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de Perseus Books Group sous le titre You are a Badass. Ho To Stop
Doubting Your
Greatness And Start Living An Awesome Life
© 2013 by Jen Sincero
Tous droits réservés.
Bon, dans l’ensemble, ça allait plutôt bien : j’avais déjà publié deux
livres, j’avais plein d’amis super, une famille soudée, un appartement,
une voiture qui roulait, de la nourriture, des vêtements, toutes mes dents,
l’accès à l’eau potable… Comparée à la majorité de la planète, ma vie
était une partie de plaisir. Mais comparé à ce dont je me savais capable,
j’étais, dirons-nous… sceptique.
Et, ni une ni deux, me voilà une nouvelle fois gangrenée par de petites
mesquineries, pour me retrouver quelques semaines plus tard à me
demander où ces semaines avaient bien pu passer, comment je pouvais
être encore coincée dans mon appartement minuscule à manger, seule,
des sandwichs à un dollar, soir après soir.
Je suppose, si vous lisez ce livre, qu’il y a aussi dans votre vie certaines
choses qui ne tournent pas rond. Et que vous savez qu’il devrait être
possible de les arranger. Peut-être que vous vivez avec votre âme sœur et
que vous inondez le monde de votre bonheur, mais que vous êtes
tellement fauché que même votre chien ne peut plus compter sur vous
pour assurer sa pâtée quotidienne. Peut-être que vous êtes financièrement
très à l’aise et que vous avez un but dans la vie, mais que vous ne vous
souvenez même pas de la dernière fois que vous avez ri à en mouiller
votre culotte. Ou peut-être que rien ne va pour vous sur aucun de ces
plans et que vous passez tout votre temps libre à pleurer. Ou à boire. Ou à
vous énerver contre toutes ces contractuelles, avec leur conception rigide
de la ponctualité et leur absence totale de sens de l’humour, que vous
tenez pour responsables de votre crise financière personnelle. Ou peut-
être que vous avez tout ce que vous avez toujours voulu, mais que vous
vous sentez incomplet, pour une raison ou pour une autre.
Il s’agit plutôt d’être extrêmement clair sur ce qui vous rend heureux, sur
ce qui vous fait sentir le plus vivant, puis de l’obtenir plutôt que de
prétendre que vous n’y arriverez jamais. Ou que vous ne le méritez pas.
Ou que vous n’êtes qu’un égoïste égocentrique aux chevilles énormes
pour vouloir ainsi plus que ce que vous avez déjà. Ou qu’écouter ce que
papa et tante Marie pensent que vous devriez faire.
La bonne nouvelle est que, pour y arriver, vous n’avez qu’un tout petit
changement très simple à accomplir : il faut que vous arrêtiez de vouloir
changer votre vie et que vous vous décidiez à le faire.
Il faudra sûrement que vous fassiez des choses que vous n’auriez jamais
imaginé faire, parce que la simple idée d’imaginer des amis vous voyant
les faire… vous n’y survivriez pas. Ils se feraient du souci pour vous, ou
bien ils cesseraient d’être vos amis parce que vous êtes devenu bizarre,
différent.Il vous faudra croire en des choses que vous ne voyez pas ou,
même, que vous jugez parfaitement impossibles. Il vous faudra batailler
contre vos peurs, chuter et rechuter, et prendre l’habitude d’entamer des
actions qui vous mettront mal à l’aise. Il vous faudra laisser tomber vos
vieilles croyances contraignantes et vous tenir à votre décision de vous
construire la vie qu’il vous faut à tout prix, comme si votre vie tout court
en dépendait.
Parce que devinez quoi ? Votre vie en dépend. Aussi difficile que cela
paraisse, ce n’est rien à côté de se réveiller brutalement en pleine nuit
avec la sensation qu’un semi-remorque s’est garé sur votre poitrine, avec
la conscience soudaine de traverser la vie comme un zombi, sans avoir
même commencé à lui donner le moindre sens.
Afin de vous aider à atteindre vos objectifs, je vais vous demander tout
au long du livre d’accepter certaines choses plutôt étranges.
C’est ce que vous faites, là, en ce moment, qui vous a mené où vous êtes.
Alors, si votre situation ne vous paraît pas idéale, c’est qu’il vous faut
modifier certaines choses.
Si vous voulez vivre comme vous n’avez jamais vécu, il vous faut
faire des choses que vous n’avez jamais faites.
Je me fiche de savoir quel loser vous êtes, si vous vous en apercevez ou
pas. Le simple fait que vous soyez alphabétisé et que vous puissiez vous
payer le luxe de lire ce livre, en termes d’argent comme de temps, vous
place sur le haut de la pile.
Nous avons besoin que les gens intelligents, dotés d’un grand cœur et
d’un esprit créatif, aient toute la richesse, les ressources et le soutien
nécessaires pour laisser leur empreinte sur le monde.
Nous avons besoin que les gens se sentent heureux, et aimés, et satisfaits,
pour éviter qu’ils ne se pourrissent la vie, celle des autres, de la planète et
de nos amis les bêtes.
Nous avons besoin d’être entourés de gens qui irradient l’amour d’eux-
mêmes et l’abondance de biens pour ne pas fourrer dans les têtes des
générations futures des croyances aussi tordues que « l’argent c’est
mal », « je ne suis pas assez bon » et « il est impossible de vivre comme
j’en ai envie ».
Nous avons besoin que les gens qui déchirent aient les coudées franches,
qu’ils mènent de belles vies bien remplies, afin de devenir source
d’inspiration pour tous ceux qui veulent s’élever aussi.
Je vais d’abord vous demander de croire que nous vivons dans un monde
aux possibilités infinies.
Je me moque que vous ayez accumulé votre vie durant les preuves de la
méchanceté foncière des hommes, de votre incapacité à contrôler votre
boulimie ou à garder une femme près de vous, même menottée à votre
cheville. Tout est possible. Croyez-le quand même.
Regardez les choses comme ça : qu’est-ce que vous risquez ? Si vous
décidez, après lecture de ce livre, que tout ça n’est qu’un tas de bêtises,
pas de problème : vous pourrez retourner sans mal à votre vie de merde.
Mais si vous mettez votre scepticisme de côté, si vous vous retroussez les
manches et que vous prenez des risques, si vous vous lancez vraiment
dans le combat, alors peut-être que vous vous réveillerez un jour en vous
disant que vous menez le genre de vie qui, hier encore, vous rendait fou
de jalousie.
COMMENT
VOUS EN ÊTES ARRIVÉ LÀ
1
C’EST MON
subconscient, m’dame !
Nous sommes les victimes des règles que nous
nous imposons.
« Moi aussi, j’ai des douleurs au pied quand je dors ! » m’a répondu le type
en levant haut la main pour un high five qui ne rencontra que du vent.
J’ai tout de suite remarqué que les autres vendeurs se tenaient gentiment
debout à une extrémité du lit, débitant leur science des matelas tandis que
leurs clients essayaient toutes les positions possibles, mais le mien, non. Il
s’était couché à mes côtés, sur le dos, bras croisés sur la poitrine, et
bavardait tranquillement, en toute connaissance de cause, les yeux au
plafond, genre camarades de colo. Alors bon, il était gentil et très cultivé
quand il s’agissait de ressorts, de bultex et de mémoire de forme, mais j’en
étais à ne pas oser me mettre sur le côté de peur qu’il ne vienne se blottir
contre moi.
Avais-je été trop amicale ? Était-ce une erreur de lui avoir demandé d’où il
venait ? Est-ce qu’il avait mal interprété mon geste quand j’avais tapoté la
place à côté de moi pour tester l’oreiller ?
J’aurais dû, bien sûr, ordonner à Bob le Chelou de se lever de ce lit tout de
suite et demander à quelqu’un d’autre de m’aider, plutôt que de filer à
l’anglaise et ruiner ainsi mon unique occasion d’acheter un matelas cette
semaine-là, mais je ne voulais pas le mettre mal à l’aise.
Avec ça, bien que ma mère ait bâti pour nous un foyer aussi chaleureux et
aimant que possible, retentissant de rires permanents, il m’a fallu des
années pour apprendre à formuler une phrase après le « il faut que je te
parle » tant redouté.
Tout ça pour dire que ce n’est pas de votre faute si vous êtes inadapté. C’est
de votre faute si vous le restez, mais la source de votre inaptitude a été
transmise dans votre famille de génération en génération, comme un blason
ou une recette de gâteau qui tue, ou encore, dans mon cas, l’équation
« confrontation = crise cardiaque ».
Quand vous êtes arrivé sur cette planète, vous étiez une boule de joie, une
petite créature aux grands yeux incapable de faire autre chose que vivre
dans l’instant. Vous ne saviez absolument pas que vous aviez un corps,
encore moins que vous auriez dû en avoir honte. Vous regardiez autour de
vous, et les choses étaient simplement là. Dans votre monde, il n’y avait
rien d’effrayant, ni de trop cher ni de démodé. Si quelque chose passait à
portée de votre bouche, vous l’y enfourniez. À proximité de votre main,
vous l’attrapiez. Vous étiez juste… un être humain.
Tandis que vous exploriez et étendiez votre univers, vous receviez des
messages qu’on vous envoyait à tout propos. Dès que vous avez été en
mesure de les comprendre, ils vous ont rempli le cerveau de croyances
accumulées sur toute une vie, dont la plupart n’avaient rien à voir ni avec
vous ni avec la vérité (le monde est en endroit dangereux, tu es trop gros,
l’homosexualité est un péché, c’est la taille qui compte, il faut raser les
poils qui poussent là, c’est important d’aller à l’université, musicien ou
artiste ne sont pas des professions, etc.).
Le problème, c’est que la plupart de ces croyances n’ont rien à voir avec ce
qu’ils sont ou ce qu’ils étaient et pas grand-chose à voir non plus avec la
vérité.
Je me rends bien compte qu’à m’écouter on pourrait penser qu’on est tous
cinglés, mais c’est parce que c’est un peu vrai, en fait.
La plupart des gens vivent dans une illusion fondée sur les
croyances de quelqu’un d’autre.
Notre esprit subconscient, lui, est la partie non analytique de notre cerveau.
Il est parfaitement développé dès notre arrivée sur terre. Il n’est qu’affects
et instincts, crises de colère stridentes à se rouler par terre au milieu d’un
supermarché. C’est aussi là que nous stockons toutes les informations
extérieures collectées lors de notre petite enfance.
Notre subconscient croit en tout, car il n’a aucun filtre. Il ne connaît pas la
différence entre le vrai et le faux. Si nos parents affirment que personne
dans la famille ne sait comment gagner de l’argent, nous les croyons. S’ils
nous prouvent que le mariage consiste à se taper dessus, nous les croyons.
Nous les croyons bien quand ils nous racontent qu’un gros type en costume
rouge descend par la cheminée nous apporter des cadeaux, alors comment
ne pas croire en toutes les autres âneries dont ils nous abreuvent ?
Notre subconscient est comme un gamin ignorant, car, et ce n’est pas une
coïncidence, il reçoit le gros de ses informations quand nous sommes
précisément cela, des gamins ignorants (puisque notre lobe frontal, la partie
consciente de notre cerveau, n’est pas encore entièrement formé). Nous
tirons nos informations des mots, des sourires, des froncements de sourcils,
des soupirs exaspérés, des haussements d’épaules, des larmes, des rires,
etc., de ceux qui nous entourent, sans aucun filtre, et toutes viennent
s’incruster dans nos petits subconscients malléables comme « la vérité »
(autrement dit nos « croyances »), où elles vont vivre tranquillement, non
analysées, jusqu’à ce qu’on ait passé des décennies en thérapie sur un
canapé, ou qu’on se réinscrive en cure de désintoxication pour la énième
fois.
Je peux à peu près garantir qu’à chaque fois que vous vous demandez, en
larmes, « putain c’est quoi mon problème ? », la réponse est à chercher dans
une fausse croyance grotesque logée dans votre subconscient, que vous
vous traînez depuis des années sans vous en rendre compte. C’est pourquoi
le comprendre est de première importance. Alors passons tout ça en revue,
OK ?
1) Notre esprit subconscient tire les ficelles de nos vies. Il se fonde pour
cela sur des informations non filtrées reçues durant notre enfance et que
l’on peut appeler nos « croyances ».
3) Une fois notre esprit conscient bien développé et enfin au travail, peu
importent sa taille et son intelligence, peu importe ce qu’il prétend, il sera
toujours contrôlé par les croyances que nous trimballons dans notre
subconscient.
Voilà pourquoi nous passons notre vie à faire tout ce que notre esprit
conscient sait faire, tout en nous étonnant qu’elle ne soit pas la vie que nous
voulons.
Par exemple, supposons que vous ayez été élevé par un père constamment
fauché qui passait son temps à cogner dans les murs en marmonnant que
l’argent ne pousse pas sur les arbres, et du coup, négligeait de s’occuper de
vous, tout occupé qu’il était à essayer, et à échouer, d’en gagner. Alors,
votre esprit subconscient aura pris tout ça au premier degré et pourra avoir
développé des croyances du genre :
argent = lutte.
l’argent est impossible à gagner.
si mon père m’a abandonné, c’est de la faute de l’argent.
l’argent, c’est nul et ça fait de la peine.
Et voilà comment on obtient un adulte qui, consciemment, adorerait rouler
sur l’or mais, inconsciemment, se méfie de l’argent, pense qu’il lui est
interdit d’en gagner et que si cela lui arrivait, quelqu’un qu’il aime
l’abandonnerait. Vous pourriez rendre réelles ses croyances inconscientes en
restant fauché, quels que soient vos efforts, ou en gagnant des tonnes de
thunes que vous reperdriez aussitôt de peur qu’on vous abandonne, ou bien
encore de tout un tas d’autres manières, toutes plus énervantes les unes que
les autres.
Passeport : Vierge
C’est un peu comme quand une odeur pestilentielle envahit votre maison.
Vous pouvez toujours imaginer des tas de solutions ingénieuses (faire brûler
de l’encens, brancher des ventilos, accuser le chien), tant que vous ne
débusquerez pas la bestiole qui est venue crever dans votre cave, le
problème persistera, et il empuantira votre vie.
Prenez une minute pour réfléchir aux domaines plus que perfectibles de
votre vie et identifier les croyances sous-jacentes qui pourraient les
expliquer. Par exemple, reprenons ce bon vieux manque d’argent qui fait
toujours plaisir. En gagnez-vous moins que ce dont vous vous savez
capable ? Avez-vous atteint un palier de revenus au-dessus duquel vous
n’arrivez pas à vous élever, quoi que vous entrepreniez ? Est-ce que générer
un bon gros paquet de pognon vous paraît physiquement impossible ? Si
oui, écrivez noir sur blanc les cinq premières choses qui vous viennent à
l’esprit quand vous pensez à l’argent. Votre liste est-elle plutôt constituée
d’audace et de défis, ou bien de peurs et de mépris ? Qu’est-ce que vos
parents pensent de l’argent ? Qu’en pensaient les gens qui vous entouraient
durant votre éducation ? Quelle est leur relation à l’argent ? Y aurait-il un
lien entre vos croyances envers l’argent et les leurs ?
Plus tard dans ce livre, je vous fournirai les outils pour creuser bien plus
profond vos croyances subconscientes et réparer tout ce qui pourrait vous
empêcher de mener la vie dont vous rêvez, mais, pour le moment,
entraînez-vous à prendre du recul, à noter les aspects dysfonctionnels de
votre vie, et musclez votre tout-puissant mécanisme de reconnaissance de
croyances. Commencez par identifier les histoires que vous raconte votre
subconscient (gagner de l’argent est détestable, je me sentirais pris au piège
dans une histoire sérieuse, être au régime signifie ne plus jamais prendre
plaisir à manger, aimer le sexe est la garantie de brûler en enfer avec toute
la bande des pécheurs vicieux, etc.). Une fois que vous aurez pris
conscience de ce qui se passe vraiment, vous pourrez vous atteler à déterrer
la carcasse puante de vos croyances subconscientes limitantes et les foutre à
la porte, ce qui laissera de l’espace que viendront remplir de nouvelles
croyances et de nouvelles expériences, cette fois fraîches et positives, du
genre que vous avez toujours voulu avoir dans votre vie.
2
Nous étions tous de la côte Est et bien trop cool pour aimer la country, si
bien qu’au début nous n’allions là que pour nous moquer de tout ce
décorum et jouer à repérer la plus jolie boucle de ceinture ou le cow-boy
arborant la plus grosse moustache en forme de guidon de vélo, assez longue
pour couvrir au moins cinq lèvres supérieures. Mais notre truc préféré,
c’était la danse. Nous regardions, hypnotisés, la foule disciplinée des fans
du chanteur Garth Brooks, qui piétinaient en ronde et lançaient des Yiii-ha !
à l’unisson, les pouces bien enfoncés dans les poches de leur jean.
C’était si drôle que nous avons fini par les rejoindre. Nous nous saluions les
uns les autres depuis l’océan de chapeaux de cow-boys : Regarde ça ! Puis
nous restions sur le dance-floor jusqu’à la chanson suivante, juste pour
réessayer ce pas qui consiste à claquer des talons avant de faire une
pirouette. Et puis nous avons fini par nous y retrouver tous les week-ends,
nos petits cœurs légers, pour danser dans la joie jusqu’à épuisement.
C’est un peu comme ça que Dieu m’est tombé dessus. Ça avait commencé
comme à chaque fois, avec beaucoup d’ironie et d’yeux au ciel, mais j’étais
fauchée, à court d’idées, tellement malade de me comporter lâchement dès
qu’il s’agissait de changer ma vie que j’étais ouverte à toutes les
propositions. Du coup, quand j’ai commencé à lire des livres qui
m’expliquaient comment trouver ma vocation, gagner beaucoup d’argent et
arrêter de me prendre la tête, et que je suis tombée sur des passages parlant
de spiritualité, je ne les ai pas instantanément – comme mon habituelle
devise : « Dieu, c’est pour les blaireaux » aurait pu m’inciter à le faire –
envoyés chez Emmaüs. J’ai décidé au contraire de donner sa chance à ce
vieux Bon Dieu, parce que je n’avais plus rien à perdre. Littéralement. Et là,
divine surprise, j’ai découvert que tout n’était pas complètement idiot dans
tout ça. Alors j’ai commencé à en lire plus à ce sujet. Et puis je me suis
mise à l’étudier de près. Puis à pratiquer. Et j’ai remarqué que ça me faisait
du bien. Alors j’ai commencé à croire et j’ai pris conscience de tous ces
petits changements géniaux dans ma vie. Là, c’est devenu une passion. Je
me suis prise à aimer ça, profondément. J’ai procédé à des changements
radicaux guidés par la foi. Et je me suis mise à l’enseigner. J’ai pris le
taureau par les cornes, l’ai enfourché, et maintenant je brandis mon poing
en l’air en criant Yiii-ha, à l’unisson des autres.
Notre énergie s’éclate dans notre corps. Elle apprend, elle grandit, elle
évolue au cours du temps (enfin, c’est ce qu’on espère, d’habitude ; mais
s’engourdir, rétrograder et revenir habiter chez ses parents est aussi une
option, après tout), jusqu’à ce que notre séjour dans le monde corporel
prenne fin et que nous passions à autre chose… Merci du voyage ! Cette
idée que nous sommes tous constitués de l’Énergie-Source et reliés à elle
m’a donné envie de comprendre plus profondément la spiritualité, pour que
mon expérience physique soit la plus géniale possible. Et laissez-moi vous
dire que depuis que je me suis lancée là-dedans, c’est genialus maximus.
Il faut que vous éleviez votre fréquence afin d’égaler celle des
vibrations que vous recherchez.
Un peu comme si vous vouliez écouter une station radio en vous branchant
sur la mauvaise fréquence. Si vous vous préparez pour un rendez-vous
amoureux et que vous voulez écouter 103.8 Amour Torride FM mais que
vous réglez le tuner sur 86.8 France Politique, non seulement vous serez en
manque d’amour torride, mais vous risquez en plus d’attirer une discussion
sur l’immigration plutôt qu’un corps détendu, éclairé aux chandelles, prêt
pour une folle nuit.
C’est pourquoi, lorsque vous vibrez à haute fréquence, les bonnes nouvelles
affluent sans effort ; vous avez l’impression de croiser des gens super et des
opportunités géniales (et vice-versa) à tous les coins de rue. Comme l’a
finement observé Albert Einstein, « le hasard, c’est Dieu qui se promène
incognito ».
Une fois que vous aurez appris à maîtriser le royaume de l’énergie, que
vous croirez avant de voir et resterez sur vos plus hautes fréquences, vous
contrôlerez ce pouvoir intérieur qui vous donnera la force de modeler la
réalité selon vos désirs.
Une nouvelle fois, cette bonne vieille conscience éveillée est votre
passeport pour la liberté. Dès que vous aurez réalisé que vous pouvez
améliorer de façon drastique votre situation en vous connectant à l’Énergie-
Source et en élevant votre fréquence, ce sera un jeu d’enfant (je vous
montrerai un peu plus tard comment vous y prendre exactement), comparé
au fait de rester coincé dans votre trou, victime des circonstances, tel un
pathétique bol de nouilles instantanées mis à chauffer au micro-ondes, ou
un type qui bosse pour un patron qui le débecte.
Avez-vous déjà rêvé que vous volez ? Vous prenez votre pied quand, tout à
coup, vous vous dites : Minute, papillon ! Je vole mais… je ne sais pas
voler ! Alors vous vous écrasez au sol, et vous ne pouvez même plus vous
relever malgré tous vos efforts. Voilà. C’est exactement comme ça que la
foi fonctionne. Cela paraît impossible, mais il faut y croire quand même. À
la seconde où vous n’y croyez plus, la bulle éclate et la magie s’envole.
Il ne s’agit pas non plus d’avoir la foi et de vibrer à fond les ballons tant que
le soleil brille et que les petits lapins gambadent. Il faut croire, même dans
le doute et dans la merde la plus totale, que le bon côté des choses reste à
portée de main.
Il faut que votre foi soit plus forte que vos peurs.
3
PRÉSENT
comme un pigeon
Si tu es déprimé, tu vis dans le passé.
Si tu es anxieux, tu vis dans le futur.
Si tu es en paix, tu vis dans le présent.
Super facile si vous êtes un pigeon, mais c’est une des postures que je
crains le plus, parce que mes hanches ne bougent pas comme ça, que ça me
fait mal et que j’ai toujours peur de rester coincée.
Je respire.
Nous sommes sur une planète qui sait tourner sur son axe et suivre un
chemin défini alors qu’elle fonce à travers l’espace ! Notre cœur bat ! Nous
voyons ! Nous connaissons l’amour, le rire, le langage, les maisons, les
ordinateurs, la compassion, les voitures, le feu, les ongles, les fleurs, la
musique, la médecine, les montagnes et les muffins ! Nous vivons dans un
Univers illimité qui déborde de miracles ! Le simple fait que nous ne
soyons pas tous à genoux, en transe, saisis de stupeur reconnaissante est
effrayant. L’Univers doit se dire mais qu’est-ce qu’il leur faut de plus pour
se réveiller, à ces petits cons ? Que l’eau, leur ressource la plus précieuse,
leur tombe du ciel ?
L’Univers nous aime tellement et voudrait tant que nous participions à son
miracle qu’il nous délivre parfois de petites piqûres de rappel. Comme dans
ces films où le héros a échappé d’un cheveu à une mort certaine et qu’il est
si content qu’il court partout dans les rues, hilare, à embrasser tout le
monde. Soudain, tous ses « problèmes » se sont envolés et le miracle d’être
en vie, aujourd’hui, envahit l’écran. Je connais quelqu’un qui a failli finir
noyé, aspiré par le siphon d’un barrage, et qui en parle comme de son
expérience la plus profonde, celle qui a bouleversé sa vie. Non pas que je le
souhaite à quiconque mais notez que, si des fois votre métamorphose avait
besoin d’une petite catastrophe pour advenir, le cosmos pourrait vous
arranger ça.
Les jeunes enfants aussi sont d’excellents guides. Ils sont si absorbés dans
la joie de dessiner, de jouer ou de découvrir qu’ils en oublieraient de
manger, de se laver et de dormir si on ne les y forçait pas. Ils créent en
permanence, dans un état de béatitude fluide et concentrée. Ils n’ont pas
encore commencé à se soucier du regard des autres ou à juger que leur don
pour la peinture aux doigts n’est peut-être pas aussi développé que celui de
Lucie, la voisine d’à côté. Ils sont dans l’instant. Ils s’amusent dans
l’instant. Fin de l’histoire.
Il serait sage d’imiter plus souvent les animaux et les enfants.
Toutes ces choses que nous voudrions créer ou qui nous obsèdent pour
devenir quelqu’un existent déjà, ici et maintenant. L’argent que vous voulez
gagner, l’âme sœur que vous voulez rencontrer, l’expérience que vous
voulez vivre, l’idée de cette chanson que vous voulez écrire, tout est déjà là,
à attendre que vous téléchargiez l’information. Le savoir, l’intuition, la joie
et l’amour vous saluent tous en ce moment même, ils essayent d’attirer
votre attention. La vie que vous voulez vous attend.
Un joli conte indien nous raconte l’histoire d’une femme qui voulait
rencontrer le dieu Krishna. Elle se rendit dans la forêt, ferma les yeux, pria
et médita pour que le dieu lui apparaisse. Avant peu, Krishna était là, sur le
sentier de la forêt qui menait à la femme. Mais quand il lui tapa sur
l’épaule, elle lui demanda sans ouvrir les yeux de ne pas la déranger car elle
était occupée à méditer sur un sujet important.
Quand nous n’écoutons que nos propres bavardages, nous manquons ce que
nous offre le moment. Arrêtez-vous et prêtez attention à ce que vous
ressentez. Concentrez-vous sur votre respiration, sur l’air qui caresse votre
peau, sur votre cœur qui bat. Vos yeux qui voient. Vos oreilles qui
entendent. Remarquez l’énergie qui vibre dans et en dehors de vous. Ne
pensez plus. Concentrez-vous sur votre lien à la Source. Respirez. Même si
vous êtes endetté à en avoir des sueurs froides, même si vous n’avez plus
parlé à votre mère depuis six ans, vous pouvez, maintenant, trouver la paix
et la joie dans ce qui est.
Plus vous passerez de temps dans le présent, plus riche sera votre vie. Être
présent vous tire de votre isolement et vous relie à l’Énergie-Source, élève
votre fréquence et ainsi attire à vous les fréquences élevées. Ces choses et
ces expériences positives sont déjà là, elles n’attendent que vous pour que la
fête commence. Il faut juste vous taire, vous pointer, et les laisser entrer.
4
LE GRAND
Sommeil
Vouloir être quelqu’un d’autre,
c’est gâcher ce que vous êtes.
OK ? Alors on y va.
