in m a la ... (v e rs. 32). C f. Rom , v m , 28.
~w E c c l i . X X X I X , 33 — X L , 1.
33. Sunt spiritus qui ad vindictam 33. Il y a des esprits qui ont été créé*
creati sunt, et in furore suo confirmave­ pour îa vengeance, et dans leur fureur
runt tormenta sua. ils affermissent les tourments.
34. In tempore consummationis effun­ 34. Au temps de la consommation ils
dent virtutem, et furorem ejus qui fecit déploieront leur force, et ils apaiseront
iilos placabunt. la fureur de celui qui les a créés.
35. Ign is, grando, fam es, et mors, 35. Le feu , la grêle, la famine et la
omnia hæc ad vindictam creata sunt ; m ort, toutes ces choses ont été créées
pour la vengeance ;
36. bestiarum dentes, et scorpii, et 36. comme aussi les dents des bêtes,
serpentes, et rhomphæa vindicans in les scorpions et les serpents, et le glaive
exterminium impios. qui punit les impies jusqu’à l’exterm i­
nation.
37. In mandatis ejus epulabuntur, et 37. Toutes ces choses exécutent aveo
super terram in necessitatem praepara­ joie les ordres du Seigneur- elles se
buntur, et'in temporibus suis non præ- tiendront prêtes sur la terre au moment
terient verbum. nécessaire, et au temps voulu elles
obéiront exactement à sa parole.
38. Propterea ab initio confirmatus 38. C ’est pourquoi je me suis affermi
sum, et consiliatus sum , et cogitavi, et dès le commencement dans ces pensées;
scripta dimisi. je les ai considérées et méditées, et je
les ai laissées par écrit.
39. Omnia opera Domini bona, et 39. Toutes les œuvres du Seigneur
omne opus hora sua subministrabit. sont bonnes, et il produit chaque chose
quand l ’heure en est venue.
40. Non est dicere : Hoc illo nequius 40. On ne peut pas dire : Ceci est plus
est ; omnia enim in tempore suo com­ mal que cela; car toutes choses seront
probabuntur. trouvées bonnes en leur temps.
41. E t nunc in omni corde et ore col­ 41. E t maintenant, ensemble de tout
laudate, et benedicite nomen Domini. cœur et de bouche louez et bénissez le
nom du Seigneur.

C H A P I T R E XL

1. O c c u p a t io m a g n a c r e a t a e s t o m n i­ 1. Une grande préoccupation a été


b u s h o m in ib u s , e t j u g u m g r a v e s u p e r imposée à tous les hommes, et un joug
filio s A d a m , a d ie e x i t u s d e v e n t r e m a - pesant est sur les enfants d’Adam , de-

CTest que les bons p ro fiten t de to u t p our s’é le v e r 3 8 -4 1. C o n clu sion : n o u velle e x h o rta tio n à
k D ie u , ta n d is que les m éch ants a b u sen t de to u t. lo u e r D ieu a u s u je t de ses œ u vres. — C o n fir­
— S u n t s p ir itu s... L es vers. 33-37 d é criv e n t la m a tu s s u m . L e p oète se sen t de p lu s en p lu s
m an ière d o n t la n a tu re se m e t a u s erv ice du afferm i dans la pensée q u i le re m p lis s a it, dès le
S eig n eu r p o u r p u n ir les hom m es coupables. L es d é b u t (v e rs . 3 6 ), d’ un sa in t e n th o u siasm e , e t il
e s p rlt 3 créés ad. v in d icta m ne d iffèren t v ra ise m ­ v e u t e x h o rte r les hom m es a v e c u n n o u ve l en ­
b lablem en t pas des a n g e s , q u i s o n t si so u v en t tra in à ad m ire r les œ u v re s d iv in e s. — S c rip ta
m enclonnés d an s la B ib le com m e e x é cu te u rs des d im is i : le liv re e n tie r de l’ E c c lé s la s tlq n e , e t
d iv in es ven gean ces. C l. P s. l x x v i i , 4 , eto. Selon sp écia lem en t la p a rtie que nous étu d ion s. —
d’a u tre s c o m m e n ta te u rs, Ils rep résen tera ien t Ici O m n ia opéra... ( v e r s . 3 9 ). L e ca n tiq u e s ’ach è ve
les v e n ts e t les a u tre s fo rces n a tu relles én u m é­ com m e 11 a v a it com m encé. Comp. le v e rs. 21. —
rées a u x v e rs . 35 e t 36. — I n tem pore c o n su m ­ E t n u n c ... ( v e r s . 4 1 ) . E x h o rta tio n fin a le , q u i
m a tio n is ( v ers. 34 ). A l’ h eu re d écrétée p a r correspond à l’in v ita tio n des vers. 1 7 -2 0 .
Dieu p ou r la ru in e des p éch eurs. — I n m andar 59« M a lg ré les m isères q u i la re m p lisse n t, la
Ks... e p u la b u n tu r (v e r s . 3 7 ). G reo : Ils se r é ­ v ie de l ’hom m e s u r ce tte te rre est lo in d’ê tre
jouissent. Ces ag en ts n a tu re ls e x é c u te n t aveo sans joies. X L , 1 -2 8 .
joie e t em pressem en t les o rd res de le u r M a ître. O h a p . X L . — 1 - 7 . L es affliction s nom breuses
— In n ecessitatem : selon q u e le S e ig n eu r a u r a de la v ie h u m ain e. — O ccu pa tio ( e n m au v aise
Vesoln d’eu x. p a rt : la p e in e , le so u ci)... In tro d u ctio n et th em e.
E c c li. XL, 2-11. 217
puis le jour où ils sortent du sein de leur tris eorum usque in diem sepulturæ in
mère jusqu’au jour de leur sépulture, où matrem omnium.
ils rentrent dans la mère commune.
L*. Leurs pensées, les appréhensions de 2. Cogitationes eorum, et timores cor
leur cœur, les réflexions qui les tiennent dis, adinventio expectationis, et dies
en suspens, et le jour de la mort les finitionis,
troublent tous,
3. depuis celui qui est assis sur un 3. a residente super sedem gloriosam,
trône de gloire, jusqu’à, celui qui est usque ad humiliatum in terra in cinere;
couché sur la terre et dans la cendre ;
4. depuis celui qui est vêtu de pourpre 4. ab eo qui utitur hyacintho et portat
et qui porte la couronne, jusqu’à celui coronam, usque ad eum qui operitur lino
qui est couvert de toile grossière. Ce n’est crudo; furor, zelus, tumultus, fluctuatio,
que fureur, jalousie, inquiétude, agita­ et timor mortis, iracundia perseverans,
tion, crainte de la mort, colère perpé­ et contentio,
tuelle et querelles.
5. Sur leur couche même, au temps 5. et in tempore refectionis in cubili
du repos, le sommeil de la nuit boule­ somnus noctis immutat scientiam ejus.
verse leurs pensées.
6. L ’homme se repose si peu, que ce 6. Modicum tanquam nihil in requie,
n’est rien, pour ainsi dire, et ensuite dans et ab eo in somnis, quasi in die respe­
ses songes il est comme au jour où l’on ctus.
monte la garde.
7. Les fantômes qu’il voit en son âme 7. Conturbatus est in visu cordis sui,
l ’inquiètent; il est comme un homme tanquam qui evaserit in die belli ; in
qui fuit au jour du com bat; au moment tempore salutis suæ exsurrexit, et ad-
ou il est sauvé il s’éveille, et il admire mirans ad nullum timorem.
sa frayeur dénuée de fondement.
8. A in si en est-il de toute chair, de­ 8. Cum omni carne, ab homine usque
puis l’homme jusqu’à la bête, et c’est ad pecus, et super peccatores septuplum.
sept fois pire pour les pécheurs.
9. De plus, la mort, le sang, les que­ 9. Ad hæc mors, sanguis, contentio,
relles, le glaive, les oppressions, la fa ­ et rhomphæa, oppressiones, fam es, et
mine, la ruine et les fléaux, contritio, et flagella :
10. tontes ces choses ont été créées 10. super iniquos creata sunt hæc
contre les méchants, et le déluge est omnia, et propter illos factus est cata­
arrivé à cause d’eux. clysmus.
11. Tout ce qui vient de la terre re­ 11. Omnia quæ de erra sunt in ter­
tournera dans la terre, comme toutes les ram convertentur, et omnes aquæ in
eaux rentrent dans la mer. mare revertentur.

Cf. J o b , v u , 1 ; x i v , 1 e t s s .; E c cl. u , 2 3 , etc. q ue l’on pren d la fu ite (evaserit...) ; to u t à coup


— J u g u m g rave. L o cu tio n fig u ré e , q u i d it beau­ l’on s’é v e ille , e t l’on e s t h e u re u x de v o ir q n ’on
coup en ce t e n d ro it. — E t ce Joug est p erpétu el : s ’e ffra y a it sans raison (a d m lr a n s ...) .
a die e xitu s... in d ie m sep ulturæ . Les m ots in 8 - 1 7 . Les m au x des p éch eu rs so n t bien plus
m a tr e m o m n iu m d ésign en t la terre, d o n t l’ hom m e g ra n d s en co re. — C u m o m n i ca rne. Les peines
a été tiré à l’o rig in e e t où son corps re tou rn e d o n t il v ie n t d ’ê tre qu estion a tte ig n e n t to u t ce
après la m ort. — Cogitationes..., tim ores .. E n u ­ q u i a v i e ; les bêtes e lle s-m ê m e s n ’y échapp en t
m ératio n p a th é tiq u e , élo q u e n te , des d o uleurs p o in t, so lid aires q u ’elles so n t des crim es de
qui a tte ig n e n t to u s les hom m es sans excep tio n l ’hom m e. — S u p e r peccatores s ep tu p lu m . C.-à-d.
( v e r s . 2 e t ss.). — I u tem pore r e fe c tio n is ... in com p a ra b lem en t d a v a n ta g e .— M o r s , sa n g u is* .
(v e r s . 5 ) . M êm e p end an t les co u rts in sta n ts de ( v e r s . 9 ). A u tr e é n u m é ra tio n , plus te rrib le em
son rep o s, l’hom m e est tro u b lé p ar des songes core que la p récéd en te (v e rs. 2 e t ss.). — S u p er
pénibles. — Q u a si in die respectus ( v e r s . 6) : in iq u o s (v e r s . 1 0 ). Les bons aussi o n t à so u f­
<7/.07tiâ;, un Jour de g a rd e . L a com paraison est f r i r ; m ais pou r eu x la peine est une é p re u v e ,
em prnntéo à l’é ta t p sych o lo g iq u e d’ une sen tl- e t non un chcâtliueut. — C a ta cly sm u s représente
uelle q u i, en tem ps de g u e r r e , est en proie à ce rta in em en t Ici le d é lu ge . — O m n ia q u æ de
de p erpétuelles In quiétudes. L e vers. 7 d éveloppe terra... (v e rs . 1 1 ) . E n core une allu sio n à I’orl-
ce tte im age. — C o n tu rb a tu s... i n v is u ... L a scène gln e et à la m o rt de l'h om m e. Comp. ie v e rs. L
se passe en songe : on rêve qu’on e st so ld at et Une com paraison toute classiqu e m et l’ idéu en
218 K cclï . X L . 12-22.
12. Omne munus et iniquitas delebi­ 12. Tout présent et toute iniquité p é ­
tur; et fides in sæculum stabit. rira ; mais la foi subsistera éternellement.
13. Substantiæ injustorum sicut flu­ 13. Les richesses des injustes se des­
vius siccabuntur, et sicut tonitruum ma­ sécheront comme uu torrent, et elles
gnum in pluvia personabunt. retentiront comme un grand tonnerre
pendant la pluie.
14. In aperiendo manus suas lætabi- 14. Celui qui ouvre ses mains se ré­
tn r; sic præ vari cato res in consumma­ jouira; mais les prévaricateurs périront
tione tabescent. à la fin.
15. Nepotes impiorum non m ultiplica­ 15. Les petits-enfants des impies ne
bunt ramos ; et radices immundæ super multiplieront pas leurs ram eaux; ils se­
cacumen petræ sonant. ront comme des racines gâtées qui s’a ­
gitent au sommet d’un rocher.
16. Super omnem aquam viriditas, et 16. La verdure qui croît sur les eaux
ad oram fluminis ante omne fœnum evel­ et aa bord d’un fleuve sera arrachée
letur. avant toute autre herbe.
17. Gratia sicut paradisus in benedi­ 17. L a bouté est comme un paradis
ctionibus, et misericordia in sæculum de bénédictions, et la miséricorde durera
permanet. éternellement.
18. Vita sibi sufficientis operarii con­ 18. L a vie de l’ouvrier qui se suffit à
dulcabitur, et in ea invenies thesaurum. lui-m êm e sera remplie de douceur, et
en elle tu trouveras un trésor.
19. Filii et ædificatio civitatis confir­ 19. Des enfants et la fondation d’une
mabit nomen, et super hæ c mulier im ­ ville perpétuent le nom ; mais une femme
maculata computabitur. sans tache l’emporte sur ces choses.
20. Vinum et musica laetificant cor ; 20. L e vin et la musique réjouissent
et super utraque dilectio sapientiæ. le cueur; mais l’amour de la sagesse les
surpasse l ’un et l ’autre.
21. Tibiæ et psalterium suavem f a ­ 21. L a flûte et la harpe produisent
ciunt melodiam ; et super utraque lingua une suave harmonie ; mais la langue
suavis. douce les surpasse l’une et l’autre.
22. Gratiam et speciem desiderabit 22. La grâce et la beauté plaisent à

r e l ie f : om n es a qu a s... C f. E c cl. i , 7.-^- Omne, om n e fœ n u m ...). — G ra tia ... ( v e r s e t 1 7 ) . A n t i­


m u n u s ( v e r s . 1 2 ). E n m au v aise p a r t , com m e le th è s e , p ou r co n clu re : ia bien faisan ce e t la bonté
m on tre l’asso ciation de ce m ot a v e c in iq u it a s : p ro d u ise n t des fr u its p erm an en ts. — P a r a d is u s .
le p r é s e n t'd e s tin é à co rrom p re. T o u t ce la p é ­ A llu sio n au p arad is te rre stre e t à sa m e rv e il­
rira , sera p u n i ; la v e rtu seule a u ra sa réco m ­ leuse fe rtilité .
pense é tern elle ( fid e s , la d ro itu r e , p ar opposition 18 -2 8 . D e qu elq u es biens très p ré cie u x de la
à l’In iq u ité ). — Substantiae in ju s to r u m ... V e r ­ v ie h u m a in e , e t su rto n t de la cr a in te de D ieu.
sets 1 3 - 1 4 : ce que d ev ie n n e n t les rich esses m al In té re ssan ts p ro v e rb e s , q u i se ressem blen t b e a u ­
acquises des im pies. — S ic u t flu v iu s s ic ca b u n ­ cou p soug le ra p p ort de la form e e x té rie u r e :
tu r : com m e ces to rre n ts o rie n ta u x q u i co u le n t ch acu n d’e u x sign ale tro is ch o se s, d o n t ia d e r­
à pleins bords en h iv e r, et q u i so n t en tièrem e n t n ière e st m ise a n -d e s s u s des d e u x a u tr e s , q u o i­
à scc en été. — S icu t to n itr u u m m a g n u m . B r u it que c e lle s - c i so ien t données com m e e x cellen tes.
e ffro y a b le , m ais q u i ne d ure q u ’un m om en t. — — V ita s ib i s u ffic ie n tis ... H eureuse in d é p e n ­
/« a perien d o ... teetabitur. L ’ im pie a u n in sta n t dance. — I n ea in v e n ie s... D ’ap rès le g r e c :
p assager de b onh eur lo rsq u ’il o u v re ses m ains M ais ce lu i q u i tr o u v e u n tréso r e st a u -d e s s u s
pour rece vo ir des p ré s e n ts ; sa jo ie , to u te fo is , des dons. C ette fo rtu n e p lu s co n sid érable le ren d ,
est de co u rte d urée. — N epotes im p io r u m . .. en e ffe t, p lu s in d ép en d a n t encore. — M u lie r
V ers. 15 -16 : ie s o rt réserv é a u x e n fa n ts des im m a c u la ta ( v e r s . 1 9 ) . U n e épouse vertu eu s,
pécheurs. — N o n m u ltip lic a b a n t... Im a g e tr è s est u n bien q u i l’ em porte de beaucoup su r la
ex p ressiv e . C f. Sap. i v , 3. — S u p er ca cu m en p e ­ ren-im m ée la p lu s glo rie u se . — V in u m et m u -
trae : e t là , fa u te de te r r e , la p la n te p é rira stou... ( v e r s . 20 ). On le u r d o it, il e st v r a i,
p rom p tem en t. L e v erb e so n a n t e st om is à bon quelqu es m om en ts de Joie ; m ais le bo n h eu r qu e
d ro it p ar le g r e c ; il ne donne aucun sens a c ­ p rocu re la sagesse e st a u tre m e n t In tim e e t pro
ceptable. — V ir id ita s . E n g r e c , m ot c a l­ fond. — L in g u a s u a v is ( v e r s . 21 )_: la p lus
q u é s u r l’h ébreu ’ a h u , qui désign e ie roseau des d élicieu se des m élodies. — V ir id e s sa tio n e s ( v e r ­
m arécages ou des bords du N il. V o y e z l 'A tla s set 2 2 ). G ran ds e t p u rs a ttr a its des beautés de
d'hist n a t., p l. v u , flg. 1 , 3 ; pi. v m , flg. 5. la n atu re . — A m ic u s et sod a lis... ( v e r s . 23).
Sa croissan ce e st trè s ra p id e , e t c’ est p ou r ce la A u tr e bien ex trê m e m e n t d é s ira b le , m ais dont
nu’ on le coupe a v a n t les au tres herbes ( a n te on ne jo u it q u ’en p assan t (in tempore.. ) , tandis
E r c u . X L , 23 — X L ! , 1. 219
ton regard ; mais la verdure des champs oculus tuus ; et super hær* virides sa­
les surpasse l’une et l’autre. tiones.
23. L ’ami et le compagnon se ren­ 23. Amiens et sodalis in tempore con­
contrent dans l’occasion ; mais une femme venientes; et super utrosque mulier cum
et un mari les surpassent l’un et l’autre. viro.
24. Les frères sont un secours au 24. Fratres in adjutorium in tempore
temps de l’affliction ; mais la miséri­ tribulationis ; et super eos misericordia
corde délivre encore plus qu’eux. liberabit.
25. L ’or et l’argent affermissent les 25. Aurum et argentum est constitu­
pas ; mais un sage conseil les surpasse tio pedum ; et super utrumque consilium
l'un et l’autre. beneplacitum.
20. La richesse et la force exaltent le 26. Facultates et virtutes exaltant cor ;
cœur; mais la crainte du Seigneur les et super hæc timor Domini.
surpasse l’ une et l’autre.
27. 1ïien ne manque à celui qui craint 27. Non est in timore Domini mino­
le Seigneur, et il n’a pas besoin de cher­ ratio, et non est in eo inquirere adjuto­
cher du secours. rium.
28. La crainte du Seigneur lui est 28. Timor Domini sicut paradisus be­
comme un paradis de bénédiction, et on nedictionis, et super omnem gloriam
le couvre d ’une gloire qui dépasse toute operuerunt illum .
gloire.
29. Mon fils, tant que tu vivras ne 29. F ili, in tempore vitæ tuæ ne in­
sois pas un mendiant, car il vaut mieux digeas ; melius est enim mori quam in­
mourir que mendier. digere.
30. La vie de celui qui regarde à la 30. V ir respiciens in mensam alienam,
table d’autrui n’est pas réellement une non est vita ejus in cogitatione v ictu s,
v ie , car il se nourrit de mets étrangers ; alit enim animam suam cibis alienis :
31. mais celui qui est bien réglé et 31. vir autem disciplinatus et eruditus
instruit se gardera de cet état. custodiet se.
32. L a mendicité peut avoir de la 32. In ore imprudentis condulcabitur
douceur dans la bouche de l’insensé ; inopia, et in ventre ejus ignis ardebit.
mais un feu brûlera dans ses entrailles.

CHAPITRE a LI

1. O mort, que ton souvenir est amer 1. O mors, quam amara est memona
h l’homme qui vit en paix au milieu de tua homini pacem habenti in substantiis
ses richesses ; suis;

que des ép oux p a rfa ite m e n t asso rtis d em eu ren t que sons le ra p p o rt p u rem en t h u m ain ; il ne
con stam m ent en sem b le. — S u p er eos m is e r ic o r ­ p o u v a it, d’a ille u r s , s’é le v e r Jusqu’a u x som m ets
d ia ... ( v e r s . 2 4 ). L a b o n té ren d ce u x qui év an géliq u e s. — R e sp icien s i n m en sa m ... T ra it
l’e x e rcen t p lu s secourables que des frè re s. C f. p ittoresq u e. L e T a im u d d it au ssi : T ro is vies ne
P ro v . x v n , 17, etc . — C o n s titu tio p e d u m ( v e r ­ so n t pas des v ie s : ( ce lle de ) ce lu i q u i je tte les
se t 2 6 ). G rec : fo n t te n ir les p ieds d ebout. y e u x s u r la ta b le d’ u n a u tre ... — N o n est... in co­
F ig u re ex p ressive. — B e n ep la citu m e s t p o u r g ita tio n e... P lu s c la ir e m e n t dans le g re c : « in
« bene placen s ». — F a cu lta te s et v ir tu te s ( v e r ­ co m pu tatio n e v itæ . » U n e te lle e x iste n ce ne
se t 2 6 ). D ’ap rès le g re c : les rich esses e t la m é rite p as le nom de vie. — A l i t en im ... L e g re c
force ( p h y s iq u e ). — N o n est... m in o r a tio . V e r ­ d it a v e c beau cou p p lu s de v ig u e u r : U souilie
sets 2 7 -2 8 , les h e u re u x effets de la c r a in te de son âm e p a r des m ets é tran g e rs. — C u sto d iet se
D ieu. C elu i qui la possède n e m an qu e de rien ( v e r s . 3i ) : il se g a ra n tira d’une telle v ie. — I n
e t p e u t se passer de to u t a n tre s e c o u rs , com blé ore im p ru d e n tis... ( v e r s . 3 2 ). P lu tô t « im pu ­
q u ’il e s t de bén éd ictions e t de g lo ire. den tis » , d’après le g re c . P o u r le m en d ian t de
60° D e quelques au tres m isères de la vie h u ­ p rofessio n , q u i a p erd u to u te p u deu r, ce tte e x is ­
m aine. X L , 2 9 - X L I , 14. ten ce n’ est pas dénuée de ch a rm e s , ca r elle n’est
29-32. L a m endicité. C f. x x i x , 31 et ss. — I n que fain éan tise e t insouciance. — I n ventre
tem pore... n e in d ig e a s. D ans le g re c : N e mène ig n is ... : les ard eu rs de ia fa im .
pas u n e vie de m en d icité. — M e liu s est m o ri... : C b a f . X L I . — i - 7 . L e s o u ve n ir de la m ort.
ta n t les soucis que p ro d u it i’in d igen ce so n t - O m o rs, q u a m a m a ra ... Vers. 1 -2 . am ertu m e
gran d s. L e m oraliste n’eu visago ici la question que eo so u ve n ir apporte a u x hom m es h e u re u x .
220 E ccli. X L I , 2 - 1 3 .

2. viro quieto, et eu jus viæ direetæ 2. ii l’homme que rien ne trouble, dont
sunt in omnibus, et adhuç valenti acci­ les voies sont prospères en tout, et qui est
pere cibum ! encore en ctat de prendre sa nourriture!
3. 0 mors, bonum est judicium tuum 3. 0 mort, que ta sentence est douce
homini in d igen ti, et qui minoratur viri­ à l ’homme pauvre, dont les forces dimi­
bus, nuent,
4. defecto ætate, et cui de omnibus 4. qui, dans la défaillance de l ’âge,
cura est, et incredibili, qui perdit pa­ accablé de toute espèce de soucis, est
tientiam. sans espérance, et qui perd patience!
5. Noli metuere judicium mortis. Me­ 5. Ne crains pas l’arrêt de la mort.
mento quæ ante te fuerunt, et quæ su­ Souviens-toi de ce qui a existé avant
perventura sunt tibi : hoc judicium a toi, fit de ce qui viendra après toi : c’est
Domino omni carni. l’arrêt du Seigneur envers toute chair.
6. Et quid superveniet tibi in bene­ 6. Et que peu t-il t’arriver, sinon ce
placito Altissim i ? Sive decem, sive cen­ qui plaira au T rès-H au t? D ix ans, cent
tum, sive mille anni ; ans, m ille ans :
7. non est enim in inferno accusatio 7. on ne compte pas les années de la
vitæ. vie dans le séjour des morts.
8. F ilii abominationum fiunt filii pec­ 8. Les fils des pécheurs sont des fils
catorum, et qui conversantur secus do­ d’abomination, ainsi que ceux qui fre­
mos impiorum. quentent les maisons des méchants.
9. Filiorum peccatorum periet heredi­ 9. L ’héritage des fils des pécheurs pé­
tas, et cum semine illorum assiduitas rira, et leur race sera à jamais dans
opprobrii. l ’opprobre.
10. De patre impio queruntur filii, 10. Les fils d’un père impie se plai­
quoniam propter illum sunt in oppro­ gnent de lui, parce qu’ils sont dans l ’op­
brio. probre à cause de lui.
11. V æ vobis, viri im pii, qui dereli­ 11. Malheur à vous, hommes impies,
quistis legem Domini altissimi ! qui avez abandonné la loi du Seigneur
très-haut.
12. E t si nati fueritis, in maledictione 12. A votre naissance, vous êtes nés
nascemini ; et si mortui fueritis, in ma­ dans la malédiction ; et quand vous
ledictione erit pars vestra. mourrez, la malédiction sera votre par-
tage.
13. Omnia quæ de terra sunt in terram 13. Tout ce qui vient de la terre re­
convertentur; sic impii a maledicto in tournera dans la terre ; ainsi les méchants
perditionem. tomberont de la malédiction dans la per­
dition.

— Q uieto. G r e c : à7ttp:<nrà<iT<o, q u i n’e s t pas a n n i , p ar Im p o ssib le ), on ne sera p o in t blâm é


tiré en d iv e rs sens p a r les so u cis de la p a u v reté. n i co n d am n é p ou r ce m o tif d an s le sé jo u r des
— C u ju s v iæ directæ ... D ’aprè3 le g re c : q u i m o rts ( n o n est... in in / em o ...).
p rospère en toutes choses. — V a len ti... cib u m . 8 -1 4 . D ou ble m aléd iction ré se rv é e a u x pé­
S ig n e de san té e t do b ie n - ê t r e . — 0 m o r s , bo­ ch eu rs : le u rs e n fa n ts sero n t co u v e rts de co n fu ­
n u m est... V ers. 3 - 4 : com bien ce s o u v e n ir est sion ( v e r s . 8 - 1 3 ) ; le u r nom sera u n objet
d o u x, au c o n tr a ir e , p our les m alh e u re u x I A u tre d’ h o rre u r e t p é rira b ie n tô t ( v e r s . 1 1 - 1 4 ) . —
p e tit ta b le a u d ra m a tiq u e m e n t tracé. — In cre d U F i l i i a b o m in a t io n u m ... E x p re ssio n én ergiq u e.
MU : l ’hom m e désespéré. — N o li m etuere... V e r ­ — P e r it t h ered ita s... V o y e z , Sap. iv , 3 e t ss., le
sets 6 - 7 : ne p o in t re d o u ter la m o r t, c a r ce se­ d évelo pp em en t de ce tte Idée. — D e p a tre... q u e ­
r a it un e cr a in te lâch e e t s té r ile , p u isq u e tous r u n tu r ... E t à bon d ro it : q u o n ia m prop ter
les hom m es d o iv e n t m o u rir ( a u lie u de m em ento illo s... — Væ vob is (v e rs. 1 1 ) . A p o stro p h e v é h é ­
quæ ... et q u æ .,., le g re c d it : S o u v ie n s -to l de m e n te , e t au ssitô t ju stifiée : q u i d e r e liq u is tis ...
ce u x q u i t ’o n t p r é c é d é , e t de ce u x qui v ie n ­ — E t st n a ti... (v e rs . 12). L a m a lé d ictio n a tte in t
d ro n t ap rès to i ). — E t q u id su p erv en iet tib i... les im pies & tous les Instan ts de le u r e x ls tc u ce :
D ’après la V u lg a te : 11 ne p eu t t ’a r r iv e r que ce e lle n a ît a v e c e u x e t ne les ab an d o n n e pas m êm e
q u i p la ît à D ieu. L e g r e c p orte : P o u rq u o i re- à la m ort. — O m n ia quæ de terra... (v e rs . 13).
lu s e s - tu le bon p la isir de D ie u ? M o tif su p érieu r, R e p ro d u ctio n litté r a le de x l , 1 1 * . « C haque chose
très c o n so la n t, d’acce p te r la m o rt. — S iv e de- re to u rn e n a tu re lle m e n t à ses p rem lers prin cip es. »
eem ... Q uelque tem p s que l’on a it v é c u , que ce — A p p licatio n te r rib le : s ic im p ii... i n perâ-v-
s o u p eu , que ce so it beaucoup (c e n tu m ..., m ille tio n em ( à la ru in e é te m e lle ) . — L u c tu s ... in
E c r u . X L I , 11 24. 221

14. Les hommes prennent le deuil au 14. Luellis hominum in corpore ipso*
sujet de leur corps ; mais le nom des rum; nomen nutem impiorum delebitur.
méchants sera anéanti.
15. Prends soin de ta réputation ; car 15. Curam habe de bono nomine; hoc
ce sera pour toi un bien plus stable que eiiim iwagis permanebit tibi quam mille
mille trésors grands et précieux. thesauri pretiosi et magni.
10. La bonne vie n’a qu’un certain 16. Bonæ vitæ numerus dierum ; bo­
nombre de jours ; mais la bonne réputa­ num autem nomen permanebit in ævum.
tion demeure perpétuellement.
17. Mes (ils, gardez en paix mes in­ 17. Disciplinam iu pace conservate,
structions ; car, si la sagesse est cachée filii; sapientia enim abscondita, et the­
et le trésor invisible, quelle utilité ont- saurus invisus, quæ utilitas in utrisque?
ils l’un et l’autre?
18. Mieux vaut l’homme qui cache sa 18. Melior est homo qui abscondit stul­
folie que celui qui cache sa sagesse. titiam suam , quam homo qui abscondit
sapientiam suam.
19. A yez donc de la honte pour les 19. Verumtamen reveremini in his qnæ
choses que je vais indiquer; procedunt de ore meo ;
20. car il n’est pas bon d’avoir de la 20. non est enim bonum omnem reve­
honto pour tout, et tout ne plaît pas à rentiam observare, et non omnia omni­
tout le monde selon la vérité. bus bene placent in fide.
21. Rougissez de la fornication devant 21. Erubescite a patre et a matre de
votre père et votre mère, et du men­ fornicatione, et a præsidente et a po-
songe devant le chef et le puissant; tente de mendacio ;
22. du délit, devant le prince et le 22. a principe et a judice de delicto;
ju g e ; de l’iniquité, devant l’assemblée et a synagoga et plebe de iniquitate ;
le peuple ;
23. de l ’injustice, devant votre com­ 23. a socio et amico de injustitia ; et
pagnon et votre ami ; et dans le lieu où de loco in quo habitas,
vous habitez ,
24. du larcin, à cause de la vérité de 24. de fu rto, de veritate Dei et testa­
Dieu èt de son alliance ; de vous accouder mento ; de discubitu in panibus, et ab
sur les pains, et de témoigner du mépris obfuscatione dati et accepti ;
pour ce que vous donnez ou recevez ;

corpore... ( v e r s . 1 4 ) . C .- à - d .: au s u je t d e leu r a b so lu m en t pas ro u g ir ( p a r e x e m p le , de m an i­


m ort. — N o m e n a u te m ... M o tif en co re p lus g r a v e fe s te r sa sa g e s s e , vers. 18b) , e t 11 en e st d’au tre s
de p le u re r les im pies : le u r nom m êm e p é rira . d o n t on d o it r o u g ir plus ou m oins ( v e r s . 21
61° Causes de h o n te q u ’ii fa u t é v ite r à to u t e t ss.). — N o n o m n ia ... i n fu ie . C ette lig n e ,
p rix. X L I , 1 5 - X L 1 I , 14. ta n t s o it peu o b s cu re , sem ble sig n ifie r q u e to u s
1 5 - 1 6 . P re n d re soin de sa ré p u ta tio n . — C u ­ les hom m es n 'e stim e n t pas les choses selon la
ra m habe, cppovtiffov : a v e c une v é rita b ie a n x ié té, v é rité .
ca r la chose en v a u t la peine. L ’é p ith ète bono, 2 1 -2 8 . Ce d ont il fa u t ro u g ir, e t raison s de
qu i m an qu e d an s le g r è s , e x p liq u e bien la p en ­ ce tte co n fu sio n . — E ru b escite a p a tre et a m atre...
sée. — H oc e n im m a g is... U n e bonne renom m ée Ici et dans les v e rse ts s u iv a n ts , ce tte fo rm u le
e st le pius p récieu x des tréso rs. C f. P ro v . sign ifie : R o u gisse z à cau se de... L e s p erson n ages
x x i i , 9 ; E ccl. v u , 2. — N u m e r u s d ie r u m ( v e r ­ sign alés seraien t p a rticu liè re m e n t offensés e t
set 16). C .- à - d . un nom bre de jo u rs trè s lim ité. h u m iliés p ar ies fa u te s en q u estion ( u n père e t
C t x x x v n , 28 ; E c c l. i r , 3 ; v , 7, etc. un e m ère p a r la v ie d ébau ch ée de le u r d is ). —
17 -2 0 . Ii fa u t s a v o ir d is tin g u e r e n tre la v raie De m en d a cio : ca r c’e s t le d ev o ir des su je ts de
e t la fau sse p u d eu r. — D is c ip lin a m ... R ecom ­ fa ire co n n aître la v é rité à ce u x q u i ies g o u ­
m an dation to u te g én éra le : c o n s e rv e r e t p r a ti­ v ern e n t. — .4 p r in c ip e ..., a syn ag oga (v ers. 2 2 '.
qu e r les in stru ctio n s de la sagesse. — S a p ie n tia L e p rin ce d’un peuple e t l ’assem blée m êm e de
e n im ... in u trisq u e . Sim p le rep ro d u ctio n de la nation so n t les v e n g e u rs du crim e. — A socio...
x x , 32. — M e lio r est... (v e rs . 18). R ep ro d u ction de in ju s t it ia (v ers. 23). On ca u se ra it u n e peine
de x x , 3 3 . — R e v e re m in i in h is... ( v e r s . 1 9 ). trè s v iv e à ses a m is , à ses p ro c h e s, à ses
G rec : A y e z h o nte do m a p a r o le ; c . - à - d . ro u ­ co n cito yen s ( d e loco in q u o ...). — De veritate
gissez au s u je t des d iv ers p oin ts qui v o n t être D ei... ( v e r s . 24 ). D’ après le g r e c , il fa u d r a it :
bie n tô t én um érés ( v e r s . 21 e t ss.). — O m n em R o u gissez du v o l, à cause do la v é r ité de D ieu .
rev eren tia m ... Ii e x is te des d egrés dans ce tte — D e d isc u b itu i n p a n ib u s . G rec : de l’ a ctio n
p u d eu r ; ca r il y a des choses d o n t o n n e doit de poser ie cou d e s u r les p ains. I n c iv ilité gros*
222 E c c li. X L I , 25 - X L I I , 4.
25. a salutantibus de silentio, a respe­ 25. de ne pas répondre à ceux jul
ctu mulieris t'oruicariæ, et ab aversione voii6 saluent, de jeter les yeux sur uns
vultus cognati. femme prostituée, et de vou6 détourner
à la vue d’un parent.
26. Ne avertas faciem a proximo tu o , 26. Ne détournez pas votre visage de
et ab auferendo partem et non resti­ votre prochain, et ne lui enlevez pas ce
tuendo. qui lui appartient sans le lui restituer.
27. Ne respicias mulierem alieni viri, 27. Ne regardez pas la femme d'un
et ne scruteris ancillam eju s, neque ste­ autre ; ne soyez pas fam ilier avec sa ser­
teris ad lectum ejus. vante, et ne vous tenez point auprès de
son lit.
28. Ab amicis de sermonibus impro­ 28. Rougissez de dire à vos amis des
perii ; et cum dederis, ne improperes. paroles offensantes, et ne reprochez pas
ce que vous aurez donné.

CHAPI TRE XLII

1. Non duplices sermonem auditus de 1. Ne répète pas ce que tu as entendu


revelatione sermonis absconditi ; et eris de la révélation d’une chose secrète ;
vere sine confusione, et invenies gra­ alors tu seras vraiment exempt de con­
tiam in conspectu omnium hominum. fusion , et tu trouveras grâce devant tous
Ne pro his omnibus confundaris, et ne les hommes. Ne rougis pas de toutes les
accipias personam ut delinquas : choses qui suivent, et que le respect
humain ne te fasse point pécher à leur
sujet :
2. de lege A ltissim i, et testamento, 2. la loi et l ’alliance du T rès-H a u t,
et de judicio justificare impium, la sentence qui justifie l ’impie,
3. de verbo sociorum et viatorum , et 3. les paroles des compagnons et des
de datione hereditatis amicorum,7 N passants, le don d’un héritage à des
ami 6,
4. de æqualitate staterae et ponderum, 4. la justesse de la balance et des
de acquisitione multorum et paucorum , poids, l’acquisition de peu ou de beau­
coup,

g lire . — A b ob/uscation e... ; m arq u er du m épris de ré v é le r les p aro les secrètes. — E t eris... sin e
p ou r le3 p résen ts donnés ou reçus. — A s a lu ­ co n fu sio n e. Ces m ots re to m b e n t s u r to u te s les
ta n tib u s... (v e rs . 25). C’e st le p ro p re des hom m es fa u te s m entionnées à p a r t ir de x l i , 2 1 . E n ro u ­
m al élevés de ne pas répondre a u x s alu ta tio n s g is s a n t de les c o m m e ttr e , on é v ite ra u n e g ra n d e
q u ’on le u r ad resse. — A respectu... fo rn ica rie e. h o n te . D ’ap rès le g r e c , sans n égatio n : E t tu
C f. J e r. i x , 22. « U n sa g e d o it a v o ir les y e u x au ras la v ra ie h o n te ; c .- à - d . la v ra ie p u d eu r,
ch a stes com m e le reste d u corp s. » — A b a ver­ q u i e st u n e q u a lité e x q u ise. L e sens est donc le
sio n e... : se d éto u rn e r à la v u e d’un p a re n t m êm e de p a r t e t d ’a u tre .
p a u v re o u de co n d ition m odeste. — N o n a v e r­ l d -8. Choses d o n t on ne d o it pas ro u g ir. —
ta s... a p r o x lm o (v e rs. 26). Ces m ots sont om is N e p r o h is o m n ib u s ... T ra n s itio n à u n e n o u velle
d ans le g re c ; ils p ara issent ê tr e u n e double n om en clatu re, m ais de v e rtu s ce tte fo is. — N i
tra d u ctio n de la lig n e q u i précède. — A b a u fe ­ a ccip ia s p e rso n a m . N e pas se laisser e n tra în e r
rendo... et n o n ... A llu sio n p rob able au p a rta g e a u péché p a r le resp ect h u m ain . — D e lege...
d ’une succession e n tre p aren ts. — N e respicia s... O béissance p a rfa ite à la loi e t à la sain te al-
(v e rs . 27). L e g re c co n tin u e d’e m p lo ye r la m êm e lia u ce { d e testa m e n to ). — De ju d le io ... É q u ité
to u rn u re q u ’ a u x v ersets p récéd en ts : (R o u gissez) ab solu e dans les a rrê ts ju d ic ia ir e s , m êm e lo rs­
de re g a rd er... S u r la p e n sé e , v o y e z M a tt h .v , 28. q u ’ il s’a g it de p erson n ages Im pies e t in flu en ts.
— N e s cr u te ris a n cilla m ... : p ou r en fa ire un e — De verbo... ( v e r s . 3*). P a ssa g e très d iscu té.
Ignoble en tre m ette u se. — De s erm o n ib u s... ( v e r ­ E n to u t c a s , le s u b s ta n tif v ia to ru m e st opposé
set. 28) : les paroles o u tra g e a n te s et blessan tes. à so c io ru m e t d ésign e les étra n g e rs. L e sens
C f. x x i i , 25 e t ss. e st p e u t- ê tr e : tr a ite r les un s e t les a u tre s aveo
C h a p . X L I I . — l* bc. C o n clusion de ia série b ie n v e illan ce . — D e d a tio n e h ered ita tis... L é g u e r
des choses d o n t on d o it ro u g ir. — N o n d u p li- ses biens à ses a m is, de p référen ce à la paren té,
tes... E ncore la m êm e co n stru ctio n d ans le g r e c : si q u elq u e raison sp éciale le dem ande. — D t
(R o u g issez) de rép éter des d isco u rs en ten d u s e î (sq u a lita te... ( v e r s , i ) ; l’éq u ité d an s les relu-
E c ru. X L I I , 5 - 1 1 . 223

5 la corrupti jn de l ’acliat et des mar­ 5. de corruptione emptionis et nego­


chands, la correction fréquente des en­ tiatorum, et de multa disciplina filiorum,
fants, les coups donnés jusqu’au sang et servo pessimo latus sanguinare.
an méchant esclave.
6. Lorsqu’on a une femme méchante, 6. S>per mulierem nequam bonum es*
il est bon de tout sceller. signum.
7. L à où il y a beaucoup de mains, 7. Ubi manus multæ sunt, claudo; et
tiens tout ferm é; tout ce que tu livres, quodeumque trades, numera et appende ;
compte-le et pèse-le; note par écrit tout | datum vero et acceptum omne describe.
ce que tu donnes et que tu reçois.
8. N e rougis pas de corriger l’insensé 8. De disciplina insensati ct fatu i, et
et le sot, ni de soutenir les vieillards de senioribus qui judicantur ab adole­
condamnés par des jeunes gens. Alors tu scentibus ; et eris eruditus in omnibus
seras instruit en toutes choses, et éprouvé et probabilis in conspectu omnium vi­
en présence de tous les hommes. rorum.
9. Une fille est pour son père un sujet 9. F ilia patris abscondita est vig ilia,
secret de veilles, et le souci qu’elle cause et sollicitudo ejus aufert somnum, ne
lui enlève le sommeil; il craint qu’elle forte in adolesceutia sua adulta efficia­
ne passe la fleur de son âge sans être tur, et cum viro commorata odibilis fiat;
mariée, et lorsqu’elle sera avec un mari,
qu’elle n’en soit point aimée,
10. qu’elle ne se corrompe pendant 10. nequando polluatur in virginitate
qu’elle est vierge, et qu’elle ne soit sua, et in paternis suis gravida invenia­
trouvée grosse dans la maison de son tur ; ne forte cum viro commorata trans­
père; ou qu’habitant avec son m ari, grediatur, aut certe sterilis efficiatur.
elle ne viole la loi du mariage, ou du
moins ne demeure stérile.
11. Redouble de vigilance envers une 11. Super filiam luxuriosam confirma

tions com m erciales. C f. L e v . x i x , 36 ; P ro v . v ie illa rd que des Jeunes gen s n 'a u ra ie n t pas h onte
x i , 1 , e tc. — De a cq u isitio n e ... P ro fite r de to n tes d’o u tra g e r. L e g re c donne u n a u tre sens : ( A u
les occasions pour a c q u é rir u n e h o n n ête aisance. su jet de la co rre ctio n ) du v ie illa rd q u i con teste
— De co n -u p tio n e... ( v e r s . 5 ). E n core l’é q u ité a v e c des jeunes g e n s , c.-à-d. qui o u blie sa propre
dans le com m erce — D e... d is c ip lin a filio r u m . d ig n ité . — E t e ris e r u d itu s ... C on clusion qui
correspond à ce lle de l’ alin éa p récéd en t ( v e r ­
set l* b«). — E r u d itu s i n om n ib u s. G re c : v r a i­
m en t in s tru it.
9 - 1 1 . Sou cis q u ’u n e je u n e fille cau se à son
p ère. Cf. v u , 2 6 - 2 7 ; x x n , 3 e t ss., e t c . — P a ­
tris... v ig ilia : u n o b je t de p erp é tu e lle s e t in ­
tim es in q u ié tu d e s , d o n t les p rin cip ales v o n t ê tre
; énum érées. — N e... in a d o le s c e n tia ... a d u lta ...
1 C.-à-d., com m e l ’ex p rim e le g re c sous une form e
trè s p itto re s q u e , de p e u r q u ’elle ne dépasse la
1 fleur (d e la je u n e sse ) sans tr o u v e r à se m arier.
C f. I Cor. v i l , 36. — C u m v iro ... o d ib ilis :
o d ieuse à son m a ri, qu i d iv o r c e ra it a v e c e lle , da
so rte q u ’ elle re to m b e ra it su r les bras du p ère.
— N e q u a n d o p o llu a t u r ... (v e rs. 10). Souci b eau ­
coup p lu s g r a v e en core. — T r a n s g re d ia tu r : en
N e pas cra iu d re de c o rr ig e r ses en fan ts ( cf. co m m etta n t l ’ad u ltè re . — A u t certe ste rilis. L a
x x x , 1 , e tc .) , non plus que les esclaves rebelles s té rilité é ta it alo rs re g a rd é e com m e u n opprobre,
( c f . x x x n i , 25 e t ss.)... — S u p er m u lie re m ... e t a b o u tissait trè s s o u ve n t au d iv o rce . — L e
sig n u m ( v e r s . 6 ). Im age e x p re ssiv e : m e ttr e , j T a lm u d c ite a v e c de légères v a ria n te s ces
pour ainsi d ir e , ce tte fem m e sous les sce llé s , v ers. 9 et 10 : « U n e fille e s t u n tré so r tro m ­
pour l’ em pêch er de fa ire le m al. — übi p eu r p o u r son p ère ; de fr a y e u r 11 ne p e u t d o r­
m a n u s m u U ce.. . ( v e r s . 7 ) . M esures de p ru ­ m ir. L o rs q u ’elle e st je u n e , elle p e u t ê tre séd u ite ;
dence dans les fam illes nom breuses. C’est ainsi lo rsq u ’elle a g r a n d i, elle p eu t se m al co n d u ire ;
q u ’on ag is sa it ch ez les É g y p tie n s : to u t é ta it lo rsq u ’elle est n u b ile , p e u t- ê tr e ne se m ariera-
co m p té, pesé e t noté ( A t l . a r c h ., pl. x l v i i , t - e l le p a s : lo rsqu 'elle est m arié e , p e u t- ê tr s
ftg. l ; pl. l x i v , flg. 9 ; pl. L x v i ,f l g . 1 2 , e t c .) .— n’ a u r a - t - e l le pas d ’e n fa n t s ; lo rsq u ’elle e st de­
De sen iorib u s... ( vers. 8 ). V e n ir au seco u rs du ven u e v ie ille , p e u t- ê tr e p ratiq u e ra - 1 - elle lu
224 E c c li. X L T l , 12- 1 7.

custodiam, nequando faciat te in oppro­ fille libertine, fie peur qu’elle ne fasse
brium venire inim icis, a detractione in de toi la risée de tes ennemis, l’objet
civitate, et objectione plebis, et confun­ de la médisance de la ville et la fable
dat te in multitudine populi. du peuple, et qu’elle ne te déshonoie
devant tout le monde.*
12. Omni homini noli intendere in 12. N ’arrête tes yeux sur la beauté de
specie, et in medio mulierum noli com­ personne, et ne demeure pas au milieu
morari ; des femmes ;
13. de vestimentis enim procedit ti­ 13. car des vêtements sort la teigne,
nea, et a muliere iniquitas viri. et de la femme l’iniquité de l’homme.
14. Melior est enim iniquitas viri 14. Mieux vaut la méchanceté de
quam mulier benefaciens, et mulier con­ l’homme que les bienfaits de la fem m e,
fundens in opprobrium. quand celle-ci est un sujet de confusion
et de honte.
15. Memor ero igitur operum Domini, 15. Je veux donc rappeler les oeuvres
et quæ vidi annuntiabo. In sermonibus du Seigneur, et j ’annoncerai ce que j ’ai
Domini opera ejus. vu. Des paroles du Seigneur émanent
ses œuvres.
16. Sol illuminans per omnia respexit, 16. Le soleil les éclaire et les con­
ot gloria Domini plenum est opus ejus. temple toutes, et l’œnvre du Seigneur est
remplie de sa gloire.
17. Nonne Dominus fecit sanctos enar­ 17. Le Seigneur n’a - t - i l pas fa it pu­
rare omnia mirabilia sua, quæ confir­ blier par ses saints toutes ses merveilles,
m avit Dominus omnipotens stabiliri in que le Seigneur tout-puissant a établies
gloria sua ? afin qu’elles'subsistent pour sa gloire?

m agie. » — Su p er... lu x u r io s a m (v e rs. 1 1 ). G rec : to u r la p u issa n ce , la g lo ire e t la science infinie


S u r la fille q u i ne se d éto u rn e p a s , c .- à - d . o p i­ du D ie u cré a te u r. X L I I , 15 -2 0 .
n iâ tre . — R é s u lta ts de sa m a u v aise co n d u ite : 15 -2 0 . M em or ero. H é b ra ïsm e , q u i s ig n ifie :
o p p ro b riu m v e n ir e ... — A detra ctio n e. G re c : J e p u b lie ra i, je lo u e ra i. C f. P s. n x x v i, 1 2 , e tc .
l ’o b jet d es co n v e rsatio n s e t d es co m m é­ — Q uæ v id i... L e poète ne p réten d pas fa ir e
rages. l’é lo ge de to u tes les m e rve ille s de la cré a tio n :
1 2 - 1 4 . P ré cau tio n s à p ren d re p o u r ne pas se il n e ch a n te ra qu e ce lles q u ’il co n n aît. — I n
laisser e n tra în er an m al p ar les fem m es. — s erm o n ib u s... opera. C’est la p aro le t o u t e - p u is ­
N o li... i n specie. C f. î x , 3 - 9 ; x x v , 28. D a n g er san te de D ieu q u i a tir é l’u n iv e rs d u n éan t.
de l’im m od estie des y e u x . — I n m ed io m u lie ­ C f. G en . i , 3 , 6 , 9, e tc. ; Ps. x x x n , 6 , 9 , e tc .
r u m ... F a m ilia rité q u i crée au ssi de g ra n d s p é ­ L a B ib le co n state s o u v e n t ce fa it. — S o l i llu m i ­
r ils , com m e le d ém on tre a u s s itô t l ’a u te u r p ar n a n s ... ( v e r s . 16 V M agn ifiqu e pensée : to u t ce
un fra p p a n t exem p le (v e rs. 13). — De v e s tim e n ­ qu e le soleil co n tem p le ch a q u e Jour dans sa
tis ... tin ea. L a te ig n e , d o n t la la r v e est l’ un des cou rse de g é a n t e st re m p li de la g lo ire du C ré a ­
p lu s te rrib le s ennem is des éto ffe s, encore p lus te u r. — F e c it sa n cto s e n a rr a re ... A llu sio n a u x
en O rien t q u e dans nos contrées (.A tl. d ’ h ist. a u te u rs in spirés q u i a v a ie n t é c rit a v a n t le flls
n a t.r pl. x l v i u , flg. 1 0 , 1 4 ; p l. x n x , flg. 8 ) . de S irach . D an s le g r e c , a v e c u n e n ég atio n q u i
— A m u lie r e ...: de la fem m e m a u v a is e , é v i­ p ro d u it u n a u tre sens é g a le m e n t v ra i : D ieu
d em m en t. V a ria n te dans le g re c : D e la fem m e n ’a pas donn é a u x sain ts ie p o u v o ir de ra co n te r
( v ie n t ) l ’in iq u ité de la fem m e. C.-à-d. que « la to u te s ses m erveilles. E n e ffe t, m êm e M o ïse,
fem m e e lle -m ê m e est cause de sa ch u te . Sa m êm e J o b , m êm e D avid e t I s a ïe , qui o n t si
p ro p re h eau té est un p ièg e p our e lle ; elle s’e x ­ bien cé léb ré les œ u v re s d iv in e s , sont en co re
pose à la te n ta tio n en y e x p o san t les a u tre s ». restés très au»-dessous de la ré a lité . L ’a u te u r
( C a lm e t, h. I. ) — M e lio r in iq u it a s v ir i... ( v e r ­ de l ’ E cclé siastiq n e ne p réten d donc pas m ieu x
se t 1 4 ). L a n g a g e d’un e e x trê m e é n e r g ie : p ré ­ fa ire q u e ses illu stre s d evan ciers. — Quæ co n fir­
fé r e r un hom m e q u i vous f a it du m al à une m a v it... s ta b ilir i. D e u x syn o n ym es gro u p és en ­
fem m e q u i v ou s f a it du bien . C ’e st que « la se m b le , p o u r d ire a v e c p lu s de fo rce qu e la
h ain e de l ’un e st m oins d an gereu se que les c a ­ g lo ire d u C ré a te u r n e cessera jam ais. N u an ce
resses de l’a u tre ». dans ie g r e c : P o u r que l’u n iv e rs ( t h t c î v , le
to u t ) so it consolidé s u r sa g lo ire . L a n g a g e d’u n e
SE CO N D E P A R T IE éto n n an te v ig u e u r. — A b y s s u m et cor... ( v e r ­
É l o g e d u C r é a te u r e t d e s p r in c ip a u x p e r ­ se t 1 8 ) . L a science in fin ie de D ie u , q u i a tte in t
s o n n a g e s d e l 'A n c i e n T e s t a m e n t . X L I I , d e u x ab îm es insond ables : ce lu i de l’o cé a n , et
1 5 - L , 23. ce lu i d u cœ u r h u m ain . — I n a s tu tia e o ru m :
les desseins des hom m es les p lu s habiles. —
5 I. — É loge d u Créateur. X L I I , 1 5 - X L I I I , 37. O m n em s cie n tia m ( v e r s . 1 9 ) : a b solu m en t to u t
1» In tro d u ctio n : le poète v e u t ch a n te r à son ce qu i p e u t être con n u . — S ig n u m ævi : les
E c c li. X L I I , 18 — X L I I I , 1. 225
18. Il sonde l’abîmo et le cœur des 18. Abyssum et cor hominum investi­
hommes, et, il pénètre leurs pensées les g a v it, et in astutia eorum excogitavit.
plus subtiles.
19. Car le Seigneur connaît toute 19. Cognovit enim Dominus omnem
scitnce, et il contemple les signes des scientiam , et inspexit in signum æ vi,
temps à venir; il annonce les choses annuntians quæ prætcrierunt et quæ su-
passées et les choses futures, il découvre perveutura sunt, revelans vestigia oc­
les traces de ce qui est caché. cultorum.
20. Aucune pensée ne lui échappe, et 20. Non p ræ terit illum omnis co gita ­
aucune parole ne se dérobe h lui. tu s, ct non abscon dit se ab eo ullu3
sermo.
21. Il a orné de beauté les merveilles 21. Magnalia sapientiæ suæ decoravit,
de sa sagesse ; il est avant les siècles et qui est ante sæculum et usque in sæcu­
à jamais ; on ne peut rien lui ajouter lum ; neque adjectum est,
22. ni rien lui retrancher, et il n’a 22. neque minuitur, et non eget ali-
besoin du conseil de personne. cujus consilio.
23. Comme toutes ses œuvres sont 23. Quam desiderabilia omnia opera
aimables ! et pourtant nous ne pouvons ejus! et tanquam scintilla quæ est con­
en considérer qu’une étincelle. siderare.
24. Elles subsistent toutes et demeurent 24. Omnia hæc vivunt, et manent in
à jam ais, et elles lui obéissent toutes sæculum, et in omni necessitate omnia
dans tout ce qu’il exige. obaudiunt ei.
25. Elles sont toutes par couples, l ’une 25. Omnia duplicia , unum contra
opposée à l’autre, et il n’a rien fa it qui unum, et non fecit quidquam deesse.
soit incomplet.
26. Il a affermi ce que chaque être a 26. Uniuscujusque confirmavit bona.
de bon. E t qui se pourra rassasier en E t quis satiabitur videns gloriam eju s?
voyant sa gloire?

C H A P I T R E XLIII

1. Le firmament est plein de beauté! 1. Altitudinis firmamentum pulchri-


dans son élévation, l ’aspect du ciel est I tudo ejus est, species cæli in visione
une vision de gloire. I gloriæ.

signes de l ’a v e n ir, q u i, ferm é a u x reg a rd s h u ­ l’h om m e n’en p e u t a d m ire r q u ’une bien m inim e
m ain s, e s t o u v e r t d e v a n t D ieu com m e un liv ra p a r t ie , q u ’u n e p e tite é tin c e lle , selon le la n g a g e
où to n t est p a rfa ite m e n t c la ir . — Q uæ præ ter- fig u ré du m oraliste. C f. J o b , x x v i , 1 4 . — O m ­
ieru n t. Conn aissance non m oins p a rfa ite d u n ia hæ c... ( v e r s . 2 4 ) . S ta b ilité de la création .
passé. — V e stig ia o c cu lto ru m . M étap h ore trè s L e g re c cou p e a u tre m e n t la phrase : T o u tes ces
d élicate : les tra c e s que le s choses m êm es les choses d em eu ren t à Jamais p our to u t le besoin
plus cachées o n t laissées de le u r passage. ( c . - à - d . p ou r les d iv e rs u sages que D ieu v e u t
2® Les m erveilles de la Sagesse c r é a t r ic e , en f a i r e ) , e t to u t o béit. — O m n ia d u p lic ia ...
considérées dans le u r en sem ble. X L I I , 2 1 -2 6 . (vers. 2 5 ) . P rin c ip e d éjà cité pins h a u t , x x x m , 16.
21 - 26. M a g n a lia ... d ecora vit. A u tr e e x p re s ­ « L e s c o n tra ire s opposés les uns a u x a u t r e s , »
sion d’un e g ra n d e d élic a te sse, p o u r rep résen ter e t le m onde tr o u v a n t fo rce e t bea u té dans le u r
l’ad m irable bea u té des œ u v re s de D ieu. Cf. Jux ta p o sitio n con stan te. — E t n on fe cit... deesse.
x v i , 2 7 .— N equ e a d jectu m ... n eque... L a créa­ G rec : E t il n ’a rien f a it d’ in com plet. — U n iu s ­
tion n’a rien ajo n té à l’ê tr e d iv in , e t ne lu i a cu ju sq u e. .. ( v e rs. 26 ). D ’ap rès le g r e c : U ne
rien e n levé. Selon d ’a u tre s : on ne p e u t rien chose é ta b lit le bien de l’a n tre . M êm e pensée
ajou ter ni rien en le v er a u x œ u v re s d u C ré a te u r, q u ’au v ers. 25». — E t q u is sa tia b itu r ...? B elle
qu i so n t e n tière m en t con form es à son plan p ri­ co n clu sio n de ce ta b lea u gén éra l.
mordial. — N o n eget... c o n s ilio : si ce n 'est de 3® L es m erveilles de la Sagesse c r é a t r ic e , co n ­
celui de sa p rop re Sagesse. C f. P ro v . v i n , 22 sid érées en d é ta il. X L I I I , 1 - 2 8 .
e t ss. — Q u a m d e sid e r a b ilia ... ( v e r s . 2 3 ). C ri C h a p . X L T 1I. — 1 - 1 1 . B ea u tés du ciel étoilé.
d 'ad m ira tio n q u i s’échappe de l’âm e d u poète au C f. P s. x v m , 1 - 2 , — A ltit u d in is fir m a m e n tu m „
souven ir de to u te - oes splen d eurs. E t p o u rtan t L e firm a m e n t, v e rs. 1. L itté r a le m e n t dan*: le
C om m e n t . - V , 15
22fi i 'rcu. X U I I , 2-10.
2. Sol in aspectu annuntians in exitu , 2. Le soleil paraissant à son lever
vas admirabile, opus Excelsi. glorifie le Seigneur ; c’est un vase adm i­
rable, l ’œuvre du T rès-H aut.
3. In meridiano exurit terram, et in 3. A son midi il brûle la terre, et qui
conspectu ardoris ejus quis poterit sus- peut supporter son ardeur? T1 conserve
tineie? Fornacem custodiens in operibus une fournaise de feu dans ses chaleurs;
ardoris ;
4. tripliciter sol exurens montes, ra­ 4. le soleil brûle les montagnes d’une
dios igneos exsufflans, et refulgens radiis triple flamme; il lance de3 rayons de
suis obcæcat oculos. feu , et la vivacité de sa lumière éblouit
les yeux.
5. Magnus Dominus qui fecit illum , 5. Le Seigneur qui l’a créé est grand,
et in sermonibus ejus festinavit iter. et il hâte sa course pour lui obéir.
G. E t luna in omnibus in tempore suo, 6. La lune, dans toutes ses évolutions,
ostensio tem poris,.et signum ævi. est la marque des temps et le signe des
époques.
7. A luna signum diei festi, luminare 7. Les jours de fête sont déterminés
quod minuitur in consummatione. par la lune, ce corps lumineux qui di­
minue jusqu’à sa disparition.
8. Mensis secundum nomen ejus est, 8. Elle a donné son nom au mois; elle
crescens mirabiliter in consummatione. croît d’une manière admirable jusqu’à
ce qu’elle soit pleine.
9. Vas castrorum in excelsis, in firma­ 9. C ’est le fanal d’un camp en haut du
mento cæli resplendens gloriose. ciel ; elle resplendit glorieusement au
firmament des cieux.
10. Species cæli gloria stellarum : 10. L ’éclat des étoiles est la beauté du
mundum illuminans in excelsis Domi­ ciel : par elles le Seigneur éclaire le
nus. I monde dans les hauteurs.

g re c : g lo ire de la h a u te u r, fln nam e'n t de lim p i­ citer... L a ch a le u r du so leil e st tro is fois p lu s


d ité , b ea u té d u c ie l d an s une vision de g lo ire . v iv e qu e ce lle d ’u n e telle fo u rn aise. — R a d io s
L e la n g a g e e st v ra im e n t aussi noble que le s u ­ ign eos... G re c : so u fflan t les vap e u rs de fe u . —
jet. — Sol... V e rs. 2 -5, le soleil. Dès sa p rem ière O u tre la ch a le u r, il y a l’ a v e u g la n te cla rté : el
ap p aritio n ( i n a s p e c tu ) , dès son le v e r ( i n refu lg en s... — M a g n u s D o m in u s... V ers. 5 , é lo ge
e x i t u ) , 11 p roclam e la g lo ire d u C ré a teu r ( a n - du S eig n eu r, qu i a cré é c e t a stre ad m ira b le. —
n u n tia n s ). — T a s a d m ir a b ile : p a rfa it ch ef- E t lu n a ... D escription de la lu n e ( v e r s . 6 - 9 ) ,
an a lo gu e à ce lle d u soleil. —
L e s m ots in o m n ib u s sont e x p li­
qu és p a r la p etite n o m en clatu re
q u i s u it (o s te n s io ..., s ig n u m ...),
e t dans la q u e lle l ’o ra te u r s i­
g n ale les p rin cip au x services
q u e la lu n e ren d ait a u x ancien s
p ou r m arq u er les tem ps e t les
solen n ités. C’e st su r ses p h a se s,
en e f f e t, que le ca le n d rie r é ta it
en g ra n d e p a rtie basé. C f. Gen
1 , 1 4 ; P s. c m , 1 9 , etc. — Q uod
m in u itu r i n co n su m m a tio n e.
fo r g e r o n s é g y p tie n s a g ita n t le so u ffle t d’ une fou rn a ise C .- à - d . q u e la lu nef se m et à
( P e in t u r e a n tiq u e .) d im in u e r au ssitô t ap rès a v o ir
a tte in t son plein ; ou b ie n , selon
cenvre de b ea u té. C f. Ps. x v m , G. L e m ot d’a u t r e s , elle d im in u e p eu à p e u , ju sq u ’ à ce
l'a s e st em p lo yé dans le sens gén éral d ’o b je t, à q u ’elle d isparaisse e n tièrem en t. Ces d e u x in te r­
la façon h éb ra ïq u e. — I n m e r id ia n o ... : en plein p réta tio n s so n t possibles. — M e n sis secu n d u m
m id i (v e r s . 3 e t 4 ) , il e st s u rto u t rem arq u ab le n om en ... ( v e r s . 8 ). E n h é b re u , le nom de la lu n e
p ar l’a rd eu r de ses ra yo n s. C f. P s. x v m , 7 . — é ta it y a r é a h , ce lu i d u m ois yérah. — I n con.-
F o rn a cem cu sto d ien s... D ’ap rès le g r e c : soufflan t sn m m a tio n e. G rec : d an s ses c h a n g e m e n t!.— Vas
la fo urn aise p ou r des o u v ra g e s de ch a leu r. C om ­ (h é b ra ïs m e , com m e au vers. 2b) ca stroru m . U n
p araison em p ru n tée au tr a v a il du fo rg e ro n qui fan a l q u i sem ble illu m in e r les éto iles, ce tte Innom ­
ag ite le soufflet p ou r ren d re le fo y e r p lus a rd e n t b ra b le a arm ée » d u c i e l , ain si qu e la Bible les
( A i l . arcli., pl. B u . i;, 8 , 10 ). - T r ip li ­ n om m e f r é q u e m m e n t.C f.N e h .ix ,6, e tc. — S ^ e i s
E c c li. XLTIT, 11-21 227
11. A la parole du Saint elles sont 11. In verbis Sancti stabunt ad ju d i­
prêtes à exécuter ses ordres, et elles cium, et non deficient in vigiliis suis.
sont infatigables dans leurs veilles.
12. Vois l’a rc -e u -c ie l, et bénis celui 12. Vide arenm, et benedic eum qui
qui l’a fa it; il est tout à fa it beau dans fecif illum ; valde speciosus est in splen­
sa splendeur. dore 8U0.
13. Il entoure le ciel d’un cercle de 13. G yravit cælum in circuitu gloriæ
gloire; ce sont les mains du T rès-H au t suœ; manus Excelsi aperuerunt illum.
qui l’ont ouvert.
14. Par son commandement il préci­ 14. Imperio suo acceleravit nivem , et
pite la neige, et il lance les éclairs accelerat coruscationes emittere judicii
'pour l’exécution de ses jugements. sui.
15. C'est aussi pour cela que ses tré­ 15. Propterea aperti sunt thesauri et
sors s’ouvrent, et que les nuages s’en­ evolaverunt nebulæ sicut aves.
volent comme des oiseaux.
16. Par sa puissance il prépare les 16. In magnitudine sua posuit nubes,
nues, et la grêle tombe comme des et confracti sunt lapides grandinis.
pierres qui se brisent.
17. A sa vue les montagnes s’ébranlent, 17. In conspectu ejus commovebuntur
et par sa volonté le vent du midi se mot montes, et in voluntate ejus aspirabit
à souiller. notus.
18. La voix de son tonnerre frappe la 18. V ox tonitrui ejus verberabit ter­
terre ; la tempête d’aquilon et les vents ram, tempestas aquilonis, et congregatio
6e rassemblent ; spiritus ;
19. et il répand la neige comme des 19. et sicut avis deponens ad seden­
oiseaux qui se posent à terre, et elle dum aspergit nivem , et sicut locusta
tombe comme des sauterelles qui des­ demergens descensus ejus.
cendent.
20. L ’œil admire l’éclat de sa blan­ 20. Pulchritudinem candoris ejus ad­
cheur, et le cœur s’étonne de sa chute. mirabitur oculus, et super imbrem ejus
expavescet cor.
21. Il répand sur la terre le givre 21. Gelu sicut salem effundet super
comme du sel, et, lorsqu’il gèle, c’est terram ; et dum gelaverit, fiet tanquam
comme des pointes de chardons. cacumina tribuli.

creli... V ers. 10-11, les éto iles. — M u n d u m i llu m i ­ | tu d in e su a... V ers. 1 6 , la grê le . A u lie u de po-
n a n s. D ’ap rès le g r e c : un o rn em en t b rilla n t. — j s u it n u b e s , le g re c d it a v e c beaucoup d ’e x actl-
J u d ic iu m rep résen te Ici les ord res du C réa teu r. ; tu d e : Il a fo rtifié les n u a g e s; c .- à - d . condensé
— N o n d ejicien t i n v ig iliis ... C o n tin u a tio n de la la p lu ie en m asses pesan tes. C f. Ps. c x l y u , 17.
m étaph ore du cam p. C h aq ue éto ile est com m e — I n con sp ectu eju s... L ’ o ra g e , v e rs. 17 -2 0 . —
u ne sen tin elle q u i se tie n t fid èlem en t à son C o m m ov eb u n tu r m ontes. H yp erb ole p o é tiq u e ,
poste. C l. B a r. n i , 34. p ou r d écrire les v ib ra tio n s p rod u ites p a r le to n ­
1 2 -2 0 . M erv eilles de la sagesse créatrice dans n erre. — N o tu s : le v e n t du s u d , q u i am ène
les régio n s de l’atm osp h ère. — V id e arcum ... so u v e n t les o ra g e s .— V o x to n itr u i... verberabit...
A postroph e élo quen te. B e a u tés de l’a r e - e n - c i e l , L e g re c em ploie u n e Im age très én ergiq u e : w 8 t-
vers. 1 2 - 1 3 . — V a ld e speciosus... L e re g a rd se •/■qas, fa it so u ffrir à la te rre les douleurs de
repose a v e c un e jo uissan ce to ujo urs nouvelle sur l ’e n fan tem en t. — C ongregatio s p ir itu s . G rec : les
ce phénom ène Incom parable. — .M anus— ape­ to u rb illo n s du v e n t. — E t s ic u t a v is... (v ers. 19).
ru e ru n t... M ie u x , d’après le g re c : l ’o n t te n d u ; 11 s’a g it encore de la n e ig e , q u i est parfois
à la m an ière d ’un a rc q ue l’on bande. — Im p e ­ associée a u x tem p êtes pendant l’h iv e r. S u r la
rio suo... L a n e ig e , vers. 1 4 -1 5 . D ieu n’a q u ’un com paraison des sa u te re lle s, v o y e z l’ E x o d e , x , 5.
m ot à p ron o n cer p o u r q u ’elle se p récip ite a u ssi­ ( A t l . d 'h is t. n a t., pl. x l v i i , fig. 2 ). — P u lc h r i­
tô t. — C oru sca tio n es... j u d i c i i s u i : les éclairs, tu d in e m ca n d o ris... L a m erveilleu se blan ch eu r
q u i sont les in stru m en ts des vengean ces d ivin es. de la n eig e. — E x p a vescet co r L e verbe grea
Cf. Ps. x v i i , 5 , e t c . — A p e r ti... th e s a u r i : « les co rresp o n dan t ne m arqu e pa l’e ffro i, w".:-, un
m agasins dans lesquels les poètes bib liq u es re ­ gra n d éton n em en t.
p résen te n t, au fig u r é , la n e ig e , la g r ê le , etc., 2 1 -2 8 . M erveilles de la sagesse c r é a ir lc j snr
com m e am oncelées » e t m ises en réserve. Cf. terre e t su r m er. — G elu s ic u t salem . L a golée,
Jo b ., x x x v i i i , 2 2; Ps. c x x x i v , 7 , etc. — N ebu- v ers. 2 1 -2 3 . C f. P s. c x n v n , 16. D’ap rès le g r e c :
be s ic u t aves. G racieuse Im age. C f. Is. l x , 8. On le g iv r e ; ce q u i ren d la com paraison du sel en­
la tro u v e aussi ch ez les classiques. — I n m a g n i- core p lus e x a c te . — C a cu m in a tr ib u li. Qrce :
22S E c c li. XLTIT, 22-32.

22. Frigidus ventus aquilo flavit, et 22. Le veut froid de l’aquilon se met
gelavit crystallus ab aqua ; super omnem à souffler, et l’eau ce glace comme du
congregationem aquarum requiescet, et cristal, qui se repose sur tous les amas
sicut lorica induet se aquis; d ’eaux et les revêt comme d’une cui­
rasse ;
23. et devorabit montes, et exuret de­ 23. il dévore les montagnes, brûle le
sertum, et extinguet viride, sicut igne. désert, et dessèche la verdure comme le
feu.
24. Medicina omnium in festinations 24. Le remède à tous ces maux, c’est
ncbulæ; et ros obvians ab ardore ve­ qu’une nuée se hâte ; et la rosée qui sur­
nienti humilem efficiet eum. vient après le vent brûlant l’abat.
25. In sermone ejus siluit veutus, et 25. A sa parole le vent se tait ; sa
cogitatione sua placavit abyssum ; et seule pensée apaise l ’abîm e, et c’est là
plantavit in illa Dominus insulas. que le Seigneur a planté les îles.
26. Qui navigant mare enarrent peri­ 26. Que ceux qui naviguent sur la mer
cula ejus, et audientes auribus nostris racontent ses périls, et en les écoutant
admirabimur. de nos oreilles, nous serons dans l’adm i­
ration.
27. Illic præclara opera et m irabilia, 27. L à sont des œuvres éclatantes et
varia bestiarum genera, et omnium pe­ merveilleuses, différentes espèces d’ani­
corum, et creatura belluarum. m aux, des êtres de toute sorte et des
bêtes monstrueuses.
28. Propter ipsum confirmatus est iti­ 28. Grâce à lui tout tend à sa fin par
neris finis, et in sermone ejus composita un ordre stable, et sa parole règle toutes
sunt omnia. choses.
29. Multa dicemus, et deficiemus in 29. Nous dirions beaucoup de choses,
verbis ; consummatio autem sermonum, et les paroles nous manqueraient ; mais
ipse est in omnibus. l’abrégé de tous ces discours, c’est qu’il
est en tout.
30. Gloriantes ad quid valebim us? ipse 30. Que pouvons-nous pour le glori­
enim Omnipotens super omnia opera sua. fier? Car le Tout-P uissant est au-dessus
de toutes ses œuvres.
31. Terribilis Dominus et magnus ve­ 31. L e Seigneur est terrible et souve­
hementer, et mirabilis potentia ipsius. rainement grand, et sa puissance est
merveilleuse.
32. Glorificantes Dominum quantum- 32. Glorifiez le Seigneur autant que
cumque potueritis, supervalebit enim vous pourrez, il sera encore au-dessus

les e x tré m ité s d es choses p oin tues. — F r ig id u s tion des m ers. — P la n ta v it,., in s u la s . M étap h ore
ven tus... ( v e r s . 2 2 ). M an ière d o n t se p ro d u it la d ra m a tiq u e . L e g r e c o rd in aire a ce tte s u rp re ­
g elée. — C ry sta llu s ait a q u a . L ’eau se tran sfo rm e n an te leçon : E t J é su s le p lan ta ( l ’a b îm e ). U n
en g la c e , et c e lle - c i e n v a h it p ro m p tem en t to u te co p iste m alh a b ile a u ra é c rit 'i q a o v ç au lie u «le
la su rfa ce h u m id e : su p e r... con greg a tionem ... v q c ro v ç , e t la fa u te est restée. — L e s p érils de
— S ic u t lo rica ... M ieu x dans le g r e c : L 'e a n se la n a v ig a tio n , v e rs. 26 : q u i n a v ig a n t. C f. P s .
r e v ê t com m e d ’ une cu irasse. T r a it p itto re sq u e. c m , 23-32. — T llic p r æ c la ra ... L ’ éto n n an te fau n e
— D e v o r a b i t e x u r e t . . . L a gelée b rû le com m e de l’o c é a n , vers. 27. C f. P s. c m , 2 5 -2 6 . — P r o ­
le feu . P a r d esertu m 11 fa u t e n te n d re les p â tu ­ p te r ip s u m ... C on clu sion de ce ta b le a u , v e rs. 28.
ra g es Inh abités. — M e d icin a o m n iu m ... (v e rs. 24). A la le t tr e d an s le g re c : P a r lu i ( p a r D ie u ) sa
L a p lu ie e t la rosée. L e rem èd e des d ésastres fin e st p rosp érité. C .- à - d . q u e le b u t d iv in e st
occasionn és p a r la g e lé e , c ’e st u n broulU ard p a rfa ite m e n t a tte in t dans to u te la cré atio n .
h u m id e se tr a n s fo rm a n t b ie n tô t en n ue v ra ie 4» L e s m e rv e ille s de la Sagesse c r é a tric e ne
pluie. — R o s ab a - lo r e ... L a rosée p ro d u it les sa u ra ie n t ê tre su ffisam m e n t célébrées. X L I 1 I ,
m êm es effets bien fa san ts. P lu s c la irem e n t d an s 29 -37.
le g r e c : L a rosée irv e n a n t ré jo u it à la su ite 2 9 -3 7 . M u lta d ic e m u s ... L e fils de S irach
du v e n t b rû lan t. — H u m ilem efficiet E lle a b a t suspend sa d e s c rip tio n , en a v o u a n t qu 'e lle est
ce v e n t terrib le . — I n serm o n e e ju s — V e rs. 25-27, n écessa irem en t in fé rie u re à la ré a lité . — D efi­
la m er, les îles e t les m erv eille s de l ’o céan. L e cie m u s . D ’ap rès le g r e c : N o u s n ’a tte in d ro n s
p rem ier m em bre du vers. 25 e st om is dans le p a s .— C o n su m m a tio ... D an s le g r e c , a v e c b e a u ­
grec. — C o g ita tion e su a ... U n e seule pensée de co u p de v ig u e u r : E t la con clusion de ce q u ’on p eu t
D ieu suffit p our apaiser la p lu s v io len te a g ita ­ d ir e , ( c ’est q u ’ ) 11 est to u t. — G lo ria n tes ad
Ecei.i. XLTTT, 33 X L I V , i. 220

fte vos louanyes. et sa magnificence est adluic, et admirabilis magnificentia ejus.


admirable.
33. Bénissez le Seigneur, et exaltez-le 33. Benedicentes Dominum, exaltate
autant que vous le pourrez; car il est illum quantum potestis; major enim est
au-dessus de toute louange. omni-laude.
34. Pour l’exalter, soyez remplis de 34. Exaltantes eum, replemini virtute,
force, de crainte que vous ne succom­ ne laboretis ; non enim comprehendetis.
biez, cai vous ne sauriez réussir.
35. Qui pourra le voir et le décrire? 35. Quis videbit eum et enarrabit? et
qui dira sa grandeur telle qu’elle est dès quis magnifieab.it eum sicut est ab initio?
le commencement?
36. Beaucoup de ses œuvres encore 36. Multa abscondita sunt majora his ;
plus grandes nous sont cachées, car nous pauca enim vidimus operum ejus.
n’en voyons qu’un petit nombre.
37. Mais le Seigneur a fa it toutes 37. Omnia autem Dominus fec it, et
choses, et il a donné la sagesse à ceux pie agentibus dedit sapientiam.
qui vivent pieusement.

C H A P I T R E XL I V

L Louons ces hommes illustres, nos 1. Laudemus viros gloriosos, et pa­


pères, dont nous sommes la race. rentes nostros in generatioue sua.
2. Le Seigneur a opéré beaucoup de 2. Multam gloriam fecit Dominus
merveilles, et signalé sa puissance dès magnificentia sua a sæculo.
lo commencement.
3. Us ont dominé dans leurs Etats ; ils 3. Dominantes in potestatibus s u is ,
ont été des hommes grands en puissance homines magni virtute et prudentia sua
et doués de prudence; les prédictions præ diti, nuntiantes in prophetis digni­
qu’ils ont annoncées leur ont acquis la tatem prophetarum ;
dignité de prophètes ;
4. ils ont commandé au peuple de leur 4. et imperantes in præsenti populo,
temps, et les nations ont reçu de la soli­ et virtute prudentiæ populis sanctissima
dité de leur sagesse des paroles toutes verba ;
saintes ;

q u id ...? L o rsq u ’ il s’a g it de g lo rifie r D ie u , le 1° In tro d u ctio n : éloge gé n é ra l des hom m es


la n gage h u m ain d em eure im p u issan t. — N éa n ­ Illu stre s de la n atio n isra élite. X L I V , 1 - 1 5 .
m oins ne pas se lasser de le lo u er, alors m êm e C h a p . X L I V . — 1 - 7 . P lu sie u rs de ces sain ts
q u ’on e st ce rta in de ne p o u v o ir ég a le r ses p er­ person nages o n t é té co u v e rts de g lo ire pend an t
fection s : g lo rifica n tes... q u a n tu m c u m q u e ... L e s le u r v i e . — L a u d e m u s v ir o s ... C’est le thèm e
m ots et a d m ir a b ilis ... eju s m a n q u en t dan s le (v e rs. 1 -2 ) .— I n g en era tione... L e g r e o n ’a pas le
gre c , e t aussi le v e rs e t 33 to u t e n tie r. — M v lt a pronom s u a , ce q u i donne ce sens plus c la ir :
abscon dita... (vers. 36). A u tr e co n sid éra tio n bien L o u o n s nos pères q u i nous o n t en gen drés.
capable to u t à la fo is d’e n co u ra g er e t de d éco u ­ — M u lta m g lo r ia m f e c i t . . . : èv a Ù T O ï ç , « iu
ra g e r l'h om m e q u i d ésire c h a n te r les lo u an ges du lp sls » , a jo u te n t q u elq u es m an u scrits g re c s. —
C réa teu r : nous ne connaissons q u ’un e fa ib le p a rtie L e s v 'r s . 8 -6 m en tio n n en t p lu sieu rs ca tég o ries
des œ u v re s d iv in es. — P ie a gen tib us... (v e rs. 37). de ces hom m es célèbres. « L e Sage ram asse en
Quels so n t ceu x au x q u els le S e ig n e u r a le plus ra cc o u rc i... les p rin cip a u x m otifs de lou anges q u ’il
m an ifesté de ses m erveilles. rem arque dans les p atriarch es e t dans les gra n d s
h om m es de la n atio n . On v o lt p arm i e u x des ch efs
§ II. — L ’ h y m n e des Pères. X L I V , 1 — L , 23.
d u p euple, de p u issan ts rois, de g ra n d s p olitiq u es,
C'est le titr e q u ’on Ht dan s le te x te g re c : des p rop h ètes, des s a v a n ts , d ’h ab iles m u sicie n s,
H a r é p to v û jx v o ;. « D e la lo u a n g e du C réa teu r, des poètes s a c ré s , des p rin ces ric h e s , pacifiques
l’écriva in sacré passe à celle des h om m es les plus e t h eu reu x . » ( C a lm e t, h . I. ) — D o m in a n tes...
ém inen ts et les p lu s d istin g u és de son peuple. P rem ière ca té g o rie : les ch efs du peuple, v e rs. 3»h.
T o u te fo is , ici e n co re , son b u t con siste m oins à — N u n tia n te s ... Seconde ca tég o rie : les p rophètes,
lo u er ies héros de l’ h isto ire ju iv e q u ’à céléb rer v ers. 3*. — E t im p era n tes p o p u lo . T ro isièm e c a ­
ie Seig n eu r en e u x e t à cause d ’e u x . » tég orie : les sages d o cte u rs , vers. 4. D ’après le

I
E c c l i. X L I V . 5 - 1 4 .

5. in peritia sua requirentes modos 5. ils ont inventé par leur habileté- des
musicos, et narrantes carmina Scriptu­ accords harmonieux, et ils ont publié
rarum ; les cantiques des Ecritures ;
G. homines divites in virtu te, pulchri­ 6. ils ont été riches en vertu, ils ont
tudinis studium habentes, pacificantes eu le goût de la beauté, et ils ont établi
in domibus suis. la paix dans leurs maisons.
7. Omnes isti in generationibus gentis 7. Ils ont tous acquis la gloire parmi
suæ gloriam adepti sunt, et in diebus les générations de leur peuple, et de
suis habentur in laudibus. leur temps ils ont été loués.
8. Qui de illis nati sunt reliquerunt 8. Ceux qui sont nés d’eux ont laissé
nomen narrandi laudes eorum. un nom qui fa it publier leur louange.
9. E t sunt quorum non est memoria ; 9. Il en est d’autres dont on a perdu
perierunt quasi qui non fuerint ; et nati le souvenu- ; ils ont péri comme s’ils n’a ­
sunt quasi non nati, et filii ipsorum cum vaient jam ais existé ; ils sont nés comme
ipsis. s’ils n’étaient jamais nés, eux et leurs
enfants.
10. Sed illi viri misericordiae sunt, 10. Quant aux premiers, ce sont des
quorum pietates non defuerunt. hommes de miséricorde, dont les œuvres
de piété subsistent à jamais.
11. Cum semine eorum permanent 11. Les biens qu’ils ont laissés de­
bona ; meurent à leur postérité ;
12. hereditas sancta nepotes eorum, et 12. leurs descendants sont un saint
in testamentis stetit semen eorum ; héritage, et leur race est demeurée fidèle
à l’alliance ;
13. et filii eorum propter illos usque 13. à cause d’eux, leurs fils subsistent
in aeternum manent ; semen eorum et éternellem ent, et ni leur race ni leur
gloria eorum non derelinquetur. gloire n’aura de fin.
14. Corpora ipsorum in pace sepulta 14. Leurs corps ont été ensevelis en
sunt, et nomen eorum vivit in genera­ p aix, et leur nom vivra de génération
tionem et generationem. en génération.

g re c : g o u v e r n a n t le peuple p ar leB consellB. — m ité a v e c m ain t e n d ro it de la B ible, noua p a ra it


E t v ir tu te p r u d e n tiæ ... L e te x te g re c p a ra it a v o ir n éanm oins p eu en h arm o n ie a v e c le p résen t
é té co rrom p u en c e t en d ro it. I l sem ble sign ifie r : p assage. N o u s pensons donc que l’é c riv a in sacré
E t p a r la p én é tra tio n les d o cteu rs du p e u p le , n ’a v a it en v u e ic i q u e de s a in ts p erson n ages, maiB
sages dans leu rs paroles p ou r l’in s tru ire . L a V u l­ de g lo ire in é g a le ; les m oins Illu stres fu re n t peu
g a te donne nn ex oellen t sens. — I n p e ritia su a ... à p eu o u bliés. — Sed i l l i v ir i... (verB. 101. C eux
Q u atrièm e ca tég o rie : les poètes e t les m u si­ q u ’o n t sign alés les v ers. 3-7. L e u r s œ u v re s exqu ises
cien s sacrés, v ers. 5. — R eq u ir en tes m odos... Tels de ch a rité e t de b o n té les o n t ren d u s in ou bliables.
D a v id , À8aph, Salom on, e tc .— D ivite3 i n v ir tu te ... « S u i m em ores alio s fece re m eren d o. » — P ie ­
C in quièm e ca tég o rie : les hom ines rich es et in ­ tates. D ’ap rès le g re c : le u rs ju stice s. L e u rs actes
flu en ts (v ers. 6). L es m ots p u lc h r itu d in is stu d iu m de v e rtu . — N o n d e fu e r u n t. G re c : n’o n t pas é té
habentes m an quen t' dans le g re c ; ils d ésign en t o u b lié e s .— C u m sem in e eoru m ... D es d iv e rge n ce s
s u r to u t la b ea u té m orale, l’ord re, etc. — P a c ifi­ de p on ctu a tio n o n t occasion n é qu elq u es n u an ces
ca n tes i n d o m ib u s . G rec : v iv a n t en p a ix dans d ans le g re c p ou r les v e rs . 11-12 : A v e c le u r pos­
le u rs dom aines. — O m n es is ti... (v ers. 7). L e poète té rité dem eure u n e x c e lle n t h é r it a g e ; leu rs des­
g é n éra lise e t co n clu t. T oug ces g ra n d s hom m es ce nd a n ts so n t d an s les allia n ce s ( i n testa m en ­
fu r e n t d ig n em en t h onorés p a r le u rs con tem po­ t is ; c . - à - d . q u ’ils o n t la g lo ire d’ê tre In tim em en t
rain s ( in g en e ra tio n ib u s... g lo r ia m ...; les m ots u n is à D ieu p a r le co n tra t th éo cratiq u e ) ; le u r
g en tis su æ ne se lis e n t pas dans le g r e c ) . ra ce se tie n t ( fe rm e e t solide ), ain si qu e le u rs
8 -1 5 . L e s nom s e t le so n v en lr des ancien s en fa n ts à cau se d ’e u x ; le u r ra ce d em eu re à j a ­
h éros d ’Israël n’o n t cep en d an t pas to u s é té tr a n s ­ m ais, e t le u r g lo ire ne sera p o in t en levée. L e sens
m is à la p ostérité. — Q u i de i lli s n a ti... L e g r e c est su ffisam m en t c la ir : les ju ste s en q u estion
d it , aveo un e v a ria n te : I l y en a p arm i e u x n ’o n t pas é té seu lem en t bén is dans le u r p ropre
q u i o n t laissé u n nom p our q u ’on raco n te leu rs p erson n e ; ils le so n t au ssi dans le u r p ostérité, qui,
lo u an g es. — E t s u n t q u o ru m ... C o n traste : 11 est en co n sid éra tio n de ces sain ts a ï e u x , sera com ­
d ’a u tre s Israé lite s d o n t le so u ven ir e st tom bé dans blée des fa v e u rs spéciales du T r è s - H a u t e t d e­
l’o ubli. D iv ers co m m en tateu rs ap p liq u en t ce v e rs e t m eu rera e lle - m ê m e sain te e t fidèle. — C orpora
a u x Im pies, d o n t le nom m êm e a u r a it d is p a ru , ip soi-u m ... ( v e r s . 1 4 ) . U n e s é p u ltu re h onorable
p a r un ju ste ch â tim e n t d u S eig n eu r. C ette Id ée, a to u jo u rs é té re ga rd é e en O rien t, e t spécialem ent
quoique très Juste en sol e t en p a rfa ite co n fo r­ ch ez les H é b r e u x , oom m e u n e bén éd ictio n
tirni.i. X L I V , 15-2.1. 231

15. Que les |>euples racuiitent leur 15. Sapientiam ipsorum narrent po­
sagebse, et que l’assemblée publie leurs puli, et laudem eorum nuntiet ecclesia.
louanges.
16. Enoch a plu à Dieu, et il a été 16. Enoch placuit Deo, et translatus
transporté dans le paradis, pour exciter est i;* paradisum, nt det gentibus poeni­
les nations à la pénitence. tentiam.
17. Noé a été trouvé parfait et ju ste , 17. Noe inventus est perfectus, justus,
et au temps de la colère il est devenu et in tempore iracundiæ factus est recon­
la réconciliation des hommes. ciliatio.
18. C’est pourquoi un reste fut laissé 18. Ideo dimissum est reliquum terra-,
à la terre, lorsque le déluge survint. cum factum est diluvium.
19. Une alliance éternelle a été faite 19. Testamenta sæculi posita sunt apud
avec lu i, afin que la race humaine ne illu m , ne deleri possit diluvio omnis
pût être exterminée par le déluge. caro.
20. Abraham est le glorieux père 20. Abraham magnus pater multitu­
d’une multitude de nations, et nul ne dinis gentium , et non est inventus si­
iui a été trouvé semblable en gloire ; il milis illi in gloria ; qui conservavit legem
a conservé la loi du T rès-H a u t, et il a E xcelsi, et fu it in testamento cum illo.
contracté une alliance avec lui.
21. L e Seigneur a affermi son alliance 21. In carne ejus stare fecit testa­
dans sa c h a ir, et dans la tentation il a mentum, et in tentatione inventus est
été trouvé fidèle. fidelis.
22. C’est pourquoi il lui a juré de le 22. Ideo jurejurando dedit illi gloriam -
glorifier dans sa race, et de le multiplier in gente sua, crescere illum quasi terræ
comme la poussière de la terre, cum ulum ,
23. d’exalter sa race comme les étoiles, 23. et ut stellas exaltare semen ejus,
et d’étendre leur héritage d’une mer à et hereditare illos a mari usque ad mare,
l’autre , et depuis le fleuve jusqu’aux et a flumine usque ad terminos terras.
extrémités de la terre.

leste. C f. G en. x v , 15 ; x l i x , 31, e tc . — S a p ie n ­ m oyen du d é lu ge . G en . i x , 1 6 , elle p orte aussi


tia m ... n a rre n t... (v e rs. 15). C o nclusion, qui nous le nom d ’a llia n ce étern elle.
ram ène a u d éb u t de cet alin éa. 2 0 -2 3. A b ra h a m . — P a te r m u ltit u d in is g en ­
2° L ’élo ge des Pères. X L 1 V , 16 — L , 23. tiu m . T it r e e m p ru n té à la G enèse, x v n , 4 : ’ab
16. É noch . A d a m e t S elh ne sero n t m en tio n ­ h a m ô n g ô ïm . — N o n est in v e n t u s ... A b rah a m
nés qu’ à la fin de l ’h ym n e , x u x , 19. — P la c u it... p ossèd e, com m e p ère des cro y a n ts e t fo n d ate u r
et tr a n sla tu s est. V o y e z les notes de G en. v , de la ra ce s a in te , u n e g lo ire à ja m a is u n iqu e.
2 2 -2 4 , e t de Sap. iv , 1 0 - 1 1 . Com p. aussi H ebr. — C o n serv a v it legem ... : sa p a rfa ite fid é lité a u x
x i, 5. — L es m ots i n p a r a d is u m m an q u en t dans ord res d u S e ig n e u r. — F u i t i n te s ta m e n to ... :
le te x te g rec : s’ils so n t a u t h e n tiq u e s , Ils ne l ’ allia n ce si in tim e , si fré q u e m m e n t ren o u velée
p eu ven t d ésign er q ue le p a ra d is te r re s tre , et non e t resserrée. C f. G en. x n , 1 e t ss. ; x m , 1 4 - 1 7 ;
le c ie l, où il n’e st g u è re possible qu 'É n o ch a it x v , 1 e t ss.; x v n , 1 e t ss., etc. — I n ca rn e eju s...
p énétré a v a n t l’a v èn em en t de J é s u s - C h r i s t .— (v e rs. 21) ; la circo n cision , sign e e x té rie u r de ce tte
Ut d e t... p o en iten tia m . P lu s cla ire m e n t dans le a llian ce. C f. G en . x v n , 9-14 , 22-27. — I n tenta­
g re c : E x em p le de p éniten ce p o u r les gén ératio n s. tione... : la te r rib le e t victo rie u se é p re u ve du
A llu sio n au gra n d rô le de p ré d ica te u r et de co n ­ sacrifice d’ Isaac. C f. G en . x x n , 1 e t ss. — Id eo
v e rtisseu r q u ’Én och rem p lira , de co n c ert a v e c le ju r e ju r a n d o ... (vers. 22). V a r ia n te dans le g re c :
prophète Élie,, à la fin des tem ps, a in si que l’en ­ C’e st p o u rq u oi il (D ie u ) lu i p ro m it sous serm en t
seigne nettem ent la tra d itio n ca th o liq u e. que les n atio n s seraien t bén ies dan s sa race'.
17-19. N oé. C f. Gen. v i , 9, e t v u , 1; H eb r. x i, 7. C f. Gen. x x n , 17. — T erræ cu m u lu m . G rec : la
— I n tem pore ir a c u n d iæ : lorsque D ie u , ju s ­ poussière de la te rre . Cf. G en. x v , 5 ; x x n , 17.
tem en t Irrité co n tre l’h u m a n ité si co u p ab le , se — Ut s te lla s e x a lta r e ... (v e r s . 2 3 ) : e x a lta tio n
prop osait de la d étru ire to talem en t. — R e co n c i­ to u te sublim e. Gen. x v , 5, les éto iles sont aussi
lia tio : àvcc().).«Y[j.«, la ra n ço n ; on ce sens que m en tion n ées a v e c le sa'ole, m ais p ou r m e ttre en
N oé m érita, p ar sa s a in te té , d ’ê tr e p rése rvé du re lie f le n om bre In calcu lable des d cscen d an is
délu ge a v ec sa fa m ille , e t q u ’il s a u v a ainsi le d’ A b rah a m . — H ered ita re... a m a r i... R é m in is­
gen re h um ain d’une ru in e In tég ra le. — Id e o d im is ­ cence d u Ps. l x x i , 8 , où ces paroles d ésign en t
su m ... (v ers. 18). G ree : C’est à cause de cela q u ’il la c a th o lic ité d u ro y au m e du Messie. P o u r le u r
y e u t u n reste p ou r la te rre . — T esta m en ta sse- ap p lic a tio n à A b rah a m e t à I s ra ë l, com p. G en.
cu li... (v ers. 19). A llu sio n à la prom esse p a r laquelle x v , 1 8 ; E x . x x i i i , 3 1 ; D eut. x i , 24, etc.
Dieu s’en gag ea à ne plus ra v a g e r le m onde au
232 E c c l i . X L I V , 24 - X L V , 5.

24. E t in Isaac eodem modo fecit, 24. 11 a traité Ibaac de la même ma­
propter Abraham , patrem ejus. nière, à cause d’Abraham son père.
25. Benedictionem omnium gentium 25. Le Seigneur lui a promis de bénir
dedit illi Dominus, et testamentum con­ en lui toutes les nations, et il a confirmé
firmavit super caput Jacob. son alliance sur la tête de Jacob.
26. A gnovit eum in benedictionibus 26. 11 l’a distingué par ses bénédic­
suis, et dedit illi hereditatem, et divisit tions, lui a donné un héritage, et le lui
illi partem in tribubus duodecim. a partagé entre douze tribus.
27. E t conservavit illi homines mise­ 27. E t il lui a conservé des hommes
ricordiae, invenientes gratiam in oculis de miséricorde, qui ont trouvé grâce aux
omnis carnis. yeux de toute chair.

C H A P I T R E XLY

1. Dilectus Deo et hominibus Moyses, 1. Moïse a été aimé de Dieu et des


cujus memoria in benedictione est. hommes ; sa mémoire est en bénédiction.
2. Similem illum fecit in gloria san­ 2. L e Seigneur lui a donné une gloire
ctorum, et magnificavit eum in timore égale à celle des saints; il l'a rendu
inimicorum, et in verbis suis monstra grand et redoutable à ses ennem is, et il
placavit. a fa it cesser les prodiges par ses paroles.
3. Glorificavit illum in conspectu re­ 3. Il l’a glorifié en présence des rois,
gum , et jussit illi coram populo suo, et il lui a donné ses ordres devant son
ostendit illi gloriam suam. peuple, et lui a montré sa gloire.
4. In fide et lenitate ipsius sanctum 4. Il l’a sanctifié dans sa foi et dans
fecit illum , et elegit eum ex omni carne. sa dcuceur, et il l’a choisi entre tous les
hommes.
5. A udivit enim eum, et vocem ipsius, 5. Il l’a écouté et a entendu sa vo ix,
et induxit illum in nubem. et il ï ’a fa it entrer dans la nuée.

2 4 -2 7 . Isaa c e t Ja co b . — E odem m od o fe c it . C h a p . X L V . — 1 - 6 . M oïse. — D ilectu s Deo


D ieu co n tin u a à Is a a c les m êm es fa v e u rs q u ’à et h o m in ib u s . É lo g e co m p let dans sa b riè ve té .
A b ra b a m , e t lu i fit les m êm es prom esses. C f. Gen. — C u ju s m em o ria ... : non se u le m e n t à ca u se d u
x x v i , 3 - 5 . L e g r e c coupe a u tre m e n t la p h ra se , g ra n d rô le de M o ïse, m ais aussi à ca u se de ses
q u i se co n tin u e au v ers. 25 : E t en Isaa c il é ta ­ ém in en tes q u a lité s. — S a n cto ru m : les illu stre s
b lit de m êm e , à cau se d’ A b ra h a m son p è r e , la p a tria rc h e s q u ’ a m en tio n n és le ch ap. x l i v . L a
b én éd ictio n de to u s les hom m es et l ’a llia n ce. L e s g lo ire de M oïse ég a le la le u r . — I n tim ore i n i ­
m ots d e d it i l l i D o m in u s so n t p rop res à la V u l­ m ic o r u m : les É g y p t ie n s , les A m a lé c lte s , les
g a te . — T esta m en tu m ... su p e r c a p u t.. . L e g re c I s ra é lite s rebelles. L e p rem ier ca n tiq u e de M oïse,
d it seu lem en t : E t il fit reposer s u r la tê te de E x . x v , 1 e t s s ., co m m en te ad m ira b le m e n t ce
Ja co b . N o tre v ersion la tin e co m plète tr è s bien tr a it . — M o n stra p la ca v it. « Il fit ce sser les p ro ­
la pensée. — A g n o v it eu m ... (vers. 26). D ieu le d iges, » com m e s’ex p rim e le g re c . M oïse n ’a v a it
re co n n u t, de p ré fé re n ce à É saü son frè re , com m e p as é té m oins p u issan t p ou r fa ir e ce sser les p laies
l ’h é ritie r des prom esses fa ite s à A b rah a m . C f. G en. d ’É g y p te q u e p o u r les fa ire é c la te r. — I n co n ­
x x v n , 28 ; x x v n i , 14. — D e d it ... h e r e d ita te m : sp ectu reg u m (v e rs. 3). P lu rie l de m a je s té , c a r
la T e r r e p rom ise. — D iv is it i l l i p a rtem . € L e 11 s’a g it u n iq u e m e n t d u p h arao n . C f. E x . v n - i x ,
p a rta g e e ffe c tif ne fu t fa it que sous J o s u é ; m ais e t Sap. x , 16. — J u s s it... co ra m p o p u lo ... M ie u x ,
le S eig n eu r é ta b lit la base de ce tte d iv isio n en d ’ap rès le g r e c : I l lu i d onna des ord res p ou r son
d o n n a n t d o u ze fils à Jaco b. » ( L e s ê t r e , h . I.) — p eu p le. M oïse s e r v a it d’ in te rm é d ia ire e n tre J é ­
C o n serv a v it... (v e rs. 27). D ’ap rès la V u lg a te , les h o va h e t les H é b re u x , p o rta n t à to u t m om en t
m ots h o m in e s m ise r icor d iæ d é sig n en t la ra ce à la n atio n sain te les m essages de son d iv in ro i.
e n tiè re de Ja co b . M ais le g r e c em ploie le sin ­ — O ste n d it i l l i g lo r ia m ... D ’ap rès le g re c : I l
g u lie r : E t il (D ie u ) a fa it s o rtir de lu i u n hom m e lu i m on tra de sa g lo ire . R e strictlo q . sig n ific a tiv e .
de m isérico rd e, q n i a tr o u v é g râ ce a u x y e u x de C f. E x . x x x i v , 6. — I n fid e et le n ita te ... (v e rs . 4 L
to u te ch a ir. Il s’a g it év id em m en t de M oïse ; car, M oïse d it expressém en t, en p a rla n t de lui-m êm e,
d ans le m êm e te x te g r e c , la p rop o sitio n a in si q u ’il é ta it le p lu s d o u x des h o m m e s, e t le Sei­
com m encée se p o u rs u it sans in te rru p tio n a u g n e u r v a n ta au ssi la fid é lité de son s e rv ite u r.
v e rs . 1 d u ch ap. x l v : ( n a fa it s o rtir de lu i)... C f. N u m . x i i , 3, 7. — E leg it eu m ... C h o ix d’a u ­
M oïse, aim é de D ieu e t des hom m es. L a d iv isio n ta n t p lu s a d m ira b le , q u ’il co n fé ra des fo n ction s
des ch a p itres n ’a donc p as été h e u reu se en ce t u n iq u es a u m onde à ce lu i q u i en f u t l ’o b je t. —
en d ro it. A u d iv it e n im ... (v e rs . 5). G rec : I l lu i fit e u te n d rî
E ccli . X L V , 6 - 1 3 233

6. n lui a donné se» préceptes face 6. Et dedit illi coram præcepta, et


à face, et la loi de la vie et de la science, legem vitæ et disciplinæ, docere Jacob
pour apprendre son alliance à Jacob, et testamentum suum, et judicia sua Israel.
ses ordonnances à Israël.
7. l i a élevé Aaron son frère, semblable 7. Efxcelsum fecit Aaron, fratrem ejus,
à lui, de la tribu de Lévi. et similem sibi, de tribu Levi.
8. Il a fa it avec lui une alliance éter­ 8. Statuit ei testamentum æternum, et
n elle, et il lui a donné le sacerdoce de dedit illi sacerdotium gentis, et beatifi-
son peuple, et il l’a comblé de bonheur cavit illum in gloria ;
et de gloire ;
9. il l’a ceint d’une ceinture d’honneur, 9. et circum cinxit eum zona gloriæ , et
l’a revêtu d ’une tunique de gloire , et l’a induit eum stoiam gloriæ , et coronavit
couronné des insignes de la puissance. eum in vasis virtutis.
10. Il lui a mis la robe traîn an te, les 10. Circumpedes, et fem oralia, et hu-
caleçons et l’éphod, et il l’a entouré d’un merale posuit ei ; et cinxit illum tintin­
grand nombre de sonnettes d’or, nabulis aureis plurimis in gyro,
11. afin qu’elles retentissent quand il 11. dare sonitum in incessu suo, au­
marchait, et qu’elles fissent entendre leur ditum facere sonitum in templo in me­
son dans le temple pour avertir les fils de moriam filiis gentis suæ.
son peuple.
12. I l lui donna un vêtem ent saint, 12. Stolam sanctam, auro, et hyacin­
tissu d’or, d’hyacinthe et de pourpre par tho, et purpura, opus textile viri sapien­
un homme sage, doué de jugem ent et de tis, judicio et veritate præditi ;
vérité ;
13. c’était une œuvre d’artiste, de fils 13. torto cocco opus artificis, gemmis
retors d’écarlate, avec des pierres pré­ pretiosis figuratis in ligatura auri, et
cieuses sculptées, enchâssées dans l ’or, opere lapidarii sculptis, in memoriam
gravées par le lapidaire, pour rappeler secundum numerum tribuum Israel.
le souvenir des douze tribus d’Israël.

sa v o ix . M oïse e u t fréq u em m en t a v e c D ieu des a rchêol., p l. i, flg. 9, 1 3 ; pl. e v i, flg. 1 1 . — n u ­


relation s in tim es e t fa m iliè re s. — I n d u x it ... m érale. D’ap rès son nom h é b re u , l’épbod. Cf. E x .
i n n u b em : s u r le som m et du Sln aï. C f. E x . x x v m , 6 e t ss. (A tl. a r c h ., p l. e v i , flg. 1 1 ). —
x x i v , 18. — D é d it ... p ræ cep ta . C f. E x . x i x , 7 ; T in tin n a b u lis ... i n gyro : a u bas e t to u t au to u r
x x i v , 12 e t ss., etc. Cela, fa c e à face (co ra m ). — de la tu n iq u e de l’épbod. E x . x x v m , 31-37; A tl.
Leg em v itæ . L a loi m osaïqu e e s t ain si nom m ée a rc h é o l., 1. c. — T em p lo (v e rs. 1 1 ) e st p r is , ici
p arce q u ’elle p ro c u ra it la v r a ie v ie m orale à ce u x e t en m ain t a u tr e p a s s a g e , d an s le sens la r g e ,
qu i la p ra tiq u a ie n t fid èlem en t. C f. L e v . x v n i , 5 ; e t d ésign e le ta b ern a le. — I n m em o ria m f i l i i s .. :
E z. x x , 1 1 , etc. p o u r ra p p eler a u x H é b re u x la s a in te té du san c­
7 -2 7 . A aro n . Son p o r tr a it e s t p lu s développ é tu a ire e t le s e x c ite r à s’ asso cier a u x sen tim en ts
e t encore p lu s b r illa n t q u e ce lu i de M oïse. C’est de relig io n q u i an im a ie n t le u r p on tife. C f. E x .
qu e, à l’époque d u fils de S lra c h , le g ra n d p rêtre x x v m , 37. — S to la m sa n cta m (vers. 12), L e na­
Juif e x e rç a it u n e a u to r ité co n sid érable s u r la tio n a l, ou p e c to ra l, a tta c h é à l’éphod. C f. E x .
n atio n dispersée. — ,E xcelsum fe c it... V o y e z , E x . x x v m , 1 5 -3 0 ( A tl. arch., pl. e v i, flg. 7, 1 1 , 12).
rv, 14 e t ss., le d é b u t de ce tte e x a lta tio n q u i a lla — 0 p u s ... v ir i s a p ie n tis : l ’h ab ile B é s é lé e l.C f.E x .
to u jo urs cro issa n t. — S im ile m sib i. P lu tô t, d ’après x x x i , 1 e t ss. ; x x x i x , 2 e t ss. D ’après le g re c :
le greo : sem blable à lu i ( à M o ïse). — Sa cer­ œ u v re d u b ro d eu r. — J u d ic io ... p r æ d iti. V arian te
d o tiu m g en tis : l ’ex e rcic e e x c lu s if e t p erpétuel p lu s g ra n d e en core dan s le g re c : ( Il le v ê t it )
(testa m en tu m æ te rn u m ) d u sacerd oce d an s Israël. du ra tlo n a l du Jugem en t, des sign es de la v é rité .
C f. E x . x x v m , 1 e t ss.; x x i x , 9 ; N n m . x x v , 13, Ces m ots re p ré se n te n t, d ’après la tra d u ctio n h a b i­
etc. — B ea tiflca v it... i n g lo r ia . L e g r e c p orte : tu elle des L X X , 1’ 'u r im e t le (u m m itn , ce t o rn e­
èv e u x o e p i x , p a r u n beau v ête m en t. Il s’a g it m en t m y s té rie u x du ra tlo n a l, an m oyen du qu el
d u splendide co stu m e p on tifical, q u i sera b ien tô t le S e ig n e u r fa is a it p arfo is des ré v é la tio n s au
d é crit en d é ta il. V o y e z E x . x x v m , 2-43, e t le co m ­ g ra n d p rê tre . V o y e z E x . x x v r n , 30, e t le com m en ­
m en taire. — Z o n a . D ’ap rès le g re c : un e tu n iq u e. ta ire. — Torto cocco... L e v e rs. 13 co n tin u e la d es­
— I n d u it ... sto la m . G re c : Il le r e v ê tit de la p er­ crip tio n du ra tlo n al. — G e m m is p r etio sis : au
fectio n de la g lo ir e ; c . - à - d . de rich es orn em en ts. n om bre de d o u z e , secu n d u m n u m e ru m ... ( A t l .
— C o ron a vit... i n v a sis... D ans le g rec : Il l ’a f ­ a r c h ., pl. e v i , flg. 1 2 ). — F ig u r a t is . D ans le
fe rm it p ar des in sign es de puissance. — C ir c u m ­ g re c : g ra v é e s com m e u n ca ch et. — C orona
pedes (v ers. 10 ). G rec : n o 8 ^ p t)î, un e robe t r a î­ a u rea ... L a coiffu re du g ra n d p r ê tr e , v e rs. 14.
nan te. Com p. E x . x x v m , 4 ; Sap. x v m , 24 ; l'A t l. C f. E x . x x v i i i , 36-38 ( A t l. a rch ., p). e v i, flg. 9
E ocli. X L V . 14-10.

14. Corona nurc.i super mitram ejus 14. La couronne d’or qui était sur s a
expressa signo sanctitatis, et gloria ho­ mitre portait gravé le nom de la sain­
noris ; opus virtu tis, ct desideria oculo­ teté et la gloire souveraine; c’était un
rum ornata. ornement m ajestueux, et une parure qui
ravissait les yeux.
15. Sic pulchra ante ipsum non fu e­ 15. Il n’y eut jamais avant lui rien de
runt talia usque ad originem. si beau depuis le commencement.
16. Non est indutus illa alienigena 16. Nul étranger n’a etc revêtu de ces
aliquis, sed tantum filii ipsius soli, et ornem ents, mais ses fils seuls et ses
nepotes ejus per omne tempus. petits-fils dans la suite des âges.
17. Sacrificia ipsius consumpta sunt 17. Ses sacrifices ont été chaque jour
igne quotidie. consumés par le feu.
18. Complevit Moyses manus ejus, et 18. Moïse consacra ses mains, et l’oi­
unxit illum oleo sancto. gnit de l’huile sainte.
19. Factum est illi in testamentum 19. Il fu t fa it avec lui et avec sa race
æternum, et semini ejus, sicut dies cæli, une alliance éternelle, qui durera autant
fungi sacerdotio, et habere laudem , et que les jours du ciel, pour qu’il exerçât
glorificare populum suum in nomine , les fonctions du sacerdoce, célébrât les
ejus. louanges du Seigneur, et glorifiât son
I peuple en son nom.

e t 1 1 ) . C o ron a rep résen te la la m e d’o r a tta ch é e In te rp rè te s , au co stu m e e n tie r du gra n d p rêtre


en a v a n t de la m itre. — E x p re ssa sig n o... A llu ­ (v e rs . 9 e t ss.), d o n t Ils re lè v e ra ie n t la splen d eu r,
sion h l’In scrip tion h é b ra ïq u e Q ôdis la T ’ h ov a h , p ou r co n clu re d ig n e m e n t to u te c e tte d e scrip tion .
— D e s id e r ia : d é sira , e t , p a r s u ite , dé­
lices des y e u x . — U sque a d o rig in em
( v e r s . 1 5 ) . L e g re c d it s im p le m e n t: j a ­
m ais. — N o n est in d u t u s ... ( v e r s . 1 6 ) .
L ’ u sag e de ces orn em en ts é ta it réserv é
a u x p o n tife s d ’u n e m an ière e x c lu s iv e .
— A lie n ig e n a . I c i, to u t Is ra é lite q u i
n’ a p p a rte n a it pas à la fa m ille d ’A aro n .
— F i l i i . . . , nepotes... C eu x des m em bres
de ce tte fa m ille q u i e x e rcè re n t les fo n c­
tio n s p on tifleajes. — S a c r ific ia ... q u o ­
tid ie ( v e r s . 1 7 ) . L ’h olocau ste d it p erp é­
t u e l, o S e r t ch aqu e m atin e t ch a q u e soir,
com m e l’e x p rim e fo rm e lle m e n t le te x te
greo : Bes sacrifices sero n t en tièrem en t
con su m és to u s les Jours, assid û m en t d e u x
fols. C f. E x . x x x x , 38-42. — C om plevit
M oyses... V ers. 1 8 - 1 9 , la co n sécration
d’A a ro n en ta n t qu e g ra n d p rêtre. M oïse
r e m p lit, en e ffe t, le rô le de co n sé crate u r.
C f. L e v . v n i , 1 e t ss. S u r la lo cu tio n
« rem p lir la m ain J>, p ou r d ésign er la
co llatio n du sa c e rd o ce , com p. E x . x x v m ,
4 1 , d’a p rès l’h é b r e u ; L e v . v m , 26-27, e tc.
— F a c tu m est illi... « L a co n sécration
e t l’onetion d ’A aro n fu r e n t com m e le
sceau de l’allia n ce i> qu e D ieu fit a v e c
lu i , allia n ce en v e rtu de la q u elle 11 lu i
p ro m e tta it q u e le sacerd o ce d em eu rerait
à ja m a is d an s sa race ( s lc u f d i e s c æ li ) .
— A v a n t les m ots f u n g i sa ce rd o tio , le
g re c ajo u te : « m in istra re el ; » en re­
v an ch e , la p rop osition et habere la u d e m est
L e ra t lo n a l. p rop re il la V u lg a te . — G lo rifica re p o p u ­
l u m ... D’ap rès le g r e c : p ou r bén ir son
’i Sa in teté à J éh o v a b * q u i é ta it g ra v é e su r peuple. V o y e z au liv r e des N o m b re s, v i , 23-26, la
ce tte lam e d ’o r. — L es m ots g lo r ia h o r io r is ... fo rm u le de la bén éd ictio n sacerd o tale. — I p s u m
d e sid e ria ... se ra p p o rte n t p rob ablem en t à la c o if­ e le g it.. V e rs . 20 e t 21, qu elq u es au tre s fo n ction s
fu re p on tificale. Ils s’a p p liq u era ien t, selon d iv ers l du p o n tife suprêm e des H ébreu x. — O fferre ta-
Ern.i. X L V , 20-28.
20 II le choisit entre tous les vivants, 20. Ipsum olrgit ab omni vivente,
pour offrir à Dieu les sacrifices, l ’encens offerre sacrificium Deo, incensum, et
et la bonne odeur, afin qu’il se souvînt bonum odorem, in memoriam placare
de son peuple et lui fût favorable ; pro populo suo ;
21. il lui donna du pouvoir concernant 21. ofc dedit illi in præceptis suis pote­
ses préceptes et le testament de ses lois, statem , in testamentis judiciorum , do­
pour apprendre ses ordonnances à Jacob, cere Jacob testimonia, et in lege sua
et pour donner à Israël la lumière de sa lucem dare Israel.
loi.
22. Des étrangers se dressèrent contre 22. Quia contra illum steterunt alieni,
lui, et ceux qui suivaient Dathan et Abi- et propter invidiam circumdederunt il­
ron et la faction furieuse de Coré se lum homines in deserto, qui erant cum
soulevèrent autour de lui par envie dans Dathan et Abiron, et congregatio Core
le désert. in iracundia.
23. Le Seigneur Dieu le v it, et cela 23. V id it Dominus Deus, et non pla­
ne lui plut p a s, et ils furent consumés cuit illi, et consumpti sunt in impetu
par l ’impétuosité de sa colère. iracundiæ.
24. Il fit des prodiges coutre eux, et 24. F ecit illis monstra, et consumpsit
il les consuma par les flammes du feu. illos in flamma ignis.
25. Puis il augmenta la gloire d’Aaron. 25. E t addidit Aaron gloriam , et dedit
lui assigna un héritage, et lui donna en illi hereditatem , et primitias frugum
partage les prémices des fruits de la terræ divisit illi.
terre.
26. Il leur prépara'dans les prémices 26. Panem ipsis in primis paravit in
une nourriture abondante; car ils de­ satietatem , nam et sacrificia Domini
vaient manger des sacrifices du Seigneur, edent, quæ dedit illi et semini ejus.
qu’il lui laissa ainsi qu’à sa race.
27. Mais il n’a pas d’héritage dans la 27. Ceterum in terra gentes non here-
terre des nations, ni de part au milieu ditabit, et pars non est illi in gente ; ipse
du peuple, car le Seigneur est lui-même est enim pars e ju s, et hereditas.
sa part et son héritage.
28. Phinées, fils d ’Eléazar, est le troi­ 28. Phinees, filius E leazari, tertius in
sième en gloire ; il imita Aaron dans la gloria est, imitando eum in timore Do­
crainte du Seigneur, mini,

cr ificiu m . L ’expression g rec q u e x â p u t o a iv p a ra ît str a : de g ra n d s p rod iges. L es cu flju rés p ériren t,


d ésign er les offran d es non sa n g la n tes. — I n c e n ­ les uns e n g lo u tis p ar le sol q u i s’e n tr’o u v r it sous
iu m : les fu m igatio n s sacrées fa ite s s u r l ’a u tel le u rs p ieds, les a u tre s b rû lés p a r u n fe u te rrib le
d ’o r. C f. E x . x x x , 1 e t ss., e t l'A t l. a rch ., p l. x e v i, q u i s’é lan ça c o n tre e u x d u ta b e rn a cle . — E t
flg. 2 ; pl. c i v , flg. 2. — I n m e m o r ia m ... Ces a d d id it... V e rs. 25-27, les possessions m atérielles
sacrifices e t ce t encen s ra p p ela ien t à D ieu le so u ­ d ’A a ro n e t des p rê tre s .— H ered ita tem ... L es q u a ­
v e n ir de ses fils p riv ilé g ié s e t le p o rta ie n t à le u r ra n te -h u it v ille s q u i le u r s e rv a ie n t d ’h ab ita tio n .
pardonner leu rs fa u te s (p la c a r e ...). — I n præ - C f. N u m . x x x v , 1 e t ss. — P r im it ia s . C f. N u m .
cep tii potesta tem . A a ro n e t les p rêtre s a v a le n t x v n i , 12-13, etc . — S a cr ificia ... ed en t : ce rta in es
re çu la m ission trè s ex p resse d ’en seign er e t d’ e x ­ p ortio n s des v ictim e s. C f. L e v .v n , 1 e t ss., e t c .—
p liq u er la loi a u peuple. C f. D eu t. x v n , 1 0 - 1 1 ; C eteru m ... (v e rs. 27). R é se rv e Im p o rtan te. A y a n t
x x x i i i , 10 ; M al. n , 6 - 7 , etc. — T e sta m e n tis j u d i ­ le S elgu eu r p ou r p a r t a g e , A aro n e t ses d escen ­
cio ru m . H ébraïsm e p o u r d é sig n er les d iv in s p ré ­ d an ts ne re ç u re n t p oin t, com m e les au tre s Israé ­
ceptes, d o n t ch acu n éta b lissa it, p o u r a in si d ir e , lit e s , un d om ain e spécial dan s la terre de Cba-
u n e allia n ce spéciale e n tre le S eig n e u r e t Israël. naan (in terra g en tes...; le g re c d it plus c la ir e ­
— L u c em da re. B e lle m étaph ore. C f. P s. c x v m , m en t : « ln te r ra g e n t i s , ï le p ays de la n atio n
135. — Q u ia ... V ers. 22-24, J é h o v a h p rotège son sain te). — Ip se e n im ... C f. N um . x v m , 20 ; D eu t.
pon tife d ’un e m an ière Blgnalée co n tre C o ré , D a­ x u , 1 2 , et x v m , 1 - 2 .
th a n e t A b lro n . C f. N u m . x v i , 1 e t ss. — C o ntra 28-31. P h in é e s. A u tre p erson n age très célèbre
illu m steterunt. T r a it d ra m a tiq u e. L e s rév oltés dan s l’h isto ire Juive. C f. N u m . x x v , 6 e t ss. ;
ap p arte n aien t à la trib u de L é v i, m ais Ils n’éta ie n t P s. c v , 30 ; I M ach . i l , 26, 54. — F i liu s E lea ­
p oin t de la fa m ille d’A aro n ; c ’e st p o u rq u o i Us z a r i. É lé a za r é ta it fils d ’A a ro n . Cf. E x . v i, 23, 25.
so n t nom m és a lie n is. — I n ir a c u n d ia . L e g re c — T e rtiu s. L e tro isiè m e des hom m es illu stres
d it a v ec beaucoup d’em phase : « ln fu ro re e t Ira. » ch a n tés p a r n o tre a u te u r, en co m p ta n t depuis
— V id it D o m in u s ... D escription ra p id e et t r a ­ M oïse. — I m ita n d o eu m ... D ’après le g re c ; En
gique du ch â tim en t des rebelles. — F ecit... m on- é ta n t ja lo u x ; o .- à - d . en m a n ife sta n t un sain t
E ccli. XRV , 29 - X L V I , 2.
2:>. et etare in reverentia gentis ; in 29. et il demeura ferme dans la chute
bonitate et alacritate animæ suæ placuit honteuse du peuple ; il apaisa Dieu en
Deo pro Israel. faveur d’Israël par la bonté et le zèle
de son âme.
30. Ideo statuit illi testamentum pacis, 30. C ’est pourquoi le Seigneur fit
principem sanctorum et gentis suæ, ut avec lui une alliance de paix, et l’éta­
sit illi et semini ejus sacerdotii dignitas blit prince des saints de son peuple, afin
in ætemum. que la dignité sacerdotale appartînt tou­
jours à lui et à sa race.
31. E t testamentum David regi, filio 31. Dieu a fa it aussi une alliance sem­
Jesse, de tribu Ju d a, hereditas ipsi et blable avec le roi D avid, fils de Jessé,
semini ejus, ut daret sapientiam in cor de la tribu de Juda, et l’a rendu héri­
nostrum, judicare gentem suam in ju ­ tier du royaume, lui et sa race, pour
stitia, ne abolerentur bona ipsorum ; et mettre la sagesse dans nos cœurs et juger
gloriam ipsorum in gentem eorum æter- son peuple avec justice, afin que leurs
nam fecit. biens ne périssent point, et il a rendu
leur gloire étem elle au sein de leur pos­
térité.

CHAPITRE XLVI

1. Fortis in bello Jésus N ave, succes­ 1. .Jésus, fils de N a v é , fu t vaillant à


sor Moysi in prophetis, qui fu it magnûs la guerre ; il succéda à Moïse dans le
secundum nomen suum, rôle de prophète ; il fut grand selon le
nom qu’il portait,
2. maximus in salutem electorum Dei, 2. et très grand pour sauver les élus
expugnare insurgentes hostés, ut conse­ de Dieu, pour renverser les ennemis qui
queretur hereditatem Israel. s’élevaient contre lu i, et pour conquérir
l ’héritage d’Israël.

zèle p ou r la g lo ire o u tra g é e de J é h o v a h . — Sta re p riv ilè g e . M a lh eu reu sem en t u n e lig n e e n tiè re a
in rev eren tia ... (vers. 29). A u tr e v a ria n te d u grec, d isp a ru dans la V u ig a te , e t la com paraison é ta n t
q u i donn e u n sens p lu s c l a i r : E t en se te n a n t, ain si tr o n q u é e , le sens g é n é ra l e st assez o b scu r.
au m om en t de l’ apostasie du p eu p le, d an s la bo n té V o ic i le g r e c : a Selon l’allia n ce fa ite a v e c D av id ,
d u co u ra ge de son âm e, 11 fu t u n e ré c o n c ilia tio n fils de J e s s é , de la tr ib u de J u d a , l ’h é rita g e du
p ou r Isra ël. C’e st là un e x c e lle n t ab régé de la ro i (d e v a it a v o ir lie u ) seu lem en t de fils en fils;
noble e t v a illa n te co n d u ite de P h in é e s , lo rsq u e de m êm e l ’h é rita g e d’ A aro n à sa ra ce ». A in si
Israël se laissa h o n teu sem en t séd u ire p a r les d o nc la d ig n ité sace rd o tale p assait de p ère en
fem m es m ad la n ites. — Id eo s ta tu it... (v e rs. 30). fils d a n ^ la fa m ille d ’A a r o n , com m e la d ig n ité
R écom p ense de son zèle. D ieu lu i co n fé ra , p u is ro y a le d an s celle de D a v id . — Ut da ret... (à sa­
à sa p o stérité après lu i, la d ig n ité p on tificale. — v o ir , A a ro n e t ch a cu n des g ra n d s p r ê tr e s , scs
L e s m ots testa m en tu m p a c is fo n t a llu sio n à la su ccesseu rs). I n d ica tio n des a v a n ta g e s su périeu rs
p aro le p rononcée p a r le S e ig n e u r lu i-m ê m e au qu’ Isra ë l r e tir a it de ses p rêtres. D ans le g r e c ,
s u je t de P h in ées, N u m . x x v , 12 : J e lu i d o nn e­ l’é c riv a in sacré s’ad resse d ire c te m e n t a u x m i­
ra i la p aix de m on allia n ce. — S a n cto r u m rep ré ­ n istre s d u san ctu a ire e t f a it p o u r e u x u n e p rière
sen te ic i les p r ê tr e s ; g e n tis , la n atio n isra é llte ém u e : Que D ieu v o u s donne la sagesse d an s
to u t en tière. — Ut s i t . . . i n æ te m u m . A u tre v o tre c œ u r, p ou r Ju ger son p eu ple a v e c Justice,
e m p ru n t a u la n g a g e de J é h o v a h , N um . x x v , 13 : afin qu e son bo n h eu r ( d ’ I s r a ë l) ne d isp araisse
J e lu i d o nn erai p o u r sa p erson ne e t p o u r sa ra ce pas e t que sa g lo ire ( d u r e ) p en d an t la s u ite des
à p e rp é tu ité l’h o n n eu r de m on sacerdoce. A p a rt g én é ra tio n s.
u n e In terru p tion m om entanée en tre H é ll e t D avid , C h a p . X L V I . — 1-12 . Jo su é e t Caleb. — F o r ­
les d escen d ants de P h in é es d e m eu rèren t en pos­ t is i n bello. Josué f u t a v a n t to u t u n héros su r
session du so u vera in p o n tifica t ju s q u ’à la ru in e les cb ain p s de b a ta ille : depu is la so rtie d’É g y p te ,
de l’É t a t Juif. — E t testa m en tu m D a v id ... sa v ie f u t u n e g n e rre p resqu e p e rp é tu e lle . —
( v e r s . 3 1 ) . L e fils de S îrach é ta b lit ic i, p our J é su s N a ve. C e tte fo rm e de son nom , a u lieu de
co n clure ce q u i re g a rd a it la ra ce sacerd o tale, un Josu é (h é b r. : Y 'h ô su a '), fils de N u n , a é té calq u ée
p e tit p ara llèle e n tre la m aison d ’A a ro n e t celle de su r les L X X : ’ l r ^ o ù ; N a v ï j . — A u lie u de tu
D avid , afin de m o n trer q u ’elles re ç u re n t l’ une et p r o p h e tis , le g re c p orte : d an s les p rop h éties.
l'a u tre d ’une m an ière p erm an en te le u r g lo rie u x D e p a rt e t d ’a u tre , l ’exp ressio n est prise dans u n
E c c u . X L V I , 3-10. 237
3. Quelle gloire il s’est acquise ea 3. Quam gloriam adeptus est in tol­
levant ses mains, et en lançant des dards lendo manus suas, et jactando contra
contre les villes! civitates rhomphæasl
4. Qui avant lui a autant combattu? 4. Quis ante ilium sic restitit? nam
Car le Seigneur lui-même lui amena des hostes 1pse Dominus perduxit.
ennemis.
5. Le soleil ne fut-il pas arrêté par sa 5. An non in iracundia ejus impeditus
colère, lorsqu’un seul jour devint aussi est so l, et una dies facta est quasi duo ?
long que deux?
6. Il invoqua le Très-H aut tout-puis­ 6. Invocavit Altissimum potentem, iu.
sant, lorsque ses ennemis l ’attaquaient oppugnando inimicos undique ; et audi­
de toutes parts ; et le Dieu grand et saint vit illum magnus et sanctus Deus in
l’écouta, et fit tomber une grêle de grosses saxis grandinis virtutis valde fortis.
pierres.
7. Il fondit avec impétuosité sur la na­ 7. Impetum fecit contra gentem hosti­
tion ennem ie, et il tailla les ennemis en lem , et in descensu perdidit contrarios,
pièces à la descente de la vallée,
8. afin que les nations reconnussent sa 8. ut cognoscant gentes potentiam ejus,
puissance, et apprissent qu’il n’est pas quia contra Deum pugnare non est facile.
facile de combattre contre Dieu. Il sui­ E t secutus est a tergo P oten tis,
vit toujours le Tout-Puissant,
9. et aux jours de Moïse il fit une 9. et in diebus Moysi misericordiam
œuvre de piété avec Caleb, fils de Jé- fecit ipse, et Caleb, filius Jephone, stare
phoné, en tenant ferme contre l’ennemi, contra hostem, et prohibere gentem a
en empêchant le peuple de pécher, et en peccatis, et perfringere murmur malitiæ.
étouffant le murmure que la malice avait
excité.
10. Aussi furent-ils choisis tous deux 10. E t ipsi duo constituti a periculo
pour être seuls délivrés du péril, sur six liberati sunt a numero sexcentorum mil­
cent mille hommes de pied, pour intro­ lium peditum, inducere illos in heredi­
duire le peuple dans son héritage, dans tatem , in terram quæ manat lac et mei.
la terre où coulent le lait et le miel.

sens la rg e , p our d ésign er les sain ts p erson nages — I n descen su (v ers. 7). L a d escen te e t le défilé
au x q u els D ieu m a n ife s ta it d irectem en t ses ord res d e B éth o ro n (A tl. géogr., p l. v u ) . — P o te n tia m
et qu i les fa isa ie n t e x é c u te r. — M a g n u s secu n ­ eju s (v ers. 8). D’ap rès le g re c : sa p an oplie ; c.-à-d.
d u m n om en ... Y 'h ô S u a ' sig n ifie : J é h o v a h sauve. to utes les arm es n atu re lle s e t s u rn a tu re lle s que
De là les m ots q u i s u iv e n t : m a x im u s i n s a lu ­ Jo su é a v a it à sa d isposition . — Q u ia contra
tem ... — H ered ita tem I s r a e l : la T e rr e p rom ise, D eu m ... Pen sée fo rt belie. L e g re c d it, a v e c une
qu e Josn é e u t ia g lo ire de co n q u érir en gra n d e n uan ce : C ar sa g u e rre (ia g u e rre en tre p rise p ar
partie. — I n tollen do... et ja c ta n d o . D escrip tion Jo su é) a v a it iieu en présence du S eig n eu r. — E t
p oétique e t d ra m a tiq u e de la co n d u ite de Jo su é sec u tu s est... L e fils de S irach rem onte de quelques
au siège d 'A Ï. C f. J o s. v in , 18-19. — H ostes ipse années en a r r iè r e , p o u r c ite r une a u tr e action
D o m in u s ... Ce v a illa n t g u e r r ie r n ’e u t ja m a is de cé lèbre de Jo su é e t p ou r fa ir e au ssi i’élo ge de
re p o s, ca r à peine a v a it - ii triom p h é d ’un e p eu ­ Caleb. — M iserico rd ia m ... (v e rs. 9). C .- à - d . u n e
p lade ch an an éen n e q u ’une a u tre tr ib u se d re ssait œ u v re de p iété. Il s’ a g it des fa its si g r a v e s r a ­
d e v an t lu i. — A n n o n .. . L ’épisode le p lu s cé­ co n tés a u iiv r e des N om bres, x m , 2 5 - x iv , 38. —
lèbre de ia v ie de J o su é. C f. Jo s. x , 1 2 - 1 4 . — S ta re co n tra hostem . S u iv a n t qu elqu es in te r­
I n ir a c u n d ia ... im p e d it u s .. . D 'ap rès le g re c : p rètes, co n tre ies C hananéens, que Jo su é e t Caleb
E st-ce q u ’à sa m ain ( c .- à - d . à son o rd re) le soleii s’é ta le n t m on trés p rê ts à a tta q u e r , m alg ré le
n 'a pas ré tro g ra d é ? L ’an tiq u e ré c it h ébreu d it d éco u ra gem en t d u peu ple hébreu (cf. N u m . x tn ,
seu lem en t : s’arrêta . L a d escrip tion du fils de 30 e t ss.; x i v , 6 e t ss.). M ieu x : c o n tre les Israé­
Sirach est p o é tiq u e , e t il ne fa u t pas v o u lo ir y lite s rebelles au S eig n eu r, ain si q u ’il ressort du
serrer de trop p rès les expression s. V o y e z le com ­ co n tex te (p r o h ib er e g e n te m ...) . — P e rfrin g e re
m en ta ire de J o s. x , 13. — U na d ies q u a s i d u o . m u r m u r ... L e g re c n ’a pas ce tte m é ta p h o re ; il
N on pas d en x fo is v in g t - q u a t r e h e u re s , m ais d it : ap aiser le m u rm u re .— E t ip s i d u o (v ers. 10).
e n viro n d e u x fois d ouze h eu res. — In v o ca m t R écom pense de ces d eu x hom m es fidèles. — A
A ltis s im u m ... (v e rs . 6). L a foi et la p iété de Josué p ericu lo : la sen ten ce de m o rt que D ieu p rononça
é ta ie n t à la h a u te u r de son co u ra ge . — I n s a x is alors co n tre tou s ce u x du peuple q u i a v a ie n t v in g t
g ra n d in is... P ro d ig e p ar leq u el Jéh o va h répon­ an s et a u -d e s s u s . C f. N u m . x iv , 26 e t ss. — I n
dra à la p rière de son s e iv ite u r . C f. Jos. y., 11. terra m qu;e m an a t... M étsph o re so u ven t em ployée
238 E ccl i . X L V I , 1 1 - 1 9 .

11. E t dedit Dominus ipsi Caleb for­ 11. Le Seigneur donna la force à ce
titudinem, et usque in senectutem per­ même C aleb, et sa vigueur persista jus­
mansit illi virtus, ut ascenderet in e x ­ qu’en sa vieillesse, et il monta sur un lieu
celsum terræ locum, et semen ipsius élevé du p a y s, que sa race conserva
obtinuit hereditatem, comme héritage,
12. ut viderent omnes filii Israel quia 12. afin que tous les enfants d ’Israël
bonum est obsequi sancto Deo. reconnussent qu’il est bon d’obéir au
Dieu saint.
13. Et Judices 6inguli suo nomine, 13. Ensuite sont venus tour à tour
quorum non est corruptum cor, qui non les Juges, dont le cœur ne s’est point
aversi sunt a Domino, perverti, et qui ne se sont point détour­
nés du Seigneur,
14. ut sit memoria illorum in benedi­ 14. afin que leur mémoire fût en bé­
ctione, et ossa eorum pullulent de loco nédiction , et que leurs os refleurissent
suo ; dans leurs sépulcres,
15. et nomen eorum permaneat in 15. et que leur nom demeurât éternel­
æternum, permanens ad filios illorum , lement, se perpétuant dans leurs fils, qui
sanctorum virorum gloria. sont la gloire de ces hommes saints.
16. Dilectus a Domino Deo suo Sa­ 16. S am u el, prophète du Seigneur,
muel, propheta Domini, renovavit im ­ a été aimé du Seigneur son D ieu; il a
perium , et unxit principes in gente sua. institué un gouvernement nouveau, et
sacré les princes de son peuple.
17. In lege Domini congregationem 17. Il a jugé la nation 6elon la loi du
judicavit, et vidit Deus Jacob ; et in fide Seigneur, et Dieu a regard ^favorablement
sua probatus est propheta, Jacob; sa fidélité l ’a manifesté comme
prophète,
18. et cognitus est in verbis suis fide­ 18. et il a été reconnu fidèle dans ses
lis, quia vidit Deum lucis. paroles, car il avait vu le Dieu de lumière.
19. Et invocavit Dominum omnipoten­ 19. Il invoqua le Seigneur tout-puissant
tem, in oppugnando hostes circumstantes lorsque les ennemis l’entouraient de tous
undique, in oblatione agni inviolati. côtés, et il offrit un agneau sans taclie.

dans la B ib le p our d é sign er la fe r t ilit é p rod ig ieu se 14-15). — O ssa... p u llu le n t . D’ après le g r e c : Que
de ia T e rr e sa in te . C f. N u m . x î v , 8 , e t x v i , 13 ; leu rs o ssem en ts fleu rissen t ; e t le s yria q u e ajo u te :
D eu t. v i, 3 ; x i, 9 ; Jos. v , 6, etc. — E t d ed it D o­ com m e des ils. — N o m en ... p erm a n ea t... p e r m a ­
m in u s ... L e s vers. 11 e t 12 s’o ccu p en t e x c lu s iv e ­ n en s... P iu s b riè v e m e n t dans le g re c : Que le nom
m en t de Caleb, e t ra co n ten t com m en t 11 fu t béni de ces hom m es honorés se re n o u ve lle d an s ieurs
de D ieu. — U sgue i n sen ectutem ... v ir tu s . D ’a p rès e n fa n ts ; o u , d ’ap rès u n e a u tre tra d u ctio n : Que
,To8. x rv , 6 e t ss., il e u t assez de v ig u e u r , à l’&ge le u r nom se ra jeu n isse en des en fan ts h onorés.
de q u a tre -v in g t-n e u f ans, p ou r co n q u érir en p e r­ 1 6 -2 3 . Sam u el. Ce d e rn ie r des J u g e s, q u i jou a
sonne la p a rt de te r rito ire q u i iu l é ta it échue un si gra n d rô le en Israël, a ic i un p o rtra it d ig n e
en p a rta g e ( u t ascenderet...). — I n ex ce lsu m ... de lu i. — D ilectu s a D o m in o ... : com m e M oïse
lo cu m . A llé b ro n , v ille a n tiq u e b â tie a u ce n tre ( x l v , l ). — R e n o v a v it im p e r iu m . P lu s n e tte ­
du m assif m o n tagn e u x de J u d a , à une a ltitu d e m en t d an s le g re c : il é ta b lit la ro y a u té . C f. I R e g .
d’en viro n 930 m ètres. V o yez l’A tl. gêogr., pl. v u . v m - x i i . — U n x it p r in c ip es : Said e t D avid su c­
— Sem en ... o b tin u it. D ans le sens de « r e tin u it » : ce ssivem en t. C f. I R eg. x , 1 , e t x v i , 13. — In
re tin t, co n serva. — Ut vid eren t... L a m orale de lege D o m in i... ju d ic a v it (v e rs. 1 7 ). TI e x e rça ses
ce t r a it (v e rs. 1 2 ). — O bsequi Deo. L itté r a le m e n t d élicates fo n ction s to u t à fa it selon ia lo i d iv in e .
dans le g r e c : m arch er d e rrière le S eig n eu r. — P id if D eu s... : dans le sens de re g a rd e r fa v o ­
Com p. le v e rs . 8« et Jos. x î v , 8 -9 . ra b lem en t. C f. I R e g . v n , 12 e t ss. — I n fi de sua
13-15 . L es J u g e s . — S in g u li suo n o m in e . L e prob a tu s... É cho du p assage I R eg. m , 20 : T o u t
flis de S irach a recours à ce tte fo rm u le p arce Israë l, d epu is D an ju sq u ’à B ersabée, co n n u t que
q u ’il ne v o u la it p a rle r des J u g e s q u ’en term es Sam u el é ta it un p ro p h è te du S eig n eu r. — In
co lle ctifs : leu rs nom s g lo rie u x é ta ie n t bien con nus verbis s u is fid e lis (v e rs . 18). A u tr e rém in iscen ce.
de ses le cteu rs. — Q u oru m n o n ... co rru p tu m ... , C f. I R e g . m , 19 : J é h o v a h é ta it a v e c lu i e t ne
A v e c un e gran d e én e rgie dans le g re c : D o pt le ! laissa tom ber à terre au cu n e de ses paroles. C.-à-d.
cœ u r ne s’e st pas liv r é à la fo rn ica tio n . M éta­ ! qu e to u t ce que Sam u el an n o n ça it au nom de
p hore q u i rep résente so u v en t l’Id olâtrie dans les [ D ieu s’acco m p lissait. — L e s m ots D eum lu c t? ,
sain ts L iv re s . C f. L e v . x x , 6 ; N u m . x v , 39 ; Ju d . ajou tés p ar ie tr a d u c te u r la tin , fo n t aliu sion au x
il, 17; v m , 27, 33, etc. — Ut s it m em oria ... lté- j m u ltip les ré v é la tio n s qu e J é h o v a h flt à Sam uel.
com pense de la sain te co n d u ite des J u g e s (v e rs. C f. I R e g . n i , 7 et, ss. D ans le g r e c , au lieu oc
E ccli . X L V I, 20 — X L V II, 4. 230

20. Et le Seigneur tonna du ciel, et fit 20. Et intonuit de cælo Dominus, et


eutendre sa voix avec un grand bruit, in Bonitu magno auditam fecit vocem
Buam ;
21. et il tailla en pièces les princes de 21. et contrivit principes Tyriorum ,
T yr, et tous les chefs deB Philistins ; et ompes duces Philisthiim ;
2*2. et avant la fin de sa vie et de sa 22. et ante tempus finis vitæ suæ et
carrière, il rendit témoignage en présence sæculi, testimonium præbuitin conspectu
du Seigneur et de son Christ, qu’il n’avait Domini et Christi, et pecunias et usque
reçu n’ argent, ni même de chaussures de ad calceamenta ab omni carne non a c­
qui que ce fû t, et personne ne l’accusa. cepit ; et non accusavit illum homo.
23. Il s’endormit ensuite, et il fit une 23. PIt post hoc dorm ivit, et notum
révélation au roi et lui prédit la tin de sa fecit r e g i, et ostendit illi finem vitæ suæ ;
vie ; et il fit sortir de terre sa voix de pro­ et exaltavit vocem suam de terra in pro­
phète pour effacer l’impiété du peuple. phetia delere impietatem gentis.

C H A P I T R E XLVII

1. Après cela s’éleva Nathan, prophète 1. Post hæc surrexit Nathan, propheta
aux jours de David. in diebus David.
2. Et comme la graisse est séparée de 2. Et quasi adeps separatus a cam e,
la chair, ainsi David le fu t des enfant6 sic David a filiis Israel.
d’Israël.
3. Il joua avec les lions comme avec 3. Cum leonibus lusit quasi cum agnis ,
des agneaux, et il traita les ours comme et in ursis similiter fecit sicut in agnis
les petits des brebis dans sa jeunesse. ovium , in juventute sua.
4. N ’est-ce pas lui qui tua le géant, 4. Numquid non occidit gigantem , et
et qui enleva l’opprobre du peuple? abstulit opprobrium de gente?

q u ia v id i t , on lit : « in v is io n e , » et ces m ots cite I R e g . x i i , 3, d ’ap rès la version des L X X .


sont ra tta ch é s à l ’a d je c tif « fidelis ». F id è le — P o st hoc d o r m iv it ( v e rs. 23 ). L a m o rt de
en vision : v é rid iq u e to u te s les fois q u ’ il a ffir ­ S a m u el, e t son ap p aritio n à Saül ch ez la p y th o -
m ait a v o ir reçu qu elqu e co m m u n ica tio n du ciel. nlsse d’ E n d o r. — N o tu m fc c it. G rec : I l p rophé­
— In v o ca v it D o m in u m ( v e r s . 1 9 ) : lo rsq u e les tisa e t m o n tra (an n o n ça ) a u ro i sa fin. — E x a l­
P h ilistin s s ’av a n c èren t co n tre les Isra é lite s ra s­ ta v it v o c e m ... Son la n g a g e f u t a lo r s , en e ffe t,
sem blés à M aspha. C f. I R eg. v i i , 5 e t ss. — I n d ’un e én erg ie rem arq u ab le. C f. I R eg . x x v m ,
ob la tio n e a g n i... E n effet, com m e le ra co n te l’an- 1 5 - 1 9 . — D elere im p ie ta te m . L e s te rrib le s c h â ­
n allste s a c r é , dan s ce p éril e x tr ê m e , t Sam uel tim e n ts q u e Sam u el p ré d it à Saül s e rv ire n t à
p rit u n ag n e a u de la it (e n c o re à la m am e lle , effa cer l’ in lq u lté du peuple. On v o lt q u e , dan s
d ’après l ’ex p ressio n em p loyée Ici m êm e p a r le ce tte d e s c rip tio n , l ’a u te u r suppose la p arfa ite
te x te g r e c ) e t l’o ffr it to u t e n tie r en h o locauste ré a lité de l’ap p aritio n p erson n elle de Sam uel.
au S e ig n e u r. » — E t in t o n u it (v e rs. 20). V o y e z C h a p . X L V I I . — 1 - 1 4 . N a th an e t D av id . —
encore le r é c it des R o is , v u , 10. — P r in cip es S u r r e x it N a th a n . Q uelques m ots seu lem en t se­
T y r io r u m (vers. 2 1). D iv ers co m m en tateu rs ont ro n t con sacrés à ce t illu s tre p rop h ète du règn e
cru v o ir ici u n e fa u te d u tr a d u c te u r, q u i a u r a it de D av id . Dès le vers. 2 com m ence le lo n g e t bel
iu S ô r im , T y r ie n s , a u lie u de ç â r im , ennem is. élo ge du g ra n d roi, é c r it a v e c a m o u r. — Q u asi
A u p assage p ara llèle, l ’an tiq u e ré c it n e m en tion ne adeps... a f i l i i s Isr a el. C ou rte lu tro d u ctlo n . La
que les P h ilis tin s ; m ais q u elq u es p rin ces ty rie n s com paraison est trè s e x p re s s iv e ; m a is , d ’après
p o u v aien t fo r t bien se tr o u v e r p arm i e u x . D u le g r e c , 11 f a u t lire « a salu ta ri », c . - à - d . du
reste, le s y ria q u e a la m êm e leçon que les te x te s sacrifice p a c ifiq u e , au lie u de a carne. Il s’a g it
gre c e t la tin . — A n te tem pus fin is ... (v ers. 22). donc de v ictim e s sacrées, e t D avid est com paré
A llu sio n a u co m pte solennel que Sam uel re n d it a u x p arties grasses de leu rs ch airs , qu i é ta le n t
de sa J u d ic a tu re , d e v a n t to u s les H é b re u x ra s ­ rép u tées les m eilleu res e t réserv ées à D ieu. Ce
sem blés. C f. I R e g . x i i , 1 e t ss. D ans le g rec : qui donne le sens s u iv a n t : T o u t I s ra ë l, re p ré ­
A v a n t le tem ps du som m eil étern el ; lo cutio n sen té p ar la masse des c h a ir s , est e x c e lle n t,
poétique pour d ésign er la m ort. — C h r isti : le m ais D avid en est la portio n la plus e x q u ise . —
ro i S a ü l. — E t p e cu n ia s... n o n accepit. D ans le C u m le o n ib u s .. . D u ra n t sa vie d e jeu n e p âtre.
g r e c , ce tte lig n e est placée directem ent; s u r les I C f. I R eg. x v i i , 34-36. L e s vers. 3 - S exposen t
lè v re s de Sam uel : Je n ’ai p ris à personne... — en ab régé sa v a illa n c e e t ses v icto ire s . — N u m ­
U sque a d ca lcea m en ta. P o u r d ire : un o b jet de q u id n on ... g ig a n te m ...? Sou g lo rie u x triom pho
peu de v a le u r . C f. Gen x iv , 23. Le fils de Slraoh su r G o lia th , d ra m a tiq u e m e n t racon té. Cf. I lteg.
E ocli . X L V I I . 5-13.
5. In tollendo manum, saxo fundæ 5. Levant la m ain, il terrassa avec
dejecit exultationem Goliæ ; une pierre de sa fronde l’insolence de
Goliath ;
6. nam invocavit Dominum omnipo­ 6. car il invoqua le Seigneur tout-puis­
tentem, et dedit in dextera ejus tollere sant, qui donna à sa main de renverser
hominem fortem in bello, et exaltare cet homme redoutable à la guerre, et de
cornu gentis suæ. relever la puissance de son peuple.
7. Sic in decem millibus glorificavit 7. Aussi on lui donna Phouneur d’en
eum ; et laudavit eum in benedictioni­ avoir tué dix mille ; on le loua pour les
bus Domini, in offerendo illi coronam bénédictions du Seigneur, et on lui offrit
gloriæ ; une couronne de gloire;
8. contrivit enim inimicos undique, et 8. car il écrasa les ennemis de toutes
extirpavit Philisthiim contrarios usquo parts, et il extermina les Philistins ses
in hodiernum diem ; contrivit cornu ipso­ adversaires jusqu’à ce jour, et il abattit
rum usque in æternum. à jam ais leur puissance.
9. In omni opere dedit confessionem 9. Dans toutes ses œuvres il rendit
Sancto, et Excelso in verbo gloriæ. hommage au Saint et au Très-H aut par
des paroles pleines de sa gloire.
10. De omni corde suo laudavit Domi­ 10. Il a loué le Seigneur de tout son
num ; et dilexit Deum qui fecit illum, et cœur, et il a aimé le Dieu qui l’avait
dedit illi contra inimicos potentiam. créé, et qui lui avait donné la puissance
contre ses ennemis.
11. E t stare fecit cantores contra a l­ 11. Il établit des chantres pour qu’ils
tare, et in sono eorum dulces fecit mo­ se tinssent devant l’a u tel, et il composa
dos. de douces mélodies pour leurs voix.
12. E t dedit in celebrationibus decus, 12. Il donna de la splendeur aux fêtes,
et ornavit tempora usque ad consum­ et de l’éclat aux jours sacrés jusqu’à la
mationem vitæ , ut laudarent nomen fin de sa vie, afin qu’on louât le saint
sanctum Dom ini, et amplificarent mane nom du Seigneur, et que dès le matin
Dei sanctitatem. on célébrât sa sainteté.
13. Dominus purgavit peccata ipsius, 13. Le Seigneur le purifia de ses péchés,
et exaltavit in æternum cornu ejus ; et et exalta sa puissance à jam ais; il lui
dedit illi testamentum regni, et sedem assura la royauté et un trône de gloire
gloriæ in Israel. en Israël.

x v n , 4 1 - 6 1 . — E x u lta t io n e m : la Jactance o r­ a u tre t r a it f u t ré e lle m e n t rem arq u ab le dau s sa


g u eilleu se d u g é a n t p h ilis tin . — N a m in v o c a v it... v ie . — I n verbo g lo r iæ : p a r des p aroles q u i g lo ­
(v e rs. 6). L ’h o n n eu r de la v icto ire e st ra p p orté rifia ie n t le S e ig n e u r. — L a u d a v it (vers. 10). L e
à D ieu , q u i en f u t le v é rita b le a u te u r. — E x a l­ g re c v[Avr((7£ m on tre qu e le fils de S irach a sp é­
tare co rn u . L a m étaph o re bien connue. C f. I R eg. ciale m e n t en v u e d an s ce passage le* psaum es
] ', 1 , 1 0 ; I I R e g x x i i , 3 ; I P a r. x x v , 6 ; P s . x v i i , 3, m agn ifiqu es d u r o i-p o è te . — Sta re fe c it ca n to -
c-t l x x i v , 5-6, e tc. — I n d e ce m 'm illib u s » , (v e rs. 7). res... ( v e rs . 11 ). A llu s io n a u x fa its qu e ra co n te
L o c u tio n très co n c ise , q u i corresp ond à I R e g . le second liv re des P a rallp o m èn es, x v i, 4 e t ss.;
x v i n , 6 -8 : L es fem m es d isaien t : Saiit a fra p p é com p. N c h . x i i , 24. — D u lces fe c it m odos. D avid ,
ges m ille, e t D a v id ses d ix m ille. — L a u d a v it... en effe t, s’o ccu p a beau cou p de la m u siqu e sacrée
i n b e n e d ic tio n ib u s ... L es Israélites m êlèren t la e t des a irs s u r lesqu els ses psaum es d e v a ie n t ê tre
lo u a n g e de D a v id à celle q u ’ ils ad ressa ie n t a u c h a n té s .— D ed it... decu s (v e rs. 12 ). Son zèle p ou r
S e ig n e u r. Ou encore : on lo u a D a v id d e ce que les cé rém on ies d u c u lte . T em p ora d ésign e les
D ie u l’a v a it si v isib lem e n t béni e t p ro tég é. — solen n ités re lig ie u se s. — A d co n su m m a tio n em ...
I n offerendo... co ro n a m ... Ce tr a it n ’est pas m oins D ans le g re c , q u i n’a pas le m o t v itæ , ce tte lo c u ­
v r a i au p ropre q u ’a u fig u r é , c a r Isra ël o ffr it à tio n sig n ifie : p a rfa ite m e n t. — E t a m p lifica re n t» .
D a v id le trô n e et la co uro n n e de S aü l. C f. II R e g . M ie u x , d’ap rès le g re c : E t p ou r fa ir e re te n tir
v , 1 et ss. — C o n triv it... in im ic o s (v e rs. 8) : to u s le sa n c tu a ire dès le m a tin .— D o m in u s... V e rs. 13,
les ennem is de la n ation s a in te , a n loin com m e ce q u e le S e ig n e u r fit de son côté p o u r D a \ ld . —
de près. Cf. II R eg . v m , 2 e t ss. ; x , 1 e t s.=., etc. E n p rem ier lie u : p u r g a v it peccata... L e p o rtra it
— P h ilis t h iim . C’e s t s u r eu x que le jeu n e ro i du g ra n d roi e û t é té in com plet, si le n a rra te u r
rem p o rta ses p lus n om breuses et ses p lus b r il­ a v a it om is de sig n a le r d’ un m ot ses fa u te s e t
la n tes v icto ire s. C f. II R e g . v m , 1 ; x x i , 1 5 - 2 2 ; sa p éniten ce m ém orable. — T e sta m en tu m réu n i.
I I I R e g . iv , 2 1 , etc. — I n o m n i o p e r e ... V ers. A llia n ce en v e rtu de la q u elle la race de D avid
8 -1 2 : D avid ne se sign ala pas m oins p ar sa p iété d e v a it à ja m a is r é g n e r s u r le p eu ple de D ieu ;
en ve rs D ieu q u e par sa v a le u r gu e rriè re . Cet e lle d u re encore e râ c e à la ro y a u té de N otre-
E m .i. X L V I I , 14 22. 2-11
14. Après lui s’éleva son fils plein île 14. l ’ost ipsum surrexit fihus sensatus,
sagesse, qui, à cause (le lui, renversa et propter illmn dejecit omnem poten­
toute la puissance de ses onneinis. tiam inimicorum.
15. Salomon régna durant des jours 15. Salomon imperavit in diebus pacis;
do paix; Dieu lui soumit tous ses adver­ cui sulTjecit Deus omnes hostes, ut con­
saires , afin qu’il bâtît une maison à son deret domum in nomine suo, et pararet
n o m , et qu’il préparât un sanctuaire sanctitatem in sempiternum. Quemad­
éternel. Comme tu as été instruit dans modum eruditus es in juventute tua,
ta jeunesse,
16. et rempli de sagesse à la manière 16. et impletus es, quasi flumen, sa­
d’un fleuve I Ton âme a couvert la terre. pientia, et terram retexit anima tua !
17. Tu as multiplié les énigmes et les 17. E t replesti in comparationibus
paraboles. Ton nom a été porté jusqu’aux ænigmata. Ad insulas longe divulgatum
îles reculées, et tu as été aimé dans ta est nomen tuum, et dilectus es in paee
paix. tua.
18. Tes cantiques, tes proverbes, tes 18. In cantilenis, et proverbiis, et
paraboles et tes interprétations ont été comparationibus, et interpretationibus,
admirées de toute la terre, miratæ sunt terræ ;
19. qui en a glorifié le nom du Sei­ 19. et in nomine Domini D ei, cui est
gneur Dieu , qui est appelé le Dieu cognomen Deus Israel.
d’Israël.
20. Tu as amassé l’or comme l’étain , et 20. Collegisti quasi aurichalcum au­
tuas amoncelé l’argent comme le plomb; rum, et ut plumbum complesti argen­
tum ;
21. puis tu t’es prostitué aux fem m es, 21. et inclinasti femora tua mulieri­
tu as asservi ton corps, bus, potestatem habuisti in corpore tuo,
22. tu as imprimé une tache à ta 22. dedisti maculam in gloria tua, et
gloire et profané ta race , de manière profanasti semen tuum, inducere iracun
à attirer la colère sur tes enfants et le diam ad liberos tuos, et incitari stulti­
châtiment sur ta folie, tiam tuam,

S e ig n eu r Jésu s - C h rist. C f. II R eg. v i i , 1 e t ss. ; d’un fleu v e q u i d ébord e. — E t rep lesti... (v e rs. 17).
Ps. L x x x v m , 2 - 5 , 2 0 -3 8 ; L u c . i, 3 1-3 2 . D ans le g re c : P a r des p aroles é n igm atiq u es tu
14-31. Salom on. — P o s t ip su m ... V e rs. 1 4 - 2 0 , as rem pli (to u te la te rre ). — A d in s u la s longe.
sa sagesse lu co m p ara b le. — P r o p te r illi u s ...: en L a ren om m ée de la sagesse de Salom on s’é te n ­
con sid ération d e D av id e t de ses v e r t u s , D ieu d a it au lo in ; cf. I I I R e g . iv , 34 ; x , 1 e t ss., etc.
ré d u isit p ou r un tem p s à l ’im puissan ce les en ne­ — D ilec tu s es... C om parez le beau nom de Y ’ d i-
m is d ’I s ra ë l, afin que Salom on p û t rég n e r en d ia h , ch éri de Jé h o va h , q u e D ieu lu i m êm e donna
p aix. V a r ia n te dan s le te x te g re c : A cause de au su ccesseu r de D av id (I I Reg. x n , 26). — I n
lu i (D a v id ! Il (Salom on) h a b ita au la rg e. M anière c a n tile n is, et p ro v erb iis... (v e rs. 18). A llu sio n a u x
figu rée de d ésign er la p rosp érité d u rè gn e de m agn ifiq u es é c r its com posés p ar Salom on : le
Salom on. — I n dieb u s p a e is (v e rs. 15). Ce rè gn e C an tiqu e, les P ro v erb es, l’ E cclésiaste, sans com p­
f u t , en e ffe t, rem arq u ab le p a r sa p a ix u n iv e r ­ te r to u s ce u x q u i o n t d isparu ( c f . II I R e g . iv ,
selle. Cf. I I I R eg. rv , 24-25. — C u i subjecit hostes. 32-33), e t les réponses q u ’il fit de v ive v o ix au x
C f. I I I R eg. iv , 21, et v , 4, e tc. D ’après le g re c : qu estion s q u ’on lu i a d re ssa it s u r to u te so rte de
D ieu lu i donna le repos to u t au to u r. A u tr e ex p re s­ p oin ts obscu rs. C f. I I I R e g . x , 1 , 3 , etc . — E t
sion p o u r m a rq u er un e p a rfa ite p aix . — Ut co n ­ l n n o m in e D o m in i. D ans le g re c, ce vers. 19 est
deret ch m u n i. L ’une des glo ire s les p lus p u res ra tta ch é ah s u iv a n t, ce q u i est p ré fé rab le . —
de Salom on. C f. II R eg . v n , 13 ; II I R e g . v i - v n i . C o llegisti... (v e rs. 20). L a rich esse de Sa lo m o n ,
— S a n ctita tem a le sens de s a u c tu a ire , com m e a u ta n t p roverb iale que sa sagesse. Cf. III R eg.
au vers. 12d. — Q u em a d m o d u m ... L e poète In ter­ x , 14 e t ss. — E t I n c lin a s t i... V ers. 2 1 - 2 3 , la
p elle to u t à coup (ju s q u ’à la fin du v ers. 23) le ch u te Ign om in ieuse du m on arqu e e t ses consé­
ro y a l p erson n age d o n t il tra c e le p o r t r a it; 11 quen ces fu n estes. C f. I I I R eg. x i , 1 - 8 , etc. —
m et en reiief, dans ce p e tit d iscours, les brilla n tes P o testa tem h a b u is ti. C .- à - d ., d’après la V u lg a te ,
q u a lité s e t les gra n d eu rs de Salom on, p ou r m ieu x q u ’ il abusa ain si de son corps. Le g re c est p ré ­
taire re sso rtir le ca ra ctère sin istre de sa ch u te. fé ra b le : T u as é té asserv i dans ton corps. —
— E r u c lilu s es. D ’ap rès le g re c : Com m e tu as D ed isti m a c u la m ... (v e rs . 2 2 ). É te rn e lle so u il­
été s a g e l C f. I I I R eg. n i , 12, e t iv , 29-30. Une lu re, en effet, pou r sa g lo ire . — P r o fa n a s ti se­
très belle com paraison relève ce tte sagesse ad m i­ m en... Les en fan ts q u ’ il e u t de ses fem m es Ido­
rable : im p le tu s ... q u a si f l u m e n ... ( vere. 16 ). lâ tre s p articip è re n t à l’ in fam ie de leu rs m ères
Of. x x i v , 35-36. — T e rr a m retexit : à la façon et ne fu re n t p oin t une race sain te. — R é s u lta t
Comment. — V . 16
241 E c c l i. X L V I f , 23-31.

23. ul facercs imperium bipartitum , 23. en causant un schisme dans le


et ex Ephraim imperare imperium du­ royaume, et en faisant sortir d’Ephraïm
rum. une domination cruelle.
24. Deus autem nou derelinquet mise­ 24. Mais Dieu n’abandonnera pas sa
ricordiam suam , et non corrumpet, nec miséricorde; il ne détruira et n’anéan­
delebit opera sua ; neque perdet a stirpe tira pas ses oeuvres; il ne retranchera
nepotes electi sui, et semen ejus qui d i­ point par la racine la postérité de son
ligit Dominum non corrumpet. élu, et il n’exterminera pas la race de
celui qui aime le Seigneur.
25. Dedit autem reliquum Jacob, et 25. Il a laissé un reste à Jacob, et à
David de ipsa stirpe. David un rejeton de sa race.
26. E t finem habuit Salomon cum pa­ 26. E t Salomon mourut, et s’en alla
tribus suis. avec ses pères.
27. E t dereliquit post se de semine 27. E t il laissa après lui un fils, cause
suo, gentis stultitiam , de la folie du peuple,
28. et imminutum a prudentia, Ro- 28. homme dépourvu de prudence, Ro-
boam , qui avertit gentem consilio suo; boam , qui, par son mauvais conseil, dé­
tourna de lui son peuple ;
29. et Jeroboam, filium N abat, qui 29. et Jéroboam, fils de N abat, qui
peccare fecit Israel, et dedit viam pec­ fit pécher Israël, et ouvrit à Ephraïm la
candi Ephraim. E t plurima redundave­ route du péché. Leurs crimes s’accrurent
runt peccata ipsorum ; ensuite en grand nombre ;
30. valde averterunt illos a terra sua. 30. on les chassa loin de leur pays.
31. E t quaesivit omnes nequitias, usque 31. E t ils recherchèrent toutes les ini­
dum perveniret ad illos defensio, et ab quités, jusqu’à ce que la vengeance vînt
omnibus peccatis liberavit eos. fondre sur eux, et qu’elle les délivrât de
tous leurs péchés.

p lus g r a v e en co re p our bcs d escen d ants : in d u ­ É ch o de I I I R e g . x i , 43. — E t d ereliq u it... V ers.


cere ir a c u n d ia m ..., la co lère d iv in e (c f. Sap. m , 27-31 : R oboam e t J é ro b o a m su ccè d e n t à .Salo­
16 e t s s .). — I n c i t a r i s t u lt it ia m ... G rec : ( d e m o n , e t o ccasio n n en t de gra n d s m a u x à Israël.
m an ière à ) ê tre blessé ( c h â t i é ) p o u r ta fo lie. — G en tis s tu ltit ia m . L o c u tiq n obscu re, d iv e rse ­
Selon quelq u es m an u scrits : J e su is blessé p ar m en t In terp rétée : le p lu s insensé du peu ple ;
ta fo lie . Ce s e ra it alo rs u n e d o u lo u reu se e x c la ­ a u te u r de la fo lle d u peu ple ; m u ltip lia n t la
m atio n de l’é c riva in sacré. — Conséquence d ésas­ fo lle ; e tc . R oboam se co n d u isit v é rita b le m e n t
treu se de c e tte co n d u ite de Salom on p ou r to u t en insensé au d é b u t de son r è g n e , e t ca u sa la
I s r a ë l, v ers. 23. I m p e r iu m b ip a r tit u m : p a r le ré v o lte des d ix trib u s p ar sa d u re réponse :
sch ism e des d ix tr ib u s d u nord ; c f. I I I R e g . x u , a v e rtit g e n te m ... C f. I I I R e g . x u , 10 e t ss. —
1 e t ss. — E x E p h r a im . Jéro b o am , le p rin cip a l P eccare fe c it (v e rs. 29). E n éta b lissa n t le c u lte
a u te u r d u s ch ism e , a p p a rte n a it à ce tte tr ib u d u v e a u d’o r d an s son ro y au m e n o u ve lle m e n t
( I I I R e g . x i, 26). — I m p e r iu m d u r u m . D ans le fo n d é , Jéroboam sépara peu à p e u de J é h o v a h
g re c : un rè gn e reb elle ; en ré v o lte co n tre le v ra i les d ix tr ib u s du n o rd . C f. I I I R e g . x i i , 26 e t ss.
ro i e t le v r a i D ieu . — D eu s a u te m ...Y e ra . 24-25 : — E t... r e d u n d a v e ru n t... L e s crim es sans n om bre
to u t en c h â tia n t Salom on, D ieu n 'o u b lia p as les d n peu ple de D ieu e t le u r p u n itio n p a r l’ e x il :
prom esses solen n elles q u ’ il a v a it fa ite s à D a v id . v a ld e a v e r te r u n t... C f. I V R e g . x v n , 6 e t ss.
A u tr e écho de II R eg. v n , 1 4 - 1 5 . C f. Ps. l x x x v h i , « A in s i, les ca u ses de la c a p tiv ité d o iv e n t ê tr e
3 1 - 3 8 . — N o n co rru m p et... n ec... P e tite s n uan ces rech erch ées Jusqu’a u x Jours de R oboam e t de ses
d ans le g re c : I l ne fe ra rien p é rir de ses œ u v res, su ccesseu rs im m éd iats. » (L e sê tre , h . l . ) — Quæ-
e t 11 n’ effacera pas la p o s té rité de son élu , e t il 8 ivit o m n es n e q u itia s (v e rs. 31). T r a it d o u lo u re u ­
n ’a rra c h e ra p o in t la race de ce lu i q u i l’a aim é. sem en t e x p re s s if, q u i nou s m on tre Is ra ë l c h e r­
L a fa m ille de D av id sera d o nc p erpétuée m a lg ré ch a n t de propos d élib éré l ’o ccasion d ’offen ser
to u t, en v u e du M essie. — R e liq u u m (v e rs . 25). son D ieu . M ais la « v en g ean ce » (a in si d it le g re c,
U n reste . L es p rop h ètes em p loien t fré q u em m en t au lieu de d efensio) fin it p ar les atte in d re , su iv ie
ce tte e x p re ssio n , Is a ïe su rto u t. — E t D a v id de e lle -m ê m e d ’u n m isé rico rd ie u x p a rd o n , lo rsq u e
i p s a . . . A la le ttre d an s le g re c : E t à D a v id , les fa u te s q u i l ’a v a ie n t p rovo qu ée e u re n t été
de lu i (d e ce reste) une ra cin e. M étap h ore trè s ,I ex p iées ( et a b o m n ib u s ..; ces m ots ne sont pas
s ig n ific a tiv e . — E t fin e m h a b u it ... ( v e r s . 2 6 ). dans ie g re c ).
M oi t de Salom on. D ’ap rès le g re c : I l se reposa. I
Ecei.i. X L V I I I , 1 - 1 0 . 243

CHAPITRE XLVI I I

1. Le prophète Élie se leva ensuite 1. Et surrexit Elias, propheta, quasi


comme un f e u , et sa parole brûlait ignis, et verbum ipsius quasi facula ar-
comme une torche. debat.
2. 11 amena contre eux la fam ine, et 2. Qui induxit in illos fam em , et irri­
ceux qui l’irritaient par leur envie furent tantes illum invidia sua pauci facti sunt;
réduits à un petit nombre, car ils ne non enim poterant sustinere præcepta
pouvaient supporter les préceptes du Sei­ Domini.
gneur.
3. Par la parole du Seigneur il ferma 3. Verbo Domini continuit eælum, et
le c ie l, et il fit tomber trois fois le feu dejecit de cælo ignem ter.
du ciel.
4. C ’est ainsi qu’Elie acquit de la 4. Sic amplificatus est Elias in mira­
gloire par ses miracles. Qui donc peut bilibus suis. E t quis potest similiter sic
se glorifier comme toi, gloriari tibi,
5. toi qui as fait sortir un mort des 5. qui sustulisti mortuum ab inferis de
enfers et l’as arraché au trépas par la sorte mortis, in verbo Domini Dei ;
parole du Seigneur Dieu ;
6. toi qui as précipité les rois dans la 6. qui dejecisti reges ad perniciem, et
ruine et qui as brisé sans peine leur puis­ confregisti facile potentiam ipsorum, et
sance, et qui as f a it tomber les superbes gloriosos de lecto suo ;
de leur lit;
7. toi qui entends la sentence sur le 7. qui audis in Sina judicium , et in
Sinaï, et les arrêts de la vengeance sur Horeb judicia defensionis ;
l ’Horeb ;
8. toi qui sacres les rois pour le châ­ 8. qui ungis reges ad poenitentiam, et
tim ent, et qui laisses après toi des pro­ prophetas facis successores post te ;
phètes pour te succéder ;
9. toi qui as été enlevé dans un tour­ 9. qui receptus es in turbine ign is, in
billon de flammes, sur un char traîné par curru equorum igneorum ;
des chevaux de feu ;
10. toi dont il est écrit qu’au temps 10. qui scriptus es in judiciis tempo­
des jugements tu viendras adoucir la rum lenire iracundiam Domini, conci­
colère du Seigneur, réconcilier le cœur liare cor patris ad filium, et restituere
du père avec le fils, et rétablir les tribus tribus Jacob?
d’Israël ?

C h a p . X L V I I I . — 1 12. Élie. Sa v ie m e rv e il­ v ers. 6 , d ésign en t les o racles p a r lesquels É lie


leuse e st ad m ira b lem en t d é crite . — Q u a si ig n is .. p rop h étisa la m o r t d’ A c h a b , III R e g . x x i , 21-23,
f a c u la . Im a ge s q u i ca ra c té ris e n t très bien son e t d’O chosias, IV R eg. i, 16-17 ; le tr a it g lorio sos
zèle ard en t. — L ’é c riv a in sacré én um ère les p rin ­ de lecto f a i t en core a llu sio n à Ochosias, I V R eg.
cip a u x épisodes de son m in istère : la fam in e d o n t I , 4 , 6, 1 6 ) ; les ré v é la tio n s te rrib le s q u ’il re ç u t
les d éta ils so n t raco n tés I I I R e g . x v n , 1 et ss. a u S in a ï ( q u i a u d is in S in a ..., vers. 7; cf. 111 R eg.
(I n d u x it l n ïllo s...) ; ie m assacre des p rop h ètes x i x , 8-18; au lie u de ju d ic iu m e t de ju d ic ia de­
de B a ai ( ir r ita n te s iliu m ..., et. I I I R eg . x v m , fe n s io n is , le g r e c d it a la rép rim an d e » e t « le»
8 0 -4 0 ; la lig n e n o n e n im p o te ra n t... e s t p rop re Jugem ents de ia v e n g e a n ce ») ; la co llatio n d u
& la V u lg a to ); la sécheresse q u i am en a la fam in e trô n e d ’ Israël & J é h u e t d e la co u ro n n e de S y rie
(verbo D o m in i co n tin u it..., v e rs. 3 ; c f. I I I R eg. à H azaë l (q u i u n g ls reg es...,v e rs. 8 ; cf. II I R e g .
x v n , I) ; le fe u du ciel q ue sa p rière flt descendre x i x , 15-16 : dans le greo, on lit (t p o n r le c h â ti­
d ’a b o r d , au som m et du C a rm e l, s u r le b û ch er m en t » au lie u de a d p o en iten tia m ; p o u r p u n ir
q u ’il a v a it p ré p a ré , puis d eu x fo is de su ite su r A c h a b et sa m a is o n ) ; le e b o ix d’ É llsée con n u e
les so ld ats qui v e n a ie n t le fa ire p riso n n ier ( d e ­ son successeu r (et prop heta s...; c f. I I I R e g . x i x ,
je cit... ter; c f. III R e g . x v m , 38, e t IV R eg. i. 17 et s s .) ; son p ro d ig ie u x e n lè v e m e n t ( q u i rece­
10 , 1 2 ); la résu rrectio n d u flls de la v eu v e de p tu s es..., v e rs. 9 ; cf. IV R eg . n , 11) ; ie rô le q u i
S arep ta (s u s tu lis ti m o r tu u m ..., v ers. 5; cf. 111 R eg. lu i e s t ré s e rv é à la fin des tem p s ( q u i scr ip tu s
x v n , 17-24) ; sa lu t te co u rageu se co n tre p lusieurs e s..., v ers. 10 ; É lie e st n om m ém ent d ésign é p a r
rois im pies (les m ots d e je d s ti... a d p e m ic lc m , ie p rop h ète M a la ch ie , t v , 5 - 6 , dan» le» term es
E ccli . X L V I I l , 11-18.
11. Beati sunt qui te viderunt, et in 11. Bienheureux ceux qui t’ont vu, et
amicitia tua decorati Bunt. qui ont été honorés de ton amitié.
12. Nam nos vita vivimus tantum ; 12. Car, pour nous, nous vivons seule­
post mortem autem non erit tale nomen ment pendant cette vie; mais après la
nostrum. mort nous n’aurons pas un pareil nom.
13. Elias quidem in turbine tectus est, 13. Elie fut dérobé par le tourbillon,
et in Eliseo completus est spiritus ejus. mais Elisée a été rempli de son esprit.
In diebus suis non pertimuit principem, Pendant sa v ie , il ne redouta pas les
et potentia nemo vicit illum. princes, et nul ne triompha de lui par
sa puissance.
14. Nec superavit illum verbum a li­ 14. Rien ne le domina jamais, et après
quod, et mortuum prophetavit corpus sa mort son corps prophétisa.
ejus.
15. In vita sua fecit monstra, et in 15. Pendant sa vie il fit des prodiges,
morte m irabilia operatus est. et après sa mort il opéra des merveilles.
16. Tn omnibus istis non pcenituit po­ 16. Mais malgré tout cela le peuple ne
pulus, et non recesserunt a peccatis suis, fit pas pénitence, et ils ne se sont point
usque dum ejecti sunt de terra sua, et retirés de leurs péchés, jusqu’à ce qu’ils
dispersi sunt in omnem terram. eussent été chassés de leur patrie et
dispersés sur toute la terre.
17. E t relicta est gens perpauca, et 17. Il n’est demeuré qu’un très petit
princeps in domo David. reste du peuple, avec un prince de la
maison de David.
18. Quidam ipsorum fecerunt quod 18. Quelques-uns d’entre eux firent
placeret Deo ; alii autem multa commi­ ce qui plaisait à Dieu, mais les autres
serunt peccata. commirent beaucoup de péchés.

m êm es q u ’em ploie ici le û ls de Sirach ). — I n d u lre s u r la scène le p rop h ète É llsé e , d o n t le


j u d i c i is tem p o ru m : a u x Jours te rrib le s de la fin m in istère f u t In au g u ré au m om en t m êm e où son
d u m o n d e, lo rsq u e D ieu Jugera et c h â tie r a les m a ître é ta it em porté s u r le c h a r de feu . — I n
conpahles. — L e n ir e ir a c u n d ia m ... G rec : p our E liseo co m p letu s e s t ... D ’ap rès le g re c : Éllsée
a d o u cir la co lè re a v a n t (q u e n ’ éclate) l’ in d lgn a - fu t rem p li de son e sp rit. C f. I V R eg. 11 , 1 e t ss.
tlo n . — P a t r is e t flliu m sont Ici des nom s c o l­ — N o n p e rtim u it... Il fu t, en effet, aussi In tré ­
le c tifs , q u i re p rése n te n t les a n cê tres d’Israël e t pide q u ’É lie. Cf. I V R eg . m , 13 e t ss. ; v i , 18
leu rs descend ants. É lie les ré c o n c ilie ra , en am e­ e t ss. D ans le g r e c : Il ne f u t pas é bran lé p a r
n a n t ces d ern iers à v iv r e aussi sain te m e n t que un p r in c e , e t p erson n e ne le su b ju g u a . — N ee
leu rs p è re s, e t s u rto u t à cro ire a u x sublim es s u p e ra v it... (v e rs . 1 4 ) . C .- à - d . q u e rien ne fu t
prom esses q u e les p a tria rc h es a v a le n t reçues de au-dessus de ses fo rc e s , ta n t sa p uissance m ira ­
D ie u re la tiv e m e n t au M essie. Ce p assage e st donc cu leu se é ta it gra n d e. Com p. le v e r s . 16», e t I V R e g .
m essian ique. Com p. L u c . I , 1 6 - 1 7 , a u s u je t de i v - v n r . — P ro p h eta v it co rp u s... D ’ap rès le g re c :
le u r a p p licatio n à sain t Je a n - B a p tiste. — R e s ti­ D ans le som m eil (l’euphém ism e ac co u tu m é p ou r
tuere trib u s... : sous une fo rm e id éale, en r a tta ­ d ésign e r la m o rt) son corps p rop h étisa. A llu s io n
ch a n t les J u ifs à l’É g lise d u C h rist. C f. Is. x u x , 8. au m iracle de résu rrectio n q u i e u t lieu au to m ­
— B e a ti... q u i te... ( v e r s . 1 1 ) . S o u h ait p ie u x e t beau d’Élisée ( I V R e g . x iv , 2 0 - 2 1 ) . Comp. le
a rd e n t de l ’é c rlv a ln sacré, p our term in e r ce heau v e rs . 166. — pn a m n ib u s i s t i s ... C on sid ération s
p o rtra it. — E t in a m ic itia ... L e g rec n’ a p o in t gén éra les q u e le fils de Sirach ra tta ch e a u p or­
le p ron om tu a . H e u re u x , d it-il, ce u x qui o n t été t r a it d ’É lisée (v e rs . 16-18). « N i les m iracles, n i
orn és d’am o u r, c.- à - d . du d iv in am o u r I Q uelques les m enaces, ni les In stru ctio n s, n i les exem p les
m an u scrits o n t la leçon -xexoip.r,p.évoi, au lieu de ce s a in t hom m e ne p u re n t to u c h e r les Is ra é ­
de y.E-/.o<Tpi(AÉvoi (d e co ra ti) : H e u re u x c e u x qui lite s » cou p ables ; au ssi la ca ta stro p h e depuis
se sont en d orm is (q u i sont m orts) dans l’ a m o u rl lo n gte m p s p ré d ite é c la t a - t - e l le enfin co n tre le
— N o s v ita ... ta n tu m (v ers. 12). N o us ne vivo n s ro yau m e sch isiu a tiq u e des d ix trlh u s : ejecti s u n t
q u e d ’une v ie te r r e s tr e , e t nous n’av o n s au cu n de terra ... C f. I V R e g . x v , 29 ; x v u , 1 e t ss. —
espoir de p a rv e n ir à u n e g lo ire sem hlable à ce lle L a lo cu tio n g ens p e rp a u ca (v e rs 17) d ésign e le
d’ É lle : te lle est la pensée m éla n co liq u e q u ’e x ­ ro yau m e de J u d a , q u i se com p o sait seu lem en t
p rim e la V u lg a tc . L e g re c d it seu lem en t : C a r de d e u x tr ib u s . — E t p r in c e p s ... T r a it s ig n ifi­
nous aussi nous v iv ro n s de v ie ; ce q u i p a ra it c a tif, p o u r m on trer qu e, to u t en c h â tia n t la m asse
sig n ifie r : N o us ressu scitero n s ap rès le second Im p ie, le S e ig n e u r d e m e u ra it fidèle à scs p ro ­
av èn em e n t d’ É lle, e t nous auron s le bo n h eu r de m esses. C f. x l v i i , 13, 24-25. — Q u id a m ip s o r u m ..
le v o ir à n o ire to u r. (v e rs. 18). M êm e dans ce p e tit re ste de la n atio n ,
1 3 - 1 8 . É iis é e .— EH as .. in tu rb in e ... L e n a r ­ D ieu ne tr o u v a q u ’un n om bre très re s tre in t do
ra te u r rev ien t h ce fa it (< f. vers. 9) p ou r ln tro - s e rv ite u rs Irrép roch ab les.
ErrLi. X L V I II , 10-27. 245
19. Ezéchias fortifia sa ville, et il fit 19. Ezéchias munivit civitatem suam,
venir l’eau à l ’intérieur ; il creusa le roc et induxit in medium ipsius aquam ; et
avec le fe r, et bâtit un réservoir pour fodit ferro rupem, etæ dificavit ad aquam
l’eau. puteum.
20. Durant son règn e, Sennachérib» 20. In diebus ipsius ascendit Senna-
monta et envoya Rabsacès, qui éleva sa cherib, et misit Rabsacen, et sustulit <
main contre eux, étendit sa main contre manum suam contra illos ; et extulit ma­
Sion, et s’enorgueillit de sa puissance. num suam in Sion, et superbus factus
est potentia sua.
21. Alors l’effroi leur saisit le cœur et 21. Tunc mota sunt corda et manus
les mains, et ils furent dans la douleur ipsorum , et doluerunt quasi parturientes
comme une femme qui enfante. mulieres.
22. Ils invoquèrent le Seigneur misé­ 22. Et invocaverunt Dominum miseri­
ricordieux, et, étendant leurs mains, ils cordem, et expandentes manus suas extu­
les élevèrent au ciel, et le Saint, le Sei­ lerunt ad cælum ; et Sanctus, Dominus
gneur D ieu, écouta aussitôt leur voix. Deus, audivit cito vocem ipsorum.
23. Il ne se souvint plus de leurs pé­ 23. Non est commemoratus peccato­
chés, et ne les livra point à leurs enne­ rum illorum, neque dedit illos inimicis
mis ; mais il les purifia par les mains suis ; sed purgavit eos in manu Isaiæ ,
d’Isaïe, le saint prophète. sancti prophetæ.
24. Il renversa le camp des Assyriens, 24. D ejecit castra Assyriorum, et con­
et l ’ange du Seigneur les tailla en pièces ; trivit illos angelus Domini ;
25. car Ezéchias fit ce qui plaisait à 25. nam fecit Ezechias quod placuit
Dieu, et il marcha courageusement dans Deo, et fortiter ivit in via D avid, patris
la voie de David son père, que lui avait sui, quam m andavit illi Isaias, propheta
recommandée Isa ïe , le grand prophète, magnus, et fidelis in conspectu Dei.
fidèle en présence de Dieu.
26. De son temps, le soleil retourna 26. In diebus ipsius retro rediit sol, et
en arrière, et il prolongea la vie du roi. addidit regi vitam.
27. Par un grand don de l’Esprit, il 27. Spiritu magno vidit ultim a, et
vit la fin des tem ps, et il consola ceux consolatus est lugentes in Sion. Usque
qui pleuraient dans Sion. Jusqu’à la fin in sempiternum
des temps

19 -2 8 . E zéch ia s e t Isaïe. L e p ie u x ro i e t l ’il­ que les J u ifs a v a ie n t é té ré d u its à u n e te lle


lu stre prophète, très é tro ite m e n t u n is d u ra n t le u r e x tré m ité . L a V u lg a te a jo u te les d eu x p rem iers
v ie , le sont aussi dans l'é lo g e q u e f a i t d 'e u x le m em bres de ce v e r s e t, e t au ssi les m ots sa n e ti
fils de S irach . — M u n iv it civ ita te m : à l’o cca­ p rop hetæ . A u lie u de p u r g a v it , le g re c p orte :
sion de l ’in vasion assyrien n e . C f. II P a r. x x x i i , 5, il les d é liv ra . — D ejecit (d an s le g r e c : il fr a p p a )
e t Is. x x i i , 8 e t ss. — I n d u x it ... a q u a m . Comp. c a s t r a ... V ers. 24 : ru in e de l’arm ée de Senna-
I V R e g . x x , 20, et Is. x x i i , 9, I I . A u jo u r d ’h u i ch érib . C f. I V R eg . x i x , 3 5 ; Is. x x x v n , 36. —
en core, on v o it dan s l’ In té rie u r de Jéru sa lem un N a in ... E zech ia s (v e rs. 25). Jé ru sa le m f u t re d e ­
réserv o ir q u i p orte le nom de piscine d ’É zéch ias v ab le de son salu t, d ’u n e p a rt à Isaïe (v e rs. 23«),
(A U . gèogr., p l. x i v e t x v ) . — F o d it... ru p em : d e l ’a u tre A la sain te té de son roi. Cf. I V R eg.
afin de cré er u n p assage so u te rra in p o u r les eau x. x v m , 3. — Q u a m m a n d a v it... L e fils de Sirach
— I n dieb u s i p s i u s . .. ( v e r s . 20 ). R é c it ab régé passe m ain te n an t à l’ éloge d ire c t du g ra n d pro­
des p rocédés d 'in tim id a tio n a u x q u e ls Senn aché- p h è te , qu i se p o u rs u iv ra ju sq u 'à la lin du ch a ­
rib e u t recours co n tre les h a b ita n ts de Jéru salem . p itre : prop h eta m a g n u s... — F id e lis in conspe­
C f. I V R eg. x v m , 1 3 - x i x , 1 3 , e t ls . x x x v i , ctu... D ’ap rès le g re c : fidèle dans sa vision , c.-à-d.
I - x x x v u , 13. — S u p er b u s / a ctu s ... G rec : Il p ro ­ dans ses p rop h éties. Com m e Sam u el : cf. x l v t ,
féra des p aroles de ja cta n ce dans son o rg u e il. — 1 7 - 1 8 . — I n d ieb u s ip s iu s... sol (v e rs. 26). L a
T u n c m o ta s u n t . .. ( v e r s . 2 1 ) . L a fr a y e u r du guérison m iracu leu se d ’É zéch ia s e t son sig n e é c la ­
p euple est d é crite d 'u n e façon trè s p a th é tiq u e et ta n t, à la p rière d’Isaïe. C f. IV R eg. x x , 8 -1 1 ;
très v iv a n te . — E t in v o c a v e r u n t... ( v e r s . 2 2 ). Is. x x x v i i i , 4-8. — S p ir it u m ag n o... (v e rs . 2 7j.
H um ble e t co n flan t recou rs à D ieu dans ce tte Isaïe e st ad m ira b le m e n t ca ra cté risé Ici en ta n t
gra n d e détresse. Cf. I V Reg. x i x , 1 4 - 1 9 : Is. que p rop h ète. Il f u t « rem pli de l’ E s p rit sain t
x x x v i i , 5 - 7 , 14 -2 0 . L ’espo ir n atio n al ne fu t pas a v e c une ab on d an ce e t une p lé n itu d e q u i le
déçu : et S a n ctu s... a u d iv it... C f. I V R eg. x i x , m e tte n t beaucoup au-d essu s des a u tre s v o y a n ts » .
20-31 ; Is. x x x v i i , 21-35. L es m ots D o m in u s D eus — U ltim a : l’a v e n ir, e t s u rto u t l'a v e n ir m essia­
m anquen t dans le grec. — N o n est eom m em o- n iqu e, q u i est m ain tes fols nom m é dans l’A ncien
m tu s ... (v ers. 23). C’e st p ar su ite de leu rs péchés T e sta m e n t ’ aJ,iari{ h a y y â m im , la fln des jou rs.
La piscine d ’É zéch ias.
E cct .i . X L V I II , 28 X L I X, 9. 217
28. il montra ce qui devait arriver, et 28. ostendit futura, et abscondita an­
les choses cachées avant qu’elles s’ac­ tequam evenirent.
complissent.

CHAPI TRE XLIX

1. L a mémoire de Josias est comme 1. Memoria Josiæ in compositionem


un mélange odorant, composé par le odoris fa cta , opus pigmentarii.
parfumeur.
2. Son souvenir sera doux à la bouche 2. In omni ore quasi mei indulcabitur
de tons comme le m iel, et comme la ejus memoria, et ut musica in convivio
musique dans un festin où l’on boit du vin. vini.
3. Il fu t destiné de Dieu à exciter le 3. Ipse est directus divinitus in pœni-
peuple à la pénitence, et il enleva les tentiam gentis, et tulit abominationes
abominations de l’impiété. impietatis.
4. Il dirigea son cœur vers le Sei­ 4. E t gubernavit ad Dominum cor
gneur, et dans un temps de pécheurs il ipsius, et in diebus peccatorum corro­
affermit la piété. boravit pietatem.
5. A part D avid, Ezéchias et Josias, 5. Præter D avid, et Ezechiam , et Jo-
tous ont commis le péché ; siam , omnes peccatum commiserunt;
6. car les rois de Juda ont abandonné 6. nam reliquerunt legem A ltissim i-
la loi du Très-H aut, et méprisé la crainte reges Juda, et contempserunt timorem
de Dieu. Dei.
7. Ils ont livré leur royaume à d’au­ 7. Dederunt enim regnum suum aliis,
tres , et leur gloire à une nation étran­ et gloriam suam alienigenæ genti.
gère.
8. Ils ont fa it incendier la ville choi­ 8. Incenderunt electam sanctitatis ci­
sie, la ville sainte, et ils ont rendu ses vitatem , et desertas fecerunt vias ipsius
rues désertes, selon la prédiction de Jé­ in manu Jeremiæ.
rémie.
9. Car ils maltraitèrent celui qui avait 9. Nam male tractaverunt illum qui a
été consacré prophète dès le sein de sa ventre matris consecratus est propheta,

C f. Gen. X L ix , 1 , e t le co m m en taire ; Is. i i , 2, etc . ce rn a ien t le cu lte d iv in . — P r æ te r D a vid ... L e


— C o n sola tu s est... P a ro les em p ru n tées à Isaïe n a r ra te u r s’ in te rro m p t ( v e r s . 5 - 9 ) p ou r fa ire
lui-m êm e (cf. Is . l x i , 1 e t ss.), q ue l’on ap p elle re m a rq u e r, su r le to n d’une p rofo n d e tr is te s s e ,
à bon d ro it « le p ro p h ète de la co n so latio n ». q u ’à p a rt tro is, les ro is d e J u d a fu r e n t to u s plus
C h a p . X L I X . — 1 - 9 . Jo sias e t J érém ie. Ils ou m oins coupables e t In d ign es du D ieu qu ’ lis
sont associés com m e D a v id e t N a th a n ( x l v i i , 1 rep résen ta ie n t. San s d o u te, 11 en e st d 'a u tre s parm i
e t s s .), É zéch la s e t Isaïe ( x l v j i i , 19 e t s s .). — e u x d o n t la co n d u ite f u t e x ce lle n te en bleu des
M em o ria Jo siæ ... T o u t d’ab oi d (vers. 1-4) l’ éloge poin ts : Jo sa p h a t, p a r exem p le ; m ais Ils n’e u re n t
de ce s a in t m on arq u e. C f. I V R eg. x x i i , 2 , e t p as le co u ra g e de fa ire ce sser l’ id o lâ trie d u p euple.
x x m , 5. — T ro is com paraison s tr è s gracieu ses — R e liq u e r u n t legem ... ( v e r s . 6 ). G rand crim e
ex p rim en t la su a v ité de son so u ven ir. 1° I n co m ­ p o u r des m on arqu es th éo cratiq u es. — D ed eru n t,..
p o sitio n em od o ris... ; d ’ap rès le greo : co m m e un re g n u m ... (v ers. 7) : so it en ap p elan t eux-m êm es
m élange d 'encens (sacré). 2° Q u a si m et... Ce ty p e com m e alliés les ro is é tr a n g e r s , qu i ne ta rd è re n t
p roverbial d e l ’ex q u ise d o u ceu r. 3° U t m u sica ,..; pas à d e v e n ir le u rs p ire s ennem is ( c f . I V R e g .
e t . x l , 20. A in si donc, s u a v ité pour l’o d ora t, p ou r x v i , 7, e tc.) ; so it s u rto u t en a ttir a n t les c h â ti­
le g o û t e t p ou r l’ouïe. — D irectu s ( v ers. 3 ; le m ents d iv in s s u r le u r peu ple p ar leurs action s
m ot d iv in it u s m anque d ans le g re c)... A llu sio n co u p ab les.— A lie n ig e n æ g e n ti: spécialem en t a u x
a u x n om breux abus q u e Jo sias co rrig e a d an s ses O haldéens. — In ce n d e ru n t... (v e rs. 8). C f. I V Reg.
É ta ts . C f. I V R e g . x x m , 1-3, 21-23, etc. — T u lit x x v , 2 9 ; J e r. l u , 13. B eau nom donné à J é r u ­
a b o m in a tio n es : ies h o nteuses idoles. Cf. I V R e g . salem : electam sa n c tita tis...; d ’après le g r e c , ic
x x m , 4. — O u b e rn a v it... cor... ( v e r s . 4 ). Com ­ c ité choisie du s an ctu a ire . C f. x x x v i , 15 : II Par.
parez ce tte p aro le de I V R eg . x x m , 25, r e la tiv e x x x v i , 19. — I n m a n u Jerem iæ . H ébraïsm e :
à Jo sias : Il s e rv it le S eig n eu r « de to u t son cœ ur, com m e l’ a v a it p ré d it le p rop h ète Jérém ie. Comp
de to u te son âm e e t de to u te sa fo rce ». — Cor­ J e r. x x x v i i , 8, etc. — N a m m ale tra cta v e ru n t...
ro bora vit p ieta tem : en re m e tta n t en v ig u e u r les (v ers. 9). A llu sio n a u x m au vais traite m e n ts que
p rescrip tion s de la lo i, s u rto u t celles q u i con­ ies H éb re u x in flig è re n t d ’une m an ière sacrilèg e
248 Eeou. X L T X , 10-17.
evertere, et eruere, et perdere, et iterum mère pour renverser, détruire, perdre,
ædificare, et renovare. et ensuite rebâtir et renouveler.
10. Ezechiel, qui vidit conspectum 10. Ezéchiel eut la vision de gloire
gloriæ quam ostendit illi in curru che- que le Seigneur lui montra dans le char
rubim. des chérubins.
11. Nam commemoratus est inimico­ 11. Car il annonça la pluie pour les
rum in imbre, benefacere illis qui osten­ ennemis du Seigneur, et des bienfaits
derunt rectas vias. pour ceux qui suivaient la droite voie.
12. E t duodecim prophetarum ossa 12. Que les ossements des douze pro­
pullulent de loco suo ; nam corrobora­ phètes refleurissent dans leurs tombeaux ;
verunt Jacob, et redemerunt se in fide car ils ont fortifié Jacob, et l'ont sauvé
virtutis. par une foi courageuse.
13. Quomodo amplificemus Zorobabel, 13. Comment relèverons-nous Zoro­
nam et ipse quasi signum in de.itera babel? car il a été comme un anneau
manu ; à la main droite.
14. sic et Jesum, tilium Josedec, qui 14. E t Jésus, fils de Josedec? De leur
in diebus suis ædificaverunt domum, et tem psilson trebâtila maison du Seigneur,
exaltaverunt templum sanctum Domino, et élevé un saint tem ple, destiné à une
paratum in gloriam sempiternam ? gloire éternelle.
15. E t Nehemias in memoriam multi 15. Néhémie aussi a laissé un souvenir
tem poris, qui erexit nobis muros eversos, durable, lui qui a relevé nos murs abat­
et stai'j fecit portas et seras, qui erexit tus, qui a rétabli nos portes et nos barres,
domos nostras. et qui a rebâti nos maisons.
16. Nemo natus est In terra qualis 16. Nul n’est né sur la terre tel
H enoch, nam et ipse receptus est a terra ; qu’Hénoch, qui a été ensuite enlevé de
la terre ;
17. neque ut Joseph, qui natus est 17. ni comme Joseph, qui est né pour
homo princeps fratrum , firmamentum être le prince de ses frères et l’appui
gentis, rector fratrum , stabilimentum de sa fam ille, le guide de ses frères et
populi. le soutien de sa race.

à ce g ra n d p ro p h ète. C f. J e r. x x x v i n , 4 e t ss., cip a u x re s ta u ra te u rs de la th é o cr a tie ap rès l’e x il.


etc. L e s m ots q u i a v e n t r e ... fo n t re s s o rtir l'é ­ C f. E sd r. n i, 2. — Q u a s i sig n u tn ... C.-à-d. com m e
ten d u e de ce fo rfa it. C f. J e r. i , 5 e t 10. un o b je t trè s p ré cie u x . É ch o de la p rop h étie
1 0 - 1 2 . É zéch iel (v e rs. 1 0 -11) e t les d ouze p e tits d’ A g g é e , n , 24 : cf. C a n t. v i n , 6. — S ic et J e sn m ...
p rop h ètes (v e rs. 1 2 ) .— C o n spectum g lo riæ . C.-à-d. ( v e r s . 1 4 ) . L e gran d p rê tre J é su s ( e n h é b re u ,
la glo rieu se v isio n raco n tée p ar É zéch iel lui-m êm e Jo su é ), fils de J o s é d e c , q u i f u t l’ un des p rin ci­
(E z . i , v i n e t x ) . — C o m m em o ra tu s... in im b re. p a u x a u x ilia ir e s de Zorobab el. C f. E sd r. n i, 2 ; A g g .
Ce p rop h ète m enaça p lu sieu rs fo ls de p lu ies v io ­ i , 12, e t n , 2 ; Zach . n i, 1 - 9 . — Æ d ific a v e r u n t
le n te s les en nem is de J é h o v a h . C f. E z . x r a , 1 1; d o m u m . Ils re le v è re n t le "temple de ses ru in e s .
x x x v i n 9 , 1 6 , 2 2 . — B en efa cere a Ici le sens — P a r a t u m in g lo r ia m ... : l’in com p arable h o n ­
d’an n o n cer des évén em en ts h e u r e u x .— Q u i osten ­ n eu r de re c e v o ir le M essie. C f. A g g . ii, 8. — E l
d e r u n t rectas... e st à e x p liq u e r d’ ap rès le g r e c : N e h e m ia s... (v e rs. 15). L ’a u x llla lr e zélé d’E sd ra s.
c e u x q u i ren d e n t le u rs voies d r o ite s ; p a r c o n ­ — E r e x it m u r o s .. . ; sans se la isse r d é co u ra g e r
s é q u e n t, les b o n s , les ju stes. — E t d u o d ecim ... p a r m ille d iffic u lté s. C f. N eh . m - iv ; v ii, 1 e t ss.
(v e rs. 12). L e fils de S lrach les ré u n it en u n seu l — E r e x it d om os... Jo sèph e raco n te, A n t., n , 5, 8,
fa iscea u , à la m an ière de l’ancien canon b ib liq u e, q u e N éh ém ie fit co n stru ire à ses p rop res fra is des
q u i tr a ite le u rs é c rits com m e u n seul e t m êm e m aisons p ou r les p rêtres e t les lé v ite s.
liv r e . — O ssa p u l lu le n t .. . M étap h ore d éjà em ­ 16-19. E n co re H én och (v e rs . 18 ), les p a tria rc h e s
p lo yée p récéd em m en t, x l v i , 1 4 , à l’ o ccasio n des Jo sep h (v e rs 17 -18 ),S e th ,S c m e t A d a m (v e rs. 19).
J u g e s . — C o rrobora verun t... L e g re c em ploie le So rte de co u p d’œ il ré tro s p e ctif s u r qu elqu es-u n s
sin g u lie r, sous ce tte fo rm e : E t il consola J a c c b , des a n cê tre s le s p lus an cien s e t les pin s Illu stres
e t 11 les ra ch eta (le s d é liv ra ) dans la fo l de l’es­ d’Israë l. L ’a u te u r aban don ne ic i l ’o rd re ch ro n o ­
p éran ce. n s ’a g it alors de ch a q u e p rop h ète co n ­ lo giq u e. — N em o ... q u a lis ... H yp e rb o le à la faço n
sid éré Isolém ent. L a leçon de la V u lg a te , a p p u yée o rie n ta le ,,p o u r m e ttre en r e lie f l’ém ln en te sa in ­
p ar le s y r ia q u e , sem ble p référab le. te té d’ IIénoch. Il a d éjà é té qu estion de lu i a u
13-15. Z o ro b ab el, J ésu s fils de Jo séd ec, et Né- d éb u t de l’ H y m n e des P ères, x i.rv , 16 (v o y e z les
h ém ie. D an iel est passé sous silen ce, a v e c E sd ras n otes au s u je t des m ots receptu s est...).— N eq u e
e t p lu sieu rs a u tre s h éro s d u ju d a ïsm e . — Q uo­ u t Jo se p h ... D e g lo rie u x titre s d évelo p p en t ce tte
m odo a tu p lific e m u s ...! E x cla m a tio n é lo q u en te, assertion : p rin cep s f r a t r u m .. .— F ir m a m e n tu m
n o m m e p o u r Jo su é ( x l v i , 3), Salom on ( x l v i i , 15) gen tis. En e ffe t, Joseph f u t u n p u issan t ap p u i
et Élie I x i .v m , 4b). Zorobabel fu t un d es prin- p ou r sa fa m ille , q u ’ il aid a à s'é ta b lir e t à s’en-
E cc u . X L I X , 18 — L , 5. 249
18. Ses os ont été conservés avec soin, 18. E t ossa ipsius visitata sunt, et post
et ont prophétisé après sa mort. mortem prophetaverunt.
19. Setli et Sem ont acquis de la gloire 19. Seth et Sem apud homines gloriam
parmi les hom m es, et Adam fut au- adepti sunt, et super omnem animam in
dessus de toute créature dès son origine. ofigin.tr Adam.

CHAPITRE L

1. Simon, fils d’Onias, grand prêtre, a 1. Simon, Oniæ filius, sacerdos ma­
consolidé pendant sa vie la maison du gnus, qui in vit a sua suffulsit domum,
Seigneur, et durant ses jours il a fortifié et in diebus suis corroboravit templum.
le temple.
2. C ’est lui qui éleva les fondements 2. Templi etiam altitudo ab ipso fun­
du tem ple, le double bâtiment et les data est, duplex ædificatio, et excelsi
hautes murailles du sanctuaire. parietes templi.
3. De son temps, l ’eau coula dans les 3. In diebus ipsius emanaverunt putei
réservoirs, qui furent extraordinairement aquarum, et quasi mare adimpleti sunt
remplis comme la mer d’airain. supra modum.
4. Il prit soin de son peuple, et le 4. Qui curavit gentem suam, et libe­
délivra de la ruine. ravit eam a perditione.
5. Il fut assez puissant pour agrandir 5. Qui prævaluit amplificare c iv ita ­
la ville ; il s’est acquis de la gloire par tem; qui adeptus est gloriam in conver­
ses relations avec le peuple, et il élar­ satione gentis, et ingressum domus et
git l ’entrée du temple et du parvis. atrii amplificavit.

ric h lr dan s la te r re de G e ssen .— L es m ots rector... d o cu m en t an cien p o u r en fa c ilite r i'e x p iic a tio n .
p o p u li sont om is dans le g r e c ; lis ne fo n t q ue L e g r e c p e u t se tr a d u ire ain si : C ’e st iu i qu i
rep rodu ire ies d eu x é p ith è tes q u i p ré cè d e n t. — fo n d a ju sq u ’ à une h a u te u r double le m u r é lev é
O ssa ip s iu s v is ita ta : d ’ab ord so ign eu sem en t d e l’en ceinte du tem p le. Si ce tte in te rp ré tatio n
gardés p a r ie Se ig n eu r e t p ar I s r a ë l, puis em ­ est e x a c te , ce p assage a ttr ib u e r a it à Sim on la
p ortés dans la T e rr e p rom ise, selon la dem ande co n stru ctio n d’un m u r trè s é le v é , to u t a u to u r
expresse du p ieu x p a tria rc h e . C f. Gen. n, 23-24 ; du tem p le . — E m a n a v er u n t p u t e i.. . ( vers. 3 ).
E x . x i n , 1 9 . — L es m ots et p o st m ortem p r o ­ A u tre s tr a v a u x du flis d ’O nias, an alo gu es à ce u x
p heta veru n t m an q u en t dan s ie g re c . C’est un d’ É z é ch ia s (cf. x l v i i i , 18) , p o u r fo u rn ir des ea u x
tr a it an a lo gu e à ce lu i q u i a é té c ité p our Éiisée, plus ab on d an tes a u x h a b ita n ts de J é ru sa le m . —
X L v i n , 1 4 . — Seth : ie flls donné à A d a m en échan ge Q u a si m a re a d im p le ti... Selon la V u lg a te , h yp er-
d’A b e i, e t « la souch e des Justes d’a v a n t ie d é­ poie p ou r re p résen ter ia q u a n tité des ea u x ainsi
lu g e ». C f. Gen. xv, 25-26. — Sem : l ’h é ritie r des am enées d an s la v ille . M ais ie g re c a u n e leçon
prom esses m essian iques dans ia race d e N o é (G en. to u te d ifféren te : U n ( r é s e r v o i r ) d’a ir a in , d o n t
i x , 18 -2 7 ). — S u p er om n em a n im a m .. . P lu s le p érim ètre é ta it com m e ce lu i de la m er. L ’ai-
clairem en t d’ap rès ie g re c : au-dessus de to u t être lu slon porte donc su r i’im m ense bassin m é ta l­
an im é dans la c r é a tio n ; c . - à - d . qu’ A d a m f u t le liq ue, ap p elé m er, qui s e rv a it à i’ u sage du san c­
prem ier e t ie p ère d e to u s ies hom m es. tu a ire . C f. I I I R eg. v u , 23 ; l'A t l. a rch ., pi. x e v i,
C h a p . L . — 1 -2 9 . Sim on, flls d’O nias ; sa sol­ flg. 1, e t pi. c m , flg . 9. — Q u i cu r a v it... (vers. 4).
licitu d e p ou r ie tem p le e t p o u r le peuple ju if. — T r a it g én é ra l, qu i m arqu e ia so llicitu d e de Sim on
S im on ... S u r ia d ifficu lté à laqu elle dorme iieu pour sa n atio n . — A p erd itio n e. Sim on le J u s te
i’in d entifleation de ce sa in t p e rs o n n a g e , v o y e z s a u v a , en e ffe t, ies J u ifs d’une ru in e to tale.
l'In tro d u ctio n , p. 8 1 - 8 2 . N ous avo n s p ris p arti Com p. J o sè p h e , A n t ., x n , 1 , 1 . — Q u i p rie va­
p o u r Sim on I , surnom m é le J u s te , e t co n tem ­ lu it... Orers. S). D’ap rès ie g re c : A y a n t fo rtifié
porain du roi P to lé m ée , fiis de L a g u s (au co m ­ la v ille co n tre u n s iè g e ; c .- à - d . q u ’il m it J é r u ­
m encem ent du ni® siècle a v a n t J .- C .) . Son p or­ salem en é ta t de com plète défense. — Q u i ude-
tr a it est un des p lu s soignés de la c o lle c tio n , p tu s e s t .. U n e n o u v e lle p hrase, o u v ra n t u n e n ou ­
q u ’il term in e d ign e m en t. — S u ffu ls it d o m u m . velle série de pensées, com m ence ici d a r s le g re c :
L e g rec em ploie une expression très p ittoresqu e, le n a rra te u r v a cé lé b re r la d ig n ité a v e c laqu elle
ûirépp«'J/;v (coud re su r), qui m arqu e des rép a­ Sim on s 'a c q u itta it de ses fo n ctio n s pon tificales
ration s d o n t on ne sa u ra it p réciser ia n a tu re . — en un jo u r très solennel. L itté r a le m e n t : Com m e
T e m p li etia m ... L e v e rs . 2 com plète cc q u i v ien t il é ta it g lo r ie u x , e ir ir o n n é du p e u p le ,’ lo rs­
d ’être dit d es tr a v a u x en tre pris dans ln tem p le par q u ’il so rta it de la m aison du v oile 1 P a r <t m a i­
O nlas ; m ais 11 est assez o b scu r, e t ii n ’e x is te aucun son du v oile », 11 fa u t e n ten d re la p artie la p lus
250 E c c l i. L , 6-13.
6. Quasi stella matutina in medio ne- 6. Il a brillé durant sa vie comme
bulæ , et quasi luna plena, in diebus suis l’étoile du matin au milieu des nuages,
lu c e t; et comme la lune dans son plein;
7. et quasi sol refulgens, sic ille e f­ 7. il a resplendi dans le temple de
fulsit in templo Dei. Dieu comme un soleil éclatant.
8. Quasi arcus refulgens inter nebulas 8. Il était comme l ’a rc -e n -c ie l qui
gloriæ , et quasi flos rosarum in diebus brille dans les nuées lum ineuses, et
vernis, et quasi lilia quæ sunt in tran­ comme la fleur des rosiers aux jours du
situ aquæ, et quasi thus redolens in die­ printem ps, et comme les lis qui sont au
bus æstatis ; bord des eau x, et comme l’encens qui
répand son odeur aux jours de l’été,
9. quasi ignis effulgen s, et thus ardens 9. comme la flamme qui étincelle, et
in ig n e ; comme l’encens qui brûle dans le f e u ,
10. quasi vas auri solidum, ornatum 10. comme un vase d’or m assif, orné
omni lapide pretioso ; de toute sorte de pierres précieuses,
11. quasi oliva pullulans, et cypressus 11. comme un olivier qui pousse ses
in altitudinem se extollens, in accipiendo rejetons, et comme un cyprès qui s’élève
ipsum stolam gloriæ , et vestiri eum in en haut, lorsqu’il prenait sa robe de
consummationem virtutis. glo ire, et qu’il se revêtait avec une
splendeur parfaite.
12. In ascensu altaris sancti gloriam 12. En montant au saint a u te l, il
dedit sanctitatis amictum. fa isait étinceler ses saints vêtements.
13. In accipiendo autem partes de 13. II recevait les membres des vic­
manu sacerdotum, et ipse stans ju xta times de la main des prêtres, et se tenait

In tim e d u te m p le , o u S a lu t des s a in ts , q u ’un g r e c d it : dans les n u es). L e cy p rè s d e v ie n t sou-


ric h e voile sé p a ra it d u S a in t. C f. E x . x x v i , 31-33 ; v e u tu n assez g ra n d a r b re en O rien t. V o y e z l’ A tl.
I I I R e g . v i , 21 ( A t l . a rc h é o l., pl. x c v i , flg. 2 ; d 'h is t.n a t ., p l.x u , flg. t . — I n a ccip ien d o ip s u m ...
p l. x c v u , flg. 4 ) . Com m e le g ra n d p rê tre ne Ic i en co re com m ence d an s le g r e c u n e n o u ve lle
p é n é tra it q u ’u n e fo ls p ar an dans le S a in t des p h r a s e , a v e c u n n o u ve l a lin é a. — S to la m glo-
sain ts (c f. L e v . x v i , 1 e t ss.), p ou r la so len n ité
de l’ E x p ia tio n ou d u gra n d P a r d o n , l’on ad m et
g é n é ra lem en t que c ’est de c e tte fê te q u ’il est
q u estion dans to u t ce p assage. — Q u a s i. . . L e s
v e rs. 6-11 co n tien n en t Jusqu’à on ze com paraisons,
d é licate m e n t ch oisies, p ou r d écrire le m agn ifiq u e
a sp ect du p o n tife dans la circo n sta n ce In diquée.
L es q u a tre p rem ières re lè v e n t sa m ajesté, les sep t
a u tres sa g râ ce . — S te lla ..., lu n a ..., s o l... T ro is
im ages em p ru n tées au m onde des astres. L a d er­
n ière e st ain si ex p rim ée d an s le te x te g re c :
Com m e le soleil, lo rsq u ’ il resp len d it s u r le tem p le
du T r è s - H a u t ( le s m ots s ic ille e ffu lsit so n t
p rop res à la V u lg a te ) . L e s splen d id es effets de
lu m ière p ro d u its p ar le soleil lo rsq u ’il d o ra it les
to its e t les d iv ers édifices du second tem p le so n t
très bien exposés p a r Jo sèp h e , B e ll, ju d ., v i , 6.
— A r c u s : l'arc-en -ciel, a u x ra vissa n tes co u leu rs.
— F lo s ro sa r u m ..., l i l i a : d e u x des fleu rs les p lus
K u i e x e r ç a n t le3 f o n c t i o n s d e p r ê t r e
g ra c ie u s e s , e t ce rta in em e n t les p lus p op ulaires. e t j e t a n t d e s g r a i n s d ’e n c e n s d a n s u n e n c e n s o ir .
- - Q u a si th u s r e d o le n s ... D 'ap rès le g re c : les ( P e i n t u r e é g y p t i e n n e .)
bran ch es du L ib a n , c . - à - d . ses p lan tes o d orifé­
ran tes. C’est en été q u ’elles e x h a le n t le m ie u x r iæ : la tu n iq n e m en tio n n ée p lu s h a u t ( x l v , 9).
le u r p a rfu m ( i n d ieb u s æ s ta tis ), de m êm e que — I n c o n su m m a tio n em v ir tu tis . C e tte e x p re s­
c’e st au p rin tem p s q u e les roses so n t le p lus sion re p ré se n te to u t l’ensem ble des v ê te m e n ts
fra îch es ( i n diebus v ern is). — Q u a s i ig n is ... et p o n tific a u x , a in si q u e le d it p lu s c la ire m e n t le
thus... (v ers. 9). D’ap rès le g r e c : Com m e le feu g r e c : L o rs q u ’ il se r e v ê ta it de la p e rfe ctio n de
et l’encens dans l’ encen soir. — V a s a u r i... o r n a ­ la g lo ire . — A lta r is s a n c ti ( v e r s . 12 ) : l’au tel
t u m ... (v e r s . 1 0 ). L es an cien s fa b riq u a ie n t de des h o lo c a u ste s , a u q u e l co n d u isa it u n p lau In­
très b e a u x o b jets de ce gen re . — O liv a p u l l u ­ clin é ( A t l. a rc h ., p l. x c v m , flg. 6). — G lo ria m
la n s (v e rs. 1 1). P lu tô t, d ’ap rès le g re c : p ro d u i­ d ed it... C .- à - d ., com m e s ’e x p rim e le g r e c , q u ’il
sant des fru its . — C yp ressus in a ltitu d in e m ... (le re n d a it g lo rie u se (p a r l’é c la t de ses o rn em en ts)
E c c l i. L, 14 19 .

debout près de l’autel ; et autour de ;iram ; et circa illum corona fratrum ,


lui ses frères formaient une couronne, quasi plantatio cedri in monte Libano,
comme les cèdres plantés sur le mont
Liban ;
14. ils se tenaient autour de lui comme 14. sic circa illum steterunt quasi rami
les branches d’un palmier, et tous les fils palmæ ; et omnes filii Aaron in gloria
d’Aaron étaient dans leur gloire. sua.
15. L ’oblation destinée au Seigneur 15. Oblatio autem Domini in manibus
était dans leurs mains, devant toute l’as­ ipsorum coram omni synagoga Israel ;
semblée d’Israël ; et pour achever le et consummatione fuugens in ara, am­
sacrifice à l’autel, et pour honorer l’obla- plificare oblationem excelsi Regis,
tion du Roi très haut,
16. il étendait sa main vers la liba­ 16. porrexit mannm suam in libatione,
tio n , et répandait le sang du raisin. et libavit de sanguine uvæ.
17. Il le versait au pied de l’autel 17. Effudit in fundamento altaris odo­
comme un divin parfum pour le Prince rem divinum excelso Principi.
très haut.
18. Alors les fils d’Aaron jetaient des 18. Tunc exclamaverunt filii Aaron,
cris, et sonnaient de leurs trompettes in tubis productilibus sonuerunt, et au­
battues au marteau, et ils faisaient reten­ ditam fecerunt vocem magnam coram
tir de grandes clameurs devant Dieu. Deo.
19. Alors tout le peuple se hâtait de 19. Tunc omnis populus simul prope­
se prosterner le visage contre terre, pour raverunt, et ceciderunt in faciem super
adorer le Seigneur son D ieu, et pour terram, adorare Dominum Deum suum,

l’en ceinte du san ctu a ire. — I n a c c ip ie n d o ... m ento..., v e rs. 17). C f. E x . x x i x , 40 ; N u m . x v , 10,
(v e rs. 13). V o iià le p o n tife d eb o u t prés de l ’a u ­ etc . S u r la lo cu tio n trè s p oétiqu e de sa n g u in e
te l, e t en to uré des a u tre s m in istres, q u i lu i o ffren t u v æ , co m p arez D eu t. x x x i i , 14, etc . — O dorem
les d iv e rs m em bres des v ic tim e s ( A tl. a rc h é o l., d iv in u m e st une m étaph ore très ex p ressiv e pou r
p l. e v i, flg. 1 0 ). — C irca i llu m c o r o n a ... L es m arq u er la sa tisfa c tio n que le S e ig n e u r p re n ait
p rêtres e t les lév ites officiants éta ien t très n om ­ a u x offran d es de son peu ple. C f. G e n .v m , 20-21 ;
b reu x : a in si, d ’ap rès le T a im u d , 11 fa lla it au N u m . x v , 7, etc. — T u n c e x c la m a v e r u n t...
m oins h u it p rêtres p o u r p o rte r à
l’a u te l tons les accessoires du
sacrifice d’un b é lie r ; il en fa lla it
douze p ou r le sacrifice d ’u n veau,
e t Jusqu’à d ix -h u it p o u r ce lu i d’un
tau reau . — Q u a si p la n ta tio ce­
d r i .. . A u tr e com paraison aussi
belle que Juste. D e m êm e, q u a s i
r a m i p a lm æ (v e rs . 1 4 ) : la co u ­
ronne q ue fo rm e n t les fe u illes
d ’un p alm ie r au so m m et de ia
tig e . — I n g loria s u a . Q uoiqu’ ils
ne fu ssen t pas co m parables à ceu x
d u g ran d p rê tre , les v ête m en ts des
p rêtres o rd in aires n e m an qu aien t
pas de splendeur. — C ora m ... s y ­
nagoga... (v ers. 1 5 ) . L a fo ule des M in is t r e s q u i p o r t e n t s u r l’a u t e l le s m e m b re s d n u e v ic t im e .
p ieu x fidèles a ssista it a u x s a c ri­ ( P e i n t u r e é g y p t ie n n e .)
fices d ebout dans les p a rv is e x té ­
r ie u r s .— C o n su m m a tio n e fu n g e n s ...: ach eva n t ( v e r s . 18 ). L es lé v ite s e n to n n aie n t les psaum es
les rites de l ’o b ia tlo n sain te. — A m p lific a re . du Jour, d o n t le c h a n t é ta it en trecou pé p ar
G rec : pour o rn e r, o .- à - d . p o u r rend re p a rfa ite . qu elqu es sonneries des tro m p e tte s sacrées ( i n
— P o r r e x it... (v e rs. 16). Ce p ré té rit e t tous les tubis... s o n u e ru n t ; p r o d u c tilib u s , fab riq u é e s au
su iv an ts Jusqu’à la fin de la d escription (v e rs. 23) m arteau ). A u s u je t des tro m p e tte s sacerd otales,
o n t le sens de l’Im p arfait : I l é te n d a it la m ain... v o y e z N u m . x , l e t s s ., e t Y A tl. a rch ., pl. crv,
— I n liba tion e. D’ap rès le g re o : v e rs la coupe fig. 12. — l n m em o ria m co ra m ... A llu sio n à ce
( q u i s e rv a it a u x lib a tio n s ). V o y e z Y A tl. a r c h ., passage des N om bres ( x , 9 - 1 0 ) : V o u s sonnerez
p l. e v u , flg. 1. E n e ffe t, ch aqu e sacrifice é ta it des tro m p ettes a v e c é c la t, e t vo u s serez présents
accom pagné d’ une lib atio n de v in , q ue le p rê tre an s o u v e n ir de Jé h o va h v o t r e D ieu . — T u n e ...
rép an d ait au pied de l’a u te l f e ffu d it in f u n d a ­ \ p o p u lu s ... (v ers. 19). P ro s tra tio n du p euple dès
252 E c c l i. L , 2 0 -2 7 .

et daro jireces omnipotenti Deo excelso. adresser ses prières au Dieu très haut et
tout-puissant.
20. Et amplificaverunt psallentes in 20. E t les chantres le célébraient de
vocibus suis, et in magna domo auctus leurs vo ix, et dans ce vaste édifice re­
est sonus suavitatis plenus. tentissait une mélodie pleine de suavité.
21. E t rogavit populus Dominum excel­ 21. E t le peuple offrait sa prière au
sum in prece, usquedum perfectus est Seigneur très haut, jusqu’à ce que les
honor D om ini, et munus suum perfece­ rites en l’honneur du Seigneur fussent
rant. achevés, et qu’ils eussent rempli toutes
leurs fonctions.
22. Tunc descendens, manus suas extu­ 22. Alors le grand prêtre descendant
lit in omnem congregationem filiorum de l'autel élevait ses mains sur toute l ’as­
Israel, dare gloriam Deo a labiis suis, semblée des enfants d’Israël, pour rendre
et in nomine ipsius gloriari ; gloire à Dieu par ses lèvres, et pour se
glorifier en son nom ;
23. et iteravit orationem suam , volens 23. et il renouvelait sa prière, voulant
ostendere virtutem Dei. manifester la puissance de Dieu.
24. Et nunc orate Deum om nium , qui 24. E t priez maintenant le Dieu de
magna fecit in omni terra, qui auxit dies toutes les créatures, qui a fa it de grandes
nostros a ventre matris nostræ, et fecit choses dans toute la te rre, qui a multi­
nobiscum secundum suam misericor­ plié nos jours depuis le sein de notre
diam. mère, et qui a agi envers nous selon sa
miséricorde.
25. Det nobis jucunditatem cordis, et 25. Qu’il nous donne la joie du cœur,
fieri pacem in diebus nostris in Israel et que pendant nos jours et à jamais il
per dies sempiternos ; fasse fleurir la paix dans Israël ;
26. credere Israel nobiscum esse Dei 26. afin qu’Israël croie que la miséri­
misericordiam, ut liberet nos in diebus corde de Dieu est avec nous, et qu’il nous
suis. délivre en son jour.
27. Duas gentes odit anima mea ; ter- | 27. Il y a deux nations que mon âme

q u e les tro m p ettes re te n tis s a ie n t. L a lig n e et la bén éd ictio n (v e n a it) d u T rè s -H a u t. P a r co tte


d a re p r e c c s ... D eo m an q u e d an s le g re e . — E t n o u v e lle p ro stra tio n , la fo u le m a n ife sta it sa fol
m a g n ifica v e iu n t... (v ers. 20). A p rè s ch a q u e son­ e t sa recon n a issa n ce e n ve rs D ieu.
nerie les lé v ite s rep re n aien t leu r ch a n t sacré. —
E t ro g a v it p o p u lu s ... (v e rs . 2 1). P e n d a n t to u te É P IL O G U E
la d urée du sacrifice, le peuple ne ce ssa it de p rier
§ I. — C o n c lu sio n d u liv r e. L , 2 4 -3 1 .

1° S o u h aits du fils de S lraeh en fa v e u r de sou


peuple. L , 24-26.
24-26. E t n u n c o ra le... Il com m ence p a r e x h o r­
te r ses co re lig io n n aire s à p rie r (d ’ap rès le g r e c ,
à b é n ir) le D ieu q u i s’é ta it m on tré si bon à leu r
é g a rd . — D eu m o m n iu m . N om très s ig n ific a tif :
le C ré a te u r u n iv e r s e l, d o n t l ’a u te u r de ce liv re
C o u n eB s e r v a n t a u x f ilia t io n s . ( M o n u m e n t s é g y p t ie n s .) a si bien ch a n té les œ u v re s a d m ira b le s. Cf. x u i ,
15 e t ss. — Q u i a u x it... D ans le g r e c : Qui e x a lte
a v e c une g ra n d e fe r v e u r . — E t m v n u s s u u in ... nos J o u rs; o .- à - d . q u i rép an d su r e u x la g lo ire
D ans le g r e c : J u sq u ’ à ce q u ’ ils ( les p rê tre s e t les e t le bo n h eu r. — D el n ob ls. .. V e r s . 2 5 - 2 6 , les
lév ite s) eu ssen t a c h e v é son s e rv ice sa c ré (le ser­ v œ u x de l’é c rlv a ln sacré. — F ie r i p a cem ... Sou­
v ice de D ieu ). — T u n c descen den s... V ers. 22-23 : h a it bien n a tu re l, en ce tte p ériode p rofo n d ém en t
bén éd ictio n solen n elle du g ra n d p r ê tr e , p o u r te r­ tro u b lé e de l’ h isto ire d’Israë l. — P e r d ies sem ­
m in er la cé rém o n ie. Il d escen d a it de l ’a u te l, où p iter n o s. L ’ex pressio n gre cq u e se rapp orte p lu tô t
il é ta it m on té p ou r le s a c rific e ; c f. v ers. 12. — au passé : selon les Jours d ’a u tre fo is . — Credere
M a n u s... e x tu lit. Il les le v a it e t les é te n d a it 6ur I sr a e l... D ’ap rès le g re c : Q u’il (D ie u ) ren d e fidèle
l’assistan ce. C f. L e v . i x , 22. — D are g lo r ia m ... e n ve rs nous sa m iséricord e. — Lib eret... in diebus
P lu tô t Ici : p ou r d onn er la bén éd ictio n . C f. N u m . s u is . T r a it d’une g ra n d e d élicatesse : à son heure
v i, 24-2G. — Ite r a v it o r a tion em ... G r e e : Il re ­ e t p o in t à la n ô tre, au tem ps fix é p ar sa volonté
n o u ve la sa p ro stratio n . II s’a g it donc m ain ten an t sain te.
du peuple. Com p. le vers. 1 2 .— V olen s ostendere... 27-28. T ro is peu ples o d ieu x an lils de .Slraeh.
P lu s n ettem en t dans le g re c : P o u r m o n trer (qu e) M an ière in d ire c te de co m p léter les v ie u x qi i
E c c l i. L, 28 L I , 3. 253
déteste, ot la troisième que je liaia n’eat tia aulem non est gens quam oderiin :
pas une nation :
28. ceux qui demeurent sur le mont 28. qui sedent in monte frieir, et Phi-
Séir, et les Philistins, et le peuple in­ listhiim , et stultus populus qui habitat
sensé qui habite dans Sichem. in Siclxmis.
29. Jésus, (ils de S irach , de Jérusa­ 29. Doctrinam sapientiæ et disciplinæ
lem , a écrit dans ee livre des instruc­ scripsit in codice isto Jésus, filius Sirach.
tions de sagesse et do science , et il y a Jerosolym ita, qui renovavit sapientiam
répandu la sagesse de son cœur. de corde suo.
30. Heureux celui qui s’applique à ces 30. Beatus qui in istis versatur bonis ;
biens ; celui qui les met dans son cœur qui ponit ilia in corde suo sapiens erit
sera toujours sage. semper.
31. C a r, s’il fa it ces choses, il sera 31. Si enim hæc fecerit, ad omnia va­
capable de tout, parce que la lumière lebit, quia lux Dei vestigium ejus est.
de Dieu conduira ses pas.

C H A P I T R E LI

1. Prière de Jésus, fils de Sirach. Je 1. Oratio Jesu, filii Sirach. Confitebor


vous rendrai g râ ce s, ô Seigneur roi, et tibi, Domine rex, et collaudabo te Deum,
je vous louerai, Dieu mon sauveur. salvatorem meum.
2. Je rendrai gloire à votre nom, parce 2. Confitebor nomini tuo, quoniam ad­
que vous avez été mon aide et mon pro­ jutor et protector factus es mihi.
tecteur.
3. Vous avez délivré mon corps de la 3. E t liberasti corpus meum a perdi­
perdition, des pièges .de la langue in- tio n e ^ laqueo linguæ iniquæ , et a labiis

p ré cèd en t, ca r c’est un e p rière ta c ite adressée 3 0 -3 1. D e rn iè re e x h o rta tio n de l’a u te u r à ses


au Seig n eu r p o u r q u ’il d aign e p ro tég er Israëi lec teu rs. — Bea tu s q u i in is tis ( le m ot bo n is
co n tre ses ennem is les p lu s o bstin és. — D u a s..., m an que d an s le g re c ). H e u re u x qu ico n q u e s’oc­
tertia a u tem ... S u r ce tte fo rm u le , com parez x x v , 9, cupe a v e c a tte n tio n e t d ilige n ce des sain tes p en ­
et la n ote. L e sens e st : J e d éteste d e u x peuples, sées con ten u es dan s ce v olu m e. — A d o m n ia
m ais d a v a n ta g e encore un e tro isièm e n atio n . — v a le b it...: to-'/û oet, ii sera f o r t ; au cu n o bstacle
N o n est g ens. L e s S a m a ritain s ( c f . vers. 28b ) ne p o u rra l'a r r ê te r dan s sa v ie m orale. — R aison
sont d ésignés p ar ce tte note in fa m a n te , parce de ce tte fo rce : lu x D ei v estig iu m eju s... On v o it
q u ’iis se com posaient à l’ o rig in e d’un am as de p ar ces m ots la v iv e e t in tim e confiance q u ’a v a it
ca p tifs p ris dan s v in g t co n trées d iffé re n te s, e t le fils de Sirach d ’être in sp iré d e D ieu.
qu ’ ils n ’a v a ie n t pas de sonche com m une en ta n t
que peuple. C f. I V R eg . x v n , 24-41. — Q ui... in § II. — A p p e n d ic e : p r iè re d u f i ls de Sli-ach.
m onte S e ir. C ’est là q u ’h a b ita ie n t ies Idum éens, L I , 1-3 8 .
ce tte peuplade fa r o u c h e , sans cesse h o stile au x
Israélites. Cf. A b d . 10 e t s s ., etc . L a leçon S u b lim e p rière, re n v o yé e p a r l’a u te u r à la fin
grecque, n s u r le m on t de Sam arie, » est c e rta i­ de son liv re , p rob ablem en t p arce q u ’elle n ’en tra it
nem ent fa u tiv e.' — P h ilis t h iim . E u x a u s s i, ils pas dans le cad re des su je ts tr a ité s à i’ in térien r
a v a ien t lo n gtem p s lu tté a v e c ach arn em en t co n tre du volu m e.
les H éb reu x . — S tu ltu s ( a v e c la sig n ificatio n 1» L e titr e . L I , 1».
d ’im p ie ) p o p u lu s .. in S ic h im is . L e s Sa m a ritain s C h a p . L I . — 1“. O ra tio J e s u . .. Ce titre est
é ta ien t gro u p és a u to u r de Sich em . V o y e z l'A t l. sem blable à ce u x q u ’on lit en a v a u t de n om ­
g èo g r., p l. v it . 11 ré g n a it e n tre e u x e t les J u ifs b reu x psaum es e t de p lu sieu rs au tres can tiq u es
une h ain e passée en p ro v e rb e . C f. J o an . iv , 9, sacrés.
e t v in , 48. 2° A ctio n de g râ ce s à D ie u , qu i a d é liv ré le
29. S u scrip tio n du liv re de l ’ E c c lé s ia s tiq u e .— su p p lia n t de p érils m u ltip les. L I , l b - 1 7 .
D o c tr in a m ... s c r ip s i t ... L ’a u te u r a p p ose, pour l b - 2 \ P ré lu d e . L e poète s’ e x cite à lo u er son
ainsi d ire, ici sa s ig n a tu re , afin d ’a tte s te r q u ’ il d iv in b ie n fa ite u r : confitebor..., colla u d a bo...
a v raim e n t com posé ce t o u vra g e. D ans le g r e c , 2b -9. D escription v iv a n te e t im agée des très
à la p rem ière personne : J ’ai g ra v é ... — R e n o ­ g ra v e s d an gers que lu i a v a ie n t fa it c o u rir ses
va v it... sa p ie n tia m ... D ’après ie g re c : Il a fa it ennem is. — L ib er a s ti c o r p u s ... On v o it p a r ce
p le u v o ir ( c .- à - d . d éversé ab on d am m en t) de son d étail que sa v ie m êm e a v a it é té m enacée. —
cseur la sagesse. A la q u eo lin g u æ ..., a la b iis... Ii a v a it eu partit-
254 E c c l i. LT. 4-14.
operantium mendacium, et. in conspectu juste, e t des lèvres des ouvriers du men­
astantium factus es mihi adjutor. j songe, et en face de mes adversaires
vous vous êtes fa it mon défenseur.
4. Et liberasti me, secundum multi­ 4. Vous m’avez d élivré, selon la m ul­
tudinem misericordiae nominis tui, a ru­ titude de vos miséricordes, de ceux qui
gientibus praeparatis ad escam , rugissaient, prêts à me dévorer,
5. de manibus quaerentium animam 5. des mains de ceux qui cherchaient
meam, et de portis tribulationum quæ à m’ôter la vie, et de la puissance des
circumdederunt me ; tribulations qui m’envirounaient ;
6. a pressura flammae quæ circumde­ 6. de la violence de la flamme qui
dit me, et in medio ignis non sum aestua­ m’entourait, et au milieu du feu je n’ai
tus ; point senti la chaleur ;
7. de altitudine ventris inferi, et a 7. de la profondeur des entrailles de
lingua coinquinata, et a verbo menda­ l’en fer, de la langue souillée et des
cii, a rege iniquo, et a lingua injusta. paroles de mensonge, du roi inique et
de la langue injuste.
8. Laudabit usque ad mortem anima 8. Mon âme louera le Seigneur ju s­
mea Dominum, qu’à la mort,
9. et vita mea appropinquans erat in 9. car ma vie était sur le point de
inferno deorsum. tomber au plus profond de l’enfer.
10. Circumdederunt me undique, et 10. Ils m’ont environné de toutes parts,
non erat qui adjuvaret; respiciens eram et il n’y avait personne pour m’aider;
ad adjutorium hominum, et non erat. je regardais si les hommes m’apporte­
raient du secours, et il n’en venait pas.
11. Memoratus sum misericordiæ tuæ, 11. Alors je me suis souvenu de votre
Domine, et operationis tuæ, quæ a sæ- miséricorde, Seigneur, et de ce que vous
culo sunt; avez fa it depuis le commencement du
monde;
12. quoniam eruis sustinentes t e , 12. car vous tirez du péril ceux qui4
Domine, et liberas eos de manibus gen­ vous attendent, Seigneur, et vous les
tium. délivrez des mains des nations.
13. Exaltasti super terram habitatio­ 13. Vous avez exalté mon habitation
nem meam, et pro morte defluente de­ sur la terre, et j ’ai prié pour être déli­
precatus sum. vré de la mort qui se précipitait sur moi.
14. Invocavi Dominum, patrem Do­ 14. J ’ai invqqué le Seigneur, père de
mini m ei, ut non derelinquat me in die mon Seigneur, afin qu’il ne m’abandon-

c u liè re m e n t à s o u ffrir des Indign es calo m n ies recou rs à D ieu , q u i l’a m iséricord ieu sem en t s a u v é .
la n cé es co n tre lu i p a r ses a d v e rs a ire s , d o nt les — C irc u m d e d er u n t m e... R ésu m é de son affreu se
v e r s . 4-7 d é c r iv e n t la h a in e e t les m enées Infâm es an goisse. L e s hom m es l’a v a ie n t e n tiè re m e n t d é ­
a u m oyen de m étaph ores très én e rgiq u e s. — A la is s é , e t il in siste s u r son cru el Isolem ent ( e t
ru g ie n tib u s ... C’é ta ie n t des bêtes fa u v e s , a ltérées n o n e ra t q u i...; re sp icien s eram ...)', m ais 11 a v a it
de son san g. Cf. P s . x x i , 14. — D e p o r tis t r i ­ u n e fo l v iv e en la bo n té de D ie u , m an ifestée
b u la tio n u m ... (v e rs . 5*>). D an s le g r e c : des t r i ­ d u ra n t le co u rs des siècles p ar des m e rv e ille s si
b u la tio n s n o m breuses q u e J'ai eues. — A p r e s ­ n om breu ses e t si é c la ta n te s, e t 11 se m it a u s s itô t
s u r a fla m m ee ( v e rs. 6 ). L itté r a le m e n t : de la à l’im p lorer ( m em o ra tu s s u m ..., v e rs . 11-12 ). —
su ffo ca tio n du fe u . — E t t n m e d io ... L e te x te E x a lt a s ti... (v e rs . 13 ). L a p rom p te e t e n tiè re d é li­
g r e c co n tin u e l’én u m ératio n d es p érils : E t du v ran ce . D ans le g re c , nous lison s la co n tin u a tio n
m ilieu dn fe u que Je n ’a v a is pas allu m é. — D e de la p rière : J ’ai élev é de dessus la te rre m a
a ltitu d in e v e n t r is ... ( v e r s . 7 ) . C .- à - d . d u sein s u p p lic a tio n ( îx e - e t a v ; le tr a d u c te u r la tin a lu
p rofo n d d u s éjo u r des m orts. E m p ru n t a u c a n ­ o ’t x s T s fa v , h a b ita tio n e m ).— P r o m orte d eflu en te :
tiq u e de Jo u as, n , 3. — A lin g u a ... et a verbo... la m o rt q u i se p ré cip ita it com m e les on des d é­
L e s u p p lia n t re v ie n t s u r ce t r a it d o u lo u r e u x .— ch aîn ées d’ u n fleu ve q u i déborde. — D o m in u m ,
A rege in iq u o . C ’e st d o nc d e v a n t le ro i lu l-m êm e p a tr e m D o m in l„. E x p re ssio n tr è s re m a r q u a b le ,
q u ’on l ’a v a it In ju stem en t accu sé. — L a u d a ­ q u i ne p e u t s’e x p liq u e r, com m e l ’o n t p a rfa ite m e n t
b it u s q u e ... ( v e r s . 8 ). D ’ap rès le g r e c : Mon co m p ris les co m m en tateu rs c a th o liq u e s, q u ’à la
âm e s’é ta it ap p roch ée ju s q u ’à la m ort. Com p. le m an ière des m ots « D ix it D om ln us D om ino m eo »
v e rs. 9 , e t P s. x v n , 6 - 6 ; l x x x y i t , 4 - 7 ; x c m , d u P s . c i x , 1 . L e p rem ier « D om ln us » d ésign e
1 7 , etc. d o nc D ieu le P è r e , e t le seco n d , D ieu le F ils ,
10-14. D an s sa d étresse, le fils de S irach a en N o tre -S e lg n e u r J é su s C h rist. — I n tem pore s u -
K ern . LT, 15-24. 255

nàt point au jour Je ma tribulation, et tribulationis meæ, et in tempore super­


sans défense au jour des superbes. borum, sine adjutorio.
15. Je louerai sans cesse votre nom , 15. Laudabo nomen tuum assidue, et
et je le glorifierai dans mes actions de collaudabo illud in confessione, et exau­
grâces, parce que ma prière a été exaucée, dita estroratio mea;
16. et que vous m’avez délivré de la 16. et liberasti me de perditione, et
perdition, et que vous m’avez sauvé dans eripuisti me de tempore iniquo.
un temps d’injustice.
17. C’est pourquoi je vous rendrai 17. Propterea confitebor, et laudem
g râ ce, et je chanterai vos louanges, et dicam tibi, et benedicam nomini D o­
je bénirai le nom du Seigneur. mini.
18. Lorsque j ’étais encore jeune, avant 18. Cum adhuc junior essem, prius­
de m’égarer, j ’ai recherché ouvertement quam oberrarem , quæsivi sapientiam
la sagesse dans ma prière. palam in oratione mea.
19. Je l’ai demandée en avant du 19. Ante templum postulabam pro illa,
temple, et je la rechercherai jusqu’à la et usque in novissimis inquiram eam ; et
fin ; elle a fleuri en moi comme un raisin effloruit tanquam præcox uva.
précoce.
20. Mon cœur s’est réjoui en elle; mes 20. Lætatum est cor meum in ea ;
pieds ont marché dans le droit chem in, ambulavit pes meus iter rectum , a ju ­
et dès ma jeunesse j ’ai marché sur ses ventute mea investigabam eam.
traces.
21. J ’ai prêté doucement l’oreille, et 21. Inclinavi modice aurem meam, et
je l’ ai recueillie. excepi illam.
22. J ’ai trouvé beaucoup de sagesse 22. Multam inveni in meipso sapien­
en m oi-m êm e, et j ’y ai fa it un grand tiam , et multum profeci in ea.
progrès.
23. Je rendrai gloire à celui qui m’a 23. Danti mihi sapientiam dabo glo­
donné la sagesse, riam ;
24. car je me suis résolu à la mettre 24. consiliatus sum enim ut facerem
en pratique. J ’ai été zélé pour le bien, et illam. Zelatus sum bonum, et non con­
je ne serai pas confondu. fundar.

perb oru m : au tem p s où les ennem is o rg u e ille u x m on. C f. I I I E e g . m , 6 - 9 ; Sap. v u , 7. — A n te


du su p p lia n t é ta ie n t à l ’apogée de le u r p uissan ce tem p lu m p o s tu la b a m ... L e s p ie u x Israé lite s ai­
e t se cro y a ie n t sû rs de sa ru in e. m a ie n t à a lle r p rie r dans le p arv is e x té rie u r du
15-17. L e p oète v e u t re m erc ie r sans fin le D ieu te m p le , en a v a n t de l ’a u te l des h o locau stes et
au q u el 11 d o it son s a lu t. — E t e x a u d ita ... e st du s a n c tu a ire p rop rem en t d it (A tl. a rch ., pl. x c ix ,
pou r « q u ia e x a u d ita ... », e t m arq u e le m o tif de flg . 1 e t 2 ) .— Usque i n n o v is s im is ... R ésolu tion
ce tte lo u an g e p erpétuelle. de p e rsé v é re r to u te sa v ie dans les co u ra g e u x
3° L e fils de SIrach d é crit son zèle p o u r l’a c ­ effo rts que, dès les p rem iers Jours, il a v a it asso­
q u isitio n de ia sag esse , e t il presse ses c o re li­ ciés à sa p rière. — E t effloru it... H e u re u x ré s u l­
gio n n aires de s u iv r e en cela son exem p le. L I , ta t de ses su p p licatio n s e t de ses re c h e rch e s,
18-38. e x p rim é à l’aide d ’une g ra cie u s e im age. L e g re c
P iu s ie n rs ex é gètes co n tem p orain s supposent coupe a u tre m e n t la p hrase e t ra tta ch e ces m ots
que c ’ é ta it ià , dans le te x te h é b re u , un poèm e au vers. 20 ; il est d ’a ille u rs tr a d u it de d ifféren tes
a lp h a b é tiq u e , a n a lo g u e à ce iu l q u i s e rt d e co n ­ m an ières. D ’après les u n s : D epuis la fleu r Jus­
clu sion au liv r e des P ro v erb es (cf. P ro v . x x x » , q u ’à la m a tu rité de la gra p p e m on cœ u r s ’est
10 -3 1 ). ré jo u i en e lle ; c . - à - d . d epu is m a p lu s ten d re
18-30 . S a in t enth ousiasm e a v ec leq u el l’é c ri­ jeun esse ju s q u ’à m on âg e m û r. M oins bien , selon
v a in sacré a rech erch é la sagesse ; com m ent il d ’a u tre s : D ans sa fleu r com m e dans la grapp e
l ’a tro u v ée e t l’u sage q u ’ il en a fa it. — C u m q u i se colore mon c œ u r s’est réjo u i ; ce q u i s ig n i­
a d h u c ju n io r . D ès son p lu s Jeune â g e il l ’a d é­ fie ra it q u ’Ii s’est com plu dans la sagesse com m e
siré e , dem andée à D ie u , e t il a tr a v a illé à l ’a c ­ on le fa it dan s ies choses les plus a g réab les. —
q u é rir. C f. v e rs . 20«. — P r iu s q u a m oberrarem . I n c li n a v i ... a u t e m ... (v e r s . 2 1 ) : p o u r ne rien
P in s p rob ablem en t, il fa u t e n ten d re ce tte ex p res­ p erd re des précieuses leçons de la sagesse. A u
sion au p ro p re , e t non au figu ré : e lle d ésign e lieu de m od ice le g re c d it : p en d a n t peu de
les longs v o ya g e s en trep ris dans sa Jeunesse p ar te m p s ; en e ffe t, la sagesse ne se fa it pas lo n g ­
le flls de SIrach (c f. x x x i v , 9 - 1 2 ) , e t p o in t un tem p s atte n d re p a r ses a m is , m ais e lle a cco u rt
éga rem e n t m oral dans les v oies du péché. — aup rès d ’eu x dès q u ’elle rem arq u e ieurs sain ts
Quæsici... in. ora tion e... Com m e au trefo is Saio- désirs. C f. S a p . v i , l 3 e t ss.— M u lta m ...in m e ip s o
256 E c c l i. L I . 25-57.
25. Colluctata est anima mea in ilia, 25. Mou âme a lutté pour la possé­
et in faciendo eam confirmatus sum. der, et j ’ai persévéré à la pratiquer.
26. Manus meas extendi in altum , et 26. J ’ai élevé mes mains en haut, et
insipientiam ejus luxi. j ’ai déploré ma folie envers elle.
27. Animam meam direxi ad illam , et 27. J ’ai conduit mon âme droit à elle,
in agnitione inveni eam. et je l ’ai reconnue et trouvée.
28. Possedi cum ipsa cor ab initio ; 28. Dès le commencement j ’ai pos­
propter hoc non derelinquar. sédé mon cœur grâce à elle ; c’est pour­
quoi je ne serai point abandonné.
29. Venter meus conturbatus est quæ- 29. Mes entrailles ont été émues en
rendo illam ; propterea bonam possidebo la cherchant; c’est pourquoi je possé­
possessionem. derai cet excellent bien.
30. Dedit mihi Dominus linguam mer- 30. L e Seigneur m’a donné en récom­
cedem m eam , et in ipsa laudabo eum. pense une langue éloquente, avec laquelle
je le louerai.
31. Appropiate ad m e , in d o cti, et 31. Approchez-vous de m oi, ignorants,
congregate vos in domum disciplinæ. et assem blez-vous dans la maison de
l’instructioD.
32. Quid adhuc retardatis ? et quid 32. Pourquoi tardez-vous encore? et
dicitis in his? Anim æ vestræ sitiunt ve­ que dites-vous à cela? Vos âmes souf­
hementer. frent d’une soif extrême.
33. Aperui os m eum , et locutus sum : 33. J ’ai ouvert ma bouche, et j ’ai d it:
Comparate vobis sine argento, Procurez-vous la sagesse sans argent ;
34. et collum vestrum subjicite ju go , 34. soumettez votre cou au jo u g , et
et suspiciat anima vestra disciplinam ; ! que votre âme accueille l’instruction ,
in proximo est enim invenire eam. j car il vous est aisé de la trouver.
35. V idefe oculis vestris, quia modi- I 35. Voyez de vos yeux qu’avec peu de
cum laboravi, et iuveni mihi multam travail je me suis acquis un grand repos.
requiem.
36. Assumite disciplinam in multo - 36. Pœcevez l’instruction à grand prix
numero argen ti, et copiosum aurum pos­ d’argen t, et vous posséderez avec elle
sidete in ea. l’or en abondance.
37. Lætetur anima vestra in miseri- 37. Que votre âme se réjouisse dans la

( v e r s . 2 2 ). L e g r e c donne u n sens p ré fé ra b le : a u tre s hom m es à s u iv re son exem p le e t à tr a ­


J 'a i tr o u v é p o u r m oi beaucoup d ’in stru ctio n (d a n s v a ille r com m e lu i à a c q u é rir la sagesse. D ig n e
ce com m erce a v e c la sagesse). — A c tio n de g râ ce s co n clu sio n de ce beau liv re . — A p p r o p ia te .. . :
à l ’a u te u r d ’un si g ra n d don : D a n tl m i k i . . . p o u r re c e v o ir ses leço n s. — Congregate v o s ...
da bo ... (v e rs. 23), e t ferm e propos de se co n fo rm er D ’ap rès le g re c : D em eu rez d an s la m alson d ’en ­
d ans la p ra tiq u e a u x rè g le s de la sagesse : con­ se ig n em en t ; à l’école des d o cte u rs en sagesse. —
silia tu s..'. u t fa c er em ... (vers. 24 e t ss.). — L e poète Q u id ... r e t a r d a lis ? L ’ e x h o rta tio n d e v ie n t de p lu s
em ploie d es exp ressio n s aussi belles q u ’én ergiqu os en p lu s p ressa n te. L ’a u te n r rap p elle à ses le c te u rs
p ou r d é crire les e ffo rts q u ’ il a fa its p o u r te n ir les g ra n d s besoins de le u rs âm es ( s it iu n t veh e­
sa réso lu tio n : co llu c ta ta e s t ... ( v e r s . 2 5 ; v ra ie m en ter), e t il le u r offre g ra tu ite m e n t, à l’ In star
lu t te I n té r ie u r e ) , co n firm a tu s s u m (p e r s é v é ­ d ’Isa ïe , l v , 1-2, le don du ciel ( co m p a ra te... s in e
ran ce g é n é re u s e ), m a n u s ... e x te n d i... (v e rs. 26; a rg e n to ). — C o llu m ... su b jicite... (v e rs . 34). Iis
en co re la p riè re p our o b te n ir le don c é le s te ) , d e v ro n t se p lie r a u x d e v o irs im posés p ar ia sa ­
in s i p i e n t i a m ... lucci (g é m is s a n t p arce q u ’i l ne gesse. — I n p r o x im o est... E n core la fa c ilité a v e c
co n n aissa it pa3 en core assez c e tte sagesse ta n t la q u e lle on p e u t l ’a c q u é rir. P u is (v e rs . 35) n o u ­
en vié e), i n a g n itio n e in v e n i... (v e rs. 27*>; d’ap rès v e l appel de l ’é c r iv a in à sa p rop re e x p érien ce :
le g re c : Je l ’a i tr o u v é e dans la p u r e té , c .- à - d . m o d icu m la b o ra v i... « L e tr a v a il a é té de co u rte
en m en an t une v ie p u re ), venter... co n tu rba tu s... d u rée ; le repos e st g ra n d e t p erp é tu e l. » — I n
(v e rs. 2 9 ; h ébraïsm e q u i d én o te u n e v iv e ém o­ m u lto n u m e ro a rg en ti ( v e r s . 36 ). Ils p e u v e n t
tio n , e t ici de très a rd e n ts désirs ; cf. Ps. x x x , 10 ; posséder g ra tu ite m e n t la sagesse (cf. v e rs. 33) ;
T h re n . t , 20, etc .). — D e d it m i h i .. . lin g u a m m ais q u a n d m êm e ils d e v ra ie n t dépen ser des
(v e rs. 30). C .- à - d . de l ’é lo q u e n c e , de la fa c ilité som m es énorm es p o u r l ’ac h e te r, ils sero n t la r g e ­
p o u r p a rle r e t p our éc rire. E x c e lle n t u sage que m e n t d éd om m agés lo rsq u ’ ils l’ a u ro n t a c q u is e .—
l ’é c riv a in sacré fe r a de ce ta le n t ; i n ip s a la u ­ I n m ise rico r d ia e ju s ( v e r s . 3 7 ) : la b o n té de
dabo... D ieu ( x Ù tg û , au m a sc u lin ), q u i acco rd e la sagesse
3 1-3 8 . L e fils de S irach e x c ite v iv e m en t île* à ce u x qui la d e m an d e n t e t qu i se d o n n en t la
E c c l i. L I , 38. 257

miséricorde du Seigneur, et vous ne cordia ejus, et non confundemini in


serez point, confondus en publiant scs laude ipsius.
louanges.
38. Faites votre œuvre avant le temps, 38. Operamini opus vestrum ante tem­
et il vous donnera votre récompense au pus, etr dabit vobis mercedem vestram
temps qu’il a fixé. in tempore suo.

peine de la ch erch er — O p e ra m in i op us ve­ pense est ce rta in e , p u isqu e c ’e st D ieu qu i la d on ­


s tr u m ( v e r s . 3 8 ) : l ’œ u v re par e x c e lle n c e , l'a c ­ n era ( i n tem )X)re s u n : « Ù to O , à l ’h eu re q u ’il
q u isitio n de ce tte infime sagesse. — A n te tem ­ a u ra lu l-m êm c fixée dan s sa prescien ce). L e liv re
p u s : p rom p tem en t, Im m éd iatem en t, a v a n t q u ’ il no p o u v a it pas se fe rm e r s u r u n e p lu s douce
ne so it tro p ta rd . — D a bit v o b is ... L a récom ­ pensée.

32
< *- ^

C om m en t. — V , 17
LES L I V R E S P R O P H É T I Q U E S

4» L eu r nom bre. — Nous avons déjà dit ailleu rs 1 q u e , dans le canon ju if ,


les livres prophétiques sont divisés en deux catégo ries, les N eb i’im r i ’Sônim,
ou Prophètes antérieurs ( c . - à - d . plus an cien s), et les N 'b i’im ’ a h a rô n im , ou
Prophètes postérieurs ( c .- à - d . plus récents). Toutefois c ’est seulem ent dans
un sens très large que les écrits de la prem ière classe m éritent I’épithète de
prophétiques, puisqu’ils sont avant tout historiques 2, tandis que les N 'b i’im
’aharônim form ent la littérature prophétique proprem ent dite.
En o u tre, la Bible hébraïque n’a que quinze livres dans cette seconde caté­
gorie : Isaïe, Jérém ie, É zéch iel, O sée, Joël, A m o s, A b d ias, Jonas, M ichée,
N ahum , H abacuc, Soph onie, A g g é e , Zacharie, Malachie. Les Bibles grecq u e,
latine et autres en ont d ix -s e p t, car elles placent le petit livre de Baruch à la
suite des œuvres de J é ré m ie 3, et la prophétie de D aniel après celle d’E z é c h ie l4.
Autre différence : selon le canon h éb reu , les N 'b ï i m ’ aharônim viennent
im m édiatem ent après les N 'b i’ im r i ’Sônim , et form ent ainsi le cen tre, le cœur
de la B ib le; dans les Bibles grecq u e, latine, etc., on a fait passer avant eux tous
les livres sapientiaux, et on les a rapprochés le plus possible du Nouveau T es­
tament, dont ils sont l ’introduction toute naturelle.
2° Leurs groupem ents divers. — On les divise d’abord en grands et petits
prophètes. Les prem iers, qui sont au nom bre de quatre dans les canons grec et
latin (Isaïe, Jérém ie avec Baruch pour appendice, Ézéchiel et D an iel), ont reçu
ce nom à cause de leu r étendue beaucoup plus considérable; c’est pour ce même
m otif qu’on leu r a attribué les prem ières places. Il y a douze petits prophètes :
Osée, Joël, A m o s, Abdias, Jonas, M ichée, N ah u m , H abacuc, Sophonie, A ggée,
Zacharie, M alach ie5. Dans les canons prim itifs, on les comptait com m e un livre
u n iq u e, que l’on nom m ait S en e m -'a S a r en h éb reu , Ter é - ’ asar en chaldéen,
ot 8 w 8 e xa 6 OU •zo 6w8exa7cp6q5ir|vov 7 en grec.
Les livres des grands prophètes ont été rangés d’aprè3 leu r suite chrono-

1 T o m e I, p. 12 -13 , et tom e I I , p. 5. nes eorum s u n t b rev es in eoru m co m paratio n e


2 Ce sont les liv re s de J o su é, des J u g es, e t les q u i m ajores Ideo v o c a n t u r , q u ia p ro lix a v o lu ­
q u a tre liv re s des R ois. m in a co n d id e ru n t. » S. A u g ., de C iv it. D ei, x v m ,
3 Dans les L X X , la V u lg a te e t les a u tres v e r ­ 29. S a in t Jérô m e d it de son c ô té , I n E p ist. a d
sions a n cien n es, on a ré u n i les é c rits de J é ré ­ P h ile m o n e m P r o lo g ., <r in duodecim prop h etis
m ie (P ro p h étie et T h rè n e s) e t ce lu i de B a r u c h , ta m m ira e t ta m g ra n d ia fe rri, u t n escias u tru m
son secrétaire. Ce d ern ie r n ’e x is te pas dans la b re v ita te m serm on um in Illis a d m ira ri d e b e a s,
B ible h ébraïqu e. an m a g n itu d in e m sen sn um . »
4 L es J n ifs ra n g e n t D an iel p arm i les IC lû b im 6 T o n s ces m ots sig n ifie n t : les D ouze.
on H agiograp hes. 7 L e ( l i v r e d e s ) d ou ze Prophètes,
* « P ro p te re a d ic u n tu r m in o re s, q u ia serm o ­
2GÔ LE S LIV R E R P R O PH ÉTIQ U E S

logique. Quant aux écrits des petits prophètes, quoique l’on puisse affirm er
d’une manière générale q u e les plus anciens occupent les prem ières places et
les plus récents les dern ières, leur distribution dans le canon n ’est pas toujours
rigoureusem ent conform e à l’ordre des temps. Au reste, il y a eu de très bonne
heure des fluctuations au sujet de leu r arran gem en t, puisqu’ils ne sont pas tout
à fait classés de la même façon dans les Septante que dans l’hébreu et la V u l­
gate *. L ’accord parfait ne règne pas non plus sur ce point parmi les exégètes
m odernes, faute de données historiques suffisantes pour déterm iner avec certi­
tude l ’époque de la com position de tel ou tel livre. Néanm oins on admet assez
com m uném ent que le classem ent qui suit est celui qui indique avec le plus de
vraisem blance 2 l’ordre dans lequel nos d ix-sep t prophètes exercèrent leur g lo ­
rieux m inistère par la parole et par écrit. 1° Abdias paraît avoir ouvert la série
des livres prophétiques, sous le règn e de Joram (889-885 avant J.-G. 3); 2° Joël,
peu de temps après, durant la prem ière partie du règne de Joas (878 - 838);
3° Jon as, sous Jéroboam II (8 2 4 -78 3 ); 4° A m o s, sous Jéroboam II et Oziaa
(8 2 4 -75 9 ); 5° O sée, pendant les règn es de Jéroboam II, d ’O zias, de Joatham ,
d ’Achaz et d’Ézéchias (82 4-6 98); 6° Isa ïe, sous O zias, Joatham , Achaz et É zé-
chias (809 - 6 98); 7° M ichée, sous Joatham , Achaz et Ézéchias ( 7 5 7 - 6 9 8 ) ;
8° N ahu m , probablem ent pendant le règne de Manassé (698 -6 43 ); 9° H abacuc,
sous Josias (644 - 6 10 ); 10° S oph on ie, sous le m êm e règn e; 1 1 ° Jérém ie, sous
Josias, Joachim , Jéchonias et Sédécias (641-599) ; 12° B aruch, à la même époque;
13° É zéchiel, sous Jéchonias et pendant l’exil (à partir de l’an 599); 14° D aniel,
à la même date; 15° A g g é e , en 520; 16° Zacharie, égalem ent en 520; 17° Ma-
lachie, vers l’an 435. L ’ère à laquelle appartiennent les écrits prophétiques dura
donc environ.quatre cent cinquante ans.
Nos dix-sept prophètes-écrivains, ainsi catalogués, form ent quatre groupes assez
distincts. Il y a d’abord le groupe Je plus ancien, com posé d ’A bdias, de Joël, de
Jonas, d’Am os et d ’Osée, c.-à-d. des prophètes antérieurs à la période dite assy­
rien n e, pendant laqu elle les rois de N inive exercèrent l’hégém onie en Orient.
V ient ensuite le groupe de cette période assyrienne, auquel appartiennent Isaïe,
Michée et N ahum . L e troisièm e groupe, form é des prophètes H abacuc, Sophonie,
Jérém ie, B aru ch , Ézéchiel et D an iel, correspond à la période babylonienne ou
chaldéenne. Le quatrièm e se rattache au retour de la captivité : c’est celui de la
période persane; il com prend les prophètes A ggée, Zacharie et M alach ie4. Après
c e la , « la voix prophétique se tait, » ju sq u ’à ce que retentisse celle de Jean-
B aptiste, le précurseur et le héraut direct du Messie.
3° L es prophètes de l ’A n cien Testam ent. — Ces hom m es illustres sont loin
d’avoir tous laissé par écrit des m onum ents de leu r sainte activité ou des re la ­
tions intim es q u ’ils eurent avec D ieu; leu r nom bre dépasse d ’une m anière très

1 V o ici l’o rd re ad o p té dans la B ib le g re c q u e : tion u n an im e et co n sta n te de la syn a g o g u e . U n


O sé e , A m o s , M ich ée, J o ë l, A b d ia s, Jo n as. P o u r peu ple d o n t les an n a les so n t au ssi bien su iv ie s
les s ix a u tres, l’o rd re e s t le m êm e p a rto u t. q u e le so n t ce lles des H é b re u x ne p e u t se m é­
2 N o u s m arqu eron s, d an s l’ in tro d u c tio n p rop re p re n d re s u r des é c rits de c e tte Im portan ce, con n u s
à ch a q u e liv r e p ro p h étiq u e, les données ch ro n o ­ e t vén é rés de to u s com m e co n te n a n t u n e p aro le
lo giq u es s u r le sq u elles s’ap p u ie c e t arra n g e m e n t. d iv iu e , e t d o n t les a u te n rs o n t e x e r c é , p a r ces
3 C e tte d a t e e t les s u iv a n te s d é sig n e n t les é c rits m êm es, u n e p rofo n d e in flu en ce s u r la na­
an nées p en d a n t lesq u elles ré g n è re n t les rois d o n t tion . D 'a ille u rs ces n o u v e a u x c o n tra d ic te u rs , p ou r
le p rop h ète en fo n ctio n f u t co n tem p orain . Ces peu q u ’ ils so ien t sin cères, a v o u e n t q u e le u rs a r g u ­
rois ré g n è re n t tous su r J u d a , à p a r t Jéro b o am II, m en ts p rin cip a u x ne so n t p o in t tiré s d e la c r i­
q u i régn a s u r les tr ib u s se h lsm atlq u es d ’Israël. tiq u e , m ais de la d é te rm in a tio n p rise à p rio ri
4 « D e tém éra ires é c riv a in s o n t e s s a y é , dans de n ’a d m e ttre a u cu n e p rop h étie su rn a tu re lle . »
les d ern iers te m p s , de ra p p ro ch er de q u elques L e H ir, L es trou- g ra n d s P roph ètes..., P a ris, 1877,
siècles la d ate de ces é c rits p rop h étiq u es. M ais p. 10 e t 6S.
Us a r r iv e n t trop ta rd p our co n tre d ire la tr a d i­
L E S LJVRES P R O rn É T lQ Ü E S 2G1

notable celui de la liste qui précèd e, et ils rem ontent beaucoup plus haut dans
le cours des siècles. A vrai dire, le prem ier homme fut aussi le prem ier prophète
(c f. Gen. n , 23 -24). Noé (G en. ix , 2 5 -2 7 ), Isaac (G en . x x v i i , 26-40) et Jacob
(Gen. x l i x , 4 -2 8 ) le devinrent à leu r tour. Moïse exerça ce grand rôle durant
toute la seconde partie de sa vie (cf. Deut. x v i i i ' 15 et ss.); Samuel pendant très
longtem ps aussi (I R eg. m , 4 et s s . , 4 9 -2 4 , e tc.). David n’eut pas seulem ent
c ju r è s de lui Gad et N athan, qui lui com m uniquaient les secrets du présent et
de l’aven ir; mais il prophétisa lu i-m êm e. C’est surtout à partir du schism e des
dix tribus que les prophètes furent m ultipliés en Israël. J u sq u e-là , en effet, les
m esures que Dieu avait établies pour m aintenir son peuple dans le devoir
avaient suffi ; mais elles devinrent insuffisantes après la séparation des, deux
royaum es, les principales, qui consistaient dans le sacerdoce et la royauté lég i­
tim es, ne répondant plus entièrem ent à leur b u t, tant la situation intérieure et
extérieure de la nation était m auvaise. On com prend, par là même, pourquoi les
prophètes furent plus nom breux dans l’État schism atique du nord que dans le
royaum e de Juda; car les tribus séparées n ’eurent que de mauvais ro is, qui les
entraînèrent dans l ’id olâtrie, et presque plus de prêtres légitim es : aussi est-ce
parmi elles surtout que les Elie et les E lisée firent retentir leu r parole véhém ente
et accom plirent leurs étonnants prodiges L
Institution vraim ent d ivin e, et « apparition com plètem ent unique dans l ’his­
toire de l’humanité » ; on chercherait en vain quelque chose d ’analogue en dehors
du peuple de Dieu. Ces prophètes furent « des hom m es d ’une intelligen ce,
d’une piété et d’une sainteté excep tionn elles... A ucun pouvoir hum ain, aucun
attrait, aucune crainte ne les a fait dévier de la droite ligne. A ux rois despotes
ou idolâtres ils ont rappelé le Maître invisible envers lequel ils étaient respon­
sables de leur pouvoir. Ils ont égalem ent parlé au peuple sans timidité et sans
flatterie. Ils se sont efforcés tle ram ener la vie dans le sacerdoce qui dégénérait...
Envers tous ils ont été comme les légats du C hef invisible d ’Israël, les organes
incorruptibles de sès décrets de justice et de m iséricorde ». Un exégète rationa­
liste l ’avoue fran ch em en t, les hommes n’auraient pas autre chose à faire, au­
jou rd ’hui m êm e, qu’à « suivre la direction q u ’il a été donnée aux prophètes de
jalon ner. »
4° L es divers nom s et les fonctions des p rophètes. — L eu r principal n om ,
dans le texte hébreu, est celui de n a b i', au pluriel neb V im , déjà cité plus haut.
Sa signification générale est elocutor, « celui qui parle, » ainsi q u ’il ressort du
texte où il est em ployé pour la prem ière fois, E x. v u , 4. L orsque M oïse, effrayé
de la charge redoutable que Dieu lui im posait, allégua sa difficulté de parole
pour s’excuser, le Seigneur lui répondit : A aron, ton frère, sera ton n à b i\ Ce qui
revenait à dire : Aaron parlera pour t o i 2. Mais il désigne habitu ellem en t, d ’une
manière toute spéciale, ceux qui parlent au nom de Dieu et qui lui servènt d ’or­
gane pour com m uniquer ses volontés aux autres hom m es 3. La racin e"n â b â ',
dont le sens probable est n u n tia v it, a une très grande affinité avec le verbe
nâbâ1, bouillonner à la façon d ’une source, et, au figuré, parler avec facilité, avec-
enthousiasm e, comm e le faisaient ordinairem ent les hommes inspirés de Dieu \
Le mot prophète, par lequel les L X X traduisènt constam m ent le substantif
nâbV, dérive de rcpojpàvau, « parler au nom de q u elq u ’un, » et il avait à l ’origine

1 A b arb an el com pte tr e n te -s ix p rop h ètes ju ifs 2 C f. E x . iv , 16.


à p a r tir du sch ism e ; m ais ces su p p u ta tio n s sont 3 C f. N u m . x i i , 2 ; A m . m , 7-8, e tc., dan s le
assez a rb itra ires, com m e le m on tre la d iv erg e n ce te x te h éb re u . .
con sid érable qui règn e p arm i ce u x q u i les ont 4 V o ye z G esenlus, T h esa u ru s... lin g u æ hcbrie&t
entreprises. et c h a ld æ æ ,p . 838-839.
262 L E S L IV R E S P R O PH É T IQ U E S

le sens large d ’interprète. C’est ainsi que les poètes sont nom m és par Platon 1 les
« prophètes des Muses », c . - à - d . leurs in terp rètes; q u ’un com m entateur des
œ uvres d ’Aristote est égalem ent désigné com m e son « prophète » ; q u ’Apollon
est appelé le prophète de Jupiter, parce q u ’il exprim ait les pensées du dieu
suprêm e. E t vingt autres exem ples sem blables chez les auteurs classiques. Les
écrivains ecclésiastiques em ploient aussi le substantif dans cette large
acception; notam m ent saint Jean G h rysostom e, qui affirm e à diverses reprises
que les prophètes étaient les interprètes de D ie u 2. Il suit de là que « le nâbV est,
autant selon l ’étym ologie que selon l ’usage du d iscou rs, celui que Dieu inspire
et qui sert d ’organe à la divinité. Il n ’est pas nécessaire q u ’il révèle l’avenir,
mais il est essentiel que sa parole soit une révélation divine 3 ». N éanm oins les
prophètes ont presque tous de fait annoncé l ’avenir, dont Dieu leur faisait m êler
à leurs discours les horizons som bres ou gra cieu x, pour m enacer ou pour con ­
soler. C’est pour ela q u ’ils reçoivent parfois les nom s significatifs de R ô ’e h ,
V oyant; de Hôze'n, Contem plant; de ’/S h â rû a h , Homme de l’esprit (d ivin ), et
de ’iS 'E lô h irn , Hou me de Dieu.
« 11 résulte de tout ce que nous venons de dire que le prophète était l’in ter­
prète de D ieu , l’interm édiaire entre Dieu et son peu ple; il recevait les ordres
du Seigneur et com m uniquait à la race d’Abraham le plan divin : c’était tout
à la fois le représentant du patriotism e et de la relig io n , un pouvoir politique
dans l’État et le gard ien , constitué par Dieu lu i-m ê m e , de la théocratie, le
m inistre extraord in aire, mais au torisé, de la loi (cf. Is. l v i i i , 3 - 7 ; Ez. x v m ;
Mich. v i, 6 - 8 ; Os. vi, 6; Am . v , 2 1, etc.), le canal par lequel le S eign eu r m ani­
festait la révélation concernant la venue du M essie. P ar conséquent, sa m ission
était double : l ’une se rapportant au temps présent, l ’autre à l’avenir. 1° Pour le
présen t, il devait m aintenir la religion m osaïque dans son in tégrité, conserver
la pureté des m œurs et des doctrines, par ses avertissem ents, ses reproches, ses
m enaces (cf. Is. i , 1 4 - 1 7 ; m , 5, etc.). 2° Pour le tem ps à venir, il devait m on ­
trer que la loi ancienne n ’était que la préparation de la loi nouvelle et le type
des temps m essianiques; il devait garder vivantes dans le cœ ur du peuple l’espé­
rance et la foi au Messie. De là les deux espèces principales de prophéties : les
unes concernent directem ent le peuple de D ieu , o u , p arfois, les nations étran­
gères avec lesquelles il était en rap port; les autres ont trait à Jésu s-C h rist et à
son É glise. Cependant les prem ières elles-m êm es regardaient aussi indirectem ent
le M essie, qui était le sujet capital de la m ission des prophètes, et dont l ’avè­
nem ent a toujours été regardé par les J u ifs, de m êm e que par les ch rétien s,
com m e le couronnem ent de la loi et l’accom plissem ent de tous les oracles 4. »
5° L a m a n ière dont D ie u com m u niqu ait ses volontés a u x 'prophètes était
évidem m ent toute m erveilleuse et su rnatu relle ; « c’est poussés par le Saint-
Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu (I Petr. i , 2 1 ). » A tout
instant? soit dans les titres généraux placés en tête de leurs é c r it s 5, soit en avant
de leurs oracles d étach és6, ils disent form ellem ent eu x -m êm e s q u ’ils ont reçu
les instructions directes du Seign eur, et qu’ils parlent en son n o m , com m e ses
organes visibles. C ’est pour ce m otif que les saints P ères les com parentvélégam -
m ent tantôt à des instrum ents de m usique qui rendent des sons harm onieux

1 P h æ d r ., 262. de n o tre In tro d u ctio n gén érale, t. I , p. 2 - 1 0 .


2 I n I Cor. R o m . x x x v i , 4 ; i n A c t. R o m . 5 C f. Is. i , 1 ; Os. i, 1 ; J o ë l, : , 1 ; A in . i , 1 ;
x i x , 5 , etc. M ich . i , 1, e tc.
3 L e H Ir, É lu d e s b ib liq u e s, t. I, p. 57. C f. 1 Cor. 6 C f. I s . i , 10, 24 ; i i , 1 ; n i , 16 ; v i i , 3 , 10 ;
x i v , 3. v i n , 1, 6, 1 1 ; x i i i , 1, «etc. ; J e r. i , 2, 4, 1 1, 1 3 ;
4 M a n u e l bib liq u e, t . I I , n, 895. V o y e z le $ II i i , 1 ; n i, 6, 11, etç,
LE S L IV R E S P R O PH É T IQ U E S 263

entre les mains de l’E sp rit-S a in t, tantôt à des m iroirs très purs et très lim pides
qui reflètent avec fidélité les pensées divines L
Les com m unications du Seigneur à ses prophètes avaient lieu de trois ma­
nières : par la parole, par des visions et par des songes. 1 ° « Par la parole divine
il faut entendre sans doute, d’ordinaire, non pas un langage articulé et sensible
aux oreilles corp orelles, mais une voix qui se taisait entendre au dedans 2. i
T ou tefois, dans plusieurs circon stances, « Dieu s’est révélé certainem ent par
des sons articulés. » Cf. E x. m , 4 ; I R eg. m , 4 , etc. C’est sous cette forme de
la parole intérieure ou extérieure que les prophètes reçuren t la plupart des mes­
sages qu’ils avaient à transm ettre au peuple. Ils les prom ulguaient à leu r tour au
moyen de discours tantôt réellem ent prononcés devant leurs con citoyen s3, tantôt
sim plem ent écrits et publiés ensuite. Le style de ces discours est très varié, sui­
vant les différents cas : prose com m une, sublim e éloq u en ce, haute poésie; tous
les genres sont représentés, a Singuli' habent suas proprietates, » a dit saint
Jérôme sur ce point. 2° Dieu se révélait très souvent aussi aux prophètes sous la
forme de visions, comme le m ontrent, d ’une part, les noms de liô z e h et de R ô 'e h
mentionnés c i-d e ssu s 4, de l’a u tre , maints passages des écrits prophétiques 5.
« En quoi co n sistaie n t-e lle s? Dieu les rep résen tait-il aux yeux du corps d ’une
m anière sensible et p h ysiq u e, ou seulem ent à l’im agination par des im ages qui
n’avaient aucune réalité extérieure ? Les exégètes ne sont pas d ’accord sur ce
point. Saint Jérôm e 6 se prononce pour le second sen tim en t... Cette opinion
semble la plus com m une; mais peut-être ne faudrait-il pas l’étendre absolum ent
à tous les c a s 7. Quoi q u ’il en soit, il est certain que les visions prophétiques ne
sont pas des fictions; Dieu les avait réellem ent présentées à l’esprit de ses inter­
prètes 8. » 3° La m anifestation par les songes était plus rare. La Bible du moins
n’en signale q u ’un petit nom bre d’exem ples 9, et un seul dans les écrits prophé­
tiq u es10. « Ce mode de com m unication prophétique différait du second, principa­
lem ent en ce que la vision avait lieu pendant l’état de veille, tandis que le songe
avait lieu pendant le s o m m e il1J. »
« Les prophètes ne perdaient point l’usage de leurs facultés lorsque Dieu se
révélait à eux par la p a ro le ...; il n’y avait alors aucun changem ent extérieur
dans leu r état, aucun trouble ni aucune m odification dans l’exercice régu lier et
normal de leur intelligen ce et de leu r liberté ,2... D n ’en était pas de même
quand la révélation , se produisant en vision ou en son ge, avait lieu dans une
extase: les prophètes perdaien t, dans ce cas, l ’usage de leurs sen s; c e u x - c i
étaient ferm és et insensibles aux objets extérieu rs, comme dans un som m eil
profond; l’âme était inactive, passive, et im puissante à réagir su r ce q u ’elle per-

1 C f. S. A th e n n g ., L eg a tio p r o C h r isto , ix ; n i, 2 e t ss.; D an . v , 25, e t v m , 16.


S. J u s tin , Cohort. a d C e n t., v m ; S. B a s ile , I n 8 M a n . bïb l., ioc. c it.
ls . P r o œ m ., in . Jérém ie em ploie Jusqu'à ce n t 9 C f. G en. x x v m , 12 ; x x x i , 11 ; x x x v i i , 5, 9 ;
s o ix a n te - d ix fo is ia fo rm u le Y 'h o v a h , I II R eg . m , 6 ; J o ë l, n , 28; A c t. n , 17, etc.
<4 O racle de J é lio v a h . » 10 D an. v u , 1 e t ss.
2 M a n u e l b ib liq u e , t. I I , n. 897. 11 Ii e x is te d ’a iiie u rs u n e ce rta in e o b scu rité
3 C f. Is. v u , 1 e t ss. ; x x x v i , 6, 21 ; .Jer. x x i , su r ces d iv e rs p o in ts , com m e l’a si bien d it sain t
1 e t ss.; x x v m , 5 ; E z. x i v , 1 ; A m . v u , 10, etc . Jea n C bryso sto m e, in I s ., i, 1 : « Quom odo h æ c
4 Page 2 62. q u æ v id e n t p ro p h e tæ , v id e a n t, d icere n o stru m
5 C f. N um . x n , 6 ; Is. v i , 1 e t ss.; J e r. i, 11 ; non e s t ; v isio n is qu ip pe m odum non possum us
E z. i, 4 e t ss. ; v in , i e t ss.; x x x v i i , 1 e t ss.; x l , e x p lic a r e , sed iiie soius ciare n o v it , qu i e x p e­
1 e t ss»; D au. v m , 1 e t ss. ; A m . v u , 1 e t ss. ; rie n tia d id ic it. E ten im si n a tu ræ opera e t affectu s
Zach. i, 8 et ss., etc . sæ pe nem o e x p lica re p otest, m u lto m in u s m odum
6 I n Ezech. x x x v n . o peration is S p iritu s. J>
7 A in si il se ra it d iffic ile d’ad m e ttre que les 12 C f. S. T h o m .jS im m , theol., 2* 2” , quaest. 173,
sens e x té rie u rs n ’a ie n t pas é té v ra im e n t affectés a. 3.
dans les cas su iv a n ts : G en . x v m , 2 e t ss. ; E x .
264 L E S L IV R E S PR O PH É TIQ U E S

cevait; mais son pouvoir de perception était élevé au plus haut degré, elle enten­
dait et voyait avec la plus grande netteté l ... Il faut rem arquer d’ailleurs soigneu­
sem ent q u e , de quelque m anière que fût com m uniquée la révélation céleste, le
prophète n ’était jam ais dans l ’état de d élire, à plus forte raison de dém ence, qui
caractérisait les devins du paganism e lorsqu ’ils rendaient les oracles des faux
dieux. Il savait donc toujours ce q u ’il pro p h étisa it2, » même quand il ne saisis­
sait pas com plètem ent, comme il dut arriver pour plusieurs oracles indirectem ent
m essianiques, la portée entière de ses p réd ictio n s3. '
6° D e quelques p a rticu la rités d u langage p ro p h étiq u e. — Sous l’im pression
des révélations d ivin es, les prophètes contem plaient d’ordinaire les événem ents
à venir comm e des faits présents, déjà réalisés ; c’est pourquoi ils em ploient très
souvent les verbes au tem ps que les com m entateurs ont fort bien nom m é le P ré­
térit prophétique. De là aussi le m anque relatif de chronologie dans un grand
nom bre de leurs prédiction s, quand elles ne devaient s’accom plir q u e 'ta rd iv e ­
m ent. Ce sont presque toujours des tableaux sans perspective, dont les détails
sont sim plem ent juxtaposés, sans q u ’il ait été tenu compte des intervalles plus ou
moins considérables qui devaient les séparer; tout est sur un même plan, comme
dans les antiques peintures égyptiennes ou assyriennes. La célèbre prophétie de
Y 'A lm a h , Is. v i i , 1 et ss., est très instructive sous ce rapport, car elle réu n it,
presque com m e des événem ents contem porains, des faits dont la réalisation devait
dem ander plusieurs siècles. N éanm oins, même alors il n ’y a pas m élange confus
des objets plus ou moins éloignés, et pour nous, grâce aux lum ières fournies par
l ’accom plissem ent des divins oracles, la séparation s’est nettem ent op érée, ainsi
q u ’il arrive quand on s’enfonce au cœ ur des m ontagnes q u ’on avait d’abord con­
tem plées de loin com m e une m asse où tout se tenait sans le m oindre interstice.
Cependant les prophètes indiquent parfois très clairem ent les dates des laits
qu’ils prédisent 4; mais ce n ’est là, en gé n é ra l, qu’un point très accessoire, que
Dieu ne jugeait pas à propos d ’éclaircir, parce q u ’il n ’intéressait que d’une m a­
nière indirecte la fondation de son royaum e parmi les hom m es.
S i, très souvent, les oracles prophétiques nous sont arrivés par écrit tels qu’ils
ont été proclam és à l ’o rigin e, il est fort vraisem blable que d’au tres, en nom bre
assez consid érable, ne nous ont été transm is que sous une form e abrégée et
condensée. C’est ce qui paraît avoir eu lieu pour les livres de plusieurs petits
prophètes, tels q u ’O sée, J o ël, M ichée, etc., que l’on dirait com posés d’un seul
jet, et où les discours particuliers ne sont pas toujours indiqués. Mais alors c’est
le prophète lui-m êm e, évidem m ent, qui aura composé ce som m aire sous l’inspi­
ration divine.
7° « D ’après c e la , il ne paraît plus guère nécessaire de relever l'im p orta nce
de cette étude. Tous com prennent de quel intérêt elle est pour la controverse
avec les incrédules m odernes, puisque, des deux preuves fondam entales qui éta­
blissent la divinité de la religion ch rétien n e, des deux sceaux inim itables dont
le Seign eur a m arqué son œ uvre, qui sont la prophétie et le m iracle, la prem ière
se tire principalem ent de ces écrits. C’est ici que la prophétie, ébauchée dès
l ’origine du m onde, et m erveilleusem ent développée sous David, atteint son d er­
n ier lustre et se revêt de sa plus brillante clarté. C’est ici que la chute successive
des em pires est dépeinte avec une précision m erveilleu se, avant même q u ’ils

1 C f. I s . v i , 1 ; D an. x , 1 ; Z a ch . n , 1 : A ct. x , 1 1 ; e t M a tth . n , 15. « P ro p h e tæ non on m la c o g n o ­


À poc. i , 12, etc. v e r u n t , q u æ in eorum v is is a u t fa c tis S p iritu s
2 i l a n . b ib liq u e, t. I I , n. 898. san ctu s In te n d it. » S. T h o m ., I. c., q. 173, a. 4.
3 P a r e x e m p le , « la p réd ictio n (p ar O sée) de 4 C f. Is. v n , 8 ; J e r. x x v , 3 - 1 1 ; D an. i x , 21
la fu ite de J ésu s-C h rlst en E g y p te . » C f. Os. x i, 1 , e t ss.
LES L IV R E S PR O PH E TIQ U E S 2G5
sV
eussent paru dans le m onde, et que le dernier d ’entre e u x , le seul im m ortel,
nous est montré comme occupant enfin la place de tous les autres et s’étendant
sur toute la terre. Cet em pire, qui est celui de Jésus-C hrist et de l’É glise, est le
point central où viennent aboutir toutes les prophéties et où elles reçoivent leur
parfait accom plissem ent... Le eontroversiste ch o isira , dans ce grand nombre
d’oracles, ceux dont les traits plus saillants et plus caractéristiques ne laissent
aucune am biguïté soit sur leur ob jet, soit su r leur réalisation. Mais le croyant,
qui lit pour son instruction particu lière..., s’efforcera de pénétrer plus avant.
Guidé par l’enseignem ent traditionnel e t par l’analyse des t e x t e s , il n ’aura
aucune peine à reconnaître presque à toutes les pages Jésus-Christ et son É glise,
et il s’y arrêtera avec d élices, comme au plus solide alim ent de sa foi et de sa
piété *.
« Le théologien puisera dans cette étude une connaissance plus approfondie
du dogme et de nos m ystères, dont le S a in t-E sp rit a semé les traits comme
des perles inestim ables dans son discours, ou comme des diamants à demi recou­
verts, qu’il suffit de dégager d’une enveloppe grossière pour en adm irer tout
l’éclat.
« Le m oraliste et le prédicateur y trouveront d’adm irables peintures pour
détourner du vice et porter à l’am our de la vertu , des principes d ’une morale
toujours sû re, puisqu’elle est d ivin e, et une excellente m anière de les incul­
quer. L ’in vective, la m en ace, l’exhortation et la prom esse, tous les mouvem ents
oratoires les plus élo q u en ts, les plus p ath étiq u es, les plus forts et les plus
tendres, s’ y trouvent rassem blés, p ressés, accum ulés sans confusion et sans
elfo rt2. »
Ajoutons que l’historien y apprendra des faits du plus haut in térêt, qui com ­
plètent ce que nous enseignent les livres des R o is, des P aralipom ènes, d’Es-
dras et de N éhém ie, et que le littérateur pourra se délecter en lisant ces écrits,
qui com pteront toujours parmi les plus beaux m onum ents du langage hum ain,
aussi bien sous le rapport de la forme que sous celui du fond 3.

1 V o y e z d an s le ' M a n u e l b ib liq u e , t. I I , la L u ze rn e , D iss e rta tio n s u r les P r o p h é tie s ; L e


nn. 902 - 903, un e x c e lle n t so m m aire de la Chris- H Ir, É tu d e s b ib liq u e s, t. I , les Proph ètes d ’I s -
to lo gie des liv re s p rop h étiq u es. ra'ét, p. 1 - 1 3 8 ; P . V ig o u ro u x , M a n u e l bib liq u e,
2 L e H Ir, L e s tro is g ra n d s P r o p h è te s, p. 13 t. II, nn. 890-907 ; H . Z s c h o k k e , H is to r ia sacra
et ss. A n t iq u i T e sta m e n ti, V ien n e, 1872, § 5 ; C o rn ely,
3 P o u r co m p lé ter les m atières tra ité e s dans H is to r ic a et cr itica I n tr o d u c tio i n u tr iu s q u e
ce tte In tro d u ctio n a u x liv re s p rop h étiq u es, v o y e z T esta m , lib r o s sacros, t. IT, p ars n , p. 267- 305 ;
C ornélius a L a p id e , I n p r o p h e ta s P r o œ m iu m ; Msr M e lg n a n , Les P ro p h ètes d ’I s r a ë l, 9 v o l,
C alm et, P réfa ce gén éra le s u r les P roph ètes ; de P a ris, 1893.
LA P R O P H É T I E D ’I SAIE

4° L e nom et l ’histoire du p ro p h ète. — Le nom hébreu d’Isaïe est Y eSa,yâhu,


par abréviation YéSa'yah. Les Septante l’ont rendu par 'H ocua;, l ’Itala par
Hesaias ou E saias, la V ulgate par Isaias. Il signifie : « Jéhovah sauve*. » D éno­
mination vraim ent providentielle, puisque Isaïe fut plus que tout autre prophète
le héros du salut opéré par le Seigneur. Ou dirait qu’il l’a senti lu i-m ê m e, tant
il em ploie fréquem m ent les mots yéSa' et y eS û 'a h , « salut. »
N ous ne connaissons presque rien de sa vie. Il nous apprend lu i-m ê m e briè­
vem ent, i , 1 , que son père se nom m ait Am os (en hébreu 'A m ôs 2). D’après une
antique tradition des rabbins, ce dernier aurait été le frère du roi Am asias, père
et prédécesseur d’Ozias, de sorte q u ’Isaïe aurait appartenu de très près à la race
royale. « Cette tradition est pleine de sens, qu oiqu ’elle soit probablem ent fausse.
La nature et l ’aspect d ’Isaïe produisent une im pression tout à fait royale. Il
parle avec les rois com m e un ro i; il se présente avec majesté devant les princes
de son peuple et les puissants du m onde. Dans son liv r e , il est parmi les p ro­
phètes ce que Salom on est entre les rois. Dans toutes les situations, il est maître
de ses m atières, m aître des exp ression s, grandiose avec sim plicité, sublim e sans
affectation. » Mais ce caractère royal avait sa source ailleu rs que dans le sang.
Ses écrits nous le m ontrent résidant à Jérusalem (cf. v i i , 4 et s s .; x x i i , 45
et s s .; x x x y ii - x x x ix ), m arié et père de deux enfants ( v ii , 3, et v m , 3 ). Il nous
dit aussi lu i- m ê m e , dès le début de sa prop h étie, i , 4 , q u ’il exerça son m inis­
tère sous les règnes d’Ozias (809-758 avant J .- G .) , de Joatham ( 7 5 8 - 7 4 1 ) ,
d ’Achaz (7 4 1-7 2 9 ) et d ’Ézéchias (72 9 -6 9 8 ); mais il ajoute plus loin ( v i, 4)
q u ’il ne reçut sa m ission prophétique que l ’année de la m ort d’Ozias. On admet
assez généralem ent qu’elle se prolongea au moins ju sq u ’à la fin du règne d ’É zé­
ch ias, c .- à - d . pendant environ soixante ans. On conçoit aisém ent, d ’après ce
fait, q u ’Isaïe ait jou i d’une grande considération et d ’une grande influence soit
auprès des rois de Juda, auxquels il parlait com m e un égal et souvent comme
un m aître, soit auprès de ses con citoyen s, dont il relevait et anathém alisait les
crim es avec une sainte lib e rté 3. Suivant II Par. x x v i , 2 2 , il com posa, indépen­
damment du livre de ses prophéties, un récit com plet du règne d’Ozias, ouvrage
m alheureusem ent perdu.

1 D e la ra cin e Y â h u , form e a b ré g é e de Y ’ hô- C eci s o it d it en p a s s a n t, afin d e ren verser p ar


v a h , e t yâ Sa ', il a sau vé. Selon d ’a u tr e s , la r a ­ la base l ’e rre u r des an cien s é c riv a in s Juifs et
cin e s e ra it le s u b s ta n tif y ê sa ', s a l u t , e t le sens ch ré tie n s q u i o n t Iden tifié le p ère d ’Isaïe e t le
* s a lu t de J é h o v a h ». p e tit p rophète.
2 A v e c un tsadé fin a l, ta n d is que le nom du 3 C f. v u , 1 e t ss. ; x x x v r - x x x i x ; IV R eg. x v m ,
p ro p h ète A m os se term in e p ar u n sam ech ('A m ôs'). 1 3 - 2 0 ; I I P a r. x x x n .
LA P R O P H É T IE D’ ISA ÏE 267

Une ancienne tradition ju iv e , mentionnée et admise comme authentique par


plusieurs des prem iers Pères de l ’É glise *, lui attribue la mort cruelle mais g lo ­
rieuse d’un m artyr : l’impie Manassès l ’aurait fait scier par le m ilieu du corps
avec une scie de bois. Et c’est à cette circonstance, croit-o n , que saint Paul lait
allusion dans l’épître aux H ébreu x, x i , 37, par le trait « secti sunt », lorsqu ’il
énum ère les souffrances endurées par les héros de l’Ancien Testam ent.
L ’époque pendant laquelle Isaïe joua son noble rôle fut généralem ent mauvaise
et très troublée. Sous Ozias et Joatham , autant la situation extérieure était pros­
p è re , autant la m isère m orale était grande 2. Cette m isère s’accrut encore sous
le règne d’A ch az, l’un des m onarques les plus antithéocratiques de Juda : l’ido­
lâtrie fit alors d ’effrayants ravages parmi le peu ple, et la corruption devint de
plus en plus profonde. Le pays fut alors envahi et ravagé par les rois de Syrie
et d’Israël, ligués contre A c h a z, et ce prince acheta à des conditions ruineuses
l’alliance du m onarque assyrien T églath -P halasar. L ’A ssyrie com m ençait à dis­
puter à l’Égypte l ’hégém onie dans l’A sie occidentale, et au temps d’Isaïe, la
P alestine, située entre les deux peuples belligéran ts, eut énorm ém ent à souffrir
du passage de leu rs troupes. Il est vrai q u e , durant le règne du saint roi Ézé-
ch ia s, la condition m orale du peuple fut am éliorée par d’excellentes réform es;
mais des tendances p rofanes, qui obtinrent par moments la prépondérance à la
cour, opérèrent un rapprochem ent entre le royaum e théocratique et l’É gypte, et
Isaïe dut fulm iner contre elles; d ’ailleurs c’est à cette époque qu’eut lieu l ’inva­
sion terrible de Sennachérib dans les provinces ju iv e s , et que Jérusalem même
faillit succom ber. Du m oins le grand prophète fut constam m ent à la hauteur de
sa tâche délicate, et rien n ’ébranla son courage.
2° L ’ organism e d u livre d’ Isra ël. — Ce m agnifique é c rit, qui ouvre à bon
droit la série des livres prophétiques, se divise en deux parties fort distinctes,
dont la prem ière correspond aux chap. i - x x x i x , et la seconde aux chap. x l - l x v i .
Saint Thom as 3 déterm ine très bien le sujet : « In prim a parte ponitur com m u­
nicatio divinæ justitiæ ad excidium peccatoru m ; in secu n d a, consolatio divinæ
m isericordiæ ad resurrectionem justorum . » En effet, c’est la menace des châti­
ments divins qui dom ine dans la prem ière m oitié, et la consolation dans la
seconde.
La prem ière partie, plus variée et plus m ouvem entée, se com pose d’oracles
qui concernent tour à tour le peuple théocratique et les nations païennes. Au
fond, elle renferm e trois variations sur cette m êm e et unique pensée : « Une nuit
affreuse de souffrances précède l’aurore d ’un nouveau jo u r que l’on attend im pa­
tiem m ent. Pendant cette n u it, l ’espoir de la lum ière future soutient et console
les bons; quant aux m échants, ils sont précipités dans le tombeau sans voir la
splendide lum ière. » P ar conséquent, trois groupes de prophéties, comprenant
chacun deux sections. 4° Le prem ier groupe, i , 4 - x n , 6, est relatif aux Juifs et
leur ann once, de la part du Seigneur, des châtim ents exem plaires. Section I : la
masse, qui est tout à fait corrom pue, p é rira, puisqu’elle ne veut pas abandonner
ses voies crim inelles (chap. i - v i ) . Section II : les bons au ron t, pour les encou­
rager au milieu des m alheurs du pays, la prom esse du divin E m m anuel, dont le
règne fleurira lorsque la justice céleste aura été satisfaite (chap. v i i - x i i ). 2° Le
second gro u p e, x m , 4 - x x v n , 43 , contient des prédictions contre les peuples
païens. Section I : ils seront enveloppés, eux a u ssi, dans les châtiments d ’en

1 E n tre a u tre s sa in t J u s tin M ., C o ntra T ry p h ., in Is. i- v ii, l , la re g a rd e com m e « ce rtissim a »,


12 0 ; O rig è n e , a d A frxc. i x ; s a in t A th a n a s e , Or. 2 C f. Is. m - v , etc.
de I n c a r n . V e r b i, 37 ; T e r t u llie n , de J u s t .,x t v ; 3 I n Is. î , 2.
L a c ta n c e , I n s lit . d iv ., rv , 2, etc . S a in t J é rô m e ,
-6 8 LA P R O P H E T IE d ’i S A ÏC

h a u t , c a r l e m o n d e e n t i e r d e v a n t p a r t i c i p e r à l a r é d e m p t i o n d ’E m m a n u e l , il f a u t
q u e ses é lé m en ts m a u v a is d i s p a r a i s s e n t , e n v u e d e l ’a v è n e m e n t d u r é g n e m e s ­
sia n iq u e (chap. xm -xxm ). S ection II : su b lim e d e s c rip tio n , q u i em b ra sse ce
r è g n e d e g r â c e d a n s l e t e m p s e t d a n s l ’ é t e r n i t é ( c h a p . x x i v - x x v i i ). 3 ° L e t r o i ­
siè m e groupe, xxvm , 1-x x x ix , 8, expose dans sa p rem ière section (chap.
x x v m - x x x v ) de nouveaux o racles c o n t r e t o u t c e q u ’ il y a v a i t d e p e r v e r s d a n s
les d e u x r o y a u m e s j u i f s , e n m ê m e t e m p s q u e d e s p r o m e s s e s d e s a lu t p o u r les
b o n s ; d a n s la s e c o n d e ( c h a p . x x x v i - x x x i x ) , u n r é c it p r e s q u e e n t iè r e m e n t h is t o ­
r i q u e , q u i s e r t d e tra it d ’u n i o n e n t r e l e s d e u x p a r tie s d u liv r e .
L a d e u x i è m e m o itié d e la p r o p h é t ie d é v e l o p p e , c o m m e la p r e m i è r e , d a n s u n e
so rte de tr ilo g ie , cette p e n s é e u n iq u e : L e s b o n s se ro n t ra c h e té s ; le s m é c h a n ts
q u i s ’e n d u rc ir o n t d an s le m al p é rir o n t. N o u s tro u v o n s donc, ici e n c o r e , tro is
g ro u p es de p réd ictio n s, q u i son t sé p a ré s n o n s e u l e m e n t p a r la d iffé r e n c e d e s
su jets tra ités , m a is e n c o r e p a r le p etit refrain « N o n e s t p a x i m p i i s », p l a c é à
la fin d e s c h a p . x L v m et l v i i . 1 ° P r e m i e r g r o u p e , X L , 1 - x l v i i i , 22 : d é l i v r a n c e
d e l ’ e x i l b a b y l o n i e n , q u i a v a i t é t é p r é d i t à l a f i n d e la p r e m i è r e p a r t i e L S e c o n d
g r o u p e , x l i x , 1 - l v i i , 21 : e xp iatio n d e s p é c h é s d es h o m m e s p a r l ’o b la tio n v o ­
lo n taire du serv iteu r de J é h o v a h , ou du M essie . T r o is iè m e groupe, lv iii, 1-
l x v i , 2 4 : s p l e n d e u r d u p e u p l e d e D i e u a u x j o u r s m e s s i a n i q u e s et d a n s le c ie l.
C h a q u e g r o u p e s e s u d i v i s e e n n e u f d i s c o u r s 2.
O n v o i t p a r c e s o m m a i r e q u ’ il e x i s t e , e n t r e l e s d i v e r s m e m b r e s d e l a p r o p h é t i e
d ’I s a i e , u n e u n i t é a u s s i p a rfa ite q u ’o n p u i s s e l ’a t t e n d r e d a n s u n r e c u e i l d e c e
g e n re . L a co llectio n fo r m e r é e lle m e n t « u n to u t q u i est p a rta g é a v e c b e a u c o u p
d e s e n s 3 ». B i e n e n te n d u , c ’est au p ro p h è te lu i- m ê m e q u ’e st d û c e t a r r a n g e ­
m e n t . Q u a n t a u p r i n c i p e r é g u l a t e u r q u i l ’a g u i d é d a n s s o n p l a n , c ’ e s t e n p a r t i e
l a c h r o n o l o g i e e t e n p a r t i e l ’o r d r e l o g i q u e . O n p e u t d i r e d ’ u n e m a n i è r e g é n é r a l e
q u e le s o r a c l e s s o n t c i t é s , d a n s l ’e n s e m b l e e t p o u r u n g r a n d n o m b r e d e d é ta ils ,
d ’a p r è s l e u r s u it e h i s t o r i q u e et rée lle . A in si le s c h a p itr e s i - vi raco n ten t le s
d é b u t s d u m i n i s t è r e d ’I s a ïe s o u s le s r o is O z i a s et J o a t h a m ; le s s u iv a n t s , j u s q u ’à
l a f i n d e la p r e m i è r e p a r t i e , n o u s m o n t r e n t l e p r o p h è t e d é p l o y a n t s o n a c t i v i t é
sous A ch az et É zéch ia s ; le s ch ap itres x l - lxvi son t a ssu ré m e n t les p lu s ré­
c e n t s 4. N éan m oins l ’o r d r e ch ro n o lo g iq u e n ’e s t p a s tou jou rs rig o u reu sem en t
s u iv i, et il n ’ est p as ra re q u ’ il f a s s e p l a c e à c e l u i d e s s u j e t s . Cela a m ê m e lieu
d ès l’o u v e rtu re d u liv re , p u i s q u e la c o n s é c r a t i o n p r o p h é t i q u e d ’ I s a ï e n ’ e s t r a ­
c o n t é e q u ’a u c h a p i tr e v i . L e s o r a c le s d i r i g é s c o n t r e le s n a t io n s p a ï e n n e s ( c h a p .
x i i i e t s s . ) o n t é t é g r o u p é s d ’a p r è s c e p r i n c i p e .
3° L a question d ’authenticité. — Les in terprètes ra tio n alistes ont so u lev é
d e p u i s la fin d u d e r n i e r s i è c le , d ’a b o r d t i m i d e m e n t et a v e c u n e m o d é r a t i o n r e l a ­
tiv e , p u is a vec u n e h ard iesse to u jo u rs c r o is s a n te , u n d éb at très v if a u su jet d e
l ’a u t h e n t i c i t é d u l i v r e d ’ I s a ï e 5. U s a d m e t t e n t p o u r l a p l u p a r t q u e l e p r o p h è t e a
ré e lle m e n t c o m p o s é les ch ap itres i - x i i , x v - x x , x x i i - x x m , x x v i i i - x x x m ; m ais
ils re je tte n t e n b lo c to u te la s e c o n d e p a r tie , et le s a u t r e s p a s s a g e s ( x m - x i v , x x i ,
1-10 ; x x iv -x x v ii, x x x iv -x x x v , x x x v i-x x x ix ) m orceau par m orceau. L es cha­
p itres x l - l x v i p r o v i e n d r a i e n t d ’u n a u te u r p o s té rie u r à l’e x il, q u e l’o n n o m m e

1 C f. x x x i x , 5 - 7 . * L e s d ates m arqu ées ç à e t là in d iq u e n t u n e


2 P o u r l ’an a lyse p lus d éta illé e des liv re s , v o y e z p rogression réelle sous le ra p p o rt du tem ps.
le c o m m e n ta ire , e t au ssi n o tre B ib lia s a c r a , Cf. n , 1 ; v u , 1 ; x r v , 28; x x , 1 ; x x x v i , 1.
p. 798-847. 5 P o u r l ’h isto ire des o bjectio n s e t p ou r leu r
3 Q uelques ra tio n a listes se so n t rid icu lisé s en r é fu ta tio n assez d éta illée, v o y e z C o m e ly , I n tr o ­
p réten d an t ne d é co u v rir q u e des traces de dôe- d u ctio ..., t. II, pars n , p. 339 et ss. ; le M anuel
o r j i e daus ce liv r e si bien éq u ilib ré. b ib liq u e , t. I I , nn. 913 e t 91é.
LA P R O P H É T IE D’ iSA ÏE 269

fot-ud o-Isaïe, D cu téro-Isaïe, fsaïe 11 ou le « Grand Inconnu 1 ». B re f, les pas­


sages apocryphes form eraient la plus grande partie du livre. Ces « critiques »,
comm e ils s ’intitulent eux-m êm es, ne sont nullem ent em barrassés pour indiquer,
parfois ligne par ligne, les différentes phases d e ja prétendue interpolation et de
la rédaction définitive du livre.
P ar quels aigum ents essa y en t-ils de justifier leurs assertions étran ges? En
réalité, « la règle... qui les a g u id és... est celle-ci : toutes les prophéties qui
racontent des événem ents précis ont été écrites après co u p , ce sont des v a ti­
cin ia p ost eventum . P uisque les faits auxquels elles font allusion sont posté­
rieurs à Isaïe, il s’en su it, d’après e u x , q u ’Isaïe n’a pu en parler. Ils ne nient
donc l’authenticité des prophéties d ’Isaïe que parce q u ’ils rejettent la révélation,
le surnaturel et le m iracle. Ils cherchent des raisons accessoires pour essayer
de justifier leurs prétendus arrêts, mais c’est à priori q u ’ils se prononcent, qu ’ils
en fassent ou non l ’aveu *. »
Parmi ces raisons accessoires, les deux principales sont tirées des différences
de fond et de forme qui existeraient entre les passages incrim inés et ceux dont
personne n’a osé contester encore l ’authenticité. Mais ces différences ou
n ’existent nullem ent et sont inventées pour le service de la cau se, ou ne sont
autres que celles que l’on rencontre dans tout écrivain dont les œ uvres datent
de diverses époques de sa vie et roulent sur des sujets m ultiples 3. Pour ce qui
concerne en particulier le sty le , on rencontre à travers tout le livre certaines
expressions ou images assez ra res, que nos adversaires prétendent n’appartenir
qu’au faux Isaïe. D ’ailleurs la diction est partout trop p u re , trop m agnifique,
pour ne pas rem onter à l’âge d ’or de la langue hébraïque; rien n’y accuse les
im perfections et la décadence du langage de l’exil.
De p lu s, à ces argum ents subjectifs et arbitraires nous pouvons opposer la
tradition unanim e de la synagogue et de l ’É g lis e , le tém oignage de Notre-
Seign eur Jésus-G hrist et des apôtres 4, celui du fils de Sirach dans l’Ecclésias-
tique 5, celui de plusieurs prophètes plus récents q u ’Isaïe qui citent ses
oracles 6; or ces divers tém oignages ne portent pas m oins sur la seconde partie
du livre que sur la p rem ière, sur les pages attaquées que sur les autres. Ajou­
tons qu’en général com m e pour les détails, « l ’histoire contem poraine se reflète
trop bien dans le livre (en tier) d’Isaïe, pour q u ’un écrivain plus récent ait pu
le com poser ».

1 On a m êm e récem m en t Inven té un Isaïe I I I, gatio n es. . . e x om n ibus lib ri p a rtib u s cadcm ra ­


e t trois a u tre s réd a cteu rs successifs. tion e ita s u n t d e s u m p tæ , u t In teger lib e r testi­
2 M a n . b ib liq u e , t. I I , n. 9 1 4 , n ote. <r U n e m oniis N o v i T e sta m e n ti p rob ari m erito d ic a tu r.»
prop h étie o ù C y ru s est nom m é p a r son nom, éc rit (C o rn ely, l. c p. 339.-)
l’u n d’e u x , un e a u tre o ù les M èdes et les P erses 5 E c c li. x l v , 2 5 e t ss. : « Isaia s... sp iritu m agno
so n t appelés p ou r la d estru ctio n de B a b ylo n e ..., v id it u ltim a ( x à s a m a r a , d it plus clairem en t le
ne sont n a tu re lle m en t pas l ’œ u v re d ’Is a ïe , q u i g r e c , ia fin des tem p s), e t co n solatu s e st lu gen tes
ne p o u v a it co n n aître d ’ava n ce n i l ’e x il du peuple in I s r a e l, u squ e in se m p ite rn u m ...» Ces tr a its se
ju if à B a b ylon e, ni la d éliv ra n ce de ce t e x il p ar ra p p o rten t s u rto u t a u x chap. x i, - i.x v i ; le u r a u ­
C y ru s . » th e n tic ité é ta it donc u n iv e rse lle m e n t adm ise ch ez
3 P a r e x e m p le , « il v a de soi q u ’un liv re de les J u ifs lorsqu e fu t com posé le liv re de l’ EccIé-
consolation se m e u t dans un a u tre o rd re d’ idées siastiqu e.
q u ’un liv r e de m a lé d ictio n s; e t les d eu x p arties 6 Com p. J e r. x , 1 - 6 , et Is. x u , 1 9 - 2 0 ; x l i , 7 ;
de la p ro p h étie d ’Isaïe o n t été assez bien ca ra c­ x l v i , 7 ; J e r. x x v , 1 5 et s s., e t Is. l i , 17 ; J e r.

térisées p a r ces d e u x nom s. » x x x i , 35 , et Is. l i , 1 5 ; N a h . i, 1 5 , e t Is. l i t , 7 ;


4 L e N o u ve a u T estam en t cite Is a ïe en viro n N ah. i i , 1 , e t Is. l i i , 1 ; N ah . iu , 7, et Is. l i , 19 ;
ce n t fo is, d o nt à p eu près cin q u an te en propres Soph. m , 1 0 , e t Is. x v m , 1 ; l x , 2 0 ; Soph. n ,
term es, e t q u a ran te d ’u n e m anière plus lib re. Son 1 4 - 1 5 , et Is. x x x i v , 1 3 - 1 5 ; x l v i i , 8, 1 0 ; Z a cb ,
nom est a llé g u é q u a ran te fois, d o n t h u it à propos v u , 4 - 7 , e t Is. L v m , 5 , etc.
de p assages contestés p ar les ra tio n alistes. « A lle ­
270 LA P R O P H É T IE D’ iS A ÏB

4” l e caractère du livre d ’ Isa ïe. — Sur ce point tout le monde est d’accord ,
et les exégètes incrédules aussi bien que les com m entateurs catholiques s’ac­
cordent â com bler d’éloges le livre qui porte le nom d’Isaïe. Les P ères accu ­
m ulen t, pour le vanter, le plus belles épithètes: « Isa ïe, le plus grand des pro­
phètes *, » « l’adm irable prophète *, » « le prophète d ivin , tout à fait divin 3, *
t le plus éloquent des prophètes 4, » etc.
Ce qui le caractérise avant tout sous le rapport des pensées, c’est la richesse.
R ichesse au point de vue du temps : le passé, le présent, l’avenir, sont décrits
tour à tour avec une netteté adm irable. R ichesse au point de vue des contrées :
Isaïe ne s’occupe pas seulem ent d’Israël et de la théocratie, mais de tous les
peuples circon voisin s, de l ’É gyp te, de l’A ss y rie , de la G haldée, de l’Europe.
Richesse au point de vue des su jets; son livre est une véritable encyclopédie
où tout est m entionné en son lieu : la religion et la po litiq u e, la paix et la
gu erre, les joies et les tristesses, les anim aux et les p lan tes, les vêtem ents et
les parures. R ichesse surtout au point de vue de l’idée m essianique, qui reçoit
dans le livre d’Isaïe un développem ent adm irable : aucun autre prophète n ’a
décrit d’une m anière plus com plète et plus sublim e la personne et l ’œ uvre du
M essie; ses oracles relatifs à N otre-Seigneur Jésus-Christ form ent véritablem ent
un fil d ’or qui relie tout le reste et qu’on voit étin celer partout 5. Aussi les
Pères aim aien t-ils à l ’appeler « l ’évangéliste de l’A n cien Testam ent ». « Non tam
propheta dicendus est quam evangelista; ita enim "universa Christi Ecclesiæ que
m ysteria ad liquidum prosecutus e st, ut non putes eum de futuris v a ticin a ri,
sed de praeteritis historiam texere 6... Isaias, inter illa q u æ ... præ d ixit, etiam de
Christo et E cclesia m ulto plura quam ceteri prophetavit; ita ut a quibusdam
evangelista quam propheta potius d iceretu r 7. »
La beauté de son style correspond parfaitem ent à celle des pensées. Il est
lim pid e, n o b le , én ergiq u e, riche en im ages, souvent sublim e et hautem ent
poétique. La variété de son coloris est étonnante. T el prophète sera surtout
ly riq u e ; tel a u tre , surtout élégiaque ou surtout orateur : Isaïe est su ccessive­
m ent tout c e la , selon que le dem andent les idées q u ’il veut exprim er. Il a à sa
disposition toutes les splendeurs et toutes les forces du langage prophétique :
c ’est ainsi q u ’il est concis et grave quand il m en ace, doux et brillant lorsqu ’il
annonce le salut m essianique. Il m et en œ uvre toutes les ressources que lui
offrait sa lan gu e, m êm e l ’antithèse piq u an te, les jeu x de mots sp iritu els, les
allitérations et les paronom ases frappantes. En un m ot, son style est celui d ’un
maître consom m é dans l’art d’é c r ir e , et sous sa plum e l ’hébreu devient un
instrum ent de m usique q u ’il manie com m e un artiste du prem ier ordre 8.
5° C om m entateurs catholiques. — L es principaux so n t, à l ’époque des P ères,
Eusèbe de G ésarée, saint Basile 9, saint C yrille d ’A lexandrie, Théodoret de C y r ,
saint Jérôme su rtout; au m oyen âge et dans les temps m odernes, saint Thom as
d’Aquin ( I n E sa ia m prophetam exp o sitio ), Foreiro (m ort en 15 8 1; C o m m en -
tarium in Is a ia m ), Sanchez ( L y o n , 1 6 1 5 ) , Maldonat (1 6 5 6 ), Cornelius

* E u sèb e , Dem . e v a n g .,v , 4. 6 S. J e rô m e , P r æ f. a d P a u la m et E u stoch .


2 m a . , n , 4. C f. P r o l. in I s .
a T h eo d o ret, I n Is. Proo.m . 7 S. A u g u s tin , de C lv it. D e i, x v i i i , 29. 1 .
4 S. G régo ire de N a zia n z e , Or. iv , 2. C f. J o- C f. S. C y rille d ’A le x .,-I n I s . P roœ m .
sèp b e, A n t., x , 3 , 2 . 8 V o y e z le M a n . b ib liq u e , t. I I . n n . 910
5 Cf. i, 2 5 -2 7 ; n , 2 - 4 ; iv , 2 - 6 ; Y ! , 1 e t ss. ; e t 9 11.
VU, 1 4 ; VIII, 14-15, 2 3 ; i x , 5-6; x i , 1 -2 ; x n , 3 ; 9 Mal* seu lem en t su r les seize prem iers clua.
X V I, 1 , 6 ; X X II, 2 2 ; x x v m , 16 ; x x i x , 1 8 - 1 2 , p itres.
etc. etc.
La pro ph é tie d’isa Ïk 271

a Lapide *, Malvenda et Calm et; de nos jo u r s , P. Sclieirg (d er P rop hel Isaias


übersctzt und c rk læ rt, M un ich , 1850), A. R ohling (d e r Prophet Jesaja iiber-
setzt und erk læ rt, M unster, 18 7 2 ), B. N cteier (clas B u ch Isaias ans âem
U rtext übersetzt u n d m it B erü cksichliy u n y s e in c r G lie d er u n y ... e r k læ r l,
M unster, 187G), Le Hir (L es trois gratrds Prophètes Isa ïe, J éré m ie, É zéc h ie l ;
analyses et com m en ta ires, P a ri?, 18 77). K-iubenbauer (E rk læ ru n y des P ro -
p h eten Isa ia s, F rib o u r g -e n -B r isg a u , 18 8 1, tfi C om m entarius in Isaiam p ro ­
p h eta m , P aris, 1887 -).

1 Son co m m en taire d’ Isaïe est un des m eilleu rs I 2 D eux o u vra ge s vraim en t rem arquable» et
■u’U a it composé». 1 très com plets.
ISAI.E

C HAPI TRE I

1. Visio Isaiæ , filii Am os, quam vidit 1. Vision d’Isaïe, fils d’Am os, qu’il a
super Judam et Jérusalem , in diebus vue sur Juda et Jérusalem, aux joui’8
Oziæ , Joathan, A ch az, et Ezechiæ , re­ d ’Ozias, de Joathan, d’Achaz et d’Ézé-
gum Juda. chias, rois de Juda.
2. Audite, cæ li, et auribus percipe, 2. C ieux, écoutez, et terre, prête
terra, quoniam Dominus locutus est. l’oreille, car le Seigneur a parlé. J ’ai

T it r e gén éra i d u liv re . 1 , 1 . | m ier d e s tro is g ro u p es d’oracles q u i fo rm e n t la


C h a p . I. — C e titr e , a n a lo gu e à ce lui d ’a u tre s i p rem ière p a rtie du liv r e ( I n tr o d ., p. 267).
é c rits p rop h étiq u es (cf. J e r. i, 1 ; Os. i, 1 ; A m .
§ I. — D isc o u r s p r é lim in a ir e : terrible r é q u is i­
i, 1; M leh. i, 1, e tc .), e st très com plet, e t d ésign e
to ire con tre les I sr a é lite s in g r a ts . I , 2 - 3 1 .
su ccessivem en t la n a tu re d u liv r e , son a u te u r ,
son o b jet, l ’ép oque o ù fu re n t com posé* — a r m . I n » ~ n n n n a ît g é n é ra le m e n t qu e ce m agn ifiqu e
b reu x d isco u rs q u ’il ren ferm e . — V is io ( h é b r ., d isco u rs n ’e st p o in t à sa v ra ie p lace d’ap rès l'o rd re
’/ azôn). C .- à - d ., d ’une m an ière co lle ctiv e , ensem ble des tem ps. Il e st à cou p s û r p lu s ré ce n t qu e les
de v isio n s. En o u tre, ce tte expression e st em ployée o racles des ch a p . n - v i ; ca r, d ’après ses p rin ci­
ici dans u n sens la rg e e t fig u r é , p u isqu e Isaïe p a u x d é ta ils , 11 se ra p p orte a u règn e d’A c h a z ,
ne ra co n te q u ’un e seule vision p rop rem en t d ite époque to u t à la fo is de gra n d s d ésastres m a té ­
( v i, 1 e t ss.) ; elle rep ré se n te d o nc toutes les ré ­ riels e t d’u n e p rofon d e co rru p tio n m orale. Cf. v u ,
v é la tio n s reçues e t tran sm ises p a r le p rop h ète. 1 e t ss. M ais U a été à bon d ro it p lacé en tê te
V o yez i i , 1 , e t la n o te ; I I P a r . x x x n , 3 2 . E ile du liv re com m e u n e so rte de p réface, p arce q u ’il
s’accord e fo r t bien a v e c le s nom s de « v o y a n ts », en résu m e a d m ira b le m e n t les p rin cip ales d on ­
de « co n tem p la n ts» , donnés a u x m essagers d iv in s nées, e t q u ’ il en est, p ou r ain si d ire, « la m in ia­
( p . 2 6 2 ). — I s a læ , f i l i i A m o s . V o y e z l ’I n tr o d ., tu r e . »
p. 2 6 6 . — S u p er J u d a m et J é ru s a lem . Q uoique 1° J u d a ch â tié à cau se de son In g ra titu d e .
Isaïe s’occu pe aussi du ro yau m e sch ism atlq u e des I , 2 -9 .
d ix trib u s e t des n atio n s païen n es, J u d a e t J é r u ­ 2». Isaïe o u v re lu i-m ê m e le d isco u rs p a r un
salem fo rm e n tv r a im e n t le ce n tre de ses v is io n s ; solennel e t rap id e e x o rd e . — A u d ile , cæ li... E m ­
ca r a to u te l’h is to ire du m o n d e, dans son b u t p ru n t m an ife ste au g ra n d ca n tiq u e de M o ïse ,
u lté rie u r, e st l ’h isto ire de J éru sa lem , la v ille du D eu t. x x x n , 1 ; cf. Ps. l i , 4, e tM ie h . v i, 1-2 . L e s
tem p le de J é h o v a h , e t l ’h ls to lre du ro y a u m e de e ieu x e t la te r re o n t é té tém oin s de la sain te
la prom esse ». — I n d ie b u s ... S u r ces données allia n ce co n clu e au S in aï, p u is des b ie n fa its sans
ch ro n o lo giq u es, v o y e z l’ In tro d ., p . 2 6 6 . n om bre rép an d u s s u r Israël p a r le S e ig n e u r ;
m ais ils o n t v u aussi la co n d u ite In d ign e des H é­
P R E M IÈ R E P A R T IE b re u x e n v e rs le m eilleu r des pères : q u ’ils so ien t
L e l i v r e d e s m e n a c e s c o n t r e to u s le s é lé ­ d o nc é g a le m e n t tém oin s des m enaces de J é b o v ah
m e n t s m a u v a is d 'I s r a ë l e t d u m o n d e p a ' e n . offensé. — D o m in u s lo cu tu s est. D ieu a f a it u n e
1 , 2 — X X X I X , 8. d éclara tio n a u th e n tiq u e , qu e son s e rv ite u r va
p ro m u lg u e r.
S e c t i o n I — M e n a c e s a l ’a d r e s s e d e J é r u s a le m
2 ° - 3 . L a p lain te d ’un père offensé. « S im p li­
e t d e J u d a . I, 2 — V I, 13.
c ité m ajestu eu se » dans ce tte d escrip tion . —
P a g e s q u i d aten t très v ra ise m b la b le m e n t, à F ilio s . Ce m ot e s t m is en a v a n t p ou r acce n tu e r
p a r t le d isco u rs p rélim in aire ( i , 2 e t ss.), des la pensée. D ieu a v a it rée lle m e n t ad op té les Israé ­
regn es d 'O zias et de J o a th a m . C e tte section e t lite s p ou r ses flls ; cf. E x . iv , 22 ; D eu t. x iv , 1 ; x x x iî,
la su iv a n te (ch a p . v n - x i i ) co rresp o n den t au pre- *, 16, e tc . — E n u t r i v i , et e x a lta v i, llé b r. : J ’ai
Is. 1 ,3 -7 . 273

nourri des enfants, et je les ai élevés; Filios enutrivi, et exaltavi ; ipsi autem
mais ils m’ont méprisé. spreverunt me.
3. Le bœuf connaît son possesseur, et 3. Cognovit bos possessorem suum, et
l ’Une l’étable de son maître ; mais Israël asinus præsepe domini sui; Israel autem
ne m’a point connu, et mon peuple n’a me non cognovit, et populus meus non
pas eu d’intelligence. intellexit.
4. Malheur à la nation pécheresse, au 4. Væ genti peccatrici, populo gravi
peuple chargé d ’iniquité, à la race cor­ iniquitate, semini nequam, filiis scelera­
rompue, aux enfants scélérats. Ils ont tis 1 Dereliquerunt Dominum, blasphema-
abandonné le Seigneur, ils ont blas­ verjunt Sanctum Isra el, abalienati sunt
phémé le Saint d’Israël, ils se sont tour­ retrorsum.
nés en arrière.
5. Où vous frap perai-je encore, vous 5. Super quo percutiam vos ultra,
qui multipliez les prévarications? Toute addentes prævaricationem ? Omne caput
tcte est languissante, et tout cœur est languidum , et omne cor mœrens.
abattu.
6. Depuis la plante (les pieds jusqu’au 6. A planta pedis usque ad verticem ,
sommet de la tête il n’y a rien de sain non est in eo sanitas; vulnus, et livor,
en lu i; ce n’est que blessure, et contu­ et plaga tumens, non est circum ligata,
sion, et plaie enflammée, qui n’a pas nec curata medicamine, neque fota oleo.
été bandée, h qui l ’on n’a pas appliqué
de remède, et qu’on n’a point adoucie
avec l’huile.
7. Votre terre est déserte, vos villes 7. Terra vestra deserta, civitates ve­
sont brûlées par le feu , les étrangers strae succensæ igni ; regionem vestram

f a it g ra u d lr e t é levé. E xp ression s d élicates, dans a v ec le p euple q u ’ il a v a it choisi e n tre to u s les


lesquelles sont condensés les b ie n fa its sans nom bre a u tres p ou r m an ife ste r sa sain te té au m onde.
du Seign eu r, de]m is la so rtie d 'É g y p te Jusqu’au 6 -8 . L e Juste ch â tim e n t de la n atio n cou p able.
tem ps d ’Isaïe. — I p s i a u te m (le pron om e st a c ­ L a d escrip tion a lieu su cce ssive m e n t en term es
ce n tu é et le co n traste sa is is s a n t) s p re v e r u n t... fig u ré s , v e rs. 5 - 6 , e t au p ro p re , v e rs. 7 - 8 . —
L ’h éb reu d it a v e c p lu s de fo rc e : Ils se sont S u p er q u o ...f H éb r. : 'a l- m e h . B ea u co u p tr a ­
ré v o lté s co n tre m ol. R ébellio n q u i co n sista su r­ d u isen t, h la su ite des Sep ta n te, du sy ria q u e , e tc .:
to u t dans l ’Id olâtrie. — Cognovit b o s ... Com pa­ P o u rq u o i seriez-vo u s fra p p é s ? C .-à-d .: P o u rq u o i
raison p lein e de tristesse, p ou r fa ire re sso rtir la d o n c vo u s o b stin e r à a ttir e r s u r v o u s de n ou ­
n o irceu r d’un e p a re ille co n d u ite. C f. Jer. v m , 7. v e a u x ch â tim e n ts p ar de n o u ve a u x p éch és? L ’In­
L e b œ u f et l’ân e sont cité s à d essein com m e ce u x te rp réta tio n de la V u lg a te nous p a ra ît p référab le.
des an im a u x qui p araissen t le p lu s d ép o u rvu s L e S eig n e u r a v a it d é jà essayé, m ais en v a in , de
d’ in tellig en c e et de sen tim en t. E m p h ase tra g iq u e c o n v e rtir Israël en e m p lo y a n t le fe r e t le f e u ;
dans les m ots Isr a ël a u tem e t p o p u lu s m eus. o b lig é de s é v ir encore, il h é site , pou r ain si dire,
4. M enace Indign ée. — V æ g en ti. A sson an ce en v o y a n t le m isérab le é ta t du peu ple. C et é ta t
dans l ’h ébreu : U ô ï g ô 'il D ans le cœ u r p ro fo n ­ e st d é crit en term es figu rés, très p ath étiq u es. —
d ém ent blessé de J éh o va h , la p lain te am ère f a i t O m n e ca p u t..., om n e cor... H ébr. : to u te la tête
m ain te n an t place à l’ in d ign a tio n , q u i s’e x h a le en est m alad e, to u t le c œ u r e st so u ffran t. Les d eu x
b rû lan ts rep roch es. L e ry th m e ch an ge b ru sq u e­ p arties les p lu s Im p o rta n tes e t les p lu s nobles
m e n t, e t e x p rim e d’une m anière v iv a n te l ’ém o­ sont g ra v e m e n t a tte in te s , e t le corps e n tie r ne
tion de la colère ; les p hrases sont brèves, en tre ­ form e q u ’u n e seule p laie : a p la n t a ... a d v er ti­
coupées , e t se su ccèd en t « com m e l’é c la ir à l’é­ c e m ... — V u ln u s , liv o r, p la g a lu m en s. T ro is
c la ir ». D ’abord q u a tre ap p ellation s flétrissan tes, m a u x de d ifféren te n a tu re : la blessu re p rop re­
lan cées sous fo rm e d ’in terjectio n s ( g en ti pecca­ m en t d ite , ou les ch a irs o u ve rte s p a r un Ins­
trici, p o p u lo g ra v i..., s e m in i..., scelera tis) ; p u ls tr u m e n t tr a n c h a n t ; la m e u rtrissu re liv id e , pro­
trois accu sa tio n s sous fo rm e d é clara to lre, eu g r a ­ d u ite p ar u n cou p ru d em en t p o rté ; u n e p laie q u i
d ation ascen d an te ( l’élo ign em en t et l’ab a n d o n , supp ure. L a blessure réclam e des ban delettes q u i
d e re liq u e ru n t...; l’in s u lte g ro s s iè re , blasp hem a - ra p p ro ch e n t e t resserren t les ch airs : on soign e la
v er v n t...; l’apostasie com plète, a b a lie n a ti su n t...). m e u rtrissu re en la fr o tta n t d o u cem en t a v e c de
— S a n ctu m Isr a e l. Ce nom d iv in est em ployé l ’h u ile ad ou cissan te ; la p laie dem ande à ê tre d é li­
plus de tre n te fo ls dan s la p ro p h é tie d ’Isaïe (six ca tem en t pressée, p ou r qu e l’h u m e u r s’en échappe.
fols seu lem en t dans to u t le reste de l’A n cien T e s ­ R ien de to u t cei& n’ a é té fa it p ou r Israël : n o n
ta m en t). N o u s co n n aîtro n s b ien tô t ( v i, 3) la c ir ­ est circ u m lig a ta ... H é b r. : Ils n ’o n t pas été pres­
con stan ce qui le lu i a v a it rendu si ch er. Nom s é s , ni b a n d é s, ni ad ou cis a v e c de l’ h u lle. —
qu i ex p rim e d ’ailleu rs m erveilleusem en t la n a­ T erra v estra ... (vers, 7). L a d escription des so u f­
tu re de J éh o va h , su rto u t dans ses relations Intim es fra n ces des H é b re u x se fa it m ain ten an t sans 11-
C OU M E N r . — V . 18
274 Is. I , 8-12.
coram vobis alieni devorant, et desola­ dévorent votre pays devant vous, et 11
bitur sicut in vastitate hostili. sera désolé comme une terre ravagée par
l’ennemi.
8. E t derelinquetur filia Sion ut um ­ 8. E t la fille de Sion demeurera comme
braculum in vinea, et sicut tugurium in une cabane dans une vigne, et comme
cucumerario, et sicut civitas quæ vasta­ une hutte dans un champ de concombres,
tur. et comme une ville livrée au pillage.
9. Nisi Dominus exercituum reliquis­ 9. Si le Seigneur des armées ne nous
set nobis sem en, quasi Sodoma fuisse­ avait laissé un reste, nous aurions été
mus, et quasi Gomorrha similes essemus. comme Sodome, et nous serions sem­
blables à Gomorrhe.
10; Audite verbum Dom ini, principes 10. Ecoutez la parole du Seigneur,
Sodomorum ; percipite auribus legem princes de Sodome ; prêtez l’oreille à la
Dei nostri, populus Gomorrhæ. loi de notre Dieu, peuple de Gomorrhe.
11. Quo mihi multitudinem victim a­ 1 1 . Qu’a i- je affaire de la multitude
rum vestrarum ? dicit Dominus. Plenus de vos victim es? dit le Seigneur. J ’en
sum. Holocausta arietum , et adipem suis rassasié. Je ne veux ni des holo­
pinguium, et sanguinem vitulorum , et caustes de béliers, ni de la graisse des
agnorum , et hircorum , nolui. troupeaux, ni du sang des veau x, des
agneaux et des boucs.
12. Cum veniretis ante conspectum 12. Lorsque vous veniez devant moi
meum, quis quæsivit hæc de manibus pour vous promeûer dans mes parvis, qui
vestris, ut ambularetis in atriis meis? a demandé ces offrandes à vos mains?

g a r e : on rep résen te le u r co n trée en va h ie p a r de de celles q u i re v ie n n e n t le p lu s fré q u e m m e n t dans


cru els en nem is q u i la ra v a g e n t. Il s’a g it tr è s v r a i­
les o racles de n o tre p rop h ète. E lle co n tie n t une
sem blablem en t, com m e 11 a été d it p lus h a u t, de g ra n d e con solation m essian iqu e : q u o iq u e si co u ­
l ’ in v asio n syrie n n e sous A c h a z ( v u , 1 et s s.). p a b le , le peuple Israélite ne p é rira p as e n tiè r e ­
R é a lisa tio n litté r a le des m alh eu rs a u trefo is pré­ m e n t, c a r de lu i d o it n aître le lib é ra te u r prom is.
d its à Israë l, s’ il d e v e n a it co up able. C f. L e v . x x v i ,
— Q u a si So d om a ..., G om orrh a . C .- à - d ., an éan ­
e t D en t. x x v m . — C ora m vobis. Sous le u rs p ropres tis com m e ces cité s d o n t Us a v a ie n t Im ité les
y e u x , sans q u e len rs bras p u issen t a g ir efficace­ crim e s.
m en t. T r a it p a th étiq u e . — A lie n i. D es p a ïen s, 2° L e fa u x c u lte e t la v ra ie co n versio n . 1 , 10-20.
s e rv a n t d’ in stru m en t a u x v en g ean ce s de Jéh o va h . L e p rophète v a ren v e rse r u n e illu sio n de ses
— D eso la b itu r. M ieux v a u d ra it le p résen t ; E lle co m p a trio te s, q u i s’im a g in a ie n t, d an s le u r p ré­
e st désolée. — I n v astita te h o s tili. P a r consé­ som ption Insensée, s’ê tre p a rfa ite m e n t a c q u itté s
q u e n t, u n ra v a g e com plet, te l q u e le p rod u isen t de le u r s d ev o irs en ve rs D ieu.
des en nem is sans p itié . — E t d e r e lin q u e tu r ... 10. « A p o stro p h e saisissan te, » s e rv a n t de tr a n ­
(v ers. 8). P lu tô t : a é té laissée. Jéru sa le m (fi li a sition . — P r in cip es S o d o m o ru m , p o p u lu s ... D ans
S i o n , d én om in ation tr è s p o é tiq u e ) a p o u rta n t ce tte d ou ble ap p ella tio n flé tris s a n te , tro p bien
échapp é ; m ais elle se tr o u v e elle-m êm e d an s une ju stifié e p a r la co n d u ite des Is ra é lite s e t de leu rs
d éplorable situ a tio n , que d ép eign en t des com pa­ c h e fs , Isaïe a condense la phü osoph le de leu rs
raison s saisissan tes, em p ru n tées a u x m œ urs a g r i­ m alh eu rs ; un ch â tim e n t si sé vè re a tte s te un
coles de la P a lestin e. — U m b r a c u lu m .. . , tu g u ­ crim e p lu s q u ’o rd in aire ». C f. i n , 9 , e t A p o c.
r iu m , U n e de ces grossières caban es de fe u illa g e x i , 7.
q u i s e rv e n t d ’ab ri, au tem ps de la m a tu rité des 11-15 . I n u tilité d’u n c u lte p u re m e n t e x té rie u r.
f r u it s , à ce u x q u i g a rd e n t n u it et jo u r les r é ­A u tr e p assage d ’u n e v ig u e u r re m arq u ab le , a u q u el
coltes co n tre les m arau d eu rs. C f. Jo b , x x v h , 18, on p e u t com parer, p o u r la pensée q n ’ll ex p rim e ,
e t Y A tl. a rch ., p l. x x x v i , fig. 4. E lles d em eu ren t I R eg . x v , 2 2; P s . x u x , 8 - 1 5 , e t l , 1 8 - 1 9 ; Os.
en su ite au m ilieu des v ig n e s e t des cham ps. — v i, 6 ; A m . v , 21 -24 ; M lch . v i, 6 -8 . L e S e ig n e u r
I n cu cu m e ra rio . L ’ h ébreu d ésign e p lu tô t un a v a it p re scrit à son p eu ple des sacrifices n om ­
cham p, de co u rges. — C iv ita s q u æ v a s ta tu r. b reu x , des p è le rin a ge s a u s a n c tu a ir e , des fê te s e t
H ébr. : u n e c ité b loquée ( L X X : -noXiopy.ou- les d ifféren ts a u tre s actes d u c u lte ; m ais il v o u la it
p.ËV Y|). que ces cé rém on ies e x té rie u re s fu s s e n t acco m pa­
9. R éflexio n ém ue du p rop h ète, p o u r co n clu re gn ées de la sa in te té in té r ie u r e , e t v iv ifié e s p ar
c e tte p rem ière p a rtie du d isco u rs. E lle nous la fo i, la c o n t r itio n , l ’am o u r : a u tre m e n t, elles
m on tre « la m iséricord e de D ieu q u i perce à t r a ­ e x c ita ie n t son c o u rro u x e t non son bon p la isir.
v ers ses v engean ces ». (L e H ir.) — D o m in u s exer­ O r les H é b re u x d’alors ne lu i o ffraie n t q u ’ u n c u lte
c itu u m . H ébr.: Y 'h ô v a h f b â 'ô t ; nom q u i re p ré­ e x té r ie u r e t s u p e r fic ie l, a u q u e l lis asso ciaien t
sen te s u rto u t la puissance e t la m ajesté du Sei­ san s scru p u le to u te so rte de péchés ; Ils p ro fa ­
g n e u r. Isaïe l ’em ploie très so u ve n t. — Sem en. n a ie n t ain si les sacrés m y s tè r e s .— Q uo m ih i...T
H ébr. : u n fa ib le reste. C e tte pensée d ’un reste T o u s les sacrifices san g la n ts du ju d aïsm e sont
qi i s u rv iv r a à to us les m alheurs d 'Israël est l’une m en tio n n és en ab régé dans ce verset. V ictim a -
Is. I, 13-18. 275
13. Ne m'offrez plus fie vain sacrifice ; 13. Ne offeratis ultra sacrificium fru ­
l’encens m’est en abomination. Je ne stra, incensum abominatio est mihi. Neo­
puis souffrir les néoménies, les 6abbats meniam et sabbatum , et festivitates
et les autres fêtes ; l’iniquité règne dans alias", non feram ; iniqui 6unt cœtus
vos assemblées. vestri.
14. Mon âme hait vos nouvelles lunes 14. Calendas vestras, et solemnitates
et vos fêtes ; elles me sont devenues à vestras, odivit anima mea ; facta sunt
charge, je suis las de les supporter. mihi molesta, laboravi sustinens.
15. Lorsque vous étendrez vos mains, 15. Et cum extenderitis manus ve­
je détournerai mes yeux de vous ; et stras, avertam oculos meos a vobis; et
lorsque vous multiplierez les prières, je cum multiplicaveritis orationem , non
n’écouterai point, parce que vos mains exaudiam , manus enim vestræ sanguine
sont pleines de sang. plenæ sunt.
16. L avez-vo u s, purifiez-vous, ôtez 16. L avam in i, mundi estote, auferte
de devant mes yeux la malice de vos malum cogitationum vestrarum ab oculis
pensées, cessez de faire le m al, meis, quiescite agere perverse,
17. apprenez à faire le bien, recher­ 17. discite benefacere, quærite ju d i­
chez la justice, assistez l’opprimé, faites cium , subvenite oppresso, judicate pu­
droit fi l’orphelin, défendez la veuve. pillo, defendite viduam.
18. E t venez et attaquez - m oi, dit le 18. E t venite, et arguite m e, dicit
Seigneur ; et si vos péchés sont comme Dominus. Si fuerint peccata vestra ut
l’écarlate, ils deviendront blancs comme coccinum , quasi nix dealbabuntur ; et si

ru m est le u r nom gén ériq u e ; h éb r., nfbahim , ce p itto resq u e . — 01 a m b u la re tis . H ébr.: de fo u le r.
qu ’on Im m ole. H o lo ca u sta : les v ictim e s in té g r a ­ En de te lle s c o n d itio n s , Ils ne fo n t qu ’u n e v u l­
lem ent consum ées en l ’h o n n eu r de D ieu . A d ip e m , g a ir e p rom en ade dan s les sacrés p a rv is. D ieu n ’a
sa v g u in e m : les sacrifices dans lesquels le san g, ce rta in e m e n t pas d em an d é ce la. — N e offera tis...
la graisse e t quelques a u tres p a rtie s seu lem en t L e s saerlflces non s a n g la n ts (v e rs . 13 ''), c la ir e ­
des v ictim e s fo rm a ie n t la p a r t du S eig n eu r. — m en t d ésign és d an s le te x te p rim itif p a r le term e
P in g u iu m , v itu lo r u m ... (h é b r .: ies v e a u x g r a s , tech n iq u e m in fra h ( V u lg à t e : s a c r iflc iu m ) . —
ies ta u re a u x ...) : les p rin cip a u x a n im a u x im m o ­ F r u s tr a . H éb r. : (un sacrifice ) de m ensonge. —
lés. Étonn ante én ergie d an s le s m ots p le n u s s u m In c e n s u m : i ’en cen s q u i é ta it b rû lé a v e c l ’offran d e
d e fa rin e e t d ’h u lle . L e v . n , 2. — V e rs. 3b - 4 ,
D ieu n e ré p ro u v e pas m oins les solen n ités re li­
gieuses de son p eu p le ^pervers. N e o m en ia m , ca ­
len d a s : le p rem ier Jour du m o is , q u i é ta it fêté
p ar des rite s s p é c ia u x ; cf. N u m . x , 10 ; x x v n i ,
1 1 - 1 5 . F e s tiv ita te s , so lem n ita tes : les gra n d es
fêtes ann u eiies de la P â q u e, de la P e n te cô te , etc.
Cœ tus : les assem blées relig ieu ses occasionnées
p ar ces so len n ités. — N o n f e r a m , o d iv it , m o ­
lesta... L a n g a g e de l ’in d ig n a tio n lo n gtem p s co n ­
ce n trée. — C u m e x te n d er itis... V e rs . 15 : la p rière,
a v e c son beau ge ste ex p ressif. — M a n u s en im ...
M o tif p o u r leq u el le Se ig n e u r d é to u rn e ra scs y e u x
de le u rs m ain s levées v e rs lu i ; elles so n t rou-
g le s h id eu sem en t p a r leu rs h o m icid es. C f. v e rs . 2 1,
etc.
16-18. L a v ra ie p iété, opposée à la fau sse dé­
v o tio n . C’e s t le co m m en taire du conseil « É lo ign e-
to i du m al, e t p ratiq u e le bien », si so u v e n t cité
com m e le résu m é de la v ra ie e t solide v e rtu .
C f. P ro v . n i, 7, eto. L ’accu satio n d iv in e fa it place
to u t à coup à u n e ex h o rta tio n p a te r n e lle , d e r­
G e s t e s d e p r iè r e . ( P e i n t u r e s é g y p t ie n n e s .) riè re laqu elle on e n tre v o it l’ am o u r q u i se cach e
à d e m i, e t q u i n e dem ande q u ’à se m an ifester
et n o lu i. Jéh o va h ne v e u t ab solu m en t pas de ce en tièrem en t. — L a v a m in i..., q u iescite (vers. 16).
form alism e h y p o c rite .— C u m v e n ir e tis...(v e r s . 12). Q uatre lo cu tio n s syn o n ym es p o u r in v ito r Israël
A llusion au x trois p èlerin ages à Jé ru sa le m p res­ à ro m pre a v e c ses h a b itu d e s m au vaises. — D i­
crits p ar la loi. Cf. E x . x x x iv , 23-24; D eu t. x v i, scite..,, d efen d ite... (v e rs. 17 ). C inq au tres sy n o ­
16, etc. — A n te conspectum m eum . L itté ra le m e n t nym es p ou r ie presser de fa ire le bien. — E t
dans l ’h ébreu : p ou r v o ir m a face. L o c u tio n très venite... (v e rs. 18). Offre d ’u n e p a rfa ite récon cL
276 Is. I, 19-23.
fuerint rubra quasi verm iculus, velut la neige ; et s’ils sont rouges comme le
lana alba erunt. verm illon, ils seront blancs comme la
k in e.
19. Si volueritis, et audieritis m e, 19. Si vous voulez et si vous m’écou-
bona terræ comedetis. te z , vous mangerez les biens de la terre.
20. Quod si nolueritis, et me ad ira­ 20. Que si vous ne voulez pas, et si vous
cundiam provocaveritis, gladius devo­ provoquez ma colère, l’épée vous dévo­
rabit vos, quia os Domini locutum est. rera, car c’est la bouche du Seigneur qui
a parlé.
21. Quomodo facta est meretrix civitas 21. Commeut la cité fidèle, pleine
fidelis, plena ju d icii? Justitia habitavit d’équité, est-elle devenue une prosti­
in ea, nunc autem homicidae. tuée? L a justice habitait en elle, et
maintenant il y a des meurtriers.
22. Argentum tuum versum est in 22. Ton argent s’est changé en scories,
scoriam, vinum tuum mixtum est aqua. ton vin a été mêlé d’eau.
23. Principes tui infideles, 60 cii fu ­ 23. Tes princes sont infidèles, com­
rum. Omnes diligunt munera, sequuntur plices des voleurs. Tous ils aiment les
retributiones. Pupillo non judicant, et présents, ils recherchent les récompenses.
causa viduæ non ingreditur ad illos. Ils ne font pas droit à l’orphelin, et la
cause de la veuve n’a pas d’accès auprès
d ’eux.

lla tlo n . L a ten d resse du c œ u r de J éh o v a h b rille l ’innocence e t de la sa in te té ; le ro u ge fon cé


m a in te n a n t dans to u t son é c la t , ne p o u v a n t se co n v ie n t fo r t bien au ssi p ou r sy m b o lise r le p éché,
co n te n ir d a v a n ta g e . — A r g u ite . H é b r.: p laido n s. p arce q u ’il e6t d’ une n u an ce an alo gu e à ce lle du
C ’e s t u n e v é rita b le action Jud iciaire d o n t le Sei­ san g r é p a n d u , e t que l’h om icid e est u n des p lu s
g n e u r propose a u x I s ra é lite s de co u rir les ch an ces. g ra n d s crim es.
L à Ils sero n t co n v a in c u s a isém en t de le u rs crim es; 1 9 -2 0 . L a d iv in e a lte rn a tiv e . — S i v o lu e r itis ...
m ais il e st to u t d isposé à les le u r p ard o n n er, e t S 'ils a c ce p te n t les co n d ition s q u e le u r offre si
à en effacer les tra c e s honteuses. — C o ccin u m . aim a b lem en t J é h o v a h (v e rs . 16-18), ils re c e v ro n t
H ébr. : S â n im , le cra m o isi.— V e r m ic u lu s . H é b r.; de lu i to u te so rte de bén éd ictio n s tem p orelles
(b o n a terræ ). Indépen d am m en t des sp iritu elles.
— S i n o lu e r itis ... S’ils r e fu s e n t, Us en sn b iro n t
les te rrib le s con séqu en ces (.g la d iu s...). A n tith è s e
fra p p an te e n tre co m ed etis e t d evo ra bit vos. —
Q u ia os D o m in i... Ces m ots m e tte n t, p o u r ain si
d ire, le sceau a u d iv in u ltim atu m .
8° M enaces e t splen d id es prom esses. I, 2 1 - 3 1 .
2 1 -2 3 . Isaïe rep ro ch e à Jéru sa lem les fa u te s
n om breuses de ses h a b ita n ts. L e to n e st très élé-
g la q u e e t ra p p elle ce lu i des T h rè n e s. — Q u o­
m od o m arq u e u n d o u lo u re u x éton n em en t, o cc a ­
sionné p a r le ch a n gem en t m oral q u i s’est p ro d u it
en J u d a . — M e r e tr ix . L ’Im age acco u tu m ée p ou r
rep résen ter l ’id o lâ trie . C f. E x . x x , 5 ; x x x i v , 14
e t s s .; D e u t. x x x i , 16 ; J e r . x x x i , 3 2 , e tc. —
C iv ita s fid e lis. Jéru sa lem a v a it m é rité ce beau
nom à d ifféren tes ép oques de son h isto ire , en se
co n d u isan t e n ve rs D ieu com m e u n e épouse Irré­
proch able. — J u s t i t i a . . . , n u n c a u t e m ... On ne
p o u v a it e x p rim e r le co n traste en term es p lu s
fra p p a n ts. — A rg e n tu m tu u m ... < D e la c ité en
g é n é ra l, la p lain te se p o rte s u r les p rin c e s , »
O o ch cn ille su r un e fe u ille de c a c tu s. d 'abo rd au fig u ré (v e rs. 22), e t e n su ite au p rop re
(v ers. 23). L 'a r g e n t, p a r sa b lan ch e u r é clatan te
fô la h , nom de la co ch en ille, ®in secte h ém lp tè re e t p a r 6a v a le u r , le v in g é n é re u x d ont p arle le
q u i fo u r n it le p rin cip e co lo ra n t a v e c lequ el on te x te p rim itif (sob ê'), so n t d ’e x ce lle n ts em blèm es
fa b riq u e les p lus belles te in tu re s é carla tes.» V o y e z des ch e fs de la n atio n ; m ais ce lu i-là s'e st tr a n s ­
Y A tl. d 'h is t. n a l., pl. x l v i , flg. 1, 4.— Q u a si n ix ,... fo rm é en s c o rie s , e t c e lu i- c i a p erd u to u te sa
la n a . L e b lan c le pin s p u r opposé au ro u g e fo rce ( m ix tu m ... a q u a ). — In fid eles : rebelles à
le p lus é c la ta n t. P a rto u t e t to u jo u rs la co u le u r D ieu. D an s l’ h ébreu , il y a u n Jeu de m ots en tre
blanch e a é té regard ée com m e l'em blèm e de s â r lm , p rin ce s , et s ô r â r im , Infidèles. — Q u atre
Is. 1, 2 4 - 3 1 . 277
24. C’est pourquoi voici ce que, dit le 24. Propter hoc ait D om inus, Deus
Soigneur, le Dieu deB urinée», le fort exercituum , Fortis Israel : Heu! conso­
d’ Israël : A li! je me consolerai par la labor super hostibus meis, et vindicabor
perte de mes adversaires, et je me ven­ de inimicis meis.
gerai de mes ennemis.
25. E t j ’étcndrai ma main sur toi, et 25. Et convertam manum meam ad te,
je te purifierai par le feu de tes scories, et excoquam ad purum scoriam tuam,
et j ’enlèverai tout l ’étain qui est en toi. et auferam omne stannum tuum.
2G. E t je rétablirai tes juges comme 26. Et restituam judices tuos ut fu e­
ils étaient autrefois, et tes conseillers runt prius, et consiliarios tuoB sicut an­
comme ils étaient à l’origine ; après c e la . tiquitus ; post hæc vocaberis civitas justi,
tu seras appelée cité du ju ste, ville urbs fidelis.
fidèle.
27. Sion sera rachetée par le ju ge­ 27. Sion in judicio redimetur, et re­
ment, et on la rétablira par la justice. ducent eam in justitia.
28. Mais les scélérats et les pécheurs 28. E t conteret scelestos, et peccatores
périront tous ensemble, et ceux qui simul ; et qui dereliquerunt Dominum
auront abandonné le Seigneur seront consumentur.
consumés.
29. Car ils seront confondus par les 29. Confundentur enim ab idolis qui­
idoles auxquelles ils ont sacrifié, et vous bus sacrificaverunt, et erubescetis super
rougirez à cause des jardins que vous hortis quos elegeratis ;
aviez choisis;
30. lorsque vous serez devenus comme 30. cum fueritis velut quercus defluen­
un chêne dont les feuilles tom bent, et tibus foliis, et velut hortus absque aqua.
comme un jardin sans eau.
31. Votre force sera comme de l’étoupe 31. E t erit fortitudo vestra ut fa v illa
sèche, et votre œuvre comme une étin­ stuppæ, et opus vestrum quasi scintilla;
celle ; et l ’une et l’autre s’embrasera, et et succendetur utrumque sim ul, et non
il n’y aura personne pour l’éteindre. ! erit qui extinguat.

exem ples p o u r Justifier c e tte a ccu sa tio n : d i li ­ a v e c ie s m in erais en fu s io n , p o u r a ccé lé re r la


g u n t..., s e q u u n tu r ... Ces p rin ces m an q u en t a u x sép aratio n des scories g ro ssières. L e s ch â tim e n ts
prem iers d evoirs de le u r p osition. d iv in s p ro d u iro n t le m ôm e ré s u lta t en I s r a ë l.—
2 4 - 2 7 . L e ch â tim e n t e t ses h e u re u x e ffe t s .— D e s titu a m j u d i c e s ... (v e rs . 26). A n n o n ce d’ une
P r o p te r hoc... F o rm u le m ajestu eu se d ’in tro d u c­ ré g én é ra tio n a d m ir a b le , e t d ’u n e p ério d e de
tion . A u lie u d u v e rb e a i t , l ’h éb re u em ploie le g ra n d e sain teté. C f. J e r . x x i h , 4 - 6 . C et o racle
su b sta n tif n " u m , q u i e st to u jo u rs g r a v e e t so­ ne d e v a it se ré a lise r q u 'a u x jo u rs du M essie. —
lennel. C f. P s . e u , 1, e t le co m m en taire. — Do- S ic u t a n tiq u itu s : tels que Moïse, Josu é, Sam u el,
m in u s , D e u s ... A ccu m u la tio n d e nom s d iv in s , D av id , etc . — C iv ita s ju s ti... L a cité e n tiè re re ­
p our m e ttre en r e lie f la tou te-p u issan ce du Sei­ d evien d ra p a rfa ite . Com p. le v e rs. 21. — S io n in
g n eu r. L e troisièm e, F o r tis I s r a e l, co n tie n t une ju d ic io ... (v e rs . 27). E lle se ra sau vée p a r le ju g e ­
allusion év id en te à G en. x l i x , 2 4 . A ille u r s ( x l i x , m e n t, p ar le c h â tim e n t. Selon d’a u tre s : p a r la
2 6 , et l x , 1 6 ) , Isaïe d ira : L e F o r t de Jacob. — p ra tiq u e de la p e rfe ctio n . — R e d u ce n t e a m ...
E e u l E n h éb r.: H ô ï, m alh e u r I com m e a u v ers. 4. L ’h é b re u sign ifie p lu tô t : « R ed u ces ejus,-» c.-à-d.
— C o n so la b o r ... et v in d ic a b o r ... A n th ro p o m o r­ c e u x q u i y re v ie n d ro n t, le p e tit re ste des sau vés.
phism e d ’u n e g ra n d e én ergie. On p rête à D ieu 28-31. R u in e des p é ch e u rs .— Conteret... s im u l.
le se n tim e n t si h u m ain de la v en g ean ce . A sso ­ C .- à - d . en m asse , tous à la fo is. — C o n fu n d en ­
nance dans l’h ébreu e n tre les verb es 'en n â h em et tu r. .. H éb r. : On a u ra h o n te à cause des téré-
'in n â ç fm a h . — L es m ots h o s tib u s e t in im ic is b ln th e s (V u lg ., ab id o lis ) dan s lesqu els vo u s vous
d ésign en t lès Israélites coupables. — Convertam êtes co m p lu s. L e s p ra tiq u e s id o lâ triq u e s a v a ie n t
m a n u m ... (v ers. 26). J e ram èn erai m a m ain su r fréq u em m e n t lie u dans des bois sacrés ( su p er
to i. D ans la B ible, ce tte lo cu tio n est p rise ta n tô t h o rtis), o u sous de g ra n d s arbres isolés. C f. l v i i , 5 ;
en bonne p a rt (cf. Z a ch . x m , 7), ta n tô t en m au ­ I V R e g . x v i , 4, etc . L e té ré b in th e { A tla s d 'h is t.
vaise p a rt (cf. J e r . v i , 9 ; E z . x x x v m , 12, e tc .). n a t., pl. x x x i n , fig. 3) e st fré q u e n t en P a lestin e.
Ici les d e u x s ign ificatio n s sont réu n ies : D ieu — Q uos eleg era tis. P lu s fo rte m e n t dan s l’h éb reu ;
frapp era, m ais il b é n ira au ssi to u t en fra p p an t. O ù v o u s m e ttie z vos délices. — C u m f u e r it is ...
— E x co q u a m a d p u r u m ... H éb r.: Je fe r a !fo n d r e (v e rs . 30). F a isa n t une b elle association d ’idées,
les scories com m e a v e c de la potasse (le m o t bôr le p rop h ète com pare Israë l lu i-m êm e à u n té ré ­
d ésign e so u ven t aussi la p u r e té ; de là la tr a d u c ­ b in th e desséché (V u lg ., velu t q u ercu s), à un ja r ­
tion de la V u lg a te ). A llu sio n au p rocéd é m é ta l­ din sans eau où to u t d ép érit. Hs seron t ainsi
lu rg iq u e qui co n siste à m êler un peu de potasse punis p ar où ils a u ro n t péché. — E t erit... D ans
278 Is. II. 1 - 4.

CHAPITRE II

1. Verbum quod vidit Isaias, filius 1. Vision d ’Isaïe, fils d’A m os,sur JuJa
Am os, super Juda et Jérusalem. et Jérusalem.
2. E t erit in novissimis diebus prae­ 2. Il arrivera, dans les derniers temps,
paratus mons domus Domini in vertice que la montagne de la maison du Sei­
montium, et elevabitur super colles ; et gneur sera fondée sur le sommet des
fluent ad eum omnes gentes, montagnes, et qu’elle s’élèvera au-des­
sus des collines ; et toutes les nations
y afflueront,
3. et ibunt populi m ulti, et dicent : 3. et des peuples nombreux y vien­
V en ite, et ascendamus ad montem Do­ dront, et diront : V en ez, et montons à
mini, et ad domum Dei Jacob ; et doce­ la montagne du Seigneur, et à la m ai­
bit nos vias suas, et ambulabimus in son du Dieu de Jacob ; et il nous ensei­
semitis ejus, quia de Sion exibit lex , et gnera ses voies, etnous marcherons dans
verbum Domini de Jérusalem. ses sentiers, car de Sion sortira la loi, et
la parole du Seigneur de Jérusalem.
4. E t judicabit gentes, et arguet po­ 4. E t il jugera les nations, et il
pulos multos ; et conflabunt gladios suos convaincra d’erreur des penples nom­
in vomeres, et lanceas suas in falces. breux ; et ils forgeront de leurs glaives

ce t é ta t il suffira d ’un e é tin celle p o u r en n am m er lo cu tio n q u i n 'e st em ployée q u ’en des passages
e t consum er les p é ch e u rs , e t c e tte é tin celle s ’é­ p rop h étiq u es (ic i seu lem en t dans Isaïe), e t to u ­
ch app era de le u r p rop re p e rv e rsité . H éb r. : jo u rs p ou r m a rq u e r les tem ps m essian iqu es. C f.
L ’hom m e fo r t (au lie u de fo r t itu d o v e s tr a ; c-à-d. G en. x u x , 1 ; N u m . x x r v , 14 ; D e u t. rv , 30 ; D an.
to u t ce q u i f a i t la v ig u e u r d ’un peuple sous le n , 28, e tc. E n effet, l ’è re du C h rist e st ce n trale
ra p p ort h u m a in ) sera com m e l’é to u p e , e t son dans l'h is to ire d u m onde ; elle d e v a it m e ttre fin
œ u v re com m e u n e é tin c e lle .— N o n e r ll q u i ex- a u x âg es an cien s e t co m m en cer u n e p ériode to u te
tin g u a t. L e d isco u rs s’ach è ve s u r c e t e ffro yab le n o uvelle. — M o n s d o m u s D o m in i. L a co llin e de
h o rizo n . M o ria h , s u r la q u e lle é ta it b â ti le tem ple. C f. II R e g .
n i , S ; l 'A U . gèogr., pl. x i v e t x v . — P r æ p a r a tu s
5 II. — L a g loire fu t u r e de J u d a et de J é ru sa lem ,
(p lu tô t, d’ap rès l’h ébreu : é ta b li, dressé) in v er­
préparée p a r le ch â tim en t. II, 1 — I V , 6.
tice... D ’u n e m an ière fig u ré e , évid em m en t. G râce
Ce second d isco u rs, q u i e st aussi d ’u n e g ra n d e à ce g lo r ie u x san ctu a ire , q u i é ta it com m e le p a ­
b e a u té , co n tie n t un e lo n g u e série d e rep roch es lais du d iv in B o l d’ I s ra ë l, l ’h u m b le collin e de
e t de m enaces ( i i , 5 - rv , 1 ) , en cad rée en tre d eu x M oriah l ’e m p o rta it d é jà de beaucoup 6nr les p lus
ad m irables prom esses de s a lu t m essian ique ( u , h au tes m on tagn es du glo b e ; m ais elle d q v ait les
2 - 4 , e t rv , 2 - 6 ). L a b rilla n te p e rsp e ctiv e de la dépasser dans u n e m esu re bien p lu s con sid érable,
d éliv ra n ce fu tu r e e st ain si m ise en co n traste lo rsq u ’elle s e r a it d ev en u e le pôle d u m onde, p ar
a v e c les ténèb res e t les m au x du tem ps p résen t. la co n versio n des p aïen s. — F lu e n t a d e u p i ...
î ° L e titr e . I I , 1. T rè s fo rte im age : co u le r à la façon d’u n flen ve
C h a p . I I . — 1. Ce titr e d om ine les ch ap. n - i v , im m ense. L e s n atio n s, q u i s’é ta le n t a u tre fo is d i­
p uisque un troisièm e d isco u rs com m ence a v e c v is é e s, sép a rées, a u pied de la to u r de B a b e l,
le ch ap. v . — V erb u m q u od v id it. H é b r.: h â za h , v ie n d ro n t se g ro u p e r de n o u vea u e t s’ u n ir é tr o i­
le v erb e q u i m arqu e la co n tem p latio n p én étra n te. te m e n t an p rès du tem p le de J é h o v a h . C f. l x , 3 ;
C f. i, 1 , e t la note. J e r. m , 17 ; Z a cb . n , 1 1 , e tc . — E t ib u n t... P r o ­
2® J éru sa lem c e n tre de to u s les peuples. I l , cession m erveilleu se e t sans fin, com posée de to u s
t-4 . les p eu ples sans ex ce p tio n . — V en ite... Ils s ’e x ­
2 - 4 . C e tte g ra n d io se p réd ictio n se re tro u v e cite n t m u tu e lle m e n t à e n tre p re n d re le n r sain t
d ans le liv r e de ili c h é c , iv , I et ss., en term es p èlerin age, d o n t ils in d iq u e n t le m o tif e t le b u t :
presque ab solu m en t Id en tiques, m ais m ie u x so u ­ a scen d a m u s a d m on tem ... Ils v e u le n t ad o re r dans
dée au c o n t e x t e , e t associée à d ’a u tres d éta ils son tem p le J é h o v a h (D o m in i), le D ieu des J u ifs
qui sem b len t a ttr ib u e r l 'a n té rio rité de la réd a ction (D el Ja co b ), se fa ire en seig n er sa re lig io n e t ses
au p e tit p ro p h ète. Isaïe l ’a d o nc très p ro b ab le­ v olon tés (v ia s s u a s ), p o u r s’y co n fo rm er désor­
m en t em p ru n té e à M lchée, 60US l’ in sp iratio n d i­ m ais ( e t a m b u la b im u s ...) . — Q u ia de S io n ...
v in e , e t c ’est p o u r cela q u ’elle s’o u v re d ’une Com m e p lus ta rd la S a m a rita in e (J o a n . iv , 26),
m an ière si a b ru p te : E t e rit... — l n n o v is s im is ils recon n aissen t le rô le ém in en t de J é ru s a le m ,
d ieb u s. H éb r.: b " a h a r i( h a y y â m im ; lit t é r .: dans d ’I s r a ë l, sous le ra p p o rt re lig ie u x . Com p. le
la d ern ière p a rtie des Jours. B elle e t profon de Ps. l x x x v i , où Sion e s t é g a le m e n t présentée
Is. II, .0-7. 279
des socs de charrue, et de leurs lances Non levabit gens contra gentem gladium,
des faux. Un peuple ne tirera plus nec exercebuntur ultra ad prælium.
l’épée contre un autre, et on 110 s’exer­
cera plus au combat.
5. Maison de Jacob, venez, et mar­ F). Domus Jacob, venite, et ambule­
chons à la lumière du Seigneur. mus in lumine Domini.
6. Car vous avez rejeté votre peuple, G. Projecisti enim populum tuum, do­
la maison de Jacob, parce qu’ils ont été mum Jacob, quia repleti sunt ut olim ,
remplis de superstitions comme autrefois, et augures habuerunt ut Philisthiim , et
qu’ils ont eu des augures comme les Phi­ pueris alienis adhaeserunt.
listins, et qu’ils se sont attachés aux fils
des étrangers.
7. Leur terre est remplie d’or et d’ar­ 7. Repleta est terra argento et auro,
gent, et il n’y a pas de fin à leurs tré­ et non est finis thesaurorum ejus.
sors.

com m e le berceau de la régén éra tio n du m onde G e n tils , ad o p ten t to u t ce q u ’ il y a de m au vais


en tier. — E t j u d i c a b i t ... ( v e r s . 4 ). H ébr. : Il ch ez les n atio n s p aïen n es, e t s’a t tir e n t les ch â­
Jugera en tre les peuples ; com m e un a r b itr e dont tim en ts d iv in s. — D o m u s J a c o b , v en ite... É ch o
la décision est p érem p to lre. — A rg u et... : U ré­ é v id e n t du v e rs . 3. P a r ce tte in v ita tio n affec­
p rim an d era s é vè rem en t e t co n tra in d ra à l’obéis­ tu e u s e , le p rop h ète essaye de stim u le r le zèle
sance ce u x q u i refu sero n t de se so u m ettre. — d u p eu p le de D ie u . J u d a se la isse ra it - il dono-
L ’un ique v r a i Dieu sera donc au ssi l’u n iqu e v r a i d épasser p a r le s p aïen s ? C f. R om . x i , 14. —
roi ; or, sous u n ro i si Juste e t si f e r m e , to u te A m b u le m u s i n lu m in e ...: en obéissan t p a rfa ite ­
q uerelle é ta n t p rom p tem ent réprim ée, la p a ix la m en t à la l o i , q u i é ta it un phare é tin c e la n t.
plus p a rfa ite ré gn era en to u s lie u x : et corifla- C f. P s. x v m , 9 ; c x v n i , 10 5 ; P ro v . v i , 23. —
bu.nl...« Im a ge in com p a ra b lem en t m a je stu eu se:» P r o je c isti... S’a d re ssa n t m ain te n an t à D ieu , Isaïe

on tran sform e en in stru m en ts ag rico les les arm es « m o tiv e l’e x h o rta tio n » (e n im ) q u ’il v ie n t d ’a ­
désorm ais in u tiles. Sa com plète réa lisatio n n ’au ra d resser à ses co n cito yen s. E lle a sa g ra v e raison
lie u q u ’à la consom m ation des te m p s , « c a r su r d ’ê tr e , ca r le S e ig n e u r a d éjà en p artie d élaissé
cette terre, où le m al su b sistera to u jo u rs à côté les J u ifs , à cause de le u rs m œ u rs a n tith é o cratiq u e s
du b ie n , 11 ne fa u t p as ch erch er un acco m plis­ ( q u ia ...) . — R e p le ti s u n t u t o lim . C .- à - d . : ils
sem ent plus e n tie r » ( L e H ir ) ; m ais le M essie so n t au ssi coupables que leu rs a ïe u x . M ais l ’h é­
a d éjà ap p orté a u x hom m es u n e p a ix re la tiv e breu donne u n m e ille u r sens : Ils so n t rem p lis
très réelle, q ue p lu sieu rs proph ètes a v a ie n t ch a n ­ de l’ O rien t. Ce q u i sign ifie que les Israélites a v a ie n t
tée a v a n t les anges de N o ël. C f. M ich . v , 9 - 1 0 ; a d o p té , m a lg ré l ’in te rd ictio n fo rm elle de ia lo i,
Zach. i x , 9, e tc . Q u a n t à la p rem ière p a rtie de les co u tu m es des n ation s païennes, dont ils im i­
cet o ra c le, qui annonce si clairem en t l’n n lté , ta ie n t le lu x e effrén é e t m êm e les p ratiq u es ido-
la cath olicité e t la p e rp étu ité de l’É g lise ch ré ­ lâ triq u e s. — A u g u r e s h a b u eru n t... H ébr.: Ils so n t
tie n n e , il s’est depuis lo n gtem p s a c co m p li, et m agicien s ( I ls s’ ad on n en t à la m a g ie ) com m e
nos m issionnaires le réa lisen t en core ch aqu e Jour, les P h ilistin s. L a B ib le sign ale à p lu sieu rs re ­
puisque c ’est p ar N o tre -S e ig n e u r J é s u s - C h r is t p rises les d evin s des P h ilis tin s ; cf. I R e g . v i, 6 ;
que les païen s se so nt co n v ertis au D ieu d ’I s ­ I V R eg. 1 , 2, etc. — P u e r is a lie n is. H ébr. : au x
raël. flls des é tran ge rs. P e n d a n t p lu sieu rs siècles, les
3° L e Jugem ent d iv in co n tre to u t ce q u i s’élève rois de J u d a rech e rch è re n t a v e c em pressem en t
d ’une m anière o rgu eilleu se e t crim in elle dans l ’a llia n ce des païens. Cf. III R e g . m , 1, e t x v , 18 ;
Juda. I I , 5 -2 1 . I T R eg . x v i, 7 e t ss., etc. 11 y a v a it là to u t en ­
6 -9 . In tro d u ctio n : co m m en t les J u ifs , au lieu sem ble un g ra v e > .r ii d’ id o lâ trie e t un m anqua
de se laisser en tra în er p ar le bel exem p le des e n tie r de confiam e en Jéh o vah . — Repleta e st.„
280 Is. I I , 8-17.
8. Et repleta est terra ejus equis, et 8. Leur pays est plein de chevaux, et
innumerabiles quadrigæ ejus. Et repleta leurs chars sont innombrables. E t leur
est terra ejus idolis; opus manuum sua­ pays est rempli d ’idoles; ils ont adoré
rum adoraverunt, quod fecerunt digiti l'œuvre de leurs mains, qu’ils avaient
eorum. formée de leurs doigts.
9. Et incurvavit se homo, et humilia­ 9. L ’homme du peuple s’est abaissé, et
tus est vir : ne ergo dimittas eis. les grands se sont humiliés : ne leur
pardonnez donc pas.
10. Ingredere in petram , et abscon­ 10. Entre dans les rochers, et cache-
dere in fossa humo, a facie timoris Do­ toi dans les creux de la terre, pour éviter
mini, et a gloria majestatis ejus. la terreur du Seigneur et la gloire de sa
majesté.
11. Oculi sublimes hominis humiliati 11. Les yeux altiers de l’homme seront
sunt, et incurvabitur altitudo virorum ; hum iliés, la hauteur des grands sera
exaltabitur autem Dominus solus in die abaissée, et le Seigneur seul sera élevé
illa. en ce jo u r-là .
12. Quia dies Domini exercituum su­ 12. Car voici le jour du Seigneur des
per omnem superbum, et excelsum , et armées contre tous les superbes, sur les
super omnem arrogantem, et hum iliabi­ hautains, et sur tous les insolents, et ils
tur ; seront humiliés ;
13. et super omnes cedros Libani su­ 13. contre tous les cèdres du L ib an ,
blimes et erectas, et super omnes quer­ hauts et élevés, contre tous les chênes
cus Basan, de Basan,
14. et super omnes montes excelsos, 14. contre toutes les hautes mon­
et super omnes colles elevatos, tagnes , et contre toutes les collines
élevées,
15. et super omnem turrim excelsam , 15. contre toutes les hautes tours, et
et super omnem murum munitum, contre toute muraille fortifiée,
16. et super omnes naves Tharsis, et 16. contre tous les vaisseaux de Thar­
super omne quod visu pulchrum est. sis, et contre tout ce qui’ est beau et
p la ît à la vue.
17. E t incurvabitur sublimitas horni - 17. E t l’élévation des hommes sera

R ép é titio n én ergiq u e de ce v erb e (com p. le v e r s . 8). alin éa. — In gred ere... L e p rop h ète v o it le Juge­
— A rg en to et a u r o . L es J u ifs Jouiren t d ’un g ra n d m en t d iv in q u i s’ av a n ce « a v e c u n e fo rce irré sis­
b ien -être m a té rie l p en d a n t les règn es d ’O zias e t tib le » re n v e rs a n t to u t s u r son p assage, e t 11
de J o ath am . — E q u ls ,„ . q u a d r ig æ . A u tr e exem ple p resse ses co m p a trio tes de ch e rch e r le s a lu t com m e
d ’u n lu x e ré p ro u v é p a r la loi. C f. D eut. x v n , ils p o u rro n t. — I n p e tr a m : dans les cavern es
1 6 - 1 7 . — R e p le t a ... id o lis. R é s u lta t fu n este de des roch ers. E lle s ab on d en t d an s les m on tagn es
ce tte p rosp érité m atérielle e t de ce tte asso ciation de J u d a , e t les H éb reu x y ch e rch è re n t so u ve n t
a v e c les p aïens. L e p rop h ète re lève en p assant u n e r e tr a ite lo rsq u e le u r p a y s f u t e n va h i p ar
ia fo lle cr im in e lle de l’ id o lâ trie : o p u s m a n u u m l’en nem i. C f. J u d . v i, 2 ; I R e g . x n r, 6, e t x r v , 11,
su a r u m ... I l re v ie n d ra so u v e n t s u r ce fa it dans etc. — I n /o ssa h u m o : des ca ch e tte s faite s de
la seconde p a rtie de son écrit. — I n c u r v a v it se... m ains d ’ hom m es. L ’h ébreu d it se u le m e n t : dans
(v e r s . 7 ) . I ls se so n t co u rb é s, h u m iliés d ev a n t la p ou ssière. L e s J u ifs se Jetteron t à te r r e , e t
des idoles de n éan t. L e s s u b s ta n tifs h om o e t i t r tâ ch ero n t d’é v ite r les re ga rd s co u rro u cé s du S e i­
so n t c o llectifs : le p rem ier ( h é b r.: 'â d â m ) re p ré­ g n e u r ( a fa c ie ... et g loria ...). — O cu li s u b lim es,
sente les hom m es du p e u p le ; le second (’iS) les a ltitu d o : expression s q u i d é sign e n t u n o rg u e il
classes nobles e t d irig e a n tes. M êm e n u an ce a u x co up able. — D ies D o m in i (v e rs. 12) : le jo u r où
vers. 1 1 e t 17. V o y e z les n otes des P s. rv, 3 , e t é c la te ra sa v e n g e an ce . — S u p e r om nem ... É n u m é­
n u , 5. — N e ergo d im itta s... L e fo r fa it e st tel, ratio n très é lo q u e n te , q u i v a Jusqn’à la fin du
q u ’Isaïe, m a lg ré son a m o u r p ou r son p euple, ne v e rs. 16. L a pensée e s t e x p rim é e d’abord a u p ropre
r e n t s’em pêch er d’en d em an d er lu i-m ê m e la (v e rs. 12 : su p e rb u m , e xce lsu m ...), e t e n su ite au
p u n itio n . fig u ré ( v e r s . 13 e t s s .) , l’o rg u e il h u m ain é ta n t
1 0 -2 1 . T o u t ce q u i s’ élève sera h u m ilié. M or­ rep résen té to u r à to u r p ar ce q u ’ il y a v a it alors
ceau re m a rq u a b le, q u i oppose d’ une m an ière très de p lu s é le v é en P a le s tin e , so it dans le dom aine
fra p p an te la g ra n d e u r de D ieu a u n é a n t des cré a ­ de ia n a tu re ( v e r s . 1 3 - 1 4 ) , s o it dans ce lu i de,-
tu res les p lus glo rie u ses en ap p aren ce. L e s vers. œ u v re s h u m ain es (v e rs . 15 -16 ).— Cedros L i b a n i :
10 e t 1 1 fo rm en t com m e un d ouble re fra in , que le ro i des arb res de l ’O rient. — Q u ercu s B a s a n .
nous e n ten d ro n s re te n tir a u x v ers. 1 7 ,1 9 e t 21 ; L a p ro v in ce de B asan é ta it situ ée au n o rd -e st
lis co n tien n en t en m êm e tem ps le th èm e de ce t de la P a le stin e (.A tla s g éo g r., pl. v u e t x ) . S e s
Ta. II, 18-22. 281
abaissée, la hauteur fies grands sera num, et. humiliabitur altitudo virorum,
humiliée, et le Seigneur seul sera élevé et elevabitur Dominus solus in die illa ;
c d ce jo u r-là ;

18. et les idoles seront entièrement 18. et idola penitus conterentur.


brisées.
.1 9 . E t on entrera dans les cavernes 19. Et introibunt in speluncas petra­
des rochers, et dans les gouffres de la rum, et in voragines terræ, a facie for­
terre, pour éviter la terreur du Seigneur midinis Domini, et a gloria majestatis
et la gloire de sa m ajesté, lorsqu’il se ejus, cura surrexerit percutere terram.
lèvera pour frapper la terre.
20. En ce jo u r-là l’homme jettera ses 20. In die illa projiciet homo idola
idoles d’argent et ses statues d’or, qu’il argenti sui, et simulacra auri sui, quæ
s’était faites pour les adorer, les images fecerat sibi ut adoraret, talpas et ves­
des taupes et des chauves-souris; pertiliones ;
21. et il entrera dans les fentes des 21. et ingredietur scissuras petrarum
rochers et dans les creux des pierres, et in cavernas saxorum, a facie form i­
pour éviter la terreur du Seigneur et la dinis Domini, et a gloria majestatis ejus,
gloire de sa m ajesté, lorsqu’il se lèvera cum surrexerit percutere terram.
pour frapper la terre.
22. Cessez donc de vous confier en 22. Quiescite ergo ab hom ine, cujus
l’homme, dans les narines duquel il ri y spiritus in naribus ejus est, quia E xcel­
a çu'un souffle, car c’est Dieu seul qui sus reputatus est ipse.
est le Très-H aut.

fo rêts de b ea u x ch ênes sont ég a lem en t citées p ar de re tra ite à ces an im a u x . — Q u iescite e r g o ...
É z é ch ie l, x x v n , 5 - 6 , e t p a r Z a c h a r ie , x i , 2 , à (v e rs. 22). C on clusion é n e rg iq u e de ce tte p rem ière
côté îles cèdres du L ib a n . — N a v e s T h a r s is p a r tie du ta b lea u des Jugem ents cé lestes : c ’est
(vers. 16). D ’ap rès l’h ébreu : T a r ë ië , ou T a rte s ­ une fo lie de m e ttre sa con fian ce d an s les hom m es,
sus, la célèbre colon ie p hén icien n e, situ ée en E s ­ qui ne so n t que faiblesse. L ’h éb reu ex p rim e plus
pagne, a u d elà du d é tr o it d e G ib r a lta r, près de n ettem e n t ce tte pensée : Cessez p o u r vo u s de
l'em bouchure du G u a d a lq u lv ir (A tl. gèogr., pl. i). (v o u s co n fier en) l ’h o m m e , dan s les n arin es d u ­
L es n avires q u i s’y ren d aien t
ay an t à tra v e rs e r to u te la
M éd iterran ée, so u ven t o ra ­
g eu se, é ta len t g ra n d s e t so­
lides. C f. I I I R e g . i x , 26, e t
x , 22 ; Ps. X L v m , 8 , e tc . —
Om ne quod... p u lc h r u m .,.: les
d ivers objets de lu x e q ue les
J u ifs Im portaien t s o u ven t de
très loin. — I d o la p e n itu s...
( vers. 18 ). L es Idoles n’échap ­
peront pas à la ru in e gé n éra le ;
elles ne sau ron t g a ra n tir ni
e lle s -m ê m e s , n i leu rs a d o ra­
teurs (e t In troibun t..., v e r a . 1 9 ;
les m ots percutere terra m
rendent assez bien la parono-
mase de l’h é b r e u , la 'a r o f C h a u v e - s o u r i s d e P a l e s t in e ( Rhinopoma micropliyllum ).
h a ’ areç ). — Projiciet... id o la
( v e r s . 20 ). L e s id o lâ tre s sero n t les p rem iers à quel il n ’y a q u ’ un souffle ; ca r de qu elle v a le u r
d étru ire leurs fau sses d iv in ité s , d o n t ils recon ­ e s t -11 ( V u lg . : q u ia e x c e ls u s ...; il a é té rép u té
n aîtro n t le n éan t com plet. — T a lp a s et vesper­ g ra n d sans l ’ê tre en r é a lit é ) ? On ne sa u ra it
tiliones. P lu tô t d’ après l’hébreu : ( Il je tte ra ... ) m ieu x d é c r ire , p ar u n seu l t r a it , la co m plète
au x taupes e t a u x ch a u v e s -s o u ris , c . - à - d . dans faiblesse de l ’h om m e. C f. G en. U , 7 , e t Ps. c x l v ,
les réd u its o bscurs e t m alpropres q u i serv en t 8 -a.
282 la. I I I , 1-fi.

C H A P I T R E III

1. Ecca enim Dominator, Dominus 1. Voici que le dominateur, le Sei­


exercituum, auferet a Jérusalem et a gneur des armées, va ôter de Jérusalem
Juda validutn et fortem , omne robur et de Juda l ’homme valide et l’homme
panis, et omne robur aquæ, fo rt, toute la force du pain et toute la
force de l’eau,
2. fortem , et virum bellatorem, ju ­ 2. l ’homme fort et l’homme de guerre,
dicem , et prophetam , et ariolum , et se­ le juge et le prophète, le devin et le
nem , vieillard,
3. principem super quinquaginta, et 3. le chef de cinquante et l ’homme au
honorabilem vultu, et consiliarium, et visage vénérable, le conseiller, les plus
sapientem de architectis, et prudentem sages d’entre les architectes, et ceux qui
eloquii m ystici. ont l ’intqlligence des paroles mystiques.
4. E t dabo pueros principes eorum, 4. Je leur donnerai des enfants pour
et effeminati dominabuntur eis. princes, et des efféminés domineront sur
eux.
5. E t irruet populus, vir ad virum , et 5. E t le peuple se précipitera, homme
-unusquisque ad proximum suum ; tu­ contre homme, et l’ami contre l ’a m i;
multuabitur puer contra senem , et igno­ l ’enfant se soulèvera contre le vieillard,
bilis contra nobilem. et l’homme de rien contre le noble.
6. Apprehendet enim vir fratrem 6. E t l ’on saisira son frère, né dans la
suum, domesticum patris sui : Vesti­ maison paternelle : Tu as un vêtem ent,
mentum tibi est, princeps esto noster, sois notre prince, et que cette ruine soit
ruina autem hæc sub manu tua. sous ta main.

4° L e Jugem ent d iv in co n tre les hom m es de I p lu s in tim es. D ’ap rès l ’h éb reu : C elu i q u i est intol-
J é ru sa le m e t de J u d a . I I I , 1-15. I! lig e n t dans les en ch a n tem en ts (le m a g ic ie n ). —
C h a p . I I I . — 1 - 3 . L e ro y a u m e s e ra p riv é de i' Ces p ré d ictio n s se réaU sèrent à la le t tr e a u m o ­
to u s ses so u tien s n atu rels. — Ecce e n im d o m i­ m en t de la ru in e de J é ru sa le m . Il y e u t alors
n a to r. T ra n s itio n solen n elle. Cf. i , 24; x , 16, 33; u n e te lle fa m in e d an s la v ü le , qu e des m ères en
x i x , 4, etc. — V a lid u m et fo r te m . H éb r.: i’ap p ul v in r e n t à m an ger le u rs p rop res e n fa n ts ( c f.T h r e n .
e t le so u tien . E x p ression to u te gén éra le. — R o ­ n , 20). De plu s, N abu ch o d on o sor d ép o rta en C hal-
b u r p a n is a q u æ . H ébr. : to u t ap p u i de pain dée les p erson n ages les p lu s in flu en ts du ro yau m e,
e t to u t ap p u i d’eau . E m blèm e des choses Indis­ a v e c to u s les g u e rrie rs q u i a v a ie n t su rv é cu e t
pensables p ou r so u ten ir la vie. C f. L e v . x x v r , 26 ; un g ra n d nom bre d ’a rtisa n s ( c f . I V R e g . x x i v ,
P s. c r v , 1 6 , etc. — F o r tcm et v ir u m ... H éb r. : 14 e t ss.; J e r. x x i v , I ; x xrx , 2 , e tc .).
le h éros e t le g u e rrie r. N o u v e lle én u m ératio n 4 - 7 . L ’an a rch ie dans J é r u s a le m .— D a bo p u e
très élo q u en te (cf. ii, 12-16). D ieu e n lèv era tous ros p r in c ip e s .„ A p rè s a v o ir é c a rté to u s c e u x q u i
les p rin cip a u x e t les p lu s u tiles cito ye n s de la p o u v a ie n t e x e rce r u n e Influence u tile d an s la
n atio n . — A r io lu m . Q uelques tra d u cte u rs anciens .ration (v e rs. 1 e t ss.), D ieu p e rm e ttra en o u tre
e t m od ern es p ren n ent ce m ot en bonne p a r t , q u e le sce p tre passe e n tre les m ain s de p rin ces
com m e s ’il é ta it syn o n ym e de p ro p h eta m . L a très Jeun es, sans e x p é rie n c e , q u i d e v ie n d r o n t,
V u lg a te donne u n e x c e lle n t sens, p u isq u ’il s’a g it p o u r le p lu s g ra n d m a lh e u r de le u r s su b o rd o n ­
de to u s les hom m es d’ a u to rité , en q u i le peuple nés, le jo u e t des In trig a n ts e t des a m b itie u x . —
m e tta it à to r t ou à raison sa con fian ce. — Senem * . E ffe m in a ti. H é b r.: des oboses en fan tin es. L ’a b s­
L e s « an cien s » o n t to u jo u rs Joué u n rôle Im por­ tr a it p ou r le co n cret. — E l irru e t... R é v o lte du
ta n t dans la so ciété isra élite. C f. D eu t. x x i , 1 p e u p le , s u iv ie b ie n tô t de la g u e r r e c iv ile e t de
e t ss.; I R e g . x i , 3 ; n i R e g . x x i , 8, etc. — P r in ­ l’an a rch ie la p lu s co m plète. — P u e r co n tra se­
cipem su p e r q u in q u a g in ta . L e s ch efs d ’un e com ­ nem ... P lu s de resp ect alors à l ’é g a rd de ce q u i
p agnie m ilit a ir e , les ca p ita in es. C f. I V R eg . i , 9. l’a v a it to u jo u rs e t p a rto u t in spiré. — A p p r e h e n ­
— H o n o ra b ilem v u ltu . L itté r a l, dans l’h éb reu : det... (vers. 6). On fin it ce p en d an t p ar se lasser de
É levé de v is a g e ; « d’ un a i r , d ’un p o r t , d’ nn ce d é s o rd re , e t on offre le p o u v o ir an p rem ier
v isa g e v én érab le e t d ig n e de resp ect ; ou un v e n u . — D o m esticu m p a tris... U n sim ple cito yen
hom m e d’a u to rité , q u i im pose p a r sa p résence.» q u i n ’a d’a u tre recom m an d ation qu e ce lle de p o r ­
( Calm et, h. L) — S a p ie n te m de a rch ite ctis. H ébr. : te r des h a b its d é ce n ts , a u m ilie u de la m isère
le sage a r t is a n .— P r u d en tem e lo q u ii... C .- à - d ., gén éra le : V estim e n tu m tib i... Ce tr a it m on tre f.
« les hom m es In stru its de la L o i e t h ab iles à quel d e g ré de d étresse on sera alors descendu.
l’ in te rp ré te r » ju sq u e dans ses p rofo n d eu rs les — Respondebit... (v e rs. 7 ). L ’élu refu se u n hon-
Is. III 7-14. 283

7. En ce jour il répondra : Je ne suis 7. Respondebit in die illa , dicens :


pus médecin, et dans ma maison il n’y Non sum medicus, et in dorao mea non
a ni pain ni vêtement ; ne m’établissez est panis neque vestimentum ; nolite
pas prince du peuplo. constituere me principem populi.
8. Car Jérusalem chancelle et Juda va 8. Ruit enim Jérusalem , et Judas
tomber, parce que leurs paroles et leurs concidit, quia lingua eorum et adinven­
œuvres sont contre le Seigneur, pour tiones eorum contra Dominum, ut pro­
provoquer les yeux de sa majesté. vocarent oculos majestatis ejus.
9. L ’aspect de leur visage témoigne 9. Agnitio vultus eorum respondit eis,
contre eux, et ils ont publié hautement et peccatura suum quasi Sodoma praedi­
leur péché comme Sodome, et ils ne caverunt, nec absconderunt. V æ animæ
l’ont point caché. Malheur à leur âme, eorum, quoniam reddita sunt eie mala!
parce que des maux sont tombés sur
eux !
10. Dites au juste qu’il prospérera, 10. Dicite justo quoniam bene, quo­
qu’il se nourrira du fru it de ses œuvres. niam fructum adinventionum suarum
comedet.
11. Malheur h l’im pie, pour sa ruine, 1 1 . V æ impio in m alum , retributio
car il lui sera fa it selon l'œuvre de ses enim mannum ejus fiet ei.
mains.
12. Mon peuple a été dépouillé par 12. Populum meum exactores sui spo­
ses oppresseurs, et des femmes ont liaverunt, et mulieres dominatæ sunt eis.
dominé sur lui. Mon peuple, ceux qui Popule meus, qui te beatum dicunt ipsi
te disent bienheureux te trompent, et te decipiunt, et viam gressuum tuorum
ils détruisent le chemin par où tu dois dissipant.
marcher.
13. Le Seigneur se tient debout pour 13. Stat ad judicandum Dominus, et
juger, il se tient debout pour juger les stat ad judicandos populos.
peuples.
14. L e Seigneur entrera en jugem ent 14. Dominus ad judicium veniet cum
avec les anciens et les princes de son senibus populi sui, et principibus ejus;
peuple, car vous avez dévoré la vigne, vos enim depasti estis vineam , et rapina
et la dépouille du pauvre est dans vos pauperis in domo vestra.
maisons.

neur si p érilleu x, e t il s’excu se en a llé g u a n t qu’ ii Isaïe co n tin u e de d é crire les m aih eu rs de la
est in capable de rem éd ier à de telB m au x : N o n n atio n in g ra te e t re b e lle . Com p. ies v e rs . 4 e t ss.
su m m edicus. Com paraison très ex p re ssiv e. L ’É ta t — E x a cto res... s p o lia v e r u n t. H ébr. : Ses o p p res­
est trop m alade p o u r q u ’u n sim ple p a rv e n u puisse seurs so n t des e n fan ts. — M u lie re s d o m in a tæ ...
le gu érir. L ’hom m e en q uestion a d’a iile u rs assez A u tr e d é ta il non m oins d é s a s tre u x , q u i ca d re à
de ses propres besoins e t de ce u x de sa fa m ille : m e rv e iile a v e c le s in tr ig u e s p e rp é tu e lle s des sé­
tw dom o... n o n est... ra ils o rie n ta u x , s u rto u t p e n d a n t la m in o rité des
8 -1 5 . L e désordre est à son co m b le , e t c ’est rois e t ies lo n gu es régen ces. L e s d ern iers m o ­
là une Juste p u n itio n des péch és du p euple. — narques de J u d a fu r e n t p o u r la p lu p a rt des Jeunes
H uit..., co n cid it. P ré té rits p rop h étiq u es. L e s m e­ gen s sans c a p a c ité , san s én ergie. C f. I V R eg.
naces des v ers. 4 e t ss. so nt d éjà considérées x x m , 31 e t ss., 36 e t ss.; x x i v , S e t ss., 18 e t ss,
com m e accom plies. — L in g u a eorum ... L es d is­ — P o p u le m eu s. A p o stro p h e p a th é tiq u e d’ I-
cours et ies desseins im pies des J u ifs o n t p ro v o ­ saïe à ses co n c ito y e n s, p o u r les m e ttre en g a rd e
qué la colère d u Seig n eu r. L ’expression provo­ co n tre les fa u x p rop h ètes e t les au tre s im pos­
carent oculos m ajesta tis... e st d’u n e gran d e beauté. teu rs q u i ab u saie n t de le u r cré d u lité . — Q u i te
— A g n itio v u ltu s ... (v e rs. 9). L a p h ysio n o m ie des b ea tu m ... H éb r. : ce u x q u i te d irig e n t (les ch efs
coupables tém o ign e co n tre e u x à elle seule, ta n t de la n a tio n ). — F Ia m g re ssu u m ... B elie m é ta ­
elle est au d acieusem en t e ffro n tée. — P ecca tu m ... p hore : la ro u te é ta n t d é tr u ite , le peuple s’é g a ­
q u a si Sodom a ... Ils ne ro u gissen t de rien . A llu ­ rera in év ita b le m e n t. — S ta t a d ju d ic a n d u m ...
sion à Gen. x i x , 6. Com p. i, 10. — Væ a n im æ ... V ers. 1 3 - 1 5 : p u isq u e les ch efs so n t p lu s c o u ­
Menace réitérée du ch â tim en t. — D icite ju s to . p a b le s, ils sero n t p u n is le s p rem iers. N o te z la
Vers. 10 e t 1 1 , co n tra ste e n tre ie so rt des bons rép é titio n e m p h a tiq u e du v e rb e sta t : le Juge­
et celui des m éch a n ts, p o u r m e ttre d a v a n ta g e m ent e st im m in en t, p u isqu e d éjà le jn g e su prêm e
en relief la - p u n itio n de ces d ern iers. — Q uo­ est d ebou t p ou r re n d re son a r rê t. — P o p u lo s ;
n ia m bene : sa co n d u ite e st p a r fa ite , e t sera tons ies peuples, m ais spécialem en t les J u ifs . L a
récom pensée. — P o p u lu m m eum ... ( v e r s . 1 J ) . pensée est gén éra lisée. — A d j u d i c i u m ... cu m
284 Is. I I I , 15-20.
15. Quare atteritis populum meum, et 15. Pourquoi foulez-vous aux pieds
facies pauperum commolitis? dicit Do­ mon peuple et broyez-vous le visage
minus. Deus exercituum. des pauvres? dit le Seigneur, le Dieu
des années.
16. E t dixit Dominus : Pro eo quod 16. Et le Seigneur dit : Parce que les
elevatæ sunt filiæ S io n , ct am bulave­ filles de Sion se sont élevées, qu’elles
runt extento collo, et nutibus oculorum ont marché le cou tendu, en faisant des
ibant, et plaudebant, ambulabant pedi­ signes des yeux et en s’applaudissant,
bus suis, et composito gradu incede­ et qu’elles ont mesuré leurs pas et étudié
bant, leur démarche,
17. decalvabit Dominus verticem filia­ 17. le Seigneur rendra chauve la tête
rum S ion , et Dominus crinem earum des filles de Sion, et il découvrira leur
nudabit. nudité.
18. In die illa auferet Dominus orna­ 18. En ce jour, le Seigneur ôtera l’or­
mentum calceamentorum, et lunulas, nement de leurs chaussures, et les crois­
sants,
19. et torques, et monilia, et arm il­ 19. et les colliers, et les filets de
las, et mitras, perles, et les bracelets, et les mitres,
20. et discriminalia, et periscelidas, 20. les rubans de cheveux, et les
et murenulas, et olfactoriola, et inaures, chaînettes des pieds, et les chaînes
d’or, et les boîtes de senteur, et les
pendants d ’oreilles,

sen ib u s. C .- à - d . co n tre les classes d ir ig e a n te s , e t la c a p tiv ité . L o n g u e n o m e n clatu re des p rin ­


q u i a b u sen t si In d ign em en t de le n r p o u v o ir. — cip a u x o b je ts d o n t se co m p o sait alors la to ile tte
V o s e n i m ... L ’a c te d ’a c cu s a tio n ( v e r s . 14b - 1 5 ) . fé m in in e , p o u r m ie u x fa ire re sso rtir to u te l ’é ­
— V in e a m ... C ette fig u re sera p roch ain em en t te n d u e du fa ste e t de la v a n ité des J u iv e s d ’alors.
d év elo p p ée ( v , 1 - 7 ) . — F a c i è s ... co m m o litis. Is a ïe én u m ère ju s q u ’à v in g t e t u n e espèces d’o r­
T rope e x tra o rd in a ire , d’ u ne g ra n d e én e rg ie : b ro y e r n em en ts , les m e n tio n n a n t dans u n ce rta in pêle-
com m e sous la m eu le. P a r opposition à l’a u tre m êle q u i p ro d u it u n g ra n d effe t. Ce p assage a
h ébraïsm e p lus co n nu : ca resser la fa c e , c . - à - d . s e rv i de base à d e u x o u v ra g e s con sid érables, c e lu i
fla tter. de S ch rœ d ers, C o m m e n ta r iu s d e v e s titu m u lie ­
5° L e ju g e m e n t co n tre les fem m es de J u d a . r u m h eb ræ a ru m , a d Ts. m , 16-24 (L e y d e , 1746),
I I I , 16 — I V , l. e t ce lu i de H a rtm a n n , d ie H eb ræ erin a m P u tz -
16-17. L e u r o rg u e il effrén é sera p ro fo n d ém e n t tis c h e , 18 0 9-18 10 . Il n ’e x is te p as u n e ce rtitu d e
h u m ilié. — P r o eo quod... L a sen ten ce e s t d ’ab o rd ab solu e s u r le sens de to n te s les expression s
m o tiv é e , selon la co u tu m e. — E lev a tæ s u n t : em ployées p a r le p ro p h ète ; l’acco rd s’e st fa it
a u m o r a l, p ar nn o rg u e il sans m esure. — E x te n to n éan m oin s p o u r la p lu p a rt d’e n tre elles. — I n
collo. E lle s m arch aien t la tê te re jetée en a rrière, die i li a : au jo u r de la d iv in e v en g ean ce. C f. n ,
se re d re ssa n t d’u n e fa ç o n flère e t h au tain e . — 12 , 1 7 , 20. — O rn a m e n tu m ca lcea m en toru m .
E 'u tib u s o c u lo ru m : re g a rd s Im m odestes e t m êm e H ébr.: ’a k â s im ; les a n n e a u x d o n t il a é té q u e s­
im p u d e n ts , ce q u i e st d e u x fo is p lu s in c o n v e ­ tion a u v e rs . 16. V o y e z l'A t la s a r c h é o l., pL v i ,
n a n t dans u n e fem m e. — Tbant..., a m b u la b a n t. flg. 1 6 -1 7 ; p l. v n , flg . 13-15. — L u n u la s . H ébr.:
L ’h ébreu e st p lus e x p re ssif ; litté r a le m e n t i « In ­ S a h a r ô n im ; lu n u les ou cro issa n ts en m éta l, d ont
ceden do e t saliend o in ced u n t. » C’e st le v e rb e on o rn a it au ssi p a rfo is les an im a u x . C f. J u d . v in ,
d u m ilie u , sau te r, q u i donne à la p h rase sa si­ 21, 26. C’ e st en core l ’u n e d es p a ru re s p rin cip ales
g n ificatio n p récise. L e p rophète a d o nc v o u lu des S yrien n es e t des É g y p tie n n e s m od ern es (A U .
rep résen ter ici la m arch e s a u tilla n te des fem m es archéol., p l. v , flg. 5 , 1 1 ) . — T o rq u es ( v e rs . 19 ).
de J u d a . E lle s p o rta ie n t au-dessus de la c h e v ille , H ébr. : sfb îsim ( d a n s le t e x te o r ig in a l, ce m o t
com m e le fo n t so u ven t en core les Syrien n es m o­ précède s a h a r ô n im ). D ’ap rès le T a lm u d , u n e e s ­
d ernes, des an n e a u x d’a r g e n t, p arfo is d ’or, a u x ­ pèce de fro n ta l tre ssé de fils d ’o r o u d ’a r g e n t
qu els é ta le n t atta ch ées des ch a în e tte s de m êm e e t a lla n t d’u n e o reille à l’a u t r e ; selon d ’a u tre s,
m é ta l, q u i m e su raien t e t ré g u la ris a ie n t le p as. de p e tite s bou les ro n d e s , réu n ies de m an iè re à
C’e st ce que d it au ssi l’h ébreu : E lles o n t des fo rm e r des co llie rs. — M o n ilx a . H é b r .: n 'tifô f;
an n ea u x à leu rs pieds (V u lg . : p ed ibu s... in c e d e ­ des p en d an ts d’ o reilles en fo rm e de « g o u tte s »
b a n t; s a in t Jérô m e a bien ren d u la p e u sée ). ( A t t . a r c h é o l., pl. v i n , flg. 7, 8 ). — A r m illa s .
V o y e z le v ers. 18. — D eca lva b it„ . C h âtim en t Ign o ­ H éb r.: ëérôt. On en p o rta it ju sq u ’à d e u x à ch aqu e
m in ieu x d ’un e telle c o n d u ite , v ers. 17. L a c a l­ b ra s , l ’u n v e r s le p o ig n e t, l ’a n tre a u -d e s s u s
v itie e s t un e h o n te p a rticu liè re p o u r u n e fem m e, d u co u d e (.A tla s a rc h é o l., p l. n x x x , flg. 7, 8 ;
e t l’h éb reu suppose q u ’elle se ra causée p a r la pl. l x x x i , flg . 7, 8 , 13, etc.). — M itr a s. H ébr. •
m alad ie de la te ign e. — C rin em e a r u m . H ébr. : p ‘ ’ é r im ; so rte d e diadèm e qu e les hom m es p o r­
leu rs p a rtie s secrètes. L e com ble d u d ésh on n eu r. ta ie n t au ssi bien q u e les fem m es. C f. l x i , 1; E x .
18 -2 4 . L e u r lu x e sera rem p lacé p a r la m isère x x x i x , 28. — D is c r im in a lia . H éb r. : i*'â lô t ( la
}

Fem m e du L ib an rich em en t parée.


286 Is- ITT, 21-26.
21. et annulo8, et gemmas in fronte 21. et les anneaux, et les pierreries
pendentes, qui leur pendent sur le front,
22. et mutatoria, et palliola, et lin­ 22. et les vêtements précieux, et les
teamina, et acus, écharpes, et les voiles, et les riches
épingles,
23. et specula, et sindones, et vittas, 23. et les miroirs, et les chemises de
et theristra. prix, et les bandeaux, et les voiles
légers.
24. E t erit pro suavi odore fœtor, et 24. E t au lieu de parfum il y aura
pro zona fu n icu lu s, et pro crispanti la puanteur; au lieu de ceinture, une
crine calvitium , et pro fascia pectorali corde; au lieu de cheveux frisés, une
cilicium. tête chauve, et'a u lieu de riches corps
de jupes, un cilice.
25. Pulcherrimi quoque viri tui gladio 25. Tes hommes les plus beaux tom­
cadent, et fortes tui in prælio. beront sous le glaive, et tes héros dans
le combat.
26. E t moerebunt atque lugebunt 26. Les portes de Sion seront dans le
portæ ejus, et desolata in terra sedebit. deuil et dans les larmes, et elle s’assiéra
à terre désolée.

V u lg a te a f a it Ici une n o u v e lle in te rv e rsio n , c a r v ie n t de S i n d u , nom an tiq u e de l’ In d e , e t d é ­


ce m o t p récèd e p ' ’ é r im ) ; « le v o ile a tta c h é p a r sign e le fin lin de c e tte co n trée. — V it tas. H ébr. :
u n ru b a n a u to u r d u fr o n t » e t q u i pend s u r le f n î f ô t (d e ç â n â f, e n ro u le r) ; les ba n d elettes des
v is a g e , en la is s a n t u n e o u v e rtu re p o u r ies y e u x tu rb a n s . V o y e z l’A t la s a rc h é o l., p l. v i , flg. 6.
( A U . a rc h é o l., pL n , flg. 6 ) . — P erU celid a s — T h e r is tr a . H ébr. : F d î d im ( d e r â d a d , dé­
(v e rs . 20). L ’h é b re u tf'â d ô t d ésign e les ch a în ettes p lo yer) : v o ile très a m p le , so u v e n t o rn é de bro­
q u i o n t été m ention n ées p lu s h a u t ( note du deries. — E t e r i t ... ( v e rs . 24 ). E n core le c h â ti­
v e rs. 1 8 ) . — M u r e n u la s . H éb r. : q ié S u r im ; les m en t, com m e a u v e rs . 1 7 . D e n o n v ea u , 11 e st m is
c e in tu r e s , où s’é ta la it d ’o rd in a ire u n tr è s g ra n d en co rré la tio n a v e c la f a u t e .— P ro s u a v i odore.
lu x e . C f. x l i x , 1 8 ; J e r. n , 32, e tc. — O lfa cto riola . H ébr. : bôsem , le p a rfu m e x tr a it d u b au m ler. —
L itté r a l, d an s l’h éb reu : d es m alsons d e so u ffle, F u n ic u lu s . U n e sim ple corde, a u lie u de la ce in ­
c . - à - d . des flacons q u i co n ten a ie n t des essences tu re lu x u e u se . — P r o c r is p a n ti cr in e . L a f r i­
p arfu m ées. — I n a u r e s . H éb r. : l’ h â sim ; b ijo u x su re é ta it trè s à la m ode en É g y p te e t en A s s y ­
de d ifféren te n a tu re , m u n is d ’ in scrip tio n s e t ser­ r ie ; les m on u m en ts l’a tte s te n t à to u t m om en t
v a n t d’ am u lette s. C f. G en. x x x v , 4. — A n n u lo s ( A tl. archéol., pl. in , flg . 3 ; pl. rv, flg. 9 ; p l. v,
(v e rs . 2 1 ) . S p écia lem en t, d ’ap rès l’h é b r e u , des fig. 5 ; p l. v i , fig . 8 , e tc .) . — F a s c ia p ecto ra li.
a n n e a u x à c a c h e t (A t l. a rch ., pl. ix , flg. 5-9). — H ébr. : le m an te au d ’a p p ara t. — C ilic iu m . U n
G em m a s i n fr o n te ... H éb r.: n iz m é h â 'a f. I l s’a g it sac, d it l’h éb reu ; un v ê te m e n t d ’étoffe gro ssière
de c e t é tra n g e o rn em en t de m é ta l q u e les O rien ­ (A U . a rchéol., p l. i , flg. 2). L ’h ébreu a jo u t e : e t
ta le s se su spen d en t a u n ez. C f. G en . x x r v , 22, la cic a tric e (m arq u e e m p rein te aveo u n fe r ro u ge
e t Y A tl. a rc h é o l., p l. v i , flg. 6, 7. — M u ta to r ia s u r le corps ou le v is a g e des e s c la v e s ) a u lieu
( v e r s . 22). H é b r .: m a ÿ a l a j é f ; d ’ap rès l ’étym o - de la b ea u té. L a V u lg a te n’ a g a rd é de ces m ots
lo g ie , des v ê te m e n ts de a re ch an ge », q u e l ’on en ­ q u e l’a d je c tif p u lc h e r r im i, q u ’elle a ra tta c h é à
lè v e p ou r se liv r e r a u x o ccu p a tio n s o rd in aires la p hrase s u iv a n te (v e rs. 26).
de la v ie ; p a r co n sé q u e n t, des v ête m e n ts p ré­ 2 5 -2 6 . J é ru sa le m sera d épeu plée. C’e st la co n ­
c i e u x .— P a llio la . H ébr. : m a 'a tâ fô t; la robe ou tin u a tio n du ch â tim e n t des fem m es ju iv e s (11
tu n iq u e s u p é r ie u re , q u i é ta it d ’o rd in aire ric h e ­ en e st d e m êm e p o u r rv, 1) : les hom m es de J u d a
m e n t brod ée. — L in te a m in a . H éb r.: m itp â h ô t; p é riro n t en g ra n d n o m bre su r le ch am p de ba­
v a s te pièce d’étoffe (de la ra cin e tâ fa h , éten d re) ta ille , e t elles se ro n t réd u ites p o u r la p lu p a rt
d o n t on s’en v e lo p p a it to u t le corp s com m e -Vun à u n h u m ilia n t cé lib a t. — V i r i lu i. L e p rophète
m an te au . C f. E u t h , n i , 1 5 , e t l’A tla s a rc h é o l., in te rp e lle d ire c te m e n t J é ru sa le m . — M aerebunt...
p l. n , flg. 14 ; pl. m , flg. 6. — A e u s , des ép in gles po rtæ ... L e s p ortes de la c ité , au p rès d esquelles
de to ile tte . H ébr. : fr a r itim , des p o ch ettes ser­ les hom m es se "rassem blaien t p ou r tr a it e r d ’a f­
v a n t de bourse. C f. I V R eg. v , 23. — S p écula fa ire s , so n t censées g é m ir de le u r so litu d e fo rcée.
(v e rs . 23). H éb r.: g ü iô n im , des ré v é la te u rs . E x ­ C f. x i v , 3 ; J e r. x i v , 2 ; T h re n . i, 4, e tc. — D eso­
pression tr è s p itto re sq u e p ou r d é sign er les p etits lata... sedebit : a ttitu d e de la d o u le u r e t d u déses­
m iro irs à p oignée, eu m étal poli, q u e les fem m es p oir. C f .T h re n . n , 10. C’e st p a r l’ Im age d’u n e fem m e
p o rta ie n t h a b itu ellem en t a v e c elles (A tl. archéol., assise à te rre , désolée, q u e les R o m ain s représen­
pl. v u , flg. 3 ; p l. i x , flg. 1 0 ). — S in d o n e s. L a tè re n t p lu s ta rd su r le u rs m onnaies la « Jn d æ a
tn n iq n e in té rie u re ou chem ise, en iin ge tr è s fin. ca p ta » ou * d e v ic ta » .V o yez Y A tl. a rc h ., pl. n x iv ,
L e m ot la tin , de m êm e que l’ h é b ie u s 'd in i m . flg. 18-20 .
Is. IV, 1 - 4 . 287

C H A P I T R E IV

1. Et 8ej.it ferjm es saisiront un même 1. Et apprehendent septem mulieres


homme en ce jo u r-là , et elles lui diront : virum unum in die illa , dicentes : P a­
Nous mangerons notre pain, et nous nous nem nostrum comedemus, et vestimen
couvrirons de vêtements à nos fia is ; tis nostris operiemur ; tantummodo in­
agrée seulement que nous portions ton vocetur nomen tuum super nos, aufer
nom, enlève notre opprobre. opprobrium nostrum.
2. En ce jo u r -là , le germe du Sei­ 2. In die illa erit germen Domiui in
gneur sera dans la magnificence et dans magnificentia et gloria, et fructus terræ
la gloire, et le fruit de la terre sera su b lim is, et exultatio his qui salvati
élevé en honneur, et une cause d 'allé­ fuerint de Israel.
gresse pour ceux d’Israël qui auront été
sauvés.
3. Alors tous ceux qui seront restés 3. E t erit : omnis qui relictus fuerit
dans Sion et qui seront demeurés dans in Sion, et residuus in Jérusalem, san­
Jérusalem seront appelés saints, tous ctus vocabitur, omnis qui scriptus est in
ceux qui auront été écrits dans Jérusa­ vita in Jérusalem.
lem au nombre des vivants.
4. Alors le Seigneur purifiera les souil­ 4. Si abluerit Dominus sordes filiarum -
lures des filles de Sion, et il lavera Jéru- Sion, et sanguinem Jérusalem laverit de

C h àp . I V . — 1 . O pprobre des fem m es Israé­ coup , en v e r tu du « ra cc o u rc i ou p ersp ective ».


lites. A u tr e con séquen ce d u m assacre de la p lu ­ — G erm en D o m in i. B e lle expression , q u e le T ar-
p a rt des hom m es. — E t a p p r eh e n d e n t... « T a ­ g u m ap p liq u a it d é jà d ire c te m e n t a u M essie; e t
bleau q u i s e rt de p en d a n t à ce lu i de m , 8, où à bon d r o it, c a r J é ré m ie ( x x m , 2 5 ; x x x n i , 1 5 )
les hom m es sa isissa ie n t, p ou r le m ettre à le u r et Z a ch a rie ( n i, 8 ; v i , 12) l ’em ploien t au ssi p ou r
tê t e , ce lu i d’en tre e u x q u i a v a it du p ain et des d é sign e r le f u t u r réd em p teu r. C f. II R e g . x x m ,
vêtem en ts. L a p a rtie m âle de la p op u la tio n est 3 - 6 , d’ap rès l’h é b re u . C om p arez d an s Isa ïe lu i-
en q u ête d ’un o h e f; les fem m es so n t en qu ête m ê m e , x i , 1, 10, e t l u i , 2, des m étaph ores a n a ­
d'un m ari. » L e tr a it « ap p reh en d en t » e s t d o u ­ lo gu es q u i ne p e u ve n t é g a le m e n t s’a p p liq u e r q u ’à
loureusem en t d ra m a tiq u e. D éposan t to u te p udeu r, N o tre-S e lg n e u r Jésu s-C h rist. — I n m a g n ifice n tia
elles saisissent e t retien n en t de fo rce ce lu i q u ’elles et g lo r ia . M ieu x v a u d r a it tr a d u ire p a r l’a c cu s a ­
vou d raien t co n train d re d e les épouser. Septem t i f : u n e cau se de g io lre e t de sp len d eu r p ou r
e st un ch iffre ro n d , q u i é q u iv a u t à « p lu sieu rs ». c e u x des Isra é lite s q u i a u r o n t échappé à la ru in e
— P a n em n o stru m ... R en o n ça n t à le u r p riv ilè g e de la n a tio n (cf. v e rs . 3»). Si le M essie e st appelé
d ’être no u rries e t vfitnes a u x fra is de le u r m ari, « g e rm e de J é h o v a h » selon sa n a tu re d iv in e , le
elles s’en g ag en t ô s’en tre te n ir à le u r s propres nom de fr u c t u s terræ rep résen te fo r t bien aussi
dépens. « I l fa u t rem arq u e r q u e , ch ez les an ­ son o rig in e h u m ain e. C’ e st d o nc le D ieu-hom m e
cie n s, loin q u e la fem m e a p p o rtâ t un e d o t à son q u i nous a p p a ra ît I c i, a v e c les m e rv e ille u x ré­
ép o u x , elle é ta it le p lus so u v e n t a c h e té e , p ou r s u lta ts q u ’il d e v a it p ro d u ire . — S u b lim is , et e x u l­
ainsi d ire, & p r ix d’a r g e n t. L ’ép ou x , en la rece- ta tio . L ’h éb reu a, ic i e n c o re , d e u x s u b sta n tifs :
van t chez l u i , p a y a it a u x p aren ts la som m e s ti­ « in su b lim ita te m e t d ecu s.» — E t e rlt... (v e rs . 3 ) .
pulée dans le co n trat. » (L e H ir, p. 44.) C f. E z. D e la personne d u M essie, Is a ïe passe à son œ u v re ,
x x i, 10, etc . — T a n tu m m o d o in v ocetu r... D e to u t e t sign ale d e u x effe ts a d m ira b le s q u ’il d e v a it
tem ps l ’épouse a é té d ésign ée p a r le nom de son o p érer dan s son É g lise . — Q u i r e lic tu s fu e r it...
m ari. — A u fe r o p p r o b r iu m ... L e cé lib a t e t la C eu x que les v en g ean ces d iv in e s a u ro n t épargn és.
stérilité éta ie n t re ga rd és com m e u n o pp robre — S a n ctu s v o ca b itu r. P re m ie r effet : ia san cti­
chez les O rien ta u x e t ch ez ies J u ifs . C f. Gen. fication . L e s su je ts d u C h r is t, ré a lis a n t l ’idéal
x x x , 23, etc. de la v o c a tio n d ’Israëi ( c f . E x . x r x , 6 , e t c .) ,
6° Ce q u i restera d’Israël après ces ch â tim e n ts fo rm e n t u n p eu ple sain t, à l’ab ri de la co n tagio n
sera g lo rifié e t san ctifié. I V , 2 - 6. du péché. Les o ro p h ètes m en tio n n en t assez so u ­
2 -6 . C e tte pensée fo rm e v ra im e n t « le th èm e v e n t la sa in te té sp éciale q u i d e v a it ré g n e r dans
fon d am en tal » des p rop h éties d ’Isaïe. — I n d ie l’ É g lise du C h ris t. Cf. Os. u , 19, e t n i, 5 ; M ich.
ilia . L o cu tio n q u i, ap rès a v o ir m arq u é p lu sieu rs îv , ‘2 ; Soph. x i i i , 1 7 ; Zach. i u , 3 , etc . — S c ri­
fo is l ’époque des Jugem ents d iv in s (c f. n , 12, 20 ; p tu s in v ita ( p lu t ô t : « in v ita m »). Ils seron t
n i, 18), in d iqu e m ain ten an t un e p ériode de grâ ces in scrits au liv r e des v iv a n ts , com m e il e st d it
e t de bén éd ictions, l’â g e d’o r des tem p s m essia­ ailleu rs. C f. E x . x x x i i , 32 ; P s. c x x x v i n , 16 ; D an.
niques, au x q u e ls Isaïe n ous tran sp o rto to u t à x ii 1 ; A c t. m i , 48, e t c .— I n Jé ru sa lem . M ême
Is. IV, 5 — V, 2.

medio ejus, in spiritu judicii, et spiritu salem du sang qui est au milieu d’elle,
ardoris. par un esprit de justice et par un esprit
d’ardeur.
5. E t creabit Dominus super omnem 5. E t le Seigneur établira sur toute
locum montis Sion, et ubi invocatus est, l’étendue de la montagne de Sion, et au
nubem per diem , et fum um , et splen­ lieu où il aura été invoqué, une nuée
dorem ignis flammantis in nocte; super obscure pendant le jour, et l’éclat d’une
omnem enim gloriam protectio. flamme ardente pendant la nuit ; car
tout ce qui est glorieux sera protégé.
6. E t tabernaculum erit in umbracu­ 6. E t il y aura une tente pour donner
lum diei ab æstu, et in securitatem et de l’ombre contre la chaleur pendant le
absconsionem a turbine et a pluvia. jour, et pour servir de retraite assurée
et d’asile contre l’orage et la pluie.

CHAPITRE V

1. Cantabo dilecto meo canticum pa­ 1. Je chanterai à mon bien-aim é le


truelis mei vineæ suæ. Vinea facta est cantique de mon proche parent pour sa
dilecto meo in cornu filio olei. vigne. Mon bien-aim é avait une vigne
sur une colline fertile.
2. E t sepivit eam , et lapides elegit ex 2. Il l ’entoura d’une baie, il en ôta les

pensée que p lu s h a u t , n , 2 et ss. : J é r u s a le m , 1° L a p arabole de la V ig n e . V , 1-7 .


berceau d e là régén é ra tio n d es peuples.— S i a blue­ C h ai-, V . — 1 - 2 . L e ca n tiq u e . — C a n ta b o ...
r it..., la v erit... (v e rs . 4). U n e d ouble m étap h o re, v in eæ su æ . G ra c ie u x p e tit p rélu d e ( v e rs. 1* ),
p ou r d écrire le m ode de ce tte san ctificatio n : à q u i est, q u a n t au sens e t q u a n t a u ry th m e , a d ­
nn é ta t de p rofo n d e s o u illu r e , rep ré sen té en m irab lem en t m élo d ieu x d an s le te x te p rim itif ;
a b ré g é sous les tr a its de la lu x u r e ( s o r d e s ...) m ais 11 e st au ssi un peu m y s té rie u x , e t à dessein, le
e t de l’h o m icid e ( s a n g u in e m ... ), D ieu fe r a s u c ­ poète sacré v o u la n t p a r là a t tir e r d a v a n ta g e l’a t-
cé der une gra n d e Innocence. — I n s p ir itu ... : le ten tlo n . — D U ecto m eo. P lu tô t : au nom de mon
v e n t v io le n t de la co lère d iv in e, q u i p u rifie to u t b ie n -a im é . L e b ie n - a im é d ’Isaïe n’e st a u tre q u e
en ch â tia n t. — E t crea bit... C ’est le second effet J é h o v a h . — C a n ticu m p a tr u e lis m ei. H ébr. : le
(v e rs . 5-6) : p rotectio n m erveilleu se, q u i ra p p e l­ ca n tiq u e de m ou b le u -a im é . — Y in e æ suas. H é b r.:
lera ce que le S e ig n e u r a v a it fa it p ou r les an ciens au s u je t de sa v ig n e . Com paraison fa m iliè re a u x
H é b re u x , a u tem ps de la so rtie d ’É g y p te . L e s é c riv a in s de l ’A n cie n T e s ta m e n t p o u r d é sig n e r
h a b ita n ts de la n o u velle Sion v iv r o n t désorm ais Isra ë l. C f. m , 1 4 ; x x v i i , 2 e t,s s . ; P s. l x x i x , 2
tra n q u ille s « sous l’égid e de J éh o v a h ». — N u ­ e t ss.; J e r . n , 2 1 ; v , 10. N o tr e - S e ig n e u r Jésu s-
bem.... splen dorem . C f. E x . x m , 21 e t ss. ; N u m . C h ris t l'a em p loyée lu i-m ê m e à d iffé re n te s r e ­
x i x , 14, etc. Ce so n t Ici des sym boles de la p ro ­ p rises, e t s u rto u t dans u n e p arabo le q u i rapp elle
tection céleste. — P rotectio . H ébr. : un dais. d ’une m an iè re fra p p an te ce p assage d ’ Isaïe. C f .
Im a ge très exp ressive. « L a g lo ire d ont le M essie M a tth . x x i , 3 3 -3 4 , eto. — V in e a fa c ta est... Ici
f a it p a rt à Sion ( vers. 2 ) est m ise à l’a b ri de com m ence le ca n tiq u e , q u i ne com prend d’ a ille u rs
to u t d a n g e r : D ieu co u v re com m e d’un d ais to tite q u e qu elq u es lig n e s ( v e r s . l b - 2 ) . — I n co rn u .
l ’assem blée d es élu s ; d an s sa co m m u n ion , Ils E xp ression fig u r é e , q u i rep résen te une co llin e
n ’o n t p lu s au cu n p éril A re d o u te r.» — E t taber­ d é gag é e de to u s c ô té s , p a rfa ite m e n t accessib le
n a c u lu m ... U n e ten te p ou r g a r a n t ir la Sion m y s ­ à l ’a ir e t a u so leil. L e m ot de V ir g ile , G eorg .,
tiq u e co n tre les ra yo n s brû lan ts dn soleil. A u tr e i i , 1 1 3 , est bien con n u : « A p erto s B a cch u s
g ra c ie u x em blèm e. — D ieu p ré se rv e ra ses am is ( c . - à - d . la v ig n e ) a m a t colles. » — F i l i o oiei.
non seulem en t de gra n d es ca la m ités, m ais m êm e A u tr e h éb ra ïsm e : u n te r ra in g ra s e t fe rtile .
d es en n u is p lu s lé g e r s ( a h ir b in e et a p l u ­ — S e p iv it eam : au m oyen d ’u n e h aie p ro ­
v i a ) , de so rte que le b o n h eu r se ra p a rfa it. L a te c tr ic e , o u d’un m u r. Com p. le v e rs. 5. L a loi,
Jéru sa le m de la fin des tem ps sera com m e u n a v e c ses p récep tes n o m breu x, « fa is a it la h aie »
rétab lissem en t du p ara d is terrestre. a u to u r d 'Isra ë l p our le d é fe n d re , ain si qu e d i.
saie n t les rabbin s. « L a gé o g ra p h ie p h ysiq u e de
î I I I. — L a v ig n e in fid èle de Jého va h.
la P a le s tin e , a v e c son d é s e r t, la m er, le L ib rn
V , 1 -3 0 . et le J o u rd a in , c o n trib u a it p ou r sa p a rt à isoler »
D ans ce ch a p itre, to u t e st m en açan t e t terrib le , la nation sain te p arm i les peu ples p aïens. V o yea
c a r Israël est m û r p ou r le ju g e m e n t. N o us ne i . U l . géogr., pl. ii, « 1,'v n i. L e v erb e h éL reu si­
tro u v o n s pas Ici u n seul m ot de co n so latio n . L e g n ifie p e u t- ê tr e : la b o u re r au m oyen du h o yau
d isco u rs e st d 'une gra n d e beauté. (A tl, archéol., pl. x x x n , fig. 1, 2, 7 ) ; Il d éslçu e-
Vigne près 9 ’ H èbron.
290 Is. V, 3 -5 .

illa, et plantavit eam electam , et sedifi- | pierres, et y mit un plant excellent ; iî


cavit turrim in medio ejus, et torcular bâtit une tour au m ilieu, et il y cons­
extruxit in ea ; et expectavit ut faceret truisit un pressoir; et il attendit qu’elle
uvas, et fecit labruscaB. produisît de bons raisin s, et elle en a
produit de sauvages.
3. Nunc ergo, habitatores Jérusalem, 3. Maintenant donc, habitants de Jéru­
et viri Juda, judicate inter me et vineam salem et hommes de Juda, soyez juges
meam. entre moi et ma vigne.
4. Quid est quod debui ultra facere 4. Qu’a i- je dû faire de plus à ma
vineæ m eæ , et non feci ei ? An quod vigne que je n’aie point fa it? A i- je eu
expectavi ut faceret uvas, et fecit la ­ tort d’attendre qu’elle portât de bons
bruscas ? raisins, tandis qu’elle en a produit de
sauvages ?
5. Et nunc ostendam vobis quid ego 5. E t maintenant je vous montrerai
faciam vineæ meæ. Auferam sepem ejus, ce que je vais faire à ma vigne. J ’en

r a lt alors l ’action de m in er le sol, q u i précède n a tu ­ un e c u v e . I l s’a g it d o n c , d’après l’a n tiq u e co u ­


rellem en t to u te s les a u tre s lo rsq u 'o n v e u t p la n te r tu m e o rie n ta le , d’ nne c u v e ta illé e dans le r o c ,
u n e v ig n e . — L a p id e s elegit. H éb r. : 11 a enlevé. a u -d e s s o u s de ce lle où l ’on p re ssu ra it le raisin
Ces pierres, q u i re n d a ien t le sol stérile, sym bo ­ ( A tl. a rc h é o l., p l. x x x v i , flg . 8). — E t expecta ­
lisen t les races ch a n a n é e n n e s , a n térieu rem en t vi t... T o u s ces p ré p a ra tifs ach evés, le m aître a tte n d

H a ie d e c a c t u s . ( s s in p r is e n O r ie n t .)

In stallées s u r le te r rito ire de la P a le s tin e ( A t l . en p a ix , co m p ta n t su r d ’ab on d an tes récoltes. M ais


géog r., pl. i n , v ) . — P la n ta v it... electam . L i t t é ­ la v ig n e tro m p a co m p lètem en t ses espéran ces :
ra l. dans l ’h ébreu : Il la p la n ta èoreq. Ce m o t, fe c it la b r u s c a s , e lle n e p ro d u isit qu e les p e tits
que l’on re tro u v e dans J é ré m ie , n , 21, e t, sous f r u it s , âp res e t a c e rb e s , d es ccps sau v ag e s. L e
une fo rm e lé g è rem en t m od ifiée, G en. x l i x , 1 1 , ca n tiq u e se te rm in e s u r ce tte tr is te pensée.
et Is. x v i , 8 , d é s ig n e , d’ap rès l ’é ty m o lo g le , la 3 - 7 . A p p lic a tio n du sym bole à l ’In g ra t Isra ë l.
co u le u r ro u g e b le u â tre du ra isin . L e soreq d e v a it — N u n c e r g o , hab ita tores... T ra n sitio n e t ap o­
être un p la n t de ch o ix . — Æ d ijlc a v it tu r r im : stro p h e solen n elles. L e s coupables so n t eu x-m êm es
un e to u r p ou r a b rite r les g a rd ien s de la v ig n e co n stitu é s Juges e t a rb itre s p a r J é h o v a h : j u d i ­
s a in te , e t p as seu lem e n t un e cabane de fe u illa g e . cate in te r m e... — L e d iv in v ig n e ro n se ju stifie
C f. i. 8 ; M a tth . x x i , 33, e t l'A t l. a rc h ., p l. x x x v i , en peu de m ots (v e rs. 4) : Q n id est q u od ... M êm e
Og. 4 e t o. — T o rcu la r e x tr u x it. H éb r.: il creu sa à lu i, 11 e û t é té difficile de fa ire d a v a n ta g e p our
Is. V, 6-9. 291

arracherai la haie, et elle sera exposée et erit in direptionem ; diruam maceriam


au pillage ; je détruirai son mur, et elle ejus, et erit in conculcationem.
sera foulée aux pieds.
6. Je la rendrai déserte; elle ne sera 6..•■Et ponam eam desertam; non pu­
ni taillée ni labourée ; les ronces et les tabitur et non fodietur ; et ascendent
épines y grandiront, et je commanderai vepres et spinæ, et nubibus mandabo ne
aux nuées# de ne plus pleuvoir sur elle. pluant super eam imbrem.
7. La vigne du Seigneur des armées 7. Vinea enim Domini exercituum
c ’est la maison d’ Israël, et les hommes domus Israel est, et vir Juda germen
de Juda sont le plant auquel il prenait ejus delectabile ; et expectavi ut faceret
ses délices ; et j ’ai attendu qu’ils prati­ judicium , et ecce iniquitas; et ju sti-
quassent la droiture, et je ne vois qu’ini- liam , et ecce clamor.
cpiité ; et qu’ils portassent des fru its de
justice, et je n’entends que des cris de
détresse.
8. Malheur à vous qui joignez maison 8. V æ qui conjungitis domum ad do­
à maison, et qui ajoutez terres à terres, mum, et agrum agro copulatis usque ad
jusqu’à ce que l ’espace vous manquai terminum loci ! Numquid habitabitis vos
Serez-vous donc les seuls à habiter sur soli in medio terrse ?
la terre?
9. J ’ai appris ce que vous faites, dit 9. In auribus meis sunt hæ c, dicit
le Seigneur des armées ; certainement Dominus exercituum ; nisi domus multæ
ces maisons nombreuses, grandes et desertæ fuerint, grandes et pulchræ ,'
belles, seront désertes, sans habitant. absque habitatore.

sa v ign e. — A n q u od e x p e c ta v i...î C .- à - d . : me séc : m lS p a t (la Ju stice), m iS pa h (le san g v ersé) ;


se rais-J e d o n c trom p é en supp osan t... ? H éb r. : s’ d â q a h ( l a J u stice ), ÿ” â qa h (le s c r is ) . A in si se
Pourquoi a i- ] e a tte n d u ..., et a - t - e l i e prod uit...? term in e ce tte p re m iè re p a rtie du d is c o u rs , q u i
L 'in d ig n a tio n du S e ig n eu r com m ence à se fa ire se rt d ’in tro d u c tio n a u x d e u x au tres.
sen tir dans son la n g a g e . — E t n u n c... L es Israé­ 2° L e s six m aléd iction s. V , 8 -2 3 .
lites in terp ellés n ’o sent ré p o n d r e , c a r ils se­ C h acu n e d ’elles e st in tro d u ite p a r u n Y æ mo-
ra ien t o b lig és de p ron on cer le u r propre sentence. n a ç a n t (co m p . les vers. 8 , 1 1 , 1 8 , 20, 2 1 , 2 2 ).
Jéh ovah , dans un e série de p hrases co u rtes, p ré­ E lle s ca ra cté rise n t en d é ta il, et a u p ro p re , les
cipitées, h ale ta n tes, annonce ses p roch ain es v e n ­ m a u v a is fr u its q u e p ro d u isa it la v ig n e m y stiq u e
geances. — A u fe r a m sepem . H ale de p lan tes de Jéh o va h .
épineuses ( n o p a l, c a c tu s , e t c .) . — M a ceria m : 8 -1 0 . P re m iè re m a lé d ic tio n , d irig é e co n tre
m u r de p ierres sèches, co n s tru it d errière la haie. l ’a m o u r im m od éré des rich esses. V e rs. 8, la fa u te ;
— I n d ire p tio n em , co n cu lca tio n e m . Les m ains v e rs. 9-10, le ch â tim e n t. — Q u i co n su r g itis... Ces
des m araud eurs e t les p ieds des bêtes fa u v e s h om m es in satiab le s ne p en sa ien t q u ’ à a rro n d ir
sont l’im age des païens et des m au v ais tr a ite ­ leu rs d om ain es, q u ’à to u t a c ca p a re r a u to u r d ’e u x .
m ents q u ’ ils v ie n d ro n t in flige r à Israël. Com p. — U sque a d te r m in u m ... P lu s fo rte m e n t en core
les v ers. 25 e t ss. — D eserta m ... (v e rs. 6). D ’après dans l ’h éb reu : J u s q u ’à ce q u ’il n ’y a it plus de
l ’hébreu : d ésolation. — N o n p u ta b itu r ..., fo d ie ­ p lace ( p o u r les a u t r e s ) . — N u m q u id h a b ita b i­
tu r. D eu x o pérations sans lesq u elles la m eilleure t i s .. .? L ’h éb reu ra tta ch e ces m ots à la phrase
vign e ne ta rd e p o in t à d ev en ir stérile. — A sc e n ­ p récéd en te : E t (Ju sq u ’à ce q u e ) v ou s h a b itie z
dent v ep re s... « A u cu n e co n tré e du m onde ne seuls a u m ilie u du p a ys. M êm e p la in te d an s la
p rod u it un e aussi gra n d e v a rié té e t un e aussi p rop h étie de M ic h é e , i l , 1 - 5 ( c f . J o b , x x , 19
gran d e abon d an ce de p lan tes épineuses que la e t ss.). C e tte co n d u ite é ta it d ’a u ta n t p lu s ré p ré ­
P alestin e dans sa désolation p r é s e n t e .» — N u b i­ h e n s ib le , q u e la lo i d u S in a ï a v a it trè s fo rm e l­
bus m an d a bo ... L a sécheresse ach è ve ra la ruin e. lem en t in sisté s u r la ré p a rtitio n à peu p rès égale
Ce d étail m on tre claire m en t quel est l’am i a u des b ie n s - fo n d s , e t q u ’elle a v a it é ta b li des m e­
nom duqnel Isaïe a p ris la p aro le : c ’e st D ieu sures, en tre a u tre s ce lle d e l’année Ju b ilaire, p ou r
lu i - m êm e, le m aître du ciel e t d e la te r re . — que les p rop riétés aliénées re v in sse n t à le u rs
V in ea en im ... (v ers. 7). Ces m ots lè v e n t de plus p rem iers m aître s. C f. L e v . x x v , S - 1 7 ; N u m .
en plus le v oile de l'a llégo rie. — Germ en... dele- x x v i i , 1-11 ; E z. x l v i , 16 e t ss., e tc . — I n a u r i ­
lectabile : ia plante dans la q u e lle le Seig n e u r bus... hæc. V a r ia n te dan s l’h éb reu ; litté ra le m e n t :
a v a it m is ses délices. — E t exp ecta vi... D o u lo u ­ A m es o reilles le S e ig n e u r des arm ées. F o rm u le
reu x écho de la d ern iè re lig n e d u ca n tiq u e e llip tiq u e , q u ’ il est aisé de co m p léter : V o ici ce
(v e rs . 2 * ;. — J u d i c i u m : l'a ccom p lissem en t des que J éh o va h m’a rév élé. C f. x x i i , 12. — N is i...
lois th éo cratiq u es. I n iq u ita s : d’ap rès l’h é b r e u , A u tre fo rm u le a b régée, p o u r : « V iv o ego, nisi... »
l’effusion du s a n g , l’hom icide. C la m or : les cris Dieu ju re so len n ellem en t q u ’il v a p u n ir ; e t il
de détresse des opprim és. Dans le te x te p rim itif, p u n ira en fa is a n t ie v id e d an s ces m alsons e t su r
une double paronom ase accen tu e en core la peu- ces te rra in s m al aequis : d om u s... desertæ ... —
292 Is. V, 10-18.

