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Publié pour la première fois aux États-Unis par Running Press, un

département
de Perseus Books Group sous le titre You are a Badass. Ho To Stop
Doubting Your
Greatness And Start Living An Awesome Life
© 2013 by Jen Sincero
Tous droits réservés.

© Copyright Hachette Livre (Marabout), 2016 pour la traduction et


l’édition françaises
Traduction : Benjamin Peylet

Avec la collaboration de Fabienne Travers


À mon père et mon frère,
pour leur soutien indéfectible et leur
gentillesse

Et pourtant, après tant de temps,


Jamais le Soleil n’a dit à la Terre :
« Tu m’es redevable. »
Regardez ce que procure un tel amour. Il
éclaire le ciel.
Djalâl ad-Dîn Rûmî
POUR COMMENCER
On peut venir de rien, et du rien,
et de l’absence de chemin
viendra le chemin.

RÉVÉREND MICHAEL BERNARD BECKWITH,


ANCIEN AMATEUR DE DROGUES DEVENU AMATEUR DE
SPIRITUALITÉ,
DEVENU TYPE QUI DONNE ENVIEDE TOUT DÉCHIRER

Avant, je pensais que le genre de citations de la page précédente, c’était


de la connerie. Je ne comprenais même pas de quoi ça parlait. D’ailleurs,
je n’en avais rien à faire. J’étais bien trop légère pour ça. Le peu que je
connaissais du monde de la spiritualité et du développement personnel
m’apparaissait irrémédiablement cucul. Ça puait la déprime, les
grenouilles de bénitier et les embrassades d’inconnus repoussants
données malgré soi. Et il ne fallait même pas me parler de Dieu, ça me
rendait grincheuse.

En même temps, il y avait un tas de choses que je voulais vraiment


changer dans ma vie. Un peu d’aide n’aurait pas été de trop, mais pour
ça, il aurait fallu que je sois bien moins condescendante.

Bon, dans l’ensemble, ça allait plutôt bien : j’avais déjà publié deux
livres, j’avais plein d’amis super, une famille soudée, un appartement,
une voiture qui roulait, de la nourriture, des vêtements, toutes mes dents,
l’accès à l’eau potable… Comparée à la majorité de la planète, ma vie
était une partie de plaisir. Mais comparé à ce dont je me savais capable,
j’étais, dirons-nous… sceptique.

Je me disais toujours, Allez, tu ne peux pas faire mieux que ça ?


Vraiment ? Tu vas gagner ce mois-ci juste assez d’argent pour payer ton
loyer ? Comme le mois dernier ? Et tu vas encore passer ton année à
sortir avec des gars chelous et te contenter de ces relations bancales sans
lendemain qui ne font que générer du drame ? Vraiment ? Et t’interroger
sur le sens de ta vie, et te vautrer dans ce désastre pour la millième fois ?

C’était à pleurer d’ennui.

J’avais l’impression de vivre une vie tiédasse, entrecoupée à l’occasion


de trucs super. Le plus dur, c’était que je SAVAIS qu’au fond j’étais une
rock star. Que j’avais le pouvoir de donner, de recevoir et d’aimer, à
l’égal des meilleurs, que je pouvais sauter à pieds joints au-dessus des
immeubles et créer tout ce que mon cerveau voudrait et… Qu’est-ce que
c’est ? Je me suis pris une prune ? C’est une blague ! Faites-moi voir ça.
Je ne peux pas la payer, c’est ma troisième ce mois-ci ! Je vais direct
aller leur parler…

Et, ni une ni deux, me voilà une nouvelle fois gangrenée par de petites
mesquineries, pour me retrouver quelques semaines plus tard à me
demander où ces semaines avaient bien pu passer, comment je pouvais
être encore coincée dans mon appartement minuscule à manger, seule,
des sandwichs à un dollar, soir après soir.

Je suppose, si vous lisez ce livre, qu’il y a aussi dans votre vie certaines
choses qui ne tournent pas rond. Et que vous savez qu’il devrait être
possible de les arranger. Peut-être que vous vivez avec votre âme sœur et
que vous inondez le monde de votre bonheur, mais que vous êtes
tellement fauché que même votre chien ne peut plus compter sur vous
pour assurer sa pâtée quotidienne. Peut-être que vous êtes financièrement
très à l’aise et que vous avez un but dans la vie, mais que vous ne vous
souvenez même pas de la dernière fois que vous avez ri à en mouiller
votre culotte. Ou peut-être que rien ne va pour vous sur aucun de ces
plans et que vous passez tout votre temps libre à pleurer. Ou à boire. Ou à
vous énerver contre toutes ces contractuelles, avec leur conception rigide
de la ponctualité et leur absence totale de sens de l’humour, que vous
tenez pour responsables de votre crise financière personnelle. Ou peut-
être que vous avez tout ce que vous avez toujours voulu, mais que vous
vous sentez incomplet, pour une raison ou pour une autre.

Il ne s’agit pas forcément de gagner des millions, ni de résoudre tous les


problèmes du monde ni de lancer votre propre émission de télé, à moins
que ce soit là votre objectif. Votre truc pourrait être simplement de
prendre soin de votre famille ou de cultiver la tulipe parfaite.

Il s’agit plutôt d’être extrêmement clair sur ce qui vous rend heureux, sur
ce qui vous fait sentir le plus vivant, puis de l’obtenir plutôt que de
prétendre que vous n’y arriverez jamais. Ou que vous ne le méritez pas.
Ou que vous n’êtes qu’un égoïste égocentrique aux chevilles énormes
pour vouloir ainsi plus que ce que vous avez déjà. Ou qu’écouter ce que
papa et tante Marie pensent que vous devriez faire.

Il s’agit d’avoir les couilles de choisir la facette la plus brillante de votre


personnalité, la plus heureuse, celle qui déchire le plus, quelle que soit
son apparence.

La bonne nouvelle est que, pour y arriver, vous n’avez qu’un tout petit
changement très simple à accomplir : il faut que vous arrêtiez de vouloir
changer votre vie et que vous vous décidiez à le faire.

VOULOIR, ça peut se faire avachi sur un canapé avec un joint


dans la main et un magazine sur les genoux. DÉCIDER, c’est se
lancer à fond, faire tout ce qu’il faut pour, courir après ses rêves
avec la ténacité d’une pom-pom-girl célibataire une semaine avant
son bal de promo.

Il faudra sûrement que vous fassiez des choses que vous n’auriez jamais
imaginé faire, parce que la simple idée d’imaginer des amis vous voyant
les faire… vous n’y survivriez pas. Ils se feraient du souci pour vous, ou
bien ils cesseraient d’être vos amis parce que vous êtes devenu bizarre,
différent.Il vous faudra croire en des choses que vous ne voyez pas ou,
même, que vous jugez parfaitement impossibles. Il vous faudra batailler
contre vos peurs, chuter et rechuter, et prendre l’habitude d’entamer des
actions qui vous mettront mal à l’aise. Il vous faudra laisser tomber vos
vieilles croyances contraignantes et vous tenir à votre décision de vous
construire la vie qu’il vous faut à tout prix, comme si votre vie tout court
en dépendait.

Parce que devinez quoi ? Votre vie en dépend. Aussi difficile que cela
paraisse, ce n’est rien à côté de se réveiller brutalement en pleine nuit
avec la sensation qu’un semi-remorque s’est garé sur votre poitrine, avec
la conscience soudaine de traverser la vie comme un zombi, sans avoir
même commencé à lui donner le moindre sens.

Vous avez peut-être entendu des témoignages de gens ayant eu ce genre


de révélations alors que tout partait en couille : ils venaient de se
découvrir une grosseur suspecte, on leur avait coupé l’électricité et ils
étaient à deux doigts de coucher avec un inconnu pour pouvoir se payer
leur came quand, soudain, ils se sont réveillés, transformés. En fait, il est
inutile d’attendre de toucher le fond pour commencer à ramper hors de
son trou. La seule chose à faire, c’est de le décider. Et vous pouvez le
décider dès maintenant.

Anaïs Nin dit à ce propos une chose formidable : « Vint un temps où le


risque de rester à l’étroit dans un bourgeon était plus douloureux que le
risque d’éclore. » C’était mon cas, et c’est à mon avis celui de beaucoup.
Mon parcours est un processus (toujours en cours) qui a commencé par la
décision de procéder à des changements d’importance, quel qu’en soit le
prix. Tout ce que j’avais essayé jusqu’ici avait échoué : ressasser encore
et encore mes problèmes avec mes amis fauchés comme moi et avec mon
psy, travailler comme une dingue, sortir boire une bière et espérer que le
problème se réglerait de lui-même… J’en étais à tout tenter pour me
reprendre et, bordel, c’était comme si l’univers mettait ma détermination
à l’épreuve.

Je suis allée à ces séminaires de motivation où on vous colle une étiquette


avec votre nom et où on vous demande de congratuler votre voisin en
criant « T’es super et moi aussi ! ». J’ai cogné dans un oreiller avec une
batte de baseball et crié comme si je prenais feu, je n’ai fait qu’un avec
mon esprit, j’ai participé à une cérémonie de groupe au cours de laquelle
je me suis épousée moi-même, j’ai écrit une lettre d’amour à mon utérus,
lu tous les livres de développement personnel publiés à ce jour et dépensé
des quantités effrayantes d’argent que je n’avais pas pour louer les
services de coachs.En gros, j’ai pris cher pour vous.

Si vous êtes nouveau dans le monde du développement personnel,


j’espère que ce livre vous facilitera l’accès à certains des concepts de
base qui ont radicalement changé ma vie pour que vous puissiez en
changer aussi, le tout sans vous donner envie de partir en courant. Si vous
avez déjà mis l’orteil là-dedans, j’espère qu’une idée, tournée d’une
façon nouvelle, déclenchera en vous quelque chose qui vous permettra de
progresser d’un coup, d’obtenir des résultats tangibles pour vous réveiller
un jour en pleurant des larmes de joie et d’incrédulité, heureux à l’idée de
pouvoir enfin être vous-même.

De toute façon, si j’empêche ne serait-ce qu’une personne de se voir


forcée d’imaginer un jeu avec le soi-disant enfant qui est en elle, j’aurais
gagné.

Mon objectif principal, quand j’ai commencé à travailler sur moi-même,


était d’apprendre à gagner de l’argent.

Je ne savais pas du tout comment m’y prendre pour y parvenir de façon


régulière. Le simple fait de m’avouer que j’en avais envie me faisait
flipper. J’étais auteur et musicienne, et j’avais le sentiment qu’il suffisait
(et que c’était même tout à fait noble) de me concentrer sur mon art pour
que l’argent tombe de lui-même. Ça a SUPER bien marché ! Mais j’ai vu
tant de gens faire des trucs louches, des trucs à vous déchirer le cœur,
pour gagner de l’argent, ou bien coincés dans des jobs chiants comme la
mort, que je voulais surtout ne rien avoir à faire avec ça. Ajoutez à ça ma
kyrielle d’opinions débilitantes sur le dollar corrupteur, et vous en
viendrez à vous demander comment je me débrouillais pour ne pas faire
les poubelles.
Et puis j’ai enfin pris conscience qu’il ne suffirait pas de me concentrer
sur les moyens de gagner de l’argent, qu’il me faudrait aussi dépasser la
peur et le mépris que j’éprouvais pour l’argent si je voulais réussir.

C’est à ce moment que les livres de développement personnel se sont


introduits chez moi et que les étiquettes à mon nom ont pris place,
obligatoires et humiliantes, au-dessus de mon nichon gauche. J’ai hissé
mes dettes à des hauteurs inconnues en dépensant d’un coup plus que le
prix de toutes mes voitures réunies pour engager mon premier coach. Six
mois plus tard, j’avais triplé mes revenus en créant mon site Internet de
coaching d’auteurs.

Aujourd’hui, l’affaire a suffisamment prospéré pour que j’aie les moyens


et le luxe de voyager librement partout dans le monde, pour écrire, parler,
jouer de la musique et coacher les gens dans tous les aspects de leur vie, à
l’aide de ces concepts qui me faisaient lever les yeux au ciel il y a peu, et
qui m’obsèdent à présent.

Afin de vous aider à atteindre vos objectifs, je vais vous demander tout
au long du livre d’accepter certaines choses plutôt étranges.

Je vous encourage à garder l’esprit ouvert. Non, en fait, je ne vous


encourage pas, je hurle : « SOYEZ OUVERT, AUTREMENT VOUS
L’AUREZ DANS L’OS ! ».

Je le pense sincèrement. C’est très important.

C’est ce que vous faites, là, en ce moment, qui vous a mené où vous êtes.
Alors, si votre situation ne vous paraît pas idéale, c’est qu’il vous faut
modifier certaines choses.

Si vous voulez vivre comme vous n’avez jamais vécu, il vous faut
faire des choses que vous n’avez jamais faites.
Je me fiche de savoir quel loser vous êtes, si vous vous en apercevez ou
pas. Le simple fait que vous soyez alphabétisé et que vous puissiez vous
payer le luxe de lire ce livre, en termes d’argent comme de temps, vous
place sur le haut de la pile.

Pas de raison de culpabiliser, de s’en plaindre ou au contraire de se sentir


supérieur. C’est simplement quelque chose à prendre en considération, à
apprécier. Si vous prenez la décision de vraiment vous lancer, sachez que
vous êtes extrêmement bien placé pour tout déchirer et en faire profiter
tout le monde.

Car il s’agit vraiment de ça.

Nous avons besoin que les gens intelligents, dotés d’un grand cœur et
d’un esprit créatif, aient toute la richesse, les ressources et le soutien
nécessaires pour laisser leur empreinte sur le monde.

Nous avons besoin que les gens se sentent heureux, et aimés, et satisfaits,
pour éviter qu’ils ne se pourrissent la vie, celle des autres, de la planète et
de nos amis les bêtes.

Nous avons besoin d’être entourés de gens qui irradient l’amour d’eux-
mêmes et l’abondance de biens pour ne pas fourrer dans les têtes des
générations futures des croyances aussi tordues que « l’argent c’est
mal », « je ne suis pas assez bon » et « il est impossible de vivre comme
j’en ai envie ».

Nous avons besoin que les gens qui déchirent aient les coudées franches,
qu’ils mènent de belles vies bien remplies, afin de devenir source
d’inspiration pour tous ceux qui veulent s’élever aussi.

Je vais d’abord vous demander de croire que nous vivons dans un monde
aux possibilités infinies.

Je me moque que vous ayez accumulé votre vie durant les preuves de la
méchanceté foncière des hommes, de votre incapacité à contrôler votre
boulimie ou à garder une femme près de vous, même menottée à votre
cheville. Tout est possible. Croyez-le quand même.
Regardez les choses comme ça : qu’est-ce que vous risquez ? Si vous
décidez, après lecture de ce livre, que tout ça n’est qu’un tas de bêtises,
pas de problème : vous pourrez retourner sans mal à votre vie de merde.
Mais si vous mettez votre scepticisme de côté, si vous vous retroussez les
manches et que vous prenez des risques, si vous vous lancez vraiment
dans le combat, alors peut-être que vous vous réveillerez un jour en vous
disant que vous menez le genre de vie qui, hier encore, vous rendait fou
de jalousie.
COMMENT
VOUS EN ÊTES ARRIVÉ LÀ
1

C’EST MON
subconscient, m’dame !
Nous sommes les victimes des règles que nous
nous imposons.

JENNY HOLZER, ARTISTE, INTELLECTUELLE,


LÂCHEUSE DE PÉPITES

Il y a quelques années de ça, j’ai eu un terrible accident de bowling. Mes


amis et moi étions à la fin d’un jeu très disputé, et j’étais tellement occupée
à assurer le spectacle pour mon dernier coup (je sautais dans tous les sens,
proclamais ma victoire imminente, dansais et tournoyais) que je n’ai plus
pensé à la position de mes pieds au moment de lâcher la boule.

J’ai pu me rendre compte à cette occasion que la communauté du bowling


est impitoyable quand il s’agit de pénaliser le moindre orteil ayant mordu la
ligne. Ces types versent de l’huile ou de la cire ou du lubrifiant, je ne sais
pas, en tout cas un truc incroyablement glissant sur toute la piste afin que si
d’aventure quelqu’une, dans la préparation de son futur strike, s’aventurait à
glisser un poil trop loin, elle se retrouve aussitôt les quatre fers en l’air
avant de s’écraser, les fesses les premières, sur une surface si dure qu’une
boule de bowling en chute libre n’y laisserait pas le moindre impact.
Quelques semaines plus tard, je me prélassais dans un lit avec un garçon
rencontré chez Macy’s. Je lui expliquais que, depuis ce tragique accident, je
me réveillais au beau milieu de la nuit avec une douleur intolérable au pied.
D’après mon acupuncteur, c’était à cause d’un nerf lombaire traumatisé par
la chute ; si je voulais dormir toute la nuit, il me fallait un nouveau matelas,
plus ferme.

« Moi aussi, j’ai des douleurs au pied quand je dors ! » m’a répondu le type
en levant haut la main pour un high five qui ne rencontra que du vent.

Je n’adhère pas tellement au concept du high five en général, mais ce n’est


pas seulement pour ça que je l’ai laissé en plan. Il m’avait agacée. Déjà
qu’acheter un matelas, je trouve ça gênant, voire honteux (se vautrer en
chien de fusil avec un oreiller entre les cuisses devant tout le monde,
comme si de rien n’était), mais alors le faire avec mon vendeur allongé à
côté de moi, qui mendiait un high five, c’était vraiment trop.

J’ai tout de suite remarqué que les autres vendeurs se tenaient gentiment
debout à une extrémité du lit, débitant leur science des matelas tandis que
leurs clients essayaient toutes les positions possibles, mais le mien, non. Il
s’était couché à mes côtés, sur le dos, bras croisés sur la poitrine, et
bavardait tranquillement, en toute connaissance de cause, les yeux au
plafond, genre camarades de colo. Alors bon, il était gentil et très cultivé
quand il s’agissait de ressorts, de bultex et de mémoire de forme, mais j’en
étais à ne pas oser me mettre sur le côté de peur qu’il ne vienne se blottir
contre moi.

Avais-je été trop amicale ? Était-ce une erreur de lui avoir demandé d’où il
venait ? Est-ce qu’il avait mal interprété mon geste quand j’avais tapoté la
place à côté de moi pour tester l’oreiller ?

J’aurais dû, bien sûr, ordonner à Bob le Chelou de se lever de ce lit tout de
suite et demander à quelqu’un d’autre de m’aider, plutôt que de filer à
l’anglaise et ruiner ainsi mon unique occasion d’acheter un matelas cette
semaine-là, mais je ne voulais pas le mettre mal à l’aise.

Je ne voulais pas le mettre mal à l’aise !


C’est à peu près comme ça que toute ma famille a appris à gérer les
interactions potentiellement gênantes. Outre l’infaillible méthode de la fuite
à toutes jambes, on compte parmi les autres outils à notre disposition : se
figer sur place, parler de la pluie et du beau temps, devenir muet et éclater
en sanglots dès qu’on est hors de portée.

La pauvreté de nos talents quant à la gestion de la confrontation n’est pas


très surprenante étant donné que ma mère est issue d’une longue lignée de
WASP. Ses parents étaient du genre à considérer que les enfants doivent
toujours rester à portée de vue mais qu’on ne doit jamais les entendre, et à
mépriser les manifestations d’émotion comme le mauvais whisky et l’école
publique.

Avec ça, bien que ma mère ait bâti pour nous un foyer aussi chaleureux et
aimant que possible, retentissant de rires permanents, il m’a fallu des
années pour apprendre à formuler une phrase après le « il faut que je te
parle » tant redouté.

Tout ça pour dire que ce n’est pas de votre faute si vous êtes inadapté. C’est
de votre faute si vous le restez, mais la source de votre inaptitude a été
transmise dans votre famille de génération en génération, comme un blason
ou une recette de gâteau qui tue, ou encore, dans mon cas, l’équation
« confrontation = crise cardiaque ».

Quand vous êtes arrivé sur cette planète, vous étiez une boule de joie, une
petite créature aux grands yeux incapable de faire autre chose que vivre
dans l’instant. Vous ne saviez absolument pas que vous aviez un corps,
encore moins que vous auriez dû en avoir honte. Vous regardiez autour de
vous, et les choses étaient simplement là. Dans votre monde, il n’y avait
rien d’effrayant, ni de trop cher ni de démodé. Si quelque chose passait à
portée de votre bouche, vous l’y enfourniez. À proximité de votre main,
vous l’attrapiez. Vous étiez juste… un être humain.

Tandis que vous exploriez et étendiez votre univers, vous receviez des
messages qu’on vous envoyait à tout propos. Dès que vous avez été en
mesure de les comprendre, ils vous ont rempli le cerveau de croyances
accumulées sur toute une vie, dont la plupart n’avaient rien à voir ni avec
vous ni avec la vérité (le monde est en endroit dangereux, tu es trop gros,
l’homosexualité est un péché, c’est la taille qui compte, il faut raser les
poils qui poussent là, c’est important d’aller à l’université, musicien ou
artiste ne sont pas des professions, etc.).

Votre principale source d’information en la matière était bien sûr vos


parents, avec l’aide de la société tout entière. En vous aimant de tout leur
cœur (du moins j’espère) avec l’authentique désir de vous protéger, de vous
élever et de vous aimer au mieux, ils vous ont transmis les croyances
héritées de leurs parents, qui les devaient eux-mêmes à leurs parents, que
les parents des parents des parents de vos parents leur avaient léguées, et
ainsi de suite.

Le problème, c’est que la plupart de ces croyances n’ont rien à voir avec ce
qu’ils sont ou ce qu’ils étaient et pas grand-chose à voir non plus avec la
vérité.

Je me rends bien compte qu’à m’écouter on pourrait penser qu’on est tous
cinglés, mais c’est parce que c’est un peu vrai, en fait.

La plupart des gens vivent dans une illusion fondée sur les
croyances de quelqu’un d’autre.

Jusqu’à notre réveil. Ce que ce livre devrait déclencher.

Voici comment ça fonctionne : les êtres humains ont un esprit conscient et


un esprit subconscient. Nous n’avons conscience que du premier la plupart
du temps parce que c’est là que nous traitons l’information. Là que nous
comprenons, jugeons, focalisons, critiquons, que nous angoissons sur la
taille de nos oreilles et que nous décidons une bonne fois pour toutes
d’arrêter la friture, que nous saisissons pourquoi 2 + 2 = 4 et que nous
essayons de nous rappeler où nous avons posé ces foutues clés, bordel ! Etc.

L’esprit conscient est une sorte de sur-personne performante et implacable,


constamment en mouvement d’une pensée à l’autre, ne s’arrêtant que quand
on dort mais reprenant derechef dès que l’on ouvre les yeux. L’esprit
conscient, autrement dit le lobe frontal, n’achève son développement que
quelque part autour de la puberté.

Notre esprit subconscient, lui, est la partie non analytique de notre cerveau.
Il est parfaitement développé dès notre arrivée sur terre. Il n’est qu’affects
et instincts, crises de colère stridentes à se rouler par terre au milieu d’un
supermarché. C’est aussi là que nous stockons toutes les informations
extérieures collectées lors de notre petite enfance.

Notre subconscient croit en tout, car il n’a aucun filtre. Il ne connaît pas la
différence entre le vrai et le faux. Si nos parents affirment que personne
dans la famille ne sait comment gagner de l’argent, nous les croyons. S’ils
nous prouvent que le mariage consiste à se taper dessus, nous les croyons.
Nous les croyons bien quand ils nous racontent qu’un gros type en costume
rouge descend par la cheminée nous apporter des cadeaux, alors comment
ne pas croire en toutes les autres âneries dont ils nous abreuvent ?

Notre subconscient est comme un gamin ignorant, car, et ce n’est pas une
coïncidence, il reçoit le gros de ses informations quand nous sommes
précisément cela, des gamins ignorants (puisque notre lobe frontal, la partie
consciente de notre cerveau, n’est pas encore entièrement formé). Nous
tirons nos informations des mots, des sourires, des froncements de sourcils,
des soupirs exaspérés, des haussements d’épaules, des larmes, des rires,
etc., de ceux qui nous entourent, sans aucun filtre, et toutes viennent
s’incruster dans nos petits subconscients malléables comme « la vérité »
(autrement dit nos « croyances »), où elles vont vivre tranquillement, non
analysées, jusqu’à ce qu’on ait passé des décennies en thérapie sur un
canapé, ou qu’on se réinscrive en cure de désintoxication pour la énième
fois.

Je peux à peu près garantir qu’à chaque fois que vous vous demandez, en
larmes, « putain c’est quoi mon problème ? », la réponse est à chercher dans
une fausse croyance grotesque logée dans votre subconscient, que vous
vous traînez depuis des années sans vous en rendre compte. C’est pourquoi
le comprendre est de première importance. Alors passons tout ça en revue,
OK ?
1) Notre esprit subconscient tire les ficelles de nos vies. Il se fonde pour
cela sur des informations non filtrées reçues durant notre enfance et que
l’on peut appeler nos « croyances ».

2) Nous sommes, la plupart du temps, aveugles à ses croyances


subconscientes qui pourtant nous gouvernent.

3) Une fois notre esprit conscient bien développé et enfin au travail, peu
importent sa taille et son intelligence, peu importe ce qu’il prétend, il sera
toujours contrôlé par les croyances que nous trimballons dans notre
subconscient.

Notre esprit conscient pense être aux commandes, mais ce n’est


pas le cas.
Notre esprit subconscient ne pense rien, mais il est aux
commandes.

Voilà pourquoi nous passons notre vie à faire tout ce que notre esprit
conscient sait faire, tout en nous étonnant qu’elle ne soit pas la vie que nous
voulons.

Par exemple, supposons que vous ayez été élevé par un père constamment
fauché qui passait son temps à cogner dans les murs en marmonnant que
l’argent ne pousse pas sur les arbres, et du coup, négligeait de s’occuper de
vous, tout occupé qu’il était à essayer, et à échouer, d’en gagner. Alors,
votre esprit subconscient aura pris tout ça au premier degré et pourra avoir
développé des croyances du genre :

argent = lutte.
l’argent est impossible à gagner.
si mon père m’a abandonné, c’est de la faute de l’argent.
l’argent, c’est nul et ça fait de la peine.
Et voilà comment on obtient un adulte qui, consciemment, adorerait rouler
sur l’or mais, inconsciemment, se méfie de l’argent, pense qu’il lui est
interdit d’en gagner et que si cela lui arrivait, quelqu’un qu’il aime
l’abandonnerait. Vous pourriez rendre réelles ses croyances inconscientes en
restant fauché, quels que soient vos efforts, ou en gagnant des tonnes de
thunes que vous reperdriez aussitôt de peur qu’on vous abandonne, ou bien
encore de tout un tas d’autres manières, toutes plus énervantes les unes que
les autres.

Peu importe ce que vous voulez, si vous avez développé une


croyance inconsciente qui juge que cela vous est nuisible ou
inaccessible :
A) vous ne vous autoriserez pas à l’obtenir,
B) vous l’obtiendrez et cela vous bousillera.
Et puis vous laisserez tomber, et vous perdrez, de toute façon.

Nous ne nous en rendons pas compte au moment d’engloutir ce quatrième


éclair, ou d’accepter, ignorant les mises en garde de notre intuition, la
demande en mariage de ce type dont la ressemblance avec notre père
méprisable et adultère est proprement troublante, mais ce sont bien nos
subconscients, et non nos esprits conscients, qui sont aux manettes. Et
lorsque nos croyances subconscientes contredisent ce que nous voulons
consciemment, des conflits incompréhensibles naissent, entre ce que nous
cherchons à créer et ce que nous créons vraiment. Comme si nous
conduisions un pied sur la pédale de l’accélérateur, l’autre sur le frein.
(Nous avons tous également des croyances inconscientes super, bien
entendu, mais nous les laisserons de côté pour l’instant.)

Voici d’autres scénarios qui pourraient vous rappeler quelque chose… ou


pas :

Esprit conscient : J’aimerais tellement trouver et épouser mon âme sœur.


Esprit inconscient : La vie à deux mène à la douleur et à la souffrance.

Doigt : Sans alliance

Esprit conscient : J’aimerais perdre 10 kg.

Esprit inconscient : Je ne suis pas en sécurité, il faut que je me construise


un bouclier pour me protéger.

Corps : Une forteresse de gras

Esprit conscient : Je suis sexy et désirable et j’aimerais bien prendre mon


pied.

Esprit inconscient : Le plaisir sexuel est honteux.

Vie sexuelle : Désertique

Esprit conscient : J’aimerais voyager.

Esprit inconscient : S’amuser = être irresponsable = personne ne


m’aimera.

Passeport : Vierge

C’est un peu comme quand une odeur pestilentielle envahit votre maison.
Vous pouvez toujours imaginer des tas de solutions ingénieuses (faire brûler
de l’encens, brancher des ventilos, accuser le chien), tant que vous ne
débusquerez pas la bestiole qui est venue crever dans votre cave, le
problème persistera, et il empuantira votre vie.

La première chose pour limiter l’influence des croyances subconscientes est


de reconnaître leur existence. Tant que vous n’avez aucune idée de ce qui se
passe, vous travaillerez avec votre esprit conscient (vous vous mettrez à
repeindre le salon) pour résoudre un problème qui se situe bien en deçà (un
putois mort au sous-sol), dans votre subconscient. Parfaitement inutile.

Prenez une minute pour réfléchir aux domaines plus que perfectibles de
votre vie et identifier les croyances sous-jacentes qui pourraient les
expliquer. Par exemple, reprenons ce bon vieux manque d’argent qui fait
toujours plaisir. En gagnez-vous moins que ce dont vous vous savez
capable ? Avez-vous atteint un palier de revenus au-dessus duquel vous
n’arrivez pas à vous élever, quoi que vous entrepreniez ? Est-ce que générer
un bon gros paquet de pognon vous paraît physiquement impossible ? Si
oui, écrivez noir sur blanc les cinq premières choses qui vous viennent à
l’esprit quand vous pensez à l’argent. Votre liste est-elle plutôt constituée
d’audace et de défis, ou bien de peurs et de mépris ? Qu’est-ce que vos
parents pensent de l’argent ? Qu’en pensaient les gens qui vous entouraient
durant votre éducation ? Quelle est leur relation à l’argent ? Y aurait-il un
lien entre vos croyances envers l’argent et les leurs ?

Plus tard dans ce livre, je vous fournirai les outils pour creuser bien plus
profond vos croyances subconscientes et réparer tout ce qui pourrait vous
empêcher de mener la vie dont vous rêvez, mais, pour le moment,
entraînez-vous à prendre du recul, à noter les aspects dysfonctionnels de
votre vie, et musclez votre tout-puissant mécanisme de reconnaissance de
croyances. Commencez par identifier les histoires que vous raconte votre
subconscient (gagner de l’argent est détestable, je me sentirais pris au piège
dans une histoire sérieuse, être au régime signifie ne plus jamais prendre
plaisir à manger, aimer le sexe est la garantie de brûler en enfer avec toute
la bande des pécheurs vicieux, etc.). Une fois que vous aurez pris
conscience de ce qui se passe vraiment, vous pourrez vous atteler à déterrer
la carcasse puante de vos croyances subconscientes limitantes et les foutre à
la porte, ce qui laissera de l’espace que viendront remplir de nouvelles
croyances et de nouvelles expériences, cette fois fraîches et positives, du
genre que vous avez toujours voulu avoir dans votre vie.
2

CELUI DONT LE NOM


ne doit pas être prononcé
Si vous voulez percer le secret de l’Univers,
pensez en termes d’énergie,
de fréquence et de vibration.

NIKOLA TESLA, INVENTEUR, PHYSICIEN, SUPERGÉNIE

Quand je vivais à Albuquerque, au Nouveau-Mexique, mes amis et moi


avions nos habitudes dans un bar à la déco western, le Midnight Rodeo.
C’était le genre d’endroit où vous trouviez des fers à friser et de la laque
dans les toilettes des filles, de la Bud Light à deux dollars la canette et un
dance-floor en chêne massif grand comme un champ de maïs.

Nous étions tous de la côte Est et bien trop cool pour aimer la country, si
bien qu’au début nous n’allions là que pour nous moquer de tout ce
décorum et jouer à repérer la plus jolie boucle de ceinture ou le cow-boy
arborant la plus grosse moustache en forme de guidon de vélo, assez longue
pour couvrir au moins cinq lèvres supérieures. Mais notre truc préféré,
c’était la danse. Nous regardions, hypnotisés, la foule disciplinée des fans
du chanteur Garth Brooks, qui piétinaient en ronde et lançaient des Yiii-ha !
à l’unisson, les pouces bien enfoncés dans les poches de leur jean.
C’était si drôle que nous avons fini par les rejoindre. Nous nous saluions les
uns les autres depuis l’océan de chapeaux de cow-boys : Regarde ça ! Puis
nous restions sur le dance-floor jusqu’à la chanson suivante, juste pour
réessayer ce pas qui consiste à claquer des talons avant de faire une
pirouette. Et puis nous avons fini par nous y retrouver tous les week-ends,
nos petits cœurs légers, pour danser dans la joie jusqu’à épuisement.

C’est un peu comme ça que Dieu m’est tombé dessus. Ça avait commencé
comme à chaque fois, avec beaucoup d’ironie et d’yeux au ciel, mais j’étais
fauchée, à court d’idées, tellement malade de me comporter lâchement dès
qu’il s’agissait de changer ma vie que j’étais ouverte à toutes les
propositions. Du coup, quand j’ai commencé à lire des livres qui
m’expliquaient comment trouver ma vocation, gagner beaucoup d’argent et
arrêter de me prendre la tête, et que je suis tombée sur des passages parlant
de spiritualité, je ne les ai pas instantanément – comme mon habituelle
devise : « Dieu, c’est pour les blaireaux » aurait pu m’inciter à le faire –
envoyés chez Emmaüs. J’ai décidé au contraire de donner sa chance à ce
vieux Bon Dieu, parce que je n’avais plus rien à perdre. Littéralement. Et là,
divine surprise, j’ai découvert que tout n’était pas complètement idiot dans
tout ça. Alors j’ai commencé à en lire plus à ce sujet. Et puis je me suis
mise à l’étudier de près. Puis à pratiquer. Et j’ai remarqué que ça me faisait
du bien. Alors j’ai commencé à croire et j’ai pris conscience de tous ces
petits changements géniaux dans ma vie. Là, c’est devenu une passion. Je
me suis prise à aimer ça, profondément. J’ai procédé à des changements
radicaux guidés par la foi. Et je me suis mise à l’enseigner. J’ai pris le
taureau par les cornes, l’ai enfourché, et maintenant je brandis mon poing
en l’air en criant Yiii-ha, à l’unisson des autres.

Où que vous en soyez vis-à-vis de Dieu, laissez-moi seulement vous dire


qu’il sera bien plus facile d’améliorer votre vie si vous gardez l’esprit
ouvert. Appelez-le comme vous voulez : Dieu, Déesse, le Grand Barbu,
l’Univers, l’Énergie-Source, le Pouvoir, le Grand Mamamouchi, les tripes,
l’intuition, l’Esprit, la Force, la Zone, le Seigneur, le Vortex, la Roche-
Mère, peu importe. Personnellement, je trouve que « Dieu » est un terme un
peu trop chargé culturellement, je préfère l’Énergie-Source, l’Univers, le
Vortex, l’Esprit et la Roche-Mère (termes que j’utiliserai de manière
interchangeable dans tout le livre). Le nom que vous choisissez n’a pas
d’importance. Ce qui compte, c’est que vous commenciez à développer une
conscience de l’Énergie-Source qui vous entoure et vous habite (il s’agit de
la même énergie), et que vous débutiez une relation avec elle. Elle sera
votre meilleure alliée, pour peu que vous lui en laissiez la possibilité. Parce
que voilà :

Nous sommes tous connectés à ce pouvoir infini et la plupart


d’entre nous n’en utilisent qu’une toute petite fraction.

Notre énergie s’éclate dans notre corps. Elle apprend, elle grandit, elle
évolue au cours du temps (enfin, c’est ce qu’on espère, d’habitude ; mais
s’engourdir, rétrograder et revenir habiter chez ses parents est aussi une
option, après tout), jusqu’à ce que notre séjour dans le monde corporel
prenne fin et que nous passions à autre chose… Merci du voyage ! Cette
idée que nous sommes tous constitués de l’Énergie-Source et reliés à elle
m’a donné envie de comprendre plus profondément la spiritualité, pour que
mon expérience physique soit la plus géniale possible. Et laissez-moi vous
dire que depuis que je me suis lancée là-dedans, c’est genialus maximus.

Quand je suis reliée à l’Énergie-Source, en phase avec elle, je suis tellement


plus puissante, tellement plus en accord avec mon monde physique et ce
qu’il y a au-delà, tellement plus heureuse en général ! Et plus je médite,
plus j’accorde d’attention à cette relation entre moi et mon super-pouvoir
invisible, et moins je dois produire d’efforts pour obtenir ce que je veux
dans la vie. J’y arrive alors avec une telle précision et à un rythme tel que
mes cheveux se dressent sur ma tête. Comme si je venais de découvrir
comment fonctionne ma baguette magique.

Si aimer l’Esprit est un tort, alors je ne veux pas avoir raison.

VOICI LA BASE DU TRAVAIL QUE NOUS ALLONS


ENTREPRENDRE ENSEMBLE :

L’Univers est composé d’Énergie-Source.


Toute énergie vibre à une certaine fréquence. Ce qui signifie que VOUS
vibrez à une certaine fréquence, de même que tout ce que vous désirez et
tout ce que vous ne désirez pas.

Une vibration donnée attire à elle les vibrations semblables.

L’idée de base, aussi appelée loi de l’Attraction, est la suivante : concentre-


toi sur ce que tu aimes et tu trouveras (attireras) ce que tu aimes.

Nous attirons tous de l’énergie en permanence, que nous le sachions ou non.


Et quand nous vibrons à basse fréquence (qu’on se sente pessimiste, dans le
besoin, victimisé, jaloux, honteux, inquiet, convaincu d’être laid) alors que
nous avons envie de trucs super, d’expériences à haute fréquence, nous
sommes souvent déçus.

Il faut que vous éleviez votre fréquence afin d’égaler celle des
vibrations que vous recherchez.

Un peu comme si vous vouliez écouter une station radio en vous branchant
sur la mauvaise fréquence. Si vous vous préparez pour un rendez-vous
amoureux et que vous voulez écouter 103.8 Amour Torride FM mais que
vous réglez le tuner sur 86.8 France Politique, non seulement vous serez en
manque d’amour torride, mais vous risquez en plus d’attirer une discussion
sur l’immigration plutôt qu’un corps détendu, éclairé aux chandelles, prêt
pour une folle nuit.

L’Univers s’accorde aux vibrations qu’on émet.

Et on ne trompe pas l’Univers.

C’est pourquoi, lorsque vous vibrez à haute fréquence, les bonnes nouvelles
affluent sans effort ; vous avez l’impression de croiser des gens super et des
opportunités géniales (et vice-versa) à tous les coins de rue. Comme l’a
finement observé Albert Einstein, « le hasard, c’est Dieu qui se promène
incognito ».

Une fois que vous aurez appris à maîtriser le royaume de l’énergie, que
vous croirez avant de voir et resterez sur vos plus hautes fréquences, vous
contrôlerez ce pouvoir intérieur qui vous donnera la force de modeler la
réalité selon vos désirs.

Une nouvelle fois, cette bonne vieille conscience éveillée est votre
passeport pour la liberté. Dès que vous aurez réalisé que vous pouvez
améliorer de façon drastique votre situation en vous connectant à l’Énergie-
Source et en élevant votre fréquence, ce sera un jeu d’enfant (je vous
montrerai un peu plus tard comment vous y prendre exactement), comparé
au fait de rester coincé dans votre trou, victime des circonstances, tel un
pathétique bol de nouilles instantanées mis à chauffer au micro-ondes, ou
un type qui bosse pour un patron qui le débecte.

Pour augmenter vraiment votre fréquence de vibration, il vous


faudra croire que tout ce que vous désirez vous est accessible.
Or, la meilleure façon de garder cette foi vivace est de rester
fermement relié à l’Énergie-Source.

Un peu comme si nous étions face à un énorme buffet à volonté rempli


d’expériences incroyables, d’intuitions, de sentiments, d’opportunités, de
gens et de moyens d’enrichir le monde de nos talents, et qu’il nous suffisait
d’accorder notre énergie à ce que nous désirons et de faire un pas décisif
pour permettre à ces bonnes choses d’entrer dans notre vie. La clé, c’est ce
pas décisif. Malheureusement, on ne peut pas se contenter de se prélasser
dans la piscine du voisin avec un verre de bière en émettant des hautes
fréquences pour que des licornes tombent du ciel. Il faut passer à l’action, et
même à l’action d’éclat, du genre susceptible de vous couvrir de gloire.

L’astuce est de se servir des deux, l’énergie et l’action, à l’unisson. À moins


que votre énergie soit parfaitement raccord avec vos désirs, vos désirs
véritables, toute action entreprise exigera un énorme effort supplémentaire,
et encore, sans garantie de succès. Une fois de temps en temps, bien sûr,
vous pouvez avoir du bol et réussir l’une sans avoir l’autre ; en revanche, si
vous êtes complètement au clair sur ce que vous voulez (plutôt que de viser
ce que vous croyez devoir vouloir), si vous croyez profondément que cet
objectif est accessible, quelles que soient les circonstances, du moment que
vous restez lié à l’Énergie-Source et que vous maintenez haute votre
fréquence, et si, enfin, vous faites le pas décisif, alors vous l’atteindrez à
tous les coups.

Avez-vous déjà rêvé que vous volez ? Vous prenez votre pied quand, tout à
coup, vous vous dites : Minute, papillon ! Je vole mais… je ne sais pas
voler ! Alors vous vous écrasez au sol, et vous ne pouvez même plus vous
relever malgré tous vos efforts. Voilà. C’est exactement comme ça que la
foi fonctionne. Cela paraît impossible, mais il faut y croire quand même. À
la seconde où vous n’y croyez plus, la bulle éclate et la magie s’envole.

La Force est avec toi.

Il ne s’agit pas non plus d’avoir la foi et de vibrer à fond les ballons tant que
le soleil brille et que les petits lapins gambadent. Il faut croire, même dans
le doute et dans la merde la plus totale, que le bon côté des choses reste à
portée de main.

Comme le dit si bien André Gide, farouche amateur de vérité : « On ne


découvre pas de terre nouvelle sans consentir à perdre de vue, d’abord et
longtemps, tout rivage. » Il s’agit de croire qu’on vit dans un Univers
d’amour, de bonté et d’abondance, et pas dans un monde de mesquinerie et
de méchanceté, qui vous aimerait vous moins que les autres.

Il faut que votre foi soit plus forte que vos peurs.
3

PRÉSENT
comme un pigeon
Si tu es déprimé, tu vis dans le passé.
Si tu es anxieux, tu vis dans le futur.
Si tu es en paix, tu vis dans le présent.

LAO TSEU, PHILOSOPHE CHINOIS DE L’ANTIQUITÉ,


FONDATEUR DU TAOÏSME, POURRAIT ÊTRE UN SEUL TYPE OU
UNE COMPILATION MYTHIQUE,
PERSONNE NE SAIT VRAIMENT

Un jour que j’assitais à un cours de yoga, le prof nous a demandé


d’exécuter la posture du pigeon – qui consiste à étirer une jambe vers
l’arrière et à plier l’autre sur le côté avant de se cambrer et de s’allonger sur
cette dernière.

Super facile si vous êtes un pigeon, mais c’est une des postures que je
crains le plus, parce que mes hanches ne bougent pas comme ça, que ça me
fait mal et que j’ai toujours peur de rester coincée.

Mon corps souffre, mais je suis en cours, bien déterminée à me « détendre


dans cette posture ». J’ânonne quand même une prière silencieuse pour que
le type nous demande d’en changer – ce qu’il ne fait pas, trop occupé à
bavasser. Il débite des bêtises sur notre lien avec l’Univers, notre respiration
et le chemin de l’illumination et putain mon gros mais tu vas te magner le
cul j’ai l’impression de m’être déchiré un truc oh mon Dieu ça y est je suis
vraiment coincée dans cette position comment je vais m’en sortir il va
falloir qu’il vienne me soulever parce que sinon et d’un seul coup, paf.

Je respire.

L’infatigable jacassement de mes pensées cesse, je m’apaise, me laisse aller.


Je sens mon corps se mouvoir et s’installer dans la posture, plus loin que
jamais. La douleur s’est enfuie. La panique n’est plus. Je ne fais qu’un avec
l’Univers. Et alors je me rends compte que je suis vraiment coincée et non
mais sérieux mec tu vas y passer la nuit ou quoi, ça fait cinq minutes qu’on
est dans cette foutue position je te signale et à propos mon genou est
brûlant tout d’un coup et oh bordel tu ne te tairas donc jamais dès que j’ai
l’impression que c’est bon tu repars et puis, paf.

Je me reconnecte. Je suis de nouveau dans La Zone. Je me fonds dans la


posture et ressens une félicité, comme un lien véritable avec quelque chose
de bien plus grand que moi.

Ce va-et-vient entre la panique intérieure et « la vie dans le présent » est, en


gros, la manière de fonctionner de la plupart d’entre nous. Plutôt que de me
préoccuper de la possible dislocation de ma hanche (le futur) ou de mon
inaptitude à adopter cette posture (le passé), j’aurais pu m’abandonner dans
la magnificence de l’instant.

Ne cesse de m’étonner ce temps précieux que nous gaspillons à poursuivre


les écureuils qui courent sous nos crânes, à nous faire des films, à nous
inquiéter des poils qui nous poussent dans le nez, à chercher l’admiration,
justifier nos actions, nous plaindre de la lenteur d’une connexion Internet ou
disséquer sous toutes les coutures la vie d’une bande d’idiots alors que nous
vivons au sein d’un miracle grandeur nature, juste là, sous nos yeux.

Nous sommes sur une planète qui sait tourner sur son axe et suivre un
chemin défini alors qu’elle fonce à travers l’espace ! Notre cœur bat ! Nous
voyons ! Nous connaissons l’amour, le rire, le langage, les maisons, les
ordinateurs, la compassion, les voitures, le feu, les ongles, les fleurs, la
musique, la médecine, les montagnes et les muffins ! Nous vivons dans un
Univers illimité qui déborde de miracles ! Le simple fait que nous ne
soyons pas tous à genoux, en transe, saisis de stupeur reconnaissante est
effrayant. L’Univers doit se dire mais qu’est-ce qu’il leur faut de plus pour
se réveiller, à ces petits cons ? Que l’eau, leur ressource la plus précieuse,
leur tombe du ciel ?

L’Univers nous aime tellement et voudrait tant que nous participions à son
miracle qu’il nous délivre parfois de petites piqûres de rappel. Comme dans
ces films où le héros a échappé d’un cheveu à une mort certaine et qu’il est
si content qu’il court partout dans les rues, hilare, à embrasser tout le
monde. Soudain, tous ses « problèmes » se sont envolés et le miracle d’être
en vie, aujourd’hui, envahit l’écran. Je connais quelqu’un qui a failli finir
noyé, aspiré par le siphon d’un barrage, et qui en parle comme de son
expérience la plus profonde, celle qui a bouleversé sa vie. Non pas que je le
souhaite à quiconque mais notez que, si des fois votre métamorphose avait
besoin d’une petite catastrophe pour advenir, le cosmos pourrait vous
arranger ça.

L’Univers nous a également entourés des meilleurs professeurs. Les


animaux, par exemple. Les animaux vivent toujours dans l’instant, et leur
pouvoir secret est de pouvoir nous y attirer. Le chien de ma copine est
tellement content de la voir qu’à chaque fois qu’elle franchit la porte on
dirait qu’elle vient le délivrer de quarante ans d’emprisonnement. Même si
elle n’est partie qu’une heure. Vous êtes là. Je suis là. Je vous aime. J’en
pisserais de joie partout sur le plancher.

Les jeunes enfants aussi sont d’excellents guides. Ils sont si absorbés dans
la joie de dessiner, de jouer ou de découvrir qu’ils en oublieraient de
manger, de se laver et de dormir si on ne les y forçait pas. Ils créent en
permanence, dans un état de béatitude fluide et concentrée. Ils n’ont pas
encore commencé à se soucier du regard des autres ou à juger que leur don
pour la peinture aux doigts n’est peut-être pas aussi développé que celui de
Lucie, la voisine d’à côté. Ils sont dans l’instant. Ils s’amusent dans
l’instant. Fin de l’histoire.
Il serait sage d’imiter plus souvent les animaux et les enfants.

Toutes ces choses que nous voudrions créer ou qui nous obsèdent pour
devenir quelqu’un existent déjà, ici et maintenant. L’argent que vous voulez
gagner, l’âme sœur que vous voulez rencontrer, l’expérience que vous
voulez vivre, l’idée de cette chanson que vous voulez écrire, tout est déjà là,
à attendre que vous téléchargiez l’information. Le savoir, l’intuition, la joie
et l’amour vous saluent tous en ce moment même, ils essayent d’attirer
votre attention. La vie que vous voulez vous attend.

Mais de quoi est-ce que je parle ? Si c’est là, alors où ?

C’est un peu comme pour l’électricité. Avant l’invention de l’ampoule, la


plupart des gens n’étaient même pas au courant de son existence. Elle était
là pourtant, exactement comme maintenant, mais nous n’en avions pas
encore pris conscience. Il a fallu l’invention de l’ampoule pour nous la
révéler et comprendre comment la créer.

Ce n’est pas que les choses et les opportunités que nous


poursuivons n’existent pas.
Seulement, nous ne sommes pas au courant de leur existence (ou
de leur accessibilité).

Plus vous vous exercerez à être présent et relié à l’Énergie-Source, plus


vous serez disposé à télécharger des idées et saisir des opportunités que
vous auriez manquées en ne prêtant attention qu’à vos bavardages internes.

Un joli conte indien nous raconte l’histoire d’une femme qui voulait
rencontrer le dieu Krishna. Elle se rendit dans la forêt, ferma les yeux, pria
et médita pour que le dieu lui apparaisse. Avant peu, Krishna était là, sur le
sentier de la forêt qui menait à la femme. Mais quand il lui tapa sur
l’épaule, elle lui demanda sans ouvrir les yeux de ne pas la déranger car elle
était occupée à méditer sur un sujet important.
Quand nous n’écoutons que nos propres bavardages, nous manquons ce que
nous offre le moment. Arrêtez-vous et prêtez attention à ce que vous
ressentez. Concentrez-vous sur votre respiration, sur l’air qui caresse votre
peau, sur votre cœur qui bat. Vos yeux qui voient. Vos oreilles qui
entendent. Remarquez l’énergie qui vibre dans et en dehors de vous. Ne
pensez plus. Concentrez-vous sur votre lien à la Source. Respirez. Même si
vous êtes endetté à en avoir des sueurs froides, même si vous n’avez plus
parlé à votre mère depuis six ans, vous pouvez, maintenant, trouver la paix
et la joie dans ce qui est.

