G2063 Enonce Cityscoot

Collection
CCMP
G2063
Cityscoot tient la
route !
Auteurs :
Julia PARIGOT, Guillaume CARTON
Etablissements créateurs :
ISG BUSINESS SCHOOL PARIS, EMLYON
BUSINESS SCHOOL
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Cityscoot tient la route !
Le marché de la location en libre-service face à l'afflux de
nouveaux entrants
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© GUILLAUME CARTON
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© CCMP 2022 - G2063
Auteur(s) : Julia PARIGOT, Guillaume CARTON

GR
Etablissement(s) créateur(s) : ISG Business School, emlyon business school
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ESSCA - ANGERS
Sommaire
I. L’arrivée de Cityscoot à Paris ......................................................................................... 4
S
A. Le service.................................................................................................................... 4
B. Son développement .................................................................................................. 5
ER
II. L’apparition de concurrents sur le marché des scooters en libre-service ............ 7
A. Un marché difficile qui essuie de nombreux échecs............................................ 7
B. Les nouveaux entrants ............................................................................................. 7
NG
III. Les véhicules de location en libre-service : un secteur aux acteurs multiples..... 9
A. Vélos et trottinettes ................................................................................................... 9
B. Les voitures .............................................................................................................. 10
IV. Les limites du modèle ................................................................................................ 10
-A
A. Un secteur difficilement rentable ......................................................................... 10
B. Les limites du modèle ............................................................................................ 11
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SC
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© CCMP 2022 - G2063 - Cityscoot tient la route ! – Julia PARIGOT, Guillaume CARTON – ISG Business School,
emlyon business school 2
ESSCA - ANGERS
Cityscoot tient la route !
Le marché de la location en libre-service face à l'afflux de
S
nouveaux entrants
ER
« C’était au moment du lancement d’Autolib’, je me suis dit que je voulais faire la
même chose avec des deux-roues en mieux et en plus souple. On en trouve toujours
un à moins de 50 mètres » 1. Ces mots sont ceux prononcés par Bertrand Fleurose lors
du lancement de Cityscoot, les scooters bleus et blancs en libre-service que les Parisiens
ont vus se multiplier en 2016 sur les trottoirs de la capitale. On en trouve maintenant
NG
en moyenne tous les 100 mètres à Paris alors que le service Autolib' a disparu. 2 Malgré
tout, le secteur des véhicules de location en libre-service ne cesse de se développer :
voitures, vélos, trottinettes et scooters en libre-service ont envahi Paris et d’autres
villes françaises et européennes pour offrir des alternatives plus ou moins écologiques
au bon vieux métropolitain.
-A
Ce développement est en partie dû à la prise de conscience de la pollution sévissant
dans Paris, qui selon Santé Publique France, ferait perdre deux ans d'espérance de vie
à ses habitants. 3 La Mairie de Paris a ainsi multiplié les initiatives visant à réduire la
place de la voiture individuelle. La fermeture des voies sur berges aux automobilistes,
A
la mise en place d’un plan vélo de 150 millions d’euros destiné à doubler la longueur
des voies cyclables entre 2015 et 2020 pour atteindre 1500 km, la limitation à 30km/h
SC
de la vitesse dans la majorité de la capitale, la suppression de nombreuses places de

parking ou encore la mise en place d’initiatives telles que « la journée sans voiture »
sont autant d’exemples qui montrent que la Mairie de Paris essaie de faire prendre
conscience aux parisiennes et parisiens qu’il est possible de se déplacer autrement.
ES
La saturation des transports en commun explique également la recherche de moyens

de transport alternatifs. Julien Demade, chercheur au CNRS, explique ainsi que « dans
une rame de 2013, un voyageur sur trois n'était pas là en 1995 ». 4 L’utilisation intensive
d’un réseau de transport vieillissant a pour conséquence la multiplication des pannes
PE
et dysfonctionnements. Par ailleurs, l’annonce, en janvier 2018, par la SNCF de « huit

années difficiles » dans les RER et transiliens 5, les retards de la construction des métros
du Grand Paris qui ratent le rendez-vous des Jeux Olympiques de 2024, les grèves à
répétition et la récente peur des Franciliens à prendre les transports en commun de
OU
1Emmanuelle Ducros, Le pionnier du scooter électrique en libre-service accélère son développement, dopé par une
concurrence nouvelle, jusqu’ici inexistante ; Cityscoot pousse ses scooters électriques à fond, l’Opinion, 25/08/2017
2 Peu y croyaient quand Fleurose s’est lancé la fleur au fusil… Or le scooter sans fil à la patte ne fait pas que rouler,
GR
il s’envole ! Autok7.press, 2/05/2018

