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Table des matières :

Le monument historique :

· Milieu et implantation et datation


· Typologie et morphologie
· Usage et schéma fonctionnel
· Etat de conservation / Transformation

Le système constructif :
L’ossature :
· Les éléments porteurs et de remplissage
· Couverture

Les murs :

Fondations :
· Matériaux (nature, disponibilité, modules, agrégats…)
· Performances thermiques et constructifs
· Etat de conservation et pathologies de vieillissement
· Evolution (matériaux, techniques …)

Planchers et couverture:

· Matériaux (nature, disponibilité, modules, agrégats…)


· Traitement des points particuliers (liaison mur-plancher, mur-toiture…)
· Mise en œuvre (pose, métiers, outils…)
· Evacuation des eaux et étanchéité
· Performances thermiques et constructifs
· Etat de conservation et pathologies de vieillissement
· Evolution (matériaux, techniques …)

Les aspects de finitions (Enduits) :


· Etat de conservation et pathologies de vieillissement
· Evolution (matériaux, techniques …)

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Le monument historique :

Milieu, implantation et datation :

Capitale intellectuelle et spirituelle aux XVe et XVIe siècles et cœur du développement de


l'Islam en Afrique, la ville de Tombouctou est située aux portes du désert du Sahara. C'était
également un centre économique, et sa place de marché a vu le commerce de manuscrits, d'or,
de bétail, de céréales et de sel. Tombouctou compte trois grandes mosquées, dont celle de c.

Figure 1Localisation de Tombouctou. Source :https://www.theguardian.com/world/2012/jul/02/mali-islamists-attack-


world-heritage-mosques-timbuktu

Située à l’extrême ouest de l’ancienne ville, la Mosquée de Djingareiberre fut bâtie par le
Sultan du Mali, Elhaj Kankou Moussa, de retour de son pèlerinage à la Mecque en 1325. Le
quartier de Djingareyberre, dont le nom et issu de la mosquée, fut anciennement occupé par
des gens du Touat, région de l'ouest du Sahara algérien, dont l’installation remonterait aux
14ème et 15ème siècle.

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Heinrich Barth, explorateur allemand qui atteignit Tombouctou en 1853, parle d’une inscription
encore visible de son temps mais presque illisible, au-dessus de la porte principale indiquant la
date de 1327 et le nom de Mansa Moussa.

Figure 2 emplacement et implantation de la mosquée

Elle fut construite par l’architecte Andalou Abu Eshaq Es-Saheli al-Touwaidjin à qui
l’empereur du Mali offrit quarante mille mithqals d’or. Le sanctuaire fut reconstruit par Elhadj
Al-Aqib, cadi de Tombouctou, qui ajouta la partie sud.

Usage et schéma fonctionnel

La mosquée Djinguereber peut accueillir 2000 personnes.


Elle compte trois cours intérieures, possède deux minarets et comprend vingt cinq rangées.
Le toit comporte plusieurs trous recouverts de couvercles en terre cuite qui apportent de l'air
frais aux espaces intérieurs, même pendant les jours les plus chauds.

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Figure 3plan de toiture de la mosquée. Source :https://www.zamaniproject.org/site-mali-timbuktu-djingareyber-
mosque.html

La mosquée est composée d’une salle de prière et deux cours et dotée d’un minaret.

Par rapport aux images et aux descriptions des bâtiments précédents, la mosquée actuelle
comprend plusieurs innovations telles qu'une cour spéciale réservée aux femmes et une entrée
principale avec des piliers en terre, qui signalent les tombes de deux chefs religieux locaux.

Figure 4: Le minaret avec ça structure apparente. Source : https://www.zamaniproject.org/site-mali-timbuktu-djingareyber-


mosque.html

Au sommet des piliers se trouvent des extensions coniques avec des œufs d'autruche placés
tout en haut - symbole de fertilité et de pureté dans la région malienne. Les poutres en bois de
l'extérieur sont à la fois décoratives et structurelles.

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Ces éléments servent également d'échafaudage pour le replâtrage de la mosquée lors du
festival annuel du Crépissage. Par rapport aux images et aux descriptions des bâtiments
précédents, la Grande Mosquée actuelle comprend plusieurs innovations telles qu'une cour
spéciale réservée aux femmes et une entrée principale avec des piliers en terre, qui signalent
les tombes de deux chefs religieux locaux.