Votre véritable moi, votre moi supérieur, votre super-moi (votre moi non-
GS), de l’autre côté, est la partie de vous qui agit en accord avec votre lien à
l’Énergie-Source. Il trouve sa force dans des sources internes (je m’aime et
je me fais confiance, cela me paraît juste, j’ai un but dans la vie, je suis
aimé), il prend des initiatives (j’ai le contrôle de ma vie, je vais foncer et
botter quelques fesses), se fonde sur l’amour et tient à créer une réalité
construite autour de votre potentiel illimité… pour peu que vous vous soyez
réveillé du Grand Sommeil. Votre moi véritable vit dans le présent (il n’est
pas coincé sous votre crâne), croit totalement aux miracles et ne fait qu’un
avec l’Univers.
Nous voyons tous les choses sous les deux perspectives, à des degrés divers.
Je doute sérieusement qu’existent des personnes totalement non-GS. D’un
autre côté, la plupart sont tellement défoncées au GS qu’elles se contentent
de réalités bieeeeeen en dessous de ce qu’elles pourraient viser.
Peu sont au courant de cette disponibilité des choses, parce que nous vivons
dans une société de la peur qui n’aime rien tant que de se montrer
condescendante envers ceux qui se réveillent du Grand Sommeil, ceux qui
font éclater leur zone de confort et écoutent leur cœur qui leur commande
de sauter dans l’inconnu. Bien souvent, les grands actes de foi sont jugés
irresponsables, égoïstes ou même fous (à moins qu’ils ne réussissent,
évidemment ; là, vous êtes tout d’un coup génial). C’est parce que :
Je généralise, bien sûr, et plein de gens sont là pour nous encourager, mais
l’un des premiers défis que vous devrez affronter après vous être tiré du
Grand Sommeil et après avoir procédé à d’énormes changements positifs
dans votre vie sera la désapprobation des « ronfleurs ». Tout
particulièrement de vos proches. Ça peut vous paraître nul, mais c’est ainsi.
Ils exprimeront leur malaise de bien des façons – colère, douleur, confusion,
critique, ironie – dès que vous évoquerez votre nouvelle boîte ou vos
nouveaux amis ; constantes remarques sur le fait que vous avez changé,
froncement de sourcils, blagues, blocage sur les réseaux sociaux, etc.
Shirley, es-tu vraiment sûre de vouloir quitter ton poste de cadre dans cette
entreprise pour ouvrir ton salon de manucure, étant donné que tu as deux
enfants à charge, un prêt sur le dos et un problème d’hypertension ? Dans
la conjoncture actuelle, très peu de boîtes réussissent… Tu n’as pas peur de
ce qui arriverait à ta famille si tu échouais ?
Mais bien sûr que Shirley s’inquiète de ce qui arriverait à sa famille si elle
échouait ! Elle se réveille toutes les nuits, prise de panique à cette idée, mais
elle dépasse ses peurs pour créer quelque chose qui l’enthousiasme
vraiment plutôt que de mourir d’une mort lente et douloureuse à traîner
autour de la machine à café avec toi pour t’entendre te plaindre que le
gâteau que votre patron avait acheté pour ton anniversaire dans la salle de
réunion du premier était trop sec.
Même s’ils le font par amour parce qu’ils se font du souci pour vous, qu’ils
projettent sur vous leurs peurs et leurs angoisses, c’est la dernière des
choses dont vous avez besoin alors que vous êtes occupé à muscler le super-
héros en vous pour vous lancer et prendre des risques. C’est pourquoi je
vous recommande chaudement le silence en présence de qui serait
susceptible de vous décourager. Recherchez plutôt la compagnie de ceux
qui déchirent déjà (ou qui s’apprêtent à le faire), de ceux qui vous
soutiendront, et confiez-vous à eux. Vous aurez déjà à combattre vos
propres démons intérieurs quand vous essaierez de vaincre les objections du
GS, et c’est bien assez comme ça.
Le Grand Sommeil est comme une mama italienne surprotectrice qui vous
empêche de mettre le nez dehors et préférerait que vous ne quittiez jamais
le nid. Ses intentions sont bonnes mais purement alimentées par la peur.
Tant que vous restez dans le cocon familier de votre zone de confort, le
Grand Sommeil est content. Mais essayez un peu d’échapper à sa
surveillance pour vous joindre à cette grande fête qui bat son plein dehors et
voilà que votre mère étouffante et autoritaire se met à mordre, à griffer, à
crier, voilà qu’elle fait barrière de son corps et vous empêche de voir cette
nouvelle vie qui s’approche à grand-pas. Elle fera tout pour vous en
empêcher, et ce ne sera pas joli-joli.
Je me rends bien compte que cela paraît un peu tiré par les cheveux, mais
souvenez-vous que vous créez votre propre réalité. Vous avez passé toute
votre vie à créer celle qui est aujourd’hui la vôtre, fondée sur vos croyances
limitatives. Alors, décider de reprogrammer ces croyances pour écouter
votre cœur, et procéder à une mise à jour complète de votre monde et de
votre personnalité, revient un peu à assassiner le Grand Sommeil. Et cette
mama italienne va se défendre, rouleau à pâtisserie brandi au-dessus de la
tête, pour vous faire entendre raison et réintégrer votre vie d’avant.
Nous sommes des créatures très puissantes qui manipulons nos réalités au
moyen de l’énergie ; si notre subconscient paniqué décide de focaliser cette
énergie sur les moyens de nous dissuader de prendre un risque, ça peut
devenir un sacré bordel.
Le Grand Sommeil fera tout ce qui est en son pouvoir pour vous
empêcher de changer et de grandir, d’autant que vous vous apprêtez à
faire disparaître l’identité même que vous, et tout le monde autour de
vous, aviez établie pour « vous ».
Ne sous-estimez jamais le pouvoir du Grand Sommeil dédaigné. Il utilise
parfois des blocages émotionnels pour nous barrer la route, d’autres fois, il
s’attaque physiquement à nous. J’ai ainsi un client qui avait décidé de
quitter son boulot pénible mais très bien payé pour monter sa propre
entreprise à partir de rien. Il ne savait pas par où commencer, ce qu’il avait
envie de faire ni comment il s’y prendrait et, bien qu’il ait une famille qui
comptait sur lui, aucune garantie et encore moins de pistes, il a dit adieu à la
sécurité de l’emploi et il a foncé, parce qu’il était déterminé à se procurer la
vie qu’il aimerait. C’est alors que le GS lui est tombé dessus. Il n’a pas eu
un mais deux pneus crevés en sortant d’une de mes sessions de coaching ;
sa baby-sitter est rentrée dans la voiture de sa femme avec sa voiture à lui ;
l’arrivée d’eau a sauté sous le sol de sa cuisine ; et, juste avant la signature
de son premier contrat juteux, un putain de bus lui est rentré dedans (je suis
ravie de vous annoncer qu’il va bien à présent). Eh bien, en dépit de toutes
ces excuses plutôt convaincantes pour s’avouer vaincu et déclarer au GS,
OK, c’est bon, t’as gagné, il n’a jamais abandonné. Aujourd’hui, il est son
propre patron, il fait ce qu’il aime, voyage et négocie des contrats de
plusieurs millions, il change en profondeur la vie de ses clients, il est créatif
et constitue pour ses enfants l’exemple parfait d’une vie audacieuse.
Alors, si vous décidez enfin de quitter ce boulot qui vous pourrit l’âme pour
ouvrir la pâtisserie de tous vos fantasmes, ne vous inquiétez pas si un
camion explose votre vitrine pour venir s’arrêter sur vos macarons. Plutôt
que de prendre ça comme le signe que vous n’auriez pas dû ouvrir boutique,
dites-vous au contraire que vous êtes en train de vous réveiller du GS et que
vous vous dirigez dans la bonne direction.
Grandir, c’est pas pour les trouillards, mais c’est tout de même moins
douloureux que votre vie actuelle où vous ne vous donnez pas à fond. Si
vous désirez prendre le contrôle de votre vie et la transformer en quelque
chose de complètement « vous », comme l’ont fait ces personnes que j’ai
évoquées, ne laissez rien vous arrêter. Ayez la foi. Votre nouvelle vie est
déjà là et elle est bien mieux que l’ancienne. Accrochez-vous si le GS fait
des siennes. Quoi qu’il arrive, maintenez le cap, parce qu’il n’y a rien de
plus cool que de voir votre réalité tout entière se modifier pour devenir
complètement « vous ».
5
LA PERCEPTION DE SOI :
un sacré bordel
Je vais bien, je vais mal.
J’ai une amie dont le métier est de donner des conférences. Elle parle si
bien, avec tant de force et de clarté, elle est tellement douée pour captiver
son auditoire qu’il suffirait que je l’entende commander un croque-
monsieur dans un bar pour que des larmes me montent aux yeux et que je
m’écrie : « Exactement ! Elle a raison ! Avec supplément fromage ! »
Imaginez donc ma surprise le jour où, après une de ses conférences, elle est
venue s’écrouler à mes côtés pour me demander si je ne l’avais pas jugée
trop ennuyeuse. J’ai aussi des amis magnifiques qui se croient hideux, des
clients brillants qui pensent un jour être des dons de Dieu à l’Humanité et
qu’il faut persuader le lendemain de ne pas sauter du haut de la falaise de
leur incompétence autoproclamée, ainsi qu’une voisine entrepreneuse qui
ne parvient pas à savoir si elle est un magnat de la finance ou une cause
future de clochardisation pour sa famille.
C’est le même prix. La même énergie. Alors, pourquoi nous précipiter sur le
drame ?
Avez-vous déjà remarqué comment, quand quelqu’un que vous admirez fait
des prouesses, vous êtes souvent content pour elle ou lui mais jamais
surpris ? Bien sûr qu’elle a fait des prouesses ! Elle est prodigieuse ! Quant
à prendre conscience que nous-mêmes sommes extraordinaires, c’est un peu
comme de devoir hisser un gigantesque chamallow tout mou au sommet
d’une montagne. Allez, c’est parti, on y va, on est extraordinaire ! Oups !
On s’affaisse… On s’affaisse sur la gauche ! On recommence ! Voilà. C’est
bon ! Non, attendez, on s’affaisse sur la droite, maintenant… Et nous
tournons en rond, un pas en avant pour quatorze pas en arrière, sans aucune
raison valable.
Essayez plutôt de vous voir à travers les yeux de quelqu’un qui vous
admire. Lui a compris. À fond les ballons. Lui n’est pas relié à vos
complexes et à vos croyances négatives. Il ne voit que votre splendeur
véritable et votre potentiel. Ne faites qu’un avec vos fans, observez-vous de
l’extérieur, là où vos doutes ne vous suivront pas, et regardez comme vous
brillez.
Vous êtes une star. Vous en étiez une à la naissance et vous en êtes une aussi
maintenant. Pourquoi l’Univers se serait encombré de vous, sinon ? Vous ne
pouvez tout simplement pas vous scratcher au point de cesser d’être une
star. C’est ce que vous êtes. Ce que vous serez à jamais. C’est de l’ordre du
non-négociable.
Vous êtes parfait. Penser le contraire est aussi injustifié que si une rivière
jugeait qu’elle a trop de méandres, qu’elle coule trop lentement ou que ses
rapides vont trop vite. Selon qui ? Vous avez embarqué pour un voyage qui
n’a ni début, ni milieu, ni fin. Il n’y a pas de mauvais chemins. Il n’y a que
l’être. Et votre boulot, c’est d’être vous, autant que possible. C’est votre but
dans la vie. Renoncer à être vous laisserait un vide dans le monde, un vide
en forme de vous. Vous êtes le seul vous ici, pour toujours. Je répète : vous
êtes le seul vous ici, il n’y en aura jamais d’autre. Ne refusez pas au monde
la seule et unique chance qu’il aura de jouir de votre magnificence.
AIME-TOI
comme toi-même
Si on s’aime vraiment soi-même,
tout marche dans la vie.
Je traînais un jour chez mon frère Bobby, affalée sur le canapé, à regarder
gigoter son fils (qui avait alors deux ans).
Il y a bien sûr une infinité de moyens de dépenser notre capital à perte, mais
l’un d’eux en particulier est, sans l’ombre d’un doute, le plus insidieux et le
plus dévastateur : tout investir dans la croyance en notre propre
inaptitude.
Nous arrivons sur terre sous forme de petites boules de joie, et nous nous
mettons tout de suite au travail en désapprenant l’amour de nous-mêmes !
N’est-ce pas complètement ridicule ? L’amour-propre, la chose la plus
simple et en même temps la plus puissante de toutes, est la première à
passer par-dessus bord, aussitôt que nous commençons à emmagasiner de
l’information venue de l’extérieur.
Jamais personne ne sera exactement comme vous. Vous avez reçu des dons,
des talents à partager autour de vous et, même si c’est le cas de tout le
monde, aucun ne les utilisera de la même manière. Votre façon d’être au
monde, votre perspective sont uniques. Vous êtes le seul à articuler vos
pensées comme vous le faites. Vous avez créé votre propre réalité et vous
vivez selon votre propre voie. Vous êtes le seul vous à jamais. Vous, c’est
du sérieux.
2. NOYEZ-VOUS D’AFFIRMATIONS
Vous ne pouvez pas simplement débiter n’importe quoi. Pour que cela
fonctionne, il faut que vous le sentiez, que vous le vouliez, que cela vous
mette dans tous vos états.
Regardez votre vie et repérez ces moments où vous vous oubliez. Si vous
vous entendez dire quelque chose comme « j’adore assister à des concerts
mais cela fait une éternité que je n’ai pas eu le temps d’en voir un », alors,
donnez-vous le temps.
Nous sommes tous très occupés. Toutefois, seuls ceux qui élèvent le fait de
profiter de la vie au rang de leurs priorités profitent de la vie. En cet instant,
des milliers de personnes méditent dans un centre de yoga surplombant
l’océan, bougent leurs fesses dans un festival de musique ou s’éclatent dans
la croisière de leurs rêves. Prêtez attention à votre manière de parler, à ce
que vous faites, et produisez un effort conscient pour mettre autant de joie
que possible dans votre vie. Cela peut prendre toutes les formes : vous
accorder un après-midi de libre en semaine pour passer du temps avec un
ami, démissionner de votre emploi médiocre, acheter une paire de
chaussures absolument inconfortables mais tellement jolies, aller surfer au
Costa Rica, etc. Il s’agit de prendre des initiatives pour vous créer la vie que
vous aimez plutôt que de vous contenter de vivre celle que vous croyez être
la seule possible. Offrez-vous le présent d’une vie joyeuse tant que vous
êtes encore parmi les vivants.
De même, si vous êtes du genre à toujours faire passer les besoins des
autres avant les vôtres, commencez à inverser vos priorités. Ceux qui ont
pris l’habitude de vous avoir comme assistant personnel vous aimeront
toujours, tout juste feront-ils un peu la tête parce qu’ils ne vous auront plus
à portée de main en permanence. Achetez-vous un nouveau jean, ouvrez un
compte Épargne, engagez quelqu’un pour faire votre ménage, demandez à
vos enfants de changer la litière du chat. Ce n’est pas être égoïste que de
prendre soin de vous et cela vous rendra plus heureux. Prenez soin de vous
comme de la plus fantastique personne que vous ayez jamais rencontrée.
4. TROUVEZ UN REMPLAÇANT
Qu’est-ce qui vous passe par la tête quand vous vous regardez
dans le miroir ?
Que se passe-t-il en vous quand vous observez quelqu’un
réussir dans un domaine que vous adorez mais que vous vous
n’êtes jamais autorisé à explorer ?
Que pensez-vous, que ressentez-vous quand vous vous
approchez d’un groupe de gens beaux et couronnés de succès ?
Quand vous essayez de votre mieux, mais que vous échouez ?
Quand vous vous faites plaquer par quelqu’un de super-sexy ?
Quand vous vous rendez compte que vous avez passé la
journée la braguette ouverte ?
Quand vous avez oublié que vous aviez posé vos courses sur le
toit de votre voiture avant de démarrer ?
Quand vous laissez tomber un ami ?
Quand vous vous cognez le petit orteil sur la table basse pour
la dixième fois ?
Quand vous avez oublié l’anniversaire de votre père ?
Quand vous vous énervez sur quelqu’un sans raison ?
Notez bien ce qui se passe dans votre tête quand vous vous détestez le
plus, et élaborez une nouvelle réponse plus appropriée.
Par exemple, si la première chose qui vous vient à l’esprit quand vous vous
regardez dans le miroir, c’est « beurk », faites un effort conscient pour
modifier cela en « salut, beauté ! ».
Si vous avez une relation compliquée avec votre père et que vous vous en
voulez à chaque fois que vous lui dites des trucs horribles, remplacez le
classique « je suis un monstre » par « je suis un petit lapin qui s’efforce de
surmonter ses problèmes ». Et puis, bien sûr, présentez-lui vos excuses.
Ne passez pas votre vie accroché aux horribles jugements que vous avez un
jour portés sur vous-mêmes. Prenez plutôt la décision consciente de les
remplacer par d’autres, plus cléments.
5. EXIT L’AUTODÉRISION
L’autodérision permanente, c’est pour les louzeurs. Je sais bien que cela
peut être très drôle et je m’en rends moi-même coupable de temps en temps,
de même que, quitte à emboutir la voiture de quelqu’un, j’aimerais autant
que ce soit celle d’un type qui ne sait pas rire de lui, ce serait bien fait. Mais
je parle ici de l’autoflagellation constante, du « je pue » permanent. Cela
devient très vite lassant de s’en prendre à soi. Surtout quand ça tourne au
sketch. Alors, si vous faites partie de ceux qui s’en sont fait une spécialité
quotidienne, non seulement vous suppliez les gens de vous prendre pour un
naze, mais en plus vous vous en suppliez vous-même. Comme si vous vous
tapiez dessus avec un marteau. Pourquoi diable infliger ça à quelqu’un
d’aussi génial que vous ?
Acceptez les compliments avec grâce plutôt que de les démentir à coup de
« vraiment ? Non ! ». Essayez ça plutôt : « Merci. » Point barre.
Prenez soin de votre corps, aussi. Si vous êtes comme moi, vous passez
votre temps à courir partout en traînant votre corps derrière vous comme
une vieille chaussette. Quand nous sommes pressés par le temps, le soin de
notre corps est souvent la première chose qui saute. « J’ai cinq réunions
aujourd’hui, je ferai mon yoga demain et je mangerai une barre de céréales
pour le déjeuner. » Alors que, durant notre court séjour sur cette terre, nous
avons bien plus besoin de notre corps qu’il a besoin de nous. Dites-lui des
choses gentilles, habillez-le bien, sortez-le. Accordez-lui du sexe torride,
des bains moussants, des massages. Bougez-le, étirez-le, nourrissez-le,
hydratez-le, faites attention à lui. Plus notre corps se sent bien, plus nous
sommes heureux et productifs.
Vous est-il déjà arrivé d’accomplir un exploit dont vous étiez très fier avant
de vous apercevoir que quelqu’un avait déjà fait la même chose en mieux et
de vous sentir très déprimé ?
Ce que font les autres, ce n’est pas votre affaire. Tout ce qui compte, c’est
que vous vous amusiez et preniez du plaisir à créer. C’est précisément ça
qui déchire chez vous, votre unicité. Décider que celle d’un autre vaut plus
que la vôtre ne vous rendra jamais service.
Est-ce que vous vous rendez compte de ce que serait le monde si tous nos
grands héros succombaient au piège de la comparaison ? Si Marilyn
Monroe avait décidé de perdre ses formes en regardant Kate Moss ? Si les
musiciens de Led Zeppelin s’étaient comparés à Mozart ? Mec, ce type,
c’est un grand. Bien plus grand que nous, et il a même pas de batteur. On
devrait se débarrasser du nôtre et mettre des harpes à la place.
Vous valez mieux que ça. Fuyez les comparaisons comme la peste.
Pensez à quelque chose en particulier qui vous fait vous sentir coupable.
Invoquez cette chose à votre esprit et sentez-la dans votre corps. Sans
jamais cesser d’y penser, répétez ces phrases encore et encore jusqu’à vous
imprégner de leur sens.
Répétez ces phrases jusqu’à ce que le malaise laisse place à une sensation
de liberté et de légèreté. Cela peut prendre des jours ou des semaines, cela
peut arriver tout de suite, mais quel que soit le temps que ça prendra, faites-
le. Si vous voulez être libre, il faut vous donner le temps. (Voir le chapitre
15 pour d’autres conseils sur le pardon et l’oubli.) Et, si vous ressentez le
besoin de présenter vos excuses à quelqu’un, décrochez votre téléphone.
9. AIMEZ-VOUS
Une amie à moi, brillant écrivain, m’a appelée en panique, un jour que
l’angoisse venait de la saisir à propos de son livre en cours. Une angoisse
telle qu’elle se sentait incapable de poursuivre l’écriture. Son livre, entre
autres choses splendides, était très intime, sombre et plutôt tordu.
Mon amie avait peur d’en avoir trop fait, peur d’avoir dépassé les bornes.
Peur de passer pour un monstre pervers.
Imaginez la libération !
Alors que, à la vérité, les seules questions valables à considérer pour vos
choix de vie sont :
Certes, cela fait partie de notre instinct de survie de s’en soucier : si on vous
vire de la tribu, c’est la mort, la faim, la soif et les loups qui vous dévorent.
Mais comme nous avons un gros cerveau et la capacité de réaliser tout ce
que nous pouvons concevoir, une autre version existe, tout aussi plausible :
si on vous vire de la tribu, créez-en une nouvelle, ou rejoignez-en une autre
plus à votre goût. Comme ça, non seulement vous pourrez vous retrouver à
faire les trucs que vous aimez, entouré de gens que vous adorez, et il se
pourrait bien qu’un beau jour vous vous aperceviez que vous n’êtes même
plus capable de vous souvenir des noms de ces personnes dont les avis vous
étaient alors si chers que vous pensiez mourir s’ils étaient mauvais.
Personne n’a jamais accompli quoi que ce soit de grand ni de nouveau
depuis sa zone de confort. Tous ont risqué le ridicule et l’échec, parfois
même la mort. Pensez aux frères Wright, pionniers américains de l’aviation.
Représentez-vous la scène.
Helen : Comme si elle n’avait pas assez souffert. Avoir accouché de deux
fils gros comme des bisons, et maintenant ça !
Dès que vous aurez quitté le troupeau pour partir à la rencontre de votre moi
véritable, vous devrez affronter les opinions assassines (surtout si ce que
vous voulez faire est extraordinaire et bien au-delà de la zone de confort de
tout le monde). C’est pourquoi tant de gens s’enfuient à l’opposé de la vie
qu’ils aimeraient pourtant mener. S’exposer à la vue, c’est déjà prendre un
risque. Regardez comme nous traitons les célébrités : le moindre de leur
mouvement est traqué, diffusé, débattu, jugé et photographié sans
complaisance. C’est à se demander pourquoi seule la moitié d’entre elles
passent leur vie en cure de désintox.
Si deux personnes sortent d’une séance de cinéma, l’une peut très bien raser
les murs, bouleversée, laissant derrière elle une traînée de mouchoirs,
davantage touchée par ce film que par aucun autre avant lui dans l’histoire
du cinéma, tandis que l’autre ira demander à l’accueil qu’on lui rembourse
son billet, ce film ayant été à ses yeux la pire daube jamais projetée sur un
écran.
Ce que les autres pensent de vous n’a rien à voir avec vous, mais
tout avec eux.
L’astuce, c’est non seulement de dénier aux critiques tout pouvoir sur vous,
mais aussi, plus difficile, de ne pas se laisser convaincre par les louanges. Il
n’y a rien de mal à accepter un compliment en rougissant, mais si vous êtes
constamment à l’affût d’un avis extérieur pour savoir si vous êtes assez
doué ou suffisamment digne, vous êtes foutu. Parce que quand on fonde son
estime de soi sur l’opinion des autres, on transfère tout le pouvoir entre
leurs mains et on devient dépendant de sources extérieures pour agir. C’est
comme ça qu’on se retrouve à courir après quelque chose qui ne dépend pas
de nous ; si cette personne change soudain de centre d’intérêt ou décide
subitement qu’on n’est plus tellement intéressant, vous vous retrouvez avec
sur les bras une sacrée crise d’identité.
Ce qui compte, c’est ce qui est vrai pour vous. Si vous pouvez
rester connecté à cette vérité, sans dévier, vous deviendrez un
super-héros tout-puissant.
Tout le reste n’est que la réalité telle que les autres la perçoivent, et ce n’est
pas votre affaire.
Alors, comment vous moquer résolument des opinions des autres et devenir
la meilleure version possible de vous-même ?
1. DEMANDEZ-VOUS POURQUOI
Il n’existe pas de moyen plus rapide pour être la proie des opinions
extérieures que de vous sentir peu sûr de vous. Et pour ça, le meilleur
moyen est de bâcler, de ne pas croire à ce que vous faites. Peu importe de
quoi il s’agit, que ce soit augmenter vos prix ou élever vos enfants, si vous
faites véritablement de votre mieux, avec intégrité, alors vous pourrez être
fier de vous et vous moquer de l’opinion des autres.
Les oiseaux traversent le monde pour se rendre sur leur site d’accouplement
en ne se fiant qu’à leur instinct. Les biches, les lapins et autres proies faciles
se servent de leur instinct pour échapper aux prédateurs. L’homme moyen,
lui, se fiera aux avis de son voisin rond comme une queue de pelle à dix
heures du matin plutôt qu’à ce qu’il sait être vrai au fond de lui. Combien
de fois avez-vous pensé : « J’aurais dû me fier à mon intuition » ?
Vous êtes doté d’un extraordinaire outil de navigation dont vous pouvez
vous servir à loisir. Dites à tout le monde de se taire et de ficher le camp,
calmez-vous, faites de la place autour de vous pour sentir et penser. Toutes
les réponses sont en vous. Exercez-vous à affûter votre intuition, prenez le
temps de renforcer votre lien à l’Énergie-Source et faites-vous confiance
pour déterminer ce qui est bon pour vous. Plus vous serez concentré, en
accord avec vous-même, plus vous serez grand.
5. AIMEZ-VOUS
Par exemple, si on vous répète depuis des années que vous êtes colérique, et
que vos amis n’arrivent pas à être francs avec vous parce qu’à la seconde où
ils manifestent leur désaccord vous leur volez dans les plumes, demandez-
vous : est-ce vrai (soyez honnête) ? Pourrais-je utiliser cette information
pour améliorer ma vie et celle des autres ? Si la réponse est oui, mettez tout
en œuvre pour opérer les changements nécessaires. Sinon, laissez couler.
Il est parfois plus facile à un œil extérieur de voir ce qui nous aveugle.
Lorsque cela nous aide à rester vrai et à vivre plus heureux, plus fidèle à
nous-mêmes, cela vaut la peine d’écouter.
Encore une fois, tout dépend de ce qui est vrai pour vous. Ainsi, plus vous
serez en accord avec votre vérité intérieure, plus il vous sera facile d’user
des opinions extérieures à votre avantage plutôt que de les laisser diriger
votre vie.
VOUS ÊTES LÀ
pour quoi ?
La grande question est de savoir
si vous êtes prêt à accueillir
d’un « oui » retentissant l’aventure
de votre vie.
Connaître clairement son but dans l’existence peut faire toute la différence
entre une vie d’abondance, heureuse, comblée, ouverte et choisie, et une vie
réduite aux dimensions étriquées de votre indécision lasse et de vos vieilles
excuses fatiguées.