3 Claude Vincent, En route vers l’électric-cité, Les Echos weekend, 13/07/2017
4 Clotilde Cadu, Le ras-le-bol des franciliens ; Vélo, métro, auto, Le nouveau Marianne, 2/02/2018
5Jean-Michel Gradt, La SNCF annonce des jours sombres pour les usagers du RER, Les Echos, 29/01/2018
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peur d'attraper le Covid-19 sont autant d’éléments qui poussent les usagers à trouver
des solutions alternatives pour se déplacer.
S
Enfin, l'augmentation du prix des amendes destinées aux deux-roues, le forfait
mobilités durables pour les entreprises qui l'appliquent (jusqu'à 500 euros par an) et le
ER
bonus écologique de 1500 euros proposé par la région Île-de-France, la mise en place
du stationnement payant pour les deux-roues à essence qui s'impose à compter de
janvier 2022, la circulation interdite aux motos immatriculées avant juillet 2004 à
l’intérieur de la zone à faibles émissions (ZFE) du Grand Paris, etc. sont autant
NG
d'éléments qui favorisent l'émergence de nouveaux acteurs alternatifs aux scooters
thermiques, qu'ils soient proposés en location ou non. 6
I. L’arrivée de Cityscoot à Paris
-A
Pour Bertrand Fleurose, ce ne sont pas tant les velléités écologistes de la Mairie de Paris
qui expliquent le succès de Cityscoot que la présence massive de scooters (150 000)
dans Paris. Pour lui, ce chiffre démontre bien que c’est le meilleur moyen pour se
déplacer dans la capitale. La location de scooters court-terme semble correspondre à
un besoin que les gens ignoraient. 7 De fait, lancé mi-2016 avec 150 scooters, Cityscoot
A
possède mi-2021 une flotte de plus de 4000 véhicules avec 200 000 utilisateurs, soit un
doublement en 2 ans, avec entre 15 000 et 20 000 trajets par jour. L’entreprise compte
SC
entre 200 et 250 employés si l’on inclut le personnel chargé du changement des
batteries des scooters. Son ambition est claire : être le leader mondial du scooter en
libre-service.
A. Le service
ES
Contrairement aux Vélib’, les Cityscoot ne sont pas attachés à une borne mais sont
disséminés dans la ville. C’est le modèle « free floating » : les utilisateurs laissent le
scooter où ils le souhaitent dans un périmètre donné et les suivants peuvent retrouver
son emplacement via une application de géolocalisation. Electriques, les scooters ont
PE
une autonomie d'environ 50 km. Toujours contrairement à Vélib’, le service ne

comprend pas d’abonnement mais un paiement à la minute, avec un tarif dégressif
allant de 39 à 28 centimes en fonction du nombre de minutes achetées. Un programme
de fidélité permet aux gros consommateurs d'accumuler des minutes gratuites pour le
OU
mois suivant. Un abonnement destiné aux entreprises permet également aux

