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Créée en 1971, la société Ciné-Cité est l’un des fleurons européens de l’exploitation
cinématographique. C’est aussi un acteur majeur dans les domaines de la production, de la distribution
et du négoce de droits audiovisuels. La société compte une cinquantaine de cinémas, regroupant près
de 600 écrans, répartis dans quatre pays européens, pour un total annuel de plus de quarante millions
d’entrées.
Près du quart des entrées de Ciné-Cité provient d’abonnements illimités. Lancées en 2000, ces formules
d’abonnement à entrées illimitées au cinéma constituaient alors une véritable innovation stratégique
et commerciale. Elles font désormais partie du panorama des tarifs auxquels les spectateurs sont
habitués. Elles permettent à ces derniers d’assister à autant de séances qu’ils le souhaitent, dans les
établissements du réseau Ciné-Cité ou dans des salles gérées par des indépendants adhérents, en
payant une somme forfaitaire mensuelle, dans le cadre d’un abonnement d’une durée minimale d’un
an.
Depuis la création de la formule illimitée, de nombreux changements sont intervenus dans le monde
du cinéma. En effet, plusieurs réseaux ont créé une carte illimitée, des formules pour deux sont
apparues, des exploitants indépendants ont adhéré à la formule illimitée d’un réseau national.
Plus largement, l’essor des plateformes de vidéo à la demande (Subscription Video on Demande – SVoD)
a transformé les pratiques des spectateurs et réinterroge les modes de financements de la création
cinématographique.
Face à ces évolutions, la nouvelle directrice générale de Ciné-Cité, Claire Perreira, vous demande
d’analyser le modèle économique d’abonnement illimité de Ciné-Cité. A cette fin, elle vous remet les
annexes 1 à 9.
Aujourd’hui, le succès de la formule d’abonnement illimité est si important que certains exploitants
indépendants ont souhaité l’inclure dans leur offre. Les conditions d’une telle adhésion sont définies
par la loi.
Célia Gazan vous charge de constituer le dossier préparatoire à l’éventuelle adhésion de l’EURL
Financière Vinci au réseau Ciné-Cité. A cette fin, elle vous remet les annexes 6 à 12.
1. Identifier les différents acteurs concernés par ce programme et analyser la répartition des
revenus entre eux.
2. Evaluer l’impact financier prévisionnel de cette décision stratégique pour la première année
d’adhésion et interpréter les résultats obtenus.
3. Pour améliorer sa rentabilité, l’émetteur Ciné-Cité envisage de réduire le prix de référence
adhérent à 4,50 €. Evaluer l’impact financier d’une telle décision pour les différentes parties
prenantes.
4. Identifier ou proposer des indicateurs pertinents pour le cinéma l’Atlantique.
Le réseau Ciné-Cité a souscrit au système CinéIndex qui collecte des données sur l’activité des salles de
cinéma. Cet outil permet à l’exploitant de salle de consolider ses données de vente dans un même
dispositif et de disposer des données des autres salles. L’exploitant alimente ces données globalement
et par film, portant sur les entrées, les abonnements, les types d’entrées, les jours d’activité, les
recettes. La directrice de l’éditeur CinéIndex évoque l’intérêt du système (annexe 13). Il vous est
demandé de porter un regard critique sur l’usage de ces données pour exploiter un cinéma. L’annexe
14 propose des pistes de réflexion en matière d’impact des données massives sur le contrôle de
gestion.
Une belle année s’est achevée pour le cinéma en France ! Quelque 213 millions de spectateurs se sont
pressés dans les salles en 2019. Une tendance qui se confirme à Nantes.
La clé d’un succès cinématographique – ou d’un « bide » retentissant – reste souvent une énigme. C’est
ce qui fait, en partie, le charme du cinéma. Peut-être aussi ce qui incite, chaque année, tant de monde
à pousser les portes des salles obscures.
551 000 personnes ont poussé celles du Cinéville de Saint-Sébastien (Espagne) en 2019. Le troisième
meilleur score de la toute jeune histoire d’un cinéma qui fête seulement sa onzième année.
« L’année record, c’était en 2016, avec 591 000 entrées », se souvient Jean-François Porcher, le
directeur de ces neuf salles pour 1 850 sièges. Juste derrière vient l’année 2017, « avec 582 000
entrées ».
L’année 2019, sans être exceptionnelle – « il aurait fallu un film phénomène comme Intouchables pour
ça », comment Jean-François Porcher – se classe donc en haut de l’affiche « avec 2 % de progression
par rapport à l’an dernier ».