En tant qu’adultes perclus de responsabilités, du genre un corps à entretenir


et des prêts à rembourser, il peut être utile de s’échapper du présent, à
l’occasion ; il nous faut parfois penser à l’avenir, planifier le futur ou
étudier le passé pour en tirer des leçons, pour en rire ou l’enterrer et
l’oublier à jamais. Si nous nous contentions de quelques visites
occasionnelles dans ce futur et ce passé, ça irait, mais la plupart du temps,
nous ressassons ces pensées indigestes, ces « et si », ces « comment se fait-
il » ? Bon Dieu !

Plus vous passerez de temps dans le présent, plus riche sera votre vie. Être
présent vous tire de votre isolement et vous relie à l’Énergie-Source, élève
votre fréquence et ainsi attire à vous les fréquences élevées. Ces choses et
ces expériences positives sont déjà là, elles n’attendent que vous pour que la
fête commence. Il faut juste vous taire, vous pointer, et les laisser entrer.
4

LE GRAND
Sommeil
Vouloir être quelqu’un d’autre,
c’est gâcher ce que vous êtes.

KURT COBAINNON, MAIS, VOUS SAVEZ QUI C’EST, HEIN ?

Quand je me suis lancée dans le développement personnel, on parlait déjà


beaucoup d’une chose appelée l’« ego », qui me laissait perplexe. J’avais
toujours pensé que l’ego renvoyait au fait d’être vaniteux, vantard et tout ça.
Genre : « Je vais vous montrer comme je suis génial et après, je vous
montrerai mes muscles. » En réalité, même si l’arrogance et la vanité (à ne
pas confondre avec l’estime et la confiance en soi, au fait) font bien partie
de l’ego, il n’y a pas que ça, comme je l’ai appris plus tard.

Dans la communauté du développement personnel et de la spiritualité, le


terme « ego » est employé pour dénoter le moi de l’ombre, le faux moi, le
moi qui se comporte comme une poule mouillée. C’est la partie de nous qui
est aux commandes quand on sabote son bonheur en trompant son mari ou
sa femme parce qu’on se sent, au fond, indigne d’être aimé ; celle qui nous
dirige quand on refuse de suivre son cœur et sa carrière d’acteur parce
qu’on est terrifié à l’idée d’être vu tel qu’en nous-mêmes ; celle qui parle
quand on n’arrête pas de dire à qui veut bien l’entendre qu’on est
complètement génial et non mais regardez-moi ces muscles parce qu’on
manque de confiance et qu’on a un besoin d’une confirmation extérieure
permanente pour arrêter de penser qu’on ne vaut rien.

Autrement dit, il y a beaucoup de manières différentes de partir en ego trip.

C’est pourquoi, à partir de maintenant, je désignerai l’ego par les initiales


GS (pour Grand Sommeil). Ce sera moins trompeur, et même beaucoup
plus clair puisque la cause principale de la louze (rester fauché, sortir avec
des cons, s’effondrer en larmes en public parce qu’on déteste sa vie) est de
rester endormi, de ne pas s’être éveillé à la réalité de notre puissance réelle
ou de la générosité de l’Univers.

OK ? Alors on y va.

Le Grand Sommeil opère par le truchement de vos croyances fausses et


limitantes, ces ordures qui polluent votre subconscient depuis l’enfance et
sonnent complètement faux, ces décisions désastreuses que vous avez prises
et qui ont détruit votre confiance en vous. Il puise son énergie dans des
sources externes (je fais ça pour gagner ton amour, l’image que tu as de moi
est plus importante que l’image que j’ai de moi), il réagit aux stimulus (ma
vie n’est qu’affaire de circonstances, je suis une victime) et se nourrit de la
peur. Il est déterminé à vous maintenir confiné bien au chaud dans la réalité
que ces fausses croyances restrictives vous ont fait construire (autrement
dit, votre zone de confort). Le Grand Sommeil vit dans le passé et dans le
futur, et vous pense séparé de tout ce qui vous entoure.

Votre véritable moi, votre moi supérieur, votre super-moi (votre moi non-
GS), de l’autre côté, est la partie de vous qui agit en accord avec votre lien à
l’Énergie-Source. Il trouve sa force dans des sources internes (je m’aime et
je me fais confiance, cela me paraît juste, j’ai un but dans la vie, je suis
aimé), il prend des initiatives (j’ai le contrôle de ma vie, je vais foncer et
botter quelques fesses), se fonde sur l’amour et tient à créer une réalité
construite autour de votre potentiel illimité… pour peu que vous vous soyez
réveillé du Grand Sommeil. Votre moi véritable vit dans le présent (il n’est
pas coincé sous votre crâne), croit totalement aux miracles et ne fait qu’un
avec l’Univers.
Nous voyons tous les choses sous les deux perspectives, à des degrés divers.
Je doute sérieusement qu’existent des personnes totalement non-GS. D’un
autre côté, la plupart sont tellement défoncées au GS qu’elles se contentent
de réalités bieeeeeen en dessous de ce qu’elles pourraient viser.

Peu sont au courant de cette disponibilité des choses, parce que nous vivons
dans une société de la peur qui n’aime rien tant que de se montrer
condescendante envers ceux qui se réveillent du Grand Sommeil, ceux qui
font éclater leur zone de confort et écoutent leur cœur qui leur commande
de sauter dans l’inconnu. Bien souvent, les grands actes de foi sont jugés
irresponsables, égoïstes ou même fous (à moins qu’ils ne réussissent,
évidemment ; là, vous êtes tout d’un coup génial). C’est parce que :

Observer quelqu’un tout donner pour y arriver est terriblement


déstabilisant pour celui qui, sa vie durant, a échafaudé les plus
solides argumentations pour expliquer pourquoi lui ne le fait pas.

Je généralise, bien sûr, et plein de gens sont là pour nous encourager, mais
l’un des premiers défis que vous devrez affronter après vous être tiré du
Grand Sommeil et après avoir procédé à d’énormes changements positifs
dans votre vie sera la désapprobation des « ronfleurs ». Tout
particulièrement de vos proches. Ça peut vous paraître nul, mais c’est ainsi.

Ils exprimeront leur malaise de bien des façons – colère, douleur, confusion,
critique, ironie – dès que vous évoquerez votre nouvelle boîte ou vos
nouveaux amis ; constantes remarques sur le fait que vous avez changé,
froncement de sourcils, blagues, blocage sur les réseaux sociaux, etc.

Shirley, es-tu vraiment sûre de vouloir quitter ton poste de cadre dans cette
entreprise pour ouvrir ton salon de manucure, étant donné que tu as deux
enfants à charge, un prêt sur le dos et un problème d’hypertension ? Dans
la conjoncture actuelle, très peu de boîtes réussissent… Tu n’as pas peur de
ce qui arriverait à ta famille si tu échouais ?
Mais bien sûr que Shirley s’inquiète de ce qui arriverait à sa famille si elle
échouait ! Elle se réveille toutes les nuits, prise de panique à cette idée, mais
elle dépasse ses peurs pour créer quelque chose qui l’enthousiasme
vraiment plutôt que de mourir d’une mort lente et douloureuse à traîner
autour de la machine à café avec toi pour t’entendre te plaindre que le
gâteau que votre patron avait acheté pour ton anniversaire dans la salle de
réunion du premier était trop sec.

Même s’ils le font par amour parce qu’ils se font du souci pour vous, qu’ils
projettent sur vous leurs peurs et leurs angoisses, c’est la dernière des
choses dont vous avez besoin alors que vous êtes occupé à muscler le super-
héros en vous pour vous lancer et prendre des risques. C’est pourquoi je
vous recommande chaudement le silence en présence de qui serait
susceptible de vous décourager. Recherchez plutôt la compagnie de ceux
qui déchirent déjà (ou qui s’apprêtent à le faire), de ceux qui vous
soutiendront, et confiez-vous à eux. Vous aurez déjà à combattre vos
propres démons intérieurs quand vous essaierez de vaincre les objections du
GS, et c’est bien assez comme ça.

Le Grand Sommeil est comme une mama italienne surprotectrice qui vous
empêche de mettre le nez dehors et préférerait que vous ne quittiez jamais
le nid. Ses intentions sont bonnes mais purement alimentées par la peur.
Tant que vous restez dans le cocon familier de votre zone de confort, le
Grand Sommeil est content. Mais essayez un peu d’échapper à sa
surveillance pour vous joindre à cette grande fête qui bat son plein dehors et
voilà que votre mère étouffante et autoritaire se met à mordre, à griffer, à
crier, voilà qu’elle fait barrière de son corps et vous empêche de voir cette
nouvelle vie qui s’approche à grand-pas. Elle fera tout pour vous en
empêcher, et ce ne sera pas joli-joli.

C’est un peu comme le sevrage dans le cas du tabac ou de la drogue. Vous


avez enfin fait un pas de géant pour améliorer votre vie mais, le temps de
quelques jours ou quelques semaines, vous vous sentez encore pire
qu’avant. Vous hachez menu toute cette saloperie, vous débarrassez votre
corps des toxines, vous tremblez, vous suez, vous dégueulez et vous vous
demandez ce qui vous a pris de penser que ça pourrait être une bonne idée.
Le gros délire, quoi.
Eh bien, il en va de même quand nous nous débarrassons des croyances
subconscientes limitatives qui nous ont retenus depuis tout ce temps et que
nous sautons à pieds joints hors de notre zone de confort. C’est une cure de
désintox d’une telle violence qu’il peut sembler, parfois, que l’Univers nous
en veut personnellement. Des arbres tombent sur notre voiture, notre ordi
plante, notre chéri nous trompe avec notre meilleure amie, on est victime
d’une usurpation d’identité, on chope la grippe, le toit s’effondre, on
s’assoit sur un chewing-gum. En réalité, c’est le Grand Sommeil qui crée ce
chaos pour tenter de saboter nos projets et préserver le statu quo plutôt que
de nous voir nous lancer à l’assaut de territoires inconnus (et pourtant si
désirables). Tous ceux qui ont connu le succès le savent et l’ont vécu.

Quand on ose tout changer, souvent la vie tourne au désastre


avant de tourner au miracle.

Je me rends bien compte que cela paraît un peu tiré par les cheveux, mais
souvenez-vous que vous créez votre propre réalité. Vous avez passé toute
votre vie à créer celle qui est aujourd’hui la vôtre, fondée sur vos croyances
limitatives. Alors, décider de reprogrammer ces croyances pour écouter
votre cœur, et procéder à une mise à jour complète de votre monde et de
votre personnalité, revient un peu à assassiner le Grand Sommeil. Et cette
mama italienne va se défendre, rouleau à pâtisserie brandi au-dessus de la
tête, pour vous faire entendre raison et réintégrer votre vie d’avant.

Nous sommes des créatures très puissantes qui manipulons nos réalités au
moyen de l’énergie ; si notre subconscient paniqué décide de focaliser cette
énergie sur les moyens de nous dissuader de prendre un risque, ça peut
devenir un sacré bordel.

Le Grand Sommeil fera tout ce qui est en son pouvoir pour vous
empêcher de changer et de grandir, d’autant que vous vous apprêtez à
faire disparaître l’identité même que vous, et tout le monde autour de
vous, aviez établie pour « vous ».
Ne sous-estimez jamais le pouvoir du Grand Sommeil dédaigné. Il utilise
parfois des blocages émotionnels pour nous barrer la route, d’autres fois, il
s’attaque physiquement à nous. J’ai ainsi un client qui avait décidé de
quitter son boulot pénible mais très bien payé pour monter sa propre
entreprise à partir de rien. Il ne savait pas par où commencer, ce qu’il avait
envie de faire ni comment il s’y prendrait et, bien qu’il ait une famille qui
comptait sur lui, aucune garantie et encore moins de pistes, il a dit adieu à la
sécurité de l’emploi et il a foncé, parce qu’il était déterminé à se procurer la
vie qu’il aimerait. C’est alors que le GS lui est tombé dessus. Il n’a pas eu
un mais deux pneus crevés en sortant d’une de mes sessions de coaching ;
sa baby-sitter est rentrée dans la voiture de sa femme avec sa voiture à lui ;
l’arrivée d’eau a sauté sous le sol de sa cuisine ; et, juste avant la signature
de son premier contrat juteux, un putain de bus lui est rentré dedans (je suis
ravie de vous annoncer qu’il va bien à présent). Eh bien, en dépit de toutes
ces excuses plutôt convaincantes pour s’avouer vaincu et déclarer au GS,
OK, c’est bon, t’as gagné, il n’a jamais abandonné. Aujourd’hui, il est son
propre patron, il fait ce qu’il aime, voyage et négocie des contrats de
plusieurs millions, il change en profondeur la vie de ses clients, il est créatif
et constitue pour ses enfants l’exemple parfait d’une vie audacieuse.

Une productrice de musique avec laquelle je travaillais avait décidé de


monter son propre studio. Elle a mis toute son énergie et toutes ses
économies dans l’achat du matériel d’enregistrement, des instruments, des
amplis, de la console, etc., et tout est parti en fumée dans un incendie juste
après la fin des travaux. Plutôt que de fermer boutique, se mettre au lit et
sucer son pouce pendant les deux années suivantes, elle a levé les fonds
nécessaires à la reconstruction d’un studio encore plus à la pointe de la
technologie, qui connaît à présent un succès tel qu’elle peut se permettre de
choisir les musiciens avec qui elle travaille et mène une vie de rêve dans les
grandes largeurs.

Alors, si vous décidez enfin de quitter ce boulot qui vous pourrit l’âme pour
ouvrir la pâtisserie de tous vos fantasmes, ne vous inquiétez pas si un
camion explose votre vitrine pour venir s’arrêter sur vos macarons. Plutôt
que de prendre ça comme le signe que vous n’auriez pas dû ouvrir boutique,
dites-vous au contraire que vous êtes en train de vous réveiller du GS et que
vous vous dirigez dans la bonne direction.
Grandir, c’est pas pour les trouillards, mais c’est tout de même moins
douloureux que votre vie actuelle où vous ne vous donnez pas à fond. Si
vous désirez prendre le contrôle de votre vie et la transformer en quelque
chose de complètement « vous », comme l’ont fait ces personnes que j’ai
évoquées, ne laissez rien vous arrêter. Ayez la foi. Votre nouvelle vie est
déjà là et elle est bien mieux que l’ancienne. Accrochez-vous si le GS fait
des siennes. Quoi qu’il arrive, maintenez le cap, parce qu’il n’y a rien de
plus cool que de voir votre réalité tout entière se modifier pour devenir
complètement « vous ».
5

LA PERCEPTION DE SOI :
un sacré bordel
Je vais bien, je vais mal.

TITRE DE L’AUTOBIOGRAPHIE DE MON AMIE CYNTHIA,


QUI RESTE À ÉCRIRE

J’ai une amie dont le métier est de donner des conférences. Elle parle si
bien, avec tant de force et de clarté, elle est tellement douée pour captiver
son auditoire qu’il suffirait que je l’entende commander un croque-
monsieur dans un bar pour que des larmes me montent aux yeux et que je
m’écrie : « Exactement ! Elle a raison ! Avec supplément fromage ! »
Imaginez donc ma surprise le jour où, après une de ses conférences, elle est
venue s’écrouler à mes côtés pour me demander si je ne l’avais pas jugée
trop ennuyeuse. J’ai aussi des amis magnifiques qui se croient hideux, des
clients brillants qui pensent un jour être des dons de Dieu à l’Humanité et
qu’il faut persuader le lendemain de ne pas sauter du haut de la falaise de
leur incompétence autoproclamée, ainsi qu’une voisine entrepreneuse qui
ne parvient pas à savoir si elle est un magnat de la finance ou une cause
future de clochardisation pour sa famille.

La perception de soi est un sacré bordel.


Nous passons notre vie à dériver entre des aperçus de notre splendeur
infinie et la peur d’être incapables/indignes/fainéants/horribles et qu’en plus
ce n’est qu’une question de temps avant que tout le monde ne s’en
aperçoive. Nous nous torturons en permanence, et pourquoi ? Si nous
pouvons apercevoir la gloire (vous le pouvez, je le sais), pourquoi gâchons-
nous notre temps précieux et notre énergie à envisager d’autres
possibilités ? La vie ne serait-elle pas plus drôle, plus productive et plus
séduisante si nous acceptions pour de bon nos « moi » magnifiques ?

Il est tout aussi facile de se juger génial que complètement nul.

C’est le même prix. La même énergie. Alors, pourquoi nous précipiter sur le
drame ?

Avez-vous déjà remarqué comment, quand quelqu’un que vous admirez fait
des prouesses, vous êtes souvent content pour elle ou lui mais jamais
surpris ? Bien sûr qu’elle a fait des prouesses ! Elle est prodigieuse ! Quant
à prendre conscience que nous-mêmes sommes extraordinaires, c’est un peu
comme de devoir hisser un gigantesque chamallow tout mou au sommet
d’une montagne. Allez, c’est parti, on y va, on est extraordinaire ! Oups !
On s’affaisse… On s’affaisse sur la gauche ! On recommence ! Voilà. C’est
bon ! Non, attendez, on s’affaisse sur la droite, maintenant… Et nous
tournons en rond, un pas en avant pour quatorze pas en arrière, sans aucune
raison valable.

Essayez plutôt de vous voir à travers les yeux de quelqu’un qui vous
admire. Lui a compris. À fond les ballons. Lui n’est pas relié à vos
complexes et à vos croyances négatives. Il ne voit que votre splendeur
véritable et votre potentiel. Ne faites qu’un avec vos fans, observez-vous de
l’extérieur, là où vos doutes ne vous suivront pas, et regardez comme vous
brillez.

C’est à vous de choisir comment vous percevez votre réalité. Alors


pourquoi, s’agissant de vous, choisiriez-vous de voir autre chose qu’une
créature céleste prête à tout déchirer ?

Vous êtes une star. Vous en étiez une à la naissance et vous en êtes une aussi
maintenant. Pourquoi l’Univers se serait encombré de vous, sinon ? Vous ne
pouvez tout simplement pas vous scratcher au point de cesser d’être une
star. C’est ce que vous êtes. Ce que vous serez à jamais. C’est de l’ordre du
non-négociable.

Vous êtes aimé. Énormément. Férocement. Inconditionnellement. L’Univers


entier n’en peut plus de vous trouver génial. Il vous a érigé sur un piédestal
géant. Il voudrait que vous obteniez tout ce que vous désirez. Il voudrait
que vous soyez heureux. Il voudrait que vous voyiez ce que lui voit en vous.

Vous êtes parfait. Penser le contraire est aussi injustifié que si une rivière
jugeait qu’elle a trop de méandres, qu’elle coule trop lentement ou que ses
rapides vont trop vite. Selon qui ? Vous avez embarqué pour un voyage qui
n’a ni début, ni milieu, ni fin. Il n’y a pas de mauvais chemins. Il n’y a que
l’être. Et votre boulot, c’est d’être vous, autant que possible. C’est votre but
dans la vie. Renoncer à être vous laisserait un vide dans le monde, un vide
en forme de vous. Vous êtes le seul vous ici, pour toujours. Je répète : vous
êtes le seul vous ici, il n’y en aura jamais d’autre. Ne refusez pas au monde
la seule et unique chance qu’il aura de jouir de votre magnificence.

Nous sommes tous parfaits à notre façon, lumineuse et déglinguée. Riez de


vous. Aimez-vous, aimez les autres. Réjouissez-vous de la farce cosmique.
COMMENT
ACCUEILLIR À BRAS OUVERTS
CE MOI QUI DÉCHIRE TOUT
6

AIME-TOI
comme toi-même
Si on s’aime vraiment soi-même,
tout marche dans la vie.

LOUISE HAY, AUTEUR, ÉDITRICE,


PAPESSE DU DÉVELOPPEMENT PERSONNEL (CELLE QUI EN
FAISAIT AVANT QUE CE SOIT À LA MODE)

Je traînais un jour chez mon frère Bobby, affalée sur le canapé, à regarder
gigoter son fils (qui avait alors deux ans).

À un moment, quelqu’un a fait tomber un truc de la table basse et mon


neveu s’est penché pour le ramasser. Bobby s’est retourné vers moi et m’a
dit : « T’as vu ça ? Il sait exactement comment s’y prendre. Genoux fléchis,
dos droit, hanches à angle droit, ventre rentré. Sans faute ! »

Ravi de disposer d’une preuve si éclatante et d’un volontaire pour la


renouveler, Bobby a passé les deux minutes suivantes à jeter divers objets
au sol : une cuillère, une télécommande, une canette de bière vide. Mon
neveu, beau joueur, les a tous ramassés tandis que son père commentait en
continu sa posture, l’utilisation de ses muscles, son sérieux et sa dignité
inaltérable pourtant sapée par la présence d’une couche pleine qui pendait
de son entrejambe.
« C’est incroyable. Cet enfant pourrait soulever une voiture sans fatiguer
son dos. Moi, on doit limite m’envoyer aux urgences dès que j’enfile un
pantalon. »

À la naissance, nous comprenons d’instinct certains fondamentaux de la vie,


dont, par exemple et entre autres, fléchir les genoux plutôt que plier le dos
pour ramasser une canette de bière par terre. Nous sommes nés en sachant
nous fier à nos instincts, comment respirer à fond, ne manger que quand on
a faim, se ficher de ce que les gens pensent de notre coiffure, de notre façon
de chanter ou de danser. Nous savons jouer, créer et aimer sans retenue. Et
puis nous grandissons, nous apprenons de ceux qui nous entourent, nous
remplaçons ces intuitions fondamentales par des croyances négatives et
fausses, par la peur, la honte et les complexes. Cela provoque en nous une
douleur émotionnelle autant que physique. Alors, soit nous l’anesthésions à
coup de drogue, de sexe, d’alcool, de télé, de cacahuètes, etc., soit nous
nous satisfaisons de la médiocrité. OU BIEN nous nous montrons à la
hauteur du défi : nous nous rappelons notre grandeur passée et nous
décidons de tout réapprendre depuis le début.

C’est comme si nous étions nés avec un gros paquet de pognon,


suffisamment pour financer n’importe lequel de nos rêves. Plutôt que de
suivre notre intuition et notre cœur, nous le dépensons en suivant les avis de
notre entourage. Certains d’entre nous ont ainsi investi dans la croyance
d’être trop vieux pour aller danser alors qu’ils adorent le twist. D’autres
dans une attitude de dur à cuire, « je suis trop gentil pour cette école », alors
qu’ils n’ont besoin que d’amour et de lien. D’autres encore dans la honte de
leur propre sexualité plutôt que d’assumer pleinement leur moi gay. Tant
que nous continuons d’investir dans ces trucs même pas vrais pour nous,
notre fortune intérieure diminue. Ce n’est qu’en renouant avec notre
véritable moi et en misant sur ce qui nous est cher que nous commençons à
vivre une vie riche, pleine et authentique.

Il y a bien sûr une infinité de moyens de dépenser notre capital à perte, mais
l’un d’eux en particulier est, sans l’ombre d’un doute, le plus insidieux et le
plus dévastateur : tout investir dans la croyance en notre propre
inaptitude.
Nous arrivons sur terre sous forme de petites boules de joie, et nous nous
mettons tout de suite au travail en désapprenant l’amour de nous-mêmes !
N’est-ce pas complètement ridicule ? L’amour-propre, la chose la plus
simple et en même temps la plus puissante de toutes, est la première à
passer par-dessus bord, aussitôt que nous commençons à emmagasiner de
l’information venue de l’extérieur.

Je ne parle pas de vanité ou de narcissisme, des défauts eux-mêmes issus de


la peur et du manque d’amour-propre. Je parle d’une connexion d’un ordre
supérieur à nos aspects les plus lumineux et de la capacité inébranlable à
nous pardonner nos facettes les plus sombres. Je parle d’un amour de soi
suffisant pour abandonner la culpabilité, le ressentiment et la critique et
accueillir la compassion, la joie et la gratitude.

Quand on est heureux et amoureux de soi, on ne s’embarrasse


pas avec des conneries (ni les nôtres, ni celles des autres).

Imaginez un monde où chacun s’aimerait tant que personne ne se sentirait


plus menacé par les opinions des autres, leur couleur de peau, leur
orientation sexuelle, leurs talents, leur éducation, leurs possessions ou leur
absence de possessions, leurs croyances religieuses, leurs coutumes ni par
leur tendance à être juste ce qu’ils sont ! Imaginez combien différente serait
votre réalité (et la réalité de ceux qui vous entourent) si vous vous leviez
tous les matins persuadé d’être digne d’amour, sûr d’occuper une place
indispensable dans le monde. Imaginez si vous disiez merde à la honte, au
complexe, à l’autodénigrement et que vous vous autorisiez à être, à faire et
à avoir tout ce que votre petit cœur désire.

VOILÀ le genre de monde que j’aimerais habiter.

Pour développer ce genre d’amour de soi radical, capable de tordre la réalité


pour le meilleur, voici ce que vous pouvez faire :
1. SACHEZ QUE VOUS ÊTES EXTRAORDINAIRE

Jamais personne ne sera exactement comme vous. Vous avez reçu des dons,
des talents à partager autour de vous et, même si c’est le cas de tout le
monde, aucun ne les utilisera de la même manière. Votre façon d’être au
monde, votre perspective sont uniques. Vous êtes le seul à articuler vos
pensées comme vous le faites. Vous avez créé votre propre réalité et vous
vivez selon votre propre voie. Vous êtes le seul vous à jamais. Vous, c’est
du sérieux.

2. NOYEZ-VOUS D’AFFIRMATIONS

Faites-moi confiance. Je ne vous ferais pas ça si je n’y étais pas obligée,


mais les affirmations, ça marche. Pas besoin de se les répéter devant un
miroir, pas besoin de s’autocâliner ni d’acheter un cahier arc-en-ciel qui
ferme avec un petit cadenas pour les y noter. Simplement, si vous voulez
vraiment renverser la vapeur, il va falloir recâbler votre cerveau et
l’entraîner à penser différemment. Et c’est là que les affirmations entrent en
scène.

Déterminez quelles affirmations vous avez le plus besoin d’entendre et


répétez-les vous en boucle, toute la journée, dans votre tête, dans la voiture,
dans votre barbe pendant que vous faites la queue à la Poste, quand vous
marchez en ville en faisant semblant d’être au téléphone. Écrivez-les sur des
post-it et collez-les un peu partout chez vous, sur les miroirs, sur le
réfrigérateur, sur la porte. Écrivez votre affirmation préférée dix fois tous
les matins et dix fois tous les soirs avant d’aller au lit où vous vous la
répéterez encore dix fois à voix haute.

En voici quelques-unes sur la thématique de l’amour-propre. Choisissez-en


une ou deux qui vous parlent et martelez-les dans votre tête à chaque
occasion :

Je mérite et je reçois d’énormes quantités d’amour, chaque


jour, à chaque instant.
Je ne fais qu’un avec l’Univers. L’Univers est fantastique.
Comme moi.
Mon cœur est ouvert. L’amour y entre, l’amour en sort.
Je reçois de la vie tout le bien qu’elle peut offrir.
Je suis beau, rayonnant, intelligent.
Mon cul est pile de la bonne taille.

Ou quelque chose dans ce goût-là. Si aucune affirmation ne fonctionne,


inventez-en qui ne vous donnent pas des haut-le-cœur et qui sonnent juste à
vos oreilles. Plus une affirmation vous procurera d’émotion, plus elle
disposera de puissance pour entraîner en vous un changement positif. Oui,
au début, vous aurez peut-être l’impression de vous mentir à vous-même.
Mais c’est tout le contraire, en réalité : vous vivez actuellement dans le
mensonge. Vos affirmations vous rappellent à la vérité.

Vous ne pouvez pas simplement débiter n’importe quoi. Pour que cela
fonctionne, il faut que vous le sentiez, que vous le vouliez, que cela vous
mette dans tous vos états.

3. FAITES CE QUE VOUS AIMEZ FAIRE

S’interdire en permanence les choses, les gens, la nourriture et les


expériences qui nous font sentir le plus vivant, c’est s’envoyer un très
mauvais message.

Regardez votre vie et repérez ces moments où vous vous oubliez. Si vous
vous entendez dire quelque chose comme « j’adore assister à des concerts
mais cela fait une éternité que je n’ai pas eu le temps d’en voir un », alors,
donnez-vous le temps.

Nous sommes tous très occupés. Toutefois, seuls ceux qui élèvent le fait de
profiter de la vie au rang de leurs priorités profitent de la vie. En cet instant,
des milliers de personnes méditent dans un centre de yoga surplombant
l’océan, bougent leurs fesses dans un festival de musique ou s’éclatent dans
la croisière de leurs rêves. Prêtez attention à votre manière de parler, à ce
que vous faites, et produisez un effort conscient pour mettre autant de joie
que possible dans votre vie. Cela peut prendre toutes les formes : vous
accorder un après-midi de libre en semaine pour passer du temps avec un
ami, démissionner de votre emploi médiocre, acheter une paire de
chaussures absolument inconfortables mais tellement jolies, aller surfer au
Costa Rica, etc. Il s’agit de prendre des initiatives pour vous créer la vie que
vous aimez plutôt que de vous contenter de vivre celle que vous croyez être
la seule possible. Offrez-vous le présent d’une vie joyeuse tant que vous
êtes encore parmi les vivants.

De même, si vous êtes du genre à toujours faire passer les besoins des
autres avant les vôtres, commencez à inverser vos priorités. Ceux qui ont
pris l’habitude de vous avoir comme assistant personnel vous aimeront
toujours, tout juste feront-ils un peu la tête parce qu’ils ne vous auront plus
à portée de main en permanence. Achetez-vous un nouveau jean, ouvrez un
compte Épargne, engagez quelqu’un pour faire votre ménage, demandez à
vos enfants de changer la litière du chat. Ce n’est pas être égoïste que de
prendre soin de vous et cela vous rendra plus heureux. Prenez soin de vous
comme de la plus fantastique personne que vous ayez jamais rencontrée.

4. TROUVEZ UN REMPLAÇANT

Nous nous sommes tellement habitués à notre réflexe d’autodénigrement


que nous ne le remettons jamais en cause. Nous le considérons simplement
comme la vérité, rien que la vérité et toute la vérité. Or, il suffit de prendre
conscience de nos schémas de pensée et de comportements pour pouvoir les
modifier. Alors, soyez bien attentifs :

Qu’est-ce qui vous passe par la tête quand vous vous regardez
dans le miroir ?
Que se passe-t-il en vous quand vous observez quelqu’un
réussir dans un domaine que vous adorez mais que vous vous
n’êtes jamais autorisé à explorer ?
Que pensez-vous, que ressentez-vous quand vous vous
approchez d’un groupe de gens beaux et couronnés de succès ?
Quand vous essayez de votre mieux, mais que vous échouez ?
Quand vous vous faites plaquer par quelqu’un de super-sexy ?
Quand vous vous rendez compte que vous avez passé la
journée la braguette ouverte ?
Quand vous avez oublié que vous aviez posé vos courses sur le
toit de votre voiture avant de démarrer ?
Quand vous laissez tomber un ami ?
Quand vous vous cognez le petit orteil sur la table basse pour
la dixième fois ?
Quand vous avez oublié l’anniversaire de votre père ?
Quand vous vous énervez sur quelqu’un sans raison ?

Notez bien ce qui se passe dans votre tête quand vous vous détestez le
plus, et élaborez une nouvelle réponse plus appropriée.

Par exemple, si la première chose qui vous vient à l’esprit quand vous vous
regardez dans le miroir, c’est « beurk », faites un effort conscient pour
modifier cela en « salut, beauté ! ».

Si vous avez une relation compliquée avec votre père et que vous vous en
voulez à chaque fois que vous lui dites des trucs horribles, remplacez le
classique « je suis un monstre » par « je suis un petit lapin qui s’efforce de
surmonter ses problèmes ». Et puis, bien sûr, présentez-lui vos excuses.

Si votre réponse de base en cas d’échec est « sa Majesté la Foirade a encore


frappé », changez-la pour « quel enseignement dois-je tirer de cette
expérience ? ».

Le plus important est de vous libérer de tout ce cinéma et de la conviction


que cette version de vous-même est la seule possible. Et n’allez pas me
répondre « facile à dire quand on n’a pas un nez long comme un yacht ».
Parce qu’il se pourrait bien qu’un jour vous croisiez un mannequin célèbre
autant que superbe dont le nez sera deux fois plus long que le vôtre, mais
qui a simplement décidé un beau jour qu’elle serait superbe de toute façon,
et soudain vous vous sentirez belle et en confiance et très fière de votre nez.
Ce même nez que vous vouliez tailler à la hache la veille.

Voilà à quel point nous sommes ridicules.

Ne passez pas votre vie accroché aux horribles jugements que vous avez un
jour portés sur vous-mêmes. Prenez plutôt la décision consciente de les
remplacer par d’autres, plus cléments.
5. EXIT L’AUTODÉRISION

L’autodérision permanente, c’est pour les louzeurs. Je sais bien que cela
peut être très drôle et je m’en rends moi-même coupable de temps en temps,
de même que, quitte à emboutir la voiture de quelqu’un, j’aimerais autant
que ce soit celle d’un type qui ne sait pas rire de lui, ce serait bien fait. Mais
je parle ici de l’autoflagellation constante, du « je pue » permanent. Cela
devient très vite lassant de s’en prendre à soi. Surtout quand ça tourne au
sketch. Alors, si vous faites partie de ceux qui s’en sont fait une spécialité
quotidienne, non seulement vous suppliez les gens de vous prendre pour un
naze, mais en plus vous vous en suppliez vous-même. Comme si vous vous
tapiez dessus avec un marteau. Pourquoi diable infliger ça à quelqu’un
d’aussi génial que vous ?

Ce que vous vous répétez sur vous-même à longueur de temps a plus


d’influence que vous le croyez. Des blagues apparemment sans importance
peuvent, avec le temps, virer à la croyance destructrice. Nos pensées
deviennent nos mots, nos mots deviennent nos credo, nos credo deviennent
nos actes, nos actes deviennent nos habitudes et nos habitudes deviennent
notre réalité. Alors, si votre blague préférée est de dire que personne ne veut
sortir avec vous, même sous la menace, et que vous passez toutes vos
soirées seul, il est peut-être temps de changer de disque.

En plus, rire de soi en permanence, c’est si facile. Tout le monde peut le


faire. Forcez-vous plutôt à trouver de nouveaux sujets comiques. Votre
confiance en vous, et nous, les snobinards de l’humour, vous en
remercieront.

6. FAITES ENTRER L’AMOUR

Acceptez les compliments avec grâce plutôt que de les démentir à coup de
« vraiment ? Non ! ». Essayez ça plutôt : « Merci. » Point barre.

Prenez soin de votre corps, aussi. Si vous êtes comme moi, vous passez
votre temps à courir partout en traînant votre corps derrière vous comme
une vieille chaussette. Quand nous sommes pressés par le temps, le soin de
notre corps est souvent la première chose qui saute. « J’ai cinq réunions
aujourd’hui, je ferai mon yoga demain et je mangerai une barre de céréales
pour le déjeuner. » Alors que, durant notre court séjour sur cette terre, nous
avons bien plus besoin de notre corps qu’il a besoin de nous. Dites-lui des
choses gentilles, habillez-le bien, sortez-le. Accordez-lui du sexe torride,
des bains moussants, des massages. Bougez-le, étirez-le, nourrissez-le,
hydratez-le, faites attention à lui. Plus notre corps se sent bien, plus nous
sommes heureux et productifs.

7. NE VOUS COMPAREZ PAS AUX AUTRES

Vous est-il déjà arrivé d’accomplir un exploit dont vous étiez très fier avant
de vous apercevoir que quelqu’un avait déjà fait la même chose en mieux et
de vous sentir très déprimé ?

La comparaison est le moyen le plus sûr d’ôter tout le sel de la


vie.

Ce que font les autres, ce n’est pas votre affaire. Tout ce qui compte, c’est
que vous vous amusiez et preniez du plaisir à créer. C’est précisément ça
qui déchire chez vous, votre unicité. Décider que celle d’un autre vaut plus
que la vôtre ne vous rendra jamais service.

Est-ce que vous vous rendez compte de ce que serait le monde si tous nos
grands héros succombaient au piège de la comparaison ? Si Marilyn
Monroe avait décidé de perdre ses formes en regardant Kate Moss ? Si les
musiciens de Led Zeppelin s’étaient comparés à Mozart ? Mec, ce type,
c’est un grand. Bien plus grand que nous, et il a même pas de batteur. On
devrait se débarrasser du nôtre et mettre des harpes à la place.

Vous valez mieux que ça. Fuyez les comparaisons comme la peste.

8. PARDONNEZ-VOUS (CE CONSEIL-LÀ EST ESSENTIEL)


Vous avez foiré dans le passé. Vous foirerez encore. Tout être humain naît
avec la capacité de faire des erreurs spectaculaires. Vous n’êtes pas seul et
foirer n’est pas votre super-pouvoir. Il faut vous y faire. Trimballer de la
culpabilité et de l’autocritique partout où vous allez est tout sauf sain, en
plus d’être absolument inutile et terriblement ennuyeux. Vous n’êtes pas
meilleur parce que vous ressentez de la culpabilité. Seulement plus triste.

Entendez cette vérité : la culpabilité, la honte et l’autocritique sont parmi les


forces les plus destructrices. C’est pourquoi se pardonner à soi-même se
trouve, à l’inverse, parmi les plus puissantes. Voici une très bonne manière
d’y parvenir :

Pensez à quelque chose en particulier qui vous fait vous sentir coupable.
Invoquez cette chose à votre esprit et sentez-la dans votre corps. Sans
jamais cesser d’y penser, répétez ces phrases encore et encore jusqu’à vous
imprégner de leur sens.

S’accrocher à mon malaise ne fait que me blesser, moi et les autres, et


m’empêche de profiter pleinement de la vie. Je suis quelqu’un de génial. Je
choisis de profiter de la vie. Je choisis de mettre ça derrière moi.

Répétez ces phrases jusqu’à ce que le malaise laisse place à une sensation
de liberté et de légèreté. Cela peut prendre des jours ou des semaines, cela
peut arriver tout de suite, mais quel que soit le temps que ça prendra, faites-
le. Si vous voulez être libre, il faut vous donner le temps. (Voir le chapitre
15 pour d’autres conseils sur le pardon et l’oubli.) Et, si vous ressentez le
besoin de présenter vos excuses à quelqu’un, décrochez votre téléphone.

9. AIMEZ-VOUS

C’est le Graal du bonheur.


7

POUR VOUS, JE SAIS


mais pour moi ?!
Les blagues sur les blondes débiles
ne me blessent pas parce que je sais
que je ne suis pas débile.
Je sais aussi que je ne suis pas blonde.

DOLLY PARTON, CHANTEUSE,


ACTRICE ALTRUISTE, FEMME D’AFFAIRES,
ÉTOILE QUI BRILLE AU FIRMAMENT

Une amie à moi, brillant écrivain, m’a appelée en panique, un jour que
l’angoisse venait de la saisir à propos de son livre en cours. Une angoisse
telle qu’elle se sentait incapable de poursuivre l’écriture. Son livre, entre
autres choses splendides, était très intime, sombre et plutôt tordu.

Mon amie avait peur d’en avoir trop fait, peur d’avoir dépassé les bornes.
Peur de passer pour un monstre pervers.

Voilà une chose TRÈS importante à comprendre si vous voulez vous


approcher un tant soit peu de votre potentiel en tant qu’artiste, entrepreneur,
parent, boucher, boulangère, fabricant de bougie, bref, en tant qu’être
humain complet en général :
NE GÂCHEZ PAS UNE SEULE SECONDE DE VOTRE TEMPS
PRÉCIEUX À VOUS DEMANDER CE QUE LES AUTRES PENSENT
DE VOUS.

Imaginez la libération !

Les opinions des autres conditionnent nos moindres mouvements durant


l’adolescence et jusqu’à la vingtaine. À mesure qu’on vieillit, pour peu
qu’on ait pris la bonne direction, notre obsession de l’opinion des autres
s’amenuise, mais bien peu d’entre nous sont capables de s’affranchir
définitivement de son inepte emprise.

Alors que, à la vérité, les seules questions valables à considérer pour vos
choix de vie sont :

1. Est-ce que j’en ai envie ?


2. Est-ce que cela m’orientera dans la direction que je souhaite
(et non pas que je devrais) prendre ?
3. Est-ce que cela nuira*1 à quelqu’un au passage ?

Vivre dans la peur de l’opinion des autres, c’est étouffer sa vie


sous une chape de médiocrité quand nous devrions la passer à
nous réjouir de ce que nous sommes.

Certes, cela fait partie de notre instinct de survie de s’en soucier : si on vous
vire de la tribu, c’est la mort, la faim, la soif et les loups qui vous dévorent.
Mais comme nous avons un gros cerveau et la capacité de réaliser tout ce
que nous pouvons concevoir, une autre version existe, tout aussi plausible :
si on vous vire de la tribu, créez-en une nouvelle, ou rejoignez-en une autre
plus à votre goût. Comme ça, non seulement vous pourrez vous retrouver à
faire les trucs que vous aimez, entouré de gens que vous adorez, et il se
pourrait bien qu’un beau jour vous vous aperceviez que vous n’êtes même
plus capable de vous souvenir des noms de ces personnes dont les avis vous
étaient alors si chers que vous pensiez mourir s’ils étaient mauvais.
Personne n’a jamais accompli quoi que ce soit de grand ni de nouveau
depuis sa zone de confort. Tous ont risqué le ridicule et l’échec, parfois
même la mort. Pensez aux frères Wright, pionniers américains de l’aviation.
Représentez-vous la scène.

Margaret : Tu as entendu ce qui est arrivé à cette pauvre Susan ?

Ruth : Susan Wright ?

Helen : Une honte. La pauvre.

Ruth : Qu’est-il arrivé ?

Margaret : Eh bien, ces fils…

Helen : Comme si elle n’avait pas assez souffert. Avoir accouché de deux
fils gros comme des bisons, et maintenant ça !

Margaret : Il paraît que ses deux fils…

Helen : Tu vas finir ta part de pudding au tapioca ? Ou je peux me servir ?

Ruth : Mais dis-moi, Margaret !

Margaret : Eh bien, ça va te paraître complètement fou, mais ils…

Helen : Et maintenant, ces fils croient savoir voler ! Quelle honte !

Ruth : Comment ça, voler ?

Margaret : Oui, voler ! Ils ne parlent plus que de ça !

Helen : Et sa maison qu’elle vient à peine de repeindre ! Ils vont sûrement


devoir déménager, à présent.

Dès que vous aurez quitté le troupeau pour partir à la rencontre de votre moi
véritable, vous devrez affronter les opinions assassines (surtout si ce que
vous voulez faire est extraordinaire et bien au-delà de la zone de confort de
tout le monde). C’est pourquoi tant de gens s’enfuient à l’opposé de la vie
qu’ils aimeraient pourtant mener. S’exposer à la vue, c’est déjà prendre un
risque. Regardez comme nous traitons les célébrités : le moindre de leur
mouvement est traqué, diffusé, débattu, jugé et photographié sans
complaisance. C’est à se demander pourquoi seule la moitié d’entre elles
passent leur vie en cure de désintox.

Vous êtes responsable de vos actes et de vos propos.


Vous n’êtes pas responsable des éventuelles crises de panique
qu’ils entraînent.

Si deux personnes sortent d’une séance de cinéma, l’une peut très bien raser
les murs, bouleversée, laissant derrière elle une traînée de mouchoirs,
davantage touchée par ce film que par aucun autre avant lui dans l’histoire
du cinéma, tandis que l’autre ira demander à l’accueil qu’on lui rembourse
son billet, ce film ayant été à ses yeux la pire daube jamais projetée sur un
écran.

Un film. Deux expériences très différentes. Pourquoi ?

Parce que tout est dans l’œil du spectateur.

Ce que les autres pensent de vous n’a rien à voir avec vous, mais
tout avec eux.

L’astuce, c’est non seulement de dénier aux critiques tout pouvoir sur vous,
mais aussi, plus difficile, de ne pas se laisser convaincre par les louanges. Il
n’y a rien de mal à accepter un compliment en rougissant, mais si vous êtes
constamment à l’affût d’un avis extérieur pour savoir si vous êtes assez
doué ou suffisamment digne, vous êtes foutu. Parce que quand on fonde son
estime de soi sur l’opinion des autres, on transfère tout le pouvoir entre
leurs mains et on devient dépendant de sources extérieures pour agir. C’est
comme ça qu’on se retrouve à courir après quelque chose qui ne dépend pas
de nous ; si cette personne change soudain de centre d’intérêt ou décide
subitement qu’on n’est plus tellement intéressant, vous vous retrouvez avec
sur les bras une sacrée crise d’identité.

Ce qui compte, c’est ce qui est vrai pour vous. Si vous pouvez
rester connecté à cette vérité, sans dévier, vous deviendrez un
super-héros tout-puissant.

Tout le reste n’est que la réalité telle que les autres la perçoivent, et ce n’est
pas votre affaire.

Alors, comment vous moquer résolument des opinions des autres et devenir
la meilleure version possible de vous-même ?

1. DEMANDEZ-VOUS POURQUOI

Pourquoi voulez-vous faire ou dire ça ? Est-ce pour plaire ? Pour rabaisser


quelqu’un parce que vous êtes complexé ? Pour se venger de celui qui vient
de faire une blague bien pourrie au sujet de votre mère ? Ou bien la source
de cet acte est-elle à chercher dans votre force et dans la vérité ? Vous le
faites parce que ce sera amusant ? Parce que vous en ressentez le besoin ?
Parce que cela changera la vie de quelqu’un, de manière positive, sans pour
autant jouer au martyr ? Prenez conscience de vos motivations (soyez
honnête). Entraînez-vous à agir avec intégrité, ce sera payant.

2. FAITES TOUJOURS DE VOTRE MIEUX

Il n’existe pas de moyen plus rapide pour être la proie des opinions
extérieures que de vous sentir peu sûr de vous. Et pour ça, le meilleur
moyen est de bâcler, de ne pas croire à ce que vous faites. Peu importe de
quoi il s’agit, que ce soit augmenter vos prix ou élever vos enfants, si vous
faites véritablement de votre mieux, avec intégrité, alors vous pourrez être
fier de vous et vous moquer de l’opinion des autres.

3. FIEZ-VOUS À VOTRE INTUITION

Les oiseaux traversent le monde pour se rendre sur leur site d’accouplement
en ne se fiant qu’à leur instinct. Les biches, les lapins et autres proies faciles
se servent de leur instinct pour échapper aux prédateurs. L’homme moyen,
lui, se fiera aux avis de son voisin rond comme une queue de pelle à dix
heures du matin plutôt qu’à ce qu’il sait être vrai au fond de lui. Combien
de fois avez-vous pensé : « J’aurais dû me fier à mon intuition » ?

Vous êtes doté d’un extraordinaire outil de navigation dont vous pouvez
vous servir à loisir. Dites à tout le monde de se taire et de ficher le camp,
calmez-vous, faites de la place autour de vous pour sentir et penser. Toutes
les réponses sont en vous. Exercez-vous à affûter votre intuition, prenez le
temps de renforcer votre lien à l’Énergie-Source et faites-vous confiance
pour déterminer ce qui est bon pour vous. Plus vous serez concentré, en
accord avec vous-même, plus vous serez grand.

4. TROUVEZ UN MODÈLE TEMPORAIRE

Cherchez-vous un mentor, un héros, un maître à penser. Déterminez


précisément pourquoi cette personne vous impressionne et vous stimule et,
la prochaine fois qu’un défi se posera et que vous vous demanderez quoi
faire, posez-vous la question : qu’est-ce que mon héros ferait ?

Se foutre des avis extérieurs demande de l’entraînement ; en attendant que


ça vienne, utilisez cette astuce, et avant de pouvoir dire « ouf » vous serez
capable d’envoyer balader votre modèle et de vous demander : qu’est-ce
que je ferais, moi ?

5. AIMEZ-VOUS

Et peu importe ce que pensent les autres.


NOTE IMPORTANTE SUR LES OPINIONS DES AUTRES : qu’il soit
interdit de fonder son estime de soi sur ce que pensent les autres ne signifie
pas devoir systématiquement refuser les conseils. Surtout ceux des gens qui
vous connaissent bien.

La critique constructive, ça existe, de même que le compliment constructif.


Mais leur caractère constructif ou non ne dépend que de vous.

Par exemple, si on vous répète depuis des années que vous êtes colérique, et
que vos amis n’arrivent pas à être francs avec vous parce qu’à la seconde où
ils manifestent leur désaccord vous leur volez dans les plumes, demandez-
vous : est-ce vrai (soyez honnête) ? Pourrais-je utiliser cette information
pour améliorer ma vie et celle des autres ? Si la réponse est oui, mettez tout
en œuvre pour opérer les changements nécessaires. Sinon, laissez couler.

Il en va de même pour les compliments. Si on n’arrête pas de vous dire que


vous êtes une oreille attentive, demandez-vous : est-ce que ce compliment
est vrai selon moi ? Pourrais-je utiliser cette qualité pour améliorer ma vie
et celle des autres ? Encore une fois, si la réponse est oui, déterminez
comment vous pourriez profiter de l’information. Sinon, laissez couler.

Il est parfois plus facile à un œil extérieur de voir ce qui nous aveugle.
Lorsque cela nous aide à rester vrai et à vivre plus heureux, plus fidèle à
nous-mêmes, cela vaut la peine d’écouter.

Encore une fois, tout dépend de ce qui est vrai pour vous. Ainsi, plus vous
serez en accord avec votre vérité intérieure, plus il vous sera facile d’user
des opinions extérieures à votre avantage plutôt que de les laisser diriger
votre vie.

*1. La définition de « nuire à quelqu’un », c’est prendre son argent et lui


rendre du mauvais travail en échange, détruire sa source d’eau potable,
réduire son peuple à l’esclavage, des trucs du genre. La déception de votre
mère, les désapprobations de votre père ou de vos amis qui hurlent au
scandale, ça ne compte pas.
8

VOUS ÊTES LÀ
pour quoi ?
La grande question est de savoir
si vous êtes prêt à accueillir
d’un « oui » retentissant l’aventure
de votre vie.

JOSEPH CAMPBELL, MYTHOLOGUE AMÉRICAIN,


AUTEUR DONT LES LIVRES ET LES IDÉES ONT INFLUENCÉ STAR
WARS

Connaître clairement son but dans l’existence peut faire toute la différence
entre une vie d’abondance, heureuse, comblée, ouverte et choisie, et une vie
réduite aux dimensions étriquées de votre indécision lasse et de vos vieilles
excuses fatiguées.

Un don doit être donné, c’est évident et c’est bien pour ça qu’ignorer le sien
ou, pire, le connaître mais être trop nul pour le faire fructifier est si
douloureux : nous pourrions offrir au monde le cadeau parfait, celui qui
supplie qu’on l’ouvre, mais nous le gardons par-devers nous dans son
emballage qui prend la poussière. Quel gâchis ! Quelle douleur !

Pourtant, le plaisir d’offrir le cadeau idéal est inégalé. Nous connaissons


tous cette sensation, cette façon de se balancer d’un pied sur l’autre en se
tortillant les mains, à deux doigts de mouiller sa culotte, priant que le
destinataire l’ouvre le plus vite possible. MAIS OUVRE-LE, BON SANG !
Attends ! Je vais le faire ! Si grand est le pouvoir du don que l’excitation et
le plaisir sont souvent davantage du côté du donneur que du receveur.

