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Qui donc est Marie ?

Écrit par P.Bernard Michon - Châteauneuf de Galaure

Qui donc est Marie,pour nous être si utile, si nous nous tournons vers Elle ? La manière la plus
sûre de parler de la Vierge, c'est de parler d'elle comme le fait l'Ecriture : elle est la Vierge, la
Femme et la Mère.

Marie est la Vierge

Elle est la Vierge (parthénos), comme saint Luc le dit deux fois de suite : Lc 1, 27. Cette
virginité n'est pas un refus ou une peur, mais la décision d'être totalement donnée - avec tout ce
que j'ai et tout ce que je suis - aux affaires du Seigneur : « Me voici, pour servir le Seigneur ».

Le judaïsme ignore ce sens positif de la virginité comme don total à Dieu. Si Jérémie est resté
célibataire, c'est que la confusion est telle à Jérusalem qu'il n'a ni le temps ni la liberté de se
marier. Par contre, l'Esprit Saint de Pentecôte va faire jaillir dans les communautés chrétiennes
ce désir de se donner entièrement à Dieu et à la mission : à Césarée-sur-Mer - le grand port
construit par les Romains et équipé pour les congés des légions romaines - le diacre Philippe a
quatre filles qui veulent toutes les quatre rester " parthénoi " (Ac 21, 9). A Corinthe, célèbre
aussi pour ses pratiques érotiques, dans la communauté chrétienne il y a des sœurs (entendez
par là des jeunes filles chrétiennes) qui ne veulent pas se marier comme les autres, pour être
données « sans partage (a-peripastos) au Seigneur » (1 Cor 7, 35). Sans-partage : voilà la
virginité évangélique.

C'est pourquoi celui ou celle - vierge ou non! - qui se tourne vers Marie, parce que Vierge,
Marie va l'entraîner vers Dieu. Sa virginité est toute théocentrique. Voilà ce qu'il faut
expérimenter pour en être convaincu. Alors le raisonnement de s'adresser directement à Dieu
plutôt qu'à ses saints s'effondre.

Marie est la femme

Elle est la Femme, selon le langage de l'Ecriture, c'est-à-dire celle que Dieu veut à nos côtés.
Avec l'Ecriture (Gn 2, 18 à 25), la tradition juive a beaucoup à nous apprendre sur la vocation
de la femme : c'est Dieu qui a pensé à la femme en premier (Gn 2, 18). S'il la voit comme une «
aide » pour l'homme, cela ne signifie pas qu'elle soit moindre, car lorsque je dis à Dieu « Dieu,
viens à mon aide », je ne le considère pas plus petit que moi. Et comme geste symbolique,

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Écrit par P.Bernard Michon - Châteauneuf de Galaure

Dieu prend le côté d'Adam. Hommes et femmes, Dieu les veut au côté les uns des autres (Gn
2, 22). Et si le Seigneur Dieu « bâtit » la femme (Gn 2, 22) avec le côté de l'homme, c'est en
pensant à Salomon qui allait bâtir le Temple de Jérusalem. En effet, la femme a la même
vocation que le Temple : rayonner une Présence. La femme peut recevoir, développer et
donner la vie. Elle est médiatrice de vie ; et si elle l'oublie, elle devient séductrice. Bref, la
vocation de la femme c'est d'être un tabernacle. « Alors, le Seigneur Dieu amena à l'homme
cette femme qu'il venait de bâtir » (22). Ce n'est pas l'homme qui est allé la chercher. « Pour se
marier, disent les rabbins, le païen "prend" femme. Par contre, pour se marier le croyant "reçoit"
femme de Dieu ». Le mariage n'est pas une loterie, c'est une vocation : c'est Dieu qui nous veut
les uns au côté des autres.

Si Jésus appelle sa Mère « ô Femme » à Cana et à la Croix, c'est parce que telle est sa
mission : elle est à son côté, elle sera à nos côtés. Elle ne fait rien à notre place, mais nous
aide en tout. A vérifier, et vous en serez émerveillés ! C'est la "vraie-connaissance" (comme dit
saint Paul : ce qu'on a appris et vérifié personnellement) !

Marie est la Mère

Elle est la Mère : bien sûr, celle qui transmet la vie, qu'elle a elle-même reçue, avec une note
de fidélité et de tendresse : elle a des "entrailles" de mère. Mais elle est mère aussi parce
qu'elle nous "élève", dans tous les sens du mot. Elle nous fait grandir et progresser à tous
points de vue : dans notre humanité, dans notre devoir d'état, et jusque dans notre union à
Dieu. Tout nous vient de Dieu par Jésus-Christ, et Marie est là - si nous le voulons bien - pour
nous faire grandir en toutes circonstances. En particulier, comme une bonne éducatrice - en
bonne " maîtresse " comme dit Grignion de Montfort -, elle est remarquable pour nous aider à
tirer une leçon de nos erreurs, un progrès de nos péchés. Elle est non seulement " Mère de
Miséricorde " parce qu'elle est la première à tourner la page, mais aussi avec une délicatesse
exquise elle nous fait tirer un bien d'un mal. Quelle femme ! Quelle éducatrice hors pair ! Seule
l'expérience t'en convaincra, même si tu t'estimes grand pécheur ou sans " chromosome bleu ",
c'est-à-dire peu attiré par les dévotions, apparitions et locutions mariales... « A partir de cette
heure, le disciple la reçut chez lui » (Jn 19, 27).

Pour finir, n'oubliez pas dans les jours qui viennent de confier à la Vierge Marie une difficulté,
un souci, un progrès, pour que sans tarder vous puissiez vérifier que dans sa virginité, elle vous
tourne vers Dieu, que dans sa féminité elle est toujours à vos côtés, et que dans sa maternité
elle vous fait grandir de mille manières... Et ainsi la retraite portera beaucoup de fruits !

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Qui donc est Marie ?

Écrit par P.Bernard Michon - Châteauneuf de Galaure

Extraits de l'enseignement du père Michon sur « Notre Consécration à Jésus par Marie », à la
fin de toutes ses retraites. In « Alouette » N° 245 - Février 2008

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