Un don doit être donné, c’est évident et c’est bien pour ça qu’ignorer le sien
ou, pire, le connaître mais être trop nul pour le faire fructifier est si
douloureux : nous pourrions offrir au monde le cadeau parfait, celui qui
supplie qu’on l’ouvre, mais nous le gardons par-devers nous dans son
emballage qui prend la poussière. Quel gâchis ! Quelle douleur !
C’est pourquoi, une fois votre but déterminé et votre vie organisée de
manière à régulièrement inonder le monde des bienfaits de votre don, vous
vous sentirez dans la peau d’une rock star.
La plupart, cependant, traversent leur vie en distribuant leur don sous forme
d’échantillons. Comme vous voyez, ils ne se pointent quand même pas les
mains vides : ils offrent au monde leur cadeau mollasson et reçoivent une
bise en retour, tout juste assortie d’un « tu n’aurais pas dû », jeté comme ça.
Par exemple, ils obtiennent un poste qu’ils détestent ou qui les ennuie, mais
qui fait bouillir la marmite. Cela leur permet de mener une vie standard,
tirés des premières nécessités, du moment qu’ils ne pètent pas les plombs.
Ils s’amusent de temps en temps mais pas autant qu’ils voudraient car ils
n’ont pas l’argent pour ça. Ni le temps. Ou bien ils estiment ne pas le
mériter. Ils ont bien quelques petites satisfactions ponctuelles : ils
remplissent leurs objectifs, ils gagnent une croisière de six jours pour deux
personnes aux Bahamas, ils économisent assez de miles pour partir et se
faire héberger chez leur tante pendant les Jeux Olympiques ; ils prennent
enfin le temps de se poser et d’écrire une chanson que peut-être ils ne
joueront et n’enregistreront pas. Mais ils ne donnent pas tout. Ils ne créent
jamais les conditions d’une vie qui les enthousiasmerait. Ils passent leur vie
dans le Grand Sommeil.
Chacun naît avec des dons uniques et précieux qu’il pourra offrir au monde.
La fête ne commence vraiment qu’une fois leur nature déterminée et la
décision prise d’en faire un usage intensif. Vivre une vie pleine de sens est
accessible à tous. Si vous luttez, si vous êtes indécis ou incapable de
connaître votre vocation, sachez que vous avez déjà la réponse. Elle existe,
de même que cette vie que vous avez tant hâte de vous créer. Ce qu’il vous
manque, c’est simplement la clarté d’esprit.
Des livres entiers se proposent de vous aider à trouver votre vocation (j’en
cite d’excellents dans la bibliographie en fin d’ouvrage et sur mon site
Internet), mais voici quelques-uns de mes conseils favoris.
Gardez à l’esprit qu’il n’existe pas de méthode unique, ici. Chaque parcours
est particulier, bien que la destination soit toujours la même : là où nous
sommes le plus heureux, le plus vivant, le plus en accord avec nous-mêmes.
Même si vous vous êtes dégoté la carrière parfaite, lisez ces conseils qui
pourront vous aider dans tous les aspects de la vie.
1. SOYEZ L’ALIEN
Imaginez que vous êtes un alien flottant dans l’espace et que vous êtes
soudainement aspiré vers la Terre et forcé d’habiter votre corps. En tant
qu’alien, tout est nouveau pour vous. Vous regardez autour. Que voyez-
vous ? Quel est le domaine dans lequel ce corps que vous habitez excelle,
de manière si évidente ? Qu’est-ce qui l’amuse le plus ? Quelles sont ses
relations ? Ses ressources ? Ses opportunités ?
Pour l’alien, tout est inédit et source d’excitation. Il n’y a aucun risque, pas
de passé qui vient le hanter. Que va-t-il faire avec cette nouvelle vie
incroyable qui s’annonce ? Comment va-t-il faire usage de ce corps et de
cette existence pour créer quelque chose de fabuleux, de génial, là
maintenant tout de suite ?
Cet exercice est très utile pour regarder les choses sous un autre angle et
s’affranchir de nos vieilles excuses et de nos habitudes pourries. Il peut
également vous faire prendre conscience des possibilités et des ressources
stupéfiantes que vous avez à votre portée mais que vous prenez pour
acquises, ou que vous ne voyez même plus. Les choses sont parfois très
simples : il suffit de se regarder d’un œil nouveau pour se rendre compte de
l’incroyable chance qu’on a. Soyez l’alien pour vingt-quatre heures et
découvrez où cela vous mène.
Plutôt que de ruiner des heures, des jours et des années à planifier le coup
parfait pour vous sortir de votre trou, FAITES quelque chose, bon sang !
Que de temps gâché à contempler des idées, imaginer des scénarios,
élaborer des raisons parfaites pour le faire, puis des raisons excellentes de
s’en abstenir, à se ronger les ongles, à obliger famille et amis à filtrer leurs
appels pour nous éviter, à la recherche d’idées neuves. Sortez de votre tête.
Agissez. Ce n’est pas forcément nécessaire de savoir où cela vous mènera.
Il suffit d’un point de départ qui vous paraisse juste, puis de vous fier à
votre instinct sur ce qui est bon pour vous. Vous verrez bien.
Quand j’ai découvert ma vocation de coach, j’étais (vous allez rire) aux
prises avec mon obsession coutumière de devoir déterminer ce que pouvait
bien être mon but dans la vie. J’ai toujours su qu’écrire en ferait partie, de
même que j’ai toujours su que ce ne serait pas « passer mes journées seule
dans une pièce silencieuse, à moitié folle, à lutter avec les mots ». Selon
moi, cette vocation devait présenter plusieurs caractéristiques : A) Des
interactions avec les autres. B) Une façon directe d’aider les gens. C) Être
amusant. D) M’obliger à me laver, m’habiller et sortir de chez moi. Voilà
tout ce que j’en savais, en plus de mon ardent désir de la trouver.
Du coup, quand une amie m’a dit que je devrais participer à ce think tank de
femmes chefs d’entreprise qui venait de se créer, je me suis dit que j’irais.
Nous étions toutes supposées apporter un projet sur lequel travailler mais je
n’avais rien, hormis l’espoir que me viendraient des idées à la faveur de ce
que dirait quelqu’un d’autre, lors d’une session. Après quatre semaines
passées au milieu de ces femmes en train de circonscrire ce qu’elles
aimaient faire et transformer tout cela en une affaire qui roule, ou en train
de développer l’entreprise qu’elles avaient déjà, je n’avais toujours pas de
projet à moi. Mais je savais enfin ce que je voulais faire. Je suis allée voir
l’animatrice pour lui demander si elle avait besoin d’aide. La réponse était
oui. Elle m’a engagée et j’ai commencé à diriger ces groupes, ce qui, après
quelques années, m’a conduite à monter mon cabinet de coaching, ce qui
m’a permis de travailler avec des clients aux quatre coins du monde, et
voilà que je me retrouve sur un coin de table en train d’écrire ce livre.
Que vous soyez dans le flou le plus complet n’a pas d’importance du
moment que vous êtes attentif aux suggestions et aux opportunités qui se
présentent d’elles-mêmes. Et à ce que vous ressentez : y a-t-il quelque
chose qui, pour telle ou telle raison, vous titille depuis longtemps ? Quelle
est cette activité dont vous répétez sans cesse que vous adoreriez la
pratiquer ? Est-ce que quelqu’un a parlé d’une formation, d’un professeur
ou d’un livre qui vous est resté à l’esprit ? Faites le premier pas dans la
direction qui vous paraît bonne pour vous, et voyez où cela vous mènera.
MAINTENANT.
Une fois ce pas accompli, il est possible que vous n’atterrissiez pas
immédiatement à l’endroit idéal. Vous pourriez plutôt vous retrouver sur la
première pierre d’un gué. Elle peut être une super pierre, ou une pierre tout
ce qu’il y a de plus déplaisant. Peu importe où ces premiers pas vous ont
entraîné : si vous voulez aller de l’avant, sachez apprécier l’endroit où vous
vous tenez plutôt que d’en avoir honte, de vous énerver ou de perdre
patience.
Mettons que vous vous êtes décidé à assouvir votre fantasme de devenir
rock star et que vous avez accepté en conséquence un poste de serveur,
suffisamment flexible pour vous permettre de faire des concerts et de
répéter en studio. Votre vocation est très clairement la musique, pas de vous
préoccuper de ce client râleur qui prétend que sa soupe à l’oignon est un
peu froide. Il est pourtant essentiel que vous vous en préoccupiez. Adopter
la bonne attitude, être reconnaissant pour toutes ces choses qui vous aident
à concevoir la vie de vos rêves vous rendra la vie plus plaisante et les
pourboires plus gros ; de plus, cela élèvera votre fréquence et attirera à vous
les gens et les opportunités qui vous orienteront dans la direction souhaitée.
OK, vous n’êtes pas sur scène devant des milliers de personnes à sauter
comme un cabri, mais c’est votre objectif et vous vous dirigez bravement
dans sa direction, emporté par une impensable foule de miracles et
d’opportunités. Détendez-vous et soyez reconnaissant d’avoir un but, de
vibrer à haute fréquence et de foncer droit vers votre vocation.
Regardez autour de vous ce que les autres font. Quelles vies vous rendent
vraiment jaloux ? Que font les gens, que vous adoreriez faire ? Qui est la
personne la plus cool du monde à votre avis ? Inutile de partir de zéro pour
bâtir votre vie idéale, il suffit de déterminer ce qui vous fait vous sentir
vivant. Si quelque chose pique votre intérêt, prenez-en note. Votre vocation
a sûrement un point commun avec ça.
Soyez précis sur ce qui vous fait envie dans la vie des autres. Serait-ce
parce que cela leur permet de voyager ? D’avoir une vie bien organisée ?
Ou au contraire pas organisée du tout ? De travailler seul ? De travailler
nu ? De travailler dehors ? Avec leurs mains ? Leurs yeux ? Leurs oreilles ?
Leurs animaux ? Leur conjoint ? Plus vous serez précis, plus il vous sera
facile de vous représenter ce que vous voulez vraiment.
Lisez des magazines sur les sujets qui vous intéressent, parlez à un
maximum de monde, passez du temps là où vous trouverez ceux qui
partagent vos passions. Donnez-vous les moyens, faites le nécessaire, et le
pas suivant coulera de source car la prochaine opportunité se présentera
d’elle-même.
Une des erreurs les plus paralysantes qui soient est de croire que nous
aurions tous une unique vocation, qui nous apparaîtrait d’un coup, telle une
révélation divine. Il y a bien sûr des gens qui ont toujours su ce qu’ils
feraient plus tard, mais il y en a beaucoup plus qui passent le plus clair de
leur vie, voire toute leur vie, à retourner toutes les pierres et regarder
derrière tous les arbres dans l’espoir de découvrir ce qu’ils sont.
De toute façon, à y bien réfléchir, il paraît plus censé d’évoluer avec l’âge.
Quand je compare celle que j’étais à vingt ans et celle que je suis
maintenant, je ne peux rien imaginer de pire que poursuivre aujourd’hui ce
qui m’attirait alors.
Fiez-vous à ce qui vous paraît bon sur le moment, à chaque instant, et vous
aurez la belle vie.
Si vous voulez vraiment établir une connexion avec la personne que vous
êtes vraiment, avec ce que vous aimeriez profondément faire et avec les
gens que vous aimeriez avoir à vos côtés quand vous le ferez, consacrez du
temps à écouter votre intuition. Un des meilleurs moyens pour ça est de
s’accorder tous les jours cinq minutes de silence, seul. Le gros de nos
journées passe à toute allure, physiquement et psychologiquement, et les
réponses que nous recherchons finissent écrasées par le reste, faute de les
avoir entendues au milieu de ce brouhaha. Asseyez-vous, posez la question
calmement et la réponse se présentera d’elle-même. À un moment ou un
autre. Tenez-vous-y, soyez patient et attendez que votre guide intérieur se
manifeste. Vous disposez déjà de toutes les réponses nécessaires. Reste à
leur donner la possibilité de parvenir jusqu’à vous.
À présent que je vous ai donné toutes les méthodes douces et gentilles pour
se découvrir soi-même, je vais en évoquer une qui vous plaira probablement
moins : faites le grand saut et écoutez vos fantasmes. À quoi rêvez-vous
quand vous regardez par la fenêtre du train, ou avant de vous endormir, ou
quand vous faites semblant d’écouter quelqu’un de très chiant qui vous
assomme de son bavardage ? Êtes-vous sur scène à jouer le comique pour
des milliers de fans hilares et hystériques ? Entouré de beaux enfants dans
le foyer le plus heureux et le plus cosy du monde ? Est-ce qu’on vous
félicite de tous ces orphelinats que vous avez construits sur les cinq
continents ? Pensez-y comme si l’argent n’était pas un problème. Puisez à la
source de ce qui vous apporte la plus grande joie plutôt qu’à celle que vous
pensez indispensable pour votre survie. Si vous aviez de l’argent en quantité
infinie, que feriez-vous de votre vie ?
Nos fantasmes sont les instantanés les plus révélateurs de ce que nous
sommes et de ce que nous pensons incroyable. Même s’ils paraissent
totalement fantaisistes ou ridicules, ils signifient quelque chose et
représentent souvent la meilleure facette et la plus importante de notre
personnalité.
Mais que se passerait-il si vous aviez l’audace de laisser derrière vous vos
excuses et votre honte de vouloir être riche et célèbre et que vous fonciez
droit devant ? Et si vous décidiez de réaliser le plus gonflé, le plus excitant
de vos fantasmes, sans vous soucier de ce que pensent les autres et votre
propre moi terrifié ?
8. AIMEZ-VOUS
L’HOMME
au pagne
Mieux vaut être haï pour ce qu’on est qu’aimé
pour ce qu’on n’est pas.
Chaque mois de mai, je pars en expédition, sac au dos, dans les zones
désertiques du sud-est de l’Utah avec deux vieux amis. C’est l’un des coins
les plus beaux et les plus bizarres que je connaisse : des rochers énormes
jaillissent du sol, comme déchiquetés, d’un rose obscène, semblables à de
gros morceaux de viande crue ; des tours de grès blanc, jaune et violet
s’élèvent et se tordent, comme sculptées dans la mélasse ; de profondes
crevasses visibles à la surface forment des canyons étroits comme des
cathédrales dont les murs, érodés par les crues soudaines et les tempêtes de
sable, changent de couleur à mesure que les rayons du soleil s’infiltrent par
l’ouverture étroite, loin au-dessus.
— Alors où est-il ?
— Parti jeter un œil sur son piège à écureuil. Mais il pourrait revenir.
— Mmmm mmm. »
Ce que Tom n’avait pas précisé, c’est que l’homme au pagne était
terriblement sexy. Il devait approcher de la fin de la trentaine, avait un corps
fin et musclé, un bronzage sauvage, des cheveux bruns et emmêlés et la
barbe qui allait avec. Il aurait été parfait dans le rôle d’un Tarzan moderne,
chasseur de bisons et de jolies femmes. C’est ce qui m’a tout de suite
rendue méfiante, même s’il était superbe. Ça et son pagne à la coupe
impeccable et apparemment taillé dans un cuir italien très souple plutôt que
dans un lapin sauvage rachitique. Pourriez-vous l’enlever pour que j’y jette
un œil ? Tout ça était un petit peu trop cliché. Il ne pouvait pas tout
simplement porter un short ? Et allait-il réellement manger cet écureuil ?
Enfin, quoi qu’il en soit, nous nous sommes rassemblés autour de lui
comme des enfants devant un bébé cochon à la foire du village, abasourdis
par notre chance. Cette fois-ci, pas de débat. La Créature du Jour était toute
trouvée.
Il était très amical et répondait à toutes nos questions d’un ton lent et
délibéré. Il nous a appris que ce canyon et les autres alentour étaient ce qui
constituait sa maison. L’air détaché, il nous a dit trouver la société moderne
inutilement compliquée et mal engagée, à tel point qu’il préférait vivre de
ce que la nature lui donnait, stocker des graines pour l’hiver et dormir dans
une grotte. Ce qui m’a le plus frappée chez lui, plus encore que sa technique
pour se couper les cheveux avec une pierre taillée ou le fait qu’il ne porte
probablement pas de slip, c’était sa façon de ne jamais se justifier. Et nous
étions là, empotés, à lui tourner autour, l’air soudain ridicule avec nos
chaussures de randonnée hors de prix et nos habits anti-UV, tandis qu’il
nous racontait qu’il avait passé des semaines à tailler l’arc et les flèches
qu’il avait utilisés pour tuer le cerf dont la peau avait servi à lui
confectionner une sorte de couverture.
Aimez-vous.
LA MÉDITATION
pour les nazes
Vous n’êtes jamais seul ou sans défense.
La force qui guide les étoiles vous guide aussi.
Cela me fait un peu penser à ces défis où une petite foule se tient debout
autour d’une voiture neuve : celui qui arrive à garder le plus longtemps la
main dessus l’emporte. Le ou la gagnante se retrouve en première page du
quotidien local, victorieux et épuisé, souriant au volant de sa bagnole
rutilante, le pouce levé face caméra : « Jill Bownder, résidente de notre
bonne ville de Tarrytown est la grande gagnante du concours Chevy Stand
Off 2012 qui s’est tenu à Green Bay, Wisconsin le week-end dernier. Jill a
battu les 68 autres participants en restant 173 heures et 9 minutes sur le
parking du Home Depot la main fermement plaquée sur le capot de ce qui
deviendra sa propre Chevy Silverado. “Je suis tellement contente d’avoir
gagné, dit-elle. La compétition était rude et j’ai bien cru que certains ne
lâcheraient jamais, mais j’ai vraiment tout donné.” »
Dans le cas de la méditation, l’apparence de simplicité est tout aussi
trompeuse. C’est tout ce que j’ai à accomplir pour me relier à l’Énergie-
Source ? M’asseoir sans rien faire ? Ça ne peut pas être aussi facile…
Je vais vous exposer les clés d’une méditation réussie, mais d’abord,
j’aimerais vous encourager à commencer en bas de l’échelle et à gravir les
échelons petit à petit. Commencez par méditer cinq à dix minutes par jour
au début, et allongez la durée au fur et à mesure que diminuera votre
agitation.
MÉDITATION DE BASE
Asseyez-vous confortablement par terre, jambes croisées ou
sur une chaise, les mains sur les genoux ou les cuisses.
Tenez-vous bien droit et relâchez les muscles de votre visage,
particulièrement le front et la mâchoire.
Fermez les yeux ou, si cela vous aide à vous concentrer et à
rester éveillé, gardez-les ouverts et fixez le sol, sans forcer, à
un mètre de vous.
Concentrez-vous sur votre respiration. Prenez conscience de
l’entrée et de la sortie de l’air dans votre corps. Inutile de
respirer d’une façon particulière. Concentrez-vous simplement
dessus.
Laissez disparaître tout ce qui vous passe par la tête et
concentrez-vous sur votre respiration. Gardez l’esprit aussi
vide et aussi clair que possible, mais restez attentif à toute
intuition fulgurante qui vous viendrait, ou pas.
Tah dah ! C’est tout.
OPTIONS ET SUGGESTIONS
1. Mettez un réveil. Vous aurez assez de distractions comme ça pour ne pas
en plus vérifier toutes les trente secondes l’heure qu’il est.
4. Servez-vous d’un mantra. Parfois, quand les écureuils font trop de raffut
dans ma tête, j’utilise un mantra pour les en chasser. Je me répète un mot ou
une phrase comme « amour » ou « merci » ou « oui, s’il vous plaît » ou
« om », plutôt neutre et qui me fait me sentir bien, mais j’imagine que vous
pouvez choisir « entrecôte » si c’est plus votre truc.
5. Essayez de méditer au réveil, pour ne pas être déconcentré par les affaires
du jour. Vous serez aussi plus connecté, à peine sorti du sommeil.
MÉDITATION GUIDÉE
On ne compte plus les CD et DVD produits par des hippies et autres
gourous ces dernières décennies pour vous aider dans votre méditation. Je
vous suggère d’opter pour ce genre de parcours fléché au début, du moins si
vous avez du mal à soumettre votre esprit à cette discipline. Ce sont de
bonnes béquilles pour débutants et j’en use toujours à l’occasion, surtout si
j’ai besoin de me concentrer sur une chose en particulier.
En plus d’être l’un des outils les plus importants de notre boîte-à-élever-la-
conscience, la méditation est un répit plus que nécessaire au milieu de la
folie ambiante. Elle nous empêche de devenir un ramassis de cinglés au
cerveau en miettes tandis que nous progressons avec enthousiasme vers
notre meilleur des mondes.
11
VOTRE CERVEAU
est votre esclave
L’esprit est le Maître, celui qui sculpte et fait
Et l’homme est Esprit, il s’empare toujours plus
De l’outil des pensées, il crée selon sa volonté
Et ainsi entraîne des milliers de joies
et des milliers
de maux. Il pense en secret, voilà ce qui se passe :
Ce qui l’entoure n’est pas que son miroir.
Est-ce que cela vous arrive souvent de vous dire que l’Univers est génial ?
Avec toutes ses parties mobiles et sa perfection mathématique, ses réactions
chimiques et ses chaînes alimentaires, sa gravité et son efficacité
magnifiques, la complexité qui le forme ? Une telle démonstration de génie
n’a pas pu être tirée du néant par un simple hasard. Elle a été pensée. La
Nature est une machine bien huilée conçue par une Intelligence universelle,
dans laquelle rien ne se perd. Tout a une place, un but, et tout fonctionne
avec le reste au sein d’un tissu intriqué de relations compatibles pour créer
l’incroyable fait d’être.
Je pense donc je peux créer un truc génialissime. Ou bien atroce. Mais c’est
toujours à travers le prisme de nos pensées que nous créons notre réalité.
C’est aussi pour ça que vous laisser prendre à l’illusion qui gouverne votre
vie aujourd’hui serait vous satisfaire de trop peu, à moins qu’elle ne soit le
fruit de ce que vous désirez profondément. Par vos pensées, vous avez créé
la réalité dans laquelle vous existez, ce qui signifie que vous pouvez mettre
exactement la même puissance au service de son changement. Comme l’a si
bien dit Wallace Wattles, l’auteur de La Science de l’enrichissement :
« OK, très bien. Je crois dur comme fer que je suis au bord d’une piscine
avec le Président des États-Unis. Et maintenant ? Il suffit que je l’appelle ?
Ou je me pointe directement en tongs à la Maison Blanche, une serviette
autour du cou ? » Quand vous faites le grand saut et que vous croyez à ce
qui n’est pas encore visible, vous n’êtes pas supposé savoir comment y
parvenir, puisque, si vous saviez, vous l’auriez déjà fait. Là, on parle de
changer radicalement votre réalité, donc la manière exacte de s’y prendre
est très probablement au-delà de votre niveau d’élévation actuel.
Gardez vos pensées rivées sur votre but, faites tout ce que vous savez DÉJÀ
être obligatoire pour l’atteindre, décidez solidement, une bonne fois pour
toutes, que vous l’atteindrez, et restez à l’affût des opportunités.
J’ai une cliente qui a repéré durant un voyage en Toscane une maison à
vendre qui lui plaisait beaucoup. À l’époque, elle était serveuse et poète, et
pouvait à peine se permettre la dépense du billet d’avion, sans même parler
de l’achat d’une villa, mais elle l’a quand même visitée et elle est tombée
follement amoureuse de l’endroit. Elle a tout de suite su que cette maison
était faite pour elle, comme elle savait que son compte en banque n’était
rempli que de néant. Néanmoins, elle a demandé au vendeur de la retirer du
marché, affirmant qu’elle trouverait bien un moyen de l’acheter.
Elle est rentrée chez elle comme dans un rêve, se sentant au bord de la folie
pure mais n’en démordant pas, et elle a commencé à demander des avis
autour d’elle. Elle s’est alors retrouvée immédiatement submergée par les
avertissements de ses proches : C’est une grosse responsabilité, sans parler
des complications qu’entraîne un changement de pays de résidence et puis
tu ne parles pas italien à ce que je sache, tu n’as pas la nationalité et tu n’y
connais rien aux contraintes d’être propriétaire et puis vu que tu ne peux
même pas te payer un détartrage, je ne vois pas bien comment tu pourrais
rembourser un emprunt et bla bla bla. Pourtant, elle a continué, parce que,
en dépit de toutes les preuves contraires, elle croyait dur comme fer que
c’était la maison qui lui fallait. C’était sa vérité.
Enfin, quelqu’un a évoqué une idée : louer d’avance des séjours dans la
maison pour pouvoir l’acheter. Les gens paieraient ainsi un an avant leur
séjour et elle aurait juste besoin de vendre suffisamment de séjours pour se
payer la maison, et voilà ! Je passe sur sa découverte que, en réalité, cette
pratique est illégale, sur ses millions d’autres tentatives, sur la révélation
que, en fait, cela n’a rien d’illégal puis sur la vente de suffisamment de
séjours et l’emprunt d’un peu d’argent, bref, pour vous la faire courte bien
que mouvementée, elle est à présent propriétaire de cette villa, depuis
plusieurs années, et pense à en acquérir d’autres.
Il faut que vous soyez maître de vos pensées si vous voulez changer votre
vie. Comme l’a finement observé Albert Einstein : « Le monde tel que nous
l’avons créé est le produit de notre mode de pensée. On ne peut changer le
premier sans changer le second. »
1. DEMANDE ET TU RECEVRAS
2. FAITES COMME SI
Si vous voulez très fort quelque chose, croyez qu’il vous est possible de
l’obtenir, même face à l’évidence du contraire. Faites semblant jusqu’à ce
que ça marche. Faites-le malgré vous. Faites comme si. Si vous avez le
désir intense, indéfectible, de traîner au bord d’une piscine avec le président
des États-Unis, pensez à ce que ferait une personne en maillot de bain en
compagnie du leader du monde libre. Commencez par acheter le slip de
bain. Pensez à ce que vous direz. Rassemblez vos photos de votre voyage
au Grand Canyon en un album que vous lui montrerez. Préparez-vous pour
le grand jour. Dites-vous qu’il viendra. Agissez comme s’il venait. Créez-
vous des occasions de rencontrer des gens capables de le faire venir. Restez
complètement ouvert aux opportunités qui pourraient profiter à la cause.
Vivez, mangez, dormez, respirez votre vision. Vous vous donnerez peut-être
l’impression d’être fou, mais cela cessera dès que vous jouerez à la balle au
prisonnier dans l’eau avec le Président.
Si vous aspirez à un mode de vie plus élevé que le vôtre actuel, et que vous
vous voyez très bien l’obtenir, il vous sera malgré tout difficile d’y arriver si
ce qui vous vient à l’esprit à chaque fois que vous ramenez votre vieille
carcasse chez vous, c’est une pub pour des sacs-poubelles. Bien sûr, vous
pouvez imaginer le changement avant qu’il arrive, mais quand même !