C’est pourquoi, une fois votre but déterminé et votre vie organisée de
manière à régulièrement inonder le monde des bienfaits de votre don, vous
vous sentirez dans la peau d’une rock star.

Quand nous partageons ce que nous sommes destinés à donner,


nous nous mettons en accord avec la version la plus digne et la plus
puissante de nous-mêmes.

La plupart, cependant, traversent leur vie en distribuant leur don sous forme
d’échantillons. Comme vous voyez, ils ne se pointent quand même pas les
mains vides : ils offrent au monde leur cadeau mollasson et reçoivent une
bise en retour, tout juste assortie d’un « tu n’aurais pas dû », jeté comme ça.
Par exemple, ils obtiennent un poste qu’ils détestent ou qui les ennuie, mais
qui fait bouillir la marmite. Cela leur permet de mener une vie standard,
tirés des premières nécessités, du moment qu’ils ne pètent pas les plombs.
Ils s’amusent de temps en temps mais pas autant qu’ils voudraient car ils
n’ont pas l’argent pour ça. Ni le temps. Ou bien ils estiment ne pas le
mériter. Ils ont bien quelques petites satisfactions ponctuelles : ils
remplissent leurs objectifs, ils gagnent une croisière de six jours pour deux
personnes aux Bahamas, ils économisent assez de miles pour partir et se
faire héberger chez leur tante pendant les Jeux Olympiques ; ils prennent
enfin le temps de se poser et d’écrire une chanson que peut-être ils ne
joueront et n’enregistreront pas. Mais ils ne donnent pas tout. Ils ne créent
jamais les conditions d’une vie qui les enthousiasmerait. Ils passent leur vie
dans le Grand Sommeil.

Chacun naît avec des dons uniques et précieux qu’il pourra offrir au monde.
La fête ne commence vraiment qu’une fois leur nature déterminée et la
décision prise d’en faire un usage intensif. Vivre une vie pleine de sens est
accessible à tous. Si vous luttez, si vous êtes indécis ou incapable de
connaître votre vocation, sachez que vous avez déjà la réponse. Elle existe,
de même que cette vie que vous avez tant hâte de vous créer. Ce qu’il vous
manque, c’est simplement la clarté d’esprit.

Des livres entiers se proposent de vous aider à trouver votre vocation (j’en
cite d’excellents dans la bibliographie en fin d’ouvrage et sur mon site
Internet), mais voici quelques-uns de mes conseils favoris.

Gardez à l’esprit qu’il n’existe pas de méthode unique, ici. Chaque parcours
est particulier, bien que la destination soit toujours la même : là où nous
sommes le plus heureux, le plus vivant, le plus en accord avec nous-mêmes.

Même si vous vous êtes dégoté la carrière parfaite, lisez ces conseils qui
pourront vous aider dans tous les aspects de la vie.

Comment savoir clairement qui on est et trouver sa vocation :

1. SOYEZ L’ALIEN

Imaginez que vous êtes un alien flottant dans l’espace et que vous êtes
soudainement aspiré vers la Terre et forcé d’habiter votre corps. En tant
qu’alien, tout est nouveau pour vous. Vous regardez autour. Que voyez-
vous ? Quel est le domaine dans lequel ce corps que vous habitez excelle,
de manière si évidente ? Qu’est-ce qui l’amuse le plus ? Quelles sont ses
relations ? Ses ressources ? Ses opportunités ?

Pour l’alien, tout est inédit et source d’excitation. Il n’y a aucun risque, pas
de passé qui vient le hanter. Que va-t-il faire avec cette nouvelle vie
incroyable qui s’annonce ? Comment va-t-il faire usage de ce corps et de
cette existence pour créer quelque chose de fabuleux, de génial, là
maintenant tout de suite ?

Cet exercice est très utile pour regarder les choses sous un autre angle et
s’affranchir de nos vieilles excuses et de nos habitudes pourries. Il peut
également vous faire prendre conscience des possibilités et des ressources
stupéfiantes que vous avez à votre portée mais que vous prenez pour
acquises, ou que vous ne voyez même plus. Les choses sont parfois très
simples : il suffit de se regarder d’un œil nouveau pour se rendre compte de
l’incroyable chance qu’on a. Soyez l’alien pour vingt-quatre heures et
découvrez où cela vous mène.

2. FAITES LE PREMIER (BON) PAS

Plutôt que de ruiner des heures, des jours et des années à planifier le coup
parfait pour vous sortir de votre trou, FAITES quelque chose, bon sang !
Que de temps gâché à contempler des idées, imaginer des scénarios,
élaborer des raisons parfaites pour le faire, puis des raisons excellentes de
s’en abstenir, à se ronger les ongles, à obliger famille et amis à filtrer leurs
appels pour nous éviter, à la recherche d’idées neuves. Sortez de votre tête.
Agissez. Ce n’est pas forcément nécessaire de savoir où cela vous mènera.
Il suffit d’un point de départ qui vous paraisse juste, puis de vous fier à
votre instinct sur ce qui est bon pour vous. Vous verrez bien.

La plupart des réponses sont révélées par l’action, pas par la


pensée.

Quand j’ai découvert ma vocation de coach, j’étais (vous allez rire) aux
prises avec mon obsession coutumière de devoir déterminer ce que pouvait
bien être mon but dans la vie. J’ai toujours su qu’écrire en ferait partie, de
même que j’ai toujours su que ce ne serait pas « passer mes journées seule
dans une pièce silencieuse, à moitié folle, à lutter avec les mots ». Selon
moi, cette vocation devait présenter plusieurs caractéristiques : A) Des
interactions avec les autres. B) Une façon directe d’aider les gens. C) Être
amusant. D) M’obliger à me laver, m’habiller et sortir de chez moi. Voilà
tout ce que j’en savais, en plus de mon ardent désir de la trouver.

Du coup, quand une amie m’a dit que je devrais participer à ce think tank de
femmes chefs d’entreprise qui venait de se créer, je me suis dit que j’irais.
Nous étions toutes supposées apporter un projet sur lequel travailler mais je
n’avais rien, hormis l’espoir que me viendraient des idées à la faveur de ce
que dirait quelqu’un d’autre, lors d’une session. Après quatre semaines
passées au milieu de ces femmes en train de circonscrire ce qu’elles
aimaient faire et transformer tout cela en une affaire qui roule, ou en train
de développer l’entreprise qu’elles avaient déjà, je n’avais toujours pas de
projet à moi. Mais je savais enfin ce que je voulais faire. Je suis allée voir
l’animatrice pour lui demander si elle avait besoin d’aide. La réponse était
oui. Elle m’a engagée et j’ai commencé à diriger ces groupes, ce qui, après
quelques années, m’a conduite à monter mon cabinet de coaching, ce qui
m’a permis de travailler avec des clients aux quatre coins du monde, et
voilà que je me retrouve sur un coin de table en train d’écrire ce livre.

Que vous soyez dans le flou le plus complet n’a pas d’importance du
moment que vous êtes attentif aux suggestions et aux opportunités qui se
présentent d’elles-mêmes. Et à ce que vous ressentez : y a-t-il quelque
chose qui, pour telle ou telle raison, vous titille depuis longtemps ? Quelle
est cette activité dont vous répétez sans cesse que vous adoreriez la
pratiquer ? Est-ce que quelqu’un a parlé d’une formation, d’un professeur
ou d’un livre qui vous est resté à l’esprit ? Faites le premier pas dans la
direction qui vous paraît bonne pour vous, et voyez où cela vous mènera.
MAINTENANT.

3. FAITES DE VOTRE MIEUX

Une fois ce pas accompli, il est possible que vous n’atterrissiez pas
immédiatement à l’endroit idéal. Vous pourriez plutôt vous retrouver sur la
première pierre d’un gué. Elle peut être une super pierre, ou une pierre tout
ce qu’il y a de plus déplaisant. Peu importe où ces premiers pas vous ont
entraîné : si vous voulez aller de l’avant, sachez apprécier l’endroit où vous
vous tenez plutôt que d’en avoir honte, de vous énerver ou de perdre
patience.

Tout ce que vous faites sur le chemin contribue à définir la destination.

Mettons que vous vous êtes décidé à assouvir votre fantasme de devenir
rock star et que vous avez accepté en conséquence un poste de serveur,
suffisamment flexible pour vous permettre de faire des concerts et de
répéter en studio. Votre vocation est très clairement la musique, pas de vous
préoccuper de ce client râleur qui prétend que sa soupe à l’oignon est un
peu froide. Il est pourtant essentiel que vous vous en préoccupiez. Adopter
la bonne attitude, être reconnaissant pour toutes ces choses qui vous aident
à concevoir la vie de vos rêves vous rendra la vie plus plaisante et les
pourboires plus gros ; de plus, cela élèvera votre fréquence et attirera à vous
les gens et les opportunités qui vous orienteront dans la direction souhaitée.

C’est là qu’être réellement présent s’avère bien pratique.

OK, vous n’êtes pas sur scène devant des milliers de personnes à sauter
comme un cabri, mais c’est votre objectif et vous vous dirigez bravement
dans sa direction, emporté par une impensable foule de miracles et
d’opportunités. Détendez-vous et soyez reconnaissant d’avoir un but, de
vibrer à haute fréquence et de foncer droit vers votre vocation.

4. NE RÉINVENTEZ PAS LA ROUE

Regardez autour de vous ce que les autres font. Quelles vies vous rendent
vraiment jaloux ? Que font les gens, que vous adoreriez faire ? Qui est la
personne la plus cool du monde à votre avis ? Inutile de partir de zéro pour
bâtir votre vie idéale, il suffit de déterminer ce qui vous fait vous sentir
vivant. Si quelque chose pique votre intérêt, prenez-en note. Votre vocation
a sûrement un point commun avec ça.

Soyez précis sur ce qui vous fait envie dans la vie des autres. Serait-ce
parce que cela leur permet de voyager ? D’avoir une vie bien organisée ?
Ou au contraire pas organisée du tout ? De travailler seul ? De travailler
nu ? De travailler dehors ? Avec leurs mains ? Leurs yeux ? Leurs oreilles ?
Leurs animaux ? Leur conjoint ? Plus vous serez précis, plus il vous sera
facile de vous représenter ce que vous voulez vraiment.

Lisez des magazines sur les sujets qui vous intéressent, parlez à un
maximum de monde, passez du temps là où vous trouverez ceux qui
partagent vos passions. Donnez-vous les moyens, faites le nécessaire, et le
pas suivant coulera de source car la prochaine opportunité se présentera
d’elle-même.

5. NE VOUS LAISSEZ PAS EMBOBINER PAR LE MYTHE


DU FLASH

Une des erreurs les plus paralysantes qui soient est de croire que nous
aurions tous une unique vocation, qui nous apparaîtrait d’un coup, telle une
révélation divine. Il y a bien sûr des gens qui ont toujours su ce qu’ils
feraient plus tard, mais il y en a beaucoup plus qui passent le plus clair de
leur vie, voire toute leur vie, à retourner toutes les pierres et regarder
derrière tous les arbres dans l’espoir de découvrir ce qu’ils sont.

Lâchez-vous la grappe si vous n’avez pas eu la grande et belle révélation de


votre rôle sur terre (il en va de même pour le grand et bel amour, à propos),
et réjouissez-vous : vous aurez probablement plusieurs vocations différentes
dans votre vie (et peut-être aussi plusieurs relations amoureuses).

De toute façon, à y bien réfléchir, il paraît plus censé d’évoluer avec l’âge.
Quand je compare celle que j’étais à vingt ans et celle que je suis
maintenant, je ne peux rien imaginer de pire que poursuivre aujourd’hui ce
qui m’attirait alors.

Fiez-vous à ce qui vous paraît bon sur le moment, à chaque instant, et vous
aurez la belle vie.

6. ÉCOUTEZ VOTRE INTUITION

Si vous voulez vraiment établir une connexion avec la personne que vous
êtes vraiment, avec ce que vous aimeriez profondément faire et avec les
gens que vous aimeriez avoir à vos côtés quand vous le ferez, consacrez du
temps à écouter votre intuition. Un des meilleurs moyens pour ça est de
s’accorder tous les jours cinq minutes de silence, seul. Le gros de nos
journées passe à toute allure, physiquement et psychologiquement, et les
réponses que nous recherchons finissent écrasées par le reste, faute de les
avoir entendues au milieu de ce brouhaha. Asseyez-vous, posez la question
calmement et la réponse se présentera d’elle-même. À un moment ou un
autre. Tenez-vous-y, soyez patient et attendez que votre guide intérieur se
manifeste. Vous disposez déjà de toutes les réponses nécessaires. Reste à
leur donner la possibilité de parvenir jusqu’à vous.

7. SUIVEZ VOS FANTASMES

À présent que je vous ai donné toutes les méthodes douces et gentilles pour
se découvrir soi-même, je vais en évoquer une qui vous plaira probablement
moins : faites le grand saut et écoutez vos fantasmes. À quoi rêvez-vous
quand vous regardez par la fenêtre du train, ou avant de vous endormir, ou
quand vous faites semblant d’écouter quelqu’un de très chiant qui vous
assomme de son bavardage ? Êtes-vous sur scène à jouer le comique pour
des milliers de fans hilares et hystériques ? Entouré de beaux enfants dans
le foyer le plus heureux et le plus cosy du monde ? Est-ce qu’on vous
félicite de tous ces orphelinats que vous avez construits sur les cinq
continents ? Pensez-y comme si l’argent n’était pas un problème. Puisez à la
source de ce qui vous apporte la plus grande joie plutôt qu’à celle que vous
pensez indispensable pour votre survie. Si vous aviez de l’argent en quantité
infinie, que feriez-vous de votre vie ?

Nos fantasmes sont les instantanés les plus révélateurs de ce que nous
sommes et de ce que nous pensons incroyable. Même s’ils paraissent
totalement fantaisistes ou ridicules, ils signifient quelque chose et
représentent souvent la meilleure facette et la plus importante de notre
personnalité.

Nos fantasmes sont nos réalités, mais dans un monde sans


fausses excuses.

Et pourtant, nous serions mortifiés si quelqu’un pouvait lire dans nos


pensées et nous prendre sur le fait. « Je sais, c’est vraiment débile… je
voudrais chanter à l’Olympia. » Mais est-ce vraiment si bête ? Il y en a bien
qui le font, alors pourquoi pas vous ?
Souvent, nous prétendons ne pas discerner notre vocation alors qu’en réalité
nous sommes terrorisés à l’idée de l’affronter, parce qu’elle nous paraît trop
ambitieuse ou inaccessible, ou qu’il nous serait impossible d’en vivre.

Mais que se passerait-il si vous aviez l’audace de laisser derrière vous vos
excuses et votre honte de vouloir être riche et célèbre et que vous fonciez
droit devant ? Et si vous décidiez de réaliser le plus gonflé, le plus excitant
de vos fantasmes, sans vous soucier de ce que pensent les autres et votre
propre moi terrifié ?

ÇA, ce serait vivre.

8. AIMEZ-VOUS

Comme s’il n’y avait que vous sur terre.


9

L’HOMME
au pagne
Mieux vaut être haï pour ce qu’on est qu’aimé
pour ce qu’on n’est pas.

ANDRÉ GIDE, ÉCRIVAIN, PRIX NOBEL,


EXPLORATEUR TÉMÉRAIRE DU MOI

Chaque mois de mai, je pars en expédition, sac au dos, dans les zones
désertiques du sud-est de l’Utah avec deux vieux amis. C’est l’un des coins
les plus beaux et les plus bizarres que je connaisse : des rochers énormes
jaillissent du sol, comme déchiquetés, d’un rose obscène, semblables à de
gros morceaux de viande crue ; des tours de grès blanc, jaune et violet
s’élèvent et se tordent, comme sculptées dans la mélasse ; de profondes
crevasses visibles à la surface forment des canyons étroits comme des
cathédrales dont les murs, érodés par les crues soudaines et les tempêtes de
sable, changent de couleur à mesure que les rayons du soleil s’infiltrent par
l’ouverture étroite, loin au-dessus.

C’est comme la Lune. En plus cool.

Nous parcourons gaiement cet univers alternatif, ramassons des cailloux


colorés, grimpons sur des rochers et discutons de savoir quel aigle ou quel
serpent des montagnes gagnera le prix de la Créature du Jour. Mes amis
sont d’excellents explorateurs et nous pouvons nous aventurer
profondément dans la nature sauvage, là où aucune piste ne mène et où
personne ne va. En seize ans de randonnées là-bas, nous pourrions
certainement compter le nombre de gens que nous y avons croisés sur les
doigts d’une main. C’est pourquoi j’ai été si surprise voire incrédule le jour
où mon ami Tom, qui était parti devant dénicher un endroit où camper pour
la nuit, nous a affirmé qu’il avait vu quelqu’un. « Je viens de rencontrer un
type complètement sauvage, m’a-t-il dit quand je l’ai rejoint. « Il ne portait
qu’un pagne et un bandeau. Il tenait aussi une lance. Il m’a dit qu’il vivait
dans le canyon depuis treize ans.

— Et il chevauchait un dragon magique ?

— C’est pas une blague.

— Alors où est-il ?

— Parti jeter un œil sur son piège à écureuil. Mais il pourrait revenir.

— Mmmm mmm. »

Tom est un très mauvais menteur et la chute de sa blague, quelle qu’elle


soit, ne venait pas assez vite, alors j’ai posé mon sac et j’ai commencé à
planter ma tente, ne l’écoutant qu’à moitié. Après quelques minutes, alors
que j’étais pliée en deux à marteler l’un de mes piquets, j’ai regardé entre
mes jambes et j’ai vu une paire de pieds bronzés dans des sandales de
fortune, des jambes nues, solides, et un écureuil mort pendouillant par la
queue depuis le poing serré qui le tenait. Je me suis redressée, retournée, et
face à moi : l’homme au pagne.

Ce que Tom n’avait pas précisé, c’est que l’homme au pagne était
terriblement sexy. Il devait approcher de la fin de la trentaine, avait un corps
fin et musclé, un bronzage sauvage, des cheveux bruns et emmêlés et la
barbe qui allait avec. Il aurait été parfait dans le rôle d’un Tarzan moderne,
chasseur de bisons et de jolies femmes. C’est ce qui m’a tout de suite
rendue méfiante, même s’il était superbe. Ça et son pagne à la coupe
impeccable et apparemment taillé dans un cuir italien très souple plutôt que
dans un lapin sauvage rachitique. Pourriez-vous l’enlever pour que j’y jette
un œil ? Tout ça était un petit peu trop cliché. Il ne pouvait pas tout
simplement porter un short ? Et allait-il réellement manger cet écureuil ?
Enfin, quoi qu’il en soit, nous nous sommes rassemblés autour de lui
comme des enfants devant un bébé cochon à la foire du village, abasourdis
par notre chance. Cette fois-ci, pas de débat. La Créature du Jour était toute
trouvée.

Il était très amical et répondait à toutes nos questions d’un ton lent et
délibéré. Il nous a appris que ce canyon et les autres alentour étaient ce qui
constituait sa maison. L’air détaché, il nous a dit trouver la société moderne
inutilement compliquée et mal engagée, à tel point qu’il préférait vivre de
ce que la nature lui donnait, stocker des graines pour l’hiver et dormir dans
une grotte. Ce qui m’a le plus frappée chez lui, plus encore que sa technique
pour se couper les cheveux avec une pierre taillée ou le fait qu’il ne porte
probablement pas de slip, c’était sa façon de ne jamais se justifier. Et nous
étions là, empotés, à lui tourner autour, l’air soudain ridicule avec nos
chaussures de randonnée hors de prix et nos habits anti-UV, tandis qu’il
nous racontait qu’il avait passé des semaines à tailler l’arc et les flèches
qu’il avait utilisés pour tuer le cerf dont la peau avait servi à lui
confectionner une sorte de couverture.

« Tant mieux pour lui », pensais-je en le regardant s’éloigner, balançant son


écureuil telle une femme son sac à main. Il se moquait de ce qu’il aurait dû
faire, de ce qu’il ratait ou de ce qu’une nana de L.A. aurait pensé de son
magnifique cache-sexe en peau de bête. Il était simplement heureux d’être
fidèle à lui-même, dans le présent, au milieu de nulle part.

J’aimerais être comme l’homme au pagne.

Aimez-vous.

Qui que vous soyez.


COMMENT
TROUVER LE BON FILON
10

LA MÉDITATION
pour les nazes
Vous n’êtes jamais seul ou sans défense.
La force qui guide les étoiles vous guide aussi.

SHRII SHRII ANANDAMURTI, PHILOSOPHE INDIEN,


RÉVOLUTIONNAIRE, AUTEUR, COMPOSITEUR

La méditation, qu’on appelle parfois « rester assis à ne penser à rien », est


l’une de ces choses qui peuvent se révéler aussi limpides que terriblement
compliquées.

Cela me fait un peu penser à ces défis où une petite foule se tient debout
autour d’une voiture neuve : celui qui arrive à garder le plus longtemps la
main dessus l’emporte. Le ou la gagnante se retrouve en première page du
quotidien local, victorieux et épuisé, souriant au volant de sa bagnole
rutilante, le pouce levé face caméra : « Jill Bownder, résidente de notre
bonne ville de Tarrytown est la grande gagnante du concours Chevy Stand
Off 2012 qui s’est tenu à Green Bay, Wisconsin le week-end dernier. Jill a
battu les 68 autres participants en restant 173 heures et 9 minutes sur le
parking du Home Depot la main fermement plaquée sur le capot de ce qui
deviendra sa propre Chevy Silverado. “Je suis tellement contente d’avoir
gagné, dit-elle. La compétition était rude et j’ai bien cru que certains ne
lâcheraient jamais, mais j’ai vraiment tout donné.” »
Dans le cas de la méditation, l’apparence de simplicité est tout aussi
trompeuse. C’est tout ce que j’ai à accomplir pour me relier à l’Énergie-
Source ? M’asseoir sans rien faire ? Ça ne peut pas être aussi facile…

Eh bien, si. Et non.

C’est pourquoi on dit que la méditation est une pratique.

Se taire et méditer ne serait-ce que cinq minutes, commencer à prendre


conscience des pensées qui assaillent votre cerveau, c’est… très éclairant.
Si vous êtes normal, la plupart de vos pensées sont à peu près aussi
passionnantes que le spectacle d’une bande d’enfants de deux ans en train
de se battre pour un biberon. Votre objectif est donc de chasser ce
bavardage de votre esprit pour retrouver votre lien à l’Énergie-Source et
écouter plutôt votre guide intérieur.

Je vais vous exposer les clés d’une méditation réussie, mais d’abord,
j’aimerais vous encourager à commencer en bas de l’échelle et à gravir les
échelons petit à petit. Commencez par méditer cinq à dix minutes par jour
au début, et allongez la durée au fur et à mesure que diminuera votre
agitation.

Il n’y a pas de bonne ni de mauvaise façon de s’y prendre, pas de durée


réglementaire, pas de sensations correctes, pas de règles sur l’endroit ni la
manière de s’asseoir. Tout ce qui compte, c’est que vous le fassiez si vous
voulez grandement améliorer votre vie. C’est comme de boire beaucoup
d’eau, avoir une activité physique et ne pas médire : on sait qu’il faut le
faire, mais la tentation d’envoyer promener tout ça est grande ; toutefois, si
vous en faites une habitude, non seulement vous commencerez à en avoir
besoin mais, en plus, ça vous changera la vie. Parce que quand on médite,
on s’entraîne à pénétrer dans le Vortex et à se connecter à l’Énergie-Source,
ce qui, automatiquement :

Nous ramène à l’instant présent


Élève notre fréquence
Nous ouvre à la réception d’idées et d’informations illimitées
Nous détend
Allège notre stress
Renforce notre intuition et notre capacité de concentration
Nous permet d’entendre plus clairement notre voix intérieure
Nous emplit de lumière et d’amour
Nous met de bonne humeur
Nous aide à nous aimer

Méditer, être dans le Vortex, c’est comme surfer sur la vague de


la génialitude.

Voici quelques conseils simples et brefs pour différentes formes de


méditation à pratiquer :

MÉDITATION DE BASE
Asseyez-vous confortablement par terre, jambes croisées ou
sur une chaise, les mains sur les genoux ou les cuisses.
Tenez-vous bien droit et relâchez les muscles de votre visage,
particulièrement le front et la mâchoire.
Fermez les yeux ou, si cela vous aide à vous concentrer et à
rester éveillé, gardez-les ouverts et fixez le sol, sans forcer, à
un mètre de vous.
Concentrez-vous sur votre respiration. Prenez conscience de
l’entrée et de la sortie de l’air dans votre corps. Inutile de
respirer d’une façon particulière. Concentrez-vous simplement
dessus.
Laissez disparaître tout ce qui vous passe par la tête et
concentrez-vous sur votre respiration. Gardez l’esprit aussi
vide et aussi clair que possible, mais restez attentif à toute
intuition fulgurante qui vous viendrait, ou pas.
Tah dah ! C’est tout.

OPTIONS ET SUGGESTIONS
1. Mettez un réveil. Vous aurez assez de distractions comme ça pour ne pas
en plus vérifier toutes les trente secondes l’heure qu’il est.

2. Allumez une bougie et concentrez-vous dessus. Parfois, avoir un endroit


où poser ses yeux pourra vous aider à vous recentrer et à pénétrer dans la
Zone. Asseyez-vous face à une bougie posée sur le sol pendant que vous
méditez, et voyez si ça marche.

3. Imaginez un grand rayon de lumière tombant du ciel, se posant au


sommet de votre crâne et traversant tout votre corps pour ressortir par le bas
afin de rejoindre le ciel, formant un grand cercle. J’ai parfois plus de facilité
à me concentrer là-dessus que sur le truc classique de la respiration ; en
plus, ça me remplit d’énergie et de lumière et j’ai davantage l’impression
d’être reliée à l’Énergie-Source.

4. Servez-vous d’un mantra. Parfois, quand les écureuils font trop de raffut
dans ma tête, j’utilise un mantra pour les en chasser. Je me répète un mot ou
une phrase comme « amour » ou « merci » ou « oui, s’il vous plaît » ou
« om », plutôt neutre et qui me fait me sentir bien, mais j’imagine que vous
pouvez choisir « entrecôte » si c’est plus votre truc.

5. Essayez de méditer au réveil, pour ne pas être déconcentré par les affaires
du jour. Vous serez aussi plus connecté, à peine sorti du sommeil.

6. Si vous êtes en train de travailler sur un point précis de votre vie ou de


votre personnalité, vous pouvez demander de l’aide ou émettre une
déclaration d’intention quand vous méditerez. La méditation consiste à
recevoir des informations de l’Univers ; déclarer ses intentions, prier,
revient à envoyer des informations à l’Univers. Il y a deux façons de s’y
prendre : A) Commencer par une question, un truc du genre « comment
pourrais-je gérer mon relou de fils ? » et attendre qu’une réponse vienne, ou
pas, pendant la méditation. B) Méditer d’abord, lâcher les vannes, vider son
esprit, puis poser sa question dans cet espace de clarté et de lien, pour voir,
ou pas, si quelque chose vient.

MÉDITATION GUIDÉE
On ne compte plus les CD et DVD produits par des hippies et autres
gourous ces dernières décennies pour vous aider dans votre méditation. Je
vous suggère d’opter pour ce genre de parcours fléché au début, du moins si
vous avez du mal à soumettre votre esprit à cette discipline. Ce sont de
bonnes béquilles pour débutants et j’en use toujours à l’occasion, surtout si
j’ai besoin de me concentrer sur une chose en particulier.

Il y a aussi un nombre incalculable de centres de méditation un peu partout.


C’est très agréable de méditer en groupe une fois de temps en temps. Il y a
vraiment moyen de se nourrir de cette énergie et de trouver la discipline
nécessaire pour rester assis sur de longues durées. Cherchez les centres de
méditation et les ashrams proches de chez vous. Les centres de yoga
proposent aussi parfois des méditations dirigées.

CHANTER, CHANTER SOIR ET MATIN


Le chant est un excellent moyen d’entrer en état méditatif. Vous pouvez
répéter tout haut un mantra, encore et encore, seul, ou, si vous préférez ne
pas courir le risque du ridicule, en groupe dans le cadre d’un cours de
méditation kirtan. Ce type de méditation repose sur des chorales de mantras
sanskrits ou de chants liturgiques. Les centres de méditation ou de yoga
proposent souvent des cours. Renseignez-vous aussi sur la méditation
transcendantale, dans laquelle on s’assoit et on répète des mantras deux fois
par jour, pendant vingt minutes à peu près.
J’ai vécu des expériences assez profondes par la méditation. J’ai vu les
murs fondre autour de moi, je me suis sentie flotter, en lévitation, j’ai
ressenti un état d’euphorie tel qu’il en était presque douloureux. Mais j’ai
aussi vécu des expériences extrêmement superficielles : je me suis
endormie, j’ai passé toute une séance à me tortiller en pensant à ce que
j’allais préparer pour le déjeuner, et puis je suis entrée dans la Zone, et j’ai
pensé Mortel ! Je suis dans la Zone ! Ce qui m’en a fait sortir
instantanément.

L’important, c’est de s’y tenir. Même si vous n’atteignez la Zone qu’une


minute, en plusieurs fois, au cours des trente minutes que vous venez de
passer assis, cela finira par faire une grosse différence dans votre vie.

La méditation est selon moi encore plus essentielle à l’homme, maintenant


que toute cette technologie est à portée de nos doigts, que la distraction est
devenue un mode de vie. Je pense que nous devenons, en tant qu’espèce, de
plus en plus conscients. En même temps, la réduction rapide de nos
capacités de concentration ne cesse de m’étonner. L’autre jour, je jouais au
tennis et mon partenaire a reçu un texto. Il a sorti son téléphone et l’a lu au
beau milieu du point. Il est proprement incroyable que nous arrivions
toujours à nous exprimer au moyen de phrases complètes.

En plus d’être l’un des outils les plus importants de notre boîte-à-élever-la-
conscience, la méditation est un répit plus que nécessaire au milieu de la
folie ambiante. Elle nous empêche de devenir un ramassis de cinglés au
cerveau en miettes tandis que nous progressons avec enthousiasme vers
notre meilleur des mondes.
11

VOTRE CERVEAU
est votre esclave
L’esprit est le Maître, celui qui sculpte et fait
Et l’homme est Esprit, il s’empare toujours plus
De l’outil des pensées, il crée selon sa volonté
Et ainsi entraîne des milliers de joies
et des milliers
de maux. Il pense en secret, voilà ce qui se passe :
Ce qui l’entoure n’est pas que son miroir.

JAMES ALLEN, AUTEUR DE L’ANCIEN TEMPS,


GRAND PONTIFICATEUR DE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL

Est-ce que cela vous arrive souvent de vous dire que l’Univers est génial ?
Avec toutes ses parties mobiles et sa perfection mathématique, ses réactions
chimiques et ses chaînes alimentaires, sa gravité et son efficacité
magnifiques, la complexité qui le forme ? Une telle démonstration de génie
n’a pas pu être tirée du néant par un simple hasard. Elle a été pensée. La
Nature est une machine bien huilée conçue par une Intelligence universelle,
dans laquelle rien ne se perd. Tout a une place, un but, et tout fonctionne
avec le reste au sein d’un tissu intriqué de relations compatibles pour créer
l’incroyable fait d’être.

En d’autres termes, l’Énergie-Source est une petite futée.


Comme le dit l’auteur britannique James Allen, pionnier du développement
personnel, dans l’exergue qui ouvre ce chapitre : « L’esprit est le Maître,
celui qui sculpte et fait / Et l’homme est Esprit. » Nous sommes la
substance pensante qui a servi à notre propre création. Allô ! ? Révélation
majeure ! ?

C’est pourquoi les pensées positives fonctionnent si bien et les croyances


négatives inconscientes sont si nuisibles. C’est aussi pourquoi méditer,
apprendre à guider vos pensées et vous aimer vous-même pourront changer
votre vie.

Nos pensées sont notre outil le plus efficace.

Je pense donc je peux créer un truc génialissime. Ou bien atroce. Mais c’est
toujours à travers le prisme de nos pensées que nous créons notre réalité.
C’est aussi pour ça que vous laisser prendre à l’illusion qui gouverne votre
vie aujourd’hui serait vous satisfaire de trop peu, à moins qu’elle ne soit le
fruit de ce que vous désirez profondément. Par vos pensées, vous avez créé
la réalité dans laquelle vous existez, ce qui signifie que vous pouvez mettre
exactement la même puissance au service de son changement. Comme l’a si
bien dit Wallace Wattles, l’auteur de La Science de l’enrichissement :

Peu importent les apparences : penser ce que vous souhaitez penser,


c’est penser la vérité.

C’est la meilleure nouvelle de la journée, non ? Peu importe votre réalité du


moment, la vérité est là où vos désirs vous poussent, toute la vérité et rien
que la vérité. Si vous focalisez votre esprit sur cette vérité, si vous croyez
qu’elle est réelle et qu’elle est déjà là, si vous faites ce qui doit être fait, elle
se manifestera.

C’est là que la plupart renâclent et répondent quelque chose comme : « Je


suis assis dans ma cuisine de banlieue à bouffer du thon directement dans la
boîte avec une cuillère en plastique et tu me dis que ce n’est pas la vérité ?
La vérité selon toi, c’est que je suis au bord d’une piscine avec le président
des États-Unis, peut-être ? » Eh bien, si ce que vous désirez vraiment, c’est
être au bord d’une piscine avec le président des États-Unis, si votre volonté
et vos actions ne fléchissent pas pour créer cette réalité, alors c’est la vérité.
Avez-vous remarqué que différentes personnes peuvent suivre le même
cours, disons une formation sur le démarrage d’une activité de coach
indépendant, et pourtant certaines ressortiront de là pour tout déchirer,
tandis que d’autres se planteront lamentablement ? Toutes sont mues par le
même désir de réussite, de créer du joli matériel promotionnel et de faire les
choses bien, mais seules celles qui sont dans le bon état d’esprit réussiront.
Les gens qui déchirent sont ceux qui se voient très bien en train de tout
déchirer, qui croient vraiment en eux et en leur produit, qui se rappellent
constamment combien ils veulent améliorer la vie des autres par leurs
conseils, qui sont enthousiastes à l’idée d’être payés pour ça et qu’aucune
croyance subconsciente ne retient. Ceux qui ne se sentent pas à leur place,
qui ont peur de s’imposer ou de déranger, ou qui croient inconsciemment
qu’ils ne méritent pas ça ou qu’ils sont incapables de réussir vont se planter.

Vos pensées et vos croyances dictent votre réalité. Donc, si vous


voulez changer votre réalité, il faudra changer vos croyances. Le
problème est que nous sommes, pour la plupart, trop protecteurs de nos
croyances et que nous nous mettons tout de suite sur la défensive
quand quelqu’un nous suggère que, peut-être, il existe une autre
version de la vérité. Je ne sais pas vendre. Je n’ai jamais eu de chance.
J’ai peur de l’avion. Les mariages, ça ne dure pas. Mes pieds sont
moches. Je suis fauché. « Tu me traites de menteuse ? Tu vois un petit
ami sexy à mon bras ? Non, tu vois un chat sur mes genoux à côté de
mon ouvrage au crochet parce que j’ai toujours été nulle pour les
relations. C’est ça la vérité, ç’a toujours été ça. » Et ce sera toujours ça
tant que tu le penseras. Tant que tu nourris la bête, elle vivra.

Dès que vous aurez l’audace de croire à l’invisible, votre réalité


changera.
CECI EST TRÈS IMPORTANT ALORS PRENEZ BONNE NOTE : il faut
commencer par changer votre façon de penser, les preuves
apparaîtront plus tard. Notre plus grosse erreur est de faire
l’inverse, de demander les preuves avant de croire en leur vérité.
Souvenez-vous : tout ce que vous désirez est déjà là, dès maintenant. Il vous
faut simplement modifier votre perception pour que votre désir puisse se
réaliser.

« OK, très bien. Je crois dur comme fer que je suis au bord d’une piscine
avec le Président des États-Unis. Et maintenant ? Il suffit que je l’appelle ?
Ou je me pointe directement en tongs à la Maison Blanche, une serviette
autour du cou ? » Quand vous faites le grand saut et que vous croyez à ce
qui n’est pas encore visible, vous n’êtes pas supposé savoir comment y
parvenir, puisque, si vous saviez, vous l’auriez déjà fait. Là, on parle de
changer radicalement votre réalité, donc la manière exacte de s’y prendre
est très probablement au-delà de votre niveau d’élévation actuel.

Votre boulot n’est pas de savoir COMMENT mais QUOI et de rester


ouvert à la découverte et à l’apprentissage du COMMENT.

Gardez vos pensées rivées sur votre but, faites tout ce que vous savez DÉJÀ
être obligatoire pour l’atteindre, décidez solidement, une bonne fois pour
toutes, que vous l’atteindrez, et restez à l’affût des opportunités.

J’ai une cliente qui a repéré durant un voyage en Toscane une maison à
vendre qui lui plaisait beaucoup. À l’époque, elle était serveuse et poète, et
pouvait à peine se permettre la dépense du billet d’avion, sans même parler
de l’achat d’une villa, mais elle l’a quand même visitée et elle est tombée
follement amoureuse de l’endroit. Elle a tout de suite su que cette maison
était faite pour elle, comme elle savait que son compte en banque n’était
rempli que de néant. Néanmoins, elle a demandé au vendeur de la retirer du
marché, affirmant qu’elle trouverait bien un moyen de l’acheter.

Elle est rentrée chez elle comme dans un rêve, se sentant au bord de la folie
pure mais n’en démordant pas, et elle a commencé à demander des avis
autour d’elle. Elle s’est alors retrouvée immédiatement submergée par les
avertissements de ses proches : C’est une grosse responsabilité, sans parler
des complications qu’entraîne un changement de pays de résidence et puis
tu ne parles pas italien à ce que je sache, tu n’as pas la nationalité et tu n’y
connais rien aux contraintes d’être propriétaire et puis vu que tu ne peux
même pas te payer un détartrage, je ne vois pas bien comment tu pourrais
rembourser un emprunt et bla bla bla. Pourtant, elle a continué, parce que,
en dépit de toutes les preuves contraires, elle croyait dur comme fer que
c’était la maison qui lui fallait. C’était sa vérité.

Enfin, quelqu’un a évoqué une idée : louer d’avance des séjours dans la
maison pour pouvoir l’acheter. Les gens paieraient ainsi un an avant leur
séjour et elle aurait juste besoin de vendre suffisamment de séjours pour se
payer la maison, et voilà ! Je passe sur sa découverte que, en réalité, cette
pratique est illégale, sur ses millions d’autres tentatives, sur la révélation
que, en fait, cela n’a rien d’illégal puis sur la vente de suffisamment de
séjours et l’emprunt d’un peu d’argent, bref, pour vous la faire courte bien
que mouvementée, elle est à présent propriétaire de cette villa, depuis
plusieurs années, et pense à en acquérir d’autres.

Il faut que vous soyez maître de vos pensées si vous voulez changer votre
vie. Comme l’a finement observé Albert Einstein : « Le monde tel que nous
l’avons créé est le produit de notre mode de pensée. On ne peut changer le
premier sans changer le second. »

Voici quelques techniques testées et approuvées pour montrer à votre


cerveau qui est le maître :

1. DEMANDE ET TU RECEVRAS

Faites silence, entrez dans la Zone et connectez-vous à l’Énergie-Source.


Évacuez les bavardages de votre esprit et créez un espace propre,
désencombré, où imprimer les pensées de ce que vous désirez dans la
substance pensante géante qu’est l’Énergie-Source. Demandez ce que vous
voulez, envoyez un message gentil et clair dans un espace clair et gentil, et
entamez le processus de réalisation.

2. FAITES COMME SI
Si vous voulez très fort quelque chose, croyez qu’il vous est possible de
l’obtenir, même face à l’évidence du contraire. Faites semblant jusqu’à ce
que ça marche. Faites-le malgré vous. Faites comme si. Si vous avez le
désir intense, indéfectible, de traîner au bord d’une piscine avec le président
des États-Unis, pensez à ce que ferait une personne en maillot de bain en
compagnie du leader du monde libre. Commencez par acheter le slip de
bain. Pensez à ce que vous direz. Rassemblez vos photos de votre voyage
au Grand Canyon en un album que vous lui montrerez. Préparez-vous pour
le grand jour. Dites-vous qu’il viendra. Agissez comme s’il venait. Créez-
vous des occasions de rencontrer des gens capables de le faire venir. Restez
complètement ouvert aux opportunités qui pourraient profiter à la cause.
Vivez, mangez, dormez, respirez votre vision. Vous vous donnerez peut-être
l’impression d’être fou, mais cela cessera dès que vous jouerez à la balle au
prisonnier dans l’eau avec le Président.

3. AMÉLIOREZ VOTRE ENVIRONNEMENT

Si vous aspirez à un mode de vie plus élevé que le vôtre actuel, et que vous
vous voyez très bien l’obtenir, il vous sera malgré tout difficile d’y arriver si
ce qui vous vient à l’esprit à chaque fois que vous ramenez votre vieille
carcasse chez vous, c’est une pub pour des sacs-poubelles. Bien sûr, vous
pouvez imaginer le changement avant qu’il arrive, mais quand même !
Faites votre possible pour améliorer votre cadre de vie tout de suite. Un
coup de peinture, un coup de ménage. Achetez de nouveaux meubles,
réparez ceux qui en ont besoin. Débarrassez-vous des ordures, aérez,
accrochez de jolies choses au mur. Non seulement cela vous aidera à rester
sur les hautes fréquences, mais en plus, cela avertira l’Univers que, cette
fois, vous ne rigolez plus vous allez faire tout ce qui est en votre pouvoir et
vous attendez de pied ferme les instructions sur le comment.

4. DRESSEZ LE TABLEAU

Nous pensons en images. Si quelqu’un vous parle d’un cheval qui porte du
rouge à lèvres, vous aurez tout de suite à l’esprit l’image d’un cheval qui
porte du rouge à lèvres. Nourrissez à fond votre esprit d’images, de choses
et d’expériences dont vous souhaitez la réalisation, de la maison de vos
rêves avec sa piscine infinie au Mexique, de vos roulades sur la plage avec
votre amoureux sexy, de votre bénévolat à la bibliothèque municipale pour
aider à l’alphabétisation des enfants, de grosses parties de rigolade avec vos
meilleurs amis. Alors, votre esprit enverra ces images dans l’Énergie-
Source, qui commencera à les attirer à vous. Découpez des photos
d’endroits, de gens, d’objets et d’expériences qui vous font rêver et collez-
les sur un tableau que vous accrocherez là où vous pourrez le voir le plus
souvent possible. J’ai rencontré des personnes pour lesquelles cette méthode
a produit des résultats incroyables. Ils ont fini par voir arriver, jusque dans
les moindres détails, la maison, le meuble ou le projet précis qu’ils avaient
accroché sous leur nez. Méga-flippant. Mais super-facile. Un peu comme
participer à un atelier de découpage avec Dieu. Essayez donc.

5. ENTOUREZ-VOUS DE GENS QUI PENSENT COMME


VOUS AIMERIEZ PENSER

Si vous traînez avec des geignards, des pessimistes, des déprimés, des c’est-
la-panique et des c’est-trop-injuste, ce sera bien difficile de remonter la
pente jusqu’à trouver un espace positif. Gardez-vous des petits esprits, des
pensées étriquées. Fréquentez plutôt des personnes qui voient la réalité
comme un océan de possibles. Entourez-vous de gens qui agissent selon de
grands projets, qui prennent sur eux de changer le monde en bien et pour
qui rien n’est hors de portée.

Faites ce choix conscient. Si vous ne connaissez personne qui a ce genre de


mental, sortez rencontrer de nouveaux amis. Si vous vous arrêtez à
« personne n’est comme ça », telle sera votre vérité, et le ton sera donné
pour ce qui arrivera dans votre réalité. Votre façon de faire une chose est
votre façon de les faire toutes. Bougez-vous les fesses et trouvez ceux qui
vous feront vous sentir capable de sauter par-dessus les immeubles à pieds
joints. Soyez honnête sur les gens qui pourraient vous convenir et faites
l’effort d’aller à leur rencontre. Demandez à l’Univers de vous les présenter,
réfléchissez aux endroits où ils se trouvent, aux activités qu’ils pratiquent et
incrustez-vous. Fréquenter des gens inspirés, enthousiastes et visionnaires,
qui vivent leurs vérités, est l’un des moyens les plus rapides de transformer
votre vie.
6. AIMEZ-VOUS

À moins que vous ayez une meilleure idée ?


12

FAN DE
Crotch
Le débutant a beaucoup
de possibilités à l’esprit ;
l’expert, peu.

SHUNRYU SUZUKI, MOINE ZEN JAPONAIS,


AUTEUR, PROFESSEUR, ÉGALEMENT CONNU SOUS LE SURNOM
AFFECTUEUX DE « CONCOMBRE CROCHU »

On parle souvent de « folle jeunesse », mais je crois que, par certains


aspects, les ados proches de la vingtaine et les jeunes adultes ont tout
compris. Parce que, à part les complexes, l’angoisse et les parents qui
viennent vous chercher au poste, c’est une période durant laquelle nous
conservons encore intacte cette capacité enfantine de créer « pour le fun »,
tout en jouissant de notre tout nouveau pouvoir de faire advenir de grandes
choses dans nos vies. Ajoutez à cela le fait que nous ne sommes pas encore
à cet âge lestés par une trop longue liste d’échecs et que nous entretenons
encore la vague illusion que la mort, c’est pour les autres ; nous (enfin,
« nous » si vous êtes comme moi) sautons jeunes et à pieds joints dans la
vie avec un mépris naïf, mais génial pour les conséquences.

Bon, j’admets avoir couru des risques qui, aujourd’hui encore, m’obligent à
dormir toutes lumières allumées quand j’y repense : traîner dans des coins
pas nets avec des types encore moins nets, prendre le train sans billet, avaler
en une seule fois suffisamment de LSD pour défoncer tout un village, partir
en randonnée dans le désert sans eau ni carte mais avec un panier rempli de
gin tonic… Ma priorité absolue était de m’amuser, le souci du prix à payer
était relégué très loin derrière, si même il existait.

Mais je me souviens aussi de m’être abandonnée à mes activités créatives


avec la même inconscience téméraire et d’avoir obtenu ainsi des résultats
tout simplement spectaculaires, à vous coller des frissons. C’est pourquoi je
trouve toujours très curieux d’entendre : « Si j’avais su à l’époque ce que je
sais maintenant, je ne suis pas sûr que je l’aurais fait. » Eh bien, si c’est là
votre attitude de naze, merci mon Dieu de votre ignorance ! Parce que, si
vous aviez su, vous seriez à présent affalé à côté d’une pile de canettes de
bière vides à vous plaindre de ne jamais être parti à la poursuite de vos
rêves !

Le problème est que, une fois que nous sommes vieux et « sages », nous
échangeons bien souvent une vie vécue à fond, conforme à notre vocation,
contre une version plus « adulte » qui va de « à peu près passable » à
« complètement pourrie ». Ceux qui font cet échange adhèrent à l’idée
qu’être responsable signifie ne plus s’amuser, et que de se réveiller plein
d’enthousiasme pour la vie est un truc de jeunes que nous devons
abandonner avec l’âge pour nous poser et devenir « plus réalistes ».

Chiant comme la pluie.

Je ne parle pas de devenir un ouf irresponsable ou de continuer de vivre


exactement comme dans notre jeunesse, mais simplement de ne pas
abandonner nos rêves, à quelque stade de la vie qu’on soit, de ne pas se
satisfaire d’une vie médiocre sous prétexte que rien d’autre ne serait
possible ou opportun.

Nous n’occupons notre corps que pour un temps limité, alors pourquoi
ne pas faire de ce voyage une fête plutôt que de se contenter d’en
attendre la fin ?

Nous avons encore le droit de rêver et nos rêves sont toujours là.
Cependant, à mesure que nous avançons dans la vie, nous devons produire
l’effort conscient de dépasser nos jugements, de combattre frontalement
toutes les peurs héritées de nos expériences passées et de participer
activement à notre vie qui déchire. Quelle qu’elle soit. Nous devons nous
concentrer sur le positif plutôt que sur tout le négatif accumulé avec le
temps, et maintenir cette concentration coûte que coûte. Or, l’un des
meilleurs moyens d’y parvenir est de rétablir un lien avec l’enfant qui dort
en chacun de nous. Je sais bien que cette phrase est hyper-ringarde, mais
restez avec moi pour l’instant :

Même si vos centres d’intérêt sont complètement différents aujourd’hui, il


vous est encore possible de tirer beaucoup d’enseignements de la façon de
vivre que vous aviez adoptée durant votre jeunesse. Alors, rappelez-vous :
vous êtes-vous senti totalement en phase à une certaine époque ? Une
époque où vous inventiez par pur plaisir, où vous faisiez des trucs juste pour
le fun, sans vous soucier des conséquences ? Où vous sautiez du lit tous les
matins pour reprendre vos activités de la veille le plus vite possible ? Ce
peut être l’époque où, enfant, vous couriez partout avec un bandeau sur
l’œil en prétendant être un pirate, ou au lycée, quand vous avez été désigné
clown officiel de la classe pour avoir réussi à plusieurs reprises à passer des
annonces loufoques au haut-parleur de l’établissement en charmant les
dames de l’accueil, ou encore cet été durant lequel vous avez appris à jouer
de la guitare sans regarder vos mains. Quand étiez-vous le plus excité par la
vie (si cela ne vous est jamais arrivé, poursuivez votre lecture…) et que
pouvez-vous retirer de cette expérience ?

Pour moi, la période la plus excitante et la plus intense a été ma phase


chanteuse guitariste d’un groupe appelé Crotch. J’utilise ici les mots
« chanteuse », « guitariste » et « groupe » dans un sens extrêmement large :
Crotch ne s’encombrait pas de bêtises dans le genre apprendre à jouer d’un
instrument, répéter (ou autres trucs de musicos qui se la pètent). On avait
bien d’autres chats à fouetter, comme de parler très fort du groupe et se
regarder dans les miroirs quand nous marchions dans la rue nos guitares sur
le dos.

Des guitares électriques.

J’avais lancé Crotch avec cette fille rencontrée au boulot, Paula, qui n’avait
jamais touché une guitare de sa vie non plus et était tout aussi incapable que
je l’étais d’embrasser sa nature féminine. Paula et moi étions ce genre de
jeunes filles qui tirent fierté de la puissance en watts de leur chaîne stéréo,
de leur poignée de main ferme et de leur capacité à faire rouler sous la table
à peu près n’importe qui.

Mon côté rebelle gavé à la testostérone est né de mes années collège et


lycée, passées à attendre en vain une puberté opportune tout en dépassant
toute la terre d’une tête, garçons compris. Aucun ne m’a jamais demandé de
sortir avec lui, mais je les faisais rire et je les éclatais au basket, alors plutôt
que d’échouer à les séduire, je suis devenue l’un d’entre eux.

