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Lecture cursive : R.

Radiguet, Le diable au corps, 1923

L'auteur (1903-1923) : un "génie précoce"

Les années de formation : Radiguet est encore tout jeune quand il manifeste
son indépendance en négligeant ses études au lycée Charlemagne à Paris,
qu’il arrête en 1914 malgré une véritable passion pour la littérature, romans et
poésie.

Ses parents engagent, en 1917, une jeune institutrice de 23 ans, Alice Saunier,
voisine de leur maison à Saint-Maur, pour qu’elle lui donne des cours
particuliers. La liaison d’une année qu’ils entretiennent, alors même que 1) Expliquez le
son fiancé est soldat sur le front, est la source même de son roman, Le Diable
au corps.
titre du roman.

L'artiste : Il choisit, à tout juste 15 ans, de devenir journaliste. Tout en


fournissant des articles, notamment pour L’Éveil et L’ Heure, et des dessins 2) A sa parution,
humoristiques pour Le Canard enchaîné et L’Intransigeant, dont le rédacteur
en chef est le poète André Salmon, il lui montre ses premiers poèmes et comment le
commence à fréquenter les artistes de Montparnasse, écrivains, peintres et roman a-t-il été
musiciens. accueilli par le
C’est sa rencontre avec Jean Cocteau, en 1918, qui est déterminante car public ?
l’écrivain reconnaît aussitôt le talent du jeune homme et Radiguet publie ses
poèmes dans des revues d’avant-garde, telles Dada de Tristan Tzara et
Littérature d’André Breton. En 1919, il commence à écrire Le Diable au
corps, tout en poursuivant sa création poétique. La poursuite de sa relation
3) Faites une
avec Cocteau ne l’empêche pas d’entretenir, dès 1921, quelques liaisons recherche sur le
féminines, et, malgré la vie déréglée qu’il mène, il termine et fait paraître Le contexte de
Diable au corps et écrit son second roman, Le Bal du comte d’Orgel.
l’œuvre : la 1ere
Mais en octobre 1923, à la suite d’un bain dans la Seine, il est pris d’une guerre mondiale
violente fièvre, diagnostiquée, mais trop tardivement, comme la typhoïde, et la société du
qui l’emporte à vingt ans, le 12 décembre. début du XXè s.

4) Pourquoi avoir
Parcours associé : Un couple "en marge"
choisi de
Les deux héros du roman de Radiguet, le narrateur, François, jeune présenter ce
adolescent de quinze ans, et Marthe, fiancée puis jeune mariée d’un roman ?
soldat combattant sur le front (Jacques), représentent deux formes de
marginalité. François est, en effet, rebelle aux codes que lui impose sa Raymond Radiguet
famille, et sa relation adultérine avec Marthe est d’autant plus
scandaleuse qu’elle brise les valeurs patriotiques. Les conditions de
cette relation, le secret qu’elle exige multiplient donc les épreuves à
traverser et les péripéties, feintes ou mensonges, que met en valeur la
fiction autobiographique. Elle permet aussi de souligner les
revirements psychologiques du narrateur.
Marthe et le narrateur. Film de Claude
Autant-Lara, 1947

Cette nuit des hôtels fut décisive, ce dont


je me rendis mal compte après tant
d’autres extravagances. Mais si je croyais
que toute une vie peut boiter de la sorte,
Marthe, elle, dans le coin du wagon de
retour, épuisée, atterrée, claquant des
dents, comprit tout. Peut-être même, vit-
elle qu’au bout de cette course d’une
année, dans une voiture, follement
conduite, il ne pouvait y avoir d’autre
issue que la mort. (p. 160)

Résumé du roman ? Un temps fort ou un passage préféré ?

Les personnages ? Comment qualifier chacun ? Que vous inspire Marthe ?

L’image du narrateur : Comme dans une autobiographie, le narrateur est aussi le personnage de son
récit. Par l’emploi du « je », tout est donc vu sous son regard, et transmis selon son point de vue. Or, son
jeune âge implique qu’il est à la fois enfant dans une famille, et héros d’une relation qui lui fait découvrir
l’amour. Au début du récit, certains passages évoquent une peur des réactions que sa conduite
pourrait provoquer : être grondé après la découverte de la lettre « d’amour » écrite à une fillette, ou
quand il sèche les cours au lycée Henri IV. Mais cette peur semble plus une façon de se comporter "en
enfant" qu’une peur réelle, car elle s’efface très vite : « Sachant que mon père ne se fâcherait pas, j’étais,
somme toute, ravi qu’il connût ma prouesse ». Dans cette famille, en effet, les parents sont
extrêmement permissifs, beaucoup plus que d’ordinaire en ce début du siècle. Ainsi, sa mère le juge «
trop jeune » pour se rendre de la banlieue en train au lycée Henri IV, et ils n’hésitent pas à décider de le
garder à la maison pour une scolarisation autonome, liberté alors savourée : « j’étais libre plus de la
moitié du jour ». C’est la conscience de cette indulgence qui explique aussi le contraste dans son
comportement alors qu’il s’est longuement absenté du lycée. D’un côté, il souhaite une réaction
parentale, de l’autre, il se comporte en enfant soumis, n’ayant comme seule échappatoire que le
mensonge. Toute aussi indulgente est cette mère qui, sans mettre en doute l’annonce d’une promenade
en forêt avec son ami René, prend soin de préparer à son fils un « panier rempli de provisions », et,
quand la vérité se révèle, elle se contente d’être « moqueuse » : « Mes parents n’ajoutèrent rien d’autre.
Ils eurent le triomphe modeste. » Dans ses conditions, on comprend les doutes qui le saisissent quand il
découvre qu’il va, à son tour, être père : « N’ayant jamais pensé que je pourrais être responsable de
quoi que ce fût, je l’étais du pire . »

La relation amoureuse : Relevez 3 obstacles, que vous expliquerez, à l’histoire d’amour.

Des Grieux et François : Quels parallèles peut-on faire entre les deux héros ?

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