Faites votre possible pour améliorer votre cadre de vie tout de suite. Un
coup de peinture, un coup de ménage. Achetez de nouveaux meubles,
réparez ceux qui en ont besoin. Débarrassez-vous des ordures, aérez,
accrochez de jolies choses au mur. Non seulement cela vous aidera à rester
sur les hautes fréquences, mais en plus, cela avertira l’Univers que, cette
fois, vous ne rigolez plus vous allez faire tout ce qui est en votre pouvoir et
vous attendez de pied ferme les instructions sur le comment.
4. DRESSEZ LE TABLEAU
Nous pensons en images. Si quelqu’un vous parle d’un cheval qui porte du
rouge à lèvres, vous aurez tout de suite à l’esprit l’image d’un cheval qui
porte du rouge à lèvres. Nourrissez à fond votre esprit d’images, de choses
et d’expériences dont vous souhaitez la réalisation, de la maison de vos
rêves avec sa piscine infinie au Mexique, de vos roulades sur la plage avec
votre amoureux sexy, de votre bénévolat à la bibliothèque municipale pour
aider à l’alphabétisation des enfants, de grosses parties de rigolade avec vos
meilleurs amis. Alors, votre esprit enverra ces images dans l’Énergie-
Source, qui commencera à les attirer à vous. Découpez des photos
d’endroits, de gens, d’objets et d’expériences qui vous font rêver et collez-
les sur un tableau que vous accrocherez là où vous pourrez le voir le plus
souvent possible. J’ai rencontré des personnes pour lesquelles cette méthode
a produit des résultats incroyables. Ils ont fini par voir arriver, jusque dans
les moindres détails, la maison, le meuble ou le projet précis qu’ils avaient
accroché sous leur nez. Méga-flippant. Mais super-facile. Un peu comme
participer à un atelier de découpage avec Dieu. Essayez donc.
Si vous traînez avec des geignards, des pessimistes, des déprimés, des c’est-
la-panique et des c’est-trop-injuste, ce sera bien difficile de remonter la
pente jusqu’à trouver un espace positif. Gardez-vous des petits esprits, des
pensées étriquées. Fréquentez plutôt des personnes qui voient la réalité
comme un océan de possibles. Entourez-vous de gens qui agissent selon de
grands projets, qui prennent sur eux de changer le monde en bien et pour
qui rien n’est hors de portée.
FAN DE
Crotch
Le débutant a beaucoup
de possibilités à l’esprit ;
l’expert, peu.
Bon, j’admets avoir couru des risques qui, aujourd’hui encore, m’obligent à
dormir toutes lumières allumées quand j’y repense : traîner dans des coins
pas nets avec des types encore moins nets, prendre le train sans billet, avaler
en une seule fois suffisamment de LSD pour défoncer tout un village, partir
en randonnée dans le désert sans eau ni carte mais avec un panier rempli de
gin tonic… Ma priorité absolue était de m’amuser, le souci du prix à payer
était relégué très loin derrière, si même il existait.
Le problème est que, une fois que nous sommes vieux et « sages », nous
échangeons bien souvent une vie vécue à fond, conforme à notre vocation,
contre une version plus « adulte » qui va de « à peu près passable » à
« complètement pourrie ». Ceux qui font cet échange adhèrent à l’idée
qu’être responsable signifie ne plus s’amuser, et que de se réveiller plein
d’enthousiasme pour la vie est un truc de jeunes que nous devons
abandonner avec l’âge pour nous poser et devenir « plus réalistes ».
Nous n’occupons notre corps que pour un temps limité, alors pourquoi
ne pas faire de ce voyage une fête plutôt que de se contenter d’en
attendre la fin ?
Nous avons encore le droit de rêver et nos rêves sont toujours là.
Cependant, à mesure que nous avançons dans la vie, nous devons produire
l’effort conscient de dépasser nos jugements, de combattre frontalement
toutes les peurs héritées de nos expériences passées et de participer
activement à notre vie qui déchire. Quelle qu’elle soit. Nous devons nous
concentrer sur le positif plutôt que sur tout le négatif accumulé avec le
temps, et maintenir cette concentration coûte que coûte. Or, l’un des
meilleurs moyens d’y parvenir est de rétablir un lien avec l’enfant qui dort
en chacun de nous. Je sais bien que cette phrase est hyper-ringarde, mais
restez avec moi pour l’instant :
J’avais lancé Crotch avec cette fille rencontrée au boulot, Paula, qui n’avait
jamais touché une guitare de sa vie non plus et était tout aussi incapable que
je l’étais d’embrasser sa nature féminine. Paula et moi étions ce genre de
jeunes filles qui tirent fierté de la puissance en watts de leur chaîne stéréo,
de leur poignée de main ferme et de leur capacité à faire rouler sous la table
à peu près n’importe qui.
Comme elle était la plus dure de nous trois, nous avons décidé qu’elle
prendrait la basse, tandis que moi, la désespérée essayant d’attirer
l’attention, j’assurerais la guitare et que mon petit frère, Stephen, le plus
malléable, s’occuperait de la batterie. « Seulement jusqu’à ce qu’on trouve
un autre batteur », lui avais-je promis, tout en branchant ma guitare dans la
mauvaise entrée de l’ampli. Stephen jouait de la batterie depuis l’âge de
cinq ans et c’était le genre de petit frère que toute grande sœur autoritaire
rêve d’avoir : talentueux, me vouant une admiration sans borne et doté
d’une résistance à la douleur très élevée.
Le grand drame de Crotch était que, sous nos dehors ironiques et bravaches,
nous étions deux gentilles filles qui cherchaient désespérément un petit ami.
Mais nous avions des problèmes, dont nous avons jugé que nous les
résoudrions plus efficacement saoules, parfois nues, et sur scène. Paula et
moi, très affectées par notre manque de prétendants, avons choisi
d’exprimer notre déception dans des chansons comme Couvre-moi les yeux
j’en ai marre et dans un torrent d’insanités que nous hurlions au micro pour
exciter la foule, ce qui, un soir, nous a valu qu’un type monte nous rejoindre
sur scène avec la ferme intention de nous cogner à coups de chaise.
Nous avons rapidement amassé un public presque malgré nous. Moins d’un
an plus tard, nous avions écrit, réalisé, joué et produit un film sur l’industrie
du disque, écrit, réalisé et joué dans un clip diffusé au niveau national,
enregistré un EP, signé un contrat avec Columbia Records pour une démo et
même appris quelques accords de plus. Et cela tout en travaillant dans des
boîtes classiques, sans le moindre plan établi. C’était du fun avec un grand
F.
Si vous avez une vague idée de ce que c’est que d’être en phase et que vous
n’y parvenez plus, réfléchissez à votre attitude et à vos priorités de quand la
vie vous enchantait, et utilisez-les pour retrouver la clarté d’esprit et les
coups de pied au cul dont vous avez besoin maintenant.
Voici quelques grains de sagesse que j’ai récoltés durant ma période Crotch
et qui me servent encore aujourd’hui :
1. ESSAYEZ TOUJOURS
Vous est-il déjà arrivé, alors que vous étiez plongé dans quelque chose, de
remarquer soudain que des heures avaient passé sans vous en apercevoir ?
Qu’est-ce qui vous fait cet effet ? Combien de fois par jour cela se produit ?
Quand vous êtes tellement à ce que vous faites que vous en perdez la notion
du temps, vous êtes officiellement entré dans le Vortex. Or, il faudrait que
vous y rameniez vos fesses aussi souvent que possible, alors regardez bien
votre vie et débrouillez-vous pour identifier vos façons d’y parvenir.
3. RESTEZ DÉBUTANT
Ce qu’il y a de bien quand on joue dans un groupe alors qu’on n’a pas la
moindre idée de comment jouer d’un instrument, c’est qu’on se fout d’être
nul. On est nul, on le sait déjà. Après, quand on apprend à jouer, on devient
sérieux, hyper critique et dur avec soi-même, et on rigole beaucoup moins,
on se l’interdit. L’astuce, c’est de laisser en vous le Débutant côtoyer
l’Expert plutôt que de prétendre ne pas le connaître quand il vient s’asseoir
à côté de vous et vos amis pleins d’expérience à la cantine. Le Débutant est
peut-être un idiot mais il sait faire la fête et si vous ne le laissez plus jouer
avec vous, vous risquez de vous ennuyer ferme avant peu. Travaillez,
prenez votre art au sérieux, apprenez ce que vous devez apprendre,
investissez-vous, entraînez-vous à mort, tombez, relevez-vous, continuez,
devenez très très très très bon dans ce que vous faites, mais n’oubliez pas le
plaisir. Sinon, à quoi bon tout ce travail ? Tout ce qu’il faut, c’est donner le
meilleur de vous-même. Cela fait, tout ce qui compte, c’est de vous faire
plaisir.
4. AIMEZ-VOUS
DONNER
et laisser donner
L’un des belles récompenses
de la vie est que nul ne peut
sincèrement aider l’autre
sans s’aider lui-même.
Un jour que nous étions en voiture avec ma famille, nous nous sommes
arrêtés sur la route pour entrer dans une boutique et j’ai dit à ma nièce, qui
avait alors cinq ans, qu’elle pouvait se choisir un petit quelque chose. Elle
est arrivée à la caisse avec un paquet de six boîtes de Tic Tac à l’orange et a
usé de son charme pour qu’on lui achète le tout plutôt que de se voir obligée
de reposer le paquet et de n’en prendre qu’une boîte.
J’ai lancé un regard surpris à mon frère, Stephen, son père, et il a remué les
lèvres pour former le mot « chelou » sans le prononcer. Quand Stephen et
moi avions son âge, nous n’aimions rien tant que les larmes de douleur
versées par l’autre. Il a relâché mes gerbilles dans le jardin. J’ai volé ses
bonbons d’Halloween et je les ai mangés, un par un, assise sur sa poitrine
pendant qu’il hurlait. Qui était cette créature sainte sur la banquette arrière
et où avait-elle appris à agir ainsi ?
Comme ma nièce l’a si bien compris, donner est l’une des plus grandes
joies possible. C’est aussi l’un des gestes les plus braves et les plus
puissants qui soient. Quand nous croyons très fort en l’abondance de
l’Univers et que nous donnons, avec prodigalité, nous élevons notre
fréquence, nous renforçons notre foi, nous kiffons grave et nous nous
plaçons ainsi en phase et en position pour recevoir beaucoup en retour.
Quand nous avons peur, nous nous accrochons à ce que nous avons, faute
d’être sûr qu’il en restera si nous le perdons. Nous économisons l’énergie,
nous craignons de partager et nous nous concentrons sur le manque. Ainsi,
nous en créons davantage, alors que c’est précisément ce que nous fuyons.
Nous vivons dans un Univers qui donne et qui reçoit, inspire et souffle, vit
et meurt, pue et déchire. Chaque aspect dépend de l’autre et lui est relatif –
à chaque action en correspond une autre, égale et opposée. Plus vous
donnerez, plus vous recevrez. Et réciproquement.
Vous pensez peut-être, c’est pas vrai, je connais des pétasses qui font que
prendre et qu’ont jamais rien donné de leur vie, mais recevoir ne dégage
pas la même énergie que prendre égoïstement, tout comme étouffer n’est
pas donner. Étouffer et prendre naissent de la peur et du besoin, donner et
recevoir ne sont que gratitude et naturel.
Je connais une femme atteinte de sclérose en plaques à qui un mentor a
conseillé, dans le cadre de son traitement, de donner 29 choses en 29 jours.
Elle a d’abord négligé cette recommandation mais, son état empirant, elle a
fini par essayer. Elle a commencé par « donner » un coup de fil à une amie
malade pour voir comment elle allait. Puis elle a régulièrement donné
quelque chose chaque jour, et elle s’est sentie presque tout de suite plus
joyeuse et plus vivante. Dès le quatorzième jour, elle allait mieux
physiquement, ses affaires marchaient plus fort et elle a lancé un blog
bientôt rejoint par des dizaines de milliers d’abonnés qui l’ont suivie en
donnant comme elle des choses tous les jours. Ce blog a finalement donné
naissance à un best-seller intitulé 29 Gifts (29 Cadeaux).
Si vous voulez attirer dans votre vie les bonnes choses et les bons
sentiments, transmettez le méga-kiff partout autour de vous. Voici quelques
bons moyens de vous lancer dans le donne-et-prends :
8. AIMEZ-VOUS
LA GRATITUDE :
une porte d’entrée pour tout déchirer
Quand vous êtes reconnaissant,
la peur disparaît et apparaît l’abondance.
Quand j’étais enfant, mes parents ont obligé mon frère, ma sœur et moi à
répondre au téléphone de manière très formelle : « Jennifer Sincero à
l’appareil ». Comme si, quand nous n’étions pas en train de nous battre pour
qui aurait le tricycle ou de balancer des bombes à eaux pas la fenêtre, nous
gérions notre petite affaire de conciergerie privée. Leurs amis se
répandaient en compliments sur la politesse des enfants Sincero. Cela
m’était égal jusqu’à ce que, pour la première fois, j’appelle une amie.
Entendant sa réponse, j’ai agrippé le téléphone, les yeux écarquillés. Tu as
le droit de dire « Allô » ? Tes parents le savent ? C’était alors pour moi
aussi impensable que de dire merde ou de prendre un whisky lors de l’apéro
familial.
Être poli est pour moi d’une telle évidence ! Ça vous donne l’impression
d’être une bonne personne. De plus, vous obtiendrez souvent ce que vous
voulez en le demandant gentiment, alors que sans cela, non. C’est pourquoi
je suis toujours sidérée par l’impolitesse (chez les individus à partir de cinq
ans), et surtout par l’absence de « merci » quand quelqu’un, moi, un autre
ou l’Univers, vient d’accomplir un geste en la faveur de ce gros goujat.
Je ne sais pas pour vous, mais moi, quand un type ne me dit pas merci alors
que je viens de lui arranger son coup, l’omission me paraît aussi évidente
que s’il avait oublié de mettre un pantalon. Et l’Univers pense comme moi.
Inversement, quand vous êtes déçu, en colère, que vous vous sentez
coupable ou ingrat plutôt que reconnaissant, votre fréquence baisse, vous
êtes moins lié à l’Énergie-Source et donc dans un état d’esprit peu propice à
rendre possibles des choses et des expériences bienfaisantes dans votre vie.
Tout cela est merveilleux mais attendez un peu ; c’est là que tout ce truc de
gratitude devient vraiment très cool. Il existe beaucoup de moyens d’élever
sa fréquence et de se rapprocher de l’Énergie-Source mais, avec la
gratitude, vous consacrez votre énergie positive à envoyer des
remerciements, ce qui vous paye d’énergie positive en retour – à chaque
action correspond une réaction égale et opposée. Le processus de réalisation
s’en trouve renforcé.
La foi est le muscle que vous activez lorsque vous décidez de vous tirer de
votre zone de confort et de transformer votre vie en quelque chose d’à peine
identifiable dans votre état présent. La foi étouffe votre peur de l’inconnu.
La foi vous permet de prendre des risques. La foi, c’est « saute, le filet
apparaîtra ».
Quand vous avez les foies, la foi est votre meilleur pote.
Cela tient presque de l’art des Jedi car il faut à la fois croire en ce qui n’est
pas encore manifesté (avoir la foi) et être tout de même déjà reconnaissant
de son existence (la gratitude).
Aussi ridicule que ça puisse paraître, je suis persuadée que vous le faites
déjà, dans une certaine mesure. Voici un exemple très simple tiré de ma vie,
au sujet des places de parking. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai
toujours trouvé des super places où me garer, juste à côté de l’endroit où je
devais aller. Je cherche à me garer devant chez le Pape le dimanche de
Pâques ? Pas de problème ! Montez dans ma bagnole, je vous assure que
vous n’aurez pas à marcher.
Si vous voulez opérer des changements radicaux dans votre vie, renforcez
votre foi en un Univers d’abondance et de bienveillance en lui étant
reconnaissant pour tout ce que vous avez déjà pu réaliser et pour tout le bien
qui vous arrivera. Soyez-lui reconnaissant d’avoir le pouvoir de manifester
les réalités que vous désirez, puis sautez dans le vide pour aller les chercher.
Dès que quelque chose vous arrive, que ce soit excellent, médiocre ou
complètement nul, accueillez-le avec la phrase : « C’est bien parce que… »
et complétez la phrase. Dès que vous en aurez fait une habitude, il vous sera
bien plus facile d’être reconnaissant à tout un tas de choses.
« C’est bien que j’aie crevé un pneu sur le trajet de retour de l’école avec
les enfants. Comme ça, j’ai pu leur montrer comment gérer une situation
inattendue. En plus, j’ai passé du bon temps avec eux dans la voiture à jouer
au jeu des questions en attendant la dépanneuse. Et c’est comme ça que j’ai
découvert que ma fille se faisait embêter à l’école. »
C’est essentiel de chercher des moyens d’être reconnaissant pour tout ce
que vous manifestez, même ce pour quoi vous auriez spontanément dit
« non merci ». Si vous vous focalisez sur les aspects négatifs des défis les
plus compliqués de votre vie, cela ne fera qu’abaisser votre fréquence,
provoquer de la douleur et du ressentiment, attirer davantage encore de
négativité, cela vous rendra probablement malade et très certainement de
mauvais poil. À l’inverse, si vous cherchez le moyen d’être reconnaissant
pour tout ce qui se passe dans votre vie, cela élèvera votre fréquence et vous
permettra de grandir en assimilant cette leçon.
Oui, c’est parfois une gageure, et il y a dans la vie des situations qui puent
très clairement, de celles qui nous laissent plantés comme deux ronds de
flan à nous demander comment c’est possible. Cela nous prend parfois des
années (parfois, ça ne vient jamais) pour nous en remettre et dire : « Tu sais
quoi ? J’avais vraiment besoin que ce connard me brise le cœur en mille
morceaux. Je suis tellement plus heureuse avec celui que j’ai épousé. »
Chaque nuit avant d’aller vous coucher, passez en revue votre journée et
notez dix choses pour lesquelles vous êtes reconnaissant dans votre vie,
physiquement ou mentalement. Cela peut être n’importe quoi : les jolies
fleurs de votre jardin, le fait que votre cœur batte encore, la visite de votre
voisine tirée à quatre épingles qui vous a enseigné, pendant toute l’heure
qu’elle est restée, le bonheur de ne pas vivre sa vie à elle…
S’accorder un moment dans la journée pour énumérer toutes ces choses qui
méritent notre gratitude est un excellent moyen de se maintenir en
permanence sur une haute fréquence. Vous pouvez aussi essayer de le faire
plus souvent ou même en permanence bien sûr. En tout cas, essayez au
moins de l’intégrer à votre routine du soir.
3. AIMEZ-VOUS
Soyez reconnaissant d’être ce que vous êtes et pour ce que vous serez un
jour.
15
PARDONNER
ou moisir sur place
Pardonner, c’est abandonner
tout espoir d’un passé meilleur.
Quand vous êtes-vous fait mal pour la dernière fois ? Qu’avez-vous fait
pour que la douleur cesse ? Combien de temps avez-vous attendu avant
d’agir ? Quand nous ressentons une douleur physique, nous sommes
souvent prêts à tout pour qu’elle disparaisse immédiatement, parce que,
voyez-vous, ça fait mal. Même quand le traitement implique
temporairement une douleur accrue, quand il faut se verser ce désinfectant
qui pique sur une plaie ouverte ou supporter quelques points de suture, nous
nous y soumettons, tout de suite, focalisés que nous sommes sur notre but
ultime : le soulagement.
Nous revivons nos pires moments encore et toujours plutôt que de passer à
autre chose, nous titillons nos blessures émotionnelles et refusons leur
cicatrisation, qui signifierait pourtant la disparition de la douleur. Nous
n’avons de cesse que souffre autant que nous celui qui nous a fait souffrir.
Je te montrerai le tort que tu m’as fait, dussé-je en pâtir toute ma vie ! Nous
nous accrochons aux ressentiments qui occupent notre espace mental, qui
nous bouffent notre temps, qui nous détournent, qui entretiennent notre
colère, notre dépression et bien souvent nos maladies, et qui même parfois
nous tuent. Pourquoi ?
Dès que vous serez décidé à pardonner, à laisser fondre vos mauvais
sentiments au soleil, vous vous trouverez sur le chemin de la liberté.
Si vous avez des problèmes avec un être cher, expliquez-lui ce que vous
ressentez sans lui faire porter la faute et quel que soit le résultat de votre
discussion, pardonnez-lui. Cette conversation va peut-être vous rapprocher,
ou vous découvrirez au contraire que vous n’avez plus tellement envie de le
voir, mais dans tous les cas, si vous voulez être libre, il faut passer à autre
chose.
Pardonner n’est pas être gentil avec eux, c’est être gentil avec
vous.
OK, super, c’est pigé. Mais comment on s’y prend pour passer à autre
chose ? Comment pardonner à cet idiot ?
1. TROUVEZ DE LA COMPASSION
Imaginez que vous ayez deux employés qui, le même jour, ne se sont pas
présentés au travail. L’une vous a laissé tomber parce qu’elle a la gueule de
bois et qu’elle n’est plus capable de rien, mais l’autre vient d’apprendre que
sa mère bien-aimée est morte soudainement. Elle a dû filer à l’aéroport,
oubliant de vous appeler dans la panique.
Même résultat (on vous abandonne et vous devez tout faire vous-même),
deux manières très différentes de réagir. Ce qui veut dire… que vous avez
deux choix ! L’un augmente votre risque de développer précocement une
maladie cardiovasculaire, l’autre vous ouvre le cœur.
Une autre option est de vous imaginer en train de bronzer sur votre tout
nouveau bateau quand, soudain, vous entrez en collision avec une autre
embarcation. Si cet autre bateau est vide, il n’y a personne sur qui s’énerver
et vous gérez la situation très calmement. Mais si c’est un idiot à la barre de
son yacht en train d’envoyer un texto, là, vous réagissez en devenant
complètement fou, en lâchant un tas d’insultes à caractère génital. Encore
une fois, même situation (quelque chose a percuté votre bateau), deux
manières bien différentes de réagir.
Quand quelqu’un vous fait subir quelque chose d’horrible, sortez cette
personne de l’équation ; cela vous permettra de vous ouvrir et d’avoir une
réaction (et une vie) plus plaisante et plus productive. Cela ne le concerne
pas, de toute façon. Cela vous concerne, vous. Si vous n’avez personne sur
qui diriger votre colère, c’est difficile d’y rester. Et on se retrouve plutôt à
s’interroger sur l’incident en question. Pourquoi est-ce arrivé ? Pourquoi
étais-je impliqué ? Comment ai-je mérité ça ? Quel enseignement en tirer ?
Où trouver la compassion pour tous les protagonistes ? Tant que le
ressentiment vous consumera, les leçons ne pourront pas se faire entendre
par-dessus vos hurlements et vos cris exprimés et inexprimés. Alors faites-
vous une fleur et utilisez les gens et les situations énervantes comme des
opportunités pour grandir, pas pour souffrir.
Parfois, il faut préférer être heureux plutôt que d’avoir raison pour trouver
le chemin de la liberté. Certes, votre imbécile de copain aurait dû payer
l’amende dont il a écopé le jour où il vous a emprunté votre voiture et votre
frère n’aurait vraiment pas dû tondre votre chien qu’il était chargé de
garder, mais s’ils ne voient pas les choses comme vous, plutôt que de
ruminer ça pendant des jours, ne serait-il pas préférable de laisser couler ?
Est-ce que ça vaut vraiment le coup de se trimballer tous ses mauvais
sentiments, simplement pour avoir raison ? Demandez-vous : « Que dois-je
faire, ou ne pas faire, penser ou ne pas penser, ici et maintenant, pour être
heureux ? » Si la réponse est « laisser ce gros con avoir raison », c’est ça la
solution.
Il est essentiel de garder à l’esprit que chacun vit dans l’illusion qu’il s’est
créée et que vous n’avez aucune idée des motivations ou des antécédents
qui le pousse à agir, si bien qu’un acte qui vous choque pourrait être tout à
fait normal dans son illusion, tandis qu’il jugera choquante votre façon de
faire. Observez les choses sous un autre angle, desserrez votre carcan du
« c’est comme ça et pas autrement », aérez-vous les idées et vous serez
surpris de la vitesse à laquelle disparaît la mauvaise odeur du ressentiment.
Par exemple, mettons que vous ayez envoyé un texto à une amie pour
l’inviter à un dîner que vous organisez. Elle vous répond qu’elle ne pourra
pas venir puisque c’est son anniversaire. Vous renvoyez des excuses et un
petit smiley triste. Pas de réponse. Alors vous lui écrivez : « Bon
anniversaire ! » Toujours pas de réponse, si bien que vous vous mettez à
cogiter. Vous commencez par vous en vouloir de l’avoir blessée, puis vous
vous demandez quel adulte idiot peut bien attacher tant d’importance à un
stupide anniversaire et vous voilà en train de déterminer combien il vous
faudra dépenser pour son cadeau afin de soulager votre culpabilité. En
attendant, elle avait juste fait tomber son téléphone dans la cuvette des
toilettes au deuxième texto.
5. DÉFOULEZ-VOUS
Dans ces histoires de pardon, ce que vous devez FAIRE est en réalité très
simple. C’est un peu comme d’arrêter de fumer : on en fait en réalité moins
quand on arrête que quand on fume. Plus besoin d’aller au tabac acheter des
clopes, d’ouvrir le paquet, d’en allumer une, de trouver un cendrier, etc. Il
n’y a qu’à s’arrêter. Tout le travail consiste à laisser disparaître cette
dépendance autocréée à la cigarette.
7. LAISSEZ TOMBER
Une fois que vous avez vraiment pardonné, effacez tout. Nous avons bien
trop l’habitude de former un jugement sur les autres et de ne plus les voir
qu’à travers le prisme de ce jugement, au mépris de leurs actes. Ce qui
signifie que nous n’attendons qu’une chose : qu’ils nous énervent de
nouveau. Autrement dit, nous n’en sommes qu’au stade du demi-pardon.
Nous prétendons que cela ne nous touche plus mais, en réalité, nous nous
accrochons toujours à un ressenti. Abandonnez toute attente, libérez tout le
monde de vos jugements, voyez à nouveau les gens comme des pages
blanches, et encore, et encore, n’attendez d’eux que le meilleur, quel que
soit leur passé ; vous risquez d’être surpris, en bien. Vous en rajoutez
toujours plus sur ce sur quoi vous fixez votre attention. Si vous vous
attendez à ce que les gens vous énervent, ils ne vous décevront pas. Alors
concentrez-vous plutôt sur leurs qualités et encouragez leurs bons
comportements pour en créer toujours davantage.
8. AIMEZ-VOUS
RELAX,
Max
On ne rame pas contre le courant,
on rame avec lui.
Et quand on sait vraiment s’y prendre,
on jette les rames.
KRIS KRISTOFFERSON,
CHANTEUR, AUTEUR-COMPOSITEUR,
BOURSIER RHODES,
ENCORE TRÈS SEXY POUR UN VIEUX MONSIEUR
Quand j’ai acheté mon billet pour un Agra-Delhi dans le Super Deluxe
Express bus, on m’a félicitée d’avoir dépensé quatre cents roupies de plus
pour me payer le luxe d’un trajet direct de cinq heures, comparé aux dix
heures et aux innombrables arrêts que proposait l’omnibus. J’étais
complètement épuisée après trois nuits sans sommeil passées dans le désert
à faire la noce au festival du chameau, et l’idée de pouvoir me pelotonner
dans le Super Deluxe pour dormir jusqu’à Dehli m’apparaissait excellente.