10. Decem enim jugera vinearum fa ­ 10. Car dix arpents de vignes ne rem­
cient lagunculam unam, et triginta mo­ pliront qu’une petite bouteille, et trente
dii sementis facient modios tres. boisseaux de semence n’en rendront que
trois.
11. Væ qui consurgitis mane ad ebrie­ 11. Malheur à vous, qui vous levez
tatem sectandam, et potandum usque ad dès le matin pour vous livrer à l’orgie,
vesperam , ut vino æstuetis ! et pour boire jusqu’au soir, jusqu’à ce
que vous soyez échauffés par le vin.
12. Cithara, et lyra, et tympanum, et 12. L a harpe et le luth, le tambourin
tibia, et vinum in conviviis vestris; et et la flûte, et le vin , se trouvent dans
opus Domini non respicitis, nec opera vos festins; et vous ne prenez pas garde
manuum ejus consideratis. à l'œuvre du Seigneur, et vous ne consi­
dérez pas les ouvrages de ses mains.
13. Propterea captivus ductus est po­ 13. C’est pour cela que mon peuple a
pulus meus, quia non habuit scientiam ; été emmené cap tif, parce qu’il n’a pas
et nobiles ejus interierunt fa m e, et eu de science ; ses nobles sont morts de
multitudo ejus siti exaruit. faim , et sa multitude a séché de soif.
14. Propterea dilatavit infernus an i­ 14. C’est pour cela que le séjour des
mam suam, et aperuit os suum absque morts a dilaté son âme, et qu’il a ouvert
ullo term ino; et descendent fortes ejus, -sa bouche sans mesure, et les héros
et populus ejus, et sublimes gloriosique d’Israël, et son peuple, et ses hommes
ejus, ad eum. illustres et glorieux y descendront.
15. E t incurvabitur homo, et hum ilia­ 15. E t l’homme du peuple devra se
bitur vir, et oculi sublimium deprimen­ courber, et les grands seront humiliés,
tur. et les yeux des superbes seront abaissés.
16. E t exaltabitur Dominus exerci­ 16. E t le Seigneur des armées sera
tuum in judicio, et Deus sanctus sancti­ exalté par le jugem ent, et le Dieu saint
ficabitur in justitia. sera sanctifié par la justice.
17. E t pascentur agni ju xta ordinem 17. Alors les agneaux paîtront selon
suum, et deserta in ubertatem versa leur coutume, et les étrangers viendront
advenæ comedent. se nourrir dans les déserts devenus fer­
tiles.
18. Væ qui trahitis iniquitatem in 18. Malheur à vous, qui traînez l ’ini-

D ecem e n im (v ere. 10). U n e affreuse d ise tte déso­ l’e x il e t to u tes ses so u ffran ces. — N o n h a b u it
lera le p ays. L e m ot ju g e r a d ésign e l ’éten d n e s cien tia m . P en sée p rofo n d e. D ’a u tre s tr a d u is e n t :
d’ un ch am p q u ’u n e p aire de b œ u fs p eu t la b o u ­ M on peu ple a é té co n d u it en e x il sans scie n c e ,
rer en une jo u rn ée. — L a g u n c u la m . H ébr. : u n c .- à - d . sans s’ en d o u ter, à l’ im p ro v lste . a Le to n ­
b a i; c ’é ta it l ’u n ité de m esure p o u r les liq u id e s, nerre d es Jugem en ts d iv in s » é clate ra sondain
e t l’ éq u iv a le n t d e 38 litr. 88. — M o d ii. H ébr. : a u m ilie u de le u r iv re s s e , e t les ré v e ille ra . —
h om er; m esure p o u r les cé réales e t les légum es N o b iles ejus. A l’a b s tra it d an s l ’h ébreu : Sa g lo ire ;
secs (388 llt r . 80). — M odios tres. D ’ ap rès l’ h é ­ l ’élite de la n atio n . — F a m e , s iti. Ici en co re, la
breu : un ’ êfa h ; m esu re q u i é q u iv a u t a u b a t, p u n itio n e st en co rré latio n in tim e aveo le c h â ­
à la d ix iè m e p artie d u hom er. tim e n t. Com p. les v e rs . 8 - 1 0 . — I n f e r n u s . ..
1 1 -1 7 . Seconde m aléd iction : co n tre les d éb a u ­ (v e rs. 1 4 ) . H ébr. ; le S*’dl, ou sé jo u r des m o r ts ,
ch és. E lle est la p lus lo n g u e des six . V ers. 11, le ad m ira b le m e n t p erson n ifié d an s ce passage. C f.
c r im e ; v ers. 12-17, le ch â tim e n t. — C o n su rg itis P s. l v , U ; H ab. n , 5 , etc. — E t in c u r v a b itu r ...,
m a n e „. L e u r s o rgies co m m en cen t dès l ’a u r o r e , et e x a lta b it u r ... ( v e r s . 1 5 - 1 6 ) . Éch os de i i , 9 ,
et se co n tin u e n t ju sq u ’à la n u it. C f. E ccli. x , 1 1 , 1 7 . — S a n ctifica b itu r i n ju s tit ia . D ieu m a­
1 6 - 1 7 . — A d ebrieta tem secta n d a m . H ébr. : Ils n ife s te ra sa s a in te té p ar ses acte s ju d ic ia ire s
c o u re n t ap rès le Sékar, c . - à - d . les boissons e n i­ co n tre les im ples. — P a sce n tu r a g n i... (vers. 1 7 ) .
v ran tes a u tre s que le v in ( l e c id r e , la b iè re , L e p a y s , p riv é de p resqu e to u s ses h a b ita n ts ,
F h yd ro m el, les liq u eu rs fa b riq u ées a v e c les d attes, sera tran sfo rm é en u n im m ense p â tu ra g e . T e lle
e tc .). — C ith a ra , et ly r a ... Ces d élicats v o u la ie n t e s t a c tu e lle m e n t la P a le stin e s u r nne g ra n d e p artie
Jouir de to u tes les d élices à la fo ls. C f. A m . de son te r rito ire . C f. v u , 2 1 -2 5 . — D e s e r ta ...
v i , 5 - 6 ; Y A tl. a rc h é o l,, pl. x x m , fig. 3. — E t v ersa . D ’ap rès l ’h ébreu : les ch am ps d é v asté s des
o p u s D o m in i... A u m ilieu de le u rs débauch es, lis rich es.
o u b lia ie n t que la m ain d iv in e é ta it s u r le p oin t de 1 8 - 1 9 . T ro isièm e m aléd ictio n ; m a lh e u r a u x
les fra p p er. — C a p tiv u s d u ctu s est... (vers 13 ). s o i- d is a n t esp rits fo rts , q u i p ro v o q u e n t les ch â ­
Em p loi du p ré té rit p rop h étiq u e ; de m êm e a u x tim en ts d iv in s p a r le u rs crim es to u t à fa it d é li­
v ersets su iv an ts. L e p rop h ète co n tem p le d ’av a n ce bérés e t p ar leu rs d isco u rs blasph ém ato ires, —
îs. V, 10-23.

qnité uveo les cordas du mensonge, fmiionlis vanitatis, ©t quasi vinculum


et le péché avec les (rails d'un cha­ plaustri peccatum ;
riot;
19. vous qui dites : Qu’il se hâte, et que 19T qui d icitis: Festinet, et cito ve­
son œuvre arrive bientôt, afin que nous niat opus ejus, ut videamus; ct appro­
la voyons; que le décret du Saint d’Is­ piet, et veniat consilium Sancti Israel,
raël s’approche et s’accomplisse, afin et sciemus illud !
que nous le connaissions.
20. Malheur à vous, qui dites que le 20. Vfe qui dicitis malum bonum, et
mal est b ien , et que le bien est mal ; bonum malum ; ponentes tenebras lu­
qui changez les ténèbres en lumière, et cem , et lucem tenebras; ponentes ama­
la lumière en ténèbres ; qui changez rum in dulee, et dulce in amarum!
l’amertume en douceur, et la douceur en
amertume.
21. Malheur à vous, qui êtes sages à 21. Væ qui sapientes estis in oculia
vos propres yeux, et qui êtes prudents vestris, et coram vobismetipsis pruden­
selon vous-mêmes. tes!
22. Malheur à vous, qui êtes puis­ 22. V æ qui potentes estis ad bibendum
sants à boire le vin, et vaillants pour vinum, et viri fortes ad misceudam ebrie­
faire des mélanges enivrants ; tatem ;
23. qui justifiez l’impie pour des pré­ 23. qui justificatis impium pro mune­
sents, et qui ravissez au juste sa justice. ribus, et justitiam justi aufertis ab eo i

Q u i tr a h itis ... a 11 y a du sarcasm e dan s ce tte | tisan s d e la m orale In d ép en d an te, p lu s de dta-


Im age h ard ie e t d ra m a tiq u e . » Ces rebelles sont, ! tin c tlo n e n tre le bien c t le m al. — L e s m ots
pour ain si d ir e , atte lés fi un c h a r , dans lequel tenebras e t a m a r u m so n t syn o n ym es de « ma-
ils tra în e n t les crim es d o n t ils l’o n t rem pli. — I hini » ; lu cem e t d u lce le so n t de « bonum ».
V a n ita tis : ca r le u r v ie coup able n ’a pas de co n ­ 21. C in qu ièm e m aléd iction : m alh e u r a u x or-
sistan ce : elle n ’est q u ’ illusion e t m en son ge. — ' g u e llle u x e t a u x p résom p tu eu x q u i n’o n t de

Q ui d ic itis : F e s t in e t ... L e p rop h ète c ite un 1 confiance q u ’en le u r p rop re sagesse. — Sapientes...
exem p le des blasphèm es de ces scep tiq ues f r i ­ ! i n o c u lis v estris. C o n tra ire m e n t à ce tte règle
voles. F e ig n a n t de ne pas cro ire a u x vengean ces [ élém e n ta ire de la v ra ie sagesse : N e soyez pas
de J éh o va h , ils les ap p ellen t de to u s leu rs v œ u x , 1 sages à vos p rop res y e u x (P ro v . m , 7).
d ’une m anière sacrilèg e. Cf. A m . v i , 3 ; J er. j 22-23. Sixièm e m aléd iction : co n tre les Juges
x v i i , 15. O p u s ejus : son ch â tim e n t, com m e au I Iniques. — Potentes... a d b ib en d u m . Com m e ce u x
vers. 12». Ils o sent m êler à le u r la n g a g e iron ique j d o n t il a été qu estion plus h a u t, vers. 1 1 e t ss.;
le nom sacré, S a n cti Isr a el, q u ’ Isaïe ré p é ta it si m ais le vers. 23 spécifiera la pensée. G ran de
so u ven t. — Sciem u s. Ils co n n aîtro n t p a r e x p é ­ Ironie dans ce d éb u t : ils so n t des « h éros »,
rience. com m e d it l’ h é b re u , m ais p o u r b o ire , e t non
20. Q uatrièm e m alédiction : m alh eu r a u x p our a tta q u e r l’ in ju stice e t p ou r p u n ir le crim e.
Impies q u i o n t com plètem en t p erd u le sens — A d m iscen d a m ebrietatem . H éb r. : pour
m oral. — D ic itis b o n u m m a lu m . P o u r ces par- m êler le Sékar (n o te du vers. 1 1 ) . Ils arom ati.
294 Is. V, 24-27.
24. Propter noc, sicut devorat stipu­ 24. C’est pourquoi, comme la langue
lam lingua ignis, et calor flammæ exu­ du feu dévore la paille, et comme la
rit, sic radix eorum quasi favilla eiit, chaleur de la flamme la consume, ainsi
et germen eorum ut pulvis ascendet ; leur racine sera comme de la cendre, et
abjecerunt enim legem Domini exerci­ leur tige se dissipera comme de la pous­
tuum , et eloquium Sancti Israel bla­ sière ; car ils ont rejeté la loi du Sei­
sphema verunt. gneur des armées, et ils ont blasphémé
la parole du Saint d’Israël.
25. Ideo iratus est furor Domini in 25. C’est pourquoi la fureur du Sei­
populum suum, et extendit manum suam gneur s’est allumée contre son peuple,
6uper eum, et percussit eum ; et contur­ et il a étendu sa main sur lu i, et il l ’a
bati sunt montes, et facta sunt morti­ frappé ; et les montagnes ont été ébran­
cina eorum quasi stercus in medio pla­ lées, et les cadavres ont été comme de
tearum. In his omnibus non est aversus l’ordure au milieu des places publiques.
furor ejus, sed adhuc manus ejus extenta. Malgré tout cela, sa fureur n’est point
apaisée, et sa main est encore étendue.
26. E t elevabit signum in nationibus 26. Il élèvera un étendard pour les
procul, et sibilabit ad eum de finibus peuples lointains; il en appellera un
terræ , et ecce festinus velociter veniet. d’un coup de sifflet des extrémités de la
terre, et il accourra aussitôt avec une
vitesse prodigieuse.
27. Non est deficiens neque laborans 27. N ul, dans ses rangs, ne soutira la
in eo; non dorm itabit, neque dorm iet; lassitude et la fatigue ; personne ne som-

salen t le v in e t les a n tre s liq u e u rs en les m é ­ G ran d e ra p id ité d an s le ré c it. — L e p ro p h ète d é crit
la n g e a n t a v e c d iv e rs p arfu m s. — P r o m u n e ri- ad m ira b le m e n t l’é to n n an te v ig u e u r des g u e rrie rs .
bus. Ils se la issaien t co rrom p re p a r d es p résents, M a lg ré le u r lon gu e m a rc h e , ils n’é p ro u v e n t a u ­
e t co n so m m aien t en o rg ies l’a r g e n t q u i le n r v e n a it
de ce tte so u rce im p u re.
3° D éva sta tio n de la v ig n e coup able. V , 24-30.
2 4 -2 5 . L e s ch â tim e n ts que les six m a léd ic­
tions o n t an noncés co u p s u r coup se p récip iten t
m a in te n a n t s u r le p ays : P r o p te r hoc... — D eu x
im ages d’ab ord p ou r les d épein dre. L a p rem ière
e s t em p ru n tée a u fe u . On a depuis lon gtem p s
ad m iré l ’h arm o n ie im ita tiv e des m ots h éb reu x :
ké’ ékol qaé l‘ son ’ es (V u lg .: s ic u t devora t... ig n is ),
q u i rep ro d u isen t assez bien la crép ita tio n d'un
feu de p aille, d’h erbes sèches e t d’ épines. — L a
seconde im age e st tiré e d u m onde v é g é ta l : sic
r a d ix ... a scendet. H é b r.: le n r ra cin e se ra com m e
de la p o u rritu re , e t le n r fleu r se d issipera com m e
de la poussière. C ’e st d o nc u n e p lan te q u i p é rit
to u t en tière. — A u lien de b la s p h e m a v e r u n t,
l ’h éb re n d it : ils o n t m éprisé. — Id eo ir a tu s est...
C’e st D ieu lu i-m ê m e q u i fra p p e ra son p euple si
co up able, e t ses coups p ro d u iro n t des effets ép ou­
v a n ta b le s : co n tu r b a ti... m ontes... — Q u a si ste r­
cus... L es ca d av re s des m orts sero n t abandonnés
sans s ép u ltu re. — I n h is om n ib u s... M agnifique
im age. L e co u rr o u x du S eig n eu r ne sera pas en ­
core s a tis fa it, parce q u ’on re fu sera de se c o n v e r ti!.
C f. ix , 12-16.
26-30. L es e x é cu te u rs d es v en gean ces d iv in es.
« C ’e s t la m ain d ’n n m aître de p re m ie r o rd re
q u i a esquissé ce ta b lea u . » — E lev a b it sig n u m ...,
sib ila b it. M étap h ores au ssi ex p ressiv es que h a r­
d ies. J é h o v a h a recou rs à d e u x so rtes de s ig n a u x
p ou r co n v o q u er les lo in ta in es n atio n s païennes
(les A ss y rie n s, les C h ald é en s, les R o m ain s), qui cu n e fa t ig u e ; pas de tra în a rd parm i e u x : n o n
v ie n d ro n t c h â tie r Israël en son nom : u n éten ­ est dejicien s... L e u r a rd e u r p o u r le co m b at est
dard d ressé dans ies airs e t un coup de sifflet. te lle , q u ’ ils ne d em an d en t pas m êm e à p ren d re
— E t ecee J e s liv u s . E lles ac co u re n t sans ta rd e r. un peu de repos : n o n d o r m ita b it, n eq u e... L e u r
îs. V. 28 2- 295
mcillera ni no dormira; ancim n’a lira la I neque solvetur cingulum renum ojus, nec
ceinture de ses reins détachée, ni la rumpetur corrigia calceamenti ejus.
courroie de ses chaussures rompue.
28. Ses flèches sont acérées, et tous ses _28. Sagittæ ejus acutæ, et omnes arcus
arcs bandés. Les sabots de ses chevaux ejus extenti. Ungulæ equorum ejus ut
sont comme des cailloux, et les roues silex, et rotæ ejus quasi impetus tem ­
de ses chars ont la rapidité de la tem­ pestatis.
pête.
^29. Son rugissement est comme celui 29. Rugitus ejus ut leonis, rugiet ut
d’un lion, il rugira comme des lionceaux ; catuli leonum ; et frendet, et tenebit
il frémira et saisira sa proie, et il l’em­ prædam, et am plexabitur, et non erit
portera, et personne ne viendra la lui qui eruat.
enlever.
30. En ce jour, un bruit semblable à _ 30. Et sonabit super eum in die illa
celui de la mer retentira sur lui ; nous sicut sonitus maris; aspiciemus in ter­
regarderons sur la terre, et il n’y aura ram, et ecce tenebræ tribulationis, et lux
que les ténèbres de la tribulation, et la obtenebrata est in caligine ejus.
lumière disparaîtra dans cette profonde
obscurité.

C H A P I T R E VI

^1. L ’annee de la mort du roi Ozias, je 1. In anno quo mortuus est rex Ozias,
vis le Seigneur assis sur un trône sublime vidi Dominum sedentem super solium
e té le v é , et le bas de ses vêtements rem ­ excelsum et elevatum , et ea quæ sub
plissait le temple. ipso erant replebant templum.
2. Les séraphins se tenaient au-dessus 2. Seraphim stabant super illud ; sex
du trône ; ils avaient chacun six ailes : alæ uni, et sex alæ alteri : duabus vela-

equip em ent e s t co m p let, en o rd re p a rfa it : n eque


de D ie u . — A n n o q u o m o rtu u s ... : m ais qu elqu e
s o lv e tu r ... L e u rs flèches acérées so n t d éjà p la ­
tem p s a v a n t la m o rt du roi. C ’é ta it en 768 a v a n t
cées su r leu rs arcs to u t bandés : sag ittæ ... D éta il
Jé su s-C h rlst. — V id i. C ’e st Ici la seu le vision p ro ­
qui n’est pas m oins s ig n ific a tif : u n g u læ ... u t
p re m e n t d ite q u e l’on tr o u v e d an s le liv r e d ’Isaïe.
silex...; dans l’a n t iq u it é , alors q u ’on fe r r a it très
— D o m in u m . D an s l’ h ébreu : ’A d o n a ï, le T o u t-
rarem en t les c h e v a u x , un sab ot d u r e t so lid e
p u issa n t. « n sem ble q u e le V e rb e a é té l’o b jet
é ta it re g a rd é co m m e u n e p récieu se q u a lité p o u r
le plus d ire c t de la vision ... A u ss i sa in t J e a n nous
un eh eval de g u e rre . R o tæ : les roues des ch ars.
d i t - i l en son é v a n g ile , x n , 4 1 , q u ’Isaïe a p ro ­
— R u g itu s eju s... (v ers. 29). « L o rsq u e le lion
n oncé ce t o racle q u a n d 11 v i t la g lo ire du M essie
s ’approche de sa p roie, 11 r u g it p o u r la te r r ifle r ; e t q u ’il p a rla d e lu i. » ( L e H lr, h . I.) — Sed en ­
p u is , quan d 11 se dispose à s’éla n ce r s u r e lle , il
tem . . . D ieu se m a n ife sta a u p ro p h è te sous une
pousse un gro n d em en t p r o fo n d , so len n el (e t
fo rm e h u m a in e , sem blable à u n ro i e n to u ré de
fr e n d e t). » — A m p le x a b itu r . M ieu x , d ’ap rès l’h é ­
ses m in istre s les p lu s in tim es e t re c e v a n t leu rs
breu : il l’em po rte. — E t s o n a b it ... ( v e r s . 30 ).
h om m ages. C f. I H R e g . x x n , 1 9 ; J o b , i , 6, e t
L es d e stru c te u rs so n t m a in te n a n t com parés à un n , 1 ; D an . v n , 9 e t ss. — E a q u æ su b ip so . P lu s
d élu ge q u i in o n d e e t b a la y e to u t le p a ys. L e p ro ­
c la ire m e n t d an s l ’h éb reu : ses fr a n g e s ; c . - à - d .
nom eu m rep résen te le m a lh e u re u x J u d a liv r é
la lo n gu e tr a în e de son v ê te m e n t ro yal. — T e m ­
à to u te sorte d 'h orreu rs.' — Ecce tenebræ ... L e
p lu m . D ’ap rès q u elq u es in te r p r è te s , la vision
discours s’a c h è v e s u r ce t a ffre u x ta b le a u , sans
a u r a it eu le tem p le de J é ru sa le m p ou r th é â tr e ;
la m oindre prom esse co n so lan te.
m ais 11 s’a g it p lu tô t d u s a n c tu a ire d u ciel
* ] " “ L a v is io n et la co n sécra tio n p ro p h é tiq u e « m on tré à l ’im ag in a tio n d u p rop h ète sous des
d ’ Isa ïe . V I , 1 - 1 3 . fo rm e s sem blables à celles du te m p le .» — Sera ­
p h im . Ces e sp rits célestes, d ’u n o rd re su p érieu r,
L es In terp rètes so n t d ’aceo rd p o u r re g a rd e r ne so n t pas m en tion n és a ille u rs dans la B ible.
ce r é c it com m e celui de l’appel d’Isaïe a u rôle L e u r nom ( s 'r â j lm ) v ie n t de la racin e è â r a f,
de proph ète. 11 n’est pas m oins ad m ira b le que b rû le r. Sta ba n t s u p e r illu d . M ie u x : ® super
le p récéden t. J éré m ie , i, 1 e t ss., e t É zéch ie l, i, iliu m ; » a u -d e s s u s de D ieu e t de son trôn e. —
1 e t ss., a u ro n t aussi des v isio n s In au gu ra les du S e x alæ ... Ils av a le n t, e u x aussi, la form e h u m ain e ;
m ême genre.
m ais Ils é ta le n t m u n is en o u tre ch a cu n de six'
1° P rélim in aire de la v ision . V I , 1 - 4 .
ailes, d o n t l ’em ploi est Im m éd ia tem en t in d iqu é.
C h a p . V I . — i-< i is a ïe con tem p le la glo ire
— D u a b u s v elaban t... ( a u Heu de fa c ie m q ju S f
206 Is. V I , 3-7.
La ut faciem ejuB, et duabus velabant deux dont ils voilaient leur face, deux
pedes ejus, et duabus volabant. dont ils voilaient leurs pieds, ct deux
dont ils se servaient pour voler.
3. E t clamabant alter ad alterum , ct 3. Ils criaient l’un à l’autre et disaient :
dicebant : Sanctus, sanctus, sanctus Do­ Saint, Saint, Saint est le Seigneur, le
minus, Deus exercituum ; plena est om­ Dieu des armées; toute la terre est rem­
nis terra gloria ejus. plie de sa gloire.
4. Et commota sunt superliminaria 4. Les linteaux des portes furent
cardinum a voce clam antis, et domus ébranlés par la voix qui retentissait, et
repleta est fumo. la maison fu t remplie de fumée. r
5. E t dixi : V æ m ihi, quia tacui, quia 5. Alors je dis : Malheur à moi de ce
vir pollutus labiis ego sum , et in medio que je me suis tu, car je suis un homme ,
populi polluta labia habentis ego h abito, aux lèvres impures, et j ’habite au milieu
et regem , Dominum exercituum , vidi d’un peuple dont les lèvres sont impures, I
oculis meis. et j ’ai vu de mes yeux le roi, le Seigneur
des armées.
6. E t volavit ad me unus de Seraphim, 6. Mais un des séraphins vola vers
et in manu ejus calculus quem forcipe m oi, tenant dans sa main un charbon
tulerat de altari ; ardent qu’il avait pris avec des pincettes
de dessus l’autel ;
7. et tetigit os meum, et'd ix it : Ecce 7. et il toucha ma bouche, et dit :
tetigit hoc labia tua, et auferetur iniqui­ Ceci a touché tes lèvres; ton iniquité
tas tua, et peccatum tuum mundabitur. sera enlevée, et ton péché sera purifié.

11 fa u d r a it « faclem sn ara ») : p ar resp ect p our lem m e n t é b ra n lé s ; de p lu s , u n e épaisse fu m ée


la m ajesté d iv in e. Il est en co re d’usage, en quelques s’éch app a de l ’a u te l q u i se ra sig n alé a u vers. 6 ,
co n trées o rie n ta le s , de se v o ile r la face en p ré ­ c a r la p rière des sérap h in s a v a it é té com m e de
sence d u s o u v e ra in .— D u a b u s... p e d e s e ju s .M ieu x : l’en cen s rép an d u s u r le b ra sie r.— T e lle e st la p re ­
« pedes snos, » c .- à - d . to n te la p a rtie In férieure m iè re scène de la vision , so brem en t e t m a g n ifi­
de le u r co rp s, é ga lem en t p a r resp ect. — D u a b u s q u em en t d é crite .
v o la b a n t. Ils se s o u te n aien t d ans les a ir s , en 2° Isaïe est p u rifié en v u e de son rô le p rop h é­
p la n a n t d oucem ent. — C la m a b a n t a lter a d ... tiq u e . V I , 5 - 7 .
(v ers. 3). Ils fo rm a ie n t d o nc d e u x c h œ u rs , q u i 5 - 7 . E t d i x i ... L e p re m ie r se n tim e n t d ’Isaïe,
c h a n ta ie n t a lte rn a tiv e m e n t les lo u a n g es du S ei­ lo rsq u e l ’éb ra n lem en t du tem p le le rapp ela à
g n e u r. — R ien ne p lus sim ple, e t p o u rta n t rien lu i- m ê m e , f u t ce lu i d ’u n e v iv e fra y e n r : V æ
de p lus gra n d io se que le u r ch a n t : S a n ctu s, s a n ­ m ih i I — Q u ia ta c u i. H éb r. : J e su is p erd u . Il
ctus... C ’e st le cé lèb re « trisagio n », q u i d éfin it c r o it q u ’il v a m o u rir s o u d a in , p arce q u ’il a v u
si bien la n a tu re in tim e d e J é h o v a h , l ’ê tr e sain t, le D ieu de to u te sa in te té ( D o m in u m ... v id i... ),
p u r e t p a rfa it p a r ex cellen ce. L a trip le ré p é ti­ e t q u ’il se se n t lui-m êm e to u t p rofa n e, so it p er­
tio n de l ’a d je c tif qâdôs (d o n t le sens probable so n n ellem en t (q u ia v ir p o llu tu s ...), s o it p ar su ite
e s t « séparé »), m arq u e to u t d ’a b o r d , à la faço n de scs re latio n s a v e c u n p eu p le q u i l ’est b ea u ­
h é b ra ïq u e , le ca ra ctère c o m p le t, a b s o lu , de la co u p p in s en co re (e£ i n m ed io ...). H nom m e ce tte
s a in te té de D ieu ; m ais les co m m e n tateu rs ca th o ­ so u illu re u n e Im p u reté « de lè v re s », p arce qu ’ elle
liq u e s y v o le n t à bon d ro it, à la s u ite des P ères, lu i a v a it é té ré v é lé e p a r les ch a n ts des esp rits
u n e In dication de la tr ln lté des personnes d ivin es célestes, a u x q u e ls 11 a v a it é té Incapable de p ren dre
dans l ’u n ité de n a tu re . L e liv r e en tie r d’Isaïe p a rt. S u r l’an tiq u e cro y a n ce où l’on é ta it q u ’on
p orte les traces de l ’Im pression q u e ce nom sa c ré n e p o u v a it co n tem p ler D ieu sans m ou rir, v o ye z
p ro d u is it su r son âm e : J éh o v a h y e s t ap p elé ju s ­ E x . x x x i n , 20 ; J u d . x r n , 22, e t c . — E t v o la v it
q u ’à v in g t - n e u f fo ls « le S a in t d ’Is ra ë l », e t c ’est a d m e ... ( v e r s . 6 ) . Son h u m b le co n fession lu i
là év id em m en t u n écho du ch a n t des sérap h in s ; o b tie n t nn p ard on c o m p le t, d o n t il re ç o it au ssi­
c ’eêt en m êm e tem ps u n e m an ière saisissan te de tô t le sign e. — C a lcu lu s : u n ch a rb o n em brasé.
ra p p eler au p euple j u i f , alors si s o u illé , la n é­ — D e a lt a r i : de l ’a u te l cé leste, d ont l’a u te l d’or,
cessité où il é ta it de ch a n g e r de v ie, e t d’ im iter ou des p arfu m s, é ta it le ty p e , dans le tem p le de
la sa in te té de son D ieu. — P le n a est... terra ... Jéru sa le m . C f. E x . x x x , I e t 6s. (.A tl. archéol.,
L a g lo ire du S eig n eu r si p a rfa it ra yo n n e p a rto u t pl. c i v , flg . 2 ) . — T e tig it o s . .. : sa b o u ch e ,
I c i- b a s , e t 11 e st aisé de la co n tem p ler d an s le p arce q u ’il v e n a it d’a v o u e r q u ’elle n ’é ta it pas
m iro ir d es créatu res. — E l co m m o ta s u n t . .. su ffisam m en t p u re, e t au ssi p arce q u ’e lle d e v a it
(vers. 4). D ouble e ffet d u ch a n t re te n tis s a n t des b ie n tô t s e rv ir d ’o rgan e au S a in t d’Israë l. L e feu
an ges ( a voce c la m a n t is ) , e t , p our ain si d ir e , p u rifie ce q u ’il to u ch e. — E t a u fe re tu r ... M ieu x
d ouble réponse de D ieu à leu rs lo uan ges. « L e s v a u d r a it le tem ps p résen t : T o n In iq u ité est
fo n d em en ts des seu ils » (a in si d it l’h é b re u , au en levée e t ton péch é e st p u rifié.
lieu de s u p e r lim in a r ia c a r d in u m ) fu re n t v io ­
1s. V I , 8-12. 207
o. Et j'entendis la voix du Seigneur 8. Et audivi vocom Domini dicentis :
disant: Qui en verrai-je? et qui ira pour Qucm roittam ? et quis ibit nobis ? Et
nous ? J e répondis : Me voici ; envoyez-moi. dixi: Ecce ego, m itte me.
9. E t il dit : V a , et dis à ce peuple : 9. Et dixit : V ade, et dices populo
Écoutez ce que je vous dis, et ne le huic : Audite audientes, et nolite intel-
comprenez pas ; voyez ce que je vous ligere ; et videte visionem , et nolite
fais voir, et ne le discernez pas. cognoscere.
10. A veugle le coeur de ce peuple, et 10. E xcæ ca cor populi hujus, et aures
rends ses oreilles dures, et bouche-lui ejus aggrava, et oculos ejus claude, ne
les yeux, de peur qu’il ne voie de ses forte videat oculis su is, et auribus suis
y eu x , et qu’il n’entende de ses oreilles, audiat, et corde suo intelligat, et con­
et qu’il ne comprenne de son cœur, et vertatur, et sanem eum.
qu’il ne se convertisse, et que je ne le
guérisse.
11. E t jed is : Jusquesàquand, Seigneur? 11. E t dixi : Usquequo, Domine? Et
Et il dit : Jusqu’à ce que les villes soient dixit : Donec desolentur civitates absqiu
désolées et sans citoyens, les maisons sans habitatore, et domus sine homine, et
habitant, et que la terre demeure déserte. terra relinquetur deserta.
12. Le Seigneur éloignera les hommes, 12. Et longe faciet Dominus homines,
et celle qui avait été délaissée au milieu et m ultiplicabitur quæ derelicta fuerat
du pays se multipliera. in medio terrae.

3° D ien confle à Isaïe u n e n oble m ais d o u ­ L es Isra é lite s p erd ro n t ain si la v u e , l'o u ïe e t le
lo u reu se m ission . V I , 8 -1 3 . sen tim e n t sous le ra p p o rt sp iritu e l. A cou p sû r,
8 -1 3 . E t a u d iv i ... L es d é ta ils q u i p récèd en t c’est In d ire cte m e n t q u e les d isco u rs du proph ète
n’éta ie n t q u e des p rélim in aire s ; nous v o ic i a u d e v a ie n t p ro d u ire ces fu n estes effets : ses au d l-
cœ u r m êm e de la v isio n . — Q uem m itta m ? ... ‘ te u rs n ’é ta ie n t en d ro it d ’a ttr ib u e r le u r e n d u r­
q u is ... n o b is ? L e p lu rie l succèd e b ru sq u em en t cissem en t m oral q u ’à le u r p rop re p e rve rsité . C f.
au s in g u lie r , d’u n e m an ière rem arqu able. C’e s t v , 19 , etc. — N e fo r te vid ea t... L e d iv in la n gage
ce lu i que les g ra m m a irien s n o m m en t p lu rie l d’ in ­ d e v ie n t de p lu s en p lu s te r rib le . C e p e n d a n t, au
ten sité (v o y e z G en. i, 26, e t le co m m en taire), et lie u de sa n em e u m , l ’h é b re u d it : « s a n e tu r el, »
11 n’e st p as d o u te u x q u e le m y stère de la sa in te sans m e ttre le S e ig n e u r Im m éd iatem en t en cau se.
T rin ité n e s o it de n o u ve a u d ésign é sous ce tte M êm e réflexio n à fa ire ic i q u ’à propos des lig n e s
form e. « In eo quid em quod u n iu s lo q u e n tls p er­ q u i p récèd en t. « D ieu n ’e st pas la cau se p o sitive
sona p ro p o n itu r, d iv in ita tis est u n ita s ; In eo v e ro de l ’a v e u g le m e n t e t de l’e n d u rcisse m e n t, m ais
quod d ic itu r n o b is , p erson arum d iv ersita s In d i­ il le p e rm e t p a r u n e v o ie d e sagesse e t de Jus­
c a tu r, » a d it p a rfa ite m e n t s a in t J érô m e, E p is t. tic e . I l s o u stra it sa grâ ce à ce u x q u i en ab u sen t,
a d D o m n . D ieu n e s’ad resse p oin t a u x sérap h ins, e t p a r là les la isse en p roie a u x d érèglem en ts
com m e on l’a p a rfo is p ré te n d u ; c a r 11 n’ a v a it d e le u rs cœ u rs, q u i les e n tra în e n t en de n o u ve a u x
pas à p ren d re le u r a v is . C’est à lu i-m ê m e q u ’il p éch és. S e m b la b le , d it s a in t J e a n C h ry so sto n ie ,
ad resse la p arole dan s ce tte so rte de d é lib é ra tio n . à u n gé n é ra l d’arm ée q u i, p o u r p u n ir ses sold ats
— Ecce ego, m itte... M a in ten a n t q u ’il est p urifié, m u tin é s, le s ab an d o n n e rait a u m om en t d u p é ril—
le prop h ète se propose lui-m êm e a v e c u n e sain te E n co re faut-11 re m arq u e r q u e D ieu n ’aban don ne
ard eu r, p ou r acco m p lir l ’œ u v re d iv in e .— Vade... pas e n tiè r e m e n t, p u isq u ’ il ne refu se pas m ême
D ieu ag ré e sa d e m an d e, e t lu i confle u n e m is­ a u x e n d u rcis les g râ ce s su ffisan tes p o u r é v ite r
sion de la plus h a u te Im p o rta n ce, m ais e x tr ê ­ le péch é e t p a rv e n ir a u s a lu t. » ( L e H lr, p. 66.)
m em en t pénible p ou r u n Isra élite. — P o p u lo S u r ce m y s tè r e , q u i se ra tta ch e a u x qu estion s
bute. Pro n o m q u i m arqu e u n p rofo n d d éd ain : les p lu s d élicates du tr a ité de la g r â c e , v o y e z
Jéh o va h refu se actu e lle m e n t de rec o n n a ître Israël E x . v i l , 3 ; i x , 1 2 ; x , 20, etc. Ces lig n es o n t eu
pour son peuple. C f. v m , 1 1 ; x x v m , 11, 14, etc. u n p re m ie r acco m plissem en t d an s le rô le e x ercé
— A u d ite a u d ie n tes... R ed o u b lem en t ca lq u é su r p a r Isaïe a u p rès de ses co n tem p orain s ; m ais
l’h é b r e u , p our ac ce n tu e r la pensée : e n ten d ez de elles se so n t réalisées p lu s p lein em en t encore
n om breux m essages v enu s du ciel, so yez tém oin s dans la personne de N o tre -S e lg n e u r J é su s-C h rist,
de n o m breu x phénom ènes d iv in s ( videte v is io ­ co m m e 11 l’a lu l- m ê m e affirm é. C f. M a tth . x i n ,
nem ; hébr., v o y e z en v o y a n t). — N o lite in te lli- 1 0 - 1 7 ; M arc, r v , 1 0 - 1 2 ; L u c . v m , 9 -10 . V o y e z
gere,... cognoscere. T e l sera le tr is te ré s u lta t de au ssi A c t. x x v m , 2 6 -2 8 , e t Rom . x i, 7 -8 . — E t
la p réd ication d ’Isaïe p o u r la p lu p a rt de ses co m ­ d i x i : U squequo... (v e rs. 11* ). C ’e st u n sen tim en t
p atriotes. L es paroles s u iv a n te s le d isen t en term es de com passion p o u r son m a lh e u re u x p eu ple qui
encore plus é n ergiq u e s. — E x cæ ca ( v e r s . 1 0 ). arra c h e à Isaïe c e tte dem ande. D s a it d ’ailleu rs
L itté r a l, dans l’h ébreu : R en d s g ra s , c .- à - d . ren d s q u ’ Israë l ne s a u ra it e n tièrem en t p é rir. — E t
Insensible a u x o pération s célestes. — O culos... d ix it... R éponse v ra im e n t e ffra y a n te de Jéh o va h
claude. D ’sprès l’hébreu : « o b lin l; * m ets un ( v e r s . l l b - 1 3 ) . A v a n t que le s o rt de la nation
en d u it su r leu rs y e u x , p ou r les em pêch er de v o ir. s’am éliore, il fa u d ra q u e le p ays so it d é v asté de
298 Is. V I , 13 - V I I , . â.
13. Et adhuc in oa decimatio, et con­ 13. Et elle sera encore décimée, et
vertetur, et erit in ostensionem sicut te­ elle reviendra au Seigneur, et elle paraî­
rebinthus, et sicut quercus quæ expandit tra dans sa grandeur comme un téré-
ramos suos ; semen sanctum erit id quod binthe, et comme un chêne qui étend
Btetorit in ea. s-es ram eaux; la race qui demeurera en
elle sera sainte.

C H A P I T R E VI I

1. E t factum est in diebus A ch az, filii I 1. Il arriva au temps d’A chaz, fils de
Joathan, filii Oziæ, regis Juda, ascendit Joathan, fils d’Ozias, roi de Juda, que
Rasin, rex Syriæ, et Phacee, filius Rome- , Rasin, roi de Syrie, et Phacée, fils de
liæ , rex Israel, in Jérusalem , ad præ- ! Romélie, roi d’ Israël, montèrent contre
liandum contra eam ; et non potuerunt Jérusalem pour l’assiéger; et ils ne
debellare eam. j purent s’en emparer.
2. E t nuntiaverunt domui D avid , di­ 2. E t l’on vint dire à la maison de
centes : Requievit Syria super Ephraim. David : L a Syrie a fa it sa jonction avec
E t commotum est cor ejus, et cor populi Ephraïm. E t le cœur d’Achaz et le cœur
ejus, sicut moventur ligna silvarum a de sou peuple furent agités, comme les
facie venti. 1 arbres des forêts sont agités par le vent.
3. E t d ixit Dominus ad Isaiam : E gre­ 3. Alors le Seigneur dit à Isaïe : V a
dere in occursum A c h a z , tu et qui dere­ au -devant d’A chaz, toi et Jasub, ton
lictus est Jasub, filius tuus, ad extremum fils qui t ’est resté, vers l ’extrémité de
aquæductus piscinæ superioris in via l’aqueduc de la piscine supérieure, sur le
agri Fullonis; i chemin du champ du Foulon ;

fond en co m b le, e t ses h a b ita n ts co n d u its en S e c t io n II. — E m m anu el, l e f u t u r l ib é r a t e u r

c a p tiv ité . — E t m u lt ip lic a b itu r ... ( v e r s . 12b ). D U P E U P L E D E D IE U . V U , 1 — X I I , G.


D’ ap rès la V u ig a t e , ces m ots ressem blen t à une Ce p e tit liv r e fo rm e l’u n e d es p lu s belles p a rtie s
prom esse ; m ais la m en ace se p o u rs u it d an s ie de la p ro p h é tie d’ Isaïe.
te x te h ébreu : E t l’espace d ésert sera g ra n d an
m ilie u d n p ays. — E t a d h u c ... d e c im a tio ... § I. — E m m a n u e l et s a n a is s a n c e v ir g in a le.
( v e r s . 1 3 ) . N o tro v e rsio n la tin e n’est p as sans V I I , 1 — V I I I , 4.
d ifficu lté. E lle s ig n ifie , s u iv a n t les m e ille u rs S u r c e t o ra cle si im p o rta n t, v o y e z L . R e in k e ,
in te r p rè te s , q u e , s’ il reste en co re d an s le p ays d ie W eissa gu n g v o n d er J u n g fr a u u n d v o n I m ­
u n e d ix ièm e p a rtie de ses an cien s h a b ita n ts, ils m a n u e l, M iinster, 1848 ; L e H ir, L e s tro is g ra n d s
sero n t de n o u v ea u h u m iliés ( l a lo cu tio n et co n ­ prop hètes, Is a ïe , J é r é m ie , É z é c h le l, P a ris, 1877,
vertetu r d o it ê tr e p rise a d v e rb ia le m e n t, e t r a t­ p. 5 9 -8 0 ; ie M a n u e l b ib liq u e, t . I I , n n . 925-931 ;
ta ch ée a u x m ots e£ e rit i n osten sion em , c.- à - d. K n a b en b a u e r, C o m m en ta r iu s i n I s a ia m prop he­
« in d erisum » ) , de m an ière à ressem b ler a u x t a m , t . I , p. 149 e t s s .; nos E s s a is d 'ex ég è se ,
arb re s q u i é ta le n t leu rs bran ch es en tièrem e n t L y o n , 1884, p. 1 -9 9 .
d épo uillées de fe u ille s e t de fleu rs ( s ic u t tere­ 1° L e s p ré lim in a ire s : p ro p h é tie co n tre ies
b in th u s...). L 'h é b re u e st beaucoup p lus c la ir e t ro yau m e s de S y r ie e t d ’É p h raïm . V T I, 1 - 9 .
p lu s e x p re ssif : E t s’ il en reste nn d ix iè m e , C h a p . V I I. — 1 - 3 . L ’occasio n . Ce f u t u n e
11 sera à sou to u r an éa n ti ; (m ais) de m êm e que g u e rre te r rib le , q u i m it J u d a à d e u x d o ig ts de
le tro n c du té ré b in th e e t d n ch ên e subsiste sa p e rte . C f. I I R e g . x v i , 5 - 9 ; n P a r. x x v m ,
en core quand ils so n t ta illé s, son tro n c (d ’ Israë l) 5 - 1 6 . — I n d ieb u s A ch a z. D ate q u i p a ra ît fo r t
sera un e sain te p o stérité. A in s i d o n c , l’in g ra te v a g n e à p rem ière vu e, p u isqu e A c h a z ré g n a seize
n atio n re c e v ra c h â tim e n t s u r c h â tim e n t; to u ­ an s (v o y e z ia p age 2 6 6 ); m ais e iiè e st d é te r m i­
te fo is D ieu ne ia ru in e ra pas d 'u n e m anière née assez n e tte m e n t p a r le c o n te x te , l’u n des
to ta le , a in si q u ’il resso rt de la b elle com paraison a g resseu rs de J u d a , ie ro i P h a c é e , é ta n t m o rt
e m p ru n té e à la v ie des arb res : u n e v ita lité nou­ en 739. C’e st donc en tre ce tte année e t ce lle de
v e lle , p lein e de fra îch e u r, sera ren d u e à Israël l ’av èn em e n t d’ A c h a z (743), q u ’il f a u t p la c e r la
a u s o rtir de to u tes ces ép re u ves. « T el est le g u e rre d o n t p a rle Isaïe. M ais on a d m e t g é n é ­
b rilla n t cô té du ju g e m e n t » d iv in ; il m anque ra le m en t q u ’eile d u t co m m en cer dès le d é b u t du
très ra re m e n t dans les o racles m êm e les p lus rè g n e du je u n e ro i, ses en n em is a y a n t v o n ln p ro ­
a ttris ta n ts d’ Isaïe. C f. i , 2 7 ; n , 1 e t s s .; i v . 1 fite r de son in e x p é rie n ce p o u r l'a tta q u e r a v e c
e t ss. ; x , 20 , e tc . L ’exp ressio n sem en s a n c tu m p lus de ch a n ce s de s n cc è s .— P h a cee. E n h ébreu ,
d ésign e in d ire c tem en t le M essie, q u i so rtira du P éqa h . A v e n tu r ie r au d a o ie u x , q n i s’é ta it em paré
p e tit reste des Israélites sauvés. d u trô n e de Sam arle, ap rès a v o ir assassiné 1« roi
Le réserv o ir ile M a n illa h .
300 Is. VII, 4- 8.

4. et dices ad eum : Vide ut sileas; 4. et d is-lu i : A ie soin de demeurer '


noli timere, et cor tuum ne formidet a en paix ; ne crains point, et que tou
duabus caudis titionum fumigantium is­ cœur ne se trouble pas devant ces deux
torum, in ira furoris Rasiu, regis Syriæ, bouts de tisons fum ants, devant la colère
et filii Romeliæ ; et la fureur de Rasin, roi de Syrie, et du
fils de Romélie ;
5. eo quod consilium inierit contra te 5. de ce que la Syrie, Ephraïm et le
Syria in malum, Ephraim , et filius Ro­ fils de Romélie ont conspiré ensemble
m eliæ, dicentes : contre toi, en disant :
6. Ascendamus ad Judam , et suscite­ 6. Montons contre Juda, faisons-lui
mus eum ; et avellamus eum ad nos, et la guerre, et rendons-nous-en les maîtres,
ponamus regem in medio ejus filium et établissons-y pour roi le fils de Ta-
Tabeel. béel.
7. Hæc dicit Dominus Deus : Non sta­ 7. Voici ce que dit le Seigneur Dieu :
bit, et non erit istud ; Cela ne subsistera pas, et cela ne sera
Pas ;
8. sed caput Syriæ Damascus, et ca- 8. mais Damas sera la tête de la Syrie,
put Damasci Rasin ; et adhuc sexaginta et Rasin la tête de D am as; et dans
et quinque anni, et desinet Ephraim esse soixante-cinq ans Ephraïm cessera d’être
populus ; un peuple ;

P b a cé ia . C f. I V R e g . x v , 24 e t sa. — A d p r æ lia n - co u p d’e a u , il n ’e st pas é to n n a n t q u ’ils eu ssen t


d u m ... L e s d e u x a llié s , R asin e t P b a c é e , a ssié ­ là u n c h a m p , p o u r y fa ire séch er le u rs étoiles.
g è re n t en ré a lité Jéru sa lem . C f. I V R eg. x v i , 5. 4-9. D ieu ra ssu re son peuple. — V id e u t silea s.
— N o n ' p o tu e r u n t ... D é ta il a n tic ip é , p on r ras­ H éb r.: P re n d s g a rd e e t sols tr a n q u ille .C .-à -d .: E f ­
s u re r Im m éd iatem en t le le c te u r s u r le so rt de fo rce-toi de te te n ir d an s le calm e. — C a u d is tit io ­
la v ille sa in te. — N u n tia v e r u n t d o m u i D a v id n u m ... D én om in atio n ex trê m e m e n t d éd aign eu se.
(v e rs . 2). C.-à-d., à la fa m ille ro yale . — L a lo cu ­ L es d e u x co n féd érés ne sont qu e des d ébris f u ­
tion p itto resq u e re q u ie v it S y r ia ... s ig n ifie , selon m an ts, d o n t ou n ’a rie n à crain d re. — I n ira ...
to u te v ra is e m b la n c e , q u e les d e u x rois v en a ien t R a s in . Ce p rin ce e st co n stam m en t n om m é le p re­
d’ o p érer la jo n ctio n de le u rs arm ées, e t q u ’ils se m ier dans le r é c it, p arce q u ’il é ta it le p lu s red ou ­
d irig e a ie n t ensem b le co n tre J é ru sa le m . — A ce tte ta b le . — F i l i i R o m eliæ e st aussi u n e exp ressio n
n o u velle d’ un d a n g e r im m in e n t, co m m otu m est de m é p ris, R o m élie é ta n t co m p lètem en t Inconnu.
cor... sic u t... B elle im age, d ig n e d ’Isaïe. V ra ie te r ­ — E o q u od co n siliu m ... L e p ro je t des d e u x rois
re u r p an ique. — E t d i x i t D o m in u s ... (v e rs. 3). L e (v e rs . S - 6) ne te n d a it à rien m oins q u ’à an é a n tir
S e ig n e u r se h â te d 'e n v o y e r, p a r son p ro p h è te , le ro ya u m e th é o c r a tlq u e e t la d yn a stie de D avid .
u n m essage co n so lan t à A c h a z .— Q u i d erelictu s — S u sc item u s e u m . L itté ra le m e n t dans l’h ébreu :
est J a s u b . D ans l’h é b r e u , to us ces m ots co m ­ E n n u y o n s -le . — F i liu m Tabeel. A u tre a v e n tu r ie r
p osen t le nom de l’e n fa n t : S ” â r yâSàb, un reste o b s c u r , d o n t le nom p erson n el n’ est pas m êm e
rev ien d ra . Ce nom é ta it to u t à la fois terrib le e t In d iq u é ; il é ta it'é v id e m m e n t fa v o ra b le a u x In té­
ra ssu ran t. U n reste : v o ilà le cô té m en açan t ; le rêts des assa illa n ts. — H æ c d icit. L e co n tre -p ro je t
p euple ju if d e v ra p asser p ar d ’efiro ya b les m al­ du S e ig n e u r (v e rs . 7-9 1. L es m ots D o m in u s D eu s
h e u rs , q u i le d é tr u iro n t en g ra n d e p a r t ie , de so n t rep résen tés en h ébreu p a r « A d o n a ï J é h o ­
so rte q u ’un p e tit re ste se u lem en t su rv iv r a . TâSûb, v a h ». — N o n s ta b it, et n o n e r i t . .. D én égatio n
c . - à - d . r e v ie n d ra , ou se c o n v e rtir a : voilà une v ig o u re u se . D ieu ne p e rm e ttra pas q u e les païens
b elle prom esse d ’a v e n ir. Isaïe em m en a d o nc son de D am as e t les d e m i-p a ïe n s d’É p braïra re n ­
fils a v e c lu i , d’ap rès l’o rd re d iv in , com m e un v e rs e n t son p rop re em pire. A p rès ce tte pensée
v iv a n t em blèm e des destin ées de la fa m ille ro yale g é n é ra le , nous tro u v o n s q u elqu es d é ta ils très
et de to u t l ’é ta t ju if. — P is c in æ s u p e rio r is. L a précis, p ou r la d évelo p p er. L e s v ers. 8 e t 9 fo rm e n t
p iscin e su p érieu re de G ih on , p ar opposition à la un e période à q u a tre m em bres ; le p rem ier m em bre
p iscin e d ite In férieu re, situ ée à un e a ltitu d e m oins (8») correspond au troisièm e (9»), e t le second
élevée. E lles co rre sp o n d a ie n t, d’ap rès l ’opinion (8b) au q u a triè m e (9b) . — C a p u t S y riæ ... L a v ille
la p lus p rob able, au B ir k e t M a m illa h (réserv o ir de D am as n ’est e t ne se ra ja m a is q u e la ca p ita le
de M am illa h ), e t a u B irk et-es-S u ltâ n (r é s e r v o ir d u ro yau m e de S y r ie ; e lle ne rem p lacera p oin t
d u S u lta n ) , situ és à l’o u est e t au su d -ou est de Jéru sa lem p o u r ce lu i de J u d a . D e m êm e, R asin
J é ru sa le m , en deh ors des re m p a rts, non lo in de ne ré g n e ra qu e s u r D a m a s, e t non s u r J é ru s a ­
la p orte de J a ffa. C f. I I P a r. x x x n , 30, e t 1’A tl. lem . — A d h u c s e x a g in ta et q u in q u e... Ce ch iffre
gèog r., pL x r v e t x v . L e roi é ta it sans d o ute « s e ra it In exact, s’il s’a g is sa it de la p rise de Sa-
occupé à Inspecter le te rra in , en v u e de tr a v a u x m arle p a r S a lm an a sar e t S a r g o n , laqu elle e u t
à o p é re r s o it p our fo rtifie r c e t e n d ro it m al d é­ l i e u , en e f f e t , p eu d’années après (ce t o ra c le ) ;
fen d u p a r la n atu re, s o it p o u r co n d u ire les e a u x m ais Isaïe ne p arle pas de l’époque où É phraïm
du ré s e rv o ir d an s l ’ In té rie u r de la v ille . — A g r l cessa d’ ê tr e u n r o y a u m e , 11 p a rle du tem ps où
fu llo n is . L e tr a v a il des fo u lo n s n écessitan t beau- 11 cessa d’ê tre un peuple, cc ou i, d’ap rès d es cal-
Is. V I T . 9 - 1 1 . 301

9. et Samavie sera la tête d’ Epliraïni, 9. et caput Ephrairn Samaria, et ca-


et le fils de Romélic la této de Samarie. put Samariæ filius Itomeliæ. Si non cre­
Si vous ne croyez pas, vous ne subsiste­ dideritis, non permanebitis.
rez pas.
10. Le Seigneur continua de parler 10. Et adjecit Dominus loqui ad Achaz,
k Achaz ct lui dit : dicens :
11. Demande pour toi un signe au 11. Peto tibi signum a Domino Deo
Seigneur ton Dieu, soit au fond de la tuo, in profundum inferni, sive in ex­
terre, soit au plus haut du ciel. celsum supra.
12. Et Achaz répondit : .Te ne deman­ 12. Et dixit Achaz : Non petam , et
derai rien, et je ne tenterai pas le Sei­ non tentabo Dominum.
gneur.
13. E t Isaïe dit ; Ecoutez donc, mai­ 13. E t dixit : Audite ergo, domus D a­
son de David. Ne vous suffit-il pas de vid. Numquid parum vobis est molestos
lasser la patience des hommes, que vous esse hominibus, quia molesti estis et Deo
lassiez encore celle de mon Dieu ? meo?
14. C ’est pourquoi le Seigneur lui- 14. Propter hoc dabit Dominus ipse
même vous donnera un signe : Une vierge vobis signum : Ecce virgo concipiet, et
concevra, et elle enfantera un fils, auquel pariet filium, et vocabitur nomen ejus
on donnera le nom d’ Emmanuel. Emmanuel.

cu ls fo rt p ro b a b le s, e u t lie u du tem ps d ’ A sa r- d ra m a tiq u e s : C reuse ju sq u ’au sé jo u r des m o rts,


h a d d o u , la six ièm e arm ée du règ n e de ce ro i é lèv e ju s q u ’en h a u t. — E t d i x i t A c h a z (v e rs. 12).
d’ A s s y r ie , la v in g tiè m e de ce lu i de M anassé de Ii répond a v e c une h u m ilité a ffe cté e , h y p o crite ,
J u d a . L e m on arqu e n in iv ite fit tran sp o rte r en d issim n ian t son In cré d u lité d e rriè re u n e p res­
d iv ers p ays ies d ern iers restes d’I s r a ë i, com m e crip tio n de la loi : T u ne te n te ras pas le Sei­
nous p ou vo n s le co n clu re de I E sd r. iv , 2 et ss. g n e u r ton D ieu ( D e u t. v i , 1 6 ) . Comm e si c’e û t
Or, de la p rem ière année d ’A c h a z , d ate de la été te n te r Dieu q u e d ’a c ce p te r son offre gra cie u se
p rop h étie d’ Is a ïe , à la v in g tiè m e an née de M a­ e t spon tan ée. — A u d ite ergo... (v ers. 13). S ain te
n asse, il y a ju s te 65 ans : 16 années d ’A c h a z , In d ign ation d ’ I s a ïe , d éversée en de brû lan tes
+ 29 d’É z é c h ia s, + 20 de M anassé ». ( M a n . paroles, q u ’ii ad resse non seu lem en t a u ro i, m ais
bibi., t. II , n. 926.) V o y e z nos E s s a is d ’exégèse, à tou s ies p rin ce s de la fa m iile ro y a ie ( do m u s
p. 9 - 1 4 . — E t ca p u t E p h r a irn ... Sam arie ne sera D a v id ; com p. ie v e rs. 2), gro u p és a u to u r de lu i.
pas p lus q u e D am as la m étro p ole du ro yau m e — M o lestos esse : e n n u y e r e t fa tig u e r d é sagré a­
th éo cratiq u e. — S i n o n cred id e ritis... F ra p p an te b lem en t q u elq u ’u n . — Deo m eo. A u tr e ap p ro ­
paronom ase dan s l’h ébreu : ’ l m lô ' {a’a m in u , Ici p ria tio n , m ais p lu s réelle ; le D ieu au q u el le p ro ­
lô' (è’ â m è n u . G ra v e av ertissem en t donné à l ’in ­ p h ète é ta it si é tro ite m e n t u n i e t d o n t il é ta it ie
créd ule A ch a z, à sa co u r e t à ses su je ts. S ’ils ne rep ré se n ta n t. — P r o p te r hoc. D ’après l’ u sage fr é ­
s’ap p u ien t pas s u r J é h o v a h , m ais s u r des bras q u e n t de ce tte fo rm u le (cf. i, 2 4 ; n i, 1 6 ; v , 13,
de ch a ir, iis p a rta g e ro n t le so rt d’ É p h raïm . 1 4 , 2 4 , e t c .) , on s’a tte n d ra it à lir e , à sa s u ite ,
2« E m m an u el e t sa m ère. V I I , 1 0 -1 6 . un e g r a v e m enace de c h â tim e n t; e lle s e rt au
1 0 - 1 2 . L a m iséricord ieu se condescen dan ce du co n tra ire Ici de tra n sitio n à i ’u n des o racles
S eig n eu r, l ’arro g an ce h y p o c rite d’A c h a z . — A d ­ m essian iqu es les p iu s d o u x e t les p lu s co n solan ts.
jecit D o m in u s... M a jestueuse fo rm u le de tr a n s i­ — D a bit... ip se (p ron o m très acce n tu é )... s ig n u m :
tion . C’e s t Isaïe q u i p arle au ro i, m ais il le fa it u n v r a i m ir a c le , d ig n e de ce tte circo n stan ce
com m e prophète de J éh o va h ; de là ces m ots : ex cep tio n n e lle . « S ig n u m ... a D eo, n isi n o vitas
L e S eig n eu r co n tin u a de p arler. — Pete... s ig n u m . aliq u a m on strosa fu isse t, sign u m non v id e re tu r.»
L e m on arque e st a u to risé à d em an d er s u r - le - ( T e r t u iiie n , a d v . J u d ., i.) On a d it à bon d ro it
cham p un p ro d ig e , com m e g a g e et g a ra n tie de de ces p rem iers m ots du v e rs. 14 qu ’ ils so n t « u n e
la prom esse q u i v e n a it de iu i être fa ite . — A ... m agn ifiq u e p réface » d e i’o ra c le . — L a p a rticu le
Deo tuo. L ’em ploi du pronom p ersonn el est re­ ecce so u lign e à son to u r la pensée e t annonce un
m arquable. L ’ap p rop riatio n q u ’ il co n stitu e é ta it fa it éc la ta n t. — V irg o . E n h é b r e u , h â - ’a lm a h ,
bien cap able d ’e x c ite r la fo i d ’A c h a z e t de lu i a v e c i’a r t ic le , « v irg o ilia. » Se-ion la très ju ste
rapp eler i ’infln ie bon té du D ieu q u i d a ig n a it se rem arq u e de sa in t J e a n C h ryso sto m c, c e t a rtic le
d ire sien. — I n p r o fu n d u m in f e r n i : dans les rep résen te qu elqu e p ersonne c é iè b r e , u n iqu e
régio n s so u terra in es où l ’on p la ç a it le séjo u r des m êm e. Q u an t an s u b s ta n tif ’a lm a h , si im p o r­
m o r ts , le s*'dl (cf. I R e g . x x v i n , 23 e t ss.). I n ta n t dans ce p a ssa g e , 11 d ésign e e t ne p e u t dé­
excelsu m s u p r a : dans les régio n s aérien n es e t s ig n e r q u ’u n e je u n e fllie v ie r g e , q u i e n fan te ra
célestes (cf. Jos. x , 12 e t ss.; Is. x x x v m , 7 et ss.; d ’une m an ière to u t à f a it m ira c u le u se , sans ie
L u c . x i, 16, etc.). L e proph ète la issa it d o nc au roi m oin d re d é tr im e n t p ou r sa v ir g in it é . N ou s avo n s
une lib erté en tière p ou r son c h o ix , afin de le p our g a ra n ts de ce tte In terp réta tio n : 1« i’expli-
m ieux co n vain o re. L ’h éb reu d it , en term es très ca tion a u th e n tiq u e de sain t M a tth ie u , I , 1 8 - 2 3 ,
302 Is. V I I , 15-16.

15. Butyrum et mei comedet, ut sciat 15. Il mangera du beurre et du m iel,


reprobare malum, et eligere bonum. en sorte qu’il sache rejeter le mal et
choisir le bien.
16. Quia antequam sciat puer repro­ 16. Car avant que l’enfant sache reje­
bare malum et eligere bonum, derelin­ ter le mal et choisir le b ien , le pays que
quetur terra quam tu detestaris a facie tu détestes à cause de leurs deux rois
duorum regum suorum. sera abaudonné.

e t de sa in t L u c , i, 26-35, d’ ap rès la q u elle la p ro ­ in te rp ré ta tio n s ra tio n a lis te s n ’est p as la p re u ve


p hétie d’Isaïe re la tiv e à Y 'a lm a h a é té réalisée la m oins fo rte en fa v e u r de la cro ya n ce tr a d i­
p ar l ’ en fan te m en t v ir g in a l de M a rie , m ère de tio n n elle . V o y e z nos E s s a is d ’exég èse, p. 37-77.
N o tre - S eig n eu r J é s u s - C h rist. 2* L a tra d itio n A in si d o n c , « 'a lm a h s ig n ifie dans son o rig in e :
co n sta n te e t u n an im e de l ’É g lis e . S a in t J u s tin , ca c h é e , re n fe rm é e , c . - à - d . u n e fille reclu se e t
O rlg è n e , s a in t Iré n é e, s a in t Jea n C h ry s o s to m e , inaccessible, à la m an iè re d’u n e ebose sacrée d o n t
s a in t A u g u s tin , en so n t les p lus g lo rie u x d éfen ­ il n’ e st pas p erm is d’approcher.» (B o ssu et, Œ uvres,
seu rs a u x tem p s a n tiq u es. 3° L a tra d itio n ju iv e : é d lt. de V e rsa ille s, t. I I I , p. 20.) — C oncip iet et
ca r, p en d a n t des siècles, la s y n a g o g u e a a d m is , p a rie t. L a co n stru ctio n de la p h rase e st à n o ter,
« com m e une cro ya n ce a n t iq u e , l’ in a ltéra b le ca r e lle con firm e e t corrobore les argu m e n ts qu i
p récèd en t. L itté r a le m e n t : L a
v ie r g e (se ra ) é ta n t en ce in te e t
e n fa n ta n t. « C’est donc u n e
v ie r g e e n c e in te , u n e v ie rg e
e n fa n ta n t ; dans ces d e u x co n ­
jo n c tu re s , elle d em eu rera dans
to u te sa p u re té v irg in a le . »
( D r a c h , l. c., p. 16.) — E t vo­
c a b it u r ... H é b r .: E t e lle ( la
m è re .' ap p ellera son nom . —
E m m a n u e l. D ’ap rès l’o rth o ­
g ra p h e h é b ra ïq u e : 'Im m â n u -
’ E l ( a v e c nons D ie u ) . E m m a ­
n u e l, ce fils d e la V ie rg e ,
n’ e st a u tre q u e le lib é ra te u r
p rom is à I s r a ë l, le M e s s ie -
D ie u ; to u te la s u ite de ce tte
section le d ém on trera cla ir e ­
m en t. V o y e z s u rto u t v m , 8 ,
1 3 - 1 5 ; i x , 1 - 7 ; x i , 1 e t ss.;
com parez au ssi M a tth . i, 18 e t
ss.; L u c . i, 26 e t ss. — B u t y ­
is a ïe p ro p h étisa n t la V ie r g e m ère. ( P e i n i i i t du cim etiè re r u m et m e l... V ers. 1 5 - 1 6 :
de S a in t e - P r is c ille .) le s a lu t q u ’E m m an u el pro­
cu re ra a u x J u ifs n’em pêch cra
p u reté de la m ère fu tu r e d u S a u v e u r » ( D r a c h , pas la ru in e tem p oraire de J u d a , qu o iqu e le
H a rm o n ie entre l’ É g lis e et la S yn a g og ue, t. I I , ro ya u m e ne d o ive pas su cco m ber au d an g e r qu i
p. 108), e t lo rsq u e les J u ifs p lus récen ts reje tte n t le m en ace ac tu e lle m e n t (v e rs. 1 e t ss.). L a crèm e
ce tte fo i de le u rs pères, « ils se m etten t en co n ­ ( a in si d it l’h ébreu ) e t le m iel sont Ici des sy m ­
tra d ic tio n a v e c le u r p rop re tr a d it io n .» ( n i d . , boles de ra v a g e e t de r u in e , com m e le m on tre
p. 109.) L e s S ep ta n te n ’o n t p as h é s ité à tra d u ire l’em ploi de la m êm e fig u re au vers. 22. L e pays
le m ot 'a lm a h p a r 7txf>0évo;, v ie rg e dans le sens a y a n t é té d é v a sté p ar l’en n em i e t la cu ltu re
s tric t. 4° D ’au tres o racles b ib liq u e s , sem blables in terrom p u e p a r la g u e r r e , c e u x des J u ifs qu i
à c e lu i- c i , e t q u i y fo n t v isib le m e n t a llu s io n , s u r v iv r o n t a u x m alh e u rs de le u r n atio n n’ a u ­
p réd isen t é g a le m e n t la n aissa n ce v irg in a le du ro n t p o u r se n o u rrir q u e les p ro d u its n a tu re ls
Messie. C f. J e r. x x x i , 22 ; M ich. v , 2-5. 5° L ’ usage e t spon tan és du p ays, le la it de leu rs ra re s tro u •
b ib liqu e du s u b s ta n tif 'a lm a h . Il a to u jo u rs, dans p e a u x , e t le m iel sa u v a g e q u i abonde en P a le s ­
les sain ts L iv r e s , la sign ificatio n de « v ir g o illi­ tin e. E m m an u el e st censé v iv r e a u m ilieu d ’eu x
b a ta ». Cf. G en. x x r v , 4 3; E x . i i , 8 ; Ps. i.x v m e t p a rta g e r le u rs p riv a tio n s. — I7t s c iâ t... L a
( V u lg ., l x v i i ), 26 ; P r o v . x x x , 18-20; C ant. I, 3, co n jo n ctio n n e m arq u e p as ici u n e ca u se finale,
e t v i , 8. 6° L ’éty m o lo g le . Com m e ie d isait e x c e l­ m ais un e sim ple conséquence. L ’h é b re u d o it d’a il­
lem m en t sain t J é rô m e , 'a lm a h d ériv e de la ra ­ leu rs se tr a d u ire p a r « a v a n t que » ( L X X : itp iv
cine 'â la m , ca ch er, e t , a u té m o ign ag e de sain t v, y v m v a t a ù r b v ) ,o u , m ieu x en core, p ar « Jusqu’à
A u g u s tin , dans la la n g u e p un iqu e, q u i a v a it une ce que », c a r le p ro p h ète v e u t ce rta in e m e n t fix er
si g ra n d e a ffin ité a v e c le p h én icien e t a v e c l’h é­ une d ate, c . - à - d . l ’époque à la q u e lle ses co m pa­
b r e u , le nom sp écifique d es v ie rg es é ta it aussi trio tes s e ro n t d é liv ré s du p éril a c tu e l. — S ciâ t
'a lm a h . 7* L ’ in a n ité e t so u v en t la tr iv ia lité des r e p r o b a r e ..., e lig e r e ... E x p ression fig u ré e , p ou r
Is. V U , 17. 303
17. Le Seigneur fera venir sur toi, sur 17. Adducet Dominus supei te, et su­
ton peuple et sur la maison de ton père, per populum tuum, et super domum pa­
p a r le roi des Assyriens, des jours tels tris tui, dies qui non venerunt a diebus
qu’il n’y en a pas eu depuis le temps où separationis Ephraim a Juda cum rege
Éphraïm s’est séparé de Juda. Assyriorum.

d ésig n er l’âgo de raison . C f. D eu t. i, 39. L a p artie dans le u r p ressan t d an ge r, en le u r ra p p ela n t l ’in ­


de ia p réd ictio n q u i co n cern ait ie ren versem en t finie p u issan ce de ic u r D ieu ; ca r un te l e n fan ­
des p rojets de R a sin e t de Ph acée d e v a it donc tem en t n 'e s t - ii pas u n p rod ige beaucoup pins
s’acco m p iir dan s peu d 'an n ées : d e re lin q u e tu r gran d que la d é faite des arm ées syrien n e e t Israé­
terra... L a pensée e st beau co u p pi us cla ire d ’après lite ? V o y ez nos E s s a is d'exégèse, p. 78-99. E n fin ,
l’h éb reu : L e p ays d o n t les d e u x rois te fo n t com m e nous i’avon s d é jà in sin u é p iu s h a u t, c ’est
h o rre u r sera d év asté. Cela re v ie n t à d ire q ue la en v e rtu de l’an ticip a tio n p rop h étiq u e e t p arce
S y rie e t le ro yau m e d’ É p h raïm sero n t ra va g és q u ’ il co n te m p la it ia céieste 'a lm a h e t son fils
dans un proch ain a v e n ir. Ce qui e u t li e u , en com m e d éjà présents, q u ’Isaïe associe in tim em en t
effet, com m e ie raco n te l’a u te u r
d u IV« liv r e des R o is , x v , 29, e t ^ —J
x v i , 9. — D ’après l ’im pression que
p ro d u is e n t, à p rem ière le c tu re ,
ces v ers. 15 e t 1 6 , il se m b lera it
q u ’ Isaïe re g a rd a it com m e très
p roch ain e la n aissan ce d ’E m m a­
n uel. P o u r résoud re c e tte diffi­
c u lté , ies in terp rètes cro y a n ts
o n t eu recou rs à p lu sieu rs h y p o ­
thèses. Les u n s o n t supposé q u e
le vers. 14 se ra p p o rte ra it seul
au M essie ; les d e u x s u iv a n ts
d ésign era ien t l ’e n fa n t q u 'Isa ïe
a v a it alors à ses côtés (c f. v ers. 3).
Selon d ’a u t r e s , c e t oracle d e v a it
av o ir un d ouble accom plissem ent
dans la s u ite des âges : le pre­
m ier, peu de m ois ap rès ia scène
ici r a c o n té e , p a r l ’e n fan tem e n t
d’un e fem m e selon les iois o rd i­
n aires de la n a tu re ; le second, sept
siècles p lus ta rd , p ar la m a te rn ité
v irg in a le de M arie. M ais ces d eu x
sentim ents fo n t violen ce a u tex te,
com m e au ssi à l’ ap p iica tio n que
l’É v an g ile en fa it, d ’une m an ière
d irecte et Im m éd iate, à Jésus-
Ctirist et à sa m ère. Isa ïe ne A b e ille s de P a le s tin e .
parle é v id em m en t q ue d 'un e
seule 'a lm a h , d’nn seul E m m a n u e l, e t co m m en t E m m an u el a u x souffran ces a c tu e lle s de J u d a .
d’ailleu rs u n e m ère v u ig a ire , nn e n fa n t o rd in aire, C ’e st donc com m e s’ii d isa it (v e rs. 15-16 ) : « A v a n t
pourraien t - ils ê tre le ty p e d ’un e v ie rg e - m ère e t q u ’ il se s o it écou lé le tem p s q u ’il fa u d r a it à E m ­
de son fils né en v e r tu d ’un p rod ige g ra n d io se ? m an u el, s’ il n aissa it de nos Jours, pou r s o rtir de
Ce passage ( v e r s . 1 4 - 1 6 ) n ’e st p o in t isolé dans l ’e n fa n c e , Is ra ë l e t la S y r ie sero n t désolés. »
ie ré c it du p ro p h è te , m ais il est en conn exion ( M a n . bibi., t. I I , n. 930.)
intim e a v e c les ch ap. v m - x n ; o r il resso rt très 3° L e ro y au m e de J u d a a u ra b eau cou p à s o u f­
évid em m en t du c o n te x te q u ’Isaïe n ’a tte n d a it que f r ir de la p a rt des A ssy rie n s. V I I , 17-25.
beaucoup p lu s ta rd , ap rès l’In vasion a s s y rie n n e , 17 . L e th èm e de c e t alin é a. — S u p er te,...
après la ru in e des A s s y rie n s , ap rès l’e x il e t le p o p u lu m .. ., et d o m u m ... L e r o i, les s u je ts , ia
retou r des J u if s , la n aissan ce d u d iv in E m m a­ fa m liie ro y a ie , to u s a u r o n t à so u ffrir. — D ies q u i
n u e l E t ce tte naissance, q u o iq u e si ta rd iv e , n ’en n o n v en e ru n t... J u d a a v a it eu ce p en d an t b e a u ­
éta it pas m oins u n ex ce lle n t « sig n e » p ou r A ch a z co u p à s o u ffrir d epu is le schism e des d ix trib u s
et p o u r le peuple e n tie r , dans les circo n stan ces ( a d ieb u s s e p a r a tio n is ...). C f. I I I R eg. x r v , 25
présentes, p u isq u ’il le u r an n o n ça it q ue Jéh o va h et ss. ; x v , 6, 16 e t ss. ; I V R e g . v m , 20 e t s s .,
n’o u b lia it p oin t ses a n tiq u es prom esses, au x q u elles 28 e t ss.; ix , 27 e t ss. ; x r , 1 e t ss.; x i i , 17-18, etc.
é ta it fo rcém en t ra tta ch é e la p réserva tio n de la — C u m rege A s s y r io r u m . D ans l’h é b re u , la p ar­
fam ilie de D av id e t d e la natio n th é o cra tiq u e . ticu le ’ e( n’e st p as u n e p réposition , m ais le sign e
Q uant s u m ode m e rv e ille u x de la n aissa n ce, ii d e l’a c c u s a tif: i lf a u t d o n o tr a d u ir e : « (A d d u c e t
co n ven ait fo rt bien aussi p o u r ra ssu rer ies J u ifs D om in u s...) regem A ss y rio ru m . » C e n’est pas sans
504 ls. VIT 18-25

18. E t erit in die illa : sibilabit Do- i s . En ce jo u r-là , le Seigneur appel­


minus muscæ quæ est in extremo flumi­ lera d’un coup de sifflet la mouche qui
num Æ g y p ti, et api quæ est in terra est à l’extrémité des fleuves de l’E gypte,
Assur ; et l’abeille qui est au pays d’Assur ;
19. et venient, et requiescent omnes 19. et elles viendront, et elles se pose­
in torrentibus vallium, et in cavernis pe­ ront dans les torrents des vallées, et dans
trarum, et in omnibus frutetis, et in uni­ les creux des rochers, sur tous les arbris­
versis foraminibus. seaux , et dans tous les trous.
20. I a die illa radet Dominus in nova­ 20. En ce joui - là le Seigneur rasera,
cula conducta, in his qui trans flumen avec un rasoir pris à louage, avec ceux
sunt, in rege Assyriorum , caput et pilos qui sont au delà du fleuve, avec le roi
pedum, et barbam universam. des Assyriens, la tête, le poil des pieds,
et toute là barbe.
21. E t erit in die illa : nutriet homo 21. En ce jo u r-là , chacun nourrira
vaccam boum, et duas oves, une vache et deux brebis,
22. et præ ubertate lactis comedet bu­ 22. et le lait sera si abondant qu’on
tyrum ; butyrum enim et mei manduca­ mangera du beurre ; car quiconque sera
bit omnis qui relictus fuerit in medio demeuré dans le pays se nourrira de
terræ. beurre et de miel.
23. E t erit in die illa : omnis locus 23. En ce jo u r-là , tout lieu où il y
ubi fuerint mille vites, mille argenteis, avait eu mille pieds de vigne, valant
in spinas et in vepres erunt. mille pièces d’argent, sera livré aux
ronces et aux épines.
24. Cum sagittis et arcu ingredientur 24. On y entrera avec les flèches et l’arc,
illuc ; vepres enim et spinæ erunt in uni­ car les ronces et les épines couvriront
versa terra. tout le pays.
25. E t omnes montes qui in sarculo 25. E t toutes les montagnes qui étaient
sarrientur, non veniet illuc terror spina- sarclées et cultivées n’inspireront plus de

em phase que ce co m p lé m e n t, q u o iq u e si c o u r t , cta c o n tie n n e n t u n e allu sio n Iro n iq u e au m arch é


e st re n v o y é ju s q u ’à la fin d’u n e lo n g u e p h r a s e , h o n te u x p a r leq u el A c h a z a v a it c r u s ’a ssu rer à
e t ce u’ e st pas non p lus sans Ironie que D ieu ja m a is les fa v e u rs des A ssy rie n s (n o te du vers. 17).
ch o isit, p our in stru m e n t de ses ve n g ean ces, c e lu i
d o n t A c h a z a v a it ac h e té très ch er l’ allia n ce dé­
fen siv e. C f. II P a r . x x v m , 20 e t ss.
18 -2 0 . In va sio n des É g y p tie n s e t des A ssy rie n s
s u r le te r rito ire de J u d a . — E t e rit in d ie...
B rèv e fo rm u le d’in tr o d u c tio n , que nous re tro u ­
veron s a u x v ers. 21 e t 2 3 ; elle m arq u e ch a q u e
fo ls u n n o u v e a u d e g ré de m alh eu r p o u r les J u ifs .
— S ib ila b it. C f. v , 26b. F a c ilité a v e c la q u elle le
S e ig n e u r co n v o q u era les in stru m en ts de ses v e n ­
ge a n ces. — M u scæ ... et a p i... « L e s É g yp tien s so n t
co m parés à u n essaim de m o u ch e s, e t les A s s y ­
rie n s , p lus p uissan ts, à u n essaim d ’ab eilles. L e
p rop h ète e m p ru n te à ch a q u e p ays l’ Im age q u i
lu i est p rop re. Il y e u t to u jo u rs ab on d an ce de
m ouch es en É g y p t e , e t d ’ab eilles en A ss y rie e t — T r a n s flu m e n : l’ E u p h ra te , q u i e st dans la
d an s les co n trées a v o lsin an te s. » Ces d eu x n ations B ib le le fleu v e p ar an ton om ase.
e n v a h ire n t su ccessivem en t J u d a : la p rem ière sous 21-2 2 . T r is te é ta t au q u el les A ssy rie n s ré d u i­
N échao ( I V R eg . x x m , 29-30 ), la seconde sous ro n t le p ays. — N u tr ie t h om o . L e s ra res h a b i­
S en n ach érib (cf. x x x v i , 1 e t ss.).— I n extrem o f l a ­ ta n ts de J u d a n ’a u ro n t p ou r to u te fo rtu n e qu e
m in u m : le N U , e t ses ca n a n x m u ltip le s du D elta des tr o u p e a u x m esqu in s (.vaccam..., d u a s oves),
(A U . g éo g r., pl. i v e t v ) . — V e n ie n t, et req u ie­ e t p ou r to u te n o u rritu re qu e du la it e t du m iel
scen t... (v e rs. 19). B e lle d escrip tion . Ceb essaim s s a u v a g e (n o te du v ers. 1 5 ) ; c a r ofi ne ré c o lte ra
co u v re n t t o u t , d é v o re n t to u t. — F o r a m in ib u s. p lu s ni vin (v e rs . 2 3-2 4 ), ni cé réales (v e rs. 25).
H ébr. : e t s u r to u s les p â tu ra g e s . — R a d et Do- N éan m o in s la c o n tré e , désorm ais d é s e rte , co n ­
m i n u s ... ( v e r s . 2 0 ). A u tr e an th rop o m o rp h ism e tie n d ra u n e te lle q u a n tité de p â tu r a g e s , qu e le
très h a r d i, p ou r d écrire les d iv in e s v en g ean ces. la it e t la crèm e ab on d ero n t (p ræ uberta te...).
R a s e r q u e lq u ’un , en O rien t, c ’e st le t r a it e r a v e c 2 3 -2 5 . T a b le a u en core plus d ésolan t de la dé-
le d e rn ier m épris. L es m ots tn n o v a cu la c o n d u ­ v d sta tlo n de J u d a . — M ille t'ite s , m ille argen-
Is. V I I I , 1 - 3 .

crainte par leurs ronces et leurs épines, rum et veprium ; et erit, in pascua bovis,
mais elles serviront do pâturages aux et iu conculcatiouem pecoris.
boeufs, et les troupeaux les fouleront.

C H A P I T R E VIII

1. Le Seigneur me dit : Prends un | 1. Et dixit Dominus ad me : Su me


grand livre, et écris dedans, en carac­ tibi librum grandem , et scribe in eo
tères lisibles : H âtez-vous de saisir les stylo hominis : Velociter spolia detrahe,
dépouilles, pillez promptement. cito prædare.
2 E t je pris des témoins fidèles, le 2. E t adhibui mihi testes fideles, Uriam
prêtre Urie, et Zacliarie, fils de Bara- sacerdotem, et Zachariam , filium Ba-
eliie ; rachiæ ;
3. et je m’approchai de la prophétesse, 3. et accessi ad prophetissam, et con­
et elle conçut et enfanta un fils. Alors cepit, et peperit filium. Et dixit Domi-

teis. C .- à - d . m ille s lc le s ; u n s le le , ou 2 fr. 8 3, | qu o iqu e ce lu i-ci fû t ég a le m e n t « fils de B a ra ch ie *


p o u r ch a q u e eep. — C u m s a g ittis et a reu . Les (cf. Z a ch . i, 1). L e prop h ète Z a ch arie v iv a it p lu ­
v ig n es fécon d es sero n t tran sfo rm ée s en fo u rré s sieu rs siècles après efctte époque.
d ’épines, où l’on v ien d ra fa ire la ch asse a u x bêtes 3 - 4 . L e second sig n e. — P r o p h etissa m . H ébr.:
fa u v es. C f. IV R eg. x v n , 2 5 -2 6 . — N o n v en iet ! n 'b iy a h . Ce nom n ’é ta n t e m p loyé dans la Bible
illu c ... L e s co llin es si fe rtile s de
J u d a n ’a u ro n t p lu s leu rs h aies
d'épin es p ou r les p r o t é g e r , ca r
to u t a u r a é té d év asté. Selon
d ’a u tr e s , l’bébreu s ig n ifie ra it :
On ne v ien d ra plus s u r ces m on­
ta g n e s , p ar cra in te des ronces et
des ép in e sq u i les au ro n t en va h ies.
4° D eu x sign es du p roch ain
accom plissem ent de la p rop h étie
re lative à la d éfa ite des rois co n ­
fédérés. V I I I , 1 - 4 .
C n a p . V I I I . — 1 - 2 . L e p re­
m ier sign e. — E t d i x i t . . . T rè s
peu de tem p s ap rès l’o racle de la
V ie rge et d’ E m m an u el. — L i ­
brum . H ébr. : une ta b le tte . G ra n ­
d e m , afin d ’a ttir e r l ’a tte n tio n .
— S ty lo h o m in is. L itté r a le m e n t
dans l’h ébreu : a v e c un b u rin
d ’h o m m e, c . - à - d . en ca ra ctères
o rd in aires, fa c ile s à lire (cf. H ab.
i i , 2 ) , p ar opposition à de p etits
caractères q ue les le ttré s seuls
au raien t pu d éch iffrer. — V elo ­
c ite r ... p ræ d a re. D ans l ’h ébreu :
M âher s â lâ l h âs baz; « acceleran t
spo lia, fe stin a t præ d a. » P h ra se
m y s té rie u s e , d o n t le sens sera eliassa u t a v e c l ’arc. (T o m b ea u de B è n i-H a s s a n .)
bientôt élu cid é ( v e r s . 3 e t 4 ).
— A d h i b u i ... t e s t e s ...: p our fa ire d û m en t co n ­ 1 h éb ra ïq u e qu e p ou r d é sig n e r des prophétesses
sta ter q u e ce tte p réd ictio n a v a it eu lieu a v a n t p rop rem en t d ite s , il est p rob able q u e la fem m e
l’événem ent au q u el elle se rapp orte. — U ria m d ’ Isaïe a v a it r e ç u , elle a u s s i, des ré v é la tio n s
sacerdotem . L e m ê m e , p e u t - ê t r e , qui se p rê ta d ivin es. — A ccelera ... p ræ d a ri. D ans l’ h ébreu :
tris te m e n t, dans la s u it e , à l’acco m plissem en t M â h er ëâ lâl, b a z ; Id en tiqu em en t com m e
des desseins id o lâ triq u es d ’A c h a z . Cf. I V R eg. au v e rs. 1. L e second fils d’ Isaïe d e v a it donc
x v i , 10 e t ss. — Z a c h a r ia m . Sans d o u te ce lu i ê t r e , com m e le p re m ie r ( c f . v t t , 3 ) , un s y m ­
que nous avons v u sain tem en t a c tif p en d a n t le bole v iv a n t de l’a v e n ir ; m ais un sym bole en ­
règn e d’É z é cb ia s (II P a r. x x i x , 13 ). Il n ’a rie n | tiè re m e n t c o n so la n t, sans m élange de tristesses.
de com m un a v e c le p etit p rop h ète de m êm e nom , I — A n te q u a m s c ia t ... D ieu e x p liq u e & Isaïe lij
C o m m e n t. V. 20
soé ls. V I I I , 4 -7 .

nus ad me : Voca nomen ejus : Accelera le Seigneur me dit : Donnc-lui pour


spolia detrahere, festina prædari ; noms : H âtez-vous de saisir les dé­
pouilles, pillez promptement;
4. quia antequam sciat puer vocare 4. car avant que l ’enfant sache nom­
patrem suum et matrem suam, aufere­ mer son père et sa mère, la puissance
tur fortitudo Dam asci, et spolia Sam a­ de Damas et les dépouilles de Samariç
riae, coram rege Assyriorum. seront emportées devant le roi des A ssy­
riens. N
5. E t adjecit Dominus loqui ad me 5. Le Seigneur me parla encore, et me
adhuc, dicens : dit :
6. Pro eo quod abjecit populus iste 6. Parce que ce peuple a rejeté les
aquas Siloe, quæ vadunt cum silentio, et eaux de Siloé, qui coulent en silence,
assumpsit magis Rasin, et filium Rome- et qu’il a préféré s’appuyer sur Rasin et
liæ, sur le fils de Romélie,
7. propter hoc ecce Dominus adducet 7. le Seigneur amènera sur lui les
super eos aquas fluminis fortes et mul­ puissantes et grandes eaux du fleuve, le
tas, regem A s^ rioru m , et omnem glo­ roi des Assyriens avec toute sa gloire ; il
riam ejus; et ascendet super omnes ri­ montera de tous côtés au-dessus de son
vos ejus, et fluet super universas ripas lit, et il débordera sur toutes ses rives,
ejus ;

nom q u ’ il lu i a v a it fa it d o n n er à son fils. — p ar des ré se rv o irs creu sés d an s le roc, sous r e m ­


V o ca re p a tr e m ... L ’h ébreu d it , en term es très p lacem en t de l’ancien tem ple. V o y e z Y A tl. géogr.,
p itto resq u es : ( A v a n t q u e l’en fa n t sach e) c r ie r : pl. x î v e t x v . E lle s y m b o lis a it les bén éd iction s
M on père ( ’d b i)I e t , M a m ère C lm m i) 1 P a r co n ­ q u i s’éch a p p aien t du san ctu a ire th é o c r a tiq u e ,
s é q u e n t, d an s peu de m o is , p u isqu e ce sont là p ou r se rép an d re s u r to n te la n atio n Juive. —
les m ots q u e les en fa n ts ap p re n n e n t to u t d ’ab ord V a d u n t cu m s ile n tio . C .- à - d . d o u ce m e n t, h u m ­
à b é g a y e r. — F o r titu d o (m ie u x : la ric h e s se ) blem en t, san s fra ca s. « L e s e a u x sacrées de Siloé,
D a m a s c i..., S a m a r iæ . V o ilà d o nc les d eu x cités q u i s o rta ie n t de la m on tagn e sain te, p ara issaie n t
a u x q u e lle s d’ab on d an tes d épo uilles sero n t p ro ­ p a u v re s e t sans g lo ire lo rsq u ’on les co m p a ra it à
ch a in em en t e n le v é e s , e t c ’e st le roi d ’A ss y rie l’A b a n a e t au P h a rp h a r de la S y rie (A tl. géogr.,
( coram reg e...) q u i s’en en ric h ira . T é g la th p h a - pl. v u e t x ) , e t au J o u rd a in d ’É p h ra ïm ; co m ­
la s a r c o n q u it, en effet, D am as e t la S yrie , et p r it bien p in s en com paraison de l ’E u p h ra te e t du
au roi de S am arle to u te la p a rtie de son t e r r i­ T ig r e I » — A s s u m p s it m a g is R a s i n . . . H é b r .:
to ire situ ée à l’e s t du J o u rd a in , a v e c une p a rtie e t se ré jo u it a v e c R a sin e t le flls de R o m élie.
de ses p rov in ces cisjo rd a n len n es.C f. IV Reg. x v , 29, A u lie u de m e ttre son bo n h eu r dans J é h o va h
e t x v i , 9. e t dans É z é c h ia s, son re p ré se n ta n t lé g itim e . Ce
rep ro ch e s’ adresse s u rto u t a u x trib u s schisin a-
$ II.— L e s co n so la tio n s q u ’ E m m a n u e l p ro cu re ra
tlq u es, q u i a v a ie n t alors P h acée p ou r roi, e t qu i
à ses a m is fid èles. V I I I , 5 — I X , 7.
a v a ie n t fa it allia n ce a v e c les S y rie n s (cf. v u , 1
Cet o racle r e p r e n d , p ou r le d évelopp er, ce lu i e t s s .) ; m ais J u d a aussi a v a it cessé en g ra n d e
d u p ara grap h e q u i p récèd e. « En p révisio n de p a rtie de se co m plaire d an s son D ieu , e t v e n a it
la p ério d e d’an go isse q u i v a s’o u v rir, Isaïe e x h o rte de co n c lu re u n e allia n ce a v e c les A ss y rie n s, ses
e t console son p euple ; 11 ch erch e à to u rn e r ses pires en nem is ( c f . IV R eg. x v i , 7 e t ss. ) : les
re g a rd s v ers le ré d e m p teu r d o n t il lu i d ép ein t d eu x ro yau m es a lla ie n t d o nc su b ir le m êm e c h â ­
le g lo r ie u x rè g n e , é c la ta n t so udain com m e u n e tim e n t.— P rop ter hoc ccce (m ots très a ccen tu és)...
cé leste lu m ière au sein des p lus profondes t é ­ a d d u cet... L a p u n itio n e st d ’ab ord ex p rim é e en
n èbres. ® term es figu rés : a q u a s fl u m in is , c .- à - d . les e a u x
1® P ro ch a in e et e ffro ya b le in v asio n d e s 'A s s y - de l ’ E u p h ra te , q u i so n t terrib les au m om en t de
rien s s u r le sol de J u d a . V I I I , 5 -8 . ses in o n d ation s an n u e lle s , au p rin tem p s e t en
5. F o rm u le d’ in tro d u ctio n : E t a d je c it ... é t é , lo rsq u e les n eiges de l’A rm é n ie se m e tte n t
C f. v u , 10. à fo n d re. C f. J e r. x i . v n , 2. F ortes et m u lta s :
6 -8 . L a fa u te e t Bon ch â tim en t. — r o p u lu s p a r opposition a u x e a u x silen cieu ses e t calm es
iste . C f. v i, 9, e t la note. D ’ap rès le co n te x te , ces de Siloé (v e rs. 6). — Reg em A s s y r io r u m . E x p li­
m o ts d é sign en t to u t d’ab ord le ro ya u m e sch is- cation de la figure, qu i re p a ra ît n éanm oins p resqu e
m atiq u e des d ix tr ib u s ; m ais ils c o n v ie n n en t im m é d iate m e n t d an s u n e f o r t b e lle d escrip tion :
é g a lem en t à ce lu i de J u d a . — A b je c it ... a q u a s et ascendet su p er... riv os... (v e rs. 7b-8). — E t ib it
SUoe. V o y e z un e pensée an a lo g u e dans J é ré m ie , p er J u d a m ... L e ro yau m e d’É p h raïm sera e n tiè ­
x v n , 13. L a p iscin e d e S ilo é (h é b r., S ilo a i)) est rem en t re n v e rsé p a r ce tte in on d ation ; ce lu i de
situ ée à l’e n tré e de la v allé e de T y ro p é o n , au J u d a a u ra b eau co u p à so u ffrir, m ais il sera sau v é,
sud - e st de Jéru sa lem ; elle reço it ses e a u x de la du m oins a ctu e lle m e n t, p ar le d iv in E m m an u el.
fo n ta in e d ite de la V ie r g e , q u ’on ren co n tre un — U sque a d c o llu m . C om p araison trè s e x p re s ­
p eu p lus au n ord, e t q u i e st elle-m êm e alim en tée sive : le p é ril e st bien g ra n d , lo rsq u ’on e st p longé
La piscine de S ilo .
303 Is. V I I I , 8-14.
8. et ibit ]ici Judam , inundans, et 8. et il pénétrera dans Juda, inondant ct
transiens usque ad collum veniet. Et erit se répandant, jusqu’à cequ’onait d e l’eau
extensio alarum ejus implens latitudi­ jusqu’au cou. Il déploiera ses ailes et
nem teiræ tuæ, o Emmanuel! remplira l ’étendue de votre pays, ô Em­
manuel.
9. Congregamini, populi, et vincimini ; 9. Assem blez -vous, peuples, et vous
et audite, universae procul terræ ; con­ serez vaincus; écoutez, vous tous, pays
fortam ini, et vincim ini; accingite vos, éloignés; réunissez vos forces, et vous
et vincimini ; serez vaincus; prenez vos armes, et vous
serez vaincus ;
10. inite consilium, et dissipabitur; 10. formez des desseins, et ils seront
loquimini verbum, et non fiet, quia no- dissipés; donnez des ordres, et ils ne
biscum Deus. s’exécuteront p a s , car Dieu est avec
nous.
11. Hæc enim ait Dominus ad me, sic­ 11. Car ainsi m’a parlé le Seigneur
ut in manu forti erudivit m e, ne irem me tenant de sa main puissante, et
in via populi hujus, dicens : m’avertissant de ne pas marcher dans
la voie de ce peuple, en disant :
12.*Non dicatis : Conjuratio; omnia 12. Ne dites point : Conjuration ; car
enim quæ loquitur populus iste, conju­ tout ce que dit ce peuple est conjuration ;
ratio est; et timorem ejus ne tim eatis, ne craignez pas ce qu’il craint, et ne
neque paveatis; vous épouvantez pas ;
13. Dominum exercituum ipsum san­ 13. mais sanctifiez le Seigneur des
ctificate; ipse pavor vester, et ipse terror armées ; qu’il soit lui - même votre crainte
vester ;p et votre terreur,
14. et erit vobis in sanctificationem; 14. et il deviendra votre sanctifica­
in lapidem autem offensionis, et in pe­ tion ; et il sera une pierre d’achoppe­
tram scandali, duabus domibus Israel; ment et une pierre de scandale pour les
in laqueum et in ruinam habitantibus deux maisons d’Isra ë l, un piège et un
Jérusalem. sujet de ruine pour les habitants de Jéru­
salem.

ju s q u ’au cou d ans un fleu ve débord é e t rapid e. 1 1 - 1 6 . V ig o u re u x p e tit o racle à l ’adresse des
— E x te n sio a la r u m e ju s ; les m asses d 'eau qui J u ifs reb elles à D ieu . — S icu t in m a n u ... D ans
se d éta ch en t, com m e des ailes, du c o u ra n t p rin ­ le te x te o rig in a l, ces m ots fo n t encore p a rtie de
cip al , e t q u i e n va h issen t au loin la co n trée. — l’In tro d u ctio n H æ c e u im a it..., e t m arq u e n t l’é­
0 E m m a n u e l! A p o stro p h e ém ou v an te, e t appel n e rg ie a v e c laqu elle la ré v é la tio n q u i s u it a v a it
au réd em p teu r p rom is (cf. v u , 14), p o u r o b ten ir re te n ti a u x o reilles d’ Isaïe. L itté r a le m e n t : C ar
de lu i un p ro m p t secours. On lu i p arle com m e le S e ig n e u r m ’a p arlé a v e c u n e m ain ro bu ste, e t
au v ra i m a ître d u p ays ( ter ra in tu a m ). Isaïe le m ’a en seign é qu e je n e dois p as a lle r... — F i a
contem p le de n o u vea u com m e s’ il v iv a it d éjà au p o p u li h u ju s : les sen tim en ts Irré lig ie u x e t c h a r­
m ilieu de son peuple. nels du peuple d égén éré. — N o n d ic a tis . I c i
2° E m m an u el, to u t à la fo ls sa u v e u r des J u ifs com m ence l’allo cu tio n d iv in e . E lle s’ad resse à
e t p ierre d’ach op p em en t p ou r e u x . V I II , 9 - 1 6 . Isaïe e t au p e tit ce rcle d es v r a is ad o ra te u rs de
9 -10 . Défi p orté a u x n atio n s païennes. A u J é h o v a h . L a m eilleu re tr a d u ctio n de l ’h ébreu
s o u v en ir d 'E m m a n u e l, le c r i d’an go isse d u p ro ­ p a r a ît ê tre : N e d ites pas, T ra h iso n (c o n ju r a tio ),
p h ète se ch a n g e to u t à coup en cri de jo ie et au s u je t de to u t ce q u i fa it d ire à ce p e u p le ,
de triom p h e. — C o n g reg a m in i. De m êm e les L X X T ra h iso n . L a fo u le ap p e la it tra ître s les horèm es
et le T a rg u m . Selon d ’a u t r e s , i’ h ébren s ig n ifie ­ q n l é ta le n t d em eu rés fidèles à J é h o v a h , e t qu i
r a it : T ro u b lez-vo u s. Que les païens des alen to u rs b lâm aie n t com m e u n e In iq u ité l ’allia n ce co n clu e
e t des p ays lo in tain s s’u n issen t co n tre J u d a , s’ils a v e c les A s s y r ie n s .— T im o r e m ... n e . .. N e p a r­
le v e u le n t ; ce sera p ou r se fa ir e v a in c re : v in ­ ta g e z pas les v ain e s te r re u rs du peuple ( e ju s ).
c i m in i ; h é b r., so y ez brisés. La trip le rép étitio n A llu sio n à la c r a in te si v iv e q u ’in s p ira ie n t R asln
de ce v e rb e e st d’ un fo r t bel effet. — C o rto rta - e t P h acée. C f. v n , 1 e t ss. — D o m in u m ... s a n ­
in in i, a ccin g ite vos. L ’ hébreu a d e u x fo ls ! C ei­ ctifica te (v e rs. 13). « C eu x -là le sa n c tifia ie n t q u i,
g n e z - v o u s (d e vos g la iv e s ). — L o q u im in i ver­ en se fia n t à sa paro le, m a n ife sta ie n t le u r foi en
bum : u n a r rê t de m in e co n tre le p euple de sa p e rp é tu e lle sain te té , de q u e lq u e d an g e r q u ’ ils
D ieu. — Q u ia n o b ls cu m D eus. H ébr. : p arce que fu s s e n t en to u rés. » — E t erit... i n sa n c tific a tio ­
’ i m m â n u - 'E l . L e p ro p h ète jo u e a v e c beaucoup n em (v e rs. 14 ). H é b r.: u n san ctu a ire . C .- à - d . u n
d’e s p r it e t d e fo rce s u r le nom d’ E m m an u el, qui asile in v io la b le au tem p s d u m alh e u r. C f. x x v m ,
lu i in spire la p lu s en tière con fian ce. 16. — I n la p id em ... o ffe n sio n is. D o u lo u re u x con-
Is. VITT 15 -2 1. 309
15. Et beaucoup d’entre eux trébu­ 15. E t offendent ex eis plurim i, et ca ­
cheront; ils tomberont et se briseront, dent, et conterentur, et irretientur, et
ils s’engageront dans le filet et seront capientur.
pris.
16. Lie cet oracle, scelle cette révéla­ 16. Liga testimonium, signa legem in
tion parmi mes disciples. discipulis meis.
1 17. J ’attendrai donc le Seigneur qui 17. E t expectabo Dominum qui abs­
cache son visage à la maison de Jacob, condit faciem suam a domo Jacob, et
et je demeurerai dans l ’attente. præstolabor eum.
18. Me voici, moi et les enfants que 18. Ecce ego et pueri mei quos dédit
le Seigneur m’a donnés; nous sommes mihi Dominus in signum et in porten­
un présage pour Israël par l ’ordre du tum Israel, a Domino exercituum qui ha*
Seigneur des armées qui habite sur la bitat in monte Sion.
montagne de Sion.
19. E t lorsqu’ils vous diront : Consul­ 19. E t cum dixerint ad vos : Quærite
tez les magiciens et les devins qui parlent a pythonibus et a divinis qui strident in
tout bas dans leurs enchantements, ré­ incantationibus suis : Numquid non po­
pondez : Le peuple nei consultera-1-il pulus a Deo suo requiret, pro vivis a
pas son D ieu? p a rle-t-o n aux morts en mortuis ?
faveur des vivants?
20. Allons plutôt à la loi et au témoi­ 20. Ad legem magis et ad testimo­
gnage. S’ils ne tiennent point ce langage, nium. Quod si non dixerint juxta ver­
la lumière du matin ne luira pas pour bum hoc, non erit eis matutina lux.
eux.
21. Ils seront errants sur la terre, ils 21. E t transibit per eam , corruet et
tomberont, ils souffriront la faim , et esuriet; et cum esurierit, irascetur, et

traste. Ce passage a été ap p liq u é à N o tre-S e ig n eu r n o m b re u x alors, q u i, a u lie u de se to u rn e r v ers


J é s u s -C h ris t p ar sa in t P ie rre (I P e t r . n , 8) e t J é h o v a h p o u r im p lorer son secours, s’ad ressa ien t
p ar s a in t P a u l (R om . ix , 33). C f. L u c . il, 34, et a u x d ev in s e t a u x sorciers. — P y th o n ib u s . H éb r.:
x x , 1 7 - 1 8 . Ii e s t, en e ffe t, la p ierre an g u ia ire ies n écrom an cien s. — Q u i s tr id e n t i n in c a n ta ­
qui s e rt d’ap p ui a u x bons e t co n tre la q u elle tio n ib u s. Dans l ’h ébreu : « q u i p ip iu n t e t m u s­
vie n n e n t's c b rise r les m éch ants. — D u a b u s d o ­ s ita n t. » A llu s io n iro n iq u e e t p itto re sq u e à la
m ibus... : a u x ro yau m es d’Israël e t do J u d a . — m an ière d o n t ies d evin s rép on d a ien t a u x co n ­
E t offendent... p lu r im i. L it o t e , q u i rep résen te s u lta tio n s q u ’on v e n a it le u r d em an d er ; ils ren ­
une masse énorm e du p euple de D ieu. — Ir r e ­ d a ien t le u r v o ix sourde e t la ré d u isa ie n t à un
tie n tu r : saisis dan s les m ailles du filet v en g eu r. fa ib ie m u rm u re , p o u r im ite r la « v o x e x ig u a »
— L ig a ..., s ig n a ... (v e rs. 16). L e S e ig n e u r ordonn e des m orts. C f. V ir g iie , Æ n ., v i, 4 9 3.— N u m q u id
à Isaïe de m ettre p a r é c r it i’o racie q u i précèd e n on ...? L a n g a g e q u e les J u ifs fe rv e n ts e t fldôies
(testim o n iu m , legem , c . - à - d . les v e rs . 12-15), et d e v ro n t te n ir à ce u x q u i le u r d o n n eron t u n
d ’en faire un p e tit s ach et d û m en t s ce llé , q u ’il con seil si im pie : D ieu n ’est-ii pas ià p o u r fo u rn ir
déposera en tre les m ains de disciples très sûrs. à son p eu ple les lu m ières d o n t ii a besoin ?
C’est ià une m an ière d’ in s is te r s u r sa g ra v ité . P r o v iv is a m o rtu is. A v e c iron ie. E s t - c e donc
3° N écessité d’ o b éir à la loi et de fu ir la su ­ les m orts q u e l’on ira co n su lte r au su je t des
perstition . V I I I , 17-22. v iv a n ts ? — A d legem m a g is ... ( v e r s . 20). Ces
17-18. T ra n s itio n e t in tro d u ctio n . — E t expe- paroles ne so n t pas m oins nobles qu e v ig o u reu ses.
ctabo. C’est Isaïe q u i p arle m ain ten an t en son E lles co n tie n n e n t la d evise de la p artie sain e du
propre nom. I l se r é fu g ie en D ieu a v e c u n e con- , peuple : s’en te n ir à la loi d iv in e . — Q uod s i
fiance a im a n te , ju s q u ’à ce q ue lu ise n t des jo u rs n o n ... M enace lan cée co n tre c e u x q u i re fu se ra ie n t
m eilleurs. — Q ui a bsco n d it fa c ie m ... D ieu a v a it de se co n fo rm er à ce m ot d ’o rd re. — N o n ... m a ­
au trefo is ann on cé q u ’ii a g ir a it ain si, dans sa ju ste tu tin a lu x . A d m ira b le im age. P as d’au rore, c.-à-d.
colère, si son p euple l ’offen sait. C f. D eu t. x x x i , pas d 'esp o ir de v o ir des jo u rs m eilleu rs. — E t
1 7 - 1 8 ; x x x i i , 20, etc. — P u e r i m ei. Ses d eux tra n sib it (vers. 21). D ésolan t ta b lea n de la m isère
fiis , d ’après le c o n t e x t e ; ca r ils lu i a v a ie n t été dans la q u elle to m bera ch acu n des coupables. Iis
v raim en t donn és com m e des p rop h éties v iv a n te s : seron t erra u ts dans le p ays ( p e r c a m ) e t so u f­
in sig n u m et in p o rten tu m . II é ta it lu i-m ê m e friro n t terrib lem en t de la faim (et csu r ie t) ; puis,
nn sign e p ou r son p euple, s o it p a r son nom (cf. i, le c œ u r plein d ’u n e h ain e s a c riiè g e , iis m au d i­
1 , et ia n o te ), so it p ar sa p réd ica tio n . — Q ui ro n t le u r roi c é le s te , q u ’ ils accu seron t Je los
h a b ita t... Le Dieu de l ’a llia n ce h a b ita it sans cesse a v o ir p ion gés dans la détresse. — S u sp ic ie t s u r ­
au m ilieu de ses su jets. su m et a<l terra m . Iis re g a rd e ro n t dans to u tes
19 -2 2 . G ra ve in stru ctio n . — C u m d ix e r in t. les d irectio n s p o u r ch erch er du secours, m ais en
A savo ir, ceu x des J u ifs , m alheureusom en t trop vain : ecce trib u la tio et lenebrw ... « N u it te rrib le
310 Is. VITI, 22 — IX, 3.
m aledicet regi ruo . ©t Deo su o , et sus­
lorsqu’ils auront faim ils s’irriteront, et
p iciet sursum , ils maudiront leur roi et leur Dieu, ils
tourneront les yeux en haut,
22. et ad terram intuebitur; et ecce 22. et ils regarderont la terre, et ils
tribulatio et tenebræ, dissolutio et an­ ne verront qu’affliction et ténèbres, qu'a­
gustia , et caligo persequens, et non po­ battement et angoisse, et que nuée
terit avolare de angustia sua. sombre les poursuivant, et ils ne pour­
ront pas échapper à leur angoisse.

C HAPI T RE IX

1. Primo tempore alleviata est terra 1. Au temps passé le pays de Zabulon


Zabulon et terra Nephthali ; et novis­ et le pays de Nephthali ont été humiliés,
simo aggravata est via maris trans Jor­ et au temps à venir, la route de la mer,
danem Galilæ æ gentium. au delà du Jourdain, la Galilée des
nations, seront couvertes de gloire.
2. Populus, qui ambulabat in tenebris, 2. Le peuple qui marchait dans les
vidit lucem magnam ; habitantibuç in re­ ténèbres a vu une grande lumière; sur
gione umbræ mortis, lux orta est eis. ceux qui habitaient dans la région de
l’ombre de la mort, une lumière s’est
levée.
3. M ultiplicasti gentem , et non ma- 3. Vous avez multiplié le peuple dont
gnificasti lætitiam. Lætabuntur coram vous n’aviez point augmenté la joie. Ils

de d ésesp o ir, » d u ra n t la q u elle les m éch an ts ne d a n em e t G a li ’x æ g e n tiu m sont à peu près sy n o ­


v e rro n t pas b rille r la m oind re lu e u r d’ espéran ce. n ym es, e t d ésign en t, à elles to u tes, la P a le stin e
P etites n u an ces d an s l’ h ébreu : E t v o ic i, il y sep ten trio n a le. L e d e u x p rem ières rep résen ten t
a u r a d é tre ss e , e t o b s c u r ité , e t som bre d’a n ­ le te r rito ire des tr ib u s de Z abu lon e t de N ep h ­
g o is s e , e t tén èb re s éten d u es a u lo in . C ’e st la th a li. P a r « ch em in de la m er » il fa u t en ten d re
p ério d e des in vasio n s assyrien n es qui est a in si le d is tr ic t s itu é à l’ ouest du la c de T ib é ria d e .
d écrite. — E t n o n p o te r it a vola re... D’ après l’h é ­ « A u d elà du J o u rd a in , » c ’est ici le n ord de la
breu, ces m ots a p p a rtie n n e n t a u v e rs e t su iv a n t, P a le s tin e tran sjo rd an ie n n e . E n fin la « G alilée
e t o n t une s ig n ificatio n d ifféren te, ca r ils in tro ­ (h éb r.: geU l, ce rcle , d is tr ic t) des G e n tils » é ta it
d u ise n t la d escrip tio n d u b onh eur des tem ps s itu ée du c é té de la P h én icie, e t elle p o rta it ce
m essianiques ( ix , 1 e t ss.). L itté r a le m e n t : M ais nom p arce qu ’ u n e p a rtie con sid érable de sa po­
Il n ’y a p lus de tén èb res p o u r le p a y s qui a été p u latio n é ta it p aïen n e. V o y e z V A tl. géogr., pl. v u
d ans l ’an go isse. Il e st d o nc p ré d it q u e la P a le s ­ e t x . T o u te la régio n ain si d écrite a y a n t eu ou
tin e , ap rès a v o ir été o pp rim ée e t ra v a g é e p ar d e v a n t a v o ir p lu s p a rticu liè re m e n t à so u ffrir des
l’ ennem i, resp irera en p a ix e t jo u ira d ’un b on h eur Invasion s assyrien n es, on lui p ré d it qu e le M essie
com plet. lu i a p p ortera des bén éd ictio n s spéciales, q u i com ­
4« L e règn e d’ E m m an u el. I X , 1 - 7 . p en sero n t le u rs m a u x .— P o p u lu s q u i... « L e ce rcle
C r t A r . I X . — 1 - 5 . L a lu m ière ap p ortée p a r le de la v isio n du p ro p h ète s’ é te n d , » c a r il est
M essie. M agn ifiqu e co n tra ste a v e c le ta b le a u q u i m a in te n a n t q u estio n d’ Israë l to u t e n tie r. — I n
p récèd e. D ans l’ h é b re u , le v ers. 1 e st ra tta c h é ten ebris : dans les tén èb res d u m alh eu r. C f. v in ,
au ch ap. v m . — P r im o tem pore. A u x époques 20, 22. — I n reg ion e u m b ræ m o rtis : dans le
p lus an cienn es de l’h isto ire d’I s r a ë l, p ar oppo­ s é jo u r des m o rts , q u i e st le lieu té n é b re u x p ar
sition a u x tem ps g lo rie u x d o nt v a p a rle r le pro­ excellen ce. C f. Ps. x x t i, 4, etc. — V id it lu cem ...,
p h è te. — A lle v i a t a .. ., a gg ra v a ta e s t ... Il fa u t l u x orta ... G ra n d e em phase dans ces m ots. V o ici
n écessa irem e n t d onn er à ces d eu x v erb es le sens q u e la co n d ition d ’Israël est to ta le m e n t tra n s ­
de ce u x q u i le u r co rresp o n d en t d an s le te x te fo rm é e ; c ’est le jo u r p a r fa it, la p leine lu m iè re ,
p r im itif; a u tre m e n t, ils e x p rim e ra ie n t le con­ ap rès les p lu s affreu ses tén èbres. S a in t M a tth ieu ,
tra ire de la p ensée d’ Isaïe : A u p rem ier tem ps iv , 13 e t s s ., ap p liqu e d ire cte m e n t ce p assage à
( D i e u ) a c o u v e r t d ’opp robre ( p a r co n s é q u e n t, J é s u s - C h r is t , q u i ap p o rta u n e si b rilla n te lu ­
€ le v is , v ilis fa c ta e st ») la te r re de Zabulon ..., m ière a u x h a b ita n ts de la G alilée, lo rsqu ’il v in t
e t au d e rn ie r te m p s , il a co u v e rt de g lo ire é ta b lir à C aph arnaü m le ce n tre de sa p ré d ica ­
(« g r a v is , glo rio sa fa c ta e s t ») le ch em in de la tion ; le T a lm u d l’ a com pris de la m êm e m anière,
m e r . . . — L ’ expression n o v is s im o (e n h é b re u , c a r il en d é d u it qu e « le M essie sera m an ifesté
h â 'a h a rô n ) rep résen te l ’ère m essian ique. C f. n , 2, en G alilée ». — M u ltip lic a s ti g en tem ... (vers. 3).
e t le com m en taire. — Les cinq lo cu tio n s terra L 'h u m b le re ste d’ Is ra ë l, si so u v e n t m entionné
Z a bu lon , btrra N e p h th a li, v ia m a r is , tra n s J o r ­ p ar Isaïe ( v , 1 3 ; VU, 17-22, e tc .), d e v ie n d ra une
Is. IX, 4-7. 311
se réjouiront devant vous, comme 011 se te, sicut qui lætantur in messe, sicut
réjouit à la moisson, et comme les vain­ exultant victores capta præda, quauilo
queurs tressaillent d’allégresse lorsqu’ils dividiwit spolia.
ont pillé l’ennemi, et qu’ils partagent le
butin.
4. Car le joug qui pesait sur lu i, la 4. Jugum enim oneris ejus, et virgam
verge qui déchirait son dos, et le sceptre humeri ejus, et sceptrum exactoris ejus
de celui qui l’opprimait, vous les avez superasti, sicut in die Madian.
brisés, comme à la journée de Madian.
•5. Car toutes les dépouilles remportées 5. Quia omnis violenta prædatio cum
avec violence et dans le tumulte, et les tumultu, et vestimentum mixtum san­
vêtements souillés de sang seront mis guine, erit in combustionem, et cibus
au feu, et deviendront la pâture de la ignis.
flamme.
6. Car un petit enfant nous est né, et 6. Parvulus enim natus est nobis, et
un fils nous a été donné ; il portera sur filius datus est nobis; et factus est prin­
son épaule la marque de sa principauté; cipatus super humerum ejus; et voca­
et il sera appelé Adm irable, Conseiller, bitur nomen ejus Adm irabilis, Consi­
Ifieu, Fort, Père du siècle futur, Prince liarius, Deus, Fortis, Pater futuri sæculi,
de la paix. Princeps pacis.
7. Son empire s’étendra de plus en 7. Multiplicabitur ejus imperium, et
plus, et la paix n’aura pas de fin ; il paeis non erit tinis ; super solium David,

nation nom breuse e t p u issa n te. — E t n o n ... læ ti- g u e rre d isp a ra ît d u ro y au m e m essian iqu e. »
tia m . L ’ hébreu d it au co n tra ire , d ’après ia n ote Cf. 11 , 4 ; E z. x x x i x , 9 ; Z a cb . î x , 10, eto.
m arginale (ie q 'r l) à la q u elle se so n t conform és 6 - 7 . L a n aissan ce e t ia ro y a u té d ’ E m m an u el,
ies L X X e t le sy ria q u e : T u m u ltip lies la nation, sources de ce tte lu m iè re e t de to u t ce bon h eur.
tu lu i prépares u n e g ra n d e joie. L a ieçon ad op ­ « H ym n e de N oël » m a g n ifiq u e , ch a n té p lus de
tée p ar la V u lg a te (le k 'tib ) n ’a de sens dan s ce sep t ce n t tre n te an s a v a n t la n aissan ce du C h rist.
passage q ue si l’o n tr a d u it : T u m u ltip lies ia na­ — P a r v u lu s ... L a p a rticu le en im ra tta ch e à ia
tion à laqu elle tu n ’a v a is pas acco rd é u n e g ra n d e n aissan ce de l’ E n fa n t les h e u re u x évén em en ts q u i
Joie (iito te p o u r sig n ifier : la n atio n q ue tu av a is v ie n n e n t d ’ê tre d é crits (vers. 1-6), e t c e t e n fa n t,
a b reu vée d ’ép euves). S u r ia m u ltip lica tio n m er­ a c c u e illi a v e c ta n t d’a m o u r e t de Joie, n e diffère
veilleuse du peuple de D ie u , v o y e z x x n , 1 6 , c e r ta in e m e n t pas d ’ E m m a n u e l, d u M essie, dont
18-19 ; J e r. x x x i, 27 ; E z . x x x v i , 1 1, e tc . — L æ - le p rop h ète an n o n ça it n a g u è re ( v u , 14) ia co n ­
ta b u n tu r co ra m te... D é ta il to u c h a n t : le u r bon ­ cep tion m iracu le u se : ie co n te x te ne p e rm e t pas -
h eu r est très s a in t , e t « dépend do ia présence le m oind re d o u te s u r ce p oin t. N a tu s est e t d a ­
de Jéh o va h » p arm i e u x . — I n m esse, sicu t tu s est so n t des p r é té rits p rop h étiq u es. L e p ro ­
v icto res.. . L a joie de la m oisson a été de to u t n om n ob is e s t trè s fo rte m e n t acce n tu é : ie d iv in
tem ps p ro v e rb ia le (c f. P s. cxxv, 6, et J e r . x l v d i , E n fa n t d e v a it ré e lle m e n t n a ître p ou r Israël et
33, eto.)j celle de la v icto ire est p lu s g ra n d e en core p o u r to u s les hom m es. — F a ctu s est p r in c ip a ­
( c f . u n , 1 2 , Ju d . v , 30; P s . l x v i i , 1 3 ; c x v m , tu s... G lorieu se én u m ératio n des a ttr ib u ts e t dos
162). — J u g u m ... on eris... (v e rs. 4). H ébraïsm e : nom s d’ E m m an u el. II sera ie ro i du m onde e n tier.
ie Joug p esan t que ies enn em is du peuple de C f. P s. l x x i , 8 e t ss. ; M ich . v , 3-5, e tc. — S u p er
D ieu ( e j u s ) , e t spécialem ent les A s s y r ie n s , lu i h u m e r u m eju s. E x p re ssio n figu ré e . L e p o u v o ir
av a ien t Imposé. — V ir g a m h u m e r l. A u tre h é­ é ta it r e g a rd é à bon d ro it com m e u n fard e au ;
braïsm e ; ie bâton q u i a v a it fra p p é cru eiiem en t c ’e st p o u rq u o i les g ra n d s d ig n ita ire s de i’ É ta t
ie dos des Israélites. — S cep tru m e x a cto ris. P lu ­ p o rta ie n t p arfo is s u r l ’ép au le les in sign es de ic u r
tô t : la v e rg e d u m aître de co rvées. C f. E x . v , 6, ch a rg e . C f. x x n , 22. — V o ca b itu r n o m en ejus...
es l'A t l. a rc h é o l., p l. x l i x , flg. 6. — S u p er a sti. C inq nom s re m a rq u a b le s, d o n t le n o u v e a u -n é
L ’hébreu d it a v e c p lu s de fo rce : T u as brisé. réa lisera p le in e m e n t la sign ificatio n . — A d m ir a ­
— I n die M a d ia n : le jo u r où G édéon b a tt it ies b ilis : d ’ap rès i ’h é b re u , pélé', à l’a b s tra it, c.-à-d.
M adianites d’un e m an ière m iracu leu se. C f. Ju d . m erveille. — C o n s ilia r iu s : ie co n seiller p a rfa it
v u , 1 et ss. 11 n ’en co û tera pas d a v a n ta g e à e t in fa illib le de ses su jets, au x q u e ls 11 in d iq u era
Jéh o vah p o u r d é tr u ire les b a ta illo n s a s s y rie n s , to u jo u rs ia v o ie ia plus e x cellen te. — Deus /o rtis.
quoique plus red o u ta b les q ue ce u x de M ad ian . Ces d e u x m ots ne d o iv e n t pas ê tre sé p a ré s, ca r
— O m n is v io len ta p r æ d a tio (v e rs . 6). V a r ia n te Ils n’ en fo n t q u ’u n en ré a lité . H ébr. : 'E t gibbôr,
considérable dans i’h ébreu : T o u te ch aussure D ieu fo rt. C f. x , 2 1 ; D cu t. x , 17, e tc. Ce nom
q u ’on p orte dans la m êléo ; c . - à - d . ies bottes e x p liq u e e t com plète ce lu i d’ E m m a n u e !, « Dieu
solides des sold ats. — V e stim en tu m m ix tu m ... : a v e c n ous. » Ii n ’é ta it pas possible d’én oncer la
les tu n iq u es m ilitaires souillées de san g p en d an t d iv in ité du M essie en term es p lu s fo rm e ls , ca r
la com bat. — E r it in co m b u stion em : p arce que le m ot 'E l d ésign e to u jo u rs D ieu dan s les sain ts
la paix régn era désorm ais. « T o u t ap p areil de L iv re s . — r a t e r f u t u r i sæ cu li. L e C h rist gou-
312 Is. IX 8-12.

et super regnum ejus sedebit, ut confir­ s’assiéra sur le trône de D avid, et il


met illud et corroboret in judicio et ju s­ possédera son royaume pour l’affermir et
titia , amodo et usque in sempiternum; le fortifier par le droit et par la justice,
zelus Domini exercituum faciet hoc. dès maintenant et à ja m a is, le zèle du
Seigneur des armées fera ces choses.
8. Verbum misit Dominus in Jacob, et 8. Le Seigneur a envoyé une parole
cecidit in Israel. à Jacob, et elle est tombée sur Israël.
9. E t sciet omnis populus, Epbraim 9. Tout le peuple le saura, Ephraïm
et habitantes Samariam, in superbia et et les habitants de Samarie, qui disent
magnitudine cordis dicentes : dans l’orgueil et dans l’arrogance de
leur cœur :
10. Lateres ceciderunt, sed quadris la ­ 10. Les briques sont tombées, mais
pidibus aedificabimus ; sycomoros succi­ nous bâtirons en pierres de ta ille; ils
derunt, sed cedros immutabimus. ont coupé les sycomores, mais nous
mettrons des cèdres à leur place.
1 1 . E t elevabit Dominus hostes Rasin 11. Le Seigneur suscitera contre Israël
super eum, et inimicos ejus in tumultum les ennemis de Rasin, et il fera venir en
ve rtet, foule ses ennemis,
12. Syriam ab oriente, et Philisthiim 12. les Syriens à l’orient, et les Phi­
ab occidente ; et devorabunt Israel toto listins à l ’occident, et ils dévoreront
ore. In omnibus his non est aversus fu- Israël à pleine bouche. M algré tout cela,

v e m e ra le m onde d’u n e m an ière to u te p atern elle, ex p re ssiv e : la p arole d iv in e est représen tée
e t son règ n e n 'a u ra pas de fin. H ébr. : 'a b i-'a d , com m e u n e cré a tu re v iv a n te . C f. l v , i l ; P s . c i t .
père de‘ l’é te r n ité , c.-à-d. père é te r n e l. — P r in ­ 20; c x l v i , 1 5 ; J e r. i, 9 , etc. — I n Jacob. C .- à - d .
ceps p a c ls. E n core le rôle p acifiq u e du M essie. co n tre J a c o b , si co u p ab le. L e s in terp rètes a d ­
Cf. n , 4, et la n o te ; P s. l x x i , 1, 7 ; M ich. v , 5 , m e tte n t assez gé n é ra le m e n t q u e ce nom e t ce lu i
etc. — L e s L X X o n t sin g u liè re m e n t a lté ré ce à 'Is ra e l d é sig n e n t ici le ro yau m e sch ism atiq u e
p assage, n ’o san t p a s , com m e l’a p ensé sa in t J é ­ des d ix trib u s (co m p. les v e rs. 9 e t ss.). Cepen­
rô m e , en ex p rim er to u te la fo rce. A u lie u des d a n t il n ’est pas possible d’e x clu re en tiè re m e n t
nom s m agn ifiqu es que n o u s venons de lir e , Ils J u d a , q u i é ta it au ssi visé p ar le p résen t o r a c le ,
o n t sim plem en t c e tte p hrase assez o rd in aire : On com m e le m on tre le v ers. 20. — E t cecid it : à la
l ’a p p ellera an ge du g ra n d co n seil, e t J’am èn era i faço n d ’u n poids é c r a s a n t.— E t sciet... L e p eu ple
la p a ix s u r les p rin ce s e t ( j e lu i d o n n e ra i) la c o n n a îtra a lo r s , p a r u n e e x p érien ce fo rc é e , des
6anté. V o y e z K n a b e n b a u e r, h. I. — M u ltip li­ choses q u ’il a v a it a ffe cté de ne p as com pren dre.
c a b it u r ... (v e rs. 7). C’e st l ’ex ten sio n u n iv e rse lle — S a m a r ia m : la c a p ita le du ro yau m e sch ism a­
du ro yau m e d ’E m m a n u e l, ou la c a th o lic ité de tiq u e . C f. v u , 9. — I n s u p e r b ia ... L ’o rg u e il d’É ­
l ’É g lise . C f. P s . n , 8 ; l x x i , 1 1 . — S u p er s o liu m p h ra ïm perce à tr a v e rs to u te son h isto ire ; le
D a v id : co n fo rm ém en t a u x a n tiq u e s prom esses la n g a g e q u i s u it n ’en e 6 tp a s la m oind re d ém on s­
( I I R eg. v u , 14 e t ss.; cf. L u c . i, 32). — JJt co n ­ tr a tio n . — L a teres c e c id e r u n t.. . ( vers. 10 ). L e s
fir m e t illu d ... Ce rè g n e sera é ta b li s u r des bases A ssy rie n s o n t d é tr u it nos m aisons b â tie se n sim ples
in éb ra n la b les e t n’ a u ra Jamais de fin. — I n j u ­ b riq u es ; nou s en co n stru iro n s d’a u tre s en p ierres
d icio ... M oyen p a r lequ el sera p ro d u it un si beau de ta ille { q u a d r is ...) . A u jo u r d ’h u i e n co re , en
résu lta t. Com p. i , 27. — Z e lu s D o m in i... C .- à - d . P a le s tin e , les m alsons du p eu ple so n t h a b itu e l­
l ’am o u r ja lo u x a v e c lequ el J éh o va h p rotège son lem en t co n stru ite s a v e c des briqu es sécbée6 au
peuple p riv ilé g ié . soleil. — Sycom oros. B o is très c o m m u n , sans
g ra n d e so lid ité , qu e l’on rem p lacera p ar des c h a r­
ï I I I . — L a m a in d u S e ig n e u r étendue contre
pentes de cè dre. V o y e z I I I R e g . x , 27, e t Y A tl.
le r o y a u m e sch ism a tiq u e d’ É p h r a ïm . I X , 8 —
d ’ h is t. n a t., p l. x v i i , flg . 6. — E t e le v a b it...
X , 4. (vers. 1 1). L a p u n itio n s u iv r a de p rès la fa u te .
I c i en co re ( c f . v u , 17 e t s s .) , la m en ace s u it H ostes R a s in : les A ss y rie n s, q u i s’em parèren t
de trè s près u n e gran d iose prom esse : a v a n t l'a p ­ de Dam as e t d o n n èren t la m o rt à R asin ( I V R e g .
p aritio n de la splen dide lu m ière ( i x , 2 ) , les té ­ x v i , 9). S u p er e u m : a u -d e s s u s d’É p h ra ïm , qu i
n èbres d ev ie n d ro n t très épaisses e t très som bres. d ev ie n d ra à son to u r la p roie d’A ssu r. — I n
U n re fra in ( i x , 12b, 17*>, 2 1 ; x , 4b ) d iv ise en t u m u lt u m vertet, llé b r . : il e x c ite ra . Le pronom
q u a tre strop h es d 'égale lo n g u e u r ce tte « p rop h é­ eju s d ésign e encore É p h raïm . — S y r ia m .., P h i ­
tie a rtis tiq u e », d o n t la fo rm e e st très d élic a te , li s t h ii m ... (v e rs. 12 ). Ces an cien s e t p erp étu els
très soign ée. I l re p ro d u it une lig n e d éjà citée plue ennem is d ’ Israël l’a tta q u e n t d an s to u te s les di
h a u t ( v , 2 6 ) , à propos des v en g ean ces d e J é ­ rectlo n s ( a b o r ie n te ... occidcnte ; A tla s g éo g r.,
h o va h . pl. v , v i l ) . — D e v o r a b u n t.. . toto ore. M étap h ore
I e P re m iè re stro p h e : É p h raïm c h â tié à cau se tr a g iq u e . — I n o m n ib u s h is... L e re fra in sin istre.
d e son o rg u eil. I X , 8 -1 2 . L a m ain d iv in e ,é te n d u e p ou r fra p p e r en core, in ­
8 -1 2 . V erb u m m is i t . .. P erso n n ification ’ trve v ite lo p eu ple à u n e p rom p te e t sincère pénitence
Is. TX, 13-19.

sa fureur n’est point apaisée, et sa main ror ejus, sed adlmc marins ejus extenta.
est encore étendue.
13. Le peuple n’est pas revenu vers 13. J ’It populus non est reversus ad
celui qui le frappait, et ils n’ont pas perculientem se, et Dominum exerci­
recherché le Seigneur des armées. tuum non inquisierunt.
14. Aussi le Seigneur retranchera en 14. E t disperdet Dominus ab Israel
un seul jour la tête et la queue, celui caput et caudam, incurvantem et. refræ-
qui s’abaisse et celui qui s’élève. nantem, die una.
15. Le vieillard et le personnage véné­ 15. Longævus et honorabilis ipse est
rable sont la tête, et le prophète qui cap u t, et propheta dicens mendacium
enseigne le mensonge est la queue. ipse est cauda.
16. Ceux qui appellent ce peuple heu­ 16. E t erunt qui beatificant populum
reux se trouveront être des séducteurs, istum seducentes, et qui beatificantur
et ceux qu’on proclame bienheureux se praecipitati.
trouveront précipités dans la ruine.
17. C’est pourquoi le Seigneur ne met­ 17. Propter hoc super adolesceutulis
tra point sa joie dans les jeunes gens ejus non laetabitur Dominus, et pupillo­
d’Israël, il n’aura pas pitié des orphe­ rum ejus et viduarum non miserebitur,
lins et des veuves, car ils sont tous des quia omnis hypocrita est et nequam, et
hypocrites et des m échants, et toutes les universum os locutum est stultitiam. In
bouches profèrent la folie. Malgré tout omnibus his non est aversus furor ejus,
cela sa fureur n’est point apaisée, et sa sed adhuc manus ejus extenta.
main est encore étendue.
18. Car l’impiété s’est allumée comme 18. Succensa est enim quasi ignis im ­
un feu : elle dévorera les ronces et les pietas : veprem et spinam vorabit ; et
épines; elle s’embrasera dans l’épaisseur succendetur in densitate saltus, et con­
de la fo r ê t, et des tourbillons de fumée volvetur superbia fumi.
s’élèveront en haut.
19. Par la colère du Seigneur des 19. In ira Domini exercituum contur­
armées le pays a été épouvanté, et le bata est terra, et erit populus quasi csca
peuple sera comme la pâture du feu ; le ignis ; vir fratri suo non parcet.
frère n’épargnera pas son frère.

2° Seconde s tr o p h e : to u s sero n t p u n is, parce déen o n t tr a d u it com m e la V u ig a te . — S u p er


que tous o n t péché. I X , 1 3 - 1 7 . a d u lescen tu lis (v e r s . 1 7 ) . L a fle u r m êm e e t la
1 3 - 1 7 . P o p u lu s non e s t . . i L ’in v ita tio n a été p a rtie la p lu s in té re ssa n te d e la n atio n p érira.
adressée en v a in ; c’e st p ou rq u oi ie S e ig n e u r v a Les m ots n o n læ ta b itu r D o m in u s fo rm e n t une
de n o u vea u c h â tie r. — D isp erd et... ca p u t et eau- iito te très e x p ressiv e. — P u p illo r u m et v id u a ­
dam, (v ers. 14). L o cu tio n p roverbiale, q u i d ésign e r u m . R ien n ’in d iqu e m ieu x que ce tr a it ju s q u ’à
toutes les ca tég o ries de la n atio n , d epuis les pius quel p oin t le Seig n eu r é ta it ir r ité con tre Israël ;
éievées ju sq u ’a u x plus h um bles (com p. le vers. 15, c a r p a r to u t, dan s les sain ts L iv r e s , 11 ap p arn it
et x i x , 15). Les L X X o n t tr a d u it la pensée, m ais com m e le p ro te cte u r e t le v e n g e u r des v eu ves
en faisan t d isp a ra ître i’ im age : p i y a v puv.pév, e t des orph elin s. C f. D e u t. x , 18, etc. — O m n is... :
te gran d e t te p e tit. — In cu r v a n te m et refræ- le p eu ple e n tie r e st h y p o c rite e t p ervers. — In
n a ntem . C .- à - d . ie s u je t qui o béit h um blem en t, o m n ib u s h i s... L e re fra in .
et le ch ef qui com m ande. D’après l ’hébreu : la 3° T ro isièm e strophe : ies cito y e n s s’en tre-
palm e e t ie roseau. A u tre m étaphore s ig n ific a ­ d é tr u iro n t m u tu ellem en t. I X , 18 -2 1.
tiv e : « le r o s e a u , q u i cro ît dans le sol m a ré ca ­ 1 8 - 2 1 . Succen sa ... im p ie ta s . L a n g a g e é n e r­
g e u x , est m is en co n traste avec ta bran ch e du giq u e : les passions o n t pris feu , e t ce so n t elles
palm ier, q u i s’a g ite dans les airs. » — D ie u n a . q u i p u n iro n t les co u p ables.— V eprem et s p in a m :
M anière de d ire q u e la ruin e sera très rapide. em blèm e des m éch ants. C f. II R e g . x x m , 6. Des
— Lon gæ vus e t . . . (v ers. 15). L es an cien s et les bro u ssailles, i’ in cen d ie se co m m u n iqu e à la fo rê t,
notables. C f. m , 2 -3 . Isaïe com m ente lu i-m ê m e q u ’il em brase e t con sum e. — C onvolvetu r s u p e r­
le vers. 14. — Propheta docens m en d a ciu m . C’est bia... C ette expression figu rée m arqu e les épais
à bon d ro it q ue ies fa u x prophètes sont placés n u ag es de fu m ée q u i s’ élè v e ro n t a u -d e s s u s de
au bas de l’échelle so cia le , ca r ils éta ie n t plus la fo rê t incend iée. C ’e st ce q u e d it pins n e tte
vils que tous ceux q u ’ ils séd u isaien t. — Q u i bea­ m ent l’ hébreu : S’é ie v a n t en colonnes d e fu m ée.
t if ic a n t ... ( v e r s . 1 6 ) . C eux qui fla tte n t m iséra- — Conturbata... terra (v ers. 19). H ébr.: L a terre
b iem en t le peuple. D’ap rès i’hébreu : C eux qui a é té em brasée. — V ir fr a tr i... n o n pa rcct. L a
gu id e n t ; puis ce u x q u i se la issen t gu id e r ( q u i gu erre c iv ile se d é ch a în e , fu rieu se e t op éran t
bea tifica n tu r). Los L X X , le syria q u e e t le chai J ’o f«'venx ra va ge s. — C a rn em b ra ch ii... vora b it
3 14 Is. I X , 20 — X , 5.

20 E t declinabit ad dexteram, et esu­ 20. On ira à droite, et on aura faim ;


riet; et comedet ad sinistram , et non on dévorera à gau che, et on ne sera pas
saturabitur ; unusquisque carnem bra­ rassasié; chacun dévorera la chair de
chii sui vorabit : Manasses Ephraim , et son bras : Manassé dévorera Ephraim, et
Ephraim Manasseu ; simul ipsi contra Ephraïm Manassé; et ensemble ils se
Judam. soulèveront contre Juda.
21. In omnibus his non est aversus fu ­ 21. Malgré tout cela sa fureur n’est
ror ejus, sed adhuc manus ejus extenta. point apaisée, et sa main est eucore
étendue.

CHAPITRE X

1. V æ qui condunt leges iniquas, et 1. Malheur à ceux qui décrètent des


scribentes injustitiam scripserunt, lois iniques, et qui écrivent des ordon­
nances injustes,
2. ut opprimerent in judicio pauperes, 2. pour opprimer les pauvres dans le
et vim facerent causæ humilium populi jugem ent, et pour violer le droit des
m ei, ut essent viduæ præda eorum, et faibles de mon peuple, pour faire des
pupillos diriperent 1 veuves leur proie et pour piller l'orphe­
lin.
3. Quid facietis in die visitationis, et 3. Que ferez-vous au jour de la visite
calam itatis de longe venientis? A d cu­ divine, au jour de la calamité qui vien­
jus confugietis auxilium ? et ubi derelin­ dra de loin? Vers qui fu irez-vou s pour
quetis gloriam vestram , avoir du secours? ct où laisserez-vous
votre gloire,
4. ne incurvemini sub vinculo, et cum 4. pour n’être pas courbés sous les
interfectis cadatis? Super omnibus his chaînes, et pour ne pas tomber parmi
non est aversus furor ejus, sed adhuc les m orts? M algré tout cela sa fureur
manus ejus extenta. n’est point apaisée, et sa main est
encore étendue.
5. Y æ Assur! V irga furoris mei et 5. Malheur à Assur 1 II est la verge et
baculus ipse est; in manu eorum indi­ le bâton de ma fureur ; mon indignation
gnatio mea. est dans sa main.

( v e r s . 20b ). Im a ge très fo rte, q u i rep résen te ou la lo in ta in e A ss y rie . — U bi... g lo r ia m ... t L e u r


« la fu r e u r Insensée q u i se d é tr u it e lle - m ê m e , g lo ire e s t co m parée à u n p ré cie u x tréso r q u ’ils
ou la c r u a u té des fa c tio n s riv a les ». — M a n a sses ch e rch e ro n t v a in e m e n t à a b r ite r au m om en t du
E p h r a im . D eux trib u s q u i éta ien t cepen d an t un ies dan ger. — N e i n c u r v e m in i... (v e rs. 4). C ru elle'
p ar des lie n s très in tim e s, p u isq u ’elles éta len t a lte rn a tiv e : ils d e v ro n t se liv r e r com m e p riso n ­
issues l’un e e t l’a u tre de Joseph . C f. G en. x l i , n iers ou p é rir en c o m b a tta n t.— S u p er o m n ib u s
50 -52. — I p s i co n tra J u d a m . E lles fe ro n t ta ire h is... Le re fra in , p lu s é m o u v a n t qu e ja m a is.
■momentanément le u r h ain e p ou r a tta q u e r en ­
§ I V . — M a lh e u r à A s s u r . X , 6 -3 4 .
sem ble J u d a , le u r enn em i c o m m u n .— I n o m n i­
bus h ls ... (v e rs. 21). L e re fra in , p our la troisièm e O racle m a g n ifiq u e sous le ra p p o rt des pensées
fois. e t d u s ty le . Il d é crit d ’av a n ce la d e stru ctio n sou­
4° Q u atrièm e stro p h e : m a léd ictio n spéciale d aine de l’arm ée d e Sen n ach érib s u r le te r rito ire
co n tre les ch efs Iniques d u peuple. X , 1 - 4 . de J u d a . C f. x x x v n , 36.
C h a p . X . — 1 - 4 . Væ. E x clam atio n é n e rg iq u e , 1° D ieu a v a it ch oisi les A ssy rie n s p ou r punir
q u i re lève le crim e de ces hom m es. — C o n d u n t son p e u p le , m ais non p ou r l ’e x te rm in e r to ta le ­
leges in iq u a s . L e p lus g ra n d crim e que puisse m en t. X , 5 -1 0 .
co m m e ttre un lé g isla te u r. — Scriben tes in ju s t i­ 6 - 6 . L e ro i d ’A ss y rie , sim p le In stru m en t e n tre
t ia m ... F a u te an a lo gu e : ce lle des in terp rètes les m ain s d iv in es. — Væ A s s u r l D é b u t aussi
au to risés de la lo i q u i p ron o n cen t des a rrê ts b ru sq u e qu e te rrib le . C ette m alé d ictio n résum e
in ju stes.— Ut opprim eren t...-pa uperes... (v e rs. 2). to u te la p ro p h é tie .— V irg a f u r o r i s .. . C .- à - d .,
C irco nstan ce a g g r a v a n te : Us a b u saien t de leur sim ple a g e n t des v en g ean ces de J é h o v a h co n tre
a u to rité p ou r o p p rim er les faib les e t les pauvres. les J u ifs . — E t ba cu lu s... in d ig n a tio ... L ’hébreu
— Q u id fa c ie t is ... ( v e r s . 3). A p o stro p h e m en a­ coupe a u tre m e n t ce tte seconde m o itié d u v e rs e t:
ça n te. L es m ots i n d ie v is ita tio n is d ésign e n t E t le bâton q u i est d an s le u r m a in , c ’e st mon
1' jo u r des Jugem ents d iv in s. — De longe ; de in d ig n a tio n . A ss u r e st d onc, d ’une p a rt, la verg e
Is. X , C 12.

6. Je l’enverrai contre une nation per­ 6. Ad gentem fallacem mittam eum,


fide, et je lui donnerai des ordres contre et contra populum furoris mei mandabo
le peuple de ma fureur, afin qu’il en illi, ut .auferat spolia, et diripiat prre-
emporte les dépouilles, qu’il le mette au dam, et ponat illum in conculcationem
pillage, et qu;il le foule aux pieds quasi lutum platearum.
comme la boue des rues.
7. Mais il ne jugera pas ainsi, et son 7. Ipse autem non sic arbitrabitur, et
cœur n’aura pas cette pensée; mais il cor ejus non ita existim abit; sed ad con­
ne songera qu’à détruire, et à exterminer terendum erit cor ejus, et ad internecio­
des peuples nombreux. nem gentium non paucarum.
8. Car il dira : Mes princes ne sont- 8. D icet enim ; Numquid non princi­
ils pas autant de rois? pes mei simul reges sunt?
9. N ’en a - t - i l pas été de Calano 9. Numquid non ut Charcam is, sio
comme de Charchamis, d’Emath comme Calano ; et ut A rph ad , sic Emath ?
d’Arphad, de Samariecomme de Damas? numquid non ut Dam ascus, sic Sa­
maria?
10. De même que ma main atteint les 10. Quomodo invenit manus mea regna
royaumes des idoles, ainsi j ’emporterai idoli, sic et simulacra eorum de Jérusa­
leurs statues de Jérusalem et de Samarie. lem et de Samaria.
11. Ce que j ’ai fa it à Samarie et à ses 1 1. Numquid non sicut feci Samariæ
idoles, ne le ferai-je pas aussi à Jérusa­ et idolis ejus, sic faciam Jérusalem et
lem et à ses images? simulacris ejus?
12. Mais, lorsque le Seigneur aura ac­ 12. E t erit, cum im pleverit Dominus
compli toutes ses œuvres sur la mon­ cuncta opera sua in monte Sion et in
tagne de Si ou et dans Jérusalem : Je Jérusalem : Visitabo super fructum ma-

du Seign eur, e t , de l’a u t r e , 11 tie n t en m ain le à peu de d ista n ce d ’A le p , dan s la S y rie septen ­
fouet de la colère d iv in e p ou r en fra p p e r Israël, trion ale. E m a th ( h é b r .: H a m â t) , su r l’O ro n te ,
que d ésign en t les expressions gentem fa lla c e m est encore, de nos jo u rs, une v ille s y rie n n e assez
e t p o p u lu m f a r o r l s ( v e r s . 6 ). — Ut a u fe r a t..., im p o rta n te , sous le nom presqu e Id en tiqu e de
d ir ip ia t... Les Inscrip tion s cu n éifo rm es m en­ H a m a h ; elle p o rta lo n g te m p s ce lu i d 'É piplia-
tionnent à to u t in sta n t le ric h e butin q ue les n le .— D a m a scu s, S a m a r ia . N ou s avons vu p lu s
A ssyrien s se v a n te n t d ’a v o ir e n le v é a u x au tres h a u t (n o te de v u , 16, e t de ix , 9 e t ss.), qu e T é-
n a t io n s .— P o n a t ... q u a s i lu tu m . Im a g e d ’une g la th p h a la s a r s’em p ara de D a m a s, e t m a ltra ita
grande v ig u e u r. C f. P s. x v n , 43. le ro yau m e d ’ É p h raïm . — Q uom odo . . s i c et
7-11. Com m ent ce m onarque o rg u e ille u x a m is s im u la c r a ... (v ers. 10 ). L ’h éb reu coupe a u tre m e n t
son propre plan à la p lace de ce lu i du S eig n eu r. la p hrase, de m an ière à d o nn er u n sens plus cla ir
— Ip se a utem n o n sic... O u b lia n t q u ’il n’est q u ’un à la pensée : De m êm e qn e m a m ain a tr o u v é
in s tru m e n t, il ab use d e son p o u v o ir e t v e u t a g ir ( o .- à - d . a t te in t ) les ro y au m e s des idoles, e t p o u r­
dans son propre In térêt. — A d c o n te r e n d u m ... ta n t le u rs im ages é ta le n t p lu s n om breuses q u ’ à
C o n trairem en t à son m a n d a t, d’ap rès lequ el il Jéru sa lem et à Sam arie. L e m o r a rq u e assyrien
d ev ait sim plem ent c h â tie r les J u ifs . — D icet nom m e reg na id o li les ro yau m es païens v a in c u s
enim ... P e tit d iscours (vers. 8 -11) en to u s points p a r ln l, e t où il y a v a it, en effet, de n om breuses
conform e il ce u x que tien n en t les rois assyrien s Idoles, puisqu e la p lu p a rt des v ille s a v a ie n t le u r
dans leurs an n ales : l’o r g u e il, la v a n te r ie , l’é- dieu spécial. En p rin cip e, Sam arie se co n te n ta it
goïsm e en fo rm e n t to u jo u rs le fo n d . C f. x x x v i , du cu lte d u v e au d ’o r é ta b li p ar Jéroboam
4 e t ss., 13 e t ss.; x x x v n , 10-13, 24-25. — N u m - ( I I I R eg . x n , 2 8 -2 9 ), e t Jé ru sa le m n’ a v a it d ’a u tre
q u id n o n p r in c ip es.. J P re m ie r m o tif sn r lequel D ieu q u e J éh o va h ; de là la réflexio n du fler co n ­
Sen n achérlb ap p uie sa ce rtitu d e de v a in c r e les q u é ra n t : s’il a con qu is des rég io n s d éfendues
Israélites : Il a des ro is p ou r officiers ; p reu ve p ar des Idoles m u ltip les, com bien p lu s facile m e n t
que sa puissan ce est ex tra o rd in a ire m e n t gra n d e. s’em parera-t-11 de celles q u i n’o n t q u ’u n e d iv in ité
L es m on arques a ssyrie n s p ren aien t le titr e de rois p ro te c tric e ! — J é r u s a le m et s im u la c r is ... Il su p ­
des rois. Cf. E z. x x v i , 7. — N u m q u id n o n u t... p osait q ue Jé h o va h é ta it aussi ad oré sous u n e
(vers. 9). Second m o tif : Il a d éjà con quis d ’au tres form e e x té rie u r e e t sensible.
cités aussi fo rtes que J éru sa lem , C h a rca m is 2» C ette v e r g e qu i v e u t d épasser son m an d at
(h ébr.: K a r k 'm is ) : v ille Im p ortan te des H éth éens sera brisée. X , 1 2 - 1 9 .
ou H ittite s , la G a rg a m is des m on u m en ts a s s y ­ 1 2 -1 5 . L e s A ssy rie n s so n t allé s au d e là des
riens , co n n ue plus tard sous le nom de Circé- o rd res de D ieu . — C u m im p le v e r it...: dès q u e
s iu m , au co n flu en t de l'E n p h ra te e t d u Chabo- J u d a a u r a é té su ffisam m en t p u n i. Opéra d ésign e
ras (A U . yéog r., pl. v in ) . C a la n o : en assy rie n , l’œ u v re de ven g ean ce confiée au roi d ’A ssy rie
K u lla n i ; pins la r d , Ctéslphon su r le T ig re . par le S eig n eu r. Y lsita b o . B ru sq u e e t tr a g iq u e
A rp h a d : en h é b r e u ,’ A r p a d ; a u jo u rd ’ h u i E rfad , tran sition de la p rem ière personne à la troisièm e.
31G ls. X , 1 3 - 1 5 .

giuuui cordis regis Assur, et super g lo ­ visiterai, d it- il, le fruit du cœur inso­
riam altitudinis oculorum ejus. lent du roi d’Assur, et l’arrogance de
ses yeux altiers.
13. D ixit enim : In fortitudine manus 13. Car il a dit : C’est par la force de
meæ fe c i, et in sapientia mea intellexi; mon bras que j ’ai a g i, et c’est par ma
et abstuli terminos populorum, et prin­ sagesse que j ’ai compris; et j ’ai enlevé
cipes eorum depraedatus sum, et detraxi les limites des peuples, j ’ai pillé les tré­
quasi potens in sublimi residentes. sors de leurs princes, et comme un héros,
j ’ai arraché les rois de leurs trônes.
14. E t invenit quasi nidum manus mea 14. Ma main est descendue sur la ri­
fortitudinem populorum ; et sicut colli­ chesse des peuples comme sur un nid,
guntur ova quæ derelicta sunt, sic uni­ et comme on ramasse des œufs aban­
versam terram ego congregavi ; et non donnés, ainsi j ’ai ramassé toute la terre,
fu it qui moveret pennam, et aperiret os, et nul n’a remué l’aile, ni ouvert la
et ganniret. bouche, ni poussé le moindre cri.
15. Numquid gloriabitur securis con­ 15. L a cognée se glorifie-t-elle contre
tra eum qui secat in ea? aut exaltabi­ celui qui s’en sert? la scie se soulève-
tur serra contra eum a quo trahitur? t-elle contre celui qui la tire? Comme si
Quomodo si elevetur virga coutra elevan­ la verge s’élevait contre celui qui la
tem se, et exaltetur baculus, qui utique lève, et comme si le bâton se glorifiait,
lignum est. lui qui n’est que du bois!

— F r u c tu m m a g n ifici co rd is... O.-à-d. les paroles a v a n t J .- C . ) se nom m e q u a tre fo ls « ce lu i q u i


et les actes q u i ém an ero n t de la cr im in elle a r r o ­ en lè v e les lim ite s e t les fro n tiè re s ». — P r in c U
ga n ce de Sen n ach érlb . — G lo r ia m a lt it u d in is pes... d ep ræ d a tu s s u m . D ’ap rès l'h éb reu : J ’a i
oculoi-um . L o c u tio n d’une ra re é n e rg ie , e t d’ un p illé le u rs trésors. — I n s u b lim i resid en tes.
p itto re sq u e ach evé. — Diocit e n im ... Le p rop h ète L ’h ébreu d it sim plem en t : C e u x q u i é ta le n t assis.
va c ite r (vers. 13-14) nn a u tre p e tit d isco u rs du S a in t Jérô m e a bien co m p lété la p e n s é e .— EL...
q u a s i n id u m ( v e r s . 1 4 ) . Com paraison d’a u ta n t
p lus saisissan te, qu e les rois assyrie n s l'em p loien t

e u x -m ê m e s d a n s le u rs a n n a le s (A U . d ’ h ist. n a t.,
p l. l x x v ii, flg . 6 ) . — F o r titu d in e m p o p u to r u m . i
P lu tô t : l a r i c h e s s e . . . — N o n f u i t q u i m overet...
roi d’ A ss u r, p ou r m ieu x m on trer Jusqu’où va son L e tr a it Anal d ép ein t a d m ira b le m e n t le dédain
o rg u eil. De n ou veau , le la n g a g e est en tièrem en t q u ’ in sp ira ie n t a u x rois d’A ss y rie les peu ples q u ’ ils
co n fo rm e à ce lu i des In scrip tion s cu n éiform es. a tta q u a ie n t. — N u m q u id ç lo r ia b itu r ...( v e r s . 15).
« C ’e st u n e esquisse v iv a n te de la m arch e v ic to ­ J éh o v a h s’in d ig n e co n tre ce la n g a g e e t ce tte co n ­
rieuse d u m on arque, a ttrib u é e p a r lu i à sa p u is ­ d u it e , d o n t U d é c r it iro n iq u em en t le côté rld l- ,
san ce e t à sa sagesse ab solues. » L es m ots i n f o r ­ cu le. — Q u om od o s i elevetur... D ’a p rè s l’h é b re u :
titu d in e ... e t i n sa p ie n tia ... sont m is en a v a n t Com m e si la v e rg e fa is a it m ou v o ir ce lu i q u i la
a v e c beaucoup d 'em phase. — A b s tn li term in a s... lè v e , ot com m e si le bâton s o u le v a it ce lu i qui
U n an cien roi d’A s s y r ie , U um an irarl (vers 1320 n 'est pas de bois ^ c .-à -d . le bras q u i le m anie.
Is. X i G - 22. SI 7
16. C ’est pom quoi lo dominateur, le 10. Propter hoc mittet Dominator,
Seigneur des aru Lèos enverra la maigreur Dominus exercituum , in pinguibus ejus
parmi les guerriers robustes d'Assur ; et tenuitatem ; et subtus gloriam ejus suc­
sous sa magnificence s’enflammera comme censa aTdebit quasi combustio ignis.
l’embrasement d’un feu.
17. L a lumière d’ Israël sera un feu, 17. Et erit lumen Israel in igne, et
et le Saint d'Israël une flamme, qui Sanctus ejus in flamma; et succendetur,
embrasera et dévorera ses ronces et ses et devorabitur spina ejus et vepres in
épines eu un seul jour. die una.
18. L a gloire de sa forêt et de ses 18. Et gloria saltus ejus, et carmeli
champs délicieux sera consumée, depuis ejus, ab anima usque ad carnem consu­
l’âme jusqu’au corps ; et ils seront fu g i­ metur ; et erit terrore profugus.
tifs de terreur.
19. E t le reste des arbres de sa forêt 19. Et reliquiæ ligni saltus ejus præ
pourra être compté, tant il sera faible, paucitate numerabuntur, et puer scribet
et un enfant en écrira le nombre. eos.
20. En ce jo u r-là le reste d’Isra ë l, et 20. E t erit in die illa : non adjiciet
ceux de la maison de Jacob qui auront residuum ’ Israel, et hi qui fugerint de
échappé ne s’appuieront plus sur celui domo Jacob, inniti super eo qui percutit
qui les frappait ; mais ils s’appuieront eos; sed innitetur super Dominum,
sur le Seigneur, le Saint d’Israël, avec Sanctum Israel, in veritate.
sincérité.
21. Les restes reviendront; les restes, 21. Reliquiæ convertentur; reliquiæ,
dis-je, de Jacob reviendront au Dieu fort. inquam, Jacob ad Deum fortem.
22. Car quand ton peuple, ô Israël, 22. Si enim fuerit populus tuus, Israel,
serait comme le sable de la mer, un quasi arena maris, reliquiæ convertentur
reste seulement reviendra; la destruc­ ex eo ; consummatio abbreviata inun­
tion qui est résolue fera déborder la dabit justitiam.
justice.

1 6 - 1 9 . L e châtim ent, d 'A s s u r. C’est la m enace so n t n o m breu x ; m ais on p o u rra co m p ter ce u x


du vers. 12, u n peu p lu s d éveloppée. — Iri p i n ­ q u i a u r o n t échapp é a u x ra va g e s de l ’incendie
g u ib u s e ju s : scs g u e rrie rs ro bu stes. C f. x v ii, 4 ; ( v e r s . 1 6 - 1 8 ) , ta n t 11 en restera peu. — P u e r
Ps. l x x v i i , 31. S u r les m o n u m en ts, les so ld ats scrib et... M êm e p en sée, en core p lu s d ra m a tiq u e ­
assyrien s ap p ara issen t rep lets et v ig o u re u x . — m en t ex p rim é e .
T en u ita tem . H éb r. : le d ép érissem en t d ’u n e m a­ 3° C o n versio n des restes d ’Isra ë l e t ru in e des
lad ie le n te ,q u i con sum era peu à peu le u r v ig u e u r. A ss y rie n s. X , 20-26.
— Su b tu s g loH a m ... L itté r a le m e n t dans l ’h ébreu : 20 -23. H e u re u x ré s u lta t du ch â tim e n t d ivin
E t sous sa g lo ire ( sous sa m agn ificen ce sp len ­ p o u r Israë l. — E t erit... F o rm u le de tr a n s itio n ,
d id e , qui sem blait d e v o ir être é te r n e lle ) s’ em ­ com m e a u x v ers. 12 e t 27. C f. v u , 18, 2 1, 23, etc.
brasera un em brasem en t com m e l’em b rasem en t — R e s id u u m Isra et. A p rè s to u s ses m a lh e u r s,
du feu. Im a g e to u t à fa it é n erg iq u e. C’e s t la la nation sain te a u ra é té ré d u ite à u n fa ib le reste.
colère de Jéh o va h q u i p rod uira ce t in cen d ie des­ C f. v i, 13, etc . — R i s q u i fu g e r in t. P lu tô t : ceu x
tru cteu r. — L u m e n Isr a e l ( v e r s . 1 7 ) . E x p re s ­ de la n atio n de Ja co b q u i a u ro n t échappé. —
sion d ’une gran d e beauté, q u i d ésign e le Seign eur, I n n i t i s u p e r eo q u i... C ’est ce q u ’a v a it fa it fo l­
de m êm e q ue Sa n ctu s eju s. A u lie u de i n ign e, le m en t J u d a , lo rsq u ’ il s’ é ta it a p p u yé su r les A s s y ­
in fla m m a , lisez : « ln Ig n e m , ln flam m am . ï rien s com m e s u r un p u issa n t s o u tie n , tan d is
Dieu sera un feu d é v o ra n t q u i consum era e n tiè ­ q u ’ils é ta le n t ses pires en nem is. C f. I V R e g . x v i ,
rem ent A ssu r. — Su ccen d etu r et d e v o ra b itu r. Ces 7 - 8 ; I I P a r. x x v m , 1 6 - 2 1 . H e st m ain ten an t
verbes sont à l’a c tif dans l ’h ébreu : U ne (flam m e) g u é ri de son Illusion. — S u p er D o m in u m : son
qu i b rû lera e t d é v o rera scs épines e t ses ronces. v é rita b le e t u n iq u e d éfen seu r. — In veritate.
Comp. i x , 18 , où nous avo n s tr o u v é la m êm e C .- à - d . en to u te sin cé rité . — R e liq u iæ con ver­
m étaphore. — I n d ie u n a : a v e c la plus gra n d e ten tu r ( v e r s . 2 1 ) . Isaïe in siste s u r ce tte con ­
rapidité. C f. i x , 3 , e t , pour l'a cco m p lisse m en t, so lan te pensée : un reste re v ie n d ra . D ans l ’h é ­
x x x v n , "36. — C a rm cli (v e rs. 18). M ot ca lq u é su r b reu : S ‘ ’â r yâSûb. Cf. v u , 3, e t le com m entaire.
l’ hébreu ka rm el, la rd lu , v e rg e r. — A b a n im a ... — Q u a si a r e n a ... ( v e r s . 2 2 ). C om paraison qui
a d ca rnem . C .-V ’. : en en tie r. L a figu re ch an ge d ésign e une q u a n tité Innom brable. C f. G en. x x n ,
soudain. — E n .. p ro fu g u s. L ’h ébreu est o bscu r 1 7 ; x x x i i , 1 2 , etc . - - L a m asse do peuple est
en cet en d roit. 1. sign ifie p rob ab lem en t : E t il condam née e t d ev ra p é rir; en effet, c o n su m m a ­
sera la n g u issa n t de la n g u e u r. — R e liq u iæ ... n u ­ tio abbrevia ta ... H éb r.: la d estru ctio n e s t résolu e ;
m er a b u n tu r (v ers. 19). D 'ord in aire, on ne songe elle fe ra d éborder l i ju stice . Im a ge su b lim e. Il
gu è re à co m pter les arbres d’un e fo rê t, ta n t Ils s'a g it to u t en sem ble de la Justice v e n g eresse e t ré-
Is. X , 23-29.
23. Consummationem enim et abbre- 23. Car cette destruction qui a été ré­
viationein Dominus, Deus exercituum , solue, le Seigneur, le Dieu des armées
faciet in medio omnis terræ. l’accomplira au milieu de tout le pays.
24. Propter hoc, hæc dicit Dominus, 24. C ’est pourquoi voici ce que dit le
Deus exercituum : Noli timere, populus Seigneur, le Dieu des armées : Mon
meus, habitator Sion, ab A ssur; in virga peuple, qui habites dans Sion, ne.crains
percutiet te, et baculum suum levabit point Assur; il te frappera de la verge,
super te, in via Æ gypti. et il lèvera son bâton sur toi, à ia ma­
nière des Égyptiens.
25. Adhuc euim paululum modicum- 25. Mais encore un peu, encore un
qne, et consummabitur indignatio et f u ­ moment,' et je punirai leur crime dans
ror meus super scelus eorum. toute l’étendue de mon indignation et de
ma fureur.
26. E t suscitabit super eum Dominus 26. Et le Seigneur des armées agitera
exercituum flagellu m , ju xta plagam le fouet contre lu i, comme il frappa
Madian in petra Oreb, et virgam suam Madian à la pierre d’Oreb, et comme
super m are, et levabit eam in via il leva sa verge sur la mer, il la lèvera
Æ gyp ti. encore, comme en E gypte.
27. E t erit in die illa : auferetur onus 27. En ce jo u r -là son fardeau sera
ejus de humero tuo, et jugum ejus de enlevé de dessus ton épaule, et son joug
collo tuo, et computrescet jugum a facie de dessus ton cou, et ce joug pourrira
olei. par Vabondance de l’huile.
28. Veniet in A ia th , transibit in M:i- 28. Il viendra à A ïa th , il passera par
gro n , apud Machmas commendabit vasa Magron ; il laissera son bagage à Mach­
sua. mas.
29. Transierunt cursim , Gaba sedes 29. Ils passeront en courant, ils cam-

d e m p tric c .— C o n su m m a tio n e m e n lm ...( v ors. 23). gé n é ra le . — O n u s , ju g u m . C om p araiso n s q u i


H é b r .: C a r ce tte d e stru ctio n q u i a été ré s o lu e , ilé p e ig n cu t a u v if les so u ffran ces qu e les A s s y ­
le S eig n e u r l ’a c co m p lira au m ilieu du p ays (dans rien s (e ju s) d e v a ie n t fa ire en d u re r a u x h a b ita n ts
le p ays to u t en tie r). de J u d a . M ais ce fard eau é c ra sa n t e t ce jo u g
24-26. D ouble prom esse p ou r les J u ifs fid èles. cru e l se ro n t e n le v é s p a r la m ain lib é ra tric e de
— N o li tim ere... L e la n g a g e d e v ie n t s u a v e m e n t J é h o v a h . — C om putrescet... a fa c ie ... H ébr. : E t
p a te r n e l, D ieu v o u la n t ra ssu re r ses am is a v a n t le Joug sera d é tr u it p a r la gra isse. C ette figu re ,
que le Jugem ent n ’ éclate. — I n v ir g a p ercu tiet... to u t o r ie n ta le , e s t e m p ru n tée a u x m œ u rs a g r i­
D e ce la il fa u t que les h a b ita n ts de J u d a p re n n e n t c o le s; e lle nous m on tre u n jeu n e ta u re a u q u i
le u r p a r t i, ca r c’ e st un e d u re nécessité. C 'est le g r a n d it, prend de l’em bon poin t e t de la v ig u e u r,
s u b s ta n tif A s s u r q u i est le s u je t des verbes p e r ­ et b rise le jo u g a u q u el on l ’a v a it a tte lé
cu tiet e t leva bit. — I n v ia Æ g y p ti : à la m an ière 28 -32. M arche trio m p h ale des A ss y rie n s co n tre
des É g y p tie n s , q u i a v a le n t e u x -m ê m e s fra p p é J é ru sa le m . D escription a n tic ip é e , ad m ira b le de
a u tre fo is très ru d em en t les H éb reu x . — T o u te ­ v ie e t de ra p id ité ; les p h rases co u rte s e t h a le ­
fois le p ou v o ir acco rd é a u x A ss y rie n s co n tre ta n tes du ré c it re p ré se n te n t très bien u n e m arch e
J u d a n e sera que de co u rte d u rée (a d h u c ... p a u ­ fo rcée. L e p rop h ète co n tem p le les p h alan ges
lu lu m ..., v e rs . 25) ; ca r D ieu cessera d’être Irrité enn em ies q u i se p ré c ip ite n t s u r la ca p ita le ju iv e
co n tre son peuple e t lu i p ard o n n era : c o n su m ­ com m e u n to r r e n t d é v a s ta te u r ( c f . v m , 8), sû res
m a b itu r ... V a r ia n te d an s l’h ébreu : L e ch â tim e n t de la co n q u é rir en u n In stan t. E lles a r r iv e n t • u
cessera, et m a co lère se to u rn era co n tre lu i (co n tre nord au s u d , com m e le fe r a it en ré a lité u n e
A ss u r) p ou r l’a n éa n tir. — S u scita b it... fla g e llu m . arm ée asssyrien n e q u i e n v a h ira it to u t à cou p le
C ’est aussi A ss u r ( su p e r e u m ) que D ieu fra p ­ te r rito ire de J u d a ; m ais le tableau e st id é a l,
p era à g ra n d s coups de fo u e t, re n o u v e la n t en e t , p ou r ain si d ir e , une In d ivid u a lisa tio n p oé­
fa v e u r d es J u ifs les p rod ig es é c la ta n ts q u 'il a v a it tiq u e . I s a ïe ne s’est n u llem en t proposé de tra c e r
a u trefo is opérés so it dans la g u e rre de Gédéon d ’a v a n c e l’itin é ra ire o b lig a to ire de S cn n ach érib ,
a v e c les M a d ian itcs (j u x t a p la g a m M a d ia n ; leq u el, du reste, n ’essaya de s ’e m p a rer de J é r u ­
c f. ix , 4, e t J u d . v u , 1 9 - 2 5 ), s o it au p assage de salem q u ’ap rès l’a v o ir dépassée e t ê tre d escendu
la m er R o u ge (v ir g a m s u p e r m a re ; cf. E x . x i v , p in s a u su d . Cf. x x x v i , 1 e t s s .; IV R e g . x v m ,
16 ). Oreb é ta it u n ch ef m ad la n itc, q u i fu t m as­ 13 e t ss. P o u r la s itu a tio n des v ille s q u i v o n t
sa c ré au p rès d’un ro ch er a u q u el on d onn a son ê tr e m e n tio n n é e s, v o y e z VAU . g èo g r., pl. v n , x
nom (J u d . v u , 2 5; P s. n x x x u , 12). I n v ia Æ g y ­ e t x v i . — V en iet i n A ia t h . L ’a n tiq u e A ï , d o n t
p ti : c . - à - d . com m e eu É g y p te . Josué s'em p ara m iracu leu sem en t. C f. Jo s. v n , 3.
4° In va sio n e t ru in e de l’arm ée assyrien n e s u r On ne l ’a pas id en tifiée a v e c c e rtitu d e : p eu t-
le te r rito ire de J u d a . X , 27-34. être A y y â n , a u s u d - e s t de B é th e l. — M a g ron
27. L ’id é e , ex p rim é e d 'abo rd d 'u n e m anière (h é b r.; M lg r ô n ) : les ru in es a c tu e lle s de M agro û u ,
Is. X , 30-34.

peront. h Gnba; lîama est dans l’épou­ nostra; obstupuit Tîaina, Gaboafh Saillis
vante; Gabaath de Saül prend la fuite. fugit.
30. Fais retentir ta v o ix , fille de 30. Hinni voce tua, filia G allim ;
G allim ; prends garde, Laïsa ; pauvre attende, Laisa; paupercula Anathoth 1
Anathoth !
31. Médeména a émigré ; habitants de 31. M igravit Mcdemena; habitatores
Gabiin, ralliez-vous. Gabim , confortamini.
32. Encore un jour, et il sera à Nobé ; 32. Adhuc dies est ut in Nobe stetur ;
il menacera de la main la montagne de agitabit manum suam super montem
Sion, la colline de Jérusalem. filiæ Sion, collem Jérusalem.
33. V oici que le Dominateur, le Sei­ 33. Ecce Dominator, Dominus exerci­
gneur des armées va briser le vase de tuum, confringet lagunculam in terrore ;
terre par son bras terrible : ceux qui et excelsi statura succidentur, et subli­
étaient les plus hauts seront coupés, et mes humiliabuntur.
les grands seront humiliés.
34. Et les taillis de la forêt seront 34. E t subvertentur condensa saltus
abattus par le fe r , et le Liban tombera ferro, et Libanus cum excelsis cadet.
avec ses hauts cèdres.

ég a lem en t situ ées à un e p etite d istance de B éth el. au n ord -est de Jéru sa lem . Is a ïe , to u ch é de com ­
— M a ch m a s (h ébr. : îlik m a s ) : au jo u rd ’ h ui M ouk- passion, pousse u n e e x cla m a tio n d ou lo u reu se su r
m as, p e tit v illa g e q u ’on ren co n tre en co re p lu s le so rt q u i atte n d ce v illa g e . — On ne connaît-
an sud. L es A ssyrien s y la issen t leurs b a gages ni M edem ena (v e rs. 31), ni G a bim . Ces lo calité s
(co m m en d a b it v a s a ..., h é b ra ïsm e), afin de p ou­ d ev a ien t ê tre en co re p lu s rapprochées de J é r u ­
v o ir fra n c h ir p lu s fa c ile m e n t la v allée d o n t 11 salem . A u lie u de c o n fo r ta m in i, l ’h ébreu d it :
va ê tr e fa it m en tio n . — T r a n s ie r u n t cu r s im ( L es h a b ita n ts de G ébim ) sbn t en fu ite . —
(vers. 29). H ébr. : Ils p assen t le défilé. I l s’a g it A d h u c d les... (v e rs. 32). H ébr. : E n core un jo u r
ce rta in em en t de l ’o u ad l es - S o u é ïn it, g o rg e p ro ­ d e h a lte à N ob. L à les A ss y rie n s a lla ie n t fa ire
fonde e t a b ru p te , creu sée en tre les ro ch e rs , au le u rs d ern iers p ré p a ra tifs e t p ren d re u n peu de
sud de M ach in as. — G aba sedes n o stra . Ce so n t repos, a v a n t de s’a v a n c e r d ire cte m e n t s u r J é r u ­
les en va h isseu rs qn l p ron on cen t ces p aroles. salem . On a proposé d ’id en tifier N ob a u x ruin es
H ébr. : Que G éba' so it n o tre q u a rtie r p ou r la de E l - Isao u îyeh , au nord - est e t à e n viro n cin ­
n n it l E n tra v e rs a n t le p én ib le d é filé , Ils s’en- q u a n te - c in q m in u tes de Jéru salem . — A g ita b it
e o u ragen t m u tu e lle m e n t p a r la p ersp ectiv e du m a n u m ... G este m en açan t. 11 y a beaucoup d ’em ­
repos qui les a tten d dans la b elle e t fe rtile G éba, phase d an s les m ots su p er m o n te m ..., collem ...
a ctu ellem en t D jé b a , au s u d - o u e s t de M achm as Ils fo n t p ressen tir q u e les A ssy rie n s ne réus­
— O b stu p u it R a m a . A la n o u velle de l’ap p roch e s iro n t pas à s’em p a rer de la résiden ce de J é ­
des A ssyrien s, to u te s les lo c a lités situ é es s u r le u r h o va h .
p assage sont saisies d ’effro l ou p ren n en t la fu ite . 33-34. L a ru in e de l’arm ée e n va h issan te. D ign e
R am a ne d iffère pas d’e r - R â m , p a u v re h am eau con clusion de ce m agn ifiqu e ta b le a u . L e d é b u t,
situ é à en viro n tro is kilo m ètres à l’o u est de D jéba. ecce D o m in a to r , D o m in u s ..., e s t v ra im e n t m a­
C ’e st là q ue Sam u el a v a it a u trefo is fixé sa ré s i­ je s tu e u x . — C o n frin g et la g u n c u la m ... : com m e
dence. C f. I R e g . v n , 17. — G a ba a th S a u lis . un flacon de ve rre q u i se brise quan d on le laisse
H ébr. : G ib 'a t S â 'û l. B o u rga d e ain si nom m ée tom ber. L ’h ébreu em ploie une a u tre im a g e , q u i
p arce q u ’elle é ta it la p a tr ie de Saül. C f. I R e g . est plus en ra p p o rt a v e c le co n te xte : Il brise
x v , 34. On l'id e n tifie co m m un ém en t a u x ru in es les ra m e a u x a v e c v iolen ce. L ’arm ée assyrien n e
de T e l l - e l - F û l , s u r la ro u te de Jéru sa lem à est de n o u veau com parée (oom p. les v e rs. 17-19 )
N aplouse, à q u a tre k ilo m ètres de R am a. — H in ­ à un e Im m ense fo rê t, qu e le S e ig n e u r d é tr u it en
n i..., f i li a G a llim (v ers. 30). A po stro ph e p a th é­ q u e lq u es In stants. — E t e x c e ls i..., et su blim es.
tique. L ’e m placem en t de G allim est Inconnu ; L e s arbres les p lu s fo rts n’é ch a p p ero n t pas plus
de m êm e ce lu i de L a is a ( h ébr. : L a ïs a h ) . — A t ­ q ue les a u t r e s .— L ib a n u s cu m excelsis... H ébr.:
tende : c .- à - d . pren ds g a rd e à t o i, tâ ch e de te L e Liban (c.-à-d., sa fo rê t de cèdres g ig a n te sq u e s)
s a u v e r .— P a u p e r c u la A v a th o th . C’est la p atrie tom be sous le P u issa n t (sous les coups du D ieu
d e J é r é m ie , au jo u rd ’h u i A n â ta , légèrem e n t à t o u t - p u is s a n t ) . P o u r l’acco m p lissem en t, vo ye z
i e-i do T e ll-e l-F ù l, et à en viro n cin q kilom ètres x x x v n , 3i'.
320 Is. XT, 1 - 4

CHAPITRE XI

1. Et egredietur virga de radice Jesse, 1. Il sortira un rejeton de la tige de


et flos de radice ejus ascendet. Jessé, et une fleur naîtra de sa racine.
2. E t requiescet super, eum spiritus 2. E t l ’Esprit du Seigneur se reposera
Domini : spiritus sapientiæ et intellectus, sur lui : l ’esprit de sagesse et d’intelli­
spiritus consilii et fortitudinis, spiritus gence, l’esprit de conseil et de force,
6cientiæ et pietatis ; l’esprit de science et de piété;
3. et replebit eum spiritus timoris 3. et il sera rempli de l’esprit de la
Domini. Non secundum visionem ocu­ crainte du Seigneur. Il ne jugera point
lorum jud icabit, neque secundum audi­ sur le rapport des yeu x, et il ne con­
tum aurium arguet; damnera point par un ou ï-d ire;
4. sed judicabit in justitia pauperes, 4. mais il jugera les pauvres avec jus-

p assages où nou s voyo n s le m êm e E s p rit de D ieu


î V . — L e règne u n iv e r s e l et p a cifiq u e d u M essie.
descen d re su r B é s é lé e l, G é d é o n , Safil e t D a v id ,
X I , 1 — X I I , 6.
p our les a id e r à re m p lir le u r sain te m ission. M ais
1° L e M essie, roi ju s te e t p acifique. X I , 1 - 9 . au cu n e effu sion de sa fo rce c t de scs g râ ce s ne
T a n d is q u ’ A ssu r, c e t a r b re g ig a n te s q u e , est f u t ja m a is co m parable à ce lle d o n t le M essie f u t
ren versé p ar la h ach e de la co lère d iv in e , l’h u m b le l’o b je t. L e verbe requ iescet ex p rim e f o r t bien son
p la n te à la q u elle so n t ra tta ch é e s les d estinées de ab on d an ce e t son ca ra ctè re perm an en t. — S p i­
J u d a re v e r d it e t g ra n d it. r it u s s a p ie n tiæ ... L a pensée g é n é ra le q u i p récèd e
C h a p . X I . — 1 - 5 . L e C h r is t- r o i, co m b lé des est développée p a r l’én u m ératio n d éta illée des dons
dons de i’ E s p r lt - S a in t e t p ra tiq u a n t u n e ju s tic e q u e le d iv in E s p rit rép an d ra su r ie C h ris t. D e
ad m ira b le. — V irg a d e r a d ice Jesse. H ébr. : U n ces se p t dons cé lèb res, cjue l ’on a fo r t bien com ­
ra m ea u so rtira d u tr o n c d 'I s â ï.— F lo s de ra dice... parés a u ch a n d e lie r à sep t bran ch es d u ta b e r ­
A u tre nuan ce dans l ’hébreu : U n re je to n (n éçer) n acle e t d u tem p le, les s ix p rem iers sont associés
de sa ra cin e . S a in t M a tth ie u , u , 2 3 , fa it très d eu x à d e u x , e t le d e rn ie r e st n om m é iso lém en t
p rob ab lem en t allu sio n à c e tte exp ressio n lo rsq u ’ il p a rc e q u ’il s e rt de base e t de co n d ition à to u s
d it que J é su s « v in t d em eu rer d an s u n e v ille les au tre s. « L e p rem ier gro u p e se ra p p o rte à la
ap p elée N a z a r e th , afin q u e s ’a cco m p lit ce q u i v ie in te lle c tu e lle ; ie s e c o n d , à la v ie p ra tiq u e ;
a v a it é té an n on cé p a r les p rop h ètes : n sera le tro is iè m e , a u x re la tio n s d ire c te s de l’hom m e
ap p elé N a zarée n ®. V o y e z no tre C o m m en ta ire s u r a v e c D ieu . » — P re m ie r gro u p e : s a p ie n tiæ et
l’É v a n g ile selon s a in t M a t th ie u , P a r is , 18 78 , in te lle ctu s. L e don de sagesse ( h é b r . : tyokm ah)
p. 63-6 4 . I s a ï ou Jes6é é ta it ie p ère de D av id co n siste dans la con n aissan ce ap p rofo n d ie des p e r­
(cf. I R e g . x v i , 3, 5-13). L a ra ce ro y a le de J u d a , sonnes e t des choses ; le don d ’in te llig e n c e (b în a h ),
issue de lu i, est co m parée, à cause des m alh e u rs dans le d iscern em en t p a r fa it des ê tr e s , d’ap rès
q u ’elle a v a it subis, à un a rb re d o n t les b ra n ch es le u r n a tu re in tim e. — Second gro u p e : c o n s ilii
o n t é té coupées ju s q u ’a u tro n c. M ais v o ic i q u ’a ­ et f o r t itu d in is . L e don de conseil ( ’ éçah ) aid e
près être rev e n u e à l ’h u m b le co n d ition de sa p r e ­ ce lu i q u i le possède à p ren d re les m e ille u re s r é ­
m ière o rigin e , elle se ra je u n it to u t à coup, à la so lu tio n s p o u r la co n d u ite p r a tiq u e ; le don de
m an ière des arbres. C f. J o b , x i v , 9. Ce rejeton fo rce ( g 'b û r a h ) re m p lit i’âm e d’én e rgie p o u r
v ig o u r e u x de J e s s é , q u i co n tie n t les prom esses qu’ elle p uisse a c co m p lir ses bons desseins. —
de l’a v e n ir ( a sc e n d e t; h éb r. : f r u c t if ie r a ) , c ’e st T ro isiè m e g ro u p e : scien tiæ et p ie ta tis . L e don
en core E m m an u el ou le M essie : la tr a d itio n e st de science (d a 'a f) co m m u n iq u e s u r D ieu des n o ­
u n an im e su r ce p oin t. Isaïe p réd it ic i à son to u r tio n s e x a c te s e t au ssi com plètes q u e le p e rm e t
q u ’il ap p a rtie n d ra à la fa m ille de D a v id . — R e ­ la n a tu re in firm e de l’h o m m e ; le don de p iété
quiescet su p e r e u m ... L e M essie re c e v ra la plé­ u n it l’â m e a u S e ig n e u r d’ u n e m an ière te n d re e t
n itu d e des dons célestes, p o u r acco m p lir en to u te in tim e. — L e septièm e don, d ’a p rès la V u lg a te ,
p erfectio n son rô le su blim e. — S p ir itu s D o m in i. est ce lu i de cr a in te : s p ir itu s tim o r is D o m in i ;
C .- à - d . D ieu lu i- m ê m e , « q u a te n u s v i a c v i r ­ non p as de la cra in te se rv ile , m ais d’un r e lig ie u x
tu te su a e t lu c e h o m in is m entem an im u m q u e e t filial re s p e c t, q u i e st très co m p atib le a v e c
p e rv a d it e t p en e tra t, h o m in is actio n es sib i re d d it l’am o u r. C f. Ps. e x , 10 ; P r o v . i, 7, e tc. L e te x te
su b sen tien tes, e t hom in em ipsum ad m ajo ra c t h ébreu m en tion n e d eu x fo is de su ite le don d e
in tc llig e n d a e t p e rp etran d a e v e h it. P rim u m ig i­ cr a in te ( i r ’a f Y 'h ô v a h ) e t ne p arle pas d u don
tu r de M essia e n u n tia tu r eu m p erm an en to r in ­ de p ié té ; m ais com m e il sign ale se p t fois l’E s p rit
fle x u i d iv in o D eo q u c in se in h a b ita n ti sub6tare, d e D ieu (u n e fo ls en g é n é ra l, p u is six fo ls d an s
s c v i ac v ir tu t e d iv in a p erp etu o re g i, lu ce d iv in a l ’in d ication p a rticu liè re des d o n s), la d ifféren ce
p eren n iter collustrari.® (K n a b cn b a u e r, h. I.) Com p. n’e st pas g ra n d e au fo n d . — R ep leb it e u m s p i ­
E x . x x x , j'; J u d . v i , 3 é ; I R e g . x , 6, e t x v i , 13 : ritus . . (ver-;. 3 ) L itté r a le m e n t dans l’ h éb reu
Is. XT . 5 - 9 . 321

tîce, ot il so flêolnrora lo juste vengeur et argnet in æquitate pro mansuetis


des humbles de la terre; il frappera la terræ ; et peicutict terram virga oris
terre avec la verge de sa bouche, et il sui, et- spiritu labiorum suorum interfi­
tuera l ’impie par le souffle de ses lèvres. ciet impium.
5. La justice sera la ceinture de ses 5. Et erit justitia cingulum lumboruï.
reins, et la fidélité le baudrier dont il ejus, et fides cinctorium renum ejus.
sera ceint.
6. Le loup habitera avec l’agneau, et 6. H abitabit lupus cum agno, et par­
le léopard se couchera auprès du che­ dus cum hædo accubabit ; vitulus, et
vreau; le veau, le lion et la brebis de­ leo, ct ovis, simul morabuntur, et puer
meureront ensemble, et un petit enfant parvulus minabit eos.
les conduira.
7. L e veau et l ’ours iront dans les 7. Vitulus et ursus pascentur, simul
mêmes peâturages, leurs petits se repo­ requiescent catuli eorum ; et leo quasi
seront ensemble, et le lion mangera la bos comedet paleas.
paille comme le bœuf.
8. L ’enfant encore à la mamelle se 8. E t delectabitur infans ab ubere su­
jouera sur le trou de l’aspic, et celui qui per foramine aspidis, et in caverna re­
aura été sevré mettra sa main dans la guli, qui ablactatus fuerit, manum suam
caverne du basilic. • , mittet.
9. Ils ne nuiront point, et ils ne tue­ 9. Non nocebunt, et non occident in
ront point sur toute ma montagne sainte, universo monte sancto meo, quia repleta
parce que la terre est remplie de la con­ est terra scientia D om ini, sicut aquæ
naissance du Seigneur, comme la mer maris operientes.
des eaux qui la couvrent.

d ’après l ’in terp rétatio n qn l nous p a ra it la m e il­ com m e le v e u le n t les ra tio n aliste s, ni une stricte
leu re : Il resp ire ra la c ra in te de J é h o v a h . C ette r é a lité q u e l’on v e r r a it s’acco m p lir u n jo u r dans
v e rtu sera d o n c , p ou r ainsi d ir e , « son élém en t n o tre m onde a c tu e l, ain si q u e le p ré te n d e n t les
v it a l,» s a p e rp é tu e lle atm osp h ère. Selon d’au tres : m illén a ires ; o’est u n trè s ric h e e t très ex p re ssif
Il m e ttra ses d élices dans la cra in te d u S eig n eu r. sym bo le, u n e so rte de p arabole q u i nous m on tre
— N o n secu n d u m ... Vers. 3b - 5 , la p a rfa ite ju s ­ les ê tre s les p lu s farou ch es désorm ais p lein s de
tice du M essie dans sa co u d u lte en ve rs les hom m es. d o u ceu r, les ê tre s les p lu s séparés p ar la h ain e
« Ce ne so n t pas les q u a lité s b rilla n te s ou repous­ désorm ais é tro ite m e n t u n is. E t 11 e st to u t à f a it
santes des hom m es q u i d éterm in en t sa fa v e u r ou co n fo rm e a u x notion s b ib liq u es d ’associer ain si
sa d é fa v e u r ; 11 ne les ju g e p oin t d’ap rès l’ap p a­ la n atu re à l’h o m m e, e t de lu i faire p a rta g e r
rence e x té r ie u r e , m ais d’ap rès les relation s q u ’ ils les b én éd ictio n s e t les joies d e n o tre race, ap rès
o n t a v e c son D ieu dan s l’Intim e d u cœ u r. T e lle q u ’elle en a u ra p a rta g é les m aléd iction s e t les
est la norm e selon laq u elle 11 J u g e ra , so it p our m alh eu rs. C f. G en . n i, 1 7 ; R om . v i n , 19-22, etc.
sau ver, so it p o u r ch â tie r. » — P a u p e r e s ,... p ro — L u p u s cu m agno. Ces a n tiq u e s enn em is v iv e n t
m a n su etis ( l ’h éb reu ’a n â v im d ésign e p lu tô t les m ain te n an t en fr è r e s ; les léo p ard s e t les ch e ­
p etits, les h um bles)... C o n tra ste é c la ta n t a v e c les v r e a u x , les v e a u x e t les lion s ( o v is : h é b r ., la
procédés des p rin ces co rrom pu s d e J u d a , q u i to u r­ b étail qu’ on en gra isse ) fo rm e n t u n troupeau
m en taien t sans p itié c e tte ca tég o rie p o u rta n t si d o c ile , q u ’u n e n fa n t p e u t co n d u ire dan s les
Intéressante du peuple. C f. i, 2 3 ; x , 2. — P e r c u ­ ch am ps. — I n fa n s ab ubere (v e rs. 8). H é b r.: L e
tiet terra m : c.-à-d. le m onde coup able e t in ique, n o u rrisso n p re n d ra ses éb a ts ( Y u lg . : delectabi­
com m e il resso rt de l ’ex p ressio n p ara llèle i m ­ tu r). — N o n n oceb u n t... (v ers. 9). L a d escrip tion
p i u m . — V irg a o r i s . . . , s p ir it u la b io r u m ... Ces p asse m ain te n an t a u x hom m es. L e s m é ch a n ts,
m étaphores m a rq u en t fo r t bien la p uissan ce Irré­ e t p a r co n séqu en t le m al, a u r o n t d isp aru de l ’em ­
sistib le e t v ra im e n t d iv in e d u M essie. Cf. Os. v i, 5 p p ire du M essie. Ce t r a it ne sera com plètem en t
I I T h ess. i l , 8 ; A p o c. i , 16. — J u s t it ia c in g il­ réa lisé q u ’au ciel ; m ais II ne tie n t pas au C h rist
l u m ... ( v e r s . 5 ) . L a ce in tu re est to u t en sem ble q u ’ il ne s o it dès ic i- b a s u n e d élicieu se r é a lit é ;
p our les O rie n ta u x un v êtem en t très u tile et 11 s u ffira it p o u r ce la q u e les hom m es se r a n ­
une p récieuse p aru re ; il en sera de m êm e de la ge a ssen t to u s sous son scep tre e t o béissen t à ses
ju stice e t de la fid élité (f i c h s ) p ou r le M essie; lois. — M on te s a n c t o ...: la co llin e de S lo n , ou
elles co n trib u ero n t à l’o rn er e t à fa c ilite r son ce lle d u M oriah ; selon d’a u tre s , to u t l’ en sem ble
Action. d e la m ontn eu se P a lestin e. Quoi q u ’ il en s o it,
6 -9 . L e règn e pacifique d u M essie, fr u it de sa ce tte Jéru sa le m ou ce tte T e rr e sain te Idéale est
p a rfa ite ju stice. C ette pensée est m agn ifiq u em en t ici l’em blèm e de l’ É g lise e n tiè re . — Q u ia repleta
exprim ée, au m oyen de très ria n tes im ages. B eau est... M o tif d ’u n e si é to n n an te sain te té . — S ic u t
tableau Idéal de l ’â g e d’o r m essian ique. C ette a q u æ m a r is.... B elle e t fo rte Im age : la con n ais­
description ne rep résen te ni «t u n beau rê v e h, san ce du v r a i D ieu a to u t e n v a h i, d e m êm e
Commkxt. Y , 2i
3-22 Is. X I , 10-14.
10. Tn die illa radix Jesse, qui stat in 10. En ce jour, le rejeton de Jessê
signum populorum, ipsum gentes de­ sera comme un étendard pour les peuples ;
precabuntur, et erit sepulcrum ejus g lo ­ les nations lui offriront leurs prières, et
riosum. son sépulcre sera glorieux.
11. Et erit in die illa : adjiciet Domi­ 11. En ce jour-là, le Seigneur étendra
nus secundo manum suam ad possiden­ une seconde fois sa main pour prendre
dum residuum populi sui, quod relin­ possession du reste de son peuple, qui
quetur ab Assyriis, et ab Æ gyp to, et a aura échappé aux Assyriens, à l’Egypte,
Phetros, et ab Æ tliiopia, et ab Æ lam , et à Phétros, à l’ Éthiopie, à É lam , à Sen­
a Sennaar, et ab E m ath, et ab insulis naar, à Emath et aux îles de la mer.
maris.
12. E t legabit signum in nationes, et 12. Il lèvera son étendard parmi les
congregabit profugos Israel, et dispersos n ations, et il réunira les exilés d’Israël,
Juda colliget a quatuor plagis terræ. et il rassemblera des quatre coins de la
terre les dispersés de Juda.
13. E t auferetur zelus Ephraim , et 13. L a jalousie d’Ephraïm sera dé­
hostes Juda peribunt; Ephraim non aemu­ truite, et les ennemis de Juda périront;
labitur Judam , et Judas non pugnabit Ephraïm ne sera plus envieux de Juda,
contra Ephraim. et Juda ne combattra plus contre
Ephraïm..
14. E t volabunt in humeros Philis- 14. Us voleront sur l ’épaule des Phi­
thiim per mare, simul praedabuntur listins, du côté de la mer; ils pilleront
filios Orientis ; Idumaea et Moab prae­ ensemble les fils de l’Orient; l ’Idumée
ceptum manus eorum, et filii Am m on et Moab seront dociles à l’ordre de leur
obedientes erunt. main, et les fils d’Ammon leur obéiront.

que le l i t de l ’O céan est re c o u v e rt p a rto u t p ar a u ro n t é té dispersés. L e s d e u x en n em is les p lu s


les flots. terrib les de la n atio n th é o c ia tiq u e , A ss u r e t l ’É
2o L es païens se co n v e rtisse n t e t Israël re­ g y p te (la basse E g y p te , d’après le co n te x te ), so n t
v ie n t des d iv ers lie u x o ù il a v a it été ex ilé. X I , c ité s les p rem iers. P h etro s (h éb r.: P a tr o s ) re p ré ­
1 0 -1 6 . sen te la h a u te É g y p t e , d o n t le nom é g y p tie n
10. T o u te la te r re se so u m e t au flls de J essé . — é ta it Pé-torès, le p ays du sud (A U . gèogr., p l. iv ) .
B a d i x Jesse : le ram eau v ig o u re u x q u i sera s o rti Æ t h io p ia (h é b r.: K u s ) : co n trée q u i é ta it réu n ie
de ce tte h u m b le ra cin e . Com p. le v e rs. 1 . — I n à l’É g y p te au tem p s d’ I s a ïe ; v o y e z x v m , 1 , et
s ig n u m p o p u lo r u m . L e su b s ta n ti! h ébreu n és le co m m en taire. D e l ’e x trê m e s u d , le p ro p h ète
d ésign e u n e b a n nière s e rv a n t de s ign al. — Gentes rem o n te au n o r d - e s t : Æ l a m , l ’É ly m a ïs , à l ’est
(les n atio n s p aïenn es) d e p re ca b u n tu r. H ébr. : le du T ig r e ( A tl. gèogr., p l. v m ) . S e n n a a r (h é b r .:
rec h erch ero n t. L ’ idée de p rière est to u te fo is co n ­ S in 'a r ) , ou la B a b ylo n ie . S u r E m a th , v o y e z x , 8,
ten u e dans ce tte exp ressio n . — S e p u lc r u m e ju s. e t le co m m e n taire . I n s u lis m a r is : les riv e s de
H ébr. : le lieu de son repos. C.-à-d. Sion, sa ré s i­ la M é d iterra n ée ( A t l . g éo g r., pl. i e t x v n ) . —
d ence. L a tra d u ctio n de la V u lg a te e st v ra ie en L e v a b it s ig n u m ... : sig n al à la v u e d u q u el les
e lle - m ê m e , c a r l'h is to ire du to m beau de N o tre- Isra é lite s se rassem bleron t, en q u e lq u e lie u q u ’ils
S e lg n e u r J é s u s - C h r is t a é té ad m ira b le m e n t g lo ­ so ie n t d isp ersé s, p ou r re g a g n e r ensem ble le u r
rieu se dans le co u rs des siècles ch ré tie n s ; m ais p a trie h ie n -a im é e . — A q u a tu o r p la g is ...: des
elle spécialise tro p la pensée. A u lieu d u co n c re t q u a tre p oin ts ca rd in a u x . L o c u tio n p a rto u t u si­
g lo rio su m , l’ h ébreu em ploie l ’a b s tr a it : sera g lo ire ; té e , p ou r s ig n ifie r : de tous les coins d u glo b e . —
ce q u i d it p lu s. L e v e rs. 10 ren ferm e d o nc u n e E t a u fe re tu r ... (v e rs . 13) L ’u n io u la p lu s in tim e
p ro p h é tie id en tiq u e p ou r le fo n d à ce lle de n , sera ré ta b lie alors, su r le sol s a c ré , e n tre to u te s
2 e t ss. les trib u s d ’Israël ; la g ra n d e e t sa n g la n te lu tte
11-16 . L e S eig n eu r f a it re n tr e r glo rieu sem en t e n tre E p h raïm e t J u d a p ren d ra fln à to u t ja ­
en P a le stin e les Israélites lo n gtem p s ex ilés e t d is ­ m ais. — Z e lu s E p h r a im : la r iv a lité d ’É p h raïm
persés. C ’e st la fin de l ’e x il q u i a v a it é té p ré d it à l ’ég a rd de J u d a . H ostes J u d a : les E p h raïm ite s
p lu s h a u t à d e u x rep rises ( v , 13, e t v i , 12 ). — e t leu rs alliés. — E t v o la b u n t... (v e rs. 14). Les
A d jic ie t D o m in u s ... H éb ra ïsm e, p ou r d ire q u e J u ifs s u b ju g u e ro n t d é fin itive m e n t leu rs ancien s
D ieu lè v e ra la m ain u n e seconde fo is afin de d é li­ en n em is. Ils « v o le ro n t », fo n d ro n t s u r e u x com m e
v r e r Israël. 11 l’a v a it levée une p rem ière fo is au des o ise au x de p roie. — I n h u m e ro s. L ’h é b re a
tem ps de la s o rtie d’ É g y p te. — A d p o ssid en ­ em ploie le sin g u lie r ; on n o m m ait a in s i, d ’uue
d u m ... M ieu x : p o u r ac h e te r, p o u r a c q u é rir. C f. m an ière fig u r é e , la rég io n q u i se d é ta ch e des
E x . x v , 16, etc. — R e s id u u m p o p u li. Com p. x , m on tagn es de J u d a e t s’ab alsse p ar d e g ré s ju s ­
21 e t 22. L e fa ib le « reste », si s o u v e n t m eu- q u ’au n iv e au de la M é d ite rra n é e ( A tla s gèogr,
tlo n n é p ar Isaïe. — A b A ss y r iis ... É n u m éra tio n p l. v n ) . — F ilio s O rien tis : les A ra b e s e t les
des p rin cip au x peuples p arm i lesquels les J n lfs A ram éen s q u i h a b ita ie n t à l ’e st e t au nord -e»$
Is. X I , 15 — XTT, 5. 323
15. Le Seigneur rendra déserte la 15. fit desolabit Dominus linguam
langue de la mer d’Egypte, et il lèvera sa maris Æ g y p ti, et levabit manum suam
main sur le fleuve, qu’il agitera par son su p e r.,flumen, in fortitudine spiritus
souffle puissant; il le frappera et le divi­ sui; et percutiet eum in septem riyis,
sera en sept ruisseaux, de sorte qu’on le ita ut transeant per eum calceati ;
traversera avec des chaussures ;
16. et il y aura une route pour le 16. et erit via residuo populo meo
reste de mon peuple qui sera échappé qui relinquetur ab A ssyriis, sicut fuit
des Assyriens, comme il y en eut une Israeli in die illa qua ascendit de terra
pour le jour où Israël sortit de la terre Æ gypti.
d’É gypte.

C H A P I T R E XI I

1. E t tu diras en ce jo u r-là : Je vous 1. E t dices in die illa : Confitebor


rends grâces, Seigneur, de ce que vous tibi, Domine, quoniam iratus es m ihi;
vous êtes irrité contre moi ; votre fureur conversus est furor tuus, et consolatus
s’est apaisée, et vous m’avez consolé. es me.
2. Voici que mon Dieu est mon sau­ 2. Ecce Deus salvator meus ; fiducia­
veur; j ’agirai avec confiance, et je ne liter agam, et non timebo, quia fortitudo
craindrai point, car le Seigneur est ma mea et laus mea Dominus, et factus est
force et ma gloire, et il est devenu mon mihi in salutem.
salut.
3. Vous puiserez de l ’eau avec joie aux 3. Haurietis aquas in gaudio de fonti­
fontaines du sauveur. bus salvatoris.
4. E t vous direz en ce jo u r-là : Louez 4. E t dicetis in die illa : Confitemini
le Seigneur, et invoquez son nom ; faites Domino, et invocate nomen eju s; notas
connaître ses oeuvres parmi les peuples ; facite in populis adinventiones ejus; me­
souvenez-vous que son nom est grand. mentote quoniam excelsum est nomen
ejus.
5. Chantez au Seigneur, car il a fait 5. Cantate Domino, quoniam magni­
des choses magnifiques; annoncez-les fice fecit ; annuntiate hoc in universa
dans toute la terre. terra.

de la P a lestin e. — P ræ cep tu m m a n u s... H ébr. : com m e s’ il l’a v a it sous ses y e u x . — Confitebor...


Èdom et M oab sero n t la p roie de leu rs m ains D ’abord un h u m ble a v e u des fau tes passées qu i
(des Israélites). — E t desola bit... ( L X X , s y r . et o n t e x c ité la colère de J é h o va h ( q u o n ia m i r a ­
chald. : il d esséch era). V ers. 15-16, D ieu fe ra un tu s...). C ette colère e st à bon d ro it b é n ie , p arce
prodige éc la ta n t p ou r fa c ilite r le re to u r de son q u ’elle a p ro d u it les m eilleu rs fr u its de g râ ce
peuple. — L in g u a m . Le g o lfe h éroop olite de la e t q u ’elle a é té s u iv ie de g ra n d e s consola­
m er R o u ge ( m a r is Æ g y p ti), q u i s’av a n ce d u sud tions. — Ecce D eu s s a lv a to r ... C ette pensée du
au nord. — F lu m e n : l ’E u p h ra te ( c f . v m , 7 ) . sa lu t re v ie n t ju s q u ’à trois fois dans les v e rs. 2 e t 3.
que le Seig n eu r p a rta g e ra en sep t bran ch es p eu — L es m ots fo r titu d o m ea... s a lu te m so n t em ­
profondes e t guéables ( sep tem r i v i s ) , de sorte p runtés presque litté r a le m e n t au p rem ier can ­
q u ’on puisse le fra n c h ir à pied sec (c a lc e a ti, tiq u e de M o ïse, E x . x v , 2. — L a u s m ea D o m i­
tr a it p ittoresque), com m e a u trefo is la m er R o uge n u s. D ans l’h ébreu , le nom d iv in e st rép été d e u x
(vers. 16 » ).— Q u i r e lin q u e tu r... H é b r.: q u i au ra fois de s u ite , sous la fo rm e T â h Y 'h ô v a h ; ce
échappé à A ssu r. q u i n ’a lieu qu ’ ici e t x x v i , 4. — H a u r ie tis...
3» Les ca n tiq u es des ra ch etés. X I I , 1 - 6 . (v e rs. 3). P rom esse de g râ ces abon d an tes e t p e r­
Les ancien s H é b re u x , ap rès le p assage d e la p étu elles, au m oyen d ’une très belle m étaphore.
m er R o u g e , a v a le n t ch a n té jo ye u se m en t les — S a lv a to ris. L ’h ébreu em ploie le co n cret : des
louanges de le u r d iv in lib é ra te u r (c f. E x . x v , 1 fo n tain es du salu t.
e t ss.) ; leu rs d escendants fe ro n t de m êm e après 4 -6 . Second ca n tiq u e, qu i e st aussi précédé do
a v o ir été sauvés d’u n e m an ière non m oins m er­ sa p e tite In tro d u ctio n : E t d ic e tis ... — C onfite­
veilleuse. m in i... et invocate... R ém in iscen ce du P s . c iv , 1.
C h a p . X I I . — 1 - 3 . P re m ie r ca n tiq u e. — Et L e p rop h ète e x h o rte de n ou veau ses co religio n ­
d ic e s... Ces m ots ( v e r s . 1» ) fo rm en t une p etite n aires à rem ercier p u bliqu em en t e t au lo in {.no­
in trod u ctio n en prose, et s’ad ressen t à l’ Israël de tas... i n p o p u lis ...) J é h o va h de ses bontés Infl-
l'a ven ir, que le p rop h ète in te rp elle jo yeu sem e n t. n ie j. — C a n ta te... q u on ia m ... (v e rs . 5 ) . A utre
324 Is. X I I , 6 — X I I I , 4.
G. Exulta et lauda, habitatio Sion, I 6. Tressaille de joie et bénis Dieu,
quia magnus in medio tui Sanctus Israel. I maison de Sion, car il est grand au mi-
| lieu de toi, le Saint d’Israël.

C H A P I T R E XIII

1. Onus B abylonis, quod vidit Isaias, 1. Prophétie contre Babylone, révélée


filius Amos. à Isaïe, fils d’Amos.
2. Super montem caliginosum levate 2. Sur une montagne couverte de
signum, exaltate vocem , levate manum, nuages ' dressez un étendard, élevez la
et ingrediantur portas duces. vo ix, agitez la m ain, et que les princes
entrent dans ses portes.
3. Ego mandavi sanctificatis m eis, et 3. J ’ai donné des ordres à ceux que
vocavi fortes meos in ira m ea, exultantes j ’ai consacrés pour cette œuvre; j ’ai ap­
in gloria mea. pelé mes guerriers dans ma colère, ils
travaillent avec joie pour ma gloire.
4. V o x multitudinis in montibus, quasi 4. Bruit d’une multitude dans les mon-

écho du ca n tiq u e de l’ E x o d e , x v , 1 . — A n n u n ­ p osséd ait to u jo u rs u n e fo rce e t u n e Influence


tia te hoc... L a d é liv ra n ce d’ I s ra ë l in téresse g r a n ­ co n sid é ra b le s, e t se p ré p a ra it à re c o u v re r sa li­
d em e n t le m on de e n tie r , q u i e st a p p e lé , sans b e rté . C f. x x x i x , 1 , e t le co m m en taire. D iv in e ­
d istin ctio n de ra c e , à p a rtic ip e r lu i-m ê m e au m e n t é c la ir é , Isaïe la co n tem p le à l’ apogée de
sa in t. — E x u lt a et la u d a ( v e r s . 6 ). Sion d o it sa g lo ire e t de sa p u issa n ce , p u is d éch u e so u ­
se ré jo u ir d’ être la résid en ce du ro i th é o cra tlq u e d ain de sa g ra n d e u r, à cau se de son o rg u e lL —
(q u ia ... i n m ed io lu i...), e t l’in term é d ia ire d e la Q uod v id it . S u r l ’ex pressio n « v o ir u n o ra cle »,
v ra ie v ie p o u r to u te la te r re . D ig n e con clusion v o y e z la n ote de i i , 1.
du « liv r e d ’ E m m an u el ». 2° D ie u , q u i v e u t ch â tie r B a b y lo n e , ré u n it
l ’arm ée q u i d o it e x é c u te r ses desseins de v e n ­
S e c t io n III. — O r a c l e s c o n t r e l e s p e u p l e s ge a n ce ; effro i de la c ité q u an d elle se v o lt p erd u e.
X I I I , 1 — X X I I I , 18.
p a ïe n s . X H I , 2 -8 .
G ro u p e to u t & fa it élo q u en t e t in té ressa n t. 2 - 3 . C o n vo catio n de la d iv in e m liice. L e p ro ­
Les o racles d o nt il se com pose o n t é té é v id e m ­ p hète v a d ro it au c œ u r du su je t. — S u p er m o n ­
m en t ré u n is d’ap rès l ’o rd re lo g iq u e . J é ré m ie tem c a lig in o su m . L itté r a le m e n t dans l ’h ébren :
( x l v i , 1 - l i , 64) e t É zéch lel ( x x v , 1 - x x x n , 32)
S u r u n e m on tagn e c h a u v e ; c . - à - d . déboisée, dé­
o n t Im ité ce t a r r a n g e m e n t, e t p lacé les un es à n u d é e , d o n t le so m m et e st v is ib le au lo in , de
la s u ite des au tre s les p rop h éties re la tiv e s a u x so rte q u ’on p e u t ap e rce vo ir aisém en t les s ig n a u x
G en tils. — B o n o u v ra g e à co n su lter : C. R o- q u i y so n t fa its . — L ev ote s ig n u m (cf. v , 26, e t
x i, 10), e x a lta te ..., levate... L a v o ix m ysté rie u se
h a r t , de O n erib u s b ib lic is co n tra Gentes, L ille ,
qu i donne ces tro is ord res p ressan ts n ’e st a u tre
1893.
q u e ce lle de J é h o v a h , ain si q u ’il ré s u lte deg
§ I. — O racle con tre Ba b ylon e.
v e rs . 3 - 5. D ieu v e u t rassem bler u n e arm ée im ­
X I I I , 1 — X I V , 23.
m en se, d o n t il Indique au ssitô t le rô le : in g r e ­
Ce p assage e st p a rticu liè re m e n t ad m ira b le de d ia n t u r p o rta s d uces. M ie u x , d ’ap rès l ’h ébren :
lond e t de fo rm e. P o u r qu ’ ils e n tre n t dans les p ortes des p rin ces ;
1° L e titr e . X I I I , 1. dans la c ité p rln clè re de B a b y lo n e , d o n t H é ro ­
C h a p . X I I I . — 1 . O n u s. E n h é b r e u , m a s s â ' : d o te m en tio n n e ex p ressém en t les ce n t portes d ’al-
expression fré q u e m m en t em p loyée dans c e tte ra ln . — E g o (pronom fo rte m e n t so u lign é) m a n ­
sectio n fc f. x i v , 23 ; x v , 1 ; x v n , 1 ; x i x , 1 , e tc .). d a v i s a n c tific a t is ... Q u oiqu e p a ïe n s, les so ld ats
E lle d é riv e de la ra c in e n â èâ ’, le v e r, p o rte r, e t du S e ig n e u r sont en qu elqu e so rte con sacrés p a r
d ésign e to u jo u rs , d ans I s a ïe , u n lo u rd fa r d e a u , la m ission q n ’lis o n t à acco m p lir p ou r lu i. —
p ar co n séq u en t un e p rop h étie m en açan te. Com p. Y o c a v i.. . i n i r a . . . P lu tô t : « in ira m m e a m , j
sa in t J é rô m e , h . I. C ’est ain si q u e le tra d u is e n t p ou r s e r v ir d ’in stru m e n ts à m a co lère. — E x u l ­
aussi le s y ria q u e e t le ch ald éen . E lle n’a que très tan tes... L e s p h a la n ges de J é h o v a h se réjo u issen t
ra rem en t dans la B ib le ( c f . P r o v . x x x , 1 , e t d’a v a n c e de la v ic t o ir e , ta n t elles so n t ' Ares de
x x x i , 1 ; Zach. i x , 1 ) la sim ple sign ificatio n de triom p h er en co m b a tta n t p ou r lu i.
J e ffa tu m », p aro le, p ré d ictio n en g é n é ra l (lit té ­ 4 - 5 . L ’arm ée acco n rt, e t J é h o v a h la passe en
ral. : « élév a tio n » de la v o ix ) . — B a b y lo n is . re v u e . — V o x m u ltitu d in is ... On ad m ire la ra p i­
H ébr. : B â bel. S u r l’o rig in e e t le sens de ce nom , d ité ém o u v an te du r é c it , lequ el d e v ie n t Ici u n e
v o yez G en. x i , 9, e t la n ote. A u tem ps d’ I s a ïe , v é rita b le h y p o ty p o se. On c r o ir a it en ten d re, puis
B abylon e a v a it p erd u son Indépendance e t su b is ­ a p e rc e v o ir les troupes. — I n m o n tib u s: les mon
sait le rud e Joug de l’ A s s y r ie ; néan m oin s elle ta g n e s situ é e s au n o r d - e s t de la C haldée ( A t l.
Is. X I I I , 5 -1 2 . 325
tagnes, semblable à celui de peuples populorum frequentium ; vox sonitus re­
nombreux; bruit confus de rois et de gum , gentium congregatarum.
nations rassemblées.
5. Le Seigneur des armées a donné 5. Dominus exercituum præcepit m ili­
des ordres à ses troupes qui viennent ti æ b elli, venientibus de terra procul, a
d’un pays lointain, de l’extrémité des summitate cæ li; Dominus, et vasa f u ­
cieux; le Seigneur et les instruments de roris ejus, ut disperdat omnem terram.
sa fureur vont détruire toute la terre.
6. Poussez des cris, car le jour du 6. U lulate, quia prope est dies D o­
Seigneur est proche ; il viendra comme mini ; quasi vastitas a Domino veniet.
un ravage du Seigneur.
7. C’est pourquoi toutes les mains se­ 7. Propter hoc omnes manus dissol­
ront languissantes, et tout cœur d’homme ventur, et omne cor hominis conta­
ro fondra et sera brisé. bescet, et conteretur.
8. Ils seront saisis de convulsions et 8. Torsiones et dolores tenebunt ; quasi
de douleurs; ils souffriront comme une parturiens dolebunt; unusquisque ad
femme en travail ; ils se regarderont proximum suum stupebit, facies com­
l’un l’autre avec stupeur, et leurs visages bustae vultus eorum.
seront enflammés.
9. V oici que vient le jour du Seigneur, 9. Ecce dies Domini veniet, crudelis,
jo u r cruel, plein d’indignation, de co­ et indignationis plenus, et iræ , furoris-
lère et de fureur, pour transformer la que, ad ponendam terram in solitudi­
terre en désert, et pour en exterminer nem, et peccatores ejus conterendos de ea.
les pécheurs.
10. Car les étoiles du ciel et leur splen­ 10. Quoniam stellæ cæ li, et splendor
deur ne répandront plus leur lum ière; earum, non expandent 'lumen suum ;
le soleil à son lever se couvrira de té­ obtenebratus est sol in ortu suo, et luna
nèbres, et la lune ne fera plus luire sa non splendebit in lumine suo.
clarté.
11. Je viendrai châtier les crimes du 11. E t visitabo super orbis m ala, et
monde et l’iniquité des impies ; je ferai contra impios iniquitatem eorum ; et
cesser l’orgueil des infidèles, et j ’humi- quiescere faciam superbiam infidelium,
lierai l ’arrogance des forts. et arrogantiam fortium humiliabo.
12. L ’homme sera plus rare que l ’or, 12. Pretiosior erit vir auro, et homo
il sera plus précieux que l’or le plus mundo obrizo.
pur.

gèogr., p l. v in ) . — P r æ c ep it m ilit ia s ... D ’après ap p a ra ît assez ra rem en t d an s les é c rits p rop h é­


l’hébreu : 11 passe en rev u e. B el an th ro p o m o r­ tiq u es. — M a n u s d is s o lv e n tu r ... V ers. 7 e t 8,
phism e. — A su m m ita te cæ li. H éb r.: d e l ’ex tré- d escrip tion tr a g iq u e de la te r r e u r des B a b y lo ­
rulté des cie u x . C .- à - d . des régio n s lo in tain es où n ien s. — Q u a si p a r tu r ie n s : la com paraison
1e ciel sem ble s ’ab alsser, se te rm in e r, e t lim ite r p ro v e rb ia le p o u r d é crire de v io le n te s d o u leu rs.
la terre. — Vasa... F ré q u e n t h éb ra ïsm e : les in s­ C f. J e r. x x x , 6 ; x u x , 24, etc . — U n u sq u isq u e...
tru m ents de sa colère. — Ut d isp erd a t om n em stup eb it. Ils s’e n tre -re g a rd e ro n t to u t h éb été s p a r
terram . D ’ap rès quelques In terp rètes : la B a b y ­ l ’e ffro i. — F a c iè s com bustæ . L ’ém otion le u r fe ra
lonie to u t en tière. M ais il nous p a ra ît p référab le afflu er le san g au visag e.
de co n server à l ’expressio n sa p ortée g é n é ra le , 2° L a v ille e st p rise d ’a s s a u t; h o rrib le c a r ­
et de d ire, à la su ite d ’e x cellen ts com m entateu rs, n age. X I I I , 9 -18 .
qu’Isaïe, à la m anière acco u tu m ée d es p rop h ètes, 9-13. T a b le a u g é n é ra l. V o y e z la n o te du v e rs . 5k,
en visage ce ch â tim e n t spécial de B a b ylo n e com m e — D i e s ... v e n ie t, c r u d e lis ... M a g n ifiq u e e t d ra ­
u n prélude e t un e p a rtie in té g ra n te du ju gem en t m atiq u e p ein tu re. C f. J e r. i i , 3 0 -3 2 ; m , 1 4 - 1 6 .
u n iversel q u i a u ra Heu à la fin des tem ps. D e là — R é s u lta t final de ce Jour effro yab le : a d p o ­
les tr a its encore p lus g é n é ra u x des v ers. 6, 9-11. n e n d a m ..., et p e cc a to re s... — Stellæ c æ li ... Lu
V oyez K n a b cn b a u er, h . I. n a tu re en tière, e t spécialem en t le c i e l, s ’associe
6-8. F r a y e u r des h a b ita n ts de B a b y lo n e , à a u x v e n g ea n ce s de D ie u co n tre les m éch ants.
l’approche de l ’arm ée ennem ie. — U lu la te. A pos­ C f. P s. x v n , 8 e t s s .; H ab. i n , 3 e t s s .; A g g .
trophe terrifia n te. — D ies D o m in i : le jo u r e f­ i i , 6 , etc. — S p len d o r. D ’ap rès l’hébreu : les
fro yab le des ju gem en ts d iv in s. C f. i i , 1 2 ; J o ë l, k’ s îlim . N om de la co n stella tio n d ’O rlon. Cf. Job,
1 , 16 ; Soph. i, 7, e t c .— V a stita s a D om ino . L ’hé­ ix , 9 ; x x x v n i , 1. V isita b o (v e rs. 1 1 ) . E u m au­
breu ]>réscnto une b elle paronom ase : Sôd miS- v aise p a rt : je v ie n d ra i ch â tie r, i l a l a : la m alice,
frid dai. L e nom de S a d d a ï, le T o u t- p u is s a n t, l’In iquité. — P r etio sio r,., a u r o (v e ja . 12). L § car
526 Is. X I I I , 13-20.
13. Super hoc cælum turbabo ; et 13. C’est pourquoi j ’ébranlerai le ciel,
movebitur terra de loco suo, propter et la terre sortira de sa place, à cause
indignationem Domini exercituum , et de l’indignation du Seigneur des armées,
propter diem iræ furoris ejus. et du jour de sa colère et de sa fureur.
14. E t erit quasi damula fugiens, et 14. Alors Babylone sera comme un
quasi ovis, et non erit qui congreget. daim qui s’enfuit, et comme des brebis
Unusquisque ad populum suum conver­ que personne ne rassemble. Chacun re­
tetur, et singuli ad terram suam fugient. tournera vers son peuple, et ils fuiront
tous dans leur pays.
15. Omnis qui inventus fuerit occide­ 15. Quiconque sera trouvé sera tué, et
tur, et omnis qui supervenerit cadet in tous ceux que l’on rencontrera tomberont
gladio ; par le glaive ;
16. infantes eorum allidentur in ocu­ 16. leurs enfants seront écrasés sous
lis eorum, diripientur domus eorum, et leurs yeu x; leurs maisons seront pillées,
uxores eorum violabuntur. et leurs femmes violées.
17. Ecce ego suscitabo super eos M e­ 17. Je vais susciter contre eux les
dos, qui argentum non quærant, nec au ­ Mèdes, qui ne chercheront point d’ar­
rum velint; gent , et qui ne voudront pas d’or ;
18. sed sagittis parvulos interficient, 18. mais de leurs flèches ils perceront
et lactantibus uteris non miserebuntur, les petits enfants, ils n’auront pas com­
et super filios non parcet oculus eorum. passion du fru it des entrailles, et leur
œil n’épargnera pas les enfants.
19. E t erit Babylon illa gloriosa in 19. Et cette Babylone, glorieuse parmi
regnis, inclyta superbia Chaldæorum, les royaumes, orgueil éclatant des Chal-
sicut subvertit Dominus Sodomam et déens, sera comme Sodorue et Gomorrhe,
Gomorrham. ' que le Seigneur a renversées.
20. Non habitabitur usque in finem, 20. E lle ne sera plus jam ais habitée,
et non fundabitur usque ad generatio­ et elle ne sera pas rebâtie dans la suite
nem et generationem ; nec ponet ibi des siècles ; les Arabes n’y dresseront
tentoria A rabs, nec pastores requiescent pas leurs tentes, et les pasteurs ne s’y
ibi. reposeront pas.

n age s t r a te l, q u ’ il ne re s te ra q u ’un p e tit n om bre g ra n d rô le dans la ru in e de B a b ylon e, m ais ce lu i


de s u r v iv a n ts ; c’e st le u r ra re té q u i tes ren d ra des M èdes f u t p lu s Im p o rtan t, e t c ’e st p ou r cela
si p ré cie u x . — M u n d o ob rizo . H é b r.: l ’o r d ’O ph lr. q u ’ il n’e st q u estion Ici q u e d’e u x seu ls. — A r ­
S u r ce tte co n tré e d o nt l ’o r é ta it p articu liè re m e n t g e n tu m ..., n ec a u r u m ... On est fra p p é , dans Je
a p p ré c ié , v o y e z I I I R e g . i x , 28, e t le co m m en ­ r é c it de X én o ph o n ( Cyrop., ii, 1, 7), d ’e n te n d re
t a ir e ; Jo b, x x v m , 16, etc. — Cæ lum . turb ab o... C y ru s v a n te r , com m e Isaïe, le d ésin téressem en t
(v e rs. 13). E n co re la n a tu re en co n vu lsio n s, com m e d e ses so ld ats. Ils v o u la ie n t a v a n t to u t se v e n g e r
au v e rs . 10. d es h u m ilia tio n s e t des sou ffran ces qu e les C h al-
1 4 - 1 8 . T a b le a u p a rtic u lie r de la ru in e. — déens le u r a v a le n t f a it su bir. — S a g ittis . H é b r.:
Q u a si d a m u la (b é b r . : com m e un e g a z e lle ) ... et les a r c s . L e s M èdes e t les P erses é ta ie n t a u tr e ­
q u a s i ovis... D e u x co m p araison s très e x p ressiv es, fo is ren om m és p ou r le u r h ab ile té à s e s e r v ir de
p ou r d épein dre les im pression s d 'e S ro i e t l’é ta t ce tte arm e.C om p . H érod ote, v i i , 6 1 , e tc . — L a c ta n ­
d’aban don des B a b ylo n ien s. — U n u sq u isq u e a d tib u s u te r is ... H ébr. : iis n’a u ro n t pas p itié du
p o p u lu m ... L ’im m ense c ité é ta it d even u e peu à f r u it du sein. C .- à - d . q u ’ils o u v riro n t c r u e lle ­
peu l’em porium g én é ra l de l ’A sie, e t l’on y ac co u ­ m en t le sein d es m è re s; co u tu m e h o rrib le d e 4
r a it de to u tes p a rts. C f. J e r. l , 16, e t E sch yle, tem ps an cien s (c f. I V R eg. v m , 12 ; x v , 16, e tc .).
P ers., v , 52. A sa c h u t e , la m asse b ig a rré e d’é ­ 3° R u in e to ta le de B a b y lo n e. X I I I , 1 9 -2 2 .
tr a n g e rs q u ’elle c o n te n a it s’e n fu it au p lus v ite 19 -2 2 . T a b le a u te r rib le d an s sa b ea u té. —
p our éch a p p er au m assacre. — O m n is q u i in v e n ­ B a b y lo n illa g lo r io s a ... E n re le v a n t ain si la
tu s... ( v e r s . 1 5 ) . H orrib le ta b lea u du ca rn ag e : sp len d eu r de B a b y lo n e , Isaïe se propose de m ieu x
les v a in q u e u rs n e fo n t pas de q u a rtie r e t é g o rg e n t fa ire re s s o rtir l ’éten d u e de la ru in e . — S ic u t...
in d istin c te m e n t to u t ce q u ’ils ren co n tre n t. — S o d o m a m ... L o c u tio n p ro v e rb iale p ou r m arq u er
I n fa n te s ... a llid e n tu r ... (v ers. 16). D é ta il en co re u n co m plet d ésastre. C f. i , 9 ; D e n t, x x i x , 23, e tc.
p lus a ffre u x : on n’é p argn era p as m êm e les êtres — N o n h a b ita b itu r ..., e t n o n ... G ra n d e v ig u e u r
d é lic a ts q u i e x c it e n t h a b itu e lle m e n t la p itié. dans ces asse rtio n s, e t s u rto u t dans les d éta ils
C f. v ers. 1 8 , e t P s. c x x x v i , 8. — D ir ip ie n tu r ..., s u iv a n ts (v e rs. 20b -2 2 ), q u i les d évelo pp en t. —
v io ta b u n tu r. L e p illa g e et les d ern ières h o rreu rs. N e cp o n e t... A ra b s...: les A rab e s nom ades d u v aste
— S u scita b o M edos (h é b r.: M a d a ï). Les e x é c u ­ d é s e rt q u i s’éten d e n tre la P a le stin e e t l’ Eu-
teu rs des h a n tes œ u v res de J é h o va h so n t enfin p lira te. V o y e z V A tla s géog r., pl. v in . — B e stiæ
pom m és (v e rs. 17) L es P erses aussi jo u è re n t un ( v e r s . 2 1 ) . H é b r. : f i y y i m , les bêtes sauvai:es
'em placem ent- de B a b ylon e.
328 Is. X I I I , 21 — X I V , 2 .
21. Sed requiescent ibi bestiæ ; et re­ 21. Mais les bêtes suuvuyes s’y retira-
plebuntur domus eorum draconibus; et ront, ses maisons seront remplies de dre-
habitabunt ibi struthiones ; et pilosi sal­ gons, les autruches y viendront habiter,
tabunt ibi ; et les satyres y danseront;
22. et respondebunt ibi ululæ in sedi­ 22. les hiboux hurleront à l ’envi dans
bus ejus, et sirenes iu delubris voluptatis. ses palais, et les sirènes dans ses mai­
sons de délices.

C H A P I T R E XI V

1. Prope est ut veniat tempus ejus, et 1. Son temps est proche, et ses jours
dies ejus non elongabuntur; miserebi­ ne seront pas prolongés ; car le Seigneur
tur enim Dominus Jacob, et eliget adhuc aura pitié de Jacob, il se choisira encore
de Israel, et requiescere eos faciet super des amis dans Israël, et il les fera repo­
humum suam ; adjungetur advena ad ser dans leur paya ; les étrangers se join ­
eos, et adhærebit domui Jacob. dront à eux, et s’attacheront à la maison
de Jacob.
2. E t tenebunt eos populi, et adducent 2. Les peuples les prendront, et les
eos in locum suum ; et possidebit eos reconduiront dans leur pays ; et la mai-

du d ésert. — D ra co n ib u s. L e s u b s ta n tif hébreu en fa ire l’a p p licatio n à la B a b ylo n e o c c id e n ta le ,


'o h im a é té très d iv ersem en t tr a d u it p a r les à la v ie ille R o m e corrom pue.
In terp rè te s an cien s e t m odernes. D’ ap rès les L X X , 4° Isaïe p ré d it a u x J u ifs la cessation de la
T h éo d otio n e t le s yria q u e , 11 d é sig n e ra it 1’« écho », c a p tiv ité de B a b y lo n e . X I V , 1 - 2 .
c . - à - d . les c r is re te n tissa n ts des a n im a u x . De O racle très re m a rq u a b le , q u i re te n tira so u ­
n o m b re u x co m m e n tateu rs co n tem p orain s p en sen t v e n t , e t a v e c de n o m b reu x développ em en ts, d an s
a v e c assez de v ra isem b la n ce q n ’ il rep résen te le la seconde p a rtie du liv r e . II est ic i la consé­
hibou. II- n ’e st em p loyé q u ’en ce seul en d ro it des qu en ce n a tu re lle de la p ré d ictio n q u i précède :
sain ts L iv r e s . — P ilo s i. H é b r ., i f 'lr im ; lit té r a ­ lo rsqu e c e u x q u i l ’a v a le n t a sse rv i a u ro n t é té re n ­
lem e n t, <r les v e lu s ». D ’ap rès l’u sage b ib liq u e , ta n ­ v ersés à le u r to u r, Israël p ou rra se re c o n stitu e r
tô t les boucs, ta n tô t les dém ons, q u e l ’im a g ln a - com m e peu ple lib re.
tlon p op u la ire s’est presque p a r to u t rep résen tés C h a p . X I V . — 1 - 2 . L a p itié de J é h o v a h p ou r
sous la fo rm e de c e t an im a l. N ous nous ra n geo n s son peu ple e t l’h e u re u x ré s u lta t q u ’elle p ro d u ira.
ici sans h é s ite r à l’ In terp réta tio n de sain t Jé rô m e. — L es m o ts prope e s t ... e lo n g a b u n tu r fo rm e n t
Com p. L e v . x v n i, 7, e t la n ote. S u r le d é se rt en u n e e x ce lle n te tran sitio n e n tre les d e u x d iv isio n s
ta n t q u ’ il est le Béjour des d ém o n s, v o y e z T o b . de ce tte g ra n d e p rop h étie re la tiv e à B a b ylon e.
v i n , 8 , e t M a tth . x ir , 43. — U lu læ ( v e r s . 2 2 ). D ans l ’h é b re u , ils so n t ra tta c h é s au ch a p . x m .
H é b r .: 'i y y lm ; p rob ab lem en t les ch a ca ls { A t l. — P rop e est... tem p u s eju s... : le tem ps e t le jo u r
d 'h is t. n a t., pl. x e v in , flg. 5, e t p l. x c r x , flg. 1). où la c ité Impie sera ch â tié e . L e p ro p h ète co n ­
— Siren es. H ébr. : ta n n im ; les ch ie ns sa u v a g es, tem p le sa ch u te com m e Im m in en te ; son re g a rd
s u iv a n t le se n tim e n t le p lu s com m un de nos Jours. d iv in e m e n t é c la iré fr a n c h it le tem ps com m e
— T o u s ces tr a its fig u r e n t , d ’u n e faço n e x tr ê ­ l’espace. — M is e r e b itu r e n im ... M o tif p ou r leq u el
m em en t d ra m a tiq u e , la d év a sta tio n ab solue de B a b ylon e sera b risée : le S e lg n e n r v o u d ra a in si
B abylon e. I ls Be so n t réalisés à la lettre. P a u s a ­ d é liv r e r son peuple, q u e c e tte v ille cru e lle re te ­
n ias p o u v a it é c r ir e , sous le rè g n e d’ A d rien : n a it c a p tif. — ' E lig e l a d h u e .„ H ébr. : H ch o isira
» B a b y lo n , o m n ium qu a s sol a s p e x it u rb iu m en core Israë l (au lieu de de I s r a ë l). E x p ression
m ax im a, jam n ih il p ræ te r m uros h a b et » ( v m , d ’une g ra n d e d élicatesse. A u tem p s de l’ e x i l ,
53, 1 ; com p. P lin e , H is t. n a t ., v i , 26, e t D ion J éh o v a h a v a it p a ru ab an d o n n er la n a tio n sain te ;
Cass., l x x v , 9). « V u des h a u te u rs de ce ch am p il la ch o isira , p o u r ain si d ire, de n o u ve a u com m e
de ru in es, l’ E u p h ra te ressem ble à u n p èlerin q u i son h é r ita g e , lo rsq u ’il m e ttra fin à la c a p tiv ité .
tra v erse les ru in es silen cieu ses do son ro ya u m e — S u p er h u m u m s u a m : la P a le s tin e , d o n t les
d isp a ru . » L a v ille d’ H illa h e t les v illa g e s arab es J u ifs d e v a ie n t ê tr e v iolem m en t arrach és p a r les
q u i s’ élè v e n t çà e t là à tr a v e rs ces ru in es n ’en C h a ld é e n s .— A d ju n g e tu r a d v e n a ...: en adop­
fo n t que m ie u x re sso rtir l’h o rre u r ( A tla s géogr.. ta n t la re lig io n d ’Israël. C e tte h e u re u se c o n v e r­
pl. i x ). L e s a n im a u x sa u v a g e s y h a b ite n t en sion des p aïen s e st so u v e n t p ré d ite p a r lâ aïe .
g ra n d n o m b re ; les p asteu rs n’y co n d u isen t pas C f. x l i v , 6 : l v , 6 ; l v i , 3, e tc . — T en eb u n t eos^
le u r s tr o u p e a u x , e t c 'e s t en co re la cro ya n ce d es ( v e r s . 2 ). D évelo pp em en t m éta p h o riq u e de la
trib u s v o isin e s q u e ceB d écom bres s e rv e n t de m êm e pensée. C f. x l d c , 2 2 ; l x , 9. L e s G e n tils ,
Béjour a u x d ém ons e t a u x Bpectres. D e lo n gs d ev en u s les am is des J u if s , les recon d u isen t
siècles ap rès Isaïe, sain t J e a n a rep ris ce tte d es­ aim a b lem en t dans la te r re do C han aan . C ela e u t
crip tio n dans son A p o c a 'y p s e , ch ap. x v i i i , p o u r I lie u à la le ttre ap rès I’é d lt de C y r u s , dans une
Is. X IV , 3-9. 329
son d’Israël les possédera dans la terre domus Israel super terram Domini in
du Seigneur comme serviteurs et comme servos et ancillas ; et erunt capientes
servantes; ceux qui les avaient pris se­ eos qui 6e ceperant, et subjicient exa-
ront leurs captifs, et ils s’assujettiront ctores'suos.
leurs oppresseurs.
3. En ce temps-là, lorsque le Seigneur 3. Et erit in die ilia : cum requiem
t’aura donué du repos après ta fatigue dederit tibi Deus a labore tuo, et a con­
et ton agitation, et après la dure servi­ cussione tua, et a servitute dura qua
tude qui t’avait été imposée, ante servisti,
4. tu prononceras ce discours figuré 4. sumes parabolam istam contra re­
contre le roi de B abylone, et tu diras : gem B abylonis, et dices : Quomodo ces­
Qu’est devenu le tyran ?^ Comment le savit exactor, quievit tributum?
tribut a - t - i l cessé?
5. L e Seigneur a brisé le bâton des 5. Contrivit Dominus baculum impio­
impies, la verge des dominateurs, rum , virgam dominantium,
6. celui qui dans son indignation frap­ 6. cædentem populos in indignatione
pait les peuples d’une plaie incurable, plaga insanabili, subjicientem in furore
celui qui s’assujettissait les nations dans geutes, persequentem crudeliter.
sa fureur, et qui les persécutait cruelle­
ment.
7. Toute la terre est dans le repos et 7. Conquievit et siluit omnis terra,
dans la paix, elle est dans la joie et gavisa est et exulta vit ;
dans l ’allégresse;
8. les sapins mêmes et les cèdres du 8. abietes quoque læ tatæ sunt super
Liban se sont réjouis de ta perte : D e­ te , et cedri Libani : E x quo dormisti,
puis que tu es mort, d isent-ils, il ne non ascendet qui succidat nos.
monte personne pour nous abattre.
9. L e §éjour des morts s’est ému pour 9. Infernus subter conturbatus est in
t’accueillir à ton arrivée ; il a fa it lever occursum adventus tui ; suscitavit tibi

ce rtain e m esure (c o m p . E sd r. i , 2 - 1 1 ; i i , 6 5 ; e x ig e de l’or, » e s t em ployé en ce seu l e n d ro it ;


v n , 12-13.; N eh . n , 7 -8 , e t c .) ; m ais le v é rita b le 11 co n v ie n t f o r t bien à B a b y lo n e , q u i p illa it si
accom plissem ent co n cern e s u r to u t la co n version v o lo n tiers le s p ay s co n qu is p a r ses arm es. L es
des p aïen s à la v r a ie f o l, sous l ’ère ch ré tien n e. L X X , le ch ald éen e t le s y ria q u e p ara issen t a v o ir
— P o ssid eb it e o s .. . : se les a p p ro p ria n t, se les lu m a r h é b a h , oppression ; ce q u i re v ie n t au
In co rp ora n t, les so u m e tta n t a u x lo is théocra- m êm e p o u r le sens g é n é ra l. — O on trivit D o m i­
tlques q u i o p éreron t u n e h eu reu se fu sio n en tre n u s . R éponse à la d ou ble q u e stio n q u i p récèd e :
tous les p euples. C f. x l v , 1 4 , eto. — E t e r u n t c ’e st J é h o v a h lu i-m ê m e q u i a brisé e t ren versé
capientes... P a r là sera réa lisée u n e belle prom esse le m onarque Im p ito y a b le {b a cu lu m ..., virga m ».).
de M oïse. C f. D e u t. x v , 6. C f. i x , 3 ; x , 5 , 24. — P la g a in s a n a b ili. D ’après
5» H ym n e trio m p h al des J u ifs a u s u je t de l’ h éb reu : de cou p s ( f r a p p é s ) sans relâch e. —
ft ch u te de B a b ylo n e . X I V , 3 - 2 1 . P erseq u en tem cr u d elite r. D ans l’h é b re u , ces m ots
3-4». In tro d u ctio n . — R eq u ie m ... a labore..., se ra p p o rte n t a u ty r a n : ( C elu i q u i fra p p ait...)
t con cussion e... S yn o n ym es a c cu m u lé s, p ou r dé- e s t p o u rsu iv i sans m én agem en t. C ’e s t la lo i du
trlre les rudes souffran ces de l’e x il. — S e rv i­ ta lio n q u i est ap p liq u ée a u ro i de B a b ylon e. —
tute... q u a ante... H éb r. : d e la d u re serv itu d e G a v isa est... ( v e r s . 7 ) . P a rto u t la p a ix e t l ’a llé ­
qui lu i a v a it été im posée. — P a r a b o la m is ta m . gresse désorm ais. — A b ietes q u o q u e... P e rso n n i­
D’ap rès l ’h é b reu ; ce m â ê â l, c . - à - d . ce poèm e fication m agn ifiqu e. L e ty r a n a v a it ra v a g é les
ten ten cleux. V o y e z le tom e I V , p. 421. C e tte ode belles fo rê ts d u L ib an (N abu ch o d on o sor s’en v a n te
est à bon d ro it re g a rd é e com m e « l ’un d es p lus dans une in scriptio n récem m en t d éco u v erte) ; elles
beaux m orceaux p oétiques q u i e x is te n t d an s n’ im ­ se ré jo u issen t m ain te n an t de sa m ort : e x quo
porte q u elle litté r a tu r e ». E lle d é crit en term es d o r m i s t i ... L e su b s ta n tif hébreu b'rôà p o u rra it
adm irables l ’a r riv é e du ro i de B a b ylon e dan s le bien être ic i le n om du pin d’ A le p , q u i n e le
séjour des m o r ts , o ù ile s a u tre s m on arques l’ac- cède q u ’au cè d re , e t q u i est I’ u d des arbres les
eu elllent a v e c un e jo ie m ép risan te e t ra illeu se. p lu s ca ra cté ris tiq u e s du bas L ib a n . C ep en dan t
Cinq strop h es : v e rs . 4b - 8 , 9 - 1 1 , 1 2 - 1 5 , 1 6 - 1 9 , ce m ot d ésig n e h a b itu e lle m e n t le cy p rè s dans là
20 - 2 1 . B ible ( v o y e z l’A t l. d’h is t. n a t., p. 1 1 , n° 3 2 ).
4b -8 . P re m iè re stro p h e : la te rre en tiè re est en 9 1 1 . Seconde stro p h e : en trée du m on arqu e
p a ix , depuis la ch u te d u cru e l ty r a n q u i l ’op­ dans le séjo u r des m o r ts , e t ac cu e il Iron iqu e q u e
prim ait. — Q uom oâo cessavit... C ri d ’éto n u em en t lu i fo n t les a u tre s rois. F ic tio n g ra n d io s e , p ou r
e t de satisfactio n to u t ensem ble. — T r ib u tu m . L e m ieu x d ra m a tise r les fa its. — I n fe r n u s . L e S'’of,
m ot hébreu co rre sp o n d a n t, m a d é b a h , « c o lle q u i q ue l’on c r o y a it p lacé dan s les réglon s so u tef-
S30 Is. X I V , 10-16.
gigantes. Omnes principes terræ sur- les géants pour toi. Tous les princes de
rexernnt de soüis suis, omnes principes la terre, tous les princes des nations te
nationum. sont levés de leurs trônes.
10. Universi respondebunt, et dicent 10. Tous prennent la parole, pour te
tibi : E t tu vulneratus es sicut et n os, dire : Toi aussi, tu as été blessé comme
nostri similis effectus es! nous, tu es devenu semblable à nous!
11. Detracla est ad inferos superbia 11. Ton orgueil a été précipité dans
tua, concidit cadaver tuum ; subter te les enfers ; ton cadavre est tombé à terre ;
sternetur tinea, et operimentum tuum sous toi est une couche de vers, et les
erunt vermes. vers seront ton vêtement.
12. Quomodo cecidisti de cæ lo, L u ci­ 12. Comment es-tu tombé du ciel,
fer, qui mane oriebaris? corruisti in ter­ L u cifer, toi qui te levais si brillant le
ram , qui vulnerabas gentes ; matin? comment as-tu été renversé sur
la terre, toi qui frappais les nations?
13. qui dicebas in corde tuo : In cæ- 13. qui disais en ton cœur : Je monte­
lum conscendam, super astra Dei exal­ rai au ciel, j ’établirai mon trône au-
tabo solium meum; sedebo in monte dessus des astres de D ieu, je m’assiérai
testamenti, in lateribus aquilonis; sur la montagne de l’alliance, aux côtés
de l’aquilon ;
14. ascendam super altitudinem nu­ 14. je monterai sur le sommet des
bium, similis ero Altissim o? nues, je serai semblable au T rès-H au t?
15. Verumtamen ad infernum detra­ 15. Mais tu as été précipité dans l’en­
heris in profundum laci. fe r, jusqu’au plus profond des abîmes.
16. Qui te viderint, ad te inclinabun- I 16. Ceux qui te verront se penclie-

rain es ( s u b t e r ) . — C o n tu rb a tu s est. U ne v iv e L u c . x , 18 (<i J e v o y a is S a ta n to m b e r du ciel


ém otio n le s a is it, a in si q u e ses h a b ita n ts , à l’a r ­ com m e u n é c la ir » ) ; de là le nom de L u c ife r
riv é e d ’un h ô te si fa m e u x . L a p ersonn ification donné si so u ven t au dém on. — Q u i v u ln era b a s...
e st h a rd ie , m ais ad m ira b lem en t c o n d u ite .— S u - P lu tô t, d’ap rès l ’h ébreu : T o i q u i re n v e rsais les
c ito v it tlb i— P lu s c la ir e m e n t d an s l’h ébreu : U n atio n s. A llu s io n a u x co n q u êtes sans n o m bre des
ré v e ille d e v a n t to i les om bres. Com m e en d 'au tre s C h ald éen s. — Q u i d ic e b a s ... P e t it m on ologu e
e n d ro its , la V u lg a te a tr a d u it le m ot r 'f â 'im p ar (v e r s . 1 3 - 1 4 ) q u i nou s f a it lir e ju s q u ’au plus
g ig a n te s, ta n d is q u ’ il d ésign e les m orts. L e S" 61 in tim e de l’ âm e du m o n a rq u e , e t q u i p e iu t au
tire les « o m b res » de le u r d e m i-s o m m e il p our v i f son crim e p rin c ip a l, en cin q assertio n s où se
q u ’elles p u issen t salu e r resp ectu eu sem en t le gra n d m an ifeste u n o rg u e il effrén é; il a v a it osé se d éifier.
roi. — P r in c ip e s terræ . L itté r a le m e n t d an s l ’h é ­ L es ro is de B a b y lo n e , à l’im ita tio n de ce u x de
breu : les boucs de la te r r e , c . - à - d . les c h e fs , les N in iv e e t d 'E g y p te , a lla ie n t ju s q u ’à se re g a rd e r
p rin ce s, q u i d o m in en t s u r les a u tre s hom m es com m e des in carn a tio n s de la d iv in ité . C f. XL v u , 8 ;
com m e le bouc le f a it s n r son tro u p eau . — Sur- Dan. n i , 1 5 , etc. — I n m on te testa m en ti. H ébr. :
r e x e r u n t de s o liis . L ’a llé g o rie se p o u rs u it dans la m on tagn e de l’assem blée. S u iv a n t les ancien s
les m oindres tr a its ; les rôles e t les situ a tio n s In te rp rè te s , il s’a g ir a it de la co llin e de S io n , au
so n t censés dem eurer, dans les lim b e s , ce q u ’ ils som m et de la q u e lle a v a it é té lo n gtem p s d ressé le
é ta le n t a u p a ra v a n t s u r la te rre . — R espon debun t. ta b e rn a cle , ou a la te n te de l ’assem blée » ( c f .
H ébraïsm e : ils p ren d ron t la paro le. L e u r la n g a g e E x . x x v r i , 21 ) ; on re p ro ch e ra it d o nc a u ro i de
m an ifeste un éto n n em en t e x trê m e ; il est v ra i B a b ylo n e d’a v o ir song é à s’e m p a rer de Sion, p ou r
q u ’ils e x a g è re n t à d esse in , p ou r q u e le sarcasm e s 'y in s ta lle r d’u n e m an ière sa c rilè g e à la p lace
so it p lu s am er. — E t t u v u ln e r a tu s ... H ébr. : T oi de J é h o v a h . .Mais il fa u t re m arq u e r q u e la m on­
a u s s i, tu es sans fo rc e com m e n o u sl — D etra ­ ta g n e en q u estion é ta it situ ée au nord de B abel
cta ... ca da ver... ( v ers. I I ). V a r ia n te n o tab le dans ( iti la te r ib u s a e iu ilo n is ) , ce q u i ne co n v ie n t
l’hébreu : Ton o rg u e il est descen d u dans le séjo u r n u llem e n t à Sion ; aussi les co m m e n tate u rs con­
des m orts a u son de tes in stru m en ts de m u siq u e. tem porains a d m e tte n t- ils à peu près to u s que le
— T in e a , v er m e s: les v e rs d e stru c te u rs. L e roi p rop h ète a v o u lu d é sig n e r le m on t A r a tu dos
de B a b ylo n e n ’a p o in t échapp é à ce tte ign om in ie. in scriptio n s cu n éiform es, q u i é ta it p récisém en t au
1 2 - 1 5 . T ro isièm e stro p h e : fra p p a n t co n traste nord de B a b y lo n e e t s u r lequ el les C haldéens
en tre son Insolent o rg u e il e t sa ch u te h o nteuse. p la ç a ie n t le sé jo u r des d ie u x . E n to n te h y p o ­
— Q uom odo cecid isti... I C ri de v icto ire e t de th è s e , ces tr a its sig n ifie n t qu e le m on a rq u e su ­
v en g ean ce s a tis fa ite . — L u c ife r , q u i m a h ^ . H é ­ p erbe v o u la it se d é ifie r lu i-m ê m e . C’e s t, d’a il­
breu : a stre b r illa n t, flls dt l’ au rore. Ces deux le u r s , ce qu e d it c la ire m e n t le co n te x te : S im itts
expressions rep résen ten t l’é to ile du m a t in , V én u s. ero... L e com ble de l’o rg u e il 1 — V e ru m ta m e n
T rè s belle m étap h o re p ou r d écrire l’an cienn e m a ­ a d i n f e r n u m ., ( v e r s . 1 5 ) . J u s te c h â tim e n t; au
gn ificen ce du m onarque b ab ylo n ien . L es salnLs lieu d’être élev é au ciel su p rê m e , 11 sera p ré ci­
P ères en o n t f a it de fré q u e n te s ap p lication s sp i­ pité dans les p rofo n d eu rs du séjo u r des m orts.
ritu elles au p rin ce des d ém on s, en s’a p p u y a n t sur 1 6 -1 9 . Q u atrièm e strop h e : le ca d a v re du roi
Is. X IV , 17-20. 031

ront vers toi, et t’ envisageront : E st-ce tur, teque prospicient : Numquid iste
là cet homme qui a fait trembler la terre, est vir qui conturbavit terram, qui con­
qui a ébranlé les royaumes, cussit jygna ;
17. qui a fa it du monde un désert, 17. qui posuit orbem desertum, et
qui en a détruit les villes, et qui n’a pas urbes ejus destruxit, vinctis ejus non
ouvert la prison à ceux qu’il avait en­ aperuit carcerem?
chaînés?
18. Tous les rois des nations sont morts 18. Omnes reges gentium universi dor­
avec gloire, et chacun d’eux a son tom­ mierunt in gloria, vir in domo sua ;
beau ;
19. mais toi, tu as été jeté loin de ton 19. tu autem projectus es de sepul­
sépulcre comme un tronc inutile et tout cro tuo quasi stirps inutilis pollutus, et
souillé tu as été enveloppé dans la foule obvolutus cum his qui interfecti sunt
de ceux qui ont été tués par l’épée et gladio, et descenderunt ad fundamenta
qu’on fa it descendre au fond de la fosse, laci, quasi cadaver putridum.
comme un cadavre pourri.
20. Tu. ne leur seras pas uni dans le 20. Non habebis consortium, neque
sépulcre, car tu as ruiné ton royaujne, cum eis in sepultura; tu enim terram

sera p riv é de sép u ltu re e t su bira m ille o u tra g es. m agn ifiq u es m ausolées e st cé léb ré dans la B ib le
A u tre cau se de jo ie m align e p o u r to u s ce u x qui com m e dan s l ’h isto ire . C f. x x i i , 1 6 ; J o b , n i ,
ie h aïssen t. — A d te in c lin a b u n tu r : poup m ieu x 1 4 , e t c .— Q u a si s tirp s... p o llu tu s . H ébr. : Com m e
v o ir . T r a it d ra m a tiq u e. — N u m q u id iste ... L ’ir o ­ un ram eau qu e l’on m éprise. — E t ob vo lu tu s...
nie d e v ie n t de p lus en p lu s m ord a n te. — Q u i g la d io : re c o u v e rt d ’a u tre s ca d av re s en p u tré ­
con tu rba vit..., co n cu ssit..., p o s u it... E n u m éra tio n fa c tio n , s u r u n ch a m p de b a ta ille où il é ta it

T o m b e a u x a a n s la v a l l é e d u N il.

élo q u en te, q u i d é cr it fo r t bien ia toute-p uissance tom bé et a v a it é té aban don né. — D escen derun t
du m on arque p en d a u t sa v ie . — O m n es reges... a d f u n d a m e n t a .. . H ébr. : p ré cip ité s p arm i les
( v e rs . 18 ). S aisissan t co n traste : qu o iqu e beau­ pierres de la t e r r e , c . - à - d . du séjo u r des m orts.
coup m oins g lo rie u x qu e lu i su r la t e r r e , tous — Q u asi... p u tr id u m . D ’après l’ h ébreu : com m e
!es autres rois reposen t en p aix , ch a cu n dans son u n ca d a v re q u ’on fo u le a u x pieds.
tombeau (in d o m o ...; v ir est un h é b ra ïsm e, pour 2 0 -2 1. C in q u ièm e stro p h e : ru in e to tale de la
T unusqulsque » ), ta n d is que son p rop re ca d av re race du ty r a n . — S o n habebis co n so rtiu m ... On
est d em euré sans sép u ltu re. L e soin avec lequel re g a rd a it com m e un trè s g ra n d m alh eu r de n’ê tre
les princes o rien ta u x se p réparaien t d’ avan ce de p oin t en seveli a v e c sa fam ille. C f. II Pur. x x i , 20,
332 Is. X I Y , 21 *27.
tuam disperdidisti, tu populum tuum oc­ et tu as fa it périr ton peuple. On ne par­
cidisti. Non vocabitur in aeternum semen lera plus jam ais de la race des scélé­
pessimorum. rats.
21. Praeparate filios ejus occisioni in 21. Préparez ses fils pour le massacre,
iniquitate patrum suortim; non consur­ à cause de l ’iniquité de leurs pères ;
gent, nec hereditabunt terram, neque ils ne s’élèveront point, ils ne posséde­
implebunt faciem orbis civitatum. ront pas la terre, et ils ne rempliront
point de villes la face du monde.
22. E t consurgam super eos, dicit Do­ 22. Je m’élèverai contre eux, dit le
minus exercituum ; et perdam Babylo­ Seigneur des arm ées; je perdrai le nom
nis nomen, et reliquias, et germ en, et de B abylone, et ses rejetons, et ses des­
progeniem, dicit Dominus ; cendants, et toute sa race, dit le Sei­
gneur ;
23. et ponam eam in possessionem 23. j ’en ferai la demeure des hérissons,
ericii, et in paludes aquarum, et sco­ et des marais pleins d'eau, et je la balaye­
pabo eam in scopa terens, dicit Domi­ rai avec le balai de la destruction, dit le
nus exercituum. Seigneur des armées. -
24. Juravit Dominus exercituum , di­ 24. L e Seigneur des armées a juré, en
cens : Si non, ut putavi, ita erit ; et quo­ disant : Oui, ce que j ’ai pensé arri­
modo mente tractavi, vera, et ce que j ’ai arrêté dans mon es­
prit ✓
25. sic eveniet : ut conteram Assyrium 25. s’exécutera : je briserai l ’Assyrien
in terra mea, et in montibus meis con­ dans mon pays, et je le foulerai aux
culcem eum ; et auferetur ab eis jugum pieds sur mes m ontagnes; et son joug
ejus, et onus illius ab humero eorum leur sera enlevé, et son fardeau sera
tolletur. enlevé de leurs épaules.
26. Hoc consilium quod cogitavi su­ 26. C ’est là le dessein que j ’ai formé
per omnem terram ; et hæc est manus au sujet de toute la terre; et voilà la
extenta super universas gentes. main qui est étendue sur toutes les nations.
27. Dominus enim exercituum decre- 27. Car le Seigneur des armées l’a

e t x x i v , 2 5 ; J er. x x i i , 1 9 ; E z. x x i x , 6. — Ter- m e n t de la c i t é . — I n scopa terens. H é b r.: a v e c


r a m tu a m d isp e r d id is ti. P a r les g u e rre s q u ’a­ le b a lai.d e la d e stru ctio n . Im a ge trè s e x p ressiv e.
v a it su scitées son am b itio n , il a v a it presque ru in é
§ I I . — O racle con tre les A ss y r ie n s. -XIV, 24-27.
son peuple. — N o n ... i n (Sternum ... O n lu i p ré d it
q u e sa ra ce en tiè re sera ex te rm in é e . — Prcepa- 24-27. C’e s t u n e rép étitio n concise, m ais m a je s­
r a t e ... in in i q u it a t e ... M ie u x : à cause de l’ Ini­ tu eu se, de la g ra n d e p rop h étie d u ch ap. x , vers. 6
q u ité... — N o n co n su rg en t... P e u t - ê t r e s e r a it -11 e t ss. Com m e N in iv e d e v a it ê tre ch â tié e lo n gtem p s
p référa b le de tra d u ire p a r l’o p tq tlf : Qu’ ils n e se a v a n t B a b ylo n e, D ieu , en p ro m u lg u a n t de n o u vea u
re lè v e n t p a s , e t n e co n q u ièren t p o in t la terre. à c e t e n d ro it ses desseins de v en g ean ce co n tre
— C iv ita tu m : des v ille s bâties p a r e u x . L e s L X X les A s s y rie n s , m e tta it, p o u r a in si d ire, le sceau à
tra d u is e n t le m ot 'â r im p a r no),lp.o>v, g u erres ; ses d écrets r e la tifs a u x C h ald éen s e t en g a ra n ­
ie c b a ld é e n , p a r en nem is. — Ic i en co re , to u t tiss a it so len n ellem en t l ’accom plissem en t. C f. J e r.
s’e s t acco m p li à la le ttr e . B a lth a s a r, d ont D an iel l , 1 7 . — J u r a v it... d icen s. F o rm u le d’in tr o d u c ­
ra co n te la m o rt tr a g iq u e ( v , 3 0 ), fu t le d ern ier tion . L e serm en t d iv in e st Im m éd iatem en t cité ,
re p résen ta n t de la p u issa n te d yn a stie ch ald éen n e ; d’après sa fo rm e h é b ra ïq u e : S i n o n , u t p u ta v i
depuis lo r s , « le nom e t la ra ce des ty r a n s ba­ (m ie u x : com m e J’ai d é c id é ) , Ma... C ela re v ie n t
bylo n ien s d isp a ra issen t de l’h isto ire . » à d ire : M es p rojets se ré a lise ro n t sans fa u te en
6° D ieu prend lu i-m ê m e la p aro le p o u r con­ ce q u i co n cern e l ’A ss y rie . — C o n te r a m ... in
firm er l’o racle de son prop h ète. X I V , 22-23. terra m ea . C .- à - d . s u r le sol de la P a le s tin e ,
22-23. J éh o v a h a c co m p lira en p erson ne la ru in e q u i é t a it , p lu s q u ’au cu n a u tr e p ay s du m onde,
de B a b ylo n e. B eau co u p de v ig u e u r dans ces lign es. le dom ain e sp écia l de J é h o v a h . Les m ots i n m ou -
— C o n su rg a m su p e r, eos : co n tre les B a b y lo ­ U bus m eis o n t le m êm e sens : s u r le d is tr ic t
niens. — L a fo rm u le d ic it D o m ln u s e s t répétée p articu liè re m e n t m o n ta g n e u x de J u d a ( A tla s
Jusqu’ à tr o is fo is d an s ces quelq u es lig n e s ; en gèogr., p l. v n e t x v m ) . — E t a u fe re tu r... P h ra se
h é b re u , sous la form e tr è s so len n elle N ''u m presque id e n tiq u e à ce lle de x , 27. L e s pronom s
Y 'h ô v a h . C f. P s. c i x , 1 e t la n o te. — I n p o sses­ e is , e o r u m , se ra p p o r te n t a u x J u i f s ; eju s e t i l ­
sio n em e r ic ii. L e hérisson est sig n a lé p ar Strabon liu s , à l’ A ss y rie . — H oc c o n s iliu m ... Q uoique si
com m e assez fré q u e n t d an s les île s de i’ E u p h rate. b r e f , l’o racle a u n e assez lo n g u e con clu sion ( v e r ­
— I n p a lu d e s a q u a r u m . L e fleu ve e n va h it sets 26 -27). — S u p er o m n em terra m ..., u n iv e rsa s
qu elq u efo is e t Inonde en p artie l ’ an cien em p lace­ gentes. Com p. x i i i , * 5 e t ies notes. L a ch u te
is. XIV, 28-32. 333
_ ordonné ; qui pourra s’y opposer? Sa vit; et quis poterit infirmare? E t manus
tnain est étendue; qui la détournera? ejus extenta; et quis avertet eam?
28. L ’année de la mort du roi A chaz, 28v In anno quo mortuus est rex Achaz
cet oracle fu t prononcé. factiim est onus istud.
^ 29. Ne te réjouis pas, terre des Philis­ 29. Ne læteris, Philisthæa omnis tu,
tins, de ce que la^ verge de celui qui te quoniam comminuta est virga percus­
frappait a été brisée ; car do la racine soris tui ; de radice enim colubri egre­
du serpent il sortira un basilic, et ce qui dietur regulus, et semen ejus absorbens
en naîtra dévorera les oiseaux. volucrem.
30. Alors les plus pauvres seront 30. E t pascentur primogeniti paupe­
nourris, et les indigents se reposeront en
rum, et pauperes fiducialiter requiescent ;
sécurité; et je ferai mourir ta racine et interire faciam in fam e radicem tuam,’
par la faim , et je perdrai ce qui restera et reliquias tuas interficiam.
de toi.
31. Porte,pousse des hurlements ; ville, 31. U lula, porta; clama, civitas : pro­
fais retentir des cris : tout le pays des strata 66t Philisthæa omnis; ab aquilone
Philistins est renversé ; car de l’aquilon enim fumus ven iet, et non est qui effu­
vient une fumée, et nul ne pourra échap­ giet agmen ejus.
per à 6es bataillons.
32. E t que répondra-t-on aux envoyés 32. Et quid respondebitur nuntiis gen­
de la nation? Que le Seigneur a fondé tis ? Quia Dominus fundavit Sion, et in
Sion, et que les pauvres de son peuple ipso sperabunt pauperes populi ejus.
espéreront en lui.

d A s s u r e s t ù sou to u r en visagée com m e une scène


ch é rib e t A sa rh ad d o n . Il est c e r ta in , au con­
p articu liè re du g ra n d d ram e des ju g e m e n ts d i­
tr a ir e , q u ’ ils so n t l ’em blèm e de trois m on arques
v in s co n tre ses e n n e m is , s o it à tr a v e r s ies
ju ifs : le te x te m êm e le d it fo rm ellem en t. Le
te m p s, s o it à la fin des siècles. — D o m ln u s ...
p rem ier e st A c h a z ; le second E z é c h ia s, son flls,
decrevit... L e p rop h ète in siste s u r le c a ra ctère
q u i « b a ttit les P h ilis tin s ju s q u ’à G aza » (IV R eg!
In com m utable de sa p réd ictio n .
x v i i i , 8 ) , les re fo u la n t a in si ju s q u ’a u bord de
? I I I . — O racle co n tre les P h ilis t in s . X I V , 28-32. la M éd iterra n ée ; le tro isiè m e ne d iffère pas du
M e ssie , com m e l’affirm e cla ire m e n t ie T a rg u m .
1° L e titr e . X I V , 28.
P a r c o n sé q u e u t, les P h ilis tin s n ’o n t p as à se ré-*
28. I n a n n o q u o m o r t u u s ... En 729, d ’ap rès
jo u ir, com m e si le trône de D av id é ta it à jam ais
lu ch ronologie co m m u n ém en t adm ise.
brisé : la race ro yale n e p é rira p o in t , e t elle
2° L a p rop h étie. X I V , 29-32.
sera co n sta m m e n t te r rib le p o u r ses en n em is. Ce
29-32. N e læ teris... Isaïe v o it , su r to u t le u r
p assage c o n tie n t donc une belle p rop h étie m es­
t e r r ito ir e , les P h ilis tin s p longés dan s u n e v iv e
sian ique. E t p a sce n tu r ... G racieu se prom esse
allégresse. — Q u o n ia m c o m m in u t a ... D ’après
pour J u d a . L e peuple de D ie u , alors si h u m ilié,
I I P a r. x x v i n , 1 8 - 1 9 , ils a v a ie n t r é u s s i, sous
reço it le nom s ig n ific a tif de p r im o g e n iti p a u p e ­
le règn e d ’A c h a z , à seco u er ie jo u g de ce prince,
r u m ; h éb ra ïsm e q u i sign ifie a to u t à f a it p a u v re ,
d o n t ils é ta ie n t tr ib u ta ir e s , e t m êm e à s ’em p a rer
p lacé a u p rem ier ra n g p arm i c e u x q u i n ’o n t
de p lusieurs cités ju iv e s : de là le u r jo ie , m ais
rien ». In te r ir e fa c ia m ... L ’o racie re v ie n t a u x
le p rop h ète les a v e r t it q u ’elle ne sera pas de
P h ilis tin s , p o u r le u r d ire q u ’ ils p é riro n t ju s q n ’à
lo n gu e d urée. — P e ra d ice e n i m ... M étap h ore
la r a c in e , e n t iè r e m e n t .— U lu la ... A po stro ph e
très v iv a n te , p o u r le u r d ire q ue l ’a v e n ir ne leu r
p ath é tiq u e adressée a u x v ille s personnifiées des
prépare rien de b o n , m ais que le u r s o rt ira to u ­
P h ilis tin s , p ou r ies m en acer d’u n e ca la m ité p r o ­
jo u rs en s’em p iran t. — C o lu b r i... r e g u lu s , et
ch ain e, e t au ssi p ou r les a v e r tir q u e la p réd ictio n
sem en ... D ’ap rès i’hôbreu : De la ra cin e du s e r­
q u i précèd e ( v e r s . 2 9 -3 0 ) s’a cco m p lira in fa illi­
pent so rtira un b a s ilic , e t son fr u it (d u b a silic)
b lem ent. — P o r ta : les p ortes au p rès desquelles
sera un d ragon v o lan t. L e basilic é ta it un e p etite
ies h a b ita n ts des v ille s o rien tales te n a ie n t leurs
vip ère trè s d an gereu se ( v o y e z l 'A t l. d ’ h is t. n a t.,
as s e m b lé e s .— A b a q u ilo n e e n i m ... U n ennem i
pl. l x , flg. 6 ; pl. l x i , flg. 6 ) . L ’im age du d ra ­
red o u ta b le s ’a v a n ce des réglon s du n o rd , c.-à-d.
gon v o la n t est em prun tée a u x croyan ces popu­ de l ’A s s y r ie , co n tre les P h ilistin s. — F u m u s : la
la ir e s , ca r il n’est ce rta in em en t pas question
fum ée des v ille s e t des b o u rga d e s in cendiées par
dans ce passage du lé z a rd in o ffen sif q u i sau te ce tte arm ée cru e lle . — N o n est q u i effugiet.
de branch e en bran ch e su r les a r b re s , en se so u ­
L ’h ébreu a u n a u tre sens ; E t n u i ne se dé­
ten an t a v ec de légères m em bran es q u 'il o u vre bande dans ses b a ta illo n s. Com p. v , 2 7-28 . —
com m e l’oiseau fa it de ses ailes { A t l. d’ h ist. nat., N u n t ii s g en tis ( v e rs. 32 ). L es m essagers que
pi. u x , flg. 6). Selon d iv e rs co m m en tateu rs, oes
les P h ilistin s e n ve rro n t en to u te h âte à J é ru s a ­
trois se rp en ts, d o n t le ca ra ctère plus ou m oins le m , p o u r o ffrir a u x J u ifs de co n clu re a v e c eu x
red o utable est sign alé en gra d a tio n a sc en d a n te , un e allian ce d éfen sive co n tre l’ennem i com m un.
fig u reraien t trois rois assyrien s : S a rg o n , Senna- — Q u ia D o m in u s ... C f. P s. l x x x v i , 1 . Fière
334 U . X V , 1.

CHAPITRE XV

1. Onus Moab. Quia nocte vastata est 1. Oracle contre Moab. En une nnit, Ar
A r Moab, conticuit ; quia nocte vastatus de Moab a été saccagée, elle est anéan­
est murus M oab, conticuit. tie ; en une nuit la muraille de Moab a
été renversée, elle est anéantie.

réponse q u e le p rop h ète su g g è re à ses co n c i­


§ IV . — O racle con tre les M oabites.
to yen s : N o n , nous n 'accep to n s pas v o tre allia n ce,
X V , l — X V I , 14.
c a r J é h o v a h est n o tre r o i, n o tre d éfen seu r, e t
il p eu t nous s a u v e r à lu i seul. — L e s annales Il n 'y a p as, dans le liv re d 'I s a ïe , de p ro ­
p h étie où le coeur du p rop h ète
s o it aussi d o u lo u reu sem en t ém u
p ar les évén em en ts qu e son
e sp rit co n tem p le e t qu e sa
bo u ch e d o it an n o n cer. Il ressen t
to u t ce q u ’il p r é d it, com m e s’ il
fa is a it p a rtie d u p au vre peuple
d o n t ii est le m essager de m al­
h eu rs. ï L es d éta ils g é o g ra p h i­
ques ab on d en t dans ce tte p age :
en viro n v in g t v ille s m oabites
y sont m en tion n ées. (V o ye z 1’ A tl.
géogr., pl. v i i e t x u .)
1 ° D éb u t des calam ités de
M oab. X V , 1 - 9 .
L a d escrip tion est très d ra ­
m atiq u e. Isaïe p ein t, de sa m ain
d 'a r t is te , ce q u e fe ro n t ies
M oab ites lo rsqu e l ’en n em i v ie n ­
d ra fo n d re s u r eu x.
C h a p . X V . — 1 - 4 . Les deux
villes p rin cip ales to m b en t a u
p o u v o ir des en va h isseu rs ;scèn es
de d eu il dans t o u t le p a y s. —
O n u s M oab. T it r e de l’o racle.
C f. a n , 1 , e t l a n o t e ; x r v , 28,
e tc. — N octe : à l’ im p r o v is te ,
e t dans un tem ps où les h o r­
re u rs d’u n assa u t sont p lus
affreu ses. — A r M oab. L a ca ­
p ita le des M o ab ites, situ ée vers
•a lim ite sep ten trio n a le de la
co n trée. C f. D eu t. u , 36; Jo s.
x h i , 9 , e tc . — C o n ticu it. D 'a­
près l’h ébreu : a é té an éan tie. D e
m ôm e dans la seconde m oitié
d u verset. L e s assa illa n ts ne
so n t pas nom m és ; i'ensem ble du
ré c it m on tre q u ’ils vie n n e n t du
nord. Ce sont de n o u veau les
A ssyrien s ( c f . x rv , 3 1 ). — M u ­
r u s M oab. H ébr. : Q îr M ô'âb.
A u tr e v ille très im p o rtan te :
Raines de Kéreh. a c tu e lle m e n t, K é r e k , au sud
du p a y s , dans u n e situ ation
assyrienn es sig n a le n t p lu sieu rs fois des v icto ires très fo rte ; v r a i n id d’a ig le a u so m m et d ’un
rem portées s u r les P h ilis tin s p ar Fargon e t p ar p ic q u i dom ine la m er M orte. — D om u s
S en n a ch érib . C f. x x , 1 et ia n o te ; V ig o u ro u x , ( vers. 2 ). D’ ap rès la m eilleu re In te rp ré ta tio n de
B ib le et d éco u vertes..., 5« é d it., t. IV , pp. 174 l’h é b r e u , il fa u t tra d u ire : On m on te à la m ai­
et ss. son ; c,- à - d. au te m p le , p ou r y In voqu er le sa-
Is. XV, 2-5. 335
2. La maison royale et Dibon sont 2. Ascendit domus et Dibon ad excelsa,
montées sur les liants lieux, pour pleurer in planetum super Nabo et super Me-
la perte do Nabo et de Médaba. Moab daba. Moab ululavit,; in cunctis capi-
pousse des cris ; toutes les tctes sont tibus -Sjus calvitium , et omnis barba
rasées et toutes les barbes sont coupées. radetur.
3. Ils sont revêtus de sacs dans les 3. ln triviis ejus accincti snnt sacco;
rues; sur les toits et dans les places super tecta ejus et in plateis ejus omnis
tout se lamente et fond en larmes. ululatus descendit in fletum.
4. Hésébon etÉ léa lé poussent des cris, 4. Clamabit Hesebon et Eleale, usque
leur voix se fa it entendre jusqu’à Jasa; Jasa audita est vox eorum ; super hoc ex­
les vaillants de Moab se lamentent sur pediti Moab ululabunt, anima ejus ulu­
cela; son âme gém it sur elle-m êm e. labit sibi.
5. Mon cœur poussera des cris sur 5. Cor meum ad Moab clam abit; ve­
Moab; ses défenseurs vont jusqu’à Se- ctes ejus usque ad Segor, vitulam conter­
gor, génisse de trois ans. On monte en nantem. Per ascensum enim Luith flens
pleurant par la colline de L u itb, et on ascendet, et in via Oronaim clamorem
jette des cris de détresse sur le 'chemin contritionis levabunt.
d’Oronaïm.

co u rs des d ieu x . — D ibon . A u jo u r d ’h u i D ib â n , co m m en tate u rs tra d u is e n t le s u b s ta n tif hébreu


au nord de la riv iè re d ’A rn o n ; on y tro u v e des b 'r îliê h a p ar « scs fu g it if s » ( M o a b , d ont les
ru in es con sid érables. Cf. N um . x x x u , 34. — E x ­ fu y a rd s v o n t ju s q u ’à S é g o r ) . Isaïe v e r r a it les
celsa : ies h au ts lie u x , cen tres très fréq u en ts du M oab ites s’e n fu ir a u loin p o u r échapp er à l’en ­
c u lte id o lâ triq u e . — N a bo . H ébr. : N 'b ô : v ille n em i. Ce sens e s t tr è s ju stifia b le en lu i- m ê m e .
b â tie aup rès de la célèbre m on tagn e du m êm e
nom ( c f . D eu t. x x x n , 49, e t x x x i v , 1 ) ; p rob a­
blem en t su r l ’em placem en t des ru in es de Nébo.
au s u d - c u e s t d e H esbân. — ilc d a b a . H ébreu :
MêdbcV. A u nord e t n o n loiu de D ib o n , su r une
collin e arro n d ie. — M oab u lu la v it. L a nation
en tiè re g é m it à h a u te v o ix . — C a lv itiu m ,... r a ­
detu r. Signes de gran d d euil. C f. x x i i , 12 ; Jer.
x l v i i i , 37 ; E z. v i l , 1 8 , etc. — A c c in c ti... sacco
(v e rs . 3 ) . A u tr e m arqu e de d euil : au lieu des
vê te m e n ts de lu x e on p o rta it une gro ssière t u ­
n iqu e. C f. m , 24, etc . — S u p er te c ta : s u r les
toits plats des m aisons o rien ta les ( A tla s a rch .,
pl. x ii, flg , 3-6). — U lu la tu s descen dit... H é b r.:
Su r ses to its e t dans ses piaqes il (M o ab ) gém it
to u t en tier, se fo n d an t en larm es. — E e s e b o n ,
H ébr. : lle s b ô n . L ’an tiq u e ca p ita le d u roi am or-
rhéen Séhon. C f. N u m . x x i , 26. A u jo u rd ’h u i,
H esbân. — E lea le . A ctu e lle m e n t E l - A l , non loin
et au n o r d - e s t d ’H esbân. — J a s a (h éb r., Y a h a s )
é ta it en tre M édaba e t D ibon. C f. N um . x x i , 23 ;
D eut. i l , 32, etc. — E x p e d iti M oab. L es v a il­
lan ts gu e rrie rs e u x -m ê m e s é clate n t en san glots,
ta n t le m alh eu r est g ra n d . D éta il très p ath étiq u e.
— A n im a ejus : l’âm e du peuple m oabite person­
nifié.
5 -9 . L a contrée en tière est d év astée p ar l ’en ­ G u errier m oabite. ( D ’aprûa un an tiq u e b a s-ie lie f.)
nem i. — Cor m eum a d M oab ( h é b r . : s u r M o ab ).
Q uoiqu’ il s'agisse d’ u n e n atio n q u i h a ïssa it la e t a é té ad op té p ar le T a rg u m ; m ais nous p ré­
s ie n n e , le proph ète ne p e u t re te n ir les sen ti­ féron s ce lu i q u e donne la V u lg a to . — V itu la m
m ents de v iv e com passion que lu i in spire une co n tern a n tem . C ette a u tre im a g e , to u t o rien tale,
telle d o uleur. Cf. x v i , 9, 1 1 . — Vectes ejus. Lo­ in d iq u e que Ségor é ta it une cita d e lle trè s fo rte .
cu tion figurée. L e s v e rro u s d’u n p e u p le , ce sont U ne génisse de tr o is an s est en p lein e v ig u e u r.
ses m oyens de d éfense e t p a rticu liè re m e n t ses Selon quelqu es e x é gè te s co n te m p o rain s, les m ots
p laces fo rtes. Or la v ille de Segor (h éb r., S o 'a r), h é b re u x co rre sp o n d a n ts, 'E g la t V lis iy y a h , se­
bâtie su r la la n g u e de terre q u i s ’av a n ce dans ra ie n t le nom d’u n e lo c a lité : « la troisièm e
la m er M o rte , au s u d - e s t , é ta it l’u n e des p rin ­ E g la t h , » p ar opposition à d e u x a u tre s b o u r­
cipales d éfenses de M oab dans la d irectio n du gades h om on ym es. C ette h yp o th èse est sans v r a i­
sud. C f. G en . x i x , 12. U n ce rta in nom bre de sem blance. — L u it h . S a in t Jérô m e place cette
33(5 Is. XV, 6 — XVI, 1.
6. Aquæ enim Nemrim desertæ erant, G. Les eaux de Nemrim se changeront
quia aruit herba, defecit germ en, viror en un désert; l’herbe est desséchée, le
omnis interiit. gazon est détruit, et toute verdure a dis­
paru.
7. Secundum magnitudinem operis, et 7. L a grandeur de leurs châtiments
visitatio eorum ; ad torrentem Salicum égale celle de leurs crimes; les ennemis
duceDt eos. les mèneront au torrent des Saules.
8. Quoniam circuivit clamor terminum 8.-Les cris font le tour des confins de
Moab ; usque ad Gallim ululatus ejus, et M oab; ses plaintes retentissent jusqu’à
usque ad puteum Elim clamor ejus. Gallim, et 6es hurlements jusqu’au puits
d ’Élim.
9. Qùia aquæ Dibon repletæ sunt san­ 9. Car les eaux de Dibon sont rem­
guine, ponam enim super Dibon addita­ plies de sang, et j ’enverrai à Dibon de
menta; his qui fugerint de Moab leo­ nouveaux malheurs ; un lion contre les
nem, et reliquiis terræ. échappés de Moab et contre les restes
du pays.

C H A P IT R E XVI

1. Emitte Agnum , Domine, domina­ 1. Seigneur, envoyez l ’Agneau domi­


torem terræ , de petra deserti ad montem nateur de la terre, de la pierre du désert
filiæ Sion. à la montagne de la fille de Sion.

v ille en tre M oab e t Ségo r. — A scen d et e st p our d o u te vo u lu p a rle r en co re de D ibon ( c f . v ers. 2),
« a scen d u n t » : on m on te. — O ro n a im ( h é b r ., C ette v a ria n te dans l’o rth o gra p h e a eu p ou r cau se
H o r ô n a ïm ) é ta it p ro b ab lem en t près de L u ith . le d ésir d ’é ta b lir u n Jeu de m ots e n tre d im ô n
C f. J e r. XL,v i n , 5. — N e m r im ( v e r s . 6 ) : en e t d â m ( V u lg . : s a n g u in e ) . L e s e a u x de D ibon
h é b re u , N im r îm . C e tte v ille é ta it d an s la p a rtie so n t ce lles de l’A r n o n , q u i co u la it to u t a u p rè s ;
m érid io n ale de M o a b , d’ap rès l’ensem ble de la
d e s c rip tio n , e t a u sud de Ségo r, s u iv a n t sa in t
Jérô m e. Ses sources o n t é té « ra v a g é e s » ( ain si
s’ex p rim e l ’h é b re u , an lie u de d e se rtæ ) , c . - à - d .
o b stru ées p a r l ’arm ée e n va h issan te. C f. I V R e g .
m , 1 9 , 25. P a r s u ite , la v e rd u re s ’e st co m p lè­
te m e n t d esséchée a u x ale n to u rs : a r u it herba...
— S e cu n d u m m a g n it u d in e m ... ( v e r s . 7 ) . S u i­
v a n t la V u lg a te , le c h â tim e n t d es M oab ites ( v i ­
s ita tio en m au v aise p a r t ) e st en ra p p o rt a v e c
l’éten d u e de leu rs crim es (.o p eris). L ’ h ébreu
ex p rim e u n e to u t a n tre pensée : C’e st p ou rq u oi
ce q u i le u r re s te e t le u rs p ro v is io n s , Ils les
p o rten t a u d elà du to rre n t des S aules. L e s f u ­
g it ifs se d irig e n t donc au p in s v ite v e rs la fr o n ­ C r o m le c h d e D ib o n .
tiè re m érid io n ale. II e x is te encore u n to rre n t des
S a u les ( e n a r a b e , ou ad i S u fs a f) lé g è rem en t au elles sero n t ro u gie s du san g des M oab ites m assa­
n o rd de K é r e k ( n o te d u v e rs . l b ) ; m ais ce nom crés sans p itié . — P o n a m ... a d d ita m e n ta : de
p o u rr a it bien s ’ap p liq u er ic i de p ré fé re n ce a u n o u v e a u x c h â tim e n ts , d’ap rès le co n te xte . —
Z éred (o u a d i e l - A h s â ) , to rre n t q u i lim ita it H is q u i f u g e r i n t . .. leon em ( s o n s - e n t. : « p o ­
alors a u sud le te r rito ire m o a b ite. — C irc u iv it n am » ). C e u x q u i a u ro n t échapp é a u x A ssy rie n s
cla m or... (v e r s . 8 ). M étap h ore saisissan te : les to m b e ro n t e n tre les m ain s d ’a u tre s en n em is e n ­
cris de d o u leu r fo n t la ron d e dans le p a y s ; a u ­ core p lu s re d o u ta b le s , sym bo lisés p a r le lio n ;
c u n d is tr ic t n ’échapp e a u m a lh e u r. — G a llim . cf. J e r. iv , 7. Selon d’a u tre s co m m en tateu rs, m ais
H éb r., ’ E g la îm ; sans d o u te l ’A g u liim de VO no- m oins bien : ils se ro n t la p roie des lion s du
m a s tic o n , u n p eu a u sud d ’A r M oab. — P u te u m d ésert.
E lim . Ces d e u x m ots fo rm e n t u n seu l e t m êm e 2° M o yen a u q u e l M oab p o u rr a it re c o u rir p ou r
nom p rop re dans l’h ébreu : B ” er 'E lim . L o c a lité em pêch er sa ru in e d ’ê tre to tale . X V I , 1 - 6 .
v ra isem b la b le m en t Id en tique à B ée r de N u m . C h a p . X V I . — 1 - 6 . I l d e v r a it im plorer le se­
x x i , 1 6 , e t s itu é e a u n o r d - e s t du p ays. — D ibon co u rs de la ra ce ro y a le de D a v id . P a ssa g e « au
( v e r s . 9 ). L ’h ébreu é c r it d eu x fo is de s u ite s ty le d ra m a tiq u e ». — E m itte a g n u m ... L a V u l­
D im ô n dans ce v e r s e t, bien q u ’Isaïe a it sans g a te fo u rn it en apparence u n sens m e ssla rlq u e
338 Is. X V I , 2-5.
2. E t erit: sicut avis fugiens, et pulli 2. E t alors, comme un oiseau qui s’en
dc nido avolantes, sic erunt filiæ Moab fu it, et comme les petits qui s’envolent
in transcensu Arnon. de leur nid, telles seront, au passage de
i l’Arnon, les filles de Moab.
3. Ini consilium , coge concilium ; 3. Prends conseil, réunis des assem­
pone quasi noctem umbram tuam in me­ blées ; rends ton ombre, en plein midi,
ridie; absconde fugientes, et vagos ne aussi sombre que la nuit ; cache les fu ­
prodas. gitifs et ne trahis pas ceux qui sont
errants.
4. Habitabunt apud te profugi mei ; 4. Lies exilés habiteront auprès de toi ;
Moab, esto latibulum eorum a facie va ­ pour Moab, sois un refuge contre le dé­
statoris ; finitus est enim pulvis, con­ vastateur; car la poussière a trouvé sa
summatus est miser, defecit qui con­ fin, ce misérable n’est plus, celui qui
culcabat terram. foulait le pays sous ses pieds a disparu.
5. E t præparabitur in misericordia so­ 5. E t le trôné s’affermira par la misé­
lium , et sedebit super illud in veritate ricorde, et on y verra siéger avec fidé­
in tabernaculo D avid, judicans et quæ- lité, dans la tente de D avid, un ju ge
rens judicium , et velociter reddens quod qui cherchera le droit, et qui rendra
justum est. | promptement la justice.

q u e s a in t Jérôm e ( h. ?.) expo se en ces term es : l’ A rn o n . C e tte riv iè r e e st à peu p rès au m ilieu
a 0 M o a b , b a b eto so latiu m h o c : e g re d ie tu r de du te r r ito ir e m oabite. — I n i c o n s iliu m , coge...
te ag n u s im m a c u la tu s q u i to lla t p ecca ta m und i, (vers. 3). H ébr. : D onne un c o n s e il, p ren ds u n e
q u i d o m in etu r in orbe te rra ru m ; de p e tra d eserti, d écision . C .- à - d . : c o n s e ille -n o u s dans n o tre em ­
h o c e st de R u th q u æ , m a ritl m orte v id u a ta , de b a r r a s , e t d é c id e - to i p ro m p te m e n t à nou s se­
B o o z g e n u it Obed, e t de Obed Jesse, e t de Jesse co u rir. Ce la n g a g e si p ressan t e st ce lu i des am bas­
D a v id , et de D avid C h ristu m . » M ais les m e il­ sad eu rs m o a b ite s, qu e le p rop h ète suppose être
le u rs ex ég ètes ca th o liq u es recon n a issen t que c’e s t a c co u ru s au p rès du ro i de J u d a , selon q u ’il les
là u n e in terp réta tio n fo rc é e , e t q u e r ie n , so it y a v a it en gag és. — P o n e q u a s i n octem ... D an s
d ans le te x te , s o it d an s le c o n t e x t e , ne d ésign e le u r e ffr o i, ils c o n ju re n t le m on arqu e de ren d re
v é rita b le m e n t le C h rist. C ’e st le s u b s ta n tif Do­ son o m b ie p ro te ctric e a u ssi épaisse q u e les té ­
m in e q u i a s u rto u t co n trib u é à fa ir e ap p liq u er n èbres de la n u it, afin q u ’ ils p u issen t s’y ca ch er.
ce p assage au M essie; o r 11 m an que non seu le­ — A b s c o n s e ..., ne p rod a s... L e u r p rière d e v ie n t
m en t d an s l’h é b re u , m ai3 m êm e d ans la V u lg a te de p lu s en p lu s h u m ble. — M oab, esto... (vers. 4).
p r im itiv e , e t ce n ’e st q u ’u n e glo se Insérée d ans L e nom de M oab n’e st pas au v o c a t if , m ais au
n o tre version la tin e . V o ici la tra d u ctio n litté r a le n o m in a tif ab solu . L e sens e st donc : Sols p ou r
de l ’h ébreu : E n v o y e z des a g n e a u x (q u o iq u e a u M o a b , s o is - lu i u n re fu g e ... — F i n i t u s est... L e
s in g u lie r , le m ot k a j e st c o lle c tif d ans c e t en ­ p rop h ète d é m o n tre (v e rs. 4b-5) q u e J u d a ré u n it
d r o it ! au s o u vera in J u p a y s , de S èla ', v e rs le to u te s les co n d ition s n écessaires p o u r sa u v e r les
d ésert, à la m on tagn e d e l à fille de Sion. M ésa , M oabites. V o ici 4a tr a d u ctio n du vers. 4*> d ’a p rès
roi de M oab, a v a it a u tre fo is p a y é au roi d ’ Israël l ’h éb reu ; C a r l’opp resseu r ne sera p lu s , la d é ­
un tr ib u t de ce n t ruine a g n e a u x e t de ce n t m ille v a sta tio n ce sse ra , ce u x q u i nous é crase n t d isp a­
béliers (c f. I V R eg . m , 4). D epuis, les M oabites ra îtro n t dn p ays. Ces o pp resseu rs ne so n t a u tre s
a v a le n t reconquis le u r ind ép end an ce ; m ais le que les A ssyrie n s. P u lv is d é sig n e , d 'ap rès s a in t
p rop h ète les e n g a g e à se co n c ilie r les fa v e u rs d u Jérô m e, « im petu m v a sta to ris. » — E t p r æ p a ­
ro i th éo cra tiq u e , en se d éclara n t ses v assa u x , e t r a b itu r ... (v e rs . 5). T o u t le m onde en co n v ie n t,
en lu i e n v o y a n t d’ un e m an ière spontanée une nous som m es tran sp o rtés p a r c e tte p rop h étie
m arq u e de le u r soum ission. — De P e tr a . N om « d an s les sphères m e ssian iq u e s-» , ca r elle ne
de ia ca p ita le de l’ Id u m ée. C f. I I R eg . x i v , 7, p eu t s’ap p liq u e r e n tiè re m e n t q u ’à « un g ra n d roi,
e t le co m m en taire. L es M oabites so n t censés s ’y un iqu e p a r ses q u a lité s e t son ca ra ctè re », q u ’au
être ré fu g ié s , ap rès a v o ir fra n ch i le u r propre ro i Idéal qu e nou s o n t d é jà p résen té les p assages
fro n tiè re . C f. x v , 9. C ’e ta lt un e place trè s s û r e , i x , 1-7, e t x i , 1 -5 . Il est d o nc s u rto u t q u estion
d ’un d ifficile accès. — D eserti. H ébr. : du cô té d u trô n e In ébran lable qu e le S e ig n e u r a v a it a u ­
du d ésert. A tr a v e rs le d ése rt q u i s ép a ra it P é tr a tre fo is p rom is à D a v id , II R eg. v u , 1 2 , e tc . SI
ou Séla ' de Jéru salem ( A tl. géogr., pl. v ). — E t É zéch la s a ré a lisé ju sq u ’à u n ce rta in p o in t le p or­
e r it... Isaïe m o tiv e le bon conseil q u ’il v ie n t de tr a it tra c é dans ces lig n e s , c ’e st d’u n e m an iè re
d o nn er à M oab ; le d a n g e r est p re s sa n t, e t ils tro p In com plète p ou r q u ’on p uisse s ’en te n ir à
n’ o n t pas d’a n tre espoir de sa lu t. — S ic u t a vis..., ce p rem ier acco m p lisse m e n t; il f a u t d o nc m on ter
p u l li de n iâ o . C om paraison q u i p e in t d’une façon Jusqu’au M e ssie -ro i. L ’o ra c le , ain si e n te n d u , se
saisissan te la fu ite p récip ité e des M oabites. — Eic ra tta c h e ad m ira b lem en t a u co n te x te : les M oa­
e n tnt. M ieu x v a u d ra it le p ré se n t : a sic su n t. i> bites ne d o iv e n t pas h é site r à s 'a p p u y e r s u r le
— F iliæ ...: la pop ulation des villes, personnifiée. trô n e de J u d a , ca r 11 a reçu des prom esses qu i
— l n tra n sc en su A m o n , H ébr. : a u x gu és de ne sa u ra ie n t tro m p e r; 11 est d’une so lid ité à to u te
Is. X V / , 6-10. 339
6. Nous avons appris l'orgueil de Moab, 6. Audivimus superbiam Moab, su­
il est étrangement superbe; son orgueil, perbus est valde; superbia ejus, et arro-
son arrogance et sa fureur dépassent sa garîfia ejus, et indignatio ejus plus quam
force. fortitudo ejus.
7. C ’est pourquoi Moab criera sur 7. Idcirco ululabit Moab ad Moab,
Moab, il criera tout entier; à ceux qui se universus ululabit; his qui lætantur su­
réjouissent sur leurs murailles de bri­ per muros cocti lateris, loquimini plagas
ques, annoncez leurs malheurs. suas.
8. Car les environs d’IIésébon sont 8. Quoniam suburbana Hesebon de­
déserts ; les princes des nations ont serta sunt, et vineam Sabama domini
coupé la vigne d eSabam a; ses branches gentium exciderunt; flagella ejus usque
se sont étendues jusqu’à Jazer, elles ont ad Jazer pervenerunt, erraverunt in de­
couru dans le désert, et ce qui est resté serto ; propagines ejus relictæ sunt, trans-
de ses rejetons a passé au delà de la ierunt mare.
mer.
9. C’est pourquoi je pleurerai la vigne 9. Super hoc plorabo in fletu Jazer
de Sabama avec les pleurs de Jazer; vineam Sabam a; inebriabo te lacryma
je vous arroserai de mes larm es, Hésé- m ea, Hesebon et E leale, quoniam super
bon et E léalé, parce que l’ennemi s’est vindemiam tuam et super messem tuam
jeté avec de grands cris sur vos vignes vox calcantium irruit.
et sur vos moissons, et les a foulées aux
pieds.
10. La joie et l’allégresse disparaîtront 10. E t auferetur læ titia et exultatio
des campagnes, et dans les vignes il n’y de Carmelo, et in vineis non exultabit
aura plus d’allégresse ni de jubilation. neque jubilabit. Vinum in torculari non
Ceux qui avaient coutume de fouler le calcabit qui calcare consueverat ; vocem
vin dans le pressoir ne le fouleront plus ; calcantium abstuli.
j ’ai fait taire la voix de ceux qui pres­
suraient.

ép reuve. — I n m is e r ico r d ia . H éb r.: p a r la grâ ce cé lèb re p a r ses v ig n o b le s , e t s itu é e , d it sain t


( d i v i n e ) . — I n v erita te. C .- à - d . fid è le m en t, se J é rô m e , à seu lem en t cin q ce n ts pas d ’ H ésébo».
co n fo rm an t en to u t a u x desseins d u Seig n eu r. Cf. N u m . x x x i i , 38. — D o m i n i ... e x c id e r u n t...
— Velociter reddens... S u r la ju s tic e p a rfa ite du L ’h é b reu p eu t ég a le m e n t s ig n ifie r : Ses g rapp es
Messie, com p. il, 4 ; îv , 3 ; ix , 7 ; x i, 4 - 5 . — A ïi- fra p p a ie n t ( c . - à - d . e n iv r a ie n t ) les m aîtres des
d iv itm is s u p e r b ia m ... G ra n d e em phase dans ce n atio n s. M an ière d ra m a tiq u e de d écrire la fo rce
vers. 6. L e p rop h ète ne p ré v o it q ue tro p l’ in u ­ du vin g é n é re u x de Sabam a. M ais la trad u ctio n
tilité de son g é n é re u x c o n s e il, c a r les M oabites h a b itu e lle e st p ré fé rab le . — F la g e lla eju s ( ses
superbes e t ind om p tables re fu se ro n t de l ’accep ter. re je to n s ) u sq u e a d J a ze r. E n h é b re u , T a 'zze r :
— In d ig n a tio ... p lu s q u a m ... H éb r. : sa fierté e t a u nord e t à q u in ze m ille s d’ H éséb o n , d’ap rès
ses v a in s d isco u rs. l ’ O n o m a sticon . Ce tr a it e t les s u iv a n ts d é criv e n t
3° Consom m ation de la ru in e de M oab. X V I , la m agn ificen ce de la v ig n e de Sabam a. — E r ­
7-12. ra v e r u n t in deserto. E lle a lla it à l’e s t ju s q u ’au
7-12. L e to n e st encore plus élég ia q u e q u ’au d ésert d ’A ra b ie . A u s u d - o u e s t, ju s q u ’a u d elà de
ch ap. x v , e t la d escription n’ est pas m oins d ra ­ la m er M o rte : tr a n s ie r u n t m a re. H yp erb ole élo­
m atique. — Id circ o u lu la b it... : à cause de n o u ­ q u en te. A u lie u de p r o p a g in e s ... relictæ s m it,
velles e t plus désastreuses ca la m ité s .— M oab a d l'h éb reu d it : Ses sarm en ts se p ro lo n ge a ie n t. —
M oab. P lu tô t : M oab (g é m it) s u r Moab. L e s d i­ C ette fe r tilité re n d ra le ra v a g e p lu s d o u lo u reu x :
vers d istricts du p ays g ém issen t au s u je t l’un s u p e r hoc p lo r a b o ... ( v e r s . 9 ). I n fle tn J a ze r :
de l’a u tre ; la con trée en tière est donc en larm es. c.-à-d., com m e p leu re ce tte v ille , dépou illée de ce
— B i s q u i læ t a n t u r ... D ’après la V u lg a t e , les q u i fa is a it sa rich esse. — V o x c a lc a n tiu m . Lians
M oabites se seraie n t fo lle m e n t confiés a u x so­ l’h ébreu , le h éd â d : o rd in airem en t, on n o m m ait
lides m u railles de leu rs v ille s , s ’y cro y a n t en ain si le c r i jo y e u x qu e les v ig n e ro n s p ou ssaien t en
p arfa ite s û r e té , e t Isa ïe dem ande q u ’on les d é­ ca d en ce, lo rsqu ’ils p re ssu raie n t le ra isin (co m p .
trom pe (lo q u im in i plag a s...). L ’h ébreu a un to u t le v ers. 10) ; m ais ce m ot rep résen te ici les cla­
a u tre sens : V ous so u p irez s u r les ru in es (’ aSîsè) m eurs sa u v a g e s de l’ennem i q u i d é v a s ta it la co n ­
de Q îr - B a r é s e f, p rofo n d ém en t ab a ttu s. Qir- trée. L a V u lg a te a bien ren d u la pensée. — De
Ila rik è t n e d iffère pas de Q îr-M ô'a b ou de K é ré k C a rm elo. D ans l’h é b re u , k a r m e l e st un nom
( x v , 1 ). Q uelques In terp rètes tr a d u is e n t ’aâlsé co m m un , q u i d ésigne des te rra in s fe rtile s. C f. x ,
l'ai- g â te a u x de raisin s s e c s : e’é ta it le p rincip al 18, etc. — V ocem ... a b s tu li. C’est D ieu lui-m êm e
p rod u it de ce tte v ille . — E c seb o n . V o yez XV, 4, qui prononce ces m ots, e t q u i se d éclare o u v e r­
et la n ote. — S a b a m a ( h é b r . : Sibm uh ). V ille tem en t l’a u te u r de la ru in e des M oaU tcs. —
340 Ts. X V I , 11 — X V I I , 3.
11. Super hoc venter meus ad Moab 11. C’est pourquoi mon cœur frémit
quasi cithara sonabit, et viscera mea ad sur Moab comme une harpe, et mes en­
murum cocti lateris. trailles gémissent sur les murailles de
briques.
12. E t erit : cum apparuerit quod la­ 12. E t il arrivera que Moab, après
boravit Moab super excelsis suis, ingre­ s’être fatigué sur ses hauts lieu x, en­
dietur ad sancta sua ut obsecret, et non trera dans ses sanctuaires pour prier, et
valebit. il ne pourra rien obtenir.
13. Hoc verbum quod locutus est Do­ 13. T elle est la parole que le Seigneur
minus ad Moab ex tunc. a prononcée sur Moab depuis longtemps.
14. E t nunc locutus est Dominus, di­ 14. E t maintenant voici ce que dit le
cens : In tribus annis, quasi anni mer­ Seigneur : Dans trois années comme les
cenarii , auferetur gloria Moab super années d’un m ercenaire, la gloire de
omni populo multo, et relinquetur par­ Moab sera détruite avec tout son peuple
vus et modicus, nequaquam multus. nombreux, et ce qui restera sera faible,
peu de chose, nullement considérable.

CHAPIT RE XVII

1. Onus Damasci. Ecce Damascus de­ 1. Oracle contre Damas. Voici que
sinet esse civitas, et erit sicut acervus Damas va cesser d’être une ville, et elle
lapidum in ruina. sera comme un monceau de pierres en
mines.
2. Derelictæ civitates Aroer gregibus 2. Les villes d ’Aroër seront abandon­
erunt, et requiescent ibi, et non erit qui nées aux troupeaux, et ils s’y reposeront
exterreat. sans que personne ne les effraye.
3. E t cessabit adjutorium ab Ephraim, 3. Tout appui sera enlevé à E phraïm ,
et regnum a Damasco ; et reliquiæ Syriæ et le royaume à Damas ; et les restes de
sicut gloria filiorum Israel erunt, dicit la Syrie seront comme la gloire des fils
Dominus exercituum. d’Isra ël, dit le Seigneur des armées.

S u p er hoc venter... (v ers. I I ). L a com passion du


5 V . — O racle con tre la S y r ie et le ro y a u m e
p rop h ète éc la te p lus v iv e que ja m a is. C f. x v , 5».
d ’É p h r a ïm . X V I I , 1-14 .
— Q u a s i cith a ra . H ébr. : com m e le k in n ô r ;
in s tru m e n t à co rd es a u x sons tr è s v ib ra n ts . — C e tte p ro p h é tie d évelo pp e les d iv in e s m enaces
A d m u r u m cocti... H é b r .: su r Q lr H âreS.V o y e z la n cées p lu s h a u t co n tre les rois R a sin e t P h acée
la n ote du v ers. 7. — E t e rit (v e rs. 12). F o rm u le (c f. v u , 1 e t ss.), e t an n o n ce d es ch â tim e n ts p ro ­
q u i in tr o d u it un e d ern iè re m en ace. — L a b o r a ­ ch a in s p o u r D am as e t p o u r 8a m a rie.
v i t .. . L o rsq u e M oab se sera fa t ig u é à p rie r en 1® L e s ro y au m es de S y r ie e t d’ Israël se ro n t
v ain s u r ses h a u ts lie u x (cf. x v , 2*1, il en d es­ d é tr u its . X V I I , 1 - 3 .
ce nd ra p o u r in v o q u e r ses idoles dans le u rs sa n c­ C h a p . X V I I . — 1 - 3 . O n u s D a m a s ci. Ce titre
tu a ire s p rop rem en t d its ( sa n c ta s u a ) ', m ais ce n e d ésign e d ire c te m e n t qn e D a m a s, la c a p ita le
sera to u jo u rs en v a in (.non v a leb it). d u p lu s Im p o rta n t d es d e u x ro y au m e s alo rs co n ­
4® É p ilo g u e . X V I , 1 3 - 1 4 . féd érés ; m ais la p rop h étie s’ o ccu p e ra p lu s lo n g u e ­
1 3 - 1 4 . Isaïe fix e la d ate à laqu elle s’acco m ­ m en t encore d ’Israë l q u e de la S y rie . — E cce D a ­
p lira sa p réd ictio n . — H oc v erbu m ... d icen s. I n ­ m a s eu s d e sin et... L e v e rs. 1 m en ace sp écia lem en t
tro d u c tio n r e la tiv e m e n t lo n g u e ( v e r s . 1 3 - 1 4 * ) . D am as. C f. I V R e g . x v i, 9. — D erelictæ ... M en ace
E x tu n e : d epn ls lo n g te m p s , p ar opposition h spéciale c o u tre Israë l ( v ers. 2 ). 11 y a v a it d e u x
un e a n tre ré v é la tio n to u te réce n te ( e t n u n c ...) . v ille s d u nom d 'A r o e r dans la P a le stin e tr a n s ­
— A n n i m e r ce n a r ii. Des an n ées m esurées en jo rd an ien n e; l ’u n e d an s la tr ib u de R n b en , l’a u tre
to u te e x a c titu d e e t rig u e u r , c a r u n m ercen aire d an s ce lle de G ad ( c f . D e u t. n , 36 , e t m , 12 ;
ne donn e pas p in s de son tem ps q u ’on ne lu i J o s. xTrr, 2 5 ). E lle s re p ré se n te n t to u te s les cités
en p a ye . C f. x x i , 16. — R e lin q u e tu r p a r v u s ... de ce tte ré g io n , q u i a p p a rte n a it a lo rs a u ro y a u m e
M oab ne d e v a it d o nc pas ê tr e to u t à fa it an éa n ti. sch ism atiq u e des d ix trib u s, e t q u i f u t r a v a g é e
L e s d o cu m en ts assyrien s so n t peu e x p licites p a r T é g la th p h a la s a r. C f. I V R e g . x v , 2 9 .— Grc-
à son s u je t : T é g la th p h a la s a r e t 8 enn ach érib g ib u s e ru n t. L e p a y s , en g ra n d e p a rtie dépeu ­
sig n a le n t ce p en d an t l ’ un e t l’a u tre un roi moa- p lé , sera tran sfo rm é en p âtu rag e s. C f. v i i , 2 1 ,
b lte p arm i leu rs tr ib u ta ire s 25, etc. — E t cessab it... D ans ce vers. 3, la me*
842 Is. X V I I , 4-10.
4. E t erit in die illa : attenunl>itiir glo­ 4. En ce jour, la gloire de Jacob sera
ria Jacob, et pinguedo carnis ejus mar­ affaiblie, et la graisse de sa chair d is­
cescet. paraîtra.
5. E t erit sicut congregans in messe 5. Il sera comme celui qui recueille
quod restiterit, et bracilium ejus spicas dans la moisson ce qui est resté, et dont
leget; et erit sicut quærens spicas in le bras ramasse les épis, et comme celui
valle Raphaim. qui cherche des épis dans la vallée de
Raphaïm.
6. E t relinquetur in eo sicut racemus, 6. Ce qui restera d’Israël sera comme
At sicut excussio oleæ duarum vel trium une grappe de raisin, et comme un olivier
olivarum in summitate ram i, sive qua­ qu’on secoue et dont il reste deux ou trois
tuor aut quinque in cacuminibus ejus olives au bout d’une branche, ou quatre
fructus ejus, dicit Dominus, Deus Israel. ou cinq au haut de l’arbre, dit le Sei­
gneur, le Dieu d’Israël.
7. In die illa inclinabitur homo ad 7. En ce jo u r-là l’homme s’abaissera
Factorem suum, et oculi ejus ad San­ devant son Créateur, et ses yeux regar­
ctum Israel respicient; deront vers le Saint d’Israël ;
8. et non inclinabitur ad altaria quæ 8. et il ne s’abaissera plus devant les
fecerunt manus ejus; et quæ operati autels qu’avaient construits ses mains ;
sunt digiti ejus non respiciet, lucos et il ne regardera plus les bois et les
delubra. temples des idoles, que ses doigts avaient
préparés.
9. In die illa erunt civitates fortitudi­ 9. En ce jo u r-là ses villes fortes se­
nis ejus derelictæ sicut aratra, et segetes ront abandonnées comme les charrues et
quæ derelictæ sunt a facie filiorum Is­ les moissons qui furent laissées à l ’ap­
rael, et eris deserta. proche des fils d’Israël, et tu seras un
pays désert.
10. Quia oblita es Dei salvatoris tui, 10. Parce que tu as oublié le Dieu de
et fortis adjutoris tui non es recordata, ton salut, et que tu ne t’es pas souvenue
propterea plantabis plantationem fide­ de ton puissant protecteur, tu planteras
lem, et germen alienum seminabis ; de bon plant, et tu sèmeras des graiues
étrangères ;

nane est d irigé e s im u lta n é m e n t co n tre les d e u x l ’h éb reu : C o m m e , lo rsq u ’on secoue un o liv ie r,
ro y a u m es alliés. — A d ju to r iu m a b E p h r u lm . d eu x , tro is o liv e s (re ste n t) en h a u t de la c im e ;
D ’ap rès l’h éb reu : la fo rteresse d’ É p h raïm . C.-à-d. q u a tre , cin q dans ses bran ch es à f r u it . On ré co lte
S a m a rle , selon les u n s ; l’ensem ble des places les o liv es en seco u an t les arb res e t en fra p p a n t
fo rte s , selon les au tres. — R e liq u iæ S y r iæ s ic u t... les b ran ch es a v e c des p erch es. C f. D e u t. x x r v , 20,
I ro n ie m o rd a n te. D e p a rt e t d ’a u t r e , 11 n ’ex is ­ e t 1’ A tl. d ’ h is t. n a t ., p l. x x i i i , flg . 4. D ieu n ’é ­
te ra que de faib le s restes do la g lo ire e t de la p arg n e ra q u ’u n fa ib le re s te d ’ Israël.
v ig u e u r p rem ières. Ce t r a it est co m m en té p a r les 7 - 8 . H e u re u x ré s u lta t p ro d u it sous le ra p p o rt
v e rs e ts s u iv a n ts. r e lig ie u x p a r c e ch â tim e n t.— I n c lin a b itu r hom o...
2° I s r a ë l, ap rès a v o ir été a in si p u n i, se co n ­ H éb r. : L ’hom m e re g a rd e ra son C ré a te u r. T ra n s ­
v e r tir a a u S eig n eu r. X V I I , 4 - 1 1 . fo rm a tio n com plète, c a r J é h o v a h a v a it é té presque
4 - 6 . Ce p eu p le In g ra t sera en g ra n d e p a rtie to ta le m e n t n é g lig é e t o u b lié dans le ro y au m e du
d é tr u it. — I n d ie ilia : au Jour d u ju g em en t nord. — E t n o n ... a d a lta r ia (v e rs. 8) : les a u te ls
d iv in co n tre D am as e t S a m a rle. C f. v ers. 7 e t 9. des v e a u x d’o r e t des fa u x d ie u x . — L u c o s. H ébr. :
— T ro is belles Im ages d év elo p p en t l ’ idée d u c h â ­ les 'a s é r im ; les Im ages im p u res d ’ A s t a r té .C f. J u d .
tim e n t. L a p rem ière (vers. 4) est celle d ’un hom m e ii, 13, etc., e t 1’ A tl. a rc h é o l., pl. e x i i , flg . 1, 2 ,
ro b u ste q u i d ép érit rap id em en t : p in g u ed o ... m a r ­ 4, 5, 10, 18, 19, 20. — D elu b ra . H é b r.: les ham -
cescet. L a seconde (v e rs. 5 ), ce lle d’ un ch am p q u e m â n im ; les stèles é rigées en l’ h o n n eu r d u d ieu -
l ’on dépoulUe de ses fr u it s p a r la m oisson : s ic u t soleil , B a al - H am m ân . C f. I I P a r . x x x i v , 4 , et
congregans... L a p laine de R a p h a im , o ù la scène Y A tl. archéol., p l. c x n , flg. 6, 12.
e st lo calisée, e st au sud-ouest de Jéru sa lem (cf. 9 - 1 1 . N éanm oin s la m asse du peuple sera dé­
Jos. x v , 8 ; I I R eg. v , 22-; A tl. g io g r ., pl. x v i) . tr u ite à cau se de ses p ra tiq u e s ld o lâ triq u e s. —
— E t re lin q u e tu r... (v e rs. 6). T ro isièm e Im age, C ivita te s fo r t it u d in is . H ébraïsm e : les p laces
qui e st en réa lité la p rin cip a le , c a r elle rectifie fo r te s , les cita d e lle s . — S ic u t a ra tr a , et segetes...
ies d eu x p récéd en tes, en les co m p léta n t. E lle e st V a r ia n te d an s l'h éb reu : Com m e les ru in es dans
em p ru n tée à la cu e ille tte des o liv es. — E t... sic u t les bois e t s u r la cim e (des m on tagn es), q u i fu r e n i
ra cem u s. H éb r.: E t 11 en re ste ra com m e u n g ra p ­ aban don nées d e v a n t les flls d ’Israë l. A llu sio n à
p illage, — S ic u t e x xu ssio ... P lu s c la irem en t dans ce q u i s 'é ta it passé lo rsq u e les H é b re u x s’é ta ie n t
rs. x v n n ii.

11 ot ce que tu auras planté ne pro­ 11. iu die planfationis tua* labrusca,


duira que îles fruits sauvages; ta se­ et mane semen tuum florebit ; ablata
mence fleurira dès le matin, mais la est nressis in die hereditatis, et dolebit
récolto a disparu au moment d’en jouir, graviter.
et la douleur est grande.
12. Malheur ii cette multitude de peu­ 12. Væ multitudini populorum multo­
ples nombreux qui retentit comme le rum, ut multitudo maris sonantis; et
bruit de la mer; tumulte de foule, sem­ tumultus turbarum, sicut sonitus aqua­
blable au bruit des eaux puissantes. rum multarum !
13. Les peuples retentiront, comme re- 13. Sonabunt populi sicut sonitus
tentisseut des eaux qui débordent ; Dieu aquarum inundantium, et increpabit
les menacera, et ils fuiront au loin; ils eum, et fu giet procul; et rapietur sicut
seront emportés comme la poussière des pulvis montium a facie venti, et sicut
montagnes au souffle du vent, et comme turbo coram tempestate.
un tourbillon enlevé par la tempête.
14. Le soir c’était l ’épouvante, et au 14. In tempore vespere, et ecce turna-
point du jour ils ne seront plus. V oilà le tio; in matutino, et non subsistet. Ihec
partage de ceux qui nous ont dévastés, est pars eorum qui vastaverunt n os, et
et-le sort de ceux qui nous pillent. sors diripientium nos.

em parés de la P a lestin e : les ancien s h a b ita n ts v ig n es s a u v a g e s , a u x fr u it s acerbes e t sans v a­


a v a ie n t d isparu , e t le u rs fo rteresses, bâties dans leu r. V a r ia n te con sid érable d an s l ’h éb reu : A u Jo u r
les bois o u s u r les m ontagnes, é ta le n t peu à peu où tu les p la n ta is (les ceps é tr a n g e r s , v ers. 10),
tu y m etta is u n e h aie. Û.-û-d. qu’on les en to u ra it
d ’un e h aie p ro te ctric e ; e t bien tôt ils p résen taien t
l ’a sp ect le p lu s sa tis fa is a n t : m a n e... floreb it. M ais
ces espéran ces trom p eu ses a v a ie n t é té de co u rte
d u rée : a b la ta est m essis... — I n d ie h e r e d ita tis :
à l’h e u re m êm e où l ’on c r o y a it p o u v o ir fa ire la
m oisson. Com p. le v e rs. 6. — D oleb it g ra viter.
C ru elle d éception p ou r le m alh e u re u x Israël.
3° L e s A ss y rie n s sero n t b risés à le u r to u r, ap rès
q n ’Israël a u ra é té p u n i. X V I I , 1 2 -1 4 .
1 2 - 1 4 . V æ m u lt i t u d i n i ... Isaïe pousse ce cri
p rop h étiq u e en v o y a n t les b a ta illo n s assyrien s
s ’a v a n c e r co n tre son peu ple. L a d escrip tion est
ad m ira b le : n o u s c r o ir io n s , nou s a u s s i, v o ir et
en ten d re l ’a n n é e g ig a n te sq u e des te rrib le s e n v a ­
h isseurs. V o ic i la tra d u ctio n e x a c te de l ’hébreu :
M a lh e u r 1 M u gissem en t de peu ples n o m b reu x ;
ils m u g isse n t com m e m u g it la m er. G ron dem en t
des n atio n s ; elles g ro n d en t com m e gro n d e n t les
e a u x puissan tes. L e s n atio n s g ro n d e n t com m e
g ro n d e n t les gra n d es e a u x . V o y e z , v u , 8 , uns
com paraison a n a lo gu e p o u r d é sign e r l’in v asio n
assyrien n e. Ic i les ré p é titio n s so n t d u plus bel
effet. On sa it que le b ru it d ’u n e fo u le nom breuse,
en ten d u à d is ta n c e , ressem ble beau cou p à celu i
des v a g u es de la m er. — P o p u lo r u m m u lto ru m .
L e s arm ées assyrien n es se com posaien t de so l­
tom bées en ruin es. L es v ille s d’ Israël a u ro n t le d ats de to u te p roven an ce e t de to u te n ation . —
m êm e s o r t .— Q u ia o b lita es... (v e rs. 10). M o tif de I n c r e p a b it ... et f u g i e t .. . ( v e r s . 13b ). A p rè s la
ce ch â tim en t sévère. — F o r tis adjutoi-is. H ébr.: lon gue p hrase q u i précède, nous en tro u v o n s de
le ro ch er de t a fo r c e ; c . - à - d . le S e ig n e u r. S u r trè s c o u r te s , q u i d é criv e n t les coups ré ité ré s
ce tte a p p e lla tio n , v o y e z D eu t. x x x n , 4 ; P s . x v n , de la v en g ean ce d ivin e. — S ic u t p u lv is ... H ébr. r
3, etc. — P la n ta b is p la n ta tio n e m ... L ’ h éb reu e st com m e la g lu m e . M étap h ore em pru n tée a u x
p lus c la ir : T u as p la n té des p lan tatio n s ag réab les, u sag e s ag rico les de l ’O rien t. On éta b lissa it g é n é ­
e t tu as p lan té des ceps é tra n g e rs . D ouble s y m ­ ra lem e n t les aires s u r des h a u te u rs ; le v e n t s a i­
bole du cu lte id o lâ trlq u e au q u el on s’é ta it liv r é sissait e t e m p o rta it la g lu m e q u a n d on v a n n a it;
éperdum en t dans le ro y a u m e des d ix trib u s. L ’ é- de là l ’expression : balle des m on tagn es. — V e­
p lth è te fld e le m , dan s la V u lg a t e , est em ployée spere..., i n m a tu tin o (v e r s . 1 4 ). L e s A ssy rie n s
Ironiquem ent. — I n die p la n ta tio n is ... la b ru sca s e ro n t-e x te rm in é s en une seule n u it. Cf. x x x v i i ,
(vers. 1 1 ). En v é rité , ils n’ a v a ien t p lan té q ue des :.G-37; I V R eg. x v m , 1 7 : x ix . 3 6 .— T u r la tio .
344 Is. X V I I I , 1-2.

CH APIT RE XVIII

1. Væ terræ cymbalo alarum, quæ est 1. Malheur à la terre où reteutit le


trans flumina Æ tliiopiæ , bruit des ailes, qui est au delà des
fleuves d’Ethiopie,
2. quæ m ittit in mare legatos, et in 2. qui envoie des messagers sur la mer et
vasis papyri super aquas! Ite , angeli ve­ dans des barques de jonc sur les eaux.
loces, ad gentem convulsam et dilacera­ A llez, messagers rapides, vers une na­
tam ; ad populum terribilem , post quem tion divisée et déchirée ; vers un peuple
non est alius; ad gentem expectantem terrible, le plus terrible de tous; vers
et conculcatam, cujus diripuerunt flu­ une nation qui attend et qui est foulée
mina terram ejus. aux pieds, dont la terre est ravagée par
des fleuves.

H ébr. : l'ép o u v a n te. J éru sa lem sera dans l’e ffro i, gêog r., p l. i e t n i. — Q uæ m i t t i t .. . legatos
se c r o y a n t p erd ue. — E æ c est p a rs... Conclusion ( v e r s . 2 ) . Isaïe con tem p le en e sp rit les m essa­
s o le n n e lle , p lein e d e con fian ce en D ieu . C’est g e rs qu e le ro i d ’É th io p ie , re d o u ta n t lu i au ssi
com m e si le p ro p h ète s’é c r ia it : Il ne p o u v a it l ’ Invasion des A ss y rie n s, e n v o y a it en to u te h â te
pas en ê tre au tre m e n t, c a r te lle e st la loi ac co u ­ à tr a v e rs son v a s te em pire ( l’ E g y p te e t l’É th io-
tu m é e de la co n d u ite du S eig n e u r en ve rs les pie ne fa is a ie n t a lo rs q u ’u n seul e t m êm e royau m e,
en n em is de son peuple. g o u v e r n é p ar la v in g t- c in q u iè m e d y n a s tie , d ite
éth io p ien n e ), p o u r ré u n ir u n e arm ée cap able de
§ V I. — O racle r e la t if à l'É t h io p le .
le u r ré s is te r . — I n m a re : le N il, q u e les A ra b e s
X V in , 1 -7 .
n o m m en t é g a le m e n t e l- B a h r , la m er. C f. x r x , 5,
« L a d e stru c tio n soudain e d es A ssy rie n s e t e t N a h . n i , 8. — I n v a s is p a p y ri. Les É g y p ­
l’ h o m m age de l’É th lo p ie à J é h o v a h , tel e st le tien s fa b riq u a ie n t a v e c l’écorce du p a p y ru s des

th èm e p rop h étiq u e q u i e s t tr a ité ici d ’une m a­ barqu es très lé g è r e s, q u i v o la ie n t s u r le N il et


n ière to u t à f a it p itto re sq u e e t d ra m a tiq u e. » ses ca n a u x . V o y e z J o b , i x , 2 6 , e t Y A tl, archéol.,
1° L ’É th io p le e s t m en acée d’u n g ra n d m alh eu r. p l. L x x n , flg. 6, 12. — Ite . C ’e s t le p rop h ète lu i-
X V III, 1 -6 . m êm e q u i s’adresse a u x m essagers ro y a u x ( a n ­
C h a p . X V I I I . — 1 - 3 . Que la te r re en tière g eli v e lo c e s ), p ou r le u r d ire de la isse r là le u r
sach e ce que J é h o v a h se p rép a re à fa ire en f a ­ m ission e t de re n tr e r ch ez e u x , a tte n d u que
v e u r de l'É th io p le . — L ’o racle d éb u te p a r u n Væ J é h o v a h v e u t s a u v e r l ’É th io p le à ln l seu l. — A d
d o u lo u reu x , c a r un e affreu se ca la m ité m en ace le gentem ... D escrip tio n in té re ssa n te de ce peu ple
ro yau m e. — T erræ c y m b a lo ... M ieu x : « te r ræ é th io p ie n , qu e to u s les ancien s a u te u rs rep ré­
cy m h a ll a la ru m ; s le p a y s au b ru isse m e n t d ’ailes, s e n ten t com m e u n e tr è s belle ra ce. — C o n v u lsa m
com m e s’e x p rim e l’h éh reu . L ’É th io p le e s t ain si et d ila ce ra ta m : l ’ap p roch e des A ssy rie n s ca u sait
nom m ée à can se des in sectes Inn om brables que p a rto u t l ’é p ou v an te. L ’h ébreu a u n e leçon très
ln l v a n t , com m e à l ’ É g y p te , son clim a t to u t à d ifféren te : ( l a n a tio n ) à la ta ille é la n c é e , f au
la fo is h u m id e e t ch a u d . C f. v n , 1 8 ; E x . v m , v is a g e ) lu isa n t. H éro d ote affirm e, m , 20, q u e les
2 1 , 24. — T r a n s flu m in a ...: le N il b la n c e t le É th io p ien s é ta ie n t « les p lu s g ra n d s de to u s les
N il bleu a v e c leu rs d iv e rs affluen ts. V o y e z l ’A t t hom m es », e t 11 m en tion n e a u s s i, m , 23, leu r
Is. X V I I I , 3- T. 345
3. Vous tous, habitants du monde, vous 3. Omnes habitatores orbifl, qui mo-
qui demeurez sur la terre, lorsque l’éten­ : ramini in terra, cum elevatum fuerit
dard sera élevé sur les montagnes, vous I signum^in montibus, videbitis, et clan­
le verrez, et vous entendrez le bruit de gorem tubæ audietis.
la trompette.
4. Car voici ce que me dit 1e Seigneur : 4. Quia hæc dicit Doifiinns ad me :
Je me tiendrai en repos, et je contem­ Quiescam et considerabo in loco m eo,
plerai de ma demeure, comme une lu­ sicut meridiana lux clara est, et sicut
mière aussi brillante que le soleil en plein nubes roris in die messis.
midi, et comme un nuage de rosée au
temps de la moisson. s
5. Car la vigne fleurira toute avant le 5. Ante messera enim totus effloruit,
temps ; elle germera sans pouvoir mûrir ; et immatura perfectio germ inabit; et
ses rejetons seront coupés avec la faux, præcidentur ramusculi ejus falcibus, et
et ce qui en restera sera retranché et quæ derelicta fuerint abscindentur et
rejeté. excutientur.
6. Ils seront tous abandonnés aux oi­ 6. E t relinquentur simul avibus mon­
seaux des montagnes et aux bêtes de la tium et bestiis terræ ; et æstate perpetua
terre : les oiseaux y demeureront pen­ erunt super eum volucres, et omnes
dant tout l ’été, et toutes les bêtes de la | bestiæ terræ super illum hiemabunt.
terre y passeront l’hiver.
7. En ce temps-là des offrandes seront 7. In tempore illo deferetur munus
apportées au Seigneur des armées de la Domino exercituum a populo divulso et
part d ’un peuple divisé et déchiré, d’un dilacerato, a populo terribili, post quem
peuple terrible, le plus terrible de tous, non fu it aliu s, a gente expectante et
d’une nation qui attend et qui est foulée conculcata, cujus diripuerunt flumina
aux pieds, dont la terre est ravagée par terram ejus ; ad locum nominis Domini
des fleuves ; elles seront apportées au lieu exercituum , montem Sion.
où réside le nom du Seigneur des armées,
à la montagne de Sion. *

peau lu isa n te e t b rilla n te . — T e r r ib ile m , post so leil, e t p e n d a n t la p lu ie de rosée, au tem ps de


g u em ... H éb r.: red o u ta b le d ep u is q u ’ il e x is te . — la m oisson b rû la n te . L a ch a le u r d u jo u r e t la
E x p ecta n tem . A u t r e allu sio n , d ’ap rès la V u lg a te , rosée n o ctu rn e sont d e u x circo n sta n ces trè s fa v o ­
à la te r r e u r q u ’ in sp iraie n t les A ss y rie n s. L e sens rab les à la croissan ce d e la v ig n e , q u i sym bo lise
de l ’h éb reu n ’est pas a b so lu m en t ce rta in . L e s uns l ’arm ée as s y rie n n e , e t à la m a tu rité des raisin s.
trad u isen t : (la n atio n ) p uissan te, p u issa n te. Les L a com paraison e s t ad m ira b le m e n t tra c é e . — E t
au tres : ( le p eu ple q u i d o n n e ) o rd re s u r o rd re. p r æ c id e n t u r ... ( v e r s . 5b ). L o rsq u e ap p roch e la
L e sens dem eure le m êm e d an s les d e u x cas. — v e n d a n g e , le S e ig n e u r se lè v e à l’im p ro v iste , e t ,
C o n cu lca ta m . P lu tô t : « co n cu lca n tem , » q u i fo ule arm é de la serp e du v ig n e ro n ( V u lg . : /a lc ib u s),
to u t a u x p ieds. N a g u è re e n c o re , S c h a b a k a , roi il tra n ch e san s p itié les ra m e a u x ch a rg és d e fru its .
d ’É th io pie e t fo n d a te u r de la v in g t- c in q u iè m e — E t re lin q u e n tu r ... (v e rs . 6). L e s ca d a v re s des
d y n a s tie , s’e m p a rait de l’É g y p te e t la so u m et­ A ssy rie n s, d em eurés sans sé p u ltu re , s e rv iro n t de
ta it à sa do m in atio n . — C u ju s d ir ip u e r u n t ... p â tu re a u x bêtes sau v a g e s. — Æ s ta te perp etu a ...,
M ieu x : d o n t le te r rito ire e s t tr a v e rs é p a r des h ie m a b u n t... D é ta ils q u i fo n t re sso rtir l’éten d u e
fleuves. V o y e z la n o te du v ers. l b. — O m n es h a b i­ d u d ésastre.
ta to r e s ... (v e r s . 3 ). Isaïe in te rp elle m ain ten an t 2° F u tu r e co n v ersio n de l ’É th io p ie. X V I I I , 7.
tou s les h a b ita n ts du glo b e . « L ’A ss y rie e s t un 7. H e u re u x r é s u lta t p ro d u it s u r la n ation
ennem i du g en re h u m ain ; v o ilà p o u rq u o i le m onde éth io p ien n e p a r ce tte in te rv e n tio n de Jéh o va h .
e n tie r est In vité a u spectacle de sa ru in e. » — — I n tem pore illo : à la su ite du g ra n d p ro d ig e
C u m ... sig n u m in m o n tib u s. Sig n a l donn é p a r q u i v ie n t d’ê tre raco n té. — D eferetu r m u n u s ...
D ieu lu i-m ê m e . C f. x i , 12. C’est là u n e locution M an ière de d ire q u e les É th io p ien s se c o n v e rti­
figurée, p ou r m arq u er l’h eu re d estin ée, d an s les ro n t au D ieu de J u d a . D’a u tre s o racles an n o n cen t
plan s d iv in s, à la g ra n d e d é fa ite des A ssyrien s. c e t é vén em en t béni. Cf. x l v , 14 ; P s . l x v i i , 32 ;
C la n g orem tubæ a un sens id en tiq u e. Soph. m , 10. L e u r ré a lisatio n co m p lète ne d e v a it
4 -6 . Com m ent le S eig n eu r b risera la p uissan ce a v o ir lieu q u ’ à l’époque du M essie. — A p o p u lo
des A ssyrien s. — Q uiesca m et co n sidera bo... J é ­ d iv u lso ... R é p é titio n , à peu p rès litté r a le dans
h ovah, « p a tie n t p arce q u ’il e st é te r n e l, » atten d l ’h é b r e u , de la d escription donnée p lu s h au t
p aisib le m en t, su r son trôn e cé leste, q ue ses en­ ( v e r s . 2 ) . E lle e st d ’u n trè s bel effet. — A d lo ­
nem is soient m ûrs p o u r le ch â tim en t. — S icu t c u m n o m in is ... : à l’en d ro it où ce nom ad orable
m er id ia n a l u x . . . m essis. P lu s cla ire m en t dans é ta it s u rto u t v é n é ré ( m on tem S io n ).
l ’h ébreu : P en d a n t la ch a le u r, à la lu m iè re d u
346 Is. X I X , 1 -4 .

C H A P IT R E XIX

1. Onus Æ gypti. Ecce Dominus ascen­ 1. Oracle contre l’Egypte. L e Seigneur


det super nubem levem , et ingredietur montera sur un léger nuage, et il entrera
Æ gyptum , et commovebuntur simulacra en E gypte, et les idoles de l’E gypte se­
Æ gyp ti a facie eju s, et cor Æ gyp ti ta ­ ront ébranlées devant lu i, et le cœur de
bescet in medio ejus. l ’Egypte se fondra au milieu d’elle.
2. E t concurrere faciam Æ gyptios ad­ 2. Je lancerai les Egyptiens contre
versus Æ gyptios ; et pugnabit vir contra les E gyptiens; et le frère combattra
fratrem suum , et vir contra amicum contre son frère, l’ami contre son am i,
suum, civitas adversus civitatem , re­ la ville contre la ville, et le royaume
gnum adversus regnum. contre le royaume. (
3. E t dirumpetur spiritus Æ g y p ti in 3. L ’esprit de l’Egypte se brisera au
visceribus e ju s , et consilium ejus præ- milieu d’elle, et j ’anéantirai son conseil ;
cipitabo; et interrogabunt simulacra alors ils consulteront leurs idoles, leurs
sua, et divinos suos, et pythones, et devins, leurs sorciers et leurs magiciens.
ariolos.
4. Et tradam Æ gyptum in manu do­ 4. E t je livrerai l ’É gypte entre les
minorum crudelium, et rex fortis domi­ mains de maîtres cruels, et un roi vio­
nabitur eorum, ait Dominus, Deus exer­ lent dominera sur eux, dit le Seigneur,
cituum. le Dieu des armées.

in testin es. E n fin d o u ze des p rin cip a u x ch e fs tr a ­


f V I I. — O racle r e la t if à l’ Égypte.
m è re n t u n e con spiratio n . Ils se ré u n ire n t à M em ­
X I X , 1 — X X , 6.
phis, e t s’é ta n t lié s p ar des serm en ts réciproqu es,
1» V en gean ce q u e le S eig n e u r tire ra de i’É g y p te . ils se p rocla m èren t rois... M ais, a u b o u t de q u in ze
X I X , 1-15. an s, le p o u v o ir é c h u t à u n seu l. » Ce m on arqu e
C h a p. X I X . — 1 . E x o rd e e t th èm e de ce tte u n iq u e, q u i s’e m p a ra de to u te l’É g y p te , les arm es
p a rtie de l’o racle. — S u p er n u b e m . ..: le c h a r
a cco u tu m é de J é h o v a h , lo rsq u ’ il descend su r la
te r re p o n r bén ir ou p o u r ch â tie r. C f. II R eg .
x x i i , 11 ; P s. x v i i , 10-11 ; c m , 3, etc. — E t co m ­
m o v e b u n tu r ... L e s idoles n om breuses d u p ays
tre m b le n t à l’a r riv é e de J é h o v a h , d o n t elles
a v a le n t d éjà e x p é rim en té la p uissan ce. C f. E x .
x n , 12. — Cor Æ g y p ti... P erso n n ification saisis­
san te.
•2 - 4. L e s ch â tim e n ts p o litiq u es de l’É g y p te . —
Æ g y p tu s a d versu s... L a g u e rre c iv ile éc la te a v e c
u n e ex trêm e vio len ce . — D ir u m p e tu r ( h éb r. :
sera v id e )... L e peuple é g y p tie n , renom m é p our
sa sagesse, en est m ain te n an t to u t à fa it d ép o u rvu ,
p a r s u ite de la p u n itio n d iv in e (p r æ c lp ita b o ;
h éb r., j ’a n éa n tira i). — In te rr o g a b u n t... I l v a f o l­
lem en t ch e rch e r des secours là où il n ’en s a u r a it
tr o u v e r. L es d evin s e t m agicien s de to u te so rte
ab on d a ien t en É g y p te . V o y e z Chabas, le P a p y r u s
m a g iq u e H a r r is , P a r is , 1878. — E t tra d a m ...
( v e r s . 4 ) . L e despotism e ap rès l ’a n a rch ie , ain si
q u ’ il a r r iv e h a b itu elle m en t. D ’abord p lu sieu rs
m aîtres cru e ls, g o u v e r n a n t d e co n c ert ( in m a n u à la m a in , f u t P s a m m é tiq u e , fo n d a te u r de la
d o m in o ru m ...), p u is un seu l ty r a n (r e x fo r t is ) . v in g t- s ix iè m e d y n a stie ( v e r s 6 6 7). l i ju stifia
Ce q u i p a ra ît s’ être réa lisé à la le ttre dans les e n tiè re m e n t p ar sa co n d u ite le titr e de roi d u r
fa its ain si raco n tés p ar D iod ore de S ic ile , i , 67 et f o r t , c a r il ne cessa d’h u m ille r les É g y p tien s
(com p. H éro d ote, n , 30) : « II y e u t e n su ite en p rop rem en t d its, en le u r opposan t des étran gers,
É g y p te (a p rè s que la d yn astie éth iop ien n e e u t q u ’ il a t t ir a it de to u te s p arts. Ces d iv e rs tra its
été ren versée, en 695 a v a n t J .-C .) un e an a rch ie réa lise n t tr è s bien la p ro p h é tie , de so rte q u ’ il
q u i d u ra d eu x a n n é e s , p en d a n t lesqu elles le n’est n u lle m e n t n écessaire de re c o u r ir à l ’h istoire
peuple se liv r a it a u x désord res e t a u x g u erre s de l ’A ss y rie e t a u x v icto ire s sn ccessives de Sar
348 Is X I X , 5 - 1 1 .
5. E t arescet aqna de m ari, et fluvius 5. La mer se desséchera, et le fleuve
desolabitur atque siccabitur. deviendra sec et aride.
6. E t deficient flumina, attenuabuntur 6. Les rivières tariront, les ruisseaux
et siccabuntur rivi aggerum , calamus de l’É gypte baisseront et se sécheront,
et juncus marcescet. les roseaux et les joncs se faneront.
7. Nudabitur alveus rivi a fonte suo, 7. L e lit des ruisseaux sera sec à sa
et omnis sementis irrigua siccabitur, source même, et tous les grains semés
arescet, et non erit. le long de ses eaux se sécheront et pé­
riront.
8. E t moerebunt piscatores, et luge­ 8:"Les pêcheurs seront désolés, tous
bunt omnes mittentes in flumen ha­ ceux qui jettent l’hameçon dans le fleuve
mum, et expandentes rete super faciem pleureront, et ceux qui étendent le filet
aquarum emarcescent. sur la surface de ses eaux tomberont en
défaillance.
9. Confundentur qui operabantur li­ 9. Ceux qui travaillaient le lin , qui le
num , pectentes et texentes subtilia. peignaient, et qui en tissaient des étoffes
fines, seront dans la confusion.
10. E t erunt irrigua ejus flaccentia; 10. Les lieux arrosés d’eaux sécheront,
omnes qui faciebant lacunas ad capien­ et tous ceux qui faisaient des fosses pour
dos pisces. y prendre du poisson seront confondus.
11. Stulti principes Taneos, sapientes 1 1 . Les princes de Tanis sont fous,

g o n , de S e n n a ch é rib , d ’ A sa rh ad d o n e t d ’A ssu r- ( y " ô r im ), q u i s e rv a ie n t à l’ irrig a tio n . — N u d a ­


b a n lp a l p o u r en tr o u v e r l ’acco m plissem en t. A u b itu r a lv e u s ... f o n t e .. . H ébr. : les p rairies près
reste, com m e le p en sen t d 'e x c e lle n ts co m m en ta­ du N il, s u r le bord d u N il, se ro n t d én u d ées. T e l
te u r s , 11 est fo r t possible que ce tte p ré d ictio n sera le p rem ier ré s u lta t fâ c h e u x de ce tte séch e­
a it eu p lu tô t en v u e la d estin ée gén éra le de l ’É ­ resse : p lu s de v e rd u re n i d e réco ltes. — O m n is
g y p te q u e tels e t tels é v én em en ts p a rticu lie rs. sem en tis ir r ig u a . H éb r. : to u s les ch am p s ense­
6-10. M a lh e u rs m atériels. Ils co n sisten t s u rto u t m encés du N i l .— M œ reb u n t p isca tores... (v e rs . 8).
Second ré s u lta t m a lh e u re u x : p lu s de
p oisso n s, e t p ertes Im m enses de ce
cô té en core. L e poisson d u NU a to u ­
jo u rs é té tr è s ab o n d a n t e t très ap ­
p récié. C f. N u m . x i, 6 ; H é ro d o te , n ,
92, e tc. — M itten tes h a m u m ,... reta.
L e s d e u x p rin cip ales m an ières de
p ê c h e r, fré q u e m m e n t sign alées su r
les a n tiq u e s m on u m en ts é g y p tie n s
( A tl. archéol., p l. x u , flg . 1, 2, 4-6, 8).
Q u i o p era b a n tu r... p e d e n te s (v e rs. 9).
H ébr. : ce u x q u i tr a v a ille n t le lin
peign é. T ro isiè m e e ffe t d é sa stre u x :
c ’en e st f a it des cé lèb res m an u fa c­
tu re s de lin . On p e ig n a it les fils de
lin p o u r les p u rifie r ( A lla s archèol^
p l. x u v , flg . 1 0 ) . — S u b tilia . H ébr.:
des étoffes blan ches. Sp écialem en t p our
les p rêtres, e t p o u r les ban d elettes et
les lin ce u ls des m om ies. — E t eru n t
ir r ig u a ... ( vers. 1 0 ). D ’ap rès la V u l­
g a te , ce v e rs e t e st u n e ré cap itu latio n
d es d e u x p récéd en ts. L a c u n a s : des
dans le d essèch em en t du N il , q u i p ro d u it bien ­ la gu n e s fa c tice s, d an s lesqu elles les poissons re s­
tô t la s té rilité g é n é ra le, e t la cessation des in d u s­ ta ie n t p r is , lo rsq u ’ on a v a it cou p é les co m m u n i­
trie s les p lu s im p o rtan tes. — De m a r i. L e N il, ca tion s a v e c le fle u v e . L ’h ébreu a u n e v a ria n te
com m e p lu s h a u t , x v m , 2. C om p arez les m ots n o tab le : L e s so u tien s ( à la le ttre : les co lon n es)
p arallèles : fl u v i u s d eso la b itu r... Ce fleu v e est to u t d u p ay s sero n t dans l ’a b a tte m e n t, e t to u s les m er­
p ou r l’É g y p t e , q u i sans lu i d e v ie n d r a it p rom p ­ ce n aires a u ro n t l’âm e afflig ée. C.-à-d. qu e toutes
te m e n t sem blable a u x d éserts arid es d ont elle est les classes de la so ciété é g y p tie n n e , les gran d s
en to u rée (A tl. géogr., p l. i v e t v ) . — E t... fl u m i n a : com m e les p e tit s , se ro n t dans la con sternation .
les bra n ch es m u ltip les d u D elta. E lles d ev ien d ro n t 1 1 - 1 6 . P e rp le x ité des hom m es d ’È ta t de l’É-
fétid es, d ’ap rès to u te la fo rce de l’h éb reu ( V u lg .: g y p te lo rsqu e les Jugem ents d iv in s é clatero n t. —
AtflcUtrU ), — R i v i a g g erum , H éb r. : le* ca n a u x S tu lti p r in c ip e s ., . , c o n s ilia r ii. E n faoe de ces
Is. X I X , 12 -16 . 349

ces sages conseillers du Pharaon ont consiliarii Pharaonîs dederunt consilium


donné un conseil insensé. Comment insipiens. Quomodo dicetis Pharaoni :
dites-vous au Pharaon : Je suis le fils Filids sapientium ego, filius regum anti­
des sages, le fils des anciens rois? quorum ?
12. ü ù sont maintenant tes sages? 12. Ubi nunc sunt sapientes tu i? A n ­
Qu’ils t’annoncent et qu’ils te prédisent nuntient tib i, et indicent quid cogitave­
ce que le Seigneur des armées a résolu rit Dominus exercituum super Æ gyptum .
sur l’Egypte.
13. Les princes de Tanis sont devenus 13. Stulti facti sunt principes T aneos,
insensés, les princes de Memphis ont emarcuerunt principes Mempheos ; de­
perdu leur force ; ils ont séduit l’Egypte, ceperunt Æ gyptum , angulum populorum
l’angle de ses peuples. ejus.
14. L e Seigneur a répandu au milieu 14. Dominus miscuit in medio ejus
d’elle un esprit de vertige, et ils ont fait spiritum vertiginis; et errare fecerunt
errer l’E gypte dans toutes ses œuvres, Æ gyptum in omni opere suo, sicut errat
comme erre un homme ivre et qui vomit. ebrius et vomens.
15. L ’E gypte sera dans l’incertitude 15. E t non erit Æ gyp to opus quod fa ­
de ce qu’elle doit faire : la tête et la ciat : caput et caudam , incurvantem et
q u eu e, celui qui commande et celui refrenantem.
qui obéit.
16. En ce jour- là les É gyptiens de- 16. In die illa erit Æ gyptus quasi

m a lh e u rs, le ro i e t ses co n se ille rs, q u i ap p ar­ selljers d u ro i : C e u x q u i é g a re n t l ’É g y p te so n t


ten a ien t h a b itu e lle m e n t à la race s a c e rd o ta le , les (préten dus) a n g le s de ses trib u s .— D o m in u s ...
p erd en t to u te le u r sagesse e t ne s a v e n t q u e fa ire . ( v e r s . 1 4 ) . L e v é rita b le a u te u r des m au x des
— Ta n eos. T a n is ( h é b r . : S o 'â n ; en é g y p tie n : É g y p tie n s. M is c u it : à la faço n d ’u n b re u v a g e
T a n l ou T a n é ) é ta it u n e des p rin cip ales v ille s du com posé de d iv e rs in g ré d ie n ts to x iq u e s , e t q u i
D elta. C f. P s . l x x v i i , 12, e t le co m m en taire ; A tl. donne le v e rtig e à c e u x q u i en b o iv en t. C f.
gèogr., pl. rv , v . — P h a r a o n is . S u r l ’étym o lo g le P s. l x x i v , 9 ; J e r. x x v , 15, e t x l i x , 12, etc . —
de ce n o m , v o y e z G en . x l i , 1 , e t la n o te. — S ic u t erra t e b r i u s ... D é ta il d ra m a tiq u e , repré-

On l a v e e t o n é t i r e l e l i n g e f a b r lq u è . ( P e i n t u r e é g y p t i e n n e .)

Quom odo d ice tis ... I n te rro g a tio n p leine d ’ironie. sen té p a rfo is s u r les m on um en ts é g y p tie n s. V o y e z
C o m m en t donc o s e z - v o u s v ous v a n te r de possé­ l’ ^ fî. a rch éol., pl. x x i v , flg. 9 ,1 1 . — E t n o n erit...
der la sagesse à titr e h é ré d ita ire ? — U bi s u n t (v e rs . 15). D ans l’h éb reu : E t il n ’y a u r a pas en
sa p ien tes...* A u tr e q u estion iro n iq u e , a d re ssé e, E g y p te d’ œ u v re q u i ag isse : tê te e t q u e u e , p a l­
ce tte fo ls, a u p h a rao n , p o u r lu i s ig n a le r l ’im pu is­ m ie r e t roseau . Çom p. i x , 4, e t le co m m en taire.
sance absolue de ses co n seillers : a n n u n t ie n t... L ’ É g y p te sera ré d u ite à u n e co m plète im p u is­
— M em pheos (v e rs . 13). A u tr e v ille im p o rtan te sa n c e ; ni les gra n d s n i les p e tits ne p o u rro n t
du D elta. E n h ébreu , N o / ; l i e n - n u f r en é g y p ­ la sau v er.
tien. — D eceperunt... N on seu lem en t les sages de 2» H e u reu x e ffe ts de ce c h â tim e n t. X I X ,
l’E g y p te n ’o n t pu lu i an n o n cer ses te rrib le s des­ 16 -2 5 .
tin é e s , m ais Ils l ’o n t e u x -m ô m e s co n d u ite à sa C inq prom esses re te n tis s e n t coup s u r coup, en
perte p ar le u r go u ve rn em e n t insensé. — A n g u ­ g ra d a tio n ascen d an te, e t in tro d u ite s p ar u n e fo r­
lu m p o p u lo ru m ... D ans la V u lg a te , ces m ots so n t m ule u n ifo rm e U n die ilia e r it; vers. 16, 18, 19,
une apposition à Æ iy p tu m , e t m a rq u e n t la fo rce 23, 24).
considérable de ce payB, q u i é ta it, p o u r ain si d ire, 16-17. P re m iè re prom esse : se n tim e n t de cra in te
la p ierre a n g u la ir e des peuples. D ’ap rès l ’h ébreu, resp ectueuse q u e l ’É g y p te ressen tira p ou r Jého-
Ils sont au n o m in a tif e t d ésign en t les fa u x oon- v a h e t p o u r son peuple. — Q u a si m u lie r e s ...
350 Is. X I X , 1 7 - 1 9 .

mulieres; et stupebunt, et timebunt a viendront comme des femmes ; ils s’éton­


facie commotionis manus Domini exer­ neront, et ils trembleront, en voyant s’a ­
cituum, quam ipse movebit super eam. giter la main du Seigneur des armées,
qu’il agitera sur eux.
17. E t erit terra Juda Æ gypto in pa­ 17. Alors le pays de Juda deviendra
vorem ; omnis qui illius fuerit recordatus l ’effroi de l ’Egypte, et quiconque se sou­
pavebit a facie consilii Domini exerci­ viendra de lui tremblera, à la vue des
tuum, quod ipse cogitavit euper eam. desseins que le Seigneur des armées a
formés contre l’Egypte.
18. In die illa erunt quinque civitates 18. En ce jour-là il y aura cinq villes
in terra Æ gypti loquentes lingua Cha- dans l’E gypte qui parleront la langue de
naan, et jurantes per Dominum exerci­ Chanaan, et qui jureront par le Seigneur
tuum. Civitas Solis vocabitur una. des armées. L ’une d’elles sera appelée la
ville du Soleil.
19. In die illa erit altare Domini in 19. En ce jo u r - là il y aura un autel
medio terræ Æ g y p ti, et titulus Domini du Seigneur au milieu de l’E gyp te, et
ju xta terminum ejus. un monument au Seigneur à la fron­
tière.

C om paraison trè s h u m ilia n te p ou r les É g y p tie n s — Q u in q u e civ ita tes. C h iffre ro n d , p o u r s ig n ifie r
si a u d a cie u x e t si fiers. Ils d e v ie n d ro n t so u d ain u n p e tit n om bre. C f. x v n , 6b ; x x x , 1 7 ; L e v .
tim id es com m e des fe m m e s , e t tre m b lero n t au x x v t , 8 , e tc. — L o q u en tes lin g u a C h a n a a n .
m oind re geste du S e ig n e u r ( a fa c ie co m m o tio ­ C .- à - d . en h é b r e u , d an s la la n g u e sacrée. M a ­
n ière sym b o liq u e de d ire qu e
ces v ille s ad o p tero n t la re ligio n
ju d aïq u e . L ’h ébreu é ta it v r a i­
m en t u n e la n g u e c h a n a n é e n n c,
ad op tée p ar A b rah a m e t ses
descen d ants. C f. G en. x x x x , 49,
e t la n ote. — J u r a n te s p< r D o­
m in u m ... : p a r co n s é q u e n t, r e ­
co n n aissan t J é h o v a h com m e l'u ­
n iqu e v ra i D ieu . — C iv ita s S o lis.
L a leço n a c tu e lle de l ’h éb reu
est 'I r - h â h é r è s , v ille de d é v a s­
tatio n ; nom q u i p ré d ira it ia
ru in e fu tu r e des Idoles é g y p ­
tienn es. L e s L X X o n t : n ô l'.q
à c e o i ' / , v ille d e ju s tic e ; iis
o n t lu haççédeq. L a V u lg a te ,a
ce rta in e m e n t s u iv i la m eilleu re
leçon : 'I r - h â h é r è s , v ille du
soleil. Il s ’a g it de la cé lèb re On
ou H élio p olis, situ é e dans la
baose É g y p te (A tl.g è o g r ., pL rv),
e t q u i f u t p en d a n t lo n g te m p s le
ce n tre du c u lte du so leil ch e*
les É g y p tie n s.
19 -2 2 . T ro isièm e prom esse :
la co n versio n de l’É g y p te au
S e ig n e u r d e v ie n t d e p lu s en plus
c o m p lè te .— A lta r e ... in m e d io ...
O b é lis q u e d ’ H è lio p o lis . Æ g y p ti. Com p. Soph. i i , 1 1 , et
M ai. i , 1 1, passages où l’on v o it
n is ...). S u p e r e a m : co u tre elle. — J u d a Æ g y ­ ce bel o ra c le s’é la r g ir en co re, e t le c u lte dn v ra i
pto i n pa vorem . D e m êm e q u ’a u x tem p s an cien s D ieu se cé lé b re r dans to u t ie m onde païen.
(E x . x i v , 25). — O m n is... q u i... reco rd a tu s... D ès L ’ É g y p t e , c e t a n tiq u e berceau d ’I s r a ë l, f u t , un
q u e l ’É g y p te en ten d ra m en tio n n er ie nom de J u d a peu a v a n t l ’ère ch ré tien n e, u n ce n tre im p o rtan t
(tel e st ie sens, d’ap rès l’ h éb reu ), e lle sera dans de la re lig io n ju iv e , q u i y p r it de très g ra n d s
i’ép ou vau te, recon n aissan t q u e ses m alh eu rs so n t d évelopp em en ts ; m ais ii s’a g it -su rto u t ic i de sa
une v en g ean ce du D ieu des J u ifs . co n versio n au c h ris tia n ism e , q u i f u t , en e ffe t,
18. Seconde prom esse : un com m encem en t de prom p te e t rem arq u ab le. — T it u lu s . H éb r.: une
co n version se m an ifestera p arm i ies É g yp tie n s. m aÿÿébah; u n e stèle ou u n obélisque dressé à
Is. X I X , 20-25. 351
20. Ce sera un signe et un témoignage 20. E rit in signum et in testimonium
pour le Seigneur des armées dans la Domini exercituum in terra Æ gyp ti ;
terre d ’E gypte; car ils crieront au Sei­ clamabunt enim ad Dominum a facie
gneur en face de l’oppresseur, et il leur tribulantis, et mittet eis salvatorem et
enverra un sauveur et un défenseur qui propugnatorem qui liberet eos.
les délivrera.
21. Alors le Seigneur sera connu de 21. E t cognoscetur Dominus ab Æ g y-
l’ E gypte, et les Egyptiens connaîtront p to, et cognoscent Æ gyptii Dominum in
le Seigneur en ce jo u r -là ; ils l’honore- die illa ; et colent eum in hostiis et in
ront par des sacrifices et des oblations ; muneribus ; et vota vovebunt Domino,
ils feront des vœux au Seigneur, et ils et solvent.
les accompliront.
22. L e Seigneur frappera l’Egypte 22. E t percutiet Dominus Æ gyptum
d’une plaie, et il la guérira; et ils re­ plaga, et sanabit eam ; et revertentur ad
viendront au Seigneur, et il leur devien­ Dominum, et placabitur eis, et sanabit
dra favorab le, et il les guérira. eos.
23. En ce jo u r-là il y aura une route- 23. In die illa erit via de Æ gypto in
d’Egypte en Assyrie : les Assyriens en­ Assyrios ; et intrabit Assyrius Æ gyptum ,
treront en E gy p te, et les Egyptiens en et Æ gyptu s in A ssyrio s, et servient
Assyrie, et les Egyptiens serviront les Æ g yp tii Assur.
Assyriens.
24. En ce jour-là Israël sera, lui troi­ 24. In die illa erit Israel tertius
sième, uni aux Egyptiens et aux A s ­ Æ gyptio et Assyrio; benedictio in me­
syriens ; la bénédiction sera au milieu dio terræ
de la terre
25. que le Seigneur a bénie, en disant : 25. cui benedixit Dominus exerci­
Mon peuple d’Egypte est béni, et l ’A s­ tuum, dicens : Benedictus populus meus
syrien est l'œuvre de mes m ains; mais Æ g y p ti, et opns manuum mearum A s­
Israël est mon héritage. syrio; hereditas autem mea Israel.

l’en trée de l ’ É g y p te ( ju x t a ter m in u m ...), e t a n ­ h o va h . — E r it v ia ... : u n ch em in to u jo u rs paci­


n o n çan t à to u s q ue le p ays ap p a rten a it à Jélio- fiq u em en t o u v e rt. — E t in tra b it... D éta il p itto ­
vah : e rit in sig n u m ... — C la m a b u n t e n im ... L es re s q u e , q u i suppose des relatio n s Intim es e t p e r­
É g y p tie n s a u ro n t recours a u S eig n eu r com m e à p étu elles e n tre les d e u x p ays. — S e rv ien t Æ g y -
le u r d éfen seu r n é , si q u e lq u e ty ra n les opprim e, p t ii A s s u r . L ’ h ébreu ne s a u r a it a v o ir ce se n s,
e t il les d é liv re ra . L e s m ots sa lva torem e t p r o ­ qu o iqu e les L X X , le T a rg u m e t le sy ria q u e l’ aien t
pu g n a to rem o n t u n sens co lle ctif : des sau v eu rs aussi ad op té, ca r ce s e ra it u n e co n tra d ic tio n a v e c
e t des d éfen seu rs. — C o g n o s c e t u r . et cogno­ la lig n e p récéd en te. L a p articu le ’ef n ’e st p oin t ic i
scent... (v e rs . 21). E x p ressio n trè s d élicate. D ieu le sign e du co m plém en t d ire c t, m ais la co n jo n c­
se m an ifestera à ces n o u v e a u x a d o ra teu rs ; e t Ils tion « a v e c ». P a r co n séqu en t : L e s É g y p tie n s s e r­
m on trero n t e u x -m ê m e s p a r des actes (v o ta v o ­ v iro n t (à sav o ir, le v ra i D ieu) a v e c A ss u r.
vebunt ..) q u ’ils le con n aissen t v é rita b le m e n t. — 24-25. C in qu ièm e prom esse : a llia n ce é tro ite
Ht p crcu tict... (v ers. 22). A v a n t cet h e u re u x tem ps, en tre I s r a ë l, l’ É g y p te e t l ’A ss y rie . — Isr a el ter­
l’É g y p te d e v ra passer p ar de g ra n d es calam ités, t i u s .. . L ’h arm o n ie e st m ain ten an t co m p lè te , et
mais p ou r son b ie n , p u isq u ’elles d éterm in ero n t la te rre en tiè re b én éficiera de ce tte in tim ité :
sa p a rfa ite conversion : et rev erten tur... benedictio... I s ra ë l, p en d a n t si lo n gtem p s d éd ai­
23. Q uatrièm e prom esse : cessation de to u te gn é, m a ltra ité p a r les É g y p tie n s e t les A ssy rien s,
h o stilité e n tre l ’É g y p te et l’A ss y rie . A u tem ps est m ain te n an t le lien m oral q u i les u n it , ca r
d 'Isaïe e t lo n gtem p s ap rè s, c ’é ta it un e gu erre c ’e s t lu i q u i le u r au ra co m m u n iq u é la co n n ais­
incessante e t à m o rt en tre ces d eu x n atio n s r i­ san ce de Jéh o va h . — D icens : B e n e d ic tu s .. . L a
vales, e t to u t l ’O rien t bib liq u e e u t beaucoup à en prom esse de la b én éd ictio n d iv in e est d’u n e e x q u ise
sou ffrir ; le p rop h ète ann on ce la fin de ce tte baine d élicatesse dan s ses nu an ces, ca r Israë l y co n serve
farou ch e. L a p réd ictio n suppose n a tu rellem en t son an tiq u e p riv ilè g e d ’être l’h é rita g e spécial du
que l’ A ssy rie e lle -m ê m e so sera co n v e rtie à J é ­ Seign eur.
352 Is. X X , 1-2.

C H A P IT R E XX

1. In anno quo ingressus est Thar- 1. L ’année où Tharthan, envoyé par


than in Azotum , cum misisset eum Sar- Sargon, roi des Assyriens, vint à A zo t,
go n , rex Assyriorum , et pugnasset con­ l’assiégea et la prit ;
tra A zotum , et cepisset eam ;
2. in tempore illo locutus est Domi­ 2. cette a n n ée-là , le Seigneur parla
nus in manu Isaîæ , filii Am os, dicens : à Isaïe, fils d’Am os, et lui dit : V a ,
V ade, et solve saccum de lumbis tuis, détache le sac de tes reins, et ôte tes

3° A c tio n sym b o liq u e d’ I s a ïe , p our p ré d ire les beaucoup p lu s e x p re ssif qu e la p aro le o rd in aire .
m alh eu rs q u i m en açaien t l ’É g y p te e t l'E th io p ie — Solve sa ccu m ... : la tu n iq u e d’étoffe gro ssière
d an s n n p ro ch ain a v e n ir, du cô té de l ’A ssyrie .
X X , 1-6 .
C h a p . X X . — 1 - 2 . L ’a c te sym b o liq u e. — T h a r-
th a n n ’e st pas un nom p ro p re , m ais un nom
com m un , ca lq u é s u r l’assyrien t u r ta n u , q u i dé­
s ig n a it le g é n éra l en ch ef de l ’arm ée. C f. IV R e g .
x v m , 1 7 . — A zotum . (h ébr. : ’ A sd ô d ) : l ’un e des
v ille s p rin cip ales des P h ilis tin s . — S a r g o n , r e x
A s s y r io r u m . Isaïe e st le sen l éc riv a in de l ’a n ti­
q u ité q u i m ention n e le nom de ce p rin ce ; aussi
les critiq u e s p ou r lesquels la B ib le n ’e st pas u n e
a u to rité su ffisan te l’ a v a ie n t- ils Iden tifié ta n tô t
à S a lm a n a sa r, ta n tô t à S e n n a ch érlb , ta n tô t à
A sa rh ad d o n . A u jo u rd ’h u i son e x iste n ce p erson ­
n elle e st in d u b ita b le , ca r on a re tro u v é ses a n ­
nales s u r u n e q u a n tité con sid érable de b r iq u e s ,
de stè le s, de p ierres v o t iv e s , e tc .; on possède
« ju sq u ’à son p o rtra it en re lie f, q u ’on p eu t v o ir
au m usée assyrie n du L o u v re » (.A lla s archéol.,
pL l x x x i , flg. 7 ) . I l succéd a à Salm an asar, p ro ­
b ablem en t à la su ite d’nne ré v o lu tio n , c a r il ne
sem ble pas a v o ir ap p arten u à la ra ce ro yale. Son
nom e x a c t é ta it S a r r u - k i n u , le ro i p u is sa n t,
ou S a r r u -u k în , il (D ieu ) a co n s titu é roi. I l f u t
en ré a lité un ro i tr è s g ra n d e t très p u is sa n t;
c ’est lu i qui co n s tru is it la p a rtie sep ten trio n a le
de N in iv e , les p ala is gig a n te sq u e s situ é s su r l ’em ­
p lacem en t ac tu el de K h o rsab ad ( A tla s gèogr.,
pl. ix ) . U régn a de 7 2 2 à 7 0 5 . V o y e z V ig o u ro u x ,
la B ib le et les découvertes m odernes, t . I V , p. 133
e t ss. de la 5« éd ition . — E t cepisset e a m . Ce f a it
est ra co n té to u t a u lo n g dans les an n a les de S a r­
go n e t e u t lie u en 7 1 0 , la onzièm e année de son
règn e. V o ici le d é b u t et la fin d’une des in s crip ­
tio n s cu n éiform es q u i le ra co n te n t : « A u p a y s
q u i e st a u bord de la g ra n d e m er ( la M é d ite r­
ra n é e ), en P h llis tle e t à A sd o d ( A z o c ) , j ’allai.
A z u ri, roi d’A sdod, p our ne pas a p p o rter le tr ib u t
a v a it en d u rci son c œ u r , e t a u x ro is a u to u r de
lu i, ennem is de l’A s s y r ie , il en v o y a (des m essa­
g ers) e t fit du m al. S u r le peuple q u i é ta it a u ­
to u r de lu i , je brisa i sa d om in ation... L es v ille s
d’A sd o d e t de G im zo j ’assiégeai e t je p ris. »
Sargon s’a ttrib u e à lui-m êm e la p rise de la v ille ,
selon la co u tu m e des in scriptio ns a ssy rie n n e s, P o r t r a i t d e S a r g o n s c u l p t é s u r u n e s t è l e a n t iq u e .
q u i Im p u ten t p erson n ellem en t au roi to us les ( M u s é e d e B e r l i n .)

év énem ents g lo rie u x ; Isaïe é ta b lit l ’e x a c te v é ­


rité . — L o c u lu s est D o m in u s ( v e rs. 2 ) : ce tte e t de co u le u r som bre d o n t se r e v ê ta ie n t o rd in ai­
s, eu re c o u ra n t au la n g a g e des actes, qui e st rem en t les p rop h ètes. C f. IV R e g . i , 8 ; Zach,
4

R XX, 3 - X X I , 1. 353
souliers de te s pierts. Il fit a i n s i , et il et calceamenta tua toile de pedibus tuis.
a l la ru et dé cha ussé . Et fccit s i c , vadens nudus ct discal-
eeatu?r
3. Alors le Seigneur dit : De même 3. Et dixit Dominus : Sicut am bulavit
ne mon serviteur Isaïe a marché nu et servus meus Isaias, nudus et discalcea­
échaussé, pour être un signe et un pré­ tus, trium annorum signum ct portentum
sage de trois ans pour l ’Egypte ct erit super Æ gyptum et super Æ thio-
pour l’Ethiopie, piam ,
4. ainsi le roi des Assyriens emmè­ 4. sic minabit rex Assyriorum capti­
nera d’Egypte et d’Ethiopie, captifs ct vitatem Æ g y p ti, et transmigrationem
exilés, les jeunes gens et les vieillards, Æ thiopiæ , juvenum et senum, nudam et
nus et déchaussés, les reins découverts, discalceatam , discoopertis natibus, ad
à la honte de l’ Egypte. ignominiam Æ gypti.
5. Alors les J u ifs seront dans l ’effroi, 5. E t timebunt, et confundentur ab
et ils rougiront d ’avoir mis leur espé­ Æ thiopia spe sua, et ab Æ gypto gloria
rance dans l’Ethiopie, et leur gloire dans sua.
l’Egypte.
6. E t les habitants de cette île diront 6. E t dicet habitator insulre hujus in
en ce jonr-là : C’était donc là notre es­ die illa : Ecce hæc erat spes n ostra, ad
pérance? Voilà ceux dont nous implo­ quos confugimus in auxilium , ut libe­
rions le secours pour être délivrés du rarent nos a facie regis Assyriorum ! et
roi des AssjTiens! E t comment pourrons- quomodo effugere poterimus nos ?
nous échapper nous-m êm es?

C H A P I T R E XXI

1. Oracle contre le désert de la mer. 1. Onus deserti maris. Sicut turbines


Comme s’avancent les tourbillons du ab africo veniunt, de deserto venit, do
m idi, il vient du désert, d’une terre terra horribili.
épouvantable.

x iix , 4 ; Mattta. i i i , 4 ; H eb r. x i , 37. — N u d u s . trophée dans les tem ples... A fin de p ré v e n ir u n


D an s le sens la rg e de ce tte ex p re s s io n , c . - à - d . re to u r o ffen sif des É th io p ie n s , (A sa rrh a d d o n )
c o u v e rt seu lem en t d 'u n e tu n iq u e In térieu re ou p laça d an s les forteresses des ga rn ison s sém i­
d’u n caleçon . Cf. I R eg. x ix , -24 ; II R eg . v i, 20 ; tiq u es, p u is re p rit le ch em in de N in iv e . » (Mas-
M ich. i, 8 ; Jonn. x x i , 7 ( A il. a rchèol., p l. i, flg. 1, p e r o , H is to ire a n cien n e des p eu p les de l’ O rien t,
3, 4, 5, etc.). p. 4 2 7 - 4 2 8 de la 2 e é d it.) n f u t le p rem ier des
3 - 4 . E x p lic a tio n d u s y m b o le .— T r iu m a n n o ­ ro is d ’A ssy rie q u i p r it le titr e de ro i d ’É g y p te
ru m . L a p lu p a rt des In terp rètes r a tta c h e n t, et e t d ’É th io p ie. Son flls A ssu rb an ip al fit à son to u r
à bon d ro it, ces m ots au v erb e a m b u la v it; d’où d e u x cam pagn es v icto rie u se s co n tre l’É g y p te e t
il s n it que l’ acte sym bo liqu e a u r a it d u ré trois l’ É th io p ie, r e p rit la v ille de T bèb es, e t « la b a lay a
ans. — S u p er Æ g y p tu m et Æ th io p ia m . N ous com m e de la b a lle » ; il en em po rta de rich es
avon s v u p lu s h a u t (n o te de x v m , 2 ) que ces dépouilles e t de n o m breu x ca p tifs . V o y e z V ig o u ­
d eu x co n trées é ta ie n t alo rs réun ies sous le sceptre r e u x , ï. C., p. 2 4 5 - 2 4 9 , 2 5 8 - 2 6 9 .
d ’u n seul e t m êm e roi. — C a p tivita tem ..., tra n s ­ 5 - 6 . Sages réflexio n s in spirées a u x J u ifs p ar
m ig ra tio n em ... L ’a b s tra it pour le c o n c re t, à la la d éfa ite des É g y p tien s. — T im e b u n t... L e s u je t
façon h éb ra ïq u e : les c a p tifs , les déportés. — n’est pas in d iq u é, m ais il e st aisé de le su ppléer.
N u d a m et d isca lcea ta m ; réd u its à un e m isère Il s’ a g it des h a b ita n ts de J u d a , q u i a v a ie n t m is
e x tr ê m e , com m e les p rison n iers de g u e rre (A fi. to u te le u r confiance d an s l’É g y p t e , co m p ta n t
a r c h ., p l. i , flg. 2). C et o racle re ç u t u n accom ­ q u ’elle les d é liv r e r a it des A ssyrie n s. — I n s u læ
plissem ent in té g ra l sous A sa rh ad d o n e t A ssurb a- h u ju s . L a P a lestin e e s t a in si nom m ée dans le
nipal ( e n tr e 680 e t 660). L e p rem ier, ap rès une sens la rg e, en ta n t q u ’elle é ta it u n e co n trée m a­
prem ière v ic to ire rem portée s u r l’arm ée é g y p ­ ritim e. — Erce hæ c ira t... L a n g a g e p rofo n d ém en t
tie n n e , au x en viro ns d’A s c a lo n , « p én étra par triste et d écou ragé.
P élu se dan s la v a llée du N il ; il b a ttit les É th io ­
§ VIII. — N o u v e l ora cle contre B a b y lo n e .
piens, e t les dispersa si co m plètem en t, que T h a-
X X I , 1-10.
ra ca (cf. x x x v i i , 9, et Io co m m entaire) d u t s’en ­
fu ir ju s q u ’à N ap ata. M em phis to m b a en tre les I l com plète s u r ce rta in s p oin ts la p rop h étie
m ains des en n em is, T h èbes fu t p illé e ; les s ta ­ des chap> _ x m - x iv . II est d 'u n e v ig u e u r ad m i­
tu es des d ie u x e t des d éesses, les p aru res des rable.
p rêtres e t des p rê tre sse s, to u t le m atériel du C h a p . X X I . — 1 - 5 . P ré p aratio n de l a ruino
cu ite f u t en v o y é en A ss y rie , e t con sacré com m e de B a b ylo n e. — O n u s deserti m a r is. T it r e m ys-
C o u MEXT. — \ . 2
‘3
354 Is. X X I , 2-7.
2 . Visio dura nuntiata est mihi : Qui 2. Une terrible vision m’a été révélée :
incredulus est infideliter agit ; et qui Le perfide agit avec perfidie, et le dé­
depopulator est vastat. Ascende, Æ lam ; vastateur dévaste. Monte, Elam ; Méde,
obside, Mede ; omnem gemitum ejus assiège; je vais mettre lin à ses gémis­
cessare feci. sements.
3. Propterea repleti eunt lumbi mei 3. C’est pourquoi mes reins sont saisis
dolore; angustia possedit me sicut an­ do douleur; l’angoisse me saisit, comme
gustia parturientis; corrui cum audirem, l’angoisse d’une femme en travail; ce
conturbatus sum cum viderem. que j ’entends m’effraye, et ce que je vois
m’épouvante.
4. Emarcuit cor meum ; tenebræ stu­ 4. Mon cœur a d éfa illi; les ténèbres
pefecerunt me : Babylon dilecta mea m’ont stupéfié : B ab ylo n e, ma bien-
posita est mihi in miraculum. aim ée, me devient un sujet d’effroi.
5. Pone mensam, contemplare in spe­ 5. Dresse la table, contemple d’un
cula comedentes et bibentes. Surgite, poste élevé ceux qui mangent et qui
principes, arripite clypeum. boivent. L evez-vou s, princes, prenez le
bouclier.
6 . H æ c enim dixit mihi Dominus : 6 . Car voici ce que m’a dit le Sei­
Vade, et pone speculatorem, et quod- gneur : V a , et place une sentinelle qui
cumque viderit annuntiet. t ’annoncera tout ce qu’elle verra.
7. E t vidit currum duorum equitum, 7. E t elle vit un char conduit par deux
ascensorem asini, et ascensorem cam eli; cavalière, des hommes montés sur des
et contemplatus est diligenter multo in­ ânes, et des hommes montés sur des
tuitu. chameaux ; et elle contempla soigneuse­
m ent, avec grande attention.

té r ie o x e t de m a u v a is a u g u re , com m e c e u x des très co n sid éra b le dans l ’h éb reu : L e crép u scu le


" V a . 1 1 , 1 3 . H éb r. : O ra cle d u d ésert de la m er. de m on d ésir, 11 ( D ieu ) le ch a n g e en h o rreu r.
.-•.-'n ie n s e e t fe r t ile p lain e de B a b y lo n e , sou- D u ra n t ses jo u rn ées p énibles, le p rop h ète sou pi­
—u t Inondée p a r l’ E u p h ra te de m an ière à fo rm er r a it ap rès la n u it, q u i lu i p e rm e ttra it de p ren d re
u n e so rte de m er (co m p . J er. u , 36), é ta it des­ u n p eu de repos ; m ais e lle d e v e n a it p lu s affreu se
tin é e à d ev e n ir un g ra n d d ésert s té rile . — S ic u t en core p ou r lu i , à cau se des vision s effro yab les
tu rb in es... U n m a lh eu r m en ace B a b y lo n e , e t 11 q u e D ieu lu i e n v o y a it a lo rs. — P o n e m en sa m ...
se p ré cip ite ra su r e lle a v e c la ra p id ité d’un (v e rs . 5). L a d escrip tion e s t d e p lu s en p lu s d r a ­
o u ra g a n . D é b u t sin istre . — D e deserto v en it. Ce m atiq u e . L itté r a le m e n t d an s l ’h ébreu : D resser
q u i v ie n t n’e st pas in d iq u é e t e st laissé to u t la ta b le , m o n te r la g a rd e , m an g e r, boire. Q u a tre
d’ab o rd d an s le v a g u e . — V isio d u r a ... (v ers. 2). « in fin itifs q u i e x p rim e n t d ’u n e façon v iv a n te
C .- à - d . une ré v é la tio n an n o n ça n t de te rrib le s l’a r ro g a n te s é c u r ité des B a b y lo n ien s ». C’est
ca la m ités. — I n c r e d u lu s ... v a sta t. L es con qué­ com m e s’ il y a v a it : On d resse la ta b le , on m on te
ra n ts b a rb a res e t perfides q u e le p ro p h ète co n ­ la g a r d e , e tc. L es assiégés se liv r e n t à l ’o r g ie ,
tem p le a g iro n t sans resp ect p o u r les lois de l’h u ­ se c r o y a n t su ffisam m en t p ro té gé s p a r le u rs sen­
m an ité. V a r ia n te d an s l’h é b re u , a v e c u n e belle tin elles. L e s choses sc p assèren t v ra im e n t ain si.
p aron om ase : H abbôged bôged, tfhaSSôded sôded ; C f. D an . v , 1 e t ss. ; H érodote, i, 191 ; X én oph on ,
le ra v is s e u r r a v it , e t le r a v a g e u r ra v a g e . — C yrop., v u , 23. — S u r g ite, p r in c ip es. L a fê te e st
A scen d e, Æ la m ..., M ede. L e s e x é cu te u rs des ju ­ su b ite m e n t e t b ru y a m m e n t in te rro m p u e p a r des
ge m e n ts d iv in s co n tre B a b ylo n e so n t enfin nom ­ cris d’ alarm e. — A r r ip ite cly p eu m . A la le ttre
m és. Isaïe en ten d la v o ix de D ieu q u i les e x c ite dans l ’h éb reu : G ra issez les b o u clie rs. On les
à acco m p lir le u r m a n d a t de d estru c tio n . C f. x n i , fr o tta it aveo q u elq u e su b sta n ce grasse, a v a n t le
2 - 3 , 1 7 . — O m n em g e m itu m e j u s : to u s les g é ­ co m b a t, p ou r qu e les tr a its p u ssen t y g lisse r
m issem en ts a rrach és à des n atio n s nom breuses p lus aisém en t. Dans le u r sé cu rité a v e u g le , les
p a r les cru a u té s de B a b ylo n e . — P ropterea re ­ B a b ylo n ien s n ’a v a ie n t pas m êm e préparé leu rs
p l e t i ., (v e rs. 3). L e p rop h ète e st lu i-m ê m e v iv e ­ arm es.
m en t é m u , com m e d ans l’o ra cle co n tre M oab. 6 -9 . A p p ro c h e de l’en n em i e t p rise de la v ille .
C f. x v , 6 , e t x v i , 1 1 . — L u m b i : le siège des Ces v e rse ts co n tie n n e n t l ’e x p lica tio n des p récé­
sen sation s d ou lo u reu ses e t jo yeu ses. Cf. E z . x x i , 6 j den ts ; nous y tro u v o n s le m êm e g e n re m y s té ­
N a h . n , 10. — S i c u t ... p a r tu r ie n tis . S u r ce tte rie u x e t te rrib le . — P o ne specu la torem . C ette
com paraison , v o y e z x in , 8 ; D eu t. n , 25, e t v in g t v ig ie n’est a n tre q u ’ Isaïe Iul-m êm e. — E t v id it...
an tres p assages a n a lo gu e s. — C o r r u i. H éb r.: des C o n form ém en t à l’o rd re «livln, la v ig ie d é crit ce
cram pes m e saisissen t. — E m or c u it cor... (vers. 4). q u ’elle co n tem p le du h a u t de son poste d ’obser­
P lu tô t, d’ap rès l’h éb reu : Mon cœ u r b a t v io le m ­ v a tio n . — C u r r u m d u o r u m ... H ébr. : u n e trou p e
m en t. — Tenebræ stu p efeceru n t... H ébr.: L ’effroi de ca v a lie rs d eu x à d e u x . L a sen tin elle v o lt
m ’a saisi. — B a b y lo n . . in m ir a c u lu m . V arian te passer sous ses y e u x , en bon ord re, l’arm ée q u i
Is. X X I , 8-13.
8. Puis elle cria comme un lion : Je 8. E t clam avit lco : Super speculam
suis au poste où m'a placé le Seigneur, Domini ego sura, stans jugiter per diem ;
et j ’y demeure tout le jour; je monte et shper custodiam meam ego sum, stans
ma garde, et j ’y demeure les nuits. totis noctibus.
9. Et voici, l’homme qui conduisait le 9. Ecce iste venit ascensor vir bigæ
char s’approcha, et il prit la parole, et equitum, et respondit, et dixit : Cecidit,
dit : Elle est tombée, elle est tombée, cecidit Babylon, et omnia sculptilia deo­
Babylone, et toutes les images de ses rum ejus contrita sunt in terram..
dieux ont été brisées à terre.
10. 0 mou grain trituré et les fils 10. Tritura mea, et filii artae meæ,
de mon aire, ce que j ’ai appris du Sei­ quæ audivi a Domino exercituum , Deo
gneur des armées, du Dieu d’Israël, je Israel, annuntiavi vobis.
vous l’ai annoncé.
11. Oracle sur Duma. On me crie de 11. Onus Duma. Ad me clamat ex Seir :
Séir : Sentinelle, où en est-on de la Custos, quid de nocte? custos, quid de
nuit? Sentinelle, où en est-on de la nocte ?
nuit?
12. L a sentinelle répond : Le matiu 12. D ixit custos : Venit mane, et nox;
vient, et la nuit aussi ; si vous cherchez, si quæritis, quærite; convertim ini, ve­
cherchez; convertissez-vous, venez. nite.
13. Oracle sur l’Arabie. Vous dormirez 13. Onus in Arabia. In saltu ad ve-

s’av a n c e co n tre B a b ylo n e. D’ ap rès X én o p h o n , à l’ Id u m é e , su je t de c e t o r a c le , q u ’elle to m b era


C yrop. (.i , 6 , 1 0 ; iv , 3 , 3 , e t c .) , elle co n ten a it un Jour d an s le silen ce de la m ort. L a p ré d ic­
qu a ran te m ille ca v a lie rs . — Ascensorem , a s in i..., tion ne se com pose q u e d’u n e q u estion adressée
ca m eli. De son côté, H érod ote, 1 , 80, d it e x p res­ a u p rop h ète ( ve rs. 11 ) e t d e la réponse d ’Isaïe
sém ent q u ’un ce rta in n om bre des so ld ats d e C y ru s (v e r s . 1 2 ) . — A d m e c la m a t... C . - à - d . : q u e l­
éta ie n t m on tés s u r des ânes e t des ch a m eau x . q u ’un m e c r ie , on me erle. Il en ten d en e sp rit
— E t co n tem p la tu s est d ilig en ter... L ’expression u n e v o ix q u i l'in te rp e lle . — E x S e ir : de l ’I d u ­
dénote nn e a tte n tio n tr è s in ten se. L 'a rin é e a m ée, ca r te l a v a it é té son an cien nom . C f. G en.
m ain ten an t d is p a ru , et la v ig ie se dem an d e ce x x x n , 3. — C u stos. L e g a r d ie n , c ’e st to u jo u rs
q u ’elle e st d e v en u e. — C la m a v it tco ( v e r s . 8 ). Isaïe. L es Id u m é e n s, p longés d an s la n u it du
C .- à - d . : elle cr ia com m e u n lio n . — S u p e r spe­ m alh eu r, so n t censés le co n su lte r a v e c angoisse,
cu la m D o m in i. H ébr.: S eig n eu r, Je m e tie n s su r pour s a v o ir si elle n e fin ira pas b ie n tô t. L a r é ­
mon o b serv ato ire. R em arq u ez de n o uveau l’em ­ p é titio n de le u r dem an de, q u id de n o c te , m an i­
phase e t les rép étitio n s du ré c it.— Ecce iste v e n it... feste u n e a n x ié té p oig n a n te. Ils so u p iren t après
(v e rs . 9 ) . D’ap rès l ’h éb reu : E t v o ic i, il v ie n t l’a r r iv é e d u Jour, com m e fa it u n m alad e s u r son
un e trou p e d ’h om m es à ch e v a l, de c a v a lie rs d eu x lit de d o u le u r. — D ix it cu stos. Sa réponse est
à d eu x . Ce so n t là les m essagers de la v ic to ir e , à dessein én ig m atiq u e , q u o iq u ’elle ne m an qu e pas
qn i rev ien n en t rap id em en t de B a b ylo n e ap rès sa de cla rté . — V e n it m a n e , et n o x . L e m atin re­
ch u te. — E t resp o n d it... (h éb ra ïsin e : 11 p rit la p résen te un peu de ré p it p o u r l’ Id u m é e ; m ais
p a ro le ). C’est p rob ab lem en t en core la sen tin elle la n u it re v ie n d ra e n su ite. J u d a au ssi d e v a it tr a ­
qni tie n t ce la n g a g e . Selon d’ a u t r e s , ce s e ra it v erser la som bre n u it de l ’In fo rtu n e , m ais aveo
nn des c a v a lie rs v ic to r ie u x . — C ecidit, cecid it... l ’e sp o ir de v o ir p o in d re l’au ro re ; Ici la n u it est
R ép étitio n d ’un effet tra g iq u e . — E t o m n ia sans esp éran ce finale. E n effet, ap rès la n n lt des
s c u lp tilia ... Les Idoles m u ltip le s de B a b ylon e Invasions assyrien n es 11 y e u t la n u it ehald éenn e,
fu re n t ren versées a v e c elle. C f. J er. l , 2, 38; l i , p uis la p e rsan e , la g r e c q u e , la ro m a in e ; ap rès
44, 4 7,5 2 . quoi Édom d e v in t com p lètem en t d â m a h . — S i
10. Consolation à Isra ë l. L a n g a g e d ’ une c h a r­ q u æ r itis... L es Id n m éen s o n t p o u rta n t u n e eban ce
m ante su a v ité . — T r itu r a ..., et f lli i... Isaïe donne de s a lu t : celle de ch e rch e r la v é rité , le v r a i D ieu,
ces nom s a u x J u ifs p arce q u ’ils a v a ien t été é cra­ e t de se co n v e rtir à lu i. — L e s in scrip tio n s c u n é i­
sés, tr itu ré s p ar B a b ylo n e . Cf. x l i , 1 5 ; J e r. l i , fo rm es m en tio n n en t p lu sieu rs rois idum éen s
33, etc. — Q uæ a u d iv i..., a n n u n tia v i. Il le u r a p arm i les tr ib u ta ire s de l’A s s y rie . Édom e st ac­
com m uniqué le d iv in o r a c le , p o u r les consoler tu e lle m e n t une co n tré e ru in ée, d é se rte e t presque
d’ava n ce des g ra n d s m a u x de l’e x il. ab solu m en t ré d u ite an silence.
2° O racle co n tre l’ A ra b ie . X X I , 1 3 -1 7 .
5 IX . — O racles contre l’ Id u m é e et l’ A ra b ie.
1 3 - 1 5 . P re m ie r ta b le a u : les D édanlens o n t é té
X X I , 11-17.
co n train ts de s’e n fu ir d ev an t un en n em i p u is­
1° P ro p h étie co n tre D um a. X X I , 11-12. s an t. — O n u s... T it r e de l’o racle. Dans l’h ébren ,
1 1 - 1 2 . O n u s D u m a . L e titre acco u tu m é . C f. le m ot b a "ra b ( V u lg .: in A r a b ia ) peut d ésign er
x iii, l ; x iv , 28; x v , 1, eto. L e m ot D u m â h , qui to u t en sem ble l'A ra b ie e t le so ir. C’est donc de
sign ifie « silence e s t sy m b o liq u e com m e celu i n ouveau u n e expression sym bo liqu e, q u i résum e
qui a été donné à B a b ylon e au vers. 1. Il p réd il la p rop h étie : les om bres du so ir sa rép an d en t
356 Is. X X I , 14 — X X I I , 3.
Bperam dormietis, in 6emitis Dedanim. le soir dans la forêt, dans les sentiers
de Dédanim.
14. Occurreutes sitienti ferte aquam, 14. Venez au-devant de ceux qui ont
qui habitatis terram austri ; cum panibus so if, et portez-leur de l’eau, vous qui
occurrite fugienti; habitez la terre du midi ; venez avec des
pains au-devant des fu gitifs ;
15. a facie enim gladiorum fugerunt, 15. car ils fuient devant les glaives,
a facie gladii imminentis, a facie arcus devant le glaive menaçant, devant l’arc
extenti, a facie gravis prælii. tendu et devant un rude combat.
16. Quoniam hæc dicit Dominus ad 16. Car ainsi m’a parlé le Seigneur :
me Adhuc in uno anno, quasi in anno Encore une année, comme une année de
mercenarii, et auferetur omnis gloria m ercenaire, et toute la gloire de Cédar
Cedar. sera détruite.
✓ 17. E t reliquiæ numeri sagittariorum 17. E t le nombre des robustes archers
fortium de filiis Cedar imminuentur ; de Cédar qui seront restés diminnera,
Dominus enim, Deus Israel, locutus est. car le Seigneur, le Dieu d’Israël, a parlé.

C H A P I T R E XXI I

1. Onus vallis AÛsionis. Quidnam quo­ 1. Oracle sur la vallée de la vision.


que tibi est, quia ascendisti et tu omnis Qu’a s-tu donc, que tu montes tout en­
in tecta, tière sur les toits,
2. clamoris plena, urbs frequens, ci­ 2. ville tumultueuse, pleine de peuple,
vitas exultans? Interfecti tui, non inter­ cité joyeuse? Tes morts n’ont pas péri
fecti gladio, nec mortui in bello. par l ’épée, et ils ne sont pas morts à. la
guerre.
3. Cuncti principes tui fugerunt simul, 3. Tous tes princes ont fui ensemble,

s u r 1’ A ra b le . — I n s a l t u . .. Isaïe In terpelle une S en n ach érib re n d ire n t p lu sie u rs peu plad es arabes
ca ra v a n e d éd a n ie n n e, q u i a é té o b lig ée d’ab an ­ tr ib u ta ir e s ; de m êm e A s s u rb a n lp a l, q u i c ite les
d o nn er la ro u te o rd in aire, e t il lu i an nonce q u ’elle C édarènes p arm i les peu ples soum is à sa d o m i­
d e v ra b iv o u a q u e r dans la fo rê t, se ca ch a n t de son n ation . H é ro d o te , n , 1 4 1 , nom m e le second de
m ieu x p o u r éch app er à l'en n em i q u i a en va h i la ces p rin ces « roi des A ra b e s e t des A ss y rie n s ».
co n trée. — D ed a n im . T rib u arab e issue d’ A b ra-
§ X . — O racle con tre J é r u s a le m et con tre
harn p ar C é tu ra (G e n . x x v , 3 ) . E lle é ta it d o m i­
le m a jo rd o m e So bn a . X X I I , 1 - 2 5 .
ciliée dans l’A ra b ie sep ten trio n a le e t s’a d o n n ait
au com m erce ( c f . J er. x x v , 2 3 , e t x l i x , 8 ; E z . C’e st la seu le p rop h étie de ce tte section
x x v i i , 18, 2 0 ) . — O ccurren tes... fe rte ... C ette in v i­ (c h a p . x n i - x x i n ) qu i ne co n cern e pas les
ta tio n s’ad resse a u x h a b ita n ts de f ê m â ' ( V u jg . : p euples païens.
q u i... terra m a u s t r i) , lo c a lité situ é e au sud de 1 ° Jéru sa lem sera serrée de p rès e t assiégée
D édan (c f. J o b , v i , 19 ; A tla s géogr., pl. i , in , v ). p a r de cru e ls en n em is. X X I I , 1 - 1 4 .
L e p rop h ète les e x h o rte à p o rte r des v iv re s à la C h a p . X X I I . — 1 - 3 . J o ie Insensée de la cité .
c a ra v a n e fu g it iv e , q u i m an que de to u t. E lle a — O n u s v a l lis ... T it r e de l ’oracle. Jéru salem
été o b lig ée de s’éla n ce r au p lu s v ite dans la d i­ reç o it à son to u r u n nom sym b o liq u e. E lle est
re c tio n d u s u d , p arce q u ’ une arm ée p u issa n te , appelée « v allé e de la V isio n », p arce q u ’elle é ta it
v e n a n t d u n o rd , l’a refo u lée . L ’én u m ératlo n a p a r e x ce lle n ce le ce n tre des ré v é la tio n s p rop h é­
f a d e . . . g la d io r u m ... (v ers. 1 5 ) e st plein e d ’élo ­ tiq u e s , e t qu e des vallées é tro ite s l’en viro n n e n t
q uen ce. Ces g la iv e s e t ces arcs so n t ce u x des A s ­ à peu près de to u s cô tés ( A t l. géogr., pl. x î v
syrien s. e t x v ). C f. J e r. x x i , 13. — Q u id n a m q u oq u e
1 6 - 1 7 . Second ta b lea n : les C édarènes sont tib i...* Isaïe in te rp e lle la p op u latio n de la c ité ,
m en acés de m alh eu rs sem blables. — A n n o m er­ q u i se liv r e A une jo ie to u te f o lle , alo rs q u ’elle
c e n a r ii. S u r c e tte lo c u tio n , v o y e z x v r , 14, e t la d e v ra it p lu tô t s’ab an d o n n er à u n e tristesse pro­
n o te. — Cedar. A u tr e tr ib u arabe, q u i h a b ita it fo n d e ( c f . v ers. 1 2 - 1 3 ) , e t il lu i dem an de la
e n tre la C h ald ée e t la P a le s tin e ( A tia r aéogr., ra iso n d ’u n e co n d u ite si é tra n g e . — A sc en d isti...
pl. i , n i). E lle tir a it son o rig in e d’ Ism aël vU cn. i n tecta : su r les to its p la ts , p ou r s’am u ser A
x x v , 13 ). C’é ta it une p eu p lad e g u e rriè re , com m e re g a rd e r les assiég ea n ts cam pés to u t à l ’en tou r.
l’ in d iq u e le v e rs. 1C». On lu i p ré d it Ici q u e son — C la m o ris p l e n a ... , fr e q u e n s . H éb r. : V ille
in flu en ce sera co n sid éra b lem en t am o in d rie : a u ­ b r u y a n te , p lein e de tu m u lt e .— In terfecti... n o n .„
feretu r... g lo r ia .~ ; im m in u e n tu r . - - S argo n et g la d io . Ils ne m o u rro n t p o in t au ch am p d’hoii-
Ts. X X T T , 4 - 1 0 .

ils ont. été durement enchaînés*; tous dureque ligati sunt., omnea qui inventi
ceux que l’ennemi a trouvés ont été liés Bunfrvincti eunt pariter, procul fugerunt.
ensemble, quoiqu’ils se fussent enfuis
au loin.
4. C ’est pourquoi j ’ai dit : Eloignez- 4. Propterea dixi : Decedito a ine,
vous de moi, je pleurerai amèrement; amare flebo; nolite incumbere ut con­
n’insistez point pour me consoler sur la solemini me super vastitate filiæ populi
ruine de la fille de mon peuple; mei ;
5. car c’est un jour de carnage, et 5. dies enim interfectionis, et concul­
d’écrasement, et de pleurs, que le Sei­ cationis, et fletuum, Domino Deo ex er­
gneur, le Dieu des armées, envoie dans la cituum , in valle visionis, scrutans m u­
vallée de la vision ; il perce la muraille rum, et magnificus super montem.
et manifeste sa gloire sur la montagne.
6. Elam a pris son carquois, ses chars 6. E t Æ lam sumpsit pharetram , cur­
pour ses cavaliers, et il a détaché ses rum hominis equitis, et parietem nuda
bouchers de la muraille. vit clypeus.
7. Tes plus belles vallées seront rem ­ 7. E t erunt electæ valles tuæ plenæ
p lies de chars de gu erre , et les cavaliers quadrigarum, et equites ponent sedes
iroDt cam per & tes portes. suas in porta.
8. L e voile de Juda sera enlevé, et tu 8. Et revelabitur operimentum Judæ ,
visiteras en ce jour-là l’arsenal du palais et videbis in die illa armamentarium
et de la forêt. domus saltus.
9. Vous examinerez les brèches nom­ 9. E t scissuras civitatis David videbi­
breuses de la cité de David, et vous recueil­ tis, quia multiplicatæ sun t; et congre­
lerez les eaux de la piscine inférieure ; gastis aquas piscinæ inferioris,
10. vous compterez les maisons de 10. et domos Jérusalem numerastis,
Jérusalem, et vous détruirez des mai­ et destruxistis domos ad muniendum
sons pour fortifier la muraille. murum.

neur, m ais sans g lo ir e , de la fam in e on de la la c O u rm la h ) des in scrip tio n s cu n é ifo rm e s. L ’ id en ­


p oste, dan s l’ in té r ie u r de la c ité bloquée. — tifica tio n e st in certa in e. — N u d a v it cly p e u s : en
P r in cip e s ... fu g e r u n t ( v e r s . 3 ). L e s c h e fs , après le tir a n t de son enveloppe de c u ir. — E lectæ ... v a l­
a v o ir réu ssi à s’échapp er, to m b e ro n t e n tré les les ( v e r s . 7). L e s belles e t gra cieu ses v allé e s du
m ains de l ’enn em i : d u re... lig a ti s u n t ( d’ap rès C é d ro n , d’ H in n o m , de G ih o n , de R a p h a ïm ( A tl.
l’h ébreu : ils o n t é té ench aîn és sans a r o , c . - à - d . géogr., pl. x i v , x v , x v i ). — P o n e n t sedes... : ils
q u ’ils o n t dû se re n d re sans coup fé r ir ). se ra n g e n t en lig n e , com m e d it l ’h é b re u ; p rêts
4-7. D o u leu r am ère q ue ressen t le p rop h ète en à s’é la n ce r dan s la v ille , dès q u e les p o rte s a u ­
an n o n ça n t ce m alh eu r ; il in d iq u e quels sero n t ro n t é té enfoncées.
les ex é cu te u rs des v en g ean ces de D ie u co n tre s -1 4 . On pren d des m esu res p o u r fo rtifie r la
Jé ru sa lem . — R ecedite a m e... S e n tim en t d’un e v i lle , m ais on o u b lie de re c o u r ir à D ie u . — R e ­
trè s v iv e s ym p a th ie p o u r sa ch ère p a trie . — v e la b itu r op erim e n tu m ... L o c u tio n d iv ersem en t
D ie s ... in t e r fe c tio n is ... P e tite d escrip tion t r a ­ in terp ré té e . Selon q n e lq u c s - u n s , il s’ a g it des
giq u e ( v e r s . 6 » ), ren d ue en core p lu s saisissan te retran ch e m e n ts de J é r u s a le m , fo rcé s p ar l'e n ­
dans l’h éb reu p a r « un e série de paronom ases n em i. S u iv a n t u n a u tre s e n tim e n t, qu i s’accord e
in im ita b les » : y&rn m 'h u m a h u m 'b û s a h u m 'b û - m ie u x a v e c le c o n t e x t e , le v o ile tom be enfin des
ka h . — S c r u ta n s m u r u m . L ’h éb reu a u n e a u tre y e u x des h a b ita n ts , e t ils se ren d en t com pte du
pan orom ase : m ’ q a r q a r q i r , d ém olissan t le p é ril. — V id eb is. L e p rop h ète s’ad resse à la cité
m u r. On a v a it des b éliers de d ifféren ts gen res p erso n n ifié e , ou à ch a cu n des cito y e n s. I l em ­
e t de d iverses ta ille s p ou r sap er e t re n v e rse r les ploie le p lu rie l dan s les ve rse ts s u iv a n ts . — A r ­
rem parts ( A t l . a r c h ., p l. x c i i , flg. 3 , 1 0 ). — m a m e n ta r iu m ... On in specte l ’arsen al de « la
M a g n ificu s su p er inon tem . L ’h é b reu p a ra it s i­ m aison d e la fo rê t du L ib a n » , p ou r v o ir les
gn ifier : U n c r i ( c . - à - d . des cris de d é tre ss e ) a rm es q u ’ il p e u t fo u rn ir. C’é ta it u n des p alais
re te n tit v e rs la m o n tagn e ( c e nom au ssi est c o n s tru its p ar S a lo m o n , e t son nom p ro v e n ait de
c o lle c tif). — J E la m ... p h a re tr a m (v e r s . 6 ) . Les s e s co lon n ad es en bois de cèdre. C f. I I I R eg .
arch ers éiam ites é ta ie n t célèbres. Cf. J e r . x l i x , 35 ; v n , 2 ; x , 17. — C iv ita tis D a v id : la cita d e lle de
E z. x x x i i , 24. — P a rie te m . H ébr. : Q ir a m is Ston. Cf. I I R e g . v , 7, 9. — Congregastis a q u a s :
à nu le bo u clier. Ce m o t e st ce tte fois un nom p ou r em pêch er les assiégean ts de s ’em p a rer des
p r o p r e , q u i d é s ig n e , s u iv a n t les u n s , la région sources e t d ’en p r iv e r les h a b ita n ts . — P iscin es
arrosée p ar le fleuve C y r u s , au sud du Caucase in fe r io r is . P a r opposition à la p iscin e su p érieu re
( l a G éorgie m od ern e, A il. géogr., pl. I et n ) , e t , ( c f . v i t , 3 ) . A ctu e lle m e n t le B i r k e t - e s - S u l t â n ,
s u iv a n t ies a u tre s , les p ays de K ir k h i ( à l ’e st dans la v a llé e d ’H in n on . V o y e z V A tla s géogr.,
des sources du T lg r o ) ou de K in n i (p r è s du pl. x i v e t x v . =- D om os... n u m e r a s tis (v ers. 10 ) :
353 Is. X X T I , 1 1 - 1 6 .
11. E t Incum fecistis inter duos mu­ 11. Vous ferez un réservoir entre les
ros, ad aquam piscinæ veteris; et non deux murs, auprès des eaux de la pis­
suspexistis ad eum qui fecerat eam , et cine ancienne ; et vous ne lèverez pas les
operatorem ejus de longe non vidistis. yeux vers celui qui a fa it c e la , et vous
ne regarderez pas celui qui l’a préparé
de loin.
12. E t vocabit Dominus, Dens exerci­ 12. E t le Seigneur, le Dieu des ar­
tuum , in die illa ad fletum, et ad planc­ mées, vous invitera en ce jo u r-là aux
tum , ad calvitiu m , et ad cingulum larmes et aux gémissements, à vous raser
sacci ; la tête et à vous revêtir de sacs ;
13. et ecce gaudium et læ titia, occi­ 13. et au lieu de cela voici la gaieté
dere vitulos et jugulare arietes, come­ et la joie, on tue des veaux et on égorge
dere carnes, et bibere vinum : Comeda­ des moutons, n mange de la viande et
mus et bibamus, cras enim moriemur. on boit du v 1 . : Mangeons et buvons, car
demain no a mourrons.
14. E t revelata est in auribus meis vox 14. E t la voix du Seigneur des ar­
Domini exercituum : Si dimittetur ini­ mées s’est fait entendre à mes oreilles :
quitas hæc vobis donec m oriam ini, dicit Non, cette iniquité ne vous sera pas par-
Dominus, Deus exercituum. donnée jusqu’à la mort, dit le Seigneur,
le Dieu des armées.
15. H æc dicit Dominus, Deus exerci­ 15. Voici ce que dit le Seigneur, le
tuum : V a d e , ingredere ad eum qui ha­ Dieu des armées : V a trouver celui qui
bitat in tabernaculo, ad Sobnam, prae­ habite dans le tabernacle, Sobna, préfet
positum tem pli, et dices ad eum : du tem ple, et tu lui diras :
16. Quid tu hic, aut quasi quis h ic? 16. Que fa is-tu ic i, ou qui es-tu ic i,
quia excidisti tibi hic sepulcrum, ex ci­ toi qui t’es creusé ici un sépulcre, qui t’es
disti in excelso memoriale diligenter, in creusé un monument avec tant de soin ,
petra tabernaculum tibi." sur un lieu élevé, et qui t’es taillé une
demeure dans la pierre?

afln de v o ir celles d o n t on p o u rr a it se p asser e t — E t rev ela ta e s t ... ( v e r s . 1 4 ) . Conclusion te r­


q u e l ’on re n v e r s e r a it p o u r ré p a re r les rem p a rts r ib le , m ais lé g itim e . L e s p éch eu rs im p én iten ts
a v e c le u r s m a té ria u x ( et d e str u x is tis ...). — L a ­ su b iro n t le ch â tim e n t q u ’ils m é rite n t. — S i d i­
c u m ( v e r s . 1 1 ) : un g ra n d ré s e rv o ir. — In tc r m ittetu r... H éb raïsm e q u i r e v ie n t à d ire : J e ju re
d u o s m u ro s. On ne s a u r a it In d iq u er la s itu a ­ q u e v o u s n ’o b tie n d re z p as v o tre p a rd o n .— L e rab­
tio n e x a c te de ces m ure. Ils é ta le n t & l ’an gle bin q u i a id a it s a lu t Jérô m e à In te rp ré te r la B ib le
s u d - e s t de la v ille , a u sud d e la co llin e d’Ophel, h éb ra ïq u e lu i affirm a q u e to u t ce t o racle se ra p ­
au p rès de la p iscin e de S ilo é , q u i e st appelée la p o r ta it à l ’Invasion de S e n n a ch é rib , e t tel est
« v ie ille p iscin e » (A U . géogr., p l. x x v ) . — E t encore le se n tim e n t d 'u n assez g ra n d n om bre de
n o n s u s p e x is tis ... Ce q u ’ils a u r a ie n t d û fa ire a v a n t co m m e n tate u rs. L ’ illu s tre e x é g è te la tin f u t d 'u n
t o u t le r e s te , e t q u ’ ils o n t p récisém en t om is. — a u tre a v is , e t n’a c ce p ta pas d’a u tre acco m plisse­
Q u i fe ce ra t eam ... Ce pronom e t le s u iv a n t (e ju s) m en t q u e ce lu i d o n t N abu ch o d on o sor e t ses
é q u iv a le n t au n e u tre d an s l’h éb reu : l ’a u te u r de C haldéen s fu r e n t les In s tru m e n ts , e t c 'e s t là
ces ch o s e s , de ces m alh eu re. L a lo c u tio n a d v e r­ l’opinion la p lu s v r a ie , com m e au ssi la p lu s
b ia le de longe retom b e s u r operatorem : allu sio n a u co m m u n ém en t ad m ise. L a d escrip tion su pp o se,
p lan d iv in , fo rm é de to u te é te r n ité . C f. x x x v i i , 26. en e ffe t, la m in e to ta le de J é ru s a le m , ta n d is
— E l voca b it ( v e r s . 1 2 ). M ieu x v a u d r a it le tem ps q u e la g ra n d e c ité n ’e u t rien à s o u ffrir de la
p résen t : L e S eig n eu r ap p e lle-. — A d fle tu m et p a rt de Sen n ach érib. C f. x , 3 3 - 3 4 ; x x x v i i , 6-7,
a d p la n c tu m ... L e s m an ife statio n s d 'u n rep en tir 2 2 -2 5 , etc.
sin cère a u r a ie n t pu ca lm er la co lère d iv in e e t 2* L e m ajo rd o m e Sobna sera d e s titu é , e t re m ­
o b te n ir u n e p rom p te d éliv ra n ce. C f. J o e l , n , 14. p lacé p a r E lia c lm . X X I I , 1 5 -2 5 .
— A d ca lv itiu m . On se r a s a it la té te en sign e O ra cle t o u t In d iv id u e l, p la c é , p a r e x tra o rd i­
de d e u il. C f. A m . v i n , 10. — C in g u lu m sa cci. n a ir e , a u m ilie u de p rop h éties gé n é ra le s q u i
V o y e z i n , 24, e t le co m m entaire. — E t ecce g a u ­ co n cern aien t les p aïen s e t u n peu les J u ifs . Il
d iu m ... ( v e r s . 13 ). L ’appel cé le ste re te n tis s a it en s e rt d’ap p en d ice à i' « O nus v a llis V isio n is ».
v a in . A u lieu du re p e n tir, c 'é t a it la jo ie de la 1 5 - 1 9 . Sobna. — V a d e... a d e u m q u i h ab ita t.
fo lle lé g è re té q u i v o u la it s’é to u rd ir. — C tcid ere... H éb r. : V a vers ce s ô k è n ( c e m in is tr e ) . L e p ro ­
et ju g u la r e ... On d ila p id a it ain si les p ro v is io n s , nom e st très d é d a ig n e u x .— S o bn a m (h é b r.: Se-
d o n t la p ru d en ce la p lus élém en ta ire d e m an d ait b n â '). L e n o m -d e son p ère n 'é ta n t p as in d iq u é ,
la soigneuse p réserva tio n en v u e d’un siège p ro ­ on a c o n je c tu ré q u 'il n ’a p p a rte n a it pas à la na­
lo n gé. — C o m e d a m u s ... « L e m o t de l ’incréd u- tio n Israélite. Com p. le v e rs. 16. — P r æ p o sü u m
llté gro ssière. » C t. Sap. n , « - 9 ; I Cor. x v , 32. tem p li. C elu i q u i e st (p ré p o s é ) s u r la m alson. 11
is. x x n 17-21. 359
17. Voici que le Seigneur to fera em­ 17. Ecce Dominus asportari te la c ie t,
porter comme on emporte un coq, et il sicutr^asportatur gallus gallinaceus ; et
t ’enlèvera comme un manteau. quasi am ictum , sic sublevabit te.
18. Ii te couronnera d’une couronne 18. Coronans coronabit te tribulatione ;
de tribulation, il te jettera comme une quasi pilam mittet te in terram latam et
balle sur une terre large et spacieuse; spatiosam ; ibi morieris, et ibi erit currus
tu mourras l à , et là sera ton char m a­ gloriæ tu æ , ignominia domus domini
gnifique, ô honte de la maison do ton tui.
maître.
19. Je te chasserai de tou poste, et je 19. Et expellam te do statione tua, et
te déposerai de tou ministère. de ministerio tuo deponam te.
20. E t en ce jo u r-là j ’appellerai mon 20. E t erit in die illa : vocabo servum
serviteur E liacim , fils d ’H elcias; ' meum E liacim , filium H elciæ ;
21. je le revêtirai de ta tunique, je 21. et induam illum tunica tua, et
le ceindrai de ta ceinture, et je remettrai cingulo tuo confortabo eum , et potesta­
ta puissance entre ses m ains, et il sera tem tuam dabo in manu eju s; et erit

n’e st pas q u estion de te m p le , m ais <le ia m aison san t de son h a u t ra n g . — E x p e lla m te... (v e rs . 19).
ro y a le ; Sobna é ta it d o nc p ré fe t du p a la is , m a­ J é h o v a h prend lu i-m ê m e ia p aro le p o u r sce lle r
jo rd om e. T rè s h a u te fo n c tio n , q u e des (ils de e t co n firm er l’o racle.
rois a v a ie n t p arfo is rem p lie (cf. I I P a r. x x v i , 21). 20 -25. E liacim . — T u n ic a t u a , cin g u lo t u o .'
— Q u id tu h ic , a u t ...T A la le ttr e d an s l’ hé­ C . - à - d . , du co stu m e o fficiel de la fo n ction . Cf.
breu : Qu’a s - t u i c i, e t q u i e s - t u i c i , q u e tu te N um . x x , 26 , 2 8 , e tc . — E r it q u a s i p a te r ...:
creuses ici u n to m beau ? C e tte double
in te rro g atio n e t la trip le rép étitio n de
l’ad verbe h ic re lè v e n t aveo u n e éton ­
n an te v ig u e u r ce q u e la p résen ce de
Sobna à J é r u s a le m , s u rto u t en u n te l
em p lo i, a v a it d ’in con v en an t. — E x c i­
d is ti tib i... Ç ’a to u jo u rs été ia co u tu m e
des rich es O rien ta u x de se co n strn ire
de m agn ifiqu es sép u lcres. On en v o it
de sem blables a u x alen to u rs de J é r u ­
s ale m , creusés à g ra n d s fra is dans le
roc ( A t l . a r c h ., p l. x x v m , flg. 3 , 6;
p l. x x r x , flg. 3, 6 , 7 ; p l. x x x , flg . 1 -3 ,
5 - 9 ; p l. x x x i , flg. 3 - 6 ; pl. x x x i i ,
flg. 1 - 3 ). — I n excelso : dans u n lieu
é le v é , très a p p a ren t. D é ta il q u i fa it
ressortir d a v a n ta g e l’o rgu eil de Sobna.
L e m o t m em o ria le m an que dans l ’h é­
b reu . T a b e rn a cu lu m e s t un nom assez
so u ve n t donné a u x to m b e a u x ( cf.
B c cl. x i i , 5 , e tc.). — Ecce D o m in u s ...
V e rs. 17-19 , le ch â tim e n t de c e t hom m e
o rg u eille u x e t a r ro g a n t. — A s p o r ta r i
te fa c ie t : en e x i l , dans u n p ays loin ­
ta in . S ic u t a sp o rta tu r g a llu s...: c.-à-d.,
av e c la m êm e fa c ilité . M ais l’h ébreu
em ploie un e to u t a u tre co m p a ra iso n ,
su r la q u e lle le p ro p h è te Insiste a v e c
un e rem arquable én ergie : V o ic i que
J é h o va h te lan ce, il te lan ce a v e c fo rce ;
il te p elo tera en p e lo te ; il te fe ra ro u ler, ro u ler a in si qu ’il co n v ie n t à des m in istres d ign es de ce
com m e u n e balle s u r u n terra in sp a cieu x. L ’i ­ n om . C f. X l v , 8 ; I P a r. n , 2 4 , e t îv , 5 ; I M acb.
m age e st em prun tée au Jeu de b a lle , e t la terre x t , 3 2 , e tc , ii s u it de là qu e Sobna a v a it tr a ité
spacieuse rep résen te p rob ablem en t l’A ssy rie . — d u rem en t le penple. — C la v em d o m u s D avid.
I b i m o rie ris... L ’e x il de Sobna n ’a n ra donc pas de Sym bole de l’au to rité suprêm e dans le ro y au m e ,
fln. — C u rr u s g loriæ ... Ses c h a rs lu x u e u x seront com m e le m a rq u e n t si bien les tr a its q u i s u iv e n t :
em portés p ar ce u x q u i l ’a u ro n t fa it p rison n ier. et a p e r ie t, et n o n ... C f. M a ttb . x v i , 1 9 ; A p o c.
— I g n o m in ia d om u s... A u v o c a tif : 0 h o n te (ô i n , 7. — S u p er h u m e r u m ... C f. i x , 5. « On se
toi q u i es la h o n te ) de la m aison de ton m aître. sert en core en O rien t de grosses clefs de bois
Sobna a v a it d éshonoré la m aison du ro i en ab u ­ q u ’on p o rte s u r l’ép au le. » — P a x illu m ... ( ver-
3G0 î s . X X I I , 22 — XXIII, '1.

quasi pater habitantibus Jérusalem et comme un père pour les habitants de


domui'Juda. Jérusalem et pour la maison de Juda.
22. Et dabo elavem domus David su­ 22. Je mettrai sur son épaule la clef
per humerum ejus; et aperiet, et non de la maison de D avid; il ouvrira, et
erit qui claudat; et claudet, et non erit personne ,ne ferm era, et il ferm era, et
qui aperiat. personne n’ouvrira.
23. E t figam illum paxillum in loco 23. Je l’enfoncerai comme un pieu
fideli, et erit in solium gloriæ domui pa­ dans un lieu solide, et il sera comme un
tris ejus. trône de gloire pour la maison de son
père.
24. E t suspendent super eum omnem 24. E t toute la gloire de la maison de
gloriam domus patris ejus ; vasorum di­ son père sera suspendue sur lui : on y
versa genera, omne vas parvulum , a mettrçb des vases de divers genres, toute
vasis craterarum usque ad omne vas sorte de petits instruments, depuis les
musicorum. coupes jusqu’aux instruments de mu­
sique.
25. In die illa , dicit Dominus exer­ 25. En ce jour-là, dit le Seigneur des ar­
cituum, auferetur paxillus qui fixus fu e ­ mées, le pieu qui avait été enfoncé dans
rat in loco fideli, et frangetur, et cadet, un lieu solide sera arraché; il sera brisé
et peribit quod pependerat in eo, quia et il tom bera, et tout ce qui y était sus­
Dominus locutus est. pendu périra, car le Seigneur a parlé.

C H A P I T R E XXTI I

1. Onus Tyri. U lulate, naves maris, 1. Oracle sur Tyr. H urlez, vaisseaux
quia vastata est domus unde venire con­ de la mer, car le lieu d’où les navires
sueverant ; de terra Cethim revelatum avaient coutume de venir a été détruit;
est eis. c’est du pays de Céthim que la nouvelle
leur en est venue.

s e t 2 3 ). B elle m étaph ore : u n clou p la n té dans à co u p à Sobna. — L ’acco m plissem en t de ce p e tit


u n m u r solide ( J u le li) e t non d ans du p lâ tre f r a ­ o racle est n o té p lu s lo in , x x x v i , 3 , d ’u n e m a­
g i l e . — I n s o liu m g lo r iæ ... E lia c im sera ainsi n ière au m oins p a r t ie lle , c a r E lia c im nou s a p ­
l ’h o n n e u r de to u te sa fa m ille. — M susp en d en t p a ra ît alors com m e m in istre de la m alson du
su p e r e u m ... H ébr. : E t à lu i se su sp en d ra to u te ro i ; si le Sobn a q u i l’acco m p a gn e e st Iden tique
la g lo ire de la m alson de son père. Im a ge to u t au n ô tre , il ne re m p lit qu e le rôle in fé rie u r de
à f a it p itto re s q u e , p o u r sign ifier q u e to u te sa secrétaire .
p a re n té a u r a recou rs à l u i , afin d ’o b te n ir hou-
§ X I. — O racle con tre T y r . X X I I I , 1 - 1 8 .
n e u rs et em p lo is, ain si q u ’il a r riv e en p areille
c ir c o n s ta n c e .— V a so ru m d iversa g e n e r a ... Ces A d m ira b le élégie s u r la ch u te de T y r . E lle
v ases de d ifféren te n a tu re re p rése n te n t les m em ­ ferm e d ig n e m e n t la série des m agn ifiqu es o racles
b re s de la fa m ille d ’ E lla c im , les gra n d s et les re la tifs a u x n atio n s païen n es. C e tte série s’é ta it
p e tit s , les rich es e t les p au v res. V a r ia n te dans o u v e rte p a r B a b y lo n e , la c ité de la fo rce m a ­
l ’h ébreu : L e s rejeto n s nobles e t ig n o b le s , to u s té r ie lle , la g ra n d e p u issan ce co n tin en tale qu i
les p etits u s te n s ile s , depuis les bassins Jusqu’a u x s u b ju g u a it les peu ples a v e c son bras de f e r ; elle
o u tres. P o u r ce d ern ier m o t la V u lg a te a vas se term in e p ar la c ité de la rich esse m atérielle,
m u s ic o r u m , le tr a d u c te u r la tin a y a n t donné à p a r la gra n d e pu issan ce m aritim e qu i p illa it
n 'b â lim le sens m u sical q u ’ il a so u v en t ( n ê b é l, p acifiq u em en t les peu ples su r les m archés. Isale
une p e tite h a rp e ). — I n die illa ... a u fe re tu r ... p réd it à l ’o rgu eilleu se rein e des m ers une h u m i­
(v ers. 25). D ’ap rès d’assez n o m b re u x in terp rètes, lia tio n de s o ix a n te - d ix a n s , p u is la con sécration
ce v e rs e t nous ra m èn era it à S o b n a , e t p ré d ira it de ses tré so rs au s e rv ice du v r a i D ieu . D eu x
de n o u vea u sa ch u te h o nteu se. M ais il sem ble p arties : v e rs. 1 - 1 4 , 1 5 -18 .
beaucoup p lus n a tu rel e t p lus co n fo rm e a u co n ­ 1° P rem ière p artie : la ru in e de T y r . X X I I I ,
te x te de cro ire q u ’il s’a g it en core d ’E lia c im , 1-14 .
au q u el Isaïe p ré d ira it q u ’il p erd ra _sa p la c e , C h a p . X X i l l . — 1 - 5 . P re m iè re stro p h e : la
lu i a u s s i, h cau se des in d iscrétio n s de sa f a ­ rich e c ité n ’est p lu s ; la P h é n icie e n tière e t l’ E ­
m ille , q u i o n t é té sign alées en term es si d ra g y p te so n t plongées dans la d é s o la tio n .— O nus
m atiqu es. Il est d iffic ile que la fig u re du c lo u , T y r l. T it r e de l ’oracle. — U lu la te... Ici en co re ,
q u i v ie n t de lu i ê tre ap p liq u ée, se r a p p o r t e t o u t le p rop h ète nous co n d u it d ro it an cœ u r du su-
R X X T Î 1 , 2-8.
2. Soyez muets, habitants de l’île ; les 2. Tacete, qui habitatis in insula ; ne
marchands de Sidon, <jui parcourent la gotiateres Sidonis, transfretantes mare,
mer, te remplissaient. repleverunt te.
3. Sur les vastes eaux la semence du . 3. In aquis multis semen N ili, messis
N il, les moissons du fleuve étaient sa fluminis fruges eju s; et facta est nego­
nourriture; et elle était devenue le mar­ tiatio gentium.
ché des nations.
4. Rougis de honte, Sidon, car ainsi 4. Erubesce, Sidon ; ait enim mare,
parle la mer, la force de la mer : Je fortitudo m aris, dicens : Non parturivi,
n’ai pas conçu, je n’ai pas enfanté, je et non peperi,’ et non enutrivi juvenes,
n’ai pas nourri de jeunes gens, et je nec ad incrementum perduxi virgines.
n’ai point élevé de jeunes filles.
, 5. Lorsque la nouvelle aura passé en 5. Cum auditum fuerit in Æ gvpto, üo*
E gypte, on sera saisi de douleur en ap­ lebunt cum audierint de Tyro :
prenant la ruine de Tyr.
6. Traversez les mers, poussez des 6. Transite maria, ululate, qui habi­
hurlements, habitants de l’île. tatis in insula.
7. N ’est-ce pas là votre ville, qui se 7._ Numquid non vestra hæc est, quæ
glorifiait de son autiquité depuis les an­ gloriabatur a diebus pristinis in anti­
ciens jours ? Ses pieds la conduisent au quitate sua? Ducent eam pedes sui
loin sur la terre étrangère. longe ad peregrinandum.
8. Qui a pensé cela contre Tyr, autre­ 8. Quis cogitavit hoc super Tyrum
fois couronnée, dont les marchands étaient quondam coronatam, cujus negotiatores

Jet, P o u r lu i la ru in e «le T y r est d éjà un fait m onde e n tie r. — N ili. E n h ébreu, S ih ô r ; c .- à - d .


a c co m p li; aussi in t e r p e lle - t - il à ce su jet les n o ir, som bre. Cf. J e r. n , 18. — ■M essis flu m in is ...
m arin s phén icien s q u i re v e n a ie n t d ’une de leurs L ’É g y p te m a n q u a it de bois e t ne p o u v a it co n s­
ex péd ition s lo in tain es. — N a ves m a r is . D ’ap rès tr u ire de gro s n av ire s capables de te n ir la m er ;
l’hébreu : v aisseau x de Ta rS iê. C f. n , 1 6 , et la elle a v a it recou rs à ce u x de T y r p on r tra n sp o rte r
note. L e s n av ire s ty r ie n s sillo n n a ien t la M éd i­ au loin ses rich e s ré c o lte s , e t la cité p hénicienne
terran ée dans to u tes les d ire c tio n s, e t a lla ie n t tir a it d e là de3 p rofits con sid érables (fr u g e s eju s ;
Jusqu’à T a rtessu s, au d elà du d é tr o it de G ib r a lta r h ébr., son r e v e n u ) .— E ru b esce, S id o n ... (v e rs. 4).
{ A tl. gèogr., pl. i). — Q u ia ... d om u s u n d e... P in s Sidon é ta it la m ère de T y r ; elle é ta it donc p ro ­
v igo u reu sem en t d an s l ’hébreu : P a rce q u ’elle (la fo n d ém en t h u m ilié e p ar la ru in e de ce tte v ille .
v ille de T y r ) e s t r a v a g é e ; il n ’y a plus de m a i­ — M a r e , fo r t itu d o m a r is : la m er e t les ro ch ers
s o n , U n’y a p lu s d ’e n tré e ( c . - à - d . de p ort au m ilieu desqu els T y r é ta it bâtie. Ils p ren n ent
p ou r les flo tte s ). — D e terra C e th im ... H ébr. : ici la p aro le au nom de la cité d é tru ite . — N o n
K it fim . N om de l ’île de C h yp re. C’é ta it la d er­ p a r tu r iv i... A u tre fo is si p e u p lé e , e lle e st m ain ­
n ière sta tio n des n av ires p h é n icie n s, a v a n t de te n a n t aussi d éserte qu e si elle n ’a v a it Jam ais t u
re g a g n e r le r iv a g e de la p a tr ie { A t la s gèogr., d’en fa n ts. — I n Æ g y p to , d oleb u n t... ( v e r s . 5 ).
pl. i , v , x v n ) . L a flotte Idéale à laquelle s’ad resse A in si q u 'il v ie n t d ’ê tre d it (n o te du vers. 3 ) ,
le prophète apprend en c e t en d ro it le m alh eu r ia ch u te de T y r d e v a it ê tre très p ré ju d icia b le
de T y r ( re v ela tu m est...). — Tacete (soyez m uets a u co m m erce de l’E g y p te ; en o u tre , la cité phé­
d ’é p o n v a n te ) , q u i h a b it a tis ... Isaïe in terp e lle n icien n e é ta it p ou r les É g y p tie n s un a v a n t- p o s te
m ain ten an t les T y rie n s e t les SId onlen s, q u i o n t q u i les p ro té g e a it co n tre les A ssy rie n s.
sous les y e u x l’h o rrib le désolation de la gra n d e 6 -9 . Seconde stro p h e : l ’o rg u eilleu se c ité n ’est
c ité , e t d o n t le com m erce est p ou r longtem p s p in s, e t sa m in e est l’œ u v re de J é h o va h . —
ru in é. — I n in s u la : dans le sens la rg e ( cf. x x , T r a n s ite m a ria . H é b r.: F u y e z à Tr.rsis ( n o te
6 , etc.). D ’a ille u rs , T y r s’é ta it en quelque sorte du vers. 1 h L e p rop h ète presse les T y rie n s ( q u i
d éd o u b lée, e t , ta n d is que la cité an tiq u e (P a - h a b it a tis ...) de se ré fu g ie r au p lu s v ite dans
iæ ty r, I l a l a i T u p o i ; ) é ta it d em eurée su r le co n ­ leu rs colon ies les plus lo in tain es. C ’est ce q u ’ ils
tin e n t, la v ille n o u velle s’é ta it tran sp o rtée su r firen t en réa lité lo rsq u e, assiégés p ar A le x a n d re
u n e île , à quelque d ista n ce du r iv a g e ( A t la s le G ra n d , ils e n v o y è re n t à C arth ag e le u rs v ie il­
gèogr., pl. v u ) . — S id o n is . A u jo u rd 'h u i S a ïd a , la r d s , leu rs fem m es e t le u rs en fan ts. C f. D iodore
a u nord de T y r . L ’o rig in e e t la g lo ire de Sidon de S ic ile , x v n , 41. U n b a s -r e lie f de N in iv e rep ré­
rem o n taient plus a v a n t dans l’h isto ire que celles sen te a u ssi, com m e p orte l’ in scrip tio n qu i l’ac­
de T y r ( cf. G en. x , 15 ) ; m ais la m ère a v a it été co m p a gn e, des <r enn em is des A ssy rien s se ré fu ­
dépassée p ar sa fille. — N ego tia tores... repleve­ g ia n t su r des v aisse au x ». — N u m q u id n on
ru n t... T y r était donc d even ue le cen tre de to u t vestra... ? C ette qu estion suppose u n d o u lo u reu x
le com m erce p hénicien . — I n a q u is m u ltis (le s éto n n em en t : « E st - ce q u e ce m onceau de ru in es
eau x de la m e r)... A u tr e g lo ire p our T y r ; elle est to u t ce qu i reste de la Joyeuse, de l’an tiqu e,
se rv a it de débouch é à l ’ É g y p te e t de m arché au de la p uissan te T y r ? » — A d ieb u s p r is t in is .
362 îs. X X I T I , 9-15.
principe*, institores ejus inclyti te m t? des princes, dont les trafiquants étaient
les nobles de la terre?
9. Dominus exercituum cogitavit hoc, 9. C ’est le Seigneur des armées qui a
ut detraheret superbiam omnis gloriæ , pensé cela, pour renverser l’orgueil de
et ad ignominiam deduceret universos toute gloire, et pour faire tomber dans
inclytos terrae. l’ignominie tous les nobles de la terre.
10. Transi terram tuam quasi flumen, 10. Parcours ton pays comme un fleuve,
filia maris ; non est cingulum ultra tibi. fille de la mer; tu n’as plus de ceinture.
11. Manum suam extendit super mare, 11. Le Seigneur a étendu sa main sur
conturbavit regna ; Dominus mandavit la mer, il a ébranlé les royaum es; il a
adversus C hanaan, ut contereret fortes donné ses ordres contre Chanaan, pour
ejus ; détruire ses héros ;
12. ef dixit : Non adjicies ultra ut 12. et il a dit : Tu ne te glorifieras
glorieris, calumniam sustinens virgo , plus à l’avenir, vierge déshonorée, fille
filia Sidonis ; in Cethim consurgens de Si don; lè v e - t o i, passe h Céthim ;
transfreta, ibi quoque non erit requies même là tu ne trouveras pas de repos.
tibi.
13. Ecce terra Chaldaeorum, talis po­ 13. Vois le pays des Chaldéens ; il n’y
pulus non fuit. Assur fundavit eam ; in eut jam ais un tel peuple. Les Assyriens
captivitatem traduxerunt robustos ejus, l’avaient fondé; on a emmené captifs
suffoderunt domos ejus, posuerunt eam ses plus robustes, on a renversé ses mai­
in ruinam. sons, et on a fa it d’elle une ruine.
14. U lulate, naves m aris, quia deva­ 14. Hurlez, vaisseaux de là mer, parce
stata est fortitudo vestra. que votre force a été détruite.
15. E t erit in die illa : in oblivione 15. En ce jo u r -là , ô T y r, tu seras

Q uoique re la tiv e m e n t p lu s récen te q u e Sidon a n ticip é . — C o n tu rb a v it reg na . H é b r. : 11 a fait


( n o te d r v ers. 4 ) , T y r re m o n ta it cepen d an t à tre m b le r les ro y a u m e s, c.-à-d . to u s les p ay s sou­
u n e très h a u te a n tiq u ité . C f. H é ro d o te , n , 44 ; m is à T y r e t fa is a n t cau se com m un e a v e c elle.
J o sèp h e, A n t ., v m , 3 , 1 . — D u ce n i ea m pedes... — C h a n a a n . L e s P h én icien s a p p arte n aie n t à la
L a v o ic i, m a lg ré to n te sa g lo ir e , ré d u ite à fu ir ra ce ch an an éen n e. — F ortes eju s. H ébr. : ses
e t à s’e x ile r. — Q u is co g ita vit... (v e rs. 8). E n core fo rteresses. — C a lu m n ia m s u s tin e n s (v e rs. 12).
la d o ulo ureuse su rp rise. — Q u o n d a m co ro n a ta m . P lu s é n e rg iq u e m e n t dans l’hébreu : (v ie rg e ) d és­
D 'ap rès l’h é b re u : ce lle q u i co u ro n n e. T y r d is ­ h ono rée. É p lth è te classiq u e p o u r d é s ig n e r u n e
tr ib u a it des couron nes a u x rois de ses colonies. p lace fo r te q u i s’est laissé p ren d re. — I n C ethim ...
— C u ju s n eg o ti'ito res... Ses rich es m arch an d s tra n sfre ta . C ’e s t ce qu e fit u n ce rta in L u l l , roi
ne le cé d a ien t en rien a u x p rin ces e t a u x nobles de S ld o n , a tta q u é p a r les A ssy rie n s : 11 ré u ssit
des a u tres n atio n s. — D o m in u s ... co g ita vit hoe. à se r é fu g ie r d an s l ’île de C h yp re. — I b i qu oqu e
Ce p ronom e st fo rte m e n t a ccen tu é. J é h o v a h , n o n e r it... L e s co lo n s, Irrités des an cien n es r i ­
l ’enn em i de to u t ce q u i e st o rg u e ille u x Ic i-b a s . g u e u rs de la m è r e - p a tr ie , re fu s e ro n t de re c e v o ir
C f. l i , 1 2 ; J e r. i x , 1 3 - 1 4 . — Ut d etrah eret. les fu g it if s , ou les m a ltra ite ro n t à le u r t o u r . —
H é b r. : p o u r p rofa n er. C.- à - d. p ou r a v ilir , p our E cce terra C h a ld œ o r u m ... ( v e r s . 1 3 ) . L e p ro ­
h u m ilie r p rofo n d ém en t. C f. E z . x x v m , 7. p h ète Indique fin alem en t q u els se ro n t les e x é c u ­
1 0 - 1 4 . T ro isiè m e stro p h e : les colonies p h én i­ te u rs d u ju g e m e n t d iv in . V a r ia n te d an s l ’h é ­
cien nes re c o u v re n t le u r Indépendance ; ce so n t breu : V o ici le p a y s des C haldéen s ; ce 'p eu p le
les C h ald éens q u i se rv iro n t d’in stru m en ts a u x n ’ é ta it pas ; 11 a liv r é A ss u r a u x bêtes d u d é s e rt;
v en g ean ce s d u S eig n eu r co n tre T y r . — T r a n s i ils d ressen t leu rs to u rs ( c o n t r e T y r ) , Ils re n ­
ter ra m ... C e tte f o ls , ce so n t les co lon ies q u i so n t v e rs e n t ses p alais... L e s C h ald é e n s, q u i, a u tem ps
In terp ellée s ; le p rop h ète le n r d it que la ru in e d’ Isaïe, é ta le n t eu x-m êm es tr ib u ta ire s de l’A ss y rie
do la m étrop ole e st p o u r e lle u n sig n a l d ’ém an ­ e t ne p osséd aient pas u n e ex iste n ce In d épen d an te,
c ip a tio n . L itté r a le m e n t dans l ’h ébreu : Inonde p ara issen t to u t à cou p à l ’a v a n t- s c è n e d e l ’hls-
t o n p a y s com m e le N il ( ic i, Y ’ h ô r ; v o y e z la n ote to lre ap rès a v o ir donné à N ln lv e le cou p de
d u v e rs . 3 ) . A llu sio n a u x cru es si rem arquables m o r t , e t Ils ru in e n t T y r de la m êm e m an ière.
de ce fleu ve. L e s co lon ies p osséd eront désorm ais — U lu la te... (v e rs. 14). L ’ o racle, re v e n a n t à son
en to u te lib e rté le u r propre te r r ito ir e , s u r lequ el p o in t de d é p a rt ( v e r s . 1 ) , se te rm in e com m e 11
T y r a v a it e x e rcé Jusqu’alors des d ro its de su ze­ a v a it com m encé.
ra in eté . — F i li a m a ris. H ébr. : fille de T a rslS . 2° L a résu rrectio n de T y r . X X I I I , 1 5 - 1 8 .
C e tte colon ie e st m ention n ée à p art, com m e l ’n ne 1 5 - 1 8 . Q u a triè m e strop h e : dans s o ix a n te -d ix
des p rin cip ales. — N o n est c in g u lu m ... M étaphore ans T y r sera ré ta b lie , re d e v ie n d ra p rosp ère e t
q u i e x p rim e fo r t bien l ’Idée d ’un e com plète co n sacre ra se6 rich esses à J é h o v a h . — E t e rit 1»
ém an cipation . — A fa n u m ... e x te n d it ( v e r s . 1 1 ) . d ie... L a tra n s itio n ch ère à Isaïe. C f. x i x , 16 ,
Ce v e rb e e t le s u iv a n t o n t D o m in u s p ou r s u je t 1 8 , 1 9 , 2 3 , 24 , e tc . — S e p tu a g in ta a n n is . Ces
Is . XXT1T. 16 - XXTV, I.

thiim l’oubli pciulant soixante-dix ans, cris, o T yre, septuaginta annis, sicut
comme les jours d’un même roi ; et dies regis unius; post septuaginta au­
après soixante-dix ans, T y r sera comme tem annos erit Tyro quasi canticum me­
la courtisane dont parle la chanson : retricis :
16. Prends la harpe, parcours la ville, 16. Surae eitharam, circui civitatem ,
courtisane qu’on oublie; chante bien, meretrix oblivioni tradita; bene cane,
répète tes chants, afin qu’on se souvienne frequenta canticum , ut memoria tui sit.
de toi.
17. Après soixante-dix ans, le Sei­ 17. E t erit post septuaginta annos,
gneur visitera Tyr, et il la ramènera à visitabit Dominus Tyrum , et reducet
son trafic, et elle se prostituera de nou­ eam ad mercedes suas, et rursum forni­
veau à tous les royaumes de la terre, sur cabitur eum universis regnis terræ su­
la face du globe. per faciem terræ.
18. Mais son gain et ses bénéfices se­ 18. E t erunt negotiationes ejus et mer­
ront consacrés au Seigneur ; ils ne seront cedes ejus sanctificatæ Domino ; non
pas enfouis ni mis en réserve, mais son condentur neque reponentur, quia his
gain sera pour ceux qui habitent devant qui habitaverint coram Domino erit ne­
le Seigneur, afin qu’ils en soient nourris gotiatio ejus, ut manducent in saturi­
jusqu’à satiété, et qu’ils en soient revê­ tatem , et vestiantur usque ad vetusta­
tus jusqu’à leur vieillesse. tem.

