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Le Petit Larousse de La PSYCHOLOGIE (2013) (Dictionnaire)
Le Petit Larousse de La PSYCHOLOGIE (2013) (Dictionnaire)
DE LA
PSYCHOLOGIE
RARESS'E
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BE PÉRMMEAROUSSE
de la
PSYCHOLOGIE
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Préface du
docteur Sylvie Angel
conseiller scientifique
Corinne Antoine
psychologue clinicienne,
enseignante à l'Institut d'enseignement à distance
de la faculté de Paris-VIll.
SOS SE
Direction éditoriale
MICHEL GUILLEMOT
BETHSABÉE BLUMEL
Direction artistique
HENRI-FRANÇOIS SERRES-COUSINÉ
Conception graphique
OLIVIER CALDÉRON
Mise en pages
DOMINIQUE DuUBoIS ET DIDIER PUJOS
Fabrication
NICOLAS PERRIER
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avec la collaboration de
GILLES BARBIER
ISBN :978-2-03-589087-0
Introduction
VII
choisir son psy ? (avec S. Angel), cienne,enseignante à l'Institut
Robert Laffont, 1999. d'enseignement à distance de la
faculté de Paris-VIIl.A collaboré à
Sylvie Angel, Vous et votre grossesse, Larousse,
docteur en psychiatrie, aexercé 2004 ; Guérir les souffrances fami-
ses activités dans les champs liales, PUF, 2004 et Pratiquer la
de la pédopsychiatrie,
du traite- psychologie clinique aujourd'hui,
ment des toxicomanies et de la Dunod, 2004 ; La Révolution in-
thérapie familiale. Créatrice térieure, coll. « L'Univers psycho-
(1980), puis directeur médical logique » Larousse, 2007.
du Centre de thérapie familiale
Monceau, cofondatrice (1993), Françoise Askevis-Leherpeux,
puis vice-présidente (jusqu'en maître de conférences
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VI
de l'Association freudienne Henriette Bloch,
internationale. directeur honoraire à l'École
pratique des hautes études,
Laurence Bardin, CNRS, laboratoire de psycho-
maître de conférences à Paris- biologie du développement.
V.
Mireille Bonnard,
Jean-Léon Beauvois, chargée de recherche au CNRS.
ancien professeur de psycholo-
gie sociale, université de Claude Bonnet,
Nice-Sophia-Antipolis. professeur de psychologie à
l'université Louis-Pasteur de
Jean-Paul Bertrand, Strasbourg.
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IX
psychopathologie (en coll.avec (psychologie expérimentale et
D. Marcelli), Masson, 1999 ; développementale).
Guide de l'adolescence, Odile
acob, 1999 ;Abrégé de psycholo- Felice Carugati,
gie dynamique et psychanalyse, professeur de psychologie so-
Masson, 1998. ciale à l’université de Bologne
(Italie).
Jean-Claude Cadieu,
enseignant agrégé en sciences Séverine Casalis,
naturelles, collège Émile-Zola, maître de conférences de
Toulouse. psychologie à l’université
Charles-de-Gaulle, Lille-ll.
Nicole Cadieu,
Jean-Paul Caverni,
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X
Michel Charolles, Véronique Cohier-Rahban,
professeur de linguistique, psychologue clinicienne dans
université de Paris. la thérapie parents-enfants
et la thérapie de couple, centre
Sylvie Chokron, Pluralis, Paris.
chargée de recherche au CNRS,
laboratoire de psychologie et Claire Colombier,
neurocognition, Grenoble, psychanalyste.
service de neurologie,
Fondation Rotschild, Paris. Jean-Marie Coquery,
professeur de psycho-
Richard Clément, physiologie à l'université
Ph.D, professeur titulaire, des sciences et techniques de
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XI
Jean-Pierre Deconchy, Éric Dépret,
ancien professeur à l'université Ph.D. de l'université de Massa-
de Paris-X, directeur du labora- chussetts, maître de confé-
toire de psychologie sociale rences en psychologie sociale à
de Paris-X. l’université de Grenoble-Il.
XII
Eugène Enriquez, médecin chef de la Fondation
professeur de sociologie Vallée (Gentilly).
et directeur de la formation
doctorale de sociologie à l'UFR Cécile Fiette,
des sciences sociales psychologue clinicienne, psy-
à l’université de Paris-Vil. chanalyste.
XIII
Bernard Geberowicz, Josiane Hamers,
ancien psychiatre des hôpi- professeur au département
taux, corédacteur en chef de la de langues et linguistique,
revue Générations. Heurs et université Laval (Canada).
Claude-Bernard, Lyon.
professeur de psychologie
sociale à l’université de Paris- Marc Horwitz,
VII. journaliste en santé publique,
conseiller de la rédaction du
Marie-Dominique Gineste Journal du sida et de la démocra-
maître de conférences HDR tie sanitaire, chargé d'enseigne-
à l'université de Paris-Nord ment à Paris-VI.« Voyage au
(Villetaneuse). bout de la vie», série documen-
taire, TF1, 1986. Auteur de Cou-
Emmanuel Guiliano, rants et pratiques psy, «Univers
psychologue en gérontologie, psychologique », Larousse, 2007.
hôpital Bretonneau (AP-HP),
chargé d'enseignement à l’uni- Pascal Huguet,
versité de Paris-V. chargé de recherche au CNRS
(laboratoire de psychologie
Jacqueline Guy-Heinemann, sociale de la cognition),à l’uni-
psychanalyste. versité Blaise-Pascal-Clermont II.
XIV
Marie-Claude Hurtig, Éric Lainey,
ancienne chargée de recherche psychiatre, spécialiste des
au CNRS, université troubles du sommeil, médecin
de Provence, Aix-en-Provence. consultant à l'hôpital européen
Georges-Pompidou, Paris.
Tomas Ibañez,
professeur de psychologie Claire Lambert,
sociale à l'université autonome docteur en psychologie.
de Barcelone (Espagne).
Alain Lancry,
Zorica Jeremic, docteur en psychologie, profes-
psychologue thérapeute seur de psychologie du travail à
familiale, Centre Monceau l'université de Picardie, Amiens.
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XV
distance de l’université Paris-VIll, Jean-François Le Ny,
attachée aux hôpitaux de Paris, professeur émérite à l’univer-
auteur des Rituels de l'angoisse, « sité de Paris-Sud, Orsay.
L'Univers psychologique »,
Larousse, 2008. Gilles Le Pape,
maître de conférences,
Pierre Lecocq, laboratoire d'éthologie de
ancien professeur de psycho- l’université de Tours.
logie cognitive, université de
Lille-li. Jean-Claude Lepecq,
chargé de recherche au CNRS,
Pierre Leconte, unité de psychophysiologie
professeur de psychologie cognitive, la Salpêtrière, LENA.
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à l'université de Toulouse-Il.
Marie-Louise Le Rouzo,
Roger Lécuyer, maître de conférences de
professeur à l'université psychologie à l'université de
de Paris-V, laboratoire de Paris-X, Nanterre.
cognition et de psychologie
du développement,
CNRS. Dominique Le Vaguerèse,
psychanalyste.
Rozenn Le Duault
psychanalyste, membre de Jacques-Philippe Leyens,
l'Association freudienne inter- professeur de psychologie so-
nationale. ciale à l'université catholique
de Louvain, Louvain-la-Neuve,
Jacques Léna, Belgique.
ancien interne des hôpitaux de
Paris, attaché aux hôpitaux Caroline Louart-Devernay,
Necker-enfants malades et psychologue et conseillère
Sainte-Anne, Paris. d'orientation.
XVI
Fabio Lorenzi-Cioldi, Jean Médioni,
maître d'enseignement et de re- professeur, CNRS, laboratoire
cherche à la faculté des sciences d'éthologie et de psychologie
économiques et sociales, uni- animale de Toulouse-lil.
versité de Genève, Suisse.
Philippe Meirieu,
Pierre Marcie, professeur des universités en
chargé de recherche à l'INSERM. sciences de l'éducation, direc-
teur de l'IUFM de l'Académie
José Marques, de Lyon. La Machine-école,
professeur à l’université de Porto. Gallimard, 2001 ; Des enfants
et des hommes, ESF Éditeur,
Daniel Martins, 1999 ;l'École ou la guerre civile,
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XVII
Françoise Morange, chologie sociale à l'université
docteur en biologie, maître de Paris-X, Nanterre.
de conférence à l’université
de Paris- VIII, École pratique Jean Pailhous,
des hautes études, laboratoire directeur de recherche au
de psychobiologie CNRS (Marseille).
du développement.
Luc Passera,
Gabriel Mugny, professeur émérite, laboratoire
professeur ordinaire à l'univer- d'éthologie et de cognition
sité de Genève, coéditeur du animale, CNRS, université
Swiss Journal of Psychologie de Toulouse-lll.
(Suisse).
Marie-Germaine Pêcheux,
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XVIII
Anne-Nelly Perret-Clermont, Joëlle Provasi,
professeur à l'université de maître de conférences à l'EPHE,
Neuchâtel (Suisse), directeur du laboratoire de psychobiologie
séminaire de psychologie. du développement.
XIX
John Rijsman, Jacques Salomé,
professeur de psychologie so- diplômé en psychiatrie sociale
ciale à l'université de Tilburg de l'EHESS, psychosociologue,
(Pays-Bas). formateur en relations hu-
maines, écrivain.Le Courage
Bernard Rimé, d'être soi, Pocket, 2001 ; Pour ne
professeur de psychologie plus vivre sur la planète TAIRE,
expérimentale à l'université Albin Michel, 1999 ;Jamais seul
de Louvain, Louvain-la-Neuve ensemble, Éditions
(Belgique). de l'Homme, 1995.
XX
Scania de Schonen, CNRS, Centre de recherche en
directeur de recherche au biologie du comportement,
CNRS, docteur ès lettres et université de Toulouse-Ill.
sciences humaines.
Serge Tisseron,
Xavier Seron, psychiatre et psychanalyste,
professeur à l’université catho- Paris. La Télé en famille, oui !,
lique de Louvain, faculté de psy- Bayard, 2004 ; Nos secrets de
chologie, unité de neuropsy- famille, histoire et mode d'em-
chologie cognitive (Belgique). ploi, Ramsay, 1999 ; La Honte,
psychanalyse d'un lien social,
Victor Simon, Dunod, 1992 ; Tintin et les
médecin spécialiste des mala- secrets de famille, Aubier, 1990.
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XXI
Serge Vallon, à l'université René-Descartes,
directeur en psychologie, chargé Paris-V, ancien directeur de
Strasbourg-l.
directeur de recherche au
CNRS, professeur à l'université Vincent Yzerbt,
d’Aix-Marseille-. professeur à l'université
catholique de Louvain, unité
Pierre Vermersch, de psychologie sociale,
psychologue, chercheur au Louvain-la-Neuve (Belgique).
CNRS.
Tania Zittoun,
Éliane Vurpillot, chercheur en psychologie à
docteur d'État, professeur ho- l'université de Neuchâtel
noraire de psychologie (Suisse).
XXII
Sommaire
æ
Dà
XXIV
Psychanalytique
(le courant) Pierre Angel, Laurence Massé ...................... 450
PSYENOSE (la RE ue du ne 457
Psychose maniaco-dépressive (la) 465
Psychothérapie
(suivre une) Pierre Angel, Laurence Massé..........,..,,....... 478
Résilience et aptitude
au bonheur Stanislas Tomkiewicz, Sylvie Angel................. 496
Schizophrénie (al PARLE
NT DA OR rer 504
Secrets de famille Serge Tisseron ...............,.............. 520
Sexualité (la) CormneAntomes. at EEE 528
Sexualité (les troubles de la) Corinne Antoine. ................. 535
Sohtode (ln) AC OUE SAONMENE RE RENE NE NE 543
Sommet (let ÉTÉ He SR TE A ART R te use: 558
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XXV
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1
Den
se
PEN
“sons
dos
PARTIE 1
Histoires
et
théoriciens
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Histoire de la
Psychiatrie 22,2
Histoire de la
Psychologie ....... 16
Histoire de la
Psychanalyse . . ... pa
Les grands
Théoriciens . ...... 223
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a psychiatrie, la psychologie et la psychanalyse
permettent une meilleure compréhension
des troubles psychiques de l'être humain.
Depuis quelques années, les professionnels
de ces trois disciplines expriment le souhait
que tous les nouveaux domaines soient explorés
de façon conjointe.
La révolution
psychanalytique
En découvrant l'inconscient et en affirmant que
tout symptôme a un sens, S. Freud révolutionne la
psychiatrie classique, et le point de vue organiciste
perd de son importance au profit de conceptions
psychogénétiques. Cependant, la psychanalyse
reste en marge des pratiques psychiatriques, qui,
centrées sur l'asile, disposent de très peu de moyens
thérapeutiques : isolement, bains et douches,
quelques sédatifs non spécifiques. Les principales
thérapeutiques de choc (électrochocs, insulino-
thérapie) font leur apparition vers 1930. Ce n'est
qu'avec la psychothérapie institutionnelle,
dans les
années 1950, que la psychanalyse fait son entrée
dans l'hôpital. Mais l'impact freudien, puis lacanien
en France, marquera profondément la psychiatrie ;et
la théorie psychanalytique garde une place prépon-
dérante dans l'étude psychopathologique des mala-
dies mentales, même si on croit moins qu'autrefois
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La classification
des troubles mentaux
C'est en 1952 que paraît pour la première fois le
DSM (Diagnostic and Statistical Manuel of Mental
Disorders), Manuel diagnostique et statistique des
troubles mentaux, édité par l'Association améri-
caine de psychiatrie. Des refontes successives sont
parues en 1968 (DMS 11), 1980 (DMS I), 1987 (DMS
IITR,) et en 1994 (DSM IV). La visée permanente de
l'ouvrage est d'unifier les voies de recherche et de
traitement à partir d'un langage mondial commun ;
si l'on peut en attendre d'évidents gains de sécu-
rité dans l'établissement des diagnostics, un tel
projet, dont les enjeux institutionnels sont consi-
dérables, ne peut manquer de se ressentir des pré-
férences scientifiques, voire idéologiques et poli-
7
tiques, de ceux qui en assurent la réalisation. Face
aux critiques qui reprochaient à la classification de
1952 de faire référence à des entités morbides et à
des pathologies prédéfinies, le parti a certes été
adopté par la suite d'être «athéorique » et de ne
pas s'en tenir aux seuls critères américains. Reste
(7 que les progrès des neurosciences paraissent
devoir encourager un point de vue essentielle-
ment biomédical.
Les progrès de la
psychopharmacologie
Avec les traitements biologiques qui font leur appari-
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Le modèle psychanalytique
Il est sous-tendu par la révolution psychanalytique
qui permet d'expliquer d'une manière cohérente la
plupart des données psychopathologiques.Mais il a
échoué «sur le plan pratique du traitement des mala-
dies mentales » (A. Bourguignon), n'apportant qu'une
aide psychothérapique à la prise en charge des
malades psychotiques sans pouvoir réellement les
guérir (É.Zarifian).
2
Les découvertes neurochimiques de la psycho-
pharmacologie ont véritablement transformé la vie
des malades mentaux les plus graves ainsi que les
conditions de travail des soignants.Mais ce modèle
neurochimique reste un échec sur le plan théo-
rique, dans la mesure où il n'a pas réussi à expliquer
la cause des maladies mentales, puisqu'il s'est stric-
tement limité à l'étude de certains effets sur les
synapses des médicaments psychotropes utilisés.
L'éclairage qu'il a donné n'a pas permis de créer
d'autres médicaments vraiment nouveaux puisque
tous les produits utilisés l'ont été au départ d'une
manière purement empirique, les nouveaux n'étant
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Le modèle psychosociologique
Il a permis de modifier profondément les attitudes
des soignants à l'égard des malades,comme on le
voit dans l'histoire de la thérapie institutionnelle.
Il a également montré que la maladie mentale
n'était pas toujours l'atteinte psychique d'un seul
individu mais souvent le symptôme du malaise de
tout un groupe familial ou social, permettant ainsi
d'accompagner les traitements individuels d'une
action thérapeutique familiale ou institutionnelle.
10
Mais il se heurte, malgré tout, «à l'irréductibilité de
certains états dits pathologiques » (A. Bourgui-
gnon).
Le modèle
psychobiosocial
Il faudrait pouvoir dépasser ces trois principaux
modèles pour utiliser un modèle plus global de type
psychobiosocial. Il faut reconnaître l'extrême com-
plexité de l'activité psychique humaine, qui se situe
à la fois dans un organisme biologique dynamique
et dans un réseau d'interactions psychosociales
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L'évolution
des institutions
Dès les lendemains de la Seconde Guerre mondiale,
une réflexion s'engage en France sur la psychiatrie,et
des réformes interviennent. L'autonomie du champ
de la psychiatrie s'affirme puisque le décret du 30
décembre 1968 institue au niveau de l'enseignement
des spécialités médicales, un certificat de psychiatrie
différent de celui de neurologie avec lequel il a été
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La psychiatrie de secteur
Elle est fondée sur le principe d'une unité de la pré-
vention, de la cure et de la postcure ainsi que de la
continuité de la prise en charge du malade par la
même équipe médico-sociale. Le découpage a été
fait pour que les secteurs « couvrent » 70 000 à
100 000 habitants, dont la santé mentale est prise en
charge par l'équipe placée sous la direction d'un
médecin chef.En principe, chaque secteur est équipé
d'un service hospitalier et de diverses institutions
extra-hospitalières (dispensaires d'hygiène mentale,
hôpitaux de jour, foyers de postcure) qui assurent
une prise en charge plus souple du malade.On
12
estime que ce sont aujourd'hui plus d’un million et
demi d'adultes qui sont suivis par les secteurs de psy-
chiatrie générale. Les disparités départementales de
l'offre des soins conduisent à une prise en charge
inégalitaire des patients ce qui remet en cause l’ou-
verture «sociale » de la psychiatrie.
La réforme de l'hôpital et, plus largement,
de l'or-
ganisation du système de distribution des soins pré-
vue par l'ordonnance du 4 septembre 2003,envisage
la création de «territoires de santé» et, de fait, la sup-
pression des secteurs psychiatriques puisque la psy-
chiatrie et la santé mentale sont intégrées dans la
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La psychiatrie infantile
À partir des années 1950, le champ de l'enfance
inadaptée (déficients intellectuels, caractériels, psy-
chotiques) s'autonomise par rapport à la psychiatrie
générale, d’une part, et à l'Éducation nationale,
d'autre part. Les externats (E M P) ou les internats
médico-pédagogiques (I M P) sont habilités à rece-
voir des enfants classés « débiles » en échec scolaire.
Les centres médico-psychopédagogiques (C M P P)
offrent des consultations
à des enfants qui connais-
sent un échec scolaire partiel mais restent scolarisés
en milieu normal.Ce sont les hôpitaux de jour et les
13
Histoire de la DSVCNIAITIE
La psychiatrie
française en crise
Aujourd'hui, la demande de soins en santé mentale
ne cesse de s'élargir, de l'adulte à la personne âgée,
en passant par l'adolescent et le jeune enfant.
Depuis, le début des années 1990, cette demande
s'est même accélérée. Le nombre de patients suivis
dans le secteur public est passé de 700 000 à plus de
2 millions en quinze ans. Dans le secteur privé, les
consultations sont à la hausse :14,5 millions en 1998
à 16,5 millions en 2008. Maltraitances, violences
familiales, harcèlement au travail, mais aussi dépres-
sions, crises d'anxiété et tentatives de suicide, tels
sont les maux auxquels sont confrontés les psy-
chiatres au quotidien.
Or, si la France présente encore
un des taux de psychiatres les plus élevés au monde
(entre 21 et 23 pour 100 000 habitants environ -
EN
14
après la Suisse), l'évolution de la démographie médi-
cale laisse prévoir une diminution de 13 000 à 8 000
du nombre des psychiatres d'ici à 2020. Près de 800
postes de psychiatres hospitaliers n'auraient pas été
pourvus en 2011.La répartition des infirmiers psy-
chiatriques dans les établissements de santé publics
et privés reflète des capacités d'hospitalisation
réduites : 55 500 infirmiers pour un peu plus de 57
000 lits en 2009 (contre 60 000 cinq ans plus tôt).
Face à la demande pressante de soins, la psychiatrie
française, qui manque de moyens en termes
d'hommes et de structures, est en crise. ®
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15
Histoire de la psychologie
Si l'homme s’est depuis toujours efforcé
de sonder les mystères de son âme,
ce n’est qu'au xix° siècle, sur un terrain
déblayé par l’évolution des idées
philosophiques à partir de Descartes
et par les progrès rapides de la physiologie,
que la psychologie s'est constituée comme
un discours et un savoir autonomes. Depuis,
diversifiant progressivement ses domaines
et multipliant ses applications concrètes
(dans l’enseignement, la formation, le monde
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Origines
et développement
de la psychologie
La conversion de la physiologie à la méthode expé-
rimentale et la construction d'instruments de mesure
perfectionnés débouchent en Allemagne sur de pre-
miers progrès en matière de physiologie des sensa-
tions (mesure des seuils sensoriels par E. Weber
[1795-1878]) et de physiologie du système nerveux
(découverte des cellules du système nerveux), et sur
l'établissement de premiers paradigmes psycho-
$
16
physiques et psychophysiologiques. G.T.Fechner
(1801-1887) quantifie les phénomènes psychiques et
H.von Helmholtz (1827-1894) étudie les mécanismes
de la perception ;W.Wundt (1832-1920) fonde à Leip-
zig en 1879 le premier laboratoire de psychologie
expérimentale et assoit l'expérimentation sur l'in-
trospection.F. Brentano (1838- 1917), H.Ebbinghaus
(1850-1909), 0. Külpe (1862-1915) apportent chacun
une contribution majeure au développement de la
psychologie en Allemagne ; parallèlement,
avec dans
chaque cas une orientation originale, la psychologie
est fondée par F. Galton (1822-1911) en
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Courants et théories
Par la suite, plusieurs courants et théories fécondes
se développent.
Le béhaviorisme
Avec le béhaviorisme, dont Watson est l'initiateur, la
psychologie, rejetant l'introspection, se détourne de
l'étude de la conscience et devient science du com-
portement.
En 1913,J. Watson (1878-1958) écrit un article
qui fait date :« Psychology as the Behaviorist views it ».
I nie que la conscience puisse être un objet d'étude,
un principe explicatif. L'analyse du comportement,
17
que certains pratiquaient déjà,est érigée par Watson
en doctrine. L'observation extérieure du comporte-
ment suffit à établir des lois qui permettent de pré-
voir les réactions à des variations de milieu. L'obser-
vation objective s'applique sur les variables de la
situation (stimulus) et les variables comportemen-
tales (réactions, réponses).La psychologie devient net-
tement la science du comportement. Dans les
années 1920, presque tous les Américains sont béha-
vioristes, et ils ont eu une influence considérable.
