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Devoir 4 - Draft état de l'art

« Etude typologique et structurelle des ponts reliant les rives tout au


long du canal Albert en région liégeoise »
Emilie Jacques, Lucas Veriter, Baptiste Jamaigne

Résumé
Il existe une structure, un squelette, un support dans tout patrimoine bâti. Ces
structures autrefois en bois, maçonnerie de pierre ou de briques de terre cuite sont
aujourd’hui en métaux ferreux ou en béton grâce à une succession de progrès tant
sur les moyens de fabrication que sur les moyens informatiques de calculs.
C’est durant la période de guerre qu’on verra naître le développement de nouveaux
procédés tant dans la conception, la forme et les systèmes structurels des ouvrages que
dans les moyens et matériaux de mise en œuvre, en passant par les techniques
d’assemblage utilisées notamment pour la reconstruction des ouvrages détruits.

L'emplacement des structures fluviales n'est pas dû au hasard, la mise en place de


ces équipements est souvent le résultat d'un contexte politique et économique spécifique. Il
est alors important de faire le point sur des facteurs tels que l'hydrographie, l'histoire,
l'économie et la politique de la ville de Liège de 1930 à aujourd'hui.

L'objectif de ce travail de recherche est de faire l'étude typologique et structurelle des


ponts reliant les rives tout au long du canal Albert en région liégeoise. Les recherches se
feront principalement sur les ponts construits entre 1930 et 1955. Sur les 127 km du canal
Albert, 66 ponts se déploient, soit environ 1 pont tous les 2km. En région liégeoise, nous
pouvons en compter huit. Quatre de ces ponts vont être rehaussés pour le passage de
péniches plus chargées. Les travaux débuteront en 2024.

Au-delà du rehaussement des ponts sur le canal Albert, un autre élément suscite
actuellement une préoccupation particulière : la préservation des constructions en fer et en
acier. La corrosion est un problème fréquent rencontré dans la conservation du patrimoine
des constructions métalliques, souvent lié à un manque d’entretien périodique. La
préservation des constructions métalliques du patrimoine implique donc un équilibre délicat
entre conservation et restauration, afin de préserver leur valeur historique et architecturale
tout en garantissant leur sécurité et leur durabilité à long terme.
État de l’art
I Introduction
Tel que Michel Provost et Bernard Espion le mentionne dans l’ouvrage “Patrimoine
de fonte, fer et acier “, les structures autrefois en bois, maçonnerie de pierre ou de briques
de terre cuite sont aujourd’hui en métaux ferreux ou en béton grâce à une succession de
progrès autant sur les moyens de fabrication que sur les moyens informatiques de calculs.
Dans cet acte de conférence, ils soulignent que les métaux ferreux jouent un rôle
déterminant dans le patrimoine Belge et qu’il faut préserver son riche héritage industriel, en
particulier son industrie sidérurgique florissante.

Jean-Marie Crémer, dans le même ouvrage, évoque la période “les trente glorieuse”
de 1945 à 1975, une ère particulièrement marquée par le développement de nouveaux
procédés et de nouvelles technologies. Effectivement, après la seconde guerre mondiale, la
reconstruction des ouvrages détruits ou endommagés va prendre une importance
primordiale. Initialement, ce sont avec des méthodes traditionnelles qu’ils vont s’en
préoccuper, puis de nombreux progrès apparaissent tant au niveau de la conception des
ouvrages que dans leurs formes et leurs systèmes structurels, que dans les moyens,
matériaux et les techniques d’assemblage utilisés. L’entreprise Cockerill a alors joué un rôle
majeur dans la réalisation des structures pour les différents ponts de la région.
Parallèlement, l’avènement des outils informatiques dans les années 60-70, avec les
premiers ordinateurs et logiciels de calcul, révolutionne la conception et le dimensionnement
de structures complexes.

