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Les médecins
Nous sommes à une époque où la frontière entre le charlatanisme et la médecine n’est pas bien
définie. Il existe pourtant à Montpellier ou à Lyon des facultés réputées de médecine… Oui mais
voilà, les professionnels qui en sortent ne sont pas forcément brillants en pratique faute de
connaissances et de moyens, ces derniers préfèrent de bonnes vieilles formules latines qui
impressionnent et des remèdes de grand-mère qui bien souvent ne servent à rien voire aggravent les
maladies existantes.
En 1673, la guerre est en pleine guerre de Hollande contre les Pays-Bas, l’Espagne et le Saint-
Empire, aux côtés de l’Angleterre. Cette guerre fait partie des nombreuses guerres menées par Louis
XIV dans l’objectif d’étendre son influence autant économique que politique dans toute l’Europe.
D’ailleurs l’introduction à la pièce y fait référence en rendant hommage aux victoires du roi.
L’Objectif est bien évidemment de flatter le roi Louis XIV, monarque absolu. D’autant plus que
Molière est dans une phase où le roi apprécie de moins en moins son travail, lui préférant l’opéra.
En effet, la France du roi Louis est une société féodale dirigée par une monarchie absolue. En son
sein les individus sont classés en différentes classes (ordres) ; nobles (ceux qui se battent et qui
dirigent), le clergé (ceux qui prient) et tiers-état (ceux qui travaillent). Tous les personnages du
malade imaginaire appartiennent au tiers-état. Néanmoins, la société a quand même évolué et les
nobles ont de moins en moins de pouvoir, deviennent des courtisans, vivent à Versailles et attendent
des rentes de la part du roi.
Néanmoins, le tiers-état est composé de gens différents (les paysans, les artisans, les bourgeois) un
personnage comme Argan et sa famille appartiennent à une catégorie sociale en pleine expansion ;
la bourgeoisie.
Au XVIIème siècle la femme est considérée comme un objet qui va servir à des fins de richesse de
pouvoir etc. on peut d’ailleurs l’observer dans la pièce avec le personnage d’Angélique qui est
mariée à un médecin et non pas à son amant. Néanmoins, plus on descend dans les classes sociales,
plus les mariages par amour sont fréquents, même si le mariage forcé reste la norme. Ainsi, Argan,
en tant que représentant de la bourgeoisie, donc du tiers-état le plus fortuné veut marier sa fille pour
garantir ses propres intérêts (sa santé), il n’est pas complètement imperméable aux intentions de sa
fille et finit par accepter qu’elle se marie avec celui qu’elle aime. De plus, même si cet amour est à
sens unique, il a épousé Béline en pensant qu’elle l’aimait réellement.
Sous Louis XIV, la technique et les infrastructures ne sont pas en mesure de contenir les aléas de la
nature. Ainsi les famines sont courantes et des inondations peuvent ravager Paris en hiver. De plus,
comme dit plutôt, la France est souvent en guerre et des villes peuvent se retrouver du jour au
lendemain assiégés par des armées hollandaises, anglaises ou espagnoles. Ces problèmes semblent
joyeusement ignorés par Molière qui préfère traiter de sujets légers comme les intrigues amoureuses
entre bourgeois pour divertir un public composé de nobles et de la partie la plus aisée de la
bourgeoisie. Il faut dire que Molière fait partie de la classe est assez épargné par ces problèmes et
mène une vie plutôt oisive.
Mais l’œuvre de Molière est-elle déconnecté de la réalité sociale ? Il a très probablement vu peu de
paysans pauvres dans sa vie et ce genre de personnages n’occupe jamais de rôle de premier plan.
Même un personne comme Toinette appartient à une catégorie plutôt nantie du tiers-état. De plus, il
n’y a jamais la moindre critique du système féodal en général. En fait, les pièces de Molière ne
s’attaquent jamais frontalement le système politique mais s’attaquent souvent aux défaillances qui
l’habitent ; mariages forcés dans le malade, noblesse décadente dans Dom Juan,