Dans le domaine de l'apprentissage, le béha-
viorisme est fécond :E.C.Tolman (1886-1959) effec-
tue d'importants travaux chez le rat. C. Hull (1884-
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Le gestaltisme
Le gestaltisme fondé par le psychologue allemand
M.Wertheimer (1880-1943) étudie la perception et
notamment l'organisation des formes, les principes
de relativité et de transposition, l'isomorphisme des
formes physiques et physiologiques. Dans le champ
de la psychologie sociale,K.Lewin (1890-1947) ouvre
des perspectives importantes dans la dynamique
des groupes.
18
teur de la psychanalyse, sont à l'origine d'une pra-
tique psychologique dite « psychologie clinique »,
basée sur l'entretien et l'examen approfondi de cas
par contact individuel. En France, en particulier, des
limites institutionnelles entre psychologie et psy-
chanalyse s'instaurent,à la différence des États-Unis,
où les deux domaines s'interpénètrent.
La psychologie de l'enfant
et l’'épistémologie génétique
H.Wallon (1879-1962) puis J. Piaget (1896-1980), créa-
teur de l'épistémologie génétique, se consacrent à la
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psychologie de l'enfant.
Wallon est l’une des grandes figures de la psy-
chologie de l'enfant.Il élabore une théorie de
développement de l'enfant en stades. Aussi envi-
sage-t-il la psychogenèse de l'enfant dans ses
aspects affectif, cognitif, biologique et social. Pro-
posant également une conception du développe-
ment intellectuel en stades, la démarche de Piaget
est épistémologique. Piaget montre que le déve-
loppement de l'enfant s'effectue de manière gra-
duelle et continue jusqu'à l'acquisition d'une pen-
sée adulte, avec une conceptualisation de plus en
plus abstraite.
Les travaux de Piaget, bien qu'aujourd'hui dis-
cutés, ont eu une influénce considérable et trouvent
des prolongements avec les néopiagétiens
(J. Pascual-Leone), qui proposent une synthèse entre
les thèses piagétiennes et la conceptualisation des
19
opérations en termes de traitement de l'information.
Les domaines
de la psychologie
ds On peut distinguer plusieurs champs d'application
S de la psychologie ; mais les champs et les méthodes
interfèrent. La psychologie animale et l’éthologie
s'intéressent aux comportements animaux en ce
= qu'ils ont de spécifique (comportements rituels,com-
ee munication, etc.). La psychologie de l'enfant et du
développement étudie les évolutions de l'enfant
depuis sa naissance.
La psychologie sociale prend en compte les interac-
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20
plutôt de cerner l'origine des différences indivi-
duelles. De ce point de vue,la détermination des QI
chez les jumeaux dizygotes et monozygotes fait
l'objet de travaux importants en France et aux
États-Unis.
La psychologie expérimentale n'est pas à propre-
ment parler une branche de la psychologie : elle
cherche à appliquer en psychologie la méthode
expérimentale, qui est constituée par une série
d'étapes méthodologiques dont les principales
sont la formation d'hypothèses, la mise à l'épreuve
de ces hypothèses, les conditions de la vérification
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et les applications.
La psychologie clinique est une branche parti-
culière qui met en œuvre des méthodes et des
concepts extérieurs à la psychologie, par exemple
certaines notions issues de la psychanalyse. Son
objectif est d'étudier l'individu, malade ou bien
portant, dans ce qu'il a de spécifique, irréductible
à n'importe quel autre individu.
La psychophysiologie se situe au carrefour de la
psychologie et de la physiologie. Ses recherches
vont par exemple de la simple recherche de cor-
rélations entre des comportements et des indices
physiologiques à la mise en évidence de liens de
cause entre le fonctionnement d'une structure
nerveuse et un comportement. Ses méthodes
sont pharmacologiques;, électrophysiologiques,
biochimiques notamment.
La neuropsychologie vise à établir un rapportintel-
21
Histoire de la psychologie
L'essor
de la psychologie
cognitive
L'ascension de la psychologie cognitive vers le
milieu des années 1950 est liée au développement
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22
tion est codée, traitée, stockée et récupérée sur la for-
mation et l'organisation des représentations, sur la
compréhension du langage, les raisonnements, la
prise de décisions, la résolution de problèmes, etc.
Une autre approche de la cognition, inspirée par
la physiologie, consiste à considérer la structure
cognitive comme un réseau d'éléments intercon-
nectés :il s'agit du néoconnexionisme,
qui s'intéresse
essentiellement à la microstructure de la cognition.
La psychologie cognitive, qui représente
actuellement un des courants les plus féconds de
la psychologie, entretient des échanges avec
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Situation actuelle
en France
En France, l'enseignement universitaire de la psy-
chologie comprend le DEUG, la licence,la maîtrise, le
DESS, le DEA, et le doctorat.Les appellations maîtrise
et DESS sont progressivement remplacées par l'ap-
pellation masters.La loi de 1985 réglemente et pro-
tège le statut des psychologues, sanctionné par
cinq années d’études supérieures. Les différents
domaines enseignés concernent la psychologie
expérimentale, la psychologie développementale,la
psychologie animale, la psychologie différentielle, la
psychologie sociale, la psychologie physiologique,
23
la psychopathologie, la psychologie clinique et la
psychologie du travail.
Les principales applications de la psychologie
concernent le monde du travail (sélection et orien-
tation professionnelles, adaptation de la machine à
l'homme), l'enseignement et l'éducation (orienta-
tion scolaire, animation, aide aux enseignants), la
rééducation, la santé (prévention, toxicomanie), la
formation et la justice (expertise, médiation, aide aux
victimes).
Les psychologues sont estimés à près de
36 000 personnes salariées ou libérales, sachant qu'il
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Repères historiques
1874 :W.Wundt : Grundzüge der physiologischen
Psychologie (Fondements de la psychologie
physiologique).
1885 :H.Ebbinghaus : Über das Gedächtnis (De la
mémoire).
1903 : conférence de Pavlov au congrès
de médecine de Madrid sur le réflexe conditionné.
1905
: création du test d'intelligence par A.Binet.
1913 :J.Watson : Psychology as the Behaviorist Views
It. Début de la doctrine du comportementalisme,
ou « béhaviorisme ».
1895-1920
: constitution de la psychanalyse
par S.Freudl.
1920-1930 : élaboration de la théorie de la forme,
24
ou « gestaltisme », par M.Wertheimer, K. Koffka et
W.KGhler.
1936 : J. Piaget : la Naissance de l'intelligence.
Construction de la théorie de Piaget
sur le développement cognitif de l'enfant
et l'épistémologie génétique.
1948 : théorie de l'information de C. Shannon
et W.Weaver.
1960 et suiv. : début des sciences cognitives
et recherches au sein des neurosciences.
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25
Histoire de la psychanalyse
Constituée à la fin du xix° siècle par S.Freud,
la psychanalyse reprend certaines questions
que posait la médecine à cette époque.
Mais elle renouvelle totalement, à partir
de là, la conception que l’on peut se faire
du sujet humain.
Hystérie
et hypnose
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26
Les principes
de la psychanalyse
La psychanalyse part d'un postulat selon lequel tout
ce qui survient dans les rêves et les actes manqués
comporte une dimension qui n'apparaît pas. C'est
l'inconscient, produit d'une série d'événements sur-
venus dans la plus petite enfance, peut-être même
avant et touchant au développement de la sexualité
au sens large, d'abord non génitale (le plaisir de la
bouche, de l'excrétion).Ces événements sont censu-
rés. Vers 3 ans, l'enfant découvre la différence entre
les sexes.Il vit donc dans ses premières années des
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27
conscient, qui va se charger d'énergies potentielles.
Ce qui a été refoulé tend toujours à faire retour sous
forme de symptômes, d'actes manqués,de lapsus,
de
rêves, etc. C'est l'ensemble de ces conflits qui crée la
personne humaine. Le complexe d'Œdipe est la
découverte d’un processus fondamental, la jalousie
que l'enfant éprouve à l'égard du parent du même
sexe que lui et le désir inavoué de l'éliminer puis de
le remplacer. Ce conflit est à l'origine des névroses
lorsque l'Œdipe ne trouve pas une issue favorable et
disparaît quand le sujet se trouve d'autres objets.
Freud a élaboré deux modèles de l'appareil psy-
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28
La séance analytique
et ses règles
fondamentales
Les névroses, mais aussi quelques autres tensions
psychiques qui traduisent le mal-être du sujet adulte
peuvent amener celui-ci à consulter un psychana-
lyste - personne qui a elle-même suivi une analyse
et qui, par là, est en principe apte à l'écoute de celui
qui souffre.
Au cours de la séance analytique, les asso-
ciations de l'analysant permettent de remonter le
cours de ce processus de refoulement et de mettre
au jour les désirs inconscients.La première règle fon-
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29
Histoire de la DSVChAaNnalvse
La psychanalyse :
un savoir, une pratique
Quels peuvent être, pour résumer, les principes fon-
dateurs de la psychanalyse ? En 1922, dans «Deux
articles pour l'encyclopédie », Freud écrit : « L'affir-
mation relative à l'existence de processus mentaux
inconscients, le ralliement à la théorie de la résistance
et du refoulement, l'importance accordée à la sexua-
lité et au complexe d'Œdipe : tels sont les points
essentiels dont traite la psychanalyse et aussi les fon-
dements de sa théorie. Qui ne les accepte pas ne sau-
rait se compter au nombre des psychanalystes. » La
psychanalyse n'est pas une science, par exemple,
parce qu'elle est faite à l'aide d'énoncés qui échap-
pent au critère de la vérification : mais cette critique
30
est restée sans effet notable. C'est en tout cas un
savoir constitué et surtout une pratique qui implique
une relation de type personnel à l'expérience freu-
dienne. Devenir psychanalyste, avoir une pratique
psychanalytique réelle et efficace supposent d'avoir
été soi-même un analysant auprès d’un psychana-
lyste.
L'histoire du mouvement
Le développement de la psychanalyse est allé de pair
avec sa structuration institutionnelle (création de l'In-
ternational Psychoanalytical Association en 1910),et
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31
OIre dE 14 DSVCNANAIVSE
32
Les grands théoriciens
Abraham (Karl)
Médecin et psychanalyste allemand
(Brême 1877 - Berlin 1925).
À partir de 1904,K. Abraham travaille au Burghôlzli,
l'hôpital psychiatrique de Zurich, avec E. Bleuler,
dont il devient,
en 1906, le premier assistant. C'est
théoriciens
Histoires
et
là qu'il rencontre C. G. Jung, qui lui fait prendre
contact avec les idées de S.Freud;il fait la connais-
sance de ce dernier en 1907.En 1910, il fonde l’As-
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33
Adler (Alfred)
Médecin et psychologue autrichien
(Vienne 1870
- Aberdeen 1937).
Élève de S.Freud dès 1902, il participe au premier
congrès de psychanalyse de Salzbourg (1908). II se
sépare rapidement (1910) du mouvement psycha-
nalytique, car il ne partage pas l'opinion de Freud sur
le rôle de la pulsion sexuelle et développe une théo-
rie du fonctionnement psychique centrée sur le sen-
timent d'infériorité (Théorie et pratique de la psycho-
logie individuelle, 1918).
Balint (Michael)
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Bateson (Gregory)
Anthropologue et ethnologue américain d'origine
britannique (Cambridge, Grande-Bretagne, 1904 -
San Francisco 1980).
G. Bateson a montré que l’on peut décrire les
interactions entre individus en termes soit de
symétrie, soit de complémentarité. Dans le pre-
mier cas, les partenaires adoptent un comporte-
ment en miroir, et, dans le second, le comporte-
ment de l'un complète celui de l’autre. ll a aussi
34
élaboré la théorie de la double contrainte.ll a écrit
Communication (1950) et Vers une écologie de l'es-
prit (1971). &
© Double contrainte (la), encadrés, p.510 et p.609.
Bettelheim (Bruno)
Psychanalyste américain d'origine autrichienne
(Vienne 1903 - Silver Spring, Maryland, 1990).
Après des études de psychologie, il acquiert une
formation psychanalytique.ll est déporté en raison
de ses origines juives à Dachau et à Buchenwald,
d'où il est libéré grâce à l'intervention de la com-
munauté internationale. De cette expérience, il
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35
ttelheim (Bruno)
36
Binet (Alfred)
Psychologue français (Nice 1857 - Paris 1911).
A. Binet s'intéresse à la psychologie pathologique
telle que J.M. Charcot la pratiquait à la Salpétrière.ll
devient en 1894 directeur du Laboratoire de psy-
chologie physiologique qui fonctionnait à la Sor-
bonne depuis 1889. C'est aussi en 1894 qu'il fonde
l'Année psychologique.En 1896,il publie dans l'Année
psychologique, avec V. Henri, un article sur «La psy-
chologie individuelle » dans lequel il souligne que les
différences individuelles sont bien plus marquées
dans les processus supérieurs (comme l'intelligence)
que dans les processus élémentaires (comme la sen-
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sation).
Chargé de chercher un moyen de dépister les
enfants retardés afin d'améliorer l'enseignement qui
leur est donné ou de les orienter vers un enseigne-
ment spécialisé, il a l’idée d'élaborer une série
d'épreuves et d'examiner à quel âge elles sont réus-
sies par des enfants normaux. Il crée ainsi l'Échelle
métrique de l'intelligence (1905 puis 1908 et 1911)
avec la collaboration de T. Simon.
Bowlby (John)
Médecin et psychiatre britannique
(Londres 1907 - île de Skye, Écosse, 1990).
Clinicien et chercheur en psychiatrie de l'enfant et
de la famille, J.Bowlby a développé la théorie de l'at-
tachement.Il fait ses études de médecine et de psy-
chologie à Cambridge et à Londres. En 1946, il entre
37
attell James McKeer
38
et P. Janet, celle de psychologie clinique. Les cours
de Charcot comportent des présentations de
malades et des projections de coupes microsco-
piques, et ses « leçons du mardi » sont restées
célèbres.Y assistent des visiteurs étrangers, parmi
lesquels on peut citer S.Freudl.
L'apport de Charcot à la connaissance de la
neurologie est très important, avec ses études sur
la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson, le
tabès, la poliomyélite, le tremblement, la description
de la sclérose latérale amyotrophique (maladie de
Charcot) et de l'amyotrophie distale progressive
(amyotrophie de Charcot-Marie). II s'attache à dis-
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Claparède (Édouard)
Psychologue suisse (Genève 1873-id. 1940).
É. Claparède fait des études de médecine puis s'in-
téresse à la psychologie.
Tout en exerçant son
39
laparède (Edouard)
#
40
Darwin (Chares Robert)
travaux scientifiques,
il publie en 1859 son ouvrage
fondamental, The Origin of Species (trad. fr. De l'ori-
gine des espèces par voie de sélection naturelle), dans
lequel il expose ses idées transformistes, rompant
avec la tradition fixiste ou créationniste en vigueur
à cette époque. il donne une explication causale à
l'évolution. Darwin, reprenant les idées de Malthus
sur le taux élevé de croissance des populations
comparé aux ressources disponibles, postule que
seuls les plus aptes survivent au cours de la lutte
pour l'existence et se reproduisent (théorie de la
sélection naturelle). De plus, selon lui, les mâles sor-
tant le plus souvent vainqueurs de la compétition
pour la possession des femelles transmettent leurs
attributs à une descendance plus nombreuse que
celle de leurs rivaux (sélection sexuelle). Darwin ne
rejette pas toute idée d'hérédité des caractères
acquis.
41
Dans des ouvrages ultérieurs, The Descent of
Man, and Selection in Relation to Sex (1871) et The
Expression ofthe Emotions in Man and Animals
(1872), Darwin, admettant l’origine animale de
l'homme, soutient que la société et les valeurs
morales sur lesquelles elle est fondée, les émotions
et même l'esprit humain sont le fruit de l'évolution
et de la sélection naturelle. Selon lui,les différences
entre le comportement des animaux supérieurs et
les conduites humaines ne sont que quantitatives
et non qualitatives. ll établit des comparaisons
entre les expressions et mimiques de l'homme et
des animaux ainsi qu'entre celles d'hommes de
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Delay (Jean)
Psychiatre et écrivain français
(Bayonne 1907 - Paris 1987).
Fils d'un chirurgien de Bayonne, J. Delay fait des
études de médecine puis de neurologie à Paris, à
la Salpêtrière, qu'il termine avec sa thèse sur les
astéréognosies en 1935.1II poursuit ensuite des
études de philosophie à la Sorbonne avec une
thèse de lettres sur les maladies de la mémoire,en
1942, et une formation psychiatrique clinique avec
H. Ey à l'hôpital Sainte-Anne. C'est dans cet éta-
42
blissement qu'il devient titulaire de la chaire de
la clinique des maladies mentales en 1946. II y
poursuit de nombreuses études cliniques et psy-
chopharmacologiques,
en particulier sur la chlor-
promazine, chef de file des futurs neuroleptiques,
dont il étudie les effets sédatifs sur les états d'agi-
tation dès 1952 avec J.M. Harl et P. Deniker.
Brillant écrivain, il est élu à l’Académie française
en 1959. +
Devereux (Georges)
Anthropologue et psychiatre américain d'origine hongroise
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43
|
É Dolto (Françoise)
Psychiatre et psychanalyste française
(Paris 1908- id. 1988).
Françoise Dolto s'est sentie depuis l'enfance une
vocation : devenir «médecin d'éducation », et avait
entrepris pour cela, malgré sa famille,
des études de
médecine qui lui permettent d'entrer dans la car-
rière en juillet 1939. Dès l’année 1938, elle prépare
l'internat des asiles. Elle rencontre J. Lacan à
Sainte-Anne où lui-même donne déjà à cette
époque un enseignement. Cette rencontre se révé-
lera importante, créant entre eux des liens d'amitié.
Dès sa thèse, en 1939, parue sous le titre Psychana-
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44
1978), écrits en collaboration avec G. Séverin.On lui
doit aussi Au jeu du désir (1981), Inconscient et désirs
(1988), en collaboration avec J.-F. de Sauverzac. &
Ey (Henri)
Psychiatre français (Banyuls-dels-Aspres 1900 - id. 1977).
Ilest médecin chefà l'hôpital de Bonneval de 1933 à
1970. Son enseignement à l'hôpital Sainte-Anne à
Paris et la revue l'Évolution psychiatrique, qu'il a fon-
dée en 1927,ont contribué largement à la formation
des psychiatres français. Dans ses nombreux écrits, il
entreprend une mise en forme de l'appareil théo-
45
rique de la psychiatrie, en proposant un modèle
organo-dynamique élaboré à partir des idées de
J.H. Jackson, et dans lequel les maladies mentales
sont des modalités de désorganisation de la
conscience. Ce modèle, qui fait de la conscience le
centre de la vie psychique, entend dépasser la psy-
chanalyse sans revenir au mécanisme réductionniste
du xix° siècle. &
Ferenczi (Sandor)
Médecin et psychanalyste hongrois
(Miskolc 1873 - Budapest 1933).
Lié dès 1906 à S.Freud,S.Ferenczi est un de ceux qui
ont le plus contribué au développement de la psy-
chanalyse. Le succès des idées freudiennes en Hon-
grie permet à Ferenczi d'ouvrir une clinique et même,
pendant la brève durée du gouvernement révolu-
tionnaire de Béla Kun, d'enseigner la psychanalyse à
l'université. Mais, à partir de 1923, les divergences
46
commencent à apparaître entre Freud et Ferenczi,ali-
mentées par la complexité des liens affectifs qui exis-
tent entre eux. C'est surtout sur la technique de la
cure que Ferenczi Va s'opposer à Freud. Partant des
mêmes observations que le psychanalyste autrichien
O.Rank (1884-1939) [avec qui il écrit,en 1923,/e Déve-
loppement de la psychanalyse] sur la tendance des
analysés à vivre dans le présent de la cure les pulsions
inconscientes, Ferenczi propose une nouvelle théra-
peutique. Sur le plan théorique, les recherches de
Ferenczi visent la constitution d'une nouvelle science,
la «bioanalyse », qui est l'extension de la théorie psy-
chanalytique au domaine de la biologie, ou psycha-
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Fraisse (Paul)
Psychologue français
(Saint-Étienne 1911 - Châtenay-Malabry 1996).
Directeur adjoint (1943-1952), puis directeur à l'École
des hautes études, professeur de psychologie expé-
47
Freud (Sigmur
3%
“A!
ire
16,
Freud (Sigmund)
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48
liarise avec la condition de vivre dans l'opposition et
de subir l'interdit d'une majorité. Il entre en 1876
dans le laboratoire de physiologie de E. von Brücke,
où il fait des recherches portant sur la physiologie et
la pathologie du système nerveux. Il se lie d'amitié
avec J.Breuer.Il termine ses études de médecine en
1881, mais ses moyens ne lui permettent pas de
continuer une carrière de chercheur.
En 1883,il entre dans le service de psychiatrie de
T. Meynert, où il reste jusqu'en 1886. Chargé d'une
étude sur la cocaïne, il découvre, en 1884, ses pro-
priétés analgésiques. Une bourse lui permet d'aller à
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49
ainsi en hommage à Charcot, naît, bientôt suivi d'Oli-
ver (1891), Ernst (1892), Sofie (1893) et Anna (1895), la
seule de ses enfants qui deviendra psychanalyste.
50
méthode de l'interprétation des associations libres,
on peut découvrir, à travers le contenu manifeste
du rêve, un contenu latent dont le sens général
représente la réalisation d’un désir. En 1900, Freud
commence l'analyse d'une jeune femme hystérique,
qu'il nommera Dora dans ses écrits.
En 1901, il publie
le Rêve et son interprétation, écrit Fragment d'une
analyse d'hystérie (analyse de Dora ; publiée en
1905), qui analyse la fonction traumatique de la
sexualité dans l'hystérie, et le rôle de l'homosexua-
lité. Il fait un voyage à Rome et fait paraître Psycho-
pathologie de la vie quotidienne. En 1905 sont édités
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L'institution analytique
À cette date, la psychanalyse est devenue la théorie
du fonctionnement de l'appareil psychique.C'est en
1908 qu'est fondée la Société psychanalytique de
Vienne ; mais, dès avant cette date, s'est constituée
progressivement autour de Freud l'institution analy-
tique.À partir de 1902, la Société psychologique du
mercredi a regroupé ses premiers disciples, Federn,
O.Rank,W. Stekel, A. Adler, notamment.Freud corres-
pond avec le psychiatre Bleuler à partir de 1904 et
reçoit en 1907 la visite de l'assistant de celui-ci,
C.Jung, lequel fonde à Zurich la même année la
Société Freud :c'est pour Freud une victoire,car Jung,
fils de pasteur, psychiatre suisse, fait, aux dires de
51
Freud lui-même, sortir la psychanalyse de ses limites
viennoises et juives. Jung participe au premier
congrès de psychanalyse à Salzbourg (1908) et
accompagne Freud aux États-Unis pour une série de
conférences sur la psychanalyse (1909). En 1910, à
Nuremberg, se réunit le deuxième congrès de psy-
chanalyse, qui fonde l'Association psychanalytique
internationale,
dont la présidence est confiée à Jung.