collaborateurs de partager un même compte payé par l'entreprise. Un casque ainsi
qu’une charlotte jetable sont fournis. A l'été 2021, Cityscoot a choisi de proposer un
deuxième casque pour faire face à la concurrence. Il est par ailleurs nécessaire d’avoir
GR
6 Denis Fainsilber, Les scooters électriques Zeway à l'assaut de la capitale, Les Echos, 21/08/2021
il s’envole !, Autok7.press, 2/05/2018
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plus de 18 ans pour pouvoir louer un véhicule. Depuis début 2019, le service est
disponible 24 heures sur 24.
S
L’entreprise déplore des dégradations volontaires de véhicules à l’instar des vélos en
libre-service. Pour remédier rapidement à ce genre de situation, les scooters sont
ER
équipés de capteurs qui détectent la moindre anomalie ce qui permet une intervention
rapide. En cas de vol, le moteur peut être coupé à distance. Les scooters sont parfois
également privatisés par les usagers qui les stockent dans leur garage, empêchant la
libre utilisation du service par d’autres utilisateurs. Enfin, l’utilisateur est
NG
automatiquement assuré grâce à un partenariat que Cityscoot a passé avec l’assureur
Allianz. Le contrat comprend une garantie responsabilité civile individuelle
conducteur, et un service d'assistance de Mondial Assistance France qui intervient 24
h/24 et 7 jours/7 en cas de panne ou d'accident. En revanche, aucun accident corporel
n'est pour le moment à déplorer, le bridage du scooter à 45 km/h y étant peut-être pour
-A
quelque chose.
La majorité des utilisateurs du service sont des hommes, plutôt jeunes et sont des
cadres à revenu relativement élevé. La moitié des utilisateurs s'en sert plus d'une fois
par semaine. 8 Ils roulent en moyenne quinze minutes par trajet, sur une distance de 4
A
km, essentiellement le matin avant 10 heures et le soir entre 17 et 21 heures. « Un tiers
des trajets est lié au domicile ou au travail » 9, constate Vincent Bustarret, le directeur
SC
marketing et relation clients. Les utilisateurs combinent l'usage de Cityscoot avec
d'autres modes de transport, ce qui est particulièrement visible par le fait qu'ils ne font
pas nécessairement un aller et un retour avec le même mode de transport.
B. Son développement
ES
Les scooters sont disponibles dans tout Paris intra-muros ainsi que la plupart des villes
limitrophes. L’entreprise est présente à Nice depuis juin 2018 où elle possède une flotte
de près de 500 scooters, à Milan où la flotte est de 800 scooters et à Rome où le
déploiement semble finalement avoir été annulé à cause du Covid-19. 10 Elle possède
PE
également 200 scooters à Bordeaux et est présente depuis l'été 2021 auprès de 19 autres
opérateurs à Barcelone. Bertrand Fleurose estime que Cityscoot offre un « service
formidable » pour les villes. En effet, c'est une source gratuite de développement
urbain, sans pollution ni infrastructure nécessaire, avec plutôt moins de dégradations
OU
que la moyenne et des scooters prenant 4 à 5 fois moins de place qu'une voiture. 11
8 Enquête sur les utilisateurs, l’utilisation et les impacts de Cityscoot à Paris et en banlieue parisienne, 6-t, 23/09/2019
GR
9 Claude Vincent, En route vers l’électric-cité, Les Echos weekend, 13/07/2017

Bertrand Fleurose (Cityscoot) "Nous avons révisé nos prévisions de croissance à cause des trottinettes", Le Journal
10
du Net, 27/08/2019

ESSCA - ANGERS
Le développement de Cityscoot s’est intégralement réalisé en interne. Une batterie
d’ingénieurs ainsi qu’une cinquantaine d’employés ont la charge du bon
fonctionnement des batteries. Ces derniers représentent 60% des équipes de Cityscoot.
S
Ils sillonnent Paris la nuit pour remplacer les batteries déchargées. Sur le plan
financier, Bertrand Fleurose expliquait être « proche de la rentabilité » 12 un an après le
ER
lancement. L'entreprise est aujourd'hui rentable à Paris, même si "elle ne l'est pas
encore à l'échelle de l'entreprise", en plein développement. 13
La Caisse des Dépôts et Consignations, investisseur institutionnel de l’Etat français,
NG
étant l’un des principaux financeurs avec le néerlandais LeasePlan, le leader mondial
dans la location de véhicules longue durée. Ce dernier est également propriétaire des
scooters que Cityscoot gère en leasing. Cette stratégie s’explique par le fait que la
possession d’un parc de 4000 véhicules représente des frais d’infrastructure énormes
pour ces entreprises, frais que Cityscoot souhaite éviter. Les scooters sont fabriqués en
-A
Pologne par le constructeur allemand Govecs. Cityscoot les équipe ensuite en interne
avec son propre système de géolocalisation et de déverrouillage à distance par
application. Début 2018, Cityscoot annonce avoir levé 40 millions d’euros pour
poursuivre son développement. Une partie de la somme provient de son partenaire,
la Caisse des Dépôts et Consignation mais l’autre provient de la RATP. La
A
participation de la RATP n’est pas anodine : « Cela devrait faciliter notre déploiement.
Nous pouvons aussi imaginer, à terme, une formule combinée comprenant les
SC
transports en commun et nos scooters » 14 explique ainsi Bertrand Fleurose. Une
nouvelle implantation nécessiterait une nouvelle levée de fonds. Londres ou l’Espagne
sont des cibles potentielles. 15 Enfin, en 2020, Cityscoot lève encore 26,3 millions d'euros
levée de fonds auprès de plusieurs investisseurs dont Allianz, la RATP et la Banque
ES
des territoires (Caisse des dépôts) pour continuer son développement.