CHAP I T RE XXIV

1. V oici que le Seigneur dévastera la 1. Ecce Dominus dissipabit terram,


terre; il la dépouillera, il en affligera la et nudabit eam , et aftliget faciem ejus,
face, et il en dispersera les habitants. et disperget habitatores ejus.

années co ïn cid en t aveo celles de la ca p tiv ité des ( t re p rit v ig o u re u se m e n t son n é g o c e ; m ais elle
J u if s à B ab ylon e (J e r . x x v , 1 1 - 1 2 ) e t d ésign en t ne re tro u v a ja m a is son ancien n e sp len d eu r. D ans
la d ern ière période d e la d o m in ation ch ald éen ne. les liv re s d ’E s d r a s , m , 7, e t de N é h é iu le , x m ,1 6 ,
— S ieu t d ies reg is u n in s . M an ière de d ire que nous la v o yo n s p rê te r son secou rs a u x J u ifs pou r
ce tem p s d 'h u m ilia tio n e t d e d o u le u r se passera c o n s tr u ire J é ru sa le m e t le tem p le. P lu s t a r d ,
dans u n e m onotone u n ifo rm ité. — P o st s e p tu a ­ A le x a n d re le G ra n d en fit à son to u r la co n ­
g in ta ... L e r é v e il de T y r , fig u ré p ar u n e com pa­ q u ête. Dès lors l’ œ u v re d e d e stru c tio n a lla plus
raison to u t à fa it saisissan te. L a c ité h u m iliée p ro m p te m e n t, e t d epuis des s iè c le s , après a v o ir
ressem blera à ces- m alh eu reu ses c r é a tu re s , qui, é té p en d a n t assez lo n gtem p s le siè g e d ’u n e b ril­
lorsqu’elles se v o le n t o u b lié e s , s ’effo rcen t de la n te c h r é tie n té , ré a lis a n t ain si p lein em en t les
p rovo q u er de n o uveau l ’a tte n tio n p a r leu rs a r ti­ d ern iers m ots de la p ro p h é tie , e ile n ’e s t g u è re
fic e s .— V isita b it D o m in u s ... (v e rs . 1 7 ) . V is ite q u ’u n e ru in e Im m ense. « U n m orne silen ce et
aim able e t fav o rab le , q u i a u r a p o u r b u t de u n e p rofon d e so litu d e ré g n e n t m ain te n an t le
rendre à T y r u n e p artie de son a n tiq u e pros- lo n g de ces r iv a g e s , q u i re te n tire n t u n Jour dee
^ péri té. — A d m ercedes s u a s . H ébr. : à sou g a in . q u erelles du m onde. »
T y r rep ren d ra son co m m erce g ig a n te sq u e et
S b c tio n IV . — O r a c l e s r e l a t i f s a l a fin -
rem p lira de n o u veau ses tréso rs. Ce com m erce
d e s te m p s . X X I V , 1 — X X V I I , 13.
est d é crit sous u n e Im age é n erg iq u e (fo r n ic a b i­
t u r ; ù cau se de son ca ra ctè re m ondain e t p ro ­ G ra n d io se con clu sion des Jugem ents lancés
f a n e ) .— E t e r u n t n eg o tia tio n e s ... ( v e r s . 1 8 ). c o n tre les n atio n s païen n es à p a rtir du ch ap. x m .
E m p loi éto n n an t des richesses* de la v ille ressus- Ces Jugem ents p a rticu lie rs « v ie n n e n t m a in te ­
cltée : elles se ro n t consacrées à J é h o v a h ,e t ser­ n a n t d é b o u ch er dan s le ju g e m e n t gén éra l com m e
v iro n t à n o u rrir ab on d am m en t e t à v ê tir élé­ dans un océan ». On a p arfo is essayé d ’ap p liq u e r à
gam m en t (a in si d it l’h é b re u , au lieu de u sq u e d iv e rs évén em en ts h isto riq u es des tem ps passés les
^ a d v e tu s ta tem ) les h ab ita n ts de Jéru sa lem après o racles co n ten u s dans ce tte section ; p ar exem p le,
i l’ex il ( b i s q u i... co ra m D o m in o ). — lie s d eux à la ru in e de N in lv e , à celle de B a b y lo n e , etc.
p arties de ce bel o racle se so nt acco m p lies to u r M ais au cu n fa it spécial de l’h isto ire ne su ffit
à to u r. N abuch od on osor s’em para de T y r après p o u r ép u iser les rich es con cepts de ce g ran d
u n lo n g siège de treize a n s , e t Imposa à ses ha- o racle u n iv e rs e l. Ce q u ’il expose ne d o it p as a v o ir
! b lta n ts d eu x rbis en vo yés de B a b y lo n e , M erbaal lieu dan s le tem ps, m ais à la fin des tem ps. Les
I e t H iram . C f. E z. x x v i , 11 et ss. ; J o sè p h e, fa its h isto riq u e s q u ’ il sem ble ra co n te r sont dono
cvntr. A p io n ., i , 20, etc. L a v ille se re le v a de a v a n t to u t des em blèm es, e t fig u re n t les scènes
ses ruines ap rès la ch u te de l'em pire ch a ld é e n , du ju gem en t q u i atte in d ra la terre en tiè re au x
364 Is. X X I V , 2-10.

2- E t erit sicut populus, sic sacerdos; 2. Alors le prêtre sera comme le peuple,
et sicut servus, sic dominus eju s; sicut le maître comme son esclave, la maîtresse
ancilla, sic domina eju s; sicut emens, comme sa servante, celui qui vend comme
sic ille qui vendit; sicut fœ nerator, sic celui qui achète, celui qui emprunte comme
is qui mutuum accipit; sicut qui repetit, celui qui prête, et celui qui doit comme
sic qui debet. celui qui redemande ce qu’il a prêté.
3. Dissipatione dissipabitur teri a , et 3. L a terre sera entièrement dévastée
direptione prædabitur; Dominus enim et livrée au pillage ; car c’est le Seigneur
locutus est verbum boc. qui l’a décrété.
4. Luxit, et defluxit terra, et infirmata 4. La terre est dans les larm es, elle
est; defluxit orbis, infirmata est altitudo fond, elle tombe en défaillance ; le
populi terræ. monde périt, la grandeur du peuple de
la terre est abaissée.
5. E t terra infecta est ab habitatori­ 5. La terre a été infectée par ses ha­
bus suis, quia transgressi sunt leges, bitants, car ils ont violé les lois, ils ont
mutaverunt ju s, dissipaverunt foedus changé le droit, ils ont rompu l’alliance
sempiternum. éternelle.
6. Propter hoc maledictio vorabit ter­ 6. C’est pourquoi la malédiction dévo­
ram , et peccabunt habitatores eju s; rera la terre, ses habitants s’abandonne­
ideoque insanient cultores ejus, et relin­ ront au péché, ceux qui la cultivent se­
quentur homines pauci. ront insensés, et il n’y demeurera que
très peu d'hommes.
7. L uxit vindemia, infirmata est vitis, 7. La vendange pleure, la vigne lan­
ingemuerunt omnes qui lætabantur gu it, tous ceux qui avaient le cœur
corde. joyeux sont dans les larmes.
8. Cessavit gaudium tympanorum, 8. La joie des tambourins a cessé, les
quievit sonitus lætantium , conticuit dul­ cris de réjouissance ont pris fin, la harpe
cedo citharae. a fait taire ses doux accords.
9. Cum cantico non bibent vinum ; 9. On ne boira plus le vin en chantant ;
amara erit potio bibentibus illam. les liqueurs seront amères aux buveurs.
10. A ttrita est civitas vanitatis, clausa 10. L a ville de vanité est détruite,
est omnis domus, nullo introeunto. toutes les maisons sont fermées, per­
sonne n’y entre plus.

d ern iers Jours dn m onde. L a sectio n com m ence Il n’y a u ra pas d e p riv ilè g e . — D is s ip a tio n e ...
e t se te rm in e p a r des m orcea u x a u ca ra ctère t r a ­ p r ie d a b itu r ... (v e rs. 3). D an s l’ h éb reu , u n e a llité ­
giq u e ( x x iv , 1-25 ; x x v i i , 6-13); le fo n d est fo rm é ra tio n ren d la d e scrip tio n en côre p lus fra p p an te :
p a r q u a tre ca n tiq u es de n a tu re tr è s d iv erse ( x x v , R ïb b ô q tibbôq h a 'â re ç, ifh ib b ô z {ibbôz. — L u x it
1-5, 9 ; x x v i , 1-19 ; x x v i , 2-6), q u i so n t u n is en tre et d e flu x it... (v e rs. 4). A u tr e rép étitio n d 'u n très
e u x p ar de c o u rts r é c ita tifs ( x x v , 6 - 8 , 1 0 - 1 2 ; bel effet. Isate co n tem p le les m a u x du gen re
x x v i , 2 0 - 2 1 ; x x v i, 1 ). N u lle p a rt a illeu rs on n e h u m a in com m e d é jà réalisés ; c ’e st p ou r ce la q u ’ il
tr o u v e a u ta n t de m u siqu e dans le s ty le d ’Isaïe. em ploie le p r é té r it p rop h étiq u e. — T erra i n f e ­
cta ... (v e rs . 5 ). L e s crim es d es hom m es o n t so u illé
{ 1 . — R avages s u r toute la ter re , jn iis le
la te r r e , e t v o ilà p ou rq u o i elle e st a in si b o u le­
ju g em en t d e rn ie r. X X I V , 1 -2 3 .
v ersé e e t ra v a g é e . — F œ d u s se m p ite r n u m : l’a l­
1° L e S eig n e u r d é v a s te ra la te r re . X X IV , lia n ce qu e D ieu a co n tracté e à ja m a is e n tre to u s
1 - 12. les hom m es en v e r tu de la création , e t non l'a l­
C h a i -. X X I V . — 1 - 5 . R a v a g e terrib le p ro d u it lia n ce spéciale du d in aï.
à la su rfa ce du glo be. — E c c e ... Le p rop h ète 6 - 1 2 . N o u v e lle d e scrip tio n des m a u x q u i a t ­
nous je tte , selon sa co u tu m e, au cœ u r m êm e de tein d ro n t, à la fin des tem p s, la te r re e t to u t ce
la ca ta stro p n e q u ’il se propose de d é c r ir e , e t 11 q u ’elle re n fe rm e . L e s v e rs . 1-6 co n cern en t d a v a n ­
en résum e ici les p rin cip a u x tr a its en term es ta g e la te r re co n sid érée en e lle - m ê m e ; c e u x - c i
én ergiq u es, très v iv a n ts .— D is s ip a b it .., n u d a b it. s’a p p liq u e n t d a v a n ta g e à ses h a b ita n ts . — M a le ­
D 'ap res l ’h ébreu : 11 d épeu plera, il v id era. — T er- d ictio v o r a b it...: la m aléd iction p erson n ifiée. —
ra m : non pas te lle ou te lle co n tré e p articu lière, P e c c a b u n t... i n s a n ie n t ... H ébr. : Sep h ab ita n ts
m ais la te r re en tiè re , tr a ité e com m e si elle é ta it m é rite n t u n c h â tim e n t, e t Ils se ro n t consum és.
so lid aire des crim e s de l’h u m an ité. C f. I I P e tr. N éanm oin s, re lin q u e n tu r p a u ci (v o y e z le v e r s . 13).
n i , 1 3 . — S lc u t p o p u ln s ... (v e rs. 2). É n u m é ra ­ — L u x it v in d e m ia ... A u tre s p erson n ification s
tio n é lo q u en te, p o u r d ire que to u tes les classes classiqu es (v e rs. 7 -9 ) p ou r d évelo pp er ce tte p en ­
de la so ciété (Isa ïc en cite douze, gro up ées d eu x sée : T o u te Joie ce ssera su r la te r re . — T y m p a ­
è d e u x ) sero n t a ttein tes p ar les ch â tim en ts -divins. n o r u m : le jo y e u x in stru m e n t q u i acco m p agn ait
366 ls. X X I V , 1 1 - 1 7 .
11. Clamor en t super vino in plateis; 11. On criera dans les rues, parce que
deserta est omnis læ titia, translatum est le vin manque; toute joie a cessé, l'al­
gaudium terræ. légresse de la terre a été bannie.
12. Relicta est in urbe solitudo, et ca­ 12. La solitude est restée dans la ville
lamitas opprimet portas. et la calamité pressera ses portes.
13. Quia hæc erunt in medio terræ, in 13. E t il en sera au milieu de la terre
medio populorum, quomodo si paucæ au milieu des peuples, comme lorsqu'on
olivæ quæ remanserunt, excutiantur ex secoue quelques olives qui sont restées
olea, et racemi, cum fuerit finita vinde­ sur un olivier, et comme quelques rai­
mia. sins après qu’on a fini la vendange. -
1-1 Hi levabunt vocem suam , atque 14. C eu x -là élèveront leur vo ix, et
laudabunt; cum glorificatus fuerit Do- ils chanteront des cantiques de louange :
minns, hinnient de mari. lorsque le Seigneur aura été glorifié,
ils pousseront des cris du côté de la
mer.
15. Propter hoc in doctrinis glorificate 15. C ’est pourquoi glorifiez le Seigneur
Dominum ; in insulis maris nomen Do­ par vos doctrines; célébrez le nom du
mini, Dei Israel. Seigneur, du Dieu d’Israël, dans les îles
de la mer.
16. A finibus terræ laudes audivimus, 16. Des extrémités de la terre nous
gloriam Justi. E t dixi : Secretum meum avons entendu des louanges, la gloire
m ihi, secretum meum mihi. V æ m ihi! du Juste. E t j ’ai dit : Mon secret est
Praevaricantes praevaricati sunt, et prae­ à m oi, mon secret est à moi. Malheur à
varicatione transgressorum praevaricati moi! Les prévaricateurs ont prévariqué,
sunt. ils ont prévariqué comme des transgres-
seurs.
17. Formido, et fovea, et laqueus su­ 17. L ’effroi, la fosse et le filet sont
per te, qui habitator es terræ. sur toi, habitant de la terre.

la d an se des v e n d a n g e u rs. — C u m ca n tico n on lo u e r le u r S a u v e u r . — D o c tr in is. D ’ap rès la V u l­


bibent... S u r l’association de la m usique a u x fe s ­ g a te , ce m ot rep résen te les p récieu ses ré v é la tio n s
tin s, com p. v , 12, etc. — A tt r it a est... V ers. 10-12: q u i In stru ise n t ies h om m es e t les a id e n t à p a r­
des ca la m ité s de to u te so rte fo n d en t s u r le m onde. v e n ir au salu t. L ’h éb reu d it litté r a le m e n t : Dans
— C iv ita s v a n ita tis. H ébr.: la c ité du fo h u , c.-à-d. les lu m iè re s ; c . - à - d . d an s les régio n s d ’o ù v ie n t
d u vid e. L e p rop h ète nom m e a in s i, en fa is a n t la lu m iè r e , fi l ’e s t , p ar opposition à l’o u est (d e
allu sio n à G en. i, 2 (« la te rre é ta it to h u e t bo hu »), m a r i , in i n s u lis ) . C f. Ltx, 19. — A fin ib u s terræ ...
la ca p ita le Idéale du m onde co rrom p u e t c o rr u p ­ (vers. 16). L es ch a n tre s sacrés n ’o n t p o in t adressé
te u r, d estin ée a u v id e , à la d e stru c tio n la p lus en v a in le u r e x h o r t a t io n , c a r v o ic i qu e l’on en­
com plète. — C la m o r... s u p e r v in o (v e rs. 1 1 ). On ten d r e te n tir des e x tré m ité s du g lo b e d ’autre6
se la m en te p arce q u ’il n’ y a u r a plus de v in . Com p. ca n tiq u es (V u lg . : la u d e s) à l ’h o n n eu r de Jé h o ­
le v ers. 7 ; x v , 8 - 1 0 ; Jo ël, i , 5. — C a la m ita s ... v ah . — G lo r ia m ju s t i . P lu tô t, d ’ap rès l’h éb reu :
p o rta s ( v e r s . 1 2 ). H é b r.: la p o rte ( d e la v iQ e ) G lo ire a u ju s te i C’est de n o u v e a u ia c ita tio n
e st frap p ée de ru in e . d ’u n fra g m e n t de ca n tiq u e . L e ju s te p a r an to ­
2* U n ce rta in n o m b re des h a b ita n ts do glo b e nom ase n’e st a u tre q u e le S e ig n e u r. — L e s v e rs.
sero n t sau v és. X X I V , 13 -16 * . 13-16* co n tra s te n t p ar le u r g râ ce a v e c les som bres
1 3 -16 * . H æ c e r u n t . ..: à l’ép oque effro yab le ta b le a u x d o n t ils so n t en to u rés.
que le p rop h ète oontem ple. — P a u c æ o liv æ ... 3® L e jo u r te r rib le d u Ju gem en t d iv in . X X I V ,
C om paraison d éjà em ployée plus h a u t ( x v n , 6 ; 16*-23.
v o y e z la n o te ). I i reste bien peu d’ o liv es e t de 16b - 1 7 . Ii sera Im possible a u x p éch eu rs d ’é­
ra isin s ap rès la ré c o lte ; m ais il en reste. T o u ­ ch ap p er à la ru in e. — E t d i x i . A v a n t d ’a r riv e r
jo u rs ia co n so lan te Idée d’ un reste q u i sera sau v é ; a u x tem ps h e u re u x q u i v ie n n e n t d’ôtre p ré d its,
nous av o n s d éjà d it com bien e lle e s t fa m iliè re à 11 fa u d r a p asser p ar d ’a ffre u x m alheu rs, d o n t la
Isaïe. — H i leva bunt... C eux d ’e n tre les hom m es v u e a rra c h e a u p rop h ète u n c r i d ’a n go isse :
q u i a u ro n t p a rt a u s a lu t flnal fe ro n t en ten d re S ecretu m m e u m ... Il v a exp o ser ce d o u lo u reu x
des ch m ts de Joie e t de reconn aissance. — C um secret. A la le t tr e dans l’h ébreu : M a ig re u r à
g lo r ifica tu s f u e r i t . .. H ébr. ; à cau se de la m a­ m o l, m a ig re u r à tuol I C .- à - d . : J e su is an éan ti
jesté de J é h o v a h . L a g lo ire d iv in e sera l’o b je t Je suis a n é a n ti! Il m a ig r it d’é p o u v a n te e t d’h or
p rin cip al de IeUr sa in te ju b ila tio n . — D e m a r i : re u r. — P r æ v a rica n te s p r æ v a rica ti... L ’ in iq u ité
des régions lo in tain es q u ’a rrose la M éd iterra n ée. e n v a h it la te r r e e n tiè re , à la façon d’une bande
- - P rop ter hoc... F ra g m e n t de leu rs jo y e u x ca n ­ do brig an d s q u i ra v a g e to u t s u r son passage.
tiq u es (vers. 16). C eux q u i le ch a n te n t in v ite n t L ’ h ébreu e st très m u sical dans ce tte série de
les Justes du m onde en tie r à s’ u n ir à eu x p our I versets. — F o r m id o , et fo v e a ... M étaphores ein-
Is. X X I V , 18-23. 3G7
18. Et voici, celui qui fuira devant 18. Et erit : qu! fugerit a voce form i­
l’effroi tombera dans la fosse, et celui dinis çadet in foveam , et qui se expli­
qui sera sauvé de la fosse sera saisi par caverit de fovea tenebitur laqueo; quia
le filet ; car les cataractes d’en haut s’ou- cataractæ de excelsis apertæ sunt, et
vriront, et les fondements de la terre concutientur fundamenta terræ.
seront ébranlés.
19. La terre sera déchirée par des 19. Confractione confringetur terra,
déchirements, des renversements la bri­ contritione conteretur terra, commotione
seront, des secousses Pébranleront ; commovebitur terra ;
20. elle sera agitée et chancellera 20 agitatione agitabitur terra sicut
comme un homme ivre; elle sera enle­ ebrius, et auferetur quasi tabernaculum
vée comme une tente dressée pour une unius noctis; et gravabit eam iniquitas
nuit ; son iniquité l’écrasera, et elle tom­ sua, et corruet, et non adjiciet ut resur­
bera et ne se relèvera plus. gat.
21. En ce jo u r-là le Seigneur visitera 21. Et erit : in die illa visitabit Do­
l’armée d’en haut qui est dans le ciel, minus super militiam cæ li in excelso, et
et les rois du monde qui sont sur la terre ; super reges terræ qui sunt super terram ;
22. et ils seront assemblés et liés 22. et congregabuntur in congrega­
comme un faisceau, puis jetés dans tione unius fascis in lacum , et clauden­
l’abîme, où Dieu les tiendra en prison, tur ibi in carcere, et post multos dies
et il les visitera longtemps après. visitabuntur.
23. La lune rougira, et le soleil sera 23. E t erubescet luna, et confundetur
obscurci, lorsque le Seigneur des armées sol, cum regnaverit Dominus exercituum
aura établi son règne sur la montagne in monte Sion, et in Jérusalem , et in
de Sion et dans Jérusalem, et qu’il aura conspectu senum suorum fuerit glorifi-
signalé sa gloire devant ses anciens. catus.

p ru n tées k la v ie c y n é g é tiq u e ; le v ers. 18 les d ésign e h a b itu e lle m e n t les a s tre s , e t p arfo is les
développe. an ges en g é n é ra l, rep résen te en cet e n d ro it les
1 8 - 2 0 . V a r ia tio n s su r la m êm e pensée. — E t m a u v a is an ges. C f. III R e g . x x n , 1 9 ; E p h . ii, 2,
erit. P e t ite fo rm u le de tr a n s itio n . C o m p . le et vr, 1 2 ; II P e tr. n , 4 ; J u d . 8 ; A p o c. x x , 2 -3 .
v e rs. 2 1. — Q u i f u g e r i t ... c a d e t... A peine un — E t reges terræ . L es m a u v ais ro is so n t n om ­
m alh eu r aura-t-11 cessé, q u ’un a u tre su rv ie n d ra ; m és à cô té des an ges p e rve rs, p arce q u ’il y a u n e
les m éch ants sero n t dono in fa illib le m e n t saisis. gra n d e ressem b lan ce e n tre la rébellion des uns
C f. J e r . x n v n i, 4 3 - 4 4 ; A m . v , 19, e t i x , 1 - 4 . — e t des a u tre s co n tre D ieu . A u re s te , bien que
Q n ia ca ta ra ctae... A llu s io n é v id en te au d éluge. les ch efs seu ls so ie n t nom m és, com m e é ta n t plus
C f. G en. v u , 1 1. L e m onde, au ssi co rrom p u q u ’a u x coupables, ce u x de leu rs su je ts q u i a u ro n t Im ité
Jours d e N oé, sera p u n i p a r d es ch â tim e n ts q u i leu rs crim es s u b iro n t é v id e m m e n t la m êm e p u ­
a tte in d ro n t to us ses h ab ita n ts. — C o n c u tie n tu r n itio n . — I n co n g r eg a tio n e ... fa s c is . T r a it d ra ­
fu n d a m en ta ... E ffo n d rem en t g é n é ra l de la masse m atiq u e . C f. M a tth . x m , 30, 40-42. — L a c u m :
du globe. — C o n fra ctio n e c o n frin g etu r... P a ssa ge un e prison s o u te rra in e , d’ap rès le c o n te x te . C f.
tra g iq u e , d’u n e ra re v ig u e u r. « L e la n g a g e im ite E x . x n , 2 9 ; A p o c. x i v , 1 9 . e t x t x , 20. — P o st
(dans l ’h ébreu ) les craq u em en ts e t les explosion s m u lto s dies... A d m ira b le p atie n ce du D ieu v e n ­
au m ilieu desquels le m onde a c tu e l d isp a ra îtra , » g e u r. C ette « v is ite » ne d iffère pas de ce lle q u ’a
Comp. les p rop h éties an alo gu es de J é s u s - C h r is t, m en tionn ée le v e rs . 21 ; le proph ète co m p lète la
ég a le m en t re la tiv e s à la fin des tem p s : M a tth . pensée en p récisa n t m a in te n a n t l’époque de la
x x iv , 29 ; M arc, x m , 24, etc . — Q u a s i tab ern a ­ p u n itio n . Il se ra it e n tiè re m e n t co n tra ire à to u t
c u lu m . Com m e la lég ère e t fr a g ile cab an e de l ’en sem ble de ce t a lin é a de p ren d re Ici en bonne
ce u x q u i g a rd e n t les récoltes. C f. i, 8, e t le co m ­ p a r t le v erb e v is ita b u n tu r , com m e s’il d é s ig n a it
m en taire. L es m ots u n iu s n o ctis m an q u en t dans u n p ard on in té g ra l. — E t erubescet... (v e r s . 23).
l’h ébreu . — O ra v a b it e a m ... F ig u r e tr è s é n e r­ C f. x m , 10, e t la note ; M atth. x x i v , 29 ; M arc,
giq u e : l’In iq u ité h u m ain e écrasera la te r re sous x m , 24, etc. — C u m reg n a v erit D o m in u s. L o rsq u e
son poids fo rm id ab le. — C orruet et n o n a d ji- « to u te p uissan ce opposée à D ieu a u ra d isp a ru ,
oiet... L a ca ta stro p h e finale, d o n t n o tre glo be ne le règn e du S e ig n e u r sera é ta b li » d é fin itive m e n t
se re lè v era pas sous sa fo rm e a c tu e lle , ca r II y e t à to u t Jamais. — In m onte S io n ... ; dans la
a u ra « d e n o u v e a u x d e u x et u n e te r re n o u ve lle » Jéru sa lem c é le s te , d ont la te r re s tre é ta it l'e m ­
( II P e tr . m , 13). blèm e — Et i n con sp ectu sen u m ... Ces « an cien s »
9 1-2 3 . L e S e ig n eu r re n v e rse ra les rois de la so n t nom m és com m e rep résen ta n t to u te I’a-Mün-
terre e t p ren d ra en m ains le g o u v e r n e m e n t du blée des élus. T r a it sem blable dans l’ A p o ca lyp se,
m o n d e .— V isita b it. V is ite qui a u ra le ch âtim en t iv , 4, etc.
pou r b u t. M ttitia m ctell. Cotte expression, qui j
308 Is. X X V . 1 - 5 .

C HAPI TRE XXV

1. Domine, Deus meus es tu ; exal­ 1. Seigneur, vous êtes mon Dieu ; je


tabo te, et confitebor nomini tui, quo­ vous exalterai, et je célébrerai votre
niam fecisti m irabilia, cogitationes an­ nom, parce que vous avez fa it des mer­
tiquas fideles. Am en! veilles, réalisant vos desseins antiques et
fidèles. Amen.
2. Quia posuisti civitatem in tumu­ 2. Car vous avez réduit là ville en un
lum , urbem fortem in ruinam , domum monceau ; la ville forte n’est plus qu’une
alienorum, ut non sit civitas, et in sem­ ruine, la demeure des étrangers, afin
piternum non ædificetur. qu’elle cesse d’être une ville, et qu’elle
ne soit jam ais rebâtie.
3. Super hoc laudabit te populus 3. C ’est pourquoi un peuple puissant
fortis ; civitas gentium robustarum tim e­ vous louera, et la cité des nations redou­
bit te ; tables vous révérera ;
4. quia factus es fortitudo pauperi, 4. parce que vous êtes devenu la force
fortitudo egeno in tribulatione sua, spes du pauvre, la force du faible dans sa
a turbine, umbraculum ab æstu; spiri­ tribulation, un refuge contre la tempête,
tus enim robustorum quasi turbo impel­ un rafraîchissement contre la chaleur;
lens parietem. car la colère des puissants est comme un
ouragan qui frappe une muraille.
5. Sicut æstns in siti, tumultum alie­ 5. Vous humilierez l’insolence des
norum humiliabis; et quasi calore sub étrangers, comme l’ardeur du soleil dans
nube torrente, propaginem fortium mar­ un lieu aride; et vous ferez sécher les
cescere facies. rejetons des violents, comme la chaleur
brûlante est étouffée par un nuage.

ro yau m e de D ie u , p a r le u r s cro ya n ce s e t le u r
§ II. — L e s a lu t des ju s te s ; le u r a llégresse et le u rs
co n d u ite. L e s L X X o n t lu z é d im , im p ie s, a u
a ctio n s de grâces. X X V , 1 — X X V I , 21.
lieu de zâ r im . — E t in s em p iter n u m ... L a ru in e
Isaïe célèb re p a r de Jo yeu x ca n tiq u e s la sp len ­ de ce tte B a b y lo n e m y s tiq u e e st étern elle.
d eu r de la fu tu r e Sion, q u ’il lu i a v a it é té donné 3 - 5 . D eu x iè m e stro p h e : D ieu s’e st m o n tré
de co n tem p ler d an s son ex tase. Ces ch a n ts g r a ­ in fin im en t bo n p ou r les p e tits e t les hu m bles. —
cie u x so n t com m e a u ta n t d’ échos de la p rop h étie S u p e r hoc... (p ron o m tr è s a c ce n tu é )... p o p u lu s
qni précède (ch ap . x x i v ) ; échos In tellige n ts, qui fo r t is . A la v u e des Jugem ents d ivin s, q u i a tte s­
en fo n t re sso rtir e t en co m m en ten t les tr a its ta ie n t une in fin ie p u issan ce e t u n e Justice red o u ­
p ittoresqu es. ta b le , les n atio n s les p lu s re b e lle s re n d e n t hom ­
1» Un des ca n tiq u e s des sain ts dans le c ie l. m age à J é h o v a h .— Q u ia fa c tu s e s ... (v e rs. 4).
X X V , 1-5 . T o u te s u a v e én u m ératio n des b ie n fa its e t d es
Il rapp elle ce u x du eh ap . x i i . L e p rop h ète grâ ces de p rotectio n q u e le S e ig n e u r répand s u r
le ch a n te « en ta n t q u e ch o rège de l ’ É g lis e » ses am is fid èles. L a ré a lité y a lte rn e a v e c le la n ­
à la fln d u m onde. On y tro u v e p lu sieu rs rém i­ g a g e fig u ré (spes a tu rb in e , u m b ra c u lu m ...). —
n iscen ces du p rem ier ca n tiq u e de M oïse, E x . x v . S p ir itu s ... ro b u sto r u m . Im a g e tr è s fo rte : la co ­
C h a t . X X V . — 1-2. P rem ière stro p h e : lo u an ge lè re des ty r a n s , sem blable à u n v e n t de tem p ête
à D ieu, q u i a d é tr u it la c a p ita le d u m onde Impie. q u i m en ace de to u t re n v e rs e r ( q u a s i tu rb o ...).
— D om ine, D eus m eus... C ri de confian ce e t d’a ­ — S ic u t æ stu s... ( v e r s . 5 ) . M étap h ore opposée
m ou r dés le d éb u t. C f. E x . x v , 2 ; P s . c x v n , 28. — à la p récéd en te. L ’a rd e u r b rû la n te de la colère
Q u o n ia m fe c is ti... M o tif g é n é ra l de la lo u a n g e : d iv in e a u r a en core p lu s de fo rc e p o u r re n v e rse r
les m erveilles in én arrables q u e le S eig n eu r a efficacem en t les m éch an ts. — I n s l t i . H é b r.: dans
opérées p our sa u v e r les Justes e t p ou r é ta b lir son une te rre desséch ée. — A lie n o r u m : les lm pfca,
ro yau m e. — C o jita tio n .e s ..., a m en . H ébr. : T es d éjà d ésign és p lu s h a u t ( v e r s . 2 ) p a r ce m êm e
d essein s, fo rm és de lo in , so n t v é r ité e t fid é­ nom . — . Q u a s i ca lore su b nu be... U n n u ag e qu i
lité C é m û n a h ’ o m e n j. D ieu a réa lisé fid èlem en t se p lace en tre le soleil e t la te r re p rocu re à
ses plans éte rn e ls r e la tifs au sa lu t des bons. c e lle - c i u n e om b re ra fra îc h issa n te . — P r o p a g i­
— Q u ia p o s u is t i... M o tif p lu s spécial de lo u er n em ... 'marcescere .. L ’h ébreu em ploie u n e a u tre
Jéhnvah (v ers. 2). — C iv ita te m : la c ité du toh u im age : L e e h a n t de trio m p h e des ty r a n s est
( x x i v , 1 0 ), ce n tre e t fo y e r de la p erve rsité du ab aissé ( a pris fln , p arce q u ’ ils o n t é té h u m i­
m onde. — D o m u m ( h éb r. : le p alais ) a lie n o ­ lié s ) .
rum ; ces hom m es é ta le n t d em eurés é tra n g e rs au
Ts. x x v , r,-i2. 3G9
6. Et le Seigneur des armées préparera (3. Et faciet Dominus exercituum om-
à tous les peuples sur cette montagne nibus'populis in monte hoc convivium
un festin de mets ûélicieux, un festin de pinguium , convivium vindemiæ ; pin­
vin, un festin de viandes pleines de suc guium medullatorum, vindemiæ defæ-
et de moelle, d’un vin clarifié. catæ.
7. Et sur cette montagne il anéantira 7. E t præcipitabit in monte isto f a ­
la chaîne qui tenait liés tous les peuples, ciem vinculi colligati super omnes po­
et la toile qu’on avait ourdie sur toutes pulos, et telam quam orditus est super
les nations. omnes nationes.
8. Il anéantira la mort à jam ais ; et le 8. Præcipitabit mortem in sempiter­
Seigneur Dieu enlèvera les larmes de tous num ; et auferet Dominus Deus lacry-
les visages, et il enlèvera de dessus la mam ab omni facie, et opprobrium po­
terre l’opprobre de son peuple; car c’est puli sui auferet de universa terra; quia
le Seigneur qui a parlé. Dominus locutus est.
9. E t l’on dira en ce jour : V oici, 9. E t dicet in die illa : Ecce Deus
c’est notre Dieu ; nous l’avons attendu, noster iste; expectavimus eum, et sal­
et il nous sauvera; c’est lui qui est le vabit nos; iste Dominus, sustinuimus
Seigneur, nous l ’avons attendu; nous se­ eum ; exultabim us, et laetabimur in
rons dans l ’allégresse, nous nous réjoui­ salutari ejus.
rons dans son salut.
10. Car la main du Seigneur reposera 10. Quia requiescet manus Domini in
sur cette montagne; et Moab sera brisé monte isto; et triturabitur Moab sub eo,
sous lui, comme le sont les pailles par la sicuti teruntur paleæ in plaustro.
roue tZ’un char.
11. Et il étendra ses mains sous lui 11. E t extendet manus suas sub eo,
comme un nageur les étend pour nager ; sicut extendit natans ad natandum ; et
et D ieu humiliera son orgueil en lai bri­ humiliabit gloriam ejus cum allisione
sant les mains. mannum ejus.
12. Les fortifications de tes murailles 12. E t munimenta sublimium muro­
élevées tomberont, elles seront renversées rum tuorum concident, et humiliabun­
à terre, et réduites en poussière. tur, et detrahentur in terram usque ad
pulverem.

3® L a fé lic ité dea b ie n h eu reu x dans le ciel. to u s les p eu ples. T e la m : d ’après l ’h é b r e u , la


X X V , 6 -8 . co u v e rtu r e . D eu x m étaph ores q u i e x p rim e n t le
6 -8 . L e la n g a g e re d e v ie n t tr è s m u sical. « C’est d e u il, la triste sse . — P r æ c ip ita b it m o r t e m ...,
com m e la jo yeu se m u siq u e q u i acco m p agu e le la cr y m a m . On ne m o u rra p lu s , on ce ssera de
ban quet céleste, s — E t fa c le t D o m in u s... ; après p leu re r dan s le cie l. C f. I C or. x v , 6 4 ; A p o c.
la d isparitio n du m al e t des m é c h a n ts .— O m n i­ v u , 57, et x x i , 4. — P o p u li s u i : les b o n s, qu i
b u s p o p u lis : a u x é lu s , q u i a p p a rtien d ro n t & a u ro n t si so u ve n t é té h u m iliés p ar les m éch ants.
to u tes les n atio n s. Cf. n , 2 - 4, e tc . — I n m on te 3® L e s a lu t des ju ste s e t la rép ro batio n des
hoc : dans la Sion Id éale, com m e p lus h a u t im ples. X X V , 9 - 1 2 .
( x x r v , 2 3 ). — C o n v iv iu m ... Im a g e b ib liq u e e t 9. L e s élu s ch a n te n t l’élo ge du S e ig n e u r, q u i
o rie n ta le , p o u r rep résen te r de gra n d es d é lic e s , a p a rfa ite m e n t ré a lisé leu rs espérances ies p lu s
et p articu lièrem en t celles d u cie l. C f. l v , 1 - 2 ; Intim es. N o u ve l écho jo y e u x d es sain ts ca n tiq u e s
l v i , 7 ; P s. x x x v , 9 ; M a tth . x x u , 1 - 1 4 ; L u c . du ciel. — E t d ic e t: à sav o ir, ch a cu n des h a b i­
x rv , 1 6 ; A p o c. x i x , 7 - 9 , etc. L e s ra b b in s com ­ ta n ts de la Jé ru sa le m cé leste. — D eu s noster
p araien t le m onde a c tu e l & u n v e stib u le q u i i s t e ... E x p ressio n q u i resp ire la reconnaissance
co n d u it & la salle d u festin , c . - à - d . au b o n h eu r e t l’am o u r. — E x p e c ta v im u s eu m . E t le u r espoir
du ciel. — P in g u iu m : les p arties les p lu s s u cc u ­ n ’a pas été fru s tr é , com m e ils le rép èten t à d eu x
lentes de la v ia n d e ,s u iv a n t le g o û t des O rien tau x . re p ris e s .— E x u lta b im u s ... A p rè s l’a tte n te pleine
— V in d e m iæ . D’après l ’h éb reu : les v in s « conser­ de p atien ce, c ’e st m ain te n an t la sain te jo u issan ce
vés », q u ’on a laissé lo n gtem p s reposer su r la lie sans fin.
et qui a c q u ièren t a in si beaucoup de fo rce ( le s 1 0 -1 2 . L a ru in e des Impies. C o n tra ste très
* v ln a fæ c a ta » des R o m ain s). — P in g u iu m m e­ fra p p a n t. — R equ iescet m a n u s... : so it p o u r pro­
d u lla to r u m : les p arties grasses, q u ’on a fa it cu ire té g e r les b o n s, so it pou r fra p p e r les m échants.
avec la m oelle. — V in d em iæ defœ catæ . H éb r. : — T r itu r a b itu r M oab. Ce p e u p le , fa m e u x p ou r
de3 v in s p ris su r la lie e t clarifiés. On les filtra it son o rgu e il e t p o u r sa h ain e à l’é g a rd d ’Israël
av a n t de les serv ir. — E t p ræ cip ita b it... (v ers. 7). ( c f . N um . x x v , 2 e t sa .; Jos. x x r v , 9 ; II R eg.
L itté ra le m e n t dans l’h é b re u : I l e n g lo u tir a ... la v m , 2 ; I V R eg. x x i v , 2 ; E z. x x v , 8 - 1 1 , etc.),
face ( l a p artie s u p é rie u re ) du v o ile q u i c o u v re est m en tio n n é d ’une m an ière ty p iq u e , com m e
Comment. V.
370 Is. X X V I , 1 -2.

CHAPITRE XXVI

1. Tn die illa cantabitur canticum 1. En ce jour, on chantera ce cantique


istud in terra Juda : Urbs fortitudinis dans la terre de Juda : Sion est notre
noxtræ Sion ; Salvator ponetur in ea mu­ ville forte; le Sauveur en sera ia mu­
rus et antemurale. raille et le boulevard.
2. Aperite portas, et ingrediatur gens 2. Ouvrez les portes, et qu’un peuple
ju sta, custodiens veritatem. juste y entre, observateur de la vérité.

em blèm e des en nem is du ro yau m e de D ieu su r ch a n te n t, p ou r re m e rcie r le S e ig n e u r de ses b ie n ­


la te r r e ; lis sero n t to u s h u m ilié s e t brisés com m e fa its . Il a « u n c a ra c tè re to u t à la fois Intim e e t
lu i. — S u b eo. C .- à - d . s u r p la c e , là où le re n ­ m y s té rie u x ». On y rem arqu e u n v a -e t-v ie n t ém u
co n trera la v en g ean ce d iv in e ; Il lu i sera donc e t rapide des pensées e t des sen tim en ts : les é lu s
Im possible d ’échapp er. — S lc u tl... pa leæ in p la u ­ se rap p ellen t le n r passé si so u ve n t d o u lo u r e u x ,
stro. L e c h a r à tr itu r e r ( A t l . a r c h ., pl. x x x iv , leu rs ard en tes p rières p ou r o b te n ir de ne pas
flg . 1 1-1 2 ) s e rv a it p a rfo is d ’h o rrib le In stru m en t su cco m ber à l ’oppression des Im pies, les v ic to ire s
de supp lice. C f. A m . i , 3, etc. L ’h ébreu em ploie glorieu ses du S eig n eu r, le u r é te m e lle fé licité , e t
ils tre ssa ille n t d ’allé gre sse à tous ces
sou ven irs. L a fo rm e ressem ble b e a u ­
cou p à celle des psaum es g ra d u e ls ,
a v e c ses ré p é titio n s fré q u e n te s de
ce rta in s m ots accen tu és {serv a b is
p a c e m , p a c e m , v ers. 3 ; sp e ra v im u s,
s p e r a s tis , v ers. 3-4 ; h u m ilia b it , h u ­
m ilia b it e a m , v ers. 5 ; p e s , p e d e s,
vers. 6 ; sem ita ... re cta , rectu s c a l l i s ,
i n s e m ita , v e rs . 7 - 8 ; In d e s id e r io ,
d e s id e r a v it, v e rs. 8 - 9 ; n o n r id e a n t ,
v id e a n t , vers. I I ; in d u ls is tl g e n ti...,
I n d u W s t l, v e rs. 15). V o y . le tom e I V ,
p. 364-365.
C h a t . X X V I . — 1». In tro d u ctio n .
— l n d ie lli a : ap rès qu e D ieu a u ra
c h â tié les Im pies e t acco rd é a u x
bons le u r é te rn e lle récom pense. —
I n terra J u d a . C on trée Idéale, com m e
la co llin e de Sion ( x x r v , 2 3 ; x x v , 6,
7, 1 0 ). L e te r rito ire de J u d a e st à
son to u r le sym bole du c i e l , p arce
q u ’ il a v a it é té le ce n tre du ro yau m e
th é o cratlq u e .
N a g e u rs a s sy rie n s s’aid an t d’ une o u tre gon flee. l b -8. A c tio n de grâ ce s au Sei­
( B a s - r e lie f de N in iv e .) g n e u r p ou r la p rotectio n d o n t il a
sans cesse e n viro n n é Israël. « D ieu
une a u tre co m paraison : Com m e la p aille est b ro y é e a b â ti p ou r les siens u n e c ité fo rte e t Im pre­
dans la m are à fu m ie r .— E x te n d et m a n u s ...: à n able où ils g o û te ro n t u n e s é cu rité é te m e lle . A u
la faço n d’ un n ageu r, p o u r ne pas en fo n cer dans c o n t r a ir e , il a ren versé p ar te rre la c ité s u ­
ce tte m are im m onde { A tla s a rchéol., pl. l x x i i i , perbe de leu rs en n em is, e t les p au v res, les o p p ri­
8 g. 9 ; pl. l x x i v , 8 g. S , 5 ) . — H u m ilia b it g lo ­ m é s , la fo u le ro n t désorm ais sous le u rs pieds. »
r ia m ... P lu tô t : son o rg u eil. C f. x v i , 6. — C u m ( L e H i r .) — Urbs fo r t itu d in is . T a n d is que les
a llis lo n e m a n u u m ... L o rsq u e ses m ain s a u ro n t cita d e lle s de M oab se ro n t d é tru ite s e t rasées
été brisées, ne p o u v a n t p lus se so u te n ir s u r l ’ean , ( x x v , 1 2 ', la cita d e lle de Sion d em eu re d eb o u t,
li p é rira m isérab lem en t. N u a n ce d an s l’h éb reu ; p lu s solide que Jamais. D ans l’ h ébreu : N o u s
A v e c les a rtific e s de ses m a in s ; c . - à - d . m algré avo n s u n e v ille fo rte 1 E x cla m a tio n jo y e u se . Iæ
ses m ou vem en ts d ’h ab ile n age n r. — M u n im e n ta ... nom de S io n n’est c ité exp ressém en t qu e p ar la
m u ro r u m ... ( v e r s . 12). M êm e p ensée q u ’a u v e r ­ V u lg a t e ; il correspond fo rt bien à la pensée de
set p récéd ent, sous une a u tre figu re. Le p rop h ète l’éc riv a in sacré. — S a lv a to r p o n e t u r ... m u r u s .
s’ad resse d irecte m e n t à M oab { tu o ru m ). V a r ia n te dans l’h ébreu : « S a lu tare p o n it (D eu s )
4° C a ntlq n e des Israélites, ap rès que D ieu les m uros e t an tem u rale . » C’e st le sain t person n ifié
a u ra id éalem ent rétab lis. X X V I , 1 - 1 9 . q u i s e rt de d ou ble re m p a rt à la Jéru salem d u
Ce sont encore les b ien h eu re u x du ciel qui le ciel. — A p crite p o r t a s ... Cet o rd re r e te n tit du
Is X X V I , 3- 9. 371

3. L'erreur ancienne a Disparu; vous 3.-Vetus errur abiit; servabis pacem,


conserverez la paix, la paix, car nous pacem, quia in te speravimus.
avons espéré en vous.
4. Vous avez éternellement espéré dans 4. Sperastis in Domino in sæculis æter-
le Seigneur, dans le Seigneur, le Dieu nis, in Domino, Deo forti, in perpetuum.
fort, à jamais.
5. Car il abaissera ceux qui habitent 5. Quia incurvabit habitantes in ex­
dans les hauteurs, il humiliera la ville celso, civitatem sublimem hum iliabit;
superbe; il l’humiliera jusqu’à terre, il humiliabit eam usque ad terram, detra­
la fera descendre jusque dans la pous­ het eam usque ad pulverem.
sière.
6. Elle sera foulée aux pieds, aux 6. Conculcabit eam pes, pedes paupe­
pieds du pauvre, sous les pas des indi­ ris, gressus egenorum.
gents.
7. Le sentier du juste est droit, le- 7. Semita justi recta est, rectus callis
chemin du juste le conduira droit dans justi ad ambulandum.
sa voie.
8. Aussi nous vous avons attendu, Sei­ 8. E t in semita judiciorum tuorum,
gneur, dans le sentier de vos jugements ; Domine, sustinuimus te ; nomen tuum et
votre nom et votre souvenir sont le désir memoriale tuum in desiderio animæ.
de l ’âme.
9. Mou âme vous a désiré pendant la 9. Anim a mea desideravit te in nocte,,
nuit, et je m’éveillerai dès le matin, sed et spiritu meo in praecordiis meis de
pour vous chercher de mon esprit et de mane vigilabo ad te. Cum feceris ju d i­
mon cœur. Lorsque vous aurez exercé cia tua in terra, justitiam discent habi­
vos jugements sur la terre, les habitants tatores orbis.
du monde apprendront la justice.

h au t des cieu x e t con cern e v raisem b la b le m en t co llectif des b o n s, qu i o n t ta n t à so u ffrir en ce


les an ges : q u e l ’on o u v re au gra n d la rge les inonde. — Se m ita j u s t i recta ( vers. 7 ). Ce sen ­
portes de la n o u velle J é ru s a le m , p ou r y laisser tie r co n d u it donc a u bien e t au bonheur, e t non
p én étrer la n atio n sain te, com posée de tous ce u x p o in t à la r u in e , com m e ce lu i des Impies. —
des h ab ita n ts d u m onde q u i o n t corresp on du à R e ctu s c a ll is ... P e tite v a ria n te dans l’h ébreu :
l’appel de D ieu ( gens j u s t a , cu s to d ie n s ...). — T u ap lanis p a rfa ite m e n t (S eig n eu r) le se n tie r du
Vetus e r r o r ... (v e r s . 3 ) : les erreu rs a n tiq u e s , Juste. E x q u ise d élicatesse de D ie u , qu i daign e
spécialem ent les actes d ’id o ifttrie , q u i a v a ie n t ainsi en le v e r du ch em in des ju ste s to u te sorte
pou r un tem p s séparé Israëi de son D ieu. L 'h é ­ d ’oh stacles. — I n s e m ita ... ( v e r s . 8 ). L e s élus
breu a ce rta in e m en t un a u tre sens, e t p a ra it de­ recon n aissen t que les ép reu ves ( iu d ic io r u m . .. )
vo ir être ain si tr a d u it : « In d olem firm atam ser­ ne le u r o n t pas m an qué p en d an t le u r v ie ; m ais
vabis in pace. » (K n a b e n b au er.) C .- ù - d .q u e Dieu ils a v a le n t com pris q u ’elles le u r é ta ie n t en vo yé e s
accord era une p a ix é tern elle à ce u x q u i au ron t p o u r leu r p lu s g ra n d bien : au ssi les o n t-ils su p ­
en Ici - bas un cœ u r ferm e e t co n sta n t pour le portées a v e c oou rage (s u s tin u im u s le). L e sou­
servir. — Sp er a stie . . . ( v e rs . 4 ). Ce v e rb e est v e n ir in tim e , aim a n t, de ce lu i q u i les le u r in fli­
à l’im p ératif dans l’h ébreu : E sp érez. L es éius g e a it les a id a it à les e n d u re r : n o m en t u u m ...
s’e x cite n t ain si m u tu e lle m e n t à u n e confiance ( h é b r .: N ous sou piron s après to n n o m , c .- à - d .
parfaite e t p erp étu elle ( i n sæ c u lis. . . ) . — l u Do­ après toi e t ton so u ven ir).
m in o, Deo fo r tl... H ébr. : C ar dan s Y a h Y 'h â va h 9 - 1 4 . D ésirs de sa lu t e t de rédem ption p arm i
( vo u s a v e z ) un ro ch er étern el. S u r ce tte m éta­ les peines d ’i c i - b a s .— A n im a m ea ... C o n tin u a­
phore, q u i m arqu e un a p p u i in ébran lable, vo ye z tion de la m êm e pensée. D u ra n t la n u it de la
x v i i , 1 0 ; D eut. x x x n , 15, 37, etc. (d ’ap rès l ’h é ­ trib u la tio n ( i n n o c te ; cf. x x i , 1 1 , e tc .) , Ils in ­
b re u ). L a rép étitio n du nom sacré est très e x ­ v o q u a ien t le secours de D ieu aveo u n e gra n d e
pressive. — Q u ia in c u r v a b it... Ce verbe e t les ard eu r. ï C ’est l ’espérance m essian iqu e que nous
su iv an ts ( vers. 5 e t 6 ) d e v ra ie n t être tra d u its avon s d e v a n t nous » dan s ce passage. C ’e st elle
par le p rétérit. Isaïe ju stifie l’c x h o -ta tlo n q u i qui fa is a it pousser a u x ju ste s ces cris p ressan ts
précède, en m o n tra n t co m m en t le S eig n eu r a été v e rs le S a u veu r. — S p ir itu ... p ræ cord iis... L a n ­
un p uissan t so utien p o u r ses a m is , q u ’il a d é li­ g a g e é n e rg iq u e , qu i m et en re lie f le sa in t em ­
vrés de la ty ra n n ie des im pies superbes ( h a b i­ pressem en t a v e c lequel ils ch erch aien t D ieu. —
tantes in e xce lso ). — C ivitatem su b lim em . E n ­ C um fe ce ris j u d i c i a ... En règle g é n é ra le , lo rs­
core la cité du to h u (c f. x x i v , 10, e t x x v , 2). — q u ’ ils v o ie n t é clate r les ju g e m e n ts d iv in s , les
C o nculca b it eam ... (v e rs. 6). L e ca n tiq u e in siste hom m es se se u te u t e x cité s à m ieu x p ra tiq u e r la
su r cet écrasem ent des m éch a n ts réd u its à l’ im- v e rtu ( ju s tit ia m d iscen t...) : ce tte con sidération
uissance. — P a u p e ris. H ébr. : l’affligé. Nom en co u ra geai! les élus au m ilieu de le u rs souffrances,
372 îs. X X V I , 10-16.
10. Misereamur im pio, et non discet 10. Faisons grâce h l’im pie, et il
justitiam ; in terra Sanctorum iniqua ges­ n’apprendra pas la justice; il a commis
sit, et non videbit gloriam Domini. l’iniquité dans la terre des Saints, et il
ne verra pas la gloire du Seigneur.
11. Domine, exaltetur manus tu a, et 11. Seigneur, que votre main s’élève,
non videant; videant, et confundantur et qu’ils ne voient point; que les peuples
zelantes populi, et ignis hostes tuos de­ jaloux voient, et qu’ils soient confondus,
voret 1 et que le feu dévore vos ennemis !
12. Domine, dabis pacem nobis, om­ 12. Seigneur, vous nous donnerez la
nia enim opera nostra operatus es nobis. p aix; car c’est vous qui avez fa it pour
nous toutes nos œuvres.
13. Domine Deus noster, possederunt 13. Seigneur, notre D ieu , d ’autres
nos domini absque te ; tantum in te re­ maîtres que vous nous ont possédés;
cordemur nominis tui. faites qu’en vous seul nous nous souve­
nions de votre nom.
14. Monentes non vivant, gigantes non 14. Que les morts ne revivent point,
resurgant; propterea visitasti et contri­ que les géants ne ressuscitent pas; car
visti eos, et perdidisti omnem memoriam c’est pour cela que vous les avez visités
eorum. et anéantis, et que vous avez détruit
tout leur souvenir.
15. Indulsisti gen ti, Domine, indul- 15. Vous favorisez cette nation, Sei­
sistigenti; numquid glorificatus es? Elon­ gneur, vous la favorisez; n’avez-vous
gasti omnes terminos terræ. pas été glorifié? Vous avez reculé toutes
les limites de la terre.
16. Domine, in angustia requisierunt 16. Seigneur, ils vous ont cherché dans
te, in tribulatioue murmuris doctrina tua l ’angoisse; vous les instruisez par l’a f­
eis. fliction qui les fa it gém ir auprès de vous.

A u c o n tr a ir e , trop de m iséricord e et de p atien ce reto u r s u r le u rs sou ffran ces d’a u tr e fo is , afiu de


en ve rs les m éch a n ts ne fa it qu'aocroî tre le u r a u d a ce m ieu x a p ito y e r le cœ u r de D ieu . Ils n o m m en t
e t les e n d u rcir d an s le m al (m ise re a m u r..., et n o n d o m in i absque te , « d ’au tre s m aître s q u e t o i, »
discet..., v ers. 10) : v o ilà p ou rq u oi les bons d ési­ les ty r a n s cru e ls q u i les a v a le n t opp rim és. —
ra ie n t le u r ch â tim en t. — I n fe r r a s a n c to ru m ... T a n tu m i n te r e co r d e m u r ... S e n tim e n t d ’u n e
H éb r. : dans le p ays de la d ro itu r e , c.-à-d. dans ad m ira b le d élicatesse : ce n ’e st qu e p a r D ie u ,
u n e co n trée où la loi d iv in e est conn ue de to u s p a r son secou rs s p é c ia l, q u ’ ils se recon n a issen t
les h a b ita n ts e t resp ectée p a r la p lu p a rt d ’en tre cap ables de l’ in v o q u e r e t do le b én ir. I ls a n ­
e u x . C irco n stan ce a g g r a v a n te p ou r les p éch eu rs. n o n cen t a in si e n term es In d irects q u 'il les a v a it
— N o n v id e b it g lo r ia m ... I c i e n c o re , 11 fa u d r a it d é liv ré s de le u rs opp resseu rs Impies. — J lo rien tes
le p r é té r it : 11 n ’ a pas f a it a tte n tio n à la g lo ire n o n ... ( v e r s . 1 1 ) . D ’ap rès la V u lg a te , n o u ve lle
de D ie u , 11 l’a m éprisée. — D o m in e , e x a lte tu r ... im p réca tio n co n tre ces o d ie u x ty ra n s . Cornp. le
(v e rs . 1 1 ) . P o u r ces m o t ifs , p ressa n t appel a u x v e rs . 1 1 . M ais 11 e s t p ré fé rab le de tra d u ire les
Justes ven g ean ces d u S eig n eu r. V a r ia n te dans v e rb e s v iv a n t e t resu rg a n t p ar le f u t u r : Les
l ’h é b re u , où la d escrip tion se p o u rsu it com m e m o rts ne v iv r o n t p a s , les o m b res ne se relè ve ­
a u x v e rse ts p récéd en ts : S eig n eu r, ta m ain est ro n t pas. L e u r c h â tim e n t e st d é jà u n f a it a c­
le v é e , e t Ils ne la v o ie n t p o in t. Ces Im pies dé­ com pli : p rop terea v is ita s ti... Com m e ci -d essu s,
d a ig n e n t de p ren d re g a rd e a u x m an ifestation s x i v , 9 (v o y e z la n o te), la V u lg a te a donn é Inexac­
d e la p uissan ce d iv in e .— V id e a n t, et co n fu n ­ te m e n t a u s u b s ta n tif h ébreu r 'f â 'i m le sens de
d a n tu r ... D ans la V u lg a te , les m o ts zela n tes p o ­ g ig a n tes.
p u li d é sign en t encore les p é ch e u rs, en ta n t q u ’ ils 1 5 - 1 9 . B ie n fa its d o n t le S e ig n e u r a com blé la
Jalousent les fidèles am is d u S eig n eu r. L 'h é b re u n ation sain te. — I n d u ls is t i. .. ; n u m q u id g lo r i­
e x p rim e u n e*autre pensée : U s v e r r o c t la Jalousie f ic a t u s ... ( a v e o le sens de « nonne glo rifica tu s
p ou r le p euple ( c - à - d . la m an ière Jalouse d ont & .?... »). H éb r. : T u as a jo u té an peu ple ; S e i­
JTéhovah aim e e t défen d les sien s ; cf. ix , 7, etc.), g n e u r, t u as a jo u té au peu ple ; tu as é té g lo rifié .
e t Ils seront co n fo n d us. — Ig n is ... devoret. C ette D ieu a v a it m u ltip lié e x tra o rd in a ire m e n t son
Jalousie d iv in e est u n fe u q u i con sum e ce u x q u i p euple p a r la co n v ersio n des p a ïe n s, e t sa glo ire
l ’o n t ex cité e. — D a b is p a cem ... (v e r s . 1 2 ) . F a ­ s’en é ta it accru e. — E lo n g a sti... term in a s... L e
v e u r q u e les Justes Im ploren t h u m b lem en t ponr te r rito ire d u ro yau m e th é o c r a tiq u e , re la tive m e n t
e u x -m ê m e s . L es p rod iges q u e le S e ig n eu r a si re s tr e in t sous la loi a n c ie n n e , s’e st ag ran d i
opérés p our e u x , e t les grâ ces q u ’ il le u r a a c­ sans m esure d’ une m an ière m y stiq u e sous la
cordées dans le passé ( o m n ia e n im o p é r a ... ) , n o u ve lle A llia n ce . C f. M lch . v u , 19. — I n a n ­
le u r d o nn en t la con fian ce q u ’ ils sero n t ex au cés. g u s tia re q u is ie r u n t... ( v e r s . 1 6 ) . L e s élu s ne se
— D o m in e ... p o s s e d e r u n t... (v e r s . 1 3 ) . A u tre lassent pas de re v e n ir s u r les peines tran sito ires
Is. X X V I , 17-21. 37 3

17. Comme nno femme qui a conçu, 17< Sicut quæ concipit, cum appro­
et qui, sur le point d’enfanter, pousse pinquaverit ad partum, dolens clamat
de grands cris dans ses douleurs, ainsi in doloribus suis, sic facti sumus a faeie
avuns-uous été loin de votre fa ce , Sei­ tua, Domine.
gneur.
18. Nous avons conçu, nous avons été 18. Concepimus, et quasi parturivi­
comme en travail, et nous n’avons en­ mus, et peperimus spiritum, salutes non
fanté que du ven t, nous n’avons pas fecimus in terra ; ideo non ceciderunt
produit le salut sur la terre ; c’est pour­ habitatores terræ.
quoi les habitants de la terre ne sont
pas nés.
19. Vos morts revivront, mes enfants 19. Vivent mortui tui, interfecti mei
tués ressusciteront. R éveillez-vous, et resurgent. Expergiscim ini, et laudate,
louez Dieu, vous qui habitez la poussière, qui habitatis in pulvere, quia ros lucis
car votre rosée est une rosée de lumière, ros tuus, et terram gigantum detrahes
et vous ruiuerez la terre des géants. in ruinam.
20. V a , mon peuple, eutre dans ta 20. V a d e , populus m eus, intra in cu­
chambre; ferme tes portes sur toi, et bicula tua; claude ostia tua super te;
cache-toi pour un moment, jusqu’à ce abscondere modicum ad momentum, do­
que la colère soit passée. nec pertranseat indignatio.
21. Car voici que le Seigneur sortira 21. Ecce enim Dominus egredietur
de sa demeure, pour visiter l ’iniquité que de loco suo, ut visitet iniquitatem ha­
les habitants de la terre ont commise bitatoris terræ contra eum ; et revelabit
contre lui ; et la terre révélera son sang, terra sanguinem suum, et non operiet
et ne cachera plus ses morts. ultra interfectos suos.

au x q u elles 11b d o iv e n t en p artie le u r fé lic ité : pu fa ir e , D ieu l’e x é cu te ra sans p e in e , ln l q u i rend


« p er cru cem ad lucern. » Com p. les vers. 8 - 9 , 1 3 . la vie a u x m o rts p o u r q u ’ils p u issen t Jouir du
— I n trib u la tio n e m u r m u r is ... S a in t Jérôm e b o n h eu r d u cie l, t' Ses » m orts ( f u i ) so n t ce u x
ex p liq u e com m e 11 s u it ce tte expressio n : « Quando q u i o n t e x p iré s a in te m e n t, d an s son am o u r. Ce
ta n tu m eis m alorum p ondus in c u m b e t, u t ne c la ­ p assage d ém on tre tr è s fo rte m e n t so it l’Im m or­
m are quid em a u d ea n t co u fld en ter, sed d olorem ta lit é de l ’â m e , so it la ré su rre ctio n des corp s. —
suum silen tio d ev o re n t. » L ’h ébreu d it : U s o n t I n te r fe c ti m ei : les m orts de l’ Israël s p ir itu e l,
rép and u leurs p rières silencieuses lo rsqu e tu les q u i ne d iffè re n t p o in t des m orts de J é h o va h . —
ch âtiais ( V u lg . : d o c trin a tu a ; l’en seign em en t — E x p e r g is c im in i et la u d a te ... A p o stro p h e
donné p ar la s o u ffra n c e ). — S icu t q uæ co n cip it... p leine de ly r is m e , adressée à ces g lo rie u x ressus-
T rès belle e t très én erg iq u e co m paraison ( v e r ­ c ité s , p o u r les p resser de lo u e r D ieu é te rn e lle ­
sets 1 7 - 1 8 ) p o u r d écrire la v iolen ce des ép reu ves m en t. — Q u i... i n p u lv e re : la poussière du
subies p ar les ju stes. C f. x m , 8 ; x x i , 3 ; Ps. to m b ea u . C f. J o b , v u , 21 ; x v u , 16 ; x i x , 2 5, e tc.
x i /v i i , 7 ; J e r. iv , 3 1 ; v i , 24, e tc. L ’e n fa n t ne — R o s lu c is... M étap h ore trè s g ra cie u s e , a v e c le
v ie n t au m onde q u ’a u p rix de gra n d es.d o u leu rs p lu rie l d’ in te n sité dan s l’h é b re u : T a rosée est
pour sa m ère ; la régén é ra tio n e t le s a lu t des une rosée de lu m iè re s ; c .- à - d . u n e rosée v iv i­
bons d o iven t p a reillem en t s ’ach ete r p a r la s o u f­ fia n te. L a rosée ra fr a îc h it e t f a it re v iv re les
fran ce. — C o n cep im u s... Us o n t reçu d ’en h a u t p la n te s q u i d épérissen t ; D ieu ren d d e m êm e la
une b én éd iction d estin ée à faire d’e u x un peuple vie a u x m orts. D’a u tre p a r t , 11 e x is te une re la ­
sain t e t p a rfa it ; m ais il le u r a fa llu une a u tre tion très in tim e e n tre la v ie e t la lu m iè re ; cf.
grâ ce p o u r m ettre en œ u v re la p re m ière, ta n t J o b , n i , 2 0 ; x x x n i , 30; J o a n . i , 4 , eto. — Ter-
Us éta ie n t Incapables de ren a ître p ar leu rs propres ra m g ig a n tu m d etrahes... C on traste e n tre le sort
forces (.peperim us s p ir itu m ); le u r s a lu t ne p o u v a it des m éch a n ts e t ce lu i des bons. M ais l ’hébreu a
v e n ir q u e de D ieu ( sa lu te s n o n fe c im u s...). Selon u n e leçon trè s d iffé re n të , q u i se ra tta ch e beau ­
d'assez nom breux in te r p rè te s , la p roposition ideo coup m ieu x au reste du v e rs e t ; E t ia te r re
nun ceciderun t... se ra p p o rte ra it a u x im p ies, si r e je tte ra les om bres (r’f â 'i m , com m e a u v e rs. 14);
so u ven t m en tion nés d an s ce c a n tiq u e , e t m ar­ c . - à - d . q u ’elle ren d ra les m orts en sevelis dans
q u e ra it l’ Im puissance des bons à se d é liv re r p ar son sein. M agn ifiqu e co n clu sio n de ce can tiq u e.
e u x -m ê m e s de leurs ennem is p u issan ts ; m ais il 6° C onsolation à Israë l. X X V I , 2 0 -2 1.
est p lus con form e au co n te x te d e p ren d re le v erb e 2 0 -2 1. L e prop h ète en co u rage ses co n cito yen s
hébreu n â /a l dans le sens de « to m ber » d u sein à a tte n d re aveo p atien ce le b o n h eu r q u i v ie n t
m a te r n e l, e t de rega rd e r ces m ots com m e syn o ­ de lu i ê tr e p rom is. — V a d e , p o p u lu s ... E x h o r­
n ym e d e « salu tes non fecim u s... ». D e nous- tation d ’une ex q u ise su a v ité . — In tr a in cu b i­
m êm es, rép èten t les J u stes, nous n ’avon s pas cu la ... : p ou r p rier a v e c p lu s d e re c u e ille m e n t
réussi â donner le Jour à un p euple n o u vea u . — e t p o u r se ca ch er en D ieu. e t. M a tth . v i , 8. -
Vccent m ortu l... ( v e r s . 1 9 ) . Ce q u ’ ils n ’o n t pas In d ig n a tio , l^a colère du S eign eu r co n tre les
374 Is. X X V I I , 1-3.

CHAPITRE XXVII

1. Iu die illa visitabit Dominus iu g la ­ 1. En ce jo u r-là le Seigneur visitera,


dio suo duro, et grandi, et forti, super avec son glaive dur, grand et fo rt, L é -
Lcviathan, serpentem vectem , et super viatkan, ce serpent robuste, Léviathan,
Leviathan, serpentem tortuosum, et oc­ ce serpent tortueux, et il tuera le monstre
cidet cetum qui in mari est. de la mer.
2. In. die illa vinea meri cantabit ei. 2. En ce jo u r -là , la vigne au vin pur
chantera pour lui :
3. Ego Dominus qui seivo eam ; re- 3. Je suis le Seigneur qui la g vrde;

Im pies, com m e l'e x p liq u e le v e rs . 21. — R eve­ te rrib le s alors : l’A s s y r ie , arrosée p a r le T igre
la b it te r r a ... S u r ce tte fo rte Im a g e , v o y e z Gen. au co u rs si r a p id e ; la C h u ld ée, q u e par îo u rt
îv , 10 e t e s . ; J o b , x v i , 1 9 ; E z . x x i v , 7 - 8 ; T E u p h ra te e x tra o rd in a ire m e n t sin u e u x ; I’Ég ypte,
A p o c. v i , 9 -10 . — E t n o n op v ru t... L es m artyrs, q u i e st com parée en d ’a u tre s e n d ro its à u n
lo n gtem p s m u e ts , p o u rro n t é le v er la v o ix co n tre m on stre m arin ( c f . l i , 9 ; Ps. l x x i i i , 3 ; E z.
le u rs cru els b o u rre a u x . x x i x , 3 , e t x x x n , 2 ) . L e s v e rs. 1 2 -1 3 nous
m o n tre ro n t les Israé lite s e x ilé s re v e n a n t p ré c i­
§ III. — R u in e des peu p les opposés à D ie u , sém ent de ces tro is con trées.
d élivra n ce d 'I s r a ë l. X X V I I , 1 - 1 8 . 2° A u tr e c h a n t de la v ig n e . X X V I I , 2 - 5 .
1« R u in e des im ples. X X V I I , 1. « Ic i com m ence le b rilla n t côté du ju g p m e n t ;
C h a p . X X V I I . — 1. I n die i l i a . . . L e p rop h ète Israël e st reçu en grâ ce . » C e tte Idée e st d é v e ­
v a donn er quelq u es a u tres d é ta ils s u r le jo u r loppée dans u n ch a n t p op u la ire des p lu s g ra c ie u x ,
q u i co n tra ste d’u n e m an ière
saisissan te a v e c le ca n tiq u e du
ch ap. v , 1 - 2 ; ca r II s’a g it ac­
tu e lle m e n t de la p rosp érité de
la v ig n e de J é h o v a h e t n on
p lu s de sa d é v a sta tio n , d ’Isra ë l
p u rifié p a r l ’é p re u ve e t non de
sa co n d u ite cou p able q u i lui
a v a it a ttir é de te rrib le s ch â ­
tim en ts.
2. In tro d u ctio n . — V in e a ...
c a n t a b it ... D’ ap rès l ’bébreu ;
U n e v ig n e a u v in g é n é re u x ;
ch a n te z - la . C.- à - d. ch a n tez en
son h o n n eu r. C e tte v ig n e e x c e l­
len te e st l ’em blèm e du p eu ple
de D ie u , com m e an ch ap. v .
3-5. L e poèm e. II est placé
d an s son e n tie r s u r les lèv res
effro yab le des v en gean ces du S eig n eu r. C f. x x v i, du S e ig n e u r, qu i d éclare d ’a b o r d , en term es
2 0 -2 1. — I n g la d io su o . L a B ib le p arle so u ven t p lein s d 'a ffe c tio n , q u ’ il e st lu i-m ê m e le g a r ­
du g la iv e d iv in . C f. x x x i , 8 ; l x v t , 1 6 ; D e u t. dien et ie p ro te cte u r to u t-p u is s a n t de sa v ig n e
x x x n , 4 1 - 4 2 ; J e r . x i i , 1 2 ; X L v r , 1 0 ; L , 35-37 ; m ystiq u e. — R epen te p r o p in a b o ... H ébr. : Je
Zuch. x m , 7, etc. T ro is ép ith ètes accum ulées l’arro se â to u t in sta n t. Im a g e des bén éd ictio n s
m o n tre n t Ici à q u el point ses coups so n t te r ­ d iv in e s , q u i p ro d u ise n t sn r ce tte v ig n e m y s­
rib les : d u r o , et g r a n d i, et fu r ti. — S u p er L e ­ tiq u e les m êm es h e u re u x effets q u e la p lu ie
v ia th a n . H éb r. : liv iâ lâ u . Com p. J o b , x l , 25 to m b an t su r u n v ig n o b le o rd in aire . — N e ... v is i ­
et ss., où ce nom d ésign e le crocodile. Ici e t en tetur... C .- à - d ., de p eu r q u ’ on ne ln l nuise. —
d iv ers a u tre s p a s s a g e s , 11 rep résen te en g é n éra l N octe et d ie servo... : com m e fa isa ie n t les v ig n e ­
un serp en t g ig a n te sq u e. — Serp en tem vectem. ron s au tem ps de la récolte. C f. i , 8 , e t la note,
D 'ap rès l'h éb reu : le serp en t fu y a rd ( L X X : çe û - — In d ig n a tio n o n e s t ... ( v ers. 4 ). D ieu ne
Y o v r a ) ; p a r co n séq u en t, a g i l e .— T o rtu o su m : n o u rrit au cu n se n tlm e u t de co lère co n tre sa
a u x rep lis sin u e u x . — C etum . H éb r. ; { a n n in , v ig n e , désorm ais e x c e lle n te ; lito te qu i dénote
un m on stre m arin . — Ces trois expressio n s so n t un gra n d am o u r. Les L X X e t le s y ria q u e ont
év id em m en t sy m b o liq u es, e t elles fig u re n t la lu liom a h a u lieu de h èm a h ; de là ce tte tr a d u c ­
p uissance du m onde «eus ses form es les p lus tion : J e n ’ai pxs de m u raille. C 'e s t ta v ig n e qui
Is. X X V I I , 4-9. 375
je l’arroserai h tout Instant ; ae peur qu’on pente.-propinabo eî ; ne forte visitetur
ne lui nuise? je la garde nuit et jour. contra eam , nocte et die servo eam.
4. -le n’ai pas de colère. Qui rae don­ 4. Indignatio non est. mihi. Quis da­
nera des ronces et des épines qui m’a t­ bit me spinam et veprem in prælio? Gra­
taquent? Je marcherai contre elles, je diar super eam, succendam eam pariter.
les consumerai toutes ensemble.
5. E st-ce qu’elles pourront retenir ma 5. An potius tenebit fortitudinem
puissance? Qu’elles fassent la paix avec meam? Faciet pacem mihi, pacem faciet
moi ; qu’elles fassent la paix avec moi. mihi.

6. Qui que ce soit qui se précipite 6. Qui ingrediuntur Impetu ad Jacob,


sur Jacob, Israël fleurira et germ era, et florebit et germinabit Israel, et imple­
ils rempliront de fruit la face du monde. bunt faciem orbis semine.

7. E st-ce que D ieu l’a frappé comme 7. Numquid juxta plagam percutientis
il a frappé ses tyrans? et le massacre se percussit eum? aut sicut occidit in­
de ceux qu’il a tués a - t - i l égalé celui terfectos ejus, sic occisus est?
des persécuteurs ? .
8. Lors même qu’Israël sera rejeté, 8. In mensura contra mensuram, cum
vous le jugerez avec modération et avec abjecta fuerit, judicabis eam ; meditatus
mesure ; il m éditera, dans son esprit est in spiritu suo duro per diem æstus.
irrité, au jour de sa colère brûlante.
9. C ’est pour cela que l’iniquité de la 9. Idcirco super hoc dimittetur iniqui­
maison de Jacob sera rem ise; et tout le tas domui Jacob; et iste omnis fructus
fruit sera l’expiation de son péché, lors- ut auferatur peccatum ejus, cum posue­
qu’Israël aura brisé toutes les pierres de rit omnes lapides altaris sicut lapides ci-

p ren d ralt ic i la p a ro le , p ou r d ire q u e , sans p ro ­ b lessures m o r te lle s , com m e il le fa it p o u r scs


tection e x té rie u r e , elle est cep en d an t fo r t bien en n em is. — J u x t a p la g a m ... L e S e ig n e u r, lo rs­
d éfen due. — Q u is d a b it ... s p i n a m ... SI le Sei­ q u ’il a dû fra p p e r le s J u ifs co u p a b le s, ne l’a pas
gn eu r tr o u v a it dans sa v ig n e des enn em is de sa fa it a v ec la r ig u e u r d o n t il a u sé en ve rs le u rs
fe r t ilit é , 11 les a tta q u e ra it e t les e x tirp e ra it a u s­ opp resseurs (.p ercu tien tis...). — In te rfecto s eju s.
sitô t : l(i p r æ lio g r a d ia r su p er ( p lu tô t : « co n ­ D’ ap rès l’h ébreu : ce u x q u i le tu a ie n t. — I n m en ­
tr a » ) . . . Ces épines rep résen ten t les peuples s u r a c o n tr a ... C .- à - d . a v e c m od ération . H éb r. :
hostiles a u x J u ifs . — A n p o tiu s... (v e r s . 5 ). L a d an s u n s” a h , un s " a h ; m esure de ca p a cité q u i
v ig n e s p iritu elle de J é h o v a h ad h érera Intim e­ é q u iv a u t à 12 litr . 99. — C u m abjecta f u e r i t . . .
m ent à l u i , et jo u ira sans fln de sa p a ix et do L o rs q u ’il c h â tia it les I s r a é lite s , J é h o v a h , m a lg ré
son affection. L ’h ébreu fo u rn it un m eilleu r sens : sa lég itim e co lère e x c ité e p a r le u rs crim es ( i n
A m oins q u ’elles ( les épines ) ne rech e rch en t m a d ie æ s t u s ) , le fa is a it sans p ré c ip ita tio n , e t après
p rotection e t ne fassen t la p a ix a v e c m oi... L a y a v o ir, p o u r ain si d ir e , m û rem en t réfléch i (m e ­
répétition de ces d ern iers m ots accen tu e fo r te ­ d ita tu s est). V a ria n te dan s l ’h é b re u : H l ’a em porté
m ent l'id ée. L es enn em is de D ieu e t de la natio n ( e n e x i l ) p a r u n v e n t im p é tu e u x au jo u r du v e n t
sain te p o u rraien t donc échapp er au ch â tim e n t, d’est. L e q â d im , ou v e n t d 'e s t, souffle o rd in a i­
s’ils se co n v ertissa ien t au Seig n eu r. rem en t en te m p ê te d an s les co n trées bib liq u es ;
3° L e rétablissem en t p erp étu el de l’ Isra ë l, c f. J o b , x x v i i , 21 ; P s. x l v i i , 8, etc . — Id circo
m ystique. X X V I I , 6 - 1 3 . s u p e r hoc... (v e r s . 9 ). P a r ce tte m iséricord ieu se
6. É ta t florissant du p euple d e D ieu. C ’e st la m o d é ra tio n , D ieu se propose d’e x c ite r Israël a u
co n tin u ation de la m étaph o re q u i a é té em ployée rep en tir, de m an ière à p o u v o ir lui pardon n er scs
dans le ca n tiq u e : Israël est une n oble p lan te qui fau te s. — Iste o m n is fr u c tu s ... H ébr. : V o ici le
prospère ad m ira b lem en t e t q u i étale ses ra m ea u x pardon de ses péchés. — C u m p o s u e r it .. . la p i­
su r to u te la terre. — Q u i in g r e d iu n tu r im p etu ... des... L ’ id o lâ trie a v a it été le crim e p rin cip al des
L es païens se jo ig n e n t à Israël dans de sain ts H éb reu x ; p o u r en m é rite r le p a rd o n , Ils d u re n t
tra n sp o rts, e t se ra n g e n t sous la loi du vrai réd u ire leurs au tels en cendres e t d é tr u ire to u tes
D ieu. L ’hébreu est to u t d iffé re n t : A u x tem ps à les a u tre s m arqu es de ce cu lte Infâm e : n o n s t a ­
v e n ir, Ja co b p ren d ra ra cin e. — Im p leb u n t... se­ b u n t ... — L u c i et d elu b ra . D ’après l’h ébreu :
m in e. H ébr. : Us re m p liro n t de fru its . Isra ë l sera les ’aSérim e t les h a m m â n im . C f. x v n , 8 , e t le
d o n c, com m e le d ira p lus ta rd sa in t P a u l, « la co m m en taire. — C iv ita s... m u n ita ... ( v e rs. 10 ).
richesse des n a tio n s, » la base de l ’É g lise du L e S eig n eu r tr a ite ra au co n tra ire a v e c u n e sé vé ­
C h ris t, d o n t les m em bres sero n t p ris dans tous r ité sans m itig a tio n la m étropole du m onde. S u r
l‘-s peuples. Cf. Rom . x i , 1 1 , etc, ce tte cité sym b o liq u e , v o y e z x x i v , 10-12 ; x x v , 2 ;
7 - 1 1 . Dieu n’ in fligera p oin t à son peuple des x x v i , 5. Selon d’au tres « xégètes, les vers. 10-11
376 Is. X X V I I , 10-13.
neris allisos, non stabunt luci et delubra. l’autel, comme des pierres réduites en
cendres, et qu’il n’y aura plus de bois
sacrés ni de temples.
10. Civitas enim munita desolata erit ; 10. Car la ville forte sera désolée; la
speciosa relinquetur, et dimittetur quasi ville si belle sera dépeuplée, et elle sera
desertum ; ibi pascetur vitulus, et ibi ac­ abandonnée comme un désert; là paîtra
cubabit, et consumet summitates ejus. le veau et il s’y reposera, et il broutera
les herbes.
11. In siccitate messes illius conteren­ 11. Leurs moissons desséchées seront
tur. Mulieres venientes, et docentes eam ; foulées aux pieds. Des femmes viendront
non est enim populus sapiens ; propterea les instruire, car ce peuple n’a pas de
non miserebitur ejus qui fecit eum , et sagesse ; c’est pourquoi celui qui l ’a fait
qui form avit eum non parcet ei. n’en aura pas pitié, et celui qui l ’a formé
ne l’épargnera pas.
12. E t erit : in die illa percutiet Do­ 12. En ce jo u r-là , le Seigneur frap ­
minus ab alveo fluminis usque ad tor­ pera depuis le lit du fleuve jusqu’au tor­
rentem Æ gypti ; et vos congregabimini rent d’E gypte; et vous serez rassemblés
unus et unus, filii Israel. un à un, fils d’Israël.
13. E t erit : in die illa clangetur in 13. En ce jo u r - là , on sonnera de la
tuba magna ; et venient qui perditi grande trompette, et alors reviendront
fuerant de terra AssjTiorum, et qui ceux qui étaient perdus dans le pays des
ejecti erant in terra Æ g y p ti, et adora­ Assyriens, et ceux qui avaient été bannis
bunt Dominum in monte sancto in J é ­ dans le pays d ’E gypte, et ils adoreront
rusalem. le Seigneur sur la montagne sainte, à
Jérusalem.

co n cern eraien t p lu tô t J é ru s a le m , d o n t Ils a n ­ c o n s o la n t, p o u r co n c lu re ce tte sectio n d u liv re .


n o n çaien t la ru in e tem p o raire p a r les C haldéen s. — I n d ie ilia ... T o u jo u rs « le ra cco u rci en p e rs ­
C e tte opinion nous p a ra ît bien p lus p rob ab le. — p e ctiv e », c a r de lo n g u e s an n ées d e v ro n t s’écou ler
Sp ecio sa re lin q u e tu r H ébr. : C ’e s t une dem eure a v a n t la re s ta u ra tio n du peuple de D ieu .— P e r c u ­
d élaissée. — I b i p a scetu r... M êm e im a g e de m al­ tiet... L itté r a le m e n t d an s l’ h ébreu : L e Seig n eu r
h e u r q u ’a u ch ap. v u , v e rs. 21 e t 25. L es lie u x seco u era des épis. F ig u re an a lo g u e à ce lle du
h a b ité s e t c u ltiv é s s e ro n t tra n sfo rm é s en p â tu ­ v e rs . 6 , p o u r d ire q u e le p ays sera p rom p tem en t
ra g es d é s e rts , où les tro u p e a u x se p rom èneront r e p e u p lé .— F l u m i n i s : l’ E u p h rate ( c f . v u , 10
à le u r alse. — C o n su m et s u m m ita t e s ... H ébr. : e t la n o te). — T o rren tem Æ g y p ti : le R hlnoco-
11 b ro u te ra les bran ch es. — I n siccita te... ( v e r ­ lu re des G r e c s , l ’o u aill el A r ic h a c tu e l ( A tla s
s e t 1 1 ). U n e sécheresse ru in eu se fe ra p érir les géogr., p l. v ) . Ces d e u x d irectio n s ( o b a lv e o ...
m oissons. V a r ia n te dans l’ h ébreu : Q uand ils se­ u s q u e n d . . . ) rep résen ten t le ro y a u m e th éocra-
ro n t s e c s , ses ra m e a u x sero n t brisés. Il s’a g it , tlq u e dans to u te son é te n d u e , tel q u ’il d e v a it être
com m e au v e rs e t p ré cé d e n t, des b ro u ssailles q u i d’ap rès les d iv in e s prom esses ( c f . G en. x v , 18 ),
c r o îtro n t s u r l’e m p lacem en t de la v ille ren versée e t te l q u ’ il f u t en ré a lité à l’ époque de sa splen ­
e t rasée. — M u lie re s... docentes e a m . D ’ap rès Ia d eu r ( c f . I I I R eg . v i n , 6 5 ) . — C o n g reg a b im in i
V u lg a te , les fem m es a p p re n d ro n t a u x h a b ita n ts u n u s et... U n à u n , peu à p e u , m ais sans in te r ­
à g é m ir s u r le u r s m alh eu rs. B eauco up m ieu x r u p tio n , Jusqu’ à ce q u e le peuple m essianique
d ’a p rès l’h ébreu : D es fem m es v ien d ro n t e t so it au co m p let. — E t e rit i n d i e . .. ( v e r s . 1 3 ) .
les b rû le ro n t. T r a it d ra m a tiq u e , q u i co n tin u e R ép étitio n solen n elle de ce tte fo r m u le , p ou r in ­
la co m p a ra iso n com m encée : les fem m es du tro d u ire u n n o u veau d éta il d u rétab lissem en t
p eu p le v ie n n e n t ra m a sser ces bran ch es m o r te s , d’ Israël. — C la n g etu r i n t u b a ... Sig n a l de la
p ou r en ch a u ffer le u rs fo u rs . C f. I I I R eg. x v n , b ien h eu reu se réd em p tio n . Cf. x i , 1 1 - 1 2 ; x v m , 3.
1 0 - 1 2 . — N o n est e n i m ... C ause de ce tte ru d e — D e terra A s s y r io r u m ..., Æ g y p ti. Ces d e u x
p u n itio n . — P ropterea n o n m is e r e b itu r ... L a co n trées rep résen ten t to u s les p ay s o ù les H é­
V u lg a te a re n v e rsé la phrase. I l fa u d r a it , com m e b re u x o n t é té e x ilé s d an s le co u rs de le u r h is ­
dans la p rop o sitio n s u iv a n te : C’ e st p ou rq u o i celui to ire. C f. x i , 1 5 - 1 6 ; x r x , 2 3 -2 5 . — A d o r a b u n t-
q u i l'a f a i t n ’a pas p itié de lu i. in m on te san cto ... É ch o de x i , 12. V o ilà Jé ru sa
1 2 - 1 3 . L ’e x il d’Israël p re n d ra fin , e t le cu lte lem re d e v e n u e , p erp étu ellem en t ce tte fois-ci.
de J é h o v a h sera ré ta b li dans la P a le stin e. Oraole ce n tre id éal de la v ra ie r e lig io n , grâce a u Messie.
h. X X V III, 1 4 . ' 377

CHAPITRE XXVIII

1. Malheur A la couronne d’orgueil, aux 1.V æ coronæsuperbiæ,ebnisEpliraim ,


ivrognes d’Ephraïra, à la fleur passagère et flori decidenti, gloriæ exultationis
qui fa it leur faste et leur joie; à cevx eju s, qui erant in vertice vallis pinguis­
qui habitent en haut de la très fertile simae, errantes a vino!
vallée, et que le vin fa it chanceler.
2. Voici que le Seigneur fort et puis­ 2. Ecce validus et fortis Dominus sic­
sant sera comme une grêle impétueuse, ut impetus grandinis; turbo confrin­
comme un tourbillon destructeur, comme gens, sicut impetus aquarum multarum
un déluge d’eaux qui débordent et qui inundantium et emissarum super terram
se précipitent sur une terre, étendue. spatiosam.
3. Elle sera foulée aux pieds, la cou­ 3. Pedibus conculcabitur corona su­
ronne d’orgueil des ivrognes d’Ephraïm. perbiae ebriorum Ephraim.
4. E t la fleur passagère qui fa it le 4. E t erit flos decidens gloriæ exul­
faste et la joie de ceux qui habitent en tationis ejus, qui est super verticem vallis
haut de la très fertile vallée, sera comme pinguium, quasi temporaneum ante ma­
un fruit qui mûrit avant les autres fruits turitatem autumni, quod, cum aspexerit
de l’automne ; dès que quelqu’un l ’aper­ videns, statim ut manu tenuerit, devo­
çoit, il le prend de la main, et le mange rabit illud.
aussitôt.

nom sy m b o liq u e , p arce q u ’elle é ta it g ra cie u se ­


B k c t io n V . — A u t r e s é r ie d’o r a c l e s r e l a t if s
m en t b â tie s u r u n e ém in en ce e n to u rée d ’u u e co u ­
AU PEUPLE JUIF. X X V I I I , 1 — X X X V , 10.
ro n n e de collines. — E b r iis E p h r a im . C ette épi-
Ce gro u p e de d isco u rs p rop h étiq u es n ous tr a n s ­ th ète s’ap p liqu e a u x prin ces d ébau ch és du royau m e
p orte a u rè g n e d ’É zéch ia s. Sous A c h a z , J u d a sch isin a tiq u e . D ans l’h é b r e u , elle e st ra tta ch é e
s’é ta it r é d u it v o lo n tiers à la tr is te co n d ition de a u x m ots p récéd en ts : M a lh e u r à la co u ron n e
vassal de l’A s s y r ie ; m a in ten a n t on lu tte avec o rg u eilleu se des iv ro g n e s d ’É p h raïm . « L e lu x e
une ce rta in e v ig u e u r p ou r l’ indépendance. S eu ­ de Sam arie se m an ifeste dan s le tr ib u t p ay é p ar
le m e n t, o n ne c r o it p o u v o ir seco u er le jo n g de J éh u à S alm an asar, ca r ce tr ib u t se com pose en
N in lv e q u ’en s’a p p u y a n t s n r I’É g y p t e , e t i’on p a rtie do co u p e s, de flacon s e t de vases d ’o r, v
n é g lig e le secours to u t -p u is s a n t de J é h o v a h . — F lo H d e cid en ti. L es fleurs de la cou ro n n e se
C ’e st p ourq uoi ies espéran ces ch a rn elles sero n t fa n e n t; Sam arie v a ê tre p rise e t ren versée. —
co n fo n d u es, e t les classes d irig e a n te s , s u r les­ V a llis p in g u is s im æ . L a v a llé e q u i e n to u re l’a n ­
quelles re to m b a it s u rto u t la fa u te de ce tte p oli­ tiq u e ca p ita le d ’ É p h raïm est d ’u n e gra n d e fe r­
tiqu e h u m a in e , se n tiro n t le bras de D ieu s’ap p e­ tilité . — E rra n te s a v in o . A la le ttre dan s l’hé­
sa n tir s u r elles ; n éan m oin s le S eig n eu r p rend ra b re u : ren v e rsé s p a r le v in . C f. x v i, 8, e t la note.
la d éfense de son p euple e t fra p p e ra lu i-m ê m e — Ecce v a lid u s ... A u lie u du n o m in a tif D o m i­
ies A ssy rie n s d’un gra n d coup. L es m enaces n u s , l ’h éb reu d it a a D om in o » : V o ici (qu e v ie n t),
alte rn e n t d o n c av e o les p r o fe s s e s dans ce tte de p a r J é h o v a h , u n ( h o m m e ) fo r t e t p u issan t.
section . L es cin q d isco urs que ren fe rm en t les C’ est le ro i d’ A ssy rie q u i sera c e t h om m e au
chap. x x v m - x x x i n co m m en çan t p a r V æ , on les p o u v o ir irré sistib le . — S ic u t im p e tu s ..., turbo...
a nom m és « L e liv r e des M aléd ictio n s » ( c f . M a gn ifiques com paraison s, em p ru n tées a u x effets
x x v m , 1 ; x x i x , I ; x x x , I ; x x x i , 1 ; x x x m , 1). de l ’o u ra g a n e t d’ une Inondation. C f. v i n , 7 - 8 .
L e s ch ap. x x x i v e t x x x v ré su m e n t e t g é n é ra ­ — E m iss a r u m su per... N u a n ce con sid érable dans
lisen t le t o u t , e t se ra p p o rten t sp écialem ent l ’h éb reu : Il la Jettera à te r re a v e c la m a in ,
à la fin des tem ps. c .-à -d . d ’un g e ste ra p id e , aveo la p lu s gran d e
fa c ilité . — P e d ib u s co n cu lca b itu r... (v e rs. 3). L a
J I. — P rem ière m a lé d ic tio n , o u le ju g em en t
ru in e sera donc absolue. — E t e rit f l o s ... p i n ­
de S a m a r ie et de J é r u s a le m . X X V I I , 1-29.
g u iu m (v e rs. 4). R é p é titio n em p h a tiq u e des titre s
I* L ’o rgu eilleu se Sam arie p é r ir a , m ais li y donnés plus h a u t (vere. 1) à S a m a rie ; e lle m et
a u ra néanm oins un reste d’ rsraélites sauvés. en re lie f l'éte n d u e de la ru in e. — Q u a si tem po­
X X V I i l , 1 -6 . ra n eu m ... H ébr.: une fig u e h â tiv e . U n e p rim eu r,
C h a p . X X V I I I . — 1 - 4 . R u in e p roch ain e de q u i e x cite d a v a n ta g e l’en vie. C f. J e r. x x r v , 2 ;
S am arie. — Væ (h éb r. : h ô ï). L e p rop h ète a v a it Os. îx , 1 0 ; M ich. v u , 1. E n P a le s tin e , les figues
annoncé d éjà ( c f . v m , 6 ) que le ch â tim e n t de m ûrissen t d’ o rd in aire an m ois d’ ao û t ; les plus
Sam arie p récéd era it ce lu i de Jé ru sa lem ; D ieu précoces ap p araissen t dès le m ois de ju in . —
lui fa it co m pléter m ain ten an t sa p réd ictio n . — Q uod cu m a sp exerit,.. D étail très p ittoresq u e
Caronæ superbiæ . L a v ille de Sam nrie reço it ce
378 Is. X X V I I I , 5 - 1 1 .
5. In die illa erit Dominus exercituum 5. En ce jo u r-là le Seigueur des ar­
corona gloriæ , et sertum exultationis mées sera une couronne de gloire, et un
residuo populi sui, diadème d’allégresse pour le reste de son
peuple,
6. ct spiritus judicii sedenti super ju ­ 6. et un esprit de justice pour celui
dicium , et fortitudo i evertentibus de qui est assis sur le tribunal du jugement
bello ad portam. et la force de ceux qui retourneront du
combat à la porte de la ville.
7. Verum hi quoque præ vino nescie­ 7. Mais ceux - ci également sont si
runt, et præ ebrietate erraverunt ; sacer­ pleins de v in , qu’ils ne savent ce qu’ils
dos et propheta nescierunt præ ebrietate ; fo n t; tellement ivres, qu’ils chancellent^
absorpti sunt a vino, erraverunt in ebrie­ le prêtre et le prophète sont tellement
tate; nescierunt videntem, ignoraverunt ivres, qu’ils ne savent ce qu’ils fo n t ; ils
judicium. sont absorbés par le v in , ils chancellent
dans l’ivresse; ils n’ont pas reconnu le
voyant, ils ont ignoré la justice.
8. Omnes enim mensæ repletæ sunt 8. Toutes les tables sont pleines de
vomitu sordiumque, ita ut non esset ul­ vomissements et d’ordure, il n'y reste
tra locus. plus de place.
9. Quem docebit scientiam ? et quem 9. A qui en seign era-t-il la science?
intelligere faciet auditum ? Ablactatos a à qui d on n era-t-il l’intelligence de sa
lacte, avulsos ab uberibus. parole? A des enfants qu’on ne fa it que
sevrer, qu’on vient d’arracher à la ma­
melle.
10. Quia manda, remanda ; manda, re­ 10. Instruis, instruis encore; instruis,
manda; expecta, reexpecta; expecta , instruis encore; attends, attends en­
reexpecta; modicum ib i, modicum ibi. core; attends, attends encore; un peu
ici, un peu là.
11. In loquela enim labii, et lingua 1 1 . Mais le Seigneur parlera d’une
altera loquetur ad populum i6tum. autre manière à ce peuple, il ne lui
tiendra plus le même langage.

5 - 6 . U n reste du ro yau m e d ’Ê p h raïm sera g in a l, où d es phrases trè s co u rtes, term in ées p ar


cepen d an t sauvé. P assa ge m e ssian iq u e , com m e des assonances s o u rd e s, im ite n t la dém arch e et
to us ce u x où 11 e s t p arié de ces restes ép argnés la ch u te de gen s iv re s . L es p rêtres eu x - m êm es
au m ilieu de la ru in e g én éra le ; c’est d ’e u x , en e t les p rop h ètes (les m au v ais prop h ètes, é v id e m ­
efïut, que d e v a it n aitre le C h ris t. — D o m in u s ... m en t) se p ré se n te n t en é ta t d ’ivresse p ou r re m ­
c o r o n a ... U n beau e t noble diadèm e. C o n tra ste p lir le u rs fo n ctio n s. V oici la tr a d u ctio n litté r a le
a v e c la co uro n n e si p ro m p te m en t flé trie de Sa- de l ’h ébreu : M ais e u x a u ssi lis ch a n ce lle n t dans
m arie. — R e s id u o p o p u li... D ’ap rès le co n te x te , le v in e t v a c ille n t d an s la boisson fo rte ; p rê tre
ce reste sera p ris d ans le ro y a u m e s ch ism a tiq u e e t p ro p h è te ch a n ce lle n t d an s la boisson f o r t e , lis
des d ix trib u s , aussi bien q u e d an s ce lu i de J u d a . so n t absorbés p ar le v in , ils v a c ille n t dans la
— S p ir it u s ju d i c i i. « L e t r a it le p lus fra p p a n t de boisson f o r te , ils ch a n ce lle n t en p ro p h é tis a n t,
la p ério d e m essian ique. » C f. x i , 3 - 5 ; P s . l x x i 1 ils so n t h o rs d ’e u x -m ê m e s en (re n d a n t) la Jus­
e t ss., etc. — S ed en ti su p er j u d i c i u m . L o c u tio n tice. — O m n es... m èn sæ ... D é ta ils qu i en d isen t
ab régée : sur le trôn e de la ju stice . L e s Juges bien lo n g su r l’ lgn o m in ie des ch e fs de J u d a . —
rep ré sen ten t ici d ’nne m anière gé n éra le les ch efs Q uem docebit... (v e rs. 9). Isale c ite les réflexio n s
du peuple. — F o r titu d o re v e r te n tib u s ... P lu s Ironiques qu e ces Ivrogn es fa is a ie n t à son s u je t.
cla ire m e n t dans l’ h ébreu : ( U n e s p rit d e ) v a il­ I l ne p ren d donc pas g a r d e , d is a ie n t - ils , qu ’ il
la n ce p o u r ce u x q u i rep oussen t l’en n em i ju s q u ’à s’adresse à des hom m es de h a u t ra n g , p a rfa ite ­
la p o r te ; c . - à - d . q u i le re fo u len t Jusque s u r son m en t in s tru its , c t non à de p e tits e n fa n ts à la m a­
propre te r rito ire . m elle ou à peine sevrés (.ablactatos..., a v u lso s...) ?
2° L es p rinces im pies de J u d a sero n t p areil­ — Q u ia m a n d a ... (v e rs. 10). Ils p ou ssaien t l ’a u ­
lem en t c h â tié s , m ais les s e rv ite u rs fid èles d u dace ju sq u ’à p aro d ier g ro ssiè re m e n t ses o racles,
S eig n e u r échapp ero n t au d ésastre. X X V I I I , 7-22. p our les re n d re rid icu le s. D ’ap rès i’h é b re u :
7 - 1 3 . D escription d ra m a tiq u e de l’ign o b le co n ­ O rd re s u r o rd re, o rd re s u r o rd re ; rè g le s u r rè g le ,
d u ite des p rinces et de leur p u n itio n . — E i q u o ­ règle s u r r è g le ; u n peu ic i, u n peu là. C .- à - d ..
q ue. L e pronom e st très a ccen tu é : m êm e les il n e cesse de nous d o n n er des o rd re s , de s’ in ­
p rin ces du ro ya u m e lég itim e, p u isqu ’ ils so n t g r a ­ g érer u n p eu p a r t o u t .— I n lo q u ela e n i m ...
vem en t coupables. — P r æ v in o ... Scèn e d ’o r g ie , I ( v e r s . 1 1 ) . Isaïe rétorq u e le u rs o b serv atio n s sa-
peinte su r ie v if, so é ^ o ie m c n l dans le te x te o ri­ I c r 'lè g e s . H ébr. : P a r des lè v re s qu i b é g a ye n t e t

t
Is. X X V I I I , 12-16. 379

12. T1 lui avait dit : C ’est ici mon re­ 12. Cqi dixit ; TTrec est requies mea,
pos, soulagez ma lassitude; voici le lieu reficite lassum ; et hoc est meum refrige­
de mon rafraîchissement; et ils n’ont rium ; et noluerunt audire.
pas voulu l’entcudre.
13. C ’est pourquoi le Seigneur leur 13. E t erit eis verbum Domini : Manda,
dira : Instruis, instruis encore ; instruis, remanda; manda, rcmanda ; expocta,
instruis encore; attends, attends encore; reexpecta; expccta, reexpecta; modi­
attends, attends encore; un peu ic i, un cum ib i, modicum ibi; ut vadant, et ca­
peu là ; afin qu’ils aillent, qu’ils tombent dant retrorsum, et conterantur, et illa ­
à la renverse et qu’ils soient brisés, queentur, et capiantur.
qu’ils tombent dans le piège et qu’ils
soient pris.
14. C’est pourquoi écoutez la parole 14. Propter hoc audite verbum Domini,
du Seigneur, hommes moqueurs, qui do­ viri illusores, qui dominamini super
minez sur mon peuple à Jérusalem. populum meum qui est in Jérusalem.
15. Car vous avez dit : Nous avons 15. Dixistis enim : Percussimus fcedus
contracté une alliance avec la mort et cum morte, et cum inferno fecim us pa­
nous avons fait un pacte avec l’enfer. ctum. Flagellum inundans cum transie­
Lorsque le fléau débordant passera, il ne rit, non veniet super nos, quia posuimus
viendra pas sur nous, car nous avons mis mendacium spem nostram, et mendacio
notre confiance dans le mensonge, et le protecti sumus.
mensonge nous a protégés.
16. C’est pourquoi ainsi parle le Sei­ 16. Idcirco hæc dicit Dominus Deus :
gneur Dieu : Je mettrai dans les fonde­ Ecce ego mittam in fundamentis Sion
ments de Sion une pierre, une pierre lapidem, lapidem probatum, angularem ,
éprouvée, angulaire, précieuse, qui sera pretiosum, in fundamento fundatum ;
un ferme fondement. Que celui qui croit qui crediderit, non festinet.
ne se hâte pas.

dans une la n g u e étran g ère 11 (le S e ig n eu r) p ar­ de v o ir ( v e r s 9 - 1 0 ) q u ’ils se m oq u aien t m ôiue


lera. C ela sign ifle que J é h o v a h en v e rra co n tre de ce q u ’il y a v a it de plus sacré. — Q u i d o m i­
le royaum e de J u d a les co n q u éran ts assyriens, n a m in i... Iis fo rm a ie n t les classes d irige an te s du
q u i lu i d o n n eron t sans p itié o rd re s u r o rd re. L es peuple de J u d a . — D ix is t is e n im ... Isaïe sign ale
écrivain s sa c ré s, com m e les a u te u rs p ro fa n e s , un e de leurs gran d es Illu sion s, p ou r la re n v e rse r
tr a ite n t de bégaiem en t les la n gu es é tra n g è re s , au ssitô t. Ils s ’im ag in a ie n t q u e l’a llia n ce q u ’iis
parce q u ’elies p ro d u isen t cet effet 'à q uiconq ue p ro je ta ie n t de co n c lu re a v e c l'E g y p te les g a ra n ­
ne les com pren d pas. C f. Ps.' e x u i , 1 ; I Cor. tir a it de to us les m au x d o n t l ’A s s y rie les m en a­
x iv , i l . — C u i d i x i t (v ers. 12). D ieu .a v a it ce­ ç a it. V a in espoir q u i sera e n tiè re m e n t déçu . —
p endant fa it de très gra cieu se s p rom esses à J u d a . F ced u s cu m m orte... « S o rte d ’expression p ro v e r­
— H æc... re q u ie s..., r e fr ig e r iu m . L ’h ébreu n ’a b ia le , p o u r d é sig n e r une p a rfa ite sé cu rité co n tre
pas les pronom s m ea e t m eu m : V o ici le repos...; to u te espèce de m alheu rs. » C f. Jo s. V, 23 ; Os.
voici le ra fraîch isse m en t. J u d a a u r a it pu aisé­ n , 18. — C u m in fe r n o . H é b r.: a v e c le séjo u r des
m ent o b ten ir le v r a i repos p ou r lu i-m é m o e t le m orts. — F la g e llu m in u n d a n s ... Il e st probable
p rocu rer a u x affligés ( reficite...), p ar la fid élité q u ’ ici encore les ch e fs Impies du peuple sin g e n t
au x d iv in s co m m an d em ents. — E t e rit eis v er­ iro n iq u em en t le la n g a g e d ’ Isaïe. C f. v ers. 2 ; v m ,
bum ... (v ers. 13) : ce tte fo is , p ar l ’ in term éd ia ire 7 - 8 . E n to u t c a s , Ils d é sig n e n t ain si le to r r e n t
des A s s y r ie n s , p uisqu’on re fu s a it d ’é c o u te r le d é v a s ta te u r d e l’in vasio n assyrien n e. — P o s u i­
prophète du Seigneur. — M a n d a , r e m a n d a ... m u s m en d a ciu m ... L e u rs e sp é ra n ce s, q u ’ils o n t
A bsolu m en t les m êm es paroles q u ’a u vers. 10 ; ap p u yées s u r le n é an t, sero n t ce rta in e m e n t désap­
Isaïe rend à ses enn em is sarcasm e p our sarcasm e. poin tées. Ce n ’ est pas sans u n v é rita b le saisisse­
— ü t v a d a n t, et c a d a n t... T e l sera le ré s u lta t m en t q u ’on les en ten d e u x -m ê m e s p réd ire leu r
final d e to u t cela pour les b lasp h ém ateu rs. Ils co m p le t in succès. L e p rop h ète com plète le u r p en ­
d u ren t le co m p ren d re, lo rsq u e Senn ach érib, peu s é e . — Id circ o hæ c d i c i t . .. ( v e r s . 1 6 ) . A leurs
de tem ps ap rè s, e n v a h it J u d a , s’em para de la p aroles b lasp h ém ato ires, l3aïe oppose le la n gage
p lu p a rt des v ille s du ro yau m e e t em m ena plus de D ieu lu i-m ê m e . — Ecce... i n fu n d a m e n tis ...
de d e u x ce n t m ille h a b ita n ts en c a p tiv ité . Cf. E n O rien t com m e dans nos contrées, u n e p ierre
IV R eg. x v n i , 1 3 ; V lg o u r o u x , B ib le et d écou­ én orm e s e rt de fo n d em en t a u x g ra n d s éd ifices.
v ertes, t. I V , p. 205 et ss. de la 5« éd it. C f. III R e g . v , 17 ; Job, x x x v m , 6. On la nom ­
14 -2 2 . Ja cta n ce de ces ch efs si coup ables. — m a it « a n g u laire » p arce q u ’elle é ta it h a b itu e l­
P ropter hoc a u d ite . L ’h om m e de D ieu le u r adresse lem en t placée à l’an gle fo rm é p ar d e u x m urs.
m ain ten an t la p arole d ’ une m an ière d irecte. — — I n fu n d a m e n to fu n d a tu m . H ébr.: solidem en t
V ir i illu so r es. Iiéb r. : lé?im , m oqueurs. On v ien t posé. C e tte p ierre n ’est ni Slon, ni le tem p le, ni
380 Is. X X V IT T , 17-23.
17. E t ponam in pondere judicium, et 17. J ’établirai un poids de justice et
justitiam in mensura ; et subvertet grando une mesure d’équité, et la grêle détruira
spem mendacii, et protectionem aquæ l’espérance mensongère, et les eaux em­
inundabunt. porteront la proteciion.
18. E t delebitur foedus vestrum cum 18. E t votre alliance avec la mort
morte, et pactum vestrum cum inferno sera rompue, et votre pacte avec l’çnfer
nonstabit ; flagellum inundans cum trans­ ne tiendra pas; lorsque le fléau débor­
ierit, eritis ei in conculcationem. dant passera, vous serez foulés aux
pieds par lui.
19. Quandocumque pertransierit, tollet 19. Toutes les fois qu’il passera, il
vos; quoniam mane diluculo pertransibit vous emportera, car il passera dès le
in die et in nocte ; et tantummodo sola m atin, jour et nuit; et l'affliction seule
vexatio intellectum dabit auditui. vous donnera l ’intelligence de ce que
vous entendrez.
20. Coangustatum est enim stratum, 20. Car le lit est si étroit, que, si deux
ita ut alter decidat; et pallium breve personnes s'y mettent, l ’une tombera; et
utrumque operire non potest. la couverture, trop courte, ne pourra
pas les couvrir l’un et l ’autre.
21. Sicut enim in monte Divisionum 21. Le Seigneur va se lever comme
stabit Dominus; sicut in valle quæ est sur la montagne des Divisions; il va s’ir­
in Gabaon irascetur, ut faciat opus suum, riter comme dans la vallée de Gabaon;
alienum opus eju s; ut operetur opus et il fera son œuvre, son œuvre étrange ;
suum, peregrinum est opus ejus ab eo. il fera son œ uvre, son œuvre étonnante.
22. E t nunc nolite illudere, ne forte 22. E t maintenant, ne vous moquez
constringantur vincula vestra; consum­ plus, de peur que vos chaînes ne se res­
mationem enim et abbreviationem audivi serrent ; car le Seigneur, le Dieu des ar­
a Domino, Deo exercituum, super univer­ mées, m’a fa it entendre qu’il va opérer
sam terram. une destruction entière et un retran­
chement sur toute la terre.
23. Auribus percipite, et audite voccm 23. Prêtez l’oreille et écoutez ma vo ix;

É z é c h ia s, com m e on l’a p a rfo is a ffirm é ; c ’e s t le p ou r q u ’on s’ en en velopp e. « P ro v e rb e p op u laire


M essie en p ersonne, a in si q u ’ il resso rt des ch ap. p ou r m a rq u e r u n é ta t de g ê n e p énible » e t « l ’im ­
v u - i x , e t com m e le d isen t ex p ressé m en t s a in t puissan ce d es m oyen s » s u r lesqu els les J u ifs
P a u l, R om . r x , 33, e t sa in t P ie r re d an s sa p re ­ a v a ie n t co m p té. — S ic u t e n im ... (v e rs. 21). Isaïe
m ière ép itre, i, 4 - 7 . C f. L u c . x x , 1 7 - 1 8 . T e l e st d é crit, a u m oyen d’an cien s fa its de l’h lsto lre Is­
aussi l’ en seign em en t form el de la tr a d itio n ca th o ­ ra é lite , la m an ière ad m irable d o n t D ieu opérera
liq u e. — N o n fe s tin e t. C e lu i q u i p ren d ra ce tte lu i-m ê m e la d é liv ra n c e , lo rsqu e to u t secou rs
p ierre p ou r ap p u i n’ a u ra p as besoin de s ’e n fu ir h u m ain fe ra d é fa u t. — I n m on te d iv is io n u m .
en fa c e de l ’en n e m i, o u , com m e tr a d u is e n t les Ce d e rn ie r m ot e st u n nom p rop re dans l’h é ­
L X X , le ch aid éen e t le sy ria q u e , 11 ne sera pas breu : S u r le m on t P 'râ ÿ im . En ce lie u de la
co n fo n d u . C et o r a c le , à la m an ière d ’u n ce rta in v a llé e de R a p h a ïm , le S e ig n e u r a v a it a u tre fo is
n om bre d’a u t r e s , est d o n c to u t à la fols conso­ acco rd é à D a v id une gra n d e v ic to ire s u r les P h i­
la n t e t m en açan t : co n so la n t p o u r les bons, m e­ lis tin s . C f. II R eg. v , 20; I P a r. x iv , 9 ; A tla s
n açan t p our les Im ples. — I n pon dere ju d ic iu m . gèogr., p l. x v i. — I n v alle... G abaon. Il s’a g it de
(v ers. 17). H éb r. : J e fe ra i de la Justice uno rè g le la v ic to ire p lu s célèbre encore de J o su é. C f. Jos.
e t de la d ro itu re un n iv e a u . D ieu c h â tie r a ses x , 10, e t la n ote. J é h o v a h d é liv re ra de m êm e son
enn em is en to u te Justice, p a r co n séqu en t en to u te peuple m en acé p a r S e n n a ch é rlb ; ce sera là son
rig u e u r. — S ub vertet g ra n d o ... V e rs . 17b-19, to u s œ u v re p erson n elle ( op u s s u u t n ) ; œ u v re m e r­
les a u tre s so u tien s s u r lesquels o n c o m p ta it se­ v eille u se e t Inouïe ( te l e st le sens des a d je c tifs
ro n t b a lay é s p a r la tem p ête. — E t d e le b itu r ... a lie n u m e t p ere g rin u m ). — E t n u n c... (v e rs . 22).
H eb r. : sera o b lité ré ; com m e l’é c ritu re q u e l’on G ra v e av e rtisse m e n t a u x m oqueurs (cf. vers. 14 ) :
efface co m p lètem e n t. Is a ïe ré p è te de n o u v ea u les si le u r co n d u ite ressem ble à ce lle des ennem is de
p aro les d es « m oq ueurs » p ou r les re to u rn e r co n tre la n atio n sain te, Ils p ériro n t, e u x au ssi, In failli­
e u x . C f. v e rs . 16. — JUTane d i lu c u l o ... i n d i e . . . blem en t. — I llu d e r e : se rire encore des o racle s
( v e r s . 1 9 ) . A llu s io n a n x d ifféren tes Invasion s d iv in s. — C o n s u m m a tio n e m e n im ... E ch o de x,
assyrien n es. — T a n tu m m o d o ... v ex a tio ... H ébr. : 2 2 -23. H ébr. : la d e stru c tio n e st décidée.
L ’ép o u v an te seule fe ra la leçon. C e t en seign e­ 3° J é h o va h ne p u n it J u d a q u e p o u r l’in s tru ire
m en t te rrib le des fa its é ta it seul cap able de c o n ­ et le ren d re m eilleu r. X X V I I I , 23-29.
v a in c re u n e ra ce si Incrédule. — C o a n g u sta tu m 2 3 -2 9 . C e tte pensée co n so la n te , q u i est, re la ­
est... ( vers. 20 ). H ébr. : L e lit sera tro p c o u rt tiv e m e n t au ro y au m e de J u d a , ce q u ’é ta ie n t les
p ou r q u ’on s’ y éten d e, e t la c o u v e rtu re trop étro ite vers. 6 -6 p ou r o elu l d ’ É p h raïm , est exp rim ée en
«
h. XXVI 11, 24-28. 381

s o y e z a t t e n t i f s , et é c o u t e z m a parole. lutiuiu; attendite, et audite eloquium


meum.
24. Celui qui laboure pour semer la­ 24. Numquid tota die urubit arans ut
b ou rera -t-il toujours? O u v re -t-il et sera t ? proscindet et sarriet humum suam ?
s a rc le -t-il toujours la terre?
25. N’est-ce pas après en avoir aplani 25. Nonne cum adæquaverit faeiem
la surface qu’il sème du gith et du cu­ ejus, seret gith, et cyminum sparget? et
min, et qu’il y met du blé par rangées, ponet triticum per ordinem, et hordeum,
de l’orge, du m illet et de la vesce sur et milium, et viciam in finibus suis?.
les bords ?
26. Son Dion lui a donné du sens, et 26. E t erudiet illum in judicio ; Deus
lui a appris ce qu’il doit faire. suus docebit illum.
27. L e gith ne se foule pas avec les 27. Non enim in serris triturabitur
pointes de fer, et on ne fait point passer gith, nec rota plaustri super cyminum
la roue au char sur le cum in; mais le circuibit ; sed iu virga excutietur gith, et
gith se bat avec la verge, et le cumin cyminum in baculo.
avec le bâton.
28. On bat le blé dont on f a i t le pain ; 28. Panis autem comminuetur; verum
mais celui qui le triture ne le triture pas non in perpetuum triturans triturabit

term es im a g é s, sous la fo rm e d ’u n e g ra cieu se place m arqu ée, — Y tc ia m . H ébr. : qussém et ;


parabole. — A u r ib u s ... L e v ers. 23 est un appel la v csce com m un e (A tla s d 'h is t. n a t., p l. x x x i ,
à l ’a tte n tio n e t s e rt d’exordo. L a qu a d ru p le rép é­ flg. 6 ). Selon d’ a u t r e s , m ais peu p ro b a b le m e n t,
tition relève l'im p ortan ce très g ra n d e du su jet l ’espèce de blé q u ’on nom m e ép eau tre ( A tla s
qui v a Être tr a ité . — N u m q u id tota d ie..A L ’a ­ d ’h is t . n a t., p l. v , flg. 3). — I n fln ib u s s u is . S u r
g ric u lte u r n ’e st pas sans cesse occu p é à la b o u rer les bord s du cb am p de blé on se m ait une p lan te
ou à b êch er son ch am p, c a r d ’a u tres o pératio n s plus gro ssière, q u i lu i s e rv a it com m e de h aie pro-

V' ' T - ; >


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C h e v a u x t r i t u r a n t . ( O r i e n t m o d e rn e .)

très Im portantes réclam en t ses soins. — C u m te c trice . A in s i donc, l’a g ric u lte u r m an ifeste une
a d æ q u a verit (av e c la h erse ou le ro u leau ; A tla s v é rita b le sagesse dan s la d é lic a te o pératio n des
a rch io l., pl. x x x n i, flg. 9, 10 )... V e rs. 25 : ap rès sem ailles, e t ce sage d iscern em en t lu i v ie n t di­
le labour, les sem ailles, qui o n t lieu de m an ières recte m e n t de D ieu : et e ru d iet iliu m ... (v e rs. 26 :
variées, selon la n atu re des g r a in s .— G ith . H éb r.: au lieu d e i n ju d ic io , il fa u d r a it « ad Judicium »).
q ts a h ; la N ig e lla s a tiv a , de la fa m ille des renon- — N o n en im ... L e b a tta g e de la ré co lte réclam e
cu lacées, co n n ue dans le com m eroe sons le nom un d iscern e m e n t an a lo gu e (v e rs. 2 7-2 8 ). L a n i­
de G rain e n oire ou de T o u te - é p ic e {A tl. d ’ h ist. g e lle e t le cu m in é ta n t des p lan tes d ’u n e ce rtain e
n a t., p l. x l i , flg. 3). — C y m in u m . H é b r.: ka m - d é lic a te sse , on ne les ba t n i a v e c le traîn ea u à
m ô n ; le Cum in nm cy m in u m des b o ta n iste s, à tr itu r e r { A tla s a rc h é o l., p l. x x x i v , flg. 1 3 , 1 4 ;
grosses grain es arom atiq u es ( A tla s d 'h is t. n a t., p l. x x x v , fig. 1 2 ) , n i a v e c le c b a r à tr itu r e r
pl. x x v , fig. 5). — T r itic u m p e r o r d in e m : par (ib id ., p i. x x x i v , flg. 1 1 , 1 2 ; p l. x x x v , flg. 1 1 ) ,
rangées, de so rte q u ’ il n’y a it ni trop ni tro p peu m ais sim p lem en t a v e c u n bâton {virg a e x cu tie ­
de semeuce. — Hordeum et m ilium . L ’hébreu tu r). — Panis a u te m ... O.-à-d. le blé qu i sert
d it, sans m entionner ie m illet : L ’orge à une à fab riqu er le pain. On le tr itu r e , lu i, mais non
332 1 b. X X V I I I , 29 — X X I X , 5.
i lim o, neque vexabit euin rota plaustri, toujours, il ne le presse pas toujours sons
uee ungulis suis comminuet eum. la roue du char, et il ne le bat pas tou­
jours sous les sabots de ses chevaux.
29. E t hoc a Domino, Deo exercituum, 29. Cela aussi vient du Seigneur, du
exivit, ut mirabile faceret consilium, et Dieu des armées, qui a voulu faire ad­
magnificaret justitiam. mirer ses conseils, et signaler la gran­
deur de sa sagesse.

CHAPITRE XXIX

1. V æ A riel, Ariel civitas, quam ex­ 1. Malheur à A riel, à la ville d’A riel,
pugnavit D avid! Additus est annus ad prise d ’assaut par D avid! L ’année s’ajou­
annum ; solemnitates evolutæ sunt. tera à l ’année, les fêtes accompliront
leur cycle.
2. E t circumvallabo A riel, et erit tri­ 2. Puis j ’environnerai Ariel de tran­
stis et m œ rens, et erit mihi quasi Ariel. chées, et elle sera triste et désolée, et
elle sera pour moi comme Ariel.
3. E t circumdabo quasi sphæram in 3. J ’établirai autour de toi comme un
circuitu tuo, et jaciam contra te aggerem, cercle, j ’élèverai des retranchements
et munimenta ponam in obsidionem coutre toi, et je ferai des fortifications
tuam. pour t’assiéger.
4. H um iliaberis, de terra loqueris, et 4. Tu seras humiliée, tu parleras comme
de humo audietur eloquium tuum ; et de dessous la terre, et on entendra tes
erit quasi pythonis de terra vox tua, et paroles venir comme du sol ; et ta voix
de humo eloquium tuum mussitabit. sortira de terre comme celle d’une pytho-
nisse, et c’est de la poussière que tu
murmureras tes discours.
5. Et erit 6icut pulvis tenuis multi­ 5. L a multitude de tes oppresseurs sera
tudo ventilantium te ; et sicut favilla comme une fine poussière, et la multi-

I n p e r p e tu u m ; ce tte o p éra tio n a un e fin .— N ec nom e s t ap p liq u é à l ’a u te l du tem ple. — Q n a m


u n g u lis ... c o m m in u e t... D ’ap rès l’h ébreu : ( I l y e x p u g n a v it... C f. II R e g . v , 6 -8 . M ais l’ bébreu
p ou sse) ses c h e v a u x , m ais 11 ne l ’écrase pas. Le s ig n ifie : où D avid ca m p a , c .- à - d . où 11 é ta b lit
plu s so u v en t on t r it u r a it le b lé sous les pieds sa résid en ce. C f. I I R e g . v , 9. — A d d itu s e s t ...
des b œ u fs ( A tl. archéol., pl. x x x v , fig. 6 ); m ais evo lu tæ ... L ’h éb reu em ploie l’ Im p é ra tif : A jo u te z
on e m p lo y a it aussi les c h e v a u x à cela. — E t hoc an n ée à a n n é e , qu e les fê te s acco m p lissen t le u r
(p ro n o m s o u lig n é ) a D o m in o ... M êm e pensée cy cle . M an ière de p ré d ire q u ’ap rès u n e an n ée
q u ’a u vers. 2 6 .— Ut m ir a b ile ... H éb r.: Il (D ieu ) rév o lu e Jé ru sa le m sera assiégée p a r u n e arm ée
e st ad m ira b le en con seil e t g ra n d en sagesse. — p u issa n te (et circ u m d a b o ..., v ers. 2). — T r is tis et
L ’ap p licatio n de la p arabo le a u x voies d ivin es m œ rens. Paro no m ase dans l’h ébreu : (a 'u n iy y a h
en v e rs J u d a e st fo r t sim ple. D ieu est un péda­ t f'a n iy y u h . — E r it m i h i . . . A r ie l. C on solan te
g o g u e p a rfa it : il ne c h â tie pas to u jo u rs, e t, quand prom esse. M êm e au sein de sa p rofon d e d étresse,
II le fa it, c ’e st a v e c m esure e t sagesse, p ou r p u r i­ Jéru sa le m d em eu rera to u jo u rs A rie l p ou r le
fier e t non p o u r b riser. cœ u r de D ie u , q u i ne p e rm e ttra pas q u ’elle
périsse.
f, I I . — Seconde m a lé d ic t io n , o u la p u n it io n
3 -4 . J é ru s a le m ré d u ite à un p éril e x trê m e .
et la d élivra n ce d’A r ie l. X X I X , 1-24 .
C ’est le d évelo p p em en t du v e rs. 2». — E t c ir ­
1° L a v ille d ’A r ie l a s s ié g é e , p uis d éliv ré e. cum d a bo ... D an s le ré c it de sa cam p agn e co n tre
X X I X , 1 -8 . J u d a , S en n ach érib d it qu ’ il e n ferm a É zéch iel dans
C h a p . X X I X . — 1 - 2 . T h è m e de l ’o racle. — sa ca p ita le «■com m e un oiseau d an s u n e cage ». —
A r i e l est nn nom s y m b o liq u e , e t 11 n’ est pas H u m ilia b e r is ... (vers. 4). Jéru sa lem g ît à te rre ,
d o u te u x q u ’ il d ésign e J éru sa lem . Sa sign ificatio n sans fo rce ( c f . n i , 2 6 ), e t ne p e u t p ousser qu e
n ’e st pas a b solu m en t ce rta in e : les h é b ra ïsan ts de faib les m u rm u re s, com m e fa is a ie n t les m orts
h é s ite n t en tre « le lio n ( ' a r i ) de D ieu ( ' E l ) », d ’ap rès la cro y a n ce p op u laire. C f. x x v i , 18. —
et î l e fo y er (c.-à-d . l’a u t e l, de la ra cin e 'â r a h , Q u a si p y th o n is... V o y e z la n ote de v in , 19.
b r û le r ) de D ieu ». C e tte seconde é tym o lo g ie est 6 -8 . L a d élivra n ce. D évelo pp em en t du v ers. 2*’.
b eau co u p p lus p robable. Comp. x x x i , 9, où Isaïe — E t erit... C o n tra ste très fra p p an t. A u m om ent
ann on ce que le S e ig n eu r a son fo y e r e t sa fo u r­ où Jéru sa lem sera s u r le p oin t de succom ber,
naise à Jéru salem , et Ez. x u n , 15-16, où ce m êm e ses ad v ersaires se ro n t e u x -m ê m e s to u t à coup
Is. X X I X . 6 11. 383

Indo d e ceux q u i te t i e n d r o n t bo u s leur pertiiiiisieiiB n m îtitiido eornrn qui c on tra


p u i s s a n c e s e r a c u m m e l a h a l l e qui v o l e . te p r æ f a l u e r u n t .
6. Et cela arrivera tout :ï coup, en un G. Eritque repente confestim. A Do­
moment. C ’est du Soigneur des armées mino exercituum visitabitur in tonitruo,
que viendra le châtim ent, au milieu des et commotione terræ, et voce magna tur­
tonnerres, des tremblements de terre, de binis et tempestatis, et flammæ ignis de­
la grande voix de l'ouragan et de la tem­ vorantis.
pête, et parmi les flammes d’un feu dé­
vorant.
7. E t la multitude des peuples qui au- 7. E t erit sicut somnium visionis no­
rout pris les armes contre A riel, et tous cturnae multitudo omnium gentium quæ
ceux qui l’auront combattue, qui l’auront dimicaverunt contra A r ie l, et omnes qui
assiégée, et qui s’en seront rendus les m ilitaverunt, et obsederunt, et præva­
maîtres, sera comme le songe d’une luerunt adversus eam.
vision de nuit.
8. Et comme celui qui a faim rêve 8. E t sicut somniat esuriens, et come­
qu’il m ange, puis, lorsqu’il est éveillé, dit, cnm autem fuerit expergefactus, va­
a l’estomac vid e, et comme celui qui a cua est anima ejus ; et sieut somniat
soif rêve qu’il boit, puis, lorsqu’il est sitiens, et bibit, et postquam fuerit ex­
éveillé, se sent encore fatigué et altéré, pergefactus, lassus adhuc sitit, et an i­
et a l ’estomac vide : ainsi sera la mul­ ma ejus vaeua est : sic erit multitudo
titude de toutes les nations qui auront omnium gentium quæ dimicaverunt con­
combattu contre la montagne de Sion. tra montem Sion.
9. Soyez dans I’étonnement et dans la 9. Obstupescite et admiramini ; flu­
surprise ; soyez dans l’agitation et le ctuate et vacillate; inebriam ini, et non
tremblement; soyez ivres, mais pas de a vino; movemini, et non ab ebrietate.
vin ; soyez chancelants, mais non par
suite de l’ivresse.
10. Car le Seigneur a répandu sur 10. Quoniam miscuit vobis Dominus
vous un esprit d’assoupissement, il fer­ spiritum soporis, claudet oculos vestros;
mera vos yeux ; il couvrira d’un voile vos prophetas et principes vestros, qui v i­
prophètes et vos princes qui voient des dent visiones, operiet.
visions.
11. E t toutes les visions vous seront 11. E t erit vobis visio omnium sicut
comme les paroles d’un livre fermé avec verba libri sig n a ti, quem cum dederint
des sceaux, qu’on donnera à un homme scienti litteras, d icen t: L ege istum; et

e t m erveilleu sem en t an éa n tis. — S ic u t pnilvis... 2° A v e u g le m e n t e t p e rv e rs ité des J u ifs . X X I X ,


e t... f a v illa . Com paraisons ex p ressiv e s. A u lieu 9- 10.
de la seconde, l ’h ébreu p orte : Com m e la g lu iu e 9 - 1 2 . C’est le u r in c ré d u lité q u i cau se le u r
qui s’en vo le. — E r itq u e repente... É to n n a n te r a ­ cé cité s p iritu e lle . — O bstupescite... L e prop h ète
p id ité de la ru in e . C ’e st a in si q u e p é r it en ré a ­ in terp e lle ses a u d ite u rs ou ses le c te u r s , s u r la
lité l ’arm ée de S e n n a eh érib ; cf. x x x v r r , 3fi. — p hysionom ie desqu els II v o y a it un éto n n em en t in ­
A D o m in o ... Le p rop h ète Indique en un beau lan ­ créd u le p ro d u it p ar l ’o racle r e la tif à A rie l. Il le u r
g a g e fig u ré l’a u te u r p rin cip al e t le m ode p ro d i­ an n on ce q u e , s ’ils s’e n d u rcissen t v o lo n taire m e n t
g ie u x du ch â tim en t des A ssyrien s. — I n to n i­ dan s leu r in c ré d u lité , D ieu les fra p p e ra à jam ais
truo, et com m otion e... : l ’acco m p a gn em en t a c co u ­ d ’une so rte d ’h éb éte m en t m oral. — F lu c tu a te et
tu m é des th éo p h a n ies; cf. v , 2 5 ; x i n , 9 ; M ich . v a cilla te. H ébr. : A v e u g le z-v o u s e t soyez a v e u gle s.
1 , 3, etc. — E t . . . s ic u t s o m n iu m ... A d m ira b le Ils re fu sa ie n t d’acce p te r a v e c fol la d iv in e p ro ­
description de la d iv in e v eng ean ce, sous la fig u re m esse d ’un e p roch ain e d é liv ra n ce ; Jéh o va h ren ­
d ’un double songe. L e vers. 7 ra co n te le p rem ier d ra le u r cé cité in c u ra b le .— I n e b r ia m in i, m ove­
de ces songes. I lé b r.: E t com m e (il en e st d ’)u n m in i... D ans l ’hébreu , l'apo stro p he fa it place Ici
s o n g e , (d’ j u n e vision n o c tu rn e , ain si en sera- à un sim ple ré c it : Ils so n t iv r e s , m ais je n’est
t - i l de la m u ltitu d e ... L es enn em is de J é ru s a ­ p as de v in ; ils ch a n ce lle n t, m ais non p ar l’effet
lem seron t réd u its à néant, com m e l’est un rêve des liq u eu rs fo rte s (sélcar) .— Q u on ia m m is c u it...
lo rsq u ’on s’ év eille. — E l s ic u t s o m n ia t ...(v ers. 8). (v e rs . 10). N o u s apprenons ici en qu oi co n sistera
C ’est le second songe, exposé d’une m an ière en­ le u r é ta t d ’ivresse sp iritu e lle . — C ia w le t..., ope­
core plus d ra m a tiq u e que le p rem ier. L es ennem is riet. Ces verbes d e v ra ie n t être égalem en t m is au
d ’ A rie l sero n t désappointés, com m e l’est un hom m e p rétérit. P e ilte nuance dans le te x te p r im itif :
affam é et altéré, q u i s’év e ille au m ilieu d’un songe Il a fe rm é vos y e u x , les p ro p h è te s; il a v oilé
où M se v o y a it entouré de m ets su ccu len ts. vos tê te s , les v o y a n ts. L es ch efs s p iritu e ls du
m îs. X X I X , 1 2 - 1 7 .

respondebit : Non possum, siguutub est qui sait lire, en lui disant : Lis ce livre;
enim. et il répondra : Je ne le puis , parce qu’il
est scellé.
12. E t dabitur liber nescienti litteras, 12. E t on donnera le livre à un homme
diceturque ei : Lege ; et respondebit : qui ne sait pas lire, et on lui dira : L is,
Nescio litteras. et il répondra : Je ne sais pas lire.
13. E t dixit Dominus : Eo quod ap­ 13. E t le Seigneur a dit : Parce que
propinquat populus iste ore suo, et la ­ ce peuple s’approche de bouche et ine
biis suis glorificat me, cor autem ejus glorifie des lèvres, tandis que son cœur
longe est a me, et timuerunt me mandato est éloigné de moi, et que le culte qu’il
hominum et doctriuis, me rend vient de préceptes et d’ensei­
gnements humains,
14. ideo ecce ego addam ut admiratio­ 14. je ferai encore une merveille pour
nem faciam populo huic miraculo grandi ce peuple, un prodige étrange, surpre­
et stupendo; peribit enim sapientia a nant ; car la sagesse de ses sages périra,
sapientibus ejus, et intellectus pruden­ et la prudence de ses hommes intelli­
tium ejus abscondetur. gents disparaîtra.
15. V æ qui profundi estis corde, ut a 15. Malheur à vous qui vous faites
Domino abscondatis consilium; quorum profonds de cœur, pour cacher au Sei­
sunt in tenebris opera, et dicunt : Quis gneur vos desseins ; qui accomplissez vos
videt nos? et quis novit nos? œuvres dans les ténèbres, et qui dites :
Qui nous voit, et qui nous connaît?
16. Perversa est hæc vestra cogitatio; 16. Cette pensée est perverse; comme
quasi si lutum contra figulum cogitet, et si l ’argile s’élevait contre le potier, et si
dicat opus factori suo : Non fecisti me ; le vase disait à celui qui l ’a formé : Ce
et figmentum dicat fictori suo : Non in- n’est pas toi qui m’as fa it; et comme si
telligis. l ’ouvrage disait à l’ouvrier : Tu n’as pas
d’intelligence.
17. Nonne adhuc in modico et in brevi 17. Ne ve rra -t-o n pas, dans très peu
convertetur Libanus in charm el, etehar- de temps, le Liban devenir un carm el,
mel in saltum reputabitur? et le carmel se changer en forêt?

p euple so n t appelés m éta p h o riq u em en t ses y e u x , 1 5 - 1 6 . D esseins secrets q u i o ffe n sa ie n t D le a


sa lê te . E u x a u s s i, Ils sero n t plongés d an s les p ar le u r p e rve rsité . — Væ q u i p r o fu n d i.. H éb r.:
ténèbrea. — E t e r it vobis... (v ers. 1 1 - 1 2 ) . U ne M alh eu r à c e u x qu i ca ch e n t le u r d e sse in , p ou r
com paraison p ou r m ie u x d é crire ce tte cé cité u n i­ le d éro ber à Jé h o va h . L ’a r is to c ra tie de J u d a
v erselle. — V isio o m n iu m . C .- à - d ., ton tes les ré­ n o u rrissa it alors des p rojets d ’allia n ce a v e c l’ É ­
v élatio n s com m uniquées a u x J u ifs p a r Isaïe et p ar g y p te , e sp é ran t aiu sl p o u v o ir m ie u x ré siste r à
les p rop h ètes ses co n tem p orain s. — L ib r i sig n a ti. l ’ A ssyrie . E lle d is s im u la it so ign eu sem en t c e tte
L o r s q u ’un liv r e e st scellé, on a beau s a v o ir p a r­ p o litiq u e m a lsa in e ; m ais Is a ïe , éclairé de D ieu ,
fa ite m e n t lir e , on n ’e s t pas p lus av a n cé que l’il­ en co n n aissa it tous les d é ta ils , e t 11 ne cessera
le t tr é p ou r co n n aître son co n ten u . A in si d o n c , p as d ’en d é v o ile r é n e rg iq u e m e n t le ca ra ctè re
to u tes les classes de la so ciété ju iv e sero n t a v e u ­ a n tith é o cra tiq n c : perversa e st... — Q u a si s i lu ­
glées. t u m ... D’ap rès l'h é b re u : L e p o tie r d o it -11 ê tre
1 3 - 1 4 . L e u r c u lte h yp o c rite a ttir e r a au ssi s u r co n sid éré com m e de l ’a r g ile , de so rte q u e l’o u ­
e u x le ju g e m e n t d iv in . — E o q u o d a p p r o p in ­ v r a g e dise à ce lu i q u i l ’a f a it...? C e tte co m pa­
q u a t... L e S eig n eu r a v a it to u jo u rs p ro te sté co u tre raison est fré q u e n te dans la B ib le ; c f . x l v , 9 ;
c e tte fau sse d é v o tio n , q u i n’é ta it q u ’u n o u tra g e l x i v , 8 ; J e r. x v i i i , 6 ; E ccll. x x x i i i , 13, e tc . Ic i l’a r ­
de plus. C f. i, 1 0 - 1 5 ; P s . x u x , 1 e t ss. ; l x x v i i , g ile figu re les p rin ces de J u d a , e t D ieu lu i-m êm e
3 6 -3 7 , e tc . I l y a un p rofond dédain dans l ’ap ­ est le p otier. L ’ a r g ile v o u d ra it se p asser de lu i e t
p ella tio n p o p u lu s iste (c f. v i, 9 e t ss.), e t u n v if ose se croire, p ratiq u e m e n t du m oins, su p é rie u re
rep ro ch e dans l ’an tith è se ore... et la b lis ..., cor à lu i.
a u t e m ... — T i m u e r u n t ... m a n d a to h o m in u m . 3° L e s re ste s de la m alson de J a co b seron
L e u r re lig io n s’a p p u y a it s u r d es p récep tes h u ­ id éalem en t tran sfo rm és. X X I X , 17-2 4 .
m a in s , p ar e x e m p le , s u r les réfo rm es du sa in t 1 7 - 2 1 . R égén ératio n fu tu r e de la n atio n sain te
ro i É zéch ias ( c f . IV R e g . x v i i i , 3 - 7 ; I I P a r. — A d h u c i n m odico. A p rès a v o ir re tiré ses fa
x x i x - x x x i ) , p lu tè t q u e s u r les o rd res e t les d é­ v e u rs a u x J u ifs coupables, J é h o va h les le u r ren ­
s irs de D ieu lu i-m ê m e . — A d m ir a tio n e m f a ­ d ra la rg e m e n t, e t ils red evien d ron t p lus floris­
cia m . J éh o va h fe ra é c la te r des prod iges inouïs, san ts q u e jam ais. B elle d escrip tion sym bo liqu e.
qui co n fo n d ro n t to u te s les Idées e t to us les plans — Convertetur... i'n ch a rm el. L a V u lg a te a con­
des fa u x sages (p e rib it e n im ...). servé, sans le tr a d u ir e , le m ot h ébreu k a r m e i,
î s . X X I X , 18-24. 385

18 En cc jour-lit les sourds enten­ 18. E t audiciit in die illa surdi verba
dront les paroles du livre, et sortant des Iibri, -6t de tenebris et caligine oeufi cæ-
ténèbres et de l’obscurité, les veux des corum videbunt.
aveugles verront.
19. Ceux qui sont doux se réjouiront 19. E t addent mites in Domino læti-
de plus en plus dans le Seigneur, et les tiam , et pauperes homines in Sancto Is­
pauvres feront du Saint d’Israël un sujet rael exultabunt;
d'allégresse ;
20. car l ’oppresseur a disparu, le mo­ 20. quoniam defecit qui præ valebat,
queur n’est plus, et on a retranché tous consummatus est illusor, et succisi sunt
ceux qui veillaient pour faire le mal, omnes qui vigilabant super iniquitatem,
21. ceux qui faisaient pécher les 21. qui peccare faciebant homines in
hommes par leurs paroles, qui tendaient verbo, et arguentem in porta supplan­
des pièges à quiconque défendait sa tabant, et declinaverunt frustra a justo.
cause à la porte, et qui s’éloignaient
sans m otif du juste.
22. C ’est pourquoi le Seigneur, qui a 22. Propter hoc, hæc dicit Dominus
racheté Abraham , dit à la maison de ad domum Jacob, qui redemit Abraham :
Jacob : Jacob ne sera plus confondu, et Non modo confundetur Jacob, nec modo
son visage ne rougira plus ; vultus ejus erubescet ;
23. mais lorsqu’il verra ses enfants, 23. sed cum viderit filios suos, opera
qui sont l’œuvre de mes mains, rendre manuum mearum, in medio sui sancti­
gloire à mon nom , ils béniront ensemble ficantes nomen meum, et sanctificabunt-
le Saint de Jacob, et ils glorifieront le Sanctum Jacob, et Deum Israel praedica­
Dieu d’Israël ; bunt ;
24. et ceux dont l ’esprit s’égarait ac­ 24. et scient errantes spiritu intelle­
querront de l ’intelligence, et les murmu- ctum , et mussitatores discent legem.
rateurs apprendront la loi.

q u i sign ifie v e rg e r. Ce q u i é ta it un e épaisse fo rê t x x u i , 6, e tc . — F r u s tr a . H é b r. : p o u r le to h u ;


( L i b a n u s ) d ev ie n d ra donc u n te rra in c u lt iv é ; p o u r le n é a n t, sans raison.
v ic e v e rsa, ch a rm el in L ib a n u s ... C’e st un e so rte 2 2 -2 4 . C on clu sion de ce discours : J a co b au ra
de p r o v e r b e , p o u r e x p rim er le ch a n g em en t to tal la jo ie de v o ir ses e n fa n ts re n tré s p a rfa ite m e n t
q u i a u ra lie u dan s ie p euple ju if afin de le ré g é ­ en grâ ce a v e c le S e ig n e u r. — P r o p te r hoc : pou r
n érer. — A u d ie n t in d ie ilia ... M a gn ifiq u e tr a n s ­ les d iv e rs m o tifs q u i o n t é té sig n a lé s à p a rtir
fo rm atio n des âm es. Com p. les v e rs. 1 1 - 1 2 .« L e s du v e rs . 17. — Q u i red em it A b r a h a m ; en le
m asses ign o ran tes co m p ren d ron t alo rs les p aroles co n d u isa n t h ors de la M éso p o ta m ie, où 11 a u r a it
du liv r e (les o racles d iv in s ), e t ce u x q u i s’é ta le n t co u ru le d a n g e r de d e v e n ir Id olâtre. C f. Jo s.
aveu glés e u x - m êm es ( vers. 9 ) re tro u v e ro n t la x x i v , 2 -3 . J é h o v a h prend ic i ce titr e dans le b u t
vu e s p iritu e lle . C’est a in si que la sen ten ce de d e m o n trer qu ’ il fe r a p o u r les descen d ants ce
v i, 10, sera réfo rm ée. » L e ch â tim e n t a u ra pro­ q u ’il a v a it fa it p ou r l’a ïe u l ; II les a rra c h e ra a u x
d u it c e t h eu reu x ré s u lta t. — A d d e n t m it e s ... p érils de l’ap o stasie e t a c h è v e ra a in si l’œ u v re
(v ers. 19). H é b r .. E t les h um bles se ré jo u iro n t com m encée depuis si lo n gtem p s. — N o n c o n fu n ­
de p lu s en p lu s dans le S eig n eu r. L e m o tif de d e tu r ... J a co b cessera de ro u g ir, p arce q u e ses
ce tte allégresse des p etits e t des faib les est a u s ­ fils cessero n t d e p éch er. — C u m v id e r it filio s ...
sitô t a jo u té : q u o n ia m d e fe cit...; les ty ra n s q u i V a r ia n te dans i ’h ébreu : L o rsq u e lu i ( J a c o b ) ,
les o p p rim aien t o n t d isparu . S u it une é n u m éra­ lo rsque ses flls v e rro n t l’œ u v re de m es m ains a u
tion éloquen te des in iq u ités de ces hom m es p er­ m ilieu d ’e u x , ils san ctifie ro n t m on n om ... D 'après
v ers (v e rs . 2 0 -2 1 ). — Q u i p ræ v a leba t. H ébr. : le te x te o r ig in a l, il f a u t donc en ten d re p a r opéra
le v io le n t. — I llu s o r . Les ra illeu rs im pies. Cf. m a n u u m m ea ru m le ch â tim e n t e t le s a lu t d ’I s ­
x x v i n , 14, 22. — Q u i v ig ila b a n t su p er... : ce u x r a ë l.— S a n c tiflc a b u n t...lls tr a ite ro n t D ieu com m e
dont to u tes les pensées é ta ie n t d irigé e s v e rs le s a in t , en v iv a n t e u x -m ê m e s sain tem en t. — P ræ -
m al. — Q u i peccare... i n verbo. P ro b a b lem e n t : d ica b u n t. H ébr. : ils re d o u te r o n t, c.- à - d. ils ré v é ­
ce u x q u i co n d am n a ien t leurs frè re s p our des rien s. re ro n t. — E t scien t erra n tes .. C’est la co n version
— A r g u e n te m ... su p p la n ta b a n t. H ébr. : ( Q u i) u n iv erselle : c e u x q u i s’é ta le n t v o lo n ta ire m e n t
te n d a ien t des p ièges à ce lu i q u i d é fe n d a it sa adonnés à l’e rre u r re c h e rch e ro n t e t co m p re n ­
cause à la p orte. On re n d a it h a b itu e lle m e n t la d ro n t la v é rité ; ce u x q u i a v a ie n t m u rm u ré
ju stice a u x portes des v ille s ; cf. A m . v , 1 0 - 1 2 , ju s q u e - là co n tre les d iv in s p récep tes ( m u s s ita ­
etc. — D eclin a v eru n t... C .- à - d . q u ’ ils v io la ie n t to re s) les étu d ie ro n t a v e c u n lo u able em presse­
fra u d u leu sem en t les d ro its des Innocents. C f. E x . m en t, p ou r m ieu x ies acco m p lir (d iscen t legem).

C om m en t, — V .
25
ta. X X X, 1-6.

C H A P I T R E XXX

1. V æ , filii desertores, dicit Dominus, 1. Malheur à vous, enfants rebelles,


ut faceretis consilium, et non ex me, et dit le Seigneur, qui formez des desseins
ordiremini te la m , et non per spiritum sans moi, et qui ourdissez des entreprises
meum, ut adderetis peccatum super pec­ qui ne viennent pas de mon esprit, pour
catum ; accumuler péché sur péché ;
2. qui ambulatis ut descendatis in 2. qui marchez pour descendre en
Æ gyptum , et os meum non interrogastis, Egypte sans me consulter, espérant
sperantes auxilium in fortitudine Pha- trouver du secours dans la force du pha­
raonis, et habentes fiduciam in umbra raon, et mettant votre confiance dans
Æ g yp ti! l’ombre de l’Egypte.
3. E t erit vobis fortitudo Pharaonis in 3. E t cette force du pharaon sera pour
confusionem, et fiducia umbræ Æ gypti vous une honte, et votre confiance dans
in ignominiam. l’ombre de l’E gypte, une ignominie.
4. Erant enim in Tani principes tu i, 4. Tes princes sont allés jusqu’à Ta-
et nuntii tui usque ad Hanes pervene­ nis, et tes ambassadeurs ont atteint
runt. Hanès.
5. Omnes confusi sunt super populo 5. Ils ont tous été confondus en voyant
qui eis prodesse non potuit ; non fu e­ un peuple qui ne pouvait leur être utile;
runt in auxilium et in aliquam utilita­ qui loin de les secourir et de leur rendre
tem , sed in confusionem et in oppro­ quelque service, est devenu leur honte
brium. et leur opprobre.
6. Onus jumentorum austri. In terra 6. Oracle sur les bêtes de somme du
tribulationis et angustiæ leæna, et leo ex midi. Ils vont dans une terre de tribula-

fa ir e la proposition d’a llia n ce . — ü t d escen d a ­


{ I I I . — T roisièm e m a lé d ictio n : con tre l’ a llia n c e
tis... L ’ex pressio n h a b itu e lle p ou r d é sig n e r un
q u e les ch efs de J u d a ten ta ien t, à l'h eu re m êm e,
v o y a g e q u i co n d u isa it de P a le s tin e en É g y p te ;
de^concture avec l’ Égypte. X X X , 1 - 3 3 .
elle é ta it basée s u r la d ifféren ce co n sid érable de
N a g u è r e , x x i x , 1 5 - 1 6 , le p rop h ète to u c h a it l ’a ltitu d e d es d e u x p ay s. C L G en. x n , 1 0 ; A t l.
en p assan t à ce s u je t d é lic a t; il y r e v ie n t, dans géogr., pl. v , x v m . — O s m eu m n o n in te r r o g a ­
ce d isco u rs e t dans le s u iv a n t, a v e c des d éta ils s tis : p a r l’ in te rm é d ia ire des p ro p h è te s, q u i
très am ples. L e seco u rs de l ’É g y p t e , d i t - I I , ne é ta ie n t com m e « la bou ch e de J é h o v a h ». C f.
s e rv ira de r i e n , e t les hom m es Im pies q u i le r e ­ E x . iv , 1 6 , e t v u , 1 : Jo s. x v , 1 9 , e tc. — S p e­
ch erch e n t co n tre la v o lo n té de D ieu sero n t ra n tes a u x iliu m ... H éb r. : p ou r se ré fu g ie r sous
sévèrem en t p unis ; néanm oins J é h o v a h n ’o u ­ la p rotectio n du p h arao n . Selon d’a u tre s : p ou r
b lie ra pas ses v ra is s e rv ite u rs , d em eu rés fidèles se ren d re fo rts de la fo rce dn pharaon. — I n
m a lg ré to u t : « aussi les m enaces adressées au u m b ra Æ g y p ti. Im a g e sem blable à ce lle de x v i . 5.
p a rti in créd u le s o n t- e lle s su iv ie s des prom esses V o y e z la n o t e .— E t e r it vobis... ( v e r s . 3). N on
les p lu s con solan tes p our les restes du p euple. » seu lem en t l’allia n ce é g y p tie n n e sera v a in e , niais
( L e H ir, h. I.) elle d e v ie n d ra p ou r les J u ifs n n s u je t de c o n fu ­
1° L ’a llia n ce p ro je té e e st h onteuse en s o i, e t sion e t de p lu s gra n d m alh eu r, c a r elle e x c ite r a
elle d em eurera co m p lètem en t stérile . X X X , 1-7. d a v a n ta g e co n tre e u x la co lère des A ss y rie n s.
C h a p . X X X . — 1 - 5 . I n u tilité de l’am bassade C f. x x x i , 1 - 3 ; x x x v i , 6 ; I V R e g . x v n , 4. —
e n v o y ée en É g y p te . — F i l i i desertores. H éb r. : E r a n t e n im ,.. (v e rs . 4). Isaïe co n tem p le en e sp rit
fils rebelles. L e dessein en q u estion é ta it r é e l­ les am bassad eu rs a r riv é s en É g y p t e , e t co m plè­
lem en t u n e ré v o lte co n tre J é h o v a h , q u i a v a it te m e n t d éçu s d an s le u r a tte n te . — I n T a n i.
d epu is lo n gtem p s In terd it to u te un ion de ce g e n re V o y e z la n o te de x i x , 1 1. — H a n e s ( h é b r e u ,
a v e c les p a ïe n s, et une ré v o lte e s t p a rtic u liè re ­ H a n ès), 1’ « H eracleop olis m agn a » des gé o g ra p h e s
m e n t odieuse lo rsque ce so n t des fils q u i s’en cla ssiq u e s, dans la m oyen n e É g y p te ( A il. géogr.,
ren d e n t coup ables. — O rd ire m in i telam . B elle p l. rv ); l’ ” A v u s iç d’ H érodote, a u jo u rd ’h u i E h n ès.
m éta p h o re. C e tte t o il e , c’est l'a llia n ce é g y p tie n n e. — O m nes c o n f u s i ... ( v e r s . 6 ). D évelo pp em en t
— P e c c a tu m su p e r pecca tum . E n e ffe t, « l ’ in ­ em p h a tiq u e de la pensée du v ers. 3.
c r é d u lité q u i d ic ta it c e lte p o litiq u e e s t la source 6 - 7 . P e t it o ra cle v ig o u r e u x , p ou r co n firm er
de to u t p éch é. » — Q u i a m b u la tis ... (v e r s . 2 ). ce lu i q u i p récèd e. — O n u s ju m e n to r u m a u ­
L e p ro jet a v a it donc reçu un com m encem ent s tr i. T it r e é n ig m a tiq u e , q u i rapp elle c e u x des
d ’e x é c u tio n , p u isqu e d éjà les p lén ip oten tia ires ch ap. x x i ( v e r s . 1 , 1 1 , 1 3 ) e t x x n ( v e r s . 1 ).
Juifs é ta le n t en ro u te p o u r l’ É g y p te afin de D ’après u n ce rta in n om bre d’ in te rp rè te s , le m ot
388 Is. X X X , 7 - 1 1 .

eis, vipera, et regulus volans; portantes tion et d ’angoisse, d’où sortent la lionne
6uper humeros jumentorum divitias suas, et le lion, la vipère et le basilic vo­
et super gibbum camelorum thesauros lant; ils portent leurs richesses sur les
suos, ad populum qui eis prodesse non épaules des bêtes de somme, et leurs tré­
poterit. sors sur le dos des chameaux, à un peuple
qui ne pourra pas leur être utile.
7. Æ gyptus enim frustra et vane au xi­ 7. Car le secours de l’E gypte n’est que
liabitur. Ideo clam avi super lioc : Su­ néant et vanité. C’est pourquoi je crie à
perbia tantum est, quiesce. ce 6ujet : Ce n’est que de l’orgueil; de­
meurez en paix.
8. Nunc ergo ingressus scribe ei super 8. Maintenant donc, va graver cela
buxum , et in libro diligenter exara illud, sur du buis en leur présence, et écris-le
et erit in die novissimo in testimonium avec soin dans «n livre, afin qu’au der­
usque in aeternum. nier jour ce soit un témoignage étem el.
9. Populus enim ad iracundiam provo­ 9. Car ce peuple provoque ma colère ;
cans est; et filii mendaces, filii nolentes ce sont des enfants menteurs, des en­
audire legem D ei; fants qui ne veulent point écouter la loi
de D ieu;
10. qui dicunt videntibus : Nolite v i­ 10. qui disent aux voyants : Ne voyez
dere ; et aspicientibus : Nolite aspicere pas ; et aux prophètes : Ne regardez point
nobis ea quæ recta sunt ; loquimini pour nous ce qui est droit; dites-nous
nobis placentia ; videte nobis errores. des choses flatteuses; voyez pour nous
des erreurs.
11. A uferte a me viam ; declinate a me 11. Eloignez de moi la voie; détour­
semitam ; cesset a facie nostra Sanctus nez de moi le sentier; que le Saint d’Is­
Israel. raël disparaisse devant nous.

b a h a m ôt s e ra it I c i, com m e au liv re de J o b , 2° C e tte In ju re fa ite à D ieu p a r son peuple


x l , 1 5 (v o y e z le co m m e n ta ire ), le nom de l ’h ip ­ e x c ite ra sa co lère. X X X , 8 -1 4 .
p o p o tam e , e t fig u re r a it iro n iq u em en t l'É g y p t c , S - 1 1 . L a n g a g e b lasp h ém ato ire p a r iequ el les
a u x p réten tion s o rg u e ille u s e s , a u x m ou vem en ts J u ifs Irrite n t Jé h o va h . — N u n c ... in g r e s s u s ...
tro p lo u rd s e t tro p len ts p our être de q u elq u e L e S e ig n e u r o rd on n e à Is a ïe d’é c rire ces choses
resso u rce à c e u x q u i co m p taie n t s u r elle. M ais en p résence du p e u p le , com m e d it l’h ébreu
ia tra d u ctio n de la V u lg a te , q u i e s t au ssi ce lle (V u lg . : scribe e i ) , s o it s u r u n e ta b le tte ( su p er
des L X X , d’ A q u lia , de S y m m a q u e , du sy ria q u e , b u x u m ) , eu g ro s ca ra ctè re s bien lisibles (com p.
nous p a ra ît p référab le. A llu s io n a n ticip é e a u x v i n , 1 , e t la n o t e ) , so it s u r u n ro u leau de p a r­
bêtes sau v ag es que le p rop h ète v a m e n tio n n er. ch em in ( i n lï b r o ) , eu té m o ig n a g e de la p a rfa ite
— I n terra tr ib u la tio n is ... D ésign atio n très n e tte v é rité de l’o racle. A u lie u de i n te s tim o n iu m
du d ésert s itu é a u sud de la P a le s tin e , e t q u ’ il ( l c'é d ) , le te x te h éb reu a c tu e l p orte lâ 'a d , à
fa lla it fra n c h ir p o u r a lle r en É g y p te. C f. D eu t. Jamais. L e s y ria q u e , A q u ila , etc ., o n t lu com m e
v i n , 1 5 , e tc . I l é ta it p euplé d’a n im a u x d an ge­ la V u lg a te . — I n d ie n o v is s im o ... G râce à ce tte
re u x ( leæ n a et l e o . ..) . S u r le re g u lu s v o la n s, p ré ca u tio n , to u te la s u ite des g é n é ra tio n s sau ra
▼oyez la n ote de x i v , 29. — P o rta n tes... d iv itia s . com bien D ie u s’est Intéressé a u s a lu t d e son
L e s n égo cia teu rs Juifs p o rta ie n t ces rich es p ré ­ p e u p le , e t com bien c e lu i- c i s’e st m on tré In g rat
sents a u p h a r a o n , p o u r le g a g n e r p lu s sûrem en t. (p r o v o c a n s , f i l i i m en d a ces...). — D ic u n t v id e n ­
— Q u i e is prodesse... Isaïe Insiste s u r ce tte Idée t ib u s ... , a sp icien tib u s . H ébreu : r ô 'im , h ôzim .
im p o rtan te. — F r u s tr a et van e... H ébr. : L e se­ V o y e z l’ I n tro d . a u x liv re s p ro p h é tiq u e s, p. 261
co u rs de l ’É g y p te est v a n ité e t n éan t. — Id eo e t s. — N o lite videre... On p ou ssait d o nc la h a r ­
c la m a v i... C .- à - d . : É co u te z ce que Je p roclam e diesse e t l’ im p iété Jusqu’à In terd ire a u x m essagers
bien h a u t re la tiv e m e n t à ce fa it. — S u p erb ia ... d iv in s de s’ a c q u itte r de le u r m ission . — L o q u i­
q u iesce. D ’après la V u lg a t e , ce v erb e se ra p ­ m in i... p la c e n tia : à la façon des fa u x p rop h ètes
p orte à J u d a , q u ’Isaïe e x h o rte g ra v e m e n t à de to u s les te m p s , q u i ne so n g en t q u ’à fla tte r
cesser sa fa u sse e t In u tile d ém arch e. L ’h ébreu les p assions e t les p ré ju g é s. — V id ete... errores.
d it a v e c u n e n u an ce : R â h a b , Ils ne sont q u ’In- H éb r. : des illu sio n s. C ’est un syn o n ym e de « p la­
doience. E â h a b e st u n nom p oétiqu e de i’É g y p te , c e n tia ». — A u fe rte... v ia m ( v e r s . 1 1 ) . D ’après
q u i s ig n ifie tu m u lte , p u is a rro g a n c e , o rg u e il. l ’h ébreu : D éto u rn e z - v ou s d u c h e m in , écartez-
C f. l i , 9 ; P s. l x x x v t , 4 ; l x x x v i i i , 1 1 , e tc . Il vou s d u sen tier. C’e s t to u jo u rs la m êm e pensée.
y a donc Icl u n sarcarm e très m o rd a n t du p ro ­ — Cesset... S a n ctu s... H ébr. : É lo ig n e z de n o tre
p hète : J ap p elle ce la d u b ru it q u i n ’a b o u tit p résence le S a in t d ’ isra ë i. C ’est le com ble du
ab solu m en t à rien ; m a lg ré sa fo rfa n te rie e t son blasphèm e. Hs ne v e u le n t p lu s du S a in t d’ Israë l,
o r g u e il, l’É g y p te n’est q u ’ indolen ce e t ne s a u r a it q u ’Isaïe le u r m e n tio n n ait sans cesse. Cf. i, 4;
vous le c o u rir efficacem ent. v i , 3 , etc.
Is. X X X , 12-18. 389
12. C ’est pourquoi voici ce que dit le 12. Propterea hæc dicit Sanctua Israël :
Saint d’Israël : Parce que vous avez re­ Pro eo quod reprobastis verbum hoc, et
jeté cette parole, et que vous avez mis sperastis in calumnia et in tumultu, et
votre confiance dans la calomnie et le innixi estis super eo;
tumulte, et que vous les avez pris pour
appuis,
13. ce crime sera pour vous comme 13. propterea erit vobis iniquitas hæc
une lézarde menaçant ruine, qui s’avance sicut interruptio cadens, et requisita in
sur un mur élevé, et qui s’écroule tout muro excelso, quoniam subito, dum non
à coup, lorsqu’on n’y pense pas. speratur, veniet contritio ejus.
14. Il sera brisé comme un vase de 14. E t comminuetur sicut conteritur
terre que l’on casse avec efforts, sans lagena figuli contritione pervalida, et non
qu’on trouve parmi ses fragm ents un invenietur de fragm entis ejus testa, in
tesson pour porter un charbon pris au qua portetur igniculus de incendio, aut
feu, ou pour puiser un peu d’eau dans hauriatur parum aquæ de fovea.
une fosse.
15. Car ainsi parle le Seigneur Dieu, 15. Quia hæc dicit Dominus Deus,
le Saint d’Israël : Si vous revenez, et si Sanctus Israel : Si revertamini et quies­
vous demeurez en paix, vous serez sau­ catis, salvi eritis; in silentio et in spe
vés; votre force sera dans le silence et erit fortitudo vestra. E t noluistis ;
dans l’espérance. E t vous n’avez pas
voulu ;
16. et vous avez dit : Non, mais nous 16. et dixistis : Nequaquam, sed ad '
nous enfuirons sur des chevaux ; c’ est equos fugiemus ; ideo fugietis. E t super
pour cela que vous fuirez. Nous monte­ veloces ascendemus; ideo velociores
rons sur des coursiers rapides; c ’est pour erunt qui persequentur vos.
cela que ceux qui vous poursuivront se­
ront plus rapides.
17. Mille hommes fuiront épouvantés 17. Mille homines a facic terroris
par un 6eul ; épouvantés par cinq enne­ unius ; et a facie terroris quinque fu ­
mis, vous fuirez, jusqu’à ce que vous res­ gietis, donec relinquamini quasi malus
tiez comme le mât d’un vaisseau au navis in vertice montis, et quasi signum
sommet d’une montagne, ou comme un super collem.
étendard sur une colline.
18. C’est pourquoi le Seigneur attend 18. Propterea expectat Dominus ut

1 2 -1 4 . C h âtim en t d ’u n e telle p e rversité. — R efu s absolu de se so u m e ttre à ces con d ition s.


Verbum hoc : la p rop h étie d irig é e co n tre l ’a l­ — A d equos fu g ie m u s . Iis p ré te n d e n t q u ’ils
lian ce égyp tie n n e ( v e rs . 1 - 7 ). — I n c a lu m n ia sau ro n t bien 6e se co u rir e u x - m ê m e s , e t q u ’ils
et tu m u ltu . H éb r. : dan s la v io len ce e t l ’artiflee. s’éla n cero n t v a illa m m e n t s u r des ch e v a u x de
L a v io le n ce , p o u r e x to rq u e r au peuple l’arg en t g u e r r e , p ou r a lle r a u - d e v a n t de l ’en n em i. C f.
d estiné au pharaon (vers. 6b ; cf. I V R eg. x v , 20) ; x x x i , 3. — Id eo fu g ie t is . Isaïe rep ren d a v e c
les artifices de la p o litiq u e h u m ain e (cf. x x i x , 15 ). iro n ie le u r p aro le p ré so m p tu e u se , et lu i donne
— S icu t in te r r u p tio caden s... Im a g e d’une éto n ­ un sens to u t d iffé re n t : O u i, vo u s fu ire z . De
n an te é n e rg ie , p ou r fa ir e re sso rtir les effets m êm e d an s la seconde m oitié du v e rs e t : S u p er
d ésastreux de ce tte rébellion co n tre D ie u . — veloces...; id eo velociores... — M ille h o m in e s a
R e q u is ita in m u ro ... H éb r. : (U n e crevasse) q u i fa c le ... C o n form ém en t à l ’an cien n e p ré d ictio n de
fa it saillie dans un m u r élev é . L a p a r tie cre­ M oïse ( L e v . x x v i , 8 , e t D e u t. x x x n , 3 0 ; J o s.
vassée e t lé zard ée de l ’édifice s’ a v a n c e , p rête à x x m , 10). — Q u a si m a lu s n a v is : h ébr., com m e
tom ber au p rem ier choc. — E t co m m in u e tu r... un p in (s e u l reste d’u n e im m ense fo r ê t) . Q u a si
(v e r s . 1 4 ) . A u tr e com paraison sig n ific a tiv e . — s ig n u m : h é b r ., com m e u n éten d a rd . D ouble
E t n o n in v e n ie tu r ... Ce d éta il d ra m a tiq u e m on tre sym b o le de l ’an éa n tissem en t presqu e co m p le t,
Jusqu’à q u el p oin t la ru in e de la n atio n d e v a it m ais au ssi de la ré su rre c tio n d ’Israël.
être con sid érable. 4° L e reste fidèle du peu ple re c e v ra de D ieu
3« On p o u rr a it o b ten ir un g é n é re u x p ard on ; des bén éd iction s m u ltip les. X X X , 18-28 .
m a is, p u isqu’on le r e fu s e , l’ œ u v re d e d e stru ctio n I c i com m ence la seconde p a rtie d u d isco u rs,
6e p ou rsu iv ra . X X X , 1 5 - 1 7 . com posée to u t en tiè re de gra cie u se s prom esses.
1 5 - 1 7 . S i r e v er ta m in i et q u ie sca tis. L es d eux 18 -2 8 . P rop terea : à cau se de l ’e x trê m e m isère
conditions du pardon : ab an d o u er ies p rojets si à la q u elle ils a u ro n t é té ré d u its. — E x p ic ta t
co u p ab les, e t se te n ir dans la p a ix , en a tte n d a n t ( p lu s fo rte m e n t dans l ’h ébreu ; « in h ia t » )... ut
Je scccura d u ciel. — D ix is t is : N e q u a q u a m . m ise re a tu r. T r a it d ’une d élicatesse eicjulso. L e
Is. X X X , 19-23.
misereatur vestri ; et ideo exaltabitur le moment où il aura pitié de vous, et il
parcens vobis, quia Deus judicii Domi­ signalera sa gloire en vous pardonnant,
nus ; beati omnes qui expectant euml car le Seigneür est un Dieu d’équité ;
heureux tous ceux qui l’attendent !
19. Populus enim Sion habitabit in 19. Car le peuple de Sion habitera
Jérusalem; plorans nequaquam plora­ dans Jérusalem ; tu cesseras de pleurer ;
bis ; miserans miserebitur tui ; ad vo­ il aura certainement pitié de toi ; lors que
cem clamoris tui, statim 'ut audierit, re­ tu crieras, dès qu’il aura entendu ta voix,
spondebit tibi. il te répondra.
20. E t dabit vobis Dominus panem 20. Le Seigneur vous donnera le pain
arctum , et aquam brevem ; et non faciet de l ’angoisse et l’eau de l’affliction ; il
avolare a te ultra doctorem tuum , et n’éloignera plus de toi ton docteur, mais
erunt oculi tui videntes praeceptorem tes yeux verront celui qui t’enseigne.
tuum.
21. E t aures tuæ audient verbum post 21. Tes oreilles entendront sa parole
tergum monentis : H æ c est via ; am bu­ lorsqu’il criera derrière toi : C ’est ici la
late in ea, et non declinetis neque ad voie, m archez-y sans vous détourner ni
dexteram, neque ad sinistram. à droite ni à gauche.
22. E t contaminabis laminas sculpti­ 22. Tu regarderas comme profanes les
lium argenti tu i, et vestimentum con­ lames d’argent de tes idoles et les vê­
flatilis auri tui ; et disperges ea sicut tements de tes statues d’or; et tu les re­
immunditiam menstruatae. Egredere, jetteras comme un linge souillé. Hors
dices ei. d’ici, leur diras-tu.
23. E t dabitur pluvia semini tuo, ubi­ 23. L a pluie sera donnée à tes grains
cumque seminaveris in terra; et panis i partout où tu auras semé ; et le fruit que
frugum terræ erit uberrimus et pinguis ; la terre produira sera abondant et excel­
pascetur in possessione tua in die illo lent; en ce jour-là les agneaux paîtront
agnus spatiose ; I au large dans tes champs,

c œ u r p atern el de D ie u , q u i ne p u n it q u 'à re g re t, tion8 eru n t o c u li t u i v id en tes e t a u rc s tu æ a u ­


a tte n d im p a tiem m en t l’h eu re & la q u e lle il p o u rra d ie n t s o n t tr è s accen tu ées. — P o s t tergu m m o ­
m a n ife ster sa m isérico rd e. — E x a lt a b it u r p a r- n e n tis. L o c u tio n p itto re sq u e . L e s s e rv ite u rs de
cens. H éb r. : 11 se lè v e ra p o u r p ard o n n er. — J é h o v a h a u ro n t alors co n sta m m en t au p rès d’e u x
D en s j u d ic ii... H éb ra ïsm e, p ou r d ire que le S e i­ q u e lq u ’u n q u i le u r in d iq u e ra la v o le d ro ite e t
g n e u r e st p a rfa ite m e n t ju ste. — Q u i e xp ecta n t les élo ign era du m al : H æ c est v ia .„ Saisissan te
eu m : c e u x d o nt la p ieu se a tte n te co rresp o n d à an tith è se a v e c les m a u v a is Jours d’a u tr e fo is , où
la sien ne. — P o p u lu s ... S i o n . .. i n J é r u s a le m . le p eu p le r e fu s a it d ’é c o u te r les prop h ètes e t les
H ébr. : u n p euple h a b itera à S io n , à J éru sa lem . p re s sa it m êm e de lu i m o n tre r la ro u te du m al
C’est un e prom esse de p e rp étu elle d urée p o u r le ( v e r s . 1 0 - 1 1 ) . — C o n ta m in a b is ... ( v e r s . 2 2 ).
p euple de D ieu. — P lo r a n s n e q u a q u a m ... U n E n tiè re m e n t reven u s à le u r D ie u , les J u ifs re ­
tem p s v ien d ra où ses m alh eu rs p ren d ro n t fin. n o n cero n t à to u te s le u rs p ratiq u e s p a ïe n n e s , e t
L e s d éta ils q u i s u iv e n t, m isera n s..., a d vocem ... tr a ite r o n t leu rs id oles com m e des o b jets Im ­
so n t v ra im e n t e x q u is de ten d resse. — E t d a b it..., m ondes. S o u v e n t c e lle s - c i é ta le n t de bols ou de
(v e r s . 20 ). J u d a a u ra en co re bien des m a u x à m étal gro ssie r ; m ais ou a v a it soin de les re v ê tir
so u ffrir, a v a n t d’a r r iv e r & ces h e u re u x Jours d’o r o u d’a r g e n t (la m in a s ..., v estim en tu m ...). —
m essian iq u es, m ais « le Jugem en t sera tem p éré E g red e re , d ices... T r a it d ra m a tiq u e . — E t d a b i­
p ar la m iséricorde® . — P a n e m a r c tu m , a q u a m tu r p lu v ia ... ( v e r s . 2 3 ). L e s fa v e u rs tem p o re lle s
brevem . D an s l’h ébreu : le p a in de l ’an go isse s e ro n t associées a u x b é n é d ictio n s s p iritu e lle s , et
e t l’eau de la détresse. Sym bole de souffran ces u n e g ra n d e fe r tilité ré g n e ra dans le p a y s , en
nom breuses. C f. I I I R e g . x x n , 27 ; I I P a r . co n fo rm ité a v e c les an cien n es p ré d ictio n s. C f.
x v m , 26. — N o n fa c ie t a v o la r e ... P l u t ô t , d ’a­ L e v . x x v i , 3 e t ss. ; D e u t. x x v i i , 8 e t ss. —
p rès l’ h éb reu : « N on a v o la b it a te... » L es m ots P a n is ... u b e r r im u s ...: p a r opposition au p ain
doctorem e t præ cep torem so n t c o lle c tifs e t d é­ de l’ an g o isse ( v e r s . 20 ). — P a sce tu r ... a g n u s...
sig n e n t les p ro p h è te s , q u i , d an s les bea u x Jours T r a its d é lic ie u x (v e rs. 23b-24), an a lo gu es à ce u x
p rom is à J u d a , ne sero n t p lu s o u tr a g é s , persé- du ch a p . x i , v e rs . 6 -8 ( v o y e z le c o m m e n ta ire ).
sécu tés ( c f . v e rs . 1 0 ; v i n , 1 6 - 2 0 ; x x v i n , 7 ; L e s é criva in s sacrés aim e n t à u n ir les d estin ées de
x x i x , 1 0 ) e t o b lig é s de se ca ch er, m ais q u i p u ­ la n a tu re , au lm ée ou In an im é e , à ce lles de l ’h u m a­
b lie ro n t h a u te m e n t e t o u v e rte m e n t les d iv in s n ité . L es h u m bles a u x ilia ir e s de l ’hom m e a u r o n t
o racles. É v id e m m e n t le C h r is t, q u i est le d oc­ aussi le u r p a rt de l'abo n d an ce u n iv e rse lle « quan d
te u r p ar e x c e lle n c e , ne s a u r a it Être e x c lu , an ra lu i l ’ère m essian iqu e ». — C o m m ix tu m m i­
puisque c’est en lu i s u rto u t q u e ce tte p aro le a g m a . H é b r .: u n e ( n o u r r it u r e ) m élan gée de sel.
reçu son acco m plissem en t in t é g r a i L e s proposl- C h acu n s a it qu e les an im a u x sont très fria n d s
Is. X X X , 24-29. SOI
24. et tes taureaux et tes ânons, qui 24:„ e t tauri tui, et pulli asinorum,
labourent la terre, mangeront un mélange qui operantur terram, commixtum mi­
de grains tel qu’il aura été vanné dans gma comedent sicut in area ventilatum
l’aire. eut.
25. Sur toute haute montagne et sur 25. E t erunt super omnem monlem
toute colline élevée il y aura des ruis­ excelsum, et super omnem collem eleva--
seaux d’eaux courantes, au jour du grand tum , rivi currentium aquarum, in die
carnage, lorsque les tours seront tombées. interfectionis multorum, cum ceciderint
turres.
26. L a lumière de la lune sera comme 26. E t erit lux lunæ sicut lux solis,
la lumière du soleil, et la lumière du et lux solis erit septempliciter sicut lux
soleil sera sept fois plus grande, comme septem dierum, in die qua alligaverit
la lumière de sept jours, lorsque le Sei­ Dominus vulnus populi sui, et percussu­
gneur aura bandé la blessure de son ram plagæ ejus sanaverit.
peuple, et qu’il aura guéri la plaie de
ses coups.
27. Voici que le nom du Seigneur 27. Ecce nomen Domini venit de lon­
vient de loin ; sa fureur est ardente et ginquo; ardens furor ejus, et gravis ad
lourde à supporter ; ses lèvres sont pleines portandum ; labia ejus repleta sunt in­
d’indignation, et sa langue est comme dignatione, et lingua ejus quasi ignis
un feu dévorant. devorans.
28. Son souffle est comme un torrent 28. Spiritus ejus velut torrens inun­
débordé qui atteint jusqu’au cou, pour dans usque ad medium colli, ad per­
perdre et anéantir les nations, et briser dendas gentes in nihilum, et frenun
le frein de l’erreur qui était dans les erroris quod erat in maxillis populorum
mâchoires des peuples.
29. Vous chanterez des cantiques, 29. Canticum erit vobis sicut nox san-
comme la nuit de la fête solennelle, et ctificatæ solemnitatis ; et læ titia cordis
votre cœur sera dans la joie, comme sicut qui pergit cura tibia, ut intret in
celui qui marche au son de la flûte, pour montem Domini ad Fortem Israel.
aller à la montagne du Seigneur, du Fort
d’Israël.

de sel. — S ic u t i n a rea v e n tila tu m . H ébreu : C’e st la d é fa ite de Sen n a ch érib q u i e s t en core


qu ’on a u ra v a n n ée a v e c la p elle e t le v a n (A U . p rop h étisée dan s ce passage ; m ais com m e a il­
arch., pl. x x x i v , fig. 8 , 9 ; p l. x x x v , flg. 7, 8 ). leurs M oab ( x x v , 1 0 - 1 2 ) e t E dom ( x x x n r ,
Les grain s sero n t serv is a u x a n im a u x d om es­ 1 e t s s .), l ’A s s y rie e s t en c e t e n d ro it le re p ré ­
tiques te ls q u ’ils so rtiro n t de I’a l r e , sans q u ’on sen ta n t du m onde p a ïe n , m û r p o u r la p u n itio n .
y ajou te des élém en ts de m oind re q u a lité . — 27-2 8 . J é h o v a h f a i t m ajestu eu sem en t son ap ­
Super om n em m on tem ... (v ers. 25). L e s ru issea u x p aritio n en v u e de ce c h â tim e n t. — N o m e n
fécondants ne co u lero n t pas seu lem en t dans les D o m in i v en it.,. Ce nom d iv in n ’e st a u tre q u e Dieu
p lain es, m ais ju sq u ’a u som m et des m on tagn es lu i - m êm e. — D e lo n g in q u o . I l v ie n t de sa lo in ­
arides. C f. x u , 18. C ette Irrig a tio n ab on d an te ta in e d em eu re du c ie l, com m e u n o u ra g a n q u i
des terres les p lu s in c u lte s e s t ég a le m e n t sign alée a r r iv e d e l’e x tré m ité de l’h o rizo n . D ans la v ig o u ­
p ar E z é c h le l, x l v i i , 1 e t ss., e t J o ë l, m , 1 8 , reuse d escrip tion q u i s u it , l’ im age de la tem p ête
com m e un sig n e de l’ère m essian iqu e. — I n se m êle à ce lle de la co lère d ’u n h om m e v io ­
die in te rfec tio n is : la ru in e de to u s les en ­ lem m en t I rrité . — A d p erd en d a s... i n n ih ilu m .
nemis de D ieu au jo u r du ju g e m e n t gén érai ; H éb r. : P o u r cr ib le r les n ation s a v e c le crib le de
car la d escription n’a cessé de m o n te r depuis l’an éa n tissem en t. — E t fr e n u m e rro ris... D ’ap rès
ie v e rs. 18 , tra v e rs a n t la rud e époque de l’e x il, l’h ébreu ; E t u n fre in q u i é g a re (p lacé) e n tre les
l’âge d’o r du M essie, et a r r iv a n t Ici & la fin m âch oires des peuples. L e souffle de la fu re u r
des tem ps. — C ecid erin t tu rres. Ces to u rs sont d iv in e sera com m e u n m ors irré s is tib le p ar
l’em blèm e d’ une o rgu e ille u se Im p ié té, q u i se le q u e l J é h o v a h co n d u ira m a lg ré e u x le s A s s y ­
cro it à l’a b ri des ch â tim en ts célestes. C f. n , 12. rien s à la ru in e.
— L u x lu n æ sicu t... s o lis (vers. 26). M agn ifique 29-30. Com bien sera g ra n d e la jo ie de la n a­
tableau de la g lo rifica tio n de la n a tu re a u x d er­ tion sain te lo rsqu ’elle co n tem p lera la ru in e de
n iers jo u rs du m onde. — L u x s o li s ... sep tem ­ ses a d v ersaire s. — N o x sa n ctiflca tæ ... : la n u it
p licite r : le ch iffre de la p e r fe c t io n .— I n die de la p rem ière P â q u e. C f. E x . x i i , 6 , 8 , 42. Les
q n a a llig a v e r it... C ette figu re m arque la cessa­ H éb reu x a v a ie n t alors jo yeu sem en t fê té le u r d é ­
tion de to u s les m a u x . C f. i , s. livra n ce du jo u g é g y p tie n ; la m êm e allégresse
5» V en gean ce terrib le que le S eig n eu r tire ra régnera, dans J u d a ap rès q u e le jo u g assyrien
d’ Assur. X X X , 2 7 -3 3 . a u ra é té brisé. — Q u i perg it in tib ia . Cororua
392 Is. X X X , 30 — X X X I , 1.
30. E t auditam faciet Dominus glo­ 30. E t le Seigneur fera entendre sa
riam vocis suæ, et terrorem brachii sui voix m ajestueuse; il montrera son bras
ostendet in comminatione furoris, et terrible, dans les menaces de sa fureur
flamma ignis devorantis; allidet in tur­ et dans la flamme d ’un feu dévorant;
bine, et in lapide grandinis. il brisera tout dans la tempête et par de3
pierres de grêle.
31. A voce enim Domini pavebit Assur 31. A la voix du Seigneur, Assur frappé
virga percussus. de la verge tremblera.
32. E t erit transitus virgæ fundatus, 32. L e passage de cette verge devien­
quam requiescere faciet Dominus super dra permanent ; le Seigneur la fera re­
eum in tympanis et citharis, et in bellis poser sur lui àu son des tambourins et
praecipuis expugnabit eos. des harpes, et il vaincra ses ennemis
dans de grands combats.
33. Praeparata est enim ab heri To- 33. Car depuis longtemps Topheth a
pheth, a rege praeparata, profunda, et di­ été préparée, préparée par le roi, pro­
latata. Nutrimenta ejus, ignis et ligna fonde et vaste. Sa nourriture, c’est le
multa ; flatus Domini sicut torrens sul­ feu et le bois en abondance, et le souffle
phuris succendens eam. du Seigneur est comme un torrent de
soufre qui l’embrase.

CHAPITRE XXXI

1. V æ qui descendunt in Æ gyptum ad 1. Malheur à ceux qui descendent en


auxilium , in equis sperantes, et haben­ - E gypte pour chercher du secours, qui
tes fiduciam super quadrigis, quia multæ espèrent dans les chevaux, qui mettent
sunt, et super equitibus, quia prævalidi leur confiance dans les chars, parce qu’ils
nimis, et non sunt confisi super San­ sont nombreux, et dans les cavaliers,
ctum Israel, et Dominum non requisie­ parce qu’ils sont très forts, et qui ne
runt 1 s’appuient pas sur le Saint d’Israël et
ne recherchent pas le Seigneur.

c e u x q u i m a rc h e n t a u son de la flû te d an s les p ro ­ te m e n t p o u r b rû le r les ca d a v re s des A ss y rie n s.


cessions re lig ie u se s (wt in tr e t i n m on tem ...: la co l­ — P r æ p a r a t a ... ab h erl. C .- à - d . d ’a v a n c e , d e­
lin e d u te m p le ). C f. I I R e g . v i , 5 ; P s . x l i , 6 ; p u is lo n gtem p s ( d an s les p lan s du S e ig n e u r ). —
c x x i , 1 e t ss., e tc . — F o r te m I sr a e l. H éb r. : le A rege p r æ p a ra ta . H ébr. : I l e st p rép a ré p ou r
ro ch er d ’ Isra ël. C f. x v n , 1 0 , e tc . — G lo ria m le ro i ( d ’A s s y r ie ) . — P r o fu n d a et d ila ta ta . D é­
vocis su æ ( v e r s . 30). H é b ra ïs m e , p ou r : sa v o ix ta ils g ra v e s e t solen n els. — N u tr im e n ta eju s.
g lo r ie u s e ; o .- à - d . le to n n e rre. C f. P s . x x v m , 3 H éb r. : Son b û ch er. — L e t r a it fin al e st p a rtic u ­
et ss. — T errorem b r a ch ii... : 6on b ras terrib le. liè re m e n t ad m ira b le : fla tu s D o m in i sic u t...
A la le ttr e d an s l ’h éb reu : la d escen te de son
. § I V . — Q u a trièm e m a lé d ic tio n , d irig é e a u ss i
b r a s ; c . - à - d ., son bras q u i s’ab alsse ra p o u r
con tre les p rojets d 'a llia n c e a vec l’ Ê g yp te.
fra p p e r v iolem m en t.
X X X I , 1 — X X X I I , 20.
3 1 - 3 3 . L e s A ssyrien s s o n t écrasés sous les
coups de la v en g e a n ce d iv in e . « D escrip tion C’e st le m êm e fo n d s de pensées q u e d an s le
gra n d io se. » — P a v e b it A s s u r . L e v o ic i enfin d isco u rs p ré cé d e n t. Isaïe m u ltip lie les a v e r tis ­
ap rès to us ces p rélim in aires ( v e r s . 2 7 - 3 0 ) . — sem ents e t les m enaces à l ’ad resse des cb e fs si
T r a n s itu s v irg æ J u n d a tu s . H ébr. : E t ch a q u e co u p ab les, q u i la n ça ie n t la n atio n dans u n e fau sse
fois q u e p assera ( s u r l u i ) la v e rg e q u i lu i e st v o le ; m ais 11 m u ltip lie aussi les gra cie u se s p ro ­
d estin ée. — I n ty m p a n is et ch o r is. A ch a cu n m esses d ’u n a v e n ir trè s h e u re u x .
de ces co u p s, les J u ifs fero n t re te n tir le u rs ta m ­ 1° L ’É g y p te n e sa u v e ra pas J u d a , m ais les
bourin s e t le u rs h a r p e s .— I n b ellis p r æ c ip u is ... d e u x co n trées « sero n t envelopp ées dans un
D ’ap rès l ’h ébren : E n des com bats o ù il b ra n ­ m êm e d ésastre ». X X X I , 1 - 3 .
d ira ( l e b r a s ) p ou r f r a p p e r .— T o p h eth. L o c a ­ C h a p . X X X I . — 1 - 3 . F u n e ste s co nséquences
lité s itu ée d an s la v allée d 'H in n o n , au sud de de l ’allia n ce a v e c les É g y p tie n s. — V æ q u i d e ­
Jéru sa lem ( A t l . gèogr., pl. x i v ) . E lle a v a it é té sce n d u n t. V o y e z la n o te de x x x , 2. — I n e q u is
rendue tr is te m e n t célèbre p a r les sacrifices h u ­ sperantes. C f. x x x , 16. L ’É g y p te é ta it alors
m ains q u ’on y a v a it o fferts à l’in fâ m e M oloch renom m ée p ou r la m u ltitu d e e t la fo rce de ses
( c f . I V R eg . x x n i , 10 ; J e r. v u , 31 ; x i x , 6 , 1 1 c h e v a u x de g u e rre ( q u ia m u ltæ ... p r æ v a lid i...).
et ss.). Ce lie u d 'h o rreu r co n v e n a it d o nc p a rfa i­ E lie é ta it seule en m esu re d ’opposer a u x A ssy-
Is. X X X I , 2-8. 393

2. Mais Iui, qui est sage, a fa it venir 2. Ipse autem sapiens adduxit ma­
le malheur, et il n’a pas retiré ses pa­ lum , et verba sua non abstulit; et con­
roles; il s’élèvera contre la maison des surget contra domum pessimorum, et
méchants, et contre le secours de ceux contra auxilium sperantium iniquitatem.
qui commettent l’iniquité.
3. L ’E gypte est un homme, et non un 3. Æ gyptus homo, et non Deus; et
dieu ; ses chevaux sont chair, et non es­ equi eorum caro, et non spiritus ; et Do­
prit; le Seigneur étendra sa m ain, et minus inclinabit manum suam, et cor­
celui qui donnait du secours sera ren­ ruet auxiliator, et cadet cui præstatur
versé, et celui à qui le secours était auxilium , siraulque omnes consumentur.
donné tombera, et tous ensemble ils pé­
riront.
4. Car voici ce que m’a dit le Sei­ 4. Quia hæc dicit Dominus ad me :
gneur : Comme lorsqu’un lion ou un Quomodo si rugiat leo et catulus leonis
lionceau rugit sur sa proie, si une troupe super prædam suam, et cum occurrerit
de bergers se présente devant lu i, leur ei multitudo pastorum, a voce eorum non
voix ne l’efEraye pas, et leur multitude form idabit, et a multitudine eorum non
ne l’épouvante pas; ainsi le Seigneur pavebit; sic descendet Dominus exerci­
des armées descendra pour combattre tuum, ut prælietur super montem Sion et
sur la montagne de Sion et sur sa col­ super collem ejus.
line.
5. Comme les oiseaux qui volent sur 5. Sicut aves volantes, sic proteget Do­
leur couvée, ainsi le Seigneur des armées minus exercituum Jérusalem, protegens
protégera Jérusalem ; il protégera et dé­ et liberans, transiens et salvans.
livrera, il passera et sauvera.
6. Revenez, autant que vous vous étiez 6. Convertim ini, sicut in profundum
profondément éloignés, fils d’Israël. recesseratis, filii Israel.
7. En ce jo u r -là chacun rejettera ses 7. In die enim illa abjiciet vir idola
idoles d’argent et. ses idoles d ’or, que argenti sui, et idola auri sui, quæ fece­
vous vous étiez faites de vos mains cri­ runt vobis manus vestræ in peccatum.
minelles.
8. E t Assur tombera sous un glaive qui 8. E t cadet Assur in gladio non viri,
n’est pas celui d’un homme, et un glaive et gladius non hominis vorabit eum et

riens un e ca v a lerie ca p a b le de lu t te r co n tre la D e m êm e q u e le lio n n e se laisse pas r a v ir sa


leur. L e ro yau m e de J u d a en é ta it presque en ­ p ro ie , de m êm e le S e ig n e u r ne p e rm e ttra pas
tièrem en t d é p o u rv u à ce tte ép oque. C f. x x x v i , 8. q u ’on lu ! en lèv e son peu ple b ie n -a im é . — Ut
— E t n on ... s u p e r S a n ctu m . J é h o v a h é ta it p o u r­ p r æ lie t u r : co n tre les A ss y rie n s de Sen n ach érlb .
ta n t le p rem ier a p p u i a u q u el les J n ifs a u ra ie n t — S u p e r m o n tem S io n . J é h o v a h d éfen d ra en p e r­
dû penser. — Ip s e a u te m sa p ien s ( v e r s . 2 ). sonne sa ca p ita le e t son p alais. — S ic u t a ves
Ce titr e n ’e s t pas d én ué d ’iro n ie en c e t en d ro it. vola n tes... A u tr e co m p a ra iso n , non m oins e x p re s­
D ieu est sage, lu i a u s s i, e t a u m oins a u ta n t que siv e q u e la p récéd en te. Si D ieu e s t p o u r ses
les p olitiques de J u d a .— V erba su a : les récen tes en nem is u n lio n te r r ib le , 11 est pou r ses am is
m enaces qu ’ il a v a it f a i t la n ce r p ar son p rop h ète ce que les o iseau x so n t p o u r le u rs n id s , e t il
co n tre l ’a llia n ce a v e c l ’É g yp te . C f. x x i x , 1 4 ; les p ro tè g e efficacem en t. Cf. D eu t. x x x i i , 1 1 . —
x x x , 13-14. — D om u m p e ssim o ru m . Isaïe nom m e T r a n s ie n s ( h é b r . : p a s o a ll). A llu sio n à la d é li­
ainsi les m au v ais co n seillers de la n a tio n , q u i vran ce q u i e u t lie u d u ra n t la n u it de la p rem ière
ag issaien t co n tre ses in té rê ts les p lu s sacrés. — P â q u e (.pésah ) , e t au « passage » de l ’a n g e e x te r ­
A u x iliu m s p e r a n t i u m ...: le seco urs q u e l’on m in a te u r qu i fra p p a les É g y p tie n s. C f. E x . x n , 23.
atte n d a it des É g y p tie n s.— Æ g y p tu s hom o..., caro 6 -9 . Con version de J u d a e t ru in e d’ A ss u r. —
(v ers. 3). E xp ression s d’une gra n d e én ergie p ou r C o n v er tim in i... C o u d ltion de la p ro te ctio n d iv in e
m on trer l’in a n ité de l'a llia n ce p rojetée. — Do- e t de la d é liv ra n ce . — S icu t i n p r o fu n d u m ...
m in u s in c lin a b it... F a c ilité a v e c la q u elle le Sei­ H ébr.; A u ta n t que vo u s a v ie z ren d u v o tre révolta
g n e u r ren v e rse ra to u t ensem ble l ’É g y p te e t J u d a ; p rofon d e. Ils a v a ie n t o re u s é , p o u r ain si d ir e ,
nn faib le geste lu i su ffira p our cela. un e v a llé e de séparatio n e n tre e u x e t le S eig n eu r.
• 2® A lu i seul J é h o v a h d é liv r e r a son peuple. — I n die... i lia : au jo u r de ce tte heu reu se co n ­
X X X I, 4 -9 . v ersion . — A b jiciet... id o la ... R éponse de J u d a
4 - 5 . Com m en t D ieu p ro té gera les J u ifs . — à l ’appel q u i v ie n t de lu i ê tre adressé. C f. x x x .
Q uom odo s i r u g i a t ... T rè s belle co m p a ra iso n , 22. V ir e st u n h é b ra ïs m e , é q u iv a la n t à « u n u s­
ad m irablem en t d évelopp ée. C f. x x x v m , 1 3 ; q u isq u e ». — C a d e t...in g la d io n o m i r i (v e rs. 8).
J e r. x x v , 38; Os. v , 1 4 , et x , 1 0 ; A in . i , 2 , etc. L ito te , q u i d ésign e le g la iv e v e n g e u r de Dieu
394 Is. X X X I , 9 — X X X I I , 5.
fugiet non a facie gladii, et juvenes ejus qui n’est pas celui d’un homme le dévo­
vectigales erunt. rera ; il fuira, mais non devant le glaive,
et ses jeunes hommes seront tributaires.
9. E t fortitudo ejus a terrore transibit , 9. Sa force disparaîtra devant sa
et pavebunt fugientes principes ejus : frayeur, et ses princes fuiront pleins
dixit Dominus, cujus ignis est in Sion, d’effroi : ainsi dit le Seigneur qui a son
et caminus ejus in Jérusalem. feu dans Sion, et sa fournaise dans Jéru­
salem.

CHAPITRE XXXII

1. Ecce in justitia regnabit rex, et 1. Voici que le roi régnera selon la


principes in judicio præerunt. justice, et que les princes gouverneront
selon le droit.
2. E t erit vir sicut qui absconditur a 2. E t chacun d'eux sera comme un re­
vento, et celât se a tempestate; sicut fuge contre le vent, et un abri contre la
rivi aquarum in siti, et umbra petræ tempête ; comme des eaux courantes dans
prominentis in terra deserta. une terre altérée, et comme l’ombre
d’une roche avancée dans une terre
aride.
3. Non caligabunt oculi videntium , et 3. Les yeux de ceux qui voient ne
aures audientium diligenter ausculta­ seront point troublés, et les oreilles de
bunt. ceux qui entendent écouteront avec soin.
4. E t cor stultorum intelliget scien­ 4. Le cœur des insensés comprendra
tiam , et lingua balborum velociter lo- la science, et la langue de ceux qui b al­
quetur et plane. butient parlera promptement et distinc­
tement.
5. Non vocabitur ultra is, qui insi­ 5. On ne donnera plus à l’insensé le
piens est, princeps, neque fraudulentus nom de prince, ni au fourbe celui de
appellabitur m ajor; grand ;

lu i-m ê m e . — N o n a f a c/e g la d ii. L ’h éb reu d it go u v e rn e m e n t p le in de J u stice, q u i lu i p ro c u re ra


au co n tra ire : Il fu ir a ( l i t t é r a l . : « fu g le t slb i x>) un in tim e b o n h eu r, v e rs. 1 - 2 ; le te r rib le d é cre t
d e v a n t le g la iv e . L es L X X e t la V u lg a te o n t lu d’en d u rcissem en t p ren d ra f in , v e rs. 3 - 4 ; ch a cu n
la n égatio n 16' au lien d u pronom lô. C ela ne sera Jugé e t tr a ité selon son v r a i c a ra c tè re , v e r ­
f a it au cu n e d ifféren ce p ou r la pensée. — J u v e ­ sets 5 -8 . — I n ju s t i t ia reg na bit... L ’u n e des
n es... v ectig ales... L a p a rtie la p lus v ig o u re u se gra u d e s q u a lité s d u M e s s ie - r o i, x i , 3 - 4 , e tc . —
e t l’esp o ir de la n atio n sera a sserv ie p a r le v a in ­ E t p r in c ip e s i n ju d ic io ... T o u s les m in istres du
qu eu r. — F o r titu d o e ju s ( vers. 9 ). D ’ap rès l’h é ­ m on arqu e id éal im ite ro n t la p e rfe ctio n de le u r
b re u : son ro c h e r; c . - à - d . 6on roi (d’ A 6su r), q u i m aître . — E t e rit v ir sicu t... P lu s n e tte m e n t
é ta it son p rin cip al so u tien . C f. x x x n ,2 . — A ter­ d an s l’h é b re u : E t ch a cu n ( c . - à - d . le ro i e t
rore tra n sib it. Il p ren d ra la f u it e , sous le coup ch acu n de ces p rin c e s ) se ra com m e u n a b ri co n tre
d ’ un v io le n t effro i. C’e st ce que fit réeU em ent le v e n t e t u n re fu g e co n tre la tem p ête. B e a u
S c n n a c h é r lb ; cf. x x x v n , 37. — P a v e b u n t f u ­ rô le q u ’ ils re m p liro n t à l’ é g a rd des p e tits e t des
gien tes. H éb r.: Ils tre m b le ro n t d e v a n t la ban nière p au v re s. — S ic u t r iv i a q u a r u m ... A u tre co m ­
( du D ieu d es J u ifs ) . — O vju s ig n is... et c a m i­ p a ra is o n , q u i d it b eau co u p d an s l ’O rien t d e s ­
n u s ...: l ’a u te l des sacrifices e t son b ra sier. C f. séch é. — U m bra p etræ . L ’ om b re d’un ro ch e r est
x x i x , 1. p lu s épaisse e t p lu s fra îch e q u e celle d es arb re s
3° On p rom et à J u d a u n rè gn e h e u re u x e t (<r sa x e a u m b ra J>, d it au ssi V ir g ile , Georg., n i ,
p a rfa it. X X X I I , 1 -8 . 1 4 5 ). — N o n ca lig a b u n t o c u li... ( v e r s . 3 ) . L e s
C h a p . X X X I I . — 1 - 8 . É t a t co n so lan t des J u ifs y e u x , ferm és a u tre fo is en v e r tu des Jugem ents
ap rès q u ’ ils a u ro n t aban d on né l ’ Id olâtrie e t que d iv in s ( c f . v i , 1 0 ; x x i x , 1 0 ) , so n t désorm ais
le Joug d ’A ssu r a u ra é té brisé. C’e st en co re u n e o u v e rts à la lu m iè re . C h acu n s’em presse de re ­
belle p rop h étie m essian ique ; le rè g n e d ’ E zéch ia s, ce v o ir les leçons d u S e ig n e u r, e t les m oins in te l­
au q u el on a v o u lu p arfois l ’a p p liq u er, n’en réalise lig e n ts les co m pren nen t. — Cor s tu lto r u m ...H é ­
pas les p rin cip a u x d é ta ils , q u i p ro m etten t non breu : le c œ u r des hom m es p ré c ip ité s, c .- à - d .
seulem en t à J u d a , m ais a u m onde e n tie r u r e légers. — L in g u a ba lb oru m ... « C eu x d o n t les
ère d’ ad m ira b le prospérité. T ro is a v a n ta g e s so n t p aro les é ta ie n t v a g u e s e t 6ans co n sistan ce » (sous
p articu liè re m en t relevés ; le peuple Jouira d ’un I le ra p p o rt de3 n otions religieu ses e t m orales ). —
Is. X X X I I , 6-14 . 395

6. car l’insensé dira des fo lies, et son 6. stultus enim fatua loquetur, et cor
cœur s’adonnera à l’iniquité, pour com­ e ju s'îa c ie t iniquitatem , ut perficiat si­
pléter sa dissimulation, pour parler à mulationem, et loquatur ad Dominum
Dieu avec fourberie, pour faire le vide fraudulenter, et vacuam faciat animam
dans l’âme de celui qui a faim , et pour esurientis, et potum sitienti auferat.
enlever le breuvage à celui qui a soif.
7. Les armes du fourbe sont malignes ; 7. Fraudulenti vasa pessima sunt ; ipse
car il invente des plans pour perdre les enim cogitationes concinnavit ad per­
>etits par un discours mensonger, lorsque
fe pauvre parle selon la justice.
dendos mites in sermone mendaci, cum
loqueretur pauper judicium.
8. Mais le prince aura des pensées 8. Princeps vero ea, quæ digna sunt
dignes d’un prince, et il s’élèvera au- principe, cogitabit, et ipse super duces
dessus des chefs stabit.
9. Femmes opulentes, lev ez-vo u s, et 9. Mulieres opulentæ, surgite, et au­
écoutez ma v o ix ; filles si confiantes, dite vocem meam ; filiæ confidentes, per­
prêtez l’oreille à mes paroles. cipite auribus eloquium meum.
10. Dans quelques jours et dans un 10. Post dies enim et annum, vos con­
an vous serez troublées, voussi confiantes ; turbabimini , confidentes ; cousummata
car c’en est fa it de la vendange, et la est enim vindem ia, collectio ultra non
récolte ne viendra plus. veniet.
11. Trem blez, opulentes; soyez trou­ 11. Obstupescite, opulentæ ; contur­
blées, vous si confiantes; dépouillez- bam ini, confidentes; exuite vos et con­
vous et soyez couvertes de confusion, fundimini , accingite lumbos vescos. -
revêtez-vous de sacs.
12. Frappez-vous les seins, au sujet 12. Super ubera p langite, super re
de votre contrée délicieuse, au sujet de gione desiderabili, super vinea fertili
vos vignes fertiles.
13. Les ronces et les épines monteront 13. Super humum populi mei spinæ et
nur la terre de mon peuple; combien vepres ascendent; quanto magis super
dus sur toutes les maisons de plaisir de omnes domos gaudii civitatis exultantis J
a cité joyeuse !
14. Car le palais sera abandonné, la 14. Domus enim dimissa est, multi

Velociter lo q u e tu r... Ils se fe ro n t u n e Joie de n o u ve a u les sou ffran ces cau sées p ar 1’iu vasio n des
co m m un iquer à leu rs frè re s les v é rité s q u i les A ssy rie n s. — M u lieres... L e s fem m es ju iv e s , a u x
au ro n t ra v is e u x - m êm es. — N o n voca b itu r... qu elles Isaïe a v a it ad ressé de si g ra v e s reproches
Vers. 3-8 : « les ty ra n s n ’u s u rp e ro n t plus les titre s dès le d éb u t de son liv re . Cf. n i , 18 e t ss. —
flatteurs de ju s te s , de b ie n fa is a n ts, etc. On ne O p u len tæ . H ébr. : in sou cian tes. C onfid en tes d o it
les acco rd era q u ’à c e u x q u i en sero n t d ign es. » se p ren d re en m au vaise p a rt. — P o st d ies et
( L e H ir, h . 1.) — I n s ip ie n s . L e p éch eu r, q u i est a n n u m . C .- à - d . dans u n an e t q u elqu es jo u rs.
lo plus g ra n d des insensés sous le ra p p o rt m oral. C f. x x i x , 1. E lles d e v ro n t alors s o rtir m algré
— P r in ce p s : n o b le , d’ap rès l ’h éb reu . — F r a u ­ elles de le u r v a in e in sou cian ce : co n tu r b a b im in i...
d u len tu s. L e fo u rb e ne sera plus ap p elé m a g n a ­ — C o n su m m a ta ... v in d e m ia . T o u t sera ra va g e
n im e ( V u lg., m a jo r). — S tu ltu s e n im ... L e v ers. 6 p a r l’e n n e m i; p a r co n sé q u e n t, pas de ré c o lte s .—
trace le p o rtra it de ces in sen sés ; le v ers. 7, ce lu i O bstupescite..., co n tu r b a m in i... (.vers. 1 1 ) . R ép é­
de ces fo u rb e s ; le v e rs. 8 , ce lui de l ’h om m e v r a i­ titio n p lein e de force. — E x u ite vos... L ’hom m e
m en t noble. — L e s p rem iers ne so n t pas m oins de D ieu les in v ite à se d ép o u iller de leu rs o rn e­
d u rs envers le p roch ain q u ’im pies en vers D ie u : m en ts friv o le s e t à p ren d re des v ê te m e n ts de
v a cu a m fa c ie t a n im a m ...; ils p riv e n t cru e lle ­ p éniten ce ( a ccin g ite...).— S u p er u bera... (v e rs. 12).
m ent les pauvres de leu rs m oyen s de subsistance. Q u’elles se fra p p e n t la p oitrin e en signe de d eu il.
— V a sa (v ers. 7). H ébràïsm e : des in s tru m e n ts.— — S u p er regione... M o tif de le u r d o u leu r : l ’e n ­
Ad, perden dos m ites. L ’h éb reu d ésign e p lu tô t les v a h is s e u r a d é v asté to u te la co n trée. — S p in æ
m alh eu reu x. — P r in c e p s . . . d i g n a . . . p rin cip e... et vepres... ( v e r s . 1 3 ) : p arce que le p ays a u ra
( v e r s . 8 ). H éb r.: L e n oble fo rm o de nobles des­ é té en gra n d e p artie dépeu plé p ar la gu e rre .
seins. — S u p er duces s ta b il. D ’après l ’h éb reu : C f. v n , 2 3 -2 6 , etc . — Q u an to m a g is.... H é b r .:
E t il persévère dans ses n obles desseins. M êm e dans to u tes les m aisons de p laisan ce. Les
4° A v a n t ce tte époque de bo n h eu r, J u d a d ev ra rich es m aisons de cam pagn e bâties a u x ale n to u rs
passer p ar de pénibles ép reuves. X X X I I , 9 -1 4 . des p rin cip ales v illes de J u d a ( c iv ita tis e st co l­
9 -14 . L e s fem m es op u len tes e t d élicates du le c t if ) sero n t d é tr u ite s , e t les épines cro îtro n t
pays a u ro n t à g é m ir s u r sa ru in e. L e prop h ète s u r leurs ru in es. — D o m u s enim ... ( v e r s . 1 4 ) ,
rev ien t à son époque tro u b lé e , e t il annonce de H é b r .: le p alais. — M u ltitu d o u r b is ... P l u t ô t
396 Is. X X X I I , 15-20.

tudo urbis relicta est, tenebrae et palpa ville si peuplée sera délaissée, ses m ai­
tio factæ sunt super speluncas usque in sons changées en cavernes seront à ja ­
æternum; gaudium onagrorum, pascua mais couvertes d’épaisses ténèbres; les
gregum., ânes sauvages s’y joueront, les troupeaux
y paîtront,
15. donec effundatur snper nos spi­ 15. jusqu’à ce que l ’esprit soit répandu
ritus de excelso, et erit desertum in sur nous d’en haut, et que le désert se
charmel, et charmel in saltum reputa­ change en carm el, et le carmel en forêt.
bitur.
16. E t habitabit in solitudine judi­ 16. L ’équité habitera dans le désert,
cium, et justitia in charmel sedebit. et la justice aura sa demeure dans le
carmel.
17. E t erit opus justitiæ pax, et cultus 17. L a prix sera l’œuvre de la justice,
justitiae silentium , et securitas usque in et le fru it de la justice sera le repos, et
6empi ternum. la sécurité à jamais.
18. E t 6edebit populus meus in pul­ 18. Mon peuple se reposera dans la
chritudine pacis, et in tabernaculis fidu­ beauté de la paix, dans des tabernacles
ciae, et in requie opulenta. de confiance et dans un repos opulent.
19. Grando autem in descensione sal­ 19. Mais la grêle tombera sur la forêt,
tus, et humilitate humiliabitur civitas. et la ville sera profondément humiliée.
20. B eati, qui seminatis super omnes 20. Vous êtes heureux, vous qui semez
aquas, immittentes pedem bovis et asini. sur toutes les eaux, et qui laissez sans
entraves le pied du bœ uf et de l’âne.

d ’ap rès l ’h é b re u : le b r u it de la v ille a cessé. — p on d ro n t à ce lles d u d eh ors : p a rto u t o ù 11 y a u ra


T en eb ra et p a lp a tio ... LeB cités les p lu s p o p u ­ des h a b ita tio n s h u m a in e s , q u e ce Boit d an s les
le u se s, to m b ées en ru in e s , sero n t rem plies de p âtu rages non c u ltiv é s ( i n s o lit u d in e ) ou dans
som bres c a v e rn e s , d o n t les tén èb res se ro n t, p o u r les Jardins fe rtile s ( i n c h a r m e l) , la Justice e t
ain si d ire , p alp ab les. H yp erb ole saisissan te. D ans la d ro itu r e y h a b ite ro n t » d ’u n e m an ière p e r­
l ’h éb reu : ’ O fel e t la to u r s e rv iro n t à Jamais m an en te ( s e d e b it) . — E t e rit op u s... (v e rs . 1 7 ) .
de ca v ern es. L a co llin e d ’Ophel fo rm a it le p ro ­ L a d escrip tion Be p o u rs u it a v e c une grâ ce e x ­
lo n g e m e n t du m on t M oriah an sud - e s t de J é r u ­ q u is e , d ig n e d u s u je t. — C u ltu s... s ile n tiu m .
salem { A tl. géogr., pl. x r v e t x v ) . — I n a t e m u m : H ébr.: L ’e ffe t de la ju s tic e sera le repos. — Se­
m ais a v e c la re s trictio n q u i v a ê tr e fa ite Im m é­ debit p o p u lu s ... ( v e rs . 18 ). L e p rop h ète Insiste
d ia tem en t ( v e r s . 1 5 ) . L a ru in e sera t e lle , que en co re s u r ce tte d o u ce v isio n de p a ix e t de
l ’on su p p o sera to u t d’ab o rd q u ’e lle ne cessera b o n h eu r. — G ra n d o a u tem ... C o n traste (v e rs . 19) :
p lu s. — G a u d iu m on a g ro ru m ... L ’em p lacem en t les m é ch a n ts se ro n t ch â tié s par l ’o u raga n de la
des v ille s s e rv ira de p â tu r a g e a u x a n im a u x du co lère d iv in e . — I n d escen sion e s a ltu s . L o rsqu e
d é s e rt ( c f . J o b , x’x iv , 5 ) . la fo rê t (e m b lè m e des en n em is de D ie u ; cf. x ,
6° U n e m eilleu re d estin ée e st réserv ée a u x 1 8 - 1 9 , 3 3 - 3 4 ) sera ren v ersée su r le sol. — H u ­
JusteB. X X X I I , 15 -2 0 . m ilia b itu r civ ita s ; la c ité m on d ain e e t im p ie ,
15 -2 0 . E n core l’âg e d 'or m essian ique. Isaïe va q u i fig u re l ’h o stilité du m on de co n tre le S e i­
de l ’a v e n ir a u tem p s p résen t, e t de ce lu i - cl à l’a ­ gn eu r. C f. x x v , 2 ; x x v i , 5 - 6 ; x x v i i , 10. — B ea ti
v e n ir, a v e c la p lus g ra n d e r a p id ité , en v e rtu du g u i... ( v e r s . 20 ). L e p rop h ète r e v ie n t , p o u r co n ­
« ra cc o u rc i en p ersp e c tiv e » sign alé à d ifféren tes c lu r e , s u r le so rt h e u re u x des b o n s, sym b o lisé
rep rises. — D onec... s p ir itu s... L ’e s p rit de D ieu p ar u n e rich e p ro sp é rité m a té rie lle . — S e m in a tis
ap p o rtera la v ie , la régén éra tio n . C ette effusion super... a q u a s : s u r des te rra in s arrosés p a r des
céleste e st m en tio n n ée en d iv e rs passages com m e e a u x féco n d an tes. C f. x x x , 26. — Im m itte n te s
p rop re a u x Jours du M essie. C f. E z . x x x v i , 26, pedem ... T r a it p itto re sq u e . Les O rie n ta u x , pour
et x x x v , 2 9 ; J o ë l, n , 23. — D esertu m in c h a r ­ é p a rg n e r le f o u r r a g e , m e tte n t h a b itu e lle m e n t
m el... Ct. x x i x , 17, e t le com m en taire. L a n atu re des e n tra v e s a u x p ied s des a n im a u x q u i p â tu ­
su b ira des tra n sfo rm a tio n s an alo gu es à celles q y l re n t ; I c i, l’h erb e est te lle m e n t ab on d an te, qu ’on
a u r o n t lie u d an s l’h u m an ité. — H a b ita b it... j u ­ laisse les bêtes se n o u rrir en to u te lib erté.
d iciu m . * Les bén éd ictio n s du d edans corres­
le. X X X I I I , 1-6- 897

C H A P I T R E X XXIII

î. Malheur à toi qui ravages; ne seras- 1. Væ qui prædaris ! nonne et ipse


tu pas toi-m êm e ravagé? et toi qui mé­ prædaberis? et qui spernis, nonne et
prises, ne seras-tu pas toi-même méprisé? ipse sperneris? Cum consummaveris de-
Lorsque tu auras fini de ravager tu seras prædationem, deprædaberis ; cum fa ti­
ravagé, et lorsque tu seras las de mé­ gatus desieris contemnere, contemneris.
priser tu seras méprisé.
2. Seigneur, ayez pitié de nous, car 2. Domine, miserere nostri, te enim
nous vous avons attendu ; soyez notre expectavimus ; esto brachium nostrum
bras dès le m atin, et notre salut au in mane, et salus nostra in tempore tri­
temps de la tribulation. bulationis.
3. A la voix de votre ange, les peuples 3. A voce angeii fugerunt populi, et
ont fui, et devant votre grandeur les na­ ab exaltatione tua dispersæ sunt gentes.
tions se sont dispersées.
4. On amassera vos dépouilles comme 4. E t congregabuntur spolia vestra sic­
on amasse les sauterelles, dont on rem­ ut colligitur bruchus, velut cum fossæ
plit des fosses entières. plenæ fuerint de eo.
5. L e Seigneur a été exalté, car il ré­ 5. Magnificatus est Dominus, quoniam
side en haut ; il a rempli Sion d’équité habitavit in excelso; im plevit Sion ju ­
et de justice. dicio et justitia.
6. L a foi régnera dans votre temps; 6. E t erit fides in temporibus _tuis ;
la sagesse et la science seront les ri­ divitiæ salutis sapientia et scientia, ti­
chesses du salut; la crainte du Seigneur mor Domini ipse est thesaurus ejus.
en sera le trésor.

cé d e n ts , e t d u t ê tre p rononcé ta n d is q u e les


§ Y . — C in q u ièm e m a lé d ic tio n , d ir ig é e , cette A ssy rien s e n va h issaie n t le te r r ito ir e ju if. — Te...
fo i s , contre les A ss y r ie n s , après la r u in e des­ e x p e c ta v im u s ... S e n tim e n t d ’u n e trè s v iv e co n ­
q u els J é r u s a le m ser a délivrée. X X X I I I , 1 -2 4 . fiance. C f. x x v i , 1 6 ; x x x v i i , 15 e t ss. — B r a ­
L e p ro p h è te a p ré d it su cce ssivem e n t les m al­ c h iu m n o s tr u m . M étap h ore : n o tre secou rs. —
heu rs de S a m a rle , de J é ru sa le m e t de l’É g y p te I n m a n e. H ébr. : C h aq u e m a t in , c.- à- d. to u s les
(c h a p . x x v n i - x x x n ) ; 11 d évelopp e m ain ten an t jo u rs. — A voce a n g e li... ( v e r s . 3 ) : à ia v o ix de
av e c u n red o u b lem e n t de v ig u e u r c e u x d ont 11 . ’a n g e ch a rg é d’e x é c u te r les ju g e m e n ts de D ieu
a d éjà m enacé l ’A ss y rie d’u n e m an iè re tr a n s i­ c o n tre les A ss y rie n s. D ’ap rès l ’h éb reu : Quand
to ire ( c f . x x x , 27 e t ss.). Il offre en co re à J u d a ta v o ix r e t e n tit , les p euples fu ie n t. Ces p euples
des espérances g lo rie u s e s , le s q u e lle s , to u te fo is , sont c e u x d o n t se co m p o saien t les arm ées cos­
ne se ré a lisero n t p o in t p ou r les m em b res in c ré ­ m op olites d e l ’A ss y rie . — A l) e x a lta tio n e tu a :
d ules et im pies d u peuple de D ieu. lo rsque tu te lè v e s p o u r m a rc h e r co n tre l’ en­
1° L e p illa rd sera lu i-m ê m e p illé. X X X I I I , n em i. Cf. N u m . x , 35. — S p o lia vestra (v e rs. 4).
1-6 . Isaïe in te rp e lle les A ss y rie n s, com m e b ’ U s étaien t
C h a p . X X X III. — 1 - 6 . C’e st là com m e ie d é jà b a ttu s. — S icu t... b r u ch u s. H ébr. : Com m e
th èm e de ce d isco u rs. — L es m ots q u i p r æ d a r is re cu eille la sau terelle. C .- à - d ., au ssi p rom p te­
s’ad ressen t à l ’A s s y r ie , q u i a v a it opéré ta n t de m en t q u ’u n essaim de sau te re lle s d év o re to u te
r a v a g e s p arm i les p e u p le s, a in si q u ’elle s’ en la v é g é ta tio n d ’u n e co n trée. L a trad u ctio n de la
v an te sans cesse s u r ses m onum en ts. Son to u r V u lg a te fa it allu sio n à ia co u tu m e an cien n e e t
v ien d ra : n on n e et ipse...? L é g è re n uan ce dans m od ern e d’ am asser ces in sectes en ta s g ig a n ­
l ’h éb reu : ( T o i q u i p ille s ) e t q u i n’as pas été tesq u es p o u r le s d é tru ire . — V e lu t c u m fossæ ...
p illé. L e s A ssy rien s se re g a rd a ie n t com m e In vin ­ A u tre n u an ce dan s l’h éb reu : Com m e les sa u te ­
cibles. C f. x , 7 - 1 1 . — Q u i s p e m i s , n o n n e et relles se p ré c ip ite n t, on se p récip ite dessus (su r
i p s e ...? H é b r .: T o i q u i ra v a g e s e t q u i n ’as pas ies d épou illes des A ssy rie n s). — M a g n ific a tu s...
encore été ra v a g é . — C u m f a t ig a t u s desieris... D o m in u s ( v e rs. 6 ). P a r ce tte v icto ire é c la ta n te ,
H ébr.: Quand tu au ra s ac h e v é de r a v a g e r. L o r s ­ J é h o v a h a m an ifesté au lo in sa to u te -p u issa n c e .
qu e les A ssyrien s au ro n t re m p li le rôle que Dieu — H a b ita v it i n excelso : in accessible a u x a tta q u e s
le u r a v a it assign é co n tre sa n atio n coup able. — des hom m es. C f. P s . n , 4 e t ss. — I m p le v it S ion ...
D o m in e , m iserere... ( v e r s . 2 ) . A rd e n te p rière Second ré s u lta t de ce h a u t fa it d ’a rm es : les
d u prophète p our son p e u p le , alors m enacé p ar prom esses re la tiv e s au M essie co m m encen t à
l ’in vasion de S en n a ch érib ; oar ce d isco urs est s’ acco m p lir p ou r les J u ifs . C f. x x x n , 15 e t ss.
v isib lem en t d ’un e d ate p lu s ré c en te que les p ré­ C’e st to u jo u rs le « ra cco u rci en p ersp ective ». —
398 Is. X X X I I I , 7 - U
7. Ecce videntes clamabunt foris, an­ 7. Ceux qui voient crieront au dehors ;
geli pacis amare flebunt. les messagers de paix pleureront amère­
ment.
8. Dissipatae sunt viæ , cessavit trans­ 8. Les chemins sont abandonnés, per­
iens per semitam ; irritum factum est sonne ne passe dans les sentiers ; il a
pactum , projecit civitates, non reputavit rompu l’alliance, il a rejeté les villes,
homines. il n’a pas eu d’égard pour les hommes.
9. L uxit et elanguit terra ; confusus 9. L a terre pleure et languit ; le Liban
est Libanus, et obsorduit; et factus est est confus et souillé ; Saron a été changé
Saron sicut desertum ; et concussa est en désert ; Basan et le Carmel ont été
Basan, et Carmelus. dépouillés.
10. Nunc consurgam, dicit Dominus; 10. Maintenant je me lèverai, dit le
nunc exaltabor, nunc sublevabor. Seigneur; maintenant je serai exalté,
maintenant je serai élevé.
11. Concipietis ardorem, parietis sti­ 11. Vous concevrez des flammes, vous
pulam ; spiritus vester ut ignis vorabit enfanterez de la paille; votre esprit,
vos. comme un feu , vous dévorera.
12. E t erunt populi quasi de incendio 12. E t les peuples seront comme la
cinis, spinæ congregatae igni comburen­ cendre qui reste d’un incendie, et comme
tur. un fagot d ’épines que le fe u brûlera.
13. A udite, qui longe estis, quæ fece­ 13. Ecoutez, vous qui êtes loin, ce
rim ; et cognoscite, vicini, fortitudinem que j ’ai fa it, et vous qui êtes près, con­
meam. naissez ma puissance.
14. Conterriti sunt in Sion peccatores, 14. Les méchants ont été épouvantés
possedit tremor hypocritas. Quis poterit à Sion , la frayeur a saisi les hypocrites.
habitare de vobis cum igne devorante? Qui de vous pourra demeurer dans le feu
quis habitabit ex vobis cum ardoribus dévorant? qui de vous habitera dans les
sempiternis ? flammes éternelles?

I n tem p o rib u s tu is . Ce p ron om se ra p p o rte a u x la M éd iterra n ée de J a ffa an C arm el. B a s a n : la


h a b ita n ts de J u d a . — D iv itiæ s a ln tis ... G ran de p artie n o r d - e s t de la P a le stin e tran sjo rd an ien n e
ab on d an ce de bien s sp iritu els. — T im o r D o m in i... ( A t l. géogr., pl. v u , x ) .
th e sa u r u s... On p ré fé re ra ce tte rich esse im m a­ 1 0 -1 2 . D ieu se lè v e p o u r fra p p e r A ss u r e t
té rie lle à des m o n ce au x d 'o r e t d’a rg e n t. p our s a u v e r J u d a . — C o n su rg a m . D é b u t g r a n ­
2° C’e s t q u an d J éru sa lem sera ré d u ite à la diose. L e m om en t a tte n d u p ar D ieu e s t enfin
d ern ière e x tré m ité que D ieu se lè v e ra p o u r r e n ­ a r r iv é , e t 11 so rt de son repos p ou r b rise r l’arm ée
v e rser c e u x q u i l ’o pp rim aien t. X X X I I I , 7 - 1 2 . assyrien n e. L e s tro is n u n c rép étés coup s u r coup
7 - 9 . L es J u ifs dans u n p ressa n t d an g er. — so n t d’u n e ad m ira b le é n e rg ie . — C o n cip ie tis a r ­
V id en tes. D’ap rès l’h éb reu : les 'é r ’ e llâ m . E x ­ dorem . P e t ite a llo cu tio n adressée a u x A ssyrie n s
p ression q u i sign ifie p rob ab lem en t : les lio n s de (v e r s . 1 1 ) . H ébr. : V o u s co n c e vre z du fo in . Ils
D ie u , c .- à - d . les héros. C f. II R e g . x x u i , 20, e t n o u rriro n t « des p lans au ssi fu tile s qu e de l’herbe
la note. — C la m a b u n t fo r is . T r a it é m o u v a n t : desséchée ». — S p ir itu s vester... v ora b it. L e u r
les ru d es g u e rrie rs ne p e u v e n t e u x -m ê m e s re ­ p rop re fu r e u r m e ttr a le fe u à ce f o in , à ce tte
te n ir leu rs san g lo ts s u r les p laces p u b liq u es, ta n t p a ille , e t Ils seron t e u x -m ê m e s consum és. C f. i ,
les m alh eu rs de le u r p eu p le so n t gra n d s. — A n ­ 3 1 ; i x , 1 8 .— R é s u lta t fin al : la d e stru ctio n sera
g eli p a c is. V ra ise m b la b le m e n t, les am bassadeurs co m p lète ( q it a s i de in c e n d io c i n i s ; h ébreu :
en vo yés à S en n a ch érib p ar É z é c h ia s , p ou r con­ « com m e des fo u rs à c h a u x , J> dans lesqu els la
clu re la p a ix . C f. I V R e g . x v i n , 13-16. Ils p leu ren t, m asse ca lc a ire e st en tiè re m e n t b rû lée e t ré d u ite
e u x a u s s i, en e n ten d a n t les d u res co n d ition s en p o u d re ), e t trè s rapid e (.spin æ co n g reg a tæ ).
Im posées p a r le co n q u éra n t. — D issip â tes... v ia ... 3° L e s co n d ition s du sa lu t. X X X I I I , 1 3 - 1 6 .
( v e r s . 8 ) . P erso n n e n ’ose s’ a v e n tu r e r à tr a v e rs 1 3 - 1 6 . A u d ite ... L e S e ig n e u r In vite tous les
la ca m p a g n e , les en nem is a y a n t en va h i to u t le peuples d u m onde à recon n aître la g ra n d e u r de
p ays. C f. J u d . v , 6 .— I r r it u m fa c tu m ... H é b r.: son œ u v re m e rve ille u se . Q u i longe... : les p aïen s.
I l a rom pu le tr a ité . S e n n a ch é rib , qui a v a it V ic ln l : les J u ifs . — C o n te rriti s u n t... (vers. 14).
co n clu le tr a ité de p a ix d o n t il v ie n t d’être E ffe t p ro d u it s u r les Israé lite s Irré lig ie u x p ar
p a r lé , l ’a v a it im p u d em m en t v io lé. — P r o je cit l'e x te rm in a tio n de l’arm ée assy rie n n e : tém oin s
civ ita tes. D ’après l ’h ébreu : Il a m ép risé les villes. de la to u te -p u is s a n c e d u D ieu v e n g e u r, Ils se
— L u x i t et e la n g u it... (v e r s . 9 ). B eau lyrism e m e tte n t à tre m b le r p ou r e u x - m ê m e s . — Q uis
e t p erson n ificatio n sa is is s a n te , p o u r m ie u x dé­ po terit... L e u r c r i d ’effrol ( d a n s l’h éb reu : Qui
peindre les ra v a g e s o pérés d an s la co n trée. Isaïe de n o u s...?). C om m en t p o u r r o n t-ils d e m eu rer en
m entionne les p lu s rich es p rov in ces : L ib a n u s ..., s û re té a u p rè s de ce D ieu q u i ab h orre le p é c h é ,
C a n n elu s. S a ro n : la p laine fe r tile q u i lon ge et q u i le cou su m e de ses flam m es re d o u ta b le s ?
I b. X X X T II , 15-20. 399

15. Celui qui marche dans la justice 15. Qui ambulat in justitiis et loqui­
<*t qui parle selon la vérité, qui rejette tur verftatem , qui projicit avaritiam ex
un gain acquis par extorsion et qui se­ calumnia, et excutit manus sua ab omni
coue ses mains pour no recevoir aucun munere, qui obturat aures suas ne au­
présent, qui bouche ses oreilles pour ne diat sanguinem , et claudit oculos suos
pas entendre de propos sanguinaire, et ne videat malum.
qui ferm e ses yeux pour ne pas voir le
mal.
16. C elu i-là habitera dans d e s’ lieux 16. Iste in excelsis habitabit, muni­
élevés, les hauts rochers fortifiés seront menta saxorum sublimitas ejus; panis
sa retraite; du pain lui sera donné, et ei datus est, aquae ejus fideles sunt.
ses eaux ne tariront pas.
17. Ses yeux contempleront le roi dans 17. Regem in decore suo videbunt
sa beauté, et verront le pays au loin. oculi ejus, cernent terram de longe.
18. Ton cœur s’occupera de ce qui 18. Cor tuum meditabitur timorem.
faisait sa crainte. Où est le savant? Où Ubi est litteratus? ubi legis verba pon­
est celui qui pèse les paroles de la loi? derans? ubi doctor parvulorum ?
Où est le docteur des petits enfants?
19. Tu ne verras plus le peuple impu­ 1 9 .Populum impudentem non videbis,
dent, le peuple aux discours obscurs, populum alti sermonis, ita ut non possis
dont tu ne pouvais comprendre le lan­ intelligere disertitudinem linguæ ejus,
gage étudié, et qui n’a aucune sagesse. in quo nulla est sapientia
20. Regarde Sion, la ville de nos fêtes : 20. Respice Sion, civitatem solem- •

to u jo u rs b rû lan tes ? — Ig n e dévoran te... a r d o ­ m en sité de ses co n to u rs u n espace p lu s v a ste que


rib u s... Ce feu sym b o liq u e rep résen te la colère ce lu i o ù l’ É g lise co m b at, e t q u ’elle ne sera p le i­
d iv in e , e t les ch â tim e n ts q u ’e lle in flige a u x n em en t acco m plie q u e dans la g lo ire ». (L e H ir,
pécheurs ( c f . x x x , 3 3 ) ; 11 ne d ésign e pas Ici l. c ., p. 1 3 1 .) É z é c h ia s , s’ il e n tre p o u r qu elqu e
d ire ctem en t les flam m es étern elles d e l’e n fer. ch ose dan s c e t o ra c le , n ’y p e u t e x is te r q u ’à la
V o yez K n aben bau er, h . t. — Q u i a m b u la t... (v e r ­ façon d’un ty p e im p a rfa it.— I n decore su o . S p len ­
set 1 5 ) . R éponse à la question q u i v ie n t d’ être d eu r et b ea u té q u i co n tra s te n t a v e c les h u m ilia ­
posée ( v e r s . 14b ) , e t co n d ition s a u x q u e lle s on tion s des d ern iers ro is d e J u d a . C f. P s. x l i v , 3 ;
pourra o b te n ir le s a lu t. Ces d ern ières co n sisten t Zach . i x , 17. — T e rr a m : le te r rito ire ag ran d i
en d iv ers actes d e v e r tu s o it p o s itifs , so it n é­ de ce roi id éal ( cern en t... de lo n g e , ta n t ses li­
g a tif s , d o n t l’én u m ératio n rapp elle les psaum es m ites a u ro n t é té re c u lé e s; c f . x x v i , 15). — Cor
x rv e t x x i i i , 3 e t ss. — I n j u s t i t ii s . P lu rie l d ’in- tu u m m e d ita b it u r ... ( v e r s . 1 8 ) . E n ces tem ps
ten slté : dan s u n e p a rfa ite ju stice. — P r o jic it h e u reu x , la n atio n sain te tro u v e ra u n accroisse­
a v a r itia m . H ébreu : C elu i q u i ' m ép rise un gain m en t de jo ie à se ra p p e le r ses m alh e u rs passés
acquis p a r l'opp ression . — E x c u t it m a n u s... R efu s e t i’effro l q u e lu i ca u saie n t ses en n em is. E lle
énergiqu e d ’accep ter des p résen ts c o rru p te u rs. — s’é c rie ra aveo l ’a c ce n t d u triom p h e : UW est lit ­
N e a u d ia t s a n g u in e m . C .- à - d . des propos san ­ t e r a t u s ...? C .- à - d ., d ’ap rès la V u lg a te , que les
gu in a ires. — I ste (p ro n o m a c c e n t u é ) i n excel­ fa u x co n seillers e t le s m au v ais p rop h ètes de J u d a
s is ...: h ors d’a tte in te p o u r to u s ses enn em is. — o n t m a in ten a n t d isp a ru . L ’h éb reu a u n e v a ria n te
M u n im en ta ... s u b lim ita s... H éb r. : Des cita d elles assez n o tab le : Où e s t le secrétaire ( l’o fficier a s s y ­
de roch ers sont sa re tra ite . — P a n is ... d a ta s rien q u i e n re g is tra it le tr ib u t à so ld er e t q u i en
est : en ab ond an ce e t co n tin u e lle m e n t.— A q u æ ... c o n trô la it le p a y e m e n t)? Où e st ce lu i q u i p esait
tideles : des e a u x q u i ne ta ris s e n t jam ais. (le tré so rie r q u i s’a ssu ra it si l’o r e t l’a r g e n t ap p o r­
4» L e règn e de J é h o va h dans Sion. X X X I I I , té s p a r les v a in c u s fo rm a ie n t v ra im e n t la som m e
17-24. im p o s é e )? O ù est ce lu i q u i co m p ta it les to u rs
17-24. D escription s u b lim e , gran d ioses p ro ­ (d e s p laces f o r t e s , a v a n t d ’en fa ire le s iè g e ) ?
m esses d o n t l’a cco m p lissem en t, com m encé après D ésorm ais le p a y s est e n tiè re m e n t lib re . — Po-
la ru in e de l’arm ée assyrien n e (v ers. 1 0 - 1 2 ) , ne p u lu m im p u d en tem ... (v e rs . 19). L e s cito y en s de
d e v a it être In tégral q u ’a u x jo u rs d u M essie. E n J u d a ne v o ie n t p lu s , av ec u n v if s e n tim e n t de
e ffe t, il est « év id e n t que le gra n d ro i prom is d o u leu r e t de h o n te , les A ssy rie n s a r ro g a n ts ,
Ici ( reoem ...), q u i d o it fa ire re fle u rir la relig io n a u d a c ie u x , d o n t ils ne p o u v a ie n t sa tisfa ire les
e t la ju stice, e t dont la v u e seule sera u n e fa v e u r ru d es ex igen ces. — P o p u lu m a lt i ser m o n is.
il sin gu lière p ou r ses su jets ( v id e b u n t ocu li... ), C .- à - d . a u la n g a g e o b scu r, In co m p ré h e n sib le .—
ne sau rait être q ue le roi M essie..., e t q u ’à son D ise r titu d in e m lin g u æ . H ébr. : à la la n gu e q u i
le g n e fo rtu n é co n v ien n en t u n iq u em en t les Im ages bégaye. C f. x x v m , 1 1 , e t la n o te. — I n q u o
si m agnifiques de l’éte rn elle s ta b ilité et de la n u lla ... s a p ie n tia . H ébr. : q u e l ’on ne com prend
sécurité p a rfa ite de Jéru sa lem . Il fa u t m êm e pas. — R espice S io n ... (v e rs . 20). A u tr e d é licie u x
recon n aître que la p rop h étie em brasse dans l’ Im­ •p ectacle q u e le peu ple de Jé h o va h a u ra le bon-
400 Is. X X X I I I , 21-24.
uitatis nostrae : oculi tui videbunt Jéru­ tes yeux verront Jérusalem, habitation
salem , habitationem opulentam, taber­ opulente, tente qui ne pourra plus être
naculum quod nequaquam transferri po­ 1 transportée; ses pieux ne seront jam ais
terit; nec auferentur clavi ejus in sem­ arrachés, et aucun de ses cordages ne se
piternum, et omnes funiculi ejus non rompra.
rumpentur.
21. Quia solummodo ibi magnificus est 21. Car c’est là seulement que notre
Dominus noster ; locus fluviorum rivi la- Seigneur est magnifique ; les fleuves y
tissimi et patentes; non transibit per auront un canal très large et spacieux;
eum navis remigum, neque trieris ma­ le vaisseau à rames n’y passera pas, et
gna transgredietur eum ; la grande galère ne le traversera pas,
22. Dominus enim judex noster, Do­ 22. car le Seigneur est notre ju ge, le
minus legifer noster, Dominus rex no­ Seigneur est notre législateur, le S ei­
ster ; ipse salvabit nos. gneur est notre roi ; c’est lui qui nous
sauvera.
23. L axati sunt funiculi tui, et non 23. Tes cordages sont relâchés, et ils
prævalebunt ; sic erit malus tu u s, ut di­ ne résisteront pas ; ton mât sera dans un
latare signum non queas. Tunc dividen- 1 tel état, que tu ne pourras pas étendre
tur spolia praedarum multarum ; claudi tes voiles. Alors on partagera les dé­
diripient rapinam. pouilles d’un butin considérable ; les boi­
teux mêmes prendront part au pillage.
24. Nec dicet vicinus : Elangui ; popu­ 24. L e voisin ne dira pas : Je suis
lus qui habitat in ea, auferetur ab .eo m alade; le peuple qui y habitera rece­
iniquitas. vra le pardon de ses péchés.

h e u r de co n tem p ler (com p. le v e rs . 17). — C iv i­ 9, 11 ; pl. l x x v , f l g . 2, 3 , 5 ) . — D o m in u s e n im ...


tatem s o le m n ita tis... C’é ta it un e des pins gra n d e s ( vers. 22 ). C ’e st lui-m êm e q u i b a rre ra le p assage.
g lo ire s e t l ’un des p lu s d o u x p riv ilè g e s de J é r u ­ N o te z les tro is titre s en g ra d a tio n , ju d e x ..., le g i­
salem que d’être le ce n tre du c u lte sacré. — f e r . .., r e x n oster, e t l ’a c ce n t de trio m p h e a v e c
H a b ita tio n e m o p u le n ta m . M ie u x , d’ap rès l'h é- leq u el ils so n t prononcés. C f. n , 4 ; x i , 2 e t ss.;
brçn : h a b ita tio n sûre. J éh o va h en é ta it le to u t- x x i v , 2 3, e tc. — L a x a ti... f u n i c u li... (v e rs . 23).
p u issa n t d éfen seu r. — T a b e rn a cu lu m q u o d ne­ S elo n d iv e rs in te rp rè te s, ces m ots s ’ad ressera ien t
q u a q u a m ... P a r co n séq u en t, une ten te fixe e t à A ssu r, rep résen té, com m e a u vers. 21, sous la
p erm an en te. C ’est la réa lisatio n de la prom esse lig u re d 'u n n a v ire , lequ el e st m a in te n a n t d ésem ­
fa ite a u tre fo is à D av id (c f. II R eg . v n , 10). L es p a ré , h ors de se rv ice . Il v a u t m ie u x p e u t- ê tr e ,
d é ta ils s u iv a n ts d év elo p p en t c e tte m êm e pensée : à la su ite d’a u tre s co m m en tateu rs, a p p liq u e r Ici
nec a u fe r e n tu r cla v i... (les p iq u ets a u x q u els so n t ce sym b o le à Sion elle-m êm e, d o n t il Indique la
a ssu jetties les co rd e s , f u n i c u li, q u i so u tie n n en t faiblesse p ré s e n te , p ar opposition a u x p u issa n ts
l'étoffe de la te n t e ; A tl. archéol., pl. x i, fig. 1, 2, n a v ire s q u i la m en acen t : ce tte ap p lication s’h a r­
t , 4, 6, 8). — S o lu m m o d o ib i... (v e rs. 21). H ébr. : m onise m ie u x a v e c le co n te x te , c a r le p rop h ète
C’e st là v ra im e n t que J éh o va h e s t m agn ifiq u e a co n sta m m en t in te rp e llé Jéru salem e t J u d a . —
p our nous. N u lle p a rt D ieu ne m a n ife s ta it m ieu x S ic — m a lu s tu u s... Im possible de te n d re les voiles
à son p euple sa bonté, sa m ajesté, sa p uissance, (d ig n u m ) su r ce m â t to u t b ra n la n t, à dem i b risé .
que dans sa résid en ce de J éru sa lem . M ais nous — T u n c d iv id e n tu r ... B ru sq u e tra n s itio n de l’a d ­
avo n s d it p lus h a u t q u ’ il fa u t id éaliser, e t passer v ersité au bo n h eu r, à la m an ière des p rop h ètes.
de la Sion te r re s tre à l ’É g lise, e t de c e lle - c i a u L’ennem i e st co m p lètem en t v a in c u , e t l’on se
ciel. — L o cu s flu v io r u m r i v i . . . H ébr. : un lieu p a rta g e ses rich es d é p o u ille s; les in firm es eu x-
de fle u v e s , de ca n a u x à la v aste éten d ue. Im ages m êm es o n t le tem ps d’en v e n ir ch e rch e r le u r
des fa v e u rs célestes rép and ues avec p lén itu d e. p a rt (c la u d i d ir ip ie n t...).— N e c d icet... (v e rs . 24).
C f. P s. x l v , 5 , e t la n ote. — N o n t r a n s ib it ... H ébr. : K t a u c u n h a b ita n t n e d it : J e su is m a ­
Ces fleuves p ro tecteu rs so n t Inaccessibles a u x lade. D an s le royau m e m essian ique p arv en u à son
flottes en n em ies. — N a v is re m ig u m : le sim ple e n tie r d é v e lo p p e m e n t, 11 n ’y a p lus de m alad ies
n av ire à ram es, de p lus p etites dim en sion s. T r ie ­ n i de p échés ( a u f e r e t u r .. .- in i q u it a s . ..) . C f. rv,
r is m a g n a : les g ra n d s v aisse au x à voiles ( A t l. 3 - 4 ; x x v , 8 ; x x x v , 1 - 6 ; n x v , 20 e t 68., etc.
a r c h é o l., pl. l x x i i i , f i g . 1 1 ; pl. l x x i v , fig. €
G alères m an œ uvrées à l ’aide de ram es. (B as-relief assyrien .)

C om m en t . — V .
20
402 Is. X X X I V , 1-6.

C H A P I T R E XXXIV

1. A ccedite, gente3, et audite; et po­ 1. Approchez -vous, mations, et écou­


puli, attendite; audiat terra, et ple­ tez ; peuples, soyez attentifs ; que la terre
nitudo ejus; orbis, et omne germen écoute, et ce qui la rem plit; le monde
ejus. et tout ce qu’il produit.
2. Quia indignatio Domini super om­ 2. Car l’indignation du Seigneur va
nes gentes, et furor super universam fondre sur toutes les nations, et la fureur
militiam eorum; interfecit eos, et dedit sur toute leur armée ; il les tuera et il les
eos in occisionem. livrera au carnage.
3. Interfecti eorum projicientur, et de 3. Leurs morts seront jetés, et la puan­
cadaveribus eorum ascendet foetor; ta­ teur s’élèvera de leurs cadavres ; les mon­
bescent montes a sanguine eorum. tagnes dégoutteront de leur sang.
4. E t tabescet omnis m ilitia cælorum, 4. E t toute la milice des cieux se
et complicabuntur sicut liber cæ li; et dissoudra, et les cieux s’enrouleront
omnis militia eorum defluet, sicut de­ comme un livre ; et toute leur milice en
fluit folium de vinea et de ficu. tombera, comme les feuilles tombent de
la vigne et du figuier.
5. Quoniam inebriatus est in cælo g la ­ 5. Car mon glaive s’est enivré dans le
dius meus ; ecce super Idumæam descen­ ciel ; voici qu’il va descendre sur l’Idu-
det, et super populum interfectionis mée, et sur le peuple que j ’ai voué au
meæ, ad judicium. carnage, pour en faire justice.
6. Gladius Domini repletus est san­ 6. Le glaive du Seigneur est plein de
guine, incrassatus est adipe, de san­ sang; il est tout couvert de graisse, du
guine agnorum et hircorum,.de sanguine sang des agneaux et des boucs, du sang
medullatorum arietum ; victim a enim des béliers engraissés ; car il y a des

p longées dans le s a n g , se fo n d ro n t e t s’é cro u le ­


) V I. — J u g e m e n t et c h â tim e n t des n a tio n s
ro n t. — Tabescet». m tlit ia cæ li (v e rs. 4). Com m e
p a ïe n n e s , g loire d 'Isr a ë l. X X X I V , 1 —
p lu s h a u t , x m , 1 0 , 13. Com p. J o ë l, i i , 30, e t
X X X V , 10.
n i , 1 5 ; M a tth . x x r v , 2 9 , etc. L e m onde ac tu e l
Ce beau d isco u rs s e rt de m agn ifiq u e con clusion se d é sag ré ge ra p o u r fa ir e p lace à la n o u ve lle
a u x ch a p . x x v i n - x x x m . Ils so n t à c e tte tr o i­ te r re e t a u x n o u v e a u x d e u x . — C o m p lic a b u n tu r
sièm e su b d iv isio n de la p rem ière p a rtie des s ic u t lib e r. C om p araison m a g n ifiq u e , q u ’on ne
o racle s d’ Isaïe ce que les ch ap. x x i v - x x v n tr o u v e q u ’ici e t A p o c. yl , 14. Le ciel se rep liera
é ta le n t a u second gro u p e (ch ap . x iH -x x m ). N o u s s u r lu i- m ê m e , à la faço n d ’u n ro u le a u de p a r­
tr o u v o n s ain si à d eu x rep rise s, ap rès des p ré ­ c h e m in , e t les a stre s to m b e ro n t alo rs s ic u t de­
d ictio n s sp écia les, q u i d e v a ie n t p o u r la p lu p a rt f lu it fo liu m ... : a u tre com paraison f o r t belle. P o u r
se réa lis e r dans le te m p s , un finale d’un ca ra c­ la p rem ière, v o y e z Y A il, archèol., p l. l x v i i , flg . 8 ;
tè re a p o ca lyp tiq u e e t esch a to lo g iq u e , q u i g é n é ­ p l. L x v in , flg. 2, 4 ; pl. l x x , fig. 3.
ra lise le t o u t , e t nous tra n sp o rte à la fin des 5 - 7 . L e Jugem en t de D ie u co n tre l ’ Id u m ée.
tem ps e t m êm e d an s les région s de l ’é te rn ité . — In e b r ia tu s est... g la d iu s . C f. x x v n , 1; D eu t.
1® D ieu se v e n g e ra de ses enn em is. X X X I V , x x x i i , 41 e t ss. L e g la iv e d u S e ig n e u r s ’e s t e n iv ré
1 -1 7 . dans le ciel en y m e tta n t le d ésord re e t la ru in e
C h a p . X X X I V . — 1 - 4 . E x o rd e e t th èm e de qui v ie n n e n t d’ê tre d é crits ( v e r s . 4 ) . — S u p er
c e tte p rem ière p a rtie du d isco u rs. — A c c e d ite , I d u m æ a m . D e m êm e q u e M oab a u ch ap. x x v ,
g e n te s ... T o u s les hom m es sans e x c e p tio n , e t 10-12, les Id u m é e n s , ces a u tre s ennem is an cien s
m êm e to u s les ê tr e s (terra , et p le n itu d o ...), sont e t cru e ls d u p eu ple d e D ieu ( c f . N u m . x x , 15
co n voq u és com m e tém o in s des Jugem en ts d iv in s. e t s s .; I I P a r . x x v i n , 1 7 ; P s . c x x x v i , 7 ; A m .
C f. I, 2 ; P s . l i , 4 , etc. — Q u ia in d ig n a tio ... R é ­ i , 1 1 - 1 2 , e fc .), fig u re n t Ici to u s les ad v ersaires
sum é m ajestu eu sem en t te rrib le (v e rs. 2) des v e n ­ du ro y a u m e th é o cratiq u e dans le m onde p aïen .
geances que D ieu se p rép a re à tir e r de ses a d v e r­ — P o p u lu m in te r fe c tio n is ... H éb r. : le p eu ple
saires. — U n iv ersa m m i l i t i a m . . . : l ’h u m a n ité , de m es an ath èm es (co m p . le vers. 2*>). Il s 'a g it
eous la fig u re d’un e arm ée Im m ense. — I n te r ­ encore des Id u m éen s, d o n t Jéh o va h a d écrété l'e x ­
fecit eos. H ébr. : II les a vou és à l ’an ath èm e. — term in a tio n to ta le . — R e p le tv s est..., in c r a s sa ­
I n t e r f e c t i... p r o jic ie n tu r ( v e r s . 3 ) : sans s ép u l­ tus... (v e rs .6 ).P r é té rits p rop h étiq u es q u i m arq u en t
tu r e , e t fo rm a n t u n e m asse im m onde. — Tabe­ u n e e n tière ce rtitu d e . L a d escrip tio n e st de to u te
scent m o n te s ... Ce t r a it m on tre q n elie sera l’é ­ b ea u té. — A g n o r u m et h ir co r u m . M étaphore p our
ten d ue du ca rn a g e : les bases des m o n ta g n e s, d ésign er de n o u veau les h a b ita n ts de ITdum ée.
Is. X X X I V , 7 - 1 1 . 403
victimes du Seigneur à Bosra, et il fera DominM n Bosra, et interfectio magua
un grand carnage dans la terre d’Edom. in terra Edom.
7. Les licornes descendront avec eux, [ 7. E t descendent unicornes cum eis,
et les taureaux avec les plus puissants et tauri cum potentibus ; inebriabitur
d’entre eux; la terre s’enivrera de leur terra eorum sanguine, et humus eorum
sang, et le sol sera imprégné de leur adipe pinguium.
graisse.
8. Car c’est le jour de la vengeance 8. Quia dies ultionis Dom ini, annus
du Seigneur, l’année des représailles pour retributionum judicii Sion.
faire justice à Sion.
9. Les torrents de l'Idumée se change­ 9. E t convertentur torrentes ejus in
ront en p o ix , et son sol en sou fre, et sa picem, et humus ejus in sulphur ; et
terre deviendra une poix brûlante. erit terra ejus in picem ardentem.
10. Son fe u ne s’éteindra ni jour ni 10. Nocte et die non extinguetur, in
nuit ; sa fumée montera à jam ais ; de gé­ sempiternum ascendet fumus ejus; a
nération en génération elle sera désolée, generatione in generationem desolabi­
et il n’y passera personne dans la suite tur, in sæcula sæculorum non erit trans­
des siècles. iens peream .
11. L e pélican et le hérisson la possé­ 11. E t possidebunt illam onocrotalus
deront , l’ibis et le corbeau y habiteront ; et ericius; ibis et corvus habitabunt in
D ieu étendra la ligne sur elle pour la ea; et extendetur super eam mensura,
réduire à néant, et le niveau pour la ut redigatur ad nihilum , et perpendicu­
détruire entièrement. i lum in desolationem.

— De sa n g u in e m e d u lla to r u m . D’ap rès l ’h éb reu : d 'h is t. n a t., pl. l x u i , flg. 5 , 7). — E r ic iu s : le


de la graisse des rein s des béliers. C f. L e v . m , 4. h érisso n syrien , q u i d iffère ta n t so it peu du n ô tre
— B o sra . L ’ un e des p rin cip ales v ille s d ’É d o m , I { A tl. d 'h is t. n a t., p l. e n , flg. 5, 6 ; pl. c m , flg . 6,
au nord de P é tra . C f. l x i , l ; Gen. x x x v i , 33, e t 7). — I b is . V o y e z le m êm e A tla s , pl. l x i v , flg. ♦;
la n o te ; A tla s gèo g r., p l. v . —
Et... u n ico r n es (v e rs. 7). H é b r.:
r” é m im , o u les ta u re a u x sau ­
vages. V o y e z J o b , x x x i x , 9 , et
le com m entaire (A tl. d ’h is t.n a t.,
p. x c i n , flg. 4 ; p l. x c i v , flg. 5 ).
Typ es des p rin ces id u m é e n s ,
qui to m bero n t au ssi ( descen­
dent! ) , frap p és p ar la m ain de
Dieu. — C u m p o ten tib u s. H ébr. :
avec les b œ u fs.
8 -10 . P e rp é tu ité de la ruin e.
— R e tr ib u tio n u m j u d i c i i . . .
C .- à - d . u n e année d e rep ré ­
sailles pour la cause de Sion.
L e Seign eu r tr a ite r a les Id u -
înécns com m e ils o n t eux-m êm es
tr a ité Jéru sa lem . Ce v e rs e t con­
tien t donc ie m o tif de le u r c h â ­
tim en t. — E t co n verten tu r.
Im ages em p ru n tées a u x p hén o­
m ènes v o lca n iq u es (v ers. 9-10),
pour d écrire la ru in e d ’Édom .
L e p ays se ra tra n sfo rm é en « un
im m ense b ra sie r » e t d e v ien d ra
L e h érisso n syrien.
nne seconde P en tap ole ( cf. G en.
x i x , 2 4 ). — N octe et d i e . . .
(vers. 10). Le c a ra ctère p erpétu el de c e tte ru in e pl. l x v , flg. 1 , 2, 6. M ais le m o t h éb reu ya n Sôf
est affirm é q u a tre fo is de s u ite , a v ec une grand e d ésign e très v ra is e m b la b le m e n t u n e espèce de
vigu eu r. h ib o u . — E x te n d e t u r ... m e n s u ra u t . . . D ’o rd i­
11-15. N o u velles fig u re s p o u r m e ttre en re lie f n aire on em ploie le co rd ea u e t le fli à p lom b
l’éten d u e de la d év asta tio n . C f. x h i , 2 0 -3 2 , et (p e rp e n d icu lu m ) p ou r co n stru ire ; ils se rv e n t Ici
x iv , 23, où Isaïe a c ité p lu sieu rs d éta ils to u t à d étru ire, à raser les édifices au n iv eau d u soL
sem blables. — O n o crota lu s : ie pélican ( A tla s Com p. A m . v u , 7-9 , où l’on tr o u v e ce tte môme
404 Is. X XX IV , 12-17.
i'2. Nobiles ejns non erunt ibi ; regem 12. Ses nobles n’y demeureront plus ;
potius invocabunt, et omnes principes mais ils invoqueront le roi, et tous ses
ejus erunt in nihilum. princes seront anéantis.
13. E t orientur in domibus ejus spinæ 13. Les épines et les orties croîtront
et urticæ , et paliurus in munitionibus dans ses maisons, les chardons dans
ejus; et erit cubile draconum, et pascua ses forteresses, et elle deviendra le re­
struthionum. paire des dragons et le pâturage des
autruches.
14. E t occurrent dæmonia onocentau­ 14. Les démons et les onocentaures s’y
ris, et pilosus clam abit alter ad alterum ; reiiconlreront, et les satyres s’y jetteront
ibi cubavit lamia, et invenit sibi requiem. des cris l’un à l ’autre ; la sirène s’y re­
tire, et y trouve son repos.
15. Ibi habuit foveam ericius, et enu­ 15. Le hérisson y fa it son trou et y
trivit catulos, et circum fodit, et fovit in nourrit ses p e tits, il creuse tout autour,
umbra ejus ; illuc congregati sunt milvi, il les fa it croître à son ombre; les mi­
alter ad alterum. lans s’y assemblent l ’un près de l’autre.
16. Requirite diligenter in libro D o­ 16. Cherchez avec soin dans le livre
mini , et legite : unum ex eis non defuit ; du Seigneur, et lisez : rien de tout cela
alter alterum non quæ sivit; quia quod ex ne manquera, aucune de ces choses ne
ore meo procedit, ille m andavit, et spi­ fera défaut; car ce qui sort de ma bouche
ritus ejus ipse congregavit ea. Dieu l ’a ordonné, et c’est son esprit qui
les rassemblera.
17. Et ipse misit eis sortem, et ma­ 17. C ’est lui qui leur fera le partage ;
nus ejus divisit eam illis in mensuram ; sa main la divisera entre eux au cordeau ;
usque in æternum possidebunt eam , in ils la posséderont éternellement ; ils y
generationem et generationem habita­ habiteront de génération en génération.
bunt in ea.

im age saisissan te. — A d n ih ilu m , i n d e so la tio ­ m e t sa joie, com m e la L a m ie grecq u e e t rom ain e,
n em . H éb r.: en to h u e t en b o h u ; les d e u x e x p r e s ­ a fa ir e m o u r ir les p e tits en fan ts. C f. B u x t o r f ,
sions q u i d é c r iv e n t le ch aos p rim o rd ia l a u d éb u t L e x ic o n ta lm u d ic ., au m ot L ilith . — I b i... e r i­
de la G en èse ( i , 2 ; v o y e z la n o te). — N o b ü e s... c iu s (v e rs. 15 ). H ébr. : le s e rp e n t-d a rd (q ip p ô ç;
n o n erw -t... (v e rs. 12). C’en e st fa it du ro yau m e , la V u lg a te a lu q ip p ô d , com m e au v e rs. 11» );
qui d isp a ra îtra a v e c ses c h e fs , les nobles e t le l’ E r y x ja cu lu s , q u i abonde en É g y p te e t en A sie,
ro i. — R eg em ... in v o c a b u n t ; le p ressa n t de v e n ir et q u i s’élan ce à la faço n d’u n tr a it . — E n u ­
en aid e a u p ays. L ’h éb reu ré u n it ce tte p rop o si­ tr iv it ca tu lo s... H é b r .: il d ép o sera ses œ u fs , les
tion à la p récéd en te : I l n ’y a u r a p lu s de nobles c o u v e r a , e t re c u e ille ra ses p e tits à son om bre.
p ou r p rocla m er le ro yau m e. On v o it, p a r ce p as­ L a d escrip tion e st tr è s p itto re sq u e .
sage e t p a r Gen. x x x v t , 1 e t ss., q u e la m o n a rch ie 1 6 - 1 7 . L 'o ra cle s’acco m p lira de p o in t en p o in t,
é ta it é le c tiv e d ans P Id n m ée ; les ch efs des clan s c a r il v ie n t de J é h o va h lu i-m ê m e . — R e q u ir ite
ou tr ib u s ch o isissaien t le m on arque. — O rien tu r d ilig e n te r. L e p rop h ète In vite les J u ifs à re c o u ­
in dom ibus... ( h é b r . : d ans ses p a la is ) sp in æ ... r ir au te x te a u th e n tiq u e de ea p ré d ic tio n , lo rs­
( v e r s . 1 3 ) . Des épines de to n t g en re c r o îtr o n t q u ’elle se ré a lise ra ; Ils v e r r o n t alors a v e c q u e lle
lib re m e n t à tr a v e r s les décom bres. — C u b ile d r a ­ rigo u re u se e x a c titu d e l ’acco m plissem en t a u r a eu
c o n u m . L ’h éb reu (a n n im d é sig n e les ch a ca ls. — lie u . C’est son liv re m êm e q u ’ il d ésign e p a r les
S tr u th io n u m . H éb r. : les filles <le l ’a u tru c h e . — m ots in libro D o m in i. — U n u m e x e is ...: pas
D æ m o n ia o n o ce n ta u r is (v e rs . 14). D e u x so rtes u n e des p lan tes, pas un des an im a u x m entionnés
de dém ons. S a in t Jérôm e a tr a d u it d’ap rès les c i- d e s s u s ne m an qu era. — S p ir itu s eju s : la
L X X . S u r le sens p rob able des m ots s îy y im e t v o lo n té to u te -p u is s a n te du S eig n eu r. — E t ipse
îy y im , v o y e z la n ote de x m , 2 1 .— P ilo s u s c la ­ m is it... ( v e r s . 1 7 ) . R e m a rq u e z l ’in sistan ce a v e c
m abit... Com p. x m , 1 2 , e t le co m m entaire. — la q u e lle Isaïe rép ète ce f a it. — E is sortern.
I b i . . . la m ia . A u tr e cro y a n ce p op ulaire q u ’ Isale L ’Id n m ée sera la p ro p rié té , l ’h é rita g e de tous
a in sérée dans sa d escrip tion p oétiq u e. D 'ap rès ces êtres. L a p ré d ictio n s’e st accom plie à la le ttre
l ’h é b re u , l i l î f , la « N o c tu rn e ». L e s A ssyrien s en ce q u i co n cern e d ire cte m e n t É d o m , ca r ce
e t les B a b ylo n ien s ad m etta ien t aussi l ’ex iste n ce p ays est depu is de longs siècles liv r é à la ru in e
d ’un d ém on m â le , l î l , e t d’un dém on fe m e lle , e t a u x bêtes sau v ag es ; m ais nous avo n s d it qu e
lü ît , qn i to u rm e n ta ie n t les hom m es ou les fem m es l'Id u m é e est a v a n t to u t u n ty p e dans ce p as­
d u ra n t la n u it. V o y e z F . L en o rm an t, L a m ag ie, sage : co q u i s’ e st ré a lisé p ou r e lle s’ acco m p lira
p. 36. D ’ap rès la légen d e ra b b in iq u e, L i lî t a u r a it d e m êm e p ou r to u s les ein x-m is, de D ieu , ii la fin
é té la fem m e d’A d a m a v a n t E v e , e t s e ra it d e­ des tem ps.
v e n u e , ap rès l’ a v o ir ab a n d o n n é, u n dém on (pi
Ta. X X X V , 1 - 7 . 405

CHAPITRE XXXV

1. Le pays désert et sans chemin se 1. L æ t a b i t u r d es e rta e t i n v i a , et ex-


réjouira, la solitude sera dans l’allégresse u lta b it so litu d o , et florebit quasi lilium .
et fleurira comme un lis.
2. Elle poussera et germera, elle tres­ 2. Germinans germ inabit, et exulta-
saillira de joie et de louanges; la gloire bit lætabunda et laudans ; gloria Libani
du Liban lui sera donnée, la beauté du data est ei, decor Carmeli et Saron; ipsi
Carmel et de Saron; ils verront eux- videbunt gloriam Domini, et decorem Dei
mêmes la gloire du Seigneur, et la beauté nostri.
de notre Dieu.
3. Fortifiez les mains languissantes, 3. Confortate manus dissolutas, et ge­
et affermissez les genoux qui chancellent. nua debilia roborate.
4. Dites aux pusillanimes : Prenez 4. D icite pusillanimis : Confortam ini,
courage et ne craignez point ; voici votre et nolite timere ; ecce Deus vester ultio­
Dieu qui apporte la vengeance et les nem adducet retributionis ; Deus ipse ve­
représailles ; Dieu lui - même viendra, niet, et salvabit vos.
et il vous sauvera.
5. Alors les yeux des aveugles verront, 5. Tunc aperientur oculi cæcorum. et -
et les oreilles des sourds seront ouvertes. aures surdorum patebunt.
6. Alors le boiteux bondira comme un 6. Tunc saliet sicut cervus claudus, et
cerf, et la langue des muets sera déliée ; aperta erit lingua mutorum ; quia scissæ
car des eaux jailliront dans le désert, et sunt in deserto aquæ, et torrentes in so­
des torrents dans la solitude. litudine.
7. L a terre aride se changera en étang, 7. E t quæ erat arida, erit in stagnum,

2° D éliv ra n ce d’ Isra ë l e t son bo n h eu r p e rp é­ des Israélite s qu i é ta ie n t d em eu rés plein s de fol


tuel. X X X V , 1-10. e t de v a illa n c e m a lg ré l’ e x il. L es m ain s la n g u is ­
En core un « m agn ifiq u e ta b lea u » ; 11 rep ré ­ san tes e t les g e n o u x débiles figu re n t leu rs frè re s,
sente le re to u r de la c a p tiv ité de B a b ylo n e e t m alh eu reu sem en t trop n o m b reu x, qu i d o u ta ie n t
l’âg e d ’o r m essian ique. Com m e d an s la p lu p a rt de la d éliv ra n ce . Il f a u t q u ’on les ra ssu re en le u r
des d escriptions de ce ge n re, « la tra n sfig u ra tio n a n n o n ça n t q u e le s a lu t e st p roch e. — D icite
du m onde n atu rel d o it acco m p a gn er celle du p u s illa n im is ( v e r s . 4). H é b r .: à c e u x q u i o n t
monde sp iritu el. » le c œ u r tr o u b lé . C 'est la m êm e pensée. — Ecce
Chap. X X X V . — 1-4. L e d éb u t de la d éliv ra n ce. D eu s v e s te r ... L e v r a i m ot de la con solation :
— L æ ta b itu r... F ra p p a n t co n traste a v e c la ru in e c ’est D ieu lu i-m êm e qu i se fe ra le lib é ra te u r de
de l'Id u m ée. L e d ésert m êm e se tran sfo rm e en son peuple : 11 n’ est donc pas possible de d o u ter
une ria n te e t fe rtile con trée s u r le p assage des (le pronom ipse e st très a c c e n tu é ) .— U ltio n em ...
Israélites q u i , après le u r lo n g e x il, re g a g n e n t r e tr ib u tio n is . C f. x x x iv , 8 , e t la n o te. L e s op­
Joyeusem ent la P a lestin e . Selon d’au tres in te r­ presseurs des J u ifs sero n t p u n is com m e ils le
prètes, les m ots deserta... in v ia e t so litu d o s’a p ­ m é riten t.
p liqu eraien t à la T e rr e sain te, dem eurée en g ra n d e 5 - 1 0 . L a con som m ation de la d é liv ra n ce . —
partie In culte p en d a n t la c a p tiv ité de ses h ab i­ T u n e ( expressio n douce e t so len n elle ) a p e rien ­
ta n ts.— Q u a si liliu m . H ébr. : com m e le habaçsèlet. tu r ... L es In firm ités p h ysiq u es d isp a ra îtro n t, soit
C ette p lan te n’est m ention n ée q u ’ic i e t C ant. i t , 1. d irectem e n t, so it daus le u r cau se m orale, le péché.
De n o m b reu x co m m entateu rs m odernes l'id e n ti­ C f. x x i x , 1 8 ; x x x n , 3 -4 . N otre- S e ig n e u r Jésus-
fient au narcisso ta z e tta (A U . d ’ h is t. n a t., pl. x , C h ris t s ’e s t ap p liq u é à lu i-m ê m e ce p a s s ig e ,
flg. 7 ) . — G e rm in a n s g e r m in a b it... ( v e r s . 2 ). d o nt II a seu l e n tiè re m e n t réa lisé ia sig n ific a tio n .
H ébr. : 11 se co u v rira de fleurs. — E x u lta b it C f. M a tth . x i , 5. D’après le spns im m é d ia t, c ’est
læ tab un da... Jo ie Intense, allégresse In d ic ib le .— encore la d escrip tion fig u iv o des b ien fa its qu e
G lo ria L ib a n i, C a rm eli et S a ro n . Cf. x x x m , 9, D ieu rép an d ra s u r les J u ifs après i’ ex ll de B a b y ­
e t la note. L e d ésert d e v ie n d ra aussi fra is , aussi lo n e .— T u n c s a lie t... P e t it ta b le a u d ra m a tiq u e . —
gra cie u x que les parties de la P a lestin e les plus Q u ia scissæ su n t... C f. x x x , 25 ; x l i i i , 20. C ette
renom m ées pour leu r féco n d ité et le u r beauté. lo cu tio n dén ote des e a u x très ab o n d a n te s, q u i
— /p si... g loria m D o m in i.. L es J u ifs co n tem ­ fécon d ero n t to u te ia co n trée. — Q u æ ... a r id a
p leront a v ec bonheur, daus le u r d é liv ra n c e , la (v e rs. 7). H éb r. : le m lrago ( Sârâb). « L ’u n e des
m an ifestation des a ttrib u ts de J é h o va h . — Con- plus nobles Im ages de l ’âg e m essian iqu e.» N o u s
fo rla te... (v ers. 3). C et o rd re est ad ressé à ce u x la retro u v e ro n s p lu s bas, x l i x , 1 0 .— I n s ta g n u m .
Th. X X X V , 8 — X X X V T , l. 407
et la terre desséchée, on fontaines d’eaux. et sitiens in fontes aquarum. In cubili­
Dans les tanières où les dragons habi­ b u s ,-*în quibus prius dracones habita­
taient auparavant, naîtra la verdure des bant, orietur viror calami et junci.
roseaux et des joncs.
8. Il y aura là un sentier et une voie, 8. Et erit ibi semita et v ia , el via
qui sera appelée la voie sainte; nul im ­ sancta vocabitur; non transibit pei eam
pur n’y passera, et ce sera pour vous pollutus, et hæc erit vobis directa via,
une voie droite, de sorte que les insensés ita utr stulti non errent per eam.
ne pourront s’y égarer.
9. Il n’y aura pas là de lion, la bête 9. Non erit ibi leo, et mala bestia non
fauve n’y montera pas et ne s’y trouvera ascendet per eam , nec invenietur ibi ; et
point ; ceux qui auront été délivrés y ambulabunt qui liberati fuerint.
marcheront.
10. E t les rachetés du Seigneur retour­ 10. E t redempti a Domino converten­
neront, et viendront à Sion en chantant tur, et venient in Sion cum laude; et læ-
des louanges; une joie éternelle couron­ titia sempiterna super caput eorum ;
nera leur tête ; le ravissement de la joie gaudium et lætitiam obtinebunt, et fu ­
ne les quittera pas, la douleur et les gé­ giet dolor et gemitus.
missements s’enfuiront.

CHAPITRE XXXVI

1. La quatorzième année du règne 1. Et factum est in quarto decimo


d’Ezéchias, Seunachérib, roi des A ssy­ anno regis E zechiæ , ascendit Sennache-
riens, vint assiéger toutes les villes fortes rib, rex Assyriorum, super omnes civita­
de Juda, et il les prit. tes Juda munitas, et cepit eas.

L a ré a lité au lieu du m irag e. D é so rm a is, p lu s som m es ram enés p a r ces p ages dan s le dom aine
de déceptions q u i d é c o u ra g e n t; to u te s les espé­ des fa its tem p o rels e t d e la ré a lité im m éd iate.
rances sero n t réalisées p lein em en t. L e p h én o ­ E lle s co m p lè te n t e t é c la ircisse n t les nom breuses
m ène d u m ira g e est fré q u e n t dans les p lain es p réd ictio n s q u ’Isaïe a fa ite s a u s u je t d ’A ss u r
sablonneuses de p lu sieu rs régio n s b ib liq u es. — depuis le m ilie u d u ch a p . v n , e t elles en m o n tre n t
S itie n s : les co n trées sans eau . — I n cu b ilib u s... l’acco m plissem en t fra p p a n t. — A p a r t le ca n tiq u e
dracones... H éb r. : D ans les rep aires des ch acals d ’É zéch ia s ( x x x v n i , 9 -2 0 ), c e t in té re ssa n t ré c it
(( a n n im ; c f. x x x i v , 17 b) ; c . - à - d . dans les lie u x se re tr o u v e d’ une m an ière p resqu e litté r a le au
les plus secs. — E t... ib i sem ita ... (vers. 8). H é b r: q u a triè m e liv r e des R o is, x v m , 1 3 - x x , 19, e t les
un ch em in fr a y é , u n e ro u te ; afin que le r e to u r c r itiq u e s se d em an d en t à q u i , d u p ro p h è te ou
so it trè s fa c ile p o u r les e x ilés. — N o n tr a n s ­ de l ’h is to rie n , a p p a rtie n t la p rio rité de la co m ­
ibit... p o llu tu s . Pensée to u te sem blable à celle de p o sitio n . P o u r n o tre p a r t , n ou s ne d o u to n s pas
x x x i n , 24b ( v o y e z la n o te ). D ans son p a rfa it q u e ce ne s o it a u p ro p h è te , p u isq u e l ’a n te u r
acco m p lissem en t, e lle dépasse ce q u i p e u t e x is te r des P a ralip o m è n e s affirm e trè s n e tte m e n t ( I I ,
Ici-bas; m ais elle s’ap p liq u e aussi à la sa in te té x x x u , 32) qu e p lu sie u rs des fa its im p o rtan ts du
de la nation du M essie, ou de l’ É g lise. — D ir e ­ règn e d’É zé ch ia s so n t raco n tés to u t a u lo n g « dans
cta v i a , ita u t . . . : u n ch em in si d r o it , si bien la v isio n d’ Isaïe » ; o r ce tte v isio n ne d iffère pas
tra c é , q ue les in sensés ne s a u ra ie n t e u x - m êm es d u liv r e de ses o racles (cf. i, 1 ) . L e s p etites d i­
s’y égarer. — N o n ... ib i leo... ( v e r s . 9 ) . E lle v erg e n ce s des d e u x n arratio n s p ro v ien n en t s u r­
sera lib re aussi de to u t d an ge r. — R ed em p ti... to u t de ce q u e l’h isto rie n a a jo u té ce rta in s d é ta ils,
ven ien t i n S io n (v e rs . 1 0 ) : d’abord la Sion co n fo rm ém en t à son plan . — P o u r l ’e x p lic a tio n ,
prop rem en t d ite , p u is l ’É g lis e , p uis le ciel. — v o y e z les n o tes de TV R eg. x v m , 13 e t ss.; nous
C um la n d e ... H éb r. : a v e c des cris d 'allégresse n ous born eron s à s ig n a le r ic i les p articu la rité s
( r in n a h , expression très é n ergiq u e ). — L æ titia p rin cip ales du ré c it d’ Isaïe.
sem p itern a . Ce b o n h eu r n ’a u ra pas de fin. —
§ I . — É z é c h ia s et S e u n a ch é rib X X X V I, 1 —
Super ca p u t : com m e un e g ra cie u se couron ne.
X X X V I I , 38.
— F u g ie t d o lo r ... V o yez x x v , 8 , e t la n o te ;
X X X III, 24». 1® S en n a ch érib e n v a h it le ro y au m e de J u d a ;
il en vo ie R absocès à Jé ru sa le m p o u r in tim id e r
S e c tio n V I. — T r a i t d ’ u n io n h i s t o r i q u e e n t r e
É zéch ias. X X X V I , 1 - 3 .
LA PREM IÈRE E T L A SECONDE P A R T IE DU L IV R E
C h a p . X X X V I . — 1. L ’in vasio n assyrien n e.
d’ I s a ï b . X X X V I , 1 — X X X I X , 8.
Com p. I V R e g . x v m , 1 3 . — I n q u a rto d ecim o
D es d istan ces id éales e t lo in tain es où nous a n n o . É zé ch ia s ré g n a v in g t - n e u f an s ( I V R eg.
o nt em portés les ch a p . x x x r v e t x x x v , nous I x v m , 2 ) , de 725 à 696. L a q u a to rzièm e année
îfl. X X X V I , 2-4. 409
2. Et le roi des Assyriens euvoya Rab- 2. Et misit rex Assyriorum Rabsacen
sacès de Lachis à Jérusalem vers lo roi de Lachfs in Jérusalem, ad regem Eze-
Ezéchias, avec une forte escorlo, et il chiam, in manu g r a v i, et stetit in aquæ-
s’arrêta près de l ’aqueduc de la piscine ductu piscinæ superioris in via agri F u l­
supérieure, sur le chemin du champ du lonis.
Foulon.
3. Eliacim , fils d’H elcias, qui était 3. Et egressus est ad eum E liacim ,
grand maître de la maison du roi, Sobna, filins H elciæ , qui crat super domum, et
secrétaire, et Joahé, fils d’Asaph, chan­ Sobna scribà, et Joahe, filius A saph, a
celier, sortirent auprès de lui. commentariis.
4. E t Rabsacès leur dit : Dites à Ezé- 4. E t dixit ad eos Rabsaces : Dicite Eze-

de son règn e correspond donc à l’an 7 1 1. Or e t du R a b s a ris, ou ch e f des eu n u qu es. — De


Sen n ach érib ne m on ta su r le trôn e q u ’en 706, et, L a c h is . Sen n ach érih a ssié ge a it alors ce tte v ille ,
de p lus, les m on u m en ts assyrie n s fix e n t à l ’a n ­ ain si q u ’ il le racon te to u t au long s u r ses m on u ­
née 701 sa ca m p a gn e syro - é g y p tie n n e , d u ra n t m en ts. V o y e z l ’A t la s a rcn êo l., pl. l x x x i , f l g . 9 ;
laqu elle e u re n t lieu les la it s ra co n tés p ar Isaïe. p l. x c i, flg. 1, 2 . — I n m a n u g ra v i. C .- ù - d ., aveo
L a d ate Ici m ention n ée ne se rapp orte donc ce r­ un corps d ’arm ée d estin é à e ffra y e r É z é c h ia s,
ta in em en t pas à l’ in vasio n assyrien n e, m ais à la e t , le cas é c h é a n t, à s’en e m p a re r p ar u n coup
m aladie e t à la gu ériso n d’É zéch las ( x x x v m , 1 de m ain . — P is c in a s u p e r io r is : c e lle - ià m êm e
et ss.), p u isqu e la v ie du sain t roi lu t alors p ro ­ aup rès de laqu elle a v a it re te n ti l’o racle de f” a l-
longée de q u in ze ans (14 + 15 = 29). On no sau ­ m a h . C f. v i l, 3, e t la n ote. « C’e st donc à l’en d ro it
ra it d ire p a r s u ite 'd e qu elles circo n sta n ces elle où A c h a z a v a it p ré fé ré le secou rs de l’A ss y rie
se tro u v e en tête du ch ap.
x x x v i . V o yez K n a b e n b a n e r,
Com m ent, in Is. p r o p h ., t. I ,
p. 596-597. C o m p .x x x v m , 21-22,
où l'on tr o u v e un a u tre passage
qui a p erd u sa place p rim itiv e .
— A sc en d it S e n n a ch érib . V o y e z
dans V ig o u ro u x , la B ib le et les
découvertes m o d e r n e s , t. I V ,
p. %196 -244 de la 6® é d it ., le
récit de l ’e x p é d itio n d u m o­
narque a s s y r ie n , d ’ap rès ses
propres an n ales. — E t cepit
eas. V o ilà bien le to rre n t d év as­
ta te u r p ré d it p a r Isaïe ; c f. v m ,
7- 8 ; x , 28, etc. E n tre ces m ots
et les su iv a n ts, la n arratio n du
il\ i j ( feam ) l\ ^ ro i »M
liv re des R ois ( I V , x v m , 14-16) _ /R Mf __ ^
Intercale un d é ta il d o u lo u re u x : -y;
« A lors É z é c h ia s, roi de J u d a ,
en voya des am bassad eurs au roi S e n n a c h é r ib s u r s o n c h a r , r e v e n a n t d ’ u n e e x p é d it io n .
des A ss y rie n s, à L a c h is , e t lui ( B a s - r e l i e f d e N in i v e .}
d it : J ’ai p é ch é ; é lo ig n e - to i de
m oi, e t je so u ffrira i to u t ce que tu m ’im poseras. à ce lu i de D ieu, q u e les A ssy rie n s p re n n e n t posi­
L e roi des A ssyrien s im posa à É z é ch ia s, roi de tio n p o u r fa ire se n tir à J u d a le poids de le u r
J n d a , trois cen ts ta le n ts d’a r g e n t e t tre n te t a ­ p uissance. » — E t egressus e s t ... Selon le liv re
lents d’or. É zéch ias lu i donna to u t l ’a rg e n t q u i des R o is , R absacès a v a it som m é Insolem m ent
se tro u v a dans la m aison du Se ig n eu r e t dans É zéch ia s de v e n ir s’ab ou ch er a v e c lu i. — Su r
les trésors du roi. C’est alors qu ’É zéch las d éta­ E lia c im e t Sobna, v o y e z x x n , 15, 20, e t les notes.
cha des b a tta n ts des p ortes d u tem p le du Sei­ — A co m m e n ta riis : le ch a n celier ou l’an n aliste
gn eu r les lam es d’ or q ue lui-m êm e y a v a it a t ta ­ d u ro yau m e .
ch ées, et les donna au roi des A ssyrien s. » N é a n ­ 2« M enaces e t blasphèm es de l’e n vo y é de S en ­
moins, un peu plus ta r d , d ’ap rès I I P a r. x x x n , n ach érib . X X X V I , 4 -2 2 .
8 e t s s., É zéch ia s ra n im a son co u ra ge et fit de 4 -10 . D iscours de R a b sacè s, p ro u v a n t à É zé­
gran d s p ré p a ratifs p o u r résister à l’e n va h isseu r. ch ia s e t a u x h ab ita n ts de Jéru sa lem l'im p o ssi­
2 -3 . A r r iv é e de R absacès sous les m urs de b ilité où ils é ta ie n t de ré siste r efficacem en t a u x
Jérusalem . C f. I V R eg . x v m , 17-18. — R a b s a ­ A ssy rie n s. Cf. I V R e g . x v m , 1 9 -2 5 . P aro les
cen. En h é h re u , Rab-Sâqeh ; titre d’un des offi­ p leines de m éch anceté e t d’ iro n ie , m ais très h a ­
ciers supérieurs de la co u r assyrien n e. D ’après b ile s , puisqu e R absacès se p rop o sait de d éco u ­
TV R e g ., ce p ersonn age é ta it acco m pagn é du ra g e r le roi e t ses su jets. — A u t quo co n silio ...
T a rta n , ou généralissim e (cf. x x , 20, e t la note), d isp o n is. I V R eg. : T u as p eu t-être fo rm é le des-
<10 Ifl. X X XV I , 5-12.
chiæ : Hæc dicit rex magnus, rox A ssy­ chias : Voici ce que dit le grand roi. le
riorum : Quæ est ista fiducia qua con­ roi des Assyriens : Quelle est cette con­
fidis ? fiance dont tu te flattes?
5. Aut quo cunsiiio vel fortitudine 5. P ar quel dessein et avec quelle
rebellare disponis? super quem habes force prétends-tu te révolter? sur qui
fiduciam, quia recessisti a me? t’appuies-tu, pour refuser de m’obéir?
6. Ecce confidis super baculum arun­ 6. Tu t’appuies sur l’Egypte, ce roseau
dineum confractum istum , super Æ g y - brisé, qui entrera dans la main de celui
ptum ; cui si innixus fuerit homo, intrabit qui s’appuiera dessus, et qui la transper­
in manum ejus, et perforabit eam : 6ic cera : c’est ce que sera le pharaon, roi
pharao, rex Æ gypti, omnibus qui confi­ d’Egypte, pour tous ceux qui espèrent en
dunt in eo. lui.
7. Quod si responderis mihi : In Do­ 7. Que si tu me réponds : Nous avons
mino Deo nostro confidimus ; nonne ipse confiance dans le Seigneur notre Dieu,
est cujus abstulit Ezechias excelsa et a l­ n’est-ce pas lui dont Ezéchias a détruit
taria, et dixit Judæ et Jérusalem : Coram les hauts lieux et les autels, en disant
altari isto adorabitis? à Juda et à Jérusalem : Vous adorerez
devant cet autel?
8. E t nunc trade te domino meo, regi 8. Rends-toi donc maintenant à mon
Assyriorum , et dabo tibi duo millia m aître, le roi des Assyriens, et je te
equorum, nec poteris ex te præbere as­ donnerai deux mille chevaux, et tu ne
censores eorum. pourras trouver assez d’hommes pour les
monter.
9. E t quomodo sustinebis faciem ju d i­ 9. Et comment soutiendras - tu l ’aspect
cis unius loci ex servis domini mei mi­ d’un seul gouverneur pris parmi les
noribus? Quod si confidis in Æ gypto, in moindres serviteurs de mon maître? Que
quadrigis et in equitibus, si tu as confiance dans l’E gypte, dans
ses chars et dans ses cavaliers,
10. et nunc numquid sine Domino as­ 10. est-ce que je suis monté sans le
cendi ad terram istam , ut disperderem Seigneur dans cette terre pour la perdre?
eam? Dominus dixit ad me : Ascende su­ C’est le Seigneur qui m’a dit : Monte
per terram istam , et disperde eam. contre cette terre, et détruis-la.
11. E t dixit E liacim , et Sobna, et 1 1 . Alors Eliacim , Sobna et Joahé
Joahe, ad Rabsacen : Loquere ad servos dirent à Rabsacès : Parle à tes servi­
tuos syra lin gu a, intelligim us enim ; ne teurs en langue syriaque, car no.us la
loquaris ad nos judaice in auribus po­ comprenons ; mais ne nous parle pas en
puli qui est super murum. hébreu aux oreilles du peuple qui est sur
la muraille.
12. E t dixit ad eos Rabsaces : Num ­ 12. Et Rabsacès leur dit : E s t-c e à
quid ad dominum tuum et ad te misit ton maître et à toi que mon maître m’a
me dominus meus, ut loquerer omnia envoyé dire ces paroles? et n’est-ce pas
verba ista? et non potius ad viros qui se­ plutôt à ces hommes assis sur la mu­
dent in muro, ut comedant stercora sua, raille, pour manger leurs excréments et
et bibant urinam pedum suorum, vobis- pour boire leur urine avec vous?
cum?

fpin de te p rép a rer a u co m bat. — Q u ia reces- C o m m en t p o u rrie z - v o u s te n ir ferm e d e v a n t un


u s t i a m e. I V R e g . : p ou r oser te ré v o lte r. — seu l s a t r a p e ...? L ’é q u iv a le n t hébreu de ju d ic is
Ecce co n jtd is... (v e rs . 6). L e s te n ta tiv e s q u e les e st p a h a h , p r é f e t , g o u v e rn e u r de p ro v in ce . —
J u ifs a v a le n t fa ite s p ou r s ’a llie r a v e c l’É g y p te S in e D o m in o (v e rs. 10). I V R e g .: sans la v olon té
n’ éta ie n t pas u n secret p o u r Sen n ach értb. — d u S eig n eu r.
Q uod s i re sp o n d e ris ( v ers. 7 ). D an s le passage 1 1 - 1 2 . G ro ssière rip o ste de R absacès à une
p ara llè le des R o is , à p a rtir de ces m ots ju s q u ’à h u m b le rep résen ta tio n des d élégu és d 'É zéch las.
m in o r ib u s ( vers. 9» ), R absacès s'ad resse à to us C f. I V R e g . x v n i , 26-27. — L o q u ere a d servos...
les h a b ita n ts , p our essayer de les d é ta ch e r de L a fo rm u le e st en co re p lu s h u m b le dans le ré c it
le u r roi e t de le u r D ieu. — T r a d e te d o m in o -. des R o is : N o u s te prions de p arle r à tes s e rv i­
( vers. 8 ). I V R eg . : P assez donc à m on m aître. te u rs... — S y r a lin g u a . H é b r.: ’a r d m îf , comme
— N ec p o te ris e x te... IV R eg. : E t v o y e z si v o u s a u liv r e des R o is ; en aram éen .
p ou rrez tr o u v e r...— Q u o m o d o .../a ciem *. I V R e g .:
Is. X X X V I , 13-22. 411

13. Rabsacès sc tenant donc debout, 13. Et stct.it Rabsacès, et clam avit voce
et criant de toute «a force, dit cil langue magn.'v'judaice, et dixit ; Audite verba
judaïque : Ecoutez les paroles du grand regis magni, regis Assyriorum.
roi, du roi des Assyriens.
14. Voici ce que dit le roi : Qu’Ezé- 14. Hæc dicit rex : Non seducat vos
chias ne vous séduise pas, car il ne Ezecbias, quia non poterit eruere vos.
pourra pas vous délivrer.
15. E t qu’Ezéchias ne vous fasse pas 15. E t non vobis tribuat fiduciam Ezc-
mettre votre confiance dans le Seigneur, chias super Domino, dicens : Eruens li­
en disant : Le Seigneur nous délivrera berabit nos Dominus, non dabitur civitas
certainement; cette ville ne sera pas li­ ista in manu regis Assyriorum.
vrée entre les mains du roi des Assyriens.
1,6. N ’écoutez pas Ezéchias ; car voici 16. Nolite audire Ezechiam ; hæc enim
ce que dit le roi des Assyriens : Faites dicit iox Assyriorum : Facite mecum be­
alliance avec moi, et venez vous rendre nedictionem, et egredimini ad me, et co­
à moi, et chacun mangera du fruit de medite unusquisque vincam suam, et
sa vigne et du fruit de son figuier, et unusquisque ficum suam, et bibite unus­
boira l’eau de la citerne, quisque aquam cisternæ suæ ,
17. jusqu’à ce que je vienne, et que je 17. donec veniam, et tollam vos ad
vous emmène dans une terre semblable terram quæ est ut terra vestra, terram
à la vôtre, une terre de blé et de vin, frumenti et vini, terram panum et vinea­
une terre abondante en pains et en rum.
vignes. - \
18. Qu’Ézéchias ne vous trouble pas, 18. Nec conturbet vos Ezechias, di­
en disaut : L e Seigneur nous délivrera. cens : Dominus liberabit nos. Numquid
E st-ce que les dieux des nations ont liberaverunt dii gentium unusquisque
délivré chacun sa terre de la puissance terram suam de manu regis Assyrio­
du roi des Assyriens? rum ?
19. Où est le dieu d’Emath et d’Ar- 19. Ubi estdeusEm ath etA rp h a d ?u b i
phad? où est le dieu de Sepharvaïm ? est deus Sepharvaim? numquid liberave­
O n t-ils délivré Samarie de ma main runt Samariam de manu mea?
puissante?
20. Quel est, entre tous les dieux de 20. Quis est ex omnibus diis terrarum
ces pays , celui qui ait pu délivrer son istarum qui eruerit terram suam de manu
pays de ma main, pour que le Seigneur m ea, ut eruat Dominus Jérusalem de
puisse sauver Jérusalem de ma main? manu mea?
21. Ils se turent, et ils ne lui répon­ 21. E t siluerunt, et non responderunt
dirent pas un mot. Car le roi leur avait ei verbum. Mandaverat enim rex, dicens
donné cet ordre : Ne lui répondez pas. Ne respondeatis ei.
22. E lia cim , fils d’H e lcia s , grand 22. E t ingressus est Eliacim , filius Hel-
maître de la maison du roi, Sobna secré­ ciæ , qui erat super domum, et Sobna,
taire, et Johaé, fils d’Asaph, chancelier, scriba, et Joahe, filius Asaph, a com­
vinrent auprès d’Ezéchias, ayant les vê­ mentariis, ad Ezechiam , scissis vestibus,
tements déchirés, et ils lui rapportèrent et nuntiaverunt ei verba Rabsacis.
les paroles de Rabsacès.

13-20. Second d iscours de R absacès. C f. I V R eg. Ia su ite de v in e a m (v e rs . 17), on lit dans le récit
x v m , 28 -3 5. — C la m a v it... ju d a ic e : c .- à - d . en p ara llè le : u n e te rre d’o liv ie r s , et d ’h u ile, e t de
hébreu. R absacès « ap p a rten a it à u n e natio n q u i m ie l, e t v o u s ne m ou rrez p a s , e t vo u s v iv re z.
a v a it un gra n d in té rêt à i’étu d e des lan gues, et — Neo co n tu rbet vos... (v ers. 18). D ’ap rès l ’h é­
ses fo n ction s officielles l’a v a ie n t e x c ité à d é v e ­ breu : Qu’ É zé ch ia s ne v o u s séduise pas. I V R e g .:
lopper le p lus possible ses co nn aissan ces sous ce N ’écou tez pas É z é ch ia s, qui vo u s sé d u it en d i­
ra p p o rt; li n ’est donc pas su rp re n a n t q u ’il pût san t... — S e p h a rv a im ( v e r s . 1 9 ). I V R e g . : les
parier i’h éb reu ». — E ru ere vos (v e r s . 1 4 ). Le d ie u x de S é p h a rv a ïm , d ’A n a e t d ’A v a . Cf.
passage p arallèle des Rois a jo u te : d e m a m ain . x x x v n , 13.
— F acite... ben ediction em ( v e r s . 18»). C .- à - d . : 2 1-2 2 . L es m in istre s d’É zé ch ia s v ie n n e n t lui
faites la p a ix , concluon s une allia n ce accom pa­ ren d re com pte de l’e n tre v u e . C f. I V R eg. x v m ,
gn ée de so u h aits e t de b énéd iction s réciproques. 3 6 -3 7 . — E t silu e r u n t. I V R eg . : E t le peuple
IV R eg. : F aites ce q u i v ous e s t u tile . — E gre­ se tu t.
d im in i u d m e. R e n d e z-v o u s à d iscrétio n . — A
Is. X X X V I I , 1-9.

CHAPITRE XXXVII

1. E t factum est, cum audisset rex 1. Et lorsque le roi Ezéchias eut en­
Ezéchias, scidit vestimenta sua, et obvo­ tendu cela, il déchira ses vêtements, 6e
lutus est 6acco, et intravit in domum couvrit d’un sac, et entra dans la mai­
Domini. son du Seigneur.
2. E t misit Eliacim, qui erat super do­ 2. E t il envoya E liacim , grand m aître
mum, et Sobnam, scribam , et seniores de sa maison, et Sobna, secrétaire, et
de sacerdotibus, opertos saccis, ad Isaiam, le6 plu6 anciens d ’entre les prêtres, cou­
filium AmoSj prophetam, verts de sacs, vers le prophète Isaïe, fils
d ’Am os,
3. et dixerunt ad eum : Hæc dicit E z e ­ 3. et ils lui dirent : Voici ce que dit
chias : Dies tribulationis, et correptionis, Ezéchias : Ce jour est un jour de tribu­
et blasphem iæ, dies hæc ; quia venerunt lation, de reproche et de blasphèm e;
filii usque ad partum , et virtus non est car les enfants 6ont 6ur le point de naître,
pariendi. mais la mère n’a pas assez de force pour
enfanter.
4. Si quo modo audiat Dominus Deus 4. P eu t-être que le Seigneur ton Dieu
tuus verba Rabsacis, quem misit rex aura entendu les paroles de Rabsacès,
Assyriorum, dominus 6uus, ad blasphe­ qui a été envoyé par le roi des Assyriens,
mandum Deum viventem , et exprobran­ son m aître, pour blasphémer le Dieu
dum sermonibus quos audivit Dominus, vivant, et pour l’insulter par les paroles
Deus tuus. L eva ergo orationem pro re­ que le Seigneur ton Dieu a entendues.
liquiis quæ repertæ sunt. Fais donc monter une prière pour les
restes qui subsistent encore.
5. E t venerunt servi regis Ezechiæ ad 5. Les serviteurs du roi Ezéchias vin­
Isaiam. rent donc trouver Isaïe.
6. E t dixit ad eos Isaias : Hæc dicetis 6. E t Isaïe leur dit : Vous direz à
domino vestro : H æ c dicit Dominus : Ne votre maître : Voici ce que dit le Sei­
timeas a facie verborum quæ audisti, gneur : Ne crains pas ces paroles que tu
quibus blasphemaverunt pueri regis A s­ as entendues, et par lesquelles les ser­
syriorum me. viteurs du roi des Assyriens m’ont blas­
phémé.
7. Ecce ego dabo ei 6piritum, et audiet 7. Je lui enverrai un esprit, et il ap­
nuntium, et revertetur ad terram suam , prendra une nouvelle, et il retournera
et corruere eum faciam gladio in terra dans son pays, et je le ferai mourir par
sua. le glaive dans son pays.
8. Reversus est autem Rabsaces, et in ­ 8. Or Rabsacès s’en retourna, et il
venit regem Assyriorum præliantem ad­ trouva le roi d’Assyrie qui assiégeait
versus Lobnara ; audierat enim quia pro­ Lobna; car il avait appris qu’il avait
fectus esset de Lachis. quitté Lachis.
9. E t audivit de Tharaca, rege Æ thio- 9. Alors le roi d ’Assyrie reçut une

3° E zéch ias en vo ie co n su lte r le p rophète Isaïe. 4° Isaïe re lè ve Je co u ra g e d ’É zéch ias p ar la


X X X V II, 1-5 . prom esse d ’u n e d é liv ra n ce to u te d iv in e . X X X V I I ,
C h a p . X X X V I I . — 1. L e ro i se rend au 6 -7.
tem ple p o u r im p lo rer le seco u rs du S eig n eu r. 6 - 7 . Com p. I V R e g . x t x , 6 - 7 . — Ecce dabo
C f. I V R e g . x i x , 1. el ( v e r s . 7 ) . A u liv re des R ois : V o ici q u e Je
2 - 5 . L es d élégu és d 'É zé c h ia s au p rès du p ro ­ lu i e n v e rra i.
p h ète. C f. I V R e g . x i x , 2 - 5 . L ’h isto ire b ib liq u e 5° N o u ve lle am bassade de S e n n a ch é rib à Ézé-
sign ale des in te rv e n tio n s ro yales d u m êm e g e n re ch ias. X X X V I I , 8 -1 3 .
au p rès de la p rophétesse H o id a , I V R e g . x x n , 14, 8. L e s A ssy rie n s à Lobn a. Com p. I V Kcg.
e t d e J é ré m ie , J e r. x x x v i , 3. — V ir tu s n o n est... x i x , 8.
(v e r s . 3 ) . I V R e g .: E t celle qui e n fan te n ’a 9 - 1 3 . Seconde te n ta tiv e de R absacès pour in ­
pas de forces. — L e v a ... o ra tio n e m ( vers. 4 ). tim id e r les h a b ita n ts de J éru sa lem . C f. I V R eg.
E xp ression p itto resq u e . I V R e g . : F a is n ne x i x , 9 - 1 3 . — T h a ra ca . H ébr. : T ir h â q a h . Ce
prière. prin ce n’est pas m oins cé lèbre dans les inscrip-
Is. X X X V I I , 10-20. 413
nouvelle au sujet de T haraca, roi d ’É- piæ , dicentes : Egressus est ut pugnet
thiopie; on lui dit : Il s’est mis en contra te. Quod cum audisset, misit nun­
marche pour vous combattre. A yant ap­ tios ad Ezechiam , dicens :
pris cela, il envoya des ambassadeurs à
Ezéchias, avec cet ordre :
10. Vous direz à Ezéchias, roi de 10. Hæc dicetis E zechiæ , régi Judæ ,
Juda : Que ton Dieu auquel tu as con­ loquentes : Non te decipiat Deus tuus in
fiance ne te séduise pas, en disant : Jé­ quo tu confidis, dicens : Non dabitur J é ­
rusalem ne sera pas livrée entre les rusalem in manu regis Assyriorum.
mains du roi des Assyriens.
> 11. Tu as appris tout ce que les rois 11. E cce tu audisti omnia quæ fece­
des Assyriens ont fa it à tous les pays runt reges Assyriorum omnibus terris,
qu’ils ont ruinés ; et to i, pourrais-tu être quas subverterunt; et tu poteris libe­
délivré? rari?
12. E st-ce que les dieux des nations 12. Numquid eruerunt eos dii gen­
ont délivré les peuples que mes pères tium quos subverterunt patres m ei, Go­
ont détruits, Gozam , Havam , Réseph zam, et Haram, et Reseph, et filios Eden
et les fils d’Eden qui étaient à Thalas- qui erant in Thalassar?
sar ?
13. Où est le roi d’Em ath, et le roi 13. Ubi est rex Em ath, et rex Arphad,
d’Arphad, et le roi de la ville de Sephar- et rex urbis Sepharvaim, A n a, et A v a ?
vaïm , d’Ana et d’ A v a ?
14. Ezéchias prit la lettre de la main 14. E t tulit Ezechias libros de manu
des ambassadeurs, et l’ayant lue, il monta nuntiorum, et legit eos, et ascendit in
à la maison du Seigneur, et la déploya domum Domini, et expandit eos Ezechias
devant le Seigneur; coram Domino;
15. et Ezéchias pria le Seigneur en 15. et oravit Ezechias ad Dominum,
disant : dicens :
16. Seigneur des arm ées, Dieu d’Is­ 16. Domine exercituum , Deus Israel,
raël, qui êtes assis sur les chérubins, qui sedes super cherubim, tu es Deus
vous êtes seul Dieu de tous les royaumes solus omnium regnorum terræ ; tu fecisti
de la terre; c’est vous qui avez fa it le cælum et terram.
ciel et la terre.
17. Penchez, Seigneur, votre oreille et 17. Inclina, Domine, aurem tuam , et
écoutez; ouvrez les y eu x, Seigneur, et audi ; aperi, Domine, oculos tuos, et vide ;
voyez, et écoutez toutes les paroles que et audi omnia verba Sennachérib, quæ
Sennachérib a envoyées pour blasphémer misit ad blasphemandum Deum viven­
le Dieu vivant. tem.
18. Il est vrai, Seigneur, que les rois 18. Vere enim, Domine, desertas fece­
des Assyriens ont ruiné les pays et leurs runt reges Assyriorum terras, et regiones
provinces, earum ,
19. et qu’ils ont livré leurs dieux au 19. et dederunt deos earum igni ; non
feu ; car ce n’étaient pas des dieux, mais enim erant d ii, sed opera manuum ho­
l’œuvre de la main des hommes, du bois minum, lignum et lapis, et comminue­
et de la pierre, qu’ils ont détruits. runt eos.
20. Et maintenant, Seigneur notre 20. E t nunc, Domine Deus noster,
Dieu, délivrez - nous de sa m ain, afin salva nos de manu ejus, et cognoscant
que tous les royaumes de la terre sachent omnia regna te rræ , quia tu es Dominus
que vous êtes le seul Seigneur. solus.

tlon s assyrien n es qn e su r les m on u m en ts é g y p ­ x i x , 15b -19 . — D o m in e e x e r c itu u m (v e r s . 1 6 ) .


tiens. I l a p p a rte n a it à la d y n a stie éth io p ien n e A u liv r e des R o is , nous lison s sim plem en t : « Do­
( v o y e z la n o te de x v m , I ) . — E t tu p o teris... m ine. » — O m n iu m reg n o ru m . I V . R e g . : de
(vers. 1 1 ) . I V R e g .: E s t - c e q u e tu p ou rras seul tous les rois. — T e rr a s et reg ion es ( v e r s . 1 8 ) .
être d éliv ré ? I V R e g . : les n atio n s e t le u rs terres.
6° A c te de fo l d ’É zéch ias. X X X V I I , 14 -2 0 . 7° R épon se du S e ig n e u r à la p rière d ’É zéch ias.
1 4 - 1 5 . L e s a in t roi porte a u teiuple la lettre X X X V I I , 2 1 -3 5 .
Impie de Senn ach érib. C f. I V R e g . x i x , 14 -15 » . O ra cle d’u n « In té rê t saisissan t ». L a form e
16-20 . P riè re ard en te d ’É zéch ias. Cf. I V R eg. en est ad m ira b le m e n t p oétiqu e e t v iv a n te .
414 le. X X X V I I , 21-29.
21. Kt misit Isaias, filias Amos, ad Eze- 21. Alors Isaïe, fils d’Am os, envoya
chiam, dicens : Hæc dicit Dominus, dire à Ezéchias : Voici ce que dit le Sei­
Deus Israel : Pro quibus rogasti me de gneur, le Dieu d’Israël : Quant à ce que
Sennacherib, rege Assyriorum , tu m’as demandé au sujet de Sennaché­
rib , roi d’A ssyrie,
22. hoc est verbum quod locutus est 22. voici la parole que le Seigneur a
Dominus super eum : Despexit te et sub­ prononcée sur lui : E lle t ’a méprisé et
sannavit te v irgo , filia Sion ; post te ca- elle t ’a insulté, la vierge fille de Sion :
put movit filia Jérusalem. la fille de Jérusalem a secoué la tête der­
rière toi.
23. Cui exprobrasti ? et quem blasphe- 23. Qui as-tu insulté? qui a s-tu blas­
masti ? et super quem exaltasti vocem , phémé? contre qui a s-tu haussé la voix
et levasti altitudinem oculorum tuorum? et élevé tes yeux insolents? Contre le
Ad Sanctum Israel. Saint d’Israël.
24. In manu servorum tuorum expro­ 24. Par tes serviteurs tu as outragé
brasti Domino, et dixisti : In multitu­ le Seigneur, et tu as dit : A vec la mul­
dine quadrigarum mearum ego ascendi titude de mes chars, j ’ai gravi le sommet
altitudinem montium, ju ga Libani ; et des montagnes, les cimes du Liban ; j ’ai
succidam excelsa cedrorum ejus, et ele­ coupé ses cèdres élevés et ses sapins de
ctas abietes illius, et introibo altitudi­ choix; je suis monté jusqu’à la pointe
nem summitatis ejus, saltum carmeli de son sommet, dans la forêt de son
ejus. carmel.
25. Ego fod i, et bibi aquam, et exsic­ 25. J ’ai creusé et j ’ai bu les eaux, et
cavi vestigio pedis mei omnes rivos a g ­ j ’ai desséché avec la plante de mes pieds
gerum. toutes les rivières retenues par des
digues.
26. Numquid non audisti quæ olim 26. N ’a s-tu pas appris ce que j ’ai fa it
fecerim ei? E x diebus antiquis ego plas­ autrefois? Dès les jours anciens, j ’ai
mavi illud ; et nunc a d d u xi, et factum formé ce dessein, et maintenant je l’ai
est in eradicationem collium compugnan­ exécuté, et cela a été accompli pour la
tium , et civitatum munitarum. ruine des collines qui s’entrebattent et
des villes fortes.
27. Habitatores earum breviata manu 27. Leurs habitants aux mains débiles
contremuerunt, et confusi sunt; facti ont tremblé et ont été confondus ; ils
sunt sicut fœnum agri, et gramen pas- sont devenus comme l ’herbe des champs,
cuæ, et herba tectorum, quæ exaruit an­ comme le gazon qui sert de pâture, et
tequam maturesceret. comme l’herbe des toits, qui sèche avant
de venir à maturité.
28. Habitationem tuam , et egressum 28. Ta demeurej et ta sortie, et ton
tuum, et introitum tuum cognovi, et in ­ entrée, je les counais, ainsi que ta fu ­
saniam tuam contra me. reur insensée contre moi.
29. Cum fureres adversum m e, super­ 29. Tandis que ta fureur éclatait
bia tua ascendit in aures meas. Ponam contre moi, ton orgueil est monté jusqu’à
ergo circulum in naribus tuis, et frenum mes oreilles. Je té mettrai donc une

21-22». In tro d u ctio n . C f. I V R eg. x i x , 20 -21» . L 'h é b re u em ploie le f u tu r . L e m ou arqu e superbe


— A p rès les m ots rege A s s y r io r u m , le liv re d es De d o u te pas q u e la con qu ête de l’ Ë g y p te ne s o it
R ois a jo u te : J ’ai en ten d u . b ie n tô t p ou r iu l u n fa it acco m p li. — E x d ieb u s
22b -29. P re m iè re p a rtie d e la rép on se : J é h o ­ a n tiq u is ( v e r s . 26b ). D 'ap rès l'h é b r e u : de loin .
v a h rep ro ch e à S en n ach érib les blasphèm es q u ’ il L es p lan s d iv in s se réa lisen t p eu à p e u , ch a cu n
a osé p ro fé re r co n tre IuL C f. I V R eg. x r x , à son h e u re ; m ais ils re m o n te n t à l’ é te rn ité . —
21b -2 8 . — P o st te. TV R e g . : d e rriè re ton dos. F a c tu m ... i n e ra d ic a tio n e m . H ébr. : afin q u e tu
— I n m u ltitu d in e q u a d r ig a ru m ... (v e r s . 24b ). sois p our d é v a s te r les v ille s fo rte s ( e t les
C e t o rg u e ille u x la n g a g e e st e n tièrem e n t c o n ­ ch a n g e r ) en m o n ce au x de ru in es. — B r e v ia ta
fo rm e a ce lu i des in scrip tio n s assyrien n es. Sal- m a n u ( v e r s . 2 7 ). I V R e g . : « H u m llcs m an u . »
m an a sa r e t A ssu rb au ip al se v a n te n t exp ressém en t — H a b ita tio n e m tu a m ... ( v e r s . 2 8 ). H ébr. : .Je
de h a u ts fa its to u t s e m b la b le s .— A ltitu d in e m sais q u a n d tu t ’a s s ie d s , quaD d tu s o r s , e t
s u m m ita t is... I V R eg . : J 'a i p én étré ju s q u 'à ses q u an d tu re n tre s. A p rè s ces m ots le r é c it des
lim ites. — B ib i a q u a m (v e r s . 2 5 ). A u liv r e des R ois ajo u te : e t ta v o ie .— C ir c u lu m ..., fr e n u m * .
R ois : J 'a i bu des e a u x é tra n g è re s. — E x sic c a v i. D ans i'h é b re u : Mon a u u c a u . m on fre in .
Is. X X X V I I , 30-37. 416
boucle aux narines et un mors ît la bou­ in labiis tuis, et reducam te in viam per
che, et je te ramènerai sur le chemin quam vénisti.
par lequel tu es venu.
30. Mais pour toi, E zéchias, tu auras 30. Tibi autem hoc erit signum : Co­
ce signe : Mange cette année ce qui mede hoc anno quæ sponte nascuntur,
naîtra de soi-même, et vis de fruits la et in anno secundo pomis vescere; in
seconde année; mais la troisième année anno autem tertio seminate et metite, et
semez et moissonnez, plantez des vignes plantate vineas, et comedite fructum ea­
et recueillez - en le fruit. rum.
31. E t ce qui aura été sauvé de la 31. E t mittet id quod salvatum fuerit
maison de Juda et ce qui sera resté de domo Juda, et quod reliquum est, ra­
poussera des racines en b a s, et produira dicem deorsum, et faciet fructum sur­
des fruits en haut ; sum ;
32. car de Jérusalem il sortira un reste, 32. quia de Jérusalem exibunt reli­
et des sauvés du mont Sion ; le zèle du quiae, et salvatio de monte Sion; zelus
Seigneur des armées fera cela. Domini exercituum faciet istud.
33. C ’est pourquoi ainsi parle le S e i­ 33. Propterea hæc dicit Dominus de
gneur sur le roi des Assyriens : Il n’en­ rege Assyriorum : Non intrabit civitatem
trera pas dans cette ville et il n’y lan­ hanc, et non jaciet ibi sagittam , et non
cera pas de flèches, il ne l’attaquera occupabit eam clypeus, et non mittet in
pas avec le bouclier, et il n’élèvera pas circuitu ejus aggerem.
de retranchements autour d’elle.
34. I l s’en retournera par le chemin 34. In via qua venit, per eam rever­
par lequel il est venu, et il n’entrera tetur, et civitatem hanc non ingredietur,
pas dans cette ville, dit le Seigneur. dicit Dominus.
35. Je protégerai cette ville pour la 35. E t protegam civitatem istam , ut
sauver, à cause de m oi, et à cause de salvam eam propter m e, et propter D a­
David mon serviteur. v id , servum meum.
36. Or l’ange du Seigneur sortit et 36. Egressus est autem angelus Do­
frappa cent quatre - vingt - cinq mille m ini, et percussit in castris Assyriorum
hommes dans le camp des Assyriens. Et centum octoginta quinque millia. E t sur-
quand on se leva le m atin , c’étaient tous rexerunt m ane, et ecce omnes cadavera
des cadavres sans vie. mortuorum.
37. Alors Sennachérib, roi des A ssy ­ 37. E t egressus est, et abiit, et rever­
riens, partit et s’en alla, et s’en retourna, sus est Sennacherib, rex Assyriorum , et
et il demeura à Ninive. habitavit in Ninive.

30 -32. Seconde p a rtie de la réponse d iv in e : egressus e s t .. ., le liv r e des R o is m en tio n n e un


signe donné à E zéch ia s p o u r co n firm er la v é rité d éta il Im p o rtan t : Or il a r r iv a en ce tte n u it.
de la p rop h étie q u i précède.
Cf. I V R e g . x i x , 29-31. — H oc...
sig n u m . I l co n siste en une
au tre p ré d ic tio n , q u i e x ig e a it
aussi un a c te de foi. — Com ede...
vescere. I V R e g . : M ange ce tte
année ce q ue tu tro u v e ra s ; la
seconde année, ce q u i n a îtra de
soi-mêm e ( V u lg . : p o m is ). —
Quod s a l v a t u m ... q u o d r e li­
q u u m ... Isaïe in siste su r ce tte
idée, qui lu i e st e x tra o rd in a ire ­
m ent chère. L e p assage p ara llèle
a seulem ent : ce qui restera.
33-38. T ro isièm e p a rtie de
la ré p o n s e , ou l’o racle p rop re­
m ent d it. C f. I V R eg . x i x , 32-34.
8° D ésastre des A ss y rie n s e t
m m t de Sen n ach érib. X X X V I I , E n t r é e d 'u n t e m p le a s s y r ie n . ( É t a t a c t u e l.)
86-38.
36. L ’ arm ée assyrien n e e st m iracu leu sem en t 37-3 8. Sen n ach érib re v ie n t h N ln lv e , où 11 est
anéantie. C f. IV Reg. x i x , 36. — A v a n t les m ots assassiné p ar d e u x de ses fils ; A sarh ad d o n lai
416 Is. X X X V I I , 38 — X X X V I I I , 6.
38. E t factum est, cum adoraret in s 38. Or comme il était prosterné dans
templo Nesroch, deum suum, Adrame- le temple de Nesroch son dieu, Adramé-
lech et Sarasar, filii ejus, percusserunt lech et Sarasar, ses fils, le frappèrent de
eum gladio, fugeruntque in terram Ara- leur glaive, et s’enfuirent dans le pays
rat; et regnavit Asarhaddon, filius ejus, d’A rarat; et Asarhaddon son fils régna
pro eo. à sa place.

CHAPITRE XXXVIII

1. In diebus illis æ grotavit Ezéchias 1. En ce tem ps-là, Ezéchias fu t ma­


usque ad mortem ; et introivit ad eum lade jusqu’à la mort, et le prophète
Isaias, filius Amos, propheta, et dixit ei : Isaïe, fils d’Am os, vint auprès de lui et
H æc dicit Dominus : Dispone domui tuæ, lui dit : Voici ce que dit le Seigneur :
quia morieris tu , et non vives. Mets ordre aux affaires de ta maison ;
car tu mourras, et tu ne vivras plus.
2. E t convertit Ezéchias faciem suam 2. Alors Ezéchias tourna son visage
ad parietem , et oravit ad Dominum, contre le mur, et pria le Seigneur
3. et dixit : Obsecro, Domine, me­ 3. en disant : Souvenez-vous, Seigneur,
mento, quæso, quomodo ambulaverim je vous prie, que j ’ai marché devant vous
coram te in veritate et in corde perfecto, dans la vérité et avec un cœur p a rfait, et
et quod bonum est in oculis tuis fecerim. que j ’ai fa it ce qui était bon à vos yeux.
E t flevit Ezechias fletu magno. E t Ezéchias versa des larmes abon­
dantes.
4. E t factum est verbum Domini ad 4. Alors le Seigneur parla à Isaïe, et
Isaiam , dicens : lui dit :
5. Vade, et dic Ezcchiæ : H æ c dicit Do­ 3. V a , et dis à Ezéchias : Ainsi parle
minus, Deus D avid, patris tui : Audivi le Seigneur, le Dieu de David ton père :
orationem tuam , et vidi lacrym as tuas; J ’ai entendu ta prière et j ’ai vu tes
ecce ego adjiciam super dies tuos quin­ larm es; j ’ajouterai encore quinze années
decim annos, à tes jours,
6. et de manu regis Assyriorum eruam 6. «t je te délivrerai de la main du

succèd e. C f. I V R e g . x i x , 3 6 -3 7 . — I n terra m L e r é c it de ce fa it a p ou r b u t de p rép a rer la


A r a r a t. L e s é c riv a in s sacrés n o m m ent ain si n a rra tio n d u ch ap. x x x i x .
l ’A rm é n ie. E lle é t a it , à ce tte é p o q u e , ju s te en C h a p . X X X V I I I . — 1 . M aladie du r o i; Isaïe
deh ors des lim ite s de l ’em p ire assyrie n . L e s lu i an n o n ce q u ’ il d o it se p ré p a re r à la m ort.
in scrip tio n s cu n éiform es l’ ap p ellen t éga lem en t C f. I V R e g . x x , 1. — I n d ie b u s i llls . P e n d a n t
U ra rtu . la q u a to rziè m e an n ée d u rè g n e d’ É zéch ia s. V o y e z
la n ote de x x x v i , 1. — M o r ie r is tu . P ro p h é tie co n ­
{ I I . — M a la d ie et g u é r is o n m ir a c u le u se d ’ Ézé-
d itio n n e lle , d o n t la p riè re du p ie u x ro i a rrê ta
ch ia s ; a m b a ssa d e de M êrodaeh - B a la d a n .
l ’ex é cu tio n . .
X X X v n i , 1 — X X X I X , 8.
2 - 3 . C h a g rin du ro i en ap p ren an t ce tte n o u ­
Ces d eu x épisodes sont a n té rie u rs à c e u x q u i v e lle ; sa p riè re p lein e de fo l. Com p. I V R eg.
v ie n n e n t d’être ra co n té s , ain si q u ’il a été Insi­ x x , 2 -3 .
n ué dans l’ in tro d u c tio n an ch ap. x x x v i . V o y e z 4 -6 . L e S e ig n e u r acco rd e à É zéch ias q u in ze
I V R e g . x x , 1 , e t le co m m entaire. L a raison de a u tre s années de v ie . C f. I V R e g . x x , 4 - 6 . —
ce re n v ersem e n t d es fa its ap p a ra ît très c la ir e ­ E t fa c tu m est. S u iv a n t le r é c it p a ra llè le , Isaïe
m e n t d an s le liv r e d ’Isaïe : le p rop h ète a v o u lu é ta it a lo rs dans la co u r In té rie u re du p a la is ,
y ra tta c h e r la ru in e de l’arm ée de S en n ach érib à ap rès a v o ir q u itté le ro y a l m alad e. — D ie E ze-
la p a rtie de ses o racles q u i l’a v a ie n t si s o u v e n t ch læ (v e rs. 6). I V R e g . : D is à É z é c h ia s, c h e f de
ann on cée ; il ra tta c h e de m êm e l ’am bassad e de m on p e u p le .— Ecrs ego a d jic ia m ... L e liv r e des
M érod ach - B a la d a n , c.- à - d. un in cid en t b a b y lo ­ R o is e st p lu s e x p lic ite : E t v o ic i q u e Je t’ ai
n ie n , a u x ch ap. x l e t ss., qui se ra p p o rte n t p ou r g u é ri ; dans tr o is jo u rs tu m on teras au tem p le
la p lu p a rt à l’ép oque ch ald éenn e. du S eig n eu r, e t j ’a jo u te ra i à tes jo u rs... — De
1» É zéch ia s tom be g ra v e m e n t m a la d e , e t e st m a n u reg is A ss y r io r u m ( v e r s . 6 ) . Ce d é ta il d é ­
g u é r i d’ une m an ière m ira c u le u se p ar l ’ Interm é­ m on tre Jusqu’à l’év id e n ce q u e la m alad ie d ’É z é ­
diaire du p rop h ète Isaïe. X X X V I I I , 1 -2 2 . ch ia s e t les faits q u i en d épen d en t (chap. x x x v m
Is. X X X V I T I , 7- 1 2. 417

roi dos Assyriens: cette ville aussi, et je te, et ciptatem istam, et protegam eam.
la protégerai.
7. E t voici le signe que le Seigneur te 7. Hoc autera tibi erit signum a Do­
donnera, pour t’assurer qu’il accomplira mino, quia faciet Dominus verbum hoc
la parole qu’il a prononcée : quod locutus est :
8. Je ferai reculer de dix degrés en 8. Ecce ego reverti faciam umbram
arrière, avec le soleil, l’ombre des degrés linearum per quas descenderat in ho­
qui est descendue sur le cadran d’Achaz. rologio Achaz in sole, retrorsum decem
Et le soleil recula de dix degrés, sur les lineis. E t reversus est sol decem lineis
degrés où il était descendu. per gradus quos descenderat.
9. Cantique d ’Ezéehias, roi de Juda, 9. Scriptura Ezechiæ, regis Juda, cum
lorsque après avoir été m alade, il fut. ægrotasset et convaluisset de infirmitate
guéri de sa maladie. sua.
10. J ’ai dit : Au milieu de mes jours, 10. E go dixi : In dimidio dierum meo­
j ’irai aux portes du tombeau. Je cherche rum vadam ad portas inferi. Quæsivi re­
en vain le reste de mes années. siduum aunorum meorum.
11. J 'ai dit : Je ne verrai plus le Sei­ 11. Dixi : Non videbo Dominum Deum
gneur Dieu dans la terre des vivants; in terra viventium ; non aspiciam homi­
je ne verrai plus aucun homme, ni d’ha­ nem ultra, et habitatorem quietis.
bitant du repos.
12. L e temps de ma vie m’est enlevé, 12. Generatio mea ablata est, et con-

et x x x i x ) fu re n t an té rie u rs à l'In vasion de Sen- i ex p ressio n s e t en Im ages qu i ra p p e lle n t le p san-


u ach érlb . — P roteg a m eam . L e liv re des R ois | tle r on le liv r e de Jo b . Il n’est pas sans quel-
a jou te : à cause de m o l, et à cause de D avid ‘ ques o b s c u rité s , sp écialem en t dan s la V u lg a te .
mon s e rv ite u r. I l se d iv is e en d e u x p artie s à peu près é g a le s,
7 -8 . S ig n e m ira c u le u x de la gu ériso n . C f. d o n t ch a cu n e co n tie n t d e u x stro p h es : dan s la
I V R eg. x x , 9 - 1 1 . — H o c a u te m ... s ig n u m ... p rem ière m o itié , vers. 1 0 - 1 4 , le p oète d é c r it les
Ézéchias lu i-m ê m e a v a it dem an d é nn signe. sen tim en ts d o u lo u re u x q u e sa m alad ie a v a it
e x c ité s en l u i ; dan s la se co n d e , v e rs. 1 5 - 2 0 , 11
ex p rim e à son d iv in b ie n fa ite u r ses v iv e s Im pres­
sions de jo ie e t de reconnaissance.
1 0 - 1 2 . P re m iè re stro p h e : les angoisses du
ro yal m alad e. — E g o d i x i . V o ici ce q u e Je res­
sen ta is au fo n d de mon cœ u r p en d a n t m a p ro ­
fon d e détresse. — I n d im id io d ier u m ... D ’après
les L X X : D ans la h a u te u r (p o u r ain si d ir e , au
zén ith ) de m es jo u rs. D ’ap rès l’h ébreu : dan s le
repos de m es jo u rs ( e n p leine m a t u r ité ) . Ces
d ifféren tes expressio n s so n t syn o n ym es. — A d
p o rta s in fe r i. B e lle expression poétiqu e. Cf.
J o b , x x x v iii, 17; P s. r x , 14 , et e v r , 18 ;
M a tth . x v i , 18. É zé ch ia s se n ta it q u ’ il a lla it bien ­
tô t m o u rir. — Q u æ s iv i r e s id u u m ... Il a u r a it
v o u lu re te n ir la v ie , an m om en t o ù elle lu i
éch a p p ait. N u an ce dans l ’h éb reu : Je su is p riv é
d u reste de m es jo u rs. — N o n videbo D o m in u m
D eu m . L ’h ébreu rép ète d e u x fo ls de s u ite , aveo
b eaucoup d’e m p h a se , l’a b ré viatio n du nom s a c r é :
J e ne v e rra i p lu s T a h , T a h . — T erra v iv en ­
tiu m : la v ie p résente e t n o tre te r r e , p ar oppo­
Comp. le v ers. 22. — Ecee ego rev erti... (v e rs. 8). sition an séjo u r des m o rts. I c i- b a s , le sa in t roi
V o yez la n arratio n de I V R eg., q u i co n tien t v o y a it D ieu d ’une m an ière s p iritu e lle , au sano-
p lu sieurs au tres tr a its Im p o rtan ts. Isaïe ab rège tu a lre de S io n , e t 11 re c e v a it des g râ ce s d o n t
en c e t en d ro it. ne jo u isse n t pas les h a b ita n ts des lim bes. V o y e z
2» C an tique d ’É zéch las. X X X V I I I , 9 -20 . la note des v e rs. 18-19, e t com p. P s. l x x x v h , 1 1 .
P a ssa ge e n tièrem en t propre à Isaïe. — N o n a sp ic ia m ... C’e s t to u te une série de lo­
9. L e t i t r e , a n a lo gu e à ce u x de n om breux cu tio n s syn o n ym es p o u r d é sig n e r la m ort. —
psaumes. C f. P s. m , 1 ; iv , 1 , e te . — S c rip tu ra . H a b ita torem q u ie tis . H ébr. : parm i les h a b i­
Le m ot m ik ta b a u r a it , d’ap rès d iv e rs com m en­ ta n ts du repos (d n to m b e a u ). — G en era tio
ta te u rs, le m êm e sens rele v é que m ik ta m du m ea... ( v e r s . 1 2 ). C .- à - d . m a vie. — C onvolu ta
Ps. x v , 1 (v o y e z la n o te ). Cet é lég a n t ca n tiq u e, est...: à la façon d’ nne ten te q u e l’on en roule
aux accents d o u x e t p la in tifs , e s t rich e en au m om en t du d ép a rt. V a r ia n te d an s l’hébreu
C . — V .
o m m e n t
21
418 îs. X X X V I I I , 13-15.

volata est a me quasi tabernaculum pas­ et il est roulé loin de m oi, comme une
torum. Præcisa est velut a texente vita tente de berger. Md vie a été coupée
m ea; dura adhuc ordirer, succidit me. comme par le tisserand ; il m’a retran­
De mane usque ad vesperam finies me. ché tandis que j ’ourdissais encore. Du
matin au soir vous en finirez avec moi.
13. Sperabam usque ad mane ; quasi 13. J ’espérais jusqu’au matin ; comme
leo sic contrivit omnia ossa mea. De un lion il a brisé tous mes os. Du
mane usque ad vesperam finies mc. matin au soir vous en finirez avec moi.
14. Sicut pullus hirundinis, sic cla­ 14. Je criais comme le petit de l’hi­
mabo ; meditabor ut columba. Attenuati rondelle, je gémissais comme la colombe.
sunt oculi mei, suspicientes in excelsum. Mes yeux se sont lassés à force de re­
Domine, vim patior, responde pro me. garder en haut. Seigneur, je souffre
violence, répondez pour moi.
15. Quid dicam , aut quid respondebit 15. Que d ira i-je , et que me répondra-

E lle a é té tran sp o rtée loin de m ol. Sn r la m éta­ a n g o is s e s .— Q u a s i leo sic... V o y e z J o b , x , 1 6 ,


p hore de la te n te , com p. P s . l i , 7 ; II Cor. v , 1 , o ù D len e st é ga le m e n t co m paré ù u n lion t e r ­
4 : II P e tr. i , 13-14. — P r æ c isa est v elu t... D ’ap rès rib le . — S ic u t p u l lu s h ir u n d in is . H éb r. : com m e
i’h ébreu : J ’ai e n ro u lé , com m e un tiss e ra n d , m a l ’h iro n d e lle , (co m m e) la g ru e . L e cri de l ’h iro n ­
rie . L e tissera n d en ro ule le tissu an fu r e t à d elle est a ig u e t s trid e n t ; ce lu i de la g r u e ,
m esure q u ’il le fa b riq u e , afin de n’en ê tre pas rau ju c e t re te n tissa n t. S u r ces o is e a u x , v o y e z

gên é. — D u m a d h u c o rd irer... P a r co n séquen t, l’ J t l. d ’h is t. n a t., pl. l x v , flg . 4 , 5 ; pl. l x i x ,


en p lein tr a v a il, sans a tten d re q u e la to ile so it flg. 2 , 6 , 6 , 9 ; p l. l x x , flg . 1 , 2 . — M ed ita bor...
ach evée. Im a g e to u te classique. C f. J o b , îv , 21 ; H ébr. : J e gém is. L a colom be e st le ty p e des
v u , 6 , etc. — De m a n e... a d v esperum ... Ézé- d o u lo u re u x e t lo n gs gém issem en ts. — A tte n u a ti
ch ia s se s e n ta it si m a la d e , q u ’ il ne p en sa it pas s u n t . . . H ébr. : M es y e u x o n t re g a rd é en h a u t ,
v iv r e ju s q u ’au soir. la n gu issan ts. I l s’est fa t ig u é à re g a rd e r du cô té
1 3 - 1 4 . Seconde stro p h e : en core l’an go isse d u du ciel e t ù In vo q u er D ieu . — V im p a tlo r . C ri
s a in t m alade, rep résen tée à l’aid e d’ au tre s im ages. d’a n g o is s e , im m é d iate m e n t su iv i d’un c r i d ’in-
— Sperabam u s q u e ... Sa cra in te ne s’est pas tlm e co n fian ce : responde p ro m e ; f a ls - t o l m a
ré a lis é e , e t , le so ir v e n u , 11 lu i a sem blé q u ’il ca u tio n . M ôm e p rière de J o b , x v n , 3 ; cf.
a tte in d ra it l ’a u ro re su iv a n te. D ’après le T a rg u m : P s. c x v i n , 1 2 2 .
J ’ai crié ( in v o q u é à h a u te v o ix le d iv in secours ) 1 6 - 1 7 . T ro isièm e stro p h e ; D ieu l'a d é liv ré et
ju s q u ’au m atin . D an s l ’hébreu : J ’ai a p a isé ...; il a ch a n g é son am e rtu m e en allégresse. Il règne
a e s s a y é , d u ra n t to u te 1a n u it, de ca lm er ses ici u n e assez g ra n d e d ifféren ce en tre la Vulgaue
Is. X X X V I I I , 16-20. 419

t- il, puisque c’est lui qui a fa it cela? m ihi, otlm ipse fecerit? Recogitabo tibi
Je repasserai devant vous toutes mes omnes annos meos in amaritudine ani-
anuées, dans l’amertume de mon âme. mæ meæ.
16. Seigneur, si c’est ainsi que l’on vit, 16. Domine, si sic vivitur, et in tali­
si la vie de mon esprit consiste en ces bus vita spiritus m ei, corripies m e, et
choses, vous me châtierez, et vous me vivificabis me.
rendrez la vie.
17. Je trouverai la paix dans mon a f­ 17. E cce in pace amaritudo mea am a­
fliction la plus amère. Mais vous, vous rissima. Tu autem eruisti animam meam,
avez délivré mon âm e, pour l ’empêcher ut non periret; projecisti post tergum
de périr; vous avez jeté derrière vous tuum omnia peccata mea.
tous mes péchés.
18. Car le séjotir des morts ne vous 18. Quia non infernus confitebitur
bénira pas, et la mort ne vous louera tib i, neque mors laudabit te ; non ex-
point; ceux qui descendent dans la fosse pectabunt qui descendunt in lacum ve­
n’espéreront plus en votre fidélité. ritatem tuam.
.19. C ’est le vivan t, c’est le vivant qui 19. V iven s, vivens ipse confitebitur
vous louera, comme je le fais aujour­ tib i, sicut et ego hodie; pater filiis no­
d’hui; le père fera connaîtra à ses fils tam faciet veritatem tuam.
votre vérité.
20. Seigneur, sauvez-m oi, et nous 20. Dom ine, salvum me fa c , et psal­
chanterons nos cantiques tous les jours mos nostros cantabimus cunctis diebus
de notre vie dans la maison du Seigneur. I vitæ nostræ in domo Domini.

et l ’h éb reu . — Q u id d ic a m , a u t q u id ...T D ’ap rès ren d re e n su ite pins h e u re u x . C f. J o b , v , 17 e t 83,


la V u lg a t e , c ’e s t u n e so rte d ’o b jectio n q u e le — E r u is t i a n im a m ... H é b r. ; T u as aim é m on
poète se pose : P o u rq u o i m e la sser à im p lorer âm e. A m o u r d u qu el e s t p ro v e n u e la d é liv ra n ce :
le seco urs du S e ig n eu r, p u isque c ’e s t lu i q u i m ’a u t n o n p e r ir e t. H é b r. : ( p o u r la re tire r ) de la
en vo yé ce tte d u re ép re u ve ? Il n e s a u r a it m e ré ­ fosse de la d e s tr u c tio n , c .- à - d . du sé jo u r des
pondre a u tr e ch o s e , sinon q u e telle est sa v o ­ m o rts. — P r o je c isti p o st t e r g u m ... M étap h ore
lonté. B ien m ie u x d’ap rès le te x te p r im itif : Que très e x p re ssiv e . C f. I I I R e g . x i v , 9 ; Ps. x u x , 17 ;
d ira i-J e ? Il m ’a p a r lé , e t il a e x é c u té ( s a p ro ­ M lch . v n , 1 9 , eto. É zéch ia s re g a rd e ses péchés
messe ; com p. le v e rs . 6 ). a U n e p ro m p te répon se com m e la ca u se de sa m alad ie ; D ieu les lu i a
de p a ix a é té e n vo yée » d ’en h a u t à la d em an d e pard o n n és e t l ’a sau vé.
du s u p p lia n t, e t 11 ne s a it en q u els term e s e x p r i­ 18 -2 0 . Q u a trièm e stro p h e : E zéch ia s p rom et
m er sa re co n n a issa n ce, ta n t e lle e s t profon d e. d e p erp étu e lle s lo u a n g es à son d iv in b ie n fa ite u r.
Cf. I I R eg . v n , 20. — R ecogitabo t i b i . . . Selon — N o n i u f e m u s ( h é b r . : le s " â l, ou séjo u r des
la V n lg a te , la seu le re sso u rce d’É zéch iaa e s t m o r ts ) co n fitebitu r... S u r c e tte p e n sé e , v o y e z le
donc de g é m ir encore e t d 'ép a n ch er sa p eine d e­ P s . v i , 6 , e t le co m m e n taire . L a m ort n ’é ta it
v a n t D ieu . S u iv a n t l ’h ébreu : J e m arch erai en pas pin s p o u r É zé ch ia s q u e p o u r le p salm iste
p aix (d’ap rès un a u tr e tr a d u c te u r : J e m a rch e rai l’e x tin c tio n de l’ ê tre h u m ain ; il c r o y a it à l ’im ­
h u m b le m e n t) d u ra n t to u te s m es an n é e s, ap rès m o r ta lité , m ais 11 s a v a it e t a ffirm ait à bon d ro it
ce tte am ertum e de m on â m e .C .- à - d . q u ’in s tru it que la v ie des h a b ita n ts des lim bes é ta it Im p ar­
par le m alh eu r, il v iv r a d ésorm ais u n iq u em en t fa ite , in c o m p lè te , e t q u e le s re la tio n s a v e e D ieu
pour D ieu. — S i s ic v iv itu r ... (v ers, 1 6 ). E n core n ’y a v a ie n t pas la m êm e fo rm e e t la m êm e In ti­
des soupirs e t d es p lain tes d an s la V u lg a te : la m ité q u e s u r la te rre . B e lle p erson n ificatio n du
v ie h um ain e d o it- e lle donc ê tr e n écessairem en t s” 6 l e t de la m o rt. — L a u d a b it : p a r de sain ts
rem plie d ’am ertu m es e t d’a n g o is s e s ? H éb reu : ca n tiq u es. — N o n exp ecta b u n t... L es m orts a ne
C’e st ain si q u e l ’on v i t , e t o’e st en to u t cela so n t cap ables n i de m é rite n i de d ém érite ; ils
q u 'e st la v ie de m on esp rit. L e s m ots « ain si » ne p e u v e n t ni re c e v o ir ni espérer... l’e ffe t de vos
e t « en to u t ce la » d ésign en t la jo ye u se p ro ­ prom esses ( v erita te m t u a m ) e t de v o tre m isé­
messe ap p ortée a u s a in t m alad e ( v e r s . 5 - 6 ) e t ricord e ». (C a lrn e t, h . i.) — V iven s, v iv en s ipse...
, son prom p t accom plissem en t ; elle lu i a v a it ren ­ ( v e r s . 1 9 ). R é p é titio n to u te jo yeu se. — P a ter
du la v ie. — C o rripies... et v iv ifica b is... E zéch ias f iliis n o ta m ... L a v r a ie recon n aissan ce é p rou v e
com prend m ain ten an t le sens de son affliction le besoin de s’étern iser. C f. P s. l x x v t i i , 3 - 4 . —
p assagère; c ’é ta it u n e ép re u ve d estin ée à le D o m in e , s a lv u m ... ( v e r s . 20 ). H ébr. : L e Sei­
rend re m eilleur. P lu s sim plem en t d an s l’h ébreu : g n e u r m ’ a sau v é . — P s a lm o s ... c a n ta b im u s .
T u me rétab lis e t tu m e rends la vie. — Ecce H ébr. : N ou s feron s re te n tir les cordes de nos
i n p a c e ... (verB . 1 7 ) . L itté r a le m e n t dans l’h é ­ in stru m en ts. A llu sio n à l’acco m p agn em en t m u si­
b reu : Eu vu e de la p aix ( d u b o n h e u r), ce la a cal des c h a n ts sacrés. — C u n c tis d ieb u s v itæ ...
é té am er p ou r m o l, am er. R ép étitio n très én er­ « L a vie e st p o u r É zé ch ia s u n e su ccession cons­
giqu e. L es souffran ces passées du m on arque ta n te de b ie n fa its ( de la p a rt d e D ieu ) e t d’a c­
avalen t p on r b u t, dans l’ in ten tio n d iv in e , de le tion s de grâ ces ( d e la p a rt des h o m m e s). » —
420 Is. X X X V I I I , 21 — X X X I X , 4.
21. E t jussit Isaias ut tollerent mas­ 21. E t Isaïe ordonna qu’on prît une
sam de ficis, et cataplasmarent super masse de figues, et qu’on en fît un cata­
vulnus, et sanaretur. plasme 6ur la blessure, afin qu’il fût
guéri.
22. E t dixit Ezechias : Quod erit si­ 22. E t Ezéchias dit : A quel signe
gnum quia ascendam in domum Domini? sau rai-je que j ’irai à la maison du Sei­
gneur ?

C H A P IT R E X X X IX

1. In tempore illo misit Merodach Ba- 1. En ce temps-là, Mérodach Baladan,


ladan, filius Baladan, rex Babylonis, li­ fils de Baladan, roi de Babylone, envoya
bros et munera ad Ezecbiam ; audierat des lettres et des présents à Ezéchias,
enim quod ægrotasset et convaluisset. car il avait appris sa maladie et 6a gu é­
rison.
2. Lætatus e6t autem super eis E ze­ 2. Ezechias en éprouva de la joie, et
chias, et ostendit eis cellam aromatum, il montra aux envoyés le lieu où étaient
et argen ti, et auri, et odoramentorum, et les aromates, l’or et l’argent, les par­
unguenti optimi, et omnes apothecas su­ fums et l’huile précieuse, tout ce qu’il
pellectilis suæ, et universa quæ inventa avait de meubles, et tout ce qui se trou­
sunt in thesauris ejus. Non fu it verbum vait dans 6es trésors. Il n’y eut rien dans
uod non ostenderet eis Ezechias in son palais, ni dans tout son domaine,
omo 6ua, et in omni potestate sua. qu’Ezéchias ne leur montrât.
3. Introivit autem Isaias propheta ad 3. Alors le prophète Isaïe vint auprès
Ezechiam regem, et dixit ei : Quid dixe­ du roi Ezéchias, et lui dit : Que t ’ont
runt viri isti, et unde venerunt ad te? E t dit ces hommes, et d ’où son t-ils venus
dixit Ezechias : De terra longinqua ve­ vers toi? Ezéchias répondit : Ils sont
nerunt ad m e , de Babylone. venus vers moi d’un pays lointain, de
Babylone.
4. E t dixit : Quid viderunt in domo 4. Isaïe dit encore : Qu’ont-ils vu dans
tua? E t dixit Ezechias : Omnia quæ in ta maiSon? Ezéchias répondit : Ils ont
domo mea sunt viderunt; non fu it res vu tout ce qui est dans ma maison ; il
quam non ostenderim eis in thesauris n’y a rien dans mes trésors que je ne
meis. leur aie montré.

l a d om o D o m in i. Com p. I I P a r. x x r x , 30, où 2. E zéch ia s f a it u n accu e il em pressé a u x a m ­


U e st p arlé du très v if in té r ê t que le ro i É zé- b assad eu rs b a b y lo n ie n s. C f. I V R e g . x x , 13. —
ch la s m a n ife sta p o u r les cérém on ies e t la m u ­ C ella m a r o m a tu m , et a rg en ti... C e d é ta il au ssi
siq u e du tem ple. d ém on tre q u e les fa its ra co n tés dans ce c h a p itre
3° N o te q u i co m plète le r é c it de la m alad ie e t dans le p ré cé d e n t so n t a n té rie u rs à l ’ in v asio n
e t de la g u ériso n d’Ë zéch la s. X X X V I I I , 2 1 -2 2 . de S e n n a ch é rib , p u is q u e , d ’ap rès I V R e g . x v m ,
2 1 -2 2 . Ce fra g m e n t a év id em m en t p erd u sa 1 4 - 1 6 , É z é ch la s a v a it d û v id e r e n tiè re m e n t ses
p lace p r im itiv e , q u i é ta it e n tre les v e rs . 0 e t 7. tré so rs p ou r a c h e te r une p a ix m om en tan ée.
C f. I V R eg . x x , 6 - 9 . C ette tran sp o sitio n est très 3 -8 . Isaïe ré p rim an d e É zéch la s a u nom d u
an cie n n e, p u isq u ’elle e x is te d éjà dans la tr a d u c ­ S eig n eu r. Cf. I V R e g . x x , 14-19. L a ressem blan ce
tio n des S e p ta n te .— E t j u s s l t I s a ia s u t... H é b r.: des d - u x ré c its e st Ici presque absolu e.
E t Isaïe d it : Qu’on a p p o rte ...— V u ln u s . E n h é ­
D E U X IÈ M E P A R T I E
breu : s‘ h în , un e p u stu le m alig n e . — Q u ia
a scen d a m ... (v e r s . 22b ). Isaïe a v a it an n o n cé an D e g r a n d e s c o n s o la t io n s s o n t p r o m is e s
ro i (I V R e g . x x , 5) q u ’ il p o u rra it m on ter dans à I s r a ë l . X L , I — L X V I , 24
trois Jours au tem p le p our y rem e rc ie r D ieu. S u r le s u je t, l'o rg a n ism e e t la q u estio n d’au -
4« L ’e x il de B a b ylo n e est p ré d it à l ’occasion ih e n tlc it é , v o ye z l'I n tr o d u c tio n , p. 268. D an s ces
d 'u n e am bassad e de H éro d ach - B alad an . X X X I X , v in g t - s e p t ch a p itre s , Isaïe « e st (p r e s q u e ) en ­
1 - 8. tiè re m e n t em p o rté loin de son p rop re te m p s,
C h a p . X X X I X . — 1. L ’am bassade d u ro i de e t il v it en e s p rit p arm i les J u ifs e x ilé s » en
B a b ylon e. C f. IV’ R eg. x x , 1 2 , e t le co m m en ­ C h ald é e , les co n so lan t e t le u r a n n o n ça n t le u r
ta ire. — L ib r e s. C .- à - d . un e le ttre . L e s m ots j p roch ain e d é liv ra n ce . T o u te fo is son re g a rd se
ef co n ca lu iss e t sont p ropres au r é c it d’ Isaïo. * p orte bien au d elà de la fln de la c a p tiv ité , c a r
Is. X X X T X , 5 — X L , 2. 421

5. Taaïo dit à Ezéchias : Ecoute la j>a 1 5. dixit Isaia8 ad Ezechiain : Audi


rôle du Seigneur des armées. verbum Domini exercituum.
6. V oici, il viendra un temps où tout 6. Ecce dies venient, et auferentur
ce qui est daus ta m aison, et ce que tes omnia quæ in domo tua sunt, et quæ
pères ont amassé jusqu’à ce jour sera thesaurizaverunt patres tui usque ad diein
emporté à Babylone il n’en restera hanc, in Babylonem ; non relinquetur
rien, dit le Seigneur. quidquam, dicit Dominus.
7. Et ils prendront de tes tils, qui se­ 7. E t de filiis tuis, qui exibunt de te,
ront sortis de toi? et que tu auras engen­ quos genueris, tollent, et erunt eunuchi
drés, et ils seront eunuques dans le palais in palatio regis Babylonis.
du roi de Babylone.
8. Ezéchias répondit à Isaïe : L a pa­ 8. E t dixit Ezcchias ad Isaiam : Bo­
role que le Seigneur a dite est bonne. Et num verbum Dom ini, quod locutus est.
il ajouta : Que la paix et la vérité seule­ E t dixit : F iat tantum pax et veritas in
ment durent pendant mes jours. diebus meis.

CHAPI TRE XL

1. Consolez-vous, consolez-vous, mon 1. Consolamini, consolamini, popule


peuple, dit votre Dieu. meus, dicit Deus vester.
2. Parlez au cœur de Jérusalem , et 2. Loquimini ad cor Jérusalem, et ad­
dites-lui que ses maux sont finis, que vocate eam. quoniam completa est mali­
son iniquité est pardonnée, et qu’elle a tia ejus, dimissa est iniquitas illius, sus­
reçu de la main du Seigneur le double cepit de manu Domini duplicia pro
pour tous ses péchés. omnibus peccatis suis.

ce t h eu re u x é vén em en t n’ est p o u r lu i q ue le point


$ I. — P r e m ie r d isco u r s : la d é liv ra n ce d 'I s r a ë l
de d ép a rt d e b én éd ictio n s en core plus g ra n d es :
est u n f a i t a b so lu m en t ce rta in . X L , 1 - 3 1 .
il co n te m p le , com m e s’ il é ta it d éjà p ré s e n t, le
M essie p ro m is , q u i sa u v e ra to u te l ’h u m an ité p ar 1° L a prom esse de s a lu t. X L , 1 - 1 1 .
ses souffran ces ; p u is , s’éla n ça n t en co re p lu s loin , C ’e st com m e la p réface e t le th èm e des c h a ­
il v o lt Jusqu’à la d ern ière phase du règ n e m es­ p itre s X L - L X V I .
sian ique e t à sa g lo rieu se con so m m atio n dans C h a p . X L . — 1 - 2 . « P ro lo g u e d u p rolog u e : »
le ciel. Ces p ages fo rm e n t donc v ra im e n t un J é h o v a h o rd on n e à ses en vo yé s de con soler I s ­
« év a n g ile a v a n t l’é v a n g ile , d o nt il fa u t ap p ro ­ ra ël. — C o n s o la m in i, c o n so la m in i... R é p é titio n
ch er a v ec f o l, re s p e ct, pieuse sym p a th ie ». V o y e z p lein e de fo rce e t b ea u d é b u t d u « liv re de la
le M a n . b ib i, t. I I , n n . 943-947. « Isaïe ne fu t co n so latio n » , a in si q u ’on a q u elq u efo is nom m é
jam ais ni p lu s noble, n i p lu s é le v é , n i p lu s rich e ce tte seconde p a r tie . D ’après l ’h ébreu : C o n so le z,
e t p lu s a b o n d a n t, ni plus c la ir e t p lu s p récis consolez m on peuple. S ’ad ressa n t à ses p rophètes,
dans ses v u es s u r l ’av e n ir. C’e st u n fleu ve calm e Jé h o v a h le u r com m an d e de co n so ler I s r a ë l, en
e t m ajestu eu x q u i co u le à plein s b o rd s, e t d o nt lu i a n n o n ça n t la fin de ses m alh e u rs. — L o q u i­
les eau x lim p id es sont polies e t tran sp a re n te s m in i a d cor... T rè s g ra cie u se e x p re s s io n , qu i
com m e u n e g la ce . C ’est le c h a n t du c y g n e , s’ il m arq u e nn la n g a g e trè s s u a v e , d estin é s u rto u t
e s t p erm is d ’ap p liq u er ce tte ex p ressio n p rofan e an c'B u r e t à l’âm e. C f. G en . l x , 20 ; J u d . x i x ,
à un s u je t sacré. C ’est le c h a n t in spiré do l ’es­ 3 ; k u t h , n , 1 3 ; Os. n , 1 6 , eto. — A d voca te...
p érance ch ré tien n e ; c ’e s t une p réface de l ’é v a n ­ q u o n ia m ... P l u t ô t , d ’ap rès l’h éb reu : C r ie z - lu i
g ile e t co m m e l ’au ro re de son é c la ta n te lu m ière. que... — Com pleta e s t . . . , d i m i s s a .. ., suscepit...
Ce que le D eutéron o m e e st a u x liv re s d e Moïse, P ré té rits p rop h étiq u es. On a tr o u v é dan s ces trois
cette d ern ière p a rtie l’est a u x o racles d’ Is a ïe , et p ro p o sitio n s, d ’u n e m an ière a u ssi v r a ie q u ’in ­
on ne sa u ra it la lire sans y se n tir un e effusion plus g é n ie u s e , le résu m é des tr o is sectio n s de la se­
a b on d ante de l’e s p rit e t de la loi n o u velle. » (L e conde p artie. H ébreu : Sa se rv itu d e a p ris fin
I lir , L es trois g ra n d s p r o p h ètes..., p. 135.) (p re m iè re se c tio n , la fin de l’e x i l ) , son In iquité
a é té e x p iée (se co n d e s e c tio n , les souffran ces
S e c t io n 1. — Isr a el d é l iv r é du jo u o de
ex p ia to ire s du M e s s ie ), elle a reçu de la m ain
B abylone . XL, 1 — X L V 1 I I , 22.
de Jé h o va h le double p o u r tou s ses péchés ( tr o i­
Ces p ages m e tte n t a d m ira b le m e n t en lu m ière sièm e s e ctio n , la g lo ire fu tu r e d ép assan t de
la puissance de J é h o v a h , q u i d e v a it o p érer une beaucoup le ch â tim e n t). — L ’é q u iv a le n t h ébreu
d élivran ce si p rod ig ieu se. L e p rop h ète y é ta b lit, de m a litia est ÿ b â ’â h , se rv ice m ilita ir e , puis
en o u tr e , un co n tra ste saisissa n t en tre le v ra i se rv itu d e en g é n é ra l. L e m ot la tin a donc le sens
D ieu et les Id oles, en tre les Israéllto s e t les de m isère. — D u p lic ia . N on pas u n e p u n itio n
païens. plu s que su ffisan te , m?,l( d'abon dan tes oom pen-
422 Is. X L
3. V ox clamantia in deserto : Parate 3. Voix de quelqu’ un qui crie dans le
viam Domini, rectas facite in 6olitudine désert : Préparez le chemin du Seigneur,
semitas Dei nostri. rendez droits dans la solitude les séntiers
de notre Dieu.
4. Omnie vallis exaltabitur, et omnis 4. Toute vallée sera exhaussée, toute
mons et collis humiliabitur ; et erunt montagne et toute colline sera abaissée ;
prava in directa, et aspera in vias pla­ les chemins tortueux seront redressés, et
nas ; les raboteux aplanis ;
5. et revelabitur gloria Dom ini, et v i­ 5. et la gloire du Seigneur sera révé­
debit omnis caro pariter quod os Domini lée, et toute chair verra en même temps
locutum est. que la bouche du Seigneur a parlé.
6. V ox dicentis : Clama. E t dixi : Quid 6. Une voix dit : Crie. E t j ’ai dit :
clamabo ? Omnis caro fœ nu m , et omnis Que cri erai -je? Toute chair est de l’herbe,
gloria ejus quasi flos agri. et toute sa gloire est comme la fleur des
champs.
7. Exsiccatum est fœ num , et cecidit 7. L ’herbe s’est desséchée, et la fleur
flos, quia spiritus Domini sufflavit in eo. est tombée, parce que le souffle du Sei­
Vere fœnum est populus; gneur a soufflé dessus. L e peuple est
vraiment de l ’herbe;
8. exsiccatum est fœ num , et cecidit 8. l’herbe s’est desséchée, et la fleur
flos ; verbum autem Domini nostri ma­ est tombée; mais la parole de notre S ei­
net in ætemum. gneur demeure éternellement.
9. Super montem excelsum ascende, 9. Monte sur une haute montagne, toi

e stio n s p ou r les souffran ces q u ’Israël s 'é ta it a t ­ 6 -8 . I m m u ta b ilité des prom esses d iv in e s, m al­
tiré e s p a r ses crim es. g r é la tr is te situ a tio n des Isra é lite s h u m ilié s e t
3 -6 . Que l ’on p rép a re les voles au S e ig n e u r, ex ilé s . L a s tr u c tu r e de ce p assage ra p p elle beau ­
ca r v o ic i q u ’U v ie n t lui-m ôm e d é liv re r son p euple. co u p ce lle des psau m es g ra d u e ls , a v e c le u r s r é ­
< Ic i com m ence u n e tr ia d e d 'in v ita tio n s , d o n t p é titio n s en g ra d a tio n ascen d an te. C f. x x v i , 1
eh acu n e se com pose de tro is v e rs e ts » ( 3 - 5 , 6-8, e t la n o te. — V o x d ice n tis . A u tr e v o ix m y s té ­
ü - 1 1 ) . L a p rem ière e st u n an im em en t ap p liq u ée rie u s e , q u i e n g a g e u n p e tit d ia lo gu e trè s d ra ­
p ar les év a n g é listes a n m in istère de s a in t Jea n- m a tiq u e aveo le p rop h ète : et d i x i . D ’a p rès
B a p t is te ; c f. M a tth . m , 3 ; M arc, i , 3 ; L n o . m , l ’h é b r e u , q u i em ploie la troisièm e p erson n e ( E t
4 ; J o a n . i , 23. Ce p assage co n v ie n t d o nc non 11 d i t ) , 11 6’a g ir a it d’u n n o u v e a u p erson n age
se u lem en t an re to u r de l ’e x i l, m ais a u s s i, d an s in c o n n u ; q u elq u e a n g e san s d o u te , com m e les
u n sens ty p iq u e , à l ’av èn em e n t d n M essie e t d eu x p récéd en ts. — O m n is caro... R éponse (v e rs.
sp écia lem en t a n d é b u t de sa p réd ica tio n . — F o x 6b - 8 ) à la q u estio n Q u id c la m a b o t — F c e n u m ,
d a m a n tis . V o ix m y s té rie u s e , v e n a n t du c ie l. — et o m n is g lo r ia (so n é c la t , sa b e a u té ) ... C o m ­
I n deserto : P a ra te ... L e p a ra llé lism e e x ig e q u e p araison trè s p a th é tiq u e , em ployée d é jà p a r M oïse [
la p h rase s o it a u tre m e n t conpée : U n e v o ix crie : ( P s . l x x x i x , 5 - 6 ; cf. I P e t r . 2 3 - 2 5 ) . L e gazo n
D an s le d ésert p ré p a re z .. L e d ésert en qu estion e st le sy m b o le d 'u n e d écad en ce rapid e. — S p i- I
e s t ce lu i q u i sépare la C h ald ée de la P a le s tin e , r it u s ... s u ffla v it ( v e r s . 7b ). Il su ffit d ’u n co u p L
c a r c 'e s t p a r là q u e J é h o v a h d e v a it ram en er son de v e n t ch a u d p ou r desséch er la v e rd u re la p lu s
p eu p le ap rès la ca p tiv ité . C f. x x x v , 1 e t ss.; fra îch e . — A p p lic a tio n de la co m paraison : vere
X L t x , 8 - 1 2 ; l u , 8 - 1 2 ; l v h , 1 0 - 1 1 . E n O rie n t, fœ n u m ... p o p u lu s . T ris te co n d itio n du p eu p le i
les ro u te s so n t d ’o rd in a ire ab an d o n n ées à elles- Juif p e n d a n t l ’e x il de B a b ylo n e ,— Y e r b u m a u te m J
m êm es e t en tr è s m a u v a is é ta t ; lo rsque les ro is D o m in i... L e co n tra ste ne p o u v a it pas ê tr e p lu s I
v o y a g e n t, elles so n t rép arées p a rto u t où ils saisissa n t : ta n d is qu e les n atio n s se flé trisse n t I
d o iv e n t passer. — O m n is v a llis ... et... m o n s... com m e l ’h erbe des c h a m p s , la p aro le de J é h o v a h ®
O b stacles à ren v erser p ou r a p la n ir la ro u te e t d em e u re à to u t J a m a is ,'e t ses prom esses s 'a c­
la ren d re p ra tica b le . Ils so n t l’ em blèm e d es d if­ co m p lisse n t in fa illib le m e n t.
fic u lté s m orales q u i p o u rr a ie n t s’opposer a u x 9 - 1 1 . D ieu v e u t q u e l’on p roclam e la fln de
g râ ce s de J é h o v a h on du M essie , les em pêch er la c a p tiv ité dans to u t le ro y au m e de J u d a . —
d’a r r iv e r Jusqu’a u x âm es. — E r u n t p r a v a ... S u p er m on tem ... C’e st du som m et d’ u n e h a u te
p la n a s . H ébr. : Que les c o te a u x d ev ien n en t d es m o n tag n e e t à plein s poum ons (e x a lta ... vocem ...)
p la in e s , e t les d éfilés des v allo n s. — R e v e la b itu r q u e le h é ra u t cé leste d e v ra p u b lie r la bonne
g lo r ia ... ( vers. 6 ) : p a r la d éliv ra n ce m ira c u le u se n o u v e lle , afin q u ’on p uisse i’en te u d re de to u te s
d T s ra ë l. — E t v id eb it o m n is oaro. C .- à - d . to u s p a rts. N o te z l'in sista n ce aveo laqu elle l'o rd re
les h o m m e s, sans d istin c tio n de race. L a te r re e st donn é : e x a lt a , n o li tim ere. D ans l’h é b re u ,
en tière a co n n u les gra n d es m e rv e illes opérées to us les v e rb e s d u v ers. 9 , y com pris le p a r­
p a r D ieu e t p a r son C h ris t. — Q u ia os D o m in i... ticip e m 'b a s& éref, q u i corresp on d a u x m ots
A tte s ta tio n solen nelle q u e l’o racle s e ré a lise ra . tu q u i e v a n g e liz a s , so n t a u fé m in in . D e p lu s ,
C L i , 20 ; l y i i i , 1 4 , etc. les s n b ita n tlfs S io n e t J é r u s a le m y so n t p lu tô t
Is. X L 10-15. 423
qui annonces la bonne nouvelle à Sion ; tu qui ^vangelizas Sion ; exalta in forti­
élève ta voix avec force, toi qui annonces tudine' vocein tuam, qui evangclizas J é ­
la bonne nouvelle à Jérusalem ; éléve-la, rusalem ; exalta, noli timere. Dic civita­
ne crains point. Dis aux villes de Juda: tibus Juda : E cce Deus vester,
Voici votre D ieu,
10. voici que le Seigneur Dieu vient 10. ecce Dominus Deus in fortitudine
avec puissance, et son bras dominera; veniet, et brachium ejus dominabitur;
sa récompense est avec lui, et son œuvre ecce merces ejus cum eo, et opus illius
est devant lui. coram illo.
11. Comme un pasteur il fera paître 11. Sicut paster gregem suum pascet;
son troupeau ; il réunira les agneaux dans in brachio suo congregabit agnos, et in
ses bras, et il les prendra dans son sein ; sinu suo levabit; fetas ipse portabit.
il portera lui-m êm e les brebis pleines.
12. Qui a mesuré les eaux dans le creux 12. Quis mensus est pugillo aquas, et
de sa m ain, et qui a pesé les cieux dans cælos palmo ponderavit? quis appendit
sa paume? qui soutient de trois doigts la tribus digitis molem terræ, et libravit iu
masse de la terre? qui a pesé lea mon­ pondere montes, et colles in statera?
tagnes avec un poid6 et les collines dans
la balance?
13. Qui a aidé l’esprit du Seigneur? 13. Quis adjuvit spiritum Domini?
Qui a été son conseiller et lui a montré aut quis consiliarius ejus fu it, et osten­
ce qu’il devait fa ir e ? dit illi ?
14. Qui a - t - i l consulté pour en rece­ 14. Cum quo iniit consilium, et in­
voir de l’instruction? Qui lui a appris struxit eum, et docuit eum semitam ju sti­
le sentier de la justice? Qui lui a ensei­ tias , et erudivit eum scientiam, et viant
gné la science? Qui lui a montré le che­ prudentiæ ostendit illi?
min de la sagesse?
15. V oici, les nations sont comme la 15. E cce gentes quasi stilla 6itulæ, et
goutte d’un seau , et comme un grain quasi momentum stateræ reputatæ sunt ;
dans la balance ; les îles sont comme une ecce insulæ quasi pulvis exiguus.
fine poussière.

au v o c a tif q u ’à l’a c c u s a tif : d S io n , o u , d J é r u ­ m en t, c a r D ieu e st assez p u issa n t pou r l’e ffe ctu e r.
salem , q u i ann on ces la bonne n o u ve lle . C ’est donc X L , 1 2 -2 6 .
p rob ablem ent à la c a p ita le ju iv e q u e s’ad resse P a ssa g e « d ’u n e b e a u té q u ’on ne sa u ra it s u r ­
l’ord re d iv in . « E v a n g e iiza re » e st u n e des e x ­ p asser ».
pressions fa v o rite s d’Isaïe dan s c e tte seconde 1 2 - 1 7 . T a b le a u de la to u te -p u is s a n c e d u S e i­
p artie. — D ie civ ita tib u s... Ces v ille s ru in ées e t gn eu r. C e tte d escrip tion d ra m a tiq u e, q u i ra p p elle
dépeuplées v o n t ê tr e reb â tie s e t p ro sp é re r de les ch ap. x x x v m e t x x x i x du liv r e de J o b , a
n o u vea u , p uisque le S e ig n e u r est s u r le p oin t p o u r b u t d’ é c a rte r de l’ e sp rit des Isra é lite s to u t
de ram en er leu rs h a b ita n ts e x ilés : Ecce D eu s... sen tim en t de défiance a u s u je t de la ré a lisa tio n
— B r a c h iu m e ju s ( v e r s . 10b). Sym bo le d ’un e des p rom esses q u i p récèd en t. — Q u is m en su s
puissance irrésistib le. O n ne d o it donc pas d o u ter est...t S érie de q u estio n s posées sous une form e
de la d éliv ra n ce si fo rm e llem en t prom ise. C f. l i , 5, to u t à la fo ls p op u la ire e t h au tem en t p o é tiq n e ,
9 - 1 0 ; l i i i , I j l i x , 1 6 , e t c . — M erces... c u m e o : p o u r m ie u x re le v e r le p o u v o ir in fin i de J é h o va h .
sa récom pense p o u r les bons. O p u s i lli u s : v r a i­ 11 n ’y a rie n d ’im possible p o u r D ieu. A q u a s :
sem b la b lem en t, la p u n itio n réservée a u x pé­ to u te s ies e a u x de n o tre g lo b e . — P a lm o p o n d e ­
ch e u rs. — S icu t p a s t o r ... ( v e r s . 1 1 ) . SI le Sei­ ra v it. H ébr. : Qui a p ris les dim ensions des cie u x
gn eu r d o it se m an ifester a v ec u n e fo rce in v in cib le à i’em p a n ? L e zéref ou em pan « m arqu e la d is­
(v e rs . 1 0 ) , il le fe r a aussi a v e c u n e p a rfa ite ta n ce com prise e n tre le p ou ee o t le p e tit d o ig t
bonté. U n e d élicieu se co m p a ra iso n , em p ru n tée éten d u s » ( M a n . bib i., t , I , n. 1 8 7 ); c’ é ta it dono
au x m œ u rs p a s to ra le s , m et ce tte s u a v ité en une très p e tite m esure. — A p p e n d it trib u s d i ­
relief. Jé h o va h é ta it le bon p a ste u r d’Isra ë l (cf. g itis. L ’hébrou a u n e a u tre im age : Q ui a ram assé
Ps. x x n , 1 e t ss.; l x x v i , 2 1 , etc .), de m êm e q ue la poussière de la te r re dan s u n Sa lis f L e Sâ lis
Jésus est ce lu i de l ’É g lise (c f. M a tth . x v n , 12 -1 3 ; é ta it le tie rs de Y’ é fa h , m esure de ca p acité é q u i­
L u c. x v , 3 - 7 ; J o an . x , 1 - 1 8 ) . L es tr a it s in v a la n t à 38 iitre s 88. C f. Ps. l x x i x , 6 , e t ia note.
brachio suo... a g n o s, in s in u ... (d a n s les plis que — L ib r a v it in pondere... H é b r. : Q ui a pesé au
i’am ple tu n iq u e o rie n ta le fo rm e s u r la p o itr in e ) c r o c h e t, c . - à - d . a v e c ia b alan ce d ite ro m a in e ,
le v a b it, et fe t a s ipse... ( e t . G en. x x x m , 1 3 ) , qui rem o n te au ssi à une h a u te a n tiq u ité . V o y ez
sont exqu is de délicatesse. V A tl. a rch ., pl. l x v i , flg. 5 , 1 3 . — Q u is a d ju v it...t
?• L a d éliv ra n ce prom ise a u ra lie u c e rta in e ­ H éb r. : Qui a d irigé ...? V ers. 1 3 - 1 4 : D ieu n ’est
424 Is. X L , 16-22.
16. E t Libanus non sufficiet ad suc­ 16. Le Liban ne suffirait pas pour L
cendendum, et animalia ejus non suffi­ bûcher, et ses animaux ne suffiraient pas
cient ad holocaustum. pour l’holocauste.
17. Onmes gentes quasi non sint, sic 17. Tous les peuples sont devant lui
sunt coram eo, et quasi nihilum et inane comme s’ils n’étaient pas, et il les re­
rejiutatæ sunt ei. garde comme un rien et un néant.
18. Cui ergo similem fecistis' Deum? 18. A qui donc ferez-vous ressembler
aut quam imaginem ponetis ei? D ieu, et quelle image en tracerez-vous?
19. Numquid sculptile conflavit faber? 19. L ’ouvrier ne cou le-il pas une sta­
aut aurifex auro figuravit illu d , et lami­ tue en fonte? L ’orfèvre ne la couvre-
nis argenteis argentarius? t - il pas d’or, et celui qui travaille l ’ar­
gent ne la c o u v r e -t-il pas de lames
d ’argent ?
20. Forte lignum et imputribile elegit ; 20. L ’ouvrier habile choisit un bois
artifex sapiens quærit qmmodo statuat fo rt, qui ne pourrisse point; il cherche
simulacrum, quod non moveatur. comment il placera la statue, de sorte
qu’elle ne branle pas.
21. Numquid non scitis? numquid non 21. Ne le savez-vous pas? Ne l ’avez-
audistis? numquid non annuntiatum est vous pas appris ? Cela ne vous a-t-il pas
vobis ab initio ? numquid non intel­ été annoncé dès le commencement? n’a ­
lexistis fundamenta terræ? vez-vou s pas compris comment la terre
a été fondée?
22. Qui sedet super gyrum terræ, et 22. C ’est lui qui est assis au-dessus du
habitatores ejus sunt quasi locustæ ; qui cercle de la terre, et ceux qui l’habitent
extendit velut nihilum cælos, et expan­ sont comme des sauterelles ; il étend les
dit eos sicut tabernaculum ad inhabi­ cieux comme un rideau, et il les déploie
tandum; comme une tente dressée pour y habiter.

p as m oins sage q u e p u is s a n t; 11 n ’a besoin n i de lu i ? L ’id o lâ trie e st u n e v é rita b le a b s u rd ité ,


d’aide n i de c o n seiller p o u r g o u v e r n e r le m onde. p u isq u ’e lle p réten d d o n n er une rep résen ta tio n
— S p ir itu m D o m in i : l’ E s p rit c r é a te u r, v iv ifia n t, ad éq u ate de D ieu . C f. R o m . i , 23. — N u m q u id
q u e la B ib le a sig n a lé d ès ses p rem ières lig n es. (d a n s le sens de « N on n e ») scu lp tile ...* Il n ’y
Cf. G en . i, 2 ; Job, x x x m , 4 ; P s . c m , 30, e tc. — a pas d ’in te rro g atio n d an s l ’h é b r e u , e t la pensée
C u m q u o i n i i t . .. ( v e r s . 1 4 ) . T o u te s ces question s y e st p lu s n e tte : C ’e st u n o u v r ie r q u i fon d
so n t lé g è rem e n t iro n iq u e s .— Ecce gentes... A p rè s l ’Id ole, e t c ’e st u n o rfè v r e q u i la co u v re d’or.
l ’a rg u m e n t q u i v ie n t d’être p ris dans le d om aine S u r ces re v ê te m e n ts de p ré cie u x m é ta l, v o y e i
de la n a tu re (v e r s . 1 2 - 1 4 ) , en v o ic i un a u tre x x x , 2 2 , e t le com m en taire. — E t la m in is a r­
( v e r s . 1 5 - 1 7 ) , tir é d u d o m ain e de l'h is t o ir e .— g en teis... V a r ia n te dans l’h ébreu : E t il y soude
S t illa s itu læ : la g o u tte d’eau q u i s’échapp e des ch aîn es d’a r g e n t ( p ou r a s s u je ttir l ’ Idole à la
d ’un seau rem p li Jusqu’a u bo rd . — M o m e n tu m : m u r a ille ; com p. le v e rs . 20b ). — F o rte lig n u m ...
u n to u t p e tit p oid s. D ’ap rès l’h éb reu : nn g r a in ( v e r s . 20 ). L ’h é b re u a Ici qu elq u es m ots q u e la
de poussière s u r une balan ce. — I n su lse : les V u lg a te n’ a pas tr a d u its : C elu i q u i e st p a u v re
lo in ta in e s réglo n s de l ’ou est. C f. x x r v , 15. Isaïe p ou r l’o ffran d e ( t r o p p a u v re p o u r se p ro c u re r
les m en tion ne so u ve n t à p a rtir de ce ch a p itre. — un e s ta tu e de m é ta l) ch o is it nn bois q u i n e
L ib a n u s n o n s u ffic ie t... ( v e r s . 1 6 ). P en sée tr è s p o u rr it pas. — A r t if e x sa p ie n s q u serit... A u tr e
ex p re s s iv e . L e s fo rêts d u L ib a n é ta le n t alors d iv erg e n ce dans le te x te : (C elu i q u i e st p au v re ...)
Im m en ses; m ais J é h o v a h e st te lle m e n t g r a n d , ch erch e u n o u v rie r h a b ile p ou r fa ire u n e Idole
te lle m e n t a d o ra b le , q u ’e lles n e c o n ten a ien t n i q u i ne b ra n le pas. — N u m q u id n on ~ . ( v e rs. 21 ).
assez de bois n i assez de v ictim e s p ou r un h o ­ Q u a tre q u estion s in d ig n é e s , posées coup s u r
lo c a u ste d ign e de lu i. — Q u a si... in a n e (v ers. 1 7 ). coup . — A n n u n tia tu m ... a b in it ia : p a r la t r a ­
H ébr. : com m e un (6h u . C f. x x r v , 10 e t la n ote ; d itio n , p ar la co n scien ce, p ar la r é v é la tio n .—
x x i x , 2 1 ; x x x i v , 1 1. N u m q u id ... fu n d a m e n t a ...t N ’o n t- I ls pas co m ­
18 -2 6 . N éa n t d es Idoles en co m paraison de ce p ris les o rig in e s de la te r r e , q u i m a n ife s te n t si
D ie u to u t-p u is s a n t. D escription très sa rc a stiq u e, bien les a ttr ib u ts de D ieu e t le n é a n t des Idoles?
m ais q u i sera b ie n tô t dépassée sous le ra p p o rt — Q u i sedet... ( v e r s . 2 2 ). L a d escription de la
de la v ig u e u r e t d e l’éte n d u e ( x u v , 9 - 1 7 ; c f. to u te -p u is s a n c e d iv in e p a r l’a rg u m e n t p h y siq u e
x l i , 7, e t x l v i , 6 ; P s . c x i i i , d eu x ièm e p a r t ie , recom m ence en c e t e n d ro it. — G y n im terræ :
4 - 7 . e tc .). —' C u l ergo s i m i l r m . . . t D ’ap rès la la v o û te des c i e u x , q u i sem ble s’a p p u y e r su r les
Y u lg a t c , rep roch e à l ’adresse des J u ifs Id olâtres. e x tré m ité s de la te r r e , en fo rm e de d e m i-ce rc le .
D an s l ’h é b re u , ce p rem ier h ém istic h e e x p rim e — Q u a si lo cu stæ : com m e d ’h u m bles e t faib le s
la m êm e pensée que le second : A q u i donc com ­ Insectes. C f. N t m . x m , 33. — E x te n d it... cælum .
p a re re z -v o u s D ie u , e t q u elle im age fe r e i- v o u s M étap h ore chè~e à Isaïe : e t. x l i i , 5 ; x u v , 24 ;
ts. X L 23-31. 425

‘23. Il anéantit ceux qui recherchent, 23. .qui dat secretorum scrutatores
les secrets, et il réduit à rien les juges quasi non sint, judices terræ velut inane
de la terro. fecit.
24. Ils n’avaient pas été plantés ni 24. E t quidem neque plantatus, neque
semés, et leur tronc n’avait pas jeté satus, neque radicatus in terra truncus
de racines en terre ; tout à coup il a eorum; repente flavit in eos, et aruerunt,
soufflé sur eux, et ils sa sont desséchés, et turbo quasi stipulam auferet eos.
le tourbillon les a emportés comme le
chaume.
25. A qui m’avez-v o u s assimilé et 25. E t cui assimilastis m e , et adæ-
égalé? dit le Saint. quastis? dicit Sanctus.
26. Levez vos yeux en haut, et voyez 26. Levate in excelsum oculos vestros,
qui a créé ces choses, qui fait marcher et videte quis creavit hæ c, qui educit
en ordre l’armée des astres, et qui les in numero militiam eorum, et omnes ex
appelle tous par leur nom ; il excelle tel­ nomine vo cat; præ multitudine fortitu­
lement en grandeur, en vertu et en puis­ dinis et roboris, virtutisque ejus, neque
sance, que pas un d’eux ne fa it dé­ unum reliquum fuit.
faut.
27. Pourquoi d is-tu , Jacob, pourquoi 27. Quare dicis, Jacob, et loqueris, Is­
d is-tu , Israël : Ma voie est cachée au rael : Abscondita est via mea a Domino,
Seigneur, et mon droit passe inaperçu et a Deo meo judicium meum transivit?
devant mon Dieu ?
28. Ne le sais-tu pas, ou ne l’as-tu 28. Numquid nescis, aut non audisti? -
pas appris? Dieu est le Seigneur éternel Deus sempiternus Dominus, qui creavit
qui a créé les extrémités de la terre ; terminos terræ; non deficiet, neque la-
il ne se- lasse point, il ne se fatigue pas, b oiabit, nec est investigatio sapientiæ
et sa sagesse est impénétrable. ejus.
29. Il donne de la force à celui qui 29. Qui dat lasso virtutem , et his qui
est fatigué, et il multiplie la force et la non sunt fortitudinem et robur m ulti­
vigueur de ceux qui sont en défaillance. plicat.
30. Les adolescents se lassent et se 30. Deficient pueri, et laborabunt, et
fatiguérit, et les jeunes gens tombent de juvenes in infirmitate cadent;
faiblesse ;
31. mais ceux qui espèrent au Sci- 31. qui autem sperant in Domino mu-

x l v , 12 ; l i , 1 3 , e tc . — A u lie u de v elu t n ih i lu m , 3° Qu’ Israël espère d o n c en son D ieu. X L ,


l’hébreu d it : com m e u n e étoffe légè re. G ra cieu se 27-31.
fig u re. — Secretorum scru ta tores ( v e r s . 2 3 ) . 27-31. Q uare d lc is ... Q uestion posée p a r Isaïe
D ’ap rès l ’h ébreu : les prin ces. — N e q u e p la n ­ s u r le to n du rep ro ch e. I l in te rp e lle ce u x de son
tatus... ( v e r s . 2 4 ) . M anière fig u rée de d ire que p eu p le q u i, sous le co u p des ch â tim e n ts d ivin s
les p rinces e t les g ra n d s so n t d e v a n t D ieu com m e p en d a n t l’e x il, d o u ta ie n t q u e la d é liv ra n ce d û t
s ’ils n’a v a ie n t ja m a is e x is té , ta n t iis so n t peu ja m a is s'acco m p lir, e t se p la ig n a ie n t d ’ê tr e ab an ­
de ch ose. — R epente fla v it... L e p rop h ète tra n s ­ d onnés d u Seig n eu r. C f. x u x , 14. V ia m ea :
fo rm e b ru sq u em en t sa com paraison : ces arb res le u r é ta t d e v iv e s sou ffran ces. J u d ic iu m m eu m :
m ystiq u es o n t é té p lan té s e t o n t g r a n d i; m ais ce q u ’ ils p en saien t ê tre le u r ju s te cau se. L e verbe
le souffle de D ieu a passé s u r e u x e t les a ren ­ tr a n siv it e st d o u lo u reu sem en t p itto re sq u e : le u r
versés. — E t c u l a s s im ila s tis m e... (v ers. 2 5 ). cause a passé d e v a n t D ieu sans q u ’il s ’en in q u ié­
H é b r.: A qu elle chose m e co m p arerez - v ous pour tâ t . — N u m q u id n escis... T L e p rop h ète répond
que je lu i ressem ble ? C f. v e rs . 18 . — D ic it S a n ­ à c e tte p lain te am ère, en fa is a n t de p lu s en plus
ctu s : D ie u , le s a in t p ar excellen ce. — L evate... re s s o rtir le ca ra ctè re in fin i de la p u issan ce et
oculos... ( v e r s . 2 6 ). L a d escrip tio n de la to ute- de la sagesse de Jé h o va h . — D eu s sem p itern u s.
p uissan ce de D ieu re v ie n t p o u r la tro isièm e fois. D ’ où il s v it q u ’il sera to u jo u rs près des s le u s ,
Com p. les Ters. 12 e t ss., 22 e t ss. — Q u is crea v it p o u r les se co u rir en e x é c u ta n t ses prom esses. —
heee : à sav o ir, les c i e u x , aveo le u r arm ée in n o m ­ C rea vit t e r m in o s ... : a v e c to u t ce q u i est co m ­
brable d’astres resp len d issan ts (m ilit ia m e o ru m ). p ris en tre ces lim ites. — N o n d e fle ie t... Ja m a is
C f. Job, x x v , 3. L a lo cu tio n ed u cit in fa it im age, ses fo rces ne s ’é p u is e n t; il ne se fa tig u e p oin t
e t nous m on tre D ieu sem blable à un gén éra l en à a g ir , com m e les hom m es. — N e c est in v e s ti­
c h e f q u i fa it m arch er en o rd re les éto iles e t les g a t i o ... Com m e p lu s h a u t , v e rs. 1 3 - 1 4 , la sa­
planètes. — N o m in e voca t. C f. G en . x v , 5 ; P s. gesse de D ieu e st m en tion n ée à cô té de sa p u is­
c l x v i , 4 - 5 . P as une ne m anque h l’ap p el : neque s a n c e , p o u r m o n tre r q u e , si le sa lu t des J u ifs
unum... est différé, ce n’e s t pas sans de lé g itim e s raisons,
426 Is. XLT, 1-4

tabimt fortitudinem ; assument pennas gneur renouvellent leur force ; ils pren­
sicut aquilae, current et non laborabunt, dront des ailes comme l’aigle , ils cour­
ambulabunt et non deficient. ront sans se fatigu er, et ils marcheront
sans se lasser.

C H A P I T R E XLI

1. Taceant ad me insulæ , et gentes 1. Que les îles se taisent devant moi,


nutent fortitudinem ; accedant, et tunc et que les peuples renouvellent leur
loquantur; simul ad judicium propin­ force; qu’ils s’approchent, et qu’ensuite
quemus. ils parlent; allons ensemble devant un
juge.
2. Quis suscitavit ab oriente justum , 2. Qui a fa it sortir le juste de l ’orient,
vocavit eum ut sequeretur se ? Dabit in et qui l ’a appelé pour le suivre? Il lui
conspectu ejus gentes, et reges obstine- livrera les nations, et il lui soumettra
bit ; dabit quasi pulverem gladio e ju s, les rois ; il les donnera à son glaive
sicut stipulam vento raptam arcui ejus. comme de la poussière, et à son arc
comme le chaume que le vent emporte.
3. Persequetur eos, transibit in pace, 3. Il les poursuivra,dl passera en paix,
semita in pedibus ejus non apparebit. la trace de ses pas ne paraîtra point.
4. Quis hæc operatus est, et fe c it, vo­ 4. Qui a fa it et opéré ces choses? qui
cans generationes ab exordio? Ego Do­ appelle les générations dès le commen­
minus, primus et novissimus ego sum. cement? M oi, le Seigneur, moi qui suis
le premier et le dernier.

— H is q u i n o n m n t (v e rs. 29). H ébr. : à ce u x n e m e n t, v o ye z les v e rs. 2 1 - 2 9 . — J u s t u m : le


q u i n ’o n t pas de fo rces. — D eficien t p u e r i (h éb r. : m in istre de la ju s tice d lv lu c . I l n ’y a pas de
les jeu n es gen s)... L a la ssitu d e a t te in t m êm e les d o u te qu ’ Isaïe n ’a it v o u lu d é crire Ici le rô le e t
ad o lescen ts les p lus ro b u s te s ; m ais la co n fian ce les v ic to ire s de C y ru s ; la tra d itio n e st co n sta n te
en D ieu co m m u n iq u e u n e v ig u e u r p e rp é tu elle . s u r ce p o in t. D ’a ille u rs le p ro p h ète co m p létera
— M u ta b u n t fo r t itu d in e m . H éb r. : Ils re n o u ­ p lus lo in e t à p lu sie u rs rep rises sa p e n sé e , e t
v e lle n t leu rs fo rces. D e m êm e p lu s bas, x l i , 1. m en tio n n era o u v e rte m e n t le nom d u cé lèbre co n ­
— A s s u m e n t p e n n a s ... Im a g e très g ra cie u se e t q u é ra n t. C f. vers. 2 5 ; x l v , 1 - 6 ; x l v t , 1 1 . L ’h é ­
très e x p re ssiv e. C f. P s. e n , 5 , e t le co m m en ­ breu d it a v e c u n e n u an ce : Q ui a su scité de
ta ire . l’o rie n t ce lu i q u e la ju s tic e appelle à sa s u ite ?
C ela re v ie n t au m êm e : la ju s tic e , à l ’a b s tr a it,
5 I I . — Seco n d d isc o u r s : Jé h o v a h est le D ie u
rep résen te J é h o v a h , d o n t C y ru s d e v a it e x é cu te r
de l ’h is to ire et de la p rop h étie. X L I , 1-29 .
les a r rê ts e t les v o lo n té s. — D a b it In co n sp ectu ...
A u tr e g ra n d e co n so latio n p ou r Israë l : d éjà T a b le a u d ra m a tiq u e de la ca rriè re v icto rie u s e
son D ieu a ch o isi le lib é ra te u r q u i d o it m e ttre d u g u e rrie r d iv in ( v e r s . 2 b - 3 ) . D an s l’h é b r e u ,
fin à la c a p tiv ité . L e co n tra ste e n tre J éh o v a h a v e c u n to u r I n te rro g a tif : Q ui lu i a liv r é les
e t les Idoles, e n tre les J u ifs e t les p aïen s, e s t en ­ n atio n s e t lu i a soum is les ro is ? — D a b it q u a s i
co re p lu s s a illa n t Ici q u ’a u cb ap . XL . pulverem ,... a rc u i... H ébr. : I l ré d u it le u r g la iv e
1® J éh o va h d ém on tre q u ’ il e st D ie u , p arce en p o u ssière e t le u r a r c en b a lle q u ’e m p o rte le
q u e se u l 11 a pu su s cite r u n h éro s re d o u ta b le v e n t. L a m étap h o re e s t trè s b elle de p a rt e t
qui fe ra tre m b le r le m onde. X L I , 1-7. d’a u t r e , e t e x p rim e l ’Im possibilité o ù se ro n t les
C h a p . X L I . — 1 - 4. L es v icto ire s de ce héros, p eu p les d e ré s is te r à C y ru s. — P e rs e q u e tu r ...,
et le u r v é rita b le a u te u r. — T a cea n t a d m e .. . t r a n s ib it ... ( v e r s . 3 ) . G ra n d e ra p id ité d an s le
D ans l’h é b reu , les îles, c.-à-d. les n ation s p aïennes ré c it, com m e dans la co n q u ê te m êm e. — S e m ita ...
de l ’o cc id en t ( c f . x l , 15*>), so n t d ire c te m e n t In­ n o n a p p a reb it. L a m arch e d u te r r ib le co n q u é­
terp ellées : T a ise z-vo u s p ou r m oi (p o u r m’ écou- ra n t sera si p rom p te, q u ’on n e v e rra , p o u r a in si
t e r ) . — A c c é d a n t... D ieu In vite to u s les peuples d ire , p o in t la tra c e de ses pas. L ’h éb reu p a ra ît
« à e n tre r en lice a v e c lu i p ou r p la id e r, s’ ils en s ig n ifie r : I l passe e n p a ix p ar u n ch em in que
o n t le c o u r a g e , la cau se de leu rs Idoles ». — son pied n’a v a it p as fo u lé . C .- à - d . q u ’il s’ av a n ­
S im u l a d j u d i c i u m . .. C’e st donc u n e v é rita b le ce ra a u lo in , Jusqu’ en des co n trées o ù 11 n’a v a it
« a c tio fo ren sis » q u e J é h o v a h le u r propose. — p as en core p é n é tré . — Q uia h æ c o p e r a tu s ...
Q u is s u s c ita v it...? P re m ie r raison n em en t ( v e r s . ( v e r s . 4 ) . L e S e ig n e u r ren o u velle fièrem en t 6a
î - 4 ) p o u r p ro u v er que le S eig n eu r e s t T u n iqu e q u estio n du v ers. 2 , à la q u e lle 11 répond a u ssi­
v ra i D ieu : seul II d irig e les g ra n d s év é n em e n ts tô t lu l-m êm c. — V oca n s g en era tio n es... L e v é r i­
de l'h isto ire des hom m es. P o u r le second ra ison ­ ta b le a u te u r de ces b rilla n te s victo ire s, c’cs t ce lu i
Ta. XT jT , 5 - 9 . 427

5. Les îles out vu , et elles ont eu 5. yidcrunt însulæ, et timuerunt;


peur; les extrémités de la terre ont été extrema terræ obstupuerunt, appropin­
frappées de stupeur; elles se sont appro­ quaverunt, et accesserunt.
chées et elles sont venues.
6. Ils e’entr’aideront l’un et l’autre, 6. Unusquisque proximo suo auxilia­
et chacun dira à son frère : Prends cou­ bitur, et fratri suo dicet : Confortace.
rage.
7. L ’ouvrier en airain, frappant du 7. Confortavit faber ærarius percu-
marteau, a encouragé celui qui forgeait tiens malleo e u m , qui c u d e n t tunc
alors, en disant : Cela est bon pour sou­ temporis, dicens : Glutino bonum est ;
der, et il a fixé l’idole avec des clous, et confortavit eum clavis, ut non move­
pour qu’elle ne branlât pas. retur.
8. Mais toi, Israël, mon serviteur, 8. E t tu, Israel, serve meus, Jacob
Jacob que j ’ai choisi, race de mon ami quem elegi, semen Abraham, amici mei ;
Abraham ;
9. en qni je t’ai pris aux extrémités 9. in quo apprehendi te ab extremis
de la terre et je t ’ai appelé d ’un pays terræ , et a longinquis ejus vocavi te, et
lointain, et je t’ai dit : Tu es mon ser­ dixi tibi : Servus meus es tu , elegi te ,
viteur, je t’ai choisi, et je ne t’ai pas et non abjeci te.
rejeté.

q u i, d ep u is l'o rig in e d u m on de, a appelé à l ’e x is ­ les a d o r a te u r s , p u isq u e l’ Idole' n e sera solide-


ten ce to u tes les g é n é ra tio n s q u i se so n t su ccé­ q u ’à la co n d itio n d ’a v o ir é té bien s o u d é e , bien
dées s u r la te r re . G rande m ajesté dans l’assertio n clouée (c o n fo rta v it... c la v is ...\
ego D o m in u s . — P r im u s et n o v issim u s. C.-à-d. : 2* T a n d is q u e ies p aïen s so n t a in si m altra ité s
étern el e t Im m uable. H éb r. : le p rem ier, e t le p ar le h éros de J é h o v a h , Israë l o b tie n d ra sa
m êm e Jusqu’a u x d ern iers (âg es). d é liv ra n ce . X L I , 8 -20 .
5 - 7 . E ffe t m oral q ue les v icto ire s d e C yru s P a ssa g e d ’nn e s u a v ité rem arquable.® Jé h o va h

p rod uiron t su r les n atio n s. — V id er u n t... tim u e ­ p a rle p lu tô t com m e une m ère q u e com m e un
ru n t... L a description est de n o u vea u très v iv a n te . m aître, s C h aq u e m o t re sp ire la ten d resse.
— A p p r o p in q u a v er u n t... L e s p euples se rap p ro ­ 8 -1 3 . L e S e ig n e u r ra ssu re te n d re m e n t son
ch e n t les un s des a u tres e t se c o n c e rte n t pour p euple. — E t t u (p ro n o m tr è s a c c e n t u é : m ais
s’en co u ragcr, p our co n clure un e allia n ce d éfen ­ t o i, to i au c o n tr a ir e ) , I s r a ë l, s e r v e ... L e s g lo ­
sive ( v ers. 6 ). — C o n fo r ta v it fa b e r ... ( v e rs . 7). r ie u x titr e s d’ Israël én u m érés Ici p a r D ieu
Ils n ’o u b lien t p a s , dans ce tte e x tr é m ité , d’a ller m arq u e n t u n e in tim ité trè s g ra n d e , très an cien n e,
ch erch er aussi du secours aup rès de leu rs Idoles, e n tre lu i e t sa nation . — A m ic i m ei. É p ith è te
q u ’ils m u ltip lie n t afin d’être p in s sû rs du succès. bien h o n o rable p o u r le père des cro y a n ts. E u
H ébr. : L e fo rgero n en co u ra g e le fo n d e u r ; ce lu i h é b reu (,’o h a b i; lit t é r a l.: ce lu i q n i m ’a im e ) elio
qu i p olit a v e c le m a rte a u (e n co u ra g e ) ce lu i q n i l ’est d a v a n ta g e e n co re , c a r e lle m o n tre m ieu x
frappe su r l'en clu m e. Isa ïe nous m on tre iro n i­ qu’ A brah a m ne Joua pas u n rôle p u re m e n t p as­
quem ent d iv ers o u v rie rs occupés à fa b riq u e r des sif dan s c e tte n oble am itié . C f. II P a r . x x , 7 ;
Idoles. — Dicens : Q lu t in o .. . L e com ble d u sar­ J a c. n , 23. E lle e st to u jo u rs en u sa g e ch e z les
casm e. H ébr. : I l d it de la so u d u re : E lle est A rab es, q u i n o m m en t v o lo n tie rs A b rah a m : K h a -
bonne. D éta il q u i est de fâ c h e u x a u g u re p ou r l î l , i’am i. — I n q u o a p p r e h e n d i... H é b r .: T o i
428 fs. XLT, 10-16.
10. Ne timeas, quia ego tecum sutn; 10. Ne crains point, oar je suis avec
ne declines, quia ego Deus tuus; con­ toi ; ne te détourne p a s , car je suis ton
fortavi te, et auxiliatus sum tibi, et D ieu; je t’ai fortifié, je t’ai secouru, et
suscepit te dextera justi mei. la droite de mon juste t’a soutenu.
11. Ecce confundentur et erubescent 11. Voici, tous ceux qui te combattent
omnes qui pugnant adversum te ; erunt seront confondus et rougiront de honte,
quasi non sint, et peribunt, viri qui con­ et ceux qui te contredisent seront réduits
tradicunt tibi. au néant et périront.
12. Quæres eos, et non invenies, v i­ 12. Tu les chercheras, ces hommes qui
ros rebelles tuos ; erunt quasi non sint, s’opposaient à toi, et tu ne les trouveras
et veluti consumptio, homines bellantes plus ; ceux qui te faisaient la guerre se­
adversum te. ront comme s’ils n’étaient pas, et dispa­
raîtront.
13. Quia ego Dominus Deus tuus, ap­ 13. Car je suis le Seigneur ton Dieu,
prehendens manum tu a m , dicensque qui te prends par la main, et qui te dis :
tibi : Ne tim eas, ego adjuvi te. Ne crains pas, c’est moi qui t ’aide.
14. Noli tim ere, vermis Jacob, qui 14. Ne crains pas, vermisseau de J a ­
mortui estis ex Israel ; ego auxiliatus cob, ni vous qui êtes morts d’Israël ;
sum tib i, dicit Dominus, et redemptor c’est moi qui viens te secourir, dit le
tuus Sanctus Israel. Seigneur, et le Saint d’Israël est ton ré­
dempteur.
15. Ego posui te quasi plaustrum tri­ 15. Je ferai de toi un char neuf à tri­
turans novum , habens rostra serrantia ; turer le b lé , garni de pointes et de scies ;
triturabis montes, et comminues, et tu écraseras et tu briseras les monta­
colles quasi pulverem pones. gnes, et tu réduiras les collines en pous­
sière.
16. Ventilabis eos, et ventus tollet, et 16. Tu les vanneras, et le vent les em­
turbo disperget eos; et tu exultabis in portera, et la tempête les dissipera;
Domino, in Sancto Israel laetaberis. mais toi, tu te réjouiras dans le Seigneur,
et tu trouveras tes délices dans le Saint
d’Israël.

que j’ai p ris a u x e x tré m ité s de la terre. L es m ots pas sous les coups de le u rs ennem is, m ais Ils les
ab e x t r e m i s ..., a lo n g i n q u i s ..., d é sign en t très s u b ju g u e ro n t eu x-m êm es. — N o li tim ere... Dana
v raisem b la b le m en t la lo in tain e C h ald ée, d ’o ù le le te x te o rig in a l, le S e ig n e u r em ploie Ici le fé m i­
S eig n eu r a v a it tiré A b ra h a m , e t , p ar su ite , ses n in , Jusqu’a u m ilieu d u v ers. 1 5 , p o u r p a rle r à
descen d ants. — E leg i te. D ieu Insiste s u r ce son p e u p le , le tr a it a n t com m e n ne fem m e d é li­
ch o ix , q u i a v a it fa it d’ Israël son peuple de pré­ c a t e , m a la d iv e , s u r le s o rt de la q u e lle 11 s’a t ­
d ilectio n . C f. v ers. 9 ; x l i h , 1 0 ; x l i v , 1 ; x l i x , 7 , te n d rit. L a m étap h o re v er m is Ja co b e st au ssi
e tc . — E t n o n abjeci. L e s J ulfs a v a ie n t ce n t fo is tr è s s ig n ific a tiv e : Israë l é t a it , p ar lu l- m ê m e ,
m érité p a r leu rs crim es d’être rejetés e t ab an ­ au ssi fa ib le q u ’u n v e r, qu e l’on écrase en p osant
donnés de D ieu ; il se co n ten ta de les ch â tie r e t le pied s u r lu i. C f. P s . x x i , 7. — Q u i m o r tu i
le u r co n se rv a ses ten d resses. — N e tim ea s, q u ia ... estis... H ébr. : H om m es d’I s r a ë l, c .- à - d . fa ib le
(v e rs. 101. D o u x écho d ’un e p aro le adressée a u ­ reste de m a n atio n . — E g o ... redem ptor t u u s .
trefo is p a r le S e ig n e u r à A b ra h a m . C f. Gen. H ébr. : T o n g ô'el. V o y e z Jo b , x i x , 25, e t le com ­
x x v i , 24. — N e d eclin es. D ’ap rès l ’h ébreu : N e m e n ta ire . — Ego p o s u i te... C ette n ation h u m i­
prom ène pas des r e g a rd s in q u iets. — S u sc ep it liée , a ff a ib lie , se d ressera co n tre ses ad v ersaires
te... j u s t i m ei, Ce ju s te e st encore C y ru s (com p. a v e c u n e fo rce Irrésistib le. — P la u s tr u m t r i t u ­
le v ers. 2 ) , q u i d e v a it d é liv re r e t p ro tég er les r a n s ... H é b r .: U n traîn eau a i g u , n e u f. « D ans
J u ifs . L ’h éb reu em ploie de n o u vea u l ’a b s tra it : les p laines de H am ah ( l’a n tiq u e É m ath ) le g ra in
J e te soutien s p ar la d ro ite de m a Justice, c.-à-d. e st en co re b a ttu au m oyen de tra în e a u x a u x ­
p a r m on b ras p u issa n t e t ju ste. — Ecce c o n fu n ­ qu els so n t a tta ch é e s des sortes de scies rondes. »
d e n tu r ... C o n traste (v ers. 1 1 - 1 2 ) : D ieu tr a ite ra C f. x x v i i i , 27 ; J u d . v tii, 7 ; II R e g . x i i , 31; A m .
d 'u n e faço n bien d ifféren te les ennem is de son i , 3, e t c .; l'A t l. a rc h é o l., pl. x x x i v , flg. 1 1 - 1 4 ;
p eu p le. C e tte pensée e s t répétée q u a tre fo ls de pl. x x x v , flg. 1 1 , 12. N o v u m : p a r con séqu en t,
su ite, en term es trè s én ergiq u es. — Q u i p u g n a n t p lu s fo r t e t p lu s lo u rd . — M o n tes, colles : e m ­
a d v e rsu m ... H éb r. : C eu x q u i so n t enflam m és blèm e des p u issa n ts en n em is d’ Isra ë l. — V e n ti­
(Irrités) co n tre toi. ■ — Ego... a p p reh en d en s m a ­ la b is eos... ( v e r s . 1 6 ) . L e v an n ag e ap rès la tr i­
n u m ... (v e rs . 1 3 ) : com m e f a it un père, nne m ère, tu r a t io n ; a u tre fig u re te rrib le d u so rt réservé
un am i. D élicieu x d étalL a u x ad v e rsaire s du peu ple de Jé h o va h . C ette
1 4 -1 6 . Non s e u le m e rt les J u ifs ne p ériron t p réd ictio n est s p iritu e lle a v a n t to u t : peu à peu
Is. X L I , 1 7- 21 . 429

17. Les pauvres et les indigents cher- j 17. Egeni et pauperes quærunt aquas,
client de l’eau, et il n’y en a point; leui^ et non sunt ; lingua eorum siti aruit. Ego
langue est desséchée par la soif. Moi, le Dominus exaudiam eos ; Deus Is r a e l,
Seigneur, je les exaucerai; moi, le Dieu j non derelinquam eos.
d’Israël, je ne les abandonnerai pas.
18. Je ferai jaillir des fleuves au som­ 18. Aperiam in supinis collibus flu­
met des collines, et des fontaines au mi­ m ina, et in medio camporum fontes;
lieu des champs ; je changerai le désert ponam desertum in stagna aquarum, et
en étangs, et la terre sans chemin en terram inviam in rivos aquarum.
courants d’eaux.
19. Je mettrai dans le désert le cèdre, 19. Dabo in solitudinem cedrum, et
l’épine, le myrte et l ’olivier; je ferai spinam, et m yrtum , et lignum o livæ ;
croître ensemble dans la solitude le ponam in deserto abietem , ulmum, et
sapin , l’orme et le buis ; buxum simul ;
20. afin que tous voient, sachent, con­ 20. ut videant, et sciant, et recogi­
sidèrent et comprennent que c ’est la tent, et intelligant pariter, quia manus
main du Seigneur qui a fa it cela, et que Domini fecit h o c , et Sanctus Israel
le Saint d’Israël l’a créé. creavit illud.
21. Venez plaider votre cause, dit le 21. Prope facite judicium vestrum ,

Ia syn ag o g u e , e t d a v a n ta g e en core l’ É g lise c h ré ­ n oncer l ’a v e n ir , e t c’e s t là u n e p re u v e Irré fra ­


tien n e Issue d n ju d a ïsm e , s u b ju g u a le m onde ga b le de le u r n éan t. — P rop e fa c ite ... C ette fols
païen e t le co n q u it a u v r a i D ieu . On p e u t d ire (com p. le v e rs. 1), ce s o n t les Idoles e lle s-m ê m e s
a u s s i, en s u iv a n t le sens lit t é r a l, q ue
J éh o va h ap p liq u e Ici à sa n atio n ce
qu ’ il d e v a it lui-m êm e e ffectu er d ire c­
te m e n t; o r 11 b risa to u r à to u r les
peuples p aïen s q u i o p p rim èren t les
Ju ifs .
17-20. A u x m a u x p résen ts des I s ­
r a é lite s, le Se ig n eu r oppose le u r a v e ­
n ir p lein d’espoir. — E g e n i et p a u ­
peres. N om s qui d é sig n e n t trè s bien
le tr is te é ta t des J u ifs s u r la te r re
d ’e x il. I l en e s t de m êm e de la m é­
taph ore q u i s u it : q u æ r u n t a q u a s —
Ego... e x a u d ia m . P rom esse d ’u n se­
co u rs q u i v ie n d ra en son tem p s. —
A p lr i a m . .. flu m in a . Im a g e q u i con ­
tra ste aveo celle du v e rs . 17*. V o y e z
des ta b le a u x sem blables a u x ohap. x x x ,
2 5 ; x x x v , 6 -7; x x x v i i , 7. — D a lo ...
cedrum ... S ep t espèces d ’a rb re s so n t
m en tio n n ées, p o u r re p résen ter le n o u ­
veau ja rd in d’Éden dans le q u e l D ieu
fe ra h a b ite r son peuple ap rès la ca p ­
tiv ité de B a b ylon e. — S p in a m . H éb r. :
s itta h ; expression q u i ne d iffère p ro ­
bablem ent pas de Slttim ( E x . x x v , 5,
eto.), e t q u i d ésign e l ’acacia se yaL —
U lm u m . Selon d ’a u t r e s , le p latan e
( h é b r . : (i d h â r ). — B u x u m . Selon
d ’a u tr e s , le « C yp ressus o x y c e d ru s i»
des bo ta n istes (h é b r. : ÿ 'a ê ü u r ). —
ü t v id e a n t, et s c ia n t ... ( v e r s . 20 ).
A ccu m u la tio n de verb es syn o n ym o s :
dans, ce tte m erveilleu se d éliv ra n ce
d ’I s r a ë l, to us les h om m es d ev a ien t re­
co n n aître la m ain de Jéh o vah . A cacia seyal.
3* E n p réd isan t ain si les choses
fu tu r e s , le S e ig n e u r m an ifeste sa su p é rio rité s u r q ue Jéh o va h in te rp e lle , les in v ita n t à fa ire v a lo ir
les Idoles. X L Ï , 2 1 -2P. leur cause (ju d i c i u m v e s tr u m ). — A ffe r te , al
2 1-2 4 . L es fa u x d ieu x so n t in capables d’an ­ q u id f o r t e ... H é b r .: P ro d u isez vos argu m en ts
430 Is. XLI, 22-27.

dicit Dominus ; afferte, si quid forte Seignenr; si vous avez quelque chose à
habetis, dixit rex Jacob. dire, produisez-le, dit le roi de Jacob.
22. A ccedant, et nuntient nobis quæ- * 22. Qu’ils s’approchentetqu’ils nous an­
cumque ventura sunt; priora quæ fu e­ noncent tout ce qui doit arriver; annon­
runt nuntiate, et ponemus cor nostrum, cez les choses passées, et nous y met­
et sciemus novissima eorum , et quæ trons notre cœur, et nous saurons quelle
ventura sunt indicate nobis. doit être leur fin ; indiquez-nous ce qui
doit aïriver.
23. Annuntiate quæ ventura sunt in , 23. Annoncez ce qui doit arriver à
futurum , et sciemus quia dii estis vos ; l ’avenir, et nous saurons que vous êtes
bene quoque aut male, si potestis, facite ; dieux; faites bien ou m al, si vous le
et loquamur et videamus simul. pouvez, afin que nous le disions et que
nous le voyions ensemble.
24. Ecce vos estis ex nihilo, et opus 24. Mais vous venez du néant et votre
vestrum ex eo quod non est; abominatio œuvre vient de ce qui n’est pas; celui
est qui elegit vos. qui vous a choisis est une abomination.
25. Suscitavi ab aquilone, et veniet 25. Je l’ai suscité dn septentrion, et il
ab ortu solis; vocabit nomen meum, et viendra de l’orient; il invoquera mon
adducet magistratus quasi lutum , et ve- nom ; il traitera les grands comme la
lut plastes conculcans humum. boue, et comme l ’argile que foule le
potier.
26. Quis annuntiavit ab exordio, ut 26. Qui l’a annoncé dès le commence­
sciam us, et a principio, ut dicamus : m ent, pour que nous le sachions, et dès
Justus e s ? Non est neque annuntians, le début, pour que nous disions : Tu es
neque prædiccns, neque audiens sermo­ juste? Mais il n’y a personne qui an­
nes vestros. nonce et qui prédise Vavenir, et qui
entende vos paroles.
27. Primus ad Sion dicet : Ecce adsunt, 27. L e Seigneur dira le premier à Sion :
et Jérusalem evangelistam dabo. Les voici, et je donnerai h Jérusalem un
messager de la bonne nouvelle.

( lit t é r a l. : vos choses fo r te s ) . — L e beau titr e n l r ; donc 11 e s t D ieu . D e u x de ses p rop h éties
r e x Ja co b n’e st em p lo yé q u ’en c e t en d ro it. — so n t cité e s p a r m an iè re d ’ex e m p le : la v o catio n
A ccéd a n t, n u n tie n t* . L e m ot de C lcéron e st bien de C y r u s , v e rs . 2 5 , e t le re to u r d es e x ilé s dans
co n n u : « SI s it d lv ln a t lo , d il su n t. » N oua en ­ S io n , v e r s . 27. A ch a cu n e d ’elle s le S e ig n e u r
ten d o n s Ici un raison n em en t sem b la b le : q u e les associe q u e lq u e s sarcasm es d irig é s co n tre les fa u x
Idoles p ro u v e n t donc le u r d iv in ité en fa is a n t d ie u x . — A b a q u ilo n e , a b o r t u ... P lu s h a u t ,
des p ro p h éties. — P r io r a q u æ f u e r u n t .. . : des v e rs . 2 , le S e ig n e u r d is a it a v o ir appelé son élu
choses p assées, m ais con n ues de D ieu s e u l, e t de l’ o rie n t ; la pensée e st co m plétée m ain ten an t,
d o n t la m an ifestatio n e st réellem en t un e p ro ­ e t d e u x d ir e c tio n s , le nord e t l ’e s t , so n t Indi­
p h étie d an s le sens la rg e de ce tte expressio n . quées. C y ru s a v a it ré u n i sou3 son scep tre la
L e sens de l’ h ébreu p a r a ît ê tre : In d iq u e z q u elles M éd le e t la P e r s e ; o r la p rem ière de ces co n ­
so n t les p ro p h éties que v o u s a v e z fa ite s a u t r e ­ tré es é ta it au nord - est de B a b ylon e, la seconde
fo is. — S c ie m u s n o v is s im a .. . N ous v e rro n s si à l ’e s t ( A tl. g éo g r., p l. v m ). — V oca bit n o m en
v o s o racles se so n t acco m plis. — B e n e ... a u t m e u m ... Ce tr a it se ra d évelopp é p lu s loin ( x l v ,
m a ie ... f a d t e ( v e r s . 2 3 ). A u cas où les idoles 3 - 6 ) . T o u t en d em eu ran t p o ly th é is te , C y ru s
n’a n r a le n t a u c u n e p réd ictio n à a llé g u e r com m e c o n fe s s a , d an s son cé lè b re é d lt , qu e J é h o v a h
fa ite p ar elles, so it d an s le p résen t, s o it dans le é t a it l'a u te u r de ses v icto ire s e t re n d it h o m m ag e
p a s s é , q u ’elles essayen t d u m oins de d ém on trer à sa g ra n d e u r. C f. I I P a r. x x x v i , 2 3 , e t E s d r.
q u 'elles so n t v iv a n te s , en o p éra n t un acte e x té ­ i , 2 . — A d d u ce t m a g is t r a t u s ... H é b r .: 11 fo u le
r ie u r quelco n que, bon ou m au v ais. Il y a b ea u ­ a u x p ied s les e fg â n im . I l o t d’o rig in e p e r s a n e ,
co u p d’ iro n ie d an s c e tte p rop osition. — E t lo q u a ­ q u i d ésign e des officiers su p érieu rs, des satrap e s.
m u r et v id e a m u s . H ébr. : afin que nous le re ­ C f. E sd r. ix , 2, e t N eh . n , 16 , etc ., d an s l ’h ébreu .
g a rd io n s e t le vo y io n s. — E cce r o s * , e x n ih ilo . — V e lu t p la s t e s ... Com m e u n p o tie r q u i p é trit
L e s id o le s , ne fa isa n t au cu n e réponse à la som ­ son arg ile a v a n t de s’en s e rv ir. R ésu m é v ig o u ­
m atio n de J é h o v a h , so n t im m éd iatem en t co n ­ r e u x des co n q u êtes d e C y ru s. C f. vers. 2 - 3 . —
dam nées p a r d é fa u t. — O pus v es tru m e x eo... A n n u n tia v it... (v e rs . 26). C ri de triom p h e, com m e
C .- à - d . q u e le u r œ u v re est le n éa n t p u r e t sim ple. a u v ers. 4. — A b e x o r d io , a p r in c ip io : lo n g ­
De là c e tte Juste conclusion, d irig é e co n tre leurs tem ps d 'a v a n c e . — J u s t u s es. C . - à - d . : T u es
ad o ra teu rs : a b o m in a tio ... q u i e leg it... C f. D eut. v a in q u e u r d an s ce d éb a t. — N o n est... a n n u n ­
XH, 31 ; x v m , 12, etc. tia n s... T a n d is qu e Jéh o va h a si fa c ile m e n t p ré­
2 5-29 . J é h o v a h , au "c o n tra ire , p ré d it l'ave- d it l’av è n e m e n t de C y r u s , les fa u x d ie u x so n t
Is. XLI, 28 - XLÏT, 3. 431

28. J ’ai regardé, et il n’y avait parmi 28. E t-vid i, et non crm neque ex istis
eux personne qui prît une résolution, quisquam qui iniret consilium, et inter­
ni qui répondît un mot si on l’interro­ rogatus responderet verbum.
geait.
29. Ils sont tous injustes et leur œuvres 29. Eccr omnes injusti, et vana opera
sont vaines; leurs idoles sont du vent et eorum; ventus et inane simulacra eorum.
un néant.

CHAPITRE XLII

1. Voici mon serviteur, je le soutien­ 1. Ecce 8ervns mens, suscipiam eum;


drai ; mon élu en qui mon âme s’est com­ electus m e u s, complacuit sibi in illo
plue : j ’ai mis mon esprit sur lui, il anima mea : dedi spiritum meum super
apportera la justice aux nations. eum , judicium gentibus proferet.
2. Il ne criera point, il n’aura pas 2. Non clam abit, neque acu:piet per­
d’égard aux personnes, et on n’entendra sonam, nec audietur vox ejus foris.
pas sa voix dans les rues.
3. Il ne brisera pas le roseau cassé, et 3. Calamum quassatum non conteret,

dem eurés en tière m en t m u ets s u r ce fa it. — P r i ­ tro p person n els, e t 11 nous ap p a ra ît com m e tro p
m u s a d S io n ... (v ers. 27). L e Seig n e u r a é té aussi d is tin c t de la m asse du peuple ju if, p o u r n ’ê tre
le p rem ier e t le seul à an n o n cer la fin de la pas une in d iv id u a lité Isolée. M ais q u el e s t ce
c a p tiv ité d es J u ifs e t le u r re to u r à J éru sa le m . p erson nage î L e T a rg u m résu m e tr è s n e tte m e n t
C f. L n , 7-12. — Ecce a d su n t. D ans l’h é b re u , a v ec la tra d itio n ju iv e s u r ce p o in t, en p ara p h ra san t
u n e rép étitio n d ra m a tiq u e : L es v o ic i 1 les v o ic i 1 com m e il s u it les tr o is p rem iers m ots de ce c h a ­
V o ici tes h a h lta n ts q u i re v ien n e n t de la C h ald ée. p itre : E â ’ 'abdi, i l'è i h a h , V o ici m on se rv ite u r le
— J é ru sa lem ( c e m ot est au d a t i f ) eu a n g eli­ M essie 1 E t la tra d itio n ch ré tie n n e ne diffère pas
sta m ... D ieu en v e rra à sa ca p ita le un m essager d e ce lle du ju d a ïs m e , a in si q u ’il resso rt de l ’ap-
de ce tte honne n o u velle. — E t v id i, et n o n erat... p llc a tlo n d ire c te qu e sa in t M a tth ie u , x i i , 18 e t
(v e rs. 28-29). R éflexio n e t con clusion sem blables s s ., f a i t des v e rs. 1 - 4 à N o tre - S e ig n e u r Jésu s-
à celles d u v ers. 26. L es id oles, q u i o n t é té in ca­ C h rlst. C ’e st d o n c v ra im e n t le M essie q u i e s t dé­
pables de p ro p h étiser l’a v e n ir des J u ifs , n e sont p ein t d an s ce tte « su b lim e d escription » ; p lu s
que n é a n t .— O m n es in ju s t i. H ébr.: ils so n t tous d ’u n ra tio n a liste le re c o n n a ît, ta n t le f a it est
v an ité. fra p p a n t. A u ss i e st-il to u t à fa it é tra n g e q u e les
L X X a ie n t donn é ce tte tr a d u c tio n du v e rs . 1* :
§ III. — T r o isiè m e d isco u r s : le s e r v iteu r de
V o ic i J a c o b , m on s e rv ite u r... ; I s r a ë l, m on é lu .
J é h o v a h , m éd ia te u r d 'I s r a ë l et lu m iè r e des
L e c o n te x te s u ffit, à lu i s e u l, p ou r ren verser
p a ïen s. X L I I , 1 — X L I I I , 13. un e telle In te rp ré ta tio n . — S u s c ip ia m e u m .
« L e S eig n e u r co m m ence ici à p eind re son H é h r. : J e le s o u tie n d ra i. — C o m p la cu it s ib i i n
C h ris t sous des tr a its p lu s d o u x que ce u x d ’un illo ... P a r d e u x fo ls , la v o ix d e D ieu le P ère a
co n qu éran t. L a fig u re de C y ru s s’efface ; on ne ten u u n la n g a g e Id en tiqu e a u s u je t de Jésu s.
v o it p lus qu’u n p ro p h è te , u n d o cte u r p lein de C f. M a tth . n i , 17, e t x v n , 5. — D ed i s p ir itu m
patience e t d e b é n ig n ité , q u i d o it rép an d re la m e u m ...: p o u r a id e r le s e rv ite u r de Jé h o va h à
connaissance d e D ieu e t de sa lo i p arm i to utes a c co m p lir p a rfa ite m e n t ses d élicates fo n ction s.
les n ations. » (L e H lr, l. c., p. 1 4 0 -14 1 .) « P ro ­ C L x i , 2 e t ss.; l x i , 1. — J u d ic iu m : la ju s tic e
phétie m agn ifiq u em en t tracée. » ab solue, c . - à - d . la v ra ie re lig io n . D e m êm e a u x
1 » L e ca ra ctè re e t les fo n ctio n s du se rv ite u r v e rs. 3 e t 4. L ’une des p rin cip ales fo n ction s du
de Jéh o va h . X L I I , 1 - 9 . M essie é ta it de la p rêch er a u x païen s (g en tib u s
C h a p . X L I I . — 1 -4 . L e s e rv ite u r d u S eig n eu r p ro fer et). — N o n cla m a b it... A v e c qu elle am é­
et sa d o u ce u r p a rfa ite . — Ecce. Dès le d éb u t de n ité , q u elle m o d e stie , qu e lle p erfectio n il s’a c­
ce d isco u rs, D ieu a t tir e fo rte m e n t l ’atte n tio n q u itte r a de son rôle ( v ers. 3 - 4 ). Son ca ra ctère
so it des J u ifs , so it des p aïen s, s u r le p erson nage sera m erve ille u se m e n t en h arm o n ie a v e c ses fo n c­
rem arquable q u ’ il p résen te a u m on de e t d o n t il tions. « C.vrus d o it b riser les peuples enn em is de
v a fa ire u n ad m ira b le é lo ge. — S erv u s m eus. D ie u , le M essie est u n m éd iateu r pacifiqu e. »
L e s e rv ite u r de J éh o va h , dans les sain ts L iv re s , R ien de plus d o u x q u e sa co n d u ite : il c o n v e r ­
c’e st assez fréq u em m en t Isra ë l to u t en tie r, qui tir a les hom m es p a r la p ersu asio n , e t non p a r
a v a it, en e ffe t, p ou r m ission d irecte de s e rv ir la violen ce. — N equ e accipiet... Son im p a rtia lité ,
le Seign eur. C f. x l i , 8 ; J e r. x x x , 10 , e t x l v i , q u i a été déjà van té e p lu s h au t. C f . x i , 3. L ’ h é­
27-28 ; E z . x x x v i i, 2 5 , etc . M ais Ici e t en d ’au tres breu d it sim plem en t : I l n ’é lè v e ra pas (la v o ix ) ;
passages analogues ( c f . l u , 1 3 e t s s .; Zach . n t , de so rte q u e la m êm e pensée est répétée trois fois
9, e t c .) , ce se rv ite u r est d é crit p a r des tra its de su ite. — N ec a u d ie t u r ... Rien de com m un
m ls. X L I I , 4- 7.
et linum fumigans non extin gu et; in il n’éteindra pas la mèche qui fume en­
veritate educet judicium. core; il produira la justice selon la vé­
rité.
4. Non erit tristis, neque turbulentus, 4. Il ne sera pas triste, ni précipité,
donec ponat in terra judicium ; et legem jusqu’à ce qu’il établisse la justice sur la
ejus insulæ expectabunt. terre ; et les îles attendront sa loi.
5. Hæc dicit Dominus Deus, creans 5. Voici ce que dit le Seigneur D ieu ,
cælos, et extendens eos; firmans terram, qui a créé les cieux et qui les a étendus,
et quæ germinant ex ea ; dans flatum qui a affermi la terre avec ce qui en
populo qui est super eam , et spiritum germ e; qui donne le souffle au peuple
calcantibus eam. qui vit sur elle, et la respiration à ceux
qui y marchent.
6. Ego Dominus vocavi te in justitia, 6. Moi, le Seigneur, je t’ai appelé dans
et apprehendi manum tuam , et servavi la justice, et je t’ai pris par la main, et je
te ; et dedi te in foedus populi, in lucem t’ai gardé, et je t’ai établi pour l’alliance
gentium , du peuple et la lumière des nations,
7. ut aperires oculos cæcorum, et edu­ 7. pour ouvrir les yeux des aveu gles,
ceres de conclusione vinctum , de domo pour tirer des fers celui qui est enchaîné,
carceris sedentes in tenebris. et de la prison ceux qui sont assis dans
les ténèbres.

o u tre lu i e t les trib u n s r e te n tis s a n ts , q u i, re ­ les v e rs. 8 - 9 fo rm e n t u n e con clu sion non m oins
ch e rch a n t a v a n t to u t le u r p ro p re g lo ire , ag isse n t m ajestu eu se. — H æ c d icit... L a m ission d u C h ris t
a v e c une p erp étu elle o ste n ta tio n . — Calam um , e x ig e ra u n e m an ife statio n é c la ta n te de la p u is ­
q u a s s a tu m ... ( v e r s . 3 ). D étails très to u c h a n ts , san ce e t de la sagesse de D ie u , e t J é h o v a h a f ­
p ou r fig u r e r la s u a v ité d u C h ris t e n v e rs les p e tits firm e q u e ce s a ttr ib u ts e x is te n t p lein em en t en
et les affligés. B ien loin de d é tr u ire le fa ib ie reste
de v ie in té rie u re ou e x té r ie u r e , q u i s o u v e n t ne
tie n t p lus q u e p a r un fil, 11 s a u v e , a u co n traire,

ltoseaux dans un marais. ( Bas - relie! assyrien.)

c e tte v ie m ou ran te. — L i n u m : la m èch e de lin .


— I n verita te educet... I l p rêch era ia v é r ité p u re,
sans la m oindre com prom ission a v e c l ’erreu r. —
N o n e rit tr istis ... (v e rs. 4). V a ria n te d an s l’h é ­
b re u : I l ne sera p as é te in t, n i fro issé. L a n g a g e
év id em m en t su g g é ré p a r le3 com paraison s du
v e rs. 3. C.-à-d. q u ’il n e se d éco u ra gera pas, m al­
g r é les d ifficu lté s In h érentes à son œ u v re e t
m a lg ré ses p ropres souffrances. C f. u n , 10. — 1.8 dieu créateur soulève le disque du soleil
D on ec p o n a t ... L ’éta b lissem en t d u ro ya u m e de pour le placer dans le cieL (P ein tu re égyptienne.)
D ieu s u r la te r re e n tiè re sera « l’ in té r ê t ab sor­
b a n t » de sa v i e ; 11 s’y liv r e r a ju s q u ’a u b o u t, i u l , p u isq u ’il a cré é e t q u ’il g o u v e rn e le m onde
sans d éfailla n ce. — L eg em eju s... : loi en g ra n d e ( c r e a n s .. ., f i r m a n s . .., d a n s fla t u m . . . ) . — Ego
p a rtie n o u velle. C f. J e r. x x x i , 31-33. — E x p e c ta ­ D o m in u s . L e S e ig n e u r s'ad resse d irectem en t à
b u n t. L es p aïen s eu x-m êm es, d ’un e m an ière ta n ­ son s e r v ite u r ( v e r s . 6 - 7 ) , p ou r lu i tr a c e r son
tô t c o n s c ie n te , ta n tô t in c o n s cie n te , s o u p ira ien t n o ble rôle de sa u v e u r. — V ocavi — i n ju s t i t ia .
ap rès la réd em p tio n - D ’ap rès qu elq u es in te rp rè te s : J e l ’a i appelé p our
5 - 9 . L a m ission du s e rv ite u r de Jé h o va h . le sa lu t. M ieu x : d ’u n e m an ière p a r fa ite , e t , p ou r
E lle a été d éjà p a rtielle m en t in d iqu ée d an s les ain si d ire , o fficie lle . — A p p r e h e n d i m a n u m ... :
v ers. 1 - 4 ; le p rop h ète la d é c r it m a in te n a n t a v e c afin de le d irig e r e t de l ’aid e r. — D eili te in
plus d’am p leu r. L e v ers. 6 se rt de solen n elle In ­ fœ d u s... L e M essie e st d o n c le m éd iateu r né en tre
tro d u ctio n à l ’o racie p ro p rem en t d it (v ers. 6-7); D ieu e t la n atio n sain te ( p o p u l i ) , « l’an ge de
Is. X L T 1 '. 8 14. ' 1-30

8. J« suis le Seigueur, c’ebt là mua 8. Ego D om inus, hoc est nomen


nom ; je ne donnerai pas ma gloire à un meuiu ; gloriam meam alteri non dabo,
autre, ni mes louanges aux idoles. et laudem meam sculptilibus.
9. Les premières choses se sont accom­ 9. Quæ prima fuerunt, ecce venerunt;
plies, j ’en annonce encore de nouvelles; nova quoque ego annuntio ; antequam
avant qu’elles arrivent je vous les fais oriantur, audita vobis faciam .
entendre.
10. Chantez au Seigneur un cantique 10. Cantate Domino canticum novum,
nouveau, chantez sa louange aux extré­ laus ejus ab extremis terræ, qui descen­
mités do la terre, vous qui descendez sur ditis in mare, et plenitudo ejus; insulæ,
fa mer et tout ce qui la rem plit, vous et habitatores earum.
bes îles et ceux qui les habitent.
11. Que le désert et ses villes élèvent 11. Sublevetur desertum et civitates
I l voix. Cédar habitera dans des m ai­ ejus. In domibus habitabit Cedar; lau­
sons; habitants des rochers, louez le Sei­ date, habitatores petræ; de vertice mon­
gneur; que l’on crie du sommet des tium clamabunt.
montagnes.
12. Ils publieront la gloire du Sei­ 12. Ponent Domino gloriam, et laudem
gneur, ils annonceront sa louange dans ejus in insulis nuntiabunt.
les îles.
13. Le Seigneur sortira comme un 13. Dominus sicut fortis egredietur,
héros, il excitera son ardeur comme un sicut vir præliator suscitabit zelum ; vo­
guerrier; il élèvera la voix et il pous­ ciferabitur, et clam abit; super inimicos
sera des cris; il triomphera de ses enne­ suos confortabitur.
mis.
J'1. Longtemps je me suis tu , j ’ai 14. Tacui semper, silui, patiens fu i;
gardé le silence, je me suis contenu; je sicut parturiens loquar, dissipabo, et
me ferai entendre comme une femme absorbebo simul.
en travail ; je détruirai et j ’anéantirai
tout.

l'a llia n c e , » com m e le nom m e M a la ch ie , m , 1. P s. x c v , 1 ; x c v i i , 1 ; A p o c. v , 9 , e tc . — L a u s ...


— I n lucem g e n tiu m . L e s p aïen s a v a le n t s u r­ ab e x tr e m is. On d ira it u n e rém in iscen ce de
to u t besoin de lu m ière ; le C h rist la leu r ap p or­ x x i v , 1 4 - 1 6 . — Q u i d escen d istis... : les m arins.
tera. C f. x l i x , 6 ; L u c . n , 32. — Ut a p erires...: P le n itu d o e ju s : to u s les h a b ita n ts des m ers. —
au p h y s iq u e , en g u érissa n t les m alades e t les S u b levetu r d esertu m . Q u’il bondisse de Joie.
Infirm es ( c f . M a tth . x i , 2 - 6 ) , e t a u m oral sn r- H ébr. : Que le d é se rt e t les v ille s é lè v e n t la
to u t, en p ro c u ra n t la consolation e t la d éliv ra n ce v o ix ( p o u r ch a n te r, e u x a u s s i, la g lo ire du S e i­
h tous les p éch eurs. — Sedentes i n ten ebris : dans g n e u r ) . — I n d o m ib u s h a b it a b it ... : dans des
d’obscurs ca ch o ts. — E o c ... n o m e n m e u m ( v e r ­ d em eures fix e s , e t non p lu s sous des ten tes mo­
set 8) : son nom de J é h o v a h , q u i ex p rim e si biles. H éb r. : Que les b o u rg s h a b ité s p a r Cédar
bien sa n a tu re e t ses a ttrib u ts . C f. E x . m , 1 6 , (é lè v e n t la v o ix ). S u r ce tte con trée, v o y e z x x i, 16,
e t la note. C 'est Ici un e so rte de serm en t. — e t le co m m entaire. — H a bita tores petræ . L e m ot
G to ria m ... a lter i... C.-à-d. a u x fa u x d ie u x , com m e S è la ' est trè s p rob ablem en t ici u n nom p ro p re ,
le m ontre le p ara llélism e : et la u d e m ... s c u lp ti­ et d ésign e la ca p ita le de l’ Id u m ée. C f. x v i , 1 ,
libu s. D ieu a t te s t e , p ar ces p aro les én erg iq u es, e t la n o t e . — I n in s u li s ( v e r s . 1 2 ) : dan s les
que si c e t o ra c le re la tif à son s e rv ite u r ne s’a c ­ lo in tain es ré g lo n s de l ’o ccid e n t.
com plissait p o in t, 11 co m p ro m ettra it son h o n ­ 1 3 - 1 7 . O b jet d e ce tte lo u a n g e u n iv e rs e lle : le
neur, et liv r e r a it en q u e lq u e so rte sa g lo ire a u x S e ig n eu r v a p a r a îtr e , p our d é liv re r son peu ple
Idoles, p u isq u ’ il se ra it au ssi im p u issa n t qu ’elles. m a lh eu re u x . D escrip tion trè s v iv a n te . — S icu t
— Quæ p r im a ... ecce... ( v e r s . 9 ). Jé h o va h fa it fo r tis ... H é b r. : Il s’av a n ce ( a u com bat ) com m e
appel à la réa lisatio n de ses an cienn es p rophé­ u n héros. C f. E x . x v , 3 , e tc. — S u sc ita b it zelu m .
ties, p our g a ra n tir q u e les n o u velles s'acco m p liron t C o n tin u a tio n de la m étaph ore : 11 e x cite son a r­
de m êm e. — A n te q u a m o r ia n tu r . L itté r a le m e n t d eu r, com m e u n v a illa n t g u e rrie r. — S u p er i n i ­
dans l’h ébreu : a v a n t q u ’elles ne g e r m e n t, c.-à-d. m ico s co n fo rta b itu r. Il m a n ife ste ra sa force
longtem ps d’av a n ce. C f. r u , 26. co n tre ses ad v e rsaire s. — T a c u i... (v e rs . 1 4 ) . L e
2° T o u t l ’u n iv ers e s t In vité à lo u er J é h o v a h , S eig n eu r prend la p a ro le , afin d 'an n on cer lu i-
ce Juge e t ce s a u v e u r suprêm e. C f. x l i i , 1 0 - 1 7 . m êm e la réd em p tio n q n ’ll p rép are p o u r son
10 -12 . L ’ I n v ita tio n , q u i e s t e lle -m ê m e un peuple. L e la n g a g e re d e v ie n t In tim e e t ca ressan t
Cantique très g ra c ie u x e t trè s ém u . — C a n ticu m ( c f . x u , 8 e t ss.). — Sem per. C .- à - d . p end an t
n ovum : un c h a n t n o u v e a u , q u i s o it en co n fo r­ lo n gtem p s. — S i l u i , p a tie n s f u i . Ce n ’ est pas
m ité a v e c la n o u ve a u té des circo n sta n ces. C f. sans p eine q u e J é h o v a h a co n ten u son am ouv,
CoMsiK.vr. — • \ . 28
is. m i , 15-âi.
15. Desertos faciam montes et colles, 15. Je rendrai désertes les montagnes
et omne gramen eorum exsiccabo ; et et les collines, je dessécherai toute leur
ponam flumina in in su las, et stagna verdure ; je changerai les fleuves en îles,
arefaciam. et je dessécherai tous les étangs.
16. Et ducam cæcos in viam quam ne­ 16. Je conduirai les aveugles sur un
sciunt, et in semitis quas ignoraverunt chemin qu’ils ne connaissent pas, et je
ambulare eos faciam ; ponam tenebras les ferai marcher dans des sentiers qu’ils
coram eis in lucem , et prava in recta: ignorent; je changerai devant eux les
hæc verba feci eis, et non dereliqui eos. ténèbres en lumière, et les chemins tor­
tueux en voies droites : je ferai cela
pour eux, et je ne les abandonnerai pas.
17. Conversi sunt retrorsum ; confun­ 17. Ils retourneront en arrière, ils se­
dantur confusione qui confidunt in scul­ ront couverts de confusion ceux qui se
ptili, qui dicunt conflatili : Vos dii nostri. confient aux idoles taillées, qui disent à
des images de fonte : Vous êtes nos
dieux.
18. Surdi, audite ; et cæ ci, intuemini 18. Sourds, écoutez; aveugles, regar­
ad videndum. dez et voyez.
19. Quis cæcus, nisi servus m eus? et 19. Qui est a v eu g le, sinon mon servi­
surdus, nisi ad quem nuntios meos misi? teur? et qui est sourd, sinon celui à qui
Quis cæcus, nisi qui venundatus est? et j ’ai envoyé mes messagers ? Qui est
quis cæcus, nisi servus Domini? aveugle, sinon celui qui a été vendu? et
qui est aveugle, sinon le serviteur du
Seigneur?
20. Qui vides multa, nonne custodies? 2U. Toi qui vois beaucoup de choses,
qui apertas habes aures, nonne audies? ne les garderas-tu pas? toi qui as les
oreilles ouvertes, n’entendras-tu pas?
21. E t Dominus voluit ut sanctificaret 21. Le Seigneur avait voulu sanctifier
cum, et magnificaret legem , et extolleret. son peuple, rendre sa loi célèbre et la
glorifier.

ta n d is q u 'il co n te m p la it les so u ffran ces en d u rées S e ig n e u r expose p ou rq u oi il a v a it c h â tié si sé v è ­


p a r son p euple ; m ais v o ici q u ’il v a la isser en fin rem e n t les J u if s : c ’é ta it & cau se d e le u r id o lâ trie.
lib re co u rs à sa c o lè re , e t c h â tie r les o p p res­ L e ton ch a n g e de n o u veau ; an lie u des su aves
seu rs d 'Isra ë l. — S ic u t p a rtu r ie n s... H ébr. : J e acce n ts de te n d re sse , nous en ten d on s un la n g a g e
cr ie ra i com m e un e fem m e en tr a v a il. C o m p arai­ ir r ité , q u i s’adresse a u x H é b re u x crim in e ls, ap os­
son très én ergiq u e. — D issip a b o et absorbebo. t a t s . — S u r d i..., et cæ cl. V o lo n ta ire m e n t sourds
H é b r. : J e pou»seral des so upirs e t Je serai h a le ­ e t a v e u g le s , d’ap rès les v e rs e ts s u iv a n ts. C f.
t a n t . — M o n tes et colles (v e rs . 1 5 ). E m blèm e x l i i i , 8. A p o stro p h e t e r r ib le .— Q u is cæ cu s...?
d es p euples o rg u e ille u x q u i a v a ie n t m a ltra ité les J u s q u ’à q u el p o in t Us so n t cou p ables. L e titr e
lu ifs . C f. x l i , 15 b. — F lu m in a in in s u la s ... L e servu s in e u s ne se ra p p o rte é v id e m m e n t p lu s au
souffle b rû la n t de la v en g ean ce d iv in e d esséch era M essie, m ais à la m asse du p eu p le j u i f , q u i,
to u t dans les co n trées ennem ies. — E t d u ca m ... d ev e n a n t In créd u le e t in d o c ile , a re je té to u s les
( v e r s . 1 6 ) . F ra p p a n t co n tra ste : le S eig n e u r av ertisse m e n ts de son D ieu. — E t s u r d u s n i s i
a u ra p itié des Is ra é lite s , co up ables et m a lh e u ­ a d q n e m ...? V a r ia n te daus l’h ébreu : Qui e st
r e u x (ca s co s ; com p. le v ers. 7 ) , e t il le u r p ro ­ sourd com m e m on m essager qu e j ’en vo ie î Ce m es­
c u re ra une d éliv ra n ce to u te m erveilleu se. — I n sa g e r, c ’e st Israë l lu i- m ê m e , q u i d e v a it p o rte r
v ia m q u a m ...; p o n a m tenebraB... B e lle s m é ta ­ a u x p aïen s la con n aissan ce de la v raie religio n .
p h o re s , p ou r p ein d re le bo n h eu r d o n t ils s e ro n t L a leçon de la V u lg a te , q u i e st au ssi ce lle du
a lo rs Inondés. — P r a v a in recta C f. X L , 4. c h a ld é e n , e st p lu s sim ple. — Q u i v e n u n d a tu s
Ité b r . : les lie u x m o n tu eu x en p laines. — H æ c est : liv ré à ses e n n e m is, a u ch â tim e n t. L ’hé­
verba (h é b ra ïs m e : ces c h o s e s ) j e c l , et n on ... breu e st d iv e rse m e n t tr a d u it : am i de D ie u ,
E n core un e fo rm u le de serm en t ( com p. les v ers. soum is à D ie u , co m blé des b ie n fa its d iv in s, e tc.
6, 8 -9), p ar laqu elle J éh o va h a tte s te la sin cé rité — Q u i v id es v iu lta ( v e r s . 2 0 ). D o u lo u reu x
d e ses prom esses. — C o n v ersi... re tro rsu m ( v e r ­ co n tra ste e m n ia co n d u ite d 'Isra ë l e t les grâces
set 17). L ’ hébreu em ploie le fu tu r : Ils re c u le ­ sans nom bre q u ’il re c e v a it sous fo rm e de lu ­
r o n t, Ils sero n t con fus... Il s’a g it de la ru in e des m iè re s , de ré v é la tio n s , e t q u i a v a le n t p our
p a ïe n s , q u i sera la con séquen ce de l'in te r v e n ­ b u t de le s an ctifie r de p lus en plus : u t sa n cti-
tio n de D ieu en fa v e u r des J u ifs . flea re t... ( ver». 21 ). N u a n ce dans l ’h ébreu : L e
3° L a cé cité sp iritu e lle du peuple Israélite a S eig n e u r a v o u lu , à cause de sa lu stice (c.-ù-d.,
été Justem ent punie. X L I I , 1 8 -2 5 . de ses prom esses an tiq u e s), d o n n er une loi gran d e
1 8 -2 5 . R e m o n ta n t le cours de l’h is to ire , le e t m agu iflq u e. A llu sio n à la lé gislatio n du Slnai;
Is. XLI T, 22 — X LI J I , 2. 435

22. E t pourtant c’est un peuple pillé 22. Ipse autem populus direptus, <*t
et dépouillé ; ils sont tous tombés dans vastatus; laqueus juvenum omnes, et in
les filets des soldats, et ils ont été cachés domibus carccrum absconditi sunt ; facti
au fond des prisons; ils .ont été mis au sunt in rapinam , nec est qni eruat ; in
pillage, et personne ne les délivre; ils direptionem, nec est qui dicat : Redde.
ont été dépouillés et personne ne dit :
Restitue.
23. Quel est celui d’entre vous qui 23. Quis est in vobis qui audiat hoc,
écoute ces choses, qui s’y rende attentif, attendat, et auscultet futura ?
et qui écoute à l’avenir?
24. Qui a livré Jacob au pillage, et 24. Quis dedit in direptionem Jacob,
Israël à ceux qui le dévastent? N ’est-ce et Israel vastantibus? nonne Dominus
pas le Seigneur lui - même que nous ipse, cui peccavim us, et noluerunt in
avons offensé? car ils n’ont pas voulu viis ejus am bulare, et non audierunt le­
marcher dans ses voies, ni obéir à sa gem jeus?
loi.
25. Aussi a - t - i l répandu sur lui l ’in ­ 25. Et effudit super eum indignatio­
dignation de sa fureur et la violence de nem furoris sui, et forte bellum ; et com­
la guerre ; il a allumé un feu autour de bussit eum in circuitu, et non cognovit ;
lui sans qu’il le sût; il l ’a brûlé sans et succendit eum , et non intellexit.
qu’il le com prît..