Cependant, des ruptures et des scissions inter-
viennent entre Freud et les plus proches de ses dis-
ciples. De 1911 à 1913, le fondateur de la psychana-
lyse se sépare successivement d'Adler, de Stekel et,
surtout,
de Jung.Il rompra plus tard avec Rank (1924)
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52
- Fe
Freud (Anna)
Psychanalyste britannique d'origine autrichienne
(Vienne 1895 - Londres 1982).
Elle est la dernière-née des six enfants de S. Freud,
celle qui resta auprès de lui jusqu'à la fin de sa vie.On
a pu s'étonner d'un lien si fort qu'il paraissait exclu-
53
sif, au point que Freud semble avoir découragé des
attachements qu'elle aurait pu avoir avec tel ou tel
homme, au premier rang desquels il faut compter
E. Jones. À cet égard, le fait qu'Anna fit son analyse
avec son propre père n'était sans doute pas de
nature à dénouer cette situation.
Anna fut également la seule des enfants de
Freud à devenir psychanalyste, et elle joua même un
rôle important dans le mouvement psychanalytique
international. Présidente de l'Institut de formation
psychanalytique de Vienne de 1925 à 1938, elle se
réfugie à Londres en 1938 avec son père et y fonde,
en 1951,la Hampstead Clinic, centre de soins, de for-
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54
Galton (sir Francis)
Homme de science britannique
(Sparkbrook, Birmingham, 1822 - près de Londres 1911).
F. Galton est l’un des plus importants fondateurs de
la psychologie différentielle. Cousin de C. Darwin , il
consacre une large part de son activité à la défense
de la théorie de l’évolution en se proposant de mon-
trer que les prévisions qu'elle permet se vérifient.Les
travaux sur la psychologie différentielle sont inclus
dans cette perspective.La quantification des obser-
vations biologiques est considérée par Galton
comme une condition nécessaire à leur étude.ll
applique ce principe général à l'étude des capacités
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55
hérédité-milieu qui seront perfectionnées par la
suite : méthode des jumeaux, étude de pedigrees.
Mais il sous-estime dans ses travaux l'importance
des facteurs de milieu. Cette orientation le conduit
à défendre des principes eugéniques qui ne sont
pas compatibles avec les valeurs attachées aux
droits de l’homme dans les démocraties modernes.
Parmi les ouvrages publiés par Galton, on peut citer:
Hereditary Genius (1869), Inquiries into Human Faculty
and its Development (1883), Natural Inheritance
(1889). &
56
tion pluridisciplinaire. Parce que l'enfant ne repré-
sente pas seulement l'avenir, mais qu'il est aussi «le
terme d'un long passé », l'étude des animaux
importe à la connaissance du développement
humain. On trouve là la trace des théories darwi-
nistes, l'influence de G.Coghill qui fut un des maîtres
de Gesell.
S'intéresser au comportement signifie d'abord
étudier le mouvement.lIl n'existe pas, pour Gesell,
d'état psychique qui ne s'exprime à travers une ten-
sion du corps, des ajustements ou réajustements
posturaux. Cela justifie une méthode d'observation
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57
La théorie de Gesell, en dépit de cette interaction,
sera dite maturationniste parce qu'il s'attache plus à
décrire les structurations de la croissance qu'à explo-
rer les effets de champs particuliers auxquels l'enfant
est soumis. Pourtant, ses derniers ouvrages accorde-
ront une grande place au milieu façonné par
l'homme (Gesell en collaboration avec F. L.lIg : le
Jeune Enfant dans la civilisation moderne, trad. fr.
1949), mais pour y retrouver l'histoire naturelle du
développement. Toutefois, Gesell conviendra tou-
jours que la nature «abhorre l'identité » et que le
développement individuel représente une variation
distincte, mais dépendante du type de l'espèce.
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Janet (Pierre)
Psychologue et psychiatre français, fondateur
de la psychologie clinique (Paris 1859 - id. 1947).
Agrégé de philosophie, P. Janet soutient en 1889 sa
thèse de doctorat : «L'automatisme psycholo-
gique ». Afin de poursuivre ses recherches psycho-
pathologiques, il entreprend des études de méde-
cine, et soutient en 1893 une thèse sur « Les
accidents mentaux des hystériques ». Parallèlement
à ses activités de clinicien, il poursuit une carrière
universitaire qui le mène au Collège de France, où
il succède à T.Ribot en 1902.C'est dans le service de
Charcot à la Salpêtrière que sa doctrine va se nour-
rir de données cliniques abondantes, d'où sortiront
ses travaux sur l'hystérie.ll tente, avant Freud, d'ex-
pliquer les troubles psychiques par des méca-
58
nismes psychologiques Pour Janet, l'hystérie et la
psychasthénie résultent d'une faiblesse de la force
psychologique, qui, entravant une activité supé-
rieure de synthèse, rétrécit le champ de la
conscience et entraîne, d’une part, des symptômes
déficitaires et, d'autre part, le développement
d'idées fixes subconscientes. Un malade est un
bilan d'énergie pour Janet.ll ne suffit pas d'amener
les idées subconscientes à la conscience pour gué-
rir le patient, mais il faut les détruire en les disso-
ciant ou en les transformant. L'acte achevé et com-
plet élève la tension psychologique.
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59
libido (1912) fait apparaître les premières diver-
gences avec les thèses freudiennes, concernant no-
tamment la nature de la libido, qui devient chez
Jung l'expression psychique d'une «énergie vitale »
et qui n'est pas uniquement d'origine sexuelle.
En 1913, la rupture avec Freud est consommée
et Jung donne à sa méthode le nom de « psycholo-
gie analytique ». Au-delà de l'inconscient individuel,
Jung introduit un inconscient collectif, notion qu'il
approfondit dans les Types psychologiques (1920).
L'inconscient collectif,
qui représente l'accumulation
des expériences millénaires de l'humanité, s'exprime
à travers des archétypes :thèmes privilégiés que l'on
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60
selon une dialectique de la personne avec le monde
extérieur. La publication, en 1944, de Psychologie et
Alchimie marque la seconde époque de la vie de
Jung, où, délaissant la clinique, il s'intéresse à l'eth-
nologie, à la philosophie des religions et à l'alchimie.
En 1958 est fondée la Société internationale de psy-
chologie analytique, qui regroupe les praticiens de
la méthode de Jung. &
Klein (Melanie)
Psychanalyste britannique d'origine autrichienne
(Vienne 1882 - Londres 1960).
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61
tances de E. Jones, créateur et organisateur de la
Société britannique de psychanalyse.Elle y enseigne
sa théorie et y fonde une école. Pionnière de la psy-
chanalyse des enfants, elle recourt pour cela à la
technique du jeu et du dessin, M. Klein est aussi la
première psychanalyste à avoir réfléchi à l'organisa-
tion psychique du nourrisson et aux relations mère/
nouveau-né. Grâce à son expérience de clinicienne,
elle souligne l'importance de la vie intérieure du
nourrisson et décrypte ses fantasmes. M. Klein sup-
pose qu'il existe dès la naissance un psychisme beau-
coup plus élaboré que ne l'estimait S. Freud, le com-
plexe d'Œdipe se nouant beaucoup plus tôt que ce
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Kôhler (Wolfgang)
Psychologue américain d'origine allemande
(Reval, auj. Tallin, 1887 - Enfield, New Hampshire, 1967).
W.Kôhler est l’un des principaux représentants de la
gestaltthéorie. Professeur à Berlin, puis à Princeton,il
a observé la discrimination visuelle chez les poulets
et, surtout, l'utilisation d'outils par le chimpanzé.lil a
développé l'idée de la possibilité d'apprentissages
soudains (ultérieurement dénommés «insights ») par
opposition au rôle de la répétition et des essais et
erreurs ; cet apprentissage soudain est, dans sa
conception,de même nature que les réorganisations
observables dans la perception ou dans certaines
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63
l'empêcha pas d'associer à de solides études médi-
cales un intérêt pour les lettres, la philosophie, l'an-
thropologie, l'histoire, la linguistique, les sciences
exactes. Les études de psychiatrie se mêlèrent à la
fréquentation des surréalistes d'une façon qui le mit
en marge des deux milieux.
J. Lacan passe sa thèse de psychiatrie en 1932 (De
la psychose paranoïaque dans ses rapports avec la per-
sonnalité) et, la même année, suit une psychanalyse
avec R. Lœwenstein (dont il critiquera les thèses sur
l'égo-psychologie). Son rattachement aux thèses freu-
diennes est total, selon ses termes : «retour à Freud»
est son mot de ralliement du jour où il décide de l'en-
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64
Lewin (Kurt)
Lewin (Kurt)
Psychosociologue américain d'origine allemande
(Mogilno, Pologne, 1890 - Newtonville, Massachusetts, 1947).
À l’université de Berlin,
où ilenseigne,K.Lewin rencontre
le gestaltisme.Il s'attache dès lors, ainsi qu'au début de
son émigration aux États-Unis (1932), à développer la
théorie du champ de la personnalité et de la motivation.
Il se tourne plus tard vers l'étude expérimentale de la
dynamique de groupe. Lewin emprunte la notion de
champ à la physique et pense que ce qui se produit dans
un individu, dans un groupe dépend de la distribution
des forces qui s'y exercent. Il étudie aussi les préjugés
raciaux, les conflits entre groupes sociaux, le travail dans
les usines (notamment la résistance des ouvriers au
changement). En 1944, il ouvre le MIT Research Center
65
for Group Dynamics,
qui attirera des chercheurs comme
L. Festinger ou R. Lippitt. Ses principaux ouvrages sont
A Dynamic Theory of Personality (1935), Principles of
Topological Psychology (1936), The Conceptual Repre-
sentation and Measurement of Psychological Forces
(1938), Resolving Social Conflicts (1948).
Lorenz (Karl)
Éthologiste autrichien
(Vienne 1903 - Altenberg, Basse-Autriche, 1989).
K. Lorenz est avec N.Tinbergen le cofondateur de
l'éthologie classique objectiviste. Ses travaux sur
l'instinct chez les oiseaux et les poissons ainsi que ses
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Montessori (Maria)
Médecin et pédagogue italien
(Chiaravalle, près d'Ancône, 1870 - Noordwijk, Pays-Bas, 1952).
M.Montessori conçoit une méthode qu'elle applique,
à Rome, dès 1906, dans les Case dei bambini, garderies
populaires pour les enfants de femmes au travail. Cette
méthode est inspirée à la fois des jardins d'enfants de
F.Frôbel (1837) et de la psychologie des sensations de
J.Itard et É. Seguin. L'enfant, laissé libre de son travail,
66
est confronté à une éducation des cinq sens qui doit
progressivement l'äamener à apprendre sans
contrainte proprement scolaire. Bains d'eau plus ou
moins chaude ; utilisation en classe de chiffons, balais,
pelles ;tables individuelles adaptées à chacun ; mani-
pulations de pelotes de laine, de cartes de soie pour
l'apprentissage des couleurs ; utilisation de tablettes
d'encastrement et d'emboîtement,
de corps de gran-
deurs différentes classés, de plaques de poids pro-
gressifs pour les sériations, la mesure et les nombres,
de lettres rugueuses et mobiles pour l'écriture et la lec-
ture, de cadres de laçage, de boutonnage, etc. La
«directrice » (l'institutrice) est tenue de ne jamais éle-
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67
théorique et abstraite du marxisme qui ne tient pas
compte de la réalité structurale socio-affective des
groupes. Épris de théâtre, il crée le «théâtre
impromptu » (Stegreiftheater), où chaque acteur
doit improviser son rôle. En 1925, il se rend aux
États-Unis, où il établit ses théories sur la sociomé-
trie et la dynamique de groupe. En 1934,il publie
son principal ouvrage : Who Shall Survive ? (trad. fr.
Fondements de la sociométrie, 1954). II a développé
ses idées et rapporté ses expériences dans une série
d'articles, « Psychodrama Monographs »,entre 1944
et 1954.
Pour lui, il s'agit de libérer la sociabilité des gens,
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68
Les idées induites par Bateson ont eu le mérite
d'introduire une véritable révolution épistémolo-
gique dans la description de la maladie mentale en
adoptant un point de vue contextuel sur le système
constitué par le patient et son environnement.
C'est
autour de ces travaux que s'est développé le mour-
vement des thérapies familiales. ©
© Systémique (le courant) p.595.
69
ù
70
Piaget (Jean)
Psychologue et épistémologue suisse
(Neuchâtel 1896 - Genève 1980).
Fondateur de l'épistémologie génétique, il s'est atta-
ché à rendre compte des mécanismes de formation
des connaissances. |l a particulièrement étudié le
développement de l'intelligence chez l'enfant.
Sa vie
Né dans une famille universitaire,J.Piaget s'intéresse
dès l'enfance aux sciences naturelles. En 1921,il sou-
tient une thèse de doctorat ès sciences. Mais, entre-
temps, il s'oriente vers la philosophie, la logique et
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humain (psychologie génétique). Parallèlement, Pia-
get cherchera,
avec l'épistémologie génétique, àana-
lyser les structures successives du savoir et à déga-
ger, par-delà l'accident événementiel, les principes
d'une construction dont il restera convaincu qu'elle
est orientée dans le sens d'une conceptualisation
toujours plus abstraite et plus générale.
Il va tout d'abord à Zurich pour suivre des cours
de psychologie et de psychiatrie,
en particulier ceux
de E. Bleuler ; puis il vient à Paris, où il suit les ensei-
gnements de L. Brunschvicg, de A. Lalande et de
P. Janet. Th. Simon, qui travaille sur l'intelligence de
l'enfant, lui ouvre le laboratoire de A. Binet et le
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72
1933, il assume la direction de l'Institut Jean-Jacques
Rousseau,
où non seulement il trouve d'importants
moyens de travail, mais où il rencontre des cher-
cheurs remarquables : notamment B. Inhelder, avec
laquelle s'établit une exceptionnelle collaboration
de plus de quarante ans :bon nombre des ouvrages,
les plus importants sur le développement cognitif
de l'enfant, sont le fruit de cette collaboration,
comme en témoigne la double signature.En 1925,il
avait succédé à A.Reymond dans la chaire de philo-
sophie de l’université de Neuchâtel. Sa carrière uni-
versitaire se déroule ensuite entre Lausanne (1938 à
1951) et Genève (1939-1971), où il enseigne la psy-
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73
Son œuvre
De l’œuvre considérable de J. Piaget (plus de
50 livres, près de 500 articles, on peut citer outre Ja
Naissance de l'intelligence (1936), déjà mentionnée,
Introduction à l'épistémologie génétique (1950) et l'É-
quilibration des structures cognitives (1975).
Il a également dirigé une collection, les « Études
d'épistémologie génétique », qui a comporté près de
40 volumes, auxquels il a lui-même contribué de
façon variable, mais qui,tous,rendent compte de l'ac-
tivité du Centre international d'épistémologie géné-
tique, fondé en 1955 et qu'il dirigeait à Genève.Il a,
en outre, dirigé avec P.Fraisse un important Traité de
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Ses conceptions
La psychologie de l'enfant n'était pour Piaget qu'un
instrument au service de l'épistémologie ; il n'en est
pas moins connu avant tout pour ses travaux sur la
théorie des stades du développement intellectuel de
l'enfant. L'une des idées motrices en est que l'adap-
tation de la connaissance du monde se fait chez l'en-
fant par l'action :un équilibre tend constamment à
se reformer entre ce que l'enfant assimile et ce à quoi
il s'adapte.La psychologie est pour Piaget l'étude des
opérations cognitives propres aux différents stades
ou niveaux de développement.
74
Ce que Piaget cherche à comprendre, ce sont
les sources et les mécanismes du progrès, qu'il
s'agisse de l'adaptation biologique ou de la
connaissance. En ce qui concerne la connaissance,
la source doit en être recherchée dans l’action que
le sujet exerce sur le monde : un processus dit
d'équilibration assure à la fois le progrès et la stabi-
lité - tous deux également nécessaires à l'être
vivant - grâce à une dialectique entre schèmes d'as-
similation (le sujet s'incorpore des éléments exté-
rieurs compatibles avec sa nature) et schèmes d'ac-
commodation (le sujet se modifie en fonction des
particularités des éléments assimilés sans pour
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Piéron (Henri)
Psychologue et psychophysiologiste français
(Paris 1881 - id. 1964).
H.Piéron est le principal fondateur de la psychologie
scientifique en France.
D'abord agrégé de philosophie, il étudie la bio-
logie et la physiologie et soutient une thèse de doc-
torat ès sciences naturelles sur le problème physio-
logique du sommeil. Tout au long de sa carrière, ses
intérêts ont été très variés.
75
Initié à la psychologie expérimentale par
A. Binet, il travaille ensuite avec É. Toulouse à l'asile
de Villejuif, où il met au point de nombreuses
méthodes pour analyser la diversité des aptitudes
physiques et intellectuelles. Son intérêt pour la psy-
chologie appliquée le conduira à créer en 1928 l'Ins-
titut national d'orientation professionnelle, à déve-
lopper la docimologie et plus tard à entamer la
publication d'un traité de psychologie appliquée.
Avant J.Watson,il a proposé en 1907 que la psy-
chologie scientifique ait pour objet l'étude du com-
portement et, contrairement à Watson ,il n'y néglige
ni la physiologie ni le langage. Avec lui, la psycho-
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Pinel (Philippe)
Médecin français (Tarn, 1745 - Paris 1826).
Il s'engagea sur la voie du «traitement moral » des
troubles mentaux, considérant que ceux-ci sont des
maladies au même titre que les maladies organiques.
Il préconisa d'isoler l’aliéné de son milieu de vie et de le
traiter dans des institutions spécialisées.ll est considéré
comme le fondateur de la psychiatrie moderne. €
Ribot (Théodule)
Philosophe et psychologue français
(Guingamp 1839 - Paris 1916).
Professeur à la Sorbonne (1885), puis au Collège de
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Rogers (Carl)
Psychopédagogue américain
(Oak Park, Illinois, 1902 - La Jolla, Californie, 1987).
En 1939, C. Rogers fonde un centre indépendant de
psychopédagogie à Rochester (État de New York).Il
écrit alors The Clinical Treatment ofthe Problem Child
puis devient professeur à l'université de l'Ohio
(1940). Son approche (qu'il qualifiera plus tard et très
ponctuellement de «non directive », parlant plus
volontiers d'approche centrée sur le client), mar-
quée à la fois par S: Freud et par J. Dewey, est pro-
fondément originale. Sa conception de la thérapie,
77
expérimentée avec des schizophrènes et conduite
dans l'implication directe thérapeute-malade, sans
la distanciation médicale et/ou psychanalytique,
sera le modèle des reprises non directives ulté-
rieures, essentiellement françaises.Sa méthode a été
appliquée à l'enseignement malgré ses réticences.
Ses principaux ouvrages sont Psychothérapie et rela-
tions humaines (1942), Client-Centered Therapy
(1951), /e Développement de la personne (1961).
78
mis de la part de leur environnement au cours de leur
existence. Cette conception a suscité des adhésions
ou des hostilités beaucoup plus fortes que beaucoup
d'autres théories, surtout à cause de ses implications
philosophiques, morales ou politiques. &
79
De ses travaux, on retient aujourd'hui la décou-
verte de la dépression anaclitique, syndrome de
carence affective précoce des enfants privés de soins
maternels et placés en institution dans les premiers
mois de la vie. Ce syndrome à dominance de retrait
et ralentissement psychomoteur peut en cas de pla-
cement prolongé aller jusqu'à un tableau d'hospita-
lisme : indifférence, inertie, anorexie, arrêt du déve-
loppement et détérioration de l'état physique parfois
irréversible. Le petit enfant, séparé de sa mère ou du
substitut habituel, est livré aux soins mécaniques et
anonymes d'une institution hospitalière.
On doit aussi à Spitz la découverte sensation-
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80
Wallon (Henri)
Philosophe, médecin et homme politique français
(Paris 1879 - id. 1962).
Médecin et agrégé de philosophie, puis docteur ès
lettres, il se spécialise dans la psychologie de l'en-
fant et enseigne à la Sorbonne, puis au Collège de
France. ll crée en 1921 un centre de consultation
médico-pédagogique, s'occupe d'orientation pro-
fessionnelle et de pédagogie et dirige le labora-
toire de psychologie de l'enfant ;il est le fondateur
du groupe français d'Éducation nouvelle. Avant la
guerre, il joue un rêle important parmi les intellec-
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81
Watzlawick (Paul)
Philosophe et psychothérapeute autrichien
(Villach, Autriche, 1921 - Palo Alto, Californie, 2007).
Docteur en philosophie de l’université de Venise,
P. Watzlawick acquiert ultérieurement une for-
mation psychanalytique et psychothérapique.ll
est engagé en 1962 au Mental Research Institute
de Palo Alto, en Californie. ll s'est rendu célèbre
par la publication de nombreux ouvrages trai-
tant de la communication humaine normale et
pathologique, des relations pathologiques, de
thérapies familiales non psychanalytiques. Son
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Wechsler (David)
Psychologue américain d'origine roumaine
(Lespedi, Roumanie, 1896 - New York 1981).
D.Wechsler est directeur de l'hôpital psychiatrique
Bellevue à New York de 1932 à 1967.
Son apport théorique essentiel est marqué par
le rejet d'une conception idéale de l'intelligence au
profit d'une conception statistique. L'intelligence dite
«normale » est définie pour lui comme la valeur cen-
trale d'une courbe statistique (Laplace-Gauss), for-
mée par les sommes des points obtenus par les
membres d'un groupe de personnes d'un âge défini
lors de la passation d'une série de tests de niveau,ou
échelle.
82
Il a publié une des plus importantes batteries de
tests, le Wechsler-Bellevue Intelligence Scale (1939),
dont il a tiré d'autres échelles, notamment le Wechs-
ler Intelligence Scale for Children (1949), puis le Wechs-
ler Adult Intelligence Scale (1955).1l a écrit également
The Range of Human Capacities (1955).
83
Un des apports théoriques les plus originaux de
Winnicott réside dans sa conception du passage de la
fusion primitive à la perception par l'enfant de l'exis-
tence différenciée d'un objet séparé de sa person-
qui, selon lui,s'élabore progressivement
nalité (/e self),
à travers des phénomènes et objets transitionnels. Win-
nicott accorde une importance étiologique primor-
diale aux défaillances de l'environnement au cours
de cette phase de maturation, en fonction du degré
de dépendance où elles ont eu lieu. Ainsi, c'est au
stade le plus archaïque de dépendance absolue et
fusionnelle qu'il rattache les psychoses, ou bien les
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Za7z0 (René)
Psychologue français (Paris, 1910 - id. 1995).