PE
OU
12Emmanuelle Ducros, Le pionnier du scooter électrique en libre-service accélère son développement, dopé par
une concurrence nouvelle, jusqu’ici inexistante ; Cityscoot pousse ses scooters électriques à fond, l’Opinion,
GR
25/08/2017
13 Scooters partagés: Cityscoot lève 23,6 millions d'euros, Le Figaro, 24/02/2020
14 Cityscoot décroche 40 M€ de financements pour assurer son déploiement, Capital Finance les Echos, 7/02/2018
Après Milan, Cityscoot se déploie à Rome et accélère à Paris, La Tribune, 13/06/2019
15
ESSCA - ANGERS
S
II. L’apparition de concurrents sur le marché des scooters en
libre-service
ER
A. Un marché difficile qui essuie de nombreux échecs
Après Cityscoot, l’entreprise allemande Coup a elle aussi décidé de se lancer sur le
marché parisien. Coup affirmait viser des clients « urbains qui ont envie d’avoir une
NG
mobilité plus efficace, avec plus de liberté, qui peuvent avoir des habitudes
multimodales en fonction de leurs besoins et enfin retrouver du plaisir dans leurs
trajets quotidiens ». 16 Couvrant l'ensemble du périmètre parisien, l'entreprise
possédait jusqu'à 2 200 scooters avec une offre relativement équivalente à celle de
Cityscoot. Cependant, l'entreprise sort du marché (parisien, notamment) en novembre
-A
2019 : "Compte tenu d’un marché extrêmement concurrentiel et générant des coûts
élevés, le maintien des activités de Coup sur le long terme s’avère économiquement
non viable", explique laconiquement le communiqué de presse. Un troisième
concurrent a brièvement cherché à s’implanter sur le marché parisien. Il s’agit de
Mober qui proposait des scooters vintages et colorés dans l’esprit des Vespas à
A
destination d’un public jeune. Elle comptait se différencier de ses concurrents en
proposant un prix attractif. Mober comptait se lancer à l’automne 2017 mais a dû
SC
renoncer et mettre la clé sous la porte en septembre 2017, ne pouvant sans doute pas
faire face au déploiement plus rapide de ses concurrents.
B. Les nouveaux entrants

ES
Troopy est sur le marché depuis le printemps 2018 en proposant des 3 roues non plus
bridés de 50 cm3 mais offrant bel et bien une puissance de 125 cm3. L'offre est de 150
scooters thermiques et 100 autres scooters électriques depuis l'été 2021. Dans la mesure
où l'objectif est de pouvoir emprunter le périphérique et l'autoroute, un permis moto
(ou permis B avec 7h de formation) est nécessaire. L’entreprise vise une cible d’environ
PE
466 000 personnes en Île-de-France. Le modèle est si différent de l’offre de Cityscoot

que Bertrand Fleurose en vient à dire que comparer Troopy à Cityscoot revient à
comparer Cityscoot à des carottes. Le prix du service varie en fonction de la durée de
location avec un prix allant de 1,5 centime à 30 centimes la minute, pour une durée de
OU
location entre 1h et 48h. Troopy est possédé à 100% par le groupe Chapat, un
distributeur de motos. 17
GR
16 Cityscoot décroche 40 M€ de financements pour assurer son déploiement, Capital Finance