C H A P I T R E XL1I1

1. Et maintenant voici ce que dit le 1. E t nunc hæc dicit Dominus creans


Seigneur qui t ’a créé, ô Jacob, et qui te, Jacob, et formans te, Israel : Noli ti-
t’a form é, ô Israël : Ne crains point, rqere, quia redemi te, et vocavi te no-
car je t’ai racheté, et je t’ai appeié par mine tuo ; meus es tu.
ton nom ; tu es à moi.
2. Lorsque tu traverseras les eaux, je 2. Cum transieris per aquas, tecum
serai avec to i, et les fleuves ne te sub­ ero, et flumina non operient te ; cum
mergeront pas ; lorsque tu marcheras ambulaveris in igne, non combureris, et
dans le feu , tu ne seras pas brûlé, et la flamma non ardebit in te.
flamme ne t’embrasera pas.

qui co n s titu a it à elle s e n le , p ou r les H é b r e u x , L a co lère d e J é h o v a h e st so u v e n t rep résen tée


un p riv ilè g e Insigne. C f. D eut. iv , 6 - 1 4 , etc. — sous la figu re d ’u n fe u a rd e n t e t d é v o ra n t. Cf.
Ipse a u te m p o p u lu s ... ( v e r s . 2 2 ). A u tr e a n ti­ x x , 27, 3 2 , e t c . — I n u tilité de la leçon : n on
thèse : la n atio n à laqu elle le S e ig n eu r a v a it c o g n o v it, n o n in te lle x it.
destiné un si beau rô le 6era h u m ilié e , o p p rim ée; 4° P ro m esses très su av e s p o u r les bons.
Isaïe la v o lt d ’a v a n c e au m ilieu des souffrances X L I I I , 1 -1 3 .
de l’e x il (d irep tu s...). — L a q u e u s ju v e n u m ... Ils C h a p . X L I I I . — 1 - 8 . « D ieu ne re je tte p oin t
sont tous tom bés en tre les m ains des sold ats e n ­ son peuple san s re to u r. A p rès l’a v o ir c h â tié , 11
nem is ; ou b ie n , to u s le u rs Jeunes gen s o n t été le console ; ap rès a v o ir liv r é les Incrédules à leu r
fa its p rison n iers. H éb r. : Ils o n t to u s é té e n ch a î­ to ta le d e s tru c tio n , il re v ie n t à la p artie d ’Israël
nés dans les c a v e r n e s ; c . - à - d . p lo ngés dans restée fidèle. » ( L e H ir , l. c., p. 1 4 1 .) — E t
d’ obscurs c a c h o ts , com m e l’in d iq u e n t les m ots n u n c .. . T ra n sitio n . L e la n g a g e re d e v ie n t plein
sn lvan ts. — N o n est q u i d i c a t ... D éta il t r a ­ d e d o u c e u r ; la colère a eu son te m p s, m ais
g iq u e , p o u r m o n tre r à quel p oin t ce p au v re l’a m o u r rep ren d le dessus. — C rea n s te , f o r ­
p eu p le, aban don né de son D ie u , sera d én ué de m a n s te. D 'où II s u it q u e Jé h o va h a im a it Israël
to u t s e c o u r s .— Q u is es< in v o b is ... ( v e r s . 2 3 ). com m e l'a rtis te aim e son œ u v re . — V ocavi te...
SI, du m o in s, ils re v e n a ie n t ô de m eilleu rs sen ­ n o m in e tuo. T r a it d é licat : on p e u t m e ttre nne
tim en ts, In stru its p ar ces leçons t e r r ib le s ? A u ten d resse ex q u ise dans la m an ière d o n t on p ro ­
lieu de a u scu ltet fu t u r a , l’h ébreu p o rte : « a u sc u lte t nonce le nom d ’u n ê tre aim é. — M eus es ta :
In fu tu r u m , » s ’am en d er à l'a v e n ir. — Q u is de- en ta n t q u e peu ple d e l’allia n ce. Cf. E x . x i x ,
dit... (v e r s . 24). L e p ro p h è te , dans ce tte e x h o r­ 6 - 6 . — C u m tra n sie ris... (v e r s . 2 ) . P a rm i les
tation p re ssa n te , les co n ju re de re m a rq u e r q uel ép reu ves e t les p érils d’ I s r a ë l, son D ieu v e ille
est I’au teu ( D o m i n u s ) e t la cause de leurs su r lu i , p o u r le d éfen d re. — P e r a q u a s , in ign e :
«■aux (p e c c a v im u s ). — E t e ffu d it... (v e re . 2 5 ). im ages de la so u ffra u c e , d u m alh e u r. C f, Ps.
is. X L J I I , 3-10.
3. Quia ego Domlnus Deus tuus, San- I 3. Car je suis le Seigneur ton Dieu,
etus Israel, salvator tuus, deJi propitia­ le Saint d’Israël, ton sauveur; j ’ai donné
tionem tuam Æ g y p tu m , Æ tliiopiam et l’ Egypte pour ta rançon, l’Ethiopie et
Saba pro te. Saba à ta place.
4. E x quo honorabilis factus es in ocu­ 4. Depuis que tu es devenu précieux
lis meis, et gloriosus, ego dilexi te , et et glorieux à mes yeu x, je t’aim e, et je
dabo homines pro te, et populos pro donnerai des hommes fi ta place et des
anima tua. peuples pour ta vie.
5. Noli timere, quia ego tecum sum ; 5. Ne crains point, car je suis avec
ab oriente adducam semen tuum , et ab toi; je ramènerai ta race de l’orient, et
occidente congregabo te. je te rassemblerai de l’occident.
6. Dicam aquiloni : D a; et austro : 6. Je dirai à l’aquilon : Donne ; et au
Noli prohibere; affer filios meos de lon­ midi : Ne retiens pas ; amène mes fils des
ginquo, et filias meas ab extremis terræ. pays lointains, et mes filles des extrém i­
tés de la terre.
7. E t omnem qui invocat nomen meum, 7. Tous ceux qui invoquent mon nom,
in gloriam meam creavi eu m , form avi je les ai créés pour ma gloire, je les ai
eum, et feci eum. formés et je les ai faits.
8. Educ foras populnm cæcum, et ocu­ 8. Fais sortir le peuple aveugle, qui a
los habentem ; surdum, et aures ei punt. des yeu x ; le peuple sourd, qui a des
oreilles.
9. Omnes gentes congregatae sunt sw 9. Que toutes les nations se rassem­
m ul, et collectae sunt tribus. Quis in vo­ blent, et que tous les peuples se réu­
bis annuntiet istud, et quæ prima sunt nissent. Qui de vous annonce ces choses
audire nos faciet ? Dent testes eorum, jus­ et qui nous racontera ce qui est arrivé
tificentur, et audiant, et dicant : Vere. autrefois? Qu’ils produisent leurs té ­
moins; qu’ils se justifient, et on les
écoutera, et on dira : C ’est vrai.
10. Vos testes mei, dicit Dominus, et 10. Vous êtes mes témoins, dit le Sei­
servus meus quem elegi; ut sciatis, et gneur, vous et mon serviteur que j ’ai
credatis m ihi, et intelligatis quia ego choisi; afin que vous sachiez, que vous

lx v , 1 2 , e tc . — D ed i p r o p itia tio n e m ... (vers. 3b). Q uicon que s ’ap p elle de m on n om . L a pensée est
H éb r. : p ou r ta ran çon . D ieu liv re ra des n atio n s Identique. N o te z l’aco n m u latlo n des verbes sy n o ­
en tières à la ru in e { Æ g y p tu m ...), p lu tô t q u e de n ym es : c r e a v i, f o r m a v i , fe c i. — E d u c fo r a s ...
la isser p é rir I s r a ë l, d o n t le s a lu t n e s a u r a it être ( v e r s . 8 ). O rd re ad ressé p ar le S e ig n e u r a u x
p a y é trop ch er. C f. P ro v . xi, 8 ; x x i , 18 ; E z. e x é cu te u rs de ses v e n g e an ce s : II re fu se ra de
x x t x , 1 8 -1 9 . L a P erse fu t en q u elq u e so rte d é ­ reco n n a ître com m e m em bres de son peu ple les
d om m agée de la p erte q u ’e lle a v a it fa ite des Isra é lite s selon la c h a ir, q u i se sero n t en d u rcis
J u ifs en le u r ren d an t la lib e r té , lo rsque C am ­ v o lo n ta ire m e n t dans le m al ( cæ c u m , et o c u lo s...;
b y s e , fils d e C y r u s , a jo u ta l’ É g y p te e t l’É th io p le c i. X L n , 1 9 ).
k son Im m ense em pire. — Sa b a . H ébr. : S 'b â ’ ; 9 - 1 3 . J é h o v a h d ém on tre de n o u vea u q u ’ il e st
la p én in su le de M éro é, ou l’É th io p le sep ten ­ seu l le vrai D ie u , parce q n ’ll e st seul cap able
trio n a le (.A tl. géogr., pL i , m ) . — E x q u o h o ­ de p réd ire l ’a v e n ir. — O m nes g e n te s ... P e tite
n o r a b ili s . . . el g lo r io s u s ... H é b r .: p ré cie u x e t In tro d u ctio n , vers. 9*. D’ ap rès l ’hébreu : T o u te s
h o no ré ; c.-à-d. m eilleu r e t p lus d ig n e d’am o u r. les n a tio n s, ra sse m b le z- v o u s , e t qn e les peu ples
— D abo h o m in es... p o p u lo s. M êm e pensée q u ’a u se ré u n isse n t. D ieu v e u t co n v a in c re to u s les
v e rs. 3b. — A b orien te* , et ab occidente... ( v e r ­ p aïen s de l ’Im puissance de le u rs d ie u x . — Q u is
sets 5 e t 6). L e S eig n e u r ra ssem b lera des q u a tre i n vobis... L e d é b a t recom m en ce e n tre J é h o v a h
v e n ts d u c ie l les restes dispersés de son peuple. e t les Idoles. Cf. x l i , 21-29. — A n n u n tie t is tu d :
C f. x i , 1 1 e t s s .; x l i x , 1 2 , etc. Ce d ra m a tiq u e c.-à-d. u n o racle sem blable à ce lu i des v ers. 1-8.
p assage e st re g a rd é à bon d ro it com m e m essla- — Q u æ p r im a s u n t : des é v én em en ts d é jà a n ­
n lq n e , ca r l’ Idée q u ’ il ex p rim e e s t loin d ’a v o ir c ie n s , rée lle m e n t e t o u v e rte m e n t p rop h étisés.
été ép uisée p a r la fin de la c a p tiv ité b a b y lo ­ C f. x l i , 22 , 2 8 .— D en t testes e o ru m : des té ­
nienne ; il d é sig n e , d an s u n sens s u p é rieu r, la m o in s , so it des o racles des fa u x d ie u x , so it de
co n versio n au v ra i D ieu de to us les flls s p iri­ le u r réa lisatio n . — D tca n t : Vere. C .- à - d . : II y
tu e ls q u ’il s’e s t ch o isis dans le m onde en tie r. — a eu v ra im e n t p rop h étie e t accom plissem en t. —
O m n em q u i in v oca t... ( v e r s . 7 ) . C e t Israël r é ­ Vos (p ro n o m trè s a c c e n tu é ) testes... Lee Israé­
gén éré se com posera d e to u s ce u x q u i re c o n ­ lites p e u v e n t to n s re n d re tém o ig n ag e en fav eu r
n a îtro n t J éh o va h p our leu r D ie u , q u elle q u e d es p rop h éties de Jé h o va h . — E t servu s m eu s*.
soit d’a ille u is le u r o rigin e . D’après l’h ébreu : L es co m m en tateu rs ne sont pas d’acco rd su r le
Tn. XT J T T , 11 17. 437

me croyic/,, et que vous compreniez que ipse 8'um; ante me non est formatus
c ’est moi-même qui suis; avant moi il Deus, et post me non erit.
n’a pas été formé de Dieu, et après moi
il n’y en aura pas.
11*. C ’est moi, c’est moi qui suis le 11. Ego sum, ego sum Dominus, et
Seigneur, et hors de moi il n’y a pas de uon est absque me salvator.
sauveur.
12. C’est moi qui ai annoncé et qui ai 12. Ego annuntiavi, et salvavi ; audi
sauvé, je vous ai fait entendre l'avenir, tum fe c i, et non fu it in vobis alienus ;
et il n’y a pas eu parmi vous de dieu vos testes m ei, dicit Dominus, et ego
étranger : vous êtes mes témoins, dit le Deus.
Seigneur, et c’est moi qui suis Dieu.
13. C’est moi qui suis dès le commen­ 13. E t ah initio ego ipse, et non est
cement, et nul ne délivre de ma main. qui de manu mea eruat. Operabor, et
J ’agirai, et qui s’y opposera? quis avertet illud?
14. Voici ce que dit le Seigneur qui 14. Hæc dicit Dominus, redemptor
vous a rachetés, le Saint d’Israël : J ’ai vester, Sauctus Israel : Propter vos misi
envoyé à cause de vous à Babylone, j ’ai in Babylonem , et detraxi vectes univer­
fa it tomber tous ses appuis et renversé sos, et Chaldæos in navibus suis glorian-
les Chaldéens qui se glorifiaient de leurs tes.
vaisseaux.
15. Je suis l r Seigneur, votre Saint, 15. Ego Dominus, Sanctus vester,
le créateur d’Israël, votre roi. creans Israel, rex vester.
16. Voici ce que dit le Seigneur qui a 16. Hæc dicit Dominus qui dedit in
ouvert un chemin dans la mer, et un mari viam , et in aquis torrentibus se­
sentier dans les eaux bouillonnantes ; mitam ;
17. qui mit en campagne les chars et 17. qui eduxit quadrigam et equum,
les chevaux, l’armée et le héros; ils se agmen et robustum ; simul obdormie-

sens q u ’ il fa u t d onn er Ici à ce tte exp ressio n . d ’em pbase : en ru in a n t B a b y lo n e , D ieu se pro­
D’ap rès u n gran d nom bre d ’en tre e u x , e lle se posera s u rto u t de c h â tie r les cru e ls oppresseurs
ra pp orterait en core au p eu ple J u if, e t s erait des J u ifs . — l l i s i e st u n p ré té rit p rop h étiq u e :
syn o n ym e de vos ; m ais 11 sem ble q u ’elle dise l ’e n vo yé de D le n , c ’e st C y r u s , In stru m en t de sa
d a v a n ta g e , e t q u ’e lle rep résen te un tém o in in ­ Justice. C f. x u , 2 e t ss. ; x l v , 1 e t ss. — Vectes.
d iv id u e l, d is tin c t de l’en sem b le de la n atio n . Ces v e rro u s rep résen ten t l’ensem ble des défenses
Dans ce c a s , nous av o n s le ch o ix en tre C yru s d e B a b ylo n e . C f. x v , 6 , e t la n o te. T o u te fo is
( c f . x l i , 1 e t ss.) e t le M essie ( c f . x l i i , 1 ) , et l’h éb reu a p lu tô t en c e t e n d ro it la sign ificatio n
ce d ern ier est beau co u p p lu s p ro b ab le m en t en de fu g it ifs . Com m e au ch ap. x m , 14 ( c f . x l v i i ,
ca u se, p u isq u ’ il a été appelé to u t récem m en t le 1 5 , e t J e r. l , 1 6 ) , H e s t donc q u e s tio n , p ar
se rv ite u r de J é h o v a h . — Ut s c ia t is , et creda tis... opp osition a u x C h ald éen s p rop rem en t d its ( e t
Le S eig n eu r ap p uie a v ec In sistan ce su r ce tte C h a ld æ o s ) , de ce u x des h a b ita n ts de B abylon e
pensée : II est e t sera to u jo u rs l’u n iq u e v ra i q u i ap p arte n aie n t à to u te s les co n trées de l ’O rien t.
Dieu. — E g o a n n u n t ia v i... (v e rs. 12). A m ain tes — I n n a v ib u s .. . g lo ria n tes. Dès une a n tiq u ité
rep rises, 11 a p ré d it l’av e n ir, ce q u e les idoles tr è s r e c u lé e , la ca p ita le de la C haldée é ta it cé ­
n’o n t pas été cajiables de fa ire u n e seule fo ls. — lè b re p a r ses n a v ir e s , qu i fa isa ie n t le com m erce
In v o b is ... a lie n u s . A b ré v ia tio n p o u r d ésign er s u r I’E u p h ra te e t dan s le g o lfe P e rslq u e . Com p. H é­
les fa u x d ieu x. C f. D eu t. x x x i i , 1 6 ; P s. x u n , 21 ; ro d o te, I , 1 9 4 .— E g o D o m in u s (vers. 15). M ajes­
l x x x , 10 , etc. J é h o v a h seul a v a it e x e rc é s u r les tu eu se co n clu sio n de ce p e tit oracle. — E e x ve­
H ébreux une a u to rité v ra im e n t d iv in e . — Q u is ster : le seul ro i lé g itim e d ’Israël. C f. E x . x v ,
avertet... ( v e r s . 13 ). Qui p o u rra s’opp oser à son 1 8 , etc .
action d iv in e lorsqu’ il lu i p la ira de l’ e x e r c e r ? 1 6 - 2 1 . P o u r sa u v e r les J u ifs de la ty ra n n ie
de B a b y lo n e , J éh o va h re n o u v e lle ra les prodiges
8 I V . — Q uatrièm e d is c o u r s : les I s r a é lite s v en ­ q u ’il a v a it a u tre fo is opérés en E g y p te . C f. x , 26,
gés et délivrés de le u rs e n n e m is ; e ffu sio n
e t x i , 1 5 . — C et a u tr e oracle est In tro d u it, v e r­
a bonda n te de l’E s p r it d iv in s u r la n a tio n
sets 1 6 - 1 7 , p ar u n e d escrip tion a b ré g é e , mais
sa in te. X L I I I , 14 — X L I V , 6.
très v iv a n t e , du p assage m ira c u le u x de la m er
1° R uin e do B abylon e e t d é liv ra n c e des J u ifs R o u g e : g u i d e d it i n m a r i... — I n a g u is to r­
qu ’elle re ten a it ca p tifs. X L I I T , 1 4 - 2 1 . r e n tib u s. H ébr. : dans les eau x p u issan tes. —
1 4 - 1 5 . L e S eig n eu r ren v e rse ra l’em p ire des Q u a d rig a m et e q u u m ... : l ’arm ée des É g yp tien s,
C h ald éen s, tir a n t a in si v en g ean ce des o u tra g es si red o u ta b le en a p p are n ce , m ais d estin ée à une
d o n t Ils a u ro n t ab re u v é son peuple. — P ro p ter ruin e p rom p te e t en tiè re ( s im u l ob d o r m ie ru n t...).
vos. Ces m ots sont m is en a v a n t a v ec l>eaucouj> — C o n t r it i... q u a s i lin u m . D ans l’h é b re u . U
438 Is. X L I I I , 18-24.

runt, nec resurgent; contriti sunt quasi sont endormis ensemble, et ils ne se
linum, et extincti sunt. réveilleront pas; ils furent étouffés et
éteints comme une mèche de lin.
18. Ne memineritis priorum, et anti­ 18. Ne vous souvenez plus des choses
qua ne intueamini. passées, ne considérez plus ce qui est
ancien.
19. E cce ego facio nova, et nunc 19. Voici que je vais faire des choses
orientur, utique cognoscetis ea ; ponam nouvelles, elles vont paraître, et vous
in deserto viam , et in invio flumina. les connaîtrez ; je mettrai un chemin
dans le désert, et des fleuves dans une
contrée inaccessible.
20. Glorificabit me bestia agri, dra­ 20. Les bêtes sauvages, les dragons
cones, et struthiones, quia dedi in de­ et les autruches me glorifieront, parce
serto aquas, flumina in invio, ut darem que j ’ai mis des eaux dans le désert, et
potum populo meo, electo meo. des fleuves dans une contrée inacces­
sible, pour donner à boire à mon peuple,
à mon élu.
21. Populum istum formavi mihi, lau ­ 21. Je me suis formé ce peuple, et il
dem meam narrabit. publiera ma louange.
22. Non me invocasti, Jacob; nec la ­ 22. Tu ne m’as pas invoqué, Jacob;
borasti in me, Israel. tu ne t’es pas fatigué pour moi, Israël.
23. Non obtulisti mihi arietem holo­ 23. Tu ne m’as pas offert de bélier en
causti tui, et victim is tuis non glorificasti holocauste, et tu ne m’as pas glorifié par
me ; non te servire feci in oblatione, nec tes victim es; je ne t ’ai point contraint
laborem tibi præbui in thure. en esclavage pour les oblations, et je
ne t ’ai pas donné de peine pour l’encens.
24. Non emisti mihi argento calamum, 24. Tu n’as pas acheté pour moi à prix
et adipe victimarum tuarum non ine­ d’argent des roseaux odorants, et tu ne
briasti me ; verumtamen servire me f e ­ m’as pas rassasié par la graisse de tes
cisti in peccatis tuis, præbuisti mihi la­ victimes ; mais tu m’as rendu comme
borem in iniquitatibus tuis. esclave par tes péchés, et tu m’as donné
de la peine par tes iniquités.

com paraison retom b e su r le v erb e e x tin cti s u n t, 6-9, e t le co m m e n ta ire ), les êtres dénués de r a i­
ce q u i donne un m eilleu r sens : Ils o n t été éte in ts son lo u en t le S eig n eu r, de co n c e rt a v e c les
com m e le l i n , c .- à - d . com m e une m èche de lin . h o m m es, a u b o n h eu r d esquels ils sont associés.
C f. x l i i , 3b, e t la note. — N e m e m in e r itis ... — D ra con es. D ’ap rès l’h ébreu : les ch acals. —
V o ici m ain ten an t la p rop h étie (v e rs . 18-21). D ieu P o p u lu m istu m ... ( v e r s . 21 ) ; le n o u ve l I s r a ë l,
v a o p érer de telles m erveU les p ou r s au v er son d even u le peu ple du Messie.
p e u p le , q u e ses p rod iges a n térieu rs ( p r io r u m , 2° C e tte d é liv ra n ce des J u ifs e st to u te gra­
a n t iq u a ) ne sero n t p resque rien en com paraison. tu ite de la p a rt d u S eig n eu r. X L I I I , 2 2-28 .
C f. Jer. m , 1 6 - 1 7 ; x x m , 7 -8 . — F a c io nova. 22 -2 4 . I s r a ë l, en e ffe t, ne s a u r a it l’a ttr ib u e r
L ’h éb reu em ploie le sin g u lie r, qui e st ici b ea u ­ à ses p ropres m é rite s , c a r son h isto ire est u n e
coup p lus sig n ific a tif : un e ch o se n o u velle. P a r su ite de p erp étu elles in g ra titu d e s en ve rs D ieu .
là il fa u t en ten d re n on sen lem en t la fln de L e to n ch a n g e to u t à c o u p , e t la prom esse se
l ’e x il, m a is , p lus t a r d , la réd em p tio n a p p ortée tran sfo rm e en sévères rep ro ch es. — N o n m e i n ­
p ar le M essie. — N u n c o r lr n tu r (vers. 19). D ans vocasti. H y p e rb o le , p ou r m ie u x fa ir e re sso rtir
l’h é b r e u , a v e c u n e belle m étaph o re : M a in te n a n t la pensée ; de m êm e dans les v e rse ts s u iv a n ts.
ce la g erm e . C f. x l i i , 3b et la note. D ieu p ren d L es J u ifs a v a ie n t In voqué J é h o va h e t lu i
d éjà ses m esures p our q u e sa prom esse so it réa­ a v a le n t o ffe rt des sacrifices ( c f . i , 1 1 e t s s .) ,
lisée a u tem p s v o u lu . — ü t iq u e cognoscetis. H é­ m ais aveo de m au vaises d isp o sitio n s, com m e II
breu ; N e le co n n a ître z -v o u s p a s ? « L e pro­ e st ajo u té à p lu sie u rs reprises dans ce tte d o u ­
p h ète presse ses au d ite u rs de v o ir com m e il v o lt, loureuse d escrip tion . — N ec la b o ra sti i n m e ...
et de recon n a ître les racines de l’a v e n ir dans le C .- à - d . tu ne t ’es p as fa tig u é p ou r m e se rv ir,
p résent. » — P o n a m in d e se r to ... D escrip tion p our m 'hon orer. D ’après l’h ébreu : T u t ’e3 lassé
id éale e t sym bo liqu e (v e rs. 19b-21) de l’ h e u re u x de m oi. — N o n o b tu listi... É n u m ératio n des p rin ­
é ta t des e x ilé s a u m om en t d u re to u r et ap rès cipales espèces de sacrifices. A rietem h o lo ca u sti :
le u r réin stallatio n dans la P a lestin e tran sfigu ré e. le sacrifice d it p e rp é tu e l, o ffert m atin e t soir
Cf. x x x v , 8 -1 0 ; x l i , 18 -20 . L e d ésert e s t ch a n g é ( E x . x x i x , 38 e t ss.). Y irtU n is tu is : les o b la ­
en p arad is te r r e s tr e , les b ê te s 's a u v a g c s o n t p ris tions s a n g la n te s. O bla tion e tu a : les o ffran des
'•s m œ urs des an im a u x dom estiques (co m p. x i. non sa n g lan te s. I n th u re : l’enccus sacré que
I b. XLI H, 25 — X U V , 3 430
25. C’est moi, c’est m oi-m êm e qui e f­ 2 5 ..Ego sum , ego sum ipse qui deleo
face tes iniquités pour l’amour de m o i, iniquitates tuas propter me, et pecca­
et je ne me souviendrai plus de tes pé­ torum tuorum non recordabor.
chés.
26. Réveille ma mémoire et plaidons 26. Reduc me in memoriam, et judi­
ensemble; si tu as quelque chose pour cemur simul ; uarra si quid habes ut
te justifier, expose-le. justificeris.
27. Ton père a péché le premier, et 27. Pater tuns primus peccavit, et in­
tes interprètes m’ont désobéi ; terpretes tui prævaricati sunt in me ;
28. c ’est pourquoi j ’ai traité eu pro­ 28. et contaminavi principes sanctos ;
fanes les princes du sanctuaire; j ’ai livré dedi ad internecionem Jacob, et Israel,
Jacob à la boucherie, et Israël à l ’op­ in blasphemiam.
probre.

CHAPITRE XLIV

1. Et maintenant écoute, Jacob mon 1. Et nunc audi, Jacob, serve meus,


serviteur, et toi Israël que j ’ai choisi. et Israel, quem elegi.
2. Voici ce que dit le Seigneur qui t’a 2. H æ c dicit Dominus faciens et for­
fa it, qui t’a form é, et qui est ton sou­ mans te, ab utero auxiliator tuus : Noli,
tien depuis le sein de ta mère : Ne crains timere, serve mou.-’, Jacob, et rectissime
pas, mon serviteur Jacob, mon juste quem elegi.
que j ’ai choisi.
3. Car je répandrai des eaux sur le 3. Effundam enim aquas super sitien­
sol altéré, et des fleuves sur la terre tem , et fluenta super aridam ; effundam
desséchée ; je répandrai mon Esprit sur spiritum meum super semen tuum, et

l’on b rû la it su r l’a u te l des p arfu m s. C a la m u m : C ’est l à , v ra is e m b la b le m e n t, la m eilleu re In ter­


le roseau a ro m atiq u e ( c f . E x . x x x , 2 3 ; A tla s p réta tio n . — In terp retes tu t : les p rêtres e t les
d ’ h is t. n a t., pl. m , flg. 5 , e t pl. i v , flg . 4 ) . — p ro p h ète s, q u i é ta le n t les m é d ia te u rs d ’ Israël
Hervire m e fe c is ti... Ils o n t Imposé à D ieu com m e aup rès de J é h o va h . — C o n ta m in a v i... (v e rs. 2 s).
u ne co rvée d’e s c la v e , p o u r su p p o rter leu rs crim es. H éb r. : J ’ai p rofan é ( tr a ité com m e des hom m es
A n tith è se très fo rte a v ec ces m ots du v ers. 23 : profan es e t v u lg a ire s ) les p rin ces consacrés ( les
« N on te se rv ira fc c i. » C f. M al. i i , 17. g ra n d s p rêtres e t les rois ). C f. I P a r. x x i v , 5 ;
2 5-28 . C’e s t donc un p ard o n e n tièrem e n t g r a ­ P s . L x x x v n i, 2 1 , 39 e t ss. — D ed i a d in te r n e ­
tu it q ue J é h o v a h a cco rd e a u x Israélites. — Ego cionem . H éb r. ; J ’ai v o u é à l ’an a tb è m e ( à u n e
m m , ego... L e ton de p atern elle ten d resse rep a­ d e stru ctio n c o m p lè te ). I n b la sp h em ia m : au x
ra ît. — D eleo : com m e on efface des ca ra ctè re s Injures e t a u x o u tra g e s de to u t gen re.
é crits s u r u n liv re . C f. P s . l , 1 , 1 1 , eto. — 3° M a lg ré le u r in d ig n it é , le S e ig n e u r bénira
Propter m e : p o u r lu i-m ô m e , p o u r sa g lo ir e , les J u ifs e t rép an d ra s u r e u x son E sp rit. X L I V ,
et non p our e u x , ca r ils n ’en so n t pas d ign es. 1 - 6.
— R e d u c... i n m em o ria m ( v e r s . 2 g ). L e s J u ifs C h a p . X L I V . — 1 - 6 . Effusion du S a in t-E sp rit
so nt Invités à ra p p eler à D ieu le u rs m érites, s ’ils e t co n v ersio n des païens. — E t m in e... Selon la
tro u v e n t que ses accu sa tio n s so n t in ju stes. — co u tu m e , l’o racle e st so len n ellem en t In tro d u it
J u d ic e m u r s im u l : d e v a n t un tr ib u n a l, com m e (v e rs. 1 - 2 ) . — A b utero : dès le p rem ier in sta n t
en d ’a u tre s circo n stan ces an a lo gu es. C f. I , 1 8 ; de son o rig in e . L ’hébreu a c tu e l, les L X X et le
x l i , 2 1 , eto. — P a te r tu u s p r im u s ... (v e rs. 27). syria q u e r a tta c h e n t ces m ots à fo r m a n s te; le
n existe une gra n d e v a rié té d ’in terp rétatio n s au T a rg u m , à a u x ilia t o r , com m e la V u lg a te , ce qui
su jet de ce p a ssa g e, q u ’on a to u r à to u r ap p liqué p a ra it p ré fé ra b le . — R e ctissim e . En hébreu :
& A d a m , à A brah a m , à J a c o b , bien q u ’il sem ble Y 's u r û n , nom p rop re qui é q u iv a u t à Jaco b et
ne co n v en ir à au cu n d’ en tre e u x ( p a s à A d am , à Israël. Sa racin e e st yâSâr, être d r o it: notro
qu i n’est p oin t le fo n d a te u r d e la nation th éoera- versio n la tin e a donc fo rt bien e x p rim é le sens.
tiqu e ; d ifficilem en t à A b rah a m e t à J a c o b , d o n t C ette « ap p ella tio b lan d a » n’est em ployée qu ’ ici
la sain teté est so u ven t s 'g n a lé e ). L e s L X X tr a ­ e t D eu t. x x x n , 1 5 ; x x x m , 5, 2 6 .— E ffu n d a m
duisent par le p lu rie l : T es prem iers p ères, c.-à-d. e n im ... ( v e r s . 3 ). M agn ifique p ro p h é tie , q u i sr.
■es an cêtres d ’Israël d’ une m an ière g é n é ra le , et rap p orte s u rto u t a u x tem p s m essianiques, e t qui
surtout fa si aération si in g ra te, si coup able, qui s ’ élève p a r degrés : d ’ abord la figure, aquas,...
fu t ehàrién dans le désert après la so rtie d ’ E g y p te . et piien/it...; puis la ré a lité spiritum meum...
440 Is. XLI V, 4-8.

benedictionem meam super stirpem ta race et ma bénédiction sur ta posté­


tuam ; rité ;
4. et germinabunt inter herbas, quasi 4. et ils germ eront parmi les herbes,
salices ju xta praeterfluentes aquas. comme les saules auprès des eaux cou­
rantes.
5. iBte dicet : Domini ego sum ; et ille 5. L ’un dira : Je suis au Seigneur :
vocabit in nomine Jacob; et hic scribet l’autre se réclamera du nom de Jacob;
manu sua : Domino, et in nomine Israel un autre écrira de sa main : Au Seigneur,
assimilabitur. et il se glorifiera du nom d’Israël.
6. H æc dicit Dominus, rex Israel, et 6. V oici ce que dit le Seigneur, le roi
redemptor ejus, Dominus exercituum : d’Isra ël, et son rédempteur, le Seigneur
Ego primus, et ego novissim us; et abs­ des armées : Je suis le premier, et je
que me non est Deus. suis le dernier, et il n’y a pas de Dieu
hors de moi. •
7. Quis similis m ei? V ocet, et annun­ 7. Qui est semblable à m oi? Qu’il
tiet ; et ordinem exponat m ih i, ex quo parle et qu’il prophétise, et qu’il m’expose
constitui populum antiquum ; ventura et par ordre ce que f a i fa it depuis que j ’ai
quæ futura sunt annuntiet eis. établi ce peuple antique; qu’il prédise
l ’avenir et ce qui doit arriver.
8. Nolite timere, neque conturbemini ; 8. Ne craignez point, et ne vous trou­
ex tunc audire te fe c i, et annuntiavi ; blez pas : depuis longtemps je te l’ai
vos estis testes mei. Numquid est Deus fa it savoir, et je te l’ai annoncé; vous
absque m e, et formator quem ego non êtes mes témoins. Y a-t-il un autre Dieu
noverim ? que moi, et un créateur que je ne con­
naisse pas?

L ’ E s p rit de D ieu se ré p an d ra no n seu lem en t s u r


5 Y . — C in q u ièm e d isco u rs : le v r a i D ieu
I s r a ë l, m ais s u r le m on de e n tie r, p o u r le ré g é ­
et les v a in e s Idoles. X L 1 V , 6 -23.
n é re r e t le tr a n s fig u re r, a fin de le ren d re d ig n e
d u M essie. C o m p arez les d e u x o racles p ara llèles Ce d isco u rs a p ou r b u t d ’e n co u ra g e r les J u ifs
d’ É zé ch ie l, x x x v i , 2 5-2 7 , e t d e J o ë l, n , 28. — c a p tifs , de le u r g a r a n t ir la v é r ité des prom esses
G e rm in a b u n t in te r herbas (v ers. 4). Im a g e q u i d iv in e s , en le u r ra p p e la n t la g ra n d e u r, la p u is ­
m arq u e u n e m u ltip lica tio n très ab on d a n te : les san ce de c e lu i q u i les le u r a f a i t e s , e t au ssi de
m em b res d u n o u v el I s ra ë l sero n t aussi n o m b reu x les é lo ig n e r de l ’Idolâtrie, à la q u e lle Ils é ta le n t si
q u e les b rin s d ’h erb e d an s un e v a s te p r a ir ie .— exposés.
Q u a si sa lices. Com p araison a n a lo g u e : hi crois­ 1° J é h o v a h e st l ’u n iq u e v r a i D ieu . X L I V , 6-8.
san ce d u sau le e s t très ra p id e a u x bo rd d es e a u x . 6 - 8 . H æ c d i c i t . .. M ajestu eu se a tte s ta tio n de
— Iste d icet... (v e rs. 6). T a b le a u d ra m a tiq u e , q u i J é h o v a h , co n c e rn a n t so it ses relation s a v e c Israël,
ra p p e lle les vers. 4 - 6 du P s . l x x x v i ( v o y e z les s o it sa p rop re n a tu re ( v e r s . 6 ) . — P r im u s et
n o tes). C f. Z a ch . v in , 23. N o us vo yo n s les p aïen s, n o v is s im u s . C f. x l i , 4 ; X L r m , 12 , e tc. D ieu e st
a u x q u e ls s’ap p liq u e d irec tem en t ce v e rs e t, p én é­ étern e l, Infini, u n iq u e . — Q u is s im ilis ... t Vocet.~
tr e r u n & u n , aveo u n s a in t en th o u siasm e, dans H éb r. : Q ui p ré d it l ’a v e n ir com m e m ol ? L e S e i­
l’É g lise d u v ra i D ieu . L a m êm e pensée e st rép étée g n e u r re p ro d u it l ’a rg u m e n t q u ’ il a d éjà p résenté
q u a tre fo is de su ite ; la troisièm e p ro p o sitio n p a r d e u x fo ls ( c f . x l i , 21 e t ss.; x u i i , 10 e t ss.) :
corresp on d à la p re m iè re , la q u a triè m e à la se- ] seu l 11 est D ieu , p u isq u 'il e st seul cap able d ’a n ­
o o n d e .— V oca b it in n o m in e ... O .-à-d .: 11 s e r é c la - i n o n ce r l’a v e n ir. — C r d ln e m e xp o n a t. Qu’ il m e
m e ra d u nom de Jaco b, affirm an t q u ’il a le d ro it « p ro u v e » (a in s i d it l’h é b re u ) q u ’ il a fa it de
de le p o rte r. — f l i c scribet... N on co n te n t de p ro ­ v ra ie s p rop h éties. — P o p u lu m a n tiq u u m . L es
clam e r sa fo l de v iv e v o i x , 11 en donn era u n In terp rètes se p a rta g e n t a u s u je t de ce tte e x p re s ­
té m o ig n ag e é c r it : D o m in o ! J ’ap p artien s 6 J é ­ sion : elle d é s ig n e ra it l ’h u m a n ité en g é n é r a l,
h o va h . A u lie u de m a n u s u a , les L X X tr a ­ d ’ap rès les u n s ; seu lem en t les Isra é lite s, d’ap rès
d u ise n t : 11' é c rira s u r sa m ain. Ce s e ra it alo rs les au tre s. C e second se n tim e n t sem ble m ie u x
un e allu sio n à l’ h a b itu d e du ta to u a g e , de to u t s 'h arm o n ise r a v e c le co n te x te : les J u ifs sont
tem p s fréq u e n te en O r ie n t, sp écialem en t ch ez appelés peu ple é te r n e l, à cau se des prom esses
les p aïens, q u i se m arq u aie n t du sign e de leu rs é te m e lle s q u ’ils a v a le n t reçu es. — E x tu n e a u -
d iv in ité s (c f. A p o c. x i i i , 1 6 ; A U . a rch ., pL c x v , d ir e ...( v e r s . 8). C .- à - d . depu is lo n gtem p s. Com m e
flg. 4 ). « Ou se m arq u e d u ch iffre de c e u x q u ’on p lu s h a u t ( x l u i , 10 e t s s .) , J é h o v a h a recou rs
aim e. ï M ais la leçon de l’h éb reu n e d iffè re a u té m o ig n ag e des Israé lite s p o u r p ro u v e r q u ’il
pas de celle de la V u lg a te . — I n n o m in e ... a ssi- e st l ’a u te u r d’an cien n es p rop h éties. — F o r m a to r
iv .la b itu r . H ébr. : il se g lo rifie ra a u nom d 'I s ­ q u e m ... V a ria n te dans l ’h éb reu : Il n ’y a pas de
raël. L es païens re g a rd e ro n t com m e u n g ra n d ro ch e r, je n ’en co n n ais pas. De p a r t e t d’a u tre ,
h onneur de faire p a rtis du p euple de J é h o v a h . ce la re v ie n t à d ire qu e le S e ig n e u r est l ’u n iqu e
\

ls. X L T V , 0 - 1 2. 441
9. Tons les fabricants a idoles ne 9. Piastre idoli omnes nihil sunt, c-t
sont vieil, et leurs œuvres si chères ne araantissima eorum non proderunt eis.
leur serviront de rien. Ils sont eux- Ipsi sunt testes eorum, quia non vident,
mêmes témoins qu’elles ne voient pas neque intelligunt, ut confundantur.
et ne comprennent pas, afin qu’ils soient
confondus.
10. Qui est-ce qni forme un dieu, et 10. Quis form avit deum, et sculptile
qui fond une statue qui n’est bonne à conflavit ad nihil utile?
rien?
11. Tous ceux qui ont part à cc tra­ 11. Ecce omnes participes ejusconfun-
vail seront confondus, car ces artisans deutur, fabri enim sunt ex hominibus;
ne sont que des hommes; qu’ils s’assem­ convenient omnes, stabunt et pavebunt,
blent tous, et qu’ils se présentent, et tous et confundentur simul.
ensemble ils seront effrayés et seront
couverts de honte.
12. Le forgeron travaille avec sa lime, 12. Faber ferrarius lima operatus est,
il façonne le fer avec le charbon et le in prunis et in malleis form avit illud,

v ra i D ieu. S u r la m étap h o re d u ro ch er, v o y e z b ra ch io fo r t itu d in is ... H ébraïsm e : a v e c son bras


x v n , 10, e t x x x , 29. ro b u s te . — E s u r ie t et d ejiciet : ta n t ce tra v a il
2° L e n éan t d es Idoles e st d é­
m on tré p ar la m an iè re d o n t elles
sont fab riq u ées. X L I V , 9-20.
T rè s beau p a s s a g e , to u t rem p li
d 'in d ign atio n et de sarcasm e.
V o y e z la d escrip tion an alo gu e du
liv r e de la S a g e s s e , x m , 11-19 .
9 - 1 1 . L e th èm e : v a n ité des
idoles e t de c e u x q u i les p ré p a re n t.
— P la sU e i d o l i . . . n ih i l ( h éb r. :
(ohu, le v id e ). D éb u t d ’u n e gra n d e
v ig u e u r. C’est donc le n éa n t q n i
fab riq u e les Idoles ; q u e seron t-elles
par co n séqu en t e lle s -m ê m e s ? —
A m a n tls s lm a e o ru m : les fa u x
d ieu x d an s lesqu els Ils se co m ­
p laisen t. — I p s i... testes... q u ia ...
Les fa b ric a n ts d ’idoles so nt les
p rem iers tém oin s de l ’im puissan ce
absolue des d iv in ité s créées p ar e u x .
— Q ui s fo r m a v i t ..,* Q u i, sinon
u n hom m e d ép o u rv u d e sens, p e u t
songer à en tre p ren d re un tr a v a il
si v isib lem en t In u tile ? — P a r tic i­
pes e j u s . .. ( v e rs. 11 ). H ébr. : ses
com pagnons ( de l’Idole ). Ses fabri-
cateu rs e t ses a d o ra teu rs. — C on ­
venient o m n e s ... M ieu x v a u t tr a
duire ce v e :b e et le s u iv a n t p ar
l’o p ta tif : Qu’ ils se rassem blen t
to u s , qu’ ils se p ré se n te n t (p o u r
défen d re leu rs fa u x d ie u x ) ! M ais
0* sera bien en v ain , car pa v eb un t
et co n fu n d en tu r...
12-20. D escription Ironique de la
fab rication d ’une Id ole, s o it de fe r
(v ers. 1 2 ) ,soit de bols (v ers. 13-20).
D iv e r s o u t i l s d 'u n m e n u is ie r é g y p t i e n , e t c o r b e il le d e s tin e e
x M orceau litté r a ire a c h e v é , » et
à le s c o n t e n ir .
a d m irablem en t d ra m a tiq u e. — F a - 1 - 4 . c i6 e a u e t p o in ç o n s ; 6 , 8 e t 8 , p a r t ie s d 'u n v i l e b r e q u i n ; 7 , s r i o ;
b e r L e sens du m o t h ébreu q u i 9 , c o r n e c o n t e n a n t d e l 'h u i l e ; U>, m a r t e a u ; i l , r é c ip ie n t p o u r <i'U-
correspond à lim a n’e st pas ce r­ t e n i r d e s c lo u s .
tain . Il désigne peut-être un e b âch e;
un ciseau, selon d’au tres. — I n p r u n is : le b ra sier est pénible. — N o n bibet... S'il ne bo it pas d’eau ,
de la fo rge (A t l . a rchèol., pl. x l v i , flg. 6, S . — ta U tom be en faiblesse. — A r t if e x lu jn a riu s
442 ls. XLIV, 13-20.
et operatus est in brachio fortitudinis marteau ; il travaille de toute lu force de
suæ; esuriet et deficiet, non bibet aquam son bras : il aura faim jusqu’à u’en pou­
et lassescet. voir plus, il aura soif et il sera épuisé.
13. A rtifex lignarius extendit normam, 13. Le charpentier étend sa règle, il
formavit illud in runcina, fecit illud in façonne le bois avec le rabot, il le
angularibus, et in circino tornavit illud, dresse à l’équerre, il lui donne ses traits
et fecit imaginem viri, quasi speciosum avec le compas, et il fait l’image d’ un
hominem habitantem in domo. hom m e, comme un bel homme qu’il
placera dans une maison.
14. Succidit cedros, tulit ilicem , et 14. Il abat des cèdres, il prend une
quercum, quæ steterat inter ligna sal­ yeuse ou un chêne, qui était debout
tus; plantavit pinum, quam pluvia nu­ parmi les arbres de la forêt, il plante un
trivit; pin que la pluie fait croîire.
15. et facta est hominibus in focum ; 15. Ces arbres servent à l’homme pour
sumpsit ex eis, et calefactus est; et brûler; il en prend et il se chauffe, il
succendit, et coxit panes ; de reliquo au­ en met au feu pour cuire du pain ; et de
tem operatus est deum, et adoravit; f e ­ ce qui reste il fa it un dieu, et l’adore^
cit sculptile, et curvatus est ante illud. il en fa it une im age devant laquelle il
se prosterne.
16. Medium ejus combussit igni, et de 16. Il brûle au feu la moi lié de ce
medio ejus carnes comedit ; coxit pul­ bois, et de Vautre moitié il fait cuire sa
mentum, et saturatus est, et calefactus viande, il prépare ses alim ents, et se
est, et dixit : V ah l calefactus sum , vidi rassasie; il se chauffe et dit : Bon, j ’ai
focum ; chaud, je vois la flamme ;
17. reliquum autem ejus deum fecit 17. et avec le reste il se fait un dieu
et sculptile sibi; curvatur ante illu d , et et une idole devant laquelle il se pros­
adorat illud, et obsecrat, dicens : Libera terne, qu’il adore et qu’il prie, en disant ;
me, quia deus meus es tu! D élivre-m oi, car tu es mon dieu.
18. Nescierunt, neque intellexerunt; 18. Ils ne connaissent et ne compren­
obliti enim sunt, ne videant oculi eorum, nent rien ; leurs yeux sont couverts, de
et ne intelligant corde suo. sorte qu’ils ne voient point, et que leur
cœur ne comprend pas.
19. Non recogitant in mente sua, ne- 19. Ils ne rentrent point en eux-mêmes,
que cognoscunt, neque sentiunt, ut di­ ils ne réfléchissent pas, et ils n’ont pas
cant : Medietatem ejus combussi ign i, le bon sens de dire ; J ’en ai brûlé
et coxi super carbones ejus panes; coxi la moitié au feu, et j ’ai cuit des pains
carnes et comedi, et de reliquo ejus sur ses charbons ; j ’ai fait cuire de la
idolum faciam I ante truncum ligni pro­ viande, que j ’ai mangée, et avec le reste
cidam ! je ferais un idole 1 Je me prosternerais
devant un tronc d’arbre !
20. Pars ejus cinis est ; cor insipiens 20. Une partie est réduite en cendre

( v e r s . 1 3 ) : le ch a rp en tier, d’ap rès le c o n te x te . 1 e t ss. — Cedros, ilic e m , q u ercu m . Com m e m a­


— E x te n d it n o r m a m . Il éten d le co rd eau su r tière p re m iè re , trois espèces de bois solide et
la pièce de bots, p our tr a c e r les lign es q u ’il d e v ra résista n t. — Q uæ steterat i n t e r .. . D ’après l’ hé­
su iv re en la d é b ita n t {A U . archéol., pl. l i , fig. 3, 6 '. breu : I l fa it son c h o ix p arm i les arbres. — Plan-
— F o r m a v it... i n r u n c in a . L ’ h ébreu sign ifie selon tn v it p i n u m ... Isaïe rem onte encore p lu s h a u t
les un s : Il fa it un tra c é à la craie r o u g e ; selon en a rriè re , p ou r m ieu x m on trer à q u e l p o in t to n t
d ’a u tre s : a v e c un In stru m en t tra n ch a n t. — I n est h u m ain e t m esquin dans l’o rig in e des Idoles.
a n g u la r ib u s. On h ésite encore su r la sign ificatio n — F a cta ... i n fo e n m ( v e r s . 1 5 ) . U ne p a rtie de
de l'h i-b reu ; p ro b ab le m en t, le ra b o t. — I n c ir ­ l’a rb re se rt a u x d é ta ils les p lus v u lg a ire s de la
cin o to rn a v it. H ébr. : 11 le dessine a v e c le co m ­ v ie , e t l ’a u tre à fa ir e u n dieu. L e s vers. 16 e t 17
pas. — F ecit im a g in e m r l r i : « o u b lia n t fo lle ­ co m m en ten t ad m ira b lem en t ces tr a its . — N e scie ­
m en t que l’hom m e a été f a it à l’ im age de D ieu. » r u n t... (v e rs . 18). Isaïe g é m it s u r ce tr is te a v e u ­
— H a b ita n tem in dom o. H ébr. : p ou r q u ’elle g lem en t. — O b lit i... s u n t ne v id e a n t. H ébr. :
h a b ite dans une m aison. — S u ccid it... (v e rs . 14;. L e u rs j e u x so n t ferm és, de so rte q u ’ils ne voien t
A p rès a v o ir b rièvem en t ra co n té la m an ière d o n t plus. Cf. v i , 10 , e t le co m m en taire. — N o n re­
on fa b riq u e nne idole de b o is , le p rop h ète re- . cog ita n t... ( v e r s . 1 9 ). C’est bien le u r fa u te , ca r
p ren d 6a d escrip tion e t la d éveloppe a v e c un e il le u r s e ra it a is é , a v e c un peu de réflexion , de
ironie très m ordan te, Com p. H orace, Sa t., I, v in , co m pren dre la fo lle do le u r acte. Ils n 'au raien t
Is. X L I V, 2 1 726. 443

Bon c<vm insensé adore l'autre, et il ne adoravitT illud, et non liberabit animam
sauve pas son âme, en disant : C’est suam, rteque dicet : Forte mendacium
sans doute un mensonge qui est dans ma est iu dextera mea.
main.
21. S ouviens-toi de ceci, Jacob et 21. Memento horum, Jacob, et Israel,
Israël, parce que tu es mon serviteur. quoniam servus mens es tu. Formavi
Je t’ai formé ; tu es mon serviteur, Is­ te; servus meus es tu , Israel, ne obli­
raël ; ne m’oublie pas. viscaris mei.
22. J ’ai effacé tes iniquités comme 2’2. Delevi ut nubem iniquitates tuas,
une nuée, et tes péchés comme un nuage : et quasi nebulam pcccata tu a; revertere
reviens à moi, car je t’ai racheté. ad me, quoniam redemi te.
23. C ieux, louez le Seigneur, parce 23. Laudate, cæ li, quoniam miseri­
qu’il a fa it miséricorde; extrémités de cordiam fecit Dominus; jubilate, ex­
la terre, soyez dans l’allégresse ; mon­ trema terræ; resonate, montes, lauda­
tagnes, forêts avec tous vos arbres, tionem, saltus et omne lignum ejus,
faites retentir des louanges, parce que quoniam redemit Dominus Jacob, et
le Seigneur a racheté Jacob, et qu’il a Israel gloriabitur.
manifesté sa gloire en Israël.
24. V oici ce que dit le Seigneur : qui 24. Hæc dicit Dominus, redemptor
t’a racheté, et qui t’a formé dès le sein tuus, et formator tuus ex utero ; E go
de ta mère : Je suis le Seigneur qui fais sum Dominus, faciens omnia, extendens
tout, qui ai étendu seul les cieux, qui ai cælos solus, stabiliens terram, et nul­
affermi la terre sans que personne ne lus mecum ;
m’aidât ;
25. j ’annule les prodiges des devins, 25. irrita faciens signa divinorum, et
je rends les augures insensés, je renverse ariolos in furorem vertens ; convertens
l’esprit des sages, et je change leur sapientes retrorsum, et scientiam eorum
science en folie; stultam faciens;
26. je confirme la parole de mon ser­ 26. suscitans verbum servi sui, et
viteur, et j ’accomplis les oracles de mes consilium nuntiorum suorum complens;
envoyés; je dis à Jérusalem : Tu seras qui dico Jérusalem : H abitaberis; et ci­
habitée; et aux villes de Juda : Vous se­ vitatibus Juda : Æ dificabim ini, et de­
rez rebâties, et je relèverai leurs ruines. serta ejus suscitabo ;

qu ’à fa ire ce sim ple ra ison n em en t : M ed ieta ­ P a rce que le S e ig n e u r a a g i. C f. P s . x x i , 32, e t


tem... co m b u ssi. . . — P a r s ejus cin is... Conclusion le co m m eu taire. — E x tr em a terræ . H é b r. : les
(vers. 20) q u i nous ram èn e a u x v e rs. 9 -11. H ébr.: p rofo n d eu rs de la te r r e ; p ar opposition a u x cie u x
I l se re p a it d e cen d re, c.-à-d . d u v id e . — F orte e t a u x m on tagn es. — I sr a e l g lo r ia b itu r . D ’après
m en d a ciu m ... P lu s é n erg iq u em en t dans l’h ébreu : l ’h é b reu : I l (J é h o va h ) a m a n ife sté sa g lo ire en
N ’e s t- c e pas d u m ensonge q ue j ’a i dans m a Israël.
d roite î
§ V I . — S ix iè m e d isco u r s : C y r u s , l’o in t do
3° S u a ve ex h o rtatio n ad ressée p a r le Seig n e u r
J é h o v a h et le lib é ra teu r d ’Isr a ë l. X L I V , 24 —
à son peuple. X L I V , 2 1 -2 3 .
X L V , 26.
2 1 -2 3 . « Puisse Israël co m p ren d re q u e l’Ido­
lâ trie n’e st qu’un m ensonge, e t s e rv ir le S eig n eu r 1° P ro p h é tie de ce que le S e ig n e u r se p ro p o si
q u i l’aim e et q u i lu i p ard o n n era ses p éch és.» — d ’o pérer à l’égard d ’ Israël p a r l’ iu te rm é d la lre de
M em ento h o ru m . C .- à - d . d u n éa n t des Idoles, C y ru s . X L I V , 24-28.
r - Q u on ia m s e r v u s m e u s ... M o tif spécial pour 2 4-28. J é h o v a h réa lisera ses prom esses en su s­
lequel les J u ifs d o iven t fu ir l’I d o lâ trie , e t d e ­ c ita n t C y ru s , qu i sa u v e ra les J u ifs . — H æ c d icit...
m eurer fidèles à le u r D ieu. — S e o b liv isca ris... L ’ in tro d u ctio n a c co u tu m é e , plus so len n elle qu e
H ébr. : T u ne seras pas o u b lié de m ol. L e s L X X , Jamais ( v e r s . 24 -2 6 »). L e S eig n eu r y prend les
le s y ria q u e e t le ch ald éen o n t tr a d u it com m e titr e s ies p lu s g lo r ie u x , so it connue D ieu des
ia V u lg a te . — D elevi u t n u b em ... (v e rs . 22) : de J u ifs (v ers. 24»), so it com m e cré a te u r du monde
m ême q ue le v ent chasse les n u ag e s du ciel, a u ­ (v e rs . 24b), so it com m e sou rce u n iqu e de la vraie
q u el 11 ren d to u te sa lim p id ité. — R e v e rte re ... p ro p h étie (v ers. 25-26*). A ce d e rn ie r poini de
A ppel p ressan t, p lein d’am o ur. — L a u d a te , cæ li... v u e , d ’une p a rt il m an ifeste à to u te occasion
(v ers. 23). L a n atu re en tière e s t In vitée à louer la fau sse té des oracles du p agan ism e ( ir r i t a ...
Jéh o vah des b ien fa its qu ’ il a rép an d us s u r Is ­ stu lta m fa c ie n s) ; de l’au tre , 11 réalise sans cesse
raël. C ette p erson nification est p leine de beauté. les p réd ictio n s q u ’ il a lul-m êm e Inspirées ( s u s c i­
- M iserico rd ia m fe c it. L a V u lg a te donne une tan s...; Isaïe e st v raisem b la b le m en t d ésign é p ar
excellen te p ara p h ra se; l’h ébreu d it s im p lem e n t: 1« m ots se rv i s u i, e t les au tres p rop h ètes ju ifs
m Is. X L I V , 27-28.

27. qui dico profundo : Desolare, et 27. Je dis à l’abîme : Dessèche-toi,


flumina tua arefaciam ; je tarirai tes flenves.
28. qui dico Cyro : Pastor meus es, 28. Je dis à Cyrus : Tu es mon pas­
et omnem voluntatem meam comple­ teur, et tu accompliras toute ma volonté.
bis ; qui dico Jérusalem : Æ dificaberis ; Je dis à Jérusalem : Tu seras rebâtie;
et templo : Fundaberis. et au temple : Tu seras fondé.

p ar n u n tio r u m m o r u m ). — Q u i dico J é r u s a ­ j Con dition p réalable p ou r qu e Jé ru sa le m s o it re-


le m ... A près c e tte In tro d u ctio n , v o ic i l’o racle I co n stru ite e t la T e rr e sain te rep eu plée : 11 fa u t
p ro p rem e n t d it ( v e r s . 26b - 2 8 ) , rich e en d é ­ d ’ab ord q u e B a b ylo n e so it ru in ée. — P r o fu n d o .
ta ils m algré sa con cision . — E a b llu b e r ls , æ d l- H éb r. : à l’a b îm e ; a - à - d . à l ’E u p b r a te , ain si
q u 'à ses afflu en ts e t à ses ca n au x . — D e­
so la re. D ’a p rès l’h éb reu : T a ris. C y ru s p éné­
tra dans B a b ylo n e p a r le Ut de l’ E u p h ra te ,
d o n t 11 a v a it d é to u rn é les e a u x . Com p. H é ­
rod ote, x, 19 1 . — Q u i d ico Cyro... ( v e r s . 2 8 ).
V o ic i q u e l ’In stru m en t de la d é liv ra n ce
d ’Israë l est d ésign é p a r son nom , de lo n g u e s
an n ées à l’a v a n ce . P ré d ictio n to u t à fa it
In sign e. E lle « u ’a sa p areille qu e d an s ce lle
re la tiv e à Jo slas (cf. III R eg . x m , 2 ) , e t n ç
p e u t s’e x p liq u e r q u e p ar l’im po rtan ce e x ­
ce ption n elle de la m ission qu e D ieu ré se rv a it
à ce m o n a rq u e , e t d o n t , a u d ire u n an im e
de l ’a n tiq u ité , 11 fu t d ign e p a r ses v e rtu s .
E n re le v a n t Israël de son profon d ab aisse ­
m en t , 11 f u t com m e u n M essie an ticip é
( c f . x l v , 1 , e t la n o te ) e t p rép ara l’e x te n ­
sion du ro y au m e de D ieu ch ez les G en tils.
Son n o m , pron on cé d’ a v a n c e p ar la p ro ­
p h é tie , d u t ê tr e , lorsqu e ses p rem ières v ic ­
to ires le re n d ire n t c é lè b re , u n sign e p ou r
Israël c a p tif, en môme tem ps qu e le m oyen
de d isposer C y ru s lu i-m ê m e à d é liv re r le
p eu ple d e D ieu. On ne co m p ren d rait g u è r e ,
en e ffe t, sans u n e Influence de ce g e n r e ,
q u ’u n de ses p rem iers so in s, après a v o ir
p ris B a b y lo n e , e û t é té de re n v o y e r ce peu ple
en P a le stin e ». C f. Josèph e, A n l., x i, 1, 2. L e
v ra i nom de C y ru s est K u r u ou K h u r u ; les
H é b re u x lu i o n t donn é la fo rm e de K o r e i.
V o y e z V lg o u ro u x , B ib le et d éco u v ertes, t. I V ,
p. 561 e t ss. — P a sto r m eu s. N o b le e t
d é lic a te fo n ctio n à rem p lir en ve rs I s r a ë l,
q u i é ta it le trou p eau de J é h o v a h . C f. x l , 1 1 ,
e tc . — V o lu n ta tem m e a m ... M in istre dn
S e ig n e u r, C y ru s d e v a it n a tu re lle m e n t e x é cu ­
te r to u te s les p arties de son cé le ste m an d at.
— Q u i d ico J é ru s a le m ... L ’h éb reu a u n e v a ­
ria n te Im p o rtan te : P o u r d ire à J é ru sa le m ;
ce q u i re v ie n t à ce tte p hrase : I l ( C y r u s )
d ira à Jéru salem ..., e t au tem p le... C ’e st C y ru s
lu i - m êm e q u i , en v e r tu des ord res d i­
v in s , com m an d a q u ’on re b â tit J é ru s a ­
lem e t le tem p le. C f. E sd r. i , 2 « Il
fa u t se so u ven ir q u e to u s ces d é ta il;
o n t é té é c rits p lu s d’u n siè c le , je ne dlE
C y r u g . ( D 'a p r è s u n b a s - r e l ie f d e M o u r g a b .) pas a v a n t ce rétablissem en t, m ais a v a n t ,
m êm e la prise de Jéru salem e t l ’In- '
j lc a b lm i n i I lé b r . : E lle sera h a b ité e , eiles se­ cen d ie du tem p le ; non seu lem en t p lus d ’u n siècle
ro n t re b â ties. L e s liv re s d ’E sd ra s e t de N éh ém le et dem i a v a n t C y r u s , m ais a v a n t m êm e que
ra co n ten t en p a rtie l ’accom plissem en t de c e tte B a b y lo n e , q u i d e v a it p é rir p a r ses a rm e s , fû t
p réd ictio n a u s s itô t ap rès l'e x il. — D esertu eju s... d evenu e la m aîtresse de l’O rie n t. * ( L e H ir, I.
Le te r rito ire e n tie r de la P a lestin e a v a it été d é­ p. 143.)
vasté par les Chaldceus. — Q™ d iœ " ' (v e rs. 27).
Is. X I , V , 1 - 7 . 4*5

C H A P I T R E XL V

1. Voici ce que dit le Seigneur à 1. Hæc dicit Dominus christo mco


mon christ Cyrus, que j ’ai pris par la C yro, cujus apprehendi dexteram , ut
rnaiu pour lui assujettir les nations, pour subjiciam ante faciem ejus gentes, et
mettre les rois en fu ite, pour ouvrir de­ dorsa regum vertam , et aperiam coram
vant lui les portes sans qu’aucune lui eo jan u as, et portæ non claudentur :
soit fermée :
2. J ’irai dcvaut toi, et j ’humilierai les 2. Ego ante te ibo, et gloriosos terræ
grands de la terre ; je romprai les portes hum iliabo; portas æreas conteram, et
d’airain, et je briserai les gonds de fer; vectes ferreos confringam ;
3. et je te donnerai des trésors cachés 3. et dabo tibi thesauros abscondi­
et des richesses enfouies dans le secret, tos et arcana secretorum, ut scias quia
afin que tu saches que je suis le Sei­ ego Dominus, qui voco nomen tuum,
gneur, qui t’ai appelé par ton nom, le Deus Israel,
Dieu d ’Israël ;
4. à cause de Jacob mon serviteur, et 4. propter servum meum Jacob, et
d’Israël mon élu, je t’ai appelé par ton Israel, electum meum ; et vocavi te no­
nom'; j ’ai tracé ton portrait, et tu ne mine tuo, assimila vi te , et non cogno­
m’as pas connu. visti me.
5. Je suis le Seigneur, et il n’y en a 5. E go Dominus, et non est am plius;
pas d’autre ; hors de moi il n’y a pas de extra me non est D eus; accinxi te, et
Dieu. Je t’ai ceint, et tu ne m’as pas non cognovisti m e;
connu ;
6. afin que l ’on sache, du lever du fi. ut sciant, hi qui ab ortu solis et
soleil au couchant, qu’il n’y a pas de qui ab occidente, quoniam absque me
Dieu hors de moi. Je suis le Seigneur, non est. E go Dominus, et non est alter;
et il n’y en a pas d ’autre.
7. Je forme la lumière et je crée les 7. formans lucem et creans tenebras,
ténèbres, je fais la paix et je crée les faciens pacem et creans malum : ege
maux : je suis le Seigneur qui fais toutes Dominus faciens omnia hæc.
ces choses.

2° A llo c u tio n d u S e ig n e u r à C y r u s , p o u r lu i lia bo . L ’h é b re u e x p rim e u n e a u tr e p ensée : J ’a


tra c e r le b u t d e sa m ission. X L V , 1 - 8 . p la n ira i les e n d ro its m o n tu e u x (cf. x l , 4). M é ta ­
Ch ap. X L V . — 1. In tro d u ctio n . — C h risto p hore p ou r sig n ifie r q u e D ieu fe ra d isp araître
m eo. C yru s e s t le se u l ro i païen a u q u el les sain ts to u s les o bstacles q u i p o u rra ie n t s’opposer au x
L iv re s d o n n en t ce nom g lo r ie u x de M essie , ou co n q u êtes d e C y ru s. — P o r ta s æ rea s. H éro d ote,
d ’o in t de Jéh o va h . C’e st q u ’il a v a it re ç u en tre i , 179, m en tio n n e e x p re ssé m e n t les ce n t p ortes
tou s u n g ra n d rô le th é o cra tiq u e à rem p lir, et do bro n ze de B a b y lo n e . — T h e s a u ro s a bsco n d i­
q u ’ il fu t ain si le ty p e d u v r a i C h ris t. — C u ju s tos (v e rs 3). E s c h y le , P e r s ., 6 3 , donne à B a b y ­
a p p r e h e n d i...: p ou r l’a id e r dans sa m issio n , et lon e l ’é p ith è te de iro X é ^ p u o -o ;, rich e en or. C f.
le co n d u ire h la v ic to ire . C f. x l i , 13 ; x m , 6. — J e r. l , 37, e t l i , 13. C y ru s c o n q u it d ’im m enses
Ut a u b jic ia m ... gentes. C f. x l i , 2 e t s s .; H é ro ­ tr é s o rs , non se u le m e n t d an s ce tte v<lle, m ais
dote, i , 204. R ien ne p u t résister a u x arm es de e n co re à Sard es (X é n o p h o n , C y r o p ., v u , 2 ,1 1 ) .
C y ru s. — D orsa re g u m v erta m . H é b r.: p o u r re ­ D ’a p rès l ’é v a lu a tio n de P lin e l'A n cie n , H ts t. n a t.,
lâ ch er la ce in tu re des rois, c.-à-d. p ou r les d ésar­ x x x m , 2, Ils d ép assaien t tro is m illiard s de n o tre
m er, le glaive, éta n t suspen d u h a b itu e lle m e n t à m on n aie. — A r c a n a secretorum . H éb r. : des r i­
la ce in tu re. — A p e r ia m ... j a n u a s : les p o rtes de chesses en fo u ies. — P r o p te r ser v u m m e u m ...
B a b ylon e et des a u tre s cité s co n qu ises p ar C y ru s . (vers. 4). A u tr e b u t p lu s é le v é des v ic to ire s de
Cf. v ers. 2*> e t x m , 2. C yru s. — A s s im ila v i te. C .- ù - d . j ’a i tra c é d’a ­
2 - 7 . Les d iv e rs b u ts q u e D ieu se p rop o sait v a n ce ton p o rtra it. H ébr. : Je t ’a i nom m é avec
en a c co rd a n t ses fa v e u rs à C y ru s . L e p rem ie r te n d re sse , a v a n t q u e tu m e connusses. — E g o
co n cern ait le co n q u é ra n t lu i-m ê m e (v ers. 2 - 3 ) ; D o m in u s... (v e rs. 5). J é h o v a h re v ie n t sans cesse,
le second, les J u ifs et le u r d é liv ra n ce (v e rs. 4-5) ; dans c e tte p rem ière s e ctio n , su r l’u n ité de l ’cs-
le tro isiè m e , la p rop agation de la v ra ie religio n sen ce d iv in e e t s u r le n é a n t des Idoles. — A c ­
dans le m onde e n tie r (v e rs. 6 -7). — A n te te ibo : c in x i te... : ce in t de p uissan ce. V o y e z la n o te du
pour lu i ia c illte r la v ic t o ir e .— G lo rio so s... h u m i­ vers. l b. — Ut scia n t... ( v e r s . 6 ). L e troisièm e
is. X L V , 8-13.
8. Rorate, cæ li, desuper, et nubes 8. C ieux, répandez d’en haut votre
pluant justum ; aperiatur terra, et ger­ rosée, et que les npées fassent pleuvoir
minet salvatorem , et justitia oriatur le ju ste ; que la terre s’ouvre, et qu’elle
simul : ego Dominus creari eum. germe le sauveur, et que la justice naisse
en même temps. Moi, le Seigneur, je l’ai
créé.
9. Væ qui contradicit fictori suo, 9. Malheur à celui qui dispute contro
testa de samiis terras ! Numquid dicet son créateur, lui qui n’est qu’un tesson
lutum figulo suo : Quid fa cis? et opus d’argile et de terre. L ’argile d it-e lle au
tuum absque manibus est. potier : Que fa is -tu ? Ton ouvrage n’est
pas d’une main habile.
10. V æ qui dicit patri : Quid generas? 10. Malheur à celui qui dit à son père :
et mulieri : Quid parturis? Pourquoi engendres-tu? et à sa mère :
Pourquoi enfantes-tu?
1 1 . H æc dicit Dominus, Sanctus Is­ 11. Voici ce que dit le Seigneur, le
rael, plastes ejus : Ventura interrogate Saint d’Israël, et celui qui l’a formé :
m e; super filios meos et super opus m a­ Interrogez moi sur l’avenir; donnez-
nuum mearum mandate milii. moi des ordres au sujet de mes fils et de
l’œuvre de mes mains.
12. Ego feci terram, et hominem su­ 12. C ’est moi qui ai fa it la terre, et
per eam creari ego ; manus meæ teten­ qui ai créé l ’homme sur elle ; mes mains
derunt cælos, et omni militiae eorum ont étendu les cieu x, et j ’ai imposé des
mandavi. lois à toute leur milice.
13. E go suscitari eum ad justitiam , 13. C ’est moi qui l’ai suscité pour la
et omnes vias ejus dirigam ; ipse aedifi­ justice, et qui aplanirai toutes ses voies ;
cabit civitatem meam, et captivitatem il rebâtira ma ville, et libérera mes cap-

et le p rin cip al b u t de la m ission confiée à C yru s. a u x d iv e rs u sages de l’hom m e. S u r ce tte co m pa­


— Ego D o m in u s ... fo r m a n s ... (v e rs. 7). F o rm u le ra iso n , v o y e z x x r x , 1 6 ; x l i v , 8 , e t c .— Q u id / a c is î
gén éra le, p our co n clu re. — Pacern et... m a lu m : M a n ière de d ire : V o tre oeuvre n e v a u t rie n . —
les a lte rn a tiv e s d e p a ix e t de g u e r r e , de p ro s­ O pus... absque m a n ib u s . H ébr. : E t ton oeuvre
p é rité e t d’ad v ersité. (d ira -t-e lle ) : H (D ie u ) n ’a pas de m ain s (11 e st
8. C antique de lo u a n g e e t de d ésirs a rd e n ts. im p u issa n t on m alh abile) ? L ’a b sn rd lté des m u r­
« Isaïe ne p eu t co n tem p ler ce b rilla n t a v e n ir m u res In créd u les ne s a u r a it ê tre m ie u x d ém on ­
sans en ê tre tran sp o rté, e t sans en h â te r le m o­ tré e . — P a t r i : Q u id generas 1 A u tr e g e n re de
m en t p ar ses d ésirs em brasés. M ais on v o it bien p la in te crim in e lle . C om m e si un e n fa n t rep ro ch ait
à son la n g a g e q u e ces jo u rs ta n t désirés sont à ses p aren ts d e lu i d o n n er des frè re s e t des s n u i s 1
beaucoup m oins ce u x de C y ru s que ce u x du seul E t c ’e st ce q u e fa isa ie n t ces J u if s , ja lo u x d 'a p ­
v ra i M essie, q u i seul éta b lira la ju s tice v é rita b le p ren d re q u e Jéh o va h a lla it m u ltip lie r ses e n fan ts
p arm i les hom m es. » ( L e H ir, I. c ., p. 144 .) — en a d o p ta n t les païens.
P.orate, cæ li..., n u b es p lu a n t ... A d m ira b le s m é ta­ 11-1 3 . L e S e ig n e u r répond à ces In grats q u ’ il
p hores em prun tées à la n a tu re : la d é liv ra n ce co n n a ît ce q u ’U fa it, e t que C y ru s corresp o n dra
q n l v ie n t d’ être prom ise e st co m p a rée & u n e p ré ­ tr è s bien à sa m ission. — V en tu ra interro g a te.
cie u se sem ence confiée au sein de la te r r e , et D ieu le u r p erm et, s’ ils o n t q u elqu es d ou tes lé g i­
q u e la rosée e t la p lu ie du ciel d o iv e n t ren d re tim es, de le q u e stio n n e r sim p lem en t, p a r l’in te r ­
féconde. A u lieu des exp ressio n s co n crètes ju s tu m m éd iaire des p rop h ètes. P e u t - ê t r e e s t - i l m ie u x
e t sa lva torem , l’hébreu em ploie de n o uveau l’ab s­ de d o n n er u n to u r in te r ro g a tif à la p hrase, q u i
t r a it : la ju stice , le s a lu t. C f. x l i , 2 , e t le com ­ alo rs s e ra it p ron o n cée s u r le ton d u rep ro ch e :
m en ta ire. — E g o ... crea vi e u m (p lu tô t : 4 l d , » V o u le z-v o u s m ’in te r ro g e r s u r l’a v e n ir ? m e d o n ­
ce la ). Réponse to u t aim ab le du S eig n eu r à l’a r ­ n er des o rd re s au s u je t de m es e n fa n ts e t de
d e n te p rière de son p rop h ète : il l ’a d é jà ex au cée l’oeuvre de m es m ain s? C.-à-d. fiez-vo u s à m o i;
d ans ses p lans étern els. ab and on nez-m ol le soin de v ou s sau v e r. — E g o
3° Israë l e st in v ité à se con fier p lein em en t en fe c i terra m ... (v e rs . 12). « A b s u rd ité d ’n n e co n ­
son D ieu . X L V , 9 - 1 9 . d u ite si p résom p tu eu se, » ce lu i qu e l’on se p er­
9 - 1 0 . M urm ures d’ in c ré d u lité , g ra v e m e n t c o u ­ m et de c r itiq u e r ain si é ta n t le cré a te u r e t la
pables. — Væ ... C ette d ouble m aléd iction e st la n ­ p ro v id e n ce dn inonde. — S u s c it a v i... ad j u s t i ­
cée co n tre les I s ra é lite s de l’e x il, q n ’Isaïe en ten d tia m ( v e r s . 1 3 ) . J é h o v a h c e rtifie à son peuple
6e p lain d re au s u je t de l’o racle q u i p ré cè d e , q u e C y ru s ( e u m ), son é ln , acco m p lira p a rfa ite ­
re fu sa n t d ’y c r o ir e , on b ie n , en a tta q u a n t le m en t son m an d at. — Ip se æ d ifica b it... C f. x l i v ,
m ode, les c o n d itio n s .— T esta de s a m iis ... H éb r.: 28b, e t le co m m en taire. — C a p tivita tem m ea m ...
vase p arm i les vases de la terre I C.-à-d. l’n n de H éb ra ïsm e ; l’ a b s tra it p o u r le co n cre t : les J u ifs
ces vases in nom brables et sans v a le u r q u i s erv en t c a p tifs en Chaidée. — N o n in p r e t i o .. Dans sa
1«. X L V , 1 4 - 1 9 . 44?

tifs, sans rançon ni présents, dit le S ei­ rnearn diinittef, non !n pretio neque iu
gneur, le Dieu des armées. muneribus, dicit Dominus, Deus exer­
cituum.
14. Voici ce que dit le Seigneur : Le 14 .Hæc dicit Dominus : Labor Æ gypti,
travail do l’ E gypte, le trafic de l'E thio­ et negotiatio Æ th io p iæ , et Sabaim viri
pie, et les Sabéens à la taille élevce pas­ sublimes ad te transibunt, et tui erunt ;
seront chez to i, et ils seront à toi ; ils post te ambulabunt, vincti manicis per­
marcheront fi ta suite, ils viendront les gent, et te adorabunt, teque deprecabun­
fers aux mains, ils se prosterneront de­ tur : Tantum in te est Deus, et non est
vant toi, et ils te supplieront en disant : absque te Deus.
Il n’y a de Dieu que chez toi, et hors do
toi il n’y a pas de Dieu.
15. Vous êtes vraiment un Dieu caché, 15. Vere tu es Deus absconditus, Deus
le Dieu d’Israël, le sauveur. Israel, salvator.
16. Ils ont été confondus, ils rougissent 16. Confusi sunt, et erubuerunt om­
tous de honte, et ils sont tous couverts nes, simul abierunt in confusionem fa ­
de confusion, les fabricants d’erreurs. bricatores errorum.
17. Israël a reçu du Seigneur un salut 17. Israel salvatus est in Domino sa­
éternel ; vous ne serez pas confondus, et lute æterna; non confundemini, et non
vous ne rougirez pas de honte dans les erubescetis usque in sæculum sæculi.
siècles des siècles.
18. Car voici ce que dit le Seigneur 18. Quia hæc dicit Dominus creans
qui a créé les cieux, le Dieu qui a formé cæ los, ipse Deus formans terram et fa ­
la terre et qui l’a faite, qui l ’a façonnée ciens eam , ipse plastes ejus; non in va­
et qui ne l’a pas créée en vain, mais qui l’a num creavit eam , ut habitaretur form a­
formée pour qu’elle fû t habitée : Je suis vit eam : E g o Dominus, et non est alius.
le Seigneur, et il n’y en a pas d’autre.
19. Je n’ai point parlé en cachette, dans 19. Non in abscondito locutus sum ,
un lieu ténébreux de la terre ; je n’ai point in loco terræ tenebroso; non dixi semini
dit en vain à la race de Jacob : Recher­ Jacob frustra ; Quærite me ; ego Dominua
chez-moi ; je suis le Seigneur qui profère loquens justitiam , annuntians recta.
la justice et qui annonce la droiture.

n oble co n d u ite en vers le p eu ple de D ie u , C y ru s 33-34. L X X : T u es D ie u , e t nous ne le savion s


ne se la issera pas d irig e r p ar des m o tifs m erce­ p as. Ces co n v e rtis e x p rim e n t u n e pensée fo r t
naires ; bien lo in d e d em an d er des p résents a u x b elle : N ou s ne vo u s re ga rd io n s qu e com m e la
Israélite s, c ’est lu i, au co n tra ire , q u i le u r en fit. d iv in ité n atio n ale d ’ un to u t p e tit p e u p le , m ais
C f. E sd r. I, 4. n ous com prenons m a in te n a n t q u e J é h o v a h est
1 4 - 1 7 . I s ra ë l, ap rès sa d é liv r a n c e , d ev ien d ra u n D ieu fo r t e t s a u v e u r. — C o n fu si s u n t . ..
le ce n tre des p aïen s. T o u jo u rs le « ra cco u rci en (v e rs. 10). A n tith è s e : m alh eu r à ce u x qu i re fu ­
perspective » ; p assan t ra p id em en t d’u n fa it à s e ro n t de recon n a ître le D ieu d ’Israël. C f. x l i ,
l’a u tr e , le p rop h ète v a de la re s ta u ra tio n de la 24, etc . — F a b rica to r es erro ru m . Les fab rican ts
th éo cratie ap rès l ’e x il à la co n versio n des g e n ­ d ’ idoles. C f. x ia v , 9, 1 1 . — I s r a ë l s a lv a tu s est...
tils. — L a b o r Æ g y p ti. C .- à - d . le f r u it de son ( v e r s . 1 7 ) . A u tre m agn ifiqu e pensée : le salu t
tr a v a il, ses bénéfices. N e g o tia tio a le m êm e sens. acco rd é a u x J u if s , d ’abord p ar l’in term éd ia ire
— A d te tra risibit. C ’e st ce qui a é té é ga lem en t de C y r u s , puis p a r le M essie, d u re ra à to u t ja ­
affirm é plus h a u t ( x x m , 17-18 ) des rich esses de m a is , rép on d ra à to u te s les nécessités. D ’où il
T y r . — S a b a im : dans la p artie sep ten trio n a le s u it q u ’ ils a u r a ie n t g ra n d e m e n t to rt de m u r­
de I’ É th lo pie. C f. x l i i i , 3, où les trois ro yau m es m u rer co n tre le plan d ivin (cf. v e rs. 9 -10 ).
de l’ É g y p t e , de l’É th lo p ie et de Saba o n t d éjà 18 - 1 9 . L a création du m onde e t l’h isto ire
été m entionnés sim u ltan ém en t. Sur la h au te ta ille d ’ Israël p ro u v e n t que J é h o v a h est réellem en t
des Sabéen s, v o y e z x v m , 2 , e t la note. — T a i un D ieu s a u v e u r. — N o n i n v a n u m ( h éb r. :
eru n t : d ’ une m anière sp iritu e lle e t id é a le , p ar pas p o u r u n (ô h u : p ou r le v id e , le n é a n t)...
le u r con version a u D ieu des J u ifs . Cf. x v m , 7 ; D ieu a cré é la terre p ou r q u ’elle fû t le séjou r
x ix , 13-25.— V in c ti m a n icis... Ces peuples païens d e l'h o m m e , e t 11 l ’a m erveilleu sem en t ad aptée
se sero n t spo n tan ém ent ch a rgé s de chaînes, pour à ce tte fin. — N em in a bsco n d ito... ( v e r s . 1 9 ) .
m an ifester ainsi le u r soum ission a u p eu ple de L e D ieu ca ch é s’est m an ifesté très o u ve rte m e n t
Jéh ovah . — T a n tu m in t e ... D eus. A ssertio n p a r ses paroles et p ar ses œ u v re s. C f. D eut. x x x ,
très én ergiq u e : le v ra i D ieu ne se tro u v e q u ’en 1 1 - 1 4 . — N o n d ix i... f r u s t r a .. L ’h ébreu cou p e
Israël. — D eus a b sco n d itu s (v e r s . 1 5 ). C .- à - d . au trem en t la p hrase : Je n’ai pas d it à Israël :
U n D ieu au x voies m ystérieu ses. C f. Rom . x i , C h e rc h e z -m o l en v a in . J é h o va h a ch o isi Israël
448 Is. XLV, 20-26.
20. Congregam ini, et veuite, et acce­ 20. Rassemblez - vous et venez; ap­
dite simul qui salvati estis ex geutibus : prochez-vous ensemble, vous qui ave/
nescierunt qui levant lignum sculpturae été sauvés des nations ; ils sont daue
suæ, et rogant deum non salvantem. l’ignorance ceux qui portent un bois
sculpté par eux, et qui prient un dieu
qui ne peut sauver.
21. Annuntiate, et venite, et consi­ 21. E n s e i g n e z - e t venez, et déli­
liamini simul. Quis auditum fecit hoc bérez ensemble. Qui a annoncé ces choses
ab initio, ex tunc prædixit illud? num- dès le commencement? qui les a pré­
quid non ego Dominus, et non est ultra dites depuis longtem ps? N ’est-ce pas
Deus absque me? Deus justus, et sal­ moi, le Seigneur, et y a-t-il d’autre Dieu
vans non est præter me. que moi? J e suis le Dieu ju ste, et per­
sonne ne sauve si ce n’est moi.
22. Convertimini ad m e, et salvi eri­ 22. Convertissez-vous à moi, et vous
tis, omnes fines terræ, quia ego Deus, et serez sauvés, peuples de toute la terre,
non est alius. car je suis Dieu, et il nry en a pas
d’autre.
23. In memetipso ju ravi; egredietur 23. J ’ai juré par m oi-m êm e; une pa­
de ore meo justitiæ verbum, et non re­ role de justice est sortie de ma bouche,
vertetur : et elle ne sera pas révoquée :
24. Quia mihi curvabitur omne genu, 24. Tout genou fléchira devant moi, et
et jurabit omnis lingua. toute langue jurera par mon nom.
25. Ergo in Domino, dicet, meæ sunt 25. E t l’on dira : Ma justice et ma
justitiæ et imperium; ad eum venient, force résident dans le Seigneur; à lui
et confundentur omnes qui repugnant ei. viendront, pour être confondus, tous ceux
qui s’opposaient à lui.
26. In Domino justificabitur, et lau­ 26. Par le Seigneur sera justifiée
dabitur omne semen Israel. glorifiée toute la race d’Israël.

com m e son p eu p le de p ré d ile c tio n , e t il a p ris C f. G en. x x i i , 1 6 ; J e r. x x n , 6 , e tc . — E g r e d ie ­


ses m esures p ou r ê tr e tr o u v é fa c ile m e n t p ar lu i. tu r... ju s t it iæ v erbu m . D ieu ne p rofère q u e la
— L o q u e n s ju s tit ia m ... recta : p a r op p ositio n v é r it é , e t au cu n e de ses p aro les ne m an q u e sou
a u x o racles m en songers d es païens. b u t ( n o n re v er te tu r ). C f. l v , 1 1. — Q u ia m ih l
4° L e s G e n tils sont fo rte m e n t in v ité s à se cu r v a b itu r. L e v ers. 23 a s e rv i d’ in tro d u ctio n s o ­
co n v e rtir au v ra i D ieu. X L V , 20-28. len n elle à ce p e tit o racle (v e rs. 24), d ’ap rès leq u el un
2 0 -2 1. M o tifs d e co n versio n : le n éa n t d es Jour v ie n d ra o ù J é h o v a h re c e v ra des h o m m ag es
Idoles e t les p e rfectio n s do J é h o v a h . — C ongre­ u n iv e rse ls.. T o u jo u r s la ca th o lic ité de l’É g liso
g a m in i. C f. x L n i, 9 e t ss. A p p el à c e u x des d u C h r is t; c a r c ’e st p a r e lle se u le m e n t qu e les
païens q u i o n t échapp é a u x Jugem en ts d iv in s p rop h éties de ce g e n re se so n t accom plies. S u r
(.q u i s a lv a ti...). — N esc ieru n t... lis so n t sans in ­ l’ex pressio n m 'M .~ ju r a b it ... v o y e z la n ote de x ix .
te llig e n c e , to u t s tu p é fa its p a r s u ite de l ’Id olâtrie 18. — E rg o... dicet~. ( v e r s . 2 5 ). P lu s c la ire m e n t
m êm e. — Q u i le v a n t lig n u m ... H ébr. : C eu x q u i d ans l ’h é b re u : E n J é h o v a h s e u l, d i r a - t - o n
p o rte n t le u r idole de bols. A llu s io n a u x p roces­ de m o l, se tr o u v e n t la ju s tic e (ju s titia e est un
sio n s re lig ie u se s d an s lesqu elles on p o rta it les p lu rie l d ’in te n s ité : la p lén itu d e de la ju s tic e )
idoles. C f. x l v i , 7 ; J e r. x , 5 ; A m . v , 2 & ;Y A tl. e t la fo rce ( V u lg ., im p e r iu m ). N o u s en ten d on s
a r c h ., p l. e n , fig. 6 ; pl. c v , flg. 9 , e tc . — V en ite en co re ( c f . i i , 3 ) les p aïen s s’e x c it e r m u tu e lle ­
( v e r s . 2 1 ) . H é b r.: F a ite s v e n ir , c .- à - d . p rod u isez m en t à se so u m e ttre a u S e ig n e u r, p arce q u ’ il
vos a rgu m e n ta en fav eu r de v o s d ie u x . C f. x l i , e st seu l cap able de les s a n c tifie r e t de les p ro ­
2 1. té g e r. — C o n fu n d e n tu r... q u i r e p u g n a n t... Sort
22-26. L ’ap p el à la co n v e rsio n . — O m n es fin es rése rv é à ce u x q u i re fu s e ro n t de se c o n v e rtir.
terræ . P a r co n sé q u e n t, to n s les p euples sans A u co n tra ire ( v e r s . 2 6 ) l’Isra ë l m y s tiq u e , form é
ex cep tio n . — I n m em etip so ju r a v i. D ieu Jure de to u s c e u x q u i cro iro n t en J é h o v a h , sero n t
p ar lu i-m ê m e « p arce q u ’ il ne p e u t pas Jurer s au v é s p a r lu i ( i n D o m in o ju s tific a b it u r ) et se
p ar un p lu s g ra n d que lu i » (H e b r. v i , 1 3 ). g lo rifie ro n t en lu i.
Is. X L VI, 1-3.

C H A P I T R E XL VI
V

1. Bel a été brisé, Nabo a été mis en 1. Confractus est B e l, contritus est
pièces; leurs idoles ont été placées sur Nabo ; facta sunt simulacra eorum bes­
des bêtes et sur des auim aux; vos far­ tiis et jumentis, onera vestra gravi pon­
deaux les fatiguent par leur grand dere usque ad lassitudinem.
poids.
2. Elles se sont pourries, et elles ont 2. Contabuerunt, et contrita sunt si­
été mises en pièces; elles n’ont pu sau­ mul ; non potuerunt salvare portantem ,
ver ceux qui les portaient, et elles s’en et anima eorum in captivitatem ibit.
iront elles-m êm es en captivité.
3. Ecoutez-m oi, maison de Jacob, et 3. Audite me, domus Jacob, et omne
vous tous, restes de la maison d’Israël; residuum domus Israel ; qui portamini a.
vous que je porte dans mon sein, que je meo utero, qui gestamini a mea vulva.
renferme dans mes entrailles.

§ V II. — Septièm e d isco u r s : ru in e des id o le s Ce nom a sans d o u te la m êm e ra cin e q u e le su b ­


ba b y lon ien n es. X L V I , 1 - 1 3 . s ta n tif n â b i', p rop h ète ( v o y e z la p age 2 6 1 ) ; 11
d é s ig n a it le « M ercu re b ab ylo n ien », le d ieu r é ­
A près a v o ir in d iq u é ce que le peuple Israélite v é la te u r, V o y e z V A tt. arch., pl. e x i , flg . 4 . —
e st en d ro it d ’a tte n d re d e C y ru s , le p rop h ète S im u la c r a eo ru m : to u tes les Idoles des B a b y ­
re v ie n t, p o u r la d écrire p lu s a u lo n g , su r la lon ien s. — B e s tils et ju m e n tis . L e s v a in q u e u rs
destinée de B a b ylo n e. I l y con sacre d e u x d is­ les c h a rg e n t s u r des bêtes d e so m m e , afin d e les
cours co n sécu tifs (c h a p . x l v i e t x l v i i ) : ce lu i-ci em p o rte r ch ez e u x ( A t l . a rch ., p l. e x , flg . 6 ) .

m u s fa it assister à la d estru c tio n des Idoles de — O n e r a ... a d la s situ d in e m . H ébr. : Vou3 les
l'o rgu eilleu se cité. p o rtie z (en procession), e t les v o ilà ch a rgés (su r
1® C h u te h o n teu se de ces fau sses d iv in ité s . le dos des a u im a u x ) , fa rd e au fa tig a n t. D é ta il
X L V I, 1 -2 . trè s Iron ique. — C o n ta b u eru n t... (v e rs. 2). H ébr. :
C h a p . X L V I . — 1 - 2 . L e p rop h ète co n te m p le, ils se so n t c o u rb é s. Ils so n t tom bés. Com p. la
dans son e x ta s e , les d ieu x b a b ylo n ien s ren versés n o te d u v e rs . 1*. — N o n p o tu eru n t salva re...
par les sold ats de C yru s e t em portés com m e des A u tr e sarcasm e am er. D ’ap rès l ’h éb reu : Ils n ’o n t
trop h ées. « Ils é ta le n t, p ou r ain si d ir e , le u r m i­ pas p u s a u v e r le fa r d e a u , c . - à - d . se d éfen d re
sère à to u s les y e u x . » C f. x x i , 9 .— C o n fra ctu s e u x -m ê m e s e t se p ré s e rv e r de l ’e x il ( a n im a ...
te t , co n tr itu s est. D ’ap rès l’h é b reu : to m b e , se i n captivitatem ...')
cou rb e (p o u r t o m b e r ) .— B e l. L a d iv in ité s u ­ 2® C o n tra ste fra p p a n t e n tre J é h o v a h e t les
prêm e des C h ald éen s. Son v ra i nom é ta it B U u , id oles. X L V I , 3 - 1 3 .
m a îtr e , e t elle ne d iffé ra it g u ère du B a al p h é­ 3 - 4 . L e S e ig n e u r a p ro té g é a d m ira b le m e n t
n ic ien , si so u ven t m en tion né dan s les liv re s son p e u p le , ta n d is q u e les idoles n’o n t rie n fa it
historiques de la B ible (A tl. a rch ., p l. c x v , fig. 2 ). pour leu rs ad o ra te u rs. — O m n e r e s i d u u m .. .:
— N a bo. E n h é b re u , N 'b ô ; en a s s y rie n , N a b u . to u s ce u x des Israélites q u i o n t su rv é cu à la
C n. MMEXT. - Y. 29
Ifl. X L V I , 4-8.
4. Usque ad senectam ego ipse, et 4. Jusqu’à la vieillesse et jusqu’aux
usque ad canos ego portabo; ego feci, et cheveux blancs jo vous porterai moi-
ego feram ; ego portabo, et salvabo. même ; je vous ai faits, et je vous sou­
tiendrai ; je vous porterai et je vous sau­
verai. *
5. Cui assimilastis m e, et adæquastis, 5. A qui m’avez-vous assim ilé, et
et comparastis me, et fecistis similem, égalé, et comparé, et fa it semblable,
6. qui confertis aurum de sacculo, et 6. vous qui tirez l ’or de votre bourse,
argentum statera ponderatis, conducen­ et qui pesez l’argent dans la balance, et
tes aurificem ut faciat deum, et proci­ qui payez un orfèvre pour qu’il fasse un
dunt, et adorant? dieu devant lequel on se prosterne et
qu’on l ’adore?
7. Portant illum in humeris gestan­ 7. Ils le portent sur leurs épaules, et
tes, et ponentes in loco suo; et stabit, ils le mettent à sa place, et il y demeure
ac de loco suo non movebitur; sed et cum et il ne bouge pas de sa place ; lorsqu’on
clam averint ad eum, non audiet; de tri­ criera vers lui, il n’entendra pas, et il
bulatione-non salvabit eos. ne sauvera pas de l'affliction.
8. Mementote istud, et confundamini ; 8. Sou venez-vous de ces choses, et
redite, praevaricatores, ad cor. rougissez - en ; rentrez en vous-m êm es,
prévaricateurs.

ru in e de J é r u s a le m , p uis a u x ru d es ép reu ve s p euple. C f. D eu t. î , 31 ; Os. x i , 8, e tc. A u lieu


de la ca p tiv ité . - - Q u i p o r ta m in i... Com p araison de a m eo u te r o , a m ea v u lv a , l ’hébreu d it sim ­
p lem e n t : « ab u te r o , a v u lv a ; » depuis l ’o rig in e
p rem ière d ’ Israël. — U sque a d senectam . P o u r
les hom m es o rd in a ir e s, les soins des p aren ts
ce ssen t ap rès l'en fance on l’ ad olescence ; m ais
Israë l se ra Jusqu’à ses v ie u x Jours l ’o b je t de l'a f ­
fe c tio n d iv in e . C f. x l i x , 1 5 ; l x v i , 9 ; P s . l x x ,
17-18 .
6 - 7 . R ep ro ch es adressés a u x Ju if6 id o lâ tre s ,
ou ten tés d’id o lâ trie . — O ui a s s im ila s tis ...ï A c c u ­
m u la tio n én e rgiq u e de q u e s tio n s , afin de re le v e r
la g ra n d e u r de l’ in su lte q u e les Israé lite s o n t
fa ite à le u r D ieu en l ’ab an d o n n an t p ou r ad o rer
les v a in e s Id o le s .— C o n fer tis a u r u m ... L ’h éb reu
em ploie la troisièm e personne : Ils v e rse n t de
l ’o r de le u r bou rse e t p èsen t l’a rgen t... Isaïe
d é crit en co re la m an ière d o n t on s’y prend p ou r
fa b riq u e r u n e Idole. — A rg e n tu m sta ter a ... Ce
p rocéd é est so u v e n t re p résen té s u r les an cien s
m on u m en ts. V o y e z l'A t l. a rch ., p l. x l v h , flg . 1 ;
pL l x t v , flg. 9. — P o r ta n t i n h u m eros. L e s sta
tu es des d ie u x é ta ie n t so len n ellem en t p ortées
d ans les processions re lig ie u s e s , e t exposées ain si
dans les ru es à l’ad o ratio n des h a b ita n ts. Com p.
la n o te du v e rs. 2 , e t x l v , 20b ; VAU . a rch .,
p l. c x v , flg. 2 , 5 . — P o n e n te s in loco...: com m e
des m asses In ertes e t sans v i e , q u ’il e st bien
in u tile d ’in v o q u e r (.sed et cu m cla m a v e rin t_.).
C f. I I I R eg. x v m , 26 e t ss.
8 - 1 1 . L a d iv in ité de J é h o v a h e st en co re d é ­
m on trée p a r son p ou v o ir e x clu â if de ré v é le r
l’a v e n ir. — M em en to... In tro d u ctio n à ce r a i­
sonn em en t ( v e r s . 8 ). A u lieu de c o n fu n d a m in i,
l’ h ébreu d it : « F u n d a m in i; » so yez f o r t s , so yez
des h o m m e s, afln de résister à l ’id o lâ trie . — R e ­
co r d a m in i p r io r is ... H é b r.: Sou ven ez - vou s des
choses an tiq u es ( q u i se so n t p assées) depuis
lo n g te m p s , c . - à - d . des év én em en ts ancien s de
l’h isto ire Juive. — A n n u n tia n s ... ( vers. 1 0 ). C'est
d une fo rce é to n n a n te , e t q u i d écrit à m erveille le m êm e a rg u m e n t qu e ci-d e s s u s ( . x l i , 2 1 - 2 9 ;
les tendresses m atern elles de J éh o v a h p our son x m , 9 ; x m i , 9 - 1 3 , e tc .) . X o v ls t im u m ; les
I b. X L V I , 9 - X L V I I , 3. 451

0. Souvenez ■vous du teinjis passé, 9. Recordamini prioris sæ culi, quo­


car je suis Dieu, et il n’y a pas d’autre niam ego sum Deus, et non est ultra
D ieu, et nul n’est semblable & moi. Deus, nec est similis mei.
10. J ’annonce dès le commencement 10. Annuntians ab exordio novissi­
la fin, et dès le principe ce qui n’existe mum, et ab initio quæ necdum facta
pas encore, et je dis : Ma résolution sera sunt, dicens : Consilium meum stabit,
immuable, et toute ma volonté s’exécu­ et omnia voluntas mea fiet.
tera.
11. J ’appelle de l’orient un oiseau, et 1 1 . Vocans ab oriente avern, et de
d’une terre éloignée l ’homme de ma vo­ terra longinqua virum voluntatis meæ;
lonté. Je l’ai dit, et je l’accomplirai ; je et locutus sum, et adducam illu d ;
l’ai décidé et je le ferai. creavi, et faciam illud.
12. E coutez-m oi, hommes au cœur 12. Audite m e, duro corde, qui longe
dur, qui êtes loin de la justice : estis a justitia :
13. J ’ai fa it approcher ma ju s tic e ,'je 13. Prope feci justitiam meam, non
ne la différerai pas, et mon salut ne tar­ elongabitur, et salus mea non morabitur.
dera pas. Je mettrai le salut dans Sion, Dabo in Sion salutem, et in Israel glo­
et ma gloire dans Israël. riam meam.

C H A P I T R E XLVII

1. Descends, assieds-toi dans la pous­ 1. Descende, sede in pulvere, virgo,


sière, vierge fille de Babyloue; assieds- filia Babylon ; sede in terra : non est so­
toi à terre ■il n’y a plus de trône pour lium filiæ Chaldaeorum, quia ultra non
la fille des Chaldéens; on ne l’appel­ vocaberis mollis et tenera.
lera plus molle et délicate.
2. Prends la meule, et mouds la fa ­ 2. Tolle molam, et mole farinam ; de­
rine; dévoile ta honte, découvre ton nuda turpitudinem tuam , discooperi hu-
épaule, montre tes jam bes, passe les merum, revela crura, transi flumina.
fleuves.
3. Ton ignominie sera découverte, et 3. Revelabitur ignominia tua, et v i­
ton opprobre paraîtra; je me vengerai, debitur opprobrium tuum; ultionem ca­
et personne ne me résistera. piam , et non resistet mihi homo.

choses qui ne d o iven t a r r iv e r q u e p lu s ta rd . — s a lu te m ... T rè s d o u ce p a ro le , p ou r co n clu re os


C o n siliu m ... sta b ii. L es d écrets de Dieu se réaU- g r a v e d isco u rs. Com p. x l v , 26.
seront tels qu ’il les a rév élés à ses p rophètes. —
§ V I I I . — H u itiè m e d isc o u r s : ch u te de l'o i-
V ocans ab orien te... ( v e r s . 1 1 ) . C f. x l i , 2 e t 25.
g u eille u se B a b y lo n e . X L V I I , 1 - 1 5 .
De gé n é ra le , l ’arg u m e n ta tio n d e v ie n t Ici très
spéciale, puisque c’est en co re la m ission de C yru s M orceau trè s ly r iq u e , d ’u n e rem arqu able
q u i e st prop h étisée. I l e st fig u ré p a r l ’oiseau beau té. Il co n tie n t la s u ite n a tu re lle du d iscou rs
de proie d o n t p arle l ’h éb re u ( V u lg ., a v e m ) , p récéd en t : B a b y lo n e p é rira com m e scs id o le s ,
excellen t em blèm e de la ra p id ité de ses co n q u êtes. q u i n ’a u ro n t pu la p ro té g e r.
V o ye z une m étaph ore sem blable dans J é r é m ie , 1° P re m iè re stro p h e : c h u te Ign om in ieu se de
a l i x , 22, et dans E z é c h le l, x v n , 3. On a so u v e n t la c ité superbe. X L V I I , 1 - 4 .
fa it rem a rq u er q u e , d ’ap rès X énoph on ( C yrop., C h a p . X L V I I . — 1 - 4 . Descende. D ès le d é b u t,
v u , 1 , 4 , e tc .), C yru s e t ses successeurs a v a ie n t c’est l ’h u m ilia tio n e t la h o n te q u ’on lu i p ré d it :
u n a ig le d’o r pour éte n d a rd . — V ir u m v o lu n ­ 11 fa u t q u ’elle descende de son trô n e g lo rie u x .
tatis... H ébr. : l ’hom m e de m on dessein. L e m i­ — Sede in pu lvere. C om m e a u tre fo is Jéru sa lem ;
n istre e t l’ex é cu te u r des volon tés de J é h o v a h . cf. n i , 1 6 ; I I I R eg. x v i , 2 , eto. — V irg o fli.ia...
— L o ca tu s s u m et a d d u ca m ... A ssertion d ’un e B a b ylo n e e st com parée à u n e Jeune fille d é licate
gran d e v igu eu r. i (m o llis et ten e ra ; h é b r.,d é lic a te e t v o lu p tu e u s e ',
12 -13 . L a d élivran ce d’Israël est ce rta in e , et q u i d ev ra désorm ais rem plir les pénibles fo n c­
elle approche. — D uro corde. R ep ro ch e sé v è r e , tion s de la d ern ière des esclaves : toile m .olam...
m ais trop bien m érité p a r ces Israélites In cré­ ( le m oulin à b ra s ; cf. E x . x i, 5, e t l'A i l. arch.,
dules. — P rop e fe ci ju s tit ia m ... L a ju stice de pl. x x i , flg. 1 - 3 ) . S u r la co rru p tion q u i ré gn a it
Dieu n ’est au tre en cet en d ro it que sa fid élité à B a’o y lo n e , v o y e z J c r. u , 39; D an. v , 1 e t ss.j
ii l'a llia n c e . à toutes scs prom esses. — Dabo... Q uin tc-C urce, v , i , etc. — D en u d a ..., d iscoo p eri.*
452 Is. X L V I I , 4-9.
4. Redemptor noster, Dominus exer­ 4. Notre rédempteur, c’est celui qui a
cituum nomeu illius, Sanctus Israel. pour nom le Seigneur des armées, le
Saint d ’Israël.
5. Sede tacens, et intra in tenebras, 5. Assieds-toi en silence, et entre
filia Chaldaeorum, quia non vocaberis dans les ténèbres, fille des Chaldéens,
ultra domina regnorum. car tu ne seras plus appelée la souve­
raine des royaumes.
6. Iratus sum super populum meum, 6. J ’étais irrité contre mon peuple,
contamiuavi hereditatem meam, et dedi j ’avais profané mon héritage, et je les
eos in manu tua; non posuisti eis mise­ avais livrés entre tes mains, et tu n’as
ricordias, super senem aggravasti jugum pas eu de compassion pour eux, mais tu
tuum valde. as appesanti cruellement ton joug sur
le vieillard.
7. E t dixisti : In sempiternum ero 7. E t tu as dit : Je serai à jamais sou­
domina. Non posuisti hæc super cor veraine. Tu n’as pas mis ceci dans ton
tuu m , neque recordata es novissimi tui. cœ ur, et tu ne t’es pas souvenue de ta
fin.
8. E t nunc audi hæ c, delicata, et ha­ 8. Ecoute maintenant c e c i, délicate,
bitans confidenter, quæ dicis in corde toi qui demeures dans la sécurité, qui dis
tuo : Ego sum, et non est præter me dans ton cœur : C’est m oi, et il n’y en a
amplius; non sedebo vidua, et ignorabo pas d’autre que m oi; je ne deviendrai
sterilitatem pas veuve, et je ne connaîtrai pas la
stérilité.
9. Venieut tibi duo hæc subito iu 9. Ces deux choses viendront tout à
die una, sterilitas et viduitas; universa coup sur toi en un seul jour, la stérilité
venerunt super te, propter multitudi­ et le veuvage; tous ces malheurs vien­
nem maleficiorum tuorum, et propter dront sur toi, à cause de la multitude de
duritiam incantatorum tuorum vehe­ tes maléfices et de l ’extrême dureté de
mentem. tes enchanteurs.

H ébr.: O te ton v o ile , re lè ve ta tra în e ( c e d e rn ier n ’é ta it q u e l’iu s , ru in e n t. — C o n ta m in a v i here­


m ot n’est pas ab solu m en t s û r ) . C’e st une g ra n d e d ita tem ... C f. x m i , 18 ; E z . x x i , 26. D ieu s’é ta it
ign o m in ie p o u r u n e O rien tale q u e d’e n le v e r son s e rv i d es C h ald éen s p o u r h u m ilie r Israë l e t le
v o ile en p ubllo . — T r a n s i flu m in a . E lle d e v ra re n d re sem blable à u n p eu ple p ro fa n e , v u lg a ir e ;
fra n c h ir des fleu ves à g u é , p o u r s’en a lle r au m ais il se p rop o sait sim p lem en t de l’am é lio re r
loin s u r le th é â tre de sa s e rv itu d e . — R e v e la ­ p a r l ’é p r e u v e , 11 n e v o u la it p as l’a n é a n tir,
b itu r... (v e rs. 3 \ « Im a g e fré q u e n te p o u r d écrire ta n d is qu e B a b y lo n e l ’a tr a ité a v e c b a rb a rie :
la p lus v ile d é g ra d a tio n . » C f. m , 1 7 ; J e r . x m , n o n p o s u is ti..., s u p e r senem ... C e d e rn ie r tr a it
7 8 ; T h re n . i , 8 , e t c . — U ltio n em c a p i a m . .. e st f o r t ex p re ssif. C f. T h re n . rv , 1 6 ; v , 12. —
L e S eig n eu r p ren d u n in s ta n t la p a ro le , p o u r E t d i x i s t i ... ( v e r s . 7 ) . A la c r u a u t é , B a b ylo n e
d ire à B a b ylon e q u ’ il e st lu i-m ê m e l ’a u te u r de a a jo u té l ’arro g a n ce : « elle p ré su m a it q n e le
sa r u in e , e t q u ’il la c h â tie a in si à ca u se de ses colosse de sa p nissan ce ne s e ra it ja m a is ren versé,
in iq u ités. — N o n resistet... R ien n ’a r rê te ra le o u b lia n t le d a n g e r qu ’ il y a v a it à p ro v o q n e r le
co u rs de ce tte ju s te ré trib u tio n . L ’ h éb reu p e u t D ieu d es d ie u x . » — N o n p o s u is ti hæ c. Pronom
sig n ifie r aussi : J e n ’é p a rg n e ra i person n e. — R e ­ s o u lig n é , q u i re p ré se n te les te rrib le s rep résailles
dem p tor n oster... ( v e r s . 4 ). P ie u se e x cla m a tio n qu e la v ille o rg u e ille u se d e v a it s’a t tir e r p a r sa
d ’Isaïe au nom de ses c o n c ito y e n s , p o u r é ta b lir d n re té e n ve rs Israë l. — N o v is s im i tu i : la h o n te
u n co n tra ste saisissa n t en tre B a b y lo n e , ab an ­ q u i l ’ a tte n d a it fin alem en t.
donnée de ses d ie u x , e t I s r a ë l, s û r de la p ro ­ 3° T ro isiè m e stro p h e ; e lle e x p ie ra ta n t de
te c tio n d e Jéh o va h . fa u te s e t se ra ré d u ite au plus co m p let abandon.
2° Seconde stro p h e : elle a ab u sé sans p itié X L V I I , 8 -1 1 .
de sa p uissan ce co n tre le p eu p le d u S eig n eu r. 8 - 1 1 . E t n u n c... d eliesta H ébr. : v o lu p tu e u s e ;
X L V I I , 5 -7 . com m e au v ers. 1 . — Quae d i c i s ...: Ego su m ...
5 - 7 . T a c e n s ..., i n ten ebra s. L a c ité tu m u l­ L e co m ble de l ’o rg u e il. — N o n sedebo v id u a ...
tu eu se e t b rilla n te e st m a in te n a n t ré d u ite a u C .- à - d . s e u le , aban d on née. C f. T h re n . i , 1 ; A poc.
silen ce e t p longée dans les tén èb res du m alh eu r, x v m , 7. — Ig n o ra bo s te rilita te m . E lle p réten d
de l’o u b li. C f. x m , 7, 22. — D o m in a reg n o ru m . qu ’ elle a u ra to u jo u rs a u to u r d ’elle sa brilla n to
D es ro yau m es n o m breux é ta ie n t ses trib u ta ire s. co u ro n n e d ’h a b ita n ts e t m êm e de peuples v a s ­
C f. x m , 19 ; Ez. x x v i i , 7. — Ira tu s... su p e r p o ­ sa u x . E tra n g e a v e u g le m e n t, o ar v en ien t tib i d u o .
p u lu m ... (v e r s . 6 ). Com m e a u tre fo is A ssu r ( c f. hæc... ( v e r s . 9 ) . — U n iv ersa v en eru n t ( p ré té rit I
y., 6 - 7 ) , B a b ylo n e a dépassé son m a n d a t , et p ro p h é tiq u e )... H é b r.: E lle s so n t ven u es s u r toi I
elle a e x c ité a in si la co lère de ce lu i d o n t elle (c e s d e u x ch o se s) dans le u r p e rfe c tio n , c .- à - c L l-
ls. X L V I I . 10-15.
10. T a avais confiance dans ta m é­ 10. E/t fiduciam habuisti in malitia
chanceté, et tu as dit : Il n’y a personne tua, et dixisti : Non est qui videat me.
qui me voie. Ta sagesse et ta science Sapientia tua et scientia tua hæc dece­
même t’ont séduite. E t tu as dit dans ton pit te. E t dixisti in corde tuo : Ego sum,
cœur : C ’est moi, et il n’y en a pas et præter me non est altera.
d’autre que moi.
11. Le mal viendra sur toi, et tu ne 11. Veniet super te malum, et nescies
sauras pas d’où il vient; la calamité fon­ ortum ejus ; et irruet super te calamitas
dra sur toi, et tu ne pourras t ’en dé­ quam non poteris expiare ; veniet suptr
fendre; il viendra tout à coup sur toi te repente miseria quam nescies.
une misère que tu n’auras pas prévue.
12. R este ave c tes enchanteurs, et avec 12. Sta cum incantatoribus tuis, et
la m ultitude de tes m aléfices auxquels cum multitudine maleficiorum tuorum,
tu t’es appliquée depuis ta jeu n esse, et in quibus laborasti ab adolescentia tua,
Yois si tu en tireras quelque a v a n ta g e , si forte quid prosit tibi, aut si possis
ou si tu p eux devenir plus forte. fieri fortior.
13. Tu t’es fatiguée par la multitude 13. D efecisti in multitudine consilio­
de tes conseillers. Qu’ils se lèvent et rum tuorum. Stent, et salvent te, au­
qu’ils te sauvent, ces augures du ciel qui gures cæ li, qui contemplabantur sidera,
contemplent les astres, et qui comptent et supputabant menses, ut ex eis annun­
les mois pour t’annoncer d’après cela ce tiarent ventura tibi.
qui doit t ’arriver.
14. Ils sont devenus comme la paille, 14. Ecce facti sunt quasi stipula,
le feu les a dévorés; ils ne délivreront ignis combussit eos; non liberabunt ani­
pas leur vie de la flamme ; ce ne sera pas mam suam de manu flammæ ; non sunt
du charbon dont on se chauffe, ni un prunæ quibus calefiant, nec focus ut
feu auprès duquel on s’assied. sedeant ad eum.
15. Voilà ce que deviendront toutes 15. Sic facta sunt tibi in quibuscura-
ces choses auxquelles tu t’étais fatiguée. que laboraveras. Negotiatores tui ab
Ceux avec qui tu as trafiqué depuis ta adolescentia tua, unusquisque in via
jeunesse se disperseront chacun de son sua erraverunt; non est qui salvet te.
côté, et il n’y aura personne pour te
sauver.

dans leu r p lé n itu d e , dans to u te le u r éten d u e. — p lu s fo rte q u e ses ag g re s s e n rs e t en é ta t de les


Propter m u ltitu d in e m ... N o u v e lle Ju stificatio n re fo u le r. — D efecisti... (v er s. 1 3 ) . E lle s ’e st fa ­
du ch â tim en t. — M a le ficio ru m tu o r u m . L a tig u é e à fo rce de co n s u lte r ses m ag icien s e t ses
Chaldée e t B a b ylon e éta ie n t cé lè b res p ar le dé­ d ev in s ( I n m u ltit u d in e co n silio r u m ...). — A u ­
veloppem ent que l'a r t m agiq u e a v a it reçu dan s g u res eseli. L itté r a le m e n t dan s l ’h é b re u : C eux
leu r sein. Comp. D an. n , 2 e t ss. ( a n v e rs . 1 1 , q u i d iv is e n t le cie l. L e s a stro lo g u e s p a rta g e a ie n t
Il com pte ju sq u ’à cin q classes d istin c tes de m a ­ la v o û te d u ciel en d ifféren tes s e ctio n s, p ou r
g ic ie n s ); F. L e n o rm a n t, L a m ag ie chez les le u r s o b se rv a tio n s s u p e rstitie u se s. — S u p p u ta ­
C haldéen s, P a r is , 18 74 , e t L a d iv in a tio n et la b a n t m en ses, u t... H éb r. : q u i an n o n cen t, à ch aqu e
science des présages chez les C h a ld ée n s, P a r is , n o u v e lle lu n e , ce q u i d o it a r r iv e r . « L e p rop h ète
1876. — D u r itia m in c a n ta to r u m ... H éb r. : le f a i t v ra ise m b la b le m e n t allu sio n a u x ra p p orts
gran d nom bre de tes e n ch a n tem e n ts. — F i d u ­ q u e les astronom es o fficie ls, a tta ch é s a u x d iv ers
ciam ... i n m a litia ... (v e rs. 10). Sa sécu rité Impie o b serv ato ires de l ’em pire, é ta le n t te n u s d ’en vo yer
au m ilieu de scs crim es. M ais com m e e lle sera a u ro i ch a q u e m ois. Q uelques-un s de ces ra p p o rts
désenchantée i — N escies o r tu m ... ( v e r s . 1 1 ) : de se b o rn en t à sig n a le r les fa its astro n o m iq u es ;
sorte qu’elle sera saisie à l ’im p ro v lste p ar le m al­ d ’a u tre s m en tio n n en t ex p re ssé m e n t des a cte s
h e u r et dans l ’ im po ssibilité de résister. p o litiq u es q u i é ta le n t In terd its p a r l ’ap p aren ce
4° Q u atrièm e stro p h e : ni ses m agicien s n i du soleil ou de la lu n e. » V o y e z M asp ero , L e c­
ses m arch an d s ne p o u rro n t ia sa u v er. X L V I I , tu res h is to r iq u e s , P a r is , 1892, p . 323 e t ss. de
1 2 -1 5 . la 2» é d lt. — Ecce... q u a s i s tip u la (v e rs . 1 4 ).
1 2 -1 5 . Sta cum In ca n ta torib u s. L ’h éb reu em ­ L e s astro lo gu es a u x q u e ls B a b y lo n e se confie ne
ploie l'a b stra it : R este p arm i tes e n ch a n te m e n ts; so n t p as assez p u issan ts p o u r se d é liv re r eu x -
c .- à - d . co n tin u e de les p ra tiq u e r. E x h o rta tio n m êm es des ch â tim e n ts d iv in s. — N o n s u n t p r u ­
Ironique q u i rapp elle celle d’EHe a u x p rêtres de n æ ... Ces m ots c a ra cté ris e n t la te r rib le a rd e u r
B aal ( I I I Reg. x v m , 21 e t ss.). — A b a d o les­ des v en g ean ces célestes : e lle n ’a u ra rien de
c e n tia ... R ien de plus e x a c t q ue ce t r a it : B a ­ com m un aveo la douce ch a le u r du fo y e r d om es­
bylone s’é ta lt liv r é e à l'a stro lo gie e t à la m ag ie tiq u e. — S ic fa c ta s u n t... (v o rs . 1 4 ) . H é b r.: T els
dès le d ébut de son e x isten ce. — N teri 1 ortio r ; sont ja m r toi eau x aveo lesqu els t a t'e s fa tig u é s .
]s. X L YIII, 1 -5.

C H A P I T R E X L Y111

1. Audite hæ c, domus Jacob, qui vo­ 1. Écoutez ceci, maison de Jacbo,


camini nomine Israel, et de aquis Juda vous qui portez le nom d’Israël, qui êtes
existis, qui juratis in nomine Dom ini, sortis des eaux de Juda, qui jurez au
et Dei Israel recordamini, non in veri­ nom du Seigneur, qui vous souvenez du
tate neque in justitia. • Dieu d’Israël, mais sans vérité et sans
justice.
2. De civitate enim sancta vocati sunt, 2. Car ils prennent leur nom de la ville
et super Deum Israel constabiliti sunt; sainte, et ils s’appuient sur le Dieu d’Is­
Dominus exercituum , nomen ejus. raël, qui a pour nom le Seigneur des
armées.
3. Priora ex tunc annuntiavi, et ex 3. Je vous ai annoncé longtemps d ’a­
ore meo exierunt, et audita feci ea ; re­ vance les premiers événements ; ils sont
pente operatus sum, et venerunt. sortis de ma bouche, et je les ai publiés ;
soudain j ’ai a g i , et ils ont eu lieu.
4. Scivi enim quia durus es tu , et 4. Car je savais que tu es endurci
nervus ferreus cervix tua, et frons tua que ton cou est une barre de fer, et qu»
ærea. tu as un front d’airain.
■5. Prædixi tibi ex tunc; antequam 5. Je t’ai prédit ces faits longtemps
venirent indicavi tibi, ne forte diceres : d’avance ; je te les ai indiqués avant
Idola mea fecerunt hæ c, et sculptilia leur accomplissement, de peur que tu ne
mea, et conflatilia mandaverunt ista. disses : Ce sont mes idoles qui ont fa it
cela, ce sont mes images taillées et cou­
lées en fonte qui l ’ont ainsi ordonné.

V o yez le v e rs. 13a. — N egotia tores tu i... Ces a u tre s C f. x x v , 2 3 ; D eu t. v i , 1 3 , e tc. — N o n i n v e r i­


am is de B a b ylo n e s’en fu iro n t an p in s v ite (.erra­ tate n e q u e ... Le p rop h ète ajo u te ces m ots p ou r
v e r u n t) p ou r r e n tr e r ch a cu n dans son p a y s , dès In d iqu er qu e c e u x a u x q u e ls il v a p arle r ne m é­
q u ’ ils se v e rro n t en d an g er. C f. x m , 1 4 , e t la r ita ie n t pas en v é r ité les g lo rie u x titre s q u ’ il
n o te ; B z . x v i i , 4. — N o n est q u i s a lv e t ... L e v ie n t de le u r donn er. — De civ ita te e n i m ...
p ro p h ète s’a r rê te s u r ce t r a it lu g u b r e ; l ’Issue (v e r s . 2 ). Ils é ta ie n t fiers de p o rte r le nom de
est d o nc fa ta le. J é ru s a le m , la c ité sain te. C f. N eh . x i , 1 , e t la
n ote ; D an. r x , 24 , e tc. — S u p er D e u m ... eon-
} I X . — N e u v iè m e d isc o u r s : les J u i f s seron t
s ta b iliti... Ils s’a p p u y a ie n t s u r J é h o va h co m m e
d élivrés d u jo u g de B a b y lo n e . X L V I I I ,
s u r u n soutien in ébran lable. M ais ap rès c e tte
1 - 22 . p rop o sitio n e t ap rès la p ré cé d e n te , 11 fa u t a jo u te r
C’e st la conséquence év id en te du septièm e e t com m e p lu s h a u t ( v e r s . l b ) ; « non In v e rita te
d u h u itièm e discours. M a is , -tout en an n o n ça n t n eq u e ..., » c a r les J u ifs é ta le n t é g a le m e n t In­
a u x I s ra é lite s le u r d é liv ra n ce , Isaïe le u r ad resse de d ign es de ces b e a u x p riv ilè g e s.
sévères rep ro ch es, c a r Ils n’a v a le n t p as to u jo u rs 3 -8 . P o u rq u o i Israël n ’a reçu qu e tardivem ent,
m érité les grâ ces de D ieu ; 11 p ré d it m êm e aveo les p ré d ictio n s re la tiv e s à C y rn s e t à la fin de
v ig u e u r a u x Im pies q u ’ ils ne p a rticip e ro n t p o in t l ’e x i l . — P r io r a e x t u n c .„ : les an cien s o ra c le s ,
au s a lu t p rom is. L e nom de B a b y lo n e , q u i Joue p ré d its lo n gtem p s d’av a n c e . C f. x m , 22, etc.
un si g ra n d rô le d an s les p rop h éties d’ I s a ïe , n ’y C’e s t p ou r la septièm e fo ls qu e J é h o v a h fa it a p p e l,
a p p a ra îtra p lu s ap rès ce discours. d an s ces q u elq u es p a g e s , à ses p rop h éties e t à
1° On rep ro ch e a u x J u ifs le u r In créd u lité ; le u r acco m p lissem en t p ro m p t e t In tégral ( re­
n éanm oins D ieu s a u v e ra son p e u p le , a in si q u ’il p e n t e ... v e n e r u n t). — S c iv i e n i m ... (v e rs . 2 ).
l’a p ré d it p a r ses p rop h ètes. X L V I I I , 1 - 1 1 . R aison d es n o m b re u x o racles fa its en favem
C h a p . X L V I I I . — 1 - 8 . In tro d u ctio n . — D o­ d ’Is ra ë l ; 11 les fa lla it p ou r trio m p h e r de son
m u s J a c o b , I sr a ë l. L e p re m ie r de ces nom s in cré d u lité . — D w m s : de cœ u r e t d’e sp rit ; d if­
é ta it p a tro n y m iq u e ; le secon d d é s ig n a it les J u ifs ficile à co n v ain cre . D ès son o rig in e Israë l a v a it
en ta n t q u ’ils é ta le n t le p eu p le de l ’a llia n c e , la m é rité ce blâm e ; cf. E x . x x x n , 9 ; x x x t i i , 3 , 5 ;
n ation th éo cra tlq u e . — D e a q u is J u d a ... C ette D e u t. i x , 6 , 1 3 , e tc. — P r æ d i x i tïbi~ . n e fo rte ...
troisièm e d én o m in atio n p récise les d e u x a u t r e s , ( v e r s . 5 ) . J é h o v a h raison n e d o u cem en t e t am i­
e t m on tre q u ’Isale a s u rto u t en v u e les cito y e n s ca le m e n t a v e c ses fils reb elles. S’ il n’a v a it pas
d u ro yau m e de J u d a dans ce d iscours. C f. p ré d it à l’av a n ce les é v én em en ts de l ’histoire
Ps. n x v n , 27. — Q u i ju r a t is i n n o m in e... C 'é ta it J u iv e , s’ il n ’a v a it pas réalisé claire m e n t scs
là nue des n otes c a ra ctéristiq u e s d es Israélites. o ra c le s l«r Isra é lite s a u ra ie n t été ten tés d ’at-
Is. X L V I I T , 6 - 1 2.
G. Tout ce que tu s s entendu, vois-le; i 6. .Quæ audisti, vide om nia; vos au­
mais vous, l’avez - vous annoncé? Je • tem , num annuntiastis? Audita feci tibi
t’apprends maintenant des choses nou- ( nova ex tune, et conservata Bunt quæ
velles, que j ’ai réservées, et qui te sont nescis.
inconnues.
7. C ’est maintenant qu’elles sont créées 7. Nunc creata sunt, et non ex tune;
et non d’autrefois, et avant ce jour tu et ante diem, et non audisti ca, ne forte
n’en as pas entendu parler, de peur que dicas : Ecce ego cognovi ea.
tu ne dises : Je les connaissais.
8. Tu ne les as ni entendues ni con­ 8. Neque audisti, neque cognovisti,
nues, et ton oreille n’a pas été ouverte neque ex cunc aperta est auris tua ; scio
depuis longtemps à leur sujet; car je sais ■enim quia prævaricans prævaricaberis,
que tu seras certainement un prévarica­ et transgressorem ex utero vocavi te.
teur, et dè6 le sein de ta mère je t ’ai
appellé transgresseur.
9. A cause de mon nom j ’éloignerai 9. Propter nomen meum, longe fa ­
de toi ma fureur, et pour ma gloire je ciam furorem meum, et laude mea in­
te réfrénerai, pour que tu ne périsses frenabo te, ne intereas.
pas.
10. Je t’ai purifié par le feu, mais non 10. Ecce excoxi te, sed non quasi ar­
comme l’argent; je t ’ai choisi dans la gentum ; elegi te in camino paupertatis.
fournaise de la pauvreté. j
11. C ’est pour m oi-m êm e, pour moi- 1 1 . Propter me, propter me faciam ,
même, que j ’agirai, afin que je ne sois | ut non blasphem er; et gloriam meain
pas blasphémé, et je ne donnerai pas ma alteri non dabo.
gloire à un autre.
12. É coute-m oi, Jacob, et toi, Israël, 12. Audi me, Jacob, et Israel quem
que j ’appelle; c’est moi, m oi-m êm e, ego voco ; ego ip se, ego prim us, et ego
qui suis le premier et qui suis le der­ novissimus.
nier.

trib u e r a u x fa u x d ieu x Ia d irectio n su p érieu re 9 -11. « L es m alh eu rs d’Israë l n ’o n t é té q u 'u n e


de le u r ex iste n ce n atio n ale. — Quee a u d i s t i , v i­ é p re u v e , elle e st f a it e , e t D ieu a ffra n c h it son
d e ... ( v e r s . 6 ). V o is - e n l ’acco m plissem en t p a r ­ p e u p le , afin qu e les G e n tils ne d isen t p oin t q u ’il
fa it... — F o s a u te m , n u m . ..f A v e z - v o u s aussi n ’a pas ré a lisé ses desseins » ( V ig o u ro u x ). —
p rop h étisé d ’av a n c e e t e x é cu té vos p réd ictio n s ? P r o p te r n om eti m eu m : p o u r ne pas com pro­
L ’h ébreu sign ifie p lu tô t : N e l’an n o n cerez - v ou s m e ttre son h o n n eu r en fa c e des païens. — L o n g e
p a s? A sav o ir, q ue J é h o v a h e s t l’u n iq u e v r a i D ieu , fa c ia m fu r o r e m ... S ’il c h â tia it en to n te rig u e u r
p u isq u ’il fo u rn it seu l un e te lle d ém on stration de de ju s tic e , il d e v ra it a n é a n tir les J u ifs si co u ­
sa d iv in ité . — A u d it a fe c i... n o v a : p a r opposi­ pables (n e in te r e a s ) .— L a u d e ... in fre n a b o ... P iu s
tion à « p rio ra » du v ers. 3. Ces choses n o u v e l­ n e tte m e n t dan s l’h ébreu : A cau se d e m a lo u a n g e
lem en t p réd ites so n t le rôle de C y r u s , la fin d e la (d e m a g lo ir e ) , je me co n tien s en ve rs toi. — Ecce
ca p tiv ité e t to u te l ’œ u v re de la réd em ption e x c o x i te , sed n on ... D ieu a m is Israë l au cre u ­
m essian ique. C f. x l i i , 9 ; x l j i i , 1 9 ; x u v , 2 4 ; se t de l ’é p re u v e , m ais a v e c m od ération ( n o n
x l v , 1 1 - 1 5 ; x l v i , 1 1 . — E x tune. D 'ap rès l ’h é­ q u a s i...). S’il l’a v a it f a i t p asser ju s q u 'à <r sept
b re u : « e x n u n c , » to u t récem m en t ( L X X : £ois » p a r le fe u ( c f . P s . x i , 7 ) , le m a lh e u re u x
ocitb t o u v ù v , e t de m êm e le s y r ia q u e , le ch al- peuple a u r a it p éri. — E le g i te ( d ’ap rès le ch al-
d é e n ) , p a r o p p osition a u x p rop h éties a n t iq u e s , déen e t le sy ria q u e : J e t ’a l é p r o u v é ) in. ca m i­
q u i a v a le n t été fa ite s d epuis très lo n gtem p s n o . .. H ébr. : d an s la fo u rn aise de l ’affliction .
(v e rs . 5). Com p. le v e rs . 7. — C o n serv a ta ... qure M étap h ore très e x p re ssiv e . C f. D eu t. iv , 20, etc .
n escis. H ébr. : des choses ca ch é e s , q ue tu ig n o ­ — P r o p te r m e , p rop ter... ( v e r s . I I ) . R ép étitio n
ra is. — N u n c c r e a ta ... Isa ïe Insiste s u r ce tte d’n n effet saisissa n t. — G lo ria m m ea m a lter i...
pensée (v e rs. 7-8). L e s « choses n o u ve lle s » d ont C .-à-d. a u x Id oles, q u i a u ra ie n t p aru su périeu res
il p arle v ie n n e n t seu lem en t d ’ê tre p ro p h étisées, a u D ieu des J u if s , si c e u x - c i a v a le n t to ta le m e n t
c a r elles so n t com m e « le p ro g ram m e de la p é­ p é ri. V o y e z la note de x l h , 8 , e t E z . x x x v t ,
riod e h isto riq u e » q u i com m ence a v e c C y ru s ; si 20 -23.
elles a v a le n t été ann on cées dès le s siècles passés, 2° Is ra ë l e st fo rte m e n t in v ité à fa ire p én iten ce
Israël a u r a it p réten d u les co n n aître p a r une de ses fa u te s . X L V I 1 I , 1 2 -1 9 .
science p erson n elle, n a tu re lle . — T ra n sg resso­ 1 2 - 1 6 . P u i s s e - t - i l é co u te r son D ie u , q u i f a i t
rem e x utero. D ès son o r ig in e , en e ffe t, Israël des prom esses e t q u i les tie n t 1 R é c a p itu la tio n
se m o n tra rebelle à son D ieu . C f. P s . c v . 26 ; de pensées q u i o n t été d éjà exprim ées dans les
<vi ï 3 e t ss., etc . çh ap. x L - X L v n . — Ego p r iim is et n o v is s im u s .
Is. X L V I I I , 13-20
13. Manus quoque mea fundavit ter­ 13. C ’est ma main qui a fondé la
ram , et dextera mea mensa est cœlos ; terre, et ma droite qui a mesuré les
ego vocabo eos, et stabunt simul. cieu x; je les appellerai, et ils se présen­
teront ensemble.
14. Congregam ini, omnes vos, et au­ 14. Rassemblez-vous tous, et écoutez :
dite : Quis de eis annuntiavit hæc? Do­ Qui d’entre eux a annoncé ces choses? Le
minus dilexit eum, faciet voluntatem Seigneur l’a aim é, il exécutera sa vo­
suam in Babylone, et brachium suum lonté dans B abylone, et son bras fr a p ­
in Chaldæis. pera sur les Chaldéens.
15. E go , ego locutus sum , et vocavi 15. C ’est moi, c’est moi qui ai parlé;
eum; adduxi eum, et directa est via je l ’ai appelé, je l ’ai am ené, et j ’ai
ejuo. aplani sa voie.
16. Accedite ad m e, et audite hoc : 16. Approchez-vous de moi, et écou­
Non a principio in abscondito locutus tez ceci : Dès le commencement je n’ai
sum; ex tempore antequam fieret, ibi point parlé en cachette; dès l ’origine,
eram ; et nunc Dominus Deus misit m e, avant que ces choses se fissent, j ’étais
et Spiritus ejus. là; et maintenant le Seigneur Dieu m’a
envoyé avec son Esprit.
17. H æ c dicit Dominus, redemptor 17. Voici ce que dit le Seigneur qui
tuus, Sanctus Israel : Ego Dominus t ’a racheté, le Saint d ’Israël ; Je suis le
Deus tuus, docens te utilia, gubernans Seigneur ton D ieu, qui t ’enseigne ce qui
te in via qua ambulas. est utile, et qui te conduit daus la voie
par laquelle tu marches.
18. Utinam attendisses mandata mea! 18. Oh! si tu avais été attentif à mes
facta fuisset 6icut flumen pax tua, et préceptes, ta paix serait comme un
justitia tua sicut gurgites maris ; fleuve, et ta justice comme les flots de
la mer ;
19. et fuisset quasi arena semen tuum, 19. ta postérité serait comme le sable,
ct stirps uteri tui ut lapilli eju s; non et les fruits de ton sein comme les graint
interisset et non fuisset attritum nomen de sable; ton nom n’aurait pas péri, et
ejus a facie mea. n’aurait point été effacé de devant mes
yeux.
20. Egredim ini de B abylone, fugite 20. Sortez de Babylone, fuyez du m i­
a Chaldæis, in voce exultationis an- lieu des Chaldéens; faites entendre cette

L 'im m o rta llté e t l ’é te rn ité d u S e ig n e u r. C f. g n e u r, son b o n h e u r s e ra it sans lim it e s ; m a is,


x u , 4 , e t s u t , 6. — M a n u s ... m ea fu n d a v it... p a r ses In fid é lité s, 11 a fo rcé D ieu de le p u n ir.
L e D ieu cr é a te u r, q u i ap p elle si fa c ile m e n t les — E s e c d i c i t . .. L e v ers. 17 s e rt d’ in tro d u c tio n .
êtres à la v ie. C f. X L , 1 2 , 2 2 , 2 6 , 28 ; x l i v , 24 ; — D ocens te u t ilia : des choses u tile s p ou r sa
x l v , 1 2 , 18. L e t r a it ego vocabo... et s ta b u n t est p e rfectio n m o rale , e t aussi p o u r sa fé licité . C f.
d ra m a tiq u e. — Q u ts de eis a n n u n t ia v it ». ( v e r ­ H ic h . v , 8. — G u b e rn a n s te i n v ia ... D ie u aide
se t 1 4 ) . L ’a r g u m e n t tir é de la p ro p h étie. C f. ses a m is à m a rc h e r to u jo u rs d an s le d ro it sen ­
x l i , 1 , 22 e t s s .; z u n , 8 c t s s .; x l i v , 7-8 , etc. tie r. C f. P s . x x n , 3 , e tc . — ü t in a m a tte n d is .
— D o m in u s d ile x it e u m ... L a v o c a tio n e t le s e s - .I A p o stro p h e p lein e de te n d r e s s e .— S icu t
rô le de C y ru s (v e r s . I4 b - 1 6 ) . C f. x l i , 2 , 2 6 ; flu m e n : l ’ E u p h r a te , a u x e a u x si abon d an tes.
x l i v , 2 8 ; x l v , 1 et ss., 1 3 ; X l v i , 1 1 . L ’ am o ur — F a x tu a . H éb ra ïsm e q u i é q u iv a u t & : ton
sp écia l de D ieu p o u r son e n v o y é e st un tr a it b o n h eu r. — S ic u t g u rg ites... A u tr e Im age e x p ri­
n o u v e a u , d é lic a t. — D irecta ... via eju s. H ébr. : m a n t l’ab on d an ce. — Q u a s i a re n a sem en tu u m .
sa v o le réu ssira . — N o n a p r in c ip io ... D ès le C e la , co n fo rm ém en t a u x prom esses fa ite s à A b ra ­
m o m e n t, d éjà a n c ie n , o ù D ieu s’e st m is à ré v é ­ h am e t à J a co b (cf. G en. x x n , 17, e t x x x n , 12 ) ;
le r l ’a v e n ir p a r ses p ro p h è te s , 11 l ’a f a it o u v e r­ ta n d is q u e , p a r sa f a u t e , le peu ple a v a it é té
te m e n t e t a u g ra n d Jour ( n o n i n a bsco n d ito j. ré d u it à u n fa ib le re ste ( n o n in terisset...).
— E x tem pore a n te q u a m ... H ébr. : Dès le tem ps 3» L ’ a lte rn a tiv e . X L V I I I , 20-22.
où ces choses e x is ta ie n t. D ieu n ’a pas cessé d’être 2 0 -2 1. L e s bons sero n t d é liv ré s ap rès la ch u te
p résen t à l’h is to ire de son p e u p le , e t de s u iv r t de B a h ylo n e. — E g r e d im in i... L e p ro p h ète assiste
pas à p as l ’acco m p lissem en t de ses o racles ( ibi en esp rit à la ru in e de la c ité c r im in e lle , c t il
e r a m ). — E t n u n c .. . D eu s m is i t . .. C e tte d er­ presse les J u ifs alors e x ilé s d an s ses m u rs de la
n ière p a rtie d u v ers. 16 e st p ro féré e p ar Isaïe q u itte r an p lu s v it e , p ou r n ’a v o ir p o in t p a rt à
en son p rop re nom . L e m êm e D ieu q u i a Ins­ ses m alheu re. — I n voce e x u lt a t io n is ... Q u lls
p iré les ancien s p rop h ètes l’ en vo ie à son to u r. p rocla m en t p a rto u t a v e c allégresse la n o u ve lle
1 7 - 1 9 . Si Israël co n se n ta it à o b éir nu Sel- d e le u r d é liv ra n ce (red em it D o m in a s ...). — N on
Is. X L V I I I , 21 — X L I X , 2.

nouvelle, et publiez-la jusqu’aux extré­ nuntiate'; auditum facite hoc, et efferte


mités de la terre. Dites : Le Seigneur a illud usque ad extrema terræ. Dicite :
racheté son serviteur Jacob. Redemit Dominus servum suum Jacob.
21. Ils n’ont pas souffert la soif dans 21. Non sitierunt in deserto, cum
le désert lorsqu’il les a conduits; il leur educeret eos; aquam de petra produxit
a tiré l’eau du rocher; il a ouvert la eis; et scidit petram, et fluxerunt aquæ.
pierre, et les eaux ont coulé.
22. Il n’y a pas de paix pour les im­ 22. Non est, pax impiis, dicit Dominus.
pies, dit le Seigneur.

CHAPITR E XLIX

1. Écoutez, îles, et vous, peuples loin­ 1. Audite, insulæ, et attendite, po­


tains, soyez attentifs. Le Seigneur m’a puli de longe. Dominus ab utero voca­
appelé dès kf sein de ma mère; lorsque vit me, de ventre matris meæ recordatus
j ’étais encore dans ses entrailles, il s’est est nominis mei.
souvenu de mon nom.
2. Il a rendu ma bouche semblable à 2. Et posuit os meum quasi gladium
un glaive acéré, il m’a protégé à l ’ombre acutum, in umbra manus suæ protexit
de sa main ; il a fa it de moi comme une m e; et posuit me sicut sagittam ele-
flèche choisie, il m’a caché dans son J ctam , in pharetra sua abscondit me.
carquois.

s it ie r u n t ... ( v e r s . 2 1 ). D escrip tion p oétique et M e s s ie .— A u d ite ... Il d é crit lu i-m é m o , dans une
sym bo lique de le u r re to u r en P a le stin e . C f. ad m ira b le e t ém ou v an te allo cu tio n adressée au
x l i , 1 7 - 1 9 ; X L n i, 1 9 - 2 0 , etc . Ils ne m an q u e­ m onde p aïen (.in s u læ , p o ­
ro n t de rien ; to u t sera prospère dan s le u r p u l i d e longe), son o rig in e et
v o y a g e. — A q u a m de p e tra ... Com m e a u tre fo is sa gra n d e m ission. C f. x l i i ,
après la so rtie d’É g y p te ( E x . x v n , 6 ; N u m . 1 e t ss. Il s’ad resse a u x G en­
x x , 1 1 ) . Isaïe aim e à ra p p ro ch er ces d e u x d éli­ t i l s , p arce q u ’il d o it les
vran ces. s a u v e r to u t au ssi bien qu e
22. M a lh eu r a u x Im pies q u i s 'e n d u rciro n t les J u ifs . — D o m i n u s . . .
dans l’ In créd u lité. — N o n est p a x . .. : p as de v oca v it m e. I l a re ç u sa
bonheur (co m p . le v e rs. 1 8 ) . A p p e l te r r ib le , q u i m ission de J é h o v a h lui-
sépare la p rem ière sectio n de la seconde. Cf. m ê m e , dès a v a n t sa n ais­
l v i i , 2 1 , e t l’In tro d ., p. 268. san ce ( a b u t e r o ) . C f. J e r.
1 , 6. — R e c o r d a tu s ... n o ­
S e c t io n I I . — L e s h u m i l i a t i o n s e t l e s g l o i r e s
m i n i s . .. M ie u x ; I l a pro­
DU SERVITE TIR DE JÉHOVAH. X L I X , 1 — L V I I , 21.
n o n cé m on n om . — Os
Ce n’est p lu s C y ru s q u i est à l’a v a n t - s c è u e , m e u m q u a s i g la d iu m ...
m ais le M essie ; la pensée d o m in a n te n ’est plus ( v e r s e t 2 ) . Sa p a ro le , ren ­
la cessation de l ’e x i l , m ais le s a lu t du m onde due ain si trè s p é n é tra n te ,
e n tie r ; le co n traste n ’e x is te plus en tre Jéh o va h trio m p h e ra de to u te oppo­
et les Id oles, m ais en tre les so uffran ces du C h rist sitio n . C f. x i , 4b ; l i x , 1 6 ;
et sa g lo ire fu tu r e . N I l’e x i l, n i la d éliv ra n ce H eb r. i v , 1 2 , e tc . — I n
des m au x q u ’ il a v a it cau sés n’a y a n t suffi pour u m b ra m a n u s suæ ...: p ou r
c o n v ertir la m asse dn peuple J u i f , le s e rv ite u r d é fe n d re le C h rist co n tre
de Jéh o va h a p p a ra itra en personne p o u r ap p orter la h ain e q u e ses pressan tes
le salu t. T o u te fo is 11 ne ré u s s ira dans ce tte e t v igo u reu se s e x h o rta tio n s
grande œ u v re q u ’en sa c rifia n t sa v ie . a u r o n t p u lu i a ttir e r. —
S a g itta m electam . H éb r. :
S i . — P r e m ie r d isco u r s : le serv iteu r de Jèho -
u n e flèche p o lie , c . - à - d .
vah p rocla m e lu i- m ê m e so n rôle tout d iv in
a ig u isée a v e c soin. Cf. Jer. C arq u ois re n fe r m a i!l
et a n non ce le réta b lissem en t de S ion . X L I X , l ’a r c e t le s flèches.
l i, 11. — I n p h a r e t r a ...
1-2 6 . a bscon dit...: p our l’en tire r ^ Bas-relief du Pont.)

C ’e st là com m e l ’o u v e rtu re de ce tte n o uvelle e t s’en s e r v ir au m om ent
section ; nous y trou vo ns en ab régé to u te s les o p p ortu n . — E t d i x i t m ih i ( vers. 3 ). Jéh o va h
Idées q u i seront en su ite développées. ex p liq u e au M essie pou rq u oi 11 v e ille si ten d re­
1* L e s e r v i t e u r de J é h o v a h B a u v e r a to u t en- m en t s u r lu i : c ’e st q u ’ il le re g a rd e com m e u n
.srmble Israël e t l e s p a ï e n s . X L I X , 1 - 1 3 . s e rv ite u r de ch o ix (s er v u s m e u s ; v o y e z la note
C h a p . X L I X . — 1 - 4 . L e rèle e t la p l a i n t e du de x u i , 1 ) , com m e U p ré cie u x Instru m en t qu ’ il
458 Is. X L I X , 3- 7.

3. E t dixit mihi : Servus meus es tu , 3. E t il m’a d it: Tu es mon serviteur,


Israel, quia in te gloriabor. Israël, et je me glorifierai en toi.
4. E t ego dixi : In vacuum laboravi, 4. E t moi j ’ai dit : C ’est en vain que
Bine causa et vane fortitudinem meam j ’ai travaillé, c’est inutilement et sans
consumpsi; ergo judicium meum cum fruit que j ’ai consumé ma force; mais
Domino, et opus meum cum Deo meo. mon droit est auprès du Seigneur, et
ma récompense auprès de mon Dieu.
5. E t nunc dicit Dominus, formans 5. E t maintenant le Seigneur d it, lui
me ex utero servum sibi, ut reducam qui m’a formé dès le sein de ma mère
Jacob ad eum ; et Israel non congrega­ pour être son serviteur, pour ramener à
bitur, et glorificatus sum in oculis Do­ lui Jacob, et quoique Israël ne se réu­
mini , et Deus meus factus est fortitudo nisse point à lu i, je serai glorifié aux
mea ; yeux du Seigneur, et mon Dieu devien­
dra ma force.
6. et d ixit : Parum est ut sis mihi 6. Il dit : C ’est peu que tu sois mon
servus ad suscitandas tribus Jacob, et serviteur pour relever les tribus de J a ­
fæces Israel convertendas ; ecce dedi te cob , et pour convertir les restes d’Is ­
in lucem gentium , ut sis salus mea us­ raël; je t’ai établi pour être la lumière
que ad extremum terræ. des nations, et mon salut jusqu’à l ’extré­
mité de la terre.
7. H æ c dicit Dominus, redemptor 7. Voici ce que dit le Seigneur, le ré­
Israel, Sanctus ejus, ad contemptibilem dempteur, le Saint d’Israël, à l’âme m é­
animam, ad abominatam gentem , ad prisée, à la nation détestée, à l’esclave
servum dominorum : Reges videbunt, des puissants : Les rois verront et les
et consurgent principes, et adorabunt princes se lèveront, et ils adoreront, à
propter Dominum quia fidelis est, et cause du Seigneur qui a été fidèle, et du
Sanctum Israel qui elegit te. Saint d’Israël qui t ’a choisi.

v e u t em p lo yer p ou r p ro c u re r sa p rop re g lo ire p arm i co n g reg a b itu r : c . - à - d . , ne sera pas e n le v é , ne


les hom m es ( i n te g lo r ia b o r ). L e m o t I s r a ë l ne d isp a ra îtra p as sous les coups de la co lère d i­
rep résen te pas Ici la n a tio n s a in t e , p u isqu ’elle e st v in e . M ais l ’h éb reu s ig n ifie p lu tô t, d’ap rès la
fo rm e llem en t d is tin g u é e du s e r v ite u r de J é h o ­ n ote m argin ale ( l e g 'r i ) : E t p ou r q u ’ lsra ü l so it
v a h a u x v e rs . 5 , 6 et 8 ; elle d ésign e le M essie, rassem blé au p rès de l u i ; p a r co n sé q u e n t, sa u v é .
d o n t le p re m ie r J a co b é ta it le ty p e . « D e m êm e — G lo r iflc a lu s su m ... : p a r la ré v é la tio n q u i s u it
qu’U y a en u n p re m ie r e t un second A d a m , un ( v e r s . 6 ) , c a r elle d o nn e au s e r v ite u r de J é h o ­
p rem ier e t u n second D a v id , il e x iste aussi nn v a h u n rô le en core p lus beau e t beau cou p p lu s
p rem ier e t u n second Israël. » — E t ego d i x i éten d u . — D eu s... fo r t itu d o m ea . A ce tte pensée
( v e rs. 4 ) . R ép onse d e ce n o u v el Is ra ë l à la p a ­ 11 se sen t plein de c o n fia n ce , e t t o u t ré co n fo rté (
role d iv in e . C ’e st com m e u n c r i d’ an go isse q u i en D ieu . — E t d ix it. Ces m ots re p re n n e n t la
s’ échappe de son cœ u r, h la v u e de l’in u tilité de p h rase com m encée au v e rs . 5 e t d em eu rée in te r- 1
son m in istè re p o u r u n e tr è s g ra n d e p artie de rom pue. — P a r u m est u t s i s ... L e rôle de ré- (
l’h u m an ité. — I n v a c u u m la b o ra v i. En v a in , d e m p te u r d ’Israë l n ’a u r a it pas été su ffisan t p ou r
d u m o in s, re la tiv e m e n t & c e u x q u ’ il n’ a u ra pu le C h r is t .— F æ ces. C .- à - d . les s a u v é s , com m e
réu ssir à s a u v e r ; son œ u v re e st in com p lète dès d it l ’h éb reu ; c e u x q u i a u ro n t échapp é au ch â­
là q u ’elle n ’a tte in d ra pas e n tièrem e n t son b u t. tim e n t. — Ecce d e d i t e . .. L e M essie sera donc
— S in e ca u s a et v a n e... D o u lo u reu se ré p é titio n au ssi le lib é ra te u r des p aïens. S u r l’expression
d e la p ensée. — E rg o ju d ic iu m m e u m ... D’ap rès lu cem g e n tiu m , v o y e z la n ote de x m , 6. — Sa - T|
l'h é b re u : M ais ( 'â k è n , p a rticu le a d v e r s a t iv e ) lu s m ea : l ’In s tru m e n t, le p o rte u r de m on salu t. ’
m on d ro it e st au p rès de J é h o v a h . Il s’e n co u ra g e S a in t P a u l, A c t. x n r , 47, ap p liq u e to u t ce v e rs e t
ain si à a g ir m algré to u t : c’est de D ieu que lu i à N o tre -S e ig n e u r J é s u s -C h ris t, e t il ne co n v ie n t,
v ie n n e n t ses d ro its en ta n t que M e ssie , e t de en e ffe t, q u ’à lu i seul.
D ieu au ssi lu i v ie n d ra sa récom pense ( o p u s 7 - 1 3 . R é tab lisse m e n t de l'Israël idéal. — E æ c
m e u m , son œ u v re e t le fr u it de c e tte œ u v r e ), d i c i t ... In tro d u ctio n ( v e r s . ?a ) à u n e nou velle
en d é p it de son échec p a rtie l. ré v é la tio n fa ite p a r J é h o v a h à son s e rv ite u r : 11
5 -6 . L e s ré su lta ts de ses tr a v a u x . — E t n u n c lu i p ré d it to u r à to u r u n e p rofon d e h u m ilia tio n
d icit... Ce v e rs e t 5 e st u n e in tr o d u c tio n ; la p a ­ e t u n e g lo ire im m ense. Noua av o n s ic i com m e
ro le ra ssu ra n te e t co n so lan te d u S eig n e u r ne sera un p rélu d e du ch a p . u n . — A d co n tem p tib ilem
c ité e q u ’a u v ers. 6. — F o r m a n s m e ... u t r e d u ­ a n im a m . C e tte lo cu tio n én e rgiq u e e t les d eu x
ca m . Ces m ots d ép en d en t les u n s des a u tr e s , et su iv an te s d é sign e n t le Messie e n v isa g é p arm i ses
e x p rim e n t le b u t d ir e c t, Im m é d ia t, q u e D ieu se h u m ilia tio n s e t ses souffran ces. C f. P s . x x i , 7,
p rop osait en e n v o y a n t son s e rv ite u r s u r la te r re : e t le co m m en taire. L 'a n titliè s c a v e c les v e r
par lu i il v o u la it s a u v e r le» J u ifs . — I sr a e l n o n sets 1 - 3 , 6, ne s a u r a it ê tre p lu s fra p p a n te ; ce-
I b. X L I X . 8 - 1 3 . 45<j

8. Voici ce que dit le Seigneur : Au S. Ilæ c dicit Domhius : In tempore


temps favorable je t’ai exaucé, et au jour placito exaudivi te, et in die salutis
du salut je t’ai secouru ; je t’ai con­ auxiliatus sum tui ; et servavi te, et dedi
servé, et je t’ai établi pour l’allianee du te in fœdus populi, ut suscitares ter-
peuple, pour relever le pays, pour pos­ ram , et possideres hereditates dissipatas ;
séder les héritages dissipés ;
9. pour dire à ceux qui sont dans les 9. ut diceres his qui vincti sunt :
ciiaînes : Sortez ; et à ceux qui sont dans E xite ; et his qui in tenebris : Revela­
les ténèbres : Paraissez. Ils paîtront sur mini. Super vias pascentur, et in om­
les chemins, et toutes leB plaines leur nibus planis pascua eorum.
serviront de pâturages.
10. Ils n’auront plus ni faim ni so if; 10. Non esurient neque sitient , et
la chaleur et le soleil ne les frapperont non percutiet eos æstus et sol, quia mi­
plus, car celui qui a pitié d’eux les con­ serator eorum reget eos, et ad fontes
duira et les mènera boire aux sources aquarum potabit eos.
des eaux.
11. Alors je changerai toutes mes 11. E t ponam omnes montes meos in
montagnes en chem in, et mes sentiers viam , et semitæ meæ exaltabuntur.
seront exhaussés.
12. V oici, c e u x -là viennent de loin, 12. E cce isti de longe venient, et ecce
et ceux-ci du septentrion et du couchant, illi ab aquilone, et m ari, et isti de terra
et les autres de la terre du midi. australi.
13. Cieux, lo u ez-le; terre, sois dans 13. Laudate, cæ li, et exu lta, terra;
l’allégresse ; montagnes, faites retentir ju b ilate, montes, laudem, quia consola­
sa louange, car le Seigneur consolera tus est Dominus populum suum, et
son p eu ple, et il aura pitié de ses pauperum suorum miserebitur.
pauvres.

lu i q ue le S e ig n eu r a si ém in em m en t honoré Iis so n t com parés ici à u n trou p eau qui


sera m a ltra ité e t b a fou é. — A b o m in a ta m gentem . s’ av a n ce sous la p rotectio n aim a n te de J é h o ­
L e m o t « gen s » a i c i , com m e en d ’a u tre s p as­ v a h , le bon P a s te u r , e t q u i ne m an qu e de
s a g e s , u n e sign ificatio n p erson n elle e t in d iv i­ rien le lo n g de la ro u te . 11 est é v id e n t q u e si
d u elle. D ’a p rès l’ h ébreu : à ce lu i q u i est en te lle e s t la p re m iè re idée d e ce ta b lea u e x q u is ,
h o rre u r au p euple. — D o m in o ru m ; des d esp o te s, e lle e st loin d’ en ép u ise r to u te la sign ificatio n ;
des t y r a n s , tels qu’ H é ro d e , l ’ i la t e , etc . — R eges la co n v e rsio n des p aïen s e t l’âg e d 'o r m essian iqu e
v id ebu n t... C o n tra ste non m oins saisissa n t : après s o n t c e rta in e m e n t m arq u és lo i, com m e dans les
q u e D ieu a u r a c o u v e rt de g lo ire son s e rv ite u r, passages an a lo gu es. C f. x x x , 1 8 - 2 6 ; x x x v , 1
les h om m es le g lo rifie ro n t a u s s i, m êm e le s p re ­ e t ss., e tc. — I n o m n ib u s p la n is . H ébr. : su r
m iers d ’en tre e u x (r e g e s , p r in c ip e s ). C f. l i i , 13 tous les co te a u x . L e s co llin es arid e s d ev ien d ron t
e t 1 5 ; l u i , 10-12. — D o m in u m , q u ia fid e lis ...: elle s -m ê m e s fe rtile s e t fo u rn iro n t d’abon d an ts
fidèle à ses an tiq u es p rom esses de réd em ptio n . p âtu rag e s. C f. x u , 1 8 , e t X L m , 20. — N o n p e r­
— H æ c d i c i t . .. ( v e r s . 8 -9»). L ’oraole sous un c u tiet... (v e rs. 10). L e b rû la n t soleil des co n trées
a u tr e asp ect. J é h o v a h p ro m e t de ne Jamais o rie n ta le s e s t trè s d an g e re n x p o u r les tro u p e au x .
ab an d on ner son s e rv ite u r e t co n tin u e d ’ex p o se r — Æ s t u s . D ’ap rès l ’h é b r e u , le m irag e. V o y e z
le b eau rô le q u ’ii lu i d estine. — I n tem pore p la ­ la n o te de x x x v n , 7. — M is e r a to r eoru m re­
cito. H éb r.: au tem p s de la grâce. C.-à-d. à i’époque get... Pen sée d ’une e x q u ise d élicatesse. — Sem i-
fixée p a r D ieu p ou r e x é c u te r ses desseins d e m i­ tœ... e x a lta b u n tu r (v e rs. 1 1 ) : à ia faço n des ro u tes
séricorde. — E x a u d iv i te. Il l ’a ex a u c é e t lu i est bien co n stru ite s e t bien e n tre te n u e s , qu i s ’é lè v e n t
v cn n en aid e p arm i les é p re u ves m en tio n n ées un p e u a u - d e s s u s du sol. — Ecce i s t i . . . i l l i . . .
n a g u è re ( v e rs . 4 e t 7 ). — D ed i te i n fœ d u s. C f. X L ia , 5 - 6 . L e s e x ilé s acco u re n t d e to u tes
É cho de x L n , 6 ; v o y e z la n o te. — U t s u s c ita ­ les d ire ctio n s. — M a r i : la m er M é d ite rra n é e ,
r e s ...: p ou r rele v e r la P a le s tin e de ses ru in e s, l ’o u e st p ar con séqu en t. — D e terra a u str a li.
ap rès l’e x ii (com p. le v e rs . 19). — U t po ssid eres. H éb r. : du p a y s de S in îm . J é ré m ie , x , 17,
H ébr. : p ou r d istrib u e r. P o u r ren d re a u x d iffé ­ nom m e u n peu ple de ce n o m , d o m icilié en
ren tes fam illes d 'Israël leB possessions q u ’elles P h én icie ; m ais les S în îm d’ Isaïe h a b ita ie n t u n e
a v a ien t p erd ues p ar la c a p tiv ité (h e re d ita te s co n tré e beau cou p p lu s lo in tain e. D ’ap rès u n
d is s ip a ta s ). — IJls q u i v i n c t i : a u x J u ifs re ­ gran d n om bre de co m u ie n ta te u rs an cien s e t m o­
ten u s ca p tifs à B a b yio n e. Cf. x l i i , 7 . — R ev ela ­ d e rn e s , ils n e d iffé re ra ie n t pas des Chinois. I '
m in i. S o rtez des tén èb res du m a lh e u r, e t m on ­ est possible q u e les J u ifs se so ien t é ta o b s eu
tr e z - v o u s en p lein e lu m ière. — S u p e r v ia s Chine an tem ps de la c a p tiv ité de B a b ylon e.
p a s c e n tu r ... D escriptior, du Joyeux re to u r des V o y e z G e se n iu s, T h e s a u r u s lin g u æ hebr. et
J u ifs dans le u r p ays (v e rs . 9k-12). Cf. x i . v i i i , 21. ch a ld., a u m ot S in îm , e t le M ém oire s u r les J u ifs
4C0 Is. X L I X , 1 4 - 2 1 .
14. E t dixit Sion : Dereliquit me Do­ 14. Cependant Sion a dit : Le Sei­
minus, et Dominus oblitus est mei. gneur m’a abandonnée, et le Seigneur
m’a oubliée.
15. Numquid oblivisci potest mulier 15. Une femme peut-elle oublier son
infantem suum, ut non misereatur filio enfant, et n’avoir pas pitié du fils de ses
uteri sui? E t si illa oblita fu erit, ego entrailles? Mais quand elle l ’oublierait,
tamen non obliviscar tui. moi je ne t ’oublierai pas.
16. Ecce in manibus meis descripsi 16. V o ici, je t ’ai gravée sur mes
te ; muri tui coram oculis meis semper. mains ; tes murs sont toujours devant
mes yeux.
17. Venerunt structores tui ; destruen­ 17. Ceux qui doivent te rebâtir sont
tes te et dissipantes a te exibunt. venus ; ceux qui t’ont détruite et dévas­
tée sortiront du milieu de toi.
18. L eva in circuitu oculos tuos, et 18. Lève les yeux tout autour, et vois :
vid e: omnes isti congregati sunt, vene­ tous c e u x -ci se sont rassemblés et sont
runt tibi. V ivo ego, dicit Dominus, quia venus pour toi. Par ma vie, dit le Sei­
omnibus his velut ornamento vestieris, gneur, tu te revêtiras d’eux tous comme
et circumdabis tibi eos quasi sponsa ; d’une parure, et tu t’en ceindras comme
une épouse;
19. quia deserta tua, et solitudines 19. car tes déserts, tes solitudes et
tuæ, et terra ruinæ tuse, nunc angusta ton pays ruiné seront désormais trop
erunt præ habitatoribus, et longe fu g a ­ étroits pour leurs habitants, et ceux qui
buntur qui absorbebant te. te dévoraient seront chassés loin de toi.
20. Adhuc dicent in auribus tuis filii 20. Les enfants de ta stérilité diront
sterilitatis tuse : Angustus est mihi lo­ à tes oreilles : L ’espace est trop étroit
cus , fa c spatium mihi ut habitem. pour moi ; fais-moi de la place pour que
j ’y habite.
21. E t dices in corde tuo : Quis ge­ 21. E t tu diras dans ton cœur : Qui
nuit mihi istos? ego sterilis et non pa- me les a engendrés? car j ’étais stérile
riens, transm igrata, et captiva. E t istos, et je n’enfantais point, j ’étais exilée et
quis enutrivit? ego destituta et sola. E t captive. E t qui les a nourris? car j ’étais
isti ubi erant? seule et abandonnée ; et ceux - c i , où
éta ien t-ils?

é ta b lis en C h in e , au tom e X X I V des L e ttr es so n t o b lig é s de s’ é lo ig n e r : d estru en tes... e x ib u n t.


édifia n tes... écrites des m is s io n s étran g ères. — — L ev a i n c ir c u itu ... (vers. 18). A p o stro p h e d ra ­
L a u d a t e , c æ l l - f w r s . 13 ). L e p ro p h è te , Joyeux m atiq u e . L a c ité q u i se c r o it d élaissée v a re c e ­
de co n tem p ler ce b el a v e n ir, In vite . la n atio n v o ir u n e m u ltitu d e In n om brable (.omnes isti...)
e n tiè re à s’ asso cier a u b o n h en r d ’Israë l. C f. d ’en fa n ts ou de c o n s tr u c te u r s , q u i la rep eu ple­
x l i v , 23. ro n t ou la r e b â tir o n t. — V iv o e g o ... S e rm e n t
2° S io n , a c tu e lle m e n t si m a lh e u re u se , sera d iv in p o u r co n firm e r ce tte m agn ifiq u e prom esse.
réta b lie d’ une m an ière m erve ille u se. X L I X , — O m n ib u s - , v e lu t o r n a m e n to ... G ra cie u se e t
14 -2 6 . e x p re ssiv e co m paraison : les n o u v e a u x h a b ita n ts
1 4 - 2 1 . J éh o v a h con sole d ou cem en t Sion. — E t de Sion sero n t p o u r e lle com m e u n v ê te m e n t
d i x i t S ion ... P la in te s de la p a u v re c ité si é p rou ­ d ’h o nn eu r. — C ir c u m d a b is ... q u a s i sp o n sa .
v é e , e t q u i se c r o it to u t à f a it ab and onnée de H éb r. : T u t ’en ce in d ras. A llu sio n à la rich e
son D ieu ( v e r s . 1 4 ) . — N u m q u id o b li v i s c i ...? ce in tu re des Jeunes épouses. Cf. J e r. n , 32. —
P ro te s ta tio n é n e rg iq u e e t to u t à fa it a im a n te D ese rta , s o litu d in e s , terra r u in æ - . ( v e r s . 1 9 ) .
d u S eig n e u r (v e rs. 16 e t ss.). S a ten d resse p o u r L e m isérab le é ta t de J é ru sa le m p e n d a n t l’e x il
J é ru sa le m surpasse celle d ’une m ère. C f. l x v i , 3. est m en tio n n é tro is fo ls cou p s u r c o u p , p ou r
— I n m a n ib u s... d e scrip si... ( v e r s . 1 6 ). A n th ro ­ m ieu x m e ttre en re lie f sa fu tu r e p rosp érité. L e
p om o rph ism e d ’u n e fo rce é to n n an te. V o y e z la p a y s d e v ie n d ra tro p é tr o it , ta n t les h a b ita n ts
n o te de x l i v , 6 . J é h o v a h a g r a v é s u r la p aum e sero n t n o m b reu x : n u n c a n g u sta e r u n t... —
de ses m ain s ( h é b r ., k a p p a ïm ) l’Im age de sa L o n g e fu g a b u n tu r ... Com m e a u vers. 1 7 t. — F i ­
c ité c h é r ie , de so rte q u ’ il la co n tem p le à to u t l i i ste r ilita tis... ( v e r s . 2 0 ). C .- à - d ., des e n fa n ts
I n s ta n t, g lo rie u sem e n t re b â tie e t a g ra n d ie . — q u i n a îtro n t de Sion en u n tem ps où 11 se m b la it
S tru cto res t u i ( v e r s . 1 7 ) . D e m êm e les L X X , q u ’elle ne co n n a îtra it p lu s Jam ais les Joies de la
le ch a ld é e n , etc., q u i o n t lu aussi b ô n a ïk ; m ais m a te rn ité . — E t d ices in c o r d e ... ( v e r s . 2 1 ) .
l'h éb reu a c tu e l a b â n a ïk , te s fils. A u lieu de L a n g a g e de jo yeu se su rp rise. « On com prend
v e n e r u n t, l’ h éb reu d it a v e c p lu s de fo rc e : Ils q u e Sion Ign ore e lle -m ê m e com m en t ses fils lu i
aocourent. A u c o n tra ire , les en nem is de Sion o n t été en fan tés. Ils l’o n t é té u n s sa p articip a-
Is. X L T X . 22-26. 461
22. Voici ce que dit le Seigneur Dieu : 22. ILoc dicit Dominus Deua , Ecco
«le lèverai la main vers les nations, et levabo ad gentes manum meam, et ad
je dresserai mon étendard vers les peu­ populos exaltabo signum ineum. Et af-
ples. Et ils ramèneront tes fils entre l'erent filios tuos in ulnis, et filias tuas
leurs bras, et ils porteront tes filles sur super humeros portabunt.
leurs épaules.
23. Les rois seront tes nourriciers, et 23. Et erunt reges nutritii tui, et re­
les reines tes nourrices; ils t’adoreront ginae nutrices tuse ; vultu in terram de­
en baissant le visage contre terre, et ils misso adorabunt te, et pulverem pedum
lécheront la poussière de tes pieds. Et tuorum lingent. Et scies quia ego Domi­
tu sauras que je suis le Seigneur, et que nus, super quo non confundentur qui
ceux qui m’attendent ne seront pas con­ expectant eum.
fondus.
24. Peut-on ravir au puissant sa proie, 24. Numquid tolletur a forti praeda?
et enlever à un homme robuste ceux aut quod captum fuerit a robusto, sal­
qu’il a rendus captifs? vum esse poterit?
25. Mais voici ce que dit le Seigneur : 25. Quia hæc dicit Dominus : Equi­
Oui, les captifs du puissant lui seront dem , et captivitas a forti tolletur ; et
ravis ; et ceux que l ’homme robuste avait quod ablatum fuerit a robusto, salvabi­
pris lui seront enlevés. Je jugerai ceux tur. Eos vero, qui judicaverunt te, ego
qui t’avaient ju gée, et je sauverai tes judicabo, et filios tuos ego salvabo.
fils.
26. Je ferai manger à tes ennemis leur 26. E t cibabo hostes tuos carnibus
propre chair ; ils seront enivrés de leur suis, et quasi musto, sanguine suo ine­
sang comme d’un vin nouveau ; et toute briabuntur; et sciet omnis caro quia
chair saura que je suis le Seigneur qui ego Dominus salvans te, et redemptor
te sauve, et que le Fort de Jacob est ton tuus Fortis Jacob.
rédempteur.

t io n , p en d a n t q u ’elle é ta it séparée d e son d iv in — A ffe re n t filio s tu os... L es G en tils coopéreron t


É p o u x. » É v id e m m e n t, ces e n fa n ts Innom brables a v e c u n s a in t e n th o u siasm e a u ra p a trie m e n t des
n e fig u re n t pas seu lem en t les J u ifs ren trés à I sra élite s e x ilé s. C f. x i v , 2. — I n u ln i s , su p er
Jéru sa lem ap rès l’e x il, m ais aussi les païens h u m e ro s : les d e u x m an ières p rin cip ales de porter
c o n v e rtis p ar le s e r v ite u r de J é h o v a h (com p. les les p e tits e n fa n ts en O rie n t ( A t l . a rch ., p i. x x v ,
v ers. 6 , 22 et ss.) ; ce p assage e s t donc m essia­ flg . 4 , 6 ; p l. l x x i x , fig. 7 ) . — R eges n u tr itii...
nique. (v e r s . 2 3 ). Sion e s t désorm ais u n e so u verain e
*2 -2 6 . F.æ c d i c i t . .. L e Seig n eu r v a e x p liq u e r d’u n e te lle n o b lesse, d ’u n e te lle g ra n d e u r, que
les rois e t les rein es so n t fiers de n o u rrir ses
en fan ts. — A d o r a b u n t ..., p u lverem p e d u m ...
M arqu es de la p lu s h u m b le soum ission. C f.
x l v , 1 4 ; P s. l x x i , 9 ; M ich . v u , 17. — E t scies
q u ia ... E x c ita tio n à une p leine confiance en
D ieu : s u p e r q u o n on ... — N u m q u id tolletu r...?
O bjection so u levée p a r des J u ifs in créd u les
(v e r s . 2 4 ) : E s t - c e q u e l ’on p e u t arra c h e r sa
proie à u n ty r a n p u issa n t e t cru e l ? — Quod
c a p t u m ... a robu sto. D e m êm e les L X X e t le
sy ria q u e . D ’ap rès l ’h ébreu : la ca p tu re fa ite su r
le j u s t e . — Q u ia h æ c d icit... V e rs. 25-26 : réponse
d u S e ig n e u r à l ’o bjection . O u i, D ieu sau ra a c­
c o m p lir ce tte œ u v re d iffic ile : c a p tiv ita s ( l ’ab s­
tr a it p o u r le co n c re t) a fo r t i... Israë l sera d é liv ré
des m ain s de ce u x qu i l’a v a le n t r é d u it en escla­
v a g e , e t ces cru e ls oppresseurs a u ro n t le u r to u r ;
cos vero q u i ju d ic a v e r u n t... L e s p rin cip au x in ­
terp rètes ca th o liq u es ad m e tte n t à bon d ro it que
Enfants portés sur le sein et sur l’épaule. c e t o racle v a p lu s loin que la fin de l’e x il ctaal-
(P ein ture égyptienne et b a s-relief assyrien.) d é e n , e t q u 'il rep résen te au ssi l’ Israël s p ir itu e l,
Id éal, d é liv ré de la c a p tiv ité du dém on. — E t
lu i-m ê m e à Jéru sa lem le m ystè re de son éto n ­ c ib a b o ... ca r n ib u s (v e rs . 2 6 ). L e s enn em is de
n an te fécon d ité. — L evab o a d gentes m a n u m ... J é r u s a le m , « com m e des fo rce n é s, se d étru iro n t
sig n um ... D ouble sign al. C f. x i , 11-12 j- x in , 2, etc. de leu rs p rop res m a in s , i> e t d é v o ie r o n t leu r
N
4G2 Is. L , 1 - 4 .

CHAPITRE L

1. Hæc dicit Dominus : Quis est hic 1. Voici ce que dit le Seigneur: Quel
liber repudii matris vestræ , quo dimisi est cet acte de divorce, par lequel j ’ai
eam ? aut quis est creditor meus, cui répudié votre mère? où quel est ce créan­
vendidi vos? E cce in iniquitatibus v e ­ cier auquel je vous ai vendus? V oici,
stris venditi estis, et in sceleribus ve­ c’est à cause de vos iniquités que vous
stris dimisi matrem vestram. avez été vendus, et c’est à cause de vos
crimes que j ’ai répudié votre mère.
2. Quia veni, et non erat vir; vocavi, 2. Car je suis venu, et il n’y avait
et non erat qui audiret. Numquid ab- personne; j ’ai appelé, et personne n’en­
breviata et parvula facta est manus mea, tendait. Ma main est-elle devenue trop
ut non possim redimere? aut non est courte et trop petite pour pouvoir rache­
in me virtus ad liberandum ? E cce in in ­ ter? ou n’a i- je pas assez de force pour
crepatione mea desertum faciam mare, vous délivrer? Par une seule menace je
ponam flumina in siccum ; computres­ tarirai la m er, je mettrai les fleuves à
cent pisces sine aqua, et morientur in sec; les poissons, n’ayant plus d’eau,
siti. pourriront et mourront de soif.
3. Induam cælos tenebris, et saccum 3. J ’envelopperai les cieux de ténèbres,
ponam operimentum eorum. et je les couvrirai d’un sac.
4. Dominus dedit milii linguam ern- 4. L e Seigneur m’a donné une langue

p rop re c h a ir , d ans u n m o u v em en t de ra g e e t é ta ie n t p arfo is v e n d u s au p ro fit des créan ciers.


de h ain e . C f. i x , 20. C f. I V R e g . i v , 1 ; N e h . v , 5 ; M a tth . x v i i i , 25.
L e S eig n e u r affirm e qu e te l n ’a pas é té le cas
§ I I . — Seco n d d isc o u r s : I s r a ë l ré p u d ié p a r sa
p o u r les s ie n s ; ils lu i a p p a rtie n n e n t donc to u ­
f a u t e ; le ser v iteu r de J é h o v a h fid è le à sa
jo u rs, p u isqu ’ il n’y a pas eu de sép a ra tio n abso­
m is s io n m a lg r è le s sou ffra n ces q u ’ elle lu i coûte.
lu e e n tre e u x e t InL — Tn in iq u it a t ib u s _. H é b r.:
L , 1 -1 1 . C’e st & cau se de vos in iq u ité s ... e t à cau se de
Ce second d isco u rs nous tr a n s p o rte e n c o re , vos crim e s. Ils o n t é té rée lle m e n t v e n d u s e t ré ­
d ans son ensem ble, a u x jo u rs d u M essie, e t nous pudiés, l ’e x il en e st la p r e u v e , m ais rép u d iés p ar
m o n tre l’ in fid élité des J u ifs a u x g râ ce s im m enses e u x - m êm es e t n o n p ar le S e ig n e u r. — V e n i, et
q u e d e v a it le u r ap p o rte r le s e r v ite u r de J é h o ­ n o n erat... (vers. 2). A v e c p in s de fo rce dans l’hé­
v a h . A u lie u de l ’a c c u e illir a v e c e m p ressem e n t, b re u : P o u rq u o i su is - je ve n u sans q u ’ il y e û t
co m m e u n s a u v e u r, ils le m ép risen t e t l’o u tra g e n t p erso n n e ? (p o u rq u o i) a i- J e ap p elé sans q u e p er­
In d ign em en t. C e crim e én o rm e fe ra to m b e r s u r sonne ré p o n d ît? P a r ses p ro p h è te s, e t au ssi p ar
e u x to u t le p oid s d es v en g ean ces d ivin es. ses ch â tim en ts, D ie u a v a it essayé d ’a m é lio re r son
1° C’e st à cau se de ses crim es q u ’Isra ël est p e u p le , m ais en v a in . — N u m q u id a bb revla ta
p lo n g é d an s le m a lh e u r. L , 1 - 3 . et p a r v u la ...? L a n g a g e tr è s p itto re s q u e : m a lg ré
C h a p . L . — 1 - 3 . L ’épouse m y stiq u e de J é h o ­ t o u t , J é h o v a h é ta it assez p u issa n t p o u r sa u v e r
v a h s’e s t rép ud iée e lle - m ê m e ; le S e ig n e u r e st ses fils in g ra ts . — E c c e ... P r e u v e de sa to u te -
néan m oin s p rê t â p ard o n n er e t à s a u v e r. — H æ c p u issan ce u n iv e rse lle , q u i « n’e s t pas p lu s affai­
d icit... D ieu s’ad resse a u x en fa n ts d e S io n .— Q u is blie q u e son am o u r ». — I n in c r e p a tio n e .„ d eser­
est h ic ...? D ’a p rès l’h éb reu : O ù e st le liv r e ...? tu m ... Il lu i su ffit d’u n e m en ace p o n r d esséch er
Com m e en ta n t d ’a u tres e n d ro its , l ’u n io n de la m er, com m e a u tem p s de la s o rtie d’ É g y p te .
J é h o v a h e t d’ I s ra ë l e s t re p résen tée sous la figu re C f. E x . x i v e t x v ; P s. c v , 9 , e tc . — F lu m in a
d u m a ria g e . L e lib e r r e p u d ii é ta it l ’a c te officiel in s ic cu m ; com m e le J o u rd a in , au m om en t où
q u i a tte s ta it q u e te lle épouse a v a it é té rép ud iée les H é b re u x p é n é trè re n t d an s la T e rr e p rom ise.
selon les fo rm es lé g a le s , e t q u ’ un d iv o rce r é g u ­ Cf. P s . c x n i , p rem ière p a r t ie , 5. — I n d u a m
lie r e x is ta it e n tre e lle e t son m ari. C f. D eut. c æ lo s .. . ( vers. 3 ) : com m e d u ra n t la n eu vièm e
x x i v , 1 - 4 ; J er. in , 8 ; M a tth . i , 9. J éh o v a h s’est p laie d’É g y p te . C f. E x . x , 21 e t ss.; Ps. c r v , 28;
co n te n té de re n v o y e r son ép ouse In fid è le ; dans Sap. x v i i , 2 e t ss. — S a cc u m p o n a m ... : le v ê te ­
sa m iséricord e e n v e rs e lle , 11 n ’a p as v o u lu lu i m en t de la d étresse e t du d e u il.
d o n n er une le ttr e de d iv o rce q u i e û t é té « le sceau 2° L e s e rv ite u r d e J é h o v a h , h u m ilié e t m is
d’ une r u p tu re é tern e lle », c a r il se p ro p o sait de à la to rtu re , m ais fid èle q u a n d m êm e à son devoir,
la rep ren d re u n Jour. — Q u is... c r e d ito r ...? A u tr e L , 4 -9 .
fig u re p our ex p rim e r la m êm e pensée. C h ez les 4 - 9 . P ro p h é tie sous la fo rm e d’ un m onologue,
H é b r e u x , les en fa n ts des d éb iteu rs Insolvables com m e au ch ap. x l i x , 1 - 6 . C’est de n o u veau ie
Is. L, 5-10.
pavanfo, afin quo je jmissc soutenir nar difam , jrt sciam sustcnlare eum «pu
la jiarole celui qui est abattu. 11 éveille lassus est verbo. Erigit mane, mane eri­
le m atin, le m a tin jl éveille mon oreille, git mihi aurem, ut audiam quasi ma­
afin que je l’écoute comme un maître. gistrum.
5. Le Seigneur Dieu m’a ouvert l ’o­ 5. Dominus Deus aperuit mihi aurem,
reille, et je ne le contredis pas ; je ne ego autem non contradico; retrorsum
me suis point retiré en arrière. non abii.
6. .l’ai abandonné mon corps a ceux 6. Corpus meum dedi percutientibus,
qui me frappaient, et mes joues à ceux et genas meas vellentibus ; faciem meam
qui m’arrachaient la barbe; je n’ai pas non averti ab increpantibus et conspuen­
détourné mon visage de ceux qui me tibus in me.
couvraient d’injures et de crachats.
7. Le Seigneur Dieu est mon protec­ 7. Dominus Deus auxiliator meus,
teur; c'est pourquoi je n’ai pas été con­ ideo non sum confusus; ideo posui fa ­
fondu ; c’est pourquoi j ’ai rendu mon ciem meam ut petram durissimam, et
visage semblable à une pierre très dure, scio quoniam non confundar.
et je sais que je ne serai pas confondu.
8. Celui qui me justifie est proche ; 8. Juxta est qui justificat m e; quis
qui se déclarera contre m oi? Comparais­ contradicet mihi? Stemus simul; quis
sons ensemble; qui est mon adversaire? est adversarius meus ? accedat ad me.
qu’il s'approche de moi.
9. Le Seigneur Dieu est mon protec­ 9. Ecce Dominus Deus auxiliator
teur ; quel est celui qui me condamnera? • meus ; quis est qui condemnet me ? Ecce
V oici, ils s’useront tous comme un vête­ omnes quasi vestimentum conterentur;
ment; ils seront mangés des vers. tinea comedet eos.
10. Qui d’entre vous craint le Seigneur, 10. Quis ex vobis timens D om inum ,
et entend la voix de son serviteur? Que audiens vocem servi sui? Qui am bula­
celui qui marche dans les ténèbres, et vit in tenebris, et non est lumen ei,
qui n’a pas de lum ière, espère au nom speret in nomine Domini, et innitatur
du Seigneur, et qu’il s’appuie sur son super Deum suum.
Dieu.

M essie q u i p a r ie , se co n so lan t p ar c e t épan ch e- R e tr o r su m n o n a b ii. Ii n’a pas recu lé p o u r éch ap ­


m en t de son âm e d e v a n t D ieu. — D o m in u s . p er a u x d o u leu rs q u i l’a tte n d a ie n t. C ette pensée
D ans i ’h éb reu : 'A d o n a ï Y ’ ho r a h . C ette associa­ e s t a d m ira b le m e n t d éveloppée dan s les vers. 6 - 9.
tion solenn elle des d e u x p rin cip au x nom s d iv iu s — Corpus m e u m d e d i... H ébr. : J ’ ai liv r é m on
v a être ren o u velée tr o is fo is en co re. Com p. les dos. — V e lle n tib u s : à ce u x q u i iu i a r ra c h a ie n t
vers. 5 , 7 e t 9 . — L in g u a m e r u d ita m . H é b r. : cru ellem en t la barbe. S u r c e t o u tr a g e , v o y e z
une la n gu e de d iscip les, c . - à - d . te lle q ue l ’o n t I I R e g . x , 4 ; N eh . x m , 2 5 ; M a tth . x x v i , 6 7 ;
des d isciples form és p ar un m a ître h ab ile. L a Joan . x v m , 22. — F a c ie m ... et co n sp u en tib u s...
V u lg a te donne d o n c très bien le sens. N o tre- L e co m ble d e l’ ig n o m in ie ; c f. Jo b , x x x , 10 ; L u o .
Seig n eu r J é s u s - C h r is t a affirm é à d iv erses re­ x v m , 3 1 - 3 2 , eto. — D o m in u s ... a u x i lia t o r ...
prises que sa d o ctrin e v e n a it de D ieu. C f. Joan. ( v e r s . 7 e t s s .) . Son a p p u i e t son re fu g e p arm i
v m , 26, 4 0; x ii, 5 0 ; x r v , 24, e tc . S u r son ad m i­ ces ép reu ve s si écrasan tes. — Ut p e tra m d u r is ­
rable éloquence, com p. J o an . v n , 46. — S u sten ­ s im a m . L ’h éb reu d it seu lem en t : com m e u n caii-
tare. C’e s t de ce v e rb e q ue d épend ie su b s ta n tif lo u . C f. E z . m , 8. S a confiance en D ieu co m m u ­
verbo : so u ten ir e t ré c o n fo rte r p a r u n e bonne n iq u e ra au C h ris t u n co u ra ge in ébran lable. —
parole les p a u v res âm es fa tig u é e s , désolées. C f. J u x t a est q u i... (v ers. 8). L a c e rtitu d e d u triom p h e
L v n , 15 ; M a tth . x i, 28. — M a n e, m a n e... C ette fin a l fa it q u ’ il b ra v e e t défie ses en n em is cru e ls
rép étitio n e st u n h ébraïsm e q u i sign ifie : ch aq u e (q u is contradicet...'!), le u r p rop osan t d e p ara ître
m atin. C .- à - d . sans cesse, à to u t In stan t. — E r i ­ aveo e u x d e v a n t le tr ib u n a l d u so u vera in ju g e
g it m ih i a u rem . B elle m é ta p h o re , en h éb reu ( stem u s s im u t ... ) . — Q u a si v e s tim e n tu m ... lia
s u rto u t : Ii é v e ille m on oreille. — ü t a u d ia m sero n t le n te m e n t m ais sû rem en t consum és.
q u a si... H ébr. ; p o u r q u e J’éco u te com m e (fo n t) 3° P ro m esses e t m enaces. L , 1 0 - 1 1 .
des d isciples. L e sens e st le m ê m e , e t m arqu e 1 0 - 1 1 . Q u is e x v o b is ...! L a prom esse d’abord
une atte n tio n v iv e e t resp ectu eu se. — A p e r u it (v ers. 10), p ou r ce u x q u i o b é iro n t à J é h o v a h et
m ih i a u re m (v ers. 5) : en v u e d e la ré v é la tio n à son s e rv ite u r. — I n tenebris : d an s les té ­
spéciale q u i s u it e t q u i co n cern e les souffran ces n èbres du m alh eu r, e t p a rticu liè re m e n t de l ’ex iL
du C h rist. — N o n co n tra d ico . H sera d o cile a u x — Ecce vos o m n e s ... L a m enace ( vers. 1 1 ) . —
volontés d iv in e s , quoi q u ’il d o ive iu i en co û ter A ccendentes ign em ... Im a g e des trib u la tio n s oue
d'obéir. C f. Joan . rv , 3 4 ; v , 30; v m , 21, etc . — les m éch an ts in flig e n t s o u ve n t a u i b o n s; m ais
Is. L, 11 L I , 1.

11. Ecce vos onones accendentes ignem, 11. Mais vous tous qui allumez un feu,
accincti flammis, ambulate in lumine et qui êtes environnés de flammes, mar­
ignis vestri, et in flammis quas succen­ chez à la lumière de votre feu , et dans
distis : de manu mea factum est hoc les flammes que vous avez allumées : c’est
vobis in doloribus dormietis. par ma main que cela voua est arrivé;
vous dormirez dans les douleurs.

CHAPITRE LI

1 . A u d i t e me, qui sequimini quod 1. Écoutez-m oi, vous qui suivez la


justum est, et quæritis Dominum; at­ justice, et qui cherchez le Seigneur; re­
tendite xd petram unde excisi estis, et gardez le rocher dont vous avez été tail­
ad cavernam laci de qua præcisi estis. lés, et la carrière profonde dont vous
avez été tirés.
2. Attendite ad Abraham , patrem ve­ 2. Regardez Abraham votre p ère, et
strum, et ad Saram , quæ peperit vos; Sara qui vous a enfantés ; je l’ai appelé
quia unum vocavi eum, et benedixi e i, lorsqu’il était seul, je l’ai béni et m ulti­
et multiplicavi eum. plié.
3. Consolabitur ergo Dominus Sion, 3. Le Seigneur consolera donc Sion et
et consolabitur omnes ruinas eju s; et il consolera toutes ses ruines; il chan­
ponet desertum ejus quasi delicias, et gera son désert en délices, et sa solitude
solitudinem ejus quasi hortum Domini. en un jardin du Seigneur. L a joie et
Gaudium et lætitia invenietur in ea, l’allégresse se trouveront en elle, l’action
gratiarum actio et vox laudis. de grâces et la voix des cantiques.
4. Attendite ad me, popule meus; et 4. Regardez - m o i, mon peuple; ma
tribus mea, me audite; quia lex a me nation, écoutez-m oi; car la loi sortira
exiet, et judicium meum in lucem po­ de m oi, et ma justice se reposera parmi
pulorum requiescet. mon peuple et sera leur lumière.
5. Prope est justus meus, egressus 5. Mon juste est proche, mon Sauveur
est Salvator meus, et brachia mea popu­ va paraître, et mes bras jugerent les
los judicabunt; me insulæ expectabunt, peuples; les îles m’attendront, elles at­
et brachium meum sustinebunt. tendront mon bras.

la loi du ta lio n v e n g e ra ces d e rn ie rs , e t les o p ­ espéran ce d ’en a v o ir Jam ais, lo rsq u e D ieu le ch o i­
p resseu rs in iques sero n t con sum és p a r le u rs s it e t l ’ap p ella. C f. x x x u i , 24. — B e n e d ix i... et
p rop res flam m es. — De m a n u m e a ... C ’est le m u ltip lic a v i.„ Ii d e v in t ra p id em en t le « père de
s e rv ite u r de J éh o v a h qui co n tin u e d e p arler. — la m u ltitu d e ». Cf. G en. x n , 2 - 3 ; x m , 1 6 - 1 6 ;
I n d o lo r ib u s d o r m ie tis. H ébr. : v ou s serez co u ­ x vT ii, 18 ; x x i i , 17, e tc . — C o n so la b itu r... (v e rs . 3).
chés... L a d o u leu r sera p ou r e u x un e couch e t e r ­ D ieu fe ra p o u r S io n , to u te ru in ée e t m isérab le
rib le , p erpétu elle. q u ’elle s o it, ce q u ’il a f a it p ou r A b ra h a m . —
D e s e r t u m ... q u a s i d e licia s. H éb r. : com m e u n
$ I I I. — T r o isiè m e d isco u rs : I s r a ë l sera
É d en ( L X X : w ç 7tap âS et< 70 ?), c . - à - d . com m e
fin a le m e n t sa u v é. L I , 1 -2 3 .
un Jardin de d élices. D escrip tion g ra cie u s e de
1’ L e p rop h ète essaye d ’affe rm ir la fo l e t la l’âg e d’o r m essianique.
con fian ce d ’Israël. L I , 1 - 8 . 4 - 6 . L e s a lu t p rom is p ar J é h o v a h e t réalisé
C i i a p . L I . — 1 - 3 . D e m êm e que le S e ig n e u r p ar son s e rv ite u r n ’a tte in d ra pas seu lem en t les
a fa it s o rtir to u t u n p eu p le d ’ A b rah a m e t de J u ifs , m ais ton s leR p euples. — A tte n d ite a d m e.
S a r a , de m êm e 11 sau ra m u ltip lie r les h u m bles O racle beaucoup p in s m ag n ifiq u e en core q u e le
restes de Sion. — A u d ite m e. P re s s a n t a p p e l, p récéd en t. — L e x a m e... et ju d ic iu m ... H éb r. :
q u i sera ré ité ré p lu sieu rs fo is. Com p. ies v ers. 2, J ’éta b lira i m a lo i p ou r la lu m iè re des n atio n s.
4 , 7. — Q u i s e q u im in i qvbod j u s t u m ... L ’ In vi­ C f. i i , 2 - 4 ; x m , 6 , etc. — P r o p e est ju s t u s ...,
ta tio n s’ad resse donc à la p a rtie saine e t fidèle sa lv a to r... D an s la V n lg a te , ces titre s d é sign e n t
des J u ils . — A d p e t r a m ..., a d ca v er n a m la c i p erson n ellem en t le M essie. M ais l ’h é b re u em ploie
(h é b r. : au cr e u x de la fosse, c.-à-d. à la ca rriè re ). le co n c re t : M a Justice e st p roch e, m on s a lu t v a
M étap h ore q u i ex p rim e fo r t bien les h um bles p ara ître . L ’ idée e st la m êm e en ré a lité , p u isq u e
co m m encem en ts d ’ Israël. T o u t un p euple issu la Justice de D ieu, dans ce p assage, c ’e st sa fid é­
d 'un v ieilla rd très â g é e t d’ un e fem m e stérile . lit é à te n ir ses prom esses de salu t, e t qu e ce s a lu t
Comp. le v ers. 2, et H ebr. x i, 12. — ü n u m vo- d e v a it ê tre opéré p ar l’in term éd ia ire du Christ.-
envi... A b rah a m é ta it s e u l, sans en fan ts e t sans — B r a ch ia ... ju d ic a b u n t : e t ils ch â tie ro n t ceux
Is. LI, 6-13.
6. Levez les yeux au ciel, et regardez 6. -Eevate in cælum ocuios vestros, et
en bas sur la terre ; car le ciel se dissou­ videte sub terra deorsum ; quia cæli sic­
dra comme la fum ée, la terre sera usée ut fumus liquescent, et terra sicut ve­
comme un vêtement, et ceux qui l’ha­ stimentum atteretur, et habitatores ejus
bitent périront avec elle; mais mon sa­ sicut hæc interibunt ; salus autem mca
lut sera éternel, et ma justice ne fera in sempiternum erit, et justitia mea non
pas défaut. deficiet.
7. E coutez-m oi, vous qui connaissez 7. Audite me, qui scitis justum , po­
le juste, mon peuple, qui avez ma loi pulus meus, lex mea in cordo eorum;
dans vos cœurs ; ne craignez pas l’op­ nolite timere opprobrium hominum, et
probre des hommes, et ne redoutez pas blasphemias eorum ne metuatis;
leurs blasphèmes;
8. car les vers les dévoreront comme 8. sicut enim vestimentum, sic co­
un vêtem ent, et la teigne les rongera medet eos vermis, et sicut lanam, sic
comme la laine; mais mon salut sera devorabit eos tinea; salus autem mea in
éternel, et ma justice subsistera de g é ­ sempiternum erit, et justitia mea in ge­
nération en génération. nerationes generationum.
9. E levez-vous, élevez-vous, revêtez- 9. Consurge, consurge, indueré forti­
vous de force, bras du Seigneur; élevez- tudinem , brachium Domini ; consurge
vous comme aux anciens jours, dans les sicut in diebus antiquis, in generatio­
siècles passés. N ’est-co pas vous qui nibus sæculorum. Nuinquid non tu per­
avez frappé le superbe, qui avez blessé cussisti superbum, vulnerasti draconem?
le dragon ?
10. N ’est-ce pas vous qui avez séché 10. Numquid non tu siccasti mare,
la mer, l ’eau de l’impétueux abîme ; qui aquam abyssi vehementis ; qui posuisti
avez fait au fond de la mer un chemin profundum maris viam , ut transirent
pour faire passer vos affranchis? liberati ?
11. C ’est ainsi que les rachetés du 1 1. Et nunc qui redempti sunt a Do­
Seigneur reviendront; ils viendront à mino revertentur, et venient in Sion
Sion avec des chants de louange, et une laudantes, et læ titia sempiterna super
joie éternelle couronnera leurs têtes ; ils capita eornm, gaudium et lætitiam te­
seront dans la joie et le ravissem ent; la nebunt; fugiet dolor et gemitus.
douleur et les gémissements s’enfuiront.
12. C ’est moi, c ’est m oi-m êm e qui 12. E go, ego ipse consolabor vos. Quis
vous consolerai. Qui es-tu pour avoir tu, ut timeres ab homine m ortali, et a
peur d’un homme mortel, et du fils de filio hominis qui quasi fœnum ita ares­
l’homme qui séchera comme l’herbe? cet?
13. E t tu as oublié le Seigneur qui t’a 13. E t oblitus es Domini, factoris tu i,

q ui a u r o n t é té tro u v é s coupables. — î l e in s u læ 2» F e rv e n te p riè re d’Israël à son D ieu. L I ,


expecta bun t. C eux des païen s q u i a u ro n t échappé 9 -11.
à la v en g ean ce du S e ig n eu r so u p irero n t après la 9 - 1 1 . E x c ité s p a r les prom esses q u ’ ils v ie n n e n t
d éliv ra n ce. C f. x m , 4. — B r a c h i u m ... s u s tin e ­ d 'en ten d re , les J u ifs co n ju re n t le S e ig n e u r de les
bunt. N o n p lu s son bras v en g eu r, m ais sa m ain d é liv re r, a in si q u ’ il l’a v a it f a i t en E g y p te pou r
p rotectrice. leu rs p è re s.— C onsu rg e, co n surge. H éb r.: É v eille-
6 -8 . Im m u ta b ilité des prom esses d iv in e s, p ar to i, év eille-to i. « V iv e e t m agn ifiqu e ap ostroph e, «
opposition à l ’in s ta b ilité des c r é a tu re s , m êm e e t la n g a g e plein de foi. — N u m q u id n o n tu ...
de celles q u i so n t les p lu s solid es en ap p arence. C elu i q u i a opéré a u tre fo is de si g ra n d s prodiges
C f. x x i v , 1 9 - 2 0 ; x x x i v , 4 , etc. — L e v a te in ne p o u rra-t-il pas les re n o u ve le r dan s u n m êm e
c æ lu m ... E n co u rag em en t p ressa n t à la confiance. b u t? — S u p erb u m . H éb r. : R â h a b . N om de l ’E ­
— S ic u t fu m u s : m atiè re sans c o n s is ta n ce , qui g y p te ; c f. x x x , 7 ; P s. l x x x v i , 4 , e t la n o te ;
se dissipe en un In stan t. C f. Ps. l x v i i , 3 , etc. L x x x v in , 1 1, etc . — D ra co n em . E n core l’ É g y p te ,
— S ic u t v e s tim e n tu m ... M êm e im age au Ps. ci, 2 7 . V o y e z la n o te de x x v n , 1. — Et n u n c q u i re­
— S icu t hæ c. D ans l’h é b r e u , s u iv a n t la trad u c- d em p ti... ( v e r s . 1 1 ) . Ces lig n e s so n t une repro­
tiou la pin s com m un e : com m e des m ouch erons. d uctio n p resqu e litté r a le de x x x v , 10.
— Q u i scitis ju s tu m (v e rs. 7). L’h ébreu a encore 3» A im a b le réponse du S e ig n e u r à la prière
l’a b stra it : V ous q u i co n n aissez la ju stice, c.-à-d. de son peuple. L I , 1 2 - 1 6 .
qui êtes fidèles à J é h o va h e t q u i p ra tiq u e z ses 1 2 -1 6 . Douces prom esses, m êlées de p atern els
lois. — O pprob rium h o m in u m : les m alédiction s rep roch es. — E g o , ego ip s e ... G ra n d e em phase
et les p ersécu tion s ty ra n n iq u es. — S icu t en im dan s ces pronom s accu m u lés. — Q u is t u , ut
v r4 im tn tu m .~ (vers. 8). V o y e z la n ote du L . 9. tim eres... P o u rq u o i o n t - ils fa it plus de cas d e s

C o mmen t. — Y. 30
4GG Is. L I . 14-20.
qui tetendit caelos et fundavit terram ; créé, qui a étendu les cieux et fondé la
et formidasti jugiter tota die a facie fu ­ terre, et tu as tremblé sans cesse tout le
roris ejus qui te tribulabat, et parave­ jour devant la fureur de celui qui t’af-
rat ad perdendum!* Ubi nunc est furor iligeait, et qui était prêt à te perdre!
tribulantis? Où est maintenant la furie de celui qui
t’affligeait?
14. Cito veniet -gradiens ad aperien­ 14. Bientôt celui qui doit ouvrir arri­
dum; et non interficiet usque ad inter­ vera; il ne détruira pas jusqu’à l’exter­
necionem , nec deficiet panis ejus. mination, et son pain ne manquera pas.
15. Ego autem sum Dominus Deus 15. C ’est moi qui suis le Seigneur
tuus^ qui conturbo mare, et intumes­ ton Dieu, qui trouble la mer et qui fais
cunt fluctus ejus; Dominus exercituum soulever ses flots; mon nom est le S ei­
nomen meum. gneur des armées.
16. Posui verba mea in ore tuo, et 16. J ’ai mis mes paroles dans ta bou­
in umbra manus meæ protexi te , ut che, et je t’ai mis à couvert sous l’ombre
plantes cælos, et fundes terram, et dicas de ma m ain, pour établir les cieux et
ad Sion : Populus meus es tu. fonder la terre, et pour dire à Sion : Tu
es mon peuple.
17. E levare, elevare, consurge, Jéru­ 17. Réveille-toi, réveille-toi, lève-toi,
salem , quæ bibisti de manu Domini Jérusalem, qui as bu de la main du Sei­
calicem iræ eju s; usque ad fundum gneur la coupe de sa colère; tu as bu
calicis soporis bibisti, et potasti usque jusqu’au fond la coupe d’assoupissement,
ad fæces. et tu l ’as vidée jusqu’à la lie.
18. Non est qui sustentet eam , ex 18. De tous les fils qu’elle a enfantés
omnibus filiis quos genuit; et non est il n’en est aucun qui la soutienne, et de
qui apprehendat manum ejus ex om­ tous les fils qu’elle a nourris aucun ne
nibus filiis quos enutrivit. lui prend la main.
19. Duo sunt quæ occurrerunt tibi ; 19. Ces deux choses te sont arrivées ;
qnis contristabitur super te? V astitas, qui s’attristera sur toi? L e ravage et la
et contritio, et fam es, et gladius; quis ruine, la faim et le gla iv e ; qui te con­
consolabitur te? solera?
20. F ilii tui projecti sunt, dormierant 20. Tes fils ont été jetés à terre; ils
in capite omnium viarum sicut oryx se sont endormis à la tête de toutes
illaqueatus, pleni indignatione Domini, les rues comme un oryx pris au filet,
increpatione Dei tui. pleins de l’indignation du Seigneur, des
menaces de ton Dieu.

m enaces d’hom m es fra g ile s ( ab h o m in e m o r­ A u lieu de la seconde p erson n e (p la n tes, fu n d e s ,


t a l i . . . } que des prom esses de le u r D ieu to u t- d ic a s ) , l’h ébreu em ploie u n e to u rn u re q u i p e r­
p u issa n t ( g u i teten d it...) i N ’a v a ie n t-ils pas e x p é ­ m et de ies a p p liq u e r à Israël, ce q u i ca d re m ieu x
rim e n té la faiblesse d e le u rs en nem is (u M n u n c a v e c le co n te x te ( « a d p la n ta n d u m , ad fu n d a n ­
est f u r o r ... ) l — C ito ven iet... (v e rs . 14). D 'après d u m ...; p ou r qu e Je p lan te, qu e Je fo n d e ...).— Ut
la V u lg a te , le p a rticip e g ra d ie n s rep résen te le p la n te s cæ los : à la m an ière d’une te n te , d o n t
M essie lib é ra te u r. C om p. x l i i , 7, où il o u v r e , les p iq u e ts so n t fixés solid em en t d an s le soi. C f.
com m e ic i, les p rison s p our eu fa ire s o rtir les x l , 22, e tc. D s ’a g it sans d o u te d es n o u ve a u x cie u x
ca p tifs . D iv erg e n ce n o ta b le d an s l’h éb reu : B ien ­ et de la n o u ve lle te rre de la fin des tem ps. C f.
tô t ce lu i q u i est co u rb é (sous le fa ix d e l'escla­ l x v , 17, e t l x v i , 22.
v a g e ; cf. x m , 22) sera d é liv ré . — N o n in te r fi­ 4° Sion se ra co n so lée, ta n d is q u e ses en nem is
ciet... D ans n o tre v ersio n la t in e , ce t r a it se ra p ­ sero n t h u m iliés. L I , 17-23.
p orte a u x opp resseurs m en tionn és p lu s h a u t (v e rs. 17-20 . J é ru sa le m a dû boire à ia coupe de la
12-13). L ’h ébreu co n tin u e la d escription des m isères co lère d iv in e . — E l e v a r e ..., con su rg e. D ’après
q u i v o n t ê tr e allégées : Il n e m o u rra pas dans la l’h ébreu : É v e ille -to i, é v e llie -to l (com p. le vers. 9) ;
fosse, c .- à - d . d an s l ’o b scu r ca ch o t o ù ses en nem is lè v e - to i... — Q uæ b ib isti... M étap h ore trè s e x ­
l'a v a ie n t p lo n gé. Cf. J er. x x , 2 ; x x i x , 26. — N ec p re s siv e , p ou r d é sig n e r les m alh eu rs de la cltd
deficiet p a n i s ... Im a g e d 'u n bo n h eu r à jam ais co u p ab le e t c h â tié e p ou r ses crim es. C f. x i x , 14 ;
assuré. C f. x x x m , 16. — E g o... q u i conturbo... x x i x , 1 8 ; P s . l x x i v , 9 ; E z. x x m , 32 e t ss., etc.
J é h o va h a g ite e t calm e à son g r é l ’océan ; p re u v e — C a lic is sop oris. C oupe plein e d’u n b re u v ag e
év id e n te du p o u v o ir q u ’ il a de s a u v e r son p euple. e n iv r a n t , stu p é fia n t, de so rte qu e ce u x q u i eu
— P o s u i verba m e a ... (v e rs. 16). Da.ns la V u l­ b o iv e n t sont e n tiè re m e n t à la m erci de leu rs
g a te , c e ï p aro les so n t adressées a u M essie, d ont en n em is. — N o n est q u i s u s te n te t... ( v e r s . 1 8 ) .
e lle s d é term in en t le rô le de lib éra teu r. C f. x l i x , 2. H ébr. : 11 n’y a p erson n e q u i la co n d u ise (d a n s
is. li, 21 — i,ii, i. 467

21. C ’est pourquoi écoute ceci, pauvre 2 tr Idcirco audi hoc, paupercula, et
petite, qui es enivrée, mais non de vin. ebria non a vino.
22. Voici ce que dit ton dominateur, 22. Ilæ c dicit Dominator tuus, Domi­
ton Seigneur et ton D ieu, qui combattra nus et Deus tuus, q.ui pugnabit pro po­
pour son peuple : V oici, j ’enlève de ta pulo suo : Ecce tuli de manu tua cali­
main la coupe d’assoupissement, le fond cem soporis, fundum calicis indignationis
de la coupe de mon indignation; tu n’en meæ ; non adjicies ut bibas illum ultra.
boiras plus à l’avenir.
23. Je la mettrai dans la main de 23. E t ponam illum in manu eorum
ceux qui t’ont hum iliée, et qui ont dit à qui te humiliaverunt, et dixerunt animæ
ton âme : Courbe-toi, afin que nous pas­ tuæ : Incurvare, ut transeamus ; et po­
sions; et tu as fait de ton corps comme suisti ut terram corpus tuum, ct quasi
une terre, et comme un chemin pour les viam transeuntibus
passants.

CHAPITRE L 11

1. L è v e -to i, lève-toi, revêts-toi de ta 1. Consurge, consurge, induere forti­


force, Sion; revêts-toi des vêtements de tudine tu a, Sion; induere vestimentis
ta gloire, Jérusalem, ville du Saint, car gloriæ tuæ , Jérusalem , civitas Sancti,

sou é ta t d’ ivresse). Ce to n é lé g ia q u e , q u i reten ­ 1° L a g lo iie de J é h o va h e x ig e la réd em ption


t i t ju sq u ’à la fin d u v ers. 20 , ra p p elle ce lu i des d e J é ru sa le m . L I I , 1 - 6 .
T h rèn cs. — D uo... o ccu rreru n t... (v e rs. 19). D eu x C h a p . L I I . — 1 - 6 . C onsu rg e, con su rg e. H é b r . :
sortes de m a u x : le p ays ra v a g é
(v a s tita s et co n tr itio ), les h a b ita n ts
liv r é s à la m o rt (Jam es et g la d iu s ).
— F i l i i tu i... derrm ierunt (v e rs . 20).
H éb r. : tes fils so n t étend us. —
S icu t o r y x . H ébr. : com m e u n [ô\
A n im al d éjà m en tio n n é au D euté-
ro n o m e , x i v , 5 , et q u i p a ra ît d ési­
gn er, en e ffe t, l’an tilo p e o r y x ( A t l .
d lh ist. n a t ., p l. l x x x v i i , flg. 8 ).
« F ig u re n o b le , q u o iq u e tra g iq u e .
I s r a ë l, ce p eu ple des m o n ta g n e s,
est com paré à un e a n tilo p e , que
to u te son a g ilit é , to u te sa g râ c e ,
n ’o n t pas sau vée du filet des ch as­
se u rs.» — P le n i in d ig n a tio n e Do-
m in i : c t c ’est p ou r cela q ue l’ad-
v e rs lié est si p rofond e.
21-23. C ette coupe v a p asser a u x
ennem is de S io n , q u i d e v ro n t la
v id e r à le u r to u r. — Id circo...
p a u p ercu la . T erm e d e com passion,
e t de tend resse en m êm e tem ps.
— E b r i a , n on a v in o . Couip. le
vers. 17, c t x x i x , 9. — In cu rv a re
u t tr a n se a m u s ... L e s p rison n iers
de g u e rre subissaient p arfo is à la
le ttre ce tte h um ilia tio n ; les v a in ­
queurs le u r m e tta ie n t le pied s u r
le corps. Cf. Jo s. x , 24 ; P s . c i x , 1 , '/ 1-7
etc. ( A t la s a rchéol., pl. e x i v , fig. 3,
O r.v x e t so n fa o n .
6-7, 8). — P o su is ti... co rp us tu u m .
H ébr. : ton dos.
É v e ill e - t o i, é v e ille - to i. C f. l i , 9, 17, e t les notes.
§ IV . — Q uatrièm e d isco u rs : encore l'h eu reu se L e proph ète se rep résen te la cap itale ju iv e sous
d élivra n ce de Jé ru sa te m . L U , 1 - 1 2 . les tr a its d’u n e fem m e q u i, fra p p ée p a r la co lère
A près a v o ir affirm é de n ou veau que ce tte d éli­ div in e, accablée de d o u leu r, g ît p resq u e sans v ie
vran ce v ie n d ra , le prop h ète en trace un e des­ s u r la p ou ssière du ch e m in ; il la presse de se
cription très d ra m a tiq u e. relever, p ou r com m encer u n e n o u velle ex isten ce
1

1
Is. LIT. 2- 8. 4C9
a l'avenir l’incirconcin et l’impur ne te quia non adjiciet ultra ut pertiauseat
traversera plus. per te incircumciRiis et immundus.
2. Secoue la poussière, lè v e -to i, as­ 2. Excutere de pulvere, consurge,
sieds-toi, Jérusalem, détache les chaînes sede, Jérusalem ; solve vincula colli tui,
de ton cou, captive, fille de Sion, captiva filia Sion ;
3. car voici ce que dit le Seigneur : 3. quia hæc dicit Dominus : Gratis
Vous avez été vendus pour rien, et vous venundati estis, et sine argento redime­
serez rachetés sans argent. mini.
4. Car voici ce que dit le Seigneur 4. Quia hæc dicit Dominus Deus : In
Dieu : Mon peuple descendit autrefois Æ gyptum descendit populus meus in
en Egypte pour y habiter, et Assur l’a principio, ut colonus esset ibi, et Assur
opprimé sans aucun sujet. absque ulla causa calumuiatus est eum.
5. Et maintenant qu a i-je à faire ici, 5. E t numquid mihi est h ic, dicit
dit le Seigneur, puisque mon peuple Dominus, quoniam ablatus est populus
a été enlevé sans raison? Ses oppres­ meus gratis? Dominatores ejus inique
seurs agissent injustement, et mon nom agunt, dicit Dominus, et jugiter tota
est 6ans cesse blasphémé tout le jour. die nomen meum blasphematur..
6. C ’est pourquoi mon peuple connaî­ 6. Propter hoc sciet populus meus
tra mon nom en ce jour- là , car moi qui nomen meum in die i l l a , quia ego ipse
parlais, me voici. qui loquebar, ecce adsum.
7. Qu’ils sont beaux sur les monta­ 7. Quam pulchri super montes pedes
gnes les pieds de celui qui annonce et annuntiantis et prædicantis pacem, an­
prêche la paix, qui annonce la bonne nuntiantis bonum , prædicantis salutem ,
nouvelle, qui prêche le salut, qui dit à dicentis Sion : Regnabit Deus tuus !
Sion : Ton Dieu va régner 1
8. La voix de tes sentinellesrgtenftï, elles 8. V ox specuiatorum tuorum, leva­
élèvent la voix, elles chantent ensemble i verunt vocem , simul laudabuut, quia

beaucoup p lu s glo rieu se e t p lu s h eureuse que la an tem ps de la c a p tiv ité . Il n ’est pas co n ven able
p rem ière. — In d u e r e f o r t i t u d i n e ... Sion a v a it p o u r ln l de d em eu rer dans ce tte co u tré e païen n e ;
été faib le e t d é fa illa n te p end a n t l ’e x il ; le bras au ssi v a - t - 1 1 la q u itte r, e t ram en er les J u ifs à
de D ieu lu i rend m a in te n a n t to u te sa fo rce. — Sion. Comp. les vers. 7-12. — A b la tu s est... g ra tis.
I n d u e r e v estim en tis... : de ses v ête m en ts les plus M êm e pensée q u ’au v e rs. 3. — I n iq u e a g u n t.
p ré c ie u x , p o u r fê te r le re to u r de son ro i. A u L itté r a le m e n t d an s l’ h é b re u : I ls pou ssen t des
lie u de c iv ita s S a n cti, l’h é b reu a « c ité sa in te ». h u rle m e n ts (d es cris v io le n ts de triom p h e e t de
— Q u ia n o n a d jicie t... D ans ce tte Sion ré g é n é ­ Joie). — J u g ite r n o m en m eu m ... L e s Chaldéens
rée, rien d ’im p u r n e p é n étrera désorm ais. Cf. v , 8 ; se ria ie n t de J é h o v a h d ’une m an ière sa c rilè g e ,
Jo ël, m , 17 ; A p o c. x x i , 27. — I n c ir c u m c is u s et p ré te n d an t q u ’il a v a it é té In capable de sa u v e r
im m u n d u s . D eu x notion s qui a lla ie n t de p air sa n atio n . — Sciet p o p u lu s m eu s... (v e rs. 6). L es
ch ez les J u ifs . — E x cu ter e de p u lv e r e ... F r a p ­ J u ifs sa u ro n t par ex p érien ce q u e le u r D ieu est
p an t co n traste aveo le s o r t p ré d it n agu ère à to u t-p u is s a n t p ou r les sau v e r.
B abylon e. C f. x l v h , 1. — G ra tis v e n u n d a t i ... 2» T a b le a u a n ticip é de la ce ssatio n de l’e x il.
( v e r s . 3 ) . Lorsque J é h o v a h liv r a les Isra é lite s L U , 7-12.
a u x Chald éen s, 11 ne re ç u t rien en é c h a n g e ; ce 7 - 1 0 . L e s m essagers du S e ig n e u r an n on cen t
n ’é ta it donc pas u n e v en te p rop rem en t d ite . Sa q ue son rè g n e v a ê tre ré ta b li dans Sion. —
p rop riété n ’a v a it p oin t été alién ée, m ais sim p le­ Q u a m p u lc h r L .J V isio n to u te s u av e d ’Isaïe. L e
m en t aban donnée p o u r un tem ps. P a r con sé­ prop h ète con tem p le à tr a v e rs les m on tagn es de
quen t, il e s t lib re de la rep ren d re à son g ré , sans la P a le s tin e les h é ra u ts de la bonne n o u v e lle ,
a v o ir rien à p a ye r : sin e a rg en to r e d im e m in i. q u i p rocla m en t p a rto u t la d é liv ra n ce . S ain t P a u l.
CI. L, 1. — Q u ia hæ c d ic it ... ( v e r s . 4 ). D étails R om . x , 16, ap p liqu e ce p assage à la p réd ica tloi
h isto riq u e s, p o u r d ém on trer que les p rin cip a u x u n iv e rse lle de l ’É v a n g ile , c a r c ’e st d’elle, en réa­
ennem is d ’Israël, les É g yp tie n s, les A ssy rie n s e t lité , qu ’ il e st Ici qu estion d ’u n e m an ière p rin c i­
les B abylon ien s, m é rite n t d ’être tr a ité s sans p itié. pale ; le re to u r des Isra é lite s à Sion n’en é ta it
— I n Æ g y p tu m ... u t c o lo n u s ... B ien q u e les que le p rélu d e e t le typ e. M 'b a sèer, l’é q u iv a ­
H éb reu x eu ssen t tr a v a illé p en d an t lo n gtem p s le n t h éb reu de a n n u n t ia n t is , a u r a it été m ieu x
dans la te r re de G essen, fécondée p a r leu rs sueurs, tr a d u it p a r « e v a n g e llza n tls ». — R e g n a b it D eu s...
les É g yp tien s les o p p rim èren t d u rem en t. A ss u r « C’e s t là ia su b sta n ce du m essage de s a lu t. »
ne les tr a ita pas a v e c m oins de rig u e u r (c a lu m ­ L ’h ébreu sign ifie p lu tô t : T o n D ieu rè g n e . A près
n ia tu s e st...: h é b r .: l ’o pp rim a), sans raison lé g i­ l ’In terru p tion causée p a r l ’e x il, Jé h o va h se m a n i­
tim e. — E t n u m q u id ... h ic ( v e r s . 5 ) . C .- à - d . : feste de n o u vea u à Jéru sa lem com m e ro i théo-
Qu’a i - je à fairo ic i? « I c i, » c’e st B a b ylo n e, où cra tiq u e . — Sp ecu la to ru m ... (v e rs . 8) : les p ro ­
Jc-hovah est censé a v o ir accom pagn é son peuple p h è te s, q u i é ta le n t U s sen tin elles de Slou. De
470 Is. L I 1 , 9- 1 2.
oculo ad oculum videbunt cum conver­ des cantiques de lou anges, car elles
terit Dominus Sion. voient de leurs yeux que le ‘ jeigneur ra­
mène S io n ..
9. Gaudete, et laudate sim ul, deserta 9. Réjouissez-vous et louez ensemble
Jérusalem, quia consolatus est Dominus le Seigneur, déserts de Jérusalem , parce
populum suum, redemit Jérusalem. qu’il a consolé son peuple et qu’il a
racheté Jérusalem.
10. Paravit Dominus brachium san­ 10. Le Seigneur a fa it voir son bras
ctum suum in oculis omnium gentium , saint aux yeux de toutes les nations, e t
et videbunt omnes fines terræ salutare toutes le6 extrémités de la terre verront
Dei nostri. le salut de notre Dieu.
11. Recedite, recedite; exite inde, 11. R etirez-vous, retirez-vous; sortez
pollutum nolite tangere; exite de me­ de là , ne touchez rien d’im pur; sortez
dio eju s; mundamini, qui fertis vasa du milieu d’elle; purifiez-vous, vous qui
Domini. portez les vases du Seigneur.
12. Quoniam non in tumultu exibitis, 12. Vous ne sortirez pas en tumulte,
nec in fuga properabitis ; praecedet enim ni par une fuite précipitée, car le Sei­
vos Dominus, et congregabit vos Deus gneur marchera devant vous, et le Dieu
Israel. d’Israël vous rassemblera.

le u r poste é le v é , Ils ap e rç o iv e n t les p rem iers le d ’Isaïe re la tiv e s a u s e rv ite u r de J é h o v a h , ca r il


re to u r d u S eig n eu r, et Us l ’an n o n cen t d ’un e v o ix les g r o u p e , les résu m e e t les co m plète m a g n i­
h a u te e t jo yeu se. — L a u d a b u n t. H éb r. : Ils fiq u em en t. C’ e st u n e des p ages ies p lu s belles
p oussen t des cris d ’allégresse. — O culo a d o c u ­ e t les p lu s im p o rtan te s n on seu lem en t de ce
lu m : de le u rs p ropres y e u x , de très p rès. — liv r e , m ais de l’A n c ie n T e s ta m e n t to u t e n tle i
G a u d ete et la u d a te , d e s e r ta ... H ébr. : P o u ssez L e s ex é g è te s m êm e les p lu s In créd u les ressentent
d es c r is de joie, ju b ile z en sem b le , ru in es de J é ­ de l ’ém o tio n d e v a n t « ce cé lèbre ch a p itre », d ont
ru sa lem . B e lle p erson n ificatio n . — P a r a v it... b ra ­ la ressem blan ce a v e c le P s . x x i fra p p e im m é­
c h iu m (v e rs. 10). L itté r a le m e n t d ans l ’h éb reu : d ia tem e n t l ’esprit. H d é c r it a v e c u n e éton n an te
II a m is à n u son b ra s. A n th ro p o m o rp h ism e très c la r t é les sou ffran ces d u C h ris t e t la g lo ire qu i
e x p re s s if : à la façon d’un O rien ta l q u i retrou sse en re ja illir a su r lu i. A u ssi l’a - t - o n n om m é u n
ses la rg e s m anches, p o u r tr a v a ille r p lus à l’aise. « P a sslon a l d ’o r .» , ou le « P asslon al de l’év an -
C f. E z. iv , 7. g é lis te de l ’A u c le n T e s ta m e n t ». L e s an cien s
11-12 . Israë l est In vité à q u it te r au p lus v ite J u ifs n ’h é s ita ie n t p as à l ’a p p liq u e r d ire cte m e n t
le lie u de son e x il. — R eced ite..., ex ite ..., e x ite ... e t e x clu siv e m e n t au M essie, a C ’e st le ro l-M e ssie ,
R é p é titio n s to u t à fa it p ressa n tes. — I n d e , de q u i sera p lu s g ra n d qu ’A b r a h a m , p lus élev é q u e
m ed io e ju s : de -B abylone e t de to u te la Chaldée. M o ïs e , e x a lté a u -d e s s u s des a n g e s , » d it le M i-
— P o llu tu m n o lite ... L e s J u ifs d o iv e n t p ren d re d ra s T a n ch u m à p ropos du v ers. 13. U n rabbin
g a rd e de co n tra c te r la m oin d re Im p u reté lé g a le, du x v i e s iè c le , ré su m a n t Id tr a d itio n ju iv e su r
p o u r ê tre p lus d ign es de r e n tr e r s u r le sol co n ­ ce p o in t, é c r iv a it d e son cô té : « V o y e z , nos
sacré de la P a le stin e . — M u n d a m in i, q u i fe r t is .„ a n cêtre s o n t u n an im em en t é ta b li e t tran sm is q u ’ i1
N écessité d ’u n e p u re té p lus g ra n d e en core p ou r s’a g it ici du roi - M essie. » L a sy n a g o g u e n ’a b v -
les lév ite s, q u i jo u issa ien t d u p riv ilè g e de p o rte r d onna q u e p in s ta rd ce tte in te r p ré ta tio n , à causu
les v ases sacrés. C f. N u m . iv , 24 e t s s .; v i n , 6 d es a rg u m e n ts qu e les ch ré tie n s en tira ie n t co n tre
e t ss. Ce tr a it fu t ré a lisé à la le t t r e , p uisque elle. L e s ap ô tres c ite n t p lu sie u rs tr a its de ce
C y ru s re n d it a u x Israélite s, au m om en t de le u r « ta b le a u In com parable », p ou r m on trer qu e N otre-
d é p a rt p o u r J éru sa lem , u n e p a rtie des vases du S e lg n e u r J é s u s - C h r is t les a e x a c te m e n t réalisés
tem ple. C f. E sd r. i, 7 - 1 1 . — N o n i n tu m u ltu ... (cf. M a tth . v m , 1 7 ; M arc, i x , 1 1 , e t x v , 1 8 ;
(vers. 12). A u tre fo is les H éb reu x a v a le n t q u itté L u c . x x i i , 31 ; Jo an . X li, 38; A ct. v m , 32 ; Rom .
l’ È g y p te a v e c p récip itatio n et au m ilie u d ’une x , 1 6 , e t x v , 21 ; I Cor. x v , 3 ; I P c tr. n , 2 2 , etc.),
'is s e z g ra n d e co n fu s io n , p ressés q u ’ils é ta le n t e t la tr a d itio n ca th o liq u e n ’a q n ’n ne v o ix p ou r
p ar l’en n em i (c f. E x . x u , 11 ; D e u t. x v i , 3, e tc .); to n t a p p liq u e r au « C h ristu s p atien s ». C’est
le u rs d escen d ants d e v ro n t s o rtir de B a b ylon e d ’a ille u rs « la seu le in te rp ré ta tio n ad m issib le >
a v e c la g r a v it é q u i co n v ie n t à u u e procession de ces lig n e s , q u i ne sa u ra ie n t co n v e n ir ni au
re lig ie u s e en tête de la q u e lle s’a v a n c e J é h o va h p euple Israélite co n sid éré d an s so n e n se m b le , ni
( præ ced et e n im ...) . — E t con greg a bit... H é b r .: à J é ré m ie , ni au ro i J o s la s , n i à q u elq u e m a r ty r
E t le D ieu d ’Israël ferm e v o tre m arch e. L e In con nu . C f. K n a b e n b a u e r, C o m m en t., t. I I ,
S e ig n e u r sera d o nc to u t en sem b le en a v a n t e t p. 325 e t ss. D an s le te x te h é b re u , le s ty le a un
à l’arriè re-g a rd e, p ou r m ieu x p ro té g e r son peuple. ca ch e t to n t s p é c ia l, en ra p p o rt a v e c la tristeasu
d es pensées.
î V . — C in q u ièm e d isc o u r s : la p a s s io n et la
1° T h è m e du d isco u rs : la g lo ire d u s e rv ite u r
résu rrection d u M essie. L H , 13 — L I I I , 12.
de J éh o v a h sera p réparée p a r ses h u m iliatio n s
Ce d isco u rs fo rm e ie so m m et des p ro p n e tie t e t ses sou ffran ces. L I I , 1 3 - 1 5 .
Îb. UT,. 13 — LTTT, 2. 471

13. V oici, mon serviteur agira avec 1.3. Kcoo intelligct servus meus, exal­
intelligence, il sera grand et élevé, et tabitur et elevabitur, et sublimis erit
au comble de la gloire. valde.
14. De même que beaucoup ont été 14. Sicut obstupuerunt super te multi,
stupéfaits à ton sujet, ainsi son aspect sic inglorius erit inter viros aspectus
sera sans gloire parmi les hommes, et ejus, et forma ejus inter filios hominum.
sa forme méprisable parmi les fils des
hommes.
15. Il arrosera des nations nombreuses, 15. Iste asperget gentes multas, super
devant lui les rois fermeront la bouche; ipsum continebunt reges os suum, quia
car ceux auxquels il n’avait pas été an­ quibus non est narratum de eo vide­
noncé le verront, et ceux qui n’avaient runt, et qni non audierunt contemplati
pas entendu parler de lui le contemple­ sunt.
ront.

C H A P I T R E LIII

1. Qui a cru à ce que nous avons en­ 1. Quis credidit auditui nostro ? et
tendu? et à qui le bras du Seigneur brachium Domini cui revelatum est?
a-t-il été révélé?
2. Il s’élèvera devant lui comme un 2. E t ascendet sicut virgultum coram
arbrisseau, et comme un rejeton qui sort e o , et sicut radix de terra sitienti ; non

1 3 -1 5 . L e S e ig n eu r d é c r it lu i- m ê m e , en q u el­ les tem ps an cien s des in te rp ré ta tio n s trè s d i­


ques m ots é lo q u e n ts, le suocès d u m in istère v e rse s. D 'ap rès le T a rg u m e t p lu sieu rs m odernes :
de son C h r is t , e t 11 en Indique la cause. — L a il d is p e rse ra , ou bien : il fe ra tre m b le r ies peuples.
p a rticu le ecce, m ise en a v a n t , a ttir e l’ a tte n tio n S u iv a n t les L X X : O a u p u ia -o v ra i, beau cou p de
su r un fa it rem arqu able. — In te llig et. L e verbe p euples ad m ire ro n t. A q u lia e t T h éo d otlo n o n t
h éb reu ré u n it les d e u x idées de sagesse e t de tr a d u it com m e la V u lg a te , e t te l p a ra ît ê tr e le
réu ssite d an s l’a ctio n . — E x a lt a b it u r , et elev a ­ v é rita b le sens, ca r, dan s le P e n ta te u q u e e t a ille u rs
b itu r, et su b lim is... H éb r.: I l sera g r a n d , U s’é ­ ( c f. L e v . v , 9 ; x i v , 11 ; x v i , 14 - 1 9 ; N u m . x i x ,
lè v e r a , il sera to u t à fa it e x a lté . A ccu m u la tio n 17-2 2 ; E z. x x x v i , 2 5 , etc.) ce v e rb e est to u jo u rs
ex tra o rd in a ire d e s y n o n y m e s , afin de m ieu x e m p loyé p o u r d é sign e r u n e aspersion fa ite a v e c
m ettre en relief le succès p ro d ig ie u x d u M essie. d u san g ou a v e c de l ’eau lu stra le , en v u e d’e x p ie r
Dès le d é b u t, le p rop h ète én once cla ire m e n t ce et de p u rifie r. E t ce la co n v ie n t p a rfa ite m e n t au
ré su lta t fin a l, p ou r je te r q u elq u es ra yo n s lu m i­ M essie : « M u n d a b it suo sa n g u in e san cto e t d iv in o
n eu x s u r la som bre d escrip tion q u i v a su iv re . b a p t is m a te ,» d it sa in t E p h rem su r ce p assage.
— Sicu t... ( v e r s . 1 4 - 1 5 ) : « l’e x a lta tio n du se r­ — C o n t in e b u n t ... os s u u m : d an s le saisisse­
v ite u r de Jéh o va h est p rop o rtio n n ée à son h u ­ m en t m u e t q u ’e x c ite ra la m ajestu eu se g ra n d e u r
m iliatio n . » — O bstu p u eru n t. S e n tim en t de s tu ­ du M essie ressu scité. Cf. x l i x , 7 ; J o b , x x i x ,
p éfactio n trè s d o ulo ureuse. — S ic in g lo riu s... 9 , etc. — Q u ia q u ib u s... A v e c p lu s d e c la r té d an s
L ’hébreu coupe e t arran g e a u tre m e n t la phrase. l’ h ébreu : C a r Ils o n t v u ce q u i ne le u r a v a it pas été
Ces m ots e t la fin d u v ers. 14 fo rm e n t u n e so rte r a c o n té , e t Ils o n t ap p ris ce q u ’ils n ’a v a le n t pas
de p aren th è se, p uis la p rop o sitio n q u ’ ils a v a le n t e n ten d u . M an ière so len n elle de sig n a le r la g lo ire
Interrom pue recom m en ce a v e c le v e rs . 15 : D e ad m ira b le d u C h rist re ssu scité e t m on té au ciel.
m êm e q u ’un gra n d n om bre o n t é té s tu p é fa its S a in t P a u l ap p liqu e ce p assage à la d iffu sion do
à ton s u je t, ta n t son v isa g e é ta it d éfigu ré..., de l’é v a n g ile dans le m onda e n tier.
m êm e il arro se ra des n ation s n om breuses... R e­ 2° L es h u m ilia tio n s du s e rv ite u r de Jéh o vah .
m arqu ez le passage si b rusque de la seconde à L I I I , 1 -3 .
la troisièm e personne : s u p e r t e , . . . in g lo r iu s C h a p . L I I I . — 1 - 3 . Q u ia c r e d id it... ? Isaïe
e r i t ; cela tie n t à l’ém otio n très v iv e de l'é c ri­ fa it ce tte h u m b le con fession au nom des J u ifs
vain sacré. — I n te r v iros..., in te r filio s ... C.-à-d. de l’a v e n ir, q u i, d ’ab ord Insensibles a u x so u f­
pins q ue to u s les a u tre s h om m es acca b lés p ar fra n ces du M essie à cau se de le u r In créd u lité, p u is
le m alh eu r. L ’h ébreu e st to u t à f a it é n e rg iq u e ; rep en tan ts e t désolés de ne l’a v o ir pas recon n u e t
littéra le m e n t : « I ta d efo rm ita s p ræ v iro asp ectus reçu com m e le u r S a u ve u r, co n fessen t a v e c a m e r­
e ju s , e t figu ra eju s p ræ fliiis h o m in u m . » (K n a - tu m e le u r av e u g le m e n t. C f. Zach . x i i , 10. A s s u ­
benbauer.) Il é ta it te lle m e n t d é fa it, d é fig u ré , ré m e n t, des J u ifs n o m b reu x e u re n t le b o n h eu r
que son v isa g e a v a it , p ou r ain si d ir e , p e rd u la de c ro ire à J é s u s ; m ais lis ne fo rm aie n t que î t
form e hum aine. C f. P s. x x i , 7». — Iste asperget... m in o rité de la nation . C f. Joan . x u , 38 ; Rom .
(ver#. 15). Lo verbe h éb reu yazzeh a re ç u d epuis x , 10. — A u d it u i n ostro. H éb ra ïsm e : ce que
472 Is. L I I T , 3 - 5 .

est species ei, neque decor; et vidimus d’une terre desséchée, il n’a ni beauté
eum , et non erat aspectus, et desidera­ ni éclat ; nous l ’avons v u , et il n’avait pas
vimus eum ; d’apparence, et nous l ’avons méconnu.
3. despectum, et novissimum viro­ 3. 11 était méprisé, le dernier des
rum, virum dolorum, et scientem in­ hommes, un homme de douleurs, qui
firmitatem ; et quasi absconditus vultus connaît la souffrance; son visage était
eju s; et despectus, unde nec reputavi­ caché; il était méprisé, et nous n’avons
mus eum. fa it aucun cas de lui.
4. Vere languores nostros ipse tulit, 4. Vraim ent il a porté nos langueurs,
et dolores nostros ip6e portavit; et nos et il s’est chargé lui-m êm e de nos dou­
putavimus eum quasi leprosum, et per­ leurs ; et nous l ’avons considéré comme
cussum a D e o , et humiliatum. un lépreux, comme un homme frappé de
Dieu et humilié.
5. Ipse autem vulneratus est propter 5. E t cependant il a été ■ blessé pour
iniquitates nostras, attritus est propter nos iniquités, il a été brisé pour nos
scelera nostra; disciplina pacis nostræ crimes ; le châtiment qui nous procure la
super eum, et livore ejus sanati sumus. paix est tombé sur lui, et nous avons été
guéris par ses meurtrissures.

nona av o n s e n te n d u , ce q n l nona a v a it été an ­ 3° L a sa tis fa c tio n o ffe rte p a r le s e rv ite u r de


noncé an su je t dn M essie. — B r a c h iu m D o m in i J éh o v a h p o u r ies péchés des hom m es. L U I ,4 - f f .
e u t—* C.-à-d., q n l p arm i nous a recon n u l ’actio n 4 -6 . Causes des sou ffran ces d u M essie. L e ton
im m éd iate e t to u te - pu issa n te du S e ig n e u r dans est de pin s en p lus é m o u v an t. N o tez l ’a n tith è se
to u t ce q u ’a f a it e t su bi son s e r v ite u r ? C f. L n , p e rp é tu e lle , tr è s m a r q u é e , e n tre les pronom s
1 0 , e tc . — E t a scen d et.„ ( i i fa u d r a it p lu tô t le « ipse » e t « nos ». — L a n g u o r e s n ostros... L a
p r é té r it : I l a’e st é le v é ). M o tif de ce tte in cré ­ « s a tis fa c tio v ic a r ia » du C h ris t e s t m en tion n ée
d u lité : on s’ a tte n d a it à un M essie to u t b rilla n t ju sq u ’à d o u ze fo is de s u ite dans ce c h a p itre ;
de g lo ire h u m a in e , ta n d is q u e le R éd em p teu r c ’est ic i la p re m iè re m en tio n . — T u li t sign ifie
s’e st p résen té sous les dehors ies p lu s h um bles. to u t ensem ble : il a p ris s u r lu i, e t , il a e n le v é ,
— C o ra m eo : d e v a n t D ie u , q u i le co n tem p la it 11 a fa it d isp a ra ître. N o u s av o n s p é c h é , c ’est
a v e c am our. — S ic u t v ir g u ltu m . M êm e m étaph ore N o tre - S e ig n e u r J é s u s - C h r is t q u i a ex p ié. S a in t
q u ’au ch ap. x , l e t 10. L ’h ébreu yôneq d é sig n a it M a tth ie u , v m , 1 6 - 1 7 , ap p liq u e ce p assage au
a u p rop re un n o u rrisson ; les L X X l’o n t tr a d u it S a u v e u r, à propos de p lu sieu rs gu ériso n s m ira ­
p a r T ia tô to v , p e tit e n fa n t (d e m êm e le sy ria q u e ), cu leu ses q u ’il v e n a it de faire. C’est un a rg u m e n t
ue rem a rq u a n t pas que c’ est Ici u n e expression à fo rtio ri : ce lu i q u i a ex p ié les péchés des
figu rée. — R a d ix . C .- à - d . un rejeton s o rta n t de hom m es avait; é v id e m m e n t le p o u v o ir d ’e n le v e r
c e tte r a c in e , la q u elle é ta it e lle -m ê m e p lan tée aussi le m al p h y s iq u e , q u i est la con séqu en ce
d ans u n e te r re arid e ; d ’o ù il s u it que la p lan te dn péché. — E t n o s p u ta v im u s... « Israël a ra i­
é ta it frê le e t sans b ea u té. A llu sio n à l ’é ta t de sonn é com m e les am is de J o b ; p ré te n d a n t m e­
p rofo n d e d éch éan ce de la fa m ille ro y a le de D a v id s u rer sa fa u te p ar sa so u ffra n c e , 11 l ’a te n u p our
lo rsq u e le C h ris t v in t au m onde. — N o n erat u u hom m e qu e D ien fra p p a it d’ u n m al h id e u x ,
a sp ectu s... A u tre s d éta ils p o u r e x p liq u e r l ’im ­ en raison de q u elq u e crim e ex cep tio n n el. » —
pression d éfav o rab le q u e d e v a it p rod u ire le Messie Q u a s i leprosu m . L e p articip e h éb reu n a g û a ',
s u r ses co n tem p orain s, a R ie n , en lu i , de ce tte * p u n i, » d ésign e ce rta in e m e n t la lè p re , q u i est
g râ ce a ttra y a n te ou de c e tte m ajesté im po san te » so u ve n t appelée n ég a ', a p la g a , » u n cou p que
q u ’on se c r o y a it en d ro it d ’a tte n d re du rep ré ­ l’on a reçu de la m ain ven g eresse de D ieu p ou r
s e n ta n t de J é h o v a h . — N o n „ . a spectus et d e s i­ qu elqu o fa u te g r a v e . C f. L e v . x m , 3 , 9 , 20;
d era v im u s... P lu tô t : a u t d esid erarem us eu m . » N u m . x r i , 9 - 1 0 ; I V R e g . x v , 5 , e tc . — Ip se
Son asp ect n ’a v a it rien q u i p û t nous p laire et a utem ... ( v e r s . 5 ) . F ra p p a n t co n tra ste a v e c les
e x c it e r n o tre am o u r. — D espectum ... Ce tr a it a m ots « nos p u ta v im u s eu m ... » du v e rs e t p ré ­
é té d éjà sig n a lé p lus h a u t ( x l i x , 7 ) . — N o v is ­ cé d en t. — V u ln e r a tu s ( h éb r., p ercé )... a ttritu s...
s im u s v ir o r u m . L ’h éb reu s ig n ifie r a it, s u iv a n t On a d it à bon d ro it q u e « le la n g a g e n ’a pas
q u elq u es In terp rètes : ab and onné des hom m es. d’ex p ressio n s p lu s én ergiq u es p ou r d é crire u n e
— R ir u m d o lo r u m . P lu rie l d ’in te n s ité q u i a c­ m o rt v io le n te , q u i m a rty ris e ». — P r o p te r i n i ­
ce n tu e la pensée : h o m m e a u x d o u leu rs m u ltip les, q uita tes n o s t r a s , . . . s c e le r a . . . T a n d is q u ’on le
v io le n te s . — Scien tem in fir m ita te m . C .- à - d . fa ­ c r o y a it c h â tié p ou r ses p ropres c r im e s , il l’é ta it
m ilia risé a v e c la so u ffran ce, la co n n aissa n t à fon d p ou r ce u x d’ Isra ë l e t d u re ste de l’h u m an ité . —
p a r sa p rop re ex p érien ce. — E t q u a s i a b sco n ­ D isc ip lin a p a c is n ostræ . H éb ra ïsm e q u i re v ie n t
d itu s ... A v e c b eauco up p lus de fo rce d an s l’h é­ à d ire : le c h â tim e n t q u i n o u s p rocu re la p a i x ,
breu : Com m e q u elq u ’u n d e v a n t leq u el on se q u i nous a ssu re le sa lu t. — L iv o r e e ju s s a n a ti...
ca ch e le v is a g e ; à cause de son asp ect rep ous­ So rte de Jeu de m ots très e x p re s s if. « Suo v u l­
s a n t , de ses p la ie s , etc. C f. J o b , x x x , 1 0 ; T h ren . n ere v u ln e ra n o stra c u r a v it » ( s a in t J é rô m e ).
rv, 16. — D esp ectu s, u n d e nec... R é p é titio n très C f. I P e tr. n , 24. Ce v e rs e t 5 rép ète q u a tre fois
paiijeuq ue. coup s u r cou p la m êm e pensée : d e u x fols pour
Is. liti, 6-9. 473

6 . N oub étions tous errants comme 6. Omnes nos quasi o v c r erravimus,


des brebis, chacun s’était détonrhé sur unusquisque in viam suam declinavit;
sa propre voie, et le Seigneur a placé et posuit Dominus in eo iniquitatem
sur lui l’iniquité do nous tous. omnium nostrum.
7. Il a été offert parce que lui-même 7. Oblatus est quia ipse voluit, et non
l’a voulu, et il n’a pas ouvert la bouche ; aperuit os suum ; sicut ovis ad occisio­
comme une brebis qu’on mène à la bou­ nem ducetur, et quasi agnus coram ton-
cherie, comme un agneau devant celui dente se obmutescet, et non aperiet os
qui le tond, il a gardé le silence et il suum.
n’a pas ouvert la bouche.
8. Il a été enlevé par l’angoisse et le 8. De angustia, et de judicio sublatus
jugement. Qui racontera sa génération? est. Generationem ejus quis enarrabit ?
car il a été retranché de la terre des vi­ quia abscissus est de terra viventium.
vants. Je l’ai frappé pour les crimes de Propter sceluB populi mei percussi eum.
mon peuple.
9. E t il donnera les impies pour prix 9. E t dabit impios pro sepultura, et
de sa sépulture, et les riches pour jpnœ divitem pro morte sua, eo quod iniqui­
de sa mort, parce qu’il n’a pas commis tatem non fecerit, neque dolus fuerit in
d’iniquité, et que le mensonge n’a pas dre ejus.
été dans sa bouche.

affirm er q u e le C h rist a souffei-t en v u e d’e x p ie r ca th o liq u e s des tem p s m od ern es, ces d iv e rs sens
nos péchés ; les d e u x au tres p o u r d ire qu’ il nous ne so n t pas dans le t e x t e . ca r les m ots « sa g é ­
a m érité la p a ix , le b o n h eu r, p a r sa p assion. — n éra tio n i> d é sig n e n t sim plem en t ici les co n tem ­
Om nes n o s (m ots acce n tu é s : to u s les J u if s , to u s p orain s du C h rist. V o y e z K n a b e n b a u e r, t. c.,
les h o m m e s ) ... e r r a v im u s : com m e de p au v res t. I I , p. 311 -3 13 . L a p h rase de la V u lg a te sign ifie
brebis sans p aste u r. C f. P s . c x v n i , 176 ; J e r. l , dono : Q ui p o u rra ra co n te r la co n d u ite de ses
6 ; M a tth . x v , 2 4 ; L u c . x v , , 4 ; I P e tr. n , 26. — co n tem p orain s à son é g a r d ? C f. G en. v i , 9 ; v u ,
U n u sq u isq u e i n v ia m ...: ch a cu n s u iv a n t la v o le 1 , etc . L ’héh reu d it à p eu p rès de m êm e : E t
m auvaise o ù l’ em p o rtaien t ses p assio ns.— P o s u it... p arm i ( c e u x d e ) sa g é n é r a tio n , q u i a co n sid éré
in eo. D ans l’h é b re u , a v e c beau co u p de fo rce : q u ’ il é ta it re tra n c h é de la te r re des v iv a n ts ,
L e S eig n eu r a f a i t se re n c o n trer s u r lu i l’ in iq u ité fra p p é p ou r le crim e de son p eu p le? F riv o lité
de nous to us. C f. J o an . i , 29. L e M essie s 'é ta it crim in elle I On l ’a v u so u ffrir, h u m ilié com m e un
porté ca u tio n au p rès de son P è re p o u r les d ettes e sclav e , e t l ’on n ’a pas so n g é u n seu l in sta n t q u ’ il
des hom m es ; c e u x - ci n ’a y a n t p u se lib érer, c ’e st é ta it a in si tr a ité non p as p o u r ses fa u te s p erson ­
lu i qui a dû to u t a c q u itte r. n e lle s, p u isq u ’ il é ta it le p lu s s a in t des hom m es,
L a m ort e t la s é p u ltu re du s e rv ite u r de m ais p o u r les in iq u ité s de sa n atio n . — De terra
Jéh o vah . L I I I , 7 -9 . v iv e n tiu m . P a r opposition a u sé jo u r des m orts.
7 - 9. O b la tu s est q u ia ip se... H éb r. : I l a été C f. J o b , x x v i n , 1 3 - 1 4 ; P s. x x v i , 1 3 , e t c . —
m altra ité e t 11 s’e st soum is. De p a r t e t d ’a u tre P o p u li m ei. L e pronom de la p rem ière personne
c’est la lib e r té , la gén éro sité du sacrifice d u re m p la c e , com m e a u x v ers. 11 e t 12 (cf. l i i , 13),
Christ. — N o n a p e ru it o s .. . : ta n t sa p atien ce ce lu i de la tro isièm e personne. C’est le Seig n eu r
éta it h éro ïque. C f. l , 5 - 6 ; P s . x x x v i i , 1 4 , e t q u i prend la p aro le. — D a b it im p io s... (v ers. 9).
x x x v i i i , 8. L e ré c it de la P a ssio n d an s le s é v a n ­ H éb r. : E t on m e t son sé p u lcre p arm i les im pies.
giles est u n co m m entaire v iv a n t de ce tte p ré­ On v o u la it d o n c l’o u tr a g e r m êm e ap rès sa m o r t ,
diction . — S icu t o v is a d occisio n em . H éb r.: à la en lu i d o n n a n t la s é p u ltu re des crim in els ; m ais
bouch erie. T r a it ém o u v a n t. C f. J e r . x i , 1 9 ; A c t. D ieu n e le p e rm it pas. — E t d iv item p r o m orte...
v n i , 32-35. — E t q u a s i agn us... Im a g e encore H é b r.: E t ( o n le m e t ) a v e c u n rich e ap rès sa
plus to u c h a n te , q ue les é c riv a in s d u N o u ve a u m o rt. D éta il d o n t les év a n g é liste s nous raco n ten t
T estam en t o n t fré q u e m m e n t ap p liq u ée à Jésus- l’ad m ira b le ré a lis a tio n ; cf. M a tth . x x v n , 5 7 -5 8 .
C h rist à la su ite d ’ isaïe. V o y e z s u rto u t J o a n . i , A in si, la g lo rifica tio n du C h ris t d e v a it com m encer
29; I P e tr. i , 1 8 - 1 9 ; i i , 23. — De a n g u s tia et au ssitô t ap rès sa m ort. L a p lu p a rt des com m en ­
de ju d icio ... (v ers. 8). C .- à - d ., d’ap rès l ’h éb reu : ta te u r s m od ern es de la V u lg a te se cro ie n t o b li­
Il a été en levé p a r l ’an go isse e t le ju g e m e n t. gé s d e la ram en er au te x te h éb reu p ou r ce tte
U ne sentence d iv in e , rem p lie d’an goisses pour p rem ière m o itié du v e rs . 9 , c a r elle ne donne
lu i , l ’a co n d am né à u n e m o rt v io le n te . — Gene­ p ar e lle -m ê m e au cu n sens hien accep table. L ’in ­
ra tio n em ejus... L es an cien s co m m en tateu rs ap ­ te r p ré ta tio n su iv a n te a é té p a rfo is proposée :
p liqu en t gén éra lem e n t ce passage à la g én éra tio n D ieu s o u m e ttra a u M essie, à cau se de sa m ort
éte m e lle du M essie (v o y e z P a t r i z i , I n A ct. A p ost. v o lo n ta ire ( pro s e p u lt u r a , pro m orte...), so it les
Com m ent., ad v m , 3 3 ) ; d’ au tres y v o le n t sa p aïens ( .im p io s ) , so it les J u ifs ( d i v i t e m ) ; m ais
gén éra tio n tem p o relle , si m e rv e ille u s e , d an s le elle est é v id em m en t fo rcé e . — E o q u o d i n i q u i ­
sein de M a rie ; q u e lq u e s -u n s , sa ré su rre c tio n . tatem ... E n core la p a rfa ite innocence du se rv ite u r
M M i, com m e l’ ad m etten t le* m eilleu rs in terp rè tes de J éh o va h . C f. I P e tr. i l , 22.
471 Is. LITI, 10 - r,TV, î.
10. Et Dnminiifl voluit conterere eum 10. Mais le Seigneur a voulu lo briser
iu infirmitate. Si posuerit pro peccato par la souffrance ; s’il livre son âme
animam suam, videbit semen longaevum, pour le péché, il verra une longue pos­
et voluntas Domini in manu ejus diri­ térité, et la volonté du Seigneur sera
getur. dirigée heureusement par sa main.
11. Pro eo quod laboravit anima ejus, 11. Parce que son âme aura souffert,
videbit et saturabitur. In scientia sua il verra et sera rassasié. Par sa science,
justificabit ipse justus servus meus mul­ mon juste serviteur justifiera beaucoup
tos, et iniquitates eorum ipse portabit. d’hommes, et il portera sur lui leurs
iniquités.
12. Ideo dispertiam ei plurimos, et 12. C ’est pourquoi je lui donnerai une
fortium dividet spolia, pro'eo quod tra­ grande multitude pour partage, et il
didit in mortem animam suam, et cum distribuera les dépouilles des forts, parce
sceleratis reputatus est, et ipse peccata qu’il a livré son âme à la m ort, et qu’il
multorum tu lit, et pro transgressoribus a été mis au nombre des scélérats, qu’il
rovavit. a porté les péchés de beaucoup d’hom­
mes et qu’il a prié pour les pécheurs.

C H A P I T R E LIV

1. Lauda, sterilis, quæ non paris; de­ 1. R éjouis-toi, stérile qui n’enfantes
canta laudem, et hinni, quæ non pa- pas; chante des cantiques de louanges,

5® Sa g lo ire e t son e x a lta tio n . L I I I , 1 0 -1 2 . Com p. les v e rs. 4 e t ss. — Id eo d isp e r tia m ...
1 0 -1 2 . B n t q u e se p rop o sait le S e ig n e u r en (v e rs . 12). « L ’esclav e des p u issan ts » ( x l i x , 7 )
p e rm e tta n t les an éa n tissem en ts et les so u ffran ces d ev ie n d ra le p re m ie r co n q u é ra n t d u m o n d e , e t
de son C h r is t, e t m a g n ifiq u e récom p ense q u ’ il re c u e ille ra u n trè s ric h e b u tin . C f. P s . i i , 8. —
lu i d estin e. — D o m in u s v o lu i t .. . E n to u t ce la P r o eo q u o d tr a d id it... D e n o u vea u le m o tif de
D ieu a v a it u n p lan m y s té r ie u x , un b u t p le in de c e tte su b lim e récom pense. — E t cu m sce lera tis...
sagesse : 11 v o u la it s a u v e r ain si l’ h u m a n ité co u ­ L e d iv in M a ître s ’est f a it p erson n ellem en t l’a p ­
p a b le. — S i p o su erit... C .- à - d ., s ’il co n se n ta it à p licatio n d ire c te fie ce p assage ( L u c . x x n , 3 7 ;
liv r e r de lu i-m ê m e sa v ie , à m o u r ir v o lo n ta ire ­ cf. M arc, x v , 28, e t J o a n . x v m , 80). — Peccata
m en t com m e v ictim e . N o te z la lib e rté e n tiè re m u lto r u m ... E n p rin c ip e , 11 a p o rté les p échés
qui lu i é ta it laissée. C f. J o an . x , 1 5 - 1 8 . — P ro de to u s les h o m m e s; m a is , en f a i t , 11 ne sau v e
pecca to. L e m o t h ébreu ’ & ia m e st l’ ex pressio n q u e ce u x q u i co n se n te n t à s’ap p liq u e r les fru its
tech n iq u e p o u r d é sig n e r les sacrifices e x p ia to ires. de sa passion. — P r o tra n sg resso ribu s ro g a v it.
— V id eb it sem en lo n g sev u m . L ’ h ébreu a d e u x Il l’ a f a it au tem ps m êm e de sa m o rt ( C f. L u c .
p ro p o s itio n s -d istin cte s , co n te n a n t ch a cu n e u n e x x i i i , 3 3 ), e t 11 co n tin u e d’ê tr e n o tre a v o c a t
prom esse : I l v e rra un e p o s té rité , il p ro lo n g e ra dans le ciel au p rès de D ieu son P è re ( R om . v m ,
ses jo u rs. C .- à - d . q u 'il fera de m erveilleu ses e t 34 ; H ebr. i x , 2 4 , e tc .). — « Qui a fa it ce p or­
p erp étu elles co n quêtes p arm i les hom m es ( c f . t r a it de Jésu s - C h ris t ? E s t - ce u n é v a n g é liste ou
P s. x x i , 3 1 ) , e t qu’ il jo u ira d’ un e v ie éte rn e lle un P è re de l ’É g lis e ? ... Ce n ’est p o in t une p ein ­
ap rès sa ré su rrec tio n ( c f . R o m . v i , 9 - 1 0 ; A p o c. tu re em blém atiqu e d ’u n a v e n ir fo r t é lo ign é ; c’est
i , 18 , etc .). — V o lu n ta s D ei... L e bon p la isir de un e re p ré se n ta tio n fid èle du p résen t... L ’ acco rd
D ieu p rosp érera e t s’acco m p lira (d ir ig e tu r ) e n tre fra p p a n t de c e t E cce h o m o , m on tré p a r I s a ïe ,
les m ain s d u C h rist. — P r o eo q u od la bo ra v it... a v e c ce lu i q u i f u t m o n tré se p t ce n ts an s plug
(v e r s . 1 1 ) . E n c o re la récom pense de ses ru d es ta rd p a r P ila te e st d’a u ta n t p lu s d é cisif p our
angoisses. — V id eb it et s a tu r a b itu r . I l co n tem ­ la f o l, q u e l’o b je t en sol é ta it In im a g in a b le , et
p lera sans f in , a v e c u n e joie in d ic ib le , les b e a u x q u 'il f a u t n é ce ssa ire m e n t q u e le p rop h ète l’a it
ré s u lta ts de sa passion. — I n s cien tia s u a ... v u p o u r le re p ré se n te r ain si.» (A . N icolas, É tu d es
Selon les u n s : p a r la con n aissan ce d o n t 11 sera p h ilo s o p h iq u e s s u r le C h r is tia n is m e , t. I V , p. 237
la s o u rc e ; p a r c o n s é q u e n t, en fa is a n t co n n aître de la 3® é d lt.)
p a rto u t la v ra ie re lig io n ( c f . x l i i , 1 - 7 ; x l i x ,
§ V L — S ix iè m e d isc o u r s : la g loire fu t u r e de
8 - 9 , e tc.). Selon d ’au tres : p a r la co n n aissan ce
J é r u s a le m et d e l’ É g lise. L I V , 1-17.
d o n t il sera l’o b jet. L es d e u x sen tim en ts r e ­
v ie n n en t à peu p rès a u m êm e ; le p rem ier nous « L e p rop h ète d é c r it Ici les effets m e rv e ille u x
p a ra ît le m e ille u r. S u r la science a d m ira b le d u de la m o rt du M essie, tels q u ’ il v ie n t de les pro­
M essie, v o y e z x i , 2 , et l , 4 . — J u s tific a b it... m e ttre . » (L e H lr.) G ra c ie u x ta b le a u e t jo y e u x
ju s tu s . Paronom ase tr è s s ig n ific a tiv e : c’e st p arce a ccen ts. -
q u ’il est le ju s te p ar e x ce lle n ce , q u e le C h ris t 1® Jé ru sa le m , a c tu e lle m e n t sté rile , v a devenir
est cap able de ju s tifie r les hom m es. — I n iq u i- fécon d e. L I V , 1 - 3 .
t .tti to ru m ... T o u jo u rs la « sa tisfa ctio v ic a ria ». C h a p . L I V , — 1 - 3 . T.au d a , d e ca n ta , hinni.
Is. LTV, 2- 8. 475

(>t pmiRPP d e s e r i s tle jn ir, to i q u i n ’a v a i s r i e b a n , qTi on ia m m u l t i filii d e s e r i æ m a g i s


p a s d ' e n f a n t s , c a r la d é l a i s s é e a p l u s q n a m e j u s q u æ lia b o t v i r u m , d i c i t D o ­
d ’e n f a n t s q u e c e l l e q u i a v a i t u n m a r i , m inu s.
d i t le S e i g n e u r .
2. Élargis l’espace de ta tente ; étends 2. Dilata locum tentorii tu i, et pelles
les peaux de tes tabernacles , ne les tabernaculorum tuorum extende, no par-
épargne p as; allonge tes cordages, et cas ; longos fa c funiculos tuos, et clavos
affermis tes pieux. tuos consolida.
3. Car tu t’étendras à droite et à 3. A d dexteram enim et ad lævam
gauche ; ta postérité aura les nations penetrabis, et semen tuum gentes here­
pour héritage, et elle habitera les villes ditabit, et civitates desertas inhabitabit.
désertes.
4. Ne crains point, car tu ne seras pas 4. Noli tim ere, quia non confunderis,
confondue, et tu ne rougiras pas; tu neque erubesces; non enim te pude­
n’auras plus de honte, car tu oublieras b it, quia confusionis adolescentiæ tuæ
la confusion de ta jeunesse, et tu ne te oblivisceris, et opprobrii viduitatis tuæ
souviendras plus de l’opprobre de ton non recordaberis amplius.
veuvage.
5. Car celui qui t’a créée sera ton 5. Quia dominabitur tui qui fecit te,
m aître, son nom est le Seigneur des a r­ Dominus exercituum nomen ejus ; et
mées ; et ton rédempteur, le Saint d’Is­ redemptor tuus, Sanctus Israel, Deus
raël , s’appellera le Dieu de toute la terre. omnis terræ vocabitur.
6. Car le Seigneur t’a appelée comme 6. Quia ut mulierem derelictam et
une femme délaissée et à l ’esprit désolé, mœrentem spiritu vocavit te Dominus,
et comme une femme répudiée dès sa et uxorem ab adolescentia abjectam ,
jeunesse, dit ton Dieu. dixit Deus tuus.
7. Je t’ai abandonnée pour un peu de 7. Ad punctum in modico dereliqui
temps, pour un moment, et je te rassem­ te, et in miserationibus magnis congre­
blerai avec d’immenses miséricordes. gabo te.
8. Dans un moment d’indignation j ’ai 8. In momento indignationis abscondi
détourné mon visage de toi pour un ins- faciem meam parumper a te ; et in mi-

E xp resslon s tr è s fo r te s , s u r to u t d an s l ’h é b re u , a dolescen tiæ . L a Jeunesse d e la n atio n sain te


p our m a rq u e r un e Joie tr è s v iv e . — S te rilis s’é ta it passée en É g y p te , d an s u n escla v a g e ig n o ­
quæ n o n ... C ette ap o stro ph e s’ad resse à J é r u ­ m in ie u x . C f. E z . x v i , 60. — O p p ro b rii v id u it a ­
salem , q ue les C h ald éen s a v a ie n t ru in ée e t dé­ tis . L e tem ps de son v e u v a g e a v a it é té ce lu i de
peuplée. C f. x l i x , 2 1 . — D esertæ . E lle a v a it été l ’e x il. Com p. le v e rs. 1* e t x l i x , 21. — Q u ia
m om entan ém ent abandonnée de D ieu p en d a n t d o m in a b itu r ... B eau cou p m ie u x dan s l’hébreu :
l’e x il à cause d e ses fa u te s. C f. x l i x , I l ; l i , 1 . C a r to n é p o u x , c ’est ce lu i qu i t ’a form ée. —
— Q uæ habet v ir u m . H é b r .: la m ariée . V o y e z R e d em p to r tu u s . H ébr. : ton g o’e l; le v e n g e u r
la note de l , 1 . L es fils de la n o u v e lle S io n , d e tes d ro its. C f. x l i , 1 4 , e tc . — D eu s o m n is
c .- à - d . de l ’É g lis e , d e v a ie n t dépasser éto n n am ­ terræ : e t p as seu lem en t le D ieu des J u ifs . —
m ent en nom bre c e u x q u ’a v a it eus la J é ru sa lem D er elic ta m et m œ rentem (v e r s . 6 ) . A sson an ce
de l ’an cienn e A llia n c e , m êm e à ses m eilleu rs d an s l ’h é b re u ; 'a zû b a h e t 'a zû b a t. L e D ieu de
Jours. — D ila ta lo e u m ... ( v e r s . 2 ) . M étaph ore to u te bo n té ne p o u rra v o ir sans p itié les larm es
dra m a tiq u e. L a fa m ille s’é ta n t ain si a g ra n d ie , il e t la d ésolatio n de son é p o u se , e t 11 la ra p p e l­
é ta it u rg e n t d’é la r g ir l ’esp ace de la ten te. C f. le r a au p rès de lu i. C f. Os. ii, 14 e t ss. — U xo­
x l i x , 2 0 ; Zach . n , 2 e t ss. — P e lle s : les co u ­ rem ab a d o le s c e n tia ... C .- à - d . u n e fem m e que
ve rtu re s de peau qui fo rm a te n t la p a rtie supé­ l ’on a ép ousée a u tem p s de sa Jeu n esse, e t qu i
rieure des ten tes. F u n ic u lo s , cla v os : les p iq u ets n ’en e s t que plus aim ée. C’é ta it le cas p ou r rsraël ;
enfoncés en te r re e t les co rd es a tta ch é e s à ces c f. J e r. i i , 2 : M al. n , 14.
piquets p ou r m a in te n ir la te n te p rop rem en t d ite 3° D ieu c h é r ira à Jamais Sion, ap rès s’ê tre ré ­
( x x x m , 2 0 ; Jor. x , 2 0 ; A tla s a r c h é o l., pl. X I , co n cilié a v e c elle. L I V , 7-13.
flg. 1 - 4 , 6 , 8 ). — A d d e x te ra m et a d læ v a m 7 - 1 3 . L e la n g a g e d e v ie n t en core p lu s affe«>
( vers. 3 ) : dans to n tes les d irectio n s. — Sem en tu e u x e t d élicat. — A d p u n c tu m i n m od ico. Le
t u u m ... h e r e d ita b it.. . C onquête p a c ifiq u e , m ais tem p s p en d a n t lequ el D ieu a v a it aban don né son
Irrésistible. C’ e st la c a th o lic ité de l ’É g lis e , com m e peuple é ta it re la tiv e m e n t co u rt, ta n d is q u e ce lu i
en m ain t a u tre en d ro it. de la g râ c e e t de l’am o u r d e v a it d u re r de lo n gs
2° Jérusalem , actu e lle m e n t délaissée, sera dé­ siècles. — I n m is e r a tio n ib u s m a g n is . L o cu tio n
sorm ais la p lu s heureuse des épouses. L I V , 4 -6 . d’ un e g ra n d e ten d resse. — Tn m o m e n to ... Le
4 -6 . N o n co n fu n d e r is. E lle n’a u r a p o in t à v e rs. 8 est u n beau co m m en taire d u 7«. L e S e i­
rv ig ir de sa confiance en D ieu . — C o n fu sio n is g n e u r p rom et so len n ellem en t q u e la n ouvelle
Is. L T V , 9-14.

hericordia sempiterna misertus sum tui, tant, mais j ’ai en pitié, de toi par trio
dixit redemptor tuus, Dominus. miséricorde éternelle, dit le Seigneur qui
t ’a rachetée.
9. Sicut in diebus Noe istud mihi 9. J ’ai fa it pour toi comme aux jours
est, cui juravi ne inducerem aquas Noe de N oé, auquel j ’avais juré de ne plus
ultra supra terram ; sic juravi ut non répandre sur la terre les eaux du déluge;
irascar tib i, et non increpem te. j ’ai juré de même de ne plus m’irritei
contre toi, et de ne plus te faire de re­
proches.
10. Montes enim commovebuntur, et 10. Car les montagnes seront ébran­
colles contremiscent ; misericordia autem lées, et les collines trembleront; mais
mea non recedet a te, et foedus pacis ma miséricorde ne se retirera point de toi,
m e æ non movebitur, d ixit miserator et mon alliance de paix ne sera pas ébran­
tuus, Dominus. lée, dit le Seigneur, qui a compassion de
toi.
11. Paupercula, tempestate convulsa 11. Pauvre petite, qui as été battue de
absque ulla consolatione, ecce ego ster­ la tempête sans aucune consolation, voici
nam per ordinem lapides tu os, et fu n ­ que je placerai m oi-m êm e tes pierres
dabo te in sapphiris ; dans leur rang, et je te donnerai des fon­
dements de saphirs ;
12. et ponam jaspidem propugnacula 12. je bâtirai tes remparts de jaspe,
tua, et portas tuas in lapides sculptos, et tes portes de pierres sculptées, et toute
et omnes terminos tuos in lapides desi­ ton enceinte sera de pierres choisies ;
derabiles ;
13. universos filios tuos doctos a D o­ 13. tous tes enfants seront instruits
mino, et multitudinem pacis filiis tuis. par le Seigneur, et il y aura abondance
de paix pour tes fils.
14. E t in justitia fundaberis ; recede 14. Tu seras fondée sur la justice;
procul a calum nia, quia non tim ebis; et éloigne-toi de l’oppression, car tu n’au­
a pavore, quia non appropinquabit tibi. ras plus peur, et de la frayeur, car elle
ne s’approchera plus de toi.

allia n ce q u ’ il co n tra c te ra a v e c son p eu p le ne des sap h irs p ou r fon d em en ts. — J a s p id e m ...


sera ja m a is rom pue. — S ic u t in d ie b v s A'oe. a P ie rre d u re e t opaque, de la n atu re de l’a g a te , f
C o m p araiso n em p ru n tée à l’ h is to ire p rim itiv e du P lu tô t le ru b is , d’ap rès l ’h é b re u . — L a p id es
m onde, p ou r co n firm er la prom esse qui v ie n t d’ ê tr e scu lp to s. L ’h ébreu d ésign e p rob ablem en t l ’escar-
fa ite . D ie u a v a it alors a tte s té à N oé q u e le d élu ge boucle ; a u tre nom du ru b is. — T e rm in o s... la ­
ne recom m en cerait ja m a is (c f.G e n . vm , 21 ; ix , 1 1 1 ; p id e s d esid era biles. H éb r. : T o u te ton e n ce in te ,
11 ce rtifie de m êm e en ce t e n d ro it q u 'il n’a b a n ­ de p ie rre s p récieu ses. — F i l i o s d o d o s ... C.-à-d.
donn era p as l’ Israël id éal (ste j u r a v i u t n o n ...), in s tru its d irectem en t p ar le S e ig n e u r. « C ’est, en
c . - à - d . l'É g lis e d u C h rist. — M ontes e n i m ... effet, ce q u e Jésu s-C h rist a d a ig n é fa ire à notre
(v e rs . 10). A lo rs m êm e q u e ce qu’ il y a de p lus éga rd , e t c’ e st ce d o n t on v it l ’e x é cu tio n de son
solide au m on de s e ra it é b ra n lé , q u 'u n e ca ta s tro ­ tem p s. » ( C a lm e t, h . I.) C f. J o a n . v i , 45. J é ré ­
p he é p o u v an tab le b o u lev ersera it la te rre , le d iv in m ie , x x x i , 3 4 , m en tio u u e aussi ce tr a it pour
am o u r ne ce sse ra it pas de se m a n ifester (m is e ­ c a ra c té ris e r l ’ère m essian iqu e. Les connaissances
r ic o r d ia a u te m ...j, n i l ’a llia n ce d’e x is te r (et foe­ re ligie u se s so n t beau cou p p in s rép an d u es dans
dus...'). C f. Ps. x l v , 3 - 4 ; J e r. x x x i , 37, e tc . — l ’É g lise ch ré tie n n e q u e d an s l ’an cien n e s y n a ­
P a u p e r c u la . T e rm e de co m m isératio n e t de te n ­ go g u e , e t 11 y a m oins d ’in te rm é d ia ire s entre
dresse. Ce v e rs . 11 e t le s u iv a n t d é c r iv e n t en u n D ieu e t n o u s, m oins d e p rop h ètes. M ais cela ne
m agn ifiq u e la n g a g e les splen d eu rs de la n o u velle se réa lisera co m p lètem en t q u e dans la Jérusalem
Sion. C f. T o b . x m , 1 6 - 1 7 ; A p o c. x x i , 1 8 - 2 1 . — cé le s te , à la q u e lle s’ap p liqu e fin alem en t to u t ce
T em p estate co n v u lsa ... A llu sio n a u x gra n d es c a ­ p assage. — M u ltitu d in e m p a c is . L e résu m é d
la m ité s q u i p ré cé d è re n t e t q u i s u iv ire n t la ru in e to u s les biens.
de J é ru sa le m p a r les C h ald éen s. — S te r n a m per 4« L a fu tu r e Sion sera à l’a b ri de tous les
o r d in e m . H ébr. : J e g a rn ira i tes p ie rres d’a n t i­ m au x . L I V , 1 4 - 1 7 .
m oine. M étap h ore ex tra o rd in a ire ' e t fo r t e x p re s ­ 1 4 - 1 7 . l n j n s l i t la /u n d a b e ris . E lle sera affe r­
siv e. L ’an tim o in e est un e p o u d re n o ire d o nt les m ie p a r la J u stice , p a r la fid é lité à sou Dieu.
fem m es de l ’O rie n t se te ig n e n t les p aup ières C f. I , 27. — Recede a ca lu m n ia . C et im p é ra tif
p ou r ren d re leu rs y e u x p in s b rilla n ts (c f. I V R e g . d it a v e c b eau co u p p lu s de fo rce qu e le fu tu r
ix , 30, e t la n o te) ; c e tte p ou d re re lie ra en g u is e q u e la n o u ve lle J é ru sa le m n’a u ra rien à red ou ter
de cim e n t les p ierres des m u rs de J éru sa le m , e t de la p a r t de ses ennem is. — A cco la v e n ie t...
m ettra le u r b ea u té en re lie f. — F u n d a b o ... : D ’ après la V u lg a t e , Il s’a g it des p aïe n s, qui ao-
Is. LI V, 15 — L V, 3. 477

15. Il te viendra des habitants qui 15. Ecce accola veniet qui non erat
n’étaient point avec m oi, et celui qui mecum, advena quondam tuus adjun­
autrefois t’était étranger se joindra h getur tibi.
toi.
16. C ’est moi qui ai créé l’ouvrier qui 16. Ecce ego creavi fabrum sufflan­
souffle les charbons au feu et qui forme tem in igne prunas, et proferentem vas
l’instrument pour son travail ; c’est moi in opus suum; et ego creavi interfecto­
aussi qui ai créé le meurtrier qui ne rem ad disperdendum.
pense qu’à détruire.
17. Toute arme préparée contre toi 17. Omne vas quod fictum est contra
manquera le but ; et toute langue qui te te non dirigetur ; et omnem linguam re­
résistera devant le tribunal tu la ju ge­ sistentem tibi in judicio judicabis. Hæc
ras. Tel est l’héritage des serviteurs du est hereditas servorum Domini ; et ju s­
Seigneur, et. leur justice est auprès de titia eorum apud m e, dicit Dominus.
moi, dit le Seigneur.

CHAPITRE LV

1. Vous tous qui avez soif, venez aux 1. Omnes sitientes, venite ad aquas;
eaux, et vous qui n’avez pas d’argent, et qui non habetis argentum , prope­
hâtez-vous, achetez et m angez; venez, rate, em ite, et comedite; venite, emite
achetez sans argent etsans aucun échange absque argento et absque ulla commu­
le vin et le lait. tatione vinum et lac.
2. Pourquoi em ployez-vous votre ar­ 2. Quare appenditis argentum non in
gent à ce qui ne peut nourrir, et votre panibus, et laborem vestrum non in sa­
travail à ce qui ne peut rassasier? Écou­ turitate? A udite, audientes m e, et co­
tez-moi bien, et mangez ce qui est bon, et medite bonum, et delectabitur in cras­
votre âme se délectera de mets savoureux. situdine anima vestra.
3. Prêtez l’oreille, et venez à m oi; 3. Inclinate aurem vestram, et venite

qu lèren t le d ro it de c ité à J éru sa lem en se co n ­ p eu ple th é o cra tlq u e (s erv o ru m D o m in i) a u ro n t


v e rtissa n t an v ra i D ieu. C f. P s . l x x x v i , 4-7. Do p a rt à to u t Jamais a u x bén éd ictio n s prom ises
nom breux co m m en tateu rs d o n n en t c e t a u tre sens dans ce d isco u rs. — J u s t it ia e o ru m ... D ieu co n ­
à l’hébreu : SI l'on fo rm e une lig u e (co n tre to i), n a ît in tim e m e n t et p ro té g e ra leu rs d ro its.
ce la ne v ie n d ra pas de m oi ; q u ico nq u e se lig u e ra
§ V I I .— Septièm e d isc o u r s : ia voie q u i co n d u it
contre to i to m bera sous to i. C .- à - d . que le Sei­
a u s a lu t. L V , 1 -13 .
gn eu r p ren d ra it Im m éd iatem en t la d éfen se des
Israélites si q u e lq u ’u n v o u la it les a tta q u e r. — Sion v ie n t d’ ê tre tra n sfo rm é e p ou r le p euple
E c c e ... c r e a v i... ( v e r s . 1 6 ) . M o tif p o u r lequ el de D ieu en u n e m étrop ole d é fin itiv e , é te r n e lle ,
Jéru salem sera In vin cib le : elle a p o u r m a ître e t to u s les h om m es so n t appelés à y a v o ir d ro it
et p rotecteu r le D ieu to u t - p u issa n t, d u qu el dé­ de cité . L e p rop h ète in d iq u e m ain te n an t a u x
pendent to u tes les cré a tu re s . — F a b r n m s u f­ fu tu r s h a b ita n ts de ce d é lic ie u x s é jo u r qu elle
fla n te m ... P e tite d e scrip tio n trè s p ittoresq u e. v o ie ils d o iv e n t s u iv re p o u r y p a rv e n ir : c ’est
Voyez l’ A ii. a re h é o l., p l. x l v i , flg. 6 , 8 , 1 0 , 1 1 . la v o le de la co n versio n .
— P roferen tem v a s ... D ’ap rès le c o n t e x t e : q u i 1° L e s a lu t e s t accessib le à to u s. L V , 1 - 5.
p rod u it une arm e p a r son tr a v a il. C et artisa n C h a p . L V . — 1 -5 . O m nes sitien tes... E n a v a n t
sym bolise tous les ennem is de S io n , de l’É glise. de ces m ots l’h éb reu place un cri de p itié (Jia ïl
— In terfecto rem ... H éb r. : le d é v a s ta te u r. A in si o h i ) q ue pousse le S e ig n e u r en v o y a n t l’in d if­
donc, les ad v ersaires les p lu s a ch arn és de la n atio n fé re n ce des h om m es à l’égard des bicu s célestes
sain te d épen d ent de J é h o v a h e t n ’o n t d’a u tre qu ’ il le u r a p rom is. L a com paraison du fe stin
p ou voir que ce lu i q u ’ il le u r acco rd e . — O m n e o ffert g r a tu ite m e n t à q u ico n q u e se p résen tera
vas q uod f ic t u m ... (v e rs. 1 7 ). A u cu n e arm e f a ­ p o u r y p articip e r e st to u t é v an g é liq u e . C f. M a tth .
briquée co n tre Jé ru sa lem ne ré u s s ira (co m m e x x n , 1 e t ss. ; L u c . x î v , 15 e t ss. — V en ite a d
d it l’h é b re u , au lie u de n o n d ir ig e tu r ). T o n te a q u a s : à l’u n iq u e so u rce où Ils p o u rro n t v r a i­
te n ta tiv e de violen ce e x té r ie u r e , de p ersécu tion m en t é ta n e b e r le u r so if. C f. Joan . v i i , 38. —
sa n g la n te , d irigée co n tre e lle , éch o u era m iséra­ P r o p e r a te , e m ite , c o m e d ite ... L ’in v ita tio n est
blem ent. — O m n em U n gu a m resisten tem ... Il en e x trê m e m e n t p ressan te. — L ’expression àbsque
sera de m êm e des atta q u es co n d u ites p ar la fau sse ulla, co m m u ta tio n e e st syn o n ym e de absque a r ­
science, la fau sse éloquen ce, etc. —- H æ c est here­ g en to , e t fa it allu sion a u x v en tes sous fo rm e
ditas... Conclusion v igo u re u se. L es m em bres du d ’é ch a n ge. — Q uare a p p en d itis... (v e rs. 2). Dieu
478 Is. L V , 4-10.

ad ine ; audile, et vivet anima vestra; ecoutez-m oi, et votre fune vivra; et je
et feriain vobiscum pactum sempiter­ conclurai avec vous une alliance éter­
num, misericordias David fideles. nelle, pour rendre stable la miséricorde
promise à David.
4. Ecce testem populis dedi eum, du­ 4. Voici que je l’ai donné comme té­
cem ac præceptorem gentibus. moin aux peuples, comme maître et
comme chef aux nations.
5. Ecce gentem quam nesciebas vo­ 5. Tu appelleras une nation que tu ne
cabis, et gentes quæ te non cognove­ connaissais p a s, et les peuples qui ne te
runt ad te current, propter Dominum connaissaient pas accourront à toi, à
Deum tuum , et Sanctum Israel, quia cause du Seigneur ton Dieu et du Saint
glorificavit te. d’Israël, qui t’a glorifié.
6. Quærite Dominum dum inveniri 6. Cherchez le Seigneur pendantjpi’on
potest; invocate eum dum prope est. peut le trouver; invoquez-le pendant
qu’il est proche.
7. Derelinquat impius viam suam, et 7. Que l ’impie abandonne sa voie et
vir iniquus cogitationes suas, et “rever­ l’homme d’iniquité ses pensées, et qu’il
tatur ad Dom inum , et miserebitur ejus ; revienne au Seigneur, car il aura pitic
et ad Deum nostrum, quoniam multus de lui ; et à notre Dieu, parce qu’il est
est ad ignoscendum. large pour pardonner.
8. Non enim cogitationes m eæ, cogi­ 8. Car mes pensées ne sont pas vos
tationes vestræ ; neque viæ vestræ , viæ pensées, et mes voies ne sont pas vos
meæ, dicit Dominus. voies, dit le Seigneur.
9. Quia sicut exaltantur cæli a terra, sic 9. Mais autant les cieux sont élevés
exaltatæ sunt viæ meæ a viis vestris, et au-dessus de la terre, autant mes voies
cogitationes meæ a cogitationibus vestris. sont élevées au-dessus de vos voies, et
mes pensées au-dessus de vos pensées.
10. E t quomodo descendit imber et 10. E t comme la pluie et la neige des­
nix de cæ lo, et illuc ultra non reverti­ cendent du ciel et n’y retournent plue,
tur, sed inebriat terram , et infundit eam, mais qu’elles abreuvent la terre, la f é ­
et germinare eam fa cit, et dat semen condent et la font germ er, et qu’elle
serenti, et panem comedenti; donne la semence au semeur, et le pain
à celui qui mange;

reproche a u x hom m es (l’a lle r ch erch er, à g ra n d Ecce gentem q u a m non.~ (vers. 6). D avid aussi
p r ix d’a r g e n t, la s a tis fa c tio n de le u rs désirs là a ré a lisé ce tr a it ju sq u ’à u n ce rta in p o in t ( c f .
ou ils d c sa u ra ie n t se ra ssa sier. — N o n i n p a ­ I I R e g . x x n , 4 4 ; P s . x v i i , 4 4 ) ; m ais le C h rlsi
n ib u s . H ébr. : p ou r ce q u i n’ est pas d a p a in , seu l l ’a p le in e m e n t acco m pli p a r la co n versio n
c . - à - d . q u i ne p e u t ap aiser la f a i m .— I n c r a s ­ des païen s. — C u rren t : a v e c u n s a in t e m p res­
s itu d in e . L es p arties gra sse s de la v ian d e s o n t sem en t. C f. n , 2 e t ss.
rega rd ées com m e très su ccu len tes p ar les O rie n ­ 2° D ie u se ra fidèle à ses prom esses s’il v o it
ta u x . C f. x x v , 6, e tc . — A u d lte , et v iv et... I l s u ffit que les cœ u rs s o n t bien c o n v e rtis . L V , 6 - 1 3 .
d ’acce p te r l’in v ita tio n e t de v e n ir a u fe s tin , p ou r 6 - 9 . Isaïe p resse ses co n cito y e n s de m ettre à
jo u ir des bien s p rom is si g én éreu sem en t. — P a ­ p ro fit les g râ ce s de J é h o v a h . — D u m in v e n ir i
ctu m sem p iter n u m . C ette n o u ve lle e t étern e lle p o test : c a r le tem p s de la m iséricord e p e u t p as­
a llia n ce e st m en tio n n ée ju s q u ’à sep t fo ls dans ser. C f. P s . x x x i , C; A m . v m , 1 1 - 1 2 , etc. —
la seconde p a rtie du liv r e d ’Isaïe. — M is e r ic o r ­ D erelin q u a t... C on d ition s au x q u e lle s D ieu se la is ­
d ia s David, fld eles. L o cu tio n to u t h é b ra ïq u e , sera tr o u v e r : fa ir e d isp a ra ître le péché e t re v e ­
concise e t v igo u re u se . E lle d ésign e les prom esses n ir à ce P ère m isé ric o rd ie u x . — N o n e n im rogi­
m agn ifiques que D ieu a v a it fa ite s à D a v id , e t tation es^ . V e rs . 8 -9 , ra iso n p o u r laqu elle il fa u t
q u ’ il se p rop o sait d ’e x é c u te r fid èlem en t. E lles se n écessa irem en t ch a n g e r de sen tim en ts e t de c o n ­
résu m a ien t d an s ce lle q u i co n c e rn a it le M essie. d u ite p ou r o b te n ir le p ard on e t la g râ ce : sans
C f. II R eg . v n , 1 1 - 1 6 ; Ps. l x x x v t i i , 20-38; A c t . ce c h a n g e m e n t, on ne s e ra it p o in t à l’u nisson
x m , 24. — Ecce teslem ... (v e rs. 4). L e roi D a v id , aveo D ie u . — S ic u t e x a lta n t u r .. . s i c ... É n orm e
auq uel ces m ots p eu v en t se ra p p o rte r to u t d’ab ord, d ista n ce d e p a r t e t d’a u tre .
fu t ju sq u ’à un ce rta in p o in t, p a r ses ca n tiq u e s, 1 0 - 1 3 . L e s prom esses d iv in e s so n t in fa illib le s.
le tém o in de D ien au p rès des p a ïe n s ; m ais il — E t q u om od o d e s c e n d it... Com paraison ad m i­
e st é v id e n t que c ’e st sp écia lem en t le M essie q u i ra b le, p o u r a tte s te r la sin cé rité de ces prom esses ;
a rendu à J é h o va h ce tém o ign ag e, e t q u e le p ro ­ un e fois la n cé e s, elle s d o iv e n t s’e x é cu te r. —
p h ète l ’a s u rto u t en v u e. Com p. A p o c. i, 5, où Jésus Illu c ... n o n re v e r titu r. La p lu ie e t la n eige ne
est appelé p a r sa in t Jean « le tém o in fid èle — rem o n ten t pas dans l’atm osp h ère sous le u r form e
Is. L V, 1 1 -13. 47 b
11. ainsi ma parole qui sort de nm ' 11. siC erit verbum meum quod egre­
bouche ne retournera pas à moi sans dietur de ore meo, non revertetur ad me
fruit; mais elle fera tout ce que je veux, vacuum ; sed faciet quæcumque volui,
et elle produira les effets pour lesquels et prosperabitur in bis ad quæ misi illud.
je l'ai envoyée.
12. Car vous sortirez avec joie, et vous 12. Quia in lætitia egrediemini, et in
serez conduits en paix; les montagnes et pace deducemini ; montes et colles can­
les collines chanteront devant vous des tabunt eoram vobis laudem, et omnia
louanges et tous les arbres du pays bat­ ligna regionis plaudent manu.
tront des mains.
13. Au lieu des broussailles le sapin 13. Pro saliunca ascendet abies, et pro
s'élèvera, le myrte croîtra au lieu de urtica crescet myrtus, et erit Dominus
l’ortie, et le Seigneur sera nommé comme nominatus in signum æternum quod
un signe étemel qui ne sera pas enlevé. non auferetur.

p rim itiv e, m ais seu lem en t sous fo rm e de vap eu r. ren ien t en v u e les G e n tils , rep résen tés par les
— I n e b r ia t t e r r a m ... com e­
d en ti. P e tit ta b lea u q u i d é cr it
gra cieu sem en t les h e u re u x effets
de la p lu ie. C f. P s . c m , 10 e t ss.,
etc. — S i c . . . verbum, m eu m
( v e r s . 1 1 ) . L a p arole de D ieu
ressem ble à u n m essager q u i
ne d o it pas re v e n ir aup rès de
son m aître sans a v o ir acco m ­
p li to u s les o rd res q u ’ il lu i
a v a it confiés. — Q u ia i n læ ti­
t i a . . . ( v e r s . 1 2 ). L e S eig n e u r
cite la p rom esse p rin cip ale q u ’ il
a v a it en v u e en fa is a n t l’as­
sertion solen n elle q u i p récèd e :
Il p ensait s u rto u t à la fin de
l’e x il et à l’âg e d’o r m essia­
n iq u e , d o n t le re to u r des J u ifs
en P a le stin e é ta it le ty p e . P o u r
des d escrip tion s an a lo gu es ,
voyez x x x v , 1 e t ss.; x l i , 18-19,
etc. — M o n t e s ... c a n t a b u n t ...
Comm e d’ o rd in aire en p areil
c a s , la n a tu re e st associée au
bonheur de l’h u m a n ité ré g é ­
nérée. Cf. x l i v , 2 3 , etc . —
L ig n a .. . p la u d e n t m a n u . T r a it
encoie plus ex p re ssif. Cf. P s.
i c v i i , 8. — P r o s a l i u n c a . ..
H é b r.: an lieu de l ’épine n aîtra
ie cyprès. L a P a lestin e e n tiè re
sera tran sfo rm ée en un parc
délicieux. — E r it D o m in u s
n o m in a tu s . . . H éb r. : Ce sera
pour J é h o va h u n m o n u m e n t,
un signe é te m e l, qui ne sera
pas d é tru it. « M on um ent é te r­
nel de son a m o u r, de sa p u is­
sance e t de sa sagesse. »

§ V I I I . — H u itiè m e d isco u rs :
le s a lu t est égalem en t offert
a u x p a ïen s. L V I , 1 - 8.

L e sep tièm e d is co u rs s’ a ­ Hameau de myrte.


d ressa it a u x Is ra é lite s d ’ u n e
m a n ière p lu s s p é c ia le ; c e lu i- c i a p a r t i c u liè . | é t r a n g e r s e t p u r le s e u n u q u e s .
lb. L V 1 , 1-6.

C H A P I T R E LV1

1. Hæc dicit Dominus : Custodite ju ­ 1. Voici ce que dit le Seigneur : G ar­


dicium, et facite justitiam , quia ju xta dez l ’équité, et pratiquez la justice, car
est salus mea ut veniat, et justitia mea mon salut ne tardera pas à venir, et ma
ut reveletur. justice à être manifestée.
2. Beatus vir qui fa cit hoc, et filius 2. Heureux l ’homme qui fa it cela, et
hominis qui apprehendet istud, custo­ le fils de l’homme qui s’y applique, qui
diens sabbatum ne polluat illud, custo­ observe le sabbat pour ne pas le violer,
diens manus suas ne faciat omne ma­ qui veille sur ses mains pour ne faire
lum. aucun mal.
3. E t non dicat filius advenæ , qui 3. Que le fils de l ’étranger, qui s’est
adhaeret Domino, dicens : Separatione attaché au Seigneur, ne dise pas : Le
dividet me Dominus a populo suo; et Seigneur me divisera et me séparera de
non dicat eunuchus : Ecce ego lignum son peuple ; et que l’ennuque ne dise pas :
aridum. Je suis un arbre desséché.
4. Quia hæc dicit Dominus eunuchis : 4. Car voici ce que le Seigneur dit au*
Qui custodierint sabbata m ea, et elege­ ennuques : A ceux qui garderont mes
rint quæ ego v o lu i, et tenuerint foedus sabbats, qui choisiront ce qui me plaît,
meum, et qui persévéreront dans mon alliance,
5. dabo eis in domo mea et in muris 5. je donnerai dans ma maison et dans
meis locum , et nomeu melius a filiis et mes murs une place, et un nom meilleur
filiabus; nomen sempiternum dabo eis, que des fils et des filles; je leur donnerai
quod non peribit. un nom éternel, qui ne périra pas.
6. E t filios advenæ, qui adhaerent Do­ 6. E t les fils de l ’étranger qui s’a t­
mino, ut colant eum, et diligant nomen tachent au Seigneur pour le servir, pour
ejus, ut sint ei in servos; omnem cus­ aimer son nom, pour être ses serviteurs,
todientem sabbatum ne polluat illud, tous ceux qui observeront mes sabbats
et tenentem foedus m eum , pour ne pas les profaner et qui observe­
ront mon alliance,

1° É l o g e de ce u x q u i o b se rv e n t a v e c fid élité x x m , 1 . — E g o lig n u m a r id u m . L e u r p lain te


les lois d iv in e s e t s u rto u t le sab bat. L Y I , 1 - 2 . d iffère de c e lle des é tra n g e rs e t se ra tta c h e à
C h a p . L V 1 . — 1 - 2 . Ces lig n e s s e rv e n t d’in ­ le u r d o u lo u re u x é ta t : ne p o u v a n t pas a v o ir d ’e n ­
tro d u ctio n à l’o racle q u i s u it (v e rs . 3 e t ss.). — fan ts, ils m o u rro n t sans espoir de p e rp é tu e r leu r
C usto d ite ju d ic iu m ... ju s tit ia m . C .- à - d . to n s les n o m , com m e u n a rb re q u i se dessèche. — Q u ia
o rd res d u S e ig n e u r. C e tte o b éissan ce’ e s t un e hæ e d i c i t . .. Eépon se to u t aim ab le du S e ig n e u r
co n d ition essen tielle du s a lu t q u e D ieu tie n t en à ces d e u x c r is d’a n g o is s e , e t d’ab ord à ce lu i
réserv e (q u ia j u x t a est...). — C u sto d ien s sab ba ­ des e u n u q u es (v e rs . 4 - 5 ) . — Q u i cu sto d ie rin t...,
tu m . Ce p récep te e st m en tion né à p a r t , à cau se et eleg erin t... C o n d itio n g én éra le, q u i su ffira p ou r
de l’ Im portance ca ra c té ris tiq u e q u ’il a v a it p o u r q u e l’on fasse p a rtie d u v é rita b le Is ra ë l. — I n
le peuple de D ieu . C f. E x . x x , 1 1 , 2 0 - 2 1 ; x x x i , d om o m ea : d an s le tem p le. I n m û r is ... : dans
1 3 - 1 7 , etc. l ’en ce in te de Jé ru sa le m . L e s eu n u qu es eu x-m êm es
2° P erson ne n ’est e x c lu du s a lu t; to us c e u x a u ro n t le u r p lace com m e des Intim es dans ces
q u i p ra tiq u e n t la v e r tu y p a rticip e ro n t. L V I , lie u x con sacrés. — L o cu m . H ébr. : y a d ; u n m o­
3-8 . n u m e n t q u i p e rp é tu e ra le u r so u v e n ir. Com p.
3 - 7 . L es é tra n g e rs e t les eu n u q u es p o u rro n t I I R e g . x v m , 1 8 , o ù l’on apprend q u ’A bsalom
fa ire p a rtie de la n atio n sain te. — F i liu s a d v e ­ s'é rig e a u n m on u m en t de ce g e n re p arce q u ’il
n a , q u i a d h æ r e t ...: les é tra n g e rs q u i s’é ta le n t n ’a v a it p as de p o sté rité . — N o m e n m e liu s a
c o n v e rtis au ju d a ïs m e , e t q u i acco m p lissaien t f l liis ... G ran d e con so latio n p o u r ce s In fortu n és,
a u m oins p a rtie lle m e n t la loi de M oïse. C f. D e u t. a Ils a u ro n t u n p a rta g e p lu s h e u re u x qu e ce lu i
x x m , 7 - 8 . — N o n d i c a t . . . : S e p a r a tio n e ... Ils d es fam ille s les p lu s b é n ie s , e t le u r g lo ire s e rs
p a rle n t com m e s’ ils c r a ig n a ie n t de se v o ir en ­ im m o rtelle. A llu s io n m an ifeste à la g lo ire de 1s
le v e r, a u x h eu reu x tem ps q u i o n t é té p ré d its v ir g in it é d an s l’É g lise . » ( L e H ir, î . g ., p. 163.)
p lu s h a u t , le p riv ilè g e d 'a p p a rte n ir au p euple C f. Sap. m , 1 3 -14 ; M a tih . x i x , 1 1 - 1 2 .— E t filio s
d n M essie. — N o n d ica t e u n u c h u s . L a lé g isla ­ a d ven æ . R ép on se à la p la in te des é tran g e rs (vers.
tion Israélite, très sévère p ou r e u x , ne p e rm e t­ 6 - 7 ) . — Ut co la n t..., et d ilig a n t... De n o u v e a u ,
ta it pas de les affilier à la n atio n sain te. C f. D e u t. la co n d itio n à la q u e lle D ieu ra tta ch e les grâces
Is. L V I , 7 — L V I I , 1. 481
I . je les amènerai sur ma montagne 7. a'üducam eos in montera sanctum
iainte, et je les réjouirai dans ma mai­ meum, et lætiticabo eos in domo oratio­
son de prière; leurs holocaustes et leurs nis meæ ; holocausta eorum et victimre
victimes me seront agréables sur mon eorum placebunt mihi super altari meo,
autel, car ma maison sera appelée une quia domus mea domus orationis vo­
maison de prière pour tous les peuples. cabitur cunctis populis.
8. Voici ce que dit le Seigneur Dieu, 8. A it Dominus Deus, qui congregat
qui rassemble les dispersés d’Israël : Je dispersos Israel : Adhuc congregabo ad
lui réunirai encore ceux qui se joindront eum congregatos ejus.
à lui.
9. Bêtes des champs, bêtes des forêts* 9. Omnes bestiæ agri, venite ad devo­
venez toutes pour dévorer. randum , universæ bestiæ saltus.
10. Ses sentinelles sont toutes aveugles, 10. Speculatores ejus cæci omnes,
elles sont toutes dans l’ignorance ; ce nescierunt universi ; canes muti non
sont des chiens muets, qui ne peuvent valentes latrare, videntes vana, dor­
aboyer, qui voient des choses vaines, mientes, et amantes somnia.
qui dorment et aiment à rêver.
II. Et ces chiens impudents ne peuvent 11. E t canes impudentissimi, nescie­
se rassasier ; les pasteurs eux - mêmes runt saturitatem ; ipsi pastores ignora­
n’ont aucune intelligence ; chacun se dé­ verunt intelligentiam ; omnes in viam
tourne pour suivre sa voie ; chacun va suam declinaverunt; unusquisque ad
à son avarice, depuis le plus grand ju s­ avaritiam suam , a summo usque ad no­
qu’au plus petit. vissimum.
12. Venez, prenons du vin, remplis­ 12. V en ite, sumamus vinum, et im­
sons-nous-en jusqu’à l’ivresse ; et ce pleamur ebrietate ; et erit sicut hodie, sio
sera demain comme aujourd’hui, et en­ et cras, et multo amplius.
core beaucoup plus.

C H A P I T R E LVII

1. Le juste périt, et personne n’y fa it I 1. Justus perit, et non est qui reco-
réflexion dans son cœur ; les hommes de I gitet in corde suo ; et viri misericordiæ

q u ’il v a p rom ettre. Comp. le v ers. 4. S ’ils la re m ­ 9 - 1 2 . I n v e c tiv e s co n tre les v ice s de ces m au ­
plissent, les é tr a n g e rs aussi jo u iro n t des mêmes v ais p aste u rs. — O m nes bestiæ a g ri. Sous ce tte
fav e u rs q ue les Isra é lite s p rop rem en t d its. — m é ta p h o re , les n atio n s païen n es so n t in v ité e s à
D om us m pa d o m u s o r a tio n is ... P a ssa ge ren d u v e n ir e x te rm in e r I s ra ë l, q u i e s t com paré, de son
célèbre p ar la cita tio n q u ’en fit N o tr e - S e ig n e u r cô té , à un tro u p e a u de breb is sans défense. Com p.
J é s u s - C h r is t, lo rsqu ’il ch assa les v en d eu rs du J e r. x ii, 9 ; E z. x x x v m , 8, etc. — Sp ecu la tores
tem ple. Cf. M a tth . x x i , 13. eju s... L e s g a rd ie n s d’ I s ra ë l, ce sont ses c h e fs ,
8. T o u s les p euples se ro n t a g rég és à Israë l. e t to u t sp écialem en t les p ro p h è te s , d ’ap rès le
— A it D o m in u s... D an s l ’h éb reu : O ra cle (n " u m ; c o n te x te . Q u oiqu e ch a rg é s de p ro té g e r les breb is,
expression rare e t s o le n n e lle ) d’A d o n a ï.. . F o r­ ils les ab an d o n n en t a u x bêtes fa u v e s. L a d es­
m ule m ajestueuse p ou r In tro d u ire la ré v éla tio n crip tio n e st fa ite w e e une g ra n d e v ig u e u r. —
qui su it. — A d h u c congregabo... C roissance sans C a n es m u t i...: p a r opposition a u x ch ie n s fidèles,
fin du p euple de D ie u , p a r les adh ésion s p erp é­ q u i a v e rtis s e n t le tro u p e a u du d a n g e r p ar leu rs
tuelles qui lu i a r r iv e r o n t du p agan ism e. On a d it aboiem en ts. — D orm ien tes : in d o len ts e t p ares­
avec beaucoup de v é rité q u e l ’on sont p asser dans seu x. — I m p u d e n tis s im i, n escieru n t... (v e rs. 1 1).
to u t ce ch a p itre « un souffle du N o u ve a u T e s ta ­ H éb r. : voraces, In satiables. — U n u sq u isq u e a d
m ent ». a v a r itia m ... Ils n ’o n t d’a u tr e p réoccu p atio n que
leu rs p rop res In térêts. — V e n ite , s u m a m u s ...
5 I X . — N e u v iè m e d isc o u r s : de n o m b r eu x
(v e rs. 12). D ans l’h éb reu , c’ est l’ un de ces fa u x
Isr a élites n e p a r v ie n d r o n t p o in t a u s a lu t.
p asteu rs q u i in v ite to u s les au tre s : V e n e z , je
L V I , 9 — L V I I , 21.
v a is ch erch e r du v in , e t nous boirons dos liq u eu rs
« U n ch a n gem en t soudain dan s le s ty le nous e n iv ra n te s (sêkar, au lie u de eb rie ta te).— S icu t
a v e rtit que nous en tro n s dans un e n o u velle p ro ­ hodie, sic... L ’ign o b le fê te recom m en cera le le n ­
phétie, » qui est aussi te rrib le que les tro is p ré­ d em a in , et sera p lu s Ign oble en core ( e t multo
cédentes é ta ien t suaves. a m p liu s ) .
1° Isaïe rep ro ch e sévèrem en t a u x ch e fs d’ Is­ C h a p . L V I I . — 1 - 2 . E n de telles circo n stan ces,
raël le u r insouciance crim in elle, le u r lu x e e t leurs la m ort est une b én éd iction p o u r les ju stes. —
débauches. L Y I , 9 — L V I I , 2. N o n est q u i recogitet... « L e so rt des ju ste s dana

Comment. — V. O1
482 Is. L V I I , 2 -6 .
colliguntur, quia non est qui intelligat; miséricorde sont enlevés, parce qu’il n’y
a facie enim m alitiæ collectus est justus. a personne qui comprenne ; car c’est pour
être délivré de la m alice que le juste a
été enlevé.
2. Veniat p ax, requiescat in cubili 2. Que la paix vienne ; que celui qui
6uo qui am bulavit in directione sua. a marché dans la droiture se repose dans
son lit.
3. Vos autem accedite huc, filii augu­ 3. Mais vous, approchez ici, fils de sor­
ratricis, semen adulteri et fornicariæl cière, race d’un adultère et d’une pros­
tituée.
4. Super quem lusistis? super quem 4. De qui vous êtes-vous joués? contre
dilatastis os, et ejecistis linguam ? Num- qui avez-vous ouvert une large bouche,
quid non vos filii scelesti, semen mendax, et tiré la langue? N ’êtes-vous pas des
scélérats, une race bâtarde,
5. qui consolamini in diis subter omne 5. vous qui cherchez votre consolation
lignum frondosum ; immolantes par­ dans vos dieux sous tout arbre touffu,
vulos in torrentibus, subter eminentes qui sacrifiez vos petits enfants dans les
petras ? torrents, sous les roches avancées?
6. In partibus torrentis pars tua, hæ c 6. C ’est dans les pierres du torrent
est sors tua ; et ipsis effudisti libam en, qu’est ton partage, voilà ton lo t; tu leur
obtulisti sacrificium. Numquid super his as versé des libations, offert des sacri­
non indignabor ? fices. E s t- c e que je ne m’indignerai pas
de ces choses?

un p are il tem p s fo rm e u n p a r fa it co n tra ste a v e c n o n v o s ... L e crim e d’ id o lâ tr ie , lo n g u e m e n t


la v ie qn e m èn en t ces ch efs In d ign es. P e n d a n t d é c r it. — Q u i c o n s o la m in i i n d i i s . . . (v e rs . 5).
que ce u x -ci p assen t le u r tem p s en fe stin s, ce u x - H éb r. : V o u s q u i v o u s é ch a u ffe z (a llu sio n à l ’a r ­
là m e u re n t, e t n u l ne com pren d la m enace q u e d e u r des p assions ld o lâ trlq n e s) au p rè s d es téré-
re n ferm e ce tte m o rt p ré m a tu r é e ; n u l n e se d it b in th e s , sons to u t a rb re v e r t. V o y e z la n o te de
q u ’ils é ta le n t les colonnes d e l’éd ifice s o c ia l, i, 29, e t com p. I I I R e g . x i v , 23 ; J e r. u , 20 ; E z .
q n ’e n x d isp a ru s, 11 v a cro u ler, e t q u e si D ieu le6 v i , 1 3 , e tc . — Im m o la n te s p a rv u lo s. P ra tiq u e
r e t ir e , c’e st p o u r les é p a rg n e r e t les so u stra ire I n fâ m e , re la tiv e m e n t fré q u e n te . C f. I V R e g .
au ju g e m e n t q u e la co rru p tio n ré g n a n te ne p eu t x x r a , 1 0 ; J e r. v n , 3 1 ; E z . x v i , 2 1 , e tc . — I n
m an q u er d’a ttir e r. » C f. I V R e g . x x i x , 22 ; Sap. to rren tib u s : dans les lit s desséch és d es to rre n ts,
n i , 1 e t ss. ; rv, 7 e t ss. — V i r i m isericordiae : e t en d’a u tre s lie u x é g a le m e n t sa u v a g e s (su b ter
les hom m es p ieu x , com m e d it le te x te o rig in a l. p e tra s...; h éb r. : sous le s fissures des r o c h e r s ,
— C o llig u n tu r e st u n eu p h ém ism e q u i d ésign e c.-à-d . d an s les g ro tte s n a tu re lle s ). — I n p a r ti-
la m o rt. — A fa c ie e n lm m a litiæ .„ L e u r d is­ b u s to rr en tis... ( v e r s . 6 ) . H éb r. : C’e st d an s les
p a ritio n d u m ilie u de ce m on de p e rv e rs , à l’h e u re
o ù les ch â tim e n ts d iv in s v o n t éclater, e st u n e
v r a ie fa v e u r d’en h a u t. — V e n ia t p a x . H éb r. :
I l (le Juste) e n tre ra d an s la p a ix ( p a r sa bien-
h eu re u se m o rt). — R e q u ie sca t i n cu b ili... H ébr. ;
U rep osera s u r sa co u ch e (fu n è b re ). — Q u i a m ­
b u la v it i n d ir e c t io n e ... H éb raïsm e : ce lu i q u i
a u ra s u iv i la v o le d ro ite de la v e rtu .
2® M enaces sé v è r e s, d irig é e s co n tre la m asse
co rrom pue et in fid èle des J u ifs . L V I I , 3 - 1 3 .
3 -1 0 . L es d iv e rs crim es d’Israël. — Vos a u ­
tem ... C o n tra ste très a ccen tu é. V o u s, les m éch an ts;
p a r opposition a u x bons. — A cce d ite h u c : p our
en ten d re le u r senten ce terrib le . — F i l i i a u g u ­
B style honoré dans un temple. ( D'après nne
r a tr ic is ,... fo rn ica ria e. T itre s p a rticu liè re m e n t monnaie grecque.)
Ignom in ieux p o u r les m em b res de la n ation
sain te. C f. M a tth . x n , 39, e t x v i , 4. C e tte en ­ c a illo u x des to rre n ts q u ’est ta p a rt. I s a ïe d ésign e
ch a n te re sse , ce tte c o u rtis a n e , c ’e6t Jéru sa lem a in sl-le c u lte trè s an cien des b é ty le s , on de c e r ­
liv ré e à la m a g ie e t à l’ id o lâ trie . — Sup er q u em tain es p ie rre s p o lie s , q u e l ’on fr o tt a it d ’h u llc.
lu s is tis t L 'a cc u s a tio n com m ence (v e rs . 4), n e tte, V o y e z V A U . a rc h é o l., pL c x v ii, flg. 1. — B a c ...
s e rré e , Irré fu ta b le . E lle rep ro ch e d’ab ord a u x so rs tu a . Q uelle h o n te p ou r Israë l, q u i a v a it reçu
J u ifs de s’ê tr e m oqués e ffro n tém en t de D ieu e t D ieu com m e h é rita g e sp écia l I C f. P s . x v , C ;
de ses s e rv ite u rs fidèles. R e m arq u ez les tr a its L x x n , 1 8 ; c x v m , 5 7 ; J e r. x , 18, e tc. — N u m ­
d ra m a tiq u es d ila ta s tis ..., ejecistis. — N u m q u id q u id su p er h is ...f C ri d ’ in d lgu a tlo n q u i s’échappe
I b. L Y I 1 . 7 - 1 3 . <83

7. Tn as mis ton lit sur une montagne 7. Super montem excelsum et subli­
liante et élevée, et tu v es montée pour mem posuisti cubile tuum, et illuc as­
immoler des victimes. cendisti ut immolares hostias.
8. Tu as placé derrière la porte, der­ 8. E t post ostium, et retro postem,
rière les poteaux, ton mémorial. Près de posuisti memoriale tuum. Quia juxta mu
moi, tn t’es découverte et tu as reçu un discooperuisti, et suscepisti adulterum;
adultère, tu as élargi ton lit; tu as conclu dilatasti cubile tuum, et pepigisti cum
une alliance avec eux, et tu as aimé ou­ eis fœ dus; dilexisti stratum eorum manu
vertement leur couche. aperta.
9. Tu t ’es parfumée pour plaire au r o i, 9. E t ornasti te regi unguento, et
et tu as multiplié tes aromates. Tu as multiplicasti pigmenta tua. Misisti lega­
envoyé tes ambassadeurs au loin, et tu tos tuos procul, et humiliata es usque
t’es abaissée jusqu’au séjour des morts. ad inferos.
10. Tu t’es fatiguée de la longueur de 10. In multitudine viæ tuæ laborasti ;
ta route, et tn n’as pas dit : Je me repo­ non dixisti : Quiescam. Y itam manus
serai. Tu as trouvé de quoi vivre avec tuæ invenisti ; propterea non rogasti.
tes m ains; c’est pourquoi tu n’as pas
prié.
1 1 . Qui as-tu redouté, qui as-tu craint, 11. Pro quo sollicita tim uisti, quia
pour me mentir, pour m’effacer de ta mentita es, et mei non es recordata, ne­
mémoire, pour ne paB rentrer dans ton que cogitasti in corde tuo? Quia ego
cœur? Parce que je me Buis tu et que je tacens et quasi non videns, et mei
semblais ne pas voir, tu m’as oublié. oblita es.
12. Je vais proclamer ta justice, et tes 12. E go annuntiabo justitiam tuam,
œuvres ne te serviront de rien. et opera tua non proderunt tibi.
13. Quand tu crieras, que tous ceux 13. Cum clam averis, liberent te con­
que tu as assemblés te délivrent! Le gregati tu i; et omnes eos auferet ven­
vent les emportera tous, un souffle les en­ tus, tollet aura. Qui autem fiduciam
lèvera. Mais celui qui a confiance en habet m ei, hereditabit terram , et possi­
moi aura la terre pour héritage et pos­ debit montem sanctum meum.
sédera ma montagne sainte.

d u c œ u r de J é h o v a h au so u v e n ir d e ce tte In gra­ tu as tr o u v é de la v ig u e u r d an s ta m ain p o u r


titu d e . — S u p e r m o n te m .. . ( v e rs . 7 ). L e cu lte co n tin u e r d’a g ir ain si. — P r o p te re a n o n ro g a ­
des h a u ts lie u x , non m oins fré q u e n t q u e celu i s ti. C o m p ta n t s u r le seco u rs des h om m es, tu as
des bols sacrés. C f. I V R e g . x v i , 4 ; J e r. i i , 20 ; cessé de p rie r to n D ie u . V a r ia n te d an s l’h ébreu :
Ps. iv , 13, etc. — P o s u is ti cu b ile. S u r ce tte m é­ C’e s t p o u rq u o i tu n ’as pas é té d an s l’abattem ent..
ta p h o re é n e rg iq u e , v o y e z la n o te de i , 2 1. — L ’esp o ir so u te n a it son co u ra ge, en d é p it de to u te s
E t po st o s tiu m ... ( v e r s . 8 ). L es Idoles rem p lis­ les d éception s.
san t lea m aisons. — J u x t a m e d isc o o p e r u is ti. 1 1 - 1 3 . L e ch â tim e n t v ie n d ra p o u r les co u ­
L a d escription d e v ie n t d’ un e é n erg iq u e c ru d ité . p a b le s; les bons se ro n t ép argn és. — P r o qno...
— P e p ig is ti... fœ d u s : o u b lia n t la sain te allia n ce t im u is t i... T D e q u i d o n c la n atio n sa in te a v a it-
co n tractée a v e c J é h o va h . — M a n u a perta. C.-à-d. elle p eu r, p o u r ab an d o n n er a in si J é h o v a h e t le
o u v e rte m e n t, san s p u d e u r. L ’ h éb reu p a r a ît s i­ t r a ite r aveo p erfid ie (.q u ia m e n tita e s ) 1 E lle
g n ifie r : T u ch oisis u n e p lace ( p o u r e u x , s u r la re d o u ta it de sim ples m ortels, au ssi faib le s qu ’elle-
couch e d’ig n o m in ie).— O r n a sti te régi... (v e rs. 9). m êm e. — E g o tacen s et q u a s i ... L e S eig n eu r
H ébr. : T u es allée au p rès du ro i a v e c de l’h u ile ; n ’a y a n t p as im m é d ia te m e n t p u ni les co u p ables,
c .- à - d ., lu i p o rta n t com m e p résen t les m e ille u rs ce u x - ci o n t ab u sé de sa lo n g a n im ité p o u r m u l­
p rod u its d u p a y s (c f. x x x , 6 ; Os. x i i , 2 , e tc .). tip lie r le u rs crim e s. — E g o a n n u n t ia b o ...
L e p ro p h ète rep ro ch e m a in te n a n t a u x J u ifs l’es­ ( v e rs . 12 ). P u isq u e son sllenoe m iséricord ieu x
p rit an tith é o cra tiq u e q u i les a v a it p oussés si a p ro d u it de te ls r é s u lt a t s , le S e ig n e u r v a e s­
so u ven t à re c h e rch e r l ’a llia n c e des ro is païens. s a y e r d ’une a u tre m an iè re de fa ire . — J u s titia m
C f. x x x , 6, e t x x x i , 1 ; I Y R e g . x v i , 4, etc . — tu a m . E x p ression trè s iro n iq u e , pu isqu e Israël
M is is ti legatos... Com p. x x x , 2 e t ss. — H u m i­ n ’a pas d’a u tre ju s tic e q u e ses crim es. — C u m
lia ta es u sq u e... M étap h ore to u t à fa it p la stiq u e c la m a v e ris ( v e r s . 1 3 ) : sous le c o u d des c h â ti­
p ou r d épeindre le se rv ilism e éh o n té d o n t Israë l m e n t s ,'p o u r d em an d er du secou rs. — Congre­
fit p reu ve p lu s d’ un e fo is p o u r a c h e te r l ’allia n ce g a ti t u i : les peu ples païeu s a u x q u e ls les J u ifs
des païens. C f. E z. x v i , 28 -29 . — I n m u lt i t u ­ se sont confiés. Selon d’ a u tre s , les id oles. —
d in e v is e ... (v e rs. 10). S u ite du m êm e ta b lea u : E os a u feret v en tu s... Sarcasm e am er : il su ffira
fa tig u e s qu’ a end urées Israël p o u r p a rv e n ir à ses d’u n coup de v e n t, d ’u n e brise légère, p o u r d is ­
fins d ésh o n o ra n tes; il a m u ltip lié les dém arch es perser ces fra g ile s appuis. C f. x i . i , 29. — Q u i
sans se lasser. — V ita m m a n u s iua>... C .- à - d . a u te m fid u c ia m ... A n tith è s e : espoir e t oonsola-
484 I b. LVII, 14-21.

14. Et dicam : Viam fa cite , præbete 14. E t je dirai : Faites place, laissez
iter ; declinate de sem ita, auferte offen­ le chemin libre, détournez-vous du sen­
dicula de via populi mei. tier, ôtez les obstacles de la voie de mon
peuple.
15. Quia hæc dicit Excelsus, et Su­ 15. Voici ce que dit le T rès-H a u t, le
blim is, habitans æternitatem, et san­ D ieu sublime, qui habite l’éternité, dont
ctum nomen ejus, in excelso et in sancto le nom est saint, qui réside dans le lieu
habitans, et cum contrito et humili spi­ saint et élevé, et avec l’esprit contrit et
ritu, ut vivificet spiritum hum ilium , et humble, pour ranimer l’esprit des hum­
vivificet cor contritorum. bles et pour ranimer les cœurs contrits.
16. Non enim in sempiternum liti­ 16. Car je ne disputerai pas éternelle­
gab o, neque usque ad finem irascar, m ent, et ma colère ne durera pas tou­
quia spiritus a facie mea egredietur, et jours, parce que l’esprit est sorti de moi,
flatus ego faciam . et que j ’ai créé les âmes.
17. Propter iniquitatem avaritiæ ejus 17. A cause de son avarice coupable
iratus sum, et percussi eum. Abscondi je me suis irrité contre lu i, et je l’ai
a te faciem m eam , et indignatus sum ; frappé. Je t ’ai caché ma fa ce et je me
et abiit vagus in via cordis sui. suis indigné, et il s’en est allé vagabond
sur le chemin de son cœur.
18. Vias ejus vid i, et sanavi eum; et 18. J ’ai vu ses voies, et je l’ai gu éri;
reduxi eum, et reddidi consolationes je l’ai ramené et je l ’ai consolé, lui et
ipsi, et lugentibus ejus. ceux qui pleuraient avec lui.
19. Creavi fructum labiorum pacem ; 19. J ’ai créé la paix, qui est le fruit
pacem ei qui longe est et qui prope, dixit des lèvres; la paix pour celui qui est
Dominus, et sanavi eum. loin et pour celui qui est près, dit le Sei­
gneur, et je l’ai guéri.
20. Im pii autem quasi mare fervens, 20. Mais les impies sont comme une
quod quiescere non potest, et redundant mer agitée qui ne peut se calmer, et
fluctus ejus in conculcationem et lu­ dont les flots se soulèvent pour produire
tum. la vase et le limon.
21. Non est pax impiis, dicit Dominus 21. Il n’y a point de paix pour les im­
Deus. pies, dit le Seigneur Dieu.

tlo a p o u r les bons, qui Jouiron t d’u n s a in t b o n ­ an éa n ties p a r le souffle de sa co lère ( q u ia s p i­


h e u r en P a le s tin e e t à Sion : h e r e d lta b it.. . et r it u s ...; p lu s cla ire m e n t dans l ’h ébreu : C a r les
p o ssid e b it... T ra n s itio n à la d escrip tion q u i su it. esp rits to m b ero n t en d é fa illa n ce d e v a n t m o i, e t
3° Prom esses de p a ix e t de b o n h e u r p ou r ce u x les âm es q u e j ’a i f a ite s ) . — P rop ter in iq u ita te m
q u i sero n t d em eurés fidèles a u S eig n eu r. L V I I , a v a ritiæ ... (v e rs. 1 7 ). Ce p é c h é , qu e les p rop h ètes
14 -2 1. rep ro ch en t s o u v e n t a u x J u if s , est c ité com m e
14-19. « D ie u s a u v e ra les restes de son peuple l’u n des m o tifs de l ’e x il. C f. v , 23 ; l v i , 11 -12 ;
p a r u n e m iséricord e q u ’ils ne m é rita ie n t p o in t. » P s . c x v m , 3 6 ; J e r. v i , 1 3 ; E z . x x x m , 1 1 , etc.
— E t d ica m . D ’ap rès l ’h ébreu : On d ira. — — A b iit v a g u s ... H ébr. : R e b e lle , il a s u iv i la
V ia m f a c i t e ,.. . ite r . D ans l’h é b re u , d 'u n e m a­ v o le de son p ro p re c œ u r. V o le trè s m a u v a is e ,
nière en co re p lu s v iv a n te : F r a y e z , f r a y e z , p ré­ p u isq u e c ’é ta it ce lle des p assions. — S a n a v i, re­
p arez la voie. Ce t r a it ra p p elle x l , 3 (cf. l i i , 10), d u x i , r e d d id i ( v e r s . 1 8 ) . Ces v e rb e s sont au
e t se ra p p orte à la fin de la c a p tiv ité . — A u fe r te fu t u r dans l ’h éb reu : J e le g u é r ir a i, e t je le
offen d icu la . O b stacles que le S eig n e u r lu i - m êm e co n d u ira i ( p a r des v o le s m e ille u r e s ) , e t Je le
a v a it p lacés s u r le ch em in . C f. J e r. v i , 2 1 ; con solerai. P ro m esses tr è s su aves. — C rea vi
T h re n . m , 9 - 1 1 . — H æ c d ic it E x ce ls u s... A c c u ­ fr u c t u m la b io r u m . L ’ h é b re u a r r ê te la p h rase
m u la tio n solen nelle de tit r e s , selon la co u tu m e ap rès ces m o ts , e t en com m ence u n e n o u velle
d’ Isaïe d ans c v tte seconde p a r t ie , p ou r m ettre a v e c p a cem : J e m e ttr a i la lo u a n g e ( d’actio n de
en r e lie f la p uissan ce e t la bonté infinies du g r â c e s ) s u r ses lèvres. P a ix , p a ix à ce lu i q u i e st
D ie u réd em p teu r. L e t r a it fin a l, et c u m co n ­ loin e t à ce lu i q u i est près ( o .- à - d . a u x païens
t r i t o .. ., m is en co n tra ste a v e c les m ots i n ex ­ e t a u x J u if s ; cf. E p h . n , 17, e tc .).
celso... h a b ita n s , est d ’u n e a d m ira b le d élicatesse. 2 0 -2 1. M a lh e u r a u x im p ie s, ca r 11 n ’y a u ra
Ce D ieu si g r a n d , si p a r fa it , si s a in t , d aign e p a s d e p a ix p ou r e u x .— I m p ii a u tem ... « C o n traste
v iv r e to u t au p rès des a fflig é s , p ou r les s eco u rir é m o u v a n t. » C’e st com m e u n cou p de fo u d re q u i
(.ut v iv ifice t. . . ) . — N o n ... i n s e m p ite r n u m ... éc la te sou dain s u r les m éch a n ts. — L a co m pa­
( v e r s . 1 6 ) . L e S eig n eu r ne v e u t pas sans cesse raison q u a s i m are fe r v e n s e st aussi très re­
Juger e t p u n ir ses c r é a t u r e s , q u o iq u 'elles so ien t m arqu able. Cf. J u d æ , 13. L ’âm e des im p ie s, en
si co u p ab les, c a r elles seraien t p rom p tem en t proie i des passions m u ltip le s, ressem ble à un
Is. L V IIT , 1-4. 485
*>•

CHAP ITRE LVIII

1. Crie, ne t’arrête pas, fais retentir 1. Clama, ne cesses, quasi tuba exalta
ta voix comme une trompette, et annonce vocem tuam , et annuntia populo meo
à mon peuple ses crimes, et à la maison scelera eorum, et domui Jacob peccata
de Jacob ses péchés. eorum.
2. Car ils me cherchent chaque jour, 2. Me etenim de die in diem quærunt,
et ils veulent connaître mes voies, comme et scire vias meas volunt, quasi gens quæ
un peuple qui aurait pratiqué la justice, justitiam fecerit, et judicium Dei sui
et qui n’aurait pas abandonné la loi de non dereliquerit. Rogant me judicia jus-
son Dieu. Ils me demandent des arrêts titiæ , appropinquare Deo volunt.
de justice, ils veulent s’approcher de
Dieu.
3. Pourquoi avons-nous jeûné, et ne 3. Quare jejunavim us, et non aspexisti ;
l ’avez-vous pas regardé? pourquoi avons- humiliavimus animas nostras, et nescisti ?
nous humilié nos âmes et ne l’avez-vous Ecce in die jejunii vestri invenitur vo­
pas su? C’est que au jour de votre jeûne luntas vestra, et omnes debitores vestros
011 trouve votre volonté propre, et que repetitis.
vous pressez tous vos débiteurs.
4. Vous jeûnez pour fa ir e des procès 4. Ecce ad lites et contentiones jeju
et des querelles, et vous frappez du natis, et percutitis pugno impie. Nolite
poing sans pitié. Ne jeûnez plus comme jejunare sicut usque ad hanc diem , ut
vous l’avez fait jusqu’à ce' jour, pour audiatur in excelso clamor vester.
faire entendre en haut vos cris.

océcan to u jo u rs a g ité , d o n t les flots so u lè v en t 2-5. L e fa u x jeû n e. — M e ... q u æ r u n t... D es­


des im m on d ices de to u t g e n r e , e t les déposent crip tio n très flne de la co n d u ite des co n tem p o­
s u r le riv a g e . — N o n est p a x ... M êm e refra in ra in s d’ Isaïe. Com m e plus ta rd les p h arisien s
que p lu s h a u t ( x e v t i i , 2 2 ) , a v e c ce tte légère ils m a n ife sta ie n t a u dehors d u zèle p ou r D ieu
différence q ue le p rop h ète d it i c i , d ’ap rès l’h é ­ e t p o u r la r e lig io n , m ais ils n’a lla ie n t pas plus
b re u , a mon D ie u , » a u lie u de D o m in u s D eu s. lo in , c r o y a n t qu e leu rs actes e x té rie u r s de dé
v o tio n e x cu sa ie n t to u t le reste. — S cire v ia s ....
S e c t io n III. — L a g l o ir e et la f é l ic it é
co n n aître les volon tés d iv in e s. — J u d ic ia j u s t i
DE L A CÉLESTE J É R U S A L E M . L V III, 1 — L X V I, 24.
tiæ : le ch â tim e n t de leu rs ennem is e t la ré a li­
L e p oin t de d é p a rt h is to riq u e est to u jo u rs le sation in té g ra le des prom esses glo rieu ses qu e le
m êm e, e .- à - d . la c a p tiv ité de B a b ylo n e et sa S eig n e u r a v a it fa ite s en fa v e u r d ’Israël. —
fin ; m ais c ’est s u rto u t la Jéru sa lem m essianique A p p r o p in q u a r e D e o ... N u a n ce dans l ’h ébreu :
qui est à l’ horizon du p ro p h ète, e t d av an tage Ils v e u le n t q u e D ieu s ’ap p roch e ( d ’e u x , p o u r
encore la Jé ru sa le m c é le s te , a v e c ses splen d eurs les b é n i r ) . — Q uare je ju n a v im u s ...? V o ie l ( v e r ­
Im périssables. se t 3a) q u ’ils se p la ig n e n t e u x -m ê m e s de ce que
leu rs jeû n es rig o u re u x ne le u r a ttir e n t aucun e
f I. — P r e m ie r d isco u rs : la v ra ie et la fa u s s e
fa v e u r spéciale. L a loi m osaïque n’im p o sait q u ’un
sain teté. L V I I I , 1 - 1 4 .
seul Jeûne p a r a n , a u g ra n d jo u r d e l’E xp iation
Ce d isco u rs e s t encore co n sacré en gra n d e ( c f . L e v . x x m , 2 7 ) ; m ais la p ié té p u b liq u e et
p artie à la rép rim an d e sévère. Sans d o u te Israël p rivée ne ta rd a pas à en in tro d u ire un assez
observe certain es p ratiq u es du cu lte d iv in , et gra n d n o m b re , au x q u e ls Isa ïe f a it ici allu sion .
n o tam m en t le je û n e ; m ais e’est là , de sa p a r t , Cf. J u d . x x , 26; I R e g . v u , 6 ; I I R e g . i , 1 2 ;
quelque chose de to u t à fa it ex té i ieu r, q u i n’ a­ II I R eg. x x i , 1 2 ; J o ë l, î , 1 4 ; Zaeh. v u i , 1 9 , etc.
m éliore pas sa v ie m orale. Q u’il se re n o u v elle — H u m ilia v im u s a n im a s ... A u tre e x p re ssio n ,
dans l’ in tim e de son â m e , et le sa lu t annoncé en q u elq u e so rte tech n iq u e dans le P en tate u q u e ,
vien d ra sans retard . pou r d ésign er le jeû n e. C f. L e v . x v i , 29 , 31 ;
1» Jéh o va h fa it d ire a u x J u ifs q u ’il rép ro u ve x x m , 27, 32 ; N u m . x x r x , 7, etc. — E t n escisti.
leur cu lte p u rem en t m atériel. L V I I I , 1 - 5 . D ieu a p aru ne pas fa ire atte n tio n à leu rs p é­
C h a p . L V I I I . — ]. In tro d u ctio n . — C lam a. n iten ces e t n’en a ten u au cu n com pte. — Ecce
L ’hébreu est trè s ex p re ssif : C rie de la g o rg e , in die... Réponse de Jéh o va h ( v e r s . 3b - 5 ) à la
c .- à - d . d’une v o ix re te n tis s a n te , com m e le d it p lain te de son peuple. C f. Zaeh. v u , 5 - 6 . E lle
la com paraison qui s u it : q u a s i t u b a ... Il fa u t abonde en d é ta ils d ra m a tiq u e s , p ein ts su r le
que le peuple soit a v e r ti de ses crim es : a n ­ v i f , e t relève avec u n e iro n ie trè s m ordan te les
nuntia populo... co n trad ictio n s q u i ré g n a ie n t entre les p ratiq u e s
4% la. LVIII, 5-10.
5. Numquid taie est jejunium quod 5. Ebt-ce là le jeûne que je demande,
elegi, per diem aftiigeru hominem ani­ qui fa it qu’un homme afflige son âme
mam suam? nuraquid contorquere quasi pendant un jour, lui fa it tourner la tête
circulum caput suum, et saccum et ci­ comme un cercle, et se coucher sur le
nerem 6ternere? numquid istud vocabis sac et la cendre? E s t-c e là ce que tu
jejunium ,et diem acceptabilem Domino? appelles un jeûne, et un jour agréable
au Seigneur?
6. Nonne hoc est magis jejunium quod 6. L e jeûne que j ’approuve n’e st-il
elegi ? Dissolve colligationes impietatis, pas plutôt c elu i-ci? Détache les chaînes
solve fasciculos deprimentes, dimitte eos de l’im piété, décharge les fardeaux a c ­
qui confracti sunt liberos, et omne onus cablants, renvoie libres ceux qui sont
dirumpe ; opprimés, et brise tout fardeau;
7. frange esurienti panem tuum, et 7. partage ton pain avec celui qui a
egenos vagosque induc in domum tuam ; faim , et fais entrer dans ta maison les
cum videris nudum, operi eum , et car­ pauvres et ceux qui n’ont pas d’asile;
nem tuam ne despexeris. lorsque tu verras un homme nu, couvre-
le, et ne méprise pas ta propre chair.
8. Tunc erumpet quasi mane lumen 8. ^.lors ta lumière éclatera comme
tuum, et sanitas tua citius orietur, et l’aurore, et ta santé reviendra bientôt ;
anteibit faciem tuam justitia tua, et glo­ ta justice marchera devant toi, et la
ria Domini colliget te. gloire du Seigneur te protégera.
9. Tunc invocabis, et Dominus exau­ 9. Alors tu invoqueras, et le Seigneur
diet; clam abis, et dicet : Ecce adsum. t’exaucera ; tu crieras, et il dira : Me
Si abstuleris de medio tui catenam , et voici. Si tu éloignes la chaîne du milieu
desieris extendere digitum, et loqui quod de toi, si tu cesses d ’étendre le doigt et
uon prodest; de dire ce qui n’est pas utile;
10. cum effuderis esurienti animam 10. si tu répands ton âme sur l ’affamé,
tuam, et animam afflictam repleveris, et si tu rassasies l ’âme affligée, ta lu­
orietur in tenebris lux tua, et tenebræ mière se lèvera dans les ténèbres, et tes
tuæ erunt sicut meridies. ténèbres seront comme le midi.

religieu ses d 'Israël e t sa co n d u ite m orale. — ra lem en t très m in ces de l’O r ie n t; on ne les
V o lu n ta s vestra. M êm e a u x Jouia de je û n e , ils coup e p a s , m ais on les ro m p t a v e c les d o igts. —
c ro y a ie n t p ou v o ir se liv r e r à to us leu rs m au vais Egenos v a g o sq u e.. . : to u s les m a lh e u re u x qu i
p ench an ts. — O m n es d e b ito re s ... D u reté en ve rs sont sans asile. — C a rn em t u a m .. . c . - à - d . tes
leurs d éb iteu rs. L ’h éb reu e x p rim e u n e a u tre p rop res frè re s. « T o u t hom m e e s t v o tre c h a ir »
pensée : V o u s p ressez to n s v o s tr a v a u x ; c.-à-d. ( s a in t J é rô m e ).
qu’ ils tr a ita ie n t sans p itié leurs o u v rie rs. — 8 -1 2 . G râces de c h o ix acco rd ées p ar le Sei­
P e r c u titis p u g n o... (v e rs. 4 ). L a co lère les em por­ g n e u r à q u ico n q u e p ra tiq u e ce v ra i Jeûne. —
ta it ju s q u e - l à , m êm e q u a n d Ils jeû n aien t. — E r u m p et q u a s i m a n e... Im a g e trè s é lé g a n te . L a
N o lite je ju n a r e .„ V a r ia n te d ans l ’h ébreu : V o u s lu m ière d u bo n h eu r e t du sa lu t. — Colliget te :
ne Jeûnez pas m ain ten an t de te lle so rte que te serv ira , p ou r ain si d ire, d’a rriè re -g a rd e , t ’a c­
v o tre v o ix s o it en ten d u e en h a u t ( l n e x ce lso , com pagn era p o u r te d éfen d re. — I n v o c a b is , et...
dans le d iv in s é j o u r ) .— N u m q u id taie... ( v e r ­ e x a u d ie t : tan d is qu e D ieu se refu se à ex au ce r
set 5 ) . D ieu rép ro u ve ab solu m en t de te lle s in ­ les p rières des fa u x je û n e u rs ( v e r s . 2 - 4 ) . —
co nséquences. — Contorquere q u a s i c ir c u lu m . Ecce a d su m . H ébr. : M e v o ic i I « M a tu ra m m u ­
H éb r. : com m e un jo n c. Ils affe cta ie n t de m a r­ n ificen tia m e t p ro m p titu d in e m d a n tis D ei d e­
ch e r to u t co u rb é s, de se r e v ê tir de c ilic e s , de c la ra t lllu d : E cce ad su m » ( s a in t C y r ille , c ité
co u c h e r s u r la ce nd re ; m ais le u rs passions de­ p ar K n a b en b au er, h . I.) — S i a b stu leris... E n core
m e u ra ie n t au ssi a c tiv e s q u ’a u x jo u rs o rd in aire s. les co n d ition s du v r a i jeû n e ( v e r s . 9b - 1 0 ) . —
2° L e v r a i c u lte te l q u e D ieu le désire. L V I I I , C a ten a m . D ’ap rès l ’ hébreu : le Jou g, c . - à - d .
6 -14 . l ’oppression. — E x te n d er e d ig itu m . G este do
6 - 7 . D escrip tion dn jeû n e a g ré a b le au S ei­ m é p r is .— L o q u i q u od n o n ... H é b r .: p roférer
g n e u r. — N o n n e hoc ( pron om tr è s a ccen tu é )... l ’in iq u ité. — E ffu d e ris... a n im a m tu a m . Selon
m a g is... B e lle an tith è se a v ec le ta b lea u d u fa u x l'in te rp r é ta tio n la p lu s p ro b a b le , donn er ce q u i
Jeûne. A ce t a c te de p é n ite n c e , p o u r le ren d re so u tien t la v ie , les alim en ts. S u iv a n t sain t J é ­
p lu s m é rito ire , il fa u t associer les œ u v re s de rôm e e t d’a u tre s, a jo u te r l’affection , les bonnes pa­
m iséricord e. — D issolve co lliga tio n es. fa s c ic u ­ ro les à l’aum ôn e m até rie lle . — A n im a m afflictam
los. ^ M é tap h o re s très p ittoresq u es : les ch aîn es repleveris. H ébr. : si tu rassasies l’âm e h u m iliée
im posées a u x in n o cen ts p ar des Juges In iq u es, ( p a r la m isè re , la so u ffra n c e ). — O rietu r... lu x
les lie n s q u i re te n a ie n t cru ellem en t les esclaves. tu a . Im a ge a n a lo g u e à celle du v e rs . 8. — l n
— f r a n g e esu r ie n ti... A llu sio n a u x p ain s géné- ten ebris : p arm i .le s téu èb res du m alheu r. —
Is. LVIII, 11 — LIX, 1. 487
11. Le Seigneur to donnera toujours 11. Et requiem tibi dabit Dominus
du repos; il remplira ton âme do splen­ semper, et implebit splendoribus ani­
deurs, et il délivrera tes os; et tu de­ mam tuam , et ossa tua liberabit; et eris
viendras comme un jardin arrosé, et quasi hortus irriguus, et sicut fons aqua­
comme une fontaine dont les eaux ne rum cujus non deficient aquæ.
tarissent pas.
12. Les déserts séculaires seront re­ 12. E t ædificabuntur in te deserfa
bâtis par toi, tu relèveras les fondements sæculorum, fundamenta generationis et
des générations anciennes, et tu seras generationis suscitabis ; et vocaberis aedi­
appelé le réparateur des haies, et celui ficator sepium, avertens semitas in quie­
qui rétablit les chemins et les rend sûrs. tem.
13. Si tu éloignes ton pied du sabbat, 13. Si averteris a sabbato pedem tuum,
pour ne pas faire ta volonté en mon facere voluntatem tuam in die sancto
saint jour; si tu appelles le sabbat tes meo, et vocaveris sabbatum delicatum ,
délices, et le jour saint et glorieux du et sanctum Domini gloriosum, et glori­
Seigneur ; si tu l’honores en ne suivant fica veris eum dum non facis vias tuas,
pas tes voies, en ne faisant pas ta vo ­ et non invenitur voluntas tu a, ut lo­
lonté, et en ne disant pas des paroles quaris sermonem ;
vaines :
14. alors tu te réjouiras dans le Sei­ 14. tunc delectaberis super Domino;
gneur, je t ’élèverai au-dessus des hau­ et sustollam te super altitudines terræ ,
teurs de la terre, et je te donnerai pour et cibabo te hereditate Jacob, patria
nourriture l ’héritage de Jacob ton père ; tui ; os enim Domini locutum est.
car la bouche du Seigneur a parlé.

CHAPI TRE LIX

1. L a main du Seigneur n’est pas rac­ 1. Ecce non est abbreviata manus Do
courcie de manière à ne pouvoir plus m ini, ut salvare nequeat; neque aggra­
sauver, et son oreille n’est pas devenue vata est auris ejus, ut non exaudiat.
dure de manière à ne pouvoir plus en­
tendre.

R eq u iem tib i du bit... ( v e r s . 1 1 ) . H éb r. : L e S ei­ repos p o u r s’ép an ch e r en de v a in s d isco u rs. —


gn eu r te c o n d u ira sans cesse. — Im p le b it sp le n ­ T u m delectaberis... A p rè s les co n d ition s (v e rs. 1 3 ),
d o r ib u s ... H éb r. : 11 rassasiera ton âm e dan s les la récom pense ( v e r s . 1 4 ) . D ’ab ord u n e sain te
lie u x arid es (d an s l’afflictio n ). — O ssa tua, lib e ­ a llé g r e s s e , qu e D ieu acco rd era en éch an ge de la
ra b it. D’a p rès l’h ébreu : H d onn era de la so u ­ jo ie qu ’ on a u r a p rise d an s son sab b at. — S u s ­
plesse à tes os. — Q u a s i h o r tu s .. . , f o n s . .. G ra ­ to lla m te su p er... L itté r a le m e n t d an s l’h éb reu :
cieuses figu re s. C f. x u v , 3 - 4 , etc . — Æ d ific a - J e te fe r a i ch e v a u c h e r s u r les h a u te u rs d u p a y s ;
b u n lu r i n t e . .. ( v e r s . 1 2 ) . D ieu p erm ettra que <c p o u r p re n d re trio m p h ale m e n t possession de la
ces hom m es p ie u x reco n stru isen t Jé ru sa lem e t P a le s tin e , a v e c ses co llin es e t ses fo rteresses. »
les au tres viU es ruin ées de la P a le stin e. — Æ d i- C f. l x v , 9 ; D eu t. x x x i i , 1 3 , e tc . — Os e n im Do-
flc a lo r sep iu m . H ébreu : ré p a ra te u r de brèches. m in i. .. So rte de serm en t d iv in , p o u r sce lle r ces
— A verten s... in q u ietem . H éb r. : C elui q u i re s ­ m agn ifiqu es prom esses. C f. i , 20 ; x x i , 17 ;
ta u re les r o u te s , q u i ren d le p ays h ab ita b le. x l , 5 , etc.
1 3 -1 4 . G râces sem blables p o u r ce u x qui ob­
§ II. — Seco n d d isc o u r s : la n ou v elle A llia n c e
s e rv ero n t fid èlem en t le sab b at. C f. l v i , 2 , 6 ;
a u r a p o u r base la co n version d’ Isr a ë l. L I S ,
J e r. x v i i , 19 e t s s .; E z . x x , 1 2 - 1 3 , ete. D u
1-21.
je û n e , le p rop h ète passe n atu rellem e n t à ce tte
o bligation si g r a v e e t si s a in te . — A v e r te r is ... C’e st à peu p rès le m êm e th èm e q u ’an ch a p itre
pedem e s t un e lo c u tio n tr è s p ittoresq u e : s’abs­ q u i p récèd e. L e p rop h ète co n tin u e de d ém on trer
te n ir de to u te d ém arch e cap able de v io le r le a u x J u ifs que leu rs péchés re ta rd a ie n t le u r r é ­
sa b b a t.— Fa cere v o lu n ta te m ... C.-ù-d. si tu év ites d em p tio n , p arce q u ’ils éta b lissa ie n t com m e u n
( « si a v e rte ris » ) de fa ire ta vo lo n té. — Voca ­ m u r de sép aratio n e n tre J é h o v a h e t son p eu ple.
beris... d e lica tu m . H éb r. : Si t u appelles le sa b ­ 1« L e m u r d e sép a ra tio n e n tre Israë l e t son
b a t un d élice ( e t non p o in t un jo u r en n u y e u x D ieu . L I S , 1 - 8 .
e t p én ib le; c f. N u m . v i n , 5 ) . — Ut lo q u a r is C h a p . L I X . — 1 - 2 . L e S e ig n e u r possède to u te la
term onem . N e pas p ro fiter de ce tte Journée de p uissan ce n écessaire p o u r s a u v e r ies J u if s , m ais
m Ifi. L I X , 2-8.
2. Sed iniquitates vestræ diviserunt 2. Mais ce sont vos iniquités qui ont
inter vos et Deum vestrum ; et pecoata mis une séparation entre vous et votre
vestra absconderunt faciem ejus a vobis Dieu, et ce sont vos péchés qui lui ont
ne exaudiret. fa it cacher sa face pour ne plus vous
exaucer.
3. Manus enim vestræ pollutæ sunt 3. Car vos mains sont souillées de
sanguine, et digiti vestri iniquitate; la ­ sang, et vos doigts d’iniquité; vos lèvres
bia vestra locuta sunt mendacium, et ont proféré le mensonge, et votre langue
lingua vestra iniquitatem fatui'. dit l’iniquité.
4. Non est qui invocet justi tianj, ne­ 4. Personne n’invoque la justice, el
que est qui judicet vere; sed confidunt personne ne juge selon la vérité; mais
in nihilo, et loquuntur vanitates; con­ ils se confient dans le néant et disent des
ceperunt laborem, et pepererunt iniqui­ vanités; ils conçoivent l ’affliction, et ils
tatem. enfantent l’iniquité.
5. Ova aspidum ruperunt, et telas 5. Ils ont fa it éclore des œufs d’aspics,
araneæ texuerunt. Qui comederit de ovis et ils ont tissé des toiles d’araignées.
eorum morietur ; et quod confotum est, Celui qui mangera de ces œufs en mourra,
erumpet in regulum. et de ceux qu’on fa it couver il sortira
un basilic.
6. Telæ eorum non erunt in vesti­ 6. Leurs toiles ne serviront pas de vê­
mentum, neque operientur operibus suis ; tem ent, et ils ne se couvriront pas de
opera eorum opera inutilia, et opus ini­ leur ouvrage ; car leurs œuvres sont des
quitatis in manibus eorum. œuvres inutiles , et une œuvre d’iniquité
est dans leurs mains.
7. Pedes eorum ad malum currunt, 7. Leurs pieds courent au m al, et ils
et festinant ut effundant sanguinem in ­ 6e hâtent pour répandre le sang inno­
nocentem ; cogitationes eorum cogitatio­ cent ; leurs pensées sont des pensées inu­
nes inutiles, vastitas et contritio in viis tiles ; le ravage et la ruine sont sur leurs
eorum. voies.
8. Viam pacis nescierunt, et non est 8. Ils ne connaissent pas le chemin de
judicium in gressibus eorum; semitæ la paix, et il n’y a point de justice siu
eorum incurvatæ sunt eis, omnis qui leurs pas ; leurs sentiers sont tortueux ;
calcat in eis ignorat pacem. quiconque y marche ne connaît point la
paix.

c e u x - c i so n t tro p co up ables p our m é rite r les des œ u fs de b a s ilic , c . - à - d . des p lan s très p er­
bén éd ictio n s d iv in e s. — N o n est a b b r e v ia ta ... n ic ie u x . — N é a n t co m p let de leu rs œ u v re s •
M êm e fig u re q u e c i- d e s s u s , l , 2. C f. N u m . x i , 23. tela s a r a n e æ ... Com p. le v e rs . 6 . — Q u i com e­
— N eq u e a gg rava ta ... Si D ieu n ’a rie n p erd u de d e rit. .. m o r ie tu r .. . P a r tic ip e r à le u rs actes p er­
son p ou v o ir, 11 possède é g a le m e n t to u te sa b o n té v e r s , c ’e s t com m e se n o u rrir de poison. — Q u od
s o it p ou r e n ten d re les p riè re s , 6 0 it p o u r les co n fo tu m e s t ... H ébr. : SI l’on en b rise u n ( d e
e x a u c e r. — Sed in iq u it a t e s vestræ ... T e lle est la ces œ u f s ) , il en so rt u n e v ip è re . C .- à - d . q u e si
v ra ie ra ison p our la q u elle les Is ra é lite s n ’o n t pas l ’on s’ oppose à l ’e x é cu tio n des desseins des im ­
é t é bén is d n S eig n eu r. C f. x l v i i i , 2 -4 . p ie s , on est blessé ; de so rte q u ’ils fo n t le
3 - 8 . D o u lo u re u x ta b lea u de la m isère m orale m al en to u te h yp o th è se . — O pera i n u t i l i a , et...
d ’ Isra ël. — M a n u s... vestræ p o llu t æ ... C f. i , 16. in iq u it a t is . H éb r. : d es œ u v re s de m alice e t des
t Ces m ains q u ’ ils ten d a ien t v e rs D ieu p e n d a n t œ u v re s de vio le n ce . — P e d es e o r u m ... s a n g u i­
le u rs p rières. » — L a b ia vestra..., lin g u a ... L e u r s n em (v e rs. 7 ). Ils so n t éto n n am m en t a c tifs p ou r
p aro les n e so n t pas m oins crim in e lles q u e le u rs co m m e ttre l’ in iq u ité . Com p. P r o v i , 1 6 ; p as­
œ u v res. — N o n est q u i in v o cet..', ( v e r s . 4 ) . L e sage d o n t nous avo n s Ici l’écho. S a in t P a u i,
p ro p h ète cesse de s’ad resser d ire c tem en t à ses R om . m , 1 6 - 1 7 , c ite ce v e rs e t e t u n e p artie
co n cito ye n s. « L a rem o n tra n ce d e v ie n t u n e dé­ d u s u iv a n t p o u r d ém on trer la co rru p tio n fo n ­
n o ncia tio n . » L 'h é b re u p a ra ît s ig n ifier : N u l ne ciè re dn ge n re h u m ain . — C o g ita tion es eoru m ...
cite en Jugem ent ( n ’in te n te un p ro c ès) a v e c ju s ­ T o u t e st co rrom pu en e u x ; leu rs m au v aises a c­
tice. — N e q u e ... q u i ju d ice t vere. L e s ju g e s ne tio n s p ro v ie n n e n t de le u rs pensées m auvaises. —
v a le n t pas m ie u x que les p laid eu rs. — Concepe­ V a stita s et co n tritio ... T e rr ib le ré s u lta t de le u r
r u n t .. . et p e p e r e r u n t... M êm e m étap h o re que co n d u ite : le ra v a g e e t la ru in e. — V ia m p a cis...
dans J o b , x v , 31. C’e st le m al d ’ab ord sim p le­ ( v e r s . 8 ). C’e st la m alice en to u s sens e t à tous
m en t p ro je té , p u is acco m p li. C f. P s . v n , 16, etc. les p oin ts de v u e .
— Ova a sp id u m ... (v e rs . 6). H ébr. : Ils co u v en t
Is. L IX . 9-16. 489
9. C est pour cela quo l’équité s'est 9. l ’ropter hoc elongatum est ju d i­
éloignée do nous, et que la justice ne cium a nobis, et non apprehendet nos
nous atteint pas. Nous attendions la lu­ justitia. Expcctavimus lucem , et ecce
mière, et voici les ténèbres; la clarté, et tenebræ ; splendorem, et in tenebris
nous marchons dans l ’obscurité. ambulavimus.,
10. Nous tâtonnons comme des aveu­ 10. Palpavimus sicut cæci parietem,
gles le long des murs, nous marchons à et quasi absque oculis attrectavim us ;
tâtons comme ceux qui n’ont pas d’yeux ; impegimus meridie quasi in tenebris,
nous nous heurtons en plein midi comme iu caliginosis quasi mortui.
dans les ténèbres, nous sommes dans
l’obscurité comme les morts.
11. Nous rugissons tous comme des 11. Rugiemus quasi ursi omnes, et
ours, nous soupirons et nous gémissons quasi columbæ méditantes gememus ;
comme des colombes; nous attendions le expectavimus judicium , et non est; sa­
jugement, et il n’est pas venu; le salut, lutem , et elongata est a nobis.
et il est loin de nous.
12. Car nos iniquités se sont multi­ 12. Multiplicatae sunt enim iniquita­
pliées devant vous, et nos péchés té­ tes nostræ coram te, et peccata nostra
moignent contre nous, parce que nos responderunt nobis, quia scelera nostra
crimes nous sont présents, et nous con­ nobiscum, et iniquitates nostras cogno­
naissons nos iniquités : vimus :
13. nous avons péché et nous avons 13. pcccare et mentiri contra Domi- -
menti contre le Seigneur; nous nous mim, et aversi sumus ne iremus post
sommes détournés pour ne pas marcher tergum Dei nostri, ut loqueremur calum ­
à la suite de notre Dieu, pour proférer niam et transgressionem ; concepimus
la calomnie et la violence ; nous avons et locuti sumus de corde verba mendacii.
conçu et fait sortir de notre cœur des
paroles de mensonge.
14. E t la justice s’est retournée en ar­ 14. E t conversum est retrorsum ju ­
rière, et la justice se tient éloignée, dicium , et justitia longe stetit, quia
parce que la vérité a été renversée sur corruit in platea veritas, et æquitas non
la place publique, et que l’équité n’y a potuit ingredi.
pu entrer.
15. La vérité a été en oubli, et celui 15. E t facta est veritas in oblivionem,
qui s’est retiré du mal a été dépouillé. et qui recessit a malo prædæ patuit. Et
Le Seigneur l’a v u , et ses yeux ont été vidit Dominus, et malum apparuit in
blessés de ce qu’il n’y avait plus de jus­ oculis ejus, quia non est judicium.
tice.
16. Il a vu qu’il n’y a pas d ’homme. 16. E t vidit quia non est vir, et apo-

î® H um ble confession d ’I s r a ë l, q u i re co n n a ît offensé D ieu sous ses p rop res regard s. — P ec­
qi.e D ieu l’a ju ste m e n t p uni. L I X , 9-16». ca ta ... resp o n d eru n t... C.-à-d. té m o ig n e n t con tre
9 -15 » . L e p euple pren d to u t à coup la p aro le n o u s , d’ap rès l’h éb reu . — Peccare et m en tir i...
et e x p rim e , dans un la n g ag e c h o is i, d ’ad m i­ Ils sig n a le n t à le u r to u r (v e rs. 13-15) leu rs p rin ­
rables sen tim en ts. — P ro p te r hoc.. : à cause de c ip a u x p é ch é s, m o n tra n t ain si le v if re g re t q u ’ ils
tous ces crim es. — E lo n g a tu m ... ju d ic iu m ... j u - en ép ro u v e n t. — C o n v ersu m e s t ... ju d ic iu m .
ititia . C .- à - d . le s a lu t, la d éliv ra n ce de l’ex il. Com m e a u x v e rs. 9 e t 11 : D ieu n’a pu les dé­
— P a lp a v im u s s ic u t c æ c i... T r a it d ra m a tiq u e , liv r e r à cau se de ta n t de crim es. — C o rru it... n on
qui est une rém in iscen ce de D en t, x x v m , 29. p o tu it in g r ed i. A u tre s p erson n ificatio n s très
— I n ca lig in o sis q u a s i... H é b r .: A u m ilieu de expressives.
l’abondance nous ressem blions à des m orts. Ils 3» L e Se ig n e u r p u n ira sé vè re m e n t les co u ­
m ou raien t de m isère tan d is q u e les n ation s p a b les, m ais 11 d a ig n e ra co n tra c te r u n e n o u velle
païennes éta le n t p longées dan s la rich esse. — allia n ce a v e c la p artie s u rv iv a n te e t rep en tan te
R u g iem u s q u a si u r s i ( v e r s . 1 1 ) . C f. II R eg. de la n atio n . L I X , 15*>-21.
x v i i . 8 ; P ro v . x v i i , 1 2 , etc. L es é c riv a in s cla s­ 16b -19 . L a d iv in e v e n g e a n c e .— V id it D o m i­
siques m en tion nen t au ssi les gém issem en ts de n u s. I! a v u le tris te é ta t de choses q u i v ie n t
l’ours. V o yez H o race , E p o d ., x v , 5. S u r ceux d ’être d é c r it, e t il en a ép rou vé u n e très v iv e
de la co lom b e, cf. x x x v m , 1 4 ; E z . v i i , 1 6 ; h o rre u r (e t m a lu m a p p a r u it ... ) . — N o n est
MIch. i l , 8, etc. — M u ltip lic a tæ ... co ra m te v ir... D’ap rès le c o n te x te , personne p ou r sau ver
(.vers. 1 2 ). C irco nstan ce a g g ra v a n te : Ils o n t I le m alh eu reu x Israël ( q w i occu rra t ; h ébr., qui
490 Ia. L I X , 17 -2 1.
riatus est, quia non est qui occurrat; et il a été étonné que personne n’inter
et sa h a v it sibi brachium suum, et ju s­ vînt ; alors son bras l’a sauvé, et sa propre
titia ejus ipsa confirmavit eum. justice l ’a soutenu.
17. Indutus est justitia ut lorica, et 17. Il s’est revêtu d e là justice comme
galea salutis in capite ejus ; indutus est d ’une cuirasse, et il a mis sur sa tête le
vestimentis ultionis, et opertus est quasi casque du salut; il s’est revêtu de la
pallio zeli. vengeance comme d’un vêtem ent, et il
s’est couvert de sa colère comme d’un
manteau.
18. Sicut ad vindictam quasi ad re­ 18. Il se vengera, il punira dans sa
tributionem indignationis hostibus suis, colère ses ennemis, il rendra à ses ad­
et vicissitudinem inimicis suis ; insulis versaires ce qu’ils m éritent; il rendra la
vicem reddet. pareille aux îles.
19. E t timebunt qui ab occidente no­ 19. Ceux de l’occident craindront le
men Dom ini, et qui ab ortu solis glo- nom du Seigneur et ceux de l’orient
liam eju s, cum venerit quasi fluvius révéreront sa gloire, lorsqu’il viendra
violentus quem spiritus Domini cogit; comme un fleuve impétueux qu’agite le
souffle de Dieu ;
20. et venerit Sion redemptor, et eis 20. lorsqu’un rédempteur sera venu à
qui redeunt ab iniquitate in Jacob, dicit Sion, et à ceux de Jacob qui abandon­
Dominus. neront l’iniquité, dit le Seigneur.
21. Hoc foedus meum cum eis, dicit 21. V oici l’alliance que je ferai avec
Dominus : Spiritus meus qui est in te , eux, dit le Seigneur : Mon esprit qui est
et verba mea quæ posui in ore tuo, non en toi, et mes paroles que j ’ai mises dans
recedent de ore tuo, et de ore seminis ta bouche ne sortiront pas de ta bouche,
tui, et de ore seminis seminis tu i, dicit ni de la bouche de tes enfants, ni de la
Dominus, amodo et usque in sempiter­ bouche des enfants de tes enfants, dit
num. le Seigneur, dès maintenant jusque dans
l ’éternité.

In te r c è d e ), de so rte que D ieu d o it se c h a rg e r o ccid e n te ..., a b o r t u ) les p aïen s se co n v e rtiro n t


lu i seul de la d é liv ra n c e , e t to u t d 'ab o rd du a u v r a i D ieu . — Q u a si f lu v iu s v io le n tu s. L i t t é ­
c h â tim e n t, co m m e a c te p rélim in a ire . — A p o ­ ra lem e n t dans l ’h éb reu : com m e u n fleu v e r e s ­
r ia tu s est._ H éb r. : 11 s’éto n n e. A n th ro p o m o r­ s e r r é , c.-à-d. g ên é d an s son c o u r s , e t d e v e n a n t
phism e. — S a lv a v it s ib i b r a ch iu m ... C f. l x u t , 5. Im p étu eu x. C f. x x x , 2 7 -2 8 .
Son b ras lu i su ffit ; p ou r l’ œ u v re q u ’il a en v u e 2 0 -2 1. L e s a lu t p ou r les e x ilé s d 'Isra ë l. L e
11 n ’ a p as besoin d’u n seco u rs étra n g e r. Com m e la n g a g e d e v ie n t trè s d o u x , plein de ten d resse.
p lu s h a u t ( x m , 1 3 ) , Isaïe co m p a re Ici J é h o v a h — Redem ptor. Ce lib é ra te u r n ’e st a u tre que le
à u n g u e rrie r d o n t la v a le u r e st Irrésistib le. — M essie, com m e le d it fo rm e lle m e n t s a in t P a u l,
J u s t it i a . .. co n firm a v it e u m . Sa Ju stice, o u sa R o m . 3 3 , 26. — E is q u i re d e u n t a b in iq u it a t e :
sa in te té lu i s e rt d’ap p u i. — I n d u t u s est... ( v e r ­ ca r s les prom esses m essian iqu es n e s’ad ressen t
set 1 7 ) . D escription des d ifféren tes p arties de q u ’à u n p eu ple c o n v e rti e t ré g é n é ré ». — H oc
son a r m u r e , q u i co rresp o n d en t & a u ta n t de ses (p ro n o m fo rte m e n t s o u lig n é ) fœ d u s m e u m ...
a ttr ib u ts Infinis. S a in t P a u l a Im ité ce p assage L ’h é b re u d it a v e c p lu s de v ig u e u r en core : E t
à d e u x r e p r is e s ; cf. E p h . v i , 1 4 - 1 7 , e t I T h ess. m o l, v o ic i m on allia n ce a v e c e u x . — S p ir itu s
v , 8. — P a llio zell. U n e b rû lan te Jalousie co n tre m e u s q u i . . . i n t e ... C e tte su b lim e prom esse s’a ­
ses en nem is e t en fa v e u r de son p euple se rt à dresse à l ’Is ra ë l Id é a l, q u i Jouira à p e rp é tu ité ,
D ieu de ch lam yd e ou de m an te au de g u e rre . — com m e son c h e f , des dons de l’E s p rit s a in t ( c f .
S ic u t a d v in d ic ta m ... ( v e r s . 1 8 ) . L a p hrase h é ­ x i , 2 ; x l h , 1 ) e t d es ré v é la tio n s d iv in e s (verba
b ra ïq u e e st p lu s cla ire : T elles les a c tio n s , te lle m ea q u æ p o s u i...) , de m an ière à ê tr e co n stam ­
la r é t r ib u t io n ; la fu r e u r à ses a d v e rs a ire s , la m en t « le ce n tre re lig ie u x d u sein d u qu el les
p areille à ses ennem is ; il ren d ra la p areille a u x p aroles de v é r ité se ré p a n d ro n t dans to u te s les
île s. — E t tim e b u n t... ( v e r s . 1 9 ). H e u re u x e ffe t d ire c tio n s ». — A m odo et I n sem p iter n u m . L ’É ­
que ce c h â tim e n t e x em p la ire p ro d u ira s u r ce u x glise d u C h rist u’ a u r a p as de fin , e t la nouvel!*»
qui y a u r o n t échapp é ; de to u tes p a rts (.q u i a b A llia n c e ne ce ssera JamalB d’e x is te r.
1

la. r,x , i - g . 491

C H A P I T R E LX

1. L èv e -to i, sois éclairée, Jérusalem, 1. Surge, illum inare, Jérusalem , quia


car ta lumière est venue, et la gloire du venit lumen tuuiu, et gloria Domini su­
Seigneur s’est levée sur toi. per te orta est.
2. Car les ténèbres couvriront la terre, 2. Quia ecce tenebræ operient terram,
et l’obscurité les peuples; mais sur toi se et caligo populos; super te autem orie­
lèvera le Seigneur, et l ’on verra sa gloire tur Dominus, et gloria ejus in te vide­
en toi. bitur.
3. Les nations marcheront à ta lu­ 3. E t ambulabunt gentes in lumine
mière, et les rois à la splendeur de ton tuo, et reges in splendore ortus tui.
aurore.
4. Lève les yeux et regarde autour de 4. Leva in circuitu oculos tu o s, et
toi : tous c e u x -ci sont assem blés, ils vide : omnes isti congregati sunt, vene­
viennent à toi ; tes fils viendront de loin, runt tib i; filii tui de longe venient, et
et tes filles surgiront de tous côtés. filiæ tuæ de latere surgent.
5. Alors tu verras et tu seras dans 5. Tunc videbis, et afflues, et mira­
l’abondance, ton cœur s’étonnera et se bitur et dilatabitur cor tuum, quando
dilatera, lorsque les richesses de la mer conversa fuerit ad te multitudo maris,
se tourneront vers toi, et que la force fortitudo gentium venerit tibi.
des nations viendra à toi.
6. Tu seras couverte d’une foule de 6. Inundatio camelorum operiet te,

nom ène an a lo g u e à ce lu i q u i s ’é ta it au tre fo is


? III. — T r o isiè m e d isc o u r s : la g lo ire de la
p assé eu É g y p te : to u t le p ays é ta it p lo n g é dans
n o u v e lle J é r u s a le m . L X , 1 - 2 2 .
les té n è b re s , ta n d is q u e les lie u x h ab ité s p a r la
M orceau m ag n ifiq u e p a r son ly r is m e e t p ar n atio n sa in te é ta ie n t m e rv e ille u se m e n t éclairés.
scs idées élevées. C’e s t <r le ta b le a u le p lu s b r il­ C f. E x . x , 21 - 23 ; Sap. x v n , 1 e t ss. ; x v u i , 1 e t ss.
la n t e t le p lus co m p let » q u ’Isaïe « a it tr a c é de — E t a m b u la b u n t gentes... (v e rs. 3). C 'e st en core
la g lo ire finale de Jéru sa lem ». I l fo rm e u n e a n ­ la ré a lis a tio n , si fré q u e m m e n t m arqu ée p a r Isaïe,
tith èse fra p p a n te a v e c le ch ap. x l v i i , éga lem en t de l’o racle i i , 2 -6 . J é ru sa le m a é té tran sfo rm é e
très ly r iq u e , q u i a d é crit la ch u te ign o m in ieu se en u n p h a re lu m in e u x , v e rs le q u e l se d irig e n t
de B abylon e. I l expose le s ré s u lta ts de la n ou­ to u s les p e u p le s , h e u re u x de s o rtir de le u rs pro­
velle allia n ce q u i v ie n t d’être p ré d ite ( l i x , 2 1 ). fondes tén èb res. A u lie u de in lu m in e .. . , in
« L e soleil de ju s tic e , J é s u s - C h r is t, se lè v e su r splendore..., l ’h ébreu p orte : v e rs ta lu m iè re , v ers
Jéru salem ... A la v u e de sa lu m iè re , to u s les la sp len d eu r q u i se lè v e s u r to i.
peuples a c co u ren t à la cité sa in te ; ro is e t su jets 4 - 9 . J é ru s a le m re c e v ra ies rich e s offrandes
lu i ap p orten t leu rs p résen ts. Jéru sa lem a c q u ie rt des p a ïe n s , q u i lu i am èn ero n t en m êm e tem ps
une m agn ificen ce in co m p a ra b le , ses richesses c e u x d e ses fils q u ’ils a v a ie n t fa its ca p tifs . —
sont sans b o rn es, m ais sa p ié té , sa sa in te té et L e v a ... v en e ru n t tib i. R é p é titio n de x l i x , 18. —
sa fid élité la re n d en t p lus b elle e t p lu s e n viab le D e la tere su rg en t. C .- à - d . des e x tré m ité s de la
encore. » ( M a n . bibi., t. I I , n. 968). Ce d isco u rs terre. D ’après les L X X e t le ch ald éen : T es filles
est en tièrem en t m essianique. sero n t p ortées s u r les ép au les ( v o y e z la note
1° E m p ressem ent a v e c leq u el les rois e t les de x l i x , 2 2 ) ; ce q u i re v ie n t presqu e à l ’hébreu :
peuples a c co u rro n t à Jé ru sa lem lo rsq u e D ieu T e s filles so n t p ortées s u r le cô té. D ans l ’O rien t
l’au ra couronnée de sp len d eur. L X , 1 - 9 . b ib liq u e , les en fan ts so n t s o u ve n t p lacés « à
C h a p . L X . — 1 - 3 . L a b rilla n te lu m ière dont ch e v a l s u r l’os de la h an ch e » de le u r m è re , qu i
jo u it m ain te n an t la c ité sain te a t tir e à elle le les s o u tie n t en p assan t le bras a u to u r d’e u x .
m onde en tier. — S u rg e. M êm e Im age q u ’au T r a it d é lic a t : les fils m a rc h e n t p o u r re v e n ir à
ch ap. l u , 1 - 2 . L a J é ru sa lem de l ’e x il e st com ­ J é ru s a le m ; les fille s , p lu s fa ib le s , so n t p ortées.
parée à une p a u v re fem m e é p u isée, d éso lée, q u i — T u n e v id ebis... ( v e r s . 5 ) . D o u x e t g ra c ie u x
g it é ten d u e à terre. — I llu m in a r e : ca r elle é ta it sp ecta cle q u e Sion a u ra alors sous les y e u x . —
plongée dan s les té n è b res du m alh eu r. L e m ot A fflu es. H ébr. : T u seras rad ieu se. — E t m ir a ­
Jéru sa lem m an que dan s l’h é b re u ; 11 a é té ajo u té b itu r... H é b r.: T o n c œ u r bo n d ira ( d e b o n h e u r)
p a r les L X X , la V u lg a te e t le ch a ld ée n , p o u r e t sera d ila té . — M u ltitu d o m a r is . H é b r.: l ’a b on ­
ren d re la pensée p lu s n ette. — (îlo r ia D o m in i d an ce de la m er, c.- à - d. ies p ro d u its des con trées
s u p er te... C’est J éh o v a b lu i-m ê m e q u i illu m in e m aritim es de l ’o u est. — F o r titu d o g en tiu m . P lu ­
S io n , en d ev ena n t p o u r elle t un soleil de ju s ­ tô t , d’ ap rès l'h é b r e u , la rich esse des nation s.
tice ». C f. M al. rv , 2. — T en eb ræ o p e r ie n ti. P h é ­ P o u r la p ensée, com p. x v r a , 7 ; x i x , 21-23 ; x x i x
492 Is. L X , 7 - 1 2 .
dromedarii Madian et Epha; omnes de cham eaux, des dromadaires de Madian
Saba venient, aurum et thus deferentes, et d’Epha; tous viendront de Saba, ap­
et laudem Domino annuntiantes. portant de l’or et de l’encens, et publiant
les louanges du Seigneur.
7. Omne pecus Cedar congregabitur 7. Tous les troupeaux de Cédar se ras­
tibi ; arietes Nabajoth ministrabunt tibi : sembleront pour toi ; les béliers de N a­
offerentur super placabili altari meo, et bajoth seront à ton service : on les o f­
domum majestatis meæ glorificabo. frira sur mon autel qui me sera agréable,
et je remplirai de gloire la maison de
ma majesté.
8. Qui sunt isti, qui ut nubes volant, 8. Quels sont ceux-ci qui volent comme
ei qnasi columbæ ad fenestras suas? des nuées, et comme des colombes vers
leurs colombiers?
9. Me enim insulæ expectant, et na­ 9. Car les îles m’atten den t, et les
ves maris in principio, ut adducam vaisseaux de la mer sont prêts depuis
filios tuos de longe; argentum eorum, longtemps pour ramener tes enfants de
et aurum eorum cum eis, nomini Do­ loin, avec leur argent et leur or, pour
mini Dei tui, et Sancto Israel, quia glo­ le consacrer au nom du Seigneur ton
rifica vit te. Dieu, et du Saint d’Israël qui t’a glo­
rifiée.
10. E t aedificabunt filii peregrinorum 10. Les fils des étrangers bâtiront tes
muros tuos, et reges eorum ministra­ murs, et leurs rois seront tes serviteurs;
bunt tibi ; in indignatione enim mea car je t’ai frappée dans mon indignation,
percussi te, et in reconciliatione mea et dans ma miséricorde je me suis récon­
misertus sum tui. cilié avec toi.
11. E t aperientur portæ tuæ jugiter; 11. Tes portes seront toujours ouvertes ;
die ac nocte non claudentur, ut affera­ elles ne seront fermées ni jour ni nuit,
tur ad te fortitudo gentium , et reges afin qu’on t ’apporte la richesse des na­
earum adducantur. tions, et qu’on t’amène leurs rois.
12. Gens enim et regnum quod non 12. Car le peuple et le royaume qui
servierit tibi peribit, et gentes solitu­ ne te serviront pas périront, et ses na­
dine vastabuntur. tions seront transformées en désert.

18 ; x l v , 14 ; x l i x , 23. — I n u n d a t io ca m eloru m ... le p rip h è te : sous ses y e u x é m e rv e illé s , la M é­


D évelopp em en t d ra m a tiq u e , a d m ira b le , des vers. d iterra n é e se co n v re de n av ire s & v o ile s , qu i
4 - S. L e s peuples de l ’o rie n t ( v e rs . 6 - 7 1 , puis co n d u ise n t en P a le s tin e les peuples de l ’occid en t
ce u x de l'o cc id e n t (v e rs . 8 - 9 ) a c c o u re n t à l ’e n vi e t leu rs trésors. — Q u a s i colum bæ ...: a v e c au ta n t
a u sa n c tu a ire dn v r a i D ieu p ou r lu i ren d re leurs de cé lé rité qu e les p igeons en m e tte n t à re n tr e r au
h om m ages. L a « m u ltitu d e des ch a m ea u x » re ­ co lom bier ( a d fe n e s tr a s ...) .— M e e n im in su læ ...
p résente les ca ra va n es que ces a n im a u x d u d ésert ( v e r s . 9 ) . M o tif de ce sa in t em pressem en t des
acco m pagn en t to u jo u rs en gra n d n om bre. — M a ­ n ations o ccid en tales. — N a v e s m a r is in p r in c i­
d ia n et E p h a . D eu x peuples Issus d’A b rah a m p io . H ébr.: L e s v a isse a u x de T a rH S (v o y e z la n ote
p a r C é tu ra . C l. G en. x x i v , 2 - 4 . Ils é ta le n t do­ de n , 1 6 ) so n t en tête. — Ut a d d u ca m fU w s...:
m iciliés au nord - o u est de l’ A r a b ie , s u r les bords les Isra é lite s reten u s ca p tifs daus ces régio n s lo in ­
d n g o lfe É la n itiq u e ( A tl. géogr., p l. I , n i , v ) , et tain es. Comp. le vers. 4 .— A rg en tu m ... et a u ru m
s ’o ccu p a ien t beaucoup de com m erce. — De S a la . eoru m : l’a r g e n t e t l’o r des p aïen s de l ’occid en t,
H éb r. : de S ’ bâ’ , c .- à - d . de l’A ra b ie h e u re u se , où 2° L a c ité sain te sera re b â tie a v e o u n e éto n ­
ab on d aien t l’o r e t les p arfu m s (a u r u m et th u s.. ). n an te splen d eu r. L X , 1 0 -1 4 .
Ce v e rse t 6 est ap p liqué p a r la litu rg ie à la v is ite 1 0 - 1 4 . Comp. le p assage sem blable u t , 1 1 - 1 2 .
fa ite p a r les M ages ô l’ E n fa n t- D ie u de B eth léem , — P i l i i p e re g rin o ru m . L e s païens converti-,
e t 11 est ce rta in q u ’il re ç u t alors nn com m ence­ a id e ro n t à re c o n stru ire J é ru s a le m , q u i a v a it été
m en t de réa lisatio n . — L a u d e m D o m in o ... M ieu x : d é tr u ite a u Jour de la d iv in e co lère ( i n in d i­
p u b lia n t la lo u a n g e de J éh o v a h (« D o m in l »). g n a tio n e e n im ...). Ci. x l i x , 17 ; n v r , 6-7. — Reges
V o ilà donc ces p enp ’ es co n v ertis. — Cedar, N a ­ eo ru m m in is t r a b u n t ... Comp. x l i x , 23, où ce
bajoth ( v e rs. 7 ). A n tre s tr ib u s a r a b e s , q u i p ro ­ m êm e d é ta il a é té sign alé sous n ne a n tre form e.
v e n a ie n t d’ A b rah a m p ar A g a r . C f. G en. x x i , 16, et — A p e r ie n tu r portæ ... (v e rs. 1 1 ) :a u gra n d la rge,
t x i v , 13. Com m e elles é ta ie n t dem eurées p asto ­ n u it e t jo u r, afin de la isser e n tre r les fou les qui
ra le s , ce so n t leu rs tro u p ea u x q u ’elles o ffren t se p résen tero n t sans cesse. — F o r titu d o ... Hébr.:
en p résent. — O fferen tur su p e r p la c a b ili... H ébr.: la rich esse des n a tio n s, com m e au vers. f b. —
Ils m on tero n t (Ils se ro n t im m olés) s u r m on au tel U'-ns e n im ... ( v e r s . 1 2 ) . L e s peuples païens ne
et me sero n t agréah les. — Q u i s u n t istl... (v e rs. 8). p o u rro n t prosp érer q u ’à la co n d ition d’ ê tre étroi-
V u lo u d’un a u tre gen re ,q u e contem ple et d écr'" I| teir.en t u n is à I s r a ë l.— Q lo ria L ib a n i... ( vers. 13
494 le. L X , 1 3 - 1 9 .
13. Gloria Libani ad te veniet, abies, 13. L a gloire du Liban viendra à toi,
et buxus, et pinus simul ad ornandum le sapin, le buis et le pin tous ensemble,
locum sanctificationis meæ ; et locum pour orner le lieu de mon sanctuaire, et
pedum meorum glorificabo. je glorifierai l’endroit où reposent mes
pieds.
14. E t venient ad te curvi filii eorum 14. Les fils de ceux qui t ’ont humiliée
qui humiliaverunt te, et adorabunt ves­ viendront à toi en s’inclinant, et tous
tigia pedum tuorum omnes qui detra­ ceux qui te décriaient adoreront les traces
hebant tib i, et vocabunt te Civitatem de tes pas, et ils t ’appelleront la cité du
D om ini, Sion Sancti Israel. Seigneur, la Sion du Saint d ’Israël.
15. Pro eo quod fuisti derelicta ct 15 . Parce que tu as été abandonnée et
odio habita, et non erat qui per te trans­ en butte à la haine, et qu’il n’y avait
iret, ponam te in superbjam sæculorum, personne qui passât par toi, je ferai de
gaudium in generationem et generatio­ toi l’orgueil des siècles, et un sujet de
nem ; joie de génération en génération ;
16. et suges lac gentium , et mamilla 16. et tu suceras le lait des nations,
regum lactaberis ; et scies quia ego Do­ tu seras allaitée à la mamelle des rois ;
minus salvans te, et redemptor tuus, et tu sauras que je suis le Seigneur qui
Fortis Jacob. te sauve, et le Fort de Jacob qui te ra­
chète.
17. Pro ære afferam aurum, et çro 17. Au lieu d’airain je ferai venir de
ferro afferam argentum, et pro lignis æs, l’or, et de l’argent au lieu de fer, et de
et pro lapidibus ferrum ; et ponam visi­ l’airain au lieu de bois, et du fer au lieu
tationem tuam pacem, et præpositos de pierres; et je ferai régner Bur toi la
tuos justitiam. paix, et la justice te gouvernera.
18. Non audietur ultra iniquitas in 18. On n’entendra plus parler de vio­
terra tua, vastitas et contritio in termi­ lence sur ton territoire, ni de destruction
nis tuis; et occupabit salus muros tuos, et de ruine dans tes frontières; le salut
et portas tuas laudatio. environnera tes murailles, et la louange
tes portes.
19. Non erit tibi amplius sol ad lu- 19. Tu n’auras plus le soleil pour

L e p rop h ète m entionne q u e lq u e s -n n s des arbres te... : à l ’ép oqu e de l’e x i l , lo rsq u ’e lle é ta it p resqu e
qni se rv iro n t alo rs d ’o rn em en t à J éru sa lem et sans h a b ita n ts. A son h u m ilia tio n m om en tan ée
q u i fe ro n t d’elle n n ja rd in d’E d en . L a g lo ire du v o n t su ccéd er u n e g lo ire e t u n b o n h eu r étern els :
L ib a n , ce so n t ses cèdres si so u v en t célébrés. in s u p e r b ia m ..., g a u d iu m ... — Su g es l a c . . . , ct
— A i l e s , b u x u s , p in u s . S u r ces tro is a r b r e s , m a m illa ... ( v e r s . 1 6 ) . L o c u tio n s trè s gracieu ses
v o y e z x l i , 1 9 , e t la n ote. — L o c u m sa n c tific a ­ ( c f . x l i x , 2 3 ; D en t, x x x m , 1 9 ) , q u i nou s m on­
t io n is m eæ . H ébr. : le Heu de m on s a n c tu a ir e , tr e n t en co re J é ru sa le m tr a ité e a v e c u n e v ra ie
c .- à - d . la n o u velle e t m y s tiq u e S io n .— L o c u m ten d re sse p a r les p a ïe n s , e t se n o u rrissa n t de ce
p e d u m m eorum ... C’e s t la m êm e pensée. A llu sio n q u ’ ils o n t de m eilleu r. — Q u ia ego... sa lv a n s...
à l’s rche d’aU ia n ce, que les é c riv a in s sacrés n o m ­ R é p é titio n d e x l i x , 20. — P r o æ r e ... a u r u m
m en t p arfo is le m arch epied d u T r è s - H a u t . C f. ( v e r s . 1 7 ) . R ich esse d es m a té ria u x q u i se rv iro n t
I P a r. x x v m , 2 ; P s. x c v i n , 5 ; E z. x u n , 7, etc. à re b â tir la v ille de J é h o v a h . C ’e st l ’im a g e des
— V e n ie n t... c u r v i ( v e r s . ' l l ) : dans l ’a ttitu d e bénéd iotion s sans n o m bre q u e ie S eig n eu r se
de l a soum ission e t d u p rofo n d resp ect. Cf. x l i x , p la ira à rép an d re s u r elle. — V is ita tio n e m . . .
2 3 , etc. — A d o ra b u n t v estig ia p e d u m ... H ébr. : præ p ositos... C .- à - d . q u e Jé ru sa le m sera g a rd é e ,
Hs se p ro stern ero n t à la p la n te de tes pieds. go u ve rn é e , p a r la p a ix e t la ju stice m êm es person ­
Im a ge encore p lus ex p ressiv e que la p récéd en te. nifiées. — N o n a u d ie tu r... in iq u ita s ... (vers. 18).
T o u t cela s’e st acco m pli e t co n tin u e de s’a c­ D’ap rès l ’h éb reu : ia v io le n ce . P a r co n sé q u e n t,
co m p lir re la tiv e m e n t à l ’É g lise du C h rist. — C i­ p lus de r a v a g e s n i de ru in es s u r ce sol sacré
v ita te m D o m in i. N om très g lo rie u x : v ille fondée ( v a stita s et co n tr itio . .. ) . — O ccu pa bit s a l u s . ..
p ar J é h o v a h , lu i ap p a rte n a n t en p rop re e t lu i H éb r.: T n ap p elleras tes m u rs salu t, e t tes portes
s e rv a n t de résid en ce. lo uan ge. E n co re des sym boles de s a in te té , de
3° L a g lo ir e , la rich esse e t la s a in te té de ia bo n h eu r e t de p aix .
n o u velle Sion. L X , 1 5 - 1 8 . 4° L e ro i e t ies h a b ita n ts de la n o u velle Sion.
1 5 - 1 8 . D erelicta et odio... C f. u , 1 ; l i v , 1 e t ss. L X , 19 -2 2 .
Sion sera de n o uveau tr a ité e selon sa d ig n it é , 1 9 -2 2 . N o n erit... sol... ilê m e im age qu e plus
c . - à - d . com m e l’ épouse b ie n -a im é e du Seign eu r. h a u t , x x x , 26 ( v o y e z ia n o te ) . — D o m in u s i n
E lle n’a v a it été d élaissée q n ’en ap p aren ce et luccm ...: l ’a stre splen dide q u ’o n t m en tion n é déjà
seulem en t p our u n tem ps. — N o n era t q u i per les vers. 1 - 3 . A u ss i b ie n , ce tte lu m ière to u te
Ib. LX, 20 — LXI, 2 405
i'éclairer pendant le jour, et la clarté de cendum „çer d iem , nec sçlendor lunæ
la lune ne luira plus sur toi; mais le illum inabit te; sed erit tibi Dominus in
Seigneur sera pour toi une lumière éter­ lucem sempiternam, et Deus tuus in
nelle, et ton Dieu sera ta gloire. gloriam tuam.
20. Ton soleil ne se couchera plus, et 20. Non occidet ultra sol tuus, et
ta lune ne sera plus diminuée, car le luna tua non minuetur, quia erit tibi
Seigneur sera ta lumière éternelle, et les Dominus in lucem sempiternam, et com­
jours de ton deuil seront finis. plebuntur dies luctus tui.
2 1. Tout ton peuple sera un peuple de 21. Populus autem tuus omnes ju sti;
justes; ils posséderont le pays pour tou­ in perpetuum hereditabunt terram, ger­
jours; c’est le rejeton que j ’ai planté, men plantationis m eæ, opus manus
l’œuvre de ma main pour me glorifier. meæ ad glorificandum.
22. M lle sortiront du moindre d’entre 22. Minimus erit in m ille, et parvu­
eux, et du plus petit une nation puis­ lus in gentem fortissimam. Ego Domi­
sante. Moi, le Seigneur, je ferai tout à nus, in tempore ejus subito faciam istu '.
coup ces choses en leur temps.

C H A P I T R E LXI

1. L ’esprit du Seigneur est sur moi, 1. Spiritus Domini super me, eo quod
parce que le Seigneur m’a donné son unxerit Dominus m e; ad annuntiandum
onction ; il m’a envoyé pour annoncer sa mansuetis misit me, ut mederer con­
parole aux doux, pour guérir ceux qui tritis corde, et prædicarem captivis in­
ont le cœur b risé, pour prêcher la grâce dulgentiam , et clausis apertionem ;
aux captifs, et la liberté aux prisonniers ;
2. pour publier l ’année de la réconci­ 2. ut prædicarem annum placabilem
liation du Seigneur, et le jour de la ven­ Domino, et diem ultionis Deo nostro;
geance de notre Dieu, pour consoler tous i ut consolarer omnes lugentes ;
ceux qui pleurent,

d iv in e ne c e s s e r a - 1 - elle ja m a is de lu ir e : n o n 1° L e rôle du C h ris t co n so late u r e t ré d e m p ­


occidet (v e r s . 2 0 ). C f. A poc. x x i , 22. — C o m ­ te u r . L X I , 1 - 3 .
p le b u n tu r d ie s lu c tu s ... L es Jours de gra n d d euil, C h a p . L X I . — 1 - 3 . Il v ie n t s o u la g e r to u tes
tels q ue c e u x de l ’e x il, ne re v ie n d ro n t jam ais les a fflic tio n s , re m é d ie r à to u s les m a u x . N otre-
plus p o u r la J é ru sa lem Idéale. — P o p u lu s ... S e lg n eu r J é s u s - C h r is t s 'e s t d ire c te m e n t ap p liqu é
om nes j u s t i ( v e rs. 21 ). C f. iv , 3 ; x x v i , 2. P a r ces lig n es dan s u n e circo n sta n ce cé lèbre. V o y e z
s u ite , possession à Jam ais h eu reu se d e la terre L u c . i v , 16 e t ss. — S p ir itu s ... su p er m e... C ’est
sain te : i n p e r p e tu u m h ere d ita b u n t... — G erm en p o u r la tro isiè m e fo ls q u e nous lison s dan s Isaïe
p la n t a t io n is ... H ébraïsm e : le re jeto n q u e j ’ai q u e le M essie a re çu la p lé n itu d e de l ’ E s p rit de
p lan té ( e t q u i s e r a , p o u r ce m o t if, to u jo u rs D ieu. C f. x i , 2 , e t x u i , 1. — E o q u o d u n x e rit...
florissant ). — A d g lo r ifica n d u m . P o u r p ro c u rer E x p ressio n m é ta p h o riq u e , p o u r s ig n ifie r qu e le
sans cesse la g lo ire d e D ieu. N o b le b u t d e la s e rv ite u r de J é h o v a h a é té m u n i d ’u n e fo n ctio n
n ation sain te . — M in im u s ... in m ille (v ers. 22). s a c r é e , e t q u ’ il a re çu to u te so rte de g râ ce s cé
C roissance e x tra o rd in a ire m e n t ra p id e d u n ouveau lestes p o u r l ’a cco m p lir. Com m e l ’in d iq u e son non)
peuple. C elui q u i n’a v a it pas d 'e n fa n ts ou q u i n’en le p lu s c o n n u , 11 e s t l’o in t de D ieu p a r e x c e l­
possédait q u ’un p e tit n o m bre se v e r r a b ie n tô t à le n c e , le M a sia h ou M essie. C f. Ps. x l i v , 8 , et
la tê te d’ une fa m ille co n sid éra b le. C f. X L v m , 15. le co m m en ta ire . — A d a n n u n t ia n d u m . En h é ­
— E g o D o m in u s . L e sceau d iv in e st apposé su r breu : Vbasàer, expressio n q u e les L X X tra d u ise n t
ce t oracle. — I n tem pore eju s. M ie u x : « in te m ­ fo r t bien p a r e ù a y Y e M c a d ô o u , an n o n cer la
pore suo, » a u tem p s v o u lu : d ’abord ap rès la fln bonne n o u ve lle ou l ’é v a n g ile . V o y e z la n ote de
de l’e x il, d a v a n ta g e à l’époque du M essie, d a v a n ­ x l , 9. — ü t m ederer. H ébr.: p ou r ban der. Cf.
ta ge encore dans la Jé ru sa lem céleste. i , 6. L e s p au v re s cœ u rs blessés o n t besoin d’ unt
lig a t u r e , e t au cu n e m ain n’e st p lu s cap able de
§ IV . — Q u a trièm e d isc o u r s : le C h r is t, a u te u r
la p oser q u e ce lle d u C h rist. — C a p tiv is i n d u l­
et m éd ia te u r de cette g lo ire . L X I , 1 - 1 1 .
g en tia m . H ébr. : p o u r p rocla m er la lib e rté a u x
L e s e rv ite u r de Jé h o va h p ren d d e n o uveau ca p tifs . L o c u tio n em p ru n té e à L e v . x x v , 10. —
la parole ( c f . x l i x , 1 e t ss.; l , 4 e t ss.) p ou r A p er tio n e m : l’o u v e rtu re des p rison s dan s le s ­
d écrire en un la n g a g e très s u av e e t tr è s d élicat quelles ils é ta ie n t e n ferm és. Cf. x l i i , 7 ; x l i x , 9 ;
la m ission to u te con solan te q u i lu i a été confiée l i , 14. — A n n u m p la c a b ilem ( v e r s . 2 ) : une
relativem en t à Sion. année de g râ ce de bén éd lotlons spéciales. A lla -
496 Is. L X I , 3-8.
3. ut ponerem lugentibus Sion, et da­ 3. pour accorder et pour donner à
rem eis coronam pro cinere, oleum gau­ ceux de Sion qui pleurent une couronue
dii pro luctu, pallium laudis pro spiritu au lieu de la cendre, l ’huile de joie au
moeroris; et vocabuntur in ea fortes ju s­ lieu du deuil, un vêtement de louange
titiæ, plantatio Domini ad glorificandum. au liêu d’un esprit affligé; et il y aura
en elle des hommes puissants en justice,
une plantation du Seigneur pour le g lo ­
rifier.
4. E t aedificabunt deserja a sæculo, 4. Ils rempliront d’édifices les déserts
et ruinas antiquas erigent, et instaura­ séculaires, ils relèveront les anciennes
bunt civitates desertas, dissipatas in ruines, et ils rétabliront les villes aban­
generationem et generationem. données, dévastées pendant plusieurs
générations.
5. Et stabunt a lien i, et pascent pecora 5. Des étrangers seront là et feront
vestra ; et filii peregriuorum agricolæ et paître vos troupeaux, et les fils des étran­
vinitores vestri erunt. gers seront vos laboureurs et vos vigne­
rons.
6. Vos autem sacerdotes Domini vo­ 6. Mais vous, vous serez appelés les
cabimini ; Ministri Dei nostri, dicetur prêtres du Seigneur; on vous nommera
vobis; fortitudinem gentium comedetis, les ministres de notre D ieu; vous man­
et in gloria earum superbietis. gerez la richesse des nations, et vous
vous glorifierez de leur gloire.
7. Pro confusione vestra duplici et ro­ 7. Au lieu de la double confusion dont
bore, laudabunt partem suam ; propter vous rougissiez, ils loueront leur partage,
hoc in terra sua duplicia possidebunt, et ils posséderont ainsi le double dans
lætitia sempiterna erit eis. leur pays, et leur joie sera éternelle.
8. Quia ego Dominus diligens judi­ 8. Car je suis le Seigneur qui aime la
cium, et odio habens rapinam in holo­ justice, et qui hais là rapine dans l’ho-
causto ; et dabo opus eorum in veritate, j locauste; j ’établirai leur œuvre dans la
et foedus perpetuum feriam eis. I vérité, et je contracterai avec eux une
j alliance éternelle.

sion à l ’an née ju b ila ir e et à ses p riv ilè g e s m u l­ co n versio n des païens ( a l i e n i ) e t le u r uuion
tip les ; cf. L e v . x x v , 8 e t ss. — D ie m u lt io n is : é tr o ite a v e c I s r a ë l, de m an ière à ne fo rm e r qu ’ un
p ar opposition à l ’année de grâ ce . — L u g e n tib u s seul e t m êm e peuple. Cela est e x p rim é en un
S io n (v e rs . 3). D ans ce d is co u rs , to u s les hom m es beau la n g a g e m éta p h o riq u e : pa scen t... et a g r i­
sans ex cep tio n sont p résen ts à la pensée d u ser­ c o læ ... L a p rio rité e st a in si laissée a u x J u if s ,
v ite u r de J éh o v a h ; m ais Sion l’o ccupe n a tu re lle ­ co n fo rm ém en t a u x an tiq u e s prom esses ; les païens
m en t d a v a n ta g e . — C o ron a m p r o cin ere : une ne jo u en t Ici q u ’u n rôle secon daire. C f. x l v , 14 ;
g ra cieu se co u ro n n e (co m p . le v e rs. 1 0 ) an lieu R om . x v , 27, e tc . A ille u r s I s ra é lite s e t G en tils
de la ce n d re que l ’on se m e tta it s u r la tê te en sont m is su r la m êm e lig n e ( c f . x i x , 24 ; l v i ,
sign e de d eu il. C f. r a , 26 ; x l v t i , 1 ; n R eg . u n , 5 - 7 ; l x v i , 2 1 ) ; ce la dépend d u p o in t de v u a
1 9 , e tc .; Y A tl. a rch ., pl. x x v i , flg. 8 ; pl. x x v m , a u q u el se place l’é c riv a in sacré. — V os a u te m
fig. 7. — O leu m g a u d ii : les on ction s d ’h u ile sacerdotes... ( vers. 6 ). R é a lisa tio n de ce tte p arole
p a rfu m é e , a v a n t ou p en d a n t les festin s. C f. P s. (E x . x i x , 6) : V o u s serez p ou r m ol u n ro yau m e de
x x n , 5 ; x l i v , 8 ; L u c . v u , 4 6 , e t c . — P a lliu m p rêtres e t u n e n atio n sain te . L e s é tro ite s b arrières
ta u d is . V ê te m e n t de lu x e q u ’on ne p o rta it q u ’en du sacerdoce lé v itiq u e so n t brisées à jam ais. —
de jo yeu ses occasions. C f. B ar. v , 1. — F ortes F o r titu d in e m g en tiu m . H ébr. : la rich esse des
ju s titiæ . D’ après l’ hébreu : téréb ln th es de la ju s ­ n ations. C f. l x , 6 , 1 1. — P r o co n fu sio n e... d u ­
tice. L a V u lg a te a bien ren d u la pensée. Les m ots p lic i (v e rs . 7 ). L ’h ébreu est p lus c la ir : A u lieu
p la n ta tio ... a d g lo r ifica n d u m co n tin u e n t la mé­ de v o tr e o p p ro b re , v ou s a u re z une d ou ble p art
ta p h o re. Com p. l x , 21b, où nous les av o n s d éjà ( d e b o n h eu r e t de g lo ir e ) ; a u lieu d e l’ ign o ­
ren con trés. m in ie , ils se ré jo u iro n t de le u r p art. V o y e z la
2° I s r a ë l, réin stallé dans la P a le s tin e , red e­ n o te de x l , 2b , e t Z a ch . i x , 12. — I n te r r a ...
v ien d ra le p rem ier des p euples. L X I . 4 -9 . d u p lic ia : u n h é rita g e d e u x fo is p lu s con sidérable
4 - 9. Æ d ific a b u n t deserta ... C f. L rv , 3, e t l v u i , q u ’a u p a ra v a n t. — Q u ia ego D o m in u s ... (v e rs. 8).
12. C’est a le p rem ier acte dn g ra n d d ra m e de L e S eig n e u r d aig n e a tte s te r lu i-m ê m e q u ’il en
la ré g é n é ra tio n d ’ Israël ». F in de l ’e x i l , et r é ta ­ sera v é rita b le m e n t ain si. L e d ro it des Israélites
b lissem e n t des J u ifs dans le u r an cien d om aine. | a é té v iolem m en t lé s é ; J é h o v a h , q u i h ait l’ In­
— D iss ip a ta s in g e n e r a tio n e m ... P lu tô t : « a ju s tic e , le u r donnera des com pensations pour
gen era tio n e in ..., » ren versées d epu is très lo n g ­ leurs s o u ffr a n c e s .— O d io hab en s r a p in a m ...
tem ps. — S t a b u n t... Second a c te d u d ram e : la R ien de p lus o d ie u x , en e ffe t, qu e de s'appro-
ïr. L X I , 9-11. 497

9. Leur postérité sera connue parmi 9. Et scient in gentibus sernen connu,


les nations, et leur race au milieu des et germen eorum in medio populorum ;
peuples; tous ceux qui les verront con­ omnes qui viderint eos cognoscent illos,
naîtront qu’ils sont la race que le Sei­ quia isti sunt semen cui benedixit Do­
gneur a bénie. minus.
10. Je me réjouirai avec effusion dans 10. Gaudens gaudebo in Domino, et
le Seigneur, et mon âme sera ravie d’a l­ exultabit anima mea in Deo meo, quia
légresse en mon Dieu ; car il m’a revêtu induit me vestimentis salutis, et indu­
des vêtements du salut, et il m’a en­ mento justitiae circumdedit m e, quasi
touré des ornements de la justice, comme sponsum decoratum corona, et quasi
un époux orné d’une couronne, et comme sponsam ornatam monilibus suis.
une épouse parée de ses bijoux.
11. Car comme la terre fa it éclore son 11. Sicut enim terra profert germen
germe, et comme un jardin fa it pousser 8uum 7 et sicut hortus semen suum ger­
sa semence, ainsi le Seigneur Dieu fera minat, sic Dominus Deus germinabit jus­
germer la justice et la louange en pré­ titiam et laudem coram universis genti­
sence de toutes les nations. bus.

p rie r u n e portion q u elco n q u e d ’u n e chose sacrée ; I j i i , 1 1 ( v o y e z la n o te , e t Y A tl. a rch., pl. x x v ,


le Seign eu r, l u i , n ’en lè v e ra rie n & ses d iv in e s I fig. 1 , 2 , 3 ). L ’h é b re u a jo u te u n e Idée ca p ita le ;
p rom esses, m ais 11 les acco m ­
p lira in té g ra le m e n t. Ces m ots
de Ia V u lg a te p e u v e n t sign ifier
aussi q u e D ieu h a it les s a c r i­
fices d o n t la m a tiè re p ro v ie n t
de la violen ce e t du v o l (s a in t
Jérôm e p réfère ce tte o p inion ).
Les L X X , le sy ria q u e e t le
ch ald éen o n t lu ’a v la h , in i­
q u it é , an lie u de 'ô la h , h o lo ­
cau ste , ce q u i donne le sens
su iv a n t : J e h ais la ra p in e a v ec
l’In iq u ité ; c . - à - d . : Je h ais la
façon Inique d o n t Is ra ë l a été
dépouillé de son te r rito ire p ar
les païens. C ette In te rp ré ta tio n ,
adoptée p ar la p lu p a rt des hé-
b raïsan ts co n tem p o rain s, n ous
p laît b eaucoup m ieu x q u e celle
de sa in t J é rô m e , q u i a au ssi
de n o m b reu x ad h éren ts. —
Dabo o p u s ...in v erita te. C.-&- d .:
J e le u r d onn erai fid èlem en t la
com pensation s u r la q u elle lis
com ptent. Com p. le vers. 7. —
F œ d u s p erp etuum . R é ité ra tio n
de ce tte im p o rtan te p rop h étie.
Cf. l v , 3. — E t scien t i n g en ­
tibus... ( v e r s . 9 ). L a ra ce Is­
raélite sera connue des p aïens
sous u n asp ect très h o n o rable.
C ette pensée est rép étée trois
fois de s u ite , d’u n e m an ière
solennelle.
3° Jo ie q u ’ ép rou ve le s e r v i­
te u r de J é h o v a h à p réd ire ces
grâces. L X I , 1 0 - 1 1 .
10-11. G a u d en s g aud ebo. Hé-
braïsm e, pou r m arq u er u n b o n ­ P o lm y r é n ie n n e p a r é e d e b i j o u x . ( D ’a p r è s u n b a » - r e lle f. )

h e u r très inten se. — I n d u it m e


vestim en tis... Im ages sem blables à celles de l i x , litté ra le m e n t : com m e u n ép ou x q u i re m p lit les
1 7 .— S p on su m d eco ra tu m corona . C ette co u tu m e fo n ctio n s de p rê tre a v e c une co u ron n e ( m ; vup.-
a été d éjà m entionnée p ar le sacré C a n t iq u e , ç t o v U p a t e v o p iv o v < m :p â v w , tr a d u it f o r t bien

C o m m e n t. — Y , 32
498 Is. L X T I , 1 - 6 .

C H A P I T R E LXI I

1. Propter Sion non tacebo, et propter 1. A cause de Sion je ne me tairai


Jérusalem non quiescam, donec egredia­ point, et à cause de Jérusalem je ne
tur ut splendor justus ejus, et salvator prendrai pas de repos, jusqu’à ce que
ejus ut lampas accendatur. son juste paraisse comme une vive lu­
mière, et son sauveur comme une lampe
allumée.
2. E t videbunt gentes justum tuum , 2. Les nations verront ton juste, et
et cuncti reges inclytum tuum ; et voca­ tous les rois ton prince illustre, et on t’ap­
bitur tibi nomen novum, quod os Do­ pellera d’un nom nouveau, que la bouche
mini nominabit. du Seigneur désignera.
3. E t eris corona gloriæ in manu Do­ 3. Tu seras une couronne de gloire
mini, et diadema regni in manu Dei tui. dans la main du Seigneur, et un diadème
royal dans la main de ton Dieu.
4. Non vocaberis ultra D erelicta, et 4. On ne t’appellera plus Délaissée,
terra tua non vocabitur amplius Deso­ et ta terre ne sera plus appelée Désolée ;
lata; sed vocaberis Voluntas mea in ea, mais tu seras appelée : Ma volonté est
et terra tua Inhabitata, quia complacuit en elle, et ta terre : Habitée, car le Sei­
Domino in te, et terra tua inhabitabitur. gneur a mis son plaisir en toi, et ta terre
sera habitée.
5. H abitabit enim juvenis cum vir­ 5. Car le jeune homme habitera avec
gine , et habitabunt in te filii tui ; et la v ie rg e , et tes enfants habiteront en
gaudebit sponsus super sponsam, et toi; l’époux trouvera sa joie dans son
gaudebit super te Deus tuus. épouse, et ton Dieu se réjouira en toi.
6. Super muros tuos, Jérusalem , con- 6. Sur tes murs, Jérusalem, j ’ai placé

A q u ila ) . L e M essie sera dono re v ê tu de la d ig n ité l i x , 9 , e tc . — V id eb u n t... ju s tu m ..., in c ly tu m ...


s a c e rd o ta le , com m e le d it si n e tte m e n t ie Ps. (vere. 2). L ’h éb reu a encore l’a b s tra it : ta Justice,
c i x , 4. — S ic u t e n im terra ... ( v e r s . 1 1 ) . F r u its ta g lo ire ( l a s a in te té e t la sp len d eu r de la n o u ­
ab on d an ts de p erfectio n que p ro d u iro n t les I s ra é ­ v e lle J é ru s a le m ). — V o ca b itu r... n om en n o v u m .
lites ré g é n é ré s ; Ils ne sero n t p lus u n e terre N om a d m ira b le , q u i co rresp o n d ra à l’ é ta t tra n s­
s té r ile , u n e v ig n e Inféconde. fig u ré de S io n ; au ssi v le n d r a - t - 1 1 d irectem en t
de D ieu ( q u o d os D o m in i...). — E r is corona...
§ V . — C in q u ièm e d isc o u r e : le zèle a rd e n t
i n m a n u ... ( v e r e . 3 ). Im a g e g ra c ie u s e , q u i m et
d u C h rist p o u r le p e rfec tio n n e m e n t de S io n .
ad m ira b le m e n t en r e lie f la g lo ire de la c ité Idéale :
L X I I , 1 -1 2 .
le S e ig n e u r tie n d ra ce tte co u ro n n e d an s sa m ain
On ne s a u r a it d ire d’u n e m an ière ce rta in e si p ou r en m o n tre r la b e a u té , la rich esse à to u s
ce d isco u rs e s t prononcé p a r le s e rv ite u r de J é ­ les h o m m es. — N o n i .. u lt r a d erelicta . C f. l i v ,
h o v a h , com m e le q u a tr iè m e , ou p a r le p r o p h è te , 1-6, e t le co m m e n ta ire ; l x , 1 6 , e tc . — V o lu n ta s
ou p a r le S eig n eu r lu i-m ê m e . Ce troisièm e sen ti­ m ea i n ea. C ’est là sans d o u te le nom ann on cé
m e n t, conform e à la tra d itio n J u iv e , nous p a ra ît p lu s h a u t (v e rs. 2b). D ’ap rès l ’h ébreu : H ef$i-bah,
le p iu s vraise m b la b le . m on am o u r ( e s t ) en elle. Com p. Os. n , 19. —
1° L e S eig n eu r ne p ren d ra pas de rep os Jus­ E l terra tu a in h a b ita ta . H éb r.: E t (on ap p ellera )
q u ’à ce que la réd em ption de sa ch ère c ité so it ta te r re : M ariée. C ’est to u jo u rs la m étaphore
u n e œ u v re e n tiè re m e n t acco m p lie. L X I I , 1 - 6 . du m a ria g e p o u r rep résen ter u n e u n ion trè s In­
C h a p . L X I I . — 1 - 5 . P r o p te r S io n . P o u r l’ a- tim e .— Q u ia c o m p la cu it..., et terra... E x p lic a tio n
m nnr de S io n ; ou h le n , à ca u se des prom esses de ces d e u x nom s (v e rs . 4«-6). — H a b ita b it en im ...
q u i lu i o n t é té faites. — N o n tacebo. Com parez Il fa u t sou s-en ten dre a v a n t ces m ots la p articu le
x m , 1 4 , où le S e ig n e u r tie n t ce la n g a g e : J ’ai <t s ic u t » : C ar, de m êm e q u ’u n Jenne hom m e se
lo n gtem p s g a rd é le sile n c e , Je m e su is t u , je m e m arie a v e c u n e v ie r g e , ( a i n s i ) tes fils se m a­
suis co n ten u . D ésorm ais il n e v e u t p lus se co n ­ rie ro n t a v e c t o i , e t de m êm e q u e l ’ép ou x !-e
te n ir, m ais 11 p rononcera b ie n tô t la p arole v iv i­ ré jo u it au s u je t de l ’é p o u s e , ( a i n s i ) ton D ieu
fiante q u i sa u v e ra son p eu p le. — D onec... ju s t u s se ré jo u ira à to n su je t.
eju s et s a lv a to r ... L ’h éb reu em ploie l’a b s t r a it : 2° L e s sen tin elles de Jéru sa lem reço iven t la
sa Justice, son s a lu t ; c . - à - d . la sain teté e t la m ission de ra p p e le r co n sta m m en t à D ieu ses
d élivran ce de Sion . D e m êm e les L X X , le s y ria q u e p rom esses, Jusqu'à ce q u ’ il les a it accom plies.
e t le ch ald éen. — Ut sp len d or, u t la m p a s (h éb r.: L X I I , 6 -9 .
uiK- to ro h e ). S u r ces im ages, v o y e z l v h i , 8 ; 6- 7. N écessité d ’a t tir e r la rédem ption par
Ts. L X I I , 7 - 1 2 . 495

d e s gardes; i l s n e se tairont j a m a i s , ni stitui custodes ; tota die et tota nocte in


le jour ni la nuit. Vous qui vous souve­ perpetuum non tacebunt. Qui reminisci­
nez du Seigneur, ne vous taisez pas, mini Dom ini, ne taceatis,
7. et ne lui donnez pas de repos, ju s­ . 7. et ne detis silentium ei, donec sta­
qu’à ce qu’il affermisse Jérusalem , et biliat et donec ponat Jérusalem laudem
qu’il la rende glorieuse sur la terre. in terra.
8. Le Seigneur a juré par sa droite, et 8. Juravit Dominus in dextera sua, et
par son bras puissant : Je ne donnerai in brachio fortitudinis suæ : Si dedero
plus ton blé pour nourriture à tes enne­ triticum tuum ultra cibum inimicis tu is,
mis, et les fils des étrangers ne boiront et si biberint filii alieni vinum tuum in
plus ton vin , produit de ton travail. quo laborasti.
9. Mais ceux qui auront recueilli le 9. Quia qui congregant illud come­
blé le mangeront, et loueront le Seigneur, dent, et laudabunt Dominum ; et qui
et ceux qui auront récolté le vin le boi­ comportant illud bibent in atriis sanctis
ront dans m,es saints parvis. meis.
10. Franchissez, franchissez les portes, 10. Transite, transite per portas, prae­
préparez la voie au peuple, aplanissez le parate viam populo, planum facite iter,
chemin, ôtez les pierres, élevez l ’éten­ eligite lapides, et elevate signum ad po­
dard pour les peuples. pulos.
11. V oici ce que le Seigneur a fa it 11. Ecce Dominus auditum fecit in
entendre aux extrémités de la terre : extremis terræ : D icite filiæ Sion : Ecce
Dites à la fille de Sion : Ton sauveur salvator tuus venit; ecce merces ejus
vien t, il porte avec lui sa récompense et cum eo, et opus ejus coram illo.
son salaire le précède.
12. E t on les appellera peuple saint, 12. E t vocabunt eos populus sanctus,
rachetés du Seigneur ; et to i, on t’appel­ redempti a Domino ; tu autem vocaberis
lera V ille recherchée, non délaissée. Quæsita civitas, et non derelicta.

d ’a rd eD tes p r i è r e s . — S u p er m u r o s tu os : ces ex p re ssém en t de co n so m m er u n e p a rtie des r é ­


m urs aim é s, que J é h o v a h a sans cesse sous les co ltes dans les p a rv is d u te m p le , aveo les lé v ite s
y e u x . C f. x l i x , 1 6 . — Custode3. T r è s v ra is e m ­ et les p a u v r e s , en des repas d’ac tio n de g râ ce s .
b lablem en t les p ro p h è te s ; c f. x x i , 6 ; u n , 8 , etc . C f. D eu t. x î v , 2 2 -2 7 .
D es a n g e s , d ’ap rès le T a r g u m e t d iv e rs In ter­ 3° L e s a lu t e s t proch e ; qu e to u s se p ré p a re n t
prètes ; cf. Z a ch . i , 12. — N o n ta céb u n t. On a à q u it te r B a b ylon e e t à r e n tr e r dan s la c ité
cité p récé d em m en t, l i , 9 - 1 0 , un ex e m p le de sain te. L X I I , 1 0 - 1 2 .
leurs a rd e n tes prières. N o te z les m ots si a c ­ 1 0 - 1 2 . Transite... E x h o rta tio n trè s p re s sa n te ,
ce n tu és : tota d ie... tota nocte in p e rp e tu u m . — com m e d an s le s passages a n a lo g u e s , x l v i i i , 20,
Q u i r e m in i s c i m i n i ... P lu tô t : V o u s q u i faites et l u , 1 1 - 1 2 . E lle s’ ad resse to u t d ’ab ord a u x
so u ven ir le Seig n e u r ( d e ses p ro m e sses). — N e J u ifs e x ilés en C h ald ée. — * P e r portas : p a r les
detis s ile n tiu m .. C .- à - d . n e ln l d onn ez pas un p ortes d e B a b ylon e e t des a u tre s v ille s de la
in sta n t de re p o s , d e ré p it. — I n la u d e m : un c a p tiv ité . — P r separate viam ... C f. x l , 3 , e t la
su je t de lo u a n g e , à cause des m e rv e ille s q ue n o te ; L v n , 14. — P la n u m ... iter. D an s l’h ébreu ,
D ieu a u r a opérées en fa v e u r de Sion. a v e c u n e ré p é titio n d ra m a tiq u e : F r a y e z , fra y e z
8 -9 . J é h o v a h , to u ch é de ces p riè re s , Jure la v oie. — E lig ite lapides. M ie u x : E n le v e z les
qu’il p ro tégera to u jo u rs son p euple. — J u r a v it... p ierres. — S ig n u m ad populos. Ce s ig n a l a u ra
i n d extera s u a . A n th ro p o m o rp h ism e d’un e éner- p o u r b u t d’ in v ite r les p aïen s à v e n ir e sco rte r les

j g ie p a rticu liè re : le S e ig n e u r ju r e so len n ellem en t Is ra é lite s ju s q u ’ en P a le s tin e . C f. x i , 1 0 - 1 2 ;
p a r sa d ro ite to u te - pu issan te. — S i dedero... et x l i x , 22. — A u d it u m ... in extrem is terræ. L e
si... L a fo rm u le acco u tu m é e du se rm e n t ch ez S eig n eu r v e u t qu e la te rre en tiè re s o it a v e r t ie ,
les H éb reu x . C.-à-d. : Qu’ Il m ’a r r iv e m a lh e u r si... p arce q u e le s a lu t de Sion la co n cern e d ’u n e
— T r itic u m tu u m ... in im ic is .... A p rès son r é ta ­ faço n trè s in tim e . — Salvator tuus. Selon la V u l­
blissem ent m ira c u le u x , J é ru sa lem ne v e rra plus g a t e , le M essie en p e rso n n e , com m e a u x v e rs. 1
son te rrito ire p illé e t ra v a g é p a r ses en nem is. et 2. L ’h éb re u em ploie en core l ’a b s tra it : ton
C f. D eut. x x v m , 30 e t ss. ; x x x , 9 , etc. P r o ­ s a lu t. — Ecce merces... coram illo. R é p é titio n de
m e s s e -id é a le , q u i s’ap p liqu e b eaucoup plus à x l , 1 0 * .— Vocabunt eos p op ulus... ( v e r s . 1 2 ) .
l ’É glise du C h rist q u ’à J é r u s a le m , e t qui n ’au ra D’ après l’h éb reu : On les ap p e lle ra : P eu p le sain t,
sa p leine réa lisatio n q u 'à la fin des tem p s. — ra ch eté s du S e ig n e u r. — T u autem vocaberis...
Qui congregant illu d : c e u x q u i ré c o lte n t le blé. Com p. le v ers. 4. — Quæsita : ch e rch é e aveo
Qui com p orta n t illu d : 'c e u x q u i ré c o lte n t le am o u r, en v u e d ’un9 u n io n p erm a n en te. C f.
vin . — I n a tr iis s a n c tis. L a loi o rd o n n a it J e r. x x x , 17.
K L X r iI , 1-?.

C H A P I T R E LXIII

1. Quîs est iste, qui venit de Edom, 1. Quel est celui qui vient d’Edom, do
tiuctis vestibus de Bosra? Iste formosus B osra, avec ses vêtements teints ? Il
in stola sua, gradiens in multitudine est beau dans sa robe, et il s’avance avec
fortitudinis suæ. Ego qui loquor ju sti­ une force toute-puissante. Je suis celui
tiam, et propugnator sum ad salvandum. qui parle la justice, et je viens pour dé­
fendre et pour sauver.
2. Quare ergo rubrum est indumentum 2. Pourquoi donc votre robe est-elle
tuum, et vestimenta tua sicut calcantium rouge, et pourquoi vos vêtements sont-
in torculari ? ils comme les habits de ceux qui foulent
dans la cuve?
3. Torcular calcavi solus, et de genti­ 8 J ’ai été seul à fouler au pressoir, et
bus non est vir mecum ; calcavi eos in nul homme d’entre les peuples n’était

H e st cap able d 'e x é e n te r scs desseins de rédem p


| V I. — S ix iè m e d isc o u r s : terrible ch â tim en t
tlon m a lg ré l’opposition de ses ennem is. — Q u a rt
des e n n e m is de S io n . L X I I I , 1 - 6 .
e rg o ...t L e p rop h ète ose m ain te n an t le q u estio n ­
Ce d isco u rs est le p lus p e tit de to us c e u x qui n er en term es d ire cts au su je t de la co u le u r de
com posent la seconde p a rtie d u liv re d’I s a ïe , ses v ê te m e n ts , q u i l’é to n n e de p lus en p lu s ,
m ais c’est aussi l’un des p lus b ea u x e t des p lus c a r ce n’ e st n i la p ou rp re des ro is , n i l’écarla te
d ra m a tiq u es. Il v ie n t d’u n e m an ière trè s n a tu ­ o rd in a ire de la ch la m y d e des so ld ats. On d ira it,
relle à la su ite de c e u x qn i a v a ie n t p ré d it la lu i d i t - 11, q u e v o u s ve n e z de fo u le r le pressoir.
d éliv ra n ce de S io n . Il co n siste en nn d ialo gu e L e m o t 'â d ô m , ro u g e , jo u e é v id em m en t Ici
c a p tiv a n t, q u i a lie u en tre le p ro p h ète e t un avec ’Edôm .
g u e r r ie r qui re v ie n t v ic to r ie u x d u co m b a t. Ce 3 -6 . E d om fo u lé a u x pieds e t écrasé com m e
h éro s n’est a u tre q u e le M essie. Com p. le v ers. 4
e t L x n , 2. L ’ap p licatio n que la litu rg ie la it de
ces s ix v erse ts à la passion de N o tr e -S e ig n e u r
J é s u s - C h r is t e st sim p lem en t a c co m m o d a tic e , c a r
le s a n g d o nt le s e r v ite u r de J éh o v a h est ic i to u t
in ond é n ’e st pas le sien , m ais ce lu i de ses
ennem is.
1° P ré a m b u le . L X I I I , 1 - 2 .
C h a p . L X I I I . — 1-2. Q u ls est iste ..J Isaïe, dans
son e x ta s e , v o lt v e n ir de l ’Id u m ée u n p e rso n ­
n age m y s té rie u x , d o n t la d ém arch e et le co stum e
a t tir e n t v iv e m e n t son a tte n tio n . — D e E d o m .
C e tte co n tré e rep résen te i c i, com m e a u c h a ­
p itre x x x i v , 5 ( v o y e z ie co m m entaire ) , to u s les
ennem is de J é h o v a h e t de son p euple d an s le
cours des siècles. Sa h a in e v io le n te e t p erp étu elle
co n tre les Is ra é lite s ex p liq u e ce c h o ix em b lém a­
tiq u e . — T in c tis v estib us. H ébr. : des v êtem en ts
é carla te s. C o u leu r ad o p tée d ep u is tr è s lo n gtem p s
p ou r l ’un ifo rm e des so ld ats. C f. N a h . n , 4. L e
v e rs . 3b nous d ira p ou rq u oi la tu n iq u e e t le
m an tean du m y s té rie u x h éro s é ta le n t ro u ges. —
D e B o sra . S u r ce tte v ille , v o y e z la n ote de
x x x i v , 6. — F o r m o su s i n stola... C.-à-d. m a g n ifi­ le raisin sous le pressoir. — T o r cu la r calcavi.*.
quem ent v ê tu . — G ra d ien s. D ém arch e m a jes­ L e h éros em ploie à son to u r, dans sa rép on se,
tu eu se ; d ’ap rès l’h éb reu : se b a la n ç a n t de cô té l’ im age q u i v ie n t de lu i ê tre s u g g é ré e , e t qui
e t d’a u tre en m a rc h a n t. C’e st la « con tenan ce a p p a ra ît, d’a ille u r s , en p lu sieu rs a u tre s en d roits
fière e t assu rée d’u n v a in q u e u r ». ( L e H ir. ) — de la B ib le , p ou r d épein dre des actes de vale u r
E g o q u i... L e g u e r r ie r p re n d ie p rem ier la pa­ ( c f . J o ë l, m , 1 6 ; T h ren . i , 1 5 ; A poc. x i v , 18
r o le , rép on d an t à la pensée d u p ro p h è te , e t il e t ss.). O u i, il a fo u lé le raisin oans le pressoir
d é c r it sa n a tu re p a r d eu x tra its ra p id e s , m ais à la fa ç o n a n tiq u e (.Atl. a rch ., p l. x x x v i , flg. 8),
s ig n ific a tifs. — P re m ie r tr a it : loquor ju s t it ia m . en d escen d a n t lu i-m ê m e dans la cu ve . L a v e n ­
Ses ju g em en ts so n t to u jo u rs co n fo rm es à la p ar­ d an ge é ta it co n sid é ra b le , e t 11 é ta it seul p o "r
fa ite ju stice. — Second tr a it : p r op u g n a tor... ad p re s su r e r; v o ilà p on rqu ol ses vêtem en ts sont si
s a lv a n d u m . H ébr. : J e suis p u issa n t p o u r sau v er. ro u ges. — D e g en tib u s n o n est... P erson n e parm i
Is. L X I I I , 4-9. 501
avec moi ; je les ai foulés dans ma fu ­ furore meo, et conculcavi eos in ira
reur, et je les ai écrasés dans ma colère, rnea ; et aspersus est sanguis eorum su­
et leur saug a rejailli sur ma robe, et per vestimenta mea, et omnia indumenta
j ’ai taché tous mes vêtements. mea inquinavi.
4. Car le jour de la vengeance était 4. Dies enim ultionis in corde meo,
dans m on.cœur, l’année de ma rédemp­ annus redemptionis meæ venit.
tion est venue.
5. J ’ai regardé autour de moi , et il 5. Circum spexi, et non erat au xilia­
n’y .a v a it personne pour m’aider; j ’ai tor; quæsivi, et non fu it qui adjuvaret;
cherché, et je n’ai pas trouvé de secours ; et salvavit mihi brachium meum, et in­
alors mon bras m’a sauvé, et ma colère dignatio mea ipsa auxiliata est mihi.
même m’est venue en aide.
6. J ’ai foulé les peuples dans ma f u ­ 6. E t conculcavi populos in furore
reur; je les ai enivrés dans mon indi­ meo, et inebriavi eos in indignatione
gnation, et j ’ai renversé leur force à m ea, et detraxi in terram virtutem .eo­
terre. rum.
7. Je me souviendrai des miséricordes 7. Miserationum Domini recordabor,
du Seigneur ; je louerai le Seigneur pour laudem Domini super omnibus quæ red­
tout ce qu’il nous a fa it, pour tous ses didit nobis Dominus, et super m ultitu­
bienfaits envers la maison d’Isra ë l, bien­ dinem bonorum domui Israel, quæ lar­
faits qu’il a répandus sur elle selon sa gitus est eis secundum indulgentiam
bonté et selon la multitude de ses misé­ suam , et secundum multitudinem mise­
ricordes. ricordiarum suarum.
8. Il avait dit : Ils sont vraiment mon 8. E t dixit : Verumtamen populus
peuple, des fils qui ne renient point leur meus est, filii non negantes: et factus
père, et il est devenu leur sauveur. est eis salvator.
9. Dans toutes leurs afflictions il ne 9. In omni tribulatione eorum non
B’est point lassé, et l’ange de sa face les est tribulatus, et angelus faciei ejus sal

les n atio n s n e ln l e st v e n u en a id e , e t rien co u rs. L es su p p lia n ts so iit censés v iv r e s u r la


d’éto n n an t à c e la , p u isqu e les païen s é ta ie n t les te rre d’ e x il, c a r c ’e s t là to u jo u rs la base de
ad versaires ju ré s d u v r a i D ie u e t d e son C h rist. c e tte secon de p artie .
— S a n g u is eo ru m . H é b r .: le u r ju s. E x p re ssio n 1° A c tio n de g râ ce s p o u r le s an cien s b ie n fa its
qu i co n tin u e la m éta p h o re. — D ies e n im u lt io ­ de J é h o v a h . L X I I I , 7 -9 .
n is ... ( v e r s . 4 ) . V o y e z l x i , 2 e t la n ote. — C ir ­ 7 - 9 . T o u c h a n t d é b u t. O’e st a in si q u e d iv e rs
c u m s p e x i, et n o n e r a t ... ( v e r s . 5 ) . L e h éros p saum es « e n tre la o e n t la su p p licatio n e t la
re v ie n t s u r ce d é ta il p o u r m arq u e r la d iffic u lté lo u a n g e ». V o y e z en p a r tic u lie r le P s . L x x x v i n , 2
de l’ en tre p rise e t p o u r re le v e r l ’éte n d u e de son e t ss. — M is e r a tio n u m ... recordabor. H é b r. : J e
triom p h e. C f. u x , 1 6 , p assage q ue ce v erset p u b lie ra i. B ea u p rélu d e ( v e r s . 7 ) , a v e c u n e a c ­
rep ro d u it p resque id en tiq u em en t. — E t in e ­ cu m u la tio n trè s e x p re ssiv e de syn o n ym e s. — E t
b ria v i e o s ... ( v ers. 6 ) : en le u r fa is a n t bo ire à d i x i t : V e r u m ta m e n ... ( v e rs. 8 ). H éb r. : E t il
la coupe de sa colère. Cf. x x i x , 9 - 1 0 ; l i , 21 a v a it d it : I l e s t ce rta in e m e n t m on peu ple... L e s
e t ss. L e T a r g u m e t beau co u p d e m an u scrits su p p lia n ts c ite n t aveo re c o n n a issa n ce , q u o iq u e
h éb reu x e x p rim e n t un e a u tre pensée : J e les ai ce d é ta il s o it m a in te n a n t p o u r e u x très h u m i­
mis en pièces. — D e t r a x i.. . v ir tu t e m .. . H éb r. : lia n t , la glo rie u se p arole qu e le S e ig n e u r a v a it
J ’ai rép an d u à te rre le u r Jus ( com m e au v e r ­ p ron o n cée & le u r s u j e t , lo rsq u e f u t co n tra c té e
set 3b ; le u r sève v it a le , le u r s a n g ). L ’o ra c le se l’a llia n ce th é o cra tlq u e . C f. E x . m , 7, 10 ; x i x ,
term in e b ru s q u e m e n t p a r ce tr a it . Il s’ est ré a ­ 6 - 6 , e tc . — F i l i i n o n n eg a n tes. H é b r. : des fils
lisé d u ra n t to u t le co u rs de l’h is to ire de l’Égll.-e, q u i ne tr o m p e ro n t p a s ; c .- à - d . des en fan ts qu i
p ar les ju g e m e n ts de D ieu co n tre ses ennem is ; ne sero n t pas I n g r a t s , in fid èles. Isra ë l se m on tra
Il s’a cco m plira p lu s in té g ra le m e n t encore à la s o u v e n t in d ig n e de c e t é lo ge. C f. i , 2 ; x x x , 9, etc.
fin des tem ps. C f. A p o c. x i x - x x . — I n o m n i t r ib u la t io n e ... ( v e r s . 9 ) . Itésu m é
très ex p re s s if de to u te s les so u ffran ces des H é­
V V I I . — Septièm e d isc o u r s : p r iè re d 'I s r a ë l
b reu x d epuis la so rtie d’É g y p te e t de la bo n té
ca p ti/ et m is é ra b le , p o u r d em a n d er à D ie u
co m p a tissa n te de J é h o v a h . — N o n est tr ib u la ­
s a délivra n ce. L X I I I , 7 — L X I V , 12.
tu s. L ’h éb reu a d eu x leço n s p o u r ces tro is mots:
P lu s h a u t ( l x i i , 6 - 7 ) le S eig n eu r a pressé ce lle d u k‘ t ib , ou du t e x t e , q u e la V u lg a te a
les J u ifs d’im p lo re r le u r ré d e m p tio n , p ro m e t­ su iv ie a v e c les a u tre s v ersion s an cien n es ; celle
ta n t so len n ellem en t de les e x a u c e r. V o ic i q u ’ils du q‘ r i, ou de la m arge, q u i a le pronom lô, « à
se m e tte n t, en e ffe t, à le re m e rc ie r de ses lu i , » au lieu de la n é gatio n lô '. C e tte d ern ière
n om breux b ie n fa its , à lu i d em an d er pardon de donne un bien m e ille u r sens e t est trè s g é n é ra ­
leurs fa u te s , et à so llic ite r h u m b lem e n t son se- lem en t adop tée de nos Jours : D ans to u tes leurs
502 Is. L X I I I , 10-15.
vavit eos. In dilectione sua et in indul­ a sauvés. Dans son amour et dans sa
gentia sua ipse redemit eo s, et portavit miséricorde, il les a rachetés lui-m êm e,
eos, et elevavit eos cunctis diebus sæculi. il les a portés et il les a soutenus tous
les jours du temps passé.
10. Ipsi autem ad iracundiam provo­ 10. Mais ils ont provoqué sa colère,
caverunt, et afflixerunt spiritum Sancti ils ont affligé l ’esprit de son Saint; et il
ojus; et conversus est eis in inimicum, est devenu leur ennemi, et il les a lui-
et ipse debellavit eos. même combattus.
11. E t recordatus est dierum sæculi 11. Puis il s’est souvenu des anciens
M oysi, et populi sui. Ubi est qui eduxit jours de Moïse et de son peuple. Où est
eos de mari cum pastoribus gregis sui? celui qui les a tirés de la mer avec les
ubi est qui posuit in medio ejus spiritum pasteurs de son troupeau? où est celui
Sancti sui ; qui a mis au milieu d’eux l’esprit de son
Saint ;
12. qui eduxit ad dexteram Moysen, 12. qui a pris Moïse par la droite, et
brachio majestatis suæ ; qui scidit aquas Va soutenu par le bras de sa m ajesté;
ante eos, ut faceret sibi nomen sempi­ qui a fendu les eaux devant eux pour
ternum ; s’acquérir un nom éternel ;
13. qui eduxit eos per abyssos, quasi 13. qui les a conduits à travers les
equum in deserto non impingentem? abîmes, comme un cheval qu’on mène au
désert sans qu’il bronche?
14. Quasi animal in campo descen­ 14. Comme un animal qui descend
dens, spiritus Domini ductor ejus fuit. dans la vallée, l’esprit du Seigneur les
Sic adduxisti populum tuum, ut faceres a conduits. C ’est ainsi que vous avez
tibi nomen gloriæ. conduit votre peuple, pour vous faire un
nom glorieux.
15. Attende de cæ lo, et vide de ha­ 15. Regardez du ciel, et voyez de
bitaculo sancto tuo, et gloriæ tuæ. Ubi votre demeure sainte et du trône de votre
est zelus tuus, et fortitudo tua, multi- gloire. Où sont maintenant votre zèle et

détresses 11 f u t dans la d étresse. C f. J n d . x , 36 ; d u v ers. 1 3 , re le v a n t les p rin cip a u x b ie n fa its


P s . c v , 4 4 -4 6 , e tc . D ’a ille u r s , les co m m en tateu rs d u S eig n e u r en ve rs son p e u p le , depu is la sortie
de la V u lg a te la ra m èn en t à ce s e n s , en tr a d u i­ d’E g y p te Jusqu’à l’e n tré e dans la T e rr e p rom ise.
sa n t : Il ne s’est p o in t la s s é , re b u té d ’e u x . — — C u m p a s to r ib u s g regis : M oïse e t A aro n . Cf.
A n g é lu s fa c ie i ejus. L ’an ge q u i g u id a it e t p ro ­ P s . L x x v u , 2 1 .— P o s u i t ... s p ir itu m S a n c ti s u i
té g e a it les H é b re u x au nom de J é h o v a h . C f. ( h é b r .: l ’e s p rit de sa s a in te té ) . D ieu f u t co n s­
E x . x x i i i , 20 e t s s .; x x x m , 2 ; N u m . x x , 1 6 ; ta m m e n t a v e c les H é b re u x ta n d is q u ’ils e rra ie n t
J u d . i l , 6 , etc. — D iebus s æ c u li. H éb ra ïsm e : à tr a v e rs le d ésert. Son E s p rit a g is -a lt au m i­
a u x tem ps a n c ie n s, a u d é b u t de l ’h lsto lre d’Is­ lieu d’ rsraël p a r M o ïse, A a r o n , les s o ix a n te - d ix
raël. D e m êm e a n v e rs . I I . a n c i e n s , e t c . C f . N u m . x i , 1 7 , 2 5; N e h . i x , 20, etc.
2» L ’in g ra titu d e e t le ch â tim e n t des J u ifs . — Q u i e d u x it a d d extera m ... H ébr. : Qui d irig e a
L X I I I , 1 0 -1 4 . son bras m aje stu e u x à la d ro ite de M o ïse, c.-à-d.
1 0 - 1 4 . / p s i a u tem . C o n tra ste d o u lo u reu x a v ec q u i p rêta sa d iv in e p u issan ce e t son m e rve ille u x
la co n d u ite si aim a b le du S eig n eu r. — A d i r a ­ secours à M oïse. — Q u a s i e q u u m ... nem im p in ­
cu n d ia m p rov oca v eru n t. H é b r. : ils o n t été re ­ gen tem ( v e rs. 13 ). Com paraison e x p re s s iv e :
belles. — A fflix e r u n t s p ir itu m S a n cti... H éb r. : com m e u n co u rsier v ig o u re u x q u e n ’a r rê te a u ­
l ’esp rit de sa sain teté. E x p ressio n q u i e st p a rti­ cu n o b sta cle. — Q u asi a n im a l i n cam po... A u tre
cu liè re m e n t d élicate en ce t e n d ro it, p u isq u ’ il belle co m paraison : com m e u n tro u p e au q u i , des
s’a g it de péché3 très g r a v e s , en opposition m on tagn es a r id e s , d escend d an s u n e v a llé e fe r­
d ire c te a v e c la sa in te té d iv in e . — Conversas... tile. — D u cto r e ju s f u i t . H éb r. : Il l ’a co n d u it
i n in im ic u m . L 'h ls to lr e des p érégrin a tio n s à a u repos. M êm e exp ressio n a u D eu téron o m e,
tr a v e rs le d é s e rt, celle des J u g e s e t des R ois est x i i , 9 , e t Jos. i , 1 3 , etc., p o u r d ésign er l ’Ins­
un p erp étu el co m m en taire de ce d é ta il, com m e ta lla tio n des Israé lite s dans la T e rr e prom ise.
du p ré cé d e n t. — E t reco rd a tu s est... p o p u li s u i. 3° L a p rière p rop rem en t d ite . L X I I I , 15 —
D’ap rès l ’h é b re u , q u i e s t b eau co u p p lu s c la ir : E t L X I V , 12.
Bon peupie s'est sou ven u des an cien s Jours de P a g e ad m ira b le sous to u s rapp orts.
M oïse. C .- à - d . q n e , sous les coups des c h â ti­ 1 5 - 1 9 . L es J u ifs su p p lie n t J é h o v a h , qu i e t
m en ts d iv in s , les Israé lite s se rappelalent_ le au ssi le u r p è re , d ’a v o ir p itié de le u r m isère. —
b o n h e u r d o nt Ils a v a le n t Joui sous M o ïse, au A tten d e . H éb r. : R e g a rd e . A p o stro p h e h ard ie. Cf.
tem ps de le u r fid é lité , e t q u ’ils rev e n a ie n t alors D eut. x x v i , 1 5 ; P s . l x x i x , I6*>, e t c . — Z elu s
à de m eilleu rs sen tim en ts. — Ubi est q u i . . . f tu u s : la Jalousie q u ’ il ép ro u v e co n tre les o p ­
fv rie de question s o u i se p ou rsu it ju s q u 'à la fin p resseurs de son peuple. Cf. a , 7, etc, — For-
Is. L X I I I , 16 - L X I Y , 2.. 503

votre force? où est la tendresse de vos tudo viscerum tuorum et miserationum


entrailles et de vos miséricordes? Elles tuarum? Super me continuerunt se.
se contiennent envers moi.
16. Car c ’est vous qui êtes notre père ; 16. Tu enim pater noster ; et Abraham
Abraham ne nous connaît point, et Is­ nescivit nos, et Israel ignoravit nos; tu,
raël ignore qui nous sommes ; mais vous, Domine, pater noster, redemptor noster,
Seigneur, vous êtes notre père, notre a sæculo nomen tuum.
libérateur, vous dont le nom est éternel.
17. Pourquoi, Seigneur, nous avez-vous 17. Quare errare nos fecisti, Domino,
fait errer loin de vos voies? pourquoi de viis tuis ; indurasti cor nostrum nc
avez-vous endurci notre cœur de sorte timeremus te? Convertere propter ser­
qu’il cessât de vous craindre? Revenez vos tuos, tribus hereditatis tuse.
à cause de vos serviteurs, à cause des
tribus de votre héritage.
18. Ils se sont rendus maîtres de votre 18. Quasi nihilum possederunt popu­
peuple sa in t, comme s’il n’était rien ; lum sanctum tuum ; hostes nostri con­
nos ennemis ont foulé aux pieds votre culcaverunt sanctificationem tuam.
sanctuaire.
19. Nous sommes devenus comme au 19. F acti sumus quasi in principio,
commencement, lorsque vous n’étiez pas cum non dominareris nostri, neque in­
notre roi, et que votre nom n’était pas vocaretur nomen tuum super nos.
invoqué sur nous.