Après une licence de philosophie à la Sorbonne, en
1931,un diplôme d'études supérieures de philosophie
en 1932,et un certificat de physique en 1933,R.Zazzo
effectue un stage à l’université Columbia en 1933, puis
obtient une bourse qui lui permet un séjour de plu-
sieurs mois à l'université Yale, sous la direction de
A. Gesell à la Clinique du développement de l'enfant.
Son passage à Yale est une expérience déterminante
pour lui, car, ainsi qu'il le dit dans son autobiographie,
il a appris de Gesell «le goût du fait précis», comme
84
de H.Wallon «le sens de la complexité du réel».
Il devient en 1936 son collaborateur technique,
puis en 1947 le directeur adjoint du Laboratoire de
psychobiologie de l'enfant, fondé et dirigé par H.Wal-
lon, enfin le directeur de ce même laboratoire en
1950.À la même époque, il est professeur à l'Institut
de psychologie et contribue à fonder la psychologie
scolaire en France. Spécialiste de la psychologie de
l'enfant, il mène alors une double carrière d'homme
de laboratoire et d'homme de terrain, tout à la fois
enseignant-chercheur et clinicien, dirigeant le labo-
ratoire de psychopathologie de l'hôpital Henri-Rous-
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grand courant d'études américaines sur le dévelop-
pement qui se prépare effectivement, tandis que
chacun considère encore que les théories de l'ap-
prentissage dominent la scène aux États-Unis.
Anticiper, il le fait ensuite, au niveau de ses
recherches sur l’imitation néonatale, dont il découvre
le fait en 1945.Il ne publie ses études qu'en 1957,en
raison du scepticisme conjugué de Piaget et de Wal-
lon :on sait la place éminente que tient, dans le bilan
de compétences du nouveau-né, cette décou-
verte re »-découverte par les Américains A.Meltzoff
et M. Moore près de vingt ans plus tard. Anticiper, il
le réalise encore en comprenant l'importance de la
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Prendre la mesure et rendre compte : le plus
spectaculaire exemple en est sans doute son idée
d'un colloque imaginaire sur l’Attachement (1974),
regroupant les spécialistes mondiaux du domaine
pour une entrée du concept, très utilisé aux États-
Unis, mais alors ignoré en Europe francophone. Une
deuxième manifestation de cette grande lucidité
scientifique s'exprime dans ses analyses de la moder-
nité de l'œuvre d'H.Wallon (Psychologie et marxisme :
la vie et l'œuvre d'Henri Wallon, 1975), et dans l'intro-
duction qu'il en fait dans les pays anglophones et au
Japon.
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|
PARTIE 2
Les grandes
questions
de la
vie quotidienne,
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les
principales
psychopathologies
Addictions (les)
D'un joueur invétéré, d’un fumeur
incorrigible, d’une dépensière incontrôlable,
d’un buveur impénitent, on disait autrefois
qu'ils avaient un « vice ».
On parle désormais de conduite d’addiction.
Excluant toute notion de morale, ce concept
replace ces troubles dans leur juste cadre :
celui d’une pathologie psychique.
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90
psychologie du sujet.ll souligne ainsi l'analogie entre
le fonctionnement psychique d'un individu dépen-
dant d'un toxique, et d'un autre dépendant d'un
comportement. || permet de relier les différentes
conduites pathologiques de dépendance et invite à
dégager les bases d'une compréhension commune
de ce qui peut conduire une personne à s'adonner à
des pratiques qui aliènent sa liberté d'être et de vivre.
Le regroupement de différents troubles au sein
des conduites addictives traduit des parentés simi-
laires : ainsi,
on retrouve chez le toxicomane,comme
chez le joueur pathologique, le même besoin irré-
pressible et sa poursuite malgré des conséquences
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sont de leur plein gré fait interdire la porte des casi-
nos. Le sujet a l'esprit accaparé par le jeu. La plupart
des joueurs disent qu'ils recherchent un état d'exci-
tation euphorique plus que l'argent. Malgré leurs
efforts répétés, ils ne peuvent arrêter leur conduite,
au point de mettre en danger leur situation familiale,
professionnelle et, bien sûr, financière.
Le jogging, enfin, peut entrer dans la catégorie
des conduites addictives : le goût de la course de
fond devient besoin, prenant une telle importance
chez certains qu'ils vont faire passer leur passion
avant toute chose et, en cas d'interruption forcée,
souffrent véritablement.
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92
Adolescence (|)
L'adolescence représente un passage entre
deux états : de l'enfance à l’âge adulte.
C'est une période de grande fragilité
où se rejouent différents stades déjà vécus
dans la petite enfance, mais également
un mouvement de désidéalisation
des parents qui plonge l'adolescent
Grandes
questions.
dans une perte de repères.Ces changements
physiques et psychiques entraînent le jeune
dans une désorganisation passagère.
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Caractérisation
de l'adolescence
La période de l'adolescence est marquée par la
convergence de trois faits fondamentaux, à partir
desquels on peut dresser un tableau compréhensif
93
des événements qui caractérisent le passage de l'en-
fance à l'âge adulte :
- vive accélération de la croissance, dont la poussée
staturale est l’un des signes les plus frappants ;
- importance des changements qui se produisent et
qui intéressent l'ensemble de l'organisme et de la
personne;
- grande variabilité interindividuelle : la vitesse de
ces changements et le moment (âge) de leur sur-
venue varient largement d'un enfant à l'autre ; et
grande variabilité intra-individuelle : chez un
même individu, les changements ne se font pas
tous au même moment, ni suivant le même
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La puberté
et ses répercussions
Centrale à l'adolescence, la question de l'identité ne
saurait être élucidée par le sujet sans en référer au
corps, même si le sens de l'identité ne s'épuise pas là.
Au cours de la puberté, le corps de l'enfant se modi-
fie dans sa morphologie, dans son fonctionnement
et dans son apparence ; en peu de temps - en
moyenne quatre ans —,il devient un corps d’adulte,
sexualisé. L'adolescent doit s'adapter à ces change-
ments, intégrer dans les images de soi ce corps en
transformation, assumer son identité de genre, mas-
94
culine ou féminine, et s'avancer sur le chemin menant
à la sexualité génitale adulte.
La majorité des adolescents y parvient sans
connaître de perturbations psychologiques majeures;
la tâche n'est pourtant pas aisée et comporte bien
des inquiétudes, des doutes, des angoisses.D'autant
que,si la maturation pubertaire touche l'adolescent
dans son intimité corporelle, elle entraîne également
des changements dans la manière dont il est perçu
et considéré par son entourage :parents,camarades,
enseignants, etc.De sorte que l'adaptation aux chan-
gements corporels se joue aussi dans le contexte des
relations avec autrui, souvent influencées par des
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Comment pensent
les adolescents ?
Des changements importants dans le mode de fonc-
tionnement de la pensée s'observent au cours de
l'adolescence. Selon la théorie opératoire de J. Pia-
get, ces changements correspondent à l'acquisition
des structures de la pensée formelle, qui caractéri-
sent le stade d'achèvement du développement intel-
lectuel. D'après B. Inhelder et Piaget, avec l'avène-
95
ment de la pensée formelle - entre 11-12 et 14-
15 ans -, l'adolescent devient apte à raisonner, abs-
traitement, en termes d'hypothèses, énoncées ver-
balement,et non plus seulement en se référant à des
objets concrets et à leurs manipulations ; il accède
donc à la pensée hypothético-déductive.
Cependant,
de nombreuses recherches,utilisant
des épreuves dérivées des travaux d'Inhelder et Pia-
get, ont fait apparaître que de forts pourcentages
d'adolescents,et même d'adultes,ne les réussissaient
pas. Ces résultats mettent en cause la généralité des
théories piagétiennes et suggèrent que l'acquisition
et le maniement de la logique formelle ne seraient
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formelle, ou du moins ne s'y réduisant pas. Des pro-
grès sensibles par rapport à l'enfant apparaissent
notamment en ce qui concerne la métacognition
(connaissance que chacun peut avoir de ses propres
processus mentaux) et la pensée récursive (penser à
la pensée, de soi ou d'autrui : « je pense qu'il pense
que tu penses que... »). Ces deux aspects de la pen-
sée réfléchie se retrouvent dans le penchant de l’ado-
lescent pour l'introspection,la rumination, la rêverie,
et se traduisent dans la construction de formes plus
élaborées de la connaissance de soi et d'autrui en
tant que personnes bien différenciées par leurs idées,
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97
dans leur environnement ; mais ce faisant, ils se don-
nent tout de même les moyens d'insérer le quoti-
dien vécu dans un cadre interprétatif
qui le dépasse.
C'est un fait de l'adolescence que de saisir et de
poser pour la première fois, sous une forme achevée
et compréhensible, la question du sens de la vie et
de la mort.
Socialisation
de l'adolescent
La transition de l'état de dépendance infantile à
l'état d'autonomie affective et sociale de l'adulte se
négocie d'abord dans le milieu familial. C'est dans ce
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98
forcement des activités autonomes du moi qui
mènent, entre autres, à une diversification des rela-
tions avec autrui.
Quelle que soit l'approche que l'on prenne,il est
clair qu'à l'adolescence l'enfant doit abandonner le
mode de rapport qu'il avait jusqu'ici avec ses parents,
et en construire un autre dans lequel l'autonomie et
l'identité des partenaires seront pleinement recon-
nues. La conduite des parents doit se modifier en
conséquence, aussi bien du point de vue de l'ex-
pression des affects que pour ce qui tient à leur rôle
en tant qu'agents de socialisation.Cette transition ne
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99
sociales qui s'inscrivent dans une dialectique du
«faire » et de l'«interdit » relativement autonome par
rapport à l'ordre institutionnel.
Autre agent de socialisation : l'école, d'une part,
crée des conditions propices à la constitution et au
fonctionnement des groupes de camarades, et
d'autre part stimule, ou devrait stimuler, la confron-
tation avec les statuts professionnels adultes.
La question de l'identité
Le remaniement de l'identité représente un enjeu
majeur de cette période : l'adolescent doit assimiler
et intégrer dans les représentations de soi l'en-
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100
Adolescents
(les conduites à risque des)
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F3D) OP . re
(les conduites
£1 1 £ É
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L'affrontement intime
L'adolescent en situation de crise intime et donc de
souffrance morale retourne souvent d'abord contre
lui-même sa détresse,au : vèoe +
L'ordalie désigne le jugement
cours d'un processus de Dieu. Face à un supposé
pour partie inconscient, coupable, on laisse aux éléments
que l'on peut rappro- surnaturels le soin d'indiquer
cher de l'ordalie. Cette sa culpabilité ou son innocence.
En Europe occidentale, elle
mise en danger volon-
se faisait généralement par
taire de soi-même doit le feu ou l’eau : si la personne
être comprise comme jugée échappait à la mort par
un «affrontement sym- brûlure ou par noyade, elle était
bolique à la mort». déclarée innocente.
102
qu'un réel danger de mort apparaisse
;là on poussera
le voyage de la drogue plus loin qu'auparavant,
dans
ces contrées où l'on ne sait pas «exactement » si l'or-
ganisme survivra où non à ce nouveau trajet.
Réponse individuelle à une souffrance individuelle,
l'ordalie intervient, chez l'adolescent, quand aucune
autre issue ne semble se profiler à l'horizon.
QUAND L'ADOLESCENT
S’ATTAQUE À LUI-MÊME
Certains adolescents s’attaquent à leur propre corps de façon
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L'affrontement avec
la famille et l'entourage
Certains contextes favorisent les conduites à risque.
Un environnement trop brutalement permissif
accordant une indépendance, une autonomie sans
contrôle, sans accompagnement, favorise les pas-
103
sages à l'acte. Un des modes d'expression de la rup-
ture chez l'adolescent, au-delà des traditionnels
_. conflits parents-enfant, est la fugue. Il s'agit d'un
f départ impulsif, le plus souvent isolé,sans but précis.
Il survient en point d'orgue d'une crise sévère entre
le sujet et son entourage familial.
— Toute démarche, plus ou moins consciente, visant
= à s'écarter de ses repères, est une manière de fugue.ll
C en Va ainsi de l'école, dans la mesure où elle représente
pour l'adolescent une microsociété. Le désinvestisse-
ment scolaire revêt indéniablement une dimension
ordalique, par conséquent psychologique,ce quirend
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L'affrontement
avec la société
Une composante anxieuse forte,un décalage entre les
transformations corporelles et les acquisitions langa-
gières poussent parfois l'adolescent à exprimer par le
geste ce qu'il ne peut pas dire par les mots. La fré-
quentation de certains jeunes marginaux ou de
groupes de jeunes délinquants peut amplifier les
risques de déviance.Dans la visée autodestructrice qui
Fe
104
nous intéresse, c'est la prise de marques par rapport à
la loi qui permet de forger une part de l'identité de l’ado-
lescent. Il s’agit d'un simple test : d'après D. Le Breton,
« après un premier contact avec la police, l'immense
majorité des jeunes n'a plus affaire à la justice ».
Recherche de limite, de plaisir, de dépassement
personnel, recherche qui, en apparence, n'a d'autre
visée qu'elle-même,élément indissociable de l'adoles-
cence,riteinitiatique… les conduites à risque sont tout
cela à la fois.Il apparaît cependant une césure signifi-
cative entre garçons et filles pour ce qui touche à la
manifestation du mal-être comme au passage à l'acte.
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105
Adopter un enfant
Il y a de plus en plus de candidats à
l'adoption et de moins en moins d'enfants
adoptables en France. Au droit de l'enfant
d’avoir une famille s'ajoute la revendication
de chacun au droit d'être parent. Mais
devenir parent d’un enfant adopté ne va pas
toujours de soi.
Aux enfants adoptés, leur statut comme leur
devenir posent question et eux-mêmes se
questionnent sur leur origine. Des repères
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106
LE PARCOURS DU CANDIDAT À L'ADOPTION
L'agrément est délivré par l'Aide sociale à l'enfance, après
entretien avec assistant social, psychologue, psychiatre et
médecin généraliste.
Il'est valable cinq ans et définit le nombre et les caractéristiques
(âge, santé, origine) des enfants qu’on souhaite adopter. En cas
de refus, un recours est possible. Il faut savoir que l’obtention
de l’agrément peut demander des mois et ne garantit en rien
qu'on aura un petit enfant dans les bras au bout du parcours.
Dans la loi actuelle, toute personne de plus de 30 ans et tout
couple marié depuis cinq ans peuvent adopter un enfant. Dans
le cas de l'adoption plénière, la plus usuelle, l’enfant prend les
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107
Côté parents,
un apprentissage
qui ne va pas de soi
L'accession à la parentalité, qui ne va pas de soi pour
les parents biologiques, est un cap encore plus déli-
cat à passer pour des parents adoptifs.La mère adop-
tante n'a pas connu les modifications liées à la gros-
sesse ni bénéficié des réactions de l'entourage la pré-
parant à son futur statut. La date non prévisible de
l'arrivée de l'enfant, son âge parfois avancé, des capa-
cités d'attachement éventuellement limitées en rai-
son des carences qu'il a subies, sont autant de nou-
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108
ne vaux rien, d’ailleurs mes parents se sont débar-
rassés de moi.» Des moments naturels d'opposition,
le besoin de s'individualiser vis-à-vis de ses parents,
pourront s'exprimer sur le modèle suivant : «Je n'ai
pas à vous obéir, vous n'êtes pas mes parents ! » L'er-
reur serait alors de lire tous ces comportements à la
lumière de l'adoption et de quitter sa place et son
bon sens de parents.Il ne faut pas craindre de pro-
poser une séparation provisoire, si nécessaire, par
exemple chez des grands-parents, qui rappellera à
l'adolescent qu'il n'a pas été seulement adopté par
un couple, mais par toute une famille
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109
demande à rencontrer sa famille d’origine, les parents
adoptants ne doivent ni s'opposer ni s'engager trop avant dans
cette quête. Le mieux est de laisser l'adolescent gérer cela seul,
tout en se montrant neutre et bienveillant. 8
ot
s'imaginer plus puissant en s'octroyant une origine
«titrée » (par exemple, il s'imagine fils de vedette).
L'enfant adopté est concerné au même chef
qu'un enfant naturel par cette élaboration nécessaire
à la construction de son identité.La particularité,
chez
lui, est qu'il va pouvoir utiliser ses parents naturels
comme support à son roman familial et, en consé-
quence, les idéaliser, ce qui risque de déstabiliser les
parents adoptants.
Il semblerait qu'il n'existe pas de troubles patho-
logiques spécifiques chez l'enfant adopté. Statisti-
quement, son devenir est le même qu'un autre, s'il a
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L'ADOPTION TRANSNATIONALE
Les études concernant le devenir des enfants adoptés
à l'étranger sont contradictoires mais semblent montrer qu'ils
ne s'adaptent pas plus mal que les autres. Les difficultés
éventuelles sont surtout liées aux carences affectives et
alimentaires (durant et après la grossesse) et aux traumatismes
qu'ils ont pu subir avant l'adoption.
La couleur de peau différente de celle des parents adoptants
permet une reconnaissance plus aisée d’une autre origine
biologique. Vis-à-vis de ces enfants, l'information est souvent
plus facile à communiquer par les parents. Certains parents
ET
cherchent à créer autour de l’enfant une atmosphère
susceptible de maintenir un lien avec son pays d'origine
(musique, décoration, langue, etc. ). Rien ne prouve que cela
soit utile. Les enfants adoptés souhaitent généralement adhérer
le plus possible à la culture d'accueil.
re
La meilleure volonté possible des parents adop-
tants ne produit pas nécessairement l'effet attendu.
Tout enfant a sa propre sensibilité, et une éducation
s'évalue à la fin d'une vie. Vouloir faire de l'enfant
adopté un enfant conforme à tous ses désirs est illu-
soire, et néfaste pour son devenir. Si l'adoption ne
doit pas être cachée, on ne doit pas non plus consi-
dérer que tout ce qui caractérise cet enfant est la
conséquence de cette adoption. Enfin, ce n'est pas
parce qu'un enfant adopté devenu adolescent va tra-
verser une crise, qu'il faut parler d'«échec à l'adop-
tion». Les meilleurs parents, biologiques comme
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TETE
Adulte (l’âge)
Devenir adulte, c'est pouvoir décider par
soi-même, s'assumer et être responsable
de ses choix envers soi-même et envers
la société. L'accession à l'autonomie
affranchit des limites imposées par
les parents, mais, en même temps, fait tomber
le rempart de sécurité qu'ils constituaient.
I! faut composer avec ces deux aspects
de façon subtile pour conserver un espace
d'épanouissement, apprendre à doser
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DT
La fin des études, qui se poursuit par un premier
emploi, puis avec un logement indépendant,conduit
habituellement à la constitution d'un couple fondant
sa propre famille. La naissance des enfants apporte
un sentiment nouveau de responsabilité, dans la
mesure où d'autres êtres dépendent maintenant de
ces jeunes adultes. Ils ont changé de statut sans
même y réfléchir.
Entre l'adolescent
et l'adulte
Souvent, l'adolescent et l'adulte s'opposent.L'adulte
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RS
observer une inversion des modèles : les adultes s’identifient
aux adolescents, et non plus l'inverse. La limite
générationnelle s’estompe, et il est devenu fréquent de voir
des parents soutenir par un sentiment de fierté les frasques
de leurs enfants adolescents qui défient la loi et les
conventions. Ce qui est une étape nécessaire pour un
adolescent devient pour ces adultes un moyen de vivre par
procuration leur propre adolescence à laquelle ils semblent
avoir du mal à tourner le dos. M
Re
contrairement aux idées reçues, l'équilibre n'est pas
immobilité, mais tension,
et celle-ci peut entraîner un
sentiment de fatigue, voire d'épuisement.
Le crescendo
et le decrescendo
Deux périodes essentielles et d'intensité différentes
constituent l’état d'adulte. Une période d'activité
intense, de construction, de développement sur les
plans familial, professionnel et social, la «force de
l'âge ». C'est l'époque du plein épanouissement
sexuel. Sorti de la période narcissique de l’adoles-
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FRE
correspond à une difficulté professionnelle. Deux domaines
essentiels de la vie d’un individu sont alors malmenés, et il faut
beaucoup de ressources personnelles et familiales pour faire
face à tous les remaniements pouvant intervenir.
La dépendance physique ou psychologique des parents avec
leur décès en perspective et sa tonalité dépressive exige une
réflexion sur son rôle d'enfant « parent de ses parents », afin
d'accepter d'entendre leur plainte et de percevoir leur détresse.
Les difficultés liées aux enfants et à leur évolution tiennent une
place à part dans la vie familiale. C’est la préoccupation majeure
des parents tout au long de leur vie, avec des moments plus
propices à l'apparition des crises et des domaines
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RS
attendu, obligeant une nouvelle fois la redéfinition
des rôles. Accepter cette inversion des rôles suppose
que le chemin de sa propre indépendance psy-
chique a été parcouru,et qu'un changement de sta-
tut s'est produit.
7119
d'eux n’en efface ou n'en détruise un autre.Ce mou-
vement intérieur, souvent à peine visible, se déroule
comme une respiration, tout simplement.
120
Agressivité (1°)
On peut rencontrer de l'agressivité (qu'elle
soit auto- ou hétéro-agressive) au cours du
développement normal de l’enfant et, pour
certains auteurs, elle a un rôle primordial
dans la maturation de la personnalité.
C'est la psychanalyse qui en donnera une
Grandes
questions.
approche la plus complète, elle soulignera
surtout le lien important avec la sexualité.
Cependant, à partir de l’âge de 4 ans, l'enfant
exprimera son agressivité verbalement, mais
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121
mimiques, etc.) ont un caractère très provocateur
et peuvent déclencher une agressivité plus active
en retour. Les paroles agressives peuvent l'être
ouvertement (menaces, insultes, critiques) ou de
façon plus insidieuse (médisance, ironie, causti-
cité). Enfin, les fantasmes et les formations de l'in-
conscient à valeur agressive sont extrêmement
fréquents et d’ailleurs utilisés par le thérapeute
dans la cure analytique.
Chez l'enfant et l'adolescent, de nombreux
troubles du comportement peuvent avoir une
connotation agressive latente :mensonges,troubles
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Comment évaluer
l'agressivité ?
Que ce soit pour le psychiatre, le psychologue ou le
criminologue, l'évaluation de l'agressivité d'un indi-
vidu est un problème fréquent, essentiel et particu-
lièrement difficile.
122
pulsivité, la labilité émotionnelle, la rigidité, l'intolé-
rance aux frustrations.
À ces données parcellaires peuvent s'ajouter les
apports des tests psychologiques. Le MMPI, s'il ne
retrouve pas de profil type d'une personnalité agres-
sive,montre souvent une élévation des échelles psy-
chopathie, paranoïa, manie. Les tests projectifs per-
mettent une approche globale de l'agressivité.