Derrière les chiffres un peu bruts, il y a un constat qui réjouira les amateurs du septième art : le cinéma
ne baisse pas pavillon devant la prolifération des séries.
« Elles n’empêchent pas qu’on aille au cinéma », se réjouit le patron de la salle, qui s’efforce de fidéliser
les cinéphiles de moins de 26 ans avec une politique tarifaire adaptée à la taille des budgets les plus
modestes. « C’est 4,60 € la séance, tous les jours, de toute l’année », insiste Jean-François Porcher.
Ca n’explique sans doute pas tout dans le succès de la fréquentation. Mais ça a permis au plus grand
nombre de s’offrir une toile, l’un des blockbusters de l’année par exemple (Le Roi Lion, La Reine des
neiges ou Star Wars ont cartonné) ou un très beau film français, comme Au nom de la terre ou Hors
normes, « qui n’étaient pas attendus, mais ont très bien marché ».
« C’est notre deuxième meilleure année, après notre record de 2018 », se félicite Emmanuel Gibouleau,
directeur de l’association Cinématographe. La salle de 146 places, installée au cœur de Nantes, totalise
ainsi 54 239 entrées payantes cette année, contre 56 124 en 2018. Une tendance à la hausse qui se
confirme, puisque la fréquentation était de 51 180 entrées en 2016 et 53 038 billets écoulés en 2017.
Cette augmentation serait même « plus significative dans les cinémas d’arts et essai que dans les
autres », selon les chiffres 2018 présentés en septembre, au congrès de la Fédération nationale des
cinémas français.
Et cela avec une programmation à contre-courant de celles qui remplissent les multiplexes. « Chez
nous, un film qui marche très bien fera 250 à 300 spectateurs et sera diffusé une ou deux fois »,
pondère Emmanuel Gibouleau. « Et en guise de blockbusters, qui pour certains peuvent être très bien,
nous, on donne plutôt dans les rétrospectives », détaille le directeur.
Ainsi, celles sur Chaplin ou les frères Cohen ont joué les locomotives cette année, auprès d’un public
urbain et largement composé d’étudiants ou de retraités. Quant aux raisons de cette belle santé,
Emmanuel Gibouleau veut croire que dans « un pays de cinéphiles », où « l’éducation à l’image se fait
très tôt, à l’école », les spectateurs ont « envie de voir de bons films ». Pour un prix attractif : 5 € ou
3 € la place.
Au Katorza, une Palme qui rapporte
On exagère à peine en disant que c’est un cinéma mythique. Parce qu’un forain tunisien l’a fait naître
en 1920 (100 ans cette année, donc). Parce que c’est un Sphinx : soufflé par deux bombes américaines,
en 1943, il est toujours là, au 3, rue Corneille. Parce qu’il fut le premier cinéma provincial à être équipé,
en 1953, du cinémascope. Parce qu’il figure dans l’un des plus jolis films des années 1960 : Lola, de
Jacques Demy.
Depuis les années 1990, le Katorza cultive son côté art et essai avec des films en VO sous-titrée et des
festivals étrangers et engagés : 3 Continents, Cinépride, Sofilm Summercamp, festival espagnol, russe,
italien… Le Katorza, c’est aussi 450 films par an et des tarifs allant de 4 € à 8,90 €.
L’année 2019 ? Un excellent millésime pour l’ex-cinéma indépendant aux six salles, aujourd’hui
propriété du groupe Cinéville. « On frôle les 280 000 entrées, précise Marc Maesen. Alors
qu’habituellement, on enregistre 250 000 entrées en moyenne par an. » Le directeur-adjoint du
Katorza impute essentiellement cette manne à une offre plutôt riche, « avec des films porteurs comme
Parasite, la Palme d’or cannoise, qui nous a ramené le plus de spectateurs en 2019 ». En deuxième
position figure Joker, puis Les Misérables et Once upon a time in… Hollywood.
Annexe 2 – Thierry Frémaux : « plateformes et cinémas ne sont pas en guerre, ils « cohabitent » »
Interna aura-t-il la peau du cinéma ? Convaincu du contraire, le patron du Festival de Cannes Thierry
Frémaux juge même qu’en pleine crise, septième art et plateformes en ligne « commencent à savoir
cohabiter ».
« Au fond, le cinéma, c’est le grand aîné. Les plateformes c’est de la télévision », résume Thierry
Frémaux, dans un entretien à l’AFP à l’occasion du festival Lumière à Lyon, qu’il pilote également.