À la place, j’ai écopé d’un siège à côté de M. Bavard, un homme entre deux
âges parlant trois mots d’anglais qui a insisté pour me faire la conversation
malgré mon interprétation très convaincante de la fille qui fait semblant de
dormir et ne comprend rien à ce qu’on lui dit (pour cette dernière partie du
rôle, je n’ai pas eu à beaucoup forcer mon talent).
Le bus est parti avec une heure de retard, en raison d’un overbooking et
d’une confusion immense, et il a mis deux heures pour sortir de la ville
puisque nous étions en novembre, le pic de la saison des mariages. Une
cérémonie de mariage en Inde dure habituellement plusieurs jours, s’étale
sur des kilomètres, prend dans les mailles de son filet tous les gens qu’elle
croise et inclut une parade dans les rues avec chevaux, fanfare, feux
d’artifice, haut-parleurs mobiles crachant discours et musique indienne, et
tout un tas de types qui semblent porter des lampes de chevet en guise de
chapeaux. Mon bus s’est retrouvé pris dans des festivités de mariage toutes
les dix minutes environ et, à chaque fois que ça arrivait, tous les passagers
du bus descendaient pour se joindre aux convives.
Une fois enfin sortis de la ville, nous avons multiplié les arrêts pour laisser
monter ou descendre des gens complètement par hasard, au milieu de nulle
part, pour prendre le thé, fumer une cigarette, discuter, éventuellement
allumer un feu de broussaille dans le fossé ou accrocher sur le toit des sacs
en toile géants, imposants et proéminents. À un moment, nous avons laissé
monter un type qui attendait sur le bas-côté dans l’obscurité complète. Il a
embarqué sans même que le bus ait eu à s’immobiliser complètement et il
s’est installé juste à côté de mon siège, d’où il s’est mis à interpeller tout le
monde en hindi. Mes compagnons de voyage lui répondaient par des
encouragements, des chants ou bien le silence, c’était selon. Moi, j’ai
répondu en cherchant une place loin de lui et de sa grande bouche. Je me
suis levée et j’ai rejoint un groupe assis sur des bancs métalliques autour de
la cabine vitrée du chauffeur. On m’a laissé une place et, soudain, j’ai eu
l’impression de regarder un film d’action sur un écran de la taille d’un pare-
brise de car. Nous tanguions dangereusement sur les routes étroites et
sablonneuses de villages minuscules. La radio émettait difficilement de la
musique Bollywood tandis que des gens, des chèvres et des singes sautaient
hors de notre passage. Seule la toute-puissante vache sacrée nous faisait
ralentir. Et puis, tout d’un coup, dans un hameau perdu au milieu de nulle
part, le chauffeur s’est de nouveau arrêté. Une tasse de chaï ? Une visite à
un ami ? Une pause-pipi ? Une promenade d’une petite heure en nous
laissant tous là ? Il m’a fait signe de le suivre et je suis descendue, comme
l’ensemble du bus. Là, il s’est avéré que M. Moulin à Paroles était en fait
une sorte de saint homme qui, dans le car, n’avait fait que s’échauffer en
vue de sa tournée des temples locaux dans ce petit village magnifique qu’on
appelle Vrindavan. C’est l’endroit, je l’ai appris plus tard, où Krishna a
rencontré sa femme Radha. Des centaines de temples y sont construits en
son honneur.
Ainsi, pendant les deux heures qui ont suivi, j’ai visité d’innombrables
temples, jeté gaiement des fleurs sur les autels, tenu des mains et sautillé
autour d’une statue de Krishna, chanté gravement, prié, battu des mains. Je
ne pouvais m’empêcher de penser à la tournure homicide qu’aurait pris la
même situation simplement transposée dans un bus reliant New York à
Washington. Ici, alors que personne dans le bus ne s’y attendait, personne
ne s’est plaint de cette longue pause intempestive. Une fois tous remontés
dans le car, l’heure de notre arrivée théorique à Delhi dépassée depuis
longtemps et pas moins de cinq bonnes heures de route devant nous, les
passagers ont remercié le saint homme et lui ont même versé une aumône
avant de passer le reste du trajet à bavasser gaiement entre eux. Après ça,
nous nous sommes arrêtés à un restaurant de bord de route pour dîner, puis
pour une autre pause-pipi, et voilà que je réveillais mes hôtes à Delhi à trois
heures du matin. Ils ont agi comme s’il était trois heures de l’après-midi,
bien évidemment, et m’ont proposé une tasse de thé.
ALBERT EINSTEIN,
SCIENTIFIQUE,
GÉNIALOLOGUE
J’ai finalement réussi à l’escorter dehors, vers la liberté, puis j’ai dû passer
quelques minutes à calmer le mien, de petit cœur de piaf, en réexaminant
les lieux du drame. J’imaginais sa panique et sa frustration : « Je peux voir
le ciel ! C’est juste là ! Si je vole assez haut et assez vite, je devrais
l’atteindre ! »
Cela m’a fait penser à la façon dont la plupart d’entre nous vivons notre vie.
Nous qui savons très clairement ce que nous voulons mais qui nous tuons
quand même à la tâche, sans succès, seulement parce que notre méthode
n’est pas la bonne. Dans ces cas-là, si on s’arrête et qu’on réfléchit une
minute, si on regarde les choses sous un autre angle, on remarque cette
gentille dame en peignoir, de l’autre côté de la pièce, qui nous tient la porte
grande ouverte sur notre objectif. Tout ce qu’il nous reste à faire, c’est voler
par là.
Nous sommes tellement accaparés par nos histoires – je n’ai pas l’argent, je
ne suis pas assez bon, je ne peux pas démissionner, je suis paresseux, mes
cheveux sont moches –, traînant des pieds, tête baissée, accrochés à nos
fausses croyances comme à des canots de sauvetage pleins de guano, que
nous nous empêchons de discerner l’océan infini des possibles et des
opportunités qui nous entoure à chaque instant.
Avez-vous déjà marché dans une rue pour la énième fois pour découvrir
soudain une maison, un arbre, une boîte à lettre, n’importe quoi, là, sous vos
yeux en pleine lumière, que vous n’aviez jamais remarqué auparavant ? Ou
vous êtes-vous déjà brusquement rendu compte de la couleur d’yeux d’un
ami de vingt ans ? Ou encore, avez-vous déjà regardé votre mère et pensé
J’ai été à l’intérieur de cette femme à un moment ? Toutes ces choses ne
sont pas apparues par magie, elles ont toujours été là. Simplement, vous
n’en faisiez pas l’expérience, trop occupé que vous étiez à diriger ailleurs
votre attention.
Voici un petit exercice rigolo : là, maintenant, où que vous soyez, regardez
autour de vous et comptez les objets rouges. Prenez une minute, comptez-
les tous. À présent arrêtez-vous, revenez à cette page et fixez vos yeux
dessus, et essayez de repenser à tous les objets jaunes qui vous entourent. Il
y en a probablement des tonnes, mais vous les avez ratés puisque vous
cherchiez du rouge.
Votre réalité prend forme là où vous choisissez de fixer votre
attention.
Comme l’a dit le poète William Blake, avec beaucoup d’éloquence : « Si les
portes de la perception étaient nettoyées / Toutes les choses apparaîtraient à
l’homme telles qu’elles sont, infinies. »
Alors… pourquoi ne pas créer un truc qui déchire ? Hou hou ! On parle de
votre vie, là ! Songez que si vous vous décidiez enfin à dépasser vos raisons
de penser que l’argent c’est le mal, que l’intimité vous effraie ou toute autre
excuse parmi la pléthore que vous considérez sérieuses et réelles (alors
qu’elles ne sont très probablement que mignonnes et ridicules), vous
pourriez créer, littéralement, la réalité que vous voulez.
Tout ce que vous avez à faire, c’est prendre la décision d’abandonner tout
ce qui vous dessert, même si vous y êtes attaché, et rendre possible la réalité
que vous voulez. La vie est une illusion de votre perception, elle se trouve
modifiée dès l’instant où vous décidez de la modifier.
Je sais ce que vous vous dites. « C’est ça ! Comme si ça pouvait être aussi
facile ! Si c’était le cas, est-ce que j’aurais passé tout ce temps à me cogner
la tête sur le mur de verre de ma médiocrité voulue ? »
J’ai toujours…
Je ne suis jamais…
Je ne peux pas…
Je devrais…
Je suis nul en…
J’aimerais…
Je voudrais…
Je n’ai pas…
Un jour…
J’essaie de…
Jeanne Pauvrette, avocate, se dit qu’elle doit conserver son poste atroce
dans ce cabinet prestigieux, faute de pouvoir en trouver un autre qu’elle
aimerait et qui payerait aussi bien. Vraiment ? Et c’est pourquoi personne
sur terre, selon toi ma chère Jeanne, n’occupe un poste qu’il aime tout en
gagnant plus que toi ?
Une autre bonne méthode pour débusquer une histoire consiste à porter
votre attention sur les éléments qui pèchent dans votre vie. Si vous êtes
souvent en colère, peut-être que votre histoire c’est « personne ne me
comprend ». Si vous avez toujours des kilos de trop, c’est peut-être « je n’ai
aucune volonté ». Si on ne vous a pas invité au réveillon de Noël alors que
vous ne laissiez parler personne d’autre que vous aux trois réveillons
précédents, ce doit être « personne ne fait attention à moi ».
Nous ne faisons jamais rien ou presque rien sans en tirer bénéfice, d’une
façon ou d’une autre, saine ou malsaine. Si une histoire idiote parvient à
vous pourrir la vie à ce point, c’est que vous devez y trouver votre compte.
Supposons par exemple que votre histoire à vous, c’est d’être déprimé. Il y
a de fortes chances pour que, si vous êtes déprimé, vous vous sentiez dans
votre droit de ne pas travailler dur, de ne pas faire le ménage ou de sport.
Tout le monde le sait, c’est pratique. Ça attire l’attention. Des gens passent
voir comment vous allez ; parfois, même, ils apportent à manger. Et puis ça
vous procure un sujet de discussion. Sans compter que ça vous autorise
aussi à ne pas essayer de faire des choses trop dures, histoire de ne pas
risquer l’échec. Et à boire de la bière au petit-déjeuner.
Supposons enfin que votre histoire, c’est d’être nul pour les relations
amoureuses sérieuses. Vous avez votre liberté. Pas besoin de vous engager,
vous pouvez continuer à reluquer l’herbe plus verte chez le voisin. Vous ne
risquez pas d’être blessé puisque vous n’êtes pas vulnérable. Vous pouvez
vous plaindre d’être toujours célibataire, et on vous plaindra. Vous avez le
lit pour vous seul, vous échappez aux compromis et à l’obligation de vous
épiler (sauf en été).
Sans nous en rendre compte, nous valorisons bien plus les avantages que
nous retirons de nos histoires que ce que nous pourrions obtenir autrement.
Car ils nous sont connus, familiers, confortables, et que nous craignons de
les abandonner. Si nous sommes déprimés ou victimes (ou autre chose)
depuis l’enfance, nous nous mentons à nous-mêmes en nous persuadant que
c’est là notre vérité d’adulte afin de continuer à en récolter les « fruits ».
C’était notre stratégie de survie, enfant, mais elle est devenue inefficace et il
faut nous en débarrasser, faute de quoi nous sommes condamnés à
reproduire éternellement le même schéma.
Admettons, par exemple, que vous ayez grandi avec un père violent et
alcoolique, et que votre stratégie pour éviter de devenir l’objet de sa rage
était de ne jamais dire un mot, de rester complètement invisibles. Adulte,
vous ne dites jamais le fond de votre pensée et ne vous défendez jamais.
Vous récoltez toujours des fruits trompeurs, vous jouez la sécurité plutôt
que de risquer de vous faire mal ou de vous faire crier engueuler, mais, en
réalité, ce comportement vous nuit. En vous cachant, en ne défendant pas ce
que vous êtes, vous menez la vie de qui n’a qu’une envie au réveil : se
rouler en boule sous la couette et se rendormir plutôt que de se lever et
d’affronter sa journée.
Une fois identifiés les faux avantages que vous apportent vos histoires, vous
pouvez engager le processus de réécriture et les remplacer par de nouvelles
versions plus puissantes qui serviront l’adulte que vous êtes.
Vous savez maintenant à quoi ressemble la bête. Ne vous reste plus qu’à la
tuer. Prenez votre liste de « je ne peux pas » et de « je devrais » et écrivez
votre « flux de conscience » (voir l’exemple ci-après) en essayant de
ressentir jusque dans la moelle de vos os ce que vous apporte ce genre de
fausses croyances : « Je me sens unique, je me sens en sécurité, je peux
vivre chez mes parents, pas besoin de trouver du travail », etc. Dressez la
liste de ces faux avantages. Faites vraiment un effort pour les coucher tous
par écrit.
Imaginons par exemple que Sandra Célib en ait tellement bavé qu’elle
décide d’agir avec force et d’affronter ses problèmes relationnels. Elle va
commencer par être très claire sur ses histoires à elle :
Je ne rencontre pas d’homme parce que tous les bons sont pris.
Je suis nulle pour la drague.
Je ne sais jamais quoi dire aux hommes.
Je n’attire pas les hommes. Pas les bons en tout cas.
Je fais peur aux hommes.
Je ne fais pas confiance aux hommes.
Je crois vraiment que personne ne m’attend.
Une fois dressée sa liste (qui pourrait faire des pages ; j’ai réduit pour la
clarté de l’exemple et la possibilité de sortir de chez moi aujourd’hui),
Sandra écrit son « flux de conscience » à propos des bénéfices qu’elle tire
de tout cela. Je dis « flux de conscience » précisément parce qu’il faut se
laisser porter par le courant, ne pas éditer, ne rien censurer, se contenter
d’écrire. Dans le cas de Sandra, cela pourra donner quelque chose comme :
Encore une fois, on pourrait continuer comme ça pendant des pages, mais je
crois que vous avez saisi le truc.
Une fois toutes ses fausses récompenses couchées sur le papier, Sandra peut
se concentrer sur elles, les ressentir pleinement, les remercier d’avoir essayé
de la protéger (on évite le quart d’heure d’autodénigrement, merci), puis les
congédier et les remplacer par d’autres histoires, plus puissantes. Elle peut,
littéralement, les échanger pièce pour pièce. Par exemple :
Devient :
Devient :
J’ai du pouvoir, je suis aux commandes de ma vie. Je choisis d’aimer et
d’être aimée.
Je prouve à quel point les hommes sont nuls, puisque je n’en rencontre
aucun de bien.
Devient :
J’aime et j’ai confiance en les hommes et cela me fait grand plaisir d’être
avec un type super qui me rend folle de bonheur.
Ces nouvelles histoires deviennent sa nouvelle vérité. Afin d’y adhérer plus
encore, elle se concentre sur elles, les inspire et s’efforce de sentir ô
combien elles la rendent heureuse. Ces histoires sont à présent ses nouvelles
affirmations (vous vous souvenez de ça ?), qu’elle va écrire et se répéter à
voix haute encore et encore et encore, et qui vont instantanément remplacer
les vieilles, des fois qu’elles s’échapperaient de sa bouche ou de son esprit
par accident.
On résume :
Une fois tout le travail ci-dessus effectué et vos nouvelles histoires bien en
place, agissez. Si autrefois vous étiez déprimé mais que vous avez décidé
d’oublier ça, arrêtez la musique mélancolique, cessez de dire que vous vous
sentez nul, de prétendre que vous êtes habillé dès lors que vous avez enfilé
un peignoir, etc. À la place de tout ça, concentrez-vous sur les bonnes
choses, faites ce que vous aimez faire, bref, produisez un effort plutôt que
de vous affaler dans la sensation familière et confortable de la déprime.
5. SORTEZ DE LA ROUTINE
Parlez à des inconnus, portez des vêtements différents, allez faire vos
courses dans une nouvelle épicerie, préparez un dîner pour quelqu’un que
vous souhaitez mieux connaître, changez de marque de dentifrice, allez voir
un film un mercredi à minuit, apprenez trois nouvelles blagues, allongez
vos pas, remarquez cinq trucs super que vous n’aviez jamais remarqués
chez votre mère, chez vous, dans votre maison, dans vos croyances, sur
votre visage. Forcez-vous à sortir de votre routine et vous serez sidéré par
ces nouvelles réalités qui ont toujours été là et qui soudain se présentent à
vous.
6. ENRAYEZ LA SPIRALE
Vous pouvez être triste, mais que cela ne prenne pas des proportions
dramatiques. Si une mauvaise chose arrive, ressentez-la, tirez-en les
enseignements, passez à autre chose et reprenez votre vie méga-excitante là
où vous l’aviez laissée.
7. AIMEZ-VOUS
PROCRASTINATION
perfection et… terrasse de pub polonais
Pour tout déchirer,
vous devez commencer par bouger.
Puis j’ai enfilé un tenue de bureau décontractée qui ne m’allait pas du tout
(je l’avais empruntée à ma mère) et je suis allée passer l’entretien. Deux
heures plus tard, ma grande bouche et moi avions un nouveau boulot.
La nuit qui a suivi, je l’ai passée les yeux écarquillés de terreur. Mon Dieu,
qu’avais-je fait ? Je suis un monstre ! Ces gens gentils avec leur grand cœur
et leurs sandales aux pieds m’avaient remis une boîte de conserve contenant
tout l’argent collecté l’année durant pour ce festival. Moi, j’étais
l’imposteur qui allait tout faire capoter.
J’ai demandé à mes vingt-sept amis sans emploi de distribuer les flyers
contre des billets pour les bières et les saucisses gratuites susmentionnées,
j’ai mené le troupeau des danseurs de polka indociles au bon endroit au bon
moment, j’ai installé le vendeur de latkes et me suis débrouillée pour que le
défilé de cornemuses se déroule sans accroc.
Quand on dit qu’on n’a pas les compétences, c’est souvent qu’on
est en réalité trop effrayé, plutôt qu’incapable.
La plupart du temps, ce n’est pas le manque d’expérience qui nous retient,
mais le manque de détermination.
Nous dépensons tant d’énergie à nous chercher des excuses pour ne pas
être, ne pas faire ou ne pas obtenir ce que nous voulons, à élaborer le parfait
mirage qui nous empêchera d’atteindre nos rêves ! Imaginez ce dont on
serait capable si on la fermait, plutôt, et qu’on mettait cette énergie au
service de la poursuite de nos objectifs ! Voici les bonnes nouvelles :
Avec le recul, je me rends compte que j’étais bien plus qualifiée pour ce
poste que je ne le pensais. Je suis grande sœur, donc j’aime commander.
J’adore organiser des fêtes et je suis capable de parler à n’importe qui,
même des Russes de soixante-seize ans ne parlant pas un mot d’anglais et
très angoissés à l’idée de ne plus remettre la main sur leurs collants
moulants.
Par la suite, j’ai fait beaucoup de choses pour lesquelles je n’étais « pas
qualifiée », mais j’ai également perdu un temps considérable à prétendre
que je n’étais pas prête pour d’autres, que je voulais pourtant vraiment faire.
Curieusement, les fois où je me suis lancée ont été bien plus amusantes que
celles où je suis restée plantée à attendre d’être prête.
Qu’il s’agisse de votre profil sur un site de rencontre que vous n’êtes pas
encore disposé à rendre public, de ce voyage que vous souhaitez
entreprendre quand vous aurez perdu cinq kilos ou de cette affaire que vous
lancerez dès que vous aurez suffisamment économisé… Lancez-vous.
Maintenant. À fond. Après tout, vous pourriez vous faire écraser demain par
un semi-remorque.
Une fois, j’ai passé un mois entier à organiser mon bureau pour écrire un
livre. J’ai trouvé pile la bonne chaise, disposé le bureau exactement au bon
endroit près de la fenêtre, changé toutes les fournitures trois fois de place,
tout nettoyé jusqu’à pouvoir opérer quelqu’un à cœur ouvert sur la
moquette, et puis j’ai tout écrit assise à la table de ma cuisine.
Ça peut être très drôle sur le coup mais, à un moment, l’excitation retombe
et vous voilà quelques années plus tard à vous demander ce que vous avez
fichu et à vous traiter de gros glandeur. Et comment se fait-il que d’autres
aient obtenu de bonnes grosses promotions dans leur boulot, soient partis
faire un tour du monde ou ne cessent de parler à la radio du dernier
orphelinat qu’ils ont ouvert au Cambodge ?
Afin de vous amener là où vous voudriez arriver dans cette vie, voici
quelques astuces testées et approuvées pour dire stop à la procrastination :
Allez, bon sang, mettez-moi ce satané site en ligne, envoyez les flyers,
décrochez votre téléphone, réservez cette salle même si vous n’êtes pas tout
à fait prêt ! Tout le monde se moque que ce ne soit pas parfait, la plupart ne
le remarqueront même pas ! De toute façon, rien n’est jamais 100 % parfait,
alors autant y aller maintenant. Le meilleur moyen de finir est d’avoir déjà
commencé. Enclencher la dynamique est une merveilleuse chose, très sous-
estimée. Alors bougez-vous les fesses et démarrez. MAINTENANT !
Quand vous travaillez sur votre projet, quel qu’il soit, ou quand vous faites
semblant d’y travailler, à quel moment bloquez-vous ? Quand il faut
effectuer les recherches nécessaires ? Passer le coup de fil qui fait peur ?
Trouver le moyen de financement ? Juste au début ? Quand il faut
s’engager ? Quand ça prend corps ? Quand ça commence à marcher ? Avant
de vous lever ?
Si vous arrivez à définir le moment exact où vous vous dites « fait chier,
j’me casse ! », vous pourrez éviter la sortie de route en engageant des
coachs ou des assistants, en vous préparant psychologiquement, en
déléguant précisément cette partie ou en supprimant toute distraction
possible justement à ce moment-là.
Par exemple, mettons que vous ayez découvert qu’à chaque fois que vous
vous apprêtez à décrocher votre téléphone pour trouver des dates pour votre
spectacle, vous passez plutôt des heures sur Facebook. Coupez Internet ou
allez passer vos coups de fil dans un endroit sans connexion : dans un parc,
dans votre voiture, en Antarctique. Et puis décidez que vous devez passer
cinq appels avant d’aller voir si quelqu’un a commenté la photo de votre
chat qui mange une frite.
5. AIMEZ-VOUS
LE DRAME
de la noyade
Ma vie a été remplie de tragédies
dont certaines ont vraiment eu lieu.
Quand je me lance dans l’écriture d’un nouveau livre, je trouve très utile de
commencer par rédiger une fiche séparée pour chaque chapitre. J’inscris en
haut de la fiche son titre, puis mes notes en dessous, et j’étale toutes ces
fiches devant moi pour avoir une vision d’ensemble. C’est ce que j’ai fait il
y a quelques jours, c’était super ! Contemplez la gloire de mon nouveau
livre ! Deux secondes plus tard, malheureusement, j’étais prise de panique.
J’aimerais vous rappeler, ainsi qu’à moi, qu’une grande partie de la peine et
de la souffrance qu’on s’inflige trouve sa source dans la dramatisation
inutile que nous produisons de nous-mêmes. Nous pouvons être à genoux,
dépassés par les événements, plongés dans un état catatonique à nous
balancer bouche bée d’avant en arrière, tout ce qu’il faudra pour nous en
remettre et créer une nouvelle réalité, comme pour tout dans la vie, c’est un
changement de perception.
Grâce au grand travail de gens aux gros cerveaux, nous savons que le temps
n’est qu’une illusion. Bien que nous ignorions en grande majorité ce que
cela signifie, il est possible d’envisager la chose sous un autre angle plus
facile à interpréter : manquer de temps est une illusion. Par exemple :
Je n’ai pas le temps de trouver une vraie place alors je vais me garer sur
cet emplacement de livraison. Oh dommage, je viens de passer trois heures
que je n’ai pas à sortir ma voiture de la fourrière, deux de plus à me perdre
sur le trajet de retour et encore quarante-cinq minutes pour m’en plaindre à
ma femme.
Je n’ai pas le temps de ranger mon bureau. Oh c’est bête, je viens de perdre
une demi-heure que je n’ai pas à chercher mon téléphone enfoui sous une
pile de saloperies. Et, ô surprise encore, mon téléphone est déchargé. Ça
veut dire que je vais encore passer du temps à chercher le foutu chargeur
qui est peut-être sous cette pile de livres là-bas, enfin j’espère, pitié…
Voici quelques trucs à faire dès maintenant pour soumettre le temps à votre
volonté :
MONTREZ-LUI DU RESPECT
Si vous voulez avoir plus de temps dans votre vie, montrez-lui du respect.
Si vous êtes toujours en retard, si vous perdez votre temps ou si vous êtes
expert en plans foireux, vous n’envoyez pas le bon message à l’Univers,
aux autres et à vous-mêmes. Il faut leur signifier que votre temps est
précieux, que vous en voulez plus et que vous essayez de vous en libérer le
plus possible.
Vous pouvez créer tout ce que vous désirez, mais il faut le vouloir vraiment.
DÉCOUPEZ-VOUS LA TÂCHE
Rien de plus déprimant que de contempler une tâche immense et de se
demander comment il pourrait être seulement possible de la terminer un
jour. Alors n’essayez pas d’avaler un éléphant tout rond, découpez-le en
petits morceaux. Par exemple, plutôt que de déambuler sans fin chez vous
en passant d’une pièce bordélique à l’autre, à vous demander comment vous
y prendre pour nettoyer cet immense bazar (et donc à essayer d’élaborer une
excuse pour ne pas le faire plutôt qu’une stratégie pour y arriver),
concentrez-vous sur une pièce à la fois. Notre cerveau explose quand il doit
traiter trop de choses en même temps. En analysant chaque tâche
séparément, l’ensemble paraît soudain beaucoup plus gérable.
Le découpage marche aussi très bien avec le temps. Par exemple, si vous
êtes en train de monter votre nouveau site Internet, plutôt que de lui
accorder des journées entières de travail, optez pour des sessions d’une
heure. Dans cet intervalle, interdit d’aller aux toilettes, de vous chercher
quelque chose à manger, de regarder vos textos, de vous connecter à
Internet, etc. Une fois passées les soixante minutes, vous pouvez vous
accorder une pause et faire ce que vous voulez, jusqu’à votre prochaine
session d’une heure. On peut faire beaucoup de choses en soixante minutes,
alors que le cerveau se noie quand on essaie de tout faire d’un coup.
Avez-vous remarqué que, quand vous demandez aux gens comment ça va,
ils répondent 99 fois sur 100 quelque chose comme : « Bien. Beaucoup de
boulot, mais bien. » C’est un peu devenu le « très bien, merci » de nos
jours. Pas très fun, si ? Quel genre de message envoie-t-on au monde et à
nous-mêmes avec cette réponse ? Pas étonnant que nous ayons tous
l’impression de vivre avec une liste de tâches géante gravée sur un bloc de
béton attaché à notre cou. Ce qu’il faut faire d’urgence :
CHERCHEZ DE L’AIDE
Si vous vous sentez complètement dépassé et désorganisé et que vous ne
savez plus par où commencer ni comment continuer, demandez de l’aide.
