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Association des élèves et étudiants BURKINA FASO

musulmans au Burkina Unité – Progrès – Justice


(A.E.E.M.B.) ‫بسم هللا الرحمن الرحيم‬
Chevalier de l’ordre du mérite national Au Nom d’Allah, Clément et Miséricordieux

BACCALAUREAT BLANC NATIONAL - SESSION 2024

SERIE :A4
ÉPREUVE DE FRANÇAIS
Coefficient : 05
Durée : 4h

Cette épreuve comporte quatre (03) pages


Traiter un (01) sujet parmi les trois (03) suivants.
N.B. : Le candidat est tenu de préciser sur sa copie le sujet choisi sous peine de pénalité.

1er Sujet : Contraction de texte

Texte : La corruption

Il est bien connu que la corruption ne se limite pas aux pays en développement.
Tous les pays industriels ont eu et ont encore leurs scandales de pots-de-vin. Ce qui fait de
la corruption un problème spécifique des pays en développement, c’est l’ampleur qu’elle a
prise dans la vie de tous les jours et le naturel avec lequel elle régit les processus politiques
et économiques. Ceci dit, la corruption peut prendre les formes les plus variées : du népotisme
dans l’attribution de postes publics aux systèmes les plus sophistiqués qui font qu’aucune
carrière n’est possible dans la fonction publique, sans corruption
Dans le cas extrême, rien de ce qui concerne la vie personnelle ou commerciale ne peut se
faire sans argent. A côté de cette « petite » corruption qui régit les rapports quotidiens avec
l’administration, il en est une autre infiniment plus grave, sinon ruineuse. C’est le croisement
d’intérêts financiers privés et personnels pour l’exécution de charges publiques ou de grands
projets de développements. Ce croisement s’opère au plus haut niveau de la politique et de
l’administration : les commissions sans lesquelles aucun contrat de fournitures ne pourra être
signé ; les comptes entretenus par des administrations pour des salaires fictifs versés sur les
comptes privés des chefs de ces administrations ; la mainmise incontrôlée des élites politiques
sur les caisses de l’Etat par exemple, sur les recettes d’exportations en devises étrangères avec
la complicité des pays capitalistes acheteurs de matières premières. Mais pourquoi le
phénomène prend-t-il une telle ampleur dans ces pays ?
La pauvreté et l’extrême inégalité des revenus ont pour effet de conférer une
certaine légitimité à toute source de revenu possible et imaginable. Bien souvent les revenus
illicites acquis dans l’administration sont d’ailleurs calculés dans la grille de traitement des
fonctionnaires.

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L’importance excessive accordée pendant des décennies à l’État comme moteur du processus
de développement a entraîné une concentration publique du pouvoir économique qui est
précisément une provocation à la corruption.
Cela est encore encouragé par l’opacité, pour le non-initié, de la profusion de lois et de décrets
par l’inadaptation aux conditions locales des bases légales de l’administration héritées en
partie des pays coloniaux et industriels, par l’imbroglio des actes administratifs, par l’absence
de transparence dans la comptabilité des emplois publics et quasi-publics, enfin par
l’insuffisance ou l’absence de contrôles internes ou juridiques capables de limiter l’arbitraire
de l’exécutif.
Sur le fond de conflits socioculturels entre systèmes de valeurs traditionnels et normes
« modernes » d’un Etat largement dépourvu de légitimité aux yeux de l’individu, tous ces
éléments forment un épais tissu de relations de causes à effet qu’aucune campagne anti-
corruption ne peut pratiquement éradiquer.
Les appels moraux sont forcément voués à l’échec car ils présupposent
précisément, chez les corrupteurs et les corrompus une éthique dont l’absence est la source
même de la corruption. Dans la plupart des cas ces appels échouent déjà pour la simple raison
que les élites dirigeantes sont elles-mêmes dépourvues de toute autorité morale. Ceci dit,
l’expérience enseigne qu’une politique anti-corruption ne peut être durablement efficace que
si elle s’attaque, non pas aux symptômes, mais aux causes du mal.

Benno Engels, La lutte contre la corruption, (in Dévelop’ et Coop) 1993

Questions (20 points)

1) Résumé (08 points)


Résumez ce texte au quart de sa longueur. Une marge de 10% en plus ou en moins est tolérée.
Vous indiquerez le nombre exact de mot à la fin de votre résumé

2) Vocabulaire (02 points)


Expliquez les expressions suivantes selon le contexte :
- Tous les pays industriels ont eu et ont encore leurs scandales de pots-de-vin
- Le croisement d’intérêts financiers privés et personnels

3) Discussion (10 points)


Comme le fait remarquer Benno Engels, pour vaincre la corruption, il faut surtout s’attaquer
à ses causes. Quels remèdes préconisez-vous pour l’éradication de ce mal ?

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2ème Sujet : Commentaire composé

Texte : Le poète et la société

Le poète en des jours impies


Vient préparer des jours meilleurs.
Il est l’homme des utopies.
Les pieds ici, les yeux ailleurs.
C’est lui qui est sur toutes les têtes.
En tout temps, pareil aux prophètes,
Dans sa main, où tout peut tenir,
Doit, qu’on l’insulte ou qu’on le loue,
Comme une torche qu’il secoue,
Faire flamboyer l’avenir !
Il voit quand les peuples végètent !
Ses rêves, toujours pleins d’amour,
Sont faits des ombres que lui jettent
Les choses qui seront un jour
On le raille. Qu’importe ! Il pense
Plus d’une âme inscrit en silence
Ce que la foule n’entend pas.
Il plaint ses contempteurs frivoles ;
Et maint faux sages à ses paroles
Rit tout haut et songe en bas !

Victor HUGO, Préface des rayons et les ombres, 1840.

Vous ferez de ce poème un commentaire composé. Sans dissocier le fond de la forme,


vous pourriez par exemple montrer comment Victor HUGO évoque le rôle du poète
dans la société et le rapport qu’il entretient avec elle.

3ème Sujet : Dissertation

« Réunir la communauté culturelle dans toute sa diversité pour célébrer la biennale dans
ce contexte, revient à magnifier les idéaux et les valeurs qui permettent de renouer avec
l’histoire de notre pays et notre héritage commun, indivisible dans son essence, tant il
est vrai que la culture est l’âme vivifiante d’un peuple » a soutenu Jean Emmanuel
Ouédraogo à l’ouverture de la SNC 2023 à Bobo-Dioulasso.

Après avoir donné les causes et les conséquences de l’acculturation d’une nation, dites
en quoi la culture voire la littérature peuvent-elles contribuer à la construction de la paix
et la cohésion sociale.

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