CHAPITRE LXIV

1. Oh! si vous déchiriez les d e u x , et 1. UtTnam dirumperes cæ los, et des­


si vous descendiez, devant vous les mon­ cenderes ! a facie tua montes defluerent.
tagnes s’écouleraiènt.
2. Elles fondraient comme brûlées par 2. Sicut exustio ignis tabescerent,
le feu, les eaux deviendraient embrasées, aquæ arderent ign i, ut notum fieret
afin que votre nom fû t connu à vos en­ nomen tuum inimicis tuis, a facie tua
nemis, et que les nations tremblassent gentes turbarentur.
devant votre face.

titu d o tu a . H éb r. : tes actio n s d ’éc la t. — M u l t i ­ servos..., trib u s h e r e d ita tis. . . — Q u a s i n ih ilu m ...
tu d o v is c e r u m ... A la le t tr e d an s l ’h é b re u ; le C .- à - d . q u e le u r s en n em is les a v a ie n t tra ité s
frém issem en t de te s e n tra ille s . M étap h ore q u i a v e c le p lu s p ro fo n d m é p ris. L ’h é b re u s ig n ifie ,
m arqu e un e très v iv e s y m p a th ie . C f. x v i , 11 ; d ’ap rès la tra d u ctio n la p lu s p rob able : T o n
J e r. x x x i , 20 , e tc. — T u e n im p a ter... (v e rs. 16). peuple s a in t n ’a p ossédé le p a y s q u e fo r t p eu d e
Les su p p lia n ts ne d ésespèren t pas d’ a tte n d rir tem ps. Sans d o u te , Israë l a v a it o ccu p é la P a le s ­
J éh o va h en le u r fa v e u r , p u isq u ’ ils so n t v r a i­ tin e p en d a n t de lo n gs siè c le s ; m ais l ’e x il e t ses
m en t ses en fan ts. C f. E x . rv, 22-23; D e u t. x x x i i , 6; so u ffran ce s fa is a ie n t p a ra ître ce tem p s com m e
J e r. i n , 4 , 9 , e tc. — A b r a h a m n esc iv it... L e u rs re la tiv e m e n t peu d e chose. — S a n ctifica tio n e m
pères selon la ch a ir, A b rah a m e t J a c o b , les o n t tu a m . H é b r. ; ton s a n c tu a ire . J é ru sa le m e t le
ab an d o n nés, p u isq u ’ils n’o n t pas em p êc h é, p ar tem p le. — F a c ti... q u a s i in p r in c ip io (v e rs . 19).
leu r In tercession , la ru in e d e fo n d re s u r e u x : A p rè s ta n t de m alh e u rs, ils se tr o u v a ie n t dan s u n e
tnals le S eig n eu r les s a u v e ra sans d o u te ( t u situ a tio n au ssi h u m b le e t désolée q u ’a u x p re ­
D om ine...). — R e d em p to r ..., a s æ cu lo n o m en ... m iers jo u rs de le u r h is to ir e , a v a n t la con clusion
L ’h é b re u coup e a u tre m e n t la p h rase, e t ren d la de le u r g lo rie u se allia n ce a v e c J é h o v a h ( c u m
pensée d ’une m an ière p lu s é n erg iq u e : N o tre r é ­ n o n d o m in a r er is...).
d em p teu r, ( t e l ) a é té to n nom de to u t tem ps. C h a p . L X I V . — 1 - 4 . A n tr e so u p ir, p lu s a r ­
— Q uare erra re n o s .. . ( v e r s . 1 7 ) . L a p rière d en t e n c o re , p o u r o b te n ir q u e le S e ig n e u r v ie n n e
d ev ien t de p lu s en p lus p ressa n te e t sain tem en t les d é liv re r. D an s la B ib le h é b r a ïq u e , le vers. 1
h a rd ie ; lis ne c r a ig n e n t p o in t d ’a ttr ib u e r à D ieu , a é té fau ssem e n t ra tta c h é au ch ap. L X in . —
en u n ce rta in s e n s , la resp on sab ilité de le u r U tin a m d iru m p eres... L o c u tio n d’ une g ra n d e
éga re m en t m o r a l, p u isq u ’il ne l ’a v a it pas e m ­ én erg ie . Ce q u e les su p p lia n ts d e m a n d e n t, ce
pêché. — Convertere. R evien s I II s’é ta it élo ign é n ’est; p lus u n re g a rd de p itié , d e te n d re sse p a te r­
d !e u x ; q u ’ il d a ig n e rev e n ir, p o u r l ’am o u r de n elle ( c f . L x i n , 1B e t s s .), c’ eBt u n e ap p aritio n
c e iu qu’ il s 'é ta lt si é tro ite m e n t u n is : prop ter proprem en t d ite du Seigneur, apparition soudaine
604 Is. L X IV , 3-9.
3. Cum feceris m irabilia, non susti­ 3. Lorsque vous ferez éclater vos mer­
nebimus. Descendisti, et a facie tua veilles, nous ne pourrons les supporter.
montes defluxerunt. Vous êtes descendu, et les montagnes
se sont écoulées devant vous.
4. À sæculo non audierunt, neque au­ 4. Jamais on n’a entendu, l’oreille n’a
ribus perceperunt, oculus non vid it, pas ouï, et l’œil n’a pas vu , hors vous
Deus, absque te , quæ præparasti expe- seul, ô Dieu, ce que vous avez préparé
ctantibus te. pour ceux qui vous attendent.
5. Occurristi læ tanti, et facienti ju s­ 5. Vous êtes allé au-devant de celui
titiam ; in viis tuis recordabuntur tui. qui se réjouit et qui pratique la justice ;
Ecce tu iratus es, et peccavimus. In ipsis iis se souviendront de vous dans vos
fuimus semper, et salvabimur. voies. Vous vous êtes irrité, parce que
nous avons péché.N ous avons toujours
été dans le péch é, mais nous serons sau­
vés.
6. E t facti sumus ut immundus om­ 6. Nous sommes tous devenus comme
nes nos, et quasi pannus menstruatae un homme impur, et toutes les œuvres de
universæ justitiae nostrae; et cecidimus notre justice sont comme un linge
quasi folium universi, et iniquitates souillé ; nous sommes tous tombés comme
nostrae quasi ventus abstulerunt nos. une feu ille, et nos iniquités nous ont
emportés comme le vent.
7. Non est qui invocet nomen tuum, 7. I l n’y a personne qui invoque votre
qui consurgat, et teneat te. Abscondisti nom , qui se lève et qui s’attache à vous.
faciem tuam a nobis, et allisisti nos in Vous avez détourné de nous votre visage,
manu iniquitatis nostrae. et vous nous avez brisés sous le poids de
notre iniquité.
8. E t nunc, Domine, pater noster es 8. Cependant, Seigneur, vous êtes notre
tu , nos vero lutum ; et fictor noster t u , père, et nous sommes de l’a rgile; c’est
et opera manuum tuarum omnes nos. vous qui nous avez form és, et nous
sommes tous l’œuvre de vos mains.
9. Ne irascaris, Domine, satis, et ne 9. Ne vous irritez pas sans mesure,
ultra memineris iniquitatis nostrae ; ecce, Seigneur*, et ne vous souvenez plus de
respice, populus tuus omnes nos. notre iniquité; regardez, nous sommes
tous votre peuple.

à tr a v e rs la v o û te des d e u x . — A /a cie tu a m o n ­ la n t l et fa c ie n ti... D len p ré v ie n t des m arqu es


tes.* Ce détaU e t les su iv a n ts ( v e r s . 2 - 3 ) , qui d e sa b ie n v e illa n c e ce u x q u i p ra tiq u e n t Joyeu­
d é c r iv e n t de g ra v e s b o u lev ersem en ts d an s la sem en t e t g én éreu sem en t la Jnstloe. — I n v iis
n a tu r e , fo n t h a b itu e lle m e n t p a rtie des th éo p h a­ tu is reco rd a b u n tu r... A in s i -aidés p a r lu i, Us
nies b ib liqu es. C f. E x . x i x , 18; J n d . v , 4 - 5 ; p ra tiq u e n t sa v o lo n té en c h a n ta n t co n sta m m en t
H ab . m , 6 , e t c . — g t n o tu m fie r e t ... L a p u is­ ses lo u a n g e s. T o u te su av e h arm o n ie en tre le Sei­
san ce e t la p e rfectio n de D ieu m an ifestées p ar g n e u r e t les bons. M a lh e u re u se m e n t, Isra ë l n ’en
ses Jugem ents. C f. u n i , 12b e t 14b. — C u m Je­ a pas to n jo u rs g o û té les d o u ce u rs , à cau se des
ceris*. n o n su stin eb im u r... N u a n c e d ans l’ hé­ m a u x q u e lu i o n t a ttir é s ses p échés : Ecce ir a ­
breu ; L o rsq u e tu fis des p rod iges q u e nous tu s e s* .; i n ip s is ( d a n s le p é ch é )... sem per. —
n’a tte n d io n s p a s , tn d escen d is, e t les m on­ L e s m ots et s a lv a b im u r n e p e u v e n t g u è re s’e x ­
ta g n e s ... N o u v e lle allu sio n a u x p ro d ig es de p liq u e r q u e sous u n e fo rm e In te rro g a tiv e : C om ­
l’ E x o d e ( x x , 1 9 , e tc .) , d o n t les J u ifs so u h a ite n t m e n t serions-nous s au v é s en de te lle s co n d ition s ?
ard em m en t la réité ra tio n . — A sæ cu lo n o n a u ­ — E t / a cti s u m u s ... ( v e r s . 6 - 7 ) . E xp ression
d ie r u n t... ( v e r s . 4 ). Sen tim ent de p a rfa ite co n ­ ex tra o rd in a ire m e n t é n e rg iq n e p o n r d é crire le u r
fiance en J é h o v a h , q u i a seu l d ém on tré p ar é ta t d e p é c h é , e t an ssl le n r ch â tim e n t ( cecid i­
des actes q u ’il est le v ra i D ieu . D ’ap rès l ’hé­ m u s q u a s i fo liu m * ., q u a s i ven tu s,..). — A llis is t i
b re u : J a m a is on n’ a ap p ris n i en ten d u d ir e , e t n o s i n m a n u ... L e n rs crim es se so n t ch a rg é s de
l ’œ il n ’a Jamais v u n n D ieu a u tre que toi q u i les p n n ir. — E t n u n c , D o m in e... (v e rs. 8). A p rès
ag isse p ou r c e u x q u i se co n fien t en lu i. V o y e z s’ ê tre p rofo n d ém en t h u m ilié s , les su p p lian ts se
l ’ap p lication que f a it sa in t P a u l de ce passage red ressen t p o u r s’ad resser a v e c p lu s d’én ergie
à la sagesse d iv in e , I Cor. i i , 9. q u e Jamais au cœ u r p ate rn e l du Seign eu r. Cf.
5 - 1 2 . L e s J u ifs se recon n a issen t Indign es de u x m , 16. — V o s... lu t u m , et ficto r... T r a it d ’une
la fa v e u r de J é h o v a h ; m ais iis co m p ten t .s u r fra p p a n te d élicatesse. « L e p o tie r con sen tira-t-il
son cœ u r de p è re , q u e la v u e de le u r in fo rtu n e fa c ile m e n t à briser u n v ase su r lequ el il a ex ercé
ne peut m anquer d’a tte n d rir. — O cc u rristi b.c- to u te son h ab ile té 7 » C f. J o b , x , 8 - 9 ; P6. e u ,
Is. L X I V , 10 - L X V , 4. ^ 505
10. L a ville de votre Saint a été chan­ 10. Civitas Sancti tui facta est de­
gée en désert, Sion est devenue déserte, serta, Sion desecta facta est, Jérusalem
Jérusalem est désolée. desolata est.
11. L e temple de notre sanctification . 11. Domus sanctificationis nostræ et
et de notre gloire, où nos pères vous ont gloriæ nostræ, ubi laudaverunt te patres
loué, a été entièrement consumé, et toutes nostri, facta est in exustionem ignis, et
nos splendeurs ne sont plus que des omnia desiderabilia nostra versa sunt in
ruines. ruinas.
12. Après cela, Seigneur, vous con­ 12. Numquid super his continebis t e ,
tiendrez-vous encore? vous tairez-vous, Domine ; tacebis et affliges nos vehe­
et nous offl^erez-vruig à l ’excès? menter?

C H A P I T R E LXV

1. Ceux qui auparavant ne m’inter­ 1. Quæsierunt me qui ante non in­


rogeaient pas m’ont recherché , ceux terrogabant, invenerunt qui non quæsie­
qui ne me cherchaient pas m’ont trouvé. runt me. D ixi : Ecce ego, ecce ego, ad
J ’ai dit à une nation qui n’invoquait pas gentem quæ non invocabat nomen meum.
mon nom : Me voici, me voici 1
2. J ’ai étendu mes mains tout le jour 2. Expandi manus meas tota die ad
vers un peuple incrédule, qui marche populum incredulum , qui graditur in
dans une voie qui n’est pas bonne, en via non bona post cogitationes suas.
suivant ses pensées.
3. C ’est un peuple qui, en fa ce , pro­ 3. Populus qui ad iracundiam provo­
voque constamment ma colère, qui im ­ cat me ante faciem meam semper; qui
mole des victimes dans les jardins, et immolant in hortis, et sacrificant super
qui sacrifie sur des briques ; lateres ;
4. qui habite dans les sépulcres, et qui 4. qui habitant in sepulcris, et in
dort dans les temples des idoles, qui delubris idolorum dormiunt; qui come­
mange de la chair de pourceau, et qui dunt carnem suillam , et jus profanum
met dans ses vases une liqueur profane ; in vasis eorum;

1 3 - 1 4 ; Sap. i , 1 4 , e t c . — N e ir a s c a r is ., s a tis c h e rch e r e t tr o u v e r p ar les p aïen s de bonne


(v e rs. 9). H ébr. : N e t ’ ir r ite p as à l ’e x trêm e . — v olon té. — E x p a n d i m a n u s ... (v e rs. 2). D o u lo u ­
C iv ita s S a n cti t u i. H é b r. : tes v ille s sa in te s , r e u x co n tra s te : le S e ig n e u r d a ig n a n t im plorei
c.-à-d. to n tes les v ille s de la P a le stin e . A u tr e m o tif son p rop re p eu ple e t n ’en é ta n t p as e x a u c é . —
pour e x c ite r la p itié d iv in e (v e rs. 10-12) : la ru in e G ra d itu r ... p o s t co g ita tio n e s... Israë l se liv r a it
des c ité s , sp écia le m en t d e J é r u s a le m , e t ce lle à to u s ses d ésirs co rrom p u s. — P o p u lu s q u i . ..
du tem p le ( d o m u s s a n c tific a tio n is ...). — F a cta (v ers. 3 -5 » ). É n u m é ra tio n des p rin cip a u x crim es
in e x u s t io n e m ... C f. II P a r. x x x v i , 1 9 ; J e r . des J u ifs . — P r o v o ca t... a n te fa c ie m ... H ard iesse
L n , 1 3 . '— N u m q u id ... co n tin eb is te...? Ce tr a it s acrilèg e. — I m m o la n t... D é ta ils s u r le u r id o lâ ­
filial e st d ign e de l’en sem ble de la p riè re . D e v a n t tr ie v ra im e n t eflré n é e . — I n h o rtis : dan s les
un p areil ta b lea u (.super h i s ) D ieu p o u r r a it - il bols sacréB. C f. i, 2 9 ; l v i i , 6, e tc . — S u p er la ­
dem eu rer im p a ssib le , I n a c tif, e t co n tin u e r d ’af- teres : s u r le s to its re c o u v e rts de briques. C f.
ilig e r son peuple d éjà si m a lh e u r e u x ? I V R e g . x x m , 1 2 ; J e r. x i x , 1 3 ; Sbph. i, 5, etc.
Selon d 'a u tre s : s u r des a u te ls de b riq u e s ; ce
î V I I I .— H u itiè m e d isc o u r s : répo n se d u S e ig n e u r
q u i é ta it in te r d it p ar la loi ( c f . E x . x x , 4 ;
à la p r iè r e d 'I s r a ë l. L X V , 1 - 2 5 .
x x v i i , 1 , e t c .) .— H a b ita n t i n sep u lcris (v e rs. 4).
M élange d e m enaces e t de prom esses, c a r D ieu On v e n a it co n su lte r les m orts dans les v astes
parle to u r à to u r a u x Isra é lite s en d u rcis dans sépu lcres de l ’O rien t. — I n d e lu b r is id o lo ru m ...
le m al e t au p e tit n om bre des sau vés. A u tr e p ra tiq u e id o lâ triq u e , q u e s a in t Jérôm e
1# L es p éch eu rs ob stin és sero n t s é vè rem e n t d é c r it com m e il s u it, en co m m en tan t ce p assage :
punis. L X V , 1-7. « U b i s tra tis p ellib u s h o stiaru m d orm ire so liti
C h a p . L X V . — 1-7. Q u æ sieru n t... q u i a n tea ... e r a n t, u t som niis fu tu r a cogn o sceren t. Quod in
S ain t P a u l, R o m . x , 20 - 2 1 , ap p liq u e le v ers. 1 fan o E sc u la p il u squ e h odie e rro r ce le b ra t e th n i­
à la co n versio n des G e n tils e t le v ers. 2 à l ’in ­ co ru m . J> L ’h ébreu d it sim p lem en t : Ils p assent
cré d u lité des J u ifs , e t te lle est bien l ’a n tith è se la n u it dans des ca ch ettes. — C o m ed u n t ca rnem
qu ’ ils ex p rim e n t. — D i x i : Ecce ego, ecce... L a n ­ s u illa m . D ’après le c o n te x te , ap rès a v o ir offert
ga ge d ’ une ex q u ise am a b ilité. D ieu s’e s t laissé c c « a vian d e a u x id »les. C ’é ta it d o n c nn double
506 Is. L X V , 5 - 1 1 .
5. qui dicunt : Recede a me, non 5. qui dit : Retire-toi de moi, ne t’a p.
appropinques mihi, quia immundus es. proche pas de moi, car tu n’es pas pur.
Isti fumus erunt in furore meo, ignis Ils deviendront une fum ée dans ma fu ­
ardens tota die. reur, un feu qui brûlera toujours.
6. Ecce scriptum est coram me ; non 6. Cela est écrit devant moi; je ne
tacebo, sed reddam, et retribuam in si­ me tairai plus, mais je le leur reudrai,
num eorum. et je le verserai dans leur sein.
7. Iniquitates vestras, et iniquitates 7. J e punirai vos iniquités, dit le Sei­
patrum vestrorum 6imul, dicit Dominus, gneur, et en même temps les iniquités
qui sacrificaverunt super montes, et su­ de vos pères, qui ont sacrifié sur les
per colles exprobraverunt mihi ; et re­ montagnes et qui m’ont outragé sur les
metiar opus eorum primum in sinu collines; je verserai dans leur sein une
eorum. peine proportionnée à leurs œuvres.
8. H æc dicit Dominus : Quomodo ai 8. Voici ce que dit le Seigneur : Comme
inveniatur grauurn in botro, et dicatur : lorsqu’on trouve un grain dans une grappe,
Ne dissipes illud, quoniam benedictio et que l’on dit : Ne le détruis pas, car
est; sic faciam propter servos meos, ut c’est une bénédiction, ainsi agirai-je en
non disperdam totum. faveur de mes serviteurs, et je n’exter­
minerai pas tout.
9. E t educam de Jacob sem en, et de 9. Je ferai sortir de Jacob une posté­
Juda possidentem montes meos; et he- rité, et de Juda le possesseur de mes
reditabunt eam electi mei, et servi mei montagnes ; et mes élus en hériteront, et
habitabunt ibi. mes serviteurs y habiteront.
10. E t erunt campestria in caulas gre­ 10. Les campagnes serviront de parcs
gum , et vallis Achor in cubile armento­ aux troupeaux, et la vallée d’Achor ser­
rum , populo meo qui requisierunt me. vira de gîte aux bœ ufs, pour ceux de
mon peuple qui m’auront recherché.
11. E t vos qui dereliquistis Dominum, 11 Mais vous, qui avez abandonné le
qui obliti estis montem sanctum meum, Seigneur, qui avez oublié ma montagne
qui ponitis Fortunæ mensam, et libatis sainte, qui dressez une table pour la
super eam, Fortune, et qui y offrez des libations,

c r im e , p u isq u ’e lle é ta it d éjà in te r d ite p a r l a loi. à tr a v e rs le liv re e n tie r d’Isale. — Q uom odo si...
C f. L e v . x i, 7 ; D e u t. x i v , 8, e tc . — J u s p r o fa ­ g r a n u m — D ’ap rès l ’h ébreu : L o rsq u ’il y a du ju s
n u m : du b o u illo n p rép a ré a v e c des v ian d es d ans u n e gra p p e. U n e g rapp e de ra isin , a u tem ps
im m ondes. — Q u i d i c u n t : R e c e d e ... ( v e r s . 5 ). d e ia v e n d a n g e , n’e st qu e peu de c h o s e , e t ce­
C ’e st le com ble de i’ap ostasie. Ces ren éga ts osaien t p en d a n t elle a du p rix a u x y e u x des vig n e ro n s.
se re g a rd e r com m e p a rfa ite m e n t p u r s , e t iis — S ic f a c ia m ... A p p licatio n de ia com paraison.
tr a ita ie n t d ’ im purs les s e rv ite u rs fidèles de J é ­ T o n t n ’e st donc pas ab solu m en t p erd u p ou r
h o v a h , d o n t ils é v ita ie n t a v ec soin ie co n tact. Is ra ë l. — E t ed u ca m ... (v e rs. 9 - 1 0 ) . D évelopp e­
C f. l x v i , 17, etc. A u lieu de im m u n d u s es, l’h é ­ m e n t de ce tte co n so lan te prom esse. L e s m ots
b re u d it : C a r je suis sain t. C’e st la m êm e pen­ m on tes m eos re p ré se n te n t la P a le stin e e n tiè r e ,
sée. — I s t i fu m u s ... in fu r o r e ... H ébr. : com m e o ù d o m in e n t les p a rtie s m ontu eu ses ( c f . v in , 8 ;
u n e fu m ée -dans m es n arin es. Iis e x c ite n t v iv e ­ x r v , 2 5 , e t c .) ; e lecti m e i , le reste q n i a u ra é té
m e n t l’ in d ign a tio n d iv in e . — Ecce scr ip tu m est... a in si sau v é. — C a m p estria . D ans l ’h éb reu : Sa -
( v ers. 8 ). Ces crim es h o rrib le s s o n t to us co n si­ r ô n ; la p lain e si fe r tile q n i lo n g e les riv e s de
gn és d an s le liv re où D ieu pren d note, p ou r ain si la M éd iterra n ée, v e rs J a ffa (cf. x x x i x , 9, e t l 'A tl.
d ir e , des action s des hom m es. S u r ce tte m é ta ­ g êo g r., p l. v n ) . — A ch o r. V a llé e situ é e dans ie
p hore, v o y e z iv , 3 ; Ps. l v , 9 ; D an. v u , 10, etc. v o isin a g e de J é ric h o . C f. Jo s. v u , 23-24. Ces deu x
— N o n taceb o,... red d a m ... L a vengean ce éclate lo c a lité s , d o n t l’u n e é ta it à l’o u est e t l’a u tre à
en p a r o le s , a v a n t de passer dans ies actes. L e l’ e s t, fig u re n t ic i to u te ia T e rr e sain te. — I n c a u ­
la n g a g e est b rû la n t d ’in d ig n a tio n . — I n s in u m la s..., in cu b ile. L e p ay s re d e v ie n d ra s u rto u t a g r i­
e oru m . F ig u r e em pru n tée a u x p iis que i’am ple co le, p a r co n séq u en t p acifiqu e e t h e u re u x .
tu n iq u e des O rie n ta u x fo rm e su r le u r p oitrin e. 3° C hacun re c e v ra selon ses œ u v re s. L X V ,
C f. L u c . v i, 38, etc. — I n iq u ita te s v estra s et... 11-16 .
p a tr u m . L e S eig n e u r punira to u t en m êm e tem ps, 1 1 - 1 2 . L e s p ré v a ric a te u rs so n t de n ouveau
les p échés ancien s e t ies fa u te s récen tes. — Q ui... m en acés du ch â tim e n t. — E t vos q u i . .. C o n ­
su p e r m on tes. L e c u lte des h a u ts lie u x . C f. n v n , tr a s te a v e c les vers. 8 - 1 0 ; la m en ace recom ­
7, etc. m ence, très v ig o u re u se . — O b liti... m on tem s a n ­
2° U n fa ib le reste sera sau v é dans Israël. c t u m ... Us a v a ie n t cessé de p re ç d re p a rt a u x
X V , 8 -1 0 . cérém onies du tem ple. — Q u i p o n itis... D ieu le u r
8 -10 . N ous avons ren co n tré ce tte prom esse rep ro ch e en core le u r honteuse id o lâ trie. Com p.
Is. L X V , 12-18. 507

12. je vous compterai avec le glaive, 12. numerabo vos in gladio, et om­
et vous périrez tous dans le carnage; nes in cæde corruetis; pro eo quod vo­
car j ’ai appelé, et vous n’avez pas ré­ c a v i, et non respondistis; locutus sum,
pondu; j ’ai parlé, et vous n’avez pas et non audistis ; et faciebatis malum in
entendu ; vous avez fait le mal devant oculis m eis, et quæ nolui elegistis.
mes y e u x , et vous avez choisi ce que je
ne voulais pas.
13. C ’est pourquoi voici ce que dit le 13. Propter hoc hæc dicit Dominus
Seigneur Dieu : Mes serviteurs mange­ Deus : Ecce servi mei comedent, et vos
ront, et vous aurez faim ; mes serviteurs esurietis; ecce servi mei bibent, et vos
boiront, et vous aurez soif; sitietis ;
14. mes serviteurs se réjouiront, et 14. ecce servi mei laetabuntur, et vos
vous serez confondus; mes serviteurs confundemini ; ecce servi mei lauda­
me loueront dans l’allégresse de leur bunt præ exultatione cordis, et vos
cœur, et vous crierez dans la douleur de clamabitis præ dolore cordis, et præ
votre cœur, et vous hurlerez dans le dé­ contritione spiritus ululabitis;
chirement de votre esprit ;
15. et vous laisserez votre nom à mes 15. et dimittetis nomen vestrum in
élus en imprécation ; le Seigneur Dieu juramentum electis m eis; et interficiet
vous fera périr, et il donnera à ses ser­ te Dominus Deus, et servos suos voca­
viteurs un autre nom. bit nomine alio ;
16. Celui qui sera béni en ce nom sur 16. in quo qui benedictus est super
la terre sera béni du Dieu de vérité, terram benedicetur in Deo amen, et qui
et celui qui jurera sur la terre jurera au jurat in terra jurabit in Deo amen ; quia
nom du Dieu de vérité; caries anciennes oblivioni traditæ sunt angustiae priores,
angoisses seront mises en oubli, et elles et quia absconditæ sunt ab oculis meis.
seront cachées à mes yeux.
17. Car je vais créer de nouveaux 17. Ecce enim ego creo cælos novos,
cieux et une terre nouvelle, et les choses et terram novam ; et non erunt in me­
anciennes s’effaceront de la mémoire, et moria priora, et non ascendent super
elles ne reviendront plus à l’esprit. cor.
18. Mais vous vous réjouirez et vous 18. Sed gaudebitis et exultabitis us­
serez éternellement dans l’allégresse à que in sempiternum in his quæ ego creo,

les vers. 3b-5b. — F o rtu n ée m e n s a m . H é b r.: U n e c tu s ... (v e rs . 16). On p e u t tr a d u ire l’h ébreu a v e c
table p o u r G a d. A llu sio n a u x « le c tis te r n ia », ou p lu s de c la r t é : D e so rte q u e ce lu i q u i v o u d ra
repas q u ’on o ffr a it a u x Idoles. C f. J e r . v i i , 1 8 ; être béni ( lit t é r a l. : ce lu i q u i se b é n ir a , q u i se
B ar. v i, 27 ; D an . x i v , 2 ; H é ro d o te , i , 181, etc . so u h a ite ra des b é n é d ictio n s ) v o u d ra ê tre béni
G a d d ésign e en ré a lité la P o r tu n e , ou la d iv i­ p ar le D ieu ’ â m e n , e t ce lu i q u i Jure... L e Dieu
n ité qui é ta it censée p ro c u re r le b o n h e u r. Ce nom ’ â m en est le D ieu de la v é r it é , de la fid élité.
se retro u v e d an s le m ot B a a lg a d (c f. Jos. x i, 17; C f. A p o c. n i , 1 4 .— Q u ia o b liv io n i... T ra n sitio n
x ii, 7), e t s u r p lu sieu rs In scrip tio n s p hénicienn es. à la pensée des v e rs. 17 e t ss. L e s a n g u s tiæ
— L ib a tis su p er ea m . H éb r. ; V o u s rem plissez p r io r e s so n t les so u ffran ces de l’e x il.
la coupe p o u r M ’ n i, c . - à - d . p o u r le D estin . D ieu 4° U n b o n h eu r p a r fa it e s t p rom is a u x ' v rais
syrien selon les u n s , b ab ylo n ien s u iv a n t les s e rv ite u rs d e D ie u . L X V , 17- 25.
a u t r e s .— N u m era b o... i n g la d io (v e rs. 12). P a s 1 7 - 2 5 . L e s n o u v e a u x d e u x e t la n o u velle
un n ’échapp era ; Ils se ro n t com ptés a v a n t d ’être te rre . D escrip tio n de l ’â g e d ’o r m e ssian iq u e ,
liv ré s à la m o rt. — P ro eo q u o d voca'H ... Il y com m e en p lu sieu rs a u tre s passages (cf. x i, 6-9 ;
a dans ces m ots u n a c ce n t de p rofo n d e tr is ­ x x x , 23-26 ; x l u i , 19 e t ss.). L a n a tu re sera alors
tesse. tra n sfo rm é e e t régén érée com m e les h om m es. L e
1 3 - 1 6 . C o n tra ste e n tre le so rt des Isra é lite s re g a rd r a v i d’Isaïe co n tem p le dans u n m êm e
fidèles et ce lu i des ap o stats. I l se com pose de h o rizo n to u te s les v o le s d iv in es re la tiv e s au sa lu t
cinq an tith èse s spéciales, arran g ée s en g ra d atio n du m onde, non seu lem en t Jusqu’à la fin des tem ps,
ascen d an te (d eu x au vers. 1 3 , d e u x au v e rs. 1 4 , m ais p en d a n t l ’é te r n ité e n tiè re . — C æ los novos
une au vers. 1 5 ) . L e to u t est très v ig o u re u s e ­ et terra m ... S o rte de tra n sfig u ra tio n de l ’u n iv e rs.
m ent é c r it.— N o m e n ... in ju r a m e n t u m (v e r s . 15). C f. l i , 6, 1 6 ; R om . v m , 21 ; I I P e tr . n i, 13. T o u t
L e nom des Im pies sera in séré dans des fo rm u le s sera d ign e du n o u vel ord re de choses é ta b li p a r
de m alédiction : Qu’ Il v o u s so it fa it com m e à te l Dieu e t son C h rist. C’est l’Idée g é n é ra le , e t ie
ou tel. Cf. N um . v , 21 ; P s. c i, 9, e t c .— V ocabit prop h ète l ’a placée en tê te com m e un som m aire
n o m in e a lio : d ’un nom p lu s g lo rie u x encore q ue ad m irab le. — N o n e ru n t i n m em o ria ... On o u ­
ce lu i d ’Israël. C f. l x i i , î <t — I n q uo... benedi- bliera to ta le m e n t les choses an cien n es ( p r io r a ).
508 Is. L X V , 19-24.
quia ecce ego creo Jérusalem exultatio- cause des choses que je vais créer, car
D e m , et populum ejus gaudium. je vais faire de Jérusalem une ville d’al­
légresse, et de son peuple un peuple de
joie.
19. Et exultabo in Jérusalem, et gau- 19. Je mettrai mon allégresse dans
iebo in populo meo, et non audietur Jérusalem, et ma joie dans mon peuple,
in eo ultra vox fletus et vox clamoris. et on n’y entendra plus le bruit des pleurs
ni le bruit des cris.
20. Non erit ibi amplius infans die­ 20. On n’y verra plus d ’enfant qui ne
rum, et senex qui non impleat dies suos, vive que peu de jours, ni de vieillard
quoniam puer centum annorum morie­ qui n’accomplisse le temps de sa vie ; car
tur, et peccator centum annorum male­ l’enfant mourra à cent ans, et le pécheur
dictus erit. de cent ans sera maudit.
21. E t aedificabunt domos, et habita­ 21. Ils bâtiront des maisons, et ils les
bunt ; et plantabunt vineas, et comedent habiteront; ils planteront des vignes, et
fructus earum. ils en mangeront le fruit.
22. Non aedificabunt, et alius habita­ 22. Ils ne bâtiront pas des maisons
b it; non plantabunt, et alius comedet; qu’un autre habitera, ils ne planteront
secundum enim dies ligni erunt dies pas pour qu’un autre mange le f r u it ;
populi m ei, et opera manuum eorum in­ car les jours de mon peuple seront comme
veterabunt. les jours des arbres, et les œuvres de
leurs mains seront de longue durée.
23. Electi mei non laborabunt fru s­ 23. Mes élus ne travailleront point en
tra , neque generabunt in conturbatione, vain, et ils n’engendreront pas pour le
quia semen benedictorum Domini est, et trouble ; car ils seront une race béûie du
nepotes eorum cum eis. Seigneur, et leurs petits enfants seront
avec eux.
24. Eritque antequam clam ent, ego 24. A van t qu’ils crient, je les exauce­
exaudiam ; adhuc illis loquentibus ego rai, et lorsqu’ils parleront encore, je les
audiam. aurai écoutés.

ta n t les n o u velles a u r o n t de sp len d eu r. — G a u ­ rela tio n s a v e c D ieu ; l’ on n’a u ra q u 'à d em an der


d e b i t i s ... A llé g re s s e san s fin d an s la Jéru sa lem u n e chose p o u r l’o b te n ir. — L u p u s et a g n u s...
Idéale (vers. 18-19), s o it ici-bas, s o it d ans le ciel, T r a it fin a l ( v e r s . 2 5 ) . L e m onde des an im a u x
et. le S eig n eu r lu i-m ê m e p a rta g e ra la fé lic ité de sera associé, lu i au ssi, a u bo n h eu r de l'h u m a n ité
ses am is : exu lta b o .* et g aud ebo... — N o n erit... san ctifiée e t d iv in e m e n t p erfectio n n ée. Com p. x i,
in f a n s d ie r u m ( v e r s . 2 0 ) . C . - à - d . u n en fan t 6 - 9 , e t le com m en taire. — S erp en ti p u l v i s ...
m o u ra n t a u b o u t de quelq u es jo u rs. L a « lo n g é ­ A llu sio n In d irecte à G en. m , 14. L e s e rp e n t,
v it é p a tria rc a le » r e p a ra îtr a : p u e r ce n tu m a n n o ­ m a u d it p a r D ieu, d e v ra s’en te n ir à la n o u rritu re
r u m .. . C f. Zaeh. v r n , 4. — P eccator c e n tu m ... q u i lu i a é té assign ée ap rès la ch u te d 'A d a m et
J é ru sa le m sera te lle m e n t bénie, que s i, p ar im ­ d ’È v e ; m ais il ce ssera d’ ê tre n u isib le. — N o n
p o ssib le , 11 se tr o u v a it alors en elle qu elqu e n oceb u n t.,. É ch o de x i, 9. — « N o u s av o n s d éjà
péche.ur, il v iv r a it ce n t a n s , lu i a u s s i, a v a n t de d it d an s q u el sons 11 fa u t en ten d re ces d escrip ­
v o ir ses jo u rs tran ch és p ar la m aléd ictio n d ivin e. tion s pom peuses d u rè gn e du M essie. C e so n t des
— Æ d iflc a b u n t... et h a b ita b u n t... C f. L x n , 8 -9 ; im ages q u ’ il ne fa u t pas p ren d re à la le t tr e ,
A m . i x , 14. L es ju ste s jo u iro n t en sé cu rité de m ais q u 'il ne fa u t pas p ren d re n on p lu s p ou r
le u rs possessions (vers. 21-23)._— S e cu n d u m dies d es h y p e r b o le s , p u isq u e ces Im ages so n t loin
li g n i (v e r s . 22>>). Com m e les arb res q u i v iv e n t d’é g a le r la ré a lité des biens p rom is. Ces biens
le p lus lo n gtem p s. — O p e r a ... in v etera bu n t. so n t des bien s sp iritu e ls d éjà d é p a rtis d an s u n e
H éb r. : E t m es é lu s co n su m ero n t les œ u v res de ab on d a n te m esure à l’ É g lise m ilita n te , m ais
le u rs m ain s. — N eq u e g en era bun t i n co n tu rb a ­ d o n t e lle ne jo u ira co m p lètem en t q u e dans le
tio n e ( v e r s . 2 3 ). D ’ap rès l ’h ébreu : « in c o n tu r­ ciel, e t là , la b é a titu d e d u corps sera p a r fa ite ,
b a tio n e m , » p ou r le tro u b le . L e s p aren ts n ’a u ­ com m e c e lle de l’âm e. Ce q u e d it Isaïe de la
ro n t pas la d o u leu r de v o ir le u rs e n fan ts m ou­ lo n gu e d u ré e de la v ie h u m ain e dans le ro yau m e
r ir d ’un e façon p ré m a tu r é e , o u exposés à l ’ad- de D ieu a s e rv i de te x te a u x m illé n a ire s p our
rersité ; le b o n h eu r sera la d estin ée de tous. — b â tir leu rs vain es co n je ctu re s s u r le rè g n e te m ­
N e p o te s... c u m e is e st un d é lic ie u x d éta il : les p orel du M essie. L a so u rce de le u r e rre u r a été
fam ille s d em eu rero n t In ta c te s , co m p lè te s; les l’ Ign oran ce du ca ra ctè re ty p iq u e des p rop h éties.
d ifféren tes gén éra tio n s e t les d iv ers âg es y sero n t L ’ idée d u p rop h ète e st celle d ’un reto u r à l’in ­
co n sta m m en t gro up és. C f. Jo b, x x i , 8. — A n te ­ n ocence p a tr ia rc a le , ou p lu tô t à l’innocence p ri­
q u a m clam en t... (v e r s . 24 ). D ouce In tim ité des m itiv e beaucoup p lus p a r fa ite ; il ann on ce donc
Is. L X V , 25 — L X V I, 509
25. Le loup et l’agueau paîtront en- 25. Lupus et agnus pascentur simul,
stuiblo, le lion et le bœuf mangeront leo et bos comedent paleas, et serpenti
de la paille, et la poussière sera la nour­ pulvis panis ejus. Non nocebunt, neque
riture du serpent. Ils ne nuiront pas et occident in omni monte sancto meo,
ne tueront pas sur toute ma montagne dicit Dominus.
painte, dit le Seigneur.

C H A P I T R E LXVI

1. Vnioi ce que dit le Seigneur : Le 1. H æ c dicit Dominus : Cælum sede


ciel est mon trône, et la terre l'escabeau mea, terra autem scabellum pedum meo­
de mes pieds. Quelle est cette maison que rum. Quæ est ista domus quam ædifica-
vous me bâtirez, et quel est ce lieu de bitis m ihi? et quis est iste locus quietis
mon repos? m eæ?
2. C’est ma main qui a fait tout cela, 2. Omnia hæc manus mea fe c it, et
st tontes ces choses ont été créées, dit facta sunt universa ista, dicit Dominus;
le Seigneur; mais qui reg a rd e ra i-je , ad quem autem respiciam , nisi ad pau­
siuon le pauvre, et celui qui a le cœur perculum et contritum spiritu, et tre­
brisé, et qui craint mes paroles? mentem sermones meos?
3. Celui qui immole un bœuf est 3. Qui im m olat bovem , quasi qui in­
comme celui qui tuerait un homme ; terficiat virum ; qui mactat pecus, quasi
celui qui sacrifie un agneau est comme qui excerebret canem ; qui offert obla­
celui qui assommerait un chien ; celui qui tionem , quasi qui sanguinem suillum
présente une offrande est comme celui offerat ; qui recordatur thuris, quasi qui
qui offrirait le sang d’un pourceau, et benedicat idolo. Hæc omnia elegerunt
celui qui se souvient de l’encens est in viis suis, et in abominationibus suis
comme celui qui révérerait une idole. anima eorum delectata est.
Ils ont pris plaisir et se sont habitués à
toutes ces choses, et leur âme a fa it ses
délices de ces abominations.

une p lé n itu d e d e v ie s p iritu e lle d o u t la v ie n a ­ ce lu i de Salom on, d é tr u it p a r ies C h ald éen s. Cet
tu re lle des an cien s tem p s a é té la fig u re . » ( L e éd ifice sacré é ta it n écessaire p o u r ie c u lt e , e t
H ir, l. c., p. 164.) J é h o v a h lu i-m ê m e en e x ig e a it la co n stru ctio n
(c f. x l i v , 2 8 ; E sd r. i, 1 e t ss.; A g g . i, 2 e t ss.),
I I X . — N e u v iè m e d isc o u r s : la céleste J é r u s a ­
d e m êm e q u ’ il e x ig e a it des sacrifices (co m p . les
lem et so n étern elle s p le n d e u r ; le ju g e m e n t
v ers. 3 -4 ) : ce q u ’il ré p ro u v e p a r ce la n g a g e
et la d a m n a tio n étern elle des im p ie s . L X V I ,
sévère, c ’e s t la co n fian ce a v e u g le , su p e rstitie u se ,
1 -2 4 .
q u e les J u ifs m e tta ie n t d an s le u r te m p ie e t dans
D ig n e conclusion d es p ro p h étie s d ’Isa ïe . D ieu les cérém o n ies q u i s’y a c co m p lis s a ie n t, com m e
co n tin u e de rép ond re à la p rière de son p euple, s ’ils eu ssen t é té d ispensés p a r 1& m êm e de to u te
e t développ e à peu p rès ies m êm es pensées q u ’au v e r tu . C f. J e r. v n , 1 e t ss. Il p ro te ste co n tre ca
ch ap. l x v : co n traste en tre l ’an cien n e th é o c r a tie fo rm alism e d ésh on o ra n t p o u r lu i. — O m n ia h æ t
e t la n o u ve lle , en tre les bons q u i sero n t ré co m ­ (v e rs . 2) : le cie l e t la terre, a v e c to u t ce q u ’ ils
p ensés e t les m éch a n ts q u i sero n t p unis. re n fe rm e n t. C f. x l , 2 6 , eto. — N i s i a d p a u p e r ­
1° L e cu lte h y p o c rite e st sévère m en t Jugé e t c u lu m ( h é b r .: l’a fllig é ) et c o n tr itu m ... T e ls sont
oondam né. L X V I , 1 - 6 . les cœ u rs o ù il se p la ît & h a b ite r. C f. l v i i , 15.
Chap. L X V I . — 1 - 2 . J é h o v a h , q u i a créé le — T rem en tem serm o nes... : c.-à-d . ce lu i q u i o b éit
ciei e t la terre , n ’a pas besoin d ’un e m aison b â tie a u x v o lo n té s d iv in e s aveo u n filia l resp ect.
en son h o nn eu r p a r les h om m es.— C w lu m sedes..., 3 -4 . L e S e ig n e u r ne d ésire pas d a v a n ta g e les
terra a u te m ... L ’u n iv ers e n tie r lu i ap p a rtie n t e t sacrifices des p éch eu rs ; il co u v rira ces h y p o ­
est sa dem eure. C f. P s. x i, 4, e t c m , 1 9 ; M a tth . c r ite s de co n fu sio n . C f. i , 1 1 - 1 5 , etc . — Q u i
V, 34, e t x x i n , 22, etc. S a in t É tic n n e , A c t. v u , im m o la t..., q u a s i q u i in te rficia t... Série de ra p ­
4 8 -5 0 , e t sa in t P a u l, A c t. x v i i , 24, o n t cité ce p roch em en ts très saisissan ts, p ou r m o n tre r avec
passage. — Q uæ est U ta d o m u s...? P aro les p leines p lu s de fo rce q u e le cu lte p u re m e n t e x té rie u r
de dédain ; A qu o i b o n ? Quel besoin a i - je de est In supportable au S e ig n e u r e t p e u t m êm e
eela? — Q u a m æ d lfica b itis... Isa ïe a sans d o u te d e v e n ir trè s crim in e l. — E xcerebret ca n em .
en v u e le second te m p le , que ies J u ifs d ev aie n t H éb r. ; com m e ce lu i qu i ro m p ra it le cou à un
M t lr & Jéru sa le m ap rès l’e x il , p o u r rem p lacer ch ien. Cet an im al é ta it lé g a le m e n t im pu r, e t il
510 ÎB. L X V I , 4-9.
4. Unde et ego eligam iiitisioiies eo­ 4. Moi aussi, je prendrai plaisir ft me
rum , et quæ timebant adducam eis ; moquer d’eux, et je ferai venir sur eux
quia vocavi, et non erat qui responde­ ce qu’ils craignaient; car j ’ai appelé, et
ret; locutus sum, et non audierunt; fe- personne n’a répondu; j ’ai parlé, et ils
ceruntque malum in oculis meis, et quæ n’ont pas entendu; mais ils ont fa it le
nolui elegerunt. mal devant mes yeu x , et ils ont choisi
ce que je ne voulais pas.
5. Audite verbum Domini, qui tre­ 5. Ecoutez la parole du Seigneur, vous
mitis ad verbum ejus. Dixerunt fratres qui l ’écoutez avec tremblement. Vos
vestri odientes vos, et abjicientes propter frères qui vous haïssent et qui vous re­
nomen meum : Glorificetur Dominus, et jettent à cause de mon nom ont dit :
videbimus in laetitia vestra; ipsi autem Que le Seigneur montre sa gloire, et
confundentur. nous verrons votre joie; mais ils seront
eux-mêmes confondus.
6. V o x populi de civitate, vox de 6. V oix du peuple qui retentit de la
templo, vox Domini reddentis retribu­ ville, voix qui vient du tem ple, voix du
tionem inimicis suis. Seigneur qui rend à ses ennemis ce qu’ils
méritent.
7. Antequam parturiret peperit ; ante­ 7. Avant d’être en travail elle a en­
quam veniret partus eju s, peperit ma­ fanté ; avant le temps de l ’enfantement,
sculum. elle a mis au monde un enfant mâle.
8. Quis audivit unquam tale ? et quis 8. Qui a jam ais entendu pareille chose?
vidit huic simile ? Numquid parturiet qui a jam ais rien vu de sem blable? La
terra in die una, aut parietur gens si­ terre produit-elle son fr u it en un seul
mul , quia parturivit et peperit Sion filios jour, un peuple est-il engendré en même
suos ? tem ps? Car Sion, à peine en travail, a
enfanté tous ses fils.
9. Numquid ego qui alios parere fa ­ 9. Moi qui fais enfanter les autres,
cio, ipse non pariam ? dicit Dominus; n’enfanterai - je pas aussi? dit le Sei­
si ego qui generationem ceteris tribuo, gneur ; moi qui donne aux autres la fé ­
sterilis ero? ait Dominus Deus tuus. condité, dem eurerai-je stérile? dit le
Seigneur ton Dieu.

a to u jo u rs é té en O rien t l ’o b je t d’un m épris v ie n t d’ann on cer. — De c iv it a te , de tcjn plo. J é ­


p a r t ic u lie r .— S a n g u in e m s u iltu m .Y o y e z la n ote ru salem e t le te m p le o n t été re c o n stru its ; le
de l x v , 4. — Q u i re co rd a tu r. H é b r. : m a z k ir ; S e ig n e u r so rt du tem p le p o u r a lle r se v e n g e r de
ex p ressio n tech n iq u e p o u r d ésign er les q u elques ses enn em is, e t le peu ple so rt de la v ille p ou r ê tre
g ra in s d’encens q u ’on b rû la it s u r l ’a u te l des tém o in de c e tte te r rib le scène. L é g è re v a ria n te
h o lo cau stes en m êm e tem ps q u e les sacrifices non d ans l’h é b r e u : V o ix é c la ta n te ( s o r t a n t ) de la
sa n g la n ts . C f. L e v . n , 2, e tc . — E t ego eligam .^ v i l l e , v o ix ( s o r t a n t ) du te m p le , v o ix d u S e i­
{ v e r s . 4 ). « L a lo i des rétrib u tio n s d iv in e s. » L e g n e u r... C’e st donc u n e seu le e t m êm e v o ix , celle
S e ig n e u r aussi fe ra son c h o ix , p ou r le p lus g ra n d du D ieu v e n g e u r.
m a lh eu r de ces Impies. — I llu s i o n e s ... H ébr. : 2° Sion d e v ie n d ra la m ère de n o m b reu x e n ­
le u r s ln fertu n es. — Q u ia v o c a v i, et n o n ... R e ­ fa n t s , q u e J é h o v a h tr a ite r a a v e c u n e e x q u ise
p roch e am er, m ais tro p lé g itim e . Cf. l x v , 2 , 12. ten d resse. L X V I , 7-14.
5 - 6 . J éh o va h b én ira , a u co n tra ire , tous ceu x 7 - 9 . L e m ira c u le u x e n fa n te m e n t de J é ru s a ­
q u i le re sp e cte n t e t lu i o béissen t. — A u d it e ... l e m . — A n te q u a m p a r t u r ir e t ... H é b r .: A v a n t
q u i tre m itis... Com p. le v e rs. 2b e t la n ote. T r a n ­ d’ép ro u v e r les d o u le u rs de l’e n fa n te m e n t, elle
sitio n a b r u p t e .— F r a tr e s v e s t r i, odien tes... Ces a en fan té. S u r ce tte m erveilleu se m a te rn ité , voye»
m ots d ésign en t les m au v ais I s ra é lite s , d o n t la x m x , 17 e t ss., e t u v , 1. — P e p e rit m a s cu lu m
oon d n lte v ie n t d’être sévèrem en t blâm ée ( v ers. C irco n stan ce q u i reh au sse encore le b o n h eu r dt
3 - 4 ) . Ils d étestaien t e t m ép risa ie n t le u rs frères S io n . L es A ra b e s o n t ce p ro v e rb e : P lu s doui
fldèles au S eig n eu r. C f. l x v , 5. D ieu c ite leurs q u e la n aissa n ce d’u n fils. C f. J o an . x v i , 21. —
sarcasm es b lasph ém atoires : G lo rifice tu r..., et Q u is a u d i v i t . ..? L e v e rs. 8 fa it re s s o rtir éle
v id e b im u s... C .- à - d ., lo rsq u e v o tre M a ître au ra q u em m en t to u t ce q u ’il y a d’ad m ira b le dans ce
é té g lo rifié , nous v erro n s q u elle Joie re ja illira de p hén om èn e. N o te z s u rto u t les d e u x d é ta lls f« -
là su r vous. — I p s i a u te m c o n fu n d e n tu r. R é ­ à ie u n a e t g ens s im u l. L e ch ristia n ism e a p le i­
ponse de J éh o va h à leu r défi. — V o x p o p u li..., n em en t réalisé to u t cela. — N u m q u id e g o ...
vox... (v e r s . 6 ). C e tte trip le ré p é titio n p ro d u it ( v ers. 9 ). M ais en ré a lité ces m erve ille s n ’ o u t
un effet saisissan t. C f. x m , 4 ; x v ii, 12-13. lsaïe rien de bien su rp ren an t, p u isqu e c ’est le Seigneur
c o n t e m p l e e n e: p r i t l ’ a p p r o c h e d u j u r e m e n t c .n ’ i. q u i les a p rod u ites. V a ria n te dans l ’hébreu : Ou-
îs. tjXVI, 10-16. 611

10. Réjouissez-vous .avec Jérusalem , 10. Lætam ini cura Jérusalem , et exul-
et soyez dans l ’allégresse avec elle, vous tate in e a , omnes qui diligitis eam ;
tous qui l’aimez ; joignez votre joie à la gaudete cum ea gaudio universi, qui
sienne, vous tous qui pleurez sur e lle; lugetis super eam ;
11. afin que vous suciez et que vous 1 1. ut sugatis et repleamini ab ubere
tiriez de ses mamelles le lait de ses consolationis ejus, ut mulgeatis et deli­
consolations, et que vous savouriez avec ciis affluatis ab omnimoda gloria ejus.
délices la plénitude de sa gloire.
12. Car voici ce que dit le Seigneur : 12. Quia hæc dicit Dominus : E cce
Je ferai couler sur elle comme un fleuve ego declinabo super eam quasi fluvium
de paix, et la gloire des nations comme pacis, et quasi torrentem inundantem
un torrent qui déborde ; vous sucerez gloriam gentium, quam sugetis ; ad ubera
son la it, on vous portera à la m am elle, portabimini, et super genua blandientur
et on vous caressera sur les genoux. vobis.
13. Comme quelqu’un que sa mère 13. Quomodo si cui mater blandiatur,
caresse, ainsi je vous consolerai, et vous ita ego consolabor vos, et in Jérusalem
serez consolés dans Jérusalem. consolabimini.
14. Vous le verrez, et votre cœur sera 14. Videbitis, et gaudebit cor vestrum ;
dans la jo ie, et vos os reprendront de et ossa vestra quasi herba germinabunt ;
la vigueur comme l ’herbe ; et le Sei­ et cognoscetur manus Domini servis
gneur fera connaître sa main puissante ejus, et indignabitur inimicis suis.
à ses serviteurs, et il s’irritera contre
ses ennemis.
15. Car le Seigneur viendra dans un 15. Quia ecce Dominus in igne ve­
fe u , et son char sera comme un tour­ niet, et quasi turbo quadrigæ ejus, red­
billon, pour répandre son indignation, dere in indignatione furorem suum, et
sa fureur et ses menaces en flammes de increpationem suam in flamma ignis ;
feu ;
16. car c’cst par le feu que le Seigneur 16. quia in igne Dominus dijudicabit,
jugera, et par son glaive qu’i l châtiera et in gladio suo ad omnem carnem ; et
toute chair ; et ceux que le Seigneur multiplicabuntur interfecti a Domino.
tuera seront nombreux.

v r lr a is - J e le sein e t ne fera is -Je p as e n fa n te r? fa it re v iv re . — S erv is e ju s , in im ic is ... L e c o n ­


a d it J é h o v a h . F e r a is - je e n fa n te r e t em pêch e­ tr a s te q u i r e te n tit to u t le lo n g de ce ch a p itre .
r a is - je de n a îtr e ? a d it ton D ieu. C .- à - d . : il 3° T o u s les peu ples se ro n t ré u n is à Sion p o u r
n ’est pas possible q u e le S e ig n e u r, ap rès a v o ir y ê tr e ju g é s . L X V I , 1 5 - 2 4 .
to u t o rgan isé p o u r le ré ta b lisse m en t d e son 15-17. L e S e ig n e u r s’é la n ce ra co n tre ses en n e­
p e u p le , laisse a v o r te r m isérab lem n t son d es­ m is e t les tr a it e r a a v e c u n e ju s te sé v é rité . C ette
sein. p rem ière p artie d u ta b le a u e s t tra c é e v ig o u re u s e ­
1 0 - 1 4 . D ieu co m b le ra d e ses fa v e u rs p a te r ­ m en t p a r le p ro p h ète. — E c c e ... i n ig n e ... D e s­
n elles les flis q u ’il a u ra a in si donn és à Sion. — crip tio n de l’a p p a ritio n d iv in e (v e rs. 15 ) a v e c les
L æ t a m in i c u m J é ru s a le m . L a ré a lisatio n du Im ages a cco u tu m ées. C f. x x i x , 6 ; x x x , 2 7 - 2 8 ;
plan d iv in a p p a ra ît tellem e n t p ro ch ain e à Isaïe, l x v i , 1-2, e tc . — Q u a d r ig a eju s. S u r ce c h a r m y s ­

qu ’ Ii In vite to us les am is de J é ru sa le m à p a r t a ­ t é r ie u x , v o y e z le P s. x v n , 1 1 , e t la n o te ; H ab.


g e r la jo ie de le u r ch ère c ité ; Ils m é rite r o n t p a r m , 8. — Q u ia i n ig n e... (v e rs. 16). L e o h âtim en t,
là d ’a v o ir p a r t a u x bén éd ictio n s q u e J éh o va h sous la d o u b le fig u re de l ’in cen d ie e t du ca rn a g e .
rép an d ra s u r elle (u t s u g a tis..., v e rs . 1 1 ; c o n ti­ C f. x x x i v , 5-10.— Q u i s a n c tific a b a n tu r ...(vers. 1 7 ),
n u atio n de la m éta p h o re des v e rs . 7 e t ss.). — N o u v e lle é n u m é ratio n des p rin cip a u x crim es
Q u ia hæ c d i c i t . . . T ra n s itio n à u n m agn ifiq u e co n tre lesqu els D ieu d é ch a în e ra ain si sa co lère.
tableau des sain tes d élices d o n t on jo u ira d an s C f. l x v , 3-4. L e s p re m ie rs m ots sig n ifie n t, d ’ap rès
la J é ru sa lem cé leste ( v e r s . 1 2 - 1 4 ) . D e n o u vea n l ’h é b re u : C eu x q u i se sa n c tifie n t e t se p u rifie n t.
l’âg e d’o r m essian ique ; .p uis le b o n h eu r p a rfa it A llu sio n a u x cé rém o n ies d’ in itia tio n e t a u x a b lu ­
du cie l. — A d u b era p o r ta b im in i. H é b r. : V ous tio n s p ar lesqu elles on se p ré p a ra it à p a rtic ip e r
serez p ortés su r le cô té . C f. l x , 4 , e t le co m ­ a u x m y stè re s d u p a g a n is m e .— I n h o rtis. V o y e z
m en taire. — S u p e r g e n n a ... A u t r e t r a it d ’une la note de l x v , 3. — P o st ja n u a m in tr in s e c u s.
g ra n d e su a v ité .— Q uom odo si... m a ter... (v e rs. 13). Selon ies L X X : dan s les p arv is. L ’ h éb reu porte
M ême d élicieuse Im age q u ’a u ch a p . x l i x , 15. — à la le ttre : D e rriè re u n q u i e st a u m ilieu . E x ­
O ssa... q u a s i h erba ... ( v e r s . 1 4 ) . D ’ap rès le Ps. pression assez obscu re, que l’o n a ap p liq u é e ta n ­
x x x i , 3 , e t P ro v . x v n , 22, la d o u leu r dessèche tô t à l ’id ole placée a u ce n tre du s a n c tu a ire , e t
tes os ; la joie les ra fra îc h it, au co n tra ire , e t les a u to u r de la q u e lle sa ra n g e aie n t len a d o ra te u rs
512
17. Qui sanctificabantur et mundos se 17. Ceux qui se sanctifiaient et qui
putabant in hortis post januam intriu- croyaient se purifier dans les jardins, la
lecus, qui comedebant carnem suillam , porte ferm ée, qui mangeaient de la chair
st abom inationem , et m urem , simul de porc, des choses abominables et des
consumentur, dicit Dominus. souris, périront tous ensem ble, dit le
Seigneur.
18. Ego autem opera eorum et cogita­ 18. Mais m oi, je viens recueillir leurs
tiones eorum venio ut congregem , cum œuvres et leurs pensées, et les assembler
omnibus gentibus et linguis; et venient, avec toutes les nations et toutes les lan­
ct videbunt gloriam meam. gues ; ils viendront, et ils verront ma
gloir6.
19. Et ponam in eis signum, et mittam 19. Je mettrai un signe parmi eux, et
ex eis qui salvati fuerint, ad gentes in j ’enverrai de ceux d’entre eux qui auront
mare, in A fricam , et Lydiam , tendentes été sauvés vers les nations, du côté de
sagittam ; in Italiam et G ræ ciam , ad la mer, dans l’Afrique et la L y d ie , chez
insulas longe, ad eos qui non audierunt ceux qui sont armés de flèches, dans
de m e, 'et non viderunt gloriam meam. l ’Italie et la Grèce, dans les îles loin­
Et annuntiabunt gloriam meam gentibus; taines, vers ceux qui n’ont jam ais en­
tendu parler de moi, et qui n’ont pas vu
ma gloire. Ils annonceront ma gloire
aux gentils ;

ta n tô t au p iè tre qui d irig e a it la cérém on ie. Ce s o u v e ra in , irré sistib le . — E t p o n a m ... (v e rs . 19


second sen tim e n t p a r a it p lu s p rob able. — C a r­ e t ss.). L e s desseins de b én éd iction . — S ig n u m .
n em s u illa m . V o y e z la note de l x v , 4. — A b o ­ D ’ap rès qu elq u es In te rp rè te s , u n sig n a l d estin é
m in a tio n e m . E x p ression g é n é ra le , q u i repré- à ap p eler les p aïen s. M ie u x , s u iv a n t d’au tre s
le n te d’autre9 m ets Im purs selon la lo i. — co m m en tate u rs, les m iracle s q u i d o iv e n t accom ­
M u r em . S p écialem en t la gerb o ise , q u i e st encore p ag n er l ’ in a u g u ra tio n de la th é o cratie sous sa
n o u velle lo r m e , a u x tem p s m essia­
niqu es. L a m êm e e x p re ssio n , « poneru
s ig n u m , * d ésign e p récisém en t d an s la
B ib le les prod ig es rem arq u ab les q u i
a v a ie n t acco m pagn é l ’in s titu tio n de l’an ­
cien ne A llia n c e ( c f . E x . x , 2 ; P s .
L x x x v m , 4 3 , e t o v , 2 7 , e t c .) . — P o ­
n a m i n eis : p arm i les nations q u e le
S eig n eu r a v a it rassem blées ( v e i s . 1 8 )
p o u r le ju g e m e n t. — E x e is q u i saU.
v a ti. C .- à - d . q u e D ieu c h o is ira , p arm i
les bons q u i a u ro n t échapp é au c h â ti­
m e n t, des ap ô tres q u ’ il e n ve rra p a r
to u te la te r re p rêch er la réd em ption .
« T o u te la suite» , est si év id e n te p ou r
la vocatio n de9 G e n tils , qu e s a in t P a u l
à peine a u r a it pu en p a rle r d ’une
m an ière p lu s précise. ® ( C a lm e t, h. I.)
— A d gentes. L e Jugem ent d o n t 11
a é té q u estion p lus h a u t ne sau rait
ê tre ce lu i de la fin des tem p s , p u is­
un alim en t très g o û té des O rie n tau x . V o y e z Y A tl. q u ’ il y a en core des peuples à c o n v e rtir . Isaïe
i'h is t . n a t., pl. x c iv , fig. 1 ; pl. x c v , flg. 6. en c ite qu elqu es-u n s p a r m an ière d ’exem p le. —
'8 - 2 1 . L e S e ig n e u r prend de n o uveau la p a­ I n m are. H ébr. : à T a rS iS , à l’e x trê m e o cc i­
r o le , p o u r p ro cla m er ses desseins so it de ven- d e n t. V o y e z la n o te de n , 16. — I n A fr ic a m et
j geance, so it d e bén éd ictio n .— Ego a u te m opéra... L y d ia m . H ébr. : à P u l e t à L u d . L e p rem ier d
■ L a v e n g ean ce (v e r s . 18). C l. J o ë l, n i , 2 ; Sopb. ces nom s p rop res ne se re n co n tre pas a ille u rs :
m , 8 ; Z a cb . x r v , 2. A v e c un e m ajestu eu se so­ on c r o it g én éra lem en t q u e sa v ra ie fo rm e éta l
le n n ité dans l ’h ébreu : M ais m o l, le u rs œ u vres P u t ( le s L X X o n t ‘I>o'j8), co m m e d an s Jéré>
e t leu rs pensées (s o u s-e n te n d u : Je co n n a is); le m ie , x l v i , 9 , e t d an s É z é c h ie l, x x v i i , 1 0 , e
tem ps e st ven u de rassem b ler to u te s les nation s... x x x , 5. I l re p ré s e n te , e t L u d a u s s i, u n peuple
— L i n g u is est syn o n ym e de g en tib u s. C l. Gen. a frica in s itu é non loin de l ’É g y p te ( A tl. gèogr.,
x, 20, 2 1 ; D an. n i , 4 , 7 ; Zach. v n , 23, etc. — p l. i, m ). — Ten d en tes sa g itta m . Jé ré m ie donne
Vulphunt o lo ria m ... : sa g lo ire en ta n t q u e ju g e aussi ce tr a it com m e ca ra cté ristiq u e des Ludiiu.
I b. TjXVT , 20-23. 513

20. et ils amèneront tons vos frères 20. et adducent omnes fratres vestros
du milieu de toutes les nations, comme de cunctis gentibus donum Domiuo, in
un présent pour le Seigneur, sur des equis, et in quadrigis, et in lecticis,
chevaux, sur des chars, sur des litières, et in mulis, et in carrucis, ad montem
sur des mulets et sur des chariots, à ma sanctum meum Jérusalem , dicit Domi
montagne sainte de Jérusalem dit le nus, quomodo si inferant filii Israel
Seigneur ; comme lorsque les enfants d'Is­ munus in vase mundo in domum Do­
raël apportent une offrande au temple mini.
du Seigneur dans un vase pur.
21. E t j ’en choisirai parmi eux pour 21. E t assumam ex eis in sacerdotes
prêtres et lévites, dit le Seigneur. et levitas, dicit Dominus.
22. Car comme les cieux nouveaux 22. Quia sicut cæli n o v i, et terru
et la terre nouvelle que je vais créer nova, quæ ego facio stare coram m e,
subsisteront toujours devant moi, dit le dicit Dominus, sic stabit semen vestrum
Seigneur, ainsi subsisteront votre race et nomen vestrum.
et votre nom.
23. Et de mois eu mois, et de sabbat 23. E t erit mensis ex mense, et sab­
en sabbat, toute chair viendra se pros­ batum ex sabbato; veniet omnis caro ut
terner devant m oi, dit le Seigneur. adoret coram facie mea, dicit Dominus.

— I t a lia m et O ræ cia m . D ’ap rès l’h éb reu : T u b a l pas p lus en serré q u ’elle p a r des lim ite s étroites.
.*t T â v â n , c . - à - d . les T ib a r é n ie n s , su r la riv e C f. H eb r. v i i , 12.
o rie n ta le de la m er N oire, e t les Ion iens (A tla s 2 2-24 . É te rn ité s o it du b o n h e u r des ju s te s ,
g èo g r.,l. c .) .C f.G e n . x , 2, 4. — A d in s u la s lo n g e : so if des su p p lices des m é ch a n ts. — S ic u t cæ li
les île s et les côtes les p lus
lo in tain es de la M é d iterra ­
née. — A d d u ce n t... fr a tr e s
v estros ( v e rs . 20 ). Pen sée
an a lo gu e à celle de x i v , 2 ;
x l v , 2 2 , etc. — D on u m .
H ébr. : m in h a h ; le m ot q u i
se rt d ’o rd in aire à in d iq u er
les s a crlflces non s an glan ts
L e s Isra é lite s régén érés s e ­
ro n t o fferts a u S e ig n e u r, par
les païen s c o n v e r tis , com m e
uu e o b la tio n fo r t ag réab le
— I n e q u is , i n q u a d r ig is ...
Ils sero n t recon d u its a v ec
h o n n eu r à J é r u s a le m , non
pas à p ie d , à la faço n des
p rison n iers d e g u e r r e , m ais’
p ar tous les m oyen s de
tra n sp o rt alors en usage. A u
lie u de i n c a r r u c is , l’ hébreu
a : su r des d ro m ad aires.
V o yez, p our ces d iv e rs d éta ils,
,
YA tla s a rc h é o l. pl. l x x v i ,
flg. 7 - 13 ; pl. l x x v i i , fi g.
1 - 2 , 4 ; pl. L x x v m , flg . I ,
3 -8 . — Q uom odo s i... f i l t i
I s r a e l . . . P o rt b elle co m p a­
ra iso n , p o u r m o n tre r co m ­
bien le Seig n eu r sera to u ch é
d-» ce tte o ffran d e : e lle res­
ise, i le ra au x sacrlflces o fferts
dans le tem ple p a r Israël D r o m a d a ir e m o n t é . ( O r i e n t m o d e r n e .)
lu i-m ê m e . — A ss u m a m ex
eis— (v e rs . 2 ). V o ici q ue les co n v ertis du p a g a ­ ?ioui... V o y e z la note de l x v , 17. L e n o u vel o rd re
nism e p eu ven t d ev e n ir p rê tre s à le u r to u r ; de choses ne d is p a ra îtra pas com m e l’an cien ;
p riv ilè g e q u i a v a it é té réserv é Jusqu’alors à 11 sera sta b le à to u t Jamais. — E r it m en sis e ?
une seule trib u du peuple sa in t. A la loi n o u ­ m e n s e ... L e n o u ve a u cu lte ( vers. 23 ). D’ap r -
velle co n v e n a it un saoerdoce n o u vea u , q u i ne fû t l'h é b re u : A ch aq u e n o u ve lle lu n e e t à ch aque
Comment. — - V . 33
Is. L X V I , 24.
24. Et egredientur, et videt unt cada- 24. Et ils sortiront, et ils verront 1"S
vera viiorum qui prævaricati suut in me : cadavres de ceux qui se sont révoltés
vermis eorum non morietur, et iguis conf.e moi : leur ver ne mourra pas, et
eorum non extinguetur; et erunt usque leur t'eu ne s’éteindra pas, et leur vue
ad satietatem visionis omni carni. sera un objet de dégoût pour toute chair.

sab bat, to u te c h a ir (l'h u m a n ité en tière) v ie n d ra i ne m o u rro n t p o in t, e t le u r fe u ne s’é telu d ra


se p rostern er... C f. M al. i , 11. Les solen nités de , p o in t, e t les im pies se ro n t Jugés dans la g é ­
la n o u ve lle A llia n c e so n t « figu rées p ar les sab ­ henn e. C f. J u d ith , x v i, 17 ; EcclJ. v u , 17, e t les
bats e t les n éom énies de l’an cien n e loi ». - E t notes. L ’u sage que le d iv in M ai ir e a fa it de ces
eg red ien tu r... L e so rt des Im pies, opposé à ce lu i lig n es en p récise p lus p a rfa ite m e n t en co re le
des Justes (v e rs. 24). N ous av o n s ici l’é q u iv a le n t sens, e t m on tre q u ’elles co n tie n n e n t une p reu ve
d u re fra in « N on est p ax im piis » (cf. x l v t i i , 22, ■ de p rem ier o rd re en fa v e u r de la résu rrectio n
e t l v i i , 21 ). L es couleurs du ta b le a u so n t em- des corp s e t de l’é te rn ité fies peines de l’en fe r.
p ru n tées à la Jéru salem te rre stre et à son hls- 1 Cf. M arc, i x , 4 3 - 5 0 .— E r u n t ... a d satieta tem .
to lre. L e s h a b ita n ts de la c ité sain te so rte n t en i H ébr. : Ils se ro n t u n ob jet d ’h o rre u r. C onclusion
m asse p ou r v o ir, dans les v a llé e s voisin es, le c a r­ e ffra y a n te du « liv re de la con so latio n ». M ais
n age te r rib le q u e D ieu a u ra fa it de ses ennem is : « c ’ e st à dessein qu e le p rop h ète ach è ve son
v id e b u n t ca da vera ... — V erm is eorum : les vers œ u v re p ar des paroles de Jugem ent, ca r ce lu i-là
q u i d év o rero n t les ca d av res. I g n is e o ru m : le seul q u i les prend à cœ u r a u ra p a rt à la c o n ­
feu q u i les con sum era. L e T a rg u m p araph rase so latio n ».
ainsi la secoude m oitié de ce v erset : L eu rs âm es
LA P R O P H É T I E DE JÉRÉMIE

1° L e p rop hète. — La form e hébraïque de son nom était Irm ^ an u ^ par


abréviation Ir m eyah. Les L X X en ont fait 'Iepe|riaç, et de cette forme grecque
dérivent celles du latin (Ita la : H ierem ia s; Vulgate : Jerem ias), et des dilférentes
langues m odernes. Sa signification est incertaine. Suivant les uns, il viendrait de
la racine r â m a h , jeter, ren v erser; ce qui donnerait ce sens : Jéhovah renverse
(son peuple). Selon les a u tres, plus probablem en t, il dériverait du verbe r û m ,
être élevé, et signifierait : Jéhovah est é le v é , e x a lté 1 ; ou bien à l’a c t if ’, jéhovah
exalte.
Jérém ie nous fait connaître lu i- m ê m e , dans le livre de ses o racles, de nom­
breuses particularités de sa vie. A vrai d ire , nul prophète n’a mêlé autant que
lui le récit de sa propre histoire à celle des événem ents con tem po rain s.il naquit
à Anathoth 2, bourgade de la tribu de B en jam in , et appartenait à la race sacer­
d o ta le 3. Son p è re , Ile lc ia s, ne différerait pas, d ’après plusieurs interprètes
anciens 4 et m odernes, du célèbre grand prêtre de même nom qui d écou vrit,
pendant le règne de Josias, l’exem plaire authentique des livres de la Loi 5. Ce
sentim ent paraît peu vraisem blable. P ourquoi Jérém ie n ’a u ra it-il pas donné à
son père son titre de pontife su p rêm e, s’il l’avait possédé en réa lité ? Du reste,
les grands prêtres ju ifs avaient leu r résidence à Jérusalem .
Jérémie com m ença son m inistère à un âge relativem ent peu a v a n c é 3, la
treizième année du gouvernem ent de Josias 7, et il le con tin u a, parm i des diffi­
cultés et des contradictions de tout g e n r e , ju sq u ’aux prem iers temps de la cap­
tivité babylonienne. 11 prophétisa donc pendant les d ix -h u it dernières années
de Josias (6 2 8 -6 10 ), et pendant les règnes entiers de Joachaz (seu lem ent trois
mois, en 6 10 ), de Joakim (6 1 0 -5 9 5 ), de Jécbonias ou Joachin (seulem ent trois
mois, en 599), de Sédécias (599-588). A p rès la prise de Jérusalem par les Chal­
déens, autorisé par N abuchodonosor à se retirer où il voudrait, il dem eura sur le
territoire de Juda, consolant et fortifiant ceux de ses com patriotes qui y étaient
restés comme l u i 8. L orsque G odolias, qui gouvernait le pays au nom du con­
quérant, eut été assassiné, le prophète se vit em m ené de force en Égypte par
une troupe de Juifs indociles et rebelles à tous ses a v is9. Il eut beaucoup à souf-

1 M eteu >p i <t [ac>ç ’ l a w , « é lé v a tio n de J é h o ­ d rie et s a in t J é rô m e .


vah, » com m e le tra d u is a it O rigèn e. 5 C f. I V R eg. x x i i , 8.
2 A u jo u rd ’h u i A n â ta , à cin q q u a rts d ’h eu re 6 C f. i , 6 - 7 ; v o y e z le com m entaire.
au n o r d - e s t de J é ru sa lem . V o y . l’A t la s géogr., 7 C f. î , 2 ; x x v , 3. L ’an 628 a v a n t J.-C .
pl V I I , X II. 8 C f. x x x i x , 1 1 ; x l , 1 , etc.,
3 Cf. i , 1. 9 Chap. x i i .
* P a rm i lesquels o n com pte C lém en t d ’A le x a n ­
516 la pro ph étie pe jér ém ie

frir de leur part, car ils ne pouvaient endurer les reproches qu’ il adressait à
leur conduite crim inelle Suivant une tradition ju iv e , adoptée par les anciens
écrivains ecclésiastiq u es2, ces m isérables l’auraient cruellem ent lapidé àT aphnis.
Son m inistère avait duré pendant environ cinquante a n s, et il était alors lui-
même âgé d ’au m oins soixante-d ix a n s 3.
Son caractère, de même que les principaux faits de sa vie, se reflète lum ineu­
sement dans ses écrits. Jérém ie était très doux par n atu re, timide même et
réservé, d’une vive im pressionnabilité, d ’une rare délicatesse, tout à fait aim ant;
et c ’est à ce coeur sensible et tendre q u e fut confiée l’une des m issions les plus
terribles q u ’un homme ait jam ais reçues de D ie u , puisqu’il a été nommé à bon
droit « le prophète de la justice divine ». A peine e u t-il à prédire çà et là
quelque nouvelle consolante ; son rôle consista presque toujours à lancer menace
sur m enace, à dénoncer sans fin ni trêve les crim es de son peuple, à m ontrer du
doigt le châtim ent désorm ais inévitable et la catastrophe finale de plus en plus
rapprochée. Et ce rôle lui valut de la part de to u s, et presque constam m ent, les
risées, le m ép ris, la haine, les persécutions cru e lle s, de sorte qu’il a pu se
représenter lu i-m êm e a com m e un agneau qu’on m ène à la boucherie 4 ». Mais
il dem eura adm irablem ent vaillant en face du devoir, quelque rude q u ’en lut
l’accom plissem ent. Muni pour cela de grâces sp éciales, il se montra ferme
« comm e une ville fo rte , com m e une colonne de fer et un m ur d’airain , contre
les rois de Jud a, contre ses ch efs, contre ses prêtres et contre le peuple du
p a y s5 ». R ien ne réussit à l’effrayer. En som m e, belle et attachante n a tu re 6.
2° L ’organism e du livre. — Entre un court prologue ( i , 1-19 ) et une conclu­
sion historique égalem ent très concise ( l i i , 1 - 3 4 ) , nous trouvons trois parties,
dont deux se rapportent au peuple théocratique et une aux nations païennes.
La prem ière ( n , 1 - x x x i n , 26) se com pose de dix sections, qui correspondent
à autant de discours prophétiques, dans lesquels Jérém ie rép ète, sans se lasser,
que Dieu a décrété d’une m anière irrévocable la ruine de l’État ju if. 1° il, 1-m , 5 :
la fidélité de Jéhovah, l’infidélité et l’ingratitude du p eu p le; 2° m , 6 -v i, 30 : ce
peuple im pénitent subira toute sorte d’ép reu ves, en attendant q u ’il soit totale­
m ent réprouvé ; v ii , 1-x, 25 : à la vaine et superstitieuse confiance qu’inspirent
aux Juifs le tem ple de Jéru salem , les sacrifices et la circon cision , le prophète
oppose la vraie voie du salu t; 4° x i , 1 - x i n , 27 : Juda a violé honteusem ent et
crim inellem ent la sainte allian ce; 5° x iv, 1 - x v n , 27 : pas de pardon à espérer
du S eign eur en de telles conditions; 6° x v m , 1 - x x , 18 : la réprobation pro­
chaine de Juda est confirm ée par divers sym boles ; 7° x x i, 1 - x x iv , 10 : les ju g e ­
ments divins contre les mauvais pasteurs; 8° x x v , 1 - x x i x , 32 : la captivité de
soixante-dix ans est nettem ent an n on cée; 9° x x x , 1 - x x x i , 40: la délivrance et
le rétablissem ent futur du peuple de D ieu ; 10° x x x ii, 1 - x x x m , 26 : encore des
paroles de consolation, relatives à l’heu reux avenir d’Israël.
La seconde partie (x x x iv , 1 - x l v , 5 ) contient une narration, en partie histo­
riq u e, en partie prop hétiq u e, des derniers événem ents du royaum e de Juda.
Deux sections : 1° Jérém ie s’efforce en vain de convertir ses com patriotes avant
que la ruine soit entièrem ent consom m ée ( x x x iv , 1 - x x x v m , 28) ; 2» réalisation
intégrale de ses ofacles ( x x x ix , 1 - x l v , 5 ).

1 Chap. x u i - x u v . v o y e z le M a n . bibi., t. I I , nn. 976 e t 978- 984.


2 C f. T e rtu llic n , Scorp., 8 ; sain t Jérô m e, a dv. 4 x i, 19. C om p arez x v , 10, où il tie n t ce la n ­
J o v in ., n , 37 ; le M a rty ro lo g e rom ain , au I«r m al, g a g e : « M a lh e u r à m oi, m a m ère, de ce qu e tu
etc. S a in t P a u l fa it p e u t- ê tr e a llu sio n au m ar­ m ’ag f a it n a ître hom m e de d isp u te e t de q u e­
ty r e de Jé ré m ie dans l ’é p itre a u x H éb reu x , x i , relle p ou r to u t le p a y sl... T o u s m e m audissent, i
Î7 , p ar l’expression a la p id a ti eun t ». 5 i , 18.
3 S u r la v ie e t le m inistère- de J é r é m ie , 6 V o y. le M a n . bibi., t. II, n. 977.
LA P R O P H E T IE DE JÉ R É M IE 517

La troisièm e partie ( x l v i , 1 - l i , 64) ost consacrée tout entière â des prophéties


dirigées contre les Gentils ( l’Egypte, les Philistins, les Moabites, les Am m onites,
les Idum éens, les Syriens de Damas, les Gédarènes, le royaum e d ’A zor, Babylone
et les Chaldéens) L
Ce seul énoncé suffit pour m ontrer q u ’il règne un ordre très réel dans le livre
des prophéties de Jérém ie, quoi q u ’on ait prétendu en sens contraire. L ’arran­
gement a eu lieu parfois d ’après la ch ron ologie, mais beaucoup plus souvent
d’après l’enchaînem ent logique des faits, on le voit clairem ent par les ^ates que
le prophète a lu i-m êm e placées en tête d’un certain nom bre de ses o r a c k s 2.
3° L ’ a u th en ticité et la com position d u livre. — « L es prophéties de Jérém ie
ont un cachet si perso n n el, que la plupart d ’entre elles sont universellem ent
regardées comm e authentiques 3. » On s’est borné, dans notre siècle, à contestei
l’authenticité de quelques passages, notamment des chap. x, 1 - 1 6 , xx x-x x x i, x x x u i
qu’on a attribués « au prophète im aginaire appelé le second I s a ïe 4 », et des
chap. l - l i , que l’on rejette com m e com posés après coup, parce q u ’ils prédisent
avec trop de vérité les détails de la chute de B abylone. Citer ces argum ents, c’est
les réfuter 5.
L e livre nous fournit lu i-m êm e d’intéressants détails su r son origine. D’après
x x x v i, 1 et ss., Jérém ie reçut de D ieu , la quatrièm e année du règne de Joakim ,
l’ordre de mettre par écrit les oracles qui lui avaient été révélés depuis le début
de son m inistère; il les dicta aussitôt à Baruch, son secrétaire. Mais le roi ayant
déchiré et brûlé le m anuscrit dans un m ouvem ent de c o lère, Jérém ie com posa
un autre volum e, beaucoup plus com plet que le prem ier. T elle est la base du
livre de Jérém ie, tel que nous le possédons au jou rd ’hui. N ous apprenons ailleurs,
xxx, 2, que le Seigneur lui ordonna aussi d ’écrire les prom esses consolantes q u ’il
lui avait faites touchant le rétablissem ent et le glorieux avenir d’Israël. L es oracles
ou les épisodes postérieurs à la quatrièm e année de Joakim furent ajoutés par le
prophète, lors de la rédaction définitive. On regarde les passages suivants comme
remontant au delà de cette date : i , 1 - x x , 18 ; x x v - x x v ir ; x l v i , 1 - l i , 58. Les
chap. x l - x l v , l i i , com ptent parmi les parties les plus récentes.
4« L ’ écrivain. — On a souvent exagéré les défauts du style de Jérém ie. Sans
doute il est généralem ent sim ple et fam ilier, peu varié, sans ornem ents, m ono­
tone, parfois n églig é; mais cela tient aux sujets m êm es que le prophète avait
à traiter, car il n’y a rien de plus m onotone que les la rm es, les soupirs et les
plaintes, et quand on est en deuil on ne songe point à se parer. Il m anque sou ­
vent de concision, pour le même m otif. Mais notre prophète ne m anque ni d ’art
ni de force dans son langage, ses oracles contre les païens G renferm ent de vraies
beautés littéraires; sa sim plicité est n oble; il a du pittoresq u e, de la grandeur,
beaucoup d’images neuves 7. « Il est certainem ent le plus grand poète de la déso­
lation et du chagrin, parce que c’est lui qui a ressenti le plus vivem ent la peine; »
<< il excelle à peindre les sentim ents tendres et pathétiques. » Si sa diction n’est

1 P o u r l ’an alyse d é ta illé e , v o y e z le co m m en ­ exem p les d é m o n tre n t q u e l ’o rd re ch ro n o lo giqu e


ta ire e t n o tre B ib lia s a c r a , p. 848-904. V o y e z est ra rem en t su iv i.
aussi C o m e ly , H is to r ic a et cr itica In trocl., t. 11, 3 M a n . b ib liq ., t. I I , n. 988.
pars ii, p. 375 e t ss. 4 V o yez les p ages 268 e t 269 de ce vo lu m e.
2 x x i , 1 : T em p ore S ed eclæ ; x x i v , 1 : P o st 5 S u r la co m position d u ch a p . l t i , v o y e z le
tran slatio n em J eclio n læ : x x v , 1 : A n n o qu a rto co m m en taire.
Jo ak im ; x x v i , 1 : In p rln clp lo r e g n l J o a k im ; 6 Chap. x l v i - l i .
x x v i i i , 1 : A n n o q u a rto Sed eolæ ; x x i x , 2 : P o st 7 Jérém ie passe fré q u e m m e n t d ’u n e im a g e h
tran slatio n em J e c h o n læ ; x x x n , 1 : A u d o declm o l’a u tre , a v ec une te lle ra p id ité , que le le c te u r a
rfedeclæ ; x x x v , 1 : In dtabus J o a k im . E tc . C e s de la d ifficu lté à le su iv re .
LA PROPHÉTIE DE J É R É M I E

pas toujours très pu re, et s’il em ploie çà et là des expressions aram éennes, m a
est en conformité avec son époque, qui était loin d ’être l’âge d ’or de la langue
hébraïque.
Parmi ses particularités comme écrivain , on rem arque, d’une part, des répé­
titions assez nom breuses, et, de l’autre, des citations très fréquentes, empruntées
à ceux des saints Livres qui avaient paru avant le sien. Voici la liste des princi­
pales répétitious 1 : n , 28, et x i, 13 ; v, 9, 29, et ix, 9; vi, 1 3 - 1 5 , et vin , 1 0 - 1 2 ;
vii~ 14, et x x vi, G; x, 1 2 -1 6 , et l i , 1 5 - 1 9 ; x i, 20, et x x, 12; xv, 2, et x l i i i , 11 ;
x vi, 14-15, et x x m , 7-8; x v i i , 25, et x x n , 4 ; x x m , 19-20, et xxx, 23-24; xxx, 11,
et x l v i , 28; x x xi, 3 5 -3 0 , et x x xm , 25-26. Quant aux citations, nous nous b or­
nerons à relever ici les su ivan tes’2 : pour le Deutéronom e, com parez Jer. ii, G, et
Deut. x x x ii, 10; Jer. v, 15, et Deut. x x v m , 49; Jer. v u , 33, et Deut. x x v m , 2G;
Jer. xi, 3, et Deut. x x v i i , 26; Jer. x i, 4, et Deut. iv, 20; Jer. x i , 5, et Deut. v i i ,
12 -13 ; Jer. x x i i , 8-9, et Deut. xx ix , 24-26; Jer. x x m , 17, et Deut. xx ix , 18 ; Jer.
x x xiv , 1 3 - 1 4 , et Deut. xv, 1 2 , e tc.; pour les autres livres, comparez Is. iv, 2, et
x i, 1 , avec Jer. x x m , 5 -6 , et x x xm , 1 5 ; Is. xm et x l v i i , avec Jer. l et l i ; I s . x v ,
avec Jer. x l v i h ; I s . x l , 19-20, avec Jer. x, 3 - 5 ; Is. x l i i , 16 , avec Jer. x x x i, 9;
Os. v in , 13, avec Jer. x iv , 10, etc., etc.
5° La prophétie de Jérém ie a une im portance très grande au point de vue
h istorique, puisqu’elle com plète d ’une façon notable les renseignem ents fournis
par le IV e livre des Rois et le IIe des Paralipom ènes sur l’histoire des dernières
aimées du royaum e de Juda. Non seulem ent elle raconte des événem ents nou­
veau x, mais elle nous fait lire en q u elqu e sorte dans l’âme du peuple ju if et de
ses ch efs, dont elle retrace adm irablem ent l’état moral. Mais elle est surtout
importante sous lé rapport christologique 3 : en elfet, elle décrit tour à tour le
bonheur des jou rs du Messie (iii, 14 -18 ; x x m , 3 -8 ; x x x , 8 et ss.), la nouvelle
alliance qui sera contractée entre Dieu et son peuple (x x xi, 31 et ss.), la personne
même du M essie, fils de David ( x x m , 5 ; x x x m , 1 4 - 1 5 ; voyez aussi x x x i, 22, et
le com m entaire, et com parez x x x i , 1 5 , avec Matth. n , 1 7 ) . Bien p lu s, dans sa
vie, dans sou ministère, dans sa mort, Jérém ie, ce noble.prédicateur de la vérité,
indignement et injustem ent persécuté par son propre peuple, est le « type le plus
parfait » de l’Homme de douleurs 4.
6° Le livre de Jérém ie dans la version des Septante. — Il nous faut dire un
mot de la divergence notable qui existe entre le texte hébreu de Jérém ie, suivi
d ’assez près par la Vulgate, et la traduction grecque d’Alexandrie. Cette dernière
prend habituellem ent de grandes libertés avec les saints L iv re s, mais nulle part
les dissem blances ne sont aussi nom breuses qu’ici. Sans d oute, quant à la sub­
stance, l’écrit du prophète est parfaitement le même dans les L X X et dans l’hé­
breu; mais les différences abondent pour le fond com m e pour la forme. Celle
qui frappe le p lu s, parce q u ’elle donne au livre de Jérém ie un aspect extérieur
tout autre que celui auquel on est accoutum é par l’hébreu et par la V u lgate,
consiste en ce que les Septante ont placé les oracles contre les nations païennes,

1 L e com m entaire in d iq u era d’a u tre s passages, 4 <i P r æ flg u ra t D om inum Sa lv atorem , » S. J é ­
en core p lus n o m b r e u x , dans lesquels c’ e st un e rôm e , i n Je r. x v j , 2 . Il n’est pas sans in té rê t de se
m êm e im age ou un e m êm e expression qui e st ré ­ ra p p eler Ici que les J u ifs co n tem p orain s de Jésus
pétée. V o yez, p a r exem p le, v u ,34 ; x v i, 9 ; x x v , 10 ; c r u re n t à d iv erses reprises q u ’il é ta it Jérém ie
x x x m , II. ressu scité. C f. M a tth . x v i , 1 4 ; Jo an . i , 2 1 . S u r
2 X o u s ren voyo n s éga lem en t au com m entaire la p rofo n d e estim e que le p ro p h è te , d ’abord si
p ou r les au tres. im p o p u la ire , in spira p lus ta rd il ses co re lig io n ­
3 C f. L . I tc in k e , d ie m e s s ia n is c h e n IYetssa- n aires, v o y e z E ccli. x u v , 8-9 ; II M ach. n , I, et
g u n y e n , t. I I I , p. 4M -C02. x v , 14 IS.
LA r R O n i l h ’IR de j Ær Æm i k

c’e st-à -d ire les chapitres x l v i - l i , immédiatement à la suite de xxv, 13, et q u ’ils
ont en outre changé l’ordre de ces oracles, conform ém ent au tableau ci-jo in t.

L e s Sen tan te. L ’h ébreu (e t la V u lg .).

xxv, 14-18. Pr op h ét i e c ontre É l a n i xlix, 34-39.

.
xxvi, 1-28. — contre l’É g y p t e xlvi, 1 - 2 8.

.
x x v i , 1 - x x v m , 64. — contre Babylone. . . . l , 1 - l i,64.
xxix, 1-7. — contre les Philistins. . xlvii, 1-7.
x xix , 8-23. — contre l ’I d u m é e . . . . xlix , 8-23.
x x x , 1-5. — contre les A m m o n it e s, xlix, 1-5.
xxx, 6-11. — contre l es A r a b e s . . . xlix, 28-33.
xxx, 12-16. — contre Damas xlix, 23-27.

.
xxxi, 1-44. — contre Moab xlviii , 1-47.

.
x x x i i , 1 - 2 4 ............................................................................................. xxv, 14-38.
x x x i i i , 1 - 4 , 1 3 .................................................................................... x x v i , 1 ; x l i i i , 13.
li , 1 - 3 0 .................................................................................................. xliv, 1-40.
li, 3 1 - 3 5 ................................................................................................. xlv, 1-5.
lii, 1 - 3 4 .................................................................................................. lii, 1-34.

P our ce qui regarde le fon d, les L X X om ettent des passages en tiers, en


nom bre relativem ent considérable. V oici les principales de ces om issions : v m ,
1 0 - 1 2 ; x , 5 - 8 , 10 ; x i, 7-8 ; x v i i , 1 - 4 ; x x v n , 1 3 - 1 4 , 19 -2 2 ; x x ix , 1 6 - 2 0 ; x x x ,
1 0 -1 1 ; x x x iii, 1 4 - 2 6 '; x xxiv, U ; x x x ix , 4 -1 3 2; l i , 44 -49 ; l i i , 2 - 3 ,1 5 , 28-30.
Il en est d’autres, beaucoup plus fréquentes, qui ne consistent que dans le retran­
chement d ’une petite p h ra se, d ’un mot ou deux : c’est ainsi que la form ule
N e'nm Y ehôvah (V u lg . : « Dixit D om inus »), q u ’on lit plus de cent soixan te-d ix
fois dans le texte hébreu, apparaît à peine cent fois dans la traduction des L X X .
Ces derniers abrègent aussi habituellem ent les nom s d ivin s, disant sim plem ent,
par exem ple, « Dieu » ou « le Seiarneur ». là où l’hébreu porte : le Seigneur des
arm ées, le Seigneur D ieu , Dieu d ’Israël, e t c .a. Par co n tre, ils font parfois de
petites additions à l'h é b re u 4, mais guère plus que dans les autres écrits bibliques.
C’est donc surtout par leurs om ission s5, et par leu r changem ent d ’ordre à partir
du chap. x x v , q u ’ils se distinguent ici.
A quoi fa u t-il attribuer ces divergences extraordin aires, dont s’étonnait déjà
Origène? D eux ôpinions principales se sont form ées à ce sujet. D’après divers
critiqu es, il aurait existé autrefois en hébreu deux recensions distinctés du livre
de Jérémie : l’une babylonienne ou palestin ien n e, conform e au texte hébreu
actuel; l’autre égyptienne, qui aurait servi de base à la traduction des L X X . Sui­
vant d ’autres exégètes, les variations de tout genre que nous avons notées seraient
en grande partie im putables au traducteur, qui se serait acquitté de sa tâche
d’une manière souvent arbitraire. Ce sen tim en t, qui était celui de saint Jérôm e,
est aujourd’hui le plus com m un et le plus vraisem blable. Parfois la version
des Septante est préférable au texte; mais ce cas est relativem ent ra re, et c ’est
presque toujours l ’ h éb reu , auquel se conform ent du reste la plupart des traduc­
tions ancien nes, qui m érite la préférence fi.

1 L ’o racle r e la tif à l ’é te rn e lle d urée de la n o u ­ « Jérém ie le p rop h ète » ; « H an a n ias, » au lie u de


v e lle A llia n c e . C’est la p lu s lo n gu e e t la plus « H an an ias le p rop h ète », etc.
g r a v e des om issions. 4 L e co m m en taire sign ale ra les p rin cip ales.
2 A u tr e om ission im p o rtan te. 5 L e liv r e de Jé ré m ie e st p lus c o u rt d’un h u i­
3 Ils su p p rim en t de m êm e les titre s ajo u tés tièm e e n viro n dans la tra d u ctio n des L X X .
a u x nom s d ’hom m es : * J é r é m ie . » au lieu de 6 S u r ce tte q u e stio n assez com pliqu ée voyez
520 IA PROPHÉTIE DE JÉRÉMIE

7° Com m entateurs catholiques. — Théodoret de C yr, Tn Jerem iæ prophetiam


intërprctatio ; S. É phrem , In Jerem iam explanatio ; S. Jérôm e, C om m entario­
rum in Jerem iam lihri V I (m ais le savant docteur s’arrête m alheureusem ent
à Jer. x x x ii, 44 ); M aldonat, C om m entarium in Jerem iam (L y o n , 160 9); Cor­
neille de la Pierre et Galmet dans leurs grands ou vrages; J. K . M ayer, D ie
m cssianischen W eissagungen des Jerem ias (V ien n e, 18 6 3 ); B. N eteler, D ie
G liederung des B ûches Jerem ias (M unster, 1870); A . S ch olz, C om m entar zum
B û ch e des P ropheten Jerem ias (W u rzb o u rg , 1880); L. A . Schneedorfer, Dos
W eissagungsbuch des Jerem ias (P ra g u e , 188 3); J. K nabenbauer, Com m enta­
riu s in Jerem iam p rop hetam (P a ris , 1889).

C o r n e lj, In tr o d u c tio in u tr lu s q u e Tentam,, libros ' p lus bas, rend com pte de to u te s les v aria n te s dos
s a c r o s , t. I I , p . i i , p. 36 7-3 73 . L e P . K n aben - I L X X q u i o n t q u e lq u e Im portance,
bauer, dans l'e x c e lle n t co m m en taire q u i est c ité |
JÉRÉMIE

C H A P IT R E I

1. Paroles de Jérém ie, fils d’H elcias, 1. Verba Jerem iæ , filii H elcîæ , Je sa­
lu n des prêtres qui étaient à Anathoth, cerdotibus qui fuerunt in Anathoth, in
dans la terre de Benjamin. terra Benjam in.
2. La parole du Seigneur lui fu t 2. Quod factum est verbum Domini
adressée au temps de Josias, fils d’Amon, ad eum in diebus Josiæ , filii Am on, re­
roi de Juda, la treizième année de son gis Juda, in tertio decimo anno regni
règne. ejus.
3. E lle lui fu t encore adressée au 3. E t factum est in diebus Joakim ,
temps de Joakim , fils de Josias, roi de filii Josiæ, regis Juda, usque ad consum­
Juda, jusqu’à la fin de la onzième année mationem undecimi anni Sedeciæ, filii
de Sédécias, fils de Josias, roi de Juda, Josiæ , regis Juda, usque ad transmigra­
jusqu’au temps de la transmigration tionem Jérusalem , in mense quinto.
de Jérusalem, au cinquième mois.
4. L a parole du Seigneur me fu t 4. Et factum est Verbum Domini ad
adressée en ces termes : me, dicens :
5. A v an t que je t’eusse formé dans 5. Priusquam te formarem in utero
les entrailles de ta mère, je t ’ai connu; novi te; et antequam exires de vulva

T it r e du liv r e . I , 1 - 3 . l t i , 15. L e m in istè re de J é ré m ie se co n tin u a au


Ch a p . I . — 1-3. Ce titr e est tr è s co m p let : après d e là de c e tte d a te ( c f . x l - x l v ) ; m ais 11 ne co n ­
av o ir d ésign é l’a u te u r d u liv r e (v e rs. 1 ), il n o te c e rn a q u ’ une m in im e p a rtie du p e u p le , e t n ’e u t
le d é b u t d u m in istère p ro p h étiq u e de Jérém ie p lu s la m êm e Im p o rtan ce q u ’a u p a ra v a n t. — I n
(v e rs. 2), d o n t il sig n ale e n su ite la d urée (v e rs . 3). m en se q u in to : le m ois où Jéru sa lem f u t incendiée
— Verba a ic i le sens spécial de « p rop h éties ». p a r les C h ald éen s ; e lle é ta it tom bée en leu r
J érém ie em ploie très fré q u e m m e n t ce m ot. Comp. p o u v o ir dès le q u a triè m e m ois. C f. x x x t x , 2 , et
les v e rs . 2, 4 ,1 1 , 1 3 , e tc. — Je re n iiæ . S u r la fo rm e l i i , 12.
h é b ra ïq u e e t la sign ificatio n de ce nom , s u r H el- PRO LOG U E.
c ia s , su r A n a t h o th , e t s u r les d ates des d iv ers
C o n s é c r a t io n p r o p h é t iq u e d e J é r é m ie .
règn es que m en tio n n en t les v ers. 2 e t 3 , v o y e z
l’I n tro d u c t., p. 515. — I n tertio d e d m o a n n o . 7 , 4 -19 .
•Toslas, q u i é ta it m o n té s u r le trô n e à l’âg e de 1° L a v o c a tio n e t la co n sécration de Jérém ie
h u it an s, n’é ta it alo rs q u e dan s sa v in g t e t unièm e com m e p rop h ète dn S e ig n e u r. I , 4 - 1 0 .
année ; il a v a it com m encé ses réfo rm es re ligieu ses Dès l ’o u v e rtu re de son liv re , l’ a u te u r lé g itim e
qu elqu e tem p s a u p a ra v a n t. C f. II P a r. x x x r v , 1-7. son m a n d a t e t fo u rn it, p ou r ain si dire, ses le ttre s
— I n d leb u s Joakim . ( v e r s . 3 ). E n tre Jo sias et de créan ce.
ce p rin ce , Jo a c h a z ré g n a p en d a n t tro is m o is ; 4 -8 . D ieu ré v è le à J é ré m ie la m ission q u ’ il
en tre Jo ak im e t S éd écias, J o a k ln ou Jécho n ias lu i d estin e. — E t fa c tu m est... L e d iv in appel a
rég n a p end ant tro is m ois e t d ix jo u rs (c f. II P a r. lieu sous la fo rm e d ’u n d ia lo g u e e n tre Jé h o va h
X x x v i , l - l l ) : Jérém ie o m et à dessein ces d eu x e t son é lu . L e S eig n eu r notifie so len n ellem en t
r ègnes dans son é n u m é ra tio n , à cau se de leu r à J érém ie le ch o ix q u ’il a f a it de lu i d epuis
b rièveté. — U n d ecim i a n n i . . . : l’an 588 a v a n t lon gtem p s, p o u r en fa ire son p rop h ète. Il y a u n e
J.-C . — A d tr a n sm ig ia lio n e m ... O .- à - d . ju s q u ’à belle g ra d a tio n asce n d an te dan s les pensées. —
la d ép o rtation m ention n ée à la fin de ce t é c r it, P r iv & q u a m in utero... C’e st le p rem ier degré, la
.7 2 2 J f. r . I 6-10.
Kaiiclificavi tu, c l p r o p he t a m in g e n t i b u s av;int que tu fusses sorti de son sein, je
derli te. t’ai sanctifié, et je t’ai établi prophète
parmi les nations.
6. Et dixi : A , a, a, Domine Deus, 6. Je répondis : A h , ah, ah, Seigneur
ecce nescio loqui, quia puer ego sum. Dieu, je ne sais point parler, car je suis
un enfant.
7. Et dixit Dominus ad me : Noli di­ 7. E t le Seigneur me dit : Ne dis pas :
cere : Puer sum ; quoniam ad omnia quæ Je suis un enfant; car tu iras partout
mittam te ibis, et universa quæcumque où je t’enverrai, et tu diras tout ce que
mandavero tibi loqueris. que je te commanderai.
8. Ne timeas a facie eorum, quia te- 8. Ne les crains pas, car je suis aveo
cum ego sum ut eruam te , dicit Do­ toi pour te délivrer, dit le Seigneur.
minus.
9. Et misit Dominus manum suam, 9. Alors le Seigneur étendit sa main
et tetigit os meum, et dixit Dominus ad et toucha ma bouche, et le Seigneur me
me : Ecce dedi verba mea in ore tuo ; dit : Voici que je mets mes paroles dans
ta bouche;
10. ecce constitui te hodie super gen­ 10. voici que je t’établis aujourd’hui
tes et super regna, ut evellas, et de­ sur les nations et sur les royaumes, pour
struas, et disperdas, et dissipes, et aedi­ que tu arraches et que tu détruises, et
fices, et plantes. pour que tu perdes, et pour que tu dis­
sipes, et pour que tu bâtisses, et pour
que tu plantes.

p réd estin atio n étern e lle. N o v i te : connaissance d ’e x é c u te r les ord res de son m aître ( a d o m n ia
spéciale, to u t in tim e. — S a n ctifica v i te. Second q u æ . ..) ; o r c e l u i - c i , en co n flan t u n r ô le , ne
d e g ré : la s a n c tific a tio n , la p rép a ratio n d ire cte. m anque pas d 'acco rd er ies grâ ce s nécessaires
L ’appe! e st p ro m u lg u é d’ un e m an ière a b ru p te , p ou r le re m p lir. L e s m ots u n iv e r s a ... lo qu eris
m ais 11 s’ad ressa it à un e âm e q u e D ieu a v a it rép on d en t d ire c te m e n t à l’ob jectio n de J érém ie
d éjà m un ie des q u a lités n écessa ires, en v u e de (v e rs. 6) : D ieu lu i m e ttra lu l-m êm e s u r les iè v re s
son gran d rôle. D ’ap rès la « co m m u n is d octorum to u t ce q u ’il d e v ra d ire. — N e tim ea s... (v e rs . 8).
s e n le n tia » ( T ir in , h. i.), ap p u yée s u r ce p assage, L e Jeune p rop h ète se fe ra n écessairem en t des
J érém ie a u r a it été p u rifié de la tach e o rigin elle ennem is, lo rsq u ’ il m en acera les p éch eu rs au nom
des le sein de sa m ère, com m e le P ré c u rseu r. — de J éh o v a h ; m ais il se ra i’o b je t d’une p rotection
E t p r o p h e ta m ... T ro isièm e d eg ré : l’ in d ication p a rticu liè re , q u i le d é liv re ra de to u t p é ril.
très n ette du m in istère confié au Jeune hom m e. 9 -10 . L a con sécration de Jérém ie. E lle co n siste ,
L e s m ots in g en tib u s fo rm e n t un t r a it d is tin c tif com m e ce lle d ’ Isaïe ( c f . Is. v i , 4), en un acte
e t ca ra cté ristiq u e de la m ission de J é rém ie : il sym b o liq u e (v e rs. 9*) e t en qu elq u es p aroles qu i
n e f u t pas seu lem en t en vo yé à son peuple, m ais e x p liq u e n t ce t a c te ( v e r s . 9b - 1 0 ) . — M isit... et
aussi a u x p aïen s. R e la tiv e m e n t à ces d ern ie rs, tetig it... Jé ré m ie re ç u t ain si le p o u v o ir de p arier
« son œ n v r e consista en p artie à le u r fa ire boire au nom du S e ig n e u r : Ecce... verba m ea . L e lan ­
la coupe de la co lère d iv in e (c f. x x v , 15 e t s s .); g a g e d’ un p rop h ète Inspiré est le la n g a g e de Dien
m ais il fu t aussi p our eu x le p rop h ète d 'u n a v e ­ lu i - m êm e. — C o n s titu i te. H ébr. : Je t ’al préposé.
n ir b r illa n t» e t co n so lan t ( c f. x l v i i i , 4 7 ; x l i x , Ce v e rs e t ren ferm e de très in téressa n ts d éta ils
39, e tc .). — E t illx i... (v e rs. 6). H u m ble réponse s u r la n a tu re d u rôle confié à Jérém ie. Sa Juri­
de l'é lu , qui co m p rit sur-ie-ch am p les d ifficu ltés d ictio n p rop h étiq u e s’ é te n d ra bien a u delà de son
e t les p érils de ce tte sublim e m ais d élicate m is­ peuple (s u p e r g en tes; cf. v ers. 5b) ; m ais les J u ifs
s io n , et qui en fu t to u t e ffra y é. — À , a, a . H ébr.: so n t com pris p arm i ies « ro yau m e s » au x q u els il
h a h â h , béia8l C f. Jos. v u , 7, e t c . — N escio lo q u l. p o rte ra les ord res de son D ie u . — Ut evella s...,
O b jection id entique à ce lle de M oïse (E x . iv , 10 ; et d issip es. C ôté n é g a t if, v ra im e n t te r r ib le , de
c f. Is. v i , 5). U n p rop h ète d e v a it p o u v o ir p arle r son m in istère, d é crit p ar q u a tre verbes syn onym es.
a isé m e n t, afin de co m m u n iq u er les d iv in s m es­ L es d e u x prem iers fo rm e n t u n e assonance dans
sages. — Q u ia p u e r... H ébr. : n a 'o r , Jeune hom m e ; l ’hébreu : n ’ tôS, n 'tô f. L e cô té p o sitif est re p ré ­
expression assez é la s tiq u e , qui p e u t fo r t bien sen té p a r d e u x verbes seu lem en t : æ dlftces et
d ésign er l'â ge de v in g t an s e t au delà. D’aille u rs p la n tes. « T o u te la su ite dn liv r e est un com ­
J érém ie, « dans la conscience très v iv e q u ’il a v a it m en ta ire de ces p aroles : à tr a v e rs la te rre u r ct
de sa faiblesse, é ta it n a tu rellem en t p orté à em ­ ies té n è b re s , il passe à la g lo ire e t a u x béné­
p lo y e r un term e q u i le ra jeu n issa it en co re. » d ictio n s de la N o u v e lle A llia n ce . » A ssu rém en t,
C f. I I I R e g . m , 4, e tc . D ’ap rès les L X X : vsto- ce n ’e st pas J é ré m ie q u i d é tr u ira e t q u i reb â­
T s p o ç , Je suis tro p Jeune. — D ix it D o m in u s ... t i r a , qu i a rra c h e ra p ou r re p la n te r e n su ite ; m ais
(v ers. 7). D ieu en co u ra ge gra cieu sem en t son e n ­ les p rop h ètes so n t censés acco m p lir ce q u ’ ils an­
voyé. Sans d o ute J érém ie est fa ib le , In exp éri­ n oncent. Cf. Is. Y i, 10 ; E z. X L i n , î , etc.
m enté, m ais 11 n 'a u ra pas a u tre chose à fa ire que
.Ter . T, 1 1 - 1 6 .
11. La parole du Seigneur me fut 11. Et factum est verbum Domini ad
adressée en ces termes : Que vois-tu , m e, dicens ; Quid tu vides, Jerem ia? Et
Jérém ie? Je répondis : Je vois une dixi ; Virgam vigilantem ego video.
branche qui veille.
12. E t le Seigneur me dit ; Tu as bien 12. Et dixit Dominus ad me : Bcne
v u , car je veillerai sur ma parole pour vidisti ; quia vigilabo ego super verbo
l ’accomplir. meo, ut faeiam iliud.
13. La parole du Seigneur me fut 13. E t factum est verbum Domini
adressée une seconde fois en ces termes : secundo ad me, dicens: Quid tu vides?
Que vo is-tu ? Je répondis : Je vois une E t dixi : Ollam succensam ego video, et
chaudière bouillante, qui ruent du côté faciem ejus a faeie aquilonis.
de l’aquilon.
14. E t le Seigneur me dit : C’est de 14. Et d ixit Dominus ad me : Ab
l’aquilon que le malheur fondra sur touB aquilone pandetur malum super omnes
les habitants du pays; habitatores terræ;
15. car voici que je vais appeler tous 15. quia ecce ego convocabo omnes
les peuples des royaumes de l’aquilon, cognationes regnorum aquilonis, ait Do­
dit le Seigneur; et ils viendront, et ils m inus; et venient, et. ponent unusquis­
établiront chacun leur siège à l’entrée que solium suum in introitu portarum
des portes de Jérusalem, et tout autour Jérusalem, et super omnes muros ejus in
de ses murailles, et dans toutes les villes circuitu, et super universas urbes Juda;
de Juda;
16. et je prononcerai mes jugements 16. et loquar judicia mea cum eis
contre eux, à cause de toute la malice super omnem malitiam eorum qui dere-

2® V isio n s e t paroles en co u ra gean tes. I, 11-19. q u e son co n ten u b rû la n t a lla it se rép an d re su r


11-12 . P re m iè re v isio n : ia b a g u e tte d’ a m a n ­ le ro yau m e de J u d a . — E t d i x i t D o m in u s ...
dier. — E t fa c tu m est... F o rm u le de tran sition I n te rp ré ta tio n de la seconde v is io n , d’abord en
e t d’in tro d u ctio n fré q u e n te dan s J é ré m ie . C f. term es g é n é ra u x (v e rs. 14), puis a v e c quelques
vers. 4, 13, e tc . — Q u id tu vides...? P aro les d es­ d éta ils (v ers. 1.5-16 ). — P a n d e tu r . Ce verbe fa it
tinées à e x c ite r l’a tte n tio n du v o y a n t. C f. A m .
v n , 8, et v n i , 2 ; Z a ch . i v , 2 ; v , 2, etc. — V ir ­
g am v ig ila n te m . H ébr. : u n e v e rg e d ’am an dier.
L e m o t S â q ed , em p lo yé I c i, n’e st pas le nom
h ab itu el de l’am a n d ier, m ais une d én om ination
poétique, qui sign ifie litté r a le m e n t : C elu i qui est
é v e ilié . A in si s'e x p liq u e la tra d u ctio n de la V u l­
gate. L ’am a n d ier so rt du som m eil de l’h iv e r lo n g ­
tem ps a v a n t les a u tre s p lan tes, e t ii fle u r it p a r­
fo is en P a le stin e dès le m ois de ja n v ie r ; c ’est
p ourquoi il e st ch o isi en c e t en d ro it com m e
« l’eiublèm e de la v ig ila n ce e t de l’a c tiv it é ».
C f. P lin e, H ist. n a t., x v i , 25. — Q u ia ingilabo
( h é b r . : S ô q e d )... A p p lic a tio n te rrib le du s y m ­
bole : D ieu v a s o rtir de son ca lm e e t de sa p a­
tie n c e , pour fra p p er sans p itié les J u ifs co u ­
pables.
1 3 - 1 6 . D eu x ièm e vision : la ch a u d ière d ’eau
bo u ilian te. C ette vision co m p lète la p rem ière et
en d éterm in e n ettem e n t le sens, ca r elie annonce im age. A ia ie ttr e : sera o u v e rt. — Cognationes...
a vec un e p a rfa ite c la rté les m alh eu rs réservés a q u ilo n is . L es C h a ld é e n s, q u e ces m ots rep ré­
à la n atio n th é o c r a tiq u e .— O lta m . L ’h é b re u s îr sen te n t d ’une façon é v id e n te d’ap rès to u t l ’e n ­
d ésigne h a b itu e lle m e n t une ch a u d ière de m é t a l, sem ble du liv re de Jé ré m ie (cf. îv , 6 ; vr, 1, 2 2 ;
d ’assez gran d es d im en sion s. C f. I R e g . i i , 1 4 ; x , 22 ; x x v , 9, e tc .), h a b ita ie n t en ré a lité à l ’e st de
I V R eg. îv , 38 (A tl. a rchéol., pl. x x , flg. 2, 1 1 ). la P a le stin e ; m ais le prop h ète m en tion n e le n o rd ,
— S uccen sa m . L itté r a le m e n t, d ’après l ’h ébreu : p arce q u ’ ils d e v a ie n t n écessairem en t e n v a h ir en
su r la q u elle on souffle. E n r é a lité , c ’est su r le p rem ie r lieu les régions sep ten trio n ales de la T e rr e
feu que l’on so ufflait p ou r le ren d re p lu s a r d e n t; sain te a v a n t d ’a tte in d re J u d a e t Jéru sa lem . V o y e z
l’eau de la ch a u d ière é ta it donc b o u illan te . — V A tl. géogr., p l. v i i e t v in . — P m e n t ... s o liu m ...
F a d e m ejus (ie eôté situ é en faee du p rop h ète) L es ch efs des n atio n s m u ltip le s qu i com posaient
a f a d e . . . M anière de d ire que ce tte ch au d ière l ’arm ée ch ald éen n e v ie n d ro n t sié g e r en m aîtres
é ta it penchée dans la d ire ctio n du sud , de sorte a u x portes de la ca p ita le ju iv e , e t ils im poseront
524 J er. I, 1/ — I f , 2.

liquenmt uie, ot libaverunt diis alienis, ibi ceux qui m’ont abandonné, qui ont
et adoraverunt opus manuum suarum. oJferl.des libations aux dieux étrangers,
et qui ont adulé l’œuvre de leurs mains.
17. Tu ergo, accinge lumbos tuos, et 17. Toi donc, ceins tes reins, et lève-
surge, et loquere ad eos omnia quæ ego toi, et dis-leur tout ce que je t ’ordonne
præcipio tibi. Ne formides a facie eorum, Ne redoute pas de paraître devant eux,
nec enim timere te faciam vultum eorum. car je ferai que tu ne craignes pas leui
présence.
18. Ego quippe dedi te hodie in c iv i­ 18. Car je t’établis aujourd’hui comme
tatem m unitam , et in columnam fer­ une ville forte, comme une colonne de
ream, et in murum æreum, super om­ fer et un mur d’airain sur tout le pays,
nem terram, regibus Ju d a, principibus à l’égard des rois de Juda, de ses princes,
ejus, et sacerdotibus, et populo terræ. de ses prêtres et de son peuple.
19. E t bellabunt adversum te, et non 19. Ils combattront contre toi, mais
praevalebunt, quia ego tecum sum , ait ils n’auront pas l ’avantage, car je suis
Dominus, ut liberem te. avec toi pour te délivrer, dit le Seigneur.

GHAPI TRE II

1. T.i factum est verbum Domini ad 1. La parole du Seigneur me fut


me, dicens : . adressée en ces termes :
2. V ad e, et clama in auribus Jérusa­ 2. V a , et crie aux oreilles de Jéru­
lem , dicens : Hæc dicit Dominus : Re­ salem ; d is-lu i : Voici ce que dit le Sei­
cordatus sum tu i, miserans adolescen- gneur : Je me suis souvenu de toi, ayant

des lois à to u t le p ays. — L o q u a r j u d i c i a ... reu se é n u m ératio n . T o u te s les classes de la société


( v e r s . 1 6 ). E n p e rm e tta n t ce tte h u m ilia tio n et ju iv e se lè v e ro n t co n tre le p ro p h è te , m ais en
ces m a u x , le S eig n eu r se v e n g e ra de l’ id o lâ trie v a in : bella b u n t..., et n o n p r æ v a le b u n t (v e rs. 19).
de son peuple ap o stat ( cu m e is : a v e c les J u ifs ). L a v ie e n tiè re de J é ré m ie se c h a rg e ra de com ­
A u lie u de lib a v er u n t, lisez d’ap rès l’h ébreu : ils m e n te r ce tte prom esse.
o n t o ffert de l’encens. L e s m ots a d o ra v eru n t
op us... re lè v e n t le cô té Insensé du cu lte des idoles. P R E M IÈ R E P A R T IE
17-19. L e S e ig n e u r en co u ra ge son p rop h ète p ar D is c o u r e p r o p h é tiq u e s q u i r é p è te n t, c o u p s u r
quelq u es bonnes p aroles. — A c d n g e lu m b o s ... c o u p , q u e la r u in e d e l’É l a t j u i f a é té ir r é ­
Q uand ils so n t s u r le p oin t de se m ettre en ro u te v o c a b l e m e n t a r r ê t é e . II, 1 — X X X I I I , 26.
j a au t r a v a il, les O rie n ta u x retro u ssen t e t m ain ­
S e c t i o n I. — P r e m i e r d i s c o u r s : l a f i d é l i t é
tie n n e n t au m oyen de le u r ce in tu re les pans de
d u S e ig n e u r o p p o s é e a l ’ in g r a t it u d e e t a
le u r robe flo ttan te, q u i gê n e ra ien t le u rs m ou ve­
l ’ i n f i d é l ï t é d u p e u p l e . I I , 1 — I I I , 5.
m ents. C f. E x . x u , 1 1 ; l i t R eg. x v m , 46 : I V R eg.
iv , 2 9 ; î x , 1, etc. (.Atl. a rchéol., pl. i , flg. 1 0 ). Ce d is co u rs , qu i d ate v raise m b la b le m e n t dn
C e tte lo cutio n m étaph o riqu e sign ifie d o nc : P ré ­ règ n e de Josias, e x p rim e des idées gé n é ra le s, qu i
p are-toi à a g ir vigo u re u sem e n t. C f. Job, x x x v i n , 3; so n t développ ées e t spécialisées d an s les d isco u rs
L u c . x u , 35, etc. — Loqu ere... o m n ia : to u t sans s u iv a n ts . L e s c ritiq u e s so n t d’acco rd p o u r a d ­
e x c e p tio n , m êm e les m enaces e t les terrib le s m e ttre q u e c’e st p ar lu i qu e f u t In au gu ré le
oracles. — N e fo r m id e s a f a d e ... C f. v ers. 8. M o tif m in istè re p rop h étiq u e de Jérém ie.
de ce tte confiance : nec e n im tim ere... D ieu p ro ­ 1° L ’a m o u r récip roq u e de J é h o va h e t de son
té g e ra e t ra ssu rera sans cesse son en vo yé. L ’ h é­ p euple. I l , 1 - 3 .
breu d it a v e c une v a ria n te : D e p eu r que je ne C h a p . II. — 1 - 3 . E t fa c tu m est... C o u rte in tro ­
te fasse tre m b le r d e v a n t e u x . Si J érém ie m an ­ d u ctio n qu e nous re tro u v e ro n s , sous une form e
q u a it de co u ra g e dans l’ex ercic e de son m in is­ ou sous u n e a u tre , en tê te de to u s les d isco u rs.
tère, le S eig n eu r l’ab an d o n nerait en p lein p éril ; C f. m , 6 ; v u , 1 ; x i , 1, e t c . — V a d e. C’est sans
c 'e s t donc là une m enace glissée ù tr a v e rs les p ro ­ d o u te à A n a ilio th ( c f . i , 1 ) qu e Jé ré m ie re ç u t
messes. — D edi te.... in civ ita tem ... (v e r s . 18 ). ce t o rd r e ; D ieu lu i e n jo in t d’ a lle r co m m encer
B eau la n g a g e figu ré, p ou r ex p rim e r que Jérém ie son m in istère à J éru sa lem . — R eco rd a tu s... m i­
ï° r a m uni de fo rces d iv in es, qui ie ren d ro n t in é­ sera n s a d olescen tia m ... M ieu x , d ’ap rès l’hébreu :
bran lable. « U n e v ille fo rte résiste a u x a tta q u e s Je m e su is sou ven u p ou r toi (p o u r t ’en sa v o ir g ré
de l’ennem i ; l’o rage e3t im p u issan t â b riser un e e t t ’ en récom p en ser) de l’a m o u r de ta jeunesse.
colonne de fe r ; de« rnurs d 'airain b ra v e n t les — D esp o n sa tio n is tuæ . L a m étaph o re du m ar'a ge ,
coups des assa illa n t*. »> — S u p er om n em terra m : em p loyée si fréq u em m en t dans la B ib le p our
,1’ap rès le co n tex te , su r to u t le te r rito ire de Ju d a. d ésign e r les re latio n s é tro ite s qu i e x is ta ie n t entr*=
- Jleg ib us..,. prin cip ib u s . sacerd otibu s. D oulou- J é h o v a h e t les H éb reu x . C f. E z. x v i, 8; Os. u , 20, etc.
J er. II. 3-7. 525

compassion de ta jeunesse; j e me suis tiam tuam , ot caritatem desponsationis


souvenu de tou amour pour moi, lorsque tuæ , quando secuta es me in deserto,
tu m’étais fiancée, quand tu me sui­ in terra quæ non seminatur.
vis au désert, dans une terre où l’on ne
sème pas.
3. Israël a été consacré au Seigneur, 3. Sanctus Israel Domino, primitif,
il est les prémices de ses fruits : tous frugum ejus; omnes qui devorant eum
ceux qui le dévorent sont coupables; les delinquunt, mala venient super eos
maux viendront sur eux, dit le Seigneur. dicit Dominus.
4. Ecoutez la parole du Seigneur, 4. Audite verbum Domini, domus Ja­
maison de Jacob, et toutes les fam illes cob et omnes cognationes domus Israel.
de la maison d’Israël.
5. Voici ce que dit le Seigneur: Quelle 5. Hæc dicit Dominus : Quid invene­
iniquité vos pères ont-ils trouvée en moi runt patres vestri in me iniquitatis,
pour s’éloigner de moi, et pour aller après quia elongaverunt a me, et am bulave­
la vanité, et devenir vains eux-mêmes? runt post vanitatem, et vani facti sunt?
6. E t ils n’ont pas dit : Où est le 6. Et non dixerunt : Ubi est Dominus
Seigneur qui nous a fa it monter de la qui ascendere nos fecit de terra Æ gypti ;
terre d’ E gypte, qui nous a conduits par qui traduxit nos per desertum, per ter­
le désert, à travers une terre" inhabitée ram inhabitabilem et inviam , per ter­
et inaccessible, une terre où l ’on a soif, ram sitis, et imaginem mortis, per terram
image de la mort, une terre par où in qua non am bulavit vir, neque habi
aucun homme n’a passé, et où aucun ta vit homo?
homme n’a habité?
7. Je vous ai fa it entrer dans une 7. Et induxi vos in terram carm eli, ut
terre fertile, pour que vous en mangiez comederetis fructum ejus et optima illius ;
les fruits et les meilleurs produits ; et et ingressi contaminastis terram m eam ,

C ette in tim e a llia n ce a v a it é té co n tra c té e en face épouse m ystiq u e . Il a é té , lu i , co n sta m m en t


du S in a ï (com p. E x . x x i v , 8) ; la natio n th éo cra- fidèle. — P a tr e s v estri : leu rs pères d éjà si co u ­
tiq u e , sem blable alors à une jeu n e ép ouse trè s pables, e t d o n t iis se m o n traie n t les d ign es en fan ts.
a im a n te , a v a it to u t ab an d o n n é sans la m oindre — V a n ita te m . L es é c riv a in s sacrés d ésign en t
h ésita tio n , p o u r s u iv re au lo in son céleste É p o u x. s o u ven t a in si les fa u x d ie u x , q u i n’é ta ie n t q u ’u n
— I n deserto. A llu sio n à la lo n gu e e t p én ible p u r n éan t. C f. D eu t. x x x u , 2 1 ; I I I R eg. x v i , 1 3 ;
m arch e à tr a v e rs le d ése rt de l’A ra b ie P étrée. I Cor. v i l i , 4, etc. — V a n i fa c ti s u n t. Sem blables
C f. D e u t. x x x n , 10. L e t r a it i n terra i n q u a ... à ce u x qu ’ils ad o ra ie n t. C f. P s. c x m , d eu x ièm e
m et en re lie f le ca ra ctè re s a u v a g e de ce d ésert. p artie, 8 ; 1 R om . i, 21-23, e tc . — E t n o n d ix e ­
— S a n ctu s I sr a e l... E n ce t h e u re u x tem p s, Israël r u n t... ( v e r s . 6 ) . R aison n em en t p a r lequ el les
é ta it « sa in te té a u S eig n eu r » (ain si porte l ’hé- H é b re u x a u ra ie n t dû se m a in te n ir dan s la fidé­
o re u ), c . - à - d . u n p eu ple s a in t e t p a rfa it. C f. E x . lité . L e p rop h ète sig n a le a v e c v ig u e u r les b ie n ­
x x v m , 3 6 .— P n m i t i æ f r u g u m .. . Pen sée a n a ­ fa its d iv in s qu i a v a ie n t acco m p agn é la so rtie
logu e à la p récéd en te. De m êm e q u e les p rém ices d ’É g y p te e t l ’in s ta lla tio n dan s la T e rr e prom ise.
des récoltes é ta le n t réserv ées à J é h o v a h , ain si — P e r terra m in h a b ita b ile m ... L e d é se rt de P h a-
la nation th é o c r a tiq u e lu i a p p a rte n a it com m e ran e st d ép ein t sous de v iv e s co u leu rs, a v e c des
son bien p ropre. C f. L e v . x x m , 10 ; Os. r x , 10 , h yp erb o les o rie n ta le s , q u i ra p p e lle n t les p r iv a ­
etc. — Q u i d evo ra n t e u m ... (v e rs. 3). C o n tin u a ­ tio n s e t les p é rils qu e les H é b re u x y rencon­
tion de la m éta p h o re des prém ices. Q uicon que tr è re n t. C f. D e u t. v m , 15 , e t x x x n , 1 0 , e tc. —
o se rait to u c h e r au p eu p le s a in t se re n d ra it co u ­ E t i n d u x i v o s ... ( v e r s . 7 ) . L a P a le stin e e t ses
pable de s a c rilè g e , e t s’a t tir e r a it les v en g ean ces d élices so nt opposées a u x h o rre u rs du d ésert. Le
du ciel ( d e lin q u u n t ; m a l a . . . ) . C f. L e v . x x u , m o t ca r m e li n’est p oin t ici u n nom p ro p re ; il
10, 16. L 'h is to ir e d ’Israël m o n tre aveo q u el soin d ésign e u n te r ra in fe r tile e t bien c u ltiv é . C f. Is.
Jaloux le S e ig n e u r p ro té ge a co n sta m m en t son x , 18, e t x x x n , 15. — In g r e s s i co n ta m in a s tis .„
peuple. T rè s g r a v e re p ro c h e , s u r to u t à la s u ite de la
2° F a c ilité déplorable a v e c la q u e lle les J u ifs d o u ble d escrip tion q u i p récèd e. A peine in stallés
liv rè re n t à l’id o lâ trie. I I , 4 -8 . d an s ce n o u vel É d en , les Isra é lite s l’a v a ie n t sou illé
4 -8 . L e vers. 4 se rt de tra n sitio n à ce d o u lo u ­ p ar le u r Id olâtrie. C f. J n d . n , 17-2 1 ; P s . l x x v i i ,
re u x co n traste. — L e s g lo rie u x nom s de Ja co b 5 2 - 5 8 , e tc. L e s m ots h ered ita tem m eam sont
e t d’ / s r a c l sont à e u x seu ls u n g ra v e rep roch e, syu o n ym e s d e terra m m ea m . C f. Is. v in , 8, etc .
dès là q u ’ ils s'ad resse n t à une ra ce d égén érée. Sa cerdotes... (v e rs. 8). L es g u id e s s o it s p iri­
— Q u ia in v e n e r u n t... ? Dieu d aign e p laid e r sa tu e ls , s o it tem p orels du p euple n’a v a ie n t rien
propre c a u s e , et. m o n tre r q u ’on ne s a u r a it le fa it p ou r re te n ir le u rs frè re s : ils s’é ta le n t même
rendre responsable d e l’in d ign e co n d u ite de son lancés p lu s a v a n t q u e les au tre s dans le m al. —
626 J er. TI, 8-13.
et hereditatem mcara pusuietis in abo­ après y être entrés, vous avez souillé ma
minationem. terre, et vous avez fait de mon héritage
une abomination.
8. SacercLtes non dixerunt : Ubi est 8. Les prêtres n’ont pas dit : Où est
Dominus? E t tenentes legem nescierunt le Seigneur? Les dépositaires de la loi
me, et pastores prævaricati sunt in nie; ne m’ont pas connu; les pasteurs ont pré-
et prophetæ prophetaverunt in B aal, et variqué envers moi ; les prophètes ont
idola secuti sunt. prophétisé au nom de B aal, et ils ont
suivi les idoles.
9. Propterea adhuc judicio contendam 2. C ’est pourquoi j ’entrerai encore en
vobiscum, ait Dominus, et cum filiis jugem ent avec vous, dit le Seigneur, et
vestris disceptabo. je contesterai avec vos enfants.
10. Transite ad insulas Cethim, et 10. Passez aux îles de Céthim , et
videte; et in Cedar m ittite, et conside­ regardez; envoyez à C é d a r,.e t consi­
rate vehementer ; et videte si factum est dérez avec soin, et voyez s’il s’y est fait
hujuscemodi . quelque chose de semblable :
11. si mut tvit gens deos suos, et certe 11. s’il est une nation qui ait changé
ipsi non sunt dii ; populus vero meus ses dieux, quoiqu’ils ne soient point des
mutavit gloriam suam in idolum. dieux; et cependant mon peuple a changé
sa gloire contre une idole.
12. Obstupescite, c æ li, super h oc; et 12. Cieux, soyez étonnés de cela; portes
portæ ejus, desolamini vehementer, dicit du ciel, soyez inconsolables, dit le Sei­
Dominus. gneur.
13. Duo enim mala fecit populus 13. Car mon peuple a fa it deux maux :
meus : me dereliquerunt fontem aquæ ils m’ont abandonné, moi qui suis une
vivæ, et foderunt sibi cisternas, cister­ source d’eau v iv e , et ils se sont creusé
nas dissipatas, quæ continere non valent des citernes, des citernes crevassées, qui
aquas. ne peuvent retenir l’eau.

P a r tenentes legem 11' fa u t en ten d re encore les îles. V o y e z l ’ -lfl. géogr., pl. 1 , x v u . D e m êm e qu e
m in istres sacrés, q u i é ta le n t ch a rgés d ’in te rp ré te r la C h yp re rep résen te ici les régio n s situ ées à
la loi e t d’ en in cu lq u er les p récep tes à to u te la l ’o uest de J u d a , de m êm e C edar, p eu ple à dem i
n atio n . C f. D eu t. x x x i n , 10. — P a s to r e s : les b arbare ( c f . P s . e x ix , 5), d o m icilié au nord - o u est
rois e t les a u tre s ch efs c iv ils . — P r o p h etæ ... In de l ’A rabie, fig u re tous les païens de l ’e st. — Ou
B a a l... L es H é b reu x se liv r è r e n t de très bonne p o u rrait donc ch e rch e r à tr a v e rs tous les d is tr ic ts
h e u re a u c u lte de ce tte d iv in ité p hén icien n e. de l’o ccid en t e t de l’o rie n t, sans tr o u v e r u n e ap os­
C f. J u d . n , 1 1 ,1 3 , etc. S u r les p rop h ètes de Baal, tasie com parable à celle d 'Israël ; s i m u ta v it
q u i fu re n t tr è s n o m b reu x en P a le stin e à ce rta in es gens... ( v e rs . 1 1 ) . E t p o u rta n t ce n 'é ta ie n t qu e
ép o q u es, v o y e z II I R eg. x v m , 1 9 ; x x n , 6 , etc. de vain es idoles (certe ip s i...) ; les païens a v a ie n t
— Id o la secuti... H éb r.: E t d errière ce u x q u i ne donc u n e raison de p in s p ou r les aban don ner,
p o u v aien t pas (le u r ê tr e u tile s ) ils allèren t. De ta n d is que les H éb reu x o n t q u itté le v ra i D ieu
m êm e au vers. 1 1. L o c u tio n tr è s ex p ressiv e pour d’ une façon in d ign e. — G lo ria m s u a m m u ta v e ­
d ésign e r les fa u x d ieu x . C f. I R eg . x u , 21 ; Is. ru n t... C irco n stan ce a g g ra v a n te . L e S e ig n e u r é ta it
x l i v , 9, etc. (d an s ie te x te h éb reu ). l’ h o nn eu r de son p eu p le, q u ’il a v a it placé à la
3° C e tte ap ostasie d ’Israël e st un fa it inouï tê te des nations. Cf. P s. c v , 20, e t Rora, i , 13.
dans l’h isto ire des peuples. I I , 9 - 1 3 . — O bstu pescite, c æ li .. . ( v e r s . 1 2 ) . A d ju r a tio n
9 - 1 3 . J a m a is au cu n e n ation p aïenne n ’a ain si d ra m a tiq u e : la n atio n e n tière e st in v ité e à m a­
aban d on né ses d ie u x . A n tith èse très fra p p a n te , n ife s te r l ’h o rre u r qu e lu i Inspire u n e te lle co n ­
présentée a v e c beaucoup d’éloquen ce. — P ro- d u ite . C f. D eu t. x x x n , 1 ; Is. i, 2, etc. — P o rtæ
pterea a d h u c ... In tro d u ctio n (v e rs . 9) à ce nouvel ejus. S a in t Jérô m e a lu ifa r â v , ta n d is q u ’ il y a
argu m en t. Jéh o va h se propose de faire resso rtir s a 'a r u d an s le te x te : « e x h o rre scite . » — D eso­
d a v a n ta g e la n o irce u r du crim e d ’I s ra ë l, e t , s’ il la m in i. L itté r a le m e n t d an s l’hébreu : So yez des­
le fa u t, il d iscu tera su r ce p o in t non seulem en t séchés. — D u o e n im m a la ... (v e rs. 13) : « une
a v e c la g én éra tio n a c tu e lle (v obiscu m ), m ais avec d ouble fo lie , un d ou ble crim e. » — P re m ie r crim e :
to u tes celles de l’a v e n ir ( c u m tiliis v e s tr is ). — m e d e re liq u e ru n t... L e s m ots fo n te m a gu æ vivæ
T r a n site ..., et v id e te...; m ittite ... Les J u ifs sont d é fig n e n t des eau x c o u ra n te s , fia ic h e s e t in ta ­
in v ité s en term es très p ressa n ts à se ren d re rissables, d o u blem en t app réciées en O rien t. Im age
co m p te p ar e u x -m ê m e s d u f a it en question . — q u i sym bo lise très bien le v ra i D ieu e t ses grâces
A d in s u la s Cethim (h é b r., K it tlm ) : en C h yp re to u jo u rs n ou velles. — Second crim e : fo d e ru n t...
( c f . N urn. x x i v , 2 4 ; Is . x x m , 1 , e tc .) et dans cistern a s... Ces citern es, creusées dans le ro c ou
‘ o u te l’ E u ro p e m érid ion ale, a u x riv a g e s découpés co n stru ite s en m a ç o n n e rie , ne re ce va ie n t que
et fra n gés, a u i fo n t ressem bler la co n trée à des l ’eau fad e et s ta g n a r t e des p lu ie s ; elles cou-
Les pyramides de Ghiseh, près M em phis.
528 J e r . II 14-19.

14. Numquid servns est Israel, aut 14. Israël e st-il un esclave, ou iid
vcri.aculusV Quare ergo factus est in enfant d’esclave? Pourquoi d o n c ë s t- ii
prædam? devenu une proie?
15. Super cum rugierunt leones, et 15. Les lions ont rugi contre lui, ils
dederunt vocem suam ; posuerunt terram ont poussé leurs cris; on a réduit son
ejus in solitudinem, civitates ejus exustæ pays en désert, ses villes ont cté brû­
sunt, et non est qui habitet in eis. lées, et il n’y a personne qui y demeure.
16. Filii quoque Mempheos et Tapîmes 16. Les enfants mêmes de Memphis
constupraverunt te usque ad verticem. et de Taphnès t’ont souillée des pieds
jusqu’à la tête.
17. Numquid non istud factum est tibi 17. E t cela ne t’est-il pas arrivé parce
quia dereliquisti Dominum Deum tuum, que tu as abandonné le Seigneur ton Dieu,
eo tempore quo ducebat te per viam ? lorsqu’il te conduisait par le chemin ?
18. E t nunc quid tibi vis in via 18. E t maintenant qu’as-tu à faire sur
Æ g y p ti, ut bibas aquam turbidam? et le chemin de l ’E gypte, pour boire de
quid tibi cum via Assyriorum , ut bibas l ’eau bourbeuse? et qu’a s-tu à faire sur
uquam fluminis? le chemin des Assyriens, pourboire l’eau
du fleuve?
19. A rguet te m alitia tua, et aversio 19. Ta malice t’accusera, et tou apos­
tua increpabit te. Scito et vide quia tasie te châtiera. Sache et vois que c’est
malum et amarum est reliquisse te Do­ une chose mauvaise et amère d’avoir
minum Deum tuum, et non esse timo- abandonné le Seigneur ton Dieu, et de

v ie n n e n t fo r t bien aussi p ou r fig u re r les fa u x breu : te b ro u te ro n t le crân e. Il y a là deu x


d ie u x , s u rto u t a v e c le d éta il si e x p re ssif d is s i­ im ages ré u n ie s , p ou r e x p rim e r u n ra v a g e au -sl
p a ta s (c r e v a s s é e s , à d em i ru in é e s , e t laissan t co m p let qu e possible. B a s e r to ta le m e n t la tête
échapp er l ’eau de q u a lité In férieu re qu’elles co n ­ de q u elq u ’un é ta it con sid éré com m e u n o u tra g e
tie n n e n t). V o y e z l'A t la s a rchèol., p l. x x x v n , insign e (c f. x l v i i , 5 ; Is. i n , 17, e t c .) ; d ’a u tre
f lg . 7, 10 . p a r t , les en nem is d’Israël so n t com parés à des
4° L e S eig n eu r a tiré une ju s te vengeanee-de p asteu rs q u i ru in e ro n t le p ays to u t en tier, en
ces in g ra ts. I I , 1 4 - 1 9 . fa is a n t p aître p a rto u t leu rs tro u p e au x .
1 4 - 1 6 . Isra ël tr a ité p ar les païens com m e un 1 7 - 1 9 . M o tif de ce tte h u m ilia tio n e t de ces
esclave. — N u m q u id ...î E x clam atio n de d oulou­ souffran ces. — Q w ia d e re liq u isti... V o ilà la v raie
reu x éto n n em en t, qui s’ échapp e du cœ u r d u p ro ­ cause des m alh eu rs d’ Israël, c la ire m e n t Indiquée.
p hète. Servus ( h é b r ., 'éb ed ) é ta it le nom gén é­ — Tem pore qun... A llu sio n a u x m arches e t co n tre ­
riq u e des esclaves ; on ap p elait v e r n a cu lu s (hébr., m arch es à tr a v e r s le d é se rt de l’A ra b ie P é tré e .
■ÿlad b a ït) q uico nq ue é ta it né d ’esclaves dans la Com p. le v e rs. 6. Dès c e tte lo in tain e époque, les
m aison d u m aître. Israël n ’é ta it n i l’un n i l’a u tre, H éb re u x a v a ie n t p lu sie u rs fo ls offensé g riè v e ­
lu i, le p re m ie r-n é de Jéh o va h , le fils de la m aison m en t le S e ig n e u r (cf. E x . x x x n , 1 ; N u m . x t v , 1;
(cf. E x . rv, 2 2 ); p ou rq u oi donc l’a v a it-o n h u m i­ x x v , 1 - 3 , e tc .). — E t n u n c , q u id ... ( v e r s . 1 8 ) .
lié e t m a ltra ité (fa c tu s i n præ dam .)'} — Super A cô té de ces fa u te s d é jà an cie n n e s, D ieu en
eu m ... leones ; m étaph o re p ou r d ésign er des enne­ sign ale une a u t r e , p lu s ré c e n te , q u i a v a it co n ­
m is p u issa n ts e t cru els ; cf. Is. v , 29 ; Ml eh. v , 7, sisté à n o u er des re latio n s Intim es a v e c les p aïens,
e tc . L e lion r u g it lo rs q u ’il s’élan ce s u r sa p ro ie ; sp écialem en t a v e c l ’É g y p te e t l ’A s s y r ie , ce q u i
cf. J u d . x t v , 5 ; P s. c m , 21 ; A ra. n i , 4, 8, etc. é ta it ab solu m en t opposé à l ’e s p r it th é o cratlq u e .
— P o s u e r u n t te r r a m ... L e la n g a g e figu ré fa it C f. I V R e g . x v , 1 9 - 2 0 ; x v i , 7 - 8 ; Is. x x x , 1 - 3 ,
p lace to u t à coup au sim ple exposé des f a î t s , à etc. — B ib a s a q u a m tu rb id a m . H é b r.: les eau x
la m an ière acco u tu m ée de Jé ré m ie . L e ro ya u m e du S ih ô r, c .- à - d . du N o ir ; nom p oétiqu e du N il,
sch ism atlq u e des d ix trib u s a v a it été to ta lem en t d o n t les e au x sont trou b les e t boueuses au tem ps
d év asté e t r u in é ; ce lu i de J u d a a v a it d éjà subi de son In on d atio n . B o ire l ’eau d u N il , ou ce lle
p lusieurs Invasion s trè s désastreuses. — M em ­ de l ’ E u p h ra te <f lu m i n is , le fleu v e p a r e xcellen ce;
p h eo s et T a p h n es ( v e r s . 1 6 ) . H ébr. : N o f e t c f. Is. v m , 7, e tc .), e st u n e lo cu tio n fig u rée, qu i
T a h p a n è s .Ces d eu x v ille s Im p o rtan tes de l ’ E g yp te sign ifie : ch e rch e r d u secou rs au p rès des É g y p ­
rep résen ten t ic i le p ays to u t e n tie r. L e nom tien s e t des A s s y rie n s , p ro fite r de to u te s leu rs
h ébreu de la p rem ière e st u n e co n tra c tio n de ressources. Com m e si la fo n ta in e d 'eau v iv e qui
M enné/er, d o n t les G recs o n t fa it M em phis ; on c o u la it à Jé ru sa le m ( v e r s . 1 3 ) ne su ffisa it pas
v o it s u r la riv e o ccid en ta le du N il , à l’en tré e a u x J u ifs 1 — A r g u e t te... (vers. 19). L e s péchés
du D elta, les ru in es de ce tte cé lèb re ca p ita le de d ’Israël se ch a rg e ro n t de le p u n ir ; les alliances
la basse E g y p te (J tl. géogr., pl. i v et v ; cf. Is. étran gères ne lu i p ro c u re ro n t que décep tion et
x i x , 13). L a se co n d e , nom m ée D aphné en g r e c , am ertu m e . — A v e rs io tu a . L ’h ébreu em ploie le
é ta it situ é e beaucoup p lus an nord - est, non loin p lu r ie l: l’actio n réitérée d’aban d on ner J éh o va h .
de la m er e t s u r le bras p élu siaq u e du fleu ve. — Scito et v id e... G ra ve a v e rtis s e m e n t, qu i fa it
— C o n stu p ra v er u n t te. . . is la le ttre dans l’ hé- appel à l'ex p érien ce de la n atio n . — M a lu m et
J eu . I I , 20-24. 529
n’avoir plus ma crainte devant les yeux, rem mei apud te, dicit Dominus, Deus
dit le Seigneur, le Dieu des armées. exercituum.
20. Dès le commencement tu as brisé 20. A sæculo confregisti jugum meum,
mon jo u g, tu as rompu mes liens, et tu rupisti vincula mea, et dixisti : Non ser­
as dit : Je ne servirai pas. Car sur toute viam. In omni enim colle sublim i, et
colline élevée et sous tout arbre touffu sub omni ligno frondoso, tu prosterne­
tu t’es prostituée comme une femme im ­ baris meretrix.
pudique.
21. E t moi je t’avais plantée comme 21. Ego autem plantavi te vineam
une vigne de choix, tout à fa it de bon electam , omne semen verum ; quomodo
plant ; comment donc es-tu devenue pour ergo conversa es mihi in pravum , vinea
moi un plant bâtard, ô vigne étrangère ? aliena?
22. Quand tu te laverais avec du nitre, 22. Si laveris te nitro, et m ultiplica­
et que tu emploierais avec profusion veris tibi herbam borith, maculata es in
l’herbe de borith, tu demeurerais souillée iniquitate tua coram me, dicit Dominus
devant moi dans ton iniquité, dit le Sei­ Deus.
gneur Dieu.
23. Comment d is-tu : Je ne suis pas 23. Quomodo dicis : Non sum polluta,
souillée, je ne suis point allée après les post Baalim non am bulavi? V ide vias
B aal? Vois les traces de tes pas dans la tuas in convalle, scito quid feceris. Cur­
vallée, reconnais ce que tu as fait. Juda sor levis explicans vias suas.
est un coursier léger qui dévore la route.
24. C ’est une ânesse sauvage accou­ 24. Onager assuetus in solitudine, in
tumée au désert, qui, dans le désir ardent desiderio animæ suæ attraxit ventum
de sa passion, aspire l’a ir; rien ne l’ar- amoris sui ; nullus avertet eam. Omnes

u m a ru m . M al en soi, e t fu n e ste dans scs consé­ g è r e ? — S i la v eris te... (v e rs . 22). A u tr e im age


quences. én e rgiq u e . Isra ë l e st te lle m e n t s o u illé , qu e rien
6» C aractère in v é té r é , p ro fo n d , im p u d e n t, de ne s a u r a it le p u rifier. N itr o ( h é b r ., n i f e r ) : le
l ’Id olâtrie des J u ifs . I I , 20 -28. n a tro n ou ca rb o n a te de so u d e , a lc a li m in éral
P a ssa g e re m a r q u a b le , q u i m et la cu lp a b ilité q u i abonde en p lu sieu rs e n d ro its de l'E g y p te .
d’ Israël dan s u n re lie f saisissa n t. H erb a m bo rith ( s a in t J é rô m e a co n serv é le nom
20 -25. Israël a to u jo u rs été Infidèle à son D ieu h é b re u ) : la p o ta s s e , ou a lc a li v é g é ta l q u e fo u r ­
e t liv r é an c u lte des Idoles. — fi. sæ cu lo : dès n issen t les cend res des p lan tes, s u rto u t celles du
les tem ps les p lu s reculés. L e s H éb reu x n ’ado­ Salsola - ka li, so rte d’h erb e q u i c r o ît s u r les bords
ra ie n t- I ls pas le v e a u d ’o r, ta n d is q u e le S ei­ de la M éd iterran ée e t de la m er M orte ( A tla s
g n e u r é c riv a it p o u r e u x la loi su r le S in a ï? — d 'h is t. n a t ., pl. x v m , flg . 6 ) . — M a c u la ta es..
C o n freg isti ju g u m ..., v in c u la : le jo u g e t les liens H éb r. : T o n In iqu ité e st so rd id e d e v a n t m oi. —
sacrés des co m m an d em ents d iv in s . L ’h ébreu a une Q u om odo d ic is .„( v « rs. 23). C ri d’éto n n em en t in d i­
v a ria n te assez n o ta b le , que s u iv e n t le s y r ia q u e , gn é. Q uoique co rro m p u ju s q u ’à la m oelle, Israël
le ch ald éen , A q u ila e t T h éo d otlo n : J ’a i b risé to n ose p ré ten d re qu ’ il e s t ju s te e t sain t. — P o st
jo u g , j’ a i rom pu tes liens. D ieu ra p p e lle ra it a in si B a a lim . Ce nom d ésign e Ici to u te s les idoles ;
a u x J u ifs le b ie n fa it sign alé p a r leq u el il a v a it du reste, B a al é ta it ad o ré sous des fo rm es m u l­
m is fin à le u r d u r e scla v a g e . M ais on c r o ît g é n é ­ tip les. — V id e v ia s... L e s trace s de l’Id olâtrie des
ra le m en t q u e les m assorètes o n t m odifié le te x te ; J u ifs é ta le n t p a rto u t v isib le s, m ais spécialem en t
la V u lg a te donne u n m e illeu r sens. — N o n ser­ dan s la trop cé lè b re v a llé e d ’H ln n o m ( i n c o n ­
v ia m . L a n g a g e d ’u ne h ard iesse s a c r ilè g e ; Israël v a lle ; l’h éb reu em ploie l ’a r tic le ) , au sud de J é ­
l’a v a it s o u ven t p ro féré p a r ses ac te s. — P r o s te r ­ ru s a le m , où le d ieu M oloch é ta it fê té p ar des
n eb a ris m e r e tr ix . E n core la m étaph o re d u m a­ rite s cru els. C f. r u , 30 e t ss.; x i x , 2, 6 ; I V R e g .
ria g e , p ou r d écrire l’in fid élité des H éb reu x (v o y e z x x m , 10 , e tc . ( A t l . g éo g r., pl. x i v ) . — C u rso r
la n o te d u v ers. 2). C om bien de fo ls n e s’étalen t- levis e x p lica n s ... H éb r.: U n e ch am elle a g ile e n tre ­
ils p as p rostern és d e v a n t les Id oles! — I n o m n i la ç a n t ses v o le s , c . - â - d . s’é la n ça n t d an s to u tes
co lle ..., su b o m n i lig n o ; lie u x p articu liè re m e n t les d ire c tio n s , a lla n t e t re v e n a n t su r ses pas
ch ers a u x ad o ra teu rs d es fa u x d ie u x . C f. D eu t. lo rsq u e la passion la presse. C om p araison d ’une
x i i , 2 ; E z. v i, 13 ; Os. iv , 13, etc . — E g o a u te m ... fo rce sin g u liè re : c ’e s t ainsi q u e pou r Israël
( v e r s . 2 1 ) . Ce tr a it m on tre à q u el p o in t Israël « l ’id o lâ trie é ta it d ev en u e com m e un in stin c t
a d égén éré. — V in e a m electa m . H ébr. : iôreq ; an im al, un e frén ésie sa u v a g e ». — O nager a ssu e ­
p lan t de ch o ix (cf. Gen. x l i x , 1 1 ; Is. v , 2, e t la tu s (vers. 24). A u tr e a ty p e d’ une n atu re Indom p­
n o te ), qui d e v a it p rod u ire n écessairem en t d ’e x ­ té e », e t de d ésirs ard e n ts, sans co n trôle. C f. G en .
cellen ts fru its . — Sem en v er u m : e t p as une x v i , 1 2 ; Jo b , x x x i x , 5. — A tt r a x it v en ta m a m o ­
bran ch e b â ta rd e de s au v ag eo n . — I n p r a v u m , r i s . . . L ’h éb re u coupe a u tre m e n t la phrase : Il
vin ea... H éb r. : (C o m m en t as-tu été ch a n gée p ou r asp ire le v e n t ; q u i l’em p êch era ( d ’a sso u vir) sa
m ol) en sarm en ts d égén érés d ’u n e v ig n e étran - passion ? — O m n es q u i q u æ r u n t... L es fa u x d ie u x
Comment. — V, 34
580 J e r . Iî 25-30.
qui qurerunf eam non deficient; in men référa. Tous ceux qui la cherchent n’aii-
stm is ejus invenient eam. ront pas à se fatiguer; ils la trouveront
dans son mois.
25. Prohibe pedem tuum a nuditate, 25. Epargne à ton pied la nudité, et
et guttur tuum a siti. E t dixisti : D e­ la soif à ta gorge. Mais tu as dit ; J ’ai
speravi , nequaquam facia u ; adamavi perdu l ’espérance, je n’en ferai rien ; car
quippe alienos, et post eos ambulabo. j ’aime les étrangers, et je veux aller
après eux.
26. Quomodo confuuditur fur quando 26. Comme un voleur est confus lors­
deprehenditur, sic confusi sunt domus qu’il est surpris, ainsi la maison d’Israël,
Israel, ipsi et reges eorum, principes, ses rois, ses princes, ses prêtres et ses
et sacerdotes, et prophetæ eorum, prophètes ont été confus,
27. dicentes ligno : Pater meus es tu ; 27. eux qui disent au bois : Tu es
et lapidi : Tu me genuisti. Verterunt ad mon père; et à la pierre : Tu m’as donné
me tergum et non faciem, et in tempore la vie. Ils m’ont tourné le dos et non le
afflictionis suae dicent : Surge, et libera visage, et au temps de leur affliction ils
nos. diront : Levez-vous et délivrez-nous.
28. Ubi sunt dii tui quos fecisti tibi ? 28. Où sont tes dieux que tu t’es faits?
Surgant, et liberent te in tempore affli­ Qu’ils se lèvent et qu’ils te délivrent au
ctionis tuæ ; secundum numerum quippe temps de ton affliction ; car tes dieux
civitatum tuarum erant dii tui, Ju d al étaient aussi nombreux que tes villes,
ô Juda!
29. Quid vultis mecum judicio con­ 29. Pourquoi voulez-vous entrer en
tendere? Omnes dereliquistis me, dicit jugem ent avec moi? Vous m’avez tous
Dominus. abaudonné, dit le Seigneur.
30. Frustra percussi filios vestros, dis­ 30. C ’est en vain que j ’ai frappé vos
ciplinam non receperunt; devoravit g la ­ enfants, ils n’ont point reçu la cor­
dius vester prophetas vestros : quasi leo rection ; votre glaive a dévoré vos pro­
vastator generatio vestra. phètes : votre race est comme un lion
destructeur.

n ’o n t pas besoin d 'a g ir p our a ttir e r le peuple x , 1. M a lg ré la v ig u e u r e t le sarcasm e du re ­


th é o e r a tiq u e , q u i v a de lu i-m ê m e a u - d e v a n t p ro c h e , on se n t q u ’ une v iv e ten d resse se cach e
d ’eu x . — P r o h ib e p e d e m ... (v ers. 25). C . - à - d . : sous l’ap ostroph e p a th é tiq u e J u d a , q u i term in e
p ren d s p itié de to i-m ê m e , e t cesse de t ’e x p o ser à l ’alin éa : c’est u n p ressan t appel a u cœ u r dn
to u te so rte d’ in con vén ien ts p o u r co u rir ap rès les peuple
Idoles. C f. Oâ. i î , 6 - 7 . Selon d 'a u tr e s , ces m ots 6° On ne s a u r a it allé g u e r au cu n e e x cu se d ’ une
co n tien d ra ien t u n e m enace d ’e x il : Cesse tes p r a ­ telle co n d u ite. I I , 2 9 -3 7.
tiq u e s in fâ m e s , au trem en t tu seras en tra în ée en 2 9 -3 7. A q u i la fa u te ? C ertain em en t pas à
c a p tiv ité , les pieds nus e t b rû lée de so if. L a p re­ Jéh o va h , q u i a m is to u t en œ u v re p ou r c o n v e r­
m ière In terp réta tio n e st p référab le. — D esp era ri. tir son peuple, m ais sans o b te n ir le ré s u lta t so u ­
P lu tô t : « D esperatum est. ><C’e st In utile I Israël h a ité . — Q u id ... j u d ic io co n ten d eret P la id e r aveo
refu se d’éco u te r ee sage c o n s e il, e t annonce q u ’ il D ieu, p ou r d é m o n tre r le u r Innocence. O m nes (m o t
co n tin u era de se liv re r à ses h o n te u x p en ch an ts : très acce n tu é ) d e r e liq u is tis ...: le u r ap o stasie g é n é ­
a d a m a v i q u ip p e... ra le, v o ilà ce qui sera d ém on tré. — F r u s tr a p e r ­
26-28. L ’id o lâ trie n’a p o u rta n t ap p o rté que cu s s i... D ieu a v ain e m e n t te n té de les re tire r du
d es souffran ces a u x Israélites. — Q u o m o d o ... m a l, en les a v e rtissa n t p ar des coups r é ité ré s ;
fu r ... T r a it d ra m a tiq u e. L es J u ifs aussi o n t é té ils n ’en o n t é té qu e p lu s coupables, p o rta n t l’a u ­
c o u v e rts d’ ign om in ie p ar le u r co n d u ite d épravée. d ace ju s q u ’à é g o rg e r les p rop h ètes q u i v e n a ie n t
L ’én u m ératlo n Ip si et reges... m on tre d’u n e m a­ à e u x p ou r les s a u v e r : devora vit g la d iu s ... (belle
n ière tris te m e n t élo q u en te q u e la n ation to u t m étap h o re). L e s ex em p les de c e tte c r u a u té s a c ri­
en tière se liv r a it a u c u lte des Idoles. — D icentes lège n e m an q u en t pas dans l’h lsto lre ju iv e ; cf.
lig n o : P a t e r ... (v e rs . 17). D é gra d atio n e t fo lie II I R e g . X Y iH , 4, 1 3 ; IV R e g . x x i , 1 6 ; M a tth .
sin gu liè re s p ou r le peuple de Jéh o va h . Ce q u i ne x x n i , 35, etc. — Q u a si leo... g en era tio vestra.
l ’e m p ê c b a lt p a s, à l’h eu re d u p é r il, de re v e n ir Com paraison exp ressive. L ’ hébreu ra tta c h e les
à son D ieu e t d ’im plorer son secours : Surge et d e u x d ern iers m ots à la p hrase su iv a n te : <O
lib e r a .. .— Ubi su n t... Réponse én ergiqu e d u Sei­ v o u s ) gén ératio n p ré se n te , v o yez... — Videte v er­
g n e u r à le u r p rière (vers. 28). — S e ca n d u m n u ­ bum ... : ils so n t in v ité s à é cou ter sérieusem ent.
m e r u m ... SI les Idoles é ta le n t Im p uissan tes, ce — M u n q u id solitv/lo... L e s H é b re u x n ’o n t m an ­
n’e st p o in t p a rc e q u ’elles é ta ie n t trop p eu nom ­ q u é de rien au se rv ice du S e ig n e u r; U n ’a pas
b re u se s, p uisque ch a q u e c ité a v a it , p ou r ain si é té p ou r e u x com m e un d é se rt a rid e où l'on ne
d ir e , les siennes. C f. Es x v i 2 4 ; Os. v m , .11 ; tr o u v e pas de n o u rritu re ni « u n e te rre de pro-
J e r . TT 31-37.

31. Considérez lu parole du Seiguour : 31. Videte verbum Domini : Nu m­


S u is-je deveuu pour Israël un désert ou quid solitudo factus sum Israeli, aut
une terre de ténèbres? Pourquoi donc terra serotina? Quare ergo dixit populus
mon peuple a - t - il dit : Nous nous reti­ meus : Recessimus, nou veniemus ultra
rons, nous ne viendrons plus à vous? ad te?
32. Une jeune tille o u b lie -t-e lle sa 32. Numquid obliviscetur virgo orna­
parure, ou une épouse l ’écliarpe qui orne menti sui, aut sponsa fasciæ pectoralis
son sein? E t cependant mon peuple m’a suæ? Populus vero ineus oblitus est mei
oublié durant des jours sans nombre. diebus innumeris.
33. Pourquoi essayes-tu de justifier ta 33. Quid niteris bonam ostendere viam
conduite pour rentrer en grâces avec tuam , ad quærendam dilectionem , quæ
moi, toi qui as enseigné le mal à tes insuper et malitias tuas docuisti vias
propres voies, tuas,
34. et puisqu’on a trouvé sur le bord 34. et in alis tuis inventus est sanguis
de ta robe le sang des âmes pauvres et animarum pauperum et innocentum ?
innocentes? Je les ai trouvées, non dans Non in fossis inveni eos, sed in omnibus
les fosses, mais dans tous les lieux dont quæ supra memoravi.
j ’ai parlé plus haut.
35. E t tu as dit : Je suis sans péché, 35. Et dixisti : Absque peccato et in­
je suis innocente ; que votre fureur s’é­ nocens ego sum, et propterea avertatur
loigne donc de moi. V oici que je vais furor tuus a me. Ecce ego judicio cou­
entrer en jugem ent avec toi, puisque tendam tecum , eo quod dixeris : Non
tu dis : Je n’ai point péché. peccavi.
36. Que tu es devenue méprisable en 36. Quam vilis facta es nim is, iterans
reprenant tes voies! Tu seras confondue vias tuas! E t ab Æ gypto confunderis,
par l’E gypte, comme tu l’as été par sicut confusa es ab Assur.
l’Assyrie.
37. Car de là aussi tu sortiras, tenant 37. Nam et ab ista egredieris, et ma­
tes mains sur ta tête, car le Seigneur nus tuæ erunt super caput tuum, quo­
brisera l ’objet de ta confiance, et tu n’en niam obtrivit Dominus confidentiam
retireras aucun avantage. tuam, et nihil habebis prosperum in ea.

fondes tén èb res » (ain si d it l ’h é b re u ; V u lg ., sero­ x x i, 16. — Sed i n o m n ib u s (les m ots q u æ ... m e ­
t in a ), rem plie de m ille d a n g e r s .— R ecessim u s... m o ra v i so n t u n e a d d itio n d e la V u lg a t e ) . P a s ­
L 'h é b re u sig n ifie : N o u s som m es nos m aîtres I sage un peu obscu r. D ’ap rès le c o n te x te : T u ne
A ffre u x la n g a g e , q u i n’ é ta it que trop con form e les égo rgea is q u e p ou r su iv re tes p en ch an ts ido-
à la ré a lité des f a i t s .— N u m q u id o b llv iscetu r...? lâ tr iq u e s , q u ’ ils g ê n a ie n t.— E t d ix is t i : A bsque...
En core un ra p p ro ch em en t trè s sig n ific a tif, pour ( v ers. 35 ). L e s cou p ables co n tin u e n t de n ier
stig m a tise r la co n d u ite d’ Israël. — F a sc iæ p ecto­ effro n té m e n t le u r crim e, e sp é ran t p a r là é lo ig n e r
ra lis . L ’hébreu q iS su r im d ésign e un e ce in tu re d’e u x le ch â tim e n t (propterea a v e rta tu r ...); m ais
de p rix . Cf. Is. n i, 10, e t la n o te .— P o p u lu s vero... Ils n ’en s e ro n t, a u c o n t r a ir e , q u e plus g r iè v e ­
D étail trè s p ath étiq u e. J é h o v a h m oins aim é m en t p un is (.ecce... co n ten d a m ...). — Q u a m v ilis ...
q u ’une friv o le p aru re 1 — Q u id n ite r is ... a d quæ - ( v e r s . 3 6 ). L ’h é b re u a u n e a u tr e leçon : P o u r ­
ren d a m ... (v e rs. 33.) Plus cla ire m e n t dan s l'h é ­ q u o i ta n t m a rc h e r? Ces m ots e t les s u iv a n ts ,
breu : Com m e tu p rép ares bien ta ro u te pour ite r a n s v ia s..., fo n t allu sio n a u x « co q u e tte rie s »
ch erch er l ’am o u rI C .- à - d .: a v e c q u el em presse­ p o litiq u es d’ Israë l, q u i le p o rta ie n t à re c h e rch e r
m en t tu co urs après les fa u x d ie u x 1 — In su p er ... l’allia n ce ta n tô t de l’É g y p te , ta n tô t de l’A ss y rie .
m a litia s ... H ébr. : T u as en seign é le crim e à ta V o ye z le vers. 18. — A b Æ g y p to c o n fu n d e ris...
voie. — I n a lis tu is (v e rs . 34) : su r le s .p a n s de Cela e u t lie u sous le rè g n e de S é d é cias, lo rsqu e
tes v ê te m e n ts ; c a r l’h ébreu a au ssi ce s e n s , qui les É g y p tie n s , ap rès ê tr e aceo u ru s a u secours
co n v ien t seul Ici. — S a n g u is a n im a r u m ... L a de J é ru sa le m , que les C h ald éen s a ssiég ea ien t, re ­
violence h o m ic id e , ajoutée, à l’id o lâ trie . — N o n b roussèrent ch em in sans cou p fé rir. Cf. x x x v n , 5.
i n / o s s is ... C’est o u v e rte m e n t, p oin t en se cre t, — S ic u t ... ab A s s u r : n o tam m eu t sous A c h a z .
qu ’ il Im m olait les v ictim e s in n ocen tes. D ’après C f. I P a r. x x v m , 21. — Et. ab ista egred ieris...
l’hébreu : T u ne le s as p as tro u v é s fa isa n t e ffra c­ ( v e r s . 3 7 ). L es am bassad eu rs ju ifs re v ie n d ro n t
tion. La loi m osaïque p e rm e tta it de tu e r s u rp la e e d ’É g y p te sans a v o ir rien o b te n u . — M a n u s ...
qu iconque é ta it saisi en fla g ra n t d é lit de vo l a v e c s u p e r c a p u t ... L e ge ste de l ’affliction e t de la
effraction (c f. E x . x x n , 2) ; le S eig n e u r d it Iro­ détresse. Cf. II R eg. x m , 19. — O b trivit... co n ­
niqu em ent a u x J u ifs Idolâtres q u e le u r s v ictim es fid e n tia m . L 'a b s tr a it pou r le co n cre t : ce u x eu
étaient loin de se tr o u v e r dans oe cas. C f. IV R eg. q u i tu te n/'"H a is.
632 J er T H. 1 - 5 .

C H A P I T R E III

1. Vulgo d icitur: Si dimiserit vir uxo­ 1. On dit d’ordinaire : Si un homme


rem suam, et recedens ab eo, duxerit répudie sa femme, et que celle-ci, après
virum alterum , numquid revertetur ad l ’avoir quitté, en épouse un autre, son
eam ultra? numquid non polluta et con­ mari la reprendra - 1 - il encore? Cette
taminata erit mulier illa ? Tu autem for­ femme n’est-elle pas impure et souillée?
nicata es cum amatoribus multis ; tamen Mais toi, tu as fa it le mal avec de nom­
revertere ad m e , dicit Dom inus, et ego breux amants, et néanmoins reviens à
suscipiam te. moi, dit le Seigneur, et je te recevrai.
2. L eva oculos tuos in directum, et 2. Lève les yeux en haut, et vois où
vide ubi non prostrata sis. In viis sede­ tu ne t’es point prostituée. Tu étais
bas, expectans eos quasi latro in soli­ assise sur les chemins, les attendant
tudine, et polluisti terram in fornica­ comme un voleur, et tu as souillé le
tionibus tuis, et in malitiis tuis. pays par tes fornications et par tes mé­
chancetés.
3. Quam ob rem prohibitae sunt stillae 3. C’est pour cela que les eaux des
pluviarum, et serotinus imber non fuit. pluies ont été retenues, et que la pluie
Frons mulieris meretricis fa cta est tibi, de l’arrière-saison a manqué. T u as pris
noluisti erubescere. le front d’une femme débauchée, tu '
n’as pas voulu rougir.
4. Ergo saltem amodo voca me : Pater 4. Appelle-m oi donc au moins main­
meus, dux virginitatis meæ tu es ; tenant, clis-moi : Vous êtes mon père,
vous êtes le guide de ma virginité ;
6. numquid irasceris iu perpetuum, 6. serez-vous à jam ais irrité, et votre

7° E sp o ir de p ard o n , m a lg ré to u t. I I I , 1 - 5. Leva ocu lo s... ( v e r s . 2 ) . D évelo p p em en t d ra m a ­


T e l e st d u m oins le sens g én éra l de ce p a s­ tiq u e du t r a it « fo rn ica ta ... cu m ... m u ltis ». L e s
sa g e d ’ap rès la V u lg a te ( v o y e z s u rto u t les v ers. ex cè s id o lâ triq u es d ’Isra ë l so n t de n o u ve a u d é crits
1*>, 4 e t 5*). L ’h ébreu ex p rim e u n e pensée d iffé­ en term es trè s h a rd is. — I n d ir e c tu m . H é b r. :
re n te : D ieu s’étonn e de ce q u e les J u ifs s u p ­ v ers les h a u te u rs . C f. i i , 20 , e t la n ote. — I n
p osen t q u ’ils p o u rro n t o b ten ir aisém en t le u r p a r­ v iis sedebas : p ou r a tte n d re e t sé d u ire les p a s ­
don , sans am éliorer fo n cièrem en t le u r co n d u ite. san ts. C f. G en. x x x v m , 1 4 ; P r o v . v u , 1 2 , e tc .
C h a p . I I I . — 1 - 5 . V u lg o d ic itu r . L ’h éb reu a — Q u a si la tro. H éb r.: com m e u n A rab e . L a V u l­
sim plem en t : D isan t ; ce q u i sign ifie : On d it. — g a te donn e trè s bien le se n s, ca r les B éd o u in s
S i d im is e r it v ir... On suppose u n e fem m e séparée d n d é se rt se so n t to u jo u rs liv ré s p lu s ou m oins
d e son m ari p ar le d ivorce, rem ariée, de n o u vea u a u b rig a n d a g e . C f. DIod. de S icile, n , 48 ; P lin e ,
d iv o rcée, e t d ésireu se de re to u rn e r aup rès de son E i s l . n a t., v i , 28, e tc. L e u r a rd e u r à p ille r les
p rem ier ép o u x . Or la loi In terd isa it fo rm ellem en t v o y a g e u rs fig u re ce lle des J u ifs à ad o re r les Idoles.
ce tte n o u velle u n io n (cf. D eu t. x x i v , 1 - 4 ) , p ou r — Q u a m ob rem prohibitae... ( v e rs. 3 ) : c o n fo r­
em p êch er l’od ieuse p ro m iscu ité q u i a u r a it p u se m ém en t a u x an tiq u e s m enaces du S e ig n e u r (cf.
g liss e r sous le v o ile du m ariage. Or, b ien q u ’ Is- D e u t. x i, 1 7 ; x x v m , 2 3-2 4 , e tc .). — S e ro tin u s
raël s o it d an s u n cas a u tre m e n t g ra v e q u e ce tte im ber. Il s’a g it de la p lu ie d u p rin te m p s , p ar
fem m e (.fornicata... cu m ... n u l l i s ) , D ie u co n sen t opposition à ce lle d ’au to m n e, q u i p o rta it le nom
à rep ren d re son épouse in fid èle, à la seule co n ­ de p rem ière p lu ie ( c f . J a c. v , 5). C elle - cl aid ait
d itio n q u ’e lle revien n e à lu i (ta m e n revertere). la sem ence à g erm er, c e lle - là fa v o ris a it la m a­
f r a i t ad m ira b le de m iséricord e e t de bonté. L ’hé- tu r ité de la récolte. — F r o n s... m eretricis. T ra it
o reu n ’a pas les m ots et ego s u s c ip ia m te, e t 11 d ’n ne v ig u e u r e x tra o rd in a ire . — S a lte m a m o d o
p résente sous u n e a n tre fo rm e les d eu x lig n es ( v e r s . 4 ) . H ébr. : M a in te n a n t, n ’e s t - c e p a s , tu
q u i p récèd en t : E st-ce que c e tte te r re (la P a le s ­ crie s v e rs m ol : M on p ère 1 C o u rte, m ais expres­
tin e ; au lie u de m u lie r illa de la V u lg a te ) ne s iv e p rière q u ’Israë l e st censé ad resser à son &•
s e ra it pas s o u illé e ? E t t o i, tu t ’es p ro stitu ée à leste É p o u x. — D u x v ir g in ita tis ... P lu tô t, d ’après
de n o m b reu x a m a n ts , e t tu rev ie n d rais à m o ll l’ h ébreu : G u id e de m a Jeunesse; lo cu tio n qu i
On le v o lt, l’ Idée est to n te d ifféren te. L e re to u r é q u iv a u t très p rob ab lem en t à É p o u x de ma jeu
à son p rem ier m a ri d ’un e fem m e d iv o rcé e p ro ­ nesse. C f. n , 2 ; P ro v . n , 17. — N u n u iu id i r a ­
fa n e r a it en q u elq u e so rte la T e rr e s a in t e , p arce sceris...? A pp el à la com passion d iv in e . M ais le
q u e la loi m osaïque co n d am n a it un tel a c te ; S eig n eu r n e p e u t accep ter ce t appel. D ans sa
com bien e st p lus difficile encore le re to u r d ’I s ­ réponse, il oppose les action s crim in e lle s des J u ifs
raël à J é h o va h ap rès ses crim es m u ltip les 1 — à le u rs belles p aro les : lo cu ta es— — F ecisti... et
colère durera-t-elle toujours? V oilà com­ aut perseverabis in finem? Ecce locuto
ment tu as parlé, et tu as commis le mal es, et fecisti m ala, et potuisti.
autant que tu as pu.
6. Le Seigneur me dit, an temps du 6. E t dixit Dominus ad me in diebus
roi Josias : A s -tu vu ce qu’a fait la re­ Josiæ regis : Numquid vidisti quæ fece­
belle Israël? E lle s’en est allée sur toute rit aversatrix Israel? A biit sibimet super
montagne élevée et sous tout arbre omnem montem excelsum , et sub omni
touffu, et là elle s’est prostituée. ligno frondoso, et fornicata est ibi.
7. E t après qu’elle eut fa it tous ces 7. E t d ix i, cum fecisset hæc omnia ;
crimes, j ’ai dit : Reviens à moi ; et elle Ad me revertere ; et non est reversa.
n’est pas revenue.
8. E t la perfide Juda, sa sœur, a vu 8. E t vidit prævaricatrix soror ejus,
que j ’avais répudié la rebelle Israël, et Juda, quia pro eo quod moechata esset
que je lui avais donné l ’acte de divorce; aversatrix Israel, dimisissem eam , et
or la perfide Juda, sa sœur, n’a pas eu dedissem ei libellum repudii ; et non
de crainte, mais elle s’en est allée, et timuit præ varicatrix Ju d a, soror ejus,
elle s’est prostituée, elle aussi ; sed abiit, et fornicata est etiam ipsa;
9. elle a souillé le pays par le débor­ 9. et facilitate fornicationis suæ con­
dement de sa prostitution, et elle a com­ tam inavit terram , et moechata est cum
mis l’adultère avec la pierre et le bois. lapide et ligno.
10. E t après tout cela, la perfide Juda, 10. E t in omnibus his non est reverse,
sa sœur, n’est point revenue à moi de ad me prævaricatrix soror ejus, Juda,
tout son cœur, mais d’une manière men­ in toto corde suo, sed in m endacio, ait
songère, dit le Seigneur. Dominus.
11. E t le Seigneur me dit : L a rebelle 11. E t dixit Dominus ad me : Justifi-

p o tu is ti. C .- à - d . : tn as com m is le m al a u ta n t p h r a s e , ce q u i m od ifie le s e n s : E t J’a i d it ( e n


qu e tu as p u. P a s de p ard on p ossible sans une m o l-m ê m e ) : A p rès a v o ir f a i t to u te s ces choses,
con version réelle. e lle re v ie n d ra à m oi. C .- à - d .: elle se lassera de
p éch er e t se c o n v e rtira . — P r æ v a r ic a tr ix soror
S e c t io n II. — Second d is c o u r s : ce peu ple
( v e r s . 7*>). L ’héh reu em ploie en core l ’a b s t r a it :
IM PÉN ITEN T SU B IR A D ES ÉPREUVES DE TOU T
la perfidie. R e m arq u e z la d ifféren ce des nom s
G EN R E, EN A T T E N D A N T Q U ’ lL SO IT T O U T A F A IT
donn és à Is ra ë l e t à J u d a . Is ra ë l a v a it com plè­
RÉ P R O U V É . I I I , 6 — V I , 30.
te m e n t a p o s ta s lé ; J u d a é ta it d em eu ré fid èle A
Q uoique ce 6oit là l’ Idée d o m in a n te du d iscours, D ieu Jusqu’à un ce rta in p o in t, m a is , en s’e ffo r­
on y tr o u v e b eaucoup p lu s de prom esses conso­ ç a n t d e s a u v e g a rd e r les ap p are n ce s, il a g is sa it
lan tes q ue d an s le p récéd en t ; il o u v re m êm e des d ’un e m an ière d élo yale e t perfide. — D im isissem
horizons tr è s b rilla n ts a u x J u if s , p o u rv u q u ’ils ea m , et ded issem ... Ce ren voi e t ce d iv o rce con­
se co n v ertissen t : m alh e u re u sem e n t ce tte co n v e r­ sistè re n t d an s la ru in e du ro yau m e du nord e t
sion n’a u ra pas lie u , de là des m en aces sévères. dans la d ép o rtatio n d e ses h a b ita n ts ; fa its q u i
rem o n taie n t alo rs à u n siècle e n v iro n . — L ib e l­
S I . — D ie u p rop ose a u x citoyen s de J u d a
lu m re p u d ii. V o y e z Is. l , 1, e t le co m m en taire.
l’exem p le des trib u s s ch ls m a tiq u e s . I I I , 6 —
— N o n t im u it... Ce te r rib le e x e m p le ne fit p o in t
I V , 4.
réflé ch ir J u d a s u r sa p ro p re co n d u ite e t s u r la
1° J u d a ne s’ e st pas la issé in s tru ire p a r le so rt v ra ise m b la n ce q u ’un m a lh e u r sem blable a lla it
du ro yau m e d’ Israël. I I I , 6 -10 . l ’atte in d re au ssi. — F a c ilita te f o r n ic a t io n is ..
6». In tro d u ctio n à ce second discours. C f. ii, 1. ( v e r s . 9 ). I l co n tin u a de se liv r e r à l’ id o lâ trl*
L a d ate e st m arqu ée en term es très g é n é ra u x : sans la m oin d re re te n u e . — C u m la p id e et lig no :
i n d leb u s J o siæ ... les m a tiè re s q u i se rv a ie n t le p lu s o rd in a ire m e n t à
6b -I0 . L e ch â tim e n t d ’Isra ë l n ’a se rv i de rien fa b riq u e r le s Id oles.— I n o m n ib u s h is (v e rs. 1 1 ) :
à J u d a . — A v e r s a tr ix I s r a e l. L itté r a le m e n t dans m a lg ré le ch â tim e n t ex e m p la ire d’Isra ë l. J u d a
l’hébreu : Isra ë l l ’ap ostasie. E x p ression très fo rte : e s t ap p elé trois fo ls co u p s u r cou p p r æ v a r ic a tr ix
Israël p erson n ifiait en q u elq u e so rte l’ap o stasie , soror. — N o n est reversa. L a ré fo rm e re lig ie u se
ta n t il a v a it ab an d o n né son D ieu. L e nom d ’Is- si co u ra ge u se m e n t en tre p rise p a r Jo sias ( c f .I I P a r.
'a ë l d ésign e dans to u t ce p a ra g ra p h e les d ix x x x i v , 3 e t ss.) n ’a v a it pas p ro d u it de ré s u lta ts
tribus sch lsm atiqu es du n o r d , p a r opposition au d u ra b le s , c a r la co n versio n d ’u n g ra n d nom bre
ro yau m e de J u d a . — A b iit sib im e t (ce pronom de ses su jets n ’a v a it été q u ’ap p aren te ou su per­
est trè s a c c e n tu é ) : il s u iv it lib rem en t le co urs ficielle.
de ses passions é go ïstes. — S u p er... m o n te m ..., 2» Q uoique si co u p ab le s, les trib u s du nord
sub... ligno... V o y e z il, 20*>, e t la n o te .— E t d ix l... sero n t rétab lies en P a le s tin e si elles se co n v e r­
revertere. I n v ita tio n to u te s u a v e , m ais In u tile : tissen t. I I I , 1 1-1 7 .
non est reversa. L 'h é b reu coupe au tre m e n t la 11-1 7 . J u d a est m ain te n an t e x c ité au rep en tir
53 J J er . TTI, 12- 1G.

cavit auimam suam aversatrix Israel, Israël a paru juste, en comparaison rie
romparatione prævaricatricis Judæ. la perfide Juda.
12. V ade, et clama sermones istos 12. Va, et crie ces discours du côté de
contra aquilonem, et dices : Revertere, l’aquilon, et dis : Reviens, rebelle Israël,
aversatrix Israel, ait Dominus, et non dit le Seigneur, et je ne détournerai
avertam faciem meam a vobis, quia point de vous mon visage; car je suis saint,
Sanctus ego sum, dicit Dominus, et non dit le Seigneur, et ma colère ne dure pas
irascar in perpetuum. éternellement.
13. Yerumtamen scito iniquitatem 13. Cependant reconnais ton iniquité,
tuam, quia in Dominum Deum tuum car tu as péché envers le Seigneur ton
prævaricata es, et dispersisti vias tuas D ieu , et tu as dirigé çà et là tes pas
alienis sub omni ligno frondoso, et vo­ vers les étrangers sous tout arbre touffu,
cem meam non audisti, ait Dominus. et tu n’as pas écouté ma v o ix , dit le
Seigneur.
14. Convertimini, filii revertentes, 14. Convertissez-vous, enfants rebelles,
dicit Dominus, quia ego vir vester; et dit le Seigneur, car je suis votre époux,
assumam vos unum de civitate, et duos et je vous prendrai, un d’une ville et
de cognatione, et introducam vos in deux d’une fam ille, et je vous intro­
Sion. duirai dans Sion.
15. E t dabo vobis pastores juxta cor 15. E t je vous donnerai des pasteurs
meum, et pascent vos scientia et do­ selon mon cœur, qui vous paîtront avec
ctrina. science et doctrine.
10. Cumque multiplicati fueritis, et 16. E t lorsque vous serez multipliés,
creveritis in terra, in diebus illis, ait Do­ et que vous vous serez accrus dans le
minus, non dicent ultra : Arca testa­ pays, en ces jours-là, dit le Seigneur, on
menti Domini; neque ascendet super ne dira plus ; L ’arche de l’alliance

p a r la d escription du s a lu t que le S e ig n e u r ac co r­ les e x ilé s des d ix tr ib u s ne se c o n v e rtira ie n t


d era à Is ra ë l lo rsq u 'il a u ra é té "épuré p a r le pas en m a s s e , q u ico n q u e im plorera isolém en t
m alh e u r. — J u s t if ic a v it... c o m p a r a tio n e ... M a­ son p ard on l’o b tien d ra , e t jo u ira des fa v e u rs
n ière de d ire que le ro yau m e d ’Isra ël é ta it, en q u i v o n t ê tre m en tion n ées au ssitô t. — D e c iv i­
u n sens, m oins crim in e l que ce lu i de J u d a . Celui- ta te , d e co g n a tio n e. P a r « co g n a tio » ( h é b r .,
c i a v a it reçu des grâ ces p lus n om breuses, c a r il m is p â h a h ) on e n te n d a it u n e fa m ille dans le sens
p osséd ait le v ra i s a n c tu a ire , le v ra i sacerd o ce, très la rg e de ce tte ex pressio n ; tous les d escen ­
la v ra ie ro y a u té ; en o u tre, 11 a u r a it dû se la isse r d an ts d ’u n a n cê tre co m m u n en faisaien t p a rtie :
in s tru ire p a r l'ex em p le d’is r a ë j (cf. v ers. 6 e t ss.). ain si c o n ç u e , elle é ta it beaucoup p lu s co n sid é­
— C la m a ... co n tra a q u ilo n e m : dn côté du nord, ra b le qu ’ u n e c ité o rd in aire. — In tr o d u ca m ... in
p arce que c ’e st en A> s y rle e t en Xiédic, an n o rd - S io n . B eau d é b u t d’u n e ad m ira b le n o m en clatu re
e st de la P a le s tin e , que les m em b res des d ix d es g râ ces o ffertes a u x co n v e rtis (v e rs. 14b - 1 7 ) .
trib u s a v a ie n t été d éportés p ou r la p lu p a rt. A près la fu sio n des d e u x ro y au m es ( v e r s . 1 8 ),
C f. I V R eg . x v i i , 6, 23 ; VAU . gèogr., pl. v i n . — Jéru sa le m re d e v ie n d ra l ’u n iq u e ca p ita le de la
Revertere. C ’est la n ote d o m in an te de ce p a ra ­ th é o cra tie . — D abo vobis p a stores. C.-à-d. de bons
g ra p h e : com p. les v ers. 7, 14, 22, e t iv , 1. D ieu et sain ts r o is , com m e D a v id . C f. n , 8, e t la n o te ;
n’e x ig e q u e ce tte co n version sin cère p ou r p a r­ I R e g . x u i, 14 ; Is. i, 26, etc. — Pa scen t... scien ­
d o nn er en tiè re m e n t : n o n a v e r ta m ... — Q u ia tia ... H é b r. : a v e c scien ce e t a v e c in te llige n ce .
s a n c tu s ego... L a sa in teté de D ieu e st donnée ic i — O u m qu e m u ltip lic a ti... (v e rs . 16). A u tr e sign e
com m e le fo n d em en t de son Infinie m isérico rd e. de la b ie n v e illa n c e cé leste : le peu ple s’ac cro îtra
— V e ru m ta m e n scito... ( v e r s . 1 3 ). M ieu x : R e ­ en d’ ab on d an tes p rop o rtio n s. C f. x x x i , 27; D cu t.
connais on v e rte m e n t ton in iq u ité , (recon n a is) q u e x x v n i , 3-4 ; Is . x x v n i , 6 ; E z. v i , 37, e tc. — I n
tu as prévariqné./. N écessité, p o u r la n ation cou- terra : dans la T e rr e p ro m ise , après l’ h e u re u x
p a b ie , d ’a v o u er h u m b lem en t ses fa u te s , si e lle re to u r q u i a é té p rom is p lus h a u t (v e rs . 14b) .—
/eu t en o b te n ir le p ard p n. — D isp e r sis ti v ia s I n d ieb u s i ilis . C e tte d a te m arq u e to u t d’ab ord
est nn h éb ra ïsm e : T u as d irig é tes pas dans to n s la fin de la c a p tiv ité , m ais au ssi, d’ap rès le co n ­
les se n s, a lla n t à ia rech erch e de tons les d ieu x t e x t e , l ’è re m e ssia n iq u e , q u i seule a v u la ré a ­
étran g e rs (a lle n is ). Ci. n , 3, 25. — F i l i i rever- lisatio n de to u te s ces prom esses dans le u r s ig n i­
tentes (v e rs. 14 ). D’ap rès l ’h ébreu : F ils a p o stats. ficatio n to ta le e t idéale. C f. x x x i , 1 ; x x x m , 16,
— Ego v ir vester. D eu x m étap h o res coup sn r etc. — N o n d ic e n l : A r c a .. . M a lg ré son ca ra c­
co u p , à la m an ière de Jé ré m ie : les Israé lite s so n t tè re s y m b o liq u e , qu i fa isa it d’elle le ce n tre du
rep résen tés successivem en t com m e les fils de J é h o ­ c u lte j u i f , l ’arch e d e v a it d is p a ra ître , ca r elle
vah e t com m e son épouse.— A ss u m a m ... u n u m ..., n 'é ta it q u ’ u n e fig u re de la d iv in e présence, tandis
duos... T r a it gra cie u x . Dieu <t in d iv id u alise , p our que p lu s tard D ieu se p rop o sait d’h ab ite r v is i­
ainsi d ir e , son offre » a im a b le ; alors m êm e que blem en t au m ilieu de son peuple. — N equ e o s u n -
J er TTT, 17 22.

du Soigneur; elle lie viendra plus à la cor, neque recordabuntur îHius, nec visi­
pensée, on ne s’en souviendra plus, on tabitur, nec fiet ultra.
ne la visitera plus, et on n’en fera point
une autre.
17. En ce temps-lfi on appellera Jéru­ 17. In tempore illo vocabuut Jérusa­
salem le trône du Seigneur; toutes les lem solium Domini ; et congregabuntur
nations sc rassembleront à Jérusalem ad eam omnes gentes in nomine Domiui
au nom du Seigneur, et elles ne suivront in Jérusalem , et non ambulabunt post
plus les égarements de leur cœur très pravitatem cordis sui pessimi.
mauvais.
18. En ces jours, la maison de Juda 18. In diebus illis ibit domus Juda ad
ira à la maison d’Israël, et elles vien­ domum Israel, et venient simul de terra
dront ensemble de la terre de l’aquilon aquilonis ad terram quam dedi patribus
fi la terre que j ’ai, donnée à vos pères. vestris.
19. E t moi j ’avais dit : Comment te 19. Ego autem dixi : Quomodo ponam
mettrai-je parmi mes enfants, et te don­ te in filios, et tribuam tibi terram desi­
nerai-je une terre désirable, le magnifique derabilem, hereditatem præclaram exer­
héritage des armées des nations? Et j ’ai cituum gentium ? Et dixi : Patrem voca­
dit : Tu m’appelleras ton père, et tu ne bis me, et post me ingredi non cessabis.
cesseras jamais de me suivre.
20. Mais comme une fem m e qui dé­ 20. Sed quomodo si contemnat mulier
daigne celui qui l’aime, ainsi la maison amatorem suum, sic contempsit me do­
de Jacob m’a dédaigné, dit le Seigneur. mus Israel, dicit Dominus.
21. Une voix a été entendue dans les 21. V ox in viis audita est, ploratus et
chemins, les pleurs et les hurlements des ululatus filiorum Israel, quoniam ini­
enfants d’Israël, parce qu’ils ont rendu quam fecerunt viam suam, obliti sunt
leur voie crim inelle, et qu’ils ont oublié Domini Dei sui.
le Seigneur leur Dieu.
22. Convertissez-vous, enfants rebelles, 22. Convertimini, filii revertentes, et

det su p er cor (h é b ra ïs m e , q u i é q u iv a u t à n eque p o u r sa n atio n bien-alm ée, lo rs q u ’elle sera rev e­


re co rd a b u n tu r...'), n e c ... L es expressions so nt nue à lu i. — Q u om odo n ’e s t p oin t ici une iu ter-
accu m ulées p o u r p réd ire a v e c p lu s de fo rce l’abo­ r o g a t io n , m ais u n e e x cla m a tio n : Oh 1 qu elle si­
litio n com plète de l ’an cien cu lte . — N ec v is ita ­ tu a tio n h o n o rable je v a is v ou s d onn er p arm i m es
b itu r. P lu tô t, d’ap rès l ’h éb reu : On ne la r e g r e t­ an tre s e n fa n ts 1 F ilio s d ésign e les hom m es en
te ra pas. On cessera de s’en o ccu p er. — S o liu m g é n é r a l, qu i so n t tous flls de D ieu p a r la c r é a ­
D o m in i (v e rs. 1 7 ). L a cité sain te d ev ien d ra elle- tio n ; m ais Israël é ta it u n flls à p a rt, e x tra o rd i­
m êm e dans son ensem ble le trô n e d u S eig n eu r, n a irem e n t p r iv ilé g ié .— H ered ita tem praeclaram ...
q u i se m a n ifeste ra de m ille m an ières & ses h ab i­ L a co n trée réserv ée a u x J u ifs p a r le S eig n eu r
t a n t s .— C o n g reg a b u n tu r a d e a m ... T o u te s les l ’em p o rtera en sp len d eu rs de to u t gen re s u r celles
n ation s païennes a c co u rro n t m oralem en t, p a r le u r des a u tre s n atio n s. C f. D eu t. x x x i i , 8 - 1 4 ; Ea
co n version au v r a i D ieu, dans la ca p ita le ju iv e . x x , 6, 15, etc . L itté r a le m e n t dans l’h éb reu : U i
Cf. ïs . i i , 2 e t ss. C a th o licité de la re lig io n n o u ­ h é rita g e de la bea u té des beau tés ( f b i ç lb 'ô t ,
v e lle. — N o n ... post p ra v ita tem ... L a sain te té des des n atio n s. S a in t Jérô m e e t d’au tres anciens
su jets du n o u veau ro yau m e. On le v o it , nous tr a d u c te u rs o n t lu ç'& a’df au lie u de çib’o f , de
avons ici u n m agn ifiqu e résum é des grâ ces ap p or­ là le m ot e x e r c itu u m . — E t d i x i : P a trem ... C ’est
tées p a r le M essie ; au ssi a-t-on appelé à bon d ro it en core D ieu q u i p arle ; 11 résu m e d élicatem en t
ce p a ssa g e a u n e des perles de la ré v éla tio n de les d evoirs d ’ Israël. — Sed quom odo si... (v e rs . 20).
l’A ncien T e sta m en t ». D o u lo u reu x re to u r s u r l ’ In g ratitu d e du p e u p le ,
3° P rom esses de s a lu t, so it p o u r I s r a ë l, soit a u m oyen de la m étap h o re acco u tu m ée.
pour .Tuda. I I I , 18 -2 5 , 21 -25. L e s J u ifs co n fessen t h u m b lem en t leu rs
1 8 - 2 0 . L ’ancien ro yau m e u n iqu e sera rétab li fau tes. — V o x i n v i l s . . . D ’ap rès l ’h ébreu : U n e
après l’e x il. — I n d ieb u s illis . L a d ate e s t ré ­ v o ix se fa it en ten d re s u r les lie u x élevés. L e s
pétée d’une m an ière solennelle. Comp. les v e rs. 16 h a u teu rs co n v ie n n e n t p a rfa ite m e n t p o u r des la ­
et 17. — I b i t . . . J u d a a d ... Isr a e l. H eureuse e t m e n ta tio n s pu bliqu es, q u i re te n tisse n t ainsi p lu s
p erpétuelle réun ion , après de lo n gs siècles de h ain e au loin . C f. v il, 29 ; la. x v , 2, e tc . — P lo r a tu s ...:
et de riv a lité . I s a ïe , x i , 1 2 - 1 3 , l’a v a it d éjà p ré­ des gém issem en ts arrach és p a r le re p e n tir ( q u o­
d ite. C f. E z. x x x v i i , 1 6 , 1 9 . — De terra a q u ilo ­ n ia m in iq u a m ...). — C o n v er tim in i... (v e rs. 22).
n is ... : le s lo in tain es con trées du n o rd -est e t de S u a ve réponse p a r la q u e lle le S e ig n e u r en co u ra ge
l’est, oü les h a b ita n ts des d eu x ro yau m es a v a le n t la p éniten ce de son peuple. II y a dans l’h éb reu
été d éportés. Cf. vers. 1 2 , et t , 1 3 .. — E go a u ­ un jeu de m ots trè s e x p re ssif ; Sâbu... Sobâbim
tem... Dieu expose en term es ém us ce q u ’ il fera ( V u lg ., revertentes)... m’ Subi^ékem ( V u lg ., a ver-
536 J er. TTI, 23 — IV, 3.

sauabo aversiones vestras. Ecce nos ve­ et je guérirai vos infidélités. Voici que
nimus ad te; tu enim es Dominus Deus nous revenons à vous; car vous êtes le
noster. Seigneur notre Dieu.
23. Vere mendaces erant colles et mul­ 23. En vérité les collines et la m ulti­
titudo montium ; vere in Domino Deo tude des montagnes n’étaient que men­
nostro salus Israel. songe ; le salut d’Israël est vraiment dans
le Seigneur notre Dieu.
24. Confusio comedit laborem patrum 24. Dès notre jeunesse les idoles ont
nostrorum ab adolescentia nostra, greges dévoré le fruit des travaux de nos pères,
eorum, et armenta eorum, filios eorum, leurs troupeaux de brebis et de bœufs,
et filias eorum. leurs fils et leurs filles.
25. Dormiemus in confusione nostra, 25. Nous dormirons dans notre con­
et operiet nos ignominia nostra, quoniam fusion, et notre honte nous couvrira,
Domino Deo nostro peccavimus nos, et parce que nous avons péché.contre le
patres nostri, ab adolescentia nostra Seigneur notre D ieu, nous et nos pères,
u6que ad diem hanc, et non audivimus depuis notre jeunesse jusqu’à ce jou r,
vocem Domini Dei nostri. et que nous n’avons point entendu la
voix du Seigneur notre Dieu.

C H A P I T R E IV

1. Si reverteris, Israel, ait Dominus, | 1. Si tu reviens, Israël, dit le Seigneur,


ad me convertere; si abstuleris offendi­ convertis-toi à moi ; si tu ôtes de devant
cula tua a facie m ea, non commovebe- ' ma face ce qui te fa it tom ber, tu ne
ris. seras point ébranlé.
2. E t jurabis : V iv it Dominus ! in ve­ 2. Tu jureras : V ive le Seigneur! dans
ritate, et in judicio, et in ju stitia; et la vérité, l’équité et la justice, et les
benedicent eum gentes, ipsumque lau ­ nations le béniront et le loueront.
dabunt.
3. H æc enim dicit Dominus viro Juda 3. Car ainsi parle le Seigneur aux

sio n es. .). C .- à - d . : T o u r n e z - v o u s , flls d éto urn és a v o ir p arlé s im u ltan é m e n t a u x d e u x royau m es


(rebelles). Je g u é rira i v o s d éto u rn em en ts. — Ecce ( n i, 18-25), le p ro p h ète les In terp elle de n o u vea u
n o s . .. Israël rep ren d la p arole e t accep te a v e c l’un ap rès l’a u tre , com m e a u d é b u t de ce d isco u rs
recon n aissan ce ce tte o ffre aim ab le de p ardon . (cf. m , 6 M 0 , 11-1 7 ). — S t reverteris... co n ver­
« L e tab leau e st é m o u v a n t; cris de re p e n tir de tere. C 'est d e u x fo ls le m êm e m ot en h é b re u :
la p a rt de la n a tio n , tr is te v a - e t - v i e n t s u r les 'I n tâ S u b ... {âSub. Isra ë l ne p e u t se c o n v e rtir
collin es, fo rm u le d’ab so lu tio n , ren trée en g râ c e . » q u ’en re v e n a n t à Jé h o va h . — O ffen d icu la tu a .
— Vere (a d v erb e so u lig n é) m en da ces... (v e rs. 23). H éb r. : tes ab om in atio n s ; c . - à - d . les Idoles. C f.
L e s J u ifs recon n a issen t q u e le c u lte des idoles, I I I R e g . x i , 6, 7 ; I V R e g . x x m , 13, e tc . — N o n
d o n t les h a u ts lie u x é ta le n t le th é â tre h a b itu e l com m oveberis. H éb r. s tu n e seras p lus e rra n t.
( c f . n , 20, e t c .) , a trom p é co m plètem en t le u rs I l n ’y a u r a pin s d ’e x il p o u r te ch â tie r . — J u ­
espéran ces ; c ’e st en J é h o v a h seul q u ’ils o n t tr o u v é ra b is... (v e rs. 2 ). L es m ots v iv it D o m in u s é ta le n t
le s a lu t : vere i n D o m in o .. . — M u ltitu d o m o n ­ la fo rm u le h a b itu e lle du serm en t ch ez les H é­
tiu m . H ébr. : T u m u lte s u r les m on tagn es. L e b re u x . A p rè s le u r co n versio n , les J u ifs ne Jure­
tu m u lte b ru y a n t des fêtes ld o lâ trlq n es. — Con ­ ro n t p lu s au nom des Id oles, m ais e n c e lu i de
f u s i o (vers. 24). L e s sain ts L iv r e s d é sig n en t so u ­ J é h o v a h , c a r ils n’ ad h éreron t q n ’à lu i seuL C f.
v e n t B a al p ar ce m ot (h ébr.: boSeÇ), e t c’e st p ro ­ D eu t. x , 2 0 - 2 1 ; P s. l x x i i , 1 1 ; Is. x i x , 1 8 , eto.
b ablem en t ic i le ca s . C f. x r, 1 3 ; Os. i x , 10, e tc . E t Ils a g ir o n t a in si en to n te sin cé rité : i n v e r i­
— L a b orem : le f r u it d u tr a v a il. L ’id o lâ trie tate... ( la lo c u tio n i n j u d ic io e st syn o n ym e de
a v a it to u t e n lev é a u x H éb reu x , so it à cause des « en v é rité »). — B en ed icen t e u m ... H ébr. : les
Justes rep résailles d u S eig n eu r, q u ’elle o ffen sait n atio n s se ro n t bén ies en lu i. A llu sio n à G en.
g ra v e m e n t, so it p arce q u e ces a d o ra teu rs effrén és x n , 3 ; x v m , 18, e tc. R écon ciliés a v e c le Seign eu r,
des fa u x d ie u x Im m olaien t Jusqu’à leurs e n fan ts les Israé lite s lu i co n d u iro n t les n atio n s païennes,
( fllio s ,..) . — D o r m ie m u s... ( v e r s . 2 5). M ien x : de so rte q u e le p eu ple de D ieu sera c a th o liq u e ,
N o us nous couch eron s (à terre). Ils s’h u m ilie ro n t u n iv ersel.
p rofo n d ém en t, sous l’ im pulsion d ’un v if rep en tir. 3 - 4 . A llo cu tio n à J u d a . L e ton en est p lu s
C f. II R e g . x ir, 1 6 ; x m , 31, etc. sévère, p arce q u e ce ro yau m e é ta it p lu s cou p able.
4° N écessité d’ un ren o u vellem en t m oral très C f. n i, 1 1 , e t le com m en taire. — V iro J u d a . Le
sincère. I V , 1 - 4 . d iv in m essage s'ad resse in d iv id u e lle m e n t à ch acu n
C u a p . I V . — 1 - 2 . A llo cu tio n à Israël. A p rès des h a b ita n ts d u ro yau m e. — N o v a te „. n o v a U .
J f. r . I V, 4 - 7 . 537

hommes de Juda et de Jérusalem : Pré­ et Jérusalem : Novate vobis novale, et


parez-vous une terre nouvelle, et ne nolite serere super spinas.
semez pas sur les épines.
4. Soyez circoncis pour le Seigneur, 4. Circumcidimini Domino, et auferte
et enlevez les prépuces de vos cœurs, præputia cordium vestrorum, viri Juda,
hommes de Juda et habitants de Jéru­ et habitatores Jérusalem , ne forte egre­
salem, de peur que mon indignation diatur ut ignis indignatio mea, et suc­
n’éclate et ne s’embrase comme un feu , cendatur, et non sit qui extinguat,
et que personne ne puisse l’éteindre, propter malitiam cogitationum vestra­
à cause de la m alignité de vos pensées. rum.
5. Annoncez dans Juda et faites en­ 5. Annuntiate in Juda, et in Jérusa­
tendre dans Jérusalem ; parlez et sonnez lem auditum fa cite, loquimini, et canite
de la trompette dans le pays, criez à tuba in terra, clamate fortiter, et dicite :
haute vo ix, et dites : Rassemblez-vous, Congregam ini, et ingrediamur civitates
et entrons dans les villes fortes. munitas.
6. Levez l’étendard dans Sion, forti­ 6. Levate signum in Sion, conforta­
fiez-vous, ne vous arrêtez pas, car je m ini, nolite stare, quia malum ego ad­
ferai venir de l ’aquilon le malheur et duco ab aquilone, et contritionem ma­
une grande ruine. gnam.
7. L e lion s’élance de sa tanière, le 7. Ascendit leo de cubili suo, et prædo
brigand des nations s’est levé : il est gentium se levavit : egressus est de loco
sorti dé son lieu pour réduire ton pays suo ut ponat terram tuam in solitudi­
en désert; tes villes seront détruites, et nem ; civitates tuæ vastabuntur, rema­
elles resteront sans habitant. nentes absque habitatore.

Belle im age p on r rep résen ter la c o n v e rs io n , e t des sy n o n y m e s ; il fa u t que tou s les h a b ita n ts
la v ie n o u velle q u i d o it la s u iv re : d é fric h e r so i­ du p ays p ren n en t une p ron îp te f u lt e .— Congre­
gn eu sem en t le n r ch am p m o r a l, en arra c h e r les g a m i n i , et i n g r e d ia m u r ...: se ré u n ir, afin de
épines e t les p la n te s n u isib les a v a n t d e l’ense­ p a r tir to u s en sem b le ; p u is se ré fu g ie r d an s les
m encer de n o u veau ; a u tre m e n t la sem ence se ra it places fo rtes du p ays. — Lev ate... A u lie u de in
p erdue. Cf. Os. x , 1 2 .— C ir c u m c id im in i... A u tr e ü io n , l ’h ébreu d it : du cô té de Sion. Il s’ a g it
m étaph ore p ou r e x p rim e r la m êm e pensée : en­ d o nc de d ra p ea u x (sig n u m est co lle ctif) q u i ser­
lev er to u t ce q u ’il p e u t y a v o ir de p rofan e e t v iro n t à in d iq u e r la ro u te la plus sû re e t la plus

de m au v ais d an s le u r co n d u ite. — N e fo rte ... rapid e pou r a lle r à Sion. — C o n fo r ta m in i. H ébr.:


G ra ve m enace p ou r q u ico n q u e re fu s e ra it de se F u y e z (ain si tr a d u is e n t les L X X e t ie chaldéen),
« in v e r tir. Selon d ’a u tre s : S a u ve z vos biens. — Q u ia ... a d ­
d uco. N o te z l’em ploi du tem ps p résen t : la p u n i­
§ II. — Les J u i f s , e n d u rcis d a n s le p éch é,
tion e s t Im m inente. — M a lu m ... ab a q u ilo n e :
seront bientôt en p r o ie à toutes sortes de m a u x .
p ar l’ in te rm é d ia ire des Chaldéens. C f. i, 15, e t le
IV , 5 -3 1 .
co m m entaire. — C o n tritio n em m a g n a m : la des­
1° T ro is s y m b o les, p ou r d écrire la ru in e pro­ tru ctio n sera com plète.
chaine du ro y a u m e de J u d a . I V , 5 - 1 8 . 7-10. P re m ie r sym bole : le lion q u i ravasre. —
5 -6 . In tro d u c tio n : cri d ’a la rm e très d ra m a­ A sc e n d it leo. L ion d 'u n e fo rce e x tra o rd in a ire
tiq u e.— A nn u n tia te .... a u d itu m ... O rdre e x trê m e ­ qn l d é v a ste ra des nation s en tières (.præ do çen
m ent p ressant, com m e le m on tre l ’accu m u latio n tiu m ) , — De c u b ili... H éb r.: de son fo u rré . Te}
538 J er . IV, 8-14.

8. Super hoc accingite vos ciliciis, 8. C’est pourquoi ceignez:-vous Je


plangite, et ululate, quia non est aversa cilices, pleurez et poussez des cris, car
ira furoris Domini a nobis. la colère et la fureur du Seigneur ne se
sont pas détournées de nous.
0. E t erit in die illa , dicit Dominus : 9. En ce jo u r-là , dit le Seigneur, le
Peribit cor regis, et cor principum ; et cœur du roi périra, et aussi le cœur des
obstupescent sacerdotes, et prophetae princes; les prêtres seront stupéfaits, et
consternabuntur. les prophètes consternés.
10. E t dixi : Heu! heu! lieu! Domine 10. E t je dis : Hélas! hélasl hélas!
Deus; ergone decepisti populum istum Seigneur Dieu ; vous avez donc trompé
et Jérusalem, dicens : P ax erit vobis ; et ce peuple et Jérusalem, en disant : Vous
ecce pervenit gladius usque ad animam ? aurez la 'p a ix ; et voici que le glaive va
les percer jusqu’à l’âme.
11. In tempore illo dicetur populo 11. En ce tem p s-là, on dira à ce
huic et Jérusalem : Ventus urens in viis peuple et à Jérusalem : Un vent brû­
quæ sunt in deserto viæ filiæ populi lant souffle dans lés routes du désert,
m ei, non ad ventilandum et ad purgan­ dans la route de la fille de mon peuple,
dum. non pour vanner et pour nettoyer.
12. Spiritus plenus ex his veniet mihi, 12. Un vent violent me vient de là ,
et nunc ego loquar judicia mea cum eis. et maintenant je prononcerai mes ju ge­
ments contre eux.
13. E cce quasi nubes ascendet, et 13. Voici, il montera comme les nuées,
quasi tempestas currus ejus, velociores et ses chars seront comme la tem pête,
aquilis equi illius. V æ nobis, quoniam ses chevaux plus agiles que les aigles
vastati surausl Malheur à nous, car nous sommes dé­
vastés !
14. Lava a m alitia cor tuum , Jerusa- 14. Purifie ton cœur du m al, Jérusa-

est le rep aire h a b itu el d es lion s. — Se lev a v it. du ro yau m e q u i ap p o rte ro n t la n o u ve lle de l'in ­
A la lettre dans l ’h ébreu : I l a le v é le cam p. vasion é tran gère. — V entu s u re n s . A la le ttre
Selon sa c o u tu m e , Jé ré m ie aban donne sa m é ta ­ dans l’ h ébreu : un vent c l a ir , c . - à - d . u n v e n t
phore p our passer bru sq u em en t à u n e a u tr e figu re. q u i b a la y e les n u ag es d u cie l. L e s im o u n , q u i
C e lle - c i est em p ru n tée an la n g a g e m ilita ir e , e t v ie n t d u d é se rt a r a b iq u e , e t q u i dessèche to u t
se ra p p ro ch e d a v a n ta g e de la ré a lité des fa its : de son sou ffle b rû la n t. — I n v lis ... v iæ ... H é b r.:
elle nous m on tre des g u e rrie rs q u i se m e tte n t (v e n a n t) des h a u te u rs du d é se rt su r le ch em in
en m arch e p o u r e n v a h ir le pays ennem i ( ter- de la fille de m on peuple. — N o n a d v e n tila n ­
ra m tu a m , la co n trée de J u d a ) .— A ccin g ite vos... d u m ... L e s O rie n ta u x o n t de to u t tem ps u tilisé
(v e rs. 8). S ig n e de d eu il e t de d ésolation. C f. Is. la b rise p o u r v a n n e r le u r blé ; m ais le sim ou n
x v , 3 ; Jo ël, i, 13 ; J o n . iit, 5-6, etc. — Q u ia n o n ... n’est bon qn e p o u r d é tr u ir e , e t ne p e u t ren d re
a vers a . . . SI la co lère dn S eig n eu r, e x cité e p a r au cu n s e r v ic e .— S p ir itu s p le n u s e x his...(Yer&. 12).
les crim es du p e u p le , é ta it to u t à fa it a p a isée , Ces m ots sont d iv ersem en t in te rp ré té s : O’est un
on p o u rr a it espérer que le fléau s e ra it seu lem e n t v e n t v io le n t q u i v ie n t de là ( d e ces h a u t e u r s )
tran sito ire ; m ais le re p e n tir n’ a pas é té s é rie u x , ju sq u ’à m ol ; ou bien : C ’e st u n v e n t p lu s im pé­
e t le ch â tim en t Ira ju sq u ’au bout. — P e r ib it tu e u x qu e c e u x - l à , c . - à - d ., que les brises q u i
c o r ... L e s personnes ou les classes d irig e a n te s fa v o ris e n t l’o p ératio n d u v a n n a g e .— V en iet m ih i.
sero n t fra p p ées d’h é b è te m e n t,e t d ev ie n d ro n t in c a ­ C’est D ieu q u i p a rle : ce v e n t te r rib le soufflera
pables de s a u v e r le ro yau m e. L e c œ u r e s t m is p ou r lu i, p ou r e x é cu te r ses desseins de v e n g e an ce .
Ici p o u r l ’in telligen ce e t la v o lo n té ré u n ie s , co n ­ — N u n c (a d v e rb e trè s a ccen tu é)... lo q u a r. A p rès
fo rm ém en t à la p sych o lo gie des H éb reu x . — P r o - a v o ir si lo n gte m p s su p p o rté a v e c p atien ce les
phetæ : les fa u x p ro p h è te s , é v id e m m e n t.— E t crim es de J u d a , ie S e ig n e u r v a enfin se m an i­
d ix i... (vers. 10). J é rém ie se p la in t à D ieu, a v e c fe s te r com m e u n ju g e Im p itoyable. — E c c e ...
un e sain te lib e r té , de la rig u e u r de ce tte sen ­ a scendet ( v e r s . 1 3 ) . L e s u je t n ’est p as m en­
te n c e , q u i sem b la it co n tred ire les prom esses de tio n n é ; m ais on d e v in e aisém en t q u ’ il s’a g it des
s a lu t contenues dans les o ra c les a n té rie u rs : p a x e x é cu te u rs d es ju g e m e n ts de D ieu . « Ses trou p es
erit..., et ecce... A u lie u du trip lé h e u 1 de la V u l­ se m e u v e n t en la rg e s m asses, com m e des n u ages
g a te , l ’h ébreu a un u n iq u e 'A h â h , com m e p lu s som bres e t m en açan ts. » — Q u a si tem pesta s se
h a u t (t, 6). — G la d iu s u sq u e a d a n im a m . B le s­ p ré cip ita n t a v e c u n e e x trê m e ra p id ité . — Vélo-
su re n écessa irem en t m ortelle. d o r e s a q u ilis . L ’a g ilité a v e c la q u elle l ’a ig le fond
11-13. Second sym bole : le v e n t b rû lan t. — I n su r sa p roie est p roverbiale. C f. D eu t. x x v in , 49.
tem pore illo : à l'ép oq u e où le lion s o rtira de — V æ n o b ls ... C ris d ’an goisse du p ro p h è te , ou
»on rep aire p our s’élan cer s u r J u d a (v e rs. 7 e t 9). du peuple, au m om en t du d ésastre.
— IH cetur... Ce sont les fu y a rd s acco u ru s du nord 14-19. T ro isièm e s y m b o le : les gard es. L e pre-
J eu. IV , 15-22. 530

lern, afin d’être sauvce; jusques à quand lem , n tsa lv a tîa s; usquequo morabuntur
les pensées nuisibles dem eureront-elles in te cogitationes noxiæ?
en toi?
15. Car une voix de Dan l’annonce, 15. V ox enim annuntiantis a Dan,
et fait, connaître l ’idole depuis la mon­ et notum facientis idolum de monte
tagne d’ Ephraïm. Ephraim.
16. Dites aux nations : Voici qu’on a 16. Dicite gentibus : Ecce auditum
appris à Jérusalem qu’il vient des gar­ est in Jérusalem custodes venire de terra
diens d ’une terre éloignée, qui feront longinqua, et dure super civitates Juda
entendre leurs cris contre les villes de vocem 6uam.
Juda.
17. Comme les gardiens des cham ps, 17. Quasi custodes agrorum facti sunt
ils l’entoureront en cercle, parce qu’elle super eam in gyro, quia me ad iracun­
a excité ma colère, dit le Seigneur. diam provocavit, dicit Dominus.
18. Tes voies et tes pensées t’ont 18. Viæ tuæ et cogitationes tuæ fece­
attiré cela; c ’est là le fr u it f/e ta malice, runt hæc tibi ; ista malitia tua, quia
car elle est amère et elle t’a atteint an am ara, quia tetigit cor tuum.
cœur.
19. Mes entrailles, mes entrailles sont 19. Ventrem meum, ventrem meum
percées de douleur, mon cœur est doleo, sensus coi’dis mei turbati sunt
troublé au dedans de m oi; je ne puis in m e; non tacebo, quoniam vocem buc-
me taire, car j ’ai entendu le bruit de la cinæ audivit anima m ea, clamorem
trompette, le cri du combat. prælii.
20. On annonce ruine sur ruine, tout 20. Contritio super contritionem vo­
le pays a été rav a g é, mes tentes ont été cata est, et vastata est omnis terra, re­
abattues tout à coup, et mes pavillons pente vastata sunt tabernacula mea,
renversés. subito pelles meæ.
21. Jusques à quand v erra i-je des 21. Usquequo videbo fugientem , au­
fuyards, et entendrai-je le bruit de la diam vocem buccinæ ?
trompette?
22. Car mon peuple est fo u , et ne m’a 22. Quia stultus populus meus me

n iier sym bo le é ta it em p ru n té au régn e a n im a l, S u r les g a rd ie n s des ch am ps .en P a le stin e , v o y e z


le second a u x phénom ènes atm osp h ériqu es ; le Jo b , x x v i i , 1 8 ; Is. i, 8, e t les n o te s .— Q u ia m e
troisièm e est tiré de la v ie h u m ain e. C 'est ce lu i qui a d i r a c u n d ia m ... H é b r. : p arce q u ’elle s’e st ré ­
fa it le p lu s appel à la co n scien ce du p euple, lu i v o lté e co n tre m o i .— V iæ tu æ et co g ita tion es...
m o n tra n t que ses fa u te s so nt la v ra ie cause des (v e rs . 18). Jé ru sa le m ne p e u t donc accu se r qu ’ elle-
m alheurs q u i le m e n a c e n t, e t q u 'u n e p rom p te m êm e de ses m alheu rs. Com p. le v ers. 1 4 .— I s ta
et solide co n versio n p e u t seule le s a u v e r .— L a v a m a litia ... C .- à - d . : te l e s t le r é s u lta t de ta m alice.
a m a li t i a ... P e tite e x h o rta tio n à la p éniten ce. — Q u ia a m a r a ,... tetigit... S e n tir q u e l’on est
— V o x ... a n n u n t ia n t is ... L e tem p s p resse, ca r la propre cau se de ses m a u x en red ou ble l ’a m e r­
v oici que la n o u v e lle de l’ Invasion ch ald éen n e tu m e, e t en fa it p é n é tre r l’a ig u illo n ju s q u ’au p lus
a r riv e de la fro n tiè r e -septentrionale de la P a le s ­ In tim e du cœ u r.
tin e : a D a n . C f. D e u t. x x x i v , 1 ; .Tud. x v m , 7. 2° L e p ro p h è te déplore de to u te son âm e la
e t c .; l'A t l. gèo g r., pl. v u . — N o t u m ... id o lu m . ru in e de sa p a tr ie . I Y , 19 -2 6 .
H ébr. : an n o n ça n t l’affliction. L e m o t ’ â v e n d é ­ 19 -2 6 . P a ssa ge to u t à f a i t é m o u v an t. Jérém ie
sign e p arfo is les id o le s ; ce q u i ex p liq u e la t r a ­ con tem p le com m e réa lisées les so u ffran ces q u 'il
d u ctio n d e s a in t Jérô m e. — De m on te E p h r a im . v ie n t de p réd ire ; tran sp o rté d’a v a n c e p ar l’ E s­
Ce m assif célèbre fo rm a it la lim ite du ro yau m e p r it ré v é la te u r au m ilieu de ces scènes de déso­
de J u d a dans la d irectio n dn n o rd . L 'en n em i la tio n , il les d ép ein t sous les plus v iv e s co u leu rs.
a r riv e à pas de g é a n t ; à peine a - t - o n annoncé — V e n tr e m .. . doleo. D ans l’h é b r e u , a v e c une
sa présence à D an , q u ’ il s’e s t av a n cé d é jà ju s q u ’à co n cision é n e rg iq u e : Mes e n tra ille s 1 m es en­
l’en trée de J u d a . — D icite g en tib u s (v e rs . 16) : tr a ille s 1 II ressen t lu i-m êm e trè s v io lem m en t les
car 11 fa u t q ue l ’exem p le de Jéru sa lem se rv e de d o u leu rs q u ’ il d é crit. C f. Is. x v i, 9-11 ;* x x i, 3-4.
leçon a u x païens. — Custodes. Eup h ém ism e d é ­ etc. — S e n su s co rd is .. i n m e. H ébr.: des cram pes
bordant d ’ironie. H a b itu e lle m en t les ga rd ien s o n t dans les c a v ité s de m on cœ u r, m on cœ u r bat.
la m ission do p ro tég er, de d éfen d re : ce u x d o nt — V oeem Inircinæ ... C’est le clairon ennem i qui
parle ici le p rop h ète tr a q u e ro n t les J u ifs com m e re te n tit s u r le sol de J u d a , e t q u i m et le p ro ­
011 fa it une b ête fau ve, les c e rn a n t dans nn coin p hète dans ce tte affreu se an go isse. — C o n tritio
pour les m assacrer. — Q u a si custodes a g roru m . super... (v e rs. 20). H ébr. : On o ile (on annonce)
510 J er. IV 23-28.

non cognovit. Filii insipientes 6unt et point connu. Ce 6ont des enfants insmv
vecordes ; sapientes sunt ut faciant mala, sés et sans intelligence ; ils sont 6ages
bene autem facere nescierunt. pour faire le m a l, et ils ne savent pas
faire le bien.
23. Aspexi terram , et ecce vacua erat 23. J ’ai regardé la terre, et voici
et nihili ; et cælos, et non erat lux in qu’elle était vide et comme un néant;
eis. les cieux, et ils étaient sans lumière.
24. V idi montes, et ecce movebantur ; 24. J ’ai vu les montagnes, et voici
et omnes colles conturbati sunt. qu’elles tremblaient ; et toutes les col­
lines étaient ébranlées.
25. Intuitus 6um, et non erat hom o; 25. J ’ai regardé, et il n’y avait pas
et omne volatile cæli recessit. d ’hommes; et tous les oiseaux du ciel
s’étaient retirés.
26. Aspexi, et ecce Carmelus desertus, 26. J ’ai regardé, et voici que le Carmel
et omnes urbes ejus destructae sunt a est un désert, et que toutes ses villes ont
facie Domini, et a facie iræ furoris ejus. été détruites devant la face du Seigneur,
et par le souffle de sa colère.
27. H æc enim dicit Dominus : Deserta 27. Car voici ce que dit le Seigneur :
erit omnis terra, sed tamen consumma­ Toute la terre sera déserte, mais je ne
tionem non faciam . ferai pas une entière destruction.
28. Lugebit terra, et mœrebunt cæli 28. La terre 6era en deuil, et les cieux
desuper, eo quod locutus sum. Cogitavi, en haut se désoleront, parce que j ’ai

ru in e s u r ru in e. — T a b e r n a c u la ... p elles. L a ( v e r s . 2 3 -2 6 ). L e v e rb e r â h î f i , j ’ai v u ( V u lg . :


p a rtie su p é rieu re des ten tes é ta it so u v en t fo rm ée a sp e x i, v id i, in t u itu s s u m ) est rép été d’u n e m a­
de p eau x d ’an im a u x . I c i le m ot * te n te s » est n ière saisissan te en tê te de ch a q u e ta b le a u . Ce
em ployé d an s le sens g é n éra l d’h ab ita tio n s. L e q u e J é ré m ie con tem p le, c ’e st l’é ta t du p ays après
le p assage des C haldéens,; les v ers. 1 9 -2 1 ont
p ein t l’ in vasion m ê m e .— V a cu a ... et n ih ili. H ébr.:
tôh u vâb ôh u . Sem blable au ch aos p rim itif. C f.
G en. i , 2 , e t le com m en taire. — N o n era t lu x .
A n tre Im age de la ru in e la pin s affreu se. —
M on tes... m ov eb an tu r (vers. 24). Ces m asses p u is­
san tes s’a g ita ie n t deçà d e là , ébran lées s u r leur
base. H yp e rb o le o rie n ta le . — N o n era t h orm
(vers. 25). L a plus com plète so litu d e rè g n e p a r­
to u t ; les o ise a u x e u x -m ê m e s o n t d isparu de la
con trée. — C a rm elu s... (v e rs. 26). L e m on t C a r­
m el, si fe r tile , e st d evenu « le d é se rt » p ar e x c e l­
lence, com m e d it l’hébreu a v e c u n e g ra n d e é n e r­
gie . — A fa c ie D o m in i : l’a u te u r p rin cip al de
ce tte d estru ctio n .
3° L e d é cre t de v en g ean ce. I V , 27-31.
27-28. L a sen ten ce pron on cée p ar le S e ig n e u r '
a u n ca ra ctè re Irré v o c a b le , n éanm oins D ieu ne
v e u t pas an é a n tir to tale m e n t son peuple. — C on ­
S o ld a t a s sjriu u cu u u au l de la trom p ette.
s u m m a tio n e m n o n fa c ia m . R é s e rv e im p o rtan te.
( B a s-relief de N in iv e .)
C f. n i , 14. « N in iv e e t B a b y lo n e to m b en t p ou r
to u jo u rs ( c f . l i , 6 1 ) ; les A s s y rie n s , les P e rs e s ,
p ays en tie r est en va h i e t d év a sté . — U squequo... les G re c s , les R o m a in s, d isp a ra isse n t d ’utie m a­
fu g ie n te m (v e rs . 2). L es L X X e t la V u lg a te o n t nière absolue : II n ’en est pas de m êm e des J u ifs . »
lu n â s, ta n d is que la v ra ie leçon de l’h ébreu est C’est q u ’ils a v a ie n t r e ç u , en v u e d u M essie, la
nés, éten d a rd , l ’ eine p rofon d e p ou r un noble cœ u r prom esse de d u re r à jam ais. C f. L e v . x x v r , 44,
de v o ir flo tte r le d rapeau de l’ennem i s u r le t e r ­ etc. — S a u f ce tte ré s e rv e , le ch â tim e n t sera
rito ire de la p atrie. — Q u ia s tu ltu s ... (v e rs. 22). aussi co m p le t qu e possible : lu g eb it terra... —
D ieu répond à la question de son p rop h ète M œ rebun t cæ li. H éb r. : les d e u x sero n t noirs.
( vera. 2 1 ) : to u tes ces ca la m ités p ro v e n a ie n t de Iis se c o u v riro n t de som bres n u ag es, m an ifestan t
la folie m orale, c . - à - d . des crim es de Jn d a. M o r­ ainsi le u r sym p a th ie pour la te rre désolée. —
d a n t sarcasm e dans le tr a it : sap ien tes... u t f a ­ C o g ita v i, et n o n ... C’est ap rès de m û res réflexion s,
c ia n t m a la .— A s p e x i terra m ... A p rè s ce tte co u rte p our ain si d ire, q u e D ieu s’e st d éterm in é à p u nir
I n te rru p tio n , fa d escrip tion des m alh eu rs du son peuple co u p ab le , e t 11 acco m plira ju s q u 'a u
peuple recom m ence p lus d ésolan te que ja m a is bou t sa résolu tion (nec a v e rsu s.J l.
J*

J eu. [V, ‘20 — V, 2. 341


parlé. J ’ai formé mou dessein, ut ja no et non pa-nituit me, nec aversus suin ab
m’en suis pas repenti, et je pe le rétrac­ eo.
terai pas
29. Toute la, ville est eu fu ite, au ‘20. A voce equitis et mittentis sagit­
bruit des cavaliers et de ceux qui lan­ tam fu g it omnis civitas; ingressi sunt
cent les flèches ; ils se retirent aux ardua, et ascenderunt rupes; universæ
lieux escarpés, et ils montent sur les urbes derelictæ sunt, et non habitat in
rochers; toutes les villes sont aban­ eis homo.
données, et il n’y a plus d’homme qui
les habite.
30. Mais toi, dévastée, que feras-tu ? 30. Tu autem, vastata, quid facies?
Quand tu te revêtirais de pourpre, Cum vestieris te coccino, cum ornata
quand tu te parerais de bijoux d’or, et fueris monili aureo, et pinxeris stibio
que tu te peindrais les yeux avec du oculos tuos, frustra componeris; con­
fard , tu travaillerais en vain h t’em bel­ tempserunt te amatores tui, animam
lir ; tes amants te m éprisent, ils en tuam quærent.
veulent à ta vie.
31. Car j ’entends une voix .comme 31. Vocem enim quasi parturientis
d’une femme en travail, des cris d’an­ audivi, angustias ut puerperæ ; vox filiæ
goisse comme d’une femme qui enfante; Sion intermorientis, expandentisque ma­
c ’est la voix de la fille de Sion mou­ nus suas : Væ m ih i, quia defecit auima
rante, et qui étend les mains : Malheur mea propter interfectos !
à m oi, car mon âme m’abandonne à
cause de ceux qui ont été tués.

CHAPI TRE V

î. Parcourez les rues de Jérusalem, 1. Circuite vias Jérusalem, et aspicite,


voyez et considérez, et cherchez dans et considerate, et quærite in plateis ejus
ses places si vous trouverez un homme an inveniatis virum facientem judicium,
pratiquant la justice et cherchant la et quærentem fidem ; et propitius ero ei.
vérité, et je pardonnerai à la ville.
2. Même quand ils disent : V ive le 2. Quod si etiam , V ivit Dominus!
Seigneur, c’est faussement qu’ils jurent. d ixerint, et hoc falso jurabunt.

2 9 -3 1 . S u ite de la d e scrip tio n des m alh eu rs Ce d ern ie r tr a it de la description e st ad m ira b le


de J u d a . — E q u itis et m itte n tis ... L es c a v a lie rs e t e x trê m e m e n t p ath étiq u e. On c r o ir a it assiste r
e t les arch ers é ta ie n t très n o m b reu x dans les a u x d ern iers m om en ts de la m alheu reu se cité.
arm ées assyrien n es et ch ald éen n es. — In g ressi... — P u e rp er æ . H ébr. : d ’ une fem m e q u i e n fan te
a r d u a (l’hébreu d ésign e p rob ab lem en t les bols)... p o u r la p rem ière fols. L e s sou ffran ces e t le péril
ru p es : p our y ch e r c h e r un re fu g e c o n tre les sont p lus g ra n d s dans ce cas. — P r o p te r in te r­
en va h isseu rs cru els. — T u a u te m , v a s t a t a ... fe cto s. H éb r. : ( Mon âm e tom be en d éfailla n ce )
(v ers. 30). L e p rop h ète in terp elle J é ru s a le m , e t d e v a n t les m e u rtrie rs. L a m alh eu reu se tom be
lu i m on tre l’In u tilité des m oyen s to u t h u m ain s épuisée d e v a n t e u x , sans p o u v o ir fa ir e un effort
q u ’e lle p re n d ra , en ce m om ent s u p rê m e , p ou r pou r le u r échapper.
essayer d ’o b ten ir du secours. Il la com pare à une
§ III. — T o u t est co rro m p u d a n s le roya u n..
fem m e qui se p are de ce q u ’elle a de plus beau,
de J u d a . V , 1 - 31.
en v u e de p laire. — M o n ili a u reo. H éb r. : d’o r­
nem ents d ’or. — P in x e r is stib io ... L itté ra le m e n t L e p rop h ète re v ie n t m ain te n an t a u x cau ses
dans l’h éb reu : Quand tu a g ra n d ira is te s y e u x de la ruin e.
a v ec de l ’an tim oin e. D e tem p s Im m ém orial les 1® L e m al triom p h e dan s J é ru sa le m . V , 1 - 6 .
fem m es de l’O rien t se so n t p ein t le to u r des y e u x C h a p . V . — 1 - 6 . M anque co m plet de fid é lité ,
a v ec de l’an tlm o ln e, p o u r les fa ir e p ara ître plus de lo y a u té , dan s les relation s m u tu elles des c i­
larges e t p lu s b rilla n ts. C f. I V R e g . ix , 30, etc.; to yen s. D an s ce p a s s a g e , Jé ré m ie p arle ta n tô t
Y A tl. a rchéol., pl. v u , flg. 2, 4, 6, 8 -1 0 . — A m a - a u nom du S eig n eu r, la n tô t en son propre nom.
trnes tu i : les p euples a v e c lesq u els le s J u ifs — C irc u ite v ia s... D ieu défle les J u ifs de tr o u v e r
Avaient In trig u é p ou r o b te n ir le u r a llia n ce . — d an s Jéru sa le m u n seul hom m e v ra im e n t h o n ­
V ocem ... p a r t u r ie n tis ... (v e rs . 31) : les cris de n ê te , p ro m e tta n t à to u s , si on ré u ssit â le dé­
do u leu r poussés p ar Jéru sa lem dan s sa détresse. c o u v rir, u n pardon co m plet. C f. G en . x v m 22
542 Jen. V, 3 G.

3. Domine, oculi tui respiciunt fidem ; 3. Seigneur, vos yeux regardent In


percussisti eos, et non doluerunt ; attri­ vérité; vous les avez frappés, et ils
visti eos, et renuerunt accipere disci­ n’ont rien senti ; vous les avez brisés de
plinam ; induraverunt facies suas supra coups, et ils n’ont pas voulu recevoir
petram, et noluerunt reverti. l’instruction; ils ont rendu leur front
plus dur que la pierre, et ils n’ont pas
voulu revenir à voua.
4. Ego autem dixi : Forsitan pauperes 4. E t moi je disais : Il n’y a peut-être
sunt et stu lti, ignorantes viam D om ini, que les pauvres qui sont sans sagesse,
judicium Dei sui. qui ignorent la. voie du Seigneur et la
loi de leur Dieu.
5. Ibo igitur ad optimates, et loquar 5. J ’irai donc auprès des grands, et
eis; ipsi enim cognoverunt viam Do­ je leur parlerai ; car eux ils connaissent
mini, judicium Dei su i; et ecce magis la voie du Seigneur et la loi de leur
hi simul confregerunt jugum , ruperunt Dieu ; mais voici que tous ensemble
vincula. ils ont encore plus brisé le joug et rompu
les liens.
6. Idcirco percussit eos leo de silva, 6. C ’est pourquoi le lion de la forê.t
lupus ad vesperam vastavit eos, pardus les a frappés, le loup au soir les a dé­
vigilans super civitates eorum; omnis truits, le léopard est aux aguets devant
qui egressus fuerit ex eis capietur, quia leurs villes; tous ceux qui en sortiront
multiplicatae sunt prævaricationes eo­ seront pris, car leurs iniquités se sont
rum, confortatae sunt aversiones eorum. m ultipliées, et leurs désobéissances se
sont accumulées.

e t ss. H yp erb o le é lo q u e n te , q u i in et en re lief sa c ré p ou r tro m p e r leu rs frères. — F r u li tu i...


l’ in lq u lté de J n d a . L e s syn o n ym es sont a c cu m u ­ ( v e r s . 3 ) . L ’h éb reu em ploie u n to u r in te r ro g a ­
lés à dessein ( a sp icite , co n sid era te...), p ou r m a r­ t i f q u i ren d la pensée p lu s v igo u re u se : T es y e u x
q u e r des rech erch es tr è s d ilig en te s. — F ld e m : la ne s o n t - ils pas a tte n tifs à la fid é lité ? D ieu, q u i
e st la v é r ité e t la fid é lité
m êm es, d ésire ard e m m e n t q u e
son peuple p ra tiq u e ces v e rtu s .
— P e r c u s s is ti... et n o n ... L e s
c h â tim e n ts , lan cés cou p s u r
conp co n tre les c o u p a b le s ,
n ’o n t pas réu ssi à les a m é lio ­
re r. L e u r en d u rcissem en t obs­
tin é est sig n a lé q u a tre fo ls de
s u ite dans ce v e rse t ; u o te z s u r ­
to u t la m étap h o re én e rgiq u e :
s u p r a p e tra m . Cf. i , 18. —
Ego a u te m d i x i . P en sée in tim e
(v e rs . 4 - 5 ) q u ’a v a it n o u rrie
le p rop h ète : les classes in fé ­
rieu res so n t d ’o rd in aire m oins
in te llig e n te s ( p a u p e r e s . . . et
s t u l t i ...) , e t m an q u e n t de lu ­
m ière p ou r se co n d u ire s a g e ­
m e n t (ig n o ra n te s ...);m ais p eut-
ê tre y a u r a - t - 11 p lu s de pro­
b ité ch ez les g ra n d s, q u i so n t
p lus in s tru its ( ib o i g i t u r . . . ) .
H élas I c ’est le co n tra ire q u i a
fieu : ecce m a g is f i l . . . — J u ­
g u m , v in c u la : le Joug e t les
lie n s de la loi d iv in e .— fd clrro
p e rc u s sit... ( vers. 0 ). Le d o u ­
L é o p a r d e n e m b u s c a d e . ( S c è n e d e la P a l e s t i n e m o d e r n e .) lo u re u x re fra in de J é ré m ie :
u n e te lle ra ce ne m érite au cu n e
v é rité m ise en a c te s , la p ro b ité a v e c le p ro ch ain . p itié, et ii la u t la p u n ir encore. — L éo de s iiv a .
— P r o p itiu s .. e t C .- à - d . à J é ru s a le m , com m e Cf. i v , 7 , e t la note. — L u p u s a d vesperam .
le d it ex p ressém en t l'h éb reu . — Q uod si... T iv it... H é b r.: le loup du d ésert. — P a r d u s v ig ila n s .
ï l s osent em p lo yer la fo rm u le d u serm en t le p lus A n im a l rusé, re d o u ta b le , q u i a tte n d lo n gu em en t
J e r . V, 7 - IS. 643

7. Comment pourrais je le pardonner? 7. Super quo propitius tibi esoc po­


Tes enfanta m’ont, abandonné, et ils tero? F ilii tui dereliquerunt m e, et ju ­
jurent par ceux qui ne sont pas des rant in his qui non sunt dii. Saturavi
dieux. Je les ai rassasiés, et. ils sont de­ eos, et mœchati sunt, et in domo mere­
venus adultères, et ils se sont livrés à tricis luxuriabantur.
leurs passions dans la maison de la
prostituée.
8. Ils sont devenus comme des che­ 8. Equi amatores et emissarii facti
vaux emportés par l’amour ; chacun hen­ sunt; unusquisque ad uxorem proximi
nissait après la femme de son prochain. sui hinniebat.
9. E st-ce que je ne punirai pas ces 9. Numquid super his non visitabo,
excès, dit le Seigneur, et ne me ven­ dicit Dominus, et in gente tali non ul­
gerai-je pas d’une telle nation? ciscetur anima mea?
10. Montez sur ses m urailles, et ren­ 10. Ascendite muros ejus, et dissipate,
versez-les, mais ne détruisez pas entiè­ consummationem autem nolite facere ;
rement ; enlevez ses rejetons, car ils ne auferte propagines ejus, quia non sunt
sont point au Seigneur. Domini.
11. Car la maison d’Israël et la m ai­ 11. Praevaricatione enim praevaricata
son de Juda m’ont été gravem ent infi­ est in me domus Israel, et domus Juda,
dèles, dit le Seigneur. ait Dominus.
12. Ils ont renié le Seigneur, et ils 12. Negaverunt Dominum, et dixe­
ont dit : Ce n’est pas lui, et il ne nous runt : Non est ip s e , neque veniet super
arrivera aucun m al; nous ne verrons ni nos malum ; gladium et famem non vi­
le glaive, ni la famine. debimus.
13. Les prophètes ont prophétisé en 13. Prophetae fuerunt in ventum lo­
l ’air, et n’ont pas reçu .de réponse divine. cuti, et responsum non fuit eis. Hæc
Voici donc ce qui leur arrivera. ergo evenient illis.
14. Ainsi parle le Seigneur, le Dieu 14. Haec dicit Dominus, Deus exer­
des armées : Parce que vous avez cituum : Quia locuti estis verbum istud,
parlé ainsi, je ferai que mes paroles ecce ego do verba mea in ore tuo in
soient du feu dans ta bouche, et ce ignem , et populum istum in lign a, et
peuple sera du bois, et le feu les dévo­ vorabit eos.
rera.
16. Voici que je ferai venir de loin 15. Ecce ego adducam super vos gen-

sa p ro ie , s’élan ce s u r elle a v e c u n e e ffra y a n te rée à un e v ig n e d o n t on ren verse d ’abord les


a g ilité , e t la d éch ire cru ellem en t (A tl. d ’h ist. nat., m u rs p ro te c te u rs , e t q u e l’on sacca g e e n su ite
pl. x c r x , flg. 2, 3, 7 ). C f. Os. x in , 7 ; H ab. i , 6. ( a u fe rte p r o p u g in es...). C f. Is. v , 1 - 7 . — Con
7-9 . L ’id o lâ trie , e t le m an que de fid élité dans s u m m a tio n e m a u te m ... M êm e re strictio n con so­
les relation s co n ju ga les, qui en é ta it la tr is te co n ­ la n te qu ’a u ch ap. î v , v e rs. 27. L a v ig n e m y s ­
séquence. — S u p er q uo p r o p itiu s ...? Quel m o tif tiq u e ne sera pas e n tiè re m e n t d é tr u ite .— N e g a ­
le S e ig n eu r a u r a it - il d e p a rd o n n e r? On d ir a it v e r u n t D o m in u m (vers. 12). On nous fa it en ten d re
q u ’il ch erch e Ici à « Im poser silence à sa com ­ le la n g ag e sacrilè g e de ces in créd u les : N o n est
passion » p atern elle. — S a tu r a v i eos. L e s J u ifs ip s e ... D ’ap rès le c o n te x te : Ce n’e st pas D ieu
«ont donc des in g r a ts , qui o u tra g e n t le u r bien ­ qu i p arle p ar la bou ch e des p rophètes, qu an d ils
fa ite u r. V a r ia n te dans l'h é b re u : J ’a i re ç u leurs nous an n o n cen t de proch ain s m alheu rs. — I n
se rm en ts (d e fid é lité ). — M œ eha ti s u n t. S u r v en tu m lo cu ti (v e r s . 1 3 ) . H ébr. : les proph ètes
ce tte Im age, v o y e z ii, 2, 20, e tc . — E q u i a m a ­ (n e) so n t (q u e) du v e n t. — E ts p o n s u m n o n fu it ...
tores. H éb r. : des étalo n s bien n o u rris, q u i co u ren t H é b r .: P erson n e ne parle en e u x . C .- à - d . : ils
çà e t là. F ig u r e très h a rd ie , a n a lo gu e à celles in v e n te n t e u x -m ê m e s leu rs oracles. — E æ c e r y o
du ch ap. n , 23b -24. — N u m q u id s u p e r h ls... e v e n ie n t... Ces m ots fon t encore p a rtie du la n ­
( vers. 9 ). L a ju stice e t la s a in te té d iv in es r é ­ g a g e des e sp rits fo rts. H ébr. : Q u’il le u r so it fa it
cla m e n t une p rom p te v en g ean ce. ainsi I Que les m au x d ont ils nous m en aeen t re­
2° U n e n atio n p u issa n te e t cru elle ra v a g e ra to m b en t s u r e u x . — E:ce d ic it... (vers. 14). J é ré ­
ce p ays Im pie. V , 1 0 -1 8 . m ie oppose les paroles du S eig n eu r à celles de
1 0 -1 4 . A u tre crim e des h a b ita n ts de J u d a qui ces blasph ém ateu rs. — D o verba m ea... L es oracles
appelle un ch â tim e n t sév ère : le u r in créd u lité que D ieu in sp ire ra à son m essager sero n t com m e
en vers J éh o va h e t ses prophètes. — A seen dite u n feu d é v o ra n t, qu i con su m era les coupables
m u ros... J é rém ie s’adresse a u x e x é cu te u rs de la C f. Is. i, 31 ; x , 17, etc.
cé leste v e n g e a n ce , les p ressa n t d’a c co m p lir le u r 1 5 - 1 8 . In va sio n du ro y a u m e p ar des ennem is
œ u v re. I j * con trée vouée à la ru in e est couipa- a u x q u els rien ne p o u rra résister. — G entem ro-
644 J er. V, 1 6 - 2 !

tcm de longinquo, domus Israël, ait Do- un peuple contre vous, maison d’Israël,
minus, gentem robustam, gentem an ti­ dit le Seigneur, un peuple puissant, un
quam, gentem cujus ignorabis linguam , peuple ancien, un peuple dont tu ne
nec intelliges quid loquatur. connaîtras pas la lan gu e, de sorte que
tu ne comprendras pas ce qu’il dira.
16. Pharetra ejus quasi sepulcrum 16. Son carquois sera comme un
patens; universi fortes. sépulcre ouvert; ils sont tous des héros.
17. E t comedet segetes tuas et panem 17. Il mangera tes moissons et ton
tuum, devorabit filios tuos et filias tuas, pain, il dévorera tes fils et tes filles; il
comedet gregem tuum et armenta tua, mangera tes moutons et tes bœufs ; il
comedet vineam tuam et ficum tuam, et dévorera tes vignes et tes figuiers, et il
conteret urbes munitas tuas, in quibuB détruira par le glaive tes villes fortes,
tu habes fiduciam, gladio. dans lesquelles tu te confies.
18. Verumtamen in diebus illis, ait 18. E t pourtant en ces jours mêmes,
Dominus, non faciam vos in consumma­ dit le Seigneur, je ne vous exterminerai
tionem. pas entièrement.
19. Quod si dixeritis : Quare fecit 19. Que si vous dites : Pourquoi le
nobis Dominus Deus noster hæc omnia V Seigneur notre Dieu nous a-t-il fa it tout
dices ad eos : Sicut dereliquistis me, et cela ? tu leur diras : Comme vous m’avez
servistis deo alieno in terra vestra, sic abandonné pour servir un dieu étranger
servietis alienis in terra non vestra. dans votre p a y s, ainsi vous servirez des
étrangers dans un pays qui n’est pas le
vôtre.
20. Annuntiate hoc domui Jacob, ot 20. Annoncez ceci à la maison de
auditum facite in Juda, dicentes: Jacob, fa ite s-le entendre dans Juda, et
dites :
21. Audi, popule stulte, qui non habes 21. Ecoute, peuple insensé, qui n’as
cor; qui habentes oculos, non videtis; pas de cœur ; vous qui avez des yeux et
et aures, et non auditis. qui ne voyez point; des oreilles, et qui
n’entendez pas.
22. i l e ergo non tim ebitis, ait Dom i­ 22. Ne me craindrez - vous donc pas,
nus, et a facie mea non dolebitis; qui dit le Seigneur, et ne serez-vous pas
posui arenam terminum m ari, præce- saisis et effrayés devant ma fa ce ? C ’est
ptum sempiternum quod non præ teribit; moi qui ai mis le sable pour borne à la
et commovebuntur, et non poterunt ; et mer, loi éternelle qu’elle ne violera pas ;
intumescent fluctus eju s, et non trans­ ses vagues s’agiteront, et elles seront
ibunt illud? impuissantes; elles s’élèveront furieuses,
et elles ne pourront franchir cette
limite.

b u s ta m ... L e p o r tr a it des C h ald é en s, a u x q u e ls m a u x ( h æ c o m n ià ) ? — Réponse du S e ig n e u r :


c e p assage se ra p p orte ce rta in e m e n t ( c f . i , 1 5 ; S ic u t d e r e liq u is tis m e... Ce so n t e u x , en réa lité,
v i , 22, etc. ), e st tr a c é de m ain de m aître . — q u i o n t aban don né J é h o v a b , p ou r s e rv ir des
C u ju s ig n o ra b is... I l sera p a r co n séq u en t Im pos­ d ie u x é tra n g e rs. L e u r p u n itio n sera co n fo rm e à
sible d ’im p lo rer le u r p itié e t de les a tte n d rir . le u r crim e : s ic s er v ie tis a lie n is ... P ré d ic tio n très
C f. Is. x x v m , 1 1 - 1 2 . — P h a r e tr a ... s e p u lc r u m . cla ir e de l’e x il. — A n n u n t ia t e h o c ... T ra n sitio n
Im a ge h ard ie : ch a q u e flèche e s t a v id e de d onn er à u n e v é r ité im p o rta n te , que Jé ré m ie e st ch a rg é
la m o rt. — E t co m e d e t... (v e r s . 1 2 ). É n u m é ra­ de ra p p e le r à son p eu ple o u b lie u x : le D ieu qu e
tio n te r r ib le d es m a u x q u e les e n va h isseu rs c a u ­ les J u ifs o n t m éprisé à ce p o in t n’e st a u tre
sero n t a n p ays. C e p e n d a n t nous re tro u v o n s à la ce per-V m t q u e le C ré a te u r su prêm e, d o n t la bo u té
fin ( v e r s . 1 8 ) la prom esse co n so lan te du d éb u t s’étaii, to u jo u rs m o n trée si p ro m p te à les com ­
(v e rs . 10») : n on ... i n c o n su m m a tio n e m . b le r de b ie n s (v e rs . 2 0 -2 4 ). — M e... n o n tim e­
3* Ces m a lh e u rs a tte in d ro n t in fa illib le m e n t b itis... (v e rs . 22). F o lle e t a v e u g le m e n t de ce u x
les J u ifs Incréd ules e t en d u rcis. V , 1 9 - 3 1 . q u i o u tra g e n t u n D ieu p u issa n t à ce p oin t. —
1 9 - 2 4 . A q u e l p o in t J u d a a m éprisé son D ieu . N o n d o le b itis ? H é b r .: N e tr tœ b le r e z - v o n s pas
— Q uod s i d ix e r itis ... L e p rop h ète p ré v ie n t une d e v a n t m o l? — P o s u i a r e n a m ... D é ta il si sim ple,
o b jectio n q u ’a u ra ie n t pu fa ir e ses co re lig io n ­ e t p o u rta n t saisissa n t lo rsq u ’on y ré flé ch it : c ’ est
naires : Q uare fe c it...? L es m ots D o m in u s... n oster p a r qu elq u es g ra in s de sable qu e ie C ré a te u r
so n t très fo rte m e n t a ccen tu és. S ’il e s t v ra im e n t a rrê te l ’o cé a n , c e t ê tre q u i p a ra ît in d om p table.
n o tre D ie u , p ou rq u o i nous in f l i g e - t - i l ta n t de C f. Jo b , x x x v i 8 - 1 0 ; P s . c m , 9. — Com m ovo-
J er . V, 23-28: 545
23. Mais le cœur de ce peuple est 23. Populo autem huic factum est cor
devenu incrédule et rebelle; ils se sont incredulum et exasperans; recesserunt,
retirés et s’en sont allés. et abierunt.
24. Ils n’ont pas dit en eux-m êm es : 24. E t non dixerunt in corde suo :
Craignons le Seigneur notre Dieu, qui Metuamus Dominum Deum nostrum,
nous donne en son temps la pluie de la qui dat nobis pluviam temporaneam
première et de l’arrière-saison, et qui nous et serotinam in tempore suo, plenitudi­
conserve l’abondance de la moisson nem annuæ messis custodientem nobis.
annuelle.
25. Vos iniquités ont détourné ces 25. Iniquitates vestræ declinaverunt
choses, et vos péchés ont écarté de voua hæ c, et peccata vestra prohibuerunt bo­
les biens, num a vobis,
2G. parce qu’il s’cst trouvé parmi mon 26. quia inventi sunt in populo meo
peuple des impies qui dressent des pièges impii insidiantes quasi aucupes, laqueos
comme les oiseleurs, et qui tendent des ponentes et pedicas ad capiendos viros.
filets et des lacets pour prendre les
hommes.
27. Comme une cage est remplie d’oi­ 27. Sicut decipula plena avibus, sic
seaux, ainsi leurs maisons sont pleines domus eorum plenæ dolo : ideo magni-
de fraude : c’est ainsi qu’ils deviennent ficati sunt et ditati.
grands et riches.
28. Us sont devenus gras et replets, et ils 28. Incrassati sunt et im pinguati, et
violent affreusement mes préceptes. Us præterierunt sermones meos pessime.
ne défendent pas la cause de la veuve, ils Causam viduæ non judicaverunt, cau-

bu n tu r. L es v agu es o n t beau s'élancer a v e c fu re u r a v a le n t lieu la p lu p a rt des récoltes. C f. E x .


co n tre ce tte b a rriè re , elles ne réu ssissen t pas x x i n , 1 6 ; x x x i v , 22; N u m . x x v m , 2 6 ; D eu t.
à la briser (n o n p o te r u n t ). — r o p u 'o a u tem ... x v i , 9.
(v ers. 23). C o n traste d éso lan t : l’océan o béit, et 2 5-28 . L e s J u ifs se so n t la issé e n v a h ir p ar
le peuple de D ieu sc révolte. — Cor in c r e d u ­ la co rru p tio n sous to u te s ses fo rm es. — D ecli­
lu m ... H ébr. : un c œ u r ind ocile e t rebelle. — E t n a v e ru n t hæ c. L e u rs in iq u ité s o n t arrê té le cours
nom d i x e r u n t ... ( v e r s . 24 ). A u tr e fa it q u i ne des b ie n fa its .d iv in s . — I n v e n ti... in s id ia n te s ...
condam ne pas m o in s la co n d u ite des J u ifs : la B elle com paraison e m p ru n tée ô la chasse (v e rs . 20 ).

C a g e s d 'o is e le u r . ( P e i u t u r e é g y p t i e n n e .)

bien veillan ce d u S eig n e u r à le u r ég a rd ne d e v ra it V o y e z l ’A ft. archèol., pl. x x x i x , fig. 4 ,1 0 ; pl. x u .


pas m oins les In stru ire q u e sa p uissan ce. — M e­ fig . 1, 3, 4, 6 ; A tl. d ’h is t. n a t ., pl. l x i i i , flg . 1.
tu a m u s. .. D ans le sens d e v é n é rer et s e rv ir. — — D e c ip u la (v e rs. 27). L a ca ge dans la q u e lle les
Q ui dat... p lu v ia m . Ce d éta il e s t assez fréq u em ­ oiseleu rs p laçaie n t les o iseau x q u ’ils a v a le n t p ris
m en t cité dans les sa in ts L iv re s com m e une p reu ve au p iège ( A tl. d ’h is t. n a t ., p l. l x i i i , flg . 3). —
de la d iv in e bonté. C f. P s . c x l v i , 8 ; A c t. x r v , P le n æ dolo : rem p lies de richesses fra u d u le u se ­
17, e tc . — T e m p o ra n e a m et se r o tin a m . S u r ces m en t ac q u ise s.— In c r a s s a ti... s u n t et im p in g u a ti
d eu x espèces de p lu ie , v o y e z n i , 13, e t le com ­ ( v e r s . 28 ). M étaph ores én ergiqu es. E n O rie n t,
m en taire. — P le n it u d in e m ... m e s s is ... C .- à - d . l ’em bo n po in t e s t rega rd é d ’o rd in aire com m e un
que le re to u r ré g u lie r de la p lu ie p ro d u it fidè­ sign e d ’opulen ce. Cf. Dc'ut. x x x n , 15 ; P s. x c , 14 ;
lem ent et régu liè re m e n t les réco lte s. L ég ère v a ­ P ro v . x x v m , 25. — P r æ te r ie r u n t s e r m o n e s ...
rian te dans l’h ébreu : (D ie u qui nous r é s e r v e ) L ’h éb reu sig n ifie p lu tô t : Ils dépassen t to u te
les sem aines destinées à la m oisson. J érém ie m esure dan s le m al. P a s de lim ites à le u rs in i­
nomm e ainsi les sep t sem aines q u i s’écou laien t q u ité s. — C a u sa m v id u æ ... Q uelques exem ples
de la 1 âqu» à la P en tecô te, e t d u ra n t lesquelles d e leu rs cria n te s in ju stice s. E n face d ’u n e telle
C o m m e n t. — V . 3o
546 J er. V, 29 — V I , 4.

sam pupilli non direxerunt, et judicium ne soutiennent pas la cause de l’orphe­


pauperum non judicaverunt. lin, et ils ne font pas justice aux pauvres.
29. Numquid super his non visitabo, 29. E st-ce que je ne punirai pas ces
dicit Dominus, aut super-gentem hu­ choses, dit le Seigneur, et ne me ven­
juscemodi non ulciscetur anima mea? g e ra i-je pas d ’une nation pareille?
30. Stupor et mirabilia facta sunt in 30. Des choses étranges et étonnantes
terra : ont eu lieu dans ce pays :
31. prophetæ prophetabant menda­ 31. les prophètes prophétisaient le
cium , et sacerdotes applaudebant mani­ mensonge, et les prêtres applaudissaient
bus suis, et populus meus dilexit talia. de leurs mains, et mon peuple prenait
Quid igitur fiet in novissimo ejus? plaisir à cela. Qu’a rriv e ra -t-il donc an
temps de sa fin?

C H A P I T R E VI

1. Confortam ini, filii Benjam in, in 1. Forti fiez-vous, enfants de Benjamin,


medio Jérusalem , e tin Thecua clangite au milieu de Jérusalem ; sonnez de la
buccina, et super Bethacarem levate trompette à Thécua, et levez l ’étendard
vexillum , quia malum visum est ab aqui­ sur Béthacarem, car on voit venir du côté
lone, et contritio magna. de l’aquilon le malheur et une grande
ruine.
2. Speciosæ et delicatæ assimilavi 2. J ’ai comparé la fille de Sion à une
filiam Sion. femme belle et délicate.
3. A d eam venient pastores et greges 3. Vers elle viendront les pasteurs
eorum , fixerunt in ea tentoria in cir­ avec leurs troupeaux, ils dresseront leurs
cuitu, pascet unusquisque eos qui sub tentes autour d’elle, et chacun fera
manu sua sunt. paître ceux qui seront sous sa charge.
4. Sanctificate super eam bellum ; con- 4. Préparez la guerre contre elle;

c o n d u it e , la Justice de D ie u ne p ou rra p lus se | ta n ts sont appelés Ici f l l i i B e n ja m in , e t on les


co n te n ir : N u m q u id s u p e r h ls... (v ers. 29). p resse de fu ir , p arce q u e les re m p a rts de la v ille
3 0 -3 1 . L a m alice sp éciale des p rop h ètes e t des ne sa u ra ie n t les s a u v e r .— I n T h ecu a . B o u rg a d e
p rêtres. — S tu p o r et m ir a b ilia . T ra n sitio n à ce situ é e , d ’ap rès s a in t Jé rô m e , à d ou ze m ille s ro ­
d é ta il p a rticu liè re m e n t a ffre u x : des choses s t u ­ m ain s au sud de Jé ru sa le m , à en viro n d e u x h eu res
p éfian tes, ab om in ables, se p assen t dans le p ays. — d e B e th lé e m ( A t l . g éo g r., p l. v u , x n ) . C f. Jo s.
P r o p h etæ . L e s fa u x p rop h ètes e t le u r co n d u ite sa ­ x v , 9 , e tc. Il e st f a it m en tio n d ’e lle , so it p ou r
crilè g e ... — Sacerdotes a p p la u d e b a n t. L e s p rê tres, m o n tre r q u e l’en n em i v ie n d ra du n o r d , s o it à
a u lie u de s’opposer à ces ab us c r im in e ls , les cau se du Jeu de m ots q u e p ro d u it son nom a v e c
e n co u ra g e n t p a r un e Ind ign e co n n iv en ce. N u a n ce le v e rb e ftg 'u ( V u lg . : c la n g ite ). — B u c c in a ,
d ans l’h éb reu : L es p rê tre s d o m in en t sous leu rs v e x illu m : d e u x s ig n a u x d’a la rm e . — B e th a ca ­
m ain s, c.-à-d . sous le u r d irectio n (des fa u x p ro ­ rem . C e v illa g e é ta it e n tre Jéru sa lem e t T h é cu a,
p h è te s ). C’e st a n fo n d le m êm e sens. — P o p u ­ p e u t - ê t r e an m o n t des F r a n c s ,o u DJébel F u ré ï-
lu s ... d ile x it... L e co m ble de la p e rv e rsité . A u ssi, dis. V o y e z X'Atl. géogr., pl. x v i . - M o tif de c e tte
q u id ... f i e t ...t L e ch â tim e n t é c la te ra bientôt. fu ite : q u ia m a lu m ...; la ru in e de J é ru s a le m ,
d ’a p rè s le co n te x te . — Speciosæ et d elica tæ ...
§ I V . — J é r u s a le m sera assiégée et saccagée.
( v e r s . 2 ) . Sion e s t com parée à une fem m e d é li­
V I , 1 -3 0 .
ca te , q u i n e p o u rra p as ré siste r à ses v ig o u re u x
R é c a p itu la tio n des pensées d om in an tes de ce ennem is. H ébr. : L a b e lle e t la d é lic a te , Je l ’a ­
lo n g d isco u rs : ex h o rta tio n a u rep en tir, an nonce n é a n tis , la fille de Sion . — A d eam ... p a stores
des v en g ean ce s d iv in e s , d escrip tio n des crim es ( v e r s . 3 ) . Com paraison non m oins sig n ific a tiv e .
de J u d a . L e s C h ald éen s so n t fig u ré s p a r ces p asteu rs e t
1» P réd ic tio n de la ru in e p roch ain e de J é r u ­ le u r s tr o u p e a u x , q u i d é v o re r o n t to u t a u x e n v i­
salem . V I , 1 - 8 . ro n s de Jé ru sa le m . — P a scet... eos q u i... P lu tô t :
C h a p . V L — 1 - 8 . U n e arm ée ennem ie v ie n t i ea q u æ . » C h acu n ra v a g e ra ce q u i sera à sa
d u n o rd e t assiège la ca p ita le ju iv e . T a b le a u très p o rté e , au p rès de Iui (su b m a n u su a ). — S a n ­
d ra m a tiq u e. — C o n fo r ta m in i : p ou r p ren d re la ctificate... b ellu m ( v e r s . 4 ). S u r c e tte lo c u tio n ,
fu ite , com m e le d it l’h ébreu (F u y e z... d u m ilieu v o y e z Is. x i n , 3, e t le co m m e n ta ire : J c e l, m , 9,
de J éru sa le m ). C f. rv, 6. Com m e ce tte c ité é ta it e tc . L ’im age d isp a ra ît to u t à c o u p , e t nou s en ­
situ ée s u r le te r rito ire de B e n ja m in , ses hab l- ten d on s les a ssa illa n ts q u i b’e x c ite n t m u tu elle-
S o ld a is a ssyrie n s co u p an t les arbres en p ay s ennem is.
(B a s-re lie f de N in iv e.)
J er. V I , 5-1 0.

surgitc, et ascendamus in m eridie; væ levez-vou s, et montons en plein midi;


nobis, quia declinavit dies, quia longio­ malheur à nous, car le jour baisse, et
res factæ sunt urnbræ vesperi! les ombres du soir se sont allongées.
5. Surgite, et ascendamus in nocte, 5. L evez-vou s et montons pendant la
et dissipemus domos ejus. nuit, et renversons ses maisons.
6. Quia hæc dicit Dominus exerci­ 6. Car voici ce que dit le Seigneur
tuum : Cædite lignum ejus, et fundite des armées ; Abattez ses arbres, et
circa Jérusalem aggerem . H æ c est civi­ dressez un retranchement autour de J é ­
tas visitationis, omnis calumnia in me­ rusalem. C’est la ville du châtiment,
dio ejus. toutes sortes de calomnies sont au milieu
d’elle.
7. Sicut frigidam fecit cisterna aquam 7. Comme la citerne rafraîchit son
suam, sic frigidam fecit malitiam suam. eau, ainsi elle a rafraîchi sa malice. On
Iniquitas et vastitas audietur in ea, co­ n’entend parler en elle que d’injustice
ram me semper infirmitas et plaga. et de ruine, sans cesse devant moi j e
vois la douleur et les plaies.
8. Erudire, Jérusalem , ne forte rece­ 8. Instruis-toi, Jérusalem, de peur que
dat anima mea a te, ne forte ponam te je ne me retire de toi, et que je ne te
desertam, terram inhabitabilem. réduise en un désert, en une terre inha­
bitée.
9. Hæc dicit Dominus exercituum : 9. Voici ce que dit le Seigneur des
Usque ad racemum colligent quasi in armées : Comme on cueille dans une
vinea reliquias Israel. Converte manum vigne jusqu’à la dernière grappe, ainsi
tuam quasi vindemiator ad cartallum. recueillera-t-on les restes d ’Israël. Por­
tez-y de nouveau la main, comme le ven­
dangeur à son panier.
10. Cui loquar, et quem contestabor 10. A qui parlerai-je, et qui conju­
ut audiat? Ecce incircumcisæ aures eo­ rera i-je de m’écouter? Leurs oreilles
rum, et audire non possunt; ecce ver­ sont incirconcises, et ils ne peuvent
bum Domini factum est eis in oppro­ écouter; la parole du Seigneur est de­
brium, et non suscipient illud. venue pour eux un opprobre, et ils ne
la reçoivent plus.

m en t à co m b a ttre a v e c co u ra ge. — I n m e r id ie : p a r les o p p resseu rs in iq u es e t les c r is de d o u leu i


en p lein m id i, m a lg ré la ch a le u r b rû la n te , ta n t des opprim és. — E r u d ire ... (vers. 8). Que la cité
le u r ard e u r b elliq u eu se les p resse. — V æ nobia... cou p able se laisse In stru ire , p en d an t q u ’ il en est
E x cla m a tio n de d o u leu r. L e cré p u sc u le a r r iv e tem ps e n co re ; a u tre m e n t le Seig n eu r l ’o u b lie r a ,
a v a n t qu’ils a ie n t pu s’em p arer de la v ille ; la l'a b an d o n n era ( n e ... re ced a t...), et la ch â tiera
co n q u ête ne sera co m p lète q u e p en d a n t la n u it. com m e elle le m é rite (ne... p o n a m ...).
.— Q u ia h æ c d i c i t ... ( v e r s . 6 ). Ils ag isse n t a u 2° L e p rop h ète re v ie n t s u r les raison s de ce
nom de J é h o v a h , q u i le u r a donn é l’o rd re form el d é cre t do v en g ean ce. V I , 9 - 2 1 ..
de d é tru ire Jéru sa lem . — C æ dite lig n u m : p ou r 9 - 1 5 . J é h o v a h tr a ite ra les J u ifs sans m e rci,
co n s tr u ire leu rs retran ch em en ts e t le u rs m ach in es a tte n d u q u ’ ils o n t rep ou ssé to u te in v ita tio n à
de g u e rre a v e c les a rb res a in si coupés ( A tla s la p éniten ce. — U sque a d ra cem u m ... H ébr. : On
a rc h è o l., pl. l x x x v , flg. 1 ; p l. x c , flg. 7 ) . — g ra p p ille ra com m e u n e v ig n e les restes d’Israël.
C iv ita s v is ita tio n is : la v is ite d iv in e en m au v aise M an ière fig u ré e de d ire qu e l’en n em i ne fe ra pas
p a r t ; p a r co n séquen t, un e v ille d o n t la d e s tru c­ de q u a rtie r . — C onverte m a n u m .. . C e tte apos­
tio n a été irrév o ca b lem en t d écrétée. — O m n is trop h e s’adresse a u x C h ald é e n s, qu e D ieu presse
c a lu m n ia . H éb r. : to u te so rte d ’oppression. — de re n d re le u r œ u v re de d e stru ctio n au ssi co m ­
S ic u t fr ig id a m ... (v e rs. 7). T rè s fo r te im a g e p ou r p lète q u e possible. — C a r ta llu m : le p an ier
p e in d re l ’éten d u e de la m alice de Jéru sa le m : de d o n t se se rv e n t les v e n d a n g e u rs ( A tl. archèol.,
m êm e qne l’eau d em eu re fra îc h e dans u n e cite rn e , pl. x x x v i , flg . 6, 7). L ’h ébreu d ésign e p lu tô t les
ain si l'Im p iété se m a in tie n t d an s Sion. D ’a u tre s sarm en ts de la v ig n e .— C u i l o q u a r (v e rs. 10).
tr a d u is e n t ain si l’h éb reu : Com m e une fo n ta in e J é ré m ie v o u d ra it a v e r t ir en co re ses co m p a trio tes
fa it Jaillir ses eau x, a in si elle f a it ja illir sa m a­ du so rt q n i les m e n a c e , m ais Us re fu se n t de
lice. — I n iq u ita s ... a u d ie tu r ... M ieu x v a u d r a it l’éc o u te r. — I n d r c u m k is æ a u re s : recou vertes
le tem ps p ré sen t : On n ’en ten d en e lle q u e v io ­ d ’u n e p eau q u i les em pêch e d ’en ten d re. C f. A ct.
len ce... Ce t r a it c t le s u iv a n t (co ra m m e...) co n ­ v u , 51. — I n o p p ro b riu m . Ils to u rn a ie n t en d é ­
tin u e n t de m e ttre en re lie f la p e rv e rs ité des rision les av e rtisse m e n ts d u S eig n eu r. — Id circo
h a b ita n ts d e J éru sa lem . — I n fir m it a s et p la ç a . fu r o r e ... (v e rs . 1 1 ) . D e te lle s In d ig n ités sou lèvent
H ébr. : la d o u leu r e t les coups. L es coups p ortés une sain te colère dans le oœ u r du p rop h ète, q u i
.Ter VI 11-17. 549

11. C ’est pourquoi je suis plein de la 11. Idcirco furore Domini plenus sum,
fureur du Seigneur, je me suis fatigue laboravi sustinens. Etfunde super par­
à la contenir. V ersez-la sur le petit en­ vulum foris, et super consilium ju v e­
fant qui est dans la rue, et sur l’assem­ num sim ul; vir enim cum muliere ca­
blée des jeunes gens ; car l’homme sera pietur, senex cum pleno dierum.
pris avec la femm e, le vieillard avec ce­
lui qui est plein de jours.
12. Leurs maisons passeront à des 12. Et transibunt domus eorum ad
étrangers, leurs champs et leurs femmes alteros, agri et uxores pariter; quia
aussi ; car j ’étendrai ma main sur les extendam manurn meam super habitan­
habitants du pays, dit le Seigneur. tes terram, dicit Dominus.
13. Car depuis le plus petit jusqu’au 13. A minore quippe usque ad majo-
plus grand, tous se livrent à l’avarice, rem , omnes avaritiæ student; et a pro­
ct depuis le prophète jusqu’au prêtre pheta usque ad sacerdotem cuncti faciunt
tous s’appliquent h la fraude. dolum.
14. Us soignaient d’une manière hon­ 14. E t curabant contritionem filiæ
teuse les plaies de la fille de mon peuple, populi mei cum ignom inia, dicentes :
en disant : La paix, la paix, lorsqu’il P a x , pax! et non erat pax.
n’y avait point de paix.
15. Us ont été confus, parce qu’ils ont 15. Confusi sunt, quia abominatio­
fa it des choses abominables ; puis alors nem fecerunt; quin potius confusione
la confusion même n’a pu les confondre, non sunt confusi, et erubescere nescie­
et ils n’ont pas su rougir. C ’est pourquoi runt. Quam ob rem cadent inter ruen­
ils tomberont parmi les mourants ; ils tes; in tempore visitationis suæ cor­
seront renversés au temps de leur pu­ ruent, dicit Dominus.
nition, dit le Seigneur.
16. Voici ce que dit le Seigneur : 16. Hæc dicit Dominus : State super
Tenez-vous sur les chemins et regardez, vias, et videte, et interrogate de semitis
et demandez quels sont les anciens sen­ antiquis quæ sit via bona, et ambulat*5
tiers, quelle est la bonne vo ie, et mar­ in ea; et invenietis refrigerium anima-
chez-y, et vous trouverez le rafraîchisse­ bus vestris. E t dixerunt : Non am bula­
ment de vos âmes. Mais ils ont dit : bimus.
Nous n’y marcherons pas.
17. J ’ai établi des sentinelles auprès 17. E t constitui super vos speculato­
de vous : Ecoutez le son de la trom­ res : Audite vocem tubæ. E t dixerunt :
pette. E t ils ont dit : Nous ne l’écoute- Non audiemus.
rons pas.

ne p e u t p lu s co n te n ir son zèle ( la b o ra v i...), et t a it ce tte co n d u ite ; m ais Ils ne s a v a ie n t plus


e x c ite lu i-m êm e J é h o v a h à p u n ir, sans d istin c­ ro u g ir, a jo u te d o u lo u reu sem en t le piyiphète. D ieu
tion d’ âg es ou de co n d itio n s , ce p eu ple in c o rr i­ rec o u rra donc à u n c h â tim e n t au q u e l Ils sero n t
g ib le. — P a r v u lu m f o r is : les e n fan ts q u i jo u e n t p lu s sen sibles : ca d en t in te r r u e n te s ; ils p é riro n t
dans les rues. S u p er c o n s iliu m ...: les jo yeu ses ré u ­ a v e c la m asse du p eu ple.
nions de jeun es gen s. L es fem m es au ssi e t les 1 6 - 2 1 . N écessité d ’u n e v ra ie co n version p o u r
v ieilla rd s : v ir ... cu m m u lie re ... — E t tr a n sib u n t... a r rê te r la co lère d u S e ig n e u r ; des sacrifices
(vers. 12) : co n fo rm ém en t à l’ an tiq u e m en ace d u p u rem e n t e x té rie u r s so n t in su ffisan ts. — State
S eig n eu r, D eut. x x v i u , 30, d o n t nous en ten d on s s u p e r v ia s... : p o u r In te rro ge r les v o y a g e u rs e t
Ici l ’écho. — A m in o r e q uip pe... (v e rs. 13 ). Que les passan ts s u r ce q u ’ ils o n t de m ie u x à fa ire
tous so ien t p u n is, p u isqu e to u s so n t coupables. d an s le u r s itu a tio n si p érilleu se. — S e m itis a n ti­
— A v a r i t iæ : le d ésir im m od éré du g a in ; c’est q u is : les sen tiers q u e s u iv a ie n t leu rs a n c ê tr e s ,
pour cela q ue le ch â tim e n t co n sistera en p artie sp écia lem en t les p atriarch e s, a u x m eilleu res épo­
dans la p erte de ces biens m al acqu is (c f. vers. 12). q ues de l ’h isto ire d ’Israël. — D ix e r u n t : N o n ...
— D o lu in : la fra u d e, en v u e de s ’e n ric h ir p lu s R e fu s Im pie. Ils p ré fè re n t le u r v o le la rge, q u o i­
p rom p tem en t. — C u ra b a n t... e u m ig n o m in ia q u ’elle co n d u ise à la ru in e. — E t c o n s t it u i...
(v ers. 14). H éb r.: Ils p an sen t à la lé g è re la plaie... (v e rs. 1 7 ). M isé rico rd ie u x ju sq u ’au b o u t, le S e i­
Les proph ètes e t les p rêtre s ne fa is a ie n t rien pour g n e u r le u r donne j l e s p rop h ètes (s p e c u la to r e s ,
rem édier à l’é ta t m oral si d éplorable de la n a ­ des v ig ie s m o ra le s). r>our les a v e rtir. — V ocem
tion ; au c o n tra ire , Us l ’a g g r a v a ie n t , en m ultl- tubæ : les v o ix p ro p h é tiq u e s, qu i so n n aien t
tlp lla n t les v alu es prom esses : dicen tes. P a x ... — b ru ya m m e n t l’alarm e. — Id eo a u d ite (v e rs. 18 ),
C o n fu si s u n t... (v ers. 15). H o n te q u e le u r m éri­ En faoe d ’u n te l en d u rcissem en t, D ieu annonce
.Te r . V I , 18-23.

18. Ideo audite, geutes ; et cognosce, 18. C ’est pourquoi écoutez, nations;
congregatio, quanta ego faciam eis. et sache, assemblée des peuples, tout ce
que je leur ferai.
19. A ud i, terra : Ecce ego adducam 19. Ecoute, terre : Je vais amener
mala Buper populum istum, fructum co­ des malheurs sur ce peuple, le fru it de
gitationum ejus, quia verba mea non leurs pensées, parce qu’ils n’ont pas écouté
audierunt, et legem meam projecerunt. toa parole, et qu’ils ont rejeté ma loi.
20. Ut quid mihi thus de Saba affer­ 20. Pourquoi m’apportez - vous l’en­
tis, et calamum suave olentem de terra cens de Saba, et le roseau au suave par­
longinqua? Holo'cautomata vestra non fu m , qui vient d ’un pays lointain? Vos
sunt accepta, et victim æ vestræ non pla­ holocaustes ne me sont point agréables,
cuerunt mihi. et vos victim es ne me plaisent pas.
21. Propterea hæc dicit Dominus : 21. C ’est pourquoi voici ce que dit le
Ecce ego dabo in populum istum ruinas ; Seigneur : Je mettrai devant ce peuple
et. ruent in eis patres et filii sim ul, v ic i­ des pierres de ruines; les pères et les
nus et proximus peribunt. fils tomberont ensemble sur elles, le vo i­
sin et l’ami périront.
22. Hæc dicit Dominus : E cce populus 22. V oici ce que dit le Seigneur : Un
•venit de terra aquilonis, et gens magna peuple vient du pays de l’aquilon, et une
consurget a finibus terræ. grande nation s’élève des extrémités de
la terre.
23. Sagittam et scutum arripiet ; cru­ 23. Il saisira la flèche et le bouclier ;
delis est et non miserebitur; vox ejus il est cruel et im pitoyable; sa voix re­
quasi mare sonabit; et super equos as­ tentira comme la mer ; ils monteront sur
cendent, præparati quasi vir ad prælium des chevaux, prêts k combattre comme
adversum te, filia Sion. un seul homme contre t o i , fille de
Sion.

à to u te la te r r e , a v e c une g ra n d e s o le n n ité, ses coup d ’ an a lo gie a v e c ce lu i des v a g u e s , e n ten d u


desseins de v en g ea n ce. — Cong reg atio : l ’e n ­ à d is ta n c e .— L e s m ots a d v e rsu m te, f i l i a S io n ...,
sem ble de to n s les peuples. — L e s m ots f r u c t u m
co g ita tio n u m ..., q u i s e rv e n t d’ap p osition à m a la ,
in d iq u e n t q u e les J u ifs sero n t les p re m iers e t
p rin cip a u x a u te u rs de le u rs p ro p res ca la m ité s.
— Ut q u id m ih i.~ (vers. 20). C’e st en v a in q u e
les co up ables essaya ien t d’ap aiser le S e ig n e u r p ar
d es h om m ages p u rem en t e x té rie u r s. S u r c e tte
p e n s é e , fa m iliè re a u x é c riv a in s s a c r é s , v o y e z
P s. x l i x , 8 e t ss.; Is. i, 1 1, e t la n o te ; A m . v , 2 1,
etc. — T h u s de Sa b a ( héb r. : S ’ bâ’ ). L ’A ra b ie
h eureuse a to u jo u rs été célèbre p ou r ses arom ates
e t ses encen s ( « th u s S a b æ u m , » V ir g ile ) . —
C a là m u m s u a v e ... : le roseau a r o m a tiq u e , q u e
l’on fa is a it v e n ir de l ’In d e (d e terra lo n g in q u a ).
Cf. E x . x x x , 2 3 , e t la n o te : A tl. d 'h is t. n a t.,
pl. m , fig. 5 ; p l. rv, flg. 4. — E cce... i n r u in a s
( v e r s . 2 1 ). D ans l’h é b re u , a v e c un e m étap h o re
é n e rg iq u e : Je m e ttr a i d e v a n t ce peuple des
p ierres d ’ach op p em en t co n tre lesq u elles se h e u r­
tero n t les p ères e t les flls... Ces p ie rres fig u re n t
les C h ald éen s. — P a tr e s et f i l i i , v ic in u s et p r o x i ­
m u s : to u s les J u ifs sans ex cep tio n .
3® L ’ in vasio n . V I , 22 - 30.
22 -2 6 . A v e c qu elle rig u e u r l ’en nem i tr a ite r a
les h a b ita n ts de J u d a . — De terra a q u ilo n is .
T o u jo u rs la d irectio n d u nord ; cf. v e rs . l b ; i, 14 ;
iv , 1 3 ; v , 1 5 , etc. — G ens m a g n a ... C ette n o u ­ B o u c lie r s a ssy rien s.
v elle d escrip tion n’e st p as m oins b e lle que les
p récédentes. S a g itta m et s cu tu m . H éb r.: l ’a r c ren v o y é s à la fin du ta b lea u , p ro d u ise n t u n effet
saisissan t. — A i i d i i - i m u s . . . (v e rs. 24). J é ré m ie
e t le ja v e lo t. C f. v , 1G. — O ru d elis est. M êm e
t r a it dan3 H a b a cu c , i , 6 e t ss. — V ox... q u a s i ex p rim e, a u nom de ses co n cito yen s, la d o u leu r
m are. L e b ru it d’une fo u le n om breuse a b ea u ­ e t l ’efErol ressen tis p a r e u x à la n o u velle de l’ in-
J er . V I , 24 -30. 551

24. Nous avons appris sa renommée, et 24. Audivimus famam ejus, dissolutæ
nos mains ont perdu leur force ; l’afflic­ sunt manus nostne; tribulatio appre­
tion nous saisit, et la douleur comme hendit nos, dolores ut parturientem.
une femme en travail.
25. Ne sortez pas dans les champs et 25. Nolite exire ad agros, et in via ne
n’allez pas sur les chemins, car là est le am buletis, quoniam gladius inim ici,
glaive de l’ennemi, et l ’épouvante est en pavor in circnitu.
tout lieu.
26. F ille de mon peuple, revêts-toi d’un 26. F ilia populi mei, accingere cilicio,
ci lice et couvre-toi de cendre; prends le et conspergere cinere; luctum unigeniti
deuil comme pour un fils unique, gémis fac tibi, planctum amarum, quia repente
amèrement, car le dévastateur viendra veniet vastator super nos.
tout à coup sur nous.
27. Je t’ai établi' sur mon peuple 27. Probatorem dedi te in populo meo
comme un essayeur habile, tu connaî­ robustum; et scies, et probabis viam
tras et tu sonderas leur voie. eorum.
28. Ce sont tous de grands rebelles, 28. Omnes isti principes declinantes,
aux démarches frauduleuses ; ce n’est ambulantes fraudulenter ; æs et ferru m ,
que de l’airain et du fe r, ils sont tous universi corrupti sunt.
corrompus.
29. Le soufflet s’est usé, le plomb s’est 29. D efecit sufflatorium, in igne con­
consumé dans le feu ; en vain le fon ­ sumptum est plumbum ; frustra conflavit
deur les a mis dans le four, leurs malices conflator, m alitiæ enim eorum non sunt
n’ont point été consumées. consumptæ.
30. A ppelez-les argent de rebut, car 30. Argentum reprobum vocate eos,
le Seigneur les a rejetés. quia Dominus projecit illos.

vasio n . P assage tra g iq u e . — D isso lu tæ ... m a n u s. (Ils so n t to u s) reb elles p arm i les rebelles. — Æ s
L a te r r e u r v io le n te en lèv e to u te fo rce e t rend et fe r r u m : des m é ta u x v u lg a ir e s , p a r opposi­
incapable de résista n ce.— N o lite ex ir e... (v e rs. 25). tio n à l’o r et à l’a r g e n t. — D efecit s u ffla to r iu m
So rtir en dehors des rem p a rts p ro te cte u rs s erait (v e rs . 29). H éb r. : L e soufflet e st h a le ta n t. C’e st
s’e x p o ser à un e m ort ce rta in e. C f. J u d . v , 6. — la m êm e pensée : il s’e st u s é , ta n t l’o rfè v r e l ’a
P a v o r i n c ir c u itu . B elle p erso n n ificatio n , ch ère m an ié a c tiv e m e n t d u ra n t son tr a v a il. V o y e z l’ .4K.
à n o tre proph ète ; cf. x x , 3 ,1 0 ; x l v i , 5 ; x l i v , 29. a rc h é o l., p l. x l v i , flg. 6 , 8 . — C o n su m p tu m ...
— F i l i a p o p u li ( v ers. 26 ). L a
ru in e est tellem en t certa in e, que
Jérém ie en gag e d ’av a n ce J é ru ­
salem à m an ifester to u s les
signes d ’un d euil e x trêm e. —
Conspergere ein ere. P lu s fo r te ­
m en t dans l ’h ébreu : R e v ê ts - to i
de ce nd re. C f. x x v , 34 ; E z.
x x v i i , 30, etc.; l'A tla s a rchéol.,
p l. x x v i, flg. 8 ; p l. x x v i r , fig. 1.
— L u e tu m u n ig e n iti. D o u leu r
p roverbiale. C f. A m . v m , 1.0;
Zach . x i i , 10, etc.
27-30. L e peuple th éo cra tiq u e
ressem ble à un m étal g ro ssie r Soufflet de forge dans l’antique Égypte.
d o n t on ne p e u t rien e x tra ire de
bon ; c’est p o u r ce la q u ’il sera m is en p ièces. — p lu m b u m . On m ê la it d u plom b à l’a rg e n t e t à
Probatorem d e d i... C’est à J é ré m ie q u e D ieu l'o r dans le c r e u s e t, afin d’ac cé lé re r la sé p a ra­
adresse ces m ots ; 11 le com pare à u n o u v rie r tio n des scories. D ans le cas a c tu e l, le p lom b
ch a rgé d’e x a m in e r les m é ta u x p ré c ie u x e t de s’e st con su m é to u t e n tie r sans p rod u ire au cu n
co n sta ter le u r v a le u r réelle. — L e m o t m ibÿâr, ré s u lta t, p arce q u e le m éta l, qu i rep résen te J u d a ,
que la V u lg a te tr a d u it p ar r o b u s tu m , p o u rra it ne co n te n a it rien de bon. — M a litiæ ... con su m -
bien d ésign er ici, com m e p lu s h a u t ( i , 18), une p tæ . H é b r. : les m éch ancetés ne se so n t pas d é ta ­
v ille fo rtifiée ; dans ce c a s , D ieu p ro m e ttra it de ch ées ( le s scories so n t d em eurées e n tiè r e s ). —
n ouveau à son m essa ger de le d éfen d re co n tre A r g e n tu m rep rob u m ( v e r s . 30 ). H é b r .: a r g e n t
tes ennem is. — P r in cip es d e clin a n te s. H éb r. : d e re b u t. C onclusion te r rib le d u d isco u rs.
652 J er . VTT, 1- 0.

CHAPITRE VI I

1. Verbum quod factum est ad Jere­ 1. Parole que le Seigneur adressa à


miam a Domino, dicens : Jérémie en ces termes :
2. Sta in porta domus Domini, et præ- 2. T ien s-toi à la porte de la maison
dica ibi verbum istud, et dic : Audite du Seigneur, et là proclame cette p a ­
verbum Domini, omnis Juda, qui ingre­ role, et dis : Écoutez la parole du Sei­
dimini per portas has ut adoretis D om i­ gneur, vous tous, habitants de Juda, qui
num. entrez par ces portes pour adorer le Sei­
gneur. -
3. Hæc dicit Dominus exercituum , 3. Voici ce que dit le Seigneur des ar­
Deus Israel, B on as facite vias vestras, mées, le Dieu d ’Israël : Redressez vos
et studia vestra, et habitabo vobiscum voies et vos penchants, et j ’habiterai
in loco isto. avec vous dans ce lieu.
4. Nolite confidere in verbis mendacii, 4. Ne vous fiez pas à des paroles de
dicentes : Templum Dom ini, templum mensonge, en disant : C ’est ici le temple
Domini, templum Domini est! du Seigneur, le temple du Seigneur, le
temple du Seigneur!
5. Quoniam si bene direxeritis vias 5. Car si vous dirigez bien vos voies
vestras, et studia vestra, si feceritis ju ­ et vos penchants, si vous rendez justice*
dicium inter virum et proximum ejus, à l ’un comme à l’autre,
6. advenæ , et pupillo, et viduæ non 6. si vous ne faites pas violence à
feceritis calum niam , nec sanguinem in­ l ’étranger, à l ’orphelin et à la veuve, si
nocentem effuderitis in loco hoc, et post vous ne répandez pas en ce lieu le sang
deos alienos non ambulaveritis in m a­ innocent, et si vous n’allez pas après les
lum vobismetipsis, dieux étrangers, pour votre malheur,
7. habitabo vobiscum in loco isto, in 7. je demeurerai avec vous de siècle
terra quam dedi patribus vestris, a sæculo en siècle dans ce lieu, sur cette terre que
et usque in sæculum. j ’ai donnée à vos pères.
8. E cce vos confiditis vobis in sermo­ 8. Mais voici que vous vous fiez à des
nibus m endacii, qui non proderunt paroles de mensonge, qui ne vous servi­
vobis : ront de rien :
9. furari, occidere, adulterari, jurare 9. voler, tuer, commettre l’adultère,

S e c t io n IU . — V a in e et s u p e r s t it ie u s e con ­ v e ra a u x J u ifs (i le u r ex iste n ce n a tio n a le ». C f .


f ia n c e que les J u if s m ettent dans le D eu t. v u , 1 2 - 1 5 . — N o lite confidere... (v e rs . 4).
TE M PLE ET LE S S A C R IF IC E S L IT U R G IQ U E S ; LE A la s tric te o b servation des volon tés d iv in es, qtd
V R A I CH EM IN D U S A L U T . V I I , 1 — X , 25. ’e u r m é rite ra c e tte g ra n d e ré co m p e n se , le p ro ­
p hète e st ch a rg é d’opposer l’acco m plissem en t
| I. — M éla n ge im p ie d u cu lte de J é h o v a h et d u
p u re m e n t e x té r ie u r e t m até rie l des rite s sacrée,
cu lte des f a u x d ie u x . V I I, 1 — V I I I , 3.
d o n t Ils n e sa u ra ie n t r e tire r a u c u n fr u it . —
1» C e u x p o u r lesquels le tem p le d e J é ru s a le m T e m p lu m D o m i n i ... Ces m ots so n t rép étés p ar
esc u n lé g itim e s u je t de co n fian ce. V I I , 1 - 7 . tro is fois d’ une m an iè re e m p h a tiq u e e t d ra m a ­
C h a p . V I I . — 1 . F o rm u le d ’ in tro d u c tio n . C f. tiq u e , p ou r m ie u x re le v e r le ca ra ctè re friv o le et
ii , 1 , e t n i , 6. s u p e rstitie u x de la con fian ce q u e l ’on a v a it dans
2 - 7 . A q u elles co n d ition s D ieu sa u v e ra son le tem p le e t les cérém onies re ligie u se s. — Q uo­
p euple. — I n p o rta ... L e tem p le a v a it p lu sieu rs n ia m s i bene... V e rs . 5 - 6 : a b ré g é des co n d ition s
en tré es (cf. I I P a r. iv , 9) ; on ig n o re de la q u elle a u x q u e lle s D ie u fe ra m isé rico rd e à son peu ple
il s’a g it ic i. — O m n is J u d a . On a pensé que le e t le m ain tie n d ra s u r son te r rito ire . — H a bita bo
S eig n e u r d onna c e t o rd re à Jérém ie à l’ occasion v o b iscu m ... (v e rs. 7). H é b r.: J e v o u s fe ra i h a b i­
de qu elqu e g ra n d e so len n ité re lig ie u se ; u n e te r...; com m e a u v e rs . 3b.
p a rtie n o tab le du p euple a u r a it d o nc été ra sse m ­ 2° C eu x q u i o n t u n e co n fian ce in sensée dans
blée à J éru sa lem e t dans le tem p le. — B o n a s le tem p le. V I I , 8 - 1 5 .
fa c ite v ia s ... C’est le résu m é d u d isco urs to u t e n ­ 8 - 1 1 . H ne s u ffit pas d ’a lle r a u san ctu a ire
tie r. — H a bita bo v o b is cu m ...H éb r.: J e v o u s fe ra i p o u r o b te n ir le p ard on de ses péchés. — F u r a r i,
h a b ite r dans ce lie u . S’ils co n sen ten t à d e v e n ir o c c id e r e ... É n u m é ra tio n ( v e r s . 9 ) e n tiè re m e n t
m e ille u rs, D ieu re tire ra ses m enaces et co n ser­ opposée il ce lle des v e rs. 5b-6. — V e n istis, et ste-
J er. VIT, 10-16. 553
jurer faussement, sacrifier à Baal, aller mendaciter, libare Baalîm . et ire poBt
après des dieux étrangers qui vous étaient deos alienos quos ignoratis;
inconnus ;
10. pnis vous venez vous présenter de­ 10. et venistis, et stetistis coram me,
vant moi, dans cette maison où mon in domo hac in qua invocatum est n o­
nom a été invoqué, et vous dites : Nous men meum, et dixistis : Liberati sumus,
sommes délivrés, quoique nous ayons eo quod fecerimus omnes abominationes
commis toutes ces abominations. istas.
11. Est-elle donc devenue une caverne 11. Numquid ergo speluuea latronum
de voleurs, cette maison où mon nom a facta est domus ista, in qua invocatum
été invoqué sous vos yeu x? Moi, moi qui est nomen meum in oculis vestris?
suis, j ’ai vu, dit le Seigneur. E go, ego sum; ego vidi, dicit Dominus.
12. A llez à mon sanctuaire, à Silo, où 12. Ite ad locum meum in Silo, ubi
mon nom a résidé depuis le commence­ habitavit nomen meum a principio, et
ment, et voyez comment je l’ai traité à videte quæ feccrira ei propter malitiam
cause de la méchanceté cïe mon peuple populi mei Israel.
Israël.
13. E t maintenant, parce que vous 13. E t nunc, quia fecistis omnia opera
avez fa it toutes ces choses, dit le Sei­ h æ c, dicit Dominus; et locutus sum ad
gneur; parce que je vous ai parlé dès le vos, mane consurgens, et loquens, et non
matin sans que vous ayez entendu, parce audistis; et vocavi vos, et non respon­
que je vous ai appelés sans que vous ayez distis,
répondu,
14. je traiterai cette maison, où mon 14. faciam domui huic, in qua invo­
nom a été invoqué et en laquelle vous catum est nomen meum, et in qua vos
mettez votre confiance, et ce lieu que habetis fiduciam, et loco quem dedi vo­
j ’ai donné à vous et à vos pères, comme bis et patribus vestris, sicut feci Silo ;
j ’ai traité Silo;
15. et je vous rejetterai loin de ma 15. et projiciam vos a facie mea,
face, comme j ’ai rejeté tous vos frères, sicut projeci omnes fratres vestros, uni­
toute la race d’Ephraïm. versum semen Ephraim.
16. Toi donc, n’intercède pas pour ce 16. Tu ergo, noli orare pro populo

tistis... (v e rs. 10). L a h ard iesse effro n tée de ces te m p s , v o y e z Job. x v m , 1 ; I R e g . i , 1 - 3 , e t


p éch eu rs e st p a rfa ite m e n t d é p ein te . — L ib e r a ti i v , 3 ; P s. l x x v i i , 60 e t ss. { A i l . g èo g r., pl. v n
s u m u s . Com m e s’ il su ffisait de quelques cé ré ­ e t x i i ) . — U bi... n o m en m e u m . L e nom du S e i­
m onies ex té rie u re s p o u r effa cer des crim es si g n e u r rep résen te son essence. — Q uæ fece rim ...
énorm es. — E o q uod fe c e r im u s... L ’h é b re u s lg n lü e Silo e x is ta it en co re à l’époque de Jé ré m ie ( c f .
p lu tô t : p ou r que n ous fassions... C .- à - d ., de te lle z u , 5 ) ; m ais ce n ’é ta it q u ’u n e bo u rga d e sans
so rte que nous p uission s nous liv r e r de n o uveau im p o rta n c e , q u i d epu is to m ba si co m plètem en t
lib re m e n t e t Im pun ém ent à nos désirs m a u v a is. en r u in e s , q u ’on n ’a re tro u v é son em placem en t
— N u m q u id ... s p e lu n c a ... ( v e r s . 1 1 ) . L a n gage q u e d e nos Jours, à Séïloû n. — E t n u n c ...
d ’une rare é n e r g ie , q ue N o tre - S eig n eu r Jésus- (v e rs. 13). L e s a n c tu a ire de J é ru sa le m , q u oiqu e
C h rlst em p ru n ta dans u n e circo n sta n ce solen­ a u tre m e n t co n s id é ra b le , est m en acé d ’u n so rt
n e lle , p ou r rep ro ch er aussi à ses co n tem p orain s p a r e il, à cau se de l ’ Im piété des h a b ita n ts de
la m an ière in d ign e dont Ils p ro fa n a ie n t le tem p le. J u d a .— M a n e co n su rg en s. A n th ro p o m o rp h ism e
Cf. M a tth . x x i , 13. L es g ro tte s n a tu re lle s so n t très e x p re ssif : com m e u n h om m e q u i se lè v e de
nom breuses p arm i les co llin es ca lcaires de la g ra n d m a t in , p ou r se liv r e r a v e c e n tra in à u n
P a lestin e , e t elles s e rv e n t p arfo is de r e fu g e a u x tr a v a il p ressan t. Jérém ie em ploie assez so u ve n t
b a n d its. SI un acte de religio n acco m p li dans le ce tte fo rm u le ; cf. vers. 25 ; x x v , 4 ; x x v r , 5 ;
tem p le sans le m oind re rep en tir a v a it suffi pour x x i x , 1 9 , etc. — P r o jic ia m ... a f a d e ... (v ers. 26):
la v e r les plus gran d s fo rfa its , la m alson de D ieu lo in de la T e rre s a in te , où D ieu m a n ife sta it sa
a u r a it été m oralem en t un ab ri p ou r le crlm o. — présence p lu s v isib le m e n t que p a rto u t a ille u rs.
D o m v s ... i n q u a in v o c a t u m ... T r a it d estin é à C f. I V R e g . x v i i , 18 , 20, 23, etc. — S em en
m ettre en re lie f la sain teté du tem p le : des E p h r a im . C.-à - d. les h a b ita n ts du ro yau m e des
p rières ferv en tes y éta le n t m ontées v e rs le ciel d ix trib u s.
d epuis des siècles. — E g o , ego... L a trip le rép é­ 3° Que Jérém ie n’essaye pas d’o b te n ir p ar ses
titio n dn pronom est grosse de ch âtim en ts. prières le p ard on d e si gra n d s co u p ables. V I I ,
1 2 - 1 5 . L e tem p le, q u e l ’on p rofane ain si, sera 1 6 -2 0 .
d é tru it com m e le s a n c tu a ire de Silo. — I n S ilo . 16 -2 0 . N o li ora rc... A u tr e m an ière de m e ttre
Sur ce lie u , où l’arch e é ta it d em eurée quelque en re lie f la g r a v it é des crim es de Juda* J é ré m ie
J er. VU, 17-23.

Iioc. nec assumas ]>ro eis laudem et ora­ peuple, n’entreprends pour eux ni sup­
tionem, et non obsistas mibi, quia non plication ni prière, et ne t’oppose point
exaudiam te. à m oi, car je ne t’exaucerai pas.
17. Nonne vides quid isti faciunt in 17. Ne vois-tu pas ce qu’ils font dans
civitatibus Juda, et in plateis Jérusalem? les villes de Juda et dans les places pu­
bliques de Jérusalem?
18. Filii colligunt ligna, et patres suc­ 18. Les enfants ramassent le bois, les
cendunt ign em , et mulieres conspergunt pères allument le feu, et les femmes pé­
adipem, ut faciant placentas reginæ cæli, trissent de la graisse pour faire des g â ­
et libent diis alienis, et me ad iracun­ teaux à la reine du c ie l, pour faire des
diam provocent. libations à des dieux étrangers, et pour
exciter ma colère.
19. Numquid me ad iracundiam pro­ 19. E s t-c e moi qu’ils irritent? dit le
vocant? dicit Dominus; nonne semet- Seigneur; n’est-ce pas eux-mêmes, pour
lpsos, in confusionem vultus sui? la confusion de leur visage?
20. Ideo hæc dicit Dominus Deus : 20. C’est pourquoi ainsi parle le Sei­
E cce furor meus et indignatio mea con­ gneur Dieu : Voici que ma fureur et
flatur super locum istum, super viros, mon indignation s’embrasent contre ce
et super jum enta, et super lignum re­ lieu , contre les hommes, et contre les
gionis, et super fruges terræ ; et succen­ animaux, et contre les arbres des champs,
detur, et non extinguetur. et contre les fruits de la terre ; et elle
brûlera, et ne s’éteindra pas.
21. Hæc dicit Dominus exercituum , 21. Ainsi parle le Seigneur des armées,
Deus Israel : Holocautomata vestra ad ­ le Dieu d’Israël ; Ajoutez vos holo­
dite victim is vestris, et comedite carnes ; caustes à vos victimes, et mangez-en les
chairs ;
22. quia non sum locutus cum' patri­ 22. car je n’ai point parlé à vos pères,
bus vestris, et non præcepi eis, in die et je ne leur ai donné aucun ordre, le
qua eduxi eos de terra Æ gyp ti, de verbo jour où je les ai tirés du pays d’É gypte,
holocautomatum et victimarum ; au sujet des holocaustes et des v ic ­
tim es;
23. sed hoc verbum præcepi eis, di- 23. mais voici l ’ordre que je leur ai

se d isp o sait sans d o u te à in tercé d er p ou r ses v e rsé e ( com m e u n e p lu ie d’o rage ). — S u p er lo ­


c o n c ito y e n s , com m e a u tre fo is M oïse ( c f . E x . cu m ... v ir o s... É n u m é ra tio n éloqu en te, m ais te r ­
x x x n , 1 0 ). — L a u d e m . L ’hébreu d ésign e un rib le . R ie n a b so lu m e n t ne sera é p a r g n é , c a r la
c r i p e rç a n t, c . - à - d . une su p p licatio n p ressan te. n a tu re m êm e se ra associée au c h â tim e n t de
— N o n o b sistas. T rè s fo rte im age : se p la c e r en l ’hom m e.
q u elq u e so rte en tre D ieu e t le co u p a b le , p ou r 4° V a in e co n fian ce des J u ifs dans le u r s s a c ri­
em pêch er la v en g ean ce d’éc la te r. M ais il fa u t que fices. V I I , 2 1 -2 8 .
la iu s tice su iv e son co u rs : n o n e x a u d ia m ... — 2 1 -2 8 . I n u tilité des sacrifices litu rg iq u e s, s ’ils
N o n n e vid es... M o tif (v ers. 17-18) p o u r le q u el le so n t o ffe rts a v e c de m au v aise s d ispo sition s. C’est
S eig n e u r se m o n tre si sévère e n ve rs les J u ifs : ils a u fo n d la m êm e pensée q u ’a u x v ers. 4 e t ss. —
se liv r e n t im p u d em m en t e t u n iv ersellem en t à H o lo ca u to m a ta ... a d d ite... E x h o rta tio n iro n iq u e :
l ’ id o lâ trie . L es d éta ils d ra m a tiq u es du v e rs . 18 m u ltip lie z vos o ffran des a u ta n t qu e v o u s le v o u ­
m e tte n t sous nos y e u x des fa m illes e n tiè res se d r e z ; c ’e st eu p u re p e rte . — C o m e d ite ... Dans
liv r a n t an c u lte des fa u x d ie u x . Cf. E z . v i n , 1 ce rta in s sacrifices, d iv e rs m em bres des v ictim e s
e t ss. — C o llig u n t li g n a : p o u r le b û ch er q u i re v e n a ie n t a u d o n ateu r, q u i les co n so m m ait r e li­
co n su m era les offrandes. — C onsperg un t a d ip em . gie u se m e n t a v e c sa fa m ille e t ses am is. C f. L e v .
H ébr. : elles p é tris s e n t la p âte. — P la c en ta s. v i, 11 e t ss. M a n gez, d e v ra d ire le p rop h ète ; ce
« D es g â te a u x de ce g e n re , com posés de fa rin e ne so n t qu e des v ian d e s v u lg a ire s ( c a m e s ). —
e t de m ie l, de fo rm e ronde com m e ce lle de la N o n s u m lo cu tu s ... ( v e rs . 22 ). Dès l ’o rig in e de
p lein e lu n e , e t appelés p ou r ce m o tif « selen æ » la th é o cra tie , D ieu a v a it fo rm e lle m e n t e x ig é des
ou lu n e s , é ta ie n t o fferts à D iane p a r les A th é ­ sacrifices m u ltip le s, e t de lo n g s passages du P en -
n ien s e t à H écate p ar les Siciliens. » — R e g in æ ta te u q u e en d é te rm in e n t les r iie s ; m ais ce la n ­
c æ li : la lu n e , q u i é ta it l’o b je t d’un cn lte spé­ g a g e h yp e rb o liq u e a v a it p ou r b u t de red ire très
cia l ch ez les an ciens p euples de l ’O rien t. C f. x l i v , fo rte m e n t a u x J u ifs q u e le S eig n eu r e x ig e a it
18 et ss. — N u m q u id m e... L e d o u ble ré s u lta t a v a n t to u t la p e rfe ctio n m orale, e t qu e les s a c ri­
de ce tte co n d u ite ( v e r s . 1 9 -2 0 ) : e lle e x c ite la fices e x té rie u r s n’ é ta ie n t rien sans elle. C f. I R e g .
colère du S eig n eu r, elle am èn era b ie n tô t la ru in e x v , 22 ; Is. i, 1 1 , etc. E n ré a lité , s u r le p o in t de
<le J u d a . — I n d ig n a tio ... co n fla tu r. H ébr. : s e ra c o n tra c te r l ’allia n ce du S in a ï, D ieu ne dem anda
J er . VTT, 24-30.
donné : Écoutez ma voix, et jo sciai cens : Aiulitc vocem mcarn, et cio vobLs
votre Dieu, et vous serez mon peuple; Deus, et vos eritis mihi populus ; et am­
et marchez dans toutes les voies que je bulate in orani via quam mandavi vobis,
vous ai prescrites, afin que vous soyez ut bene sit vobis.
heureux.
2i. E t ils n’ont pas écouté, et ils n’ont 24. Et non audierunt, nec inclinave­
pas prêté l’oreille; mais ils ont suivi runt aurem suam ; sed abierunt in vo­
leurs désirs et la dépravation de leur luntatibus et in pravitate cordis sui
mauvais cœur; ils ont été en arrière et m ali; factique sunt retrorsum, et non
non en avant, in a n te ,
25. depuis le jour où leurs pères sont 25. a dic qua egressi sunt patres eo­
sortis du pays d’Égypte jusqu’à, ce jour. rum de terra Æ gypti usque ad diem
E t je vous ai envoyé tous mes serviteurs, hanc. E t misi ad vos omnes servos meos
les prophètes, jour par jour, les envoyant prophetas per diem, consurgens diluculo,
de grand matin ; et mittens ;
26. et ils ne m’ont pas écouté, et ils 26. et non audierunt me, nec inclina­
n’ont pas prêté l’oreille; mais ils ont verunt aurem suam ; sed induraverunt
raidi leur cou, et ils ont fait le mal plus cervicem suam, et pejus operati sunt
que leurs pères. quam patres eorum.
27. Tu leur diras toutes ces choses, et 27. E t loqueris ad eos omnia verba
ils ne t ’écouteront pas ; tu les appelleras, hæ c, et non audient te ; et vocabis eos,
et ils ne te répondront pas. • et non respondebunt tibi.
28. Alors tu leur diras : C ’est ici le 28. E t dices ad eos : H æ c est gens
peuple qui n’a pas écouté la voix du quæ non audivit vocem Domini Dei sui,
Seigneur son Dieu, et qui n’a pas reçu nec recepit disciplinam. Periit fides, et
ses instructions. La foi a disparu, et ablata est de ore eorum.
elle est bannie de leur bouche.
29. Coupe tes cheveux et je tte -le s; 29. Tonde capillum tuum, et projice;
pousse tes cris vers le ciel, car le Sei­ et sume in directum planctum , quia
gneur a rejeté et abandonné la généra­ projecit Dominus et reliquit generatio­
tion qui a excité sa fureur ; nem furoris sui ;
30. car les enfants de Juda ont fait 30. quia fecerunt filii Juda malum in
ce qui est mal à mes yeu x, dit le Sei­ oculis meis, dicit Dominus. Posuerunt
gneur. Ils ont placé leurs abominations offendicula sua in domo in qua invoca­
dans la maison où mon nom a été invo­ tum est nomen meum, ut polluerent
qué, afin de la souiller; eam ;

to u t d’ abord a u x H é b re u x q u e de l’é co u ter e t p ar an ton om ase la n atio n d ésobéissan te e n ve rs


de lu i obéir, e t ils a c cep tè ren t ce tte co n d itio n D ieu . — P e r iit fld e s : la fid élité prom ise a u Sei­
sans h ésiter. — Sed h o c ... p ræ cep i ( v e r s . 2 3 ). g n e u r.
L e s m ots a u d it e ... p o p u lu s so u t u n e cita tio n 5» L es p roch ain es e t red o u tables v e n g e an ce s
lib re de l’ E xo d e, x ix , 5 ; ies s u iv a n ts , a m b ula te... de J éh o va h . V I I , 29-34.
v obis sont u n écho de D eu t. v, 33. — E t n o n 29-34 . L e th é â tre des fo rfa its de J u d a sera
a u d ie r u n t (v e r s . 2 4 ). L a p erp étu elle désobéis­ a u ssi ce lu i de son ch â tim e n t. — T ond e ca p il­
sance d’ I s r a ë l, d o n t l ’h isto ire sain te p résen te à lu m ... D ans l’h é b r e u , le v erb e e st au fé m in in ;
to u t Instant des p reu ves. — R e tr o r su m , et n on ... l ’o rd re s’ad resse donc à Jé ru sa le m p ersonnifiée
a nte. M o uvem ent rétro g rad e q u i les co n d u isait ( c f . v i , 2, 1 4 ; v i n , 1 1 , e tc.). E lle d e v ra co u p er
à l’ id o lâtrie e t à to u te so rte de v ices. — M is i... ses c h e v e u x en sign e de d eu il. L e su b s ta n tif
prop heta s (v ers. 25). J é h o v a h oppose sa co n d u ite h éb reu nézer, tr a d u it p ar c a p illu m dan s la V u l­
à celle des H éb reu x : 11 a to u t fa it p our les r a ­ g a te, a to u t d’abord le sens de couronne ; ce q u i
m ener à lu i, m ais ils se so n t od ieusem en t e n d u rcis a fa it cro ire à qu elqu es e x é gè te s qu ’ il y a ici u n e
dans le m al. — I n d u r a v e r u n t cervicem (v e rs. 26). a llu sio n à la ru in e de la m on arch ie ju iv e . M ais
M étaphore fréq u en te dans les sain ts L iv r e s pour ce m o t d é sig n e so u ven t au ssi la ch e v e lu re , e t le
dépeindre l’end u rcissem en t m o r a l; cf. x i x , 1 5 ; c o n te x te (« ton d e ») Indique à n ’en pas d o u te r
IV R eg. x v n , 4 ; N eh. i x , 1 6 - 1 7 ; P r o v . x x i x , 1, q ue te l est le cas ici. — I n d ire ctu m . H é b r.: su r
e t c .— L o q u e r is ... et n o n .. . (v e r s . 2 7 ). Jérém ie les h a u ts lie u x . C f. m , 2, e t la n ote. — Q u ia fece­
ne sera pas plus h e u re u x que les p rop h ètes ses r u n t... (v e rs. 30). L e S e ig n e u r ne se lasse pas de
devanci>rs. Du m oins 11 a u r a p ou r m ission de m en tio n n er les raison s p ou r lesqu elles il tr a ite ra
con stater en quelque so rte o fficiellem ent le crim e son p euple a v e c u n e si gra n d e sé v é rité . — O ffen ­
des J u if s : d ic e s ...: H æ c est g e n s ... (v e r s . 28 ). d ic u la su a . H é b r. : le u rs a b o m in a tio n s, c .- à - d .
Voilà bien le u r note c a ra c té ris tiq u e : ils sont len rs Idoles. — I n dom o in q u a ... L e s ro is im p iss
Tophcth, dans la vallée d ’ Hinnom. ( D ’après une p h o togra p h ie .)
1
Jeu. V I I , 31 — V I I I , 3. 557

31. et ils ont bâti des hauts lieux àT o- 31. et ædificaverunt excelsa Topheth,
pheth, dans la vallée du tils d’Ennom, quæ est in valle filii Ennom, ut incen­
pour y cousumer dans le feu leurs iils et derent filios suos et filias suas igni, quæ
leurs tilles, ce que je n’ai point ordonné, non præcepi, ncc cogitavi in corde meo.
et qui ne m’est pas venu à la pensée.
32. C ’est pourquoi, voici que les jours 32. Ideo ecce dies venient, dicit Do-
viennent, dit le Seigneur, où l’on ne dira m inus, et non dicetur amplius Topheth,
plus Topheth, ni vallée du fils d’E n ­ et vallis filii Ennom, sed vallis inter­
nom, mais vallée du carnage, et on en­ fectionis; et sepelient in Topheth, eo
sevelira les morts à Topheth, parce qu’il quod non sit locus.
n’y aura plus de place ailleurs.
33. Et les cadavres de ce peuple se­ 33. E t erit morticinum populi hujus
ront la pâture des oiseaux du ciel et des in cibos volucribus cæli et bestiis terræ,
bêtes de la terre, et il n’y aura personne et non erit qui abigat.
pour les chasser.
34. E t je ferai cesser, dans les villes 34. E t quiescere faciam de urbibus
de Juda et dans les places publiques de Ju d a, et de plateis Jérusalem, vocem
Jérusalem, les cris de joie et les cris gaudii et vocem lætitiæ, vocem sponsi et
d’allégresse, la voix de l’époux et la vocem sponsæ ; in desolationem enim
voix de l’épouse ; car le pays sera désolé. erit terra.

C H A P I T R E VI I I

1. En ce tem ps-là, dit le Seigneur, 1. In illo tempore, ait Dominus, e ji­


ou tirera de leurs sépulcres les os des cient ossa regum Juda, et ossa prinei-
rois de Juda, les os des princes, les os pum ejus, et ossa sacerdotum, et ossa
des prêtres, les os des prophètes, et les prophetarum, et ossa eorum qui habita­
os des habitants de Jérusalem, verunt Jérusalem , de sepulcris suis ;
2. et on les exposera au soleil, à la 2. et expandent ea ad solem, et lu­
lune et à toute ia milice du ciel, qu’ils nam , et omnem militiam cæ li, quæ
ont aim és, qu’ils ont honorés, qu’ils ont di lex erunt, et quibus servierunt, et post
suivis, qu’ils ont recherchés, et qu’ils quæ am bulaverunt, et quæ quæsierunt,
ont adorés. On ne les recueillera pas et et adoraverunt. Non colligentur, et non
on ne les ensevelira pas; ils seront sur sepelientur, in sterquilinium super fa ­
la terre comme du fumier. ciem terræ erunt.
3. Et tous ceux qui seront restés de 3. E t eligent magis mortem quam vi-

A m on e t M anassès n’a v a ie n t pas era in t de pro­ presq u e litté r a le m e n t em p ru n té à D e u t. x x v m ,


fan er ain si le tem p le. C f. I V R eg . x x i , 5 ; II P a r. 26. — Q uiescere f a c ia m .. . ( v e rs. 3 4 ). C essation
x x v m , 2. — Æ d ific a v e ru n t excelsa (vers. 31) : d e to u te Joie d an s le p ays. J é ré m ie re v ie n t so u ­
d e p etits m on ticu les artific ie ls su r lesquels on v e n t s u r c e tte pensée, e t dans les m êm es term es ;
é rig e a it des a u tels Id olâtrlqu es. — T opheth é ta it e f. x v i , 9 ; x x v , 10 ; x x x m , 1 1 , eto. L e s ré jo u is­
u n e lo calité situ é e v e rs l ’e x tré m ité o rien ta le de san ces q u i acco m p a g n aie n t les noees o n t to u jo u rs
la v allée d’ E n n o m (h éb r., n in n o m ) . V o y e z l 'A tl. é té trè s g ra n d e s eu P a le stin e ; cf. Ju d . x r v , 10
gèogr., pl. x iv , et la note de Jos. x v , 8. — Dt e t ss.; I M aeh. rx, 3 9 , e tc.
incenderent... H orrib les sacrifices, q ue l’ on o ffra it C h a p . V I I I . — 1 - 3 . C om p lém en t de la ven ­
au dieu M oloch. Cf. L ev . x v m , 2 1 ; x x , 2 - 5 ; g ea n ce d iv in e : les ossem en ts des m orts sero n t
I V R e g . x v i, 3 ; x x i, 6. — Icleo ecce... (v ers. 32). d é terrés e t p ollu és. — I n illo tem pore : a u terni*
L a p u n itio n sera d ig n e du erim e. — V a llis in te r ­ o ù a u ro n t Heu to u te s les choses affreu ses qui
fe ctio n is : h cause du ca rn ag e a ffreu x qui a u ra v ie n n e n t d ’ê tre d é c r ite s , c . - à - d . à l ’époque d*
Heu en c e t en d ro it In fâm e. — Sep elien t... A u tr e la p rise de Jé ru sa le m p a r les C haldéens. — E ji­
m an ière d ont T o p h eth sera p ro fa n é e t souillé. — cien t ossa... L e s m orts eu x-m êm es n e reposeront
E t erit m o rticin n m ... (v ers. 33). H orrible tableau. p o in t en p aix dan s le u rs sép u lcres. C’est dans
Beaucoup de o ad a vres d em eu roron t sans sép u l­ l’espo ir d ’y tr o u v e r des tréso rs e t des o bjets da
tu r e , et on sera co n tra in t de les ab an d o n n er a u x p rix q u e l’ennem i o u v rira a in si les to m b e a u x .—
b îte s du oiel e t des cham ps. Ce passage est O ssa p r in c ip u m ... Les ossem ents les plus respec-
558 J e r . V I I I , 4-7.

tam omnes qui rtsidni fuerint de cogna­ cette race très méchante, dans tous les
tione hac pessima, in universis locis quæ lieux où je les aurai chassés, dit le Sei­
derelicta sunt, ad quæ ejeci eos, dicit gneur des armées, en quelque lieu qu'ils
Dominus exercituum. soient, préféreront la mort à la vie.
4. E t dices ad eos : H æ c dicit Domi­ 4. Tu leur diras : Ainsi parle le Sei­
nus : Numquid qui cadit non resurget? gneur : E st-ce que celui qui est tombé
et qui aversus est non revertetur? ne se relève pas? et celui qui s’est dé­
tourné ne revien t-il pas?
5. Quare ergo aversus est populus iste 5. Pourquoi donc ce peuple de Jéru­
in Jérusalem aversione contentiosa? A p ­ salem s’est-il détourné de moi avec une
prehenderunt mendacium, et noluerunt aversion opiniâtre? Ils se sont attachés
reverti. au mensonge, et ils ne veulent pas re­
venir.
6. Attendi, et auscultavi : nemo quod 6. J ’ai été atten tif et. j ’ai écouté : il
bonum est loquitur; nullus est qui agat n’y en a pas un qui parle comme il de­
poenitentiam super peccato suo,-dicens: vrait; il n’y en a pas un qui fasse péni­
Quid feci? Omnes conversi sunt ad cur­ tence de son péché, en disant : Qu’ai-je
sum suum , quasi equus impetu vadens fa it? Ils reprennent tous leur course,
ad prælium. comme un cheval qui s’élauce au com­
bat.
7. Milvus in cælo cognovit tempus 7. L e milan connaît dans le ciel sa
suum; turtur, et hirundo, et ciconia, saison; la tourterelle, l’hirondelle et la
custodierunt tempus adventus sui ; po- ' cigogne observent le temps de leur arri-

tables n 'éch a p p ero n t p o in t à ce sort, p a rtic u liè ­ ! en ten d on s Ici des échos de L e v . x x v i , 3 6 -39 , et
rem e n t cru el a u x y e u x d es O r ie n ta u x .— E x p a n - I de D eu t. x x v m , 6 5 -6 7 . — C o gn a tio n e h ac pes-
dent... a d solëm ... (v e rs. 2). L e s astres co n tem ­ I sirna. C’e st son p ro p re peu ple q u e J é h o v a h désign e
p lero n t ain si l'ig n o m in ie de c e u x q u i le u r a v a ie n t ain si 1
§ II. — É to n n a n te o b s tin a tio n
des J u i f s d a n s le m a l. V I I I ,
4 — I X , 22.

1° C e t en d u rcissem en t e st un
f a it en tiè re m e n t in o u ï. V I I I ,
4 -13 .
4-13. Q u i c a d it ...,q u i a ver­
s u s... D eu x ex em p les fa m ilie rs ,
p o u r d é m o n tre r q u ’ il se rait aisé
a u x J u ifs de se co n v e rtir, s’ ils
le v o u la ie n t sin cèrem en t : quand
on e st to m b é , on se r e lè v e ;
quan d on s’e st é g a r é , on se
re m e t sn r la bonne vole. —
A v e rsio n e co n ten tio sa . H ébr. :
p ar u d é g a re m e n t p e rp é tu e l. —
M e n d a c iu m : p rob ab lem en t les
id oles, com m e so u v e n t ailleurg.
— A tte n d i , et a u sc u lta v i
( v e r s . 6 ). Bel an th ro p o m o r­
phism e, q u i nous m on tre le Sei­
g n e u r a tte n d a u t to u t a n x ie u x
le re to u r de son peuple. —
E e m o q u od b o n u m ... H ébr. : Ils
ne p arle n t p as a v e c d ro itu re.
— C o n v er si..., a d c u r s u m ...
L a g r u e d e P a l e s t in e ( Gru» civerea). Im a ge é n e rg iq u e p ou r d écrire
le u r cou rse effrénée vers le
a u tre fo is o ffert un cu lte sacrilèg e . N o te z la lo n g u e 1 m a l; rien n ’e s t p lus im p é tu e u x qu e le ch eval
série des syn o n ym es en g ra d atio n ascen d an te q u i de g u e r r e s 'é la n çan t au com bat. C f. Jo b, x x x r x ,
s ig n a le n t ce c u lte h o n teu x : d ile x e r u n t,... serv ie­ 24 e t s s . — M ilv u s ... cognovit... (vers. 71. C om pa­
r u n t .. . — E t e lig e n t... ( v e r s . 3 ) . L es v iv a n ts raison s qu i ra p p e lle n t celles d’ Isaïe, î , 3, e t q u i
sero n t encore p lu s à p lain d re que les m orts. N oue con d am n en t sé vè re m e n t la co n d u ite de la n ' t i o n
J er. VIII, 8-12.
vée; mais mon peuple n’a pas connu le pulus autem meus non cognovit judi­
jugem ent du Seigneur. cium Domini.
8. Comment dites-vous : Nous sommes 8. Quomodo dicitis : Sapientes nos
sages, et la loi du Seigneur est avec sumus, et lex Domini nobiscum est?
nous? La plume mensongère des scribes Vere mendacium operatus est stylus
n’a vraiment écrit qne le mensonge. mendax scribarum.
9. Les sages sont confondus, ils sont 9. Confusi sunt sapientes, perterriti
épouvantés, ils sont pris ; car ils ont re­ et capti sunt ; verbum enim Domini pro­
jeté la parole du Seigneur, et ils n’ont jecerunt, et sapientia nulla est in eis.
plus aucune sagesse.
10. C ’est pourquoi je donnerai leurs 10. Propterea dabo mulieres eorum
femmes à des étrangers, et leurs champs exteris, agros eorum heredibus, quia a
à d'autres héritiers, parco que, depuis le minimo usque ad maximum, omnes ava­
plus petit jusqu’au plus grand, ils se ritiam sequuntur ; a propheta usque ad
livrent tous à l’avarice; depuis le pro­ sacerdotem, cuneti faciunt mendacium.
phète jusqu’au prêtre ils font tous le
mensonge.
11. Et ils entreprenaient à leur confu­ 11. E t sanabant contritionem filiæ pe­
sion de guérir la blessure de la fille de puli mei ad ignominiam, dicentes : Pax,
mon peuple, en disant : L a paix, la paix, pax, cum non esset pax.
lorsqu’il n’y avait point de paix.
12. Ils sont confus, parce qu’ils ont 12. Confusi sunt, quia abominationem
commis des abominations, ou plutôt la fecerunt ; quinimo confusione non sunt

th é o cratiq u e : les o iseau x v o y a g e u rs s u iv e n t fidè­ e t superbe : lis possèdent Ia loi é crite, 11 est v rai,
lem en t les lo is que le u r trace la n a tu r e p o u r m ais ils ne la p ra tiq u e n t p oin t. — Vere m e n d a ­
leurs m ig ra tio n s , ta n d is q u e les J u ifs sem b len t ciu m ... C ette rép liq u e du p rop h ète co n tie n t p ou r
ig n o rer les lois ( j u d i c i u m ) de Jéh o va h . A u lieu e u x u n sa n g la n t rep ro ch e : les scrib es, ou in te r­
du m ila n , l’h éb reu m ention n e la cig o g n e ( hâsî- p rètes au to risés de la loi, ne se se rv e n t de leu r
d a h ; v o y e z Job, x x x i x , 16, e t la n o te), q u i a r r iv e s ty le (d e le u r plum e, d irio n s -n o u s a u jo u rd ’h u i)

S c r i b e s o c c u p é s à é c r ir e . ( P e i n t u r e é g y p t ie n n e .)

en P a lestin e vers la fin d e m ars, y résid e e n v i­ q ue p ou r tro m p e r le peu ple su r ses d evoirs. C’est
ron six sem ain es, e t v a s’é ta b lir d an s l’ Europ e sous le règn e de Jo sias q u e les scribes ap p araissen t
d u nord. — T u r tu r . L e re to u r de ce g ra c ie u x p o u r la p rem ière fo is com m e u n e classe o rg a n i­
oiseau est sign alé, Cant. ii, 12, com m e un sign e sée ; cf. I I P a r. x x x i v , 15. — C o n fu si... sap ien tes.
d u p rintem ps. — H ir u n d o . V ra ise m b la b le m e n t L a p u n itio n de ces fa u x sages (v e rs . 9). — P r o ­
l’espèce d’h iro n d elle nom m ée « C yp selus » (h ébr., pterea dabo... L e s v e rs. 1 0 -1 2 so n t presque une
s û r ; A tl. d ’h is t. n a t., pl. l x i x , fig. 6). — C ico n ia . rép étitio n litté r a le d e v i , 1 2 - 1 5 . — H ered ib u s
H ébr.: la g ru e (A tl. d 'h is t. n a t., pl. l x v , fig. S). — e s t syn o n ym e de e xte ris, e t d ésign e non pas des
S apientes n os... (v e rs. 3). A llé g a tio n p réten tieuse h é ritie rs p rop rem en t d its, m ais des ennem is qu)
'660 J er. VI II, 13-18.
confusi, et erubescere nescierunt. Idcirco confusion même n’a pu les confondre, et
cadent iuter corruentes ; in tempore v i­ I ils n’ont pas su rougir. C ’est pourquoi
sitationis suæ corruent, dicit Dominus. I ils tomberont avec les mourants, ils tom­
beront au temps de leur châtim ent, dit
le Seigneur.
13. Congregans congregabo eos, kit 13. Je les réunirai tous, dit le Sei­
Dominus ; non est uva in vitibus, et non gneur; il n’y a pas de raisin sur les
sunt ficus in ficulnea; folium defluxit, vignes, ni de figues sur le figuier; les
et dedi eis quæ praetergressa sunt. feuilles sont tombées, et ce que je leur
avais donné leur a échappé.
14. Quare sedemus ? C onvenite, et 14. Pourquoi restons-nous assis? Ras­
ingrediamur civitatem munitam, et si­ sem blez-vous, et entrons daus les villes
leamus ib i, quia Dominus Deus noster fortes, et dem eurons-y en silence, car
silere nos fe c it, et potum dedit nobis le Seigneur notre Dieu nous a réduits au
aquam fellis ; peccavimus enim Domino. silence, et il nous a donné à boire de
l ’eau de fiel, parce que nous avons péché
contre le Seigneur.
15. Expectavim us pacem , et non 15. Nous attendions la paix, et il n’est
erat bonum ; tempus m edelæ , et ecce venu rien de bon ; la guérison, et voici
formido. la frayeur.
16. A Dan auditus est frem itus equo­ 16. Depuis Dan on entend le frém is­
rum ejus ; a voce hinnituum pugnatorum sement de ses coursiers ; tout le pays est
ejus commota est omuis terra; et vene­ ébranlé par les hennissements de ses
runt, et devoraverunt terram et ple­ chevaux de guerre ; ils sont venus, et ils
nitudinem e ju s , urbem et habitatores ont dévoré le pays et ce qu’il renferme,
ejus. la ville et 6es habitants.
17. Quia ecce ego mittam vobis ser­ 17. Car j ’enverrai contre vous des ser­
pentes regulos, quibus non est incanta­ pents, des basilics, contre lesquels il n’y
tio , et mordebunt v o s, ait Dominus. aura pas d’enchantement, et ils vous
mordront, dit le Seigneur.
18. Dolor meus super dolorem, in me 18. Ma douleur est au-dessus de toute
cor meum mœrens. douleur ; mon cœur est languissant au
dedans de moi.

s’em p a rero n t d u te r r ito ir e Juif p a r la fo rce. — H é b r .: des e a u x de rô ’ S; p lan te v é n é n e u se , qu i


Congregans congregabo (v ers. 13 ). L a p erte des rep résen te le p a v o t s u iv a n t les u n s, la cig u ë selon
coup ables est p roch ain e e t ce rta in e . — N o n est les a u t r e s , e tc. C f. D e u t. x x i x , 18. — P e c c a v i­
u v a ... M o tif d u ch â tim e n t : ils ressem blen t à des m u s e n im . C onfession tr o p ta r d iv e , e t san s re­
a rb res stériles, q u e l’on a rrach e e t que l’on Jette p e n t ir .— E x p e c ta v im u s p a cem ... (v e rs. 1 6 ) : en
an feu. — D ed i eis q u æ ... D 'après la V u lg a te : co n fo rm ité a v e c les vain es prom esses des fa u x
Ce que Je le u r a v a ls donné le u r a échapp é. L e p rop h ètes. Comp. le vers. 11.
sens e st p lus c la ir d an s l ’h ébreu : E t Je ( l e u r ) 1 6 - 1 7 . L ’in vasio n en nem ie. — A D a n . S u r la
d o nn erai (des gen s q u i) les en v a h iro n t. N o u velle fro n tiè re se p te n trio n a le de la P a le stin e . C f. i v , 15,
p réd ictio n de l ’Invasion ch ald éen n e. e t la note. — A u d it u s et fr e m itu s ... E n core une
2° L e S eig n e u r v a fra p p er de ru d es coup s. b rè v e e t b elle d escription de l’a rm ée e n v a h is ­
V I I I , 14 - i f . san te. A u lie u de p u g n a to r u m e ju s , l’h ébreu
1 4 - 1 6 . L e s h a b ita n ts de J u d a d é lib èren t sur d it : ses ro b u stes ; d é sign atio n p oétiqu e des ch e ­
ce q u ’ils d o iv e n t fa ir e en ce tte circo n sta n ce c r i­ v a u x de g u e rre . — Serpen tes reg u los. L ’en n em i
tiq u e . — Q uare sedem u s... P o u rq u o i d em eurent- e st m a in te n a n t co m paré à la p e tite v ip è re très
ils tra n q u ille m e n t assis ta n d is q u e le d a n g e r d an gereu se q u ’on n om m e le b a silic. — Q.uibus
a p p ro c h e , au lie u de p ren d re des m esures p ou r n o n ... in c a n ta tio . C f. E c cl. x , 1 1 , etc. L ’a r t de
lu i éc h a p p er? Ils sc d ispo sen t à su iv re le conseil ch a rm e r les serp en ts su b siste en co re dans les
d o nn é a n térieu rem en t p a r J é rém ie U v, 6), e t à co n trées b ib liqu es.
se r é fu g ie r d ans les p laces fo rte s : c o n v e n ite ... 3° Jé ré m ie d ép lore a m èrem en t le so rt de son
M ais a u fo n d ils sont sans espoir, com m e ils peuple. V I I I , 18 -22 .
l'a jo u te n t d ’ap rès l'h éb reu : (E n tro n s dans les fo r ­ 18 -2 2 . L a m e n ta tio n s d ou lo u reu ses. — D olor.~
teresses) p ou r y p érir ( V u lg . : et s ile a m u s i b i ; s u p e r dolorem . L ’h é b re u sig n ifie : J e v ou d ra is
le silence de la m ort), ca r le S e ig n e u r n o tre D ieu so u lag e r m a d o u leu r. — Ecce v o x .. . Causes de
nous a f a i t p érir ( c . - à - d . , nouB d estin e à la c e tte p o ig n a n te tristesse ( v e r s . 1 9 - 2 0 ) . L e pro­
m o r t; V u lg ., s ile r e ... f e c i t ) . — A q u a m fe llis . p hète co n tem p le d éjà ses co m p a triotes en ex il
J e r . VITI, 19 — TX, 3. 561
19. Voici que lu voix de lu tille de i 19. Ecce vox clainoris filiæ nopuli mei
mon peuple retentit d’une terre lointaine : de terra longinqua : Numquid Dominus
Le Seigneur n’est-il pas dans Sion? Son non est in Sion? aut rex ejus non est in
roi n’est-il plus en elle? Pourquoi donc ea? Quare ergo me ad iracundiam con­
m’o n t-ils irrité par leurs images sculp citaverunt in sculptilibus suis, ot in va­
tées et par leurs dieux étrangers? nitatibus alienis?
20. La moisson est passée, l’été est 20. Transiit messis, finita est æstas,
fini, et nous n’avons pas été sauvés. et nos salvati non sumus.
21. A cause de la plaie de la fille de 21. Super contritione filiæ populi mei
mon peuple je suis brisé et attristé; contritns sum, ct contristatus; stupor
l ’épouvante m’a saisi. obtinuit me.
22. N ’y a - t - i l pas de baume en Ga- 22. Numquid resina non est in Ga-
laad? ne s’y tro u v e -t-il pas de méde­ laad ? aut medicus non est ibi? Quare
cin? Pourquoi donc la blessure de la igitur non est obducta cicatrix filiæ po­
fille de mon peuple n’a - t - e lle pas été puli mei?
pausée? i

C H A P I T R E IX

1. Qui donnera de l’eau à ma tête, et 1. Quis dabit capiti meo aquam, et


à mes yeux une fontaine de larmes, pour oculis meis fontem lacrym arum , et plo­
que je pleure jour et nuit les morts de rabo die ac nocte interfectos filiæ populi
la fille de mon peuple? mei ?
2. Qui me donnera dans le désert un 2. Quis dabit me in solitudine diver­
abri de voyageurs, et j ’abandonnerai mon sorium viatorum, et derelinquam popu­
peuple, et je me retirerai du milieu lum meum et recedam ab eis? quia
d’eux? Car ils sont tous adultères; c’est omnes adulteri sunt, coetus praevarica­
une troupe de prévaricateurs. torum.
3. Ils se servent de leur langue comme 3. E t extenderunt linguam suam quasi
d’un arc, pour lancer le mensonge et arcum mendacii, et non veritatis. Con­
non la vérité. Ils se sont fortifiés sur la fortati sunt in terra, quia de malo ad

(.de terra lo n g in q u a ), e t 11 en ten d leurs p lain te s 4° C o n tin u a n t sa la m e n ta tio n , le p rop h ète


désespérées : N u m q u id n o n .. .i n S i o n î — Q uare d é c r it q u e lq u e s -u n s des crim es de son peu ple.
ergo m e ... R éponse du S e ig n e u r à ces cris de I X , 1-9 .
désolation : U a c h â tié , m ais on l’y a v a it co n ­ C h a p . I X . — 1 - 6 . P la in te s s u r la m alice des
t r a in t .— T r a n s iit m essis... E n core la p lain te du J u if s , sp é cia le m e n t s u r la m éch an ceté de leurs
peuple. C ette locution est p ro v erb ia le , p o u r d ire la n gu es. — Q u is d a b it... a q u a rn ? J érém ie v o u ­
q u e les J u ifs n’o n t désorm ais au cu n e ch an ce de d ra it se fo n d re e n tiè re m e n t en la rm e s , ta n t les
s alu t, pas plus que les a g ric u lte u rs n’en possèdent m alh eu rs d e sa nation so n t a ffre u x . — Q u is...
d e faire une rich e ré c o lte , lo rsq u e le tem p s de d iv e rs o r iu m ...? H é b r.: Q ui me donn era dans le
la m oisson e st passé. — S u p er c o n tr itio n e ... d ésert un a b ri de v o y a g e u rs ? « L e lie u le p lu s
(vers. 21). Jérém ie rep ren d à son to u r sa lam en ­ d é so lé , p ou rv u q u ’ il lu i fou rn isse un ab ri suffi­
ta tio n . — C o n trista tu s. D ’ap rès l’ h éb reu : J e suis san t, est l’o b je t des ard e n ts d ésirs du p rop h ète, i>
n o ir ; c .- â - d v êtu de d e u il.— N u m q u id r e s in a ca r ce se ra it p o u r lu i une con solation de p o u v o ir
n o n ... <vers. 22). L e $o r i é ta it une gom m e aro ­ échapp er ain si au d o u lo u re u x spectacle q u ’il a
m a tiq u e , exsu d ée p rob ablem en t p ar le B a la u ite co n sta m m en t sous les y e u x à J é ru sa le m . Ce p as­
d ’É g y p te ou F a u x - b a u m ie r de G alaad , plante de sage fa it allu sion a u x kh a n s ou c a ra v a n sé r a ils,
la fa m ille des O lacinées ( A tl. d ’ h ist. n a t., p l. x ix , c o n stru its çii e t là en O rien t le long des ro u tes
flg. 4 ; pl. x x , flg. 1). C f. G cn. x x x v n , 25. G a la a d p our s e r v ir de re fu g e s a u x v o y a g e u rs . C f. G en.
é ta it u n d is tr ic t m o n tagn eu x s itu é à l’est du x l i i , 2 7 ; E x . iv , 2 4 , e tc.; Y A tl. a rch ., pl. l x x v i ,
Jo u rd ain ( A t la s g éo g r., p l. v u ) . L o sens de la flg. 2 . — O m n es a d u lteri.... U n e g ra n d e d é p ra ­
q u estion est celu l-cl : T o u t espo ir de s a lu t est-ll v atio n m orale ré g n a it alors dan s J u d a , con sé­
p erd u p ou r J u d a ? — Q uare... n on ... obducta...? quen ce n atu re lle de l’Id olâtrie. — E x te n d er u n t...
H é b r.: P o u rq u o i n’y a-t-il pas de gu ériso n p ou r q u a s i a rc u m ... (v e rs. 3). M étaphore qu i e x p rim e
la fille d e mou p eu p le? très hten ies m a u x cau sés p ar les m échante,1»
Comment. — V. 36
562 J™. IX, 4-11.

malum egressi sunt, et me non cogno­ terre, car ils passent d'un crime h un
verunt, dicit Dominus. autre, et ils ne me connaissent pas, dit
le Seigneur.
4. Unusquisque se a proximo suo cus­ 4. Que chacun se garde de son pro­
todiat, et in omni fratre suo non habeat chain, et que nul ne se fie à son frère;
Sduciam, quia omnis frater supplantans parce que le frère ne pense qu’à perdre
supplantabit, et omnis amicus fraudu­ son frère, et que tout ami marche avec
lenter incedet. fourberie.
5. Et vir fratrem suum deridebit, et 5. Chacun se rit de son frère, et ils ne
veritatem non loquentur ; docuerunt disent pas la vérité ; car ils ont instruit
enim linguam suam loqui mendacium; leur langue à dire le mensonge ; ils se
ut inique agerent laboraverunt. sont étudiés à faire le mal.
6. Habitatio tua in medio doli. In dolo 6. T a demeure est au milieu de la
renuerunt scire me, dicit Dominus. fourberie. C ’est par fourberie qu’ils ont
refusé de me connaître, dit le Seigneur.
7. Propterea hæc dicit Dominus exer­ 7. C ’est pourquoi ainsi parle le Sei­
cituum : Ecce ego conflabo, et probabo gneur des armées : V o ici, je les ferai
eos ; quid enim aliud faciam a facie filiæ passer par le feu et je les éprouverai;
populi m ei? car quelle autre chose pu is-je faire è
l’égard de la fille de mon peuple?
8. Sagitta vulnerans lingua eomm, 8. Leur langue est une flèche qui
dolum locuta est. In ore suo' pacem cum blesse ; elle parle pour tromper. De leur
amico suo loquitur, et occulte ponit ei bouche ils parlent de paix avec leur ami,
insidias. et ils lui tendent des pièges en secret.
9. Numquid super his non visitabo, 9. Ne pu n irai-je pas ces choses, dit
dicit Dominus, aut in gente hujusmodi le Seigneur, et ne me ve n g era i-je pas
non ulciscetur anima mea? d’une telle nation?
10. Super montes assumam fletum ac 10. Sur les montagnes je pleurerai et
lamentum, et super speciosa deserti me lamenterai ; sur les beautés du désert
planctum , quoniam incensa sunt, eo je gém irai, parce que tout a été brûlé,
quod non sit vir pertransiens, et non parce que personne n’y passe plus et
audierunt vocem possidentis; a volucre qu’on n’y entend plus la voix de celui
cæli usque ad pecora transmigraverunt qui les possédait; depuis ^oiseau du ciel
et recesserunt. jusqu’aux troupeaux, tout a émigré et
s’est retiré.
1 1 . E t dabo Jérusalem in acervos 1 1 . Je ferai de Jérusalem des mon-

lan guos. — De m a lo a d m a lu m .. . H n ’est p as I c i le cr e u s e t co n sistera dans l ’afflictio n . C f. Is.


u n e de leu rs d ém arch es q u i n e so it m a u v a is e ; X L V iii, 10 ; Z a ch . x i i i , 9, e t c .— Q u id e n im ( u ltn d
Us v o n t sans cesse de m éch a n ceté en m éch a n ceté. m an qu e dans l’h é b re u )... Que fa ire à ce peuple
— U n u sq u isq u e ... a p r o x im o ... (v e rs . 4). l.a m a­ o bstin é dans le m al, sinon le c h â tie r ? — S a g itta
lic e e st p arven u e à un te l d egré d’in te r s h é , q u ’ il v u ln e r a n s ... (v e rs . 8). M êm e g e n re de péch é c t
n ’e st p lus possible de se fler m êm e a u x p aren ts m êm e Im age q u ’au v e rs. 3. C f. Ps. l i v , 22. —
e t a u x am is les p lus In tim es. C f. M ich. v u , 5 - 6 . N u m q u id s u p e r h i s . . . ( v e r s . 9 ) . R é p é titio n de
L e tr a it o m n is f r a t e r . .. s u p p la n ta b it (h é b r ., v, 9. D ieu Justifie, p ou r ain si d ire, à ses p rop res
y a "q o b ) co n tie n t u n e allu sio n é v id en te à l’h is ­ y e u x la co n d u ite sévère q u ’il v a ê tre o b lig é de
to ire d u p a tria rc h e Ja co b . C f. G en . x x v , 26 ; te n ir à l ’é g a rd de J n d a .
x x v i i , 36, e tc . — E t r ir ... (v e rs. 5). H éb ra ïsm e : 6° D éta ils p lu s com p lets s u r la v e n g e a n ce q u e
ch a cu n sc m oque de son proch ain . — Ut in iq u e ... J é h o v a h tir e r a b ie n tô t de sa n ation rebelle. IX ,
la b o ra v eru n t. D éta il q u i m arq u e u n e m alice tr è s 1 0 - 22 .
profon de : se d o nn er de la peine p ou r fa ire le 1 0 - 1 2 . L e p a y s se ra e n tiè re m e n t d é v a sté . —
m al. — H a b ita tio ... (v e rs. 6). J é ré m ie s’adresse S u p e r m on tes. C .- à - d ., an s u je t des m on tagn es,
In d ivid u ellem en t à ch a cu n de ses co n cito yen s. a u s u je t des p âtu rag e s du d ésert ( V u lg . , spe­
M êm e pensée q u ’au v ers. 4 : n 'a y e z con fian ce en cio sa d eserti), q u i sero n t ra v a g é s p a r l'en n em i.
p e rso n n e, c a r la fo u rb erie v o u s e n to u re de to n tes P a r d é se rt 11 fa u t en ten d re les Ilen x ln h a b liés
p arts. e t non c u ltiv é s , m ais rem plis d ’h erbages au p rin ­
7-9. L a p u n itio n ne s a u r a it m an q u er. — Con- te m p s , q u i o ccu p en t une p a rtie n otable des ré­
fia bo et probabo. C e so n t d eu x o p éra tio n s d is­ glo n s m érid io n ales de J u d a .— E o q u od non s K .-
tin c te s : Jeter le m éta l a u c r e u s e t, e t co n sta te r, L e s h a b ita n ts du p ays o n t péri ou o n t été em ­
sous l’a c tio n du f e u , s’ il e s t réellem en t p u r. menés en e x il. — N o n a u d ie r u n t. L e s an im a u x
J er. TX, 12-18. 563
ceaux de t-able f l un repaire de dra­ areuæ, et cubilia draconum; et, ci vital es
gons; je changerai les villes de Juda en Juda dabo in desolationem, eo quod non
un désert, et personne n’y habitera plus. sit habitator.
12. Quel est l’homme sage qui com­ 12. Quis est vir sapiens qui intelligat
prenne ceci, et à qui la parole de la boc, et ad quem verbum oris Domini
touche du Seigneur soit révélée, afin fiat, ut annuntiet istud, quare perierit
qu’il annonce pourquoi le pays a été terra, et exusta Bit quasi desertum , eo
détruit et brûlé comme un désert, où quod non sit qui pertranseat?
personne ne passe?
13. E t le Seigueur dit : C ’est parce 13. E t dixit Dominus : Quia dereli­
qu’ils ont abandonné la loi que je leur querunt legem meam quam dedi eis, et
ai donnée, et parce qu’ils n’ont point non audierunt vocem m eam , et non am ­
écouté ma voix, et qu’ils ne l’ont pas bulaverunt in ea ;
suivie ;
14. mais qu’ils ont suivi la déprava­ 14. et abierunt post pravitatem cordis
tion de leur cœur, et les B aals, selon su i, post B aalim , quod didicerunt a pa­
qu’ils l ’avaient appris de leurs pères. tribus suis.
15. C ’est pourquoi ainsi parle le Sei­ 15. Idcirco hæc dicit Dominus exer­
gneur des armées, le Dieu d’Israël : Voici, cituum , Dens Israel : Ecce ego cibabo
ie nourrirai ce peuple d’absinthe, et je populum istum absinthio, et potum dabo
lui ferai boire de l ’eau de fiel. eis aquam fellis.
16. Je les disperserai parmi des na­ 16. Et dispergam eos in gentibus quas
tions que n ’ont connues ni eux ni leurs non noverunt ipsi et patres eorum ; et
pères, et j ’enverrai derrière eux le glaive, mittam post eos gladium , donec consu­
jusqu’à ce qu’ils soient exterminés. mantur.
17. Ainsi parle le Seigneur des ar­ 17. H æ c dicit Dominus exercituum,
mées, le Dieu d’Israël: Cherchez, et ap­ Deus Israel : Contemplamini, et vocate
pelez les pleureuses, et qu’elles viennent ; lamentatrices, et veniant ; et ad eas quæ
envoyez vers celles qui sont habiles, et sapientes sunt m ittite, et properent;
qu’elles accourent;
18. qu’elles se hâtent de dire sur nous 18. festinent, et assumant super nos
une complainte; que nos yeux répandent lam entum ; deducant oculi nostri lacry-
des larmes, et que nos paupières se fon ­ mas, et palpebræ nostræ defluant aquis.
dent en eaux.

en x-m êm es o n t d isp a ru : on n 'en ten d p lu s la v o ix ch â tre s à la face s u p é r ie u re , blan ch es p a r - d e s ­


des tro u p e au x (ain si d it l ’h ébreu , au lieu de vocent so u s ; les fle u r s, p e tite s e t Jaunes. T o u te s ses
p o s sid e n tis). — A volucre... H yp erb o le d estin ée p artie s 6ont trè s a m è re s .» ( A U . d ’h is t. n a t .,
à m ieu x re le v e r l’éten d u e de la d ésolatio n . — p l. x x r v , flg. 2, 6 .) — A q u a m f e lli s . H ébr. : des
D abo J é ru sa lem ... (v ers. I I ) . L e so rt de la cité e a u x em poisonnées. C f. v m , 1 4 , e t le com m en ­
s ain te sera Id entique à ce lu i q u ’Isaïe a v a it p ré ­ ta ire . — D ispergam , eos... (v e rs . 16). A cco m p lis­
d it à B abylon e e t à É dom . C f. Is. x m , 2 1 - 2 2 ; sem ent de l ’an tiq u e o ra c le L e v . x x v i , 33, au q u el
x x x i v , 9 e t ss. — A cervos... d ra c o n u m . H ébr. : ce p assage e s t en p a rtie e m p ru n té. — D onec co n ­
u n m onceau (de ru in es), re p a ire des ch a ca ls. — s u m a n tu r : non pas to u s d’u n e m an ière ab solu e
Q u is... sap ien s... (v e rs. 12). D éfi p orté a u x fa u x ( c f . i v , 27, e t c .) , m ais d u m oins tous les co u ­
sages e t a u x fa u x p rop h ètes d e J u d a . P e r ­ pables.
sonne n e co m pren d la raison de ces m a lh e u rs, 17-22. E ffr a y a n te m o rta lité p arm i le peuple.
ta n t l ’a v e u g le m e n t s p iritu el e st gén éra l. — C o n te m p la m in i. L ’h éb reu sig n ifie p lu tô t :
1 3 - 1 6 . L e p eu p le sera d éporté dans un pays Com pren ez. Que le s J u ifs fa sse n t atte n tio n à
lo in ta in . — Q u ia d e r e liq u e r u n t... C e so n t les l’o rd re q u i v a le u r ê tr e d o n n é, e t q u ’ils s’y co n ­
co n sid éran ts (v ers. 1 3 - 1 4 ) de ce tte p artie de la fo rm e n t fid èlem en t. — Vocate la m en ta trices. On
sentence. — B a a lim : tons les fa u x d ie u x , com m e n o m m ait a in si les fem m es q u i fa is a ie n t m é tie r
pins h a u t ( u , 8, 23). — Q uod d id ic er u n t... : ca r de p leu re r s u r les m o r ts , e t q u l , « les c h e v e u x
la m alice d u p eu ple est In vétérée. — C iba bo ..., ép a rs , la p o itrin e d é n u d é e , In v ita ie n t en ch a n ­
p o tu m dabo... (v e rs. 15). F ig u re s des rud es p ri­ ta n t les p assan ts à se la m e n te r » (sa in t J é rô m e ).
v atio n s occasionnées p ar la g u e rre e t la c a p ti­ C f. E ccL x ii, 5 ; M a rc, v , 38, e tc. ( A tl. a rchéol.,
v ité . « P a rm i les d ifféren tes sortes d’ab sin th e q u e pl. x x v i , flg. 6, 9, 11 ; p l. x x v n , flg. 1, 5, 7, etc.).
p ro d u it la P a le stin e, la pin s com m un e est l’A r- D ans to u tes les v ille s e t b o u rg a d e s de la P a le s ­
tem lsla ju d a lc a , d o n t la tig e ram euse a tte in t tin e , on en tr o u v e en core de trè s h ab iles à p ou sser
e n viro n un m ètre de h a u t. Ses fe u illes so n t b lan ­ ces la m e n ta tio n s , en p a rtie tra d itio n n e lle s , en
5C4 J er. I X , 19-25.

19. Quia vox lamentationis audita est 19. Car des cris lugubres se font en­
de Sion : Quomodo vastati sumus, et tendre de Sion : Comme nous avons été
confusi vehementer! quia dereliquimus ravagés et couverts de confusion! car
terram , quoniam dejecta sunt taberna­ nous abandonnons notre pays, et nos ha­
cula nostra. bitations ont été renversées.
20. Audite ergo, mulieres, verbum 20. Ecoutez donc, fem m es, la parole
Domini, et assumant aures vestræ ser­ du Seigneur, et que vos oreilles saisissent
monem oris ejus ; et docete filias vestras la parole de sa v o ix ; apprenez à vos
lamentum, et unaquæque proximam 6uam filles des chants lugubres, et enseignez-
planctum , vous les unes aux autres des com­
plaintes ,
21. quia ascendit mors per fenestras 21. parce que la mort est montée par
nostras, ingressa est domos nostras, dis­ nos fenêtres, et qu’elle est entrée dans
perdere parvulos deforis, juvenes de nos maisons, pour exterminer les en­
plateis. fants dans les rues, et les jeunes gens
dans les places publiques.
22. Loquere : Hæc dicit Dominus ; 22. Dis : Ainsi parle le Seigneur :
E t cadet morticinum hominis quasi Les cadavres des hommes tomberont sur
stercus super faciem regionis, et quasi la face de la terre comme du fumier, et
foenum post tergum metentis, et non comme les javelles derrière le moisson­
est qui colligat. neur,' et il n’y aura personne pour les
relever.
23. H æc dicit Dominus : Non glorietur 23. Voici ce que dit le Seigneur : Que
sapiens in sapientia sua, et non glorietur le sage ne se glorifie pas dans sa sagesse,
fortis in fortitudine sua, et non glorietur que le fort ne se glorifie pas dans sa
dives in divitiis suis ; force, et que le riche ne se glorifie pas
dans ses richesses;
24. sed in hoc glorietur, qui gloriatur, 24. mais que celui qui se glorifie, se
scire et nosse me, quia ego sum Domi­ glorifie de me connaître, et de savoir que
nus qui facio misericordiam, et ju d i­ je suis le Seigneur qui exerce la miséri­
cium , et justitiam in terra; hæc enim corde, et l ’équité, et la justice sur la
placent m ihi, ait Dominus. terre ; car c’est là ce qui me plaît, dit le
Seigneur.
25. Ecce dies veuiunt, dicit Dominus, 25. Voici que les jours viennent, dit

p artie Im p ro visées, q u i fo n t l ’élo ge du d é fu n t. fo e n u m ... H ébr. : com m e u n e ge rb e d errière le


— Q u ia vox... ( v e r s . 1 9 ) . Ce so n t les h a b ita n ts m oisson n eu r. D ’o rd in a ir e , ap rès q u e le m oisson­
de Jéru sa le m qui fo n t enten d re ces p la in te s du n e u r a déposé ù te r re les poignées d ’épis q u ’ il
lie n de le u r lo in tain e x il, où le p rop h ète les co n ­ v ie n t de co u p er, u n a u tre o u v rie r les ram asse e t
tem p le p a r an ticip a tio n (d e r e liq u im u s terra m ). en form e des g e rb e s , q u i so n t e n ta ssé e s, p u is
— A u d i t e . . . , m u lie r e s ( v e r s . 20 ). T o u tes les em p o rtées { A U . a rc h è o l., pl. x x x i v , flg. 3, 4, 7;
fem m es de J u d a d e v ro n t ap p ren d re à p le u re r p l. x x x v , flg. 4); m ais Ici les Javelles p o u rrisse n t
s u r les m o r ts , c a r b ien tô t la m o rta lité sera te l­ s u r place.
lem en t gra n d e dans le p a y s , que les p leu reu ses
à g a g e s ne su ffiro n t pas. — Docete : p uisque ces { I I I . — L e ch e m in d u s a lu t. I X , 23 — X , 2 1.
la m e n ta tio n s é ta le n t un a r t v é r ita b le , e t q u e
« les cris e t les m élodies d o n t elles se com po­ 1° A elle s e u le , la circo n cision est in cap able
sa ie n t é ta le n t h ab ile m e n t ad a p tés a n x ch a g rin s de s a u v e r les J u ifs . I X , 23 -26.
d o n t elles é ta le n t l’ex p ressio n ». — Q u ia a scen ­ 2 3 -2 4 . L a fau sse g lo ire e t la v ra ie g lo ire . —
d it m ars... (vers. 2 1). P erso n n ificatio n très d ra ­ N o n g lo r ie t u r ... L e s biens te rre stre s é ta n t si
m a tiq u e , p our d ire que la m o rt ex e rce ra ses Instab les ( J é r é m ie sig n a le les tro is p rin cip a u x
ra v a g e s au d edans e t a u deh ors : elle p é n étre ra p a r m an ière d ’exem p le : s a p ie n tia , f o r t it u d in e ,
d ans les m alsons com m e les v o le u rs, sous fo rm e d iv it iis ) , c ’e s t une g ra n d e v a n ité qu e de m e ttre
de m a la d ie s , de fa m in e , e tc ...; elle sa isira v io ­ en e u x sa confiance e t sa glo ire. — Sed i n hoc
lem m en t les jeun es gen s dans les rues a u m ilieu (pronom tr è s ac ce n tu é )..., scire... L a seu le g lo ire
d e leu rs je u x . — Lo qu ere (v e rs. 22). O rd re tr è s sérieu se e t d u rable, e t l’u n iq u e m oyen de sa lu t.
b ru sq u e d u S eig n eu r à son p rop h ète ; 11 m et C f. I C o r. I, 30; I I Cor. x , 17.
ce d ern ie r t r a it de la d escrip tion en u n re lie f 26-26. I n u tilité de la circo n cision , si elle n’e st
saisissan t. — Q u a si stercu s... : p arce que les c a ­ pas acco m pagn ée d 'n n e v e r tu sin cère. — V is i­
d av res d em eu re ro n t sans sép u ltu re. — Q u a si tabo. E n m au v aise p art, p o u r p u n ir sévèrem en t,
J e u . I X , 2G — X , 4. 6G5
le Seigneur, où je visiterai tous ceux qui • et visitabo super omnera qui circum­
sont circoncis, cisum habet præputium,
26. l’É g y te, et Juda, et Édom , et les 26. super Æ gypturn, et super Juda,
enfants cTAmmon, et Moab, 'et tous et super Edom , et super filios Àmmon,
ceux qui se rasent les cheveux et qui et super Moab, et super omnes qui at­
habitent le désert; car toutes les nations tonsi sunt in comam, habitantes in
sont incirconcises, mais toute la maison deserto ; quia omnes gentes habent præ
d'Israël est incirconcise de cœur. putium, omnis autem doinus Israël
incircumcisi sunt corde.

CHAPITRE X

1. Ecoutez la parole que le Seigneur a 1 1. ^Audite verbum quod locutus e. t


prononcée sur vous, maison d’Isracl. | Dominus super vos, domus Israel.
2. Voici ce que dit le Seigneur : Ne 2. Hæc dicit Dominus : Juxta vias
soyez pas les disciples des voies des na­ gentium nolite d iscere, et a signis cæli
tions, et ne craignez pas les signes du nolite metuere quæ timent gentes,
ciel que craignent les nations,
3. car les lois des peuples ne sont que 3. quia leges populorum vanæ sunt.
vanité. L a main de l’ouvrier coupe un Quia lignum de saltu præcidit opus ma­
arbre dans la forêt avec la hache ; nus artificis in ascia ;
4. il en fa it une œuvre décorée d’or et 4. argento et auro decoravit illud ;
d ’argent ; il la fixe avec des clous et des clavis et malleis com pegit, ut non dis­
marteaux, afin qu’elle ne tombe pas en solvatur ;
pièces ;

— C ir c u m c is u m .. p r æ p u tiu m . A la le ttre dans L ig n u m de s a ltu ( v e r s . 3*>). P o u r donner p lu s


l'h éb reu : Q uicon que e st circo n cis d an s l’ in cir- de fo rc e à son e x h o r t a t io n , Jérém ie dém on tre
co n cisio n ; c .- à - d . les J u ifs q u i, to u t en p o rta n t le n éan t des Idoles p ar la m an ière d o n t eiles
la m arque e x té rie u re de ia circo n cision , ne v a la ie n t so n t fa b riq u é e s. T o u t c e passage e s t im ité d ’Isaïe,
pas m ie u x , en r é a lité , q u e les païens. C om parez x l , 1 8 - 2 0 , e t x l i v , 1 2 e t ss. — I n a scia . L e sens
le raison n em en t sem blable de
sain t P a u l, R o m . n , 25-29 . —
S u p er Æ g y p t u m , et... J u d a . L e
peuple de D len e s t c ité d ’u n e m a­
nière h u m ilia n te p a rm i les n a­
tions p aïennes. — A tto n s i* , co­
m a m . H éb r.: C eu x q u i sont rasés
au coin (de la ch ev elu re , v e rs les
tem pes). C e tte co u tu m e , s u iv ie
p ar d iv e rs p euples de la gen tl-
lité (n o ta m m e n t p a r les Céda-
rènes, d’ap rès x l i x , 28 e t 32 ; cf.
H éro d o te , n i , S ) , é ta it fo rm e l­
le m en t In terd ite a u x H é b re u x ,
« & cause de son a ffin ité a v ec S é m it e s p o r t a n t l e s c o i n s d e 1* b a r b e r a s é s . ( M o n u ra . é g y p t ie n s .)
l ’id o lâtrie. » C f. L e v . x i x , 27.
2 ° C a ra ctè re insensé de l’id o lâ trie. X , 1-16. de l’h ébreu n ’est pas ab solu m en t ce rta in : peu t-
C h a p . X . — 1 - 5 . L e n é a n t co m p let des idoles. ê tre le ciseau des scu lp teu rs. ( A tla s a rch é o l.,
— A u d ite ... L e vers. 1 s e rt de tran sitio n e t d ’in ­ pl. x l v i i , fig. 3 .) — A r g e n t o ... d eco ra vit : en
tro d u ctio n . — J u x t a v la s g e n tiu m ... L es J u ifs re c o u v ra n t d ’u n p ré cie u x m éta l le bois ou la
so n t ex h o rtés en term es p ressan ts à ne pas se p ierre q u i fo rm a it d’o rd in aire le fo n d de la s ta ­
la isser e n tra în e r a u x usages p e rv e rs des G en tiis. tu e . C f. Is. x x x , 2 2 ; X L , 1 9 ; x l i v , 1 2 - 1 3 . —
— A s ig n is cæ li. Ces m ots d ésign en t, ain si q u ’il C la v is ... com pegit : p o u r em pêch er l ’id o le de
resso rt du verbe m etuere, les phénom ènes e x tr a ­ to m b er. T r a it iron ique. C f. Is. x l , 20 ; x l i , 7 . —
ord in aires d n ciel (é c lip se s , m é té o re s , co m ètes, I n s im ilitu d in e m p a lm æ (v ers. 5). C .-à-d.«com m e
etc.), qu i, a u x y e u x des païens, p résagea ien t to u ­ u n de ces p iliers raid es e t sans élégan ce q u e l ’on
jo u rs q uelque ca la m ité n atio n ale. — L eg es p o p u ­ p e u t v o ir dan s l ’a r c h ite c tu r e orien tale, e t a u x ­
lo ru m . C.-à-d., d ’ap rès le d étail q u i p récèd e, les quels les fa u x d ie u x p o u v a ie n t fo r t bien ê tre
co u tu m es, les croyance» des n ation s id o lâ tre s .— co m p a ré * . a v e c leu rs bras e t le u rs m ain s collés
56G J er . X, 5-12.
5. In similitudinem palmæ fabricata 5. Ces statues sont fabriquées â la
sunt, et non loquentur; portata tollen­ ressemblance d’un tronc de palmier, et
tur, quia incedere non valent. Nolite elles ne parlent pas; on les lève et on
ergo timere ea, quia nec male possunt les porte, parce qu’elles ne peuvent mar­
facere nec bene. cher. Ne les craignez donc pas, car elles
ne peuvent faire ni bien ni mal.
6. Non est similis tu i, Dom ine; ma­ 6. Nul n’est semblable à vous, Sei­
gnus es tu, et magnum nomen tuum in gneur ; vous êtes grand, et votre nom est
fortitudine. grand en puissance.
7. Quis non timebit te, o rex gen­ 7. Qui ne vous craindra, ô roi des
tium ? tuum est enim decus; inter cun­ nations? car la gloire vous appartient;
ctos sapientes gentiu m , et in universis parmi tous les sages des nations, et dans
regnis eorum, nullus est similis tui. tous leurs royaumes, nul n’est semblable
à vous.
8. Pariter insipientes et fatui proba­ 8. On les convaincra tous qu’ils sont
buntur ; doctrina vanitatis eorum lignum fous et insensés ; leur doctrine de va­
est. nité est un morceau de bois.
9. Argentum involutum de Tharsis 9. On apporte le meilleur argent de
affertur, et aurum de Ophaz ; opus arti­ Tharsis, et l’or d’Ophaz ; l’ouvrier et la
ficis et manus serarii, hyacinthus et pur­ main de l’orfèvre les mettent en oeuvre ;
pura indumentum eorum : opus artifi­ l’hyacinthe et la pourpre leur servent de
cum universa hæc. vêtements : tout cela est l’œuvre des ar­
tisans.
10. Dominus autem Deus verus est, 10. Mais le Seigneur est le vrai D ieu ,
ipse Deus vivens, et rex sempiternus. il est le Dieu vivant et le roi éternel.
A b indignatione ejus commovebitur ' Son indignation fa it trembler la terre,
terra; et non sustinebunt gentes com­ et les nations ne supportent pas ses me­
minationem ejus. naces.
11. Sic ergo dicetis eis : Dii qui cælos 11. Vous leur parlerez donc ainsi :
et terram non fecerant pereant de terra, Que les dieux qui n’ont pas fa it le ciel
et de his quæ sub cælo sunt! et la terre disparaissent de la terre et
de dessous le ciel.
12. Qui facit terram in fortitudine 12. C ’est D ieu qui a créé la terre par

à le u r s fla n c s , a v e c le u rs jam bes e t le u rs p ied s p a g n e , v e rs l ’em b o u ch u re du G u a d a lq n iv lr ( A tl.


sim p lem en t ébau ch és. » V o y e z Y A tl. a rch ., pl. u n , géogr., p l. î). — De O ph az (h éb r., ’ U fâ z). C ette
flg . 4 ; p l. x c , flg. 8 ; p l. e x i, fig. 4, e tc . Q uelques co n tré e n ’e st m en tion n ée q u ’ioi e t D an. x , 5.
co m m e n tateu rs tr a d u is e n t a in si l’h ébreu : I ls D 'ap rès de n o m b reu x c r itiq u e s , elle ne d iffére­
so n t com m e des p ilie rs dans u n ch a m p de co n ­ r a it pas de ce lle d ’O p h lr ; d’a u tre s la re g a rd e n t
co m bres. Ce s e ra it n n e allu sio n Iro n iq u e a u x com m e une régio n d is tin c te , q u ’ ils p lace n t près
ép o u v a n ta ils d o n t on se se rt p ou r ch asser les du fleu v e H y p h a s is , d an s l ’I n d e .— H y a c in th u s
o iseau x d es Jardins (c£. B a r. v t, 70) ; m ais ce sen ­ et p u r p u r a . D eu x so rtes de p ou rp re : la v io le tte
tim e n t e st p eu g a ra n ti. e t la ro n ge . — O p u s a r tific u m ... hæ c. L e p ro ­
6-16. Com paraison e n tre le v ra i D ieu e t les idoles, p h è te in siste a v e c d éd ain s u r ce d é ta il s ig n ifi­
p o u r m ieu x d é m o n tre r en co re 1’in a n ité de ces c a tif. — D o m in u s a u te m .. . ( vers. 10 ). L e co n ­
d ern ières. — N o n est s im ilis ... B ru sq u e e t ém ou­ tr a s te est p résen té e t d évelo pp é d’nne m an ière
v a n te ap o stro ph e ( v e r s . 6 - 7 ) . — R e x g en tiu m . saisissan te. — S ic ergo d ic e t is ... (v e rs. 1 1 ) . L a n ­
L es a n tre s d ien x n e s o n t q u e d es d iv in ité s n a ­ g a g e q u e les I s ra é lite s d e v ro n t te n ir a u x p aïen s
tio n a le s , circo n scrites à te lle ou te lle lo c a lité ; ( e t ? ) p arm i lesqu els ils se ro n t p roch ain em en t
J éh o v a h d om ine su r l’u n iv e rs e n tie r. — T u u m ... e x ilés. D ans la B ib le h é b ra ïq u e , ce v e rs e t e.-t
decus. L a p h rase n'e^c pas ach evée d an s l ’h ébreu : é c r it en c h a ld é e u , J é ré m ie a y a n t vou lu d ic te r
C ’e st à to i qu’ a p p a rtle n t... « L e ro y a u m e , » ajo u te d’ av a n ce à ses co m p a trio tes les term es m êm es
le T a r g u m . — D o c tr in a v a n i t a t i s ... ( v e r s . 8k ). de la rép on se q u ’ils a u r a ie n t à fa ire à le u rs v a in ­
H é b ra ïsm e q u i re v ie n t à d ire que to u t ce q u ’on q u eu rs. C e n’ est n u lle m e n t, com m e on Ta p a r ­
ra c o n te des id oles e st p u re v a n ité e t fr iv o lit é , fo is p ré te n d u , u n e glose ta rd iv e m e n t Insérée dans
p n isq n ’ ap rès to u t elles ne so n t elles-m êm es qu’ un le te x te , q u o iq u e ce so it u n e so rte de p aren th èse,
m orceau de b o ls m o rt. — A r g e n tu m in v o lu tu m ap rès la q u elle recom m en ce la d escrip tion de ia
(v e rs. 9). H éb r . de l ’a r g e n t en lam es. L ’é c riva in to n te - p u issan ce du v r a i D ieu ( q u i f a c i t . . . ,
sacré re v ie n t s u r la fa b ric a tio n d es Id oles, p our v e rs. 1 2 ) . — A d vocem s u a m ( v e r s . I S ) : le
co m p léter ce qu’ il a d éjà d it de le u r n éant. — to n n e rre , q u i ébran le l'a tm osp h ère e t am ène ia
De T h m s is . H ébr. : f u r i i i ; T a rte s s u s , en E s ­ p lu ie . C f. Jo b, x x x v i l ï , 25-26, e tc. L a B ib le C a p -
J kr. X, 13-19. 5G7

sa puissance, qui a préparé le monde sua, præparat orbem in sapientia sua,


par sa sagesse, et qui a étendu les cieux et prudentia sua extendit cælos.
par son intelligence.
13. A sa voix il met une masse d’eau 13. Ad vocem suam dat multitudinem
dans le ciel, et il élève les nuées des aquarum in cæ lo, et elevat nebulas ab
extrémités de la terre ; il fa it fondre en extremitatibus terræ ; fulgura in plu­
pluie les éclairs, et il fa it sortir les vents viam fa cit, et educit ventum de thesau­
de ses trésors. ris suis.
14. Tout homme devient insensé par 14. Stultus factus est omnis homo a
sa science, tout artiste est couvert de scientia , confusus est artifex omnis in
honte par sa statue ; car ce qu’il a fondu sculptili; quoniam falsum est quod con­
est une fausseté et un corps sans âme. flavit, et non est spiritus in eis.
15. Ce sont des choses vaines et une 15. Vana sunt, et opus risu dignum ;
œuvre dont on doit rire; elles périront in tempore visitationis suæ peribunt.
lorsque viendra leur châtiment.
16. Celui qui est la part de Jacob ne 16. Non est his similis pars Jacob :
leur ressemble pas, car c’est lui qui a qui enim form avit omnia ipse est, et
tout créé, et Israël est le sceptre de son Israël virga hereditatis eju s; Dominus
héritage; son nom est le Dieu des a r­ exercituum nomen illi.
mées.
17. Ramasse à terre ton ignominie, 17. Congrega de terra confusionem
toi qui habites en plein siège; tuam , quæ habitas in obsidione;
18. car ainsi parle le Seigneur : Voici 18. quia hæc dicit Dominus : Ecce
que, cette fois, je jetterai au loin les ego longe projiciam habitatores terræ
habitants de ce pays, et je les affligerai in hac vice, et tribulabo eos ita ut inve­
de telle sorte que pas un ne m’échap­ niantur.
pera.
19. Malheur à m oi, à cause de ma 19. Væ mihi super contritione mea,

pelle p o étiq u em en t la v o ix du S e ig n e u r ; cf. 3° D es co n q u é ra n ts v e n u s du n ord m a ltra ite ­


Ps. x x v m , 3 - 9 , e tc . — S tu ltu s f a c t u s .. . (v ers. ro n t la n atio n th é o cratiq u e , Infidèle à son D ieu.
14-15). Con clusion to u te n a tu relle de ce q u i v ien t X , 17-2 5 .
d 'être d it so it des Idoles, s o it de J é h o v a h . Com p. 17-2 2 . L ’in vasio n e t le ra v a g e . L a d escrip tion
le v e r s .8. L e la n g a g e e s t très é n e rg iq u e .— N o n de la fo lle des id olâtres (v e rs. 1-16) n’a é té q u ’une

e st...s im ilis ..(v e rs . 16). A u tr e a n tith è se frap p an te ® id ée su b sid ia ire » ; le p rop h ète re v ie n t m ain ­
en tre les Idoles e t le v r a i D ie u , q u i a d a ig n é se te n a n t à son te r rib le re fra in . — C o n fu sio n em
faire la glo rieu se p a rt des J u ifs ( p a r s J a c o b ) tu a m . D an s l’h ébreu ; ton p aq u et ; quelques objets
et q u i se ies est réservés eux-m êm es com m e son d e p rem ière n é ce ssité , réu n is en to u te h âte au
h é rita g e . A n lie u d e v ir g a h e r e d ita tis , 11 fa u ­ m om en t du d é p a rt p ou r l ’e x il. On v o lt so u ve n t
d ra it : la trib u , c.-à-d. le peuple de son h é rita g e su r les m on um en ts a ssyrien s les ca p tifs m u n is
,v f. Ps. LX X III, 2 ; Is. l x i i i , 1 7 ) . de ces p aqu ets ( A tla s a rc h é o l., pl. i fig. j ;
6G8 J e r . X , 2 0 -2 5.

pessima plaga mea. Ego autem dixi : ruine et de ma plaie maligne. Mais j ’ai
Plane hæc infirmitas mea est, et portabo dit : C ’est de moi que vient mon mal­
illam. heur, et je le supporterai.
20. Tabernaculum meum vastatum 20. Ma tente a été détruite, tous
est, omnes funiculi mei dirupti sunt; mes cordages ont été rompus; mes en­
filii mei exierunt a m e, et non subsis­ fants sont sortis de mon enceinte, et ne
tunt. Non est qui extendat ultra tento­ sont plus. Il n’y a plus personne pour
rium meum, et erigat pelles meas. dresser ma tente, ni pour relever mes
pavillons.
21. Quia stulte egerunt pastores, et 21. Car les pasteurs ont agi d’une
Dominum non quaesierunt; propterea manière insensée, et ils n’ont pas cherché
non intellexerunt, et omnis grex eorum le Seigneur; c’est pourquoi ils ont été
dispersus est. sans intelligence, et tout leur troupeau
a été dispersé.
22. V o x auditionis ecce venit, et com­ 22. Voici qu’une rumeur se fa it en­
motio magna de terra aquilonis, ut po­ tendre, et un grand tumulte qui vient de
nat civitates Juda solitudinem , et habi­ la terre de l’aquilon, pour réduire les
taculum draconum. villes de Juda en un désert et en un
repaire de dragons.
Scio, Domine, quia non est hom i­ 23. Seigneur, je sais que la voie de
nis via ejus, nec viri est ut am bulet, et l ’homme n’est pas en son pouvoir, et
dirigat gressus suos. que l’homme ne peut point marcher et
diriger ses pas par lui-m êm e.
24. Corripe me, Dom ine, verumtamen 24. Châtiez-m oi, Seigneur, mais avec
in judicio, et non in furore tuo, ne forte justice, et non dans votre fureur, de
ad nihilum redigas me. peur que vous ne me réduisiez au néant.
25. Effunde indignationem tuam su­ 25. Répandez votre indignation sur
per gentes quæ non cognoverunt te, et les nations qui ne vous connaissent pas,
super provincias quæ nomen tuum non et sur les provinces qui n’ont point in­
invocaverunt, quia comederunt Jacob, voqué votre nom, car elles ont dévoré
et devoraverunt eum , et consumpserant Jacob, elles l’ont consumé entièrement,
illum , et decus ejus dissipaverunt. et ont détruit toute sa gloire.

p l. L x x v r n , flg. 7 ; pl. x c , flg. 6). — Q uæ h a b i­ e t la note. — H a b ita c u lu m d ra c o n u m . H é b r. :


tas... H ébr. : to i q u i es assise dans le siège, c.-à-d. u n re p aire de ch acals. C f. i x , 1 1.
q u i es u n e v ille cern ée e t assiégée. — P r o ji­ 2 3 -2 5 . H u m b le co n fession de J é ru s a le m , q u i
cia m ... i n h o c vice (v e rs . 18 ). « C ette fo is, » p a r im plore la m iséricord e d iv in e . — Scio , D om ine.
o pp ositio n a u x Invasions p ré c é d e n te s , q u i n’a ­ E lle e st censée ad resser ce tte p riè re a u S e ig n e u r
v a ie n t é té q u e tra n s ito ire s e t a v a ie n t laissé le lo rs q u ’e lle ap p ren d q u e les C h ald éen s s’a v a n c e n t
ro y a u m e d ebo ut. — I ta u t in v e n ia n tu r : afin co n tre elle. — N o n est... v ia ... C haque hom m e
q n ’on les a tte ig n e e t q u ’on les fasse p rison n iers. dépend ab so lu m e n t de D ieu p ou r la d irectio n
L ’h éb reu em ploie l ’a c t i f , e t n e term in e p as la so it g é n é r a le , so it p a rtic u liè re , des évén em en ts
p h rase : A fin q u ’ ils tr o u v e n t (le m alh eu r, ajo u te de sa v ie . V é rité q u i s’ap p liq u e non seu lem en t
le T a r g u m ) . L a V u lg n tc fo u rn it un sens e x c e l­ a u x h om m es o rd in aires ( h o m in is ; h é b r, , ’ â d â m ),
le n t. — Væ m i h i . .. L a m e n ta tio n p a th é tiq u e de m ais au ssi a u x rich es e t a u x p u issa n ts ( v ir i ;
J é ru sa le m ap rès s a ru in e (vers. 19-22). E lle s’e x ­ h éb r., ’iâ). C f. P ro v . x v r , 9. — L a lo cu tio n d i r i ­
c ite d ès le d é b u t à su p p o rter p a tie m m en t ses g a t g ressu s m arq u e la r é u s s ite , le su ccès. —
m a u x : p o r ta b o ... — T a b e r n a c u lu m ... T a b le a u C o rrip e m e... (v e rs . 24). L a c ité cou p able accep te
d é ta illé d es ra v a g e s o pérés p a r les C h a ld éen s.— le ch â tim e n t q u ’elle a la con science d ’a v o ir si
F u n ic u li : les co rd es q u i s e rv e n t à fix e r la c o u ­ bien m é rité ; e lle se co n te n te de d em an d er à D ieu
v e r tu r e de la te n te . C f. Is. l i v , 2 , e tc .; l’ A tla s q u ’il lu i so it in flig é i n j u d i c i o , c . - à - d . a v e c
archéol., p l. x i , flg. 1 - 4 , 6, 8. — Q u ia stv 2te.„ m esu re (« ad n orm am v e ri e t Justl »), e t non in
(v e rs . 21). L a ca u se de to u s ces m alh e u rs. P a ­ fu r o r e ; c a r la d iv in e colère, si elle ne se co n te­
stores : les ch efs c iv ils de l ’É t a t ju if (cf. n , 8 ; n a it pas, b rise r a it et a n é a n tira it to u t. C f. P s. v i,
n i, 15, etc.). — N o n in te lle x e r u n t. H éb r.: Us n’o n t 2, e t la n o te ; x l v t , 28, e t c . — E ffu n d e in d ig n a ­
p as prosp éré. — V o x a u d it i o n i s ... (v e r s . 2 2 ). tio n em ( v e r s . 25). Coinp. le P s . L x x v n i, 6 -7 , où
H éb ra ïsm e q u i sign ifie : U n e v o ix se f a it en te n d re. la m êm e pensée e st e x p rim ée p resqu e dane les
C e tte v o ix s ’écrie : E cce v en it / L ’enn em i ap p roch e m êm es te rm e s. Jéru sa lem s u g g è re d é licate m e n t
e t e n v a h ira b ie n tô t le te r rito ire de J u d a , re n v e r­ an S e ig n e u r l ’ idée de s u b s titu e r les païens à J u d a ,
s a n t to u t s u r son p assage (c o m m o tio m a g n a ). S’ il f a u t qu e sa co lère éclate. C e u x - là ne l’ont-
S n r l ’expression de terra a q u ilo n is , v o y e z i, 14, ils pas b eau co u p p lu s g ra v e m e n t offensé (nomen.
J er. X I , 1 - 7 . 569

CHAPITRE XI

1. Parole que le Seigneur adressa à 1. Verbum quod factum est a Domino


Jérémie, en ces termes : ad Jerem iam , dicens :
2. Ecoutez les paroles de cette alliance, 2. Audite verba pacti hujus , et loqui­
et parlez aux hommes de Juda et aux mini ad viros Juda, et habitatores Jéru­
habitants de Jérusalem , salem ,
3. et dites-leur : Voici ce que dit le 3. et dices ad eos : Hæc dicit Domi­
Seigneur, le Dieu d’Israël : Maudit soit nus Deus Israel : Maledictus vir qui noh
l’homme qui n’écoutera point les paroles audierit verba pacti hujus
de cette alliance,
4. que j ’ai prescrite à vos pères le jour 4. quod præcepi patribus vestris, in
où je les tirai de la terre d ’E gypte, de die qua eduxi eos de terra Æ g y p ti, de
•la fournaise de fer, en disant : Ecoutez fornace fe rre a , dicens : Audite vocem
ma vo ix, et faites tout ce que je vous meam, et facite omnia quæ præcipio vo­
ordonne, et vous serez mon peuple et je b is, et eritis mihi in populum, et ego
serai votre Dieu ; ero vobis’ in Deum ;
5. afin que j ’accomplisse le serment 5. ut suscitem juramentum quod ju ­
que j ’ai fa it à vos pères, de leur donner ravi patribus vestris, daturum me eis
une terre où coulent le lait et le m iel, terram fluentem lacte et meile, sicut est
comme vous le voyez aujourd’hui. Je dies hæc. E t respondi, et dixi : Am en,
répondis et je dis : Qu’il en soit ainsi, Domine.
Seigneur.
6. E t le Seigneur me dit : Crie toutes 6. E t dixit Dominus ad me : V o cife­
ces paroles dans les villes de Juda, et rare omnia verba hæc in civitatibus
hors de Jérusalem , en disant : Écoutez Juda et foris Jérusalem, dicens : A u ­
les paroles de cette alliance et obser­ dite verba pacti hujus, et facite illa ,
ve z-le s,
7. car j ’ai conjuré vos pères avec ins­ 7. quia contestans contestatus sum pa­
tance, depuis le jour où je les ai tirés de tres vestros, in die qua eduxi eos de
la terre d’E gypte jusqu’à aujourd’hui ; terra Æ g y p ti, usque ad diem hanc;
je les ai conjurés en me levant dès le mane consurgens contestatus sum, et
m atin, et je leur ai dit : Ecoutez ma dixi : A udite vocem meam.
voix.

tu u m n on ...; co m ed eru n t...) ? L ’esp o ir sc fa it Jour e t le sy ria q u e e m ploien t le sin g u lie r : P a r le ) .


dans c e tte d em an d e : l’o rg u e il des p aïens sera — M a le d ictu s v ir ... É ch o de D e u t. x x v n , 26, et
h u m ilié e t le peuple de D ieu ré ta b li. des a u tre s m aléd iction s qu i a v a ie n t re te n ti lorsque
la loi f u t so len n ellem en t p ro m u lg u ée s u r le m on t
Se c t io n I V . — Q u a t r iè m e d is c o u r s : Juda a
G arlzim . — De fo r n o c e fe r r e a ( v e rs. 4 ). A u tr e
HONTEUSEM ENT V IO L É LA S A IN T E A L L IA N C E . em p ru n t au D e u té ro n o m e , iv , 20. C e tte m éta­
X I , 1 — X I I I , 27. phore d ésign e l’É g y p te , o ù les H é b re u x a v a ie n t
eu b eau cou p à so u ffrir. — A u d ite ... et fa c ite ...
§ 1. — Q uicon q ue est in fid èle à cette a llia n c e
C ’é ta it la très sim ple e t u n iq u e co n d ition de l’a l­
est m a u d it. X I , 1-17.
lia n ce : o b é ir a u x o rd res de J é h o va h . A v a n ta g e
1° L e s p rin cip ales co n d itio n s do l ’a llian ce. Im m ense e t g lo rie u x prom is on éch a n ge : e r i­
X I , 1 -8 . tis ... i n p o p u lu m . . . — Ut su scitem ju r a m e n tu m
C h a p . X I . — 1 . P e t ite In tro d u ctio n à ce n o u ­ (v e r s . 5 ) : la prom esse d e d onn er la P a le stin e
v eau d iscours. C f. ii, 1 ; m , 6 ; v n , 1, etc. a u x d escen d ants des p atriarch e s. C f. D eu t. v u ,
2 - 5 . L es J u ifs o n t a u trefo is Juré d’o b se rv er 1 2 - 1 3 , e tc . — T e rr a m flu e n t e m ... Im a ge qui
l'a llia n ce co n tra c té e a v e c J é h o v a h . — A u d ite ... m arqu e u n e fe r tilité e x tra o rd in a ire ; cf. E x . m ,
C o u rt exord e (v ers. 2 - 3 ), e t appel à l’a tte n tio n . 8 , 1 7 ; x i i i , 5 , e tc. — R e s p o n d i... : A m e n . L e
— Verba p a c ti h v ju s . Ces m ots fo n t allusio n au p euple a v a it Juré au S e ig n e u r u n e in v io la b le fidé­
ren o u vellem en t de l’allia n ce du S in a ï, q u i a v a it lité. C f. D e u t. x x v n , 14, etc.
eu lieu n agu ère à J éru sa lem , d u ra n t la d lx -h u l- 6 -8 . C om m ent Ils o n t v iolé cotte allia n ce sa­
tlèm e année du règn e de Jo sias. C f. I V R eg. crée. — V ociferare... in c iv ita tib u s... On co n c lu t
x x m , 1*3. — L o q u im in i. Dluu ad resse ce t ord re assez g é n é ra le m e n t de ce p assage, e t a v e c b ea u ­
à Jérém ie e t à ses au tre s proph ètes ( le s L X X coup de v raisem b la n ce, q u e Jé ré m ie acco m pagn a
670 J eu. XI, 8-14.

8. Et non audierunt, nec inclinave­ 8. E t ils n’ont point écouté, et ils


runt aurem suam, sed abierunt unus­ n’ont pas prêté l’oreille, mais chacun a
quisque in pravitate cordis sui mali ; suivi la dépravation de son mauvais
et induxi super eos omnia verba pacti cœ ur; et j ’ai accompli sur eux toutes les
hujus quod præcepi ut facerent, et non paroles de cette alliance, que je leur
fecerunt. avais ordonné d’observer et qu’ils n’ont
point observée.
9. E t dixit Dominus ad me : Inventa 9. E t le Seigneur me dit : Il y a une
est conjuratio in viris Juda et in habi­ conjuration chez les hommes de Juda et
tatoribus Jérusalem. chez les habitants de Jérusalem.
10. Reversi sunt ad iniquitates pa­ 10. Ils sont retournés aux anciennes
trum suorum priores, qui noluerunt au­ iniquités de leurs pères, qui n’ont pas
dire verba mea. E t hi ergo abierunt post voulu écouter mes paroles. C eu x -ci ont
deos alienos, ut servirent eis; irritum couru aussi après des dieux.étrangers,
fecerunt domus Israel et domus Juda pour les servir ; la maison d’Israël et la
paetnm meum, quod pepigi cum patri­ maison de Juda ont rompu l’alliance que
bus eorum. j ’avais conclue avec leurs pères.
1 1 . Quam ob rem hæc dicit Dom inus: 11. C ’est pourquoi ainsi parle le Sei­
Ecce ego inducam super eos mala de gneur : Voici que je ferai venir sur eux
quibus exire non poterunt ; et clamabunt des maux dont ils ne pourront sortir ; et
ad m e, et non exaudiam eos. ils crieront vers m oi, et je ne les exau­
cerai pas.
12. E t ibunt civitates Juda et habita­ 12. E t les villes de Juda et les habi­
tores Jérusalem , et clam abunt ad deos tants de Jérusalem iront crier vers les
quibus libant, et non salvabunt eos in dieux auxquels ils font des libations, et
tempore afflictionis eorum. ils ne les sauveront point au temps de
leur affliction.
13. Secundum numerum enim c iv i­ 13. Car tu as eu autant de dieux que
tatum tuarum erant dii tui, Juda; et de villes, ô Juda; et dans chacune des
secundum numerum viarum Jérusalem , rues de Jérusalem vous avez placé des
posuisti aras confusionis, aras ad liban­ autels de confusion, des autels pour faire
dum Baalim. des libations à Baal.
14. Tu ergo noli orare pro populo 14. Toi donc, n’intercède pas pour ce
hoc, et ne assumas pro eis laudem et peuple, et n’entreprends pour eux ni sup­
orationem, quia non exaudiam in tem­ plication ni prière, car je ne les écou­
pore clamoris eorum ad me, in tempore terai pas au temps où ils crieront vers
afflictionis eorum. m oi, au temps de leur affliction.

Jo slas à B éth e l e t dans les an tres v ille s du nord s’ é ta ie n t liv ré s a u pied m êm e du S ln a l, d an s le


lo rsq u e ce p rin ce a lla y re n v e rs e r l’Id olâtrie. C f. d ése rt de P h a r a n , e t dès le u r In stalla tio n d an s
I V R e g . x x n i , 15 e t ss. — C o n teston s con testa ­ la T e rr e p rom ise. — E t h i ergo. L e pronom est
t u s . .. L e S e ig n e u r ne s’ é ta lt p as lassé de ra p ­ très fo rte m e n t a c ce n tu é : les co n tem p orain s de
p eler a u x Isra é lite s la n écessité d’u n e p a rfa ite J é r é m ie , ces d ign es e n fa n ts de te ls pères. —
obéissan ce. M ais, n o n a u d ie r u n t... (v ers. 8). Do D o m u s I s r a e l et... J u d a . L e s d e u x ro yau m es, qu i
là des ch â tim e n ts sévères : in d v a n su p e r e o s...; n e se so n t qu e tro p bien ressem blés sous le r a p ­
Ils a v a le n t v u se ré a lis e r co n tre e u x les ‘m alé­ p o r t de l ’id o lâ trie , se ro n t m is de p a ir sous ce lu i
d ic tio n s fo rm u lée s p a r le t e x te m êm e de l’a llia n ce . du c h â tim e n t ( q u a m ob rem ..., v e rs. 1 1 ) . — E t
2° L e s h a b ita n ts ac tu els de J u d a n ’o n t pas ib u n t civ ita tes... L e s v e rs . 1 2 -1 3 e x p rim e n t u n e
é té p lus fid èles q u e le u rs pères a u c o n tra t d u p ensée p resqu e Iden tique à ce lle de i i , 2 7-2 8 :
S in a ï; aussi s e r o n t- ils p u n is à le u r to u r. X I , c ’e st la p e in tu re d ra m a tiq u e d’u n e Id olâtrie e f­
9 -17 . frén ée. — Q u ib u s lib a n t. H ébr. : au x q u e ls Ils
9 - 1 3 . L 'Id o lâ trie effrén ée d es J u ifs le u r a t t i ­ b rû le n t de l’encens. — P o s u is ti a ra s c o n fu s io ­
re ra de g ra n d e s ca la m ités. — I n v e n t a ... co n ju ­ n is . H é b r.: T u as é rig é des a u te ls à l ’ign o m in ie,
r a tio . E x p ression én ergiq u e p o u r d ésig n er la c .- à - d . à B a al. C f. n i, 24, e t la n ote.
d éfectio n e t l’ap o stasie u n iv erselle s : to u s les c i­ 14 -17. L a b ean té Idéale du peuple th é o cratlq u a
to y en s de J u d a o n t , p o u r a in si d ir e , conspiré e s t m ise en co n tra ste a v e c sa la id e u r m o ra le ,
co n tre le S eig n eu r en se liv r a n t à l’ Id olâtrie. — q u i a t tir e r a su r lu i les d iv in e s ven gean ces. —
A d in iq u ita te s ... p rio res. D an s l'h é b r e u , ce t a d ­ T u ergo n o li... C f. v n , 16. In u tile de p rie r p ou r
je c tif retom b e p lu tô t s u r le m o t p a tr u m : les la p rosp érité tem p orelle de ces g ra n d s coupables,
In iquités de le u r s p rem iers an c ê tres. A llu sio n c a r le S e ig n e u r e st bien d écidé à les p u n ir. —
au x p ratiq u es ld o lâ trlq u e s a u x q u elles les H ébreu x Q u id est hoc.* (v e rs. 15). D ans l’h é b re u , qu i v*1
L 'o liv ie r .
572 J ku . X I , 15-19.
15. Quid est, quod dilectus meus in 15. D ’où vient que mon bien-aim é a
domo mea fecit scelera m ulta? N um ­ commis des crimes nombreux dans ma
quid carnes sanctæ auferent a te m ali­ maison? Les chairs saintes des victimes
tias tuas, in quibus gloriata es? enlèveront-elles tes malices, dans les­
quelles tu te glorifies ?
16. Olivam uberem , pulchram, fru ­ 16. Olivier fertile, beau, chargé de
ctiferam , speciosam, vocavit Dominus fruits, gracieux, tel est le nom que le
nomen tuum ; ad vocem loquelæ, gran­ Seigneur t’a donné ; au bruit de sa parole
dis exarsit ignis in ea, et combusta sunt un grand feu s’est mis dans cet arbre, et
fruteta ejus. ses branches ont été brûlées.
17. E t Dominus exercituum qui plan­ 17. L e Seigneur des armées, qui t’avait
tavit te locutus est super te malum, pro planté, a prononcé Y arrêt de malheur
malis domus Israel et domus Ju d a, quæ contre toi, à cause des maux que la mai-
fecerunt sibi ad irritandum me, libantes Bon d ’Israël et la maison de Juda ont
Baalim. commis pour m’irriter, en faisant des li­
bations à Baal.
18. Tu autem , Domine, demonstrasti 18. Mais vous, Seigneur, vous m’avez
m ihi, et cognovi; tunc ostendisti mihi instruit, et j ’ai connu; vous m’avez dé­
studia eorum. couvert leurs desseins.
19. E t ego quasi agnu3 mansuetus, 19. E t moi j ’étais comme un agneau
qui portatur ad victim am ; et non co­ plein de douceur, qu’on porte à la bou­
gnovi quia cogitaverunt super me con- cherie, et je ne connaissais pas les pro­
Bilia, dicentes : Mittamus lignum in jets qu’ils avaient formés contre m oi,
panem ejus, et eradamus eum de terra en disant : Mettons du bois dans son
viventium , et nomen ejus non memore­ pain, exterm inons-le de la terre des vi­
tur amplius. vants, et qu’on ne se souvienne plus de
son nom.

d ’a ille u rs assez o b scu r en c e t en d ro it e t d iv e r ­ la m o rt. — D em on tra sti m ih i. C’est d o n c p a r


sem ent tr a d u it, la p h rase e st coup ée d ’une a u tr e u n e ré v é la tio n spéciale qu e le rro p h è te co n n u t
m an ière : Q ue f a it m on bien -alm é d an s m a m a i­ ce co m p lot. Il la r e ç u t au m om en t môme o ù la
so n ? Y e s t - il p o u r co m m ettre l ’in iq u ité ? E st-ce co n sp iratio n av B lt lien (tu n c o sten d isti...). — E t
que des c r is ( c . - à - d . d es p riè re s ; selon d ’a u tre s : e g o ... (v e rs . 1 9 ) . Il n’a v a it ce p en d an t rien fa it
E s t - c e q u e des v œ u x ? ) e t la c h a ir sacrée ( le s p o u r s’a t tir e r la h ain e de ses co n cito yen s. U ne
sacrifices) é lo ig n e ro n t de to i ta m a lice ? A lo rs tu co m paraison trè s to u c h a n te m et son Innocence
p o u rra is ju b ile r. L e b len -alm é d u S eig n e u r o’e s t e n re lie f ; q u a s i a g n u s m a n s u e tu s . H ébr. : fa m i­
J u d a ; m ais les J u ifs so n t d ev en u s si o d ie u x à lie r, o .-& -d . é le v é d an s la m alson. A u jo u r d ’ hui
J éh o v a h p a r le u r Id o lâ trie , q u e lo rsq u ’ils p é n è ­ e n c o re , com m e a u tem p s des an cien s H é b re u x ,
tr e n t d an s son tem p le p o u r lu i o ffrir d es p rières on re n co n tre s o u v e n t dans les te n te s arab es ce
e t d es sacrifices, 11 les re g a rd e oom m e d es In tru s g ra c ie u x fa v o r i. C f. II R e g . x i i , 3. — Q u i... ad
e t refu se de les e x a u c e r. C f. v u , 1 0 , 2 1 ; Is . i , v ic tim a m . ® U n sem blable a g n e a u , acco u tu m é
1 1 - 1 5 . — O liva m u berem ( h é b r ., v e r d o y a n t) ... & ê tr e m an ié, caressé, porté, se la issera tr a n q u il­
B e lle com paraison . L ’o llv le r , q u i e s t u n e d es le m e n t co n d u ire ’à la b o u ch e rie , sans fa ire la
p rin cip ales rich esses d e la P a le s tin e , rep ré se n te m oin d re ré sista n ce . » ( C a lm e t, h . I .) — M itta ­
fo r t bien le p euple de D ie u , co m blé de grâ ces m u s lig n u m ... A la le t t r e d an s l ’h ébreu : D é tru i­
m u ltip le s, e t si ad m ira b le à d ifféren tes époques sons l’arb re a v e c son p a in ,c .- à - d . aveo son f r u it ;
de son h isto ire. C f. Os. x i v , 7. — A d vocem lo cu tio n p ro v e rb ia le q u i m arqu e u n e d e stru c tio n
lo q u elæ . P lu tô t, d ’ap rès l ’h éb reu : a u b r u it d’ nn co m p lè te , a in si q u e l’ex p rim e si én ergiq u em en t
g ra n d tu m u lte ( l a V u lg a te a ra tta c h é g r a n d is la s u ite d u v e rs e t (e ra d a m u s e u m ...). L e s L X X
à ig n is ) . L a fo u d re éclate s u r le m agn ifiq u e o n t u n e leçon to u te sem blable à ce lle de la V u l­
o liv ie r m y s tiq u e e t l’e m b ra se ; chose f a c ile , c a r g a t e ; au ssi les P è re s o n t- I ls so u ve n t « e x p liq u é K
le bois h u ile u x de l’o liv ie r p ren d fe n e t se co n ­ ce p assage de J é s u s - C h r is t m is en c ro ix . L e s 9
sum e a v e c u n e éto n n an te ra p id ité . — D o m in u s ... J u ifs o n t d it : M etton s le bols dans son pain ; I
q u i p la n ta v it... ( v e r s . 1 7 ) . Ces m o ts so n t s o u li­ atta ch o n s son co rp s, d o n t 11 a d it : C eci e st le I
g n é s ; q u o iq u e D ieu se co m p lû t d an s c e t a r b r e , p ain descen d u du c l c l , a t ta c h o n s -le au bols d e ®
q u ’il a v a it lu i-m êm e p la n té e t c u ltiv é a v e c soin, la cro ix ... M ais on ne donn e p as ce tte exp llo ation
11 sera o b lig é de le d étru ire. com m e litté r a le ». (C alm et, h. I.) V o y e z K n aben -
b a u er, C om m en t. in J e t e m i a m p r o p h ., p. 169-171.
§ II. — C o n ju r a tio n con tre J é ré m ie et contre D u m o in s , les e x é g è te s cr o y a n ts so n t d’acco n l I
J é h o v a h . X I , 19 — X I I , 17. p o u r ad m e ttre qu e J é ré ra le , dans to u t ce p a s - 1
1° C om plot dee' h a b ita n ts d ’A n a th o th co n tre s a g e , e st u n ty p e d u S a u v e u r, é ga le m e n t tra b i I
Jérém ie. X I , 18 -2 3 . e t p e rsé cu té p a r les s lm s . L e ch aid éen tr a d u it ;
1 3 -J0 . O dieuse tram e o u rd ie p o u r lu i d o n n er Jeton * du poison daus sou p ain ; In terp rétatio n
J e r . X T , 20 — X I I , 3. 5*73

20. Mais vou6, Seigneur des armées, 20. Tu autem , Domine Sabaoth, qui
qui jugez justem ent, et qui sondez les judicas ju ste, et probas renes et corda,
reins et les cœurs, faites-m oi voir votre videam ultionem tuam ex eis ; tibi enim
vengeance sur eux ; car je vous ai confié revelavi causam meam.
ma cause.
21. C ’est pourquoi ainsi parle le Sei­ 21. Propterea hæc dicit Dominus ad
gneur aux habitants d’Anathoth, qui en viros Anathoth, qui quærunt animam
veulent à ma vie, et qui disent : Ne pro­ meam, et dicunt : Non prophetabis in
phétise pas au nom du Seigneur, ou tu nomine Dom ini, et non morieris in ma­
mourras de notre main; nibus nostris ;
22. c’est pourquoi ainsi parle le Sei­ 22. propterea hæc d ici, Dominus exer­
gneur des armées : Je les châtierai; les cituum : E cce ego visitabo super eos :
jeunes gens mourront par le glaive, leurs juvenes morientur in gladio, filii eorum
fils et leurs filles mourront de faim . et filiæ eorum morientur in fame.
23. E t i l ne restera rien d’eux, car je 23. E t reliquiæ non erunt ex eis;
ferai venir le malheur sur les habitants inducam enim malum super viros A na­
d’Anathoth, l ’année où je les châtierai. thoth, annum visitationis eorum.

C H A P I T R E XI I

1. Seigneur, vous êtes vraiment juste, 1. Justus quidem tu es, Domine, si


quoique je dispute avec vous; cependant disputem tecum ; verumtamen justa lo­
je vous dirai des choses justes : Pour quar ad te : Quare via impiorum pro­
quoi la voie des méchants est - elle pros­ speratur? bene est omnibus qui praeva­
père? Pourquoi tous les prévaricateurs ricantur, et inique agunt?
et les impies sont-ils heureux?
2. Vous les avez plantés, et ils ont 2. Plantasti eos, et radicem miserunt ;
pris racine ; ils croissent et portent du proficiunt, et faciunt fructum ; prope es
fru it; vous êtes près de leur bouche, et tu ori eorum, et longe a renibus eorum.
loin de leurs reins.
3. E t vous, Seigneur, vous me connais- 3. E t tu, Domine, nosti m e, vidisti

q u i aid e à com pren dre le sens des d e u x v ersion s ra n t le siè ge de J é ru s a le m . L e v illa g e d’A n a ­
grecqu e e t la tin e . — T u a u te m ... (v e r s . 20). L e th o th , situ é to u t a u p rè s de Jéru sa lem (n o te de
prophète fa it appel à la p ro tectio n e t à la ju s ­ i , 1 ) , e u t n a tu re lle m e n t beau cou p à so u ffrir
tice de son D ieu co n tre ses enn em is cru els. — alors.
P rob a s renes. M étap h ore, q u i d ésign e les pensées 2° P la in te du p ro p h è te , a u s u je t de la p ro s­
les p lu s secrètes. — V id ea m u lt i o n e m ... P riè re p érité des Im ples. X I I , 1 - 6 .
qu ’ il fa u t e x p liq u e r com m e les Im p récation s an a­ C h a p . X I I . — 1 - 4 . « G r ie fs d e Jé ré m ie co n tre
lo gu es des P sa u m es. C f. P s. v , 1 1 , e t le com m en ­ le g o u v e rn e m e n t d iv in . » — J u s t u s q u id e m ...
ta ire . - ■T ib i e n im r e v e la v i.. . H ébr. : C a r s u r Im p o rta n te ré se rv e q u e fa it d’av a n ce le p rop h ète,
to i j ’ai ro u lé m a ca u se. C .- à - d . Je te l’ai en tiè­ en p rop o san t fam iliè re m e n t à D ieu sa d ifA cu ité :
rem ent confiée. C f. P s. x x i , 9 ; P ro v . x v i , 3. A lo rs m êm e q u e Je v o u d ra is vo u s a c cu s e r ( s i
21-23. V e n g ea n c e spéciale q ue D ieu tir e r a des d is p u te m ...) , Je d e v ra is com m encer p ar re co n ­
h ab itan ts d’A n a th o th . — L a senten ce e st précé­ n a ître v o tre p a rfa ite ju s tice . — J u s ta lo q u a r ...
dée d ’un e In tro d uctio n trè s so len n elle : p r o p te r­ H éb r. : J e v e u x p arle r ju s tic e aveo t o i , c.- à - d.
ea h æ c d ic lt „ . (v ers. 21-2 2»). — D ic u n t : N o n t ’ad resser la p aro le a u s u je t de tes ju g e m e n ts.
prop heta bis. Ces hom m es sans fo l v o u la ie n t em ­ J é ré m ie ad m e t donc, sans h é site r, q u e D ieu est
pêch er Jérém ie de rem p lir son m in istè re sao ré, ab so lu m en t ju ste d ’u n e m an ière g é n é ra le , m ais
le m en açan t de m o rt s’il re fu s a it de le u r obéir. li ép rou v e q u elq u e peine à m e ttre ce d iv in a t t r i­
— J u v en e s. H éb r. : b a h û rim , le s Jeunes sold ats. b u t d’acco rd aveo la fré q u e n te p ro sp érité des
— F ilii... et filiæ ... L es e n fa n ts de to u t â g e , p a r Im p ies: Q u are v ia ...* S u r ce p rob lèm e d é lic a t,
opposition a u x jeu n es gen s. — R e liq u iæ n o n q u i re te n tit à tr a v e rs to u te la B ible, v o y e z s u r ­
tr u n t : du m o in s, p arm i la p artie co up able de to u t le liv re de J o b , e t les Ps. x x x v i e t l x x i i .
la population (e x els), ca r nous apprenons, E sd r. — P la n t a s t i eos... ( v e r s . 2 ) . P e tite d e scrip tio n
n , 23, et Neh. v u , 27, q u e ce n t v in g t- h u it hom m es trè s v iv a n te du bo n h eu r tem p orel des m é ch a n ts.
d’A n a th o th rev in ren t de B a b ylo n e ap rès l’e x il. Ils ressem blen t à un arb re q u e D ieu lu i-m ê m e
— A n n u m v is ita tio n is . F o rm u le q u i re v ie n t à a so lid em en t p lan té dans u n sol fe rtile , e t q u i
d ire : lorsque je les ch â tiera i. C ela e u t lie u d u ­ se co u v re d e fr u it s p erp é tu e ls. — Prop e... o r t .„
574 J er. X i r , 4-9.

me, et probasti cor meum tecum ; con­ sez, vous m’avez vu, et vous avez éprouv/
grega eos quasi gregem ad victimam, et que mon cœur est à vous; rassemblez’
sanctifica eos in die occisionis. les comme un troupeau pour la bouche­
rie, et préparez-les pour le jour du car­
nage.
4. Usquequo lugebit terra, et herba 4. Jusques à quand la terre sera-t-elle
omnis regionis siccabitur, propter m ali­ eu deuil, et toute l’herbe des champs sera
tiam habitantium in ea? Consumptum t-elle desséchée, à cause de la méchan­
est anim al, et volucre, quoniam d ixe­ ceté des habitants? Les bêtes et les oi­
runt : Non videbit novissima nostra. seaux ont péri, parce qu’ils ont dit : Il
ne verra pas notre fin.
5. Si cum peditibus currens laborasti, 5. Si tu t’es fatigué à suivre des pié­
quomodo contendere poteris cnm equis? tons, comment pourras-tu lutter avec
Cum autem in terra pacis securus fueris, des chevaux? Après avoir été en sûreté
quid facies in superbia Jordanis? dans une terre de p aix, que fera s-tr
dans l’orgueil du Jourdain?
6. Nam et fratres tui, et domus patris 6. Car tes frères eux-m êm es et la
tui, etiam ipsi pugnaverunt adversum te, maison de ton père combattent contre
et clamaverunt post te plena voce. Ne toi, et ils crient à pleine voix derrière
credas eis, cum locuti fuerint tibi bona. toi. Ne les crois pas lorsqu’ils te parle­
ront avec douceur.
7. Reliqui domum m eam, dimisi he­ 7. J ’ai quitté ma maison, j ’ai aban­
reditatem meam ; dedi dilectam animam donné mon héritage; j ’ai exposé l’âme
meam in manu inimicorum ejus. qui m’était chère entre les mains de ses
ennemis.
8. F acta est mihi hereditas mea quasi 8. Mon héritage est devenu pour moi
leo in silv a ; dedit contra me vocem , comme un lion de la forêt ; il a poussé
ideo odivi eam. des cris contre m oi, c’est pourquoi je
l’ai haï.
9. Numquid avis discolor hereditas 9. Mon héritage est-il pour moi un oi-

Ce q u i sig n iflc : « T o i q u i.s o n d e s les c œ u r s e t b ia le , p ou r In sister s u r la m êm e pensée : Si tu


les rein s (cf. x i, 20), tu n’as pas l’a ir de so n d er n ’es en sé cn rité q u e lo rsqu e to u t e st tra n q u ille
les leu rs, e t tu sem blés a jo u te r fol à leu rs p aro les d an s J u d a , qu e d e v ie n d ras-tu q u an d t u te tro u ­
m en son gères. ® C f. Is. x x i x , 13. — E t tu ... n o s ti v e ra s p arm i les Jungles du J o u r d a in , peuplées
m e (v e rs. 31. C o n tra ste e n tre l ’Innocence d e J é ­ d’an im a u x féroces ( c a r ce so n t les bêtes fau ve s
rém ie e t le u r co n d u ite crim in e lle . E t ce p en d an t, q u i so n t d ésign ées p ar su p e rb ia J o r d a n is ; cf.
c ’ est le p ro p h ète qui e st c h â tié ; au ssi co n ju re- x l x x , 19 ; l , 44, e tc .)? — F r a tr e s t u i, et d o m u s...

t - i l le S e ig n eu r de laisser u n lib re co u rs à sa (v e rs. 6). L e s p aren ts e t leB am is les p lu s in tim es


Juetice e n ve rs eu x : Congrega e o a ... L a n g a g e de J é ré m ie lu i d e v ie n d ro n t a lo rs h o stiles, de sorte
d’ un e g ra n d e v ig u e u r . H ébr. : Sép are • les ; ou : q u ’il d e v ra se d éfier d’ e n x s’ils lu i tie n n e n t un
A r r a c h e - le s (com m e d es b reb is q u ’on e n lè v e v io ­ la n g a g e aim a b le e t p acifiqu e ( cu m lo c u t i...
lem m e n t du tro u p e a u p ou r les ég o rg e r). S a n c ti­ b o n a ).
fic a eoa a le sens de : D é v o u e -le s . — U squequo 3° L e s n atio n s p aïen n es co n sp ire ro n t co n tre
lug ebit... ( v e r s . 4 ) . T a n d is q u e les Im pies pros-- ces J u ifs in g ra ts . X I I , 7-13.
p è re n t, le p a y s e n tie r e st désolé à cau se de le u r 7-13. S o lu tio n de la d iffic u lté so u levée p a r le
m a lic e ; les réc o lte s se d essèch en t s u r p ie d , les p rop h ète ( v e r s . 1 - 2 ) : les coupables n ’éch a p p e­
a n im a u x p é ris s e n t, e tc . T a b lea u p a th é tiq u e . — ro n t p as a u ch â tim e n t. — R e liq u i... C’est le Sei­
N o n v id e b it ... P a ro le Ironique de ces p éch eu rs g n e u r q u i p arie, e t q u i d é crit, non sans d o u leu r,
a u x q u e ls to u t ré u s s it : J é ré m ie a beau nous pro­ le ru d e tra ite m e n t q u ’il a dû in flig e r à son peuple
p h é tis e r de g ra n d s m a lh e u r s; ses m enaces ne se in fid èle. L e s m ots d u m u m rheam rep résen ten t
réa lisero n t p o in t, e t il ne v erra pas n o tre ru in e. Ici, non pas le tem p le, m ais to u t le te r rito ire de
5 - 6 . R ép onse du S eig n eu r à ce tte p la in te : 11 J u d a . — D ilecta m a n im a m m ea m . H ébr.: l’ am our
laissera su b sister p e n d a n t qn elq u e tem p s en core de m on âm e ; c.-à-d. sa n ation ch érie. Expression
la situ a tio n q u i scan d alise J é rém ie. — S i cv m g ra cie u se e t d é lic a te . C f. x i, 16. — F a cta ... q u a si
p e d i t i b u s ... L o c u tio n p ro v erb ia le d o n t D ieu se leo „. C e tte m étaph o re d it é n e rg iq u e m e n t q u e ,
s e rt p o u r s ig n ifier a u p rop h ète q u ’ U n ’est p as au non co n ten ts de ne p lu s o b é ir à D ieu , les Ju ifs
b o u t de ses é p reu ves : s’U est fa tig u é a lo rs q u ’il s’é ta le n t ré v o lté s co n tre lu i d ’une façon v io len te.
n ’a v a it à c o u r ir q u ’a v e c des p ié to n s , q u e s'era - ce — Id eo o d iv i... Con séquen ce bien lé g itim e de leurs
iorsqu’ il d e v r a le fa ire a v e c des ca v a lie rs ? — In iqu ités. — A r i s d isc o lo r (v e rs. 9). H ébr. : un
Ç u m ... in terra p a c is ... A u tr e expression p ro v e r­ oiseau de proie b ig a rré . « L es o iseau x o n l, d it
Jer. XII, 10-U . 675
seau bigarré? FlHt-iï-un oiseau peint par­ rnca m ilii? numqnid avis tincta per lo ­
tout? Venez, rassem blez-vous toutes, tum ? Venite, congregam ini, omnes be-
bêtes des champs, accourez pour dévo­ stiæ terræ, properate ad devorandum.
rer.
10. De nombreux pasteurs ont détruit 10. Pastores multi demoliti sunt vi­
ma vigne; ils ont foulé aux pieds ma neam meam, conculcaverunt partem
propriété, ils ont changé ma part déli­ meam ; dederunt portionem meam desi­
cieuse en une affreuse solitude. derabilem in desertum solitudinis.
11. Ils l’ont dévastée, et elle est en 11. Posuerunt eam in dissipationem,
deuil à cause de moi ; tont le pays est luxitque super m e; desolatione desolata
dans une extrême désolation, parce qu’il est omnis terra, quia nullus est qui re­
n’y a personne qui ait le cœur attentif. cogitet corde.
12. Par toutes les routes du désert ar­ 12. Super omnes vias deserti venerunt
rivent les dévastateurs, car le glaive du vastatores, quia gladius Domini devora­
Seigneur dévorera le pays d’une extré­ bit ab extremo terræ usque ad extremum
mité à l’autre ; il n’y a de paix pour au­ ejus ; non est pax universæ carni.
cune chair.
13. Us ont semé du froment, et ils ont 13. Seminaverunt triticum , et spinas
moissonné des épines; ils ont reçu un messuerunt; hereditatem acceperunt,
héritage, et ils n’en tireront rien ; vous et non eis proderit; confundemini a
serez confondus par vos récoltes, à cause fructibus vestris, propter iram furoris
de la colère et de la fureur du Seigneur. Domini.
14. Ainsi parle le Seigneur contre tous 14. H æ c dicit Dominus adversum ora-

o n , l'h a b itu d e d’e n v iro n n e r e t d ’a tta q u e r ce u x dire q u ’il n ’y a u ra d ’ex cep tio n p o u r personne
q u i p o rte n t un p lu m a g e p lu s é c la ta n t ou plus lorsque ces m a u x é c la te ro n t. — S e m in a v e ru n t...
b ig a rré q ue les au tres. Israël a été au m ilieu des (v ers. 13). C o m m en t les J u ifs sero n t désappoin ­
peuples de ia te r re sem blable à un ê tr e de ce tés dan s to u te s le u rs d ém arch es ; rie n ne réu ssira
g e n r e , e x o tiq u e e t é tra n g e . C e tte q u a lité de en tre leu rs m ain s. — H ered ita tem occeperu n t.
peu ple à p a r t , qui e û t fa it de
lu i le roi de to u s les a u tre s s’il
fû t dem euré Adèle à son D ieu , l’a
d ésign é p ar le fa it de sa ré v o lte à
la h ain e e t au m épris u n iv ersels. ®
D ’a u tre s tra d u ise n t ain si l ’h é ­
breu : U n oiseau de p ro ie , une
h y è n e . L e m ot ÿ b û a ' a quelq u e­
fo is ce s e n s , m ais p rob ab lem en t
pas ici. L ’h yè n e est un carn assier
fré q u e n t en P a le stin e . — A v is
tin cta p er totu in . H éb r. : Les
o iseau x de proie so n t to u t a u to u r
de iui ( p o u r l’ a tta q u e r ). — V e­
n u e , con greg a m in i... T o u te s ies
bêtes fa u v e s , c . - à - d ., to u tes les
n atio n s p a ïe n n e s, so n t in v itée s
à v e n ir d év orer ies J u ifs . — P a s-
tores m u lti... ( v e r s . 1 0 ) : les
ro is païens. S u r l’ im age de la
v ig n e com m e em blèm e d u p euple I/hyènc.
th é o c r a tlq u e , v o y ez i i , 2 , e t le
co m m entaire. — P a r te m ..., p o rtio n em ... : ce tte H éb r.: ils se to u t fa tig u é s, et ils n ’o n t en aucun
m êm e v ig n e , q u i é ta it ia p ro p rié té p a rticu liè re p rofit. L a m êm e peuséc e st rép étée oous form e
du S eig n eu r. — L u x itq u e (v e rs . 1 1 ) . L e p ays to n t d 'ap ostro p h e d ire cte : co n fu n d e m in i a f r u c t i ­
en tie r p ieure, désolé, d e v a n t D ieu (su p er m e). — bus...
N u lla s ... q u i recogitet... Si les J u ifs a v a le n t p ris 4° D ieu a u ra ce p en d an t p itié de son p e u p le ,
à cœ u r les nom breuses leçons q u e J é b o v a h le u r d o n t il d é tr u ira les en n em is. X l i , 1 4 - 1 7 .
a v a it données, ils se s e raien t co n v e rtis e t a u ra ie n t 1 4 - 1 7 . L e sa lu t est prom is so it a u x J u ifs , so it
échappé à to u ie s ces ca la m ités. — Su p er ... v ia s a u x p aïen s. — V icin o s... pessim os. C ette ép ith ète
d eserti (v ers. 12). H ébr. : S u r to us les lie u x éle­ ne co n v e n a it que tro p bien a u x d iv e rs p euples
vé s du désert. C f. m , 2. Ces h a u ts lie u x sero n t lim itro p h es du ro y au m e de J u d a , c a r en to u te
spécialem ent ch âtiés, pour a v o ir s e rv i de th é â tre circo n sta n ce ils a v a ie n t v o lo n tie rs p rofité des
à l'id o fâ tr le .— ü in v e r s a ca r n i. H ébraïsm e, pour m alheurs d e s J u ifs pou r s’a g ra n d ir à leu rs dé-
576 J er. XTT, 15 — X I I I , 3.

ues viuinos m e o b pessimos, qui taDgunt mes voisins très méchants, qui touchent
hereditatem quam distribui populo meo à l’héritage que j ’ai distribué à mon
Israel : Ecce ego evellam eos de terra peuple d’Israël : V o ici, je les arracherai
sua, et domum Juda evellam de medio de leur pays, et j'arracherai la'm aison
eorum. de Juda du milieu d’eux.
15. E t cum evulsero eos, convertar, 15. E t lorsque je les aurai arrachés, je
et miserebor eorum, et reducam eos, me tournerai, et j ’aurai pitié d’eux, et
virum ad hereditatem suam, et virum in je les ramènerai chacun à son héritage
terram suam. et chacun à sa terre.
16. E t erit : si eruditi didicerint vias 16. Alors s’ils s’instruisent et s’ils ap­
populi m ei, ut jurent in nomine meo, prennent les voies de mon peuple, s’ils
V ivit Dominus! sicut docuerunt popu­ jurent par mon nom en disant : V iv e le
lum meum jurare in B aal, ædificabuntur Seigneur ! comme ils ont appris à mon
in medio populi mei. peuple à jurer par B aa l, ils seront éta­
blis au milieu de mon peuple.
17. Quod si non audierint, evellam 17. Mais s’ils n’écoutent pas, je détrui­
gentem illam evulsione et perditione, rai cette n ation-là jusqu’à la racine, et
ait Dominus. je la perdrai, dit le Seigneur.

C H A P I T R E XI I I

1. H æc dicit Dominus ad me : Vade, 1. Voici ce que le Seigneur m’a dit :


et posside tibi lumbare lineum, et pones V a , et achète-toi une ceinture de lin,
illud super lumbos tuos, et in aquam et tu la placeras sur tes reins, et tu ne
non inferes illud. la mettras pas dans l’eau.
2. E t possedi lum bare, ju x ta verbum 2. J ’achetai la ceinture selon la parole
Dom ini, et posui circa lumbos meos. du Seigneur, et je me la mis sur les
reins.
3. E t factus est sermo Domini ad me 3. E t la parole du Seigneur me fu t
secundo, dicens : adressée une seconde fois, en ces termes :

pens : q u i ta n g u n t... — E v e lla m eos... T o u s ces


§ I I I . — L 'o r g u e il de J u d a sera h u m i li i.
m éch ants v o isin s s u b iro n t la d ép o rtation , e t J u d a
X I I I , 1-2 7 .
p a rta g e ra le u r so rt ( e t d o m u m J u d a . . . ) . M ais
ce tte m enace n ’est pas p lu s tô t p roférée, q u e D ieu 1° L a c e in tu re p o u rrie . X I I I , 1 -1 1 .
fa it en ten d re u n e m iséricord ieu se p rom esse, a n ­ Ch a p . X I I I . — 1 - 7 . S u r l’o rd re de D ieu , J é r é ­

n o n çan t q u e l’e x il p ren d ra fin p ou r to n s, lo rsq u e m ie v a déposer u n e c e in tu re n eu ve au p rès d e la


to u s se sero n t co n v e rtis : m is e r e b o r ... et r e d u ­ r iv e de l ’ E u p h ra te . A c tio n sy m b o liq u e bien ca­
ca m ... (v e rs . 15 ). V ir u m a d h ere d ita tem e st u n pable d’ im p ressio n n er les J u ifs p ar son a p p licatio n
h éb ra ïsm e : ch a cu n à son h é r ita g e , e t ch a cu n te r rib le . E u t - e lle lie u en r é a lité , ou seu lem en t
d ans son p ays. L e re to u r d es M oab ites e t des en v is io n ? E n fa v e u r d u second se n tim e n t on
A m m o n ites e s t fo rm e llem en t n o té v e rs la fin du a llè g u e la d ista n ce co n sid éra b le q u i sépare J é r u ­
liv r e de J érém ie. C f. x l v i u , 4 7, e t x l i x , 6. Ce salem de l’ E u p h ra te , d ista n ce q u e J é ré m ie a u r a it
p assage est m essia n iq u e, p u isq u ’ il p a rle de la eu à fra n c h ir q u a tre fo ls. M a is le p rop h ète d it
co n versio n des p aïen s an v r a i D len , la q u elle n ’a fo rm e lle m e n t (v e rs. 6) q u e « d es Jours n o m b re u x»
eu lie n q u e p a r le C h rist e t son É g lise. — S i s ’é co u lè re n t e n tre ses d e u x v o y a g e s , e t to u t, dans
e r u d iti... (vers. 16 ). H ébr. : S ’ils ap p ren n en t av e o son ré c it, p arle en f a v e u r d ’u n e ré a lité o b je ctiv e .
soin les v o les de m on p euple. C .- à - d ., si les G en ­ L ’in te r p ré ta tio n litté r a le e s t to u t ensem ble la
tils a d o p ten t la re ligio n d es J u ifs e t le c u lte de p lu s p lau sib le e t la p lu s co m m u n e. — P o ssid e
J éh o v a h (u t ju r e n t...; cf. rv , 2 , e t la n o te ). — (h é b r.: ac h è te ). D ieu donne à son p rop h ète trois
S ic u t d o c u e r u n t... T a lio n qui e st Ici to u t g r a ­ o rd res co n s é c u tifs ; nou s avo n s ic i, v e rs. l b - 2 ,
cie u x : ap rès a v o ir é g a ré les Is ra é lite s en les p o r­ le p re m ie r o rd re e t son acco m p lissem en t.— L u m ­
ta n t à l ’id o lâ tr ie , les païens sero n t à le u r to a r bare lin e u m : la ce in tu re qu e les O rie n tau x p o rten t
séd u its p a r e u x , m ais n o b lem en t, e t co n d u its à p a r - d e s s u s le u r tu n iq u e , p ou r en serrer, e t au
Jéh o va h . — Æ d ific a b u n tu r ... : Us se ro n t so lid e­ besoin p o u r en re le ve r les plis. V o y e z V A tl. arch.,
m en t éta b lis au m ilieu de la nation sain te. — S i pl. i , flg. 10 , 1 1 , etc. L e lin fo rm a it ia m atiè re
n o n a u d ie r u n t., (v e rs. 17). M en a ce.d e co m plète des v êtem en ts des p rê tre s ; cf. L e v . x v i , 4. —
e x term in atio n p our ce u x q u i n ’acce p te ra ie n t pas Pones... su p e r lum bos... P a r la m an ière in tim e
ce m oyen de sain t. *ont e lle ad h ère au co rp s , la ce in tu re sym bcll-
J er. XTTT, 4 - 1 2 . 577
4 . Prends la ceinture que tu as aoheléo •1. Tolle lumbare quod possedisti,
et qui est sur tes reins; puis lève-toi, et quod est circa lumbos tuos; et surgens
va vers l’Euphrate, et cach e-la dans le vade ad Euphraten, et absconde ibi illud
trou d’une pierre. in foramine petræ.
5. J ’allai et je la cachai près de l’Eu- 5. E t abii, et abscondi illud in E u­
phrate, comme le Seigneur me l’avait phrate, sicut præceperat mihi Dominus.
ordonné.
6. E t après des jours nombreux, le 6. E t factum est post dies plurimos,
Seigneur me dit : L ève-to i et va vers dixit, Dominus ad me : Surge, vade ad
l ’Euphrate, et là prends la ceinture que Euphraten, et tolle inde lumbare quod
je t’ai ordonné d ’y cacher. præcepi tibi ut absconderes illud ibi.
7. J ’allai vers l’Euphrate, je creusai, 7. E t abii ad Euphraten, et fo d i, et
et je tirai la ceinture du lieu où je l’avais tuli lumbare de loco ubi absconderam
cachée, et voici que la ceinture était si illud ; et ecee computruerat lumbare, ita
pourrie, qu’elle n’était plus propre à au­ ut nulli usui aptum esset.
cun usage.
8. Alors la parole du Seigneur me fut 8. E t factum est verbum Domini ad
adressée en ces termes : me, dicens :
9. Voici ce que dit le Seigneur : C ’est 9. Hæc dicit Dominus : Sic putres­
ainsi que je ferai pourrir l’orgueil de cere faciam superbiam Juda, et super­
Juda, et l ’orgueil immense de Jérusalem, biam Jérusalem m ultam ,
10. et tout ce peuple très m échant, 10. populum istum pessimum qui no­
qui ne veut pas écouter mes paroles, qui lunt audire verba m ea, et ambulant in
marche dans la dépravation de son cœur pravitate cordis sui, abieruntque post
et qui va après des dieux étrangers pour deos alienos, ut servirent eis et adorarent
les servir et les adorer ; et ils deviendront eos; et erunt sicut lumbare istud, quod
comme cette ceinture, qui n’est plus nulli usui aptum est.
propre à aucun usage.
11. Car comme une ceinture adhère 11. Sicut enim adhæret lumbare ad
aux reins d’un homme, ainsi j ’avais uni lumbos viri, sic agglutinavi mihi omnem
étroitement à moi toute la maison d ’Is­ domum Israel, et omnem domum Juda,
raël et toute la maison de Juda, dit le dicit Dominus, ut essent mihi in popu­
Seigneur, afin qu’elles fussent mon peuple lum, et in nomen, et in laudem, et in
et mon nom, ma louange et ma gloire, gloriam ; et non audierunt.
et elles n’ont pas écouté.
12. Tu leur diras donc cette parole : 12. Dices ergo ad eos sermonem istum :
Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d’Israël : Hæc dicit Dominus, Deus Israel : Omnis
Toute bouteille sera remplie de vin. E t laguncula implebitur vino. E t dicent ad

sait fo r t bien l’u n io n é tro ite q u i e x is ta it en tre tru e ra t. I m a g e , d’ap rès le vers. 1 0 , de la des­
Jé h o va h e t son peuple. Com p. le v ers. 1 1 . — I n tr u c tio n p a rtie lle de la n atio n ju iv e p en d a n t la
a q u a m nem in fe r e s . L e s so u illu res que ce v ê te ­ ca p tiv ité .
m e n t, lo n gtem p s p orté sans ê tr e la v é , d e v a it 8 - 1 1 . D ieu e x p liq u e à Jérém ie le sens de ce
c o n tra c te r n é ce ssa ire m e n t, d e v a ie n t fig u re r la sym bo le. — P u trescere... su p e rb ia m ... L o c u tio n
c o rru p tio n m orale des J u ifs , d o n t elle é ta it l’em ­ très én erg iq u e. L ’o rg u e il cr im in e l de J u d a sera
blèm e. — E t fa c t u s e s t ... L e second o r d r e , e t ré d u it à u n e Ignoble p o u rr itu re ; la n atio n théo-
son ex écu tio n (v e rs . 3-6). — V a d e a d E u p h r a te n . c r a t lq u e , p récieu se com m e une c e in tu re m a g n i­
L e fleu v e q u i tra v e rs e B a b ylo n e e t la co n trée du fiqu em en t o rn é e , p e rd ra to u te sa b ea u té. —
p roch ain e x il e st n a tu re lle m e n t ch o isi p o u r que P o p u lu m is t u m (pron om d é d a ig n e u x , v e rs. 10)
la ce in tu re p ou rrisse su r ses bords. — I n f o r a ­ p e s sim u m ... In d ica tio n des p rin cip ale s fa u te s q u i
m in e p e tr æ ... : Assure q u i é ta it p lu s ou m oins v a u d ro n t a u x J u ifs ce tte g ra v e p u n itio n . — I n
e n vah ie p ar les eau x. « Com m e il n ’y a pas de p o p u lu m , et i n n om en ... (v e rs . 1 1 ) . É n u m ératio n
roch ers en B a b ylo n ie , l ’e n d ro it où J érém ie ca ch a très élo q u en te des p riv ilè g e s de J u d a ; sa cu lp a
la ce in tu re d o it a v o ir été dans la p a rtie supé­ b llité n’ en é ta it que p lus gra n d e.
rieu re du fleuve, a v a n t q u ’il ne p én ètre d an s les 2° L es bo u teilles brisées. X I I I , 1 2 - 1 4 .
plaines d’ ailu v io n où 11 co u le d u ra n t le reste de 12 - 1 4 . C’e st la m êm e p ré d ictio n sous u n e au tre
son cours. » — E t fa c tu m e s t ... L e tro isièm e fo rm e ; Jé ru sa le m sera b ie n tô t d é tr u ite .— L a g u n ­
o rd re e t son acco m plissem en t (v e rs . 6 -7 ).— P o st cu la ( l’h é b re u d é sign e u n e am phore de v e rre ;
d ies p lu r im o s . Ce tem ps co n sid éra b le fig u re les A tl. a rc h é o l., p l. x x , flg. 6 ) im p le b itu r . V é rité
s o ix a n te - d ix années de l’e x il. — Ecce nom pu- st év id en te , q u ’elle e x c ite ra lu risée d u p e u p le :
C o m m e n t . — V. 37
578 J er. X I I I , 13 - 4 0.

te : Numquid ignoramus quia omnis la ­ ils te diront : E st-ce que nous ignorons
guncula implebitur vino? que toute bouteille sera remplie de vin ?
13. Et dices ad eos : Hæc dicit Do- 13. E t tu leur diras : Ainsi parle le
minus : Ecce ego implebo omnes habi­ Seigneur : V oici, je remplirai d’ivresse
tatores terræ hujus, et reges qui sedent tous les habitants de ce pays, et les rois
de stirpe David super thronum ejus, et de la race de David qui sont assis sur
sacerdotes, et prophetas, et omnes ha­ son trône, et les prêtres, et les prophètes,
bitatores Jérusalem , ebrietate. et tous les habitants de Jérusalem.
14. E t dispergam eos virum a fratre 14. E t je les disperserai, séparant le
s u o , et patres et filios pariter, ait Dom i­ frère d ’avec le frère, et aussi les enfants
nis. Non parcam, et non concedam, ne- d’avec les pères, dit le Seigneur. Je n’é­
pie miserebor, ut non disperdam eos. pargnerai pas, je n’aurai pas d’indul­
gence ni de miséricorde, mais je les
perdrai.,
15. Audite, et auribus percipite; no­ 15. Ecoutez et prêtez l'oreille ; ne
lite elevari, quia Dominus locutus est. vous élevez pas, car le Seigneur a parlé.
16. Date Domino Deo vestro gloriam 16. Rendez gloire au Seigneur votre
antequam contenebrescat, et antequam D ieu, avant que les ténèbres arrivent,
offendant pedes vestri ad montes cali­ et avant que vos pieds se heurtent contre
ginosos. Expectabitis lucem , et ponet les montagnes sombres. Vous attendrez
eam in umbram m ortis, et in caliginem. la lumière, et il la changera en une ombre
de mort et en obscurité.
17. Quod si hoc non audieritis, in abs­ 17. Que si vous n’écoutez pas cela,
condito plorabit anima mea a facie su­ mon âme pleurera en secret sur votre or­
perbiae ; plorans plorabit, et deducet gu eil; mes yeux pleureront et se fon ­
oculus meus lacrym am , quia captus est dront en larmes, parce que le troupeau
grex Domini. du Seigneur sera pris.
18. Dic regi et dominatrici : H um ilia­ 18. Dis au roi et à la reine : Hum i­
mini, sedete, quoniam descendit de ca ­ liez-vo u s, asseyez-vous à terre, car la
pite vestro corona gloriæ vestræ. couronne de votre gloire est tombée de
votre tête.
19. Civitates austri clausæ sunt, et 19. Les villes du midi sont ferm ées,
non est qui aperiat. Translata est omnis et il n’y a personne qui les ouvre. Tout
Juda transmigratione perfecta. Juda a été transporté, la déportation est
complète.

dicen t... : N u m q u id ... t M ais sous sa sim p licité lorsqu e l ’a ir y est o bscu r. — Q uod s i . . . n on
ap p aren te elle ca ch e ra u n red o u ta b le m y stè re : a u d ie n t is (vers. 1 7 ). Si les J u ifs re fu se n t de 6e
E cce ego im p leb o... (v e rs . 13). T o u s les h a b ita n ts c o n v e r tir , J é ré m ie ce ssera de le u r ad re sse r de
de J u d a d e v ro n t bo ire à la coupe de la colère v ain e s re m o n tra n c e s , e t 11 s’en ir a p le u re r dans
d iv in e ; ils se q u e re lle ro n t alors com m e des gen s la s o litu d e s u r le u rs crim es e t le u r s m alheu rs.
iv re s e t n e p o u rro n t pas ré siste r & l ’ennem i — Q u ia ca p tu s est. P r é té r it p ro p h é tiq u e : p o u r
com m un . Des fa c tio n s e t des d iv isio n s é c la tè re n t le p ro p h ète d iv in e m e n t é c la ir é , l ’e x il est d éjà
p a rm i les J u ifs e t fa c ilitè re n t beaucoup la ru in e. u n fa it acco m p li. G ra n d e d élicatesse dans le nom
— D isp erg a m eos. Plu6 fo rtem en t d an s l’h é b re u : de g re x D o m in i donn é à J u d a . C f. v e rs. 20b.
J e les b rise ra i les u n s co n tre les a u tres. — N o n 18-27. L e S e ig n e u r d é c r it a u p rop h ète les pro­
p a r c a m , et n o n ... A ccu m u la tio n s ig n ific a tiv e de ch a in es v en g ean ces q u ’il tir e r a de son peu ple
syn o n ym es : pas de p a rd o n , n i de p itié . reb elle. — D ie rég i. J é ré m ie re ço it l’o rd re de
3° E x h o rta tio n à la c o n v e rs io n , m ais en v a in . p ré d ire sp écia lem en t au roi e t à sa m ère les
X I I I , 1 5 -2 7 . m alh e u rs q u i m en acen t la n atio n . L ’é q u iv a le n t
15-17 . J é rém ie e x h o rte ses co m p a trio tes à fa ir e h éb reu de d o m i n a t r i d , g 'b îr a h , d ésign e o rd i­
p é n ite n ce .— N o lite e lev a ri. Qu’ils é lo ig n e n t d ’e u x n a ire m e n t la re in e m ère, p erson n age q u i a to u ­
le u r o rg u eil si coup able (cf. v ers. 9). — D ate... jo u rs e x e rcé u n e in flu en ce n o tab le d an s les cou rs
D eo... g lo r ia m . L o cu tio n h éb ra ïq u e q n l a le sens o rie n ta le s, e t q u i e s t , p ou r ce m o t if, assez sou­
spécial de co n fesser ses fa u te s . C f. Jos. v u , 19 ; v e n t m en tio n n é dans la B ib le ( c f . I I I R e g . x v ,
M al. n , 2 , e tc. — A n te q u a m con ten ebrescai... 13 ; I V R e g . x , 13, e tc .). I l n’e st pas possible de
I c i , com m e so u v e n t a ille u r s , les tén èb res so n t d ire a v e c ce rtitu d e de q u el roi e t de q u elle reine
la fig u re de gra n d es ca la m ités. — A d m on tes 11 e st qu estion en ce t e n d ro it : p e u t- ê tr e serait-
ca lig in o so s. H ébr. : les m o n tagn es du crép u s­ ce de Jéch o n ia s e t de sa m ère ( c f . x x i x , 2 ),
cu le. M êm e e ffra y a n te im age . On ép ro u v e une com m e l ’a pêhsé s a in t Jérô m e ; m ais 11 est pos­
double d iffic u lté à tr a v e rs e r un p ays m o n ta g n eu x sible qu e le la n g a g e so it g é n é ra l et qu e D ieu
J er. XTIT, 20-27. 579

20. TjCvoz vos yoiix, ot voyo/., vous ‘20. Levate oculos vestr;: el videio
qui venez de l’aquilon : où est le trou­ qui venitis ab aquilone : ubi est grex
peau qui t’avait été donné, ton troupeau qui datus est tibi, pocus iuclytum tnum?
si excellent?
21. Que d iras-tu lorsqu’il te visitera? 21. Quid dices cum visitaverit te? Tu
Car c’est toi - même qui les as instruits enim docuisti eos adversum te, et eru­
contre toi, et qui leur as appris à devenir disti in caput tuum. Numquid non do­
tes maîtres. Les douleurs ne te saisiront- lores apprehendent te, quasi mulierem
elles pas, comme une femme en travail? parturientem?
22. Si tu dis dans tou cœur : Pourquoi 22. Quod si dixeris in corde tuo :
cela m’est-il arrivé? C ’est à cause de Quare venerunt mihi hæc? Propter mul­
la multitude de tes iniquités que ta titudinem iniquitatis tuæ revelata sunt
honte a été découverte, et que tes pieds verecundiora tua, pollutæ sunt plantæ
ont été souillés. tuæ.
23. Si un Ethiopien peut changer sa 23. Si mutare potest Æ thiops pellem
peau, ou un léopard ses taches variées, suam, aut pardus varietates suas, et vos
vous aussi vous pourriez faire le bien, poteritis benefacere, cum didiceritis ma­
après n’avoir appris que le mal. lum.
24. Je les disperserai comme la paille 24. E t disseminabo eos quasi stipulam
que le vent emporte dans le désert. quæ vento raptatur in deserto.
25. C ’est là ton sort, et la part que je 25. Hæc sors tua, parsque mensuræ
te mesure, dit le Seigneur, parce que tu tuæ a m e, dicit Dominus, quia oblita
m’as oublié, et que tu as mis ta confiance es m ei, et confisa es in mendacio.
dans le mensonge.
26. C ’est pour cela que j ’ai relevé tes 26. Unde et ego nudavi femora tua
vêtements sur ton visage, et on a vu ta contra faciem tuam, et apparuit ignom i­
honte, nia tua,
27. tes adultères, tes débordements, 27. adulteria tu a, et hinnitus tuus,
le crime de tes fornications. Sur les col­ scelus fornicationis tuæ. Super colles in
lines, dans les champs, j ’ai vu tes abo­ agro vidi abominationes tuas. Væ tibi,
minations. Malheur à toi, Jérusalem ! Jérusalem! Non mundaberis post mo?
Ne deviendras-tu pas pure en me sui­ usquequo adhuc?
vant? Jusques à quand encore?

n’a it p as eu en v u e un roi p a rticu lie r. — Sedete : n ière des e scla v e s, o bligée de tr a v a ille r ru d em en t
& terre, dans la p oussière, p ar co n traste a v e c leu r e t de s’en a lle r n u -pieds en e x il (.pollutæ ... p la n ­
trôn e g lo rie u x . C f. Jo n . n i , 6. — D e s c e n d it... tæ ...). C f. Is. x l v i i , 2 ; E z . x x m , 29, etc. — S i
corona. P ré d ic tio n très n e tte du ren v ersem en t m u ta r e ... ( v e r s . 2 3 ). D eu x com paraison s pou r
de la ro y a u té th é o cra tlq u e . — C iv ita tes a u s tr i... m o n trer à q u el p o in t J u d a e st In co rrig ib le ; il
( v e r s . 1 9 ) . A v a n t de s’em p a re r d e J é r u s a le m , est aussi d ifficile de le c o n v e r tir q u e de ch a n g e r
l ’eunem i d e v a it, p o u r assu rer sa t r a n q u illit é , les lo is de la n a tu re . — Æ th io p s : au te in t
ru in er d ’ab ord le s a u tre s v ille s d e J u d a , q u i presque n o ir. — P a r d u s . On tr o u v a it au tre fo is
é ta len t p o u r la p lu p a rt au sud d e la ca p ita le le léop ard en P a le stin e (c f. C a n t. iv , 8); il e x iste
( A tl. géogr., p l. v u ) . — L ev a te o cu lo s... (v e rs . 20). en core dan s le L ib a n e t les m on tagu es syrien n es.
L ’hébreu em ploie le sin g u lie r : L è v e tes y e u x e t — Q u a si s tip u la m ( v e rs. 24 ) : com m e ia baiie
v o l s ... C ’e st à J é ru sa lem q ue s’ ad resse m ain te­ très lé g è re q u i en ve lo pp e ies g ra in e s des cé réales.
n a n t ie d ivin la n g a g e . — Q u i v e n itis ... H éb r. : — Q uæ vento... in deserto. H éb r. : q u i e st em ­
C eux q u i v ien n e n t du sep ten trio n . C f. i , 1 4 , e t p ortée p ar le v e n t du d ésert. L e v e n t d ’est, qu i
la note. — U bi est g rex... D ieu dem an d e à J é r u ­ trav e rse le d ésert a r a b iq u e ; c f. iv , 1 1 . — H æ c
salem d é v a s té e , aban donnée, ce q n ’elie a fa it de sors... (v e rs. 25). Il règn e une g ra n d e so len n ité
ses h a b ita n ts si n o m b reu x. — D o c u is ti eos (ies dans ce passage. M en su ræ ... a me : la p a rt q u e
enn em is) a d versu m ... A llu sio n Ironique a u x « co ­ je te m e su re rai m o l-m ê m e . — I n m e n d a c io :
q u e tteries » des J u ifs a v ec les n atio n s p aïen n es, les Idoles m en son gères. — TJnde et ego... (vers. 26).
d o n t lis rech e rch aie n t l ’a llia n c e ; ils ies a v a ie n t D e n o u vea u , ia d escrip tion du ch â tim e n t sous une
ain si h ab itu ées d’av a n ce à le u r Im poser des co n ­ fig u re trè s h a r d ie ; c f. v e rs. 22*>. H ébr. : J e re lè ­
d ition s e t des chaînes. — Q uod s i d i x e r is ... v e r a i tes pans su r to n v isa g e . — A d u lte r ia ... et
(vevs. 22). R ien de p lu s ju s te e t de p lu s m érité h in n itu s . Im ages de l’ Id o lâ trie ; cf. n , 23-24 , e t
que les souffran ces p a r lesquelles Jéru sa le m d e v ra le co m m en taire. — N o n m u n d a b eris... A v e c u n
p asser : prop ter m u ltit u d in e m ... — R evela ta to u r In te rro g a tif dans l’h ébreu : N e v e u x - tu pas
s u n t... H ébr. : les pans de ta robe o n t é té re le­ ê tre p u rifié e ? — U squequo a d h u c t A posiopese
vés. E xp ression qn l m arqu e i’h u m iiia tlo n ia plus très éloquente.
profonde. Jé ru sa lem sera tra ité e com m e la der-
580 Jeu. XIV, 1-7.