« Cinéma et télévision cohabitent depuis des décennies, cinéma et plateformes commencent à savoir
cohabiter ensemble », ajoute-t-il.
La crise sanitaire a pourtant donné un formidable coup d’accélérateur aux plateformes type Netflix, qui
investissent lourdement dans la production, et mis à genoux les salles à travers le monde.
Mais pour Thierry Frémaux, tant qu’il y aura des films, le public se déplacera au cinéma, inventé il y a
125 ans. Pour preuve, le public est au rendez-vous à Lyon pour le Festival Lumière, consacré au cinéma
de patrimoine, et pour lequel sont venues des vedettes comme le réalisateur américain Oliver Stone
ou l’acteur Mads Mikkelsen.
« Le grand défi, c’est qu’il va falloir qu’il y ait plein de beaux films dans les deux ou trois ans à venir,
pour que le cinéma soit ce qu’il a toujours été, une expression publique » dans des salles obscures, a
poursuivi Thierry Frémaux.
Salles fermées et tournages perturbés : le cinéma finit l’année 2020 à bout de souffle, la crise sanitaire
n’ayant pas épargné le pays des frères Lumière.
Même si le Conseil d’Etat a alimenté un petit espoir, laissant espérer une réouverture des salles quand
la situation sanitaire s’améliorera, le septième art va devoir se renouveler et aborde l’année 2021 dans
l’incertitude totale.
Fauteuils vides
Des étoiles du Grand Rex à Paris, aux multiplexes des zones commerciales, en passant par les cinés
associatifs, c’est une même image désespérante de fauteuils vides et d’écrans noirs qui restera.
Confinement et mesures sanitaires obligent, les 2 000 cinémas français, parc unique au monde, auront
été fermés près de la moitié de l’année. Seuls les mois de janvier et février ont connu une exploitation
« normale », sans jauge réduite.
Du jamais vu en 125 ans d’histoire du cinéma, même en temps de guerre, se pincent les professionnels.
Les chiffres de fréquentation arrêtés par le Centre national de la cinématographie fin octobre
permettent déjà de dresser le bilan de l’année. Il est catastrophique.
Le loisir préféré des Français, qui attirait ces dix dernières années 200 millions de spectateurs par an, a
vu sa fréquentation fondre de deux tiers : 64,9 millions de billets écoulés. […]
Et si les Français n’avaient jamais vu autant de films qu’en cette année sans cinémas ? En plein
confinement, les téléspectateurs se sont réconfortés derrière les classiques de Louis de Funès, quand
d’autres n’hésitent plus à découvrir des films sur l’écran de leur téléphone. 2020 a bouleversé les
habitudes.
Cette « régulation rigoureuse » de Netflix, Amazon Prime ou Disney +, est « une décision majeure […]
en faveur […] de la création et de l’exploitation culturelle », ont salué les associations de producteurs.
Les exploitants, eux, parient toujours sur la « magie de la salle », et espèrent que le public, lassé des
films sur canapé, reviendra.
Créé par la loi n°46-2360 du 25 octobre 1946, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC)
est à la fois un établissement public à caractère administratif et une direction d’administration centrale
du ministère de la Culture, en charge de la réglementation et du contrôle d’un secteur. Il assure un large
éventail de missions.
Soutenir
Dans le secteur du cinéma, le CNC apporte des aides à la création, à la production, à la distribution de
films, au court-métrage, à l’exploitation, aux industries techniques, aux cinématographies en
développement, à l’exportation du film français. Les actions du CNC en faveur de l’industrie des
programmes audiovisuels s’organisent autour des aides à la production de programmes destinés à
l’ensemble des réseaux télévisuels, à la création d’œuvres audiovisuelles à caractère innovant, aux
industries techniques de l’audiovisuel et à la promotion à l’étranger des programmes audiovisuels.
Réglementer
Le CNC participe à l’étude et à l’élaboration de la réglementation, ainsi qu’au contrôle de son application
par les différents acteurs de l’industrie cinématographique, audiovisuelle, vidéo et multimédia.
Promouvoir et diffuser
Le CNC favorise la promotion et la diffusion des œuvres auprès d’un large public, grâce à un dispositif
d’aides spécifiques concernant la diffusion en salles, la diffusion non commerciale et le soutien aux
manifestations nationales et internationales. Le CNC contribue également à l’exportation et à la
promotion du film et de l’audiovisuel français à l’étranger, en liaison avec les autres ministères
concernés, via notamment son soutien financier à Unifrance Film International et TV France
International. Initiée en 1989, la politique de coopération du CNC avec les collectivités territoriales vise
à faire du secteur cinéma et audiovisuel un véritable pôle de développement culturel et économique
local.