Approches
psychanalytiques :
de la pulsion de mort
à la carence affective
Différents courants psychanalytiques ont donné des
interprétations théoriques de l'agressivité.
Le concept d'une « pulsion d'agression » est
apporté par Alfred Adler.ll associe la pulsion d'agres-
sion et le sadisme. S. Freud refuse l'idée d'une pul-
sion d'agression spécifique et soutient l'hypothèse
d'une pulsion de mort mise au service de la pulsion
123
sexuelle. En 1924, il expose ce concept en dévelop-
pant sa théorie du sadisme et du masochisme.
À partir de Malaise dans la civilisation (1929),
Freud affirme que l'agressivité est l'expression des
pulsions que la civilisation n'a pu domestiquer. Au
fur et à mesure de son œuvre, il accentuera davan-
tage l'importance de la pulsion de mort et sera
amené à considérer cette dernière en référence
directe à l'autodestruction.
Cependant, c'est au sein du complexe d'Œdipe
que Freud développera pleinement la notion
d'agressivité. En effet, c'est l'Œdipe qui fixe le des-
tin de la pulsion : « Une agressivité considérable a
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124
ver son sens positif. «Enfants privés d'amour, ils
deviendront des adultes pleins de haine » (R. Spitz).
L'approche biologique
de la conduite aggressive
L'approche biologique est dominée par les travaux
des neurophysiologistes,en particulier ceux de P.Karli.
Pour cet auteur, tout comportement agressif est un
comportement instrumental s'inscrivant dans une
stratégie dont les buts sont soit l'affirmation de soi et
la satisfaction de besoins ou de désirs, soit la défense
contre ce qui menace l'intégrité physique ou l'équi-
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Pathologies psychiatriques
et agressivité
Dans les états névrotiques, l'agressivité est d'autant
moins apparente que les mécanismes de défense,
qui lui permettent des'exprimer de façon codée, sont
plus efficaces.
125
C'est dans la névrose obsessionnelle que l'agres-
sivité est la plus intense, mais aussi la plus masquée
par des formations réactionnelles extrêmement
organisées. Dans l'hystérie, l'agressivité s'inscrit plus
ouvertement dans la mise en échec et la culpabilisa-
tion de l’autre.
Les états psychotiques voient survenir des com-
portements agressifs de mécanismes divers : agres-
sivité en relation directe avec l'angoisse psychotique,
la déstructuration de la conscience et le vécu déli-
rant dans les psychoses délirantes aiguës ; agressi-
vité immotivée, discordante des schizophrènes ;
agressivité en réaction aux persécutions dans les
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délires paranoïaques.
Les états dépressifs représentent un modèle de
l'intrication entre auto- et hétéro-agressivité, comme
l'illustre le suicide altruiste des mélancoliques. €
126
Alzheimer (la maladie d’)
La maladie d'Alzheimer se caractérise par
un déficit mental général : perte progressive
de la mémoire, activité psychomotrice réduite,
troubles de l'orientation spatio-temporelle.
Elle se traduit par une dégénérescence
nerveuse d'évolution inéluctable, causée
Grandes
questions.
par une diminution du nombre de neurones
avec atrophie cérébrale.
Véritable fléau sanitaire et économique,
la maladie d'Alzheimer dont la fréquence dans
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127
démence, d’hallucinations et de troubles de l'orien-
tation. Depuis, on définit la maladie d'Alzheimer
comme une démence présénile (pouvant apparaître
avant 65 ans). La communauté scientifique réunit
aujourd'hui sous l'appellation « démence de type
Alzheimer» la maladie d'Alzheimer stricto sensu et
les démences séniles dégénératives plus tardives.On
parle alors de «démence sénile type Alzheimer »
(SDAT), la différence entre les deux affections n'étant
pius représentée que par l’âge auquel elles appa-
raissent.
Symptômes et signes
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128
malade à évoquer les faits marquants de sa vie), les
connaissances acquises lors de la scolarité ou de la
vie professionnelle et le bagage culturel.
Les troubles du comportement sont eux aussi rela-
tivement précoces mais peuvent n'être remarqués
que tardivement.Une indifférence,une réduction de
l'activité sont souvent constatées, émaillée parfois
de bouffées de colère ou d'anxiété ; elles représen-
tent une réaction du malade à ses troubles de
mémoire, mais témoignent parfois aussi d'un syn-
drome dépressif.
Des troubles du caractère (irritabilité, hallucinations
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12
formel et automatique, lecture épelée, écriture de
copiage sans compréhension du sens.
Les troubles du comportement moteur (apraxie) se
manifestent par une difficulté à effectuer des gestes
pourtant très quotidiens (s'habiller, tenir une four-
chette) alors qu'il n'y a pas de paralysie même si cer-
tains gestes automatiques sont conservés (l'allu-
mette est frottée sur la boîte, mais, sauf par hasard,
non sur le frottoir). Sur le plan du comportement, le
ralentissement psychomoteur aboutit à l'incapacité
de plus en plus complète à réaliser une action (aprag-
matisme) avec l'apparition, surtout nocturne, de
crises d'agitation intense.
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130
DU BANAL AU PATHOLOGIQUE
Ce qui est banal Ce qui doit alerter
Difficultés pour se rappeler Difficultés pour se rappeler du
du nom propre nom de personnes proches
d’une personne peu connue (petits-enfants, amis)
(acteur, relation lointaine)
13
L'évolution de la maladie d'Alzheimer est très pro-
gressive. Dans la phase la plus avancée, le malade a
perdu toute autonomie et doit être assisté dans tous
les actes de la vie quotidienne tels que marcher, se
lever, manger ou faire sa toilette. Une incontinence
totale est souvent inévitable.
Diagnostic
C'est souvent à un stade avancé de la maladie d'Alz-
heimer que les patients consultent pour la première
fois leur médecin et que leur entourage commence
réellement à s'inquiéter. À l'examen, le médecin
détecte d'importants troubles de la mémoire avec,
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132
scanners successifs et sa prédominance dans la
zone pariéto-occipitale ont une certaine valeur dia-
gnostique. Mais seule l'étude au microscope d'un
fragment de cortex cérébral prélevé chirurgicale-
ment peut apporter une certitude. De telles biop-
sies ne sont pratiquées que très exceptionnelle-
ment. L'IRM fonctionnelle aide à mieux localiser les
zones cérébrales atteintes, et à en suivre l’évolution,
notamment en réponse aux traitements.
133
pas de prévention possible. La maladie d'Alzheimer,
frappe, d'après les estimations actuelles,5 % des per-
OfS..
sonnes de plus de 65 ans et 20 % des plus de 80 ans.
En France, des estimations récentes donne le chiffre
de 700 000 personnes atteintes de maladies d'AI-
zheimer et apparentées. On constate une augmen-
tation de 30 % du nombre de malades en dix ans.On
diagnostique, enfin, 135 000 nouveaux cas par an en
France.
Le traitement
Il faut toujours envisager des soins palliatifs dimi-
nuant l'intensité des symptômes. Certains antidé-
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134
ses
Amitié (1)
Est-ce que l’on peut vivre sans amis ?
L'amitié a-t-elle un rôle social ? Pourquoi
l'amitié peut-elle mourir ? Qu'est-ce qui fait
que je suis l'ami de quelqu'un ?.. Telles sont
quelques-unes des questions qu'on est
en droit de se poser sur cette relation très
Grandes
question
particulière que nous entretenons avec
un nombre restreint de personnes.
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135
Ces personnes ne nous sont pas étrangères, mais
nous ne pénétrons guère dans leur intimité.Le « fami-
lier », au contraire, est celui qui s'autorise, et que, réci-
proquement, nous invitons, à partager ponctuelle-
ment des moments, sans que cela nécessite de notre
part une période d'adaptation ni diverses conces-
sions susceptibles de modifier notre naturel.
136
moments passés ensemble dans la complicité du
partage, le regret de l'absence de l'ami à différents
moments forts nous donne une occasion supplé-
mentaire de penser à lui.
13
dans cette complémentarité que les deux plateaux
de la balance trouvent leur point d'équilibre.
L'amitié peut cependant réunir deux êtres dont
l'un est, apparemment, «tout le contraire de l'autre ».
Des «couples » comme Dom Juan et Sganarelle chez
Molière, Maître Puntila et son valet Matti chez Brecht,
Don Quichotte et Sancho Pança chez Cervantès, tels
que nous les ont dépeints le théâtre, l'opéra et, plus
tard, le cinéma, avec des films comme Julia de Fred
Zinnemann, la littérature en est pleine. Ces amitiés
apparemment bancales, au sein desquelles coexis-
tent un soi-disant dominant et un soi-disant dominé,
un très beau et un laid, se révèlent, contre toute
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Au-delà de l'absence
et de l'apparence
Si elle naît presque instantanément lors de la ren-
contre entre deux personnes, l'amitié n'implique ni la
régularité ni la fréquence, elle se construit au fur et à
mesure et se renforce au fil du temps. Elle est exi-
geante sur la qualité, pas sur la quantité. Lorsque
nous retrouvons un ami après de longs mois de sépa-
ration, il nous semble l'avoir quitté quelques minutes
138
auparavant,et nous pouvons entrer dans une conver-
sation de plain-pied, aller à l'essentiel, sans préam-
bules ni préalables superflus. L'expérience d'un ami
est la seule que nous puissions partager.
La présence physique,
qui n'est pas une compo-
sante essentielle dans le bon «entretien » de la rela-
tion amicale, ne s'avère pas indispensable non plus,
parfois,à la naissance de cette relation.Les «amis spi-
rituels » ne sont-ils pas des étrangers qui de manière
épistolaire, au fil des courriers, apprennent à se
connaître, à s'apprécier, à s'aimer sans s'être jamais
vus. L'amitié ne s'arrête pas non plus aux frontières
des apparences. Ainsi, il nous est possible d'être
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(-es) nous déçoivent, c'est un peu comme si nous
nous décevions nous-même. Nous ne pouvons pas
le supporter, et nous rompons.
140
Mais l'amitié doit être nourrie, enrichie par de
nouvelles aventures communes sous peine de tour-
ner en boucle, de se rabâcher pour finir par être
inutile. Elle n'est pas immortelle, mais soluble dans
l'ennui. En outre, le temps et les vraies attentions
contribuent à l'entretenir.
« Commeje suis content de vous voir ;au fait,vous
repartez quand ? »J'ai adopté cette formule choquante
a priori parce qu'elle recèle un des trésors qui font de
l'amitié ce qu'elle doit être, c'est-à-dire un espace pri-
vilégié d'actes et de paroles gratifiants. En effet, si la
spontanéité est une composante majeure de l'amitié,
pouvoir protéger les moments que l'on désire vivre
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Re
PTT
Amour (|)
Sans amour, la vie serait paisible, comme
dans les cimetières. Par bonheur la pulsion
vient mettre le feu à notre mondeintime,
et le brasier nous pousse alors à réorganiser
le style de nos relations. Si l’on veut coexister,
il faut bien donner forme à nos pulsions,
sinon la violence régnerait. Et puisqu'il y a
deux sexes dans un monde humain,on peut
se demander à quoi ça sert et ce que ça fait.
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142
désir de la passion amoureuse, qui bouleverse la
charpente de la personnalité. Le moment amoureux
de l'adolescence permet au jeune de s'arracher du
clan de ses origines et de se jeter dans la volupté
angoissante du risque sexuel.
LA SEXUALITÉ
ET LES MODÈLES D’ATTACHEMENT
Alors que les bébés filles s’orientent préférentiellement vers
d’autres bébés filles dès la fin de la 2° année, les garçons
attendront la fin de la 4° année pour se rencontrer entre hommes.
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143
Avant le premier amour, les enfants se dévelop-
pent dans l'émotion de l'attachement. Les nourris-
sons, véritables éponges affectives, recherchent sur
le corps de leur mère les préférences sensorielles qui,
en charpentant leur monde, leur donnent une sen-
sation de stabilité. La mère se trouve ainsi transfor-
mée en base de sécurité, à partir de laquelle l'enfant
explore son monde.Tant que cela dure,les catégories
sont claires :le monde est divisé en objets connus, qui
sécurisent l'enfant, qui le ressourcent après le stress
de ses explorations ; et en objets inconnus, qui sidè-
rent le petit et qui bloquent ses développements.
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À l'adolescence, un
nouvel ordre amoureux
À l'adolescence,
avec l'irruption du désir sexuel,on assiste
à un renversement des stratégies affectives : la base de
sécurité devient un mornelien,tandis que la belle incon-
nue crée une sensation d'événement érotique.
Le premier amour aurait ainsi pour fonction de
relativiser l'attachement des petites années et
d'orienter vers un nouveau projet d'existence.Grâce
au premier amour, l'enfant cesse d'être le «petit » et
poursuit ses acquisitions comportementales. Le
simple fait d'aimer attachait l'enfant qui découvrait
les sexes mais n'éprouvait pas le désir, alors qu'à
l'adolescence on désire un (une) inconnu(e) auquel
on s'attachera plus tard, en le familiarisant. Le petit
enfant s'attache avant de découvrir le sexe,alors que
l'amoureux fait souvent le contraire.
144
La période sensible des petites années impré-
gnait dans la mémoire de l'enfant une sécurisante
manière d'aimer. Une seconde période, parfois cri-
tique à l'adolescence, provoque un remaniement
de l’ancienne mémoire d'aimer et l'apparition d'un
nouvel ordre amoureux. Mais, alors que le lien de
l'attachement est durablement imprégné dans la
mémoire de l'enfant, la force du désir est intense et
labile quand elle n'est pas suivie d’un nouvel atta-
chement.
Le moment amoureux crée une nouvelle
période sensible où notre conscience, délicieuse-
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Le coup de foudre
n’est pas le lien
La flambée amoureuse, cependant, ne mène au lien
fort de l'attachement que dans la mesure où les par-
tenaires partagent un projet. Sinon, quand l'embra-
145
sement s'éteint et que les corps sont calmés,les par-
tenaires étonnés regardent d'un œil neutre celui ou
celle qui a provoqué l'embrasement. Car la foudre
n'est qu'un coup, sinon ce serait un amour, une forte
émotion ou un attachement.
Pourtant, le feu du ciel ne frappe pas au hasard,
iltombe de préférence sur les paratonnerres.Presque
tous ceux qui déclarent avoir reçu la foudre ne savent
pas qu'ils la cherchaient. À ce moment de leur vie, ils
connaissaient une période de flottement, une incer-
titude, un engourdissement, ils aspiraient au réveil.
Alors s'est présenté celui ou celle qui allait frapper et
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Deux personnes dont les histoires et les tempéra-
ments sont différents décident de mélanger leurs
mondes physique et psychique, et cette alchimie pro-
voque curieusement une vraie personnalité de couple.
COMMENT SE SITUER
EN SALUANT
Lors d’une rencontre, il est urgent de connaître le sexe
de l’autre sous peine de maladresse relationnelle, c’est donc
le sexe que l’on présente en premier. Mais, comme
ils ne peuvent ni n’osent présenter leur sexe anatomique,
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147
cun cherche à affaiblir l'autre.ll peut y avoir aussi des
couples complémentaires où l'association des vul-
nérabilités renforce les partenaires, comme parfois
dans les carences affectives.Les couples pansements
- quand on épouse le deuxième pour moins souffrir
du départ du premier - sont résignés. Les couples
platoniques ne sont pas rares, les couples stressés
s'épuisent et les couples pervers enchantent les
témoins tant leur apparence est stable et sans orage.
En fait, la fonction essentielle du couple, c'est de
nous arracher à la prison affective à laquelle nous
devons pourtant notre force, de façon à rencontrer
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148
Anorexie et boulimie
L'une ne mange rien. On la dit «anorexique ».
L'autre ne cesse de se nourrir. On parle de
«boulimie ». Anorexie et boulimie, parfois
conjuguées, sont les deux faces d’un même
mal-être psychique se traduisant par des
troubles physiques qu'il ne faut, en aucun cas,
Grandes
questions.
minimiser. Ils peuvent, l’anorexie surtout, être
très graves et détériorer sérieusement la santé.
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149
Actuellement,
tout semble démontrer que l'ano-
rexie est un «trouble psychique » et n'a aucune ori-
gine organique, métabolique ou génétique. On la
rapproche généralement de la boulimie, car elles
sont de plus en plus souvent associées. Certains
médecins pensent d’ailleurs qu'il s'agit des deux
extrêmes d'un même mal, exprimant une perturba-
tion de la personnalité. De plus,un consensus semble
s'être établi pour reconnaître que ces troubles ont
un lien à la fois avec le passé de l'individu, son
contexte familial, mais également avec les nom-
breuses pressions culturelles et sociales pesant sur
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L'anorexie des
adolescentes
L'un des cas les plus fréquents de refus de la nourriture
est baptisé «anorexie mentale » et concerne essen-
tiellement les jeunes filles. Il se repère lorsque l'on
constate un amaigrissement supérieur à 10 % du poids
et une absence de règles remontant à plus de six mois.
150
l'anorexique pense avoir trop mangé, ou bien si elle y a été obligée.
Amaigrissement, conséquence directe de la conduite
de restriction volontaire de nourriture, avec une perte de poids
d’au moins 10 % par rapport au poids antérieur, en référence
à la croissance normale (on ajoute une phobie
du grossissement et une déformation de l’image corporelle).
Aménorrhée (primaire ou secondaire), témoignage
d’un syndrome endocrinien complexe imputable à une sorte
de mise en repos de l’hypophyse, qui peut précéder
l’'amaigrissement et ne saurait par conséquent être considérée
comme sa conséquence directe, même s’il en est le facteur. #
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Le tableau de la boulimie
En quelque sorte symétrique de l’anorexie, la bouli-
mie, caractérisée par une consommation irrépres-
SE.
sible de nourritures, intervient par épisodes assez sté-
réotypés, qui se différencient de l'hyperphagie, où
l'on mange simplement...
trop, et du grignotage fré-
quent chez les obèses. Parfois planifiée à l'avance,
ailleurs submergeant brusquement la personne, la
crise se déroule le plus souvent en cachette, le soir.
On entend souvent des femmes se définir
comme boulimiques, alors qu'elles ont un ou deux
kilos en trop,ou bien qu'elles ont mangé un peu trop
de chocolat.Cela n'a rien à voir avec la véritable bou-
limie.
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UN MAL GALOPANT
On compte aujourd’hui 1 % à 2 % de la population féminine,
âgée de 15 à 30 ans, souffrant d’anorexie, et 1 % à 2 % de la
population générale, âgée de 15 à 45 ans, souffrant de boulimie.
Ces chiffres étaient quatre fois moindres, il y a vingt ans.
152
contrainte ressentie comme plus ou moins irrépres-
sible,avec une fréquence de deux accès boulimiques
en moyenne par semaine, sur une période de trois
mois. Signent encore ce tableau une sensation de
perte de contrôle du comportement alimentaire
durant les crises ; un recours à des conduites de
vomissements, avec prise de laxatifs ou de diuré-
tiques,exercices physiques et restriction alimentaire;
enfin, une préoccupation excessive du poids et des
formes corporelles.
Afin de mieux discerner encore la «véritable crise
de boulimie» d'un autre comportement qui serait
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153
postcrise, où émergent des sentiments de regret, de
honte et de culpabilité,de dégoût et d’affects dépres-
sifs qui n'empêchent pourtant pas les rechutes.
154
tions et sensations.Dans la Le contexte familial est sans
même perspective, l'ano- doute à prendre en compte
pour Sylvia, 15 ans, qui
rexie mentale constituerait
souffre d’une anorexie
une tentative d'autonomi- entrecoupée de crises de
sation et de contrôle d'un boulimie avec vomissements
corps qui échappe. La provoqués. Elle pratique la
maîtrise du corpset de ses danse depuis l’âge de 5 ans et
veut en faire son métier. D'une
besoins permet ainsi à
rigueur sans faille depuis des
l'anorexique d'affirmer son années, elle conjugue études
existence aux yeux des et entraînements. D’éducation
autres ainsi qu'à ses propres particulièrement rigide, elle
155
pour une femme comme Le contexte social a pu jouer dans
un moyen de s'affirmer, le cas de Sophie, 24 ans.
Célibataire, elle travaille dans la
de développer son iden-
mode, métier qu’elle a choisi en
tité. Ces pressions sont s’opposant violemment à ses
donc à prendre réelle- parents, et qui impose une image
ment au sérieux. particulière. Pour garder son
emploi et montrer qu'elle est
«capable de réussir »dans cette
Les voies de la guérison
voie, elle est obligée de faire des
La prise en charge tradli- efforts considérables et de
tionnelle de l'anorexie supporter un stress trop
mentale est l'hospitalisa- important. Lorsqu'elle rentre le
tion avec isolement de la soir chez elle, elle se jette sur la
nourriture et se fait vomir
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famille et réalimentation
instantanément.
forcée. Cependant, cette
dernière est fortement contestée aujourd'hui. Le mal
étant d'origine psychique, les psychothérapies psy-
chanalytiques individuelles, le psychodrame psycha-
nalytique, ainsi que la prise en charge familiale, forte-
ment développée depuis quelques années, jouent un
rôle considérable. Pour la boulimie, l'hospitalisation
n'est pas indiquée. En revanche, un bilan médical est
obligatoire ainsi qu'une prise en charge psychologique
qui pourra être individuelle (psychothérapie,thérapies
comportementales et cognitives) ou bien en groupes
(groupes de parole, réunions en association).
156
qu'environ un tiers des anorexiques peut être considéré comme
totalement guéri, qu’un autre tiers connaît une évolution
intermédiaire, marquée par la persistance de difficultés sur
les plans existentiel et alimentaire (boulimie et restriction).
Pour le dernier tiers, l’évolution est franchement défavorable
et se fait vers la chronicisation à l’âge adulte.
157
Attachement (|)
L'attachement est un bon mot : il désigne
autant l'aspect positif du lien qui nous
construit que l'aspect négatif de la liaison
qui nous retient, et, paradoxalement,
c'est dans la sécurité qu'il nous donne
que nous trouvons la force d'avancer
et de nous en éloigner.
158
que j'éprouve en pensant à moi dépend du regard
que mes figures d'attachement portent sur moi. S'ils
m'aiment, j'éprouve le sentiment d'être aimable, mais
si j'observe sur leur visage des mimiques de dégoût,
je ressens au fond de moi le désespoir d'être celui
qui dégoûte.»
Les comportements quotidiens de l'enfant, ainsi
façonné par un lien interactif, répondent à cette
représentation qui provoque une émotion. Ce
modèle opératoire interne (MOI) crée un style, une
manière d'aimer qui caractérise ces petites per-
sonnes. L'absence ou la rupture du lien sécurisant
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159
des individus intervenant dans la réduction des
besoins primaires, qu'à celles de la psychanalyse pour
laquelle le lien à la mère s'étaie sur la satisfaction du
besoin de nourriture. Ainsi, l'observation naturaliste
permet une manipulation expérimentale en labora-
toire ou sur le terrain, mais cela n'empêche pas de favo-
riser, par ailleurs, le lent travail affectif de la parole.