CII A P IT \ E XI

1. Quod factum est verbum Domini 1. Parole du Seigneur qai fu i adressée


ad Jerem iam, de sermonibus siccitatis. à Jérémie, à l’occasion de la sécheresse.
2. L u xit Judæ a, et portæ ejus cor­ 2. L a Judée est en deuil; ses portes
ruerunt, et obscuratæ sunt in terra, et sont tom bées, elles sont à terre dans les
clamor Jérusalem ascendit. ténèbres, et le cri de Jérusalem s’est
élevé.
3. Majores miserunt minores suos ad 3. Les grands ont envoyé les petits
aquam; venerunt ad hauriendum, non chercher de l’eau ; ils sont venus pour ^
invenerunt aquam , reportaverunt vasa puiser, ils n’ont pas trouvé d’eau, ils ont
sua vacua; confusi sunt et afflicti, et remporté leurs vases vides ; ils ont été
operuerunt capita sua. confus et affligés, et ils se sont couvert
la tête.
4. Propter terræ vastitatem , quia non 4. A cause de la stérilité de la'terre,
venit pluvia in terram , confusi sunt parce qu’il ne vient pas de pluie dans le
agricolæ , operuerunt capita sua. p a y s, les laboureurs ont été confus et se
sont couvert la tête.
5. Nam et cerva in agro peperit, et 5. L a biche même dans la campagne
reliquit, quia non erat herba. a mis bas et a abaudonné son fa o n , parce
qu’il n’y a pas d’herbe.
6. E t onagri steterunt in rupibus, 6. Les ânes sauvages se tiennent sur
traxerunt ventum quasi dracones, d efe­ les rochers, ils aspirent l’air comme les
cerunt oculi eorum, quia non erat herba. dragons, leurs yeux sont languissants,
parce qu’il n’y a pas d’herbe.
7. Si iniquitates nostræ responderint 7. Si nos iniquités témoignent contre
nobis, Domine, fa c propter nomen tuum ; nous, Seigneur, agissez à cause de votre
quoniam multæ sunt aversiones nostræ, nom; car nos révoltes sont nombreuses,
tibi peccavimu8. nous avons péché contre vous.

S e c t io n V . — C in q u iè m e d is c o u r s : lk S e ig n eck d eu il. — M a jo r e s ... m in o r es. L e s r ic h e s , les


NE P A R D O N N ER A PAS A 80N PEU PLE IN G R A T . g ra n d s, e t leu rs s e r v ite u r s .— V e n e ru n t a d h a u ­
X I V , 1 — X V I I , 27. r ie n d u m . H ébr. : Ils so n t v e n u s au p rès des c i­
ternes. — O p eru eru n t ca p ita ... : en s ig n e d ’a f­
j l . — D ie u rejette d e u x f o i s de s u ite la p r iè r e
flictio n tr è s p rofo n d e. C f. I I R e g . x v , 30, e t
q u e J é ré m ie lu i a d r e ss a it p o u r les J u i f s .
x i x , 5. — P r o p te r terræ v a stita tem ( v e r s . 4 ) .
X I V , 1 — X V , 9.
H ébr. : à cau se d u sol cre va ssé ( fe n d illé p a r ia
1» P rem ière p r iè r e , à l ’o ccasion d ’u n e séch e­ sécheresse ). — C o n f u s i.. . a g ricolæ : to u te s les
resse q u i d é v a s ta it la con trée. X I V , 1 - 9. récoltes é ta n t com prom ises. — E t ce r v a . . .
C h a p . X I V . — 1. In tro d u ctio n h isto riq u e . — ( v e r s . 5 ) . L a bich e e s t ce p e n d an t cé lèb re p ou r
D e ser m o n ib u s_ e st u n e tr a d u ctio n s e ry lle de son am o u r m atern el ; m ais le m an qu e d 'h erb ag es
l’h é b r e u , p o u r sign ifier : A u s u je t des séch e­ la m et d an s l'Im p o ssib ilité de n o u rrir son fao n . —
resses. L e p lu rie l sem ble In d iq u er q u ’il y a v a it O n a g ri... tra x er u n t... (v e rs . 6) : p o u r asp ire r un
eu p lu sieu rs séch eresses co n sé cu tiv e s e t p ro lo n ­ p eu d’a ir f r a is ; m ais la sécheresse e st telle, qu e,
gées. D ’ap rès le co n te x te , ce fléau a v a it é té o cca­ m êm e s u r les ro ch e rs é le v é s , to u t est b rû la n t.
sion né p a r les crim es de J u d a ; le S eig n eu r en — D ra con es. P lu tû t : les ch a ca ls. C f. i x , 1 0 ;
a v a it d epu is lo n gtem p s m en acé son p e u p le , en x , 1 2 , e tc .
cas de désobéissance à la loi (et. L e v . x x v i , 19 7- 9. L e p rop h ète Im plore la p itié du S e ig n e u r
e t sa.; D eu t. x i, 17, e t i r v m , 23). a u nom de to u s les J u ifs . — S i i n iq u it a t e s ...
2 - 6. D escrip tion des m au x p ro d u its p a r la Ils recon n aissen t d’ab ord h u m b le m e n t qu ’ ils o n t
sécheresse. P a ssa g e é m o u v a n t, d ra m a tiq u e. — to u t à fa it m é rité le u r m alh eu r. — R espon d e­
L u x l t J u d æ a . H ébr. : J u d a . L e ro y a u m e to u t r in t n o b is . Ilé b r. : SI nos in iq u ité s réponden
en tie r. — P o rtæ . D ésign atio n p oétiqu e des v ille s , co n tre nou s. — F a c prop ter n o m e n ... C .- à - d .,
d o n t les p o rtes éta ie n t la p a rtie la p lus fré q u e n ­ s o y e z - n o u s p ro p ice , p a r ce nom q u i est syn o ­
té e , selon la co u tu m e o rien ta le. — O bscuratæ ... n y m e de m iséricord e e t de bon té. — A version es
in terra. L itté r a le m e n t dans l ’h éb reu : E lles so n t n ostræ : nos Infidélités, nos apostasies. — Expe-
noires ju sq u ’ à te r r e ; c . - à - d . que les p ortes p e r­ c t a t i o ... , S a lv a to r ... ( v e r s . 8 ). D eu x titr e s qui
sonnifiées gisen t s u r le s o l , en v êtem en ts de fo n t appel à to u te la b ien veillan ce du Seig n eu r,
J er. XI Y, 8-14. 581
8. Attente d’Israël, son sauveur au 8. Expectatio Israel, salvator ejus
temps d e là tribulation, pourquoi seriez- in tempore tribulationis, quare quasi
vous comme un étranger dans le pays, colonus futurus es in terra, et quasi via­
ou comme un voyageur qui y entre pour tor declinans ad manendum?
y demeurer peu, de temps ?
9. Pourquoi seriez-vous comme un 9. Quare futurus es velut vir vagus,
homme vagabond, ou comme un licros ut fortis qui non potest salvare ? Tu au­
qui ne pent pas sauver? Mais vous, Sei­ tem in nobis es, Domine, et nomen
gneur, vous êtes parmi nous, et votre tuum invocatum est super nos; ne dere­
nom a été invoqué sur nous ; ne nous linquas nos.
abandonnez pas.
10. Ainsi parle le Seigneur à ce peuple 10. Hæc dicit Dominus populo huic,
qui aime à remuer ses pieds, qui ne qui dilexit movere pedes suos, et non
reste pas en repos, et qui ne plaît pas au quievit, et Domino non placuit : Nunc
Seigneur : Maintenant il va se souvenir recordabitur iniquitatum eorum , et visi­
de leurs iniquités, et il visitera leurs tabit peccata eorum.
péchés.
11. E t le Seigneur me dit : Ne prie 1 1. Et dixit Dominus ad me ; Noli
pas en faveur de ce peuple. orare pro populo isto in bonum.
12. Lorsqu’ils jeûneront, je n’exauce­ 12. Cum jejunaverint, non exaudiam
rai pas leurs prières; et s’ils m'offrent preces eorum ; et si obtulerint holocau­
des holocaustes et des sacrifices, je ne les tomata et victim as, non suscipiam ea,
recevrai point, car je veux les extermi­ quoniam gladio, et fam e, et peste, con­
ner par le glaive, et par la fam ine, et sumam eos.
p a rla peste.
13. Alors je dis : Ah, ah, ah, Seigneur 13. E t dixi : A a a , Domine Deus,
D ieu, les prophètes leur disent : Vous prophetæ dicunt eis : Non videbitis g la ­
ne verrez pas le glaive, et la fam ine ne dium , et fames non erit in vobis ; sed
sera point parmi vous ; mais D ieu vous pacem veram dabit vobis in loco isto.
donnera dans ce lieu une paix véritable.
14. E t le Seigneur me dit : Les pro­ 14. Et dixit Dominus ad me : Falso
phètes prophétisent faussement en mon prophetæ vaticinantur in nomine meo;
uom; je ne les ai pas envoyés, je ne non misi eos, et non præcepi eis, neque
leur ai pas donné d’ordres, et je ne leur locutus sum ad eos. Visionem menda­
ai point parlé. Ce sont des visions men­ cem , et divinationem, et fraudulentiam
songères, des divinations, des fourberies et seductionem cordis sui, prophetant
et les séductions de leur cœur qu’ils vous vobis.
prophétisent.

— Q uare q u a s i co lo n u s... Si J é h o v a h n ’a v a it pas m ais l ’h e n re de ses v en g ean ces e st m ain ten an t


p itié de son p e u p le , il resse m b le ra it d’une p a rt v e n u e . — N o li ora re... (v e rs. 1 1 ) . Ce se ra it in u ­
à un étra n g e r q u i n e s’in téresse p o in t a u p ays tile , p u isqu e D ieu e s t d écidé à ch â tie r, com m e
qu ’ il n’ h a b ite que p o u r u n te m p s , d’a u tre p a rt le d it si é n e rg iq u e m e n t le v e rs. 12. — C u m
à u n v o y a g e u r q u i ne f a i t q ue passer la n u it je ju n a v e r in t ... o b tu ler in t... V o y e z v u , 2 1 -2 2 , et
(ainsi p orte l’h éb reu au lieu de m a n e n d u m ) en le co m m en taire. — O la d io , fa m é et peste : les
une lo c a lité ; o r il é t a it , a u c o n tr a ir e , le v r a i tro is p rin cip a u x gen res de m o r t q u i e n le v è re n t
p ro p riétaire d e la P a le s tin e . — Q uare fu t u r u s ... un si g ra n d n o m b re de J u ifs p en d a n t le siège
(v ers. 9). C’e s t à la to u te -p u is s a n c e d iv in e q ue de J éru sa le m . E s é ta ie n t depuis lo n gtem p s p ré ­
Jérém ie fa it m a in ten a n t ap p el. A u lieu de v ir d it s ; cf. L e v . x x v i , 25-26 .
v a g u s l’h ébreu d i t : u n h om m e s tu p é fa it ( h o r s 1 3 - 1 8 . Ce so n t s u rto u t les fa u x proph ètes
de lu i, sans idées). — T u a u te m i n n ob is... T o u ­ q u i o n t e x c ité la co lère d e J é h o va h co n tre son
ch a n te con clusio n , q u i d écrit, p a r m ode de co n ­ peuple. — E t d i x i ... S a n s se laisser d écourage*
tra s te , les re latio n s réelles, e x trêm e m en t in tim es, p ar ie re fn s du Seign eu r, Jé ré m ie e x cu se de son
du S eig n eu r a v ee la n atio n Juive. m ie u x ses co m p a triotes, en a llé g u a n t q u ’ iis é ta ie n t
2° D ieu refu se d ’é cou ter la p rière de J érém ie. de p a u v re s v ic tim e s , éga rées p a r les proph ètes
X I V , 1 0 -1 8 . de m ensonge. — A , a , a. H é b r .: ’a h a h 1 C f. I , 6.
1 0 -1 2 . L e refu s. — D ile x it m overe p e d e s ...: — P a ce m v er a m , C .- à - d . une p a ix sû re e t so­
p o u r c o u rir ap rès les fa u x d ie u x . C f. i l , 23, 31, lid e , q u e rien ne s a u ra it tr o u b le r .— F a ls o p r o ­
etc. N on q u ie v lt : pas de repos dan s ces folles phetæ ... ( v e r s . 1 4 ) . D ieu n ’accep te pas l’ex cu se
dém arches. — N u n c (a d v e r b e très a c c e n tu é ) prop osée; ces proph ètes é ta le n t v isib le m e n t de
r e co r d a b itu r .. . Jch o v u h s ’est m on tré p a tie n t; fa u x p ro p h è te s , e t ie p euple a u r a it dû ne p..-
682 JüB. X I V , 1 5 - 2 1 .

15. Idcirco hæc dicit Dominus de pro­ 15. C’est pourquoi ainsi parle le Sei­
phetis qui prophetant in nomine meo, gneur touchant les prophètes qui pro­
quos ego non m isi, dicentes : Gladius phétisent en mon nom, quoique je ne les
et fames non erit in terra hac : In g la ­ aie point envoyés, et qui disent : L e
dio et fam e consumentur prophetæ illi. glaive et la fam ine ne viendront pas
dans ce pays : Ces prophètes périront par
le glaive et par la famine.
16. E t populi quibus prophetant erunt 16. E t ceux à qui ils prophétisent se­
projecti in viis Jérusalem præ fam e et ront jetés dans les rues de Jérusalem
gladio, et non erit qui sepeliat eos : ipsi par la fam ine et par le glaive, et il n’y
et uxores eorum, filii et filiæ eorum ; et aura personne pour les ensevelir : eux et
effundam super eos malum suum. leurs fem m es, leurs fils et leurs filles;
et je ferai retomber sur eux leur mé­
chanceté.
17. E t dices ad eos verbum istud : 17. Tu leur diras cette parole : Que
Deducant oculi mei lacrym am per no­ mes yeux versent des larmes jour et nuit
ctem et diem, et non taceant, quoniam et qu’ils ne se taisent point, parce que
contritione magna contrita est virgo, la vierge, fille de mon peuple, a été bri­
filia populi mei, plaga pessima vehemen­ sée par une grande ruine, sa plaie est
ter. tout à fa it mauvaise.
18. Si egressus fuero ad agros, ecce 18. Si je sors dans les cham ps, voici
occisi gladio ; et si introiero in civita­ des hommes transpercés par le glaive,
tem, ecce attenuati fame. Propheta quo­ et si j ’entre dans la ville, j ’en vois
que et sacerdos abierunt in terram quam d’autres que consume la famine. L e pro­
ignorabant. phète même et le prêtre sont allés dans
une terre qu’ils ne connaissaient pas.
19. Numquid projiciens abjecisti Ju- 19. Avez-vous entièrement rejeté Juda ?
dam ? aut Sion abominata est aDima tua ? ou Sion est-elle devenue l’horreur de
Quare ergo percussisti nos ita ut nulla votre âme? Pourquoi donc nous avez-
sit san itas? Expectavim us pacem , et vous frappés de telle sorte que nous ne
non est bonum ; et tempus curationis, puissions guérir? Nous attendions la paix,
et ecce turbatio. et il ne vient rien de bon ; la guérison,
et c’est le trouble.
20. Cognovimus, Domine, impietates 20. Seigneur, nous reconnaissons nos
nostras, iniquitates patrum nostrorum, impiétés et l’iniquité de nos pères, car
quia peccavimus tibi. nous avons péché contre vous.
21. Ne des nos in opprobrium, propter 21. Ne nous livrez pas à l’opprobre, à
nomen tuum, neque facias nobis con­ cause de votre nom, et ne couvrez pas
tumeliam solii gloriæ tuæ ; recordare, de confusion à cause de nous le trône de

ge laisser é g a re r p a r e u x . — V isio n e m m e n d a ­ sero n t em m enés ca p tifs dans u n p a y s lo in ta in .


ce m ..., s ed u ctio n e m ... : q u a tre syn o n ym es én e r­ L e s prop h ètes e t les p rêtres so n t nom m és p ou r
g iq u em en t accu m u lés. — I d c ir c o hæ c... Sen ten ce rep ré se n te r to u te la n a tio n , d o n t ils é ta ie n t les
p ro férée so it co n tre ces p rop h ètes Im pies (v e r s . 16), ch e fs sp iritu e ls.
s o it co n tre la m asse de le u rs ad h é re n ts ( v e r s . 3“ A u tr e p riè re de J é ré m ie , p o u r o b te n ir le
1 6 - 1 8 ) .— P ro jecti I n v iis ... (v e rs. 16). M o rta lité s a lu t de J u d a . X I V , 19 -2 2 .
e ffra ya n te, e t p riv a tio n de s ép u ltu re. C f. v n , 33 ; 19-22. S a in te In sistan ce du p rop h ète, q u i espère
v i n , 1 - 2 , e tc . — I p s i et u x o re s... filiæ ... P e r ­ to u c h e r le cœ u r de D ieu . — P r o jic ie n s a b je cisti
sonne ne s e ra ex em p té du c h â tim e n t, p u isq u e e st u n lié b raïsm e : A s - t u co m p lè te m e n t r e je té ?
to us o n t é té si coup ables. Cf. v u , 18. — M a lu m — E x p e c ta v im u s ... tu rb a tio . C e passage est une
s u u m : le u r m alice, q u i reto m b e ra s u r e u x p ou r rép étitio n p u re e t sim ple de v m , 15. — Cogno­
les p u n ir. — D ed u ca n t o c u li... (v e rs . 17). Si les v im u s im p ieta tes... H u m b le a v e u : les crim es des
m en aces du p rop h ète la isse n t ses co m p a trio tes J u ifs so n t au ssi an cien s qu e n o m b re u x. N éa n ­
In sensib les, p e u t- ê tr e s e r o n t- ils tou ch és à la v u e m oins le su p p lia n t a llè g u e d e u x m otifs p a r les­
des la rm es q u ’il rép an d ra s u r le u rs p ro ch ain s qu els Il espère o b te n ir le u r p ardon . D ’ab ord l'h o n ­
m alh eu rs. — Q u o n ia m co n tr itio n e ... L a d escrip ­ n e u r de J é h o v a h , q u i e st in téressé à ce q u e son
tion des m a u x de Jéru sa lem rep ren d Ici e t 6e peu ple n e so it pas tro p h u m ilié : n e d e s .. . p r o ­
p o u rs u it Jnsqu’ à la fin d u v ers. 18. — S i egres­ p ter n om en ... (v e rs. 2 1). H ébr. : N e m éprise pas,
su s... P a rto u t des ca d a v re s ap rès la p rise de la ii cau se de to n n o m , ne déshonore pas le trôn e
cité. — P r o p h eta q u oq u e... C eux q u i s u rv iv r o n t de ta g lo ire . Ce trô n e , c ’e»t le tem p le, o ù le Sel-
J kr . X I V , 22 — X V , 5. 583

votre gloire ; n’oubliez pas, ne rompez ne irritmn facias fœdus tuum nobis-
point l’alliance que vous avez faite avec cum.
nous.
22. Parmi les idoles des nations en 22. Numquid sunt in sculptilibus gen­
est-il qui fassent pleuvoir, ou qui puis­ tium qui pluant, aut cæ li possunt dare
sent donner les eaux du ciel? N ’est-ce im bres? nonne tu es Dominus Deus
pas vous qui êtes le Seigneur notre Dieu, noster, quem expectaviinus ? Tu enim
celui que nous attendons? C’est vous qui fecisti omnia hæc.
avez fa it toutes ces choses.

C H A P I T R E XV

1. Le Seigneur me dit encore : Quand 1. E t dixit Domiuus ad me : Si steterit


Moïse et Samuel se présenteraient de­ Moyses et Samuel coram me, non est
vant moi, mon âme n’est pas tournée anima mea ad populum istum ; ejice
vers ce peuple ; chasse-les de devant ma illos a facie m ea, et egrediantur.
fa ce , et qu’ils se retirent.
2. Que s’ils te disent : Où irons-nous? 2. Quod si dixerint ad te : Quo egre­
tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur : diemur? dices ad eos : H æ c dicit Domi­
A la mort, ceux qui sont pour la mort; nus : Qui ad mortem, ad mortem; et
et au glaive ceux qui sont^our le glaive ; qui ad gladium , ad gladium ; et qui ad
et à la famine ceux qui sont pour la famem, ad famem ; et qui ad captivita­
famine ; et à la captivité ceux qui sont tem , ad captivitatem.
pour la captivité.
3. J ’enverrai contre eux quatre sortes 3. E t visitabo super eos quatuor spe­
de flé a u x , dit le Seigneur : le glaive cies, dicit Dominus : gladium ad occi­
pour tuer, les chiens pour déchirer, les sionem, et canes ad lacerandum, et vola­
oiseaux du ciel et les bêtes de la terre tilia cæli et bestias terræ ad devorandum
pour dévorer et mettre en pièces. et dissipandum.
4. E t je les livrerai à la fureur de 4. Et dabo eos in few orem universis
tous les royaumes de la terre, à cause regnis terræ , propter Manassen, filium
de Manassé, fils d’Ezéchias, roi de Juda, Ezechiæ , regis Juda, super omnibus
pour tout ce qu’il a fa it dans Jérusalem. quæ fecit in Jérusalem.
5. Qui aura pitié de toi, Jérusalem ? 5. Quis enin> miserebitur tu i, Jerusa-

g n eu r trô n a it, p o u r a in si d ire, 6ur l ’arch e ; cf. E x . s’ils p ria ie n t p o u r les J u ifs ; n o n est a n im a
x x v , 22, e tc . — N u m q u id su n t... (vers. 22). L es m ea ... ( lo c u tio n trè s e x p r e s s iv e ) .— E jice illo s...
J u ifs n’o n t q ue J é h o v a h p o u r les a id e r dan s le u r L e S e ig n e u r p arle com m e si les coupables é ta ie n t,
détresse, c a r le u rs vain es idoles ne p e u v e n t le u r en c e t in s ta n t m êm e, ré u n is d an s le tem p le p o u r
être d’a u cu n secours. — Q u i p l u a n t ... Ce bien ­ l'in v o q u e r (cf. x i v , 12), e t 11 ord on n e à J é ré m ie
f a it d iv in est l’o b je t d’un e m en tion p a rticu lière de les élo ig n e r, ca r le u r v u e lu i e s t odieuse. —
à cause de la séch eresse q u i sé v issa it alors Q uo e g red iem u r f O ù a lle r e t q u e fa ire , si D ieu
(v e r s . 1 ) . les ch asse ain si de sa p ré se n c e ? — Réponse te r ­
4° D ieu Insiste de son côté d an s son refu s. rib le d u S e ig n e u r : q u i a d m o r te m ... C h a cu n
X V , 1-9 . d’e u x a u ra le s o rt q u i lu i a é té d estin é, e t ce so rt,
C h a p . X V . — 1 - 4 . N o u v e a u ta b le a u des ca la ­ c’e s t la m o rt p o u r to u s, q u o iq u e sous des form es
m ités q u i a tte in d ro n t p roch ain em en t le peuple d iv erses : ain si le v e u t la Justice Im p itoya b le de
In grat. — S te te r it... co ra m m e. C ette lo cu tio n J é h o v a h . — V isita b o ( v e r s . 3 ). M ie u x , d’après
d ésign e la p rière, que l’on fa is a it le p lu s s o u ven t l’h éb reu : J e préposerai su r e u x . — Q u a tu o r
d ebo u t ch ez les H éb reu x et ch ez la p lu p a r t des species : q u a tre espèces d’a g e n ts d e s tru c te u rs ,
anciens p euples de l ’O rien t. V o y e z Y A tl. a rchéol., d o n t d e u x s’a tta q u e ro n t a u x v iv a n ts (g la d iu m ...
pl. x c v i , flg. 5, 6 ; pl. c v i i l , flg. 4, 6, 9, e tc. — et ca n e s) e t d e u x a u x m orts ( v o la tilia ... et be­
M oyses et S a m u e l. D e u x p erson n ages bien ca ­ stia s...). — D a bo... i n fe rv o r e m (v e rs. 4). H é b r.:
pables, p ar le u r sain teté , le u r fe rv e u r, d e calm er J e les re n d ra i u n o b je t d’ effroi. É c h o de D e u t.
l’ In dign ation d iv in e. L ’h isto ire d ’Isra ë l co n tien t x x v i i i , 25. — Prop ter M a n a ssen . C e p rin ce a v a it
plus d’un e p reu ve de la p uissan ce de le u r Inter­ été l ’ un des rois les p lus crim in e ls de J u d a . C f.
ce ssio n ; cf. E x . x v i i , 1 1 ; x x x i i , 1 1 - 1 4 ; H um . I V R e g . x x i , 3 -7 .
x i v , 1 3 e t ss.; 1 R eg . v u , 9, e t x n , 23 ; P s. x o v n i, 6. 5 - 9 . L e second re fu s de Jéh o va h a été si é n e r­
Mais a ctu ellem en t D ieu re fu s e ra it de les e n ten d re giq u e, que le p ro p h è te , d é so lé , n ’ose p lu s Insis-
584 J er. XV, 6-11.
1cm, aut quis contristabitur pro te? aut ou qui s’attristera sur toi ? ou qui ira
quis ibit ad rogandum pro pace tua? prier pour ta paix ?
6. Tu reliquisti m e, dicit Dominus, 6. Tu m’as abandonné, dit le Seigneur,
retrorsum abiisti ; et extendam manum tu es allée en arrière; aussi j ’étendrai
meam super te, et interficiam te; labo­ ma main sur toi et je te détruirai ; je
ravi rogans. suis las de te supplier.
7. E t dispergam eos ventilabro in por­ 7. Je les disperserai avec le van aux
tis terræ ; interfeci et disperdidi populum portes du pays ; j ’ai tué et j ’ai détruit
meum, et tamen a viis suis non sunt mon peuple, et néanmoins ils ne sont
reversi. pas revenus de leurs voies.
8. Multi pli catæ sunt mihi viduæ ejus 8. J ’ai m ultiplié ses veuves au delà du
super arenam m aris; induxi eis super sable de la mer; j ’ai fa it venir contre
matrem adolescentis vastatorem meri­ eux un ennemi qui a tué en plein midi
die; misi super civitates repente terro­ le jeune homme et sa mère ; j ’ai envoyé
rem. soudain la terreur sur les villes.
9. Infirmata est quæ peperit septem , 9. Celle qui avait enfanté sept fils a
defecit anima eju s; occidit ei sol cum été sans force, son âme a d éfa illi; le
adhuc esset dies; confusa est, et eru­ soleil s’est couché pour e lle , lorsqu’il
buit; et residuos ejus in gladium dabo était encore jour ; elle est couverte de
in conspectu inimicorum eorum, ait Do­ confusion et de honte, et ceux qui lui
minus. restent, je les livrerai au glaive à la vue
de leurs ennemis, dit le Seigneur.
10. V æ mihi, mater mea ! quare genuisti 10. Malheur à m oi, ma m ère! Pour­
m e, virum rixæ , virum discordiæ in quoi m’as-tu enfanté, pour être un homme
universa terra? Non fœ neravi, nec fœ - de contradiction, un homme de discorde
neravit mihi quisquam ; omnes maledi­ dans tout le pays ? Je n’ai pas prêté
cunt mihi. d’argent, et personne ne m’en a prêté;
et cependant tous me maudissent.
1 1 . D icit Dominus : Si non reliquiæ 11. L e Seigneur dit : Je te jure que
tuæ in bonum, si non occurri tibi in ta fin sera bonne, et que je t ’assisterai

t e r ; il se co n ten te de d écrire e n co re , av eo n n e m ie u x p ro té gé e ; q u ’elle se d é tro m p e , c a r e lle


p rofo n d e tr is te s s e , les m a u x q u i m en acen t sa a u ra , a u co n tra ire , p lu s à so u ffrir. — O ccid it et
ch è re p atrie . — Q u is m is e r e b itu r ...7 T r a it p a­ s o l... M é tap h ore tr è s p o é tiq u e , q u i m arq u e u n e
th é tiq u e : J éru sa le m , écrasée p a r le m alh eu r, ne m o rt p ré m a tu ré e ( c u m a d k u c ... d ie s ) . C f. A m .
re c e v ra p as la m oind re m arq û e de sym p a th ie . v m , 9 . — C o n fu sa e s t : h u m iliée e t désolée de
— A d r o g a n d u m p r o p a c e ... C .- à - d . : Q u i ir a s’être v u r a v ir to n s ses en fan ts.
p ren d re de tes n o u v e lle s ? A llu sio n à l ’a n tiq u e
} II. — D ou b le p la in te d u prop hète et consolation
co u tu m e de v is ite r les m alad es e t les affligés
que l u i d o n n e le S eign eu r. X V , 1 0 -2 1 .
p o u r le u r p o rte r q u elq u e co n so latio n . — T u r e li­
q u is ti... ( v e r s . 6 ) . L a v ra ie cau se d es m a u x de 1° P re m iè re p la in te e t p rem ière con solation .
J u d a e st san s cesse in d iq u é e ; D ieu a é té so u ­ X V , 10 -14 .
v e ra in e m e n t ju s te en le c h â tia n t. — L a b o r a v i 10. J é ré m ie g é m it de v o ir sa p rière rep ou ssée.
ro g a n s. H é b r.: J e su is la s de m e rep e n tir, c.-à-d. — Væ m ih i... E x c la m a tio n p a th é tiq u e . L e p ro ­
d’a v o ir p itié d ’u n e n atio n si co n sta m m en t in g ra te . p h ète m e t d an s ces q u elq u es lig n e s to u t son
C f. G en. v i , 6 , etc. — D isp erg a m eos (v e r s . 7). c œ u r si aim a n t. C f. i v , 1 0 ; v m , 2 1 ; x i i , 1, e tc.
L ’ e x i l , ap rès la p rise de Jé ru sa lem . — I n p o r tis — M a ter, q u a r e g e n u is ti...î II p ré fé re ra it n ’ê tre
terræ : a u x fro n tiè re s du p ays. — M u ltip lic a tæ ... p as n é , p lu tê t q u e d’a v o ir à re m p lir u n rOle si
v id u æ (v e rs . 8). C o n d itio n p a rticu liè re m e n t tr is te d o u lo u re u x. — V ir u m d isc o r d iæ . O b ligé d’a d r e s ­
d es fem m es, au x q u e lle s la g u e rre en lèv era le u rs ser de p e rp é tu e ls rep roch es à ses co n cito y en s, il
m aris et le u rs fils. S u p e r a ren a m „ . e s t u n e h y p e r ­ é ta it p a r là m êm e co n stam m en t en g u e rre a v e c
bole à l ’o rie n ta le , p ou r d ire q u e le nom bre des e u x to u s. — N o n fœ n e r a v i... « L e s relation s en tre
m o rts sera tr è s co n sid érable. — S u p e r m a tre m p rê te n rs e t d éb ite u rs é ta le n t dans l’a n tiq u ité la
a d olescen tis. L e s Jeunes gen s les p lu s v ig o u re u x so u rce la p lu s fé co n d e d es p rocès e t des q u e­
sero n t in cap ables de d éfen d re leu rs m ères d u ra n t relles. » L e sens e s t d o n c : il n ’e x is te e n tre m es
ces jo n rs a ffre u x . — M e r id ie : à l ’ im p r o v is te , frè re s e t m oi a u cu n e cau se spéciale de d isco rd e ;
a lo rs q n ’on jo u it de la p lu s g ra n d e s é c u r ité . — je ne su is n i c r é a n c ie r e x ig e a n t, n i m a u v a is dé­
S u p er civ ita te s... terrorem . H é b r.: J ’a i f a i t to m ­ b ite u r, e t p o u rta n t to u s m e m au d issen t.
b e r so u d ain s n r elle ( s u r la m è re ) l ’an goisse e t 1 1 - 1 4 . L a co n so latio n d iv in e . — D ic it D o m i­
les te rre u rs . — Q uæ p e p e rit sep tem ( v e r s . 9 ) . n u s . F o rm u le tr è s r a r e , q u i n ’a p p a ra ît q u ’ici e t
C h iffre r o n d , q u i é q u iv a u t à « beaucoup ». L a x l v i , 26. D ’o rd in a ir e , le p rop h ète em ploie en

m ère de n o m breux e n fa n ts p o u v a it se cro ire p a re il cas la p hrase : A in si d it le S eig n eu r. —


J er. XV, 12- 17. 5R5
au temps de l'affliction, et au temps de tempore afflictionis, et in tempore tribu­
la tribulation, contre l’ennemi. lationis adversus inimicum.
12. E st-ce que le fer et l’airain s’a l­ 12. Numquid fœderabitur ferrum ferro
lieront avec le fer qui vient de l’aqui­ ab aquilone, et æs?
lon ?
13. Je livrerai gratuitement au pillage 13. D ivitias tuas et thesauros tuos in
tes richesses et tes trésors, à cause de direptionem dabo gratis, in omnibus
tous tes péchés, sur tout ton territoire. peccatis tuis, et in omnibus terminis
tuis.
14. Je ferai venir tes ennemis d ’un 14. Et adducam inimicos tuos de terra
pays que tu ne connais pas; car le fen quam nescis, quia ignis succensus est in
de ma fureur s’est allum é, et il brûlera furore meo, super vos ardebit.
sur vous.
15. Vous savez tout, Seigneur, souve­ 15. Tu scis, Domine, recordare mei,
nez-vous de moi, et visitez-m oi, et pro­ et visita me, et tuere me ab his qui per­
tégez-m oi contre ceux qui me persé­ sequuntur m e; noli in patientia tua
cutent ; ne me défendez pas dans votre suscipere me ; scito quoniam sustinui
patience; sachez que j ’ai supporté l’op­ propter te opprobrium.
probre à cause de vous.
16. J ’ai trouvé vos paroles, et je m ’en 16. Inventi sunt sermones tui, et co­
suis nourri ; et votre parole est devenue medi eos; et factum est mihi verbum
la joie et l’allégresse de mon cœur, car tuum in gaudium et in lætitiam cordis
votre nom a été invoqué sur m oi, Sei­ m ei, quoniam invocatum est nomen
gneur, Dieu des armées. tuum super me, Domine, Deus exerci­
tuum.
17. Je ne me suis point assis dans 17. Non sedi in concilio ludentium,
l’assemblée des rieurs, et je ne me suis et gloriatus sum a facie manus tuæ ; so­
glorifié qu’à cause de votre main ; je me lus sedebam, quoniam comminatione
suis assis solitaire, parce que vous m’avez replesti me.
rempli de menaces.

S i n on ... V ra i serm e n t, sous une fo rm e ab régée. P e tite v a ria n te dan s l'h é b re u : J e te fera i p asser
D ieu p ro m et solen n ellem en t à J é ré m ie la v icto ire dans un p ay s qu e tu ne co n n ais pas. C f. x iv , 18.
finale su r ses ad v e rsaires. — S i n o n o c c u r r i... D’ap rès les L X X , le ch ald éen e t le s y ria q u e : Je
in im ic u m . H é b r.: C e rta in e m e n t je fo rcerai l ’en ­ te fe ra i s e rv ir... — Q u ia ig n is ... É c h o d e D e n t,
n em i d e te s u p p lie r au tem p s d u m alh eu r e t de x x x i i , 22.
l’an goisse. A p lu sieu rs re p rise s, les en n em is de 2° N o u v e lle p lain te e t n o u velle co n so latio n .
Jérém ie fu re n t c o n tra in ts d’im p lo rer son seco u rs ; X V , 15 -2 1.
cf. x x i , 1 - 2 ; x x x v u , 3 ; x n n , 2. — N u m q u id 1 6 - 1 8 . J é ré m ie se p la in t en core fam iliè re m e n t
fœ d era b itu r... æ s (v e rs. 12). P a ssa g e obscur, q u i à D ieu d u rô le p énible q u ’il lu i a confié. — T u
a é té d iv ersem en t In terp rété. « L e fe r d ’aq u ilo n s cis. A p p e l p a th é tiq u e h la scien ce in fin ie de
p eu t sig n ifie r les C bald éen s, e t l’aira in , les J u ifs . J é h o v a h . L e S e ig n e u r co n n aissa it to u te s les d if­
I l n’y a u ra ja m a is de p a ix e t d ’u nion v é rita b le ficu ltés e t to u s les so u cis de son e n v o y é . — V is ita
e n tre ces d e u x p euples. N abn chodon osor est un m e : en m a n ife sta n t sa p u issan ce e t sa b o n té .—
ennem i Irréc o n c ilia b le , q u i n e cessera p o in t de N o li i n p a tie n tia ... D ieu s’é ta it m on tré é to n ­
v ous fa ire la g u e r r e , q u ’il ne vo u s a it e x te rm i­ n am m en t p a tie n t e n v e rs les J u ifs Im pies qu i
nés. » (C a lm e t, h. I.) M ais le s a v a n t co m m en ta­ m en açaie n t la v ie du p rop h ète, e t c e lu i- c i le
te u r lo rra in a jo u te à bon d ro it q u ’ « on ne v o it co n ju re de ne pas le laisser « e n le v e r », com m e
pas bien q u elle liaison a ( c e tte in te r p r é t a t io n ) s’ex p rim e l’h é b re u ( V u lg . : s u s c ip e r e ), c . - à - d .
a v ec ce q u i précède e t a v e c ce q u i s u it ». L a m ettre à m o r t, p a r ses en nem is. — S cito q u o ­
v raie tra d u ctio n de l’h éb reu e st c e lle - c i : L e fe r n ia m ... P a r ces m ots, J érém ie ra pp elle h u m b le ­
b rise ra - t - i l le fe r du sep ten trio n e t l’a ira in ? m en t to u t ce q u ’il a f a it e t so u ffe rt p ou r D ieu .
« L e fe r » nous p a ra ît rep résen ter la p rière qn e — In v e n ti... serm ones... (v ers. 16). L e prop h ète
J é ré m ie a d re ssa it il D ieu en fa v e u r d e ses co n ­ ne s’est p oin t In géré de lui-m êm e dans ses d é li­
c ito y e n s ; « le fe r du sep ten trio n e t l’a ir a in , » ca tes e t p érilleu ses fo n ction s ; Il a « tr o u v é » les
c’est le d écret In ébranlable p ar leq u el J é h o va h o racles sans les ch e rch e r, ca r ils se sont im posés
la n cera les C h ald éen s co n tre les J u ifs p o u r les à lu i. — O om edi eos. B ien q u ’ il p ré v ît q u ’ils
p u n ir. C f. v i , 1 ; x m , 20. V o y e z d’a u tres ex p li­ m e ttra ie n t le tro u b le dan s sa v ie , 11 les a reçus
cation s dan s K n a b e n b a u e r, h . I. — D iv itia s ... a v e c jo ie , com m e l’ in d iqu e ce tte fig u re e x p re s­
g ra tis (v ers. 13) : pour rien, com m e u n v il o b je t sive. Cf. E z. il, 8 ; m , 1-3. — In v o ca tu m ... n om en
d o n t on se d é fa it sans e x ig e r quoi q ue ce soit tu u m ... : p ar la co n sécration p rop h étiq u e de J é ­
pn échange. — A d d u c a m in im ic o s ... (v e rs. 14). rém ie. — N o n s e d i... ( v e r s . 1 7 ) . G ra v ité av ç ç
586 J e r . X V , 18 — XVI, 3.

18. Quare factus est dolor meus per­ 18. Pourquoi ma douleur est-elle de­
petuus, et plaga mea desperabilis renuit venue perpétuelle ? et pourquoi ma plaie
curari? F acta est mihi quasi mendacium désespérée re fu se -t-e lle de se guérir?
aquarum infidelium. E lle est pour moi comme le mensonge
des eaux trompeuses.
19. Propter hoc hæc dicit Dominus : 19. C ’est pourquoi ainsi parle le Sei­
Si converteris, convertam te, et ante gneur : Si tu te tournes, je te tournerai,
faciem meam stabis; et si separaveris et tu te tiendras devant moi ; et si tu
pretiosum a v i l i , quasi os meum eris ; sépares ce qui est précieux de ce qui est
convertentur ipsi ad te , et tu non con­ v il, tu seras comme ma bouche; ce se­
verteris ad eos. ront eux qui se tourneront vers toi,-ce
n’est pas toi qui te tourneras vers eux.
20. E t dabo te populo huic in murum 20. E t je te rendrai pour ce peuple
aereum, fortem ; et bellabunt adversum comme un mur d’airain, inébranlable;
te, et non praevalebunt, quia ego tecum ils te feront la guerre, et ils ne te vain­
sum ut salvem te, et eruam te, dicit cront pas, car je suis avec toi pour te
Dominus. sauver et pour te délivrer, dit le Sei
gneur.
21. E t liberabo te de manu pessimo­ 21. Et je te délivrerai de la main des
rum, et redimam te de manu fortium. méchants, et je te préserverai de la main
des forts.

CHAPITRE XVI

1. E t factum est verbum Domini ad 1. L a parole du Seigneur me fut


m e, dicens : adressée en ces termes :
2. Non accipies uxorem, et non erunt 2. Tu ne prendras pas de fem m e, et
tibi filii et filiæ in loco isto. tu n’auras pas de fils ni de filles en ce
lieu.
3. Quia hæc dicit Dominus super fi­ 3. Car ainsi parle le Seigneur sur les
lios et filias qui generantur in loco is to , fils et les filles qui naîtront en ce lieu,

la q u e lle 11 a v a it rem p li ses h a u te s fo n ctio n s : d eb o u t d e v a n t q u e lq u ’u n , c’est ê tre son vice-


depuis q u ’il en a v a it é té In v e sti, sa v ie a v a it p ris g é r a n t; c f . I R e g . x v i , 2 1-2 2 ; I I I R e g . x v i i , 1 ;
un ca ra ctè re e x tra o rd in a ire m e n t sé rie u x . — G lo ­ I V R e g . n i, 14 , e tc. — S i sep a ra veris... Si J érém ie
r ia tu s ... a J a d e .„ L a p h rase e s t a u tre m e n t c o u ­ sép a re dans son p ro p re c œ u r les scories d’a v e c
pée dans l ’h ébreu : ( J e ne m e suis p oin t assis le p u r m éta l, s’il cesse de n o u rrir des sen tim en ts
d an s le s assem blées des m o q u eu rs) p o u r m ’y de défiance en ve rs D ieu . — Q u a s i os m e u m .
ré jo u ir ; à cau se de ta m ain (c.- à - d . de ta p u is ­ G ran d h o n n eu r q u e d’ê tre l’o rg a n e de D ieu lu i-
s a n c e ) Je m e suis assis so lita ire . — C o m m in a ­ în êra e , e t g ra n d b o n h eu r q u e de p o u v o ir lu i
tio n e replesti... H éb r.: T u m ’ as rem p li de fu re u r. ra m en er son peu ple a p o stat (co n v erten tu r ip s i..) .
L e p ro p h è te p a rta g e a it l'in d ig n a tio n de son M a ître — Dabo t e .. L e s vers. 20-21 ré itè re n t e t co n firm en t
co n tre les im pies. M ais 11 se désole de v o ir l’in u ­ les prom esses qu e Jé ré m ie a v a it reçu es d u Sei­
tilit é de ses tr a v a u x e t de ses peines : Q uare... g n e u r dès le d é b u t de son m in istè re . C f. i, 18-19.
dolor... (v ers. 18). — Q u a si m en d a ciu m a q u a ­ — D e m a n u f o r t iu m (v e rs . 2 l b). H é b r.: de la m ain
r u m ... H ébr. : S e r a is - tu p ou r m oi com m e des des te r r ib le s , c . - à - d . des d esp o tes, des ty ra n s .
e a u x trom p euses a u x q u e lles on n e p e u t se lie r ?
5 I I I . — D ie u o rd o n n e à J é ré m ie de m a n ife ste r
C e tte m étaph o re fa it a llu sio n a u x to rre n ts de
p a r sa co n d u ite et p a r ses p a ro les tou te l’ éten­
l’O r ie n t, q u i , pleins d ’eau en h iv e r e t au p rin ­
d u e des m a u x q u i m en a cen t J u d a . X V I , 1 —
tem p s, so n t to u t à fa it à sec en été. C f. Jo b, v i, 15.
X V I I , 4.
D ieu tro m p e ra it - il les lé g itim es esp éran ces de
son s e r v ite u r ? 1° D iv e rs ord res d iv in s d ont l’e x é cu tio n fig u ­
19-21. J é h o v a h console u n e seconde fo is J é r é ­ re r a la ru in e p roch ain e d e la n a tio n Juive. X V I ,
m ie. — S i con verteris. C .- à - d ., si tu re v ieu s de 1 - 9.
te s d outes à m on é g a rd e t de to n in q u ié tu d e C h a p . X V I . — 1 - 4 . P re m ie r o rd re : il est
e x a g é ré e. — Converta m t e , e t . .. s t a b is ... Hé- in te r d it a u p ro p h è te de se m arie r. — N o n a cci­
braïsm e : T u te tien d ra s de n o u vea u en m a p ré ­ pies... L e c é lib a t é ta n t très ra re ch ez les H ébreu x,
se n ce , tu Jouiras de to u te m a fa v e u r en a c co m ­ ce t o rd re é ta it p ar là m êm e p lu s rem arq u ab le.
p lissan t le m in istère q u e Je t ’ai confié. Sc te n ir D ieu en expo se a u s s itô t le sym bo le (v e rs. 3 - 4 ) :
J eu. X V I , 4 - 1 0 . 587
«ur leurs mères qui les ont enfantés, et et super matres eorum, quæ genuerunt
sur leurs pères qui les ont engendrés dans eos, et super patres eorum. de quorum
ce pays : stirpe sunt nati in terra hac :
4. Ils mourront de diverses maladies ; 4. Mortibus ægrotationum morientur;
ils ne seront ni pleures, ni ensevelis; ils non plangentur, et non sepelientur; in
seront comme du fumier sur la face de sterquilinium super faciem terræ erunt;
la terre ; ils seront consumés par le glaive et gladio et fam e consumentur, et erit
et par la famine, et. leurs cadavres seront cadaver eorum in escam volatilibus cæli
la pâture des oiseaux du ciel et des bêtes et bestiis terræ.
de la terre.
5. Car ainsi parle le Seigneur : N ’entre 5. Hæc enim dicit Dominus : Ne in­
pas dans une maison de festin , et n’y va grediaris domum convivii, neque vadas
pas pour pleurer ou pour les consoler; ad plangendum, neque consoleris eos,
car j ’ai retiré ma paix de ce peuple, dit quia abstuli pacem meam a populo isto,
le Seignenr, ma bonté et mes miséri­ dicit Dominus, misericordiam et mise­
cordes. rationes.
6. Grands et petits mourront dans ce 6. Et morientur grandes et parvi in
pays ; ils ne seront ni ensevelis ni pleu- terra ista; non sepelientur neque plan­
rés; on ne se fera pas d ’incisions, et on gentur; et non se incident, neque calvi­
ne se rasera pas pour eux. tium fiet pro eis.
7. On ne rompra pas le pain parmi eux 7. E t non frangent inter eos lugenti
à celui qui p leu re'u n mort, pour le panem ad consolandum super mortuo,
consoler, et on ne lui donnera pas à boire et non dabunt eis potum calicis ad con­
la coupe de consolation au sujet de son solandum super patre suo et matre.
père et de sa mère.
8. N ’entre pas dans une maison de 8. E t domum convivii non ingrediaris
festin pour t’asseoir avec eux, et pour ut sedeas cum eis, et comedas, et bibas ;
manger et pour boire;
9. car ainsi parle le Seigneur des ar­ 9. quia hæc dicit Dominus exercituum,
mées, le Dieu d’Israël : Voici que je Deus Israel : Ecce ego auferam de loco
ferai cesser dans ce lieu, sous vos yeux isto, in oculis vestris et in diebus ve­
et de vos jours, les cris de joie et les stris, vocem gaudii, et vocem læ titiæ ,
cris d’allégresse, les chants de l’époux vocem sponsi, et vocem sponsæ.
et les chants de l’épouse.
10. E t lorsque tu annonceras toutes ces 10. Et cum annuntiaveris populo huic
paroles à ce peuple et qu’ils te diront : omnia verba hæ c, et dixerint tibi :
Pourquoi le Seigneur a - t - i l prononcé Quare locutus est Dominus super nos
contre nous tous ces grands m aux? quelle omne malum grande istud? quæ iniqui-

les tem ps d ev ien d ro n t si m a lh e u re u x p ou r les 1 8 ; A m . v in , 1 0 ; M ich . I, 1 6 . — N o n fr a n g e n t...


J u ifs , q u ’il sera p ré fé ra b le de n ’a v o ir n i fem m e (v e rs . 7 ) . A u tr e co u tu m e, m ais to u t e x ce lle n te :
u l en fan ts. C f. M a tth . x x i v , 1 9 ; I Cor. v u , 26. les am is des personnes en d eu il le u r ap p o rtaie n t
— M o rtib u s a eg rotation um . H ébraïsm e : em po r­ des m ets d é lic a ts , e t les p re ssa ie n t d e m a n g e r
tés p ar d es m alad ies de d iv e rs gen re s. — I n p o u r rep ren d re des fo rces. C f. II I R e g . m , 3 5 ,
s te r q u ilin iu m : p riv é s de sé p u ltu re . C f. v in , 33 ; e t x i i , 1 6 - 1 7 ; P ro v . x x x i , 6 .
ix , 22, etc. 8 - 9 . T ro isiè m e o rd re : é v ite r ég a le m e n t les
6-7. Second ord re d iv in : « s’a b ste n ir des m arqu es réu n io n s jo yeu ses. — D o m u m c o n v iv ii. C ette
accoutum ées de resp ect e n ve rs les m orts. » — fois la tra d u ctio n e st trè s e x acte (v o y e z la note
D o m u m c o n v iv ii. H éb r.: la m alson o ù l ’on pousse d u vers. 6 ) .— Ecce... a u fe ra m ... (v e rs. 9 ) . E x p li­
des cris. Il s’a g it sans d o u te des b a n q u ets q u i ca tio n de l’o rd re : b ie n tô t ( t n o c u lis v e s tr is...)
a cco m p a gn aien t les fu n é ra ille s e t o ù l ’on m an i­ to u te occasion de jo ie a u ra d isparu . — V ocem
fe s ta it une d o u leu r b ru y a n te . — M o rie n tu r g ra n ­ g a u d ii... V o ye z v u , 34, e t la note.
des... (v ers. 6). E x p lic a tio n de l’o r d r e ; la m o rta ­ 2° L es eau ses des m alh eu rs de J u d a . X V I ,
lité sera si g r a n d e , q ue l ’on d e v ra n é g lig e r les 10 -16 .
rites fu n èb res acco u tu m és. — N o n se in c id e n t , 10-16. L e s vers. 10 e t 11 Bont p resqu e u n e
n eque... D eu x p ra tiq u e s d’o rig in e p a ïen n e, qui rep ro d u ctio n d e v , 10. L e s tro is q u estion s du
a v a ie n t été in terd ites p a r la loi. C f. L e v . x i x , 28, peuple (.q u a re..., qu æ ... et q u o d .„ ) ré v è le n t son
e t x x i , 6 ; D eu t. x r v , 1 . E lles é ta le n t d’u n fr é ­ co m plet en d u rcissem en t; c h a rg é de ta n t de crim es,
q u e n t usage ch ez les J u ifs à l’époque des p ro ­ 11 ne se cro it pas cou p able. M ais le S e ig n e u r lu i
p h è te s ; e t t u , 29 ; x i j . S ; Is. x x n , 1 2 ; E z. v u , d«"oIle n ette m e n t sa m a lice v e rs. 11-12. — S td
J er . X V I , 11-18. 580

est notre iniquité? et que] est le péché que (.as nostra? ot qnod peccatum nostrum,
nous avons commis contre le Seigneur quod peccavimus Domino Deo nostro?
notre Dieu?
11. Tu leur diras : C’est parce que vos 11. Dices ad cos : Quia derei.'querunt
pères m’ont abandonné, dit ie Seigneur, me patres ve stri, ait Dominus ; et ab­
parce qu’ils sont allés après les dieux ierunt post deos alienos, et servierunt
étrangers, qu’ils les ont servis et adorés, eis, et adoraverunt eos, et me dereli­
et qu’ils m’ont abandonné et n’ont point querunt, et legem meam non custodie­
observé ma loi. runt.
12. Mais vous, vous avez fa it encore 12. Sed et vos pejus operati estis,
plus mal que vos pères ; car chacun de quam patres vestri ; ecce enim ambulat
vous suit la corruption de son mauvais unusquisque post pravitatem cordis sui
cœur pour ne point m’écouter. m a li, ut me non audiat
13. Je vous chasserai de ce pays dans 13. E t ejiciam vos de terra hac in
une terre que vous ne connaissez pas, terram quam ignoratis, vos et patres
vous et vos pères, et vous servirez là , vestri; et servietis ibi diis alienis, die
jour et nuit, des dieux étrangers qui ne ac nocte, qui non dabunt vobis requiem.
vous donneront aucun repos.
14. C ’est pourquoi voici que les jours 14. Propterea ecce dies veniunt, dicit
viennent, dit le Seigneur, où l’on ne Dominus, et non dicetur ultra : V ivit
dira plus : V ive le Seigneur qui a tiré Dominus qui eduxit filios Israel de terra
les enfants d’Israël du pays d ’E gypte, Æ g y p ti,
15. mais : V ive le Seigneur qui a tiré 15. sed : V iv it Dominus qui eduxit
les enfants d’Israël de la terre de l’aqui­ filios Israel de terra aquilonis, et de uni­
lon, et de tous les pays où je les aurai versis terris ad quas ejeci eos, et redu­
chassés, et je les ramènerai dans ce pays cam eos in terram suam, quam dedi pa­
que j ’ai donné à leurs pères. tribus eorum.
16. Voici que j ’enverrai des pêcheurs 16. Ecce ego mittam piscatores mul­
nombreux, dit le Seigneur, et ils les tos, dicit Dominus, et piscabuntur eos;
pécheront ; et ensuite je leur enverrai et post hæc mittam eis multos venato­
des chasseurs nombreux, et ils les chas­ res, et venabuntur eos de omni monte,
seront de toutes les montagnes, et de et de omni colle, et de cavernis petra­
toutes les collines, et des cavernes des rum.
rochers.
17. Car mes yeux sont sur toutes leurs 17. Quia oculi mei super omnes vias
voies; elles ne me sont pas cachées, et eorum ; non sunt absconditæ a facie mea,
leur iniquité ne s’est pas dérobée à mes et non fu it occultata iniquitas eorum ab
regards. oculis meis.
18. Je leur rendrai d’abord le double 18. E t reddam primum duplices in i­
de leurs iniquités et de leurs péchés, quitates, et peccata eorum, quia conta­
parce qu’ils ont souillé ma terre par les minaverunt terram meam in morticinis

et vos pejus... Q uoique ies gé n éra tio n s a n térieu res v ien d ro n t ten d re des p ièges a u x m alh eu reu x
e u ssen t été si re b e lle s , la g é n é ra tio n co n tem p o­ J u ifs . X V I , 1 6 - 2 1 .
ra in e les a dépassées. C f. v u , 26. — T erra in 1 6 - 1 8 . E n core la m e n a c e , e t ses m o tifs. —
q u a m ig n o r a tis ( v e r s . 1 3 ) . L es J u ifs conn ais­ P is ca to re s , ven a to res. D e u x fig u re s s a isissa n te s,
saien t de nom la C baldée, m ais p o in t d ’un e m a­ p o u r d é crire a v e c p lu s de fo rce ie tra ite m e n t
n ière e x p é rim e n ta le , p e u r y être allés e t l’a v o ir cru e l q u e les C hald éen s In fligero n t a u x h ab ita n ts
h ab itée. — Q u i n o n d a b u n t... H ébr. : J e ne vo u s de J u d a . C f. A m . iv , 2 ; H ab. i , 15, e tc . — D e...
d onnerai pas de m iséricord e. — E t p o u rta n t le m o n te ,... de ca v ern is. En tem p s d’in v a s io n , les
S eig n eu r passe to u t à c o u p , p a r u n e tran sitio n H éb reu x a v a le n t so u v e n t ch e rch é u n r e fu g e su r
solennelle (ecce d ies..., v ers. 14), à u n e gra cieu se leu rs m on tagn es e t dans le u rs ca v ern es. C f. J u d .
prom esse de s a lu i, q u i b rille com m e un rayon v i , 2 ; I R e g . x m , 6 ; x x i i , 1, etc. — D u p lices
lu m in eu x dans la n u it des m enaces te rrib le s : in iq u ita te s (v e rs. 18). C .- à - d . u n e d o u ble r é t r i­
« o n d ice tu r u lt r a .. . Q uoique si m a g n ifiq u e, la bution p ou r le u rs crim es. — l n m o r tic in is id o ­
d élivran ce q ue D ieu a v a it a u tre fo is accord ée en lo ru m ... L e p rop h ète nom m e ain si s o it les a n i­
É g y p te à son peuple ne sera r ie n , p o u r ainsi m au x im p u rs q u e l ’on o ffra it en sacrifice a u x
dire, si on la com pare à ce lle p a r la q u e lle il les fa u x d ie u x , s o it p e u t-ê tre les Idoles elles-m êm es,
aira c h e ra au despotism e babylonien. à bon d ro it com parées à des ca d av res im m ondes.
3° Dos pêch eurs e t des o h asseurs n o m b reu x
590 J er. X V I , 19 — X V I T , 3.

idolorum suoruin, et abominationibus cadavres de leurs idolos, et qu’ils ont


suis impleverunt hereditatem meam. rempli mon héritage de leurs abomina­
tions.
19. Dom ine, fortitudo m ea, et robur 19. Seigneur, qui êtes ma force et
meum, et refugium meum in die tribu­ mon appui, et mon refuge au jour de la
lationis, ad te gentes venient ab extre­ tribulation, les nations viendront à vous
mis terræ, et dicent : Vere mendacium des extrémités de la terre, et elles di­
possederunt patres nostri, vanitatem ront : En vérité, nos pères n’ont pos­
quæ eis non profuit. sédé que le mensonge, qu’un néant qui
leur a été inutile.
20. Numquid faciet sibi homo deos, 20. L ’homme se ferai t - i l des dieux,
et ipsi non sunt dii ? qui ne sont pas des dieux?
21. Idcirco ecce ego ostendam eis per 21. C’est pourquoi voici que je leur
vicem hanc, ostendam eis manum meam, montrerai, cette fois, je leur montrerai
et virtutem m eam , et scient quia nomen ma main et ma puissance, et ils sauront
mihi Dominus. que mon nom est le Seigneur.

C H A P I T R E XVI I

1. Peccatum Juda scriptum est stylo 1. Le péché de Juda est écrit avec un
ferreo in ungue adamantino, exaratum stylet de fer et une pointe de diam ant;
super latitudinem cordis eorum, et in il est gravé sur la table de leur cœur et
cornibus ararum eorum. sur les cornes de leurs autels.
2. Cum recordati fuerint filii eorum 2. Puisque leurs enfants se sou­
ararum suarum, et lucorum suorum, li- viennent de leurs autels, de leurs bois
gnorumque frondentium , in montibus sacrés et de leurs arbres touifus sur les
excelsis, hautes montagnes,
3. sacrificantes in agro; fortitudinem 3. et des sacrifices qu’ils offraient
tuam , et omnes thesauros tuos in di­ dans les cham ps, je livrerai au pillage
reptionem dabo, excelsa tua propter pec­ ta puissance, tous tes trésors et tes hauts
cata in universis finibus tuis. lieux, à cause des péchés que tu as
commis sur tout ton territoire.

1 9 - 2 1 . N écessité d u c h â tim e n t e t les h e u re u x la titu d in e m co rd is... L e p éch é a v a it e n v a h i to u te


ré s u lta ts q u ’ il p rod u ira. — P ie u x so u p ir du p ro ­ la su rfa ce com m e to u te s les p ro fo n d e u rs de le u r
p h ète v e rs son D ieu, p o u r In tro d u ire de n o u v ea u ê tr e m oraL — I n c o m ib u s a r a r u m ... L e s a u te ls
c e tte pensée to u te co n so lan te : J é h o v a h se réco n ­ ld o lâ triq u e s q u e les J u ifs a v a le n t é rig é s de to u te s
c ilie ra a v e c son p eu p le e t le ra m èn era en P a les­ p a rts ( c f . x i , 1 3 ) p ro cla m a ie n t trè s h a u te m e n t
tin e ; à ce tte v u e , les p aïen s se c o n v e rtir o n t e u x - aussi le u r ap o stasie. Ces au te ls é ta ie n t m u n is
m êm es a u v ra i D ieu ( a d te g en tes...) — Vere de co rn es a u x q u a tre c o in s , com m e ce u x de
m e n d a c iu m ... Des J u if s , am éliorés p a r le m a l­ J é h o v a h . C f. E x . x x v n , 2 ; L e v . i v , 7, e tc .; V A tl.
h e u r, rec o n n a îtro n t l’ In sanité de l’Id olâtrie. — archéol., pl. x c v m , fig . 6 ; p l. c r v , flg . 2. — C u m
I d circ o ... p e r vteem h a n c (vers. 2 1 ) . a C ette fo ls ,» reco rd a ti... (v e rs . 2). L e s e n fa n ts Juifs, fa m ilia ­
p a r opposition a u x pard ons a n térieu rs, trop g é n é ­ risés de bonne h e u re a v e c l ’I d o lâ trie , grâtee au
reu sem en t accord és. Il fa u t q u e ce peuple s o it m a u v a is ex e m p le d e le u rs p a re n ts, s’y liv ra ie n t
fra p p é ( o sten d a m ... m a n u m ); sans ce la 11 ne fe ra eux-m êm es a v e c u n e ard e u r fré n é tiq u e . V a r ia n te
q u e s’en fo n cer dans le m al. dans l’h ébreu , o ù ce v e rs e t fo rm e à lu i seu l u n e
4° L ’ob stin a tio n d es J u ifs à a d o rer les fa u x p hrase In d épen d an te : D e m êm e q u ’ ils se so u ­
d ie u x le u r v a u d ra u n e p u n itio n ex e m p la ire. v ie n n e n t de le u rs en fan ts, (ain si se so u vien n en t-
X V I I , 1-4 . ils) de le u rs au te ls e t de le u rs ’ aSérim , q u i sont
C h a p . X V I I . — 1 - 4 . C’e s t , à la m an ière de près des arb re s v e r ts s u r les co llin es élevées.
n o tre p ro p h è te , u n e v a ria tio n s u r le th èm e qui T o u t ce q u i ra p p e la it a u x J u ifs les p ratiq u es
r e te n tit à tra v e rs son liv re en tie r. — S c r ip tu m ... id o lâ trlq u e s le u r é ta it donc aussi ch e r que le
s ty lo ...: g r a v é p ro fo n d é m e n t, com m e a v ec un s o u v e n ir de le u rs en fan ts. — L u c o r u m . H ébr. :
ciseau de fe r s u r un e p laq u e de m arb re. C f. E x . les ’ aSérim , g ro ssières Im ages de bols, représen­
x x x n , 1 6 ; J o b , x i x , 24. — I n u n g u e a d a m a n ­ ta n t A sta rté . C f. J u d . n , 13, e tc. — L ig n o r u m
tin o . L e s scu lp te u rs se se rv a ien t d é jà d’u n e fine fr o n d e n tiu m . L e s g ra n d s arb res a u fe u illa g e v e r ­
p o in te de d ia m a n t p o u r ta ille r les m atières très d o y a n t a b rita ie n t so u ve n t les cé rém on ies ldolâ-
d u rts. C f. P lin e, H ist. n a t., x x x v n , 1 5 . — S u p e r trlq u e s. — S a crifica n te s in a gro (v e rs. 3). L ’hé-
.1 F.n. XVTÎ , 4-10. m
4. Tu demeureras sonie, dcpouillre de 4. Et relinqueris sola ah heredi late
l’héritage que je t’ai donné, et je t’assu­ tua, quam dedi tibi, et servire te faciam
jettirai à tes ennemis dans un pays que inimicis tuis in terra quam ignoras,
tu ne connais pas, car tu as allumé le quoniam ignem succendisti in furore
feu de ma colère, et il brûlera éternel­ meo, usque in æternum ardebit.
lement.
5. Ainsi parle le Seigneur : Maudit 5. Hæc dicit Dominus : Maledictus
soit l’homme qui se confie dans l’homme, homo qui confidit in homine, et ponit
qui se fa it un bras de chair, et dont le carnem brachium suum, et a Domino re­
cœur se retire du Seigneur. cedit cor ejus.
6. Il sera comme les bruyères dans le 6. Erit enim quasi myricæ in deserto,
désert, et il ne verra pas arriver le bon­ et non videbit cum venerit bonum ; sed
heur; mais il habitera au désert dans la habitabit in siccitate in deserto, in terra
sécheresse, dans une terre de sel et inha­ salsuginis et inhabitabili.
bitable.
7. Béni soit l ’homme qui se confie 7. Benedictus vir qui confidit in Do­
dans le Seigneur, et dont le Seigneur mino, et erit Dominus fiducia ejus.
est l’espérance.
8. Il sera comme un arbre transplanté 8. E t erit quasi lignum quod transplan­
près des eaux, qui étend ses racines vers tatur super aquas, quod ad humorem m it­
l’humidité, et qui ne craint pas la cha­ tit radices suas, et non timebit cum ve­
leur lorsqu’elle est venue. Son feuillage nerit æstus. E t erit folium ejus viride,
sera toujours vert ; il ne sera point en et in tempore siccitatis non erit sollici­
peine au temps de la sécheresse, et il ne tum , nec aliquando desinet facere fru ­
cessera jamais de porter du fruit. ctum.
9. Le cœur de tous les hommes est 9. Pravum est cor omnium, et inscru­
mauvais et impénétrable; qui pourra le tabile ; quis cognoscet illud?
connaître?
10. Moi, le Seigneur, je sonde le cœur, 10. Ego Dominus scrutans cor, et
et j ’éprouve les reins ; je rends à chacun probans renes; qui do unicuique juxta
selon sa voie et selon le fru it de ses viam suam, et ju xta fructum adinventio­
pensées. num suarum.

bren com m ence ici u n e n o u velle p rop osition et E r it e n im ... (v e rs. 6). L a n g a g e fig u ré p o u r e x p ri­
p résente u n e a u tr e v a ria n te très co n sid éra b le : m e r la m êm e v é r ité . L e m o t 'a r 'â r , qu e la V u l­
O m a m on tagn e d an s les ch am ps, Je liv r e r a i au g a te tr a d u it p a r m y r ic æ , n ’e st em ployé q u ’en
p illa ge... C’e s t Jéru sa lem q u e le S e ig n e u r in te r­ c e t e n d ro it e t P s . e n ( V u lg ., c i) , 18. L a p lu p a rt
p elle sous ce nom sy m b o liq u e , q u ’il lu i d o n n e, des h é b ra ïsan ts m od ern es lu i d o n n en t le sens de
m oins à cause de sa s itu a tio n m a té rielle e t de m isé ra b le , d én u é de t o u t , q u ’il a ce rta in e m e n t
la colline de Sion s u r la q u e lle elle e st b â tie , q ue a u P s . e n (V u lg ., <i h u m iliu m »). n se m b le ra it
p o u r e x p rim e r la d o m in atio n m orale qu’ elle exer- q u e le c o n te x te e x ig e ic i u n e p la n te , e t c ’est
f i i l su r le p ays e n tie r. C f. M ich . rv , 2 , e tc . — aussi un nom de p lan te q u e nous tro u v o n s dan s
\(elin queris aola... ( v e r s . 4 ). L ’h éb reu ex p rim e p lu sieu rs au tre s v e rsio n s an cien n es ( L X X : à y p to -
une a u tre pensée : T u d e v ras ab an d o n n er ton p.uptxY), b ru y è r e sa u v a g e ; c h a ld ., le ch a rd o n sco-
h érita g e que Je t ’a i donné, c . - à - d . la P a le stin e . ly m e ; S ym m aq u e, u n arb re sans f r u it ) . I l s’a g it
— Servire te fa c ia m ... R ép étitio n de x v , 14, a v ec d o n c v raise m b la b le m e n t d’u n v é g é ta l In féco n d ,
de légè res v a ria n te s . — I n æ te rn u m a rd eb it : du e t la b ru y è r e re m p lit ce tte co n d ition , « D eu x
m oins, Jusqu’ à ce q ue ce q u e les im pies a ie n t é té sortes seu lem en t de b ru y è re s croissen t en P a le s­
consum és p ar ce fe u red o u ta b le. tin e : l ’u n e (E r ic a v a g a n s) dans les p laines q u i
b o rd en t la m er, m ais en p e tite q u a n tité ; l’a u tre
{ IV . — l e s ca uses s o it de l'e x il , s o it de la
(E r ic a o rie n ta lis) s u r le L ib a n . » — B e n ed ictu s
d élivra n ce. X V I I , 5 - 2 7 .
v ir ...T a b le a u des b én éd ictio n s réservées à l ’h o m m s
1° a Cause cach ée de la ru in e de J u d a : la q u i ne se confie q u ’en D ieu (v e rs. 7 -8 ). L a co m ­
confiance en l'h o m m e e t a u x m oyens h u m a in s , paraison et e rit q u a s i lig n u m , opposée à ce lle du
au lieu de la conflance en Jé h o va h s e u l.» X V I I , v ers. 6 , e s t é v id e m m e n t im itée du P s. i, v e rs . 3.
0 -13 . — N o n e rit s o llic itu m . H éb r. : il ne v e rra pas
6 -8 . L a con fiance dans les hom m es co n d u it lo rsq u e v ie n d ra la sécheresse.
à la r u in e , m ais la confiance en D ieu p ro d u it 9 - 1 3 . L e S e ig n e u r sa it d é co u v rir e t c h â tie r
la sécu rité. A n tith è s e saisissan te. — Q u i... c a r ­ les m a u v a is d esseins d es im p ie s, m ais il e st la
n em b ra ch iu m ... C .- à - d . ce lu i q u i prend la fa i­ p rotectio n des bons. — P r a v u m est cor... H ébr.:
blesse h u m ain e p o u r ap p u i. C f. Is. x x x i , 3. — L s cœ u r e s t fa u x p a r-d e s s u s to u t, ol 11 e s t por-
692 Jer. XVII, 11-18.

11.* P o r d ix fo v it, q u æ n o n ]>C]>eiit; f e ­ 11. La perdrix couve aes ouits qu’elle


c i t d iv it ia s , e t n o n in j u d i c i o ; in d im id io n’a pas pondus; tel est celui qui acquiert
d ie r u m s u o r u m d e r e lin q u e t e a s , e t in n o ­ des richesses par l ’injustice; au milieu
v is s im o s u o e r it in s ip ie n s . de ses jours il devra les quitter, et à sa
fin il ne sera qu’un insensé.
12. Solium gloriæ altitudinis a princi­ 12. Il est un trône de gloire élevé
pio, locus sanctificationis nostræ. dès le commencement, c ’est le lieu de
notre sanctification.
13. Expectatio Israel, Domine, omnes 13. Seigneur, qui êtes l ’attente d ’Israël,
qui te derelinquunt confundentur ; rece­ tous ceux qui vous abandonnent seront
dentes a te in terra scribentur, quoniam confondus ; ceux qui se retirent de vous
dereliquerunt venam aquarum viventium, seront écrits sur la terre, parce qu’ils
Dominum. ont abandonné le Seigneur, la source
des eaux vives.
14. Sana me, Domine, et sanabor; 14. • G uérissez-m oi, Seigneur, et je
salvum me fa c , et salvus ero, quoniam serai guéri ; sauvez-m oi, et je serai sauvé,
laus mea tu es. car vous êtes ma gloire.
15. Ecce ipsi dicunt ad me : Ubi est 15. Voici qu’ils me disent : Où est la
verbum Domini? veniat. parole du Seigneur? Qu’elle s’accom ­
plisse.
16. E t ego non sum turbatus, te pas­ 16. E t moi je n’ai pas été troublé en
torem sequens, et diem hominis non d e­ vous suivant comme mon pasteur, et je
sideravi, tu scis : quod egressum est de n’ai pas désiré le jour de l ’homme, vous
labiis meis, rectum in conspectu tuo le savez : ce qui est sorti de mes lèvres
fuit. a été droit devant vous.
17. Non sis tu mihi form idini, spes 17. Ne soyez pas pour moi un sujet
mea tu in die afflictionis. d ’effroi, vous qui êtes mon espérance au
jour de l ’affliction.
18. Confundantur qui me persequun­ 18. Que ceux qui me persécutent soient
tur, et non confundar ego; paveant illi, confondus, et que je ne sois pas con­
et non paveam ego ; induc super eos diem fondu m oi-m êm e; qu’ils aient peur, et

v ers. — E g o... s cr u ta n s... D ieu p énètre ju s q u ’au p a rfa ite co n fian ce : T rô n e de g lo ir e , é lé v atio n
p lus Intim e de c e t abîm e m y s té rie u x . C f. x i , 20. dès le co m m e n c e m e n t, lie u de n o tre sa n c tu a ire
— P e r d ix fo v it... (v e rs. 1 1 ) . C ro yan ce p op u la ire des ( V u lg ., s a n c tific a tio n is...), a tte n te d’ Israë l. — I n
ancien s ( c f . sa in t É p ip h ., P h y s io l., ix ) ; J é ré m ie terra scr ib en tu r. Ils d is p a ra îtro n t au ssi fa c ile ­
la c i lc p o u r en fa ire u n e ap p lic a tio n m o rale très m en t qiîe des ca ra ctè re s é c rits s u r le sab le. —
S u r la m étaph o re v en a m a q u a r u m ,
v o y e z n , 1 3 , etc.
2° Jé ré m ie Im plore p o u r lu i-m ê m e
le secou rs d e J é h o v a h co n tre les J u ifs
Incréd u les e t ra ille u rs. X V I I , 1 4 - 1 8 .
1 4 - 1 8 . a L e p rop h ète donn e Ici
l’exem p le de la con fian ce en J é h o v a h , en
fa c e de ces m oq u eu rs q u i se confien c dans
la c h a ir » : s a n a m e , D o m i n e ... —
I p s i d i c u n t . . . ( v e r s . 1 5 ) : a v e c l’ao-
ce n t de l’ iro n ie e t du scep ticism e. Cf.
P s . x l i , 4 ; 1s. v , 19, e tc . — U bi... ver-
bu m ...? C.-à-d. : qu an d donc te s p rophé­
L a p e r d r ix B u r leB m o n u m e n tB a s s y r ie n s . tie s s’acco m p liro n t-elles ? — E g o n o n ...
tu rb a tu s ( v e r s . 1 6 ) . S é c u rité en tière
fra p p a n te. — F ecit d iv it ia s ... <r L e s rich esses Illé­ e t calm e p a rfa it de Jé ré m ie , m algré to u t, c a r 11
g itim e m e n t acq u ises so n t un e possession au ssi com pte s u r son d iv in p a ste u r ( t e . . . seq n en s).
p réca ire e t tra n s ito ire » que les œ u fs accaparés N u a n ce dans l’h ébreu : P o u r m o l, Je n’ai pas
p a r la p e rd rix en q u estion . L e u r p ro p rié taire refu sé d ’ê tr e p a ste u r ; c.-à-d., de rem p lir m a m is­
in iq u e s’en v o it s o u v e n t p riv é p ar un év én em en t sion d ifficile e t d é lic a te . — D iem h o m in is . H éb r.:
s u b it e t In atten d u . — S o liu m g lo r iæ (v e rs. 1 2 ). le Jour du m alh eu r. P a r ce nom le p rop h ète
S ’ad re ssa n t à D ie u , le p rop h ète lu i donne co u p désign e la ru in e d e Jé ru sa le m . — Q u o d ... de
s u r coup q u a tre titre s m agn ifiqu es (tro is se u le ­ la b iis... Il n ’a p roféré en to u te circo n sta n ce que
m ent d’ap rès la V u lg a te ), q u i e x p rim e n t la p lu s ce q u e D ieu lu i in sp ira it. — l i o n s l s . . . / o n n l -
J eu. X V U . 10-25. 503

que je n’aie pas peur; faites venir sur afflictionis, et duplici contriti me contere
eux le jour du malheur, et brisez-les eos.
d’un double brisement.
19. Ainsi m’a parlé le Seigneur : V a , 19. Hæc dicit Dominus ad me : Yade,
et tien s-toi à la porte des enfants du et sta in porta filiorum populi, per quam
peuple, par laquelle entrent et sortent ingrediuntur reges Juda, et egrediuntur,
les rois de Juda, et à toutes les portes et in cunctis portis Jérusalem ;
de Jérusalem;
20. et tu leur diras : Ecoutez la parole 20. et dices ad eos : Audite verbum
du Seigneur, rois de Juda, et tout Juda, Domini, reges Juda, et omnis Juda, cun-
et vous tous habitants de Jérusalem, qui ctique habitatores Jérusalem , qui ingre­
entrez par ces portes. dimini per portas istas.
21. Voici ce que dit le Seigneur : 21. Hæc dicit Dominus: Custoditè ani­
Gardez vos âmes, et ne portez pas de mas vestras, et nolite portare pondera in
fardeau le jour du sabbat, et n’en intro­ die sa b b a ti, nec inferatis per portas
duisez point par les portes de Jérusalem, Jérusalem ,
22. et ne faites pas sortir de fardeaux 22. et nolite ejicere onera de domibus
hors de vos maisons le jour du sabbat; vestris, in die sabbati, et omne opus non
ne faites aucun travail, et sanctifiez le facietis; sanctificate diem sabbati, sicut
jour du sabbat comme je l’ai ordonné præcepi patribus vestris,
à vos pères.
23. Mais ils n’ont pas écouté, et ils 23. E t non audierunt, nec inclinave­
n’ont pas prêté l ’oreille, mais ils ont runt aurem suam ; sed induraverunt cer­
raidi leur cou pour ne pas m’écouter, et vicem suam, ne audirent me, et ne acci­
pour ne pas recevoir d’instruction. perent disciplinam.
24. E t voici : Si vous m’écoutez, dit 24. E t erit : Si audieritis m e, dicit
le Seigneur, et si vous n’introduisez pas Dominus, ut non inferatis onera per por­
de fardeaux par les portes de cette ville tas civitatis hujus in die sabbati, et si
le jour du sabbat, et si vous sanctifiez le sanctifica veritis diem sabbati, ne faciatis
jour du sabbat sans y faire aucun tra­ in eo omne opus,
vail,
25. alors entreront par les portes de 25. ingredientur per portas civitatis
cette ville des rois et des princes, assis hujus reges et principes, sedentes super
sur le trône de D avid, montés sur des solium David, et ascendentes in curribus
chars et sur des chevaux, eux et leurs et equis, ipsi et principes eorum, viri
princes, les hommes de Juda et les habi­ Juda, et habitatores Jérusalem , et habi­
tants de Jérusalem , et cette ville sera tabitur civitas hæc in sempiternum.
habitée à jamais.

d in i ( v e r s . 1 7 ). P riè re p o u r q u e ie S e ig n e u r ne le u rs ch am ps, afin de les ven d re, e t q u e les c ita ­


l’abandonne pas sans d éfense e n tre ies m ains de d in s co n d u isaie n t au ssi le u rs m arch an d ises su r
ses ennem is ; puis im p récatio n s co n tre ces hom m es le m arch é (ejicere o n era ...). — N o n a u d ie r u n t...
im pies e t cru e ls ( vers. 18 ). — D u p lic i co n tr i­ (v e r s . 2 3 ). Passage à peu p rès Id en tiqu e à
tione : d’u n e d e stru ctio n to ta le . v u , 26.
3° Si l’on o b éissait à la loi d iv in e , on p o u rra it 2 4 -2 7. Prom esses e t m e n a c e s, selon q u e l’on
en core o b te n ir le salu t. X V I I , 1 9 -2 7 . sera Adèle ou in ü d èle à a c co m p lir ce tte Im por­
19-20 . In tro d u ctio n solen n elle. — L es m ots ta n te p re scrip tio n . — In g r e d ie n tu r p e r p o rta s...
filio r u m p o p u li re p résen ten t vraise m b la b le m en t (v e rs. 25). « L a p rosp érité, la p erp é tu e lle d u ré e
la m asse laïq u e du p e u p le , p a r opp osition au x et u n p rofon d e sp rit de re lig io n sero n t les trois
prêtres e t a u x lé v ite s. C f. II P a r. x x x v , 5. L a tr a it s ca ra cté ris tiq u e s de l ’É ta t Juif, si les h a b i­
porte des flls du p euple é t a it , c r o it - o n , une ta n ts co n sen ten t à san ctiA er le sa b b a t.» — A sc e n ­
de celles p a r lesquelles p assait la fo u le p o u r en tre r dentes i n c u r rib u s ... L a d escription dn p rop h ète
dans les cours du tem ple. nous m e t sous les y e u x u n e p rocession tr io m ­
2 1-2 3 . D e la s a n ctificatio n d n sab b at. On v o it, p hale, fo rm ée du roi, d es p rin ces e t de ton s les
p ar ce p assage et d ’au tre s s e m b la b le s, q ue ce tte h a b ita n ts dn p ays. C f. II P a r. x x , 27-28. — V e­
g ra ve o b serv an ce é ta it assez fré q u em m e n t n é­ n ie n t de c iv it a tib u s ... ( v e r s . 2 6 ). In té re ssan te
gligée. Cf. Is. l v t , 2, 6 ; L V m , 1 3 ; E z . x x , 1 6 ; é n u m ératio n des p rin cip a u x d is tr ic ts d o n t se
A in . v iii, 5, etc. — P o rta re p o n d era ... Il résu lte com posait le ro yau m e d e J u d a . — C am pes t r i ­
de ce tr a it et des s u iv a n ts , que les h a b ita n ts de bus. H éb r. : la S '/ é la h , ou la p laine fe rtile qu i
la cam p agn e ne se g ê n a ie n t p as p o u r ap p o rter s’é te n d a it e n tre la M é d ite rra n é e e t le m assif
dans la v ille , en p lein s a b b a t, les p ro d u its de m on tagn eu x d u c e n tre (.m on tu osis). V o y e z l’ A tl.
C o m m e n t . — Y . 38
51)4 Jt:n. X V I I , 2G — X V I I I , G.
26. E t venient de civitatibus Juda, et 26. Ils viendront des villes de Juda,
de circuitu Jérusalem, et de terra B en ­ et des environs de Jérusalem , et de la
jam in , et de campestribus, et de mon­ terre de Benjamin, et des plaines, et des
tuosis, et ab austro, portantes holocau­ montagnes, et du midi, portant des holo­
stum, et victim am , et sacrificium, et caustes et des victimes, des sacrifices et
thus, et inferent oblationem in domum de l’encens, et ils les offriront dans la
Domini. maison du Seigneur.
27. Si autem non audieritis me, ut san­ 27. Mais si vous ne m’écoutez pas, et
ctificetis diem sabbati, et ne portetis si vous ne sanctifiez pas le jour du sabbat,
onus, et ne inferatis per portas Jérusa­ en ne portant point de fardeaux et en
lem in die sabbati, succendam ignem iu n’en faisant point entrer par les portes
portis ejus, et devorabit domos Jérusa­ de Jérusalem le jour du sabbat, je m et­
lem , et non extinguetur. trai le feu à ses portes, et il dévorera les
maisons de Jérusalem, et il ne s’éteindra
pas.

C H A P I T R E XVIII

1. Verbum qnod factum est ad Jcre- 1. Parole qui fut adressée à Jérémie
miara a D om ino, dicens : p a rle Seigneur, en ces termes :
2. Surge, et descende in domum figuli, 2. L ève-toi, et descends dans la mai­
et ibi audies verba mea. son du potier, et là tu entendras mes
paroles.
3. E t descendi in domum figuli, et 3. E t je descendis à la maison du po­
ecce ipse faciebat opus super rotam. tier, et voici, il travaillait sur sa roue.
4. E t dissipatum est vas quod ipse f a ­ 4. E t le vase qu’il faisait de ses mains
ciebat e* luto inanibus suis ; conversusque avec l ’argile fu t manqué ; et il se mit
fecit illud vas alterum , sicut placuerat à en faire un autre vase, comme il plut
in oculis ejus ut faceret. à ses yeux de le faire.
5. E t factum est verbum Domini ad 5. E t la parole du Seigneur me fut
m e, dicens : adressée en ces termes :
6. Numquid sicut figulus iste, non po­ 6. Ne pourrai-je pas agir envers vous
tero vobis facere, domus Israel? ait Do- comme ce potier, maison d’Israël? dit le

g éo g r., pl. v u . — X b a u str o . H é b r .: le Négeb, L 'h é b re u em ploie l’a r tic le : dans la m aison du
o u la p a rtie la p lu s m érid io n ale de la co n trée. p otier. I l s’ a g it d o n c p ro b ab le m e n t d ’u n p otier
— H o lo c a u s tu m et v ie tim a m : les sacrifices s a n ­ d é te rm in é . L e s p otiers e x e rç a ie n t p ou r la p lu ­
g la n ts . S a cr ificiu m ( h é b r ., m in h a h ) et t h u s : p a rt le u r m é tie r dans la v allé e d’H in n om ; de là
les sacrifices non san g la n ts (cf. L e v . i i , 1- 2). — l ’expression descende. — S u p e r ro ta m (vers 3).
I n fe r e n t o b la tio n em . H éb r. : Iis a p p o rte ro n t la H ébr. : s u r les d e u x roues. L o c u tio n très e x a c te ,
lo u a n g e. — Si a u te m n o n ... (vers. 27). T e rr ib le c a r il y a la ro u e In fé rie u re , q u e . le p o tie r fa it
m en ace co n tre ce u x q u i c o n tin u e ra ie n t de v io le r to u rn e r a v e c ses p ie d s, e t la roue su p é rie u re ,
le sa in t jo u r du sab bat. su r. la q u elle e st l’a r g ile q u ’ il m an ie. V o y e z l'A t l.
a r c h io l., p l. x l v i i i , fig. 6 ; pl. x l i x , fig. 1; p l. e x ,
S e c t i o n V I . — S ix iè m e d i s c o u r s : l a r é p r o b a ­ fig. 10. — D is s ip a tu m est... (v e rs. 4) : p ar su ite
t io n d ’ I s r a e l e s t c o n f ir m é e p a r d e s s y m b o l e s . d’ un a c cid e n t qu elco n qu e. D e la m êm e m asse
X V U I , 1 — X X , 18. de te rre le p o tie r fab riq u e im m éd iatem en t u n
L a situ a tio n s’ est a g g ra v é e depuis le d isco u rs a u tre o b je t : co n versu sq u e (h é b ra ïsm e ) fe cit...
q u i p ré cè d e ; non seu lem en t J é rém ie n e p rie p lu s 5 - 1 0 . D ieu exp liq u e à J é ré m ie la sig n ificatio n
p o u r ses co n cito ye n s, m ais il d em an d e à D ieu de sym b o liq u e de c e t acte . — N u m q u id sic u t... L e
fra p p er ces coupables in c o rrig ib les. S eig n e u r e s t s o u v e n t com paré à u n p o tie r dans
les sain ts L iv r e s ; cf. Jo b , x , 9, e t x x x m , 6 ; Is.
5 1. — P r e m ie r sym b ole : l’a rg ile entre les m a in s x x i x , 6, e t x l v , 9, e tc. Ici la com paraison p orte
d u p o tie r. X V I I I , 1 -2 3 . s u r la pu issan ce absolue q u ’ il e x e rce e n ve rs I s r a ë l,
1° J u d a est dans la m ain du S eig n e u r ce puissan ce sem blable à ce lle d o n t Jouit le p otier
q u ’est l ’a rg ile dans celle du p otier. X V I I I , 1-10. p ar ra p p o rt à l'a rg ile q u i se rt à ses tr a v a u x . —
C h a p . X V I I I . — 1. F o rm u le d ’in tro d u c tio n . R epente lo q u a r... V ers. 7 - 8 , p rem ier ca s à l’ap­
2-4. J é ré iu ie ch ez le p o tier.— I n d o m u m fig u li. pui de la d iv in e th é o rie ; ce lu i d ’ un peuple con tre
5% - J er. X V I I I , 7 - 1 5.

minus; ecçe rient lutum in manu figuli, Seigneur; car comme l'argile est dans
sic vos in manu m ea, domus Israel. la main du potier, ainsi vous êtes dans
ma m ain, maison d’Israël.
7. Eepeute loquar adversum gentem 7. Soudain je parlerai contre un peuple
et adversus regnum, ut eradicem, et et contre un royaume, pour l’arracher, et
destruam, et disperdam illud; pour le détruire, et pour le perdre;
8. si pœnitentiam egerit gens illa a 8. si cette nation fa it pénitence de sa
malo suo, quod locutus sum adversus méchanceté pour laquelle je l ’avais con­
eam, agam et ego pœnitentiam super ma­ damnée, moi aussi je me repentirai du
lo quod cogitavi ut facerem ei. mal que j ’avais résolu de lui faire.
9. E t subito loquar de gente et de re­ 9. E t soudain je parlerai en faveur
gno, ut ædificem et plantem illud ; d’un peuple et d’un royaum e, pour le
bâtir et pour le planter ;
10. si fecerit malum in oculis meis, ut 10. s’il fa it ce qui est mal à mes yeux
non audiat vocem m eam, pœnitentiam et n’écoute pas ma vo ix, je me repen­
agam super bono quod locutus sum ut tirai du bien que j ’avais résolu de lui
facerem ei. faire.
11. Nunc ergo dic viro Jnda, et habi-, 1 1 . Maintenant donc parle aux habi­
tatoribus Jérusalem , dicens : Hæc dicit tants de Juda et de Jérusalem en ces
Dominus : Ecce ego fingo contra vos termes : Voici ce que dit le Seigneur :
m alum , et -cogito contra vos cogitatio­ Je prépare contre vous un malheur, et
nem ; revertatur unusquisque a via sua je forme contre vous des projets; que
m ala, et dirigite vias vestras et studia chacun revienne de sa voie mauvait-e;
vestra. rendez droites vos voies et vos inten­
tions.
12. Qui dixerunt : Desperavimus ; post 12. E t ils ont dit : Nous n’avons plus
cogitationes enim nostras ibim us, et d’espoir; nous suivrons nos pensées, et
unusquisque pravitatem cordis sui mali nous agirons chacun selon la dépravation
faciemus. de son cœur.
13. Ideo hæc dicit Dominus : Interro­ 13. C’est pourquoi, ainsi parle le Sei­
gate gentes ; quis audivit talia horribi­ gneur : Interrogez les nations ; qui a
lia , quæ fecit nimis virgo Israel? entendu des choses aussi horribles que
celles qu’a commises la vierge d ’Israël?
14. Numquid deficiet de petra agri nix 14. La neige du Liban disparaîtra-
L ib ani? aut evelli possunt aquæ erum­ t-elle des rochers des cham ps?ou peut-on
pentes frigid æ , et defluentes? faire tarir les eaux qui s’élancent fraîches
et courantes?
15. Quia oblitus est mei populus meus, 15. Cependant mon peuple m’a oublié,
frustra libantes, et impingentes in viis faisant de vaines libations, trébuchant
suis, in semitis sæculi, ut ambularent per dans ses voies, dans les sentiers du
eas in itinere non trito, siècle, et y marchant par un chemin qui
n’était pas battu,

leq u el J é h o v a h a prononcé une sen ten ce de ruine, m en t. — Q u i d ix e r u n t ( v e r s . 1 2 ) . R ép on se des


m ais q u i se rep en t à tem ps e t o b tie n t 's o n J u ifs à l ’ap o stro ph e q u i v ie n t de le u r ê tre
p ard on . L e s m otB u t e r a d ic e m , et d tstr u a m ... adressée (re v erta tu r... et d ir ig ite ...). Iis re fu se n t
ra p p e llen t le p assage i, 10. — A g a m ... poen iten ­ n ette m e n t de ré fo rm e r le u r c o n d u ite , sous p ré ­
t i a m ... L ’an th rop o m o rp h ism e a c c o u tu m é , p o u r te x te q u ’ il e s t désorm ais tro p ta rd : desp era ­
d ire q u e D ieu re tire ra son d é cre t de ru in e . — v im u s . C f. i l , 2 5 , e t la n o te. B ien p lu s , lis
E t su b ito lo q u a r ... V ers. 9 - 1 0 , second c a s , q u i p re n n e n t l’affreu se réso lu tion de s’en fo n cer en ­
e st l ’an tith èse co m p lète du p rem ier. co re p lu s a v a n t d an s le m al : p o st co g ita tion es...
2° L e s J u ifs p é riro n t à cause de le u r m alice 1 3 - 1 7 . C om bien c e tte o b stin a tio n le u r co û tera
obstin ée. X V I I I , 11-17. ch er. — In te rr o g a te gentes... P assa ge an alogu e
1 1 - 1 2 . In v ité s à se rep e n tir, Ils o n t to u jo u rs à ii, 1 0 - 1 1 ; l’In g ra titu d e des J u ifs y e st pein te
refu sé le pardon q u i le u r é ta it o ffe rt. — N u n c d an s to u te sa n o irce u r. — Q u is a u d M t ... P e tite
e r g o ... L e sym bo le du p o tier v a être a p p liq u é n u an ce de co n stru ctio n dans l’hébreu : Qui a
à J u d a d’ une m an ière d ire c te . — Ecce... fin g o . en ten d u de p a re ille s ch o se s? L a v ie rg e d’ Israël
L ’h ébreu em ploie le v e rb e y â s a r , q u i d ésign e a com m is des crlm eB to u t à f a it horribles.
le tr a v a il d u p otier. — C o g ito ... c o g ita tio ­ N u m q u id deficiet... D e u x co m paraison s (v e rs. 14)
n em : des desseins de v eng ean ce e t de c h â ti­ q u i é ta b lisse n t u n co n tra ste fra p p a n t e n tre la
J kh. XVÎ TT, 1 8 - 2 1 .

10. pour réduire leur pays à la déso­ lfi>. ut fieret terra eorum in desolatio­
lation et. h un opprobre étemel : <pii- nem, et in sibilum sempiterni.m : omnis
conque y passera sera stupéfait et bran­ qui præterierit per eam obstupescet, et
lera la tête. movebit caput suum.
17. Comme un vent brûlant, je les 17. Sicut ventus urens dispergam eos
disperserai devant l’ennemi ; je leur coram inim ico; dorsum, et non faciem
tournerai le dos et non le visage, au ostendam eis in die perditionis eorum.
jour de leur perte.
18. E t ils ont dit : V enez, et formons 18. Et, dixerunt : Venite, et cogitemus
des desseins contre Jérém ie; car la loi contra Jeremiam cogitationes1 non enim
ne périra pas faute de prêtre, ni le con­ peribit lex a sacerdote, neque consilium
seil faute de sage, ni la parole faute de a sapiente, nec sermo a propheta ; venite,
prophète; venez, frappons-le avec la et percutiamus eum lingua, et non atten­
langue, et ne prenons pas garde à tous damus ad universos sermones ejus.
ses discours.
19. Jetez les yeux sur moi, Seigneur, 19. A ttende, Domine, ad me, et audi
et écoutez la voix de mes adversaires. vocem adversariorum meorum.
20. E s t-c e qu’on rend le mal pour le 20. Numquid redditur pro bono ma­
bien, puisqu’ils creusent une fosse pour lum, quia foderunt foveam animæ meæ?
m’ôter la vie? Souvenez-vous que je me Recordare quod steterim in conspectu
suis tenu devant vous, pour vous parler tuo, ut loquerer pro eis bonum, et aver­
en leur faveur, et pour détourner d’eux terem indignationem tuam ab eis.
votre indignation.
21. C ’est pourquoi livrez leurs enfants 21. Propterea da filios eorum in f a ­
à la famine, et faites-les passer au fil de mem, et deduc eos in manus gladii ; fiant

natDre, « co n sta n te dan s ses o p éra tio n s » e t ses le peuple ; chose Im possible, d ’ap rès ces hom m es
p hén om èn es, e t les J u if s , Infidèles à le u r D ieu m éch an ts, q u i d em an d en t q u e l’on punisse sé vè ­
Cf. v m , 7. L a n eig e n’ab an d on ne ja m a is ce rta in s re m e n t l’a u te u r d e ce f a u x b r u it. — P e r c u tia ­
p oints du L ib a n ; les e a u x fra îch es e t co u ra n tes m u s... lin g u a : en le d é n o n çan t e t en l ’accu sa n t
ne cessen t p as de s’é la n ce r des souroes. — F r u ­ I aup rès du roi.
stra lib a n tes (v e rs. 15). H éb r. :
o ffran t de l’encens à la v a n ité ,
c .- â - d . a u x Idoles. — I m p in ­
gentes in v iis . A u m oral : to u t
le u r é ta it une occasion de
ch u te, de péché. — I n s e m itis
sæ culi. Ils o n t q u itté la voie
d ro ite et sain te de leu rs p re­
m ière p ères, p o u r s u iv re des
chemins n o u vea u x (n o n trito),
qui les ont co n d u its à l’é g a re ­
m ent. — Ut fler et t e r r a ...
(vers. 16). R é s u lta t fu n e ste de
le u r in fid é lité .— I n s ib ilu m ...
T r a it d ra m a tiq u e : on sifflera
d ’éton nem en t à la v u e d ’un
spectacle si te rrib le . — V en ­
tu s u ren s. H ébr. : le q â d im
ou v e n t d ’e s t, h ab itu e lle m en t
trèH v io le n t. Cf. J o b , x x v n ,
U n e v n e d e s n e i g e s du L ib a n .
21, etc.
3° On co n spire de n ou veau
co utre J é ré m ie , q u i Im plore la p ro tectio n du 1 9 -2 3 . P riè re p ressan te de Jérém ie. — A tte n ­
S eig n eu r co n tre ses ennem is. X V I I I , 1 8 -2 3 . de... Il e m p ru n te à ses enn em is le u r d e rn iè re
18. L a co n sp iratio n . — D ix e r u n t : quelques p aro le ( « non a t te n d a m u s ..., » v e rs. 18b ) pour
m eneurs, q u e les p aroles p récéd en tes du proph ète en fa ire le p re m ie r m o t de sa p riè re . Il dépein t
a v a ien t p a rticu lièrem en t irrité s . — C o gitem us... e n s u ite é n e rgiq u e m e n t le u r In g ra titu d e : n u m ­
cogitation es. Ils em p loien t ses propres p aroles. q u id r e d d i t u r ... (v e rs. 20). — R eco rd a re q u od
Comp. le v e r s . l l b. — N o n e n im p erib it... A en ­ steterim ... C f. x îv , 7, 21. L e p rop h ète s’é ta lt f a it
tendre Jérém ie, les p rêtres, les sages e t les p ro ­ de to u te son âm e le u r In tercesseu r au p rès de
phètes de J u d a éta le n t dans l’e rre u r et tro m p aien t D ieu. — Propterea d u ... Il lan ce co n tre ces Impies
598 Jer. X V I I I , 22 - X I X , 2.
uxores eorum absque liberis et viduæ, l’épée; quo leurs femmes perdent leurs
et viri earum interficiantur morte; ju ­ enfants et deviennent veuves, et que
venes eorum confodiantur gladio in præ- leurs maris soient mis à mort; que leurs
lio; jeunes gens soient percés par le glaive
dans le com bat;
22. audiatur clamor de domibus eo­ 22. qu’on entende des cris sortir de
rum ; adduces enim super eos latronem leurs maisons; car vous ferez fondre
repente, quia foderunt foveam ut cape­ soudain sur eux le brigand, parce qu’ils
rent me, et laqueos absconderunt pedi­ ont creusé une fosse pour me prendre,
bus meis. et qu’ils ont caché des filets sous mes
pieds.
23. Tu autem, Domine, scis omne con­ 23. Mais vous, Seigneur, vous con­
silium eorum adversum me in mortem ; naissez tous leurs desseins de mort contre
ne propitieris iniquitati eorum, et pecca­ moi ; ne leur pardonnez pas leur in i­
tum eorum a facie tua non deleatur; quité, et que leur péché ne s’efface pas
fiant corruentes in conspectu tuo, in tem­ de devant vous ; qu’ils tombent en votre
pore furoris tui abutere eis. présence ; au temps de votre fureur trai­
tez-les sévèrement.

C H A P IT R E XIX

1. H æc dicit Dominus : V ad e, et a c ­ 1. Ainsi parle le Seigneur : V a , et re­


cipe lagunculam figuli testeam a senio­ çois des anciens du peuple et des anciens
ribus populi, et a senioribus sacerdotum, des prêtres un vase de terre fa it par un
potier,
2. et egredere ad vallem filii Ennom, 2. et sors dans la vallée du fils d ’En-
quæ est juxta introitum portæ fictilis; et nom, qui est à l’entrée de la porte d’ar­
praedicabis ibi verba quæ ego loquar ad gile. et là tu publieras les paroles que je
te. te dirai.

les p lu s terrib les an a th èm es ( v e r s . 2 1 - 2 3 ) , q n i a v e c ce lu i d u ch a p . x v m ; il p résente ce p en d an t


n e so n t, ap rès to u t, que le résu m é des m enaces un e d ifféren ce sen sible. L à 11 é ta it s u r to u t q u e s­
q u ’ il a v a it d éjà p roférées co n tre e u x a u nom (lu tion de la p u issan ce q u ’a le Seign eu r, com m e le
S eig n eu r. C f. x v , 2, 8 - 0 ; x v i , 4 , 9, etc. Com pa- p otier, de m od ifier son œ u v re à to u t in s ta n t,
e t de tran sfo rm e r à son g r é les
destin ées des n ation s ; ici a la
leçon p rin cip ale e st q u e , dans
l’h isto ire d ’u n peu ple , II p e u t
v e n ir un tem ps où son o bstin atio n
p e rsistan te dans le m al dem an de
qu e le ch a n g e m e n t p ro d u it dans
son so rt p renne la fo rm e d e - la
ru in e to t a le , de la d e s tru c tio n » .
— L a g u n c u la m . L e m ot h ébreu
baqbuq e s t u n e o n o m ato p ée, c a r
il Im ite « le b r u it d u liq u id e q u i
s o rt d’un vase » à lo n g col. — A
sen io rib u s... C’ é ta ie n t les rep ré­
Vases d’argile babyloniens. se n ta n ts du p eu p le sous le ra p ­
p o rt s o it c i v i l , s o it re lig ie u x . C f.
r e z a u ssi les P s . l x x v i i i e t c v m . — A b u ter e eis N n m . x i, 16 ; Jos. v u , 6 ; I V R e g . x i x , 2, e tc . L e u r
(v e rs . 23b). H éb r. : A g is co n tre e u x . p résence au p rès de J é ré m ie d an s le cas ac tu e l
d o n n a it u n e so len n ité im po san te à son acte. —
î I I . — Seco n d sym b ole : l’a m p h o re brisée.
A d v a llem ... E n n o m (v e rs. 2). V o y e z la note de
X I X , 1 — X X , 18.
v ir, 31. — P o rtæ fic tilis . L e nom h ébreu h a r su t
1« L ’a c te sym b o liq u e e t son e ffra y a n te s ig n i­ (d e la ra cin e fteres, tesso n ) ne se ren con tre
fication . X I X , 1-13. q u ’i c i; il p ro v e n a it san s d o u te des n o m breu x
C h a p . X I X . — 1 - 9 . P re m iè re p a rtie de l’o rd re fra g m e n ts de p oterie q n i é ta le n t ép ars près de
d iv in . Ce sym b o le a un e gra u d e ressem blan ce la p orte en q u estion . Q u a n t à ce tte p o r t e . c'é ta it
J f.r . X I X , 3 IÔ

3. Et tu diras : Ecoutez la parole du 3. Et dices : Audito verbum Domini,


Seigneur, rois de Juda et habitants de reges Juda, ct habitatores Jérusalem ;
Jérusalem ; ainsi parle le Seigneur des hæc dicit Dominus exercituum , Deus
armées, le Dieu d’Israël : Voici, je vais Israel ; Ecce ego inducam afflictionem
amener une telle affliction sur ce lieu, super locum istum, ita ut omnis qui au­
que les oreilles tinteront il quiconque en dierit illam tinniant aures ejus,
entendra parler,
4. car ils m’ont abandonné et ils ont 4. eo quod dereliquerint me, et alie­
rendu ce lieu profane, en y sacrifiant à des num fecerint locum istum, et libaverunt
dieux étrangers, qui leur étaient incon­ in eo diis alienis, quos nescierunt, ipsi
nus, ainsi qu’à leurs pères et aux rois et patres eorum, et reges Juda, et re­
de Juda, et ils ont rempli ce lieu du pleverunt locum istum sanguine inno-
sang des innocents; centum ;
5. et ils ont bâti des hauts lieux 5. et aedificaverunt excelsa Baalim ,
à Baal pour brûler leurs enfants dans le ad comburendos filios suos igni in ho­
feu , comme un holocauste à Baal : ce locaustum Baalim : quæ non præcepi,
que je n’ai point ordonné ni prescrit, et nec locutus sum, nec ascenderunt in cor
qui ne m’est pas venu à la pensée. meum.
6. C ’est pourquoi voici que les jours 6. Propterea ecce dies veniunt, dieit
viennent., dit le Seigneur, où ce lieu ne Dominus, et non vocabitur amplius locus
sera plus appelé Topheth, ni la vallée iste Topheth, et vallis filii En nom, sed
du fils d’Ennom, mais la vallée du car­ vallis occisionis.
nage.
7. Je renverserai en ce lieu le conseil 7. Et dissipabo consilium Juda et J é ­
de Juda et de Jérusalem, et je les per­ rusalem in loco isto ; et subvertam eos
drai par le glaive à la vtie de leurs en­ gladio in conspectu inimicorum suorum,
nemis, et par la main de ceux qui en et in manu quaerentium animas eorum ;
veulent à leur vie ; et je donnerai leurs et dabo cadavera eorum escam volatili­
cadavres en pâture aux oiseaux du ciel bus cæli et bestiis terræ.
et aux bêtes de la terre.
8. Je ferai de cette ville un objet 8. E t ponam civitatem hanc in stupo­
d étonnement et de raillerie ; quiconque rem , et in sibilum ; omnis qui praeter­
y passera sera stupéfait, et sifflera sur ierit per eam obstupescet, et sibilabit
toutes ses plaies. super universa plaga ejus.
9. Je les nourrirai de la chair de leurs 9. E t cibabo eos carnibus filiorum suo­
fils et de la chair de leurs filles; l’ami rum et carnibus filiarum suarum ; et
mangera la chair de son ami pendant le unusquisque carnem amici sui comedet
siège, dans l’extrém ité où les réduiront in obsidione, et in angustia in qua con­
leurs ennemis et ceux qui en veulent cludent eos inimici eorum, et qui quae­
à leur vie. runt animas eorum.
10. Tu briseras alors le vase sous les 10. E t conteres lagunculam in oculis
yeux des hommes qui iront avec toi, virorum qui ibunt tecum,

évid em m en t u n e de celles q u i, d ’ap rès N éh ém le, d ’a u tre s e n d ro its de ce liv re . — S a n g u in e in n o -


n i, 14-16, co n d u isaien t de U intérieur de la v ille dans cen tu m . 11 a v a it s u rto u t cou lé sous le rè gn e d u
la v allée d’ H inn om { A tl. gèogr., pl. x i v ) . — D i­ cru e l M anassès. C f. IV R e g . x x i, 1 6 , — E t æ d i-
ce s : A u d ite ... P e t it d isco urs m en açan t (vers. 3) p ar fic a v er u n t... Ce v e rs. 5 e t le s u iv a n t rep ro d u isen t
lequ el Jé ré m ie d e v a it e x p liq u e r à ses co n cito yen s p resque Id en tiqu em en t v u , 31-32 (v o y e z le co m ­
ce tte p rem ière p a rtie de l'a ctio n sym b o liq u e. — m e n ta ire ). — P rop terea ecce... L a sentence, assez
Heges J u d a . L a d yn astie to u t en tiè re e st in te r­ lo n gu em e n t développ ée (vers. 6 -9 ). — D issip a b o
pellée ; de là l ’em ploi d u p lu riel. — L a lo cutio n c o n s iliu m ( v e r s . 7 ) . H éb r. : J e v id e r a i, c . - à - d .
tin n ia n t a u res e s t p ro v o rb ia 'e p ou r m arq u er une je ren d rai v a in . L e v erb e bâqnq a é té choisi à
n o u velle effra yan te . C f. I R eg. m , 1 1 ; III R eg. dessein, à cau se de sa ressem blan ce a v e c le nom
x x i, 12. — E o q u od d e re liq u e rin t... L es causes du de ia m p h o r e (n o te du vers. 1 ) . — Cibabo eos...
ch â tim en t sont d écrites en q u elq u es lig n es (v ers. ( v e r s . 9 ). É cbo de D eu t. x x v m , 53 ( v o y e z le
4 - 6 ) : la p rin cip ale é ta it l’ id o lâ trie. — A lie n u m c o m m e n ta ire ). Ces h o rreu rs affreu ses se ré a li­
fe e rrin t... Les J u ifs , p ar leurs œ u v res m auvaises, sèren t p en d an t le siège de Jé ru sa le m ; c f. T h re n .
av a ie n t fa it de J éru sa le m , ce tte cité s a in te , un i v , 10.
lieu profane et v u lg a ire . — L ib a v er u n t. H é b r.: 1 0 - 1 3 . Seconde p a rtie de l ’o rd re d iv in e t de
ils o n t brûlé de l'encens. De même en beaucoup l’a c te sy m b o liq u e . — Conteres la g u n c u la m , L *
COO J e r . X I X , 11 - X X , 2.
11. ef. dices ad eos : Haec dicit Domi­ 11. et tu leur diras : Voici ce que dit
nus exercituum : Sic conteram populum le Seigneur des armées : Je briserai ce
istum , et civitatem istam , sicut conte­ peuple et cette ville, comme on brise un
ritur vas figuli, quod non potest ultra vase de potier, sans qu’il puisse être ré­
instaurari ; et in Topheth sepelientur, tabli ; et les morts seront enterrés à T o ­
eo quod non sit alius locus ad sepelien­ pheth, parce qu’il n’y aura plus d’autre
dum. lieu pour enterrer.
12. Sic faciam loco huic, ait Dominus, 12. C ’est ainsi que je traiterai ce lieu
et habitatoribus ejus, et ponam civitatem et ses habitants, dit ïe Seigneur, et je
istam sicut Topheth. rendrai cette ville semblable à Tophetb.
13. E t erunt domus Jérusalem, et do­ 13. E t les maisons de Jérusalem et
mus regum Juda, sicut locus Topheth, les maisons des rois de Juda seront im ­
immundæ; omnes domus in quarum do- pures comme ce lieu de Topheth ; toutes
matibus sacrificaverunt omni m ilitiæ ces maisons sur les terrasses desquelles
caeli, et libaverunt libamina diis alienis. ils ont sacrifié à toute la milice du ciel,
et où ils ont fa it des libations à des
dieux étrangers.
14. Venit autem Jeremias de Topheth, 14. Jérémie revint de Topheth, où le
quo miserat eum Dominus ad prophetan­ Seigneur l’avait envoyé prophétiser, et
dum, et stetit in atrio domus Domini, il se tint dans le parvis de la maison du
et dixit ad omnem populum : Seigneur, et il dit à tout le peuple :
15. H æ c dicit Dominus exercituum , 15. Ainsi parle le Seigneur des ar­
Deus Israel : Ecce ego inducam super mées, le Dieu d’Israël : V oici, je ferai
civitatem hanc, et super omnes urbes venir sur cette ville et sur toutes les
ejus, universa mala quæ locutus sum ad­ villes qui en dépendent tous les maux
versum eam, quoniam induraverunt cer­ que j ’ai prédits contre elle, parce qu’ils
vicem suam ut non audirent sermones ont raidi leur cou pour ne pas écouter
meos. mes paroles.

CHAPITRE XX

1. Et audivit Phassur, filius Emmer, 1. Phassur, fils d’Em m er, prêtre, qui
sacerdos, qui constitutus erat princeps avait été établi chef dans la maison du
in domo Dom ini, Jeremiam prophetan­ Seigneur, entendit Jérémie prophétiser
tem sermones istos. ces choses.
2. E t percussit Phassur Jeremiam pro- 2. E t Phassur frappa le prophète Jé-

îym b o le d e v ie n t de p lus en p lu s s ig n ific a tif. d o m u s ... : d an s un d es p a rv is du te m p le , e t


«< L e s h a b ita n ts de la P a lestin e o n t en co re ce tte d e v a n t u n a u d ito ire beaucoup p lu s co n sid érable
m êm e co u tu m e de b riser un e am p h ore, lo rsq u ’ils q u e ce lu i de T o p h e th (a d o in n em p o p u lu m ). —
d é sire n t ex p rim e r la h ain e p rofo n d e q u e q u e l­ H æ c d i c i t . .. Som m aire très n e t de to u te s les
qu’u n le u r in spire. Ils v ie n n e n t d e rrière lu i ou m en aces q u e J é ré m ie a v a it lan cées a u nom de
à ses cfttés e t m e tte n t le v a se en p ièces, so u h a i­ D ieu co n tre le ro y a u m e de J u d a .
ta n t ain si à le u r enn em i un e ru in e sans espoir. » Chap. XX. — 1 - 2 . V o ie s de f a it du p rê tre
— N o n potest... i n s t a u r a r i (v ers. 1 1 ) . L o rs q u ’u n P h a s s u r en ve rs le p rop h ète. — P h a s s u r . H é b r.:
o b je t qu elco n q u e a été m an qué s u r le to u r du P a S h u r. II sera de n o u ve a u m en tion n é pin s bas,
p o tier, ce lu i-ci p e u t e m p lo yer l ’a r g ile à u n a u tre x x x v n i , 1 ; p assage q u i n o u s m on trera son fils
u sa g e (c f. x v n i , 4 ) ; m ais on n e p eu t a b solu m en t associé a u x p ires en n em is de J é ré m ie . — F i ­
rien fa ire des fra g m en ts d ’u n v ase ap rès sa c u is ­ liu s E m m e r . F ils d an s le sens la rg e de d escen­
son. — C iv ita te m ... s ic u t T o p h eth ( vers. 12 ). L a d a n t, c a r ce t E m m er (h é b r .,’/ m m e r ) é ta it le ch ef
v ille e n tiè re sera so u illée p ar les c a d a v r e s , com m e d ’un e des v in g t-q u a tre classes sacerd o tales o r g a ­
T o p h e th l ’a été p a r les p ratiq u e s id o lâ triq u es. — n isées p a r D a v id . C f. I P a r. x x i v , 1 4 ; E sd r. n ,
H om a tib u s (v e rs. 13 ). L e s to its p lats des m aison s 38. — Q u i co n stitu tu s ... p r in c ep s. L ’hébreu em ­
a v a ie n t éga le m e n t s e rv i de th é â tre à l’id o lâ trie . ploie u n e ex pressio n p a rtic u liè re : p â k id n â g id ;
C f. I V R e g . x x i i i , 12 ; Soph. i, 5, e tc. o . - à - d . , v ra ise m b la b le m e n t : d ép u té c h e f, ou
2® J é rém ie e t le p rê tre P h a s s u r. X I X , 14 — v ic e - g é r a n t d u g ra n d p rê tre . — P e r c u ss it. C e
XX , 6. m ot d ésign e la fla g e lla tio n , q u i co n sista it en
11 -15 . In tro d u ctio n à ce t in cid e n t. — I n a tr io q u a ra n te coups de fo u e t. Cf. D e u t. x x v , 3. Plias-
Jer. X X , 3-8 . 601

rémie, et le mit dans les ceps qui étaient phetam, et misit eum in nervum quod
À la porte supérieure de Benjamin, dans erat iu porta Benjamin superiori, in do­
la maison du Seigneur. mo Domini.
3. Le lendemain, au point du jour, 3. Cumque illuxisset iu crastinum,
Phassur fit sortir Jérémie des ceps, et eduxit Phassur Jeremiam de nervo, et
Jérémie lui dit : Le Seigneur ne t’ap­ dixit ad eum Jeremias : Non Phassur
pelle plus Phassur, mais frayeur de vocavit Duminus nomen tuum, sed pavo­
toutes parts. rem undique.
4. Car ainsi parle le Seigneur : Voici, 4. Quia hæc dicit Dominus : Ecce ega
je te livrerai à la frayeur, toi et tous tes dabo te in pavorem, te et omnes am i­
amis ; ils périront par le glaive de leurs cos tuos ; et corruent gladio inimicorum
ennemis, et tes yeux le verront, et je suorum, et oculi tui videbunt; et omnem
livrerai tout Juda entre les mains du Judam dabo in manum regis Babylonis,
roi de Babylone, et il les transportera et traducet eos in Babylonem , et percu­
à Babylone, et les frappera du glaive. tiet eos gladio.
5. Je livrerai toutes les richesses de 5. E t dabo universam substantiam
cette ville, tout le fr u it de son travail, et civitatis hujus, et omnem laborem ejus,
tout ce qu’elle a de précieux, et je livre­ omneque pretium, et cunctos thesauros
rai tous les trésors des rois de Juda aux regum Juda dabo in manu inimicorum
mains de leurs ennemis ; et ils les pille­ eorum; et diripient eos, et tollent, et
ront, ils s’en empareront et ils les porte­ ducent in Babylonem.
ront à Babylone.
8. E t toi, Phassur, et tous ceux qui 6. Tu autem, Phassur, et omnes habi­
demeurent dans ta maison, vous irez en tatores domus tuæ, ibitis in captivita­
captivité; tu iras à B abylone, et tu tem ; et in Babylonem venies, et ibi mo­
y mourras, et tu y seras en seveli, toi et rieris, ibique sepelieris tu, et omnes
tous tes amis à qui tu as prophétisé le amici tù i, quibus prophetasti menda­
mensonge. cium.
7. Vous m’avez séduit, Seigneur, et 7. Seduxisti me, Domine, et seductus
j ’ai été séduit ; vous avez été plus fort sum ; fortior me fu isti, et invaluisti ;
que moi, et vous avez vaincu; je suis factus sum in derisum tota die, omnes
devenu un objet de risée tout le jour, subsannant me.
tous m’insultent.
8. Car il y a déjà longtemps que je 8. Quia jam olim loquor, vociferans
parle, que je crie contre l ’iniquité, et que iniquitatem , et vastitatem clam ito; et
je prédis la ruine; et la parole du Sei­ factus est mihi sermo Domini iu oppro­
gneur est devenue pour moi un sujet brium , et in derisum tota die.
d’opprobre et de risée tout le jour.

s u r é ta it in d ig n é d’en ten d re de p a reilles m enaces il m ou rra. Sous le rè g n e de S é d é cias, d ’après


re te n tir dan s l'in té rie u r m êm e du tem p le. — x x i x , 25-26, ies fo n ctio n s de p â k id riâgîd é ta ie n t
J e re m ia m prop heta m . C ’e st ia p rem ière fo is q u e ex ercées p a r Sophonie, e t non p lu s p ar P h a s s u r ;
Jérém ie p ren d ce g lo rie u x titre , e t ii ie fa it, c ’e s t il e s t p robable que ce d e rn ie r a v a it é té co n d u it
év id en t, p o u r p ro te s te r co n tre l ’o u tra g e sacrilèg e en e x ii a v e c Jéch o n ia s. C f. x x i x , 2.
do n t ii é ta it i ’o b jet. — I n n er v u m . In stru m e n t 3° J é ré m ie se p la in t am èrem en t à D ieu d r
de supplice q u i co n sista it en d e u x pièces de bois rê ie p én ib le q u ’il iu l f a it rem p lir. X X , 7-18.
au x q u e lle s ie p a tien t é ta it a tta c h é p a r ie c o n , I l règn e u n e trè s v iv e ém otion dans ce pas
les bras e t les pieds, dans une s itu a tio n courb ée, s a g e ; le p ro p h è te , à la faço n des s a in ts , use
très pénible. C f. Jo b , x m , 27. — I n p o rta B e n ­ e n ve rs D ieu d’une gra n d e lib e rté de la n gage.
ja m in ... C ette porte du tem pie (non de ia v ille ; 7-13. L a p lain te, su iv ie du triom p h e de la foi.
cf. x x x v n , 13, e tc .) a v a it é té b â tie p a r Jo ath am . — S e d u x is ti m e. J é h o va h i’a v a lt, p o u r ain si d ire,
C f. I V R eg. x v , 35. « p ris a u p iè g e , v lo rsq u ’ il lu i a v a it im posé sa
3 -6 . P ro p h étie co n tre P h a s s u r .— N o n P h a s - d ifficile e t p érilleu se m ission ; il ne Iul a v a it pas
su r..., sed pa v orem ... J e u de m ots à la m an ière é té possibie de ré siste r a u x o rd res d iv in s. C f. i ,
de l'O rien t. Pasfyur d ériv e p e u t- ê tr e de d eu x 9, 17 ; A m . m , 8. — J a m o lim lo q u o r (v ers. 8).
m ots qui sig n ifien t : J o ie to u t au to u r. — Q u ia D ans i’h éb reu , aveo plus d’én ergie : C h aq u e fois
hæc d icit... L e p rop h ète e x p liq u e e t développe que je c r ie , je crie la violen ce e t l’oppression
( v e r s . 4 - 6 ) ce tte én igm e e ffra y a n te : le p ays ( V u lg ., in iq u ita te m et v a s tita te m ). L e s rich es
e n tie r sera fra p p é e t p illé p ar les C h ald éen s; o p p rim aien t alors fré q u e m m e n t les classes In fé­
P h assu r lu i-m ê m e sera d épo rté à B a b y lo n e , où I rieu res (c f. v , 26-28; v u , 9 ; ix , 4, e tc ), e t Jérô -
602 Jek. XX, 9-15.
9. E t dixi : Non recordabor ejus, ne- 9. E t j ’ai dit : Je no me souviendrai
que loquar ultra in nomine illiu s; et plus de lui, et je ne parlerai plus en son
factus est in corde meo quasi ignis exaes­ nom; mais il s’est allumé dans mon
tuans, claususque in ossibus meis, et de­ cœur comme un feu brûlant, qui s’est
fe c i, ferre non sustinens. renfermé dans mes os, et j ’ai d éfailli,
ne pouvant le supporter.
10. Audivi enim contumelias multo­ 10. Car j ’ai entendu les injures d’un
rum, et terrorem in circuitu : Persequi­ grand nombre, et la frayeur de toutes
mini , et persequamur eum ; ab omnibus parts : Persécutez-le, et persécutons-le.
viris qui erant pacifici mei, et custodien­ Tous les hommes qui étaient en paix
tes latus meum : Si quo modo decipiatur, avec moi, et qui étaient sans cesse à mes
et praevaleamus adversus eum , et conse­ côtés, s'entredisent : Si on peut le tromper
quamur ultionem ex eo. de quelque manière, ayons l’avantage
sur lu i, et tirons vengeance de lui.
11. Dominus autem mecum est, quasi 11. Mais le Seigneur est avec moi
bellator fortis ; idcirco qui persequuntur comme im guerrier puissant ; c’est pour­
me cadent, et infirmi erunt ; confunden­ quoi ceux qui me persécutent tombe­
tur vehementer, quia non intellexerunt ront et seront sans force ; ils seront
opprobrium sempiternum quod nunquam couverts de confusion, parce qu’ils n’out
delebitur. pas compris l’opprobre éternel qui ne
s’effacera jam ais.
12. E t tu, Domine exercituum, proba­ 12. E t vous, Seigneur des armées, qui
tor ju sti, qui vides renes et cor, videam, éprouvez le ju ste, qui voyez les reins et
quaeso, ultionem tuam ex eis; tibi enim le cœ ur, faites-m oi vo ir, je vous prie,
revelavi causam meam. votre vengeance sur eux ; car c ’est à vous
que j ’ai remis ma cause.
13. Cantate Domino, laudate Domi­ 13. Chantez au Seigneur, louez le S ei­
num, quia liberavit animam pauperi3 de gneur, parce qu’il a délivré l’âme du
manu malorum. pauvre de la main des méchants.
14. Maledicta dies in qua natus sum i 14. Maudit soit le jour où je suis né!
dies in qua peperit me mater m ea, non que le jour où ma mère m’a enfanté ne
sit benedicta! soit point béni!
15. Maledictus vir qui annuntiavit par 15. Maudit soit l’homme qui porta
Iri meo, dicens : Natus est tibi puer cette nouvelle à mon père, en disant :
uasculus, et quasi gaudio laetificavit Il t’est né un enfant m âle, et qui crut
>um ! le combler de joie!

ûie d e v a it sans cesse p ro te ste r co n tre ces In fa­ d e c ip ia tu r ... O d ieu x la n g a g e qu e te n a ie n t ces
m ies, ce q u i lu i a t t ir a it de p erp étu els o u tra g e s am is h y p o c rite s : P e u t - ê t r e se laissera - 1 -11 en­
[e t fa c tu s est. . . ) . — D i x i : N o n r e c o r d a b o r ... tr a în e r à q u e lq u e a c te co m p ro m e ttan t, q u i nous
(v e r s . 9 ). D ’ap rès l’liébreu : J e ne fe ra i p lu s p e rm e ttra de le fa ire co n d am n er. — D o m tn u s
m en tion de lu i (d n S e ig n e u r). R éso lu tion q u ’ in s­ a u te m ... (v e rs. 1 1 ) . T o u t à coup Jé ré m ie repren d
p ira ie n t à la faiblesse h u m ain e ces affreuses so u f­ c o u ra g e , en se so u v e n a n t q u e D ieu ne s a u ra it
fra n ce s ; m ais il n’é ta it pas possible au p rop h ète l’ab an d on ner, e t la fo l lu i m o n tre q u e ce seron t,
de la te n ir : fa c tu s ... qxtasi ig n is ...; la p aro le de a u co n tra ire , se3 en n em is q u i p é riro n t. — C o n ­
D ieu é ta it un feu d év o ra n t, q u ’i l ne p o u v a it g a r ­ fu n d e n tu r ... q u ia ... V a r ia n te d an s l’h ébreu : Ils
d er dans son s e in , e t 11 lu i fa lla it m a lg ré to u t sero n t to u t à fa it co n fo n d u s , c a r ils ne réu ssi­
e m p lir son m an d at. — V e fe c l, f e r r e ... H éb r. : ro n t p as ; ce sera u n e h o n te é te rn e lle , q u i ne sera
J e m e su is efforcé de la co n ten ir, m ais je n ’a i p o in t o u h llé e .— E t t u , D o m in e (v e rs 12). P e n ­
p a s pu. — A u d iv i e n i m ... (v e r s . 1 0 ) . J é rém ie sée presque id e n tiq u e à x i , 20. — Cantate Do-
r e v ie n t s u r les p ersécu tion s d o n t 11 é ta it in ces­ m in o.~ (v e rs. 13). J o y e u x ca n tiq u e d’action de
sam m en t l’o b je t. — P e r s e q u im in i, et p e rse q u a ­ g râ ce s an ticip é e .
m u r . H éb r. : A ccu se z - l e , e t nous l’accu seron s. 14-18. J é ré m ie m a n d lt le jo n r de sa naissance.
L e ré c it n ons f a it en ten d re d eu x gro u p es des A p rès s’ê tr e é le v é to u t à cou p du d éco u ragem ent
a d v e rsaire s du p rop h ète, q u i s ’e x c ite n t m u tu e lle ­ à l’e sp éran ce, p o rté s u r les ailes de la f o i, il
m en t à le to u rm en te r. — P a c ific i m ei. H éb r. : retom b e d ’u n e m an ière non m oins b ru squ e dans
les hom m es de m a p aix . C.-à-d., ses am is e t co n ­ u n e so rte de désespoir, à la v u e des difficu ltés
n aissan ces, q u ’ il s a lu a it p a r la fo rm u le a c co u tu ­ de son m in istère. Ph én om èn e p h y sio lo giq u e dont
m ée • L a p a ir so it a v e c von s 1 — C u sto d ien tes les exem p les so n t q u o tid ie n s, e t q u i n’a rien
la t a s ...: poui ép ier sa co n d u ite et l’a ccu ser en ­ d’ é to n n a n t dans u n e âm e im pression n ab le com m e
su ite. C f. P s '- x x iv , 1 5 , et x x x v i i , 17. — SI... ce lle de J érém ie. — M a led icta d i e s ... T o u t ce
J eu . X X , 16 — XX T, 2.
16. Que cet hommo devienne comme 16. Sit liomn ille lit sunt civitates qims
les vil! es que le Seigneur a détruites par subvertit Dominus, et lion pœnituii eum ;
un arrêt irrévocable ; qu’il entende des audiat clamorem mane, et ululatum in
cris le matin et des hurlements à midi ; tempore meridiano ;

17. parce qu’il ne m’a pas tué avant 17. qui non me interfecit a vu lva, ut
ma naissance, de sorte que ma mère se­ fieret mihi mater mea sepulcrum , et
rait devenue mon sépulcre, et que son vulva ejus conceptus æternusl
sein m’aurait gardé à jam ais!
18. Pourquoi suis-je sorti du sein ma­ 18. Quare de vulva egressus sum , ut
ternel, pour voir le travail et la douleur, viderem laborem et dolorem, et consu­
et pour consumer mes jours dans la merentur in confusione dies m ei?
honte?

CHAPITRE XXI

1. Parole qui fu t adressée à Jérémie 1. Verbum quod factum est ad Jere-


par le Seigneur, lorsque le roi Sédécias miam a Domiuo, quando misit ad eum
lui envoya Phassur, fils de M elchias, et rex Sedecias Phassur, filium Melchiæ, et
Sophonias, fils de M aasias, prêtre, pour Sophoniam, filium Maasiæ, sacerdotem,
lui dire : dicens :
2. Consulte pour nous le Seigneur, 2. Interroga pro nobis Dominum, quia
car Nabuchodonosor, roi de Babylone, Nabuchodonosor, rex Babylonis, prælia-
combat contre nous; peut-être le Sei­ tur adversum nos ; si forte faciat Domi­
gneur agira-t-il envers nous selon toutes nus nobiscum secundum omnia mirabilia
ses merveilles, et l'ennemi se retirera. sua, et recedat a nobis.

passage abonde en rém iniscen ces d u liv re de


J o b , n i, 1 e t ss.; m ais J érém ie a ses p a rtic u la ­ 5 I. — J é r u s a le m sera p r is e d 'a ss a u t p a r 1rs
rités de d éta il. C’e s t, de p a rt e t d’a u tre , le la n ­ C hatdèens. X X I , 1 - 1 4 .
ga g e h yp erb o liq u e de la d o u leu r. — N a t u s . .. P e n s é e s -g é n é ra le s q u i s e rv e n t d 'in tro d u ctio n
m a scu lu s (vers. 15 ). N o u velle e x trêm e m en t h e u ­ a u d isco u rs.
reuse. — E t q u a s i g a u d io ... I l y a un co n tra ste 1 ° L ’occasion h isto riq u e . X X I , 1 - 2 .
ta cite en tre la Joie du père e t le d o u lo u reu x so rt C h a p . X X I . — 1-2. M is it a d eu m ... Sed ecias :
qu i a tte n d a it l’e n fa n t. — C ivita tes q u a s su b v er­ de m êm e q u e le s a in t roi É zéch ias, en u n tem ps
tit... (vers. 16) : Sodom e, G o m o rrh e e t les au tres de g ra n d e d étresse, a v a it e n vo yé co n su lte r Isaïe.
v ille s m au d ite s de la P e n tap o le. — C la m o re m , C f. I V R e g . x i x , 2 ; Is. x x x v n , 1 e t ss. — P h a s ­
u lu la tu m : les b ru y a n ts cris de g u e rre poussée s u r ,... M elch iæ . P e rso n n ag e d is tin c t de ce lu i q u i
p a r les so ld ats au m o m en t de la b a ta ille . — Ut a v a it je té J é ré m ie en p rison . C f. x x , 1 . M elch ias,
fleret... s e p u lcr u m (v e rs. 17). G ra d atio n , com m e d o n t il d e sce n d a it ( f i li u m d an s le sens la r g e ) ,
au p assage p a ra llèle de J o b : s’il d e v a it ê tre é ta it, sous D a v id , le c h e f de la cin qu ièm e classe
c o n ç u , p ou rq u oi n ’est - il pas m o rt a v a n t de sacerd o tale. C f. I P a r . x x i v , 9. — S o p h o n ia m .
n a îtr e , p u isque sa v ie e n tiè r e d e v a it se passer C e t a u tre m essager du ro i se ra m en tio n n é p lu s
dans la d o u leu r (u t viderem la borem ..., v e rs . 18)? bas à d iv erses rep rises ( x x i x , 2 5 ; x x x v n , 3 ;
l i i , 24). L e d e rn ie r d e ces p assages lu i a ttrib u e

S e c t io n V I I . — S e p t iè m e d is c o u r s : les ju g e ­ le titr e de second p rê tre , q u i sem ble l’a v o ir placé


m en ts D IV IN S CONTRE LES M A U V A IS P A S T E U R S . im m é d iate m e n t ap rès le gra n d p rê tre . — I n te r ­
X X I , 1 — X X IV , 10. roga p r o n o b is... (v ers. 3). L e roi, p le in d ’a n x ié té ,
d é s ira it a v o ir u n e ré v é la tio n du ciel co n cern an t
Ce discours nous tran sp o rte a u rè g n e de Sédé­ l ’a v e n ir du ro yau m e. — N a b u ch o d on oso r. L a
cias. C f. x x i , I. II co n tie n t u n e lo n g u e réponse fo rm e h é b ra ïq u e que ce n om fa m e u x re ç o it h a b i­
à une question proposée à J é rém ie p ar ce p rin ce : tu e llem en t dan s le liv re de J é ré m ie , N 'b u k a d -
rip o nse tr is te e t d o u lo u re u se, p arce q ue J u d a , rè’ sçar, e st p lus e x a c te q u e celle qu e lu i d onn en t
d irig é p a r de m au v ais ro is , de m a u v a is p rêtres beaucoup d’a u tre s é c riv a in s sacrés ( N 'b u k a d -
et de m au vais p rophètes, é ta it m û r p o u r la ruine. n é ’?$ ar), ca r la p ron o n ciation ch aid éen n e é ta it
Oà e t lè , p o u rta n t, q uelques rayon s d ’espérance N ebo - k u d u r r i - u p x r ; c.- à - d. (le d ieu ) N ébo p ro ­
(surtout au ch ap. x x m , 1 - 8 ) . tèg e la co u ro n n e. — P r æ lla t u r a d v e rm m ... Les
004 .Te r . X X T . 3 - 9 .

Et rlixit Jercinian ad eos : Sic di­ 3. Et Jérémie leur d it: Vous direz
cetis Sedeciæ : à iSédécias :
4. Hæc dicit Dominus, Deus Israel : 4. Ainsi parle le Seigneur, le Dieu
Ecce ego convertam vasa b elli, quæ in d’Israël : V oici, je retournerai contre
inanibus vestris sunt, et quibus vos pu­ vous les armes qui sont dans vos m ains,
gnatis adversum regem B abylonis, et et avec lesquelles vous combattez contre
Chaldæos, qui obsident vos in circuitu le roi de Babylone, et contre les Chal­
murorum ; et congregabo ea in medio déens qui vous assiègent tout autour de
civitatis hujus. vos murs, et je les réunirai au milieu de
cette ville.
5. E t debellabo ego vos in manu ex­ 5. Puis je vous combattrai moi-même,
tenta, et in brachio forti, et in furore, la main étendue et avec un bras fo rt,
et in indignatione, et in ira grandi. et avec fureur, et avec indignation, et
avec une grande colère,
6. E t percutiam habitatores civitatis 6. E t je frapperai les habitants de
hujus, homines et bestiæ pestilentia m a­ cette ville, les hommes et les bêtes
gna morientur. mourront d’une grande peste. ,
7. E t post hæc ait Dotninus : Dabo 7. Le Seigneur dit ensuite : Je livre­
Sedeciam, regem Juda, et servos ejus, et rai Sédécias, roi de Ju d a, et ses servi­
populum ejus, et qui derelicti sunt in teurs, et son peuple, et ceux qui auront
civitate hac a peste, et glad io, et fame, échappé dans cette ville a la peste, au
in manu Nabuchodonosor, regis B ab y ­ glaive et à la fam ine, entre les mains
lonis, et in manu inimicorum eorum, et de Nabuchodonosor, roi de Babylone,
in manu quærentium animam eorum; entre les mains de leurs ennemis, et
et percutiet eos in ore glad ii, et non entre les mains de ceux qui en veulent
flectetur, neque parcet, nec miserebitur. à leur vie, et il les frappera du tranchant
du glaive, et il ne se laissera pas fléchir,
et il ne pardonnera pas, et il n’aura pas
de compassion.
8. E t ad populum hunc dices : Hæc 8. E t tu diras à ce peuple : Ainsi
dicit Dominus : Ecce ego do coram vo­ parle le Seigneur : V oici qne je mets de­
bis viam vitæ , et viam mortis. vant vous le chemin de la vie et le
chemin de la mort.
9. Qui habitaverit in urbe hac morie­ 9. Celui qui demeurera dans cette ville
tur gladio, et fame, et peste ; qui autem mourra par le gla ive , par la fam ine et
egressus fuerit, et transfugerit ad C h al­ par la peste ; mais celui qui en sortira
dæos, qui obsident vos, viv et, et erit ei et qui se rendra aux Chaldéens qui vous
anima sua quasi spolium. assiègent viv ra , et son âme sera pour
lui comme un butin.

C h ald éens a ssiég ea ien t alors J é ru sa le m p o u r la re n fo rce r l'Idée : in fu r o r e ..., in d ig n a tio n e ..., ira .
seconde fois. Com p. le vers. 4, et IV R eg. x x v , 1. — P erc u tia m ... p e s tite n tia ( v e r s . 6 ) . L a peste
— O m n ia m ir a b ilia s u a . On v o it p ar ce d éta il é ta it re g a rd é e com m e l’u n des fléau x q u i v e ­
q u e Sédécias esp éra it une d é liv ra n ce m ira c u ­ n a ie n t le p lu s d ire c te m e n t de D ieu . C f. I I R eg.
leuse , an a lo gu e à ce lle q u e D ieu a v a it opérée x x r v , 14.
a u tem p s d ’É zéch ias. C f. I V R eg . x i x , 6 - 7 , 7. C ru a u té des v a in q u e u rs ap rès le sièg e. —
S5 -36 . D abo S ed ecia m ... et servos... P e rso n n e n ’échap­
2“ A u lieu de s e co u rir les J u if s , le S eig n e u r p era a u x fu n estes con séqu en ces de la d é fa ite ,
co m b a ttra lu i-m ê m e co n tre e n x a v e c les C h a l­ c a r c e u x q u i a v a ie n t é té é p argn és p a r la poste
déens. X X I , 3 - 7 . sero n t liv ré s & des en n em is sans p itié . C f. I V R eg.
3 - 6 . L a p este d éo lm era les h a b ita n ts de Jé- x x v , 7.
in sa lem p en d a n t le siège. — E c c e ... co n verta m 3° Bon co n seil donn é an peu ple e t au roi par
( v a s a b eîli e st un h éb ra ïsm e : les In stru m en ts le S e ig n e u r. X X I , 8 -1 4 .
de g u e rre ). Si les assiégés e s s a y e n t de lu t te r en 8 -10 . L e ch em in de la v ie e t ce lu i de la m ort.
p leine cam p agn e co n tre les C h ald éen s p our les — A d p o p u lu m ... d ices. L ’o ra c le e s t coupé par
fo rc e r de se re tire r, ils sero n t refo u lés d ans la D ieu lu i-m êm e en d e u x p etites section s d istin ctes.
v ille . — L a lo cutio n i n m a n u e x te n ta (v e rs . 5) Com p. le v e rs. 1 1 . — D o co ra m vobis... D ans sa
m arqu e u n e p uissan ce irré s is tib le , ta n tô t p ou r b o n té , 11 le u r d o nn e le ch o ix en tre la v ie e t la
s a u v e r (c f. E x . x v t , 6, e tc .), ta n tô t p o n r ch â tie r , m o rt : p ou r éch app er & l’e ffra y a n te m o rtalité
et c ’esi ici le cas. — Syn o n ym es accu m u lés p our q u i ré g n e ra dans la v ille a ssié g é e , ils n’au ru u t
jitR. x x i , 10 — x x r i , 2. 605

10. Car j ’ai dirigé mes regards sur 10. Posui enim faciem meam super
cette ville, pour faire du mal et non pas civitatem hanc in malum, et non in bo­
du bien, dit le Seigneur; elle sera livrée num, ait Dominus ; in manu regis B aby­
entre les mains du roi de B abylone, et lonis dabitur, et exuret eam igni.
il la brûlera par le feu.
11. Tu diras aussi à la maison du roi 11. E t domui regis Juda : Audite ver­
de Juda : Ecoutez la parole du Sei­ bum Domini,
gneur,
12. maison de David. Voici ce que 12. domus David. Jlæc dicit Dominus :
dit le Seigneur : Kendez la justice dès Judicate mane judicium , et eruite vi
le matin, et arrachez des mains du ca­ oppressum de manu calum niantis, ne
lomniateur celui qui est opprimé par forte egrediatur ut ignis indignatio mea,
violence, de peur que mon indignation et succendatur, et non sit qui exstin­
ne s’allume comme un feu, et qu’elle ne guat, propter malitiam studiorum vestro­
s’embrase sans qu’on puisse l’éteindre, rum.
à cause de la m alice de vos penchants.
13. Voici que je viens à toi, habitante 13. E cce ego ad te, habitatricem v a l­
de la vallée forte et champêtre, dit le lis solidæ atque campestris, ait Domi­
Seigneur ; à vous qui dites : Qui pourra nus; qui dicitis : Quis percutiet nos? et
nous frapper? et qui entrera dans nos quis ingredietur domos nostras?
maisons?
14. Je vous visiterai selon le fruit de 14. Et visitabo super vos ju xta fru ­
vos œuvres, dit le Seigneur; et j ’allu ­ ctum studiorum vestrorum, dicit Domi­
merai du feu dans son bois, et il dévo­ nus; et succendam ignem in saltu ejus,
rera tout autour d’elle. et devorabit omnia in circuitu ejus.

CHAPITRE XXII

1. Ainsi parle le Seigneur : Descends 1. H æ c dicit Dominus : Descende in


dans la maison du roi de Juda, et là domum regis Juda, et loqueris ibi ver­
tu prononceras cette parole, bum hoc,
2. et tu diras : Ecoute la parole du 2. et dices : Audi verbum Domini,
Seigneur, roi de Juda, qui es assis sur rex Juda, qui sedes super solium David ;

qu’à se ren d re p acifiq u e m e n t a u x C h ald éen s. ru sa lem q u e s’ad ressen t ces titre s . E lle est n om ­
Jérém ie ré ité re ra p lu sie u rs fo ls ce c o n s e il; c f. m ée v a llé e p a rc e q u ’elle e s t en to u rée de co llin es
x x v n , I l ; x x x v m , I e t ss., 17 e t ss. — A n im a ... ( c f. P s. c x x i v , 2 ; Is. x x i i . I , e t la n o te : Soph.
q u a s i s p o liu m . Im a g e q u i m o n tre a v e c qu elle i, I I ) ; ro c h e r de la p lain e, à cau se d u h a u t p la ­
d ifficulté on p arv ie n d ra à s a u v e r sa v ie : on te a u d u q u e l elle ém e rg e . V o y e z l'A t la s g éo g r.,
d ev ra l’a rra c h e r à la faço n d’un e p role. — P o s u i p l. x i v , x v , x v m . — D ic itis : Q u is... L e s e sp rits
e n im fa c ie m ... (v e rs . 10). T o u te résista n ce se ra it fo rts de J é ru s a le m p ro v o q u a ie n t a u d a cie u se m e n t
Inutile, p u isq u e J é h o v a h e st d écidé à p u n ir J é ­ p a r ces ré fle xio n s l’in d ig n a tio n su prêm e du Sei­
ru salem e t à la liv r e r a u x C haldéens. g n eu r. — I n s a ltu (v e rs . 14b). M étap h ore p ou r
11-12. M essage spécial p o u r la m also n ro yale rep résen te r la i sp le n d e u r e t la rich esse de la
( d o m u i r é g is ) . — H æ c d icit... M a lgré t o u t , le ca p ita le Juive. C f. Is. x , 34, e tc . S u r la réalisatio n
m al n ’est pas ab solu m en t sans re m è d e , c a r on de ce tte m e n ao e , v o y e z n i , 1 3 ; I V R e g . x x v ,
p o u rrait en core ap aiser la co lère d iv in e en r e v e ­ 9, etc .
n an t sin cèrem en t au bien. — J u d ic a te : le p re­
§ II. — M a lé d ic tio n s lancées contre p lu s ie u r s
m ier d ev o ir des ro is e t des prin ces. H a n e : a v ec
m a u v a is ro is de J u d a . X X I I , 1 — X X I I I , 8.
zèle et em pressem ent. — D e m a n u c a lu m n ia n -
lis . H ébr. : de ia m ain de l’o p p resseu r. — N e I® O p tion d onnée à la m aison ro y a le . X X I I ,
/orte e g r e d ia tu r ... R ep ro d u ctio n litté r a le de 1 - 9.
i v , 4 b. C h a p . X X I I . — 1 - 2 . I n tro d u ctio n . — De­
1 3 - 1 4 . Sion n’est p o in t un e cita d e lle in e x p u ­ scende. On a v a it à d escen d re p ou r a lle r du tem ple
gnable. — Ecce e g o ... V ig o u reu se ap o stro ph e. à la m aison ro y ale . Cf. x x v i , 10, e t x x x v i , 1 2 ;
A p rès les conseils p atern els con tenus a u x vers. 8 I I P a r. x x i i i , 2 0 . — A u d ite . A p p el à l ’a tte n tio n
e t ss., la m enace re p re n d , effra yan te . — V a ille ia p lu s sérieuse. — P o rta s ista s : les p ortes du
s o lid æ ... H é b r.: h a b ita n te de la v a llé e , roch er p ala is. Le ro i é ta it p eu t-être occu pé en ce t Instant
de la p la in e ; c . - à - d . v ille très fo rte . C’est à J é ­ m êm e à ren d re la Justice sous le p o rtiq u e , en to u ré
60(3 J eu . X X I I , 3-10.
tu et servi tu i, et populus tu u s, qui in­ le trône de David ; toi et tes serviteurs,
gredimini per portas istas. et ton peuple, qui entrez par ces portes.
3. Hæc dicit Dominus : Facite ju d i­ 3. Voici ce que dit le Seigneur : Pra­
cium et justitiam , et liberate vi oppres­ tiquez la justice et l’équité, et délivrez
sum de manu calumniatoris ; et adve­ de la main du calomniateur celui qui est
nam, et pupillum , et viduam , nolite opprimé par violence ; n’affligez pas l’é­
contristare, neque opprimatis inique, et tranger, l ’orphelin et la veuve, et ne les
sanguinem innocentem ne effundatis in opprimez pas injustem ent, et ne répan­
loco isto. dez point en ce lieu le sang innocent.
4. Si enim facientes feceritis verbum 4. Car si vous agissez selon cette pa­
istud, ingredientur per portas domus role, il entrera par les portes de cette
hujus reges sedentes de genere David maison des rois de la race de David, qui
super thronum ejus, et ascendentes cur­ s’assiéront sur son trône, et qui monte­
rus et equos, ipsi, et servi, et populus ront sur des chars et sur des chevaux,
eorum. eux et leurs serviteurs, et leur peuple.
5. Quod si non audieritis verba hæc : 5. Que si vous n’écoutez pas ces pa­
In memetipso ju ravi, dicit Dom inus, roles, Je jure par moi-même, dit le Sei­
quia in solitudinem erit domus hæc. gneur, que cette maison deviendra un
désert.
6. Quia hæc dicit Dominus super do­ 6. Car ainsi parle le Seigneur sur la
mum regis Juda : Galaad, tu mihi caput maison du roi de Juda : G alaad, qui es
L ibani, si non posuero te solitudinem, pour moi comme le sommet du L ib a n , je
urbes inhabitabiles! jure que je te réduirai en un désert, et
que tes villes seront inhabitables.
7. E t sanctificabo super te interficien­ 7. Je consacrerai contre toi l’homme
tem virum , et arma ejus ; et succident qui tue et ses armes; ils abattront tes
electas cedros tuas, et praecipitabunt in cèdres de choix, et les précipiteront dans
ignem. le feu.
8. E t pertransibunt gentes multæ per 8. Des nations nombreuses passeront
civitatem hanc, et dicet unusquisque par cette ville, et elles se diront l’une
proximo suo : Quare fecit Dominus sic à l’autre : Pourquoi le Seigneur a - t - i l
civitati huic grandi? ainsi traité cette grande ville?
9. E t respondebunt : Eo quod dereli­ 9. Et on répondra : Parce qu’ils ont
querint pactum Domini Dei sui, et ado­ abandonné l’alliance du Seigneur leur
raverint deos alienos, et servierint eis. Dieu, et qu’ils ont adoré et servi des
dieux étrangers.
10. Nolite flere mortuum, neque lu­ 10. Ne pleurez point celui qui est

de ses m in istre s e t d’u n e fo u le n om breuse (.servi a p ou r le cœ u r de D ieu des ch a rm es sem blables


t u i , et p o p u lu s...). à ce u x q u e p ré se n te n t la ric h e e t g ra cie u se
3 - 4 . On p eu t en co re o b ten ir le s a lu t, m ais à co n tré e de G a la a d , les m agn ifiq u e s som m ets du
co n d ition q u e le roi e t les p rin ces r o y a u x sero n t L ib a n . Ces d e u x d is tr ic ts p alestin ien s sont fr é ­
fidèles à acco m p lir le u r s d e v o irs. A v e rtis s e m e n t q u e m m e n t v a n té s d an s la B ib le p ou r le u rs b e a u ­
sem blable à ce lu i de x x i , 1 1 - 1 2 . — A d v e n a m , tés n a tu re lle s ( A t l . géogr., pl. v u , x n , x m ) . —
p u p i l l u m , v id u a m . T ro is ca tég o ries de p er­ S i n o n p o su ero... F o rm u le h éb raïq u e, q u i re v ie n t
sonnes fa ib le s e t sans d é fe n s e , q u i é ta ie n t so u ­ à c e lle - c i : J e ju re q u e je te ru in e ra i sans p itié.
v e n t o pp rim ées p a r les p u issa n ts de ce m onde. — S a n ctifica bo (vers. 7). C .- à - d .: J e m e ttrai en
— S i e n im fa c ie n te s... (v e rs . 4). E n récom pense ré s e rv e p ou r la g u e rre sain te. C f. v i, 4 ; Is. x m ,
d’ un e te lle c o n d u ite , la fa m ille ro y a le sera sin ­ 3, e tc . — In te rfic ie n te m ... L ’ h ébreu e st p lus c la ir :
g u liè re m e n t bénie de D ieu à to u t ja m a is. Com p. ( J e co n sa c re ra i co n tre t o i) des d e s tru c te u rs ,
x v n , 28, d o n t ce passage e s t u n e rép étitio n . ch a cu n a v e c ses arm es. — S u c c id e n t ... cedros.
5 - 9 . D eu x iè m e p a rtie de l ’a lte rn a tiv e : de C o n tin u a tio n de la m éta p h o re du v e rs . 6 ; les
g r a v e s ch â tim en ts a tte in d ro n t c e u x qui re fu se ­ cèdres, c e t o rn em en t p rin cip a l du L ib a n , figu re n t
ra ie n t d’o b éir. M en ace an a lo gu e à ce lle de x x i , Ici les p rin ces e t les g ra n d s officiers de la co u r.
1 3 - 1 4 .— E lle e s t précéd ée ic i d ’u n se rm e n t so ­ — P e r tr a n sib u n t gentes... (v e rs . 8 -9 ) . R é m in is­
len n el : i n m em etip so ju r a v i... C f. D eu t. x x x i i , cen ce de D e n t, x x i x , 24 e t ss. C f. I I I R e g . i x ,
4 0 -4 2. A u lie u d e in. s o lit u d in e m , lis e z d’ ap rès 8 -9 .
l’bébreu : en ru in e. — G a la a d , tu m i h i . . . V a ­ 2° M a lb e u r à Sellu m . X X I I , 1 0 - 1 2 .
ria n te d ans l ’b éb re u : T u es p o u r m oi com m e 1 0 - 1 2 . A p rè s ce tte a lte rn a tiv e donnée au
G a la a d , com m e u n so m m et d u L ib a n . C 'est là p rin ce alo rs r é g n a n t, le p rop h ète ann on ce les
’tm bel éloge ad ressé à la m alson de D av id : elle m alh e u rs q u i a tte in d ro n t b ie n tô t p lu sie u rs des
J kr . X X I 1, 1 1 -1G. G07
m ort, et ne vous lamentez pas sur lui; geatis super eum fletu ; plangite cum qui
pleurez celui qui sort, car il ne reviendra egreditur, quia non îv vertetur ultra, nec
plus, et il ne reverra pas le pays de sa videbit terram nativitatis suæ.
naissance.
11. Car voici ce que dit le*Seigneur 11. Quia hæc dicit Dominus ad Sellum,
à Sellum, fils de Josias, roi de Juda, qui filium Josiæ , regem Juda, qui regnavit
a régné à la place de Josias son père, pro Josia, patre suo, qui egressus est
et qui est sorti de ce lieu : Il ne revien­ de loco isto : Non revertetur huc am­
dra pas ic i , plius ;
12. mais il mourra dans le lieu où je 12. sed in loco ad quem transtuli eum,
l’ai transporté, et il ne verra plus ce ibi morietur, et terram istam non videbit
pays- amplius.
13. Malheur à celui qui bâtit sa mai­ '1 3 . Væ qui ædificat domum suam in
son par l’injustice, et ses chambres par injustitia, et cœnacula sua non in judi­
l ’iniquité ; qui opprime son prochain sans cio; amicum suum opprimet frustra, et
sujet, et ne lui donne pas son salaire; mercedem ejus non reddet ei ;
14. qui d it: Je me bâtirai une maison 14. qui dicit : Æ dificabo mihi domum
vaste et des chambres spacieuses ; qui latam , et cœnacula spatiosa; qui aperit
y ouvre des fenêtres et y .f a it des lam ­ sibi fenestras et facit laquearia cedrina,
bris de cèdre, et les peint en rouge 1 pingitque sinopide!
15. Est-ce que tu régneras, parce que 15. Numquid regnabis quoniam con­
tu te compares au cèdre? Ton père n’a- fers te cedro? Pater tuus numquid non
t- il pas mangé et bu en pratiquant la comedit et b ibit, et fecit judicium et
justice et l ’équité? tout ne lui a-t-il pas justitiam tunc cum bene erat ei?
réussi ?
16. Il a jugé la cause du pauvre et de 16. Judicavit causam pauperis et egeni
l’indigent, et s’en est bien trouvé; et in bonum suum ; numquid non ideo quia
n’est-ce point parce qu’il m’a connu? dit cognovit me? dicit Dominus.
le Seigneur.

d erniers rois de J u d a . I l com m ence p a r S ellu m . la splen d eu r ta n d is q n e la n atio n é ta it p longée


— N o lite f l e r e . .. L e m o rt q u ’il ne fa u t pas dans la m is è re ; il s’am u sa à b â tir des p a la is ,
p leurer, c 'e s t J o s ia s , qui a v a it é té tu é n agu ère ta n d is q u e le p ays é ta it écrasé p ar de lou rd es
s u r le ch am p de b a ta ille do M aged d o (cf. II P a r. ta x e s » d estin ées à p a y e r le tr ib u t q u i é ta it dû
x x x v , 2 0 - 2 5 ). On co n tin u a p en d a n t lo n gtem p s a u x É g y p tie n s. C f. I V R eg. x x m , 33. — Ccena-
de se la m en ter s u r la p e rte de c e t e x ce lle n t roi c u la s u a . H ébr. : ses ch am bres h a u te s. L e s étages
(cf. Zach . x u , I I ) , e t J érém ie lul-m êm c, d’ap rès su p é rieu rs é ta ien t alors beau cou p p lu s d ifficiles
le passage des P a ralip o m èn es q u i v ie n t d’ê tre à co n stru ire , p arce q u ’on n ’a v a it qu e dos m oyen s
cité, a v a it com posé u n e élég ie q u e l’on ch a n ta it très p rim itifs p o u r é le v e r dan s les airs les lo u rd s
so u ven t. — P la n g ite e u m q u i . . . C e lu i q u i so r­ m a té ria u x q u i se rv a ie n t d ’o rd in aire à co n stru ire
t a it alo rs du p a y s , c ’é ta it J o a c h a z (n o te du les p a la is .— A m ic u m s u u m . H é b ra ïs m e ; c. à-d.,
vers. 1 1), q u i, à p ein e In stallé s u r le tr ô n e , fu t son p roch ain . — F r u s tr a . G r a tu ite m e n t, sans
em m ené c a p tif en E g y p te p ar le pharaon N échao. p a y e r les o u v r ie r s , ap rès a v o ir e x ig é d ’e u x les
I l é ta it beaucoup plus à p lain d re q u e son père p lu s ru d e s co rvées. C ’é ta it In su lte r d o u blem en t
J o s ia s , d o n t la fin a v a it été si g lo rie u s e ; v o ilà à la m isère p u b liq u e. — Q u i d ic it : Æ d ific a b o ...
p ourq uoi 11 fa lla it le p le u re r.— Q u ia h æ c d ieit... (v e r s . 1 4 ) . P e tit m on ologue d ra m a tiq u e. N ous
L o proph ète v a e x p liq u e r ( v e r s . 1 1 - 1 2 ) son en ten d o n s le ro i é g o ïste e t c r u e l, q u i fo rm u le
o racle én igm atiq u e. — S e llu m (h é b r., S a llu m ) d e v a n t n o u s ses p lan s superbes. L e prop h ète
a v a it é té le p rem ier nom de J o a c h a z a v a n t son re p ren d p resque a u ssitô t la d escrip tion : q u i
in tron isa tio n . C f. I P a r. m , 15. Ce f a it n ’a rien a p e r it .. . — L a q u e a r ia c e d r in a : la m b ris trè s
de bien e x tra o rd in a ire , ca r II se rep ro d u isit p ou r rich es. C f. I I I R e g . v i, 9, e t v u , 3. — P in g it ...
d eu x au tre s fils de Jo sias : É lla clm , d evenu roi, s in o p id e. M a in t éd ifice an tiq u e de l’O rie n t p orte
s’ap p ela Jo a k lm , e t M ath an las fu t nom m é Sédé- en core des trace s de ce tte c o u le u r , alors très
clas ( I V R eg . x x m , 34 , e t x x i v , 1 7 ) . — N o n go û tée . — N u m q u id reg n a b is... (v e rs. 15). A p o ­
rev ertetur... Sellum m o u r u t en É g y p te . C f. I V R eg. stro p h e ju ste m e n t iu d ig n ée. Ce ro i sans cœ u r
x x m , 30-35. — T e rra m ... n o n v id eb it... L ’oracl6 e s p è r e - 1 - 11 qu e ses co n stru ctio n s l'a id e ro n t à
insiste a v e c v ig u e u r s u r ce tte circo n sta n ce du ré g n e r p lu s lo n gtem p s ? — Q u o n ia m con fers te...
ch â tim en t. Com p. les v ers. 10*» e t l l b. H éb r. : p arce q u e t u lu tte s au m oyen des cèdres.
3° M a lh eu r à J o a k im . X X I I , 13 -2 3 . C . - à - d . : T u essayes de dépasser tes an cêtres non
1 3 - 1 7 . L es co n sid éra n ts de la sentence. P lu s pas sous le ra p p o rt des q u a lité s m o r a le s , m ais
coupable., ce p rin ce sera tr a ité a v e c plus de sé­ seu lem en t p a r des b â tim e n ts so m p tu eu x. — Co­
v é rité . — Vie q u i æ dificat... « J o a k lm v é c u t dans m ed it et bib lt. L ito te expressive, p o u r signifier
608 J er. X X I I , 17-22.

11. Tui vero oculi et cor ad avaritiam , 17. Mais tes yeux et ton cœur sont
et ad sanguinem innocentem funden­ tout à l’avarice, et à répandre le sang
dum, et ad calumniam, et ad cursum innocent, et à la calomnie., et à courir
mali operis. après le mal.
18. Propterea hæc dicit Dominus ad 18. C’est pourquoi voici ce que dit le
Joakim , lilium Jof-iæ, regem Juda : Seigneur à Joakim , fils de Josias, roi
Non plangent eum : V æ , frater! et væ, de Juda : On ne le pleurera pas en
soror! Non concrepabunt ei : V æ , do­ disant : H élas, mon frère ! hélas, ma
mine! et væ , inclyte! sœur! On ne le plaindra pas en criant :
H élas, seigneur! hélas, prince illustre!
19. Sepultura asini sepelietur, putre­ 19. Il aura la sépulture d’un âne; on
factus et projectus extra portas Jérusa­ le jettera tout pourri’ hors des portes de
lem. Jérusalem.
20. Ascende Libanum , et clama ; et 20. Monte sur le L ib a n , et crie ; fais
in Basan da vocem tuam, et clama ad retentir ta voix en Basan, et crie à ceux
transeuntes, quia contriti sunt omnes qui passent, car tous ceux qui t’aimaient
amatores tui. ont été brisés.
21. Locutus sum ad te in abundantia 21. Je t’ai parlé au temps de ton
tua, et dixisti : Non audiam ; hæc est abondance, et tu as dit : Je n’écouterai
via tua ab adolescentia tua, quia non pas; telle a été ta conduite depuis ta
audisti vocem meam. jeunesse, car tu n’as pas écouté ma voix.
22. Omnes pastores tuos pascet ven­ 22. Tous tes pasteurs se repaîtront de
tus, et amatores tui in captivitatem vent, et ceux qui t’aimaient iront en

q u e Jo sias a v a it m ené u n e v ie h eu re u se e t p ro s­ U satlon n ’a v a it pas é té n n f a it av é ré . I V R e g .


p ère. C f. E c cl. il, 24 ; m , 13, e tc . L es m ots su iv a n ts, x x i v , 6, nou s ap p ren on s q u e J o a k im dormit® a v e c
/ecit ju d ic iu m ..., co n tien n en t un bel élo ge de ce ses p ères » : m ais, dans le ca s p résen t, c e tte fo r ­
m êm e prince, m o n tra n t la m an ière con sciencieuse m u le s ig n ifie sim p lem en t q u ’il m o u r u t, e t ne
d o n t il re m p lissa it ses d ev o irs ro y a u x ; a u ssi d ésign e pas la s é p u ltu re , c a r e lle est au ssi a p p li­
fu t-il récom pensé d u c ie l : bene erat ei. — N u m ­ qu ée à A c h a z , q u i p é rit s u r le ch a m p de b a ta ille
q u id n o n ideo... (v e rs. 16b). H é b r.: N ’ est-ce pas (cf. I I I R e g . x x n , 14). N o u s savon s en core, d 'ap rès
là me co n n a ître ? P ra tiq u e r la v e r tu , c ’e st fa ir e I I P a r . x x x v i , 6, qu e N abu ch o d on o sor lia J o a ­
v o ir à to u s que l ’on possède la v ra ie co n n ais­ k im « a v e c d es ch aîn es d ’a ira in , p ou r le co n d u ire
san ce de D ieu . — T u i vero o c u li ... (v e r s . 17). à B a b y lo n e ». n e st d o n c à su pp oser q u ’il n e ta rd a
C o n tra ste e n tre le p ère si sa in t e t son m a u v a is p as à m o u rir en p rison , e t q u e les C haldéen s tr a l
fils. P o u r sa tis fa ire son a v a ric e in s a tia b le , J o a ­ tè r e n t son ca d a v re com m e si c ’e û t é té la v ile
k im , in d ép end am m en t d es ru d es co rv ée s q u ’il d épo u ille d’u n an lm aL
im po sait à ses s u je te , co n d am n a it à m o r t les 20 -23. J u d a e st ré p ro u v é à cau se des crim es
in n o cen ts e t s’ e m p a ra it de le u rs rich esses. — A d a u x q u e ls il se la isse e n tra în e r p a r ses m a u v a is
c a lu m n ia m , et a d cu rsu m ... H ébr. : P o u r e x e rc e r ch efs. — A scen d e. Ce v e rb e e t le s u iv a n t so n t
l’oppression e t la vio le n ce. a n fé m in in dans l’h é b re u ( com p. le v e rs . 23
1 8 - 1 9 . L a senten ce. — A d J o a k im . L e nom « q u æ sedes *). L a n atio n J u iv e , de n o u vea u
du p rin ce co u p able n ’a v a it pas encore é té p ro ­ com parée à u n e fem m e ( c f . x x i , 1 3 , e tc .) , est
n oncé. — N o n p la n g en t... Ce despote oruel sera in v ité e à g r a v ir , en p ou ssan t des c r is d ’an go isse,
p riv é de s ép u ltu re, e t personne ne v ien d ra ch a n ­ les p rin cip ales h a u te u rs a u pied d esqu elles les
te r au p rès de ses restes m ortels les la m e n ta ­ C haldéen s d e v a ie n t b ie n tô t passer, lo rsq u ’ils m a r­
tion s acco u tu m ées. — V æ , L ’h éb reu em ploie ch e ra ie n t su r J éru sa lem . L ib a n u m : a u nord-
q u a tre fo is d an s ce v e rse t l ’ in te rjectio n h o ï, h é ­ o u e st de la P a le stin e . B a s a n .' a u n o r d - e s t (c f.
la s I J o a k im ne sera p len ré ni p a r les m em b res P s . L x v n , 1 6 - 1 7 ) . A u lie u de a d tr a n se u n te s ,
de sa fa m ille ( v æ , fr a te r... s o r o r ; ce second l’h ébreu d it : ’ A b â r im ; nom des m o n tagn es
t r a it est a jo u té p a rc e q u e J é rém ie c ite ic i u n e situ ées a u s u d - e s t , s u r l ’an cien te r r ito ir e de
fo rm u le g é n é ra le de la m e n t a t io n ) , ni p a r ses M oab (cf. D e n t, x x x i i , 4 9 ). V o y e z YA t l. géogr.,
su je ts (v æ , d o m in é ). — V æ , in cly te. H é b r.: H é ­ pl. v n . — A m a to re s t u i : les É g y p tie n s e t les
la s I sa m ajesté. — S e p u ltu r a a s in i. Ce d éta il a u tre s peu ples v o isin s, d é sire u x de s’a llie r a v e c
e st le p lus In fam an t de to u s. D ’o rd in a ire en J u d a co n tre N abu ch o d on o sor, l’en n em i com m u n .
O r ie n t, lo rsq u ’ un an im a l d o m estique p é r it, on C f. x x v n , 3 .— L o c u tu s s u m (v e rs. 2 1). L e s a v e r ­
tra în e son ca d a v re h ors de la v ille , o ù il se tissem ent» n ’a v a ie n t pas m an q u é a u peu ple co u ­
p u tré fie , à m oins q u ’il ne s o it d év o ré p ar les p a b le ; sa fa u te n ’en é ta it que p lu s g riè v e . I n
ch ien s e t les ch a ca ls. — L ’h isto ire ne m ention n e a b u n d a n t i a ...: au tem p s de sa p rosp érité. —
pas en term es ex p rès l ’acco m p lissem en t de ce tte N o n a u d ia m . R e fu s a u d a cie u x e t o b stin é d’obéir.
p rop h étie ; m ais il e st de to u te év id en ce que — A b a d o le sce n tia *. : depu is la so rtie d’ É g y p te
J é rém ie n e l’a u r a it pas insérée d ans son liv r e , e t les p érégrin a tio n s des H é b re u x à tra v e rs le
au tem ps de Sédécias ( c f . x x i , 1 ) , si sa réa- d ésert. C f n , 2 ; E z . x v i , 8, e tc. — P a sto res tuo»
J f.r. X X I I , 23-28. 609
captivité; et alors t,u seras confondue, et ibunt; et tunc confunderis, et eruVbces
tu rougiras de toute ta méchanceté. ab omni m alitia tua.
23. Toi qui es assise sur le Liban, et 23. Quæ sedes in Libano, et nidificas
qui fais ton nid dans les cèdres, comme iii cedris, quomodo congemuisti eum ve­
tu as gémi lorsque tu as été atteinte nissent tibi dolores, quasi dolores partu­
de douleurs semblables à celles d’une rientis !
femme en travail!
24.»Jeju re par ma vie, dit le Seigneur, 24. V ivo ego, dicit Dominus, quia si
que quand Jéchonias, fils de Joakim, roi fuerit Jéchonias, filius Joakim , regis
de Juda, serait un anneau à ma main Juda, annulus in manu dextera m ea,
droite, je l ’en arracherai, inde evellam eum,
25. et je te livrerai entre les mains de 25. et dabo te in manu quærentium
ceux qui en veulent à ta vie , entre les animam tuam , et in manu quorum tu
mains de ceux dont tu redoutes le v i­ formidas faciem , et in manu Nabueho-
sage, entre les mains de Nabuehodo- donosor, regis Babylonis, et in manu
nosor, roi de Babylone, et entre les mains Chaldæorum ;
des Chaldéens ;
26. et je t’enverrai, toi et ta mère, qui 26. et mittam te, et matrem tuam quæ
t ’a'en fan té, dans une terre étrangère où genuit te, in terram alienam, in qua nati
vous n’êtes pas nés, et vous y mourrez. non estis, ibique moriemini.
27. E t ce pays vers lequel ils élèvent 27. Et in terram ad quam ipsi levant
leur âm e, désireux d’y revenir, ils n’y animam suam ut revertantur illu c, non
reviendront pas. revertentur.
28. Est-il donc un vase d’argile brisé, 28. Numquid vas fictile atque con­
cet Jiomme, ce Jéchonias? e st-il un tritum , vir iste Jéchonias? numquid vas
vase auquel on ne prend aucun plaisir? absque omni voluptate ? Quare abjecti
Pourquoi on t-ils été rejetés, lui et sa sunt ipse et semen ejus, et projecti in
race, et lancés dans un pays qu’ils ne terram quam ignoraverunt?
connaissaient pas?

pa scet... (v ers. 22). L e p rop h ète Joue s u r les m ots L ’h éb reu d it a v e c plus de fo rce : J e te Jetterai.
e t s u r la pensée : les h a b ita n ts de J u d a o n t eu — M a tre m tu a m . N o h e sta , d ’après I V R eg .
u n e confian ce to u t h u m ain e en le u rs ch efs ; x x v n i , 9. C’est v raise m b la b le m e n t p arce q u ’elle
ce u x • c l , loin de p o u v o ir se co u rir le u rs s u je ts , e x e rç a it u n e g ra n d e in flu en ce s u r son f i l s ,
seront e u x -m ê m e s em portés en e x il p a r le v e n t q u ’elle e st m en tion n ée en ce t e n d ro it. C f. x t t t ,
du m alh eu r. — Q uæ s e d e s ... (v e rs . 23). H ébr. :
H ab ita n te d u L ib a n . C ette expression sym b o liq u e
e t la su iv a n te (.et n id if ic a s ...') d é c r iv e n t d’une
m an ière p itto resq u e l ’a rro g a n te sé cu rité de J u d a .
— Q uom odo co n g e m u is ti... M ieu x v a u d ra it le
f u tu r : Com m e tu gé m ira s lo rsque les d ou leu rs
te vien d ro n t... I
4® M a lh eu r à Jéch o n ias. X X I I , 24-30.
24-28. A ce p rin ce aussi e st réservée u n e des­
tinée terrib le. — V iv o ego... S erm en t d iv in p ou r
accen tu er l’o racle. Com p. le v ers. 6. — Jé ch o n ia s.
E n hébreu, K o n y â h u , a b ré v ia tio n de T k o n y û h u ,
t J éh o va h é ta b lira . » C f. x x r v , 1 ; x x v i i , 2 0 ;
x x v m , 4, etc., d an s le te x te p rim itif. Jéch o n ias
p o rta it au ssi le nom de T h o y â q în ( c f . l i i , 31 ;
V u lg ., J o ach in ). M êm e rem arq u e à fa ire su r ce
d ouble nom que p o u r Sellum (note du v e rs . 1 1 ) .
— A n n u lu s i n d e xtr a ... O b jet très ch e r, d o n t on
ne se sépare q u ’aveo peine. E t p o u r ta n t, J é c h o ­ 1 8 , e t la n ote. — A d q u a m levan t a n im a m
n ias f û t - i l un b ijo u de ce g e n r e , Jéh o va h l ’a r ­ (v ers. 27). E x p ression p ath é tiq u e , q u i d én o te des
ra ch e ra it de son d o ig t av ec h o rreu r. On ne p o u ­ d ésirs trè s ard e n ts. L e p ay s en qu estion e s t ce­
v a it peindre a v e c plus d e fo rce l ’e s p rit an tith éo - lu i de J u d a . — N u m q u id ... ( v e r s . 28 ). L e p ro ­
c ra tiq u e de Jéch o n ias. C f. I V R e g . x x i v , 9 ; E z .x i x , p hète s’éton n e e t g é m it de ce fa it d o u lo u re u x .
5-9 . — D abo te... (v e rs. 25). Ce roi si coup able Jéch o n ias e s t -11 donc nn o b je t sans v a le u r (v a s
sera p u n i p ar nne d ép o rtation p erp étu elle à Ba- fic tile ...) p ou r être a in si tr a ité p a r D ie u ? — F a s
Dylone. P o u r l’acco m plissem en t de l’o racle, v o y e z a bsque v olu p ta te : u n o b je t dan s la possession
R eg. x x r v , 16 -'17 . — M itta m te ( v e r s . 26 ). d uquel on ne t r o v v e au cu n p laisir.
C o m MEXT. — ■V . 39
616 Jer. X X I I . 29 — X X I I I , 5.

29. Terra, terra, terra, audi sermonem 29. Terre, terre, terre, écoute la pa­
Domini. ^ role du Seigneur.
30. H æc dicit Dominus : Scribe vi­ 30. V oici ce que dit le Seigneur :
rum istum sterilem, virum qui in diebus Ecris que cet homme sera stérile, et que
suis non prosperabitur; nec enim erit rien ne lui réussira durant sa vie; car
de semine ejus vir qui sedeat super so­ personne de sa race ne sera assis sur le
lium D avid, et potestatem habeat ultra trône de David, et n’aura jamais de puis­
in Juda. sance dans Juda.

CHAPITRE XXIII

1. V æ pastoribus qui disperdunt 'et 1. Malheur aux pasteurs qui font


dilacerant gregem pascuæ m eæ, dicit périr et qui déchirent les brebis de mon
Dominus. pâturage, dit le Seigneur.
2. Ideo hæc dicit Dominus, Deus Is­ 2. C’est pourquoi voici ce que dit le
rael, ad pastores qui pascunt populum Seigneur, le Dieu d’Israël, aux pasteurs
meum : V os dispersistis gregem meum, qui paissent mon peuple : Vous avez
et ejecistis eos, et non visitastis eos ; dispersé mes brebis, vous les avez chas­
ecce ego visitabo super vos malitiam sées, et vous ne les avez pas visitées ; et
studiorum vestrorum, ait Dominus. moi je vous visiterai pour punir le dérè­
glement de vos penchants, dit le Sei­
gneur.
3. E t ego congregabo reliquias gregis 3. Je rassemblerai le reste de mes
m ei, de omnibus terris ad quas ejecero brebis, de tous les pays où je les aurai
eos illuc ; et convertam eos ad rura sua, chassées ; je les ramènerai à leurs champs,
et crescent et multiplicabuntur. et elles croîtront et se multiplieront.
4. E t suscitabo super eos pastores, et 4. E t j ’établirai sur elles des pasteurs
pascent eos; non formidabunt ultra, et qui les feront paître ; elles ne seront plus
non pavebunt, et nullus quaeretur ex dans la crainte et l’épouvante, et il ne
numero, dicit Dominus. s’en perdra pas une seule, dit le Seigneur.
5. Ecce dies veniunt, dicit Dominus, 5. V oici, les jours viennent, dit le
et suscitabo David germen justum ; et Seigneur, et je susciterai à David un

29 - 30. E x tirp a tio n to tale de la ra ce de Jéch o - stis,... v isita b o (v e rs . 2b). Ce verbe e st p ris co u p
niaa. — T e rr a , terra ... R ép étitio n tr è s so len n elle . s u r cou p en d e u x accep tion s d ifféren tes : v is ite r
11 fa u t q u e la co n tré e g o u ve rn ée p a r ce p rin ce en bonne e t en m au v aise p art. — Congregabo
en ten d e en core u n e te r r ib le m en ace à son s u je t. r e liq u ia s ... (v e rs . 3 ) . A n m ilie u m êm e de son
— Scribe. L ’h ébren a le p lu rie l : É c riv e z . L ’o rd re I n d ig n a tio n , D ieu n ’o u blie pas ses an cien n es p ro ­
s’ad resse d o nc a n x secrétaires ro y a u x . — S te ri­ m esses : la m asse dn p eu ple p é rira , m ais 11 y a u ra
lem : san s e n fa n ts. J é c h o n ia s e u t cep en d an t p lu ­ un reste, d u q u el la n ation th é o cra tiq u e re n a îtra
sieu rs fils ( c f . I P a r . m , 1 7 ) ; m ais le sens de nn Jour, p lu s flo rissante q u e Jamais. C f. Is. x , 2 2 ;
l ’o racle e s t p récisé p a r le co n te x te : nec... e rit... Soph. n , 9 , e tc. I l n ’e st pas ra re q u e les pro­
q u i sedeat... A u c u n d es e n fan ts de ce m on arqu e p h è te s, ap rès a v o ir an n o n cé les so u ffran ces de
Im pie n e d e v a it ln l su ccéd er s u r le tr ô n e ; ce l ’e x i l, p réd isen t au ssi le re to u r des c a p tif s , e t
q u i e u t li e n , p u isq u e S é d é c la s , le roi u n iq u e q u i q u ’ils p assen t de là a u p a r fa it ré ta b lisse m e n t de
ré g n a ap rès ln l, é ta it son oncle. la th é o cra tie sous u n e fo rm e su p é rie u re . C f. Os.
3° L e s m a u v a is e t les bons p asteu rs. X X I I I , i i , 15 e t s s .; x i , 1 1 ; Zaeh . n , 4 , e tc . — S u s c i­

1 - 8. t a b o ... pa stores ( v e r s . 4 ) : d es p aste u rs zé lé s,


C h a p . X X III. — 1 - 4 . M a lh eu r a u x m a u v a is fid èles, q u i v e ille ro n t a v e c le p in s g ra n d soin su r
p a ste u rs q u i d é tr u is e n t le tro u p eau de J é h o v a h ; le tro u p eau . — N u llu s q u æ retu r... A in si gard ées,
D ie u les rem p lacera u n Jour p a r des p asteu rs les b reb is ne co u rro n t a u c u n risq u e d ’ê tre e n le ­
fid èles, sous lesqu els le tro u p e a u m y s tiq u e p ro s­ vées p ar les bêtes fa u v e s ou p a r les v o le u rs . Ce
p érera. — V æ p a sto rib u s... A u x m enaces In d iv i­ v e rs. 4 c o n v ie n t s u r to u t a u x tem p s m essian iques ;
d u elles q u i p récèd en t ( x x i i , 10 e t ss.), J é rém ie on p e u t c e p e n d a n t, a v e c qu elq u es e x é g è te s ca ­
en ajo u te d’a u tre s, q u i co n ce rn en t d ’une m an ière th o liq u e s, p la c e r le d é b u t de son accom plissem en t
gén éra le to u s les m a u v a is ch e fs de la n a tio n . — à l’époque du re to u r de l ’e x il, lo rsq u e les J u ifs
Q ui... d ila ce ra n t. H ébr. : q u i d ispersent. L e bon e u re n t de si e x ce lle n ts p aste u rs p o u r les ré in stalle r
p a ste u r g ro u p e , au c o n tr a ir e , ses b reb is a u to u r en P a le stin e .
de lu i, p our les m ieu x d éfen d re. — N o n v is ita ­ 6 -8 . D ieu e n v e rra à son peuple le m eilleu r
Jer. X X I I I , 6-10. 611
germe justo ; uu roi régnera et sera sage, regnabit rex, et sapiens erit, et faciet
et il pratiquera l’équité et la justice daus judicium et justitiam in terra.
le pays.
6. En ces jours-là Juda sera sauvé, et 6. In diebus illis salvabitur Juda, et
Israël habitera en séeurité ; et voici le Israel habitabit confidenter; et hoe est
nom dont on l ’appellera : L e Seigneur nomen quod vocabunt eum : Dominus
notre juste. justus noster.
7. C’est pourquoi les jours viennent, 7. Propter hoe ecce dies veniunt, dicit
dit le Seigneur, où on ne dira plus : Dominus, et non dieent ultra : V ivit
Vive le Seigneur qui a tiré les enfants Dominus qui eduxit filios Israel de terra
d’Israël du pays d ’Egypte, Æ g y p ti,
8. mais : V ive le Seigneur qui a tiré 8. sed : V iv it Dominus qui eduxit et
et ramené la race de la maison d’Israël adduxit semen domus Israel de terra
de la terre de l’aquilon, et de tous les aquilonis, et de cunetis terris ad quas
pays où je les avais chassés, et ils habi­ ejeceram eos illuc, et habitabunt in terra
teront dans leur pays. sua.
9. A ux prophètes. Mon cœur s’est 9. A d prophetas. Contritum est cor
brisé au dedans de moi, tous mes os ont meum in medio m ei, contremuerunt
tremblé ; je suis devenu comme un omnia ossa m ea; factus sum quasi vir
homme ivre, et eomme un homme rempli ebrius, et quasi homo madidus a vino, a
de v in , en face du Seigneur et en faee facie D om ini, et a facie verborum san­
de ses paroles saintes. ctorum ejus.
10. Car le pays est rempli d’adultères, 10. Quia adulteris repleta est terra,
le pays pleure à cause de la m alédiction, quia a faeie maledictionis lnxit terra,
les champs du désert se sont desséchés ; arefacta sunt arva deserti ; factus est

des p asteurs, le M essie. P ro m esse a d m ira b le. L e s n ous retrou v ero n s p lu s loin ( x x x m , 1 6 ; v o y e z
passages dans lesquels Jéré m ie m en tio n n e d irec­ la n o te ) ce tte m êm e ap p ella tio n attrib u é e à la
tem en t la p erson ne du C h ris t so n t assez r a re s ; v ille d e J é ru sa le m . C f. K n a b e n b au e r, h . I., p. 290
c e lu i- c i est u n des p lu s b e a u x e t des p lu s Im por­ e t 291. — P r o p te r hoe e c c e ... L e s vers. 7 e t 8
tan ts. C l. x x x , 9 ; x x x n i , 1 5 - 1 8 . — Ecce (lies... sont à peu près Id en tiqu es à x v i , 1 4 - 1 5 . Voy>*
Lo cu tio n p a r la q u elle n o tre p ro p h è te aim e le co m m entaire.
à a ttir e r l’atte n tio n s u r un fa it c a p ita l. C f.
§ III. — O ra cle co n tre les f a u x prophètes.
ve rs. 7 ; x x x , 3 ; x x x i , 27, 3 1 , 38; x x x m , 14.
X X I I I , 9 -4 0 .
Quoique les Jours p résents so ie n t si tristes, il en
vien d ra ce rta in e m en t de p lus h e u r e u x .— S u s c i­ C’é ta ie n t e u x q u i, a v e c les ch e fs c iv ils , a v a le n t
tabo D a v id ...: co n fo rm ém en t à la prom esse fa ite fa it le plus de m al au peu ple de J u d a ; il e-it
au trefo is à ce prin ce. C f. II R e g . v u , 14 e t ss. Juste q u ’ils so ien t l’o b je t de ch â tim e n ts spé­
— G erm en. D ans l’h é b re u , ?c m a h , expression c ia u x .
célèbre dans la B ib le p o u r d ésig n e r le M essie, 1° D escrip tion de le u r h on teu se con d u ite.
en ta n t que fils de D a v id . C f. x x x v n i , 15 ; Is. X X I I I , 9 -15 .
iv , 2 ; Zach . m , 8, e t v i, 12 (d ’ap rès le te x te p ri­ 9 -10 . In tro d u ctio n : Jé ré m ie est désolé à la
m itif). — R e g n a b it r e x : à to u t Jam ais, d ’un e v u e de la co rru p tio n m orale q u i a e n va h i tou te
m anière to u t id éale. C t. L u c . i , 3 2 -3 3 , etc. — la co n trée. — A d p ro p h eta s. So rte de titr e a n a ­
Sa p ie n s erit. L ’h éb ren sig n ifie p lu tô t : 11 pros­ lo gu e à ce u x de x x i , 1 ; x l v i , 2 ; x l v o i , 1 , etc.
pérera. — É lo g e de sa p a rfa ite ju s tic e , com m e L ’h éb reu p e u t sig n ifie r au ssi : A u s u je t des p ro ­
en ta n t d’a u tre s passages des sain ts L iv re s : fa c ie t p hètes. Ces fa u x proph ètes é ta le n t alors nom ­
ju d ic iu m ... C f. P s. n x x i, 1 e t ss.; Is. i x , 6 - 7 ; x i, b re u x dan s le r o y a u m e , com m e on le v o lt p ar
3 e t s s ., e tc. — S a lv a b itu r J u d a .. . ( v e r s . 6 ). les liv r e s de Jé ré m ie e t d ’É z é c h le l.— C o n tritu m
H eu reu x résu ltats de sa r o y a u t é , opposés a u x est... L a n g a g e très ém u, q u i tém oign e de la tendre
désastres p rod u its p a r les m au v ais p asteu rs. — a ffectio n du p rop h ète p o u r son peu ple. S u r le
N o m en q u o d v oca b unt. L ’h éb reu em ploie le sin ­ t r a it co n tr em u er u n t o s sa ..., v o y e z P s. v i , 3 , e t
g u lie r : « v o c a b it e u m , » et les L X X supp léen t la n ote. — Q u a s i v ir ebriu s. L e s m enaces ef­
le m ot x ô p io ? , « le S eig n eu r, » com m e s u je t de fra y a n te s q u ’il d o it p roclam er lu i d onn en t, p ou r
ce v e rb e ; m ais c’ est p lu tô t un e exp ressio n c o l­ ainsi d ir e , le v e rtig e . C f. x x v , 1 6 ; Is. x i x , 1 4 ;
le c tiv e , e t la tra d u ctio n de la V u lg a te e s t p r é ­ x x i x , 9. — A fa c ie D o m in i... H éb r. : à cau se du
férable. L e pronom eu m d ésign e év id em m en t S e ig n e u r, e t à cau se des p aroles de sa sain teté.
le g e rm e , le M essie. — D o m in u s ju s t u s n oster. Ces p aroles ne so n t a u tre s q u e les d iv in s d écrets
V arian te dans l’h ébreu : J éh o va h n o tre Justice. de v en g ean ce. — A d u lte r is : a au p rop re e t au
D ’après la V u lg a te , ce nom p ro u v e clairem en t fig u ré . » C f. v , 7-8 ; i x , 2 ; x x i x , 21-23. A u fig u ré
la d iv in ité du M essie; ce la n ’e st pas au ssi c e r ­ ce tte expressio n rep résen te l'Id o lâtrie. — L u x it
tain s u iv a n t la leçon du te x te o r ig in a l, o sr terra : ca r elle su b it le con tre-coup de la colère
612 Jer. XXIII, 11-17.
cursus eorum malus, et fortitudo eorum ils s’élancent vers le m a l, et leur force
dissimilis. n’est plus la même.
1 1 . Propheta namque et sacerdos pol­ 1 1 . Car le prophète et le prêtre sont
luti sunt, et in domo mea inveni malum corrompus, et dans ma maison j ’ai
eorum , ait Dominus. trouvé leur m alice, dit le Seigneur.-
12. Idcirco via eorum erit quasi lubri­ 12. C ’est pourquoi leur voie sera
cum in tenebris; impellentur enim et comme un chemin glissant dans les té­
corruent in ea ; afferam enim super eos nèbres; on les poussera, et ils y tom­
mala, annum visitationis eorum, ait Do­ beront ; car je ferai venir des maux sur
minus. eux, l’année où je les visiterai, dit le
Seigneur.
13. E t in prophetis Samariæ vidi fa ­ 13. J ’ai vu de l’extravagance dans
tuitatem ; prophetabant in Baal, et deci­ les prophètes de Samarie ; ils prophéti­
piebant populum meum Israel. saient par B aal, et ils égaraient mon
peuple d’Israël.
14. E t in pjophetis Jérusalem vidi si­ 14. E t d&ns les prophètes de Jérusa­
militudinem adulterantium, et iter men­ lem j ’ai vu la ressemblance de l’adul­
dacii ; et confortaverunt manus pessimo­ tère et la voie du mensonge ; ils ont for­
rum, ut non converteretur unusquisque a tifié les mains des méchants, afin qu’au­
malitia sua; facti sunt mihi omnes ut cun ne se convertît de sa m échanceté;
Sodom a, et habitatores ejus quasi Go- ils sont tous devenus pour moi comme
morrha. Sodome, et les habitants de Jérusalem
comme Gomorrhe.
15. Propterea hæc dicit Dominus exer­ 15. C’est pourquoi voici ce que le Sei­
cituum ad prophetas : Ecce ego cibabo gneur des armées dit aux prophètes: Je
eos absinthio, et potabo eos fe lle ; a pro­ les nourrirai d’absinthe, et je les abreu­
phetis enim Jérusalem egressa est pollu­ verai de fiel, car c’est par les prophètes
tio super omnem terram. de Jérusalem que la corruption s’est ré­
pandue sur toute la terre.
16. H æ c dicit Dominus exercituum : 16. Ainsi parle le Seigneur des ar­
Nolite audire verba prophetarum qui mées : N ’écoutez point les paroles des
prophetant vobis, et decipiunt vos; vi­ prophètes qui vous prophétisent et qui
sionem cordis sui loquuntur, non de ore vous trompent ; ils profèrent les visions
Domini. de leur cœur, et non ce qui vient de la
bouche du Seigneur.
17. Dicunt his qui blasphemant me : 17. Ils disent à ceux qui me blas­
Locutus est Dominus : P ax erit vobis ; phèment : Le Seigneur a dit : Vous aurez
et omni qui ambulat in pravitate cordis la p aix; et ils disent à tous ceux qui

d ivin e. Cf. x iv , 1 e t ss.; D en t, x x v m , 22 e t ss., p hètes de S a m a rie é ta ie n t des Id o lâtre s, q u i ne


etc. — F o r titu d o ... d iss im ilia . H ébr.: L e u r fo rce d issim u la ie n t n u lle m e n t leu rs ten d an ces e t le u rs
n ’e st pas d ro ite ; c .- à - d . q u ’ ils co n c e n tre n t to uto cro ya n ce s ; ce u x de Jé ru sa le m éta ie n t, en u n sens,
le u r v ig u e u r dans le m al. beaucoup p lu s co u p a b le s, p u isq u ’ ils se p ré te n ­
1 1 -1 5 . L e s m œ u rs e t la p u n itio n d es fa u x p ro ­ d a ie n t in spirés p a r J é h o v a h . — S im ilit u d in e m
p h ètes.— P ro p h eta ... et sacerdos. Ces d eu x classes a d u lte r a n tiu m . H é b r.: (D ans les p rop h ètes... j ’ai
so n t associées dans le c h â tim e n t, com m e elles v u ) des choses h o rrib le s ; ils so n t ad u ltè re s. Cf.
l ’é ta ie n t dans la d ép rav atio n . — I n dorno m ea v e rs . 2. — C o n forta v eru n t... Us en co u ra g e a ie n t
in v e n i... L e tem p le m êm e é ta it d even u le th é â tre d ire c te m e n t le m al e t ra ssu ra ie n t les cou p ables.
do l ’Id olâtrie, g râ ce à la co n n iv en ce h o n teu se des — F a c t i ... u t So d om a : ty p e de la co rru p tio n
p rêtres. C f. x x x i i , 34; E z . v iu , 10, etc. — V ia ... la p lus In fâm e. — C ibabo e o s ... ( v e r s . 15). Me­
q u a s i lu b r ic u m ( v e r s . 1 2 ) . R ém in iscen ce p ro ­ n ace à p eu près Id en tiqu e à celle de i x , 15, qu i
b able d u P s. x x x r v , 6 (v o y ez la n o te). — I m p e l­ s ’a d re ssa it à to u t le p eu ple ju if.
le n tu r : p a r un e fo rce to u te-p u issan te, à la q u elle 2° A v e c qu el soin on d o it é v ite r ces hom m es
ils essayero n t en vain de r é s is te r .— I n p r o p h e tis p ervers. X X I I I , 1 6 -2 2 .
S a m a r iæ ... (v e rs. 13) : les prop h ètes du ro yau m e 16 -2 2 . B o n con seil donné a u x h a b ita n ts de
8ch lsm atlque d’ Is ra ë l, q u i a v a it S am arie poui J é ru sa le m e t de J u d a au s u je t des fa u x pro­
ca p ita le. — F a tu ita te m . A la le ttre dans l'h é ­ p h ètes. — N o lite a u d ir e ... N e pas croire leurs
breu : de la fa d e u r ; c .- à - d . de la so ttise e t de o racles m ensongers. — V isio n e m co rd is s u i : des
l’e x tra v a g a n c e sous le ra p p o rt m oral. — E t in v isio n s q u ’ ils fa b riq u a ie n t de to u te s p ièces. —
prop h etis J éru sa lem .» ( y e n . 1 4 ) . L e s fa u x p ro ­ D ic u n t... J é ré m ie cite (vers. 17) q u elqu es exem ples
Jer. X X I I I , 18-27. 613
marchent dans la corruption de leur sui dixerunt : Non veniet super vos ma­
cœur : Il ne vous arrivera aucun mal. lum.
18. Mais qui d’entre eux a assisté au 18. Quis enim affuit in consilio Do­
conseil du Seigneur? qui l’a vu et qui a mini, et vidit, et audivit sermonem ejus?
entendu sa parole? qui a considéré sa quis consideravit verbum illius, et audi­
parole et l’a entendue? vit?
19. V oici que le tourbillon d e là colère 19. Ecce turbo Dominicae indignatio­
du Seigneur va venir, et la tempête dé­ nis egredietur, et tempestas erumpens
chaînée tombera sur la tête des impies. super caput impiorum veniet.
20. L a fureur du Seigneur ne se relâ­ 20. Non revertetur furor Dom ini, us­
chera pas, jusqu’à ce qu’elle exécute et que dum faciat et usque dum compleat
qu’elle accomplisse la pensée de son cogitationem cordis sui ; in novissimis
cœur ; aux derniers jours vous compren­ diebus intelligetis consilium ejus.
drez son dessein.
21. Je n’envoyais pas ces prophètes, 21. Non mittebam prophetas, et ipsi
et ils couraient d’eux-mêmes ; je ne leur currebant; non loquebar ad eos, et ipsi
parlais p a s, et ils prophétisaient. prophetabant.
22. S’ils s’étaient conformés à mes 22. Si stetissent in consilio meo, et
desseins, et s’ils avaient fa it connaître nota fecissent verba mea populo meo,
mes paroles à mon peuple, je les aurais avertissem utique eos a via sua mala et
retirés de leur voie mauvaise et de leurs a cogitationibus suis pessimis.
pensées perverses.
23. Ne su is-je Dieu que de près, dit 23. Putasne Deus e vicino ego sum ,
le Seigneur, et ne su is-je pas Dieu de dicit Dominus, et non Deus de longe?
loin ?
24. Si quelqu’un se cache dans des 24. Si occultabitur vir in absconditis,
lieux secrets, ne le verrai-je pas? dit le et ego non videbo eum? dicit Dominus.
Seigneur. E st-c e que je ne remplis pas Numquid non cælum et terram ego im ­
le ciel et le terre? dit le Seigneur. pleo? dicit Dominus.
25. J ’ai entendu ce qu’ont dit les pro­ 25. Audivi quæ dixerunt prophetæ
phètes qui prédisent le mensonge en prophetantes in nomine meo mendacium,
mon nom, et qui disent : J ’ai eu un atque dicentes : Som niavi, somniavi.
songe, j ’ai eu un songe.
26. Jusques à quand cette imagination 26. Usquequo istud est in corde pro­
se ra -t-e lle dans le cœur des prophètes phetarum vaticinantium mendacium, et
qui prédisent le mensonge, et qui pro­ prophetantium seductiones cordis sui ;
phétisent les séductions de leur cœur ;
27. qui veulent faire que mon peuple 27. qui volunt facere ut obliviscatur
oublie mon nom, à cause de leurs songes populus meus nominis mei, propter som-

de leu r la n g a g e Im p u d e n t, e t m on tre a u ssitô t : tissem ... eos... (v e rs . 22). D ’ap rès l ’hébrou : Ils les
(v e r s . 18 ) q u ’il ne v ie n t ce rta in em en t pas du 1 a u r a ie n t d é to u rn é s (les J u ifs ) de le u r v o ie m a u ­
S eign eur, q u i ne révèle pas ses secrets à de tels v a ise . De m êm e les L X X e t le s y ria q u e .
hom m es. — Ecce turbo... (v e rs . 19 ). M étap h ore 3° L e u r h y p o c risie ré v o lta n te . X X I I I , 2 3 -3 2 .
é n ergiqu e p o u r d épein dre la co lè re d iv in e (cf. Is. 23-29 . L e s fau sses p rop h éties e t la v r a ie ré v é ­
x x x , 2 7 ; x l i i , 2 5 , etc.), q u i ne n ’ap aisera q u ’après la tio n d iv in e . — P u ta sn e ... e v ic in o ...1 C .- à - d .:
le ch â tim e n t de c e u x qui l’o n t p rovo q u ée ( n o n i N e su is-je D ieu qu e de p rès ? L a science de Jé-
revertetur..., vers. 20 ; com p. le p assage an a lo gu e 1 h o va h n ’e st pas lim ité e com m e ce lle des h o m m es;
d 'Isa ïe , l v , 1 0 - 1 1 ) . — I n n o v is s im is dieb u s. j au ssi c o n n a ît- il to u t ce q u e fo n t les fa u x pro-
H é b r.: à la fin des jo u rs. C .- à - d ., ap rès l ’a c h è ­ I p hètes. — L a fo rm u le d ic it D o m in u s ( h é b r.,
v e m en t de la période q u i d o it p récéd er celle du n " u m Y 'h ô v a h ; et. P s . c i x , 1, e t la n ote) re v ie n t
M essie; p ar co n séquen t, a u x jo u rs m essianiques. fré q u e m m e n t ju s q u ’ à la fin de ce c h a p itr e ; elle
A lo rs on co m pren dra que, d an s le p lan d iv in , le oppose d ’u u e m an iè re v ig o u re u s e la v r a ie parole
c h â tim en t des p éch eu rs a v a it fa it p a rtie de l ’é ta ­ d u S e ig n e u r a u x oracles m en so n gers des fa u x
b lissem en t d u n o u vel o rd re de choses. E n effet, | p rop h ètes. — N u m q u id n o n cæ lu m ...* P ré s e n t en
le sa lu t d e v a it s’a p p u y e r ou s u r le u r co n versio n , tous l i e u x , D ieu e st tém oin de to u t. C f. I I I R e g .
ou su r leu r ruin e. — N o n m itteb a m ... (vers. 21). ! v m , 27 ; Ps. c x x x v m , 7-12 ; A m . ix , 2-3, etc. —
A u d a ce a v e c laqu elle les fa u x p rop h ètes rem plis­ D icentes : *S o m n ia v l... ( v e r s . 25b ). L a n g a g e p a r
saient le u r p réte n d u rôle. E lle e st d écrite en ' lequel ces prophètes h y p o c rite s a ttir a ie n t l ’a t ­
ten u es très p ittoresq u es ( cu rreb a n t ). — A. ver­ ten tio n de la fo u le , e t la g ro u p a ie n t a u to u r d ’e u x
614 J er . X X I I I , 28-35.
nia eorum quæ narrat unusquisque ad que chacun d ’eux raconte à son prochain,
proximum suum, sicut obliti sunt patres comme leurs pères ont oublié mon nom
eorum nominis mei propter Baal? à cause de B aal?
28. Propheta qui habet somnium, nar­ 28. Que lle prophète qui a eu un songe
ret somnium ; et qui habet sermonem raconte ce*songe, et que celui qui a en­
meum, loquatur sermonem meum vere. tendu ma parole rapporte fidèlement ma
Quid paleis ad triticum ? dicit Dominus. parole. Qu’y a-t-il de commun entre la
paille et le blé? dit le Seigneur.
29. Numquid non verba mea sunt quasi 29. Mes paroles ne sont-elles pas
ignis, dicit Dominus, et quasi malleus comme du feu, dit le Seigneur, et comme
conterens petram? un marteau qui brise la pierre?
30. Propterea ecce ego ad prophetas, 30. C’est pourquoi voici que je viens
ait Dominus, qui furantur verba mea aux prophètes, dit le Seigneur, qui déro­
unusquisque a proximo suo. bent mes paroles chacun à son prochain.
31. Ecce ego ad prophetas, ait Dom i­ 31. V oici que je viens aux prophètes,
nus, qui assumunt linguas suas, et aiunt: dit le Seigneur, qui se servent de leur
D icit Dominus. langue, et qui disent : Ainsi parle le
Seigneur.
32. Ecce ego ad prophetas somniantes 32. V oici que je viens aux prophètes
mendacium, ait Dominus, qui narrave­ qui ont des visions de mensonge, dit le
runt ea, et seduxerunt populum meum Seigneur, qui les racontent ct qui sédui­
in mendacio suo et in miraculis suis, sent mon peuple par leurs mensonges et
cum ego non misissem eos, nec mandas­ par leurs miracles, quoique je ne les aie
sem eis, qui nihil profuerunt populo pas envoyés, et que je ne leur aie donné
huic, dicit Dominus. aucun ordre, et qu’ils ne servent de rien
à ce peuple, dit le Seigneur.
33. Si igitur interrogaverit te populus 33. Si donc ce peuple, ou un prophète,
iste, vel propheta, aut sacerdos, dicens : ou un prêtre t’interroge et te dit : Quel est
Quod est onus Domini? dices ad eos : le fardeau du Seigneur? tu leur diras:
Vos estis onus; projiciam quippe vos, C ’est vous qui êtes le fardeau, car je vous
dicit Dominus. jetterai, dit le Seigneur.
34. E t propheta, et sacerdos, et po­ 34. E t si un prophète, ou un prêtre,
pulus qui dicit : Onus Dom ini, visitabo ou le peuple dit : Fardeau du Seigneur,
super virum illum et super domum ejus. je visiterai cet homme-là et sa maison.
35. H æc dicetis unusquisque ad proxi­ 35. Vous direz chacun à son prochain
mum, et ad fratrem suum : Quid re­ et à son frère : Qu’a répondu le Seigneur?
spondit Dominus? et quid locutus est et qu’a dit le Seigneur?
Dominus?

p o u r lu i d éb ite r le u rs erre u rs ; com m e les songes fé ra ie n t q u e de vain s sons ; le u r la n g u e s’a g ita it


é ta le n t u n d es m odes de la ré v é la tio n d iv in e , p ou r p arle r, e t c ’é ta it to u t. — S o m n ia n te s... V o y e z
ils p ré te n d a ie n t a v o ir reç u p a r ce m oyen q u elq u e les v e rs. 25 e t ss. — I n m ir a c u lis s u is ( v e rs . 32 ).
co m m u n icatio n d ’en h a u t. Cf. N u m . x u , 6 ; J o ël, n , L ’h é b re u d it seu lem en t : p a r le u r Jactance.
28, etc. — U squequo istu d ... L a p atien ce d u S e i­ 4® L e fa rd e a u d u S e ig n e u r. X X I I I , 33-40 .
g n e u r com m ence à se la sser d’un e te lle co n d u ite. 33-4 0 . R éponse q u e Jé ré m ie d e v ra fa ir e a u x
L es v e rs . 26 e t 27 fo rm e n t u n e lo n g u e p hrase scep tiq u es qu i le ra llia ie n t.— Q uod... o n u s (h é b r.,
en treco u p ée p ar l’ém otion . — Q ui... s o m n iu m , m a iè â '). C e tte expressio n , q u e les p rop h ètes m e t­
n a rre t... (v e rs. 28). Qu’ il p a rle de son rê v e com m e ta ie n t assez fré q u e m m e n t en tê te de leu rs o racles
d’un rêve, e t q u ’il ne le présente p as com m e u n e (c f . Is. x n i , 1 ; x v i i , 1 ; x i x , 1 ; x x i , 1, e tc .), a
rév é la tio n céleste. — Q u id p a le is... T rè s b elle tr è s h a b itu e lle m e n t le sens de fa r d e a u ; c . - à - d .,
m étap h o re p ou r d ésign er les v ra ie s e t les fau sses de p rop h étie de m alh e u r. L e s e sp rits fo rts de J é ­
p rop h éties. C elles d u v ers. 29 ( q u a s i ig n is ,... ru salem s’ap p ro ch aie n t d o nc de J é ré m ie e t lu i
m a lleu s...) ne so n t pas m oins sig n ific a tive s. d em an d aien t ir o n iq u e m e n t: Q u od est o n u s . . . t
3 0 -32 . L es p rop h ètes d e m en son ge sero n t A s - t u a u jo u rd ’h u i q u e lq u e ca la m ité à nous p r é ­
sé vè rem en t p unis. — E cce ego a d p rop h eta s. M e­ d ir e ? — D ieu su g g è re ce tte rip o ste à son m es­
nace te r r ib le , rép étée tro is fo ls de s u ite (com p. sa g e r : V o s estis o n u s. J e u de m ots te r rib le :
les v e rs . 31 e t 32). — F u r a n tu r v e r b a ... V o l p u isq u ’ ils sont u n fa r d e a u , le S e ig n e u r s’en dé­
s a c r ilè g e , qu’ ils co m m e tta ie n t en Im ita n t le la n ­ barrassera en les Jetan t à te rre (p r o jicia m ... v os).
g a g e des prop h ètes v ra im e n t Inspirés. — A ss;t- — E t... q u i d i c i t (v e rs. 34). Il y a u ra en o u tre
m u n t lin g u a s ,.. T r a it p ittoresq u e. Ils ne p ro ­ u n e p u n itio n spéciale p ou r q u ico n q u e v ou d rait
Jer. XXIII, 36 — XXIV, 1. 615

36. Et on ne mentionnera plus le far­ 36. E t onus Domini ultra non memo­
deau du Seigneur; car la parole de cha­ rabitur; quia onus erit unicuique sermo
cun sera son propre fardeau, parce que suus, et pervertistis verba Dei viventis,
vous avez perverti les paroles du Dieu Domini exercituum, Dei nostri.
vivant, du Seigneur des armées, notre
Dieu.
37. Tu diras au prophète : Que t’a ré­ 37. Hæc dices ad prophetam : Quid
pondu le Seigneur? et qu’est-ce que le respondit tibi Dominus? et quid locutus
Seigneur a dit? est Dominus?
38. Si vous dites encore : L e fardeau 38. Si autem Onus Domini dixeritis,
du Seigneur, alors ainsi parle le Sei­ propter hoc hæc dicit Dominus : Quia
gneur : Parce que vous avez dit ce mot : dixistis sermonem istum : Onus Domini ;
L e fardeau du Seigneur, quoique je vous et misi ad vos, dicens : Nolite dicere :
eusse envoyé dire : Ne dites pas : Le Onus Domini,
fardeau du Seigneur,
39. à cause de cela, voici que je vous 39. propterea ecce ego tollam vos por­
prendrai m oi-m êm e, et je vous empor­ tans, et derelinquam vos, et civitatem
terai, et je vous abandonnerai loin de quam dedi vobis et patribus vestris, a
ma face, vous et la ville que j ’ai donnée facie mea;
à vous et à vos pères ;
40. et je vous couvrirai d’un opprobre 40. et dabo vos in opprobrium sempi­
éternel et d’une ignominie .éternelle, ternum, et in ignominiam æternam, quæ
dont la mémoire ne s’effacera jamais. nunquam oblivione delebitur.

CHAPITRE XXIY

1. L e Seigneur me montra une vision, 1. Ostendit mihi Dominus, et ecce


et voici que deux paniers pleins de figues duo calathi pleni ficis, positi ante tem­
étaient placés devant le temple du Sei­ plum Dom ini, postquam transtulit N a­
gneur, après que Nabuchodonosor, roi buchodonosor, rex Babylonis, Jecho-
de Babylone, eut emmené Jéchonias, fils niam , filium Joakim , regem Juda, et
de Joakim, roi de Juda, avec ses princes, principes ejus, et fabrum, et inclusorem,

en core ab u ser de ce tte ex p ressio n d ’u n e m anière b eaucoup à ce iie d’A rao s, v i n , 1 - 3 . — O stend it
blasphém atoire. — H æ c d icetis (v ers. 35). R esp ect m ih i... : phénom ène p u re m e n t In tern e, selon to u te
av ec leq u el on d e v ra désorm ais p a rle r des d iv in s vraise m b la n ce . — P o s iti a n te tem p lu m . L e s
oracles. — O n u s... u n ic u iq u e ... (v ers. 36). « C elui d e u x co rb eilles fig u ra ie n t le p euple J u if, q u i
q u i s’in fo rm era du fa rd e a u du
Se ig n e u r p a r m ode de p laisa n te rie
tro u v e ra que ses p aroles légères
so nt u n fa rd eau tr è s lo u rd à
porter. » — D e l v iv e n t is , D o m i­
n i . . . L e s titre s so n t accu m u lés
pou r m ettre en re lie f l ’étend ue
de l’o u tra g e fa it à D ieu. — Ego
to lla m ... (v e r s . 3 9 ). On Ut dans
1 *
l’hébreu a c tu e l : J e vous o u b lie ­
rai ( n d S iff) . L e s L X X , le s y ria - Corbeilles à f r u i t s . ( 1 . A n t iq u e É g y p t e . — 2. É g y p t e m o d e r n e .)
que, etc ., o n t s u iv i la m êm e leçon
que la V u lg a te (.n â à îti); ce q u i donne un sens . d e v a it v iv r e co n sta m m en t en présence de son
m ieu x approprié au co n tex te . R em arq u ez l ’in sis­ D ieu. — P o stq u a m tr a n stu lit... L a d ate de la
tan ce a v ec la q u elle D ieu ap p u ie s u r sa pensée v ision est cla ire m e n t Indiquée : c ’é ta it sans d o u te
dans les d erniers versets. peu ap rès la d ép o rtation d o n t il s’a g i t , e t au
d é b u t du rè gn e de Séd écias. V o y e z la note de
? I V . — L e s p r o c h a in s événem ents sont de n o u ­ x x n , 24. — F a b r u m et in c lu s o r em . H ébr. : L es
v ea u m a n ifestés s o u s fo r m e de sym boles. c h a rp e n tie rs e t les se rru rie rs. C f. I V R e g . x x i v ,
X X I V , 1 -1 0 . 14-17 ; II P a r. x x x v i , 10. — F ic u s ... p r im i tem ­
1° Les d eu x co rb eilles de figu es. X X I V , 1 - 3 . p o ris. C 'est o rd in aire m e n t atl m ois d ’a o û t qu ’ a
Ç u a p . X X I V . — 1 - 8 . V isio n q u i ressem ble lieu la p rin cip ale récolte des figues eu P alestin e-
616 Jer. X X I V , 2-9.
de Jérusalem, et adduxit eos in B abylo­ et les architectes et les ingénieurs, et qu’il
nem. les eut conduits de Jérusalem à B ab y ­
lone.
2. Calathus unus ficus bonas habebat 2. L ’un des paniers contenait d’excel­
nimis, ut solent ficus esse primi tempo­ lentes figues, comme sont d’ordinaire les
ris ; et calathus unus ficus habebat m a­ figues de la première saison, et l ’autre
las nim is, quæ comedi non poterant eo panier contenait des figues très mau­
quod essent malæ. vaises, qu’on ne pouvait pas manger,
parce qu’elles ne valaient rien.
3. E t dixit Dominus ad me : Quid tu 3. E t le Seigneur me dit : Que vois*
vides, Jerem ia? E t dixi : Ficus, ficus tu, Jérém ie? Je répondis : Des figues,
bonas, bonas vald e; et malas, malas des figues bonnes, très bonnes, et des
valde, quæ comedi non possunt eo quod m auvaises, très m auvaises, qu’on ne
sint malæ. peut pas m anger, parce qu’elles ne va­
lent rien.
4. E t factum est verbum Domiui ad 4. E t la parole du Seigneur me fu t
m e, dicens : adressée en ces termes :
5. H æc dicit Dominus, Deus Israel : 5. V oici ce que dit le Seigneur, le
Sicut ficus hæ bonæ, sic cognoscam trans­ Dieu d’Israël : De même que ces figues
migrationem J u d a, quam emisi de loco sont bonnes, ainsi je distinguerai pour
isto in terram Chaldæorum, in bonum. leur bien les captifs de Juda, que j ’ai
envoyés de ce lieu dans le pays des
Chaldéens.
6. E t ponam oculos meos super eos 6. Je les regarderai d’un œil fa vo ­
ad placandum, et reducam eos in terram rable, et je les ramènerai dans ce pays;
hanc ; et ædificabo eos, et non destruam ; je les bâtirai, et je ne les détruirai pas ;
et plantabo eos, et non evellam. je les planterai, et je ne les arracherai
pas.
7. E t dabo eis cor ut sciant m e, quia 7. Je leur donnerai un cœur pour
ego sum Dominus ; et erunt mihi in po­ qu’ils connaissent que je suis le Sei­
pulum, et ego ero eis in Deum , quia gneur ; ils seront mon peuple, et je serai
revertentur ad me in toto corde suo. leur Dieu, parce qu’ils reviendront à moi
de tout leur cœur.
8. E t sicut ficus pessimæ quæ comedi 8. E t de même que ces figues sont
non possunt, eo quod sint m alæ, hæc très mauvaises, et qu’on ne peut les man­
dicit Dominus : Sic dabo Sedeciam , re­ ger parce qu’elles ne valent rien, ainsi,
gem Juda, et principes ejus, et reliquos dit le Seigneur, j ’abandonnerai Sédécias,
de Jérusalem , qui remanserunt in urbe roi de Juda, et ses princes, et les restes
hac, et qui habitant in terra Æ gypti. de Jérusalem qui sont demeurés dans
cette v ille , et qui habitent dans le pays
d’E gvpte.
9. E t dabo eos in vexationem , affli- 9. Je les livrerai aux vexations et à
ctionemque omnibus regnis terræ, in op- l ’affliction dans tous les royaumes de là

C ep er.d an t, « q u elques espèces de fig u ie rs p ro ­ de e m is i. — A d p la c a n d u m . L ’h ébreu a de n ou ­


d u ise n t des fr u its à d eu x rep rises ch a q u e an n ée, v e a u : « in bon u m . i L e S e ig n e u r co n tem p lera
e t d an s ce cas la p rem ière r é c o lte , q u i m û r it en les e x ilé s d ’u n e m an ière fa v o ra b le . — R ed u ca m ...
ju in , passe p o u r ê tre p a rtic u liè re m e n t d élic a te . ® et æ dificabo... (v e rs . 6). E n qu o i co n siste ra ce
C f. Is . x x v m , 4 ; Os. ix , 10, etc. — M a la s n im is re g a rd fa v o ra b le : dans la fin de la c a p tiv ité e t
( v ers. 2 ) : p arce q u ’elles é ta le n t g â tées ou de le ré tab lisse m e n t de la th é o cratie en P a lestin e.
m a u v aise q u a lité . — Q u id tu v id es... (v e rs . 3). P o u r les expressio n s fig u rées æ d ifica b o , p l a n ­
D é ta ils d ra m a tiq u es. L e S e ig n eu r a ttir e l ’a tte n ­ ta b o , etc., v o y e z i , 10 e t la n o te . L e s e x ilé s
tio n d u p ro p h ète s u r la v isio n sym bo liqu e. sero n t a in si bén is d e D ieu p arce q u ’ils a u ro n t été
2° In te rp ré ta tio n de la v isio n . X X I V , 4 - 1 0 . p u rifiés e t am éliorés p a r leu rs sou ffran ces.
4-7. L e s bonnes figu es et le u r sym bo lism e. — S-10. L e s m au vaises figu es e t le u r sym bolism e.
S ic cognoscam ... E n bonne p art. D ieu je tte r a nn — Les m ots q u i rem a n seru n t... e t q u i h a b ita n t...
reg a rd de co m plaisan ce s u r les J u ifs d ép o rtés m arq u e n t d e u x ca té g o rie s bien d istin cte s. L a se­
en C h a ld é e, com m e on le f a i t s u r d ’ex ce lle n tes conde. se com p o sait d e c e u x des J u ifs q n l, au
figues. L es m ots i n b o n u m , q u i te rm in e n t le m om en t de l ’Invasion ch a ld é e n n e , s’é ta le n t re ti­
v ers. 6 , d ép en d en t du v erb e c o g n o sca m , e t non rés en É g y p te p o u r éch app er a u x m au x de la
Jer. XXIV, 10 — XXV, 5. 617

terre, et ils seront un objet d’opprobre, probrium , et in parabolam , et in pro­


de raillerie, de fable et de malédiction verbium, et in maledictionem in univer­
dans tous les lieux où je les aurai sis locis ad quæ ejeci eos.
chassés.
10. E t j ’enverrai contre eux le glaive, 10. Et mittam iu eis gladium , et
la famine et la peste, jusqu’à ce qu’ils fam em , et pestem, donec consumantur
soient exterminés de la terre que j ’ai de terra quam dedi eis et patribus
donnée à eux et à leurs pères. eorum.

CHAPITRE XXV

1. Parole qui fut adresséè à Jérémie 1. Verbum quod factura est ad Jere-
t uchant tout le peuple de Juda, la qua­ m iam , de omni populo Juda, in anno
trième année de Joakim , fils de Josias, quarto Joakim , filii Josiæ , regis Juda
roi de Juda ( c ’était la première année (ipse est annus primus Nabuchodonosor,
de Nabuchodonosor, roi de B ab ylo n e), regis B ab ylonis),
2. et que le prophète Jérémie annonça 2. quod locutus est Jeremias propheta
à tout le peuple de Juda, et à tous les ad omnem populum Juda, et ad univer­
habitants de Jérusalem , en disant : sos habitatores Jérusalem , dicens :
3. Depuis la treizième année de J o­ 3. A tertio decimo anno Josiæ , filii
sias, fils d’Am m on, roi de Juda, jusqu’à Ammon, regis Juda, usque ad diem hanc,
ce jour, il y a de cela vin gt-trois ans, iste tertius et vigesimus annus, factum
la parole du Seigneur m’a été adressée, est verbum Domini ad me, et locutus
et je vous l’ai annoncée, me levant la sum ad vos de nocte consurgens, et lo-
nuit, et parlant, et vous n’avez pas écouté. quens, et non audistis.
4. E t le Seigneur vous a envoyé tous 4. E t misit Dominus ad vos omnes
ses serviteurs, les prophètes, il les a en­ servos suos prophetas, consurgens dilu­
voyés dès le matin ; et vous n’avez pas culo, mittensque; et non audistis, ne-
écouté, et vous n’avez pas prêté l’oreille que inclinastis aures vestras ut audire­
pour entendre, tis,
5. lorsqu’il disait: Revenez chacun de 5. cum diceret : Revertimini unus­
votre voie mauvaise et de vos pensées quisque a via sua m ala, et a pessimis
criminelles, et vous habiterez de siècle cogitationibus vestris, et habitabitis in
en siècle dans la terre que le Seigneur terra quam dedit Dominus vobis et pa­
a donnée à vous et à vos pères ; tribus vestris, a sæculo et usque in sæcu-
lum ;

gu erre . — Dabo... i n v exa tio n em ... (v e rs 9). A c ­ J u ifs , p u isq u e a v e c elle d e v a ie n t co m m en cer les
c u m u latio n éloquen te de s y n o n y m e s , e t écho de s o ix a n te - d ix années de c a p tiv ité . E n 606, N a b u ­
D eut. x x v m , 25 e t 27. I l fa lla it q u e le peuple ch od on osor, gén éra l en ch e f des arm ées de son
e n tier e û t à s o u flr lr , p u isq u ’il é ta it to u t en tie r p è re , N abon assar, v a in q u it à C a rc h é m ls , s u r les
coupable. bords de l’ E u p h ra te ( c f . x l v i , 2 , e t la n o t e ) ,
le pharaon N é c h a o , q u i s’é ta it a v a n c é ju sq u e-là
S e c t io n V I II . — H u it iè m e d is c o u r s : ces
p our d isp u te r . l ’hégém on ie a u x Chaldéens dans
S O IX A N T E -D IX A N N É E S DE C A P T IV IT É . XXV, 1 les ré g lo n s o rien ta les. L e v a in q u e u r s’éla n ça en­
— X X I X , 32.
su ite ju sq u e s u r le te rrito ire de J u d a à la su ite
i l . — L e s ju g em en ts de D ie u contre J u d a des É g y p tie n s , s’em para de Jé ru sa le m p ou r la
et les G en tils. X X V , 1-38. p rem ière fo ls , e t fit de J o a k im u n p rin ce v a s ­
sal. N abu ch o d on o sor n’é ta it a lo r s , il est v r a i,
1° In tro d u c tio n .* X X V , 1-2. que le « co -ré g e n t de son père (q u i m o u ru t seu ­
Ch ap. XXV. — 1-2. L a d ate du d isco u rs. — lem en t l ’année su iv a n te ), m ais il e x e rç a it d é jà la
D e o m n i p o p u lo ; e t pas seu lem en t au s u je t des p lé n itu d e du p o u v o ir ro yal. »
ro is e t des g ra n d s , com m e le d isco urs q u i pré­ 2° L es s o ix a n te - d ix années d ’e x il. X X V , 3-11.
cède. — I n a n n o q u a rto ... J o ak im m on ta su r 3-7. Com m en t J u d a e st d em eu ré so u rd à tous
le trôn e en 610 a v a n t J .- C . ; la q u a trièm e année les appels de la g râ ce d iv in e . — A tertio d ecim o ...
de son règn e correspond d o nc à 606. — Ip se... C’é ta it l’année où J é ré m ie a v a it com m encé à
a n n u s p r lm u s ... L e p rop h ète p arle a v e c une e x e rce r son rôle p rop h étiq u e. V o y e z i , 2 e t la
précision e x tra o rd in a ire ; c ’est que ce tte d ate a note. — Iste ter tiu s et v ig esim u s... Il a v a it dono
une très gran de Im portance dan s l’h isto ire des prop h étisé pend an t près de d ix - n e u f ans sous
618 Jer. X X V , 6-9.
6. et nolite ire post deos alienos, ut 6. n’allez point après les dieux étran­
serviatis eis adoretisque eos, neque me gers pour les servir et les adorer, et ne
ad iracundiam provocetis in operibus provoquez pas ma colère par les œuvres
manuum vestrarum, et non affligam vos. de vos mains, et je ne vous affligerai
pas.
7. E t non audistis m e, dicit Dominus, 7. E t vous ne m’avez pas écouté, dit
ut me ad iracundiam provocaretis in le Seigneur; mais vous avez provoqué
operibus manuum vestrarum , in malum ma colère par les œuvres de vos mains,
vestrum. pour votre malheur.
8. Propterea hæc dicit Dominus exer­ 8. C’est pourquoi, ainsi parle le Sei­
cituum : Pro eo quod non audistis verba gneur des armées : Parce que vous n’avez
mea, pas écouté mes paroles,
9. ecce ego mittam et assumam uni­ 9. j ’enverrai et je prendrai tous les
versas cognationes aquilonis, ait Domi­ peuples de l’aquilon, dit le Seigneur, et
nus, et Nabucbodonosor, regem B abylo­ Nabuchodonosor, roi de B abylone, mon
nis, servum meum, et adducam eos serviteur, et je les amènerai contre ce
super terram Î6tam, et super habitatores pays, et contre ses habitants, et contre
ejus, et super omnes nationes quæ in toutes les nations qui l’environnent ; je
circuitu illius sunt; et interficiam eos, les exterm inerai, et j ’en ferai un objet
et ponam eos in stuporem, et in sibilum, d’étonnement, et de mépris, et des soli­
et in solitudines sempiternas. tudes éternelles.

Josias, p u isq u e ce p rin ce régu a tre n te e t u n ans. diceret : R e v e r tim in i... R ésu m é des e x h o rtatio n s
Il f a u t ajo u te r à ce ch iffre les tro is m ois du q u e ces m essagers d iv in s a d re ssa ie n t a u peuple
rè gn e de J o a c h a z e t au d elà de tro is années sons (v e rs. 5-6).
ce lu i de J o ak im . — S u r la lo cu tio n p itto re sq u e 8 - 1 1 . C o m m en t D le n se v e n g e ra de sa n atio n
coupable. — C ogn a tiones a q u i­
lo n is ■ : les C haldéen s e t * les
n ation s n om breuses q u i com po­
saie n t le u r arm ée. C f. 1 , 1 4 - 1 5 .
N a b u ch o d o n o so r, le u r c h e f , re­
ç o it , ic i e t à d e u x a u tre s re ­
p rises dans le liv re de Jé ré m ie
( x x v n , 6 , e t x l h i , 1 0 ) , le
titr e rem arq u ab le de s e rv ite u r
de J é h o va h ( ser v u m m eu m ).
C ’e st q u ’ il te n a it son m a n ­
d a t d u S e ig n e u r lu i-m ê m e e t
q u ’il tr a v a illa it p ou r lu i ; cf.
E z . x x i x , 19 -2 0 . — Su p er...
n a tio n e s... i n c ir c u itu : to u s les
peuples lim itro p h e s de J u d a .
V o y e z ies v e rs. 20 e t ss. —
S o litu d in e s sem p itern a s. H éb r. :
des ru in es étern elles. D e m émo
au v ers. 12. — P e r d a m q u c ...
( v e r s . 10 ). S u r ce tte fo rm u le ,
cf. v u , 34, e t la n ote. — Vocem
m olæ et lu m e n ... Ce n’est pas
seu lem en t la Joie q u i ce ssera ,
m ais m êm e la v ie de fa m ille ,
figu rée p ar le b r u it des p etits
m ou lin s à bras de l’ O rien t ( A tl.
archéol., pl. x x i , fig. 1 , 2 , 3 ).
— S erm en t...sep tu a g in ta a n n is .
D’ap rès q u elqu es in te r p rè te s , ce
Femmes de Palestine occupées a moudre du blé. ch iffre d é sig n e ra it d irectem en t
e t p rin cip ale m e n t la d u rée de
de nocte co n su rg en s... v o y e z la n ote de v n , 13. l ’em p ire b a b y lo n ie n , q u i f u t , en e ffe t, d ’environ
— N o n a u d is tis . T riste ré s u lta t de ce tte lo n g u e s o ix a n te - d ix ans (4 5 p o u r N abu ch o d on o sor,
p réd icatio n , à la q u ei ' 2 p lu sieu rs au tre s prop h ètes 2 p our E v ilm é ro d ach , 4 p ou r N é rig lisso r, 17 pour
co n cou ra ien t a v e c J é rém ie ( m is it ... o m n es s e r­ N a b o n è d e ). M ais ce tte opinion n’est pas fo n d ée,
ras...', v ers. 4). C f. v n , 26; x x x v , 15. — Ç u m c a r il est v isib le q u e c ’e st a v a n t to u t la d urée
Jer. XXV, 10 -17. 619

10. Je ferai cesser parmi eux les cris 10. Perdamqne ex eis vocem gaudii et
de joie et les cris d’allégresse, les chants vocem læ titiæ , vocem sponsi et vocem
de l’époux et les chants de l’épouse, le sponsæ, vocem molæ et lumen lucernæ.
bruitdela m eiileetla lumière delalam pe.
11. E t tout ce pays deviendra un dé­ 1 1. E t erit universa terra hæc in soli­
sert et un objet d’épouvante ; et toutes tudinem, et in stuporem; et servient
ces nations seront assujetties au roi de omnes gentes istæ regi Babylonis septua­
Babylone pendant soixante-dix ans. ginta annis.
12. E t lorsque ces soixante-dix ans 12. Cumqne impleti fuerint septua­
seront accom plis, je visiterai le roi de ginta anni, visitabo super regem B aby­
Babylone et son peuple, dit le Seigneur, lonis et super gentem illam, dicit Domi­
leur iniqnité, et la terre des Chaldéens, nus, iniquitatem eorum, et super terram
et je la réduirai en une solitude éter­ Chaldæorum, et ponam illam in solitu­
nelle. dines sempiternas.
13. E t je réaliserai sur ce pays toutes 13. E t adducam super terram illam
mes paroles que j ’ai prononcées contre omnia verba mea, quæ locutus sum con­
lui, tout ce qui est écrit dans ce livre, tra eam, omne quod scriptum est in li­
et tout ce que Jérémie a prophétisé bro isto, quæcumque prophetavit Jere­
contre toutes les nations, mias adversum omnes gentes,
14. parce que, quoique ce fussent des 14. quia servierunt eis, cum essent
peuples nombreux et de grands rois, ils gentes multæ, et reges magni ; et reddam
leur ont été assujettis; et je leur rendrai eis secundum opera eorum, et secundum
selon leurs œuvres et selon les actions facta manuum suarum.
de leurs mains.
15. Car ainsi parle le Seigneur des 15. Quia sic dicit Dominus exerci­
armées, le Dieu d’Israël : Prends de ma tuum, Deus Israel : Sume calicem vini
main cette coupe du vin de ma fureur, furoris hujus de manu m ea, et propina­
et tu en feras boire à tous les peuples bis de illo cunctis gentibus, ad qnas ego
vers lesquels je t’enverrai. mittam te.
16. Ils en boiront, et ils seront trou­ 16. Et bibent, et turbabuntur, et in­
blés, et ils deviendront fous en face du sanient a facie gladii quem ego mittam
glaive que j ’enverrai contre eux. inter eos.
17. E t je pris la coupe de la main du 17. E t accepi calicem de manu Do-

de la c a p tiv ité q u e le p rop h ète a v o u lu m ar­ ain si con çu e : « Ce qu e Jérém ie a p rop h étisé
q u e r Ici. O r , d ’ap rès les m eilleu rs c a lc u ls , c.-à-d., c o n tre les n atio n s. » V ie n n e n t e n su ite les oracles
en p re n an t p o u r p oin t de d é p a r t , « non la ru in e c o n tre E lam ( x l i x , 3 5 - 3 9 ) , e t co n tre les au tre s
de Jéru sa lem e t d u te m p le , sous S é d é c la s, m ais n atio n s p aïennes ( x l v i - l i ) . — Q u ia servie­
la p rem ière d é p o rta tio n , q u i e u t lie u la q u a ­ ru n t... (v e rs. 14 ). H éb r. : C ar des n atio n s p u is­
trièm e année de Jo a k lm » ( M a n . MM., t . I I , san tes e t de g ra n d s ro is les a s s e rv iro n t, e u x
n. 1 0 0 4 ), l ’an n ée m êm e où ce tte p ro p h étie fu t au ssi ( le s C h a ld é e n s). — R ed d a m ... sec u n d u m
prononcée ( en 606 ; c f. v ers. 1 ) , et en com p­ opera... L a loi du ta lio n , d ’après la q u elle D ieu
ta n t Jusqu’à I'éd lt de C yru s q u i m it fin à l’e x il tr a it e si so u v e n t les in d iv id u s e t les peu ples.
(en 636), on tro u v e très e x a c tem en t s o ixa n te-d ix C ette pensée sera rép étée d e u x a u tre s fo is au
ans. su je t des B a b y lo n ie n s; cf. L , 2 9 , et l i , 2 4 .
3° L es Chald éens sero n t e u x - m ê m e s ch â tié s , 4° L a cou p e de la co lère d iv in e . X X V , 15-29,
après a v o ir s e rv i d ’ in stru m en ts a u x v en g ean ces 1 5 - 1 6 . C e tte coupe est placée dan s les m ains
d iv in es. X X V , 12-14. de J é ré m ie , p o u r q u ’ il la fasse v id e r p ar to u s
12-14. R u in e fu tu r e de B abylon e. — C u m qu e ce u x q u e D ieu lu i d ésign era. — C a licem ... f u r o ­
im p leti... « L ’em pire de B a b ylon e fu t p ra tiq u e ­ ris ... S ym bo le assez fré q u e n t dans la B ible
m en t l'œ u v re d’u * 3eul hom m e. A p rè s la m o rt (c f. x l i x , 1 2 , e t l i , 7 ; Jo b , x x i , 2 0 ; P s . l x , 5,
de N abuch od onosor, il d u ra encore p end an t q u el­ e t l x x i v , 9 ; Is. l i , 1 7 , 2 2 ; E z. x x n i, 3 1 ; H ab.
ques an n ées, m ais sou h is to ire ne f u t q u ’une i i , 1 6 ; A poc. x r v , 8 , e tc .) , p o u r fig u re r le s ch â ­

série de m e u rtres e t d ’u su rp ation s ; puis il tom ba tim e n ts d u ciel. — C u n ctis g en tib u s : du m oins,
pou r to u jo u r s , e t ses ru in es fo rm e n t son u n iqu e a u x n ation s qu i sero n t b ie n tô t én um érées (v e rs .
m ém orial d urable. » C f. l e t l i ; Is. x i l i et x iv . 1 8 - 2 6 ) . — T u r b a b u n tu r ( v e r s . 1 6 ) . H é b r..-E lle s
— I n libro isto (v e rs. 13 ). A la s u ite de ces ch a n cellero n t. A la m an ière des gen s iv r e s ; cf.
m ots co m m ence, e n tre l ’h é b reu e t les S ep tan te x i i i , 1 3 ; Is. x i x , 1 4 , e tc . — G la d ii q m m m it­
la d iv erg en ce éto n n an te que nous avons sign alée tam : le g la iv e acé ré des Chaldéens.
dans l ’In tro d u ctio n (p . 518). L a version d 'A le x a n ­ 17-26. J é ré m ie e x é cu te l ’o rd re du S eig n eu r. —
drie term ine ici la p hrase et en o u v re une au tre, A ccep i... et p r o p in a v i. À otlo n s to u t Internes,
620 Jer. X X V , 18-26.

m ini, et propinavi cunctis gentibus ad Seigneur, et j ’en fis boire à tous les
quas misit me Dominus : peuples vers lesquels le Seigneur m’avait
envoyé :
18. Jérusalem, et civitatibus Juda, et 18. à Jérusalem et aux villes de Juda,
regibus ejus, et principibus ejus, ut da­ à ses rois et à ses princes, pour en faire
rem eos in 6olitudinem, et in stuporem, un désert, et un objet d’étonnement, et
et in sibilum, et in maledictionem, sicut de mépris, et de malédiction, comme on
est dies ista; le voit aujourd’hui ;
19. Pharaoni, regi Æ g y p ti, et servis 19. au pharaon, roi d’E gyp te, à ses
ejus, et principibus ejus, et omni populo serviteurs, à ses princes, et à tout son
'e ju s , peuple,
20. et universis generaliter cunctis re­ 20. et généralement à tous les rois du
gibus terræ Ausitidis, et cunctis regibus pays d’Ausite, et à tous les rois du pays
terræ Philisthiim, et A scalon i, et Gazæ, des Philistins, à Ascalon, à G aza, à
et Accaron , et reliquiis Azoti ; A ccaron, et à ce qui reste d’A zot,
21. et Idumææ, et Moab, et filiis Am- 21. à l ’Idumée, à Moab, et aux enfants
mon ; d’Ammon ;
22. et cunctis regibus T y ri, et uni­ 22. à tous les rois de T y r et à tous les
versis regibus Sidonis, et regibus terræ rois de Sidon, et aux rois du pays des
insularum qui sunt trans mare; îles qui sont au delà de la mer ;
23. et Dedan, et Them a, et B uz, et 23. à Dédan, à Thém a, et à Buz, et à
universis qui attonsi sunt in comam ; tous ceux qui se coupent la chevelure,
24. et cunctis regibus A rabiæ , et 24. à tous les rois d’A rabie, à tous les
cunctis regibus Occidentis, qui habitant rois d’occident qui habitent dans le dé­
in deserto ; sert;
25. et cunctis regibus Zambri, et cun­ 25. à tous les rois de Zambri, et à tous
ctis regibus Elam , et cunctis regibus les rois d’E lam , et à tous les rois des
Medorum ; M èdes,
26. cunctis quoque regibus aquilonis, 26. à tous les rois de l’aquilon, proches
de prope et de longe, unicuique contra ou éloignés, à chacun pour l’exciter

év id e m m e n t, qn e le p rop h ète n ’ a cco m p lit que R e liq u iis e st un t r a it d ’u n e p a rfa ite e x a c titu d e ,
d ’un e m anière e x ta tiq u e . — J é r u s a le m et... c a r le ro i é g y p tie n P sa m m é tiq u e s’é ta it em paré
J u d a ... L o n g u e én u m ératio n (v e rs . 18-26), d an s d’A z o t ap rès n n trè s lo n g s iè g e , d u ra n t lequ el
la q u e lle il rè g n e u n ce rta in o rd re sous le ra p p o rt ce tte v ille a v a it beau cou p so u ffert. — I n s u la ­
g éo gra p h iq u e . L e peuple de D ieu e st n a tu re lle ­ r u m (v e rs. 22). D’ ap rès l ’u sa g e fré q u e n t de ce
m en t p lacé en tê te de la lis te d o ulo ureuse. m o t d an s la B ib le , les riv e s d écoupées de l’ E u ­
« A p rè s Jéru sa lem e t J u d a , l’é c riv a in sacré s i­ ro pe m é rid io n ale (.A tl. géogr., p l. i , x v n ) . —
g n a le l ’ex trê m e sud ( l ’É g y p t e ) , le s u d - e s t ( l e D ed an (v e rs . 23). T rib u issne d ’A b ra h a m p a r
p ays de H u s ) , le su d -ou est (les P h il is t in s ) ,l’ est C é tu ra , e t d o m iciliée a u s u d - e s t de l ’ Id u m ée.
(É d o m , e t c .) , l ’o n est ( T y r , e tc .), l ’est e t la d i­ C f. G en. x x v , 3 ; Is . x x i , 13. — T h em a e t B u z
rectio n du n ord (D é d a n , e tc .) , e t fin alem en t, le é ta ie n t d e u x p eu plad es arabes. C f. G en. x x i i , 2 1,
n o rd s o it lo in ta in , so it rapp roch é. » V o y e z Y A tl. e t x x v , 15. — S u r la fo rm u le q u i a tto n s i... co­
géogr., p l. i , in , v u , v m . — Ut d a re m ... i n so­ m a m , v o y e z la n o te de r x , 26. — C u n ctis re­
litu d in e m ... L o c u tio n p ro v e rb iale d an s J é rém ie ; g ib u s... i n deserto (v e rs . 24). D ’ap rès l’h é b re u :
cf. x v m , 16, etc. — S icu t... d ies is ta . R ien n ’em ­ to u s les ro is du m élan ge (h â 'é r e b , com m e au
p êch e que J é ré m ie a it lu i-m ê m e ajo u té ces m ots v e rs . 20) q u i h a b ita ie n t le d ésert. Il s’a g it du d é­
ap rès l ’acco m p lissem en t de l ’o racle. Ils p o u rra ien t s e rt s itu é à l ’est de la P a le s tin e , e t des peuples
aussi p ro v en ir d’ une a u tre m a in . — P h a r a o n i m élan gés q u i l’h a b ita ie n t. — Z a m b r i (v e rs . 25).
( v e r s . 1 9 ). H ébr. : p a r'ô h . L e titr e co m m u n à H é b r. : Z lm r i. C ’e st le seu l e n d ro it o ù ce tte
to u s les ro is d’ É g y p te . V o y e z G en. x n , 1 5 , e t la exp ressio n est em ployée com m e nom de peuple.
n o te. — U n iv er sis g en era liter... (v e rs . 20). D ’a ­ On c r o it q u ’elle d ésign e les d escen d ants de Zlm -
p rès l ’h éb reu : T o u t le m éla n g e ( k o l - h â ’éreb), ran (V u lg ., « Z am ran ®), u n des fils d’A b rab am
e t to u s les rois... P a r « m éla n g e » 11 fa u t en ­ p a r C é tu ra . C f. G en. x x v , 2. — R e g ib u s a q u i­
te n d re les hom m es de to u te p roven an ce q u i lo n is (v e rs. 26) : le n ord re la tiv e m e n t à la P a ­
é ta ie n t d o m iciliés en É g y p te . C f. E x . x n , 38, e tc . le stin e .— U n ic u iq u e co n tra fr a tr e m ... H ébraïsm e,
L e s L X X tr a d u is e n t fo r t bien : ■navraç t o O ç gvj[i- q u i sign ifie sim p lem en t : a u x u n s e t a u x an tres.
[x(y.touç. — T erræ A u s it id is . H é b r. : la te rre de — O m n ib u s re g n is terræ e st à p ren d re d an s le
’ U?. C’é ta it le p ays de Jo b . C f. J o b , i , 1 , e t la sens la rg e , c a r Jé ré m ie ne f a it allu sio n Ici qu ’au x
n ote. — A s c a lo n i... A z o ti. L e s q u a tre v ille s p rin ­ peu ples qu i d e v a ie n t ê tre soum is b ien tô t à B a­
cipales de la P e n tap o le p h lllstin e ; G eth é ta it la b ylon e. — R e x Sesach. H ébr. : S d a k . Il est g é ­
cinquièm e. C f. Jo s. x m , 3 ; I R e g . v i , 1 7 , e tc. n éra lem en t ad m is q u e c’e st là u n e tran scrip tio n
J er . X X V , 27-32 621

cuutt 3 son frère, ù tous les n^auiues du fratrem suum; et omnibus regnis terne
monde, qni sont sur la face de la terre; quæ super faciem ojua suut, et rex Se-
et le roi Sésach boira après eux. sach bibet post eos.
27. Et tu leur diras : Ainsi parle le 27. E t dices ad eos : Hæc dicit Domi­
Seigneur des armées, le Dieu d ’Israël : nus exercituum , Deus Israel : Bibite, et
B uvez, et enivrez-vous, et vomissez, et inebriamini, et vom ite; et cadite, neque
tombez sans vous relever, ù la vue du surgatis a facie gladii quem ego mittam
glaive que j ’enverrai contre vous. inter vos.
28. E t s’ils ne veulent pas recevoir de 28. Cumque noluerint accipere cali­
ta main cette coupe pour boire, tu leur cem de manu tua ut b ib a n t, dices ad
diras : Ainsi parle le Seigneur des eos : H æ c dicit Dominus exercituum :
armées : Vous boirez certainem ent; Bibentes bibetis ;
29. car voici, dans la ville où mon nom 29. quia ecce in civitate in qua invo­
est invoqué je vais commencer à châtier, catum est nomen meum ego incipiam
et vous seriez exemptés comme si vous affligere, et vos quasi innocentes et im-
étiez innocents 1 Vous ne serez pas munes eritis! Non eritis immunes, gla ­
exem p tés, car j ’appellerai le glaive dium enim ego voco super omnes habi­
contre tous les habitants de la terre, dit tatores terræ, dicit Dominus exercituum.
le Seigneur des armées.
30. Et toi, tu leur prophétiseras toutes 30. E t tu prophetabis ad eos omnia
ces choses, et tu leur diras : L e Seigneur ru­ verba hæc, et dices ad illos : Dominus
gira d ’en haut, et il fera entendre sa voix de excelso rugiet, et de habitaculo san­
de sa demeure sainte; il rugira contre cto suo dabit vocem suam ; rugiens ru­
le lieu cle sa gloire, un chant semblable à giet super decorem suum ; celeuma quasi
celui de ceux qui foulent le raisin sera calcantium concinetur adversus omnes
chanté contre tous les habitants de la habitatores terræ.
terre.
31. L e bruit en retentira jusqu’aux 31. Pervenit sonitus usque ad extrema
extrémités de la terre, car c’est le ju ge­ terræ, quia judicium Domino cum gen­
ment du Seigneur contre les nations ; il tibus ; judicatur ipse cum omni carne.
entre en jugem ent contre toute chair. Impios tradidi gladio, dicit Dominus.
J ’ai livré les impies au gla ive, dit le
Seigneur.
32. Ainsi parle le Seigneur des armées : 32. H æ c dicit Dominus exercituum :
Voici que l ’affliction va passer d’un Ecce afflictio egredietur de gente in gen­
peuple à l’autre, et une grande tempête tem, et turbo magnus egredietur a sum­
sortira des extrémités de la terre. mitatibus terræ.

m ystérieu se du m o t B a b e l, d’après le systèm e D o m in u s ... ru g iet. R ém in iscen ce de J o ë l, n i, 16,


que les J u ifs nom m ent ’ A JbaS , e t q u i consiste e t d ’A m os, i, 2. L e S e ig n e u r e st co m p a ré, dans
« à su b stitu e r la d ern ière le ttre de l’ alp h ab et to u t ce t a lin é a , à u n lion d é v o ra n t q u i s ’élan ce
h ébreu ( t , ou th a v ), à la p rem ière (a le p h ), l’a ­ de son r e p a ir e , e t q u i je tte 1 é p o u v an te p arm i
v a n t- d e r n iè r e (S, o u s c h in ) à la seconde (6 , ou les b erg e rs e t le u rs tr o u p e a u x , sans q u ’ il s o it
be th ), e t a in si de su ite ». B (a )b (e )l d e v e n a it possible de lu i échapp er. — D e excelso : le c i e l,
ainsi S(ê)S(a )k. Com p. l i , 4 , o ù le p ro p h ète a f­ d ’ap rès le c o n te x te (d e h a b ita cu lo sa n cto ...). —
firm e cla irem e n t q ue co nom rep résente B a b y ­ S u p e r decorem s u u m . H éb r. : co n tre son h a b ita ­
lone. — B ib et p o st eos. L e s Chald éen s sero n t tion . C.-à-d., co n tre J é r u s a le m .— C eleu m a . H é b r. :
ch â tiés à le u r to u r, e t d e v ro n t boire, e u x a u s s i, un héda d . N om donné au ch a n t Joyeu x q u e l’ on
à la te rrib le coupe. ch a n ta it en cad en ce lo rsq u ’on p re ssu ra it les r a i­
27-29. P a ro les <yae le p rop h ète é ta it ch a rg é de sins. C f. Is . x v i , 9, e t le co m m en taire. Ici, ce sont
p rononcer a u nom de D ie u , en fa is a n t v id e r a u x les p euples q u i sont écrasés dans la cu v e . C f. Is.
peuples l ’am er ca lice. — C u m q u e n o lu e rin t... L x ra , 1-6. — J u d ic iu m (v ers. 31). A la le ttre
(vers. 28). C ’e st en v a in q u ’ils e ssayera ien t de ré­ d’ap rès l’h ébreu : L e S eig n eu r a u n procès a v e c
sister. — l n civ ita te in qua... (v ers. 29). C.-à-d. les n atio n s. L ’exp ressio n cu m o m n i ca rne e s t
à Jéru salem . Si la n atio n th éo cra tlq u e n ’a pas été syn o n ym e de cu m g en tib u s. — A s u m m ita t i­
ép arg n é e, co m bien m oins le sero n t les p euples bus... ( v e r s . 3 2 ) , a su m m o ( v e r s . 33). C .- à - d .
païens! des e x tré m ité s de la te r re . — N o n p la n g e n tu r ,
5° L e Jugem ent d iv in s u r la te r re en tière. et n o n c o llig en tu r... M êm e pensée q u e p lu s h a u t,
X X V , 30-38. v n i , 1 - 3 . — A sp erg ite vos cin ere (v e rs. 34). E a
30-38. T a b lea u m a g n ifiq u e , q u i co n tien t la sign e de d e u il. C l. v i, 26. P lu s fo rte m e n t encore
réalisation v iv a n te de l’o ra c le q u i précède. — dans l’h éb reu : R o u le z -v o u s dan s la een d ie. —
622 J e r . X X V , 33 - X XV T , 3. [
33. E t erimt interfecti Domini in die 33. Et ceux que le Seigneur aura tués i
illa a summo terræ usque ad summum ce jour-là seront étendus d’une extrémité
ejus ; non plangentur, et non colligentur, de la terre à l ’autre ; on ne les pleurera |
neque sepelientur; in sterquilinium su­ pas, on ne les relèvera pas, et on ne les
per faciem terræ jacebunt. ensevelira pas ; mais ils seront gisants
sur la face de la terre, comme du fumier.
34. U lulate, pastores, et clam ate; et 34. Hurlez, pasteurs, et criez ; couvrez-
aspergite vos cinere, optimates gregis, vous de cendre, chefs du troupeau ; car '
quia completi sunt dies vestri, ut inter­ le temps est accompli où vous serez tués ; |
ficiamini, et dissipationes vestræ, et ca ­ vous serez dispersés, et vous tomberez
detis quasi vasa pretiosa. comme des vases de prix.
35. E t peribit fuga a pastoribus, et 35. La fuite sera impossible pour les
salvatio ab optimatibus gregis. pasteurs, et le salut pour les chefs du
troupeau.
36. V ox clamoris pastorum, et ulula­ 36. On entend les cris des pasteurs et
tus optimatum gregis, quia vastavit Do­ les hurlements des chefs du troupeau,
minus pascua eorum. carie Seigneur a ravagé leurs pâturages.
37. E t conticuerunt arva pacis a facie 37. Les champs de la paix sont en
iræ furoris Domini. silence devant la colère et la fureur du
Seigneur.
38. Dereliquit quasi leo umbraculum 38. Il a abandonné comme un lion sa
suum, quia facta est terra eorum in de­ tanière, parce que la terre a été désolée
solationem a facie iræ columbæ, et a par la colère de la colombe, et par l’in­
facie iræ furoris Domini. dignation et la fureur du Seigneur.

CHAPITRE XXVI

1. In principio regni Joakim , filii 1. Au commencement du règne de


Josiæ, regis Juda, factum est verbum Joakim , fils de Josias, roi de Ju d a,
istud a D om ino, dicens : cette parole fu t prononcée par le Sei­
gneur en ces termes :
2. H æc dicit Dominus : Sta in atrio 2. Ainsi parle le Seigneur : T ien s-toi
domus Domini, et loqueris ad omnes ci­ dans le parvis de la maison du Seigneur,
vitates Jud a, de quibus veniunt ut ado­ et dis à toutes les villes de Juda d’où
rent in domo Domini, universos sermo­ l’on vient pour adorer dans la maison du
nes quos ego mandavi tibi ut loquaris ad Seigneur, toutes les paroles que je t ’ai
eos ; noli subtrahere verbum , ordonné de leur dire ; n’en retranche pas
un mot ;
3. si forte audiant, et convertantur 3. peut-être écouteront-ils, et revien-

L a lo cu tio n op tim a tes gregis ne d ésign e p o in t,


§ I I . — P r e m ie r a ppen d ice a u h u itiè m e d isc o u r s ;
com m e p a s to r e s , les ch efs dn tr o u p e a u , m ais
J é ré m ie lu tte con tre les m a u v a is prêtres et les
les p rin cip ale s b re b is ; d ans l’a p p lic a tio n , les
f a u x prop hètes de J u d a . X X V I , 1-24.
m em b res les p lu s in flu en ts des peuples. — Q u a si
v a sa ... A u s in g u lie r , d ’ap rès l ’h éb reu ; com m e 1° P ré d ic tio n de la ru in e de J éru sa lem . X X V I ,
u n v ase de p r ix . V ase p r é c ie u x , m ais fr a g ile , 1 -6.
q u i to m b e à te rre e t se brise en m ille pièces. — C h a p . X X V I. — 1 . In tro d u ctio n h isto riq u e .
P e r ib it fu g a ... (v e rs. 35). Il n e sera p as possible — I n p r in c ip io re g n i... C et épisode f u t donc
d ’éch a p p e r au ch â tim en t. Com p. le v ers. 28. — a n té rie u r à l’ o racle q u i p récèd e. C f. x x i v , 1.
V o x c la m o r is... (v e rs. 36). C’e st la réponse & l ’in- 2 - 6 . J é ru sa le m sera b ie n tô t d é tr u ite . — I n
v ita tlo n d u p rop h ète (v e rs . 34,>). — A r v a p a c is a tr io dom u « ... C f. x i x , 14. n s’a g it d u p arv is
(v e rs . 37). H éb r. s les p â tu ra g es p aisib les. Si e x té rie u r , dans lequ el p o u v a it p é n é tre r le peuple.
b ru y a n ts n a g u è re , lo rsq u 'ils é ta ie n t rem plis de On a co n clu des m ots a d o m n es civ ita te s... qu e
tr o n p e a u x , les v o ilà m a in te n a n t p lo n g és d an s le l’on c é lé b ra it alors u n e des gra n d es solen n ités
silen ce de la m o r t ( co n ticu e r u n t). — A fa c ie relig ieu ses, qu i a ttir a ie n t to u jo u rs dans la ca p ita le
ir æ co lu m b æ (v ers. 38). L e m ot h éb reu y ô n a h u n e p a rtie co n sid éra b le de 1 t n atio n . — U niversos
a h a b itu e lle m e n t le sens de co lo m b e, m ais 11 serm ones... L ’a d je c tif, d éjà tr è s ex p ressif p a r lm -
d o it »e tr a d u ire ici p a r opp resseur, d estru cteu r. m êm e, est en core acce n tu é p a r la recom m andation
J kïi. X X V I , 4 - 1 1 . 623
liront-ils chacun de sa mauvaise voie, unusquisque a via sua mala, et pœniteat
et je me repentirai du mal que j ’ai résolu me mali quod cogito facere eia propter
de leur faire, à cause de la malice de malitiam studiorum eorum.
leurs penchants.
4. Et tu leur diras : Ainsi parle le 4. E t dices ad eos : Hæc dicit Domi­
SeigLeur : Si vous ne m’écoutez pas, et nus : Si non audieritis me, ut ambuletis
si vous ne marchez pas dans la loi que in lege mea, quam dedi vobis,
je vous ai donnée,
5. en écoutant les paroles de mes ser­ 5. ut audiatis sermones servorum meo­
viteurs les prophètes, que je vous ai rum prophetarum, quos ego misi ad vos
envoyés, me levant dès le m atin, et que de nocte consurgens, et dirigens, et non
vous n’avez point écoutés, audistis,
6. je traiterai cette maison comme 6. dabo domum istam sicut Silo, et
Silo, et je rendrai cette ville l’exécra­ urbem hanc dabo in maledictionem cun­
tion de tous les peuples de la terre. ctis gentibus terræ.
7. Les prêtres, les prophètes et tout 7. E t audierunt sacerdotes, et prophe­
le peuple entendirent Jérémie qui disait tæ , et omnis populus, Jercmiam loquen-
ces paroles dans la maison du Seigneur. tem verba hæc in domo Domini.
8. E t lorsque Jérémie eut achevé de 8. Cumque complesset Jerem ias, lo­
dire tout ce que le Seigneur lui avait quens omnia quæ præceperat ei Dominus
ordonné de dire fi tout le peuple, les ut loqueretur ad universum populum,
prêtres, les prophètes et tout le peuple apprehenderunt eum sacerdotes, et pro­
se saisirent de lu i, en disant : Il faut phetæ, et omnis populus, dicens : Morte
qu’il meure. moriatur.
9. Pourquoi a - t - i l prophétisé au nom 9. Quare prophetavit in nomine Do­
u Seigneur, en disant : Cette maison m ini, dicens: Sicut Silo erit domus hæc,
sera comme S i l o e t cette ville sera dé­ et urbs ista desolabitur eo quod non
vastée sans qu’il reste d’habitants? Alors sit habitator? Et congregatus est omnis
tout le peuple s’attroupa contre Jérémie populus adversus Jeremiam in domo Do­
dans la maison du Seigneur. mini.
10. Les princes de Juda ayant appris 10. E t audierunt principes Juda verba
ces choses, montèrent de la maison du hæ c, et ascenderunt de domo regis in
roi à la maison du Seigneur, et s’assirent domum Dom ini, et sederunt in introitu
à l ’entrée de la porte neuve de la maison portæ domus Domiui novæ.
du Seigneur.
1 1 . Les prêtres et les prophètes par­ 11. E t locuti sunt sacerdotes et pro­
lèrent aux princes et à tout le peuple, phetæ ad principes, et ad omnem popu-

pressan te N o li su btra h ere... Il fa u t q u e les J u ifs L ’h éb reu em ploie la seconde p ersonne : M o u rir
con n aissent bien ce q u i les a tte n d s’ ils refu sen t tu m ou rras ; p ou rq u oi as - tu prop h étisé... (au Heu
encore de se co n v e rtir . — SI a u d ia n t.., et pœ n i- de p r o p h e ta v it, v e rs. 9 )? — L a lo c u tio n o m n is
teat... T r a it to u c h a n t. M a lg ré to u te le u r m alice, p o p u lu s ne d o it pas ê tre p rise d’u n e m anière
D ieu e st to u jo u rs disposé à le u r p ard o n n er. — S i tro p litté r a le , com m e si le p eu ple e n tie r e û t été
n o n a u d ie r itis ... L ’a lte rn a tiv e a cco u tu m ée (v ers. h o stile à Jé ré m ie . Com p. le v e rs. 16. N éanm o in s
4 -6 ).— D e nocte... et d irig e n s. H éb r. : Me le v a n t il est v r a i de d ire qu e la g ra n d e m asse de ce tte
de gra n d m atin e t en v o y a n t. — S u r la m enace fo u le m ob ile se laissa e n tra în e r p a r ses ch efs
dabo... s ic u t S ilo , v o y e z la n ote de v u , 12. s o it co n tre le p ro p h è te , so it en sa fa v e u r. .
2° Jérém ie e s t a r rê té p a r les p rêtres e t les 10 -11. L ’a ccu sa tio n . — P r in c ip e s J u d a . On ne
p ro p h ète s, e t c o n d u it a u tr ib u n a l des p rin ces. s a it pas au ju ste qu els so n t les p erson n ages que
X X V II, 7 -19 . , ce titr e rep résen te. C’éta ie n t p rob ablem en t les
7-9. L ’a rresta tio n . — Prop h etæ . L es fa u x pro­ ch efs des fa m iiie s les p lu s d istin g u é e s du ro yau m e;
p h è tes, com m e l ’a jo u te n t les L X X . — C u m q u e en to u t cas, il n’e s t p oin t q u estion loi des p rin ces
com plesset. Ils lu i la issèren t a c h ev e r son d iscours, ro y a u x . — V erba hæc. H ébraïsm e : ces choses ;
so it qu’ il le u r in s p irâ t m alg ré eu x u n e cra in te ce q u i ce p a ssa it dans le tem p le. — S iir l’e x ­
re lig ie u s e , so it q u ’ils espérassen t tr o u v e r dans pression a sc e n d e ru n t, v o y e z x x n , 1 , e t la n ote.
ses paroles des ch efs p lu s n o m b reu x d’accu satio n . — I n in t r o itu p o r t æ ... C’e st d’o rd in aire a u x
— L o q u en s o m n ia . J érém ie a v a it e x é c u té p a r­ portes des v ille s ou des p rin cip a u x édifices que
fa ite m en t son m an d at. C f. v ers. 2b. — A pprehen- sièg en t les tr ib u n a u x de l’O rien t. D iv e rs co m ­
deru n t eu m sacerdotes... Ce so n t les m in istres m e n ta te u rs su pp osent que la « p orte n eu v e »
sacrés, m ercen aires ou c o r r u p te u r s , q u i am eu ­ ne d iffère pas de ce lle q u i a v a it été b â tie p a r
tent ie p eu ple con tre lu i. — M o rte m o r ia tu r ^ J o a th a n . C f. I V R e g . x v , 35. — J u d ic iu m mor-
624 J er . X X V I , 1 2- 19.
lutu, dicentes : Judicium mortis est viro en disant: Cet homme mérite la mort,
huic, quia prophetavit adversus civita ­ car il a prophétisé contre cette ville,
tem istam , sicut audistis auribus vestris. comme vous l’avez entendu de vos oreilles.
12. Et ait Jeremias ad omnes princi­ 12. Jérémie dit à tous les princes et
pes, et ad universum populum, dicens : à tout le peuple : Le Seigneur m’a en­
Dominus misit me ut prophetarem ad voyé pour prédire à cette maison et à
domum istam , et ad civitatem hanc, cette ville toutes les choses que vous
omnia verba quæ audistis. avez entendues.
13. Nunc ergo bonas facite vias ve­ 13. Améliorez donc maintenant vos
stras, et studia vestra, et audite vocem voies et vos penchants, et écoutez la
Domini Dei vestri, et pœnitebit Domi­ parole du Seigneur votre Dieu, et le
num mali quod locutus est adversum Seigneur se repentira du mal qu’il a
vos. proféré contre vous.
14. Ego autem, ecce in manibus ve­ 14. Pour moi , me voici entre vos
stris sum ; facite mihi qucd bonum et mains, faites-moi ce qui est bon et juste
rectum est in oculis vestris. à vos yeux.
15. Verumtameu scitote et cognoscite 15. Cependant sachez et apprenez que
quod, si occideritis me, sanguinem inno­ si vous me faites mourir, vous livrerez
centem tradetis contra vosmetipsos et le sang innocent, contre vous-m êm es,
contra civitatem istam , et habitatores et contre cette ville et ses habitants,
ejus ; in veritate enim misit me Dominus car le Seigneur m’a véritablement envoyé
ad vos, ut loquerer in auribus vestris vers vous, pour prononcer toutes ces pa­
omnia verba hæc. roles à vos oreilles. ,
16. E t dixerunt principes et omnis 16. E t les princes et tout le peuple
populus ad sacerdotes et ad prophetas : dirent aux prêtres et aux prophètes : Cet
Non est viro huic judicium mortis, quia homme n’a pas mérité la mort, car il
n nomine Domini Dei nostri locutus est nous a parlé au nom du Seigneur notre
ad nos. Dieu.
17. Surrexerunt ergo viri de senioribus 17. Alors quelques-uns des plus an­
terræ, et dixerunt ad omnem coetum po­ ciens du pays se levèrent, et dirent à
puli , loquentes : toute l’assemblée du peuple :
18. Michæas de Morasthi fu it propheta 18. Michée de Morasthi prophétisa au
in diebus Ezechiæ , regis Juda, et ait ad temps d’Ezéellias, roi de Juda, et il
omnem populum Juda, dicens : Hæc parla à tout le peuple de Juda, en ces
dicit Dominus exercituum : Sion quasi termes : V oici ce que dit le Seigneur des
ager arabitur, et Jérusalem in acervum armées : Sion sera labourée comme un
lapidum erit, et mons domus in excelsa cham p, Jérusalem deviendra un monceau
silvarum. de pierres, et la montagne de la maison
du Seigneur une haute forêt.
19. Numquid morte condemnavit eum 19. Ezéchias, roi de Juda, et tout lo
Ezechias, rex Juda, et omnis Juda? num­ peuple le condamnèrent-ils à mort? Ne
quid non timuerunt Dominum, et depre- craignirent-ils pas le Seigneur et n’im-

tis... (v e rs. l l b). H éb raïsm e p o u r d ire : 11 m érite co u ra g e p ou r ab sou d re le p rop h ète en face des
la m ort. — L a réflexio n s ic u t a u d is t is ... ne s’a ­ n o m b re u x e t p u issa n ts fa n a tiq u e s q u i dem an ­
d resse q u ’au p e u p le , c a r les p rinces n ’a v a le n t d a ie n t sa m o rt. M ais ses p a ro le s , son a c c e n t ,
pas en ten d u le d isco u rs de Jé ré m ie . to u te sa co n d u ite a v a ie n t d ém on tré q u ’ li é ta it
12-15. L e p rop h ète p laide lu i-m ê m e v a illa m ­ rée lle m e n t in sp iré de D ieu (.quia i n n o m in e ...).
m en t sa cause. — D o m in u s m is it m e. C 'est là — D e sen io r ib u s... (v e rs . 17.). L e s an cien s é ta le n t
sa p rin cip ale d éfense : D ieu lu i a d o nn é ia m is­ les rep résen ta n ts d u p e u p le , e t p e u t - ê t r e les
sio n non seu lem en t de p ro fére r des m enaces p rin ces é ta ie n t- iis ce u x du roi. — M ich æ a s. Le
co n tre le tem p le e t co n tre la v ille (v e rs . 1 2 ) , p e tit p ro p h è te de ce n o m , q u i a v a it e x e rcé son
m ais a u s s i, e t ses a c cu sa teu rs s ’é ta le n t bien m in istè re sons les rois J o a th a n , A c b a z e t Ézé-
ga rd és de le d ire, p o u r o ffrir le s a lu t à qu ico nq u e ch ia s (cf. M ich . i , 1 ). — D e M o ra sth i. H é b r.: de
en v o u d ra it p rofiter (v ers. 13). Qu’on fasse de M o rêset; p e tit v illa g e s itu é , d’ap rès E usèbe et
lu i ce q u ’on vou d ra (vers. 14) ; to u t e fo is , q u ’on sa in t Jérôm e, à l’e st d’ E le u tb é ro p o lis ( A ll.g è o g r .,
réfléch isse bien , a v a n t de p o rter la m ain s u r le p l. v u e t x ) . — H æ c d ic it...: S io n ... (vers. 18).
m essager d u S e ig n eu r (v e rs. 15). P assa ge c ité litté r a le m e n t d’ ap rès M icb. n i, 12. —
16-19. Jén h n ie e st absous p ar le tr ib u n a l des A r a b itu r : co n fo rm ém en t à a la co u tu m e d es an­
prince». — N o n est v ir o ... Il fa lla it u n ce rta in cien s co n q u éra n ts de faire passer la c h a rru e sur
Jer. XXVI, 20 — X X V I I , 1. G25

plorcreiit-ils pas la face du Seigneur, cati sunt faciem Domini, et pœnituit


et le Seigneur ne s’e st-il pas repenti du Dominum mali quod locutus fuerat ad­
mal qu’il avait prononcé contre eux? versum eos? Itaque nos facimus malum
Aussi nous faisons un grand mal contre grande contra animas nostras.
nos âmes.
20. Il y eut aussi un homme qui pro­ 20. Fuit quoque vir prophetans in no­
phétisait au nom du Seigneur, U rie, fils mine Domini, Urias, filius Semei, d9
de Séméi, de Cariathiarim , et il prophé­ Cariathiarim, et prophetavit adversus c i­
tisa contre cette ville et contre ce pays vitatem istam , et adversus terram hanc,
toutes les mêmes choses que Jérémie. ju xta omnia verba Jeremiæ.
21. E t le roi Joakim , et tous les puis­ 21. E t audivit rex Joakim , et omnes
sants de sa cour et ses princes enten­ potentes, et principes ejus, verba hæc, et
dirent ces paroles, et le roi chercha à le quæsivit rex interficere eum ; et audivit
faire mourir; Urie l’apprit, et il eut Urias, et timuit, fugitque et ingressus est
peur, et il s’enfuit, et alla en Egypte. Æ gyptum .
22. E t le, roi Joakim envoya des 22. Et misit rex Joakim viros in
hommes en E gypte, Elnathan, fils d ’A - Æ gyptum , Elnathan, filium Achobor, et
chobor, et des hommes avec lui en viros cum eo in Æ g y p tu m ,
Egypte,
23. et ils firent sortir Urie d’E gypte, 23. et eduxerunt Uriam de Æ g y p to ,
et ils l ’amenèrent au roi Joakim , qui le et adduxerunt eum ad regem J o a k im ,
frappa du gla ive , et jeta son cadavre et percussit eum gladio, et projecit ca­
dans les sépulcres des derniers du peuple. daver ejus in sepulcris vulgi ignobilis.
24. Cependant la main d ’A hicam , fils 24. Igitur manus A hicam , filii Sa­
de Saphan, fut avec Jérémie, et empêcha phan, fuit cum Jerem ia, ut non trade­
qu’il ne fû t livré aux mains du peuple retur in manus populi, et interficerent
et qu’on ne le mît à mort. eum.

CHAPITRE XXVII

1. Au commencement du règne de 1. Iu principio regni Joakim , filii


Joakim, fils de Josias, roi de Juda, cette Josiæ , regis Juda, factum est verbnm
parole fu t adressée à Jérémie par le istud ad Jeremiam a Domino, dicens :
Seigneur, en ces termes :

les v ille s q u ’ils a v a le n t d é tru ite s . » — N u m q u id 1 2 , 25). — E d u x e r u n t ü r ia m ... (v ers. 23). J o a ­


m orte... (vers. 19). A rg u m e n t to u t à f a i t co n ­ k im , q u i é ta it alo rs tr ib u ta ire de l’ É g y p te
c lu a n t SI J é ré m ie é ta it coup able, M ich ée l ’a v a it (c f. I V R e g . x x m , 34), o b tin t aisém en t du p h a­
été a u ta n t q u e l u i , e t cepen d an t, bien loin d’a t ­ ra on l ’e x tra d itio n d’ U rle . — I n sep u lcris v u lg l...
ta q u er ce d e rn ie r, ses co n tem p orain s s’éta le n t H é b r.: dan s les sépu lcres des fils d u peu ple. L a
co n v e rtis à sa p a r o le , e t D ieu le u r a v a it p a r­ V u lg a te e x p rim e bien la pensée. Il y a v a it e t il
donné. — Ita q u e n os... D a n g e r q n ’il y a u r a it à y a en core à Jé ru sa le m des cim e tiè re s p o u r le
ne pas les im ite r. p eu p le le lo n g du C éd ro n { A tl. gèogr., p l. x i v
3» L e p rop h ète U rie . X X V I , 20 -24. et x v).
20-23. Ces lig n es ne fo n t p o in t p artie du d is­ 24. A h ica m co n trib u e à d é liv re r J é ré m ie . —
cours des anciens : elles co n tie n n e n t u n ré c it A h ic a m (h ébr., ’A k iq â m ) é ta it l ’u n des cin q d i­
ajou té p a r Jérém ie ^>our m e ttre en re lie f le d an ­ g n ita ire s q u e le roi Jo sias a v a it en vo y és co n ­
g e r q u ’il c o u ru t alors. — D e C a r ia th ia r im . P e ­ su lte r la p rop h étesse H o ld a , dan s une circo n ­
tite v ille célèbre dans l’ h isto ire ju iv e , c a r elle sta n ce très solennelle de l’ h isto ire Juive. C f. I V
a v a it possédé l’arch e p en d a n t q u e lq u e tem ps. R eg. x x i i , 12. Son flls , G o d o lia s, h é rita de ses
C f. I R eg. v i , 20 - v u , 2. E lle é ta it situ é e su r sen tim e n ts b ie n v e illa n ts e n ve rs Jé ré m ie ( c f .
la fro n tiè re des trib u s de J u d a e t de B en jam in , x x x i x , 1 4 , etc.).
p robablem ent s u r le site a c tu e l de K u r ie t el
§ 111. — S econ d a p pen d ice ; a u tr e co n flit de
E n a b , en tre Jéru sa lem e t J a ffa { A tl. gèogr., pl.
Jé ré m ie avec les f a u x prophètes de J é r u s a le m .
v n , x n ) . — O m n es poten tes ( v e r s . 2 1 ) . L ’h é ­
X X V I I , 1 — X X V I I I , 17.
breu g ib b ô rim d ésign e des hom m es de g u e r r e ,
les ch efs m ilita ires p a r opposition a u x ch efs ci­ 1° L e sym bole des liens. X X V I I , 1 - 1 1 .
v ils (p r in c ip es ). — E ln a th a n (v e rs. 22). N ous Ch a p . X X V II. — 1. In tro d u ctio n . — I n p iin
retrouveron s p lu s loin ce p ersonn age ( x x x v i . e ip io reg n l. L a q u a triè m e année d 'ap rès, x x v i
C om m en t. — V . 40
626 Jer. X X V I I , 2-8.

2. Hæc dicit Dominus ad me : F ac 2. Voici ce que m’a dit le Seigneur :


tibi vincula et catcnas, et pones eas in Fais-toi des liens et des chaînes, et mets-
collo tuo, les à ton cou,
3. et mittes eas ad regem Edom , et 3. et tu les enverras au roi d’E do m ,
ad rcgem Moab, et ad regem filiorum au roi de M o ab , au roi des enfants
Am raon, et ad regem T y ri, et ad regem d’Am m on, au roi de T y r et au roi de
Sidonis, in manu nuntiorum qui vene­ Sidon, par les ambassadeurs qui sont
runt Jérusalem ad Sedeciam, regem venus à Jérusalem , auprès de Sédécias,
Juda, roi de Juda,
4. et præcipies eis ut ad dominos suos 4. et tu leur ordonneras de parler
loquantur : Hæc dicit Dominus exerci­ ainsi à leurs maîtres : Ainsi parle le Sei­
tuum, Deus Israel : H æ c dicetis ad do­ gneur des armées, le Dieu d’Israël : Vous
minos vestros : direz ceci à vos maîtres :
5. Ego feci terram, et homines et 5. C ’est moi qui ai fa it la terre, les
jumenta quæ sunt super faciem terræ, hommes et les animaux qui sont sur la
in fortitudine mea m agna, et in brachio face de la terre, par ma grande puis­
meo extento, et dedi eam ei qui placuit sance et par mon bras étendu, et j ’ai
in oculis meis. donné la terre à celui qui a plu à mes
yeux.
6. E t nunc itaque ego dedi omnes ter­ 6. J ’ai donc livré maintenant toutes
ras istas in manu Nabuchodonosor, regis ces terres entre les mains de Nabucho­
Babylonis, servi m ei; insuper et bestias donosor, roi de Babylone, mon servi­
agri dedi ei, ut serviant illi; teur ; je lui ai donné aussi les bêtes des
cham ps, pour qu’elles lui soient assu­
jetties;
7. et servient ei omnes gentes, et filio 7. et tous les peuples lui seront soumis,
ejus, et filio filii ejus, donec veniat tem­ ainsi qu’à son fils et au fils de son fils,
pus terræ ejus et ipsius; et servient ei jusqu’à ce que vienne le temps de son
pentes multæ et reges magni. pays et le sien ; et des nations nom­
breuses et de grands rois lui seront
soumis.
8. Gens autem et regnum quod non 8. Si une nation et un royaume ne se
servierit Nabuchodonosor, regi B ab ylo­ soumet pas à Nabuchodonosoi, roi de
nis, et quicumque non curvaverit collum Babylone, et ne baisse pas le cou sous
suum sub jugo regis B abylonis, in g la ­ le joug du roi de B abylone, je visiterai
dio, et in fam e, et in peste visitabo su- cette nation par le glaive, par la fam ine

S c u le m e n t, J o a k im d o it ê tr e u n e fa u te de co­ et i n b ra ch io ... E x p re ssio n s solen n elles. M ajesté


p iste p o u r <i S éd écias » , com m e l ’e x ig e la s u ite to u te d iv in e d an s ce la n g a g e . — S u r le titr e
du récit. C om p. les v ers. 3 , 1 2 , 20. L e s yria q u e serv i m e i, v o y e z la n ote de x x v , 9. — E t be­
e t d iv e rs m a n u scrits h é b re u x o n t c e tte seconde s tia s a g r i. Ce t r a it e st d estin é à m o n tre r q u e le
leçon. ro fT Ie B a b y lo n e sera le m a ître ab so lu m e n t de
2 - 7. T o u te s les n atio n s p aïen n es des ale n to u rs to u t. C f. x x v m , 1 4 ; D an. l i , 38. — E i..., et
sero n t b ie n tô t les h u m bles vassales de B a b ylo n e. ftllo ..., et Jilio filii... (vers. 7 ). On ne d o it pas
— V in c u la et ca ten a s. H ébr. : des lie n s e t des p re n d re ces m ots tro p à la le t t r e , com m e s’ ils
jo u g s . — P o n es... i n collo... A c te sym b o liq u e q u i s ig n ifia ie n t q u e les ro is de B a b y lo n e ne posséde­
d e v a it ren d re la p rop h étie p lus fra p p an te. Il fu t ro n t qu e d u ra n t tro is rè gn e s co n sé cu tifs l'h é g é ­
e x é cu té à la le t t r e , d ’ap rès x x v m , 1 0 , 13. — m onie q u i v ie n t de le u r ê tre p rom ise. C ’e s t ici
M itte s eas... Jé ré m ie se p ro c u ra p lu sieu rs Jougs, u n e lo cu tio n g é n é ra le , q u i rep résen te u n tem ps
q u ’il fit p o rte r a u x cin q rois ic i nom m és. — In co n sid érable, e t q u i é q u iv a u t, de fa it, a u x soixan te-
m a n u n u n tio r u m . Ces am bassad eu rs é ta ie n t d ix an n ées de c a p tiv ité . C f. D e u t. r v , 26 , e t
v ra ise m b la b le m e n t réu n is à Jéru sa lem p o u r co n ­ v i , 2. V o y e z au ssi la n ote d e x x v , 1 1 . — Tem -
clu re u n e allia n ce a v e c le ro i de J u d a co n tre jtu s terræ e ju s : le tem p s o ù l’em p ire ch ald éen
N abuch od on osor, l’ en n em i com m un . — E g o fe c i d e v a it s’écro u le r à son to u r. — E t servient...
terra m . M essage (vers. 5 - 1 1 ) que ces p lén ip o ­ D ’ap rès l’h ébreu : D es n atio n s n om breuses e t des
te n tia ire s d e v a ie n t tra n sm e ttre à leu rs m a ître s ro is p u issa n ts l’asse rv iro n t. C f. x x v , 1 4 , e t 1?
de la p a r t de Jéh o va h . Il co n siste d an s ce tte n ote.
pensée très sim ple ; en ta n t q u ’ il est le cré a te u r 8-11. San ction e t co n firm atio n de l’o racle qui
de la te r re et de to u t ce q u ’elle ren fe rm e, D ieu précède. — G ens a u te m ... L a résistan ce serait
a le d ro it de la d o n n er à q u i il lu i p la ît ; o r 11 in u t ile , e t n ’a u r a it d’a u tre ré s u lta t qu e d’ a m e ­
l'a donnée à N a b u ch o d o n o so r.— I n fo r titu d in e ... n er de p lus g ra n d s m alh eu rs su r ce u x q u i *«-
J er . X X V I I , 0-17. C27
et par la peste, dit le Seigneur, jusqu’à per gentem illam , ait Dominus, donec
ce que je les aie consumés par sa main. consumam eos in manu ejus.
9. Vous donc n’écoutez pas vos pro­ 9. Vos ergo, nolite audire prophetas
phètes, ni vos devins, ni vos inventeurs vestros, et divinos, et somniatores, et
de songes, ni vos augures, ni vos m agi­ augures, et maleficos, qui dicunt vobis :
ciens qui vous disent : Vous ne serez Non servietis regi Babylonis.
point assujettis au roi de Babylone.
10. Car ils vous prophétisent le men­ 10. Quia mendacium prophetant vobis,
songe, pour vous envoyer loin de votre ut longe vos faciant de terra vestra, et
pays, pour vous chasser et vous faire ejiciant vos, et pereatis.
périr.
11. Mais la nation qui baissera son 1 1 . Porro gens quæ subjecerit cervi­
cou sous le joug du roi de Babylone et cem suam sub jugo regis Babylonis, et
lui sera soumise, je la laisserai dans son servierit ei, dimittam eam in terra sua,
pays, dit le Seigneur, et elle le cultivera dicit Dominus, et colet eam , et habita­
et y habitera. bit in ea.
12. Je parlai entièrement de la même 12. E t ad Sedeciam , regem Juda, lo­
manière à Sédécias, roi de Juda, en di­ cutus sum secundum omnia verba hæc,
sant : Baissez vos cous sous le joug du roi dicens : Subjicite colla vestra sub jugo
de Babylone, et soyez-lui soumis, ainsi regis B ab ylonis, et servite e i , et populo
qu’à son peuple, et vous vivrez. ejus, et vivetis.
13. Pourquoi mourriez-vous, toi et ton 13. Quare moriemini, tu et populus
peuple, par le glaive, par la fam ine et tuus, gladio, et fam e, et peste, sicut
par la peste, comme le Seigneur l’a dit locutus est Dominus ad gentem qusq ser­
au sujet de la nation qui ne voudra vire noluerit regi Babylonis?
pas se soumettre au roi de Babylone?
14. N ’écoutez pas les paroles des pro­ 14. Nolite audire verba prophetarum
phètes qui vous disent : Vous ne serez dicentium vobis : Non servietis regi B a­
point assujettis au roi de Babylone ; car bylonis ; quia mendacium ipsi loquuntur
c’est le mensonge qu’ils vous disent. vobis.
15. Je ne les ai pas envoyés, dit le 15. Quia non misi eos, ait Dominus;
Seigneur ; et ils prophétisent faussement et ipsi prophetant in nomine meo men­
en mon nom, pour vous chasser, et pour daciter, ut ejiciant vos, et pereatis, tam
vous faire périr, vous et les prophètes vos quam prophetæ qui vaticinantur
qui vous prophétisent. vobis.
16. Je parlai aussi aux prêtres et à 16. E t ad sacerdotes, et ad populum
ce peuple, en disant : Ainsi parle le Sei­ istum , locutus sum , dicens : H æ c dicit
gneur : N ’écoutez pas les paroles de vos Dominus : Nolite audire verba prophe­
prophètes, qui vous prophétisent, en tarum vestrorum, qui prophetant vobis,
disant : Voici, les vases de la maison du dicentes : Ecce vasa Domini revertentur
Seigneur reviendront bientôt de B aby­ de Babylone nunc cito ; mendacium enim
lone ; car c’est le mensonge qu’ils vous prophetant vobis.
prophétisent.
17. Ne les écoutez donc pas ; mais 17. Nolite ergo audire eos ; sed servite

Bayeraient de s’y llvw sr. — F o s ergo... C ette 3° L e m êm e m essage est adressé a u x p rêtres
ex h o rtatio n ( v e r s . 9 - 1 0 ) s’ad resse sp écialem en t e t au p eu p le de J u d a . X X V I I , 1 6 -2 2 .
a o x J u ifs , q u e Jérém ie m et en g a rd e co n tre les 16-22. Jérém ie m et le p eu ple e n tie r , a v e c ses
prom esses m ensongères des fa u x p rophètes. — ch efs r e lig ie u x , en g a rd e co n tre les agissem en ts
Prop h eta s.,, m aleficos : les d iv erses ca tég o ries de des fa u x p ro p h è te s, alo rs si n o m b reu x e t s i
ces triste s person n ages. — G ens quai subjecerit... écou tés. — V a sa D o m in i : les p récieu x v ases du
(vers. 1 1 ). A v a n ta g e s d’un e p rom p te soum ission te m p le , donnés p a r le roi Salom on. C f. 111 Iteg.
a u x Chaldéens. v u , 15, 23, 27, 48-50. D é jà N abu ch o d on o sor en
2° Sédécias re ç o it de Jé ré m ie u n a v e rtis s e ­ a v a it em po rté q u e lq u e s -u n s à B a b y lo n e (v ers.
m en t p a rtic u lie r, p o rta n t s u r le m êm e p oin t. 20; cf. I V R eg . x x i v , 1 3 ) ; le re ste du tré so r sa­
X X V I I , 1 2 -1 5 . cré d e v a it les rejo in d re b ie n tô t (v ers. 19-22 ; cf.
12 -15 .L es v ers. 12b- l 3 co rresp o n d en t a u x vers. I V R eg. x x v , 13). — D a tu r ...in s o litu d in e m (v e rs.
2-8, les vers. 14-15 a u x v ers. 9-10. — Q uare m o­ 1 7b). Ilé b r. : d ev ien d ra une ru in e. — O ccu rra n t
rie m in i... (veru. 13) : en te n ta n t un e fo lie résis­ D om in o (v e rs. 18). C .- à - d ., q u ’ ils in tercèd en t
tance. p o u r le peu ple, au lieu de l ’é g a re r p ar des men-
628 Jer. X X V I I , 18 - X X V I I I , 3.
regi B abylonis, ut vivatis ; quare datur soyez soumis au roi de Babylone, ann
hæc civitas in solitudinem? que vous viv iez; pourquoi cette ville
deviendrait-elle un désert?
18. E t si prophetæ sunt, et est ver­ 18. S’ils sont prophètes, et si la parole
bum Domini in eis, occurrant Domino du Seigneur est en eux, qu’ils s’op­
exercituum, ut non veniant vasa quæ posent au Seigneur des armées, afin
derelicta fuerant in domo D om ini, et in que les vases qui ont été laissés dans la
domo regis Juda, et in Jérusalem , in maison du Seigneur, et dans la maison
Babylonem. du roi de Juda, et dans Jérusalem , ne
s’en aillent point à Babylone.
19. Quia hæc dicit Dominus exerci­ 19. Car voici ce que dit le Seigneur
tuum ad columnas, et ad m are, et ad des armées au sujet des colonnes, de la
bases, et ad reliqua vasorum, quæ re­ mer, des bases et des autres vases qui
manserunt in civitate hac, sont restés dans cette ville,
20. quæ non tulit Nabuchodonosor, 20. que Nabuchodonosor, roi de B ab y­
rex Babylonis, cum transferret Jecho- lone, n’a pas emportés lorsqu’il emme­
niam, filium Joakim , regem Juda, de nait Jéchonias, fils de Joakim , roi de
Jérusalem in Babylonem, et omnes opti­ Ju d a, de Jérusalem à B abylone, avec
mates Juda et Jérusalem ; tous les grands de Juda et de Jérusalem ;
21. quia hæc dicit Dominus exerci­ 21. voici ce que dit le Seigneur des
tuum , Deus Isra el, ad vasa quæ dere­ armées, le Dieu d’Israël, au sujet des
licta sunt in domo Dom ini, et in domo vases qui ont été laissés dans la maison
regis Juda et Jérusalem : du Seigneur, et dans la maison du roi de
Juda et dans Jérusalem :
22. In Babylonem transferentur, et 22. Ils seront transportés à Babylone,
ibi erunt usque ad diem visitationis suæ, et ils y seront jusqu’au jour où je les
dicit Dominus, et afferri faciam ea, et visiterai, dit le Seigneur, et où je les
restitui in loco isto. ferai rapporter et remettre à leur place.

CHAPITRE XXVIII

1. E t factum est in anno illo, in prin­ 1. Il arriva cette même année, au


cipio regni Sedeciæ, regis Juda, in anno commencement du règne de Sédécias,
quarto, in mense quinto, dixit ad me H a- roi de J u d a, le cinquième mois de la
nanias, filius Azur, propheta de Gabaon, quatrième année, qu’Hananias, fils d’A-
in domo Dom ini, coram sacerdotibus et zur, prophète de Gabaon, me dit dans
omni populo, dicens: la maison du Seigneur, en présence des
prêtres et de tout le peuple :
2. Hæc dicit Dominus exercituum , 2. Ainsi parle le Seigneur des armées,
Deus Israel : Contrivi jugum regis B a­ le Dieu d’Israël : J ’ai brisé le joug du
bylonis. roi de Babylone.
3. Adhuc duo anni dierum, et ego re­ 3. Encore deux années pleines, et je
ferri faciam ad locum istum omnia vasa ferai rapporter dans ce lieu tous les

songes, e t Ils p ro u v e ro n t ain si q u ’ ils so n t de v ra is 4° L e s o racles m en so n gers d’ H an a n las. X X V I I I ,


prop h ètes. — A d c o lu m n a s (v ers. 19 ) : les d e u x 1-4 .
colonnes d’a ira in q u i é ta le n t à l’en tré e du san c­ C h a p . X X V I I I . — 1. In tro d u ctio n . — I n p r in ­
tu a ire . C f. i n R e g . v n , 15-22 (.Atl. a rch éol., p l. cip io ... Sedeciæ . V o y e z la n o te de x x v u , 1. —
x c v i i , flg . 3 , 4 ; pL x c v m , flg . 1 , 4). — M a re : G a ba on . H éb r. : G ib 'ô n . V ille sace rd o tale ( cf.
la m er ou g ra n d bassin d ’a ira in . C f. II I R e g . v u , Jos. x x i , 1 7 ) , situ ée à e n viro n 10 k ii. a u nord-
23-26 (A U . archéol., pL c m , flg. 9 ) .— V a s a : les o uest de J é ru sa le m ( A t l. géogr., pi. v u , x v i ) .
socies des d ix bassins m obiles. Cf. I I I R e g . v n , Il e st donc possible q u e H a n a n y a h , com m e >1
27-37 (A tl. archéol., p l. c v , flg. 6). — A d d iem est n om m é en h é b r e u , a it é té p r ê tr e , lu i aussi.
x n sita tio n is... (v e rs . 22). E n bonne p a r t : ju s ­ 2 - 4 . L e s fau sses p rop h éties d’ H an an ias. —
qu’ au jo u r de la d éliv ra n ce. A im a b le prom esse H æ c d i d i D o m in u s. Il affecte d’ im ite r le lan gage
associée à la m enace. E lle se réa lisa sous C y r u s ;. de J é ré m ie , a u x o racles d u qu el ce tte form u le
cf. E sd r. i , 7 ; v i , 6. s e rv a it h a b itu e lle m e n t d’in tro d u ctio n . C f. v u , 3,
J er . X X V I I I , 4-10. C29
vases de la maisou du Seigneur, que Na- domus Domini, quæ tulit Nabuchodono-
buchodonosor, roi de Babylone, a enle­ sor, rex Babylonis, de loco isto, et trans­
vés de ce lieu, et qu’il a transférés à tulit ea in Babylonem.
Babylone.
4. E t je ferai revenir en ce lieu , dit 4. E t Jechoniam , filium Joakira, re­
le Seigneur, Jéchonias, fils de Joakiin, gem Ju d a, et omnem transmigrationem
roi de Juda, et tous les captifs qui sont Juda, qui ingressi sunt in Babylonem ,
allés de Juda à Babylone; car je brise­ ego convertam ad locum istum , ait Do­
rai le joug du roi de Babylone. minus ; conteram enim jugum regis Ba­
bylonis.
5. L e prophète Jérém ie répondit au 5. E t dixit Jeremias propheta ad Ha-
prophète Hananias, devant les prêtres nauiam prophetam, in oculis sacerdo­
et devant tout le peuple qui se tenait tum, et in oculis omnis populi qui stabat
dans la maison du Seigneur ; in domo Domini ;
6. et le prophète Jérémie d it: Amen! 6. et ait Jeremias pvopheta : Am en!
que le Seigneur fasse ainsi ! que le Sei­ sic faciat Dominus! suscitet Dominus
gneur réalise les paroles que tu as pro­ verba tua quæ prophetasti, ut referantur
phétisées, et que les vases sacrés soient vasa in domum Domini, et omnis trans­
rapportés dans la maison du Seigneur, migratio de Babylone ad locum istum 1
et que tous les captifs reviennent de
Babylone en ce lieu!
7. Seulement, écoute cette parole que 7. Verumtamen audi verbum hoc quod
je prononce à tes oreilles et aux oreilles ego loquor in auribus tuis, et in auribus
de tout le peuple : universi populi :
8. Les prophètes qui ont existé avant 8. Prophetæ qui fuerunt ante me et
moi et avant toi dès le commencement, ante te, ab initio, et prophetaverunt su­
ont prédit à des pays nombreux et à de per terras multas et super regna m agna
grands royaumes la guerre, la désolation de prælio, et de afflictione, et de fam e;
et la fam ine ;
9 .si un prophète prédit la paix, lorsque 9. propheta qui vaticinatus est pacem,
sa prédiction sera accom plie, on saura cum venerit verbum ejus, scietur pro­
que le Seigneur l’a vraiment envoyé pheta quem misit' Dominus in veritate.
comme prophète.
10. Alors le prophète Hananias enleva 10. E t tulit Hananias propheta cate­
la chaîne qui était au cou du prophète nam de collo Jeremiæ prophetæ, et con­
Jérém ie, et il la brisa; fregit eam ;

21 ; x v i , 9 ; x i x , 3 , 15 ; x x v , 27 ; x x v i i , 4 , 21, tion s sont donc co n tre H a n a n ia s , q u i p ré d isait


etc. — A n n i d ie r u m (v ers. 3). C.-à-d., d eu x a n ­ au co n tra ire la p a ix e t le bon h eur. P o u r q u ’ii
nées co m plètes. Il fa lla it un e au d a ce sacrilèg e m érite d’ê tre c r u s u r p a ro le , en fa c e de teiies
p o u r fix e r un e d ate si n ette à l ’acco m plissem en t a u to rité s, il fa u t que les évén em en ts lu i d onn en t
d ’nn fa u x o racle. — E g o r e fe r r i fa c ia m ... H a ­
n an ias co n tre d it o u vertem en t la to u te récen te
p rop h étie de J érém ie. C f. x x v n , 16-22. — E t
Je ch o n ia m ... (v ers. 4). C o n tra d ictio n n on m oins
fo rm elle d’une ^titre p réd ictio n an térieu re .
C f. x x n , 26 -27.
5° Jérém ie résiste co u ra geu sem en t à H an a­
n ias et lu i p r é d it sa m o rt p roch ain e. X X V I I I ,
f i- 1 7 .
5-9. L a rip o ste du p rop h ète de J é h o v a h . —
I n o c u lis sacerd otu m ... C ette rip o ste fû t p u ­
blique, com m e l’a v a it été la p rop h étie de m en­
songe. Com p. le v ers. l b. — A m e n . Q u’ii en so it J o u g em p lo yé do nos jo u rs eu S yrie.
ainsi I J érém ie a u r a it so u h a ité de to u te son âm e
que son ad v e rsaire e û t raison co n tre iu i, e t que raison . S u r ce crité riu m de la v ra ie p ro p h é tie ,
le ro yau m e f û t ép argn é. M a lh eu reu sem en t, il v o y e z D eu t. x v m ,1 2 .
n ’en sera pas a in si (v ers. 7). — Prophètes q u i... 1 0 - 1 1 . H an an ias in su lte g riè v e m e n t Jé ré m ie .
ante... (vers. 81. T o u s les p rop h ètes a n té rie u rs , — E t tu lit... A c te de violen ce in spiré p ar la
en tre au tres A m os, O sée, I s a ïe , M ichée, a v a ien t c o lè re , e t a y a n t p o u r b u t d ’en im poser à ia
p ré d it to utes sortes de ca la m ité s ; les p résom p ­ fo u le. — C a ten a s. H éb r. : le jo u g. De m êm e au
G30 Jer. X X V I I I , 11 — X X I X , 1.
11. é t a it Ilanaiiias iu conspectu om- | 11. et Hananias dit er. présence de
nis populi, dicens : Hæc dicit Domiuu6 : tout le peuple: Ainsi parle le Seigneur:
Sic confringam jugum Nabuchodonosor, C ’est ainsi que, dans deux années pleines,
regis Babylonis, post duos annos dierum, je briserai le joug de Nabuchodonosor,
de collo omnium gentium. roi de B abylone, de dessus le cou de
tous les peuples.
12. E t abiit Jeremias propbeta in viam 12. E t le prophète Jérémie s’en alla
suam. E t factum est verbum Domini ad daus son chemin. E t après que le pro­
Jeremiam, postquam confregit Hananias phète Hananias eut brisé la chaîne qui
propheta catenam de collo Jeremiæ pro- était au cou du prophète Jérém ie, la
phetæ, dicens : parole du Seigneur fu t adressée à Jéré­
mie en ces termes :
13. Vade, et dices Hananiæ : Hæc di­ 13. V a , et dis à Hananias : Ainsi
cit Dominus : Catenas ligneas contrivi­ parle le Seigneur : Tu as brisé des
sti ; et facies pro eis catenas ferreas. chaînes de bois; mais tu feras à leur
plaoe des chaînes de fer.
14. Quia hæc dicit Dominus exerci­ 14. Car ainsi parle le Seigneur des
tuum, Deus Israel : Jugum ferreum po­ armées, le Dieu d’Israël : J ’ai mis un
sui super collum cunctarum gentium joug de fer sur le cou de tous ces peuples,
istarum, ut serviant Nabuchodonosor, afin qu’ils soient assujettis à Nabucho­
regi B abylonis, et servient ei ; insuper donosor, roi de B abylone, et ils lui se­
et bestias terræ dedi ei. ront assujettis ; je lui ai aussi donné les
bêtes de la campagne. ,
15. E t dixit Jeremias propheta ad Ha- 15. E t le prophète Jérémie dit au
naniam prophetam : Audi, Hanania ; non prophète Hananias : Écoute, Hananias;
misit te Dominus, et tu confidere fecisti le Seigneur ne t’a pas envoyé, et tu es
populum istum in mendacio. cause que ce peuple a mis sa confiance
dans le mensonge.
16. Idcirco hæc dicit Dominus : Ecce 16. C’est pourquoi ainsi parle le Sei­
ego mittam te a facie terræ, hoc anno gneur : Je te chasserai du pays, et tu
morieris, adversum enim Dominum lo­ mourras cette année, parce que tu as
cutus es. parlé contre le Seigneur.
17. E t mortuus est Hananias propheta 17. Et le prophète Hananias mourut
in anno illo , mense septimo. i cette année-là, le septième mois.

CHAPITRE XXIX

1. E t hæc sunt verba libri quem misit 1. Voici les paroles de la lettre que le
Jeremias propheta de Jérusalem ad re­ prophète Jérémie envoya de Jérusalem
liquias seniorum transmigrationis, et ad au reste des anciens qui étaient en cap­
sacerdotes, et ad prçphetas, et ad om- tivité, et aux prêtres, et aux prophètes,

vers. 13. Com p. !a n o te de x x v i i , 7. — S ic co n ­ p h ète sa c rilè g e (v e rs. 1 5 - 1 6 ) . — M itta m te... II


fr in g a m ... I l ré itè re son fa u x o racle, en le com ­ sera d ép o rté e t m o u rra tr is te m e n t s u r la te rre
p lé ta n t : de collo... g en tiu m . é tr a n g è re . — A d v e rsu m ... D o m in u m ... P lu s fo rte ­
1 2 - 1 7 . L e ch â tim en t d 'H an an ia s. — A b i it ...i n m en t dans l’h ébreu : T u as p ro fé ré ia rébellion
v ia m ...: sans se p la in d re , sans rien rép on d re à ( c . - à - d ., t u as e x c ité le p eu ple à la r é v o lte )
T in s u lte u r; m ais D ieu v a b ie n tô t lu i s u g g é re r co n tre le S eig n eu r. — M ense sep tim o (v e rs. 17).
u n e te r rib le réponse : et fa c tu m est... — C ate­ L ’acco m plissem en t e u t d o n c lie u d e u x m ois seu­
n a s lig n ea s... (v e rs. 13b). Si Séd écias e t ses g u e r ­ lem en t ap rès ia p ré d ictio n .
riers n ’a v a ie n t pas in u tile m e n t p rolon gé la r é ­
5 I V . — T r o isiè m e a p p en d ice : Jé ré m ie lutte
sista n ce co n tre ies C h a ld ée n s, de nom breuses
con tre les f a u x prop hètes j u i f s q u i v iv a ie n t
souffrances a u r a ie n t é té ép argn ées a u x m a lh e u ­
à B a b y lo n e . X X I X , 1 -3 2 .
r e u x v a in c u s : H a n a n ia s , en les e x c ita n t à un e
lu t te à o u tra n c e , n e fit que rend re le u r s e r v i­ 1° In tro d u ctio n . X X I X , 1 - 3 .
tu d e p lus cru e lle (J a d e s ... fe r r e a s ). — Q uia Chap. X X I X . — 1 - 3 . L ’occasion e t la d ate d e
hæ c d icit... (v ers. 14). L e S e ig n e u r re n o u v e lle , c e t épisode. — Y erb a lib ri. C .- à - d ., de la lettre.
en l’a b ré g e a n t, la m enace de x x v n , 2 e t ss. — L e m ot « liv r e » a un sens tr è s la rg e en h ébreu .
A u d i, E a n a n ia . O racle personnel co n tre le p ro ­ — A d r e liq u ia s ...: à ce u x q u i a v a le n t su rvécu
Jer. XXIX, 2 -10 . 631

et à tout le peuple que Nabuchodonosor îiuio populum quein traduxerat Nabu­


avait déporté de Jérusalem à Babylone, chodonosor de Jérusalem in Babylonem,
2. après que le roi Jéchonias, la reine, 2. postquam egressus est Jéchonias
les eunuques, les princes de Juda et de rex, et domina, et eunuchi, et principes
Jérusalem, les forgerons et les charpen­ Juda et Jérusalem, et faber et inclusor,
tiers, eurent été emmenés de Jérusalem, do Jérusalem,
3. par É lasa, fils de Saphan, et par 3. in manu E lasa, filii Saphan, et Ga-
Gamarias, fils de Helcias, envoyés à B a­ m ariæ, filii Ilelciæ , quos misit Sedecias,
bylone par Sédécias, roi de Juda, auprès rex Juda, ad Nabuchodonosor, regem
de Nabuchodonosor, roi de Babylone ; il Babylonis, in Babylonem , dicens :
disait :
4. Ainsi parle le Seigneur des armées, 4. Hæc dicit Dominus exercituum,
le Dieu d’Israël, à tous les captifs que Deus Israel, omni transmigrationi quam
j ’ai emmenés de Jérusalem à Babylone : transtuli de Jérusalem in Babylonem :
5. Bâtissez des maisons, et habitez-les ; 5. Æ dificate domos, et habitate; et
plantez des jardins, et m angez-en les plantate hortos, et comedite fi-uctum
fruits. eorum.
6. Prenez des femmes, et engendrez des 6. Accipite uxores, et generate filios
fils et des filles ; donnez des femmes à et filias; et date filiis vestris uxores, et
vos fils et des maris à vos filles, afin filias vestras date viris, et pariant filios
qu’elles enfantent des fils et des filles ; et filias ; et multiplicamini ibi, et nolite
et multipliez-vous là où vous êtes, et ne esse pauci numero.
laissez pas diminuer votre nombre.
7. Recherchez la paix de la ville dans 7. E t quærite pacem civitatis ad quam
laquelle je vous ai fa it déporter, et priez transmigrare vos feci, et orate pro ea ad
le Seigneur pour elle, car votre paix se Dominum, quia in pace illius erit pax
trouvera dans la sienne. vobis.
8. Car ainsi parle le Seigneur des 8. Hæc enim dicit Dominus exerci­
armées, le Dieu d’Israël : Ne vous lais­ tuum, Deus Israel : Non vos seducant
sez pas séduire par vos prophètes qui prophetae vestri qui sunt in medio v e ­
sont au milieu de vous, ni par vos de­ strum, et divini ve stii, et ne attendatis
vin s, et ne faites pas attention aux ad somnia vestra quæ vos somniatis ;
songes que vous avez ;
9. car ils vous prophétisent faussement 9. quia falso ipsi prophetant vobis in
en mon nom, et je ne les ai pas envoyés, nomine meo, et non misi eos, dicit Do­
dit le Seigneur. minus.
10. Car ainsi parle le Seigneur : Lorsque 10. Quia hæc dicit Dominus : Cum

a u x fa tig u e s du lo n g v o y a g e , e t a u x p rem ières fa it dans u n e co n trée où l’o n v e u t fa ire u n sé­


ép reu ves de l ’e x il. — P o stq u a m ... J é ch o n ia s... jo u r p ro lo n gé. « R ien de p lu s p rop re à d issip er
(v ers. 2). D ate a p p ro x im a tiv e :peu de tem ps après leu rs v a in e s espérances que ce con seil trè s ferm e. »
la d ép o rta tio n de Jéch o n ia s. C f. x x i v , 1 , e t la — Æ d ific a te d om os... D é ta ils d ra m a tiq u e s , p our
n ote. — E t d o m in a . H éb r. : la g 'b îr a h , ou la bien fa ire re sso rtir la pensée (v e rs. 6 - 6 ) . —
re in e m ère. V o y e z la n ofé de x m , 18 , e t x x u , N o lite esse p a u c i... Il y a v a it a v a n ta g e p o u r les
2 6 ; cf. I Y R eg. x x i v , 12. — E u n u c h i : les s e rv i­ ex ilés à d e v e n ir trè s n o m b r e u x , afin de p o u v o ir
te u rs du ro i. S u r la lo cu tio n fa b e r et in c lu s o r , p lu s p rom p tem en t rep eu p ler la P a le stin e après
v o y e z la n o te de x x i v , 1. — I n m a n u E la sa ... la c a p tiv ité . — P a ce m c iv ita tis . H ébraïsm e, p ou r
(v e rs. 3). L e s p o rteu rs de la lettre. Des m ots d ire q u 'ils d e v a ie n t s’in téresser à la p rosp érité
f l l i i S a p h a n il résu lte q ue le p rem ie r é ta it frè re des v ille s où ils résid aien t.
d ’A h ic a m , am i de J érém ie. C f. x x v i , 24. 8-9. L a d é liv ra n ce v ie n d r a , m ais seu lem en t
2» L e ttre d u p rop h ète a u x ex ilés. X X I X , ap rès so ixa n te-d ix années ré v o lu e s . — N e a tten d a ­
4 -23. tis a d s o m n ia ... L itté r a le m e n t dans l’h ébreu :
4 - 7 . J érém ie les en gag e à s’ o rgan ise r en v u e N 'éco u tez pas v o s so n g es, qu e v o u s v o u s faite s
d’u n lo n g s é jo u r en C h ald ée. — E œ c d lcit... Les songer. C e tte exp ressio n p ittoresq u e ré v è le l’é ta t
fa u x p rop h ètes n ’a g issa ien t pas au tre m e n t su r de gra n d e s u re x cita tio n dan s la q u e lle les e x ilé s
la te r re d ’e x il q u ’en P a le s tin e , e t ils osaien t an ­ s’e n tre ten a ie n t e u x - m ê m e s , se b e rç a n t dans les
n oncer p u b liq u e m en t, au nom du S e ig n e u r, ie p lu s folles espéran ces. — F a lso ... p ro p h e ta n t
p rom p t a ch èvem en t de la c a p tiv ité . Jérém ie p ré­ (v e rs. 9). L e la n g a g e ne s a u r a it ê tre p lu s cla ir.
d it au c o n tra ire a u x d ép o rtés q u e le r e to u r 1 0 - 1 4 . — L ’e x il ne p ren d ra fin q u ’ap rès un
n ’au ra lie u qu ’ap rès de lo n gu es an n é es, e t il les lo n g In te rv a lle de tem ps. — S e p tu a g in ta o n n i.
ei ga ge à s 'é ta b lir en B a b ylon ie com m e on le 1 V o yez x x v , 1 1 , e t le com m en taire. — V erbu m

1
632 J er . X X I X , 1 1 - 1 8.
c:uqterint impleri in Babylone septuaginta soixante-dix ans se seront écoulés à Ba­
anni, visitabo vos, et suscitabo super bylone , je vous visiterai, et je réaliserai
vos verbum meum bouum, ut reducam pour vous ma bonne parole, en vous ra­
vos ad locum istum. menant dans ce pays.
11. Ego enim scio cogitationes quas 11. Car je connais les pensées que j ’ai
ego cogito super vos, ait Dominus, co­ sur vous, dit le Seigneur, pensées de
gitationes pacis et non afflictionis, ut paix et non d’affliction, afin de vous
dem vobis finem et patientiam. donner la fin de vos maux et la patience.
12. E t invocabitis me, et ibitis; et 12. Vous m’invoquerez, et vous par­
orabitis m e, et ego exaudiam,vos. tirez; vous me prierez, et je vqus exau­
cerai.
13. Quæretis me, et invenietis, cum 13. Vous me chercherez, et vous me
quaesieritis me in toto corde vestro. trouverez, lorsque vous m’aurez cherché
de tout votre cœur.
14. E t inveniar a vobis, ait Dominus ; 14. Alors je serai trouvé par vous, dit
et reducam captivitatem vestram , et le Seigneur, et je ramènerai vos captifs,
congregabo vos de universis gentibus et et je vous rassemblerai du milieu de
de cunctis locis ad quæ expuli vos, dicit tous les peuples et de tous les lieux où
Dominus, et reverti vos faciam de loco je vous aurai chassés, dit le Seigneur, et
ad quem transmigrare vos feci. je vous ferai revenir du lieu où je vous
aurai fa it déporter.
15. Quia dixistis : Suscitavit nobis 15. Cependant vous avez dit : L e Sei­
Dominus prophetas in Babylone. gneur nous a suscité des prophètes à B a­
bylone.
16. Quia hæc dicit Dominus ad regem 16. Car ainsi parle le Seigneur au roi
qui sedet super solium D avid, et ad om­ qui est assis sur le trône de D avid , et
nem populum habitatorem urbis hujus, à tout le peuple qui habite cette ville,
ad fratres vestros qui non sunt egressi à vos frères qui ne sont pas allés comme
vobiscum in transmigrationem; vous en captivité ;
17. hæc dicit Dominus exercituum : 17. ainsi parle le Seigneur des armées :
E cce mittam in eos gladium, et famem, Voici, j ’enverrai contre eux le glaive, la
et pestem ; et ponam eos quasi ficus ma­ fam ine et la peste, et je les rendrai sem­
las, quæ comedi non possunt eo quod blables à de mauvaises figues, qu’on ne
pessimæ sint ; peut manger, parce qu’elles ne valent rien ;
18. et persequar eos in gladio, et in 13. je les poursuivrai par le glaive,
fa m e , et in pestilentia ; et dabo eos in la famine et la peste; je les ferai tour­
vexationem universis regnis terræ , in menter dans tous les royaumes de la
maledictionem, et in stuporem, et in si- terre; ils seront la malédiction et l’é-

m eu m b o n u m : la g ra c ie u s e prom esse du reto u r. v ersets s u iv a n ts com m e u n e rép on se du p rop h ète


C f. x x v n , 22. — E g o e n im scio... T o u t su ave à ce tte o b jectio n . — S u s c ita v it n ob is... N ous
p assage (v e rs. 1 1 - 1 5 ) . D ieu n ’o u b lie pas ses d es­ avo n s à B a b ylon e des m essagers d iv in s , e t ils
sein s de b o n té re la tiv e m e n t à son p euple to u ­ nous tie n n e n t u n la n g a g e to u t d iffé re n t du vôtre.
jo u r s aim é. — Ut dem .... fln ern ... H ébr. : P o u r C f. v ers. 8. — Q u ia hæ c d icit... Jé ré m ie réfu te
v o u s d o nn er u n a v e n ir U a h â r i0 . P a ro le p leine l’ ob jectio n de d e u x m an ières : 1° les évén em en ts
de p ro fo n d e u r, q u i d ésign e la th é o cratie sous la d ém o n tre ro n t b ie n tô t la fa u sse té de ces p réten ­
n o u v e lle fo rm e q u 'elle rec e v ra du Messie. V o ilà d us o ra c le s , c a r non se u le m e n t v o u s ne serez
de q u o i co n so ler les p a u v res d éportés. — P a t ie n ­ pa3 d é liv r é s , m ais c e u x de vos frè re s q u i sont
tia m . H é b r .: de l’espéran ce. — E t in v o c a b itis ... dem eurés en P a le stin e ne ta rd e ro n t p as à su b ir
(v e rs .1 3 ).H e u re u x ré s u lta ts p ro d u its p ar l ’ép reu ve un so rt sem blable au v ô t r e , de so rte qu e la
bien su pp o rtée : ils re v ie n d ro n t à J é h o v a h et th é o cra tie a c tu e lle sera co m p lètem en t ru in ée
re p re n d ro n t le u rs relation s in tim es a v e c lu i , et (v e rs. 16 - 20) ; 2° les fa u x prop h ètes q u i vous
il les ré u n ira au ssitô t après s u r le sol de la terre é g a ren t p é riro n t eux-m êm e3 m isérab lem en t (vers.
sain te (e î reduca m ..., v e rs. 14). 2 1 -3 2 ). — A d regem q u i sedet... (vers. 16) : Sé-
1 6 - 1 9 . M a lh eu rs réservés au ro i e t a u x J u ifs d écias, d ’après le v e rs . 3. — Q u a s i fic u s m a la s
d em eurés à J é ru s a le m , s’ils désobéissent à D ieu. (vers. 1 7 ). C f. x x i v , 2 - 8 , e t le com m entaire.
— Q u ia d ix is tis ... L a liaison a v e c les lig n es qui — E t p e rse q u a r... ( v e r s . 18). C om p. x i x , 8 ;
p récèd en t e st nn peu o bscure à p rem ière v u e ; x x i v , 9 ; x x v , 18 : p assages o ù l’on tro u v e la
m ais la c la rté se fa it, si l ’on regard e le v ers. 15 m êm e pensée e t en p a rtie les m êm es expressions.
com m e un e objectio n des e x ilés à J é r é iu le , e t les — N o n a u d ie r in t— non a u d is tis (vers. 19X
J er . X X I X , 19-25. 633

tonneraeut, l’objet des insultes et des bilum , et in opprobrium cunctis genti­


opprobres de tous les peuples auprès bus ad quas ego ejeci eos,
desquels je les aurai chassés,
19. parce qu’ils n’ont pas écouté, dit 19. eo quod non audierint verba mea,
le Seigneur, mes paroles que je leur ai dicit Dominus, quæ misi ad eos per
envoyées par mes serviteurs, les pro­ servos meos, prophetas, de nocte con­
phètes, me levant de grand matin et les surgens et mittens ; et non audistis, dicit
envoyant ; et vous n’avez pas écouté, dit Dominus.
le Seigneur.
20. Vous donc, écoutez la parole du 20. Vos ergo audite verbum Domini,
Seigneur, vous tous c a p tifs, que j ’ai en­ omnis transmigratio quam emisi de Jé­
voyés de Jérusalem h Babylone. rusalem in Babylonem.
21. Ainsi parle le Seigneurdes armées, 21. Hæc dicit Dominus exercituum,
le Dieu d’Israël, à Achab, fils de Colias, Deus Israel, ad A chab, filium Coliæ, et
et à Sédécias, fils de Maasias, qui vous ad Sedeciam , filium M aasiæ, qui pro­
prophétisent faussement en mon nom : phetant vobis in nomine meo mendaci­
V oici, je les livrerai entre les mains de ter : Ecce ego tradam eos in manus
Nabuchodonosor, roi de Babylone, et il Nabuchodonosor, regis Babylonis, et per­
les frappera devant vos yenx. cutiet eos in oculis vestris.
22. E t tous ceux qui ont été déportés 22. E t assumetur ex eis maledictio
de Juda à Babylone se serviront d’eux omni transmigrationi Juda quæ est in
pour maudire, en disant : Que le Sei­ Babylone, dicentium : Ponat te Dominus
gneur te traite comme Sédécias et comme sicut Sedeciam et sicut A ch ab, quos
A ch a b , que le roi de Babylone a fa it frix it rex Babylonis in igne ;
rôtir dans le feu ;
23. parce qu’ils ont agi follem ent dans 23. pro eo quod fecerint stultitiam in
Israël, qu’ils ont commis l’adultère avec Israel, et moechati sunt in uxores ami­
les femmes de leurs am is, et qu’ils ont corum suorum, et locuti sunt verbum
parlé faussement en mon nom , lorsque in nomine meo mendaciter, quod non
je ne leur avais pas donné d’ordres. mandavi eis. E go sum judex et testis,
Je suis le ju ge et le témoin, dit le Sei­ dicit Domtnus.
gneur.
24. Tu diras aussi à Sém éias, le Né- 24. E t ad Seineiam Nehelamiten di­
hélamite : ces :
25. Ainsi parle le Seigneur des armées, 25. H æ c dicit Dominus exercituum ,
le Dieu d’Israël : Parce que tu as envoyé Deus Israel : Pro eo quod misisti in
en ton nom des lettres à tout le peuple nomine tuo libros ad omnem populum
qui est à Jérusalem , et à Sophonias, fils qui est in Jérusalem, et ad Sophoniam,
de M aasias, le prêtre, et à tous les filium M aasiæ, sacerdotem, et ad uni­
prêtres, en disant : versos sacerdotes, dicens :

B ru sq u e ch a n g em en t de p erso n n es, p arce q ue 3 ° O ra cle spécial co n tre le fa u x p rop h ète Sé­


les e x ilés ne fo rm a ie n t q u ’u n to u t m oral a v e c m éias. X X I X , 2 4 - 3 2 .
leurs p ères dem eurés dan s la p atrie. 2 4 - 3 2 . Ce ré c it ne f a it p o in t p a rtie de la le ttre de
2 0 - 2 3 . O racle co n tre p lu sieu rs fa u x p rop h ètes J é r é m ie , q u i s’est te rm in é e aveo le v e rs. 2 3 (cf.
ré sid a n t à B a b ylo n e. — F o s ergo... L e v e rs . 20 v e rs. 29 et ss.) ; m ais 11 expose u n In cid en t q u i
N se rt de tr a n s itio n à la seconde p a rtie de la ré ­ s ’y ra tta c h e très é tro ite m e n t. — N e h e la m iten .
ponse de Jé ré m ie. — I n m a n u s N a b u ch o d o n o so r Selon to u te p ro b ab ilité : h a b ita n t de N é h é la m ;
(v ers. 2 1 ) . Com m e A c h a b e t Séd écias e x c ita ie n t m ais o n ign o re, où é ta it situ é e ce tte lo c a lité . —
les e x ilés à se ré v o lte r co n tre ce p rin c e , 11 é ta it P r o eo q u od ... (v e rs. 2 5 b ) . A p rè s a v o ir p ris con­
dans l’o rd re q u ’il les t r a it â t a v e c u n e s évérité n aissan ce de la le ttre en vo y é e p a r Jé ré m ie a u x
e x em p la ire. — Q uos f r ix it .. . (v ers. 2 2 ) . Com pa­ e x ilé s , S ém éia s, in d ig n é , é c r iv it lu i- m ô m e à
rez le supp lice a n a lo gu e de Sld rach e t d e ses Jéru sa lem {m is is ti... lib r o s ...; note du v ers. l “ ) ,
co m p a g n o n s, D an . i n , 2 0 . D a v id l ’a v a it in fligé d em an d an t qu 'o n p rit des m esu res sévères co n tre
a u x A m m o n ite s , ap rès les a v o ir v a in c u s. C f. II le p rop h ète. — N o m in e tu o : non pas a u nom
R e g . x i i , 3 1 . — M œ ch a ti su n t... (v e rs. 2 3 ) . Ch ez d e D ie u , com m e J é r é m ie , m ais de s a propre
ces h om m es sans conscience, l’ Im m o ralité la p lu s a u t o r ité , d’ u n e m an ière to u t h u m ain e. — A d
h o nteuse a lla it de p a ir aveo le s a c rilè g e e t le S o p h o n ia m . Ce p erson n age sera de n o u veau
m ensonge. — E go... ju d e x ... C on clusion m ajes­ m en tio n n é à la fin d u liv re , l i i , 2 4 ( c f . I V . R e g .
tu eu se de la sentence. x x v , 1 8 ), aveo le titr e de second p r ê tr e , e.-à-d.
634 J er . X X I X , 20-32.
20. Dominus dedit te sacerdotem pro 26. Le Seigneur t’a établi prêtre A la
Joiade sacerdote, ut sis dux iu domo place du prêtre Joïada, afin que tu suis
Domini, super omnem virum arreptitium chef dans la maison du Seigneur, sur
et prophetantem, ut mittas eum in ner­ tout homme qui prophétise avec une fu ­
vum et in carcerem ; reur fanatique, et que tu le mettes dans
les fers et en prison ;
27. et nunc quare non increpasti Je- 27. pourquoi donc n’a s-tu pas repris
remiam Anathothiten, qui prophetat vo­ Jérémie d’Anathoth, qui vous prophé­
bis? tise?
28. Quia super hoc misit in B abylo­ 28. Car il nous a même envoyé dire
nem ad nos, dicens : Longum est ; aedi­ à Babylone : Ce sera long ; bâtissez des
ficate domos, et habitate; et plantate maisons et habitez-les ; plantez des jar­
hortos, et comedite fructus eorum. dins et mangez-en les fruits^
29. L egit ergo Sophonias sacerdos li­ 29. Le prêtre Sophonie lut donc cette
brum istum in auribus Jeremiæ pro­ lettre aux oreilles du prophète Jérémie.
phetæ.
30. E t factum est verbum Domini ad 30. E t la parole du Seigneur fut
Jerem iam, dicens : adressée à Jérémie en ces termes :
31. Mitte ad omnem transmigratio­ 31. Envoie dire à tous les déportés :
nem, dicens : H æ c dicit Dominus ad Ainsi parle le Seigneur à Séméias le
Semeiam Nehelamiten : Pro eo quod pro­ Néhélamite : Parce que Séméias vous a
phetavit vobis Semeias, et ego non misi prophétisé, quoique je ne l ’eusse pas en­
eum, et fecit vos confidere in mendacio, voyé, et qu’il vous a fa it mettre votre
confiance dans le mensonge,
32. idcirco hæc dicit Dominus : Ecce 32. à cause de cela, ainsi parle le
ego visitabo super Semeiam Nehelami­ Seigneur : Je visiterai Séméias le N é­
ten, et snper semen ejus; non erit ei vir hélamite, et sa postérité ; aucun des siens
sedens in medio populi hujus, et non n’habitera au milieu de ce peuple, et il
videbit bonum quod ego faciam populo ne verra pas le bien que je ferai à mon
meo, ait Dominus, quia prævaricationem peuple, dit le Seigneur, parce qu’il a
locutus est adversus Dominum. proféré la révolte contre le Seigneur.

de rem p laçan t d u g ra u d p rêire. C f. x x i , 1 , et


S e c t io n IX . — N e u v iè m e d is c o u r s : la rédem p­
la n ote. — D o m in u s dedit... L e s v e rs . 26 - 27 c i­
t io n E T L E R É T A B LISSE M E N T D ’iS R A E L . XXX, 1
te n t un p assage de la le ttre de Sém éias. —
— X X X I , 40.
J o ia d e sacerdote. J o la d a n ’é ta it lui-m êm e q u ’un
p rêtre d éporté, et n u llem en t le p on tife suprêm e. Dès la p rem ière lig n e de ce d is co u rs , on est
— A r r e p titiu m et p r o p h eta n tem . H ébr. : H om m e frapp é d u ch a n g e m e n t q u i rè g n e d an s le ton et
fo u et fa is a n t le p rop h ète (se fa is a n t passer p our dans les pensées. J u s q u ’ici to u t a é té so m b re ;
p rop h ète). L a n g a g e to u t à fa it In ju rieu x . — I n c’ est à pein e si la n u it d’an goisses e t de ténèbres
n er v u m . J é ré m ie a v a it d éjà fa it l ’e x p érien ce de é ta it en tre co u p ée çà e t là p a r u n ra y o n lu m i­
ce supp lice. V o y e z x x , 2 , e t la note. L ’é q u iv a ­ n eu x . M a in te n a n t to u t e st à l ’espéran ce. E t ce­
le n t hébreu dn m ot ca rcerem n e se lit q u ’ ici ; p en d an t rien de p lus tr is te q u e la s itu a tio n e x ­
il re p ré s e n te ra it, d ’après de n o m b reu x exégètes, té r ie u r e , p u isq u ’on é ta it à la d ix iè m e an n ée du
un e so rte de carcan . — L o n g u m e st; aedificate... règne de S é d é cias, p a r co n séqu en t en plein siège
(v e rs . 28). R ésu m é des p rem ières lig n e s de l’ é­ (c f. x x x n , 1 ) ; le p rop h ète lu i-m ê m e gém issait
pi tre de J érém ie. C f. v ers. 4 et ss. — L e g it ergo... en prison (cf. x x x m , 3 ) , e t Jéru sa lem su bissait
(vers. 29). D ém arch e to u t am icale de Sophonie. les m au x a ffre u x q u ’il lu i a v a it p réd its. C’e st p ré­
— E t fa c tu m est... (v ers. 30). L e S eig n eu r o r­ cisém en t ce tte h eu re désespérée q u e D ieu ch o isit
donne à son p ro p h ète d’écrire a u x ex ilés de B a ­ p our an n o n cer à sa n ation In grate, p a r la bouche
b ylo n e u n e seconde le ttre , dans laqu elle il dénon­ du p rop h ète de m alh e u r, q u 'e lle ne p é rira poin t,
ce ra a v e c fo rce le crim e de Sém éias e t p réd ira que p a r elle les païens p a rv ie n d ro n t à la con­
son ch â tim en t. — C ette p u n itio n d e v a it p orter n aissa n ce de la v é r it é , e t qn e le M essie sortira
s u r d e u x p oin ts : la race du coup able s'étein d ra de la m aison de D a v id , co n fo rm ém en t a u x an ­
(n o n e rlt ei v ir ..., vers. 32) ; 11 m o u rra Iul-m êm e tiq u e s prom esses. G lo rie u x p a s s a g e , qne l’on a
a v a n t d’a v o ir vu le ré tab lissem en t de J u d a (n on ju stem e n t ap p e lé , en lu i réu n issan t les ch ap.
v idebit b o n u m ...; cf. vers. 1 2 -1 4 ) . — P raeva ri­ x x x n e t x x x m , « le p oin t c u lm in a n t de la pro­
ca tion em lo cutus... llé b r . : H a p roféré la ré ­ p h étie de J é ré m ie , » ou « le liv r e de la conso­
v o lte. V o y e z la note de x x v n , 16. la tio n *.
J er . X X X . 1-ft. 635

C H A P I T R E XXX

1. Parole qui fu t adressée à Jérémie 1. Hoc verbum quod factum est ad Je-
par le Seigneur, en ces termes : remiam a Domino, dicens :
2. Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d’Is ­ 2. H æ c dicit Dominus, Deus Israel,
raël : Ecris dans un livre toutes les pa­ dicens : Scribe tibi omnia verba quæ
roles que je t ’ai dites. locutus sum ad te, in libro.
3. Car les jours viennent, dit le Sei­ 3. E cce enim dies veniunt, dicit Domi­
gneur, où je ferai revenir les captifs de n us, et convertam conversionem populi
mon peuple d’Israël et de Juda, dit le mei Israel et Juda, ait Dominus; et
Seigneur, et je les ramènerai dans le convertam eos ad terram quam dedi pa­
pays que j ’ai donné à leurs pères, et ils tribus eorum, et possidebunt eam.
le posséderont.
4 .Ce sont ici les paroles quele Seigneur 4. E t hæc verba quæ locutus est Do­
a adressées à Israël et à Juda : minus ad Israel et ad Jndam :
5. Ainsi parle le Seigneur : Nous 5. Quoniam hæc dicit Dominus : V o­
avons entendu des cris d’elïroi; c ’est cem terroris audivim us; formido, et non
l’épouvante, et il n’y a point de paix. est pax.
6. Interrogez, et voyez si les hommes 6. Interrogate, et videte si generat
enfantent : pourquoi donc v o is-je tout masculus : quare ergo vidi omnis viri
homme tenant la main sur ses reins manum super lumbum suum, quasi par­
comme une fem me qui enfante, et pour­ turientis, et conversæ sunt universæ fa ­
quoi tous les visages son t-ils devenus cies in auruginem?
pâles ?
7. Malheur! car ce jour est grand, et 7. V æ ! quia magna dies illa, nec est
il n’y en a pas de semblable ; c’est un similis ejus; tempusque tribulationis est
temps d’affliction pour Jacob, et cepen­ Jacob, et ex ipso salvabitur.
dant il en sera délivré.
8. Car en ce jour-là, dit le Seigneur des 8. E t erit in die illa, ait Dominus exer­
armées, je briserai son joug de dessus ton cituum , conteram jugum ejus de collo

peuple u n iq u e (p o p u li m e i) , com m e à l’o rigin e .


i l . — L a fin de l’e x i l ; la p ro sp érité et la 2° L e s ju g e m e n ts sé v è re s, p u is ia m iséricord e
g loire des J u i f s . X X X , 1 -2 4 . du S eig n e u r e n ve rs son peuple. X X X , 4 - 1 1 .
1° E x o rd e e t th èm e du d isco u rs. X X X , 1-3. 4 - 7 . D e g ra n d s m alh e u rs m en acen t le peu ple
C h a p . X X X .— 1 . L a p e tite in tro d u c tio n a cco u ­ de D ieu. D escrip tion q u i co n tra ste d ’u n e m a­
tu m ée (cf. i i , 1 ; m , 6 ; v i i , 1 , etc.). Q uoique n ière très fra p p an te a v e c celle q u e nous lisons
au cu n e d ate ne so it m en tio n n é e, on c r o it com ­ en su ite (v e rs. 8 e t ss.). — A d Isr a e l et... J u d a m .
m u n ém en t q u e les ch ap. x x x - x xxi4 > n t été écrits Ce c h a p itre co n cern e sim u lta n é m e n t les deu x
à la m êm e ép oq u e q u e ies d e u x s u iv a n ts , q u i ro y a u m e s ; le s u iv a n t s’ad ressera d ’abord iso lé­
d évelo pp en t la m êm e pensée. C f. x x x i i , 1 , e t la m en t à Israël ( x x x i , 1 - 2 2 ) , p u is à J u d a ( x x x i ,
note. 2 3 - 2 6 ), ap rès q u o i la prom esse re d e v ie n d ra si­
2 - 3 . L e S e ig n e u r ré ta b lira un Jour en P a le s ­ m u lta n ée ( x x x i , 2 7 - 4 0 ) . — Vocem terroris...
tin e sa n atio n h u m iliée e t dispersée. — Scribe (v ers. 5). L e p rop h ète d é crit en term es poétiqu es
tibi... L a rév éla tio n q u ’il v a rec e v o ir é ta n t d’un e e t p a r des im ages h a rd ie s ia te r re u r e t les so u f­
im portan ce c a p ita le , Jérém ie re ç o it l’ o rd re do fra n ces q u e ses- co n cito y en s d e v aie n t en d u rer.
la co n sign er im m éd iatem en t p ar é c rit. C’é ta it le — S i g en era t m a scu lu s... (vers. 6). C om paraison
m e ille u r m oyen de la p ré s e rv e r in ta c t e , de la q u i fa it a d m ira b le m e n t re sso rtir l'h o rre u r de ces
fa ire p a rv e n ir a u x J u ifs e x ilés, e t d’a tte s te r plus an go isses. — M a n u m s u p e r lu m b u m . On porte
tard son accom plissem ent in té g ra l. L es m ots o m ­ n a tu re lle m e n t ia m a in su r ia p artie d u corps
n ia verba h æ c ne c o n c e rn e n t, ce s em b le , que a tte in te p a r la so u ffran ce. — A u r u g in e m : la
les ch ap. x x x e t x x x i . — Ecce e n im d i e s .. . p â le u r de l ’effro i su r to u s les visag es. — M a g n a
(v ers. 2). D ès l ’a b o r d , nous e n te n d o n s, sous u n e d ies ilia ... (vers. 7). On c r o ir a it en ten d re u n
form e a b ré g é e , la jo yeu se prom esse q u i sera en ­ écho d e J o ë l, n , 2 , 1 1 (c f. D an . v , 20). — E x
su ite lo n gu em e n t com m entée. — C onverta m ip so s a lv a b itu r . T ra n s itio n a u x prom esses de bo n ­
con version em . H ébraïsm e : J e ram èn erai les ca p ­ h eu r.
tifs. — I s r a e l et J u d a . E n ces tem ps h eu re u x , 8 - 1 1 . F u tu r e d é liv ra n ce des J u ifs e t c h â ti­
les d eu x royaum es séparés ne fo rm ero n t q u ’un m en t de le u rs p ersécu teu rs. — C o n tera m ju g u m
63C J er . X X X , 9*15.
tuo: et vincula ejus dirumjjuin, et non cou, et je romprai ses cnaines, et les
dominabuntur ei amplius alieni ; étrangers ne domineront plus sur lui ;
9. sed servient Domino Deo sno, et 9. mais ils serviront le Seigneur leur
D avid, regi suo, quem suscitabo eis. D ieu, et D avid , leur roi, que je leur
susciterai.
10. Tu ergo ne tim eas, serve meus, 10. Toi donc, ne crains pas, Jacob,
Jacob, ait Dom inus; neque paveas, Is­ mon serviteur, dit le Seigneur, et ne t’e f­
rael, quia ecce ego salvabo te de terra fraye pas, Israël, car je te délivrerai de
longinqua, et 6emen tuum de terra ca­ ce pays lointain, et j e ramènerai tes en­
ptivitatis eorum ; et revertetur Jacob, et fants de la terre où ils sont captifs ; et
quiescet, et cunctis affluet bonis, et non Jacob reviendra, il jouira du repos, et il
erit quem formidet ; sera dans l’abondance de tous les biens,
et il n’aura personne à redouter ;
11. quoniam tecum ego sum, ait Do­ 11. car je suis avec toi, dit le Sei­
minus, ut salvem te. Faciam enim con­ gneur, pour te sauver. J ’exterminerai
summationem in cunctis gentibus in toutes les nations parmi lesquelles je t’ai
quibus dispersi te ; te autem non faciam dispersé; quant à toi, je ne t'exterm i­
in consummationem, sed castigabo te in nerai pas, mais je te châtierai avec
judicio, ut non videaris tibi innoxius. équité, afin que tu ne te croies pas inno­
cent.
12. Quia hæc dicit Dominus : Insana­ 12. Ainsi parle le Seigneur : T a bles­
bilis fractura tua, pessima plaga tua; sure est incurable, ta plaie est très m a­
ligne;
13. non est qui judicet judicium tuum 13. personne ne ju ge ta cause pour te
ad alligandum ; curationum utilitas non bander; les remèdes qu’on t’applique
est tibi. sont inutiles.
14. Omnes amatores tui obliti sunt 14. Tous ceux qui t’aimaient t ’ont
tui, teque non quærent-; plaga enim ini­ oubliée, et ils ne te recherchent plus;
mici percussi te castigatione crudeli ; car je t ’ai frappée en ennemi, je t’ai
propter multitudinem iniquitatis tuæ châtiée cruellement, à cause de la mul­
dura facta sunt peccata tua. titude de tes iniquités et de ton endur­
cissement dans le péché.
15. Quid clamas super contritione tua? 15. Pourquoi cries-tu au sujet de ta
Insanabilis est dolor tuus; propter mul­ blessure? T a douleur est incurable; c’est
titudinem iniquitatis tuæ, et propter dura à cause de la multitude de tes iniquités,
peccata tua, feci hæc tibi. et de ton endurcissement dans le péché,
que je t ’ai traitée ainsi.

e ju s : le jo u g que B a b ylo n e a v a it p lacé s u r les tice d iv in e e x ig e a ie n t u n ch â tim e n t, p u isqu e le*


ép aules de J u d a . C f. x x v n , 2 ; x x v m , 14. — J u ifs a v a le n t é té ai cou p ables.
2?on d o m in a b u n tu r ... H ébr. : D es é tra n g e rs ne 3° D ieu lu i-m ê m e p an sera e t g u é r ir a la bles­
le fe ro n t p lu s s e rv ir (ne l ’a s s u je ttiro n t p lu s). C f. su re de son peuple. X X X , 1 2 -1 7 .
x x v , 1 4 , e t la n o te ; x x v n , 7. — D o m in o ...-et 1 2 - 1 6 . T r is te e t d o u lo u re u x é ta t des J u ifs ,
D a v id ... (v e rs . 9). A sso cia tio n re m arq u ab le des d é c r it sous la fig u re d ’u n e trè s g ra v e blessure.
nom s de J é h o v a h e t de D a v id , ce d ern ier repré­ — Q u i ju d ice t... a d a llig a n d u m . D e u x Im ages
s e n ta n t le M essie. C f. Os. m , 4. V o y e z aussi E z. en tre m ê lé e s, ain si q u ’il a r riv e so u v e n t dans J é ­
x x x i v , 23-24, e t x x x v n , 24, p assages où le M essie rém ie. L e peuple de D ieu e st co m paré cou p su r
e st éga lem en t appelé D a v id . — T u ... n e tim ea s co u p à u n crim in el q u i co m p a ra it d e v an t son Juge,
(v ers. 10). L e la n g a g e e st exqulB e t p lein de te n ­ e t à u n bleBsé d ont p erson n e ne so ig n e la plaie.
d resse, com m e en m ain t e n d ro it de la seconde — C u r a tio n u m u tilita s ... H ébr. : T u n ’as n i re­
p a rtie du liv r e d ’Isaïe (c f. I s . x l h i , 1 e t ss. ; x l i v 1, m èdes n i pan sem en t. — A m a to re s t u i ( vere.
e t ss.; x l v i , 3-6 , 2 1 e t s s .,e tc .).— T e r r a lo n g in q u a : 14) : les p aïen s q u i a v a le n t d ésiré co n clu re une
la C h ald ée e t les d ifféren tes p rov in ces de son allia n ce a v e c J u d a . C f. x x n , 20, 2 2 ; x x v n ,
v a s te em pire. — C o n su m m a tio n e m in ... g en tib us 3 , e tc . — P la g a ... i n i m ic i: une blessu re cru elle,
(v e rs . 1 1 ) . L e s n ation s q n i a u r o n t p e rsé cu té le s p rofon de, com m e en fo n t c e u x q u i h aïssen t. Mais
J u ifs sero n t an éa n ties : Ja co b le u r s u r v iv r a ap rès la n ation th é o cratiq u e n’a v a it q u e trop bien m é­
a v o ir é té ép u ré p ar l'é p re u v e ite a u te m n on ...). r ité ce tra ite m e n t : prop ter m u ltitu d in e m ... —
— C astigabo... i n ju d ic io . L ito te expressive : D u r a fa c ta s u n t. P lu tô t : o n t é té n om breu x.
sans c o lè re , a v e c m od ération e t m esure. C f. x , — Q u id ela m a s... ( v e r s . 1 6 ) . J u d a n ’a pas le
24 , e t la no te. — Ut n on ... in n o x iu s . H ébr. : J e d ro it do se p lain d re de ses m a lh e u rs, q u i sont
ne te la isserai pas Im pnnl. L a sa in teté e t la Jus- la conséqu en ce n a tu re lle de ses crim es.
Jer. X X X , 16-22. 637

16. Mais tous ceux qui te dévorent 16. Propterea omnes qui comedunt te
seront dévorés, et tous tes ennemis se­ devorabuntur, et universi hostes tui in
ront emmenés en captivité ; ceux qui te captivitatem ducentur; et qui te vastant
dévastent seront dévastés, et j ’abandon­ vastabuntur, cunctosque prædatores tuos
nerai au pillage tous ceux qui te pillent. dabo in prædam.
17. Car je refermerai ta cicatrice, et 17. Obducam enim cicatricem tibi, et
je te guérirai de tes blessures, dit le Sei­ a vulneribus tuis sanabo te, dicit Do­
gneur. Ils t’ont appelée la répudiée, minus. Quia ejectam vocaverunt te,
ô Sion. C ’est là celle que personne ce Sion. Hæc est, quæ non habebat requi­
recherchait! rentem !
18. Ainsi parle le Seigneur : Voici, je 18. H æ c dicit Dominus : Ecce ego
ferai revenir les captifs des tentes de convertam conversionem tabernaculo­
Jacob ; j ’aurai compassion de ses toits; rum Jacob, et tectis ejus miserebor, et
la ville sera rebâtie sur sa colline, et le aedificabitur civitas in excelso suo, et
temple sera rétabli tel qu’il était; templum ju xta ordinem suum fundabi­
tur ;
19. du milieu d’eux sortiront les 19. et egredietur de eis laus, voxque
louanges et les cris de joie. Je les mul­ ludentium. E t multiplicabo eos, et non
tiplierai , et ils ne diminueront pas ; je minuentur ; et glorificabo eos, et non at­
les glorifierai, et ils ne seront plus hu­ tenuabuntur.
miliés.
20. Ses fils seront comme dans le com­ 20. E t erunt filii ejus sicut a princi­
mencement, son assemblée demeurera pio, et coetus ejus coram me permane­
ferm e devant m oi, et je châtierai tous bit, et visitabo adversum omnes qui tri­
ceux qui le persécutent. bulant eum.
21. Son chef sera tiré de son sein, et 21. E t erit dux ejus ex eo, et princeps
un prince sortira du milieu de lui ; je de medio ejus producetur; et applicabo
l’appliquerai m oi-m êm e, et il s’appro­ eum , et accedet ad me. Quis enim iste
chera de moi. Car quel est celui qui est qui applicet cor suum ut appropin­
appliquera son cœur à s’approcher de quet m ihi? ait Dominus.
moi ? dit le Seigneur.
22. Vous serez mon peuple, et je serai 22. E t eritis mihi in populum, et ego
votre Dieu. ero vobis in Deum.

1 6 - 1 7 . D ieu y rem éd iera dan s sa m iséricord e. h a b ité com m e II l ’é ta it. — E g red ietu r... la u s...
— P ro p terea . P a r tic u le q u i d it b ea u co u p en cet (v e rs. 19 ) : c.-à-d. des ch a n ts d’ac tio n de g râ ces.
en d ro it : « l ’ex cès m êm e d u m ai p ro u v e que la V o y e z p lu s b a s , x x x m , 1 1 , le d évelo pp em en t de
p u n itio n est à son te r m e . » — Q u i co m ed u n t... c e tte pensée. — M u ltip lic a b o eos... É ta t florissant
d e v o ra b u n tu r. L e ta lio n . Ce d é cre t de ven g ean ce d u p eu ple de D ieu . — F i l i i e ju s (ies fiis de J a c o b ,
est ré ité ré q u a tre fo is d e s u ite dans ce v e r s e t, v ers. 20) s ic u t... Iis se ro n t com m e a u x p lu s b ea u x
sous d ifféren tes im ages. — O b d u m m en im ... jo u rs de la n atio n . — P e rm a n e b it. P lu s de ru in e
( v e rs . 1 7 ). L e S e ig n eu r lu i- m ê m e d a ig n e ra soi­ à cra in d re désorm ais. — E r it d u x ... e x eo (vers. 2 1):
g n e r ce tte p laie affreu se q u e p ersonne n’a v a it vo u lu un c h e f s o rti de son s e in , le fils de D a v id , le
b a n d er ( cf. v e rs. 12 e t 13 ). — E jecta m : un e M essie. C f. v e rs. 9. — A p p lic a b o eu m ... D ie u e n ­
épouse rép u d ié e p a r son m a ri. — H æ c est... L e tre ra en re la tio n s trè s in tim e s aveo ce p r in c e ,
p rop h ète c ite les p aroles m êm es des enn em is de q u i sera p rê tre e t ro i to u t en sem ble. C f. P s.
S io n ; p aroles ex trê m e m e n t in ju rieu se s, q u i ce s­ c i x , 4 ; Zach . v i , 13. — Q u is e n im iste... R é ­
sero n t b ie n tô t d’ê tre v ra ie s . flex io n q u i a p o u r b u t de fa ire re s s o rtir l ’éten d u e
4» R étab lissem en t d u ro y a u m e th é o cra tiq u e . de ce tte fa v e u r e x ce p tio n n e lle d o n t jo u ira le
X X X , 1 8 -2 4 . n o u veau roi. Seu ls les m in istres sacré s a v a le n t
1 8 -2 2 . G ra cieu ses prom esses p o u r u n p ro ch ain le d ro it de p é n é tre r dans le s a n c tu a ire , e t to u t
av e n ir. — C o n v erta m co n v ersio n em ... Com m e a u tre q u i l ’ e û t osé a u r a it é té p u n i de m o r t;
au v ers. 3. L e s J u ifs ex ilé s re v ie n d ro n t h a b ite r le M essie s ’ap p ro ch era d o n c de D ieu à la façon
com m e a u p a ra v a n t dan s le u r p ays. — C iv ita s. des p rêtre s. — E t e r itis m ih i... (v e rs. 22) : com m e
J é ru s a le m , d ’a p rès qu elq u es a u te u rs. M ais il est ap rès l ’a llia n ce dn Sin aï, e t beau cou p m ie u x e n ­
m ie u x , p e u t - ê t r e , de re g a rd e r ce nom com m e co re. C f. E x . x i x , 6. I i e s t bien é v id e n t qu e, si ces
co lle c tif : les v illes sero n t reb â tie s s u r leu rs c o l­ m agn ifiqu es prom esses o n t en u n co m m encem en t
lin es, o -à-d. s u r le u r an cien em placem en t. B eau­ de réa lisatio n après la fin de la c a p tiv ité , il fa u t
coup de v ille s et de b o u rga d es p alestinienn es aiier ju sq u ’à la n aissan ce de N o tre -S e lg n e u r J é ­
é ta ie n t bâties s u r des h a u te u rs . — T e m p lu m s u s - C h r is t e t ju s q u 'à la fo n d atio n de 1 É glise
ju x t a o r d in e m ... H ébr. ; le p a la is ( ro y a l ) sera p o u r en tr o u v e r le co m p let accom plissem en t.
638 J er . X X X , 23 — X X X I, 5.
23. Ecce turbo Domini, furor egrc- 23. Voici que le tourbillon du Sei­
(1iens, procella ruens in capite impiorum gneur, sa fureur impétueuse, sa tempête
conquiescet. prête à fondre, va se reposer sur la tête
des impies.
24. Non avertet iram indignationis 24. L e Seigneur ne détournera pas sa
Dominus, donec faciat et compleat co­ colère et son indignation, jusqu’à ce
gitationem cordis sui ; in novissimo die­ qu’il ait exécuté et accompli les pensées
rum intel libetis ea. de son cœ ur; au dernier jour vous les
comprendrez.

C HAPI TRE XXXI

1. In tempore illo, dicit Dominus, ero 1. En ce tem ps-là, dit le Seigneur, je


Deus universis cognationibus Israel, et serai le Dieu de toutes les fam illes
ipsi erunt mihi in populum. d ’Israël, et ils seront mon peuple.
2. Hæc dicit Dominus : Invenit gra­ 2. Ainsi parle le Seigneur : Mon
tiam in deserto populus qui remanserat peuple, qui avait échappé au glaive,
a gladio ; vadet ad requiem suam Israel. a trouvé grâce dans le désert; Israël ira
à son repos.
3. Longe Dominus apparuit mihi. E t 3. De loin le Seigneur m est apparu.
in charitate perpetua dilexi te ; ideo a t­ Je t ’ai aimé d’un amour éternel; c’est
traxi te, miserans. pourquoi je t ’ai attiré par compassion.
4. Rursumque ædificabo te , et ædifi- 4. Je te bâtirai encore, et tu seras
caberis, virgo Israel; adhuc ornaberis bâtie, vierge d’Israël; tu seras encore
tympanis tuis, et egredieris in choro lu­ parée de tes tambourins, et tu sortiras
dentium. au milieu des danses joyeuses.
5. Adhuc plantabis vineas in monti- 5. Tu planteras encore des vignes sur

23-24. M a lh eu r a u x Im pies. F ra p p a n t con traste. ce v e rs e t fe r a it allu sio n à la s o rtie d ’É g y p te e t


Ces d e u x versets so n t presque litté r a le m e n t id en ­ a u x g râ ce s d o n t le S e ig n e u r a v a it co m blé les
tiq u e s à x x n i , 19 -2 0 ( v o y e z le co m m en ta ire). H é b re u x d an s le d ésert de l’A rab ie P é tré e , g râ ces
Ils e x c lu e n t d n s a lu t m essian ique les im pies so it q u i d ev a ie n t se re n o u ve le r p o u r Israë l, au tem ps
d ’I s ra ë l, so it du pagan ism e. d e sa p roch ain e d é liv ra n ce : ce se n tim e n t nous
p a ra ît m oins p rob ab le. — V adet a d req u iem ...
{ II. — L a n o u v elle a llia n c e que le Seig n eu r
C .- à - d ., au lie u de son re p o s, q u i n’ est a u tre
co n tractera avec son p eu p le. X X X I , 1 -4 0 .
q u e le sol de la p a trie . C f. Is. l x i i i , 1 4 . — L o n g e
P a g e d’une g ra n d e b e a u té , a v e c une a d m i­ D o m in u s ... (v e rs. 3). P ie u se a sp ira tio n q u i s’é­
ra b le g ra d a tio n ascen d an te d an s les pensées. I l y ch a p p e d u cœ u r d 'Isra ë l : s u r la te rre lo in tain e
a d’ab ord la p a rt du ro ya u m e d’Israël (v ers. 1-22), o ù il e st e x ilé , son D ieu lu i e st a p p a ru , aim ab le
p u is ce lle du ro yau m e de J u d a ( v e r s . 2 3 - 2 6 ) ; e t so u ria n t. — I n ch a rita te p erp etu a ... Réponse
les prom esses s’ap p liq u en t en su ite a u x d eu x to u te d iv in e de J é h o v a h à ce tte p ieu se parole.
ro yau m es réu n is (v e rs. 27-40). O u i, il a de to u t tem ps c h é ri son p e u p le , et
1° F in de l’e x il p ou r les d ix trib u s th éo cra- c ’e st p o u r ce la q u ’il l ’a sau v é : id eo a tt r a x i, .
tiq u es. X X X I , 1 - 1 4 . D ’ap rès l ’h ébreu : C’e st p ou rq u oi Je te p rolon ge
C h a p . X X X I . — 1 - 9 . L e ro y a u m e d ’ Is ra ë l, (c.-à -d ., je te co n serve) aveo bon té. — R u r su m ...
fra p p é p a r le m a lh e u r, g o û te ra de n o u vea u le æ difica bo... (v e rs. 4). F ig u r e q u i e x p rim e u n ré­
re p o s , la jo ie , les bénédiction s d iv in e s. — I n ta b lissem e n t solide e t d u ra b le . — V irg o I s r a ë l.
tem pore illo : à l'ép oq ue bien h eu reu se d o n t le L a p erson n ificatio n si fréqu en te d an s les p ro ­
ch a p . x x x (com p. s u rto u t les ve.rs. 3 ,8 e t ss., 18 p h è te s. — T y m p a n is . L e ta m b ou rin a to u jo u rs
e t ss.) a d éjà tr a c é une si d élicieuse p ein tu re . — é té en O rie n t un in stru m e n t jo y e u x ; les fem m es
I p s i... i n p o p u lu m . L iv ré e s à l’id o lâ trie , écrasées le m an ien t a v e c beau cou p de g r â c e , e t elles s’ en
e t dispersées p ar les A s s y rie n s , les « fam illes s e rv en t p ou r acco m p a gn er leu rs ch a n ts e t leu rs
d ’ Israë l n a v a le n t cessé d’ap p a rte n ir a u peuple d anses ( in choro lu d e n tiu m ) . C f. G en. x x x i ,
de D ie u ; elles en fe ro n t p a rtie com m e p récé­ 2 7 ; E x . x v , 20 ; J u d . x i , 34, e tc. ( A tl. archéol.,
d em m en t. C f. x x x , 22. — In v e n it... i n deserto... p l. L x , fig . 1 4 , 1 5 ; pl. l x i , fig. 2 , 7 , 1 2 , e tc.).
( v e r s . 2). C eux des Israé lite s q u i a v a ie n t s u r­ — I n m o n tib u s S a m a rite (vers. 5 ) . L a ca p ita le
v é cu a u x m au x de la g u e rre e t de l’e x il re­ d u ro yau m e d ’Israë l é ta it b â tie au som m et d’ une
ço iv e n t de D ieu la d o uce assu ra n ce q u ’ ils c o llin e , e t e n to u ré e d’une cou ron n e de m on ta­
re v ie n d ro n t sains e t sau fs en P a le stin e , à tra v e rs gn es. Ses vign ob les éta le n t célèbres ; cf. Is. x x v m ,
le d ésert syrien . D 'ap rès d 'a u tres co m m en tateu rs, l -, A in . i v , 1. — D onec tem pu s... n o n vinde-
I

S y r ie n n e b a t t a n t d u ta m b o u r in .
640 Jer. X X X I , 6-10.
bus Samariæ; plantabunt plantantes, et les montagnes de Samarie ; les planteurs
donec tempus veniat, non vindemiabunt. planteront, et jusqu’à ce que le temps
soit venu, ils ne vendangeront pas.
6. Quia erit dies in qua clamabunt 6. Car il viendra un jour où les gardes
custodes in monte Ephraim : Surgite, et crieront sur la montagne d’Ephraïm •
ascendamus in Sion ad Dominum Deum L evez-vo u s, et montons à Sion vers le
nostrum. Seigneur notre Dieu.
7. Quia hæc dicit Dominus : Exultate 7. Car ainsi parle le Seigneur : Tres­
in læ titia, Jacob, et hinnite contra ca- saillez de joie, Jacob, et poussez des cris
put gentium ; personate, et canite, et d’allégresse à la tête des nations ; faites
dicite : Salva, Domine, populum tuum , du bruit, chantez et dites : Sauvez, S ei­
reliquias Israel. gneur, votre peuple, les restes d’Israël.
8. Ecce ego adducam eos de terra 8. V o ici, je les amènerai de la terre
aquilonis, et congregabo eos ab extremis d’aquilon, et je les rassemblerai des e x ­
terræ ; inter quos erunt cæcus et clau­ trémités du monde; parmi eux seront
dus, prægnans et pariens sim ul, coetus l’aveugle et le boiteu x, la fem m e en­
magnu6 revertentium huc. ceinte et celle en travail, mêlés ensemble,
et ils reviendront ici en grande foule.
9. In fletu venient, et in misericordia 9. Ils viendront en pleurant, et je les
reducam eos ; et adducam eos per tor­ ramènerai avec miséricorde ; je les con­
rentes aquarum in via recta, et non im ­ duirai à travers les torrents d’eau par
pingent in ea, quia factus sum Israeli un chemin droit, où ils ne trébucheront
pater, et Ephraim primogenitus meus pas, car je 6uis devenu le père d’Israël,
est. et Ephraïm est mon premier-né.
10. Audite verbum Domini, gentes, et 10. N ations, écoutez la parole du Sei­
annuntiate in insulis quæ procul sunt, gneur, et annoncez-la aux îles lointaines,

m ia b u n t. Ces m ots fo n t p rob ab lem en t a llu sio n à — C o n tra c a p u t g e n tiu m . H é b r. : à la tê te des


la lo i q n i In te rd isa it de r e c u e illir, p e n d a n t les n atio n s. E llip se q u i sign ifie : a u s u je t d ’ Isra ë i,
tro is p rem ières a n n é e s , les fr u its d’u n a rb re q u i est à la tê te d es n atio n s. C f. D e u t. v n , 6, e t
n o u vellem en t p la n té ; c e u x de la q u a triè m e a n ­ x x v i , 19. — P e rso n a te et ca n ite. É lo q u en te e t
née d e v a ie n t ê tr e o ffe rts à D ieu com m e p ré ­ p re ssa n te ac cu m u la tio n de syn o n ym e s. — D ans
m ic e s , e t ce u x de la cin q u ièm e p o u v a ie n t ê tr e la p riè re q u i s u it , Sa lv a ..., les m ots r e liq u ia s
consom m és p a r le p ro p riétaire . C f. L e v . x i x , I s r a e l so n t tr è s p ath é tiq u e s. — Ecce... a d d u ca m ...
2 3 - 2 5 ; D e u t. x x , 6 , etc. M ais les m ots « Jus­ (v ers. 8). R éponse d u S e ig n e u r à ce tte p r iè r e ,
qu’à ce q u e le tem p s v ien n e » m an q u en t d an s e t m o tif de l ’allé gre sse de Sion. — D e terra
l’h é b re u , où on l i t sim plem en t : (L e s p lan teu rs a q u ilo n is . C o n trée de m alh eu r, s i so u ve n t m en ­
p la n te ro n t) e t réc o ltero n t. C.-à-d. que, d ésorm ais, tion n ée p a r Jérém ie. C f. i , 1 3 ; n i , 1 2 , etc. —
les fr u its ne se ro n t p lu s p illés p a r les en nem is I n te r q u os... cæ cus... A u c u n des e x ilé s ne re ste ra
d’I s r a ë l, m ais q u e les h a b ita n ts d u p a y s en s u r la te rre é tr a n g è r e ; to u s re v ie n d ro n t, m ém o
p o u rro n t Jouir. C f. L e v . x x v r , 5 e t ss.: Is. l x i i , ce u x a u x q u e ls le re to u r sem b lera it d e v o ir ê tre
8 -9 , e t l x v , 20-22. — C ustodes (v ers. 6 ) . I l e st Im possible. — H u e : en P a le stin e , d’o ù Jé ré m ie
possible q u e ce m ot d ésign e < les sen tin elles é c r iv a it ces lig n e s. — I n fle tu ... (vers. 9). L a rm e s
postées s u r les en d ro its é le v é s , p o u r an n o n cer so it de triste sse p o u r le u rs p éch és d ’a u tr e fo is ,
l’ap p aritio n d u p rem ier cro issa n t de la lu n e ; ca r so it de Joie à cau se d u re to u r. — I n m is e rico r­
c ’é ta it p a r ce m oyen q u e l’on fix a it l’ép oque des d ia red u ca m ... H ébr. : J e les co n d u ira i a v e c des
fêtes religieu ses ». Q uoi q u ’il en s o it de ce d é­ su p p licatio n s. C .-à -d . q u e le s Is ra é lite s p rie ro n t
t a i l , J é ré m ie p ré d it Ici q u ’u n Jour v ie n d ra où b ea u co u p , e t o b tie n d ro n t a in si la fin d e le u r
le p eu p le des d ix trib u s th éo cratiq u es, red ev en u p én lbie c a p tiv ité . — P e r torrentes... P lu tô t : vers
en tière m en t fidèle a u S e ig n e u r, Ira cé léb rer les des co u rs d’eau . — I n v ia recta : p a r u n ch e­
so len n ités sacrées à J é ru s a le m , e t ab an d o n n era m in un i e t p lat. — I s r a e li p a ter. A im a b le ad op ­
ses san ctu aires ld o lâ triq u e s .C f. n i, 18 ; E z. x x x v n , tion . C f. Is. L x m , 1 6 ; L x r v , 8, e tc . L a re n tré e
1 6 - 1 7 ; M ich . v , 3, e tc. — I n m on te E p h r a im . en g r â c e ne p o u v a it pas ê tre p lu s p a rfa ite . « Je
É p h ra ïm é ta it la p rin cip ale trib u du ro yau m e d u re g a rd e ... É p h raïm com m e m on aîn é. J e le tr a i­
n ord, a u q u el elle p rê ta it s o u v e n t son n o m ; o r tera i a v e c la m êm e ten d resse e t la m êm e bon té
son te r rito ire é ta it trè s m o n tag n eu x ( A tl. gèogr., q u e s’ il ne m ’a v a it Jamais é té in fid è le ; J u d a iul-
pl. v n ) . — E x u lta te ..., Jacob (v e r s . 7 ) . H ébr. : m êm e ne sera p as p lu s p riv ilé g ié q u ’É p h raïm .
Po u ssez des cris de jo ie s u r Ja co b . L ’in v ita tio n M on prem ler-n ô se pren d p ou r m on blen-alm é. »
e st adressée à to us c e u x q u ’in té re s sa it l'h eu reu x (C a lm et, h . t.).
ch a n g em en t qui d e v a it être p ro d u it dans la s i­ 10 -14 . V a ria n te su r le m êm e th èm e. Ce sont
tu a tio n de Jaco b. — H in n ite . L o c u tio n très to u jo u rs des prom esses con solan tes. — A u d ite ...
én e rgiq u e p our d ésign er des cris de ju b ila tio n . gentes. L e s p aïen s eux-m êm es so n t In vités, ainr-i
J er . X X X I , 1 1 - 1 5 . 641

et dites : Celui qui a dispersé Israël le et dicite : Qui dispersit Israel congrega­
rassemblera, et il le gardera comme un bit eum, et custodiet eum sicut pastor
pasteur garde son troupeau. .gregem suum.
11. Car le Seigneur a racheté Jaeob, 11. Redemit enim Dominus Jacob, et
et. il l’a délivré de la main d’un plus fort liberavit eum de manu potentioris.
que lui.
12. Ils viendront, et ils loueront sur 12. E t venient, et laudabunt iu monte
la montagne de Sion ; et ils accourront Sion; et confluent ad bo*na Domini, su­
vers les biens du Seigneur, vers le blé, per frum ento, et vino, et oleo, et foetu
le vin, l’huile, et le fruit des brebis et pecorum et armentorum ; eritque anima
des boeufs; leur âme sera comme un ja r­ eorum quasi hortus irriguus, et ultra non
din arrosé, et ils ne souffriront plus de esurient.
la faim.
13. Alors la vierge se réjouira dans les 13. Tunc lætabitur virgo in choro, ju ­
chœurs de danse, et les jeunes gens et les venes et senes simul ; et convertam lu­
vieillards se réjouiront ensemble ; et je ctum eorum in gaudium , et consolabor
changerai leur deuil en joie ; je les con­ eo s, et lætificabo a dolore suo.
solerai, et après leur douleur je les com­
blerai'de joie.
14. J ’enivrerai et engraisserai l’âme 14. E t inebriabo animam sacerdotum
des prêtres, et mon peuple sera rempli pinguedine, et populus meus bonis meis
de mes biens, dit le Seigneur. adim plebitur, ait Dominus.
15. Ainsi parle le Seigneur : On a en­ 15. H æ c dicit Dominus : V ox in ex­
tendu des cris sur la hauteur, ce sont celso audita est lam entationis, luctus,
les lam entations, le deuil et les larmes et fletus Rachel plorantis filios suos, et
de Rachel, qui pleure ses enfants, et qui nolentis consolari super eis, quia non
refuse de se consoler à leur su jet, parce sunt.
qu’ils ne sont plus.

qn’ ll a r riv e si fréq u e m m en t dan s les p sa u m es, g iq u e . — I n excelso. H éb r. : à R â m a h . Ce m ot,


à lo u er e t à re m e rcie r le S e ig n e u r p ou r les f a ­ q u i a d ’o rd in aire le sens de h a u te u r (ce q u i e x ­
v e u rs d o n t 11 co m blera son peuple. C ’e s t q u ’ils p liq u e la tra d u ctio n de la V u lg a t e ) , e s t c e rta i­
d e v a ien t p a rticip e r un jo u r , e u x a u s s i, a u sa lu t n em en t em ployé Ici co m m e nom p rop re. C’est
g é n éreu sem en t acco rd é à Israël. — I n in s u lia ... ainsi que l ’o n t tr a d u it les L X X e t q u e l ’a
p r o c u l : ju sq u e s u r les riv a g e s lo in tain s d e l’ E u ­ e x p liq u é la tra d itio n . C f. M a tth . ix, 18 : « V o x
rope. V o y e z la n ote de x x v , 22. — S ic u t p a stor... In R a m a a u d lta e st. » M ais il e x is ta it en P a le s ­
L a com paraison to u te d élicieu se q u i d ép e in t à tine p lu sie u rs b o u rgad es nom m ées R a m a , e t il est
m e rveille les rela tio n s d e J é h o v a h e t de son d ifficile de d é te rm in e r aveo c e rtitu d e ce lle qu e
p eu ple. — V en ten t et la u d a b u n t... (v e rs. 12). Cf. Jéré m ie a e u e en v u e d an s ce p assage. Il est très
v e rs. 6. H ébr. : Ils v ien d ro n t et Ils p oussero n t des p ro b a b le , n é an m o in s, q u ’il s’a g it de ce lle q u e
cris de jo ie. — C o n flu en t a d... L a prospérité^m a­ Sam u el re n d it cé lèb re e n tre to u te s p ar le lo n g
té rie lle de la P a le s tin e sera p rod ig ieu se. L es s é jo u r q u ’ il y f it ( c f . I R eg . x, 1 9 ; x x v , 1 ) , e t
m ots bona D o m in i so n t co m m entés p a r su p e r q u i p a r a ît a v o ir occu pé l’em p lacem en t actu e l
fr u m e n to ... — Q u a si h o rtu s ir r ig u u s . Im a ge d’ E r - R â m , à e n viro n d e u x h eu res e t d em ie au
tr è s ex p ressiv e e t trè s gra cieu se. C f. C a n t. i v , n ord de J é r u s a le m , s u r le te r r ito ir e de B e n ja ­
1 5 ; Is. L v m , 1 1 , etc. — U ltra n o n e su r ie n t. m in. V o y e z géogr., pl. v u , x i i , x v i. —
H éb r. : Ils ne d é p ériro n t plus. — T u n e lœ tabU R a c h e l p lo r a n s ... « R a ch e l fu t m ère de Joseph
tn r... (v ers. 13). Com p. le v e rs. 4b. L a d escrip ­ e t de B en jam in . Jo seph e u t d e u x fils, E p h raïm
tion d e v ie n t de p lus en p lu s jo yeu se ; le bo n h eur e t M a n assé, q u i fu re n t ad op tés p a r J a c o b , et
e n v a h it la co n trée to u t en tière . — In eb ria b o... con sid érés com m e ses fils im m éd iats dans le p a r­
p in g u e d in e (v ers. 14). M anière to u t à fa it poé­ ta g e des te rre s d e C h an aan . E p h raïm ou Joseph
tiq u e de d ire q u e le n o u veau peuple, au ssi p ie u x so n t so u v e n t m is p o u r les d ix trib u s. R a ch e l
qu e p rosp ère, o ffrira un e telle q u a n tité de s a ­ d o nc a p le u ré la p erte de ses e n fa n ts , lo rsq u e
crifices, q u e la p a r t réservée a u x p rêtres sera les d ix tr ib u s fu re n t em m enées ca p tiv e s. C ’e st
e x trê m em en t ab on d an te. C f. L e v . v u , 3 1 -3 4 . u n e espèce de fic tio n , o u , si l ’on v e u t , de p ro-
2° L e d eu il de R ach el cessera, u n e v ie rg e en ­ so p o p ée, o ù l ’on p résen te u n e m ère Inconsolable
fa n te ra le M essie. X X X I , 15 -2 2 . p o u r l’en lè v e m e n t de ses fils,... e t qu ! f a i t e n ­
1 5 - 1 9 . P in des p leu rs do R a ch e l. — H æ c ten d re ses cris e t scs la m en tatio n s. L a su ite du
d ieit... lie p rop h ète n ous ra m èn e to u t à coup d isco u rs re v ie n t à ce tte e x p lica tio n : le S e ig n e u r
au tem p s p ré se n t, q u i c o n tra s ta it d’u n e faço n si console R a c h e l, ce tte m ère a fflig é e , e t lu i d it
d ou lo u reu se a v ec ces ra d ieuses p ersp ectiv es d’ a- de ne p lus p le u r e r , q u ’enfin scs e n fan ts re v ie n ­
'te n ir , e t 11 en trace u n ta b lea u v ra im e n t tra- d ro n t de la terre de le u rs e n n em is, v e rs. 16-17. »
C o m m e n t. — V . 41
Jardin arrosé, sur les bords du Nil. (É g y p te
J eu . X X X I , 1 G - 2 0. 013

10. Ainsi parlo le Seigneur : Que ta 1G. Hæc dicit Dominus : Quiescat, vox
bouche cesse de se plaindre et tes yeux tua a ploratu, et oculi tui a lacrym is,
de pleurer, car tes œuvres auront leur quia est merces operi tuo, ait Dominus,
récompense, dit le Seigneur, et ils re­ et revertentur de terra inim ici;
viendront du pays de l’ennemi ;
17. et il y a de l’espérance pour tes 17. et est spes novissimis tuis, ait Do-
derniers jours, dit le Seigneur, et tes m inus, et revertentur filii ad terminos
enfants reviendront sur leur territoire. suos.
18. J ’ai entendu Ephraïm lorsqu’il 18. Audiens audivi Ephraim transm i­
allait en exil : Vous m’avez châtié, et grantem : Castigasti me, et eruditus suro,
j ’ai été instruit comme un jeune taureau quasi juvenculus indomitus; converte
indompté; convertissez-m oi, et je me me, et convertar, quia tu Dominus Deus
convertirai, parce que vous êtes le Sei­ meus.
gneur mon Dieu.
19. Car après que vous m’avez con­ 19. Postquam enim convertisti me, egi
verti, j ’ai fa it pénitence; et après que poenitentiam ; et postquam ostendisti
vous m’avez éclairé, j ’ai frappé sur ma m ihi, percussi fem ur meum. Confusus
cuisse. J ’ai été confus et j ’ai rougi, sum, et erubui, quoniam sustinui oppro­
parce que j ’ai porté l ’opprobre de ma brium adolescentiæ meæ.
jeunesse.
20. Ephraïm n’est-il pas pour moi un 20. Si filius honorabilis mihi Ephraim,
fils honoré, un enfant élevé avec ten­ si puer delicatus? Quia ex quo locutus
dresse? Aussi, quoique j ’aie parlé contre sum de eo, adhuc recordabor ejus. Id ­
lui, je me souviens encore de lui. C’est circo conturbata sunt viscera mea super
pourquoi mes entrailles se sont émues eum ; miserans miserebor ejus, ait Do­
à son su jet; j ’aurai certainement pitié minus.
de lui, dit le Seigneur.

( C a lm e t, h . I.) Selon d’a u tre s in te r p rè te s , c’est Il a enten d u E p h ra ïm , c o n trit e t h u m ilié , re­


ia ruin e p roch ain e dn ro yau m e de J u d a , et p ar c o n n a ître q u ’ ii a v a it été ju ste m e n t pu ni p our
s u ite ia c a p tiv ité de la tr ib u de B e n ja m in , qui scs crim es. A u lieu de tra n sm ig r a n te m , l’hébreu
o ccasio n n ait les lam en tatio n s de R a c h e i; m ais d it : se la m en tan t. — C a stig a sti... et eru d itu s...
c e tte o pin ion est réfu tée p a r le te x te m êm e, qni H é b r .: T u m’as c h â tié , e t j ’ai é té ch â tié . Le
ne p arle en c e t e n d ro it q u e du ro yau m e du îucm e verbe e st ré p é té d e u x fo is de su ite ; m ais
N o rd , ou d’ É p h ra ïm . — Q u ia n o n s u n t. « E lle il d én o te au ssi p arfo is les âp res en seign em en ts
re g a rd e le u r e x il com m e un e m o r t, » e t les du m a lh e u r : ii y a donc ici un jeu d e m ots, que
p leure com m e s’ ils é ta ie n t à ja m a is p erd u s p ou r ia V u lg a te a fo r t bien ren d u . — Q u a si ju v e n c u ­
e lie. R ach ei é ta it d ’a u ta n t p lu s désolée q u ’elle lu s ... B e lle co m p a ra iso n , q u i m arqu e des passions
é ta it dem eurée plus lo n g te m p s s té r ile , e t q u e sa fo u gu eu ses. C f. Os. x , 1 1 . — Converte... et co n ­
ta rd iv e m a tern ité l’a v a it ré jo u ie d a v a n ta g e . Cet v erta r. J eu de m ots an a lo g u e à ce lu i qu i précèd e :
o racle de Jérém ie d e v a it r e c e v o ir p lu s ta rd v a E p h ra ïm d em ande à la fois la g râ c e de la
second acco m p lissem e n t, in d ir e c t, m ais d’un co n versio n e t du r e to u r .— P o stq u a m con vertisti...
o rd re s u p é rie u r, lo rsqu e les sain ts In n ocen ts (v e rs. 19). H éb r. : A p rè s q u e je m e suis re to u rn é ;
fu re n t m assacrés à B eth léem . C f. M a tth . n , 17-18. c.-à-d. ap rès q u ’il s’e s t élo ig n é de D ieu . — P o st­
ltach el s o rtit a io rs , p ou r a in si d ir e , un e seconde q u a m osten d isti... H ébr. : A p rè s q u e j ’ai été
fois de sa to m b e , situ ée to u t au p rès de la v ille ch â tié (ou in s tr u it; n o te du v e rs. 18»). — P e r ­
( A t l. géogr., pl. x v i ) , afin de g é m ir s u r les v ic ­ c u s s i fe m u r ... G este d’e ffr o i, d’é to n n e m e n t, de
tim es de ia ty ra n n ie d’ H érod e. « L ’ E sp rit-S ain t d o u leu r. C f. E z. x x i, 1 7 .1 1 e s t ég a le m e n t sign alé
a v a it en qu elqu e so rte m én agé à dessein le s e x ­ p a r les au te u rs classiq u es. — O p p ro b riu m a d o­
pressions de son proph ète, p ou r n ous d écrire ce lescentiæ ...: la h o n te d ’a v o ir é té a u tre fo is si co u ­
q u i a r r iv a » du tem p s de Jésus. — Q uiesca t p ab le.
vox... (vers. 16). D ieu d a ig n e co n so ler lu i-m ê m e 20 -22. D ieu co n se rv e en core d ’éto n n an tes
R a c h e i, en lu i an n o n ça n t que ses flis lu i sero n t ten d resses p o u r É p h raïm . — S i fd lu s ... H éb r. :
b ie n tô t ren d u s. — M erces op eri... C .- à - d ., une É p h raïm e s t - il p o u r m oi u n flls c h é r i, u n en ­
com pen sation p ou r to u tes ses peines. « L e t r a ­ fa n t de délices ? L a co n jo n ction si e st ic i une
v a il de R ach ei a v a it co n sisté à p o rte r e t à éle­ p a rticu le in te r r o g a t iv e , à la m an ière h éb ra ïq u e.
v e r des 'enfants ; p ar le u r m ort elle a v a it é té Jéh o va h co n su lte, p o u r a in si d ir e , son cœ u r, se
p rivée de la jo ie en v u e de la q u e lle eile a v a it d em an d an t s’ ii aim e to u jo u rs ie ro yau m e d ’Is-
tr a v a illé ; m ais, lo rsq u ’ils iu i sero n t ren d u s, elle r a ë i, q u i i’a ta n t offensé. O u i, ii l’aim e ineffa-
re c e v ra sa récom pen se. » — Spes n o v is s im is ..: b lc m e n t, p u isq u ’il ne p e u t p a rle r de Ini sans
une espérance p o u r i’a v c n ir. — A u d iv i E p h r a ïm ... ressen tir l ’ém otion la pius v iv e . L a n g a g e d ’une
(v e rs. 18). C ’est to u jo u rs le S e ig n e u r qui p arie. I ex q u ise d é licate sse , et l’ un des p lu s beau x an-
Gil Jer. X X X I , 21 -22.

21. Statue tibi speculam, puue tibi 21. F ais-to i un p0 6 te d’observation,


unaritudines ; dirige cor tuum in viam abandonne-toi à l’amertume; dirige ton
rectam iu qua ambulasti ; revertere, cœur vers la voie droite sur laquelle tu
virgo Israel, revertere ad civitates tuas as m arché; reviens, vierge d’Israëi, re­
istas. viens dans ces villes qui sont à toi.
22. Usquequo deliciis dissolveris, filia 22. Jusques à quand seras-tu dissolue
vaga? Quia creavit Dominus novum su­ par les délices, fille vagabonde? Car le
per terram : Femina circumdabit virum. Seigneur a créé une chose nouvelle sur
la terre : Une femme environnera un
homme.

th rop om orph lsm es de la B ib le. — A d h u c recor­ p llc a tio n la p lus sa tisfa isa n te de ce p assage.
dabor... C.-à-d. : p lus Je p a rle de lu i , p lu s son A in s i e n te n d u , l’o racle de J é ré m ie rap p elle et
s o u v en ir e x c ite m a tend resse. — V iscera m ea. : suppose les p ré d ictio n s an a lo g u e s , alors u n iv e r­
le siège des ém otions in te n s e s , d’ap rès la p sy ­ s e lle m e n t connues, de M ic h é e , v , 3 ( « J u s q u ’au
ch o lo gie bib liq u e. — Sta tu e tib i... (vers. 2 1 ). CeB tem p s où e n fa n te ra ce lle q u i d o it e n fa n te r » ) ,
m ots s’adre.-sent à la v irgo I s r a e l m en tio n n ée e t d ’I s a ïe , v n , 14 (« V o ic i q u e la V ie rg e e n ­
ex p ressém en t à la lig n e q n i s u it (com p. le v e rs . 4). fa n te ra n n fils » ) , s u r lesqu elles il 8’app u ie
L e S eig n eu r la presse de q u itte r la te r re d’e x il com m e s u r u n e base so lid e , e t q n i d issip en t son
e t de rep ren d re la ro u te de la p a trie . — Spe­ sem blan t d ’o b sen rité. E lle s a v a ie n t é té d o n n ées,
cu la m . H é b r .: (D re s s e -to i) des 6 ig n a u x ; p ro ­ elles an 8 sl, en d es tem p s de gra n d m alheu r,
b ablem en t des colonnes de p ierre, p o u r m arq u er com m e des signeB du b on h eu r f u tu r . D ans le caB
le ch em in q n eles e x ilé s d e v ro n t su iv re à tr a v e rs le p ré s e n t, Isra ë l n e p o u v a it pas ê tre p lu s fo rte ­
d é s e rt lo rsq u ’ils re n tre ro n t en P a le s tin e , de so rte m en t en co u ra g é à re n tr e r p rom p tem en t en P a ­
q n ’au cn n d’e u x ne p uisse s’ég a rer. C f. I V R eg. lestin e : A cco u re z danB ce tte te r re bén ie o ù le
x x m , 17 ; E z . x x x i x , 15. L e s routes d es ca ra va n es M essie d o it n a ître ; ven e z, e t v o y e z p a r ce sign e
so n t a in si m arqu ées dans les d éserts o rie n ta u x . com bien le S e ig n e u r est p u issa n t. L e s a u tre s
— P o n e... a m a r itu d in e s . D ’après la V u lg a te : Sols sig n ificatio n s attrib u é e s à ce te x te so n t à r e n ­
désolée de tes péchés. M ais l ’h éb reu a Ici un co n tre de la le t t r e , on de l ’e s p r it, ca r elles
to n t a u tre sens : P la ce des p o te a u x . C e tte p hrase n ’e x p liq u e n t bien n i le v e rb e circ u m d a b it, n i le
est donc syn o n ym e de la p récéd en te. — D irig e m iracle ann on cé a v e c ta n t de m ajesté, n i le b u t
cor. C.-à-d., p ren ds bien g a rd e au c h e m in ; v ois q u e Dien se p rop osait. P a r exem p le : la fem m e
si c ’e st c e lu i que t u a s s u iv i lo rsqu’on t ’en trai- sera tra n sfo rm é e en hom m e (elle d e v ie n d ra v i ­
n a lt en e x il (i?i q u a a m b u la sti). — R evertere... r i l e ) ; la fem m e p ro té g e ra l ’hom m e (u n e telle
L ’ in v ita tio n d e v ie n t de p lu s en p in s p ressa n te, p a ix ré g n e ra d an s le p a y s , qu e les fem m es su f­
p arce q n ’ Isra ë l h é s ita it à p a rtir, com m e l’in- firo n t p o u r le d é fe n d r e ) ; la fem m e rech erch era
d lqu e le co n te xte. — U squequo... d isso lv eris ? Il l’hom m e en m a r ia g e , co n traire m e n t a u x u sages
fa u t q u ’ il triom p h e de sa m o llesse, e t q u ’il se re ç u s ( o r I s a ïe , i v , 1 , cite p récisém en t ce fa it
m ette co u ra geu sem e n t en ch em in . L e rep roch e com m e la m arq u e d ’u n e g ra n d e ca la m ité ) ; la
se m ôle v is ib le m e n t à l’e x h o rta tio n . V a r ia n te fem m e fe r a re v e n ir l ’hom m e à elle, etc. P lu sieu rs
dans l’hébreu : J u sq u es à quan d seras-tu erran te, co m m en taten rs m od ern es o n t é té u n peu m ieu x
fille é g a rée? L a v ie r g e Israélite se to u rn e ta n tô t in sp iré s, en a p p liq u a n t ce passage à l ’a m o u r
d’ un c ô t é , ta n tô t de l'a u tr e , se d em an d au t ce sin cère d o n t I s r a ë l, l ’épou6e m y stiq u e du S e i­
q u ’e lle fera . — P o u r la d écider, le S e ig n eu r lu i g n e u r, d e v a it e n to u re r son D ieu après ê tre re­
o ffre de lu i-m ô m e u n 6lgne m ag n ifiq u e, q u ’il lu i v e n u de ses é g a re m e n ts , e t d éjà le T a rg u m a v a it
an n o n ce solen n ellem ent ( c e s d é ta ils so n t im por­ fr a y é la v o ie à ce tte In terp réta tio n en tr a d u i­
ta n ts ) , com m e u n e créatio n d iv in e (crea v it Do- sa n t : « J é h o v a h a cré é u n p rod ige s u r la te r re :
m in u s ; h ébr., bâ râ ’ ; v o y e z G en . i , 1 , e t la la m aison d’ iB raël s’a tta ch e ra à la lo i.» M ais q u elle
n o te ), com m e un e chose in o u ïe ju sq u ’a lo rs (n o ­ é tr a n g e té n ’y a u r a lt-il p as à d ire : R e v ie n s, Is ra ë l,
v u m ). L e p r é té r it e st p rop h étiq u e : Jérém ie con­ e t ad m ire ce p ro d ig e ; tu rech erch era s de n o u ­
tem ple d ’av a n ce la m e rveille d estin ée à a ttir e r veau le S eig n eu r. D u re s te , les m ots h é b re u x
au p lu s v ite Is ra ë l en P a le s tin e , ta n t 11 e st sûr n 'q èb a h e t g èb er, q u i co rresp o n d en t à fe m in a
q u ’elle sera p rod u ite. — L a d escrip tio n de ce tte e t à v ir u m , d é sig n e n t sim plem en t le s e x e , sans
créatio n n o u velle e t sin g u liè re e st con den sée dans co n te n ir la m oindre a llu s io n au m a r ia g e , e t
u n e p hrase q u i p a r a ît, au p rem ier rega rd , assez géber e s t em p loyé au liv re de Job, n i , 3 , p ou r
m ystérieu se, e t q u i a reçu de nom breuses in te r ­ d ésign er u n e n fa n t d an s le sein de sa m ère. On
p ré ta tio n s dans le co u rs des tem ps. S a in t Jérô m e le v o it, ta n d is qu e l ’ in te rp ré ta tio n trad ition n elle
a tr è s litté ra le m e n t tr a d u it l’h é b re u : F e m in a fo u r n it u n sens trè s sim ple e t trên n atu rel, ton tes
circ u m d a b it v ir u m . Dan6 ce tte fem m e p riv ilé ­ les a u tre s so n t a r b itr a ire s . L a trad u ctio n des
g ié e , les P ères la tin s (s a in t C y p r ie n , s a in t J é ­ L X X e st com plètem en t en dehors dn te x te :
rô m e, s a in t A u g u s tin ) e t la p lu p a rt des ex é gètes c D ieu a é ta b li le s a lu t p a r u n e p lan tatio n n ou ­
ca th o liq u es o n t v u la V ie rg e M a rie , en to u ra n t v e lle ; les hom m es iro n t c t v ie n d ro n t dans le
litté ra le m e n t de ses chasteB e n tra ille s, p a r le pins sa lu t. J» L e té m o ign ag e des P ères g r e c s , q u i ab an ­
nouveau e t le p lu s é c la ta n t des p ro d ig e s, le d o n n en t ce tte version p ou r se ra tta ch e r au sens
V erb e fa it c h a ir, le M essie, e t te lle e st bien l ’ex- m essian iq u e, te l q u ’ il a é té Indiqué c l- d e s s u s ,
Jrr. XXXT, 23-30. 645
23. Ainsi parle le Feigneur des armées, 23. ïlæ c dicit Dominus exercituum ,
le Dieu d’ Israël : Ou dira encore celte Deus Israel : Adhuc dicent verbum istud
parole dans le pays de Juda et dans ses in terra Juda et in urbibus ejus, cum
villes, lorsque j ’aurai ramené leurs cap­ convertero captivitatem eorum : Bene­
tifs : Que le Seigneur te bénisse, beauté dicat tibi Dominus, pulchritudo justitiæ,
de la justice, montagne sainte; mons sanctus ;
24. et là habiteront Juda et toutes ses 24. et habitabunt in eo Judas et om­
villes, les laboureurs et ceux qui con­ nes civitates ejus sim ul, agricolae et m i­
duisent les troupeaux. nantes greges.
25. Car j ’ai enivré l’âme fatiguée, et 25. Quia inebriavi animam lassam , et
j ’ai rassasié tonte âme affamée. omnem animam esurientem saturavi.
26. Sur cela, je me suis éveillé comme 26. Ideo quasi de somno suscitatus
d’un sommeil; j ’ai regardé, et mon sum ; et v id i, et somnus meus dulcis
sommeil m’a été doux. mihi.
27. V oici que les jours viennent, dit 27. E cce dies veniunt, dicit Dominus,
le Seigneur, où j ’ensemencerai ’ a maison et seminabo domum Israel et domum
d’Israël et la maison de Juda d’une Juda semine hominum et semine jum en­
semence d'hommes et d’une semence torum.
d’animaux.
28. Et comme j ’ai veillé sur eux pour 28. Et sicut vigilavi super eos ut evel­
arracher, et pour détruire, et pour dis­ lerem , et demolirer, et dissiparem, et
siper, et pour perdre, et pour affliger, disperderem, et affligerem, sic vigilabo
ainsi je veillerai sur eux pour bâtir et super eos ut ædificem et plantem , ait
pour planter, dit le Seigneur. Dominus.
29. En ces jou rs-là on ne dira plus : 29. In diebus illis non dicent ultra :
Les pères ont mangé des raisins verts, Patres comederunt uvam acerbam , et
et les dents des enfants en ont été a ga­ dentes filiorum obstupuerunt.
cées.
30. Mais chacun mourra pour son ini­ 30. Sed unusquisque in iniquitate sua
quité; si quelqu’un mange des raisins morietur; omnis homo qui comederit
verts, il aura lui-même les dents agacées. uvam acerbam, obstupescent dentes ejus.

(e n tre a n tr e s , s a in t A th a n a s e , E x p o s lt. fid e i, 3, c a ra ctè re si e x tra o rd in a ire m e n t jo y e u x , Jérém ie


e t Serm . m a}. de fid e , 22), n’ en a q ue p lu s d 'a u ­ p e u t bien d ire qu e ce som m eil a v a it é té d o u x . »
to rité . I l n ’est p as su rp ren an t, dans c e t é t a t de | 4° U n re n o u v e lle m e n t u n iv e rs e l a u ra lie u pou r
choses, que qu elqu es ra b b in s a ie n t au ssi ap p liq u é le p eu ple de D ieu ap rès l’e x il. X X X I , 27-40.
ce tr a it a u M essie, sans y v o ir cep en d an t sa C ette p a rtie d u d isco u rs con cern e to u t à la
co n ception v irg in a le . V o y e z K n a b en b au er, C o m m ., fo ls les d e u x ro yau m e s d’ Israël e t de J u d a . V o y e z
p. 386-388. # le v e rs . 27.
3® L es h a b ita n ts de la te r re de J u d a seront 2 7-3 0 . L a v ie n o u velle. — Ecce d ies... : les
é g a le m en t rapp elés de la te r r e d ’ex il. X X X I , jo u rs h e u re u x d u M essie. — Sem in a bo ... M u lti­
2 3-26 . p lic a tio n p ro d ig ieu se de la n atio n sain te e t do
2 3-26 . S’ad ressa n t en p a rtic u lie r à J u d a , D ieu ses tr o u p e a u x . M ais le p eu p le q u i s u rg ira do
lu i p ro m et aussi de lu i ren d re ses fav e u rs. — ce tte d iv in e sem ence sera régén éré. — S ic u t v i­
A d h u c d ic e n t.,.: ain si q u ’on le fa is a it a v a n t les g ila v i... (v e rs. 28). A llu s io n a u sym bo le de l’a ­
m alh eu rs d u p a ys. — B e n ed ic a t tib l... On s a ­ m an d ier e t au co m m en taire q u e D ieu lul-m êm o
lu era de n o u vea u Jéru sa lem p a r de p ieu x e t en a v a it d onn é. V o y e z i , 1 1 - 1 2 , e t les n otes.
Joyeux so u h a its. C’e st e lle , en e ffe t, q u i e st dé­ D ésorm ais les J u ifs sero n t a u ta n t bén is q u ’ ils
sign ée p a r les g r a c ie u x surn o m s p u lch ritu d o ... a v a le n t é té cb â tlé s . — N o n d ice n t u ltra ... (v e rs.
(h éb r. : h ab ita tio n de Justice) e t m o n s s a n c tu s. 29). A u tr e m an ière de fig u re r la v ie n o u velle
— H a b ita b u n t i n eo... H éb r. : « in ea » , dans la q u i sera co m m u n iqu ée a u p eu p le th é o cra tlq u e :
terre d e J u d a . L a co n trée sera en tièrem en t re ­ le S e ig n e u r e n ju g e ra les m em bres d’ après un
peuplée e t red e v ie n d ra flo rissan te. — A gricoles n o u vea u p rin cip e. — P a tr e s co m ed eru n t... L o ­
et m in a n te s ... : p a r o p p osition à c e u x q u i a v a le n t cu tio n p ro v e rb ia le , très p itto re s q u e , q u e nous
des d em eures fixes. — In e b r ia v i... la ssa m (vers. re tro u v e ro n s dans É z é c h le l, x v m , 2 e t ss. L es
2 5 ). H éb r. : l’ âm e la n g u issan te. L e S eig n eu r crim e s des g é n é ra tio n s an té rie u re s y so n t e n v i­
p ou rv o ira la rg e m e n t a u x besoins des siens. L es s a g é s , non pas In d iv id u e lle m e n t, m ais com m e
d eu x p rétérits so n t p rop h étiq u es dans ce v e rs e t. des fa u te s n atio n ales, d o n t le peuple e n tie r é ta it
— Id eo q u a si... (v e rs. 26). C’ e st le p rop h ète q u i so lid a ire , e t q u e le S e ig n e u r p u n issa it de tem ps
prononce ces paroles, et II nomm e sommeil l’é ta t ! en tem p s p ar des ca la m ité s é c la ta n te s , de so rte
e xtatiqu e dans lequel 11 a v a it reçu les com m uni- I que les flls é ta le n t ain si ch â tié s p o u r les péchés
cations qui précèdent, et conune l'oracle a v a it un ' de leu rs p ères. D ieu p ro m e t q u ’ à l’a v e n ir « ces
640 J er . XXXT, 31-35.

31. Ecce <lies veinent., dicit Domiuus, 31. LeR jours viennent, dit le Sei­
et feriam domui Israel et domui Juda gneur, où je ferai une nouvelle alliance
fœdus novum, avec la maison d’Israël et la maison de
Juda,
32. non secundum pactum quod pe­ 32. non selon l’alliance que j ’ai con­
pigi cum patribus eorum, in die qua ap- tractée avec leurs pères, le jour on je les
rehendi manum eorum ut educerem eos pris par la main pour les faire sortir du
e terra Æ g y p ti, pactum quod irritum pays d’E gyp te, alliance qu’ils ontviolée;
fecerunt ; et ego dominatus sum eorum , aussi leur a i- je fa it sentir mon pouvoir,
dicit Dominus. dit le Seigneur.
33. Sed hoc erit pactum quod feriam 33. Mais voici l’alliance que je ferai
cum domo Israel post dies illos, dicit avec la maison d’Israël aprèscesjours-là,
Dominus : Dabo legem meam in visce­ dit le Seigneur : Je mettrai ma loi dans
ribus eorum, et in corde eorum scribam leurs entrailles, et je l ’écrirai dans leur
eam, et ero eis in Deum, et ipsi erunt cœur, et je serai leur Dieu, et ils seront
mihi in populum ; mon peuple ;
34. et non docebit ultra vir proximum 34. et personne n’enseignera plus son
suum et vir fratrem suum, dicens : Co­ prochain et son frère, en disant : Con­
gnosce Dominum ; omnes enim cogno­ nais le Seigneur; car tous me connaî­
scent m e, a minimo eorum usque ad tront, depuis le plus petit d’entre eux
maximum, ait Dominus; quia propitia­ jusqu’au plus grand, dit le Seigneur; car
bor iniquitati eorum, et peccati eorum je leur pardonnerai leur iniquité, et je
non memorabor amplius. ne me souviendrai plus de leurs péchés.
35. Ilæ c dicit Dominus qui dat solem 35. Ainsi parle le Seigneur, qui donne
in lumine diei, ordinem lunæ et stella­ le soleil pour la lumière du jou r, et le
rum in lumine noctis; qui turbat mare, cours de la lune et des étoiles pour la
et sonant fluctus ejus ; Dominus exerci­ lumière de la nuit; qui agite la mer et
tuum nomen illi : fait retentir ses flots ; son nom est lo
Seigneur des armées:

lie n s de so lid arité n’e x is te ro n t p lus com m e a u ­ D eu m , et ip si...; m ais, sous la n o u v e lle , les rela-
trefo is », q u e ch a cu n p o rte ra la peine de ses tious e n tre lu i e t les hom m es d e v a ie n t ê tre beau ­
fa u te s p erson n elles. C’e st u n e m an ière d’affirm er co u p p lu s in tim es. D an s les d e u x allia n ce s 11 y
que la n o u velle th éo cratie n e sera ja m a is dé­ a d es p récep tes à observer, e t u n g ra n d nom bre
tr u ite . d ’en tre e u x so n t les m ê m e s; se u le m e n t, dans
3 1 -3 4 . L a n o u velle A llia n c e e t son ca ra ctè re l’A llia n c e n o u v e lle , la conscience d u d e v o ir est
d é fin itif. C f. H ebr. y m , 7 - 1 3 . — F œ d u s n o ­ p lu s fo r m e lle , p lu s v iv a n t e ; au ssi les lo is si
v u m . C’ est la seule fo ls q u e ce tte b elle ex p res­ sain tes e t si p arfa ite s q u ’e lle Impose s o n t-e lle s
sion a p p a ra ît d an s les é c rits de l’ A n cien T e s ta ­ g ra v é e s au cœ u r m êm e de ch a q u e I n d iv id u , e t
m e n t, q u o iq u e l ’Idée q u ’elle re p résen te rem o n te n on s u r des ta b le s de p ie rre (legem ... i n v isce ri­
a u x liv re s les p lu s ancien s de la B ib le. U ne b u s...). D ans la n o u ve lle A llia n ce com m e d an s
« allia n ce » : u n v ra i tr a ité cré a n t des o b lig a­ l ’an cien n e 11 y a u ra u n co rp s en seig n an t, puisque
tio n s récip roq u es e n tre le s p arties c o n tra c ta n te s. le s m asses a u ro n t to u jo u rs besoin q u ’on les Ins­
D ieu s’en g a g e & acco rd er des grâ ces sp écia les; tr u is e de leu rs d e v o irs en ve rs D ie u ; m ais sous
les hom m es p ro m etten t d ’o b serv er ce rta in s com ­ l ’ère n o u v e lle , D ieu se co m m u n iq u era p lu s d i­
m an d em en ts sp écia u x. U n e allia n ce « n o u v e lle » : rec te m e n t a u x in d iv id u s e t ré p an d ra dans les
p a r o p p o sitio n , ce la resso rt cla ire m e n t du con­ âm es des co n n aissan ces s u p é rie u re s, p a r l’e ffu ­
te x te (v e rs. 32), à l’ an cien n e allia n ce co n clu e au sion de son S a in t-E sp rit : n o n docebit v ir ... E n ­
S iu aï. C ette d ern ière n’ é ta it q u e tem p o ra ire; fin la n o u velle A llia n c e se fe ra re m a rq u e r p a r la
au ssi les J u ifs a v a le n t- I ls pu la b riser, qu o iqu e fa c ilité p lu s g ra n d e a v e c la q u e lle les pécheur?
d 'u n e m an ière cr im in e lle ( ir r it u m fe ce ru n t). E lle p o u rro n t o b te n ir le u r pard on : q u ia p ro p itia b o r ...
é ta it p a r là m êm e Im p a rfa ite ; m ais elle a v a it On v o lt p a r ces d iv e rs t r a it s , com bien ce tte f u ­
p o u r b u t de p rép a rer la n o u v e lle , à la q u e lle elle tu re a llia n ce d e v a it l ’em p o rte r su r l’ancienne.
d e v a it s e rv ir de base. — E t ego d o m in a tu s ... 3 5 -3 7 . É te rn e lle d u ré e de la n o u velle A llia n ce .
D ieu se v e n g e a de ce tte ap o stasie des Ju ifs. C f. x x x n , 40; n , 5 ; Is. l v , 3 , etc. — H æ c d i ­
M uance d ans l ’h ébreu : (A llia n c e q u ’ ils o n t b ri­ c it ... In tro d u ctio n très solen n elle à ce tte p artie
sée) q u o iq u e je fu sse le u r m aître. C irco n stan ce de l ’o racle . L e s titr e s q u e D ieu y re ç o it, q u i
a g g ra v a n te . — Sed hoc erit... L e s v ers. 33 -3 4 d a t solem .~, q u i tu rb a t..., n ’o n t pas u n iq u em en t
d é criv e n t le ca ra ctè re essen tiel de la n o u velle p o u i b u t de re le v e r sa to u te -p u is s a n c e , m ais
A llia n c e . E lle ressem blera sans d o u te à l ’an cien n e, en co ie e t s u rto u t d’in d iq u e r q u e la p e rp é tu ité
m ais elle en d ifférera beaucoup aussi. Sous les de l’ allia n ce e n q u estion est au ssi ce rta in e qu e
d eu x allia n ces le S e ig n eu r a pu d ire E r o eis i n oelle des lo is de la n atu re . — I n lu v iin e ... P lu -
J eu XXXT, 30-40.

36. Si ces lois viennent ?» cesser de­ 36. Si defecerint leges istæ coram me,
vant moi, dit le Seigneur, alors la race dicit Domiuus, tune et semen Israel de­
d’Israël cessera aussi d’être un peuple ficiet, ut non sit gens coram me cunctis
devant moi pour toujours. diebus.
37. Ainsi parle le Seigneur : Si l’on 37. Hæc dicit Dominus : Si mensu­
peut mesurer les cieux en haut, et son­ rari potuerint cæli sursum, et investigari
der les fondements de la terre en bas, fundamenta terræ deorsum, et ego ab ji­
alors je rejetterai toute la race d’ Israël, ciam universum semen Israel, propter
à cause de tout ce qu’ils ont fa it, dit le omnia quæ fecerunt, dicit Dominus.
Seigneur.
38. V >ici que les jours viennent, dit 38. Ecce dies veniunt, dicit Dominus,
le Seigneur, où cette ville sera rebâtie et aedificabitur civitas Domino, a turre
pour le Seigneur; depuis la tour d’Hana- Hananeel usque ad portam anguli.
néel jusqu’à la porte de l’angle.
39. E t le cordeau sera porté encore 39. E t exibit ultra norma mensuræ in
plus loin v is - à - v is , sur la colline de conspectu ejus super collem G areb, et
G areb, et il tournera autour de Goatba, circuibit Goatha,
40. et de toute la vallée des cadavres, 40. et omnem .vallem cadaverum , et
et des cendres, et de toute la région de cineris, et universam regionem mortis,
mort, jusqu’au torrent de Cédron, et juo- usque ad torrentem Cedron, et usque ad
qu’à l’angle de la porte des chevaux à angulum portæ equorum orientalis : san­
l’orient : ce lieu sera consacré au Sei­ ctum Dom ini; non ^velletur, et non
gneur; il ne sera plus jam ais renversé, destruetur ultra in perpetuum.
ni détruit.

tô t : « in lum en ; » p o u r s e rv ir de lu m ière au s itu é e v e rs l’a n g le n o r d - e s t des re m p a rts de


jo u r, à la n u it. — O rd in em . H éb r. : les p ré­ J é ru sa le m . P o u r ce d éta il e t les su iv a n ts, v o y e z
ceptes. C .-à-d., le s lois q u i d ir ig e n t le co urs de la p l. x r v de l ’A f î. gèogr. — A d p o rta m a n g u li.
la lu n e et des éto iles. — Q u i tu rb a t... et so n a n t. A l’a n g le opposé de la m u ra llie , d ’ap rès l ’opî-
B elle d escription poétique. — L e m o t exer ci­ nio n co m m u n e, c .- à - d . au n o rd o u e st. C f. I V
tu u m (h éb r., j'& a ’of) d ésign e ici les astres, non R eg . x i v , 13. — E x ib it... n o r m a ... (v e rs . 39)
les a n ges. — S i d efecerin t leges... (v ers. 36). L a N ous passons à l’o u est, e t ia v ille s’é la rg it dans"
stabU ité de ces lo is e s t a d m ira b le , assurée ; de c e tte d irectio n , e n tre la p o rte de l ’a n g le ju s q u ’à
m êm e celle dn n o u vea u p eu ple de D ieu : tu n e et la v a llé e d ’ H Innom . — I n con sp ectu eju s. H é-
sem en ... — S i m e n s u r a r i... (v e rs . 37). A u tre braïsm e q u i sig n ifie : v i s - à - v i s . — L a co llin e
ra p p ro ch em en t, p o u r d ém o n trer le m êm e fa it. de G areb e t G oa th a (h ébr., G o 'a f) ne so n t citées
L es h om m es so n t Im puissan ts à m e su rer les q u ’ en c e t e n d r o it; on ne co n n a ît pas le u r em ­
espaces in défin is des c i e u x , à sond er les ab îm es placem en t e x a c t, m ais li ré su lte du c o n te x te que
de la te rre . — E t ego... C’ est l ’a d je c tif u n l- ces d e u x lo calité s é ta ie n t v ers le s u d - o u e s t de
ver su m q u i p orte l’id ée p rin cip ale. L e s In d ivi­ la v ille . I l e st p ossible q u e G areb soit Id en tiqu e à
dus p ou rron t être re je té s de D ieu à cau se de la m o n tag n e qn e sig n ale à d e u x rep rises le liv r e
le u rs fa u te s , la n atio n th éo cra tlq u e de l’a v e n ir de J o s u é , x v , 8 , e t x v m , 1 6 , e t q u i sé p a ra it
ne sera ja m a is rejetée en ta n t q ue n atio n . la v a llé e d ’H Innom de ce lle de R ap h aïm . — V a l­
38-40. L a n o u velle J éru sa le m . — Æ d iflc a b i- le m ca d a v e ru m (v e rs. 40). N o u s to u rn o n s m ain ­
t u r civ ita s. E lle sera re c o n s tru ite ap rès l ’e x il, te n a n t au su d . L a v a llé e des ca d a v re s ne d iffère
m ais ses dim en sions se ro n t n o tab lem en t a g ra n ­ pas de ce lle d ’ H in n o m , où le roi J œ la s a v a it
d ie s , com m e le m on tre la d escription s u iv a n te , f a i t Jeter des ossem ents h u m ain s. Cf. I V R eg.
e m p ru n tée à la to p o g rap h ie de l ’an cien n e J é r u ­ x x m , 13 e t s s .— E t u n iv e r s a m ... in o rtis. L ’h é­
salem . L es ex é g è te s so n t d ’accord p o u r d is tin g u e r b re u d it sim p lem en t : E t to u s le s cham ps. —
dans ce p assage la figu re e t la ré a lité . L a figure, Ad torren tem Cedron : au s u d - e s t de la v ille .
c’e st la Jéru sa lem m a té rie lle , q u i r e ç u t , ap rès — P o rtæ eq u o ru m o r ie n ta lis . C ette porte est
sa re c o n s tru c tio n , des d év elo p p e m en ts considé­ aussi m en tion n ée p a r N é h é m ie , i i i , 28. On cr o it
rables ; la ré a lité , c ’est l’É g lise du C b rlst, ce n tre q u ’elle é ta it situ é e v e rs l ’an gle s u d - e s t de la
p erp étu el de la n o u v e lle A llia n ce. — A turre co u r du tem p le. — N o n evelletu r... N a tu re lle ­
H a n a n eel. N é h ém ie , m , 1, e t x i i , 35, m en tion ne m e n t, la ca p ita le a u ra p a rt à la p e rp é tu ité du
a u ssi c e tte to u r , q u i é ta it très p rob ablem en t ro yau m e.
La m ontagne du M auvais c o n seil, au su d -o u est de J é ru s a le m , identifiée par quelques auteurs avec le mont O a ro b .
( D ’ après une p ho tograph ie .)
J er . XXXII, 1-7

CHAPITRE XXXII

1. Parole qui fu t adressée à Jérémie 1. Verbum quod factum est ad Jere­


par le Seigneur, la dixième année de miam a Domino, in anno dccimo Sede­
Sédécias, roi de Juda, qui est la dix-hui­ ciæ , regis Juda, ipse est annus decimus
tième année de Nabuchodouosor. octavus Nabuchodonosor.
2. Alors l’armée du roi de Babylone 2. Tunc exercitus regis Babylonis ob­
assiégeait Jérusalem , et le prophète J é­ sidebat Jérusalem, et Jeremias propheta
rémie était enfermé dans le vestibule de erat clausus in atrio carceris qui erat in
la prison qui était dans la maison du domo regis Juda.
roi de Juda.
3. Car Sédécias, roi de Juda, l’avait 3. Clauserat enim eum Sedecias, rex
fa it enfermer, en disant : Pourquoi pro­ Juda, dicens : Quare vaticiuaris, dicens :
ph étises-tu, en disant : Ainsi parle le Hæc dicit Dominus : Ecce ego dabo ci­
Seigneur : V oici, je livrerai cette ville vitatem istam in manus regis Babylonis,
entre les mains du roi de Babylone, et et capiet eam ;
il la prendra ;
4. et Sédécias, roi de Juda, n’échap­ 4. et Sedecias, rex Juda, non effugiet
pera pas à la main des Chaldéens, mais de manu Chaldæorum, sed tradetur in
il sera livré entre les mains du roi de manus regis Babylonis ; et loquetur os
Babylone ; sa bouche parlera à sa bouche, ejus cum ore illius, et oculi ejus oculos
et ses yeux verront ses y eu x ; illius videbunt;
5. et Sédécias sera mené à Babylone, 5. et in Babylonem ducet Sedeciam,
et il y demeurera jusqu’à ce que je le et ibi erit donec visitem eum, ait Domi
visite, dit le Seigneur ; si vous combattez nus ; si autem dimicaveritis adversum
contre les Chaldéens vous n’aurez aucun Chaldæos, nihil prosperum habebitis?
succès?
6. Jérémie répondit : La parole du 6. E t dixit Jeremias : Factum est ver­
Seigneur m’a été adressée en ces termes : bum Domini ad m e, dicens :
7. Voici qu’Hanaméel, ton cousin ger­ 7. Ecce Hanam eel, filius Sellum , pa­
m ain, fils de Sellum , viendra auprès truelis tuus, veniet ad te, dicens : Eme
de toi, pour te dire : Achète mon champ tibi agrum meum qui est in Anathoth,

S e c t io n X. — D ix iè m e d is c o u r s : e n c o r e d es de ce cru el tr a ite m e n t q u i a v a it é té Infligé au


PA R O LE S DE CONSOLATION R E L A T IV E S A L ’A V E N IR p rop h ète. N ou s n 'avon s ici q u 'u n sim pie résum é ;
du peu ple de D ie u . X X X I I , 1 — X X X I I I , les d éta lis v ie n d ro n t p iu s loin (ch ap. x x x v n e t
26. x x x v i n ) . — Sedecias... n o n effu g iet (v ers. 4).
Com p. x x x i v , 3 , oii ce v e rs e t e st presqu e id en ­
Ce d isco u rs rep ren d , p ou r les d évelo p p er sous
tiq u e m e n t rép été. Dès le d é b u t du siège, J é ré m ie
u n e n o u ve lle fo rm e , les p récieuses espérances
a v a it cla irem e n t p ré d it le so rt d e Sédécias. C f.
qu ’o n t p résentées a u x J u ifs les ch a p . x x x e t
x x i , 7. — D on ec v isitem ... v e rs. 5. E xp ression
X X X I.
am b igu ë , q u i p o u v a it ê tre p rise so it en bonne p a rt
(c f. x x v n , 22; x x i x , 1 0 , e tc .) , s o it en m au vaise
§ L — L e f u t u r ré ta b lissem en t d 'I s r a ë l est
sym b olisé p a r l ’a c q u is itio n d ’ u n ch a m p . p a rt (c f. v i , 1 5 ; x l i x , 8 , e tc .). L e s d eu x sens
X X X i l , 1 -4 4 . se v é rifiè re n t p ou r Séd écias (c f. x x x i v , 4-5, e tc .).
2» S u r l’o rd re du S eig n eu r, Jé ré m ie f a it l’a c ­
1« In tro d u ctio n h isto riq u e . X X X I I , 1 - 6 . q u isitio n d ’ un ch a m p à A n a th o th . X X X I I , 6-16 .
C h a p . X X X I I . — 1. L a d a te d e l'o racle. — In 6 - 1 2 . L ’a c h a t. Scèn e d ra m a tiq u e , p récieu se
a n n o decim o Sedeciæ . P eu de tem p s a v a n t la p o u r l ’a rch é o lo gie de ce tte lo iu tain e époque. E lle
eatastroph e finale. C f. x x x i x , 2. S u r le s y n c h ro ­ d é c r it de la m an ière ia p lu s v iv a n te les fo rm a­
nism e ipse... a n n u s d e cim u s octa v u s..., v o y e z la lité s alo rs u sitées ch e z ies H é b re u x p o u r la v en te
note de x x v , 1 , e t n i , 12. des b ie n s -fo n d s. — D ix it J e re m ia s. C’e s t v r a i­
2-6. J é rém ie e s t m is eu p rison . — E x erc itu s... sem blablem en t à ce u x q u i é ta ie n t a v e c lu i en
obsidebat... L e siège a v a it com m encé ia n eu ­ prison q ue ie p rop h ète fit co n n aître la p etite
vièm e année de S éd écias, au d ix ièm e m ois. Cf. ré v é la tio n p rélim in aire q u ’ il a v a it reçu e du Sei­
x x x i x , 1, et I V R eg. x x v , l . — I n a tr io ca rceris. g n e u r ( F a c tu m est verbum ..., v e rs. 6b - 7 ). —
L ’h ébreu sign ifie p rob ablem en t : dans la co u r P a tr u e lis ... H an am écl é ta it donc le frè re d n p è r®
du corps do g a rd e . — C la u sera t e n im ... M o tif de Jérém ie. — E m e... a g r u m ... L a lo i ln terd i-
n
r,r,o J sr. XXXTT, 8-14.
tibi enini compatit ex propinquitate ut qui est à Anathoth, car c’est toi qui a*
ernas. le droit de l’acheter en vertu de la pa­
renté.
8. Et venft ad me Hanam eel, filius 8. E t Hanam éel, fils de mon oncle,
patrui raei, secundum verbum Dom ini,ad vint auprès de moi dans le vestibule de
vestibulum carceris, et ait ad me : Pos­ la prison, selon la parole du Seigneur, et
side agrum meum qui est in Anathoth, il me dit : Achète mon champ qui est à
in terra Benjam in, quia tibi competit A nathoth, dans la terre de B enjam in ,
hereditas, et tu propinquus es ut possi­ car l’héritage t’appartient, et tu as le
deas. Intellexi autem quod verbum D o­ droit de l ’acheter, comme proche pa­
mini esset. rent. Or je compris que c ’était la parole
du Seigneur.
9. E t emi agrum ab H anam eel, filio 9. J ’achetai donc d’Hanam éel, fils de
patrui m ei, qui est in Anathoth, et ap­ mon oncle, le champ qui est à Anathoth,
pendi ei argentum : septem stateres, et et je lui pesai l’argent : 6ept sicles, et
decem argenteos. dix pièces d ’argent.
10. E t scripsi in libro, et signavi, et 10. E t j ’écrivis le con trat, que je ca ­
adhibui testes, et appendi argentum in chetai, et je pris des témoins, et je pesai
statera. l’argent dans une balance.
11. E t accepi librum possessionis si­ 11. Je pris ensuite le contrat d’acqui­
gnatum, et stipulationes, et rata, et signa sition cacheté, avec les dispositions et
forinsecus, les clauses, et les sceaux extérieurs ;
12. et dedi librum possessionis Baruch, 12. et je donnai ce contrat d’acqui­
filio N eri, filii M aasiæ, in oculis H ana­ sition à Baruch, fils de N éri, fils de
meel, patruelis m ei, in oculis testium Maasias, en présence d’Hanam éel, mon
qui scripti erant in libro emptionis, • t in cousin germain, en présence des témoins
oculis omnium Judæorum qui sedebant qui avaient signé le contrat d’acquisition,
in atrio carceris ; et en présence de tous les Juifs qui
étaient assis dan6 le vestibule de la
prison ;
13. et præcepi Baruch coram eis, di­ 13. et je donnai devant eux cet ordre
cens : à B aru ch , en disant :
14. Hæc dicit Dominus exercituum , 14. Ainsi parle le Seigneur des ar­
Deus Israel : Sume libro6 istos, librum j mées, le Dieu d’Israël : Prends ces con­
emptionis hunc signatum, et librum hunc trats, ce contrat d’acquisition qui est ca­
qui apertus est, et pone illos in vase cheté, et cet autre qui est ouvert, et

s a it fo rm elle m en t a u x p rê tres e t a u x lév ites d’a ­ un ch am p, q u elq u e p e tit q u ’on le suppose ; m ais
lié n e r les ch am ps q u 'ils p osséd aient a u to u r d es il fa u t se ra p p e le r qu e l’a r g e n t a v a it alors b ea u ­
v ille s sacerd o tales (c f. L e v . x x v , 34) ; a u ssi a-t-on co u p p lu s de v a le u r q u 'a u jo u rd ’h u i, et q u e les
supposé q u e la p ro p riété en q u estio n a p p a rte ­ p ro p riétés fo n ciè re s d e v a ie n t ê tre sin g u liè re m e n t
n a it à la fem m e d’ H anam éel. — T ib i... com pe­ d ép réciées à u n e ép oqu e de si p rofo n d e d étresse.
tit... L o rs q u ’uu Is ra é lite é ta it c o n tra in t de v en d re — S c r ip s i in lib r o (v e rs . 10). Le m ot liv r e a ic i le
ses b ie n s - fo n d s , son p lus p roch e p a re n t a v a it sens de t r a it é , c o n tra t. — S ig n a v i. I l sce lla le
le d ro it e t le d e v o ir de s’en fa ir e l ’acq u é re u r, c o n tra t de son scea u pereonnel. — A d h ib u i
p ou r les em p êch er de p asser dans u n e fa m ille lestes. Ce3 tém o in s ap p o sèren t é g a le m e n t le u r
étran gère. On le n o m m ait p o u r cela le go'el, l'a ­ sceau au tr a ité , d ’ap rès le co n te x te . — E t s tip u ­
c h e te u r. C f. L e v . x x v , 2 4 - 2 5 ; R u t h , iv , 6 , etc. la tio n es... fo r in s e c u s ( v e r s . 11 ). N u a n ce im p o r­
— E t v e n il a d me... (v e r s . 8 ) . L a chose a r r iv a ta n te d an s l’h é b re u : ( Jo p ris le co n tra t d ’a c ­
com m e le S eig n e u r l ’a v a it p réd ite à J é ré m ie .— q u is itio n ), ce lu i q u i é ta it scellé (p a r co n séqu en t
P r o p in q u u s ... u t p o ssid ea s. H ébr. : A to i e st la fe rm é ), e t ses stip u la tio n s e t ses clau ses (in d i­
{T’u lla h ( l e d ro it de r a c h a t ; n ote du vers. 7 ) ; ca tio n s re la tiv e s a u x co n d itio n s de la v e n te ), et
a ch è te p our to i. — A p p e n d i... (v e rs . 9). A n tiq u e ce lu i q u i é ta it o u v e rt. L ’a c te f u t d o nc ré d ig é
c o u tu m e , sign alée dès le tem p s d ’A b rah a m ( c f . en d o u ble. L ’ u n e des p ièces d em eu ra o u v e r t e ,
G en. x x m , 1 6 ) . On v é rifia it ain si le p oids des afin q u ’on p û t la c o n sn lte r a isém en t ; l’a u tre fu t
lin g o ts d’o r ou d ’a r g e n t {A U . archèol., pl. l x i v , ferm ée e t mi=e en réso rve, p ou r n ’être p rod u ite
flg. 9 ) . — Septem sta teres et decem ... L itté r a le ­ q u e dans le cas où l’on so u p ço n n era it la pre­
m en t d ans l ’h ébreu : S ep t sicles et d ix d’a r g e n t ; m ière d’ a v o ir é té a lté ré e fra u d u le u se m e n t. —
c.-à -d .,d lx -s e p ts ic le s d’a rg e n t. L e slcle é q u iv a la n t B a r u ch ( vers. 12 ) é ta it le s e c r é ta ire du p ro ­
à 2 fr. 83, la som m e to tale re v e n a it à un p eu p h ète. Il sera b ie n tô t p a rlé de lu i assez lo n g u e ­
m oins de 50 fr. E lle p a ra it bien m in im e p our m e n t; cf. x x x v i , 4 e t ssn 2 7 e t ss.; x l v , 1 et
J er . X XX T Î , 15- 21 651

mets-les dans nn vase de terre, afin qu’ils iiotili, ut permanere pussint diebus mul­
puissent se conserver longtemps ; tis ;
15. car ainsi parle le Seigneur des 15. hæc enim dicit Dominus exerci­
armées, le Dieu d'Israël : On achètera tuum, Deu* Israel : Adhuc possidebuntur
encore des maisons, des champs et des domus, et agri, et vineæ in terra ista.
vignes dans ce pays.
16. E t après que j ’eus remis le contrat 16. E t oravi ;td Dom inum , postquam
d’acquisition à Baruch, tils de Néri, je tradidi librum possessionis Baruch, filio
priai le Seigneur, en disant : N eri, dicens :
1 7 .Hélas, hélas, hélas, Seigneur D ieul 17. H eul heu! heu! Domine Deus,
c ’est vous qui avez fa it le ciel et la ecce tu fecisti cælum et terram, in forti­
terre par votre grande puissance et par tudine tua magna et ia brachio tuo ex­
votre bras étendu ; rien ne vous est d if­ tento; non erit tibi difficile omne ver­
ficile ; bum ;
18. vous faites miséricorde à des m il­ 18. qui facis misericordiam in m illi­
liers, et vous rendez l’iniquité des pères bus, et reddis iniquitatem patrum in
dans le sein de leurs enfants qui viennent sinum filiorum eorum post eos ; Fortis­
après eux; ô très fort, grand et puis­ sime, M agne, et Potens, Dominus exer­
sant, le Seigneur des armées est votre cituum nomen tibi.
nom.
19. Vous êtes grand en conseil, et 19. Magnus consilio, et incomprehen­
incompréhensible dans vos pensées; vos sibilis cogitatu ; cujus oculi aperti sunt
yeux sont ouverts 6ur toutes les voies super omnes vias filiorum Adam, ut red­
des enfants d’Adam, pour rendre à cha­ das unicuique secundum vias suas et
cun selon ses voies et selon le fruit de secundum fructum adinventionum ejus.
ses oeuvres.
20. Vous avez fa it des miracles et des 20. Qui posuisti signa et portenta in
prodiges dans le pays d ’E gypte jusqu’à terra Æ gyp ti nsque ad diem hanc, et in
ce jour, et dans Israël, et parmi les Israel, et in hominibus, et fecisti tibi
hommes, et vous vous êtes fa it un nom nomen 6icut est dies hæc.
tel qu’il est aujourd’hui.
21. Vous avez fa it sortir votre peuple 21. E t eduxisti populum tuum Israel
Israël de la terre d’E gypte par des de terra Æ g y p ti, in signis et in porten­
miracles et des prodiges, avec une main tis, et in manu robusta et in brachio
forte et un bras étendu, et avec une extento, et in terrore magno.
grande terreur.
* ___________________
ss., etc . — I n o c u lis o m n iu m ... L e m arch é passé chose ( v e r b u m ) n ’e st su rp ren an te de ta p a rt.
en tre Jé ré m ie e t son o n cle a v a it d o nc eu lieu D e m êm e a u vers. 27. — Q u i... 'm isericord ia m ...
en p u b lic , à la façon des O rie n ta u x . — P one... (v ers. 18). É loge ra p id e de la b o n té , p u is de la
i n v ase... (v e rs. 14 ) : p ou r p réserve i les p arch e­ ju s tic e d iv in e ( r e d d is in iq u ita te m ...) . P o u r ce
m ins co n tre l’h u m id ité . — H æ c e n im d icit... d ern ie r t r a i t , v o y e z la note de x x x i , 2 9 ; E x .
(v e rs. 15). Cet o racle e x p liq u e b rièvem en t la x x , 5 - 6 , e t x x x i v , 7 , e tc. — I n s in u m ... L o c u ­
sig n ificatio n de l ’a c te sym b o liq u e q u i v ie n t d’être tio n p itto re s q u e , q u i f a i t a llu sio n a u x plis que
d é crit. L ’e x il p ren d ra fin , e t dan s ie p ays a c ­ fo rm e n t s u r la p o itrin e des O rie n ta u x le u rs t u ­
tu e llem en t si désolé, on fe ra encore des co n tra ts n iques très am p les. C f. P ro v . x v n , 2 3 ; Is. l x v ,
d e v en te e t d’a c h a t : a d h u c p o ssid e b u n tu r... 6 , etc. ( A t l. a rchéol., pl. i , fig. 9 , 10 , 1 4 , 1 5 ;
3° J é rém ie d em ande à D ieu {'ex p licatio n p lu s pi. n , flg. 1 1 , 1 2 , etc.). — F o r tis s im e , M a g n e...
com plète de l’a c tio n , en ap p aren ce si é tr a n g e , C o n tin u a tio n du bel e x ord e de la p r iè r e ; c e lle - c i
qu’ il lu i a v a it im posée. X X X I I , 1 6 -2 5 . est en r é a lit é , à p a rt les vers. 24-25, u n e lo u a n g e
16. T ra n sitio n . — E t or a v i... Q uoique la ré­ p erp étu elle. — In co m p r e h e n s ib ilis co g ita tu (v e rs .
vélatio n d u v ers. 15 fû t assez n e tt e , elle a v a it 19). H ébr. : p u issa n t en action . — A p rè s a v o ir
été si b rève, e t elle d em eu rait en core si é n igm a­ fa it l'éloge des p rin cip a u x a ttrib u ts d iv in s , J é ­
tiq u e , q ue le prop h ète é ta it n atu rellem en t d ési­ rém ie sign ale a v e c recon n aissan ce (v e rs 20 -24)
re u x de la v o ir in te rp rétée p a r D ieu lui-m êm e. q u e lq u e s -u n s des b ie n fa its sp écia u x que le Sei­
1 7 -2 5 . B elle e t fe rv e n te p rière de J érém ie. — g n e u r a v a it accord és au p euple th é o cra tlq u e :
H ébr. : ’ A h a h . Cf. I , 6 , e t ia n o te ; î v , 10. q u i p o su isti... — Usque i n d iem h a n c. L a
C’ est ic i un e ex cla m a tio n de su rp rise . — Ecce co n stru ctio n e.-t e llip tiq u e. L es p rod iges a u tr e ­
tu fe cis ti... L e s u p p lia n t com m ence p ar rele ve r fo is accom plis en É g y p te s’é ta ie n t ren ou velés
la puissan ce Infinie de J é h o v a h , q u i a créé to u t so it dans la te rre sain te (in I s r a ë l) , s o it p arm i
ce q u i e x iste. — N o n ... d iffic ile... H ébr. : A u cu n e les païens ( i n h o m in ib u s ). — Et t d u x is t i.n
052 J er . X XX I T , 22-29.
22. Et dedisti eis terrain hauc, quam 22. E t vous leur avez a o n n e oç pays,
jurasti patribus eormu ul dares eis, ter- ne vous aviez juré à leurs pères île leur
ram fluentem lacte et mclle. onner, pays où coulent le lait et le
miel.
23. E t ingressi sunt, et possederunt 23. Us y sont entrés, et ils l’ont pos
eam, et non obedierunt voci tuæ, et in sédé, et ils n’ont pas obéi à votre voix
lege tua non am bulaverunt; omnia quæ et ils n’ont pas marché dans votre l o i ,
mandasti eis ut facerent non fecerunt, ils n’ont pas fa it tout ce que vous leur
et evenerunt eis omnia mala liæc. aviez ordonné de faire, et tous ces maux
leur sont arrivés.
24. Ecce munitiones extructæ sunt 24. Voici que des retranchements ont
adversum civitatem ut capiatur, et urbs été élevés contre la ville pour la prendre,
data est in manus Chaldæorum qui præ- et elle a été livrée entre les mains des
liantur adversus eam , a facie glad ii, et Chaldéens qui l’assiègent, au g la ive, à
famis, et pestilentiæ; et qnæcumque lo­ la fam ine et à la peste, et tout ce que
cutus es acciderunt, ut tu ipse cernis. vous avez dit est arrivé, comme vous le
voyez vous-même.
25. E t tu dicis m ihi, Domine Deus : 25. Et vous me dites, Seigneur Dieu :
Eme agrum argento, et adhibe testes, Achète un champ à prix d'argent, et
cum urbs data sitin manus Chaldæorum. prends des témoins, et la ville a été
livrée entre les mains des Chaldéens.
20. E t factum est verbum Domini ad 26. Alors la parole du Seigneur fut
Jeremiam, dicens : adressée à Jérémie en ces termes :
27. Ecce ego Dominus, Deus universæ 27. C ’est moi qui suis le Seigneur, le
carnis; numquid mihi difficile erit omne Dieu de toute chair ; y a-t-il rien qui me
verbum ? soit difficile?
28. Propterea hæc dicit Dominus : 28. C ’est pourquoi ainsi parle le s e i­
Ecce ego tradam civitatem istam in ma­ gneur: Voici, je livrerai cette ville entre
nus Chaldæorum, et in manus regis B a­ les mains des Chaldéens et entre les
bylonis, et capient eam. mains du roi de Babylone, et ils la pren­
dront.
29. E t venient Chaldæi præliantes ad­ 29. Et les Chaldéens viendront atta­
versum urbem hanc, et succendent eam quer cette v ille ; ils y mettront le feu et
igni, et comburent eam , et domos in ils la brûleront, avec les maisons sur
quarum domatibus sacrificabant Baal, et I les toits desquelles on sacrifiait à B aal,
libabant diis alienis libamina, ad irritan­ I et on faisait des libations à des dieux
dum me. I étrangers, pour m’irriter.