Emberlificotés que nous sommes dans nos vies, nous ne voyons plus
certaines choses pourtant évidentes pour un regard extérieur. Ça vous est
déjà arrivé d’accorder de riches minutes à la recherche de vos lunettes alors
qu’elles étaient sur votre tête ? Eh bien, c’est un peu ça. Vous pouvez passer
des heures, des jours ou des mois (ou même toute votre vie) à élaborer une
stratégie pour la refonte de votre site, un programme de remise en forme ou
une méthode d’organisation de votre bureau, alors que quelqu’un qui,
contrairement à vous, n’est pas enterré vif sous cette masse mouvante,
pourra peut-être résoudre le problème en un rien de temps. Mettez un
nouveau cerveau sur le coup.
Et choisissez quelqu’un qui sait ce qu’il fait, je vous prie. N’écoutez pas les
avis d’un type aussi fauché que vous en matières financières ni les conseils
de drague d’un célibataire en phase terminale. Que quelqu’un soit prêt à
vous aider gratuitement ou contre un simple échange ne fait certainement
pas de lui le candidat le plus qualifié non plus. Travailler avec un
professionnel vous fera économiser du temps et de l’argent sur le long
terme puisque vous éviterez ainsi d’en passer par réparer les dégâts causés
par votre piètre première tentative.
De même que savoir découper son temps, découper ses tâches permet
d’éviter la panique et rend les choses plus gérables. Voici comment s’y
prendre :
DÉLÉGUEZ OU MOUREZ
Un des meilleurs moyens d’alléger votre fardeau est d’arrêter d’être
maniaque et/ou radin et d’engager quelqu’un pour vous aider. Ou de
déléguer aux personnes qui vous entourent (voir plus loin).
Déterminez ce que vous détestez ou ce pour quoi vous avez toujours été nul,
ou ce que vous n’avez vraiment pas le temps de faire, et trouvez quelqu’un
qui le fera à votre place. Je sais bien que, si vous ne l’avez pas déjà fait,
c’est parce que vous ne pouvez pas vous le permettre financièrement, ou
parce que vous pensez être le meilleur pour ça, ou parce que vous êtes
complètement maniaque, mais comme beaucoup d’excuses de ce genre, la
solution est sous vos yeux, mais vous ne regardez pas au bon endroit. Si
vous aviez absolument besoin d’aide, si c’était une question de vie ou de
mort, que feriez-vous ? Vous engageriez un stagiaire de la fac d’à côté. Vous
iriez chercher un ami ou un membre de la famille pour vous aider. Vous
embaucheriez quelqu’un pour seulement trente minutes par semaine, quitte
à augmenter les sessions ensuite. Vous vendriez quelque chose pour toucher
l’argent qui vous manque pour embaucher. Ou vous pourriez l’emprunter.
Ou vous pousser à le gagner. Vous pourriez parler du problème aux
ressources humaines, et cela deviendrait leur problème. Vous pourriez
demander à votre mari de vider le lave-vaisselle et à votre fils devenu ado
de nettoyer le garage pour vous libérer du temps. Nous sommes entourés
d’aide. En recevoir ne nécessite parfois que de porter un regard différent sur
la situation, ou de ne pas baisser les bras si facilement.
Décider qu’il vous est impossible d’obtenir une chose que vous voulez ou
dont vous avez besoin vous coupe immédiatement du flux grâce auquel
vous auriez pu la faire se réaliser, en plus de vous éloigner de ce qui vous
avait séduit chez elle en premier lieu. Dès que vous pensez « je ne peux
pas », l’Univers se dit « OK, dans ce cas, pas besoin de t’aider, à plus
mec ». Même quand vous n’avez pas la moindre idée de la manière dont ça
peut venir, restez ouvert à la possibilité qu’une aide va se présenter d’elle-
même, et vous pourriez être surpris de ce que vous parviendrez à créer et de
la quantité de soutien dont vous bénéficierez. Décidez qu’il vous le faut,
croyez en son accessibilité, faites tout ce qui est en votre pouvoir pour en
créer la possibilité et gardez la foi. Alors, le comment vous sera révélé.
Croire que votre vie va s’écrouler si vous prenez quelques jours est non
seulement malsain, c’est aussi arrogant (le monde continuera de tourner
même si vous vous arrêtez de travailler, voyez-vous). Si vous ne prenez pas
de congés, votre corps finira par freiner des quatre fers et vous tomberez
malade. Les corps font souvent ça. Le stress est l’un des principaux facteurs
de cancers, de maladies cardiaques, de problèmes de foie, d’accidents
stupides, de la mauvaise humeur et de l’incapacité soudaine à respirer.
Même sans tenir compte de votre santé, accorder du temps aux activités qui
vous inspirent devrait être l’une de vos priorités parce que, bon, quel serait
le sens de la vie sans elles ? Serait-ce drôle de vous réveiller à 85 ans pour
vous rendre compte que vous n’avez pas réussi à « trouver le temps » de
vous faire plaisir ? Que faisiez-vous de plus important ? Ce n’est pas un
luxe réservé aux plus riches, aux plus intelligents ou aux moins enlisés que
vous. C’est un luxe réservé aux gens qui y accordent du temps et choisissent
de vivre une vie plus plaisante.
4. AIMEZ-VOUS
LA PEUR,
c’est pour les nuls
Nous avançons sur la pointe des pieds
toute la vie en espérant parvenir
sain et sauf à notre mort.
ANONYME
La peur était tout ce que je pouvais voir dans ce trou. Elle était assise là,
omniprésente, gigantesque, avalant tout, me regardant droit dans les yeux
pour me demander : « Alors, tu vas te laisser dévorer ou quoi ? »
J’ai pris conscience que, sans le moindre effort, j’aurais pu me laisser aller à
une crise de panique claustrophobique, à gratter, mordre et crier à pleins
poumons comme une vieille folle ; un truc colossal. Après, une fois qu’on
aurait retrouvé nos carcasses molles et ensanglantées pour les tirer de ce
trou, on aurait passé mon amie et moi des semaines entières face à un mur
sans dire un mot, avec un entonnoir sur la tête.
Par exemple, quelle serait votre réaction immédiate si quelqu’un que vous
aimez profondément vous disait, frétillant d’enthousiasme, une des choses
suivantes :
La peur se loge dans l’avenir. Le sentiment de peur est réel, mais la peur
elle-même est imaginaire puisque rien n’est encore arrivé. La mort, la
banqueroute, la jambe cassée, le trou de mémoire sur scène, la punition
pour être arrivé en retard, le rejet, etc. Nous n’avons souvent aucune
garantie que ce nous craignons arrivera, ni que ce serait tellement effrayant
si c’était le cas. Prenez la mort, par exemple. Si ça se trouve, nous quittons
nos corps et fondons dans un état de pur amour, de lumière, de boule à
facettes, de licornes et de petits lapins, un vertige orgasmique ininterrompu.
C’est tout aussi plausible que n’importe quoi d’autre concernant l’avenir,
alors pourquoi nous en faire ?
Tout ce qu’il nous faut pour inverser le facteur peur, c’est apprendre à être à
l’aise dans l’inconnu, plutôt que d’être terrifié par lui. Et c’est avec la foi
qu’on y parvient.
Cela peut se résumer dans la façon dont vous choisissez d’approcher la vie :
Tandis que vous vous décidez, voici un peu de matière à penser rédigée par
cette bonne vieille Helen Keller :
Voici quelques astuces pour bien vous orienter dans la jungle de la peur :
Alors, j’ai acheté mon billet, et cela m’a frappée. Qu’est-ce que j’essayais
de prouver ? Pourquoi ? Je n’étais jamais allée si loin toute seule, où je ne
connaissais personne, ne parlais pas la langue, ne savais pas du tout à quoi
m’attendre. Je vous promets que je m’en étais fait une véritable montagne,
la chose la plus effrayante que j’avais jamais entreprise de ma vie. Je
m’imaginais comme un point minuscule, très loin, de l’autre côté du globe,
flottant dans l’espace, complètement anonyme. Un fantôme. Une étrangère.
Je pouvais disparaître sans laisser de trace. Tous ceux que j’aimais
n’auraient jamais aucune idée de ce qui m’était arrivé. Pouf !
J’en étais arrivée à un tel point d’angoisse que je me faisais des films dans
lesquels je me blessais gravement ou bien ma meilleure amie mourait, afin
d’avoir une excuse pour ne pas y aller (pour une raison mystérieuse, annuler
mon billet ne m’a jamais traversé l’esprit). Coup de chance, cependant,
personne n’est mort, et je me suis retrouvée dans une voiture direction
l’aéroport avec la sensation de me rendre à mon propre enterrement. Du
moment où j’ai mis un pied dans le terminal international, toutefois, j’ai été
embarquée dans un océan de couleurs, de gens venus des quatre coins du
monde, de gestes, de langues, et ma frayeur s’en est trouvée dans l’instant
écrasée par l’excitation. Je vais en Inde, putain !
Une fois dans l’avion, je me suis assise à côté d’une magnifique femme
indienne vêtue d’un sari rose et portant d’immenses boucles d’oreilles en or.
Elle s’est tournée vers moi, m’a souri et m’a offert un M&M’s. C’est alors
que j’ai percuté. Tu n’es pas seule, espèce de dingo. Tu es entourée de gens.
L’un des besoins humains de base, ce sont les relations sociales. J’ai ensuite
passé deux mois à voyager dans un pays qui est devenu l’un de mes endroits
préférés sur terre, ce qui a déclenché chez moi un amour du voyage tel qu’il
a transformé ma vie.
NOS PLUS GRANDES PEURS SONT NOS PLUS GRANDES PERTES DE TEMPS.
Affrontez la peur armé de cette vérité : la peur est dans votre tête. Ainsi, elle
perdra tout son ascendant sur vous.
Quand vous sentez que la peur prend le dessus, regardez-la sous un autre
angle. Commencez par la décortiquer afin de trouver ce qui vous effraie
vraiment pour mieux pouvoir le retourner à votre avantage plutôt que de le
laisser vous abattre. Montrez-lui qui est le chef. Faites-lui avaler sa cravate.
Par exemple :
Est-ce qu’il vous arrive quelque chose d’effrayant ici, là, tout de suite ?
Maintenant, assis dans votre fauteuil, est-ce que quelque chose de vraiment
mauvais se produit ou sont-ce plutôt les pensées dans votre tête qui vous
mettent en panique ? Vous dépensez une précieuse énergie qui pourrait vous
servir à tout déchirer en pétant les plombs dès le début. Restez plutôt dans
l’instant présent, connectez-vous à une version supérieure de vous-même.
Si vous êtes sur le point d’entrer au tribunal, de sauter d’un avion ou de
demander votre augmentation, respirez dans le moment, restez en lien avec
l’Énergie-Source. Maintenez hautes votre fréquence et votre foi dans les
miracles plutôt que de succomber aux peurs de votre esprit, et vous verrez
que vous serez plus à même de gérer correctement la situation que vous
vous apprêtez à affronter. De plus, neuf fois sur dix, c’est bien plus
effrayant dans votre esprit qu’en réalité.
Soyez plus conscient des informations que vous absorbez. Quels blogs
lisez-vous ? Quelles séries regardez-vous ? Quels livres choisissez-vous ?
Quels articles sélectionnez-vous dans le journal ? Quels films allez-vous
voir au cinéma ? De qui demandez-vous l’avis ? Sur quoi vous concentrez-
vous dans votre vie de tous les jours ? Il ne s’agit pas de vivre dans le déni
ou de vous déconnecter de la réalité du monde, mais de déterminer la
quantité exacte d’informations dont vous avez besoin. Est-ce que vous êtes
en train de jouer les voyeurs devant un accident de voitures, ou bien de
collecter de précieuses informations qui vous permettront d’apporter au
monde un changement positif ?
Notre esprit se transforme en loupe géante qui grossit mille fois nos
angoisses quand on est allongé dans notre lit, à trois heures du matin, sans
rien pour nous distraire. À moins que vous ne décidiez de sortir du lit pour
immédiatement passer à l’action, ne gâchez pas votre temps à penser à vos
problèmes. Chaque fois que vous le faites, vous vous apercevez le matin
venu qu’ils ne sont pas si graves. Vous le saviez, et pourtant… Usez de vos
capacités de méditation pour sortir les pensées dérangeantes de votre tête.
Concentrez-vous et détendez chaque muscle de votre corps, un par un,
doucement, par la seule volonté, afin que cela occupe dans votre cerveau
tout l’espace dont vous vous serviez pour paniquer. Respirez profondément
et songez à tout ce que votre vie compte d’extraordinaire, écoutez une
méditation dirigée, faites tout votre possible pour gagner une bonne nuit de
sommeil, vous gérerez la situation le lendemain matin. La seule chose pire
que de passer la nuit éveillé en mode panique est d’être trop fatigué le
lendemain pour faire quoi que ce soit.
6. AIMEZ-VOUS
DES MILLIONS
de miroirs
Personne ne peut vous faire sentir inférieur
sans votre consentement.
L’un des trucs les plus incroyables chez les gens, c’est cette capacité qu’ils
ont à nous fournir d’emblée des informations précieuses et souvent
terriblement intimes sur eux-mêmes. En faisant un peu attention, on détecte
ces indices qu’ils transmettent par leur langage corporel, leur apparence,
leur mode de vie, leurs actions, leurs centres d’intérêt, leurs mots, leur façon
de traiter leur chien, la serveuse du bar, les autres, etc. Certains portent tout
ça bien en évidence à la vue de tous, d’autres le laissent filtrer par petites
bribes : « j’adore le ski nautique », « j’admire vraiment ta sérénité face à ton
problème de poids », « je sors de prison », etc. À l’exception du sociopathe
ou du menteur pathologique et talentueux, la majorité de l’humanité nous
donne beaucoup d’informations à digérer dès la première entrevue.
Toutes ces informations passent ensuite par le filtre de qui nous sommes et,
selon notre perception, nos jugements, nos problèmes et le nombre d’années
que nous avons passées en thérapie, nous décidons si nous souhaitons, ou
pas, mieux connaître cette personne.
Nous sommes tous attirés ou repoussés par certaines choses chez nos
semblables. Celles que nous repérons le mieux sont celles que nous
identifions aussi chez nous. Les autres sont pour nous comme des miroirs :
si quelqu’un vous dérange, vous projetez sur lui un défaut qui vous déplaît
chez vous ; à l’inverse, si vous le trouvez super, c’est qu’il reflète une
qualité que vous avez perçue chez vous et que vous appréciez (même si
vous ne l’avez pas entièrement développée). J’ai l’air de faire là une énorme
généralisation, mais laissez-moi le temps de vous expliquer.
Votre réalité se définit par ce qui attire votre attention et par la façon dont
vous choisissez de l’interpréter. Cela marche pour tout, y compris chez les
gens de votre entourage. Par exemple, votre personnalité déterminera votre
réaction, parmi une myriade d’autres possibles, au fait que votre petite amie
a pris pour habitude de vous appeler « le gros débile ». En effet, vous
pourriez A) décoder ça comme un avertissement, « attention, tyran », B)
comprendre ça comme un signe de sa nervosité, de son manque de
confiance en elle ou de son manque de manières, C) voir ça comme un bon
présage qui signifie « elle est en souffrance et c’est pourquoi elle inflige ça
aux autres, pour apaiser sa propre douleur ; il lui faut vraiment quelqu’un de
compréhensif, comme moi », D) voir ça comme un bon présage puisque, en
effet, vous êtes un gros débile, ou encore E) trouver ça très drôle puisque
cela n’a rien à voir avec vous.
Nous attirons certaines personnes dans notre vie pour de bonnes raisons,
tout comme elles nous attirent dans la leur. Nous nous aidons mutuellement
à nous développer, à résoudre nos problèmes, si nous saisissons les
opportunités de tirer des enseignements, plutôt que de simplement réagir
(en nous mettant sur la défensive, en justifiant nos actions, en nous
plaignant) à ce qui nous irrite le plus chez elles. C’est notre copine
agaçante, notre oncle pénible, nos clients énervants, nos voisins intrusifs ou
cette dame dans le train avec sa voix comme un klaxon qui nous aident à
grandir et à nous voir tels que nous sommes, plus que nos meilleurs amis
(sauf dans leurs petits moments agaçants, nous pouvons les remercier
aussi). Ne ratez pas les leçons que vous procure ce type dont vous aimeriez
tant clouer le bec à coups de poing.
Les comportements qui nous irritent chez les autres nous irritent parce
qu’ils évoquent quelque chose que nous n’aimons pas en nous. Ils
déclenchent des réflexes de peur ou de manque de confiance ancrés dans
nos cerveaux parfois à notre insu. Pendant très longtemps, mon grand truc
était de considérer la féminité comme une marque de faiblesse agaçante. À
un moment donné, j’avais jugé que ce n’était pas cool ni puissant d’agir
comme une fille (ou d’en être une), aussi ai-je eu honte de la partie de moi
qui contenait ma féminité. C’est pourquoi je me sentais bien moins menacée
par les femmes qui se présentaient à moi armées d’une perceuse électrique
que par celles brandissant un crayon à sourcil, ce qui ne manque pas de sel
quand on sait qu’une de mes meilleures amies est aussi girly que possible.
Je l’ai rencontrée alors que nous travaillions toutes les deux à New York.
Elle m’a tout de suite attirée par son intelligence, son humour et sa
gentillesse, et grâce à son imitation parfaite d’une de nos collègues
déambulant dans les couloirs en tortillant du cul, qui me plie en deux de
rire, à m’accrocher aux meubles. Au contraire de moi, c’est une grande
amatrice de soirées de filles et de rendez-vous chez la manucure, une
reluqueuse forcenée de bagues de fiançailles sur main tendue de future
mariée rayonnante, une experte en salutations hystériques de vraies bandes
de copines : bras tendus en l’air, tête en arrière, yeux plissés, cri aigu « oh
my God ! » à cent mètres à la ronde. C’est pour ça que nous l’appelons
Rose.
Dix ans plus tard, je vis à Los Angeles et Rose en dehors de New York,
mariée, avec un paquet d’enfants, naturellement. Quand elle s’est décidée à
prendre ses premières vacances en solo depuis la naissance de ses enfants et
qu’elle s’est envolée pour San Diego où habite sa meilleure amie de fac,
elle m’a appelée pour la supplier de passer la voir. J’ai accepté, un peu à
contrecœur. Ce n’était pas les deux heures de route qui m’ennuyaient mais
la meilleure amie de fac, que je n’avais jamais rencontrée et qui devait être,
à n’en pas douter, encore plus rose que Rose. J’imaginais une scène de
gynécée avec peinturlurage d’orteils, visionnage de films avec Meg Ryan et
discussion sur nos kilos en trop. Mais j’aime beaucoup Rose, alors je me
suis lancée.
Pendant ce temps, à San Diego, la meilleure amie de fac de Rose n’était pas
tout à fait emballée à l’idée de voir débarquer de Los Angeles la super
copine que Rose a ramenée de ses années New York. Ses yeux se lèvent
pareillement au ciel à l’idée de la bombe d’œstrogènes qu’elle s’attend à
voir exploser. Imaginez donc notre bonheur commun quand nous avons
découvert que, en réalité, nous étions le même genre de machos ! Toutefois,
une fois admis que le terrain de jeu ne serait finalement pas aussi rose que
nous le craignions, la plus grosse surprise de l’aventure nous attendait : nos
côtés fille, complètement délaissés, se sont soudain sentis en sécurité et ont
pointé leur nez en trompette. Nous avons toutes les trois caqueté tout le
week-end à en perdre la voix, à coups de « oh my God » à tue-tête. Je ne
serais pas autrement surprise qu’un de mes ongles de pied ou deux se soient
retrouvés peinturlurés. Je ne me souviens plus, à vrai dire. J’étais
complètement bourrée au cocktail de meuf.
Quand vous avez affaire à quelqu’un qui vous énerve (et que vous devenez
mesquin, geignard, mauvaise langue), prendre de la hauteur, et affronter la
situation, sera bien plus utile que de simplement vous faciliter la vie à long
terme ; cela vous aidera à vous guérir, à grandir, à sortir du rôle de victime.
Parce que cela vous forcera à gérer les aspects les plus imbriqués de votre
personnalité, ces facettes dont vous n’êtes pas très fier. Personne ne prend
plaisir à s’admettre malhonnête, vaniteux, mal dans sa peau, immoral,
méchant, autoritaire, stupide, paresseux, etc. ; c’est pourtant ce qui vous
attire chez les gens, et ce qui les attire chez vous au départ. L’admettre est la
première étape pour passer à autre chose. Youpi !
Quand les gens sont agaçants d’une manière qui nous est complètement
étrangère, soit nous ne le remarquons pas, soit cela nous dérange à peine.
Par exemple, mettons que vous trouviez qu’une de vos amies proches est
une insupportable je-sais-tout. À chaque fois que vous ouvrez la bouche
pour raconter un truc que vous avez fait, elle la ramène pour dire qu’elle
aussi. Tout ce que vous savez, elle le sait déjà. Et elle en sait bien plus,
d’ailleurs. Elle doit s’assurer que vous, et tout le monde dans un rayon de
dix kilomètres, savez combien elle en sait davantage. Eh bien, tandis que
vous caressez l’idée de lui taper la tête contre le mur à chaque fois que vous
la voyez, quelqu’un d’autre pourrait bien être suspendu à ses lèvres à
chacun de ses mots, jamais rassasié de sa conversation passionnante.
Si elle vous rend fou, c’est probablement parce que vous êtes un je-sais-tout
vous-même, ou parce que vous avez peur d’en être un, ou encore parce que
vous craignez qu’on vous trouve ignorant.
Notre réalité est le miroir de nos pensées, y compris les gens qui la
peuplent.
Plus vous portez votre attention sur une chose, plus vous créez dans votre
vie. Si vous êtes consciemment ou inconsciemment focalisé sur certaines
croyances quant à votre personnalité, ce que vous êtes, ce que vous aimeriez
être ou ne pas être, vous attirerez à vous des gens qui refléteront cela et
vous le renverront en pleine figure.
Au bout du compte, cela n’a rien à voir avec eux. Ce qui est en
jeu, c’est la certitude nécessaire que vous méritez d’être aimé et vu
pour ce que vous êtes vraiment.
Déçu
Blessé
Gêné
Forcé de vous croire fou.
Il s’agit de vous respecter plutôt que de céder à votre besoin
immature d’être aimé.
Nous connaissons tous quelqu’un qui ne se laisse pas faire. Jamais. Nous
regardons ce genre de personnes avec de grands yeux admiratifs ; nous
n’essayerions même pas en rêve de les accabler de nos bêtises ou de les
prendre en défaut. Pourquoi ? Parce que nous les respectons et que, hum, ils
nous terrifient (d’une manière très saine). Et pourquoi les respectons-nous ?
Parce qu’ils se respectent eux-mêmes.
Commencez par repérer ce qui vous rend fou chez les autres et, plutôt que
de vous en plaindre, de juger ou de vous mettre sur la défensive, servez-
vous-en comme de miroirs. Surtout si ça vous rend complètement dingue.
Soyez très honnête avec vous-même. Est-ce une qualité que vous avez ? Ou
est-ce que, par certains côtés, cela vous ressemble terriblement, bien que
vous répugniez à l’admettre ? Est-ce que cela vous rappelle quelque chose
que vous essayez activement de minimiser chez vous ? Ou d’éviter ? Ou
dont vous faites précisément l’inverse ? Ou qui vous fait peur ? Devenez
fasciné plutôt que furieux de ce qui vous agace dans votre environnement,
et lancez la machine à apprendre.
Une fois que vous aurez découvert quelle partie de vous-même vous
projetez sur la personne qui vous rend marteau, vous pourrez vous en
libérer. Commencez par vous poser quelques questions très simples et
désamorcez les fausses histoires que vous vous racontez à ce propos depuis
des années.
Par exemple, quand vous êtes très énervé parce que votre ami, qui est
toujours en retard, l’est de nouveau, vous vous mettez dans cet état parce
que vous vous accrochez à une « vérité » quant à la ponctualité supposée
des gens. Retournez cette vérité et demandez-vous : « De quelles façons
suis-je toujours en retard ou indélicat, ou peu fiable ? » Ou peut-être : « De
quelles façons suis-je trop rigide ou trop autoritaire ? »
3. N’INCITEZ PAS
Dans les cas plus flous où vous n’êtes pas sûr de la marche à suivre, mais
que vous voulez vraiment apporter votre aide, identifiez bien la différence
entre aider et inciter. Quand vous tendez votre main secourable, avez-vous
l’impression d’être tiré vers le bas ou plutôt de hisser l’autre vers son plein
potentiel ? L’autre est-il reconnaissant ou prend-il ça comme un dû ? Est-ce
que votre aide lui sert à se bouger dans le bon sens ou réclame-t-il toujours
plus ? Une dernière fois. Pour la cinquantième fois.
Parfois, quel que soit le travail fourni sur vous-même, votre capacité à
pardonner ou votre talent à renoncer, il n’y a tout simplement pas moyen :
certaines personnes sont trop encroûtées dans leurs comportements
dysfonctionnels. Elles sont nocives. Mieux vaudrait encore accueillir les
puces d’un millier de chameaux plutôt que d’aller boire un café en leur
compagnie.
Là encore, il s’agit d’apprendre, d’aimer, de grandir afin d’accéder à une
version plus élevée de vous-même, pas de déterminer votre résistance à la
torture. Aussi s’agit-il, en même temps que de tirer des leçons des mauvais
comportements de ceux qui vous entourent, de savoir s’enfuir loin quand ils
sont pathologiquement autocentrés, violents, agressifs, négatifs, autoritaires,
jaloux, comédiens, manipulateurs, victimes, plaintifs, pessimistes ou cruels
avec les animaux. Voici comment :
5. AIMEZ-VOUS
LA
belle vie
C’est super d’être ici.
C’est super d’être n’importe où.
KEITH RICHARDS,
DIEU DU ROCK, FIN CONNAISSEUR DE LA VIE
Mon chat et mon père partagent le même pouvoir de super-héros : ils ont
l’incroyable capacité de me rendre bien plus bienveillante et aux petits soins
pour eux que n’importe qui d’autre. Enfin, n’importe qui d’autre qui ne
serait pas en train de contempler sa propre mortalité les yeux dans les yeux.
J’ai pris conscience que mon chat était vieux et pourrait mourir bientôt il y a
à peu près un an quand, en l’espace d’une nuit, toute la graisse de son corps
s’est déplacée dans le bas de son ventre et qu’il s’est ainsi retrouvé avec des
espèces de pis ballottant à chacun de ses pas. Sa colonne vertébrale ne s’en
est pas remise, elle saille à présent en longs pics dentelés. C’est alors que
sont apparus les premiers adieux larmoyants dès que je sortais de la maison
et les boulettes de luxe dans son écuelle.