17Adrien Schwyter, Troopy, le scooter à 3 roues qui veut ringardiser Cityscoot et Coup à Paris, Challenges,
18/04/2018
ESSCA - ANGERS
2021 est l'année où Cityscoot voit réellement apparaître des concurrents directs.
Depuis avril 2021, la société américaine Lime a élargi son offre de vélos électriques et
de trottinettes Jump en introduisant ses premiers scooters électriques, dont un millier
S
d’unités devraient circuler à Paris d'ici la fin de l’été 2021. 18 Les scooters sont de la
marque Niu, le constructeur chinois leader sur le segment, avec un modèle
ER
spécifiquement produit pour les entreprises de partage de deux-roues en libre-service.
Les scooters bénéficient ainsi de la force de frappe de l'entreprise californienne qui a
levé près d'un milliard d'euros depuis sa création auprès d'Uber, Alphabet (Google)
ou Bain Capital Venture, présente dans le monde entier et sur les différents segments
NG
de marché de la mobilité urbaine.
Après s'être implanté Barcelone en 2016 et Bordeaux en 2018 et Malaga et Séville, Yego
investit à son tour Paris depuis le printemps 2021. Malgré ses allures de deux-roues
italiens, l'entreprise est française et les scooters "Pink Mobility" assemblés dans les
-A
Yvelines. L'entreprise envisage un déploiement jusqu'à 2000 scooters dans la capitale.
Alors que le tarif est équivalent à ses concurrents, Yego propose deux casques et mise
sur un service après-vente de qualité. 19
Dernier débarqué à Paris, l’opérateur Cooltra est le leader européen de la location en

A
courte durée de deux-roues en milieu urbain. 20 La société, fondée en Catalogne,
dispose de 16 000 scooters électriques disponibles dans six pays et dans une vingtaine
SC
de villes. D’ici à septembre, il propose également 2 000 de ses scooters aux utilisateurs
de la capitale. L'opérateur a procédé à une augmentation de capital de 20 millions
d’euros, dont 9 millions destinés à financer son implantation dans la Ville Lumière.
Enfin, Zeway propose un autre modèle d'affaires. 21 "Le time-sharing, c'est bien pour
ES
éduquer au principe de l'électrique. Mais quand la formule de mobilité est pertinente,