Les problèmes de Paula étaient plus psychopathiques. Elle avait ce genre de


colère qu’on trouve chez les femmes très intelligentes ayant développé dès
l’âge de treize ans le corps d’une danseuse du Crazy Horse et qu’on force à
grandir chez les bouseux du Sud. Dès les premiers mois du groupe, elle
avait troqué ses longues boucles corbeau pour une brosse rouge pompier, et
couvert ses bras et son dos de tatouages de flammes et de dragons.

Comme elle était la plus dure de nous trois, nous avons décidé qu’elle
prendrait la basse, tandis que moi, la désespérée essayant d’attirer
l’attention, j’assurerais la guitare et que mon petit frère, Stephen, le plus
malléable, s’occuperait de la batterie. « Seulement jusqu’à ce qu’on trouve
un autre batteur », lui avais-je promis, tout en branchant ma guitare dans la
mauvaise entrée de l’ampli. Stephen jouait de la batterie depuis l’âge de
cinq ans et c’était le genre de petit frère que toute grande sœur autoritaire
rêve d’avoir : talentueux, me vouant une admiration sans borne et doté
d’une résistance à la douleur très élevée.

Le grand drame de Crotch était que, sous nos dehors ironiques et bravaches,
nous étions deux gentilles filles qui cherchaient désespérément un petit ami.
Mais nous avions des problèmes, dont nous avons jugé que nous les
résoudrions plus efficacement saoules, parfois nues, et sur scène. Paula et
moi, très affectées par notre manque de prétendants, avons choisi
d’exprimer notre déception dans des chansons comme Couvre-moi les yeux
j’en ai marre et dans un torrent d’insanités que nous hurlions au micro pour
exciter la foule, ce qui, un soir, nous a valu qu’un type monte nous rejoindre
sur scène avec la ferme intention de nous cogner à coups de chaise.
Nous avons rapidement amassé un public presque malgré nous. Moins d’un
an plus tard, nous avions écrit, réalisé, joué et produit un film sur l’industrie
du disque, écrit, réalisé et joué dans un clip diffusé au niveau national,
enregistré un EP, signé un contrat avec Columbia Records pour une démo et
même appris quelques accords de plus. Et cela tout en travaillant dans des
boîtes classiques, sans le moindre plan établi. C’était du fun avec un grand
F.

Rien n’arrête un TGV rempli à bloc de « j’en ai rien à


FOUTRE ».

Si vous avez une vague idée de ce que c’est que d’être en phase et que vous
n’y parvenez plus, réfléchissez à votre attitude et à vos priorités de quand la
vie vous enchantait, et utilisez-les pour retrouver la clarté d’esprit et les
coups de pied au cul dont vous avez besoin maintenant.

Voici quelques grains de sagesse que j’ai récoltés durant ma période Crotch
et qui me servent encore aujourd’hui :

1. ESSAYEZ TOUJOURS

La vie est ri-di-cule. Sérieusement. Nous n’avons pas la moindre idée de ce


que nous fichons à tourner sur ce globe au beau milieu du système solaire et
qui sait ce qu’il y a au-delà. Il est absurde de prendre quoi que ce soit très
au sérieux et bien plus sensé de vivre sa vie avec des « pourquoi pas ? »
qu’avec des plis au front. Une des meilleures décisions que j’ai prises dans
ma vie est d’avoir élevé la phrase « je voudrais juste voir ce que je peux en
tirer » au rang de maxime. Cela enlève toute la pression, donne un petit côté
punk-rock à tout et nous rappelle que la vie n’est qu’un jeu.

Certes, nous avons plus de responsabilités et plus de pression en tant


qu’adultes, mais bon, les gars, je vous garantis qu’il existe un nombre
colossal de gens qui ont biiiiiiieen plus de raisons de se plaindre que vous et
qui pourtant déchirent tout, simplement parce qu’ils ont décidé de tout
donner plutôt que de rester plantés là, la main dans le froc de leurs propres
excuses. Changez votre approche, essayez ça : je voudrais juste voir si je
pourrais arriver à lancer ma propre entreprise ; je voudrais juste voir si je
pourrais rembourser mes dettes et faire cent mille euros de plus cette
année ; je voudrais juste voir si je suis capable de perdre vingt kilos ; je
voudrais juste voir si je pourrais vendre un de mes tableaux pour cinquante
mille ; je voudrais juste voir si je pourrais rencontrer l’âme sœur.

Ôtez-vous toute pression et partez à l’aventure.

2. PERDEZ LA NOTION DU TEMPS

Vous est-il déjà arrivé, alors que vous étiez plongé dans quelque chose, de
remarquer soudain que des heures avaient passé sans vous en apercevoir ?
Qu’est-ce qui vous fait cet effet ? Combien de fois par jour cela se produit ?
Quand vous êtes tellement à ce que vous faites que vous en perdez la notion
du temps, vous êtes officiellement entré dans le Vortex. Or, il faudrait que
vous y rameniez vos fesses aussi souvent que possible, alors regardez bien
votre vie et débrouillez-vous pour identifier vos façons d’y parvenir.

Commencez par déterminer ce qui vous passionne sur les plans


professionnel et privé, puis comment vous pourriez y consacrer plus de
temps plus souvent. Engagez quelqu’un (pas d’excuse) et déléguez les
tâches que vous détestez. Associez-vous avec d’autres, des qui aiment ces
aspects qui ne vous intéressent pas, afin de vous libérer du temps pour faire
davantage ce qui vous plaît. Si nécessaire, imposez des changements
drastiques à votre vie, publique et privée, pour vous dégager plus de temps
pour ce que vous aimez. Débrouillez-vous. Ne laissez pas votre vie aux
mains de la première petite mauviette venue. Vous pouvez l’amener où bon
vous semble, alors attrapez-la par ce qui dépasse et faites de vos activités
préférées une priorité.

3. RESTEZ DÉBUTANT
Ce qu’il y a de bien quand on joue dans un groupe alors qu’on n’a pas la
moindre idée de comment jouer d’un instrument, c’est qu’on se fout d’être
nul. On est nul, on le sait déjà. Après, quand on apprend à jouer, on devient
sérieux, hyper critique et dur avec soi-même, et on rigole beaucoup moins,
on se l’interdit. L’astuce, c’est de laisser en vous le Débutant côtoyer
l’Expert plutôt que de prétendre ne pas le connaître quand il vient s’asseoir
à côté de vous et vos amis pleins d’expérience à la cantine. Le Débutant est
peut-être un idiot mais il sait faire la fête et si vous ne le laissez plus jouer
avec vous, vous risquez de vous ennuyer ferme avant peu. Travaillez,
prenez votre art au sérieux, apprenez ce que vous devez apprendre,
investissez-vous, entraînez-vous à mort, tombez, relevez-vous, continuez,
devenez très très très très bon dans ce que vous faites, mais n’oubliez pas le
plaisir. Sinon, à quoi bon tout ce travail ? Tout ce qu’il faut, c’est donner le
meilleur de vous-même. Cela fait, tout ce qui compte, c’est de vous faire
plaisir.

4. AIMEZ-VOUS

Et les oiseaux bleus du bonheur chanteront avec vous.


13

DONNER
et laisser donner
L’un des belles récompenses
de la vie est que nul ne peut
sincèrement aider l’autre
sans s’aider lui-même.

RALPH WALDO EMERSON,


POÈTE ET ESSAYISTE AMÉRICAIN,
VISIONNAIRE, DONNEUR

Un jour que nous étions en voiture avec ma famille, nous nous sommes
arrêtés sur la route pour entrer dans une boutique et j’ai dit à ma nièce, qui
avait alors cinq ans, qu’elle pouvait se choisir un petit quelque chose. Elle
est arrivée à la caisse avec un paquet de six boîtes de Tic Tac à l’orange et a
usé de son charme pour qu’on lui achète le tout plutôt que de se voir obligée
de reposer le paquet et de n’en prendre qu’une boîte.

Nous retournons à la voiture et je lui demande si elle veut bien me donner


une boîte, avec pour seule intention d’enseigner une chose ou deux sur le
partage à ce petit chaton. « Bien sûr », répond-elle en me la tendant. Puis
elle demande, avec sa toute petite voix de gamine de cinq ans, si mon frère
et ma mère en voudraient une aussi, et elle leur tend deux boîtes de plus.
Ma nièce empile ensuite sur le siège à côté d’elle les trois boîtes restantes et
dit : « Quand on sera arrivés à la maison, celle-là sera pour mon frère, celle-
ci pour ma sœur et la dernière pour maman. » Et puis elle est restée assise,
sans une boîte pour elle, et elle a souri, bien plus heureuse à l’idée de tout
donner qu’elle ne l’avait été quand on lui avait dit qu’elle pouvait prendre
les six.

J’ai lancé un regard surpris à mon frère, Stephen, son père, et il a remué les
lèvres pour former le mot « chelou » sans le prononcer. Quand Stephen et
moi avions son âge, nous n’aimions rien tant que les larmes de douleur
versées par l’autre. Il a relâché mes gerbilles dans le jardin. J’ai volé ses
bonbons d’Halloween et je les ai mangés, un par un, assise sur sa poitrine
pendant qu’il hurlait. Qui était cette créature sainte sur la banquette arrière
et où avait-elle appris à agir ainsi ?

Comme ma nièce l’a si bien compris, donner est l’une des plus grandes
joies possible. C’est aussi l’un des gestes les plus braves et les plus
puissants qui soient. Quand nous croyons très fort en l’abondance de
l’Univers et que nous donnons, avec prodigalité, nous élevons notre
fréquence, nous renforçons notre foi, nous kiffons grave et nous nous
plaçons ainsi en phase et en position pour recevoir beaucoup en retour.

Quand nous avons peur, nous nous accrochons à ce que nous avons, faute
d’être sûr qu’il en restera si nous le perdons. Nous économisons l’énergie,
nous craignons de partager et nous nous concentrons sur le manque. Ainsi,
nous en créons davantage, alors que c’est précisément ce que nous fuyons.

Nous vivons dans un Univers qui donne et qui reçoit, inspire et souffle, vit
et meurt, pue et déchire. Chaque aspect dépend de l’autre et lui est relatif –
à chaque action en correspond une autre, égale et opposée. Plus vous
donnerez, plus vous recevrez. Et réciproquement.

Vous pensez peut-être, c’est pas vrai, je connais des pétasses qui font que
prendre et qu’ont jamais rien donné de leur vie, mais recevoir ne dégage
pas la même énergie que prendre égoïstement, tout comme étouffer n’est
pas donner. Étouffer et prendre naissent de la peur et du besoin, donner et
recevoir ne sont que gratitude et naturel.
Je connais une femme atteinte de sclérose en plaques à qui un mentor a
conseillé, dans le cadre de son traitement, de donner 29 choses en 29 jours.
Elle a d’abord négligé cette recommandation mais, son état empirant, elle a
fini par essayer. Elle a commencé par « donner » un coup de fil à une amie
malade pour voir comment elle allait. Puis elle a régulièrement donné
quelque chose chaque jour, et elle s’est sentie presque tout de suite plus
joyeuse et plus vivante. Dès le quatorzième jour, elle allait mieux
physiquement, ses affaires marchaient plus fort et elle a lancé un blog
bientôt rejoint par des dizaines de milliers d’abonnés qui l’ont suivie en
donnant comme elle des choses tous les jours. Ce blog a finalement donné
naissance à un best-seller intitulé 29 Gifts (29 Cadeaux).

Si vous voulez attirer dans votre vie les bonnes choses et les bons
sentiments, transmettez le méga-kiff partout autour de vous. Voici quelques
bons moyens de vous lancer dans le donne-et-prends :

1. Si ce n’est pas déjà le cas, choisissez une ou deux causes qui


comptent vraiment pour vous et faites-leur un don tous les
mois. Donnez tout ce que vous voulez en termes d’argent et de
temps, mais donnez régulièrement, pour que cela se transforme
en habitude, que cela devienne une partie de vous-même.
Même cinq euros par mois, ça compte.
2. Donnez un de vos objets préférés à quelqu’un qui va l’adorer.
Si c’est possible, débrouillez-vous pour que cette personne ne
sache pas d’où vient le cadeau.
3. Laissez un euro ou même dix ou encore plus en pourboire à
chaque occasion.
4. Si quelqu’un râle, plutôt que de s’abaisser à son niveau et râler
en retour, élevez-le, en lui donnant de l’amour.
5. Souriez, complimentez et faites rire le plus possible.
6. Acceptez les invitations que vous refusez d’ordinaire par peur
de déranger ceux qui vous les font. Prenez-les au mot.
Donnez-leur l’opportunité de donner.
7. Prenez le temps de percevoir cette sensation de bien-être qui
nous accompagne quand on donne et qu’on reçoit. Élevez
votre fréquence, attendez-vous à plein de bonnes choses dans
votre vie très bientôt.

8. AIMEZ-VOUS

Tout le monde y gagnera.


14

LA GRATITUDE :
une porte d’entrée pour tout déchirer
Quand vous êtes reconnaissant,
la peur disparaît et apparaît l’abondance.

ANTHONY ROBBINS, AUTEUR, CONFÉRENCIER,


MOTIVATEUR, CHANGEUR DE VIE

Quand j’étais enfant, mes parents ont obligé mon frère, ma sœur et moi à
répondre au téléphone de manière très formelle : « Jennifer Sincero à
l’appareil ». Comme si, quand nous n’étions pas en train de nous battre pour
qui aurait le tricycle ou de balancer des bombes à eaux pas la fenêtre, nous
gérions notre petite affaire de conciergerie privée. Leurs amis se
répandaient en compliments sur la politesse des enfants Sincero. Cela
m’était égal jusqu’à ce que, pour la première fois, j’appelle une amie.
Entendant sa réponse, j’ai agrippé le téléphone, les yeux écarquillés. Tu as
le droit de dire « Allô » ? Tes parents le savent ? C’était alors pour moi
aussi impensable que de dire merde ou de prendre un whisky lors de l’apéro
familial.

Ma surprise s’est rapidement changée en stupeur quand j’ai pris conscience


que cette manière détendue de répondre au téléphone n’était pas l’apanage
de cette seule amie rebelle, mais de tout le monde. Mes parents nous
jouaient visiblement un tour. Nos revendications ont alors déclenché cette
réponse standard : « Quand vous serez assez grands pour payer votre note
de téléphone, vous répondrez comme vous voudrez. » Ainsi les années
passèrent et notre indignation s’étiola par force d’habitude.

Je ne me souviens pas exactement quand eut lieu la mutinerie, mais nous


avons fini par répondre au téléphone comme des êtres humains normaux. Je
crois que c’était au moment de leur divorce, alors que nous étions seuls
avec notre mère la plupart du temps, à l’époque du lycée, ou dans ces eaux-
là. Les règles de la bienséance téléphonique ont été pulvérisées par le
passage en mode « survie ».

L’exigence de bonnes manières, toutefois, est restée très forte. Peu


importaient nos états d’âme, nous demeurions ces enfants Sincero toujours
polis : « Puis-je vous aider, Monsieur l’Agent ? Merci, Monsieur l’Agent.
Oui, Monsieur, c’est bien ma marijuana. » Les mots « s’il vous plaît » et
« merci » sont ancrés en moi comme la recette de la bolo de mon Rital de
père ou le principe que tuer des gens, c’est mal.

Être poli est pour moi d’une telle évidence ! Ça vous donne l’impression
d’être une bonne personne. De plus, vous obtiendrez souvent ce que vous
voulez en le demandant gentiment, alors que sans cela, non. C’est pourquoi
je suis toujours sidérée par l’impolitesse (chez les individus à partir de cinq
ans), et surtout par l’absence de « merci » quand quelqu’un, moi, un autre
ou l’Univers, vient d’accomplir un geste en la faveur de ce gros goujat.

Je ne sais pas pour vous, mais moi, quand un type ne me dit pas merci alors
que je viens de lui arranger son coup, l’omission me paraît aussi évidente
que s’il avait oublié de mettre un pantalon. Et l’Univers pense comme moi.

L’ingratitude vous coupe de la source de tout ce qui déchire.

Être reconnaissant va bien au-delà des bonnes manières. La politesse est


une forme de coutume, la gratitude un état d’esprit. Tout le monde peut
dégainer ses mercis et ses s’il vous plaît sur commande, sincères ou pas.
Éprouver réellement de la gratitude exige en revanche d’être conscient des
nombreux miracles de la vie et de les apprécier profondément.

Rappelez-vous ce que vous ressentez quand vous remerciez vraiment


quelqu’un pour un service rendu. Vous vous sentez bien d’avoir reçu ce que
vous avez reçu et de lui avoir dit merci ; il se sent bien d’avoir donné ce
qu’il vous a donné et de s’en trouver remercié. Ce qui vous fait vous sentir
bien encore une fois. Vous pourriez presque tous les deux passer le reste de
votre vie à vous échanger des petits mots de remerciements. Et comme vous
vous délectez d’un tel état de gratitude, votre niveau d’énergie s’élève très
haut et vous voilà relié à l’Énergie-Source, ce qui vous met dans un état
d’esprit encore plus propice à voir des choses et des expériences
bienfaisantes se produire dans votre vie.

Inversement, quand vous êtes déçu, en colère, que vous vous sentez
coupable ou ingrat plutôt que reconnaissant, votre fréquence baisse, vous
êtes moins lié à l’Énergie-Source et donc dans un état d’esprit peu propice à
rendre possibles des choses et des expériences bienfaisantes dans votre vie.

Tout cela est merveilleux mais attendez un peu ; c’est là que tout ce truc de
gratitude devient vraiment très cool. Il existe beaucoup de moyens d’élever
sa fréquence et de se rapprocher de l’Énergie-Source mais, avec la
gratitude, vous consacrez votre énergie positive à envoyer des
remerciements, ce qui vous paye d’énergie positive en retour – à chaque
action correspond une réaction égale et opposée. Le processus de réalisation
s’en trouve renforcé.

C’est un peu la différence entre regarder quelqu’un mort de rire et regarder


quelqu’un mort de rire à l’une de vos blagues. Dans le premier cas, vous
vous sentez bien et vous riez tout aussi fort que lui, ce qui élève votre
fréquence, mais dans le second, vous ne faites pas que le rejoindre à un haut
niveau de fréquence, vous échangez de l’énergie à haut niveau. Son rire est
une façon de vous remercier pour ces paroles hilarantes, le courant produit
est encore plus puissant et la connexion plus forte.

Comme l’explique Wallace Wattles dans La Science de l’enrichissement :


« Il est impossible d’exercer beaucoup de pouvoir sans gratitude ; car la
gratitude est ce qui vous relie au Pouvoir. »
Sans gratitude, vous êtes pratiquement impuissant. Ça y’en a être des
paroles très sages, Wattles ! Quand vous libérez cette énergie reconnaissante
en connaissance de cause, vous la recevez en retour, vous vous rapprochez
de plus en plus de l’Énergie-Source et vous élevez de plus en plus votre
fréquence à chaque échange, jusqu’à cette révélation brutale : vous êtes
composé de la même matière que l’Énergie-Source et vous avez
consciemment ou inconsciemment produit votre réalité à partir de l’infini
du rien et du tout. La gratitude vous rapproche de cette vérité profonde :
vous n’avez pas seulement le pouvoir de manifester ce que vous recherchez,
vous êtes ce pouvoir. Ce qui signifie, au fond, que se montrer reconnaissant
envers l’Énergie-Source, c’est se montrer reconnaissant envers soi-même.
Ce qui nous ramène à ce qu’il y a de puissant par-dessus tout : l’amour de
soi. Tah dah !

Plus vous montrerez de constance dans la reconnaissance et plus vous


vous concentrerez sur ce qui est bon, plus votre lien à l’Énergie-Source
sera solide et plus vous pourrez faire exister rapidement, sans effort, ce
qui n’est pas encore visible dans votre réalité.

Telle est la toute-puissante gratitude. Mais attendez, il y a autre chose ! La


gratitude renforce votre foi.

La foi est l’audace de croire en l’invisible, en ce qui n’est pas


déjà là.

La foi est le muscle que vous activez lorsque vous décidez de vous tirer de
votre zone de confort et de transformer votre vie en quelque chose d’à peine
identifiable dans votre état présent. La foi étouffe votre peur de l’inconnu.
La foi vous permet de prendre des risques. La foi, c’est « saute, le filet
apparaîtra ».
Quand vous avez les foies, la foi est votre meilleur pote.

Quand vous êtes dans un état de gratitude constante, conscient de tout ce


qui déchire autour de vous, il sera, entre autres choses, beaucoup plus facile
pour vous de croire que bien des choses qui déchirent sont encore à venir, et
que ce qui-déchire-à-venir vous sera accessible. Vous avez déjà déchiré,
vous pourrez donc déchirer encore, bien évidemment. Voilà comment la
gratitude renforce votre foi. Or, avoir la foi solide est une clé fondamentale
pour transformer sa vie.

Ce qui m’amène au grand final de la gratitude. Si vous voulez vraiment


devenir une super-star de tout ce qui déchire, il faut que vous parveniez à ce
stade où vous avez à la fois une confiance inébranlable en ce que vous
désirez et une reconnaissance infinie pour la manifestation future de ce
désir. C’est là que ça devient vraiment magique. Mixer la foi et la gratitude
est le Très Saint Graal De Sa Mère La Manifestation de ce qui déchire.

Cela tient presque de l’art des Jedi car il faut à la fois croire en ce qui n’est
pas encore manifesté (avoir la foi) et être tout de même déjà reconnaissant
de son existence (la gratitude).

En d’autres termes, il faut que vous soyez d’ores et déjà reconnaissant


envers vos amis imaginaires pour votre vie imaginaire. Eh oui.

Aussi ridicule que ça puisse paraître, je suis persuadée que vous le faites
déjà, dans une certaine mesure. Voici un exemple très simple tiré de ma vie,
au sujet des places de parking. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai
toujours trouvé des super places où me garer, juste à côté de l’endroit où je
devais aller. Je cherche à me garer devant chez le Pape le dimanche de
Pâques ? Pas de problème ! Montez dans ma bagnole, je vous assure que
vous n’aurez pas à marcher.

J’envisage toujours la recherche de place dans le même état d’esprit, avec


une calme et ferme certitude que l’affaire est dans le sac. La place parfaite
est pour moi, elle existe déjà et je suis sincèrement contente et
reconnaissante pour ça. J’y crois, vachement beaucoup. Et là, une voiture
déboîte et je prends sa place. À tous les coups. Pourtant, aussi systématique
que ce soit, cela déclenche toujours en moi la même joie. Je ne le tiens
jamais pour acquis. Je me contente d’être une machine à produire de la
gratitude avant, pendant et après ma parfaite aventure de parking en ville,
garantie à tous les coups.

Être reconnaissant pour ce qui ne s’est pas encore manifesté,


c’est informer l’Univers que vous savez que ce que vous désirez
existe déjà. Cela vous élève à la fréquence nécessaire pour le
recevoir.

Si vous voulez opérer des changements radicaux dans votre vie, renforcez
votre foi en un Univers d’abondance et de bienveillance en lui étant
reconnaissant pour tout ce que vous avez déjà pu réaliser et pour tout le bien
qui vous arrivera. Soyez-lui reconnaissant d’avoir le pouvoir de manifester
les réalités que vous désirez, puis sautez dans le vide pour aller les chercher.

Échangez votre baril de déprime « je ne peux pas avoir ce que je veux »


contre un baril d’attente reconnaissante en les miracles de la vie qui vont se
produire pour vous, et ces miracles deviendront bien plus fréquents.

Voici quelques trucs pour s’y entraîner :

1. C’EST BIEN PARCE QUE…

Dès que quelque chose vous arrive, que ce soit excellent, médiocre ou
complètement nul, accueillez-le avec la phrase : « C’est bien parce que… »
et complétez la phrase. Dès que vous en aurez fait une habitude, il vous sera
bien plus facile d’être reconnaissant à tout un tas de choses.

« C’est bien que j’aie crevé un pneu sur le trajet de retour de l’école avec
les enfants. Comme ça, j’ai pu leur montrer comment gérer une situation
inattendue. En plus, j’ai passé du bon temps avec eux dans la voiture à jouer
au jeu des questions en attendant la dépanneuse. Et c’est comme ça que j’ai
découvert que ma fille se faisait embêter à l’école. »
C’est essentiel de chercher des moyens d’être reconnaissant pour tout ce
que vous manifestez, même ce pour quoi vous auriez spontanément dit
« non merci ». Si vous vous focalisez sur les aspects négatifs des défis les
plus compliqués de votre vie, cela ne fera qu’abaisser votre fréquence,
provoquer de la douleur et du ressentiment, attirer davantage encore de
négativité, cela vous rendra probablement malade et très certainement de
mauvais poil. À l’inverse, si vous cherchez le moyen d’être reconnaissant
pour tout ce qui se passe dans votre vie, cela élèvera votre fréquence et vous
permettra de grandir en assimilant cette leçon.

Oui, c’est parfois une gageure, et il y a dans la vie des situations qui puent
très clairement, de celles qui nous laissent plantés comme deux ronds de
flan à nous demander comment c’est possible. Cela nous prend parfois des
années (parfois, ça ne vient jamais) pour nous en remettre et dire : « Tu sais
quoi ? J’avais vraiment besoin que ce connard me brise le cœur en mille
morceaux. Je suis tellement plus heureuse avec celui que j’ai épousé. »

Débusquer le Bon et l’enseignement à tirer de chaque chose nous permet de


les dépasser, pour aller vers de nouvelles expériences. Si vous voulez rester
bloqué au même endroit à vous faire botter les fesses par les mêmes leçons
encore et encore, soyez négatif, soyez une victime pleine de ressentiment.
Mais si vous voulez dépasser vos problèmes et assurer dans la vie, soyez
reconnaissant, cherchez le bon côté et apprenez.

2. ÉCRIVEZ DES MOTS DE REMERCIEMENT

Chaque nuit avant d’aller vous coucher, passez en revue votre journée et
notez dix choses pour lesquelles vous êtes reconnaissant dans votre vie,
physiquement ou mentalement. Cela peut être n’importe quoi : les jolies
fleurs de votre jardin, le fait que votre cœur batte encore, la visite de votre
voisine tirée à quatre épingles qui vous a enseigné, pendant toute l’heure
qu’elle est restée, le bonheur de ne pas vivre sa vie à elle…

S’accorder un moment dans la journée pour énumérer toutes ces choses qui
méritent notre gratitude est un excellent moyen de se maintenir en
permanence sur une haute fréquence. Vous pouvez aussi essayer de le faire
plus souvent ou même en permanence bien sûr. En tout cas, essayez au
moins de l’intégrer à votre routine du soir.

3. AIMEZ-VOUS

Soyez reconnaissant d’être ce que vous êtes et pour ce que vous serez un
jour.
15

PARDONNER
ou moisir sur place
Pardonner, c’est abandonner
tout espoir d’un passé meilleur.

LILY TOMLIN, ACTRICE, AUTEUR,


COMIQUE, ABSURDOPHILE

Quand vous êtes-vous fait mal pour la dernière fois ? Qu’avez-vous fait
pour que la douleur cesse ? Combien de temps avez-vous attendu avant
d’agir ? Quand nous ressentons une douleur physique, nous sommes
souvent prêts à tout pour qu’elle disparaisse immédiatement, parce que,
voyez-vous, ça fait mal. Même quand le traitement implique
temporairement une douleur accrue, quand il faut se verser ce désinfectant
qui pique sur une plaie ouverte ou supporter quelques points de suture, nous
nous y soumettons, tout de suite, focalisés que nous sommes sur notre but
ultime : le soulagement.

Dans le cas de la douleur émotionnelle, toutefois, nous sommes


apparemment bien plus enclins à étudier notre seuil de tolérance à la torture,
à nous complaire dans notre culpabilité, notre honte, notre manque d’estime
de soi. Cela dure parfois toute la vie. Nous prolongeons notre calvaire en
nous raccrochant à nos sentiments, en médisant sur nos belles-mères, en
fantasmant sur la déculottée qu’on souhaiterait infliger à cette grande
gueule de patron devant tout le bureau, en mettant la faute sur d’autres
épaules, en tournant et retournant dans tous les sens les raisons pour
lesquelles nos ennemis ont tort et nous raison.

Nous revivons nos pires moments encore et toujours plutôt que de passer à
autre chose, nous titillons nos blessures émotionnelles et refusons leur
cicatrisation, qui signifierait pourtant la disparition de la douleur. Nous
n’avons de cesse que souffre autant que nous celui qui nous a fait souffrir.
Je te montrerai le tort que tu m’as fait, dussé-je en pâtir toute ma vie ! Nous
nous accrochons aux ressentiments qui occupent notre espace mental, qui
nous bouffent notre temps, qui nous détournent, qui entretiennent notre
colère, notre dépression et bien souvent nos maladies, et qui même parfois
nous tuent. Pourquoi ?

Trimballer sa culpabilité, sa honte, son ressentiment et son manque d’estime


de soi, c’est laisser les commandes au Grand Sommeil, le laisser faire son
caprice, réclamer notre attention pour qu’on admette au final qu’il a raison.
Votre moi supérieur, d’un autre côté, se moque bien de ce que les autres
pensent ou font, parce qu’il est très amoureux de vous et que c’est tout ce
qui compte. Ce qui est fait est fait. S’accrocher au passé ne le changera pas,
cela ne fera que maintenir en vie les mauvais sentiments générés, vous
retenir prisonnier de votre douleur et abaisser votre fréquence.

Dès que vous serez décidé à pardonner, à laisser fondre vos mauvais
sentiments au soleil, vous vous trouverez sur le chemin de la liberté.

Pardonner, c’est prendre soin de vous, pas de la personne à qui vous


pardonnez. C’est faire passer votre désir d’aller bien avant votre désir
d’avoir raison. C’est accepter la responsabilité de votre propre bonheur
plutôt que de prétendre qu’il dépend de quelqu’un d’autre. C’est apprivoiser
votre pouvoir en abandonnant derrière vous colère, ressentiment et douleur.

S’accrocher au ressentiment revient à s’empoisonner en attendant la


mort de ses ennemis.

Si vous avez des problèmes avec un être cher, expliquez-lui ce que vous
ressentez sans lui faire porter la faute et quel que soit le résultat de votre
discussion, pardonnez-lui. Cette conversation va peut-être vous rapprocher,
ou vous découvrirez au contraire que vous n’avez plus tellement envie de le
voir, mais dans tous les cas, si vous voulez être libre, il faut passer à autre
chose.

Si un trou du cul que vous méprisez vous blesse, libérez-vous et passez à


autre chose plutôt que de bouillir intérieurement ou de vous venger en lui
envoyant une caisse de rats pesteux par la poste. Qu’est-ce que ça peut vous
faire qu’il comprenne à quel point il est con ? Qu’en retirerez-vous ?
N’allez pas me dire que c’est parce que vous voulez qu’il change en bien.
Vous vous en foutez. Vous voulez une vengeance, une excuse ou qu’il
admette que vous aviez raison. Oubliez ça. Passez à autre chose. Plus vous
vous attacherez à ça, plus cela polluera votre esprit et pourrira votre vie. Ne
tombez pas dans le panneau de la fausse croyance selon laquelle pardonner
à quelqu’un revient à le laisser s’échapper. Au contraire, en le pardonnant,
c’est vous qui vous échappez.

Pardonner n’est pas être gentil avec eux, c’est être gentil avec
vous.

OK, super, c’est pigé. Mais comment on s’y prend pour passer à autre
chose ? Comment pardonner à cet idiot ?

1. TROUVEZ DE LA COMPASSION

Trouvez de la compassion pour soi-même ou pour quelqu’un coupable


d’une terrible, terrible faute, c’est un peu comme se retirer une balle logée
dans l’épaule : au début, on hurle en s’agitant dans tous les sens, ça fait très
mal, c’est insupportable, mais sur le long terme, c’est le seul moyen de
guérir.

Une des meilleures astuces pour y parvenir est de s’imaginer la personne à


pardonner sous les traits d’un petit enfant, agissant par peur, faisant du
mieux qu’il peut pour se protéger et gérant sa propre souffrance comme il
peut. Les gens agissent mal parce qu’ils souffrent, qu’ils ne comprennent
pas, ou les deux. Garder ça en tête et imaginer celui que vous avez envie de
décapiter un enfant aux grands yeux de chiot mignon vous aidera à trouver
de la compassion pour lui, ce qui est la clé du pardon. Il en va de même
quand c’est à vous que vous devez pardonner. Vous n’êtes qu’un petit lapin,
qui fait comme il peut. Trouvez de la compassion pour votre petit moi
adorable et duveteux, et passez à autre chose.

2. EFFACEZ L’AUTRE DE L’ÉQUATION

Imaginez que vous ayez deux employés qui, le même jour, ne se sont pas
présentés au travail. L’une vous a laissé tomber parce qu’elle a la gueule de
bois et qu’elle n’est plus capable de rien, mais l’autre vient d’apprendre que
sa mère bien-aimée est morte soudainement. Elle a dû filer à l’aéroport,
oubliant de vous appeler dans la panique.

Même résultat (on vous abandonne et vous devez tout faire vous-même),
deux manières très différentes de réagir. Ce qui veut dire… que vous avez
deux choix ! L’un augmente votre risque de développer précocement une
maladie cardiovasculaire, l’autre vous ouvre le cœur.

Une autre option est de vous imaginer en train de bronzer sur votre tout
nouveau bateau quand, soudain, vous entrez en collision avec une autre
embarcation. Si cet autre bateau est vide, il n’y a personne sur qui s’énerver
et vous gérez la situation très calmement. Mais si c’est un idiot à la barre de
son yacht en train d’envoyer un texto, là, vous réagissez en devenant
complètement fou, en lâchant un tas d’insultes à caractère génital. Encore
une fois, même situation (quelque chose a percuté votre bateau), deux
manières bien différentes de réagir.

Quand quelqu’un vous fait subir quelque chose d’horrible, sortez cette
personne de l’équation ; cela vous permettra de vous ouvrir et d’avoir une
réaction (et une vie) plus plaisante et plus productive. Cela ne le concerne
pas, de toute façon. Cela vous concerne, vous. Si vous n’avez personne sur
qui diriger votre colère, c’est difficile d’y rester. Et on se retrouve plutôt à
s’interroger sur l’incident en question. Pourquoi est-ce arrivé ? Pourquoi
étais-je impliqué ? Comment ai-je mérité ça ? Quel enseignement en tirer ?
Où trouver la compassion pour tous les protagonistes ? Tant que le
ressentiment vous consumera, les leçons ne pourront pas se faire entendre
par-dessus vos hurlements et vos cris exprimés et inexprimés. Alors faites-
vous une fleur et utilisez les gens et les situations énervantes comme des
opportunités pour grandir, pas pour souffrir.

3. DÉCIDEZ D’ÊTRE HEUREUX PLUTÔT QU’AVOIR


RAISON

Parfois, il faut préférer être heureux plutôt que d’avoir raison pour trouver
le chemin de la liberté. Certes, votre imbécile de copain aurait dû payer
l’amende dont il a écopé le jour où il vous a emprunté votre voiture et votre
frère n’aurait vraiment pas dû tondre votre chien qu’il était chargé de
garder, mais s’ils ne voient pas les choses comme vous, plutôt que de
ruminer ça pendant des jours, ne serait-il pas préférable de laisser couler ?
Est-ce que ça vaut vraiment le coup de se trimballer tous ses mauvais
sentiments, simplement pour avoir raison ? Demandez-vous : « Que dois-je
faire, ou ne pas faire, penser ou ne pas penser, ici et maintenant, pour être
heureux ? » Si la réponse est « laisser ce gros con avoir raison », c’est ça la
solution.

4. ENVISAGEZ LA CHOSE SOUS TOUS LES ANGLES

Il est essentiel de garder à l’esprit que chacun vit dans l’illusion qu’il s’est
créée et que vous n’avez aucune idée des motivations ou des antécédents
qui le pousse à agir, si bien qu’un acte qui vous choque pourrait être tout à
fait normal dans son illusion, tandis qu’il jugera choquante votre façon de
faire. Observez les choses sous un autre angle, desserrez votre carcan du
« c’est comme ça et pas autrement », aérez-vous les idées et vous serez
surpris de la vitesse à laquelle disparaît la mauvaise odeur du ressentiment.

Par exemple, mettons que vous ayez envoyé un texto à une amie pour
l’inviter à un dîner que vous organisez. Elle vous répond qu’elle ne pourra
pas venir puisque c’est son anniversaire. Vous renvoyez des excuses et un
petit smiley triste. Pas de réponse. Alors vous lui écrivez : « Bon
anniversaire ! » Toujours pas de réponse, si bien que vous vous mettez à
cogiter. Vous commencez par vous en vouloir de l’avoir blessée, puis vous
vous demandez quel adulte idiot peut bien attacher tant d’importance à un
stupide anniversaire et vous voilà en train de déterminer combien il vous
faudra dépenser pour son cadeau afin de soulager votre culpabilité. En
attendant, elle avait juste fait tomber son téléphone dans la cuvette des
toilettes au deuxième texto.

En restant critique plutôt qu’esclave de vos réactions aux autres, vous


accédez au deuxième effet kiss-cool : d’une, vous vous mettez en position
de leur pardonner beaucoup plus facilement (puisque vous prenez
conscience que c’est une affaire avec vous-même plutôt qu’avec eux) ; de
deux, vous vous ouvrez à la connaissance bénéfique de votre propre
pouvoir-pas-si-super-que-ça, et vous y trouverez matière à grandir et à
apprendre (vous trouverez beaucoup plus de détails à ce propos dans le
chapitre 21 : Des millions de miroirs).

Dans son livre fantastique (sérieusement, fantastique ; foncez tout de suite


l’acheter) intitulé Aimer ce qui est : vers la fin de la souffrance, Byron
Katie nous dit : « Nous ne nous attachons pas à des choses ou à des gens,
mais à des concepts non examinés que nous croyons vrais sur le moment. »
Par exemple, dans le scénario ci-dessus, plutôt que de vous attacher à la
« vérité » qui voudrait que votre correspondante ne vous réponde pas parce
qu’elle est vexée, mieux vaudrait vous demander : « Pourquoi je panique
alors que je n’ai pas la moindre preuve ? » Ou « Comment me sentirais-je si
je ne supposais pas que mon amie m’en veut ? » Vous pourriez,
littéralement, être à une question du bonheur dans une autre situation source
de contrariétés.

5. DÉFOULEZ-VOUS

Enfermez-vous quelque part loin de tout le monde et tapez comme un fou


sur un coussin ou un matelas ou tout autre objet mou et inanimé qui ne vous
blessera pas les poings ni ne rendra vos coups. Criez, hurlez combien cette
personne n’est qu’une horreur égoïste, investissez-vous à 100 % là-dedans,
jusqu’à épuisement et jusqu’à ce que quelqu’un appelle la police. Purgez-en
votre esprit, totalement, puis passez à autre chose.
6. RAPPELEZ-VOUS QUE VOUS NE VOUS SOUVIENDREZ
DE RIEN

Essayez de penser à quelqu’un qui vous a fait complètement péter les


plombs il y a trois ans. Y arrivez-vous seulement ? Si oui, êtes-vous
toujours aussi fâché aujourd’hui, franchement ? En toute hypothèse, ce qu’il
vous faudrait pardonner maintenant ne sera plus qu’une vague réminiscence
à très brève échéance (qui dépend bien sûr de la gravité de la situation).
Alors pourquoi en faire un drame aujourd’hui si c’est pour tout oublier le
lendemain ? Voyez ça dès à présent comme le non-événement que cela
deviendra bientôt, quoi qu’il arrive ; pardonnez et oubliez dès maintenant.

Dans ces histoires de pardon, ce que vous devez FAIRE est en réalité très
simple. C’est un peu comme d’arrêter de fumer : on en fait en réalité moins
quand on arrête que quand on fume. Plus besoin d’aller au tabac acheter des
clopes, d’ouvrir le paquet, d’en allumer une, de trouver un cendrier, etc. Il
n’y a qu’à s’arrêter. Tout le travail consiste à laisser disparaître cette
dépendance autocréée à la cigarette.

Pareil pour le pardon. Tout le travail est de laisser disparaître cette


dépendance autocréée à telle personne ou telle croyance.

7. LAISSEZ TOMBER

Une fois que vous avez vraiment pardonné, effacez tout. Nous avons bien
trop l’habitude de former un jugement sur les autres et de ne plus les voir
qu’à travers le prisme de ce jugement, au mépris de leurs actes. Ce qui
signifie que nous n’attendons qu’une chose : qu’ils nous énervent de
nouveau. Autrement dit, nous n’en sommes qu’au stade du demi-pardon.
Nous prétendons que cela ne nous touche plus mais, en réalité, nous nous
accrochons toujours à un ressenti. Abandonnez toute attente, libérez tout le
monde de vos jugements, voyez à nouveau les gens comme des pages
blanches, et encore, et encore, n’attendez d’eux que le meilleur, quel que
soit leur passé ; vous risquez d’être surpris, en bien. Vous en rajoutez
toujours plus sur ce sur quoi vous fixez votre attention. Si vous vous
attendez à ce que les gens vous énervent, ils ne vous décevront pas. Alors
concentrez-vous plutôt sur leurs qualités et encouragez leurs bons
comportements pour en créer toujours davantage.

8. AIMEZ-VOUS

Parce que vous le valez bien.


16

RELAX,
Max
On ne rame pas contre le courant,
on rame avec lui.
Et quand on sait vraiment s’y prendre,
on jette les rames.

KRIS KRISTOFFERSON,
CHANTEUR, AUTEUR-COMPOSITEUR,
BOURSIER RHODES,
ENCORE TRÈS SEXY POUR UN VIEUX MONSIEUR

Il y a de ça quelques années, j’ai fait un voyage en Inde qui a changé ma


vie. Au cas où vous n’auriez pas eu l’occasion de vous y rendre, l’Inde
bouillonne de vie. C’est un tourbillon de couleurs vives, de voitures
klaxonnantes, de vaches baladeuses, de trains bondés, de bidonvilles
gigantesques, de palais raffinés, de temples anciens et d’encens capiteux. Ce
pays déborde littéralement d’une humanité qui chante, bavarde et s’assoit
sur vos genoux quand vous vous entassez dans un wagon bien trop rempli.
Vos seules possibilités sont 1) Vous laisser porter par le courant et faire
connaissance avec vos voisins ou 2) Développer un bon gros cancer de
stress. Ce qui m’a le plus impressionnée, c’est que presque toutes les
personnes que j’ai rencontrées là-bas ont choisi l’option 1.
En Inde, des gens vous enlaceront quand vous vous endormirez dans le bus
à côté d’eux, baisseront leur vitre pour tailler une bavette en plein
embouteillage, dévisageront sans honte votre visage étranger, vous aideront
à trouver votre chemin, insisteront pour que vous soyez présent sur leur
photo de famille au pied d’un monument, vous inviteront à boire le thé,
roteront, péteront et vous riront au nez. C’est très énervant. Et touchant. Ça
m’a fait penser qu’ils connaissaient une leçon importante que j’avais
oubliée depuis longtemps (comme la grande majorité du monde, à mon
avis). Je n’ai pas eu besoin de frapper à la porte d’un ashram, ni de me
coller un point rouge sur le front, ni de prendre part à aucune des milliers
d’activités de nature spirituelle que ce pays est connu pour proposer – qui
aurait besoin de ça ? Non, selon moi, vous pouvez apprendre à peu près tout
ce qu’il y a à savoir de la spiritualité et de la vie au cours d’un trajet en bus
d’une douzaine d’heures durant la saison des mariages.

Quand j’ai acheté mon billet pour un Agra-Delhi dans le Super Deluxe
Express bus, on m’a félicitée d’avoir dépensé quatre cents roupies de plus
pour me payer le luxe d’un trajet direct de cinq heures, comparé aux dix
heures et aux innombrables arrêts que proposait l’omnibus. J’étais
complètement épuisée après trois nuits sans sommeil passées dans le désert
à faire la noce au festival du chameau, et l’idée de pouvoir me pelotonner
dans le Super Deluxe pour dormir jusqu’à Dehli m’apparaissait excellente.
À la place, j’ai écopé d’un siège à côté de M. Bavard, un homme entre deux
âges parlant trois mots d’anglais qui a insisté pour me faire la conversation
malgré mon interprétation très convaincante de la fille qui fait semblant de
dormir et ne comprend rien à ce qu’on lui dit (pour cette dernière partie du
rôle, je n’ai pas eu à beaucoup forcer mon talent).

Le bus est parti avec une heure de retard, en raison d’un overbooking et
d’une confusion immense, et il a mis deux heures pour sortir de la ville
puisque nous étions en novembre, le pic de la saison des mariages. Une
cérémonie de mariage en Inde dure habituellement plusieurs jours, s’étale
sur des kilomètres, prend dans les mailles de son filet tous les gens qu’elle
croise et inclut une parade dans les rues avec chevaux, fanfare, feux
d’artifice, haut-parleurs mobiles crachant discours et musique indienne, et
tout un tas de types qui semblent porter des lampes de chevet en guise de
chapeaux. Mon bus s’est retrouvé pris dans des festivités de mariage toutes
les dix minutes environ et, à chaque fois que ça arrivait, tous les passagers
du bus descendaient pour se joindre aux convives.

Une fois enfin sortis de la ville, nous avons multiplié les arrêts pour laisser
monter ou descendre des gens complètement par hasard, au milieu de nulle
part, pour prendre le thé, fumer une cigarette, discuter, éventuellement
allumer un feu de broussaille dans le fossé ou accrocher sur le toit des sacs
en toile géants, imposants et proéminents. À un moment, nous avons laissé
monter un type qui attendait sur le bas-côté dans l’obscurité complète. Il a
embarqué sans même que le bus ait eu à s’immobiliser complètement et il
s’est installé juste à côté de mon siège, d’où il s’est mis à interpeller tout le
monde en hindi. Mes compagnons de voyage lui répondaient par des
encouragements, des chants ou bien le silence, c’était selon. Moi, j’ai
répondu en cherchant une place loin de lui et de sa grande bouche. Je me
suis levée et j’ai rejoint un groupe assis sur des bancs métalliques autour de
la cabine vitrée du chauffeur. On m’a laissé une place et, soudain, j’ai eu
l’impression de regarder un film d’action sur un écran de la taille d’un pare-
brise de car. Nous tanguions dangereusement sur les routes étroites et
sablonneuses de villages minuscules. La radio émettait difficilement de la
musique Bollywood tandis que des gens, des chèvres et des singes sautaient
hors de notre passage. Seule la toute-puissante vache sacrée nous faisait
ralentir. Et puis, tout d’un coup, dans un hameau perdu au milieu de nulle
part, le chauffeur s’est de nouveau arrêté. Une tasse de chaï ? Une visite à
un ami ? Une pause-pipi ? Une promenade d’une petite heure en nous
laissant tous là ? Il m’a fait signe de le suivre et je suis descendue, comme
l’ensemble du bus. Là, il s’est avéré que M. Moulin à Paroles était en fait
une sorte de saint homme qui, dans le car, n’avait fait que s’échauffer en
vue de sa tournée des temples locaux dans ce petit village magnifique qu’on
appelle Vrindavan. C’est l’endroit, je l’ai appris plus tard, où Krishna a
rencontré sa femme Radha. Des centaines de temples y sont construits en
son honneur.

Ainsi, pendant les deux heures qui ont suivi, j’ai visité d’innombrables
temples, jeté gaiement des fleurs sur les autels, tenu des mains et sautillé
autour d’une statue de Krishna, chanté gravement, prié, battu des mains. Je
ne pouvais m’empêcher de penser à la tournure homicide qu’aurait pris la
même situation simplement transposée dans un bus reliant New York à
Washington. Ici, alors que personne dans le bus ne s’y attendait, personne
ne s’est plaint de cette longue pause intempestive. Une fois tous remontés
dans le car, l’heure de notre arrivée théorique à Delhi dépassée depuis
longtemps et pas moins de cinq bonnes heures de route devant nous, les
passagers ont remercié le saint homme et lui ont même versé une aumône
avant de passer le reste du trajet à bavasser gaiement entre eux. Après ça,
nous nous sommes arrêtés à un restaurant de bord de route pour dîner, puis
pour une autre pause-pipi, et voilà que je réveillais mes hôtes à Delhi à trois
heures du matin. Ils ont agi comme s’il était trois heures de l’après-midi,
bien évidemment, et m’ont proposé une tasse de thé.

Voici ce que l’Inde m’a appris s’agissant de creuser la Roche-Mère :

Parlez aux étrangers, nous sommes tous de la même famille sur


cette planète.
Attendez-vous à l’inattendu et sachez l’apprécier.
Cherchez l’humour.
Rejoignez la fête.
Vivez l’instant présent.
Du temps passé à s’amuser n’est jamais perdu.
Partagez votre espace.
Relax, Max.
Aimez-vous

Et la vie est une fête.


COMMENT
ARRÊTER LES CONNERIES
17

C’EST TRÈS FACILE


dès qu’on a compris que c’était pas dur
La séparation entre passé, présent et avenir
ne garde que la valeur d’une illusion,
si tenace soit-elle.

ALBERT EINSTEIN,
SCIENTIFIQUE,
GÉNIALOLOGUE

Un matin que je traînassais dans ma maison ensoleillée, à lire le journal


portes grandes ouvertes et stéréo à fond, un oiseau a traversé mon salon. Il
battait des ailes comme un fou, volait dans les lampes et les plantes et
répandait ses plumes, ses fientes et sa peur partout chez moi.

Il n’arrêtait pas de se cogner à la vitre dans ses vaines tentatives de


s’échapper, tandis que je le poursuivais armée d’une tong pour essayer de le
guider vers la sortie. C’était horrible à regarder, le pauvre était épuisé, ses
yeux écarquillés et son petit cœur de piaf certainement sur le point
d’exploser de peur. Et il se jetait encore et encore contre la vitre à pleine
vitesse.

J’ai finalement réussi à l’escorter dehors, vers la liberté, puis j’ai dû passer
quelques minutes à calmer le mien, de petit cœur de piaf, en réexaminant
les lieux du drame. J’imaginais sa panique et sa frustration : « Je peux voir
le ciel ! C’est juste là ! Si je vole assez haut et assez vite, je devrais
l’atteindre ! »

Cela m’a fait penser à la façon dont la plupart d’entre nous vivons notre vie.
Nous qui savons très clairement ce que nous voulons mais qui nous tuons
quand même à la tâche, sans succès, seulement parce que notre méthode
n’est pas la bonne. Dans ces cas-là, si on s’arrête et qu’on réfléchit une
minute, si on regarde les choses sous un autre angle, on remarque cette
gentille dame en peignoir, de l’autre côté de la pièce, qui nous tient la porte
grande ouverte sur notre objectif. Tout ce qu’il nous reste à faire, c’est voler
par là.

Ah, ces drames que nous mettons nous-mêmes en scène !

Nous sommes tellement accaparés par nos histoires – je n’ai pas l’argent, je
ne suis pas assez bon, je ne peux pas démissionner, je suis paresseux, mes
cheveux sont moches –, traînant des pieds, tête baissée, accrochés à nos
fausses croyances comme à des canots de sauvetage pleins de guano, que
nous nous empêchons de discerner l’océan infini des possibles et des
opportunités qui nous entoure à chaque instant.