Les bâtiments en adobe et en terre nécessitent un replâtrage périodique et souvent annuel. S'il
n'y a pas de replâtrage, l'extérieur des structures fond à la saison des pluies.
Après la saison des pluies, les habitants de Tombouctou, y compris les enfants, participent en
grand nombre pour restaurer la surface extérieure de la mosquée en appliquant plus de boue.
Pour accompagner et motiver les travailleurs, des musiciens jouaient du tambour et de la flûte.
Les travailleurs comprenaient des maçons qui mélangeaient des tonnes de boue, de sable et
d'eau et formaient les briques qui forment la structure actuelle.

Figure 5la participation des citoyens dans la restauration des façades extérieurs. Source
:https://dunyanews.tv/en/World/441564-Timbuktus-Djinguereber-Mosque,-one-of-the-largest-and-oldest-in-the-wor

Etat de conservation / Transformation :

L’AKTC a lancé des travaux de conservation complets sur la mosquée Djingereyber à la fin
de 2006.
Construite au 14e siècle, la mosquée est le plus ancien bâtiment en terre de l'Afrique
subsaharienne. Officiellement classée au patrimoine culturel du Mali, elle a été désignée site
du patrimoine mondial par l'UNESCO en 1988.

Le centre du patrimoine mondial a financé en 1996 une opération de restauration d'urgence de


cette mosquée. En décembre de la même année, les architectes du projet GAIA
(ICCROM/CRATerre-EAG) ont mis sur pied un programme de formation, qui a impliqué

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activement non seulement les comités locaux et les experts en techniques indigènes, mais
aussi la population elle-même.

La mosquée étant constamment soumise aux déprédations d'un climat rude et aride, l'AKTC
s'est efforcé d'inverser la détérioration de cet important monument et de développer les
capacités techniques existantes par la formation.
Le projet comprenait :

-La conservation du toit, du minaret et des façades extérieures du bâtiment.


-La conservation de l'espace de prière intérieur du bâtiment, avec l'amélioration des systèmes
électriques, de ventilation et de sonorisation existants.
-La formation sur le terrain d'artisans et d'apprentis locaux aux techniques traditionnelles de
construction en terre et aux nouvelles méthodes de restauration ; et l'assistance technique aux
autorités locales pour la phase de post-construction.

Figure 6:La façade Ouest de la mosquée de Djingarey pendant les travaux.source :


https://www.iccrom.org/sites/default/files/2017-12/pratiquestradition_fr.pdf

Après l'intervention de 1996, des réparations et des entretiens mineurs ont été régulièrement
effectués, le plus important étant la consolidation et le crépissage du minaret en 2000. Il est
toutefois évident que la mosquée devra bientôt entrer dans une autre phase de restauration
structurelle.
Le système constructif :

Les fondations sont en pierre.


Les éléments porteurs sont généralement en briques de terre crue.

Les poutres de bois sont posées à intervalles sur les cours.


Au sommet des piliers se trouvent des extensions coniques avec des œufs d'autruche placés
tout en haut - symbole de fertilité et de pureté dans la région malienne. Les poutres en bois de

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l'extérieur sont à la fois décoratives et structurelles. Ces éléments servent également
d'échafaudage pour le replâtrage de la mosquée lors du festival annuel du Crépissage.

Le bois employé généralement pour les structures des planchers est le rônier, bois de palmier.
Les linteaux sont le plus souvent en rônier mais on en trouve aussi quelques-uns en bois de
brousse. Les rôniers sont de plus en plus rares dans les environs de Tombouctou et ils sont
souvent importés de l’extérieur.

Figure 7L’utilisation du bois dans la construction de la mosquée. Source :


https://artsandculture.google.com/story/_wWBhTCQ8P9hPg

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Figure 8:Façade est de la mosquée

Les façades sont exposées directement au vent Sahal-hew, vent du désert qui souffle du nord-
est et se dirige vers le sud (l’harmattan chargé de sable ocre et de poussières). Des couches de
renforcement en pierre d'alhore ont été ajoutées à diverses reprises aux murs, aux contreforts,
aux parapets et au minaret pour éviter l’érosion que subiraient les murs en banco.

Figure 9l’érosion que subiraient les murs en banco. http://worldlist.vision/africa/mali/djinguereber-mosque.phtml

Les toits sont faits de solives de palmier croisées avec des branches et recouvertes d'abord de
nattes de palmier puis de boue fine. Les branches sont laissées apparentes dans certaines
parties du plafond et enduites de boue dans d'autres, reflétant probablement différentes
périodes de travaux d'entretien.