Dans le cas de mon père, les appels téléphoniques et les vols pour la côte
Est ont considérablement augmenté en fréquence. Et puis je ris comme une
folle à chacune de ses blagues, ce qui doit le rendre encore plus inquiet de
mon bien-être que je ne le suis du sien.
J’ai le plaisir de vous annoncer que, même si, de l’avis du calendrier, les
deux sont très très vieux, ils déchirent encore, et grave. Mon père joue au
tennis une fois par mois et se souvient encore de moi, et mon chat accourt
toujours quand il entend le bruit de l’ouvre-boîtes.
Ils sont aussi d’excellents rappels à la réalité : que pourrait-il y avoir de plus
important sur terre que de profiter de la moindre opportunité de passer du
temps avec les créatures, les êtres, les choses et la vie que vous aimez, tant
qu’il est encore temps ?
Si vous avez envie de faire quelque chose, n’attendez pas d’être moins
occupé ou plus riche ou « prêt » ou avec vingt kilos de moins. Commencez
maintenant. Vous ne serez plus jamais aussi jeune qu’à présent.
Rendez visite le plus souvent possible à ceux que vous aimez. Faites
comme si chacune de vos rencontres était la dernière. S’ils vous énervent
parfois, aimez-les quand même. Si vous avez des différences d’opinion,
passez outre. Ne restez pas englué dans les bêtises mesquines au point de ne
plus pouvoir profiter de ceux qui sont de fait les copropriétaires de votre
cœur.
Si vous n’êtes pas encore parvenus là où vous désirez arriver dans la vie,
continuez. Traitez-vous comme si vous étiez votre ami le plus cher. Fêtez
cette créature magnifique, vous. Ne laissez personne vous marcher sur les
pieds ni piétiner vos rêves, et surtout pas vous-même.
Votre vie est ici et maintenant. Ne somnolez pas, au risque de tout perdre.
AIMEZ-VOUS
Tant qu’il est temps.
COMMENT
TOUT DÉCHIRER
23
LA GRANDE
décision
Tant qu’on n’est pas complètement engagé,
on hésite, on peut revenir en arrière,
on est inefficace.
Du moment que l’engagement
est vraiment pris, la providence s’en mêle.
W. H. MURRAY,
EXPLORATEUR ALPINISTE ENGAGÉ
Si l’on en croit l’anecdote, quand Henry Ford a eu l’idée de son moteur V8,
il voulait à l’origine que les huit cylindres soient moulés dans le même bloc.
Je n’ai aucune idée de ce que cela veut dire mais, apparemment, c’était
demander la lune puisque ses ingénieurs ont crié : « Non mais ça va pas la
tête ? » Mais le patron a insisté et les voilà, ronchonnant, attelés à la tâche,
pour revenir vers lui un peu plus tard et l’informer que c’était impossible.
Quand vous prenez une décision catégorique, vous vous engagez totalement
et vous travaillez sans relâche dans ce but, et peu importent les embûches
sur le chemin. Et des embûches, il y en aura, c’est pourquoi prendre cette
décision était si crucial : c’est pas un truc pour les mauviettes. Dès que ça
deviendra dur ou cher ou que vous risquerez de passer pour un idiot, si
votre engagement n’était pas assez ferme, vous abandonnerez. Et si ce
n’était pas difficile, croyez bien que tout le monde serait à l’heure actuelle
follement amoureux de sa vie fabuleuse.
Henry Ford n’était pas allé au-delà de l’école primaire et le voilà, alors qu’il
dirige un paquet d’ingénieurs parmi les plus intellos du monde, risquant de
passer pour un complet abruti en dépensant des fortunes en argent et en
temps sur un pari à l’impossibilité prouvée.
C’est pour ça que l’engagement est fondamental. Si vous aviez une idée et
que vous deviez la défendre devant une salle pleine de gens qui savent
mieux que vous, et que vous leur disiez quoi faire malgré toutes les preuves
qu’ils vous donnent, est-ce que vous vous y tiendriez ? Si vous aviez besoin
de dizaines de milliers d’euros pour lancer votre entreprise et que la seule
personne capable de vous les fournir était votre terrible oncle très riche qui
ne se souvient jamais de vous bien que vous vous voyiez tous les Noëls, est-
ce que vous lui demanderiez ? Si vous vous êtes engagé dans la décision
d’atteindre votre objectif quel qu’en soit le coût, alors oui, vous ferez tout
pour. Si vous vous êtes contenté de le vouloir sans vous engager derrière
cette décision, alors vous ferez machine arrière et vous vous convaincrez
que, finalement, votre vie n’est pas si mal comme ça.
Les échecs passagers ont le vent en poupe. Tous les gars méga-cool y ont
succombé :
1. AYEZ LA NIAQUE
Il faut que le désir qui motive votre décision soit cimenté au béton, sinon,
vous filerez la queue entre les jambes à la première difficulté. Un peu
comme les gens qui passent par l’hypnose pour arrêter de fumer et qui, en
réalité, n’ont tout simplement pas très envie d’arrêter, ou ceux qui veulent
perdre du poids alors que l’idée d’une pizza les excite toujours plus que la
possibilité de voir leurs pieds. Ça ne marche jamais. Il y a quelques mois, je
me suis botté les fesses toute une semaine pour aller chaque jour à un cours
de yoga alors que je n’avais vraiment, vraiment pas envie d’y aller. J’ai
payé mes leçons, me suis assise sur mon tapis, et j’ai été la première
surprise de voir ma main se lever suite à la question de la prof qui
demandait si certains d’entre nous avaient des blessures à lui signaler. Je me
suis ensuite entendue expliquer que je venais tout juste d’ôter le plâtre de
mon coude cassé et qu’il fallait vraiment que j’y aille doucement. Je suis
une adulte. J’ai beaucoup de choses à faire. J’ai dépensé de l’argent pour ce
cours puis je me suis empressée de mentir pour pouvoir ne pas y participer.
(J’avais bien eu un plâtre, mais je l’avais retiré depuis huit mois.) J’ai ainsi
passé le plus clair de ma semaine de yoga à somnoler en silence sur un tapis
de sol et à produire ma meilleure imitation du gémissement de douleur
discret au cas où la prof regarderait de mon côté pendant mon exercice de
fainéantise. C’était ridicule.
Si vous voulez pouvoir surmonter tous les obstacles qui vous séparent de
votre but, vous ne pouvez pas vous contenter d’avoir envie de vouloir. Il
faut que vous soyez au summum de l’excitation dès que vous pensez à votre
objectif et que vous vous accrochiez à ça comme un pitbull à son os. Pour y
arriver, il faut que vous ayez l’audace d’examiner franchement ce que vous
voulez faire, pas ce que vous devriez faire, que vous croyiez possible de
l’obtenir en dépit de toute preuve du contraire et que vous fonciez à sa
rencontre.
2. AFFRONTEZ ET DÉCIDEZ
L’indécision est une des méthodes les plus populaires pour rester bien au
chaud à l’intérieur des frontières de ce qui est sûr et familier. C’est pourquoi
un point commun de beaucoup de gens qui ont connu le succès est de
prendre des décisions rapides et d’en changer lentement. Toutefois, prendre
une décision rapide ne veut pas dire savoir quoi faire dès que la décision se
présente (même si certains y arrivent), mais plutôt d’affronter
immédiatement le problème et de faire tourner tout de suite à fond le
processus de décision, quel qu’il soit : dormir pour réfléchir, faire une liste
de pour et de contre, sentir le truc, etc.
Et, je vous en priiiiie, arrêtez de dire que vous êtes nul pour prendre une
décision. Effacez la phrase « je ne sais pas » de votre vocabulaire et
remplacez-la par « je le saurai bien assez tôt ». Décidez de devenir
quelqu’un capable de prendre rapidement des décisions intelligentes, et
vous le deviendrez.
Le vieux vous, celui qui n’a pas encore décidé de tout déchirer, appartient
au passé. Restez présent. Ne regardez jamais en arrière, même pas une
seconde, ne jouez même pas avec l’idée de revenir sur votre décision. Ne
pensez qu’au nouveau vous.
4. ACCROCHEZ-VOUS
Pour changer votre vie et en vivre une nouvelle jamais vécue, votre foi en
vous-même et en l’existence des miracles doit être plus forte que votre peur.
Que l’accouchement soit pénible ou sans douleur, il vous faudra accepter de
tomber, de vous relever, d’avoir l’air bête, de pleurer, de rire, de tout salir et
de nettoyer sans vous arrêter, jusqu’à destination. À tout prix.
5. AIMEZ-VOUS
L’ARGENT,
votre nouvel ami
J’ai travaillé pour un maigre salaire
Pour finalement apprendre, consterné,
Que tout pécule que j’aurais réclamé à la Vie
La Vie me l’aurait donné volontiers.
ANONYME
Il y a bien des années, Los Angeles a été frappée par une pluie torrentielle
continue, telle que je n’en avais jamais vu. Il a plu pendant quarante jours et
quarante nuits, du moins est-ce l’impression que j’ai eue. Les rivières ont
débordé. Les maisons à flanc de colline ont glissé en bas de la pente. La
ville du monde la plus soucieuse de son apparence a été plongée dans un
véritable chaos emportant toutes les coiffures avec lui.
C’était le genre de pluie qui vous aurait dissuadé de prendre le volant d’un
quelconque véhicule. Moi, je roulais dans une épave décapotable de vingt-
trois ans sans calandre avec la capote qui fuyait, une fenêtre arrière
verrouillée au chatterton et un pneu avant qui crevait tous les trois jours.
Je n’étais pas très riche à l’époque, mais j’avais ma propre affaire que
j’essayais de développer. Le problème, c’est que j’étais alors coincée entre
mon envie de jolies choses chères assortie d’un sentiment de puissance et de
réalisation de soi tout nouveau, et la crainte de perdre mes clients si je
décidais d’augmenter mes tarifs. Je me sentais en quelque sorte prise au
piège entre mes clients et mon estime de moi. En plus, j’avais peur qu’on
me traite de grippe-sous. Ou d’escroc pratiquant des prix prohibitifs sans
aucun droit. Je craignais aussi qu’en développant davantage mon entreprise
je ne sois plus capable de la gérer correctement. Il faudrait que j’engage des
tonnes de gens, que je passe mon temps à faire des choses que je détestais,
j’aurais tellement de boulot que je ne pourrais plus voyager, je dépérirais et
mourrais derrière mon ordinateur, la liberté et les rires à jamais perdus pour
moi, et bla bla bla. Je pourrais remplir quatre pages de plus sur les raisons
qui expliquaient ma situation, mais résumons en disant que je jouais dans la
même division que les types qui conduisaient des voitures dans le même
état que la mienne.
Le plus dur, vraiment, c’est que même si je paraissais me trimballer avec les
mots « fauchée, bloquée, perdue » écrit sur le front, je savais au fond de moi
que je pouvais faire BEAUCOUP mieux. C’est pourquoi, malgré mon
compte en banque tellement vidé que s’y répercutait l’écho de quelques
mouches volantes, je suis entrée dans une boutique Audi pour essayer la
toute nouvelle Q5. J’ai même laissé le vendeur déblatérer son discours à
base de sièges en cuir et d’options premium. Ma tête pensait : « A-t-il
seulement idée de qui je suis ? Je m’accorde juste un petit fantasme avant
d’aller chez Honda, là. » Mais mon cœur en savait plus long. Au fond, tout
au fond, il s’agissait de bien plus que d’une simple voiture.
C’était balèze, Blaise. Une partie de moi était terrifiée à l’idée de grandir,
une autre tout excitée à l’idée d’exploser, et comme j’aimais conduire plus
que je n’aimais manger, je me suis torturée pendant des semaines pour
savoir quelle voiture acheter.
Une Honda CRV, un petit 4X4 très bien sous tous rapports, aux
caractéristiques suivantes :
Consommation modérée
Toit ouvrant
De l’espace pour les passagers
Intérieur confortable
Système stéréo faiblard
Conduite assez amusante
Prix décent
Ou une Audi Q5, une motte de beurre sur quatre roues dotée de ces
attributs :
Consommation modérée
Toit ouvrant et complètement transparent
De l’espace pour les passagers, même les grands et gros
Des sièges en cuir auxquels vous avez envie de faire l’amour
Un système stéréo conçu par Dieu Lui-même
Une chorale d’angelots à l’ouverture des portes
Une voiture sexy, chère, prétentieuse et terrifiante
J’ai tout de suite trouvé un moyen de payer les traites de l’Audi et je suis
certaine que, si j’avais acheté la Honda, je serais encore en train de lutter
pour la rembourser. Parce que je serais toujours dans la cour des gagne-
petit, dans l’état d’esprit « je ne peux pas me permettre plus, je suis du
genre qui doit galérer pour tout, je ne peux plus sortir du moule et viser
quelque chose apparemment hors de portée », etc.
Que l’argent se trouve ou non sur votre compte en banque, on s’en moque
(je n’avais pas d’argent sur mon compte quand j’ai acheté ma nouvelle
voiture). Quand vous vous considérez prêt à entrer dans la cour des grands,
c’est-à-dire que vous quittez votre emploi médiocre pour investir dans votre
propre affaire, que vous achetez une maison, que vous envoyez vos enfants
dans le privé, que vous engagez un coach, une femme de ménage, que vous
vous payez un nouveau matelas, etc., il faut, soit que vous payiez avec
l’argent dont vous disposez, soit que vous fassiez exister l’argent que vous
n’avez pas. Et faire exister de l’argent risque d’être difficile si vous vous
entêtez à penser qu’il n’y en a pas pour vous et qu’en plus vous n’êtes pas le
genre de personne capable d’en gagner ou de le rembourser quand vous
l’empruntez.
Afin de transformer votre vie, il vous faudra peut-être dépenser l’argent que
vous avez, faire un prêt, vendre quelque chose, emprunter à un ami, prendre
un crédit à la consommation ou que sais-je. C’est ce qui va à l’encontre de
croyances très bien ancrées en nous, selon lesquelles s’endetter est
irresponsable (à moins que ce soit pour poursuivre des études, bien sûr, si
on l’a décidé, et dans ce cas, c’est parfaitement normal). Il s’agit de sauter
dans l’inconnu, dans un monde dans lequel vous désirez ardemment prendre
place, il vous faut exiger de vous-même de vous hisser à cette hauteur et de
commencer à vivre votre vie, bordel !
Après mon départ résolu pour le pays des Voituredeluxe, j’ai atteint des
nombres à six chiffres dans mes affaires à plusieurs reprises, et ce pour la
première fois, j’ai commencé à voyager à travers le monde de manière
régulière, j’ai signé un contrat pour mon troisième livre, donné beaucoup
(pour moi) à des causes qui me tenaient vraiment à cœur et aidé mes clients
à réaliser eux aussi leur plein potentiel.
Voilà le truc : gagner de l’argent n’est pas qu’une affaire d’argent, tout
comme perdre du poids n’est pas qu’une affaire de kilos en trop, pas plus
que trouver l’âme sœur n’est pas qu’une simple histoire d’amour. Il s’agit
de votre devenir et de ce que vous croyez possible pour vous-même.
Comme nous l’avons vu, nous vivons dans un Univers vibrant d’énergie.
Notre Univers est abondant et tout ce que vous désirez y est présent, en cet
instant même, et n’attend de vous qu’une chose : que vous modifiez votre
perception et votre énergie pour se donner à vous. Argent compris.
Voici un petit dialogue à une seule voix qui pourrait ou non vous paraître
familier :
Youpi ! Moi aussi, j’aime bien passer du temps avec toi ! Attends, quoi ? Tu
penses que je suis la source de tous les maux ? Comment peux-tu dire ça ?
Tu répètes sans cesse que tu aimerais m’avoir rien que pour toi. Même si tu
as peur d’admettre que tu m’aimes. Et tu dis que je ne suis pas là pour toi.
Et que les gens qui m’aiment ne sont que des porcs cupides. Et pourtant, tu
es aux anges dès que je me pointe. Tu fais tout pour que je vienne. Tu
t’inquiètes tout le temps à mon propos. Tu détestes qu’on ait affaire
ensemble. Et quoi que je fasse, ce n’est jamais assez. Un coup tu fais
comme si tu allais mourir sans moi, l’autre, tu m’accuses de te faire passer
pour une sale pute. Eh bien, tu sais quoi ? C’est fini. À plus, gros taré.
Étant donné que c’est là, ou presque, le genre de relations que la plupart
entretiennent avec l’argent, je ne crois pas que la question soit : « Pourquoi
ne parvenons-nous pas à gagner l’argent qu’il nous faut ? » En réalité,
c’est : « Et comment diable le pourrions-nous ? » Les gens ont des
sentiments si contradictoires à propos de l’argent qu’ils en font tout un
cirque ; les seuls équivalents possibles dans la dinguerie sont les foires aux
monstres qui gravitent autour de la religion et du sexe, très populaires elles
aussi. Ces trois domaines sont pleins à ras bords de problèmes, de
complexes et de croyances irréductibles jusque dans la tombe, c’est
pourquoi ils sont la cause de tant de malheurs. Alors que si tout le monde se
calmait un peu, le sexe, l’argent et la religion pourraient être parmi les
principales raisons de réjouissance.On est cons, hein ?
Pour faire entrer joyeusement l’argent dans nos vies, nous devons
comprendre que nous entretenons avec lui une relation, et que nous devons
traiter celle-ci comme toute relation importante : avec attention, désir,
effort, respect, tendresse, amour, etc.
Ce dont je n’avais pas conscience, c’est que ce n’est pas une situation
binaire. Je pouvais gagner beaucoup et conserver mon intégrité, et
m’amuser plus et créer plus et aider davantage les autres et faire une grande
différence dans la vie.
Oh…
Il fallait que je travaille sur moi. Il fallait que j’arrête avec mon équation
vouloir/avoir de l’argent = ordure cupide. Il me fallait un plan.
Quand on dit : « Je vais me faire cinq mille pour partir en voyage en Italie,
regarde un peu ça », notre foi en l’invisible, en le non-encore-manifesté, est
forte, notre fréquence élevée ; ainsi, notre capacité à attirer l’argent l’est
aussi. C’est pour ça qu’acheter cette voiture a si bien marché pour moi :
cela m’a forcée à affronter mes peurs et raffermir ma foi, parce que je l’ai
achetée avant d’avoir la preuve que l’argent viendrait. Pas d’argent en vue
mais je crois qu’il est là, et il sera mien, bordel !
Cette abondance est disponible pour tout le monde, même vous, peu
importe votre vie à l’heure actuelle. Certains naissent dans des villas en or
massif avec comptes d’épargne, relations, opportunités, éducation de luxe ;
parmi eux, on trouvera de futurs gros succès financiers, et aussi des échecs.
D’autres naissent dans la pauvreté et vivent dans des maisons en carton au
bord de l’autoroute ; parmi eux, on trouvera de futurs gros succès
financiers, et aussi des échecs.
Les obstacles sur leur route, comme leur rapport à l’argent hérité de leur
enfance, seront très différents, mais tous ceux qui connaîtront le succès
partagent la même caractéristique : tous ont la certitude qu’ils pourront
devenir quelqu’un, faire et avoir tout ce qu’ils voudront.
Croyez dur comme fer que vous pouvez obtenir ce que vous désirez, soyez
certain que tout cela existe déjà et qu’il suffit d’aller le chercher. Une fois
que vous aurez compris que nous vivons dans un univers d’abondance, vous
pouvez aussi laisser tomber cette croyance limitative qui voudrait que vous
soyez plus utile au monde si vous n’en prenez pas trop pour vous ni ne
devenez trop grand. Jouer les gagne-petit ne peut qu’étouffer des dons dont
certains (dont vous) sont pourvus au départ. Imaginez un peu si vos
musiciens favoris ne s’étaient jamais permis de gagner assez d’argent pour
s’acheter des guitares, prendre des cours, engager des techniciens, acheter
des talons compensés violets assortis à leur pantalon à paillettes très ajusté,
payer des milliers de dollars la location d’un studio pour pouvoir enregistrer
ces chansons qui vous ont sauvé la vie au collège ? Ou si les ingénieurs qui
construisent des avions avaient refusé de gagner l’argent nécessaire pour
payer leurs recherches, les matériaux, les usines, le personnel, l’électricité et
tous ces trucs coûteux indispensables pour construire ces machines
miraculeuses grâce auxquelles nous pouvons voyager partout nous prélasser
sur des plages tropicales et rendre visite à ceux que nous aimons
tendrement ?
Il y a de l’argent partout ; que vous refusiez d’en gagner n’en laisse pas plus
pour les autres, en gagner ne les en prive pas. Le seul cas valable pour se
sentir coupable d’accepter de l’argent pour un produit ou un service, c’est
celui où vous arnaquez quelqu’un (en ne faisant pas ou en ne donnant pas ce
que vous aviez promis), où vous lui nuisez d’une façon ou d’une autre. Il
s’agit simplement de rendre la vie plus facile, plus heureuse, plus sûre, plus
saine, meilleure, plus savoureuse, plus belle, plus drôle, plus intéressante,
plus attentionnée, plus aimante ; quoi que vous fassiez, contribuez à la joie.
Si vous y mettez de l’intégrité, tout sentiment de dégoût à l’idée de votre
richesse imméritée ne sera que perte de temps. D’ailleurs, tout sentiment de
dégoût à l’idée de richesse tout court en est une. Les gens cupides font des
choses cupides, s’en prendre à l’argent ne résoudra rien. Blâmez plutôt leurs
comportements minables.
Si cela vous aide, faites comme si l’argent était une personne, écrivez-lui
comme vous écririez une lettre, noir sur blanc, pour pouvoir regarder le
résultat en face. Analysez ça phrase par phrase et démasquez-le pour ce
qu’il est : une grosse comédie digne d’un oscar. Par exemple, en reprenant
le paragraphe ci-dessus.
Je ne crois pas que l’argent viendra à moi. C’est pas déjà arrivé par
hasard ? Moi, je dirais que si. Il n’y aurait pas eu, à une certaine époque, un
montant précis qui vous aurait été alloué et vous aurait beaucoup aidé et
rendu heureux ? Si. J’ai été graphiste pendant cinq ans. J’ai eu à travailler
sur plein de projets super avec des gens géniaux et j’ai gagné beaucoup.
D’autres fois peut-être ? Avez-vous occupé d’autres postes, reçu d’autres
dons ou dividendes ? Oui. Pouvez-vous dresser la liste des cinq occasions
significatives où vous avez gagné de l’argent ? Okay. Donc, si l’argent est
venu à vous toutes ces fois-là, pourrait-il revenir ? Ouais. Pouvez-vous
modifier votre croyance, de « l’argent ne vient pas à moi » en « l’argent
vient à moi » ? Oui, je peux.
Autre exemple :
Cela me vexe d’en avoir besoin. Comment ça ? Parce que je n’en ai jamais
assez pour faire ce que je veux. C’est vrai ? Vous n’avez jamais eu assez
d’argent pour faire ce que vous vouliez ? Oui, bon, à certains moments j’en
ai eu assez. Alors, c’est vrai que vous n’en avez jamais eu assez ? Non. Et
quand vous avez l’argent qu’il vous faut, ça vous vexe d’en avoir besoin ?
Pas vraiment. Qu’est-ce que vous ressentez quand vous l’avez et que vous
le dépensez à quelque chose qui vous plaît vraiment, pour vous ou pour
quelqu’un d’autre ? Je me sens plutôt pas mal, à vrai dire. Alors, ça vous
vexe ? Non.
Une fois mis au jour vos gros mensonges, forcez-vous à dépenser sans
compter, pour vous, pour ceux que vous aimez ou pour une cause qui vous
est chère, et ressentez pleinement l’effet produit, au plus profond de vous.
Imaginez que vous recevez cet argent et sentez-vous envahi par la gratitude
que vous concevez pour lui. Soyez reconnaissant envers l’argent, pour
l’extraordinaire outil qu’il est, pour vous faire sentir si bien. Remplacez à
présent votre histoire « Cela me vexe d’en avoir besoin » par « Je suis
reconnaissant envers l’argent car il m’aide à vivre cette vie géniale ».
Guérissez votre relation à l’argent. Posez votre cul fauché sur une chaise et
écrivez une lettre à l’argent, puis analysez-la, phrase après phrase, comme
je viens de le faire (faites-le VRAIMENT, s’il vous plaît), et créez pour
vous de nouvelles affirmations sur l’argent. Répétez ces affirmations
nouvelles et ressentez-les à fond. Baladez-vous en songeant ô combien vous
aimez, vous adorez, vous chérissez l’argent. (Est-ce que lire ça vous a
provoqué un petit renvoi ?)
Nous avons tous besoin d’argent. Pour nous nourrir, nous vêtir, nous loger,
pour l’eau, les médicaments, etc. Toutefois, quand on quitte la survie
proprement dite et qu’on entre dans l’arène de notre « besoin » d’argent,
pour peu qu’on conçoive de la culpabilité et de la peur à son égard et à ce
que les gens pensent de ceux qui en ont, c’est rapidement à l’enfer sur terre.
Bien sûr, aucun d’entre nous n’a « besoin » de plus que le nécessaire pour
survivre. En revanche, afin de nous épanouir en la plus belle expression de
notre moi le plus riche au sein d’un Univers d’abondance, nous avons tous
besoin de plus. C’est pourquoi, je suppose, vous lisez ce livre plutôt qu’un
guide illustré des plantes sauvages comestibles et des moyens de les
différencier des vénéneuses. Vous n’avez pas simplement envie de survivre,
vous voulez prospérer dans tous les domaines de la vie, dont le financier.
Être riche signifie posséder les ressources nécessaires à tous vos besoins et
tous vos désirs, afin de faire profiter le monde de vos dons qui déchirent.
Pour cela, il faut être riche psychologiquement, spirituellement et
énergétiquement, tout comme matériellement. Disons que vous êtes à la tête
de votre entreprise de prêt-à-porter. Vous avez besoin d’argent pour vous
payer un espace où créer, pour les matières, la main-d’œuvre, le port, la
promotion et toutes les autres dépenses nécessaires à votre affaire.
C’est évident. Mais il faut aussi que vous vous sentiez bien, sain et heureux
pour donner le meilleur de vous-même et apporter à vos clients de super-
produits. Vous avez peut-être besoin pour ça de vivre et de travailler dans
un endroit que vous aimez, ou d’engager des assistants pour ne pas vous
épuiser ni vous disperser, ou de faire des choses qui vous remplissent de
bonheur comme voyager et inviter vos amis à dîner ou vous inscrire dans un
club de fitness ou prendre un chiot ou acheter des nez rouges pour tous vos
employés. Vous avez peut-être besoin de donner 20 % de vos revenus pour
aider à creuser des puits en Afrique, ou d’agrandir votre équipe pour
dégager du temps pour vos bonnes œuvres.
TOUT compte. Sentir qu’on ne mérite pas ce qui nous rend le plus heureux,
parce que c’est égoïste ou trop demander, prive le monde, au bout du
compte, puisque alors on ne se sent pas soutenu et on ne peut plus partager
avec lui notre plus haute fréquence.
L’argent n’est rien en lui-même. Un billet de cent sur une table n’est qu’un
bout de papier. C’est l’énergie qui l’entoure qui lui confère sa signification.