Avez-vous déjà marché dans une rue pour la énième fois pour découvrir
soudain une maison, un arbre, une boîte à lettre, n’importe quoi, là, sous vos
yeux en pleine lumière, que vous n’aviez jamais remarqué auparavant ? Ou
vous êtes-vous déjà brusquement rendu compte de la couleur d’yeux d’un
ami de vingt ans ? Ou encore, avez-vous déjà regardé votre mère et pensé
J’ai été à l’intérieur de cette femme à un moment ? Toutes ces choses ne
sont pas apparues par magie, elles ont toujours été là. Simplement, vous
n’en faisiez pas l’expérience, trop occupé que vous étiez à diriger ailleurs
votre attention.

Voici un petit exercice rigolo : là, maintenant, où que vous soyez, regardez
autour de vous et comptez les objets rouges. Prenez une minute, comptez-
les tous. À présent arrêtez-vous, revenez à cette page et fixez vos yeux
dessus, et essayez de repenser à tous les objets jaunes qui vous entourent. Il
y en a probablement des tonnes, mais vous les avez ratés puisque vous
cherchiez du rouge.
Votre réalité prend forme là où vous choisissez de fixer votre
attention.

Ce n’est qu’un exemple de ce qu’on ne remarque pas, mais qu’on pourrait


voir. Il faut y ajouter une infinité d’émotions, de pensées, de croyances,
d’interprétations, de sons, de rêves, d’opportunités, d’odeurs, de points de
vue, de façons de se faire plaisir, de réponses, de non-réponses, de choses à
dire et de manière d’aider. POURTANT, engoncés dans nos habitudes,
enfoncés jusqu’au cou dans nos histoires sur ce que nous sommes et
l’aspect supposé de notre réalité, nous ne faisons à chaque instant
qu’égratigner la surface des choses. Ainsi, nous sommes entourés en
permanence d’innombrables versions de la réalité qui déchirent grave, et
qui restent simplement plantées là comme une bande de jeunes filles
timides lors de leur première virée en boîte, appuyées contre le mur, à
attendre que quelqu’un les invite à danser.

Comme l’a dit le poète William Blake, avec beaucoup d’éloquence : « Si les
portes de la perception étaient nettoyées / Toutes les choses apparaîtraient à
l’homme telles qu’elles sont, infinies. »

Alors… pourquoi ne pas créer un truc qui déchire ? Hou hou ! On parle de
votre vie, là ! Songez que si vous vous décidiez enfin à dépasser vos raisons
de penser que l’argent c’est le mal, que l’intimité vous effraie ou toute autre
excuse parmi la pléthore que vous considérez sérieuses et réelles (alors
qu’elles ne sont très probablement que mignonnes et ridicules), vous
pourriez créer, littéralement, la réalité que vous voulez.

Dès que je me trouve moi-même impressionnée par un ensemble


particulièrement créatif d’excuses de ma composition, ou que je me prends
en train d’organiser dans ma tête une fête de la pitié en mon honneur, je
pense à Ray Charles. Je n’écoute pas souvent ses disques, mais c’est
toujours vers lui que je me tourne quand j’ai besoin d’un bon coup de pied
dans le derrière : membre d’une minorité, ruiné, aveugle, orphelin à quinze
ans élevé dans la partie « colorée » de la ville à une époque où l’esclavage
n’était pas un si lointain souvenir, il est devenu l’un des musiciens
américains les plus influents de tous les temps. En gros, un type qui n’a pas
perdu son temps à se trouver des excuses.

Chacune des minuscules tentatives de pauvre-de-moi-isme que je tente


d’opposer à Ray se racornit et redevient par comparaison le « essaie
encore » morveux qu’elle est en réalité, et me revoilà forcée de regarder ma
vie, et mes excuses, sous un nouvel angle. Sérieux ? Tu vas vraiment laisser
ça t’arrêter ?

Tout ce que vous avez à faire, c’est prendre la décision d’abandonner tout
ce qui vous dessert, même si vous y êtes attaché, et rendre possible la réalité
que vous voulez. La vie est une illusion de votre perception, elle se trouve
modifiée dès l’instant où vous décidez de la modifier.

Notre expérience sur cette planète est déterminée par la façon


dont nous décidons de percevoir la réalité.

Je sais ce que vous vous dites. « C’est ça ! Comme si ça pouvait être aussi
facile ! Si c’était le cas, est-ce que j’aurais passé tout ce temps à me cogner
la tête sur le mur de verre de ma médiocrité voulue ? »

Mais avant que cela ne vous mette de mauvaise humeur, rappelez-vous :


tous ces errements dans les réalités qui soi-disant nous enferment ont une
grande valeur car ils nous permettent de grandir, d’évoluer et d’apprendre –
les mers agitées fabriquent de bons marins. Toutefois, c’est à vous de
décider du temps que vous comptez passer à l’école, à travailler encore et
encore sur les mêmes problèmes. Votre diplôme est déjà imprimé, il
n’attend plus que vous. Vous n’avez plus qu’à laisser tomber votre histoire
actuelle pour en écrire une autre qui conviendra mieux à celui ou celle que
vous êtes vraiment.

Si vous voulez vous joindre à la fête et changer de perspective, suivez les


conseils de ce livre (mais suivez-les VRAIMENT, pas à moitié ; et croyez-
y, tant que vous y êtes). Potassez la bibliographie que vous trouverez en fin
d’ouvrage, ainsi que sur mon site. Impliquez-vous à fond dans l’abandon
des liens que vous entretenez avec des actes et des pensées de basses
fréquences, ayez confiance en l’amour infini que l’Univers éprouve pour
vous, envoyez à la peur votre poing en pleine figure et foncez bravement
dans l’inconnu.

Ah, et faites ça, aussi :

1. PRENEZ CONSCIENCE DES HISTOIRES QUE VOUS VOUS


RACONTEZ

Appelons-les des « histoires », parce que c’est précisément ce qu’elles sont.


Elles ne sont pas la vérité. Elles peuvent être réécrites. Vous êtes l’auteur de
votre vie ; pas vos parents, pas la société, pas votre conjoint, pas vos amis,
pas les camarades de classe qui vous appelaient Gros Lard au collège. Plus
vite vous déciderez de vous écrire un nouveau script, plus vite votre vie
deviendra géniale.

Abandonner vos histoires nécessite avant tout de les identifier. Écoutez-


vous parler et penser, et commencez par prendre vos propres mensonges sur
le fait. Nous nous habituons tant à nos disques rayés, au point de nous y
retrouver totalement et de ne même plus les entendre, sans parler de douter
de leur réalité. Nous nous battrions à mort pour défendre leurs contre-
vérités !

Traquez plus spécifiquement les phrases qui commencent par :

J’ai toujours…
Je ne suis jamais…
Je ne peux pas…
Je devrais…
Je suis nul en…
J’aimerais…
Je voudrais…
Je n’ai pas…
Un jour…
J’essaie de…

Jeanne Pauvrette, avocate, se dit qu’elle doit conserver son poste atroce
dans ce cabinet prestigieux, faute de pouvoir en trouver un autre qu’elle
aimerait et qui payerait aussi bien. Vraiment ? Et c’est pourquoi personne
sur terre, selon toi ma chère Jeanne, n’occupe un poste qu’il aime tout en
gagnant plus que toi ?

Sandra Célib répète à qui veut l’entendre qu’elle ne trouvera jamais


d’homme parce que tous les bons sont déjà pris. Vraiment, Sandra ? Tous
les hommes beaux et seuls ont été impitoyablement chassés et abattus, si
bien que, peu importe le nombre de rendez-vous que tu décroches ou le
nombre de fois que tu vas faire des courses chez Monoprix en talons hauts
super sexy, tu n’en rencontreras jamais aucun ? Et le type génial que ta
copine Déborah vient de rencontrer était donc le dernier survivant de ce
génocide ?

Jean Padsous, coach personnel, parle toujours de ses problèmes d’argent et


se plaint en permanence de l’absence de gros clients. Vraiment, Jean ?
Aucun ? Nulle part ? Alors comment se fait-il que d’autres coachs nagent
littéralement dans une mare de gros clients ? Que certains ont même créé
une marque de boissons énergisantes avec leur gueule sur la canette et
qu’ils en font de la pub à la télé ?

Une autre bonne méthode pour débusquer une histoire consiste à porter
votre attention sur les éléments qui pèchent dans votre vie. Si vous êtes
souvent en colère, peut-être que votre histoire c’est « personne ne me
comprend ». Si vous avez toujours des kilos de trop, c’est peut-être « je n’ai
aucune volonté ». Si on ne vous a pas invité au réveillon de Noël alors que
vous ne laissiez parler personne d’autre que vous aux trois réveillons
précédents, ce doit être « personne ne fait attention à moi ».

Rappelez-vous, comme l’a dit Wallace Wattles : « Peu importent les


apparences : penser ce que vous souhaitez penser, c’est penser la vérité. »
Plutôt que de vous prétendre coincé dans ces réalités qui puent, servez-vous
du pouvoir de la pensée pour changer d’attitude et changer de vie.
Alors, soyez attentif : quelle est votre histoire préférée, celle que vous
employez le plus souvent pour vous saboter ? Qu’est-ce que vous vous
entendez dire ou penser en permanence, à tel point que cela définit ce que
vous êtes (ou plutôt ce que vous croyez être) ? Dégagez ce disque rayé de
votre platine mentale tout de suite, et vous pourrez vous consacrer à réécrire
vos histoires et vous créer le genre de vie qui vous fait vibrer.

2. REPÉREZ CE QUE VOUS GAGNEZ À TRAVERS


VOS HISTOIRES

Nous ne faisons jamais rien ou presque rien sans en tirer bénéfice, d’une
façon ou d’une autre, saine ou malsaine. Si une histoire idiote parvient à
vous pourrir la vie à ce point, c’est que vous devez y trouver votre compte.

Supposons par exemple que votre histoire à vous, c’est d’être déprimé. Il y
a de fortes chances pour que, si vous êtes déprimé, vous vous sentiez dans
votre droit de ne pas travailler dur, de ne pas faire le ménage ou de sport.
Tout le monde le sait, c’est pratique. Ça attire l’attention. Des gens passent
voir comment vous allez ; parfois, même, ils apportent à manger. Et puis ça
vous procure un sujet de discussion. Sans compter que ça vous autorise
aussi à ne pas essayer de faire des choses trop dures, histoire de ne pas
risquer l’échec. Et à boire de la bière au petit-déjeuner.

Supposons maintenant que votre histoire, c’est de ne pas arriver à gagner de


l’argent. Tant que vous restez fauché, vous avez raison. Vous êtes une
victime, ce qui vous rend dépendant des autres et vous apporte de
l’attention. On vous invitera souvent au restaurant. Vous n’avez pas à
prendre vos responsabilités. Vous pouvez abandonner avant même d’avoir
commencé, pas d’échecs possibles. Et si votre barre tombe encore bien en
dessous de la médiocrité, vous pouvez accuser les autres, les circonstances,
plutôt que de prendre le risque de changer, puisque vous ne pouvez pas
vous permettre de prendre des risques financiers.

Supposons enfin que votre histoire, c’est d’être nul pour les relations
amoureuses sérieuses. Vous avez votre liberté. Pas besoin de vous engager,
vous pouvez continuer à reluquer l’herbe plus verte chez le voisin. Vous ne
risquez pas d’être blessé puisque vous n’êtes pas vulnérable. Vous pouvez
vous plaindre d’être toujours célibataire, et on vous plaindra. Vous avez le
lit pour vous seul, vous échappez aux compromis et à l’obligation de vous
épiler (sauf en été).

Sans nous en rendre compte, nous valorisons bien plus les avantages que
nous retirons de nos histoires que ce que nous pourrions obtenir autrement.
Car ils nous sont connus, familiers, confortables, et que nous craignons de
les abandonner. Si nous sommes déprimés ou victimes (ou autre chose)
depuis l’enfance, nous nous mentons à nous-mêmes en nous persuadant que
c’est là notre vérité d’adulte afin de continuer à en récolter les « fruits ».
C’était notre stratégie de survie, enfant, mais elle est devenue inefficace et il
faut nous en débarrasser, faute de quoi nous sommes condamnés à
reproduire éternellement le même schéma.

Admettons, par exemple, que vous ayez grandi avec un père violent et
alcoolique, et que votre stratégie pour éviter de devenir l’objet de sa rage
était de ne jamais dire un mot, de rester complètement invisibles. Adulte,
vous ne dites jamais le fond de votre pensée et ne vous défendez jamais.
Vous récoltez toujours des fruits trompeurs, vous jouez la sécurité plutôt
que de risquer de vous faire mal ou de vous faire crier engueuler, mais, en
réalité, ce comportement vous nuit. En vous cachant, en ne défendant pas ce
que vous êtes, vous menez la vie de qui n’a qu’une envie au réveil : se
rouler en boule sous la couette et se rendormir plutôt que de se lever et
d’affronter sa journée.

Une fois identifiés les faux avantages que vous apportent vos histoires, vous
pouvez engager le processus de réécriture et les remplacer par de nouvelles
versions plus puissantes qui serviront l’adulte que vous êtes.

3. DÉBARRASSEZ-VOUS DE VOS CASSEROLES

Vous savez maintenant à quoi ressemble la bête. Ne vous reste plus qu’à la
tuer. Prenez votre liste de « je ne peux pas » et de « je devrais » et écrivez
votre « flux de conscience » (voir l’exemple ci-après) en essayant de
ressentir jusque dans la moelle de vos os ce que vous apporte ce genre de
fausses croyances : « Je me sens unique, je me sens en sécurité, je peux
vivre chez mes parents, pas besoin de trouver du travail », etc. Dressez la
liste de ces faux avantages. Faites vraiment un effort pour les coucher tous
par écrit.

Maintenant, concentrez-vous sur l’attention, l’unicité, la sécurité ou autre,


bref, sur ce qui vous pousse au fond à agir ainsi, et devenez transparent sur
ces motivations. Prenez-vous sur le fait, ressentez les choses à fond.

À présent, voyez vos faux avantages pour ce qu’ils sont vraiment : de


petites parties effrayées de vous-même, qui tiennent leur rôle. Remerciez-
les pour avoir essayé de vous protéger et pour vous avoir tenu compagnie
tout ce temps, puis virez-les, sans regret.

Ensuite, remplacez les sensations que vous procuraient ces avantages


trompeurs par des sensations de joie, de pouvoir et d’excitation à l’idée de
devenir enfin celui que vous êtes vraiment, et en pensant à ce que cela vous
apportera.

Imaginez le gamin qui quitte votre corps et l’adulte puissant qui le


remplace. Inspirez l’adulte, expirez l’enfant et la vieille histoire. Un peu
comme si vous récupériez les clés de la Ferrari des mains de cet enfant de
sept ans qui la conduisait jusqu’alors et qui a manqué de vous tuer.
Imaginez-vous comme l’adulte prenant sa place derrière le volant.

Continuez de visionner (ou d’écrire) ce que ça fait quand l’adulte véritable


vient remplacer la vieille histoire de votre enfance. Ressentez ça. Laissez-
vous l’excitation vous gagner. Là, prenez une décision : vous êtes prêt pour
ce changement, prêt pour enclencher des actions décisives sur ce chemin
qui est le vôtre.

Imaginons par exemple que Sandra Célib en ait tellement bavé qu’elle
décide d’agir avec force et d’affronter ses problèmes relationnels. Elle va
commencer par être très claire sur ses histoires à elle :

Je ne rencontre pas d’homme parce que tous les bons sont pris.
Je suis nulle pour la drague.
Je ne sais jamais quoi dire aux hommes.
Je n’attire pas les hommes. Pas les bons en tout cas.
Je fais peur aux hommes.
Je ne fais pas confiance aux hommes.
Je crois vraiment que personne ne m’attend.

Une fois dressée sa liste (qui pourrait faire des pages ; j’ai réduit pour la
clarté de l’exemple et la possibilité de sortir de chez moi aujourd’hui),
Sandra écrit son « flux de conscience » à propos des bénéfices qu’elle tire
de tout cela. Je dis « flux de conscience » précisément parce qu’il faut se
laisser porter par le courant, ne pas éditer, ne rien censurer, se contenter
d’écrire. Dans le cas de Sandra, cela pourra donner quelque chose comme :

En disant qu’il n’y a plus d’hommes, je me lave de toute responsabilité pour


n’en avoir rencontré aucun. Je peux me sentir victime et me dire que j’ai
raison de rester seule. Je prouve à quel point les hommes sont nuls, puisque
je n’en rencontre aucun de bien. Ma douleur de n’être pas digne et ma
méfiance envers les hommes sont constamment renforcées par le fait d’être
seule. J’ai l’impression de savoir ce que je fais, de maîtriser les choses en
ne laissant personne s’approcher. Je me sens libre. Je me sens en sécurité.
Je me sens à part car mon non-respect des règles m’attire de l’attention.

Encore une fois, on pourrait continuer comme ça pendant des pages, mais je
crois que vous avez saisi le truc.

Une fois toutes ses fausses récompenses couchées sur le papier, Sandra peut
se concentrer sur elles, les ressentir pleinement, les remercier d’avoir essayé
de la protéger (on évite le quart d’heure d’autodénigrement, merci), puis les
congédier et les remplacer par d’autres histoires, plus puissantes. Elle peut,
littéralement, les échanger pièce pour pièce. Par exemple :

En disant qu’il n’y a plus d’hommes, je me lave de toute responsabilité pour


n’en avoir rencontré aucun

Devient :

Le monde est plein de mecs géniaux et aimants et je suis parfaitement


capable et même enthousiaste à l’idée de m’en trouver un bien.

Je peux me sentir victime et me dire que j’ai raison de rester seule.

Devient :
J’ai du pouvoir, je suis aux commandes de ma vie. Je choisis d’aimer et
d’être aimée.

Je prouve à quel point les hommes sont nuls, puisque je n’en rencontre
aucun de bien.

Devient :

J’aime et j’ai confiance en les hommes et cela me fait grand plaisir d’être
avec un type super qui me rend folle de bonheur.

Ces nouvelles histoires deviennent sa nouvelle vérité. Afin d’y adhérer plus
encore, elle se concentre sur elles, les inspire et s’efforce de sentir ô
combien elles la rendent heureuse. Ces histoires sont à présent ses nouvelles
affirmations (vous vous souvenez de ça ?), qu’elle va écrire et se répéter à
voix haute encore et encore et encore, et qui vont instantanément remplacer
les vieilles, des fois qu’elles s’échapperaient de sa bouche ou de son esprit
par accident.

On résume :

1. Faites la liste de vos vieilles histoires, celles que vous avez


pris l’habitude de raconter et de penser.
2. Écrivez les bénéfices que vous en retirez.
3. Ressentez ces faux bénéfices, remerciez-les de leur aide et
décidez de les abandonner.
4. Prenez chacun de ces faux bénéfices et remplacez-le par une
nouvelle histoire plus puissante.
5. Répétez-vous cette histoire, ou cette affirmation, encore et
encore et encore, jusqu’à ce qu’elle devienne vraie.
6. Contemplez votre nouvelle vie géniale.
Rien n’est permanent dans ce monde et nos histoires ne font pas
exception à la règle. Pourtant, nous nous accrochons à elles
pour éprouver un faux sentiment de sécurité, qui nous entraîne
invariablement au chagrin et à la perte. Soyez prêt à lâcher
prise. Ne cessez jamais de réinventer vos histoires en
grandissant.
4. ALLEZ DE L’AVANT

Une fois tout le travail ci-dessus effectué et vos nouvelles histoires bien en
place, agissez. Si autrefois vous étiez déprimé mais que vous avez décidé
d’oublier ça, arrêtez la musique mélancolique, cessez de dire que vous vous
sentez nul, de prétendre que vous êtes habillé dès lors que vous avez enfilé
un peignoir, etc. À la place de tout ça, concentrez-vous sur les bonnes
choses, faites ce que vous aimez faire, bref, produisez un effort plutôt que
de vous affaler dans la sensation familière et confortable de la déprime.

Prenez conscience d’avoir développé des habitudes et combattez-les.


Comportez-vous comme quelqu’un qui ne serait jamais déprimé. Habillez-
vous comme lui, traînez avec le même genre de personnes, parlez comme
lui, faites ce qu’il fait. Pénétrez-vous de cet enseignement : vous pouvez
obtenir ce que vous voulez. Cela ne marchera pas si vous vous contentez de
faire semblant. Impossible de penser : « OK, je vais à un rendez-vous galant
et je me dis que je vais passer un super moment mais, en vrai, je sais que ça
va être horrible parce que c’est toujours horrible, même si j’essaie d’adopter
la bonne attitude face à ça. »

Se jeter à l’eau tout en se croyant, au fond de soi, régi par les


circonstances du passé, c’est comme pardonner à quelqu’un tout
en continuant d’espérer qu’il tombe le cul dans une flaque d’eau.

5. SORTEZ DE LA ROUTINE

Parlez à des inconnus, portez des vêtements différents, allez faire vos
courses dans une nouvelle épicerie, préparez un dîner pour quelqu’un que
vous souhaitez mieux connaître, changez de marque de dentifrice, allez voir
un film un mercredi à minuit, apprenez trois nouvelles blagues, allongez
vos pas, remarquez cinq trucs super que vous n’aviez jamais remarqués
chez votre mère, chez vous, dans votre maison, dans vos croyances, sur
votre visage. Forcez-vous à sortir de votre routine et vous serez sidéré par
ces nouvelles réalités qui ont toujours été là et qui soudain se présentent à
vous.

6. ENRAYEZ LA SPIRALE

Il y a aussi la très populaire Spirale des Ténèbres : vous y entrez quand


votre chien meurt et que vous prenez soudain conscience que vous êtes
désormais célibataire et sans chien, et que vous le resterez puisque tout le
monde vous quitte, même votre chien, et que ce ne serait probablement pas
le cas si vos cuisses étaient moins grasses ou si vous étiez moins dans
l’ombre de votre sœur parfaite qui est plus ou moins à elle seule la raison de
votre absence totale de confiance en vous, et bla bla bla.

Vous pouvez être triste, mais que cela ne prenne pas des proportions
dramatiques. Si une mauvaise chose arrive, ressentez-la, tirez-en les
enseignements, passez à autre chose et reprenez votre vie méga-excitante là
où vous l’aviez laissée.

7. AIMEZ-VOUS

Plus que le drame.


18

PROCRASTINATION
perfection et… terrasse de pub polonais
Pour tout déchirer,
vous devez commencer par bouger.

JEN SINCERO, AUTEUR, COACH,


AUTOCITATIONNEUSE

L’un de mes premiers boulots après la fac a été coordinatrice de production


pour le festival Ethnic Folk Arts de New York, organisé par une association
à but non lucratif. J’avais entendu parler du poste par un ami et décidé qu’il
était fait pour moi, même si je n’avais jamais rien produit de ma vie et que
je bâillais d’ennui à la seule évocation des arts populaires. Mais ça m’avait
l’air marrant : ils bossaient dans un loft à Tribeca, s’y connaissaient à fond
en musique et amenaient leurs chiens au travail. En plus, le festival en
question rassemblerait musiciens, danseurs et artistes venus des quatre coins
du monde, qui tous se retrouveraient dans un pub polonais avec une terrasse
dans le Queens pour une grosse teuf. Autrement dit : des types en kilts, des
saucisses gratuites et de la bière à foison.

J’ai donc écrit un CV qui comportait, entre autres accomplissements :


production de pièces de théâtre à l’université (j’avais demandé à des amis
de venir voir le spectacle de mon petit copain), création de plusieurs
organisations au lycée (une équipe de luge qui n’a jamais été en compétition
et n’ a connu qu’une seule rencontre durant laquelle l’activité principale a
été de se procurer de la bière) et travail à la station de radio de la fac (je
traînais beaucoup avec un pote DJ).

Puis j’ai enfilé un tenue de bureau décontractée qui ne m’allait pas du tout
(je l’avais empruntée à ma mère) et je suis allée passer l’entretien. Deux
heures plus tard, ma grande bouche et moi avions un nouveau boulot.

La nuit qui a suivi, je l’ai passée les yeux écarquillés de terreur. Mon Dieu,
qu’avais-je fait ? Je suis un monstre ! Ces gens gentils avec leur grand cœur
et leurs sandales aux pieds m’avaient remis une boîte de conserve contenant
tout l’argent collecté l’année durant pour ce festival. Moi, j’étais
l’imposteur qui allait tout faire capoter.

J’ai d’abord songé à me dénoncer mais, répugnant toujours à gâcher les


bonnes occasions, j’ai finalement résolu de me donner à fond. Résultat, j’ai
plus travaillé pour eux que jamais dans ma vie auparavant. J’ai décidé de
me montrer à la hauteur et de me démener pour que ce festival soit le plus
beau qu’aucun pub polonais ait jamais vu ; j’y suis parvenue, et avec les
honneurs, sans fausse modestie.

J’ai demandé à mes vingt-sept amis sans emploi de distribuer les flyers
contre des billets pour les bières et les saucisses gratuites susmentionnées,
j’ai mené le troupeau des danseurs de polka indociles au bon endroit au bon
moment, j’ai installé le vendeur de latkes et me suis débrouillée pour que le
défilé de cornemuses se déroule sans accroc.

Je ne vous demande pas (forcément) de mentir pour obtenir ce que vous


voulez ; en revanche, si vous n’essayez même pas, vous vous mentez à
vous-même.

Quand on dit qu’on n’a pas les compétences, c’est souvent qu’on
est en réalité trop effrayé, plutôt qu’incapable.
La plupart du temps, ce n’est pas le manque d’expérience qui nous retient,
mais le manque de détermination.

Nous dépensons tant d’énergie à nous chercher des excuses pour ne pas
être, ne pas faire ou ne pas obtenir ce que nous voulons, à élaborer le parfait
mirage qui nous empêchera d’atteindre nos rêves ! Imaginez ce dont on
serait capable si on la fermait, plutôt, et qu’on mettait cette énergie au
service de la poursuite de nos objectifs ! Voici les bonnes nouvelles :

1. Nous en savons tous beaucoup plus que nous l’admettons.


2. Nous sommes attirés par ce pour quoi nous sommes
naturellement doués (ce qui compte bien plus qu’un diplôme,
soit dit en passant).
3. La nécessité est le meilleur des professeurs.
4. La passion est plus forte que la peur.

Avec le recul, je me rends compte que j’étais bien plus qualifiée pour ce
poste que je ne le pensais. Je suis grande sœur, donc j’aime commander.
J’adore organiser des fêtes et je suis capable de parler à n’importe qui,
même des Russes de soixante-seize ans ne parlant pas un mot d’anglais et
très angoissés à l’idée de ne plus remettre la main sur leurs collants
moulants.

Par la suite, j’ai fait beaucoup de choses pour lesquelles je n’étais « pas
qualifiée », mais j’ai également perdu un temps considérable à prétendre
que je n’étais pas prête pour d’autres, que je voulais pourtant vraiment faire.
Curieusement, les fois où je me suis lancée ont été bien plus amusantes que
celles où je suis restée plantée à attendre d’être prête.

Qu’il s’agisse de votre profil sur un site de rencontre que vous n’êtes pas
encore disposé à rendre public, de ce voyage que vous souhaitez
entreprendre quand vous aurez perdu cinq kilos ou de cette affaire que vous
lancerez dès que vous aurez suffisamment économisé… Lancez-vous.
Maintenant. À fond. Après tout, vous pourriez vous faire écraser demain par
un semi-remorque.

Une fois, j’ai passé un mois entier à organiser mon bureau pour écrire un
livre. J’ai trouvé pile la bonne chaise, disposé le bureau exactement au bon
endroit près de la fenêtre, changé toutes les fournitures trois fois de place,
tout nettoyé jusqu’à pouvoir opérer quelqu’un à cœur ouvert sur la
moquette, et puis j’ai tout écrit assise à la table de ma cuisine.

La procrastination est une des formes les plus fréquentes


d’autosabotage parce qu’elle est très accessible.

Il y a tant de choses amusantes à faire pour procrastiner, et tant de gens


emballés à l’idée de procrastiner avec vous.

Ça peut être très drôle sur le coup mais, à un moment, l’excitation retombe
et vous voilà quelques années plus tard à vous demander ce que vous avez
fichu et à vous traiter de gros glandeur. Et comment se fait-il que d’autres
aient obtenu de bonnes grosses promotions dans leur boulot, soient partis
faire un tour du monde ou ne cessent de parler à la radio du dernier
orphelinat qu’ils ont ouvert au Cambodge ?

Si votre décision de changer votre vie est sérieuse, vous


trouverez un moyen.
Sinon, vous trouverez une excuse.

Afin de vous amener là où vous voudriez arriver dans cette vie, voici
quelques astuces testées et approuvées pour dire stop à la procrastination :

1. RAPPELEZ-VOUS QUE LE MIEUX EST L’ENNEMI


DU BIEN

Allez, bon sang, mettez-moi ce satané site en ligne, envoyez les flyers,
décrochez votre téléphone, réservez cette salle même si vous n’êtes pas tout
à fait prêt ! Tout le monde se moque que ce ne soit pas parfait, la plupart ne
le remarqueront même pas ! De toute façon, rien n’est jamais 100 % parfait,
alors autant y aller maintenant. Le meilleur moyen de finir est d’avoir déjà
commencé. Enclencher la dynamique est une merveilleuse chose, très sous-
estimée. Alors bougez-vous les fesses et démarrez. MAINTENANT !

2. PRENEZ NOTE DE CE QUI VOUS BLOQUE

Quand vous travaillez sur votre projet, quel qu’il soit, ou quand vous faites
semblant d’y travailler, à quel moment bloquez-vous ? Quand il faut
effectuer les recherches nécessaires ? Passer le coup de fil qui fait peur ?
Trouver le moyen de financement ? Juste au début ? Quand il faut
s’engager ? Quand ça prend corps ? Quand ça commence à marcher ? Avant
de vous lever ?

Si vous arrivez à définir le moment exact où vous vous dites « fait chier,
j’me casse ! », vous pourrez éviter la sortie de route en engageant des
coachs ou des assistants, en vous préparant psychologiquement, en
déléguant précisément cette partie ou en supprimant toute distraction
possible justement à ce moment-là.

Par exemple, mettons que vous ayez découvert qu’à chaque fois que vous
vous apprêtez à décrocher votre téléphone pour trouver des dates pour votre
spectacle, vous passez plutôt des heures sur Facebook. Coupez Internet ou
allez passer vos coups de fil dans un endroit sans connexion : dans un parc,
dans votre voiture, en Antarctique. Et puis décidez que vous devez passer
cinq appels avant d’aller voir si quelqu’un a commenté la photo de votre
chat qui mange une frite.

3. PARIEZ AVEC UN AMI SANS SCRUPULE

Un bon moyen de se tenir pour responsable est de faire un pari avec


quelqu’un qui n’hésitera pas à vous le rappeler, quelqu’un sans pitié. Pas de
gants, pas de « tu as fait de ton mieux ». Plutôt le genre de type prêt à vous
humilier avant même qu’une excuse ne sorte de votre bouche, à se pointer
chez vous avec un sac en toile de jute, un bandeau et un bloc de béton frais
si d’aventure vous pensiez vous en tirer sans payer. Assurez-vous aussi qu’il
vous en coûtera de perdre l’objet du pari sans pour autant que ce soit
impossible. Par exemple, vous pouvez parier mille euros que vous aurez
écrit le premier chapitre de votre livre avant une certaine date. Optez pour
un gros montant que vous êtes toutefois capable de payer, une somme tout
juste à votre portée. Puis écrivez le chèque, ajoutez la date de paiement et
posez-le sur votre bureau pour vous rappeler ce qui vous attend si vous ne
vous mettez pas au travail. Si vous voulez encore ajouter de l’enjeu, dites-
lui que, plutôt que de lui verser la somme, vous en ferez don à une
association ou à un parti qui représente tout ce que vous détestez.
Personnellement, j’ai remarqué que ce genre de cauchemar fonctionne à
merveille sur ma capacité d’autodiscipline.

4. TENEZ COMPTE DE VOS MÉTHODES

Si vous êtes du genre à tout faire en panique à la dernière minute, et que


vous le savez bien, pourquoi gâcher du temps à angoisser dans l’intervalle ?
Allez à la plage, buvez un cocktail. Et une fois sous pression, mettez-vous
au boulot. Il n’y a rien de pire que de perdre du temps à essayer de travailler
sans y arriver ou à s’angoisser en faisant tout autre chose : le travail
n’avance pas et on ne profite de rien. Le pire du pire. Déterminez une bonne
fois pour toutes combien de temps vous sera nécessaire et vaquez à vos
activités avant que le réveil ne sonne.

5. AIMEZ-VOUS

Dès maintenant, sans condition.


19

LE DRAME
de la noyade
Ma vie a été remplie de tragédies
dont certaines ont vraiment eu lieu.

MARK TWAIN, ÉCRIVAIN AMÉRICAIN, HUMORISTE

Quand je me lance dans l’écriture d’un nouveau livre, je trouve très utile de
commencer par rédiger une fiche séparée pour chaque chapitre. J’inscris en
haut de la fiche son titre, puis mes notes en dessous, et j’étale toutes ces
fiches devant moi pour avoir une vision d’ensemble. C’est ce que j’ai fait il
y a quelques jours, c’était super ! Contemplez la gloire de mon nouveau
livre ! Deux secondes plus tard, malheureusement, j’étais prise de panique.

Oh mon Dieu, ça fait beaucoup de chapitres, comment vais-je parvenir à


écrire tout ça dans les délais impartis, la deadline approche à toute vitesse
et je ne suis même pas complètement sûre de ce que je vais mettre dans
chaque section, non mais qu’est-ce qui m’a pris, pourquoi je n’ai pas
commencé il y a huit mois et est-ce que j’ai le droit de boire un verre de vin
si tôt le matin, s’il vous plaît, quelqu’un j’ai besoin d’aide, je coule…

J’ai fermé les yeux et respiré un grand coup.


Vas-y un chapitre à la fois. Alors j’ai tiré au hasard une fiche sur la table,
j’ai ouvert les yeux et, bien sûr, c’était : le drame de la noyade.

J’aimerais vous rappeler, ainsi qu’à moi, qu’une grande partie de la peine et
de la souffrance qu’on s’inflige trouve sa source dans la dramatisation
inutile que nous produisons de nous-mêmes. Nous pouvons être à genoux,
dépassés par les événements, plongés dans un état catatonique à nous
balancer bouche bée d’avant en arrière, tout ce qu’il faudra pour nous en
remettre et créer une nouvelle réalité, comme pour tout dans la vie, c’est un
changement de perception.

La vie n’est qu’un rêve.


Ne la transformez pas en cauchemar.

Nous avons la chance inouïe de bénéficier de toutes ces choses, ces


opportunités, ces idées, ces gens, ces activités, ces passions, ces
expériences, ces responsabilités… Opter pour la panique plutôt que de
profiter à fond de la vie, c’est donner de la confiture aux cochons. Gâcher
un cadeau magnifique.

Dans le but de vous aider à retrouver la joie de vivre à la vue de votre


gigantesque liste de tâches, analysons les trois plaintes les plus fréquentes
liées au sentiment de noyade :

1. JE N’AI PAS LE TEMPS

Grâce au grand travail de gens aux gros cerveaux, nous savons que le temps
n’est qu’une illusion. Bien que nous ignorions en grande majorité ce que
cela signifie, il est possible d’envisager la chose sous un autre angle plus
facile à interpréter : manquer de temps est une illusion. Par exemple :

Je n’ai pas le temps de trouver une vraie place alors je vais me garer sur
cet emplacement de livraison. Oh dommage, je viens de passer trois heures
que je n’ai pas à sortir ma voiture de la fourrière, deux de plus à me perdre
sur le trajet de retour et encore quarante-cinq minutes pour m’en plaindre à
ma femme.

Je n’ai pas le temps de ranger mon bureau. Oh c’est bête, je viens de perdre
une demi-heure que je n’ai pas à chercher mon téléphone enfoui sous une
pile de saloperies. Et, ô surprise encore, mon téléphone est déchargé. Ça
veut dire que je vais encore passer du temps à chercher le foutu chargeur
qui est peut-être sous cette pile de livres là-bas, enfin j’espère, pitié…

Quand nous y sommes obligés, soudain, nous trouvons le temps. Ce qui


signifie qu’il était là dès le début, mais que nous avions choisi de nous
limiter en croyant qu’il n’y était pas. Avez-vous déjà remarqué que, quand
on a six mois pour faire quelque chose, on met six mois à le faire, alors que
quand on n’a qu’une semaine, on ne met qu’une semaine ? Dès que vous
aurez compris que le temps, comme le reste de notre réalité, c’est dans votre
tête, vous vous débrouillerez pour le mettre de votre côté plutôt que d’en
devenir l’esclave.

Voici quelques trucs à faire dès maintenant pour soumettre le temps à votre
volonté :

MONTREZ-LUI DU RESPECT
Si vous voulez avoir plus de temps dans votre vie, montrez-lui du respect.
Si vous êtes toujours en retard, si vous perdez votre temps ou si vous êtes
expert en plans foireux, vous n’envoyez pas le bon message à l’Univers,
aux autres et à vous-mêmes. Il faut leur signifier que votre temps est
précieux, que vous en voulez plus et que vous essayez de vous en libérer le
plus possible.

Vous pouvez créer tout ce que vous désirez, mais il faut le vouloir vraiment.

Si vous agissez comme si le temps n’avait aucune importance, que vous


pouvez le gâcher, ne pas le respecter, vous n’êtes pas en harmonie avec ce
que vous dites vouloir et vous aurez donc beaucoup de mal à l’obtenir.
Songez au temps comme à une personne. Est-ce qu’elle continuera
longtemps de vous rendre visite si vous la traitez en permanence comme un
parasite un peu idiot ? Je ne pense pas.

Si vous êtes toujours en retard, prenez l’habitude d’être en avance. Si vous


passez votre temps à annuler ou oublier vos rendez-vous, reprenez-vous.
Notez-les et honorez-les. Programmez une alerte sur votre téléphone pour
vous rappeler de vous préparer. Tôt. Écrivez sur le dos de votre main. Tenez
parole si vous vous engagez. Ce n’est pas sorcier : si vous voulez entretenir
une saine relation avec le temps, entretenez une saine relation avec le
temps. Non seulement cela vous aidera à disposer de plus de temps dans
votre vie mais, en plus, vous sortirez de ce groupe de gens impolis qui ne
cessent d’en faire perdre aux autres.

GARDEZ VOS AMIS PRÈS DE VOUS,


ET VOS ENNEMIS PLUS PRÈS ENCORE
Qu’est-ce que vous faites quand vous ne faites pas ce que vous devriez
faire ? Vous glandez sur Facebook ? Vous répondez aux mails ? Vous
mangez même sans avoir faim ? Une fois identifiées vos distractions
favorites, il est facile de s’en prémunir. Coupez Internet et votre téléphone
quand vous travaillez. Barrez-vous la route de la cuisine tant que vous n’en
avez pas fini si vous vous surprenez en permanence hébété devant la porte
ouverte du réfrigérateur. Nous prenons tellement de mauvaises habitudes
que nous ne nous en avisons même pas la moitié du temps. Vos points
faibles reconnus, vous pourrez vous en prémunir.

DÉCOUPEZ-VOUS LA TÂCHE
Rien de plus déprimant que de contempler une tâche immense et de se
demander comment il pourrait être seulement possible de la terminer un
jour. Alors n’essayez pas d’avaler un éléphant tout rond, découpez-le en
petits morceaux. Par exemple, plutôt que de déambuler sans fin chez vous
en passant d’une pièce bordélique à l’autre, à vous demander comment vous
y prendre pour nettoyer cet immense bazar (et donc à essayer d’élaborer une
excuse pour ne pas le faire plutôt qu’une stratégie pour y arriver),
concentrez-vous sur une pièce à la fois. Notre cerveau explose quand il doit
traiter trop de choses en même temps. En analysant chaque tâche
séparément, l’ensemble paraît soudain beaucoup plus gérable.

Le cerveau adore les petits morceaux.

Le découpage marche aussi très bien avec le temps. Par exemple, si vous
êtes en train de monter votre nouveau site Internet, plutôt que de lui
accorder des journées entières de travail, optez pour des sessions d’une
heure. Dans cet intervalle, interdit d’aller aux toilettes, de vous chercher
quelque chose à manger, de regarder vos textos, de vous connecter à
Internet, etc. Une fois passées les soixante minutes, vous pouvez vous
accorder une pause et faire ce que vous voulez, jusqu’à votre prochaine
session d’une heure. On peut faire beaucoup de choses en soixante minutes,
alors que le cerveau se noie quand on essaie de tout faire d’un coup.

2. J’AI TROP À FAIRE

Avez-vous remarqué que, quand vous demandez aux gens comment ça va,
ils répondent 99 fois sur 100 quelque chose comme : « Bien. Beaucoup de
boulot, mais bien. » C’est un peu devenu le « très bien, merci » de nos
jours. Pas très fun, si ? Quel genre de message envoie-t-on au monde et à
nous-mêmes avec cette réponse ? Pas étonnant que nous ayons tous
l’impression de vivre avec une liste de tâches géante gravée sur un bloc de
béton attaché à notre cou. Ce qu’il faut faire d’urgence :

FAITES ATTENTION À CE QUE VOUS


DITES
Arrêtez de dire que vous êtes trop occupé. Focalisez-vous sur le plaisir que
vous prenez à vos activités et aux intervalles de temps libre plutôt que de
vous sentir écrasé par la tâche. Décidez que vous vivez une vie géniale,
détendue, pleine de projets passionnants que vous adorez approfondir, et
envoyez ce message au monde et à vous-même. Puis sortez de chez vous et
allez-y franchement.

CHERCHEZ DE L’AIDE
Si vous vous sentez complètement dépassé et désorganisé et que vous ne
savez plus par où commencer ni comment continuer, demandez de l’aide.
Emberlificotés que nous sommes dans nos vies, nous ne voyons plus
certaines choses pourtant évidentes pour un regard extérieur. Ça vous est
déjà arrivé d’accorder de riches minutes à la recherche de vos lunettes alors
qu’elles étaient sur votre tête ? Eh bien, c’est un peu ça. Vous pouvez passer
des heures, des jours ou des mois (ou même toute votre vie) à élaborer une
stratégie pour la refonte de votre site, un programme de remise en forme ou
une méthode d’organisation de votre bureau, alors que quelqu’un qui,
contrairement à vous, n’est pas enterré vif sous cette masse mouvante,
pourra peut-être résoudre le problème en un rien de temps. Mettez un
nouveau cerveau sur le coup.

Et choisissez quelqu’un qui sait ce qu’il fait, je vous prie. N’écoutez pas les
avis d’un type aussi fauché que vous en matières financières ni les conseils
de drague d’un célibataire en phase terminale. Que quelqu’un soit prêt à
vous aider gratuitement ou contre un simple échange ne fait certainement
pas de lui le candidat le plus qualifié non plus. Travailler avec un
professionnel vous fera économiser du temps et de l’argent sur le long
terme puisque vous éviterez ainsi d’en passer par réparer les dégâts causés
par votre piètre première tentative.

Engagez un coach d’entreprise, demandez à un ami rationnel et qui a réussi


de venir prendre un café, embauchez un consultant en désordre. Et si rien de
tout cela ne convient dans votre cas personnel, lisez ça :
SOYEZ PRAGMATIQUE
On s’attaque parfois à un trop gros morceau parce qu’on se croit obligé de
tout faire, que le monde s’écroulerait si on ne faisait pas tout. Ou qu’on est
mauvais et indigne d’amour si on échoue à accomplir les huit millions de
trucs qu’on a sur le feu. Alors, soyez très honnête ici : pourquoi faites-vous
tout ça ? Est-il absolument nécessaire de tout faire ? Et de tout faire en
même temps ? Est-ce que rien ne pourrait attendre ? Ou être délégué ?
Abandonné ? Si vous devez vraiment tout faire, qu’est-ce qui rendrait la
tâche plus plaisante ?

De même que savoir découper son temps, découper ses tâches permet
d’éviter la panique et rend les choses plus gérables. Voici comment s’y
prendre :

Dressez une liste de tâches. Regardez-la bien.

Qu’est-ce qui est pressé ?


Qu’est-ce qui peut attendre ?
Faites deux colonnes avec ça. Cachez la colonne qui peut
attendre.
Quelles sont les tâches prioritaires de la colonne « à faire tout
de suite » ?
Lesquelles sont subalternes ?
Déléguez les subalternes ou reléguez-les aux heures perdues et
consacrez votre journée aux prioritaires. C’est ce qu’on appelle
prioriser, les amis !
Plus votre liste sera courte, mieux vous vous sentirez.
Et rappelez-vous : vous ne ferez jamais tout. Arrêtez de vous
stresser pour ça.
Faites ce que vous pouvez faire dans la joie plutôt que d’essayer
de tout faire dans la douleur.

DÉLÉGUEZ OU MOUREZ
Un des meilleurs moyens d’alléger votre fardeau est d’arrêter d’être
maniaque et/ou radin et d’engager quelqu’un pour vous aider. Ou de
déléguer aux personnes qui vous entourent (voir plus loin).

Il est rigoureusement impossible de faire prospérer une affaire,


d’obtenir une promotion ou d’être un parent parfait en gérant
absolument tout, tout seul (et en plus, ça fait des cheveux blancs).

Déterminez ce que vous détestez ou ce pour quoi vous avez toujours été nul,
ou ce que vous n’avez vraiment pas le temps de faire, et trouvez quelqu’un
qui le fera à votre place. Je sais bien que, si vous ne l’avez pas déjà fait,
c’est parce que vous ne pouvez pas vous le permettre financièrement, ou
parce que vous pensez être le meilleur pour ça, ou parce que vous êtes
complètement maniaque, mais comme beaucoup d’excuses de ce genre, la
solution est sous vos yeux, mais vous ne regardez pas au bon endroit. Si
vous aviez absolument besoin d’aide, si c’était une question de vie ou de
mort, que feriez-vous ? Vous engageriez un stagiaire de la fac d’à côté. Vous
iriez chercher un ami ou un membre de la famille pour vous aider. Vous
embaucheriez quelqu’un pour seulement trente minutes par semaine, quitte
à augmenter les sessions ensuite. Vous vendriez quelque chose pour toucher
l’argent qui vous manque pour embaucher. Ou vous pourriez l’emprunter.
Ou vous pousser à le gagner. Vous pourriez parler du problème aux
ressources humaines, et cela deviendrait leur problème. Vous pourriez
demander à votre mari de vider le lave-vaisselle et à votre fils devenu ado
de nettoyer le garage pour vous libérer du temps. Nous sommes entourés
d’aide. En recevoir ne nécessite parfois que de porter un regard différent sur
la situation, ou de ne pas baisser les bras si facilement.

Décider qu’il vous est impossible d’obtenir une chose que vous voulez ou
dont vous avez besoin vous coupe immédiatement du flux grâce auquel
vous auriez pu la faire se réaliser, en plus de vous éloigner de ce qui vous
avait séduit chez elle en premier lieu. Dès que vous pensez « je ne peux
pas », l’Univers se dit « OK, dans ce cas, pas besoin de t’aider, à plus
mec ». Même quand vous n’avez pas la moindre idée de la manière dont ça
peut venir, restez ouvert à la possibilité qu’une aide va se présenter d’elle-
même, et vous pourriez être surpris de ce que vous parviendrez à créer et de
la quantité de soutien dont vous bénéficierez. Décidez qu’il vous le faut,
croyez en son accessibilité, faites tout ce qui est en votre pouvoir pour en
créer la possibilité et gardez la foi. Alors, le comment vous sera révélé.

RAPPELEZ-VOUS, VOUS ÊTES NUMÉRO 1


Faites passer vos priorités en premier. N’allez pas voir vos mails, n’écoutez
pas vos messages, n’ouvrez pas Facebook tant que vous n’avez pas lancé
votre journée et accompli quelques-unes de vos tâches. Ne répondez ni aux
appels ni aux textos quand vous êtes occupé. Les besoins des autres
pourraient nous occuper pendant plusieurs vies, et si vous les laissez faire,
c’est exactement ce qu’ils feront.

3. J’EN PEUX PLUS

Croire que votre vie va s’écrouler si vous prenez quelques jours est non
seulement malsain, c’est aussi arrogant (le monde continuera de tourner
même si vous vous arrêtez de travailler, voyez-vous). Si vous ne prenez pas
de congés, votre corps finira par freiner des quatre fers et vous tomberez
malade. Les corps font souvent ça. Le stress est l’un des principaux facteurs
de cancers, de maladies cardiaques, de problèmes de foie, d’accidents
stupides, de la mauvaise humeur et de l’incapacité soudaine à respirer.

Même sans tenir compte de votre santé, accorder du temps aux activités qui
vous inspirent devrait être l’une de vos priorités parce que, bon, quel serait
le sens de la vie sans elles ? Serait-ce drôle de vous réveiller à 85 ans pour
vous rendre compte que vous n’avez pas réussi à « trouver le temps » de
vous faire plaisir ? Que faisiez-vous de plus important ? Ce n’est pas un
luxe réservé aux plus riches, aux plus intelligents ou aux moins enlisés que
vous. C’est un luxe réservé aux gens qui y accordent du temps et choisissent
de vivre une vie plus plaisante.

Servez-vous des outils de ce chapitre pour trouver le temps de vous


accorder le repos dont vous avez besoin et les plaisirs que vous voulez afin
de profiter de la vie tant qu’il en est encore temps.

4. AIMEZ-VOUS

Vous déchirez grave.


20

LA PEUR,
c’est pour les nuls
Nous avançons sur la pointe des pieds
toute la vie en espérant parvenir
sain et sauf à notre mort.

ANONYME

Quand je vivais au Nouveau-Mexique, une amie m’a emmenée dans cette


grotte dont elle avait entendu parler, dans les monts Jémez. « C’est plutôt
comme un gros trou dans le sol, en fait, avait-elle précisé, mais j’ai entendu
dire que c’est génial. » Elle ne me l’avait pas très bien vendue, surtout
quand elle avait ajouté qu’il nous faudrait nous traîner à quatre pattes à
l’intérieur, mais de toute façon, je ne l’écoutais pas vraiment. Les grottes ne
m’intéressent pas trop, quelle que soit leur taille. Je n’y allais que pour le
trajet, la randonnée dans les montagnes et ce super resto de burger que
j’avais découvert la dernière fois que j’étais passée dans le coin. La grotte
n’était qu’une étape nécessaire du voyage, un peu comme prendre de
l’essence.