Dans l’article “Les infrastructures fluviales et l’essor des villes de la Meuse moyenne
des origines au XVIIe siècle. » tiré du livre ‘histoire urbaine” de Marc Suttor, il précise que
l'emplacement des infrastructures fluviales n’est pas dû au hasard. En effet, les deux
ouvrages cités précédemment mettent l’accent sur des contextes politiques, économiques et
géographiques variés, qui influencent l’implantation de ponts et de rives fluviales.
Durant les années 1960, on y voit l’expansion des réseaux routiers pour répondre à la
montée en puissance de l’automobile, stimulant alors la conception de nouveaux ouvrages.
Ces infrastructures fluviales deviennent des indicateurs de la croissance urbaine.

Il faudrait une partie sur l’histoire du Canal Albert - le contexte politique et économique lors de la création de
celui-ci et pourquoi tous les ponts de ce canal doivent être rehaussés à nos jours.
II Matériaux et ses réparations
François Pasquasy dans l’acte de conférence “Patrimoine de fonte, fer et acier”
traite de l’élaboration et la mise en forme du fer, de l’époque Romaine à la révolution
industrielle. La production de fer est attestée depuis l’époque romaine, mais pour faire
évoluer les ponts il faut attendre la révolution industrielle pour disposer du fer de bonne
qualité et en quantité suffisante. Le haut fourneau apparaît dans nos régions dans la
première moitié du XIVe siècle. Mais c’est au début du XIXe siècle que la production, la mise
en forme et l’utilisation des métaux se développent de manière industrielle, d’abord la fonte,
ensuite le fer et enfin l’acier.

Contrairement aux structures en béton, où le matériau est très souvent mis en œuvre
(coulé) sur chantier, les structures métalliques sont des assemblages d’éléments
préfabriqués produits en usine et préparés en atelier. Leurs caractéristiques géométriques et
mécaniques sont déterminantes pour l’usage qui peut en être fait. C’est pourquoi
l’élaboration et la mise en œuvre de ces métaux ferreux est essentiels.

Il convient de noter en premier lieu que, contrairement à d'autres matériaux de


construction, la fonte, le fer et l'acier sont entièrement recyclables. Cependant, il est évident
que cette caractéristique, bien qu'utile pour la construction durable, n'est pas ce qui suscite
l'intérêt des passionnés du patrimoine.

La préservation des constructions en fer et en acier suscite actuellement une


préoccupation particulière, avec un accent sur la recherche de solutions visant à renforcer
leur résistance au feu sans compromettre leur élégante et légère apparence.

Même si les profilés sont optimisés et amincis au minimum vers la fin du XIXe
siècle, ce qui a introduit de nombreux problèmes tel que leur résistance au feu. Mais deux
aspects qui peuvent affecter la capacité portante des constructions métalliques sont la
fatigue du métal et la corrosion.

Pour comprendre les pathologies et les réparations structurales des constructions


métalliques, le document d’ André Plumier, professeur Ulg et consultant en réparation
structurale a été retenu. Il nous rappelle que l’acier comme tous autres matériaux connaît de
nombreux efforts notamment de flexion, traction et cisaillement. On peut retenir que son
défaut majeur est sa plasticité face au changement de température. Quand les températures
s’abaissent, l’acier a tendance à subir un problème dit de rupture fragile. Ce phénomène
peut s’expliquer comme cite J-B Delattre dans sa conférence européenne sur les fractures
en 2022, par la contrainte critique qui augmente dû au refroidissement de température qui
fait que le matériau acier va se cliver. En parallèle à cela, un fait marquant a été relevé par
R. Marquois sur le pont d’ Hasselt qui a subi ce type de phénomène au point que le pont
s’est effondré. Après la 2ième guerre mondiale, cette réaction au froid fut étudiée de façon
approfondie par plusieurs scientifiques ou de nombreux documents ont été publiés sur ce
sujet. Ce risque de rupture fragile peut être évité en prenant de l’acier d’une qualité
supérieure avec une ténacité supérieure qui permettra d’être plus durable en absorbant plus
d’énergie des chocs.

L’autre particularité c’est la notion de la fatigue maintes fois mentionnés dans les
différentes sources notamment lorsque les poutres en acier supporte le tablier en béton
armé. La fatigue s’installe, dû à un trafic important et donc une déformation excessive suite
aux différences de résistance entre l’acier et le béton armé, des fissures peuvent apparaître.
Cependant, plusieurs types de réparations s'offrent à nous pour prolonger la durée de vie
d’un pont en injectant de la résine époxy avec des tiges scellées ou des vis à cheville
mécanique.