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Figure 10:les golettes sont en train d'être mises en place. Source : https://s3.us-east-
1.amazonaws.com/media.archnet.org/system/publications/contents/6684/original/DPC3540.pdf?1384800678

Risques du projet

Tombouctou est une ville isolée. L'approvisionnement en matériaux de construction de


qualité, transport et la recherche d'une main-d'œuvre qualifiée peuvent un défi. Ces dernières
années, la sécurité est devenue une préoccupation croissante.

Infrastructures
Les systèmes d'eau et d'assainissement de la vieille ville de Tombouctou sont basés sur des
fosses d'infiltration et construits sur un sol sablonneux, ce qui pose des problèmes d'hygiène.

Conditions de construction

La structure de la mosquée Djingareyber est menacée par un affaiblissement du système de


support des murs, des infiltrations d'eau dans la toiture en raison de pentes défectueuses et
d'une accumulation de terre, et la qualité médiocre des enduits de boue locaux associée au
déclin de l'utilisation des techniques de construction traditionnelles.

Conditions du site
Tombouctou se trouve à la croisée des chemins entre le delta du fleuve Niger et le désert du
Sahara, une zone touchée par une désertification croissante. Les arbres qui servaient autrefois
de la charpente de la mosquée ne sont plus disponibles.
La nature organique de l'architecture en terre de la mosquée rend le bâtiment vulnérable aux
intempéries.
L'érosion éolienne et l'accumulation de sable dans les espaces ouverts de la ville sont
préoccupants pour la sauvegarde de la mosquée et du tissu urbain dans son ensemble.

Conclusion

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Après la caractérisation de la mosquée de Djingareyber a permis d'acquérir une expérience
précieuse sur les aspects techniques, organisationnels et communautaires de la préservation
des structures en terre.

Plus précisément, le projet a permis identifier les meilleures pratiques de construction en terre,
fondées sur les traditions et les matériaux locaux, et introduire des méthodes et des processus
de conservation. Malgré l'apparente vulnérabilité de l'architecture en terre, le recours à des
mélanges adéquats et à des additifs organiques, tels que le beurre de karité ou le baobab, a
permis d'améliorer la qualité de la construction.
Comme le beurre de karité ou la poudre de fruit de baobab, améliore grandement les
performances des constructions traditionnelles en terre.

Enfin, cette nous a permis aussi de voir comment amélioré la capacité locale à gérer un
patrimoine architectural précieux, en formant les habitants aux techniques de construction en
terre et en bois et en faisant revivre les traditions de transmission du savoir sur les méthodes et
les matériaux de restauration aux générations futures.

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Liste des figures :

Figure 1 Localisation de Tombouctou.

Source:https://www.theguardian.com/world/2012/jul/02/mali-islamists-attack-world-heritage-

mosques-timbuktu ...................................................................................................................... 2

Figure 2 emplacement et implantation de la mosquée sur le GIS de Tombouctou .................... 3

Figure 3 plan de toiture de la mosquée. Source :https://www.zamaniproject.org/site-mali-

timbuktu-djingareyber-mosque.html .......................................................................................... 4

Figure 4 la participation des citoyens dans la restauration des façades extérieurs. Source

:https://dunyanews.tv/en/World/441564-Timbuktus-Djinguereber-Mosque,-one-of-the-

largest-and-oldest-in-the-wor ..................................................................................................... 5

Figure 5 L’utilisation du bois dans la construction de la mosquée. Source :

https://artsandculture.google.com/story/_wWBhTCQ8P9hPg .................................................. 7

Figure 6 l’érosion que subiraient les murs en banco.

http://worldlist.vision/africa/mali/djinguereber-mosque.phtml ................................................. 8

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Webographie :

- https://www.theguardian.com/cities/2015/mar/27/timbuktu-djinguereber-
mosque-history-cities-buildings
- https://the.akdn/en/where-we-work/west-africa/mali/earthen-architecture-
programme-mali
- https://www.zamaniproject.org/site-mali-timbuktu-djingareyber-
mosque.html

Bibliographie :
- https://www.iccrom.org/sites/default/files/2017-
12/pratiquestradition_fr.pdf
- https://d1zah1nkiby91r.cloudfront.net/s3fs-
public/media/publications/2010_-_aktc_-_mali_projects_-_brief_eng_-
_high_res.pdf
- https://s3.us-east-
1.amazonaws.com/media.archnet.org/system/publications/contents/6684/o
riginal/DPC3540.pdf?1384800678

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