Négocier
Protéger
Depuis 1969, le CNC est chargé de la politique en faveur du patrimoine cinématographique. Il assure
les missions de collecte, de conservation, de sauvegarde, de traitement physique et documentaire,
ainsi que de valorisation de ce patrimoine qui concerne le « film » et le « non-film », soit l’ensemble
des documents se rapportant au cinéma.
Chaque établissement cinématographique bénéficie d’un compte de soutien automatique. Les droits
au soutien sont calculés sur la base d’un pourcentage de la taxe spéciale (TSA) perçue sur le prix du
billet d’entrée que génère chaque établissement. En 2019, 80 M€ ont été mobilisés au titre du soutien
financier, dont 27 M€ au titre de droits acquis et 52 M€ sous forme d’avances sur droits futurs. En 2019,
641 établissements ont sollicité le soutien automatique contre 765 en 2018. Le montant total des
travaux présentés par les exploitants est en baisse et s’élève à 83 M€ en 2019 (contre 105 M€ en 2018).
L’aide sélective à la petite et moyenne exploitation (en métropole et dans les DOM)
L’objectif de cette aide sélective à l’investissement est de favoriser la modernisation du parc dans une
optique d’aménagement du territoire, tout en veillant à préserver la diversité de la diffusion.
Le classement « Art et essai » a pour objectif de soutenir les salles de cinéma qui programment une
proportion conséquente de films recommandés « Art et essai » et accompagnent leur diffusion par une
politique d’animation adaptée.
Les exploitants de salles indépendantes situées dans les communes de plus de 200 000 habitants,
offrant une diversité de programmation ou répondant à une desserte de quartier, peuvent bénéficier
d’un soutien économique.
Le plan de numérisation des salles s’est achevé en 2013 pour les salles métropolitaines. Au total, le CNC
a attribué près de 74 M€ pour la numérisation de 1 188 établissements ou circuits itinérants, sous
forme de subventions (40 %) ou d’avances remboursables (60 %).
D’une manière générale, les recettes de billetterie sont réparties de la manière suivante :
Le prix moyen d’un billet vendu en France est de 6,70 € TTC, TVA à 5,5 %.
CNC, www.cnc.fr
Annexe 7 – Des abonnements multifacettes
Lancées avec succès en 2000, les formules d’abonnement à entrées illimitées au cinéma apparaissent
comme une véritable innovation commerciale dans le secteur du cinéma. Elles ont un impact sur le
taux de fréquentation des établissements qui les acceptent, plus particulièrement sur le taux
d’occupation par fauteuil. De plus, elles fidélisent le public et modifient les parts de marché des
exploitants dans leur zone d’attraction.
Ces formules permettent de satisfaire l’appétit de cinéma des abonnés. Puisque le film est un « bien
d’expérience », et que ce n’est qu’une fois « consommé » qu’il acquiert sa véritable valeur pour le
consommateur, c’est en multipliant les expériences que le consommateur peut atteindre un niveau
élevé de satisfaction, « d’utilité » au sens économique. Plus le spectateur ira au cinéma, plus il pourra
atteindre un niveau d’utilité élevé à budget constant.
Il s’agit également de créer un effet d’entraînement sur les spectateurs non abonnés. La satisfaction
des abonnés doit inciter d’autres spectateurs à aller au cinéma. C’est le phénomène du bouche-à-oreille
positif, premier facteur de succès pour un film, comme pour tous les biens d’expérience pour lesquels
la décision du consommateur repose sur la « caution » d’un pair. Par ailleurs, le cinéma étant une
activité de groupe, l’abonné fidélisé attirera les autres spectateurs qui l’accompagnent vers le cinéma
qui accepte la formule d’abonnement. Ainsi, l’abonné génère des entrées additionnelles pour
l’exploitant émetteur, au tarif habituel – plein ou réduit – de la séance. Enfin, selon l’un des émetteurs,
l’offre d’abonnement lui permet d’augmenter ses autres tarifs, notamment le tarif plein, et donc
d’accroître sa marge commerciale sur les autres spectateurs, notamment sur ceux qui accompagnent
un abonné. Cette logique n’est pas partagée : l’autre émetteur considère que l’existence de cet
abonnement « fixe » un repère pour le tarif réduit qui freine ou limite la dynamique possible de sa
grille tarifaire.