A.Plumier explique que la soudure d'éléments de renfort peut être problématique


dans le site qu’on évolue. La soudabilité de l’acier existant, l’absence d’humidité, de la
qualité de soudure dépendante de la position du cordon ou tout simplement d’une source de
courant, tous éléments font que les réparations par soudure sont plus difficiles à mettre en
œuvre.

Une autre manière pour prolonger la longévité d’un pont métallique c’est la
réparation par boulonnage. Cette technique réclame une précision de forage afin d'aligner
les trous difficiles si on a une grande épaisseur de poutre, elle peut réclamer l’application
d’une fourrure qui est une épaisseur intercalaire pour rétablir le décalage de 2 pans. Ce type
de montage fait que l’exécution est plus lente et est d’aspect lourd. Ce changement d’aspect
peut désavantager la préservation de la valeur patrimoniale d’un pont. Autre changement qui
permet de renforcer une structure métal mais qui change complètement la morphologie du
pont, c’est l’ajout d’éléments structurels comme une 3ième poutre maîtresse ou réaliser une
translation de l’ouvrage.

Une des solutions proposées par A. Plumier c’est l’ajout de béton dans une structure
totalement en acier qui est affaiblie par le temps.Cette collaboration est bénéfique car elle
permet l’augmentation de la résistance et la protection contre la corrosion. Cette solution
permet d’agir rapidement sans trop de précision contrairement à des pièces sur mesure de
renfort.

François Pasquasy mentionne la corrosion comme le problème le plus fréquemment


rencontré dans la conservation du patrimoine des constructions métalliques, souvent
attribuable à un manque d'entretien périodique. Il est essentiel de maintenir ces structures
pour éviter la disparition de matière due à la corrosion, en particulier dans le cas de l'acier,
qui est plus vulnérable que le fer puddlé. Le défaut d'entretien peut entraîner des
remplacements ou des renforcements plus ou moins similaires, soulevant ainsi des
questions sur la réalisation de nouveaux assemblages. La préservation des constructions
métalliques du patrimoine implique donc un équilibre délicat entre conservation et
restauration, afin de préserver leur valeur historique et architecturale tout en garantissant
leur sécurité et leur durabilité à long terme.
III Typologies
Pour bien comprendre la conception générale des ponts métalliques qui nous
occupent, il est important de dresser une typologie et d’en expliquer les éléments. Cela
permettra de lier les éléments de mise en oeuvre, ingénierie, procédés constructifs, … et de
comprendre comment étaient pensés et réalisés les ponts à cette époque, ainsi que leur
impact sur l’évolution des techniques à l’avenir.

Sur le site internet les-ponts-métalliques-historiques-belges.com, Marc Braham,


ancien ingénieur civil de l’université de Liège, tente le pari fou de créer une synthèse, une
base de donnée encyclopédique des ponts métalliques historiques belges. Pour ce faire, il
commence par définir une classification des ponts. Nous avons donc les ponts à voûtes, à
poutres, à arcs, à haubans et les ponts suspendus. Les ponts à voûtes ne concernent que
les ponts en pierre et ne nous intéresseront pas, de même que les ponts suspendus et à
haubans car il n’en existe pas d’exemplaire dans les années correspondant à nos
recherches en Belgique. Une multitude d’articles documentés et analysés et écrits par M.
Braham sont mis en lien selon une classification par dates, région et/ou procédé constructif,
très intéressant dans le cadre de notre travail.

L’article “Ponts métalliques ; conception générale”, par Jean-Pierre Ducout, nous


offre des précisions supplémentaires au niveau de cette classification. L’article est issu de
l’ouvrage “Construction et travaux publics | Travaux publics et infrastructures”. Celui-ci décrit
les ponts à poutres, à arcs, et à câbles, qui reprend les ponts haubanés et suspendus. Ces
différents systèmes porteurs sont ensuite développés de façon plus précise. Le système
porteur qui va retenir notre attention est le pont à poutres, qui est le plus construit durant
cette période. Il existe différents types de ponts à poutres, à savoir les ponts à âme pleine, à
caisson et à treillis (qui comprend le pont cantilever).