Après un joli bout de route sous le ciel infini du Nouveau-Mexique et une


superbe randonnée sur un chemin de terre rouge à travers une forêt de pins à
pignons, nous sommes arrivées à la grotte, exactement semblable à ce que
mon amie avait décrit : un trou à la base d’une petite colline, juste assez
grand pour qu’on puisse ramper à l’intérieur. Ma copine m’a lancé une paire
de protège-genoux et une lampe de poche, puis elle est rentrée. Je l’ai suivie
à quatre pattes, la lampe entre les dents. Dix minutes plus tard, j’avais
l’impression que l’issue, de même que toutes mes chances de remanger un
burger un jour, s’était évanouie. S’il se passait le moindre truc, un
tremblement de terre, une crue soudaine, l’arrivée d’un monstre, d’un
crotale ou même d’un moustique, on était foutues. Le tunnel de pierres
blanches escarpées qui nous entourait s’était si bien rétréci que, lorsque
mon amie s’est enfin arrêtée de ramper pour s’adosser à la paroi, elle a dû
tellement pencher la tête en avant qu’on l’aurait dit prête à mâcher son
propre cou. Mais qu’est-ce que je foutais là ?

« Bon, on passe à la partie sympa. T’es prête ? », m’a-t-elle demandé.


« Éteins ta lampe. » J’ai obéi. Elle a éteint la sienne juste après. Je me suis
retrouvée dans les ténèbres obscures et sombres les plus absolument noires
de l’histoire. J’ai senti les germes de l’hystérie éclore et pousser le long de
ma nuque et, pour la première fois de ma vie, j’ai totalement compris la
peur.

La peur était tout ce que je pouvais voir dans ce trou. Elle était assise là,
omniprésente, gigantesque, avalant tout, me regardant droit dans les yeux
pour me demander : « Alors, tu vas te laisser dévorer ou quoi ? »

J’ai pris conscience que, sans le moindre effort, j’aurais pu me laisser aller à
une crise de panique claustrophobique, à gratter, mordre et crier à pleins
poumons comme une vieille folle ; un truc colossal. Après, une fois qu’on
aurait retrouvé nos carcasses molles et ensanglantées pour les tirer de ce
trou, on aurait passé mon amie et moi des semaines entières face à un mur
sans dire un mot, avec un entonnoir sur la tête.

Ou… pas. J’avais le choix.

Craindre ou ne pas craindre, telle est la question.


Je suis ravie de vous apprendre que j’ai décidé de remettre à plus tard la
terreur frénétique pour privilégier une retraite dans le calme, en rampant
vers la sortie et le pays du soleil, des grands espaces et de la bipédie. Je suis
sortie de là avec une quantité flippante de sable dans les oreilles, une
crampe à la mâchoire tant j’avais serré ma lampe entre les dents et une
compréhension nouvelle et profonde de la dimension du choix dans la peur.

C’est si simple ! La peur sera toujours là, immuable et prête à déclencher la


panique, mais nous pouvons choisir de nous y adonner ou bien de rallumer
la lumière, de la noyer et de passer outre, au besoin en rampant. J’ai aussi
pris conscience que noyer la peur était en réalité plutôt facile ; simplement,
nous sommes conditionnés pour penser autrement.

Nous avons pris l’habitude d’être apeurés.

Enfants, nous sommes remplis de peur, comme de sucre. En grandissant,


nous continuons à absorber les mauvaises nouvelles à la télé, les horreurs
dans les journaux et la violence dans les livres, les films, les jeux vidéo et
toutes ces saloperies qui nous emplissent à ras bord de la peur de notre
monde. On nous enseigne à jouer la sécurité, à ne pas prendre de risque, on
nous encourage même à passer ce message de prudence à nos voisins.

C’est devenu partie intégrante de notre conditionnement social, à tel point


que nous n’en avons même plus conscience.

Par exemple, quelle serait votre réaction immédiate si quelqu’un que vous
aimez profondément vous disait, frétillant d’enthousiasme, une des choses
suivantes :

Je fais un emprunt énorme pour financer l’affaire de mes rêves.


Je vais faire le tour du monde. Pendant un an. Tout seul.
Je démissionne de mon emploi sûr à temps plein pour devenir
acteur.
J’ai rencontré quelqu’un d’extraordinaire la semaine dernière
et je suis raide dingue amoureux. On va se marier.
Je vais faire un saut en parachute.
Quand nous observons quelqu’un qui s’apprête à sauter en confiance vers
l’inconnu, notre première réaction est un cri : « Fais gaffe ! » Non
seulement nous avons pris l’habitude de jeter nos peurs, nos soucis et nos
doutes à la face des autres mais, en plus, nous nous félicitons de le faire,
parce que, croyons-nous, cela signifie que nous nous faisons du souci pour
eux.

Et ÇA, c’est flippant, si vous voulez mon avis.

Avez-vous déjà entendu parler de la « mentalité de crabe » ? Si vous mettez


plein de crabes dans un seau, dès que l’un d’entre eux marchera sur ses
congénères pour escalader la paroi, les autres essayeront de le faire
retomber plutôt que de l’aider à sortir. Pas étonnant qu’en latin on les
appelle cancer.

Imaginez combien serait différent notre monde si nous nous comportions un


peu moins comme des crabes. Si on nous enseignait à vraiment croire aux
miracles (oui, je sais, ça paraît cliché de dire ça), si on encourageait et
récompensait la prise de risque et les sauts dans l’inconnu, plutôt que
d’aviser contre et de crier au loup. On dit sans cesse que tout est possible,
on grandit tous avec des posters de chatons et de bébés phoques sur nos
murs qui nous disent de suivre nos rêves, mais à la seconde où l’on fait un
véritable pas décisif dans cette direction, toutes les alarmes s’enclenchent,
toutes les lumières s’allument. Vous voyez ce que je veux dire ?

La peur se loge dans l’avenir. Le sentiment de peur est réel, mais la peur
elle-même est imaginaire puisque rien n’est encore arrivé. La mort, la
banqueroute, la jambe cassée, le trou de mémoire sur scène, la punition
pour être arrivé en retard, le rejet, etc. Nous n’avons souvent aucune
garantie que ce nous craignons arrivera, ni que ce serait tellement effrayant
si c’était le cas. Prenez la mort, par exemple. Si ça se trouve, nous quittons
nos corps et fondons dans un état de pur amour, de lumière, de boule à
facettes, de licornes et de petits lapins, un vertige orgasmique ininterrompu.
C’est tout aussi plausible que n’importe quoi d’autre concernant l’avenir,
alors pourquoi nous en faire ?

Tout ce qu’il nous faut pour inverser le facteur peur, c’est apprendre à être à
l’aise dans l’inconnu, plutôt que d’être terrifié par lui. Et c’est avec la foi
qu’on y parvient.

Cela peut se résumer dans la façon dont vous choisissez d’approcher la vie :

Votre peur surpasse-t-elle votre foi en l’inconnu (et en vous-


même) ?
Ou votre foi en l’inconnu (et en vous-même) surpasse-t-elle votre
peur ?

Tandis que vous vous décidez, voici un peu de matière à penser rédigée par
cette bonne vieille Helen Keller :

La vie est une aventure audacieuse, ou n’est rien. Regarder le changement


en face et se comporter en esprits libres quand frappe le destin, voilà la
force invincible.

Songez à cet instant indescriptible, quand vous décidez « tant pis, je


fonce », et que soudain l’excitation remplace la peur. Vous voilà sur un tapis
volant, à signer au bas de votre offre d’achat, à affronter votre père, à glisser
une alliance sur un doigt, à monter sur scène devant une salle comble. Voilà
ce que c’est de se sentir vivant !

Juste de l’autre côté de votre peur se trouve votre liberté.

Voici quelques astuces pour bien vous orienter dans la jungle de la peur :

1. REGARDEZ LA PEUR DANS LE RÉTROVISEUR

Souvenez-vous d’actions radicales que vous avez accomplies dans le passé


et qui vous avaient alors vraiment donné les chocottes par leur ampleur.
Regardez-les à présent. Sont-elles si terrifiantes ? Parvenez-vous à ressentir
de nouveau la même peur à leur encontre ? Même une vague réminiscence ?
Gardez cela en tête quand vous affronterez de nouveaux défis : peu importe
combien est terrifiant le prochain saut, ce ne sera plus qu’un pet de lapin
quand vous y repenserez plus tard. Alors pourquoi attendre ? Pourquoi ne
pas le considérer dès aujourd’hui comme un pet de lapin ? Voyez vos défis
depuis votre avenir, contemplez-les du haut de la colline de la victoire et ils
perdront tout leur pouvoir paralysant.

Je prends toujours en exemple mon premier voyage en Inde quand je


commence à flipper. C’était l’un de mes premiers grands voyages en solo et
bien que toute mon expérience de l’Inde se résumât à cette époque à deux
CD de Ravi Shankar et quelques poulets tikka masala, je me disais que ce
devait être un endroit très chouette à visiter. Je voulais découvrir des lieux
complètement nouveaux, vivre une réalité la plus éloignée possible de la
mienne. J’avais le sentiment que partir en Inde serait comme passer de
l’autre côté du miroir.

Alors, j’ai acheté mon billet, et cela m’a frappée. Qu’est-ce que j’essayais
de prouver ? Pourquoi ? Je n’étais jamais allée si loin toute seule, où je ne
connaissais personne, ne parlais pas la langue, ne savais pas du tout à quoi
m’attendre. Je vous promets que je m’en étais fait une véritable montagne,
la chose la plus effrayante que j’avais jamais entreprise de ma vie. Je
m’imaginais comme un point minuscule, très loin, de l’autre côté du globe,
flottant dans l’espace, complètement anonyme. Un fantôme. Une étrangère.
Je pouvais disparaître sans laisser de trace. Tous ceux que j’aimais
n’auraient jamais aucune idée de ce qui m’était arrivé. Pouf !

J’en étais arrivée à un tel point d’angoisse que je me faisais des films dans
lesquels je me blessais gravement ou bien ma meilleure amie mourait, afin
d’avoir une excuse pour ne pas y aller (pour une raison mystérieuse, annuler
mon billet ne m’a jamais traversé l’esprit). Coup de chance, cependant,
personne n’est mort, et je me suis retrouvée dans une voiture direction
l’aéroport avec la sensation de me rendre à mon propre enterrement. Du
moment où j’ai mis un pied dans le terminal international, toutefois, j’ai été
embarquée dans un océan de couleurs, de gens venus des quatre coins du
monde, de gestes, de langues, et ma frayeur s’en est trouvée dans l’instant
écrasée par l’excitation. Je vais en Inde, putain !
Une fois dans l’avion, je me suis assise à côté d’une magnifique femme
indienne vêtue d’un sari rose et portant d’immenses boucles d’oreilles en or.
Elle s’est tournée vers moi, m’a souri et m’a offert un M&M’s. C’est alors
que j’ai percuté. Tu n’es pas seule, espèce de dingo. Tu es entourée de gens.
L’un des besoins humains de base, ce sont les relations sociales. J’ai ensuite
passé deux mois à voyager dans un pays qui est devenu l’un de mes endroits
préférés sur terre, ce qui a déclenché chez moi un amour du voyage tel qu’il
a transformé ma vie.

Cela, ajouté à d’autres exemples tirés de ma vie personnelle, m’a convaincu


à jamais que :

NOS PLUS GRANDES PEURS SONT NOS PLUS GRANDES PERTES DE TEMPS.

Affrontez la peur armé de cette vérité : la peur est dans votre tête. Ainsi, elle
perdra tout son ascendant sur vous.

2. RETOURNEZ LA PEUR COMME UNE CHAUSSETTE

Quand vous sentez que la peur prend le dessus, regardez-la sous un autre
angle. Commencez par la décortiquer afin de trouver ce qui vous effraie
vraiment pour mieux pouvoir le retourner à votre avantage plutôt que de le
laisser vous abattre. Montrez-lui qui est le chef. Faites-lui avaler sa cravate.

Par exemple :

J’aimerais écrire un livre mais je n’arrive pas à m’asseoir et à l’écrire pour


de bon. Pourquoi ? J’ai peur que le résultat soit très mauvais. Que se
passerait-il si c’était mauvais ? Si c’est mauvais, j’aurais l’air d’un idiot.
Et alors ? Les gens se moqueront de moi. Et alors ? J’aurais honte. Donc
vous n’écrivez pas votre livre afin de vous protéger de ne pas vous sentir
idiot et de ne pas avoir honte.

Maintenant, renversez le tout. Vous sentiriez-vous plus ou moins idiot et


honteux si vous n’écrivez pas votre livre ? Plus. Je sais que l’idée est
bonne. Et ça a toujours été mon rêve. Alors, votre stratégie de ne pas
l’écrire afin de ne pas vous sentir idiot et honteux fonctionne-t-elle ? Non.
Puisque vous risquez de vous sentir honteux et stupide dans les deux cas,
qu’est-ce qui est pire : essayer de l’écrire et obtenir un mauvais livre ou ne
jamais l’écrire et vivre la non-vie d’une médiocre mauviette honteuse ?
Vivre la non-vie d’une médiocre mauviette honteuse.

Décomposez la peur afin de pouvoir analyser et désamorcer ce qui


précisément vous effraie dans la situation. La peur est tout entière dans la
façon dont vous choisissez de regarder les choses, c’est pourquoi, en
changeant de perspective, vous pourrez utiliser la peur de NE PAS faire ce
que vous voulez faire comme un carburant dans votre quête de gloire.

3. VIVEZ L’INSTANT PRÉSENT

Est-ce qu’il vous arrive quelque chose d’effrayant ici, là, tout de suite ?
Maintenant, assis dans votre fauteuil, est-ce que quelque chose de vraiment
mauvais se produit ou sont-ce plutôt les pensées dans votre tête qui vous
mettent en panique ? Vous dépensez une précieuse énergie qui pourrait vous
servir à tout déchirer en pétant les plombs dès le début. Restez plutôt dans
l’instant présent, connectez-vous à une version supérieure de vous-même.
Si vous êtes sur le point d’entrer au tribunal, de sauter d’un avion ou de
demander votre augmentation, respirez dans le moment, restez en lien avec
l’Énergie-Source. Maintenez hautes votre fréquence et votre foi dans les
miracles plutôt que de succomber aux peurs de votre esprit, et vous verrez
que vous serez plus à même de gérer correctement la situation que vous
vous apprêtez à affronter. De plus, neuf fois sur dix, c’est bien plus
effrayant dans votre esprit qu’en réalité.

4. COUPEZ LE ROBINET À CONNERIES

Soyez plus conscient des informations que vous absorbez. Quels blogs
lisez-vous ? Quelles séries regardez-vous ? Quels livres choisissez-vous ?
Quels articles sélectionnez-vous dans le journal ? Quels films allez-vous
voir au cinéma ? De qui demandez-vous l’avis ? Sur quoi vous concentrez-
vous dans votre vie de tous les jours ? Il ne s’agit pas de vivre dans le déni
ou de vous déconnecter de la réalité du monde, mais de déterminer la
quantité exacte d’informations dont vous avez besoin. Est-ce que vous êtes
en train de jouer les voyeurs devant un accident de voitures, ou bien de
collecter de précieuses informations qui vous permettront d’apporter au
monde un changement positif ?

Vous noyer dans la peine et la souffrance n’aidera personne, pas même


vous, pas plus que vous priver de nourriture n’aidera ceux qui ont faim. Si
vous désirez aider le monde et vous avec, tenez haute votre fréquence et
faites votre travail dans la joie, au faîte de votre puissance.

5. NE PENSEZ À RIEN D’ÉNERVANT DANS VOTRE LIT

Notre esprit se transforme en loupe géante qui grossit mille fois nos
angoisses quand on est allongé dans notre lit, à trois heures du matin, sans
rien pour nous distraire. À moins que vous ne décidiez de sortir du lit pour
immédiatement passer à l’action, ne gâchez pas votre temps à penser à vos
problèmes. Chaque fois que vous le faites, vous vous apercevez le matin
venu qu’ils ne sont pas si graves. Vous le saviez, et pourtant… Usez de vos
capacités de méditation pour sortir les pensées dérangeantes de votre tête.
Concentrez-vous et détendez chaque muscle de votre corps, un par un,
doucement, par la seule volonté, afin que cela occupe dans votre cerveau
tout l’espace dont vous vous serviez pour paniquer. Respirez profondément
et songez à tout ce que votre vie compte d’extraordinaire, écoutez une
méditation dirigée, faites tout votre possible pour gagner une bonne nuit de
sommeil, vous gérerez la situation le lendemain matin. La seule chose pire
que de passer la nuit éveillé en mode panique est d’être trop fatigué le
lendemain pour faire quoi que ce soit.

6. AIMEZ-VOUS

Vous serez invincible.


21

DES MILLIONS
de miroirs
Personne ne peut vous faire sentir inférieur
sans votre consentement.

ELEANOR ROOSEVELT, ACTIVISTE, FÉMINISTE, SUPER-


HÉROÏNE,
DÉTENTRICE DU RECORD DE LONGÉVITÉ AU POSTE DE
PREMIÈRE DAME DES ÉTATS-UNIS

L’un des trucs les plus incroyables chez les gens, c’est cette capacité qu’ils
ont à nous fournir d’emblée des informations précieuses et souvent
terriblement intimes sur eux-mêmes. En faisant un peu attention, on détecte
ces indices qu’ils transmettent par leur langage corporel, leur apparence,
leur mode de vie, leurs actions, leurs centres d’intérêt, leurs mots, leur façon
de traiter leur chien, la serveuse du bar, les autres, etc. Certains portent tout
ça bien en évidence à la vue de tous, d’autres le laissent filtrer par petites
bribes : « j’adore le ski nautique », « j’admire vraiment ta sérénité face à ton
problème de poids », « je sors de prison », etc. À l’exception du sociopathe
ou du menteur pathologique et talentueux, la majorité de l’humanité nous
donne beaucoup d’informations à digérer dès la première entrevue.

Toutes ces informations passent ensuite par le filtre de qui nous sommes et,
selon notre perception, nos jugements, nos problèmes et le nombre d’années
que nous avons passées en thérapie, nous décidons si nous souhaitons, ou
pas, mieux connaître cette personne.

Nous sommes tous attirés ou repoussés par certaines choses chez nos
semblables. Celles que nous repérons le mieux sont celles que nous
identifions aussi chez nous. Les autres sont pour nous comme des miroirs :
si quelqu’un vous dérange, vous projetez sur lui un défaut qui vous déplaît
chez vous ; à l’inverse, si vous le trouvez super, c’est qu’il reflète une
qualité que vous avez perçue chez vous et que vous appréciez (même si
vous ne l’avez pas entièrement développée). J’ai l’air de faire là une énorme
généralisation, mais laissez-moi le temps de vous expliquer.

Votre réalité se définit par ce qui attire votre attention et par la façon dont
vous choisissez de l’interpréter. Cela marche pour tout, y compris chez les
gens de votre entourage. Par exemple, votre personnalité déterminera votre
réaction, parmi une myriade d’autres possibles, au fait que votre petite amie
a pris pour habitude de vous appeler « le gros débile ». En effet, vous
pourriez A) décoder ça comme un avertissement, « attention, tyran », B)
comprendre ça comme un signe de sa nervosité, de son manque de
confiance en elle ou de son manque de manières, C) voir ça comme un bon
présage qui signifie « elle est en souffrance et c’est pourquoi elle inflige ça
aux autres, pour apaiser sa propre douleur ; il lui faut vraiment quelqu’un de
compréhensif, comme moi », D) voir ça comme un bon présage puisque, en
effet, vous êtes un gros débile, ou encore E) trouver ça très drôle puisque
cela n’a rien à voir avec vous.

Les gens qui vous entourent sont d’excellents miroirs de qui


vous êtes, et de l’amour ou du manque d’amour que vous vous
portez.

Nous attirons certaines personnes dans notre vie pour de bonnes raisons,
tout comme elles nous attirent dans la leur. Nous nous aidons mutuellement
à nous développer, à résoudre nos problèmes, si nous saisissons les
opportunités de tirer des enseignements, plutôt que de simplement réagir
(en nous mettant sur la défensive, en justifiant nos actions, en nous
plaignant) à ce qui nous irrite le plus chez elles. C’est notre copine
agaçante, notre oncle pénible, nos clients énervants, nos voisins intrusifs ou
cette dame dans le train avec sa voix comme un klaxon qui nous aident à
grandir et à nous voir tels que nous sommes, plus que nos meilleurs amis
(sauf dans leurs petits moments agaçants, nous pouvons les remercier
aussi). Ne ratez pas les leçons que vous procure ce type dont vous aimeriez
tant clouer le bec à coups de poing.

Les comportements qui nous irritent chez les autres nous irritent parce
qu’ils évoquent quelque chose que nous n’aimons pas en nous. Ils
déclenchent des réflexes de peur ou de manque de confiance ancrés dans
nos cerveaux parfois à notre insu. Pendant très longtemps, mon grand truc
était de considérer la féminité comme une marque de faiblesse agaçante. À
un moment donné, j’avais jugé que ce n’était pas cool ni puissant d’agir
comme une fille (ou d’en être une), aussi ai-je eu honte de la partie de moi
qui contenait ma féminité. C’est pourquoi je me sentais bien moins menacée
par les femmes qui se présentaient à moi armées d’une perceuse électrique
que par celles brandissant un crayon à sourcil, ce qui ne manque pas de sel
quand on sait qu’une de mes meilleures amies est aussi girly que possible.
Je l’ai rencontrée alors que nous travaillions toutes les deux à New York.
Elle m’a tout de suite attirée par son intelligence, son humour et sa
gentillesse, et grâce à son imitation parfaite d’une de nos collègues
déambulant dans les couloirs en tortillant du cul, qui me plie en deux de
rire, à m’accrocher aux meubles. Au contraire de moi, c’est une grande
amatrice de soirées de filles et de rendez-vous chez la manucure, une
reluqueuse forcenée de bagues de fiançailles sur main tendue de future
mariée rayonnante, une experte en salutations hystériques de vraies bandes
de copines : bras tendus en l’air, tête en arrière, yeux plissés, cri aigu « oh
my God ! » à cent mètres à la ronde. C’est pour ça que nous l’appelons
Rose.

Dix ans plus tard, je vis à Los Angeles et Rose en dehors de New York,
mariée, avec un paquet d’enfants, naturellement. Quand elle s’est décidée à
prendre ses premières vacances en solo depuis la naissance de ses enfants et
qu’elle s’est envolée pour San Diego où habite sa meilleure amie de fac,
elle m’a appelée pour la supplier de passer la voir. J’ai accepté, un peu à
contrecœur. Ce n’était pas les deux heures de route qui m’ennuyaient mais
la meilleure amie de fac, que je n’avais jamais rencontrée et qui devait être,
à n’en pas douter, encore plus rose que Rose. J’imaginais une scène de
gynécée avec peinturlurage d’orteils, visionnage de films avec Meg Ryan et
discussion sur nos kilos en trop. Mais j’aime beaucoup Rose, alors je me
suis lancée.

Pendant ce temps, à San Diego, la meilleure amie de fac de Rose n’était pas
tout à fait emballée à l’idée de voir débarquer de Los Angeles la super
copine que Rose a ramenée de ses années New York. Ses yeux se lèvent
pareillement au ciel à l’idée de la bombe d’œstrogènes qu’elle s’attend à
voir exploser. Imaginez donc notre bonheur commun quand nous avons
découvert que, en réalité, nous étions le même genre de machos ! Toutefois,
une fois admis que le terrain de jeu ne serait finalement pas aussi rose que
nous le craignions, la plus grosse surprise de l’aventure nous attendait : nos
côtés fille, complètement délaissés, se sont soudain sentis en sécurité et ont
pointé leur nez en trompette. Nous avons toutes les trois caqueté tout le
week-end à en perdre la voix, à coups de « oh my God » à tue-tête. Je ne
serais pas autrement surprise qu’un de mes ongles de pied ou deux se soient
retrouvés peinturlurés. Je ne me souviens plus, à vrai dire. J’étais
complètement bourrée au cocktail de meuf.

Je ne suis toujours pas le membre le plus actif des enterrements de vie de


jeune fille et je ne dis certainement pas qu’il faudrait que vous aimiez tout
ce qui vous dérange. Je veux simplement dire par là que, si vous détestez
activement quelque chose, c’est que ce quelque chose résonne en vous
d’une manière particulière, qu’il signifie quelque chose pour vous.

Quand vous avez affaire à quelqu’un qui vous énerve (et que vous devenez
mesquin, geignard, mauvaise langue), prendre de la hauteur, et affronter la
situation, sera bien plus utile que de simplement vous faciliter la vie à long
terme ; cela vous aidera à vous guérir, à grandir, à sortir du rôle de victime.
Parce que cela vous forcera à gérer les aspects les plus imbriqués de votre
personnalité, ces facettes dont vous n’êtes pas très fier. Personne ne prend
plaisir à s’admettre malhonnête, vaniteux, mal dans sa peau, immoral,
méchant, autoritaire, stupide, paresseux, etc. ; c’est pourtant ce qui vous
attire chez les gens, et ce qui les attire chez vous au départ. L’admettre est la
première étape pour passer à autre chose. Youpi !
Quand les gens sont agaçants d’une manière qui nous est complètement
étrangère, soit nous ne le remarquons pas, soit cela nous dérange à peine.
Par exemple, mettons que vous trouviez qu’une de vos amies proches est
une insupportable je-sais-tout. À chaque fois que vous ouvrez la bouche
pour raconter un truc que vous avez fait, elle la ramène pour dire qu’elle
aussi. Tout ce que vous savez, elle le sait déjà. Et elle en sait bien plus,
d’ailleurs. Elle doit s’assurer que vous, et tout le monde dans un rayon de
dix kilomètres, savez combien elle en sait davantage. Eh bien, tandis que
vous caressez l’idée de lui taper la tête contre le mur à chaque fois que vous
la voyez, quelqu’un d’autre pourrait bien être suspendu à ses lèvres à
chacun de ses mots, jamais rassasié de sa conversation passionnante.

Si elle vous rend fou, c’est probablement parce que vous êtes un je-sais-tout
vous-même, ou parce que vous avez peur d’en être un, ou encore parce que
vous craignez qu’on vous trouve ignorant.

Notre réalité est le miroir de nos pensées, y compris les gens qui la
peuplent.

Il en va de même pour l’attitude des autres envers nous. Prendriez-vous mal


qu’une personne enchaîne les blagues sur votre petite taille si vous mesuriez
presque deux mètres ? Vous ne le remarqueriez probablement même pas et,
dans le cas contraire, vous trouveriez simplement ça étrange. Mais que cette
même personne vous traite d’autoritaire alors que justement, au fond, vous
craignez de l’être, cela attirera votre attention. (Cela signifiera aussi qu’un
paquet d’énergie entoure leur propre autoritarisme, mais ce n’est pas votre
affaire.)

Plus vous portez votre attention sur une chose, plus vous créez dans votre
vie. Si vous êtes consciemment ou inconsciemment focalisé sur certaines
croyances quant à votre personnalité, ce que vous êtes, ce que vous aimeriez
être ou ne pas être, vous attirerez à vous des gens qui refléteront cela et
vous le renverront en pleine figure.

C’est pourquoi, quand vous avez affaire à un « ami » traître ou à une


personne nuisible que vous devez affronter ou éjecter de votre vie, vous
vous retrouvez pris dans un piège que vous avez tendu vous-même et qui
vous empêche de lui faire du mal, qui vous force à vous accrocher à ses
qualités ou à craindre le pire si vous cessez de supporter ses salades. Je me
moque que ce soit votre ami d’enfance, que vous le plaigniez, qu’il vous ait
aidé huit millions de fois ou qu’il soit désopilant, talentueux, charmant,
inspirant, désespéré, effrayant, influent, brillant ou sans défense. La raison
pour laquelle vous avez du mal à gérer cette situation n’a rien à voir avec
tout ça.

Ce qu’il se passe, en réalité, c’est qu’il vous faudrait reprogrammer les


idées limitées que vous vous faites de vous-même, ces excuses que vous
appliquez aux autres pour éviter d’affronter vos propres problèmes, et qui
vous empêchent de vous traiter, vous, correctement.

Au bout du compte, cela n’a rien à voir avec eux. Ce qui est en
jeu, c’est la certitude nécessaire que vous méritez d’être aimé et vu
pour ce que vous êtes vraiment.

Quand nous acceptons de nous négliger afin de supporter le mauvais


comportement des autres, nous agissons souvent selon cette impulsion :
nous ne sommes pas prêts à les mettre mal à l’aise alors qu’eux viennent de
nous le faire subir. Pas terrible au niveau estime de soi, vous ne trouvez
pas ? À propos, par « mettre mal à l’aise », j’entends refuser de rentrer dans
leur petit jeu, pas rendre la monnaie de leur pièce. Ce n’est pas œil pour œil,
ni s’abaisser à leur niveau. C’est rester fidèle à une haute version de vous-
même et peu importe que l’autre s’en trouve :

Déçu
Blessé
Gêné
Forcé de vous croire fou.
Il s’agit de vous respecter plutôt que de céder à votre besoin
immature d’être aimé.

C’est incroyablement puissant, car lorsque vous vous aimez suffisamment


pour vous en tenir à votre vérité quel qu’en soit le coût, tout le monde en
bénéficie. Alors, vous attirerez à vous le genre de choses, de gens et
d’opportunités compatibles avec votre moi véritable, ce qui est bien plus
agréable que de traîner avec une bande de vampires psychiques
désespérants. En refusant de participer aux scènes de ces gens (c’est-à-dire
en refusant de tailler les autres en pièces ou de se plaindre de l’injustice du
monde, etc.), non seulement vous élèverez votre fréquence, mais vous
offrirez aussi à ces comédiens une chance de s’élever également, plutôt que
de laisser tout le monde jouer à ce petit jeu minable.

Ne vous excusez jamais pour ce que vous êtes.


Ce serait trahir le monde.

Nous connaissons tous quelqu’un qui ne se laisse pas faire. Jamais. Nous
regardons ce genre de personnes avec de grands yeux admiratifs ; nous
n’essayerions même pas en rêve de les accabler de nos bêtises ou de les
prendre en défaut. Pourquoi ? Parce que nous les respectons et que, hum, ils
nous terrifient (d’une manière très saine). Et pourquoi les respectons-nous ?
Parce qu’ils se respectent eux-mêmes.

Alors, comment pourriez-vous vous débarrasser de vos projections et de vos


jugements méprisables pour faire au monde l’honneur de votre moi le plus
épatant, le plus décomplexé ?

1. CERNEZ CE QUI VOUS IRRITE

Commencez par repérer ce qui vous rend fou chez les autres et, plutôt que
de vous en plaindre, de juger ou de vous mettre sur la défensive, servez-
vous-en comme de miroirs. Surtout si ça vous rend complètement dingue.
Soyez très honnête avec vous-même. Est-ce une qualité que vous avez ? Ou
est-ce que, par certains côtés, cela vous ressemble terriblement, bien que
vous répugniez à l’admettre ? Est-ce que cela vous rappelle quelque chose
que vous essayez activement de minimiser chez vous ? Ou d’éviter ? Ou
dont vous faites précisément l’inverse ? Ou qui vous fait peur ? Devenez
fasciné plutôt que furieux de ce qui vous agace dans votre environnement,
et lancez la machine à apprendre.

2. QUESTIONNEZ CEUX QUI VOUS IRRITENT

Une fois que vous aurez découvert quelle partie de vous-même vous
projetez sur la personne qui vous rend marteau, vous pourrez vous en
libérer. Commencez par vous poser quelques questions très simples et
désamorcez les fausses histoires que vous vous racontez à ce propos depuis
des années.

Par exemple, quand vous êtes très énervé parce que votre ami, qui est
toujours en retard, l’est de nouveau, vous vous mettez dans cet état parce
que vous vous accrochez à une « vérité » quant à la ponctualité supposée
des gens. Retournez cette vérité et demandez-vous : « De quelles façons
suis-je toujours en retard ou indélicat, ou peu fiable ? » Ou peut-être : « De
quelles façons suis-je trop rigide ou trop autoritaire ? »

Dès que vous aurez votre réponse, demandez-vous :

QUI DEVRAIS-JE ÊTRE POUR QUE CETTE


SITUATION NE ME PÈSE PLUS ?
Reprenons l’exemple précédent et mettons que vous avez découvert en vous
plus de rigidité que vous ne l’auriez voulu. C’est une information de
première importance car, grâce à elle, vous savez qu’il vous faut gagner en
souplesse. Arrêtez d’exiger des autres qu’ils fassent les choses exactement
comme vous l’auriez souhaité (surtout ceux qui ont déjà prouvé qu’ils ne se
plieront jamais à vos exigences), prenez conscience des cas où vos attentes
sont ridiculement hautes par simple habitude et non parce que cela est
nécessaire, et demandez-vous toujours : « Est-ce que je ne pourrais pas
abandonner cette exigence ? » En devenant attentif à ce que nous faisons,
nous pouvons enquêter sur ce qui nous pousse à agir de telle ou telle façon
pour choisir ensuite, soit de continuer comme ça, soit de laisser tomber,
plutôt que de réagir aveuglément par la seule force de l’habitude.

QU’EST-CE QUE JE GAGNE À ÊTRE


COMME ÇA ?
Comme dit dans le chapitre 17 « C’est très facile dès qu’on a compris que
c’était pas dur », nous ne faisons rien gratuitement, même si ce que nous y
gagnons nous nuit en réalité. Toujours dans le même exemple, parmi les
bénéfices dont vous fait profiter votre rigidité se trouvent votre ponctualité,
votre capacité à agir, etc. Mais il y a aussi des avantages nuisibles : vous
forcez tout le monde à s’aligner avec vos quatre volontés, vous pouvez dire
« je te l’avais bien dit » dès que quelqu’un se plante (ce qui arrive souvent
si vous êtes vraiment passé maître dans l’art de la rigidité), vous gardez le
contrôle des événements, etc. Une fois pris sur le fait à tirer de fausses
récompenses de votre entêtement dans ce comportement, vous le verrez
pour ce qu’il est : pas forcément en harmonie avec ce que vous êtes ou ce
que vous aspirez à être, si bien que vous pourrez y renoncer quand il ne
fonctionnera pas.

COMMENT ME SENTIRAIS-JE SI J’ÉTAIS


AUTREMENT ?
L’une des meilleures façons de renoncer à ce genre de comportements
néfastes susmentionnés est de vous demander comment vous vous sentiriez
si vous ne le subissiez plus. « Comment me sentirais-je si j’enlevais ce
parapluie que j’ai dans le cul dès que quelqu’un ne fait pas exactement ce
que je veux, comme je le veux, partout, tout le temps ? » Posez-vous la
question, puis imaginez-vous comme étant cette personne qui y a renoncé.
Comment votre corps réagit-il ? À quoi vous sert à présent cette partie de
cerveau que vous consacriez auparavant à vos pensées empoisonnées
tournant autour de ces incapables qui refusaient de suivre vos instructions à
la lettre ? Percevez quelle serait votre réalité si vous y renonciez, humez-la,
visualisez-la, aimez le fait de vous être débarrassé de ça, puis abandonnez-
le sur le trottoir.

3. N’INCITEZ PAS

Dans les cas plus flous où vous n’êtes pas sûr de la marche à suivre, mais
que vous voulez vraiment apporter votre aide, identifiez bien la différence
entre aider et inciter. Quand vous tendez votre main secourable, avez-vous
l’impression d’être tiré vers le bas ou plutôt de hisser l’autre vers son plein
potentiel ? L’autre est-il reconnaissant ou prend-il ça comme un dû ? Est-ce
que votre aide lui sert à se bouger dans le bon sens ou réclame-t-il toujours
plus ? Une dernière fois. Pour la cinquantième fois.

Concentrez-vous et faites confiance à vos sensations. Si vous aidez


vraiment quelqu’un et qu’il en profite pour se montrer à la hauteur, tout le
monde élèvera sa fréquence et vous vous sentirez bien. Mais si vous le
poussez à bout de bras, vous vous sentirez lourd, déprimé et, au bout du
compte, plein de rancœur. Cela n’a rien de plaisant de laisser quelqu’un sur
le carreau quand il est au plus bas, mais si vous passez votre temps à le
relever, il ne se lèvera plus jamais de lui-même. Pourquoi le ferait-il ? Vous
êtes là pour ça. L’amour vache, c’est encore de l’amour.

4. BALANCEZ LES NOCIFS PAR-DESSUS BORD

Parfois, quel que soit le travail fourni sur vous-même, votre capacité à
pardonner ou votre talent à renoncer, il n’y a tout simplement pas moyen :
certaines personnes sont trop encroûtées dans leurs comportements
dysfonctionnels. Elles sont nocives. Mieux vaudrait encore accueillir les
puces d’un millier de chameaux plutôt que d’aller boire un café en leur
compagnie.
Là encore, il s’agit d’apprendre, d’aimer, de grandir afin d’accéder à une
version plus élevée de vous-même, pas de déterminer votre résistance à la
torture. Aussi s’agit-il, en même temps que de tirer des leçons des mauvais
comportements de ceux qui vous entourent, de savoir s’enfuir loin quand ils
sont pathologiquement autocentrés, violents, agressifs, négatifs, autoritaires,
jaloux, comédiens, manipulateurs, victimes, plaintifs, pessimistes ou cruels
avec les animaux. Voici comment :

D’ABORD, PENSEZ À VOUS


Comme nous l’avons vu, bien souvent nous sommes amenés à laisser sur le
carreau ceux que nous aimons, ou du moins que nous aimons beaucoup
pour leurs bons côtés. C’est pourquoi cette bonne vieille culpabilité pourrait
bien nous empêcher de faire ce qui doit être fait. Alors, restez fort. Voyez
cela comme être gentil avec vous-même plutôt que méchant envers eux.
Souvenez-vous qu’il faut vous élever au plus haut niveau de vous-même
plutôt que vous abaisser à leur niveau : cela pourra vous donner la force
nécessaire pour les dégager.

PUIS, APPUYEZ SUR EJECT


Autre détail fondamental à garder en mémoire quand vous désherberez
votre jardin : ne rentrez pas dans leur jeu. Coupez le cordon aussi vite et
simplement que possible, avec pas ou peu de discussion. S’ils négligent vos
sentiments au point que vous ressentiez le besoin de les éjecter de votre vie,
il y a de fortes chances qu’ils ne voient rien venir, aussi la discussion sur le
pourquoi du comment pourrait-elle durer une éternité si vous ne prenez pas
garde. Soyez soudain très occupé ailleurs, effacez-les, éloignez-les de vous
sans une explication. Plus ils crient fort, plus vous les négligerez.

Si une conversation est inévitable, rappelez-vous : vous avez déjà décidé


que vous ne voulez plus de ça ; ne tombez pas dans le piège de la remise en
cause de cette décision, ou de la discussion de leurs problèmes. Dites que
cette relation ne vous convient pas, que vous n’aimez pas ce qu’elle vous
fait ressentir, qu’il vous faut l’arrêter et que cela n’appelle aucun débat. Il
faut que cela soit à propos de vous, pour qu’ils ne trouvent rien à quoi se
raccrocher ou à discuter de leur côté.

5. AIMEZ-VOUS

Férocement, fidèlement, sans honte et sans scrupule.


22

LA
belle vie
C’est super d’être ici.
C’est super d’être n’importe où.

KEITH RICHARDS,
DIEU DU ROCK, FIN CONNAISSEUR DE LA VIE

J’ai un chat de vingt-deux ans.

J’ai aussi un père de quatre-vingt-sept ans.

Mon chat et mon père partagent le même pouvoir de super-héros : ils ont
l’incroyable capacité de me rendre bien plus bienveillante et aux petits soins
pour eux que n’importe qui d’autre. Enfin, n’importe qui d’autre qui ne
serait pas en train de contempler sa propre mortalité les yeux dans les yeux.

J’ai pris conscience que mon chat était vieux et pourrait mourir bientôt il y a
à peu près un an quand, en l’espace d’une nuit, toute la graisse de son corps
s’est déplacée dans le bas de son ventre et qu’il s’est ainsi retrouvé avec des
espèces de pis ballottant à chacun de ses pas. Sa colonne vertébrale ne s’en
est pas remise, elle saille à présent en longs pics dentelés. C’est alors que
sont apparus les premiers adieux larmoyants dès que je sortais de la maison
et les boulettes de luxe dans son écuelle.
Dans le cas de mon père, les appels téléphoniques et les vols pour la côte
Est ont considérablement augmenté en fréquence. Et puis je ris comme une
folle à chacune de ses blagues, ce qui doit le rendre encore plus inquiet de
mon bien-être que je ne le suis du sien.

J’ai le plaisir de vous annoncer que, même si, de l’avis du calendrier, les
deux sont très très vieux, ils déchirent encore, et grave. Mon père joue au
tennis une fois par mois et se souvient encore de moi, et mon chat accourt
toujours quand il entend le bruit de l’ouvre-boîtes.

Ils sont aussi d’excellents rappels à la réalité : que pourrait-il y avoir de plus
important sur terre que de profiter de la moindre opportunité de passer du
temps avec les créatures, les êtres, les choses et la vie que vous aimez, tant
qu’il est encore temps ?

Si vous avez envie de faire quelque chose, n’attendez pas d’être moins
occupé ou plus riche ou « prêt » ou avec vingt kilos de moins. Commencez
maintenant. Vous ne serez plus jamais aussi jeune qu’à présent.

Rendez visite le plus souvent possible à ceux que vous aimez. Faites
comme si chacune de vos rencontres était la dernière. S’ils vous énervent
parfois, aimez-les quand même. Si vous avez des différences d’opinion,
passez outre. Ne restez pas englué dans les bêtises mesquines au point de ne
plus pouvoir profiter de ceux qui sont de fait les copropriétaires de votre
cœur.

Si vous n’êtes pas encore parvenus là où vous désirez arriver dans la vie,
continuez. Traitez-vous comme si vous étiez votre ami le plus cher. Fêtez
cette créature magnifique, vous. Ne laissez personne vous marcher sur les
pieds ni piétiner vos rêves, et surtout pas vous-même.

Votre vie est ici et maintenant. Ne somnolez pas, au risque de tout perdre.

AIMEZ-VOUS
Tant qu’il est temps.
COMMENT
TOUT DÉCHIRER
23

LA GRANDE
décision
Tant qu’on n’est pas complètement engagé,
on hésite, on peut revenir en arrière,
on est inefficace.
Du moment que l’engagement
est vraiment pris, la providence s’en mêle.

W. H. MURRAY,
EXPLORATEUR ALPINISTE ENGAGÉ

Si l’on en croit l’anecdote, quand Henry Ford a eu l’idée de son moteur V8,
il voulait à l’origine que les huit cylindres soient moulés dans le même bloc.
Je n’ai aucune idée de ce que cela veut dire mais, apparemment, c’était
demander la lune puisque ses ingénieurs ont crié : « Non mais ça va pas la
tête ? » Mais le patron a insisté et les voilà, ronchonnant, attelés à la tâche,
pour revenir vers lui un peu plus tard et l’informer que c’était impossible.

Entendant la nouvelle, Ford leur a demandé de continuer, de prendre le


temps qu’il faudrait. Du genre : « Que je ne vous revoie pas avant que vous
ayez réussi. » Et eux : « On vient de prouver que c’était impossible ! » Lui :
« C’est possible et ce sera fait. » Eux : « Impossible ! » Lui : « Possible ! »
Eux : « Pas moyen ! » Lui : « Moyen. » Alors ils s’y sont remis, cette fois
une année complète et puis… rien.
Ils sont retournés voir Ford, il y a eu des larmes, des doigts pointés et des
cheveux tirés, et puis Ford les a de nouveau renvoyés au boulot, leur a dit
de nouveau que c’était possible, et là, dans le labo, alors qu’ils en étaient à
plier leurs notes en forme de cygne façon origami et faire des bruits de pets
avec leurs mains dès que l’un d’eux prononçait le nom « Ford », les
ingénieurs ont fait l’impossible. Ils ont découvert comment procéder pour
obtenir huit cylindres dans un seul bloc moulé.

Voilà ce que c’est de s’en tenir vraiment à une décision.

Quand vous prenez une décision catégorique, vous vous engagez totalement
et vous travaillez sans relâche dans ce but, et peu importent les embûches
sur le chemin. Et des embûches, il y en aura, c’est pourquoi prendre cette
décision était si crucial : c’est pas un truc pour les mauviettes. Dès que ça
deviendra dur ou cher ou que vous risquerez de passer pour un idiot, si
votre engagement n’était pas assez ferme, vous abandonnerez. Et si ce
n’était pas difficile, croyez bien que tout le monde serait à l’heure actuelle
follement amoureux de sa vie fabuleuse.

Nous prétendons souvent avoir pris une décision quand, en


réalité, nous ne nous sommes engagés qu’à essayer, et encore, tant
que ce n’est pas trop embarrassant.

Henry Ford n’était pas allé au-delà de l’école primaire et le voilà, alors qu’il
dirige un paquet d’ingénieurs parmi les plus intellos du monde, risquant de
passer pour un complet abruti en dépensant des fortunes en argent et en
temps sur un pari à l’impossibilité prouvée.

Ford s’était engagé. Il avait davantage foi en son instinct et en sa vision


qu’en les idées sans ambition des autres. Il avait pris la décision d’obtenir
son moteur tout comme il l’avait imaginé et rien ne l’arrêterait.

C’est pour ça que l’engagement est fondamental. Si vous aviez une idée et
que vous deviez la défendre devant une salle pleine de gens qui savent
mieux que vous, et que vous leur disiez quoi faire malgré toutes les preuves
qu’ils vous donnent, est-ce que vous vous y tiendriez ? Si vous aviez besoin
de dizaines de milliers d’euros pour lancer votre entreprise et que la seule
personne capable de vous les fournir était votre terrible oncle très riche qui
ne se souvient jamais de vous bien que vous vous voyiez tous les Noëls, est-
ce que vous lui demanderiez ? Si vous vous êtes engagé dans la décision
d’atteindre votre objectif quel qu’en soit le coût, alors oui, vous ferez tout
pour. Si vous vous êtes contenté de le vouloir sans vous engager derrière
cette décision, alors vous ferez machine arrière et vous vous convaincrez
que, finalement, votre vie n’est pas si mal comme ça.

C’est là qu’être relié à l’Énergie-Source et à vos désirs, là qu’avoir une foi


indéfectible en l’invisible est essentiel. Nous avons souvent des idées
géniales qui aboutissent à des échecs passagers ou qui nous propulsent dans
des territoires inhospitaliers. Si nous ne sommes pas solidement reliés à la
vérité – nous vivons dans un Univers d’abondance, nous sommes super,
couverts de gloire, émouvants aux larmes – si nous n’avons pas un désir
ardent et une confiance aveugle en notre vision avant même qu’elle ne soit
réalisée, nous serons la proie de nos propres peurs et de celles des
défenseurs de l’impossibilité, et nous abandonnerons au lieu de corriger le
tir, de persévérer et de lui donner vie. Comme l’expliquait si bien Winston
Churchill, « le succès, c’est aller d’échec en échec sans perdre son
enthousiasme ».

Personne n’atteint le sommet de la montagne sans tomber tête la


première encore et encore.

Au passage, quand Henry Ford a affirmé auprès d’une assemblée


d’ingénieurs aigris que son moteur V8 pouvait très bien être construit
conformément à sa vision, c’était après la banqueroute de la première
incarnation de son empire automobile. À cette époque, il avait donc déjà
pléthore de preuves qu’il pouvait se planter à grande échelle. Mais sa foi en
lui-même et en sa vision était si forte qu’il a tenu bon, malgré les évidences
et ceux qui le traitaient de gros perdant. Il est devenu l’un des entrepreneurs
les plus célèbres de l’histoire.

Les échecs passagers ont le vent en poupe. Tous les gars méga-cool y ont
succombé :

Michael Jordan a été viré de l’équipe de basket de son lycée.


Pas assez bon.
Steven Spielberg, qui a abandonné le lycée, s’est vu refuser
trois fois l’entrée d’une école de cinéma.
Thomas Edison, dont un des professeurs disait qu’il était bien
trop stupide pour apprendre quoi que ce soit, a mené plus de
neuf mille expériences avant de parvenir à produire une
ampoule à incandescence.
Soichiro Honda, fondateur de l’entreprise Honda, a été refoulé
par Toyota alors qu’il présentait sa candidature au poste
d’ingénieur. Il a créé sa propre compagnie. Non mais !
Le professeur de musique de Beethoven lui a affirmé qu’il
n’avait aucun talent et, plus précisément, aucun espoir en tant
que compositeur. Beethoven a fait la sourde oreille. (Je sais,
c’est nul. Désolée.)
Fred Smith, étudiant à Yale, a écrit une dissertation sur sa
grande idée d’un service de livraison en 24 heures. Il a obtenu
11/20. Il a tout de même créé FedEx.

Le seul échec, c’est l’abandon.


Tout le reste, c’est de la collecte d’informations.

Il n’y a pas de mystère : si vous voulez quelque chose suffisamment fort et


que vous décidez que vous l’aurez, vous l’aurez. Vous l’avez déjà fait : vous
avez perdu du poids, vous avez obtenu ce poste, acheté cette maison, arrêté
cette mauvaise habitude, demandé à ce type de sortir avec vous, vous vous
êtes remis en forme, vous avez craqué pour ces billets au premier rang, vous
vous êtes laissé pousser la frange. Rappelez-vous simplement que vous
pouvez faire pareil avec tout le reste, même ce qui vous semble
présentement hors d’atteinte.

Il y a plein de gens dans le monde qui vivent en ce moment même la vie


dont vous rêvez, et nombre d’entre eux sont bien moins talentueux que
vous. La clé de leur succès est qu’ils ont décidé de s’engager vraiment,
qu’ils ont cessé d’écouter leurs vieilles excuses fatiguées, qu’ils ont modifié
leurs habitudes nuisibles et qu’ils ont obligé la connerie à fermer sa gueule.

Voici comment vous pourrez y arriver vous aussi :

1. AYEZ LA NIAQUE

Il faut que le désir qui motive votre décision soit cimenté au béton, sinon,
vous filerez la queue entre les jambes à la première difficulté. Un peu
comme les gens qui passent par l’hypnose pour arrêter de fumer et qui, en
réalité, n’ont tout simplement pas très envie d’arrêter, ou ceux qui veulent
perdre du poids alors que l’idée d’une pizza les excite toujours plus que la
possibilité de voir leurs pieds. Ça ne marche jamais. Il y a quelques mois, je
me suis botté les fesses toute une semaine pour aller chaque jour à un cours
de yoga alors que je n’avais vraiment, vraiment pas envie d’y aller. J’ai
payé mes leçons, me suis assise sur mon tapis, et j’ai été la première
surprise de voir ma main se lever suite à la question de la prof qui
demandait si certains d’entre nous avaient des blessures à lui signaler. Je me
suis ensuite entendue expliquer que je venais tout juste d’ôter le plâtre de
mon coude cassé et qu’il fallait vraiment que j’y aille doucement. Je suis
une adulte. J’ai beaucoup de choses à faire. J’ai dépensé de l’argent pour ce
cours puis je me suis empressée de mentir pour pouvoir ne pas y participer.
(J’avais bien eu un plâtre, mais je l’avais retiré depuis huit mois.) J’ai ainsi
passé le plus clair de ma semaine de yoga à somnoler en silence sur un tapis
de sol et à produire ma meilleure imitation du gémissement de douleur
discret au cas où la prof regarderait de mon côté pendant mon exercice de
fainéantise. C’était ridicule.
Si vous voulez pouvoir surmonter tous les obstacles qui vous séparent de
votre but, vous ne pouvez pas vous contenter d’avoir envie de vouloir. Il
faut que vous soyez au summum de l’excitation dès que vous pensez à votre
objectif et que vous vous accrochiez à ça comme un pitbull à son os. Pour y
arriver, il faut que vous ayez l’audace d’examiner franchement ce que vous
voulez faire, pas ce que vous devriez faire, que vous croyiez possible de
l’obtenir en dépit de toute preuve du contraire et que vous fonciez à sa
rencontre.