Ce billet pourra vous avoir été glissé dans une carte d’anniversaire par votre
grand-mère ou bien vous l’aurez volé à votre meilleure amie pendant
qu’elle regardait ailleurs, ou encore gagné à faire quelque chose que vous
adorez, ou que vous détestez. Dans chacune de ces situations, l’énergie qui
entoure le billet est très différente.
Pour créer de la richesse, vous devez vous placer dans la ligne d’orbite
énergétique de l’argent que vous désirez gagner.
Quand vous facturez depuis une certaine fréquence ou que vous demandez
un certain salaire, vous attirez des clients ou des patrons qui évoluent déjà à
cette fréquence. Vous ne leur mettez pas un pistolet sur la tempe. Vous
n’êtes pas le seul à proposer ces produits ou ces services. Ils sont libres de
travailler avec un autre ou d’embaucher quelqu’un d’une fréquence
différente ; pourtant, ils vous ont choisi, vous. Or, le service que vous
proposez est aussi, en partie, de les hisser à votre fréquence. En abaissant
celle-ci par peur, vous abaissez celle de tout le monde.
S’il est important pour vous de proposer vos services gratuitement ou à prix
cassé pour les gens vraiment vraiment dans la mouise, vous pouvez toujours
ouvrir une branche caritative dans votre entreprise, inventer un quelconque
système de bourse, trouver un mécène, obtenir des aides ou une autre source
de revenus durant le temps où vous bossez à l’œil. Mais finir épuisé par vos
huit millions d’heures de travail nécessaires pour assurer votre simple
subsistance parce que vous vous sentiriez coupable de vous faire payer à
votre juste prix, c’est vraiment minable. Devenu irritable et inefficace,
fatigué comme vous serez, vous aiderez bien moins de monde.
Vous pouvez estimer cela en analysant clairement le genre de vie que vous
désirez vivre, en calculant ce qu’il vous coûterait pour que se produise cette
réalité et en vous appliquant à aligner votre fréquence au revenu visé. Si
vous êtes très loin de votre objectif, continuez de vous forcer à élever vos
tarifs ou à chercher des postes plus rémunérateurs. Entourez-vous
d’expériences et de personnes de haute fréquence. Consolidez votre
formation et votre technique. Faites des collages et des schémas
représentant votre vie rêvée. Encore une fois, élever sa fréquence, c’est
comme développer un muscle. C’est un processus.
Il faut que vous mainteniez haute votre fréquence et forte votre croyance en
l’infini des possibles afin que se manifeste la maison de vos rêves, votre
objectif de participer aux Jeux Olympiques ou votre âme sœur. Autrement,
vous risquez de glisser en arrière vers la relation lamentable que votre père
entretenait à l’argent, la terreur qui saisissait votre mère à l’idée qu’on la
voie ou votre défiance de toute intimité, suite au divorce de vos parents.
Pour soigner son rapport à l’argent, un excellent moyen est de lire quelques
livres de sensibilisation à la richesse. En permanence. Les lire, les relire.
Mes deux piliers ont toujours été Réfléchissez et devenez riche de Napoleon
Hill et La Science de l’enrichissement de Wallace Wattles (tous les deux
dans ma bibliographie), mais il y en a beaucoup d’autres. Trouvez-en qui
vous conviennent et lisez-les au moins trente minutes par jour. Entourez-
vous de gens que vous admirez et qui n’estiment pas que l’argent, c’est sale,
des gens qui en ont déjà ou sont en passe d’en avoir. Soyez attentif à vos
pensées comme à vos paroles. Produisez l’effort conscient de conserver un
état d’esprit financier positif, solide, inébranlable.
SOYEZ PRÉCIS SUR LE MONTANT
Il existe bien des façons de gagner beaucoup d’argent, qui varieront
beaucoup selon votre branche évidemment, mais quelques règles générales
peuvent tout de même être dégagées. Commencez par penser à la vie que
vous adoreriez mener, à vos raisons pour cela, et calculez exactement le
montant qu’il vous faudrait pour qu’elle se réalise. Si vous ignorez combien
coûterait la maison de vos rêves, renseignez-vous. Si vous voulez voyager,
décidez où et quand, et estimez-en le coût. Si vous voulez sortir plus
souvent au restaurant et porter de plus jolis vêtements, calculez-moi tout ça.
Combien vous faudra-t-il par an ? Par mois ? Par heure ? L’Univers répond
favorablement aux détails. L’Univers répond favorablement à l’énergie.
L’univers répond favorablement à ceux qui déchirent tout.
Faites une liste, soyez le plus précis possible sur tout, la nature, les coûts, la
raison de vos désirs, ce que vous en retirerez, etc. Il faut que vous soyez
complètement focalisé là-dessus et que vous le vouliez si fort que cela
devienne non négociable : ça va se produire, ça doit se produire, peu
importe le temps que ça prendra. Décidez ce que vous voulez exactement et
écrivez son coût noir sur blanc.
La clarté d’esprit
L’urgence
La détermination
Un super moyen de vous motiver à fond pour élever votre fréquence est de
rehausser le montant minimal de votre compte en banque. Trop souvent,
nous n’osons faire le saut de la foi que lorsque nous n’avons plus le choix,
quand il s’agit de se sauver d’un incendie (c’est-à-dire de payer une grosse
facture). Mais comme il s’agit de vous changer, vous, pas seulement votre
revenu, pourquoi ne pas décider d’être le genre de personne qui a toujours
un certain montant sur son compte en banque ? Cessez d’être cette personne
en panique qui lutte constamment pour rester à flot. Décidez d’une somme
en dessous de laquelle votre compte ne devra jamais passer. Non
négociable. Par exemple, décidez que vous aurez toujours deux mille euros
sur votre compte courant, refusez de tomber en dessous. Du coup, l’alerte se
lancera dès que vous approcherez de ce seuil plutôt que de zéro, et vous
vous bougerez les fesses pour gagner de l’argent dès ce moment. Ou bien
décidez que vous donnerez toujours dix pour cent de vos revenus à des
œuvres caritatives, quoi qu’il arrive. Décidez d’un nouveau montant
minimal. Extirpez-vous de la lutte quotidienne pour la survie par la
modification de votre état d’esprit et la sensibilisation à la richesse, votre
relation à elle, votre façon de la créer et de la recevoir.
PRENEZ CONSEIL
Entourez-vous de gens qui en savent plus que vous. Lisez sur eux, étudiez-
les, passez du temps avec eux, engagez-les. Cherchez le coach ou le mentor
idéal, ou bien le livre, le séminaire : quand l’élève est prêt, apparaît le
maître. Étudiez de près ce et ceux qui attirent votre attention, et tirez-en un
maximum d’enseignement.
N’OUBLIEZ PAS
de vous laisser aller
Abandonnez-vous à ce qui est.
Dites « oui » à la vie et voyez comme, soudain,
elle va dans votre sens, plutôt que contre vous.
Votre foi en l’Univers doit être plus grande que votre peur de ne
pas obtenir ce que vous désirez.
C’est un peu comme embaucher quelqu’un pour faire votre ménage afin de
vous permettre de vous concentrer sur ce que vous aimez. Vous lui
expliquez en détail ce que vous attendez de lui, vous lui montrez où est
rangé le balai, le prévenez que vous le battrez à mort s’il casse les tasses en
céramique que votre nièce a fabriquées pour vous, puis vous lui faites
confiance, il fera le boulot. Si vous passez votre temps à regarder par-dessus
son épaule et à lui arracher l’éponge des mains, attendez ! je m’occupe de
ça, il n’aura jamais fini et vous resterez coincé dans cette lutte interminable
qui gênera la récolte de ces fruits, ceux-là mêmes dont la perspective vous
avait poussé à engager une personne de ménage en premier lieu.
Imaginez qu’un ami vous invite à une fête. Il est tout excité à l’avance par
sa méga teuf, persuadé que ce sera génial, et enchanté à l’idée que vous
vous joindrez à lui. Il vous tend l’invitation avec joie et délice et une grande
envie que vous répondiez oui, mais sans vous mettre du tout la pression. Il
sait que ce sera super si vous venez, et super aussi si vous ne venez pas. Sa
teuf sera géniale. Il le croit au plus profond de lui. C’est la vérité.
Imaginez à présent une autre invitation. Cette fois, on exige votre présence,
on précise que tout serait foutu si vous déclinez, que ce serait un échec total,
et on vous rappelle qu’on est venu à votre dernière fête, si bien que vous
avez obligation de venir à celle-ci. Eh bien, ce type est un geignard,
manipulateur et autoritaire. Un gros boulet. Il sait très bien qu’il pourrait
organiser une super soirée et s’en croit tout à fait capable, mais il a quand
même décidé que tout dépendrait de votre venue.
Votre vie est votre fête. À vous de choisir comment vous invitez les gens,
les expériences et les choses à vous rejoindre.
Si vous êtes fauché comme les blés, il ne s’agira pas de vous tuer au travail
pour seulement joindre les deux bouts tout en vous plaignant de votre
situation pathétique. Il faudra affronter chaque journée avec une attitude
parfaite, faire de votre mieux, vous détendre, fêter ce qui est et travailler
consciencieusement dans l’attente heureuse et reconnaissante que l’Univers
vous envoie une nouvelle opportunité plus lucrative.
Comme je l’ai dit précédemment, quand vous entrez dans une nouvelle vie,
super, inconnue de vous auparavant, vous ne pouvez pas vous attendre à
savoir tout de suite comment vous orienter, puisque c’est un territoire
entièrement nouveau. Vous ne pouvez donc que vous contenter de faire ce
que vous savez déjà faire et de rester ouvert à la découverte du comment.
De même, vous pourriez ne pas savoir exactement à quoi ressemblera votre
nouvelle réalité, puisque vous ne l’avez jamais vue. Vous ne pouvez
visualiser que ce que vous connaissez déjà, si bien que cette nouvelle vie
stupéfiante pourrait bien se trouver hors de la portée de votre imagination et
vous accrocher comme un beau diable à la vision exacte de ce que vous
voulez, plutôt que de vous laisser faire, de vous abandonner pourrait bien
être le meilleur moyen de passer complètement à côté de ce que vous
recherchez en réalité. Parfois, votre nouvelle réalité ressemblera exactement
à l’image que vous vous en étiez formée, parfois, elle sera totalement
différente (et bien mieux).
Être persuadé que tout ce qu’on désire existe déjà, c’est être dans un
état d’abandon naturel.
S’abandonner, se laisser faire est cette chute libre, de dos, dans l’inconnu,
mêlé à la certitude que l’Univers vous rattrapera au vol. C’est impossible à
obtenir dans un état d’esprit de manque ou de méfiance. OK, je lâche, t’as
intérêt à assurer mon salaud ! Il faut que vous donniez tout ce que vous
avez et que vous lâchiez prise pour de bon. Il faut s’abandonner, avoir la
foi, être reconnaissant et attendre. Et, pendant que vous y êtes…
AGIR OU VOMIR,
il faut choisir
Dieu ne laissera pas
des lâches faire son œuvre.
J’ai une amie qui s’est fait tatouer « Non, tu savais pas ? » sur le bras
gauche en hommage au fait que toutes nos grandes révélations sont en
réalité des évidences. « Avoir peur est un choix ! » « Je suis digne
d’amour ! » « Don’t worry, be happy ! » Dès qu’elle lève le bras, ce
tatouage lui rappelle que, bien souvent, le sublime se cache derrière
l’évident.
C’est quand une vérité s’est ainsi déplacée de notre cerveau vers nos tripes
que nous pouvons commencer à nous en servir pour changer nos vies.
Ah, toutes ces années que les gens passent à se payer de mots, à vivre de
conditionnels, à suivre des cours, à faire les touristes à des conférences et à
s’enterrer sous des étagères trop pleines de livres de développement
personnel avant d’AGIR enfin en conséquence. Quand ils le font un jour…
Une statistique nous dit que seulement 5 % des gens qui s’inscrivent à un
cours ou à un séminaire mettront en pratique ce qu’ils y ont appris. Et
croyez bien que ce nombre comprend des formations très, très, très chères,
pas uniquement les cours du soir de la mairie. Cela s’explique ainsi : les
gens souhaitent du changement dans leur vie, ils le veulent parfois très fort,
ils sont disposés à y accorder du temps et à dépenser de l’argent, mais ils
sont finalement trop timorés pour sortir de leur zone de confort et agir enfin
pour changer. En d’autres termes, ils n’en ont pas si envie que ça.
La vie avance et évolue ou bien elle recule et meurt. Si vous voulez évoluer
dans votre vie, il vous faudra affronter les obstacles plutôt que reculer à leur
vue. Obstacles et défis sont les agents de la croissance. Personne ne devient
important, personne ne prend les commandes sans avoir surmonté des défis.
Accoucher, c’est la pagaille, c’est douloureux, incertain et ça fait flipper.
C’est aussi un miracle glorieux qui donne la vie. Si vous voulez obtenir la
nouvelle vie dont vous parlez tant, il faut vous mettre au boulot et ne plus
vous contenter de l’étudier, d’en discuter, de la souhaiter et de la vouloir.
J’ai eu à subir une grosse piqûre de rappel à ce sujet que j’aimerais partager
avec vous pour que cela vous pousse à travailler sans relâche et à garder la
foi quoi qu’il arrive. En ce moment, je ne vis nulle part. Ou partout, c’est
comme on veut. Je me suis débarrassée de ma maison il y a deux ans et
j’explore le monde depuis. J’ai toujours aimé voyager et, comme tout ce
dont j’ai besoin pour mon travail est un ordinateur, une bonne connexion
Internet, un réseau téléphonique en état de marche et un sandwich, j’ai
décidé un jour de mettre toutes mes affaires au garde-meubles et de me
lancer. J’ai vu ça comme une chance de me prendre au mot, à force de
parler de vivre sa vie comme on l’entend, d’être la prêtresse des hautes
vibrations, de faire des sauts quantiques autour du monde, de voir en
combien de langues je pouvais apprendre : « Seriez-vous assez aimable
pour garder un œil sur mes affaires pendant que je vais aux toilettes ? »
Je commençais à me résigner. J’avais foiré, voilà tout. Plutôt que d’avoir foi
en l’Univers et d’anticiper joyeusement la manifestation de la maison de
mes rêves, j’ai commencé à me recroqueviller et à me dire qu’il faudrait
faire avec. Mais de quoi je me plains ? J’ai bien de la chance de pouvoir
aller chez ma mère. Je l’aime. En plus, elle me nourrira de lasagnes
pendant que j’écrirai ! Là, j’ai pris conscience de ce que je faisais. Quelle
hypocrisie cela aurait été de me contenter d’un endroit inspiré par la peur,
l’étroitesse d’esprit et les fréquences basses, pour écrire un livre expliquant
comment ne pas vivre une vie inspirée par la peur, l’étroitesse d’esprit et les
fréquences basses !
Je suis enchantée de pouvoir vous apprendre que j’écris ces mots depuis une
grande et luxueuse maison, spacieuse et ensoleillée, dont les hautes fenêtres
offrent une vue spectaculaire, à une heure de San Francisco où vivent cinq
de mes meilleurs amis de fac. Elle est perchée sur une colline dominant 68
hectares de terres cultivées et je peux y rester aussi longtemps que je le
veux, du moment que je m’occupe de l’adorable cheval et des deux chèvres
des propriétaires.
Putain. Ça marche.
Il faut simplement que vous décidiez de le faire advenir, que vous vous
engagiez dans ce choix et que vous laissiez l’Univers abonder dans votre
sens.
Voici quelques façons de vous approprier les leçons de ce livre et de tout
vous mettre dans la poche :
Les gens qui ont du succès ont de bonnes habitudes. Les gens qui n’en ont
pas ont des habitudes de merde. Nos habitudes sont ce que nous faisons
automatiquement, sans y penser ; elles définissent donc qui nous sommes :
si vous avez pour habitude de faire de l’exercice tous les matins à peine
levé, vous êtes en forme ; si vous avez pour habitude de ne jamais faire ce
que vous avez dit que vous feriez, vous n’êtes pas fiable ; si vous avez pour
habitude de vous payer trois massages par semaine, vous êtes vraiment à
fond.
Portez votre attention sur les aspects de votre vie qui ne vous emballent pas
trop, déterminez quelles mauvaises habitudes ont pu provoquer ça et
échangez-les contre de bonnes. Constituez-vous des habitudes de personne
à succès : bonne gestion du temps, prise de décision, bonnes habitudes de
pensée, vie saine, bonnes habitudes sociales, bonnes habitudes de travail,
etc. Trouvez quels comportements entraîneraient les plus gros changements
positifs dans votre vie (même du genre dont vous ne pensez pas du tout
qu’ils pourraient se réaliser) et attachez-vous à les transformer en habitudes.
Tout le principe de ce livre est d’être utilisé pour améliorer votre vie, pas
pour se payer une pause lecture avant de retourner à vos moutons habituels
en laissant tout ce que vous avez appris sur le canapé. Le but, c’est de
trimballer partout avec vous toutes ces techniques pour oublier le stress,
apprécier la vie, livrer de la joie, élever les esprits, se connecter à l’Énergie-
Source et botter des culs. Or, la meilleure façon d’y parvenir passe par la
respiration.
Que vous soyez pris dans les embouteillages, en train de vous faire
engueuler par votre patron, mal à l’aise dans une soirée, en train de glander
au bureau, allongé sur une plage à essayer de vous souvenir de l’adresse de
votre sœur, prenez un moment pour respirer à fond, vous éclaircir l’esprit,
prendre des nouvelles de votre corps, être présent dans l’instant et vous
relier à l’Énergie-Source.
Fréquentez des gens qui déchirent et qui vous donneront l’impression d’être
un gros louzeur si vous ne déchirez pas comme eux. Je n’insisterai jamais
assez là-dessus. Votre entourage affecte considérablement votre vision du
monde et influe directement sur la hauteur à laquelle vous placez la barre de
vos ambitions. Si vous traînez avec des types qui passent leur temps à se
plaindre que l’économie va mal, qu’ils sont fatigués et fauchés, il vous
suffira de sortir du lit le matin pour avoir l’impression d’être un héros.
Fréquentez des gens motivés, des gens qui relèvent les défis au cri de
« poussez-vous, bande de nazes », des gens qui sortent avec des bombes
sexuelles, qui gagnent exactement ce qu’ils ont envie de gagner (ou qui
travaillent dur pour) et prennent le genre de vacances qu’ils veulent prendre,
et que vous aimeriez prendre aussi. Comme ça, non seulement vous
constaterez ce qu’il est possible d’obtenir, mais vous serez bien plus motivé
pour en faire autant.
Ne vous mettez pas en tête de courir quinze bornes par jour si, pour vous,
un petit tour à pied jusqu’à la pizzeria du coin, c’est déjà de l’exercice.
Commencez par courir un kilomètre et rallongez la distance à mesure que
vous retrouverez la forme. La discipline est un muscle, il faut que vous la
renforciez à votre rythme. Si vous avez les yeux plus gros que le ventre au
départ, il y a de fortes chances que vous vous découragiez et que vous
renonciez. Définissez des objectifs tout juste hors de votre zone de confort
et progressez à partir de là.
Écrivez noir sur blanc vos objectifs et votre vision de la vie idéale, au
présent, et soyez aussi précis que possible. Où vivez-vous ? Avec qui ?
Quelles sont vos activités favorites ? Quel genre de gens vous entoure ?
Combien gagnez-vous ? Comment ? Qu’offrez-vous au monde en retour ?
Que portez-vous comme vêtements ? Etc. Il faut que cette liste soit
tellement géniale que vous en pleurerez de joie en la lisant, au point de
devoir la poser toutes les deux phrases pour reprendre vos esprits. Lisez-la
avant d’aller vous coucher et en vous réveillant chaque matin, je ne rigole
pas du tout, là. Il faut que vous en deveniez obsédé. Pensez aux
changements que vous allez apporter à votre vie, à celui ou celle que vous
allez devenir, saisissez toutes les occasions de vous trouver dans un état
d’attente heureuse et impatiente à ce propos. Plus vous vous concentrerez
sur votre devenir et plus cela vous émouvra d’y penser, plus vite cela
deviendra réalité.
Votre esprit prendra la direction que votre corps lui indique. Si vous êtes de
mauvais poil mais que vous vous forcez à rester gentil, honnête et droit,
votre humeur s’améliorera automatiquement. Et quand vous serez en forme
et que vous aurez de l’énergie à revendre, vous vous sentirez prêt à
conquérir le monde. Si vous voulez vraiment vous reprendre, arrêtez de
jouer la feignasse. Fouettez-vous les sangs, mangez des trucs qui vous
excitent et vous nourrissent, respirez plus profondément. Utilisez votre
esprit, votre corps et votre âme à l’unisson pour faire advenir ce que vous
méritez.
Faites une playlist de chansons qui vous donnent la pêche, écoutez des
discours de motivation, entourez-vous de photos de gens qui vous trouvent
génial, portez des vêtements dans lesquels vous vous sentez sexy et
intelligent, dansez, criez, frappez-vous la poitrine, partez pour un jogging
avec, dans les oreilles, la musique de Rocky. Trouvez ce qui vous donne
l’impression de pouvoir déplacer des montagnes et abusez-en. Vous visez
l’or, n’oubliez pas. Il faut que vous restiez dans la Zone.
9. AIMEZ-VOUS
JE DOIS
vous laisser
Rien n’est impossible,
le monde lui-même nous dit :
« Je suis possible. »
Mais les deux qui l’auront le plus marquée sont la présence d’un homme sur
la Lune et les distributeurs de soda au McDonalds. Elle observait, pétrifiée
par le doute, les employés placer un gobelet, petit, moyen ou grand, sous
l’orifice, pousser un bouton et s’en aller, laissant la machine le remplir
jusqu’à la parfaite hauteur. « Comment sait-elle où s’arrêter ? » demandait
Nana, mortifiée. « Comment sait-elle ? »
Une fois que l’on est parvenu à cloner un mouton, elle a plus ou moins
renoncé à questionner quoi que ce soit.
Quoi que vous désiriez faire de votre précieuse vie – écrire des blagues,
jouer du rock, monter une entreprise, apprendre le grec, quitter votre boulot,
élever un paquet d’enfants, ouvrir des orphelinats partout dans le monde,
diriger un film, sauver les dauphins, gagner des millions ou vivre en pagne
au fond d’un canyon –, croyez que c’est possible. Et à votre portée. Et que
vous le méritez.
Et pourquoi pas ?
Vous en avez le pouvoir. Vous êtes aimé. Vous êtes cerné par les miracles.
Croyez, croyez vraiment que ce que vous désirez est là, vous est accessible.
Et vous l’aurez.
Aimez-vous.
C’est un excellent livre pour démarrer. Bien écrit et pas trop long, il vous
parlera en profondeur de la Loi de l’Attraction et de comment rendre
possible ce dont vous avez besoin dans votre vie. Le côté chelou est ici à
son paroxysme : le co-auteur Esther Hicks était une ménagère ordinaire
quand elle s’est soudain mise à communiquer avec un esprit nommé
Abraham. Le livre, ainsi que tous ses travaux, contient les enseignements de
ce type, Abraham, et peu importe qui c’est : les informations sont bonnes
ET Esther est plutôt amusante dans ses vidéos ; le livre, quant à lui, va droit
au but. Sa première moitié est constituée par les enseignements, la seconde
par leur mise en œuvre.
Écrit par une chorégraphe mondialement connue, voici une des plus belles
claques que j’aie reçues dans le genre « ressaisis-toi ma grosse ». Comme le
titre l’indique, il s’agit de se créer des bonnes habitudes, ce qui changera
complètement votre vie pour le meilleur. Plein d’anecdotes, d’astuces et de
claquements de fouet, c’est un de mes livres préférés. Parce qu’elle me fait
un peu flipper.
Ça, c’est une super-lecture. Je l’ai lu en entier d’un seul coup. Richard
Branson, fondateur de Virgin Records et Virgin Airlines, est fou à lier. De
tous les bipèdes du monde, c’est peut-être celui dont l’exemple est pour moi
la plus grande source d’inspiration. Le livre décrit sa vie, de l’ouverture de
sa première petite boutique de disques à la vie de grand patron parmi les
plus célèbres et les plus déjantés, qui a fini par s’acheter une île et aime
voler au-dessus des océans en montgolfière, au gré des courants. J’aimerais
vraiment faire la fête avec lui.
Le titre de ce livre est un peu trompeur parce qu’il parle bien plus que
simplement d’argent, mais comme beaucoup cherchent à en gagner plus, la
bonne nouvelle, c’est qu’ils y arriveront et même au-delà en le lisant et en
faisant ce qu’il dit. Il vous apprendra en effet à créer de la richesse, mais
vous donnera aussi des instructions claires sur la méditation, le dépassement
des blocages, la réalisation, le travail sur l’énergie, l’accès à la clarté
d’esprit, etc. Tout cela contribue à ce que se manifeste l’argent et tout le
reste dans votre vie. Facile à lire et à suivre, avec plein d’exercices simples
et de déboulonnages de concepts trompeurs bien enfouis, c’est un super-
livre pour commencer, à toujours avoir sur soi pour ses rappels importants
et ses remises à plat.
DAVID DEIDA, Intégrer son identité masculine : les défis des relations
hommes-femmes, Le Souffle d’Or
Ce livre est écrit pour les hommes, mais les dames devraient le lire aussi, si
elles veulent comprendre comment fonctionnent les premiers. J’ai trouvé
cela brillant, fascinant. Il en explique tant sur le sexe opposé que je respecte
encore plus les hommes, à présent. Les amis à qui je l’ai conseillé l’ont
trouvé incroyablement motivant. Il parle de la plus haute incarnation de la
virilité et s’adresse à elle, nous rappelant au passage à nous, les femmes,
pourquoi nous aimons tant les hommes, et aux hommes à quel point ils
peuvent être super, et le sont.
Remerciements
Merci à tous les habitants de la ferme foutraque, surtout McGee Tête-de-
Cheval, Chavrou Un et Chavrou Deux, pour leur compagnie, leurs regards
éberlués quand j’écrivais, leur façon de me faire rire et de me prouver que
je suis capable d’amour sans condition en boulotant une porte et en chiant
partout sur le canapé. Je dois beaucoup à mon agent, Peter Steinberg, pour
tout son rude travail, son soutien et sa camaraderie. Un merci géant les yeux
pleins de larmes à Gina DeVee pour m’avoir sauvée grâce à son humour,
ses conseils et son amour vache à coup de stylo rouge, et à Alice Fiori et
Bill Campbell pour leur amitié, leur générosité sans limite, leur soutien et
leurs draps à deux cents fils au centimètre. Merci à Jennifer Kasius, Monica
Parcell et à tout le monde chez Running Press, à Anders Pederson,
Crystalyn Hoffman, Julie Faherty et à ma petite maman, à Michael Flowers,
Katharine Dever, et à l’Univers en son infinie génialitude.
À propos de l’auteur
Jen Sincero est auteur et coach. Conférences, newsletters, séminaires,
articles, livres ou consultations : elle n’a pas ménagé ses efforts pour
permettre à une multitude de personnes de transformer leur vie, personnelle
ou professionnelle.