Sur cette base, nous dresserons une classification spécifique et plus poussée des
ponts qui nous intéressent afin d’en avoir une vision plus structurée et également de pouvoir
ensuite les comparer.
IV Ingénierie / structure
Il souligne que la Belgique fut l’un des pays pionniers pour la mise au point et
l’application, dès les années 1920, des procédés d’assemblage au moyen de la
soudure électrique à l’arc.
Du point de vue structurel, en lien avec l’ingénierie, il convient également de dresser
une typologie des ponts en fonction de leurs techniques de construction, ainsi que les
éléments constitutifs de ces ponts.

L’article “L’évolution des ponts métalliques en Belgique au cours des 25 dernières


années”, de 1958, nous offre une source très fournie en informations très spécifiques pour
notre travail. L’article est rédigé par G. Willems, directeur général des Ponts et Chaussées et
professeur à l'Université Libre de Bruxelles et R. Fougnies, Inspecteur général des Ponts et
Chaussées, Bureau des Ponts. Le document est un texte suivi d’informations contenant
différentes parties. Il nous présente, comme son nom l’indique, une évolution des ponts
métalliques belges au niveau de leur type et leur structure par rapport aux évolutions
technologiques, le tout dans un ordre chronologique. Un contexte techno-historique est
placé à partir de 1930 où les ponts rivetés sont majoritaires, cette date correspondant à la
création du canal Albert. Cette technique d’assemblage apporte une grande stabilité mais
consomme beaucoup de matière avec un rendu peu esthétique. A cela s’ajoute l’arrivée,
quelques années auparavant, de la soudure à l’arc électrique qui offre un gros avantage en
termes de matière et d’esthétique. Arrive donc les ponts partiellement ou entièrement
soudés. Cependant, les ponts entièrement soudés présentaient presque tous des fissures et
défauts de construction qui ont mené à plusieurs effondrements, notamment le pont
d’Hasselt en 1938. Dans la suite de l’article, ils développent toutes les recherches qui ont
été mises en place pour comprendre ces échecs et comment les résoudre, en partant de
l’analyse du métal jusqu’à la soudure elle-même, en passant par des analyses structurelles
complètes. En plus de cela, ils dressent des caractéristiques générales des ponts du canal
albert en termes de dimensions et de structure, à savoir des ponts à tablier inférieur à
maîtresses poutres latérales grande hauteur de type triangulaire, bowstring ou Vierendeel à
une seule travée.

Toutes ces spécifications et analyses nous permettent de comprendre en profondeur


la complexité et la structure des ponts métalliques du passé et nous permettent de les lier à
l’évolution du matériau, partiellement responsable des échecs de soudure, ainsi que de
dresser une fois de plus des typologies plus pointues en termes d’ingénierie. Ces catégories
d’assemblage sont les ponts rivetés, partiellement soudés (avec rivets) et entièrement
soudés. Ainsi, la comparaison des ponts de la même époque ou du même type est rendue
possible grâce au recoupement de toutes les données et le dressage de “fiches techniques”
de ces ponts qui, pour beaucoup, n’existent plus aujourd’hui.

V Sélection de ponts
Analyse des différents ponts, comparaison
-> pas dresser un historique des ponts
plutôt dire quel auteur à traité du canal albert et de ses ponts, pourquoi on a étudié cette
question des ponts à travers quel étude, technique ou typologique,... quels problèmes ils ont
-> les manières dont les questions historiques ont été abordées, ..
-> certains auteurs ont abordées d’autres sujet, d’autres analyses, les énoncés, pourquoi
-> constaté ce qui a été fait et ce qui n’a pas été fait ! et à partir de ce qui n’a pas été fait :
créer une question de recherche

-> le réhaussement : la durabilité des matériaux lors du rehaussement, est ce qu’on réutilise
des éléments, recyclés, qu’est ce qu’il va disparaître

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