2. AFFRONTEZ ET DÉCIDEZ

Decidere signifie « trancher », en latin. Pas étonnant que beaucoup


paniquent complètement dès qu’il s’agit de le faire ! La peur de prendre une
mauvaise décision peut être si forte que certains vont développer l’habitude
de A) rétropédaler à intervalles réguliers, paralysés par la terreur et le doute,
modifiant leur décision au fur et à mesure, B) prendre des décisions à la
hâte, sans réfléchir ni sentir ce qui leur conviendrait, leur unique objectif
étant d’échapper au malaise et d’en finir le plus vite possible et C) avoir si
peur de se priver d’une option en choisissant l’autre qu’ils essaieront
systématiquement soit de ne rien faire, soit de faire les deux, deux
excellentes façons de ne rien obtenir du tout. En gros, ils décident de ne rien
décider parce qu’ils ne veulent pas prendre la mauvaise décision. Trop
l’éclate !

Décider, c’est être libre.


L’indécision est une torture.

L’indécision est une des méthodes les plus populaires pour rester bien au
chaud à l’intérieur des frontières de ce qui est sûr et familier. C’est pourquoi
un point commun de beaucoup de gens qui ont connu le succès est de
prendre des décisions rapides et d’en changer lentement. Toutefois, prendre
une décision rapide ne veut pas dire savoir quoi faire dès que la décision se
présente (même si certains y arrivent), mais plutôt d’affronter
immédiatement le problème et de faire tourner tout de suite à fond le
processus de décision, quel qu’il soit : dormir pour réfléchir, faire une liste
de pour et de contre, sentir le truc, etc.

Si vous êtes du genre à hésiter ou à éviter carrément toute décision, un


super truc à faire est de s’entraîner sur de petites choses afin de renforcer
votre muscle de la prise de décision. Au restaurant, efforcez-vous de choisir
votre repas en moins de trente secondes. Une fois que vous avez choisi,
vous n’avez plus le droit de changer d’avis ou de modifier votre commande.
Donnez-vous vingt minutes pour trouver et acheter en ligne le meilleur
presse-ail du marché. À l’étalage du supermarché, choisissez des produits
en moins de dix secondes. Perdez l’habitude de vous comporter comme un
lapin pris dans la lumière des phares. Réveillez-vous et choisissez.

Si vous êtes du genre « la nuit porte conseil », à vouloir réfléchir pendant


quelque temps avant toute décision, donnez-vous une date butoir. Ne laissez
pas les choses complètement en suspens, c’est un coup à vous réveiller
quarante ans plus tard enfin sûr de votre coup, quand l’opportunité sera
passée depuis longtemps. Soyez rigoureux dans le choix du temps que vous
vous accordez (une nuit, une semaine, un mois) et exigez de vous-même
une décision à ce moment-là.

Si vous êtes au contraire du genre à prendre des décisions instantanées,


exercez-vous à faire appel à votre intuition et à lui faire totalement
confiance (malgré les hauts cris de votre cerveau). Taisez-vous, écoutez,
sentez la réponse, et agissez sur votre première impulsion ferme.

Et, je vous en priiiiie, arrêtez de dire que vous êtes nul pour prendre une
décision. Effacez la phrase « je ne sais pas » de votre vocabulaire et
remplacez-la par « je le saurai bien assez tôt ». Décidez de devenir
quelqu’un capable de prendre rapidement des décisions intelligentes, et
vous le deviendrez.

3. ÉLIMINEZ LE PROCESSUS DE NÉGOCIATION

Quand j’ai essayé d’arrêter de fumer, il suffisait que je forme vaguement


des pensées du genre « oh, quel mal une toute petite taffe peut-elle bien
faire ? » pour être complètement cuite. Nos décisions doivent être
parfaitement étanches, ne rien laisser passer, parce que les excuses
s’insinuent partout dans les failles de nos résolutions.

Nos décisions ne sont pas ouvertes à la négociation.

Le vieux vous, celui qui n’a pas encore décidé de tout déchirer, appartient
au passé. Restez présent. Ne regardez jamais en arrière, même pas une
seconde, ne jouez même pas avec l’idée de revenir sur votre décision. Ne
pensez qu’au nouveau vous.

Quand on décide, on arrête de perdre du temps et on va de l’avant, on n’en


perd pas à se demander comment faire pour changer d’avis ! Cela m’aide de
voir les choses comme ça : je ne vais pas rentrer chez moi et négocier pour
savoir si je vais fumer une cigarette tout comme je ne vais pas rentrer chez
moi et négocier pour savoir si je vais sniffer de l’anesthésiant pour cheval.
Je ne négocie pas sur le sniff d’anesthésiant pour cheval parce que je ne suis
pas une sniffeuse d’anesthésiant pour cheval. À présent que je ne fume pas,
je ne vais pas négocier pour fumer parce que je ne fume pas.

4. ACCROCHEZ-VOUS

J’ai écrit beaucoup d’articles pour des magazines d’entrepreneurs, des


interviews de tout un tas de patrons qui ont connu le succès. Quand je leur
demandais le secret de leur réussite, la grande majorité d’entre eux
répondait : la ténacité. Soyez le dernier debout. Épuisez les obstacles et les
excuses, les peurs et les doutes, jusqu’à ce qu’ils vous disent : « Encore
toi ? Mais c’est pas vrai ! Allez, c’est bon, passe, passe, que je ne te revoie
plus. »

Accoucher de vos rêves, c’est un peu comme… accoucher. Concevoir


l’idée, c’est une partie de plaisir (enfin, on espère), puis il y a cet énorme
paquet d’angoisses, d’excitation, de rêves, d’organisation, de nausées,
d’occasions de grandir, de se croire folle, de se croire super, de se distendre,
de changer d’apparence jusqu’à ce que plus personne ne vous reconnaisse,
même pas vous. En cours de route, vous nettoyez le vomi, vous massez
votre dos douloureux et vous présentez vos excuses à tous ceux dont vous
avez arraché la tête à coups de dents pendant une petite crise de panique
sous hormones, mais vous gardez le cap parce que vous savez que ce bébé,
ce sera de la bombe. Et puis, enfin, alors que vous apercevez tout juste le
bout du tunnel, commence le travail. Vos entrailles se tordent et
s’étranglent, et vous obligent à vous plier en deux, à bout de souffle, priant
et maudissant, et là, quand vous pensez avoir atteint le paroxysme de la
douleur, une énorme tête de bébé cherche à jaillir d’un tout petit orifice de
votre corps.

Alors, le miracle se produit.

Pour changer votre vie et en vivre une nouvelle jamais vécue, votre foi en
vous-même et en l’existence des miracles doit être plus forte que votre peur.
Que l’accouchement soit pénible ou sans douleur, il vous faudra accepter de
tomber, de vous relever, d’avoir l’air bête, de pleurer, de rire, de tout salir et
de nettoyer sans vous arrêter, jusqu’à destination. À tout prix.

5. AIMEZ-VOUS

Rien ne pourra vous arrêter.


24

L’ARGENT,
votre nouvel ami
J’ai travaillé pour un maigre salaire
Pour finalement apprendre, consterné,
Que tout pécule que j’aurais réclamé à la Vie
La Vie me l’aurait donné volontiers.

ANONYME

Il y a bien des années, Los Angeles a été frappée par une pluie torrentielle
continue, telle que je n’en avais jamais vu. Il a plu pendant quarante jours et
quarante nuits, du moins est-ce l’impression que j’ai eue. Les rivières ont
débordé. Les maisons à flanc de colline ont glissé en bas de la pente. La
ville du monde la plus soucieuse de son apparence a été plongée dans un
véritable chaos emportant toutes les coiffures avec lui.

C’était le genre de pluie qui vous aurait dissuadé de prendre le volant d’un
quelconque véhicule. Moi, je roulais dans une épave décapotable de vingt-
trois ans sans calandre avec la capote qui fuyait, une fenêtre arrière
verrouillée au chatterton et un pneu avant qui crevait tous les trois jours.

Je cherchais une nouvelle voiture depuis longtemps, mais je n’en trouvais


aucune qui me plaisait vraiment ou que je pensais pouvoir me payer, mais
un jour que je conduisais ma guimbarde vers le supermarché, les fesses
protégées d’une flaque par un sac-poubelle et un t-shirt enfoncé dans la
portière pour réduire les fuites au minimum, il m’est apparu que j’avais
peut-être intérêt à accélérer le mouvement.

Je n’étais pas très riche à l’époque, mais j’avais ma propre affaire que
j’essayais de développer. Le problème, c’est que j’étais alors coincée entre
mon envie de jolies choses chères assortie d’un sentiment de puissance et de
réalisation de soi tout nouveau, et la crainte de perdre mes clients si je
décidais d’augmenter mes tarifs. Je me sentais en quelque sorte prise au
piège entre mes clients et mon estime de moi. En plus, j’avais peur qu’on
me traite de grippe-sous. Ou d’escroc pratiquant des prix prohibitifs sans
aucun droit. Je craignais aussi qu’en développant davantage mon entreprise
je ne sois plus capable de la gérer correctement. Il faudrait que j’engage des
tonnes de gens, que je passe mon temps à faire des choses que je détestais,
j’aurais tellement de boulot que je ne pourrais plus voyager, je dépérirais et
mourrais derrière mon ordinateur, la liberté et les rires à jamais perdus pour
moi, et bla bla bla. Je pourrais remplir quatre pages de plus sur les raisons
qui expliquaient ma situation, mais résumons en disant que je jouais dans la
même division que les types qui conduisaient des voitures dans le même
état que la mienne.

Le plus dur, vraiment, c’est que même si je paraissais me trimballer avec les
mots « fauchée, bloquée, perdue » écrit sur le front, je savais au fond de moi
que je pouvais faire BEAUCOUP mieux. C’est pourquoi, malgré mon
compte en banque tellement vidé que s’y répercutait l’écho de quelques
mouches volantes, je suis entrée dans une boutique Audi pour essayer la
toute nouvelle Q5. J’ai même laissé le vendeur déblatérer son discours à
base de sièges en cuir et d’options premium. Ma tête pensait : « A-t-il
seulement idée de qui je suis ? Je m’accorde juste un petit fantasme avant
d’aller chez Honda, là. » Mais mon cœur en savait plus long. Au fond, tout
au fond, il s’agissait de bien plus que d’une simple voiture.

Il s’agissait de cesser d’être le genre de personne qui ne prend que ce


qu’elle peut et de devenir enfin le genre de personne qui crée
exactement ce qu’elle veut.

C’était balèze, Blaise. Une partie de moi était terrifiée à l’idée de grandir,
une autre tout excitée à l’idée d’exploser, et comme j’aimais conduire plus
que je n’aimais manger, je me suis torturée pendant des semaines pour
savoir quelle voiture acheter.

J’ai finalement réduit le choix à deux possibilités :

Une Honda CRV, un petit 4X4 très bien sous tous rapports, aux
caractéristiques suivantes :

Consommation modérée
Toit ouvrant
De l’espace pour les passagers
Intérieur confortable
Système stéréo faiblard
Conduite assez amusante
Prix décent

Ou une Audi Q5, une motte de beurre sur quatre roues dotée de ces
attributs :

Consommation modérée
Toit ouvrant et complètement transparent
De l’espace pour les passagers, même les grands et gros
Des sièges en cuir auxquels vous avez envie de faire l’amour
Un système stéréo conçu par Dieu Lui-même
Une chorale d’angelots à l’ouverture des portes
Une voiture sexy, chère, prétentieuse et terrifiante

Je suis passée à deux doigts d’acheter la Honda mais, tandis que je


l’essayais pour la dixième fois en tentant de me convaincre que c’était La
Voiture, je n’arrivais pas à me défaire de la vérité tenace : j’étais amoureuse
d’une autre. Choisir la Honda aurait été raisonnable, mais je savais que
l’aventure, l’amour véritable et toute une vie nouvelle m’attendaient de
l’autre côté, hors de ma zone de confort.
Sortir de sa zone de confort, voilà ce dont je veux parler ici. Après avoir
acheté cette Audi, j’aurais dû me réveiller en pleine nuit, en hurlant. C’était
une telle somme, un montant que je ne comptais dépenser que dans le cas
d’une chirurgie cardiaque obligatoire, par exemple, certainement pas pour
quelque chose d’aussi frivole qu’une voiture. Pourtant, après l’achat, j’ai
dormi comme un bébé. C’est que, une fois que ma décision a été prise, j’en
ai aussitôt pris une autre, celle de dépasser mes emmerdes et de devenir le
genre de personne qui gagne le genre de somme qui permet d’acheter ce
genre de voiture, et qui fait d’ailleurs tout ce qu’elle veut.

J’ai tout de suite trouvé un moyen de payer les traites de l’Audi et je suis
certaine que, si j’avais acheté la Honda, je serais encore en train de lutter
pour la rembourser. Parce que je serais toujours dans la cour des gagne-
petit, dans l’état d’esprit « je ne peux pas me permettre plus, je suis du
genre qui doit galérer pour tout, je ne peux plus sortir du moule et viser
quelque chose apparemment hors de portée », etc.

Quand vous haussez le niveau de ce que vous pensez pouvoir


accomplir, et que vous décidez de vous engager à fond, les moyens
pour y arriver s’ouvrent à vous.

Attention, je ne vous demande pas de dilapider imprudemment tout votre


argent dans des stupidités. Je parle d’élargir le champ de ce que vous croyez
pouvoir atteindre dans tous les domaines de la vie. Dans le cadre de ce
chapitre, je vais me concentrer sur l’argent dont vous pensez disposer pour
vous acheter les choses et faire les expériences que vous désirez vraiment.

Que l’argent se trouve ou non sur votre compte en banque, on s’en moque
(je n’avais pas d’argent sur mon compte quand j’ai acheté ma nouvelle
voiture). Quand vous vous considérez prêt à entrer dans la cour des grands,
c’est-à-dire que vous quittez votre emploi médiocre pour investir dans votre
propre affaire, que vous achetez une maison, que vous envoyez vos enfants
dans le privé, que vous engagez un coach, une femme de ménage, que vous
vous payez un nouveau matelas, etc., il faut, soit que vous payiez avec
l’argent dont vous disposez, soit que vous fassiez exister l’argent que vous
n’avez pas. Et faire exister de l’argent risque d’être difficile si vous vous
entêtez à penser qu’il n’y en a pas pour vous et qu’en plus vous n’êtes pas le
genre de personne capable d’en gagner ou de le rembourser quand vous
l’empruntez.

Afin de transformer votre vie, il vous faudra peut-être dépenser l’argent que
vous avez, faire un prêt, vendre quelque chose, emprunter à un ami, prendre
un crédit à la consommation ou que sais-je. C’est ce qui va à l’encontre de
croyances très bien ancrées en nous, selon lesquelles s’endetter est
irresponsable (à moins que ce soit pour poursuivre des études, bien sûr, si
on l’a décidé, et dans ce cas, c’est parfaitement normal). Il s’agit de sauter
dans l’inconnu, dans un monde dans lequel vous désirez ardemment prendre
place, il vous faut exiger de vous-même de vous hisser à cette hauteur et de
commencer à vivre votre vie, bordel !

Après mon départ résolu pour le pays des Voituredeluxe, j’ai atteint des
nombres à six chiffres dans mes affaires à plusieurs reprises, et ce pour la
première fois, j’ai commencé à voyager à travers le monde de manière
régulière, j’ai signé un contrat pour mon troisième livre, donné beaucoup
(pour moi) à des causes qui me tenaient vraiment à cœur et aidé mes clients
à réaliser eux aussi leur plein potentiel.

Voilà le truc : gagner de l’argent n’est pas qu’une affaire d’argent, tout
comme perdre du poids n’est pas qu’une affaire de kilos en trop, pas plus
que trouver l’âme sœur n’est pas qu’une simple histoire d’amour. Il s’agit
de votre devenir et de ce que vous croyez possible pour vous-même.

L’argent, c’est de la monnaie, et la monnaie, c’est de l’énergie.

Comme nous l’avons vu, nous vivons dans un Univers vibrant d’énergie.
Notre Univers est abondant et tout ce que vous désirez y est présent, en cet
instant même, et n’attend de vous qu’une chose : que vous modifiez votre
perception et votre énergie pour se donner à vous. Argent compris.

L’argent est de l’énergie, comme tout le reste, et quand vous fonctionnez à


haute fréquence, sans exercer de résistance à son encontre, et que vous
mettez en œuvre les actions appropriées, vous pouvez faire exister l’argent
qu’il vous faut. Nous savons tous qu’il faut travailler pour gagner de
l’argent, c’est ce qu’on nous a enseigné toute notre vie, mais ce qu’on ne
nous a pas dit, c’est que nous devons aussi aligner notre énergie avec
l’abondance monétaire recherchée. En d’autres termes, agissez comme si
vous étiez déjà là où vous comptez arriver, ne traînez pas avec des tocards
qui passent leur temps à se plaindre d’être fauchés, effacez les mots « je ne
peux pas » de votre vocabulaire, visualisez vos désirs, fixez-vous des
objectifs, exigez de vous-même de devenir ce qu’il vous faudra devenir
pour accéder à la vie de vos rêves. Notre relation à l’argent est tout aussi
importante que les actions que nous entreprenons pour qu’il se concrétise,
c’est une des raisons pour lesquelles tant de gens qui se tuent au travail
toute leur vie mais qui vibrent de mauvaise énergie au contact de l’argent
finissent fauchés sans comprendre pourquoi.

Voici un petit dialogue à une seule voix qui pourrait ou non vous paraître
familier :

Youpi ! Moi aussi, j’aime bien passer du temps avec toi ! Attends, quoi ? Tu
penses que je suis la source de tous les maux ? Comment peux-tu dire ça ?
Tu répètes sans cesse que tu aimerais m’avoir rien que pour toi. Même si tu
as peur d’admettre que tu m’aimes. Et tu dis que je ne suis pas là pour toi.
Et que les gens qui m’aiment ne sont que des porcs cupides. Et pourtant, tu
es aux anges dès que je me pointe. Tu fais tout pour que je vienne. Tu
t’inquiètes tout le temps à mon propos. Tu détestes qu’on ait affaire
ensemble. Et quoi que je fasse, ce n’est jamais assez. Un coup tu fais
comme si tu allais mourir sans moi, l’autre, tu m’accuses de te faire passer
pour une sale pute. Eh bien, tu sais quoi ? C’est fini. À plus, gros taré.

Étant donné que c’est là, ou presque, le genre de relations que la plupart
entretiennent avec l’argent, je ne crois pas que la question soit : « Pourquoi
ne parvenons-nous pas à gagner l’argent qu’il nous faut ? » En réalité,
c’est : « Et comment diable le pourrions-nous ? » Les gens ont des
sentiments si contradictoires à propos de l’argent qu’ils en font tout un
cirque ; les seuls équivalents possibles dans la dinguerie sont les foires aux
monstres qui gravitent autour de la religion et du sexe, très populaires elles
aussi. Ces trois domaines sont pleins à ras bords de problèmes, de
complexes et de croyances irréductibles jusque dans la tombe, c’est
pourquoi ils sont la cause de tant de malheurs. Alors que si tout le monde se
calmait un peu, le sexe, l’argent et la religion pourraient être parmi les
principales raisons de réjouissance.On est cons, hein ?

Pour faire entrer joyeusement l’argent dans nos vies, nous devons
comprendre que nous entretenons avec lui une relation, et que nous devons
traiter celle-ci comme toute relation importante : avec attention, désir,
effort, respect, tendresse, amour, etc.

Vous débarrasser de votre peur et de votre haine de l’argent, qu’elles soient


conscientes ou inconscientes, est essentiel pour en gagner. Pendant
longtemps, j’étais très fière d’être pauvre. Je me sentais tellement plus
noble dans ma poursuite de l’art, du plaisir et de l’altruisme que ces gens
qui perdent leur vie à la gagner. Pas moyen que je sacrifie ma vie géniale
pour partir à la poursuite du billet vert ! Du coup, j’avais le choix entre
avoir une assurance santé ou un endroit pour vivre. Je gâchais un temps
précieux (qui aurait pu me servir à… gagner de l’argent) en allant chercher
mon essence trois kilomètres plus loin afin d’économiser un centime au
litre, à farfouiller dans les piles de vêtements chez Emmaüs, à découper des
coupons de réduction, à traquer les soldes, à me renseigner sur les bars qui
offraient les cacahuètes pendant l’happy hour, des trucs super-productifs
dans le genre. Dans ma quête pour faire de l’argent une partie négligeable
de ma vie, j’y pensais en réalité beaucoup plus que n’importe quel richard.

Ce dont je n’avais pas conscience, c’est que ce n’est pas une situation
binaire. Je pouvais gagner beaucoup et conserver mon intégrité, et
m’amuser plus et créer plus et aider davantage les autres et faire une grande
différence dans la vie.

Oh…

Il fallait que je travaille sur moi. Il fallait que j’arrête avec mon équation
vouloir/avoir de l’argent = ordure cupide. Il me fallait un plan.

1RE RÈGLE DE LA SENSIBILISATION À LA RICHESSE :


SE PLACER EN POSITION D’ABONDANCE,
PAS DE MANQUE
Quand on dit qu’on a besoin d’argent pour quelque chose, on se place
souvent selon le point de vue « je ne l’ai pas, cet argent n’existe pas, il faut
que je le crée ». Ce faisant, nous nous concentrons sur le manque et donc
renforçons notre croyance en lui, ce qui abaisse notre fréquence et attire à
nous toujours plus de manque.

Quand on dit : « Je vais me faire cinq mille pour partir en voyage en Italie,
regarde un peu ça », notre foi en l’invisible, en le non-encore-manifesté, est
forte, notre fréquence élevée ; ainsi, notre capacité à attirer l’argent l’est
aussi. C’est pour ça qu’acheter cette voiture a si bien marché pour moi :
cela m’a forcée à affronter mes peurs et raffermir ma foi, parce que je l’ai
achetée avant d’avoir la preuve que l’argent viendrait. Pas d’argent en vue
mais je crois qu’il est là, et il sera mien, bordel !

Cette abondance est disponible pour tout le monde, même vous, peu
importe votre vie à l’heure actuelle. Certains naissent dans des villas en or
massif avec comptes d’épargne, relations, opportunités, éducation de luxe ;
parmi eux, on trouvera de futurs gros succès financiers, et aussi des échecs.
D’autres naissent dans la pauvreté et vivent dans des maisons en carton au
bord de l’autoroute ; parmi eux, on trouvera de futurs gros succès
financiers, et aussi des échecs.

Les obstacles sur leur route, comme leur rapport à l’argent hérité de leur
enfance, seront très différents, mais tous ceux qui connaîtront le succès
partagent la même caractéristique : tous ont la certitude qu’ils pourront
devenir quelqu’un, faire et avoir tout ce qu’ils voudront.

Votre foi est la clé de votre succès financier.

Croyez dur comme fer que vous pouvez obtenir ce que vous désirez, soyez
certain que tout cela existe déjà et qu’il suffit d’aller le chercher. Une fois
que vous aurez compris que nous vivons dans un univers d’abondance, vous
pouvez aussi laisser tomber cette croyance limitative qui voudrait que vous
soyez plus utile au monde si vous n’en prenez pas trop pour vous ni ne
devenez trop grand. Jouer les gagne-petit ne peut qu’étouffer des dons dont
certains (dont vous) sont pourvus au départ. Imaginez un peu si vos
musiciens favoris ne s’étaient jamais permis de gagner assez d’argent pour
s’acheter des guitares, prendre des cours, engager des techniciens, acheter
des talons compensés violets assortis à leur pantalon à paillettes très ajusté,
payer des milliers de dollars la location d’un studio pour pouvoir enregistrer
ces chansons qui vous ont sauvé la vie au collège ? Ou si les ingénieurs qui
construisent des avions avaient refusé de gagner l’argent nécessaire pour
payer leurs recherches, les matériaux, les usines, le personnel, l’électricité et
tous ces trucs coûteux indispensables pour construire ces machines
miraculeuses grâce auxquelles nous pouvons voyager partout nous prélasser
sur des plages tropicales et rendre visite à ceux que nous aimons
tendrement ?

Plus vous avez, et plus vous avez à partager.

Il y a de l’argent partout ; que vous refusiez d’en gagner n’en laisse pas plus
pour les autres, en gagner ne les en prive pas. Le seul cas valable pour se
sentir coupable d’accepter de l’argent pour un produit ou un service, c’est
celui où vous arnaquez quelqu’un (en ne faisant pas ou en ne donnant pas ce
que vous aviez promis), où vous lui nuisez d’une façon ou d’une autre. Il
s’agit simplement de rendre la vie plus facile, plus heureuse, plus sûre, plus
saine, meilleure, plus savoureuse, plus belle, plus drôle, plus intéressante,
plus attentionnée, plus aimante ; quoi que vous fassiez, contribuez à la joie.
Si vous y mettez de l’intégrité, tout sentiment de dégoût à l’idée de votre
richesse imméritée ne sera que perte de temps. D’ailleurs, tout sentiment de
dégoût à l’idée de richesse tout court en est une. Les gens cupides font des
choses cupides, s’en prendre à l’argent ne résoudra rien. Blâmez plutôt leurs
comportements minables.

Voici une petite piqûre de rappel sur ce sujet, administrée par


l’auteur/conférencière Marianne Williamson, telle que je l’ai entendue
récemment la prononcer :
« Avoir de l’argent, c’est comme tout le reste, juste un outil. Si vous le
considérez de cette façon, un rôle extérieur plutôt que centré sur vous, un
moyen de contribuer à la dynamique de l’amélioration de toutes choses, en
avoir n’est plus seulement une bénédiction, c’est une responsabilité. »

Avoir de l’argent est une responsabilité ! Laissez donc le critique de


l’argent qui est en vous cogiter là-dessus un petit moment !

2E RÈGLE : CLARIFIEZ VOTRE SITUATION

Écrivez un petit laïus qui résume votre vision de l’argent. Analysez


clairement votre folie sur ce sujet car, croyez-moi, si vous n’avez vraiment
pas d’argent, c’est que vous êtes un peu fou. Écrivez quelque chose du
genre :

La vérité c’est que je n’ai pas vraiment confiance en l’argent. J’aimerais en


avoir beaucoup pour pouvoir faire ce que je veux et changer le monde, mais
je ne crois pas qu’il viendra à moi. Ou que, s’il venait, il resterait. C’est pas
dans ses habitudes. Cela me vexe d’en avoir besoin. Je crois que ceux qui
en gagnent beaucoup sont des gens mauvais avec de mauvaises priorités
dans la vie. Je méprise l’argent parce que je déteste m’en occuper. Je ne
saurais pas quoi en faire si j’en avais de toute façon.

Si cela vous aide, faites comme si l’argent était une personne, écrivez-lui
comme vous écririez une lettre, noir sur blanc, pour pouvoir regarder le
résultat en face. Analysez ça phrase par phrase et démasquez-le pour ce
qu’il est : une grosse comédie digne d’un oscar. Par exemple, en reprenant
le paragraphe ci-dessus.

Je ne crois pas que l’argent viendra à moi. C’est pas déjà arrivé par
hasard ? Moi, je dirais que si. Il n’y aurait pas eu, à une certaine époque, un
montant précis qui vous aurait été alloué et vous aurait beaucoup aidé et
rendu heureux ? Si. J’ai été graphiste pendant cinq ans. J’ai eu à travailler
sur plein de projets super avec des gens géniaux et j’ai gagné beaucoup.
D’autres fois peut-être ? Avez-vous occupé d’autres postes, reçu d’autres
dons ou dividendes ? Oui. Pouvez-vous dresser la liste des cinq occasions
significatives où vous avez gagné de l’argent ? Okay. Donc, si l’argent est
venu à vous toutes ces fois-là, pourrait-il revenir ? Ouais. Pouvez-vous
modifier votre croyance, de « l’argent ne vient pas à moi » en « l’argent
vient à moi » ? Oui, je peux.

Maintenant que vous décelez la vérité, concentrez-vous sur une rentrée


d’argent, imaginez que vous recevez tout ce qu’il vous faut, visualisez
comment vous dépensez cet argent et ressentez ce que ça vous fait, jusque
dans les tripes. Changez votre histoire, de « l’argent ne vient pas à moi » en
« l’argent vient tout le temps à moi ». Transformez cela en une affirmation
que vous vous répéterez en toute occasion, dans votre tête ou à haute voix,
que vous écrirez, que vous lirez encore et encore, que vous scotcherez sur le
miroir de votre salle de bains. Enfoncez-vous-la dans le crâne.

Autre exemple :

Cela me vexe d’en avoir besoin. Comment ça ? Parce que je n’en ai jamais
assez pour faire ce que je veux. C’est vrai ? Vous n’avez jamais eu assez
d’argent pour faire ce que vous vouliez ? Oui, bon, à certains moments j’en
ai eu assez. Alors, c’est vrai que vous n’en avez jamais eu assez ? Non. Et
quand vous avez l’argent qu’il vous faut, ça vous vexe d’en avoir besoin ?
Pas vraiment. Qu’est-ce que vous ressentez quand vous l’avez et que vous
le dépensez à quelque chose qui vous plaît vraiment, pour vous ou pour
quelqu’un d’autre ? Je me sens plutôt pas mal, à vrai dire. Alors, ça vous
vexe ? Non.

Une fois mis au jour vos gros mensonges, forcez-vous à dépenser sans
compter, pour vous, pour ceux que vous aimez ou pour une cause qui vous
est chère, et ressentez pleinement l’effet produit, au plus profond de vous.
Imaginez que vous recevez cet argent et sentez-vous envahi par la gratitude
que vous concevez pour lui. Soyez reconnaissant envers l’argent, pour
l’extraordinaire outil qu’il est, pour vous faire sentir si bien. Remplacez à
présent votre histoire « Cela me vexe d’en avoir besoin » par « Je suis
reconnaissant envers l’argent car il m’aide à vivre cette vie géniale ».

Guérissez votre relation à l’argent. Posez votre cul fauché sur une chaise et
écrivez une lettre à l’argent, puis analysez-la, phrase après phrase, comme
je viens de le faire (faites-le VRAIMENT, s’il vous plaît), et créez pour
vous de nouvelles affirmations sur l’argent. Répétez ces affirmations
nouvelles et ressentez-les à fond. Baladez-vous en songeant ô combien vous
aimez, vous adorez, vous chérissez l’argent. (Est-ce que lire ça vous a
provoqué un petit renvoi ?)

Vous allez là à l’encontre de croyances profondément ancrées. L’argent est


un sujet très chargé chez la plupart des gens, donc, si vous comptez
dépasser vos problèmes le concernant et commencer à en gagner, il faut que
vous accordiez beaucoup de temps à ça. Vous vous apprêtez à modifier une
histoire écrite avec le sang, le vôtre et celui des générations qui vous ont
précédé, une histoire qui a dirigé toute votre vie. Il va falloir beaucoup
d’efforts pour la réécrire et revivre selon vos nouveaux préceptes.

3E RÈGLE : CLARIFIEZ VOTRE OBJECTIF

Nous avons tous besoin d’argent. Pour nous nourrir, nous vêtir, nous loger,
pour l’eau, les médicaments, etc. Toutefois, quand on quitte la survie
proprement dite et qu’on entre dans l’arène de notre « besoin » d’argent,
pour peu qu’on conçoive de la culpabilité et de la peur à son égard et à ce
que les gens pensent de ceux qui en ont, c’est rapidement à l’enfer sur terre.

Bien sûr, aucun d’entre nous n’a « besoin » de plus que le nécessaire pour
survivre. En revanche, afin de nous épanouir en la plus belle expression de
notre moi le plus riche au sein d’un Univers d’abondance, nous avons tous
besoin de plus. C’est pourquoi, je suppose, vous lisez ce livre plutôt qu’un
guide illustré des plantes sauvages comestibles et des moyens de les
différencier des vénéneuses. Vous n’avez pas simplement envie de survivre,
vous voulez prospérer dans tous les domaines de la vie, dont le financier.

Être riche signifie posséder les ressources nécessaires à tous vos besoins et
tous vos désirs, afin de faire profiter le monde de vos dons qui déchirent.
Pour cela, il faut être riche psychologiquement, spirituellement et
énergétiquement, tout comme matériellement. Disons que vous êtes à la tête
de votre entreprise de prêt-à-porter. Vous avez besoin d’argent pour vous
payer un espace où créer, pour les matières, la main-d’œuvre, le port, la
promotion et toutes les autres dépenses nécessaires à votre affaire.
C’est évident. Mais il faut aussi que vous vous sentiez bien, sain et heureux
pour donner le meilleur de vous-même et apporter à vos clients de super-
produits. Vous avez peut-être besoin pour ça de vivre et de travailler dans
un endroit que vous aimez, ou d’engager des assistants pour ne pas vous
épuiser ni vous disperser, ou de faire des choses qui vous remplissent de
bonheur comme voyager et inviter vos amis à dîner ou vous inscrire dans un
club de fitness ou prendre un chiot ou acheter des nez rouges pour tous vos
employés. Vous avez peut-être besoin de donner 20 % de vos revenus pour
aider à creuser des puits en Afrique, ou d’agrandir votre équipe pour
dégager du temps pour vos bonnes œuvres.

TOUT compte. Sentir qu’on ne mérite pas ce qui nous rend le plus heureux,
parce que c’est égoïste ou trop demander, prive le monde, au bout du
compte, puisque alors on ne se sent pas soutenu et on ne peut plus partager
avec lui notre plus haute fréquence.

Soyez au top, faites de votre mieux, exigez le meilleur, attendez le meilleur,


recevez le meilleur, et présentez au monde le meilleur de vous-même pour
qu’il en profite à son tour.

Voyez les choses ainsi : préférez-vous vivre dans un monde où chacun se


sent bien et cherche à devenir le meilleur de lui-même, ou dans un monde
où tout le monde vit dans la peur, la honte et la mesquinerie et se pose des
limites ? Quel serait l’effet de ces deux scénarios sur votre énergie ?

L’une des meilleures façons d’améliorer le sort du monde est de


vous améliorer vous.

Le mouvement doit venir de la base. C’est pourquoi, si vous avez besoin


d’argent pour améliorer votre vie, dépassez vos préjugés une bonne fois
pour toutes et filez en gagner, bordel ! Vous n’êtes pas tout seul sur terre, si
vous voyez ce que je veux dire !
Pour gagner de l’argent, il faut que vous soyez très sûr du style de vie qui
vous rendrait heureux. Soyez honnête avec vous-même. Quel genre
d’expériences et de possessions matérielles vous soutiendrait dans le travail
que vous voulez faire et le genre de vie que vous adoreriez mener ? C’est
une chose d’être parfaitement heureux dans une yourte à mener une vie
simple entouré de gens qu’on aime, en troquant des bijoux en os de vache
taillé contre de la nourriture, et juste assez d’argent ; c’en est une autre de
prétendre ne pas avoir besoin de plus tout simplement parce qu’on ne peut
pas se le payer ou qu’on a honte de le vouloir. Ça, c’est ce qu’on appelle
être une mauviette. Trouvez à quoi ressemble votre propre version du
succès, la plus vraie, la plus personnelle (pas de comparaison avec les
autres, s’il vous plaît), calculez son coût puis engagez-vous, armé d’une
détermination sans faille, à se faire manifester l’argent qui vous permettra
de l’atteindre.

4E RÈGLE : ÉLEVEZ VOTRE FRÉQUENCE

L’argent n’est rien en lui-même. Un billet de cent sur une table n’est qu’un
bout de papier. C’est l’énergie qui l’entoure qui lui confère sa signification.
Ce billet pourra vous avoir été glissé dans une carte d’anniversaire par votre
grand-mère ou bien vous l’aurez volé à votre meilleure amie pendant
qu’elle regardait ailleurs, ou encore gagné à faire quelque chose que vous
adorez, ou que vous détestez. Dans chacune de ces situations, l’énergie qui
entoure le billet est très différente.

Rien n’a de valeur que la valeur qu’on y met.

De la même façon, la valeur monétaire qu’on accorde aux objets et aux


services a une certaine énergie. Une personne pourra vendre un t-shirt dans
un stand pour dix euros. Une autre vendra exactement le même dans une
boutique branchée pour mille euros. Combien vaut une montre en or ? Et
une montre cassée portée par Michael Jackson ?

Tout est question d’imagination. Ou, plutôt, de ce qu’on estime. Quand on


estime qu’on vaut dix euros de l’heure, telle sera la fréquence qu’on émettra
et le genre de clients et de boulots qu’on attirera. Quand on estime valoir
mille euros de l’heure, telle sera la fréquence qu’on émettra et le genre de
clients et d’opportunités d’emploi qu’on attirera. Le mot-clé, c’est estimer.
Si vous êtes en panique et que vous facturez plus que vous estimez valoir,
ne vous attendez pas à gagner beaucoup. Inversement, si vous facturez
moins que ce que vous estimez valoir, ne vous attendez pas à prospérer,
vous serez trop amer pour ça.

Pour créer de la richesse, vous devez vous placer dans la ligne d’orbite
énergétique de l’argent que vous désirez gagner.

Prenons trois personnes pratiquant la même profession, chiropracteurs,


disons. L’un gagne cinquante mille par an, l’autre cent mille et le dernier un
million. Celui qui gagne un million est-il vraiment vingt fois meilleur que le
premier ? Comment décide-t-on la valeur de sa supériorité ? La façon dont
il fait craquer les dos vaut-elle neuf cent cinquante mille de plus que
l’autre ? Il est peut-être plus habile et a plus d’expérience (même pas
forcément), mais ce qui permet vraiment de l’expliquer, au fond, c’est sa
décision quant à ce qu’il vaut. Il fonctionne à une fréquence d’un million,
c’est donc ce qu’il facture. Et ce qu’il obtient.

L’argent est en fait un échange d’énergie.

Quand vous facturez depuis une certaine fréquence ou que vous demandez
un certain salaire, vous attirez des clients ou des patrons qui évoluent déjà à
cette fréquence. Vous ne leur mettez pas un pistolet sur la tempe. Vous
n’êtes pas le seul à proposer ces produits ou ces services. Ils sont libres de
travailler avec un autre ou d’embaucher quelqu’un d’une fréquence
différente ; pourtant, ils vous ont choisi, vous. Or, le service que vous
proposez est aussi, en partie, de les hisser à votre fréquence. En abaissant
celle-ci par peur, vous abaissez celle de tout le monde.

S’il est important pour vous de proposer vos services gratuitement ou à prix
cassé pour les gens vraiment vraiment dans la mouise, vous pouvez toujours
ouvrir une branche caritative dans votre entreprise, inventer un quelconque
système de bourse, trouver un mécène, obtenir des aides ou une autre source
de revenus durant le temps où vous bossez à l’œil. Mais finir épuisé par vos
huit millions d’heures de travail nécessaires pour assurer votre simple
subsistance parce que vous vous sentiriez coupable de vous faire payer à
votre juste prix, c’est vraiment minable. Devenu irritable et inefficace,
fatigué comme vous serez, vous aiderez bien moins de monde.

Alors, votre énergie résonne-t-elle avec vos revenus ? Combien vous


faudrait-il gagner pour que ce soit le cas ?

Vous pouvez estimer cela en analysant clairement le genre de vie que vous
désirez vivre, en calculant ce qu’il vous coûterait pour que se produise cette
réalité et en vous appliquant à aligner votre fréquence au revenu visé. Si
vous êtes très loin de votre objectif, continuez de vous forcer à élever vos
tarifs ou à chercher des postes plus rémunérateurs. Entourez-vous
d’expériences et de personnes de haute fréquence. Consolidez votre
formation et votre technique. Faites des collages et des schémas
représentant votre vie rêvée. Encore une fois, élever sa fréquence, c’est
comme développer un muscle. C’est un processus.

5E RÈGLE : RESTEZ AU TOP

Il faut que vous mainteniez haute votre fréquence et forte votre croyance en
l’infini des possibles afin que se manifeste la maison de vos rêves, votre
objectif de participer aux Jeux Olympiques ou votre âme sœur. Autrement,
vous risquez de glisser en arrière vers la relation lamentable que votre père
entretenait à l’argent, la terreur qui saisissait votre mère à l’idée qu’on la
voie ou votre défiance de toute intimité, suite au divorce de vos parents.
Pour soigner son rapport à l’argent, un excellent moyen est de lire quelques
livres de sensibilisation à la richesse. En permanence. Les lire, les relire.
Mes deux piliers ont toujours été Réfléchissez et devenez riche de Napoleon
Hill et La Science de l’enrichissement de Wallace Wattles (tous les deux
dans ma bibliographie), mais il y en a beaucoup d’autres. Trouvez-en qui
vous conviennent et lisez-les au moins trente minutes par jour. Entourez-
vous de gens que vous admirez et qui n’estiment pas que l’argent, c’est sale,
des gens qui en ont déjà ou sont en passe d’en avoir. Soyez attentif à vos
pensées comme à vos paroles. Produisez l’effort conscient de conserver un
état d’esprit financier positif, solide, inébranlable.
SOYEZ PRÉCIS SUR LE MONTANT
Il existe bien des façons de gagner beaucoup d’argent, qui varieront
beaucoup selon votre branche évidemment, mais quelques règles générales
peuvent tout de même être dégagées. Commencez par penser à la vie que
vous adoreriez mener, à vos raisons pour cela, et calculez exactement le
montant qu’il vous faudrait pour qu’elle se réalise. Si vous ignorez combien
coûterait la maison de vos rêves, renseignez-vous. Si vous voulez voyager,
décidez où et quand, et estimez-en le coût. Si vous voulez sortir plus
souvent au restaurant et porter de plus jolis vêtements, calculez-moi tout ça.
Combien vous faudra-t-il par an ? Par mois ? Par heure ? L’Univers répond
favorablement aux détails. L’Univers répond favorablement à l’énergie.
L’univers répond favorablement à ceux qui déchirent tout.

Il y a une grosse différence entre se promener en racontant


qu’on aimerait gagner un million par an et en avoir la très ferme
intention, le désir féroce et les plans d’action en béton qui vont
avec.

Faites une liste, soyez le plus précis possible sur tout, la nature, les coûts, la
raison de vos désirs, ce que vous en retirerez, etc. Il faut que vous soyez
complètement focalisé là-dessus et que vous le vouliez si fort que cela
devienne non négociable : ça va se produire, ça doit se produire, peu
importe le temps que ça prendra. Décidez ce que vous voulez exactement et
écrivez son coût noir sur blanc.

FAITES-EN UNE URGENCE


Vous avez déjà remarqué ? Quand il ne vous reste plus qu’une semaine pour
payer votre loyer et que vous n’avez pas la moindre idée d’où viendra la
somme, ou quand il vous faut un montant bien spécifique pour une raison
urgente comme de vous faire arracher une dent pourrie, vous réussissez
toujours juste à temps à réunir les fonds. Un chèque dont vous aviez
totalement oublié l’existence arrive par la poste, vous décrochez un boulot
inattendu, vous trouvez subitement le courage de demander un prêt à un
ami, vous vendez les bijoux de famille ou vous décidez de faire concurrence
à l’enfant de cinq ans qui tient son stand de limonade en bas de la rue, et
vous déchirez tout. Vous cessez soudain de passer votre temps en plainte et
en angoisse parce que vous êtes bien trop occupé à produire la réalité qu’il
vous faut. Tel est le pouvoir de :

La clarté d’esprit
L’urgence
La détermination

L’argent est là pourvu que vous le vouliez vraiment, intensément. Il suffit de


rester sur le chemin de sa manifestation avec le plus grand sérieux, malgré
les embûches.

L’astuce est de considérer vos rêves avec la même urgence, la même


détermination. C’est une chose de tout déchirer quand on est dos au mur et
que les études des enfants sont en jeu, c’en est une autre, bien différente, de
se créer une urgence ex-nihilo afin de garder le cap jusqu’à la réalisation du
rêve sans jamais retomber dans le Grand Sommeil. Vous aurez besoin de ce
sentiment d’urgence pour ne pas tout abandonner quand s’amoncelleront les
difficultés et que vous penserez : « Ah, tant pis, c’est pas si mal finalement
de vivre à côté d’un chenil. Rien que des boules Quiès et des planches
clouées aux fenêtres ne puissent régler. » Il faut agir plutôt que réagir face
aux événements. Il faut cesser de jouer la victime (laisser les circonstances
dicter votre vie) et opter plutôt pour le rôle de super-héros (créer une vie
dans laquelle vous vous lèverez tous les matins incrédule et ravi d’être
vous).

Un super moyen de vous motiver à fond pour élever votre fréquence est de
rehausser le montant minimal de votre compte en banque. Trop souvent,
nous n’osons faire le saut de la foi que lorsque nous n’avons plus le choix,
quand il s’agit de se sauver d’un incendie (c’est-à-dire de payer une grosse
facture). Mais comme il s’agit de vous changer, vous, pas seulement votre
revenu, pourquoi ne pas décider d’être le genre de personne qui a toujours
un certain montant sur son compte en banque ? Cessez d’être cette personne
en panique qui lutte constamment pour rester à flot. Décidez d’une somme
en dessous de laquelle votre compte ne devra jamais passer. Non
négociable. Par exemple, décidez que vous aurez toujours deux mille euros
sur votre compte courant, refusez de tomber en dessous. Du coup, l’alerte se
lancera dès que vous approcherez de ce seuil plutôt que de zéro, et vous
vous bougerez les fesses pour gagner de l’argent dès ce moment. Ou bien
décidez que vous donnerez toujours dix pour cent de vos revenus à des
œuvres caritatives, quoi qu’il arrive. Décidez d’un nouveau montant
minimal. Extirpez-vous de la lutte quotidienne pour la survie par la
modification de votre état d’esprit et la sensibilisation à la richesse, votre
relation à elle, votre façon de la créer et de la recevoir.

IMAGINEZ-VOUS DÉJÀ POURVU


DE CET ARGENT ET DE CE QU’IL VOUS
FOURNIRA
Comme je l’ai dit, l’argent ne signifie rien en lui-même. C’est ce qu’on lie à
lui qui lui donne du sens et nous donne envie d’en avoir plein. C’est ce qu’il
nous permet de faire qui nous met dans tous nos états. Écrivez un mantra
que vous pourrez vous répéter inlassablement afin de vous aider à faire se
manifester l’argent que vous désirez. Je me vois gagnant 150 000 euros au
31 décembre de cette année avec mon emploi de comptable indépendant
grâce à 30 nouveaux clients que je servirai du mieux que je le pourrai. Je
suis tellement reconnaissant pour ces 150 000 euros au 31 décembre qui
vont me permettre d’emmener toute ma famille à Bali, de refaire notre
cuisine à neuf et de donner de l’argent pour construire des écoles au Kenya.
Je me vois déjà dans la jungle avec mes enfants et ma femme. Nous avons
pris une chambre dans mon hôtel préféré, à Ubud. Je suis si content de
pouvoir assurer à mes enfants la chance de vivre cette incroyable
expérience qui vous change une vie, et d’apporter à ma femme cette joie. Je
peux déjà voir la nouvelle cuisine et le bonheur de ma femme. Je peux déjà
voir le sourire sur le visage de ces enfants au Kenya tandis qu’ils écrivent
sur le tableau dans l’école que j’ai contribué à financer. Cela me procure
tant de joie de pouvoir ainsi changer leur vie. Je suis tellement
reconnaissant à ces 150 000 euros que j’aurai gagnés au 31 décembre
prochain. Je vois déjà les super-clients pour qui je travaillerai et qui seront
plus que ravis de me payer 100 balles de l’heure pour mes services. Cet
argent est à moi, il est en chemin vers moi en ce moment même, je le vois
déjà sur mon compte en banque et je lui en suis tellement reconnaissant !

Écrivez un mantra de ce genre, un qui vous fera vous sentir invincible,


lisez-le tous les jours, plusieurs fois, visualisez ce qu’il contient, sentez ce
qu’il contient et devenez dingue de lui. Je sais, ça a l’air très chiant, mais
faites-le quand même parce que, croyez-moi, ça marche. Des objectifs
vagues et sans ambition sont la meilleure voie pour une vie vague et sans
ambition. Si vous avez envie de tout déchirer, il faut d’abord cibler un peu.
Déchirer quoi ? Il faut que votre objectif vous emballe tellement que vous
vous saouliez vous-même à force d’en parler !

AGISSEZ AVEC UNE DÉTERMINATION


EN BÉTON ARMÉ
Faites tout, tout ce qui vous passe par la tête, pour que cet argent et ce
nouveau mode de vie arrivent. Si vous êtes votre propre patron, quel
nouveau programme pourriez-vous offrir, quel nouveau produit pourriez-
vous vendre ? Pouvez-vous augmenter vos prix ? Rentabiliser votre temps ?
Recruter de nouveaux clients ? Vendre davantage aux clients que vous avez
déjà ? Prendre un petit boulot en plus ? Si vous travaillez pour quelqu’un
d’autre, demandez une augmentation ou cherchez un emploi mieux
rémunéré. Écoutez les conversations autour de vous, d’une oreille neuve. Y
aurait-il une opportunité pour un nouveau poste, mieux payé, dont vous
n’aviez pas connaissance ? Y aurait-il un poste que vous pourriez créer ou
suggérer de créer et qui vous hisserait au niveau de rémunération désiré ?
Continuez de faire tout ce qui est humainement possible pour exercer une
attraction, puis abandonnez-vous à l’Univers et attendez que se passe
quelque chose d’inhabituel : un héritage, quelqu’un qui voudrait vous payer
pour votre expertise, une idée géniale sur laquelle vous tireriez un trait en
temps normal car trop dingue pour vous, une conversation entre deux
personnes qui chercheraient quelqu’un d’exactement comme vous pour les
aider à réorganiser leurs nouveaux bureaux. Soyez à l’affût des opportunités
qui se présenteraient hors de votre échelle de revenus habituelle. Vous allez
entrer dans une nouvelle réalité, ce n’est pas votre boulot de savoir
comment. Votre boulot, c’est de demander clairement ce que vous voulez et
d’attendre de découvrir le comment, puis de passer à l’action.

C’est ensuite à l’Univers de décider quand arrivera l’argent inattendu, le


nouvel emploi ou le gros client. Cela peut être tout de suite comme dans
très longtemps. Votre boulot, c’est de faire tout votre possible pour que cela
se produise et pour avoir la certitude indéfectible que l’Univers se
débrouillera pour vous servir pile au bon moment.

PRENEZ CONSEIL
Entourez-vous de gens qui en savent plus que vous. Lisez sur eux, étudiez-
les, passez du temps avec eux, engagez-les. Cherchez le coach ou le mentor
idéal, ou bien le livre, le séminaire : quand l’élève est prêt, apparaît le
maître. Étudiez de près ce et ceux qui attirent votre attention, et tirez-en un
maximum d’enseignement.

Aimez-vous. Et vous aurez tout.