CNC, www.cnc.fr
Annexe 8 – L’économie des abonnements à entrées illimités au cinéma
Un abonnement illimité permet à son titulaire d’assister à un nombre illimité de séances dans les salles
du réseau émetteur et de ses partenaires moyennant un engagement de douze mois et le versement
de mensualités.
Les billets « gratuits », émis dans le cadre d’une formule illimitée, ne génèrent pas d’encaissements. A
défaut de paiement d’un droit d’entrée unitaire par le spectateur, ce dispositif repose sur la mise en
place d’un prix de référence par place, servant de base de calcul pour les prélèvements fiscaux et
parafiscaux et la rémunération des distributeurs. Dans ce cas, les prélèvements fiscaux et parafiscaux
sont réduits et ne représentent plus que 11 % du prix de référence. La part des distributeurs est
inchangée (42 % du prix de référence). La part de l’exploitant émetteur de la carte est égale au montant
de la mensualité moins l’ensemble des prélèvements (fiscaux et parafiscaux et part du distributeur).
Pour analyser la répartition des revenus générés par les abonnements illimités, deux seuils sont
définis :
• Le point d’équilibre est atteint lorsque la part de l’émetteur est égale à celle du distributeur.
• Le point mort correspond au moment où la recette de l’abonnement couvre exactement le
total des prélèvements sur les entrées correspondantes, sans marge commerciale
additionnelle pour l’exploitant émetteur de la carte.
La marge commerciale dont il est question ici correspond à la différence entre les revenus de l’émetteur
exploitant et les prélèvements sur les entrées correspondantes.
Ces seuils sont habituellement calculés sans tenir compte de la redevance de la Société des auteurs,
compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) et des frais de gestion.
CNC, www.cnc.fr
On considère que le prix de référence est de 5,50 € (base de calcul de la part du distributeur et des
prélèvements fiscaux et parafiscaux).
Des frais de dossier de 25 € sont payés par l’abonné à la souscription et permettent à Ciné-Cité de
couvrir intégralement les frais de promotion et d’acquisition clients.
Sur les ventes de billets (payants), comme tous les exploitants de salles de cinéma, le cinéma
L’Atlantique reverse 58 % du prix du billet (prélèvements divers et part distributeur).
En moyenne, le cinéma enregistre 300 000 entrées payantes chaque année, dont 10 % sont achetées
par des spectateurs assidus (qui vont au cinéma au moins une fois par semaine). Le prix moyen d’une
place vendue est de 6,50 €.
Les recettes annexes concernent la diffusion de publicité et la vente de confiseries. Les ventes de
confiserie représentent en moyenne 1 € par spectateur. Le taux de marge de la diffusion de publicité
est de 100 %, celui de la vente de confiserie est de 30 % du prix de vente. La consommation de confiserie
est négligeable chez les spectateurs fréquents et assidus.
Il est prévu d’émettre 51 000 billets « gratuits » dans le cadre de l’abonnement illimité. Compte tenu
de l’adhésion de nombreux spectateurs assidus, mais également de l’effet d’entraînement qu’ils auront
sur les autres spectateurs, on estime la baisse du nombre de billets vendus du fait de cette opération à
9 000.
Sur chaque billet émis dans le cadre d’un abonnement illimité, le cinéma L’Atlantique facture à Ciné-
Cité 84 % du prix de référence « adhérent garanti » (il correspond actuellement au prix de référence
émetteur). Il reverse ensuite 50 % de cette somme au distributeur. Les divers prélèvements
(correspondant à 11 % du tarif de référence) sont à la charge de l’exploitant, donc du cinéma
L’Atlantique.
L’an dernier, nous avons eu une très bonne année, avec des taux de remplissage excellents de nos cinq
salles. C’est sûr, ce taux aurait pu être encore meilleur si nous avions disposé d’une salle de capacité
intermédiaire – environ 250 places – là où, aujourd’hui, nous n’avons qu’une salle de 450 places, deux
de 110 environ ; et les autres de 90. Nous avions le choix entre quatre salles, avec une salle
intermédiaire ; ou cinq. En optant pour cinq salles, nous avons privilégié la programmation.
Nous comptions de nombreux spectateurs mais ils dépensent peu. On suit de près le panier moyen
dépensé sur place par un spectateur dans les consommations annexes : confiserie, boissons. Là où le
panier moyen de confiserie oscille, en France, en moyenne autour d’1,30 € par spectateur. Il n’est que
de 1 € chez nous. C’est peut-être lié à la proximité d’un supermarché. Je crois que c’est surtout parce
qu’on a un public moins jeune qu’ailleurs. Nous avons un public principalement composé de personnes
âgées et de familles. Mais ceux qui consomment le plus de produits annexes, ce sont les jeunes.