160
Cette lenteur du développement humain dilue la période
de l'empreinte. L'apparition du monde parolier change la nature
des empreintes qui non seulement sont sensorielles, mais
s’enracinent désormais dans les représentations verbales. M
FRET
tanée), le petit a appris à surmonter l'inévitable
épreuve de son départ. Il attribue à un objet familier
(nounours ou chiffon) le pouvoir de la sécuriser en la
représentant.Et, quand une figure étrangère apparaît,
l'enfant parvient, geste après geste, à la familiariser.
Lorsque la mère revient, il manifeste sa joie et renoue
la proximité par ses babils,ses sourires ou ses caresses.
L'OBJET TRANSITIONNEL :
LE « DOUDOU », LE CHIFFON, LE NOUNOURS...
Selon D. W. Winnicott, l’objet transitionnel (un ours en peluche,
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162
Cependant, 20 % de tous les enfants ont acquis,
à ce stade de leur développement, un attachement
ambivalent : quand la mère revient après avoir laissé
son petit seul ou au contact d’une étrangère, l'enfant,
au lieu de s'y ressourcer, l'agresse, la frappe ou la
mord.
Enfin, 15 % de toute la population enfantine ont
acquis un attachement évitant où le petit recherche
l'indifférence, comme s'il avait appris à ne compter
que sur lui tandis que 5 % de cette population mani-
festent un attachement confus où aucun comporte-
ment n'est suffisamment efficace pour provoquer un
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L'ANGOISSE DU 8° MOIS
L'angoisse du 8° mois est une réaction négative aux personnes
étrangères, qui marque une étape cruciale dans le développement
psychique du très jeune enfant. Aux alentours du 8° mois,
le nourrisson devient capable de distinguer entre visages connus
et visages inconnus, et la présence d’une personne étrangère
réactive le désir de la mère absente. Auparavant, le bébé, à partir
du 3° mois, sourit indifféremment à tout visage humain
et manifeste du déplaisir quand ce visage disparaît.
Le sourire est le premier organisateur en ceci qu’il marque
le passage entre la réception des expériences internes, seules
163
prises en compte pendant les premières semaines de vie, et
la perception des stimulus externes. Mais si à ce stade le bébé
peut manifester de la peur en présence de stimulus associés
à des expériences déplaisantes, l'angoisse proprement dite
ne survient qu'aux alentours du 8° mois, lorsqu'une relation
à un objet libidinal a été construite. Le psychanalyste R. Spitz
souligne deux aspects importants de ce second organisateur
que constitue l’angoisse du 8° mois. D'une part, ses
manifestations sont extrêmement variables selon les enfants,
allant de la nan-réponse aux avances et de la méfiance
aux hurlements irréductibles. D'autre part, cette étape est
absolument nécessaire à la construction de relations :
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164
tion prolongée de la bandelette frontale inférieure,
zone de la douleur, finit par stimuler la réaction de la
zone de la recherche de plaisir. Il en est de même
pour l'attachement : sans le bien-être provoqué par
la simple présence de la figure familière, l'enfant per-
çoit tout événement comme une peur. Mais, quand
le bien-être est trop durable, il engourdit l'attache-
ment, alors qu'un petit chagrin,une fatigue qui invite
au blotissement,un départ momentané stimulent le
désir des retrouvailles et le renforcent.
se détacher
Le petit dont la mémoire n'a pas acquis l'empreinte
d'une figure d'attachement base de sécurité n'ose rien
explorer. Quand il parvient à tisser un lien, il manifeste
un hyperattachement anxieux,il s'y agrippe et ne peut
s'en éloigner. Mais, à l'inverse, quand la figure d'atta-
chement a toujours été présente, le petit n'a jamais eu
l'occasion d'apprendre à inventer son propre tran-
quillisant, tel que le nounours ou la mentalisation,
qui
lui permet de se représenter sa mère alors qu'elle n'est
pas là.Ces enfants exagérément entourés sont écœur-
rés par la figure d'attachement trop familière autant
qu'ils sont effrayés par les figures non familières.
Vers l’âge de 6 ans, ceux qui ont acquis un atta-
chement sécure s'amusent à l'école,
où ils apprennent
d'autres influences, alors que ceux qui n'ont pas eu l'oc-
casion de triompher de petites épreuves sont effrayés
par ce nouveau monde social et écœurés par l'ancien.
165
QUAND LE LIEN
SE DISTEND OU SE ROMPT
Il arrive que le lien fondamental unissant la mère à l'enfant soit
distendu ou rompu par la séparation. Dans le monde animal, la
rupture du lien a des conséquences immédiates. Par exemple,
un agneau déclenche le comportement maternel de sa mère,
qui, en le léchant, le marque à son odeur. Ainsi s’amorce, entre
la brebis et l'agneau, la spirale relationnelle de l'attachement.
Si cette spirale et interrompue, la communication olfactive (qui
peut être aussi auditive ou tactile) ne passe plus, l’attachement
peut être défnitivement rompu avec des conséquences fatales
pour le petit animal.
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16
L'adolescence,avec l'intensité émotionnelle pro-
voquée par l'apparition du désir sexuel,remet en jeu
l'apprentissage de toutes les manières d'aimer. Mais
cette fois-ci le désir va orienter les adolescents vers
une figure non familière, la belle inconnue à laquelle,
plus tard, ils devront s'attacher, alors que dans les
petites années c'est l'attachement qui les orientait
vers une figure ne provoquant pas le désir.
L'équilibre affectif et même la stabilité des repré-
sentations mentales («j'aime les femmes sportives »,
«j'aime les hommes doux ») résultent probablement
du gouvernement de ce couple d'opposés où l'on a
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167
! Autisme (|)
L'autisme est un grave trouble du
développement précoce de l'enfant.
L’autisme a fait couler beaucoup d'encre
puisque la cause des psychoses autistiques a
donné lieu à de multiples controverses.
Cependant, aujourd'hui, un consensus
semble établi pour reconnaître qu'il existe
une large variété de manifestations
cliniques ; on note également un accord sur
certains critères cliniques même si ceux-ci
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168
schizophrénie infantile. Mais c'est en 1943, dans son
article original « Autistic Disturbance of Affective
Contact», que le psychiatre américain L. Kanner
décrira, sous l'expression d'«autisme infantile pré-
coce », un tableau clinique différent de la schizo-
phrénie infantile et caractérisé selon lui par une inca-
pacité du petit enfant dès sa naissance à établir des
contacts affectifs avec son environnement.
Les descriptions
de l’autisme
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La description de Kanner
Kanner, dans sa description,a isolé un certain nombre
de signes cliniques caractéristiques de la psychose
autistique une fois constituée :
le début précoce des troubles ; généralement dans
les deux premières années de la vie;
l'isolement extrême: l'attitude de l'enfant frappe par
son indifférence et son désintérêt total vis-à-vis des
personnes comme des objets qui l'entourent;
le besoin d'immuabilité : il s'agit du besoin impé-
rieux de l'enfant de maintenir stable son environne-
ment matériel habituel, la permanence et la stabilité
des repères faisant l'objet de la part de celui-ci de fré-
quentes vérifications plus ou moins ritualisées;
les stéréotypies gestuelles : il s'agit de gestes répé-
tés inlassablement et dont certains frappent par leur
étrangeté - remuer les doigts devant le visage, mar-
cher sur la pointe des pieds de façon mécanique,
169
tournoyer sur soi-même par accès, se balancer ryth-
miquement d'avant en arrière ;
les troubles du langage :ils sont constants ; soit l'en-
fant ne possède aucun langage, soit il émet un jargon
qui a la mélodie du langage mais sans en avoir la
signification,
ou bien, enfin, l'enfant possède un lan-
gage mais qui n’a que peu ou pas de valeur com-
municative, marqué par l'écholalie (répétition en
écho de mots ou de phrases prononcés par autrui),
par l'incapacité de manier les pronoms personnels
(utilisation du «tu » à la place du «je ») et par l'emploi
de mots déformés avec invention de néologismes.
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170
au plus marquée par une hypersensibilité aux sti-
mulus sensoriels et par quelques troubles du som-
meil ;
— Son apparition à certains moments clés du déve-
loppement, impliquant l'abandon de la fusion sym-
biotique d'avec la mère et l'épanouissement du sen-
timent d'individuation.
La psychose symbiotique est ainsi cliniquement
marquée par une angoisse massive d'annihilation en
réponse à des expériences de séparation aussi cou-
rantes que l'entrée en maternelle ou une hospitalisa-
tion. Elle s'inaugure par l'apparition d'une brusque
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La description de Tustin
Ultérieurement, en 1977, la psychanalyste anglaise
F.Tustin, dans son ouvrage Autisme et Psychose de l'en-
fant, a proposé de classer l'autisme en trois groupes.
L'autisme primaire anormal. || serait une sorte de
prolongation anormale d'un autisme primaire nor-
mal. Cette forme, qualifiée d'«amibienne » par l'au-
teur, serait caractérisée par le fait qu'il n'existerait pas
chez le bébé de véritablé différenciation entre son
corps et celui de sa mère, ni de véritable délimitation
de sa surface corporelle.
re
Le fonctionnement mental s'organiserait autour
de sensations très primitives. Cette forme serait le
résultat d’une carence et d'une défaillance dans le
domaine des nourrissages essentiels.
L'autisme secondaire à carapace. Cette forme
semble correspondre à l'autisme tel qu'il avait été
décrit par Kanner. Dans celle-ci, il n'y aurait plus,
comme dans la forme précédente, indistinction du
moi et du non-moi, mais au contraire surévaluation
de cette différence.
Il y aurait là création d'une véritable barrière
autistique formant carapace, destinée à interdire l'ac-
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172
tion psychotique au sein de la dyade interactionnelle
mère-enfant, premiers signes qui se traduisent par
une difficulté d'établissement de la relation, première
amorce de l'instauration du processus psychotique.
On conçoit l'importance de ces signes, qui permet-
tent un diagnostic précoce de l'affection : refus du
biberon,insomnies agitées avec mouvements autoa-
gressifs où, au contraire, calme, absence d'attitudes
anticipatrices de l'enfant et d'ajustement postural de
celui-ci, non-apparition du sourire du 3° mois et de
l'angoisse du 8° mois, inintérêt pour les jouets ou
intérêt trop exclusif pour les jeux de mains devant
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Génèse
de l'autisme
La genèse de ces affections est très vraisemblable-
ment multifactorielle,et il n'est pas possible de sépa-
rer de façon simpliste facteurs organiques et facteurs
psychologiques,les uns et les autres entrant eninter-
action permanente dans le processus de structura-
tion psychologique de l'enfant.
Domaine génétique
Les recherches dans ce domaine montrent que le
risque d’autisme est accru dans la parenté d'un
sujet autistique par rapport à la population géné-
rale. La méthode des jumeaux montre que la
concordance du diagnostic est plus élevée chez
les jumeaux monozygotes que chez les jumeaux
173
dizygotes, ce qui est en faveur de l'intervention
possible de facteurs génétiques dans certains cas
d'autisme.Cependant, cette influence de certains
facteurs génétiques n'est jamais exclusive et laisse
une large place aux influences environnementales,
quelle qu'en soit la nature.ll convient par ailleurs
de souligner que l'autisme apparaît trois ou quatre
fois plus fréquemment chez le garçon que chezla
fille.
De nombreuses recherches dans le domaine de
la neurochimie ont été effectuées. Ces études ont
permis de mettre en évidence certaines modifica-
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174
fonction de filtre sensoriel et pourraient expliquer
la tendance de l'organisme à rejeter les influx sen-
soriels.
Les études sur le sommeil de l'enfant autiste ont
montré enfin qu'il existait des modifications qualita-
tives de celui-ci avec une importante diminution des
mouvements oculaires rapides qui accompagnent
les activités de rêve.
Certains auteurs insistent sur la fréquence de l’as-
sociation au syndrome autistique d'une affection
organique cliniquement repérable (encéphalopathie,
anomalie génétique, déficit sensoriel, épilepsie, souf-
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Domaines psychanalytiques
De nombreuses recherches psychanalytiques ont
tenté d'élucider les mécanismes psychopatholo-
giques à l'œuvre dans les psychoses précoces.La plu-
part introduisent les notions de narcissisme primaire,
d'autoérotisme.
175
M.Mahler insiste sur le rôle, dans les états autis-
tiques, des conduites hallucinatoires négatives, et sur
celui, dans les états symbiotiques,
du maintien d'une
relation symbiotique avec la mère.
B.Bettelheim, dans son ouvrage Ja Forteresse vide,
pense que l'enfant autiste serait la proie d'une véri-
table angoisse de mort en raison du fait qu'il serait
confronté trop tôt à une situation vécue par lui
comme extrêmement menaçante. Parallèlement à
cette perception d'une menace mortelle s'effectue-
raient un retrait du monde extérieur et un désinves-
tissement du monde intérieur visant à l'effacement
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La prise en charge
de l'enfant autiste
Dans les pays européens, les enfants autistes sont
généralement soignés dans le cadre des hôpitaux
de jour. Dans ce type d'institution, qui permet le
maintien du lien familial, la prise en charge théra-
peutique de l'enfant s'effectue dans un esprit pluri-
disciplinaire :activité éducative visant à amener l’en-
176
fant à se reconnaître comme individu et à recon-
naître en tant qu'individus les autres membres du
groupe ; activité pédagogique et scolaire adaptée à
l'état de l'enfant ; travail rééducatif
de type psycho-
moteur ou travail de rééducation du langage, pre-
nant en compte les caractères particuliers du trouble
instrumental ; psychothérapie individuelle de l'en-
fant, surveillance et soins pédiatriques. Une intégra-
tion à temps partiel en milieu scolaire normal est
généralement tentée lorsque l'état de l'enfant le per-
met. Enfin, l'hôpital de jour permet, si cela paraît
nécessaire, d'apporter aux parents, durement éprou-
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177
Couple (le)
Deux êtres vont former un couple. Mais
chacun apporte dans cette nouvelle relation
le poids de ce qui l’a façonné :sa famille, avec
sa culture propre, ses valeurs, ses codes.
La partie se joue à quatre : un homme,une
femme (en général), les « clans » de l’un et
de l’autre.il peut y avoir combat et, derrière
cela, des personnes qui tentent de trouver
leur voie pour acquérir une identité,
une personnalité et un destin.
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178
tenir à une filiation, d'adhérer aux mythes familiaux
transmis de génération en génération. Elle donne le
sentiment d'exister dans le cercle de notre famille
d'origine. Elle définit l'appartenance et permet les
premières étapes de l'individuation et de la diffé-
renciation.
La fidélité est simplement la foi dans la relation
entre deux personnes qui se sont choisies et qui sont
issues de familles différentes.C'est la croyance selon
laquelle cette relation va être la plus importante pour
elles et qu'elle conditionne leur vie d'adulte dans sa
totalité ou en partie.
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devenir l'homme (la femme) d'une étrangère (d'un
étranger) qu'il a choisie dans le monde extérieur, hors
du cercle de famille. Montrer sa capacité à sortir hors
des limites de sa famille d'origine et à se lier à une
personne étrangère au groupe dont on est issu, cela
représente un stade supplémentaire des processus
d'individuation et de différenciation qui fondent la
condition humaine.
ou choisir
L'alternative qu'impose la création de la relation de
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180
Vivre l'aventure de l’autonomie dans le couple, en rompant
les liens du sang, a longtemps été une expérience douloureuse.
La littérature fourmille d’histoires où le refus familial
d’une mésalliance est central. Et, sans même remonter
au mythe de Roméo etJuliette, on peut se souvenir, plus près
de nous, de l'attitude de la famille Claudel face à la liaison
de Camille avec Rodin. #
182
démarqueront plus ou moins de la loyauté aux siens.
Certains préféreront rester indéfiniment des enfants,
liés aux membres de leur famille par les liens du sang,
plutôt que de vivre l'aventure à l'extérieur de leur
milieu d'origine.Ces enfants-là feront alors le sacrifice
d'une vie personnelle pour demeurer près des
parents et les accompagner durant leur vieillesse.
D'autres encore souhaiteront allier la loyauté,
c'est-à-dire continuer d'être comme un fils (une
fille) et comme un frère (une sœur), tout en vivant
quelques expériences dans le monde environnant.
Ces enfants-là mèneront leur vie de couple sans
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ENDOGAME OÙ EXOGAME
On appelle «endogamie » l'obligation, pour les membres d’un clan
ou d’une tribu, de ne former un couple qu'avec un membre
183
du même clan. L'exogamie impose, au contraire, de ne célébrer
une union qu'entre membres de tribus différentes. Elle était très
courante dans nombre d’ethnies indiennes d'Amérique du Sud.
Les sentiments n’entrent pas en jeu dans ces coutumes qui visent,
dans le premier cas, à préserver le groupe des influences
extérieures et, dans le second, à nouer des alliances qui ont surtout
pour but d’éviter les affrontements interethniques. Bi
184
Devenir adulte,
un enjeu de couple
Le couple permet une étape supplémentaire des
processus d'individuation et de différenciation, dont
on a vu qu'ils étaient déjà initiés dans les familles
d'origine.On ne devient jamais adulte tout seul.C'est
dans les relations avec des étrangers au cercle de
famille, et particulièrement avec un conjoint,
que se
parachève ce qui avait débuté dès la naissance.
Se forme ainsi un véritable paradoxe culturel
lorsque l'éducation des familles vise à rendre libres
les enfants qu'elles élèvent, libres de toute entrave,
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185
Le mythe fondateur
du couple
Comme toute croyance, le couple se fonde sur une
base totalement irrationnelle, et personne ne peut
expliquer pour quelle raison cette femme-ci a choisi
cet homme-là, personne ne peut expliquer,non plus,
comment ils arrivent à s'entendre, etc.
Mais, pour se choisir, il a fallu sortir de sa propre
famille d'origine, aller à l'extérieur et faire des ren-
contres. Certaines aboutissent à des séparations ou
à des ruptures.Ce sont des expériences relationnelles
qui préfigurent la nature de la relation de couple car
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186
les formes de racisme et de xénophobie. Dans cette même
religion, lorsque deux adolescents sont amoureux, on préconise
de les marier très tôt, de telle sorte qu’ils deviennent adultes
ensemble avec déjà le ciment d’une histoire commune. Mais,
dans ce cas, peuvent-ils vraiment trouver leur autonomie par
rapport à leurs familles d’origine ? Cela est une autre affaire. I
187
Couple homo (le)
Deux femmes ou deux hommes décident
parfois d’un projet de vie commun
homosexuel qui réponde du mieux possible
à l'ensemble de leurs aspirations.
Malgré la légitimité de ce choix,
un certain nombre d'embüûches spécifiques
menacent ce couple, souvent liées au regard
normatif de la société et au manque
de modèles.
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188
La définition
du projet
Vivre en couple nécessite la prise en compte de dif-
férents éléments : l'intensité des sentiments, qui fait
revivre des situations d'attachement avec ses réso-
nances sur le plaisir sexuel ; mais aussi le projet maté-
riel, qui nécessite une habileté particulière ainsi qu'un
sens de l'organisation.Il convient de lutter contre un
environnement souvent moqueur ou hostile.Vivre à
deux, c'est prendre le risque de devenir un(e) homo-
sexuel(le) visible, avec son cortège d'opprobre.
C'est donc pas à pas, et avec l’aide d'alliés, que
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189
discrimination reste encore forte, et certains rejets
sur le lieu de travail rendent à nombre d'homo-
sexuel(le)s la vie professionnelle particulièrement
stressante.
Des obstacles
de natures diverses
Les différentes productions d'un couple homosexuel
dépendent de la personnalité, de la culture, des
envies des partenaires, et ne les différencient pas du
couple hétérosexuel.
En revanche, certains obstacles sont spécifiques.
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190
bail et d’hériter en payant des droits de succession moins
élevés, s’il y a eu un testament.
S’il marque une certaine reconnaissance symbolique de
l'homosexualité et du couple homosexuel, être « pacsé » ne
donne pas pour autant aux homosexuels le droit de fonder une
famille. Dans la loi française, en effet, c’est l'enfant qui crée la
famille. Le Pacs n'apporte donc nullement aux couples
homosexuels la possibilité d'en adopter ou de recourir à
l’insémination. Si une personne homosexuelle souhaite adopter
un enfant, elle ne peut le faire qu’en tant que célibataire. C’est
l’une des raisons à l’origine des revendications en faveur du
mariage homosexuel, promesse du candidat François Hollande à
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STE
La question
des enfants
Chez les gays et les lesbiennes, comme dans une
autre forme de couple, le désir d'enfant vient, pour
certains, éclairer une évolution et un avenir. Les
changements de la famille traditionnelle ouvrent
toutes les questions sur ce thème, que l'enfant pro-
vienne d'une union antérieure, d'une fécondation
artificielle ou d’une adoption. Les plus récents tra-
vaux de recherche ne montrent ni influence néfaste
sur une éducation par des parents de même sexe, ni
incidence sur la sexualité de l'enfant.La dimension de
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192
Dépendance aux « drogues » (la)
Le phénomène de la toxicomanie s'inscrit
dans un ensemble de consommation excessive
d'alcool, de tabac, de médicaments,
en particulier de psychotropes (hypnotiques,
anxiolytiques) aux effets plus ou moins
pathologiques.
Les facteurs intervenant dans la genèse
Grandes
questions.
de ces conduites sont multiples, et la dépendance
est davantage liée au fonctionnement du sujet
qu'au produit en lui-même.
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193
Drogues : un danger
à relativiser
L'usage de drogue est par nature difficilement repé-
rable : il est légalement répréhensible et, par là
même, caché. Le premier contact souvent ludique
avec la drogue est-il cette première marche qui
mène tout droit à la toxicomanie ? Sans doute pas.
La première prise est parfois suivie d'une deuxième,
et de quantité d’autres. Cette «escalade» n'est
cependant que le fait d'une minorité, comme en
attestent de nombreuses études. La plupart des
jeunes, une fois leur curiosité satisfaite, renoncent à
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194
UNE DOUBLE DÉPENDANCE
La dépendance psychique est l’état mental caractérisé par
une impulsion qui requiert l’usage périodique ou continu
d’une drogue dans le dessein de créer un plaisir ou d'annuler
une tension. La dépendance physique correspond
à une exigence de l'organisme nécessitant, pour conserver son
équilibre, l'apport régulier d’une substance chimique exogène.
195
Dépendance aux « drogues » (la) _
LE TRAITEMENT
DES TOXICOMANIES
Le suivi des toxicomanes s'effectue le plus souvent à travers
un réseau d'institutions spécialisées. Parmi les modèles
proposés, il est très schématiquement possible de différencier
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196
Les communautés thérapeutiques, générées par d'anciens
toxicomanes, participent souvent du même modèle : il s’agit
de «briser » la personnalité des nouveaux, de les intégrer pour
un temps indéterminé à un groupe, à une institution coupée
du reste de la société. La difficulté de contrôles extérieurs
et le développement de certaines de ces structures entraînent
de nombreuses polémiques. Une question centrale est
l’assimilation de ces structures à des sectes. Certaines
communautés incluent dans leur action un travail avec d’autres
institutions, les familles, etc.