vous voulez le confort de votre scooter personnel, débarrassé du côté anxiogène de la
recharge", explique aux Echos Stéphanie Gosset, cofondatrice de Zeway 22. Tandis que
les clients achètent leur propre scooter électrique de 50cm3 en leasing pour un montant
compris entre 130 et 175 euros par mois suivant la durée du crédit (36 ou 12 mois),
PE
Zeway leur garantit l'accès à un réseau d'une quarantaine de stations négociées avec
des commerçants où l'utilisateur peut déposer une batterie vide et en récupérer une
pleine, tout cela en moins de 50 secondes. Zeway veut étendre progressivement son
réseau de stations, pour atteindre 500 clients parisiens d'ici la fin de l'année 2021 puis
OU
10 000 clients dans les 5 ans. Pour cela, la start-up se propose de se lancer dans d'autres
villes françaises et européennes et de proposer un deuxième scooter de 125cm3 réservé
18 Jean-Michel Normand, A Paris, on se bouscule pour louer des scooters, Le Monde, 10/07/2021
19 Paris : les scooters électriques Yego débarquent dans la capitale, CNews, 21/06/2021
GR
20 Jean-Michel Normand, A Paris, on se bouscule pour louer des scooters, Le Monde, 10/07/2021
21Adrien Lelièvre, Zeway veut mettre les Parisiens au scooter électrique en déployant un réseau de stations de
recharge, Les Echos, 01/03/2021
Denis Fainsilber, Les scooters électriques Zeway à l'assaut de la capitale, Les Echos, 21/08/2021
22
ESSCA - ANGERS
pour les utilisateurs aux trajets plus conséquents. Zeway finance son expansion grâce
à une levée de fonds de près de 15 millions d'euros en 2020.
S
III. Les véhicules de location en libre-service : un secteur aux
acteurs multiples
ER
A. Vélos et trottinettes
Le marché de la location de scooters en libre-service est inséré dans le marché plus
NG
large des véhicules de locations en libre-service dont Vélib est le pionnier. Ce modèle
a connu un franc succès car en France, ce sont plus d'une trentaine de villes qui ont
mis en place des services similaires, comme à La Rochelle, Rennes ou Lyon. Ce service
fonctionne grâce à un système d’abonnement annuel et de bornes sur lesquelles
l’usager doit retirer et reposer son vélo. En 2018, le consortium Smoovengo succède à
-A
JCDecaux avec des vélos plus légers et une offre de vélos électriques. L’opérateur
propose aujourd'hui plus de 20 000 vélos en opération sur environ 55 communes de la
petite ceinture. Le service atteint près de 90 000 trajets par jour en plein été 2021 dont
près de la moitié en vélo électrique.
A
Profitant de la transition difficile entre les deux prestataires de services en charge des
Vélib’ parisiens, qualifiée de "catastrophe industrielle" 23, de nombreux opérateurs
SC
d’origine asiatique se sont engouffrés sur le marché fin 2017. Ces services privés ne
dépendaient pas de la ville de Paris. A l’instar de Cityscoot, ils fonctionnent sur le
système du « free floating » qui permet à l’utilisateur d’enfourcher un vélo en l’ayant
au préalable géolocalisé sur son smartphone. De ces opérateurs, ne restent plus que
ES
Dott et Lime, ce dernier ayant racheté les vélos Jump, une filiale d’Uber, qui était
installée dans la capitale. La région Île-de-France a également profité de ce couac
médiatique pour lancer Veligo, un service longue durée de location de vélos
électriques que les habitants d'Île-de-France peuvent utiliser pour une durée de 6 mois
avant de faire l'éventuelle acquisition d'un vélo électrique. Malgré leur essor, Bertrand
PE
Fleurose estime que les vélos électriques ne s'adressent pas à la même population que
celle des scooters en libre-service. En effet, après avoir interrogé 10 000 de ses clients,
le recoupement entre le scooter et le vélo ne concerne que 17% des usagers. 24À la suite
des premiers départs des opérateurs de vélo, ce sont les trottinettes qui arrivent sur le
OU
marché en juin 2018. Là encore, la concurrence est rude. Des 12 opérateurs présents
initialement, la ville de Paris n'en a sélectionné que trois par suite d'un appel d'offres :
GR
23 Mathieu Quiret, Vélib' : élus et cyclistes craignent une catastrophe industrielle, Les Echos, 25/02/2018
ESSCA - ANGERS
Dott, Lime et Tier. Pour être rentable, une trottinette doit avoir une durée d’utilisation
de 3,8 mois. Or sa durée de vie moyenne est plutôt de 3 mois. 25
S
B. Les voitures
ER
Du côté des voitures, Autolib' est arrivé sur le marché en 2011 en proposant un service
de location de voitures électriques via un système de bornes libre-service. De 1000
véhicules à son lancement, le service en comptera jusqu’à 4000 avant de s’arrêter au 31
juillet 2018 par suite d'un désaccord financier entre le syndicat qui gère le service et le
NG
groupe Bolloré qui en a la concession. 26 En remplacement, la mairie de Paris propose
depuis mi-2019 le service d’auto-partage Mobilib’ qui propose de l’autopartage « en
boucle ». Le service est proposé en partenariat avec les sociétés Communauto, Drivy,
Ada et Ubeeqo qui se sont vu attribuer 1200 places de parking. 27 Face à cela, les
constructeurs ne sont pas en reste. Ainsi, PSA a par exemple lancé l’application
-A
Free2move, une application qui permet de géolocaliser tous les véhicules disponibles
en autopartage (voitures, scooters et trottinettes), quelle que soit l’entreprise
prestataire. L’application est présente dans 33 villes en Europe et aux Etats-Unis. De
leur côté, Ada et Renault ont lancé le service Moov'in Paris et Daimler et BMW, Share
Now. En plus du service Mobilib’, ce sont 1 500 véhicules qui sont disponibles à Paris.
A
IV. Les limites du modèle
SC
A. Un secteur difficilement rentable