25

N’OUBLIEZ PAS
de vous laisser aller
Abandonnez-vous à ce qui est.
Dites « oui » à la vie et voyez comme, soudain,
elle va dans votre sens, plutôt que contre vous.

ECKHART TOLLE, AUTEUR,


GUIDE, GRAND PRÊTRE DE L’ÊTRE PRÉSENT

Imaginez-vous assis devant une fenêtre à regarder le jardin en contrebas par


une belle journée de printemps. Vous observez les oiseaux, les abeilles et les
papillons voletant gaiement quand, soudain, vous apparaît le plus beau
papillon du monde. Ces ailes d’un turquoise éclatant bouleversent votre
cœur, son vol joyeux enchante votre âme, sa métamorphose de ver moite en
créature de toute beauté vous emplit d’inspiration. Vous vous levez d’un
coup, submergé d’un intense désir : il faut qu’il soit mien, mien, mien ! Vous
courez vers le placard, attrapez votre filet, vous vous faufilez dehors et vous
traversez le bosquet de tulipes à l’affût de votre proie bien-aimée, tous les
sens en alerte, concentré, déterminé, tenace. Le filet flottant au-dessus de
votre tête, vous pourchassez le papillon à travers tout le jardin. La poursuite
dure des heures et des heures, mais vous ne parvenez qu’à l’effrayer sans
jamais l’attraper. Alors, vous renoncez, vous vous détendez, respirez, vous
abandonnez votre désir à l’Univers et là, le papillon de vos rêves vient
calmement se poser sur votre nez.
Quand nous désirons une chose très fort et que nous travaillons sans relâche
pour l’obtenir, si nous ne nous laissons pas faire, nous finissons par nous en
éloigner. Vient toujours un moment où nous devons nous en remettre à
l’Univers. Cela ne signifie pas que nous renonçons ou que nous cessons
toute action. Simplement que nous déchargeons notre énergie, relâchons
notre prise de kung-fu et que nous ménageons en nous une place pour que
l’objet de nos désirs vienne à nous. Il s’agit de laisser venir plutôt que de
forcer. De laisser faire, avec la certitude que, si notre but est aligné avec le
sens profond de notre vie, nous l’atteindrons (ou quelqu’un ou quelque
chose d’encore plus parfait que lui prendra sa place). Il s’agit de
s’abandonner et de laisser l’Univers faire son travail en gardant la foi que
notre plus grand désir s’accomplira de toute façon.

Votre foi en l’Univers doit être plus grande que votre peur de ne
pas obtenir ce que vous désirez.

C’est un peu comme embaucher quelqu’un pour faire votre ménage afin de
vous permettre de vous concentrer sur ce que vous aimez. Vous lui
expliquez en détail ce que vous attendez de lui, vous lui montrez où est
rangé le balai, le prévenez que vous le battrez à mort s’il casse les tasses en
céramique que votre nièce a fabriquées pour vous, puis vous lui faites
confiance, il fera le boulot. Si vous passez votre temps à regarder par-dessus
son épaule et à lui arracher l’éponge des mains, attendez ! je m’occupe de
ça, il n’aura jamais fini et vous resterez coincé dans cette lutte interminable
qui gênera la récolte de ces fruits, ceux-là mêmes dont la perspective vous
avait poussé à engager une personne de ménage en premier lieu.

S’abandonner, c’est laisser l’Univers faire son travail.


Ce qui se passe la plupart du temps c’est que, malgré les meilleures
intentions du monde et notre travail acharné, nous tentons de contrôler les
circonstances, armés de nos croyances limitatives et de nos vieux schémas.
Nous pensons qu’il nous faut prendre en main la situation (idée motivée par
la peur) plutôt que de montrer notre foi et notre reconnaissance et
d’accorder à l’Univers de nous faire ce don (idée fondée en amour). En
bref, nous pensons être meilleurs que l’Univers dès lors qu’il s’agit de
réaliser des choses.

Imaginez qu’un ami vous invite à une fête. Il est tout excité à l’avance par
sa méga teuf, persuadé que ce sera génial, et enchanté à l’idée que vous
vous joindrez à lui. Il vous tend l’invitation avec joie et délice et une grande
envie que vous répondiez oui, mais sans vous mettre du tout la pression. Il
sait que ce sera super si vous venez, et super aussi si vous ne venez pas. Sa
teuf sera géniale. Il le croit au plus profond de lui. C’est la vérité.

Imaginez à présent une autre invitation. Cette fois, on exige votre présence,
on précise que tout serait foutu si vous déclinez, que ce serait un échec total,
et on vous rappelle qu’on est venu à votre dernière fête, si bien que vous
avez obligation de venir à celle-ci. Eh bien, ce type est un geignard,
manipulateur et autoritaire. Un gros boulet. Il sait très bien qu’il pourrait
organiser une super soirée et s’en croit tout à fait capable, mais il a quand
même décidé que tout dépendrait de votre venue.

Les deux pourront préparer leur soirée exactement de la même manière :


décorer la maison, acheter le plateau de fromages, se procurer la picole,
commander les sculptures sur glace, mais le premier est bien plus à même
de voir produire ce qu’il veut, à savoir que vous veniez et que vous ayez
envie de venir, car il a laissé faire. Laisser faire n’est pas une action. C’est
une façon d’être dans l’action.

Votre vie est votre fête. À vous de choisir comment vous invitez les gens,
les expériences et les choses à vous rejoindre.

Si vous êtes fauché comme les blés, il ne s’agira pas de vous tuer au travail
pour seulement joindre les deux bouts tout en vous plaignant de votre
situation pathétique. Il faudra affronter chaque journée avec une attitude
parfaite, faire de votre mieux, vous détendre, fêter ce qui est et travailler
consciencieusement dans l’attente heureuse et reconnaissante que l’Univers
vous envoie une nouvelle opportunité plus lucrative.

Si vous êtes célibataire, il ne s’agira pas de chialer sur l’impossibilité de


trouver quelqu’un de bien ni de vous rendre à des millions de rendez-vous
la mort dans l’âme. Il faudra conserver votre désir intact et votre foi solide,
brosser vos cheveux et vos dents, sortir de chez vous, draguer tout votre
saoul, poursuivre gaiement votre vie et vous montrer reconnaissant que, non
seulement celui ou celle que vous recherchez vous cherche aussi, mais
qu’en plus l’Univers intrigue en ce moment même pour organiser votre
rencontre.

Le doute, c’est de la résistance, de la foi en l’abandon. L’inquiétude, c’est


de la résistance, de la joie dans l’abandon. Le contrôle, c’est de la
résistance, qui permet l’abandon. Le ridicule, c’est de la résistance, c’est
croire en l’abandon.

L’énergie doit circuler, sinon, elle stagne.

Se laisser aller, c’est se laisser porter par le courant.

L’abandon procure à vos désirs un espace où se manifester. De plus, il vous


ouvre à la réalisation des sentiments, des choses et d’expériences
bénéfiques qui, autrement, demeureraient hors de votre réalité (des
miracles, quoi).

Comme je l’ai dit précédemment, quand vous entrez dans une nouvelle vie,
super, inconnue de vous auparavant, vous ne pouvez pas vous attendre à
savoir tout de suite comment vous orienter, puisque c’est un territoire
entièrement nouveau. Vous ne pouvez donc que vous contenter de faire ce
que vous savez déjà faire et de rester ouvert à la découverte du comment.
De même, vous pourriez ne pas savoir exactement à quoi ressemblera votre
nouvelle réalité, puisque vous ne l’avez jamais vue. Vous ne pouvez
visualiser que ce que vous connaissez déjà, si bien que cette nouvelle vie
stupéfiante pourrait bien se trouver hors de la portée de votre imagination et
vous accrocher comme un beau diable à la vision exacte de ce que vous
voulez, plutôt que de vous laisser faire, de vous abandonner pourrait bien
être le meilleur moyen de passer complètement à côté de ce que vous
recherchez en réalité. Parfois, votre nouvelle réalité ressemblera exactement
à l’image que vous vous en étiez formée, parfois, elle sera totalement
différente (et bien mieux).

Voici les instructions de base pour se laisser faire :

Soyez on ne peut plus clair sur ce que vous désirez voir se


produire
Visualisez-le, sentez-le, goûtez-le, tombez-en amoureux,
croyez-le déjà là
Décidez que vous l’aurez
Informez l’Univers de vos intentions en vous comportant et en
pensant comme si vous l’aviez déjà
Méditez, reliez-vous à l’infini des possibles, à votre intuition et
à l’Énergie-Source
Passez à l’action, une action radicalement joyeuse, entièrement
mue par la passion
Soyez reconnaissant qu’il soit vôtre, qu’il soit déjà là
Respirez, lâchez prise, laissez-vous faire

Être persuadé que tout ce qu’on désire existe déjà, c’est être dans un
état d’abandon naturel.

S’abandonner, se laisser faire est cette chute libre, de dos, dans l’inconnu,
mêlé à la certitude que l’Univers vous rattrapera au vol. C’est impossible à
obtenir dans un état d’esprit de manque ou de méfiance. OK, je lâche, t’as
intérêt à assurer mon salaud ! Il faut que vous donniez tout ce que vous
avez et que vous lâchiez prise pour de bon. Il faut s’abandonner, avoir la
foi, être reconnaissant et attendre. Et, pendant que vous y êtes…

Aimez-vous. Et l’Univers étendra sa magie sur vous.


26

AGIR OU VOMIR,
il faut choisir
Dieu ne laissera pas
des lâches faire son œuvre.

RALPH WALDO EMERSON,


AUTEUR ET POÈTE SANS PEUR,
FAISEUR ET VOMISSEUR DE TALENT

J’ai une amie qui s’est fait tatouer « Non, tu savais pas ? » sur le bras
gauche en hommage au fait que toutes nos grandes révélations sont en
réalité des évidences. « Avoir peur est un choix ! » « Je suis digne
d’amour ! » « Don’t worry, be happy ! » Dès qu’elle lève le bras, ce
tatouage lui rappelle que, bien souvent, le sublime se cache derrière
l’évident.

Vous connaissez d’innombrables truismes comme ceux-ci, vous les avez


entendus ou pensés des millions de fois, mais quand enfin ça fait « tilt », ils
deviennent soudain des révélations à vous couper le souffle.
Une épiphanie est la compréhension soudaine et viscérale de
quelque chose que l’on savait déjà.

C’est quand une vérité s’est ainsi déplacée de notre cerveau vers nos tripes
que nous pouvons commencer à nous en servir pour changer nos vies.

La question à dix millions d’euros est alors : le ferons-nous ?

Ah, toutes ces années que les gens passent à se payer de mots, à vivre de
conditionnels, à suivre des cours, à faire les touristes à des conférences et à
s’enterrer sous des étagères trop pleines de livres de développement
personnel avant d’AGIR enfin en conséquence. Quand ils le font un jour…

Une statistique nous dit que seulement 5 % des gens qui s’inscrivent à un
cours ou à un séminaire mettront en pratique ce qu’ils y ont appris. Et
croyez bien que ce nombre comprend des formations très, très, très chères,
pas uniquement les cours du soir de la mairie. Cela s’explique ainsi : les
gens souhaitent du changement dans leur vie, ils le veulent parfois très fort,
ils sont disposés à y accorder du temps et à dépenser de l’argent, mais ils
sont finalement trop timorés pour sortir de leur zone de confort et agir enfin
pour changer. En d’autres termes, ils n’en ont pas si envie que ça.

« J’ai essayé », c’est le « j’ai tout déchiré » du pauvre.

Ceux qui connaissent le succès ne sont pas seulement disposés à perdre


leurs repères, ils savent qu’il faut que cela devienne une habitude s’ils
veulent continuer sur leur lancée. Ils volent de défi en défi plutôt que de
stagner et de s’installer. Le muscle qui permet de tout déchirer est comme
tous les autres, si on ne s’en sert pas, il s’atrophie. Si vous faites un pas de
géant, que vous vous dites, c’est bon, j’y suis, et que vous vous posez là à
attendre que toutes ces choses géniales qui vous sont dues depuis si
longtemps continuent à vous tomber tout crues dans le bec, vous allez
perdre de la masse musculaire et retomber au stade chamallow où vous étiez
avant de vous mettre à la gym.
Il faut bouger et grandir sans cesse. Continuez à franchir des obstacles et
vous évoluerez. Comme ça, vous passez un niveau et, parvenu au suivant,
vous vous élevez encore. À chaque fois, vous apprenez quelque chose de
neuf, autrement dit, vous sortez de nouveau de votre zone de confort. Parce
que vous vous retrouvez face à un nouveau défi. C’est l’empressement à
relever les défis qui permet de distinguer ceux qui réussissent de ceux qui
ne réussissent pas.

Nouveau niveau, nouveau diable.

La vie avance et évolue ou bien elle recule et meurt. Si vous voulez évoluer
dans votre vie, il vous faudra affronter les obstacles plutôt que reculer à leur
vue. Obstacles et défis sont les agents de la croissance. Personne ne devient
important, personne ne prend les commandes sans avoir surmonté des défis.
Accoucher, c’est la pagaille, c’est douloureux, incertain et ça fait flipper.
C’est aussi un miracle glorieux qui donne la vie. Si vous voulez obtenir la
nouvelle vie dont vous parlez tant, il faut vous mettre au boulot et ne plus
vous contenter de l’étudier, d’en discuter, de la souhaiter et de la vouloir.

J’ai eu à subir une grosse piqûre de rappel à ce sujet que j’aimerais partager
avec vous pour que cela vous pousse à travailler sans relâche et à garder la
foi quoi qu’il arrive. En ce moment, je ne vis nulle part. Ou partout, c’est
comme on veut. Je me suis débarrassée de ma maison il y a deux ans et
j’explore le monde depuis. J’ai toujours aimé voyager et, comme tout ce
dont j’ai besoin pour mon travail est un ordinateur, une bonne connexion
Internet, un réseau téléphonique en état de marche et un sandwich, j’ai
décidé un jour de mettre toutes mes affaires au garde-meubles et de me
lancer. J’ai vu ça comme une chance de me prendre au mot, à force de
parler de vivre sa vie comme on l’entend, d’être la prêtresse des hautes
vibrations, de faire des sauts quantiques autour du monde, de voir en
combien de langues je pouvais apprendre : « Seriez-vous assez aimable
pour garder un œil sur mes affaires pendant que je vais aux toilettes ? »

Mon objectif du moment, c’est la maîtrise du laisser-faire. Je veux que ma


foi en ce qui est à venir soit inébranlable. Je veux avoir tellement confiance
en l’Univers que cela en deviendrait une seconde nature. Je veux pouvoir
sauter dans le vide les doigts de pied en éventail. Ou, au moins, avec plus de
grâce et d’aisance. Surtout maintenant que je cours le monde en prêchant la
Grande Décision par-ci et le Beau Laisser-Faire par-là.

Moi aussi, j’aimerais mieux agir que vomir.

Le laisser-faire entre souvent en jeu, surtout quand je dois décider de la


suite de mon parcours et de l’endroit où me poser une fois parvenue là-bas.
Mon modus operandi est de me laisser porter par le courant et de garder la
foi que l’Univers me guidera vers le lieu parfait au moment idéal. Je suis
ravie de pouvoir vous informer que, à ce jour, il s’est avéré infaillible.
Après avoir suivi mon impulsion aussi étrange que soudaine d’aller à Tokyo
(une ville pour laquelle je n’éprouvais aucun intérêt préalable), je suis
tombée folle amoureuse de l’endroit ; puis, quand j’ai décidé de passer un
peu plus de temps là-bas, le parfait meublé à louer s’est libéré, qu’on m’a
servi sur un plateau d’argent. Ensuite, une invitation d’amis pour un séjour
dans leur splendide maison d’hôte en pleine campagne espagnole est
arrivée, sans la moindre demande de ma part et complètement à
l’improviste, alors que j’essayais sans succès de trouver une nouvelle
destination. J’ai croisé plusieurs fois, complètement par hasard, dans les
coins les plus reculés du monde, la route de plusieurs de mes camarades
touristes nomades avec lesquelles je m’étais liée d’amitié, ce qui m’a laissé
à chaque fois bouche bée et prise de vertige. Comment, toi aussi tu es dans
ce minuscule village de pêcheurs vêtue d’un sarong et les cheveux en
pétard, perdue au beau milieu de l’Indonésie ?

Et pourtant, même si mon agence de voyages cosmique a plus que prouvé


sa grande compétence, j’étais très nerveuse avant mon dernier saut en date.
Cette fois, ce n’était pas simplement jette-moi où tu voudras du moment que
c’est cool et qu’il m’y arrivera des trucs super, d’ac ? J’te remercie. Il
fallait que je me retrouve dans l’endroit idéal pour écrire ce livre. Il ne me
restait plus qu’un mois avant la date de remise à l’éditeur et il me restait,
hum, disons un gros bout à écrire, si bien que j’étais un peu tendue sur les
pourquoi, les où et les comment. J’étais à Tokyo à ce moment-là. Mon plan,
c’était de retourner à L.A. pour rencontrer un client puis traverser l’ouest
des États-Unis en voiture pour échouer dans une fabuleuse maison à louer
inondée de soleil et dotée d’une vue splendide, d’où je pourrais abattre un
travail considérable. J’imaginais ça au sein d’une nature formidable, mais
pas trop loin d’une ville non plus, avec quelques amis dedans, pour éviter
cet isolement bien connu, celui qui pousse les écrivains à beaucoup boire
ou, dans mon cas, à se livrer à des expériences ratées sur leurs propres
cheveux. S’il y avait quelques animaux en prime, ç’aurait été la cerise sur le
gâteau, mais le reste était non négociable.

Environ deux semaines avant le départ, je me suis connectée à Internet pour


commencer ma recherche de maisons à louer. J’ai exploré tous les États à
l’ouest du Colorado, mais toutes celles qui me plaisaient étaient déjà
réservées. J’ai demandé à toutes mes connaissances et même à tous ceux
que je ne connaissais pas s’ils avaient des idées. J’ai envoyé des mails, j’ai
écumé Facebook, j’ai twitté, j’ai texté, toujours rien. Restait toujours
l’option de l’hôtel, mais je m’étais vraiment faite à l’idée d’une maison et je
commençais à paniquer de m’y prendre ainsi à la dernière minute. C’était
important ! Il en allait de mon livre ! Il me fallait de l’inspiration et de la
haute fréquence ! Je voulais pouvoir lever le nez de mon bureau pour
découvrir par la fenêtre une vue imprenable sur des montagnes
majestueuses, un océan ou un champ de blé balayé par les vents ! Là, si rien
ne se débloquait, j’allais me retrouver à regarder, depuis ma chambre de
petite fille, ma mère en pantoufles en train de balayer l’allée du garage.

Je commençais à me résigner. J’avais foiré, voilà tout. Plutôt que d’avoir foi
en l’Univers et d’anticiper joyeusement la manifestation de la maison de
mes rêves, j’ai commencé à me recroqueviller et à me dire qu’il faudrait
faire avec. Mais de quoi je me plains ? J’ai bien de la chance de pouvoir
aller chez ma mère. Je l’aime. En plus, elle me nourrira de lasagnes
pendant que j’écrirai ! Là, j’ai pris conscience de ce que je faisais. Quelle
hypocrisie cela aurait été de me contenter d’un endroit inspiré par la peur,
l’étroitesse d’esprit et les fréquences basses, pour écrire un livre expliquant
comment ne pas vivre une vie inspirée par la peur, l’étroitesse d’esprit et les
fréquences basses !

Il faut garder la foi. Toujours.


Même quand vous risquez vos fesses.
Ainsi, quarante-huit heures avant mon départ pour Los Angeles, je me suis
assise, calmement, je me suis concentrée sur mon endroit idéal pour
travailler, j’ai visualisé les grands espaces qu’il dominait, je me suis
prélassée dans ses canapés moelleux et sa vaste cuisine, j’ai baigné dans le
soleil qui inondait ses hautes fenêtres, je l’ai senti dans mes tripes, j’ai cru à
son existence, j’ai été profondément reconnaissante et emballée à l’idée
qu’il existe déjà et qu’il venait à moi. Puis j’ai envoyé un mail collectif de
plus, demandant si quelqu’un connaissait un super endroit où je pourrais
écrire mon livre. Là, je me suis abandonnée à l’Univers et je suis allée me
payer un gros dîner de sushis pour fêter l’arrivée du petit paradis de
l’écrivain qui allait me tomber dessus. Une fois revenue à l’hôtel, un mail
m’attendait, un ami qui connaissait des gens qui avaient une maison où je
pouvais m’installer au plus vite.

Je suis enchantée de pouvoir vous apprendre que j’écris ces mots depuis une
grande et luxueuse maison, spacieuse et ensoleillée, dont les hautes fenêtres
offrent une vue spectaculaire, à une heure de San Francisco où vivent cinq
de mes meilleurs amis de fac. Elle est perchée sur une colline dominant 68
hectares de terres cultivées et je peux y rester aussi longtemps que je le
veux, du moment que je m’occupe de l’adorable cheval et des deux chèvres
des propriétaires.

Putain. Ça marche.

Alors, prenez-vous suffisamment au sérieux votre décision de ne plus vous


contenter du médiocre ? Vous pouvez dès maintenant obliger votre vie à
faire un saut quantique. Vous pouvez changer toute votre réalité d’un coup,
du moment que vous le voulez très fort. Vous pouvez augmenter
terriblement vos revenus, perdre cinq kilos et vous réveiller tous les matins
ultra-excité à l’idée d’être vous, plutôt que de vous traîner toute la journée
en attendant qu’il soit une heure décente pour boire de l’alcool. Quel que
soit le surclassement envisagé, il est disponible pour vous, maintenant.

Il faut simplement que vous décidiez de le faire advenir, que vous vous
engagiez dans ce choix et que vous laissiez l’Univers abonder dans votre
sens.
Voici quelques façons de vous approprier les leçons de ce livre et de tout
vous mettre dans la poche :

1. ABANDONNEZ VOS MAUVAISES HABITUDES, COMME


DES VIEILLES CHAUSSETTES

Les gens qui ont du succès ont de bonnes habitudes. Les gens qui n’en ont
pas ont des habitudes de merde. Nos habitudes sont ce que nous faisons
automatiquement, sans y penser ; elles définissent donc qui nous sommes :
si vous avez pour habitude de faire de l’exercice tous les matins à peine
levé, vous êtes en forme ; si vous avez pour habitude de ne jamais faire ce
que vous avez dit que vous feriez, vous n’êtes pas fiable ; si vous avez pour
habitude de vous payer trois massages par semaine, vous êtes vraiment à
fond.

Portez votre attention sur les aspects de votre vie qui ne vous emballent pas
trop, déterminez quelles mauvaises habitudes ont pu provoquer ça et
échangez-les contre de bonnes. Constituez-vous des habitudes de personne
à succès : bonne gestion du temps, prise de décision, bonnes habitudes de
pensée, vie saine, bonnes habitudes sociales, bonnes habitudes de travail,
etc. Trouvez quels comportements entraîneraient les plus gros changements
positifs dans votre vie (même du genre dont vous ne pensez pas du tout
qu’ils pourraient se réaliser) et attachez-vous à les transformer en habitudes.

Comment créer une habitude ? Décidez-le. Intégrez-la à vos activités


quotidiennes. Que ce soit aussi peu négociable, aussi naturel que de vous
brosser les dents au sortir du lit. Qu’elle trouve sa place dans votre emploi
du temps. Travaillez sur vos croyances inconscientes et sur la réécriture de
vos histoires. Si vous avez déjà plusieurs fois essayé sans y parvenir,
trouvez de l’aide. Engagez un coach, un mentor, un professeur particulier,
demandez à un ami d’écrire « Je suis une grosse feignasse » à la bombe sur
un mur de votre maison si jamais vous ne tenez pas votre promesse de faire
du sport cinq fois par semaine. Élaborez de bonnes habitudes, peu importe
lesquelles, si vous voulez connaître le succès.
2. PRENEZ LE TEMPS DE RESPIRER, AU MILIEU
DES AUTRES

Votre super-pouvoir, c’est-à-dire votre lien à l’Énergie-Source, est


disponible vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, pas
seulement quand vous êtes assis en tailleur à méditer en robe de chambre.
Une fois que vous aurez pris l’habitude de couper votre cerveau et de vous
relier à l’Énergie-Source, vous y arriverez à n’importe quel moment de la
journée.

Tout le principe de ce livre est d’être utilisé pour améliorer votre vie, pas
pour se payer une pause lecture avant de retourner à vos moutons habituels
en laissant tout ce que vous avez appris sur le canapé. Le but, c’est de
trimballer partout avec vous toutes ces techniques pour oublier le stress,
apprécier la vie, livrer de la joie, élever les esprits, se connecter à l’Énergie-
Source et botter des culs. Or, la meilleure façon d’y parvenir passe par la
respiration.

Que vous soyez pris dans les embouteillages, en train de vous faire
engueuler par votre patron, mal à l’aise dans une soirée, en train de glander
au bureau, allongé sur une plage à essayer de vous souvenir de l’adresse de
votre sœur, prenez un moment pour respirer à fond, vous éclaircir l’esprit,
prendre des nouvelles de votre corps, être présent dans l’instant et vous
relier à l’Énergie-Source.

Faites-en une habitude quotidienne et vous verrez des changements


profonds et positifs, sur le plan physique et émotionnel, apparaître dans
votre vie. Alors, vous parviendrez à gérer avec grâce le prochain idiot qui
aura décidé de beugler dans son téléphone juste à côté de vous au
restaurant.

3. NE TRAÎNEZ PAS N’IMPORTE OÙ

Fréquentez des gens qui déchirent et qui vous donneront l’impression d’être
un gros louzeur si vous ne déchirez pas comme eux. Je n’insisterai jamais
assez là-dessus. Votre entourage affecte considérablement votre vision du
monde et influe directement sur la hauteur à laquelle vous placez la barre de
vos ambitions. Si vous traînez avec des types qui passent leur temps à se
plaindre que l’économie va mal, qu’ils sont fatigués et fauchés, il vous
suffira de sortir du lit le matin pour avoir l’impression d’être un héros.
Fréquentez des gens motivés, des gens qui relèvent les défis au cri de
« poussez-vous, bande de nazes », des gens qui sortent avec des bombes
sexuelles, qui gagnent exactement ce qu’ils ont envie de gagner (ou qui
travaillent dur pour) et prennent le genre de vacances qu’ils veulent prendre,
et que vous aimeriez prendre aussi. Comme ça, non seulement vous
constaterez ce qu’il est possible d’obtenir, mais vous serez bien plus motivé
pour en faire autant.

4. DONNEZ-VOUS DES OBJECTIFS RAISONNABLES

Ne vous mettez pas en tête de courir quinze bornes par jour si, pour vous,
un petit tour à pied jusqu’à la pizzeria du coin, c’est déjà de l’exercice.
Commencez par courir un kilomètre et rallongez la distance à mesure que
vous retrouverez la forme. La discipline est un muscle, il faut que vous la
renforciez à votre rythme. Si vous avez les yeux plus gros que le ventre au
départ, il y a de fortes chances que vous vous découragiez et que vous
renonciez. Définissez des objectifs tout juste hors de votre zone de confort
et progressez à partir de là.

5. LISEZ VOTRE MANIFESTE

Écrivez noir sur blanc vos objectifs et votre vision de la vie idéale, au
présent, et soyez aussi précis que possible. Où vivez-vous ? Avec qui ?
Quelles sont vos activités favorites ? Quel genre de gens vous entoure ?
Combien gagnez-vous ? Comment ? Qu’offrez-vous au monde en retour ?
Que portez-vous comme vêtements ? Etc. Il faut que cette liste soit
tellement géniale que vous en pleurerez de joie en la lisant, au point de
devoir la poser toutes les deux phrases pour reprendre vos esprits. Lisez-la
avant d’aller vous coucher et en vous réveillant chaque matin, je ne rigole
pas du tout, là. Il faut que vous en deveniez obsédé. Pensez aux
changements que vous allez apporter à votre vie, à celui ou celle que vous
allez devenir, saisissez toutes les occasions de vous trouver dans un état
d’attente heureuse et impatiente à ce propos. Plus vous vous concentrerez
sur votre devenir et plus cela vous émouvra d’y penser, plus vite cela
deviendra réalité.

6. SORTEZ VOTRE CARTE BLEUE ET PAYEZ-VOUS


DE L’AIDE, BON SANG !

Se trouver un coach ou un mentor est peut-être le moyen le plus rapide et le


plus sûr d’apporter des changements très significatifs à votre vie en un
temps record. Je ne dis pas ça (enfin, un peu quand même) parce que je suis
coach moi-même et que j’ai vu mes clients réaliser l’impossible. Je le dis
parce que j’ai été coachée, rien qu’un tout petit peu, et cela a changé ma vie
radicalement. Pensez-y : les athlètes professionnels travaillent avec un
coach toute leur carrière. Ils ne se disent pas tout d’un coup OK c’est bon, je
viens de me faire huit millions de dollars à taper dans un ballon cette
année, je crois que je peux m’en sortir tout seul, maintenant. Ils continuent
à s’entraîner avec un coach pour rester au top de leur forme et continuer de
s’améliorer. Qu’est-ce qui vous fait croire que vous pourrez y arriver seul
(surtout que, en gros, vous venez de passer le plus clair de votre vie à
prouver le contraire) ?

7. METTEZ VOTRE CORPS SUR LE COUP

Votre esprit prendra la direction que votre corps lui indique. Si vous êtes de
mauvais poil mais que vous vous forcez à rester gentil, honnête et droit,
votre humeur s’améliorera automatiquement. Et quand vous serez en forme
et que vous aurez de l’énergie à revendre, vous vous sentirez prêt à
conquérir le monde. Si vous voulez vraiment vous reprendre, arrêtez de
jouer la feignasse. Fouettez-vous les sangs, mangez des trucs qui vous
excitent et vous nourrissent, respirez plus profondément. Utilisez votre
esprit, votre corps et votre âme à l’unisson pour faire advenir ce que vous
méritez.

EN OPTION : Bon, c’est complètement ouf et ça ne va probablement pas


passer du tout, mais je vais vous le dire quand même, parce que ça marche.
Si vous voulez vraiment devenir solide comme un roc, déterminé et motivé
à fond, frappez-vous la poitrine et fendez l’air de vos poings en criant vos
affirmations. Hurlez des trucs genre « Je suis puissant, j’ai confiance,
l’Univers est mon partenaire, je vais tout déchirer ! » Bref, tout ce qui vous
conviendra côté affirmations. Engagez votre corps, ancrez-le physiquement
dans les mots et vos affirmations auront bien plus de pouvoir. L’esprit et le
corps sont bien plus puissants en tandem que chacun de leur côté.

8. UTILISEZ VOTRE ARME SECRÈTE

Faites une playlist de chansons qui vous donnent la pêche, écoutez des
discours de motivation, entourez-vous de photos de gens qui vous trouvent
génial, portez des vêtements dans lesquels vous vous sentez sexy et
intelligent, dansez, criez, frappez-vous la poitrine, partez pour un jogging
avec, dans les oreilles, la musique de Rocky. Trouvez ce qui vous donne
l’impression de pouvoir déplacer des montagnes et abusez-en. Vous visez
l’or, n’oubliez pas. Il faut que vous restiez dans la Zone.

9. AIMEZ-VOUS

Fort comme une prise de kung-fu.


27

JE DOIS
vous laisser
Rien n’est impossible,
le monde lui-même nous dit :
« Je suis possible. »

AUDREY HEPBURN, ACTRICE, ICÔNE, FABULISTE

Ma grand-mère du côté de ma mère a vécu cent ans. Nana, comme je


l’appelais, était aussi WASP que possible : prude, réservée, capable d’éviter
une confrontation avec l’habileté d’un pilote de l’avion de combat F-16.
D’aussi loin que je me souvienne, elle n’a jamais changé d’apparence. Elle
se parait toujours d’un cardigan retenu au col par une broche ancienne ; son
rouge à lèvres rose et ses yeux noisette et pétillants illuminaient son visage
ridé qu’animait toute une série de « Très Chères » à chaque fois qu’elle
riait.

Durant sa longue vie, Nana a été témoin de la naissance des piliers de


l’humanité actuelle que sont le téléphone, la voiture, la télé, l’aviation, les
ordinateurs, Internet et le rock’n’roll.

Mais les deux qui l’auront le plus marquée sont la présence d’un homme sur
la Lune et les distributeurs de soda au McDonalds. Elle observait, pétrifiée
par le doute, les employés placer un gobelet, petit, moyen ou grand, sous
l’orifice, pousser un bouton et s’en aller, laissant la machine le remplir
jusqu’à la parfaite hauteur. « Comment sait-elle où s’arrêter ? » demandait
Nana, mortifiée. « Comment sait-elle ? »

Une fois que l’on est parvenu à cloner un mouton, elle a plus ou moins
renoncé à questionner quoi que ce soit.

Un jour, ma famille a emmené Nana déjeuner dans un restaurant au dernier


étage d’un hôtel gigantesque. Quand nous sommes montés dans l’ascenseur,
quelqu’un a appuyé par mégarde sur le bouton de l’étage où nous étions
déjà au moment où les portes se fermaient, si bien qu’elles se sont
rouvertes. Ayant estimé que nous avions dû monter quarante-cinq étages en
une fraction de seconde, ma douce grand-mère est sortie de l’ascenseur, se
caressant nerveusement les cheveux en murmurant en elle-même « et
pourquoi pas ? » tandis qu’elle retraversait le couloir.

Je voudrais finir en vous encourageant à poursuivre vos rêves, porté par la


foi en l’infini des possibles, à l’instar d’une petite vieille dame, chaussée de
bas à hauteur de genou et de talons raisonnables, née en 1903, qui a traversé
tout un siècle de bouleversements technologiques les plus renversants de
l’histoire.

Quoi que vous désiriez faire de votre précieuse vie – écrire des blagues,
jouer du rock, monter une entreprise, apprendre le grec, quitter votre boulot,
élever un paquet d’enfants, ouvrir des orphelinats partout dans le monde,
diriger un film, sauver les dauphins, gagner des millions ou vivre en pagne
au fond d’un canyon –, croyez que c’est possible. Et à votre portée. Et que
vous le méritez.

Et pourquoi pas ?

Accordez-vous la permission et les moyens (oui, tarif compris) d’être ce


que vous êtes SANS VOUS PRÉOCCUPER DE CE QUE LES AUTRES
PENSENT OU CROIENT POSSIBLE. Ne vous refusez pas la vie que vous
voulez parce que vous avez peur de ne pas être à la hauteur, parce qu’on
vous jugera, parce que c’est trop risqué, parce que à quoi cela servirait
alors ? À personne. Quand vous vivez votre vie à faire les choses qui vous
excitent, pour lesquelles vous êtes doué, qui vous apportent du bonheur, qui
vous font hurler à la figure des autres « regarde un peu ça !!! », vous êtes
tellement illuminé de l’intérieur que des rayons de soleil jaillissent de vos
prunelles et éclairent le monde autour de vous. Et c’est précisément pour ça
que vous êtes ici : pour faire briller la maousse boule de feu que vous êtes
dans ce monde qui est le nôtre. Un monde qui dépend littéralement de la
lumière pour sa survie.

Vous en avez le pouvoir. Vous êtes aimé. Vous êtes cerné par les miracles.

Croyez, croyez vraiment que ce que vous désirez est là, vous est accessible.
Et vous l’aurez.

Aimez-vous.

Vous déchirez tout.


ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
commentée
Vous trouverez ci-dessous une liste des livres que j’ai lu et des professeurs
que j’étudie afin d’améliorer ma capacité à tout déchirer. Ils sont parmi mes
préférés de tous les temps (je vous suggère fortement de vous les procurer),
mais ma liste s’agrandit et se modifie en permanence, aussi, si vous préférez
des suggestions plus complètes et plus à jour, inscrivez-vous sur
www.jensincero.com et je vous tiendrai au courant.

ESTHER ET JERRY HICKS, La Loi de l’Attraction. Les Clés du secret pour


obtenir ce que vous voulez, Tédaniel

C’est un excellent livre pour démarrer. Bien écrit et pas trop long, il vous
parlera en profondeur de la Loi de l’Attraction et de comment rendre
possible ce dont vous avez besoin dans votre vie. Le côté chelou est ici à
son paroxysme : le co-auteur Esther Hicks était une ménagère ordinaire
quand elle s’est soudain mise à communiquer avec un esprit nommé
Abraham. Le livre, ainsi que tous ses travaux, contient les enseignements de
ce type, Abraham, et peu importe qui c’est : les informations sont bonnes
ET Esther est plutôt amusante dans ses vidéos ; le livre, quant à lui, va droit
au but. Sa première moitié est constituée par les enseignements, la seconde
par leur mise en œuvre.

DON MIGUEL RUIZ, Les Quatre Accords toltèques : la voix de la liberté


personnelle, Jouvence

Excellent, court, fondé sur la sagesse ancestrale de la famille toltèque de


l’auteur. En gros, il parle des quatre trucs à faire pour vivre une super-vie :
être fidèle à sa parole, ne rien prendre personnellement, ne pas faire
d’hypothèses et toujours faire de son mieux. Ça vaut le coup de le lire, sans
aucun doute. Il met noir sur blanc des vérités très simples et très profondes
qui changeront votre vie du tout au tout, en bien, si vous vous mettez à
vivre en accord avec elles. En plus, il sera du plus bel effet sur votre table
basse.

FLORENCE SCOVEL SHINN, Le Jeu de la vie et comment le jouer, Bussière

Ce livre se réfère en permanence à Jésus et à la Bible, mais vous pourrez


l’aimer que vous soyez croyant ou non, parce qu’il est plein
d’enseignements utiles sur le plan spirituel et bourré d’histoires des temps
anciens. L’écriture est vraiment basique et bien dans le style de nos grands-
mères, mais j’adore cette simplicité et cette façon par laquelle les histoires
illustrent à merveille le propos de l’auteur. C’est court, direct, ça va droit au
but, un peu comme si on avait une conversation sérieuse avec une vieille
dame qui veut vous expliquer comment ça se passe ici.

ECKHART TOLLE, Le Pouvoir du moment présent. Guide d’éveil spirituel,


J’ai Lu

Si vous venez de découvrir toutes ces histoires d’ego (ou de Grand


Sommeil) et que vous avez vraiment envie de comprendre cette grande
transformation qui consiste à être présent, ce livre sera votre bible. Il vous
met au défi de voir le monde de manière différente et remplit très bien son
rôle de guide pour vous aider à intégrer des théories très profondes sur la
réalité, le temps et la perspective. Encore un qui va très loin dans le chelou :
Eckhart était suicidaire, prêt à se faire sauter la cervelle quand, soudain, il
s’est levé un matin tout illuminé et transformé, dans un tel état de félicité
qu’il a passé les deux années suivantes assis sur un banc dans un parc, à
faire des bruits de bouche (je ne plaisante pas). Puis, il a canalisé tout ça
dans ce livre.

JAMES ALLEN, L’Homme est le reflet de ses pensées, Un Monde différent

Ce livre est tout entier consacré à la puissance de l’esprit et à la façon de


s’en servir pour conquérir votre monde. Or, vu que maîtriser ces techniques
est synonyme de pouvoir se créer la vie la plus géniale de la terre, lire ce
livre, le relire et le rerelire jusqu’à ce qu’il devienne une partie de vous-
même sera du temps bien utilisé. Lui aussi est un livre ancien écrit comme
au bon vieux temps, mais il est encore digne d’éloges et de citations
aujourd’hui.

TWYLA THARP, Le Réflexe créatif, Rue Fromentin

Écrit par une chorégraphe mondialement connue, voici une des plus belles
claques que j’aie reçues dans le genre « ressaisis-toi ma grosse ». Comme le
titre l’indique, il s’agit de se créer des bonnes habitudes, ce qui changera
complètement votre vie pour le meilleur. Plein d’anecdotes, d’astuces et de
claquements de fouet, c’est un de mes livres préférés. Parce qu’elle me fait
un peu flipper.

RICHARD BRANSON, Mes virginités, Presses de la Cité

Ça, c’est une super-lecture. Je l’ai lu en entier d’un seul coup. Richard
Branson, fondateur de Virgin Records et Virgin Airlines, est fou à lier. De
tous les bipèdes du monde, c’est peut-être celui dont l’exemple est pour moi
la plus grande source d’inspiration. Le livre décrit sa vie, de l’ouverture de
sa première petite boutique de disques à la vie de grand patron parmi les
plus célèbres et les plus déjantés, qui a fini par s’acheter une île et aime
voler au-dessus des océans en montgolfière, au gré des courants. J’aimerais
vraiment faire la fête avec lui.

NOTE IMPORTANTE SUR LES BIOGRAPHIES : je parle de la


biographie de Richard Branson parce qu’elle fait partie de mes préférées,
mais toute (auto)biographie d’une personne que vous admirez et qui vous
inspire vaudra le coup d’être lue. Je pourrais en lister soixante-dix, mais
peut-être ne trouverez-vous pas la vie de Dolly Parton ou d’Eleanor
Roosevelt très passionnante, contrairement à moi. Je vous suggère
fortement de lire des livres sur les personnalités qui vous touchent, c’est une
des meilleures façons de trouver l’inspiration pour changer sa vie.

LAURA DAY, Guide pratique de l’intuition, Ambre Éditions

Longtemps considérée comme la grande souveraine du royaume de


l’intuition, Laura Day a travaillé avec tout le monde, des hommes d’affaires
aux hippies, des célébrités aux analystes financiers et aux mères au foyer.
Elle est la reine pour expliquer aux gens comment accéder à leur intuition
afin de prendre des décisions bien senties et se créer des vies plus
authentiques. Elle vous livre ici tous ses secrets, ses astuces testées et
approuvées pour capter votre GPS interne au travers d’exercices et d’études
de cas.

DEEPAK CHOPRA, Les Sept Lois spirituelles du succès : demandez le


bonheur et vous le recevre, J’ai Lu

J’aime beaucoup pouvoir accéder à l’information que je cherche sans trop


en lire et savoir à l’avance ce que je dois faire pour me rendre là où je veux
aller. Ce bon vieux Deepak découpe l’accès au succès en sept étapes faciles
à suivre, fondées sur des principes de spiritualité. C’est un de mes livres
préférés grâce à son petit format et à la puissance de ses conseils. Il nous
livre des informations profondes par petits bouts digestes et fournit même
des exercices pour les mettre en pratique dans la vie de tous les jours si
vous voulez pouvoir accomplir ce que vous voulez.

LOUISE HAY, Transformez votre vie, Marabout

Louise Hay est une pionnière du développement personnel contemporain,


qui a elle-même soigné son cancer à l’aide de ses principes glorifiés
d’amour de soi. Elle est à présent à la tête d’un empire comprenant une
maison d’édition et tout et tout. C’est un de mes livres préférés, même s’il
est SUPER foufou, plein d’affirmations et de gnangnantisme généralisé. On
ne fait pas mieux dans le genre amour de soi, cependant. Le gros du livre
nous parle du corps et de la façon dont toutes nos blessures et nos maladies
peuvent remonter à des schémas de pensées négatives. Si vous vous cassez
la jambe, jetez-y un œil et vous verrez que c’est parce que vous avez peur
d’aller de l’avant (ou un truc du genre, ne dites pas que c’est moi qui vous
l’ai dit). Louise vous fournira aussi une petite affirmation sur la façon de
vous soigner. J’ai un ami qui s’est complètement guéri d’une maladie qui
laissait déconcertés les médecins, en lisant ce livre et en faisant ce qui y est
dit.

DUANE PACKER ET SANAYA ROMAN, Créer l’abondance : Manuel de


prospérité, Vivez Soleil

Le titre de ce livre est un peu trompeur parce qu’il parle bien plus que
simplement d’argent, mais comme beaucoup cherchent à en gagner plus, la
bonne nouvelle, c’est qu’ils y arriveront et même au-delà en le lisant et en
faisant ce qu’il dit. Il vous apprendra en effet à créer de la richesse, mais
vous donnera aussi des instructions claires sur la méditation, le dépassement
des blocages, la réalisation, le travail sur l’énergie, l’accès à la clarté
d’esprit, etc. Tout cela contribue à ce que se manifeste l’argent et tout le
reste dans votre vie. Facile à lire et à suivre, avec plein d’exercices simples
et de déboulonnages de concepts trompeurs bien enfouis, c’est un super-
livre pour commencer, à toujours avoir sur soi pour ses rappels importants
et ses remises à plat.

WALLACE D. WATTLES, La Science de l’enrichissement, Le Dauphin Blanc

La première phrase de ce livre m’a incitée à le refermer tout de suite pour


des années. Elle dit : « Quelles que soient les louanges qu’on pourrait
adresser à la pauvreté, reste le fait qu’il est impossible de vivre une vie
pleine et remplie de succès à moins d’être riche. » Allô ? C’est possible
d’être aussi con ? Cela a offensé mon cœur de hippie, jusqu’à ce que je
comprenne son sens véritable et que, oui, bon, c’est vrai que c’est
impossible. Enfin, pas si vous voulez vous exprimer pleinement. « Riche »
veut simplement dire que vous avez tout ce qu’il vous faut pour faire
profiter le monde de vos dons tout en restant à votre plus haute fréquence,
quelle que soit la forme qu’elle prenne dans votre cas. C’est à présent
certainement le livre que je recommande le plus, de loin, et je le relis
souvent. Mais il vous faudra abandonner beaucoup, parce que si vous
n’avez pas réglé vos problèmes avec l’argent et les façons de le gagner, la
moutarde va vous monter au nez.

NAPOLEON HILL, Réfléchissez et devenez riche, J’ai lu


Voici l’autre concurrent au titre de « meilleure œuvre de sensibilisation à la
richesse de tous les temps », et lui non plus n’est pas tout jeune. J’ai oublié
de dire que c’était aussi le cas de celui de Wallace Wattles, mais vous aurez
compris rien qu’en lisant son nom, non ? Enfin bon, Napoleon Hill a
interrogé les hommes d’affaires les plus doués de son époque pour récolter
des informations et écrire cet incroyable manuel. Je le relis aussi beaucoup.
C’est très direct, ça déchire grave et ça résume tout avec des instructions
simples et faciles à suivre. Faites ce qu’il dit (faites vraiment tout) et vous
serez plein aux as, quelqu’un d’important avec des responsabilités.

MARTHA BECK, Trouver sa bonne étoile et le chemin de la réalisation de


soi, J’ai Lu

J’ai assisté à une conférence de Martha et je l’ai beaucoup lue ; j’adore


vraiment sa voix, rafraîchissante, intelligente et drôle. Ce livre est génial, il
vous guide vraiment par étapes et pose de bonnes questions pour que vous
accédiez à la clarté d’esprit nécessaire. Elle est à fond pour se pencher sur
des problèmes antérieurs et comprendre ce qui se passe dans notre tête et
notre corps afin d’atteindre clarté et voie à suivre à partir de ces
expériences. Elle a tenu pendant des années un institut de coaching à
succès. C’est une de mes préférées dans ce domaine.

DR PATRICIA ALLEN, Getting to I Do : The Secret to Doing Relationships


Righ, William Morrow (non traduit)

Je suis à peu près sûre d’avoir déchiré la couverture de ce livre avant de le


trimballer partout avec moi. Vous y trouverez vraiment des révélations sur
la nature des hommes et des femmes, et sur nos différences quand il s’agit
de relations amoureuses. Écrit pour les femmes par une conseillère
conjugale responsable de milliers de couples heureux sur le long terme, ce
livre est plein d’intuitions géniales et d’astuces pour trouver le partenaire
idéal et entretenir la relation de vos rêves. Comme toujours, vous ne serez
sûrement pas d’accord avec tout (elle a un côté mère chrétienne pratiquante
très stricte dès qu’il s’agit de sexe), mais il contient des informations très
précieuses et vaut vraiment le coup d’être lu par les hommes comme par les
femmes.

BYRON KATIE, Aimer ce qui est : vers la fin de la souffrance, Ariane


Lisez-le ! Ce livre l’exige. C’est le Saint-Graal des relations heureuses.
Fondé sur ce que Katie appelle « le Travail », qui consiste essentiellement à
vous poser quatre questions simples mais fondamentales, cet ouvrage
expédie en dix pages le mode d’emploi détaillé du Travail et s’étale sur
deux cents en études de cas. On a l’imrpession de voir Katie faire
fonctionner ses pouvoirs magiques sur toutes sortes de gens, des victimes de
viol avec violence aux couples endeuillés par la mort d’un enfant, en
passant par des gens simplement à la recherche d’un mariage heureux. Elle
les guide au sein de son processus et, soudain, ils trouvent la paix et la
liberté. C’est trop cool, et en plus, le Travail, c’est du gâteau ! Quand vous
le lirez, je vous conseille de commencer par les études de cas avant
d’appliquer le Travail à vous-même, plutôt que l’inverse. Voir Katie y
procéder encore et encore vous facilitera grandement la tâche quand il
s’agira d’essayer sur vous.

DAVID DEIDA, Intégrer son identité masculine : les défis des relations
hommes-femmes, Le Souffle d’Or

Ce livre est écrit pour les hommes, mais les dames devraient le lire aussi, si
elles veulent comprendre comment fonctionnent les premiers. J’ai trouvé
cela brillant, fascinant. Il en explique tant sur le sexe opposé que je respecte
encore plus les hommes, à présent. Les amis à qui je l’ai conseillé l’ont
trouvé incroyablement motivant. Il parle de la plus haute incarnation de la
virilité et s’adresse à elle, nous rappelant au passage à nous, les femmes,
pourquoi nous aimons tant les hommes, et aux hommes à quel point ils
peuvent être super, et le sont.
Remerciements
Merci à tous les habitants de la ferme foutraque, surtout McGee Tête-de-
Cheval, Chavrou Un et Chavrou Deux, pour leur compagnie, leurs regards
éberlués quand j’écrivais, leur façon de me faire rire et de me prouver que
je suis capable d’amour sans condition en boulotant une porte et en chiant
partout sur le canapé. Je dois beaucoup à mon agent, Peter Steinberg, pour
tout son rude travail, son soutien et sa camaraderie. Un merci géant les yeux
pleins de larmes à Gina DeVee pour m’avoir sauvée grâce à son humour,
ses conseils et son amour vache à coup de stylo rouge, et à Alice Fiori et
Bill Campbell pour leur amitié, leur générosité sans limite, leur soutien et
leurs draps à deux cents fils au centimètre. Merci à Jennifer Kasius, Monica
Parcell et à tout le monde chez Running Press, à Anders Pederson,
Crystalyn Hoffman, Julie Faherty et à ma petite maman, à Michael Flowers,
Katharine Dever, et à l’Univers en son infinie génialitude.
À propos de l’auteur
Jen Sincero est auteur et coach. Conférences, newsletters, séminaires,
articles, livres ou consultations : elle n’a pas ménagé ses efforts pour
permettre à une multitude de personnes de transformer leur vie, personnelle
ou professionnelle.

Il y a quelques années, elle a quitté sa bien-aimée Californie pour parcourir


le monde et aider le plus grand nombre d’hommes et de femmes à vivre une
vie à la hauteur de leur génialitude.

Pour en savoir plus, abonnez-vous à sa newsletter sur jensincero.com.


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