À l’opposé se trouvent des modèles complexes, tentant de
prendre en compte l’infinie diversité du vécu des toxicomanes.
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1927
Les médicaments :
une dépendance
très française
Les benzodiazépines (BZD), qui ont vu le jouril ya
une quarantaine d'années, sont les psychotropes les
plus prescrits,en raison de leurs effets tranquillisants
(anxiolytiques) et hypnotiques (somnifères).
La France bat le record du monde de consom-
mation de BZD. Une des raisons de leur vaste suc-
cès est probablement le flou entourant leurs indli-
cations thérapeutiques, l'anxiété et l'angoisse étant
des concepts particulièrement extensibles. Il faut
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198
L'alcool :
des débuts insidieux
La dépendance à l'alcool, selon la définition la plus
habituelle, est la perte de la liberté de s'abstenir de
l'alcool. Les travaux sur la trajectoire de l'alcoolique
ont permis de distinguer trois phases successives.
- Une phase asymptomatique de plusieurs années,
marquée par un début insidieux. Certains sujets
entrent dans l'alcoolisme par des expériences récur-
rentes d'ivresse, alors que d’autres augmentent pro-
gressivement leur consommation d'alcool dans un
contexte où l'ivresse demeure rare ou absente. Les
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199
mais en raison des risques de convulsion et de
confusion, il est préférable de le réaliser à l'hôpital.
Il constitue un moyen, celui de l'abstinence
conquise. Le travail qui suit se prolonge souvent
pendant plusieurs années.
L'évolution au long cours est émaillée d'inci-
dents ou d'accidents imprévisibles et qui échappent
à toute description. La ou les rechutes ne sont qu'un
des éléments de la trajectoire. L'apparition d'élé-
ments dépressifs avec risque suicidaire mérite d'être
mentionnée en raison de sa relative fréquence. L'évo-
lution de l'alcoolisme est souvent imprévisible ; des
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Le tabac:
des pathologies lourdes
Soixante mille décès par an sont imputés au taba-
gisme, ce qui constitue la première cause de décès
prématurés.Bien que les quantités de tabac consom-
mées aient diminué de façon notable depuis le début
des années 1990, la part de fumeurs, notamment de
cigarettes légères,chezles adolescents et les femmes
ne cesse d'augmenter.
Le tabac contient une substance, la nicotine, qui,
bien que faiblement psychoactive, procure des effets
agréables, diminue temporairement l'anxiété et sert
200
de coupe-faim.Mais la nicotine est la responsable de
la dépendance, dont on distingue trois caractéris-
tiques. L'une est comportementale, résultant de la
pression sociale.La deuxième, psychique,
est liée aux
effets positifs de la nicotine. La troisième, physique,
se traduit par la nécessité de quantités croissantes
pour obtenir le même effet et par le syndrome de
manque lors du sevrage.
qu'on espérait, elles sont tout aussi toxiques car les fumeurs
compensent par une inhalation plus profonde de la fumée.
201
les cas plus complexes.Les stratégies proposées sont
très diverses.Les substituts nicotiniques permettent
un sevrage progressif et réduisent les effets du
manque. L'hypnose, l'acupuncture, l'homéopathie
peuvent apporter une aide efficace pour certains
fumeurs. Il n'est jamais trop tard pour arrêter de
fumer. Les risques sont partiellement réversibles,
quelles que soient la durée et l'intensité de la
consommation.&
202
Dépression (la)
La dépression fait partie des maladies
mentales les plus rencontrées dans
la population et à tous les âges. Elle peut
donc toucher l'enfant en bas âge comme
la personne âgée. Les symptômes peuvent
être parfois très francs ou bien masqués
ce qui complique souvent la prise en charge.
La dépression est caractérisée
par une modification profonde
de l'humeur dans le sens de la tristesse,
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203
et le désir de disparaître peuvent entraîner des
idées suicidaires que seule l'inhibition empêche
alors de mettre en acte (d'où le danger de certains
traitements antidépresseurs levant cette inhibition
avant d'agir sur l’état de l'humeur). Cette forme,
qui représente un des versants de la psychose
maniaco-dépressive, peut s'accompagner de troubles
neurovégétatifs et somatiques : l'’anorexie, assez
fréquente, va entraîner un amaigrissement parfois
considérable ; les troubles du sommeil peuvent
aller jusqu'à une insomnie complète (encore que
celle-ci puisse être provoquée parfois dans un but
thérapeutique).
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204
On décrit enfin d'autres formes secondaires à
des affections mentales primitives comme la schizo-
phrénie et certains délires chroniques. Paradoxa-
lement, c'est souvent lorsque le délire s'estompe à la
suite d'un traitement neuroleptique intensif qu'ap-
paraît une dépression très intense nécessitant la
prescription d'antidépresseurs (avec le danger très
réel que ces derniers réactivent l'activité délirante).
Causes biologiques,
causes psychologiques
Il faut dire que l’ancienne séparation entre les deux
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205
sentiments ambivalents d'amour et surtout de haine
vis-à-vis de cet objet. Ainsi, dans la dépression, le
malade doit affronter une perte imaginaire en
s'adressant à lui-même les reproches et l'agressivité
destinés normalement à l’objet perdu.
Un autre courant, venant de la psychologie
cognitive, a voulu faire de la dépression une pertur-
bation des processus intellectuels. Selon G.A.Kelly et
AJT.Beck,les «structures cognitives stables » y seraient
inadéquates dans trois domaines : le moi, le monde
extérieur et le futur. Cette «triade cognitive dépres-
sive » affecte d'une coloration négative les représen-
tations liées à ces trois domaines.Ces contenus inadé-
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206
afin de rectifier cette vision incorrecte des événe-
ments et du moi qui caractérise le déprimé. Il s'agit
d'amener le malade à évaluer son comportement de
façon plus réaliste, ce qui produit une nette amélio-
ration de son état dépressif et parfois une guérison
complète.
207
quent ou entretiennent la souffrance mentale, puis
d'en prévenir la récidive «en maîtrisant le jeu per-
manent des pensées dépressiogènes, de l'anxiété,
de l'agressivité, des blessures narcissiques ou des
épreuves de perte » (D.Widlôcher).
La dépression
de la jeune mère
La maternité est un moment extraordinaire dans la
vie d'une femme, mais peut être également l'occa-
sion de déclenchement ou d'augmentation de
troubles psychiques.
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Le baby blues
ne faut pas confondre effectivement baby blues, ou
blues du post-partum,
qui touche plus de la moitié des
parturientes et se résoud rapidement et spontané-
208
ment avec la dépression du post-partum proprement
dite.Le baby blues désigne un changement d'humeur
transitoire avec une durée de quelques heures à
quelques jours avec un pic de prévalence dans les
trois jours qui suivent l'accouchement.Il se caractérise
par des crises de larmes,une sensation de fatigue, des
craintes obsédantes de ne pouvoir s'occuper de son
nouveau-né. Le baby blues serait une réaction phy-
siologie dû à une perturbation hormonale, mais mar-
quant également une régression chez la femme; à ce
moment précis, sa résolution spontanée se fait entre
un à dix jours.
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La dépression du post-partum
La dépression du post-partum ou postnatale peut
débuter par un baby blues qui se prolonge. Elle
touche 10 % à 15 % des accouchées et elle com-
mence de six à huit semaines après la naissance.Les
symptômes éprouvés par les femmes sont mul-
tiples - anxiété, tristesse, pleurs, désintérêt - et sont
généralement attribués à la surcharge habituelle du
travail. Mais les symptômes révélateurs d'une
dépression seront l'inadéquation dans les interac-
tions avec le nouveau-né ainsi qu'un sentiment de
dévalorisation et d'inefficacité de la jeune maman
face à son bébé.
La dépression du post-partum reste trop sou-
vent méconnue et mal traitée.Elle est préjudiciable
pour le bébé aussi bien que pour la mère,car elle per-
turbe l'établissement des relations précoces.
209
En fait, cette dépression va interférer avec la
capacité précoce d'attachement mutuel. L'attache-
ment mère-enfant conditionne la capacité de sécu-
rité de l'enfant. Les troubles de l'attachement s'ex-
priment très précocement dès la naissance, et par
conséquent l'inadéquation entre les besoins du
nourrisson et les réponses de la mère amènent une
dysharmonie qui ne fera que s'accentuer si la situa-
tion n'est pas prise en charge.
Par contre, les cliniciens remarquent une amélio-
ration rapide des interactions si la mère et son enfant
sont suivis conjointement par un thérapeute. Un trai-
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210
Dépression
de la personne âgée
La dépression chez la personne âgée est fréquente
(entre 10 % à 45 %) et le diagnostic difficile, ce qui
explique qu'elle soit insuffisamment traitée. Avec
l'allongement de la longévité, la proportion des
sujets âgés croît fortement dans la population, et,
par conséquent, de nouveaux troubles psychiques
liés à l'âge peuvent apparaître ou augmenter.
Un environnement déprimant
La personne âgée est confrontée à de multiples fac-
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une
les activités qui auparavant apportaient du plaisir
s'amenuisent avec le temps. Souvent la personne
âgée a dû ou doit faire face à des événements éprou-
vants, douloureux, voire traumatisants ce qui la fra-
gilise et accroît le risque de dépression.
Les traitements
Sur le plan somatique, les traitements antidépres-
seurs sont essentiellement médicamenteux. L'élec-
trochoc, beaucoup utilisé autrefois, n'est maintenant
212
employé que dans le cas de dépressions particuliè-
rement graves, résistant aux antidépresseurs (de 10%
à 15 %). Ces derniers sont représentés par deux
grands groupes de médicaments : les inhibiteurs de
la monoamino-oxydase et les dérivés tricycliques.
LES ANTIDÉPRESSEURS
On classe les antidépresseurs selon leur formule chimique
en trois groupes : les antidépresseurs tricycliques (ATC),
les inhibiteurs de la monoamine-oxydase (IMAO) et les
antidépresseurs non tricycliques non IMAO, comme les
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215
es cerner cn VA
| )E D CSSION {19}
214
Dessin d’enfant (le)
Le dessin et le jeu sont les équivalents
chez l'enfant du langage verbal de l'adulte.
Depuis M. Klein, le dessin est une modalité
privilégiée dans la thérapie pour enfants.
Le dessin fait par l'enfant suit
son développement psychomoteur
et son évolution, même si elle n’est pas
régulière et procède par paliers. Le dessin est
un précieux outil non seulement dans
la rencontre avec l'enfant, mais également
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215
des productions dépendent de la disponibilité et de
la nature des divers instruments d'exécution, il n'en
demeure pas moins que, dans notre culture, tous les
enfants dessinent peu ou prou.
L'évolution
du dessin d'enfant
L'évolution avec l'âge suit des étapes que l'on
retrouve chez tous, mais l’âge auquel s'observe le
passage de l’une à l’autre varie beaucoup selon les
enfants.Entre 1 et 3 ans, l'enfant gribouille sans vrai-
ment dessiner ; il développe à la fois la coordination
des gestes et la représentation figurale, instruments
indispensables à la conception et à l'exécution de
véritables dessins. Vers 2 ans et demi, il est en pos-
216
session de deux répertoires, l'un constitué de
schèmes (canevas) figuratifs, ou modèles internes,
l’autre de formes graphiques de base, le rond et le
trait, qu'il est capable de produire,
de répéter à volonté
et d'articuler en formes complexes. Disposant alors
conjointement d'une capacité de déchiffrage sym-
bolique qui lui permet d'identifier un objet ou une
scène sur une image et d'un contrôle suffisant de son
activité graphique, il peut passer du gribouillage au
dessin. Le schématisme et l'intention représentative
caractérisent le dessin enfantin entre 3 et 12 ans. Au
cours de cette longue période, les changements
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THÉORIE DU GRIBOUILLAGE
Entre 1 et 2 ans et demi, la forme des tracés évolue en fonction
de celle du geste moteur et de son contrôle progressif
par l'enfant. Le premier tracé résulte d’une rencontre fortuite
entre un stylo ou un crayon et un plan, la difficulté étant de
maintenir le contact avec le plan. Le geste est d’abord un simple
mouvement oscillant et tournant obtenu par rotation du bras
autour de l’épaule, accompagné de flexions suivies d'extensions
de l’avant-bras. Ce geste produit des tracés amples plus
ou moins incurvés qui s’enchaînent peu à peu pour constituer
des balayages en va-et-vient. La coordination des rotations
du coude et de l’épaule entraîne ensuite la production
de gribouillages circulaires. Intervenant à son tour, la rotation
du poignet permet l’exécution de boucles et de tracés cycloïdes.
217
À partir de 18 mois se développe le contrôle moteur
de l'amplitude, de la vitesse et de la direction du geste, ainsi que
le contrôle visuel. Quelques étapes décisives ont été observées
dans le progrès des coordinations perceptivo-motrices. Un
premier contrôle consiste à ramener la main à un tracé produit
antérieurement. Cela permet de fermer une boucle et donc
de dessiner une forme fermée et de faire rayonner plusieurs
segments à partir d’une forme initiale. Le contrôle double
apparaît au cours de la troisième année, avec la maîtrise
des points de départ et d'arrivée. Désormais, l’enfant est
capable de produire des traits discontinus, de longueur variable,
selon plusieurs directions, courbes ou rectilignes, qu'il peut
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218
tion représentative. Entre 4 et 10 ans, l'enfant ne se
soucie pas de fixer sur le papier la fidèle reproduction
d'un état du réel à un instant précis, sous un point de
vue unique. ll raconte aux autres ce qu'il sait de son
environnement grâce à un vocabulaire de gra-
phismes dont chaque élément correspond à un
schème figuratif. || ne copie pas la nature, mais des
modèles internes. Vers 10 ans, l'enfant abandonne
le schématisme.Il choisit un point de vue unique et
s'efforce d'appliquer les lois de la perspective. C'est
la période dite « de réalisme visuel » ou «conven-
tionnel ». Enfin, avec la puberté et l'adolescence,
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Orientation
des recherches
L'importance de l'activité graphique de l'enfant a sus-
cité depuis la fin du xix° siècle de très nombreuses
recherches selon trois principales orientations.
L'orientation descriptive
La première, descriptive, a permis d'analyser les par-
ticularités du dessin de l'enfant et d'opérer des com-
paraisons entre productions enfantines, graphismes
des peuples primitifs et œuvres artistiques. L'école
allemande notamment a relevé de nombreuses ana-
logies entre les procédures de représentation des
enfants de 4 à 10anset celles des primitifs du xie siècle
et vu en cela une vérification de l'hypothèse de réca-
249
pitulation héréditaire selon laquelle le développe-
ment de l'enfant obéirait aux mêmes lois que celui de
l'espèce.Après un grand succès, cette thèse n'est plus
défendue, le dessin enfantin présentant des carac-
tères spécifiques liés à l’âge et au milieu culturel.
L'orientation psychométrique
Une deuxième orientation, plus récente, est psycho-
métrique.Plusieurs recherches, parmi lesquelles celles
de G. Luquet (1927) tiennent la première place. On
appelle réalisme intellectuel, selon Luquet, l'ensemble
des caractéristiques spécifiques de la production gra-
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220
qu'à une maîtrise parfaite de la conception et de
l'exécution.C'est ainsi qu'il produit de longues séries
de soleils, de bonshommes, etc. La forme graphique
en question devient alors le prototype de toute une
classe d'objets : les bonshommes, les maisons, les
chapeaux, les chats. L'exemplarité peut aussi porter
sur un détail : le même schéma du visage humain
convient pour figurer la tête de n'importe quel
humain, mais aussi celle des animaux. Sélection et
hiérarchie des éléments sont deux autres règles de
constitution du prototype.Seuls sont retenus dans la
représentation les détails nécessaires à son identifi-
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221
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223
liables dans la perception visuelle sont juxtaposés
afin que chaque élément du dessin apparaisse dans
la meilleure orientation. Ainsi, le corps d'un animal
est reproduit de profil avec la tête de face, une piste
de cirque est figurée en plan alors que personnages
et animaux le sont en élévation.Enfin, le volume gra-
phique (hauteur, largeur) des personnages repré-
sentés rend compte de leur importance relative, non
de leur taille réelle ni de leur éloignement. Ainsi,
ayant fait apparaître une évolution caractéristique
du dessin avec l'âge, de nombreux auteurs ont
postulé l'existence d’une relation entre le niveau
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LE TEST DU BONHOMME
Le dessin du bonhomme est un test de développement
intellectuel décrit et étalonné par F. Goodenough, qui consiste à
demander à un enfant de dessiner en temps libre un bonhomme
sans gommer.
Le dessin est ensuite coté en tenant compte de la présence
de toute une série de détails. Vers 5 ans, l'enfant donne une
représentation sexuée du corps ; le profil n'apparaît que vers
12 ans, etc. La note est transformée à l’aide d’une table en âge
mental, lequel peut être transformé en quotient
224
de développement. Le test du bonhomme, du fait de son
indépendance des facteurs socioculturels et de sa grande facilité
d'emploi (on peut également l’utiliser en passation collective)
et de cotation, est très largement employé. Il peut donner des
renseignements non seulement sur le développement intellectuel
de l'enfant, mais aussi sur sa personnalité.
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L'orientation interprétative
La troisième orientation est interprétative. D'inspi-
ration psychanalytique, elle considère le dessin
comme un champ d'expression privilégié de l'in-
conscient. Les techniques d'interprétation sont ins-
pirées de celles du rêve. Dans ce cadre, le dessin est
utilisé comme instrument de diagnostic et de théra-
pie,
en association avec l'examen clinique. €
225
Deuil (le)
L'allongement de la durée de vie fait souvent
coïncider la confrontation à la mort
et la période du grand âge. Aujourd'hui,
en Occident, une personne,en moyenne,
ne perd ses deux parents que lorsqu'elle
parvient à la retraite.Ill est fréquent
de n'avoir jamais rencontré un mort avant
la quarantaine, et la réalité de la mort effraie,
voire panique.
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226
ses proches. Puis venait la séparation. La dernière
image du défunt disparaissait définitivement à l'in-
térieur du cercueil,une seconde séparation était sym-
boliquement accompagnée lors de la mise en terre.
Face à la difficulté de ces deux séparations, les ges-
tuelles et les mots consacrés traduisaient une forme
de transcendance de la situation.Plus petit dénomi-
nateur commun de toute l'humanité, la mort s'avé-
rait la conclusion de toute chose, dans l'espoir d'un
renouveau ailleurs (en fonction des religions). La
commémoration, en rappelant la douleur passée
de la séparation, en constituait souvent le terme et
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221
DEUIL NORMAL, DEUIL COMPLIQUÉ,
DEUIL PATHOLOGIQUE
Le deuil normal se liquide assez rapidement en passant
successivement par les trois phases de détresse, de dépression
et d'adaptation grâce aux processus de désinvestissement,
d’intériorisation et d'identification à l’objet disparu,
de culpabilité puis de détachement final.
Le deuil compliqué se caractérise par un blocage du travail
avec prolongation de la phase dépressive, réactions de stress
(avec possibilité de manifestations psychosomatiques graves)
et passages à l’acte suicidaires particulièrement fréquents.
Le deuil pathologique débouche sur la maladie mentale.
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Du social au
psychologique
Freud n'aurait sans doute pas imaginé le délite-
ment des rites funéraires au xxi° siècle.Effacement
des coutumes ancestrales, perte du sens des
anciennes contraintes ont conduit, surtout en
zone urbaine, à un désinvestissement de l'accom-
pagnement du défunt et de celui des endeuillés.
La « psychologisation» de la mort est, en fait,
l'aboutissement d'une désocialisation qui laisse
228
ces endeuillés sans explications, sans limites et
sans aide face à la perte.
Le xx° siècle est à l'origine de ce changement.
Période de guerres mondiales, de génocides, mais
aussi prise de conscience de l'humanité et montée
de l'individualisation, il s'est terminé sur un désin-
vestissement des idéologies et des grandes religions.
Du terrain social, le deuil passe dans le domaine du
psychologique.Le travail de deuil consiste en un lent
rappel de tous les souvenirs liés au défunt,souvenirs,
mais aussi émotions inconscientes, projets, fan-
tasmes.
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229
Sur le plan compor- L'inadéquation
temental, les signes de de l'accompagnement trouve son
palliatif dans le développement
la dépression, comme le
d'associations avec des groupes
ralentissement de la pa- de paroles d’endeuillés qui
role et des gestes, la fa- permettent le rétablissement des
tigue alternant avec des liens sociaux et l'accompagnement
moments d'intense agi-
tation, sont fréquents. L'absence de communauté
sociale ou religieuse renforce les sentiments d'in-
compréhension, de folie et la tendance suicidaire.
Les plaintes physiques des endeuillés les conduisent
plutôt chez le médecin,
qui traduit en arrêt de travail
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230
Les complications
du deuil
Ainsi, l'absence d'accompagnement du deuil, mais
aussi des difficultés précoces à se séparer des pre-
miers objets d'amour se traduisent par des compli-
cations au niveau du temps, de la personnalité, du
groupe. Le chagrin peut être refusé pendant long-
temps : absence d'acceptation de la perte, déni des
émotions et sentiments qui en découlent. Le deuil
peut,au contraire être prolongé très longtemps, voire
toute la vie.Enfin, des personnes qui,au cours de leur
enfance, n'ont pas intégré les séparations successives
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LE TRAVAIL DU DEUIL
L'expression «travail du deuil » a été introduite par S. Freud en
1915. K. Abraham en 1912 et Freud en 1916 ont démontré
l’analogie du deuil avec la mélancolie. Si le deuil lié à la perte d’un
être dans la réalité, le travail du deuil se fait en plusieurs temps :
1. phase d’idéalisation de l’être, souvent accompagnée de
culpabilité (autoreproches du sujet) ;
2. perte d'intérêt pour le monde extérieur sauf pour ce qui
touche ce qui peut rappeler la personne disparue. Recul devant
toute activité qui éloignerait le souvenir de l’être aimé ;
3. détachement progressif de la libido à l’égard de l’être qui
permet le retour vers de nouveaux investissements.
Ce travail du deuil est «normal» et c’est l'épreuve de la réalité qui
permet au sujet de se détacher progressivement de sa souffrance.