(v e rs. 21). C ette p e tite d escrip tion d e la so rtie ca p ab le de ré siste r d a v a n ta g e . — Ut tu ipse...


d 'E g y p te est presque Id en tique à celle de D eut. T r a it p a th é tiq u e : le s u p p lia n t fa it, p ou r ain si
x x v i , 6. S u r la te r re u r ressen tie p a r les n atio n s d ire , co n sta te r a u S e ig n e u r l’e x a c titu d e du t a ­
d ’alen to u r (ira terrore m a g n o ) , v o y e z E x . x v , b le au q u ’il a tracé . — E t tu d ic is ... ( v e r s . 25).
1 3 , e t D eu t. i v , 34. — E t d ed isti... (v e rs . 42). V o ic i e n fin , ap rès ce lo n g p ré a m b u le , le p oin t
P rise de possession de la P a le stin e p a r les H é­ au q u el Jé ré m ie v o u la it en v e n ir , la qu estion
b re u x . — Q u a m ju r a s ti... C om p. E x . x m , 5, 1 1 ; q u ’il d é sira it poser à D ieu . — E m e..., cu m urbs...
N n m . x i , 1 2 ; D eu t. i , 8 ; v i , 1 0 ,'e t c . — S u r la « Ces d e u x ch o ses, l’é ta t de la v ille e t l ’ordre
lo cu tio n terra m flu e n te m ...; v o y e z x i , 5 , e t la de D ie u , so n t p lacées cô te à c ô t e , p our que
note ; E x . m , 8 , 1 7 , etc. — E t n o n ob edierun t... le u r In co m p a tib ilité so it a in si ren d u e p lu s m a­
(v e rs . 23). L e s in g ra titu d e s d ’I s r a ë l, ca u se de n ife ste . »
ses m alh e u rs p résents (et ev e n er u n t...). — D es­ 4° L e S e ig n e u r an n on ce cla ire m e n t à Jérém n
crip tio n de ces m alheurs ; Ecce m u n itio n e s ... la ru in e p roch ain e d e J é ru sa le m . X X X I t , 26-35
(v e rs. 24). L e m ot h ébreu p a ra it d é sign er les 2 6 -2 7 . In tro d u ctio n à l’o ra c le . — D eu s u n i­
co llin es artific ie lle s que les an cien s é le v a ie n t de­ versæ c a r n is . C .- à - d . de to u s les h o m m es, ou
v a n t les rem p a rts des v ille s q u ’ ils assié g e a ie n t, b ie n , de to u t ce q u i a v ie . A son to u r (co m p .
afin de p o u v o ir s’en a p p roch er d a v a n ta g e et le v e rs . 1 7 ) J é h o v a h m en tion n e sa to u te -p u is ­
d onn er p lus fa c ile m e n t l’assa u t ( A tl. a rchéol., san ce Irrésistible.
pl. x c i i , flg. 10). — Urbs da ta ... i n m a n u s ... Ce 28 -29 . Jéru sa lem sera liv ré e a u x C b a ld écn s,
d o u lo u reu x év én em en t é ta it Im m in en t, c a r le en p u n itio n de son Id olâtrie. — Ecce ego tra d a m ...
blocus ô ta it co m p le t, et la p o p u la tio n , décim ée L e p ronom e st très acce n tu é . L u i - même : se
p ar les c o m b a ts , ia peste et la fa m in e , é ta it In­ v en g e an t a in si de l’ap ostasie des J u ifs . — 7«
Jer. XXXII, 30 36.
30. Car les enfants d’Israël et les en­ 30. Erant cuim filii Israël et filii Juda
fants de Juda ont toujours fa it, depuis jugiter facientes maluni in oculis meis
leur jeunesse, ce qui est mal à mes yeux; ab adolescentia sua; filii Israel, qui us­
ces enfants d’Israël, qui jusqu’à main­ que nunc exacerbant me in opere ma­
tenant m’irritent par les œuvres de leurs nuum suarum, dicit Dominus.
mains, dit le Seigneur.
31. Car cette ville est devenue l’objet 31. Quia in furore et in indignatione
de ma fureur et de mon indignation, mea facta est mihi civitas luec, a die qua
depuis le jour où elle a été bâtie jus­ ædificaverunt eam, usque ad diem istam
qu’au jour où je l’enlèverai de devant qua auferetur de conspectu meo,
ma face,
32. à cause du mal que les enfants 32. propter malitiam filiorum Israel et
d’Israël et les enfants de Juda ont com­ filiorum Juda, quam fecerunt ad iracun­
mis pour exciter ma colère, eux ct leurs diam me provocantes, ipsi et reges eorum,
rois, leurs princes, et leurs prêtres, et principes eorum, et sacerdotes eorum, et
leurs prophètes, les hommes de Juda prophetæ eorum, viri Juda et habitato­
et les habitants de Jérusalem. res Jérusalem.
33. Ils m’ont tourné le dos et non le 33. Et verterunt ad me terga, et non
visage, lorsque je les enseignais et les facies, cum docerem eos diluculo et eru­
instruisais de grand matin ; et ils n’ont direm, et nollent audire, ut acciperent
pas voulu écouter, ni recevoir l ’instruc­ disciplinam.
tion.
34. Et ils ont mis leurs idoles dans la 34. E t posuerunt idola sua in domo
maison où mon nom a été invoqué, pour in qua invocatum est nomen meum, ut
la profaner. polluerent eam.
35. Et ils ont bâti à Baal les hauts 35. E t ædificaverunt excelsa B aal,
lieux qui sont dans la vallée du fils quæ sunt in valle filii Ennom, ut initia­
d’ Ennom, pour sacrifier à Moloch leurs rent filios suos et filias suas Moloch, quod
fils et leurs filles, ce que je ne leur ai non mandavi eis, nec ascendit in cor
pas commandé, et il ne m’est pas venu meum ut facerent abominationem hanc,
à la pensée qu’ils commettraient cette et in peccatum deducerent Judam.
abomination, et qu’ils porteraient Juda
au péché.
36. Après cela néanmoins, ainsi parle 36. E t nunc propter ista, hæc dicit
le Seigneur, le Dieu d’Israël, à cette Dominus, Deus Israel, ad civitatem hanc
ville, dont vous dites qu’elle sera livrée de qua vos dicitis quod tradetur in ma­
entre les mains du roi de Babylone, par nus regis Babylonis, in gladio, et in fame,
le glaive, par la fam ine et par la peste : et in peste :

q u a r u m d o m a tib u s... V o y e z la n o te de x i x , 13. v ain , p ou r ra m en er les J u ifs à de m eilleu rs sen ­


— S a crifica b a n t. H ébr. : Us b rû la ie n t de l’en ­ tim en ts. — P o su e ru n t id o la ... (v e rs. 34). H o r­
cens. rib le p ro fa n atio n du tem p le. Ce v e rs e t e t ie
30 -35. D escrip tion p lu s oom plète des crim es s u iv a n t rep ro d u isen t en term es p resqu e id en ­
de J u d a . — A b a d olescen tia : dès le u r Jeunesse tiq u e s le p assage v i i , 3 0 -3 1 . — Ut in itia r e n t.
en ta n t que n atio n . C f. n , 2, e t ie com m entaire. H éb r. : pour faire p asser (p a r le fe u ).
— I n opere m a n u u m ... C .- à - d ., p ar ies idoles L e S eig n eu r p rom et ce pen d an t de r é ta b lir
qu ’ ils a v a ie n t e u x -m ê m e s fab riq u ées. C f. x , 3, 9 ; un jo u r la n atio n th éo cratiq u e. X X X I I , 36-44.
D eut. i v , 28. L es é c riv a in s sacrés in siste n t so u ­ 3G -41. L ’h eu reu se e t g lo rie u se re sta u ra tio n
v e n t s u r ce côté insensé de l’ id o lâ trie . — I n d ’Israëi. A d m ira b le ta b le a u . — L e v e rs. 36 s e rt
fu r o r e... fa c ta ... (v e rs. 31). H ébr. : C ette v ilie d ’in tro d u c tio n . Prop ter is ta : de m êm e que J é h o ­
e x cite ma colère e t mon in d ign a tio n . D es fau tes v a h a é té fidèle à e x é c u te r e n tiè re m e n t ses m e ­
de ia n ation en g é n é ra l, ie S e ig n e u r passe à naces , de m êm e il ie sera à te n ir ses prom esses.
celles de J é ru sa lem . — A d ie q u a cedifleave- — D e q u a vos d ic llis ... « Il y a v a it co n tra d ic­
ru u t... Ces m ots so n t à p re n d re dans ie sens tion p erm a n en te e n tre le u r la n g a g e c t ce lu i du
la r g e , ca r Jé ru sa lem e x is ta it d éjà lo rsque les p rop h ète. Quand J é ré m ie an n o n ça it l’an g o isse ,
H ébreu x s’en éta ie n t em p a rés; du m oin s, lis Ils c r ia ie n t ; P a ix l p a ix ! M a in te n a n t, en face
l’a v a ie n t co n sid érablem en t ag ran d ie. C f. II R e g . de l’enn em i p rê t à p ren d re ia v ille d’ a s s a u t, iis
v , 6 - 7 , etc. — P ropter m a litia m ... (v e rs . 32). se liv r e n t au d ésesp o ir, e t ce désespoir est u n
L a d escription re v ie n t a u x crim es de to u t ie d ém en ti donné a u x prom esses d iv in e s » d o n t
peuple. — C u m d o c e r e m ... ( v e r s . 3 3). C irco n s­ Jérém ie é ta it au ssi l’o rgan e. L e pronom vos est
tance a g g ra v a n te : D ieu a v a it to u t fa it, m ais en donc fo rtem en t accen tu é. — Congregabo... et re-
G54 J eu . X X X I I , 37-14.
37. Eccc ego congregabo eos de uni­ 37. V oici, je les rassemblerai de lous
versis terris ad quas ejeci eos in furorc les pays où je les aurai chassés dans ma
meo, et in ira inea, et in indignatione fureur, et dans ma colère, et dans ma
grandi ; et reducam eos ad locum istum, grande indignation ; et je les ramènerai
et habitare eos faciam confidenter. en ce lieu, et je les y ferai habiter en
sûreté.
38. E t erunt mihi in populum, et ego 38. Ils seront mon peuple, et je serai
ero eis in Deum. leur Dieu.
39. Et dabo eis cor unum, et viam 39. Je leur donnerai un même cœur
unam, ut timeant me universis diebus, et une même voie, afin qu’ils me crai­
et bene sit eis, et filiis eorum post eos. gnent tous les jours, et qu’ils soient heu­
reux, eux et leurs enfants après eux.
40. E t feriam eis pactum sempiter­ 40. Je ferai avec eux une alliance
num, et non desinam eis benefacere; et éternelle, et je ne cesserai pas de leur
timorem meum dabo in corde eorum, ut faire du bien, et je mettrai ma crainte
non recedant a me. dans leur cœur, afin qu’ils ne se retirent
pas de moi.
41. E t laetabor super eis, cum bene eis 41. E t je me réjouirai à leur su jet,
fecero ; et plantabo eos in terra it>ta in lorsque je leur aurai fa it du bien ; je les
veritate, in toto corde meo et in tota planterai dans ce pays, de tout mon
anima mea. cœur et de toute mon âme.
42. Quia hæc dicit Dominus : Sicut 42. Car ainsi parle le Seigneur : De
adduxi super populum istum omne m a­ même que j ’ai amené sur ce peuple tous
lum hoc grande, sic adducam super eos ces grands m aux, de même j ’amènerai
omne bonum quod ego loquor ad eos ; sur eux tout le bien que je leur promets,
43. et possidebuntur agri in terra ista, 43. et l’on achètera des champs dans
de qua vos dicitis quod deserta sit, eo ce pays, dont vous dites qu’il est désert,
quod non remanserit homo et .jumentum, parce qu’il n’y reste ni homme ni bête,
et data sit in manus Chaldæorum. et parce qu’il a été livré entre les mains
des Chaldéens.
44. Agri ementur pecunia, et scriben­ 44. On y achètera des champs à prix
tur in libro, et imprimetur signum , et d’argent, on en écrira les contrats, et on
testis adhibebitur, in terra Benjamin et y mettra le sceau, et on emploiera des
in circuitu Jérusalem, in civitatibus témoins, dans la terre de Benjamin et
Juda, et in civitatibus montanis, et in aux environs de Jérusalem, dans les
civitatibus cam pestribus, et in civita­ villes de Juda, dans les villes des mon­
tibus quæ ad austrum sunt, quia con­ tagnes, dans les villes de la plaine et
vertam captivitatem eorum, ait Dom i­ dans les villes du midi, car je ramènerai
nus. leurs captifs, dit le Seigneur.

d u ca m (vers. 37). L a fin de l'e x il p o u r les J u ifs « D eu x m an ifestation s opposées de la m êm e fid é ­


e t le u r ré in s ta lla tio n dans la terre prom ise. — E t lité . » — P o ss id e b u n tu r a g ri... L e S e ig n e u r dé­
e r u n t m ih i... (v e rs. 381. D ieu en tre ra de n o u veau veloppe (v e rs. 43-44) la p arole q u ’il a v a it a d re s­
en relatio n s in tim es a v e c e u x . C f. x x x i . l . — D abo sée à son p rop h ète im m éd iatem en t ap rès l’a c q u i­
e is... (v e rs. 39). L a p lus p a rfa ite u n ité, s o it in té ­ s itio n d u ch am p d 'A n a th o th . V o y e z le v e rs. 18.
rie u re (co r u n u m ) , so it e x té rie u r e ( v ia m u n a m ), — S c rib e n tu r ... et im p r im e tu r ... Des actes de
rég n era e n tre ies m em bres de la n ation s a in te , v e n te e t d’a c h a t sero n t ré d igé s dans le p ay s re ­
au lieu d u sch ism e q u i l ’a v a it si lo n gtem p s d é ­ d even u prosp ère. Cf. v e rs. 10 et ss. — I n terra
ch irée e t affaiblie. — U t tim ea n t m e : d ’une B e n ja m in ... P o u r m ie u x m o n tre r qu e le p ay s en tier
cr a in te resp ectueuse q u i n ’e x c lu t pas l'a m o u r. sera u n Jour ren d u a u x J u ifs , J é h o v a h én u m ère
— L es m ots et bene sit... so n t u n écho de D en t, Ici to u s les d is tr ic ts du ro yau m e de J u d a (v o ye z
v i , 24. — F e r ia m p a c tu m ... (vers. 40). L a n ou­ l ’A tl. gèogr., p l. v u , x ) . L a tr ib u de Benjam in
v e lle A llia n ce , d écrite an ch a p . x x x i , 31 e t ss. — e st cité e au p rem ier r a n g , p arce q u e le cham p
L æ ta b o r su p er eis ( vers. 41 ). D éta il d é lic ie u x , ach eté p ar J é ré m ie é ta it s u r son te rrito ire . —
q u i nous fa it lir e au c œ u r m êm e de D ieu . — C iv ita tib u s m o n ta n is : le d is tr ic t m on tagn eu x,
P la n ta b o ... in v erita te. C.-à-d. en to u te s in cérité a u cœ u r d u p ays. — C a m p estribu s : ia plaine
e t fid é lité , a v e c le d ésir a r d e n t de b én ir to u ­ de la S e fè ia h , com m e d it l’h ébreu . E lle lon geait
jo u rs c e tte p récieu se p lan tatio n . la M éd iterran ée de J a fta à G aza. — Quæ ad
42-44. H épouse d irecte à la q u e stio n de J é r é ­ a u str u m . H ébr. : le N é g e b , d is tr ic t le p lu s m é­
m ie. C’est la co n tin u a tio n des prom esses de bon­ rid io n al.
h e u r p o u r l’Israël régén éré. — S ic u t a d d u x i..,s ic ~
J kr. xxxm, 1 -7.

CHAPITRE XXXIII

1. L a parole du Seigneur fut adressée 1. E t factum est verbum Domini ad


une seconde fois à Jérém ie, en ces Jeremiam secundo, cum adhuc clausus
termes, lorsqu’il était encore enfermé esset in atrio carceris, dicens :
dans le vestibule de la prison :
2. Ainsi parle le Seigneur, qui fera 2. H æ c dicit Dominus, qui facturus est,
ces choses, qui les formera et les pré­ et formaturus illud, et paraturus; Do­
parera ; son nom est le Seigneur : minus nomen ejus :
3. Crie vers moi, et je t’exaucerai, et 3. Clam a ad me, et exaudiam te ; et
je t’annoncerai des choses grandes et annuntiabo tibi grandia et firma quæ
certaines, que tu ne connais pas. nescis.
4. Car ainsi parle le Seigneur, le Dieu 4. Quia hæc dicit Dominus, Deus Is­
d’Israël, aux maisons de cette ville, et rael, ad domos urbis hujus, et ad domos
aux maisons du roi de Juda, qui ont été regis Juda, quæ destrnctæ sunt, et ad
détruites, et aux fortifications, et au munitiones, et ad gladium
glaive
5. de ceux qui viennent combattre 5. venientium ut dimicent cum Chal­
contre les Chaldéens, pour remplir ces daeis, et impleant eas cadaveribus homi­
maisons des cadavres de ceux que j ’ai num quos percussi in furore meo et in
frappés dans ma fureur et dans mon in­ indignatione m ea, abscondens faciem
dignation, détournant mon visage de meam a civitate hac, propter omnem
cette ville, à cause de toute leur m alice: malitiam eorum :
6. Voici, je refermerai leurs plaies, je 6. Ecce ego obducam eis cicatricem
les guérirai, et je les soignerai, et je leur et sanitatem , et curabo eos, et revelabo
révélerai la paix et la vérité qu’ils me illis deprecationem pacis et veritatis.
demandent.
7. Je ferai revenir les captifs de Juda 7. E t convertam conversionem Juda
et les captifs de Jérusalem , et je les et conversionem Jérusalem, et ædificabo
rétablirai comme au commencement. eos sicut a principio.

se rv e n t de p ré lu d e à l’o racle p ro p rem en t o it


t, II . — L e S e ig n e u r réitère ses g ra cieu ses
(v ers. 6-7). — D om os... q u æ destrn ctæ ... H éb r. :
prom esses à Isr a ël. X X X I I I , 1-26.
A u x m alsons q u i o n t é té d é tru ite s co n tre les
1° In tro d u ctio n . X X X I I I , 1 - 3 . te rra sse s e t co n tre le g la iv e . P o u r les terrasses,
CH Ar. X X X I I I . — 1. D ate d e l ’o racle. — v o y e z la n o te de x x x n , 24. I l ne s’ a g it p rob a­
C u m a d h u c cla u su s... Ce f n t d o n c peu de tem p s b lem en t pas des m alsons d é tru ite s p a r l’en n em i,
ap rès la p ro p h étie d u ch ap. x x x n ( v o y e z la n ote q u i ne s’é ta lt pas en co re em p aré de la v ille ,
du v e rs. 2). m ais p lu tô t de ce lle s q u e les assiégés a v a le n t d é ­
2 - 3 . J é h o v a h in v ite Jérém ie à l’in v o q u e r, e t m olies, p o u r en u tilis e r les m a té ria u x ** rép arer
lu i p rom et de l’ex a u c e r. — Q u i / a c tu r u s ... p a ­ les brèch es créées p a r les b é lie rs ch a ld éen s. C f.
r a tu r u s . L ’hébreu em p loie le tem p s p résen t : Is . x x n , 1 0 , e tc . — L e p articip e v e n ie n t iu m ,
L e S e ig n eu r q u i f a it e t q u i fo rm e ce la p o u r q ue d iv ers In terp rètes ap p liq u e n t a u x assaillan ts,
l’e x é cu te r. « C ela, » c’est le rétab lisse m e n t de d ésign e p lu tô t les J u ifs , q u i fa is a ie n t des sorties
la n atio n th é o c r a tiq u e , com m e l’in d iq u e l’e n ­ p o u r essa ye r de d é g a g e r la c i t é .— I n u tilité de ces
sem ble du c o n te x te . — D o m in u s n o m en ... Celui s o rtie s , d o nt l’u n iq u e ré s u lta t co n sista it à laisser
q u i se nom m e T 'h ô m h , ou l ’É te rn e l, l’ In fin i, de n o m b reu x ca d a v re s s u r le cb am p de b a ta ille :
sa u ra bien acco m p lir ses desseins de bénédic­ u t... im p le a n t...— L a lo cu tio n abscondens /a ciem ...
tion en fa v e u r d ’Israël. — C la m a ... ( v e r s . 3 ). d én o te u n e x trê m e d é p laisir. C f. D e u t. x x x i ,
E x p re ssio n q u i m arq u e une p rière p ressan te et 1 7 , e tc. — O bd u cam ... cica trice m ... (v e rs 6). Si
con fian te. — G r a n d ia et fir m a . H éb r. : Des « l’h eu re a c tu e lle e s t v o u é e à la ru iu e , l ’a v e n ir
choses gra n d e s e t in accessib les, c.-à-d.,que l’hom m e ap p o rtera la g u é riso n ». S u r ce tte belle co m pa­
est In capable de co n n aître p ar ses seules forces ra is o n , v o y e z x x x i , 1 2 - 1 7 . H ébr. : J ’a p p liq u e ra i
n atu re lle s. T e l e s t au ssi le sens du m ot quæ un b a n d a ge e t u n rem èd e. — D ep reca tion em
nescis. p a d s ... H ébr. : U n e abon dan ce de p a ix e t de v é ­
2° Jéru sa lem sera reb â tie. X X X I I I , 4 -9 . rité . — C o n v erta m co n version em ... (v e r s . 7 ) .
4 - 9 . M a lgré sa ru in e im m in e n te , la ca p ita le L ’h ébraïsm e si fré q u e n t dans le? p rop h ètes, p ou r
Juive v e rra un b rilla n t a v e n ir. L es vers, i -à d ire : J e ram èn erai les ca p tifs . C f. v e rs . l l b. —
J e r . X X X T T I , 8- 13.

8. E t emundabo illos ab omni iniqui­ 8. Je les purifierai de toutes les ini­


tate sua in qua peccaverunt m ihi, et quités qu’ils ont commises contre rnoi,
propitius ero cunctis iniquitatibus eorum et je leur pardonnerai tous les péchés
in quibus deliquerunt mihi et spreverunt par lesquels ils m’ont offensé et m’ont
me. méprisé.
9. Et erit mihi in nomen, et in gau­ 9. E t ce sera pour mot le renom, la
dium, et in laudem, et in exultationem joie, la louange et l ’allégresse parmi
cunctis gentibus terræ, quæ audierint toutes les nations de la terre qui enten­
omnia bona quæ ego facturus sum eis; dront parler de tous les biens que je leur
et pavebunt et turbabuntur in universis ferai ; elles seront effrayées et épouvan­
bonis, et in omni pace quam ego faciam tées de tous les biens et de toute la paix
eis. que je leur accorderai.
10. Hæc dicit Dominus : Adhuc au­ 10. Ainsi parle le Seigneur : Dans ce
dietur in loco isto, quem vos dicitis esse lieu, que vous dites être désert, parce
desertum, eo quod non sit homo nec ju ­ qu’il n’y a plus ni homme ni bêle dans
mentum in civitatibus Ju d a, et foris les villes de Juda et dans les environs
Jérusalem, quæ desolatæ sunt, absque de Jérusalem, qui sont désolés, sans
homine, et absque habitatore, et absque hommes, sans habitants et sans trou­
pecore, peaux, on entendra encore
11. vox gaudii et vox læ titiæ , vox 11. des cris de joie et des cris d’allé­
sponsi et vox sponsæ, vox dicentium : gresse, les chants de l ’époux et les chants
Confitemini Domino exercituum , quo­ de l’épouse, la voix de ceux qui diront:
niam bonus Dominus, quoniam in æter­ Louez le Seigneur des armées, parce
num misericordia ejus ; et portantium que le Seigneur est bon, parce que sa
vota in domum Dom ini; reducam enim miséricorde est éternelle, et la voix de
conversionem terræ, sicut a principio, ceux qui porteront leurs offrandes dans la
dicit Dominus. maison du Seigneur; car je ramènerai
les captifs du pays, et j e les rétablirai
comme au commencement, dit le Sei­
gneur.
12. Hæc dicit Dominus exercituum : 12. Ainsi parle le Seigneur des armées :
Adhuc erit in loco isto deserto, absque Dans ce lieu qui est désert, sans homme
homine et absque jum ento, et in cun­ et sans bête, et dans toutes ses villes, il
ctis civitatibus ejus, habitaculum pasto­ y aura encore des cabanes de pasteurs
rum accubantium gregum. faisant reposer leurs troupeaux.
13. In civitatibus montuosis, et in ci­ 13. Dans les villes de la m ontagne,
vitatibus campestribus, et in civitatibus et dans les villes de la plaine, et dans
quæ ad austrum sunt, et in terra Ben­ les villes du m id i, et dans la terre de
jam in , et in circuitu Jérusalem , et in Benjam in, et aux environs de Jérusa­
civitatibus Juda, adhuc transibunt gre- lem, et dans les villes de Juda, les trou-

Æ d ifica b o ... StablU té d u ré tab lissem e n t. C f. x x x , tim es. — F o x g a u d ii... (v e rs . 1 1 ) . D escrip tion
18. — E m u n d a b o illo s (v e rs . 8). U n des tr a its fa m iliè re fi n o tre p ro p h è te ; et. v i i , 34 ; x v i ,
ca ra c té ris tiq u e s de I’ère m essian ique. C f. x x x i , 9 , e tc . — C o n fitem in i... q u o n la m „ . F o rm u le
34, e t L , 20 ; Is. i v , 1 3 ; J o ël, i n , 1 7 , etc. — litu rg iq u e qu e les J u ifs ch a n ta ie n t com m e un
E t erit~. i n nom ert... G lo ire e t a u tre s a v a n ta g e s p ieu x re fra in dans les cérém on ies d u tem p le.
que le S e ig n e u r rec u eille ra de la n o u velle th éo ­ Cf. II P a r . v , 1 3 , e t v u , 3 , 6 : E sd r. m , 1 1 ;
c r a tie (vers. 9). L e d a tif cu n c tis g en tib u s s ig n i­ P l . c x v , 1 , e tc . — P o r ta n tiu m vota. H ébr. :
fie : p arm i to u te s les n atio n s. — P a v e b u n t et a p p o r t a n t ia lo u a n g e , c .- à - d . d es sacrifices d 'ac­
tu r b a b u n tu r (h éb r., lis tre m b lero n t) : en p ensant tion de grâ ce s. — S ic u t a p r in c ip io : com m e
que ce lu i q u i e s t si p u issa n t p ou r b é n ir l’est a u x époques les p lus florissantes dè l’h isto ire
éga lem en t p ou r cb â tie r. C ra in te to u t à f a it sa­ ju iv e .
lu t a ir e , q u i p ro d u ira d ’e x cellen ts résu ltats. 1 2 -1 3 . R ép étitio n de la m êm e prom esse. Que",
3° B o n h eu r e t p rosp érité d o n t jo u iro n t les co n tra s te a v e c les m aux a ffre u x q u e l’on en d u ­
h a b ita n ts de la. te r re sain te. X X X I I I , 1 0 -1 3 . ra it alo rs à Jé ru sa le m I — H a b ita cu lu m p a sto ­
1 0 - 1 1 . L e p a y s sera re p e u p lé , et l’on y go û ­ r u m . L ’h ébreu sign ifie p lu tô t : L e p âtu rag e des
te ra les joies les p lu s p ures de la v ie sociale e t p asteu rs. — I n civ ita tib u s m o n tu o sis... S u r ces
relig ieu se . — Q uem vos d ic itis ... S u r c e tte lo ­ d éta ils gé o gra p h iq u e s (v e rs. 1 3 ) , v o y e z la note
c u tio n , v o y e z la n ote de x x x n , 36. — E o ç u o d de x x x i i , 44. — A d m a n u m n u m e r a n tis . T r a it
n on ... h om o ; ta n t la g u e rre a v a it fa it de vto- p ittoresq u e. L e s b ergers co m p te n t le u rs brebis
J s r . x x x r i f , 14-22.
peaux passeront encore sons la main de ges ad manum numerantis, ait Domi­
celui qui les compte, dit le Seigneur. nus.
14. Voici que les jours viennent, dit 14. Ecce dies veniunt, dicit Dominus,
le Seigneur, où j ’accomplirai la bonne et suscitabo verbum bonum quod locu­
parole que j ’ai donnée à la maison tus sum ad domum Israel et ad domum
d’Israël et à la maison de Juda. Juda.
15. En ces jours-lfi et en ce temps-là, 15. In diebus illis et in lempore illo
je ferai germer à David un germe de germinare faciam David germen ju sti­
justice, et il pratiquera l’équité et la tiae, et faciet judicium et justitiam in
justice dans le pays; terra ;
16. en ces jo u rs-là Juda sera sauvé, 16. in diebus illis salvabitur Juda, et
et Jérusalem habitera en sécurité; et Jérusalem habitabit confidenter ; et hoc
voici le nom qu’on lui donnera : L e Sei­ est nomen quod vocabunt eum : Domi­
gneur notre juste. nus justus noster.
17. Car ainsi parle le Seigneur : Il ne 17. Quia hæc dicit Dominus : Non in­
manquera jamais à David un homme teribit de David vir qui sedeat super
qui soit assis sur le trône de la maison thronum domus Israel ;
d’Israël ;
18. et les prêtres et les lévites ne man­ ^ 18. et de sacerdotibus et d elevitis non
queront jamais d’un homme qui offre interibit vir a facie mea, qui offerat ho­
des holocaustes en ma présence, et qui locautom ata, et incendat sacrificium, et
consume le sacrifice, et qui immole des cædat victim as omnibus diebus.
victim es tous les jours.
19. La parole du Seigneur fu t adressée 19. E t factum est verbum Domini ad
à Jérém ie, en ces termes : Jerem iam , dicens :
20. Ainsi parle le Seigneur : Si l’on 20. Hæc dicit Dominus : Si irritum
peut rompre mon alliance avec le jour, potest fieri pactum meum cum die, et
et mon alliance avec la nuit, de sorte pactum meum cum nocte, ut non sit
que le jour et la nuit ne soient plus en dies et nox in tempore suo,
leur temps,
21. on pourra rompre aussi mon 21. et pactum meum irritum esse po­
alliance avec D avid, mon serviteur, de terit cum D avid, servo meo, ut non sit
sorte qu’il n’aura •pas de fils qui règne ex eo filius qui regnet in throno ejus, et
sur son trône, et que les lévites et les levitæ et sacerdotes ministri mei.
prêtres ne soient plus mes ministres.
22. De même qu’on ne peut comp­ 22. Sicut enumerari non possunt stel-
ter les étoiles, ni mesurer le sable de læ cæ li, et metiri arena maris, sic mul­
la mer, ainsi je multiplierai la race de tiplicabo semen D avid, servi m ei, et le­
David, mon serviteur, et les lévites, mes vitas, ministros meos.
ministres.

en les ra m e n a n t à l'é t a b le , p o u r v o ir si le u r x x i i , 30. — E t de sacerd otibu s... M ais ces nou­


nom bre est co m p let. v e a u x p rê tre s ne sero n t p lus ch o isis d 'u n e m a­
4° R é tab lissem en t du trô n e de D a v id e t du n ière e x c lu s iv e dan s la tr ib u de L é v l, com m e 11
sacerd oce lé g itim e . X X X I I I , 1 4 -1 8 . e st d it a ille u rs ( c f . Is. l x v i , 2 1 , e tc.). E n effet,
P a ssa g e e n tièrem e n t m essian ique. P o u r que en ra p p ro ch a n t ce p assage de ce u x o ù Jérém ie
la re sta u ra tio n s o it co m p lè te , 11 est n écessaire an nonce o n v e rte m e n t la ru in e de la ro y a u té e t
q u e le trô n e e t l ’a u te l so ien t rétablie. du sacerd o ce (p a r e x e m p le , m , 1 6 ; x x v i , 30 ;
1 4 - 1 6 . L e g lo r ie u x h é ritie r de D a v id . — x x x , 21 ; x x x i , 33 ), on v o lt sans peine q u ’il ne
V erb u m bo n um : la douce e t e x ce lle n te prom esse p a rle p lu s Ici d ’in stitu tio n s spécifiqu em en t Juives,
q u e nous avo n s d éjà ren con trée plus h a u t , ca r m ais de le u r re sta u ra tio n Idéale d an s l'É g lise
les v e rs. 15-16 ne sont g u è re q u ’u n e rep ro d u ctio n ch ré tie n n e , g râ c e a u Messie.
litté r a le de x x m , 5 - 6 (v o y e z le co m m en taire). 5° Ce trô n e e t ce sacerd oce sero n t étern els.
— I n d ieb u s i lli s et i n tem pore... D ésign atio n X X X I I I , 19-26 .
solen n elle de l ’ère du M essie. C f. v ers. 14 e t 16. 1 9 -2 2 . R a ison n em en t Id en tiqu e à ce lu i de
— O erm en ju s tltiæ . B eau nom donné an fu tu r x x x i , 3 5 -3 7 : la s ta b ilité des lo is d e la n a tu re
lib é ra te u r. Of. I I R e g . x x m , 5 (d’ap rès l'h éb reu ) ; e st citée com m e u n ty p e de celle des prom esses
Zach . i n , 8 e t vi, 1 2 , etc . d iv in e s. — P a c tu m ... cu m d ie... (v e rs. 20). C.-à-d.,
1 7 - 1 8 . L e sacerd o ce s e ra ég a lem en t r é ta b li. le d é c r e t en v e r tu d u q u e l l’o rd re des Jours e t
— N o n in te rib it... v ir .» C’e s t le co n traire de des n u its se p e rp é tu e ra sans in te rru p tio n Jusqu’.i
COM Mn NT. — - V .
653 J er . X X X I I I , 23 — X X X I V , 1.

23. Et, furtum est verbum Domini ad 23. La parole du Seigneur fnt adressée
Jeieiniam , dicens : à Jérémie en ces termes :
24. Numquid non vidisti quid popu­ 24. N ’a s-tu pas vu de quelle manière
lus hic locutus sit, dicens : Duæ cogna­ parle ce peuple, lorsqu’il dit : L es deux
tiones quas elegerat Dominus abjecta fam illes que le Seigneur avait choisies
sunt? Et populum meum despexerunt, eo ont été rejetées? Ainsi ils méprisent
quod non sit ultra gens coram eis. mon peuple, et ne le considèrent plus
comme une nation.
25. Hæc dicit Dominus : Si pactum 25. Ainsi parle le Seigneur : Si je n’ai
meum inter diem et noctem, et leges pas fa it mon alliance avec le jour et
cælo et terræ non posui, avec la nuit, et donné des lois au ciel
et à la terre,
26. equidem et semen Jacob et D a­ 26. alors aussi je rejetterai la posté­
vid, servi m ei, projiciam , ut non assu­ rité de Jacob et de D avid, mon servi­
mam de semine ejus principes seminis teur, et je ne prendrai pas, de sa race,
Abraham , Isa a c, et Jacob; reducam des princes de la postérité d’Abraham ,
enim conversionem eorum, et miserebor d’Isaac et de Jacob; car je ramènerai
eis. leurs cap tifs, et j ’aurai compassioD
d’eux.

CHAPITRE XXXIV

1. Verbum quod factum est ad Jere- 1. Parole qui fu t adressée à Jérémie


miam a Domino, quando Nabuchodono- par le Seigneur, en ces termes, lorsque
sor, rex B abylonis, et omnis exercitus Nabuchodonosor, roi de Babylone, et
ejus, universaque régna terræ, quæ erant toute son armée, et tous les royaumes de
sub potestate manus ejus, et omnes po­ la terre qui étaient sous la puissance de
puli, bellabant contra Jérusalem, et con­ sa m ain, et tous les peuples, com bat­
tra omnes urbes ejus, dicens : taient contre Jérusalem, et contre toutes
les villes qui en dépendaient :

la fin d u inonde. C f. Gen. i , 14-19. — P a ctu m ... tria rc h e s A b r a h a m , Isa a c e t Jaco b. — S e d u ­


cum. D a v id (v e rs . 2 1). S u r c e tte prom esse, v o y e z cam ... et m iserebor... S u a ve écho de D e u t. x x x , 3.
I I R eg. v u , 1 - 1 6 . — S ir u t l e n u m e ra ri... (v e rs.
22). Com paraison e x p ressiv e. C f. G en. x v , 5 ; SECON D E P A R T IE
x x n , 1 7 , etc. A la prom esse de p erp é tu ité , D ie u N a r r a t io n e n p a r t ie h is t o r iq u e , e t e n p a r t ie
ajo u te ici ce lle d’un e m u ltip lica tio n étern elle p r o p h é t i q u e , d e s d e r n ie r s é v é n e m e n t s d u
des ra ces ro yale e t sacerd o tale. C f. I P etr. ix, 9. r o y a u m e d e J u d a . X X X I V , 1 — X L V , 5.
23-26. V a ria tio n s u r le m êm e th èm e. — E t
fa c tu m est... P e tite fo rm u le d’in trod n etion . C f. Se c t io n I. — J é r é m ie s’ e f f o r c e v a in e m e n t
v e rs . I , 1 9 , etc. — P o p u lu s h ic lo cu tu s ... L e D E C O N V E R T IR SES CO M PATRIO TES A V A N T I.’ EN -
p ro n o m e st très d é d aig n e u x . I l s’a g it ce p en d an t T IÈ R E CONSOMMATION D E L A R U IN E . X X X IV , 1
du peuple de D ieu (n o n pas des C h ald éen s, on — X X X V I I I , 28.
les É g y p tie n s , ou des au tre s n atio n s païen nes
§ I. — D e u x o r a c le s , r e la tifs l'u n à Séd écias,
d u v o isin a g e, com m e on l’a q u elq u efois affirm é );
l’a u tr e a u x h a b ita n ts de J é ru s a lem . X X X I V ,
*riais 11 e st e n v is a g é d ans son é ta t d ’in g ra titu d e
e t de défiance en ve rs J é h o v a h . — D u æ cogna­
1 - 22 .
tio n es : les ro yau m es d ’Israël e t de J u d a . — 1® P ro p h é tie co n cern an t le ro<. X X X I V , 1-7.
A bjectæ s u n t. L e u r é ta t se m b la it p a rfa item en t C h a p . X X X I V . — 1. In tro d u ctio n . — N a b u ­
Justifier ce tte ex pressio n : t o u t fa is a it cro ire que ch od on osor... et om n ts... L o n gu e e t solennelle
le S eig n eu r a v a 't à ja m a is re je té e t aban donné énu m ératio n d es fo rce s q u i co m po saien t l ’arm ée
les d e u x gra n d e s fam illes de son peuple. — c h a ld é e n n e , p our m o n tre r l’ in u tilité de la ré sis­
S i p a c tu m m eu m ... (v e rs . 25). R ép on se à ces ta n ce . C f. î, 1 5 ; r v , 7 e t s s .; v , 10 ; v i, 22, etc.
m u rm u res d ’in c ré d u lité . Com p. les v e rs . 20 e t 21. — Urbes e ju s : les v ille s de J u d a q u i dépen­
— L eg es cæ lo'et te r r æ : lois q u i n ’o n t p as cessé d a ie n t im m éd iatem en t de ia ca p ita le ( c f . x i x ,
de d irig e r l’ e x isten ce des être s q u e ces m ondes 1 5 ) ; en tre a u tre s L a ch is e t A z é c h a , d’après 1«
ren ferm en t. — E q u id e m et... p r o jicia m ... (v e r s . v e rs . 7. C e tte cam pagn e de N abuchodonosor
26). Il n ’est pas possible qne J é h o va h délaisse co n tre J u d a , la d ern ière de to u tes, pu isqu 'elle a
la p o stérité de D avid e t des trois 'llu stre s p a ­ m is fin à l ’ É ta t ju if , ne fa is a it vraisem blable-
J er. XXXIV, ‘2 - 7 .

L. mnfli parle le Seigneur, le Dieu 2. Hæc dicit, Dominus. Deus Israel :


d'Israël : V a, et parle à Sédécias, roi V ad e, et loquere ad Sedeciam , regem
de Juda, ct dis-lui : Ainsi parle le Sei­ Ju d a, et dices ad eum : Hæc dicit Do­
gneur: Voici, je livrerai cette ville entre minus : E cce ego tradam civitatem hanc
les mains du roi de Babylone, et il la in manus regis Babylonis, et succendet
brûlera par le feu ; eam ig n i;
3. et toi, tu n’échapperas pas à ses 3. et tu non effugies de manu ejus,
mains, mais tu seras pris certainement sed comprehensione capieris, et in manu
et livré entre ses mains, et tes yeux ver­ ejus traderis, et oculi tui oculos regis
ront les yeux du roi de Babylone, et il Babylonis videbunt, et os ejus eum ore
te parlera bouche à bou che, et tu en­ tuo loquetur, et Babylonem introibis.
treras dans Babylone.
4. Cependant écoute la parole du Sei­ 4. Attam en audi verbum Domini, Se-
gneur, Sédécias, roi de Juda. V oici ce decia, rex Juda. Hæc dicit Dominus ad
que te dit le Seigneur : Tu ne mourras te : Non morieris in gladio,
point par le gla ive ,
5. mais tu mourras en paix ; et comme 5. sed in pace morieris; et secundum
on a brûlé des parfums pour les anciens combustiones patrum tuorum, regum
rois, tes prédécesseurs, ainsi on en brû­ priorum, qui fuerunt ante te, sic com­
lera pour to i, et on se lamentera sur toi burent te , et V æ , domine! plangent te;
en'eriant : H élas, seigneur! car j ’ai pro­ quia verbum ego locutus sum, dicit Do­
noncé cet arrêt, dit le Seigneur. minus.
6. E t le prophète Jérémie dit toutes 6. E t locutus est Jeremias propheta
ces paroles à Sédécias, roi de Juda, dans ad Sedeciam, regem Juda, universa verba
Jérusalem. hæc in Jérusalem.
7. Cependant le roi de Babylone com- 7. E t exercitus regis Babylonis pugna-

m en t q ue com m encer, e t l’on é ta it à la n eu v ièm e à la m o rt v io le n te . — C om bu ren t le ne tr a d u it


année d u règn e d e Séd écias. C f. I V R eg . x x v , 1. pas to u t à fa it e x a c te m e n t l ’h é b r e u , q u i p o r t e :
2 - 5 . S o rt ré s e rv é à Séd écias. C o m p arez la Ou b rû lera p o u r to i. Il n e s’a g it donc pas de la
p rop h étie a n a lo g u e , x x x n , 3-5». — T r a d a m c i­ cré m a tio n des c a d a v r e s , m ais de p a rfu m s brûiér
vitatem ... L a destin ée de J é ru sa lem (v e rs . 2). — au p rès d ’e u x , selon la co u tu m e o rien ta le. C f.

Celle du roi (v ers. 3 ) : tu n o n effugies... — B a ­ II P a r. x v i , 14 ; x x i, 16, e tc .( A tl. a rch ., pl. x x v n ,


bylonem in tro ib is • c a p tif e t h u m ilié. — A tt a ­ fig. 5 ; pl. x x v m , flg. 7). — V æ , d o m in e ! S u r
m en a u d i... N éanm o in s D ieu a u ra p itié de ce tte fo rm u le de la m e n ta tio n , v o y e z la n o te de
Sédécias Jusqu’à u n ce rta in p oin t (v e rs . 5). — x x n , 18.
N on... i n g la d io . N a b u ch o d on o sor é p a rg n a la 6 - 7 . Jéré m ie c ite de n o u ve a u l’occasion de c e t
vie de S é d é cias, se c o n te n ta n t de lu i fa ire cre­ o racle Im p ortan t. Com p. le vers. 1. — L a c h is .
v e r les y e u x . C f. l u , 1 1 . — L es m ots i n pace V o y ez Is. x x x v i , 2 , e t le co m m en taire. — Aze-
d ésign en t u n e m o rt n a tu r e lle , p a r opposition ch a . V ille trè s a n c ie n n e , situ é e su r 1» ro u te
T e ll-Z a c h a r ia . ( L ’ Azècha b ib liq u e , d ’ après quelques p a le s tiu o lo g u c s .)
Jer. X X X IV, 8-14. GG1

bâtit con lftr Jémsalcm et contre toutes bat contra Jérusalem , et contra omnes
les villes de Juda qui étaient restées, civitates Juda quæ reliquæ erant, con­
contre Lachis et A zéch a; car c’étaient tra Lachis et contra A zech a; hæc eniin
des villes fortes qui étaient restées parmi supererant de civitatibus Juda, urbes
les villes de Juda. inunitæ.
8. Parole qui fut adressée par le S ei­ 8. Verbum quod factum est ad Jere­
gneur à Jérém ie, après que Scdécias, miam a Domino, postquam percussit rex
roi de Juda, eût fa it un pacte avec tout Sedecias fœdns cum omni populo in Jé­
le peuple à Jérusalem, rusalem ,
9. eu publiant que chacun renvoyât 9. prædicans ut dimitteret unusquis­
libre son serviteur et sa servante qui que servum suum et unusquisque ancil­
étaient du peuple hébreu, et qu’ils lam suam, Hebræum et Hebræam, libe­
n’exerçassent pas sur eux leur domi­ ros, et nequaquam dominarentur eis, id
nation, puisqu’ils étaient Juifs et leurs est, in Judæo ct fratre suo.
frères.
10. Tous les princes et tout le peuple 10. Audierunt ergo omnes principes et
écoutèrent donc le roi, et s’obligèrent universus populus, qui inierant pactum
û- ren voyer libres chacun son serviteur ut dimitteret unusquisque servum suum
et sa servante, et à ne plus exercer de et unusquisque ancillam suam liberos, et
domination sur eux. Ils obéirent, et ils ultra non dominarentur eis. Audierunt
les renvoyèrent. igitur, et dimiserunt.
11. Mais ils changèrent ensuite; ils 11. E t conversi sunt deinceps; et re­
reprirent leurs serviteurs et leurs ser­ traxerunt servos suos et ancillas suas
vantes qu’ils avaient mis en liberté, et quos dimiserant liberos, et subjugave­
ils les obligèrent de redevenir serviteurs runt in famulos et famulas.
et esclaves.
12. Alors la parole du Seigneur fut 12. E t factum est verbum Domini ad
adressée à Jérém ie, en ces termes : Jeremiam a Domino, dicens :
13. Ainsi parle le Seigneur, le Dieu 13. H æ c dicit Dominus, Deus Israel :
d’Israël : J ’ai fa it alliance avec vos Ego percussi foedus cum patribus vestris,
pères, le jour où je les ai retirés de la in die qua eduxi eos de terra Æ g y p ti,
terre d’E gypte, de la maison de servi­ de domo servitutis, dicens :
tude, et je leur ai dit :
14. Lorsque sept ans seront accom­ 14. Cum completi fuerint septem anni,
plis, que chacun renvoie son frère dim ittat unusquisque fratrem suum he­
hébreu qui lui aura été vendu ; il te ser­ bræum , qui venditus est ei; et serviet
vira pendant six ans, et tu le renverras tibi sex annis, et dimittes eum a te li­
libre ; mais vos pères ne m’ont pas berum ; et non audierunt patres vestri
écouté, et ils n’ont pas prêté l’oreille. me, nec inclinaverunt aurem suam

d’ E leu th éro p o iis à J é r r s a le m , m ais d o n t on n’a to u c h e r le coeur de D ieu e t o b te n ir la d é liv ra n ce


pas en core p u d éterm in e r l’em p lacem en t p récis. du ro ya u m e. — E t co n versi s u n t... ( v e rs. I I ) .
2® C o m m ent la lo i re la tiv e à l’affran chisse- H éh raïsm e , p o u r d ire q u ’ils re v in r e n t s u r le u r
m ent des esclaves a v a it été violée p a r ies h a b i­ a c t e , e t im p o sèren t de n o u vea u à leu rs a ffran ­
ta n ts de J éru sa lem . X X X I V , 8 - 1 1 . ch is le jo u g de l’esclav ag e.
8 -9 . Sédécias rapp elle c e tte ioi à scs su je ts et 3* Jérém ie re ç o it la m ission d ’a n n o n ce r a u x
en ordon n e le r ig o u re u x accom plissem en t. — h ab ita n ts de J é ru sa le m le ch â tim e n t qu i leu r
V erbum quod... C ette p aro le de D ieu à Jérém ie sera in fligé p o u r le u r d ésob éi-san ce. X X X I V ,
ne sera cité e q u ’a u x v ers. 12 e t ss. — P e r c u ss it... 1 2 - 22 .
fœ d u s. L e v ers. 9 in d iq u e i’o h jet de ce tte co n ­ 1 2 -1 6 . In d ica tio n d e la fa u te . — V e rb u m Do-
ven tio n : le roi e x ig e a it que l’on o b serv ât fidè­ m in i... a D o m in o . F o rm u le e x tra o rd in a ire . — H æ c
lem en t ies p rescrip tio n s th é o cr a tiq u e s , en ce d ic it... In tro d u ctio n très solen n elle ( v e r s . 1 3 ) ;
q u i co n cern ait l'a ffran ch issem en t des esclaves de le S e ig n e u r ra p p elle les circo n sta n ces p arm i les­
race ju iv e . D 'après E x . x x i , 2 e t ss.; L e v . x x v , q u elles il a v a it p orté la ioi en qu estion . — De
39 e t ss.; D eut. x v , 12 e t ss., ton s ies esclaves d om o se r v itu tis . C ’e st l'E g y p te qu i e s t ainsi
de ce tte ca té g o rie d e v a ie n t ê tre m is en lib e rté n o m m ée, p arce q n e le s an cien s H é b re u x y
après six an s de s e r v itu d e , ain si q u ’au re to u r a v a ie n t su b i u n d u r e sclav age . C f. E x . x m , 3 ,
de l'an née ju b ila ir e . On a v a it cessé d ’o b serv er 1 4 ; x x , 2 , etc. — C u m co m p leti... septeni...
ce tte loi à Jéru sa lem . L e r o i, en p re scriv a n t (v e rs. 14). L o cu tio n h é b ra ïq u e , q u i d ésign e six
une p o n ctuelle ob éissan ce, e sp éra it sans doute années révolu es e t ie co m m en cem en t de ia sep-
GG2 •Te r . X X X I V . 15-19.

15. Et conversi estis vos hodie, et fe- 15. E t vous, vous vous étiez tournas
cisiis quod rectum est in oculis meis, ut vers moi aujourd’hui, et vous aviez fait
praedicaretis libertatem unusquisque ad ce qui est droit à mes yeux, en publiant
amicum suum; et inistis pactum in con­ la liberté chacun pour son prochain ; et
spectu meo, in domo in qua invocatum vous avez fa it ce pacte devant moi, dans
est nomen meum super eam ; la maison sur laquelle mon nom a été
invoqué ;
16. et reversi estis, et commaculastis 16. mais vous êtes revenus en arrière,
nomen meum, et reduxistis unusquisque et vous avez déshonoré mon nom, et
servum suum et unusquisque ancillam vous avez repris chacun votre serviteur
suam, quos dimiseratis ut essent liberi et et votre servante, que vous aviez ren­
suæ potestatis, et subjugastis eos ut sint voyés pour être libres et maîtres d’eux-
vobis servi et ancillæ. mêmes, et vous les avez obligés de re­
devenir vos esclaves et vos servantes.
17. Propterea hæc dicit Dominus : Vos 17. C ’est pourquoi ainsi parle le Sei­
non audistis me, ut praedicaretis liber­ gneur : Vous ne m’avez pas écouté, en
tatem unusquisque fratri suo et unus­ publiant la liberté chacun pour son
quisque amico suo ; ecce ego prædico vo­ frère et chacun pour son ami ; voici que
bis libertatem , ait Dominus, ad gladium, moi je publie, dit le Seigneur, votre
ad pestem, et ad famem, et dabo vos in liberté pour le glaive, pour la famine, et
commotionem cunctis regnis terræ. pour la peste, et je vous rendrai errants
par tous les royaumes de la terre.
18. Et dabo viros qui prævaricantur 18. Je livrerai les hommes qui ont
fœdus meum, et non observaverunt violé mon alliance, et qui n’ont pas ob­
verba foederis quibus assensi sunt in con­ servé les paroles du pacte qu’ils avaient
spectu meo, vitulum quem conciderunt fa it en ma présence, en coupant un veau
in duas partes, et transierunt inter divi­ en deux, et en passant entre ses mor­
siones ejus, ceaux ,
19. principes Juda et principes Jéru­ 19. j e livrerai les princes de Juda et
salem , ennuchi et sacerdotes, et omnis les princes de Jérusalem, les eunuques
populus terræ, qui transierunt inter di­ et les prêtres, et tout le peuple du pays,
visiones vituli ; qui ont passé entre les morceaux du veau,

tièm e. — N o n a u d ie r u n t... On a v a it d o nc de 17 - 22. M en ace de ch â tim e n t. — L ib er ta tem ...


bonne h eu re désobéi à ce tte lo i. — Conversi... a d g la d iu m . Il y a dans ce s m o ts u n e iron ie
vos (v ers. 15). D ieu loue ce bon m o u v em en t d ’o ­ te r rib le . L a issés en lib e r té , c . - à - d . ab an d on nés
b éissa n ce, m ais p o u r m ieu x fa ire re s s o rtir en ­ p ar la p rotectio n d iv in e , Ils se ro n t liv ré s au
su ite l’ in fra ctio n . — Ad, a m ic u m s u u m . H é- g la iv e e t à to u s les a u tre s g en res de m ort. —
I n co m m otion em : e rra n ts et
m alh e u re u x s u r to u te la terre.
On h é site s u r le sens de l’ h é­
b r e u , q u e d ’a u tre s tra d u ise n t
p ar o b je t d ’e ffro i, ou p ar ra ­
v a g e . — E t dabo... ( v e r s . 1 8 ).
L a p hrase q u i com m ence Ici ne
se te rm in e q u ’a u v e rs. 20 : Je
liv re ra i ces hom m es a u x m ains
de l'e n n e m i, e tc. — V itu lu m .
C o n stru ctio n e llip tiq u e p ou r :
t D abo v lro s... s ic u t v ttu lu m ... »
D ieu fa it allu sio n au rite trè s
an cien e t tr è s e x p re ssif q u i
acco m p a g n ait p arfo is la con­
Oi.-eaux de proie dévorant deB cadavres. (B as-relief assyrien.) clusion a ’u n co n tra t : les parties
co n tracta n te s im m olaien t une
braïsm e : p ou r son proch ain . D e m êm e a u v ers. 1 7 . v ic t im e , la co u p aien t en d e u x , e t passaien t à
— I n dom o in q u a ... P o u r d onner p lu s de so ­ tr a v e rs le corps a in si d éco u p é , se v o u a n t elles-
le n n ité à la n o u velle co n v e n tio n , Sédécias a v a it m êm es à u n e m o rt v io le n te si elle s ne tenaient
o rg a n isé u n e cérém on ie dans le tem ple. — C om ­ pas leu rs prom esses. C f. G en. x v , 10. — P r in ­
m a c u la stis n om en ... (v e rs. 16). T o u t péché o u ­ cipes J u d a ... ( v e rs. 19). On volt, p ar oette no­
tr a g e D ieu e t p ar co n séq u e n t to n n o m , q u i re- m en cla tu re que to u te s les classes de la popula-
| u s e u le son essence. tlou a v a ie n t a d h é ré à la co u v e u tio n de Sedecias.
J er. XXXIV, 20 — X X X V , 2. 063

'20. je les livrerai entre les mains de 20. et dabo eos in manus inimicorum
leurs ennemis et entre les mains de ceux suorum, et in manus quærentium ani­
qui en veulent û leur vie, et leurs ca­ mam eorum, et erit morticinum eorum
davres seront la pâture des oiseaux du in escam volatilibus cæli et bestiis terræ.
ciel et des bêtes de la terre.
21. E t je livrerai Sédécias, roi de 21. Et Sedeciam, regem Juda, et prin­
Juda, et ses princes, entre les mains de cipes ejus, dabo in manus inimicorum
leurs ennemis, entre les mains de ceux suorum, e tin manus quærentium animas
qui en veulent à leur vie, et entre les eorum, et in manus exercituum regis
mains des armées du roi de Babylone, Babylonis, qui recesserunt a vobis.
qui se sont éloignées de vous.
22'. C’est moi qui l’ordonne, dit le Sei­ 22. Ecce ego præcipio, dicit Dominus,
gneur, et je les ramènerai devant cette et reducam eos in civitatem hanc, et præ-
ville; ils l’attaquerout, ils la prendront liabuntur adversus eam , et capient eam,
et ils la brûleront par le feu ; et je fflrai et incendent igni ; et civitates Juda dabo
des villes de Juda un désert où il n’y in solitudinem, eo quod non sit habita­
aura plus d’habitant. tor.

C HAPI T RE XXXV

1. Parole qui fut adressée à Jérémie 1. Verbum quod factum est ad Jere-
par le Seigneur au temps de Joakim, fils miam a Domino in diebus Joakim , filii
de Josias, roi de Juda, en ces termes : Josiæ , regis Juda, dicens :
2. V a à la maison des Réchabites, et 2. V ade ad domuiu Rechabitarum , et
parle-leur; tu les feras entrer dans la loquere eis ; et introduces eos in domum
maison du Seigneur, dans l ’une des Domini, in unam exedram thesaurorum,
chambres du trésor, et tu leur donneras et dabis eis bibere vinum.
du vin à Loire.

— E n n u c h i : les s e rv ite u rs r o y a u x , h a b itu e lle ­ 2. Jérém ie re ço it u n o rd re du Se ig n e u r rela­


m en t p ris p arm i les eu n u qu es. — E t Sedeciam ,.. tiv e m e n t a u x R éch ab ites. — A d d o m u m : dans
(v e rs. 21). L e ro i e t ses m in istre s reço iven t un e ie sens ia rg e d ’h a b ita tio n , ou de fa m ille , p u isqu e
m ention à p a rt d an s la se n te n c e , p arce q u ’ils les R éch ab ite s é ta ie n t cam pés sous des ten tes.
a v a ie n t m anqué de co u ra g e p ou r fa ire o b se rv e r — R e ch a b ita r u m . Ou n o m m ait ain si les d escen ­
rig o u reu sem en t la loi. — Q u i recesserun t... Ce d an ts de R éch ab (v e rs. 6). D ’o rlg in c m a d ia n ite ,
f a i t sera exposé b ien tô t ( x x x v n , 5 ) a v e c p lu s p u isq u ’ ils a v a ie n t le b e a u -p è re de M oïse p ou r
de d é ta ils. L e s C h a ld ée n s, a p p re n an t q u ’ une a r ­ a n c ê tr e , ils a v a ie n t acco m p agn é les H éb reu x
m ée é g y p tie n n e s’a v a n ç a it p ou r s eco u rir J é r u ­ en P a le s tin e , e t s’é ta ie n t fixés les u n s a u sud
salem , le v è re n t m om en ta n ém en t le siège p ou r se de la tr ib u de J u d a , les a u tre s p rès d e C a d è s ,
p orter à sa ren con tre. C’e s t sous l ’im pression de dan s la tr ib u de N e p h th a li. C f. N u m . x , 2 9 ;
la fra y e u r que les J u ifs a v a le n t a c cep té la con­ J u d . i , 1 6 , e t i v , 11 ; I R e g . x v , 6 ; x x v n , 10 ;
dition im posée p a r S é d é c ia s ; ra ssu rés p ar le I I P a r. i i , SS, e tc . D ’ap rès le vers. 1 1 , ce u x que
d é p a rt des C h ald ée n s, q u ’ils supp osaien t d éfin i­ nous tro u v o n s à Jé ru sa le m s’y é ta ie n t ré fu gié s
t i f , iis v io le n t im m éd iatem en t e t sans p u d eu r p o u r éch a p p e r à l’in vasio n c h a ld é e n n e , ca r N a ­
leu rs e n gag em e n ts sacrés. — Ecce ego... (v ers. 22). b uch od on osor v e n a it p récisém en t de p én étrer en
D ieu tir e r a vengean ce de ce tte lé g è r e té cr im i­ P a le s tin e à ce tte ép oqu e d u rè gn e de J o ak im .
nelle. C f. I V R e g . x x i v , 1. — E x e d r a m th e sa u r o ru m .
L ’h éb reu d it sim p lem en t : l’u n e des ch am bres.
S II. — L'obéissa nce a d m ir a b le des R éch ab ites
I l y a v a it d an s ie te m p le , a u to u r du san ctu a ire
et la p erp étuelle désobéissan ce des J u i f s .
p rop rem en t d i t , d iv ers ap p artem en ts q u i ser­
X X X V , 1-19 .
v a ie n t de m ag a sin s ou d e lie u x de réu n io n . C f.
1° L 'in tro d u ctio n h a b itu e lle . X X X V , 1 - 2 . n P a r. x x x i , 1 1 ; E sd r. x , 6 ; N e b . x , 38, etc .
C h a p . X X X V . — 1. D ate de c e t épisode. — { A t l . a rch éo l., pl. x c v i i , flg. 3 , 4 ; p l. x c i x ,
l n d ieb u s J o a k im . Ce ch a p itre e t le s u iv a n t flg. 1 , 2 ) . — E t d a b is... v iu u m . Ce q u i é ta it,
(cf. x x x v i , 1) nous ram èn en t d’en viro n d ix -h u it d’après la s u ite du r é c it, e n tiè re m e n t opposé
an s en a r r iè r e , c .- ii- d . de la n eu v ièm e et de la a u x règles que les R éch ab ites fa is a ie n t p rofes­
d ixièm e année de Sédécias (c f. x x x n , 1 ; x x x m , sion de p ratiq u e r.
l : x x x i v , 1 ) à la q u a triè m e an née de Jo a k im .
601 J er . X X X V , 3-6.
3. E t assumpsi Jezonfam, filium Jere- 3. Alors je pris Jézonias, fils de J é­
miæ. filii Ilabsaniæ, et fratres eju s, et rémie, fils d’Habsanias, ses frères, et
omnes filios ejus, et universam domum tous ses fils, et toute la maison des Ré-
Rechabitarum, chabites,
4. et introduxi eos in domum Domini, 4. et je les fis entrer dans la maison
ad gazophylacium filiorum H anan, filii du Seigneur, dans la chambre des fils
Jegedeliæ, hominis Dei, quod erat juxta d’Hanan, fils de Jégédélias, homme de
gazophylacium principum, super thesau­ Dieu, près de la chambre des princes,
rum Maasiæ, filii Sellum, qui erat custos au-dessus de la chambre de Maasias, fils
vestibuli ; de Sellum , qui était le gardien du ves­
tibule ;
5. et posui coram filiis domus Recha­ 5. et je mis devant les fils de la ûiai-
bitarum scyphos plenos vino, et calices, son des Réchabites des coupes pleines
et dixi ad eos : Bibite vinum. de vin et des calices, et je leur dis :
Buvez du vin.
6. Qui responderunt : Non bibemus 6. Ils répondirent ; Nous ne boirons
vinum, quia Jonadab, filius Rechab, pa­ pas de vin, car Jonadab, notre père, fils
ter noster, præcepit nobis, dicens : Non de Réchab, nous a donné cet ordre :
bibetis vinum, vos et filii vestri, usque Vous ne boirez jam ais de vin , vous et
in sempiternum; vos enfants;

2» O béissance p a rfa ite des R éch ab ites. X X X V , m ot filio r u m d o it d o nc se p reu d re d an s le sens


3- 1 1. la rg e de d isciples. C om p arez l'ap p ellatio n a n a ­
3 -6 . L a ten tation . — J e zo n ia m . C 'é ta it sans lo gu e d e « fils des prop h ètes » (IV Reg. i i , 1 5 ;
v i , 1 ; A m . v n , 14, e tc.). L a
« ch am b re d’ H anan » é ta it le
lo cal où ce saint, p erson n age
d o n u a it ses leçons. — S u p er
th e s a u r u m M a a siæ . H ébr. :
a u - d e s s u s de la ch a m b re de
M aasias. — C u stos v e s tib u li.
H ébr. : g ard ien du seu il.
F o n ctio n Im p o rta n te , q u i
p a ra it a v o ir co n sisté à g a rd e r
les p arv is e x té rie u rs e t In­
té r ie u rs du tem p le. D 'ap rès
l i i , 24, e t IV R e g . x x v , 18,
il y a v a it tro is g a rd ien s du
seu il. — S c y p h o s: de g ra n d s
c r a t è r e s , q u i s e rv a ie n t à
re m p lir les coupes o rd in aire s
( c a lic e s ) . V o y e z 1’ A ll. a r-
chéol., pl. x x r v , flg 1 , 2 , e tc.
6 - 1 1 . L e s R é c h a b ite s re­
fu se n t ab solu m en t de tra n s ­
g resser les lo is de le u r fa ­
m ille. — N o n bib em u s... R é ­
ponse trè s én erg iq u e. E t p ou r­
ta n t c 'é ta it u n p rop h ète q u i
le u r a v a it d it de boire d u
v in , e t ce la dans le te m p le ,
d e so rte q u e l ’o rd re sem b la it
v e n ir de D ieu lu i-m ê m e .
— Q u ia J o n a d a b ... Ils mo­
tiv e n t le u r r e f u s , en ra ­
c o n ta n t l’o rig in e de le u r
sévère ab stin en ce. Jo n ad a b
est cé lèbre dans l'h isto ire de
E u n u q u e s as:-} r ie n s p o r t a n t d e s c o u p e s . ( D 'a p r è s u n b a s - r e l i e f . )
J é h u , p ou r a v o ir p rê té son
con cou rs à ce p rin ce lo rsqu 'il
d o n te le c h e f de la tro u p e des réfu giés. — A d lu t ta de to u te s ses fo rces co n tre le c u lte de
g a z o p h y la c io m ix e r s . 4 ) .H éb r.: d an s la c h a m b re ; B a a l. C f. I V R eg. x , 15 e t ss. — P r æ c ep it v o ­
com m e au v e rs . 2. — L e titr e h o m tn ls D e i é q u i­ bis... L a v ie p re scrite p a r Jo n ad ab à sa fam illo
v a u t vraisem b la b le m en t à celnl de p rop h ète. L e é t a it , au fo n d , ce lle que m èn en t les trib u s no-
Jer. XXXV, 7-15. 6G5

7. et vous ne bâtirez pas de m aisons, 7. ct domum non ædificabltis, et se­


vous ne sèmerez pas de grains, vous ne mentem non seretis, et viueas non plan­
piaulerez pas de vignes, et vous n’eu tabitis, nec habebitis ; sed in tabernacu­
aurez poiut à vous; mais vous habiterez lis habitabitis cunctis diebus vestris, ut
sous des tentes tous les jours de votre vivatis diebus multis super faciem terræ
vie, alîn que vous viviez longtemps dans in qua vos peregrinamini.
le pays où vous êtes comme des étran-
gers.
8. Nous avons donc obéi à la voix de 8. Obedivimus ergo voci Jonadab, fili:
Jonadab, notre père, fils de Réchab, dans Rechab, patris nostri, in omnibus quæ
toutes les choses qu’il nous a ordonnées, præcepit nobis, ita ut non biberemus
et nous n’avous pas bu de vin tous les vinum , cunctis diebus nostris, nos, et
jours de notre vie, ni nous, ni nos mulieres nostræ, filii, et filiæ nostræ,
femm es, ni nos fils, ni nos filles,
9. et nous n’avons pas bâti de mai­ 9. et non ædificaremus domos ad ha­
sons pour y habiter, et nous n’avons bitandum ; et vineam, et agrum , et se­
pas eu de vignes, ni de cham ps, ni de mentem non habuimus;
blcs ;
10. mais nous avons habité sous des 10. sed habitavimus in tabernaculis,
tentes, et nous avons obéi en tout à ce et obedientes fuimus ju xta omnia quæ
que Jonadab, notre père, nous a ordonné. præcepit nobis Jonadab, pater noster.
11. Mais lorsque Nabuchodonosor, roi 11. Cum autem ascendisset Nabucho­
de Babylone, est monté contre notre donosor, rex Babylonis, ad terram no­
p ays, nous avons dit : A llon s, entrons stram, diximus : V en ite, et ingrediamur
dans Jérusalem , à l’abri de l’armée des Jerusalem, a facie exercitus Chaldæorum,
Chaldéens et de l’armée de Syrie ; et et a facie exercitus Syriæ ; et mansimus
nous sommes restés à Jérusalem. in Jérusalem.
12. Alors la parole du Seigneur fu t 12. E t factum est verbum Domini ad
adressée à Jérémie en ces termes : Jerem iam , dicens :
13. Ainsi parle le Seigneur des armées, 13. Hæc dicit Dominus exercituum ,
le Dieu d’Israël: Va, et dis aux hommes Deus Israel : V ad e, et dic viris Juda et
de Juda et aux habitants de Jérusalem : habitatoribus Jérusalem : Numquid uon
Ne recevrez - vous pas d’instruction, et recipietis disciplinam , ut obediatis ver­
n’obéirez-vous pas à mes paroles? dit le bis meis? dicit Dominus.
Seigneur.
14. Les paroles de Jonadab, fils de 14. Praevaluerunt sermones Jonadab,
Rvchab, par lesquelles il a ordonné à ses filii Rechab, quos præcepit filiis suis ut
enfants de ne pas boire de vin , ont été non biberent vinum, et non biberunt us­
efficaces, et ils n’en ont pas bu jusqu’à que ad diem hanc, quia obedierunt præ-
ce jour, car ils ont obéi à l’ordre de leur cepto patris sui; ego autem locutus sum
>ère; mais moi, je vous ai parlé, me ad vos, de mane consurgens et loquens,
{evant dès le matin pour vous parler, et
vous ne m’avez pas obéi.
et non obedistis mihi.

15. E t je vous ai envoyé tous mes ser­ 15. Misique ad vos omnes servos meos,
viteurs les prophètes, me levant dès le prophetas, consurgens diluculo mittens-

m ades du d é s e r t; ses rig u e u r s et sa sim p licité é ta le n t alo rs aiiiés à N abu ch od on osor. Cf. I V
co n tra sta ien t a v e c le lu x e e t ies ex cès qui régn en t R eg . x x i v , 2.
dans les v ille s . L e b u t de Jo n ad a b é ta it é v i­ 3° L es J u if s , au c o n tra ire , ne ce ssen t de dé­
dem m ent de p ré se rv e r sa ra ce de ia co rru p tio n so béir à le u r D ieu. X X X V , 1 2 -1 6 .
qu i a v a it to u t en va h i. — Sem en tem n o n seretis. 1 2 -1 6 . A n tith è s e saisissan te. J érém ie re ço it
I ls a c h e ta ie n t le blé d o n t iis a v a le n t besoin. u n e n o u velle ré v é la tio n , dan s iaqu eile J é b o v a h
L e u rs tro u p e a u x le u r fo u rn issa ie n t la p lu p a rt de' fa it a u x J u ifs l ’a p p lication de ia noble co n ­
leu rs alim en ts. — Ut v iv a tis ... P ro m esse q u e d u ite des R éch ab ites. — O bed ia tis verbis m eis
D ieu d aign a co n firm er et réa liser. Com p. ie v e r­ (vers. 13). L e pronom est fo rte m e n t a c c e n tu é :
set 19. — O b e a iv im u s ergo... O béissance d ’en v i­ les ord res de D ieu I u i-m 6 m e , e t non pas seu le­
ron trois siècles, q u ’ iis tr o u v e n t ce p en d an t to u te m en t ce u x d’u n an cêtre lo in ta in . — Praeva­
n a tu r e lle , dans le u r can d id e r é c it (v ers. 8 et lu e r u n t (vers. 14). L itté ra le m e n t dan s l'h ébreu :
— E x e cita s S g r i x (v e rs. U b). L es S yrien s o n t été éta b lis (so lid em en t). — E g o a u te m lo­
6G6 oer. X X X V , 16 X X X V I , 1.

que, et dicens : Convertimini unusquisque matiu pour les e n v o ^ r, et disant : Re­


a via sua pessima, et bona tacite stndia venez chacun de sa voie m auvaise, et
vestra; et nolite sequi deos alienos, ne­ améliorez vos penchants ; ne suivez pas
que colatis eos, et habitabitis in terra les dieux étrangers, et ne les adorez pas,
quam dedi vobis et patribus vestris; et et vous habiterez dans le pays que j ’ai
non inclinastis aurem vestram , neque donné à vous et à vos pères; et vous
audistis me. n’avez pas prêté l’oreille, et vous n’avez
pas écouté.
16. Firmaverunt igitur filii Jonadab, 16. Ainsi les enfants de Jonadab, fils
filii Rechab, præceptum patris sui, quod de Réchab, ont exécuté l’ordre que
praeceperat eis; populus autem iste non leur père leur avait donné; mais ce
obedivit mihi. peuple ne m’a point obéi.
17. Idcirco hæc dicit Dominus exer­ 17. C’est pourquoi ainsi parle le Sei­
cituum , Deus Israel : Ecce ego addu­ gneur des armées, le Dieu d’Israël:
cam super omnes habitatores Jérusalem V o ici, je ferai venir sur Juda, et sur
tini versam afflictionem, quam locutus sum tous les habitants de Jérusalem , tous
adversum illos, eo quod locutus sum les maux que j ’ai prédits contre eux,
ad illos, et non audierunt; vocavi illos, parce que je leur ai parlé, et ils n’ont
et non responderunt mihi. pas écouté; je les ai appelés, et ils ne
m’ont pas répondu.
18. Domui autem Rechaoitarum dixit 18. Mais Jérémie dit à la maison des
Jeremias : H æc dicit Dominus exerci­ Réchabites : Ainsi parle le Seigneur des
tuum , Deus Israel : Pro eo quod obedi- armées, le Dieu d’Israël : Parce que
stis præcepto Jonadab, patris vestri, et vous avez obéi au précepte de Jonadab,
custodistis omnia mandata ejus, et feci­ votre père, parce que vous avez gardé
stis uuiversa quæ præcepit vobis, tous ses ordres, et fa it tout ce qu’il vous
a commandé,
19. propterea hæc dicit Dominus exer­ 19. à cause de cela, ainsi parle le Sei­
cituum, Deus Israel : Non deficiet vir de gneur des armées, le Dieu d’ Israël : Il
stirpe Jonadab, filii Rechab, stans in ne manquera jam ais à Jonadab, fils de
conspectu meo cunctis diebus. Réchab, d ’hommes de sa race oui se
tiennent en ma présence.

C I I A P I T R E X X X VI

1. Et factum est in anno quarto Joa- l . L a quatrième année de Joakim, fils


kiin, filii Josiæ, regis Juda, factum est de Josias, roi de Juda, la parole du S ei­
verbum hoc ad Jeremiam a Domino, di­ gneur fu t adressée à Jérém ie, en ces
cens : termes :

cu tu s... L e S eig n e u r aussi a v a it donn é des ord res D ieu com m e u n A dèle s e rv ite u r (cf. v u , 1 0 ;
à son p e u p le , les in c u lq u a n t e t les ren o u ve lan t Jo s. x x r v , I ; I R e g . v i , 20; I I I R eg. i , 2, e tc .).
de to u tes m a n iè re s, p ou r fa c ilite r l’obéissance. — C u n ctis d ieb u s. L ’o racle a u r a it reçu u n a c­
— F ir m a v e r u n t... (v e rs . 16). H ébraïsm e ex p res­ co m plissem en t to u t à fa it lit t é r a l, s’il est v ra i,
sif. On consolide u n e loi en y é ta n t fidèle. com m e le pensen t q u elqu es in te r p rè te s , qu ’il
4° M enaces à l'ad resse d es J u ifs réc a lc itra n ts, e x iste en core des R é ch ab ite s dans la M ésopota­
prom esses p our les R éeh a b ltes. X X X V , 1 7 - 1 9 . m ie e t dans l’ Y é m e n . M ais le fa it e st loin d’è tre
17. L es m enaces. — A fflictio n e m q u a m lo cu ­ p ro u v é , e t les R é ch ab ite s en q u estion 6ont p lu ­
tu s... : to u s les m alh eu rs que J érém ie a v a it été tô t m u su lm an s q u ’a d o ra te u rs d u v ra i D ieu.
ch a rg é de p rop h étiser depuis de lon gues années. V o y e z K n a b e n b a u e r, C om m ., p. 435. D ’a ille u rs,
I s - 1 9 . L a récom pense. — N o n deficiet... u n e prom esse de ce g e n re e st suffisam m ent
(v ers. 19 ). De m émo que la d ésobéissance des réalisée p a r u n e d u ré e très lo n g u e , sans q u ’il soit
uns sera ch â tiée p a r la r u in e , ain si la fid élité n écessaire de la p ren d re d’n n e m an ière absom e.
des a u tres sera récom pensée p a r la p rosp érité.
§ I I I. — L e r o i J o o lc im f a i t b rû ler le livre
— L e s m ots s ta n s in con sp ectu m eo... n ’o n t pas
des prop h éties de J é rém ie. X X X V I , 1 -3 2 .
ici le 6ens spécial de s e rv ir dans les cérém onies
d u cu lte , & la faço n des p rêtre s e t des lév ite s (cf 1° D ieu ordon n e au p rop h ète de co n sign er ses
X V , 1 9 ; D eut. x , Ps. c x x x m , 1 , e t c .) ; le ur oracles p a r é c r it ; ce q u i a lie n . X X X V I , 1 - 7 ,
sign ification est to u te gén é ra le ; se te u ir d e v a n t C h a t . X X X V t. — 1 - 3 . L ’ o rd re du Seigneur.
J kr . X X X V I , 2 8. 6f>7
2. Prends un livre, et tu y écriras, 2. Tolle volumen libri, et scribes iu
toutes les paroles que je t’ai dites contre eo omnia verba quæ locutus sum tibi a d ­
Israël et Juda, et contre tous les peuples, versum Israel et Jndam, et adversum
depuis le jour où je t’ai parlé, au temps omnes gentes, a die qua locutus sum
de Josias, jusqu’à ce jou r; ad te, ex diebus Josiæ, usque ad diem
hanc ;
3. peut-être, quand la maison de Juda 3. si forte, audiente domo Juda uni­
entendra tous les maux que je pense lui versa mala quæ ego cogito facere eis,
faire, reviendront-ils chacun de ses voies revertatur unusquisque a via sua pessima,
crim inelles, et je pardonnerai leur ini­ et propitius ero iniquitati et peccato
quité et leurs péchés. eorum.
•4. Jérémie appela donc Baruch, fils 4. V ocavit ergo Jeremias Baruch,
de N érias, et Baruch écrivit dans un filium Neriæ ; et scripsit Baruch ex ore
livre, sous la dictée de Jérém ie, toutes Jeremiæ omnes sermones Domini quos
les paroles que le Seigneur lui avait locutus est ad eum, in volumine libri.
dites.
5. Jérémie donna ensuite cet ordre à 5. E t præcepit Jeremias Baruch, di­
Baruch : Je suis enferm é, et je ne puis cens : Ego clausus sum, nec valeo in­
pas entrer dans la maison du Seigneur. gredi domum Domini.
6. E n tres-y donc, toi, et lis, dans le 6. Ingredere ergo, tu, et lege de volu­
livre où tu as écrit sous ma dictée, les mine in quo scripsisti ex ore meo verba
paroles du Seigneur aux oreilles du Dom ini, audiente populo in domo Do­
peuple, dans la maison du Seigneur, au mini , in die jejunii ; insuper et audiento
jour du jeûne ; tu les liras aussi aux universo Juda, qui veniunt de civitati­
oreilles de tous les habitants de Juda, bus suis, leges eis ;
qui viennent de leurs villes ;
7. peut-être leur prière tombera-t-elle 7. si forte cadat oratio eorum in con­
devant le Seigneur, et reviendront-ils spectu D om ini, et revertatur unusquis­
chacun de sa voie m auvaise, car grande que a via sua pessima, quoniam magnus
est la fureur, l ’indignation dont le Sei­ furor et indignatio est quam locutus est
gneur a menacé ce peuple. Dominus adversus populum hunc.
8. Baruch, fils de N érias, fit tout ce 8. E t fecit Baruch, filius Neriæ, juxta
que le prophète Jérémie lui avait ordonné, omnia quæ præceperat ei Jeremias pro-

— I n a n n o q u a rto ... V o ye z la noto de x x x v , 1. d onc d an s u n dessein de m iséricord e e t de bonté


— V olu m en lib r i. C.-à-d., un ro uleau de p a r­ que D ieu d o n n a it c e t ord re à Jérém ie. Rien
ch em in . « P lu sie u rs p eau x é ta ie n t cousues en­ n ’é ta it plus cap able d ’ im pression n er l’e sp rit et
sem ble e t atta ch é e s à u n m o n tan t de b o is , p ar­ le c œ u r des J u ifs q u e la le c tu re de ce tte lo n gu e
fois à d eu x . L ’é c rit é ta it a r ra n g é en colonnes série de m enaces. V o y e z les v e rs. 1 1 e t s s ., 14
parallèles au m o n ta n t, de so rte q u e , a u fu r e t et ss.
à m esure que le p arch em in é ta it d éro u lé d’un e 4 - 7 . L ’e x é cu tio n de l’ord re. — V o ca v il.. B a ­
e x tré m ité à l’a u t r e , on p o u v a it lire su ccessive­ ru c h : son s e c r é ta ire , d éjà m en tion n é p lu s h au t,
m en t les colonnes. » V o y e z Y A tl. a rch é o l., p l. x x x n , 1 2 -1 3 . — Ego cla u s u s ... N on pas em ­
l x v i i , flg. 8 ; pl. L x v m , fig. 2 ; p l. l x x , fig. 2, 3. prisonné, com m e en d e u x a u tre s p assages ( x x x m ,
— Scribes... o m n ia verba... L a m ission de J é ré ­ 1 , e t x x x i x , 1 5 ) , p u isq u ’il resso rt du v e rs. 19
m ie d u r a it alors depuis v in g t - t r o is a n s ; m ais qu e J érém ie é ta it lib re de ses m ou vem en ts, m ais
sa m ém oire e t les n otes fra g m en taires au x q u elles em pêch é p o u r qu elq u e m o tif q u e l’on ne sa u ra it
11 est fa it alln slo n à p lu sieu rs rep rises fc f. x x n , d éterm in e r a v e c c e rtitu d e . L e p rop h ète é ta it
30, e t x x x , 2) p o u v a ie n t, sans p arle r de l’in sp i­ d even u très Im p o p u laire, e t il p ré v o y a it p rob a­
ra tio n , lu i fo u rn ir aisém en t la su b sta n ce des b lem en t q u ’ il ne p o u rra it lui-m êm e fa ire la le c­
oracles q u ’il a v a it eus à p ro fé re r co n tre les J u ifs . tu re de ses o racles sans m e ttre sa v ie en p éril.
— A d v e rsu m Isr a e l et J u d a m . L e s L X X ont — I n d ie j e ju n i i (v e rs . 6). V o yez le vers. 9, et
lu : co n tre Jéru sa lem e t J u d a ; v a r ia n te qui le co m m en taire. — Si... cadat ora tio... (v e rs . 7).
p a ra îf m érite r la p ré fé re n ce , p u isqu e J érém ie M étaph ore q u i re v ie n t p lu sieu rs fo is en core dans
n ’a presque pas p rop h étisé co n tre Isra ë l. — Et. l ’hébreu. C f. x x x v n , 20 ( V u lg . 1 9 ) ; x x x v m , 26.
a d versum ... gentes. C f. x x v . 19 e t ss. P lu sie u rs « On dépose u n e requ ête a u x pieds d u so u v e ­
des o racles actu e lle m e n t p lacés à la fin a u liv re ra in . »
(ch ijp . x l v i - l i ) é ta ie n t sans d o u te con n us 2° B a ru ch lit le liv r e de J é ré m ie d e v a n t le
alors e t d ev a ie n t fa ire p a rtie du ro u lea u . — p euple et d e v a n t les p rin ces. X X X V I , 8 -1 9 .
A d ie q u a lo en tu s... C f. i , 2, 4 et ss., et l'In tro d ., 8 -1 0 . L e c tu r e d e v a n t le peuple. — E t fecit.~
p. 5 1 3 .— S i fo rte... rev erta tu r... (v e rs . 3). C’est I o v e rs. 8 ra co n te so m m airem en t le f a i t , que
G08 Jer. XXXVI, 0-15.

|>hcta, legens ex volumine sermones Do­ et il lut dans le livre les paroles du Soi­
mini in domo Domini. gneur, dans la maison du Seigneur.
9. Factum est autem in anno quinto 9. La cinquième année de Joakim ,
Joakim, filii Josiæ , regis Juda, in mense fils de Josias, roi de Juda, au neuvième
nono, praedicaverunt jejunium in con­ mois, on publia un jeûne devant le Sei­
spectu Domini omni populo in Jérusa­ gneur à tout le peuple qui était à Jéru­
lem , et universæ multitudini quæ con­ salem , et à toute la multitude qui avait
fluxerat de civitatibus Juda in Jérusa­ afflué des villes de Juda à Jérusalem. •
lem.
10. Legitque Baruch ex volumine ser­ 10. E t Baruch lut dans le livre les pa­
mones Jeremiæ in domo Domini, in ga- roles de Jérémie dans la maison du Sei­
zophylacio Gamariæ, filii Saphan, scribæ, gneur, dans la chambre de Gam arias,
in vestibulo superiori, in introitu portæ fils de Saphan, le secrétaire, dans le ves­
novæ domus Domini, audiente omni po­ tibule supérieur, à l’entrée de la porte
pulo. neuve de la maison du Seigneur, aux
oreilles de tout le peuple.
11. Cumque audisset Michæas, filius 11. E t lorsque Michée, fils de Gam a­
Gam ariæ, filii Saphan, omnes sermones rias, fils de Saphan, eut entendu toutes les
Domini ex libro, paroles du Seigneur écrites dans le livre,
12. descendit in domum regis, ad ga- 12. il descendit à la maison du roi, dans
zophylacium scribæ, et ecce ibi omnes la chambre du secrétaire, où tous les
principes sedebant : Elisama scriba, et princes étaient assis : Elisama le secré­
Dalaias, filius Semeiæ, et Elnathan, filius taire ; Dalaïas, fils de Séméïas ; Elnathan,
Achobor, et Gam arias, filius Saphan, et fils d’Achobor ; Gamarias, fils de Saphan ;
Sedecias, filius Hananiæ, et universi Sédécias, fils d’Hananias, et tous les
principes ; princes;
13. et nuntiavit eis Michæas omnia 13. et Michée leur rapporta toutes les
verba quæ audivit, legente Baruch ex paroles qu’il avait entendues lorsque B a­
volumine in auribus populi. ruch lisait dans le livre aux oreilles du
peuple.
14. Miserunt itaque omnes principes 14. Tous les princes envoyèrent donc
ad Baruch Judi, filium Nathaniæ, filii vers Baruch Judi, fils de Nathanias, fils
Selemiæ, filii Chusi, dicentes : Volumen de Sélémias, fils de Chusi, pour lui dire :
ex quo legisti, audiente populo, sume in Prends dans ta main le livre dans lequel
manu tua, et veni. T u lit ergo Baruch, tu as lu aux oreilles du peuple, et viens.
filius N eriæ, volumen in manu sua, et Baruch, fils de Nérias, prit donc le livre
venit ad eos. dans sa main, et il vint auprès d’eux.
15. Et dixerunt ad eum : Sede, et lege 15. E t ils lui dirent : A ssieds-toi, et
hæc in auribus nostris. E t legit Baruch lis ces choses à nos oreilles. Et Baruch
in auribus eorum. lut à leurs oreilles.

les v ersets s u iv a n ts ex p o sen t plus en d éta il. — s u p e r io r i. L es d iv e rs p a rv is du tem p le « s’éle­


I n a n n o q u in lo . Jéru salem a v a it d o nc été p rise v a ie n t en g ra d in s , de te lle s o rte q u e le plus in ­
u n e p rem ière fois p ar N abpch odon osor. C f. x x iv , té r ie u r, ce lu i des p rê tre s , é ta it aussi le p lus
1 ; II P a r. x x x v i , 6 - 7 . Ce f a it reu d a it la lec­ h a u t de to u s ». C’e st de lui q u ’ il s’a g it ici.
tu re p lus fra p p an te. — I n m en se n on o. Il s’a p ­ V o y e z V A tl. a rch ., pl. x c i x , flg. 1 , 2 . — P o rtæ
p e la it kislev en hébreu (V u lg ., <t ca sleu »), e t co r­ n ovæ . V o y e z la n o te de x x v i , 10.
resp on d ait en p a rtie à n o tre mois de d écêm bre. 1 1 - 1 9 . L e c tu re d e v a n t les p rinces. — C u m ­
Com p. le v e rs . 22, e t N eh . i, 1 ; 1 M ach. i, 54, etc. que... M ich æ as... V iv e m e n t ém u p ar ce q u ’ il ve­
— P r æ d ic a v e r u 'it je ju n iu m , : non pas le g ra n d n a it d’e n te n d re , il alla a u s s itô t a v e r t ir son père,
Jeû an n uel connu sous le nom de T ô m kip - q u i é ta it alo rs au p alais du ~ol ( in d om u rn re­
pou on J o u r de p a rd o n , c a r 11 a v a it lieu au g is , v e rs . 12 ). S u r l’expression d e sc e n d it, voyez
septièm e m ois ( c f . L ev. x v i , 29 ; x x u i , 2 7 ) , x x n , 1 , e t x x v i , 10). — 761... p r in c ip e s ; les
m ais ur. jeû n e e x tr a o r d in a ir e , com m e on en p erson n ages les p lus Im p o rtan ts du royau m e
p u b lia it p arfo is a u x époques de d a n g e r ou de assem blés p ou r tr a ite r des affaires du p ays ( se­
m alh eu r. C f. J o ë l, i , 14 ; J o n . m , 5 et ss., etc. deb a n t). Ils so n t p ou r la p lu p a rt inconnus. Su r
— I n g a zop hyla cio (vers. 10). V o y e z les n otes E ln a t h a n , v o y e z x x v i , 22. — M iseru n t... ad
de x x x v , 2 e t 4. — S a p h a n scrib æ . Saphan a v a it B a r u c h (v e rs. 14) : frapp és h le u r to u r, e t dési­
d éjà ex ercé sous Josias c e tte fon ction de ch a n ­ re u x de m ie u x co n n aître le liv re qu i a v a it p ro ­
ce lier ro yal. Cf. IV R eg. x x n , 3. In vestib ulo d u it une Im pression si profonde. — S c d e lv e rs . 16.'.
Jer. XXXVI, 1G 23. GG9

1G. Lors donc qu’ils eurent entendu 1G. Igitur cum audissent omnia ver­
toutes ces paroles, ils s'entre-regardèrent ba, obstupuerunt unusquisque a i pro­
tous avec stupéfaction, et ils dirent à ximum suum, et dixerunt ad Baruch :
Baruch : 11 faut que nous rapportions au Nuntiare debemus regi omnes sermones
roi toutes ces paroles. istos.
17. Et ils l’interrogèrent, en disant : 17. Et interrogaverunt eum, dicentes :
Indique-nous comment tu as écrit toutes Indica nobis quomodo scripsisti omnes
ces paroles sous sa dictée. sermones istos ex ore ejus.
18. Baruch leur répondit : 11 dictait 18. D ixit autem eis Barueh : Ex ore
de sa bouche toutes ces paroles comme suo loquebatur quasi legens ad me om­
s’il me les eût lues, et moi je les écrivais nes sermones istos, et ego scribebam in
dans ee livre avec de l’encre. volumine atramento.
19. Les princes dirent à Baruch : V a, 19. Et dixerunt principes ad Barueh :
ct cach e-to i, ainsi que Jérém ie, et que V ad e, et abscondere, tu et Jerem ias, et
personne ne sache où vous serez. nemo seiat ubi sitis.
20. Ils allèrent ensuite auprès du ro i, 20. E t ingressi sunt ad regem in
dans la cour, laissant le livre en dépôt atrium; porro volumen commendaverunt
dans la chambre d’Elisama, le secrétaire, in gazophylacio Elisamæ seribæ ; et
et ils rapportèrent toutes les paroles aux nuntiaverunt, audiente rege, omnes ser­
oreilles du roi. mones.
21. Alors le roi envoya Judi pour 21. Misitque rex Judi ut sumeret vo­
prendre le livre; Judi l’ayant pris dans lumen ; qui tollens illud de gazophylacio
la chambre d’ Elisam a, le secrétaire, le Elisamæ seribæ, leg it, audiente rege et
lut aux oreilles du roi et de tous les universis principibus qui stabant circa
princes qui se tenaient autour du roi. regem.
22. Or le roi était assis dans la maison 22. Rex autem sedebat in domo hie­
d’hiver, au neuvième mois, et un brasier mali, in mense nono, et posita erat arula
plein de charbons ardents était placé coram eo plena prunis.
devant lui.
23. LorsqueJudi eut lu trois ou quatre 23. Cumque legisset Judi tres pagellas

M arque de resp ect e t de s ym p a th ie q u ’ ils d onn ent e x a c tem e n t qu elle a é té la p a rt de B a ru ch dans


au s ecrétaire du prophète. Ils é ta ie n t bien d is­ la com position d u liv re :1e p rop h ète a - t - i l to n t
posés p ou r lu i e t p o u r son m aître. V o y e z le d ic té , ou bien a - t - U ab an d on né la réd action à
vers. 19. — O b stu p u eru n t... a d p r o x im u m ( y e n . son secré taire ? B a ru ch les ren seign e au s s itô t p le i­
16). H ébraïsm e très e x p ressit : Ils s’ en tre -regar- n em en t, p ar u n e p etite d escription très v iv a n te :
E x ore su o ... (v ers. 18). — A b sco n d e re ...(v e rs . 19).
L e s p rin ces co n n aissa ien t ie m on arq u e, e t p ré ­
v o y a ie n t q u e la s itu a tio n de Jérém ie e t de son
secrétaire n e s e ra it pas sans p éril.
3° J o a k lm m et en p ièces e t fa it b rû le r le liv r e .
X X X V I , 20-26.
2 0 -2 1. On Ht a u roi les o racles de Jé ré m ie .
— V o lu m e n co m m e n d a v er u n t... Ils n ’e m p o rtè­
re n t pas a v e c e u x le p récieu x r o u le a u , m ais Ils
le la issè re n t p ru d em m en t d an s le tem p le. —
O m n es serm ones. H éb ra ïsm e : to u t ce q u i s’é ta it
passé. — M is itq u e rex... J o a k im v o u lu t v o ir de
ses p rop res y e u x ie liv r e q u i fa is a it ta n t de b ru it.
22-26 . L e ro i d é tr u it le p arch em in d’u n e m a ­
n ière sacrilè g e . — I n d om o h ie m a ti. C .- à - d .
d an s la p artie la plus in té rie u re e t ia plus
ch a u d e du p alais ; on y ré sid a it p end an t l’h iv e r.
S e r i b e s é g y p t i e n s é c r i v a n t s o u s l a d ic t é e . L e m ois de d écem b re ( i n m ense n on o ; n ote du
( P e i n t u r e a n t i q u e .) v e rs . 9) e st assez s o u ve n t p lu v ie u x e t fro id à
J é ru sa le m . — A r u la : un b ra s ie r, ou bassin de
datent stu p é fa its e t trou b lés. — N u n tia r e debe­ m éta l dan s le q u e l les O rie n ta u x fo n t b rû le r de
m us... Ils cro ie n t d e v o ir a v e r tir le roi, espérant la braise p o u r se ch au ffer. C f. J o an . x v m , 1 8 ,
sans doute q u 'il s e ra it fra p p é , lui a u s s i, et e t V A tl. a rch èol., p l. x v m , flg. 7. — T res p a ­
q u ’il p re n d ra it des m esures p ou r é c a rte r les g ella s (v e rs. 23) : tro is des co lo iiacs m entionnées
m alheurs d o n t ils é ta ie n t tous m enacés. — Quo- plus h a u t (n o te du v e rs. 2). — S ca lp ello s c r ib se .
m odo scr ip sisti... (v e rs. 17). Ils v e u le n t sav o ir a v ec un c a n if sem blable à ce lu i d o n t se servaien t
Jeu. XXXVI, 24-31.
vel quatnor, raidit illud scalpello scriba;, pages, le roi coupa le livre avec le canif
et, projecit in ignem qui erat super aru­ du secrétaire, et le jeta dans le feu du
lam, donec consumeretur omne volumen brasier, jusqu’à ce que tout le volume
igni qui erat in arula. fû t consumé dans le feu du brasier.
24. E t non timuerunt, neque scide­ 24. Le roi et tous ses serviteurs, qui
runt vestimenta sua rex et omnes servi entendirent toutes ces paroles, ne furent
ejus qui audierunt universos sermones pas effrayés et ne déchirèrent pas leurs
istos. vêtements.
25. Verumtamen Elnathan, et Dalaias, 25. Cependant Elnathan, Dalaïas et
et Gam arias, contradixerant regi, ne Gamarias avaient prié le roi de ne pas
combureret librum ; et non audivit eos. brûler le livre; mais il ne les écouta
pas.
26. E t præcepit rex J eremiel, filio Ame- 26. E t le roi ordonna à Jérém ie, fils
lech, et Saraiæ, filio Ezriel, et Selemiæ, d’Am élech, à Saraïas, fils d’Ezriel, et à
filio Abdeel, ut comprehenderent Baruch Sélém ias, fils d’A bdéel, d ’arrêter B a­
scribam , et Jeremiam prophetam; abs­ ruch, le secrétaire, et le prophète Jé­
condit autem eos Dominus. rémie ; mais le Seigneur les cacha.
27. E t factum est verbum Domini ad 27. E t la parole du Seigneur fut adres­
Jeremiam prophetam, postquam com­ sée au prophète Jérém ie, après que le
busserat rex volumen et sermones quos roi eut brûlé le livre où étaient les pa­
scripserat Baruch ex ore Jerem iæ , di­ roles que Baruch avait écrites sous la
cens : dictée de Jérém ie, et il lui dit :
28. Rursum tolle volumen aliud, et 28. Prends un autre livre, et é c ris -y
scribe in eo omnes sermones priores qui toutes les paroles qui étaient dans le
erant in primo volumine, quod combussit premier livre, qu’a brûlé Joakim , roi de
Joakim , rex Juda. Juda.
29. E t ad Joakim , regem Juda, dices : 29. E t tu diras à Joakim, roi de Juda:
H æc dicit Dominus : Tu combussisti Ainsi parle le Seigneur : Tu as brûlé ce
volumen illud , dicens : Quare scripsisti livre, en disant : Pourquoi y as-tu écrit
in eo annuntians : Festinus veniet rex et annoncé que le roi de Babylone vien­
Babylonis, et vastabit terram hanc, et dra en toute hâte pour ravager ce pays,
cessare faciet ex illa hominem et jum en­ et pour en faire disparaître les hommes
tum? et les bêtes?
30. Propterea hæc dicit Dominus con­ 30. C ’est pourquoi ainsi parle le Sei­
tra Joakim , regem Juda : Non erit ex gneur contre Joakim , roi de Juda :
eo qui sedeat super solium D avid, et Aucun prince issu de lui ne sera assis
cadaver ejus projicietur ad æstum per sur le trône de David, et son cadavre sera
diem , et ad gelu per noctem. jeté à la chaleur pendant le jour, et à
la gelée pendant la nuit.
31. E t visitabo contra eum , et contra 31. Je visiterai en lui, et dans sa race,
semen ejus, et contra servos ejus, ini- et dans ses serviteurs, leurs iniquités, et

les scribes p our co u p er le u r p a rc h e m in , p our tr a d u it les L X X e t les a u tre s version s an cien n es ;


ta ille r leu rs calam es, etc. — E t n o n tim u er u n t... m ais la V u lg a te a eu raison de re g a rd e r ce m ot
(vers. 24). R éflexio n p ar la q u e lle le n a r ra te u r m et com m e u n nom p ro p re , p u isq u e J o ak im n 'e u t
en re lie f l'a b o m in a b le s a n g - fr o id de J o ak im . q u ’un f lls , J o a c h ln . — A b s co n d it... D o m in u s :
J o s ia s , son p è re , a v a it m an ifesté u n s a in t effroi, p rob ab lem en t d’ u n e m an ière m iracu le u se , com m e
lo rs q u ’on lu i lu t le ro u leau a u th e n tiq u e de la sem b len t l’ in d iq u e r les exp ressio n s. C f. 111 R e g .
lo i, récem m en t d éco u v e rt. Cf. I V R eg . x x n , x v i i t , 12? I V R e g . v i . 18 e t ss.
1 1 - 1 3 . — V eru m ta m en ... (v e rs. 25). P ro te sta tio n 4° L e liv r e du p rop h ète e st re c o n s titu é , e t
co u rageu se de tro is des princes (com p. le v e rs . 12 ): co m plété p ar u n o racle r e la tif à J o a k im . X X X V I ,
elle fu t m alh eu reu sem en t in u tile . E lis a m a , in s ­ 2 7 -3 2 .
tr u it p a r les évén em en ts, s’é ta it beaucoup am é­ 2 7 -2 8 . L e S eig n eu r ordonne à J érém ie de
lio ré depuis l’ épisode ra co n té p lus h a u t , x x v i , re c o n stitu e r le m a n u scrit b rû lé .
2 2; c a r ii é ta it p rê t alo rs à e x é cu te r to u s les 2 9 -3 1 . P ro p h étie spéciale co n tre le m on arqu e
ordres du roi im pie. — P r æ c ep it rex... (v e rs . 26). sacrU ège. — T u co m b u ssisti... D ieu rapp elle à
ü n m an d at d’a r r ê t est lan cé contre Jérém ie e t J o a k im son crim e ré c e n t (vers. 29), puis il p io -
co n tre B a ru ch . — A m elech . L ’h ébreu h a m m élek nonce sa sentenoe (v e rs. 3 0 -3 1 ). — N o n e rit
s e r a it, s u iv a n t q u elques In te rp rè te s, le nom ex eo... P r iv a tio n de d escen d ants ro y a u x . Joa-
com m un qui sign ifie « le roi ». C 'e st ainsi q u 'o n t u h ln , flls de J o a k im , ne régn a que trois mois
J er . X X X V I , 32 - XXXYTT, 071
ferai venir sur eux, sur ies habitants quitsles suas; et anoimarn super eus, et
île Jérusalem et sur ies hommes fie Rupcr habitatores Jérusalem , et super
Juda, tous les maux que je leur ai pré­ viros Juda, omne malum quod locutus
dits. sans qu’ils m’aient écouté. sum ad eos, et non audierunt.
32. Jérémie prit donc un autre livre 32. Jeremias autem tulit volumen
et le donna à Baruch, fils de N érias, le aliud, et dedit illud Barueh, filio Neriæ,
secrétaire, qui y écrivit sous la dictée de scribae, qui Rcripsit in eo ex ore Jeremiæ
Jérémie toutes les paroles du livre qu’a­ omnes sermones libri quem combusse­
vait brûlé Joakim , roi de Ju d a; et en rat Joakim , rex Juda, igni ; et insupei
outre beaucoup d’autres paroles qui n’é­ additi sunt sermones multo plures quam
taient pas dans le premier furent ajou­ antea fuerant.
tées.

CHAPITRE XXXVII

î . Le roi Sédécias, fils de Josias, régna 1. E t regnavit rex Sedeeias, filius Jo-
à la place de Jéchonias, fils de Joakim ; siæ , pro Jeehonia, filio Joakim , quem
Nabuchodonosor, roi de Babylone, l’é­ constituit regem Nabuchodonosor, rex
tablit roi dans le pays de Juda; Babylonis, in teri a Juda;
2. mais il n’obéit pas, ni lui, ni ses 2. et non obedivit, ipse et servi ejus,
serviteurs, ni le peuple de Juda, aux et populus terræ, verbis Dom ini, quæ

e t f u t d ép o rté à B a b ylon e. C f. x x n , 25 et a s .; pas seu lem en t des p rières, m ais au ssi e t su rto u t
I V R e g . x x i v , 8 e t ss. — C a d a ver e jv s .„ P r iv a ­ une rév é la tio n co n solan te. C f. vers. 16. — H -
llo n de sép u ltu re. V o y e z x x n , 18 -19 ,
e t le com m entaire.
32. J érém ie e t B a ru c h re c o n sti­
tu e n t ensem ble le liv r e des p ro ­
p héties. — In s u p e r a d d iti... H éb r. :
B eaucoup d ’a u tres p aroles sem blables
( au lieu de m u lto '... q u a m a n te a )
y fu ren t ajou tées.

§ I V . — Jérém ie est je té en p r is o n .
X X X V I I , 1 — X X X V I I I , 28.
1° In tro d u ctio n . X X X V I I , 1 - 2 .
Chap. X X X V I I . — 1-2. É t a t m oral
du ro yau m e de J u d a sou6 Sédécias.
— R eg n a v it S e d e c ia s ... Jérém ie
repren d la n arration des d eu x d er­
n ières années du règ n e de ce p rin ce,
q u ’il a v a it com m encée a u ch . x x x u .
— Q uem c o n s t itu it .. . « L e ro i de
B a b ylo n e é ta b lit r o i, à la place de
J o a k im , M a tth a n la s, son oncle, d o n t
11 ch a n gea le nom en ce lu i de Sé-
déolas ® ( I V R eg . x x i v , 1 7 ) . —
E t n o n ob ed iv it... T r is te som m aire
de ce règn e d éplorable. C f. I V R eg.
x x i v , 19.
2° Séd écias f a i t d em an d er des
p rières à Jérém ie ; réponse du p ro ­
p hète. X X X V I I , 3 -9 .
3 -4 . L ’am bassade ro yale . — J u ­
ch a i sera b ien tô t m entionné com m e
l ’un des enn em is les plus ach arn és
d e Jérém ie. C f. x x x v m , 1 e t ss.
Sophonie a été cité p lu sieu rs fo ls ;
L e roi É p h r é e . ( S t a t u e a n t i q u e . )
cf x x i , 1 , e t x x ix , 25. — O ra p r o
nabis. Com parez x x i , 2 , p assage
qui signale une dém arche toute sem blable de bere ambulubat. . . (vers. 4). Dans l’hébreu : II
Sédécias auprès du prophète. I.e roi ne d ésirait e n tra it et so rtait : c . - à - d . il a lla it et venait,
Jer. XXXVII, 3-10.

jaroles que le Seigneur avait dites par


lo c u tu s e s i in manu Jeremiæ

3. E t misit rex Sedecias Juchai, filium


p ro p h e tæ .
(
a bouche du prophète Jérémie.
3. E t le roi Sédécias envoya Juchai,
Selemiæ, et Sophoniam, filium Maasiæ, fils de Sélém ias, et Sophonie, fils de
sacerdotem, ad Jeremiam prophetam, M aasias, prêtre, dire au prophète J é ­
dicens : Ora pro nobis Dominum Deum rémie : Prie pour nous le Seigneur notre
nostrum. Dieu.
4. Jeremia8 autem libere ambulabat 4. Jérémie allait alors librement parmi
in medio populi ; Don enim miserant le peuple, car on ne l’avait pas encore
eum in custodiam carceris. Igitur exer­ mis en prison. Cependant l ’armée du
citus Pharaouis egressus est de Æ gypto, pharaon sortit d’E gypte, et les Chal-
et audientes Chaldæ i, qui obsidebant déensqui assiégeaient Jérusalem, appre­
Jérusalem, hujuscemodi nuntium, re­ nant cette nouvelle, se retirèrent de de­
cesserunt ab Jérusalem. vant la ville.
5. Et factum est verbum Domini ad 5. Alors la parole du Seigneur fu t
Jeremiam prophetam, dicens : adressée au prophète Jérémie en ces
termes :
6. H æ c dicit Dominus, Deus Israel ■ - 6. Ainsi parle le Seigneur, le Dieu
Sic dicetis regi Juda, qui misit vos ad d’Israël: Vous direz ceci au roi de Juda,
me interrogandum : Ecce exercitus Pha- qui vous a envoyés pour me consulter :
raonis, qui egressus est vobis in auxi­ V o ici, l’armée du pharaon, qui est sortie
lium, revertetur in terram suam in pour vous secourir, retournera dans son
Æ gyptum ; p a y s, en E gypte ;
7. et redient Chaldæi, et bellabunt 7. et les Chaldéens reviendront, et ils
contra civitatem hanc, et capient eam, attaqueront cette ville, et ils la pren­
et succendent eam igni. dront, et la brûleront par le feu.
8. H æc dicit Dominus : Nolite deci­ 8. Ainsi parle le Seigneur : Ne vous
pere animas vestras, dicentes : Euntes trompez pas vous-m êm es, en disant :
abibunt, et recedent a nobis Chaldæ i; Les Chaldéens s’en iront et s’ éloigneront
quia non abibunt. de nous ; car ils ne s’en iront pas.
9. Sed et si percusseritis omnem exer­ 9. Mais quand même vous auriez taillé
citum Chaldæorum qui præliantur ad­ en pièces toute l’armée des Chaldéens qui
versum vos „ et derelicti fuerint ex eis combattent coutre vous, et qu’il ne res­
aliqui vulnerati, singuli de tentorio suo terait d’eux que quelques blessés, ils se
consurgent, et incendent civitatem hanc lèveraient chacun de sa tente, et ils brû­
igni. leraient cette ville par le feu.
10. Ergo cum recessisset exercitus 10. Lors donc que l ’armée des C hal­
Chaldæorum ab Jérusalem, propter exer­ déens se fu t éloignée de Jérusalem , à
citum Pharaonis, cause de l’armée du pharaon,

A llu s io n à m u , 2 ; d ’o ù 11 s u it q u e les fa ite m oindre espoir à Sédécias e t a u x h a b ita n ts de


r.ar: éa ici so n t a n té rie u rs à c e u x q u e ra co n te le Jéru sa le m . C eu x q u i esp éraien t se tro m p è re n t
ah ap. x x x i i . — E x e rc itu s P h a r a o n is ... Ce p h a­ e u x -m ê m e s : n o lite decipere... (v e rs . 8). C f. x x v ,
raon é ta it H n fra ', l’ A priès d ’H éro d ote. C f. x m v , 11 ; x x v n , 6 e t ss. — S i percu sseritis... (v e rs . 9).
50 , où la V u lg a te le n om m e E p h rée. I l v e n a it H yp o th èse e n tiè re m e n t In vra ise m b la b le , m ais
an secours de S éd écias, d o n t II é ta it l ’a llié . Cf. q u e le S e ig n e u r fa it à dessein p on r Insister s u r
v e rs . 6b. — O bsideban t J é ru s a lem . P o u r la se­ la p e n sé e .— E t d e relicti... v u ln e r a ti. Ces q u elqu es
conde fo ls le siège se te rm in a p a r la ru in e de restes de l ’im m en se arm ée b ab ylo n ien n e suffi­
la c ité coupable. ra ie n t encore p o u r a n é a n tir J é ru s a le m , p u isqu e
S-9. Réponse su g g érée p ar D ieu à son p rop h ète. D ieu a d écrété sa ru in e.
- R evertetu r... i n Æ g y p tu m . L e p h a rao n p r it 3° L e s p rin ces Jetten t le p ro p h è te dans un
p eur a u d ern ier m om en t, e t n ’osa pas e n tre r en n o ir ca ch o t, p ar su ite d’ un m ale n te n d u . X X X V II,
lu tte a v e c les fo rces très co n sid érables de N abu- 10 -15 .
thodonosor. L ’h ébreu d it a v e e nne g ra n d e én er­ 1 0 - 1 5 . Jé ré m ie e s t accu sé e t con d am n é com m e
gie : L ’arm ée qui so rt à v o tre secours reto u rn e... tr a ît r e à la p atrie . — E t d ivid eret... po ssessio­
P o u r les É g y p tie n s , v e n ir et s’en reto u rn e r n em . P assage assez o bscu r, s u rto u t dans le te x te
sero n t com m e u n seul e t m êm e acte. C om p. n , p r im itif, que l’on n’a pas en co re e x p liq u é d’nne
S7, où J é rém ie a d é jà p ré d it l’Inanité du secours m an ière sa tisfaisa n te . L e sy ria q u e et le ch ald éen
que les J u ifs a tte n d a ie n t de l ’É g y p te . — Re- trad u ise n t à p eu p rès com m e la V u lg a te . On
die/tt ChalcUei (ver*. 7 ). D ieu n e laisse pas le lit d an s les L X X : p ou r a c h e te r: T lié o d o re t sup
J er . X X X V I I , 1 1 - 1 8.

11. Jérémie sortit de Jérusalem pour 11. egressus est Jeremias de Jérusa­
aller dans le pays de Benjam in, et pour lem , ut iret in terrain Benjam in, et di­
y diviser son bien eu présence des habi­ videret ibi possessionem in conspectu
tants. civium.
12. Lorsqu’il arriva à la porte de Ben­ 12. Cumque pervenisset ad portam
jamin, celui qui gardait la porte à son Benjam in, erat ibi custos portæ per v i­
tour, nommé Jérias, fils de Sclémias, fils ces, nomine Jerias, filius Selem iæ, filii
d’Hananias, se trouvait là, et il arrêta le Hananiæ, et apprehendit Jeremiam pro­
prophète Jérémie, et lui dit : Tu fuis phetam, dicens : Ad Chaldæos profugis.
vers les Chaldéens.
13. Jérémie répondit : C'est fa u x , je 13. E t respondit Jeremias : Falsum
ne fuis pas vers les Chaldéens. E t Jé- est, non fugio ad Chaldæos. Et non au­
rias n’écouta pas Jérém ie, mais il l’ar­ divit eum, sed comprehendit Jerias J e­
rêta et l’amena devant les princes. remiam, et adduxit eum ad principes.
14. C’est pourquoi les princes, irrités 14. Quam ob rem irati principes con­
contre Jérém ie, le firent battre, et l’en­ tra Jerem iam , cæsum eum miserunt in
voyèrent dans la prison qui était dans la carcerem qui erat in domo Jonathan
maison de Jonathan, le secrétaire; car scribæ ; ipse enim præpositus erat super
c ’est lui qui était préposé sur la prison. carcerem.
15. Jérémie entra donc dans la citerne 15. Itaque ingressus est Jeremias in
et dans le cachot, et il y demeura des domum laci et in ergastulum, et sedit
jours nombreux. ibi Jeremias diebus multis.
1G. Mais le roi Sédécias l’en fit tirer, 16. Mittens autem Sedecias rex tulit
et il l ’interrogea en secret dans sa mai­ eum , et interrogavit eum in domo sua
son, et il lui d it: Y a - t - i l une parole abscondite, et dixit : Putasne est sermo
de la part du Seigneur? Jérémie répon­ a Dom ino? E t dixit Jeremias : E st; et,
dit et dit : Oui, et tu seras livré entre a it, in manus regis Babylonis traderis.
les mains du roi de Babylone.
17. E t Jérémie dit au roi Sédécias : 17. E t dixit Jeremias ad regem Sede-
En quoi a i-je péché contre toi, et contre ciam : Quid peccavi tib i, et servis tuis,
tes serviteurs, et contre ton peuple, pour et populo tuo, quia misisti me in domum
que tu m’aies mis en prison? carceris ?
18. Où sont vos prophètes, qui vous 18. Ubi sunt prophetæ vestri, qui pro-

plée : des p ain s. Jé ré m ie s o rtit donc p o u r se (d e la m aison de J o n a t h a n ) une p rison . — I n


p rocurer des v iv r e s , en p rév isio n de la d isette d o m u m la ci. H é b r. : d an s la m aison de la c i­
q u i a lla it ré g n e r dan s la v ille assiégée (co m p . le te rn e . P a r co n séq u en t, dan s nu ca ch o t so u te r.
vers. 20b) . — I n con sp ectu civ iu m . H é b r.: au m i­ ra in e t tén é b re u x . — D iébu s m u ltis . P e n d a n t ce
lieu du p euple. — A d p o rta m B e n ja m in (v ers. te m p s, les C haldéen s r e v in re n t m e ttre le siège
12). Cf. x x x v n i , 7 ; Z a ch . x i v , 10. C e tte p orte d e v a n t la v ille .
é ta it situ ée a u n ord de la v ille , e t co n d u isait 4° Séd écias fa it s o rtir le p rop h ète de son ca ­
d ire ctem e n t s u r le te r rito ire de B e n ja m in , q u i ch o t. X X X V I I , 16 -2 0 .
com m ençait là m ê m e ; de là son nom . Com m e 1 6 -2 0 . M itten s... r e x : se u le m e n t ap rès les
o n .p a s s a it éga lem en t p a r là p ou r a lle r dans la « dies m u iti » du vers. 15. E ffra y é d e v o ir le
trib u d ’É p h ra ïm , on ‘/ a p p e la it encore : p orte siège se p ro lo n ge r In d éfin im en t, Sédécias d ési­
d’É p h raïm . C f. I V R eg. x i v , 1 3 ; E sd r. v i n , 1 6 , r a it s a v o ir si J é ré m ie a v a it reçu d u ciel quelque
et x n , 39 { A tl. géogr., p l. x i v ) . — Custos... p er n o u vea u m essage. — A b sco n d ite : p ar crain te
vices. H éb r. : le co m m an d an t des g a rd e s , c.-à-d. du p euple e t des p rin ces. C f. x x x v m , 24 -2 6 .
le ch ef du poste q u i g a rd a it la porte de B en ja­ Ce tr a it dén ote la g ra n d e faib lesse de c a ra ctè re
m in . — A d C haldæ os... A ccu sa tio n inique, m ais du m onarque. — P u ta sn e est... H ébr. : Y a - t - i l
à laquelle p lu sieu rs o racles de Jérém ie d onn aien t une p aro le du S e ig n e u r? — I n m a n u s reg is...
une ap p aren ce de v é r ité . C f. x x i , 8-9, etc. — O racle que J érém ie ré ité ra p lu sieu rs fo is à Sédécias
F a ls u m est... (v ers. 13). On sen t v ib r e r dans la v e rs ce m êm e tem ps .C f. x x x n , 3-4; x x x i v , 2-3. —
réponse du p rop h ète l ’in d ign a tio n d’u n e âm e Q u id peccavi... ( v ers. 17 ). L e prop h ète u tilise
h o n n ête, que l ’on accuse in ju stem en t. — I r a t i ce tte occasion p ou r a tte s te r son in n ocen ce e t
p rin cip es... (v e rs. 14). Ces princes n’o n t rien de pour A d a m e r sa mise en lib e rté . A u lie u do
com m un a v e c ce u x q u i a v a le n t tr a ité Jérém ie m is is t i m e , l’h éb reu e t la p lu p a rt des version s
* vec bonté sons le règn e de J o ak im ( x x x v i , 14 ancienn es o n t « m isistis m e » , au p lu r ie l; ce
e t ss.), ca r ils a v a le n t été déportés en C haldée q u i e s t plus conforn e à la ré a lité des fa its . —
a v e c ce p rince. C f. I V R eg. x x i v , 14. — Ip se Ubi... prop hetæ ... ( v e is . 18). L e s oracles m enson­
emnx p ræ p o situ s... H ébr. : C ar ils en a v a ie n t fa it gers des fau x p rop h ètes a v a ie n t m is eu u n écia-
Comment. — V. 43
J er. X X X V I I , 19 — X X X V I I I , 1.
phetabant vobis, et dicebant : Non veniet prophétisaient, et qui disaient : Le roi
rex Babylonis super vos, et super terrain de Babylone ne viendra pas contre vous
hanc ? et contre ce pays?
19. Nunc ergo audi, obsecro, domine 19. Maintenant donc écoute, je te
mi rex ; valeat deprecatio mea in con­ supplie, 6 roi, mou seigneur; que ma
spectu tuo, et ne me remittas in domum prière ait quelque valeur devant toi, et
Jonathan scribæ , ne moriar ibi. ne me renvoie pas dans la maison de
Jonathan, le secrétaire, de peur que je
n’y meure.
20. Præcepit ergo rex Sedecias ut tra­ 20. Le roi Sédécias ordonna donc que
deretur Jeremias in vestibulo carceris, Jérémie fû t mis dans le vestibule de la
et daretur ei torta panis quotidie, e x ­ prison, et qu’on lui donnât tous les jours
cepto pulmento, donec consumerentur un pain, outre les aliments ordinaires,
omnes panes de civitate; et mansit Je- jusqu’à ce que tout le pain de la ville
romias in vestibulo carceris. fû t consommé ; et Jérémie demeura dans
le vestibule de la prison.

CHAPITRE XXXVIII

1. A ud ivit autem Saphatias, filius Ma- 1. Or Saphatias, fils de Mathan, Gé-


tlian, et Gedelias, filius Phassur, et J u ­ délias, fils de Phassur, Juchai, fils de
chai, filius Selem iæ , et Phassur, filius Sélémias, et Phassur, fils de M elchias,
Melchiæ, sermones quos Jeremias loque­ entendirent les paroles que Jérémie adres­
batur ad omnem populum, dicens : sait à tout le peuple en disant :

ta n t re lie f la v é r ité des p réd ictio n s de J érém ie. la V u lg a te : sans co m p te r les a u tre s m ets qu e le
— N u n c ... a v d i... ( v e r s . 1 9 ) . H u m b le p r iè r e , p ro p h è te r e c e v a it d u roi a v e c son p ain . L ’hé­
q u i m o n tre , m ie u x q n ’u n e lo n gu e d e s crip tio n , breu a une leçon to u te d ifféren te : ( L e rot o r­
to u t ce que le Adèle s e r v ite u r de J éh o va h so u f­ donna... q u ’on lu i donn ât... un p ain ) de la m e
fra it dans sa p rison. — V a lea t deprecatio... des B o u 'an g ers. C’e st l’ u n iq u e ru e de Jérn sa -

H éb r. : Qne m a p rière tom be... V o y e z la n o te Iem d o n t le nom nous a it é té co n serv é. D ’o rd i­


de x x x v i , 7. — P r æ c e p it e r g o ... ( v e r s . 2 0 ). n a ire les fem m es p ré p a ra ie n t le pain dans l’ in­
Q noique ém u de p it ié , le roi n’osa ce p en d an t pas té r ie u r du m é n a g e ; m ais les b o u la n ge rs de
ren d re a u p ro p h ète u n e lib e rté co m p lè te ; il se p rofession s’ in tro d u is ire n t peu à p eu d an s les
co n ten ta de lu i assig n er u n e prison m oins a f­ v ille s , e t l ’on v o it p a r ce p assage q u e ce u x de
freu se. — I n v estib u lo ca rceris. H éb r. : d an s la Jéru sa lem s’ é ta ie n t gro u p és ensem ble dans un
co n r de la g a rd e. C f. x x x n , 2 , e t la no te. — m êm e q u a rtie r.
T o rta p a n is. U n de ces p e tits p ains m in ces et 5° Sédécias p erm et lâ ch e m e n t a u x prin ces de
jlats de l ’O r ie n t, q u i suffisent à peine à un e m e ttre de n o u veau Jé ré m ie dans u n cacnot.
seule p erson ne p ou r un re p a s ; il y a v a it donc X X X V III, 1-6 .
là to u t au p in s de quoi em pêch er Jérém ie de C h a p . X X X V III. — 1 - 4 . L a re q u ê te d e s
m ou rir de faim . — E xcep to p u lm e n to , D V p rès p rin ces. — Serm ones q u os Je re m ia s... Dans la
j er. X X X V I I I , 2-7. 675

2. Ainsi parle le Seigneur : Quiconque 2. Hæc dicit Domitms : Quicumque


demeurera dans cette ville mourra par manserit in civitate hac, morietur g la ­
le glaive, par la famine et par la peste; dio, et fam e, et peste; qui autem pro­
mais celui qui se réfugiera chez les Chal- fugerit ad Chaldæos, vivet, et erit anima
déeus vivra, et son âme sera sauve et ejus sospes et vivens.
vivante.
3. Ainsi parle le Seigneur : Cette ville 3. Hæc dicit Dominus : Tradendo tra­
sera certainement livrée aux mains de detur civitas hæc in manu exercitus regis
l’armée du roi de Babylone, qui la pren­ Babylonis, et capiet eam.
dra.
4. E t les princes dirent au roi : Nous 4. Et dixerunt principes regi : Roga­
demandons que cet homme soit mis à mus ut occidatur homo iste; de indus­
mort; car il affaiblit à dessein les mains tria enim dissolvit manus virorum bel­
des hommes de guerre qui sont restés lantium qui remanserunt in civitate hac,
dans cette ville, et les mains de tout le et manus universi populi, loquens ad eos
peuple, en leur redisant ces paroles ; juxta verba h æ c; siquidem homo iste
car cet homme ne cherche pas le bien non quærit pacem populo huic, sed m a­
de ce peuple, mais son malheur. lum.
5. Le roi Sédécias répondit : V oici, il 5. E t dixit rex Sedecias : Ecce ipse
est entre vos mains ; car il n’est pas pos­ in manibus vestris est ; nec enim fas est
sible que le roi vous refuse quoi que ce regem vobis quidquam negare.
soit.
6. Ils prirent donc Jérém ie, et ils le 6. Tulerunt ergo Jerem iam , et proje­
.jetèrent dans la citerne de M elchias, cerunt eum in lacum Melchiæ, filii Am e­
fils d’Am élech, qui était dans le vesti­ lech, qui erat in vestibulo carceris; et
bule de la prison, et ils firent descendre submiserunt Jeremiam funibus in lacum,
Jérémie avec des cordes dans cette ci­ in quo non erat aqua, sed lutum ; des­
terne, où il n’y avait pas d’eau, mais de cendit itaque Jeremias in cœnum.
la boue; et Jérémie enfonça dans la
boue.
7. Or Abdémélech l’Ethiopien, eunuque 7. Audivit autem Abdem elechÆ thiops,
qui était dans la maison du roi, apprit vir ennuchus, qui erat in domo regis,
qu’on avait fa it descendre Jérémie dans quod misissent Jeremiam in lacum. Porro
la citerne. Le roi était alors assis à la rex sedebat in porta Benjamin.
porte de Benjamin.

cou r des ga rd es (n o te de x x x v n , 2 0 * ) , il y seil d e Jé ré m ie e t s’ é ta le n t ren d u s a u x C haldéens.


a v a it o n g ra n d m o u v em en t d e v a - e t - v i e n t , et 5 - 6 . Séd écias accèd e p a rtie lle m e n t à la d e­
ie prophète tr o u v a it aisém en t l ’o ccasion de p ro ­ m an d e des p rin ces. — E cce ipse... A c te d e hon ­
clam er les d iv in s oracles. — P h a s s u r , flls de teu se lâ c h e té . M ais le ro i n ’ é ta it q u ’u n In stru ­
M elch ia s, a été m en tio n n é p lu s h a u t , x x i , 1 , et m en t en tre les m ain s de ses co n seillers ; il
la p réd ictio n Q u ic u m q u e m a n ser it... (v e rs. 2 - 3 ) l ’a v o u e lu i- m ê m e , sans fa ire le m oind re effo rt
a v a it re te n ti à ses o reilles en des term es à peu p o u r le u r im poser sa v o lo n té : n ec e n im fa s ...
près Identiques & c e u x q ue nous lison s 'ici. C f. (h éb r.: ca r le ro i ne p e u t rien co n tre vo u s). —
x x i , 8 -1 0 . — A n im a sospes... H ébr. : Son âm e I n la cu m . H éb r. : d an s la cite rn e . V o y e z la note
sera p ou r lu i un e proie, e t il v iv r a . V o y e z la note d e x x x v n , 15. L e s p r in c e s , n ’o san t pas fa ire
de x x i , 9. — T ra d en d o tra d etu r... H ébraïsm e m o u r ir v io le m m e n t le p rop h ète, le co n d am n en t à
q u i sign ifie : L a v ille sera ce rta in em en t liv ré e... u n e m o rt len te e t cru e lle ; les d éta ils q u i su iv e n t
— E t d ix e r u n t... ( v e r s . 4 ). L es p rin ces s’a la r­ m o n tren t, en effet, com bien ce ca ch o t é ta it a ffre u x
m en t de la p u b lic ité donnée à c e t o r a c le , ca r e t m a lsa in . Com p. le vers. 9 , e t x x x v i i , 1 9 . —
lie v o u la ien t la résista n ce à o u tra n ce ; aussi ne A m e lec h . S u r ce nom , v o y e z la n o te de x x x v i , 26.
craign e n t - Ils pas de d em an d er la m o rt de J é r é ­ 6° In te rv e n tio n d’A b d ém élech en fa v e u r de
m ie : R o g a m u s... L es m ots de in d u s t r ia ne sont Jérém ie. X X X V I I I , 7 - 1 3 .
pas dans l ’h ébreu . — D isso lv it m a n u s ... C ’é ta it 7 -9 . A bd ém élech au p rès du roi. — Æ th io p s .
v r a i; m ais J érém ie ne fa is a it q u ’acco m p lir le V ra isem b lab lem en t u n e u n u q u e de ra ce n èg re,
m an d at q u ’il a v a it reçu d u ciel, e t D ieu se pro­ a tta ch é à la co u r (q u i... i n dom o reg is). C f. x m ,
posait p récisém en t de fa ire ce sser une lu tte et 23. — R e x sedebat... On a co n je ctu ré que Sédé­
nn ca rn ag e in u tile s. — V iro r u m ... q u i rem a n se­ cias s u r v e illa it alors qu elqu e tr a v a il de fo r tifi­
ru n t. Il su it de ce tte ex p ressio n , e t aussi du c a tio n , ca r le côté sep ten trio n a l de la v ille est
vers. 19, q u ’un bon nom bre de g u e rrie rs et d ’h a b i­ le plus exposé de to u s. S u r la p orte de B en jam in ,
ta n ts de Jéru sa lem s’é ta ie n t conform és au con- v o y e z x x x v n , 1 3 , e t le co m m entaire. — Locu -
676 J er . X X X V I I I , 8-13.
8. E t egressus est Abdewelech de 8. Et Abdémélech sortit de la maiVon
domo regis. et locutus est ad regem, d i­ du r o i, et il parla au roi en ces termes :
cens :
9. Domine mi rex, male fecerunt viri 9. 0 roi mon seigneur, ces hommes
isti omnia quæcumque perpetrarunt con­ ont mal agi dans tout ce qu’ils ont fa it
tra Jeremiam prophetam, mittentes eum contre le prophète Jérém ie, qu’ils ont
in lacu m , ut moriatur ibi fam e ; non jeté dans une citerne, pour qu’il y meure
sunt enim panes ultra in civitate. de faim , puisqu’il n’y a plus de pain
dans la ville.
10. Præcepit itaque rex Abdem elech 10. L e roi donna donc cet ordre â
Æ thiopi, dicens : Tolle tecum hinc tri­ Abdém élech l’Éthiopien : Prends ici avec
ginta viros, et leva Jeremiam prophetam toi trente hommes, et tire le prophète
de lacu, antequam moriatur. Jérémie de la citerne, avant qu’il meure.
11. Assumptis ergo Abdem elech secum 11. Abdém élech prit ces hommes avec
viris, ingressus est domum regis, quæ lu i, entra dans une pièce de la maison
erat sub cellario, et tulit inde veteres du roi qui était sous le trésor, et en tira
pannos, et antiqua quæ computruerant, de vieux haillons et de vieilles étoffes
et submisit ea ad Jeremiam in lacum usées, et il les fit descendre à Jérém ie,
per funiculos. dans la citerne, avec des cordes.
12. Dixitque Abdemelech Æ thiops 12. E t Abdémélech l’Éthiopien dit h
ad Jeremiam : Pone veteres pannos, et, Jérém ie: Mets ces vieux haillons et ces
hæc scissa et putrida, sub cubito m a­ morceaux d’étoffes usées sous tes ais­
nuum tuarum et super funes. Fecit ergo selles et sur les cordes. Jérémie fit ainsi ;
Jeremias sic ;
13. et extraxerunt Jeremiam funibus, 13. et ils tirèrent Jérémie avec les

tus... ad. regem (v era. 8). L o noble co u ra g e de — M a le feceru n t... (v e rs. 9). A bd ém élech ne
c r a in t pas de b lâ m e r o u v e rte m e n t les p rin ces.
— N o n su n t... p a n es... C f. x x x v i i , 20. On é ta it
alors à la d ern ière p ériode d o s iè g e , e t , d an s la
m isère g é n é ra le , p erson n e ne so n g e ait au p ri­
so nn ier dont les p rin ces d é sira ie n t se d éb a rrasser.
D ans la c o u r des g a r d e s , J é ré m ie re c e v a it u n e
m od iq u e r a tio n , com m e les soldats.
1 0 - 1 3 . L e roi accord e à A bd ém élech la grâ ce
d em an d ée, e t on f a it s o rtir Jé ré m ie de son c a ­
ch o t. R é c it tr è s d ra m a tiq u e . — T r ig in t a v iros.
Q u e lq u e s-u n s de ces hom m es s u ffisaie n t p our
tire r le p rophète de la c ite r n e ; les a u tre s é ta ie n t
d estin és, en cas de besoin, & ré siste r p a r la fo rce
à to u te opposition q u i p o u rr a it v e n ir de la p art
d es p rin ces. — Q u æ ... su b cella rio ( v e r s . 1 1 ) .
H ébr. : d an s u n lieu au-dessous du tré so r, o.-à-d,
dans u n s o u s-s o l du p alais. — Veteres p a n n os...
co m p u tru era n t. L ’h ébreu d it sim p lem en t : des
la m b eau x usés e t de v ie u x h aillo n s. — S u b cu ­
bito m a n u u m ... (vers. 12). H ébr. : sous les ais­
selles de tes b ras e t sous les cordes. Ces v le n x
lin g es d e v a ie n t em pêch er les cord es de blesser
le p rop h ète. — I n v estib u lo ca rceris. D ’après
l ’h ébreu : dans la co u r d es g a rd es. C f. x x x n , 2,
e t la n ote.
7° C o n féren ce de Jé ré m ie a v e c le roi. X X X V I I I ,
14 -2 8 .
1 4 - 1 6 . Sédécias f a it v e n ir le p rop h ète auprès
de lui e t Im plore ses conseils. — A d o s tiu m ter­
tiu m . On ign o re en q u el e n d ro it d u tem p le é ta it
situ ée ce tte porte. Ce lie u é ta it re tiré e t so li­
ta ir e , d’ap rès le co n te x te . — In terrog o... serm o­
n em . L ’a v e n ir in q u ié ta it à bon d ro it ie mo
U n n è g r e . ( D ’a p rè s, n n e f r e s q u e é g y p t i e n n e .) n a rq u e ; de là ce tte seconde e n tre v u e aveo
J érém ie. C f. x x x v i i , 16 e t ss. — D ix it... Jere­
ce s e r v ite u r co n tra s te a v e c la faib lesse du roi. m i a s . . . (v e rs. 15). Il est a n x ie u x , lu i aussi.
J er . X X X V I I I , 14-22. 677

cordes, et ils le firent sortir de la fosse; et eduxerunt eum ae lacu ; mansit au­
et Jérémie demeura dans le vestibule tem Jeremias in vestibulo carceris.
do la prison.
14. Le roi Sédécias envoya chercher le 14. E t misit rex Sedecias, et tulit ad
hète Jérémie, et le fit venir auprès se Jeremiam prophetam, ad ostium ter­
n i i , à la troisième porte qui était dans
la maison du Seigneur; et le roi dit à
tium quod erat in domo Domini ; et dixit
rex ad Jeremiam : Interrogo ego te ser­
Jérémie : J ’ai une chose à te demander; monem, ne abscondas a me aliquid.
ne me cache rien.
15. Jérémie dit à Sédécias : Si je te 15. D ixit autem Jeremias ad Sede-
l’annonce, ne me feras-tu pas mourir? ciam : Si annuntiavero tib i, numquid
et si je te donne un conseil, tu ne m’é- non interficies me? et si consilium de­
conteras pas. dero tib i, non me audies.
16. Le roi Sédécias jura donc en secret 16. Juravit ergo rex Sedecias Jeremiæ
à Jérém ie, en d isant: Le Seigneur est clam, dicens : V iv it Dominus, qui fecit
vivan t, lui qui nous a donné cette âme; nobis animam hanc, si occidero te , et si
je ne te ferai pas mourir, et je ne te livre­ tradidero te in manus virorum istorum
rai pas entre les mains de ces hommes qui quærunt animam tuam.
qui en veulent à ta vie.
17. Jérémie dit alors à Sédécias : Ainsi 17. E t dixit Jeremias ad Sedeciam :
parle le Seigneur des armées, le Dieu H æc dicit Dominus exercituum , Deus
d’Israël : Si tu vas te rendre aux princes Israel : Si profectus exieris ad principes
du roi de Babylone, ton âme vivra, et regis Babylonis, vivet anima tua, et ci­
cette ville ne sera pas brûlée par le feu ; vitas hæc non succendetur igni ; et sal­
et tu vivras, toi et ta maison. vus eris, tu et domus tua.
18. Mais si tu ne te rends pas aux 1 8 . Si autem non exieris ad principes
princes du roi de Babylone, cette ville regis Babylonis, tradetur civitas hæc in
sera livrée entre les mains des Chal­ manus Chaldæorum, et succendent eam
déens, et ils la brûleront par le feu, et igni ; et tu non effugies de manu eorum.
toi tu n’échapperas point à leurs mains.
19. Le roi Sédécias dit à Jérém ie: Je 1 9 . E t dixit rex Sedecias ad Jere-
suis inquiet à cause des Ju ifs qui se sont raiam : Sollicitus sum propter Judæos
réfugiés auprès des Chaldéens ; peut-être qui transfugerunt ad Chaldæos ; ne forte
sera i-je livré entre leurs mains, et ils tradar in manns eorum, et illudant mihi.
m’outrageront.
20., Jérémie répondit : On ne te livrera 2 0 . Itespondit autem Jeremias : Non
pas. Ecoute, je te prie, la parole du Sei­ te tradent. Audi, quæso, vocem Domini,
gneur que je t’annonce; tu t’en trouveras quam ego loquor ad te, et bene tibi erit,
bien, et ton âme vivra. et vivet anima tua.
21. Mais si tu ne veux pas sortir, voici 2 1 . Quod si nolueris egredi, iste est,
la parole que le Seigneur m’a révélée : sermo quem ostendit mihi Dominus :
22. Toutes les femmes qui sont restées 2 2 . Ecce omnes mulieres quæ reman­
dans la maison du roi de Juda seront serunt in domo regis Juda educentur ad

ap rès la cr u e lle e x p é rie n ce q u ’ il v ie n t de fa ire Cf. x x x i x , 2 - 3 , etc. — D i x it rex... ( v e r s . 1 9 ).


de la faib lesse du ro i ; il p ren d donc ses p réca u ­ O b jection du m on a rq u e. Il c ra in t, en s u iv a n t le
tion s a v a n t de rép on d re. — N o n m e a u d ie s. conseil de J é ré m ie , de s’e x p o ser à la v e n g e an ce
P lu sieu rs fo ls a v e r ti, Séd écias n ’a v a it ten u au cu n de ce u x de ses su je ts q u i s’é ta le n t d éjà ré fu g ié s
com pte des conseils e t des p ré d ictio n s de l’hom m e aup rès des C h a ld é e n s: c e u x - c i p o u rra ie n t bien
de D ieu . — Q u i fe c it... a n im a m ... (v e rs. 16). le liv r e r e n tre le u rs m a in s ,e t ses an cien s su je ts
F o rm u le e x tra o rd in a ire de serm en t. C.-à-d. : Ton ne lu i f e r o n t- lis pas e x p ie r , p a r d’h u m ilia n ts
D ie u , l’a u te u r de la v ie , m e fe ra m o u rir si je o u tr a g e s , les m isères d u siège au x q u e lle s sa ré ­
ne tiens pas m a parole. sista n ce a ch arn é e les a v a it con dam n és î —
1 7 -2 3 . Jérém ie exp o se a u ro i les volon tés d i­ R e sp o n d it a u te m ... L e p rop h ète ra ssu re d ’abord
vin es. Com p. ies passages an a lo gu es : v e rs. 2 - 3 ; (v e rs . 2 0 ) le ro i si peu v a illa n t , p u is 11 lu i an ­
x x i , 8 -1 0 ; x x x i i , 4 ; x x x i v , 2 -6 . — S i p r o ­ n once (v e rs. 21 e t ss.) les h u m ilia tio n s beau cou p
fe ctu s... SI Séd écias se ren d a u x Chald éen s sans plus gra n d e s q u i iu i so n t ré s e rv é e s , s’ il refu se
ré siste r d a v a n ta g e . Des m ots ad p r in c ip es regis... d ’o b éir à D ieu . — M u lie re s q u æ r e m a n ser u n t...
11 résu lte que N abuch od on osor ne d irig e a it pas (v ers. 22). C elles que la fam in e e t la peste a v a ie n t
alors p erson n ellem ent les o pératio n s du siège. épargn ées. D s’ a g it sans d o u te des formuc* des
678 J er. X X X V I I I , 23-28.

principes regis Babylonis, et ipsæ dicent : conduites aux princes du roi de Babylone,
Seduxerunt te, et prævaluerunt adver­ et elles diront : Ils t ’ont séduit, et ils ont
sum te viri pacifici tui ; demerserunt in prévalu contre toi, ces hommes qui se
cœno et in lubrico pedes tuos, et reces­ disaient tes amis ; ils ont enfoncé tes
serunt a te. pieds dans la boue et dans un lieu glis­
sant, puis ils se sont éloignés de toi.

23. E t omnes uxores tuæ et filii tui 23. E t toutes tes femmes et tes enfants
educentur ad Chaldæos ; et non effugies seront menés aux Chaldéens ; et tu n'é­
manas eorum, sed in manu regis B a b y ­ chapperas pas à leurs mains, mais tu
lonis capieris, et civitatem hanc combu­ seras pris par la main du roi de B ab y­
ret igni. lone, et il brûlera cette ville par le feu.

24. D ixit ergo Sedecias ad Jeremiam : 24. Sédécias dit donc à Jérémie : Que
Nullus sciat verba hæc, et non morieris. personne ne connaisse ces paroles, et tu
ne mourras pas.
25. Si autem audierint principes quia 25. Mais si les princes apprennent que
locutus sum tecum , et venerint ad te , je t’ai parlé, s’ils viennent auprès de toi,
et dixerint tibi : Indica nobis quid locu­ et s’ils te disent : Indique-nous ce que
tus sis cum rege, ne celes nos, et non te tu as dit au roi, et ce que le roi t’a d it;
interficiemus ; et quid locutus est tecum ne nouB cache rien, et nous ne te ferons
rex; pas mourir;
26. dices ad eos : Prostravi ego preces 26. tu leur répondras : J ’ai fa it tomber
meas coram rege, ne me reduci juberet mes prières devant le roi, pour qu’il ne
in domum Jonathan, et ibi morerer. me f ît pas conduire dans la maison de
Jonathan, où je serais mort.
27. Venerunt ergo omnes principes ad 27. Tous les princes vinrent donc au­
Jerem iam , et interrogaverunt eum, et près de Jérémie, et-ils l’interrogèrent., et
locutus est eis ju xta omnia verba quæ il leur parla tout à fa it selon que le roi
præceperat ei rex ; et cessaverunt ab e o , le lui avait ordonné ; et ils le laissèrent
nihil enim fuerat auditum. en paix, car rien n’avait été entendu.
28. Mansit vero Jeremias in vestibulo 28. Or Jérémie resta dans le vestibule
carceris usque ad diem quo capta est de la prison jusqu’au jour où Jérusalem
Jérusalem ; et factum est ut caperetur fu t prise; et il arriva que Jérusalem fu t
Jérusalem. prise.

p réd écesseurs de S é d é c ia s; les siennes se ro n t q u ’ il d e v r a fa ire au x p rin ce s, s ’ils l’in te rro g e n t


m entionn ées p lu s bas (vers. 23). — E t ip sæ d i ­ a n s u je t de c e tte e n tre v u e . A u tre tr a it c a r a c té ­
cen t... Ces sarcasm es fém in ins sero n t p ou r Sédé­ ristiq u e de la faiblesse de Sédécias. — S u r la
cias la d ern ière des Ign om in ies. — V ir i p a cifici... lo cu tio n p r o s tr a v i preces... (v e rs . 2 6 ), v o y e z la
C .- à - d ., te s am is. Ce m ot d ésign e Ici les p rin ces n o te de x x x v i , 7. J é ré m ie n e d e v a it d ire a u x
q u i a v a ie n t si m al co n seillé Séd écias. — D em er­ p rin c e s , s’ils é ta le n t a v e rtis p ar leu rs e sp io n s,
ser u n t i n cœno... Im a ge très e x p re ssiv e : la n ce r que ce q u i s’ é ta lt passé dans la co n féren ce p ré ­
q u e lq u ’un dans des d ifficu ltés in e x tric a b le s, e t l’a ­ cé den te q u ’ il a v a it eue a v e c le roi. C f. x x x v n , 19.
ban d o n n er e n su ite — U xores tuæ... (vers. 23). L e 27-28. L es p rin ces In terro gen t le p rop h ète. —
roi sera d épo rté en C h ald ée a v e c to u te sa fa m ille . V e n e ru n t ergo... T o u t se passa com m e Sédécias
— C om buret ig n i... A la le t tr e d an s l’h é b re u : le so u h a ita it. — E t fa c tu m est... ( vers 28b).
T u b rû leras c e tte v ü le p a r le fe u . L ’a c te e st C e tte p h rase d e v ra it ê tre ra tta ch é e au chap.
a ttrib u é d ire ctem en t à S é d é c ia s, p arce q u ’ il en x x x i x , d o n t elle d épend en ré a lité : B t 11 a r r iv a
a u ra é té la cause réelle p a r son o p in iâ tre té In­ lo rsqu e J é ru sa le m f u t p rise la neuvièm e anné*
sensée. Com p. les v e rs . 17-18. d e Séd écias...
24-26. L e ro i su g g è re à J é ré m ie la réponse
J er. X X X I X , 1 - 4. C79

CHAPITRE XXXIX

1. La neuvième année de Sédécias, 1. Anno nono Sedeclæ, regis Juda,


roi de Juda, au dixième mois, Nabucho- mense decimo, venit Nabuchodonosor,
donosor, roi de B ab ylone, vint avec toute rex Babylonis, et omnis exercitus ejus
son armée devant Jérusalem, et ils l’as­ ad Jérusalem , et obsidebant eam.
siégèrent.
2. L a onzième année de Sédécias, le 2. Undecimo autem anno Sedeciæ,
cinquième jour du quatrième mois, la mense quarto, quinta mensis, aperta e^t
brèche fut faite à la ville; civitas ;
3. et tous les priuces du roi de B aby­ 3. et ingressi sunt omnes principes
lone entrèrent, et se tinrent à la porte du regis Babylonis, et sederunt in porta
milieu : N érégel, Séréser, Sémégarnabu, media : N eregel, Sereser, Semegarnabu,
Sarsachim, Rabsarès, N érégel, Séréser, Sarsachim , Rabsares, N eregel, Sereser,
Rebm ag, et tous les autres princes du Rebmag, et omnes reliqui principes regis
roi de Babylone. Babylonis.
4. Lorsque Sédécias, roi de Juda, et 4. Cumque vidisset eos Sedecias, rex
tous les hommes de guerre les eurent vus, Juda, et omnes viri bellatores, fugerunt ;
ils s’enfuirent ; et ils sortirent la nuit de et egressi sunt nocte de civitate per viam
la ville par le chemin du jardin du ro i, horti regis, et per portam quæ erat inter
et par la porte qui était entre les deux duos muros, et egressi sunt ad viam de­
murs, et ils gagnèrent le chemin du dé­ serti.
sert.

être associés en sem ble. 1° N e r g a l-sa r 'é s e r (e u


S e c t i o n I I. — A c c o m p l is s e m e n t in t é g r a l d e s
ch ald éen , N erg a l-èa r-u çu r) ; c.-à-d. Que (le d ieu ;
O R A CLE S DE J É R É M IE . X X X I X , 1 — X L V , 6.
N e rg a l p rotèg e le roi I 2° S a m g a r - N ’ bô (ch a ld .,
D e m êm e q u ’Is a ïe , ap rès a v o ir m en acé l ’ A s ­ S a m g ir-N a b u ) ; c . - à - d ., Sois p ro p ic e , (ô D ie u )
s y rie au nom du S eig n eu r, a v a it ra co n té ia r é a ­ N ébo. S u r ce tte d iv in ité v o y e z Is. x l v i , 1, e t la
lisatio n de ses m enaces ( c l . Is. x x x v i - x x x v n ) , note. 3° S a r s 'k im ; nom d o n t on Ignore ia s ig n i­
ainsi Jérém ie a jo u te à ce u x de ses o racies q u i fication e x a c te . 4° U n seoond N e r g a l- s a r ’ êser,
a n n o n çaien t la ru in e de J é ru sa le m ie réo it de cé lèb re dan s l ’h isto ire ch a id é e n n e , ca r ii f u t ie
ie u r p a r fa it accom plissem en t. g e n d re d e N ab u ch o d o n o so r, ie m e u rtrie r e t le
su ccesseu r d’ E v iim é ro d a c h , e t 11 p é rit iui-m êm e
§ I. — P r is e de J é ru s a le m et délivra n ce
après un rè gn e de qu elqu es m ois. L es m ots Rab-
de J é ré m ie. X X X I X , 1 - 1 8 .
sâ r is ( V u lg ., R a b s a r e s ) , c h e f des e u n u q u e s, e t
M êm e r é c it , p o u r l’e n se m b le , que ce lu i du R a b - m â g , ch e f des m ages ( V u lg ., R e b m a g ;
chap. l u e t de I V R e g . x x v . R a b a -e m g a des in scrip tio n s cu n é ifo rm e s ), ne
1° Les Chald éen s s’e m p a ren t de Jéru salem . so n t pas des nom s p r o p r e s , m ais des titre s .
X X X IX , 1-5 . Com p. I V R e g . x v i i i , 1 7 , e t le com m entaire.
C h a p . X X X I X . — L es d ates re la tiv e s à ce fa it S u r les m a g e s , qu e la B ib le m en tion n e ic i pour
m ém orable so n t so ign eu sem en t in d iquées p ar la p rem ière f o is , v o y e z D an . h , 2 , e t le com ­
l’éc riv a in sacré. L e siège com m ença a n n o nono..., m en ta ire.
m ense d e cim o , e t le d ix ièm e jo u r du m ois, 2° Sédécias tom be e n tre les m ains des C h al­
d ’après l u , 4. C f. I V R eg. x x v , 1 , e t E z. x x r v , 1. déens. X X X I X , 4-7.
I l se term in a p ar la prise de la v ille , un decim o ... 4 - 5. C u m q u e v id isset... L a n u it fav o risa ce tte
a n no... Il a v a it d u ré d i x - h u i t m ois m oins un t e n ta tiv e , d ’après l u , 7. — P e r v ia m horti...
jour. — A p erta ... c iv ita s ... H éb r. : L a b rèch e fu t L e Jardin du roi p a ra it a v o ir é té situ é non ioin
fa ite à la v ilie . L ’enn em i p u t donc a u ssitô t de ia p iscin e de S iio é .’ au su d -est de la v ille ; à
p é nétrer. — I n p o r ta m ed ia ( v e r s . 3 ). C ette l’en d ro it où se re n co n tre n t les vallées du Cédron,
porte n ’est pas m en tion née a ille u r s , e t sa s itu a ­ de T yro p é o n e t d’ H innom ( A t l . géogr., pl. u v ),
tion est in certa in e. S u iv a n t l ’opinion la plus — P o r ta m ... In ter d u o s m u ro s... P ro bablem en t
co m m u p e, elle é ta it à peu près au m ilieu du e n tre Sion e t Ophel ; c ’e st to u t ce q u ’on peu t
m u r septen trio n al de Jé ru sa le m {A tl. géogr., pl. d ire. — D eserti : ie d ésert de J u d a . De ià , les
x r v ). — Neregel, Sereser... Il sem b lera it, d’après fu g it ifs esp éraien t p o u v o ir fra n c h ir le J o u rd ain
ia V u lg a te , q ue les p rin ces ch ald éens éta ie n t au e t se ca ch er au ioin ( A tl. géogr., pl. v i i , x v i) .
nom bre de h u it ; m ais ils éta ien t seu lem en t q u a tre Comp. le vers. 5. — I n R e b la th a . P lu tô t : à
en r é a iité , ca r p lu sieu rs des nom s cités d o ive n t R ib la . C ette v ille a é té « d é co u v e rte dan s les
Jer. XXXIX. 5-12.
G80
5. Persecutus est autera eos exercitus 5. Mais l’armée des Chaldéens les pour­
Chaldæorum, et comprelienderunt Sede- suivit, et ils prirent Sédécias dans la
ciam in campo solitudinis Jerichontinæ, campagne du désert de Jéricho, et ils
et captum adduxerunt ad Nabuchodono­ l ’amenèrent prisonnier à Nabuchodono­
sor, regem Babylonis, in Réblatha, quæ sor, roi de B abylçne, à Réblatha, qui est
est in terra Emath ; et locutus est ad dans le pays d’Eraath; et Nabuchodo­
eum judicia. nosor lui prononça son arrêt.
6. E t occidit rex Babylonis filios Se- 6. E t le roi de Babylone mit à mort
deciæ, in Reblatha, in oculis ejus; et à Réblatha les deux fils de Sédécias
omnes nobiles Juda occidit rex B abylo­ sous ses yeux ; et le roi de Babylone
nis. fit aussi mourir tous les nobles de Juda.
7. Oculos quoque Sedeciæ eruit, et 7. Puis il fit arracher les yeux à Sédé­
vin xit eum compedibus, ut duceretur in cias, et le fit lier avec des chaînes, pour
Babylonem. qu’on l’emmenât à Babylone.
8. Domum quoque regis et domum 8. Les Chaldéens brûlèrent aussi par
vulgi succenderunt Chaldæi igni, et mu­ le feu le palais du roi et les maisons du
rum Jérusalem subverterunt. peuple, et ils renversèrent les murs de
Jérusalem.
9. E t reliquias populi qui remanse­ 9. E t Nabuzardan, chef de l’armée,
rant in civitate, et perfugas qui transfu­ transporta à Babylone les restes du peuple
gerant ad eum, et superfluos vulgi qui qui étaient demeurés dans la ville, les
remanserant, transtulit Nabuzardan, ma­ fu g itifs qui s’étaient réfugiés auprès de
gister militum , in Babylonem. lu i, et le reste du peuple qui était resté.
10. E t de plebe pauperum, qui nihil 10. Quant aux plus pauvres du peuple,
penitus habebant, dimisit Nabuzardan, qui n’avaient absolument rien, Nabu­
magister militum , in terra J u d a , et de­ zardan, ch ef de l’arm ée, les laissa dans
dit eis vineas et cisternas in die illa. le pays de Juda, et il leur donna des
vignes et des citernes en ce jo u r-là .
1 1 . Præceperat autem Nabuchodono­ 1 1 . Mais Nabuchodonosor, roi de B a­
sor, rex Babylonis, de Jerem ia Nabu­ bylone, avait donné à Nabuzardan, chef
zardan, magistro m ilitum , dicens : de l’armée, cet ordre concernant Jéré­
m ie, en disant :
12. Tolle illu m , et pone super eum 12. P ren d s-le et aie les yeux sur lu i,
oculos tuos, nihilque ei mali facias; sed et ne lui fais aucun mal, et agis envers
ut vo lu erit, sic facias ei. lui selon ce qu’il voudra.

tem ps m odernes ; elle a co n se rv é son nom . E lle co n fo rm ém en t au conseil de Jé ré m ie (cf. x x x v m ,


est situ ée s u r la riv e d ’nn to rre n t de m on tagn es, 2, e tc .) ; su p e rflu o s v u lg i..., ce u x qu i é ta le n t restés
a u m ilieu d ’u n e v a ste e t fe r tile p lain e » , à p eu s u r to u t le te r rito ire d u ro yau m e. D ans l'h ébreu ,
p rès à éga le d ista n ce e n tre P a lm y re e t T rip o li ce tte troisièm e c a té g o rie p a ra ît se co n fo n d re a v e c
{ A tl. gèogr., pl. v m , x m ) . — I n terra E m d th : la p re m iè re , c a r les expressio n s so n t to u t à fa it
la C œ lé - S y r ie , e n tre le L ib a n e t l ’A n t i- L ib a n . les m êm es, h p a rt les m ots « In c iv it a t e ». — N a ­
— L o c u tu s ... J u d ic ia : senten ce terrib le, com m e b u za r d a n . E n h ébr., ÎP b u z a r 'a d a n ; en ch ald éen ,
l’ in d iq u e n t les v e rs e ts su iv a n ts. N a b u - z i r - i d d î n , N ébo donn e u n e p o s té rité . —
6 - 7 . C h â tim en ts in fligés au roi et à s a su ite. M a g ister m ilit u m . H éb r. : c h e f des e x é cu te u rs ;
— O ccid it... fllio e _ U n de ces tr a its b a rb a res p a r co n sé q u e n t, c h e f de la g a rd e r o y a le , q u i
si fré q u en ts en O rien t. — O culos... e r u it. A u tr e é ta it ch a rg é e d ’e x é c u te r les sen ten ces de m o rt.
c r u a u té to u t o rie n ta le . C f. J u d . x v r , 21 ; A tl. C f. G en . x x x i x , 1. — De plebe p a u p e r u m ...
archéol., p l. x c m , flg. 8. (v e rs. 1 0 ) . C f. l i i , 1 6 , e t I V R eg. x x v , 1 2 . Com m e
3° S o rt de Jéru sa lem e t de ses h a b ita n ts. l'on n’a v a it rien à re d o u te r d 'e u x , on les laissa
X X X I X , 8 -1 0 . d an s le p a y s , q u e l'o n ne v o u la it pas d épeu pler
8. L a v ille e st saccagée e t brû lée. — S u ccen ­ d’ un e m an ière a b s o lu e , n i la isser e n tièrem en t
d e r u n t... Ce fa it n ’e u t lie u qu’ un m ois ap rès la Inculte.
p rise de la cité. Cf. l i i , 12. 4° S u r l’o rd re de N abu ch od on osor, J é ré m ie
9 - 1 0 . L e s h a b ita n ts so n t en p a rtie d épo rtés e st tr a ité resp ectu eu sem en t p ar les C haldéens.
en C h a ld é e , en p a rtie laissés dans le p ays. — X X X IX , 1 1 - 1 4 .
— L a V u lg a te d is tin g u e , au v ers. 9 , tro is c a ­ 1 1 - 1 2 . L ’o rd re ro y al. — P ræ cep erat... C ette
tég o ries de cito yen s : re liq u ia s ... i n c iv ita te , fa v e u r e x tra o rd in a ire p ro v e n a it é v id em m en t du
o .- à - d ., c e u x q u i é ta ie n t restés d ans la v ille con seil qu e Jé ré m ie a v a it donn é à ses co m pa­
p en d an t e t ap rès le siège ; p e rfu g a s..., ce u x q u i trio te s de se so u m e ttre sans résistan ce. N a b u ­
s 'é ta ie n t ré fu g ié s d ans le cam p des C b a ld é en s, chodonosor en a v a it été in fo rm é. — Ponc... ocu-
J er . X X X I X , 13 — X L , 1. 681
13. Nabuzardan, chef de l’armée, Na- 13. Misit ergo Nabuzardan, princeps
busezban, Rabsarès, N érégel, Séréser, m ilitiæ, et Nabusezban, et Rabsares, et
Rebmag, et tous les grands du roi de Neregel, et Sereser, et Rebm ag, et oin-
Babylone, nes optimates regis Babylonis,
14. envoyèrent donc chercher Jérémie, 14. miserunt, et tulerunt Jeremiam de
et ils le firent sortir du vestibule de la vestibulo carceris, et tradiderunt eum
prison, et ils le remirent à Godolias, fils Godoliæ, filio Ahicam , filii Saphan, ut
d’Ahicam , fils de Saphan, afin qu’il en­ intraret in domum, et habitaret in po­
trât dans une m aison, et qu’il habitât au pulo.
milieu du peuple.
15. Mais la parole du Seigneur avait 15. Ad Jeremiam autem factus fuerat
été adressée à Jérémie en ces termes, sermo Domini, cum clausus esset in ves­
lorsqu’il était enfermé dans le vestibule tibulo carceris, dicens :
de la prison :
16. V a , et dis à Abdémélech l’ Éthio- 16. Vade, et dic Abdemelech Æthiopi,
)ien : Ainsi parle le Seigneur des armées,
fe Dieu d’Israël : V oici, je vais accom­
plir mes prédictions sur cette ville, pour
dicens : H æ c dicit Dominus exercituum.
Deus Israel : Ecce ego inducam sermo­
nes meos super civitatem hanc in malum,
son mal et non pour son bien ; et elles ar­ et non in bonum, et erunt in conspectu
riveront en ce jo u r-là devant toi. tuo in die illa.
17. En ce jour je te délivrerai, dit le 17. E t liberabo te in die illa , ait Do­
Seigneur, et tu ne seras pas livré entre minus, et non traderis in manus virorum
les mains des hommes que tu redoutes ; quos tu formidas ;
18. mais je t’en tirerai et te délivrerai, 18. sed eruens liberabo te, et gladio
et tu ne tomberas pas sous le gla ive ; non cades, sed erit tibi anima tua in sa­
mais tu sauveras ta vie, parce que tu as lutem , quia in me habuisti fiduciam, ait
été confiant en moi, dit le Seigneur. Dominus.

CHAPITRE XL

1. Paroles qui furent adressées à J é ­ 1. Sermo qui faetns çst ad Jeremiam


rémie par le Seigneur, lorsque N abu­ a Domino, postquam dimissus est a N a­
zardan, chef de l’arm ée, l’eut renvoyé buzardan, magistro m ilitiæ , de Ram a,
de Rama, après l ’avoir retiré, chargé de quando tulit cum vinctum catenis in
chaînes, du milieu de tous ceux qu’on medio omnium qui migrabant de Jeru-

los... C .-à -d .,v eille à ce q u ’ il ne lu i a r riv e au c u n d’a u tr e s , ce lle d u p ro p h è te lu l- m ê m e . — E t


m ai. T r a it aim a b le de la P ro v id e n ce en ve rs son h a b ita reta , H é b r. : E t il h a b ita a u m ilieu du
fidèle proph ète. — Ut v o lu e r it. H ébr. : selon ce peuple.
q u ’il te d ira (te dem an d era). 6° P ro p h é tie co n so lan te a u s u je t d ’A bd ém é-
1 3 - 1 4 . Jérém ie e s t m is en lib e rté e t confié à le c h . X X X I X , 1 8 - 1 8 .
G odolias. — N a b u sezb a n et R a b sa res. D ans l’h é ­ 1 5 - 1 8 . C ’est là n n d é ta il ré tro s p e ctif, a n té rie u r
breu : N ’ buà a zban ( en ch a id ., N a b u -è u zi-b a n n ï ; à la p rise de J é ru sa le m . — S u r A bd em eleeh , voyez
N éb o , s a u v e - m o i) , ra b -sa ri s. U n nom p rop re et x x x v , 7 - 1 3 . C l co u ra g e u x d é fe n se u r dn pro.
u n titre h onorifique. Com p. la n ote du v e rs . S*1. p hète re ç o it au ssi sa récom pense. — E r u n t i r
— N eregel et... R ebm a g. L a V u lg a te a de n ou­ co n sp ectu ... (v e rs . 16b). C .- à - d . q u ’il d e v a it voii
veau a jo u té à to r t la c o n jo n ctio n , c a r il ne de ses p rop res y e u x la ré a lisa tio n des d ivin es
s 'a g it en core q ue d’u n seul p ersonn age. H ébr. : m enaces co n tre Jéru sa lem . Q u an t à iu i, il échap­
N erg a l-S a r'é$ er, r a b -m a g (n o te d u v erset 3»). pera p a rtie lle m e n t a u x ca la m ité s p réd ites : lib e ­
— M is e r u n t, et tu le r u n t... (v e rs. 14). P lu s h a u t, ra b o te... ( v e r s . 17). — V ir o r u m q u o s ...: les
x x x v H i , 28, J é ré m ie a d it q u ’il é ta it resté dans Ch aldéens, si Justem ent red o u tés. — A n im a ... in
la co u r des g a rd e s Jusqu’ à la p rise de J é ru s a ­ sa lu te m . M étap h ore é n e rg iq u e , q u i a é té e x p li­
lem ; il précise ici d a v a n ta g e , en nous ap p ren an t quée p lus h a u t (n o te de x x i , 9 ; c f . x x x v m . 2).
q u ’il ne tu t d é liv ré q u ’u n m ois p lu s t a r d , après
4 I I . — G o d o lia s et Jérém ie. X L , 1 — X L I , 18,
l’a r riv é e de N a b u zard an . C î. m , 6 e t 12. —
O odo lia s (cf. x x v i , 24) v e n a it d ’être c h a rg é p ar 1® Jéré m ie s'in sta lle ch ez le g o u v e rn e u r. X L ,
les C haldéens d ’ad m in istro r en le u r nom la p ro ­ 1 - 6.
v in ce de J n d a . Com p. x l , 6 e t ss. — I n d o m u m . C h a p . X L . — 1. In tro d u ctio n . — Serm o q u i...
Selon les u n s, la maison de G o d o lia s; selon C ette fo rm u le sem ble an n o n cer q u ’ un o racle va
682 J er . X L , 2-7.
salem et Juda, et ducebantur in B abylo­ faisait sortir de Jérusalem et de Juda,
nem. pour les conduire à Babylone.
2. Tollens ergo princeps m ilitiæ J e ­ 2. L e chef de l’armée prit donc Jéré­
remiam, dixit ad eum : Dominus Deus mie à part, et lui d it: Le Seigneur ton
tuus locutus est malum hoc euper locum Dieu a annoncé ce malheur contre ce
istum, lieu,
3. et adduxit ; et fecit Dominus sicut 3. et il l’a fa it venir; et le Seigneur a
locutus est, quia peccastis Domino, et réalisé ce qu’il avait dit, parce que vous
non audistis vocem ejus; et factus est avez péché contre le Seigneur, et que
vobis sermo hic. vous n’avez pas écouté sa vo ix; et ces
choses vous sont arrivées.
4. Nunc ergo ecce solvi te hodie de 4. Maintenant donc, voici que. je t’ai
catenis quæ sunt in manibus tuis; si délivré aujourd’hui des chaînes qui
placet tibi ut venias mecum in B abylo­ liaient tes mains; s’il te plaît de venir
nem, veni, et ponam oculos meos super avec moi à B abylone, viens, et je met­
te ; si autem displicet tibi venire m e­ trai mes yeux sur toi ; mais s’il te dé­
cum in B abylonem , reside ; ecce omnis plaît de venir avec moi à Babylone,
terra in conspectu tuo est ; quod elege­ demeure ici ; toute la terre est devant
ris, et quo placuerit tibi ut vadas, illuc toi ; va au lieu que tu auras choisi et
perge. où il te plaira d’aller.
5. E t mecum noli venire, sed habita 5. Alors ne viens pas avec moi, mais
apud Godoliam , filium Ahicam , filii Sa­ demeure chez Godolias, fils d ’Ahicam ,
phan, quem præposuit rex Babylonis ci­ fils de Saphan, que le roi de Babylone
vitatibus Juda; habita ergo cum eo in a établi sur les villes de J u d a; demeure
medio populi ; vel quocumque placuerit donc avec lui au milieu du peuple, ou
tibi ut vadas, vade. Dedit quoque ei ma­ va partout où il te plaira d’aller. L e chef
gister militiæ cibaria, et munuscula, et de l’armée lui donna aussi des vivres et
dimisit eum. des présents, et le renvoya.
6. V enit autem Jeremias ad Godoliam, 6. Jérémie vint donc chez Godolias,
filium A hicam , in Masphath, et habita­ fils d’A h ica m , à Masphath, et il demeura
vit cum eo in medio populi qui relictus avec lui au milieu du peuple qui avait
fuerat in terra. été laissé dans le pays.
7. Cumque audissent omnes principes 7. Lorsque tous les chefs de l’armée
exercitus, qui dispersi fuerant per re­ qui avaient été dispersés dans la contrée

être Im m éd iatem en t cité, e t cepen d an t nous n'en b ie n v e illa n t. — O m n is terra ... (to u t le te rrito ire
tro u v o n s au cu n a v a n t x l i i , 9. II fa u t d o n c la ch a ld é e n ) i n con spectu ... H ébraïsm e très ex p re s­
p ren d re dans u n sens la rg e , e t la re g a rd e r com m e s i f , e t très a n c ie n . C f. G en. x m , 9. — E t m e­
le titr e de to u t ce q u i v a ê tre ra co n té jn s q n ’à cu m n o li... (v e rs . 6). L ’ h ébren a n ne leçon to u te
la fin du ch ap. x l v . — De R a m a . S u r « ette b o u r­ d ifféren te, u n peu o bscu re e t qu i e st d iversem en t
g a d e , v o y e z la n ote de x x x i . 1 5 . — V in c tu m in te rp ré té e . S u iv a n t les u n s : E t com m e 11 ( J é ­
ca ten is. L e s m ain s seules du p ro p h ète é ta le n t rém ie) ta rd a it à ré p o n d re , R eto u rn e ( a jo u ta
en ch a în é e s , d’ap rès le v e rs . 4. O n est su rp ris de N a b u zard an ) ch e z G od ollas. Selon d’a u tre s :
tr o u v e r J é ré m ie p arm i les p rison n iers, p u isq u ’ il Com m e 11 n’ é ta it pas encore p a r t i , R e to u rn e ...
a été d it ex p ressém en t un peu p lus h a u t ( x x x r x , — C ib a r ia et m u n u s c u la . M arqu es p alp ab les de
14 ) que les C h ald éens lu i avalent, re n d u la lib e rté ; sa v iv e sy m p a th ie , e t p a rticu liè re m e n t précieuses
c ’e st d onc, ain si q n ’on l’a co n jec tu ré à bon d ro it, en u n p are il tem ps.
q u ’ il a v a it é té rep ris p a r m é g a rd e , en l’absence 6. J é ré m ie h ab ite ch e z le g o u v e rn e u r. — Jf«-
de G o d o lla s, e t m êlé à la fo u le de ce u x q u ’ on s p h a th ( h é b r .: M iq pa h ) é ta it u n e v ille de la
a lla it d épo rter. tr ib u de B e n ja m in , s itu é e en tre Jéru salem et
2 - 6 . R ecom m an d atio n adressée à J é rém ie p ar R a m a , p e u t- ê tr e s u r l ’em p lacem en t de N e b y
N ab u zard an . — D o m in u s . . lo cu tu s e st... Com m e S a m o u îl. C f. I R e g . v u , 6 ; x , 7, e tc . { A tl. gtogr.,
noua l ’av o n s d it dans une n o te p récéd en te (ce lle p l. v u , x rr, x v i ) . — H a b ita v it c u m eo. L e pro­
de x x x i x , 1 1 ), les C h ald éen s é ta le n t ten u s tr è s p h ète c r o y a it, à bon d ro it, q u ’ il p o u rra it rendre
a u c o u r a n t, p a r le u rs esp io n s, de to u t ce q u i de p lu s u tile s serv ices à ce u x de ses co n citoyen s
se p assait à J é ru s a le m .— Q u ia pecca stis... (v e rs . 3). q u i d e m e u raie n t en P a le stin e .
R ep ro ch e très lé g itim e , q u i est d o u b lem en t fr a p ­ 2° D es J u ifs n o m b reu x se so u m e tte n t à l ’au ­
p a n t s u r les lèv res d’ un p aïen . — S i p la cet... u t to rité de G od ollas. X L , 7 - 1 2 .
r e n ia s ... (v e rs. 4). Le p rop h ète e st la issé e n tiè ­ 7 - 1 0 . Soum ission de ce u x q u i a v a le n t échappé
rem en t lib re p ou r le c h o ix de son fu t n r séjo u r. a u x C haldéen s e t q u i étaient, d em eu rés dans la
L e la n g a g e du g én éra l en c h e f e st to u t à fa it co n trée. - * P r in c ip e s exer citu s. Des ch efs de
J er. X L , 8-11. 683

eurent appris, eux et leurs compagnons, giones, ipsi et socii eorum , quod præfe-
que le roi de Babylone avait donné à cisset rex Babylonis Godoliam , filium
Godolias, fils d’Ahicam , le commande­ Ahicam , terræ, et quod commendasset
ment sur le pays, et qu’il lui avait re­ ei viros, et mulieres, et parvulos, et de
commandé les hommes, les fem m es, et pauperibus terræ, qui non fuerant trans­
les petits enfants, et les pauvres du lati in Babylonem,
peuple, qui n’avaient pas été déportés à
B abylone,
8. ils vinrent trouver Godolias à Mas- 8. venerunt ad Godoliam in Masphath :
phath, savoir: Ismahel, fils de Nathanias, et Ismahel, filius Nathaniæ, et Johanan
Johanan et Jonathan, fils de Carée, Saréas, et Jonathan, filii Caree, et Sareas, filius
fils de Thanéhum eth, et les fils d’Ophi, Thanehumeth, et filii Ophi, qui erant de
qui étaient de Nétophath, et Jézonias, Netophathi, et Jézonias, filius Maachathi,
fils de Maachathi, eux et leurs hommes ; ipsi et viri eorum ;
9. et Godolias, fils d’A hicam , fils de 9. et ju ravit eis Godolias, filius A h i­
Sapban, leur jura à eux et à leurs com­ cam , filii Saphan, et comitibus eorum,
pagnons, en disant : Ne craignez pas de dicens : Nolite timere servire Chaldæis;
servir les Chaldéens ; demeurez dans le habitate in terra, et servite regi B aby­
pays, et servez le roi de Babylone, et lonis, et bene erit vobis.
vous vous en trouverez bien.
10. Pour moi je demeure à Masphath, 10. Ecce ego habito in Masphath, ut
pour répondre aux ordres des Chaldéens respondeam præcepto Chaldæorum qui
qui nous sont envoyés ; et vou s, recueil­ mittuntur ad nos ; vos autem colligite
lez la vendange, la moisson et l’huile, vindemiam, et messem, et oleum, et
et déposez-les dans vos vases, et de­ condite in vasis vestris, et manete iu
meurez dans les villes que vous occupez. urbibus vestris, quas tenetis.
11. Tous les Juifs aussi qui étaient 1 1. Sed et omnes Judæi qui erant in
dans Moab, chez les enfants d ’Am m on, Moab, et in filiis Ammon, et in Idumæa,
dans l ’ Idumée et dans tous-les pays, et in universis regionibus, audito quod
ayant appris que le roi de Babylone avait dedisset rex Babylonis reliquias in Ju-
laissé un reste dans Juda, et qu’il en dæa, et quod praeposuisset super eos
avait donné le commandement à Godo­ Godoliam, filium A hicam , filii Saphan,
lias, fils d’A hicam , fils de Saphan,

bandes, q u i s’é ta le n t te n u s cach és d epuis la prise p o u rr o n t v iv r e tra n q u ille s dans la p ro v in ce de


de Jéru sa lem , e t q u i, a v a n t de p ren d re un p a rti J u d a , à la seu le co n d ition de se so u m ettre :
d é fin itif, d ésira ie n t v o ir q u elle se ra it la s itu a tio n s erv ire C h a ld æ is . D ieu a v a it recom m an dé ce tte
fa ite au p a ys. — Q u i d isp er si... L ’h ébreu d it sim ­ co n d u ite a u x J u ifs alors q n e Jéru sa lem e x is ta it
p lem ent : Q ui é ta le n t dan s la ca m p a gn e. D e m êm e e n c o re ; à p lu s fo r te raison é ta it - e lle nécessaire
au vers. 13. — S o cii e o r u m ...: le u rs h o m m es, ap rès la ru in e de l ’É ta t. — Ut respond ea m præ -
leu rs an ciens so ld ats. — P ræ /ecisset... G o d o lia m . cepio... (v e rs. 10). H éb r. : p o u r m e te n ir debout
C’ é ta it u n tr a it d e p o litiq u e h ab ile de la p a rt d e v a n t les C hald éen s q u i v ie n d ro n t v e rs nous.
des C haldéens : les J u ifs , e t les fa its so n t là p ou r Ce q u i sign ifie : afin de re n d re com pte a u x
le d é m o n tre r, s’ap a isera ien t e t se ra ssu re ra ie n t Chaldéen s de ce q u i se passe d an s la con trée.
plus fa c ile m e n t, en v o y a n t l’ad m in istratio n de — C o llig ite..., et con dite... Qu’ Ils rep ren n en t le u r
la p rovin ce confiée à l’u n d’en tre eu x p ar les vie ré g u liè re com m e en tem p s de p a ix . On é ta it
v ain q u eu rs. — V ir o s , et m u lie r e s ...: to u te la alors a u cin q u ièm e ou au six ièm e m ois de l ’a n ­
p op ulatio n laissée dan s le p ays. — E t I s m a h e l née (cf. x x x i x , 2 , e t la n ote du vers. 8 ; IV
( v e r s .8). Ce p e rso n n a g e , q u i v a b ie n tô t d evenir R e g . x x v , 8 ), en ao û t ou en septem bre ; c ’é ta it
tris te m e n t c é lè b re , a p p a rte n a it à la race ro yale, donc le tem ps des récoltes. On v o lt p ar ce tr a it
d ’après x l i , 1. — De N eto p h a th i. H ébr. : (Ophl), que l’ arm ée ennem ie n ’a v a it pas en tièrem en t ra ­
le N éto p h a th lte ; c.-à-d., o rig in a ire de N é to p h a h , v a g é le p ays p en d an t la g u e r r e , e t q u ’e lle a v a it
v illa g e s itu é à l’o u est de B eth lée m , a ctu e lle m e n t ép argn é au m oins u n e p a rtie des v ig n e s e t des
B e lt - n e t t lf. C f. I P a r . i i , 5 4 ; N eh . v u , 26 { A tl. arbres fru itie rs .
géogr., pL v a e t x i i ) . — F i liu s M a a ch a th i. D ’a­ 1 1 - 1 2 . Soum ission de ce u x q u i s ’é ta le n t r é fu ­
près l’h ébr. : fils d’ u n M a a c h a th lte , c.-à-d. d ’un giés d an s les p ays v o is in s , e t q u i ren trèren t
h a b ita n t de M a a c h a , d is tr ic t du nord de la P a ­ ap rès le d é p a rt des Chald éen s. — Sed et om nes...
lestin e tran sjo rd an ien n e. C f. D eu t. n i , 14 ; Jos. E u x aussi, ils re p rire n t con fian ce lo rsq u ’ils su re n t
x n , 5 { A t l. géogr., pl. v u ) . — J u r a v it els... que G odolias é ta it g o u v e rn e u r de J u d a . — M es­
(v e rs. 9). G odolias p rom et sous le serm en t à to u s sem m u lta m n im is (v ers. 12b) : ca r Ils éta len t
ces hom m es q u ’ils au ro n t la v ie sau v e e t q u ’ ils re la tivem e n t bien peu n o m b reu x p ou r se p a rta -
684 Jer . X L , 12 — X L I , 2.

12. reversi sunt, inquam, omnes Ju- 12. tous ces Juifs, d is -je , revinrent
dæi de universis locis ad quæ profuge­ de tous les lieux où ils s’étaient réfugiés,
rant, et venerunt in terram Juda ad et ils vinrent dans le pays de Juda au­
Godoliam, in Masphath, et collegerunt près de Godolias à Masphath, et. ils re­
vinum et messem multam nimis. cueillirent du vin et du blé en grande
abondance.
13. Johanan autem , filius Caree, et 13. Mais Johanan, fils de Carée, et
omnes principes exercitus, qui dispersi tous les chefs de l ’armée, qui avaient
fuerant in regionibus, venerunt ad G o­ été dispersés dans le pays, vinrent trou­
doliam in Masphath, ver Godolias à M asphath,
14. et dixerunt ei : Scito quod Baalis, 14. et ils lui dirent : Sache que Baalis,
rex filiorum Am m on, misit Ism ahel, fi­ roi des fils d’Ammon, a envoyé Ismahel,
lium Nathaniæ, percutere animam tuam. fils de Nathanias, pour t’ôter la vie. Mais '<
E t non credidit eis Godolias, filius Ahi- Godolias, fils d’A hicam , ne les crut pas.
cam.
15. Johanan autem, filius Caree, dixit 15. E t Johanan, fils de Carée, dit en
ad Godoliam seorsum in Masphath, lo- secret à Godolias à Masphath : J ’irai et
quens : Ibo, et percutiam Ismahel, filium je frapperai Ism ahel, fils de Nathanias,
Nathaniæ , nullo sciente, ne interficiat sans que personne le sache, de peur qu’il
animam tuam , et dissipentur omnes ne t’ôte la vie, et que tous les Juifs qui
Judæi qui congregati sunt ad te , et pe­ se sont rassemblés auprès de toi ne soient
ribunt reliquiæ Juda. dispersés, et que les restes de Juda ne
périssent.
16. E t a it Godolias, filius Ahicam , ad 16. Mais Godolias, fils d’A hicam , ré­
Johanan, filium Caree : Noli facere ver­ pondit à Johanan, fils de Carée : Ne fais
bum hoc ; falsum enim tu loqueris de pas cela; car ce que tu dis sur Ismahel
Ismahel. est faux.

C H A P I T RE XLI

1. E t factum est in mense septimo, 1. Il arriva au septième mois qu’Is-


venit Ism ahel, filius Nathaniæ , filii Eli- mahel, fils de Nathanias, fils d’Elisama,
sama, de semine regali, et optimates re­ de la race royale, vint avec des grands
gis , et decem viri cum eo, ad Godoliam, du roi et avec dix hommes auprès de
filium Ahicam , in Masphath, et comede­ Godolias, fils d’A hicam , à Masphath, et
runt ibi panes simul in Masphath. ils mangèrent ensemble à Masphath.
2. Surrexit autem Ism ahel, filius N a­ 2. E t Ism ahel, fils de Nathanias, se
thaniæ, et decem viri qui cum eo erant, leva avec les dix hommes qui l’accom ­
et percusserunt Godoliam , filium Ahi- pagnaient, et ils frappèrent avec le glaive

g e r la récolte. L ’h u ile n ’e st pas m ention n ée I c i, à l'e x iste n c e d e sen tim en ts Ignobles. Joban an
ta n d is q u ’e lle l'é t a it au v e rs . 8 ; c ’est q u ’on ne in siste ( v e r s . 1 5 ) e t o ffre de fa ire d lsp araitra
f a it la c u e ille tte des o liv es qu’ a u m ois d’octob re. le t r a ît r e , e s s a y a n t d ’im pression n er le g o u v e r­
P e t it d é ta il q u i m o n tre ju s q u ’à q u el p o in t le n e u r p ar le ta b lea u rapide des m au x qu e sa
r é c it est e x a c t. m ort a m è n e ra it In faillib lem en t s i r le pays.
3° A ssa ssin a t de G o d olias. X L , 13 — X ‘_I, 9. V a in e te n ta tiv e : N o li fa c er e... (v e rs. 16).
1 3 - 1 6 . A v e r t i que l’on tr a m a it u n co m plot C h a p . X L I . — 1 - 3 . Ism ah el é g o rg e G odolias
co n tre sa v ie , le g o u v e r n e u r refu se de cro ire e t to u te sa su ite . — I n m ense sep tim o : le
a u d an g er. — S u r J o h a n a n e t les p r in c ip e s m ois de t is r i , q u i correspond en p a rtie à notre
e x e r c itu s , v o y e z ies v e rs . 7 e t 8. — B a a lis m ois d ’o ctob re. T ro is m ois seu lem en t s’ éta ien t
(v e rs. 1 4 ) , l’in s tig a te u r d u m e u r tr e , so n g e ait écou lés d epu is la p rise de Jé ru sa le m , d e u x mois
p e u t- ê tr e à s'em p arer d u te r rito ire de J u d a depu is l ’in sta lla tio n de G odolias. A p rè s la fin de
p our a g ra n d ir le s ie n , e t la p résence de Godo- l’e x il, les J u ifs In stitu è re n t u n Jeû n e, p ou r cé­
iia8 le g ên a it. Q u a n t à I s m a h e l ( com p. le v e rs . 8), lé b re r le s o u v e n ir de ce tris te é v é n e m e n t, e t ils
11 é ta it sans d o ute poussé p a r une basse ja lo u sie le fix è re n t au troisièm e Jour d u septièm e m ois.
co n tre le g o u v e rn e u r, ou p a r nne h ain e av e u g le C f. Z a ch . v u , 5 ; v m , 19. — F iU u s..., et fiH u s...
oontre leB Chaldéens. — N o n cred id it... L ’âm e L ’é c riv a in sacré m en tion n e ce tte fo is tous les
haute e t gén éreu se de G odolias r.e p o u v a it cro ire titre s du m e u rtrie r, p ou r m ie u x faire ressortir
J kr . XLT, 3-8. C85

Godolias, fils d’Ahieam , fils de îSaphan, cain, filii Saphan, gladio, et interfece­
et ils tuèrent celui que le roi de Baby- runt eum quem pnefecerat rex Babylonis
ione avait mis à la tête du pays. terræ.
3. Ismahel tua aussi tous les Juifs qui • 3. Omnes quoque Judæos qui erant
étaient avec Godolias à M aspliath, et les cum Godolia in Masphath, et Chaldæos
Chaldéens qui se trouvèrent là, et les qui reperti sunt ib i, et viros bellatores,
gens de guerre. percussit Ismahel.
4. Le second jour après le meurtre de 4. Secundo autem die postquam occi­
Godolias, personne ne le sachant encore, derat Godoliam , nullo adhuc sciente,
5. des hommes de Sichem , de Silo et 5. venerunt viri de Sichem , et do
de Samarie, au nombre de quatre-vingts, Silo, et de Sam aria, octoginta viri, rasi
vinrent, ayant la barbe rasée, les vête­ barba, et scissis vestibus, et squallen-
ments déchirés et l’extérieur négligé ; et tes ; et munera et thus habebant in
ils portaient dans leurs mains des o f­ manu, ut offerrent in domo Domini.
frandes et de l’encens pour les présenter
dans la maison du Seigneur.
6. Ism ahel, fils de Nathanias, sortit 6. Egressus ergo Ism ahel, filius Na-
de Masphath au-devant d’eux, et il mar­ thaniæ, in occursum eorum de Masphath,
chait en pleurant; et lorsqu’il les eut incedens et plorans ibat ; cum autem oc­
rencontrés, il leur dit : Venez auprès de currisset eis, dixit ad eos : Venite ad
Godolias, fils d’Ahicam. Godoliam , filium Ahicam .
7. E t quand ils furent arrivés au m i­ 7. Qui cum venissent ad medium ci­
lieu de la ville, Ism ahel, fils de Natha­ vitatis, interfecit eos Ismahel, filius Na-
nias, les tua vers le milieu de la citerne, thaniæ , circa medium laci, ipse et viri
aidé des hommes qui l’accompagnaient. qui erant cum eo.
8. Mais il s’en trouva dix parmi eux 8. Decem autem viri reperti sunt in­
qui dirent à Ismahel : Ne nous tue pas, ter eos, qui dixerunt ad Ismahel : Noli
car nous avons des trésors dans les occidere nos, quia habemus thesauros
champs, du blé, de l ’orge, de l’huile et in agro, frum enti, et hordei, et olei, et
du miel. Alors il s’arrêta, et il ne les tua mellis. E t cessavit, et non interfecit eos
pas avec leurs frères. cum fratribus suis.

Ia m allee de son crim e. — E lis a m a ne d iffère tiq u e du nord (cf. Is. x x v m , 1 , e t le com m en­
p e u t- ê tr e pas de ce lu i q u i a été cité récem m ent ta ire ). — R a s i... et scissis... S ig nes de g ra n d
( x x x v i , 12). Selon d 'au tres, ce s e ra it un des fils de d e u il, à cau se de la d e stru c tio n de Jé ru sa le m e t
D av id (cf. I I R eg . v , 1 6 ; I P a r. m , 8 ), de so rte du tem p le. — S q u a lten tes... H ébr. : s’é ta n t f a it
que N a th an ia s s e ra it ap p elé flls d’É lisam a dans des incision s. P ra tiq u e to u te païen n e. V o y e z x v i,
un sens très la rg e . — C o m ed eru n t... p a n es. C ir­ 6b, e t la n o te. — M u n e ra . H éb r. : m in h ô t. L a m a­
co n stan ce q u i re n d a it le crim e d ’Ism a b el b ea u ­ tiè re des sacrifices non san g lan ts (fleu r de fa rin e ,
coup p lu s o d ie u x , s u r to u t d ’ap rès les Idées o rien ­ s e l, e tc .) Les p èlerin s n’ am en a ien t pas a v e c e u x
ta le s ; ca r l'h o s p ita lité crée des relatio n s trè s des v ic tim e s p rop rem en t d ite s , puisqu e l ’au tel
é tro ites e n tre l’h ô te e t l’a m p h itry o n . — O m nes... des h o lo cau stes n ’e x is ta it p lu s , e t q u ’il n ’é ta it
J u d æ os... (v ers. 3). C.-à-d., c e u x q u i se tro u v a ie n t pas p erm is de les o ffrir aille u rs . C f. D e u t. x n ,
ch ez G odolias. D e m êm e p o u r les C haldéens (q u i 13 e t ss. — Eg ressu s... p lo ra n s... (vers. 6). R a f­
reperti... i b i ) . L e s assassins é ta ie n t beaucoup finem en t d ’h y p o crisie p o u r m ie u x ca ch e r la p e r­
m oins n o m b reu x q ue les v ictim e s ; m ais quelques fid ie de ses d esseins. In ced en s... ib a t e st un
hom m es décidés so n t in com p arablem en t p lu s fo rts h ébraïsm e p itto re sq u e . — V en ite a d G o d o lia m :
q u e des personnes sans d éfen se, q u i ne se tie n ­ afin d’ o ffrir le u rs h om m ag es a u g o u v e r n e u r de la
n e n t pas s u r le u rs g a rd e s. D u re s te , d ’après co n trée. - - In te r fe c it eos (vers. 7). C et acte de
l ’h é b re u , les g u e rrie rs ( v ir o s b e lla to r es) ne d if­ cr u a u té , q u i sem ble in u tile à p rem ière v u e , a v a it
fè re n t pas des C h ald éen s : c ’é ta it com m e une p rob ab lem en t p o u r b u t d’e ffra y e r tous les J u ifs q u i
gard e du corps q u e N abuch o d on o sor a v a it laissée h a b ita ie n t le p a y s , e t de les am en er à s’associer à
à G odolias. ses p lan s de ré v o lte . II est peu n atu re l de su pp oser,
4 - 9. A n tr e s assassinats d’Ism a h cl. — N u llo ... av ec quelqu es co m m en tateu rs, q u ’Ism ah el v o u la it
siiente. L es m eu rtriers a v a le n t p ris d ’h ab iles p ré­ sim p lem en t s’ e m p a rer des o ffran d es q u e les pèle­
cautions p ou r c a ch e r le u r crim e. — D e Sichem ..., rin s em p o rtaie n t à J é ru sa le m . — C irca m e d iu m
Silo..., S a m a r ia . T ro is v ille s im p o rtan te s de la la ci. H é b r.: dan s la cite rn e . C .- à - d . q u ’il les fit
trib u d’ E p h ra lm . Sichem , la N a p lo u se m oderne, je te r dans la cite rn e après q u ’ils e u re n t é té as­
éta it situ ée au c œ u r de la P a le s tin e clsjorda- sassinés. — T h esa u ro s i n agro ( v e r s . 8 ). Ils
nlenne. S u r Silo, v o y e z la n o te de v u , 12. Sam a­ a v a ie n t ca ch é le u rs g ra in s e t ieu rs au tre s p ro v i­
rie é ta it l’an cienn e ca p ita le du ro yau m e schism a- sions dan s des silos, com m e on le fa it en core en
686 J eu . X L I , 9-16.
9. Lacus autem in quem projecerat 9. La citerne dans laquelle Ismahel
Ismahel omnia cadavera virorum quos jeta tous les cadavres des hommes qu’il
percussit propter Godoliam , ipse est, avait tués à cause de Godolias est celle
quem fecit rex Asa propter JHasa, regem qu’avait faite le roi Asa à cause de Ba-
Israel; ipsum replevit Ism ahel, filius asa, roi d’Israël; Ism ahel, fils de N atha­
Nathaniæ, occisis. nias, la remplit des corps de ceux qu’il
avait tués.
10. E t captivas duxit Ismahel omnes 10. E t Ismahel emmena prisonniers
reliquias populi qui erant in M asphath, tous les restes du peuple qui étaient à
filias regis, et universum populum qui Masphath, les filles du roi, et tout le
remanserat in Masphath, quos commen­ peuple qui était resté à Masphath, et que
daverat N abuzardan, princeps m ilitiæ , Nabuzardan, chef de l’armée, avait con­
Godoliæ, filio Ahicam ; et cepit eos Ism a­ fiés à Godolias, fils d’A hicam ; Ism ahel,
h el, filius Nathaniæ , et abiit ut transiret fils de Nathanias, les prit et partit pour
ad filios Amraon. passer chez les enfants d’Ammon.
1 1 . A udivit autem Johanan, filius Ca- 11. Mais Johanan, fils de Carée, et
ree, et omnes principes bellatorum qui tous les chefs des guerriers qui étaient
erant cura eo, omne malum quod fece­ avec lui, apprirent tout le mal qu’avait
rat Ism ahel, filius Nathaniæ ; fa it Ism ahel, fils de Nathanias;
12. et assumptis universis viris, pro­ 12. et ayant pris tous les hommes, ils
fecti suntut bellarent adversum Ismahel. partirent pour attaquer Ism ahel, fils de
filium N athan iæ , et invenerunt eum ad Nathanias, et ils le trouvèrent auprès
aquas multas quæ sunt in Gabaon. des grandes eaux qui sont à Gabaon.
13. Cumque vidisset omnis populus 13. Quand tout le peuple qui était
qui erat cum Ismahel Johanan, filium avec Ismahel vit Johanan, fils de Carée,
Caree, et universos principes bellatorum et tous les chefs des guerriers qui étaient
qui erant cum eo, læ tati sunt ; avec lui, il s’en réjouit;
14. et reversus est omnis populus 14. et tout le peuple qu’Ismahel avait
quem ceperat Ismahel in M asphath, pris à Masphath se retourna et vint au ­
reversusque abiit ad Johanan, filium près de Johanan, fils de Carée.
Caree.
15. Ismahel autem , filius N athaniæ , 15. Mais Ism ahel, fils de Nathanias,
fu g it cum octo viris a facie Johanan, et s’enfuit avec huit hommes de devant
abiit ad filios Ammon. Johanan, et il alla chez les enfants
d’Ammon.
16. T ulit ergo Johanan, filius Caree, 16. Johanan, fils de Carée, et tous les
et omnes principes bellatorum qui erant chefs des guerriers qui étaient avec lui,
cum eo, universas reliquias vulgi quas prirent donc tous les restes du peuple
reduxerat ab Ismahel, filio Nathaniæ, de qu’Ismahel, fils de Nathanias, avait rame-

P a le s iin e , en É g y p t e , en A lg é rie e t a ille u rs . — ( v e rs. 11 ). C’é ta it l ’am i Adèle de G odolias. C f.


L a c u s a u tem ... (v ers. 9). N o te ré tro sp e ctiv e. L e s x l , 8, 1 3 , 15. — A ss u m p tis ... v ir is (vers. 12) :
liv re s h isto riq u es de la B ible ne sig n a le n t pas les an cien s p artisan s a v e c lesqu els Jo h an an e t
exp ressém en t la co n stru ctio n a ttrib u é e ici au les a u tre s ch e fs a v a ie n t lu tté co n tre les C h a l­
ro i A sa ; m ais ils m en tio n n en t un tr a it q u i n ’est déens. C f. x l , 7. — A q u a s m u lta s ... i n G abaon.
pas sans co n n exion a v e c elle. « A s a co n voq u a to u t H ébr. : G ib 'ô n ; au jo u rd ’h u i E l - D j ib , seu lem en t
J u d a , sans ex cep ter p erson n e, e t ils em p o r­ à u n e d e m i-h e u re au nord de N e b y Sam oull ou
tè re n t les p ierres e t le bois que B aasa em p lo y a it M aspha (n o te de x l , 6 ; A tl. géogr., p l. v n , x u ,
à la co n stru ctio n de R am a ; et le ro i A sa s’en x v i ) . A l ’est du v illa g e , on tr o u v e une sonree
s e r v it p o u r b â tir G ab aa de B en jam in e t M asph a » a b o n d a n te , e t , non loin de là , les restes d’ une
. ( I I I R eg. x v , 2 2 ; c f. I I P a r. x v i , 6). cite rn e co n sid é ra b le , q u i est aussi m en tion n ée
5° Jo h an an m et Ism ah el en fu ite e t d é liv re I I R eg. n , 13. — C u m qu e-., p o p u lu s (v e rs. 13 ).
les p rison n iers q u ’ il a v a it fa its . X L I , 1 0 -1 6 . T o u s les p rison n iers d’ Ism ah el (eom p. le v e rs. 10)
1 0 -1 6 . L es m ots JU ias reg is d o iv e n t sans d o n te se ré jo u issa ie n t à l ’esp o ir de le u r p roch ain e dé­
être p ris dans nn sens la rg e : des prin cesses q u i liv ra n ce . E n effet, ils re c o u v rè re n t au ssitô t le u r
a p p arte n aie n t à la fa m ille ro yale . — Ut t r a n s ­ lib e rté (v e rs . 1 4 ) , Ism ah el a y a n t p ris la fu ite
ire t a d... A m m a n . On a v u p in s h a u t ( x l , 1 4 ) sans oser lu tte r lo n gu em en t co n tre des forces
q u 'ls m a h e l n’é ta it que l ’in stru m en t de B a a lis , sup érieu res ( v e rs. 15 ). — C u m octo v ir is . Il
ro i des A m m o n ites. L e crim e a c c o m p li, c’est' n ’a v a it donc p erd u que d e u x hom m es dans la
donc n a tu re lle m e n t au p rès de son m an d an t qn e p e tite b a ta ille q u i s ’é ta it en g ag ée. Com p. le v e r ­
le m e u rtrie r se ré fu g ie . — A u d iv it ... J o h a n a n set 2. — T u lit ergo... (v e rs. 16). Des ca p tifs q u ’ il
J er . X L I , 17 — X L I I , 4. 681

'nés de Masphath, après avoir tué Godolias, Masphath, postquam percussit Godo­
tils d ’Ahicam : les vaillants hommes de liam , filium Ahicam : fortes viros ad
guerre, les femmes, les enfants et les eu­ prælium, et mulieres, et pueros, et eu­
nuques, qu’il avait ramenés de Gabaon. nuchos, quos reduxerat de Gabaon.
17. Ils partirent, et ils s’arrêtèrent en 17. E t abierunt, et sederunt peregri-
passant à Chamaam, qui est près de nantes in Chamaam, quæ est ju xta Beth-
Bethléem, pour se mettre en route et lehem, ut pergerent, et introirent Æ g y ­
entrer en E gyp te, ptum ,
18. à l’abri des Chaldéens; car ils les 18. a facie Chaldæorum ; timebant
redoutaient, parce qu’Ism ahel, fils de enim eos, quia percusserat Ism ahel, filius
Nathanias, avait tué Godolias, fils d’A ­ N athaniæ , Godoliam, filium A hicam ,
hicam, que le roi de Babylone avait mis quem præposuerat rex Babylonis in -
à la tête du pays de Juda. terra Juda.

CHAPITRE XLII

1. Tous les chefs des guerriers, et Jo- 1. E t accesserunt omnes principes


hanan, fils de Carée, et Jézonias, fils bellatorum , et Johanan, filins Caree, et
d’Osaïas, et tout le reste du peuple, de­ Jézonias, filius Osaiæ, et reliquum vul­
puis le plus petit jusqu’au plus grand, gus, a parvo usque ad m agnum ,
s’approchèrent alors,
2. et dirent au prophète Jérémie : 2. dixcruntque ad Jeremiam prophe­
Que notre supplication tombe devant tam : Cadat oratio nostra in conspectu
toi, et prie pour nous le Seigneur ton tuo, et ora pro nobis ad Dominum Deum
Dieu, pour tous ces restes, car nous de­ tuum, pro universis reliquiis istis, quia
meurons bien peu après avoir été nom­ derelicti sumus pauci de pluribus, sicut
breux , comme tes yeux le voient ; oculi tui nos intuentur;
3. et que le Seigneur ton Dieu nous 3. et annuntiet nobis Dominus Deus
montre la voie par laquelle nous devons tuus viam per quam pergamus, et ver­
marcher, et ce que nous avons à faire. bum quod faciamus.
4. Le prophète Jérémie leur dit : J ’ai 4. D ixit autem ad eos Jeremias pro­
entendu. Voici, je vais prier le Seigneur pheta : A udivi. Ecce ego oro ad Domi­
votre Dieu, selon vos paroles.; et je vous num Deum vestrum , secundum verba
rapporterai tout ce qu’il me répondra, vestra ; omne verbum quodeumque res­
sans vous rien cacher. ponderit mihi indicabo vobis, nec celabo
vos quidquam.

ve n a it d e d é liv re r e t de ses s o ld a ts , Joh an an d an s un p re m ie r m ou vem en t d ’ in d ig n a tio n , on


fo rm a un e ca ra va n e d o n t le s o rt u lté r ie u r v a p o u rr a it bien é g o rg e r sans d istin c tio n e t sans
ê tre in d iqu é. p itié to u s les J u ifs q u ’on tr o u v e r a it dan s le
6® J o h an an e t s a troup e se p ré p a ren t à se ré ­ p a ys.
f u g ie r en E g y p te . X L I , 1 7 - 1 8 .
§ I I I . — J é ré m ie est c o n tr a in t de su iv re en
1 7 - 1 8 . A u lie u de sed eru n t... i n C h a m a a m ,
É gypte ses co m p a trio tes fu g i t if s . X L I I , I —
l’h éh reu p orte : Iis s’a r rê tè re n t au ca ra v a n sé ra il
X L I I I , 13.
de K im h a m . C h am aam ou K im h am é ta it le fils
de B a r z iiia ï, ce fid èle s e rv ite u r de D a v id , q u i, 1° L e p rop h ète e st co n su lté s u r l'o pp o rtu n ! é
ue p o u v a n t a cco m p a g n er lu i-m ê m e en e x il son de la fu ite . X L I I , 1 -8 .
ro i p e rs é cu té , s’é ta it f a i t rep résen ter p a r l ’un C h a p . X L I I . — 1 - 6 . J é z o n ia s , f l li u s O sa iæ ,
des siens. C f. I I R eg. x i x , 3 7 -3 8 . On suppose est v raise m b la b le m e n t Id en tiqu e a v e c le p erson ­
que D av id , recon n aissan t, a u ra donné à C h am aam , n age du m êm e nom q u i a é té m en tion n é x l , 8,
près de B e th ié e m , une p ro p rié té s u r laquelle P lu s b a s , X L i l i , 2 , il sera appelé A z a r ia s , fl l s
c e lu i- c i fit b â tir un k h a n . U n e h ô teiie rie é ta it d’O s a ïa s ; il fa u t q u ’ici ou là il y a it u n e fa u te
fo r t u tile m e n t piacée s u r la ro u te des ca ra va n es de co p iste. — A pa rvo... a d m a g n u m , C .- à - d .
qu i a lla ie n t de P a le s tin e en É g y p te . — I n tr o ­ to u s les fu g it ifs sans excep tio n . — S u r la f o r ­
ir e n t i n Æ g y p tu m . Joh an an e t sa s u ite red o u ­ m u le ca d a t o r a tio (v ers. 2 ) , v o y e z le com m en ­
ta ien t quelq u e v en g ean ce in sign e des C haldéens ta ire de x x x v i , 7. — A n n u n tie t... D o m in u s ...
(v e rs. 18), et qu o iqu e ie u r co n d u ite e û t été très ( vers. 3 ). On d o it cro ire q u e c ’e st en to u te
loyale dans cette triste affaire, lis pensaient que, .iln cérité q u 'ils co n su ltè re n t le p rop h ète, quoi-
6Ô8 J er . X LII, 5-lS.
5. E t illi dixerunt ad Jeremiam : Sit. 5 .E t ils dirent à Jérém ie: Que le Sei­
Dominus inter nos testis veritatis et gneur soit entre nous un témoin de vérité
fidei, si non, ju xta omne verbum in et de sincérité, si nous ne faisons pas
quo miserit te Dominus Deus tuus ad tout ce que le Seigneur ton Dieu t’aura
nos, sic faciemus ; ordonné de nous dire ;
6. sive bonum est, sive malum, voci 6. que ce soit du bien on du mal, nous
Domini Dei nostri, ad quem mittimus obéirons à la voix du Seigneur notre
te, obediemus, ut bene sit nobis cum D ieu, vers lequel nous t’envoyons, afin
audierimus vocem Domini Dei nostri. que nous soyons heureux après que nous
aurons entendu la voix du Seigneur
notre Dieu.
7. Cum autem completi essent decem 7. Après que dix jours se furent
dies, factum est verbum Domini ad J e ­ écoulés, la parole du Seigneur fu t adres­
remiam ; sée à Jérém ie;
8. vocavitque Johanan, filium Caree, 8. et il appela Johanan, fils de Carée,
et omnes principes bellatorum qui erant tous les chefs des guerriers qui étaient
cum eo, et universum populum, a mi­ avec lui, et tout le peuple, depuis le plus
nimo usque ad magnum ; petit jusqu’au plus grand;
9. et dixit ad eos : H æ c dicit Dom i­ 9. et il leur dit : Ainsi parle le Sei­
nus, Deus Israel, ad quem misistis me gneur, le Dieu d’Israël, auquel vous
ut prosternerem preces vestras in con­ m’avez envoyé pour présenter vos prières
spectu ejus : devant sa face :
10. Si quiescentes manseritis in terra 10. Si vous demeurez en repos dans
hac, ædificabo vos, et non destruam, ce pays, je vous bâtirai et ne vous d é­
plantabo et non evellam ; jam enim pla­ truirai point, je vous planterai et ne
catus sum super malo quod feci vobis. vous arracherai pas, car je suis déjà
apaisé au sujet du mal que je vous ai
fait.
11. Nolite timere a facie regis B aby­ 11. Ne craignez pas le roi de B ab y­
lonis, quem vos pavidi form idatis; nolite lone, que vous redoutez tout tremblants ;
metuere eum, dicit Dominus, quia vobis- ne le craignez pas, dit le Seigneur, car
cum sum ego ut salvos vos faciam , et je suis avec vous pour vous sauver, et
eruam de manu ejus; pour vous délivrer de sa main ;
12. et dabo vobis m isericordias, et 12. je vous donnerai mes miséricordes,
miserebor vestri, et babitare vos faciam et j ’aurai pitié de vous, et je vous ferai
in terra vestra. habiter dans votre pays.
13. Si autem dixeritis vos : Non habi­ 13. Mais si vous dites : Nous n’habi­
tabimus in terra ista, nec audiemus terons pas dans ce pays, et nous n’écou-
vocem Domini Dei nostri; terons pas la voix du Seigneur notre
Dieu ;

q u ’ils a ie n t en su ite re fu s é d’ o b éir a u x ord res 9 - 1 2 . D ieu p ro m e t la p ro sp é rité à c e u x q u i


d iv in s ( c f . x l i u , 4 ) . — Ecce... o ro... (v e rs. 4 ) . d em eu rero n t tr a n q u ille m e n t en P a le stin e . —
J érém ie le u r p ro m et son con cours. — S it... testis Prosternerem , preces... L a m êm e expression q u ’au
in te r n o s (v e rs . 5). M ieu x : co n tre nous. Ils a p ­ v ers. 2. — Æ d ific a b o , plan tab o... L e s m é ta ­
p elle n t s u r e u x les ch â tim e n ts du c ie l, s’ils ne p h o res em ployées d ès le d é b u t du liv r e ; c f . i ,
se co n fo rm en t pas fid èlem en t a u conseil q u e le u r 10, e tc . — J a m e n im p la c a tu s... P lu s fo rte m e n t
d onn era le p rop h ète au nom d u S eig n eu r. — d an s i’h éb reu : C a r je m e repen s... — N o lite t i ­
S iv e b o n u m , s ir e ... (v e rs . 6) : q u e le conseil le u r m ere... (v e rs . 1 1 ) . C ’est le cô té n é g a tif de ce tte
p laise ou non. p rem ière p a rtie de l ’o ra c le : D ieu rassu re les
2° Jérém ie p ré d it le s a lu t à c e u x q u i d em eu ­ J u ifs e t le u r p ro m e t qu e les C h ald éen s n e le u r
rero n t en J u d é e , la ru in e à c e u x q u i se r é fu ­ fe ro n t au cu n m al. — Dabo vobis... ( v e r s . 1 2 ) .
g ie ro n t en E g y p te . X L I I , 7 - 1 8 . C ’est la p a rtie p o sitive : le S e ig n e u r p rom et au x
7 - 8 . In tro d u ctio n à l ’o racle. — D ecem d ies... siens de les co m b ler de bien s. — E t m iserebor...
T em p s re la tiv e m e n t c o n s id é ra b le , q u i in d iq u a it V a r ia n te d an s l’ h ébreu : E t il ( l e ro i de B a b y ­
d éjà dans quel sens la réponse se ra it fa ite . L a lo n e ) a u r a p itié de v o u s , e t 11 v o u s ra m èn era
ré v é la tio n d iv in e e st com m un iquée p a r Jérém ie dans v o tre p ays.
a v e c u n e g ra n d e so len n ité : to u s so n t co n voq u és 1 3 - 1 8 . M a lh e u r à c e u x q u i v o u d ra ie n t quan d
p ou r l ’en ten d re ( v e r s . 8 ) , de m êm e q u e to u s m êm e se r é fu g ie r en É g y p te . — S i a v te m d ix e ­
a v a ien t assisté à la dem an de ( v e i s . 1 e t ss.). ritis ... S u p po sition q u i n’é ta it q u e tro p fo n d ée,
J er . X L I I , 14-21. G89
14. si vous dites : Non, mais noos 14. dicentes : Nequaquam, sed ad
irons au pays d’Egypte, où nous ne ver­ terram Æ g yp ti pergemus, ubi non vide­
rons pas la guerre, où nous n’enten­ bimus bellum , et clangorem tubæ non
drons pas le bruit de la trompette, où audiemus, et famem non sustinebimus,
nous ne souffrirons pas de la fa im , et et ibi habitabimus ;
c’est là que nous habiterons ;
15. maintenant écoutez dans ce cas la 15. propter hoc nunc audite verbum
parole du Seigneur, restes de Juda. Domini, reliquiæ Juda. H æ c dicit Domi­
Ainsi parle le Seigneur des armées, le nus exercituum , Deus Israel : Si posue­
Dieu d’Israël : Si vous tournez votre v i­ ritis faciem vestram ut ingrediamini
sage pour entrer en Egypte, et si vous y Æ gyptum , et intraveritis ut ibi habi­
pénétrez pour y habiter, ’ tetis,
16. l ’épée que vous redoutez vous 16. gladius quem vos form idatis, ibi
atteindra là , dans le pays d’E g y p te , et comprehendet vos in terra Æ g y p ti, et
la famine qui vous inquiète s’attachera fa m es, pro qua estis solliciti, adhaerebit
à vous en E gyp te, et vous mourrez là. vobis in Æ g y p to , et ibi moriemini.
17. Tous ceux qui tourneront leur v i­ 17. Omnesque viri qui posuerunt fa ­
sage pour entrer en E gypte, afin d’y ciem suam ut ingrediantur Æ gyptu m ,
habiter, mourront par le glaive, par la ut habitent ibi, morientur gladio, et
famine et par la peste; il n’en demeu­ fam e, et peste; nullus de eis remanebit,
rera pas un seul, et nul n’échappera de­ nec effugiet a facie mali quod ego affe­
vant les maux que je ferai venir sur eux. ram super eos.
18. Car ainsi parle le Seigneurdes ar­ 18. Quia hæc dicit Dominus exerci­
mées, le Dieu d’Israël : De même que ma tuum, Deus Israel : Sicut conflatus est
fureur et mon indignation s’est allumée furor meus et indignatio mea super ha­
contre les habitants de Jérusalem, ainsi bitatores Jérusalem, sic conflabitur in­
mon indignation s’allumera contre vous dignatio mea super vos cum ingressi
lorsque vous serez entrés en E g y p te ; et fueritis Æ gyptum ; et eritis in jusjuran­
vous deviendrez un objet d’exécration, dum , et in stuporem, et in nuiedi^tam ,
d’étonnement, de malédiction et d’op­ et in opprobrium, et nequaquam ultra
probre, et vous ne verrez plus ce lieu. videbitis locum istum.
19. Parole du Seigneur à votre sujet, 19. Verbum Domini super vos, reli­
restes de Juda : N ’entrez pas en E g y p te ; quiæ J u d a : Nolite intrare Æ gyptu m ;
sachez bien, selon que je vous le proteste scientes scietis, quia obtestatus sum vos
aujourd’hui, hodie,
20. que vous avez trompé vos âmes. 20. quia decepistis animas vestras.
Car vous m’avez envoyé vers le Seigneur Vos enim misistis me ad Dominum Deum
notre D ieu , en disant : Prie pour nous nostrum, dicentes : Ora pro nobis ad
le Seigneur notre Dieu, et tout ce que le Dominum Deum nostrum, et ju xta om­
Seigneur notre Dieu t’aura dit, annonce- nia quæcumque dixerit tibi Dominus
le-nous, et nous le ferons. Deus noster, sic annuntia nobis, et f a ­
ciemus.
21. E t je vous l’ai annoncé aujourd’hui, 21. E t annuntiavi vobis hodie, et non
et vous n’avez pas écouté la voix du audistis vocem Domini Dei vestri, super
Seigneur votre Dieu, dans toutes les universis pro quibus misit me ad vos.
choses pour lesquelles il m’a envoyé vers
vous.

com m e le m o n trero n t b ie n tô t les fa its . — N o n Im age : M a fu r e u r a été v e r s é e , sera v ersée. —


v id e b im u s b e llu m ( v e r s . 1 4 ) : com m e s ’ils d e­ E r it is in ju s ju r a n d u m ... S u r ce tte fo rm u le ,
v a ie n t ê tre ab solu m en t à l ’a b ri des Chaldéen s et v o y e z i v , 9 , e t la n o te ; x x v , 18 , etc.
des m au x de la g u e r r e , dan s la lo in tain e et 3° L e p rop h ète sig n a le à ses co n cito yen s les
p u issa n te É g y p te .— P r o p te r hoc... (v e rs. 15 e t ss.): d an gers de la désobéissance à la q u e lle ils se p ré ­
ca la m ités q u i les a tte in d ro n t s’ils d ésobéissent p a ra ie n t. X L 1 I , 1 9 -2 2 .
à D ien . — P o s u e r itis fa c ie m ... e st u n h éb ra ïsm e, 1 9 -2 2 . P re ssa n te e x h o rta tio n . — V erbu m ...
qui Indique un e réso lu tion fe rm e , bien arrêtée. su p e r vos. C.-à-d. : V o ic i la rép on se d u S e ig n e u r.
— Q u ia hæc d lcit... (v e rs. 18). L e S eig n eu r In­ — O btestatus su m ... J e vo u s ce rtifie qu e te lle
siste én ergiq u em en t s u r sa m e n a c e .— C o n fla tu s est la v o lo n té de D ieu ; p a r co n séqu en t ( l’h ébreu
est, co n fla b itu r. L ’h éb re u em ploie u n e a u tre a ce tte slgn iflo a tlo n se co n d a ire ). Je vo u s Interdis
Com m e n t . — V. 41
COO J er . X L I I , 22 — X L I I I , 7.
22. Nunc ergo scientes scietis quia 22. Sachez donc bien, maintenant, que
gladio, et fam e, et peste moriemini in vous mourrez par le glaive, par la fa ­
loco ad quem voluistis intrare ut habi­ mine et par la peste, dans ce lieu où
taretis ibi. vous voulez aller pour y habiter.

C H A P I T R E X L I II

1. Factum est autem, cum complesset 1. Or il arriva, après que Jérémie eut
Jeremias loquens ad populum univer­ achevé de dire au peuple toutes les pa­
sos sermones Domini Dei eorum, pro roles du Seigneur leur Dieu, toutes les
quibus miserat eum Dominus Deus eo­ paroles pour lesquelles le Seigneur leur
rum ad illos, omnia verba hæc, Dieu l’avait envoyé auprès d’eux,
2. d ixit Azarias, filius Osaiæ , et Jo- 2. qu’ Azarias, fils d’Osaïas, Johanan, fils
hanan, filius Caree, et omnes viri su­ de Carée, et tous les hommes orgueil­
perbi, dicentes ad Jeremiam : Menda­ leux, dirent à Jérémie : Tu dis un men­
cium tu loqueris ; non misit te Dominus songe; le Seigneur notre Dieu ne t ’a
Deus noster, dicens : Ne ingrediamini pas envoyé pour nous dire : N ’entrez
Æ gyptum ut habitetis illic. pas en E gypte pour y habiter.
3. Sed Baruch, filius Neriæ, incitat te 3. Mais c’est Baruch, fils de Nérias,
adversum nos, ut tradat nos in manus qui t’excite contre nous, pour nous livrer
Chaldæorum, ut interficiat nos, et tra­ entre les mains des Chaldéens, pour nous
duci faciat in Babylonem. faire mourir et pour nous faire con­
duire à Babylone.
'4 E t non audivit Johanan, filius 4. E t Johanan, fils de Carée, et tous
C aree, et omnes principes bellatorum , les chefs des guerriers, et tout le peuple,
et mu^«rqnT populus, vocem Dom ini, ut n’écoutèrent pas la voix du Seigneur, de
manernnf icrra Juda. manière à rester dans le pays de Juda.
5. Sed tollens Johanan, filius Caree, 5. Mais Johanan, fils de Carée, et tous
et universi principes bellatorum, uni­ les chefs des guerriers, prirent tous les
versos reliquiarum Juda, qui reversi restes de Juda qui, après avoir été dis­
fuerant de cunctis gentibus ad quas fu e­ persés parmi toutes les nations, en
rant ante dispersi, ut habitarent in terra étaient revenus pour habiter dans le pays
Ju d a, de Juda,
6. viros, et mulieres, et parvulos, et 6. les hommes, les fem m es, les petits
filias regis, et omnem animam quam enfants, et les filles du roi, et tous ceux
reliquerat Nabuzardan, princeps m ili­ que Nabuzardan, chef de l’armée, avait
tiae, cum Godolia, filio Ahicam , filii laissés avec Godolias, fils d’Ahicam , fils
Saphan, et Jeremiam prophetam, et de Saphan, et aussi le prophète Jérémie,
Baruch, filium N eriæ ; et B aru ch , fils de Nérias ;
7. et ingressi sunt terram Æ g y p ti, 7. et ils entrèrent dans le pays d’E ­
quia non obedierunt voci Dom ini, et gyp te, car ils n’obéirent pas à la voix
venerunt usque ad Taphnis. du Seigneur, et ils vinrent jusqu’à
Taphnis.

d’a lle r en E g y p te . — D ecep istis a n im a s . . ( v e r ­ ca r c ’é ta it là le p lu s g ra n d crim e qu e p û t co m ­


s e t 20). Jérém ie c o n n a issa it, p en t-ê tre p ar ré v é ­ m e ttre u n p rop h ète. — B a r u c h ... in c itâ t te
la tio n , le u r p ro je t & peine form é. — D ic e n te s : ( v e r s . 3 ) . Ils a ccu se n t trè s g ra v e m e n t au ssi le
O ra ... Com p. les v ers. 2 - 3 . Il le u r rap p elle leu rs secré ta ire de Jé ré m ie . A n lieu de u t in terficia t...
p rop res p a ro le s , afin de p ro d u ire s u r e u x u n e et... fa c ia t ... lisez le p lu r ie l, d ’ap rès l’h ébreu :
Im pression p lu s v iv e . P o u r q u ’ ils ( les C h ald éen s ) nous tu e n t e t nous
4° L e s J u ifs p é n ètren t en É g y p t e , e n tra în a n t em m èn en t à B a b y lo n e.
Jérém ie à le u r su ite. X L I I I , 1 - 7 . 4 - 7 . L a désobéissan ce. — Q u i rev ersi... d e­
C h a p . X L I I I . — 1 - 3 . R ep ro ch es in ju ste s q u e g en tib u s (v e rs. 5) : des co n trées lim itro p h e s de
les ch efs ad ressen t a u p rop h ète. — S u r A z a r ia s , la P a le stin e . Com p. x l , 12. • - O m n em a n im a m
▼oyez la n ote de x l i i , 1 . J o h a n a n , d o n t la co n ­ q u a m ... S u r ce tte ca té g o rie d’h a b ita n t s , v o y ez
d u ite a v a it été si Irrép roch ab le Jusqu’alors, se x x x ix , 10, e t x l , 5. — E t J e re m ia m ... u n l’em ­
laissa p rob ab lem en t séd u ire p ar A za ria s . — M e n ­ m en a de fo r c e ,a v e c B a ru ch . — T a p h n is . H ébr.:
d a ciu m ... lo q u e ris (v e rs. 2b). A u d a ce s a c rilè g e , T a h p a n h ès. V o y e z le com m en taire de n , 16. Lt»
R oi de P e rse m a rch an t à l ’ om bre d ’ un p arasol. (B as-relief de B éh istou n .)
602 J * r . X L I I I , 8-13.
8. E t factus est sermo Domini ad 8. Alors la parole du Seigneur fut
Jeremiam in Taphnis, dicens : adressée à Jérémie à Taphnis, en ces
termes :
9. Sume lapides grandes i i manu tua, 9. Prends de grandes pierres dans ta
et abscondes eos in crypta quæ est sub main, et cache-les dans la crypte qui est
muro latericio, in porta domus Pharao- sous le mur de briques, à la porte de la
nis, in Taphnis, cernentibus viris ju d æ is, maison du pharaon, à Taphnis, en pré­
sence des J u ifs,
10. et dices ad eos : H æ c dicit Domi­ 10. et tu leur diras : Ainsi parle le
nus exercituum , Deus Israel : Ecce ego Seigneur des armées, le Dieu d’Israël :
mittam et assumam Nabuchodonosor, V oici, je vais envoyer prendre N abu­
regem Babylonis, servum m eum; et chodonosor, roi de Babylone, mon servi­
ponam thronum ejus super lapides istos teur; et je placerai sou trône sur ces
quos abscondi, et statuet solium suum pierres que j ’ai cachées, et il y établira
super eos; son siège;
11. veniensque percutiet terram Æ g y ­ 11. il viendra, et il frappera le pays
pti, quos in mortem, in m ortem, et quos J ’E gypte : à la mort ceux qui sont pour
in captivitatem , in captivitatem , et quos la m ort, à la captivité ceux qui sont
in gladium , in gladium ; pour la captivité, et au glaive ceux qui
sont pour le glaive ;
12. et succendet ignem in delubris 12. il mettra le feu dans les temples
deorum Æ gyp ti, et comburet ea, et ca­ des dieux de l ’Egypte, et il les brûlera,
ptivos ducct illos, et am icietur terra et il emmènera les dieux captifs ; il se
Æ g y p ti sicut amicitur pastor pallio suo, revêtira du pays d’E gypte comme un
et egredietur inde in pace ; berger se couvre de son manteau, et il
s’en retournera en paix ;
13. et conteret statuas domus solis 13. et il brisera les statues de la mai­
quæ sunt in terra Æ g y p ti, et delubra son du soleil qui sont dans le pays
deorum Æ g yp ti comburet igni. d’E gypte, et il consumera par le feu les
temples des dieux de l’ Egypte.

fu g it ifs d u re n t sans d o u te s ’a r rê te r d an s ce tte s ic u t... p a sto r... M étap h ore tr a g iq u e . N a b u ch o ­


v ille -fro n tiè re , Jusqu’à ce q u ’ils eu ssen t o b ten u d u d onosor se r e v ê tir a des d ép o u illes de i’ É g y p te
p h a rao n la p erm ission de s é jo u rn er dans le p ays. ( c .- à - d ., s’en em p a rera ) aveo a u ta n t de fa c ilité
3# J é ré m ie p ré d it que les C h ald éen s ra v a g e ­ q u ’u n p a s te u r se r e v ê t de son m an te au . — S ta ­
ro n t l'E g y p te . X L I I I , 8 -1 3 . tu a s (v e rs. 13). L e m ot h é b re u m a?bô( a p rob a­
8 -9 . A c tio n sym b o liq u e . — I n cry p ta ... su b b lem en t I c i, com m e d an s I s a ïe , x i x , 1 9 , la si­
m u r o „. (v e rs . 9). L ’bébreu s ig n ifie p lu tô t : D ans g n ificatio n d’obélisqu es. — D o m u s S o lis. N om
l’a r g iie d u fo u r à briqu es. Ce fo u r é ta it s itu é p rop re (h ébr., Bê{-àém eS), q u i d ésign e l’ H éiiopo-
to u t à f a it à l ’e n tré e du p ala is ro y a l ( i n p o rta 11s ( « V ille du So leil ») d es G recs, On des É g y p ­
d o m u s...). tiens. V o y e z I s . x œ , 18, e t la n o te ; l 'd t l. géogr.,
1 0 - 1 3 . L ’o ra cle p rop rem en t d it. — S erv u m p l. rv e t v . C ’é ta it « u n e v ille d ’o bélisqu es ».
m e u m . S u r ce titr e d o nn é à N abuch od on osor, A u g u s te e t C a lig u la p rire n t là c e u x q u ’on ad m ire
v o y e z la n o te de x x v , 9. — S u p er la p id es... Ces en co re à R o m e. « L o rsq u e S trab on v is ita H éliop o­
p ie rres d e v a ie n t s e rv ir de base a u trô n e du r o i lis , v in g t an s a v a n t l’ é re ch ré tie n n e , ce tte c ité
de B a b ylon e. E m blèm e de la so lid ité d e ce trô n e, é ta it d é jà u n m on ceau de ru in e s. R ien n ’en reste
ta n d is q u e l ’a r g iie e t les b riq u es fig u ra ie n t la a c tu e lle m e n t, si ce n’ e st q u elq u es v e stig e s des
fr a g ilit é de l ’É g y p te . — S la tu e t s o liu m ... L ’h é ­ ancien s r e m p a rts , d es fra g m e n ts de s p h lu x , et
breu d ésign e p lu tô t le p e tit p a ra s o l, g r a c ie u s e ­ u n o b élisq u e de g r a n it r o u g e , h a u t d’en viron
m en t o rn é , q u e l’on p o r ta it au-d essus de la tê te 12 m ètres. » — L e s m on u m en ts b ab ylo n ien s co n ­
d u r o i, e t q u i a p p ara it si so u v e n t s u r les m o n u ­ firm en t ad m ira b lem en t c e t o r a c le , c a r u n e in s­
m en ts a ssy rie n s (A tl. a rch éol., pl. l z x x , flg. 4 ; crip tio n récem m en t d é c o u v e rte raco n te qu e N a ­
pi. n x x x t , fig. 1 2 , 13 ). — Q uos i n m o rte m ... buch od on osor p é n é tra en É g y p t e , d u ra n t ia
(v e rs . 1 1). P erson ne n ’é ch a p p era à la ruine. V o y e z tre n te - septièm e an n ée de son r è g n e , v a in q u it le
la n ote de x v , 2. — E t succen det ( v e r s . 1 2 ) . pharaon H o p h ra , e t em p o rta u n b u tin con sid é­
D ’ap rès l ’bébreu : J e b rû le ra i. — A m ic ie tu r ... ra b le. C f. x i .v t , 13 e t ss.
J kr X L I V , 1 -7.

C il A P I T H E XLIV

1. Parole qui fu t adressée par Jérémie


1. Verbum quod factura est per Jere­
à tous les Juifs qui habitaient dans le
miam ad omnes Judæos qui habitabant
pays d’E gypte, à M agdalo, à Taphnis, à in terra Æ gypti, habitantes in Magdalo,
Memphis, et dans le pays de Phaturès,
et in Taphnis, et in Memphis, et in terra
en ces termes :
Phatures, dicens :
2. Ainsi parle le Seigneur des armées,
2. Hæc dicit Dominus exercituum ,
le Dieu d’Israël : Vous avez vu tous les
Deus Israel : Vos vidistis omne malum
maux que j ’ai fa it venir sur Jérusalem
istud quod adduxi super Jérusalem , ct
et sur toutes les villes de Ju d a; et voici
super omnes urbes Ju d a; et ecce desertæ
qu’elles sont désertes aujourd’hui, et sans
sunt hodie, et non est in eis habitator,
aucun habitant,
3. a cause de la malice avec laquelle 3. propter malitiam quam fecerunt ut
ils ont agi pour exciter ma colère, en
me ad iracundiam provocarent, et irent
allant sacrifier et rendre hommage à, des ut sacrificarent, et colerent deos alienos
dieux étrangers, qui n’étaient connus ni quos nesciebant, et illi, et vos, et patres
d’eux, ni de vous, ni de vos pères. vestri.
4. Je vous ai envoyé tous mes servi­ 4. E t misi ad vos omnes servos meos
teurs, les prophètes, me levant dans la prophetas, de nocte consurgens, mit-
n uit, et les envoyant pour vous dire : tensque et dicens ; Nolite facere verbum
Ne commettez pas ces abominations que
je hais. abominationis hujuscemodi, quam odivi.
5. Et ils n’ont pas écouté, et ils n’ont 5. Et non audierunt, nec inclinave­
pas prêté l’oreille, de manière à se con­ runt aurem suam, ut converterentur a
vertir de leur méchanceté, et à ne plus malis suis, et non sacrificarent diis
sacrifier aux dieux étrangers. alienis.
6. Ainsi ma colère et ma fureur se 6. E t conflata est indignatio mea et
sont allumées, et elles ont embrasé les furor meus, et succensa est in civitati­
villes de Juda et les places de Jéru­ bus Juda, et- in plateis Jérusalem , et
salem, qui ont été changées en solitude versæ sunt in solitudinem et vastitatem,
et en désert, comme on le voit aujour­ secundum diem hanc.
d’hui.
7. E t maintenant ainsi parle le Sei­ 7. Et nunc hæc dicit Dominus exer­
gneur des armées, le Dieu d’Israël : cituum , Deus Israel : Quare vos facitis

5 IV - — D isc o u r s p r o p h é tiq u e contre les J u i f s 2 - 6 . D ieu rapp elle a u x J u ifs é m ig ré s en


Idolâtres. X L I I I , 1 - 3 0 . E g y p te les ch â tim e n ts sévères qu e l ’id o lâ trie a
récem m en t a ttir é s s u r J u d a e t Jéru sa lem . -—
1° A v e rtis s e m e n t e t m enaces. X L I V , 1 - 1 4 .
Vos v id is tis . L e pron om e s t so u lig n é : V o u s a v e z
Ch a p . X L IV . — 1 . In tro d u ctio n . — V erbum
v u de vos p rop res y e u x . — Ecce desertæ ... h o d ie.
quod... C’est le d ern ie r des o racles de J é ré m ie
L e s m enaces d iv in e s se so n t d o n c p lein em en t
au p oin t de v u e ch ro n o lo giq u e. On en ign ore
réalisées. C f. i v , 7 ; v i , 1 9 ; x x v , 1 3 ; x x x v ,
l’époque e x a c te ; m ais 11 ne f u t p rononcé q u ’ un
1 7 , etc. — Ut s a crifica ren t ( v e r s . 3 ) . H ébr. :
ce rta in tem p s ap rès l’é m ig ra tio n q u ’o n t raoon tée
p ou r b rû le r de l ’encens. D e m êm e a u x v ers. 5b et
les ch ap. x l i i e t x l i i i . Il e u t p o u r occasion les
8*. — E t m is i a d vos... (v e rs . 4 ). L e S e ig n e u r
p ra tiq u e s id o lâ triq u es au x q u elles un ce rta in
a v a it to u t m is en œ u v re p o u r les re tire r du m ai.
nom bre des é m ig ré s , séd u its p a r l ’exem p le des
C f. v u , 2 5 ; .x x v , 4 , été. — V erbu m a b o m in a ­
E g y p tie n s , s’é ta le n t h o n teu sem en t liv ré s. —
tio n is... H ébraïsm e : ce tte chose ab om in able. —
M a g d a lo. H ébr., M ig d o l. V ille q u i e x is ta it dès
E t n o n a u d ie r u n t (v e rs. 5). L e u r re fu s d’obéir.
le tem ps de l ’ex od e (c f. E x . x iv , 2), e t q u i é ta it
C f. v u , 26 ; x i , 1 8 ; x x v , 4 ; x x x v , 1 4 , etc. —
situ ée , com m e T a p h n is (note de x l i i i , 8 ), v ers
C onfla ta est. H ébr. : a é té v ersée. V o y e z la n ote
la fro n tiè r e n o r d - e s t de l’É g y p te . V o y e z YA tl. de x l i i , 18.
géogr^ pl. v . — M e m p h is. V o y e z 1 1 , 1 6 , et le
7-10. R ep roch es sévères: sans se laisser in stru ire
com m en taire. — T e rr a P h a tu r e s . H ébr. : la
p a r ces leçons te r r ib le s , v o ic i q u ’ ils se liv r e n t
te rre (le p a y s ) de P a p o s , c . - à - d . la H au te
de n o u vea u à l’ Id olâtrie a v e c une lé g è re té im ­
E g yp te.
pardon nable. E t n u n e. T ra n sitio n gro sse de
G94 Jer. X L I V , 8-14.
luulum grande lioc contra animas ve- Pourquoi com m ettez-vous un si grand
Btras, ut intereat ex vobÎB vir et mulier, mal contre vous-mêmes, pour faire mou­
parvulus et lactens, de medio Judæ , rir parmi vous et du milieu de Juda
nec relinquatur vobis quidquam ’ resi­ l’homme, la femme, le petit enfant et le
duum ; nourrisson, de sorte qu’il ne reste plus
rien de vous?
8. provocantes me in operibus ma­ 8. Pourquoi me provoquez-vous par les
nuum vestrarum, sacrificando diis alie­ œuvres de vos mains, en sacrifiant aux
nis, in terra Æ g y p ti, in quam ingressi dieux étrangers, dans le pays d’Egypte, où
estis ut habitetis ibi et dispercatis, et vous êtes entrés pour y habiter et pour
sitis in maledictionem et in opprobrium périr, et pour être la malédiction et l’op­
cunctis gentibus terræ? probre de toutes les nations de la terre?
9. Numquid obliti estis mala patrum 9. Avez - vous oublié les crimes de vos
vestrorum, et mala regum Juda, et mala pères, les crimes des rois de Juda, les
uxorum ejus, et mala vestra, et mala crimes de leurs fem m es, vos propres
uxorum vestrarum , quæ fecerunt in crim es, et les crimes de vos fem m es,
terra Juda, et in regionibus Jérusalem ? commis dans le pays de Juda, et dans
les quartiers de Jérusalem?
10. Non sunt mundati usque ad diem 10. Ils ne se sont pas purifiés jusqu’ à
hanc, et non timuerunt, et non ambula­ ce jour, et ils n’ont pas eu de crainte,
verunt in lege Dom ini, et in præceptis et ils n’ont pas marché dans la loi du
meis, quæ dedi coram vobis et coram Seigneur, ni dans les préceptes que j ’ai
patribus vestris. mis devant vous et devant vos pères.
11. Ideo hæc dicit Dominus exerci­ 11. C ’est pourquoi ainsi parle le Sei­
tuum, Deus Israel : Ecce ego ponam gneur des arm ées, le Dieu d’Israël :
faciem meam in vobis in malum , et dis­ V oici, je tournerai ma fa ce sur vous
perdam omnem Judam. pour votre malheur, et je perdrai tout
Juda.
12. E t assumam reliquias Judæ, qui 12. E t je prendrai les restes de Juda,
posuerunt facies suas ut ingrederentur qui ont tourné leur visage pour entrer
terram Æ g y p ti, et habitarent i b i , et dans le pays d’E gyp te, afin d’y habiter,
consumentur omnes in terra Æ g yp ti ; et ils périront tous dans le pays d’Egypte;
cadent in gladio et in fam e; consu- ils tomberont par le glaive et par la
mentnr a minimo usque ad m axim um , fam ine; ils seront consumés depuis le
in gladio et in fam e morientur, et erunt plus petit jusqu’au plus grand; ils mour­
in jusjurandum , et in miraculum, et in ront par le glaive et par la fam ine, et
maledictionem , et in opprobrium. ils seront un objet d’exécration, d’éton--
nement, de malédiction et d’opprobre.
13. E t visitabo super habitatores terræ 13. E t je visiterai les habitants du
Æ g y p ti, sicut visitavi super Jérusalem , pays d’E gypte comme j ’ai visité Jéru­
in gladio, et fam e, et peste. salem , par le glaive, par la fam ine et
par la peste.
14. E t non erit qui effugiat, et sit 14. Et nul n’échappera et ne restera
residuus de reliquiis Judæorum, qui va ­ des restes des Juifs, qui sont venus pour
dunt ut peregrinentur in terra Æ g y p ti, demeurer au pays d’Egypte, avec la pen-

m enaces. — C ontra a n im a s ... C’est la m o rt q u ’ ils 11 - 1 1. L a sen ten ce. — P o n a m fa c ie m ... V o y ez


s’a ttir e r o n t p ar le u r s Infâm es p ra tiq u e s. — I n la n ote de x m , 15 b. D ieu p ren d la ferm e réso­
a r e r tb u s m a n u u m ( v e rs . 8 ) : les Id o le s, fa b r i­ lu tio n de les e x te rm in e r. — O m n em J u d a m .
qu ées de m ain d’hom m e. — In g ressi... u t... d isp e- D’ap rès le co n te x te : to u s les J u ifs q u i s’é ta le n t
re a tis. J é rém ie le le u r a v a it n e tte m e n t p réd it. n agu è re ré fu g ié s en É g y p t e , à l ’ex cep tio n de
C f. x l i i , 1 7 -1 8 , 22. — N u m q u id o b liti... (v e rs . 9). c e u x q u i sero n t m en tio n n és p lu s b a s , v e rs. 14
Ils a g is sa ie n t com m e s’ils n 'a v a ie n t ja m a is en ­ e t 28. — E t a ss u m a m ... (v e rs. 1 2 - 1 3 ) . R é p é ti­
ten d u p arle r des Jugem en ts d iv in s, ou q u ’Us n’en tio n em p h a tiq u e de la p rop h étie d é jà lan cée a n ­
eu ssen t pas e u x -m ê m e s f a it l ’ép reu ve. M a la : té rie u re m e n t co n tre ces cou p ables. C f. x u i , 13
les In iq u ité s, ain si q u 'il resso rt des m o ts q u æ e t s s . — A d q u a m eleva n t... (v e rs . 14b). L o cu tio n
fe ce ru n t. — U x o r u m ejus. C.-à-d. les épouses de p itto re s q u e , p o u r ex p rim e r u n trè s v if désir. Il
ch a eu n des rois. L es L X X o n t lu : de v o s p rin ces. le u r ta r d a it de re g a g n e r le sol de la p atrie, car
C f. v ers. 17 et 21. — N o n su n t m u n d a ti (v e rs . 10). Ils n’a v a le n t n u lle m e n t song é à se fix e r en É g yp te
H ébr. : Ils ne se so n t pas h u m iliés. d ’un e m an ière d é d n ic iv e ; lis v o u la ie n t s e u le m e ii
J rr. X L I V , 15-20. 695

sèo de retourner au pays de Juda, vers et revertantur in terrain Juda, ad quam


lequel ils élèvent leur âm e, pour y re­ ipsi elevant animas suas, ut revertantur
tourner et y habiter; ils n’y retourneront et habitent ib i; non revertentur, nisi
pas, sinon ceux qui auront fui. qui fugerint.
15. Tous les hommes qui savaient que 15. Responderunt autem Jeremiæ om­
leurs femmes sacrifiaient aux dieux nes viri scientes quod sacrificarent uxo­
étrangers, et toutes les femmes qui res eorum diis alienis, et universae mu­
étaient là en grand nombre, et tout le lieres quarum stabat multitudo grandis,
euple qui demeurait au pays d’Egypte, et omnis populus habitantium in terra
Pbaturès, répondirent à Jérémie : Æ gypti in Phatures, dicentes :
16. Nous ne recevrons pas de toi les 16. Sermonem quem locutus es ad nos
paroles que tu nous as adressées au nom in nomine Domini, non audiemus ex te ;
du Seigneur;
17. mais nous exécuterons toute pa­ 17. sed facientes faciemus omne ver­
role qui sera sortie de notre bouche, en bum quod egredietur de ore nostro, ut
sacrifiant à la reine du ciel et en lui sacrificemus reginae caeli, et libemus ei
offrant des oblations, comme nous avons libam ina, sicut fecim us, nos et patres
fa it, nous et nos pères, nos rois et nos nostri, reges nostri et principes nostri,
princes, dans les villes de Juda et sur in urbibus Juda, et in plateis Jérusalem ;
les places de Jérusalem ; alors nous pou­ et saturati sumus panibus, et bene nobis
vions nous rassasier de pain, nous étions erat, malumque non vidimus.
heureux, et nous n’avons pas vu le
malheur.
18. Mais depuis le temps où nous 18. Ex eo autem tempore quo cessa­
avons cessé de sacrifier à la reine du vimus sacrificare reginae caeli, et libare
ciel, et de lui faire des libations, nous ei libam ina, indigemus omnibus, et gla ­
avons manqué de tout, et nous avons été dio et fam e consumpti sumus.
consumés par le glaive et par la famine.
19. Si nous sacrifions à la reine du 19. Quod si nos sacrificamus reginae
ciel, et si nous lui faisons des libations, caeli, et libamus ei libam ina, numquid
est-ce sans nos maris que nous lui fa i­ sine viris nostris fecimus ei placentas ad
sons des gâteaux pour l’honorer, et que colendum eam et libandum ei libamina ?
nous lui faisons des libations?
20. Jérémie dit alors à tout le peuple, 20. Et dixit Jeremias ad omnem popu­
aux hommes, aux fem m es, et à toute lum , adversum viros, et adversum mu­
l’assemblée qui lui avait fa it cette ré­ lieres, et adversum universam plebem ,
ponse : qui responderant ei verbum, dicens :

laisser à la co lère dea C haldéens le tem ps de se rons In tégra lem en t, m a lg ré t o u t , les prom esses
calm er. — N i s i q u i fu g e r in t. H ébr. : si ce n ’est que nous avo n s faite s à la reine du cie l. C f.
les éch a p p és, c . - à - d . un to u t p e tit nom bre. N u m . x x x , 3, 12 ; D eu t. x x m , 2 3 , etc . — R e g in æ
2° E n d u reissem en t des J u ifs d an s l ’ id o lâ trie . cæ li. V o y e z la note de v u , 18. — S a tu r a ti s u ­
X L I V , 16 -19 . m u s. E lle s o sen t p réten d re q u e le u r p rosp érité
15. In tro d u ctio n . — Q uod sa crifica ren t (h éb r.: d’alors é ta it d u e à le u r Id o lâ trie , e t q u e le u rs
b rû laie n t de l ’encens : de m êm e en co re a u x vers. m a u x n ’o n t co m m encé q u 'ap rès la cessation du
17b, 18, 19, 21, 23) u xo res... Les fem m es éta ien t cu lte des Idoles. — E x eo a u te m tem pore...
d onc les p lus coup ables ; m ais le u rs m aris éta ien t (v e rs. 18). A llu s io n a u x réfo rm es re lig ie u se s du
de co n niven ce a v e c elles, p u isq u ’ ils les la issaien t sa in t roi Josias. C f. I V R e g . x x n - x x m . —
faire. Q uod s i nos... (v e rs. 19). P o u r s’e x cu se r d a v a n ­
1 6 - 1 9 . Réponse Im pie. Ce so n t les fem m es qui t a g e , ces fem m es assu re n t q u ’elles o n t l’a u to ri­
p a r le n t , d’ap rès le v e rs . 19. — N o n a u d ie m u s. satio n de le u rs m aris ; le u r co n d u ite, d ’après elles,
L e u r h ard iesse sacrilèg e é clate dès leurs p re­ ne re g a rd a it d o n c en rie n J é ré m ie . — N u m q u id
m ières paroles. Du r e s t e , « ce d isco urs tém o ign e s in e v iris...? L a loi a n n u la it fo rm ellem en t le v œ u
d’un e arro g an ce e t d’ un fan a tism e que nous n ’a ­ d’un e fe m m e , s’il n’a v a it été san ctio n n é p a r le
vons pas encore ren con trés Jusqu’ ici à un pareil m ari. C f. N u m . x x x , 6 - 7 . — P la cen ta s. V o y e z
degré » dans le liv re de J é ré m ie . — O m ne ver­ la note de v n , 18. — A d co le n d u m ea m . H é b r.:
bum, quod... (vers. 1 7 ). On ne d o it pas donn er à p o u r la rep résen ter. On d o n n a it a u x g â te a u x en
ces m ots un e sign ificatio n g é n é ra le , com m e si qu estion la form e de la lune.
les J u iv e s affirm aien t q u ’e lles ne fe ro n t d ésorm ais 3° L e p rop h ète ré to rq u e le u r a r g u m e n t blas
q u e le u r v o lo n té e t p oin t celle de D ieu. L e co n ­ p hém atolre. X L I V , 20-23.
te x te en d éterm in e ain si le sena : N ous acco m p li­ 20. In tro d u ctio n .
C9C Jer. X L I V , 21-26.
21. Numquid non sacrificium quod 21. Le Seigneur ne s’est-il pa* sou­
sacrificastis in civitatibus Juda, et in venu des sacrifices que vous avez offerts
plateis Jérusalem, vos et patres vestri, dans les villes de Juda et dans le3
reges vestri, et principes vestri, et po­ places de Jérusalem, vous et vos pères,
pulus terræ, horum recordatus est Do­ vos rois et vos princes, et le peuple du
minus, et ascendit super cor ejus? pays, et cela n’e st-il pas monté à son
cœur ?
22. E t non poterat Dominus ultra 22. Le Seigneur ne pouvait plus le
portare, propter malitiam studiorum v e ­ supporter, à cause de la malice de vos
strorum, et propter abominationes quas inclinations, et à cause des abominations
fecistis ; et facta est terra vestra in deso­ que vous avez commises ; et votre pays
lationem, et in stuporem, et in m aledi­ est devenu un désert, un objet de stupeur
ctum , eo quod non sit habitator, sicut et de malédiction, sans qu’il n’y ait plus
est dies hæc. personne qui y demeure, çomme on le
voit aujourd’hui.
23. Propterea quod sacrificaveritis ido­ 23. C ’est parce que vous avez sacrifié
lis, et peccaveritis Domino, et non au­ aux idoles, et que vous avez péché contre
dieritis vocem Dom ini, et in le g e , et in le Seigneur, et que vous n’avez pas
præ ceptis, et in testimoniis ejus non écouté sa vo ix, et que vous n’avez pas
am bulaveritis, idcirco evenerunt vobis marché dans ta loi, dans ses préceptes
mala hæ c, sicut est dies hæc. et dans ses ordonnances, c’est pour cela
que ces maux vous sont arrivés, comme
on le voit aujourd’hui.
24. D ixit autem Jeremias ad omnem 24. Jérémie dit encore à tout le peuple
populum, et ad universas mulieres : et à toutes les femmes : Ecoutez la pa­
Audite verbum Dom ini, omnis Juda, qui role du Seigneur, vous tous de Juda qui
estis in terra Æ gypti. êtes en Egypte.
25. H æ c inquit Dominus exercituum , 25. Ainsi parle le Seigneurdes armées,
Deus Isra el, dicens : Vos et uxores ve- le Dieu d’Israël : Vous et vos fem m es,
stræ , locuti estis ore vestro, et manibus vous avez déclaré de votre bouche et
vestris im plestis, dicentes : Faciamus vous avez accompli de vos mains vos
vota nostra, quæ vovim us, ut sacrifi­ paroles : Exécutons les vœux que nous
cemus reginæ cæ li, et libemus ei lib a ­ avons faits ; sacrifions à la reine du ciel,
mina. Implestis vota vestra, et opere et offrons-lui des libations. Vous avez
perpetrastis ea. accompli vos vœ ux, et vous les avez
réalisés par des œuvres.
26. Ideo audite verbum Domini, omnis 26. C ’est pourquoi écoutez la parole du
Juda, qui habitatis in terra Æ gyp ti : Seigneur, vous tons de Juda, qui habitez
Ecce ego juravi in nomine meo m agno, dans le pays d’ E gypte : Voici, j ’ai juré
ait Dominus, quia nequaquam ultra vo­ par mon grand nom, dit le Seigneur, que
cabitur nomen meum ex ore omnis viri mon nom ne sera plus nommé par la

21-23. C'est l’ idolâtrie qui est la cause de tous sion a u x g â te a u x Id olâtriq u es qu e les fem m es
les m alheurs des Juifs. — Sactificium représente a v a ie n t préparés de le u rs p rop res m ains. Com p,
Ici le cu lte des fau x d ieu x avec ses pratiques le v e rs. 19, e t v n , 18. — I m p le s tis vota... M ain ­
m ultiples. — Ascendit super co r. . . H ébraïsm c ten a n t q u ’ils o n t e x é cu té le u rs p rom esses,
pittoresque. C f. m , 16. P a rce que le Seigneur au x q u e lle s Ils te n a ie n t ta n t ( v o y e z le v e rs . 1 7 ,
a v a it été p atien t pendan t quelque tem ps e t ne e t la n o te ), q u 'ils sach en t bien le ré s u lta t q u ’ ils
les a v a it p oint punis, ils s’éta ien t follem ent im a ­ en re tire ro n t.
ginés que leur prospérité é ta it due a u x idoles. 26-28. L a sen ten ce. E lle a b eau co u p de res­
— Non p o te ra t... portare (vers. 22). L e m om ent sem blance a v e c , ce lle des v ers. 1 1 e t ss., e t de
v in t où la sainteté et la ju stice divines exigèren t x l i i , 15 e t ss. — Ecce... ju r a v i... S e rm e n t solen ­
une im pitoyable vengeance. — Propterea-. idcirco... n el, p ou r donn er p lu s de fo rce à l ’oracle. — N e ­
(vers. 23). Jérém ie insiste sur la vraie cause des q u a q u a m u ltr a ... L e nom du S eig n eu r cessera
m au x de ses concitoyens. ci'être in voqu é en É g y p te p a r les J u ifs , parce que,
4° Il conclut sa prédiction en an nonçan t des d’ une p a rt, les ré fu g ié s a u x q u e ls s’ad re ssa it ce tte
châtim ents encore plus considérables. X L I V , m enace d e v a ie n t presque to u s p é rir ( v e r s . 2 7 ),
24-30. e t q u e , d ’a u tre p a r t , les ra re s s u rv iv a n ts de­
24 - 25. Les considérants de ce tte nouvelle sen­ v a ie n t re v e n ir en P a le stin e (v e rs. 28). V ir i p a u c i.
tence. M a n ib u s ... implestis (v e rs. 2 5 ) . A llu- litté r a le m e n t dans l’ h é b re u , H om m es de nombre ;
Jer. XLIV, 27 - XLV, 2. 0.07
buuche d’aucun homme ju if disant,daus judæ i, dieentis : V ivit Dominus Dens I
tout le pays d ’Egypte : Vive le Seigneur in omni terra Æ gypti.
Dieu !
27. Voici, je veillerai sur eux pour 27. Ecce ego vigilabo super eos in
leur malheur, et non pour leur bonheur, malum, et non in bonum; et consu­
et tous les hommes de Juda qui sont mentur omnes viri Juda qui sunt in
dans le pays d’E gypte périront par le terra Æ gypti, gladio et fame, donec pe­
glaive et par la famine, ju6qu’à ce qu’ils nitus consumantur.
soient entièrement exterminés.
28. E t ceux qui échapperont au glaive 28. E t qui fugerint gladium , rever­
retourneront du pays d ’E gyp te dans le tentur de terra Æ gyp ti in terram Juda
pays de Juda en petit nombre; et tous viri pauci ; et scient omnes reliquiæ
les restes de Juda qui sont entrés dans Ju d a, ingredientium terram Æ g y p ti ut
le pays d’Egypte pour y habiter sau­ habitent ib i, cujus sermo compleatur,
ront quelle parole sera accomplie, si c’est meus an illorum.
la mienne ou la leur.
29. E t voici pour vous, dit le Seigneur, 29. Et hoc vobis signum , ait Dominus,
le signe que je vous visiterai en ce lieu, quod visitem ego super vos in loco isto,
afin que vous sachiez que mes paroles s’ac­ ut sciatis quia vere complebuntur ser­
compliront sur vous pour votre malheur. mones mei contra vos in malum.
30. Ainsi parle le Seigneur : Voici, je 30. H æ c dicit Dominus : E cce ego
livrerai le pharaon Ephrée, roi d’E gypte, tradam Pharaonem E p h ree, regem
entre les mains de ses ennemis et entre Æ g y p ti, in manu inimicorum ejus, et
les mains de ceux qui en veulent à sa in manu quærentium animam illius,
vie, comme j ’ai livré Sédécias, roi de sicut tradidi Sedeciam, regem Juda, in
Juda, entre les mains de Nabuchodo­ manu Nabuchodonosor, regis Babylonis,
nosor, roi de Babylone, son ennemi, qui inimici sui, et quærentis animam ejus.
en voulait à sa vie.

CHAPITRE XLV

1. Parole que le prophète Jérémie 1. Verbum quod locutus est Jeremias


adressa à Baruch, fils de N érias, lors­ propheta ad Baruch, filium N eriæ, cum
qu’il eut écrit dans un livre ces paroles scripsisset verba hæc in libro ex ore Je-
sous la dictée de Jérém ie, la quatrième rem iæ, anno quarto Joakim , filii Josiæ ,
année de Joakim , fils de Josias, roi de regis Ju d a, flicens :
Juda, en ces termes :
2. Voici ce que te dit le Seigneur, le 2. Hæc dicit Dominus, Deus Israel,
Dieu d’Isra ë l, 6 Baruch : ad te, Baruch :

c.-à ■d., facile s à co m pter. C et o ra c le ne con cern e s'e m p are r de la p ersonne d’ E p h rée e t lu i donn er
que ce u x des J u ifs q u i a v a le n t ch erch é un re fu g e e u x - m ê m e s la m o r t; elle m arq u e Ici u n e sim ple
en É g y p te ap rès l ’assa ssin a t de G odolias, m a lg ré d é fa ite . C f. x l v i , 13 e t ss. L e p haraon f u t ren ­
l’ordre ex p rè s de J é h o v a h , e t n u llem en t ce u x versé e t e m p riso n n é , p u is fro id e m e n t é tra n g lé
qu i s’y éta le n t In stallés a u p a ra v a n t, p o u r d ’au tres p a r A m a sls. V o y e z H é ro d o te , n , 16 1 e t 16 9 ;
m otifs. Il e st à n o te r encore q u e de n o m b reu x D lo d o re de Sic., i , 68.
Israélites v in re n t s’y é ta b lir ap rès l ’e x i l , et que
Ptoléruée en d ép o rta d’a u tre s su r le sol ég y p tie n § V . — D ie u prom et à B a r a c h u n e entière
à la su ite de son e x p é d itio n v icto rie u s e co n tre sécu rité. X L V , 1 - 6 .
Jéru salem ( v e r s 320 a v . J.-C .). Ces trois circo n s­ 1° In tro d u c tio n . X L V , 1. <
tances e x p liq u en t co m m ent l’o ra c le p u t se réa liser Ch a p . X L V . — 1. L e s m ots cu m scrip sisset... '

p lein em en t, sans q u e , p o u r ce m o t if, les J u ifs fo n t év id em m e n t a llu sio n a u ré c it du ch ap. x x x v i,


aie n t d isparu de l’É g y p te d ’u n e m an ière absolue. com m e le m on tre la dato a n n o q u a r to J o a k im .
29-30 . S ig n e de la v é ra c ité de Jérém ie . — 2° L a prom esse d u S e ig n e u r. X L V , 2 -6 .
E p hree. E n h é b re u , H ofra,' ( v o y e z la n o te de 2 - 3 . P la in te de B a ru ch . — Væ m ih i. L ’adjec-.
X L i u , 13). Son nom é g y p tie n é ta it O u h a b râ , e t t l f m isero m an qu e dans l ’h éb reu . — Q u o n ia m
11 ap p a rten a it à la x x v i» d yn astie. — L ’e x p re s­ a d d id it... B a ru ch é ta it v iv e m e n t a ffe c té , com m e
sion tra d a m ... in m a n u in itiiic o r u m ne sign ifie son m a ître lu i-m ê m e ( c f . i v , 1 9 ; v i , 24; v u i
pas n écessairem en t q u e les Chald éen s d ev aien t 18 , 22 , e t c .) , d 'en ten d re les m enaces succéder
G98 J er . X L V , 3 — X L V 1 , 2.
3. Dixisti : Væ iuit>ero milii! quouiain 3. Tu as dit . Malheur à m oi, miso
addidit Domiuus dolorem dolori meo; rable! car le Seigneur a ajouté la dou­
laboravi in gemitu meo, et requiem non leur à ma douleur; je me suis fatigué
inveui. à gém ir, et je n’ai pas trouvé de repos.
4. H æc dicit Dominus : Sic dices ad 4. Ainsi parle le Seigneur : Voici ce
eum : Ecce quos ædificavi, ego destruo; que tu lui diras : Ceux que j ’ai bâtis, je
et quos plantavi, ego evello, et univer­ vais les détruire ; ceux que j ’ai plantés,
sam terram hanc; je vais les arracher avec tout ce pays ;
5. et tu quæris tibi grandia? Noli 5. et toi, tu cherches pour toi de
quærere, quia ecce ego adducam malum grandes choses? N’eu cherche pas, car
super omnem carnem, ait Dominus, et voici que je vais faire venir le malheur
dabo tibi animam tuam in salutem , in sur toute chair, dit le Seigneur; et je
omnibus locis ad quæcumque perrexeris. te donnerai la vie sauve dans tous les
lieux où tu iras.

CHAPITRE XLVI

1. Quod factum est verbum Domini 1. Parole du Seigneur qui fut adressée
ad Jeremiam prophetam contra gentes. au prophète Jérémie contre les nations.
2. Ad Æ gyptum . Adversum exercitum 2. A l ’Egypte. Contre l’armée dn pha­
Pharaonis Nechao, regis Æ g y p ii, qui raon Néchao, roi d’E gypte, qui était près
erat ju xta fluvium Euphraten in Char- du fleuve de l ’Euphrate, à Charcamis, et
cam is, quem percussit Nabuchodonosor, qui fu t battue par Nabuchodonosor, roi

sans tin a u x m en aces, dans c e tte série d ’o racles dans un s e n s c o lle c lif. Cf. x l , 1. — C o n tra g en les.
q u e J é rém ie lu i d ic ta it. — L a b o ra v i i n g em iiu ... Com m e A m o s , i , 3 - n , 3 ; I s a ïe , x n i - x x m ,
R ém in iscen ce p rob able du P s. v i , 7. e t É z é c h ie l, x x v - x x x n , J é ré m ie a g ro u p é ,
4 - 5 . C onsolation que son m a ître lu i ad resse de m an ière à en faire u n liv re à p a r t , les p rin ­
au nom de Jé h o va h . — Q uos æ d ifica v i... p l a n ­ cip a les p rop h éties q u e D ieu lu i a v a it révélées
ta v i. Com p. i , 1 0 , e t la n o te , e t to u t récem ­ co n tre les n atio n s p aïen n es. D é jà , x x v , 1 7 - 2 6 ,
m e n t, x l i i , 10. L e sens de ces m ots e s t.q u e le 11 a v a it b riè ve m e n t p ré d it à ces peuples l'a v e n ir
S e ig n e u r é p r o u v e , lu i a u s s i, une tr è s v iv e d o u ­ d é sastre u x q u i le u r é ta it réserv é ; ce q u ’ il leu r
le u r en se v o y a n t o b lig é de c h â tie r son p e u p le , an n on ce ic i est u n co m m en taire é lo q u e n t de ce tte
q u ’il p ré fé re ra it b é n ir to u jo u rs. C f. x i i , 7 e t ss. p ré d ictio n . L ’ É g y p te e t B a b ylo n e o u v r e n t et
O r, lo rsq u e D ieu ressen t de la p e in e , com m en t fe rm e n t de n o u veau la liste . E n tre ces deu x
ses s e rv ite u rs fidèles p o u r r a ie n t-ils d ésirer a u tre gra n d e s p u issa n ces r iv a le s , le p rop h ète p lace les
chose p o u r e u x - m ê m e s ? — E t tu... g r a n d ia 1 p e tits peuples q u i e n to u ra ie n t la P a le stin e de
D ’après q u elq u es co m m e n ta te u rs , les gra n d es p lu s on m oins près : les P h ilis tin s e t les P h é n i­
choses sou h aitées p a r B a ru c h a u r a ie n t co n sisté cien s à l’o u e st ; M o a h , A m m o n , l’Id u m ée, la Syrie
dans le don de p ro p h étie , o u ’ en d’a u tre s d ls tin c à l ’est ; C éd ar, A so r e t E la m , dans des réglons
tions h o n o rables. Il ré su lte p lu tô t d u co n te x te o rie n ta le s p lu s lo in tain es. A u x o racles con tre
q u 'il a u r a it v o u lu sim plem en t la p a ix , le bon­ l ’É g y p te e t B abylon e so n t ra tta ch é e s des p ro ­
h e u r, à la p lace des tristesse s e t des p ersécution s m esses co n solan tes p o u r le p eu p le de D ieu ( c f .
q u ’ il e n d u ra it, e t c ’é ta ie n t bien là de « gra n d es x l v i , 2 7-2 8 ; l , 19 -2 0 ).
choses » au m ilieu de l’afflictio n u n iv e rse lle 2° P re m iè re p rop h étie r e la tiv e à l’É g yp te.
( a d d u ca m m a lu m ..., v ers. 5). D u m o in s, D ieu X L V I, 2 -12 .
p rom et de lu i la isser la v ie sa u v e p arm i les 2 . In tro d u ctio n . — A d Æ g y p tu m . L ’hébreu
n o m b re u x d an gers a u x q u e ls il é ta it expo sé : a n i­ s ig n ifie p lu tô t : S u r l ’É g y p te . — A d v e rsu m exer­
m a m .. in sa lu te m . D ’ap rès l ’h ébreu : en p roie. c itu m ... O ccasion e t d ate de ce p re m ie r oracle.
V o j'e z la n ote de x x i , 9. — I n o m n ib u s locis... — N ech a o ( h é b r., N 'k ô ; en é g y p tie n , N e k â u ) ,
P a r exem p le, en E g y p te , o ù il a v a it été en tra în é le d eu x ièm e p harao n de ce n o m , é ta it fils du
m algré lu i a v e c Jérém ie. C f. x l i i i , 6 - 7 . cé lèbre P s a m m é tiq u e , q u i a v a it fo n d é la x x v t >
d y n a s tie . 11 ré gn a de 6 1 1 à 595 a v a n t J.-C .,
T R O IS IÈ M E P A R T I E d’ u n e m an iè re tr è s g lo rie u se . V o u la n t profiter
O r a o le s r e l a t i f s a u x p e u p le s p a ïe n s . de l’ affaib lissem en t de l’A s s y r ie , e t Justem ent
X L V I , 1 — L l , 64. In q u iet de la p répo n d éran ce croissan te des B a­
b y lo n ie n s , il a v a it en tre p ris c e tte e x p é d itio n ,
I I . — D e u x p rop héties contre VÉgypte. X L V I , d o n t p arle n t au ssi I V R e g . x x m , 29 e t ss., et
1 -2 8 . I I P a r. x x x v , 2 0 . Il v a in q u it à M ageddo le roi
Chap. X I .V I . — 1, L e m o t verbum e s t p r i s J o s ia s , q u i a v a it essayé de lu i b a rre r le passade,
JiïR. XTjVI , 3-8. 690
de Babylone, la quatrième année de rex Babylonis, in quarto anno Joakim ,
Joakim , tils de Josias, roi de Juda. filii Josiæ, regis Juda.
3. Préparez l’écu et le bouclier, et 3. Præparate scutum et clypeum , et
marchez au combat. procedite ad bellum.
4. Attelez les chevaux, et montez, ca­ 4. Jungite equos, et ascendite, equites ;
valiers; mettez vos casques, polissez les state in galeis, polite lanceas, induite vos
lances, revêtez-vous de vos cuirasses. loricis.
5. Mais quoi! je les ai vus effrayés 5. Quid igitur 1 vidi ipsos pavidos, et
et tournant le dos, leurs héros sont taillés terga vertentes, fortes eorum cæsos ; fu ­
en pièces; ils fuient à la hâte, sans se gerunt conciti, nec respexerunt ; terror
retourner; la terreur est partout, dit le undique, ait Dominus.
Seigneur.
6. Que le plus agile ne fuie pas, et 6. Non fu giat velox, nec salvari so
que le robuste n’espère pas être sauvé : putet fortis : ad aquilonem ju xta flumen
vers l ’aquilon, sur le bord de l’Euphrate, Euphraten victi sunt, et ruerunt.
ils ont été vaincus et renversés.
7. Quel est celui qui monte comme un 7. Quis est iste, qui quasi flumen
fleuve, et dont les flots se gonflent ascendit, et veluti fluviorum intum es­
comme ceux des grandes rivières? cunt gurgites ejus?
8. L ’E gypte monte comme un fleuve, 8. Æ gyptus fluminis instar ascendit,
et ses vagues s’agitent comme celles des et velut flumina movebuntur fluctus
grandes rivières; ot elle d it: Je mon­ ejus ; et dicet : Ascendens operiam ter­
terai, je couvrirai la terre; je détruirai ram ; perdam civitatem , et habitatores
la ville et ses habitants. 1 ejus.

e t il s’a v a n ç a trio m p h ale m e n t ju sq u e v e rs l’ E u ­ de g u e r r e , qu i é ta ie n t la fo rce p rin cip ale des


p h rate. L a v ille de C h a r ca m is (h ébr., K a r lfm iS ). É g y p tie n s. C f. E x . x i v , 6 -7, e t x v , 4 ; Is. x x x v i ,
o ù nous le m on tre J é r é m ie , s e r a it, d’ ap rès la 9 , etc. ( A t l. a rch é o l., pl. L x x x v m , flg . 1 1 , 1 2 ;
p lu p a rt des a u te u rs m o d ern e s, Id en tique à p l. x o i , flg. 6, e tc.). — Sta te i n g aleis..., in d u ite ...
C irc é s iu m , b â tie à la jo n ction de l ’ E u p h ra te C om m e les sold ats ne p o rta ie n t pas h a b itu e lle ­
e t du C haboras ( j u x t a ... E u p h r a te n ). Cf. Is. x , m en t le casque e t la cu ira s s e , ces d éta ils in ­
9 , e t la note. C ep en dan t on a de sérieuses raisons d iq u e n t q u e la b a ta ille e st s u r le p o in t de
s’e n g a g e r. — Q u id ig itv r ... (v e rs. 5). T ra n s itio n
à u n e v isio n trè s d ou lou reu se. L a m agn lflqu e
arm ée e s t m ain te n an t en p lein e d é ro u te . — N ec
r e s p e x e r u n t: ta n t la fu ite e st rapid e e t la pa-
n ique im m ense. — T error u n d iq u e . L ’une des
expression s fa v o rite ? de Jé ré m ie . Cf. v i , 2 5 ; x x ,
3 , 1 0 , e tc. — N o n f u g i a t velox... (v e rs . 6). Ils
L e c a r to u c h e do K u ch au. o n t beau faire : n i les p lu s a g ile s co u re u r s, ni
les plus v a illa n ts g u e rrie rs ne ré u ssiro n t à se
d’ab an d o n n er ce se n tim e n t, e t de p lacer C h a r­ sa u v e r. — A d a q u ilo n e m : à C h a rca m is , bien
cam is beaucoup p lu s au n ord-ouest, a u co n flu en t loin de le u r pays. C f. v e rs. 2b.
de la p e tite riv iè re de S a go u r, ou S a d jo u r, et de 7 - 1 2 . D escription p lu s d é ta illé e de la d éfaite
l’ E u p h r a te , à l’e n d r o it, to u t p arsem é de ru in es, des É g y p tie n s. — Q u is est isle.,.7 L ’é c riv a in sa ­
qu i porte a u jo u rd ’h u i le nom de D jéra b lo u s. cré se dem an d e d’ ab ord, en term es u n peu m ys­
V o y e z V ig o u r o u x , la B ib le et les découvertes té r ie u x , q u e lle e st l’arm ée q u i s’a v a n ce te rrib le ,
m o d e rn es , t. I V , p. 311 e t ss. de la 5° é d itio n ; sûre du triom p h e. — Q u a si flu m e n ... H éb r. .-comme
YA tl. géogr., pl. v m . C’est là q ue se liv ra , en tre le Y ” ô r ; c .- à - d . com m e le N ii. « L a m arch e en
N échao e t N abuchodon osor, un e gra n d e b a ta ille a v a n t des É g y p tie n s est com parée à l’ in on d ation
où l’a v a n ta g e re sta a u x C h ald éen s, ce q u i le u r an n u elle de le u r fleu ve sacré. » Cf. x l v i i , 2. —
assu ra l’h égém onie d ans l ’A sie o ccid en ta le. — V e lu ti... R é p é titio n de la m êm e pensée, sous u n e
In a n n o quarto ... V o y e z la n o te de x x v , 1. form e en core p lu s p oétiqu e. L e m ot flu v io r u m
3 - 6 . D escrip tion som m aire de la d é fa ite des d ésign e les bras c t les ca n a u x n o m b re u x du
É g yp tien s. — P ræ p a r a te ..., procedite... C’est le N il dan s le D elta ( A t l. géogr., pl. i v , v ) . —
p rop h ète lu i-m ê m e q u i donne a u x so ld ats de Æ g y p tu s (v e rs . 8). Son nom est enfin m en tion n é.
l’É g y p te ces o rd res ré ité ré s , les p ressan t de se E lle e n v a h it to u te la co n tré e , se p rop osan t des
p réparer au co m b at. T a b le a u très d ram atiqu e. co n q u êtes sans nom bre : ascend en s op eriam ...,
C f. Is. x x , 6. — S c u tu m et cly p eu m . H ébr. : perd a m ... — A scen d ite ... (v e rs. 9). H ébr. : M on­
f in n a h e t m â g è n , le g ra n d e t le p e tit bo u clier te z fé la n c c z - v o u s ) , co u rsiers. O rd res an alo gu es
(.Atl. archéol., p l. l x x x i v , flg. 13, 16, 18, 21). — à ceu x des vers. 3-4 ; Ici, to u te fo is, ils con cern en t
Jungite equoé (v ers. 4). Les a tte le r a u x ch ars le d ép a rt e t non la b a ta ille . — Æ lh io p ia , L ib y es
700 Jer. X L V I , 9-12.
9. Ascendite equos, et exultate in 9. Montez A cheval, élancez-vous sur
curribus, et procedant fortes, Æ tliiopia vos chars; que les héros s’avancent,
et Libyes tenentes scutum , et Lydii l’Ethiopie et la L ib ye armées de boucliers,
arripientes et jacientes sagittas. et les Lydiens qui manient et lancent
des flèches.
10. Dies autem ille D om ini, Dei exer­ 10. C’est le jour du Seigneur, du Dieu
cituum , dies ultionis, ut sumat vindi­ des armées; c’est le jour de la ven­
ctam de inimicis suis ; devorabit gladius, geance, où il se vengera de ses ennemis ;
et saturabitur, et inebriabitur sanguine le glaive dévorera et se rassasiera, et
eorum; victim a enim Dom ini, Doi exer­ s’enivrera de leur sang ; car c ’est la v ic ­
cituum , in ‘ erra aquilonis, juxta flumen time du Seigneur, du Dieu des armées,
Euphraten au pays de l’aquilon, sur le bord de
l’Euphrate.
11. Ascende in G alaad, et tolle resi­ 11. Monte à Galaad,, et prends du
nam , virgo, filia Æ g y p ti; frustra multi­ baume, vierge, fille de l ’E gypte ; c’est en
plicas m edicam ina, sanitas non erit tibi. vain que tu multiplies les remèdes; il
n’y aura pas de guérison pour toi.
12. Audierunt gentes ignominiam 12. Les nations ont appris ta honte, et
tuam, et ululatus tuus replevit terram, tes hurlements ont rempli la terre, car
quia fortis impegit in fortem , et ambo le héros s’est heurté contre le héros, et
pariter conciderunt. ils sont tombés tous deux ensemble.

L y d ii. É n u m é ra tio n de q u elques-un es des trou p es l’ A friq u e . L ’É lh iop Ie é ta it s itu é e a u sud de


m ercen aires q u e les É g y p tie n s a v a ie n t incorpo- l ’ É g y p t e ; la L ib y e ( h é b r ., P û t ) , et la L y d ie
(h éb r., L û d im ; c f . G en . x , 1 3 ) , q u ’il ne
fa u t pas co n fo n d re a v e c la p ro v in ce
asia tiq u e du m êm e n o m , a u n ord-ouest.
V o y e z YA t l. géogr., p l. i e t n i . — J a ­
cien tes sa g itta s. H ébr. : q u i ban den t
l ’a r c a v e c le pied. — D ies a u t e m ...
C o n tra ste fra p p a n t e n tre ce v e rs e t 1 0 ,
g r a v e e t le n t , q u i d é c r it la d é fa ite , e t
la d escription si a le rte d u d é p a rt des
trou p es ( v e r s .,7 -9 ) . — D o m i n i ... ex er­
c i t u u m . .. E n r é a lité , d it le p ro p h è te ,
ce ne so n t pas les C h ald éen s q u i trio m ­
p h è re n t des É g y p tie n s , m ais J é h o v a h
lu i- m ê m e , q u i v o u la it v e n g e r son p e u ­
ple. — D evora bit g l a d i u s .. . On d ira it
nn écho d’I s a ïe , x x x i v , 6. L a v ictim e
Im m olée p a r ce g la iv e a u bord de l’ Eu-
p h ra te n ’ est a u tr e q u e l’É g y p te . —
A scen d e... L e s v e rs. 11-12 e x p o se n t sous
u n e fo rm e Iron ique les co nséquences
de la d éfaite p ou r les É g y p tie n s. —
T o lle re sin a m . S u r le bau m e de G a­
laad e t son e m p lo i, v o y e z la n ote de
n n , 22. — F r u s tr a m u ltip lic a s... L ’ É-
g y p te é ta it célèbre dans l ’a n tiq u ité p our
l ’h ab ile té de ses m édecins (cf. H o m è re ,
O d ., r v , 229; H é ro d o te , i i i , 1 , 13 2 ;
P lin e , H is t. n a t., x i x , 5 ) ; m ais le u rs
pan sem en ts e t le u rs rem èdes sero n t in u ­
tile s ce tte f o ls , ta n t la blessure est
profonde. — A u d ie r u n t gentes... ( v e r ­
set 12). L a n o u ve lle d u h o n te u x désastre
re te n tira bien t ê t p a r to u t, c a r l’É g y p te
e lle -m ê m e l’an n on cera p a r ses cris de
d o u le u r ( u l u l a t u m . ..) . — F o r tis im ­
L e b a l a n i t e , u u a r b r e a td u , s u r le s m o n u m e n t s é g y p t ie n s , peg it... D ans la co n fu sion occasionnée
p a r le u r fu ite p ré cip ité e , les gu errière
rées & le u r arm ée. Cf. E z. x x x , 5 ; N a h . n i , 9. se je tte ro n t l’u n s u r l’a u tre e t ro u lero n t en­
Elles ap p artien n en t to u tes au n o r d - e s t de sem ble ii terre.
Jer. X L V I , 13- 19. 701
13. Parole que le Seigneur adressa au 13. Verlmm quod locutus est Domi­
prophète Jérémie, pour prédire que Na- nus ad Jeremiam prophetam, super eo
buenodonosor, roi de Babylone, viendrait, quod venturus esset Nabuchodonosor,
et qu’il frapperait le pays d’É gypte : rex Babylonis, et percussurus terrain
Æ g yp ti :
14. A n noncez-le en E gypte, et pu­ 14. Annuntiate Æ gyp to,et auditum fa ­
b liez-le à M agdalo, fa ite s-le retennr à cite in Magdalo, et resonet in Memphis,
Memphis et à Taphnis; dites : Lève- et in Taphnis; dicite : Sta, et præpara te,
toi et prépare-toi, car le glaive va dé­ quia devorabit gladius ea quæ per circui­
vorer ce qui est autour de toi. tum tuum sunt.
15. Pourquoi ton héros e s t-il pourri? 15. Quare computruit fortis tuus? non
11 n’est pas resté debout, parce que le stetit, quoniam Dominus subvertit eum.
Seigneur l’a renversé.
16. Il a multiplié ceux qui tom­ 16. M ultiplicavit ruentes, ceciditque
baient, ils ont été terrassés l ’un sur vir ad proximum suum , et dicent : Surge,
l’autre, et ils ont dit : A llon s, retour­ et revertamur ad populum nostrum, et
nons vers notre peuple, et au pays de ad terram nativitatis nostræ, a facie gladii
notre naissance, devant le glaive de la columbæ.
colombe.
17. Appelez le pharaon, roi d’Egypte, 17. Vocate nomen Pharaonis, regis
de ce nom : Le temps a apporté le tumulte. Æ gyp ti : Tumultum adduxit tempus.
18. Par ma vie, dit le roi qui a pour 18. V ivo ego, inquit rex, Dominus
nom le Seigneur des armées, comme le exercituum nomen ejus, quoniam sicut
Thabor parmi les montagnes, et comme Thabor in montibus, et sicut Carmelus
le Carmel près de la mer, il viendra. in m ari, veniet.
19. Prépare ce qu’il te faut pour l’exil, 19. Vasa transmigrationis fac tibi,
habitante fille de l ’E gy p te; car Memphis habitatrix filia Æ gypti ; quia Memphis in
deviendra un désert, elle sera abandon­ solitudinem erit, et deseretur, et inha­
née et inhabitable. bitabilis erit.

2° Second o ra c le co n tre l’ É g yp te. X L V I , lu m „ . L e s tro u p es m ercen aires (v o y e z les vers. r'


13 -2 8 . e t 2 1 ) , d é co u ra g é e s , s’e x c ite n t m u tu e lle m e n t à
13. In tro d u ctio n an a lo g u e à ce lle d u v ers. 2. ab an d o n ner l’É g y p te v ain cu e, e t à re g a g n e r leurs
— S u p er eo q u o d ... P ré d ic tio n d’un e ca la m ité e t co n tré e s re sp ectives. — O la d il co lu m bæ ... H ébr. :
d ’une h u m ilia tio n b eaucoup p lu s gra n d es encore : d u g la iv e d e s tru c te u r. Cf. x x v , 38, e t la note.
non seu lem en t les É g y p tie n s se ro n t d é fa its à — Vocate n o m en ... ( v e rs. 17 ). D ’ap rès la V u l­
C h arcam ls, m ais N ab u ch o d on o sor e n v a h ira le u r g a te , le p rop h ète o rd o n n e ra it a u x É g y p tie n s de
te r rito ire . C f. x l i i i , 9 - 1 3 . I l e s t p rob ab le q u e donn er à le u r roi un nom sy m b o liq u e ( t u m u l­
J é ré m ie re ç u t ce tte rév é la tio n d u ra n t son séjo u r t u m ... te m p u s ; c .- à - d .: le tem p s fix é p ar D ieu
s u r le sol é g y p tie n . am èn era du tr o u b le , d u m a lh e u r ), d estin é à
1 4 - 1 9 . Que l ’É g y p te se p répare à u n e p rom p te m arq u er le s o rt te r rib le q u i le u r est ré se rv é à
ré sista n ce, c a r u n e arm ée p u issa n te ne ta rd e ra to u s . L ’h ébreu e s t beau cou p p lu s sim ple : Ils (les
pas à l ’e n v a h ir. — S u r M a g d a lo , M e m p h is e t m ercen aires) c r ie n t là ( d a n s le u rs p ays d iv e rs ,
T a p h n is , v o y e z les notes de n , 1 6 , e t de x l i v , o ù ils se so n t ré fu g ié s ) : L e p harao n , ro i d’ É g y p te ,
1. Com m e ces tro is v ille s , s u rto u t la p rem ière n ’e st q u ’un b r u it ; 11 a la issé passer le tem p s. Ce
e t la troisièm e (.A tl. gèogr., p l. r v , v ) , é ta len t q u i sign ifie q u e la ru in e est in é v ita b le , p u isqu e le
rapp roch ées de la fro n tiè r e du n o r d - e s t , elles p h arao n n ’a pas p ro fité du tem p s p en d a n t lequ el
é ta ie n t p articu liè re m e n t m en acées. — Sta et præ - D ieu é ta it disposé à lu i fa ire g râ c e . L a V u lg a te
pa ra ... Q ue l ’ É g y p te en tiè re se lè v e e t se dispose a lu S em , nom , a u Heu de S â m , l à ; de m êm e les
à lu t t e r ; c a r son ex iste n ce m êm e e st m enacée. L X X e t le s y ria q u e . — V iv o ego... ( v e r s . 1 8 ) .
A u lie u d u f u t u r d e v o ra b it, l’h éb reu em ploie le Jéh o va h Jure p a r sa propre v ie q u e l ’ Instrum ent
p r é té r it : le g la iv e a d é v o ré ; a llu sio n a u x v ic ­ d e ses v en g ean ces e n v a h ira ce rta in e m e n t l’ É g y p te .
to ire s rem portées p a r N a b u ch o d on o sor s u r tous D eu x co m p araison s fo n t re sso rtir ce tte c e r titu d e :
les peuples d ’ale n to u r ( J u d a , M o ab , A m m o n , s ic u t T h ab or... et C a rm elu s... Com m e le T h a b o r,
l ’Id u m é e , eto .). — Q uare co m p u tr u it... ( v e r ­ a v e c ses 616 m ètres d’a ltitu d e , s’é lèv e au-dessus de
set 16 ). H é b r.: P o u rq u o i vos h éros o n t- I ls été la p lain e a v o ls ln a n tc , e t com m e le C arm el do­
ren versés ? L e s L X X o n t lu : ton ta u re a u ; 11 m ine la M é d ite rra n é e , dans la q u e lle 11 s’ava n ce
s’a g ir a it alors du boeuf A p i s , h u m ilié et ren versé h a rd im e n t ( A t l . gèogr., pl. x e t x v i ) , ain si le
par le v r a i D ieu. — M u ltip lic a v it ru en tes (v e r­ co n q u é ra n t de l ’É g y p te l’e m p o rte ra su r les a u tre s
set 1 6 ). P e t it ta b le a u v ig o u r e u x du désastre. rois. — V a sa tra n sm ig r a tio n is... (v e rs. 19). H é-
V ir a d p r o x im u m ... P lu tô t ; l’u c su r l’a u t r e ; braï8m c. Jé ré m ie In vite les É g y p tie n s à’ se m u ­
com m e au v ers. 12b. — R e v e rta m u r a d p o p h- i n ir de to us les o bjets d o n t Ils a u ro n t besoin sur
Le Thabor et la plaine de Jerzaëh ( D ’ après une p h o t o g r a p h ie .)
J kr. X L V I , 20-25. 703
20. L ’Égypte est une génisse belle et 20. Vitula elegans atque formosa
agréable; celui qui doit l’aiguillonner Æ gyptus; stimulator ab aquilone ve­
viendra de l’aquilon. niet ei.
21. Les mercenaires, qui étaient au 21. Mercenarii quoque ejus, qui ver­
milieu d’elle comme des veaux engrais­ sabantur in medio ejus quasi vituli sa­
sés, se sont retournés et ont tous pris ginati, versi sunt, et fugerunt simul,
la fuite sans pouvoir résister, car le jour nec stare potuerunt, quia dies interfe­
de leur massacre était venu, le temps ctionis eorum venit super eos, tempus
où D ieu devait les visiter. visitationis eorum.
22. Sa voix retentira comme celle de 22. V ox ejus quasi æris sonabit; quo­
l’airain ; car ils s’élanceront avec une niam cum exercitu properabunt, et cum
armée, et ils viendront sur elle avec des securibus venient ei, quasi cædentes ligna.
haches, comme ceux qui abattent des
arbres.
23. Ils ont coupé, dit le Seigneur, sa 23. Succiderunt saltum ejus, ait D o­
forêt, dont on ne peut compter les arbres; minus, qui supputari non potest : mul­
ils se sont multipliés plus que les saute­ tiplicati sunt super locustas, et-non est
relles, et ils sont innombrables. eis numerus.
24. L a fille de l ’Egypte est confuse, et 24. Confusa est filia Æ gyp ti, et tradita
elle a été livrée entre les mains du peuple in manus populi aquilonis.
de l’aquilon.
25. Le Seigneur des armées, le Dieu 25. D ixit Dominus exercituum , Deus
d’Israël a d it: Voici que je vais visiter Israel : Ecce ego visitabo super tumul­
le tuniulte d’Alexandrie, et le pharaon, tum A lexandriæ , et super Pharaonem,
et l’E gypte, ses dieux et ses rois, et le et super Æ gyptum , et super deos ejus,
pharaon, et ceux qui out confiance en et super reges eju s, et super Pharao­
lui. nem, et super eos qui confidunt in eo.

la te r re d ’e x il. — M e m p h is i n s o litu d in e m . L a s a ltu m ... ( v e r s . 2 3 ). M étap h ore tr è s expressive.


ca p ita le m êm e d ev ie n d ra u n a ffre u x d ésert. C f. Is. x , 18 , 34. — Q u i s u p p u ta r i... H ébr. :
20 -26. T a b lea u p lu s co m p let de l ’Invasion. — Q u o iqu'elle s o it im p én étrab le. — S u p er lo cu sta s.
V itu la eleg a n s... Com paraison très n a tu r e lle ,
p u isqu e l’É g y p te n o u rris s a it d e n o m b reu x tr o u ­
p eau x . — L ’é q u iv a le n t h éb reu de s tim u la to r
ne se ren con tre q u ’en ce seu l p assage ; sa sign l-
Q cation n ’est pas ce rta in e. Il e s t p rob able n éan ­
m oins q u ’il d ésign e le ta o n , ce tte m ouche si r e ­
d ou tée d u gro s b é tail e t si fré q u e n te en É g y p te
CA tla s d 'h is t. n a t., p l. x i /v i i i , flg . 5, 8). E m blèm e
é v id e n t de N abu cbo d o n oso r. — V en iet e i. L ’h é­
breu rép ète d eu x fo is le v e rb e , d’ une m an ière
d ra m a tiq u e : I l v ie n t, il v ie n t. — M ercen a rii...
(v ers. 2 1). Il ne s’a g it plus ic i des É th io p ie n s ,
des L ib y e n s e t des L y d ie n s , b a ttu s à C h arcam is
(v ers. 9 ), m ais d ’au tre s m ercen aires, q u e le p h a­
raon a v a it appelés des p ro v in c e s asia tiq u es d’ Io­
nie e t de C a rie ( au nom bre de 30 000, d ’après
H éro d o te, i i , 16 3 ), e t Installés dans u n d is tr ic t
fe rtile du D e lta , p rès du bras p éiu slaq u e du N il
( A tl. géogr., pl. i v e t v ) ; là ils é ta ie n t d evenus
i/nasi v it u li s a g in a t i, m o u s .e t In capables de
c o m b a ttre : au ssi fu g e r u n t... nec sta re... — V o x
ejus... ( v e r s . 2 2 ). L e s cris de l ’É g y p te v ain cu e
(com p. le v e rs. 12a). — Q uasi seris. H éb r.: com m e
d’u n serp ent. Com m e le b r u it q u e p ro d u it un
serp en t lo rsqu ’il fu it à tr a v e rs les b ro ussailles.
— C u m exercitu ... L e p rop h ète passe a u x en ­
v a h isse u rs, d o n t il d é c r it la m arch e v icto rie u se . Im age q u i rep résen te u n e m asse in n o m b rable. C f.
L ’ hébreu peut s ig n ifier : ils s’a v a n c e n t a v e c fo rce . J o ë l, n , 2 e t ss : N ah. m , 15-16, e tc . — P o p u li
— S e cu r ib u s : des h ach es d ’a rm es, à m anche a q u ilo n is (v e rs. 24) : les C hald éen s de N a b u ch o ­
c o u rt e t à la rg e tête ( A t l. a rchèol., pl. l x x x v i , donosor. Comp. le vers. 20. — T u m u ltu m A le x a n ­
tig. 1 , 2 ; pl. l x x x v i i i , flg. 8). — S u ccid e ru n t d riæ ( v e r s . 2 5). D 'ap rès l'h é b re u : ’ A m ôn de
Les colosses de Mennon, à Tlifcbes.
J e r . X L V I , 26 - X L V I I , 2. 705
26. .Te les livrerai entre les mains de 26. E t dabo eos in manus quærentium
ceux qui en veulent à leur vie, entre les animam eorum, et in manus Nabucho-
mains de Nabuchodouosor, roi de B ab y­ donosor, regis Babylonis, et in manus
lone, et entre les mains de ses servi­ servorum ejus. Et post hæc habitabitur
teurs. E t après cela l’E gypte sera habitée sicut diebus pristinis, ait Dominus.
comme aux jours d’autrefois, dit le Sei­
gneur.
27. Et toi ne crains pas, mon serviteur 27. E t tu ne tim eas, serve meus
Jacob, et ne t ’effraye pas, Israël, car je te Jacob, et ne paveas, Israel, quia ecce
sauverai de loin, et je tirerai ta race du ego salvum te faciam de longinquo, et
pays où tu es cap tif; Jacob reviendra et semen tuum de terra captivitatis tuæ ;
se reposera ; il sera prospère, et il n’y et revertetur Jacob, et requiescet, et
aura personne qui l’épouvante. prosperabitur, et non erit qui exterreat
eum.
28. Et toi ne crains pas, mon servi­ 28. Et tu noli timere, serve meus J a ­
teur Jacob, dit le Seigneur, car je suis cob, ait Dominus, quia tecum ego sum,
avec toi, et je détruirai toutes les na­ quia ego consumam cunctas gentes ad
tions parmi lesquelles je t’ai banni ; pour quas ejeci te; te vero non consumam,
toi, je ne te détruirai pas, mais je te sed castigabo te in judicio, nec quasi in ­
châtirai avec éq u ité, sans t’épargner nocenti parcam tibi.
comme si tu étais innocent.

CHAPITRE XLVII

1. Parole du Seigneur qui fu t adressée 1. Quod factum est verbum Domini


au prophète Jérémie contre les Philis­ ad Jeremiam prophetam contra Palæ-
tins, avant que le pharaon frappât Gaza. sthinos, antequam percuteret Pharao
Gazam.
2. Ainsi parle le Seigneur : V oici que 2. Hæc dicit Dominus : Ecce aqnæ

N ô ’, c.-à-d. le d len A r a o n , qui é ta it spécialem ent


§ I I . — O ra cle contre les P h ilis t in s . X L V I I , 1-7
adoré dans la v ille de N ô ', ou de T h è b e s , dan s
la H au te É g y p te {A tl. a rchéol., pl. e x , flg. 8, 9 ; 1° In tro d u ctio n . X L V I I , 1.
p l. e x i , flg . 2 ; A tl. gèogr., pl. 1 , r v ) . J éh o va h C h a p . X L V I I . — 1. L e titr e acco u tu m é . —
Be v e n g era de l’id o le aussi bien que des a d o ra ­ P a læ s th in o s . C e tte fo rm e du n om des P h ilis tin s
te u rs. S a in t Jérô m e a iu h â m ô n , tu m u lte , e t il e s t trè s ra re dans la V u lg a te . L ’h ébreu a, com m e
a c r u , com m e en p lu sieu rs a u tre s passages ( c f. d ’o rd in a ir e , P 'iim r n . — A n te q u a m percu teret...
E z . x x x , 14 ; N ah . n i , 8 ), que N ô ’ é ta it le nom F a u te de d o cu m en ts su ffisan ts, il est im possible
d ’A le x a n d rie . — E t su p er... É n u m é ra tio n élo ­ d e d éterm in e r a v e c sû re té qu el e s t le p haraon
q u e n te . « A la s u ite du dieu p rin c ip a l, le ch ef d o nt p arle ic i J é ré m ie . I l e x is te ce p e n d a n t une
d u p a y s , le p a y s m êm e, les d ie u x e t les ch efs tr è s gra n d e p ro b ab ilité en fa v e u r d e N éch a o , q u i
In férieu rs sont aussi en globés co lle ctiv e m e n t dans ee s e ra it em p a ré de G a z a , la p rin cip ale v ilie des
le proch ain d ésastre. » R em arq u ez ia rép étitio n P h ilis tin s , a u d é b u t de son e x p éd ition co n tre les
de nom du pharao n . — S u p er eos qui.~ : ies J u ifs , A ss y rie n s e t ies C h ald éen s ( v o y e z la n o te de
q u i a v a le n t fo llem en t espéré q u e le roi d’ É g y p te x l v i , 2 ). H é ro d o te , n , 1 5 9 , d it q u ’ap rès sa v ic ­
les d é liv re ra it d u ro i de B abylon e. C f. x l i i i , 1 1. to ire d e M agd olos, fa u te é v id e n te p ou r M ageddo,
— E t p o st hæ c... (v ers. 26b). Les m alh eu rs de l ’É ­ ce p rin ce s ’em para de K a d u tis ; o r on c r o it com ­
g y p te seront seu lem en t tr a n s ito ir e s ; D ieu lu i m u n ém en t q u e K a d u tls ne d iffère pas de G aza.
re n d ra sa p ro sp é rité p rem ière. C f. Is. x i x , 22 Selon d’a u tr e s , il s’a g ir a it p lu tô t d’ E p h ré e ou
e t ss. Des prom esses sem blables seron t fa ite s a n x H op h ra (c f . x l i v , 30).
M oabites ( x L v m , 4 7), a u x A m m o n ites ( x l i x , 6) e t 2° A n n o n ce de g ra n d s m alh eu rs p ou r les P h i­
a u x E la m ites (x l i x , 39). — P o u r l’accom plissem ent listin s. X L V I I , 2 - 7 .
de ce second o ra c le , v o y e z ia n o te d e X L m , 13. 2 -4 . L e p ays e n tie r sera ra v a g é p roch ain e­
27-2 8 . Consolation p o u r Israël. — T u n e t i ­ m en t. — A q u æ a sce n d u n t... M êm e im ag e q u ’au
m eas... x x x , 1 1 - 1 2 , nous av o n s d éjà ren con tré ch ap. x l v i , v e rs. 7 e t 8. C f. Is. v n i , 7 - 8 . -
presque id e n tiq u em e n t ces d e u x v e rs e ts . Si les A b a q u ilo n e. C’e st to u jo u rs le n ord q u i e s t in ­
m an x de l’É g y p te n e d o iv e n t d u re r q u ’u n tem p s, d iqu é co m m e le p o in t m en açan t. C f. i , 1 3 - 1 4 ;
à plus fo rte raison c e u x d u p eu ple de D ieu. x l v i , 20, eto. — C la m a b u n t... C ris de détresse
D ou x e n co u ra gem en t p ou r ies exilés. q u ’a rrach ero n t a u x h ab ita n ts los m au x de l ’ in-
C ü MML NT. V. 45
70 R ,1er. XLVII. 3-7.

ascendunt ab aquilone, et erunt quasi des eaux montent de l’aquilon, et elles


torrens inundans, et operient terrain et seront comme un torrent qui déborde;
plenitudinem ejus, urbem et habitatores elles couvriront le pays et tout ce qu’il
ejus. Clamabunt homines, et ululabunt contient, la ville et ses habitants. Les
omnes habitatores terræ, hommes crieront, et tous les habitants
du pays hurleront,
3. a strepitu pompæ armorum, et 3. à cause du bru it é clatan t des arm es
bellatorum ejus, a commotione quadriga­ et de ses gu erriers, de l’agitation de ses
rum ejus, et multitudine rotarum illius. chars et de la m ultitude de ses roue3.
Non respexerunt patres filios, manibus L es pères ne regard en t pas leurs enfan ts,
dissolutis, tan t les bras sont a ffa ib lis,
4. pro adventu diei in quo vastabun­ 4. parce que le jour arrive où tous
tur omnes Philisthiim , et dissipabitur les Philistins seront ruinés, où T yr et
T yrus, et Sidon, cum omnibus reliquis Sidon seront détruites avec tous leurs
auxiliis suis ; depopulatus est enim D o­ autres auxiliaires ; car le Seigneur a ra­
minus Palæsthinos, reliquias insulæ vagé les Philistins, les restes de l’île de
Cappadociae. Cappadoce.
5. V enit calvitium super Gazam, con­ 5. Gaza est devenue chauve, Ascalon
ticuit Ascalon, et reliquiæ vallis earum. est dans le silence, avec le reste de leur
Usquequo concideris? vallée. Jusques à quand vous ferez-vous
des incisions?
6. 0 mucro Dom ini, usquequo non 6. 0 glaive du Seigneur, ue te repo­
quiesces? Ingredere in vaginam tuam , seras-tu jam ais? Rentre dans ton four­
refrigerare, et sile. reau, refroidis-toi et tais-toi.
7. Quomodo quiescet, cum Dominus 7. Comment se reposerait-il, puisque
praeceperit ei adversus Ascalonem et ad­ le Seigneur lui a donné des ordres contre
versus maritimas ejus regiones, ibique Ascalon et contre ses régions maritimes,
condixerit illi? et qu’il lui a prescrit ce qu’il y doit
faire ?

vfislon. — A s tr e p itu p o m p æ ... (v e rs . 3). IT é b r.: d ’ap rès D en t, n , 2 3, e t A m . rx , 7. S a in t J é rô m e ,


à cau se d u re ten tisse m e n t des sab ots de ses ro ­ a ad o p té la tr a d u c tio n d ’A q u ila e t de Sym -
bu stes ( c o u r s ie r s ) . C f. v i n , 16. — A co m m o ­ m aque.
tio n e... et m u l t i t u d i n e H ébr. : à cause du b ru it 6-7. L e g la iv e du S e ig n e u r v a to u t d é tru ire . —
de ses ch a rs e t d u fra ca s des ro u es. — N o n re ­ Y e n it c a lv itiu m . On se co u p a it ou on se ra s a it
sp e x e ru n t... L ’ép o u v an te sera t e lle , q u e les p ères les c h e v e u x en sign e de gra n d d e u il. C f. Is. x v ,
o u b liero n t le u r s e n fa n ts e t ne so n g e ro n t q u ’à 2 ; x x i i , 12, e tc . — A sc a lo n é ta it u n e des cin q
le u r p rop re s a lu t. L e m a lh e u r p ro d u it s o u v e n t ca p ita le s des P h ilis tin s . L ’é q u iv a le n t h éb reu du
l’égoïsm e. — M a n ib u s d iss o lu tis . H éb r. : à ca u se v e rb e c o n ticu it sign ifie p ln tô t : a é té d é tru ite .
de la faiblesse de leu rs m ain s. — P r o a d v e n tu ... — V a lli s : la v a s te e t fe r tile p lain e q u ’h a b i­
( v e r s . 4). C .- à - d ., parce que le jo u r e st a r r iv é ta ie n t les P h ilis tin s . — U squequo co n cid er is T
où le pays sera d é v asté. — T y r u s et S id o n . Ces A llu sio n a u x Incisions q u e l ’on se fa is a it p arfo is,
d e u x illu stres c ité s so n t associées à la ru in e d es p ou r m a rq u e r le d e n il ou la tristesse. C f. x v i , G ;
P h ilis tin s . N u a n ce dans l’h ébreu : p ou r en le v e r à L e v . x i x , 28; D e u t. x r v , 1 , e tc . — 0 m u cro
T y r e t à Sid on to u t a u x ilia ir e q u i (le u r) re s ta it. D o m in i. A p o stro p h e tra g iq u e , ad ressée au g la iv e
Ces a u x ilia ire s n e so n t a u tres que les P h ilis tin s . de J é h o v a h , p ersonnifié. L e p ro p h ète le v o it
— D ep o p u la tu s est... L ’h éb iv ^ em ploie le tem ps s’a g ite r e t p ro d u ire u n g ra n d ca rn ag e p arm i les
p ré s e n t, p our m arq u er un a v e u ir très p ro ch ain . P h ilis tin s ; ém n d e co m p a ssion , il le co n ju re de
— Irusulæ C a p p a d o clæ . H ébr, : L ’île de Ka/Çor ; | s’a r rê te r. — R e fH g era re. H é b r .; re p o se -to i.M a is
u ous q u i désigne probablem ent l’île de Crète. I com m ent pourrait-il se reposer, lorsque D ie u lui
0 'e s t de là qu’éta ien t originaires les P h ilis tin s , I a ordonné de m assacrer sans pitié ?
J er. XLVI II, 1-6. 70 7

CHAPITRE XLVIII

1. A Moab. Ainsi parle le Seigneur 1. Ad Moab. H æ c dicit Dominiis exer­


des armées, le Dieu d’Israël : Malheur cituum , Deus Israël : Væ super N abo,
à Nabo, car elle est ravagée et confuse! quoniam vastata est, et confusa! Capta
Cariathaïm a été prise; la ville forte est est Cariathaim , confusa est fortis, et
coufuse, et elle a tremblé. tremuit.
2. Moab ne se glorifiera plus d'IIésé- 2. Non est ultra exultatio in Moab
bon; on a médité sa perte : Venez, et contra Hesebon ; cogitaverunt malum ;
exterminons-la du nombre des peuples. V enite, et disperdamus eam de gente.
Tu seras donc réduite au silence, et le Ergo silens conticesces, sequeturque te
glaive te poursuivra. gladius.
3. Un grand cri sort d ’Oronaïm; c’est 3. V ox clamoris de Oronaim, vastitas
un ravage et une grande défaite. et contritio magna.
4. Moab est brisé ; annoncez cette 4. Contrita est Moab ; annuntiate cla­
nouvelle à ses petits enfants. morem parvulis ejus.
5. Par la montée de Luith on monte 5. Per ascensum enim Luith plorans
tout en pleurs, parce que les ennemis ascendet in fletu, quoniam in descensu
ont entendu à la descente d’Orouaïm des Oronaim hostes ululatum contritionis
hurlements de détresse. audierunt.
6. F uyez, sauvez votre vie, et soyez 6. Fugite, salvate animas vestras, et
comme des bruyères dans le désert ; eritis quasi myricæ in deserto ;

J III. — O racle contre les M oab ites. X L V I I , 1-47. te x te o rig in a l ra tta c h e ces m ots à la p hrase su i­
v a n te : A H ésébon ils ( le s e n n e m is ) m é d ite n t
D ans ce tte p r é d ic tio n , J é rém ie f a it de f r é ­ d u m al co n tre lu i ( c o n tr e M o a b ). H ésebon
q u en ts em p ru n ts a u x p rop h ètes q u i a v a le n t m a u ­ a v a it fa it p a rtie d n te r rito ire de G ad ( c f . Jos.
d it a v a n t lu i ce p e tit peuple p erp étu ellem en t x x i , 3 8 -3 9 ), e t elle é ta it b â tie su r les lim ite s
h o stile à la n a tio n th é o cra tiq u e . Il c ite to u r à de la M o ab ltld e ; 11 e s t to u t n a tu re l qu e les e n ­
to u r B a ia a m , A m o s , S o p h o n le , e t s u rto u t Isaïe vah isseu rs y fasse n t u n e h a lte , p ou r a r r ê ie r le u r
(ch a p . x v - x v i ) . N éanm o in s ses d évelo pp em en ts plan d ’a tta q u e . J e u de m ots in tra d u isib le dans
so n t très s o u ven t o r ig in a u x , e t l’en sem ble a l’ hébreu : B'H eübôn haSbu. — D isp er d a m u s... de
beaucoup de v ie e t de beau té. L ’o ra c le se co m ­ g en te. H éb raïsm e. E x te rm in o n s -le , de te lle so rte
pose de p e tits ta b le a u x d ra m a tiq u e s , d o n t les q u ’il cesse d’ê tre u n p eu ple. — S ile n s conticesces.
uns d é criv e n t le ra v a g e du te r rito ire m oabite, et A u tr e p aro n om ase dan s l’h ébreu : M a d m è n lid -
les a u tr e s , les causes du ch â tim en t. d o m m i; ( t o i a u s s i) M ad m ên e, tu te ta ira s (o u ,
1" M oab sera é c ra s é , d év a sté . X L V I I I , 1 -10 . tu seras d é tr u ite ) . M a d m è n é ta it u n e v ille de
C h a p . X L V I I I . — 1». T it r e de l’o racle. — M oab. — D e O ro n a im . V o y e z Is. x v , 5 , e t le
A d M oab. D ’a p rès l’an a lo gie de x l v i , 2 , e t de co m m en taire. — A n n u n tia te ... p a r v u lis ... ( v e r ­
x l i x , I , 7 , 2 3 , 28, il se ra it p e u t- ê tr e m ieu x de set 4). H é b r. : Ses p e tits (le B p e tits e n fan ts de
tra d u ire : C o n tre M oab. M oab) fo n t e n ten d re un c r i. A u lieu de f 'i r é h a ,
I b-6 . Le ra v a g e s’éten d d e v ille en v ille . — « p a rv u li e ju s, » les L X X o n t lu : Ç o'a ra li, ju s ­
Nabo. H éb r., N 'b ô , v ille q u i a v a it ap p arten u à q u ’à S égo r ( v ille m o a b ite ; c f . Is. x v , 5), e t d’a s ­
la trib u de Ruben. C f. N u m . x x x n , 38 ; Is. x v , 2. sez n o m b re u x in te rp rè te s m odernes accep ten t
M ésa, ro i de M oab ( c f . IV R eg. n i , 4 et ss.) c e tte tr a d u c tio n . — P e r a scen su m ... L u it h ( v e r ­
s'en é ta it e m p a ré, a in si q u ’il s’en v a n te dans sa set 5). Ces m ots so n t litté ra le m e n t em pru n tés à
célèbre In scrip tion de D ibon. V o y e z V ig o u ro u x , Is. x v , 6). — A scen d e t e st im perso n n el : on
B ib le et dècouv., t. I V , p. 6 5-6 3 d e la 5° éd it. m onte. O ron aïm é ta it dan s une v a llé e , L u ith
— C a r ia th a im . H ébr., Q ir ia ta 'im ; d’ après Eu- su r une h a u te u r. — H ostes u lu la tu m ... H ébr. :
s è b e , K u r e y a t, s u r le v e rs a n t du m on t A tta r u s des cris d ’an goisse so n t en ten d u s.
( A tl. géogr., pl. v u et x u ) . — to n / u s a est f o r ­ 6 -1 0 . L e s M oabites so n t in v ité s à f u ir p rom p ­
tis. H ébr. : L a fo rteresse a été co u v e rte de con ­ te m e n t; m ais ce tte fu it e ne le u r p rocu rera pas
fu sion . On Ignore q u e lle est oette fo rte re s s e ; la le s a lu t. — Q u a si m y ricæ . S ut ce m o t, v o y e z ia
ca p ita le m êm e, A r - M o a b , d ’ap rès quelques co m ­ note de x v n , 6.— P r o eo qu od ... L ’o rg u e il de M oab
m en tateurs. D ’a u tre s p renn ent le m ot m lsg â b e t sa v ain e con fian ce en lu i-m ê m e , telles so n t en
p o u r un nom propre de v ille . — N o n ... u ltr a p artie les causes de sa ru in e . — I n m u n it io n i­
ex a lta tio (v ers. 2). Ilé b r. : L a lo u a n g e ( c .- à - d . b u s... H ébr. : D ans tes œ u v re s. C .- à - d ., p ro b a­
la glo ire) de M oab n 'e st p lus. — L o n tra Ileseb o n . b le m e n t, dans le f r u it de te s tr a v a u x , dans tes
Sur ce tte v ille , v o y e z Is. x v , 5, et la note. L e rich esses. Ce sens ca d re fo r t bien a v e c les mots
70 3 J er . X L V I I I , 7- 1 3.

7. pro eo enim quod habuisti fiduciam 7. car, parce que tu t’es confié dans
in munitionibus tuis et in thesauris tuis, tes fortifications et dans tes trésors, tu
tu quoque capieris ; et ibit Chamos in seras pris, toi aussi ; et Chamos ira en
transmigrationem, sacerdotes ejus, et captivité, avec ses prêtres et avec ses
principes ejus simul. princes.
8 . E t veniet prædo ad omnem urbem, 8 . Le pillard viendra contre toutes les
et urbs nulla salvabitur ; et peribunt v ille s, et aucune ville n’échappera; les
valles, et dissipabuntur campestria, vallées périront, et les campagnes seront
quoniam dixit Dominus. ravagées, parce que le Seigneur l’a dit.
9. Date florem Moab, quia florens egre­ 9. Donnez des fleurs à Moab, car tout
dietur ; et civitates ejus desertae erant, florissant il sera emmené captif ; ses
et inhabitabiles. villes seront désertes et inhabitées.
10. Maledictus qui facit opus Domini 10. Maudit celui qui fa it l’œuvre du
fraudulenter! et maledictus qui prohibet Seigneur avec fraude, et maudit celui
gladium suum a sanguine! qui empêcbe son glaive de verser le
sang!
1 1 . F ertilis fu it Moab ab adolescentia 11. Moab a été fertile dès sa jeunesse,
su a , et requievit in fæ cibus suis ; nec il s’est reposé sur sa lie ; on ne l’a pas
transfusus est de vase in v a s , et in fa it passer d’un vase dans un autre, et
transmigrationem non abiit ; idcirco il n’est pas allé en captivité; c’est pour­
permansit gustus ejus in eo, et odor ejus quoi son goût lui est resté, et son odeur
non est immutatus. ne s’est pas changée.
12. Propterea ecce dies veniunt, dicit 12. Mais voici que les jours viennent,
Dominus, et mittam ei ordinatores et dit le Seigneur, où je lui enverrai ceux
stratores laguncularum ; et sternent eum, qui rangent et renversent les bouteilles;
et vasa ejus exhaurient, et lagunculas ils le renverseront, ils videront ses vases
eorum collident. et ils briseront ses bouteilles.
13. Et confundetur Moab a Chamos, 13. E t Moab sera couvert de confusion
sicut confusa est domus Israel a Bethel, par Chamos, de même que la maison
in qua habebat fiduciam. d ’Israël a été couverte de confusion par
Béthel, en qui elle se confiait.

et i n th e s a u r is ... — C h a m os é ta it la d iv in ité calm e p rosp ère d o n t jo u issa ie n t depu is lo n gtem p s


n atio n ale des M oabltes. C f. N um . x x i, 29 ; II I R eg. les M oab ites (.ab a d olescen tia ..., depuis le d é b u t de
x i , 7 , e tc . Ses s ta tu e s s e ro n t em portées p a r les le u r e x is te n ce com m e nation ; cf. n , 2 , e tc.), est
v a in q u e u rs com m e de g lo rie u x trop h ées : ib it... très bien rep résen té p a r l’Im age d ’u n v in q u ’on
iu ca p tiv ita tem . C f. Is. x l v i , 1 - 2 ; A m . i , 15 la isse rep oser s u r sa l i e , dans le v ase q u i le
(V u lg .), etc. — V a lle s, ca m p e stria (vers. S). Ces c o n tie n t, sans q u e p erson n e v ie n n e l’a g ite r. C f.
s u b sta n tifs sont au s in g u lie r dans l’ h ébreu : la Is. x x v , 6 , e tc. — N e c tr a n sfu su s... C o n tin u a­
v allée e s t ce lle du J o u r d a in , q u i s e r v a it de li­ tio n de la m êm e fig u re ; ap rès qu o i la pensée est
m ite à M oab d u cô té d e l’o u e s t; la p lain e d é ­ ex p rim é e a u p rop re ; in tra n sm ig r a tio n e m n o n ...
sign e l’ensem ble du p a y s , q u i e s t u n v a s te p la ­ — Id circo p e r m a m it... L e p rop h ète re v ie n t à sa
teau o n du lé. — D ate flo re m (v e rs . 9). P lu tô t, belle co m p a ra iso n , q u 'il développe ju sq u ’à la fin
com m e le réclam e le c o n te x te : D onnez des ailes du v e rs. 12. L e v in qu e l’on a g ite e t q u e l ’on
a é g a lem en t c e tte s ig n ificatio n en h é b re u ). tra n sv a se so u ve n t perd beau cou p de sa q u a lité
— F lo re n s eg red ietu r. H éb r. : P o u r q u ’il so rte e t de sa fo rce . — O rd in a to res et stratores...
en v o la n t. Il fa u d r a it des ailes a u x M o ab ltes, H ébr. : les tra n sva se u rs q u i le tra n s v a s e ro n t. Ces
p our q u ’ils p u issen t é ch a p p er a u d an g er q u i les m ots d é sig n e n t le s C h ald éen s, qu i v ie n d ro n t re ­
m enace. — In h a b ita b ile s . H ébr. ; sans h a b ita n ts. m uer ru d em en t M oab. — L a g u n c u la s . H ébr. :
— F r a u d u le n te r ( v e r s . 1 0 ). H éb r. : a v e c n é g li­ des o u tre s ( d e p e a u ) . V o y e z Y A t l. archèol., p l.
gence. L e p rem ier h ém istich e e st e x p liq u é p a r le x x , flg. 10, 1 3 - 1 6 , 1 7 . — C o n fu n d e tu r a C h a m os
second. L e v e rs e t to u t e n tie r co ncern e les C h al­ (v e rs. 1 3 '. L e u r d ieu lu i-m ê m e sera Incapable
d ée n s, en ta n t q u ’e x é cu te u rs d es ju g em e n ts d i­ de les s a u v e r , e t Ils ro u g iro n t de son Im puis­
v in s co n tre M oab, e t les p resse d’e x é c u te r v ig o u ­ sance. — S ic u t Isra el... a B ethel : de m êm e que le
re u s e m e n t, sans p itié , l’ œ u v re d o n t J éh o v a h les ro ya u m e sch lsm a tlq u e des d ix trib u s a v a it eu à
a ch a rgé s. ro u g ir de son v e a u d’or, d o n t le p rin cip al san c­
2° C o n traste en tre la p rosp érité a n té rie u re tu a ire é ta it à B é th e l. C f. II I R e g . x n , 26 e t ss.
des M oabltes e t le u r d étresse p résen te. X L V I I I , C ette Idole aussi a v a it d élaissé les Israélites
11-2 5 . au m om en t d u p é r il, e t n 'a v a it pas em pêché
1 1 - 1 3 . M oab sera ru d em en t tra n sv a sé . — F e r ­ S alm an asar de les em m en er en c a p tiv ité ( I V Ita-'-
tilis fu it ... D’ap rès l’h ébreu : a été tra n q n llle . L e x v n , I e t ss.).
J f r . X L V I I I , 14-23. 709
14. Comment rlites-vous : Nous sommes 14. Quomodo dicitis ; Fortes sinmis,
l'urts, et des hommes vaillants pour com­ ct viri robusti ad præliandum?
battre?
1,5. Moab a été dévasté, ses villes se 15. Vastata est Mtmb, et civitates
sont écroulées, et scs jeunes gens d’élite illius succiderunt, et electi juvenes ejua
ont été égorgés, dit le roi qui a pour descenderunt in occisionem, ait rex,
nom le Dieu des armées. Dominus exercituum nomen ejus.
16. La ruine de Moab est proche, et 16. Prope est interitus Moab ut veniat,
son malheur accourra très promptement. et malum ejus velociter accurret nimis.
17. Consolez-le, vous tous qui êtes 17. Consolamini eum, omnes qui estis
autour de lui ; et vous tous qui connais­ in circuitu ejus ; et universi qui scitis
sez son nom, dites : Comment ce sceptre nomen ejus, dicite : Quomodo confracta
uissant, ce sceptre de gloire a - t - i l été est virga fortis, baculus gloriosus?
E risé?
18. Descends de ta gloire, et assieds- 18. Descende de gloria, et sede in
toi dans la soif, habitation de la fille de siti, habitatio filiæ Dibon, quoniam vas­
Dibon, car celui qui a ravagé Moab est tator Moab ascendit ad te, dissipavit
monté contre toi, il a renversé tes rem­ munitiones tuas.
parts.
19. T ien s-toi sur le chem in, habitante 19. In via sta, et prospice, habitatio
d’Aroër, et regarde ; interroge le fuyard, A roer; interroga fugientem , et ei qui
et dis à celui qui s’est échappé : Qu’est- evasit dic : Quid accidit ?
il arrivé?
20. Moab est confus, parce qu’il a été 20. Confusus est Moab, quoniam v i­
vaincu. Hurlez et criez, annoncez sur ctus est. U lulate et clam ate, annuntiate
l ’Arnon que Moab a été dévasté. in Arnon, quoniam vastata est Moab.
21. Le jugem ent de D ieu est venu sur 21. E t judicium venit ad terram cam ­
le pays de la plaine, sur H clon, sur pestrem, super Helon, et super Jasa, et
Jasa, sur Méphaath, super Mephaath,
22. sur D ibon, sur N abo, sur la mai­ 22. et super Dibon, et super N abo, et
son de Déblathaïm , super domum D eblathaim ,
23. sur Cariathaïm , sur Bethgam ul, 23. et super Cariathaira, et super
sur Bethmaon, B ethgam ul, et super Bethmaon,

1 4 - 1 7 . L ’o rg u eil de M oab sera p rofon d ém en t c e lle que m en tio n n e J é ré m ie en c e t e n d ro it é ta it


h u m ilié. — Q u om odo d icitis ... L e u r a r ro g a n te dans la p artie m érid io n ale de la tr ib u de R u b en ,
confiance en eux-m êm es ne les s a u v e ra pas plus s u r le bord d e l ’A r n o n ; on l’ap p elle en core A ra ïr.
que le u r d ieu . C f. vers. 2 9 -3 0 , e t Is . x v i , 6. — — In te rr o g a fu g ie n te m . L e p rop h ète co n te m p le ,
C ivita tes... s u cc id e ru n t. L ’h ébreu p a ra it s ig n ifier : d an s sa v isio n d ra m a tiq u e , to u te la p op u la tio n
On m onte h ( l ’a s sa u t d e ) ses v ille s . — Descen­ d ’ A ro ër, so rtie des m alson s sn r le g ra n d ch em in ,
d eru n t... Les Jeunes e t v a illa n ts g u e rrie rs de e t a r r ê ta n t, p on r les In te rro g e r a v e c a n x ié t é ,
M oab se ro n t m assacrés s u r le ch am p de bataU le. les h a b ita n ts des vU les sep ten trio n ales de M oab,
— P ro p e ... in te r itu s ... Ce vers. 16 e st un e ré m i­ q u i fu ie n t ép erd u s d e v a n t l’ennem i v ic to r ie u x .
n iscen ce de D e u t. x x x i i , 35. — C o n so la m in i... — R ép on se des fu y a rd s, v e rs . 20 : C o n fu su s est...
( v e r s . 1 7 ) . L e m a lh e u r des M o ab ltes e s t si — J u d ic iu m v en it... (v e rs . 21). L e s h a b ita n ts d e
g ra n d , q u e Jérém ie, to u t en l’a n n o n ç a n t, ne p eu t la p lain e ( v o y e z la n o te du v e rs. 8) v o n t être
s’em pêch er d ’in v ite r les a u tre s peuples à v e n ir p unis à le u r to u r. Jé ré m ie én u m ère onze v ille s
les con so ler. — C o n fra cta ... v irg a ... T rè s b elle sp écia le s, q u e m en acen t les Jugem ents d u Sei­
m étap h o re. H éb r. : le scep tre de p u issan ce e t le g n e u r ; p lu sieu rs d ’e n tre elles o n t d éjà é té citées
bâton d e glo ire. a u x v e rs. 1 e t 18. D ’ap rès Jos. x m , 17-21 (v oyez
18 -2 6 . D o u lo u re u x m essage ap p o rté p a r les le co m m e n ta ire ), elles a v a ie n t a u tre fo is ap p a r­
fu y a rd s . — Sede i n s iti... V o ilà M oab d escen d u te n u p o u r la p lu p a rt à la tr ib u de R u b en ;
de son tr ô n e , e t assis à t e r r e , d é v o ré p ar la m ais les M o ab ltes le s a v a le n t p rises a u x H é b re u x .
soif. C f. Is . n i , 26 ; x l v i i , 1 ; u i , 2 , etc. — H elon (h éb r., H o lô n ) e t B e th g a m u l ne so n t pas
H a b ita tio fili æ D ib o n . H é b r. : H a b ita n te, fille citées a ille u rs. B é [ - d ib la [ a ïm ( V n lg ., d o m u m
de D ibon. M étap h ore q u i d ésign e les h ab ita n ts D e b la th a im ) n e d iffère p rob ab lem en t p as de
de ce tte an tiq u e c ité . V o y e z Is. x v , 2 , e t la H e lm o n d é b la th a ïm , b o u rga d e situ é e a u n ord de
note. — D iss ip a v it m u n itio n e s ... : les ru in e s de D ibon d ’ ap rès N u m . x x x m , 46. C a rio th n’ est
ces fo rtifica tio n s su b sisten t en co re. — H a b ita ­ m ention n ée q u 'ic i e t A m . n , 2 ; on ne l’a pas
tio ... (vers. 19 ). L ’hébreu a d e n o u vea u : H a b i­ Identifiée. B o sra n’a rie n de com m un a v e c la
tante. I l e x is ta it p lu sieu rs v ille s nom m ées A r o e r ; v ille Idum écnne de ce nom ( v o y e z la n o te de
710 J f. r . X L V I I I . ' 24-32

24. et super Cariofh, et super Rosra, .24. sur Carioth, sur Bosra, et sur
et euper omnes civitates terræ Moab, toutes les villes du pays de Moab, celles
quæ longe, et quæ prope sunt. qui sont loin et celles qui sont proehe.
25. Abscissum est cornu Moab, et 25. La corne de Moab a été coupée,
brachium ejus contritum est, ait Domi­ et son bras a été brisé, dit le Seigneur.
nus.
26. Inebriate eum, quoniam contra 26. Enivrez - le , car il s’est élevé eontre
Dominum erectus est; et allidet manum le Seigneur; Moab se brisera la main 'eu
Moab in vomitu suo, et erit in derisum tombant sur ce qu’il avait vomi, et il sera
etiam ipse. lui aussi un objet de moquerie.
27. Fuit enim in derisum tibi Israel, 27. Car Israël a été pour toi un objet
quasi inter fures reperisses eum ; pro­ de moquerie, comme si tu l’avais trouvé
pter verba ergo tua, quæ adversum illum parmi les voleurs ; aussi, h cause des pa­
locutus es, captivus duceris. roles que tu as proférées contre lu i, tu
seras conduit en captivité.
28. Relinquite civitates, et habitate in 28. Abandonnez les villes, et demeir»»*
petra, habitatores Moab; et estote quasi dans les rochers, habitants de Moab;
columba nidificans in summo ore fora­ soyez comme la colombe qui fa it son nid
minis. au sommet de l ’orifice d’une fissure.
29. Audivimus superbiam Moab, su­ 29. Nous avons appris l’orgueil de
perbus est va ld e; sublimitatem eju s, et Moab; il est tout à fa it orgueilleux;
arrogantiam, et superbiam, et altitudi­ nous connaissons sa hauteur, son arro­
nem cordis ejus. gance, son orgueil et la fierté de son
cœur.
30. Ecce scio, ait Dominus, jactan ­ 30. Je connais, dit le Seigneur, sa
tiam ejus, et quod non sit ju xta eam présomption, à laquelle ne répond pas
virtus ejus, nec ju xta quod poterat sa force, et j e sais que ses efforts ont
conata sit facere. dépassé son pouvoir.
31. Ideo super Moab ejulabo, et ad 31. C ’est pourquoi je gémirai sur Moab,
Moab universam clamabo, ad viros muri je crierai sui tout Moab, sur les habi­
fictilis lamentantes. tants du mur de briques qui se lamentent.
32. De planctu Jazer plorabo tibi, 32. Je te pleurerai avec les larmes de
vinea Sabama. Propagines tuæ transie- Jazer, vigne de Sabama. Tes rejetons

x l i x , 1 3 ) ; elle e st v raisem b la b le m e n t Id en tique la tête. G este de p rofo n d dédain ; cf. P s. x x i , 8 ;


à Bosor (h é b r., B i f e r ) de D eu t. r v , 4 3 , e t Jos. M a tth . x x v n , 3 9 , e tc . — R e lin q u ite civ ita tes
x x , 8 , te x te s q u i la p lacen t d an s la tr ib u de ( v ers. 28 ). In u tile de d e m e u re r dans les v ille s,
R u b en . — S u p er o m n es civ ita tes. L a ru in e n ’a t ­ p u isq u ’on n ’y est pas à l’a b ri d e l'en n em i. Com p.
te in d ra pas seu le m en t ces on ze cité s, m ais to u tes les v e rs. 21 e t ss. — E a b ita te i n p e t r a : s u r les
les v ille s du p ays. — C o rn u ( v e r s . 2 5 ) . L ’ em ­ ro ch e rs In accessibles. C f. i v , 29. — Q u asi co­
blèm e de la v ig u e u r. C f. 1 R eg. n , 1 , 1 0 ; P s. lu m b a . G ra cieu se com paraison . L e s colom bes de
l x x i v , 5 , etc. P a le s tin e fo n t so u v e n t le u r n id dans les crevasses
3® M o tif de la ru in e d e M oab. X L V I I I , 26-30. d es ro ch ers. C f. C a n t. n , 14, e tc. — A u d iv im u s
26-30 . C’e s t l’o rg u e il des M oab ites q u i o cc a ­ su p erb ia m ... Ces lig n e s ( v ers. 29 e t 30) so n t
sio n n e ra le u r c h u te . — In e b ria te e u m . S u r ce tte p resqu e In té g ra le m e n t em p ru n tées à Isaïe, x v i, 6 ;
m é ta p h o re , v o y e z x x m , 1 3 ; x x v , 1 5 , e tc . — elles d é criv e n t a v e c beau cou p de v ig u e u r l'o r­
A llid e t m a n u m ... i n v o m itu . D 'ap rè s l’h ébreu : g u e il des M oabites.
Que M oab se ro u le d an s son vom issem en t. T r a it 4® Jé ré m ie ne p e u t co n te n ir son a fflic tio n , à
e x p re s s if, q u i co n tin u e l ’im age du b re u v a g e eni­ la v u e d es m alh e u rs q u i m en acen t M oab. X L V I I I ,
v ra n t. Cf. Is. x x v m , 7*8. — I n d e r isu m etiam- 31 -39.
ipse. L e pronom e st fo rte m e n t a ccen tu é ; lu i 3 1-3 9 . N o u s avo n s ici « u n e rep ro d u ction libre
aussi, com m e Israël, d o n t 11 s’é ta lt m oqué. Com p. de plusieurs p assages d’Isale ». Comp. s u rto u t
le vers. 27. Ce sera la loi du ta lio n . — F u it Is. x v i , 7 - 1 0 , e t x v , 2 - 4 . — / d e o : à cause des
e n im ... D an s l’ h é b re u , la p hrase e st In te rro g a­ ch â tim e n ts qn l s’an n o n cen t si te rrib le s . — S lu r l
tiv e ; ce q u i rend la pensée p lu s sa illa n te : E st-ce fic tilis . H ébr. : Q ir-h éris ; de m êm e au vers. 36.
q u ’Israëi n ’a pas é té p o u r to i n n s u je t de ra ille ­ Nom de l ’une des p rin cip ales v ille s des M oabites.
r ie ? E s t - c e q u ’il a v a it é té tr o n v é p arm i les v o ­ V o y e z Is. x v , 1 ; x v i , 7, 1 1, e t le co m m entaire.
le u rs? M oab a v a it d o nc tr a ité Israël com m e nn — De p la n c tu J a z e r (vers. 32). H éb r. : P lu s que
v o le u r, c.-à-d. a v e c le d e rn ier m épris. — P ropter les p leu rs de J a z e r ; c.-à-d. p lu s q u e ce tte ville
verba... d u ce ris. J .’ h ébreu ex p rim e n n sens très ne se lam en te s u r ses p ropres v ig n e s , ra va g é e s
d în ero n t : C a r tu ne parles de lu i q u ’en h o ch an t p ar l'en n em i. V o y e z Is. z v i , 8 - 9 , e t les notes
j™ XLVTTT, 33-40. 711
oui pnnsé ln mor ; ils po sont étendus jus­ nuit mare; nsquo ad marc Jazer perve­
qu’à la mer de Jazer; le pillard s’est nerunt ; super messern tuarn et vinde­
précipité sur ta moisson et sur ta ven­ miam tuam prædo irm it.
dange.
33. La joie et l’allégresse ont disparu 33. Ablata est læ titia et exultatio
du Carmel et de la terre de Moab ; j ’ai de Carmelo et de terra Moab ; et vinum
enlevé le vin des pressoirs, et celui qui de torcularibus sustuli, nequaquam cal­
foule les raisins ne chantera plus ses cator uvæ solitum celeuma cantabit.
chants accoutumés.
34. Les cris d’ Hésébon ont retenti jus­ 34. De clamore Hesebon usque Elea le
qu’à Éléalé et jusqu’à Jasa; ils ont fait et Jasa; dederuni vocem suam a Segor
entendre leur voix depuis Ségor jusqu’à usque ad Oronaim, vitula conternante;
Oronaïm, génisse de trois ans; les eaux aquæ quoque Nemrim pessimæ erunt.
mêmes de Nemrim deviendront très mau­
vaises.
35. Et j ’enlèverai de Moab, dit le Sei 35. Et auferam de Moab, ait Domi­
gneur, celui qui offre sur les hauts lieux, nus, offerentem in excelsis, et sacrifi­
et qui sacrifie à ses dieux. cantem diis ejus.
36. C’est pourquoi mon cœur retentira 36. Propterea cor meum ad Moab
comme une flûte sur Moab, mon cœur quasi tibiae resonabit, et cor meum ad
imitera le son de la flûte sur les habi­ viros muri fictilis dabit sonitum tibia­
tants du mur de briques ; parce qu’ils rum; quia plus fecit quam potuit, id ­
ont fa it plus qu’ils ne pouvaient, ils se circo perierunt.
sont perdus.
37. Toutes les têtes seront chauves et 37. Omne enim caput calvitium , et
toutes les barbes rasées; dans toutes les omnis barba rasa erit ; in cunctis mani­
mains il y aura des liens, et un cilice bus colligatio, et super omne dorsum
sur tous les dos. cilicium.
38. Sur tous les toits de Moab et dans 38. Super omnia tecta Moab, et in
toutes ses places tout se lamente, parce plateis ejus, omnis planctus, quoniam
que j ’ai brisé Moab comme ùn vase inu­ contrivi Moab sicut vas inutile, ait D o­
tile, dit le Seigneur. minus.
39. Comment a - t - i l été vaincu, et 39. Quomodo victa est, et ululave­
comment on t-ils hurlé? comment Moab runt? quomodo dejecit cervicem Moab,
a - t - i l baissé la tête et a - t - i l été confus? et confusus est? Eritque Moab in deri­
Moab sera un sujet de raillerie, et un sum, et in exemplum omnibus in circuitu
exemple pour tous ceux qui l’environnent. suo.
40. Ainsi parle le Seigneur : V oici, il 40. Hæc dicit Dominus : Ecce quasi

— A d m a r e Ja zer. L es L X X o n t sim plem en t x v i , i l , e t le co m m en taire. A u lieu de q u a s i


lu : J u sq u ’ à J a ze r. Q uelques éta n g s dans la ré­ tib ise , Isa ïe d it : com m e u n e h arp e. L a flû te
gion ju s tifie n t l ’h yp e rb o le o rie n ta le de « m e r », é ta it so u v e n t l ’In stru m en t du d eu il e t des fu n é ­
eu m o n tra n t q u ’il y a eu là a u tre fo is beaucoup ra illes. C f. M a tth . i x , 13. — Q u ia p lu s fecit*.,
d ’eau . — D e C a rm elo (v e rs . 33). Ici ce m ot est H éb r. : P a rce q u e to u te s les rich esses q u ’il a
un nom co m m un , q u i d ésigne u n e co n trée fe rtile . am assées so n t p e rd u es. Cf. Is. x v , 7 . — O m n e .„
— S o lilu m celeu m a . V o y e z x x v , 30 ; Is. x v i , 9, caput... ( v e r s . 3 7 ). T o u t le p ay s sera en d eu il.
e t les co m m en taires. — De cla m ore H esebon C f. x v i , 6 ; x l i , 5 , e t x l v i i , 6 ; Is. x v , 2 - 3 . —
(v ers. 3 i). C f. Is. x v , 4 , 6. L e s cris de détresse C o llig a tio . D ’après l'h é b re u : des Incisions ( n o te
poussés à H ésébon e t à S é go r re te n tisse n t au de x l v i i , 5). — C ilic iu m : le v ê te m e n t som bre
loin ; dans to u t le p ays on g é m it e t on se la ­ et g ro ssie r q u e p o rta ie n t les personnes en d e u il.
m ente. — V itu la co n tern a n te. M ie u x v a u d ra it — S ic u t v a s in u t ile ( vers. 38 ). H é b r. : com m e
l’a c cu sa tif, ca r ces m ots se ra p p o rten t à O ron a im . un vase ( o u u n o b je t) au q u el on ne se p la ît
Au passage p a ra llè le d ’ Isaïe ( x v , 6 ; v o y ez le p oin t. C f. x x i i , 28.
co m m en taire), ils so n t ra tta ch é s à Ségo r. — 5° P a s d’espoir d e s a lu t. X L V I I I , 3 9 -4 7.
Aquai... pessim æ . H éb r. : L e s e au x sont ra va gées, 3 9 -4 7. L a ru in e de M oab e s t In évitab le. —
c.- à - d. o b stru ées p ar l ’arm ée en va h issan te. S u r Q uom od o v icta ... H ébr. : Com m e 11 est b risé 1
N e m r im , v o y e z Is. x v , 6, e t la n o te. — A u f e ­ c r ie n t - I ls en gé m issan t. C’est Va m êm e Im age
ra m de M oab... (v e rs . 3 5 ). C f. Is. x v i , 12. I n q u’ au vers. 38b. — D ejecit cervicem ... P e tite v a ­
ercelsis : le cu lte idolâtrique sur les hauts lieux. ria n te dan s l’h éb reu : Com m e M oab to u rn e le
— Propterea c o r . .. (vers. 36). Comp. Is. x v , 6 ; dos ign o m in ieu sem en t 1 — I n e x e m p lu m . H é b r.;
712 J er , X L V I I I , 41-47.
aquila volabit, et extendet alas suas ad volera comme l ’aigle, et il étendra ses
Moab. ailes sur Moab.
41. Capta est Carioth, et munitiones 41. Carioth est prise, les fortifications
comprehensae sunt; et erit cor fortium 6ont emportées ; et le cœur des héros de
Moab in die ilia sicut cor mulieris par­ Moab sera en ce jo u r-là comme le cœur
turientis. d’une femme en travail.
42. E t cessabit Moab esse populus, quo­ 42. Et Moab cessera d’être nn peuple,
niam contra Dominum gloriatus est. parce qu’il s’est glorifié contre le Sei­
gneur.
43. Pavor, et fovea, et laqueus super 43. L a frayeur, la fosse et le filet sont
te , o habitator Moab, dicit Dominus. sur toi, ô habitant de Moab, dit le Sei­
gneur.
44. Qui fugerit a facie pavoris cadet 44. Celui qui aura fui devant la frayeur
in foveam , et qui conscenderit de tombera dans la fosse, et celui qui se
fovea capietur laqueo; adducam enim sera tiré de la fosse sera pris par le filet ;
super Moab annum visitationis eorum, car je ferai venir sur Moab l’année où
ait Dominus. je le visiterai, dit le Seigneur.
45. In umbra Hesebon steterunt de 45. Ceux qui fuyaient le filet se sont
laqueo fugientes ; quia ignis egressus arrêtés à l’ombre d’Hésébon ; mais un
est de H esebon, et flamma de medio feu est sorti d ’Hésébon, et une flamme du
Seon ; et devorabit partem Moab, et ver­ milieu de Séon, et elle a dévoré une
ticem liliorum tumultus. partie de Moab, et le sommet de la tête
des fils du tumulte.
46. V æ tib i, Moab! Periisti, popule 46. Malheur à toi, Moab! Tu es perdu,
Chamos, quia comprehensi sunt filii tui, peuple de Chamos, car tes fils ont été
et filiæ tuæ in captivitatem . saisis, et tes filles emmenées en capti­
vité.
47. E t convertam captivitatem Moab 47. Mais je ramènerai les captifs de
in novissimis diebus, ait Dominus. Hu­ Moab aux derniers jours, dit le Seigneur.
cusque judicia Moab. Jusqu’ici vont les jugements contre Moab.

un o b je t d’effro l. — Q u a s i a q u ila ... On d evin e N o m b re s , x x i , 2 8 - 3 ' J ( v o y e z le c o m m e n t a ir e ) ;


q u el e st le s u je t du v e rb e v o la b it : c ’est le ro i l ’ap p lication spéciale q u i en e st fa ite Ici à Moab
de C h a ld é e , q u i fo n d ra to n t à coup su r M oab e st p ro p re à Jé ré m ie . — D e m edio Seon. On lit
com m e l’a ig le fo n d s u r sa p roie. C f. rv , 1 3 ; a u p assage p a ra llè le des N om b res : D e la v ille de
x l i x , 2 2 ; Is. x l v i , i l , cto. — D escrip tion de Séhon ; ce q u i e s t p lu s c la ir . Séhon é ta it nn roi
sa m arch e ra p id e, d ésastreuse p ou r les M oabites a m o rrh é e n , qn e les H é b re u x b a ttire n t. — P a r ­
( v e r s . 41 e t ss.) : ca p ta ... C a rio th ... S u r ce tte tem M o ab .„ (h éb r., les flan cs de M o ab ; c . - à - d .
v ille , v o y e z le v ers. 24. — Cor... s i c u t „ m u lie r is ... son t e r r it o ir e , ce q u i re v ie n t à la v ersion de la
Im a ge q u i e x p rim e la d o u le u r, l ’im p u issa n ce , V u lg a te ) tu m u ltu s . Ce t r a it e st e m p ru n té à la
l’ effroi. C f. Is. x v , 4b. — Cessabit M oab ... ( v e r ­ p rop h étie de B a la am co n tre M oab. L e s flls du
set 42). L a r a in e fin ale, a v e c l’in d icatio n réité ré e tu m u lte ne so n t a u tre s q u e les M oabites s u ­
de sa p rin cip ale cause : q u ia ... g lo r ia tu s ... — perbes e t tu rb u le n ts. C f. v ers. 29 e t 42. — C o n ­
P a v o r , et fo v e a ... (vers. 43). Ce v e r s e t e t le s u i­ v erta m ca p tiv ita te m ... (v e rs . 47). L u e u r d ’espoir
v a n t, q n l so n t p a rticu liè re m e n t én ergiq u es dans p o u r M o ab , m a lg ré ton tes ce s m en aces q u i p a ­
l’h éb reu à ca u se de le u rs p a ro n o m a ses. o n t é té ra issa ie n t ab solu m en t désespéran tes. C f. x l v i , 26.
tirés litté ra le m e n t d’ I s a ïe , x x r v , 1 7 - 1 8 ( v o y e z — I n n o v is s im is d ieb u s. H éb. : b‘ ’ a h a r ît- h a y -
le co m m en taire). — I n u m b ra H esebon (v e rs. 45). y â m im ; litté r a le m e n t, à la fin d es jo u rs. E x ­
L e s fu y a r d s v ie n n e n t s’ a b r ite r sous les m u rs de p ression q u i d ésign e l’ère d u M essie (c f. G en .
c e tte fo rteresse , q u i, d’ap rès x l i x , 3, é ta it alo rs x l i x , 1 , e t le c o m m e n ta ire ), e t qu i m o n tre de

au p o u v o ir des A m m o n ites; m ais u n fe u allu m é q u el cô té le s a lu t v ie n d ra a u x M o ab ites e t qu elle


p a r les C h ald éen s s ’en échapp e e t les b rû le . — sera sa n atu re. — H u cu s q u e ju d ic ia ... C o n clu ­
S te te ru n t... fu g ie n te s . H éb r. : les fu g it ifs s’a r­ sion q u i co rresp o n d a u titr e « ad M oab » (v e rs. 1).
rê te n t ép u isés ( a n lie n de de la q u e o ). — Les — L ’ensem ble de l ’o ra cle co n tre les M oabites
m ots ig n is egressus... e t les s u iv a n ts , Jnsqu’à la s’a cco m p lit cin q an s ap rès la ru in e de Jéru salem ,
fin du v e rs . 46, so n t e x tr a its de l ’an tiq u e ch a n t lo rsq u e N abu ch o d on o sor les d o m p ta e t les sou­
populaire que M oïse a Inséré a u liv r e des m it & son a u to rité . C f. Jo s. A n t ., x , 9 , 17.
J er . X L IX , 1-5. 71.°.

C H A P IT R E XLIX

1. A ux fils d’Ammon. Ainsi parle le 1. Ad filios Ammon. Hæc dicit Domi­


Seigneur : Israël n’a - t - i l pas d’enfants, nus : Numquid non filii sunt Israël, aut
ou n’a - t - il pas d’héritier? Pourquoi donc heres non est ei? Cur igitur hereditate
Melchom p o ssè d e -t-il Gad comme un possedit Melchom G ad, et populus ejus
héritage? et pourquoi son peuple habite- in urbibus ejus habitavit?
t- il dans ses villes?
2. C’est pourquoi v o ic i, les jours 2. Ideo ecce dies veniunt, dicit Do­
viennent, dit le Seigneur, où je ferai minus, et auditum faciam super Rabbath
entendre le bruit du combat contre Rab- filiorum Ammon fremitum prælii, et erit
bath, capitale des enfants d’Am m on, et in tumulum dissipata, filiæque ejus igni
elle deviendra un monceau de ruines, et succendentur, et possidebit Israel pos­
ses filles seront consumées par le feu, sessores suos, ait Dominus.
et Israël se rendra maître de ceux qui
l’avaient m aîtrisé, dit le Seigneur.
3. H urle, Hésébon, parce que H aï a 3. U lula, Hesebon, quoniam vastata
été dévastée ; criez, filles de R abbath, est Hai ; clamate, filiæ Rabbath, accin ­
revêtez-vous de c ilic e s, lam entez-vous gite vos c ilic iis , plangite et circuite
et courez autour des haies, parce que per sepes, quoniam Melchom in transmi­
Melchom sera emmené en captivité avec grationem ducetur, sacerdotes ejus et
ses prêtres et ses princes. principes ejus simul.
4. Pourquoi te glorifies-tu de tes v a l­ 4. Quid gloriaris in vallibus? Defluxit
lées ? T a vallée s’est écoulée comme l'eau, vallis tua, filia delicata, quæ confidebas
fille délicate, qui te confiais dans tes tré­ in thesauris tuis, et dicebas : Quis ve­
sors, et qui disais : Qui viendra contre niet ad me ?
moi ?
5. V o ici, je ferai venir sur toi la ter­ 5. E cce ego inducam super te terro­
reur, dit le Seigneur, le Dieu des armées ; rem , ait Dominus, Deus exercituum , ab
tu jtrembleras devant tous ceux qui t’en- omnibus qui sunt in circuitu tuo ; et dis-

liæ e ju s : les v ille s m oins co n sid érables q u i


| IV . — O racles r e la tifs à d iv e r s p e u p les p a ïe n s
dép en d aien t de la m étro p ole. — P o ssid eb it I s ­
de l’est. X L I X , 1 -3 8 .
rael... L es Israélites re n tre ro n t u n Jour en pos­
1° P ro p h é tie co n tre les A m m o n ites. X L I X , ]-6. session de le u rs biens. Jé ré m ie e m p ru n te ce tte
Ch a p . X L IX . — 1 - 6 . L e s m ots a d fltlo s A m ­ p h rase à A b d ia s , vers. 1 7 t>. — U lu la , Ilese-
m a n serv en t d e t it r e .— N u m q u id n on ... B rusq ue bon (v e rs. 3). Que ce tte v ille pousse des cris de
e n tré e en m atière. L e S e ig n e u r rep ro ch e v iv e ­ désespoir, c a r u n e cité voisin e v ie n t de to m b er
m ent a u x A m m o n ites u n e gra n d e in ju stice q u ’ils a u p o u v o ir de l’e n n e m i, q u i l’a ra v a g é e to ta ­
a v a ien t com m ise e n ve rs son p eu p le. L o rsq u e les lem e n t. Son to u r ap p roch e. H a i n ’a de com ­
h a b ita n ts d u ro yau m e des d ix tr ib u s a v a le n t été m un q ue le nom aveo la v ille cisjo rd a n ien n e q u i
déportés en m asse p ar T é g la th p h a ia s a r ( c f . IV e u t ta n t de cé lé b rité à l ’ép oqu e de Jo su é (cf.
R eg. x v , 2 9 ) , les A m m o n ite s , n e s’ in q u ié ta n t J o s. v u , 2 ) ; c ’é ta it u n e b o u rg a d e a m m o n ite ,
g u è re du d ro it des lé g itim e s p ro p rié ta ire s, s ’é ­ d o nt on Ign ore l ’em placem en t. — C ircu ite per se­
ta le n t em parés du te r rito ire e t des v ille s de la pes. H é b r .: E r r e z ; c . - à - d . co u re z çà e t l à , le
tribu de G a d , qn i le u r co n v e n a ien t à m e rv e ille ’ lo n g des m u r s , des v ig n e s , p o u r y ch e rch e r un
(v o yez Y A il. géogr., pl. v u ) ; m ais D ieu n e .la is ­ ab ri. — M elchom i n tra n sm ig r a tio n e m . I l s u ­
sera pas ce crim e Im p uni. — M elchom é ta it la b ir a le m êm e s o rt q u e Cham os. C f. X L V i n , 7b,
d iv in ité n a tio n a le des A m m o n ite s , com m e Cha- e t la note. Ce tr a it est e m p ru n té à A m o s ,
mos ce lle des M oabites. C f. I I I R e g . x i , 5. L ’b é ­ I , 15. — D e flu x it... ( v e r s . 4 ) . C . - à - d . , a p erd u
b reu a un e leçon q u i p a ra ît fa u tiv e : m a lk â m , sa b e a u té , sa ric h e s se , à cau se des ra v a g e s opé­
le u r roi. L es L X X e t le sy ria q u e o n t le m ême rés p a r les Ch aldéen s. — F i lia d elica ta . N u a n ce
m ot que Ia V u lg a te . — Id eo ecce dies... L a m e­ dan s l ’h éb reu : F ille rebelle. — Q uæ confidebas...
nace (v e rs. 2 e t ss.) s u it de trè s près le reproche. et dicebas... A rro g a n ce sem blable à ce lle de M oab.
— R a bb a th : la ca p ita le des A m m o n ites ; v ille C t. x l v i n , 2 9 - 3 0 .— Ecce ego... R épon se d u Sel-
au trefo is co n sid éra b le, m ais qui n’est gu ère a u ­ g u e u r (v ers. 5) à la v a in e Jactance des A m m o ­
jo u rd ’h u i qu’ un m onceau de décom bres, co n fo r­ n ites. — S in g id i a conspectu ... H é b r. : (V o u s
m ém ent à l ’o racle (e r it In tu m u lu m ...). — F i- serez c h a s s é s) ch a cu n d e v a n t sol. A u m om en t
J er. X L T X , 6 - 1 1 . 715
vironnont; et vous serez dispersés, cliu- pergemini singuli a conspcclu vestro,
cun devant soi, et il n’y aura personne nce crit qui congreget fugientes.
pour rassembler les fuyards.
6. Après cela ie ferai revenir les cap­ 6. E t post hæc reverti faciam captivos
tifs des fils d'Am m on, dit le Seigneur. filiorum Ammon, ait Dominus.
7. A l’ Idumée. Ainsi parle le Seigneur 7. Ad Idumæam. Hæc dicit Dominus
des armées: N ’y a - t - i l plus de sagesse exercituum : Numquid non ultra est
dans Théman ? Ses fils sont sans conseil, sapientia iri Them an? Periit consilium
leur sagesse est devenue inutile. a filiis, inutilis facta est sapientia eo­
rum.
8. Fuyez et tournez le dos, descendez 8. F ugite et terga vertite, descendite
dans l ’abîm e, habitants de Dédan, car in voraginem , habitatores Dedan, quo­
j ’ai fa it venir la ruine sur Esaii, le temps niam perditionem Esau adduxi super
où je dois le visiter. eum , tempus visitationis ejus.
9. Si des vendangeurs étaient venus 9. Si vindemiatores venissent super
sur toi, n’auraient-ils pas laissé quelques te , non reliquissent racemum? Si fures
raisins? Si des voleurs étaient venus la in nocte, rapuissent quod sufficeret sibi.
nuit, ils n’auraient pris que ce qui leur
eût suffi.
10. Mais moi j ’ai découvert Esaü ; j ’ai 10. Ego vero discooperui Esau ; reve­
mis au jour ses abris secrets, et il ne lavi abscondita ejus, et celari non pote-
pourra plus se cacher; sa postérité a été itr; vastatum est semen ejus, et fratres
ruinée, ses frères et ses voisins aussi, et ejus, et vicini ejus, et non erit.
il ne sera plus.
11. Laisse tes orphelins, je les ferai 11. Relinque pupillos tuos, ego faciam
vivre, et tes veuves espéreront en moi. eos vivere; et viduæ tuæ in me spera­
bunt.

du d a n g e r , lis p ren d ro n t to us le p rem ier ch e­ a u r a pas d 'a u tre m oyen d ’échapp er a u d a n g e r.


m in q u ’ils v e rro n t d e v a n t e u x , e t ch a cu n ne — D escen d ite in ... H éb r. : H ab itez dan s les p ro ­
songera q u ’à s o i, o u b lia n t ie m a lh e u r des a u tre s. fo n d eu rs. C. - à - d. ca ch ez - vou s ju sq u e sous
— N ec... q u i congreget... L a co n fu sio n la p lus te rre . — S u r D ed a n , v o y e z la n o te de x x v , 23.
com plète ré g n e ra p arm i les fu y a rd s . — E t p o s t L e s D éd an ite s so n t in v ité s à ro m p re leu rs re­
hæc... ( v e r s . 6 ). A m m o n re ç o it à son to u r ( c f . la tio n s co m m erciales a v e c l’ Id u m é e , s ’iis ne
X L V iii, 4 7 ) u n e prom esse de s a lu t. — L ’ o racic v e u le n t p o in t p a rta g e r son so rt. — E s a u é ta it
s’est acco m p li dans ia m êm e circo n sta n ce q u e ia le père des Id u m éen s (c f. G en. x x x v i , 1 e t s s .);
prop h étie co n tre M o ab ; v o y e z J o s è p h e , A n t., son nom e st donc sy n o n y m e d ’Édom en ce t e n ­
x , 9 ,7 . d ro it. — S i v in d em ia to res... (v ers. 9). D e u x com ­
2° P ro p h étie co n tre i’Id u m ée. X L I X , 7 -2 2 . p araison s fra p p a n te s, p ou r m o n tre r ju s q u ’où
D ans ce p assage , J érém ie s ’est beaucoup in s­ s'é ten d ra la ru in e de I’ Idum ée. L e s v e n d a n ge u rs,
piré des v ers. 1 - 8 d’A b d ia s , q u ’il c ite p resq u e m êm e les plus a tte n tifs , la isse n t to u jo u rs q u elqu es
te x tu e lle m e n t, m ais d o n t ii a en g ra n d e p artie ra isin s su r le s ceps { n o n e s t p o u r « n onn e » ) ;
ch a u gé l ’o rd re (com p. à A b d ia s les v e rs. 14, 15, 16, les v o le u r s , m êm e les plus a u d a cie u x { fu r e s in
9 , 10 , 7). C’e st com m e ie th èm e de ses d évelo p ­ n o c te ), ne p ren n en t q u e ce q u i le u r co n v ie n t
p e m e n ts, q u ’ ii a su ren d re très o rig in a u x . ( q u o d sufficeret...') e t ab an d o n n en t ie re s te :
7 - 1 3 . E dom ne s a u ra it échapp er a u x c h â ti­ J é b o v a h , lo rsqu ’il se v e n g e ra de i ’ Id u m ée, ren ­
m ents d iv in s. — A d I d u m æ a m . L e titre a c­ v e rs e ra e t d é tr u ira to u t : ego vero... ( v e r s . 1 0 ) .
co u tu m é. — N u m q u id n on ... C et o racle ne co m ­ L a ru in e se ra si en tière qu ’eile é q u iv a u d ra à
m ence pas d ’une m an ière m oins b ru sq u e q u e le un e s o rte de n u d ité ( d isco o p eru i : ce p ré té rit
précéd en t (c f. v ers. l ) . L e p rop h ète a ttir e ain si est p ro p h é tiq u e , ain si q u e ies s u iv a n ts ). — A bs-
très fo rte m e n t l ’a tte n tio n s u r ie c a ra ctè re so u ­ co n d ita : les re tra ite s les p iu s cach ées. E iies
dain de la ca ta stro p h e q u ’ii an n on ce. — T h e m a n ab on d en t dan s l ’Id u m éc, sous form e de ca v ern es,
é ta it un d is tr ic t m érid io n al de l’ Id u m ée ; ia s a ­ de Assures dan s le r o c , de go rg e s é tr o ite s , de
gesse de ses h a b ita n ts , cé lè b re dans l’a n tiq u ité p ics élevés. — Sem en eju s : ia p o p u la tio n id u -
(com p. le v ers. 20, e t B a r. n i , 2 2 - 2 3 ) , ne le m écn n e p rop rem en t d ite . F ra tre s... et v ic in i :
d é liv re ra pas des ju g em en ts de D ieu . — A f i li i s . les tr ib u s aiiié e s à E d o m , s o it p a r le s a n g , so it
L e m ot h ébreu hâ n im a d ’o rd in a ire ce sens ; p a r le co m m e rce , e tc . — R e lin q u e p u p illo s ...
niais ii d e v ra it ê tr e tr a d u it ici p a r « a p ru d e n ­ (v ers. 1 1 ). D éta il p ath é tiq u e . T o u s’ les hom m es
tibu s », com m e l ’o n t fo r t bien com pris les L X X fa its p é riro n t d an s la m êiée, la issan t le u rs v e u ve s
et le syria q u e. — I n u t i li s fa c ta ... H ébr. : s ’est e t leu rs e n fa n ts sans d éfense ; m ais D ieu p rom et
écouiée ( à la faço n de l’eau ). Com p. ie v ers. 4. d’en p ren d re soin. — Q u ib u s n on ... ju d ic iu m ...
— F u g ite ... E x h o rta tio n p re ssa n te , ca r il n’y ( v e r s . 1 2 ) . A rg u m e n t à fo rtio ri p our Justifier
71G J er . X L I X , 12*19.
12. Quia hæo dicit Dominus : Ecco 12. Car ainsi parle le Seignem- : Voici,
quibus non erat judicium ut biberent ceux qui n’étaient pas condamnés à boire
calicem , bibentes bibent; et tu , quasi la coupe la boiront, et toi, tu demeure­
innocens relinqueris? Non eris inno­ rais impuni comme si tu étais innocent?
cens, sed bibens bibes. Tu ne seras pas traité comme innocent,
mais tu boiras certainement.
13. Quia per memetipsum ju ravi, 13. Car je jure par m oi-m êm e, dit le
dicit Dominus, quod in solitudinem, et Seigneur,' que Bosra sera une solitude,
in opprobrium, et in desertum, et in un opprobre, un désert et un objet de
maledictionem erit B osra, et omnes de malédiction, et que toutes ses villes
civitates ejus erunt in solitudines sem­ seront des solitudes éternelles.
piternas.
14. Auditum audivi a Domino, et 14. J ’ai appris du Seigneur une nou­
legatus ad gentes missus est : Congre­ velle, et un messager a été envoyé vers
gam ini, et venite contra eam , et consur­ les nations : Rassem blez-vous et ve­
gamus in praelium. nez contre elle, et marchons au com­
bat.
15. Ecce enim parvulum dedi te in 15. V o ici, je t’ai rendu petit parmi
gentibus, contemptibilem inter homines. les peuples, méprisable parmi les hommes.
16. Arrogantia tua decepit te, et 16. Ton arrogance t’a trompé, ainsi
superbia cordis tui, qui habitas in ca ­ que l’orgueil de ton cœur, toi qui habites
vernis petræ, et apprehendere niteris dans les creux des rochers, et qui t’e f ­
altitudinem collis : cum exaltaveris forces d’occuper le sommet des collines :
quasi aquila nidum tuum, inde detraham quand tu aurais élevé ton nid comme
te , dicit Dominus. « l’aigle, je t’arracherai de là , dit le Sei­
gneur.
17. E t erit Idumæa deserta : omnis 17. E t l ’Idumée sera déserte : qui­
qui transibit per eam stupebit, et sibi­ conque y passera sera dans la stupeur,
labit super omnes plagas ejus. et sifflera sur toutes ses plaies.
18. Sicut subversa est Sodoma, et 18. Comme Sodome et Gomorrhe et
Gomorrha, et vicinæ ejus, ait Dominus, les villes voisines ont été renversées, dit
non habitabit ibi vir, et non incolet eam le Seigneur, personne n’y habitera plus,
filius hominis. et le fils de l’homme n’y résidera plus.
19. Ecce quasi leo ascendet de su­ 19. V o ici, l'ennemi montera de l’or­
perbia Jordanis ad pulchritudinem ro­ gueil du Jourdain comme un lion contre

tes rig u e u r s d iv in e s à l’é g a rd de l ’Id u m ée : si tu a ... ( v e r s . 1 6 ) . L e p rin cip al m o tif du ch â ti­


les J u if s , q u i é ta le n t b eauco up m oins coupables, m en t. Edom se c r o y a it en p a rfa ite sé cu rité parm i
e t q u i fo rm a ien t le peuple de J é h o v a h , d e v a ie n t ses m o n tag n es d iffic ile m e n tp é n é tra b le s .— P itr æ .
v id e r Jusqu’au fo n d la coup e de la co lère céleste L e m ot h ébreu s é la ', ro c h e r, est p rob ablem en t
( bibentes b ib e n t), à p lu s fo rte raison ces païens, u n nom p rop re ; i l d é sig n e ra it a lo rs la c a p ita le
so u illés p a r ta n t de crim es (et tu ...). — P e r m e - d e l’Id u m ée. C f. I V R e g . x î v , 7 ; Is . x v i , 1 , et
m etip s u m ... (v e rs . 13). L e se rm en t d iv in , com m e les notes. — A p p reh en d ere n ite r is ... H éb r.: T oi
en d ’a u tre s circo n sta n ces a n a lo g u e s , p o u r a jo u te r q u i occu pes le so m m et d e la co llin e. — N id u m
à la so len n ité de la sen ten ce. — B o sra . V ille tu u m e st u n e co m paraison d ’u n e e n tière e x a c­
Im p o rtan te de l’ I d u m é e , d o n t les ru in es co n si­ t it u d e , c a r le s d escen d ants d’ E sali h ab ita ie n t
dérables, q u ’on v o lt e n tre P é tr a e t la m e r M orte, v ra im e n t « u n n id d’a ig le ®. M ais ce nid fût-11 e n ­
p o rten t encore le nom de B u s a ïre h . V o y e z YA tl. core p lu s é le v é , p lu s In abordable, D ieu 6aura bien
géogr., pl. v , v u . — I n s o litu d in e s p erp etu a s. y a tte in d re les co u p ables. — E t erit... deserta.
Ce q u i e st p lu s v r a i q u e Jam ais. C f. M al. i, 3-4. H ébr. : u n e d ésolatio n . L e so rt fin al de i’ Idum ée
1 4 - 1 8 . L ’a u te u r e t l ’o ccasion des m a lh e u rs de ( v e r s . 17 e t 1 8 ) . — S icu t... So d om a ... E xem ple
rîd u m é e . — A u d it u m a u d iv i. L e p ro p h ète a p ro v e rb ia l d’ u n e d e stru c tio n to tale. C f. L , «J;
en ten d u la n o u velle tr è s g ra v e q u ’ il s’ em presse Is. x m , 19, e tc. — V ic in æ e ju s : les a u tre s villes
de co m m u n iqu er. — L e g a tu m : u n m e s sa g e r de la P e n ta p o le , q u i p é rire n t a v e c Sodom e et
q u i d e v a it , au nom de J é h o v a h , s o u lev e r les G o m o rrh e. C f. D e u t. x x i x , 2 3 ; Os. xi, 8 , etc.
a u tre s peuples co n tre l ’Id u m ée : C o n g re g a m in i... — V ir , fU lu s h o m in is. H éb r. : ’ iS e t ben ’â d â m ;
II rep résen te ici l’ Im pulsion p a r la q u e lle D ieu su s­ c . - à - d . les g ra n d s e t les hom m es d u peuple.
c ita co n tre E d o m les d iv ers e x é c u te u rs de ses 19-22. A cco m p lissem en t In té gra l des Jugem ents
ven gean ces. — Ecce... p a rv u lu m ... ( v e r s . 1 5 ) . d iv in s co n tre E dom . — A scen d et. L e su jet du
C’e st le S eig n eu r qui tra c e ce tte d escrip tion a n ­ v erb e e st m y s té r ie u x , com m e en d’au tre s pas­
ticip ée de la ru in e des Idum éens. — A r r o g a n tia sages sem blables. C f. xi/vm, 4 0 , e tc . 11 s ’a g it de
Vue prise dans les m on ta g n es de l ’Id u m é e .
718 J er. X L I X , 20-25.

bustam , quia subito currere faeiani eum la puissante beauté; car je le ferai cou­
ad illam. E t quis erit electus, quem rir soudain sur elle. E t quel serg l’élu
præponam ei? Quis enim similis mei? que je mettrai à sa tête? Car qui est
et quis sustinebit me? et quis est iste semblable à moi ? qui subsistera devant
pastor, qui resistat vultui meo? m oi? et quel est le pasteur qui sup­
portera l’éclat de mon visage ?
20. Propterea audite consilium D o­ 20. C ’est pourquoi, écoutez le dessein
mini, quod iniit de Edom , et cogitatio­ que le Seigneur a formé contre Edom,
nes ejus, quas cogitavit de habitatoribus et les pensées qu’il a conçues contre les
Theman : Si non dejecerint eos parvuli habitants de Théman : Je jure que les
gregis, nisi dissipaveiint cum eis habi­ plus petits jlu troupeau les renverseront,
taculum eorum. et détruiront avec eux leur demeure.
21. A voce ruinæ eorum commota est 21. Au bruit de leur ruine la terre a
terra, clamor in mari Rubro auditus est été ébranlée, leurs cris se sont fa it en­
vocis ejus. tendre jusqu’à la mer Rouge.
22. E cce quasi aquila ascendet, et 22. Voici qu’il montera comme l’aigle,
avolabit, et expandet alas suas super il volera, et il étendra ses ailes sur Bosra ;
Bosran ; et eiit cor fortium Idumææ in et le cœur des héros de l’Idumée sera en
die illa quasi cor mulieris parturientis. ce jo u r-là comme le cœur d ’une femme
en travail.
23. A d Damascum. Confusa est 23. A Damas. Emath et Arphad sont
Emath et Arphad, quia auditum pessi­ confuses, parce qu’elles ont appris une
mum audierunt; turbati sunt in m ari, nouvelle très mauvaise ; sur la mer on a
præ sollicitudine quiescere non potuit. été troublé, à cause de l’inquiétude on
n’a pu trouver de repos.
24. Dissoluta est Damascus, versa est 24. Damas a perdu courage, elle a été
in fu g am ; tremor apprehendit eam , mise en fuite ; la frayeur s’est emparée
angustia et dolores tenuerunt eam quasi d’elle, l’angoisse et la douleur l ’ont saisie
parturientem. comme une fem m e en travail.
25. Quomodo dereliquerunt civitatem 25. Comment o n t-ils abandonné la
laudabilem, urbem læ titiæ ? ville adm irable, la ville de la joie?

N a b u ch o d on o sor e t de ses C h ald éen s. — A d p u l ­ c a p ita le , sera h u m ilié e e t ra v a g é e p ar les Chai-


c h r itu d in e m ro b u sta m . H ébr. : co n tre l ’h a b ita ­ déens. I s a ïe , x v n , 1 e t ss., e t A m o s , i , 3 - 5 ,
tio n ro b u s te (d es Id um éen s ; co m p. le v e rs. 16). a v a ie n t d é jà p ré d it à D am as de gra n d es c a la m i­
— S u b ito cu rrere. R a p id ité a v e c la q u e lle é c la ­ té s , e t les A ssy rie n s a v a le n t é té ch a rg é s de ré a ­
te r o n t les m alh eu rs ann on cés. L ’h éb reu a un e liser ces p ré d ictio n s. — L e s v ille s d 'E m a th
p e tite v a ria n te : So ud ain ]e l’en fe ra i fu ir (d e sa (h ébr., H a m a f) e t à 'A r p h a d (h ébr., ’ A r p a d ) sont
d em eu re si so lid e ). — Q u is... electus... J D ans assez so u ven t associées dans la B ib le . Cf. I V R eg.
l’h é b r e u , sans in terro g a tio n : J ’é ta b lira i s u r e lle x v m , 3 4 ; x i x , 1 3 ; Is . x , 9 ; x x x v i , 1 9 , etc.
(l’ Id um ée) ce lu i que j ’a i ch o isi. E n effet, J é h o v a h E lle s é ta le n t situ é e s au nord de la S y rie : la
e st le so u vera in m a ître des p ays e t des p euples, p rem ière su r l’O ro n te ; la seconde, p rob ablem en t
e t n u l, f û t - i l un g ra n d ro i (p a s to r ), ne s a u r a it au p rè s d ’A le p ( A tl. géogr., p l. v , v in ) . L ’ennem i
ré s is te r à sa p uissan ce in fin ie. — P rop terea a u ­ de D am as v e n a n t de ce tte d ire c tio n , elles sont
d ite ... (v e rs . 20). R é ité ra tio n de la te r rib le sen- les p rem ières à re c e v o ir la n o u ve lle de son ap­
ta n ce : S i n o n (h éb ra lsm e, q u i é q u iv a u t à « p ro ­ p roch e ( a u d itu m p e s sim u m ...). — T u r b a ti... in
fe c to » , ce rta in e m e n t) p a r v u li g r e g is ... L es m a r i. L ’effro i a g a g n é to u t le p a y s , Jusqu’a u x
hom m es les p lu s fa ib le s su ffiro n t p ou r ren v e rser bords de la M éd iterra n ée. Selon de n o m breu x
l ’Id um ée, d ès lo rs q u ’elle a é té con d am née p a r le In te rp rè te s, q u i s’a p p u ie n t s u r p lu sie u rs m anus­
S eig n eu r. — N i s i (a u tre h éb ra lsm e q u i a le m êm e c r its h é b r e u x , il fa u d r a it lire : « com m e la m er ; »
sens) d iss ip a v e r in t... L ’h a b ita tio n d’ E d om p é rira le tro u b le d es S y rie n s se ra it a lo rs co m p a ré à
a v e c l u t — A voce r u in æ ... (v e rs . 2 1). T rè s une m er a g ité e p a r la tem p ête. — D iss o lu ta ».
belle im age ; la ru in e des Id um éen s éb ra n le to u te D a m a scu s (v e rs . 24). L ’en n em i s ’est av a n cé ju s ­
la co n trée, e t on en en ten d le b ru it Jusqu’a u g o lfe q u ’à c e tte m alh eu reu se c ité , d o n t le p rop h ète
É la n itiq n e de la m er R o u g e ( A tl. géogr., p l. i , d é c r it les m alh eu rs en term es ém us, adm irables.
m , v ) . — E cce q u a s i a q u ila ... (v e rs. 22). C’est — Q u om od o d e r e liq u e r u n t... (v e rs. 26). D’après
le ro i de C haldée q u i e st de n o u v ea u d ésign é l’h é b re u , les L X X , le sy ria q u e e t le ch ald éen :
p a r ce tte com paraison . C f. x l v i i i , 40. — P o u r C om m en t n ’a - t - e l l e pas été ab andonnée, ia ville
l ’accom plissem en t de ce tte p ro p h é tie , v o y e z la g lo rie u se , la v ille de m a jo ie 1 J é ré m ie s’a ttriste
fin du co m m en taire d’A b d ia s . d o nc de ce que les h a b ita n ts , p ara lysé s p a r la
3« O racle co n tre D am as. X L I X , 2 3 -2 7. te r r e u r , n ’o n t pas e x é cu té le u r dessein de s'en ­
2 3 -2 7 . L a S y rie a u s s i, d o n t Dam as é ta it la fu ir ( c f . v ers. 241) ; ils a u r a ie n t échappé ainsi
Jer. X L I X , ‘2 6-32. 719
26. C ’est pourquoi scs jeunes gens 26.’ Ideo cadent juvenes ejus in plateis
tomberont dans ses places, et tous scs ejus, et omiies viri prælii conticescent
hommes de guerre se tairont en ce jour- in die ilia, ait Dominus exercituum.
là , dit le Seigneur des armées.
27. Je mettrai le feu aux murs de 27. E t succendam ignem in muro Da­
Damas, et il dévorera les murailles de masci, et devorabit moenia Benadad
Bénadad
28. A Cédar, et aux royaumes d ’Asor, 28. Ad Cedar, et ad regna Asor, quæ
que frappa Nabuchodonosor, roi de Ba­ percussit Nabuchodonosor, rex B ab y­
bylone. Ainsi parle le Seigneur : Levez- lonis. Hæc dicit Dominus : Surgite, et
vous , et marchez contre Cédar, et rava­ ascendite ad Cedar, et vastate filios
gez les fils de l’Orient. Orientis.
29. Ils prendront leurs tentes et leurs 29. Tabernacula eorum, et greges
troupeaux ; ils enlèveront pour eux leurs eorum capient; pelles eorum, et omnia
pavillons, tous leurs bagages, avec leurs vasa eorum, et camelos eorum tollent
chameaux, et ils appelleront sur eux la sibi, et vocabunt super eos formidinem
terreur tout autour. in circuitu.
30. Fuyez, partez au plus vite, cachez- 30. F u gite, abite vehementer, in vo­
vous dans les creux de la terre, habi­ raginibus sedete, qui habitatis Asor, ait
tants d ’Asor, dit le Seigneur; car Nabu­ Dominus ; iniit enim contra vos Nabu­
chodonosor, roi de Babylone, a formé chodonosor, rex Babylonis, consilium,
un dessein contre vous, et il a conçu des et cogitavit adversum vos cogitationes.
projets contre vous.
31. Levez-vous, et montez contre une 31. Consurgite, et ascendite ad gen­
nation tranquille, et qui habite en sécu­ tem quietam, et habitantem confiden­
rité, dit le Seigneur ; ils n’ont ni portes ter, ait Dominus; non ostia, nec vectes
ni verrous, ils habitent solitaires. eis ; soli habitant.
32. Leurs chameaux seront mis au 32. Et erunt cameli eorum in dire­
pillage, et la multitude de leurs trou­ ptionem , et multitudo jumentorum in
peaux sera une proie ; je les disperserai praedam; et dispergam eos in omnem
à tous les ven ts, ces hommes à la che­ ventum , qui sunt attonsi in comam, et
velure rasée, et de toutes leurs frontières ex omni confinio eorum adducam interi­
je ferai venir sur eux la ruine, dit le tum super eos, ait Dominus.
Seigneur.

au m assacre. S u iv a n t la V u lg a t e , 11 d é c r it au 28b - 30. R u in e p roch ain e de C éd ar e t d ’A so r.


co n tra ire l’asp ect désolé de la c i t é , aban d on née L es v ers. 28b-29 co n ce rn e n t d ire cte m e n t les Cé-
de to u s ses h ab ita n ts. — V iri... conticescent d arènes ; le v e rs. 30, le ro y au m e d ’A so r. — S u r ­
(v e rs. 26b). E up h ém ism e é v id e n t : ils se ta iro n t g ite... Jéh o va h presse les C haldéens, ses p u issan ts
p arce q u ’ils sero n t p longés dan s le silen ce de la v e n g e u rs , de s’é la n ce r co n tre c e u x d o n t il a
m o rt. — E t s u ccen d a m ... (v e r s . 27). C ette co n ­ d é c r é té la p e rte . — F ilio s O rien tis. N om poé­
clu sio n de la sen ten ce a é té e x tr a ite d’A m o s , tiq u e des A r a b e s , q u i h a b ite n t, en e ffe t, la p a r ­
i , 4 e t 14. A u lie u de m œ n ia , l’h ébreu a : les tie o rien ta le des co n trées bib liq u es. C f. J u d . v i, 3 ;
palais. L e nom de B e n a d a d fu t p orté p ar p lu sieu rs J o b , i , 3 , e tc . — T a b e rn a cu la ... et greges...
rois de S y rie. C f. I I I R eg. x v , 18 ; I V R e g . v i, 24, (vers. 29). L e s C éd arèn es v iv a ie n t sous la ten te,
et x m , 3. e t fo rm a ie n t u n e p op u latio n to u te p asto ra le.
4° O racle co n tre C éd ar e t les ro yau m es d’ A so r. C f. P s . e x i x , 5, e t c . — V oca bu n t... i n cir c u itu .
X L I X , 28-3 2. V o y e z la n o te de v i , 25. — F u g it e , a bite... L a
28». L e titre . — S u r C ed a r (h é b r ., Q é d a r ), fu ite seule p o u rra p e rm e ttre a u x h a b ita n ts d ’A so r
v o y e z i l , 1 0 , e t la n o te ; Is. x x i , 16. — A so r d ’éch ap p er au fléau q u i les m enace.
(h é b r., H a ç ô r ) n’e st pas ici un nom de v ille , 3 1 -3 3 . V a ria tio n s u r le m êm e th èm e. L e s vers.
m ais un nom de peuple. On cr o it co m m un ém en t 31 e t 32 se ra p p o r te n t à C é d a r , le v e rs. 33 à
q u ’il d ériv e du s u b s ta n tif h ébreu hâifâr, q u i dé­ A so r ; la m arch e e s t to u t à fa it id en tiq u e à celle
s ig n e , com m e h a d a r en a r a b e , les h ab ita tio n s des v ers. 28 e t ss. — S u rgite... N o u v e l appel
fixes, les cité s o u vertes. L es A ra b e s sta tio n n aires ad ressé a u x C hald éen s. E n les la n ça n t co n tre
so n t en core nom m és a u jo u rd ’h u i H a d a r iy e h . L ’o­ l’A r a b ie , le S e ig n e u r én u m ère, p o u r les e n co u ra ­
ra cle s’ad resse donc, d ’ap rès cela, d’u n e p a r t a u x g e r, les m o tifs q u ’ils o n t d e co m p te r s u r u n e
A ra b e s nom ades, d o n t les B éd o u in s so n t le typ e, fa c ile v ic to ir e : leu rs ad v e rsa ire s so n t p acifiqu es
de l’a u tre a u x A rab es qui p osséd aient u n d om icile e t sans d éfiance ( a d g en tem q u ie ta m ) : ils n ’o n t
fixe. — Q uæ p erc u ssit... N abu ch o d on o sor f u t le pas de p laces fo rte s (n o n o s t ia , nec...)', ils so n t
g ran d e t u n iv ersel ju s tic ie r d u S e ig n eu r co n tre s e u ls, sans allié s q u i p u issen t les se co u rir (so li...).
tous ces peuples. D e p lu s , ils possèdent de rich e s tr o u p e a u x , qui
C avaliers assyriens à la poursuite d ’ un homme monté sur un d ro m a d a ire . (D 'ap rès un b as-relief n in iv ite ) .
J e r . X T J X , 33 - L , 1. 7: ' l

33. Kl. Af>or sera le repaire <los dra­ 33. Et erit Asor in habitaculum dra­
guas, il sera à jamais désert; personne conum, deserta usque in æternum ; non
n’y demeurera, et le fils de l ’homme n’y manebit ibi vir, nec incolet eam lilina
résidera pas. hominis.
34. Parole qui fut adressée par le Sei­ 34. Quod factum est verbum Domini
gneur au prophète Jérémie contre Elam, ad Jeremiam prophetam adversus /Elam,
au commencement du règne de Sédé­ in principio regni Sedeciæ, regis Juda,
cias, roi de Juda, en ces termes : dicens :
35. Ainsi parle le Seigneur des armées : 35. H æ c dicit Dominus exercituum :
Voici, je vais briser l’arc d’E la m ,e t leur Ecce ego confringam arcum Æ la m , et
principale force. summam fortitudinem eorum.
36. Et je ferai venir contre Elam 36. E t inducam super Æ lam quatuor
quatre vents, des quatre coins du ciel, et ventos,a quatuor plagis cæli, et ventilabo
je les disperserai à tous ces ven ts, et il eos in omnes ventos istos, et non erit
n’y aura pas une nation où n’arrivent gens ad quain non perveniant profugi
les fu gitifs d’Elara. Æ lam .
37. Je ferai trembler Elam devant ses 37. E t pavere faciam Æ lam coram
ennemis, devant ceux qui en veulent à inimicis suis, ct in conspectu quæren-
leur vie ; et j ’amènerai sur eux le mal­ tium animam eorum ; et adducam super
heur, l’indignation de ma fureur, dit le eos malum, iram furoris m ei, dicit Do­
Seigneur, et j ’enverrai derrière eux le minus, et mittam post eos gladium ,
g laive, jusqu’à ce que je les aie exter­ donec consumam eos.
minés.
38. Et j ’établirai mon trône dans 38. E t ponam solium meum in Æ lam ,
E la m , et j ’en détruirai les rois et les et perdam inde reges et principes, ait
princes, dit le Seigneur. Dominus.
39. Mais dans les derniers jours je 39. In novissimis autem diebus reverti
ferai revenir les captifs d’Elam , dit le faciam captivos Æ la m , dicit Dominus.
Seigneur.

C HA P I T R E L

1. Paroles que le Seigneur prononça 1. Verbum quod locutus est Dominus


sur Babylone et sur le pays des Chal­ de Babylone et de terra Chaldæorum,
déens, par le prophète Jérémie. in manu Jeremiæ proplietæ.

seront la récom pense du v a in q u e u r ( et e ru n t nem ls q u i a tta q u e ro n t E lam de to u s les côtés


ca m eli..., vers. 32). — A tto n s i i n co m a m . H ébr.: à la fo is, e t le d isp e rse ro n t dans to u te s les d i­
ce u x qui se ra sen t les coin s ( de la b a rb e ). V o y e z rectio n s ( n o n e rit g en s...). — Pa vere fa c ia m ...
la note de i x , 26. — H a b ita c u lu m d ra c o n u m . (v ers. 37). P a ra ly sé s p ar l’e ffro i, ils sero n t In­
H éb r. : l ’h a b ita tio n des ch a ca ls. C f. ix , 1 1 , e t le cap ables de ré siste r. — P o n a m so liu m ... (vers. 38):
com m en taire. — N o n m a n eb it... v ir . L a p rop h étie son trô n e de ju g e in e x o ra b le . — I n n o v is s im is
s’ach ève sans ia m oind re prom esse co nsolante. a u tem ... (v ers. 39). H eu reu se p ersp ective de s a lu t.
6° O racle co n tre E lam . X L I X , 34-39. V o y e z la n o te de x l v i i i , 47.
34. L e titre . — Æ l a m : ce qui f u t plus ta rd
§ V . — P rop h étie con tre B a b y lon e. L , 1 — L I , 64.
l ’ E lym aïs ; le C h n sistan a c tu e l ( A tl. géogr., pl. i,
v in ). — C et o racle est d até à p a rt : i n p r in c i- P a g e d ’ une b e a u té re m a rq u a b le , s o it p o u r le
jtlo... Sedeciæ . fo n d , so it p o u r la fo rm e , e t d ign e cou ro n n e­
35-39. L es m alh eu rs q u i m en acen t E lam . — m e n t des o racles p rop rem en t d its de Jé ré m ie .
C o n frin g a m a rcu m ... L e s E la u iites é ta ie n t d 'e x ­ Com m e dan s la p rop h étie re la tiv e à M oab (ch ap.
ce llen ts arch ers. C f. Is. x x n , 6. — S u m m a m X L v m ) , nous avo n s ici des ta b le a u x su cc e s s ifs ,
fo r titu d in e m . L a co n jo n ctio n et m an qu e dans qui d é criv e n t les d iv e rs a sp e cts e t les p rin cip ales
l ’h éb reu ( e t aussi dans les L X X , le s y ria q u e , causes de la ru in e de l ’em pire ch ald éen .
le ch aldéen), de so rte que ces d eu x m ots se rv e n t 1° D estru c tio n de B a b y lo n e , d é liv ra n ce des
d’apposition à « arcu m » : J e briserai le u r arc, J u ifs . L , 1 - 1 0 .
qui est le u r fo rce p rin cip ale. — Q u a tu o r rentos. C h a p . L . — 1. T it r e de l’oracle. — I n m a n u ,
M étaphore v ig o u re u s e , p o u r rep résen ter des on- H ébraïsm e : p ar l’ In term éd iaire.
C o m m e n t. — Y. 46
722 J e r . L , 2-G.
2 Annuntiate iu geiitibus, etauditm n 2. A n n o n c e z -1« parmi les nations,
fa cite ; lévate signum , prædicate, et et fa ites-le entendre; levez l ’étendard,
nolite celare ; dicite : Capta est Babylon ; pu b liez-le et ne le cachez pas; dites :
confusus est B el, victus est Merodach; Babylone a été prise ; Bel est confondu,
confusa sunt sculptilia eju s, superata Mérodacb est battu ; ses statues sont Dri-
sunt idola eorum. sées, ses idoles vaincues.
3. Quoniam ascendit contra eam gens 3. Car une nation monte contre elle de
ab aquilone, quæ ponet terram ejus in l’aquilon, et elle réduira sou pays en
solitudinem, et non erit qui habitet in désert, et il n’y aura plus ni homme ni
ea ab homine usque ad pecus; et moti bête qui y habite ; ils se sont mis en
sunt, et abierunt. mouvement, et ils sont partis.
4. In diebus illis, et in tempore illo , 4. En ces jours, et en ce temps-là, dit
ait Dominus, venient filii Israel ipsi et le Seigneur, les enfants d’Israël et les
filii Juda simul ; ambulantes et flentes enfants de Juda viendront ensemble; ils
properabunt, et Dominum Deum suum marcheront et ils accourront en pleu­
quærent ; rant, et ils chercheront le Seigneur leur
Dieu ;
5. in Sion interrogabunt viam , buc 5. ils demanderont le chemin de Sion,
facies eorum; venient, et apponentur ad c’est de ce côté que sera tourné leur v i­
Dominum f œdere sempiterno, quod nulla sage; ils viendront, et ils se réuniront
oblivione delebitur. au Seigneur par une alliance éternelle,
dont la mémoire ne s’effacera jam ais.
6. 'Grex perditus factus est populus 6. Mon peuple est devenu un troupe.iu

2 - 3. B r è v e an nonce de la c h u te de B a b ylo n e. (d e s s ta tu e s a r r o n d ie s ) ; p e u t- ê tr e m ê m e , d es
— A n n u n tia te ..^ a u d itu m , fa c ite ... Cinq e x p re s ­ ord u res. — O en s ab a q u ilo n e ( v ers. 3 ) : les
sions s y n o n y m e s , p o u r m ettre en re lie f l’ Im por­ M éd o-Perses, d o m iciliés a u n o rd -est de B a b y lo n e
ta n ce d e l ’év én em en t q u i v a être p ré d it. I l y a ( A t l. a rchéol., pl. v i n ) . P o u r les C haldéen s com m e
u n a c cen t de Joie e t de trio m p h e d ans ces o rd res p o u r les J u if s , le m a lh e u r v ie n d ra d u s e p te n ­
rapid es. — S ig n u m : u n é te n d a r d , afin d’a t tir e r trio n . C f. i , 1 4 ; I s . x l i , 2 5 , e tc . — T e rr a m ...
t n s o litu d in e m . H éb r. : en d é­
so latio n . B a b y lo n e e t la C h al-
dée n e so n t pas a u tre chose
a c tu e lle m e n t. — A b h o m i-
n e... a b ie r u n t. L a p hrase e st
cou p ée a u tre m e n t d an s l’h é ­
b re u : H om m es e t bêtes se
so n t e n fu ie s , s’en so n t allées.
4 - 1 0 . L a ru in e de B abel
m e ttra fin à la c a p tiv ité des
J u ifs e t le u r p e rm e ttra de re n ­
tr e r d an s le u r p ays. C f. in , 18 ;
x x v , 1 2 e t s s .,x x x , 8 e t s s . ,e t c .—
I n d ie b u 8 ...e t i n tem pore... In ­
tro d u ctio n so len n elle à ce tte
p ensée con solan te. — F i l i i I s ­
ra e l... et... J u d a . L e schism e
ce sse ra , e t les d e u x ro yau m es
l ’a tte n tio n là m êm e o ù la v o ix ne p o u rra p é n é­ ju ifs se ro n t u n is alors com m e sous D a v id e t S a ­
tr e r. C f. Is. x m , 2. — C a p ta est B a b y lo n . T e lle lom on. — A m b u la n tes et flen tes... T r a it p itto ­
e st la g ra n d e n o u velle. L a ru in e e s t si ce rta in e , resq u e e t p a th é tiq u e to u t ensem ble. S a in t e m ­
q u e le p rop h ète en p arle com m e si e lle é ta it p ressem en t à re v e n ir à D ieu , larm es d e re p e n tir
d éjà acco m plie. — B e l e t M ero d a ch (en ch ald éen , e t d e b o n h eu r. C f. x x x i , 9 . — I n S io n in te r r o ­
M a r d o u k ) é ta ie n t les d e u x p rin cip ales d iv in ité s g a b u n t... ( vers. 5 ). P l u t ô t : Ils d em an d ero n t le
de B a b ylo n e. Cf. Is. x x x i x , 1 1 ; x l v i , 1 , e t les ch em in de Slon. T a n t Us a u ro n t h â te de rentrer
n o tes. M érod ach e s t so u v en t c ité d an s les Ins­ il Jéru sa lem (h u c fa c ie s ...) 1 — V e n ie n t et a p p o ­
c r ip tio n s ch ald éen n es com m e « d ieu s e ig n e u r, n en tu r... Ces v e rb e s sont à l'Im p é ra tif d an s l’h é ­
ro i des d len x » , etc. — C o n fu su s e s t , v ictu s... breu : V e n e z e t a t ta c h e z - v o u s à Jé h o va h . L e
L e s d iv in ité s n atio n ales é ta le n t censées p a rta g e r p rop h ète en co u ra ge e t e x c ite le u r beau zèle. —
la d é fa ite e t les h u m ilia tio n s d es p euples qu’ elles F œ d ere sem p iter n o : la n o u ve lle A llia n c e , q u i
n ’ a v a ie n t pas su d éfen d re. C f. x l v i , 2 5; x l v i i i , d u re ra sans fin. C f. x x x i , 3 3 ; Is. x i v , 1 , etc.
7 , 1 3 ; x u x , 1, e tc . L ’é q u iv a le n t h éb reu d u m o t Israë l y sera fidèle, p o u r sa p art, e t n’ en o u b lie ra
tdola e it un term e de m épris : ce que l ’on ro u le pas les co n d itio n s , com m e U n’ a v a it qu e trop
Le dieu Mérodaoh lu tta n t contre un m o n stre. (B a s-re lie f de N in iv e ) .
724 J er. L , 7 11.

meus; pastores eorum seduxeruut eos, de brebis perdues ; leurs pasteurs les ont
feceruntque vagari in montibus; de séduits, et les ont fa it errer par les
monte in collem transierunt, obliti sunt montagnes ; ils ont passé des montagnes
cubilis sui. sur les collines, ils ont oublié leur de­
meure.
7. Omnes qui invenerunt comederunt 7. Tous ceux qui les ont trouvés les
eos, et hostes eorum dixerunt : Non ont dévorés, et leurs ennemis ont dit :
peccavim us, pro eo quod peccaverunt I Nous ne sommes pas coupables, puis-
Domino, decori justitiæ , et expectationi 1 qu’ils ont offensé le Seigneur, la beauté
patrum eorum Domino. de la ju stice; le Seigneur, l’attente de
leurs pères.
8. Recedite de medio Babylonis, et de 8. Retirez-vous du milieu de B ab y­
terra Chaldæorum egredim ini, et estote lone, sortez du pays des Chaldéens, et
quasi hædi ante gregem. soyez comme les boucs à la tête du
troupeau.
9. Quoniam ecce ego suscito, et ad ­ 9. Car voici que je vais ' susciter et
ducam in Babylonem congregationem amener contre Babylone une multitude
gentium magnarum de terra aquilonis ; de grandes nations du pays de l ’aquilon ;
et praeparabuntur adversus eam , et inde elles se prépareront contre elle, et elles
capietur; sagitta ejus quasi viri fortis la prendront; leurs flèches seront meur­
interfectoris, non revertetur vacua. trières comme celles d’un héros, elles
ne reviendront pas à vide.
10. E t erit Chaldæa in prædam ; omnes 10. E t la Chaldée sera livrée au pil­
vastantes eam replebuntur, ait Dominus. lage ; tous ceux qui la dévasteront s’en­
richiront, dit le Seigneur.
11. Quoniam exultatis, et magna lo­ 11. Parce que vous êtes dans l’a llé ­
quim ini, diripientes hereditatem meam ; gresse, et que vous parlez insolemment
quoniam effusi estis sicut vituli super en pillant mon héritage; parce que vous
herbam , et mugistis sicut tauri; avez bondi comme des veaux sur l’herbe,
et que vous avez mugi comme des tau­
reaux ;

fa it a u s u je t de l'a llia n ce d u S in a ï ( n u lla o b li­ gem . D é ta il trè s p itto re s q u e , em p ru n té ù la v ie


v io n e .. .) .— G re x p e r d ilu s (v e rs. 6). L ’ im age f a ­ p a s to ra le , p ou r m a rq u e r l’em pressem en t que
m ilière a u x é c riv a in s sacrés. J é ré m ie re v ie n t s u r ch a cu n d o it m e ttre à p ren d re le ch em in de la
le d o u lo u reu x p a ssé , afin de ra p p eler le c h â ti­ p a trie : q u ’on lu t te d ’a g ilité p o u r ê tr e a u x p re ­
m en t d’ Israë l e t ses m o tifs. — C a sto res eo ru m : m ie rs ra n g s de la ca ra va n e . — Q u on ia m ... ego...
leu rs chef3. C f. n , 8 ; x x m , 1 - 2 , e tc . — Y a g a r i (v e rs. 9). M o tif p ou r lequ el les J u ifs d o ive n t se p ré ­
i n m o n tib u s. L e s b reb is s’é g a re n t p lu s fa c ile ­ p a re r à q u itte r p rom p tem en t la C haldée : B a b ylon e
m en t d an s u n p ays m o n ta g n e u x . E n o u tr e , 11 y sera b ie n tô t d é tr u ite . — C o n g reg ation em g en ­
a ic i u n e allu sio n au c u lte Id olâtriq u e des h a u ts tiu m : to u te s les n atio n s q u i fo rm è re n t l ’em p ire
lie u x . Cf. m , 2 , 2 3 ; x i , 1 0 ; x m , 2 7 , e tc . — m édo-perse. E lle s sero n t p a rtie lle m e n t én u m érées
C u b ilis : le b e r c a il, où le trou p eau de J é h o v a h p lus b a s , u , 2 7 -2 8 . — P r æ p a r a b u n tu r ... L ’h é ­
jo u is s a it d’u n e si g ra n d e p a ix . — O m nes... co m e­ breu est p lu s e x p re ssif : E lle s se m e ttro n t en
d e ru n t... (v e rs. 7). C ’e st ce q u ’a v a le n t f a it to u r lig n e (de b a ta ille ). — V a cu a : sans a v o ir a t te in t
à to u r les P h ilistin s, les Id u m éen s, les M oab ites, le b u t e t donn é la m o rt. — V a s ta n te s ...r e p le ­
les É g y p tie n s , les A m m o n ite s , les P h é n ic ie n s , b u n tu r (v e rs . 10) : ta n t il y a n ra à p ille r dans
les S y r ie n s , les A ssyrie n s e t les C h ald éen s. — B a b y lo n e , v ille a u x Im m enses rich esses. C f. Is.
K o h pecca vim us... Pensée p a r la q u elle les enne­ x lv , 3.
m is d ’ Israël s’e x c ita ie n t à le d é tr u ire : Ils s e r ­ 2» B abylon e d ev ien d ra d é s e r te , les h a b ita n ts
v a ie n t d’ in stru m e n ts a u x v en gean ces de J é h o ­ de la te rre sain te se m u ltip lie ro n t m erveilleu se­
v a h , son D ie u , q u ’ il a v a it g riè v e m e n t o ffe n sé ; m en t. L , 1 1 - 2 0 .
le fra p p er é ta it done un e bonne œ u v re. L es m o ts 1 1 - 1 6 . L a joie cru e lle q u e B a b ylon e a m a n i­
d eco ri ju s t it iæ (h é b r., h a b ita tio n de la Ju stice, festée a u s u je t du peuple de D ieu sera p u n ie.
c.-à-d., en q u i résid e to u te Justice : cf. x x x i , 23, — Q u o n ia m ... Jé ré m ie v a d é crire le p rin cip al
e t la n o te) e t exp e cta tio n i p a tr u m ... (l’espoir d es m o tif de la ru in e des C haldéens. — E x u lt a t is ,
p a tr ia rc h e s ) so n t de très belles ap p ositions au m a g n a lo q u im in i. H ébr. : T o u s êtes dans la
nom d u S eig n eu r. — R e c e d ite ... ( v e r s . 8 ). R e ­ jo ie , d an s l’allégresse. — H ered ita tem m ea m :
v e n a n t à la jo yeu se p ro m e sse, J é ré m ie presse les J u if s , q u e D ie u , m a lg ré le u r in g r a titu d e ,
'le s ex ilés de re g a g n e r au p in s v ite la P a lestin e . ne ce ssa it de re v e n d iq u e r com m e sa p a rt spé­
C f. Is. x i/ v in , î o , st u i . 11. — U se,il a n te g re­ ciale p arm i to u s les peu ples. — E fftisi... s ic u i
Jer. L, 12-18. 7 25

12. votre mère a été couverte de confu­ 12. confusa est mater vestra nimis,
sion, celle qui vous a enfantés a été éga­ et adæquata pulveri, quæ genuit vos;
lée à la poussière; voici qu’elle sera la ecce novissima erit in gentibus, deserta,
dernière des nations, déserte, sans chemin invia, et arens.
et sans eau.
13. A cause de la colère du Seigneur, 13. A b ira Domini non habitabitur,
elle ne sera plus habitée, mais elle sera sed redigetur tota in solitudinem ; om­
réduite tout entière en un désert; qui­ nis qui transibit per Babylonem stupe­
conque passera par Babylone sera dans b it, et sibilabit super universis plagis
la stupeur, et sifflera sur toutes ses ejus.
plaies.
14. Préparez-vous contre Babylone de 14. Praeparamini contra Babylonem
tous côtés, vous tous qui lancez l’arc; per circuitum, omnes qui tenditis arcum ;
combattez-la, n’épargnez pas les flèches, debellate eam, non parcatis jaculis, quia
car elle a péché contre le Seigneur. Domino peccavit.
15. Criez contre elle; elle tend les 15. Clam ate adversus eam ; ubique
mains de toutes parts ; ses fondements se dedit manum; ceciderunt fundamenta
sont écroulés, ses murs sont renversés, car ejus, destructi sunt muri ejus, quoniam
c ’est la vengeance du Seigneur; vengez- ultio Domini est; ultionem accipite de
vous d’elle, faites-lui comme elle a fait. ea , sicut fecit facite ei.
16. Exterminez de Babylone celui qui 16. Disperdite satorem de Babylone,
sème, et celui qui tient la faucille au et tenentem falcem in tempore messis ;
temps de la moisson ; devant le glaive a facie gladii columbæ unusquisque ad
de la colombe chacun retournera à son populum suum convertetur, et singuli
peuple, et ils fuiront tous dans leur pays. ad terram suam fugient.
17. Israël est un troupeau dispersé, 17. Grex dispersus Israel, leones eje­
les lions l’ont chassé; le roi d’Assur l’a cerunt eum ; primus comedit eum rex
dévoré le premier; ce dernier, Nabueho- Assur; iste novissimus exossavit eum,
donosor, roi de Babylone, lui a brisé Nabuchodonosor, rex Babylonis.
les os.
18. C ’est pourquoi ainsi parle le Sei­ 18. Propterea hæc dicit Dominus exer­
gneur des armées, le Dieu d’Israël : cituum , Deus Israel : Ecce ego visitabo
V o ic i, je visiterai le roi de Babylone et regem Babylonis et terram ejus, sicut
son pays, comme j ’ai visité le roi d’Asëur ; visitavi regem A ssur;

v itu li... C om paraison des p lu s v iv a n te s . H ébr. : ded it m a n u m e x p rim e n t p a r co n séq u en t la d é­


V o u s b on d issez com m e un e gén isse qui tr itu re . fa ite : elle ten d les m ain s en su p p lia n te ; ou bien,
L a loi m osaïque e x ig e a it q u ’on ne m u selât p oin t elle c è d e , re n o n ça n t à ré s is te r d av a n ta g e . —
les a n im a u x q u i tr itu r a ie n t le blé à la façon F u n d a m e n ta eju s. L ’hébreu d ésign e p e u t- ê tr e
o rie n ta le , ad n q u ’ils e u s s e n t, e u x a u s s i, le u r des cré n e a u x . E t alors ce t r a it , com m e le sui
p a rt de p ro fit e t de joie au tem p s de la réco lte. v a n t , d e stru cti... m u r i..., ne f u t ré a lisé que p ar
C f. D e u t. x x v , 4 ; V A U . a rchéol., pl. x x x v , 6. D a r iu s , p o in t p a r C y ru s. V o y e z H é ro d o te , n i ,
— M u g istis s ic u t ta u r i. H éb r. : V o u s henn issez 159. — Q u o n ia m riltio... J é h o v a h v en g e ainsi
com m e des coursiers. V o y e z v i n , 1 6 , e t la n ote. son p e u p le , que B a b y lo n e a v a it si cru e lle m e n t
— M a ter vestra. C ’est B a b ylon e q u i e st ainsi tr a ité . Comp. le v e rs. 11. — D isp e r d iti satorem ...
p ersonnifiée. A ctu e lle m e n t à la tê te des peuples, (v e rs. 16). L a p lain e ba b ylo n ien n e é ta it ren om ­
elle sera b ien tô t au d ern ie r ra n g : n o v is s im a ... m ée p o u r sa fe r tilité e x tr a o r d in a ir e ; la sem ence
T ro is ép ith è tes sy n o n y m e s , deserta, in v ia (h ébr., y p ro d u isa it aisém en t d e u x ce n t e t m êm e tro is
desséchée) e t a r e n s , m a rq u en t l’ é ta t a ffreu x au ­ c e n t p ou r u n , d it H éro d ote, i , 193. — G la d ii
qu el elle sera réd u ite m atériellem en t. — A b ir a co lu m bæ . L is e z com m e p lu s h a u t ( x x v , 38, e t
D o m in i (v e r s . 1 3 ). L ’a u te u r de son d ésastre. x l v i , 1 6 ) : le g la iv e d e s tru c te u r. — U n u sq u is ­
Su r les m ots stu p eb it et s ib ila b it, v o y e z x v m , 1 6 ; q ue ad p o p u lu m ... E m p ru n t fa it à Is. x n i , 14b
x i x , 8 ; Is. x l i i , 20, etc . — P r æ p a r a m in i (h é b r.: (v o y e z la n o te).
r a n g e z - v o u s en b a ta ille ; com m e a u v e r s . 9). 1 7 -2 0 . D ieu ré ta b lira e n tiè re m e n t I s ra ë l, si
P a ssa ge élo quen t. L e Seig n e u r s’adresse à ce u x o pp rim é p ar A ss u r e t B abel. — G rex d isp er su s.
q u ’il a c h a rg é s de re n v e rse r B a b 3'lo n e , e t il les Sim p lem en t d ’ap rès l’h ébreu : une breb is égarée.
presse d’acco m p lir le u r m an d at (v e rs. 14-16). — — Leon es : les rois d ’A s's y rie , p u is de B a b y lo n e,
Cla m ate : les cris sau v ag es q ue les so ld ats de com m e l ’a jo u te le p rop h ète. L a com paraison est
l ’a n tiq u ité p oussaien t au m om ent du com bat. ré a lis te , très e x p ressiv e. — E x o s sa v it eum .
D ans l’h é b r e u , l’ad v erb e u b iq u e dépend de ce H éb r.: il lu i a brisé les os (p o u r a v o ir la m oelle).
v e rb e : C riez co n tre elle de to u s côtés. L es m ots L ’A ss y rie a v a it d é v o ré les c h a ir s ; il ne re sta it
726 .1 e r . L , 19-26.
19. ct reducam Israel ad habitaculum 19. et je ramènerai Israël dans sa de­
suum ; et pascetur Carmelum et Basan, meure ; il paîtra sur le Carmel et dans
ct in monte Ephraim et Galaad satura­ Basan, et son âme se rassasiera sur la
bitur anima ejus. montagne d’Ephraïm et dans Galaad.
20. In diebus illis, et in tempore illo, 20. En ces jours et en ce tem ps-là,
ait Dominus, quæretur iniquitas Israel, dit le Seigneur, on cherchera l’iniquité
et non erit; et peccatum Juda, et non d’Israël, et elle ne sera plus; le péché
invenietur, quoniam propitius ero eis de Juda, et on ne le trouvera pas, car je
quos reliquero. serai propice à ceux que j ’aurai laissés.
21. Super terram dominantium ascende, 21. Monte contre le pays des domina­
et super habitatores ejus visita; dissipa, teurs, et visite ses habitants ; disperse et
et interfice quæ post eos sunt, ait Do­ tue ceux qui les suivent, dit le Seigneur,
minus, et fa c juxta omnia quæ præcepi et fais tout ce que je t ’ai ordonné.
tibi.
22. V ox belli in terra, et contritio 22. Bruit de guerre dans le paj's, et
magna. grand désastre.
23. Quomodo confractus est et contri­ 23. Comment le marteau de toute la
tus malleus universae terne? quomodo terre a-t-il été brisé et broyé? comment
versa est in desertum Babylon in gen­ Babylone a-t-elle été changée en désert
tibus? parmi les nations?
24. Illaqueavi te, et capta es, B ab y ­ 24. Je t’ai tendu un piège, et tu as été
lon, et nesciebas; inventa es et appre­ prise, Babylone, sans t’en être aperçue;
hensa, quoniam Dominum provocasti. tu as été atteinte et saisie, parce que tu
as provoqué le Seigneur.
25. Aperuit Dominus thesaurum suum, 25. L e Seigneur a ouvert son trésor, et
et protulit vasa iræ suæ, quoniam opus il en a tiré les armes de sa colère, car le
est Domino, Deo exercituum , in terra Seigneur, le Dieu des armées, a une
Chaldaeorum. œuvre à accomplir dans le pays des
Chaldéens.
26. Venite ad eam ab extremis fini­ 26. Venez contre elle des extrémités
bus, aperite ut exeant qui conculcent du monde, ouvrez pour faire sortir ceux
eam ; tollite de via lapides, et redigite qui la fouleront aux pieds; ôtez les

d o nc que les oa p o u r la C h ald ée. — P ro p terea ... \| voués a u ch â tim e n t. Ici e n co re , il e st possible
(v e rs . 18). L es A ssyrien s a v a ie n t é té sé vè rem en t q u e le su b jo n c tif p 'i o d so it u n nom p ro p re , e t
p unis de leu rs cru a u té s e n v e rs Israë l (cf. Is . x , 5 q u ’ il rep résen te la tr ib u de P u k u d u , v o isin e de
e t s s .; x x x , S0, e t c .) ; il en sera de m êm e des la Chaldée. — I n te r jic e .. p ost eos. P a s de q u a r­
B a b ylo n ie n s. — P a sce tu r ... (v e rs. 19b). P o u r r e ­ tie r ; on d e v ra tn e r m êm e les fu g itifs . C f. ix , 16 ;
p rése n ter la P a lestin e to u t e n tiè r e , J é rém ie cite X L V i n , 2 . — V o x b elli... (v e rs. 2 2 ) . D escription
q u a tre d is tricts tr è s fe r tile s , situ és les u u s à tr a g iq u e , q u i nous fa it a ssiste r à l ’e x é cu tio n
t’o u est d u J o u rd ain ( C a r m e lu m , i n m on te im m éd iate des o rd res de J é h o v a b . — M a lle u s...
E p h r a im ), les a u tre s à l’e st ( B a s a n , O a la a d ). terræ (vers. 23). B a b ylon e est a in si nom m ée
V o y e z l 'AIL. géogr., pl. v u . — I n d ieb u s illis ... p arce qu ’ elle a v a it b ro yé to u s les p eu ples. S u r
q u æ r etu r... (vers. 20). P rom esse de b eauco up s u ­ c e tte m é ta p h o re , v o y e z x x m , 2 9 , e t l i , 2 0 - 2 3 .
p érieu re à ce lle q u i précède : D ieu p ard o n n era — I lla q u e a v i te ( v e r s . 2 4 ) . A u tr e belle im a g e ,
les crim es si g ra v e s e t si m u ltip le s d ’Israël, lo n ­ d ’un e p a rfa ite e x a c titu d e , c a r d e u x fois de su ite
gu e m e n t d é crits dans ce liv r e de Jérém ie. (sons C y ru s e t sous D ariu s) B a b y lo n e f u t prise
3» L e S eig n eu r, en p o u rsu iv a n t les C haldéens, sans q u ’elle s’ en d o u tâ t. Com p. H érod ote, i, 1 9 1 ,
se proposera sp écialem en t d e v e n g e r la p ro fa n a ­ e t m , 158. — A p e r u it... th e sa u r u m ... ( v e r s . 2 5 ) .
tion de son tem p le. L , 21-2 8. C.-à-d., l ’arsen al d an s lequel D ieu tie n t en réserve
2 1 -2 8 . L ’o rd re s u p e r terra m ... ascende s’ a ­ dos arm es de g u e r r e . C f. J o b , x x x v i n , 22. —
d resse a u x M é d o -P e rs e s . A u lieu de d o m in a n ­ V a sa iræ e s t u n hébratsm e q u i é q u iv a u t à in s­
t iu m , lis e z d ’ap rès l ’h ébreu : ( l e p a y s ) de la tru m e n ts de colère. — O pu s est D o m in o - . A n ­
d o u ble rébellio n , c.-à-d. g ra n d e m e n t reb elle. Nom th ro p om o rph ism e d ’n ne g ra n d e é n e rg ie : le Sei­
q u i co n v ie n t fo r t bien à B a b y lo n e , in d ocile en ­ g n e u r a u n e œ u v re & acco m p lir en C haldée. —
v e rs le S eig n eu r. C ependant, quelques In terp rètes Y en ite a d eam ... L a d escrip tion e st trè s m ou ve­
tr a ite n t le m o t M 'r â fa ïm com m e u n nom propre, m e n té e : D ieu in te rp e lle su ccessivem en t les en ­
q u i d é sig n era it la p ro v in ce ch ald éen n e de M a r- nem is de B a b y lo n e (v e rs. 2 1 ) , ce tte v ille m êm e
r â tim , situ é e an nord de la B a b ylon ie. — S u p er (v e rs . 2 4 ) , p u is de n o u vea u les en n em is (v e rs.
h ab ita to rem ... v is ita . H ébr. : E t co n tre (m o n te 2 8 -2 7 ). — A p er ite u t exea n t. Ifé b r. : O u v re z scs.
a u ? 'i co n tre) les h a b ita n ts du c h â tim e n t; c.-à-d. g ren iers ( d e B a b y lo n e ). C .- à - ü ., p illez-la.
J kk. L , 27-33. 727

pienes des chemins et faites-en des mon­ iu acervos; et interficite eam, nec bit
ceaux ; massacrez - la , et qu’il ne reste quidquam reliquum.
rien.
27. Exterminez tous ses héros, qu’ils 27. Dissipate universos fortes ejus,
descendent pour être égorgés; malheur descendant in occisionem ; væ e is , quia
à eux, car leur jour est venu, le temps venit dies eorum, temnus visitationis
où Dieu doit les visiter! eorum 1
28. Bruit des fuyards, et de ceux qui 28. V ox fugientium , et eorum qui
se sont échappés du pays de Babylone, evaserunt de terra Babylonis, ut an­
pour annoncer dans Sion la vengeance nuntient in Sion ultionem Domini Dei
du Seigneur notre Dieu, la vengeance nostri, ultionem templi ejus.
de sou temple.
29. Appelez en grand nombre contre 29. Annuntiate in Babylonem pluri­
Babylone tous ceux qui tendent l’arc ; mis, omnibus qui tendunt arcum ; con­
tenez-vous autour d’elle en cercle, et sistite adversus eam per gyru m , et
que personne n’échappe ; rendez-lui selon nullus evadat ; reddite ei secundum
ses œuvres; faites-lui tout ce qu’elle a opus suum; ju xta omnia quæ fe c it,
fa it, car elle s’est élevée contre le Sei­ facite illi, quia contra Dominum erecta
gneur, contrôle Saint d’Israël. est, adversum Sanctum Israel.
30. C’est pourquoi ses jeunes gens 30. Idcirco cadent juvenes ejus in pla­
tomberont dans ses places, et tous ses teis eju s, et omnes viri bellatores ejus
hommes de guerre se tairont en ce conticescent in die i l la , ait Dominus.
jo u r-la , dit le Seigneur.
31. V oici que je viens à toi, orgueil­ 31. E cce ego ad te, superbe, dicit
leux, dit le Seigneur, le Dieu des armées, Dominus, Deus exercituum , quia venit
car ton jour est venu, le temps où je dies tuus, tempus visitationis tuæ.
dois te visiter.
32. E t l ’orgueilleux sera renversé, et 32. E t cadet superbus, et corruet, et
tombera, et il n’y aura personne pour le non erit qui suscitet eum ; et succendam
relever; et je mettrai le feu à ses villes, ignem in urbibus ejus, et devorabit
et il dévorera tous ses alentours. omnia in circuitu ejus.
33. Ainsi parle le Seigneur des armées : 33. H æ c dicit Dominus exercituum ;
Les enfants d’Israël et les enfants de Calumniam sustinent lilii Isra e l, et filii
Juda souffrent ensemble la calomnie : Juda sim ul; omnes qui ceperunt eos,
tous ceux qui les ont pris les retiennent, tenent, nolunt dimittere eos.
et ne veulent point les relâcher. t

T o llite... in acervos... V a r ia n te n o ta b le d an s l’ h é ­ p ossible de f u ir en de te lle s co n d ition s. — C ontra


b re u : M e t te z - la en m on ceau x com m e des gerb es. D o m in u m erecta... C ’e s t le crim e p rin cip a l de B a ­
Ce q u i re v ie n t à d ire : E n tassez ses tréso rs p o u r bylo n e ; au ssi l’o racle y revlent-11 so u v e n t. L e titr e
les em p o rter. — In te rfic ite ea m . P lu s fo rte m e n t S a n c tu m I s r a e l, si fré q u e m m e n t em p lo y é par
dan s l ’h é b reu : V o u e z - la à l ’an a th èm e ( à u n e Isaïe, m ais q u ’on n e re tro u v e q u e d eu x fo is sous
co m plète d e s tru c tio n ; de là le tr a it s u iv a n t, la p lu m e d e J é ré m ie (c f. l i , 6), re lè v e la g r a v it é
nec s it q u id q u a m ...). — D issip a te ... fo rte s... ( v e r ­ de la fa u te . — Id c ir c o co d en t... (v ers. 30). R é p é ti­
set 27 ). H éb r. : É g o rg e z to u s ses ta u re a u x . L a tion à peu près litté r a le de x l i x , 26 , où la m e­
V u lg a te d onne bien le s e n s , c a r ces ta u r e a u x ne n ace s’ad ressa it à D am as. — Il y a u n e v ig u e u r
so n t au tres q u e les ro b u stes g u e rrie rs b a b y lo ­ rem arq u ab le dans les m ots Ecce ego a d te... ( v e r ­
n iens. C f. Is. x x x r v , 7 , etc . — V o x fu g ie n tiu m se t 31). — Superbe. L ’hébreu em ploie l’a b s tra it :
(v e rs. 28). C ri jo y e u x , ce tte fois, ca r les fu g it ifs « s u p e r b ia ; » d e m êm e a u v e rs e t s u iv a n t. B a b y ­
q u i le p oussen t so n t les J u if s , ren d u s lib re s p ar lo n e e s t , p o u r ain si d ire, l’o rg u e il in carn é. —
la c h u te de B a b y lo n e e t s’é la n ça n t v e rs la p a trie . Ca det..., corru et (vers. 32). C h âtim e n t to u t n a tu re l
— U ltio n em te m p li. T r a it final de ce ta b le a u , de ce crim e. — S u ccen d a m ig n e m ... R é p é titio n
p ou r e x p liq u e r la v iv a c ité d e l'in d ig n a tio n d i­ de x x i , 14b, à p a rt les m ots in u r b ib u s eju s.
v in e co n tre B a b ylo n e . C f. l i i , 13. 33-40. L e g la iv e du S o ig n eu r m assacrera to u t
4® L ’o rg u e il des Chald éen s sera p rofo n d ém en t en C h ald ée. — C a lu m n ia m s u s tin e n t. H ébr. :
h u m ilié. L , 29-40. so n t opp rim és. L ’o racle re v ie n t a u x tra ite m e n ts
29 -32. J é h o v a h n ’é p a rg n e ra pas la c ité p ré­ cru els que B a b ylon e a v a it Infligés au p eu ple de
som p tueuse. — A n n u n tia te ... o m n ib u s... P e tite s Jé h o va h . — Q u i ceperu n t... tenent. C’e s t ce q u i
v a ria n tes dan s l’h éb reu : A p p e le z co n tre B a b y ­ a v a it eu lie u a u tre fo is en É g y p t e ; m ais Dier.
lone les a rch e rs ; v o u sd o u s q u i ban dez l ’arc, ca m ­ sa u ra bien fo rc e r les C hald éen s à lâ ch er prise,
p e z co n tre elle. — P e r g y r n m , et n u llu s ... Irn- com m e les É g y p tie n s. — R ed em p tor eorum .
-Ruines de R a b y lo n e . (Le ïe ll A m r â n -ïb n -A li,) .
J er. L, 34-42. 729

3-1. Leur rédempteur est fort, son 34. Redemptor eorum fortis, Dominus
nom est le Seigneur des armées ; il pren­ exercituum nomen ejus ; judicio defen­
dra en justice la défense de leur cause, det causam eorum, ut exterreat terram,
pour épouvanter la terre, et pour faire et commoveat habitatores Babylonis.
trembler les habitants de Babylone.
35. L e glaive contre les Chaldéens, dit 35. Gladius ad Chaldæos, ait Domi­
le Seigneur, et contre les habitants de nus, et ad habitatores Babylonis, et ad
Babylone, et contre ses princes, et contre principes, et ad sapientes ejus.
ses sages.
36. Le glaive contre ses devins, qui 36. Gladius ad divinos ejus, qui stulti
deviendront insensés ; le glaive contre erunt; gladius ad fortes illius, qui tim e­
ses héros, qui auront penr. bunt.
37. Le glaive contre ses chevaux, et 37. Gladius ad equos ejus, et ad cur­
contre ses chars, et contre tout le peuple rus ejus, et ad omne vulgus quod est
qui est au milieu d’elle, et ils devien­ in medio eju s, et erunt quasi mulieres;
dront comme des femmes ; le glaive gladius ad thesauros ejus, qui diri­
contre ses trésors, qui seront pillés. pientur.
38. La sécheresse viendra' sur ses eaux, 38. Siccitas super aquas ejus erit, et
et elles se dessécheront, car c’est un arescent, quia terra sculptilium est, et
pays d’idoles, et ils se glorifient en des in portentis gloriantur.
monstres.
39. C’est pourquoi les dragons y habi­ 39. Propterea hàbitabunt dracones
teront avec les faunes des figuiers, les cum faunis ficariis, et habitabunt in ea
autruches y habiteront ; elle ne sera plus struthiones, et non inhabitabitur ultra
habitée à jam ais, et elle ne sera pas usque in sempiternum, nec extruetur
rebâtie dans la suite de tous les siècles. usque ad generationem et generationem.
40. De même que le Seigneur a ren­ 40. Sicut subvertit Dominus Sodo-
versé Sodome et Gomorrhe, et les villes mam, et Gomorrham, et vicinas ejus, ait
voisines, dit le Seigneur, personne n’y Dominus, non habitabit ibi vir, et non
habitera plus, et le fils de l’homme n’y incolet eam filius hominis.
résidera pas.
41. Voici qu’un peuple vient de l’a­ 41. Ecce populus venit ab aquilone,
quilon ; une grande nation et des rois et gens m agna, et reges multi consur­
nombreux s’élèveront des extrémités de gent a finibus terræ.
la terre.
42. Ils prendront l’arc et le bouclier ; 42. Arcum et scutum apprehendent;
ils sont cruels et impitoyables, leur voix crudeles sunt et immisericordes, vox
retentira comme la mer ; ils monteront eorum quasi mare sonabit; et super
sur leurs chevaux, comme un homme equos ascendent, sicut vir paratus ad
prêt à combattre contre toi, fille de B a­ prælium contra t e , filia Babylon.
bylone.

H éb r. : le n r go'él. V o y e z Job, x i x , 25 ; Is. x i.iv , 2, — V u lg u s (v e rs . 3 7 1»). H éb r. : ie m élan g e Cèreb).


e t les notes. — J u d ic io d e fe n d e t... A la lettre V o y e z la n o te de x x v , 20. — S icc ita s s u p e r a q u a s
dans l’h é b re u , a v e c b eaucoup d e fo rce : P la id e r (v e rs. 38). L e s n o m b reu x ca n a u x q u i fe rtilis a ie n t
11 p laid era le u r p lald oierle. — Ut exterrea t... Le e t assain issaien t la co n tré e sero n t d é tru its p ar
ch ald éen e t S ym m aq u e o n t tr a d u it d e la m êm e les v a in q u e u rs , e t le u r lit se desséchera. Cf.
m a n iè re ; m ais l ’hébreu p a ra ît p lu tô t sig n ifie r : l i , 13. — P rop terea h a b it a b u n t ... ( v e r s . ? 9 )
p ou r d o n n er le repos au p ays (des J u ifs ). Ce q u i D escrip tio n a n a lo g u e à celle d’Isaïe, x m , 20-22,
form e u n e a n tith è se fra p p an te a v e c ie d éta il qui e t x x x i x , 1 3 - 1 4 ( v o y e z les n o te s ). — D ra con es
s u i t : et co m m o v e a t... ( h é b r .: p ou r fa ir e trem ­ cu m f a u n i s ... H éb r. : les ç iy y im a v e c les ’ îy y im .
b le r ) . — G la d iu s a d ... M a gn ifiq u e e t terrib le D e u x expression s qu i d é sig n e n t ies an im a u x du
é n u m é ra tio n , en g ra d a tio n d escen d ante ( vers. d ésert. — S ic u t... So dom am .... C f. x l i x , 1 8 , o ù
3 5 -3 7 ). J é h o v a h b ra n d it son g la iv e a lté ré de u n e p réd ictio n sem blable a é té lan cée co n tre
san g, et d é tr u it to u tes les ca tég o ries de la société l’Id u m ée.
ch ald éenn e. — D iv in o s (v e rs. 36). L es d evin s et 5° L es m in istre s de la ven g ean ce d iv in e.
les so rciers ab on d a ien t en C h ald ée. Cf. Is. x l v i i , L , 41 — L I , 4.
1 2 - 1 5 , e t le com m en taire. L ’ h éb reu le u r donne 4 1 -4 3 . L ’ ennem i s ’a v a n c e co n tre B a b ylon e.
îei un nom trè s m ép risa n t : les b a va rd s. L eu rs Ce passage to u t e n tie r est u n e ré p é titio n de v i,
p réten d us o racles n’é ta ie n t q u ’un v a in b a va rd age. 22-24, où il d é c r iv a it l’a r riv é e de N abu ch o d on o
I

730 J er. L , 43 — L I , 4.

43. A udivit rex Babylonis famam 43. Le roi de Babylone a appris leur
eorum, et dissolutæ sunt manus eju s; renommée, et ses mains sont demeurées
angustia apprehendit eum , dolor quasi sans force ; l’ar goisse l’a saisi, et la
parturientem. douleur comme tu e femme en travail.
44. Ecce quasi leo ascendet de su­ 44. V oici, comme un lion il montera
perbia Jordanis ad pulchritudinem ro­ de l’orgueil du Jourdain contre la puis­
bustam , quja subito currere faciam sante beauté, car je le ferai accourir sou­
eum ad illam . E t quis erit electus, dain sur elle. E t quel sera l ’élu que je
quem praeponam ei? Quis est enim si­ mettrai à sa tête? Car qui est semblable
milis mei ? et quis sustinebit me ? et quis à moi? qui subsistera devant m oi? et
est iste pastor, qui resistat vultui meo ? quel est le pasteur qui pourra soutenir
l’éclat de ma fa ce ?
45. Propterea audite consilium D o­ 45. C’est pourquoi écoutez le dessein
m ini, quod mente concepit adversum du Seigneur, qu’il a formé dans son
Babylonem , et cogitationes eju s, quas esprit contre Babylone, et les pensées
cogitavit super terram Chaldæorum : qu’il a conçues contre le pays des Chal­
Nisi detraxerint eos parvuli gregum, nisi déens : Je jure que les plus petits du
dissipatum fuerit cum ipsis habitacu­ troupeau les renverseront, et que leur
lum eorum. demeure sera ruinée avec eux.
46. A voce captivitatis Babylonis com­ 46. A u bruit de la prise de Babylone
mota est terra, et clamor inter gentes la terre a été ébranlée, et des cris se sont
auditus est. fait, .-tiieiubf* parmi les nations.

C H A P I T R E LI

1. Hæc dicit Dominus : Ecce ego susci­ 1. Ainsi parle le Seigneur : Voici, je
tabo super Babylonem et super habi­ susciterai contre Babylone et contre ses
tatores ejus, qui cor 6uum levaverunt habitants, qui ont élevé leur cœur contre
contra me, quasi ventum pestilentem; moi, comme un vent pestilentiel ;
3. et mittam in Babylonem ventilato­ 2. et j ’enverrai contre Babylone des
res, et ventilabunt eam et demolientur vanneure qui la vanneront et qui ravage­
terram ejus, quoniam venerunt super ront son pays, car ils viendront de toutes
eam undique in die afflictionis ejus. parts sur elle au jour de son affliction.
3. Non tendat qui tendit arcum 6uum, 3. Que celui qui tend l’arc ne le tende
et non ascendat loricatus ; nolite parcere pas, que l ’homme muni de la cuirasse
juvenibus ejus, interficite omnem mili­ ne monte pas ; n’épargnez pas ses jeunes
tiam ejus. hommes, exterminez toute son armée.
4. Et cadent interfecti in terra Chal- 4. Les morts tomberont dans le pays

gor co n tre J éru sa lem . L 'é c r iv a in sacré s’est borné tion à p ropos de x x v , 26 (v o y e z le co m m eu ta lre),
à y Insérer les m odificatione légères q u ’e x ig e a it les m ots leb q â m a ï ( ’ Dp a b ) , « co r sta n tiu m
la d iv e rs ité des ap p lication s : c’ est a in si q u 'il a c o n tra m e , » é q u iv a le n t à K a i d im (O H 'U C ),
a jo u té les m ots reges m u lti ( v e r s . 4 1), m is f l li a nom des C h ald éen s. A u ss i les L X X e t le T a r-
B a b y lo n (v era. 42) au lie u de « fliia Sion », e tc . gu m les tra d u is e n t - ils & bon d ro it p ar ce nom .
44-46. L e S eig n eu r lui-m êm e a p o rté ce d écret J e u de m ots q u i « a son éloquen ce. H ca ra cté ­
de r u in e , q u i s’e x é cu te ra Irrévocab lem ent. Ici rise la pu issan ce babylo n ien n e com m e le ce n tre
en co re nous av o n s la rep ro d u ction presque l i t ­ de l’opposition à la p u issan ce d iv in e , e t m o tiv e
té r a le d’ un p assage p ré c é d e n t; cf. x u x , 1 9 - 2 1 , ain si son ju g e m e n t ». — T e n t u m p estilen tem .
e t le com m en taire. H ébr. : u n v e n t d e stru cte u r. — M itta m ... v en ti­
C h a p . L I . — 1 - 4 . C eu x que J é h o v a h e n v e rra la to r e s ... S u r c e tte m é ta p h o re , v o y e z x v , 7,
co n tre ies C h ald éen s les tr a ite ro n t a v e c r ig u e u r et la note. — D e m o lie n tu r ... A la le ttre dans
e t d u reté. — S u p er h ab ita to res... co n tra m e. D e l’h é b r e u : Ils v id e ro n t sa te r r e ; o . - à - d . q u ’ ils
n o u ve a u , l’o rg u e il effrén é de B a b ylo n e. C f. n , 24, p ille ro n t e t e n lè v e ro n t to u te s ses richesses. —
29 , 31 -32. S a in t Jérô m e a p arap h rasé l ’h é b re u , N o n te n d a t... ( v ers. 3 ). C ’e st en v a in qn e les
q u i est trè s co n cis en ce t e n d ro it e t o bscur à C haldéen s e ssaye ro n t de ré siste r. N u a n ce dans
p rem ière v u e ; litté ra le m e n t : (S u r B a b ylo n e) e t le te x te o rig in a l, où ces m ots s’ad ressen t, au co n ­
s u r ies h a b ita n ts du coeur de m es ad v ersaires. tr a ire , a u x a ssa illa n ts : Q u’on ten d e l’arc con tre
M aU d 'ap rès le systèm e ’uj&uâ, d ont 11 a été quea- ce lu i q u i tend son arc, co n tre ce lu i q u i se dresse
Jp.r. TjT , 5-11. 731

drs Chaldéens, et les blessés dans ses dæorum, et vulnerati in regionibue


provinces. ejus.
5. Car Israël et Juda n’ont pas été 5. Quoniam non fu it viduatus Israel
abandonnés de leur D ieu, le Seigneur et Juda a Deo suo, Domino exercituum ;
des armées; mais le pays des Chaldéens terra autem eonim repleta est delicto a
est rempli de crimes contre le Saint Sancto Israel.
d’Israël
6. Fuyez du milieu de Babylone, et 6. Fugite de medio Babylonis, et sal­
que chacun sauve sa vie ; ne taisez pas vet unusquisque animam suam ; nolite
son iniquité, car c’est le temps de la tacere super iniquitatem ejus, quoniam
vengeance du Seigneur, et il lui rendra tempus ultionis est a Domino, vicissi­
lui-même ce qu’elle mérite. tudinem ipse retribuet ei.
7. Babylone est dans la main du Sei­ 7. C alix aureus Babylon in manu
gneur une coupe d’or, qui a enivré toute Dom ini, inebrians omnem terram; de
la terre; les nations ont bu de son vin, vino ejus biberunt gentes, et ideo com­
et c’est pour cela qu’elles ont été agitées. motae sunt.
8. Babylone est tombée tout à coup, 8. Subito cecidit B abylon, et contrita
et elle a été brisée. Poussez des cris sur est. Ululate super eam ; tollite resinam
elle ; prenez du baume pour sa douleur, ad dolorem eju s, si forte sanetur.
peut-être guérira-t-elle.
9. Nous avons soigné Babylone, et elle 9. Curavimus Babylonem , et non est
n’a pas été guérie; abandonnons-la, et sanata ; derelinquamus eam , et eamus
allons chacun dans notre pays, car sa unusquisque in terram suam , quoniam
condamnation est montée jusqu’au ciel pervenit usque ad caelos judicium ejus,
et s’est élevée jusqu’aux nues. et elevatum est usque ad nubes.
10. L e Seigneur nous a fa it publique­ 10. Protulit Dominus justitias nostras ;
ment ju stice; venez, et racontons dans venite, et narremus in Sion opus Domini
Sion l’œuvre du Seigneur notre Dieu. Dei nostri.
11. Aiguisez les flèches, remplissez les 1 1. A cuite sagittas, implete phare­
carquois; le Seigneur a excité l’esprit tras; suscitavit Dominus spiritum re­
des rois des Mèdes ; sa pensée est contre gum Medorum ; et contra Babylonem

(fiè re m e n t) dans sa cu irasse . D ieu presse donc Id e o com m otæ ... H ébr. : C’est pou rqu oi elles o n t
ses gu e rrie rs de m assacrer q u ico n q u e te n te ra it de eu le d é lire . — S u b ito c e c id it ... (v e rs . 8 ). A la
lu tte r co n tre e u x . — C a d en t in te rfecti... (v e rs . 4). sp le n d eu r an cien n e, le p rop h ète oppose la ru in e
Ce sera dan s to u t le p ays un h o rrib le ca rn a g e . p résente. — U lu la t e ... Ce so n t en core les J u ifs
— I n re g io n ib u e e ju s. H éb r. : s u r ses places q u i so n t In terp ellés : le s m alh e u rs de B a b ylo n e
pu bliqu es. sero n t te ls , q u e Jé ré m ie ré c la m e p o u r elle la com ­
6“ L e p rop h ète rép ète q u e c ’est le u r o ru a u té à m isératio n de c e u x - là m êm es q u ’elle a v a it ta n t
l’ é g a rd d’Isra ë l q u i a ttir e ra to u tes ces ca la m ités f a i t s o u ffr ir .— T o llite r e s in a m ; du baum e, pour
su r les B a b ylon ien s. L l , 5 - 1 4 . p an ser ses blessures. C f. v in , 22 ; x l v j , 1 1 , e t les
6 -10 . Jéh o va h n’ a pas o u b lié son p euple, aussi n o tes. — C u r a v im u s ... ( v e r s . 9 ) . Réponse des
p u n i r a - t - i l ce u x qui l’o n t to u rm en té d u rem en t. J u ifs à l ’ In vita tio n du p rop h ète. Ils o n t e s s a y é ,
— N o n f u i t v id u a tu s ... C ette expressio n figurée m ais sans le m oind re succès, de g u é r ir la m alade,
f a it allu sio n , com m e en m a in t a u tre e n d ro it (cf. q u i é ta it tro p g riè v e m e n t a tte in te . D ’a ille u rs ses
n , 2 ; x x x i , 32 , e tc. ), à l’u n io n , p o u r a in si d ire, crim es c r ie n t v e n g e a n ce ju s q u ’au cie l, p erv e n it...
m atrim o n ia le q u i e x is ta it e n tre le S eig n e u r e t a d cæ los^., e t c ’est p ou r ce ia q u ’elle est -Inguéris­
les J u ifs . Israël n ’e st p o in t un e v e u v e , ca r son sab le. — D es m ots e a m u s u n u s q u is q u e in ter-
d iv in É p o u x v it p o u r le p ro tég er. — Terra... ram .~, on a co n clu à bon d ro it q u e les peuples
e o ru m : le pays des Chald éens, q u i a é té rem pli païen s v ain cu s e t déportés p a r les C haldéens
des crim es com m is p a r e u x co n tre le S eig n eu r p a rle n t ici a v e c les I s ra é lite s , e t accu se n t d e v a n t
( a Sa n cto Isr a el). — F u g ite ... (v e rs. 6). Com m e D ieu la c ité babylo n ien n e. — P r o t u li t ... j u s t i ­
au ch ap. l , 8, Jérém ie ex h o rte les ex ilés à q n ltte r tia s... (v e rs. 10). E n c h â tia n t l’ennem ie des J u ifs ,
prom p tem en t la C h ald ée. Il y v a de le u r v ie , ca r D ieu a v a it m is en é v id en ce la jn s tlc e re la tiv e
s’ils r e s te n t, Ils p a rta g e ro n t le s o rt fa ta l d e B a ­ d e le u r ca u se. — O p u s... D ei... : œ u v re q u i é ta it
bylon e. B ea u la n g a g e fig u ré . A u Heu de n o lite m e rveilleu se , so it q u ’on e x a m in â t le ch â tim e n t,
tacere s u p e r ..., l’ h éb reu p o rte : N e périssez pas so it que l ’on co n sid é râ t la d éliv ra n ce.
( c .- à - d ., de c ra in te q u e v o n s ne p érissiez) dans 1 1 - 1 4 . L e S e ig n e u r ju r e q u ’il d é tr u ira B a b y ­
son I n iq u ité .— C a lix a u r e u s... (v ers. 7). Com p. lone. — A c u ite sag itta s... N o u v e l appel ad ressé
X x v , 16 e t ss., e t le co m m entaire. L a coupe est a u x g u e rrie rs de J é h o va h . I l fa u t q u ’ils se pré­
d ’or à oause de la splen d eu r d e B abylon e. — p aren t à une lu tte p roch ain e e t v a illa n te . — •
732 Jer. Ll 12-20.

mens ejus est ut perdat eam , quoniam B abylone, pour la perdre, car c’est la
ultio Domini est, ultio templi sui. vengeance du Seigneur, la vengeance de
son temple.
12. Super muros Babylonis levate si­ 12. Levez l ’étendard sur les murs de
gnum , augete custodiam, levate custo­ Babylone, augmentez la garde, placez
des, praeparate insidias, quia cogitavit des sentinelles, préparez des embuscades,
Dominus, et fecit quæcumque locutus car le Seigneur a pris une résolution, et il
est contra habitatores Babylonis. va exécuter tout ce qu’il a prédit contre
les habitants de Babylone.
13. Quæ habitas super aquas m ultas, 13. Toi qui habites sur les grandes
locuples in thesauris, venit finis tuus, eaux, riche en trésors, ta fin est venue,
pedalis praecisionis tuæ. tu es sur le point d’être détruite.
14. Juravit Dominus exercituum per 14. Le Seigneur des armées a juré
animam suam : Quoniam replebo te par lui-même : Je te remplirai d’hommes
hominibus quasi bru cho, et super te comme de sauterelles, et on chantera
celeuma cantabitur. sur toi un chant de joie.
15. Qui fecit terram in fortitudine 15. C’est lui qui a fait la terre par sa
sua, praeparavit orbem in sapientia sua, puissance, qui a préparé le monde par
et prudentia 6ua extendit cælos. sa sagesse, et qui par sa prudence a
étendu les cieux.
16. Dante eo vocem , multiplicantur 16. Au bruit de sa vo ix, les eaux se
aquæ in cæ lo; qui levat nubes ab e x ­ multiplient dans le ciel ; il élève les nuées
tremo terræ , fulgura in pluviam fe c it, des extrémités de la terre, il fa it ré ­
et produxit ventum de thesauris suis. soudre les éclairs en pluie, et il tire le
vent de ses trésors.
17. Stultus factus est omnis homo a 17. Tout homme est devenu insensé
scientia, confusus est omnis conflator in par sa science, tout fondeur a été con­
sculptili, quia mendax est conflatio fondu par sa statue, car leur œuvre est
eorum, nec est spiritus in eis. mensongère et n’a pas de vie.
18. Vana sunt opera, et risu digna; 18. Ce sont des ouvrages vains et
in tempore visitationis suæ peribunt. dignes de risée ; ils périront au temps
où Dieu les visitera.
19. Non sicut hæ c, pars Jacob, quia 19. Celui qui est la part de Jacob
qui fecit omnia ipse est ; et Israel sce­ n’est pas comme ces idoles , car c’est
ptrum hereditatis ejus, Dominus exerci­ lui qui a tout créé ; Israël est le sceptre
tuum nomen ejus. de son héritage, et son nom est le Seigneur
des armées.
20. Collidis tu mihi vasa belli; et ego 20. Tu brises pour moi les instru­
collidam in te g e n tes, et disperdam in ments de guerre; et moi je briserai par
te regna ; toi les nations, et je détruirai par toi les
royaumes ;

Im p lete p h a re tr a s. H é b r.: S a isissez les b o u cliers. le fil d o it ê tre coupé. » C f. Is. x x x v m , 12. L ’ hé­
— R eg u m M e d o r u m . Com p. Is. x i i i , 17, et le breu d it sim p le m e n t : L a m esure de ton a v a ric e
com m en taire. L es M èdes de C y ru s jo u è re n t le (e st c o m b le ).— J u r a v it ...p e r a n im a m „ . (vers. 14).
p rin cip a l rô le d ans la ru in e de l ’em p ire ch al- C e tte fo rm e du serm en t d iv in est to u t à fa it rare.
déen. — C o n tra B a b y lo n e m m en s e j u s ... T rè s C f. A m . v i , 8. — Q u a si bru ch o. H ébr. : com m e
v ig o u re u x an th rop o m o rp h ism e : D ieu a san s cesse des sa u te re lle s, c.-à-d. in n o m b ra b le s .— C eU u m a :
à la pensée ses p rojets co n tre B a b y lo n e .— U ltio le c h a n t des v en d a n g es. V o y e z x x v , 30, e t la n ote ;
tem p li. Com m e p lu s h a u t, l , 28. — S u p e r m u ­ X L v m , 3 3 , e tc.
ro s... levate... C f. l , 2 ; Is. x m , 2. E n co re des 7° B a b y lo n e se ra m al d éfen d u e co n tre le vrai
o rd res co n cis e t sa c ca d é s , com m e ce u x d’un g é ­ D ieu p a r ses im pu issan tes Idoles. L I , 15-26.
n éral en c h e f au m om en t d’ un a s s a u t.— Lev a te 15-19 . Il n ’y a p as d’a u tre D ieu q u e Jé h o va h .
custodes. H ébr. : P la c e z des gard es. — Q u æ ... Ce p assage e st à p eu près id e n tiq u e à x , 1 2 -1 6 ,
su p er a q u a s... (v ers. 13) : l’E u p h ra te e t ses ca- o ù le p rop h ète en a fa it u n e a u tre ap p lication .
u a u x . Com p. L , 38, e t Y A tl. gèoyr., p l. v m , xx. C ’est u n é lo ge m agn ifiq u e de la pu issan ce e t de
— L o cu p les in th e s a u r is . B a b ylo n e s’é t a lt e x tr a ­ la sagesse du Seign eu r.
o rd in aire m en t en ric h ie p a r ses co n q u êtes m u l­ 20 -24. A u tr e ta b le a u de la ru in e de Babylone.
tiples. — P e d a lis p r æ c is io n is .. . «c D an s le tissu — C o llid is tu ... H é b r. : T u as é té p ou r m ol une
de ta d estin ée, la lim ite a é té a tte in te k laqu elle m assue. C f. u 23. E n effet, J é h o v a h se s e r v it dos
.1 e r . U 21 -28. 733

21. je briserai par to ile cheval et son 21. et collidam in te equmn et equi
cavalier; je briserai par toi le char et Lcm ojus; et collidam in te currum ct
celui qui le monte; ascensorem ejus ;
22. je briserai par toi l’homme et la 22. et collidam in te virum et mulie­
fem me; je briserai par toi le vieillard et rem ; et collidam in te senem et pue­
l’enfant; je briserai par toi le jeune rum ; et collidam in te juvenem et vir­
homme et la jeune tille ; ginem ;
23. je briserai par toi le pasteur et 23. et collidam in te pastorem et gre­
son troupeau ; je briserai par toi le la ­ gem ejus; et collidam in te agricolam
boureur et ses bœufs ; je briserai par toi et jugales ejus ; et collidam in te duces
les chefs et les magistrats ; et magistratus ;
24. et je rendrai à Babylone et à tous 24. et reddam B abyloni, et cunctis
les habitants de la Chaldée tout le mal habitatoribus Chaldæ æ , omne malum
qu’ils ont fa it à Sion, sous vos yeux, dit suum, quod fecerunt in Sion, in oculis
le Seigneur. vestris, ait Dominas.
25. V oici que je vais à toi, mon­ 25. Ecce ego ad te, mons pestifer, ait
tagne pestilentielle, dit le Seigneur, à toi Dominus, qui corrumpis universam ter­
qui corromps toute la terre; j ’étendrai ram ; et extendam manum meam super
ma main sur toi, et je t’arracherai d’entre te, et evolvam te de petris, et dabo te in
les rochers, et je ferai de toi une mon­ montem combustionis ;
tagne embrasée;
26. et on ne tirera de toi ni pierre an­ 26. et non tollent de te lapidem in
gulaire, ni pierre pour les fondements; an gu lu m , et lapidem in fundamenta ;
mais tu seras, à jam ais détruite, dit le sed perditus in æternum eris', ait Domi­
Seigneur. nus.
27. Levez l’étendard dans le pays, 27. Levate signum in terra, clangite
sonnez de la trompette parmi les na­ buccina in gentibus, sanctificate super
tions, consacrez les nations contre Ba- eam gentes, annuntiate contra illam
bylonep; apelez contre elle les rois d’A - regibus Ararat, M enni, et Ascenez ; nu­
rarat, de Menni et d’Ascénez; assem­ merate contra eam Taphsar, adducite
blez Taphsar contre elle, faites venir les equum quasi bruchum aculeatum.
chevaux comme des sauterelles héris­
sées.
28. Consacrez contre elle les nations, 28. Sanctificate contra eam gentes,
les rois de Médie, ses chefs et tous ses reges Mediæ, duces ejus, et universos
m agistrats, et tout le pays soumis h sa magistratus ejus, ennetamque terram
puissance. potestatis ejus.