Les différents échecs d’Autolib’ ou de Coup montrent à quel point il est difficile de
s’implanter durablement dans le secteur. Malgré ses 150 000 abonnés, Autolib' n’a pas
ES
atteint le seuil de rentabilité à cause de frais d'infrastructure très importants, relatifs à

la construction et l’entretien des stations et des bornes de recharge. « Nous faisons face
à une forte concurrence d'autres modes de transports urbains : VTC, scooters
électriques en libre-service, activités de covoiturage soutenues par la ville de Paris » 28
déplorait en effet Marie Bolloré qui dirigeait Blue Solutions, la branche du Groupe
PE
Bolloré pour les activités de transport électrique. Coup, Mober et les différents
opérateurs de vélos et trottinettes qui se sont retirés du marché ont connu les mêmes
difficultés.
OU
Même si les services en « free floating » ont des coûts de structure plus légers, l'échec
de Coup montre que rassembler les véhicules dispersés dans les bonnes zones, réussir
à les garer et éventuellement les recharger coûte cher. Chaque véhicule doit être loué
GR
25 Jean-Yves Guérin, Les opérateurs de trottinettes cherchent leur modèle économique, Le Figaro, 11/07/2019
26 Béatrice Jérôme, La dette abyssale d’Autolib’ menace Paris, Le Monde, 01/06/2018
27 Loïc Steinmann, Adrien Lelievre, Paris muscle son offre d’autopartage, 06/05/2019, Les Echos
Pauline Damour, La vérité sur… le dérapage financier d’Autolib’, Challenges.fr, 19/11/2017
28
ESSCA - ANGERS
plusieurs fois par jour pour être rentable. Il faut environ un an pour amortir un vélo
en « free floating » sur la base de trois locations par jour de 30 minutes, sans prendre
en compte le vandalisme, la stratégie de différenciation des opérateurs qui augmente
S
le coût des vélos et les effets de saturation du marché destinés à évincer la
concurrence. 29 Les échecs des différents opérateurs en « free-floating » - que ce soit les
ER
vélos, les trottinettes ou les scooters – montrent en effet que le seuil de rentabilité est
difficile à atteindre. 30
Pour réussir à rester rentables, les entreprises s’associent à de grands groupes qui
NG
financent leur développement. Le Canadien Communauto s’est par exemple installé à
Paris en proposant une centaine de Toyota hybride à la location libre-service de courte
durée à la demi-journée ou pour plusieurs jours. Ce développement à l’international a
été possible d'une part, grâce au soutien du groupe PSA, qui a pris une participation
dans la société, d'autre part, grâce à la RATP qui est entrée au capital de la filiale
-A
parisienne. D’autres exemples fleurissent : l'américain Zipcar, numéro un mondial de
l'autopartage avec plus d'un million d'abonnés dans le monde, est une filiale du loueur
Avis, tandis qu’Ubeeqo appartient au premier loueur européen, Europcar. La présence
des loueurs historiques montre également à quel point l’acquisition et l’entretien d’une
flotte de véhicules nécessitent des compétences spécifiques.
A
B. Les limites du modèle
SC
Afin de remplir ses objectifs de ville verte via le développement d’offres de mobilité,
la ville de Paris a de plus en plus eu recours à des entreprises privées, soit par
délégation de service public, qui ne semble pas la meilleure méthode si l’on en réfère
aux exemples du Vélib’ et d’Autolib’, soit en créant des partenariats à l’instar de celui
ES
noué avec Cityscoot. Ce développement se fait parfois de façon subie, comme le

montre l’exemple des vélos et trottinettes en « free floating » qui ont rapidement
encombré les trottoirs parisiens. Avec 4 opérateurs actuellement présents dans la ville,
il y aurait près de 8000 scooters en circulation. Même si la mairie de Paris a pris les
devants en exigeant une redevance de 67 euros par scooter pour occupation de l’espace
PE
public et a mis en place des emplacements pour stationner les véhicules de la nouvelle
mobilité, l’idée de troquer l’actuelle redevance annuelle pour un système d’appel
d’offres débouchant sur une convention pluriannuelle plus exigeante fait son chemin. 31
OU
GR
29 François Lévêque, Vélos en libre-service : la lutte pour survivre, The Conversation, 5/02/2018
30 Jean-Yves Guérin, Les opérateurs de trottinettes cherchent leur modèle économique, Le Figaro, 11/07/2019
Jean-Michel Normand, A Paris, on se bouscule pour louer des scooters, Le Monde, 10/07/2021
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G2063 Enonce Cityscoot

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