« Il s’agit de données que les exploitants déclarent trois fois par semaine, le mercredi soir après les
sorties ciné, à la fin du week-end et enfin, un récapitulatif des ventes de la semaine le lundi matin. »
« La saisie de ces données se fait de manière électronique par e-mail ou par téléphone en appelant les
salles. La collecte des données est lourde à gérer. »
« Nous sommes une bible pour les professionnels en mettant à disposition tout un historique de
données avec une base nationale de comparaison de plus de 1 300 cinémas. Chaque film est catégorisé
selon une dizaine de caractéristiques avec des codes différents liés aux caractéristiques des films
diffusés. »
« Chaque film est suivi en nombre d’entrées et en recettes. Nous effectuons ponctuellement des
enquêtes clients à l’entrée des cinémas, à la demande des établissements pour caractériser leurs
publics, ce qui offre la possibilité de croiser les données entre la fréquentation, les abonnements et les
caractéristiques des publics. »
« Aussi, on démontre notre capacité à accompagner le marché dans ses évolutions avec une grande
granularité : pour chaque film, on donne un code différent pour la VO, la VF, la 3D, les versions pour
malentendants, l’IMAX, etc. On peut aller jusqu’à douze versions différentes pour une œuvre ! Mais on
identifie également d’autres types de programmation comme les opéras et les retransmissions
culturelles, voire des rediffusions des conférences radio… On accompagne les tendances en ajustant le
type de donnes à collecter. »
« C’est utile pour toute la chaîne de distribution allant des programmateurs, producteurs aux
exploitants qui peuvent calculer un certain nombre d’indicateurs, comme la part de marché dans leur
zone, leur situation par rapport au marché. Il permet de croiser des données. »
Un enjeu de gestion
« Par principe, les données diffusées aux membres sont celles pour lesquelles ils ont donné un accord
explicite. C’est un enjeu de confiance. Il nous faut montrer l’utilité de rentrer dans le système. Plus on
couvre le réseau, plus cela a d’intérêt pour les adhérents ».
« Nous sommes devenus un véritable outil de gestion pour les exploitants de salles avec des données
très précises sur les catégories de films. C’est un enjeu de gestion des salles qui peuvent prendre les
bonnes décisions en s’adaptant au territoire. Cet outil est essentiel aujourd’hui au pilotage où l’outil
data prend une place importante. A l’heure des réseaux sociaux circulent un tas de données que
l’exploitant ne maîtrise pas. C’est peu fiable. A l’inverse, nos données sont des données rapportées par
les exploitants eux-mêmes qui ont un intérêt à jouer le jeu du système. Des données réelles pour un
pilotage au plus juste de leur établissement. »
« On voit l’ensemble du marché, la dynamique globale des films, les tendances au jour le jour avec un
niveau de granularité important en proposant une plateforme de partage de données. »
« Nous élaborons également des projections, que nous réalisons avec les chiffres du jour de sortie des
films, allant jusqu’à une extrapolation sur cinq semaines. Nous réalisons même un calcul CinéBoost
pour les films susceptibles de dépasser 200 000 entrées sur quatre semaines et ce, dès sept jours
d’exploitation. Le taux de fiabilité est de 99 % depuis plus de deux ans. »
L’article de Samuel Sponem, dont quelques extraits sont reproduits ci-après, interroge le lien entre Big
Data et contrôle de gestion.
« Les mégadonnées pourraient aider les contrôleurs à réaliser leurs tâches traditionnelles. Par exemple,
l’analyse de données massives pourrait permettre de mieux comprendre le modèle économique d’une
entreprise, les inducteurs de coût ou les indicateurs qui permettent de prévoir la performance d’une
division. »
« De plus, l’une des difficultés principales rencontrées lors de l’utilisation du Big Data est
l’interprétation des données. La connaissance de l’entreprise est cruciale pour donner du sens aux
résultats obtenus et repérer, dans la masse des données disponibles, les informations importantes qui
devraient être prises en compte […]. »
« Les changements technologiques évoqués sont également des arguments avancés pour souligner
l’opportunité pour le contrôle de gestion, de se repositionner sur le conseil. Il s’agit alors de donner un
sens aux données en se focalisant sur l’analyse de la donnée afin d’en retirer des conclusions en vue de
construire des actions utiles aux managers. »