C haldéens p o u r fra p p e r su r les p euples q u ’ il v o u ­ pas fo u rn ir une seule p ierre qu i puisse ê tr e em ­


la it p u n ir. C f. x x v , 1 5 e t s s .— C o llid a m ... gentes..., p lo yée dans u n e co n stru ctio n solide. — I n a n g u ­
e q u u m ... É n u m é ra tio n non m oins élo qu en te q ue lu m . V o y ez Is. x x v i i i , 16, e t l a n ote.
celle de L , 35-37. E lle v a Jusqu’à la fin d u v e rs. 23. 7° L e s p euples so n t in v ité s à la g u e rre sain te
— Duces et m a g istr a tu s ( v e rs . 23b ). H éb r. : les co n tre B a b y lo n e. L I , 27-37.
p â h ôt e t les s 'g â n im . L e s p rem iers p ara issen t 27 - 29. O rd res d u S e ig n e u r à sa m ilice. —
a v o ir été les g o u vern eu rs des p ro v in ces ; les L ev a te s ig n u m ... Com p. le v e rs . 1 1 , e t l , 2, 14.
seconds, des officiers r o y a u x d’ u u m oind re ra n g. L a d escription d u d ésastre recom m en ce à to u t
— Les m ots in o c u lis v estris (v e rs. 24b) se ra p ­ In stant. — S u r l’exp ressio n s a n c tific a te , v o y e z
p o rten t a u x J u ifs e t re to m b en t su r le v erb e red ­ v i , 4, et la n o te ; x x i i , 7, e tc . — A r a r a t : l’A r ­
d a m . L e peuple de D ieu a u r a d o nc la jo ie de m én ie ce n tra le . M e n n i ( h é b r ., M i n n i ) : p rob a­
con tem p ler la ru in e de ses ennem is. b le m e n t, l ’A rm én ie o rien tale. A scen ez : régio n
25-26. L a m on tagn e co rru p trice sera m ise en situ ée à l ’o u est d e l ’A rm é n ie , e r o lt - o u ( v o y e z
pièces. — M o n s p estifer. D ’ap rès l ’h éb reu : m on ­ G en . x , 3, e t la n o te ; YA tl. g éo g r., pl. i, n , m ,
ta g n e de d e s tru c tio n ; c . - à - d ., m ontagn e q u i d é­ t i i i ) . — N u m er a te ... T a p h sa r . H éb r. ; M e tte z à
tru is, q u i écrases, com m e l’a jo u te l ’h é b re u (« tp i sa tête u n tifs a r . C e m ot n ’a p p a ra ît q u ’ici e t
q u i d é tru is »; au lieu de q u i c o rr u m p is). M éta­ N a h . n i, 17. I l d ésign e u n ch e f m ilita ire ou c iv il
phore ex p ressive, p ou r rep résen ter B a b ylon e. — (Ici u n e co llectio n de ch efs). — B r u c h u m a c u ­
Ev olva m ... de p e tris. D ieu p ré cip ite ra ce tte m on­ lea tu m . C ette é p lth è te co n vien t fo r t bien à la
tagn e superbe Jusqu'au fo n d des v allées q u i l ’en ­ s a u te re lle lo rsq u ’elle a tte in t le troisièm e d egré
to u ren t. — N o n tollen t de te... R e n v e rs é e , puis de son d év e lo p p e m e n t, c a r alors « ses ailes so n t
calcinée (m o n te m c o m b u s tio n is ), elle ne p ourra encore raid es e t d ro ites su r son dos ; e lle ne peut
734 Jer. LT, 29-37.

29. E t commovebitur terra et contur­ 29. L a terre sera ébranlée et trem


babitur, quia evigilabit contra Babylo­ blera, parce que la pensée du Seigneur
nem cogitatio Domini, ut ponat terram s’éveillera contre Babylone, pour rendre
Babylonis desertam et inhabitabilem. le pays de Babylone désert et inhabité.
30. Cessaverunt fortes Babylonis a 30. Les héros de Babylone ont cessé
prælio, habitaverunt in praesidiis ; devo­ de combattre, ils sont demeurés dans les
ratum est robur eorum, ct facti sunt forteresses; leur force s’est anéantie, et
quasi mulieres; incensa sunt taberna­ ils sont devenus comme des fem m es;
cula ejus, contriti sunt vectes ejus. ses maisons ont été brûlées, et ses ver­
rous ont été brisés.
31. Currens obviam currenti veniet, 31. Le courrier rencontre le courrier, et
et nuntius obvius nuntianti, ut annun­ le messager rencontre le messager, pour
tiet regi Babylonis quia capta est civitas annoncer au roi de Babylone que sa
ejus a summo usque ad summum; ville a été prise d’une extrémité à l ’autre.
32. et vada praeoccupata sunt, et palu­ 32. Les gués ont été envahis, et les
des incensae sunt ig n i, et viri bellato­ marais incendiés, et les guerriers sont
res conturbati sunt. épouvantés.
33. Quia hæc dicit Dominus exerci­ 33. Car ainsi parle le Seigneur des
tuum, Deus Israel : Filia Babylonis quasi armées, le Dieu d’Israël : L a fille de
area, tempus triturae eju s; adhuc modi­ Babylone est comme une aire, le temps
cum , et veniet tempus messionis ejus. où elle sera foulée est venu; encore un
instant, et le temps de la moisson sera
venu pour elle.
34. Comedit m e, devoravit me Nabu­ 34. Nabuchodonosor, roi de Babylone,
chodonosor, rex Babylonis, reddidit me m’a m angée, il m’a dévorée, il a fa it
quasi vas inane ; absorbuit me quasi de moi comme un vase vide; il m’a a b ­
draco, replevit ventrem suum teneritu­ sorbée comme un dragon, il a rempli
dine mea, et ejecit me. son ventre de ce que j ’avais de délicieux,
et il m’a chassée.
35. Iniquitas adversum me et caro 35. La violence qu’on m’a faite et ma
mea super Babylonem , dicit habitatio chair sont sur Babylone, dit l’habitante
Sion ; et sanguis meus super habitatores de Sion, et mon sang est sur les habi­
Chaldaeae, dicit Jérusalem. tants de la Chaldée, dit Jérusalem.
36. Propterea hæc dicit Dominus : 36. C ’est pourquoi ainsi parle le S ei­
Ecce ego judicabo causam tuam , et gneur : V o ici, je jugerai ta cause, et je
ulciscar ultionem tuam, et desertum te vengerai, et je mettrai sa mer à sec,
faciam mare ejus, et siccabo venam ejus. et je tarirai ses eaux.
37. E t erit Babylon in tumulos, habi- 37. E t Babylone sera réduite en mon-

p as en core v o le r ».V o y e z l 'A t l. d ’h is t. n a t., pL x l v i , 3 3 - 3 7 . L e p rop h ète ré p è te en co re qn e c ’e s t en


fig . 2. — D u c e s .. . e t ... m a g istr a tu s ( v e rs . 2 8 ). v u e de v e n g e r Israë l q u e le S e ig n e u r p u n it a in si
L ’h ébreu em ploie les m êm es e x p ressio n s q u ’au B a b ylo n e . — Q u a s i a r e a . O n fo u le l’a ire p ou r
v e rs. 23. — C o m m o v eb itu r ter ra ... (v e r s . 29). L e la d u rc ir e t l ’a p la n ir, lo rsq u e ap p ro ch e la m ois­
p a y s e n tie r tre m b le ra lo rsq u e c e tte arm ée g ig a n ­ son. C e tte im ag e slg n iû e d o nc q u e B a b ylo n e est
te sq u e s’av a n c era co n tre lu i. m û re p o u r le c h â tim e n t, e t q u ’elle v a ê tr e b a t­
30 - 32. L a p rise de B a b ylo n e. T a b le a u d ra m a ­ tu e , écrasée. — C o m ed it m e... P la in te s de J é r u ­
tiq u e e t v iv a n t. — H a b ita v e r u n t i n p r æ s ld iis . salem ( v e r s . 3 4 - 3 5 ) , q u i a v a it e n d u ré ta n t de
L e s g u e rrie rs eux-m êm es sont effra yés ; au ssi se so u ffran ces de la p a rt des C h ald éen s. L a com pa­
c a c h e n t-Ils d an s les c ita d e lle s , n 'o sa n t pas s’a ­ raison e s t tr è s e x p re ssiv e e t fo r t bien d é crite .
v a n ce r en rase ca m p a gn e co n tre l ’e n n em i. — — I n iq u it a s ... et caro... H é b r.: Que m a vio len ce
I n c e n s a m u t . . . L a v ille e s t p r is e , p u is m ise à e t m a c h a ir ( c .- à - d . la vio len ce fa ite à m a c h a ir)
fe u e t & san g. — C u rr en s o b v ia m _. ( v e r s . 8 1 ) . retom b e s u r B a b ylo n e . É n e rg iq u e fo rm u le d ’im -
T r a it p articu liè re m e n t p itto resq u e . L e s c o u rriers p réca tto n . — J u d ic a b o ca u s a m ... (v e rs. 3 6 ) . C ’est
e t les m essagers de m alh eu r a r r iv e n t de to u tes à Sion qn e D ieu f a it c e tte dou ce p rom esse, q u i
les d irectio n s de la v i l l e , p ou r an n o n cer a u roi la co n solera de to u s ses m au x . — M a re eju s.
q u e l ’en nem i a donn é v icto rie u se m e n t l'a ssa u t. N o m d o nn é à l ’E u p h ra te , com m e a ille u rs au NIL
— V a d a .. . ( vers. 32 ). H ébr. : les p assages. On C f. Is. x x i, 1, e t le com m en taire. — P a r venam.
n e c r o it pas que l ’ E u p h ra te e û t à B a b ylo n e des e ju s, 11 fa u t p rob ablem en t en ten d re le ré se a u des
p arties guéables. — P a lu d e s in c e n sa s... H y p e r­ c a n a u x b a b y lo n ie n s, d éjà m en tio n n é à d e u x re­
bole d’une g ra n d e fo rce. p rises (cf. v e rs. 13, e t L, 8 C ) . — E r it... i n tu m u -
J er . LT, 38-46
ronux ; elle deviendra la demeure des Utio draconum, stupor cL sibilus, oo
dragons, uri objet de stupeur et de rail­ quod non sit habitator.
lerie, parce qu’elle n’aura plus d’habi­
tants.
38. Ils rugiront ensemble comme des 38. Simul ut leones rugient, excutient
lions, ils secoueront leurs crinières comme comas veluti catuli leonum.
des lionceaux.
39. Quand ils auront chaud, je les fe ­ 39. In calore eorum ponam potus
rai boire et je les enivrerai, afin qu’ils eorum, et inebriabo eos, ut sopiantur,
s’assoupissent, et qu'ils dorment d ’un et dormiant somnum sempiternum, et
6ommeil éternel, et qu’ils ne se relèvent non consurgant, dicit Dominus.
pas, dit le Seigneur.
40. Je les conduirai comme desagneaux 40. Deducam eos quasi agnos ad victi­
à la boucherie, et comme des bcliers qu'on mam, et quasi arietes cura hædis.
mine avec des boucs.
41. Comment Sésach a-t-elle été prise? 41. Quomodo capta est Sesach, et
comment l’orgueil de toute la terre a-t-il comprehensa est inclyta universæ terræ?
été conquis? comment Babylone est-elle quomodo facta est in stuporem Babylon
devenue un objet de stupeur parmi les inter gentes?
nations?
42. La mer est montée sur Babylone, 42. Ascendit super Babylonem m are,
qui a été couverte par la multitude de multitudine fluctuum ejus operta est.
ses flots.
43. Ses villes sont devenues un objet 43. Facta sunt civitates ejus in stu­
de stupeur, une terre inhabitable et dé­ porem , terra inhabitabilis et deserta,
serte, une terre où personne n’habite, et terra in qua nullus habitet, nec trans­
où le fils de l’homme ne passe pas. eat per eam filius hominis.
44. Je visiterai Bel à Babylone, et je 44. E t visitabo super Bel in Babylone,
ferai sortir de sa bouche ce qu’il avait et ejiciam quod absorbuerat de ore ejus ;
absorbé ; et les nations n’afflueront plus et non confluent ad eum ultra gentes,
vers lui, car le mur même de Babylone siquidem et murus Babylonis corruet.
tombera.
45. Sortez du milieu d’e lle , mon peuple, 45. Egredim ini de medio ejus, populus
afin que chacun sauve sa vie de l’ardente meus, ut salvet unusquisque animam
fureur du Seigneur. suam ab ira furoris Domini.
46. Que votre cœur ne s’amollisse pas, 46. E t ne forte mollescat cor vestrum,
et ne craignez pas les bruits qu’on en­ et timeatis auditum qui audietur in
tendra dans le pays ; une année il vien­ terra ; et veniet in anno auditio, et
dra un bruit, et un autre bruit l ’année post hunc annum auditio ; et iniquitas

los. L ’ancien em p lacem en t de B a b ylo n e est to n t de ce tte ch n te , ta n t B a b y lo n e é ta it p u issan te. —


c o u v e rt de ces m o n ticu les de ru in es. V o yez l’ A ff. S u r le m o t Sesach, v o y e z la note de x x v , 26. —
g éo g r., p l. i x . — H a b ita tio d r a c o n u m . H éb r.: le In c ly ta ... terræ . P lu s fo rte m e n t dans l ’h éb reu :
re p aire des ch a ca ls. L a g lo ire de to u te la terre. — M a re (v e rs. 42) :
9° R u in e de to u t l’em p ire ch a ld éen . L I , les en nem is de B a b el, sem blables p a r le u r n om bre
38-49. e t p a r le u rs ra v a g e s à u n e m er q u i e n v a h it ses
38-40. L e s lions b abylo n ien s à Jamais en d o r­ riv es. C f. x l v i , 7-8. — Terra... d eserta ... (v e rs. 4 3 ) .
m is. — S im u l u t leones... M étap h ore tr è s bien L ’e ffe t p ro d u it p a r ce tte effro y ab le Inondation.
développ ée. A u tre fo is si te r r ib le s , les lion s de B a ­ — S u p e r B e l (v e rs 44). C f. l , 2, e t le com m en ­
by lo n e o n t cessé d ’in sp ire r le m oind re effroi. — ta ire . — Q uod absorbu era t... : les richesses des
I n calore eoru m . C.-à-d. an m om ent de le u r plus peuples, q u e B ab ylon e a v a it e n g lo u tie s av id e m e n t.
gran d e v ig u e u r. — In eb ria b o e o s ... D é ta il q u i — M u r u s ... co rru et : la issan t la v ille à décou­
se réalisa à la le ttre , p u isqu e c ’est p en d a n t un e v e rt, sans d éfense.
o rg ie de ses p rin cip a u x h a b ita n ts que B a b ylon e 4 6 -4 9 . Que les J u ifs ab an d o n n en t ce tte c ité
f u t su rp rise p a r C yru s. C f. Is. x x i , 5, et la note. m a u d it e , d o n t la d e stru ctio n si bien m é rité e
— Q u a si a g n o s... a r ie te s ... Ces a g n e a u x , ces re m p lira de Joie le m onde e n tie r. — E g r e d im in i...
béliers e t ces boucs fig u ren t les d ifféren tes ca té ­ Cf. v ers. 6 ; l , 8, e t les n otes. — xVe... m ollesca t...
go ries de la p op ulation de B a b ylo n e . L e Se ig n e u r e n g a g e son peu ple à ne pas s’e f­
41-44. C aractère co m p let de la r u in e .— Qwo- fr a y e r des b ru its e t des n o u velles te rrib le s q u i
tnudo ca p ta ... L e p rop h ète est éton né lul-m êm e reten tiro n t en Ch aldée p en d an t qu elqu es an n ées,
73G J e r . LI 47-55.

in terra, et dominaior super dominato­ suivante; l'oppression régnera dans le


rem. pays, et le dominateur succédera au
dominateur.
47. Propterea ecce dies veniunt, et 47. C ’est pourquoi voici, les jours
visitabo super sculptilia Babylonis, et viennent où je visiterai les idoles de B a ­
omnis terra ejus confundetur, et uni­ bylone, et tout son pays sera couvert de
versi interfecti ejus cadent in medio confusion, et tous ses morts tomberont
ejus. au milieu d’elle.
48. E t laudabunt super Babylonem 48. Alors les cieux et la terre, et tout
cæli et terra, et omnia quæ in eis sunt, ce qu’ils contiennent, loueront D ieu au
quia ab aquilone venient ei prædones, sujet de Babylone, parce que les pillards
ait Dominus. viendront de l ’aquilon contre elle, dit le
Seigneur.
49. E t quomodo fecit Babylon ut ca ­ 49. E t comme Babylone a fa it tomber
derent occisi in Israel, sic de Babylone les morts dans Israël, ainsi les morts de
cadent occisi in universa terra. Babylone tomberont sur toute la terre.
50. Qui fugistis gladium , venite, no­ 50. Vous qui avez fui le g la ive, venez,
lite stare ; recordamini procul D om ini, ne vous arrêtez pas; de loin souvenez-
et Jérusalem ascendat super cor ves­ vous du Seigneur, et que Jérusalem soit
trum. l ’objet de vos pensées.
51. Confusi sumus, quoniam audivi­ 51. Nous avons été confus, parce que
mus opprobrium; operuit ignominia fa ­ nous avons entendu l’opprobre; la honte
cies nostras, quia venerunt alieni super a couvert nos visages, parce que des
sanctificationem domus Domini. étrangers sont venus dans le sanctuaire
de la maison du Seigneur.
52. Propterea ecce dies veniunt, ait 52. C ’est pourquoi voici, les jours
Dominus, et visitabo super sculptilia viennent, dit le Seigneur, où je visiterai
eju s, et in omni terra ejus mugiet vu l­ ses idoles, et où les blessés gémiront
neratus. sur tout son territoire.
53. Si ascenderit Babylon in cæ lum , 53. Quand Babylone serait montée au
et firmaverit in excelso robur suum , a ciel, et qu’elle aurait affermi sa force
me venient vastatores eju s, ait Domi­ sur les hauteurs, je lui enverrais des
nus. dévastateurs, dit le Seigneur.
54. V ox clamoris de Babylone, et con­ 54. Un bruit de cris vient de B ab y­
tritio magna de terra Chaldaeorum ; lone, et la ruine est grande au pays des
Chaldéens ;
55. quoniam vastavit Dominus B ab y­ 55. car le Seigneur a ravagé Babylone,
lonem, et perdidit ex ea vocem magnam ; et il en a fa it cesser le grand bruit ; leurs
et sonabunt fluctus eorum quasi aquæ flots retentiront comme des eaux nom­
multæ, dedit sonitum vox eorum; breuses, et leur voix s’est fa it entendre;

a v a n t la ca ta stro p h e fin ale (.auditum , q u i...). Ce — J é r u s a le m a s c e n d a t... G ra cie u x h é b ra lsm e ,


sero n t « des ré v o lte s e t d es qu erelles In testin es » q u i é q u iv a u t à reco rd a m in i. — P r o cu l. C.-à-d.,
(d o m in a to r s u p e r...), q u i p ré sa g ero n t e t p ré p a ­ de ia lo in tain e B a b y lo n ie . — C o n fu si s u m u s .
re ro n t la ru in e. Isra ël n ’a u ra rien à c ra in d re de ( v e r s . 5 1 ) . Ce so n t les e x ilé s e u x -m ê m e s q u i
ce c ô té , c a r son D ieu le p ro tég era . — O m n is p ou ssen t c e tte p la in te ; iis ra co n te n t i’h u m iila -
te r r a ..., u n iv e rs i... ( v e r s . 4 7 ). T o u t ab solu m en t tion p rofo n d e q u ’ils é p ro u v a ie n t, lo rsqu ’on le u r
sera a tte in t, to u t p é rira .— L a u d a b u n t...(v e rs.4 8 ). re p ro ch a it d’ad o re r u n D ien q u i n ’a v a it p as su
A llég resse de to u t l’u n iv ers lo rsq u e le ty r a n a u ra p ro té g e r son p rop re san ctu a ire (sa n ctifica tio n em
é té ren v ersé à ja m a is. — E t quom odo f c c i t . . . d o m u s ..., le tem p le de J é ru sa le m ). — P ro p terea
(v ers. 49). Le ta lio n : B a b ylo n e sera tr a ité e com m e ecce... L e S e ig n e u r rep ren d la p arole (v e rs . 52-53)
elle a tr a ité les J u ifs . L ’ h ébreu est assez o b scu r p ou r an n o n cer ia v en g ean ce q u ’ii tir e r a d es d ie u x
e t trè s co n cis en c e t en d ro it. L a V u lg a te en donne e t des h a b ita n ts de B a b y lo n e ; rien n e p ou rra
un e x ce lle n t sens. les sa u v e r.
10® R é c a p itu la tio n e t co n clu sio n de l’o racle. 54 -58 . L a ch u te co m p lète de B a b yio n e. — V ox
L I , 60-58. cla m o r is... C f. L, 22. V o ilà qu e les m enaces d iv in e s
60-53. L es p rin cip au x crim es e t le ch â tim e n t se so n t accom plies, e t ia cru e lle c ité n’e st p lu s q u ’un
des C haldéen s. — Q u i fu g i s t i s g la d iu m ... N o u ­ m onceau de r u in e s .— Vocem m a g n a m (v e rs. 55):
v e lle allo cu tio n a u x J u ifs d éportés en C h ald é e, le b ru it p erpétu el q u i s’ échappe d’u n e v ille po­
pour les p a s s e r encore de re g a g n er la p a trie . pu leu se. B a b y lo n e , a u tre fo is si b ru y a n te ,e s t cons-.
J er. L I , 56-62. 737
56. car le pillard est venu contre elle, 56. quia venit super effm, id est su­
c’est-à-d ire contre Babylone ; ses héros per Babylonem , prædo, et apprehensi
ont été p ris, et leur arc a été b risé, parce sunt fortes ejus, et emarcuit arcus eo­
que le Seigneur, puissant dans sa ven­ rum , quia fortis ultor Dominus reddens
geance, lui rendra cc qu’elle mérite. retribuet.
57. J ’enivrerai ses princes, et ses sages, 57. E t inebriabo principes eju s, et
et ses chefs, et ses m agistrats, et ses hé­ sapientes ejus, et duces ejus, et magis­
ros, et ils dormiront d’un sommeil éter­ tratus ejus, et fortes ejus; et dormient
nel, et ils ne se réveilleront pas, dit le somnum sempiternum, et non exper-
roi qui a peur nom le Seigneur des giscentur, ait rex , Dominus exercituum
armées. nomen ejus.
58. Ainsi parle le Seigneur des armées : 58. Hæc dicit Dominus exercituum :
Ce mur très large de Babylone sera entiè­ Murus Babylonis ille latissimus suffos­
rement renversé, ses hautes portes seront sione suffodietur, et portæ ejus excelsæ
brûlées par le feu , et les travaux des igni comburentur, et labores populorum
peuples seront réduits à néant, et ceux ad nihilum , et gentium in ignem erunt,
des nations, livrés au feu . périront. et disperibunt.
59. Ordre donné par le prophète Jéré­ 59. Verbum quod præcepit Jeremias
mie à Saraïas, fils de Nérias, fils de propheta Saraiæ, filio Neriæ, filii Maasiæ,
Maasias, lorsqu’il allait avec le roi Sé­ cum pergeret cum Sedecia rege in B a­
décias à Babylone, la quatrième année bylonem, in anno quarto regni eju s; Sa-
de son règn e; Saraïas était prince de la raias autem erat princeps prophétisé.
prophétie.
60. Jérémie écrivit dans un livre tous 60. E t scripsit Jeremias omne malum
les maux qui devaient tomber sur B aby­ quod venturum erat super Babylonem ,
lone, toutes ces paroles qui ont été in libro uno, omnia verba hæc quæ
écrites contre Babylone. scripta sunt contra Babylonem.
61. E t Jérémie dit à Saraïas : Lorsque 61. E t dixit Jeremias ad Saraiam :
tu seras venu à B abylone, et que tu auras Cum veneris in Babylonem , et videris,
vu, et que tu auras lu toutes ces pa­ et legeris omnia verba hæc,
roles ,
62. tu diras : Seigneur, c’est vous qui 62. dices : Domine, tu locutus es con­
avez parlé contre ce lieu, pour le perdre, tra locum istum, ut disperderes eum, ne

ta m m en t m u ette m ain ten a n t. — S o n a b u n t Jl u ­ ce t épisode in té re ssa n t. — S a ra iæ , J llio N eriæ ...


ctu s ... Les enn em is de la Chaldée so n t de n o u veau Ce S araïas é ta it donc le frè re de B a ru ch . C f.
com parés à u n e in o n d ation q u i ren v e rse ra to u t x x x n , 12. — C u m pergeret c u m S e d e c ia ... L e
s u r son p a ssa g e .— Q u ia fo r t is u ltor... (v ers. 56»). roi Juif a lla it p rob ab lem en t fa ire a c te de vassal
H ébr. : C ar J é h o v a h e st u n D ieu de r é tr ib u tio n ; aup rès de son s u z e ra in .— L e s m ots p r in c e p s p ro-
il ré trib u e ra ce rta in em en t. L a n g a g e é n e rg iq u e , p h e tiæ p ara issen t s ig n ifie r qu e S araïas é ta it « ch e f
p o u r c e rtifie r q ue B a b ylo n e re c e v ra le salaire de l’ am bassade, ch a rg é de p o rte r la p aro le ». (C al-
q n ’elle m é rite .— E t in eb ria b o ... (vers. 57). Comp. m et.) L ’expressio n h é b ra ïq u e q u i le u r correspond
le vers. 39. T o u s les C h ald éens, à com m encer p ar (litté r a le m e n t : le ch e f du lieu de rep os) n ’est pas
les c h e fs , bo iro n t à la coup e q u i donn e le v e r ­ trè s cla ire non p lus. L e s L X X la tr a d u is e n t p a r :
t i g e , e t ils d is p a ra îtro n t à Jamais (.d o rm ien t ch e f des p résents, c.-à-d. d is tr ib u te u r des lib é ra ­
so m n u m ...). — M u r u s... la tis s im u s ... (v e rs. 58). lité s d u r o i; ou b ie n , ch a rg é des p résen ts que
H érod ote, i, 179, d é c r it ce m u r célèbre, h a u t de Sédécias e m p o rta it a u ro i d e B a b ylon e. P e u t-
d eu x cents coud ées ro y a le s , épais de c in q u a n te , ê tr e est-il p lu s sim ple de d ire q u e Saraïas é ta it
s u r lequ el d e u x ch ars, atte lé s ch a cu n de q u a tre ch am bellan de Sédécias, ou q u ’il a v a it p ou r fo n c­
c h e v a u x , p o u v aien t se cro iser très à l’aise. Il p arle tion s p é c ia le , dans ce v o y a g e , de s’o ccu per du
au ssi des po rtæ ... excelsæ , q u i é ta ie n t d’ airain et lo gem en t du ro i a u x d ifféren tes étapes.
au n om bre de ce nt. — L a b ores... in ig n em eru n t. 60 -63. M ission confiée à Saraïas p a r Jé ré m ie .
C itation lit té r a le , à p a rt un e lég ère tra n sp o si­ — Sc rip sit... om n e m a lu m ... C.-à-d. to u t le co n ­
tion , de la p rop h étie d ’ H abacuc, i, 13. L e néant, ten u d u ch ap. l , e t les v e rs. 1 - 5 8 du ch ap. u .
tel sera le ré s u lta t final des con quêtes de B a b y ­ — I n lib ro u n o : su r u n e seule fe u ille de p a r­
lone , et des labeu rs im posés p a r les Chaldéens ch em in . — G u m ven eris... et legeris... C ette le c ­
a u x peuples q u ’ils a v a ie n t su b ju g u é s. — D isp cri- tu r e , que S araïas d e v a it faire a u c œ u r m êm e de
bu n t. H ébr. ; ils sero n t ép uisés. B a b y lo n e , sans d o u te en p résence de qu elqu es-
11° A pp en dice h isto riq u e à l ’ o ra c le co n tre un s de ses co m p atriotes s e rv a n t de tém oins, é ta it
B a b y lo n e. L I , 59-64. com m e une p ro m u lg a tio n au th e n tiq u e e t officielle
69. T itr e q u i expose l'o ccasio n e t la d ate de de l’o racle. — D o m in e , lu lo cu tu s... (v e rs . 63),
C om m ent. — Y .
47
738 J er . L I , 63 — L U , 4.
sit qui in eo habitet, ab homine usque de sorte que personne n’y habite, ni
ad pecus, et ut sit perpetua solitudo. homme ni bête, et qu’il soit une éter­
nelle solitude.
63. Cumque compleveris legere librum 63. E t quand tu auras achevé de lire
istum , ligabis ad eum lapidem , et pro­ ce livre, tu y attacheras une pierre, et
jicies illum in medium Euphraten, tu le jetteras au milieu de l’Euphrate,
64. et dices : Sic submergetur B ab y ­ 64. et tu diras : C ’est ainsi que B ab y­
lon, et non consurget a facie afflictionis lone sera submergée, et elle ne se relè­
quam ego adduco super eam , et dissol­ vera pas de l ’affliction que je vais amener
vetur. Hucusque verba Jereiniæ. sur elle, et elle sera détruite. Jusqu’ici
ce sont les paroles de Jérémie.

C H A P I T R E LII

1. Filius viginti et unius anni erat Se­ 1. Sédécias avait vingt et un ans lors­
decias cum regnare coepisset, et unde­ qu’il commença à régner, et il régna onze
cim annis regnavit in Jérusalem. E t ans à Jérusalem. Sa mère s’appelait
nomen matris ejus Am ital, filia Jeremiæ, A m ital, et était fille de Jérém ie, de
de Lobna. Lobna.
2. E t fecit malum in oculis Domini, 2. E t il fit ce qui était mal aux yeux
ju xta omnia quæ fecerat Joakim ; du Seigneur, selon tout ce qu’avait fait
Joakim ;
3. quoniam furor Domini erat in J é­ 3. car la fureur du Seigneur était sur
rusalem et in Ju d a, usquequo projiceret Jérusalem et sur Juda, jusqu’à ce qu’il
eos a facie sua. E t recessit Sedecias a les eût rejetés de sa face. E t Sédécias
rege Babylonis. se révolta contre le roi de Babylone.
4. Factum est autem in anno nono 4. Or la neuvième année de son règne,
regni ejus, in mense decimo, decima le dixième m ois, le dixièm e jour, Nabu­
mensis, venit Nabuchodonosor, rex B a­ chodonosor, roi de B abylone, vint avec
bylonis, ipse et omnis exercitus eju s, toute son armée contre Jérusalem ; ils

F o rm u le so len n elle, p lein e de fo i, q u i résum e la f a i t s o it p a r lu i, s o it p lu s v ra ise m b la b le m e n t p ar


p ro p h é tie e n tière. — L ig a b is... la p id e m (vers. 63): B a ru c h , o u E sd ra s, ou q u e lq u e a u tre , d an s le b u t
p o u r a id e r le p arch em in à s’e n fo n cer dans ies e a u x in d iq u é. — V o y e z n o tre com m en taire de I V R e g .
d u fleu v e . — I n m e d iu m E u p h r a te n . L e te x te x x r v , 18 e t ss. Com p. au ssi J e r. x x x ix , 1 e t ss.,
de l ’o racle d e m eu rera it ain si, com m e u n e p erp é­ où nous av o n s d é jà en p a rtie re n co n tré ce ré c it.
tu e lle m en ace, 'a u sein de la v ille q u ’il v o u a it à 1° R è g n e de Séd écias e t p rise de J éru sa lem .
la ru in e . E n o u tre , c e t a c te é ta it iu i- m ê m e u n L I I , 1 -1 1 .
sym bo le très v iv a n t : s ic subm ergetur... (v e rs. 64). C h a p . L I I . — 1. L e s p rin cip ale s d ates du
— E t d isso lv etu r. H éb r. : E t ils sero n t ép uisés. rè gn e . C f. I V R e g . x x i v , 1 8 ; II P a r. x x x v i , 1 1.
C 'est p a r ce m o t q u e se te r m in a it l’o racle (v o y e z — De L o b n a . S u r ce tte v ille , v o y e z Is. x x x v n , 8,
la n ote du vers. 68b ). — H u cu sq u e verba... Su- e t la n o te .
6cription q u i em brasse les c in q u a n te -u n p re ­ 2 - 3 . C a ractère m oral d u r è g n e ; ré v o lte de
m iers ch a p itre s du liv r e de Jérém ie. Sédécias co n tre N abu ch od on osor, son su zera in .
C f. I V R eg . x x i v , 1 9 - 2 0 , e t II P a r. x x x v i , 12. —
C O N C L U S IO N H IS T O R IQ U E . L U , 1-34.
F e c it m a lu m ... L a faib le sse de ca ra ctè re dont
Ce r é c it a é té év id e m m en t a jo u té p our m o n ­ S éd écias nous a d onné, d an s ce liv r e m êm e, des
tr e r la p a rfa ite réa lisatio n des m enaces que J é r é ­ p re u ve s si fla g ra n te s (cf. x x x v i i , 2 - 3 ; x x x v i h ,
m ie a v a it lan cées co n tre J éru sa lem e t J u d a depuis 6, 14, e tc .), n ’e x p iiq u e q u e tro p b ien ce tte triste
le d é b u t de son m in istè re p rop h étiq u e. On le co n sta ta tio n . — Q u o n ia m f u r o r . .. P en sée pro­
re tro u v e , en term es p resqu e id en tiq u es, à la flu fo n d e. D ieu p e rm e tta it les crim es des rois de
d u IV» liv r e des R ois ( x x r v , 1 8 - x x v , 30). Cepen ­ J u d a , p arce q u ’il é ta it décidé à c h â tie r b ie n tô t
d a n t les d e u x n a rra tio n s p résen te n t d’assez n o m ­ le p ays. — R ecessitqu e.... : m a lg ré ses serm en ts
breu ses p etites d iv erge n ces de fo n d et d e fo rm e. de fid élité, e t les av e rtisse m e n ts fo rm els de J é ­
S i J é rém ie e st l ’a u te u r d es d e u x d ern iers liv re s rém ie. C f. x x v i i , 1 e t s s .; x x v m , 1 4 ; I I P a r.
des R o is, com m e le cro ie n t beaucoup d ’in te r p rè te s x x x v i , 1 3 ; E z. x v n , 13, etc.
(v o y e z le tom e I I de ce t o u v ra g e , p. 438-439, e t • 4 - 6 . L e s C h ald éen s m e tte n t le siège d evan t
C o rn ely, In tr o d . i n sa cr. S c r ip t., t. I I , p ars i , J é ru sa le m . C f. x x x i x . 1 , e t I V R eg. x x v , 1 - 3 .
p. 293), on com prend très fa c ilem e n t ce t em p ru n t — D ecim a m en sis. E n ce Jour m ê m e , É zéch icl
J er . L I I , 5 -12 . 739
l ’assiégèrent, et ils élevèrent des retran­ adversus Jérusalem ; et obsederunt eam,
chements contre elle tout autour. et ædificaverunt contra eam munitiones
iu circuitu.
5. E t la ville fut assiégée jusqu’à la 5. E t fu it civitas obsessa usque ad
onzième année du règne de Sédécias. undecimum annum regis Sedeciæ.
6. Mais le neuvième jour du quatrième 6. Mense autem quarto, nona mensis,
mois, la fam ine fu t universelle dans la obtinuit fames civitatem , et non erant
ville, et il n’y avait plus de vivres poul­ alimenta populo terræ.
ie peuple du pays.
7. Alors la brèche fu t faite à la ville, 7. E t dirupta est civitas, et omnes
et tous ses hommes de guerre s’enfuirent viri bellatores ejus fugerunt, exierunt-
et sortirent de la ville pendant la nuit, que de civitate nocte, per viam portae
par le chemin de la porte qui est entre quæ est inter duos muros, et ducit ad
les deux murs et qui conduit au jardin hortum regis, Chaldæis obsidentibus ur­
du roi, pendant que les Chaldéens as­ bem in gyro, et abierunt per viam quæ
siégeaient la ville de toutes parts, et ils ducit in eremum.
s’en allèrent par le chemin qui mène au
désert.
8. Mais l’armée des Chaldéens pour­ 8. Persecutus est autem Chaldæorum
suivit le ro i, et ils prirent Sédécias dans exercitus regem , et apprehenderunt Se­
le désert qui est près de Jéricho ; et tous deciam in deserto quod est ju xta Jéri­
ceux qui l’accompagnaient s’enfuirent cho; et omnis,comitatus ejus diffugit ab
loin de lui. eo.
9. Après avoir pris le roi, ils l’am e­ 9. Cumque comprehendissent regem ,
nèrent au roi de Babylone, à Réblatha, adduxerunt eum ad regem Babylonis in
dans le pays d’Em ath, et il prononça Réblatha, quæ est in terra Em ath, et
son arrêt. locutus est ad eum judicia.
10. L e roi de Babylone fit tuer les fils 10. E t ju gu lavit rex Babylonis filios
de Sédécias sous ses yeu x, et il fit égor­ Sedeciæ in oculis ejus, sed et omnes
ger aussi tous les princes de Juda à principes Juda occidit in Reblatha.
Réblatha.
11. Puis il fit arracher les yeux à Sé­ 11. E t oculos Sedeciæ eruit, et vinxit
décias, le fit lier avec des chaînes, et le eum compedibus, et adduxit eum rex
roi de Babylone l’emmena à Babylone, Babylonis in Babylonem , et posuit eum
et le mit en prison jusqu’au jour de sa in domo carceris usque ad diem mortis
mort. ejus.
12. Le dixième jour du cinquième 12. In mense autem quinto, decima
mois, la dix-neuvièm e année du règne mensis, ipse est annus nonus decimus
de Nabuchodonosor, roi de Babylone, Nabuchodonosor, regis Babylonis, venit
Nabuzardan, chef de l’arm ée, qui se Nabuzardan, princeps m ilitiæ , qui sta-

fu t a v e rti s u rn a tu re ilem e n t du f a i t en qu estion . d é en s, q u i i’em m èn en t c a p tif à B a b ylon e. C f.


C f. E z. x x i v , 1. — U sque a d u n d e c im u m ... x x x i x , 6-7, e t I V R e g . x x v , 5-7. Le p résen t ré e it
(v e rs. 5). L a résista n ce a v a it d o n c été e x trê m e ­ est le p lu s co m plet. — D iffu g it... H éb r. : se d is­
m e n t én ergiq u e. L e d éta il m ense... q u a rto (v e rs. 6) persa io in de iu i. L e roi f u t donc aban don né p a r
e s t om is a u p assage p ara llèle des R ois. — 0 M i­ ies siens dan s ce p éril e x tr ê m e , ch a cu n ne son­
n u it fa m é s . L e s T h rè n e s ( i l , 20, e t iv , 9 ) en g e a n t q u ’à .d é fe n d re sa prop re vie. — Q uæ ... in
ra co n te ro n t des t r a it s é m o u v an ts. Cf. J e r. x i, 22 ; E m a th (v e rs. 9) ; sed et... p r in c ip es... (v e rs. 10).
x i v , 1 2 ; x x x v n i , 9 , e t c .; E z. tv , 1 6 - 1 7 , e t v , L e liv r e des R ois o m et ces d é ta ils. — I n dom o
1 6 - 1 7 . — L a lo cu tio n p o p u lo terræ d ésigne ies ca rceris (v e rs . 12 ). A cco m p lissem en t de x x x r v , 4.
oiasses p au v re s de ia p op u latio n , e t spécialem en t, L es L X X tra d u is e n t : dans ia m aison de ia m eule ;
ce se m b le, ce u x des J u ifs q u i s’é ta ie n t r é fu g ié s ils a ttr ib u e n t ain si à Sédécias u n s o r t sem blable
dans l'in té rie u r de J é ru sa le m au m om en t de l ’in ­ à ce lu i que les P h iiistin s a v a ie n t a u tre fo is in fligé
vasion chaidéen n e. à Sam son (c f. J u d . x v i , 21).
7. P rise de la v ille e t fu ite des g u e rrie rs s u r­ 2° D estru c tio n de Jé ru sa le m e t d ép o rtatio n
v iv a n ts . C f. x x x i x , 3 - 4 , e t I V R e g . x x v , 4. — de la p lu p a rt des h a b ita n ts . L I I , 1 2 -1 6 .
B ellatores... fu g e r u n t... L e ro i a u s s i, d ’ap rès le 1 2 - 1 4 . L a v ille e t le tem p le so n t in c e n d ié s,
v e rs. 8, et ies ré c its p arallèles. L e s m ots e x ie ru n t- les rem parts d é tru its . C f. x x x i x , 12 e t s s ., e t
q v e de civ ita te Bont un e p a rtic u la rité de ce tte I V R e g . x x v , 8-10. A cco m p lissem en t de x x x iv , 22,
Dai-ration. e t x x x v i i , 7. — I n m ense q u in to : un m ois après
8 - 1 1 . Sédécias to m be au p o u v o ir des Chai- l.i p rise de Ja cité . Com p. le v e rs. 6. A u lie u
740 J e r . L I I , 13-20.
bat coram rege B abylonis, in Jérusa­ tenait devant le roi de B abylone, vint
lem, à Jérusalem ,
13. et incendit domum Dom ini, et 13. et brûla la maÎBon du Seigneur, la
domum regis, et omnes domos Jérusa­ maison du roi et toutes les maisons de
lem , et omnem domum magnam igni Jérusalem, et il mit le feu à toutes les
combussit ; grandes maisons ;
14. et totum murum Jérusalem per 14. et toute l’armée des Chaldéens qui
circuitum destruxit cunctus exercitus était avec le général abattit toute la
Chaldæorum, qui erat cum magistro mi­ muraille qui entourait Jérusalem.
litiæ.
15. De pauperibus autem populi et de 15. E t N abuzardan, chef de l’arm ée,
reliquo vulgo, quod remanserat in civi­ emmena une partie des plus pauvres du
tate, et de perfugis qui transfugerant peuple et du reste de la foule, qui étaient
ad regem Babylonis, et ceteros de mul­ demeurés dans la v ille , et les fu g itifs qui
titudine transtulit Nabuzardan, princeps s’étaient rendus au roi de Babylone, et le
m ilitiæ. reste de la multitude.
16. De pauperibus vero terræ reliquit 16. Cependant Nabuzardan, ch ef de
Nabuzardan, princeps m ilitiæ , vinitores l ’armée, laissa une partie des plus pauvres
et agricolas. du pays comme vignerons et comme la ­
boureurs.
17. Columnas quoque æreas quæ erant 17. Les Chaldéens brisèrent aussi les
in domo Dom ini, et bases, et mare colonnes d’airain qui étaient dans la
æneum quod erat in domo Domini, con­ maison du Seigneur, et les bases, et la
fregerunt Chaldæ i, et tulerunt omne æs mer d’airain qui était dans la maison
eorum in Babylonem. du Seigneur, et ils en emportèrent tout
l ’airain à Babylone.
18. E t lebetes, et creagras, et psal­ 18. Ils emportèrent encore les bassins,
teria, et phialas, et mortariola, et omnia les poêles, les instruments de musique,
vasa ærea quæ in ministerio fuerant, les coupes, les mortiers, et tous les vases
tulerunt. d’airain qui étaient au service du temple.
19. E t hydrias, et thym iam ateria, et 19. Le chef de l’armée prit aussi les
urceos, et pelves, et candelabra, et mor­ vases, les encensoirs, les bassins, les
taria, et cyathos, quotquot aurea, aurea, aiguières, les chandeliers, les mortiers
et quotquot argentea, argentea, tulit et les tasses; une partie de ces vases
magister militiæ ; était d’or, et l ’autre d’argent.
20. et columnas duas, et mare unum , 20. I l p rit de même les deux colonnes, la

d e cim a m e n s is , nous Usons a u U vre d es R o is , nsten siles d’atra in . — C o lu m n a s q u oq u e... C ’é ta it


e t d an s B a r u c h , i , 2 : le septièm e jo u r. D ’ un la ré a lisatio n de x x v n , 19 e t ss. (v o ye z les notes).
cô té ou de l'a u tre 11 y a un e e r r e u r de cop iste. — C o n freg eru n t : afin de p o n v o lr em p o rte r p lus
— S u r N a b u z a r d a n , v o y e z la n o te de x x x i x , 9. co m m od ém en t à B a b ylon e ces o bjets trè s lourds
— Q u i sta b a t c o r a m ... I V R e g . : s e r v ite u r du e t de dim en sion s co n sid érables. — Lebetes... m o r­
ro i de B a b ylo n e. Ic i la lo c u tio n m arqu e n n offi­ ta r io la . H é b r.: les ce n d rie rs (cf. E x . x x v i i , 3),
cie r s u p érieu r e t Intim e. C f. x v , 1 9 , e t la n ote. les p elles, les c o u te a u x , les coupes, les tasses. —
— L e s m ots i n J é r u s a le m dépen den t d u v e rb e E t h y d r i a s ... L e vers. 19 co n tie n t la lis te des
v en it. — I n c e n d i t ... om n es dom os ( v e r s . 1 3 ) : n ste n sile s d’ o r e t d’a r g e n t ; e lle est p lu s com plète
to u te s les m alsons Im p ortantes, ne la is s a n t d eb o u t Ici qu ’ au liv re des R o is. D ’ap rès l ’h éb reu : les
que les m alsons des p a u v r e s , p u isq u e c e u x - c i b a s sin s , les b ra s ie rs , les co u p e s, les ce n d rie rs,
d e v a ie n t d em eu rer d an s le p ays ( v e r s . 1 5 - 1 6 ) . les ch a n d eliers, les tasses e t les ca lices (ces der­
— E t to tu m m u ru m ;.. ( v e r s . 1 4 ) : p ou r co u p er n ie rs s e rv a ie n t p o u r les lib a tio n s , d 'ap rès Ex.
c o u rt à to u t p ro jet de ré v o lte d ans l’a v e n ir. x x v , 29). — E t co lu m n a s... P o u r fa ire ressortir
15-16 . L e so rt des h a b ita n ts. C f. x x x i x , 9 -10 , la m asse énorm e d u b ro n ze e m p o rté p a r ies
e t le co m m en taire ; I V R eg. x x v , 1 1 - 1 2 . — De C h ald éen s, l'é c riv a in sa c ré re v ie n t (vers. 20-23)
p a u p e r ib u s a u te m ... L es classes p a u v res fu r e n t s u r les g ro s o b je ts d ’a ira in qu ’ il a v a it m entionnés
donc en p a rtie d éportées, en p a r tie laissées dans p lu s h a u t b riè ve m e n t ( v ers. 17 ). — L e trait
la co n trée. v itu lo s d u o d e c im ... e st p rop re & n o tre récit.
3° L e m ob ilier du tem p le est tra n s p o rté à C f. II I R e g . v u , 26, e t le co m m en taire. — Qui...
B a b ylo n e . L I I , 17-23. s u b ba sibu s. E n ré a lité , les d ou ze ta u re a u x ser­
17-2 3 . C ette d escrip tion e st p lus co m plète que v a ie n t de su p p o rt à la m er d’a ir a in , e t poini
celle du liv r e d es R o is ' I V R e g . x x v , 1 3 - 1 7 ) . a u x bases, ca r ces d ern ières é ta ie n t ell.es-mêmes
L es vers. 1 7 - 1 8 é n u m èren t les d ivers o bjets et des su pp o rts p ou r lee bassins m obiles ( voyez
Jer. LIT, 21-27. 741
mer, et les douze bœufs d’airain qui et vitulos duodecim æreos qui erant sub
étaient sous les bases que le roi Salomon basibus quas fecerat rex Salomon in
avait fa it faire dans la maison du Sei­ domo Domini. Non erat pondus æris
gneur. Le poids de l ’airain de tous ces omnium horum vasorum.
vases ne se pouvait estimer.
21. Quant aux colonnes, chacune avait 21. De columnis autem, decem et octo
d ix-h u it coudées de haut, et un cordou cubiti altitudinis erant in columna una,
de douze coudées l’entourait ; son épais­ et funiculus duodecim cubitorum circui-
seur était de quatre doigts, et elle était bat eam ; porro grossitudo ejus quatuor
creuse au dedans. digitorum, et intrinsecus cava erat.
22. Des chapiteaux d’airain étaient sur 22. E t capitella super utramque ærea :
toutes les deux : la hauteur d ’un chapi­ altitudo capitelli unius quinque cubito­
teau était de cinq coudées, et des réseaux rum , et retiacula et malogranata super
et des grenades le couvraient tout au­ coronam in circuitu, omnia ærea; simi­
tour, le tout d’airain ; de même pour la liter columnæ secundæ, et malogranata.
seconde colonne, avec des grenades.
23. Il y avait q uatre-vin gt-seize gre­ 23. Et fuerunt m alogranata nonaginta
nades ainsi suspendues, et cent grenades sex dependentia ; et omnia malogranata
en tout, entourées de réseaux. centum, retiaculis circumdabantur.
24. Le chef de l’armée prit ausssi Sa­ 24. E t tulit magister m ilitiæ Saraiam,
raïas, le premier prêtre, et Sophonias, sacerdotem primum, et Sophoniam, sa­
le second prêtre, et les trois gardiens du cerdotem secundum, et tres custodes
vestibnle ; vestibuli ;
25. il enleva encore de la ville un eu­ 25. et de civitate tulit eunuchum
nuque qui commandait les gens de guerre, unum, qui erat præpositus super viros
et sept de ceux qui étaient toujours de­ bellatores; et septem viros de his qui
vant le roi, qui se trouvèrent dans la videbant faciem regis, qui inventi sunt
ville, et le secrétaire-intendant de l’ar­ in civitate; et scribam principem m ili­
mée, qui exerçait les nouveaux soldats, tum , qui probabat tyrones; et sexaginta
et soixante hommes du peuple du pays, viros de populo terræ , qui inventi sunt
qui se trouvèrent au milieu de la ville. in medio civitatis.
26. Nabuzardan, chef de l’armée, les 26. T u lit autem eos Nabuzardan, ma­
prit, et les conduisit au roi de Babylone gister m ilitiæ , et duxit eos ad regem
à Réblatha. Babylonis in Reblatha.
27. E t le roi de Babylone les frappa et 27. Et percussit eos rex B abylonis, et

l’ A tl. u r c h é 'J ., pl. c m , flg. 9 , e t pl. c v , f ig . 6 ) . é ta it nom m é plus h a b itu e lle m e n t. S u r Sophonie
On cr o it q ue le te x te a été co rrom p u en ce t en ­ e t son titr e de second p r ê tr e , v o y e z x x i , 1 , et
d ro it. D ’ap rès I V R e g . x v t , 17, le roi A c h a z a v a it ie co m m en taire. — C ustodes v e s tib u li. V o y e z la
brisé les p an n e au x des bases e t en le v é la m er
d’airain de dessus les bœ u fs ; É zéch la s e t Jo sias
a v a ie n t dû r é ta b lir le to u t. — F u n ic u lu s ... cu b i­
to ru m ( v e r s . 2 1). Ce d é ta il e t les s u iv a n ts ju s ­
q u ’à la fin d u v erset so n t propres à ce passage.
— G ro ssitu d o : l’ép aisseu r du b ro n ze des co­
lonnes. — E t ca p itella ... ( v e r s . 2 2 ). P o n r ce tte
d escrip tion , v o y e z 1*4 fi. a rchéol., pl. x c v m , flg. 4.
— N o n a g in ta s e x (v e rs. 23) : v in g t-q u a tre g r e ­
nades s u r ch a cu n e des faces du ch a p ite au , e t une
à ch aqu e a n g le ; ce q u i fa is a it le to ta l de o m n la ...
ce n tu m . D’ap rès III R eg . v u , 20, il y a v a it d e u x
cordons de gren ad es à ch aqu e c h a p ite a u , l’un
a u -d e s s u s , l ’a u tre en bas. — A u lieu de depen ­
C am ée a v e c le p o rtr a it de N abu ch odon o so r.
d e n t ia , l’ h ébreu d i t : d u côté du v e n t : c . - à - d .
(M u sée de B e r lin .)
du cô té opposé au v e n t , ou s u r ch a q u e face.
4° P lu sieu rs des p rin cip au x h a b ita n ts de J é r u ­
salem so n t m is à m o rt à R ib ia h , sous les y e u x note de x x x v , 4. — Septem v lro s (v ers. 25). L e
de N abuch od on osor. L I I , 2 4 -2 7 . liv r e des R o is n’en m en tio n n e que cin q . L a lo cu ­
2 4 -2 7 . Com p. I V R eg . x x v , 1 8 - 2 1 . L es d eu x tio n q u i v id eb a n t fa c ie m ... d ésigne les p lu s h a u ts
récits so n t p resque litté ra le m e n t sem blables. — d ig n ita ire s de la co u r ; elle est a n a lo g u e à « sta re
Sacerdotem p r im u m : le g ra n d p rêtre, ain si q u ’ il coram ... » (com p. le v e rs. 12). — S crib a w i... tyro-
742 J er . LTI, 28-34.
interfecit eos in Reblatha,in terra Emath ; lit mourir à Reblatha, au pays d’ Émath,
et translatus est Juda de terra sua. et Juda fu t transféré hors de son pays.
28. Iste est populus quem transtulit 28. V oici le peuple que Nabuchodo­
Nabuchodonosor : in anno septimo, .Ju­ nosor déporta : la septième année, trois
dæos tria millia et viginti très ; m ille vin gt-trois J u ifs;
29. in anno octavo decimo Nabucho- 29. la dix-huitièm e année de Nabu­
donosor, de Jérusalem animas octingen­ chodonosor, huit cent trente-deux per­
tas triginta duas ; sonnes de Jérusalem ;
30. in anno vigesimo tertio Nabucho­ 30. la vingt-troisièm e année de N abu­
donosor, transtulit Nabuzardan, m agis­ chodonosor, Nabuzardan, chef de l ’ar­
ter militiæ, animas Judæornm septingen­ m ée, déporta sept cent quarante-cinq
tas quadraginta quinque. Omnes ergo Juifs. En tout, quatre m ille six cents
anim æ, quatuor m illia sexcentæ. personnes.
31. E t factum estin trigesimo septimo 31. L a trente-septièm e année après
anno transmigrationis Joachin, regis que Joachin, roi de Juda, eut été dé­
Juda, duodecimo mense, vigesima quinta porté, le vin gt-cinquièm e jour du dou­
mensis, elevavit Evilm erodach, rex B a ­ zième mois, Evilm érodach, roi de B a­
bylonis, ipso anno regni sui, caput Joa­ bylone, la première année de son règne,
chin, regis Ju d a, et eduxit eum de domo releva la tête de Joachin, roi de Juda,
carceris. et le fit sortir de prison.
32. E t locutus est cum eo bona, et 32. Il lui parla avec bonté, et il éleva
posuit thronum ejus super thronos re­ son trône au-dessus des trônes des rois
gum qui erant post se in Babylone. qui étaient avec lui à Babylone.
33. E t m utavit vestimenta carceris 33. Il lui fit changer ses vêtements de
ejus, et comedebat panem coram eo sem- prison, et Joachin mangea toujours de­
per cunctis diebus vitæ suæ. vant lui tous les jours de sa vie.
34. E t cibaria ejus, cibaria perpetua 34. L e roi de Babylone régla ce qui
dabantur ei a rege Babylonis, statuta lui serait donné pour sa nourriture, per­
per singulos dies, usque ad diem mortis pétuellem ent, chaque jour, jusqu’au jour
suæ, cunctis diebus vitæ ejus. de sa mort, tous les jours de sa vie.

n e s . H ébr. : le secré ta ire d u c h e f de l’a r m é e , (v e rs. 29). L a d ix - n e u v iè m e an n ée com m encée,


q u i é ta it c h a rg é d ’en rô ler le p eu p le d u p ays. — d 'ap rès le v e rs . 12.
R e b la th a ( v e r s . 2 6 ). H ébr. : à E ib la h . V o y e z la 6° É v llm é ro d a ch re s titu e à J o ach in les hon­
n ote de x x x r x , 5. n eu rs ro y a u x . L I I , 3 1 -3 4 .
5° D én om brem en t des J u ifs d épo rtés en C h al- 3 1 -3 4 . L e IV« liv r e des R o is , x x v , 27-30
d é c .- L I I , 28-30. (v o ye z le co m m en taire), se te rm in e au ssi p a r ce t
28-30. Ce p assage e st om is a u liv re d es R o is, épisode, q u ’il expose à peu p rès dans les m êm es
q u i le rem p lace p a r la n a rra tio n de l'assassin at j term es. — I n trig e sim o s e p tim o ... L ’an n ée 561
de G od olias. — Iste e st... L ’ éc riv a in sa c ré m en ­ j a v a n t J.-C ., p u isqu e J o ach in é ta it p riso n n ie r de­

tio n n e t r o is ’ d ép o rtatio n s su ccessives. D an s la p u is l’an 597.— V ig e sim a q u in ta . D’ap rès I V R e g .,


p rem ière e t la troisièm e, les d épo rtés a v a le n t é té le v in g t- s e p tiè m e jo u r. — E v ilm e ro d a ch é ta it le
p ris dans la ban lieu e de J éru sa lem (J u d æ o s , J u - fils e t su ccesseu r de N abu ch od on osor. — S u p er
d æ o r u m , v e rs . 28 e t 3 0 ); d an s la seco n d e, Ils thron os... (v e rs. 32). L es co n q u é ra n ts g a rd a ie n t
ap p a rte n a ie n t à la v ille m êm e ( d e J é r u s a le m , au p rès d ’e u x , com m e des trop h ées v iv a n t s , les
vers. 29). L a p rem ière d iffère de ce lle, b eauco up rois q u ’ils a v a ie n t v a in c u s e t fa its prisonniers.
p lus co n sid érable, q u i est ra co n tée I V R e g . x x i v , C f. J u d . i , 7 . — L e liv r e de J é r é m ie , d o n t les
1 2 -1 4 . L a seconde d ém on tre élo q u e m m en t, p a r h o rizo n s so n t h a b itu e lle m e n t si triste s, se term in e
la faib lesse d e ses ch iffres, à q u el p o in t la g u e rre , p ar u n é v é n e m e n t h e u re u x , qu i é ta it p ou r J u d a
la fam in e e t la peste a v a le n t r a v a g é la ca p ita le e t la th é o cra tie « spes m elio ris æ v i », e t q u i pré­
ju iv e d u ra n t les d ix -h n lt m ois d u siège. L a tr o i­ lu d a it à l ’acco m p lissem en t des jo y e u x e t g lo ­
sièm e e u t p e u t-être lie u à l’occasion de q u elq u e rie u x o racles du L iv r e de la con so latio n ( chap.
te n ta tiv e de ré v o lte . — I n a n n o octavo d ecim o x x x i- x x x u i) .
LE L IV R E D ES T H R È N E S

1° S on nom et sa p la ce dans le canon biblique. — Ce petit livre est appelé


par les Juifs tantôt 'E k a h , d ’après son prem ier mot tantôt Q in ô t, ou lam en­
tations, et c ’est sur ce second nom qu ’ont été calquées les dénom inations de
©prévôt, Threni ou Lam en tationes, des G recs et des Latins 2.
Dans la Bible hébraïque, il fait partie des cinq Meg illô t ou rou leau x, rangés
eux-m êm es parmi les IC tû bim ou Hagiographes 3 ; il y occupe le troisièm e rang,
entre Ruth et l ’Ecclésiaste. Dans la V ulgate com m e dans les L X X , il a été rattaché
d ’une manière toute naturelle aux œuvres de Jérém ie, et il paraît certain que
telle était aussi sa place prim itive dans le texte origin al; nous avons pour garants
de ce fait O rigène 4, saint Épiphane 5, saint Hilaire G, saint Jérôm e 7, q u i, énu­
mérant les livres scripturaires dont les Juifs admettaient l’authenticité, m en­
tionnent comme un écrit unique la prophétie de Jérém ie et les Thrènes.
2° S a form e poétique. — L es Thrènes sont donc un poème élégiaq u e, com ­
posé de cinq chants, qui correspondent exactem ent aux cinq chapitres de ce petit
livre. Les quatre prem iers chants sont alphabétiques ou a cro stich es8, avec cette
différence que, dans le prem ier, le second et le quatrièm e, chaque verset com m ence
tour à tour par une des vingt-deux lettres de l’alphabet hébreu, tandis que, dans le
troisièm e, chacune des lettres est placée en tête de trois versets consécutifs. C’est
pour cela que la Vulgate et les L X X ont con servé, en tête des versets, les noms
des lettres hébraïques : a lep h , b eth , g h im e l, d a le th , e tc .'9. « On aurait pu
s’attendre à ce qu’un procédé artistique aussi peu spontané... eût apporté plus
d’entraves à l’expression des sentim ents... (T ou tefois) cette forme pouvait être
maintenue avec assez de facilité pour ne pas em barrasser un poète bien d oué...
Assurément, ce sont moins des plaintes passionnées que des m éditations doulou«
reu ses, des retours vers le passé, des descriptions. L ’élément didactique se
montre plus d ’une fo is, et cette parenté avec le genre de poésie qui poursuit le
même but fit probablem ent choisir la form e alphabétique, appropriée à l’exp res­
sion d ’une série de p ro v e rb e s10. » Le cinquièm e chant n’est pas acrostiche, sans

1 Q uom odo d an s la V u lg a te . 6 P rolo g , in P s. x v .


2 L ’élégie de D avid s u r la m o rt de Saül e t de 7 P r o lo g , g alea tu s.
J o n ath a s p orte au ssi le nom de q în a h ( c f . II 8 a (J ere m ia s) c iv ita tis su æ ru in a s q u a d ru ­
R eg. i , 1 7 ) ; de m êm e d ifféren tes co m plain tes plici p la n x it a lp h a b e to , » a d it sa in t J é rô m e ,
insérées dans les liv re s p rop h étiq u es (cf. J e r. v u , P r æ f. i n J erem .
29, e t ix , 19 ; E z. n , 10 ; x i, 1, 14 ; x x v i , 17, etc.; 9 A u x ch ap. i i , m e t i v , la le ttre p h è p ré­
A m . v , 1 , e t v m , 10). cède le 'a ïn , q u ’elle d e v ra it su iv re ré g u liè re m e n t ;
3 V o y e z le t. I , p. 13. on Ign ore la cau se de ce tte tran sp o sition ,
* Ptt P s . i. 1(1 C om parez dan s le te x te h éb reu les P s.
8 A d v . H æ r., v m , «. x x v , x x x r v . c x i , c x i i , exix (V u lg ., c x v i n ) , et
744 LE LIVRE DES THP.ÈNE9

doute parce qu'il contient une p riè re , et que la réflexion y cède le pas à l’essor
plus libre des sentim ents.
Autre particularité du livre des Thrènes sous le rapport de la form e extérieure :
le prem ier et le second chant sont com posés de longs vers à trois m em bres *,
dont chaque m em bre est coupé par une césure en deux parties inégales; les vers
du quatrièm e chant n’ont que deux m em bres, coupés de la même m anière; ceux
du troisièm e chant ont un seul m em bre, avec césu re; ceux du cinquièm e ont
deux m em b res, sans césure 2.
On est frappé de voir, en étudiant ce touchant poèm e, que le troisièm e chant
(chap. n i ) est le m orceau principal, autour duquel gravitent, pour ainsi dire, les
quatre autres ; il est vraim ent le som m et et le point culm inant de la pièce entière,
aussi bien par sa position que par « sa richesse plus grande » sous le rapport des
pensées, et son « ordonnance plus soignée ».
Ces divers traits m ontrent à quel point l ’ art littéraire b rille dans le livre des
Thrènes ; il est presque unique sous ce rapport dans l ’Ancien Testam ent. Le
parallélism e des m em b re s, qui constitue l ’élém ent principal de la poésie
héb raïq ue, y est cependant m oins régu lier q u ’a illeu rs; il est plus fréquem m ent
rythm ique et synthétique que synonym ique et an tith étiq u e3.
3° L e sujet et le but d u livre. — L es Thrènes ont pour objet de chanter les
faits racontés en abrégé au chap. x x v du IVe livre des R o is 4, c .- à - d . la totale
destruction du royaum e de Juda par N abuchodonosor, la dévastation du p a y s,
la p rise, le pillage et la ruine de Jérusalem , les m alheurs du peuple em m ené en
captivité; en un m ot, les scènes les plus douloureuses et les plus ém ouvantes
de la catastrophe finale. Chaque chant em brasse dans leu r ensem ble tous ces
divers points, car l ’idée m ère du poèm e ne va pas se ram ifiant d ’une façon dis­
tincte dans chacun des chapitres. T ou tefois, la prem ière élégie fait plus directe­
ment allusion à l ’état d’abandon et aux hum iliations de Jéru salem ; la secon d e,
au rôle terrible que joua le Seigneur lu i-m êm e dans la ruine de la m alheureuse
cité ; la troisièm e expose au peuple com m ent ses souffrances doivent le conduire
à la pénitence et à l ’espoir; la quatrièm e parle surtout du châtim ent des classes
dirigeantes; la cinquièm e dem ande le rétablissem ent de la nation.
C’est bien à tort q u ’on a vu parfois dans les Thrènes une prophétie proprement
dite. N on, les Qinôt ne prédisent pas la ruine future de l ’État ju if; elles décrivent
des faits déjà accom plis; leu r auteur est un tém oin ocu laire, qui raconte ce qui
s’est passé sous ses yeux. Quant aux applications q u ’on a faites soit du livre
entier, soit de quelques-unes de ses parties, à N otre-Seign eu r Jésu s-C h rist, à la
sainte V ierge et à l ’É g lise, elles sont sim plem ent spirituelles et accom m odatices.
L e but du poète est bien exprim é dans les lignes suivantes : « A m ener insensi­
blem ent les Juifs, si profondém ent affligés, à la vraie connaissance de leurs fautes
nom breuses, et par conséquent à la vraie plainte et à la vraie douleur; transfor­
m er leu r chagrin sauvage en p rière... : voilà ce que s’est proposé l’auteur. » Ou
en c o re : « En de telles calam ités, le cœ ur humain se dessèche, ou se fo n d ; il
devient in sen sib le, ou s’abandonne au désespoir. L ’intention du poète est de

P ro v . x x x x , 1 0 - 3 1 . P e u t - ê t r e est-ce com m e une fra n ç.).


d ig u e que le poète s’é ta it fa ite à d essein , p ou r 1 x, 7 e t ii, 1 9 , les v e rs o n t q u a tre m em bres,
lim ite r e t co n trô ler sa d o u leu r. Q uo i q u ’ il en p a r ex cep tio n .
s o it, « c e t o rd re (alp h a b étiq u e ) ne n u it en rien 2 D ans n o tre S l b li a s a c r a , p. 9 0 5 -9 15 , on
à l ’ex pressio n n a tu relle des s e n tim e n ts ; il re s­ tr o u v e r a ces d iv e rs d é ta ils m arqu és ty p o g ra p h i­
sem ble a u l i t serré d’un fleu ve q u i d éte rm in e le q u em en t.
co u rs des e a u x ; à tr a v e rs ies ro ch ers q u i re s­ 3 V o y e z , s u r ces e x p re ssio n s, le t. X ll.p a g e
serren t la r iv e . Jaillissen t les ondes les p lus 483-485.
fra îch es et les p lus rapid es » (H a n e b e r g , H ist. 4 Com p. J e r. x x x ix e t u t .
de la révéla tion bibl., t. L, p. 353 de la tr a a .
LE LIVRE DES THRENES 745

prém unir ses compatriotes contre l’un et l ’autre de ces excès. T1 veut q u ’be
pleurent avec lu i, mais comme lu i. »
4° L ’ auteur des Thrènes. — La tradition ju ive et chrétienne a constamment
désigné le prophète Jérém ie comme l’auteur de cet adm irable poème. L es Sep­
tante se sont faits les interprètes de la croyance des Juifs sur ce point lorsqu ’ils
ont m is, en tête du livre, la petite introduction historique que nous lisons égale­
ment dans la V ulgate *, et, sous une lorm e tout à fait a b régée, dans la paraphrase
chaldaïque 2 : or ce tém oignage nous porte à deux cents ans au m oins avant l ’ère
chrétien n e, et il suppose une tradition beaucoup plus ancienne. N ous n ’avons
pas à insister sur la tradition chrétien ne, tant elle est évidente.
L es argum ents intrinsèques sont tellem ent d’accord avec cette preuve extrin­
sèq u e, que les critiq u es, d ’ordinaire si hard is, n’ont essayé q u ’assez rarement
d ’enlever à Jérémie la gloire d’avoir com posé les T h rè n e s 3 : tout rappelle son
gen re, ses pen sées, son lan gage, son caractère comme homme et comme écri­
vain. « La m anière de Jérém ie s’y révèle, pour ainsi dire, à chaque ligne-, ce sont
les mêmes p ein tu res..., les m êmes im ages, la même véhém ence de sen tim en ts4.»
Les détails pleins de fraîcheur et de vie qui apparaissent à tout instant s’ex­
pliquent par la présence de l’auteur à Jérusalem , au m ilieu des scènes terribles et
lugubres qu’il décrit. Cette dernière circonstance dém ontre que Jérém ie dut
com poser ses Lamentations peu de tem ps après la prise et l’incendie de Jéru­
salem . On m ontre en co re, à l’ouest et non loin de la capitale ju iv e , une grotte
où il se serait enferm é pour écrire les Thrènes.
5° L eu r beauté littéraire et leur em ploi litu rgiqu e. — Bossuet disait, à propos
des Thrèn es : « Jérém ie est le seul qui ait égalé les lamentations aux calam ités. »
E t, en effet, « dans tout le dom aine de la douleur hum aine exprim ée par des
paroles, depuis les lamentations les plus tragiques de la classique Hellade ju s ­
q u ’aux plaintes d ’Ossian et des N iebelungen, on trouverait difficilem ent quelque
chose que l’on pût com parer à ces élégies sacrées, tant pour la profondeur du
pathétique que pour la grandeur et la noblesse du langage. »
Ce poème si justem ent adm iré jo u e depuis longtem ps un rôle spécial dans la
liturgie soit ju iv e , soit chrétienne. Les Juifs le chantent dans leu rs synagogues
le 8 ab 5, jo u r auquel ils célèbrent l’anniversaire de la destruction des deux
tem ples. Il leur est en outre recom m andé d ’en faire une lecture privée, toutes les
fois que la mort vient porter le deuil dans leu rs fam illes. L ’Eglise latine en a
inséré une portion notable dans l ’office des trois derniers jo u rs de la semaine
sainte : les plaintes du poète sont alors placées d’une m anière spirituelle « sur
les lèvres du C h rist, dont Jérém ie était la figu re, et dans la bouche de l’É glise,
qui d ép lore... les souffrances du Sauveur et les péchés de ses enfants ».
6° Les C om m entaires catholiques com posés pour expliquer le sens littéral
des Thrènes sont peu nom breux. En dehors de ceux des grands exégètes qui ont
•expliqué la Bible en tière, nous n’avons gu ère à m entionner que les œ uvres su i­
vantes : die K la g elied e r des P ro p h eten Jerem ia s, par Schœ ndorfer (P ra gu e ,
4876); C om m entarius in D a n ielem p ro p h eta m , Lam entationes et B a r u c h , par
le P . Knabenbauer (P a ris, 4891).

1 L es m ots et a n im o a m a ro s u s p ir a n s et e ju ­ C om m en tar, in D a n ielem ..., L a m e n ta t, et B a r u c h ,


la n s ne se tr o u v e n t que d an s n o tre versio n P a r is , 1 8 9 1 , p. 367-374.
la tin e . 4 M a n . b ib liq u e , t. I I , n. 1015. V o y e z dans
2 « D ix lt J erem ia s p ro p h e ta e t sacerd os m a­ K n a b en b au er, î. c., p. 370 -372, la liste des p rin ­
gn u s. » L e te x te h éb reu com m ence d ’une m a­ cipales ressem blan ces sous le ra p p o rt du s ty le .
nière a b ru p te , sans rien de p areil. 5 M ois q u i corresp on d h u n e p artie de Juillet
3 V o y e z le u rs raisons d ans K n a b e n b a u e r, e t à un e p artie d ’aoû t.
LES THRÊNES

Et factum est, postquam in captivi­ Après qu’Israël eut été mené en cap­
tatem redactus est Israel, et Jérusalem tivité, et que Jérusalem fu t demeurée
deserta est, sedit Jeremias propheta, déserte, le prophète Jérémie s’assit, et,
flens, et planxit lamentationes has in pleurant, il fit ces lamentations sur Jéru­
Jérusalem, et amaro animo suspirans, salem , soupirant avec amertume, et d i­
et ejulans, dixit : sant avec de grands cris :

CHAPITRE I

ALEPH ALEPH
1. Quomodo sedet sola civitas plena 1. Comment est-elle assise solitaire,
populo? F acta est quasi vidua domina cette ville pleine de peuple? Elle est de­
gentium ; princeps provinciarum facta venue comme veuve, la maîtresse des
est sub tributo. nations ; la souveraine des provinces est
devenue tributaire.
BETH BETH
2. Plorans ploravit in nocte, et la- 2. E lle n’a pas cessé de pleurer pen­
crymæ ejus in m axillis eju s; non est dant la nuit, et ses larmes coulent sur ses
qui consoletur eam, ex omnibus charis joues; il n’y a personne qui la console

te r r e , p rofo n d ém en t h u m ilié e , com m e l ’a v a it


P e tite préfa ce h isto riq u e.
p ré d it I s a ïe , m , 26 (v o y e z le co m m e n ta ire , e t
E t fa c tu m est... L e s co rr e c te u r s rom ains q u i com p. J e r. x l v u i , 1 8 ) . — T ro is an tith è se s s a i­
o n t p rép a ré l’éd itio n a c tu e lle de la V u lg a te , sissan tes m e tte n t en re lie f l ’éten d u e de s a m i­
d isen t au s u je t de ces lig n e s : « H an c p raefatiun­ sère e t de sa h onte. Sa la e t p le n a p o p u lo : ses
cu lam P a tr e s Ju d icaru n t non esse o m itte n d a m , h a b ita n ts , n a g u è re si n o m b r e u x , o n t é té f a u ­
ta m etsi a quib usd am lib ris o m itta tu r. » E n effet, ch és p a r l a m o r t, ou d é p o rté s a u loin p a r l ’en­
elles m an q u en t d an s p lu sie u rs des m eilleu rs n em i. V id u a , n ne p a u v re fem m e san s a p p u i, *
m an u scrits. Il est p rob able q u ’elles ne fo n t p o in t san s p ro te ctio n (cf. Is. x l v i i , 8 ; Lrv, 6 -6 , etc .) ;
la rtie d u canon des sain tes É c ritu re s ( v o y e z d o m in a g en tiu m , ou, com m e d it l'h é b re u , g ra n d e
Dornellns a L a p ., e t K n a b e n b a u e r, h. I.); m ais p arm i le s n a tio n s, c .- à - d . u n e des p lu s gran d es
le f a it q u ’elles én o n cen t e st p a rfa ite m e n t v ra i v ille s d u m onde. S u b tr ib u to , ré d u ite à u n e
(In tro a ., p. 745). s e rv itu d e Ign o m in ie u se , elle q u i a v a it é té p r in ­
ceps p r o v in c ia r u m , la su ze ra in e des n atio n s
S e c t io n I. — P r e m iè r e é l é g ie : J éru salem
voisin es. — P lo r a n s p lo ra i'it... (v e rs . 2). R é p é ti­
D É L A ISSÉ E E T H U M ILIÉ E . I , 1 -2 2 .
tio n à la façon h é b ra ïq u e , p o u r ac ce n tu e r la
1° L e poète d é c r it a v ec u n e v iv e ém otion le s pensée : elle a v e rsé des la rm e s ab on d an tes. Comp
m alh eu rs de Sion. I , 1 - 1 1 . le v ers. 16, e tc. — I n nocte : le tem ps o ù les âm es
C h a p . I. — 1 - 1 1 . S u r les m ots a le p h , b e th , affligées so n t p lu s à Taise p ou r d o n n er u n lib re
g h im e l, etc., v o y e z l ’In tro d ., p. 7 4 3 .— Q uom odo. co u rs à le u r triste sse . — L a c ry m æ ... i n m a x illis
E x cla m a tio n de d o u lo u reu x éto n n em en t. K o u s e st u n t r a it p itto re sq u e e t p a th é tiq u e . — N o n
is retro u v ero n s en tê te de la seconde e t de la est q u i co n so letu r... V o ilà b ien encore le p lus
qu a triè m e élégie. C f. n , 1 ; r v , 1 . — Sedet : à e n tie r abandon. L e s m ots e x o m n ib u s c h a r i t é
La grotte de J é ré m ie , à J é r u s a lo m .
748 T hren. T, 3-7.
ejua ; omnes am ici e]U8 spreverim t eam / parmi tous ceux qui lui étaient chers ;
et fa c ti sunt ei in im ici. tous ses amis l’ont méprisée et sont de­
venus ses ennemis.
GHIMEL GHIMEL
3. M igravit Judas propter afflictionem, 3. Juda est allé en exil, h cause de
et multitudinem servitutis ; habitavit in ­ l’affliction et de la grande servitude ; il
ter gentes, nec invenit requiem ; omnes a habité parmi les nations, et il n’a pas
persecutores ejus apprehenderunt eam trouvé de repos; tous ses persécuteurs
inter angustias. l ’ont saisi dans ses angoisses.
DALETH DALETH
4. V iæ Sion lugent, eo quod non sint 4. Les chemins de Sion sont en deuil,
qui veniant ad solemnitatem ; omnes parce qu’il n’y a plus personne qui vienne
portæ ejus destructæ, sacerdotes ejus aux solennités ; toutes ses portes sont dé­
gem entes; virgines ejus squalidæ, et truites, ses prêtres gémissent ; ses vierges
ipsa oppressa amaritudine. sont défigurées, et elle est elle-m êm e
accablée d’amertume.
HE HÉ
5. Facti sunt hostes ejus in capite, 5. Ses ennemis sont devenus les maîtres,
inimici ejus locupletati sunt, quia Domi­ ses adversaires se sont enrichis, car le
nus locutus est super eam propter mul­ Seign-eur a parlé contre elle, à cause de
titudinem iniquitatum ejus ; parvuli ejus la multitude de ses iniquités ; ses petits
ducti sunt in captivitatem ante faciem enfants ont été conduits en captivité
tribulantis. devant l ’oppresseur.
VAU VAU
6. E t egressus est a filia Sion omnis 6. L a fille de Sion a perdu toute sa
decor eju s; facti sunt principes ejus beauté ; ses princes sont devenus comme
velut arietes non invenientes pascua, et des béliers qui ne trouvent point de pâ­
abierunt absque fortitudine ante faciem turages, et ils sont allés sans force devant
subsequentis. celui qui les poursuivait.
ZAIN ZAÏN
7. Recordata est Jérusalem dierum 7. Jérusalem s’est souvenue des jours
afflictionis suæ et praevaricationis, om- de son affliction et de sa prévarication,

et om îtes a m ici... d ésig n e n t ce u x des peuples ces fê te s. — V irg in e s... s q u a lid æ ( eu d eu il ;


d’alen to u r q u i a v a ie n t té m o ign é de l ’affection d’ap rès l’ b é b r e u , affligées). S u r la p a rt q u e p re ­
à Sion a u x Jours de sa p r o s p é r ité , p lus p a r tic u ­ n a ie n t les jeu n es filles a u x solen n ités re lig ie u s e s ,
liè re m e n t l ’É g y p te . C f. J e r. n , 3 6 , e t x x v i i , 3 ; v o y e z J u d . x x i , 19 e t ss.; P s. l x v t i , 26. —
E z . x x i x , 6 e t 7. — F a c ti... i n im ic i. N on co n ­ H ostes i n ca p ite (v e rs. 5). C.-à-d. le s m aîtres du
te n ts de la d élaisser, Ils se to u rn e n t cru e lle m e n t p ays. « Ils se ro n t la tê te e t to i la q u e u e , » a v a it
co n tre elle a u tem ps de son m alh eu r. C f. J e r. p ré d it le S e ig n e u r à sa n a tio n , p o u r le cas où elle
x l i x , 7 ; E z . x x v , 3 , 6. — M ig r a v it... p rop ter... lu i s e ra it Infidèle. C f. D e u t. x x v u i , 44. — L o cu p le ­
( v e rs. 3 ). I l n e s’ a g it p ro b ab le m en t pas Ici de ta ti s u n t. H é b r.: ils so n t en p a ix ( h e u r e u x , p ro s­
la c a p tiv ité de B a b y lo n e , m ais de l ’e x il v o lo n ­ pères). — L o c u tu s est su p er... H é b r.:(le S e ig n e u r)
ta ire en d ifféren tes co n tré e s , a u q u el les J u ifs Ta affligée. — P r o p te r m u ltitu d in e m ... L a v ra ie
s’éta ie n t d’e u x -m ê m e s co n d a m n és, p ou r éch a p ­ cau se des m au x de J éru sa lem . L e poète y re v ie n ­
p er a u x m au x q u ’Us e n d u ra ie n t d an s le u r p rop re d ra so u ve n t. — P a r v u li eju s... C e u x m êm es q u i
p a y s , en va h i p a r les C haldéen s. C f. J er. x l , 11 ; e x c ite n t le p lu s la p itié o n t é té tr a ité s sans co m ­
x m i , 1 et ss. — N e c in v e n it re q u ie m . L e u r passion. — A n te fa c ie m ... ; com m e u n v il tr o u ­
esp o ir f u t d é ç u , c a r la so u ffran ce les a t te ig n it peau, qn e l'o n fa it m arch e r en le fra p p an t. V o y e z
Jusqne d ans ces lie u x de re fu g e . C f. J e r. x l i v , l ’A ti. a rchéol., p l. x c , f.g . 6 , 7 ; p l. x e n , flg . 6 ;
2 7 , eto. — I n te r a n g u s tia s . C.-à-d., d an s les dé­ pl. x e r v , fig. 1 , 4 , 8. — E t egressu s... (v e rs. 6).
filés. Im a ge e m p ru n tée à la chasse. L e s J u ifs o n t A u tre s d é ta ils , p o u r d é c r ire l ’h u m ilia tio n p ro ­
é té com m e des a n im a u x que l ’on a c cu le dans u n fo n d e de Jé ru sa le m . — P r in c ip e s ... v elu t a rietes.
é tr o it e s p a c e , afin d e p o u v o ir les a tta q u e r p lu s L a V u lg . e t les L X X o n t lu k a ’ é li m , com m e des
facile m e n t. — V iæ S io n ... (v e rs . 4). P e rso n n ifi­ b é lie rs ; l ’h ébreu ac tu e l p orte k ‘ 'a y y â li m , com m e
ca tio n d ra m a tiq u e . C f. Is. x x x r a , 8-9. Ces ro u te s , des ce rfs. C e t r a it f a it v ra ise m b la b le m e n t a llu ­
a u trefo is si fo u lées p a r les p èlerin s q u i ac co u ­ sion à la fu ite de Séd écias e t d es p rin c e s , e t à
r a ie n t, n o m b reu x e t jo y e u x , a u x so len n ités sa ­ le u r a rre s ta tio n p a r les C h ald éen s. C f. J e r. x x x i x ,
crées, sont m a in te n a n t d ésertes. L es p ortes m êm es 4 - 5 ; L n , 8. — R e co rd a ta est... ( v e r s . 7 ) . C on­
de la c ité so n t d é tru ite s. — Sa cerdotes... ge­ tr a s te e n tre le p assé , si J o y e u x , si g lo r ie u x , e t
m en tes : eu x q u i jo u a ie n t le rôle p rin cip al dans la m isère p résen te. L ’h é b re u se tr a d u ira it m le n x
T h r e n . I, 8-0. 749
de tous les objets désirables qu’elle avait nium desiderabilium suorum, quæ ha­
eus depuis les jours anciens, lorsque son buerat a diebus antiquis, cum caderet
peuple tombait sous la main de l ’ennemi, populus ejus in manu hostili, et non
sans qu’il y eût personne pour le secou­ esset auxiliator. Viderunt eam hostes, et
rir. Ses ennemis l’ont vue, et ils se sont deriserunt sabbata ejus.
moqués de ses sabbats.
HETH liE T H
8. Jérusalem a grandement péché, 8. Peccatum peccavit Jérusalem , pro-
c ’est pourquoi elle est devenue chance­ pterea instabilis facta est; omnes qui glo­
lante; tous ceux qui l’honoraient l’ont rificabant eam spreverunt illam , quia
méprisée, parce qu’ils ont vu son igno­ viderunt ignominiam ejus; ipsa autem
m inie; elle-m êm e, gémissante, s’est gemens conversa est retrorsum.
tournée en arrière.
TETU TETH
9. Ses souillures sont sur ses pieds, et 9. Sordes ejus in pedibus ejus, nec
elle ne s’est pas souvenue de sa fin ; elle recordata est finis sui ; deposita est
a été étonnamment abaissée, et elle n’a vehem enter, non habens consolatorem.
pas eu de consolateur. V o y e z , Seigneur, V id e, Domine, afflictionem meam, quo­
mon affliction, parce que l’ennemi 6’est niam erectus est inimicus.
élevé avec orgueil.

ain si : E ile s’e s t so u ven u e, a u x Jours de son a f ­ ca v it... (v e rs. 8). E lle a g ra n d e m e n t péché. V o yes
fliction e t de scs p ersécu tio n s (V u lg ., e tp rœ v a - la n o te du v e rs. 5. — I n s t a b ilis fa c ta ... L ’h é ­
r ic a t io n is ...) , d e to u s ses o b jets p récieu x . Les breu a un e a u tre Im age : E lle est d even u e un
m ots cu m caderet... In d iquen t l ’afïlictio n spéciale o b je t d’h o rre u r. — V id e r u n t ig n o m in ia m ...
que le p oète a v a it en vue. — N o n e s s e t a u x ilia - H éb r. : sa n u d ité ; « l'é ta t de n u d ité d ésh on orant

P riso n n ie rs de g u e r r e em m en és en c a p tiv ité . ( B a s -r e lie f de N in iv e .)

tor. T o u jo u rs l ’ Idée de l’ Isolem en t, du oom plet auq uel on ré d u isa it les ca p tifs. ® C f. Is. m , 17 ;
a b a n d o n , associée à ce lle de l’h u m ilia tio n e t de x l v ii , 3. — Conversa est... E lle se d étou rn e
la h o n te. — D e r ise r u n t sab ba ta. L e sab bat, p ar to u te co n fu se , e ssa ya n t d’é ch a p p er a u x reg a rd s
son repos e t ses u sages c a r a c té r is tiq u e s , a t tir a it e t de ca ch e r son ign o m in ie. — Sordes... i n p e ­
l ’atte n tio n des p aïen s s u r la n atio n Juive, e t aussi d ib u s... (v e rs . 9). L itté r a le m e n t dan s l ’h é b re u :
tou s leu rs sarcasm es. C f. J u v é n a l, S a t. v i . M ais Sa so u illu re est dans les pan s (de sa ro be). Comp.
le m o t h éb reu m iSba(, em p lo yé en ce seu l e n ­ le v e rs . 17. M étap h ore très e x p re ssiv e p o u r d écrire
d ro it, d ésign e p lu tô t la co n trée d em eu rée sans les in iq u ité s de J é ru sa le m . — N ec record a ta...
c u ltu re e t se rep osa n t sous la m aléd iction d ivin e, fin is ... E lle o u b lia it , au m ilieu de ses Joies co u ­
co n form ém en t h i’an tiq u e p réd ictio n (L e v . x x v i , p a b le s, la m anière d o n t to u t fin ira it p ou r elle.
34, 4 3; cf. I I P a r. x x x v i , 2 1). — P e cca tu m pec- C f. Is. x l v i i , 7. — D eposita... vehem enter... Sa
750 T hren. I, 10-14.
JO D IO D
10. Manum suam misit hostis ad om­ 10. L ’ennemi a étendu sa main sur
nia desiderabilia eju s, quia vidit gentes tout ce qu’elle avait de précieux, car
ingressas sanctuarium suum, de quibus elle a vu entrer dans son sanctuaire les
praeceperas ne intrarent in ecclesiam nations, au su je t desquelles vous aviez
tuam. ordonné qu’elles n’entreraient pas dans
votre assemblée.
CAPH CAPH
11. Omnis populus ejus gemens, et 11. Tout son peuple gém it et cherche
quærens panem; dederunt pretiosa quae­ du pain ; ils ont donné toutes leurs choses
que pro cibo ad refocillandam animam. précieuses pour soutenir leur vie. Voyez,
V ide, Domine, et considera quoniam Seigneur, et considérez comme je suis
facta sum vilis. devenue vile.
LAM ED LAM ED
12. 0 vos omnes qui transitis per 12. 0 vous tous qui passez par le che­
viam , attendite, et videte si est dolor min, regardez et voyez s’il est une dou­
sicut dolor meus; quoniam vindemia vit leur comme ma douleur; car le Seigneur
me, ut locutus est Dominus, in die furo­ m’a vendangée, comme il l’avait dit, au
ris sui. jour de sa fureur.
M EH MEM
13. De excelso misit ignem in ossibus 13. D ’en haut il a envoyé un feu dans
meis, et erudivit me ; expandit rete pedi­ mes os, et il m’a châtiée; il a tendu un
bus m eis, convertit me retrorsum ; po­ filet sous mes pieds, il m’a fa it tomber
suit me desolatam, tota die moerore con­ en arrière; il m’a rendue désolée, acca­
fectam . blée de tristesse tout le jour.
NDN NUN
14. V igilav it jugum iniquitatum mea­ 14. L e jou g de mes iniquités m’a a c­
rum , in manu ejus convolutae sunt et cablé soudain ; elles ont été enlacées dans
impositæ collo meo ; infirmata est virtus sa m ain, et il les a mises sur mon cou ;
mea; dedit me Dominus in manu de ma force a été affaiblie ; le Seigneur m’a
qua non potero surgere. livré à une main dont je ne pourrai pas
sortir.

ch u te a été é to n n a n te , com m e d it l’ h ébren . C l. 2° Jé ru sa le m d é c r it à son to u r la p rofon d e d é ­


D eu t. x x v m , 5 9 . — V id e , D o m in e ... Sion In te r­ tresse d an s laqu elle e lle a é té p lo n g ée. 1 , 12 - 22.
ro m p t u n in sta n t la d escrip tion de PéG rlvain 12-22. O vos o m n es... A p p e l e x trê m e m e n t p a ­
sacré p a r u n gém issem en t p o ig n a n t e t un e a r ­ th é tiq u e à la com passion . L ’h ébreu m et en a v a n t
d en te p rière. — M a n u m su a m ... (v e rs . 1 0 ) . L a de la p h rase u n e n é g a tio n u n peu em b arrassau te ,
ric h e m étro p ole a été p illée et sacca gée. — O m ­ que l ’o n a tr a d u ite de d ifféren tes m an ières : C ela
n ia d e sid e ra b ilia ... : p lus sp écia lem en t I c i, d’a ­ n ’est - Il pas v r a i p ou r v o u s...? Ou bien : N e fa ite s
près le co n te x te , les tréso rs d u tem p le, d o n t les pas a tte n tio n & v o u s-m ê m e s,... m ais voyez... L a
C h ald éen s s’em p arèren t. C f. J e r. l i i , 1 7 e t ss. — V u lg a te a s u iv i, com m e les L X X , la leçon lû
Gentes in g r essa s sa n c tu a r iu m ... : le com ble d u ( « u tln am » : a u lie u de 16', « non » ) , ce q u i
m a lh eu r p ou r le p euple de J é h o v a h . — N e i n ­ donne un sens p lu s c la ir . — V in d e m ia v it m e.
tra re n t i n ecclesiam ... Il n ’é ta it pas m êm e p er­ V en d an g e r u n e v ille , u n e n a tio n , c ’est la r a v a ­
m is à ces païens de fa ire p a rtie de la n a tio n g e r e n tiè re m e n t. Cf. J e r. x l i x , 9 ; A b d . 5. L ’h é ­
sain te e t de ses assem blées religie u se s ( c f . breu n’a pas ce tte Im a g e ; 51 d it sim p lem en t :
D e u t. x x m , 3 ; N eh . x m , 1 e t ss.; E z . x l i v , 7 - 9 ) , (C o m m e m a d o u le u r) q u i m’ a é té fa ite . — De
e t v o ic i q u ’ ils a v a le n t osé p é n é tre r Jusque d ans excelso (v e rs. 13). A u tr e s m étap h o res (le f e u , le
le s a n c tu a ire ! — Q uæ ren s p a n e m (v e rs. 1 1 ). L a file t, la m alad ie) p o u r d é crire le déplorable é ta t
fa m in e , s u ite in é v ita b le d u siège. L e p ays e st de Jé ru sa le m . — Ig n e m in o ssib u s : de m an iè re
r a v a g é , e t les J u ifs q u i y resten t en p e tit nom bre a b rû le r les p a rtie s les p lu s in tim e s de l’ê tre . —
sont d an s la d ern iè re d é tre ss e , p u isqu ’ ils o nt E r u d iv it m e : p a r les leçons q u e donne la so u f­
v e n d u to u t ce qu’ ils a v a le n t, p ou r s a p ro c u rer fra n ce. D’ap rès l’h éb reu : E t 11 (le fe u ) les a s u b ­
u n p e u de p ain . — A d re fo cilla n d a m ... A la ju g u é s (m es os). — E x p a n d it rete... C om p araison
le ttr e d ans l ’h éb reu : p ou r ram en er l’âm e (p o u r em p ru n tée à la ch asse. — M œ rore co n fecta m .
la fo r c e r , en q u e lq u e s o rte , de r e n tr e r dans le A cca b lé e de la n g u e u r, d it l ’h éb reu ; p ar con sé­
c o r p s , a u m om en t o ù elle a lla it le q u it te r ) . D e q u en t, to u te m alad e. — V ig ila v it ju g u m ... (vers.
m êm e a u x v ers. 1 6 e t 1 9 . — F id e , D o m in e . 14). C -à-d. q u e ce jo u g e st v e n u p rom p tem en t.
A u tr e s o u p ir de Sion, s e r v a n t de tra n eitio u à la N u an ce dans l ’h ébreu : L e Joug de m es Iniquités
lo n gu e p la in te q u ’ elle va e x h a le r (vers. 12 e t ss.). a été lié p ar sa m ain , l.e s crim es des J u ifs so n t
1H REN . J, 16-20 . 751

SAM ECH ’ SAM ECH


15. Le Seigneur a enlevé du milieu de 15. A bstulit omnes magnificos meos
moi tous mes hommes de cœur ; il a ap­ Dominus de medio mei ; vocavit adver­
pelé contre moi le temps où il devait sum me tempus ut contereret electos
détruire mes soldats de choix. Le Sei­ meos. Torcular calcavit Dominus vir­
gneur a foulé le pressoir pour la vierge gin i, filiæ Juda.
tille de Juda.
A ÏN A1N
6. G’est pour cela que je pleure et 16. Idcirco ego plorans, et oculus
que mes yeux fondent en larmes, car le meus deducens aquas, quia longe factus
consolateur, qui devait me rendre la vie, est a me consolator, convertens animam
a été éloigné de moi. Mes enfants ont meam. F acti sunt filii mei perditi, quo­
été détruits, parce que l’ennemi est de­ niam invaluit inimicus.
venu le plus fort.
PH É PHE
Sion a étendu ses mains, il n’y a
17. 17. Expandit Sion manus suas, non
personne qui la console. Le Seigneur a est qui consoletur eam. Mandavit Do­
ordonné aux ennemis de Jacob de l’atta­ minus adversum Jacob in circuitu ejus
quer de tous côtés ; Jérusalem est devenue hostes ejus ; faeta est Jérusalem quasi
parmi eux comme une femme souillée de polluta menstruis inter eos.
ses impuretés.
TSADÉ SADE
18. Le Seigneur est juste, car j ’ai pro­ 18. Justus est Dominus, quia os ejus
voqué sa bouche à la colère. Ecoutez, je ad iracundiam provocavi. A u d ite, obse­
vous prie, vous tous peuples, et voyez cro, universi populi, et videte dolorem
ma douleur; mes vierges et mes jeunes meum ; virgines meæ et juvenes mei
gens sont allés en captivité. abierunt in captivitatem.
COPH COPH
19. J ’ai appelé mes am is, et ils m ’ont 19. Vocavi amicos meos, et ipsi dece­
trompée; mes prêtres et mes vieillards perunt me ; sacerdotes mei et senes mei
ont péri dans la ville, lorsqu’ils cher­ in urbe consumpti sunt, quia quaesie­
chaient de la nourriture pour soutenir runt cibum sibi ut refocillarent animam
leur vie. suam.
RES RES
20. Seigneur, voyez que je suis dans 20. V ide, Domine, quoniam tribulor ;
l’affliction; mes entrailles sont émues, conturbatus est venter meus, subversum
mon cœur est renversé en m oi-m êm e, est cor meum in memetipsa, quoniam

îe p ré sen té s sous la figu re d’un Joug, que le S e i­ V o y e z la note d u vers. 1 1 . — F i lii ... p erd iti...
g n e u r a a tta c h é s u r le u r cou a v e c des cordes H éb r. : désolés. — E x p a n d it... m a n u s... (vei's. 17).
so lid es, q u i l ’y m ain tien n en t. C f. J e r. x x v i i , 2 G este de s u p p licatio n . C f. E x . i x , 29, eto. ( A tl.
{ A t l . a rch èol., pl. x x x h i , flg. 3 ) . — A b s tu lit... a rch èol., pl. x e v i , flg. 6 e t 6 , e tc.). L e n a rra ­
m ag n ificos... ( v e r s . 1 5 ) . H é b r .: m es puissants. te u r in te rro m p t à son to u r les la m e n tatio n s de
L e s g u e rrie rs ro bu stes q u i d éfen d aien t J é ru s a ­ J é r u s a le m , la la is s a n t, p o u r a in si d ir e , resp irer
le m /— V oca vit... tem p u s. D 'ap rès l ’h ébreu : un e a u m ilie u de ses san g lo ts. — P o llu t a m en str u is.
solen nité. Dieu a co n voq u é les p aïen s com m e à M étap h ore d’ u n e é n e rgie e x tra o rd in a ire , s u rto u t
u n e fête re lig ie u s e , afin de les la n cer en su ite d ’ap rès les idées Juives. C f. L e v . x i i . l c t s s .;
su r son peuple. — E lectos m eos. H ébr. : mes x v , 19 e t ss., etc . — J u s t u s est (v e rs . 18). J é ­
Jeunes g en s ( d ’é li t e ) ; la fle u r de l ’arm ée Juive. rusalem repren d la p a ro le , e t fa it u n e h u m ble
— T o r c u la r ca lca v it... V o y e z d an s Is a ïe , l i i i , 1 confession de ses fa u te s. — Os eju s... prov ocav i.
e t ss., le d évelo pp em en t de ce tte im age te rrib le . P lu tô t d’ap rès l’ h ébreu : J e m e su is rév oltée
Com p. au ssi A p o c. x iv , 19, et x ix , 15. L es J u ifs co n tre ses ord res. — A u d ite ... p o p u li. N o u vel
so n t les ra is in s , e t ie S eig n eu r les écrase dans appel à la s y m p a th ie des n atio n s v o is in e s , m ais
la cu v e . S u r la p erson n ificatio n v ir g in i filiæ à p ure p erte : v o ca v i... et... d eceperu n t... (v ers. 19).
J u d a , v o y e z J e r. x x v , 1 7 , etc. — Id circ o (v e r ­ — Sacerdotes... et senes... : d e u x des classes les
set 16 ) : à cause des d iv e rs m alh eu rs que Sion p lu s im p o rta n te s de la p op u latio n . — Q u ia q uæ -
v ie n t de d écrire. — O cu ln s m eu s. L ’h éb reu r é ­ s ie r u n t... H ébr. : ta n d is q u ’ ils ch e rch aie n t. —
p ète d e u x fo is ce tte expressio n : ' È n i , ’èn i. V id e , D o m in e (v ers. 20). A p o stro p h e trè s ém ou ­
« R ép étitio n q u i est to u t à fa it con form e au s ty le v a n te ; J é ru s a le m , no tr o u v a n t au cu n secou rs
de J é r é m ie .. » C f. J e r. i v , 19 ; v i , 14 ; v m , 11 ; a u p rès des h o m m e s, ne désespère pas d’en o b te ­
x x u , 2 9 ; x x m , 25. — C onverten s a n im a m ... n ir du ciel. — C o n tu rb a tu s... ven ter... Plu s for-
752 T h r e n . I, 21 — I I , 1.

amaritudine plena sum. Foris interficit car je suis remplie d’amertume. Au de­
gladius, et domi mors similis est. hors le glaive tue, et au dedans c’est uue
mort semblable.
S IN 8 1N .
21. Audierunl quia ingemisco ego, et 21. Us ont appris que je gémis, et qu’il
non est qui consoletur m e; omnes in i­ n’y a personne qui me console ; tous mes
mici mei audierunt malum meum, læ- ennemis ont appris mon malheur, et ils
tatv sunt quoniam tu fecisti ; adduxisti se sont réjouis de ce que c’est vous qui
diem consolationis, et fient similes mei. l’avez causé; vous amènerez le*jour de
la consolation, et ils deviendront sem­
blables à moi.
THAU TH AU
22. Ingrediatur omne malum eorum 22. Que toute leur méchanceté se pré­
coram te, et vindemia eos, sicut vin- sente devant vous ; vendangez-les comme
demiasti me propter omnes iniquitates vous m’avez vendangée à cause de toutes
m eas; multi enim gemitus mei, et cor mes iniquités, car mes gémissements
meum mœrens. sont nombreux, et mon cœur est triste.

C H A P I T R E II

ALEPH ALEPH
1. Quomodo obtexit caligine in f u ­ 1. Comment le Seigneur a-t-il couvert
rore suo Dominus filiam Sion ; projecit de ténèbres, dans sa fureur, la fille de
de cælo in terram inclytam Israel, et Sion? Comment a - t - i l précipité du ciel
non est recordatus scabelli pedum suo­ sur la terre la gloire d’Israël, et ne
rum in die furoris sui? s’est-il pas souvenu de l ’escabeau de ses
pieds au jour de sa fureur?

te m e n t en co re dans l’h éb reu : M es e n tra illes th èm e sem blable à c e u x du p sa u tier. Com p. Jer-
b o u illon n en t. S u r ce tte m éta p h o re e x p re s s iv e , x v n i , 2 1 - 2 3 , e t le c o m m e n ta ire .— V in d e m ia ...
v o y e z Is. x v i . l l ; J e r. r v , 19 , e tc . — A m a r i­ sicu t... V o y e z le v ers. 12 , e t la n o te. S im p lem en t
tu d in e p len a ... H ébr. : p arce q u e J’ai été g r a v e ­ d an s l’h é b re u : F a i s - l e u r com m e tu m ’as fa it.
m en t rebelle (à D ieu). S a in t Jérô m e a co n fo n d u — C or... m œ rens. H é b r .: M on cœ u r est la n g u is ­
m â r a r , être am er, a v e c m â r a h , se ré v o lte r. — sa n t (m alad e).
F o rts ... g ladiua. P a r to u t des p érils. Q uicon que
S e c t io n II. — Secon ds é l é g ie : J éru salem a
s’a v e n tu r a it h o rs des r e m p a r ts , en p lein e ca m ­
ÉTÉ CO M PLÈTEM EN T R U IN É E PAR SON D lE U ,
p a g n e , é ta it fra p p é p a r le g la iv e de l ’e n n e m i;
IR R IT É CO NTRE E L L E . I I , 1 -2 2 .
au d edans de la v ille ( d o m i ) la peste e t la f a ­
m in e e x e rç a ie n t de cru els ra va ges. Cf. J e r . i x , 21. C e ch a n t ne se d istin g u e d u p rem ier qu e p a r
A u lie u d e m ora a im ilis est, l ’h éb reu d it : C ’est l’ In ten sité p lu s v iv e de la p la in t e , e t p a r la d es­
com m e la m ort. — A u d ie r u n t ... (v e rs . 21). Non crip tio n p lu s sailla n te d u rôle a ttr ib u é à D ieu
seu lem en t Sion ne tr o u v e pas de c o n so la te u rs, d an s la ru in e de J u d a . .
m ais e lle a la d o u le u r de v o ir ses en nem is Joyeux 1® L e te rrib le Ju gem en t du S e ig n e u r co n tre
de sa détresse. — T u (p ro n o m très a c c e n tu é ) les J u ifs Ign oran ts. I I , 1 - 1 2 .
fe c is ti. L a Joie m align e des peuples r iv a u x est C h a p . I L — 1-8. Sion a é té ru d e m e n t ch â tié e ;
d ’a u ta n t p lu s In ten se , q u ’ ils co m p ren n en t q u ’en p a rt p rise p ar J é h o v a h -d a n s c e ch â tim e n t. —
ré a lité le S e ig n e u r a ab an d o n n é les J u ifs . N é a n ­ O btexit ca lig in e . L a m étaph o re h a b itu e lle p ou r
m oins Sion se console en p ensan t que ce u x qui rep résen ter le m alh e u r. — I n fu r o r e : m o t so u ­
l ’a fflig e n t si cru e lle m e n t a u r o n t aussi le u r to u r : v e n t rép été a u d é b u t de ce ch a p itre . Com p. les
fie n t sim ilea ... L e p r é té r it a d d u x is t i a le sens v ers. 2 , 3, 4, 6. — D e cæ lo i n terra m . L a ch u te
d n fu tu r . — D iem co n so la tio n ia . H ébr. : ( T u ne p o u v a it p as ê tre p lu s p rofon d e, ni p lu s Igno-
am èn eras) le jo u r q u e t u as In d iq u é, c . - à - d . le m iu ieu se. C f. Is. x i v , 1 2 ; A b d . 5 , e tc . — I n ­
Jour q u ’il a fix é p o u r tir e r v en g e a n ce des en n e­ cly ta m Ia ra el. H ébr. : la b ea u té d’Isra ë l. L es
m is de J éru sa lem . — I n g r e d ia tu r ... (v e rs . 22). d é ta ils q u i s u iv e n t m o n tre n t en qu oi co n sista it
L a c ité m alh eu reu se h â te de ses v œ u x ce jo u r s u rto u t c e tte beau té. — Sca b elli ped u m . L ’esca­
d u ta lio n . Com m e e lle ne réclam e q u e le ju s te beau de J é h o v a h , c’e st ta n tô t l’ arch e (c f. T P a r.
c h â tim e n t des ad v ersaires d u S e ig n e u r, « sa x x v n i, 2 ; Ps. x c v m , 5), ta n tô t le tem p le (cf. Ps.
p rière n ’ a rien de rép réh en sible. » C ’est un aua- c x x s i , 7 ; E z. x l i i i , 7) ; p e u t-ê tre le poète les a-t-il
T ii r en . TT, 2-5. 753
reth BETH
2. Le Seigneur a renversé, sans rien 2. Praecipitavit Dominus, nec peper­
épargner, tout ce qu’il y avait de beau cit , omnia speciosa Jacob ; destruxit in
dans Jacob ; il a détruit dans sa fureur furore suo munitiones virginis Ju d a, et
les forteresses de la vierge de Juda, et il dejecit in terram ; polluit regnum et
les a jetées à terre ; il a profané son principes ejus.
royaume et ses princes.
G 1I1M E L G H 1M E L
3. Il a brisé dans le transport de sa 3. Confregit in ira furoris sui omne
fureur toute la force d’Israël ; il a retiré cornu Israel ; avertit retrorsum dexte­
sa main droite de devant l ’ennemi, et il ram suam a facie inim ici, et succendit
a allumé dans Jacob comme un feu dont in Jacob quasi ignem flamraæ devoran­
la flamme dévore tout autour. tis in gyro.
DALETH DALETU
4. Il a tendu son arc comme un 4. Tetendit arcum suum quasi ini­
ennemi, il a affermi sa main droite micus, firmavit dexteram suam quasi
comme un assaillant, et il a tué tout ce hostis, et occidit omne quod pulchrum
qu’il y avait de beau à voir dans la tente erat visu in tabernaculo filiæ Sion; effu­
de la fille de Sion; il a répandu son in­ dit quasi ignem indignationem suam.
dignation comme un feu.
Hé HE
5. Le Seigneur est devenu comme un 5. Factus est Dominus velut inimicus ;
ennem i; il a renversé Israël, il a ren­ praecipitavit Israel, praecipitavit omnia
versé tous ses remparts, il a détruit ses moenia eju s, dissipavit munitiones ejus,
forteresses, et il a rempli la fille de et replevit in filia Juda humiliatum et
Juda d’hommes et de femmes humiliés. humiliatam.

eus sim u ltan é m en t en v u e dans ce p assage. — g n é son s a n c tu a ire , le te m p le , q u i est désigné


F r æ cip ita v it... (v e r s . 8 ). A ia le ttr e d an s l’h é ­
breu : L e S eig n eu r a d é v o ré , c.-à-d. en tièrem en t
d é tr u it. D e m êm e au v ers. 5. — Speciosa Ùacoh.
L ’h ébreu sign ifie p lu tô t : ies p â tu ra g e s de J a c o b ;
p ar opposition à m u n it io n e s , ies forter<sses. —
P o llu it reg n u m ( L X X : son roi ; s y r. : ses rois).
S u r ce tte lo cu tio n é n e rg iq u e , com p. le Ps.
L x x x v n i , 40. E n ies r e n v e rs a n t, D ieu a en lev é
au ro yaum e et a u x p rin ces ie ca ra ctère sacré que
leu r a v a it c o n féré i’a iiian ce th é o c r a tiq u e , e t il
les a re n d u s , p o u r ain si d ire , p rofanes. — Con­
freg it... co rn u (v e rs. 3). H ébr. : II a cou p é... L a
corne e s t u n sym bole de fo rce . C f. I R eg. n , 1 ;
P s. x c i, 1 1 , e tc . — A v e rtit re trorsu m ... L a m ain
d ivin e p ro té g e a it Israël ; elle se re tira a u m o­
m en t c ritiq u e o ù il é ta it a tta q u é p a r ies C h a l­
déens ( a / a c te ...), e t ie laissa sans d éfense. —
S u cce n d it... ig n em . R ô le d ire c t e t p o sitif du
Se ig n e u r dans ia d e stru ctio n du ro yau m e de
Ju d a . — T e ten d it a rc u m ... (v ers. 4) : à la façon
d’un h ab lie a r c h e r , q u i a tte in t to u jo u rs ie b u t.
— F ir m a v it d extera m ... H ébr. : Sa m ain s’est
dressée (p o u r fra p p e r). C f. _ J e r . x x i , 6. —
O m n e q u o d p u lc h r u m ... T o u t ce q u i d électe ies
y e u x , q u e ce so ien t des ê tre s anim és (les fem m es,
ies jeu nes g e n s , ies e n fa n ts ) o u des o b jets in a­
nim és ; ca r le v e rb e occid it e st p ris ici d an s u n
sens la rg e . — R ep lev it... h u m ilia t u m ... (v e rs. 5).
C.- à - d. que Sion a é té rem p lie d e gen s p ro fo n ­
d ém en t h u m iliés. V a r ia n te d an s l ’hébreu : E t ii
a m u ltip lié dans Sion les p lain tes e t les gém is­
sem ents ( ta 'a n iy y a h v a 'a n iy y a h , p aron om ase R o i ch aldéen la n ç a n t des S èc h es.(M u sée b ritan n iq u e .)
e x p re s s iv e ; cf. Is. x x x v , 1 0 , d an s l’h ébreu ). —
D issip a v it... (v e r s . 6 ). D ieu n ’a pas m êm e épar- Ici p ar le nom fig u ré de te n to r iu m , en so u ven ir
C o m m e n t. — Y.
48
?54 T h r e n . TT, 6-10.

VAÜ VAO
6. E t dissipavit quasi hortum tento­ 6. Il a dévasté sa tente comme un
rium suum, demolitus est tabernaculum jardin, il a détruit son tabernacle. Le
suum. Oblivioni tradidit Dominus in Seigneur a livré à l’oubli dans Sion les
Sion festivitatem et sabbatum ; et in op­ fêtes et le sabbat ; il a livré à l’opprobrt
probrium, et in indignationem furoris et à l’indignation de sa fureur le roi et
sui, regem et sacerdotem. le prêtre.
ZA IN Z A ÏN
7. Repulit Dominus altare suum , ma­ 7. Le Seigneur a rejeté son autel, il
ledixit sanctificationi suæ ; tradidit in a maudit son sanctuaire; il a livré aux
manu inimici muros turrium ejus ; vocem mains de l’ennemi les murs de ses tours;
dederunt in domo Domini sicut in die ils ont poussé des cris dans la maison
solemni. du Seigneur, comme dans une fête so­
lennelle.
H ETH H ETH
8. Cogitavit Dominus dissipare murum 8. Le Seigneur a résolu de détruire la
filiæ Sion; tetendit funiculum suum, et muraille de la fille de Sion ; il a tendu
non avertit manum suam a perditione; son cordeau, et il n’a pas retiré sa main
luxitque antemurale, et murus pariter que tout ne fû t ruiné ; l’avant-mur a été
dissipatus est. en deuil, et le mur aussi a été détruit.
TETH TETH
9. Defixæ sunt in terra portæ eju s, 9. Ses portes sont enfoncées en terre,
perdidit et contrivit vectes ejus ; regem il en a ruiné et brisé les barres ; son roi
ejus et principes ejus in gentibus; non et ses princes sont parmi les nations ; il
est lex, et prophetæ ejus non invenerunt n’y a plus de lo i, et ses prophètes n’ont
visionem a Domino. reçu aucune vision du Seigneur.
JO D TOD
10. Sederunt in te rra , conticuerunt 10. Les vieillards de la fille de Sion
senes filiæ Sion ; consperserunt cinere se sont assis à terre, et ont gardé le si­
capita sua,accincti sunt ciliciis; abjece­ lence; ils ont couvert leur tête de cendre,
runt in terram capita sua virgines Jéru­ ils se sont revêtus d e c ilic e s ; les vierges
salem. de Jérusalem tiennent leur tête penchée
vers la terre.

de l’an cien ta b ern a cle. — Q u a s i h o r tu m : com m e p ro je t te r r ib le , D ieu l’e x é cu te a v e c soin : teten­


n n ja rd in q u i a cessé de p la ire à son p ro p rié ­ d it f u n ic u lu m ...; m ais ta n d is q u ’on se se rt h abi­
ta ir e , e t que c e lu i- c i b o u lev e rse de fo n d en tu e lle m e n t du cord eau p o u r b â tir, D ieu l ’em ploie
com ble. — T a b e r n a c u lu m s u u m . H ébr. : ses p ou r d é m o lir e t p o u r n iv e le r les ru in es. C f. Is.
fêtes. L es solen n ités re lig ieu ses e t le sab b at lul- x x x i v , 1 1 ; A m . v t i , 7. — A n te m u r a le et m u-
m êm e o n t d isp a ru a v e c le tem p le. — E t i n o p ­ r u s . S o u v e n t les p laces fo rte s é ta ie n t en tou rées
p r o b r iu m ... H ébr. : E t il a r e je té , dans l’ Indi­ d ’une d ouble m u ra ille . Y o y e z VAÜ . archèoL,
g n ité de sa c o lè re , le ro i e t le p rêtre. L es p e r­ pl. x e n , flg. 1 , 8.
sonnages les p lus sacrés de la th é o cratie n ’o n t 9 - 1 2 . L es tr is te s effets de ce Jugem ent. —
pas é té à l ’a b ri des d iv in es v e n g e a n ce s ; l'in s ti­ D efixæ ... L e s p ortes so n t en fon cées en te r r e , et
tu tio n e n tiè re a donc som bré. — R e p u lit... a lta r e à d em i en sevelies sous des m on ceau x de dé­
(v ers. 7). H é b r.: I l a d éd aign é son au tel. Con­ com bres. — Vectes e ju s : les énorm es b a rre s qui
tin u a tio n de la m êm e pensée : les o b je ts q u i co n so lid aie n t et fe rm a ie n t les p o rtes d es villes
é ta le n t a u p a ra v a n t les p lu s ch ers à J é h o v a h lui an cien n es. — R eg em ... i n g en tib u s. L e roi e t les
so n t d ev en u s o d ie u x , e t 11 les a d é tr u its sans p rin ces o n t é té d éportés su r la te rre é tran g ère.
p itié . — M a le d ix it sa n c tific a tio n i... H ébr. : Il a C f. Jer. l u , 1 1 e t ss. — N o n est le x. L a loi même
ab h orré son san ctu a ire. — M u r o s tu r r iu m ... a v a it cessé d ’e x is te r s u r p lu sieu rs p oin ts de la
H é b r .:le s m urs de ses p alais. II e st p rob able que p lu s h a u te im po rtan ce ; p a r e x e m p le , p ou r ce
ce m ot d ésign e les édifices secon d aires d u tem ple, q u i co n c e rn a it les sacrifices. — Proph etæ ... non
co n s tru its to u t a u to u r de ln l. C f. I I I R eg . v i, 5 in v en eru n t... Cf. Ps. l x x u i , 9. A u tre t r a it non
e t ss. ; J e r. x x x v , 4, etc. ( A tl. archéoh , p l. x c ix , m oins s ig n ific a t if, e t non m oins d ou lou reu x
flg. 1, 2). — Vocem d ed eru n t... L e s cris sa u v a g es p o u r u n p eu p le d o n t les prop h ètes a v a le n t été
de l’en n em i o n t re te n ti dans le lie u sain t, à la place co n sta m m en t la g lo ire e t la lu m iè re . — Sede­
d es h o u rras jo y e u x des J u ifs en l’h o n n eu r de J é ­ r u n t... senes (v e rs . 10). L e s an cien s, q u i Jouaient
h o va h (s ic u t i n d ie...). C f. I I P a r. v , 1 3 ; v n , 3, u n rô le co n sid éra b le dans l ’ad m in istration do
etc. — C o g ita v it... d issip a re... (v e rs. 8). D e stru c­ p eu ple Juif, sont h u m iliés com m e Sion elle-même
tion de to u te la v ille . A p rès a v o ir co n ç u son (cf. I , 1 ) , e t ils se ta is e n t, ne tr o u v a n t aucun
T urf.n . IT, 1 1 - 1 5 . 755
CAFIl C A P ll
yeux se sont consumés dans
1 1 . M eB 11. Defecerunt præ lacryniis oculi mei,
les larmes, mes entrailles se sont émues ; conturbata sunt viscera m ea; effusum
mon foie s’est répandu sur la terre, à est in terra jecur meum super contri­
cause de la ruine de la fille de mon tione filiæ populi m ei, cum deficeret
peuple, lorsque le petit enfant et le nour­ parvulus et lactens in plateis oppidi.
risson tombaient en défaillance dans les
places de la ville.
LAMED LAM ED
12. Ils disaient à leurs mères : Où est 12. Matribus suis dixerunt : Ubi est
le blé et le vin? lorsqu’ils tombaient triticum et vinum? cum deficerent quasi
comme des blessés dans les places de la vulnerati in plateis civitatis, cum exha­
ville, et qu’ils rendaient leurs âmes sur larent animas suas in sinu matrum sua­
le sein de leur mère. rum.
MEM M EM
13. A qui te com p arerai-je, et à qui 13. Cui comparabo te, vel cui assimi-
t’assimilerai - je , fille de Jérusalem ? labo te, filia Jérusalem? Cui exaequabo
A qui t’égalerai-je, et comment te con­ te, et consolabor te, virgo, filia Sion?
solerai-je, vierge fille de Sion? T a ruine Magna est enim velut mare contritio tua ;
est grande comme la mer ; qui pourra te quis medebitur tui?
guérir?
JSIUN NÜN
14. Tes prophètes ont vu pour toi des 14. Prophetae tui viderunt tibi falsa
visions fausses et insensées ; ils ne te ct stulta; nec aperiebant iniquitatem
découvraient pas ton iniquité pour t’ex­ tuam, ut te ad poenitentiam provocarent ;
citer à la pénitence, mais ils ont vu viderunt autem tibi assumptiones falsas,
pour toi des rêveries mensongères et des et ejectiones.
fuites.
SAM ECH SAM ECH
15. Tous ceux qui passaient par le 15. Plauserunt super te manibus om­
chemin ont battu des mains sur toi ; ils nes transeuntes per viam ; sibilaverunt,
ont sifflé et branlé la tête sur la fille de et moverunt caput suum super filiam
Jérusalem : Est-co là, disaient-ils, cette Jérusalem : Hæccine est urbs, dicentes,

con seil à donn er p ou r d im in u er un e m isère si 1 p areille ca la m ité : C u i com p a ra bo...» Il ne tro u v e


gra n d e. — C o n sp erseru n t cin ere... Signe de pro­ rien de co m parable dan s to u te l’h isto ire du passé.
fonde d o u leu r. C f. I I R eg . x m , 19; N eh. îx , 1, etc. — M a g n a ... v elu t m a re. M agn ifiqu e co m parai­
( A t l. a rchèol., pl. x x v i , flg. 8 ; pl. x x v u i , flg. 7). son p o u r fig u re r u n e d o u le u r im m ense, sans re ­
— C ilic iis : le v ê te m en t gro ssier d u d eu il. C f. m ède du cô té de la te r re ( q u is m ed e b itu r... t ) .
G en. x x x v i i , 34 ; J o ë l, 11 , 8, 1 3 , etc. — A bjece­ — P roph etæ tu i... (v ers. 14) : les fa u x p rop h ètes,
ru n t... ca p ita ... v ir g in e s : au lieu de la relever co n tre lesquels Jé ré m ie n ’a v a it pas cessé u n seul
fiè re m e n t, n o b le m e n t, g ra c ie u s e m e n t, com m e In stan t d e lu tte r a v a n t la ca ta stro p h e. Cf. J e r.
le fo n t en g é n é ra l les O rien tales. — D efecerun t... 1 1 , 8 ; v , 3 1 ; v i , 1 3 ; v in , 10 ; x iv , 1 4 ; x x m , 16,
ocu li... (v ers. 11). L e poète ne p eu t co n te n ir la etc. — N ec a p e r ie b a n t... C . - à - d . , ils n ’o n t pas
v iv e ém otion que lu i in spire la d estinée si p o i­ ré v élé to n in iq u ité , com m e d it l ’h é b re u . Ils pous­
g n an te de son peuple. Ses y e u x se co n su m en t en saien t, au co n traire , les J u ifs à pécher. C f. J e r.
p le u rs , ses e n tra ille s « b o u illon n en t » (v o y e z 1 , x x m , 1 4 , 1 7 - 1 8 . — Ut te a d p o e n ite n tia m ...
20, e t la n o te). — E ffu s u m ... iecur... L e fo ie H éb r. : p o u r d é to u rn e r d e to i la c a p tiv ité . S ’ils
au ssi é ta it re ga rd é com m e l’o rgan e des ém otion s a v a ie n t élevé la v o ix co n tre les crim es de J u d a ,
d e l’âm e. — C u m deficeret p a r v u lu s ... On d u t p e u t - ê t r e se s e r a it- o n c o n v e r ti, e t D ieu a u r a it
a v o ir so u ve n t sous les y e u x c e t a ffreu x spectacle é c a rté les fléau x. — A ssu m p tio n e s... et ejectiones.
dans les n ie s de Jéru sa lem , v ers la fln du siège, D ’ap rès l ’hébreu : des oracles de m en son ge e t des
lorsqu e la fam in e o p éra it ses cru els ra v a g e s . — b a n n isse m en ts; c . - à - d . de fau sses p ré d ic tio n s ,
M a trib u s... d ix e r u n t... L 'u n des tra its les plus q u i d ev a ie n t a v o ir p o u r con séqu en ce l’ e x il de la
p ath étiq u es des T h rè n e s. Les m ots t r itic u m et n atio n . C f. J e r. x x m , 3 0 -3 3 ; x x v n , 1 0 , 1 6 . —
vi n u m d ésign en t d’un e m an ière gén éra le to u te P la u s e r u n t... m a n ib u s . L es enn em is de Sion
sorte d 'alim en ts. a jo u te n t à sa d o u leu r p ar ce tte cru e lle m an ifes­
2° L e poète s’adresse à la m alh eu reu se c i t é , ta tio n de le u r jo ie. C f. J e r. x x v , 9 ,1 8 ; x x i x , 18,
essayant de la con soler. I I , 1 3 - 1 9 . etc. — S ib ila v e r u n t, m ov eru n t... M arques d’ un
1 3 - 1 9 . Il se .dem ande d ’abord qu elle parole p rofon d d éd ain . C f. Ps. x x i , 8 ; J e r. n , 1 3 , eto.
de consolation p ou rra bien être à la h a u te u r d ’une — H æ ccin e... L e u r la n g a g e n’e s t pas m oins mor-
756 T h r e n . I I , 16-20.

perfecti decoris, gaudium universœ terræ? vilie d’une beauté parfaite, la joie fie
toute la terre?
PH E PH É
16. Aperuerunt super te os suum om­ 16. Tous tes ennemis ont ouvert la
nes inimici tu i; sibilaverunt, et fre ­ bouche sur toi; ils ont sifflé et grincé
muerunt dentibus, et dixerunt : Devora­ des dents, et ils ont dit : Nous la dévo­
bimus; en ista est dies quam expecta- rerons; voici le jour que nous atten­
bam us; invenimus, vidimus. dions; nous l ’avons trouvé, nous l’a ­
vons vu.
A IN AÏN
17. F ecit Dominus quæ cogitavit : 17. Le Seigneur a fa it ce qu’il avait
complevit sermonem suum, quem præce­ résolu ; il a accompli la parole qu’il avait
perat a diebus antiquis; destruxit, et arrêtée depuis les jours anciens ; il a dé­
non pepercit, et laetificavit super te ini­ truit et il n’a pas épargné ; il a réjoui
micum, et exaltavit cornu hostium l ’ennemi à ton su jet, et il a relevé la
tuorum. force de tes adversaires.
SA D E TSAD É
18. Clam avit cor eorum ad Dominum 18. Leur cœur a crié au Seigneur à
super muros filiæ Sion : Deduc quasi cause des murs de la ville de Sion :
torrentem lacrymas per diem et noctem, Fais couler les larmes comme un tor­
non des requiem tib i, neque taceat pu­ rent le jour et la nuit; ne te donne pas
pilla oculi tui. de relâche, et que la prunelle de ton œil
ne se repose pas.
COPH COPH
19. Consurge, lauda in nocte in prin­ 19. L è v e -to i, loue D ieu pendant la
cipio vigiliarum ; effunde sicut aquam nuit, au commencement des veilles;
cor tuum ante conspectum Domini ; leva répands ton cœur comme de l ’eau de­
ad eum manus tuas pro anima parvulo­ vant le Seigneur; élève vers lui tes
rum tuorum, qui defecerunt in fam e in mains pour l’âme de tes petits enfants,
capite omnium compitorum. qui sont morts de faim à l’angle de
toutes les rues.
RES RES
20. V ide, Domine, et considera quem 20. V oyez, Seigneur, et considérez
vindemia veris ita. Ergone comedent mu­ quel est celui que vous avez ravagé ainsi.
lieres fructum suum , parvulos ad men- Les mères devaient - elles donc manger

tifta n t q u e le u r s g e s te s .— Urbs perfecti d eco ris. s a n t d es p leu rs. — P u p ill a o c u li. H é b r.: la fille
Com p. le P s. x l i x , 2 , où ce tte m êm e lo u a n g e de to n œ il. G ra cieu se ex pressio n p oétiqu e. C f.
e st ad ressée à J é ru sa le m . — G a u d iu m ... terræ . D eu t. x x x n , 10 ; P s . x v i, 8. — L a u d a (v e rs. 19).
É ch o du P s . x l y h , 3. — A p e r u e r u n t..., fr e m u e ­ H éb r. : P o u sse des cris (d e d o u le u r). — I n p r in ­
r u n t... A u tr e s gestes de joie m a lig n e e t de ra g e cip io v ig ilia r u m . C hez les an cien s J u ifs , la nnit,
h ain eu se. C f. J o b , x v i , 1 0 ; Ps. x x x i v , 16 ; q u i se co m p o sait de d ou ze h e u re s (d e s ix heu res
x x x n , 12, e t c .— D ev o ra b im u s. L ’h éb reu em p loie du so ir à s ix h eu res du m atin ), é ta it d iv isé e en
le p ré té rit : N o u s avo n s d évoré. L es v a in q u e n rs q u a tre « v e ille s », de q u a tre h e u re s ch acu n e.
6e g lo rifie n t d 'a v o ir an éa n ti to u te la sp len d eu r C f. E x . x r v , 24 ; P s . l x i i , 7. L ’exp ressio n « au
de J éru sa lem . — I n v e n im u s , v id im u s . A d m i­ com m en cem en t des v e ille s » d ésign e dono en réa­
rable ra p id ité d an s la d escrip tion . L e s C haldéen s lité la n u it en tière. — P ro a n im a p a r v u lo r u m :
o n t m ain te n an t réalisé leurs p lus Intim es désirs, n on pas en v u e de les s a u v e r , p u isq u ’ ils sont
ca r ils co n te m p len t de leu rs y e u x la ru in e de d éjà m o rts de fa im ( d efeceru n t. . . ) , m ais pour
S io n .— F e c it D o m in u s ... (vers. 17). A u -d e s s u s p le u re r le u r a ffre u x trépas.
des C h ald éen s, le poète m on tre Jéh o va h , le v é r i­ 3° P riè re e t p la in te de Sion. I I , 20-22.
ta b le a u te u r de la ru in e. — Serm on em s u u m : 20 -22. L a v ille affligée se co n fo rm e à l’ in v i­
les m enaces lan cées d epu is lo n gtem p s p a r l ’In­ ta tio n qu e v ie n t de lu i ad resser J érém ie (v e rs. 19),
term éd ia ire des p rop h ètes. — E x a lta v it co rn u . e t e lle expose à D ieu son h u m b le re q u ê te . —
V o y e z la n o te du v e rs . 3 .— C o r e o ru m .„ (v e rs. 18): C o n sid era q u e m ...T r a it p lein d ’élo qu en ce : c ’était
le cœ u r de c e u x d’ en tre les J u ifs q u i a v a ie n t son p rop re p eu p le qu e le S e ig n e u r a v a it ainsi
su rv é cu a u x h o rre u rs de la g u e rre . — S u p er tr a ité . S u r l ’expression v in d e m la v e r is , v o y e z la
m u r o s ... V a r ia n te d an s l’h é b r e u : O m u r de la n ote de i, 22. D ’a p rès l ’h éb reu : ce lu i à q u i tu as
fille de Sion, rép an d s les la rm es com m e u n to r ­ fa it ce la. — E rg on e co m e d e n t.... Sion d é crit è
ren t. D é jà , au v ers. 8 , on n o u s a m o n tré , p ar D ieu qu elqu es-u n es des ca la m ité s qu i o n t fondn
une p erson n ificatio n h a r d ie , les rem part» v er- su r elle, en co m m en çan t p a r la p iu s horrible. La
T h r e n . I I , 21 — I I I , 1. 757

leur fruit, de petite enfants qui ne eont suram palm æ? Si occiditur in sanctuario
pas plus grands que la m ain? E st-il Domini sacerdos et propheta?
possible que le prêtre et le prophète
soient tués dans le sanctuaire du Sei­
gneur?
S1N SIN
21. L ’enfant et le vieillard ont été 21. Jacuerunt in terra foris puer et
étendus à terre dans les rues ; mes vierges senex ; virgines meæ et juvenes mei
et mes jeunes gens sont tombés sous le ceciderunt in gladio; interfecisti in die
g la ive ; vous les avez tués au jour de furoris tui ; percussisti, nec misertus es.
votre fureur ; vous avez fr a p p é , vous
n’avez pas eu de pitié.
THAÜ THAÜ
22. Vous avez appelé comme à un 22. Vocasti quasi ad diem solemnem,
jour de fête ceux qui devaient m.’ef- qui terrerent me de circuitu, et non fu it
frayer de toutes parts ; il n’y a eu per­ in die furoris Domini qui effugeret, et
sonne, au jour de la fureur du Seigneur, relinqueretur ; quos educavi et enutrivi,
qui échappât et qui fû t épargné ; ceux inimicus meus consumpsit eos
que j ’ai nourris et élevés, mon ennemi
les a consumés.

C H A P I T R E III

ALEPH ALEPH
1. Je suis l’homme qui vois ma m i­ 1. Ego vir videns paupertatem meam
sère sous la verge de son indignation. in virga indignationis ejus.

to u r in te r ro g a tif a jo u te h eaucoup de fo rce à S i o c cid itu r ... H ébraïsm e : E st-ce que le p retre
l ’idée : D e v io n s -n o u s donc ê tre ré d u its à un tel e t le prop h ète sero n t é g o rg é s ...? — I n s a n c tu a ­
excès de m is è re , que des m è r e s ...? J é ré m ie , rio. C irco n stan ce q u i rend le crim e p lu s h o r­
x i x , 9 , a v a it p réd it ce tte a tr o c it é , q u i d’a illeu rs rib le. — J a c u e r u n t... ( v e r s . 2 1 ) . D u san ctu a ire,
le n a r ra te u r re v ie n t a u x ru in e s affreu ses q u e
l ’on co n te m p la it p a rto u t dan s la cité . — Q u asi
a d d i e m . . . ( v e r s . 2 2 ) . V o y e z i , 1 5 , e t la n o te.
— Terreren t... de c ir c u itu . H ébr. : ( T u as co n ­
v o q u é ...) m es te r re u rs de to u te s p arts. E x p re s ­
sion fré q u e m m e n t em ployée p a r Jérém ie. C f.
J e r. v i , 2 5 ; x x , 3 , 1 0 ; x l v i , 5 , eto. — Q uos
ed u ca v i. H ébr. : q u e j ’ai caressés. V o y e z la note
d u vers. 20.

S e c t io n I I I. — T r o is iè m e é l é g ie : P l a in t e
AM ÈRE, SENTIMENTS D’ESPÈRANCE ET DE SOU­
MISSION, CONFIANCE ET FU1ÈHE. I I I , 1 -6 6 .

S u r la s tru c tu r e e x té rie u r e e t le ca ra ctè re spé­


cia l de ce c h a p itre , v o y e z l’In tro d ., p. 7 4 3 e t 7 4 1 .
Il co n tie n t une ad m ira b le étu d e p sy c h o lo g iq u e ,
un e p a rfa ite an a lyse d ’âm e. « E n sen ten ces bri­
sées, saccadées, com m e In terrom pues p ar les san­
glo ts, le poète (ou u n J u if q u i rep résen te tou te
la n a tio n ) nous d it ses m isè re s, ses flu ctu a tio n s
E n fa n t c are ssé p ar son père. ( P e in tu re é g y p tie n n e .) en tre l’espéran ce e t le désespoir, ses cris e t ses
p rières. » A p rè s une p lain te e x trê m e m e n t d o u lo u ­
a v a it é té annoncée p ar M oïse lu i-m ê m e , com m e r e u s e , v e rs. 1 -1 8 , 11 se console en p en sa n t à la
u n des ch â tim en ts de l’ap o stasie d ’Israël. Cf. bo n té de D ieu, à sa Justice, au bien q u ’il p ourra
L e v . x x v i , 2 9 , et D en t, x x v m , 5 3 , 56. — lu l-m êm e tire r de ses é p reu ves (v ers. 19 e t s s .) ;
P a rv u lo s a d m e n su ra m ... C.-à-d. de to u t p etits si la p lain te re p a ra ît e n s u ite , elle est p lu s so u ­
e n fa n ts , q u i ne sont h a u ts que d’ un palm e ( la m is e , e t accom pagn ée de la p rière.
la rg e u r de la m a in ). M ais l'h é b re u a un a u tre I ’ P la in te trè s am ère. I I I , 1-18.
sens : L es en fan ts de caresses (o b je ts des soins C h a p . ÏIL — 1 - 1 8 . On a souvent adm iré la
em pressés e t des ten dresses de le u rs m ères ). — ■ diversité et la fraîch eu r des im ages p ar les-
758 T hren. III, 2-12.

A LE P H ALEPH
2. Me mioavit, et adduxit in teuebras, 2. 11 m’a conduit, et il m’a mené dans
et non in lucem. les ténèbres, et non dans la lumière.
ALEPH ALEPH
3. Tantum in me vertit et convertit 3. U n’a fa it que tourner et retourner
manum suam tota die. sa main contre moi tout le jour.
B E TH B E TH
4. Vetustam fecit pellem meam et car­ 4. U a fa it vieillir ma peau et ma
nem meam, contrivit ossa mea. chair ; il a brisé mes os.
BETH B E TH
5. Æ dificavit in gyro meo, et circum ­ 5. Il a bâti autour de moi, et il m’a
dedit me felle et labore. environné de fiel et de peine.
B E TH BETH
6. In tenebrosis collocavit m e, quasi 6. U m’a placé dans des lieux téné­
mortuos sempiternos. breux, comme ceux qui sont morts à
jamais.
G H IM E L G H IM E L
7. Circumædificavit adversum m e , 7. Il a bâti tout autour de moi pour
ut non egrediar; aggravavit compedem m’empêcher de sortir; il a appesanti mes
meum. fers.
G H IM E L G H IM E L
8. Sed et cum clamavero, et rogavero, 8. Même si je crie vers lu i, et si je Io
exclusit orationem meam. prie, il rejette ma prière.
G H IM E L G H IM E L
9. Conclusit vias meas lapidibus qua­ 9. Il a ferm é mon chemin avec des
dris, semitas meas subvertit. pierres de taille, il a renversé mes sen­
tiers.
DALETH DALETH
10. Ursus insidians factus est m ilii, 10. U a été pour moi comme un ours
leo in absconditis. en embuscade, comme un lion dans un
lieu caché.
DALETH DALETH
11. Semitas meas subvertit, et con­ 11. Il a renversé mes sentiers, et il
fregit me ; posuit me desolatam. m’a brisé; il m’a mis dans la désolation.
DALETH D A L E TH
12. Tetendit arcum suum, et posuit 12. U a tendu son arc, et il a fa it de
me quasi signum ad sagittam. moi comme un but pour ses flèches.

queiles J érém ie d é c r it en ce t e n d ro it les m a u x de le u r . — I n tenebrosis... (v e rs, 6) : d an s u n ca ch o t


sa n a tio n . — E g o v ir v id en s... C.-à-d. : p erson n e té n é b re u x . Com p. P s . c x l i i , vers. 3 b ; p assage id e n ­
n*a v u p in s q u e m ol. SI le p oète ra co n te ic i ce tiq u e à c e iu i- c l. — Q u a si m o rtu os... L e séjou r
q u ’il a v a it p erson n ellem en t so u ffert, 11 e st ce rta in des m o rts p assait p o u r ê tre p rod ig ieu sem en t
q u ’ c a u c u n a n tre n ’a v a it p orté au ssi d o u lo u re u ­ som bre. — C irc u m æ d ifica v it... (v e rs. 7 ) . H ébr. :
sem en t e t aussi fid èlem en t que lu i le p oids du Il a é ta b li u n e h aie a u to u r de m ol. — C om pe­
p éch é e t d u m a lh eu r n atio n al ». A u lie u de p a u ­ d em m eu m . H ébr. : m a ch aîn e. L e p au v re p ri­
p e rta tem m e a m , l’héh reu a : m on afflictio n . — so n n ie r e st c h a rg é d e fe rs p e sa n ts, d an s son
I n v ir g a in d ig n a tio n is (ie pronom e ju s se ra p ­ a ffre u x ca ch o t. — E x c lu s it o ra tio n e m ... (vers. 8):
p orte à J é h o v a h ). M étap h ore tr è s s ig n ific a tiv e : re fu s a n t de l ’é cou ter, à p lu s fo r te raison de l’e x a u ­
d ans sa co lère, D ieu s’arm e d’ nne v e r g e , d o n t 11 cer. — C o n c lu sit... ( v e r s . 9 ). Im age an alogu e à
frap p e c e u x qui l ’o n t offensé. C f. Jo h , ix , 34, e t celles des v ers. 5* e t 7 ”. L a p id ib u s q u a d r is :
x x i , 9 ; Is. x , 5 ; J o ë l, n , 2, etc. — I n tenebras d’énorm es p ierres de ta ille , s e rv a n t de barricad e.
(v e rs . 2). L es tén èb res de l’a d v e rsité , com m e p lus — S e m it a s ... su b v ertit ( h é b r .: il a d é to u rn é ).
h a u t ( u , I ). — V ertit et co n v ertit ( v e r s . 3 ) . Il P a s d ’ issu e, p ar co n séqu en t, p u isqu e les chem ins
to u rn e e t re to u rn e sa m ain p ou r fra p p e r co n s­ m êm es so n t o b stru é s on d é tr u its , e t c ’e st dans
ta m m en t. — V etu sta m f e c i t . . . ( v e r s . 4 ). E ffets ce tte s itu a tio n q u e D ien v a a tta q u e r de tou tes
p ro d u its p ar ces coups réitérés : le corps e n tie r m anières la m alh eu reu se v ictim e . — ü r s u s in s i­
a d épéri, ies os o n t é té brisés. — Æ d ific a v it in d ia n s ..., le o ... ( v e r s . 1 0 ). Im ages hard ies. Cf.
g y r o ... (v e rs. 5). Dien l’a en to u ré d’un m ur In­ P s. v u , 3 ; x , 9 ; J e r. iv . 7 , e t v , 6 ; Os. x m , 7 ;
fran ch issable. — F elle et labore. H éb r.: de poison A m . v , 18, e tc. — Con]régit me (vers. 1 1 ) : com m e
( rô 'S ; v o yez la note de J e r, v in , 14) et de dou­ un e bête fa u v e b rise sa prole. — T e tm d it a r c u m -,
T ii r en . I I I , 13-20. 759
HÉ il E
13. Il a lancé dans mes reins les filles 13. Misit in renibus meiu filias pha-
de son carquois. retræ suæ.
HÉ HE
14. Je suis devenu la risée de tout 14. Factus sum in derisum omni po­
mon peuple, le sujet de leurs chansons pulo meo, canticum eornm tota die.
tout le jour.
HÉ 11 E
15.11 m’a rempli d’amertumes, il m’a 15. Replevit me amaritudinibus, in­
enivré d’absinthe. ebriavit me absinthio.
VAU VAU
16. Il a brisé mes dents sans m’en 16. E t fregit ad numerum dentes meos,
laisser une seule, il m’a nourri de cendre. cibavit me cinere.
VAU VAU
17. La paix a été bannie de mon âme ; 17. E t repulsa est a pace anima mea;
i ’ai oublié le bonheur. oblitus sum bonorum.
VAU VAU
18. Et j ’ai dit : C ’en est fait de ma vie, 18. E t dixi : Periit finis meus, et spes
et de mon espérance dans le Seigneur. mea a Domino.
Z A ÏN Z A 1N
19. Souvenez-vous de ma pauvreté et 19. Recordare paupertatis, et trans­
de ma transgression, de l ’absinthe et du gressionis m eæ, absinthii et fellis.
fiel.
Z A ÏN Z A IN
20. Je me souviendrai dans ma mé­ 20. Memoria memor e ro , et tabescet
moire, et mon âme se desséchera en moi. in me anima mea.

( v e r s . 1 2 ). C f. i i , 4. L e d éta il qui s u it e s t n ou­ de le n om m er. M ais ce nom n ’est pas plus tô t so rti
ve au : q u a s i s ig n u m ...— I n ren ib u s... (v e rs. 13): d e ses lèv re s (v e rs. 18b), q u ’en d é p it de ses asse r­
l’ une des p arties les p lus d élicates e t les plus tion s p récéd en tes le Se ig n e u r re d e v ie n t l’appui
sensibles du corps. L ’ expression f i li a s pharetrse de sa fo i, e t q u ’ il se re to u rn e v e rs lu i p o u r l’im ­
e st trè s p oétiqu e p o u r d ésign er les
flèches. C f. J o b , x l i , 2 0 , e tc. —
F a ctu s... i n d e r i s u m ... ( v e r s . 14.)
L 'â m e n ’a pas été m oins a tte in te
que le corps. A u lieu de 'a m m i
( V u lg . : p o p u lo m eo ) , d iv ers m a ­
n u scrits h é b re u x o n t 'a m m im ,
« p o p u li,» ee qui donne u n sens
p lu s c la ir . L e s yria q u e a ad o p té
ce tte leçon. — R e p le v it m e . . .
( v e r s . 1 5 ) . H éb r. : II m ’ a rassasié.
— A b s in th io . S u r eette p la n te ,
v o y e z la n o te de J e r. i x , 15. —
F re g it a d n u m e r u m ... ( v e r s . 1 6 ).
H ébr. : Il a brisé m es d ents av ec
n n ca illo u . — C ib a vit... cin ere. D’a­
près p lu sieu rs In terp rè te s, le verbe
h ébreu sig n ifie ra it : 11 m ’a co u v e rt.
Les L X X o n t tr a d u it com m e la
V u lg a te . — R e p u ls a a p a c e . . .
(v ers. 1 7 ). P lu s de bo n h eur p o u r lu i ; il ne s a it p lorer ». D ans ces lig n e s , u n e douce m élancolie
p lus ce q ue c ’est q ue d’ ê tre h e u re u x ( o b litu s ... d’a b o r d , p u is la v ir ilité de la f o i, fa it p lace au
b o n o r u m ) . — E t d i x i : P e r iit... spes... V o ilà bien d éco u ra gem en t. — R eco rd a re p a u p erta tis. H é b r.:
le plus h a u t d egré du m alh eu r ; c ’est presque S o u v ie n s -to i de m on afflictio n . Com p. le v e rs . I.
u n e pensée de désespoir. — E t tra n sg re ssio n is... H ébr. : de m a p ersécu ­
2° Sentim ents d ’h u m b le soum ission e t d ’espé­ tio n ; ou p e u t - ê t r e : de m on ban n issem en t ( c f .
rance. I I I , 19 -3 9 . i, 7 e t la note). — A b s in t h ii et fe llis . H éb r. : de
19-39. L a p lain te désespérée q u e v ie n t de p ro ­ l’ ab sin th e e t du poison. V o y e z les n otes des vers.
fé re r le p a tie n t « le ra m èn e à son D ieu. J u s q u ’ici 5 et 15. — M em oria m em or... (vers. 20). A u sou ­
II n ’a v a it p arlé de J é h o v a h qu’en term es in d i­ v e n ir de ses nom breuses e t affreu ses souffran ces,
re c ts , ca r l ’am ertu m o de son cœ u r l’em p êch ait il sen t son âm e to u t ab a ttu e au dedan s de lui,
760 T h r e n . I I I , 2 1 -3 0 .

ZA IN ZAÎN
21. H æc recolens in corde meo, ideo 21. Je repasserai ces choses dans mon
sperabo. cœur, c ’est pourquoi j ’espérerai.
H ETH H E TH
22. Misericordiæ Domini, quia non 22. C ’est grâce aux miséricordes du
sumus consumpti, quia non defecerunt Seigneur que nous n’avons pas été per­
miserationes ejus. dus entièrement, parce que ses compas­
sions ne sont pas épuisées.
H ETH H ETH
23. Novi diluculo ; multa est fides tua. 23. Elles se renouvellent chaque matin ;
votre fidélité est grande.
H ETH H E TH
24. Pars mea Dominus, dixit anima 24. Le Seigneur est mon partage, a
mea; propterea expectabo eum. dit mon âm e; c’est pour cela que je
l’attendrai.
TE T H TETH
25. Bonus est Dominus sperantibus in 25. Le Seigneur est bon pour ceux qui
eu m , animæ quærenti ilium. espèrent en lu i, pour l’âme qui le cherche.
TETH TETH
26. Bonum est præstolari cum silen­ 26. Il est bon d’attendre en silence le
tio salutare Dei. salut de Dieu.
TETH TETH
27. Bonum est viro cum portaverit 27. Il est bon à l ’homme de porter le
jugum ab adolescentia sua. joug dès sa jeunesse.
JOD IOD
28. Sedebit solitarius, et tacebit, quia 28. I l s’asseyera solitaire, et il se
levavit super se. taira, parce que D ieu a mis ce jou g sur
lui.
JOD IOD
29. Ponet in pulvere os suum, si forte 29. Il mettra sa bouche dans la pous­
sit spes. sière, pour voir s’il y a quelque espé­
rance.
JOD IOD
30. D abit percutienti se m axillam , 30. Il tendra la joue à celui qui le
saturabitur opprobriis. frappera, il se rassasiera d’opprobres.

com m e d it l’h é b r e u .— H æ c recolens... (v e rs . 21). e st m on p a rta g e ne s a u r a it m’ ab an d o n n er. —


D e ses réflexio n s p rofon d es s u r ses m au x e t leu rs B o n u s D o m i n u s .. . ( v e r s . 2 5 ) . A v a n ta g e de la
causes, la lu m ière ja illit p eu à peu dans son e sp rit, con fian ce en l u i ; p u is ( v e r s . 2 6 ) con séqu en ce
e t l’esp éran ce re n a ît en lu i ( id eo sperabo ) ; 11 p ra tiq u e à tir e r de la d iv in e b o n té : si le S e i­
sen t, en effet, q u e la ca la m ité d o it a v o ir a t te in t g n e u r e st bon, U co n v ie n t que l’hom m e se ré sig n e
sa lim ite la p lu s ex trê m e , e t que le so u la g e m e n t san s m u rm u re r ( c u m s ile n tio ) à to u t ce q u ’en ­
v ie n d ra . — M is er ic o r d iæ D o m in i... ( v e r s . 2 2 ). v o ie sa m ain p ate rn e lle . — B o n u m est viro~ .
V o ic i q u ’il se m et à m o tiv e r e t à e x c ite r d o u ­ ( v e r s . 2 7 ). L a pensée fa it u n pas en a v a n t , e t
ce m en t ce tte espérance. Il re co n n a ît, a u nom do J é ré m ie affirm e fo rm e lle m e n t q u ’il e s t v ra im e n t
to u s ses co n cito ye n s ( n o n s u m u s .. .; le p lu rie l u tile de s o u ffrir ( ju g u m e st u n sym bo le d u m al­
rem p lace to u t à coup le s in g u lie r ) , que D ieu h e u r ) . — A b a d o le s c e n tia ... Ce n ’e st pas sans
é ta it en d ro it de p u n ir a v e c une 6 évérité p lus raison q u e le poète f a i t u n e m en tion spéciale de
g ra n d e e n co re .— N o v i d ilu c u lo (v e rs. 23). C haque c e t â g e c r itiq u e , o ù les passions p ren n en t aisé ­
m a t in , les bo n tés du S eig n e u r à son é g a rd se m e n t le dessus, si la so u ffran ce ne v ie n t pas les
ren o u vellen t, com m e le jo u r lu i-m ê m e , s’éch a p ­ d o m p ter. — Sedebit s o lita r iu s ... (v e rs. 28). B eau
p a n t d ’une source In épuisable. A u lie u de n o v i, p o r tr a it de la ré sig n a tio n h u m b le e t p atie n te . —
11 fa u d r a it a n o v æ » a u fé m in in , p u isq u e c e t Q u ia leva v it... C ’est D ieu lu i-m ê m e q u i Impose
a d je c tif se ra p p o rte à « m iseratio n es » (v e rs. 22). l’é p re u ve (U fa u d r a it <r su p e r eu m » an lie u de
— M u ita ... fld e s tu a . S’ ad ressa n t d ire c te m e n t à s u p e r s e ) ; on d o it d o n c l ’a c ce p te r en s ile n c e ,
D ie u , ce lu i q u i d é crit si bien l ’ é ta t de son âm e bien p lu s , a v e c u n e e n tiè re ré s ig n a tio n , p ro s­
reco n n a ît qu e, m a lg ré to u t, J é h o v a h a é té a d m i­ te rn é ju s q u ’à te r r e e t ad o ra n t Bes desseins m ys­
ra b lem en t fid èle à ses prom esses. — P a r s rnea té r ie u x <[ponet i n p u lv e r e ..., v ers. 29). — D abit
D o m in u s (v e rs. 24). P en sée sem blable à celle dn p ercu tie n ti... (v e rs. 30). C’e st Ici la p erfectio n dan»
P s . x v , 6 ; elle e s t to u t à f a i t ré c o n fo rta n te dans la soum ission : te n d re la jo u e à D ieu lorsqu’ il
l ’a d v e rs ité : prop terea e x p e c ta b o ... L e D ieu q u i v e u t frap p er. Com p. le p assage an alogu e, M atth.
T hren. I I T, 31 - 40. 761

OAPH CA PH
31. Car le Seigneur ne rejettera pas à 31. Quia non repellet in sempiternum
jamais. Dominus.
CA PH CAPH
32. Car s’il a rejeté, il aura aussi 32. Quia si abjecit, et miserebitur, se­
compassion, selon la multitude de ses cundum multitudinem misericordiarum
miséricordes. suarum.
CAPH
CAPU
33. Car ce n’est pas volontiers qu'il 33. Non euim hum iliavit ex corde suo,
a humilié et rejeté les enfants des et abjecit filios hominum.
hommes.
LA M E D LAM ED
34. Fouler sous ses pieds tous les cap­ 34. U t contereret sub pedibus suis
tifs de la terre ; omnes vinctos terræ ;
LAM ED LAM ED
35. refuser la justice à un homme 35. ut declinaret judicium viri in
sous les regards du Très-H aut ; conspectu vultus Altissim i;
LA M E D LAM ED
36. faire tort à un homme dans sa 36. ut perverteret hominem in judicio
cause : le Seigneur ignore tout cela. suo ; Dominus ignoravit.
MEM MEM
37. Quel est celui qui a dit qu’une 37. Quis est iste qui dixit ut fieret,
chose aurait lieu, sans que le Seigneur Domino non jubente?
l’ait commandé?
MEM MEM
38. E st-c e que les maux et les biens 38. E x ore Altissim i non egredientur
ne sortent pas de la bouche du Très- nec mala nec bona?
H aut?
MEM MEM
39. Pourquoi l ’homme vivant mur­ 39. Quid murmuravit homo vivens,
mure-t-il, l’homme qui souffre pour ses vir pro peccatis suis?
péchés?
NON NUN
40. Examinons nos voies, et cherchons, 40. Scrutemur vias nostras, et quæ-
et revenons au Seigneur. ramus, et revertamur ad Dominum.

v , 39 ; m ais l ’a p p licatio n n ’est pas la m êm e. — cesser au m om en t v o u lu . — P re m iè re in ju s tic e ,


S a tu r a b itu r op p rob riis : s a v o u r a n t, en q uelque vere. 34 : tr a ite r cru ellem en t les p rison n ière de
s o r te , l’am ertu m e de la pein e. — Q u ia n o n re ­ g u e r r e ; sp ecta cle q u e l’on a v a it eu fréq u em m en t
p e lle t ... ( v e r s . 3 1 ) . M o tif de ce tte résign a tio n 's o u s le s y e u x p en d a n t la ré ce n te in vasio n des
h u m b le e t co u ra geu se : le ch â tim e n t n ’e s t q ue Chald éen s. Seconde In ju stice, v e rs. 36 : fa ire p ro ­
tem p o raire e t tr a n s ito ire ; ap rès l’h iv e r, le p rin ­ n o n cer p a r les Juges des sentences Iniques. T r o i­
tem p s re v ie n d r a ; le D ieu p lein de bo n té ne s a u ­ sièm e In ju s tic e , v ers. 36 : p r iv e r un cito y e n de
r a it to u jo u rs p u n ir (s i a b je cit, et m isereb itu r..., ses d ro its lé g a u x .— D o m in u s ig n o r a v it. H éb r.:
▼ers. 32). — N o n ... e x corde s u o (v e rs. 33). P e n ­ L e S eig n e u r ne le v o lt p a s ; c . - à - d . co m m en t ne
sée d ’ u n e ex q u ise d élicatesse. Ce n’e st p o in t p ar le v e r r a i t -11 p a s ? Selon d ’a u t r e s , sans in te rro ­
p la isir, m ais p lu tô t a v e c peine e t m alg ré son g a tio n : L e S e ig n e u r ne l’ap p rou ve pas. Cela
c œ u r, q u e D ieu ch â tie les h om m es ( a u lieu de re v ie n t au m ê m e .— Q u is est iste... (.vers. 37). Qui
h u m ilia v it , l’h éb reu d it : « afflige »). — L es o se rait p ré te n d re q u ’u n e ch ose puisse a r riv e r
v e rs. 34 -38 sig n a le n t tro is so rtes d’ in ju stices sans l ’ord re fo rm e l de D ie u , pu isqu e « to u s
v iolen tes q u e D ieu p a r a ît to lé r e r q u elq u efo is les évén em en ts so n t e n tre ses m ain s »1 — E x
su r la t e r r e , e t que l’on d o it su p p o rter p atiem ­ ore A ltis s im i... (v e rs. 38). P lu s n ette m e n t dans
m en t, en a tte n d a n t la d é liv ra n ce . On ad m et g é ­ l’ h ébreu : N ’e s t - c e pas de la bouche ( d e la v o ­
n éralem ent a u jo u rd ’h u i q u e les tro is p rop osition s lo n té ) du T r è s - H a u t q u e s o rte n t les m a u x e t
u t contereret...j u t d e clin a r e t..., u t perverteret..., les b leu s? — Con séquen ce n a tu re lle de to u te s ces
n e d épen d en t p as d u v ers. 3 3 , m ais des m ots réflexion s : q u id m u r m u r a v it ...* D e q u el d ro it
D o m in u s ig n o r a v it (v e rs. 36b). I l est m ieu x de l ’h om m e m u rm u rcra it-11, p u isq u ’ il e st p u n i p ou r
d onn er à la p hrase e n tière u n to u r In terro g a tif, ses péchés (v e rs . 39)?
e t de la tr a d u ire ain si : Q uand on fo u le a u x 3° H u m b le c o n fe s s io n , p u is ré ité ra tio n de la
p ie d s..., q uan d on d é to u rn e ..., quan d on fa it p la in te d ou lou reu se. 1IT , 40-54.
to rt..., le S eig n eu r peut-11 l’ ig u o re r? D ieu co n n a ît 40-47. L a confession. — S c ru tem u r... ( l e p lu ­
donc les souffrances des h o m m es, e t il les fa it i riel, com m e au v e rs. 22). P u isq u e o’e s t le u r con-
7G2 T h r e n . I I I , 41 -51.

NÜN NON
41. Levemus corda nostra cum mani­ 41. Elevons nos cœurs avec nos mains
bus ad Dominum in cælos. vers le Seigneur, dans le ciel.
NÜN NUN
42. Nos inique egim us, et ad iracun­ 42. Nous avons agi injustem ent, nous
diam provocavimus; idcirco tu inexora­ avons excité votre colère ; c’est pourquoi
bilis es. vous êtes inexorable.
SAMECH SAMECH
43. Operuisti in furore, et percussisti 43. Vous vous êtes caché dans votre
nos; occidisti, nec pepercisti. fureur, et vous nous avez frappés; vous
avez tué sans épargner.
SAMECH SAMECH
44. Opposuisti nubem tibi, ne transeat 44. Vous avez mis un nuage devant
oratio. vous, afin que la prière ne passe point.
SAMECH SAMECH
45. Eradicationem et abjectionem po­ 45. Vous m’avez placé au milieu des
suisti me in medio populorum. peuples comme une plante arrachée et
de rebut.
PHE PHÉ
46. Aperuerunt super nos os suum 46. Tous nos ennemis ont ouvert la
omnes inimici. bouche contre nous.
PHE PHÉ
47. Formido et laqueus facta est no­ 47. L a prophétie est devenue pour
bis vaticinatio, et contritio. nous un effroi, un filet, et une ruine.
PHE PHÉ
48. Divisiones aquarum deduxit ocu­ 48. Mon œil a répandu des ruisseaux
lus meus, in contritione filiæ populi de larmes, à cause de la ruine de la fille
mei. de mon peuple.
A1N AÏN
49. Oculus meus afflictus e6t, nec 49. Mon œil s’est affligé et ne s’est
tacuit, eo quod non esset requies, pas tu , parce qu’il n’y avait point de
repos,
AIN AÏN
50. donec respiceret et videret Dom i­ 50. jusqu’à ce que le Seigneur jetât
nus de cælis. les yeux et regardât du ciel.
AIN AÏN
51. Oculus meus deprædatus est an i­ 51. Mon œil a ravagé mon âme, à
mam meam, in cunctis filiabus urbis cause de toutes les filles de ma ville.
meæ.

d u ite coup able q u i le u r a v a lu to us le u rs m atlx, la q u eu s... ( vers. 47 ). L 'h é b re u cou p e a u tre m e n t


q u ’ils e x a m in e n t s érieu se m e n t ce q u i a besoin la p h ra se , de m an ière à la ren d re pins c la ir e :
d’ê tr e am en d é e t am élioré en e u x . — L e v em u s N ous av o n s eu en p a rta g e la te r re u r e t la fosse,
co rd a ... (v e rs . 4 1). N e pas se c o n te n te r d u g e s te le r a v a g e ( a u lie u de v a t ic in a t io ) e t la ru in e.
e x té rie u r de la sn p p llcatlo n ( c u m m a n ib u s ), D ’ap rès la V u lg a te : L a p rop h étie e st d evenu e
m ais p rier s u rto u t a v e c le c œ u r e t a v e c l’esp rit. n o tre fr a y e u r , n o tre filet e t n o tre r u in e ; c.-à-d.
— A d ir a c u n d ia m p r o v o ca v im u s ( v e r s . 4 2 ). q u e les d iv in s o racles ne ce ssa ien t de le u r an n on ­
H ébr. : N o us av o n s é té reb elles. — I d c ir c o tu c e r to u te s o rte de m alh eu rs.
(pronom très acce n tu é, com m e n o s & l’h ém istich e 4 8 -5 4 . L e poète recom m en ce sa p lain te. —
p ré cé d e n t) in e x o r a b ilis ... H ébr. : C’est p ourquoi D iv is io n e s a q u a r u m . H é b r.: d es to rre n ts d ’e au x.
tu n ’as p o in t p ard on n é. — O p e r u isti (v ers. 43). — O cu lu s... a fflictu s... ( v e r s . 4 9 ). H ébr. : M on
H éb r.: T u t’es c o u v e r t; c . - à - d ., tu t’es c a c h é .— œ il s’écou le sans relâch e ( V u lg . : eo q u od n on ...
O p p o su isti n u b e m ... (v e r s . 4 4 ). M étap h ore très re q u ie s). — D on ec respiceret... (v e rs. 50). On le
e x p re ssiv e : D le n , ne v o u la n t p as e x a u c e r les v o it , la p la in te e st m oins a m è re , e t le p atie n t
p rières des J u ifs , a m is com m e u n é cran e n tre se ré sig n e à a tte n d re q u e D ie u le re g a rd e e t le
e u x e t lu i , p ou r ne pas les en ten d re. — E r a d i­ so u lage. — O cu lu s... d ep ræ d a tu s est... (v e rs. 51).
ca tion em et abjection em ... (v e rs . 45). H é b r.: des H ébr. : M on œ il afflige m on âm e. Ses larm es
ra clu res e t un o b je t de m épris. — A p e r u e r u n t... n ’o n t pas ca lm é sa d o u le u r; elles l’o n t p lu tô t
os (v e rs. 46). G este de d éd ain e t d e h ain e, d éjà accru e. — I n (au s u je t d e) cu n ctis filia b u s ... Les
m en tion né p lus h a u t ( i i , 1 6 ) . — F o r m id o et fem m es a v a ie n t en p articu liè re m e n t à souffrir,
T h r k n . T II, 52-63. 763

TSADÉ SADE
52. Ceux qui me haïssent sans sujet 52. Venatione ceperunt me quasi avem
m’ont pris à la chasse comme un oiseau. inimici mei gratis.
TSADÉ SADE
53. Mon âme est tombée dans la fosse, 53. Lapsa est in lacum vita m ea, et
et ils ont mis une pierre sur moi. posuerunt lapidem super me.
TSADÉ SADE
54. Les eaux ont déborddé sur ma tête; 54. Inundaverunt æquæ super caput
j ’ai dit : Je suis perdu. meum ; dixi : Perii.
COPH COP1I
55. J ’ai invoqué votre nom, Seigneur, 55. Invocavi nomen tuum, Domine,
du plus profond de la fosse. de lacu novissimo.
COPH COPH
56. Vous avez entendu ma voix ; ne 56. Vocem meam audisti; ne avertas
détournez pas votre oreille de mes g é ­ aurem tuam a singultu meo et clamori­
missements et de mes cris. bus.
COPH COPH
57. Vous vous êtes approché au jour 57. Appropinquasti in die quando in­
où je vous ai invoqué ; vous avez dit : vocavi te; dixisti : Ne timeas.
Ne crains pas.
RES RES
58. Seigneur, vous avez jugé la cause 58. Judicasti, Domine, causam animæ
de mon âm e, vous qui êtes le rédemp­ meæ, redemptor vitæ meæ.
teur de ma vie.
RES RES
59. Vous avez vu , Seigneur, leur in i­ 59. Vidisti, Domine, iniquitatem illo­
quité contre m oi; rendez-m oi justice. rum adversum m e; judica judicium
meum.
RES RES
60. Vous avez vu toute leur fureur, 60. Vidisti omnem furorem, universas
tous leurs desseins contre moi. cogitationes eorum adversum me.
SIN SIN
61. Vous avez entendu leurs outrages, 61. Audisti opprobrium eorum, Do­
Seigneur, tous leurs desseins contre moi. mine, omnes cogitationes eorum adver­
sum me.
SIN SIN
62. Les lèvres de ceux qui m’assaillent 62. Labia insurgentium m ihi, et me­
et leurs projets sont contre moi tout le ditationes eorum adversum me tota die.
jour.
SIN SIN
63. V o y e z-le s, quand ils sont assis et 63. Sessionem eorum, et resurrectio-

so it d u ra n t le siè g e , s o it au m om en t d e la d é­ une p rom p te d é liv ra n ce . — I n v o c a v i... a u d i­


p ortatio n . C f. i, 4 ,1 8 ; n , 2 0 -2 1, e t c . — V en a tio n e sti. Se so u ven a n t d ’a v o ir é té a u tre fo is e x a u c é
ceperun t... ( v e r s . 5 2 ). P a r p lu sieu rs co m p a ra i­ p ar le S eig n eu r, le su p p lia n t espère q u ’il le sera
sons én ergiqu es ( v e r s . 5 2 - 5 4 ) Jérém ie m e t en de m êm e ce tte fols. — De la c u n o v issim o . De
re lie f les m alh eu rs de Sion. — L a p s a ... in la fo sse p rofo n d e où il a v a it é té p lo n gé. Com p.
la c u m ... ( v e r s . 5 3 ). H ébr. : Ils o n t d é tr u it m a le v ers. 53. — D ix is t i : N e tim ea s ( v e r s . 57).
v ie d an s la cite rn e . Com p. l ’h isto ire de J o se p h , T r a it to u c h a n t, e t g ra n d m o tif d’espéran ce. C f.
Gen. x x x v n , 24 et ss. — P o su e r u n t la p id e m ... J er. x x x , 10, e t x l v i , 27-28, etc. — J u d ic a s ti...
L 'h é b re u a un e a u tre Im age : Ils o n t je té une ca u sa m ... (v e rs. 58). Sion é ta it d ésorm ais p u rifiée
pierre (n o m c o lle c t if, p o u r : des p ie rre s ) su r p ar la sou ffran ce, ta n d is que ses en nem is, co n tre
m oi. A m oins d o nc q u ’ il ne s’ag isse d’une grosse lesquels elle v a réclam er les d iv in e s v en g ean ces,
p ierre d estin ée à fe rm e r l ’o u v e rtu re de la citcrh e. éta le n t in ju ste s e t cru els.
— I n u n d a v e r u n t a q u æ ...(v e rs. 54). U n v r a i d élu ge 59 -66 . A n a th èm es co n tre les enn em is de Sion.
de ca la m ité s a fo n d u s u r lu i. C f. P s. x v n , 1 7 ; — V id is ti in iq u ita te m ... L e S eig n eu r a été tém o in
x l i , 8 , etc . — P e r ii. L itté r a le m e n t dans l’ h ébreu : de leu rs in ju stices cria n te s. A u x v e rs. 60-63 le
Je suis retran ch é. s u p p lia n t in siste su r ce tte pensée, en tr a ç a n t un
4e P riè re e t an ath èm es. I I I , 55-66 . ta b le a u é m o u v a n t de la co n d u ite de ses a d v e r ­
55 -58 . Su p p lica tio n p ressa n te , p ou r o b ten ir I saires. — S e s s io n e m ... et r e s su r r e c tio n e m ...
764 T h r e n . I I I , 64 — IV, 4.

nem eorum vide; ego sum psalmus eo­ quand ils sont debout; je suis le sujet
rum. de leurs chansons.
TH AÜ TH AU
64. Reddes eis vicem , Domine, juxta 64. Vous leur rendrez ce qu’ils mé­
opera manuum suarum. ritent, Seigneur, selon les œuvres de
leurs mains.
TH AU TH AU
65. Dabis eis scutum cordis, laborem 65. Vous leur mettrez un bouclier sur
tuum. le cœur, votre châtiment. j
TH AU TH AU i
66. Persequeris in furore, et conteres 66. Vous les poursuivrez avec fureur, ,
eos sub cæ lis, Domine. et vous les exterminerez de dessous les }
cieux,'Seigneu r. f

1
C H A P I T R E IV

ALEPH ALEPH
1. Quomodo obscuratum est aurum, 1 . Comment l’or s’est-il obscurci? com­
mutatus est color optimus? dispersi sunt m en ta belle couleur a-t-elle été changée ?
lapides sanctuarii in capite omnium pla­ comment les pierres du sanctuaire ont-
tearum? elles été dispersées aux coins de toutes
les rues?
B E TH BETH
2. F ilii Sion in clyti, et am icti auro 2. Comment les nobles fils de Sion,
primo, quomodo reputati sunt in vasa couverts de l’or le plus pur, ont-ils été
testea, opus manuum figuli? regardés comme des vases de terre, ou­
vrage des mains du potier?
G H I ilE L G H IM E L
3. Sed et lam iæ nudaverunt mam­ 3. Les lamies elles-mêmes ont décou­
mam, lactaverunt catulos suos; filia po­ vert leur mam elle, et allaité leurs pe­
puli mei crudelis quasi struthio in de­ tits; la fille de mon peuple est cruelle
serto. comme l ’autruche du désert.
DALETH DALETH
4. Adhæsit lingua lactentis ad pala­ 4. L a langue du nourrisson s’est atta­
tum ejus in siti ; parvuli petierunt pa­ chée à son palais dans sa so if; les petits
nem, et non erat qui frangeret eis. enfants ont demandé du pain, et il n ’y
avait personne pour leur en donner.

( v e r s . 6 3 ). C .- à - d ., l’ensem ble de leu rs actes. ch ap. i e t n ; s e u le m e n t, le p oète Insiste d a v a n ­


S u r ce tte lo cu tio n , v o y e z D eu t. v i , 6, e t x i, 1 9 ; ta g e s u r les so u ffran ces e t s u r la cu lp a b ilité des
P s. c x x x v n i , 2 ; Is. x x x v n , 28, e tc . — P s a lm u s classes d irig e a n te s ( r o is e t p r in c e s , p rê tre s et
eo ru m : le s u je t de le u rs chanson s m oqueuses. p rop h ètes). A la fin de l’ é lé g ie , nous enten don s
Com p. le v ers. 14. — R eddes e i s . . . (v e r s . 6 4 ). u n « c r i d ’espéran ce m essian iqu e ».
A p rè s a v o ir d é c r it les m ach in atio n s crim in elles I® So u ffran ces spéciales des ch e fs d u peu ple
de ses en nem is, 11 co n ju re le S eig n eu r de les ch â ­ p en d a n t les d ern iers Jours d u siège de Jé ru sa le m .
tie r . C om p . J e r. x v m , 23, e t le co m m en ta ire. — I V , 1 -1 1 .
S c u tu m co rd is (v e rs . 65). A la le ttre dans l’hé­ C h a p . I V . — 1 - 1 1 . Q u o m o d o Ct. i , 1 , e t n , 1 .
breu : la co u v e rtu r e (c.-à-d. l’a v e u g le m e n t, l ’en ­ C ’e st to u jo u rs le d o u lo u re u x éto n n em en t, à la v u e
d u rcissem en t) du cœ u r. — La b orem tu u m . H éb r.: de ces a ffre u x m alh e u rs. — A u r u m , color o p ti­
(Q ue) ta m aléd ictio n (s o it) su r c u x l — Conteres... m u s ( h é b r .: l ’o r p u r ) , la p id e s s a n c tu a r ii. E m ­
su b cæ lis... (v e rs . 66). H ébr.: T u les e x te rm in era s blèm es de la n atio n tb é o c ra tiq u e , qu i é ta it si
de dessous les c ie u x de Jé h o va h . n o b le , si b r illa n te , e t to u t p articu liè re m e n t de
ses ch efs. Com p. A m . v i , 6b, e t la n ote. — I n
S e c t io n IV . — Q u a t r iè m e é l é g ie : Ce son t les
ca p ite... C .- à - d ., à l’ en tré e des ru es. — A m ic ti
CRIM ES DES CH EFS E T D U P E U P L E QU I ON T O C C A ­
a u r o . . . ( v e r s . 2 ) . H c b r .: E stim é s à l’ éga l de
SION N É D E SI G R A N D S M A U X . I V , 1-22 .
l’o r p u r. — F a s a testca : de v ils o b je ts , sans
L a la m en tatio n re d e v ie n t gén éra le, com m e au x v aleu r. L e co n traste ne s a u ra it ê tre p lu s saisis-
T uren. TV,
1 5-9. 7C5
RÉ I TIK
Ceux qui se uuurrissaieut délicate- ,
5. 5. Qui vescebantur vuluptuose, interie­
nient sont morts dans les rues ; ceux qui runt in viis ; qui nutriebantur in croceis,
étaient élevés dans la pourpre ont em­ amplexati sunt stercora.
brassé les fumiers.
VAU VAU
6. L ’iniquité de la fille de mon peuple 6. Et major efl'ecta est iniquitas filiæ
est devenue plus grande que le péché de populi mei peccato Sodomorum, quæ
Sodome, qui fut renversée en un mo­ subversa est in momento, et non cepe
ment, sans que les hommes aient porté runt in ea manus.
la main sur elle.
ZAÏN ZA1N
7. Ses nazaréens étaient plus blancs 7. Candidiores nazaræi ejus nive, ni­
que la neige, plus purs que le lait, p lu s' tidiores lacte, rubicundiores ebore anti­
rouges que l’ivoire antique, plus beaux quo, sapphiro pulchriores.
que le saphir.
H ETH H ETH
8. Leur visage est plus noir que les 8. Denigrata est super carbones facies
charbons, et on ne les a pas reconnus eorum, et non sunt cogniti in plateis;
dans les rues; leur peau est collée sur adhæsit cutis eorum ossibus, aruit, et
leurs os, elle s’est desséchée, et elle est facta est quasi lignum.
devenue comme du bois.
TETH TETH
9. Ceux qui ont été tués par le glaive 9. Melius fu it occisis gladio quam in-

sant. — E t la m læ ... (v ers. 3 ).D ’ap rès la V u lg a t e , 1 Gen. x i x , 21. Sodom e a y a n t p éri en un clin
les m on stres m a r in s , tels q ue la b a le in e , qui I d ’œ il, ses h ab ita n ts e u re n t m oins à s o u ffrir que
a lla ite réellem ent ses p e tits .H é b r.:
les ch a ca ls. A u lie u de n u d a v e ­
r u n t , l’ h éb reu d it : p résen ten t. —
F i l i a p o p u li m e i .. . A u tr e a n t i­
th èse tr è s fra p p an te : le m alh eu r
a re n d u Sion é g o ïs te , e t p lus
cru elle q u e les bêtes fau ve s. —
Q u a si str u th io ... C f. J o b , x x x i x ,
1 6 - 1 6 , e t les n o te s. L ’a u tru ch e
aban donne assez fa c ile m e n t ses
œ u fs , e t elle v a m êm e ju s q u ’à
les d é tr u ir e , lo rsq u ’elle rem arqu e
que son n id a été d é c o u v e rt;
au ssi p a s s e - t - e lle dans l ’O rien t
bib liq u e p o u r u n oiseau sans cœ u r.
— A d h æ sit l i n g u a ... ( vers. 4 ).
T r a it p a th é tiq u e , e t conséquence
de la d u re té des m ères. — Qui
f r a n g e r e n t ... L e s p ain s des a n ­
cien s J u ifs é ta ie n t plats e t m inces,
e t on les ro m p a it a v e c les d o igts.
— Q u i v e s ce b a n tu r... (v e r s . 6 ).
L e s hom m es fa its , m êm e les plus
rich es, e n d u ra ie n t la m isère e t la
fa im au ssi bien q u e les p etits
e n fa n ts .— V olu p tu ose. H ébr. : de
m ets d élicats. — Q u i... in croceis.
H éb r. : C eux q u i é ta ie n t portés
s u r la p ourp re. — A m p le x a ti
s u n t . . . C .- à - d ., q u ’ ils se so nt
éte n d u s s u r le fu m ie r, dans l’o r­ I .'a u t r u c h e e t s e s œ u f s .

d u re e t la p oussière des n ie s ,
a y a n t p erd u to u t ab ri. — I n iq u ita s ... (v e r s . 6 ). ce u x de Jéru sa lem . — N o n c e p e r u n t... m a n u s.
D ’après l’h éb reu : lo ch â tim e n t de ia fille de P lu s cla ire m e n t dan s l’hébreu : E t des m ain s
m on p euple. — S o d o m o ru m ... in m om en to, Comp. ne se le v è re n t pas s u r elle. Sodom e ne f u t pas
7GG T hren. IV, 10-13.

terfectis fame, quoniam isti extabuerunt ont été plus heureux que ceux qui sont
consumpti a sterilitate terræ. morts de fa im , car c eu x -ci ont été con­
sumés lentement par la stérilité de la
terre.
JOD ÎOD
10. Manus mulierum misericordium 10. De leurs propres mains les femmes
coxerunt filios suos ; facti sunt cibus compatissantes ont fa it cuire leurs en­
earum, in contritione filiæ populi mei. fa n ts; ils sont devenus leur nourriture
dans la ruine de la fille de mon peuple.
CAPH CAPH
11. Complevit Dominus furorem suum, 11. L e Seigneur a épuisé sa fureur,
îfEudit iram indignationis suæ , et suc­ il a répandu sa colère et son indignation,
cendit ignem in Sion, et devoravit fu n ­ il a allumé dans Sion un feu qui a dé­
damenta ejus. voré ses fondements.
LAM ED LAM ED
12. Non crediderunt reges terræ, et 12. Les rois de la terre et tous les
universi habitatores orbis, quoniam in ­ habitants du monde n’auraient jamais
grederetur hostis et inimicus per portas cru que l ’ennemi et l’adversaire entre­
Jérusalem. raient par les portes de Jérusalem.
M EM M EM
13. Propter peccata prophetarum ejus, 13. Cela est arrivé à cause des péchés
et iniquitates sacerdotum ejus, qui effu- de ses prophètes et des iniquités de ses

dans la G enèse, x l i x , 2 6 , le sens d ’illu s tr e , noble


(litté ra le m e n t : c o u ro n n é ). — N iv e , la cté. D e u x
o b jets d’u n e b la n ch e u r p ro v e rb iale .
— R u b ic u n d io r e s ebo re... H ébr. :
p lu s v e rm e ils qu e le corçill. P a r
co n séqu en t p lein s de s a n té , ro ­
b u stes. — S a p p h iro p u lch rio re s :
p lu s g ra c ie u x de form es qu e les
d ia m a n ts les p lus p ré cie u x e t les
m ie u x poils. — D en ig ra ta ... su p e r
c a r b o n e s ... ( v e r s . 8 ). L e s v o ilà
d even u s tr is te m e n t m éco n n aissa­
bles à la su ite du siège I D étails
ém ou v an ts. — M e liu s f u i t occi­
s i s . . . ( v e r s . 9 ) . C eu x q u i a v a ie n t
p éri dans les com bats é ta ie n t m orts
p lu s p ro m p tem en t e t pin s g lo rie u ­
sem ent. — C o n su m p ti a s te r ili­
tate... H ébr. : P r iv é s des fr u its de»
ch am ps ; c.-à-d. m orts de fa im . —
M a n u s m u li e r u m .. . ( v e r e . 1 0 ).
Com p. n , 20, e t le co m m en taire. L'é-
p ith è te m is e rico r d iu m (les fem m es,
d’o rd in aire si com p atissan tes )
so u lig n e la pensée. — C om plevit
D o m in u s . . . ( v e r s . 1 1 ) . L ’a u te u r
v é rita b le de to u s ces m au x .
2° L e s crim e s e t les ch âtim en ts
des prop h ètes e t des p rêtres. I V ,
1 2 -1 6 .
1 2 - 1 6 . I l a fa llu d’é to n n an tes
in iq u ités p ou r a t tir e r s u r Sion do
tels m aih eu re. — N o n cred id e­
r u n t... Il s u it de ce tr a it q u e J é ­
B ran ch e de cora il. ru salem a v a it la ré p u ta tio n d ’ê tre
Im p ren able. L a n a tu re l ’a v a it a d ­
rsei eju s ( v e rs . 7 ). I l e st peu p rob able que le poète m irab lem en t fo rtifié e , e t p lu sieu rs d e ses ro is,
fasse Ici allu sio n a u x n azaréen s p rop rem en t d its , e n tre a u tre s D av id , Salom on, e t p lu s récem m en t
s u rto u t a u x R éch ab ites ( cf. J e r. x x x v , 1 et ss.). O zias, J o a th a n e t M anassès, s’é ta le n t plu à com ­
L e m ot n â z ir a p lu tô t dans ce p a ssa g e , com m e p lé te r son systèm e de d éfen se (c f. I I P s r, x x v i , 9 ;
T iîre n . TV, 14-10. 7G7
irêtves, qui ont répandu au milieu d’elle derunt in medio ejus sanguinem justo­
[e sang des justes.
NUN
rum.
NUN
14. Ils ont erré dans les rues comme des 14. Erraverunt cæci in plateis, polluti
aveugles, ils se sont souillés de sang, sunt in sanguine; cumque nonpossent,
et, ne pouvant fa ire autrement, ils rele­ tenuerunt lacinias suas.
vaient leurs robes.
SA M E CU SAM EC1I
15. R etirez-vous, impurs, leur criait- 15. Recedite, polluti, clamaverunt eis;
on ; retirez - vous, allez - vous - en, ne nous recedite, abite, nolite tangere; jurgati
touchez pas ; car ils se sont querellés et quippe sunt, et commoti; dixerunt inter
troublés; ils ont dit parmi les nations : gentes : Non addet ultra ut habitet in
Il ne continuera plus d’habiter parmi eis.
eux.
PHÉ P11E
16. Le visage irrité du Seigneur les a 16. Facies Domini divisit eos, non
dispersés, il ne les regardera plus; ils addet ut respiciat eos; facies sacerdo­
n’ont pas eu de respect pour les prêtres, tum non erubuerunt, neque senum mi­
ni de compassion pour les vieillards. serti sunt.
AÏN A1N
17. Lorsque nous subsistions encore, 17. Cum adhuc subsisteremus, d efe­
nos yeux se sont lassés dans l’attente cerunt oculi nostri ad auxilium nostrum
d’un vain secours, tandis que nous te ­ vanum, cum respiceremus attenti ad
nions nos regards attachés sur une nation gentem quæ salvare non poterat.
qui ne pouvait pas nous sauver.
TSAD É SA D E
18. Nos pas ont glissé lorsque nous 18. Lubricaverunt vestigia nostra in
marchions dans nos rues ; notre fin s’est itinere platearum nostrarum; appropin­
approchée, nos jours se sont accomplis, quavit finis noster, completi sunt dies
notre fin est arrivée. nostri, quia venit finis noster.
COPH COPH
19. Nos persécuteurs ont été plus agiles 19. Velociores fuerunt persecutores

x x v i i , 3 ; x x x m , 1 4 , e tc .). A u ss i les C h ald éen s q u ’ils in sp iraie n t. — F a d e s D o m in i... (v e rs. 16).


ne ré u ssire n t - ils à s ’en em p a rer q u ’ap rès un L e S eig n eu r, ju s te m e n t ir r ité con tre e u x , se v e n ­
lo n g siège. D ’a ille u rs les p aïen s n ’ig n o ra ie n t pas g e a it en les d isp ersa n t ain si (d iv is it eos), e t lee
q u ’elle a v a it é té p lu sieu rs fo is sau vée p a r son hom m es n ’a v a ie n t pas le m oindre resp ect p our
D ieu d’u n e m an ière m iracu leu se ( c f . I V R eg. le u r ca ra ctè re sacré : f a d e s sacerd otu m ...
x i x , 35 ; II P a r . x x , 22 e t ss.; Ps. x l v , 47, e tc .). 3° C h â tim e n t du peuple, qu i a v a it tro p m is sa
— P r o p te r p e c c a ta ... ( v e r s . 1 3 ) . L a phrase est confian ce dan s les hom m es. I V , 17-20.
e llip tiq u e : C ela est a r r iv é à cause des péchés de 17-20. C u m a d h u c ...: a v a n t la p rise de J é r u ­
ses p rop h ètes e t de ses p rê tre s . S u r ce tte cau se salem e t la ru in e to ta le du ro yau m e. — D efece­
de la r u in e , v o y e z J er. v i , 1 3 ; x x m , 9 e t s s .; r u n t o c u li... L e u rs y e u x se co n su m aien t en v ain
x x v i , 8, etc . — E r r a v e r u n t cæ ci. L es v e rs. 14-15 à reg a rd e r si q u elq u e secours le u r a r r iv a it du
co n tien n en t un e p e tite d escrip tion très d ra m a­ deh ors. J u s q u ’à la fin du s iè g e , les J u ifs espé­
tiq u e. Ces p rêtres et ces p rop h ètes Indignes e rre n t rè re n t q u e les É g y p tie n s v ie n d ra ie n t les d é li­
dans les ru es com m e des a v e u g le s , to u t so uillés v rer. Cf. J e r . x x x v n , 5, e tc . — L u b rica v e r u n t...
du san g q u ’ils o n t in ju s te m e n t e t cru e llem en t (v e rs. 18). H é b r. : On é p ia it nos pas p ou r nous
versé (com p. le v e rs . I3b). — C u m q u e n on p o s ­ em p êch er d ’a lle r dan s nos ru es. L ’en n em i ép iait
te n t, ten u eru n t... D ’ap rès l’hébreu : de so rte q u ’on les h a b ita n ts , du h a u t de ses to u rs d ’ap p roch e
ne p o u v a it to u c h e r leu rs v êtem e n ts. — R ecedite... (A tl.a r c h é o l., pl. x c i i , flg. 3), e t la n ça it des flèches
A in si le u r c r ia ie n t les p assants, c r a ig n a n t de co n ­ su r ce u x q u i s’a v e n tu ra ie n t h o rs des m aison s. —
tr a c te r u n e Im p ureté lé g a le , s’ ils s’ap p ro ch aien t A p p r o p in q u a v it f i n i s . . . L a n g a g e du d é co u ra g e ­
d’e u x . — P o llu t i. C’est le nom q u ’on d o n n a it a u x m en t e t du d ésespoir. — Velociores... a q u ilis ...
lé p reu x . C f. L e v . x m , 25. — J u r g a ti q u ip p e... ( v e r s . 1 9 ) . S u r ce tte co m p a ra ison , v o y e z D e n t,
H ébr. : L o rsq u ’ils fu y a ie n t ou q u ’ils erra ie n t, on x x v m , 4 9 ; J e r. i v , 1 3 , etc . — S u p er m on tes...,
d isa it p arm i les nation s : Ils ne co n tin u ero n t i n deserto... C’e st a in si q u e les Chaldéens av a len t
plus d’h a b ite r ( i c i ) . Chassés de la v ille ap rès le p o u rs u iv i Séd écias e t sa su ite , à tr a v e rs les m on ­
s iè g e , ils essaya ie n t de se ré fu g ie r dans les b o u r­ ta g n es e t le d é se rt de J u d a , e t s’ é ta le n t em parés
gades de la cam pagn e : m ais là en core on re fu ­ d ’eu x . Cf. J e r. x x x i x , 4 - 5 ; i.ii, 8. — S p ir itu s
sait de les accu eillir, ta n t é ta it gra n d e l'h o rreu r o r is n o stri (v e rs. 20). M étaph ore très e x p ressiv e,
768 T h ren. IV, 20 — V, 1.
nostri aquilis cæli ; super montes per­ que les aigles du ciel; ils nous ont pour­
secuti sunt nos, in deserto insidiati suut suivis sur les montagnes, ils nous ont
nobis. tendu des pièges dans le désert.
RES RES
20. Spiritus oris nostri, christus do­ 20 .Le souffle de notre bouche, l’oint,
minus, captus est in peccatis nostris, le seigneur, a été pris à cause de nos
cui diximus : In umbra tua vivemus in péchés, lui à qui nous avions dit : Nous
gentibus. vivrons sous ton ombre parmi les nations.
SIN S1N
21. Gaude et lætare, filia Edom , quæ 21. R éjouis-toi et sois dans la jo ie,
habitas in terra Hus ; ad te quoque per­ fille d’Édom, toi qui habites dans le pays
veniet calix , inebriaberis, atque nuda­ de H us; la coupe viendra aussi jusqu’à
beris. to i, tu t ’enivreras et tu seras mise à nu.
THAU TH AU
22. Completa est iniquitas tu a , filia 22. Ton iniquité est expiée, fille de
Sion ; non addet ultra ut transmigret te. Sion ; il ne te fera plus déporter. Il a visité
V isitavit iniquitatem tuam , filia Edom , ton iniquité, fille d’Edom , il a mis ton
disoooperuit peccata tua. péché à découvert.

CHAPITRE V

Oratio Jeremiæ prophetæ. Prière du prophète Jérémie.


1. Recordare, D om ine, quid âcciderit 1. Souvenez-vous, Seigneur, de ce qui
nobis ; intuere et respice opprobrium nous est arrivé ; regardez et voyez notre
nostrum. opprobre.

pour d ésign er le ro i. C om p arez ce m ot de Sé- le so rt f u tu r de Sion e t ce iu i de l’Id u m ée. L e s


nèqne, de C lem ., i, 4 : I l ( l’e m p ereu r) e st le souffle p ré té rits so n t p rop h étiq u es, e t m a rq u e n t la c e r ­
de v ie q u ’asp iren t des m illie rs (de su je ts). L ’ e x is ­ titu d e ab solu e des fa its p réd its. « C o m p leta e st »
te n ce de la n a tio n dépen d ait en g ra n d e p a rtie s ig n ifie en ce t e n d ro it : a é té ex p iée. Cf. Is. x l , 2 ,
de ce lle du roi. — C h r istu s d o m in u s . H éb r. : e t la n o te. — N o n a d d et u ltr a ... A p rè s qu e Jé-
L ’ o in t de J é h o v a h . A u tr e nom donné au ro i théo- h o v a h a u ra ré ta b li son peu pie, il le m ain tie n d ra
c ra tiq u e . C f. I R e g . x x r v , 7 , 1 1 ; II R e g . x i x , 21; à ja m a is dans ia T e rr e sain te. C f. J e r. x x x , 3 ;
P s . x v n , 51, etc. — C a p tu s i n pecca tis. H éb r. : x x x i, 37. Il fa u t id éa liser ce tte pensée, q u i s’a p ­
I l a été p ris d an s ieurs fosses. Im a g e em p ru n tée p liqu e en ré a lité à la p erp étu elle sta b ilité du
à la ch a sse ; cf. i, 3, 13. — C u i d ix im u s . M ie u x : n o u vea u ro y au m e q u e d e v a it fo n d er le M essie.
de q u i nous d isio n s. Ils e sp é r a ie n t, sous la p ro ­ — D isco o p eru it p e c c a ia ...: en les m e tta n t en
te c tio n de le u r ro i ( i n u m b ra t u a ; v o y e z Is. plein e lu m iè re , de so rte q u e la n écessité d u ch â ­
x v i , 3, et ie co m m e n taire ), v iv r e honorés e t in d é­ tim e n t ap p a ra îtra d a v a n ta g e .
p end an ts p arm i les au tres peuples du m onde ( in
S e c t io n IV . — C in q u iè m e é l é g ib : P r iè r e
gen tibus).
PRESSAN TE EN F A V E U R DE J ü D A . V , 1-22.
4° Im p récatio n co n tre les Id u m éen s. I V ,
2 1 - 22 . S u r la fo rm e e x té rie u re de ce ch a p itre , v o y e z
2 1 -2 2 . C ette é ié g ie se te rm in e p a r u n an a- l’ In tro d ., p. 743. L e to n e st u n peu plu6 calm e
th è m e , com m e la p récéd en te ( c f . r u , 6 4 - 6 6 ) ; qu e d an s ies é lé g ie s p ré cé d e n te s, q u o iq u ’il so it
m ais à l ’im p récatio n co n tre les Id um éen s est to u jo u rs très désolé. L e titr e o ra tio J e re m iæ
associée une trè s douce prom esse p o u r Sion. — p rop hetæ m an q u e d an s l’ h ébreu e t dans les L X X ;
O a u d e et læ tare. I n v ita tio n p lein e d’ iro n ie : J o u is ie sy ria q u e e t l ’arab e l’o n t com m e la V u lg a te ,
p ro m p tem en t de ton bo n h eur, c a r il sera de co u rte m ais sous une fo rm e lé g è re m e n t ab ré g é e : P riè re
cu ré e . — F i li a E d o m . S u r la h a in e a n tiq u e des de Jé ré m ie . L ’é lé g ie com m ence e t se te rm in e p ar
Id um éen s à l’ é g a rd d’ Israël, e t s u r ia jo ie m align e u n e p rière (corap. les v ers. 1 , 1 9 - 2 2 ) ; e n tre ce
q u ’ ils ressen ta ien t to u tes les fo is que les J u ifs d é b u t e t ce tte co n c lu s io n , nous tro u v o n s le
é ta ie n t p lo n gés dans i’a d v e r s lté , v o y e z le P s . r é c it des m a u x en d u rés so it p a r les J u ifs d é­
c x x x n , 7; J e r. x u x , 7 e t ss.; E z . x x v , 12 ; A m . p ortés à B d L y lo n e , s o it p ar ce u x q u i s’ é ta le n t
i, 11-12 , e tc . — I n terra H u s . V o y e z la n o te de v o lo n ta ire m e n t e x ilé s en E g y p te .
J e r. x x v , 20. — A d te... c a lix : la coupe am ère 1® D escrip tion d u m isérab le é ta t du p e u p le de
des v en g ean ce s d iv in es. C f. J e r. x x v , 17, etc. — D ieu . V , 1-18.
N u d a b e ris . A son to u r , Édom sera p rofo n d ém en t C h a p . V . — 1-18. L e s su p p lia n ts a ttir e n t su c­
h u m ilié e t i’ o b jet d u m épris u n iv ersel. C f. i, 8. — ce ssiv e m e n t i’a tte n tio n d iv in e s u r le u rs m alh eu rs
Ç o m p le ta ...in iq u ita s... (v e rs . S2). C o n traste en tre passés (q u id a ccid crit...) e t su r le u r m isère pré-
Tiïren. V, 2-13. 7C0
2. Notre héritage a passé des étran­ 2. Hereditas nostra versa est ad alie­
gers, nos maisons à des gens du de­ nos, domus nostræ ad extraneos.
hors.
3. Nous sommes des orphelins qui 3. Pupilli facti sumus absque patre
n’ont plus de père ; nos mères sont comme matres nostræ quasi viduæ.
des veuves.
4. Nous avon3 bu notre eau à prix 4. Aquam nostram pecunia bibimus
d’argent, nous avons acheté chèrement ligna nostra pretio comparavimus.
notre bois.
5. On nous a entraînés la corde au 5. Cervicibus nostris minabamur, las­
cou, on ne donnait aucun repos à ceux sis non dabatur requies.
qui étaient las.
G. Nous avons tendu la main à l’Egypte 6. Æ gypto dedimus manum et Assy
et aux Assyriens, pour nous rassasier de riis, ut saturaremur pane.
pain.
7. Nos pères ont péché, et ils ne sont 7. Patres nostri peccaverunt, et non
plus, et nous avons porté leurs iniquités. sunt, et nos iniquitates eorum portavi­
mus.
8. Des esclaves ont dominé sur nous, 8. Servi dominati sunt nostri ; non
personne ne nous a délivrés de leurs fu it qui redimeret de manu eorum.
mains.
9. Nous allions chercher du pain, au 9. In animabus nostris afferebamus
éril de notre vie, devant le glaive du panem nobis, a facie gladii in deserto.
ésert.
10. Notre peau a été brûlée comme un 10. Pellis nostra quasi clibanus exusta
four, à cause des tempêtes de la faim. est, a facie tempestatum famis.
11. Ils ont déshonoré les femmes dans ■11. Mulieres in Sion humiliaverunt,
Sion, et les vierges dans les villes de et virgines in civitatibus Juda.
Juda.
12. Ils ont pendu les princes de leur 12. Principes manu suspensi sunt ;
propre m ain, ils n’ont pas respecté le facies senum non erubuerunt.
visage des vieillards.
13. Ils ont abusé impudiquement des 13. Adolescentibus impudice abusi
jeunes gens, et les enfants sont tombés sunt, et pueri in ligno corruerunt.
sous des fardeaux de bois.

sente (in tu e re ... op p r o b r iu m ...), q u ’ils se m e tte n t d iv in e ; o u ,m ie u x encore, p arce q u ’il s’a g it d’ une
à d écrire en d éta il, p ou r a p ito y e r s u r e u x ic creur fa u ie n atio n ale, q u e le S eig n eu r a v a it pu nie en
de Jéh o va h . — H ered ita s v o s tr a ( v e r s . 2 ). La bloc su r leu rs épaules. C f. Je r. x v , 4 ; x v i, 11-12 .
T e rre s a iu te , q u ’ils posséd aient com m e un g lo ­ — S ervi d o m in a ti... (v e rs. 8). T o u s les officiers
rie u x h é rita g e . — P v p illi... v id u æ ( v e r s . 3 ). ch a ld é e n s , m êm e les p lu s h a u t p la c é s , p o rtaie n t
Im ages de la faiblesse e t de l’abandon les plus le nom de s e rv ite u rs d u r o i; d ’a ille u rs , to u s les
com plets. — A q u a m ... p e cu n ia ... ( v e r s . 4 ). Ils h om m es n’é ta ie n t, p ou r ain si d ire, q u e d’ h u m bles
é ta ie n t obligés de p ayer très ch er, s u r la terre esclaves en face d T s r a ë l, d o n t la v ocatio n é ta it
d ’e x i l , les o bjets de prem ière nécessité. L ig n a si noble. — I n a n im a b u s n o stris (v ers. 9). L o rs­
n o stra : le bols q u i leur é ta it n écessaire p ou r qu ’ ils a lla ie n t m oissonner dan s les cham ps, c ’é ta it
fa ire cu ire le u rs alim en ts. — Cervicib us... m in a ­ au p é ril de le u r v i e , ca r ils risq u a ie n t d ’ê tre
ba m u r ( v e r s . 5 ) . L itté ra le m e n t dans l ’h éb re u : saisis e t é g o rg é s p ar les p illa rd s du d é s e rt, q u i
S u r nos cous nous avo n s été p ersécutés. C .- à - d . les ép ia ien t à la m an ière des B éd o u in s m odernes
q u ’on le u r a Imposé le jo u g d ’une rud e s e rv i­ ( a fa c ie g la d ii...) . — P e llis ... q u a s i c lib a n u s ...
tude, les tr a ita n t com m e des bôtes de so m m e .— (v ers. 10). A llu sio n a u x ard e u rs de la fièv re qu !
Æ g y p to d e d im u s... (v ers. 6). L a P alestin e a y a n t é ta it la su ite n atu relle de la fa im (a fa c ie tem ­
été en p artie ra va gée p ar la g u e r r e , ce u x des p e s ta tu m ...). — M u lieres i n S io n ... ( v e r s . 1 1 ) .
J u ifs que les v ain q u eu rs y a v a ie n t laissés é ta len t O u tra g es e t h u m ilia tio n s d ’ une n a tu re en core
o bligés de re c o u rir a u x au tres contrées pour se p lu s p énible. C’é ta it la réa lisatio n d’ une an tiq u e
proourer des v ivre s. L e m ot A s s y r iis rep résen te m e n a c e; c f. D eut. x x v m , 80, 32. — P r in c ip e s
les C haldéens, ainsi nom m és p arce q u ’ils a v a ie n t m a n u ... ( v e r s . 1 2 ) . P lu s cla ire m e n t dans l’h é ­
succédé a u x an cien s A ssyrien s. C f. E sd r. v u , 22 ; b reu : L es p rin ces o n t é té pendus p a r le u r m ain
J e r. il, 18. — N os in iq u ita te s e o ru m ... (v e rs. 7) : ( la m ain des C hald éen s ). On les a v a it cru e lle ­
p arce q u ’ ils é ta ie n t aussi coupables que leurs m en t em palés (v o y e z l'A tla s a rc h io l., pl. lxxii,
p ères, e t q u ’ils a v a le n t fa it d ébo rd er la colère fig 3). Su p p lice q u i in sp ira it a u x J u ifs u n e hor*
C o m m e n t. — V. 49
770 Turen. V, 14-22.
'4 . Sones defecerunt de portis, ju v e ­ 14. Les vieillards ont disparu des.
nes de choro psallentium. portes, Jes jeunes gens des chœurs de
musique.
15. D efecit gaudium cordis nostri, 15. L a joie de notre cœur a cessé,
versus est in luctum chorus noster. nos concerts sont changés en deuil.
16. Cecidit corona capitis nostri ; væ 16. L a couronne de notre tête est
nobis, quia peccavimus! tombée ; malheur à nous, parce que nous
avons péché!
17. Propterea mœstum factum est cor 17. C’est pourquoi notre cœur est de­
nostrum ; ideo contenebrari sunt oculi venu triste, c’est pourquoi nos yeux ont
nostri, été obscurcis,
18. propter montem Sion quia dispe- 18. à cause du mont Sion qui a été
riit, vulpes ambulaverunt in eo. détruit, et où les renards se promènent.
19. Tu autem , Dom ine, in æternura 19. Mais vous, Seigneur, vous demeu­
permanebis; solium tuum in generatio­ rerez éternellem ent; votre trône subsis­
nem et generationem. tera de génération en génération.
20. Quare in perpetuum oblivisceris 20. Pourquoi nous oublieriez - vous à
nostri? derelinques nos in longitudine jam ais? pourquoi nous abandonneriez-
dierum? vous pour toujours?
21. Converte nos, Domine, ad te, et 21. Convertissez-nous à vous, Seigneur,
convertemur; innova dies nostros, sicut et nous nous convertirons ; renouvelez
a principio. nos jours, comme ils étaient au com­
mencement.
22. Sed projiciens repulisti nos, iratus 22. Mais vous nous a\ez rejetés et
es contra nos vehementer. repoussés ; vous vous êtes violemment
irrité contre nous.

re u r p a rtic u liè re ; cf. D eu t. x x i , 23. — F a cie s L e s J u ifs ad re sse n t m a in te n a n t a D ieu le u r r e ­


s e n u m ... A u c u n â g e e t a u cu n e co n d ition n ’ o n t q u ê te , qu e le ta b lea u de leu rs so u ffran ces e t de
é té resp ectés. — A d o le sce n tib u s i m p u d ic e ... le u r o p p ro b re a si é n e rg iq u e m e n t m otivée. — I n
( v e r s . 13 ). L ’ h ébreu e x p rim e une a u tre id ée : æ te r n u m perm a nebis. H ébr. : T u es a s s is ; e.-à-d.
L e s jeu n es gen s o n t p o rté la m eule. On les co n ­ t u tr ô n e s , tu règ n es. C o n tra ste a v e c le lam en ­
tr a ig n a it d’ acco m p lir les tr a v a u x des d ern iers ta b le é ta t de la c ité , du ro yau m e ; m ais en m êm e
esclaves. C f. J e r. l u , 1 1 , e t la n ote. — P u e r i in tem ps, so u rce de l ’espoir d ’Isra ë l. « V o u s nous
li g n o ... : su cco m b a n t sous des fa rd e a u x tro p ré ta b lire z u n jo u r, p u isqu e v o u s êtes é te m e l. »
lo u rd s p our le u r faib lesse . — Sen es... de p o rtis — Q u are i n p e rp etu u m ... (vers. 20). L e la n g a g e
(v e r3 . 1 4 ). C’e st a u x p ortes de3 v ille s q u e les d e v ie n t de p lu s en p lu s p re ssa n t e t fa m ilie r. —
v ie illa rd s se ten a ie n t fréq u e m m e n t, p ou r t r a it e r Converte nos.~ (v e rs. 21). C f. J e r. x x x i , 18. D ie u
des affaires m u n icip ales. — J u v en e s de c h o r o ... seu l p e u t les g u é r ir m o ra le m e n t, e t re s ta u re r
H éb r. : L es jeu n es gen s o n t cessé leu rs ch ant3. ex té rie u re m e n t le ro yau m e . — In n o v a d les...
J érém ie, x v i , 9, e t x x v , 10, a v a it p ré d it ce fa it. B e lle expressio n . Q ue D ieu le u r ren d e le u r v ig u e u r
— Cecidit corona... (v ers. 16). L e u r g lo ire e t le u r sp iritu e lle e t tem p orelle d’a u tre fo is (s ic u t a p r in ­
h o n n eu r a v a ie n t to talem en t disparu.® Israël é ta it cip io , com m e a u x p lu s b e a u x jo u rs de le u r e x is ­
sem blable à un ro i d éco uro n n é. » — V æ n ob ts ten ce en ta n t q u e n a tio n ) . — Sed p r o jicie n s
q u ia ... C ri de re p e n tir, q u i s’éla n ce d u p lu s p ro ­ r e p u lis t i... D ’a p rè s l ’h é b re u , ce n’ est pa3 u n e
fo n d de le u r âm e.— C o n ten eb ra ti s w if ...( v e r s . 17 ): ré a lité ab solu e qu ’e x p rim e ici le p o è te , m ais une
le u rs y e u x é ta ie n t a v e u g lé s p ar les larm es. Cf. sim p le h yp o th èse : N o u s au rie z-v o u s e n tiè re m e n t
n , I I . — V u lp e s .. . i n eo ( v e r s . 38 ). Ce t r a it rejetés, e t seriez-vou3 ir r ité co n tre nou s ju s q u ’à
Indique à quel p o in t la v ille sain te a v a it été l ’excès ? C f. J e r. x r v , 19. De la so rte il y a encore
ru in ée. de la p lace p ou r l'esp éran ce. Si l'a u te u r des L a ­
3« A p p el & la m iséricord e dn S eig n eu r, p o u r m en ta tio n s g é m it p e rp é tu e lle m e n t, il le fa it « d a n s .
o b te n ir le ré tab lissem en t de Sion . V , 19 -2 2 . l’atm osp h ère v iv ifia n te de ia ré v é la tio n e t d e la
19 -2 2 . T u a u te m ... ; tra n sitio n p a th é tiq u e . prom esse ».
LA P R O P H É T I E DE BARUCIl

1° L e prophète. — En h éb reu , le mot B a ru ch signifie « béni ». L e prem ier


verset du livre cite la généalogie cle notre prophète ju sq u ’à la cinquièm e gén é­
ration , et l’on voit par là que l’auteur de cet écrit ne diffère pas du personnage
de même n om , égalem ent « fils de N é ri, fils de Maasias », qui fut le secrétaire
et l ’ami fidèle de Jérém ie '. Telle a toujours été l’opinion traditionnelle, que
confirme la place attribuée au livre de Baruch dans les anciennes versions : on
a tout naturellem ent rapproché ses oracles de ceux de son maître. La fam ille de
Baruch était très distinguée 2. Ce que nous savons de sa vie est raconté aux pas­
sages du livre de Jérém ie qui viennent d’être cités en note. Il accom pagna son
maître en É gypte, lorsque celu i-ci fut contraint d’y suivre ceux de leurs com pa­
triotes qui s’ y exilèrent volontairem ent après l’assassinat de Godolias, et il partagea
son im p o p u larité3, i , 2 , nous apprenons q u ’il composa son livre à B abylone,
environ cinq ans après la ruine de Jérusalem . C ’est encore à B abylone q u ’il
serait mort sept ans plus tard, d ’après les rabbins; et il est très vraisem blable, en
effet, q u ’il y ait rejoint ses com patriotes d éportés, lorsqu ’il eut recueilli le der­
nier soupir de Jérém ie en É gypte 4.
2° Le sujet et la division du livre. — Tel q u ’il a été inséré dans notre Bible
latin e, le livre qui porte le nom de Baruch se com pose de deux écrits très dis­
tincts : 1° les pages qui appartiennent en propre à Baruch lui-m êm e (chap. i- v ) ;
2° une lettre que Jérém ie ad ressa, aussitôt après la destruction de Jérusalem ,
à ses coreligionnaires qui allaient prendre le chem in de l ’exil (chap. v i).
L ’œuvre personnelle de Baruch se com pose de deux parties ou sections : la
prem ière contient une exhortation à la pénitence, que B aruch adressa aux Juifs
dem eurés à Jérusalem après la ruine du pays ( i , J - i i r , 8 ); la seconde ( m , 9-
v, 9 ) renferm e un discours prophétique très consolant, qui prom et aux débris
du peuple th éocratiqu e, dans l’hypothèse d ’une conversion sin cè re, la fin de la
captivité et le rétablissem ent de la nation sur de nouvelles bases. Le but de la
prem ière section est de porter le peuple à s’hum ilier sous la main de Jéhovah
et à im plorer sa délivrance; le but de la seconde est de l’encourager parmi ses
souffrances, en lui m ontrant les radieuses perspectives de l’avenir.
L a lettre de Jérém ie décrit longuem ent, sous tous les aspects, le néant com plet
des idoles et le caractère insensé de l’idolâtrie 5.

1 C f. J e r . x x x n , 1 2 , 1 6 ; x x x v i , 4 e t ss.; x l v , ru eh s e ra it m o rt en É g y p te . E n to u t c a s , rien
1 et ss. ne s'oppose à ee q u e le p rop h ète a it f a it en
2 C f. J e r . l i , 5 9 ; J o s è p b e , A n t., x . 9 , 1. C h ald ée u n v o y a g e d u ra n t lequ el 11 a u ra m is ses
3 Cf. J e r . x l i i i , 1 - 7 . oracles p a r é c rit.
4 S a in t J é rô m e , adv. J o v ln ., n , 5 , sign ale 5 P o u r u n e a n a lyse p lu s d é ta illé e , v o y e z lç
une a u tre tr a d itio n , en v e r tu de la q u elle B a ­ co m m en taire, e t n o tre B ib lia sa cra , p 916-923.
772 LA P R O P H É T I E D E B A R Ü C K

3° L ’a uthenticité et la canonicitê soit de l’œuvre de B aru ch , soit de la lettre


de Jérém ie, sont universellem ent niées aujourd’hui par les J u ifs, les protestants
et les rationalistes, qui rangent ce double écrit parmi les livres apocryphes. L es
catholiques les admettent, au contraire, unanim em ent, et ils ont pour le dém on­
trer d ’excellentes preuves extrinsèques et in trin sèq u es1.
1 . En ce qui concerne l’écrit propre à B a ru ch , il est certain que les anciens
Juifs l ’admettaient comme authentique et com m e canonique. Les Septante, en le
traduisant et en l ’insérant dans la B ible im m édiatem ent après le livre de Jéré­
mie 2, ont montré qu’ils voyaient en lui une partie intégrante des saintes E cri­
tures. Théodotion, cet autre traducteur ju if, en donna aussi une version grecque.
A u II I e siècle de l’ère ch rétien ne, on le lisait encore dans les synagogues ju ives,
au jo u r de l’Expiation ou du Grand Pardon 3. Saint Épiphane 4 le m entionne expres­
sém ent au nom bre des écrits canoniques reçus par les Juifs après la captivité
de Babylone 5. Quant à l ’É glise chrétienne, elle l ’a adm is parmi les saints L ivres
dès les temps les plus recu lés. L e pape saint C lé m e n t6 cite Bar. m , 1 6 - 1 9 ,
comme « une écritu re divine »; Athénagore 7 d it, à propos de Bar. m , 3 5 , que
c’est la parole d’un « prophète ». Et il en est de même de saint Irén ée, de saint
Gyprien, d ’Origène, e tc .8. Les anciens docteurs aiment surtout à citer, pour l’ap­
pliquer à l’incarnation du V e rb e , le texte célèb re, Bar. m , 37. Si parfois leurs
citations sont faites sous le nom de Jérém ie, c’est, com m e le dit saint Augustin '1,
à cause de l’union intime qui existait entre les deux livres ; mais ils savaient
très bien distinguer, à l ’occasion , entre les deux écrivains.
N ous l ’avons vu plus h a u t, dès sa prem ière ligue ( i , 1 ) l’écrit se donne
comm e l’œ uvre de B aru ch ; or tou t, dans le fond et dans la form e, vient con ­
firm er cette assertion. L es événem ents historiques qu’il signale directem ent, ou
auxquels il fait allu sio n , cadrent fort bien avec l ’époque de Baruch ,0. Dans un
livre composé par l’ami et le secrétaire de Jérém ie, on doit s’attendre à retrouver
les pensées dom inantes et le genre du m aître, et c’est ce qui a lieu réellem ent :
mêmes reproches aux Juifs coupables, m êmes m enaces, même espoir de pardon.
A la façon de Jérém ie, B aruch entrem êle volontiers à ses propres idées celles
des écrivains sacrés qui l’avaient précéd é, et il cite tour à tour le Deutéronom e,
Job, Isaïe, etc. 1f.
2. On prouve de la m êm e m anière l’authenticité et la canonicitê de la lettre
de Jérém ie. La synagogue l ’a autrefois reçue com m e faisant partie des écrits
in sp irés, et l ’a transm ise à l ’É glise; le style 12 et les idées rappellent constam ­
ment Jérém ie; les intéressants détails que donne l ’auteur au sujet de l ’idolâtrie
des Chaldéens concordent m erveilleusem ent- avec tout ce que nous en savons
par ailleurs. ■
4° L a langue p rim itiv e fut certainem ent l’hébreu ; mais le texte original s’est
perdu de bonne heure 13, et le livre ne nous est parvenu que par la version

1 L ’a u th e n tic ité e t la ca n o n icitê so n t d ’o rd i­ 8 V o y ez C o rn ely , In tr o d ., t. II, p. n , p . 426-427.


n aire d eu x question s très d is tin c te s ; nous les 9 De cltHt. D ei., x v m , 33.
réunisson s Ici p arce q n e , de f a i t , elles n ’o n t 10 C f. i , 2 ; i i , 3 ; i v , 1 5 , eto. L e co m m en ­
g u è re é té séparées p a r nos ad versaires. ta ire ré fu te ra q u elqu es o b je ctio n s de nos a d v e r ­
2 A v a n t les Th rèn es. s a ir e s , basées s u r de fau sses supp osition s.
3 C f. C o n stit. a p o sl., v , 20. 11 V o y ez le co m m e n taire .
4 E æ r ., v m , 6. 12 N o ta m m e n t, le m anque de con cision e t leâ
5 L e onzièm e des P saum es d its de S a lo m o n , rép étitio n s.
q u i so n t l’œ u v re d ’un J u i f , et q u i d a t e n t, d 'a ­ 13 II a v a it d é jà d isp a ru a u tem ps de sain t É p i­
p rès les m eilleu rs c r itiq u e s , d u i«r siècle a v a n t p han e e t de s a in t Jérô m e. U n e x é g è te allem and,
J .- C ., cite des p aroles de B a ru c h . M. K n e u c k e r, a essayé a v e c assez d’h ab ileté de le
6 Pœ dag., n , 3, 34. rec o n stitu e r (D u s D u ch B a r u c h , L e ip zig , 18 7» L
1 L ég a t., i r .
la rnorrtiîiTiE de iu u n n n 773

grecque ries LX X ; version toute hérissée d ’hébraïsm es qui atteste à tout


m om ent, surtout dans les trois prem iers chapitres, très servilem ent traduits,
l'origine prem ière du double écrit.
Saint Jérôme nous apprend lu i-m êm e qu ’il n’a pas touché au livre île Baruch,
qui, tel que nous le possédons dans la Y u lgate, est un reste de l’ancienne Itala :
ainsi s’expliquent les expressions em pruntées au latin popu laire, les provincia­
lism es, les constructions plus grecques que latines q u ’on y rencontre très sou­
vent. P ar e x e m p le : subjectibiles, i , 1 8 ; eram us in cred ib iles, i , 1 9 ; a f o n s ,
,
i i , 22; sine vestigio ab in h a bita n tib u s u , 23 ; m in o ra re, h , 34 ; su p erd u cere ,
iv, 10 ; gaudim onium , iv , 34, e tc .; la préposition in construite avec l’ablatif, là
où il faudrait régulièrem ent l’accusatif (c f. il, 4 ,1 2 , 2 7; m , 7, 8, 32, etc.); l’a r­
ticle grec traduit par les pronom s ille (c f. ii, 2 7 ; m , 26, e tc .), ipse (c f. m , 4 ) 2.
5° Com m entateurs catholiques. — L es m eilleurs son t, parm i les anciens,
Tliéodoret de C yr, Sanchez, M aldonat, C orneille de la P ie rre , C alm et; parmi les
contem porains, Reusch ( E rk læ ru n g des B û ch es B a r u c h , F rib o u rg-en -B risga u ,
1853) et Knabenbauer ( C om m entarius in D an ielem p rop hetam , Lam entationes
et B a ru ch , P aris, 1891).

1 V o y e z la liste des p rin cip au x clans K n a b e n ­ sa c ro ru m la tin æ verslon es a n tlq u æ , t. II, p. 734
bau er, C om m en t, in D a n ielem ... et B a r u c h , p . 438. e t s s .) ; le la tin en e s t p lu s c o r r e c t, m ais elle
2 11 e x is te une a u tre recen sion d u liv r e de est m oins litté r a le . On la n om m e I ta la B
B a ru ch d ’après l ’ I ta la (v oyez S a b atier, B ib llo r u m
B A R UC H

CHAPITRE I

1. E t hæc verba libri quæ scripsit 1. Voici les paroles du livre qu'écrivii
Baruch, filius N eriæ , filii Maasiæ, filii Baruch, fils de Nerias, fils de M aasias,
Sedeciæ, filii Sedei, filii H elciæ , iu B a­ fils de Sédécias, fils de Sédéi, fils d’Hel-
bylonia , cias, à Babylone,
2. in anno quinto, in septimo die men­ 2. la cinquième année, le septième
sis, in tempore quo ceperunt Chaldæi jour du mois, au temps où les Chaldéens
Jérusalem, et succenderunt eam igni. prirent Jérusalem et la brûlèrent.
3. E t legit Baruch verba libri hujus 3. E t Baruch lut les paroles de ce livre
ad aures Jechoniæ, filii Joakim , regis aux oreilles de Jéchonias, fils de Joa­
Juda, et ad aures universi populi venien­ kim , roi de Ju d a, et aux oreilles de tout
tis ad librum , le peuple qui venait entendre cette lec­
ture,

p rin ce e s t au ssi ap p elé Jo ach in p ar la V u lg a te


P R E M IÈ R E P A R T IE (Y 'h o y & k in en h ébreu ). Cf. I V R e g . x x i v , 8, e tc .
I l a v a it é té d ép o rté à B a b y lo n e en 59 9 , e t tr a ité
L e l i v r e d e B a r u c h . I , 1 — V , 9.
a v e e u n e ce rta in e b ie n v e illa n c e p ar N abu ch ed o -
S e c t io n I . — L e t t h e p a r l a q u e l l e l e s J u if s n o so r, p arce q u ’il s’é ta it soum is sans résista n ce
E X IL É S C O M M U N IQ U E N T LE L IV R E DE BARUCH (c f. I V R e g . x x i v , 12). I l ne re c o u v ra sa p leine
A LEU RS C O M P A T R IO T E S DE J É R U SA L E M . I, 1 lib e rté q u ’en 562, sous le rè g n e d ’ E v ilm é ro d ach
— I I I , 8. (c f. J e r. l i i , 3 1 ) ; II é ta it d o nc encore p rison n ier
d ’É ta t en 583. M ais, qu o i q u e d ise n t en sens co n ­
|I. — In tr o d u c tio n h is to r iq u e . 1 , 1 - 1 4 . tr a ire les a d v e rsaire s de l ’a u th e n tic ité du liv r e
1» L e c tu r e fa ite p a r B a ru c h à ses co religio n ­ d e B a r u c h , ce tte circo n sta n ce ne s’oppose n u lle ­
n aires d éportés à B a b ylo n e. I , 1 - 4 . m en t à ce q u ’il a it pu a ssiste r à la réu n io n
C h a p . I. — 1 - 4. L e liv r e s’o u v re , d ’u n e fa ç o n m en tio n n ée. L a red d ition d’ u n e p a rtie des vases
to u t h é b ra ïq u e , p ar la co n jo n ction e t , com m e sacrés p a r les v a in q u e u rs (co m p . le v e rs. 8 )
p lu sie u rs a u tre s é c rits de l ’A n c ie n T e sta m e n t. p ro u v e q u ’ à c e tte ép oque ils é ta ie n t fa v o ra b le ­
C f. Jos. i, 1 ; J u d . i, 1 ; E z. i, 1 ; J o n . 1 , 1 , e tc . — m en t disposés e n ve rs les J u if s ; d ’a ille u r s , il y
B a r u c h , JU ius N e riæ ... V o ye z l ’I n tro d ., p. 773. a v a it alors q u in ze an s q u e J é ch o n ia s é ta it en
— Sed ei. D ans le g re c ’ A c a ô t a ç , nom q u i p ris o n , e t n i l u i , n i les a u tre s ca p tifs n ’ in sp i­
correspon d à l ’h éb reu H a s a d iâ h .C f. I P a r. n i , 30. ra ie n t p lu s la m oin d re in q u ié tu d e , ca r ils a v a ie n t
— I n B a b y lo n ia . D ’ap rès le g r e c : à B a b ylo n e. s u iv i le co n seil de Jé ré m ie ( c f . J e r. x x i x , 4 e t
D e m êm e au v ers. 4. — I n a n n o q u in to (v e rs . 2). ss.), e t iis a tte n d a ie n t en p a ix l’h eu re de la d é­
L ’an 583, p u isq u e c’e s t en 588 q u e les C h ald éen s liv ra n c e . — P o p u li v en ien tis a d lib r u m . Hé-
ceperun t... J é ru s a lem , et su ccen d eru n t... — S e­ braïsm e : c e u x q u i v e n a ie n t p o u r é co u te r la le c ­
p tim o d ie m e n s is : a u cin q u ièm e m o is , d ’ap rès tu r e . L e liv r e en qu estion n ’e s t a u tre q u e ce lu i
I V R e g . x x v , 8 , e t J e r. l u , 12. C e tte d ate é ta it q u i a é té sig n a lé a u v ers. 1 , c.-à-d. la p rop h étie
fo r t bien ch o isie p o u r la le c tu re d u liv r e de en tiè re de B a ru c h . On a pensé p a r fo is , bien à
B a r u c h , ca r les ex ilé s é ta ie n t alo rs p lu s a c ce s­ t o r t , q u ’ il s’a g it du te x te de la lo i. — P o te n ­
sibles a u x sen tim e n ts d e p éniten ce q u e le p ro ­ tiu m : les nobles. L e g r e c e t i’ I ta la in sèren t à
p h è te v o u la it e x c ite r en e u x . — L e g it... a d a u ­ bon d ro it la co n jo n ctio n « e t » e n tre ce m ot
res. F ré q u e n t h ébraïsm e. C f. I V R e g . x x m , 2 ; e t filio r u m re g u m ; c a r ce so n t d e u x ca tég o ries
Jer. x x x v i , 6 , 1 0 , 1 3 , etc. — Je ch o n iæ . Ce d istin c te s q u i so n t désign ées. P a r < tils des rois a
B ar . I, 4-9. 775
4. et aux oreilles des grands, des fils 4. et ad aures potentium, filiorum
des rois, et aux oreilles des anciens, et regum , et ad aures presbyterorum, et
aux oreilles du peuple, depuis le plus ad aures populi, a minimo usque_ ad
petit jusqu’au plus grand de tous ceux maximum eorum omnium habitantium
qui habitaient à Babylone, près du fleuve in Babylonia, ad flumen Sodi.
Sodi. . 5. Qui audientes plorabant, et je ju ­
5. Eu écoutant ils pleuraient, et us
jeûnaient, et ils priaient en présence du nabant, et orabant in conspectu Domini.
Seigneur.
6. E t ils recueillirent de l’argent, selon 6. E t collegerunt pecuniam, secun­
dum quod potuit uniuscujusque manus,
ce que la main de chacun put donner, ^
7. et ils l’envoyèrent à. Jérusalem , a 7. et miserunt in Jérusalem ad Joa­
Joakim , fils d’H elcias, fils de Salom, le kim , filium H elciæ , filii Salom, sacer­
prêtre, et aux autres prêtres, et k tout dotem, et ad sacerdotes, et ad omnem
le peuple qui se trouvait avec lui h Jé­ populum qui inventi sunt cum eo in Jé­
rusalem, . .
rusalem , 8. cum acciperet vasa templi Dommi,
8. après qu’il eut reçu les vases du
quæ ablata fuerant de tem plo, revocaro
temple du Seigneur, qui avaient été em­
in terram Juda, decima die mensis si­
portés du tem ple, pour les rapporter
van ; vasa argentea quæ fecit Sedeeias,
dans le pays de Ju d a, le dixième jour
du mois de sivan ; c’étaient les vases filius Josiæ , rex Juda,
d’argent que Sédécias, fils de Josias, roi
de Juda, avait fa it faire,
9. posteaquam cepisset Nabuchodo­
9. lorsque Nabuchodonosor, roi de
B abylone, eut pris Jéchonias, et les nosor, rex B abylonis, Jechoniam , et
princes, et tous les grands, et le peuple principes, et cunctos potentes, et popu­

q u i a é té dans to u t ce p assage le p erson n age


li fa u t en ten d re en g é n é ra l les p rin ces ro y a u x .
p rin cip a l). — R evo ca re est u n m o t de la basse
— P r esb y te ro ru m : les a n c ie n s , ou n otab les. Cf.
la tin ité . L a co n stru ctio n e s t en o u tre to u t h é ­
J e r. x x i x , 1 . — A m in im o ... a d m a x im u m .
b ra ïq u e , p o u r : « u t rev o caret.... » Sans lp liv r e
A u tr e h ébraïsm e assez com m un . C f. J er. v i, 1 3 ;
de B a r u c h , nous au rion s Ign oré que N a b u ch o ­
x x x i , 3 4 ; x l i i , 8 , etc. — A d flu m e n S o d i. L e
donosor re n d it spo n tan ém ent a u x J u ifs u n e
fleu ve S o u S d’ap rès le g re c . Il n’est pas m en­
p a rtie des d ép o u illes d u tem p le. — D écim a d ie
tion n é a ille u r s ; le co n te x te m on tre q u ’il é ta it
m en sis... L e m ois de s iv a n é ta it le tro isiè m e de
to u t au p rè s de B a b ylo n e. P e u t - ê t r e é t a it - c e u n
l’an née Juive, et co rre sp o n d a it à p eu p rès à n o tre
ca n al de l ’ E u p h rate.
molB de Juin. Cf. E s th . v in , 9. C e tte d ate retom be
2» E ffets p ro d u its p ar ce tte le c tu re. I , 5 - 1 4 .
su r le v erb e « accip eret ». L es v ases sacrés a v a ie n t
5 - 9 . V iv e é m o tio n , e t e n vo i d ’u n e d éléga tio n
donc é té confiés à B a ru c h qu elqu es sem aines
à J éru sa lem . — P lo r a b a n t, et je ju n a b a n t... N o u s
a v a n t la le c tu re d u liv r e (com p. le v e rs. 2). —
v e r r o n s , en é tu d ia n t le co n ten u du liv r e , q u ’il
V a sa ... q u æ fe c it Sedeclas. A u tre d éta il p rop re à
é ta it v r a lm e n t.d e n a tu re à Im pressionner fo r te ­
ce t é c rit. Sédécias a v a it sans d o u te v o u lu re m ­
m e n t les e x ilé s . E t p u is , l’e x il a v a it d é jà p ro ­
p lacer, a u ta n t q u e le p e rm e tta ie n t les circo n s­
d u it d ’h e u re u x ré su lta ts s u r les âm es. — Colle­
tances, ce u x des v ases e t des u sten siles d u san c­
g eru n t... sec u n d u m quod... H ébraïsm e m an ifeste :
tu a ire d o n t les C haldéen s s’é ta le n t em parés lo rs­
ch a cu n d onna selon ses m oyen s. C f. D e u t. x v i ,
q u ’ils d é p o rtè re n t Jéch o n ia s. C f. I V R e g . x x i v ,
1 0 , 1 7 , e tc . — A d J o a k im ... sacerdotem . P r ê t r e ,
13 ; II P a r . x x x v i , 10. L e s n o u v e a u x v ases to m ­
e t non gra n d p rê tre ( l’I ta la B d it In exa ctem en t :
bè re n t à le u r to u r e n tre les m ain s d es v a in q u e u rs
a sacerd o tem m agnum »). C’e s t dono sans m o tif
en 588. — P o ste a q u a m cepisset... P a ssa g e (v e r­
sé rie u x qn e l ’on a accusé l ’a u te u r de ce liv r e
set 9) presque id en tiq u e à I V R e g . x x i v , 1 4 , e t
de s’ê tre mÎB en co n trad ictio n aveo l’h lsto lre . Le
g ra n d p rêtre d ’alors é ta it Josédeo ( c f . I P a r . v i , 15).
à J e r. x x r v , 1 . — L e m ot p r in c ip e s (d an s le g r e c ,
a p x & 'w a ç ) é q u iv a u t à l’h é b re u è â r im , e t re p ré ­
I l e st ce p en d an t p rob able qn e ce J o a k lm e x e r­
se n te , non pas les p rin ces d u s a n g , m ais les
ç a it n n rô le p rép o n d éran t p arm i les p rêtres d e­
p rin cip a u x officiers de la c o u r. — L e s m ots et
m eu rés à J é ru s a le m , p u isq u e c’est à lu i q n e le
cu n cto s poten tes so n t ce rta in e m e n t u n e e rre u r
p ro d u it de la co llecte f u t d irectem en t ad ressé.
de tra n scrip tio n p o u r « v in cto s e t p oten tes » ,
— C u m a ed p eret... ( v ers. 8 ). Ce t r a it n e co n ­
ca r l’ I ta la B a « v ln cto s », e t le gre o d it : leB p r i­
cerne plus J o a k im , m ais q u elq u ’un q u i se tr o u ­
sonn iers ( S e a p - t é r a ç ) e t leB p u issan ts ( s u r ces
v a it alors à B a b y lo n e , e t q u i f u t ch a rg é de
d e rn ie rs , v o y e z la note du v e rs . 4). L e s u b sta n ­
ra p p o rte r à Jéru sa lem les v ases sacrés ren dus
tif ôeap.téra<; corresp on d ic i à l’expressio n h é ­
p a r les C haldéens : B a ru c h lu i- m ê m e , d’ après
b ra ïq u e m a s g e r , em ployée p a r l’a u te u r des liv res
l’ ensem ble du r é c it (d an s le g re c , èv t<Î> ).x 6 s ïv
des R o is e t p a r J é ré m ie , a u x d e u x passages q ui
vSÙrév, le pronom ne p e u t d ésign er q ue B aru ch ,
770 B ar. I, 10-13.
lum te rræ , ab Jérusalem , et duxit eos du pays, et les eut emmenés captifs à
vinctos in Babylonem. Babylone.
10. E t dixerunt : Ecce misimus ad 10. Et ils dirent : Nous vous avons
vos pecunias, de quibus emite holocau­ envoyé de l’argent; achetez-en des holo­
tomata et thus, et facite manna, et caustes et de l’encens, et faites*en des
offerte pro peccato, ad aram Domini sacrifices, et des offrandes pour le péché,
Dei nostri ; à l’autel du Seigneur notre Dieu ;
11. et orate pro vita Nabuchodono- 11. et priez pour la vie de Nabucho­
sor, regis B abylonis, et pro vita B al- donosor, roi de B abylone, et pour la vie
tassar, filii ejus, ut sint dies eorum sicut de Balthasar son fils, afin que leurs jours
dies cæli super terram ; soient comme les jours du ciel sur la
terre ;
12. et ut det Dominus virtutem nobis, 12. et afin que le Seigneur nous donne
et illum inet oculos nostros, ut vivam us la force, et qu’il éclaire nos yeu x, pour
sub umbra Nabuchodonosor, regis B a­ que nous vivions à l’ombre de Nabu­
bylonis, et sub umbra B altassar, filii chodonosor, roi de B abylone, 'et à l’ombre
ejus, et serviamus eis multis diebus, de Baltassar, son fils, pour que nous les
et inveniamus gratiam in conspectu servions longtem ps, et que nous trou­
eorum. vions grâce devant eux.
13. E t pro nobis ipsis orate ad Do­ 13. Priez aussi le Seigneur notre Dieu
minum Deum nostrum, quia peccavi­ pour nous, car nous avons péché contre
mus Domino Deo nostro, et non est le Seigneur notre Dieu, et sa colère ne
aversus furor ejus a nobis usque in s’est pas détournée de nous jusqu’à ce
hunc diem. jour.

v ie n n en t d ’ê tre cité s. E n effet, nous le re tro u v o n s d o it pas ê tre con fo n d u a v e c c e lu i q u e m en tio n n e


d ans la tra d u ctio n q u e les L X X o n t donnée de D a n ie l, v , 2 , eto.; c a r ce d e rn ie r n ’é ta it qn e le
J e r. x x i v , 1 ; tra d u ctio n In e x a c te , p u isqu e m a s- p e t it - f i ls d e N abu ch o d on o sor, e t il m on ta su r
lter sign ifie : le s e rru rier. A u liv r e des K o la , Ils le trô n e b eau co u p p lu s ta rd , d’u n e m an ière v io ­
se ra p p ro ch en t d a v a n ta g e d u v ra i sens : t o v len te. L e p rin ce d o n t p a rle n t ici les e x ilé s
o v Y ‘/ .).£tovTa, ce lu i q u i en ferm e. é ta it le v r a i fils e t l ’h é ritie r p réso m p tif du gran d
1 0 - 1 4 . M essage tra n sm is p a r les e x ilé s à le u rs co n q u é ra n t. N u lle p a rt a ille u rs 11 n ’e st q u estio n
co relig io n n a ires de J éru sa lem . — E t d ix e r u n t : de ln l : 11 m o u r u t sans d o u te a v a n t son p è re ;
p a r é c r it, d an s un e le ttr e q u ’ils don fièren t à à m oins d o n o , ce q u i p a ra it peu v r a is e m b la b le ,
B a ru c h a u m om en t de son d ép a rt. — Eece... q u ’ il n e so it id e n tiq u e à É v ilm é ro d ach . C f.
p e cu n ia s : le p ro d u it de la co llecte m en tionn ée J e r. l i t , 3 1. — S ic u t d ies cæ li... L o o u tio n om-
p lu s h a u t (v e rs . G). — H o lo ca u to m a ta : d es vlo- p ru n té e à D e u t. x i , 21. C ’est u n e h yp e rb o le
tim e s , q u ’ils d e v ro n t o ffrir en h o lo canste. C f. o rien ta le q u i sig n ifie : Que le u r v ie d u re au ssi
L e v . I , 3 e t 88. — E l th u s . On b r û la it to u jo u rs lo n gte m p s q u e les d e u x se ro n t suspen dus au -
u n p eu d ’encens s u r l ’a u te l a v e c les sacrifices d essus de la te rre . C om p arez la fo rm u le a n a ­
n on s an glan ts. C’e s t p récisém en t ce tte espèce de lo g u e , p a r la q u e lle on s a lu a it d’ o rd in a ire le roi
s acrifice q u i e st d ésign ée p a r le m ot r m n n a , de B a b y lo n e ; « R e x , in aeternum v iv a s. » (D a n . u ,
ca lq u é s u r le g r e c p ,a v a x (o u (x â v v a d ’ap rès 4 ; v , 10 ; v i , 6 , etc .) — Ut det~. v ir tu te m _
quelq u es m a n u s c r its ), lequ el e st lu i-m ê m e u n e ( v e r s . 1 2 ) . R é s u lta t h e u re u x q u e les e x ilé s a t ­
tra n scrip tio n fa u tiv e de l ’h ébreu m in h a h . O f. ten d e n t de la lo n g u e v ie des p rin ces ch ald éen s.
L e v . n , 1 , e t le co m m entaire. — P r o peccato : les L a lo cu tio n illu m in e t ocu los... e st trè s e x p ressiv e
saoriflees p ro p itiato ires. C f. L e v .r v , 1 e t ss.; v , 1 p ou r m arq u e r la Joie. C f. m , 1 4 ; E sd r. ix, 8 ;
e t ss. — A d a r a m D o m in i. C e p assage au ssi a é té P s. x x x v n , 1 1 , e tc . — S u b u m b ra ... G ra cieu se
in c rim in é p ar les a d v e rsaire s d u liv r e de B a ru c h , m étaph o re. C .- à - d ., sous la p rotectio n de B a l­
com m e co n te n a n t u n e e rre u r h isto riq u e, p u isq u e ta ssar. C f. Is. x v i , 3 ; E z . x x x i , 6 , e tc. — S e r­
l’ au tel des h o lo ca u stes a v a it é té d é tr u it a v e c le v ia m u s... m u ltis d ieb u s. Ce t r a it e st en p a rfa ite
tem ple. M ais n ’ éta lt-11 pas to u t n a tu re l que les co n fo rm ité aveo la le ttr e q u e J é ré m ie a v a it a u ­
Juifs d em eurés à J é ru sa le m en érig ea ssen t u n tre fo is é crite a u x d é p o rté s. C e u x - c i sa v a ie n t
ju t r e , s u r leq u el Ils co n su m aien t le u rs m odestes que la c a p tiv ité d e v a it d u re r s o ix a n te - d ix a n s ,
o ffra n d e s ? C f. J e r. x l i , 6. — O ro fe p r o v ita ... e t lis s ’é ta ie n t ré sign é s à la v o lo n té de D ien. C f.
(vers. 1 1 ) . L e p rop h ète J é r é m ie , x x r x , 7 , a v a it J e r. x x i x , 5, 28. — Q u ia p ecca v im u s (v e rs. 13 ).
d é jà e x h o rté ses com p atriotes e x ilé s en C h ald ée T r a it de to u c h a n te h u m ilité . — F u r o r eju s. L e
à p rie r p our les B a b y lo n ie n s , le u r bo n h eu r d é ­ g r e c a cce n tu e la pensée : L a fu r e u r d u S e ig n e u r
p en d a n t de ce lu i de leu rs v a in q u eu rs. — B a l­ e t son in d ig n a tio n . — L eg ite lib r u m ...: le liv r e
ta ssa r est la fo rm e donnée p a r les G recs a u d ont il a é té q u estion a u d é b u t de ce ch a p itre
nom B e U a 'ç s a r , q u i sign ifie en ch ald éen : Q ue (v ers. 1 e t 3 ), e t d o n t nous tro u v e ro n s le d é b u t
11- d ie u ) Bel p io tège < lp r o l) l Ce B .iltassar ne p rop rem en t d it au vers. 15. L es e x ilé s désiraien t
B ar . I, 14- 1 9. 777

14. Lisez aussi oc livre, que nous vous 14. Et legite librum istum quem mi-
avons envoyé pour qu’il soit lu dans le simus ad vos recitari io templo Domini,
tciuple du Seigneur, au jour solennel et in die solemni et in die opportuno.
au jour favorable.
15. E t vous direz : L a justice appar­ 15. E t dicetis : Domino Duo nostro
tient au Seigneur uotre D ie u , mais à justitia; nobis autem confusio faciei
nous la confusion de notre visage, comme nostræ, sicut est dies hæc omni Juda,
il paraît en ce jour pour tout Juda et et habitantibus in Jérusalem,
pour les habitants de Jérusalem,
16. pour nos rois, et nos princes, et 16. regibus nostris, et principibus
nos prêtres, et nos prophètes, et nos nostris, et sacerdotibus nostris, et pro­
pères. phetis nostris, et patribus nostris.
17. Nous avons péché devant le S ei­ 17. Peccavim us ante Dominum Deum
gneur notre Dieu, et nous ne l’avons pas nostrum, et non credidimus, diffidentes
cru, manquant de confiance en lu i, in eum,
18. et nous ne lui avons pas été 18. et non fuimus subjectibiles illi,
soumis, et nous n’avons pas écouté la et non audivimus vocem Domini Dei
voix du Seigneur notre D ieu, pour mar­ nostri, ut ambularemus in mandatis
cher selon les préceptes qu’il nous a ejus, quæ dedit nobis.
donnés.
19. Depuis le jour où il a tiré nos 19. A die qua eduxit patres nostros
pères du pays d’Egypte jusqu’à ce jour, de terra Æ g y p ti, usque ad diem hanc,
nous avons été incrédules envers le Sei­ eramus incredibiles ad Dominum Deum
gneur notre Dieu ; et dans la dissipation nostrum; et dissipati recessimus, ne au­
de notre esprit, nous nous sommes re­ diremus vocem ipsius;
tirés, pour ne pas entendre sa voix ;

qu e sa le c tu r e p ro d u isît au ssi u n e im pression s 'il les a tra ité s sé v è r e m e n t, c ’e st qu ’ ils l ’a v a le n t


sa lu ta ire à J éru sa lem . — R e c ita r i. L e g r e c âSjayo- m é rité : nobia a u tem co n fu sio ... C f. n , 9 ;
p su crai a le sens de co n fesser, e t c ’e s t ainsi q u ’a D an . m , 2 7 - 2 8 , e t r x , 7 , 1 1 . — S ic u t est
tr a d u it le syria q u e. L a le c tu re d e v a it donc ê tre d ies hæ c. H ébraïsm e ; la co n fu sio n q u ’ ils su bis­
acco m pagn ée de sen tim en ts de p éniten ce e t d’h u ­ s a ien t a lo r s , en ch â tim e n t de le u rs péchés. —
m ilité. — I n tem p lo D o m in i. C .- à - d . s u r r e m ­ O m n i J u d a . D ans le g re c : a u x h om m es de
placem en t e t au p rès des ru in e s d u sa n c tu a ire . J u d a . — R eg ib u s» . et p r in c ip ib u s ... T o n te s les
V o y e z le v e rs. 1 0 , e t le co m m en taire. Ce tr a it classes dn p eu p le a v a ie n t é té cou p ables ; la fa u te
n e suppose n u lle m e n t q u ’il e x is ta it alors u n é ta it v ra im e n t n atio n ale. V o y e z des é n u m é ratio n s
te m p le , com m e le p ré ten d e n t c e u x q u i v e u le n t sem blables dan s N é h é m le , i x , 3 2 , e t dans J é ré ­
re c u le r la co m po sition dn liv r e d e B a ru c h Jus­ m ie , x x x n , 3 2 , e tc. — E t p a trib u s ... De la gé­
q u ’ap rès l'e x il. — I n d ie sole m n i. E n un Jour n éra tio n co n tem p orain e, l ’é c rlv a ln sacré rem onte
de fê te ( l o p t r j ç ) . L a lo cu tio n in d ie op p o rtu n o a u x gén é ra tio n s a n té rie u re s , q u i a v a le n t, elles
a le m êm e s en s; ca r le s u b s ta n tif g re c y.a ip o ü a u s s i, g riè v e m e n t offen sé D ieu . C f. v e rs. 19 ;
corresp on d à l ’h éb reu m o 'e d , q u i d ésign e les J er. x v , 4 , T h re n . v , 7. — P eccav im u s... ( v e r ­
assem blées relig ieu ses occasion nées p ar les fêtes. sets 17-22). L o n g d évelo pp em en t des v e rs. 18-16.
— E t d lc e tls . L ’Ita la a Ici to u te un e lig n e d ’in ­ — L e s m ots n o n c r ed id im u s, d iffid e n te s in eu m ,
tr o d u c tio n : « Q uem ( lib ru m ) cu m accep issen t sont p rop res à la V u lg a te . L e s J u ifs a v a ie n t
( à sa v o ir, les J u ifs de J é r u s a le m ) le g e r u n t, ln so u ve n t m an ifesté d e la défiance à l’ ég a rd du
q u o fu it s crip tu m h oc. » S e ig n e u r, en re c h e rch a n t l’a llia n ce des n atio n s
païennes. — E t n o n su b jectib iles i l l l (v e rs . 18).
{ II. — C o n fessio n et prière. I , 16 — I I I , 8. A u tr e p a rtic u la rité de la V u lg a te . — M a n d a tis ...
C 'est Ic i, com m e 11 a été d it plus h a u t , que q u æ d e d it n o b is. L itté r a le m e n t dans le g r e c ;
co m m ence à p rop rem en t p a rle r le liv r e de Ba- L es ord res q u ’ il a donnés d e v a n t n o tre fa c e . Ce
ru e h . qui est u n e m an ière to u t h éb ra ïq u e de d ire : les
1° L es J u ifs co n fessen t h u m b lem en t leu rs p é­ p récep tes q u ’il a p lacés d e v a n t n ou s com m e nne
ch és. I , 1 6 -2 2 . règ le de co n d u ite. — A d ie q u a ... ( v e r s . 1 9 ) .
1 5 - 2 2 . Ces v e rs e ts o n t u n e très gra n d e res­ « L a fa u te q u ’ils co n fessen t n’e st p o in t une
sem blance a v e c D an. i x , 6 e t ss., e t cela se co m ­ tran sgressio n p a s s a g è re , m ais u n e désobéissance
p ren d a isém e n t ; les ex ilé s a v a le n t é té Im pres­ perp étu elle, d epu is le p re m ie r Jour de le u r e x is ­
sionnés p ar ce tte confession (co m p . le v ers. 6), ten ce Jusqu’au tem p s présent. » C f. I V R eg. x x i, 15 ;
et ils la rép éta ie n t s o u ven t ; D an iel l’ in séra dono J er. v n , 2 5 - 2 6 ; x i , 7 , etc . — E r a m u s in c r e d i­
en p a rtie d an s son p rop re liv re . — D om in o ... biles... C ette to u rn u re , calqu ée s u r le g rec, d épein t
j u s t it ia . L e s su p p lia n ts recon n aissen t to u t d ’a­ fo r t bien la co n tin u ité de la désobéissance. —
bord bien h a u t la Justice p a rfa ite de J é h o v a h ; D issip a ti re ce ssim u s. C .- à - d ., « d lsp ersl p e t
778 B ar . I, 20 — I I , 4.

20. et adhaeserunt nobis multa m ala, 20. aussi des maux nombreux se
et maledictiones quæ constituit Dominus sont-ils attachés à nous, avec les malé­
Moysi, servo suo, qui eduxit patres no­ dictions que le Seigneur avait prédites
stros de terra Æ gypti, dare nobis terram à Moïse, son serviteur, qui a fa it sortir
fluentem lac et m ei, sicut hodierna die. nos pères du pays d’E gyp te, pour nous
donner une terre où coulent le lait et le
m iel, comme on le voit aujourd’hui.
21. E t non audivimus vocem Domini 21. E t nous n’avons pas écouté la voix
Dei nostri, secundum omnia verba pro­ du Seigneur notre Dieu, selon toutes les
phetarum quos misit ad nos ; paroles des prophètes qu’il nous a en­
voyés ;
22. et abivimus unusquisque in sen­ 22. et chacun de nous s’est laissé aller
sum cordis nostri m aligni, operari diis au sens de son cœur corrompu, pour
alienis, facientes mala ante oculos D o­ servir des dieux étrangers, et pour com­
mi ui Dei nostri. mettre ce qui est mal aux yeux du Sei­
gneur notre Dieu.

C H A P I T R E II

1. Propter quod statuit Dominus Deus 1. C’est pourquoi le Seigneur noti e


noster verbum suum, quod locutus est Dieu a réalisé sa parole, qu’il avait dite
ad nos, et ad judices nostros, qui ju d i­ à nous, à nos juges qui ont ju gé Israël,
caverunt Israel, et ad reges nostros, et à nos rois, à nos princes, et à tout Israël
ad principes nostros, et ad omnem Israel et Juda;
et Juda ;
2. ut adduceret Dominus super nos 2. et le Seigneur a amené sur nous de
mala m agna, quæ non sunt facta sub grands m aux, tels qu’il n’y en a pas en
cælo quemadmodum facta sunt in Jéru­ sous le ciel comme il y en a eu à Jéru­
salem , secundum quæ scripta sunt in salem , selon ce qui est écrit dans la loi
lege Moysi, de Moïse,
3. ut manducaret homo carnes filii 3. au point que l’homme mangeât la
sui et carnes filiæ suæ. chair de son fils, et la chair de sa fille.
4. E t dedit eos sub manu regum om­ 4. E t il les a livrés aux mains de tous
nium qui sunt in circuitu nostro, in les rois qui nous environnent, pour être
improperium et in desolationem in om- un opprobre et un exemple de désolation

v a r ia p eccata e t id ola, recessim u s a te » (C o rn el. 2® L ’e ffra y a n te e t lé g itim e v e n g e a n ce d u S e i­


a L a p , h . t.). L e g r e c est p lus sim ple e t p lu s g n e u r. 1 1 , 1 - 1 0 .
c la ir : N o u s av o n s é té tro p n ég lig e n ts p ou r C h a p . I I . — 1 - 5. D ieu a e x é c u té ses a n tiq u es
écou ter... L e sy ria q u e : N o us av o n s é té rebelles, m enaces co n tre c e tte n atio n p erverse e t rebelle.
p o u r n e pas éco u ter... — E t a d h æ ser u n t... m a la — P r o p te r q u o d e st u n e e x ce lle n te p araph rase
(v e rs. 20). L o c u tio n trè s én erg iq u e, q u i suppose du g re c y.x t. — S ta tu it... v erb u m ... H éb raïsm c :
u n e un ion Intim e e n tre le ch â tim e n t e t les c o u ­ 11 a réalisé ses a n cie n s o racles. C f. J e r. x i , 5 ;
pables. C f. J e r. x l h , 16. — Q uæ c o n stitu it... x x v m , 6 , e tc . — A d n o s et a d ... P lu tô t : su r
M o y si. A llu s io n a u x m enaces si élo qu en tes d u nou s (à n o tre su je t) e t su r... É n u m é ra tio n a n a ­
P e n ta te u q u e , e t s u rto u t de L e v . x x v i , e t de lo gu e à ce lle de I , 15-16. P a r 'judices il fa u t en­
D eu t. x x v m . — L e s m ots s ic u t h o d ier n a d ie te n d re to u s les ch e fs c iv ils . * - U t a d d u ce re t._
(com p. le vers. 16) se ra p p o rte n t â a d h æ ser u n t M a n iè re d o n t ie S e ig n e u r a m is ses m enaces à
n obis... — S e c u n d u m ... verba p r o p h e ta r u m e x é cu tio n . L a d escription est d’ abord gén éra le
(v e rs. 21). D é ta il s o u v e n t sig n a lé p ar Jérém ie. ( v e r s . 2 ) , p u is elle passe à q u elq u es d éta ils
C f. J e r. x i , 7 , etc. D ieu a v a it t o u t m is en œ u v re sp é c ia u x (v e rs. 3-4).— Q uæ n ù n ... fa c ta s u b ca lo .
p our re tir e r son peuple d u p éché. — I n s en s u m Q uoique ce t r a it s o it h y p e rb o liq u e , il est certain
co rd is... (vers. 22). A u lie u d’o b éir à J é h o v a h , que les ca la m ité s e n d u rées p ar les J u ifs pendan t
ils a v a ie n t s u iv i les p ires in stin c ts de le u r n a ­ e t ap rès le siège de Jé ru sa le m e u re n t un ca ra ctè re
tu re. C f. J e r. v u , 24 ; ix , 14 ; x i , 8 ; x v i, 12, e tc . p a rticu liè re m e n t a ffre u x . — Ut m a n d u ca r et...
— O p e ra ri d iis ... T ra d u ctio n s e rv ile d u g r e c (v e r s . 3). S u r ce f a it h o rrib le , v o y e z Jer. x ix , 9 ;
ip v â ^ e a O a t. C.-â-d., p ou r h o n o rer les fa u x d ieu x . T h rc n . n , 20, e t rv, 20. — D éd it eos su b m a n u .*
De m êm e p lus bas ( n , 2 1 , 22, 24). B .iru ch rem onte ici le cou rs de l ’h isto ire sain te,
B ar. TI, 5-12. 779
parmi tous les peuples chez lesquels le nibus populis In quibus nos dispersit
Soigneur nous a dispersés ; Dominus ;
5. et nous avons été assujettis au lieu 5. et facti sumus subtus, et non supra,
de commander, parce que nous avons quia peccavimus Domino Deo nostro,
péché contre le Seigneur notre Dieu, en non obaudiendo voci ipsius.
n’obéissant point à sa voix.
6. Au Seigneur notre Dieu appartient 6. Domino Deo nostro ju stitia; nobis
la justice, mais à nous et à nos pères la autem et patribus nostris confusio faciei,
confusion du visage, selon qu’il paraît sicut est dies hæc ;
en ce jour ;
7. car le Seigneur avait prédit contre 7. quia locutus est Dominus super nos
nous tous ces maux qui sont venus sur omnia mala hæc quæ venerunt super
nous; nos;
8. et nous n’avons pas imploré la face 8. et non sumus deprecati faciem
du Seigneur notre Dieu, afin que chacun Domini Dei nostri, ut reverteremur
de nous revînt de ses voies corrompues. unusquisque nostrum a viis nostris pes­
simis.
9. E t le Seigneur a veillé sur les maux, 9. E t vigilavit Dominus in m alis, et
.et il les a fa it venir sur nous, car le Sei­ adduxit ea super nos, quia justus est
gneur est juste dans toutes ses oeuvres, Dominus in omnibus operibus suis quæ
en tout ce qu’il nous a ordonné. mandavit nobis.
10. E t nous n’avons pas écouté sa 10. E t non audivimus vocem ipsius
vo ix, pour marcher dans les préceptes ut iremus in praeceptis Domini, quæ
du Seigneur, qu’il avait placés devant dedit ante faoiem nostram.
nos yeux.
11. E t maintenant, Seigneur, Dieu 11. E t nunc, Domine, Deus Israel,
d’Israël, qui avez tiré votre peuple d’E ­ qui eduxisti populum tuum de terra
gypte avec une main forte, par des Æ gyp ti in manu valid a, et in signis, et
signes et des prodiges, par votre grande in prodigiis, et in virtute tua m agna, et
puissance et avec un bras élevé, et qui in brachio excelso, et fecisti tibi nomen
voua êtes fa it un nom, comme on le voit sicut est dies iste,
en ce jour,
12. nous avons péché, nous avons agi 12. peccavim us, impie egimus, inique
avec im piété, nous avons commis l ’ini­ gessimus, Domine Deus noster, in om­
quité, Seigneur notre D ieu, contre tous nibus justitiis tuis.
vos préceptes.

et f a i t allu sio n à l’asse rv issem e n t des H éb reu x ch a cu n des pensées de son cœ u r. — V ig ila v it
p a r les ro is d’É g y p t e , d e S y r ie , d’ A s s y r ie , de D o m in u s ... (v e rs. 9). L ’em pressem en t a v e c lequel
B abylon e. P a rfo is , c ’é ta ie n t de to u t p e tits p euples, D ie u a acco m p li ses m enaces e st fo re bien re ­
te ls q u e les P h ilis tin s , les A m m o n ite s , les Id u - p résen té p a r c e tte m é ta p h o re , fam iliè re a u p ro ­
m é e n s, etc ., q u i a v a le n t v a in c u les J u ifs e t p h ète Jéré m ie . C f. J e r . i , 1 2 , e t le com m en ­
r a v a g é le u r te rrito ire . — I n deso la tio n em . L e t a ir e ; x x x i , 28 ; x u v , 2 7, e tc. — Q u ia ju s tu s
g re c sign ifie p lu tô t Ici : un ( o b je t d ’ ) éto n n e­ est... L e s su p p lia n ts n e se la sse n t pas de recon ­
m en t. P o u r la pensée, v o y e z D eu t. x x v m , 37 ; J e r. n a ître la ju s tic e de D ieu sous tous rapp orts.
x v m , 16 ; x ix , 8 ; x x v , 9, 1 1 , 18, x x ix , 18, etc . — J é h o v a h n ’e x ig e a it d’eu x q u e des choses très
I n q u ib u s n os... L e g r e c a Ici u n h ébraïsm e très lé g itim e s ; le u r c u lp a b ilité n ’en é ta it que plus
a c ce n tu é : ou è x e t (’aSer sâ m ) « u b l illu c ». — g r a n d e , e t le ch â tim e n t p lu s m érité.
F a cti... su b tu s et n on ... (v ers. 6). E xp ression très 3° L es J u ifs fo n t in sta m m en t appel à la m i­
p itto re s q u e , em p ru n tée à D eu t. x x v n i , 13. E lle séricord e d iv in e . I I , 1 1 - 1 9 .
m arqu e une su jétio n com plète. 1 1 - 1 9 . E t n u n c : la tra n sitio n acco u tu m ée.
6 - 1 0 . L e ch â tim e n t a été p a rfa ite m e n t ju ste , A fin d e to u c h e r le cœ u r de D ie u , ses en fan ts lu i
quoique sévère. — D o m in o ... ju s t it ia ... M ême ra p p ellen t u n p ro d ig e é c la ta n t qu ’il a v a it opéré
fo rm u le q u e plus h a u t , i , 1 6 ; & p a rt les m ots a u tre fo is p ou r d é liv re r son p euple : q u i e d u x is ti...
et p a tr ib u s n o stris, q u ’a jo u te n t Ici les su pp lian ts. — I n m a n u v a lid a . M ême lo cu tio n dans J é ré ­
— N o n s u m u s depreca ti... (v e rs . 8). Q uoique m ie , x x x n , 2 1 , e tc. — F ecisti tib i n om en ...
so u ve n t a v e rtis p a r le S e ig n e u r (v e rs . 7 ; com p. P en sée d élicate. E n r é a lité , p ar ce tte m e rv e il­
le v e rs. 1 ) , Ils s ’éta le n t e n d u rcis dans le m a l, leu se d éliv ra n ce des H éb reu x , le S e ig n e u r s’é ta it
et n’a v a le n t ab solu m en t rien fa it p ou r o b ten ir acq u is un grand renom p arm i les É g y p tie n s e t
des grâ ce s de co n versio n e t de p ardon. — U n u s ­ les peuples païens d 'a le n to u r. C f. E x . x i v , 18 :
qu isq ue... a v t « ... D a m le g re c ; (P o u r revenirJ Neh. ix 10 , eto. — P e c c a v im u s , im p ie ... ( v e r
780 B ar . II, 13-20.
13. Avertatur ira tua a nobis, quia 13. Que votre colère se détourne do
derelicti sumus pauci inter gentes ubi nous, car nous sommes restés en petit
dispersisti nos. nombre parmi les nations chez lesquelles
vous nous avez dispersés.
14. Exaudi, Domine, preces nostras et 14. E xaucez, Seigneur, nos prières et
orationes nostras ; et educ nos propter nos supplications; et délivrez - nous à
te, et da nobis invenire gratiam ante cause de vous, et faites-nous trouver
faciem eorum qui nos abduxerunt ; grâce devant ceux qui nous ont déportés ;
15. ut sciat omnis terra quia tu es 15. afin que toute la terre sache que
Dominus Deus noster, et quia nomen vous êtes le Seigneur notre Dieu, et que
tuum invocatum est super Israel et su­ votre nom a été invoqué sur Israël et
per genus ipsius. sur sa race.
16. Respice, Domine, de domo sancta 16. Jetez les yeux sur nous, Seigneur,
tua in nos, et inclina aurem tuam , et de votre demeure sainte ; penchez votre
exaudi nos. oreille, et exaucez-nous.
17. Aperi oculos tuos et vide ; quia 17. Ouvrez vos yeux et voyez ; car ce
non m ortui, qui sunt in inferno, quorum ne sont point les morts qui sont en enfer,
spiritus acceptus ost a visceribus suis, et dont l ’esprit a été séparé de leurs en­
dabunt honorem et justiticatiouem Do­ trailles, qui rendront honneur et justice
mino; au Seigneur ;
18. sed anima quæ tristis est super 18. mais c’est l’âme qui est tnste à
magnitudine m ali, et incedit curva et cause de la grandeur du mal, qui marche
infirma, et oculi deficientes, et anima courbée et abattu e, dont les yeux sont
esuriens dat tibi gloriam et justitiam languissants ; c’est l ’âme affamée qui vous
Domino. rendra gloire et ju stice, Seigneur.
19. Quia non secundum justitias pa­ 19. Car ce n’est pas en nous appuyant
trum nostrorum nos fundimus preces et sur la justice de nos pères que nous ré­
petimus misericordiam ante conspectum pandons nos prières devant votre fa ce ,
tuum, Domine Deus noster; et que nous implorons votre miséricorde,
Seigneur notre Dieu ;
20. sed quia misisti iram tuam et 20. mais parce que vous avez envoyé
furorem tuum super nos, sicut locutus contre nous votre colère et votre fu ­
es in manu puerorum tuorum prophe­ reur, comme vous l’avez prédit par vos
tarum, dicens : serviteurs, les prophètes, en disant :

s e t 12 ). A u tiq u e fo rm u le de co n fessio n . C f. D eu t. x x v i , 15, e tc . — A p e r i o cu lo s... (vers. 17).


I I I R eg . v in , 47 ; I I P a r . v i , 37 ; P s . c v , 6, etc. A n t r e ra ison p a r laqu elle ils e ssay e n t d ’e x c ite r
L e s syn o nym es accu m u lés m e tte n t fo r t bien la com passion d iv in e : ce n x q u ’il a u ra ain si d é­
l ’Idée en relief. — I n o m n ib u s ju s t it iis ... C .-à -d .: liv ré s ch a n te ro n t ses lo u a n g es e t p ro cu re ro n t sa
co n tre to n s les d iv in s p récep tes. C f. P s. c x v m , g lo ire . C 'est u n e rém in iscen ce de la p riè re d ’Ézé-
5 , 8 , 1 2 , e tc .; E c c ll. r v , 17. — A v e r ta tu r ir a ... c h ia s ; cf. Is. x x x v n , 17. — Q u ia n o n m o r tu i._
(v e r s . 1 3 ). V o ic i en fin la d em an d e, a d m ira b le­ S u r c e tte pensée, q u i re v ie n t p lu sie u rs fo ls dans
m en t préparée p a r ces a c te s ré ité ré s d 'h u m ilia ­ les ch a n ts s a c ré s , v o y e z Is. x x x v r n , 1 8 , e t le
tio n . — D erelicti... p a u c i... Ce t r a it a u ssi a v a it co m m en taire. — I n in f e m o ; d an s le sé jo u r des
fa it p a rtie depuis lo n gtem p s des m enaces d e m o r ts , le F '6 l h ébreu . — Q u oru m s p ir it u s a c­
J é h o v a h . V o y e z L e v . x x v i , 3 3 ; D en t, r v , 7 , e t ceptus... C .- à - d . : c e u x q u i o n t ren d u le d ern ier
x x v m , 62, e tc . C f.J e r. x l i i , 2.— E d u c n o s (v ers.14 ). sou pir. — A n i m a q u æ tristis... ( v e r s . 1 8 ). Il
F a is - n o u s s o rtir de n o tre situ a tio n d ésespérée, s’a g it de l ’âm e p éniten te, e t B a ru ch donne d ’elle
s a u v e -n o u s . — P rop ter te. T o u ch a n t m o tif, que n n é m o u v an t p o rtra it. — M a li : la m allee du
d évelo p p era le v e rs. 15 : D ieu é ta it le p re m ie r In­ péohé. — E su r ie n s : sain te m e n t affam ée de Dieu
téressé a u s a lu t de son p euple. C f. Is. x l v i i i , 1 1 ; e t de p ard o n . C f. Is. x x v i , 9.
J e r . x r v , 7. — I n v e n ir e g ra tia m ... L a req u ête 4° M enaces que D ieu a v a it lan cées co n tre son
e st bien m od este : U s se bo rn en t à o on jn rer le S e i­ p eu ple p a r les p rophètes e t p a r Moïse. I I ,
g n e u r d 'a tte n d rir p our e u x le cœ u r des C h ald éen s, 19-30*.
le u rs ru d es v a in q u e u rs . — Q u ia n o m en tu u m ... 1 9 -2 6 . L es oracles m enaçants des prophètes.
(v ers. 15 ). C e tte fo rm u le , so u v en t m al co m p rise, — A o n secu n d u m ju s tit ia s ... T r a it d é lic a t : si
sign ifie q u e les J u ifs é ta le n t le peuple de J é h o ­ so u v e n t e t si claire m e n t a v e rtis p a r le Seigneur,
v a h , e t p o r ta ie n t, p ou r ain si d ire , son nom . C f. e t désobéissan ts m algré to u t , iis s e n te n t q u ’ils
J e r. x i v , 9 ; x v , 16, etc. — R espice... (v e rs. 16). n 'on t pas le d ro it d ’ap p u y e r le u r dem ande sur
L a p rière d e v ie n t de p lu s en p lus p ressan te. — les bonnes oeuvres e t les m érites de leurs an ­
D e dum o... t u a : de ra d em e ir du ciel. C f. cêtres. — F u n d im u s ., (dans le g r e o , icav aC â À -
B a r . TT 21-29. 781

21. Ainsi parle le Seigneur: Inclinez 21. Sic dicit Dominus ; Inclinate
votre épaule et votre cou, et travaillez hutnerum vestrum ei cervicem vestram,
pour le roi de Babylone, et vous demeu­ et opera facite regi Babylonis, et sede­
rerez dans le pays que j ’ai donné à, vos bitis in terra quam dedi patribus vestris.
pères.
22. Mais si vous n’écoutez pas la voix 22. Quod si non audieritis vocem Do­
du Seigneur votre D ieu, et si vous ne mini Dei vestri, operari regi Babyloniae
travaillez pas pour le roi de Babylone, defectionem vestram faciam de civitati­
je vous ferai sortir des villes de Juda et bus Juda, et a foris Jérusalem,
hors de Jérusalem,
23. et je ferai cesser parmi vous les 23. et auferam a vobis vocem jucun­
chants de joie et les chants d’allégresse, ditatis et vocem ga u d ii, et vocem sponsi
la voix de l’époux et la voix de l’épouse, et vocem sponsæ, et erit omnis terra sine
et dans tout le pays il ne restera plus de vestigio ab inhabitantibus eam.
traces de ceux qui l’habitent.
24. Mais ils n’ont pas écouté votre 24. E t non audierunt vocem tuam , ut
voix, de manière à servir le roi de B ab y­ operarentur regi Babylonis; et statuisti
lone, et vous avez réalisé vos paroles, verba tua, quæ locutus es in manibus
que vous avez prédites par vos servi­ puerorum tuorum prophetarum, ut
teurs les prophètes, en faisant trans­ transferrentur ossa regum nostrorum et
porter hors de leur place les os de nos ossa patrum nostrorum de loco suo ;
rois et les os de nos pères;
25. et ils ont été exposés à la chaleur 25. et ecce projecta sunt in calore so­
du soleil et ù la gelée de la nuit, et ils lis et in gelu noctis, et mortui sunt in
sont morts dans des douleurs affreuses, par doloribus pessimis, in fam e, et in gladio,
la famine, et par le glaive, et par l’exil. et in emissione.
26. E t vous avez réduit ce tem ple, où 26. E t posuisti templum, in quo invo­
votre nom avait été invoqué, dans l’état catum est nomen tuum in ipso, sicut hæo
où il est aujourd’hui, à cause de l’ini­ dies, propter iniquitatem domus Israel
quité de la maison d’Israël et de la m ai­ et domus Juda.
son de Juda.
27. E t vous avez agi envers nous, Sei­ 27. E t fecisti in nobis, Domine Deus
gneur notre Dieu, selon toute votre bonté, noster, secundum omnem bonitatem
et selon toute votre grande m iséricorde, tuam et secundum omnem miseratio­
nem tuam illam magnam,
28. comme vous l’aviez dit par votre 28. sicut locutus es in manu pueri
serviteur Moïse, le jour où vous lui avez tui Moysi, in die qua praecepisti ei scri­
ordonné d ’écrire votre loi en face des bere legem tuam coram filiis Israel,
enfants d’Israël,
29. en disant : Si vous n’écoutez pas 29. dicens : Si non audieritis vocem
ma voix, cette grande multitude sera ré- meam, multitudo hæc magna converte-

lo u e v ) . S u r ce tte lo cu tio n p itto re s q u e . Jeter sa 2 2 , etc . — S t a tu is ti v erba ... (v e rs. 24 ). L e s J u ifs


p rière d e v a n t q u e lq u 'u n , v o y e z J e r. x x x v i , 7 , n e lu i a y a n t pas obéi, D ieu a in té g ra le m e n t e x é ­
e t la n o te ; x x x v u , 20; x x x v i h , 26 , etc , — c u té en ve rs e n x ses p rojets de v e n g e an ce . B a ru ch
L o cu tu s ... in m a n u ... H ébraïsm e : p a r l’in te r­ Insiste s u r tro is p oin ts p articu lie rs : la p rofa n a­
m éd iaire de te s s e rv ite u rs (.p u e r o r u m ) , les pro­ tion des ossem ents des m orts, u t tr a n fe r r e n tu r
p hètes. — S ic d ic it D o m in u s... L es m enaces ossa... ( v e r s . 24b - 25-* ; com p. J e r. v m , 1 - 2 , et
d iv in e s (v e rs. 2 1 -2 2 ) so n t citées lib rem en t d’a ­ x x x v i , 30 ); la m o rt p ou r u n gra n d n o m b re des
p rès J er. x x v , 8 - 1 1 , e t x x v a , 9 -1 3 . — O péra h a b ita n ts d n ro yau m e, et m o r tu i s u n t... (v e rs. 2 5b.
fa c ite regi... C . - à - d . : So yez soum is a u ro i de E m iss io n e e s t u n e tr a d u c tio n s e rv ile d u s n b s ta u -
B a b ylo n e . C f. i , 22. — E t sedebitis tn terra ... t l f g reo <xTto<jTo).r| ; litté ra le m e n t, ce q n ’on en vo ie,
S’ ils a v a ie n t re m p li ce tte co n d ition , Ils a u ra ie n t m ais to u t sp écia lem en t la m ort, d’après les L X X ) ;
p u re ster en P a le stin e, com m e v a s s a u x des C h al­ la d estru ctio n du tem p le, et p o s u is ti... (v e rs . 2 6 ).
déens. — D efectionem ... fa c ia m ... est p o u r « d e­ 27-30*. O racle m en açan t d e Moïse. — E tfe o is ti...
ficere vos faciam a c iv ita tib u s ... » — A u fe ro ,m Q uoique si sévèrem en t tr a it é s , les su p p lia n ts
a vobis... (v ers. 23). Ces p aroles sont em pru n tées recon n aissen t q u e D ieu a u sé de b ie n v e ü la n ce
litté ra le m e n t à J er. v i i , 34 (v o y e z la n o te ). — à le u r é g a r d , c a r 11 a u r a it pu les c h â tie r d ’u n e
S in e vestigio... On ne v e rra pas une seu le tra c e m an ière beau cou p p lu s g ra v e . — S lcu t... i n m a ­
d ’h a b ita n ts. Cf. J e r. x x v , 1 1 ; x x wi , 9 ; x x x i v , n u .., M oysi. Com p. L ev . x x v i , 27 e t sa.; D e u t.
78 2 B ar . II. 30 — T I I , 1.

tur in minimam inter gentes, quo ego duite à un très petit nombre parmi les
eos dispergam ; nations chez lesquelles je les disperserai ;
30. quia scio quod me non audiet 30. car je sais que le peuple ne m'é-
populus, populus est enim dura cervice; coutera pas, car c ’est un peuple qui a la
et convertetur ad cor suum in terra tête dure ; mais il rentrera en lui-même
captivitatis suæ, dans le pays de sa captivité,
31. et scient quia ego sum Domi­ 31. et ils sauront que je suis le Sei­
nus Deus eorum; et dabo eis cor, et gneur leur Dieu ; je leur donnerai un “
intelligent; aures, et audient; cœur, et ils comprendront; des oreilles,
et ils entendront;
32. et laudabunt me in terra captivi­ 32. et ils me loueront dans le pays de
tatis suæ , et memores erunt nominis leur captivité, et ils se souviendront de
mei; mon nom,
33. et avertent se a dorso suo duro, 33. et ils se sépareront de leur dos re- 1
et a m alignitatibus suis, quia reminis- belle et de leurs méchancetés, car ils se
centur viam patrum suorum, qui pecca­ souviendront de la voie de leurs pères 1
verunt in me. qui ont péché contre moi.
34. E t revocabo illos in terram quam 34. E t je les rappellerai dans le payt
juravi patribus eorum, Abraliam , Isaac, que j ’ai promis avec serment à Abraham,
et Jacob, et dominabuntur ejus; et mul- à Isaac et à Jacob , et ils en seront les 1
* tiplicabo eos, et non minorabuntur; m aîtres; et je les m ultiplierai, et ils ne
diminueront point ;
35. et statuam illis testamentum a l ­ 35. et je ferai avec eux une autre
terum sempiternum, ut sim illis in alliance, éternelle, afin que je sois leur
Deum, et ipsi erunt mihi in populum ; Dieu et qu’ils soient mon peuple; et je
et non movebo amplius populum meum, ne ferai plus sortir mon peuple, les en­
filios Israel, a terra quam dedi illis. fants d’Israël, du pays que je leur ai
donné.

C H A P I T R E III

1. E t nunc, Domine omnipotens, Deus 1. Maintenant donc, Seigneur tout-


Israel, anima in angustiis, et spiritus puissant, Dieu d ’Israël, c’est une âme
anxius clam at ad te. dan3 l’angoisse et un esprit anxieux
qui crie vers vous.

x x v m , 6 2 -6 4 , e t x x x , 1 e t sb. L ’o racle e st c ité m agn ifiqu e o ra cle de J érém ie, x x x i , 31-33. T o u t


très lib rem en t. — M u ltitu d o h æ c (v e rs. 29). L e ee p assage e st dono m essian iqu e, c a r si qu elqu es-
m ot g re c rjcrtj; f a it Im a g e , c a r 11 d ésign e u n s des d é ta ils q u ’il d é c r it se sont réalisés lo rsqu e
un essaim d ’ab eilles. les J u ifs re v in re n t s’ in sta lle r en P a le stin e ap rès
5° L e s J u ifs se rep e n tiro n t e t D ieu le u r p a r ­ l ’e x il, les tra its p rin cip a u x n’ o n t tr o u v é le u r
donn era. I I , 30b -35. acco m p lissem en t réel q u ’en N o tr e - S e ig n e u r J é ­
30b-33. L e re p e n tir de la n atio n s u r la te r re s u s - C h r is t , le fo n d a te u r de la n o u ve lle A llia n ce ,
d ’e x li. — C onvertetur a d cor est un fré q u e n t e t d an s son É g lis e , qu i d o it d u re r ju sq u ’à la
h ébraïsm e, p o u r d ésig n er les réflexionB sérieuses fin des Blèeles.
q u i p ro d u isen t la co n versio n . C f. I I I R e g . v m , 6° R é c a p itu la tio n de l’h u m b le co n fession ei
4 7; I I P a r. v i , 3 7 , e tc. — Scien t q u ia ego... L e de la p n è r e . I I I , 1 - 8 .
reto u r d u peuple à Bon D ie u sera p a r fa it ; il e s t C h a i-, I I I . — 1 -8 . S 'a p p u y a n t b u t leâ p ro ­
ad m ira b lem en t d écrit. — Y la m p a t r u m su o r u m ... m esses q u i p ré cè d e n t, le peu ple ju if co n ju re Ins­
(v e rs . 33b) : la m a u v aise co n d u ite de leu rs a ïe u x , ta m m e n t son D ieu de lu i p ard o n n er, e t de m e ttre
e t seB su ites fn n estes. fin a u x m a u x de l’e x il. L ’ae ce n t eBt pluB p a th é ­
3 4 -3 5 . L e p a rd o n , le re to u r en P a le s tin e , e t tiq u e qu e ja m a is. — E t n u n c . T ra n sitio n propre
le rétab lisse m en t de la sain te allia n ce b u t u n e à la V u lg a te : p u isq u e v o u s nous o u v re z de si
n o u velle base. — R evocabo... i n terra m ... C et co n solan ts horizonB. — O m n ip o ten s, D eu s Isr a el.
h e u re u x reto u r, ap rès u n d o n lo n reu x e x il, a v a it Ces nom s co n tie n n e n t d e u x m otifs d ’in îim e co n ­
été p ré d it aussi p a r M oïse. C f. L e v . x x v i, 42-25 ; fian ce : Jéh o va h est to u t-p n issan t, e t 11 e st le D ieu
D eu t. x x x , 1 - 5 . — T e s ta m e n tu m a lteru m ... des J u ifs . — A u tr e m otif, en core p lu s to u c h a n t :
Même pensée e t m êm es exp ressio n s q u e dans le m is e r e r e , q u la ... m ise rico rs. R est dans la n v
B ar . ITT, 2 8. 783

'2. Ecoutez, Seigneur, et ayez pitié, ‘2. A u d i, Domine, et miserere, quia


car vous êtes un Dieu compatissant; ayez Deus es misericors; et miserere nostri.-.,
pitié de nous, parce que nous avons quia peccavimus ante te :
[léché devant vous ;
3. car vous trônez éternellement, et 3. quia tu sedes in sempiternum, et
nous, périrons-nous à, jam ais? nos peribimus in ævum?
4.Seigneur tout-puissant, Dieu d’Israël, 4. Domine omnipotens, Deus Israel,
écoutez maintenant la prière des morts audi nunc orationem mortuorum Israel,
d’Israël, et des enfants de ceux qui ont et filiorum ipsorum qui peccaverunt ante
[léché devant vous, et qui n’ont point te, et non audierunt vocem Domini Dei
écouté la voix du Seigneur leur Dieu, de su i, et agglutinata sunt nobis mala.
sorte que les maux se sont attachés à
nous.
5. Ne vous souvenez pas des iniquités 5. Noli meminisse iniquitatum pa­
de nos pères; mais souvenez-vous, en ce trum nostrorum, sed memento manus
tem ps-ci, de votre main et de votre tuæ et nominis tui in tempore isto ;
nom,
6. car vous êtes le Seigneur notre 6. quia tu es Dominus Deus noster,
D ieu , et nous vous louerons, Seigneur ; et laudabimus te, Domine,
7. car c’est pour cela que vous avez 7. quia propter hoc dedisti timorem
mis votre crainte dans nos cœurs, afin tuum in cordibus nostris, et ut invo­
que nous invoquions votre nom , et que cemus nomen tuum, et laudemus te in
nous publiions vos louanges dans notre captivitate nostra, quia convertimur ab
captivité, en nous convertissant de l’ini­ iniquitate patrum nostrorum, qui pec­
quité de nos pères qui ont péché devant caverunt ante te.
vous.
8. E t voici que nous sommes aujour­ 8. E t ecce nos in captivitate nostra
d’hui dans cette captivité, où vous nous sumus h od ie, qua nos dispersisti in
avez dispersés pour être un sujet d’op­ improperium, et in maledictum, et in
probre et de malédiction, et un exemple peccatum , secundum omnes iniquitates
de la peine due au péché, selon toutes patrum nostrorum, qui recesserunt a te,
les iniquités de nos pères qui se sont re­ Domine Deus noster.
tirés de vous, Seigneur notre Dieu.

tu r e m êm e de D ieu d’a v o ir p itié. — Q u ia pec­ m a la . S u r ce tte m étaph ore e x p re s s iv e , vo y e z i ,


ca v im u s. C .- à - d ., p arce que nous recon naisson s 20 , e t la n ote. — M em ento m a n u s ... L a p u is­
nos fa u te s , e t q ue nous les reg re tto n s. C f. P s . san ce e t la g lo ire d e J é h o v a h s’opposent ég a le ­
x l , 5. — Q u ia tu sedes... ( v e r s . 3 ) . « L e con ­ m en t à ce q u ’ il laisse e n tièrem en t p é rir son
tr a s te q u i ex is te en tre la m ajesté de D ieu e t la peuple (v ers. 6 - 7 ) . — L a u d a b im u s te (v e rs. 6).
faiblesse de ses c ré a tu re s » est aussi un e raison P ro m esse de lo u a n g es e t d ’a ctio n de g râ ce s, q u i
p o u r lu i de p ard o n n er à son peuple. C f. Is. l v i i , to u rn e ro n t à l’h o n n e u r du v r a i D ieu . — E t ecce
1 5 - 1 6 . — P e r ib im u s i n æ v u m ? C .- à - d . : P e r ­ in ca p tivita te... (v e rs. 8). C on clu sion ém ou van te.
m e ttr e z - v o u s que n ous p érission s à Jam ais? C f. E n a tte n d a n t q u ’ il p laise au S e ig n e u r de les dé­
T h ren . v , 19 -2 0 . Il n ’y a p as d ’in te rro g atio n liv r e r , Ils so u ffre n t cru e lle m e n t. — E t in p ecca ­
dans le g r e c , q u i, en o u tr e , em ploie le p résent tu m . L e m ot g re c o;p}.r)<7t; e s t u n peu o bscu r.
au lie u du fu t u r : E t nous périssons à Jamais. I l est ce p en d an t p ro b ab le q u ’il rep résen te la
L e s J u ifs co m p ren nen t q u e , sans le secours du d ette co n tra c té e p ar le péché : le sens se ra it
S e ig n e u r, Ils v o n t d is p a ra ître de la scèn e du do nc : p o u r p a y e r la p é n a lité e n co u ru e p a r nos
m onde e t de l ’h is to ir e , ta n t ils so n t affaib lis. crim es.
C f. J er. x l , 15. A u v ers. 4 , Ils s o u lig n e n t très
é n erg iq u em en t ce tte p en sée, en se n o m m an t S e c tio n II. — L e n is co u n s p r o p h é t i q u e
'< les m orts d ’Israël » (.m ortuo rum ...). I l n e s’a­ de B aru ch . I I I , 9 — V , 9.
g it donc p a s, com m e l ’o n t pensé q u elq u es In ter­
L e ton ch a n g e to u t à c o u p , com m e les pen­
p rè te s , des m em bres de la n atio n th é o cratiq u e
sé es, q u i s’é lè v e n t à de su b lim es e t radieuses
m orts d epuis u n tem p s p lus ou m oins consid é­
h au teu rs.
r a b le , e t q u i, d u sein des lim b e s , au ra ie n t in ­
tercéd é p o u r leu rs frè re s en co re v iv a n ts , p longés § I. — É log e de la sagesse d iv in e . I I I, 9 — IV , 4.
d an s le m alh eu r. — F ilio r u m ip so m im ... A u tre
nom p a r leq u el les su p p lia n ts se d ésig n en t dans C e tte p a g e , Justem ent a d m iré e , n ’a pas u n
le u r h u m ilité : Ils recon n aissen t q u ’ils so n t pé­ In térêt p u rem en t sp é c u la tif ; son b u t e st au
c h e u r s , e t flls de p éch eurs. — A g g lu tin a ta ... co n tra ire trè s p r a tiq u e , c a r elle a é té é crite
784 B ar. I I I , 9-16.

9. A u d i, Israel, mandata vitæ ; auri­ 9. Ecoute, Israël, les préceptes do la


bus percipe, ut scias prudentiam. vie; prête l’oreille, pour apprendre la
prudence.
10. Quid est, Israel, quod in terra ini­ 10. D ’où vient, Israël, que tu es dans
micorum es, le pays de tes ennemie,
11. inveterasti in terra aliena, coin­ 11. que tu as vieilli sur une terre
quinatus es cum mortuis, deputatus es étrangère, que tu t’es souillé avec les
cum descendentibus in infernum ? morts, et que tu as été compté parmi
ceux qui descendent dans le séjour des
morts?
12. Dereliquisti fontem sapientiæ. 12. C ’est que tu as abandonné la
source de la sagesse.
13. Nam si in via Dei ambulasses, 13. Car si tu avais marché dans la
habitasses utique in pace sempiterna. voie de D ieu, tu aurais certainement
habité dans une paix éternelle.
14. Disce ubi sit prudentia, ubi sit 14. Apprends où est la prudence, où
virtus, ubi sit intellectus, ut scias simul est la force, où est l’intelligence, afin
ubi sit longiturnitas vitæ , et victus, ubi que tu saches en même temps où est la
sit lumen oculorum, et pax. longueur de la vie et la vraie nourri­
ture, où est la lumière des yeux et la
paix.
15. Quis invenit locum ejus? et quis 15. Qui a trouvé le lieu où elle réside ?
intravit in thesauros ejus? et qui est entré dans ses trésors ?
16. Ubi sunt principes gentium , et 16. Où sont les princes des nations,

p our e x c ite r les J u ifs à v e n ir p u ise r, com m e a u ­ p u isqu e Israël n’ est m alh e u re u x q u e p arce q u ’ il
tr e fo is , à la fo n ta in e de la sagesse d iv in e . a ab an d on né la sa g e s s e , il u ’a d ’a u tr e ressou rce
1° Israël e st affligé p arce q u ’ il a aband onné la que de la re tro u v e r, s’il v e u t re d e v e n ir h e u re u x .
v ra ie sagesse. I I I , 9-14. — V ir t u s , in te lle ctu s. D e u x q u a lité s de ia sa­
9. I n v ita tio n p re ssa n te , s e r v a n t d’ex o rd e . — gesse : la fo rce ( î a x û ç ) p ou r a g i r , e t l ’in te lli­
A u d i, Isr a el... On d ir a it un écho de D eu t. v , 1. — ge n ce m orale ( a i i v e a t ? ) p o u r com pren dre. Ces
M a n d a ta v itæ : les co m m an d em en ts q u i d o nn en t m ots so n t sy n o n y m e s d e p r u d e n tia (çpâvY|<7iç,
la v i e ; c f. r v , 1. la con n aissan ce de ce q u ’il f a u t fa ire e t ne pas
1 0 - 1 4 . L a cau se des m alh eu rs d ’ Israël. U ne fa ire ). N o u s tro u v e ro n s p lu s loin (v e rs . 23) d e u x
q u e s tio n , v e rs . 1 0 - 1 1 , e t u n e rép on se, v ers. a u tre s lo cu tio n s an a lo g u es : « sa p ie n tia » ou
12-14. — Q u id est... q u o d ...t L e g r e c rép ète d eu x o o ç i a , e t « d iscip lin a » ou £7tiat^[ir| ( v e r s .
fo is ces m o t s , d ’u n e m an ière trè s v iv a n te : rt 2 0 ,2 7 , e tc .; la scie n ce ). — L o n g itu r n ita s vitæ .
3n, o t i . — Q u a tre tr a it s , g ro u p és d e u x à U n des dons les p lu s p ré c ie u x de la sagesse sous
d e u x eu g ra d a tio n a s c e n d a n te , d é c r iv e n t le m i­ l’ A n cie n T e sta m e n t. C f. P r o v . m , 18, e t rv, 10 ;
sérab le é ta t des J u ifs : i n terra in im ic o r u m ... E c c ll. i, 12, e tc. — V ic t u s : les choses n écessaires'
( e n C h a ld é e ), e t in v e te ra sti... (ils se so n t a ffa i­ à la v ie . D ans le g r e c : Ç o rq, a la v ie dans son
b lis p eu à p eu, com m e on le f a it p a r la v ieillesse ; essen ce, » « la v ig u e u r , la fra îc h e u r e t la fle u r
cf. P s. v i , 8 ; x m , 3 ; T h re n . n i , 4 , e to .); c o in ­ de la v ie . » C f. P ro v . r v , 13. P a r co n s é q u e n t,
q u in a tu s es... e t d e p u ta tu s ... — C u m m o rtu is. u n e e x iste n ce to u t h e u re u se . — L u m e n o c u lo ­
Ces m orts so n t p rob ab lem en t Ici les p aïen s, p arm i r u m . A u tr e m étap h o re p o u r sig n ifie r le bo n h eu r.
lesq u els les J u ifs d éportés é ta ie n t o b lig és de V o y e z i , 12 e t la n ote.
v iv r e , e t d o n t ie c o n ta c t les s o u illa it a u p o in t de 2° O rig in e m y sté rie u se de ia sagesse. I I I ,
v u e léga l. C f. J e r. i i , 23; E z . x x , 31. — D ep u ­ 15-2 3 .
ta tu s es c u m „ . C f. P s. l x x x v i i , 5, où l’on tr o u v e 1 5 -2 3 . L ’a u te u r p rocèd e en co re p a r question *
u n e expression p resqu e id en tiq u e, p ou r m arq u er ( v e r s . 1 5 - 1 8 ) e t p a r réponses ( v e r s . 1 9 - 2 3 ) .
u n e d ésolation e x trê m e . — D e r e liq u isti„ . ( v e r ­ Com p. le v e rs. 9 e t ss., e t J o b , x x v i i i , 12 e t s s
se t 12). L ’ a u te u r d u liv re répond à sa p ro p re — L o e u m e ju s : le lie u o ù résid e la sagesse. —
q u e s tio n , e t in d iq u e cla ire m e n t la cau se des T h esa u ro s e ju s : l’e n d ro it o ù ses rich esses son t
m alh eu rs des J u ifs . — F o n tem s a p ie n tiæ . C.-à-d., am on celées. Of. J o b , x x v i i i , 2 2 ; P s. o x x x i v ,
D ieu lu i-m ê m e . C f. J e r. n , 1 3 , e tc . — I n v i a 7 , eto. — U bi su n t... (v e rs. 16). B a ru c h v a c l t n
D ei ( v e r s . 1 3 ) : la v o ie tracée p a r le S e ig n e u r, q u elq u es exem ples, p o u r d ém on trer qu e p ersonne,
la v o ie de ses com m an d em ents. C f. i v , 1 3 ; P s. à p a rt D ie u , « x ’a tro u v é ia résidence de la s a ­
x x v i , 1 1 , e tc. — H a b ita sses... in pace... U y a gesse. L ’ én u m ératio n des d iv e rs â g e s , co n d ition s
une g ra n d e fo rce dans ce tte ex pressio n : h a b ite r e t races de l ’h u m a n ité se rt à m e ttre en re lie f la
dans la p a ix , s’y m o u v o ir e t y v iv r e com m e ch ez v a le u r In com parable de la sagesse. » — P r in ­
soi. C f. Is. x l v i i i , 18. — D isce u b i... (v e rs. 14). cipes g e n tiu m . L e s ch e fs des peu ples sont n atu ­
Oonséquence n a tu re lle des v e rs e ts q u i p récèd en t ; relle m e n t sig n alé s au p rem ier ra n g ; to u s le s
Comment.
786 Bah. 111, 17-23.

qui doruinautur super bestias quæ sunt qui dominent snr les betes de la terre,
super terram,
17. qui in avibus cæli ludunt, 17. et qui se jouent des oiseaux du
ciel,
18. qui argentum thesaurizant, et au­ 18. qui thésaurisent l’argent et l’or,
rum , in quo contidunt homines, et non auxquels les hommes se confieut, et
est finis acquisitionis eorum ; qui argen­ qui tâchent d’acquérir sans fin, qui fa ­
tum fabricant, et solliciti sunt, nec est briquent l ’argent, et qui sont inquiets,
inventio operum illorum ? et dont les travaux sont innombrables ?
19. Exterm inati sunt, et ad inferos 19. Ils sont morts, etils sont descendus
descenderunt, et alii loco illorum sur- dans les enfers, et d’autres se sont levés
rexerunt. à leur place.
20. Juvenes viderunt lumen, et habi­ 20. Des jeunes gens ont vu la lumière
taverunt super terram ; viam autem et ont habité sur la terre ; mais ils ont
disciplinae ignoraverunt, ignoré la voie de la sagesse,
21. neque intellexerunt semitas ejus; 21. et ils n’ont pas compris ses sen­
neque filii eorum susceperunt eam , a tiers; leurs enfants non plus ne l ’ont pas
facie ipsorum longe facta est. reçue, elle 6’est tenue loin d ’eux.
22. Non est audita in terra Chanaan, 22. Un n’a pas eutendu parler d’elle
neque visa est in Theman. dans la terre de Chanaan, et elle n’a
pas été vue dans Théman.
23. F ilii quoque A g a r, qui exquirunt 23. Les fils d’Agar, qui recherchent
prudentiam quæ de terra est, negotia­ la prudence qui est de la terre, les mar­
tores Merrhæ et Theman, et fabulatores, chands de Merrha et de Théman, les fa ­
et exquisitores prudentiae et intelligen- bulistes, et les chercheurs de prudence
tiæ , viam autem sapientiae nescierunt, et d’intelligence, n’ont pas connu non
neque commemorati sunt semitas ejus. plus la voie de la sagesse, et ne se sont
pas souvenus de ses sentiers.

d é ta ils des v e rs . 1 6 - 1 7 les co n cern en t. — Q u i... n ic ie n s , p arm i lesqu els les hom m es sages é ta le n t
su p e r bestias... Ce tr a it re lè v e la p uissan ce des n o m breu x. C f. II P a r. n , 7 ; E z. x x v n t , 3 - 5 ;
p rin ces. R ien ne le u r résiste, pas m êm e les bêtes Zach . IX , 2b-3 . — T h em a n é ta it u n d is tr ic t m é­
fa u v e s . Cf. J e r . x x v n , 6 , et x x v n i , 1 4 ; D an . rid io n al de l ’Id u m éc, p are ille m e n t renom m é p ou r
n , 38. S u r les m on um en ts a s s y rie n s , on v o lt sa sagesse. C f. J e r. x u x , 7 ; A b d . 8-9. — F i h l. ..
so u v e n t les rois ln t ta n t co n tre les a n im a u x les A g a r (v e rs . 23). L es Is m a é lite s Issus d ’A b rab am
p lus fa r o u c h e s , et les te rrassan t. V o y e z l’A tia a p a r la se rv a n te de S a ra. C f. G en. x v i , 16 ; x x x v n ,
a rchéol., p l. x x x i x , flg. 6 , 9 ; p l. x n , flg. 2 , 2 5 ; P s . l x x x i i , 7 , e tc. — Q u i e x q u ir u n t... D ’a ­
7 , 8 , etc. — Q u i in a v ib u s... ( v e r s . 1 7 ) . A u tr e près le g r e c : Us ch e rch e n t la sagesse s u r la te r re .
e x e m p le du p o u v o ir absolu d es p rin ces : les o i­ S’o ccu p a n t beau cou p de co m m e rce , les « flls
sea u x eu x-m êm es, ces êtres si lib re s e t si d ifficiles d ’A g a r » é ta le n t p resqu e p e rp é tu e lle m e n t en
à saisir, ne p e u v e n t le u r échapp er. — Q u i a r ­ v o y a g e ; o r , dans l ’a n tiq u ité s u r to u t , c ’e st en
g en tu m ... (.vers. 18). L es ric h e s , m algré le u r fo r­ v o y a g e a n t qu e l'on a c q u é ra it de la sagesse e t
tu n e im m en se, ne p e u v en t pas non p lus a c q u é rir de l’ex p é rie n ce . — M errhæ . D an s le g r e c : M e p -
p a r e u x -m ê m e s la sagesse. P e t it ta b lea u fo r t p â v . On ne tr o u v e ce nom n u lle p a rt a ille u rs .
bien tra c é . — S o llic it i s u n t : In qu iets d’a c cro itre D e n o m b reu x In terp rètes supp osent q u ’ il y a Ici
leu rs ric h e s se s , e t tr a v a illa n t à ce la d ’un e m a­ u n e e rre u r de tra n scrip tio n p o u r M édan ; 11 s’a ­
n ière o p in iâ tre (n ec est in v e n tio ...) — E x te r m i­ g ir a it alo rs d es M ad lan ltes, ces a u tre s m arch an d s
n a t i s u n t... (v e rs. 19). R é c a p itu la tio n . Ces p rin ces cé lèh res des tem ps a n tiq u es ( c f . G en. x x x v n , 36):
e t ces rich es sont m orts sans tr o u v e r la sagesse. com m e Ils d escen d a ien t d’A b rah a m p a r C é tu ra
— Ju v en es... (vers. 20). L e s g én éra tio n s h u m ain es (G en . x x v , 2), Ils s e ra ie n t m en tion n és d ’u n e faço n
se so n t su ccéd é l’ une à l’a u t r e , m ais a u cu n e tr è s n a tu re lle h cû té des Ism a élites. — T h e m a n
d ’elles n’ a pu fa ir e ce tte p récieu se d é co u v e rte : ne d ésign e pas l'Id u m é e , com m e au v e rs. 22 ,
v ia m ... d isc ip tiu æ ( l e ch em in q u i c o n d u it à la m ais T h é m a , flls d’Ism aêl (G e n . x x v , 1 6 ) . —
v ra ie scie n c e ; n o te d u v e rs . 1 4 ) ig n o ra v e ru n t. F a b u la to r e s (p .u 0 o ).é y o t) : les au te u rs des p a r a ­
— A fa c ie ip s o r u m longe... (v e rs . 21b). V a r ia n te boles e t des p ro v erb es, e t, en gé n é ra l, de la lit t é ­
d an s le g r e c : Ils se so n t é ga rés lo in de le u r ra tu r e In téressan te q u i p o rta it ch ez les H ébreu x
ch em in ( o u , d’ap rès un e a u tr e leçon : lo in de le nom de m âS al. C f. P s. x u x , 5 ; l x x v i i i , 2 ;
son ch em in ). — N o n est a u d ita ... V e rs. 2 2 -2 3 : E z . x v n , 2 , e tc. — E x q u is ito r e s p r u d en tiæ ... :
a u cu n e n a tio n , m êm e p arm i celles q u i é ta le n t ce u x q u i re c h e rch a ie n t la scien ce e t la sagesse
rép u tées les p lus h a b ile s , n ’a réussi à d é co u v rir sous to u te s le u rs form es. — In su ccès co m plet de
la sagesse. — C h a n a a n rep résen te ici les P h é ­ to u tes ces rech erch es ; v ta m a u le m ...
I5 a r . 1 1 1 , 2-1-34. 787

24. 0 Israël, que la maison de Dieu 24. (J Isra ël, qnam magna est domus
est grande, et que ic lieu qu’il possède Dei, et ingens locus possessionis ejus!
est étendu !
25. Il est vaste et n’a pas de bornes; 25. Magnus est, et non habet finem;
il est élevé, il est immense. excelsus, et immensus.
26. Là, furent ces géants célèbres, qui 26. Ibi fuerunt gigantes nominati illi,
existaient au commencement, ces géants qui ab initio fuerunt, statura m agna,
à la taille élevée, qui savaient la guerre. scientes bellum.
27. Le Seigneur ne les a pas choisis, et 27. Non hos elegit Dominus, neque
ils n’ont pas trouvé la voie de sa sagesse; viam disciplinai invenerunt; propterea
c’est pour cela qu’ils ont péri, perierunt,
28. et comme ils n’ont pas eu la sa­ 28. et quoniam non habuerunt sa­
gesse, ils sont morts à cause de leur pientiam , interierunt propter suam insi­
folie. pientiam.
29. Qui est monté au ciel pour l ’y 29. Quis ascendit in cælum, et acce­
prendre, et qui l’a fa it descendre des pit eam , et eduxit eam de nubibus?
nuées?
30. Qui a passé la mer, et l’a trouvée, 30. Quis transfretavit mare, et inve­
et l’a apportée de préférence à l’or le nit illam , et attulit illam super aurum
plus pur? electum ?
31. 11 n’y a personne qui puisse con­ 31. Non est qui possit scire vias ejus,
naître ses voies, ni qui découvre ses sen­ neque qui exquirat semitas ejus ;
tiers ;
32. mais celui qui sait tout la connaît, 32. sed qui scit universa novit eam ,
et il l ’a trouvée par sa prudence, lui et adinvenit eam prudentia sua, qui
qui a créé la terre à jam ais, et qui l ’a præparavit terram in æterno tempore,
remplie de bêtes et de quadrupèdes ; et replevit eam pecudibus et quadrupe­
dibus ;
33. lui qui envoie la lumière, et elle 33. qui em ittit lumen, et vadit; et
part; qui l’appelle, et elle lui obéit avec vocavit illu d , et obedit illi in tremore.
tremblement.
• 34. Les étoiles ont donné leur lumière 34. Stellæ autem dederunt lumen in
à leurs postes, et elles se sont réjouies; custodiis 6uis, et lætatæ sunt;

3» C e tte sagesse, to u te d iv in e , n ’a pas été a c­ to u s des p référen ces d iv in e s ; m ais 11 n ’en fu t


cordée au m onde. I I I , 24 -28 . n u lle m e n t ain si. — P r o p te ra p e rie ru n t : à cause
24-28. Ce q u e n i la p uissan ce, n i la ric h e s se ,n i de le n r m an qu e de sagesse. Com p. le v e rs. 28.
l’h a b ileté n a tu relle, ni l ’étu d e ne p e u v e n t p ro c u re r 4° L e S e ig n e u r p e u t seu l co m m u n iq u e r la sa­
a u x hom m es, D ieu le donne à q u i bon lu i sem ble, g e s s e , e t o’e s t à I s r a ë l, sa n atio n c h é r ie , q u 'il
n on to u te fo is an m onde p e rv e rs. — 0 Isr a ë l. lu i a plu de la d onner. I I I , 29-38 .
T o u ch a n te ap ostroph e ; e lle p rélu d e à ce q u i sera 2 9 -3 1 . A u cu n e ffo rt h u m a in n ’e st cap able de
d it p lu s bas du p riv ilè g e des J u ifs re la tiv e m e n t p ro c u re r la v ra ie sagesse. — Q u is a s c e n d it.. . ?
à la sagesse. Com p. les vers. 3 6 -3 8 . — M a g n a... L e s vers. 29-30 so n t en p a rtie em p ru n té s à
d o m u s D ei. Ces m ots ne d ésig n e n t pas le cie l, ni D e u t. x x x , 12. On a u r a it beau s’é la n ce r à tr a v e rs
n n tem p le b â ti d e m ain d’h om m e, m ais le m onde les espaces aé rie n s e t p a rc o u rir to u te s les m ers
d an s son en se m b le, co n s tr u it p a r D ieu e t que p o u r d é c o u v rir la s a g e s s e , le r é s u lta t se ra it a b ­
re m p lit son ê tre in fin i. L ’é c riv a in sacré Insiste so lu m e n t n u l. — S u p er a u r u m eleetum .~ M êm e
s u r l ’im m ensité de ce tte h a b ita tio n m y s tiq u e , p ensée dan s J o b , x x v m , 1 5 - 1 9 .
afin de m ieu x fa ire re s s o rtir les a v a n ta g e s d ’Is­ 3 2 -3 5 . D ieu seu l co n n a ît e t possède la v ra ie
r a ë l, ch o isi e n tre to us les peuples p o u r recevo ir s a g e s s e .— Q u i soit u n iv e rs a , n o v it... Conséquence
les ré v éla tio n s d e la sagesse suprêm e. — Ib i... n a tu re lle de sa science Infinie. — E t a d in v e n it...
g lg a n tes... ( v e r s . 2 6 ). A llu sio n m an ifeste a u x C’e s t la rép on se d lreote à la q u estion posée plus
gé a n ts a n téd ilu v ien s (e t. G en . v i , 4 ; Jo b , x x n , h a u t (v e rs . 1 5 ) : « Q uis ln v e n it...? » — Q u i prae­
1 5 ; E c cli. x v i , 7 , e t c .) ; m ais B a ru c h n ’e x c lu t p a r a v it... R aison n em en t sem blable à ce lu i qu i
p rob ablem en t pas de sa d escrip tion les p op u la­ p récèd e : D ieu co n n aît é v id e m m e n t la s a g e s s e ,
tio n s g é a n te s q u i o cc u p a ien t p lu sieu rs réglon s pu isqu e c ’est p a r elle q u ’il a cré é to u te s choses.
de la P a le s tin e lo rsq u e les H éb reu x en fire n t la C f. J o b , x x v m , 23 e t ss. A u lie u de i n æ tern o
co n q u ête ( c f . N u m . x m , 24 ; D eu t. n , 10-11. 20; tem p o re, 11 fa u d r a it l ’a c c u s a tif : p ou r l’é te rn ité ,
l u , 1 1 , e tc .). — N o n h os eleg it (v ers. 27). L e c . - à - d . p our iou gtem p s. C f. E c cl. î , 4 , e tc. —
pronom est fo rte m e n t acce n tu é. Ces hom m es Q u i e m ittit... C f. G en. i, 3. P a ssa ge to u t d ra m a ­
e x tra o rd in a ire s sem blaien t d e v o ir Jouir en tre tiq u e (v e rs . 3 3 -3 5 ), qu i re lè ve la p a rfa ite obéis--
788 B a r . I I I , 35 — IV, 2.
35. vocatæ sunt, et dixerunt : Adsu­ 35. elles ont été appelées, et elles ont
mus; et luxerunt ei cum jucunditate, dit : Nous voici ; et elles ont lui avec
qui fecit illas. joie pour celui qui les a faites.
36. Hic est Deus noster, et non aesti­ 36. C’est lui qui est notre Dieu, et
mabitur alius adversus eum. aucun autre ne lui est comparable.
37. H ic adinvenit omnem viam disci- 37. C ’est lui qui a trouvé toutes les
jilinæ, et tradidit illam Jacob, puero voies de la sagesse, et qui l ’a donnée à
suo, et Israel, dilecto suo. Jacob, son serviteur, et à Israël, son
bien-aimé.
38. Post hæc in terris visus est, et 38. Après cela il a été vu sur la terre,
cum hominibus conversatus est. et il a conversé avec les hommes.

CHAPITRE IV

1. H ic liber mandatorum D ei, et lex 1. C’est ici le livre des commande­


quæ est in æternum ; omnes qui tenent ments de Dieu, et la loi qui subsiste
cam pervenient ad vitam ; qui autem éternellem ent; tous ceux qui la gardent
dereliquerunt eam , in mortem. arriveront à la vie ; mais ceux qui l’a­
bandonnent iront à la mort.
2. Convertere, Jacob, et apprehende 2. C on vertis-toi, Jacob, et saisis-la;
eam ; ambula per viam ad splendorem marche par le chemin vers sa splendeur,
ejus contra lumen ejus. à sa lumière.

san ce d es créa tu res en ve rs D ieu . — Stellæ ... in 13 ; S. C y p rie n , T e stim . a d v . J u d æ o s , il, 6 ; L a c-


cm to d lis ... L e s é to iie s , q u i fo rm e n t l’arm ée des ta n c e , D iv in . I n s t it., î v , 1 3 ; S. H ila ir c , I n P s .
c ie u x , sont fo r t bien com parées à de3 s en ti­ L x v m , 1 9 , etc ., e tc. T h é o d o re t résu m e ain si la
n elles m o n ta n t la g a rd e . C f. E cciL x l i i i , 10. — tr a d itio n d an s son co m m en taire : « D ilu cid e no­
L æ ta tæ s u n t. Com p. J o b , x x x v m , 7 , où elles bis o s te n d it In carn ation em U n ig e n iti, ip su m qu e
so n t rep résen tées com m e ch a n ta n t toutes joyeuses. u n iv erso ru m esse opificem e t sap ie n tiæ fon tem ;
L e t r a it A d s u m u s est sans d o u te un e ré m in is­ Illiu s enim ipse e t fa c to r e s t e t D om in us ». N é a n ­
cence de J o b , x x x v m , 35. — L u x e r u n t ... cu m m o in s, q u e lq u e s -u n s des m e ille u rs ex é g è te s c a ­
ju c u n d ita te ... D éta il d’u n e d élicatesse ex q u ise. th o liq u es, e n tre an tre s M ald o n at, E stiu s, C alm et,
36 - 38. D ieu a co m m u n iq u é ia sagesse à Is- K n a b e n b a u e r, fo n t re m arq u e r q u e les v erb es
r a ë i , son p euple d e p ré d ilectio n . — H ic est... L e w ?6 ï) e t tfuveffxpàçY ) ( V u lg . : « v ls u s est » e t
pronom e st très fo rte m e n t accen tn é : ce D ieu si « co n v e rsatu s e st » ) se ra p p o rte n t d ire cte m e n t
p u issa n t e t s i sa g e e st le n ô tre d’n ne m an ière à la sa g e s s e ; c a r c’e st elle qu i e st ie p lus en
to u te spéciale. U n a c ce n t de trio m p h e r e te n tit év id en ce d an s to u t ce p a ssa g e , e t c’e st d’eile
d ans ces m ots. C f. P s . x l v h , 5. — N o n aesti- aussi qu ’ il est q u estio n d’u n e m an ière Im m édiate
m a b ltu r ... A u c u n a u tre D ieu n e s a u r a it lu i ê tr e dans les lig n e s q u i su iv e n t (co m p . r v , 1 : « q u i
com paré. — H ic a d in v e n it... B a ru c h répond en ­ ten en t eam ... » ). M a is , en ce cas m ôm e, i’in te r-
fin en term es p o sitifs à la q u estion du v ers. 15. p ré ta tio n m essian ique ne perd rie n de sa f o r c e ,
C f. J o b , x x v m , 23. — L e s n om s Ja co b e t I s ­ p u isqu e c’e s t dans la personne d n C h rist que ia
ra e l so n t ici p a tr o n y m iq u e s , e t d é sig n e n t la ra ce sagesse in carn ée est ap p aru e v isib le m e n t s u r la
en tière du cé lèbre p a tria rc h e . S u r les titre s puero te r re , e t q u ’elle a v é cu p arm i les hom m es. Com p.
s u o (son s e r v ite u r ) e t d ilecto s u o , v o y e z D eu t. P ro v . v in , 1 2 ; Sap. v u , 22; E c c li. x x i v , 5 e t ss.
i v , 5 , e t x x x n , 1 5 ; Is. x l t v , 1 ; Os. x i , 1 , etc. 5« L a v ra ie sagesse co n siste à a c co m p lir les
— P o st h æ c (vers. 38). M ieu x v a u d r a it le s in g u ­ co m m an d em ents d iv in s. I V , 1 - 4 .
lie r , co n fo rm ém en t a u te x te g r e c ( u . e x à t o û t o , C h a p . I V . — 1 - 4 . L a v o ie du b o n h eu r e t du
ap rès cela) : ap rès q u e D ieu e u t donné la sagesse s a lu t p o u r Israël. E x ce lle n te con clu sion p ra ­
à son p euple. — I n ter ris v is u s e s t, et... L e tiq u e de to u t ce p a ra g ra p h e . — H ic . P lu tô t :
S e ig n e u r s ’est m an ifesté a u x hom m es sous une C e lle - c i (aO ry;). L a sagesse con siste dans le liv re
fo rm e e x té r ie u r e , sem blable à l ’u n d ’e u x , e t il des p récep tes d iv in s. P r a tiq u e m e n t, ia sagesse
a v é cu a u m ilieu d’eu x . C f. P r o v . v i n , 31. On s’ id en tifie d o nc p ou r Israë l a v e c la loi du Sinaï.
co n ç o it a isém en t q u e les P è re s g re c s e t la tin s C f. D eu t. t v , 6 ; E c c li. x x r v , 23. — L e x quæ ...
a ie n t très fréq u em m en t ap p liq u é ce p a s s a g e , i n æ te rn u m . « C e tte loi est v ra im e n t é te rn e lle
ainsi e n te n d u , à l ’in carn a tio n d u V e r b e , c a r il en ce q u i co n cern e les p récep tes m o r a u x , » et
p résente u n e ressem blan ce fra p p a n te a v e c Jo an . c ’e st là sa p a rtie p rin cip ale . C f. M a tth . v , 17-18 ;
i, 14. C f. O rigèn e, i n J o a n ., t . v i, n. 15 ; S. A th a - L u c . x v i , 17. — Q u i ten ent eam : ce u x q u i o n t
n a s e , de I n c a r n a t., 2 2; S. C y rille de J é ru s a le m , tr o u v é ia sagesse e t q u i s’en sont, p ou r ain si dire,
Catech., x i, 15 ; S. G régo ire de N az., O ra t. x x x , em parés. — A d v it a m , i n m o r te m : la v ie et
B ar . IV, 3-10. 709
3. N'abandonne pas ta gloire un 3. Ne tradas alteri gloriam tuam, et
autre, et ta dignité à une nation étran­ dignitatem tuam genti alienæ.
gère.
4. Nous sommes heureux, Israël, parce 4. Beati sumus, Israel, quia quæ Deo
que ce qui plaît à Dieu nous a été dé­ placent manifesta sunt nobis.
voilé.
5. A ie bon courage, peuple de Dieu, 5. Animaequior esto, populus Dei,
mémorial d ’Israël. memorabilis Israel.
6. Vous avez été vendus aux nations, 6. Venundati estis gentibus non in
non pour périr ; m ais, parce que vous perditionem ; sed propter quod in ira
avez irrité contre vous la colère de Dieu, ad iracundiam provocastis Deum, traditi
vous avez été livrés à vos adversaires. estis adversariis.
7. Car vous avez aigri celui qui vous 7. Exacerbastis enim eum qui fecit
a créés, le Dieu éternel, en sacrifiant au vos, Deum æternum, immolantes daemo­
démon, et non à Dieu. niis , et non Deo.
8. Y ous avez oublié le Dieu qui vous 8. Obliti enim estis Deum qui nutri­
a nourris, et vous avez attristé Jéru­ vit vos' et contristastis nutricem ve­
salem, votre nourrice. stram Jérusalem.
9. Car elle a vu la eolère de Dieu 9. Vidit enim iracundiam a Deo ve­
venir sur vous, et elle a dit : Ecoutez, nientem vobis, et dixit : A udite, con­
confins de Sion; Dieu m’a envoyé un fines Sion ; adduxit enim milii Deus
grand deuil. luctum magnum.
10. Car j ’ai vu la captivité de mon 10. Vidi enim captivitatem populi mei,
peuple, de mes fils et de mes filles, celle filiorum meorum et filiarum, quam su­
que l ’ Eternel a amenée sur eux. perduxit illis Æ ternus.

la m o rt sous le ra p p o rt m oral. — Convertere... p lo yée dans la B ib le p o u r m arq u er la se rv itu d e


(v ers. 2 -3 ). I n v ita tio n p ressan te : q u ’ Israël re­ e t l’e x il. C f. L e v . x x v , 3 9 ; D e u t. x x v m , 64;
vien n e à la sa g esse , p u is q u ’il l ’a abandonnée J u d . n , 1 4 ; m , 8 , etc . — N o n in p e rd itio n em .
p o u r sou m alheur. C f. 111 , 12 e t ss. — A d s p le n ­ L e v r a i b u t de la c a p tiv ité de B a b ylon e n ’é ta it
dorem ... co n tra lu m en ... B elle m étap h o re : m ar­ pas de d onn er le coup de m o rt à I s ra ë l, m ais
ch e r à la lu m ière de la sa g esse , com m e on le s eu lem en t de le p u n ir, p ou r le p u rifie r : sed p r o ­
fa it à ce lle du soleil. C f. Jo b , x x i x , 3 ; Ps. c x v m , pter q u od in ir a ... C f. J e r. r v , 27. — E x a c er b a ­
105 ; P ro v . v i, 23. — N e tra d a s a lter i... L e p ro ­ s tis en im ... V e rs. 7 e t 8 : co m m en t ils a v a le n t
p h è te s’efforce d ’e x c ite r dan s les J u ifs une sain te Irrité eo n tre e u x le m e ille u r des m aîtres. Ce
é m u la tio n : D ieu p o u rra it bien le u r en lev er, s’ils p assage co n tie n t p lu sieu rs rém in iscen ces de D eut.
s ’en m o n traien t in d ig n e s, la g lo ire d’ê tre son x x x n , 1 5 - 1 8 . — E u m q u i fe c it... n u tr iv it... C ir ­
peuple p riv ilé g ié e t de posséder sa loi sain te. Cf. con stan ces a g g ra v a n te s ; les J u ifs s’é ta ie n t co n ­
m , 36-37 ; D eu t. iv , 6, etc. — D ig n ita tem tu a m . d u its com m e des In grats. — I m m o la n tes dæ m o-
D an s le g re c : x i o-upupÉpovrâ c o i , c.-à-d., « u ti­ n ii s : a u x Id oles, e t p a r là m êm e a u x dém ons
lita te s tu æ » , com m e tr a d u it l’I ta la B . — B e a ti q u i se ca ch a ie n t sous elles. C f. P s. x c v , 5 , e t
s u m u s ... ( vers. 4 ). E x cla m a tio n de jo ie e t de r e ­ c v , 35 (d an s les L X X e t la V u lg . ) , e t su rto u t
co n naissance. C f. D eu t. x x x m , 2 9 ; Sap. i x , 18. I Cor. x , 20. — N u tr ic e m v estra m . P erso n n ifi­
5 ID — C o n so la tio n s et en couragem en ts a dressés c a tio n très d é lic a te de J é ru s a le m , con sidérée
à Isr a ël. ' I V , 5 -2 9 . com m e la m ère du p euple ju if. C f. Is. l i v , 1-6 ;
T h re n . i , 5 , 1 6 , e tc. E n ta n t qu ’elle é ta it lo
1® Que les J u ifs a ie n t bon co u ra ge p arm i leurs c e n tre du cu lte e t la ca p ita le d u ro yau m e de
a d v e rs ité s , c a r D ieu ne les a ex ilé s que p our D ie u , elle a v a it é té p a rticu liè re m e n t a ttristé e
les c h â tie r , e t non p o u r les d é tru ire . I V , p a r les eriin es de la n a tio n ; a u s s i, p ar u n e m a­
6 - 8.
gn ifiq u e p rosop op ée, B a ru e h v a - t - I l la laisser
5 -8 . L ’é q u iv a le n t g re c de a n im æ q u io r esto p arle r elle-m êm e p en d a n t qu elqu e tem ps (v e rs. 9b
est Qapo-etTE, a y e z confiance I Qu’ Ils ne se la isse n t e t ss.).
p oin t a b a ttre p a r le u rs m alh eu rs p résen ts. — 2® A llo cu tio n p ath é tiq u e d e Jéru sa lem à ses
P o p u lu s D e i. D ans le g r e c : mon peuple. C’est en fan ts. IV , 9-29.
le S e ig n e u r qui p arle. — M e m o ra b ilis. C .- à - d ., 9 - 1 6 . L a m étrop ole d éplore la co n d itio n m i­
g lo r ie u x , c é lè b re ; o u , dont D ieu se so u vien t. L e sérab le des J u ifs . — V id it e n im ... P e tite in tro ­
g r e c e st b eaucoup p lu s e x p ressif : M ém orial d uctio n à son d isco u rs. — C onfines S io n ... D ’a ­
( (J.vr)p.(5cnjvov) d ’Israël. Q uoiqu’ ils fu s s e n t alors p rès l’I ta la ; « c iv ita te s Sion. » L e g re c déslgno
sin gu lièrem e n t am oin d ris, les J u ifs m ain ten aien t au ssi ies cité s v oisin es de Jéru salem (ou n a p o c-
v iv a n t, sous les regard s du S eig n eu r e t du m onde, x o t ) . — A d d u x it en im ... M o tif p o u r lequ el elle
le s o u ve n ir de la n atio n th éo cratiq u e. — V e n u n ­ im plore la sy m p a th ie : D ieu l ’a gra n d em en t a f ­
d a ti estis (v ers. 6). L o cu tio n fréq u em m en t em ­ fligée. E lle sc m et a u ssitô t à d é crire son d eu il
790 B ar . IV , 11-20 .

11. Nutrivi enim illos cum jucundi­ 11. Je les avais nourris dans la joie,
tate, dimisi autem illos cum fletu et et je les ai laissés partir dans les larmes
luctu. et dans le deuil.
12. Nemo gaudeat super me viduam 12. Que nul ne se réjouisse de me voir
et desolatam ; a multis derelicta sum veuve et désolée; beaucoup m’ont aban­
propter peccata filiorum meorum, quia donnée à cause des péchés de mes en­
declinaverunt a lege Dei, fants, parce qu’ils se sont détournés de
la loi de Dieu.
13. Justitias autem ipsius nescierunt, 13. Ils n’ont pas connu ses préceptes,
nec ambulaverunt per vias mandatorum et ils n’ont pas marché dans les voies
D ei, neque per semitas veritatis ejus des commandements de D ieu , et ils ne
cum justitia ingressi sunt. sont pas entrés avec justice dans les
sentiers de sa vérité.
14. Veniant confines Sion, et memo­ 14. Que les confins de Sion viennent,
rentur captivitatem filiorum et filiarum et qu’ils se souviennent de la captivité de
mearum, quam superduxit illis Æternus. mes fils et de mes filles, que l’Eternel a
amenée sur eux.
15. A dduxit enim super illos gentem 15. Car il a fa it venir contre eux de
de longinquo, gentem improbam, et a l­ loin une nation, une nation méchante et
terius lin g u æ , d’une langue inconnue,
16. qui non sunt reveriti senem, ne­ 16. et qui n’a eu ni respect pour les
que puerorum miserti sunt, s t abduxe­ vieillards, ni compassion pour les en­
runt dilectos viduæ , et a filiis unicam fants, et ils ont emmené les bien-aim és
desolaverunt. de la veuve, et ils l’ont désolée en lui
enlevant ses enfants.
17. E g o autem, quid possum adjuvare 17. Mais m oi, en quoi p u is-je vous
vos ? aider?
18. Qui enim adduxit super vos mala, 18. Car c’est celui qui a fa it venir ces
ipse vos eripiet de manibus inimicorum maux sur vous qui vous délivrera lui-
vestrorum. même des mains de vos ennemis.
19. A m bulate, filii, am bulate; ego 19. Marchez, mes fils, m archez; pour
enim derelicta sum sola. moi je demeure seule.
20. E xui me stola pacis, indui au­ 20. J ’ai quitté la robe des jours heu­
tem me sacco obsecrationis, et clamabo reux, je me suis revêtue du cilice de la
ad Altissimum in diebus meis. prière, et je crierai au T rès-H a u t tous
les jours de ma vie.

m a t e r n e l: v i d i en im ... ( v e r s . 1 1 e t 1 2 ) . N o tez est au ssitô t a j o u t é , n ’a - t - e l l e a b so lu m e n t rien


l ’an tith è se to u c h a n te : n u tr iv i... cu m ju c u n d ita te resp ecté : n o n ... senem , n eq u e p u e ro ru m ... — L es
e t d im is i... cu m fle tu ... — N e m o gaud ea t... tr a its dilectos viduae e t f i li i s u n ic a m (p lu s c la i­
( v e r s . 12 ). Jé ru sa lem d em an d e à ses en n em is de rem en t dans le g r e c : Ils o n t d éro bé ses filles à
ne pas a c cro ître sa d o u leu r, en m a n ife s ta n t un e la fem m e so lita ire ) so n t p a rticu liè re m e n t p ath é­
Joie m a lig n e a u s u je t d e ses so u ffran ces. — tiq u es.
P r o p te r peccata... Ses en fa n ts n’o n t é té que tro p 1 7 -2 0 . L a c ité désolée e st Im p u issan te p o u r
lé g itim e m e n t p u n is, à eau se de le u rs p éch és sans seco u rir ses e n fa n ts ; e lle n e p e u t q u e les recom ­
n om bre. C ette pensée g é n é ra le est développée m an d er à D ie u .— Ego.~, q u id p o ssu m ... t D ans
d ans q u a tre p rop o sitio n s syn o n ym es : q u ia de- le g re o , a v e c b eau co u p d ’em phase S M o i, en quoi
clin a v e r n n l...,n e s c ic r u n t... — J u s t it ia s (v e rs. 13 ): s u ls-J e cap able de v o u s aid er, m o i? D ieu seu l n
le s p récep tes d iv in s ( v o y e z u , 1 2 , e t la n o t e ) , la p u issan ce d e sa u v e r les J u ifs (ipse vos erip iet,
q u e les J u ifs sont d its a v o ir ig n o ré s , p arce q u ’ils v e rs. 18). — A m b u la te . C .- à - d . : A lle z , p arte z.
a v a ie n t a g i com m e s'ils ne les co n n aissaien t pas. C ’e st au m om en t o ù ses h a b ita n ts so n t en tra în és
— N eq u e... cu m ju s tit ia ... C .- à - d . q u ’ils n ’a ­ en e x il qu e Jéru sa lem e st censée le u r ad resser la
v a le n t pas m a rc h é d an s les d ro its se n tiers, selon p aro le. — E g o e n im d e re licta ... D ans son é ta t
q u ’ils d e v a ie n t le fa ire . D ’ap rès le g r e c : les sen­ d’ iso lem en t e t d’ abandon, elle ne p e u t rie n faire
tie rs de la d iscip lin e ( i t a i S s t a ç ) , c . - à - d . de la p o n r les a rra c h e r a u x m ain s eru elles des v a in ­
sagesse. — V e n ia n t co n fin es... V o y e z la n ote du q u e u rs. — E x u i m e... ( v e r s . 2 0 ). E lle s’e st dé­
v e rs . 9. N o u vel appel à la com passion des cités p ou illée des v ê te m e n ts so m p tu eu x q u ’elle p o rta it
voisin es. — A d d u x it ... g en tem ... L e s v ers. 16-16 a u tem p s de sa prospérité," e t elle a p ris le cilice
so n t u n éch o de D eu t. m m , 49-50. C f. Jer. d u d euil e t de la p én iten ee (sacco ob secra tio n is).
v . 15. — G entem im p ro b a m . D ans le g r e c : une C t. I I R e g . x u , 16 e t s s .; E sth . i v , 1 - 3 , e t v , 1 ;
n atio n sans p u d eu r ( à v a iS É i;). A u s s i, com m e 11 J o ë l, i , 1 3 , e tc . — C la m abo... Pensée p lein e de
B ar . TV, 21-28. 791

21. Ayez bon courage, mes enfants, 21. Animaequiores estote, filii, cla­
criez au Seigneur, et il vous délivrera de mate ad Dominum, et eripiet vos de
la main des princes ennemis. manu principum inimicorum.
22. Car j ’espérerai toujours votre salut, 22. Ego ertim speravi in æternurn
et la joie me vient du D ieu saint, à cause salutem vestram ; et venit mihi gau­
de la miséricorde que notre Sauveur dium a Sancto, super misericordia quæ
éternel vous enverra. veniet vobis ab æterno salutari nostro.
23. Je vous ai vu partir dans le deuil 23. Emisi enim vos cum luctu et
et dans les pleurs ; mais le Seigneur vous ploratu ; reducet autem vos mihi Domi­
ramènera à moi avec joie ot avec allé­ nus cum gaudio et jucunditate in sem­
gresse, pour toujours. piternum.
24. Car de même que les villes voisines 24. Sicut enim viderunt vicinæ Sion
de Sion ont vu la captivité que Dieu vous captivitatem vestram a Deo, sic vide­
avait envoyée, ainsi ils verront bientôt bunt et in celeritate salutem vestram a
le salut qui vous viendra de D ieu, avec Deo, quæ superveniet vobis cum honore
un grand honneur et une splendeur éter­ magno et splendore æterno.
nelle.
25. Mes enfants, supportez patiem­ 25. F ilii, patienter sustinete iram quæ
ment la colère qui est tombée sur vous ; supervenit vobis ; persecutus est enim
car ton ennemi t’a persécuté, mais tu te inimicus tuus, sed cito videbis per­
verras bientôt sa ruine, et tu fouleras sa ditionem ipsius, et super cervices ipsius
tête sous tes pieds. ascendes.
26. Mes tendres enfants ont marché par 26. Delicati mei ambulaverunt vias
d’âpres chemins, car ils ont été em­ asperas ; ducti sunt enim ut grex dire­
menés comme un troupeau ravi par les ptus ab inimicis.
ennemis.
27. A yez bon courage, mes enfants, 27. Animaequiores estote, filii, et pro­
et criez au Seigneur; car celui qui vous clamate ad Dominum ; erit enim me­
a emmenés se souviendra de vous. moria vestra ab eo qui duxit vos.
28. Comme votre esprit vous a fa it errer 28. Sicut enim fu it sensus vester ut
loin de Dieu, ainsi en revenant à lui de erraretis a D eo, decies tantum iterum
nouveau vous le rechercherez dix fois , convertentes requiretis eum;
plus ;

fo l ; Jéru sa le m a en core la re sso u rce de p rie r été le p rem ier a u te u r de la c a p tiv ité ; il le sera
p ou r ses e n fa n ts ; e lle p rie ra d o nc a v e c fe r v e u r , p are ille m e n t de la d é liv ra n ce (s a lu te m . . a D eo).
ta n t q u ’elle v iv ra . — I n celeritate. V o y e z la n ote du v e rs. 22b e t le
21-29. Jéru sa lem ex p rim e à ses e n fa n ts l ’espoir v e rs . 25>>. C om p aré a u ré tab lisse m e n t de la th é o ­
que D ieu les d é liv re ra de leurs m a u x . — A n i- c r a t ie , q u i d e v a it d u re r to u jo u r s , le tem p s de
m æ q uiores... A y e z co nfian ce 1 Com p. les v e rs . 5 , l ’e x il n ’é ta it q u e peu de ohose. Isaïe e x p rim e la
27 et 30. — C la m a te. D fa u t q u ’ils jo ig n e n t le u r s m êm e pensée' (c f . Is. x i v , 1 ; l i v , 7). — P a t ie n ­
ard en tes su p p licatio n s a u x siennes. - Sp era v i ter su stin ete... ( v e r s . 2 5 ). D éd u ctio n n a tu re lle
in œ t e m u m (v e rs. 22). M ieux d’ ap rès le g r e c : C a r des co n sid éra tio n s q u i v ie n n e n t d’ê tre p résentées.
J’espère.en l’ É te rn e l (àrc't to j a t a m o i) p o u r v o tre P a tie n c e , p u isq u e la ca la m ité ne ta rd e ra pas
s a lu t. L ’a d je c tif est p ris s u b s ta n tiv e m e n t, et à p re n d re fin. — P e rsec u tu s est... te. L e s in g u ­
e x p rim e u n nom d iv in . D e m êm e à la lig n e su i­ lie r succèd e to u t à co u p au p lu rie l ; ce ch a n g e ­
v a n te (a b æ terno sa lu ta r i.J ), et au v e rs. 27. — m en t ra p id e s’ex p liq u e p a r l ’ém otion q u i règn e
S a lu te m v estra m : la fin de l’e x il e t le r é ta b lis ­ d an s ce passage. — P e rd itio n e m eju s... L e s en ­
sem ent d e la th éo cratie . Com p. les vers. 24, 29 n em is d 'Isra ë l a u r o n t le u r to u r, e t il Jouira de la
e t 37. — V e n it m ih i g a u d iu m ... Jéru sa le m se s a tis fa c tio n de les tr a it e r en v a in c u s : s u p e r ce r­
réjo u ira d u b o n h eu r de ses h a b ita n ts, de m êm e v ices— S u r c e tte m é ta p h o re , q u i so u ve n t é ta it
q u ’elle p a rta g e ac tu e lle m e n t le u r d étresse. — u n e e n tiè r e r é a lité , v o y e z D e u t. x x x m , 2 9 ; J o s.
Sa n cto : D ieu , q u i est le S a in t p a r ex cellen ce. x , 2 4 ; P s. m , 1 (A lt, a rchéol., pl. x c i v , flg. 3 ,
C f. v , 5 ; J o b , v i , 1 0 ; Is. x l , 2 5 , e tc . — Quæ 6, 7, 8). — D e lic a ti m e i (v e rs . 26) : ses en fan ts
veniet... L e g re c a jo u te à la fin de la p hrase : d élicatem en t élevés, p eu h ab itu és à la sou ffran ce.
eù Tcr/Et, b leu tô t. — E m is i e n im vos... (v e rs. 23). C ette expression co n tra ste fo rte m e n t a v e c v ia s
R ep ro d uction lé gère m en t développ ée d u v e rs. 11. a sp era s. — D u cti... u t g r e x : p ê le - m ê le , su c­
— S icu t... v icin æ ... L es v ille s voisin es (co m p . co m b a nt sous les coups des v ain q u e u rs. — E r it ...
les v e rs. 9 e t 1 4 ), tém o in s des h u m ilia tio n s de m em o ria vestra ( v e r s . 2 7 ) . D ie u , q u i a f a i t
S io n , le sero n t au ssi de son triom p h e. — C a pti­ to m b e r s u r v o u s ces m a u x ( g u i d u x it...), se so u ­
vita tem ... a Deo. C’est D ie u , en e ffe t, qui a v a it v ie n d ra d e v o u s p ou r vous d é liv re r. — S ic u t
792 Bar. IV, 29-35.
29. qui enim induxit vobis mala, ipse 29. car celui qui a fa it venir le mal­
rursum adducet vobis sempiternam ju ­ heur sur vous, vous procurera de nou­
cunditatem cum salute vestra. veau lui-même une éternelle joie en vous
sauvant.
30. Anhnæquior esto, Jérusalem ; ex­ 30. A ie bon courage, Jérusalem , car
hortatur enim te, qui te nominavit. celu i-là même qui t’a donné ton nom
t’encourage.
31. Nocentes peribunt, qui te vexave­ 31. Les méchants qoi t’ont tourmentée
runt, et qui gratulati sunt in tua ruina, périront, et ceux qui ont fa it leur joie
punientur. de ta ruine seront punis.
32. Civitates quibus servierunt filii 32. Les villes ou tes enfants ont été
tui, punientur, et quæ accepit filios tuos. esclaves seront punies, comme aussi celle
qui les a pris.
33. Sicut enim gavisa est in tua ruina, 33. Car de même qu’elle s’est réjouie
et lætata est in casu tuo, sic contrista­ de ta ruine, et qu’elle a été heureuse de
bitur in sua desolatione. ♦a chute, ainsi elle sera attristée par sa
propre désolation.
34. E t amputabitur exultatio m ulti­ 34. L ’allégresse de ses nombreux habi­
tudinis ejus, et gaudimonium ejus erit tants sera retranchée, et sa joie sera
in luctum. changée en deuil.
35. Ignis enim superveniet ei ab 35. Car le feu viendra sur elle de la
Æ terno iu longiturnis diebus, et habi- part de l ’Eternel durant de longs jours,

en im ... (v e rs. 28). L a co n d itio n du s a lu t : c ’e s t 1° L e s en n em is de Sion sero n t écrasés, e t ses


en s’é lo ig n a n t d u S eig n e u r q u e les J u ifs so n t fils re v ie n d ro n t d 'e x il. I V , 30 -37.
d ev en u s m alh e u re u x ; c'est en re v en a n t à lu i q u ’ils 3 0 -3 5 . L a ru in e fu tu r e de B a b y lo n e . — A.ni-
re tro u v e ro n t le bo n h eur. — F u i t sen su s... u t m æ q u io r esto. D ans le g re c : Ôocpusî, aie co n ­
e rra re tis. E x p re ssio n très én ergiq u e : Us ne son­ fia n c e , p ren ds co u ra g e. Com p. les v ers. 5 , 21, 27.
g e a ie n t en q u elq u e so rte q u ’à s’élo ig n er de D ieu — E x h o r ta tu r ... te q u i... D ’ap rès le g re c : C elu l-

( X u v o i d e p r is o n n ie r s . i.B a s - r e lie f a s s y r i e n . ;

e t à l ’offenser. — D ecies ta n tu m est u n t r a it d é ­ là te co n s o le , q u i t ’a n o m m é e , c . - à - d , q u i t ’a


lic a t : ils v o u d ro n t rép arer la rg e m e n t leu rs fa u te s, ch o isie com m e sa c ité sa in te . C f. Is. x l v i i i , 2 ;
e t ils m e ttro n t u n zèle e x tra o rd in a ire à se r a p ­ l u , 1 ; l x , 14. — N ocentes p e r ib u n t. D an s le g r e c :

p ro ch er de D ieu. D e son c ô t é , le S eig n eu r se M a lh e u re u x (sero n t) ce u x q u i t'o n t affligée. C ’e st


m on trera p a rfa ite m e n t g é n é re u x p o u r les s a u ­ le ch â tim e n t des C haldéens q u i e st p ré d it Ici,
v e r e t les ren d re h e u re u x . com m e à la fin de la p ro p h é tie de J érém ie. —
Civitates... p u n ie n tu r (v e rs. 32). L e g r e c d it en ­
§ in . — Jo y eu se s prom esses. I V , 30 — V , 9. co re : M alh eu reu ses (sero n t) les v ille s... — Quse
Jéru sa le m se t a i t , e t le p rop h ète pren d de accepit... : B a b y lo n e , où a v a ie n t é té d éportés des
n o u vea u la p a ro le , p ou r la co n so ler elle - m êm e J u ifs très n o m breu x. — S ic u t e n im g a v isa ... C f.
et l’ en co u ra ger. T h re n . i v , 21. C’e s t la lo i du ta lio n . — A m pv.-
B a r . I V , 36 — V, 4-

et clic sera habitée par les démons pen­ tabitur a dæmoniis in multitudine tem ­
dant un temps considérable. poris.
36. Jérusalem, regarde vers l’orient, 36. Circumspice, Jérusalem, ad orien­
et vois la joie que Dieu t’envoie. tem , et vide jucunditatem a Deo tibi
venientem.
37. Car voici que reviennent tes en­ 37. E cce enim veniunt filii tui, quos
fants que tu as vu partir pour être dis­ dimisisti dispersos ; veniunt collecti ab
persés; ils viennent tons ensemble, de oriente usque ad occidentem , in verbo
l ’orient h l’occident, sur la parole du S an cti, gaudentes in houorem Dei.
Saint, et pleins de joie ils rendent gloire
à Dieu.

CHAPITRE V

1. Quitte, Jérusalem , les vêtements 1. Exue te, Jérusalem , stola luctus


de ton deuil et de ton affliction, et et vexationis tuæ , et indue te decore, et
revêts-toi de l ’éclat et de la splendeur honore eju s, quæ a Deo tibi est, sempi-
de la gloire éternelle qui te vient de ternæ gloriæ.
Dieu.
2. L e Seigneur t ’entourera de justice 2. Circumdabit te Deus diploide ju-
comme d’un double manteau, et il met­ stitiæ, et imponet mitram capiti honoris
tra sur ta tête un diadème de gloire æterni.
éternelle.
3. Car Dieu montrera à tout ce qui 3. Deus enim ostendet splendorem
est sous le ciel la splendeur qu’il mettra suum in te, omni qui sub cælo est.
en toi.
4. Car ton nom te sera donné par 4. Nominabitur enim tibi nomen tuum
Dieu à jam ais : la paix de la justice et a Deo in sempiternum : pax justitiæ, et
la gloire de la piété. honor pietatis.

ta b itu r e x u lta tio ... ( v e r s . 3 4 ). D ans le g r e c , le 2° Sp len d eu r e t allégresse de Sion ; en core la


S e ig n eu r a p p a ra ît so u dain s u r la scène d an s ce fin de la c a p tiv ité . V , 1 - 9 .
v e r s e t, p ou r p ron o n cer la sen tence de B a b ylo n e : C h a p . V . — 1-4. Sion ad m ira b lem en t g lo rifiée
C a r J’e n lèv era i l’allégresse de sa m u ltitu d e . — p a r son D ieu . L e p rop h ète co n tin u e de l'in te r­
I g n is e n im ... (v e rs. 35) : le feu de la co lère di­ p e lle r d’u n e m an ière d ire c te . — E x u e te... M é­
v in e, si so u ven t m en tio n n é p ar Jérém ie e t p ar les tap h o re sem blable à celle de i v , 20, m ais en
au tre s p ro p h è tes.— I n lo n g itu r n is d ieb u s..M ie xix: sens in v erse . Que Jé ru sa le m q u itte à ja m a is ses
p ou r de lon gs Jours. L a ru in e de B a b ylon e d e­ v êtem en ts lu g u b re s, e t q u ’elle re v ê te des p aru res
v a it ê tre p erp étu elle . — H a b ita b itu r a d æ m o ­ d ign es de sa s itu a tio n n o u ve lle . C f. Is. l i i , 1 ;
n iis . É ch o de la p ro p h é tie d’ Isaïe co n tre les l x , 3, 10. — C ircu m d a te... d ip lo id e , L a S in X o i;
Chaldéens. C f. Is. x m , 2 1 , e t le co m m en taire. é ta it, com m e son nom l ’in d iq u e , u n m an te au
3 6 -3 7 . A nn on ce de la fin de ia c a p tiv ité . — d o u b le , a u x v aste s dim en sion s (.A tl. a rchéol.,
C ircu m sp ice... B a r u c h , d iv in e m e n t é c la ir é , se pl. m , flg . 9 ). — M itr a m . S o rte de d iadèm e
place p a r la pensée au m om en t où cessera l ’ex il, p o rté so it p a r les g ra n d s p rêtres (cf. E x . x x v i i i , 37),
et il v o it les c a p tifs re v e n ir jo y e u x e t recon n ais­ so it p a r les fem m es (cf. J u d ith , x , 3 , e t x v i , 8 ;
san ts. Il d é c r it en fo r t b ea u x te rm e s ce conso­ Is. l x i , 10 , e tc.). — Sp len d o rem s u u m (v e rs. 3).
la n t spectacle. Com p. Is. x l , 1 e t s s .; x m , 10 D an s le g re c : ta sp le n d e u r. — O m n i q u i sub
et s s .; X L v i n , 20 e t s s .; x l i x , 7 e t s s ., e tc. — cæ lo... : à to u s les p ays e t à to u s les peuples
A d o r ie n te m : c a r o’ est de là que d ev aien t ac­ D ieu fera q u e Jé ru sa le m so it p arto u t h onorée.
c o u rir les ex ilés. — Q uos d im is is t i ( vers. 37 ). C f. Is. l x , 1. — N o m in a b itu r e n im ... (v e rs . 4).
E x p ression p o é tiq u e , ca r c ’est bien m alg ré elle C f. r v , 30, e t la n ote. D ans les sa in ts liv re s, u n
qu e Sion a v a it laissé p a r t ir ses en fan ts. — I n nom n o u veau m a rq u e h a b itu e lle m e n t u n e co n ­
verbo S a n c ti: s u r l ’ord re et co n fo rm ém en t a u x d ition n o u velle d 'e x is te n c e , et te l d e v a it ê tre le
prom esses du S eig n eu r. — G a u d en tes in h o n o ­ cas p o u r J é ru sa le m . — F a x j u s t it iæ : la p a ix
rem ... C .- à - d ., h e u re u x de la glo ire q u e le u r dé­ p ro d u ite p a r la p a rfa ite ju stice . — Honor p ie ­
liv ra n ce si m erveilleuse d e v a it p ro c u rer à Jého- ta tis : g lo ire qu i d e v a it ê tre le f r u it de la p i té
VL.1. Cf. Is. XXI, 6.! envers D ieu (O eoo-éêeta). L e s vers. 1 - 4 p ré d ise n t
704 B ar . V, 5-8

ô. Exurge, Jérusalem , et sta in ex- 5. L è v e -to i, Jérusalem, et tien»-toi


eeiso; et circumspice ad orientem, et sur la hauteur; regarde vers l'orient, et
vide collectos filios tuos ab oriente sole vois tes enfants rassemblés, depuis le
usque ad occidentem, in verbo Sancti, soleil levant jusqu’au couchant, par la
gaudentes Dei memoria. parole du Saint, pleins de jo ie, parce
que Dieu s’est souvenu d’eux.
6. Exierunt enim abs te pedibus ducti 6. Ils sont sortis de toi à pied, em­
ab inimicis ; adducet autem illos Domi­ menés par les ennemis; mais le Seigneur
nus ad te portatos iu honore, sicut filios te les ramènera portés avec honneur
regni. comme des fils de rois.
7 . Constituit enim Deus humiliare om­ 7. Car Dieu a résolu d’abaisser toute
nem montem excelsum et rupes peren­ montagne élevée et les roches éter­
nes, et convalles replere in aequalitatem nelles, et de remplir les vallées en éga­
(erræ, ut ambulet Israel diligenter in lisant la terre, afin qu’Israël marche
honorem Dei. promptement pour la gloire de Dieu.
8. Obumbraverunt autem et silvae, et 8. Les forêts mêmes et tous les arbres

d o nc la sa in te té q u i d e v a it b rille r e t ré g n e r à A n tith è s e e n tre le d é p a rt si d é s o la n t, e t le re ­


Jéru sa le m ap rès l ’e x il de B a b ylo n e. E n e ffe t, to u r jo y e u x e t trio m p h a l : po rta to s i n h u m e r is.
l’é ta t m oral des J u ifs s’ am éliora n o tab lem en t C f. Is. x l i x , 2 2 , e t l x v i , 20. — S ic u t filio s re­
a lo r s ; m ais nous red iro n s Ici q u e c e t acco m p lis­ g n i... C .- à - d . com m e des p rin ces de la fa m ille
sem en t d u d iv in o racle s e ra it tr è s Im p a rfa it, e t ro yale. D ’ap rès le g r e c : com m e u n trô n e r o y a l.
L e s É g y p tie n s , les A s s y ­
rien s e t les P ersa n s a v a le n t
d es trôn es p o r t a t ifs , s n r
lesqu els on p o rta it p arfo is
le roi ( A t l. a rc h ., pl. l x x x ,
flg . 2). — C o n s titu it e n im ...
( v e r s . 7). L ’é criva in sacré
co n tin u e de d é crire en
term es en th o u siaste s l’h e u ­
re u x re to u r des J u ifs d an s
le u r p atrie . — H u m i li a ­
r e ... m o n te m ... U n e ro u te
fa c ile sera é ta b lie p a r D ieu
lu i-m ê m e e n tre B a b y lo n e
e t J é ru sa le m . Cornp. Is.
x l , 4 , e t le co m m en taire.
— R u p es . D an s le g re c :
0 ïv a ;,le s m on ceau x, c.-à-d.
les h a u te u rs . — P e re n n e s
e s t u n e ép ith è te p o é tiq u e ,
q u i rapp elle q u e ces co l­
lin es e x is te n t depu is les
tem ps les p lu s r e c u lé s ,
d epu is la cré atio n . C f. G en.
x l i x , 26 ; D en t, x x x n i , 15,
e tc . — Ut a m b u let... d i l i ­
genter. D ’ap rès le g r e c :
p our q u ’Israë l re n tre en
s é cu rité . — O bu m bra v e­
r u n t .. . ( v e r s . 8 ) . C’est
le p ré té rit p ro p h é tiq u e ,
com m e si s o u v e n t ailleurs.
que c’c s t s u rto u t l’É g lise du C h rist q u i e st sy m ­ B a rn e h assiste d’a v a n c e à la ré a lisatio n de sa
bolisée p ar c e tte Sion tra n sfig u ré e . p réd ictio n . L o rsq u e les e x ilé s re n tre ro n t en P a le s ­
5 - 9 . L a cessatio n de la c a p tiv ité . — E x u r g e ... t in e , D ieu cré e ra des fo rêts au m ilie u du d ésert,
et sta... L a g lo ire su ccéd an t à l'h u m ilia tio n . C f. p ou r les o m b ra g e r co n tre les b rû la n ts ra y o n s
Is. x l , 9 , e t L i, 1 7 . — C ircu m sp ice ... R e p ro d u c­ d n soleil d 'O rien t. — L ig n u m s u a v ita tis : des
tion p artielle de iv , 36 - 37. — G a uden tes... m e­ arb re s au bols o d o rifé ra n t, d ont le p arfu m a jo u ­
m oria . A llu sio n à ce q u e Jé ru sa lem d is a it elle- te r a a u x ch arm es d u v o y a g e . Ce so n t là de belles
m êm e p lus b a u t, i v , 27 : V o tre D ieu se so u vle n- m éta p h o re s, d estin ées à m e ttre en re lie f les
lr a de vous. — E x ie r u n t... p e d ib u s (v e rs. 6). sain tes Joies du re to u r. — A d d u ce t... ( v e r s 9).
B ar. - VT, 3. 793

odoriférants ombrageront Tsracl par o m n e l i g n u m s u a v i t a t i s , T s rao l o x m a n ­


l'ordre de Dieu. d a t o Dei.
9. Car Dieu ramènera Israël avec allé­ 9. Adducet enim Deus Israel cum
gresse à la lumière de sa m ajesté, avec jucunditate in lumine m ajestatis suæ,
la miséricorde et la justice qui viennent cum misericordia et justitia quæ est ex
de lui. ipso.

C H A P I T R E VI

Copie de la lettre que Jérémie envoya Exem plar epistolæ quam misit .Tere-
aux captifs qui allaient être déportés mias ad abducendos captivos in Babylo-
à Babylone par le roi des Babyloniens, niama rege Babyloniorum , ut annun­
afin de leur annoncer ce que Dieu lui tiaret illis secundum quod præceptum
avait ordonné de leur dire. est illi a Deo.
1. A cause des péchés que vous avez 1. Propter peccata quæ peccastis ante
commis devant D ieu , vous serez emme­ Deum , abducemini in Babyloniam ca­
nés captifs à Babylone par Nabuchodo­ ptivi a Nabuchodonosor, rege Babylo­
nosor, roi des Babyloniens. niorum.
2. E tant donc entrés à Babylone, vous 2. Ingressi itaque in Babylonem , eri­
y serez pendant de nombreuses années tis ibi annis plurimis, et temporibus
et un temps très long, jusqu’à sept gé­ longis, usque ad generationes septem ;
nérations; mais après cela je vous en post hoc autem educam vos inde cum
ferai sortir en paix. pace.
3. Or maintenant vous verrez à Baby- 3. Nunc autem videbitis in Babylo-

D ’ap rès le g re c : r^-qaexa.’. O’ I t a la B : « praeibit »). p lissa it donc u n m in istè re q n e D ieu lu i a v a it fo r ­


L e S e ig n eu r se m e ttra p erson n ellem en t à la tête m ellem en t confié.
d e la ca ra va n e, p o u r la co n d u ire e t la p ré se rver 2° E x o rd e e t th èm e de la le ttre . V I , 1 - 6 .
de to u t d an ger. C f. Is. l i i , 1 2 , e t M lch . n , 12-13. C h a p . V I . — 1 - 2. L a cause, la d u rée e t la fin
— I n lu m in e m a je s ta t is ... Ses d iv in es splen­ de l’e x il.— P r o p te r pecca ta vestra ... C f. J e r. x v i ,
d eu rs é c la ire ro n t la m a rc h e , a in si q u ’a v a it fa it 1 0 - 1 3 , etc . L e s J u ifs a v a ie n t donc m é rité ce
la colonne d e fe n ap rès la so rtie d ’É g y p te . — c h â tim e n t. « L e so u v e n ir des péch és q u i a v a ie n t
C u m m ise rico r d ia et ju s tit ia . Ces d e u x a ttrib u ts occasion n é la c a p tiv ité ne p o u v a it q u ’a id e r ies
de J é h o v a b b rille ro n t d’u n e m a n iè re s p é c ia le , coup ables à la su p p o rter a v e c p atien ce. » — l u
en ces jo u rs du rétab lissem en t des J n lfs com m e B a b y lo n ia m . D ’a p rès le g re c : à B a b ylon e. D e
n atio n th éo cratiq u e : sa m is é ric o rd e , p u isq u ’il m êm e au v ers. 3. — A n n is p lu r im is ( vers. 2 ).
m o n tre ra ain si q u ’ il le u r p ard o n n e leu rs crim es D éta il p lein em en t co n fo rm e à to u s les o racles
sans n o m b re ; sa ju s tice , p arce q u e, de la s o r te , de Jérém ie . C f. J e r. x x v m , 2 e t s s .; x x i x , 5 - 7 ;
il p ro u v e ra q u ’ il e st p a rfa ite m e n t Adèle à ses x x x n , 14. — L e s ad v e rsaire s de l’a u th e n tic ité de
prom esses. E t rappelons - nous en core q u e ce ce tte ép itre p réten d en t q u e les m ots a d g en era ­
rétab lissem en t n ’e s t d é crit sous d e si v iv e s co u ­ tion es septem so n t en co n tra d ic tio n o u v e rte a v e c
le u r s , que p arce q u ’ il d e v a it a v o ir p ou r term e la lim ite de s o ixa n te -d ix an s, qu e Jé ré m ie a v a it
la cré a tio n de la n o u v elle A llia n c e , la fo n d atio n A xée à l ’e x i i ; iis m a rq u e ra ie n t, nous d i t - o n ,
d e l’ É g lise du C h rist. un in te r v a lle beau co u p p lu s co n sid éra b le. L a
supp osition n ’a rien de fo n d é , ca r c’ est là une
D E U X IÈ M E P A R T IE expressio n g é n é ra le , q u i ne v e u t rien p réciser,
e t q u i affirm e sim p lem en t qu e ia c a p tiv ité d e v a it
Lettre de J é ré m ie au x J u ifs e x ilé s e n Chaldée.
d u rer lo n gtem p s. Q ui ne s a it q u e « sep t » e st so u ­
V I , 1-7.
v e n t u n ch iffre rond dan s la B ib le , e t q u e , p a r
1° L e titre . « gén éra tio n » , les H é b re u x d é sig n e n t so u ve n t
_ P o u r les questions, g é n é ra le s , v o y e z l’In tro d ., u n e p ériode in d é te rm in é e ? — P o st hoc... e d u ­
p. 773 e t s.— E x e m p la r . D ans ie g re c : à v v q p a ç o v , ca m ... L a s u a v e prom esse s u it de près l ’annonce
copie. — L ’a u te u r de la le t tr e : q a a m ... J e r e ­ de la p u n itio n , à la m an ière acco u tu m é e des
m ia s. L e s d e stin a ta ires : ad ... ca p tivo s. Les J u ifs p rop h ètes.
d ésign és p a r les C h ald éens p o u r la d ép o rtation 3 - 6. J érém ie m et les c a p tifs en g a rd e co n tre
a v a ie n t d éjà q u itté J é ru s a le m , m ais ils éta ien t le p éril d’ id o iâtrie q u i ies atte n d à B a b ylon e. —
encore en P a le s tin e , su r le p o in t d e p a rtir. Com p. V id eb itis... deos... : les d ie u x m u ltip le s du p an ­
les v e rs. 1 - 2 , e t J e r. x x ix , 2. — Ut a n n u n t ia ­ th éo n ch ald éen . L e g re c o m e t l’a d je c tif la p id eos.
ret... L e p to p h ète, en é c riv a n t ce tte le ttre , rem ­ — Tn h u m e r is p o rta ri. Ce tr a it e s t en p a r fa it
79G B a r . VT, 4- 9 .

nia deos anrcos, et argenteos, et lapi­ Ione des dieux d’or et d’argent., de pierre
deos. et ligneos, in humeris portari, et de bois, que l ’on porte sur les épaules,
ostentantes metum gentibus. et qui inspirent de la crainte aux nations.
4. Videte ergo ne et vos similes effi­ 4 Prenez donc garde de ne pas imiter
ciamini factis alienis, et m etuatis, et la conduite de ces étrangers, de ne pas
metus vos capiat in ipsis. craindre leurs dieux, et de ne pas vous
laisser saisir par la frayeur.
5. Visa itaque turba de retro, et ab 5. Aussi, lorsque vous verrez une foule
ante, adorantes dicite in cordibus ve­ en avant et par derrière, dites en ado­
stris : Te oportet adorari, Domine. rant dans votre cœur : C’est vous qu'il
fau t adorer, Seigneur.
G. Angelus enim meus vobiscum est; G. Car mon ange est avec vous, et
ipse autem exquiram animas vestras. moi-même je vengerai vos âmes.
7. Nam lingua ipsorum polita a fabro ; 7. Car la langue de ces idoles a été
ipsa etiam inaurata et inargentata falsa polie par le scnlpteur; celles mêmes
sunt, et non possunt loqui. qui sont dorées et argentées sont vaines,
et ne peuvent parler.
8. E t sicut virgini amanti ornamenta, 8. E t comme l’on fa it des ornements
ita accepto auro fabricati sunt. pour une fille qui les aim e, ainsi on a
pris de l’or pour les fabriquer.
9. Coronas certe aureas habent super 9. Leurs dieux ont des couronnes d’or
capita sua dii illorum ; unde subtrahunt sur la tête; mais les prêtres en retirent
sacerdotes ab eis aurum et argentum , et l’or et l ’argent, et s’en servent pour eux-
erogant illud in semetipsos. mêmes.

h arm on ie a v e c les co u tu m es assyrien n es e t b a b y ­ en bonne p a r t : M oi-m êm e je m ’ in té re sse rai ten­


lon ien nes. V o y e z Is. x l v i , 7 , e t le c o m m e n ta ire ; d re m e n t à v o tre v ie . D an s le g r e c , le v erb e n ’est
J e r. x , 5 ( A tl. a rchéol., pb c x v , flg. 5 ) . — O sten ­ pas a u f u tu r , m ais a u p articip e (èx Ç -q vw v), et
ta n tes ( c .- à - d .« in c u tlen tes ») m etu m ... Ces idoles se ra p p o rte à l ’a n ge p ro te cte u r : M on an ge est
éta ie n t un o b je t d 'effro i p o u r le u r s a d o ra te u rs a v e c v o u s, p re n a n t soin de v o u s.
s u p e rstitie u x . — V id ete... n e et v os... (v e r s . 4 ). 3° C orps de la le ttre : J érém ie d ém on tre, par
L e p ronom e s t très a c c e n t u é : v o u s , les s e r v i­ de n o m b re u x a r g u m e n ts , le n é a n t des Idoles et
teu rs du v ra i D ieu. D éjà M oïse a d re ss a it a u x l ’a b s u rd ité de l ’id o lâ trie . V I , 7-72.
an cien s H éb reu x une recom m an d ation sem blable. Ces a rg u m e n ts so n t trè s sim p le s, m ais saisis­
C f. D eut. x n , 30, et x v m , 9. S i , d ans le u r co n ­ s a n ts , h a b itu e lle m e n t p résen tés sous u n e form e
tr é e m êm e, les co m p a trio tes de J érém ie a v a ie n t tr è s m ord a n te, sans su ite lo giq u e, a v e c des répé­
ressen ti un e te lle propension v ers l’id o lâ trie , q u e titio n s q u i fo n t p é n é tre r le sarcasm e p lu s a v a n t ;
sera it-ce en plein p a y s païen ? — S im ile s e ffic ia ­ ils é ta ie n t trè s cap ables de fa ire im pression sur
m in i. D an s le g r e c , le v erb e e st red o u blé à la les hom m es d n p eu ple, a u x q u e ls ils s ’ad ressaien t
faço n des é c riv a in s h é b r e u x , lo rsq u ’ ils v e u le n t spécialem ent. U n e so rte de r e fr a in , q u i revien t
so u lig n er une pensée : àpop.oiw 9ÉvTSç âço p.octo - a u x v e rs . 14b-l S», 22, 28, 39, 44, 51, 55, 64 e t 68,
6r,Tc. — E t m e tu a tis : h l’ex em p le des p aïen s les p a rta g e en d ix g ro u p es in é g a u x .
( vors. 3b ), q u o iq u ’il n ’y a it ab solum en t rien à 7-15». L e s idoles so n t de sim ples e t vu lga ires
c r a in d r e , com m e le d ém o n trera la s u ite de la p ro d u its h u m ain s ; elles so n t d ép o u rv u es de vie
le ttre . — V isa ita q u e... (v e rs . 5). P ie u se p ra tiq u e et de m ou vem en t. — L a p a rticu le n a m se rt de
que J é ré m ie su g g è re a u x d éportés, p o u r les m o ­ tran sitio n ; J érém ie v a in d iq u er les m otifs pour
m en ts où ils v e rro n t d éfiler d e v a n t e u x les lo n g u es lesquels les J u ifs ne d o iv e n t n i crain d re ni
p rocessions id o lâ triq u e s. — L e p articip e a d o r a n tes ad o rer les fa u x d ieu x . L ’iro n ie a p p ara ît dès le
se ra p p orte a u x J u ifs dans la V u lg a te ; a u x p aïen s d é b u t : lin g u a ip so r u m ... — I n a u r a ta et in a r ­
d’ ap rès le g re c . — T e op ortet... L e p ronom est g en ta ta . II é ta it f o r t ra re qu e les idoles fussent
tr è s e m p h a tiq u e : C’est v o u s, v o u s se u l, q u i d ev ez en tiè re m e n t d’o r ou d ’a r g e n t; d ’o rd in a ire , la sta­
ê tr e ad o ré. — A n g é lu s e n i m ... ( v e r s . 6 ) . D ieu tu e é ta it de bois, e t sim plem en t re c o u v e rte de
p ren d la p aro le d ans ce v e r s e t, p ou r co n firm er ces m é ta u x p ré cie u x . C f. Is. x x x , 22, e t le com ­
ce que Jé ré m ie a d it p lu s h a u t (v e rs. 3b e t 4*) : m en ta ire. — F a ls a s u n t. P lu s fo rte m e n t dans le
N e c r a ig n e z p oin t, c a r m on an ge e s t a v e c v ou s g re c : E lle s so n t m ensonge. Comp. les vers. 50 et
p o u r v o u s p ro té ger. S u r ce t a n g e de l’a llia n c e , 58 ; Is. x l i v , 20 ; J e r. x in , 25 ; x v i, 19, ete. — N on
v o y e z E x . x x m , 22-23 ; x x x n , 34 ; x x x n i , 2, etc. p o s su n t lo q u i. Ces la n g u e s d orées ou argentées
— Ip s e a u tem e x q u ir a m ... A p rem ière v u e ces d em eu ren t co m plètem en t m u ettes. C f. P s . c x n i,
m ots p ara issent m en açan ts : P ren ez g a r d e , si seconde p a r t ie , vers. 5 , 7 ; c x x x i v , 16», etc. —
v o u s su cco m biez à la te n ta tio n d’ id o lâ tr ie , que E t s ic u t v ir g in i... (vers. 8). Com paraison pleine
je ne v o u s p unisse en v ou s fa is a n t m o u rir. M ais de sarcasm e. L e g re c u n it ce v e r s e t au suivant,
il est p lu s con form e au co n te x te de les p ren d re e t la pensée y g a g n e en cla rté : Com m e p our une
B ar . V I , 10-14. 797
10. Ils donnent de cet or h des pros­ 10. Dant autem et ex ipso prostitutis,
tituées, et ils en parent des courtisanes; et meretrices ornant; et iterum cura
et après que ces courtisanes le leur ont receperint illud a meretricibus, ornant
rendu, ils en parent leurs dieux. deos suos.
11. C eu x -ci ne se défendent ni de la 11. H i autem non liberantur ab aeru­
rouille, ni des vers. gine et tinea.
12. Après les avoir couverts d’un vê­ 12. Opertis autem illis veste purpu­
tement de pourpre, on leur essuie le rea, extergunt faciem ipsorum propter
visage, à cause de la grande poussière pulverem domu3, qui est plurimus inter
qui s’élève dans la maison où ils sont. eos.
13. L ’un porte un sceptre comme un 13. Sceptrum autem habet ut homo,
homme, comme un gouverneur de pro­ sicut judex regionis, qui in se peccan­
vince; mais il ne fa it pas mourir celui tem non interficit.
qui l’offense.
14. L ’autre a une épée ou une hache 14. Habet etiam in manu gladium et
à la main ; mais il ne peut se délivrer ni securim, se autem de bello et a latroni­
des combattants, ni des voleurs. Sachez bus non liberat. Unde vobis notum sit
par là que ce ne sont pas des dieux ; quia non sunt dii ;

Jeune flllè qui aim e la p a r u r e , Ils p ren n en t de roslon des m é ta u x . — V este p u r p u r e a (v e rs. 12).
l’o r c t ils p rép a ren t îles co uron nes (qu’ ils p lace n t) É to ffe trè s r ic h e , q u i ne s e rv a it g u è re q u ’a u x
s u r la tê te do leu rs d ie u x .— ü n d e s u b tra h u n t... rois e t a u x g ra n d s p erson n ages ; m ais elle ne
(v e rs . 9b). A u tr e tr a it p iq u a n t : les d ie u x v olés p ro té g e a it q u ’ insu ffisam m en t les idoles co n tre la
par leu rs p ropres p rê tres. « A rn obo, a d v . Gentes, p oussière sou levée d an s les tem p les p a r les pieds

S c è n e d e d e u i l a n r r è s d ’ u n s é p u l c r e . ( P e i n t u r e é g y p t ie n n e .)

v i, 21, c ite qu elqu es exem p les am u sa n ts do v o ls des a d o ra te u rs : au ssi f a l l a i t -11 le u r e ssu y e r le


com m is s u r le s sta tu e s des d ieu x . » — D a n t... p r o ­ v is a g e , com m e c e lu i des e n fa n ts ( e x te r g u n t...).
s titu tis ... (v e rs. 10). V o ilà q u i e st en core p lu s fo rt C f. v ers. 16 et 2 3 .— Scep tru m a u tem ... (v e rs. 13).
e t p lu s h o n te u x . — E t ite r u m cu m ... V a r ia n te L e dieu A lard o u k ( v o y e z J e r. l , 2 , et la- n o te )
d an s le g re c : E t Ils les o rn e n t (le s d ie u x ) av ec a p p a ra ît fré q u e m m e n t s u r les c y lin d re s b a b y lo ­
des v ê te m e n ts , com m e si c ’é ta ie n t des h om m es. n ien s te n a n t le scep tre à la m ain . E m b lèm e r id i­
— N o n lib e ra n tu r... (v e rs . I I ) . L e s Idoles ne so n t cu le lo rsq u ’il s’a g it des Id oles, p u is q u ’elles ne
pas m êm e cap ables de sc g a r a n tir de ce q u i p e u t s a v e n t pas se fa ire re sp e cte r : q u i in se p ecca n ­
leu r n u ire . A u lieu de tin e a , le g re c em ploie le tem ... L e g re c associe les m ots u t ko m o a u x s u i­
su b sta n tif ppwjxdcTtov, q u i d ésign e p lu tô t la co r­ v a n ts , et le sens en d e v ie n t p lu s n e t : Comm e
703 B ar . V I , 1 5- 1 9.
15. non ergo timueritis eos. Sieut 16. ne les craignez donc pas. Car do
enim vas hominis confractum inutile même qu’un vase brisé par un homme de­
efficitur, tales sunt et dii illorum. vient inutile, tels sont aussi leurs dieux.
16. Constitutis illis in domo, oculi 16. Lorsqu’on les a placés dans une
eorum pleni sunt pulvere a pedibus in­ maison, leurs yeux sont remplis de la
troeuntium. poussière que soulèvent les pieds de
ceux qui entrent. I
17. E t sicut alicui qui regem offendit 17. E t comme on ferm e les portes I*
circumseütæ sunt januae, aut sicut ad autour de celui qui a offensé le roi, ou I j
sepulcrum adductum mortuum; ita tu­ autour d’un mort qui a été conduit au 1|
tantur sacerdotes ostia clausuris et seris, sépulcre, ainsi les prêtres protègent les H
ne a latronibus expolientur. portes par des serrures et des verrous, I
de peur que les voleurs ne dépouillent ■
leurs dieux. B
18. Lucernas accendunt illis, et quidem 18. Ils leur allument des lampes, et H
m ultas, ex quibus nullam videre pos­ en grand nombre ; mais ils n’en peuvent
sunt; sunt autem sicut trabes in domo. voir aucune, et ils sont comme des pou­
tres dans une maison.
19. Corda vero eorum dicunt elingere 19. Ils disent que les serpents nés de
serpentes qui de terra sunt, dum come­ la terre leur lèchent le cœur, lorsqu’ils
dunt eos, et vestimentum ipsorum, et les dévorent, eux et leurs vêtements,
non sentiunt. sans qu’ils le sentent.

u n hom m e q u i e st un ju g e ( c . - à - d . un ch e f) du v obis n o lu m ... C onclusion to n te n a tu re lle de la


p ays. — G la d iu m et sec u rim ( v e r s . 1 4 ) . Conti- d escrip tio n q u i p récèd e.
15»-22. C om p lète I n u tilité des Idoles, qui
ne sont q u e des blocs Insensibles. — Sicu t...
vas... co n fra ctu m ... S u r ce tte co m p araison ,
v o y e z J e r. x x i i , 28. — C o n s titu tis i l l i s . . .
(vers. 16). C .- à - d ., lo rsq u ’o n le s é ta b lit dans
u n tem p le ( in d om o ; d ’a p rès le g re c : dans
le u rs m aiso n s). — O cu li... p le n i... p u lvere.
T e l est le bénéfice q u e les idoles re tire n t
des hom m ag es de le u rs ad o ra te u rs. — Et
s ic u t... (v e rs. 17). L e s u b s ta n tif aÙÀac serait
m ie u x tr a d u it p a r « a u læ » que p ar ja m iæ ;
il s’a g it des co u rs des prisons ( c f . Jer.
x x x i i , 2 ; x x x m , 1 , e t c .) .— A u t s ic u t ud
s e p u lc r u m ... L es an cien s fe rm a ie n t avec
soin l’e n tré e d es sépu lcres, p o u r em pêcher
les v o le u rs de s’em p arer des o b jets p récieu x
q u ’on y e n fe rm a it a v e c les m orts. V arian te
d an s le g r e c : Com m e q u e lq u ’u n q u i est
co n d u it à la m ort. C es m ots se rapp orten t
encore au crim in e l qu i a o u tra g é le roi
( q u i r e g e m ...), e t q u i a é té em prison n é et
con d am n é à m o rt p ou r ce m o tif. — L u ­
cern a s a ccen d u n L .. (v e rs . 18). C o u tu m e trè3
fré q u e n te ch ez les p aïen s ; L a c t a n c e , In-
stit., v r, 2, s’en m oque dans les m êm es term es
q u e J é ré m ie . — E x q u ib u s n u lla m ... lCn
effe t, « ils o n t des y e u x e t ne v o le n t p a s , »
com m e d it le p sa lm lste ( P s . c x n r , seconde
p a r tie , 6 ) . — S ic u t tr a b e s ... Comparaison
trè s m é p risa n te .— C orda... e o ru m (vers. 191.
C .- à - d ., l ’in té r ie u r de le u rs sta tu e s. E l in ­
gere : d é tru ire en ro n gean t. — Serpentes... :
non pas des serp ents p rop rem en t d i t s
O h a t. ( B r o n z e é g y p t ie n d n m u s é e du L o u r r e . ) m a is , d 'ap rès le sens la rg e q u e ce tte ex­
pression a p arfo is dans la B ib le , les rep
n uation du m êm e raison n em en t. L e dieu Bol tlle s de to u t gen re ( v e r s , In sectes, e tc .) . —
é ta it h a b itu ellem en t rep résen té d eb o u t e t te n a n t N o n s e n t iu n t : pas p lu s qu ’ u n m orceau de boi
une h ach e ( A tl. a rchéol., pL c x v , flg. 2). — ü n d e ne sen t le v e r q u i le d évore. — N i g r s . . . fumo
B ar. VI, 20-25. 790
20. Leurs visages deviennent noirs par 20. Nigrre fiunt facies eorum a fumo
la fumée qui s’élève dans la maison. qui in domo fit.
21. Sur leurs corps et sur leurs têtes 21. Supra corpus eorum et supra cn-
volent les hiboux, les hirondelles et les put eorum volant noctuæ, et hirundines,
autres oiseaux, et les chats y courent et aves, etiam similiter et cattæ.
aussi.
22. Sachez par là que ce ne sont pas 22. Unde sciatis quia non sunt dii ;
des dieux ; ne les craignez donc pas. ne ergo timueritis eos.
23. Même l’or qu’ils ont n’est que 23. Aurum etiam quod habent ad
pour l’apparence; à moins que l’on n’es­ speciem est ; nisi aliquis exterserit æru-
suie la rouille, ils ne brilleront pas; et ginem, non fulgebunt ; neque tnim dum
lorsqu’on les a fondus, ils ne le sen­ conflarentur, sentiebant.
taient pas.
24. On les a achetés à grand prix, 24. E x omni pretio empta sunt, in
quoiqu’il n’y ait pas de vie en eux. quibus spiritus non inest ipsis.
25. N ’ayant pas de pieds, ils sont 25. Sine pedibus, in humeris portais
portés sur les épaules, et ils font voir tur, ostentantes ignobilitatem suam ho­
leur honte aux hommes ; au ssi, que ceux m inibus; confundantur etiam qui colunt
qui les adorent soient confondus ! eal

( v e r s . 20 ) : la fu m ée des lam pes qui vien n ent en to u rés com m e p aru re ( litté r a le m e n t : p ou r la
d’ê tre m en tion nées ( c f . v ers. 1 8 ) . — N o ctu æ . b ea u té). On p e u t au ssi ra m en er la V u lg a te à ce
L e g r e c vu u xep iS ec rep résen te to u te espèce sens. — N is i... exterserit... Com p. les v e rs. 11-12,
d ’o ise au x de n u it , y com pris les ch au ves-so u ris. 16. L ’o r n’e s t p o in t a tte in t p ar la r o u ille ; m ais
— E t a ves. C o m p arez c e tte lig n e iro n ique de Ici le la n g a g e e s t p oétiqu e e t figu ré . C f. J a c. v , 3.
L a cta n c c, l. c., ii, 4 : « L e s o iseau x e u x -m ê m e s — N e q u e „. d u m conficvrctdnr... Lee Idoles sont

C ieux portés procession.

descen d en t s u r leu rs sta tu e s, y éta b lissen t leurs insen sibles a u x coups d e m a rte a u e t a u x m or­
n id s , e t le s so u illen t. » — E l ca ttæ . C ’e st Ici le sures d e la lim e , lo rsq u ’on les fa b riq u e . — E x
seu l e n d ro it de la B ib le où le c h a t s o it m en ­ o m n i p retio ... (v e rs. 24). C f. Is. x l v i , 6. L ’ on a
tion n é. L e s É g y p tie n s p a ra is s e n t a v o ir été les donn é g é n é re n s e m e n t, sans c o m p te r, lo rs q n ’ll
p rem iers à le tr a it e r com m e nn an im a l dom es­ s’est a g i de les p ré p a re r ; m ais, qu o iq u ’elles a ie n t
tiq u e . — ü n d e s c i a t i s ... L e re fra in . C om p. le co û té si ch er, elles ne possèden t pas le p lu s lé ge r
vers. 14b. souffle v ita l ( i n q u ib u s s p ir itu s...). C f. P s. c x x x r v ,
2 3-28 . L es fa u x d ie u x n ’o n t qu’ une v a le u r 17 b ; J e r. x , 14, etc. — S in e ped ibu s... (v e rs . 25).
m atérielle e t e x té r ie u r e ; Ils ne p e u v e n t s’aid er Ou, d u m oin s, elles ne p e u v e n t u tilis e r les pieds
e u x - m êm es, e t ils se la isse n t d ésh on o rer p a r leu rs q u e le u r donn e le s ta tu a ire . C f. Ps. c x i i i , seconde
prêtres e t le u rs a d o ra teu rs. — A u r u m ... a d spe­ p artie, 7; J e r. x , 5 .— O stenta n tes ig n o b ilita te m ...
ciem. L e u r rich esse n ’e s t donc q u ’un e p u re ap p a­ C’e s t p o u r elles, en effet, u n e h o n te trè s gran d e
rence. N u a n ce d an s le g re c : L ’o r d o n t ils sont q ue de ne p o u v o ir p as m êm e fa ire un pas. —
800 B ar . V I , 2G-32.
26. Propterea si ceciderint in terram , 26. C’est pourquoi s’ils tombent à
a semctipsis non consurgunt; neque si terre, ils ne se relèveront pas d’eux-
quis eum statuerit reotum, per semet- m êm es; et si on les redresse, ils ne se
ipsum stabit ; sed sicut mortuis munera tiendront pas debout par eux-m êm es;
eorum illis apponentur. m ais, comme à des morts, on )eur ap­
porte leurs offrandes.
27. Hostias illorum vendunt sacerdo­ 27. Leurs prêtres vendent leurs vic­
tes ipsorum, et abutuntur ; similiter et times , et en disposent à leur gré ; leurs
mulieres eorum decerpentes, neque infir­ femmes en prennentaussi et n’en donnent
mo, neque mendicanti aliquid imper­ rien aux malades et aux mendiants.
tiunt.
28. De sacrificiis eorum fetæ et men­ 28. Les femmes touchent k leurs sa­
struatae contingunt. Scientes itaque ex crifices lorsqu’elles sont grosses et dans
his quia non sunt d ii, ne tim eatis eos. un état impur. Sachant donc par ces
choses que ce ne sont pas des dieux, ne
les craignez point.
29. Unde enim vocantur dii ? Quia m u­ 29. Pourquoi, en effet, les appelle-t-on
lieres apponunt diis argenteis, et aureis, des dieux? Car les femmes offrent des
et ligneis ; dons k ces dieux d’argen t, d’or et de
bois ;
30. et in domibus eorum sacerdotes 30. et dans leurs temples les prêtres
sedent, habentes tunicas scissas, et ca­ sont assis avec des tuniques déchirées,
pita et barbam rasam, quorum capita la tête et la barbe rasées, et la tête nue.
nuda sunt.
31. Rugiunt autem clamantes contra 31. Ils rugissent en criant devant leurs
deos suos, sicut in cœna mortui. dieux, comme dans un festin mortuaire.
32. Vestim enta eorum auferunt sacer­ 32. Les prêtres leur ôtent leurs vête­
dotes, et vestiunt uxores suas et filios ments, et ils en habillent leurs femmes
suos. I et leurs enfants.

C o n fu n d a n tu r ... A n a th èm e q u i s’échapp e d u c œ u r h o rre u r p lu s v iv e p o u r le c u lte id o lâ triq u e , q u i


ém u de l ’é c riv a in sacré. L e g rec em ploie le tem ps to lé r a it to u te s les indécences.
p ré sen t e t sign ale sim p lem en t u n f a it : L e u r s 2 9 - 3 9 . L e s Idoles so n t tra ité e s p a r leu rs p rê tre s
ad o ra teu rs so n t c o u v e rts de co n fu sio n . Iis r o u ­ com m e des m o rts ; le p ro p h ète r e v ie n t s u r le u r
g is s e n t p arfo is d ’a v o ir des s o liv e a u x p ou r d ie u x . in se n sib ilité e t su r le u r im pu issan ce absolu e. —
— S i ce cid e rin t... (v e rs . 26). C onséquence fa ta le U n d e ... v o ca n tu r d i i ? Q u estion to u te v ib ra n te
de l’ in e rtie des id oles. Com p. l ’épisode de D ago n , d ’in d ig n a tio n . — M u lie re s a p p o n u n t... D an s la
I R e g . v , 3, e t ss. — S i q u ls e u m ... T rè s s o u v e n t, re lig io n Juive, m êm e en deh ors des circo n sta n ces
dans ce tte d escrip tio n , J é ré m ie passe d u p lu rie l m arqu ées p lu s h a u t (v e rs. 2 8 » ), au cu n rô le a c tif
a u s in g u lie r, e t v ic e v e rsa . A p rè s le v e rb e sta b it, n’ é ta it confié a u x fem m es dans les cérém on ies
le g r e c ajo u te ce tr a it , om is p a r la V u lg a te : E t q u i to u c h a ie n t d ire c te m e n t a u c u lte . — I n d o ­
si on le p en c h e, il n e se red resse pas. — S ic u t m ib u s e o ru m (c.-à-d . dans les tem p les des id oles)
m o r tu is... S u r les o ffran d es de m ets q u e les p aïen s sacerdotes... C eu x d o n t on p o rte le d eu il, com m e
d épo saien t s u r les tom bes o u d an s les sépulcres, s’ils é ta ie n t m orts, n e m é rite n t é v id em m en t pas
com p. T o b . iv , 17; E c cli. x x x , 1 8 -1 9 .— E o s tia s ... le nom de d ie u x . L e s d é ta ils d ra m a tiq u e s q u i
v en d u n t... (v e rs . 27). A u tr e gen re d’ in fid élité de s u iv e n t, habentes... scissa s, ba rba m ra su m , etc.,
la p a r t des p rê tre s p aïens. C f. v ers. 9 -10 ; D an . x r v , re p ré se n te n t le d e u il, te l qu e le m a n ife s te n t les
II e t ss. — D ecerpentes. D ’ap rès le g r e c : « sale O rie n ta u x . C f. G en. x x x v u , 34; J e r. x l v i h , 3 7 ,
co n d iu n t. » L es fem m es de ces p rê tre s salaien t, etc. L e s p rê tre s ju ifs n e d e v a ie n t Jamais su iv re
p o u r les co n se rv e r, les v ia n d es a in si dérobées ces p ra tiq u e s ; cf. L e v . x x i, 1 e t ss. — R u g iu n t
a u x d ie u x en g ra n d e q u a n tité . — N eq u e i n f ir ­ cla m a n te s... (v e rs . 31). C ris de la m e n ta tio n , sem ­
m o... a liq u id ... : ta u d is q u e le v r a i D ieu d ésira it blables à ce u x q u i fo n t p a rtie des rite s fu n è b re s
que, d an s ce rta in s sa c rific e s, u n e p a rtie n o tab le de l’O rien t. C f. A m . v , 1 6 -1 7 ; M a tth . i x , 2 3 , e tc.
des v ictim e s fu s e n t consom m ées p a r les p a u v res. — I n com a m o r tu l. I l s’a g it des « p a re n ta lia » ,
C f. D e u t. x i v , 2 9 , etc. — F etæ et m e n s tr u a tæ ou des 7tEp(8Et7tvx, c . - à - d . des fe stin s célébrés
(v ers. 28). C h ez les J u ifs , ces d e u x ca té g o rie s de en l’h o n n eu r d es m o rts ap rès les fu n é ra ille s. Cf.
personn es é ta ie n t regard ées com m e im p u r e s , e t J e r. x v i, 7 . — V estim en ta ... a u fe ru n t... (vers. 3 2 ) .
il le u r é ta it in te r d it de to u c h e r a u x choses sain tes. E n co re l’in fid é lité d es p rê tre s . Com p. le v e rs. 10.
C f. L e v . x i i , 4 ; x v , 33; x x , 18. Jérém ie, en s i­ — N e q u e s i q u id m a li... ( v e r s . 3 3 ). L ’ im p u is­
g n a la n t ce t r a it , relève la su p é rio rité du c u lte san ce e t l’ in d ifféren ce to ta le des fa u x d ieu x . On
m o sa ïq u e , e t inspire A ses co relig io n n a ires u n e p e u t le u r fa ire to u t ce q u ’on vo u d ra , sans q u ’ils
B ar. V I , 33-41. 801

33. Qu’on leur fusse fin mal ou qu’on 33. Neque si quid mali patiuntur ab
leur fasse du bien, ils ne peuvent le aliquo, neque si qnid boni, poterunt re­
rendre ; ils ne peuvent établir un roi, ni tribuere; neque regem constituere pos
lui ôter la couronne. sunt, neque auferre.
34. Ils ne peuvent non plus donner 34. Similiter neque dare divitias pos­
les richesses, ni rendre le mal. Si quel­ sunt, neque malum retribuere. Si quis
qu’un leur a fa it un vœu et ne s’en illis votum voverit et non reddiderit,
acquitte pas, ils ne le lui redemandent neque hoc requirunt.
point.
35. Ils ne sauvent personne de la 35. Hominem a morte non liberant,
mort, ct ils n’arrachent pas le faible au neque infirmum a potentiori eripiunt.
plus puissant.
30. Ils ne rendent pas la vue à l’a ­ 36. Hominem cæcum ad visum non
veugle, et ils ne délivrent pas l’homme restituunt, de necessitate hominem non
de la nécessité. liberabunt.
37. Ils n’auront pas pitié de la veuve, 37. Viduæ non miserebuntur, neque
et ne feront pas de bien aux orphelins. orphanis benefacient.
38. Leurs dieux sont semblables aux 38. Lapidibus de monte similes sunt
pierres, extraites d’une montagne; ils dii illorum ; lignei, et lapidei, et aurei,
sont de bois, de pierre, d ’or et d’argent; et argentei; qui autem colunt ea con­
ceux qui les adorent seront confondus. fundentur.
39. Comment donc peut-on penser ou 39. Quomodo ergo æstimandum est
dire que ce sont des dieux? aut dicendum illos esse deos?
40. Les Chaldéens eux-mêmes les dés­ 40. Adhuc enim ipsis Chaldæis non
honorent; lorsqu’ils apprennent qu’un honorantibus ea; qui cum audierint
homme est muet et ne peut parler, ils le mutum non posse loqui, offerunt illud
présentent à B el, lui demandant de le ad B e l, postulantes ab eo loqui ;
faire parler;
41. comme si ceux qui n’ont pas de 41. quasi possint sentire qui non ha­
mouvement pouvaient sentir! E t eux, bent motum! E t ipsi, cum intellexerint,
lorsqu’ils s’en aperçoivent, les aban­ relinquent ea ; sensum enim non habent
donnent ; car leurs dieux sont insensibles. ipsi dii illorum.

le sen ten t. — N eq u e regem ... C ette pensée sera de h o n o r a n tib u s . . Ils les d ésh on o ra ien t « en le u r
n o u ve a u ex p rim ée a u x v ers. 52, 55 e t 65. Com p. d em an d an t sans cesse des choses q u ’ils sav aie n t
D an . n , 2 1. — N eq u e d a re d iv itia s ... (v ers. 34). fo r t bien q u ’elies ne p o u rra ie n t pas e x é cu te r ».
A u co n tra ire , le v ra i D ieu « e n ric h it e t ap p au ­ L e s exem p les su iv e n t (v ers. 4 0 M 3 ). — O fferent
v r i t ». C f. I R eg. i l , 7 -8 . — N eq u e m a lu m ... illn d . 11 fa u d r a it le m ascu lin : « iliu m , » le m u et.
N u a n ce dans le g re c : N i d o nn er de l’airain . Les — A d Bel. S u r ce tte d iv in ité , v o y e z ls . x l v i , 1,
Idoles n e p eu ve n t pas m êm e p ro cu re r & leu rs am is e t la n o te. — P o stu la n te s ab eo... D ’après la V u l-
qu elq u es p etites p ièces de m on n aie v u lg a ire . — g a te , ils d em an d en t à la d iv in ité d’acco rd er au
Si q u is v o tu m ... G ra v e n égligen ce, q u ’elles so nt m u et l ’u sage de la p arole. D ’après le g re c , à cause
ab solu m en t in cap ables de ch â tier. C f. D cu t. d ’u n e v a ria n te au v e rs. 41 : Ils lu i d em an d en t
x x n i , 21. — H o m in e m a m orte... (v ers. 35). L e (a u m u et) de p arler, com m e s’ il en é ta it cap able,
co n tra ire e st affirm é de J é h o v a h (D e u t. x x x n , c.-à-d., com m e si u n m iracle a v a it eu lie u en sa
39 ; I R e g . n , 6 , e t c .) . — I n fir m u m a p o ten ­ fa v e u r ( V u lg . : q u a s i p o ssin t se n tir e ; les m ots
tio r i : un hom m e fa ib le , in ju ste m e n t opprim é q u i n on ... m o tu m so n t propres à n otre versio n
par un a u tre h om m e p lus fo r t q ue lu i. — Cæ cum la tin e). — E t ip s i... re lin q u e n t... L e s ad o ra teu rs
a d v is u m ... V ers. 36 e t 37 : a u tres m arqu es de fin issen t p ar com pren dre q u e leu rs p réten d u s
l’im puissan ce absolue des fa u x d ie u x . S e u l, le d ie u x so n t sans p o u v o ir e t sans v ie , e t ils les
v ra i D ieu v ie n t a u secours de to utes les m isères. ab and onnen t. L e g re c a une p a rticu le n é g a tiv e ,
C f. P s. c x l v , 8 e t 9, etc . — L a p id ib u s de m onte... qui tra n sfo rm e la pensée : E t Us ne p e u v e n t sa
(v e rs. 38). V o y e z un e pensée sem blable d an s Ha- réso u d re à les aban don ner, c a r ils ne co m pren n en t
bacu c, n , 19. pas ( V u lg .: s en su m en im ...). Q u o iqu ’ils se ren d en t
40-44. Les Chald éen s o u tra g e n t e t désh onoren t com pte de l ’im puissan ce e t du n é a n t de le u rs
e u x - m ê m e s leu rs d ieu x . — A d h u c e n i m ... L a d ie u x , les Chaldéens s’a v e u g le n t e u x - m ê m e s et
p hrase n ’est pas a c h e v é e , m ais II e s t aisé de la p ersé v è re n t dan s le u r ab su rd e id o lâtrie. L e s mots
co m p lé ter : Com m en t t r a it e r ie z - v o u s les Idoles ip s i d ii illo r u m so n t une p a rtic u la rité du te x te
babylo n ien n es com m e des d ieu x , lo rsq u e les C h al­ la tin . — M u lie re s a u tem ... (v e rs. 42). H érodote,
d éens sont les p rem iers à les o u tra g e r? — N o n 1 , 199, c ite to u t a u lon g ce tte « trè s honteuse loi

C o m m e n t . — Y . 51
802 B ar . V I , 42-50.
42. Mulieres autem circumdatae funi­ 42. Des femmes entourées de cordes
bus in viis sedeut, sueeeudentes ossa oli­ sont assises dans les rues, bridant des
varum ; noyaux d’olives ;
43. eum autem aliqua ex ipsis, attracta 43. et lorsque l’une d’elles, emmenée
ab aliquo transeunte, dormierit cum eo, par quelque passant, a dormi avec lui,
proximae suæ exprobrat quod ea non sit elle reproche à sa voisine de n’avoir pas
digna habita, sicut ipsa, neque funis été jugée, comme elle, digne d’honneur,
ejus diruptus sit. et de n’avoir pas vu rompre sa corde.
44. Omnia autem quæ illis fiunt, falsa 44. Tout ce qu’on fa it à ces dieux est
sunt; quomodo aestimandum aut dicen­ fausseté; comment donc peut-on penser
dum est illos esse deos? ou dire que ce sont des dieux?
45. A fabris autem et ab aurificibus 45. Ils ont été faits par des ouvriers
facta sunt ; nihil aliud erunt, nisi id quod et par des orfèvres ; ils ne sont que ce que
volunt esse sacerdotes. les prêtres veulent qu’ils soient.
46. Artifices etiam ipsi, qui ea faciunt, 46. Les ouvriers qui les font ne vivent
non sunt multi temporis; numquid ergo eux-m êm es que peu de temps; com­
possunt ea, quæ fabricata sunt ab ipsis, ment donc les objets qu’ils ont fabriqués
esse dii ? peuvent-ils être des dieux?
47. Reliquerunt autem falsa et oppro­ 47. Ils ne laissent à ceux qui vien­
brium postea futuris. dront après eux que la fausseté et l ’op­
probre.
48. Nam cum supervenerit illis prae­ 48. Car lorsqu’il survient une guerre
lium et m ala, cogitant sacerdotes apud ou quelque m alheur, les prêtres pensent
se ubi se abscondant cum illis. en eux-m êm es en quel endroit ils iront
se cacher avec leurs dieux.
49. Quomodo ergo sentiri debeant 49. Comment donc peut-on penser
quoniam dii sunt; qui nec de bello se qu’ils sont des dieux, ceux qui ne peuvent
liberant, neque de malis se eripiunt? se sauver de la guerre, ni se délivrer des
malheurs?
50. Nam cum sint lignea, inaurata et 50. C ar, puisqu’ils ne sont que du
inargentata, scietur postea quia falsa bois, recouvert d’or et d’argent, toutes
sunt ab universis gentibus et regibus ; les nations et tous les rois reconnaîtront
quæ manifesta sunt quia non sunt dii, un jour leur fausseté ; on verra claire­
sed opera manuum hominum, et nul­ ment que ce ne sont pas des dieux, mais
lum Dei opus cum illis. l ’œuvre de la main des hommes, et qu’ils
sont incapables de tout acte divin.

des B a b ylon ien s » , d’ap rès la q u elle les fem m es 4 5 - 6 1 . L e s Idoles sont fab riq u ées de m ain
d ev aie n t se p ro s titu e r au m oins une fo is dans d ’h o m m e , e t leu rs a d o ra te u rs sa v e n t très bien
le u r v ie , en l’ h o n n eu r d’un e déesse ign o ble. Cf. qu’ ils n ’o n t rien à a tte n d re d ’elles. — A fa b r is .
S trab on , x v i , 1. — C irc u m d a læ fu n ib u s . <( E lles L es Idoles de bois é ta ie n t fab riq u ées p a r des c h a r ­
so n t séparées les unes des a u tres p a r des cord es, p en tiers. C f. Is. x l , 20, e t x l i v , 12-20 ; J e r. x , 3,
q u i fo rm en t des espèces de rnes... o ù elles se etc. — N i h i l a liu d ... eru n t... L e s v e rs si m ordants
tie n n e n t, e t o ù les é tra n g e rs e n tre n t p ou r les d’H o race , S a t., i, 8, so n t bien con n u s :
ch oisir.» (H é ro d o te ,l.c .) .— O ssa o liv a r u m .C.-à-d ,
O lim t r u n c u s e r a m f ic u ln e u s , in u t i le lig n u m ,
d es n o y a u x d ’o liv e s , que les fe m m e s , en a tte n ­ C u m f a b e r , i n c e r t u s s c a m n n m f a c e r e t n e P r ia p u m ,
d a n t q u ’on les ch o isit, b rû la ie n t s u r des réch au d s M a l u i t e s s e d e n m . D e u s in d e e g o ...
en l’ h o nn eu r de la déesse. L e tr a d u c te u r la tin
a dû lire 7 ttv u p iô e ;, o liv e s b r o y é e s ; m ais la A u Heu de sacerd otes, le g re c d i t : les o u vrie rs.
ra ie leçon du g re c e s t TUTUpst, du sou. L ’action — A rtific e s e t ia m ... ( v e r s . 4 6 ). Les fa b rlc a n is
de b rû le r du son é ta it sans d o ute rega rd ée d’ idoles ne so n t q u e de faib les m ortels, q u i n ’o n t
com m e un ch arm e cap able d’e x c ite r la passion q u e q u elqu es années de v ie ; com m en t leu rs
des hom m es. — P r n x im æ ... expro brat... (vers. 43.) œ u v re s p ou rraien t-elles ê tre des d ie u x ? C f. Sap.
« Celles d’en tre elles q u i so n t sans beau té a t ­ x v , 16-17. Elles ne so n t en ré a lité qu e m ensonge
ten d en t lo n gtem p s, ne p o u v a n t acco m p lir la lo i, » e t Ignom inie : r e liq u e ru n t... fa ls a ... (vers. 4 7 ) .—
d it en core H érod ote. — O m n la ... q u æ illls ... N a m c u m s u p e r v e n e r it... ( v e r s . 48 e t s s .). De
(v e rs. 44). D ’ap rès le g re c : T o u t ce q u i se fa it q u elle m an ière le u r n éan t sera d é m o n tré , à la
à leu r s u je t ( £v a u t o ! ; , au s u je t des d ie u x ). gran d e con fu sion de ce u x q u i a u ro n t m is en ell s
— Q uom odo æ s t im a n d u m ... A p rès de telles le u r con fian ce. — C o gitan t... u b i se abscondant.
h o n te s , le refrain r e te n tit a v e c p lus de fo rce T r a it des p lu s sarcastiq u es. — N u lt u m D el o p u s.„
que jam ais. • (.Vers. 50). Il est to u t à fa it Im possible à ces dieux
H a u . V I , 51-58. 803

51. On sait donc par là qm; ce lie sont 51. Unde ergo notnm est quia non
pa» des dieux, niais l’œuvre de la main sunt d ii, sed opera mannum hominum,
des hom m es, et qu’ils sont incapables et nullum Dei opus in ipsis est.
de tout acte divin.
52. Us n’établissent pas un roi sur 52. Regem regioni non su scitant, ne-
une contrée, et ils ne donnent pas la que pluviam hominibus dabunt.
pluie aux hommes.
53. Ils ne discerneront pas ce qui est 53. Judicium quoque non discernent,
juste, et ils ne délivreront pas les con­ neque regiones liberabuni ab injuria,
trées de la violence, car ils ne peuvent quia nihil possunt, sicut corniculæ inter
rien, et sont comme des corneilles qui medium cæli et terræ.
volent entre le eiel et la terre.
54. Quand le feu aura pris à la m ai­ 54. Etenim cum inciderit ignis in
son de ces dieux de bois, d’argent et domum deorum ligneorum, argenteorum
d’or, leurs prêtres s’enfuiront et seront et aureorum, sacerdotes quidem ipsorum
sauvés ; mais eux ils seront consumés au fugient, et liberabuntur; ipsi vero, sicut
milieu des flammes comme des poutres. trabes in medio comburentur.
55. Ils ne résisteront point à un roi 55. Regi autem et bello non resistent,
pendant la-guerre. Comment donc peut-on quo nodo ergo aestimandum est aut reci­
penser ou admettre que ce soit des piendum quia dii sunt?
dieux ?
56. Ces dieux de bois, de pierre, d’or 56. Non a furibus, jtieque a latroni­
et d’argent ne se délivreront pas des bus se liberabunt dii lig n ei, et lap id ei,
larrons et des voleurs ; ceux qui sont et inaurati, et inargentati; quibus h i ,
plus forts qu’eux qui fortiores sunt,
57. leur voleront l’or, l’argent et les 57. aurum et argentum et vestimen­
vêtements dont ils sont couverts, et ils tum quo operti sunt, auferent illis, et
s’en iront, et ces dieux ne pourront pas abibunt, nec sibi auxilium ferent.
se porter secours.
58. Il vaut donc mieux être un roi qui 58. Itaque melius est esse regem os­
manifeste sa force, ou un vase utile à tentantem virtutem suam, aut vas iu
une maison, et honorant celui qui le domft utile, in quo gloriabitur qui pos­
possède, ou la porte d ’une maison qui sidet illu d , vel ostium in domo, quod
garde tout ce qui y est, que l’un de ces custodit quæ in ipsa sunt, quam falsi
fau x dieux. dii.

In ertes d ’acco m p lir u n e œ u v re d iv in e . C e tte pen­ te r des ch a n gem en ts en bien ou en m al, que les
sée est si fra p p a n te , que Jérém ie la rép ète au co rn eilles q u i v o le n t dans . l ’a ir. » (Cal m e t, h. I.)
ve rs. 51 (du m oins, d’ap rès la v ersio n la tin e ), en S u r c e t oiseau, voyez YA U . d ’h is t. n a t., pl. l x x x i x ,
l’u n issan t au re fra in . — U nde ergo n o tu m ... V a ­ flg. 1. — C u m ... ig n is ... ( v e r s . 54 ). D étail des
ria n te ex p re ssiv e dans le g re c : Q ui donc d o it p lus sarcastiq u es. N o tez s u rto u t le tr a it : sa cer­
ap p ren d re q u ’ ils ne so n t pas des d ie u x ? Ce fa it dotes... lib e r a b u n tu r .— R eg i... et bello. Com parez,
e st tellem en t é v id e n t, q u e person ne ne p eu t d an s Is a ïe , x x x v i , 1 8 -2 0 , e t x x x v i i , 1 2 - 1 3 , le
l ’ig n o rer. la n gage si d é d aig n e u x des A ssy rie n s en ve rs les
5 2 -5 5 . L a to tale Im puissance des idoles est d ie u x é tr a n g e rs d o n t ils a v a ie n t v a in c u les
en core dém outrée p ar d iv e rs e x e m p le s .— Regem p euples.
reg io n i... Com p. le v e rs. 33. L e v ra i D ieu a seul 56 -64 . L es hom m es so n t beau cou p p lu s fo rts
assez de p o u v o ir p o u r é ta b lir ou ren v erser les que les Idoles, e t c e lle s - c i sont bien a u -d e sso u s
ro is. — N eq u e p l u v i a m ... Ce fa it aussi e st ré ­ de to u t ce qu e p ro d u it l'a r t h u m ain e t de tous
s e rv é à Jéh o va h . C f. D eut. x i, 1 4 ; P s . c x l v i , 8 ; les êtres en g é n é ra l. — C ette stro p h e d é b u te
A c t. x i v , 17, e tc .— J u d ic iu m q uoque... (vers. 53). p a r un tr a it d éjà cité : n on a fu r ib u s ... Cf. v e rs.
L e s fa u x d ieu x ne sa u ra ien t ren d re la Justice; 14 e t 17 b. L ’é p ith è te la p id e i m an qu e dans le
c ’e st là p o u rta n t un des p rem iers a ttr ib u ts de la g re c . — Ita q u e m eliu s ... esse regem ... (v e rs. 58).
d iv in ité . — L ib er a b u n t ab in ju r ia ...: com m e de Conclusion tr è s lé gitim e . — A u t vas... u tile. L e
la peste, de la fam ine, de la g u e rre . L e g re c est co m b le de l’iro n ie. R ien de p lu s v ra i cepen d an t,
un peu o bscu r en cet en d ro it. P eu t-être slgnifle- p u isq u ’une id o le e s t ab solu m en t in u tile . — I n
t - 11 : Ils ne p eu ve n t se g a ra n tir d’ un o u tra ge. quo g lo r ia b itu r... D ’après le g re c : (U n v a se ) dont
Com p. les v ers. 1 4 , 17, 26, e tc . — S icu t co rn i- se s e rt ce lu i q u i le possède. — Sol q u id e m ...
tnisp... : « aussi peu In stru its de ce q u i se passe V ers. 59-6 2 : to u tes les créatu res, m êm e les p lr s
paruii les hom m es, et aussi in capables d’ y ap p or­ con sid érables e t los plus Indépendantes en appa-
804 Bar. V I , 59-70.
59. Sol qnidem et Inna ac sidéra, cum 59. Le soleil, la lune et les astres
sint splendida et emissa ad utilitates, brillants sont conduits pour l’utilité des
obaudiunt ; hommes, et obéissent à Dieu ;
60. similiter et fulgur cum apparne- 60. les éclairs aussi se font voir lors­
■rit, perspicuum est; idipsum autem et qu’ils paraissent, et le vent souffle dans
spiritus in omni regione spirat; tout les pays ;
61. et nubes, quibus cum imperatum 61. les nuées, lorsque Dieu leur com­
fuerit a Deo perambulare universum mande de parcourir tout l ’univers, exé­
orbem , perficiunt quod imperatum est cutent ce qui leur a été ordonné;
eis ;
62. ignis etiam missus desuper, ut con­ 62 le feu du ciel, envoyé d’ en haut
sumat montes et silvas, fa cit quod prae­ pour consumer les montagnes et les fo ­
ceptum est ei; hæc autem neque specie- rêts, fa it ce qui lui a été commandé ;
bus, neque virtutibus, uni eorum similia mais ces dieux ne sont semblables ni en
sunt. beauté ni en puissance à un seul de ces
êtres.
63. Unde neque existimandnm est, 63. On ne doit donc ni penser ni dire
neque dicendum illos esse deos, quando que ce soit des dieux, puisqu’ils ne
non possunt neque judicium judicare, peuvent ni rendre la ju stice, ni faire
neque quidquam facere hominibus. quoi que ce soit aux hommes.
64. Scientes itaque quia non sunt dii, 64. C ’est pourquoi, sachant que ce ne
ne ergo timueritis eos. sont pas des dieux, ne les craignez pas.
65. Neque enim regibus m aledicent, 65.11s ne peuvent ni maudire ni bénir
neque benedicent. les rois.
6 6 . Signa etiam in cælo gentibus non 6 6 . Ils ne montrent pas non plus dans
ostendunt; neque ut sol lucebunt, ne­ le ciel des signes pour les peuples ; ils no
que illuminabunt ut luna. brillent pas comme le soleil, et ils ne
luisent pas comme la lune.
67. Bestiæ meliores sunt illis, quæ 67. Les bêtes valent mieux qu’eux,
possunt fugere sub tectum , ac prodesse puisqu’elles peuvent s’enfuir sous un
sibi. toit, et se rendre service.
6 8 . Nullo itaque modo nobis est" ma­ 6 8 . U ne nous est donc manifesté en
nifestum quia sunt dii ; propter quod ne aucune manière qu’ils sont des dieux ;
timeatis eos. c ’est pourquoi ne les craignez pas.
69. Nam sicut in cucumerario formido 69. Car de même que, dans un champ
nihil custodit, ita sunt dii illorum li­ de concombres, un épouvantail ne pro­
gnei, et argentei, et inaurati. tège rien, ainsi sont leurs dieux de bois,
d ’argent et d’or.
70. Eodem modo et in horto spina 70. Us sont semblables à l’aubépine
alba, supra quam omnis avis sedet; si­ dans un jardin, sur laquelle tous les oi­
militer et mortuo projecto iu tenebris, seaux 8e posent ; leurs dieux de bois

r e n c e , o béissen t au pian d iv in e t re n d en t s e r­ sig n e s. Cf. G en. I , 1 4 ; J e r. x , 2 , e t la note. —


v ice à i’ hom m e ; les idoles leu r so u t très in fé ­ B e -tiæ m eliores... (v e rs . 67). L ’u n des d é ta ils les
rie u r e s , so it sous le ra p p o rt de la b e a u té , soit p lus iro n iq u es de ce tte é p ître. r
b o u s ce lu i de l’u tilité . Ce ra ison n em en t e st très 69 -72 . V a ria tio n su r le môme th èm e. — C u c u ­
bien p résenté. — O b a u d iu n t. L es a stres sont m e r a r io ... : u n ch a m p de con com bres. C f. Is.
d c i i e s & la v o ix d u C ré a te u r. C f. m , 3 3 -3 5 . — i , 8 , e t la n o te ; l’ A tla s d 'h is t. n a t., p l. x x v i ,
F u lg u r ... et s p i r i t u s . .. ig n is ( v e r s . 60 e t 61 ) : flg. 3, 5 ,7 . — F o r m id o . C.-à-d., d ’ap rès ie g re c : un
êtres q u i p ara isse n t Ei In con trôlables 1 A to u tes ép o n v a n ta ii. L e m ot la tin a d’a tile u rs au ssi p arfo is
ces cré a tu re s l ’é c riv a in sacré oppose les Idoles c e tte sig n ificatio n . — N i h i l cu sto d it. L e s o b jets
( hæ c a u te m ), q u i ne les é g a le n t ni en beau té que l’on d resse d an s les ja rd in s ou d an s les
( neque speciéb us), ni en fo rc e (n eq ue v ir tu tib u s ). ch am ps p ou r e ffra y e r les o ise au x ne rem p lissen t
65-68 . E n core l’ im puissan ce e t ie n éa n t des ce rô le qu e p en d an t q u elqu es jo u rs ; les p e tits
fa u x d ie u x . — N e q u e ... m a le d i c e n t ...: ta n d is p illa rd s s’y a c c o u tu m e n t, e t ne c r a ig n e n t p lus
que les m alédiction s ou ies b én éd ictions du v ra i rien. — S p in a a lb a . L e m ot g re c co rresp o n d a n t
D ieu so n t de ia p lus g ra n d e im p o rtan ce p ou r les désign e to u te so rte d 'arb res é p in e u x. — M ortn o
rois. C f. J e r. x , S1». — S ig n a e tla m ... (v e rs. 66). projecto... A u tr e Im age trè s fo rte de l’ im puissance
L e C ré a te u r a seul pu m ettre ies astres dans ie des fa u x d ie u x . — l ’u r p u r a et m u rice ... (vers. 71 i
C ie l, p ou r é c la ire r les hom m es e t le u r s e rv ir de L e g re c a une leçon d iffic ile : F a r la pourpre
B ah. V I , 7 1 - 7 2 . 805
d’argent et d’or ressemblent encore un similes sunt dii illorum lig n e i, et inau­
mort jeté dans les ténèbres. rati , et inargentati.
71. La pourpre et l’écarlate, qui sont 71. A purpura quoque et murice, quæ
rongés sureux parles vers, vous montrent supra illos tineant, scietis itaque quia
aussi que ce ne sont pas des dieux; ils non sunt dii ; ipsi etiam postremo co­
sont eux-m êm es mangés à la fin, et ils meduntur, et erunt opprobrium in re­
deviennent l ’opprobre d’un pays. gione.
72. L ’iiomme juste qui n’a pas d’idoles 72. Melior est bomo justus qui non
vaut mieux qu’eux, car il sera loin des habet sim ulacra, nam erit longe ab
opprobres. opprobriis.

aussi e t p ar le m arb re (p .ap u d (p o v ) q u i p o u rr it du m a rb re , on d’une étoffe polie e t b rilla n te


su r e u x . T o u te fo is , il e st bleu é v id e n t qu’ il ne com m e un m arbre >’. — E r u n t o p p r o b r iu m ...
satira it ê tr e ici question du m arb re p rop rem en t Les idoles d e v ie n d ro n t l’o b je t du m épris u n i­
d it , q ue les v e rs ue p e u v e n t ro n ger, et q u e J é ­ versel. Ou b le u , d’ap rès les v e rs. 25, 47 c t 7 2 ,
rém ie n 'a u ra it p o in t cité , com m e il le fa it, av ec elles a ttir e ro n t la co n fu sio n s u r leu rs a d o ra teu rs.
la p ourpre.' L ’éc riv a in sacré a v o u lu p arler sans — M e lio r est... ju s tu s ... ( v e r s . 7 2 ). C on clusion
doute ou d’un v c ru ls lu isa n t, sem blable à celu i fin ale, un peu ab ru p te, te n a n t la place du refra in .
TABLE DES GRAVURES

Ar< hors. (D ’ap rès un e p ein tu re égyp tie n u e.). 23 C ercueil ég yp tie n o u v e r l, la issan t v oir la m o­
B loc de sel q ue les A rab e s nom m ent « la m ie e m e lo p p é e . (D ’ap rès les m onum ents.) 209
fem m e de L u t »................................................ 33 P o tie r de P a le s t i n e ....................................................212
L A d é e s s e T o n é r i s , A t è t e de c r o c o d i l e . É g y p tie n s m esu ran t du blé d o n t un scrib e
( D ’a p r è s u n e s t a t u e t t e d e b r o n z e d u prend n o te. ( P e in t u r e é g y p tie n n e .). . . 223
înusee de B o n la q .) ............................................. -13 F o rgero n s é g y p tie n s a g ita n t le soufflet d ’une
A s ta rté . ( T e r r e c u ite p b éu ieieuue. M usée fo u rn aise. ( P e in tu re a n t i q u e .) ....................... 22G
du L o u v r e . ) ........................................................ 45 Le r a t i o n a l ................................................................... 231
U n a d o ra te u r de so leil. ( P e in tu re é g y p ­ La piscine d’ É zéeh ias................................................ 246
tienn e. ) .................................................................. 50 Roi e x e rç a n t les fo n ctio n s de p rê tre e t je ­
L a déesse é g y p tie n n e B a r t , à tê te de c h a '. t a n t des g ra in s d’encens dans u n enceu-
( D ’ après un e s ta tu e t te de b ro u ze du so ir. ( P e in t u r e é g y p tie n n e .).......................... 250
m usée d u L o u v r e .) ......................................... 51 M in istres qu i p o rte n t su r l’au te l les m em bres
Statu es m o rtu a ire s de R a - h o te p e t de sa d ’u n e v ictim e . ( P e in t u r e é g y p tie n n e .). . 251
fem m e N é fe rt. ( D’api ès les o rig in a u x Coupes se rv a n t a u x lib a tio n s. (M o n u m e n ts
é g y p t i e n - .) ............................................................ 55 é g y p t ie n s .) ............................................................... 252
S ta tu e du roi é g y p tie n C h a fr a , lo n gtem p s G estes de p rière. (P e in tu re s égyp tien n es.). . 275
ad o ré com m e u n d ie u ..................................... 56 C och en ille su r u n e fe u ille de c a ctu s . . . . 276
L a rein e T a ïa . ( L ’u n e des plus belles sculp ­ C h arru e e t h o y au dans l’an cien n e É g y p te . 279
tu re s de l’ an cien n e É g y p te .) ...................... 59 C h a u v e - s o u r is de P a le stin e . ( R h in o p o m a
M ouches d’ É g y p te . ( L e m oustique et le m ic r o p h y llu m .)........................................................281
taou des c h a m e a u x .)......................................... B3 Fem m e du L ib a n ric h e m e n t parée...................285
V estis ta la r is . (D ’ap rès une sta tu e grecq u e.). 72 V ig n e près d ’H é b ro n .................................................289
A lg u e s d iv e r s e s ........................................................ 74 H aie de ca ctu s. ( Dessin p ris en O rie n t.). . 290
Scène de sé p u ltu re . < F resque ég yp tien n e.). 108 V o itu re s à bras. ( B a s - r t l i e f assy rien .). . . 293
J o u eu se de th éo rbe. (P e in tu re ég y p tien n e .). 112 A rc h e rs assyrien s. (D ’ap rès un b a s -r e lie f.) . 294
R e m p a rts d’u n e v llie assiégée. ( D ’ap rès un L e ré s e rv o ir de M a m illa h ...................................... 299
bas - re lie f de N in iv e .) ..........................................114 Tsaïe p ro p h é tl-a n t la V ie r g e - m è r e . ( P e in ­
A b eilles d e P a le s tin e ............................................ 119 tu r e du c im e tiè re do S a in te - P r is c ille .) . 302
D o m p teu r de bêtes fé ro ces. ( D’api ès une A b e ille s de P a le s tin e ................................................ 303
p ierre g r a v é e . ) ........................................................ 124 B a rb ie r é g y p tie n . (T o m b e a u de B é n i- H a s ­
A n n e a u à ca ch et. (A n c ie n n e É g y p te .). . . 137 s a n .).............................................................................. 304
R ep résen tatio n de d iv ers arb res (p a lm ie r, É g yp tien ch a ssan t a v e c l ’ a rc. (T o m b e a u de
s a p in , v ig n e , e tc .) s u r les m on um en ts B é n i - H a s s a n .) .........................................................305
a s s y r i e n s ...................................................................161 I.a p iscin e de S ilo é .................................................... 307
A n a s ta tic a h ie r i c h u n lin a ......................................162 A ssy rie n s p o rta n t des n ids. ( B a s - r e lie f an ­
Scène d e lib a tio n . ( P e in t u r e ég y p tien n e .). 183 tiq u e .) .......................................................................... 316
G ens em p o rtés iv r e s - m o r t s d ’ un b a n q u e t. Scie é g y p tie n n e . ( F r e s q u e a n tiq u e .) . . . . 316
(P e in tu r e é g y p t i e n n e .) ..................................... 186 M onceau de ru in es s u r l ’em p lacem en t de
U n g o û te r d an s l’ an cien n e É g y p t e , avec B a b y l o n e ...................................................................327
acco m p agn em ent de m u siq u e e t de d ao se. 189 T o m b e a u x d a n s la v a llé e du N il...................... 331
V o itu re assyrien n e. (A n t iq u e b a s -r e lie f.). 192 R uin es de K é r e k ....................................................... 334
On c h â tie un ân e ré tif. ( P e in t u r e é g y p ­ 'G u e rrie r m nabite. ( D ’après un an tiq u e bas-
t i e n n e . ) ....................................................................... 194 re lie f.)...........................................................................335
R ecen sem en t d’esclav es n ègres. ( P e in tu re C rom lech de D ib o n ................................................... 336
é g y p t i e n n e . ) ............................................................195 T o m b eau x creu sés darts le r o c , A P é tra . . 337
V a s c a a ssyriens co n te n a n t des m édicam en ts. V ille assiégée p a r les A ssyrien s. ( I b is - r e lie f
( A n t iq u e bas re lief.) . . . .......................... 208 de N in lv c .). ......................................311
803 .TABLE DES GRAVURES

L e dien S o le il. ( S t è le p h én icien n e.)................... 343 D ro m ad aire m onté. ( O r ie n t m od ern e.). . . 5 1 S


B a rq u e de p a p yru s p o it a n t un m o rt. (D 'a ­ C h au d ro n a s s y r i e n .................................................... 523
p rès un e p e in tu re é g y p tie n n e .).....................344 L es p y ram id e s de G h ize h , p rès A lem phls. 527
L e roi P sa m m étiq u e. ( D’ap rès une p e in tu re Scène de labo u r dans l’ an cien n e E g y p te . . 537
a n c i e n n e .) ................................................................ 346 S o ld a t assyrien so n n a n t de la tro m p e tte .
P ê c h e a u file t d ans le N il. ( P e in t u r e é g y p ­ ( B a s - r e li e f de N in iv e .) ..................................... 540
tie n n e.) ...................................................................... 347 Léop ard en em bu scad e. ( S c è n e de la P a les­
F ra g m e n t d’ un an cien file t é g y p tie n . . . . 348 tin e m o d e rn e .)........................................................542
On la v e e t on é tire le lin g e récem m en t fa ­ C age d’ o iseleu r. ( P e in tu re é g y p tie n n e .). . . 545
briqué. ( P e in t u r e é g y p t ie n n e .) ....................349 So ld a ts a ssy rie n s c o u p a n t des arb re s en
O b élisque d ’ H é lio p o lls .............................................350 p a y s e n n e m i............................................................547
P o r t r a it de S a rg o n , scu lp té sur une stèle B o u c lie rs a s s y rie n s .....................................................650
an tiq u e . (M u s é e de B e r lin .) .............................. 352 I Soufflet de fo r g e dans l ’a n tiq u e É g y p te . . 551
A n cie n n es b a lles é g y p t ie n n e s .............................. 359 T o p h e th , d an s la v a llé e d’ H iun om . (D ’après
L e jeu de balles ch e z les an ciens É g y p tie n s. u n e p h o to g ra p h ie .)................................................556
( P e in tn re a n t iq u e .) .............................................359 L a g r n e de P a le stin e . ( G ru s cinerea.). . . 558
R ep as a v e c a cco m p a gn em en t de m u siqu e e t , Scribes occu pés à é crire . ( P e in tu re égyp -
de d anse. (P e in tu r e d ’un to m beau é g y p ­ | t i e n n e . ) ...................................................................... 550
tien.) ........................................................................... 365 | Sém ites a y a n t les coin s de la bou ch e rasés.
N a g eu rs assyrien s s ’a id a n t d’ une o u tre g o n ­ | (M o n u m e n ts é g y p tie n s .)..................................... 505
flée. ( B a s - r e lie f de N in iv e .) ...........................370 I P riso n n ie rs de g u e r r e , d o n t p lu sie u rs por-
L ’ a r ro s a g e a u cb a d o u f. (F r e s q u e é g y p ­ i te n t de p e tits p aq u ets. ( B a s - r e lie f a s­
tien n e.) .......................................................................374 s y r ie n .) ....................................................................... 507
C h e v a u x tr itu r a n t. (O rie n t m od ern e.) . . . 381 L ’o liv ie r............................................................................571
C h a m e a u x c h a rg é s . ( S y r ie m od ern e.). . . . 387 L ’ h y è n e ...........................................................................575
G alères m an œ n v ré es à l ’aid e de ram es. (Ba - Scèn e de ch asse e t de pêche. ( F resqu e
r e lle f a s s y rie n .)........................................................401 é g y p tie n n e .)...............................................................558
L e h érisso n s y r ie n .................................................... 403 L a p e rd rix s u r les m o n u m e n ts a ssyrien s. . 592
L e m on t C arm el. ( D ’a p rès u n e p h o to g ra ­ U n a te lie r de p oterie. ( F resq u e é g yp tie n n e .). 595
p h ie.) ........................................................................... 406 U n e v u e des n eiges du L ib a n .............................. 597
P h én o m èn e élu m ir a g e .............................................408 V ases d ’a r g ile ba b ylo n ien s..................................... 598
S en n a e h é rib s u r son ch a r, re v e n a n t d ’un e A n n e a u d’or. ( A n t iq u e É g y p te . M usée du
ex p éd itio n . ( B a s - r e l i e f de N in iv e.). . . . 409 L o u v r e .)......................................................................609
E n tré e d’ un tem p le assyrien . (É t a t a c tu e l.) 415 C o rbeilles à fr u its . ( 1 . A n tiq u e É g y p te . —
E ssai de re c o n s titu tio n de l’h o rlo g e d’ A ch a z . 417 2. É g y p te m od ern e.).......................................... 615
A ra b e s d re s s a n t une te n te ......................................418 F em m es de P a lestin e occupées à m ou d re du
F o rgero n s b a tta n t e t p ré p a ra n t le fei Pein­ ) b lé ..................................................................................618
tu re é g y p tie n n e .)................................................ 427 J o u g em ployé de nos jo u rs en S y rie . . . . 629
A c a c ia s e y a l............................................................... 429 S yrien n e te n a n t nn t a m b o u r i n .......................... 639
R o sea u x d ans un m ara is. ( B a s - r e lie f a ssy­ ' J a rd in arrosé. ( É g y p t e m o d e r n e .) ................... 642
rien .) .......................................................................... 432 L a m o n tagn e du m au v ais co n s e il, au sud-
L e D ieu c r é a te u r so u lèv e le d isq u e d u so­ o u est de J é ru s a le m , id en tifiée p a r q u e l­
leil p o u r le p la c e r dans le ciel. ( P e in ­ qu es a u te u rs a v e c le m on t G areb. ( D 'a­
tu r e ég y p tie n n e .)................................................ 432 près une p h o to g ra p h ie .)......................................613
D iv ers o u tils d ’ un m en u isier é g y p tie n , et On fa it b rû le r de l’ encens d e v a n t u n m o n .
co rb eille d estin ée à les c o n te n ir................4 41 I ( P e in t u r e é g y p t ie n n e .) ..................................... 649
C y ru s. ( D ’ap rès un b a s-relief de M o u rg.ib .). 444 T e ll- Z a e h a r ia . ( L ’A z é c a b ib liq u e , d’après
Id oles em po rtées com m e trop h ées. (B a s - un e p h o to g ra p h ie .)................................................ 650
r e lie f de N in iv e .)................................................ 449 O isea u x de p roie d é v o ra n t dos ca d a v re s.
L e d ieu N a b o ........................................................... 450 ( B a s - r e lie f a s s y r i e n .) .........................................662
C a rq n ois r e n fe rm a n t l ’a rc e t les flèches. C oupe assyrie n n e . (D ’ap rès les m on u m en ts.). 664
( B a s - r e lie f du P o n t.) .....................................457 S cribes é g y p tie n s. ( P e in t u r e a n t iq u e .) . . . 669
E n fa u ts p o rtés s u r le sein e t su r l ’épaule. L e ro i É p h rée. ( S t a t u e a n t iq u e .) .......................671
( P e in tu re égyp tie n n e e t bas • re lie f a ssy ­ B o u la n g e rs é g y p tie n s. (P e in tu re d eT h è b e s.). 674
r i e n . ) ........................................................................... 461 U n n è gre . (D ’ap rès u n e fresq u e ég y p tie n n e .). 676
O r y x e t son fa o n .................................................... 467 R oi de P e rse m a r c h a n t'à l’om bre d ’u n p a ­
U n ro i d ’A ss y rie fo u le a u x pieds son e n ­ rasol. ( B a s - r e lie f rie B é b ista n .) . . . . . . 691
n em i v a in c u . ( B a s - r e li e f de N in iv e .). . 468 L e ca rto u c h e de N éch a o ......................................... 699
H am eau de m y r t e ................................................ 479 L e balan i t e . ou a rb re a s d u , su r les m on u ­
B é ty le honoré d an s un te m p le . (D 'a p rè s m en ts é g y p t i e n s .....................................................700
u n e m on naie g re c q u e .)......................................4S2 Le T h a b o r e t la p lain e de Jesra ël. (D 'ap rès
P e t ite c a ra v a n e o rie n ta le . ( D 'après une u n e p h o to g r a p h ie .) ................................................702
p h o t o g r a p h ie .) ........................................................ 493 L e dieu A m m on . ( P ein tu re é g y p tie n n e .). . 703
P a lm y ré n le n n e p arée de b ijo u x . ( D ’après L es colosses d e M em n o n, à T h è b e s ...................704
un b a s - r e lie f.) ........................................................ 497 R u in es de R a b b a th - A m m o n . ( D ’ap rès une
P re s s o ir à ra isin s. ( P e in tu re é g y p tie n n e .). 500 I p h o t o g r a p h e . ) ........................................................ 714
L a g e r b o is e ...............................................................512 j V u e p rise dans les m on tagn es de l ’Id u m ée. 717
TAI1I. E DES G R A V U R E S 8d3

Cnvallerr. assyriens la p o u rsu ite d’ un b r ita n n iq u e .) ....................................................703


hom m e m ou lé su r nu d ro m ad aire. (D 'a ­ E n fa n t caressé p a r sou père. ( P e in tu r e
près un b a s -r e lie f a s s y r i e n .) ...........................720 é g y p tie n n e .).......................................................767
A ssyriens m etta n t u n e idole en pièces. (B as- •A rch ers s ’e x e rça n t h tir e r de l ’a rc. ( Vnso
relief de N in iv e .) .................................................... 722 p ein t du m usée de N a p lcs.)...................... 76!)
L e dieu M érodacb lu t ta n t co n tre tin m onstre. L ’a u tru c h e e t ses œ u fs .....................................7G5
( B a s - r e lie f de N i n i v e . ) ..................................... 723 B ran ch e de c o ra il............................................... 766
K nines de B a b ylo n e. ( L e T e ll A n irah - Ibn- H éros ch a ld éen é to u ffa n t uu iiuu. (B as-relief
A ll.) ...............................................................................728 de N i n i v e .) ....................................................... 7S5
Caméo a v e c le p o rtra it d e N abuchodon osor. Convoi de p rison n iers. (B a s-re lie f assyrie n .). 792
(M u sé e de B e r lin .) ................................................ 741 T rô n e p o rta tif. ( B a s - r e lie f de N ln iv e .) . . 794
L a g r o tte de J é rém ie h J é r u s a le m 747 Scène de d eu il a u p rès d ’ un sépulcre. (P e in ­
P riso n n iers do g u e rre em m enés en c a p ti­ tu r e é g y p t ie n n e .) ......................................... 797
v ité . ( B a s - r e l i e f de N ln l v e . ) .......................... 719 C h at. (B r o n z e é g y p tie n du L o u v re .) . . . . 798
K oi ch ald éen la n ça u t des flèches. (M u sée D ieux porLés en p r o c e s s io n ..........................799
TABLE A N A L Y T I Q U E
DES M A T I

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