231
Le rapprochement fréquent entre le deuil et la mélancolie a
permis de différencier la dépression dite « normale » et la
dépression « pathologique».Cependant, la douleur du deuil
dans les deux cas s'apparente à l’angoisse de séparation. Dans
la mélancolie, la perte de l’objet ou de l’être est souvent
inconsciente ; elle s'associe à une perte d’estime de soi et à une
auto-accusation. La troisième phase ne se résout pas comme
dans le deuil par un détachement de l’objet d'amour ; le sujet
#
Vous
mélancolique est atteint par la perte du sens dont la disparition
de l’objei n’est que le prétexte. Pleurer la disparition d’un être
cher n’est pas du même ordre que le rappel de la douleur
de la perte de l’objet d'amour. Dans le premier cas il y a
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232
Éducation et rôle des parents
Les enfants d'aujourd'hui semblent fascinés
par la télévision et, alors que nous aimerions
tant qu'ils découvrent les œuvres culturelles
où nous autres, adultes, avons beaucoup
puisé, ils succombent souvent à la facilité.
Nos injonctions semblent, à cet égard,
sans effet. Pourtant, nous ne pouvons
questions.
_Grandes
quand même pas abandonner toute
ambition éducative pour eux ! Nous nous
sentons responsables.
À juste raison.
Mais la transmission culturelle ne se résout
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233
gestes élémentaires de la famille humaine. Un petit
chat que l’on sépare de sa mère à sa naissance saura
vite faire sa toilette. Un enfant sans environnement
éducatif, s'il survit grâce à une aide matérielle, ne
saura rien de ce qui fait un homme.Ainsi, si l'homme
se caractérise par le fait qu'il peut apprendre,le revers
de la médaille, c'est qu'il doit tout apprendre. Son
héritage génétique est fabuleux mais non stabilisé.
C'est ce qui lui confère son éducabilité : l'enfant n'est
rien, il est simplement éducable. Seules quelques
caractéristiques physiques élémentaires sont fixées
à sa naissanc e le reste, tout dépendra de l'édu-
;pour
cation qu'il va recevoir et, plus tard, des décisions qu'il
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234
permettre de le subvertir. C'est sans doute la raison
pour laquelle Freud disait de l'éducation qu'elle est
un «métier impossible ». Il lui faut, en effet, viser en
même temps deux objectifs apparemment contra-
dictoires : mais la tâche des hommes, c'est précisé-
ment de dépasser par la pratique cette impossibilité
théorique et d'«éduquer quand même»... en
sachant que ce n'est ni facile ni de tout repos!
Transmettre, un impératif;
ne pas transmettre,
une démission
Quand l'enfant arrive, le monde est déjà là et il revient
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235
la moindre culpabilité :c'est notre responsabilité que
de faire de notre enfant un «être social » qui ne man-
gera pas n'importe quand et n'importe comment,
qui
saura s'exprimer correctement, saluer les autres et les
respecter. Certes, tout n'est pas permis dans cette
éducation et,en particulier,ilconvient d'éviter ce qui
présenterait des dangers pour l'intégrité physique
ou psychologique de la personne en train d'émer-
ger : traumatiser un enfant n'est jamais une bonne
chose.Mais on peut, on doit lui apprendre à s'inscrire
dans une collectivité en respectant les règles de
celle-ci. Il découvrira ainsi progressivement que ce
respect est fondateur de réciprocité et qu'il en est, lui
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aussi, bénéficiaire.
Une histoire
où s’enraciner
Mais, au-delà de cette transmission des codes
sociaux, il est une seconde transmission tout aussi
importante et qui, d'ailleurs, est seule capable de
donner sens à la première : c'est la transmission de
notre histoire. Pour grandir, il faut pouvoir « prendre
racine », savoir d'où l'on vient, qui étaient ceux qui
nous ont précédés, comment ils ont vécu, quels ont
été leurs problèmes et quelles ont été leurs valeurs.
C'est ainsi que nous comprendrons progressivement
pourquoi ils ont cru bon de nous imposer telle ou
telle manière de nous comporter. En réalité, nous ne
pouvons vivre, penser et créer quelque chose de neuf
que si nous avons intégré l'histoire de nos parents et
236
de nos ancêtres, si elle nous a fourni les clés néces-
saires à la lecture de notre environnement, à la com-
préhension des comportements de nos proches, à
l'interprétation des événements de la société dans
laquelle nous vivons. Nous ne pouvons affronter le
monde que si nous nous appuyons sur des « pro-
ductions culturelles » qui
Exemple de production culturelle
nous permettent de ren- chargée de sens : le Livre de la
contrer et d'apprivoiser jungle. R. Kipling y met en scène,
les espoirs et les peurs, sous l'apparence d'animaux, des
les emballements et les modèles humains qui entourent
Mowgli et qui lui permettent
inquiétudes de ceux
d'acquérir, à la fois les habitudes
qui nous ont précédés.
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nécessaires à sa survie et la
toutes ces traces lais- volonté grâce à laquelle il va
sées par nos prédéces- émerger comme personnalité
autonome. La panthère, l'ours
seurs et grâce auxquelles
ou le serpent sont bien plus
nous nous sentons un « humains » et attentionnés
peu moins seuls, un peu que beaucoup d’humains chargés
mieux armés pour faire aujourd’hui de l’éducation
face aux angoisses et des enfants. Et Mowgli grandit
grâce à ces modèles
aux difficultés que nous
et à ce qu’ils lui transmettent.
rencontrons.
Pour grandir, nous avons besoin de «médiations »
culturelles, de ces œuvres qui vont au plus profond
de nous-mêmes, touchent aux questions qui nous
hantent : comment peut-on aimer et haïr quelqu'un
en même temps ? D'où venons-nous ? Si nous allons
tout droit,
où arriverons-nous? Pourquoi avons-nous
peur de mourir ? Pourquoi voulons-nous laisser des
traces sur les murs de nos cavernes,à Lascaux comme
237
sur les blocs de béton des cités de banlieue ? Qu'est-
ce qui peut nous enthousiasmer et nous permettre
de sortir de la routine quotidienne ? Qu'est-ce qui est
interdit et pourquoi ? Quelles sont les grandes trans-
gressions qui nous fascinent et auxquelles, pourtant,
nous devons échapper ?
238
culturelle : elles me parlent, me permettent de me reconnaître,
de me comprendre, de me dépasser. mais sans me violer
dans mon intimité, sans venir fouiller de manière impudique
dans ma vie personnelle. 8
239
Au-delà
de la simple transmission
Mais doit-on, pour autant, transmettre à n'importe
quel prix ? Doit-on transmettre au forceps ? Doit-on
imposer, sans aucun respect de l'autre, des savoirs,
des convictions et des manières de se conduire ? Évi-
demment non. Car on aboutirait alors à l'inverse du
résultat recherché. Chacun sait que l'on ne peut pas
soigner l’anorexie par le gavage : en forçant à man-
ger quelqu'un qui a décidé de ne plus manger, on
renforce sa détermination. Il en est de même en
matière culturelle et scolaire. 1| y a des anorexies
scolaires commeil y a des anorexies mentales.Et,face
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240
moins » et, dès que nous avons le dos tourné, revient
à ses attitudes antérieures, retourne à la facilité. Quand
nous pensons avoir gagné, nous avons, en réalité,
perdu... perdu notre temps, perdu notre prestige et
notre crédit et, finalement, perdu la face.
LE CONTRE-EXEMPLE
DE FRANKENSTEIN
Éduquer un homme n’est pas fabriquer un objet et le docteur
Frankenstein a fait la dure expérience des effets dévastateurs de
cette confusion. Confondant le corps humain avec de la viande,
il a cru pouvoir « fabriquer un homme » en cousant
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241
l'enfant grandit, proposées et non imposées. Propo-
sées et inscrites dans son développement : là est le
génie du véritable éducateur. Il sait que la culture
n'est assimilée que dans l'acte libre de l'éduqué qui
reconnaît là une manière de répondre aux questions
qu'il se pose.Transmettre,
c'est donc être attentif aux
questions de l'enfant et de l'adolescent et savoir
«faire des ponts » entre ces questions et les œuvres
culturelles de notre patrimoine. Ce n'est pas facile
car, finalement, c'est l'éduqué qui décide d'accepter
ou non de franchir le pont.C'est lui qui prend la déci-
sion. Mais cette décision, justement, est le signe de
notre réussite éducative. &
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242
Emotions féminines,
émotions masculines
243
n'est pas seulement par orgueil, mais parce que la
testostérone, l'hormone mâle, émousse l'expression
émotionnelle et inhibe les pleurs.
Un autre facteur essentiel est lié à l'éducation et
à l'environnement social : les adultes attribuent aux
fillettes et aux garçons,à peine sont-ils nés, des carac-
tères émotionnels différents et, du coup, modèlent
leurs comportements.
En fait, tous les enfants naissent avec la capacité
d'exprimer la joie, la peur, la colère, la tristesse, le
dégoût ou la surprise.Progressivement, l'émergence
de ces différentes émotions s'effectuera.Chacun sait
que les premiers signes d'émotivité ou de détresse
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244
tive interhumaine, elles parleront plus tôt et mieux.
Les bébés garçons sont plus intensément - ce quine
signifie pas plus fréquemment - expressifs que les
bébés filles. Pour se faire entendre, les petites filles
seraient-elles, en grandissant, obligées d'amplifier
leurs expressions émotionnelles ? Cela pourrait en
partie expliquer pourquoi les filles, puis les adoles-
centes et les femmes sauront mieux, plus tard, expri-
mer leurs émotions ou reconnaître celles d'autrui.
Des différences
qui s’accentuent
Les différences entre sexes dans le ressenti et l'ex-
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245
Filles et garçons la découvrent approximativement
au même âge, entre 2 et 4 mois, mais très tôt l'ex-
pression de cet affect différencie clairement les deux
sexes. Entre 2 ans et demi et 5 ans, les garçons
deviennent progressivement deux fois plus coléreux
que les filles ! Les explications de ces faits sont pro-
bablement complexes. S'agirait-il simplement
d'une différence de tonus
physique ? Lesfilles seraient- ROUOLERERGTE
hormonaux est démontré par
elle donc moins robustes, l’hyperplasie surrénalienne,
ce qui expliquerait
leur moins malformation affectant la
grande agressivité ? Rien glande surrénale, productrice
n'est moins sûr. Le psycho- d’une bonne partie des
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Le rôle
de l'éducation
Dès les premières semaines de la vie de l'enfant, les
parents adoptent un comportement différent, lar-
gement dicté par le sexe du bébé.Pères et mères pri-
vilégient ainsi les face-à-face et les interactions affec-
tives vocales avec leurs petites filles. Ils manifestent
en leur présence des émotions plus fréquentes et
246
plus variées, gardant la colère ou la violence pour leur
fils. Le comportement des deux parents n'est pas
semblable en tout point. Les pères questionnent ou
menacent davantage, surtout leur garçon. Ils inter-
rompent plus fréquemment leurs enfants, leur par-
lent de façon plus abstraite,emploient davantage de
termes péjoratifs. En retour, les enfants, garçons et
filles, une fois en âge de parler, avouent qu'ils confie-
raient probablement plus volontiers leur tristesse et
leur colère à leur mère qu'à leur père.
Du côté des mères,on a remarqué qu'elles mani-
festent, lorsqu'elles jouent avec leurs petites filles,
davantage d'émotions et, en particulier, d'émotions
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247
LA FORCE
DES STÉREOTYPES
À propos des larmes, il existe une expérience très intéressante.
On projette l’image d’un bébé de 9 mois en pleurs et l'on
interroge un groupe d'adultes des deux sexes : « Pourquoi ce
petit garçon pleure-t-il ? » «Parce qu’il est en colère »,
répondent généralement ces hommes et ces femmes. On
reprend la même photographie, on la présente à un groupe
identique. « Pourquoi cette petite fille pleure-t-elle ? » demande-
t-on alors. «Parce qu’elle a du chagrin » ! L'interprétation d’une
même image a donc varié avec le sexe prêté au bébé. La force
des stéréotypes culturels renforce les différences biologiques
dues au sexe.
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248
servation des bébés, filles et garçons, montre donc
une vie émotionnelle initialement comparable, se
développant et se différenciant progressivement
sous l'influence des « projections parentales » sur
l'attribution féminine ou masculine des émotions. Si,
consciemment, nous pensons ne pas faire de diffé-
rence entre les bébés filles et les bébés garçons,
inconsciemment nous nous comportons différem-
ment selon le sexe de l'enfant. Ainsi nous ont traités
nos parents, et nous procédons de même.
Notre devoir d'adultes est surtout de veiller à ne
pas être dupes de nos propres schémas inconscients,
et de modérer tout excès pouvant insuffisamment pré-
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LA COMMUNICATION AFFECTIVE
ENTRE ADULTES
Une enseignante du département de psychologie de l’université
de Boston a montré que les hommes sont plus chaleureux
lorsque leurs sentiments d'amitié vont à une femme, et que les
femmes se mettent davantage en colère face à un homme. Pour
cet auteur, ces différences d'expression d'amitié ou de colère
sont attribuables aux interactions entre les deux sexes.
Entre deux personnes du même sexe, les tendances naturelles
se renforceraient, alors qu’elles s’inverseraient entre
249
deux personnes de sexe opposé. Les femmes qui passent plus
de temps en compagnie d’autres femmes consolideraient
positivement leur affectivité et négativement leur manque
d’agressivité. Les hommes en compagnie d’autres hommes
feraient le contraire. Ils seraient donc moins habitués
à exprimer leur agressivité à une femme ou à marquer
leur affection à un autre homme. 5
250
Enfant (|)
C'est toujours une grande aventure de voir
évoluer les enfants dans leur singularité.
De la naissance à l'adolescence, le petit
d'homme va se construire jour après jour
en suivant simultanément des stades
de développement mais également selon
sa propre nature et sa différence. Les processus
Grandes
questions.
de développement vont inclure l’ensemble
des interactions entre l'enfant en devenir
et son environnement, car les facteurs
externes peuvent jouer un rôle important
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2511
société, et nous observons aujourd'hui dans nos
pays la notion d'«enfant roi » qui peut poser des pro-
blèmes spécifiques dans l'éducation.
Même si nous savons que le développement de
l'enfant démarre dès sa conception, il faut tenter
néanmoins de souligner les grandes étapes du déve-
loppement de l'enfant ou, comme le disait si bien
Françoise Dolto, «les étapes majeures de l'enfance ».
Première étape :
de la naissance
à la 3° année
Dès la naissance, le bébé va acquérir de nombreuses
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252
symbolique s'installe rapidement entre la mère et le
bébé en utilisant tout un panel de mimiques.Le lan-
gage articulé va apparaître à partir de 16-18 mois
ainsi que les premiers pas vers l'autonomie avec la
maturation du système nerveux (dans la 2° année),
ce qui va entraîner la marche, mais également le
début de la propreté.
F. Dolto était hostile à un «dressage » à la pro-
preté intervenant trop précocement. Elle écrivait
que «le dressage à la propreté est inutile sinon nui-
sible pour l'avenir de l'enfant. » En effet, tant que l’en-
fant n'est pas prêt à cette étape, que se soit phy-
siologiquement ou psychologiquement, Françoise
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253
de son monde environnant, comme la possibilité
d'accéder rapidement à ses envies, et se heurtant
dans le même mouvement aux désirs des parents et
aux premiers interdits. La période d'opposition
débute... Cette phase oscille entre la soumission et
l'opposition, moment éprouvant pour l'entourage
qui doit régulièrement faire preuve de patience, ainsi
que de stratégies et d'imagination face à l'enfant.Les
interactions sont fortes entre les parents et l'enfant,
et passent souvent d'une extrême à l'autre.Les règles
du système familial sont ainsi constamment éprou-
vées (ce qui n'est pas sans rappeler une autre
période. l'adolescence !)
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254
L’'amorce de cette différenciation apparaît sous la forme
de jalousie vers 9 mois - donc à peu près en même temps
que se manifeste la « peur de l'étranger ». Cette dernière
témoigne encore d’une certaine confusion entre soi et autrui
car l'enfant réagit à ce qui atteint l’autre comme s’il était
lui-même en jeu. Puis des jeux d’alternance et de réciprocité
entre deux partenaires vont se poursuivre pendant une assez
longue période. Chaque enfant est alternativement actif et passif.
Et c’est par la répétition que l’enfant va parvenir progressivement
à prendre conscience de lui. Et c’est vers 7 ans, que l'enfant va
pouvoir identifier sa personnalité et celle des autres.
H. Wallon s’est également particulièrement intéressé à la genèse
de l’intégration de l’unité de la personne, ou corps propre, et en
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Deuxième étape:
de 3 à6 ans.
À partir de 3 ans, l'enfant entrera dans le stade phal-
lique (où la source de là pulsion se déplace vers les
organes génitaux) où sa curiosité sexuelle liée à la
255
découverte des sexes apparaîtra (c'est dans cette
période que le complexe d'Œdipe surgit et dure jus-
qu'à l'âge de 6 ans environ). Toute cette période va
être caractérisée par des interactions tournées vers
la séduction. L'enfant va tenter de séduire ses parents
en déployant des trésors d'imagination pour se faire
remarquer.S'il doit partager ses parents avec d'autres
frères et sœurs, les rivalités et jalousies apparaîtront.
Le but est de capter, de captiver le parent. L'entrée à
l'école maternelle fait partie de cette grande étape
pour l'enfant à partir de 3 ans.
Où en est-il de son développement cognitif ?
C'est une période où il peut, par exemple, évoquer
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256
on peut même dire aujourd'hui qu'il existe des inter-
actions entre l'évolution des acquisitions en matière
de langage de l'enfant et les stimulations de son
entourage. Le langage continue à progresser, lui per-
mettant l'expression de ses besoins mais également
de se libérer de l'immédiateté des situations et de ses
propres besoins immédiats; ce qui lui permet de
mieux supporter la frustration.C'est à partir de 5/6 ans
que le raisonnement de l'enfant se modifie et peut
envisager différents points de vue,commencer à éta-
blir des relations aux choses, même si la pensée
repose principalement sur l'intuition directe.
Mais tout n'est pas joué avant 6 ans, car l'enfant
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251
LE COMPLEXE D’ŒDIPE
Le complexe d'Œdipe est l'aboutissement de la sexualité
infantile. Sa traversée est le moteur de l'acceptation par l’enfant
de son identité sexuée et de sa place dans une filiation
structurée par des interdits. Son abandon est le pivot de son
accès à sa particularité de sujet et d’être social.
L'Œdipe se situe entre 3 et 6 ans environ et se manifeste chez
l'enfant par une attitude de séduction à l'égard du parent
du sexe opposé, assortie de conduites masturbatoires. Dans
le même temps, l'enfant manifeste une attitude d’hostilité
jalouse à l'égard du parent du même sexe, son rival. Ces deux
attitudes coexistent avec leur contraire, du fait de l’ambivalence
constitutionnelle de la vie psychique. S. Freud associe toujours
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258
du complexe sous l'influence de l'angoisse de castration. Il ne
subsiste même pas dans l'inconscient. Pour la fille, la castration,
effective, ne peut jouer comme menace. Au lieu de signer sa
sortie de l'Œdipe, la perception de l'absence de pénis signe son
entrée dans le complexe, sur la base de l'envie du pénis. La
rancune à l'égard d’une mère qui l’a si mal dotée et l’humiliation
narcissique provoquée par l'insuffisance de son sexe provoquent
un relâchement du lien pré-ædipien à la mère. La fille prend le
père comme objet d'amour. La disparition du complexe d'Œdipe
chez elle est autre. Il n’y a pas éclatement du complexe, mais lent
abandon de celui-ci devant la déception renouvelée face au père.
Chez les deux sexes, le complexe d'Œdipe structure les modes
que prendra la sexualité adulte du sujet, y compris et surtout s’il
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259
ment calme au niveau pulsionnel, mais par contre
que l'enfant investissait d'autres domaines tels que
le domaine intellectuel.Cela ne veut pour autant pas
dire que l'enfant ne vit rien au niveau affectif. Bien au
contraire, il est dans une longue période où il va
rechercher une sorte d'harmonie affective avec son
entourage et particulièrement avec ses parents. Un
peu comme «l'accordage affectif du nouveau-né
avec sa mère », l'enfant va tendre à des interactions
de cet ordre-là.
Il y aura un grand bond dans son développement
cognitif durant cette période. Ayant acquis son auto-
nomie,et la capacité à être seul et à être avecles autres,
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JEUX D'ENFANT
L'activité ludique 3 une importance vitale dans le
développement de l'enfant. C’est une activité générale qui
peut avoir lieu n'importe où et n'importe quand. Les jeux vont
demander à l’enfant de déployer toutes ses capacités au fur
et à mesure de sa maturation. Comme le dessin, ils serviront
aux enfants à se représenter ce qu'ils vivent et à mettre
en scène leur difficulté.
Très nombreux, les jeux peuvent être répartis en quelques
catégories qui sont tour à tour prédominantes au cours
du développement. Les jeux d'exercice apparaissent
les premiers : seuls à exister chez le bébé, ils persistent
à des degrés divers à tous les âges. Ils procurent un plaisir
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261
échecs et jeux de cartes variés) et aux jeux d'action
et d'adresse (marelle, football). Les jeux d'invention
sont source d'apprentissage et d'évolution. 5
262
Enfant (l’arrivée du premier)
Ses parents l’attendaient, l’imaginaient,
le rêvaient, et le voilà, leur premier-né. Joie.
inquiétude aussi. Quelle est donc cette
responsabilité, si neuve et si totale,
qu'ils vont devoir assumer ? Qu'est-ce qu'un
bébé ? Ils ne le savent pas vraiment. Qui est là
désormais
Grandes
nrectinne ? Encore un petit inconnu. Comment
devient-on parents ? Ils ne le découvriront que
pas à pas. Commence une magnifique et
difficile histoire à trois, où l’on s’apprend et où
l'on défriche ensemble le chemin.
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263
table pour tous les trois. Autant il est normal et indis-
pensable que les soins des parents assurent la vie et
le développement du nouveau-né dans de bonnes
conditions autant les angoisses et l'anxiété excessives
qui peuvent s'installer risquent d'envahir leur relation.
Au pire, ce peut être incompatible avec un dévelop-
pement harmonieux de l'enfant et du lien avec
l'homme et la femme dontil est né.Et, tout d'abordi,il
importe que ces derniers s'adaptent à l'inconnu qui
leur est né et ouvrent une immense brèche dans une
vie jusqu'alors prévisible. Puis ils franchiront les pre-
mières étapes de ce début d'histoire commune.
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L'accouchement,
première rencontre
L'accouchement est à la fois un événement attendu
et appréhendé avec inquiétude. Les parents vivent
une transition d'une très grande intensité émotion-
264
nelle, troublante, voire désorganisatrice, en particu-
lier pour la mère. De pleine elle se retrouve vide.D'un
bébé imaginaire elle se retrouve avec un bébé bien
réel dont il lui faudra décoder tous les signes. Cer-
taines parlent même de télépathie. De deux, avec le
père, ils se retrouvent à trois. Le moment est unique,
plus délicat qu'il n'y paraît, et il contraint à un mou-
vement psychique d'adaptation extraordinaire.
Ce temps signe pour la mère et l'enfant la pre-
mière séparation. Les femmes regardent longuement
ce bébé.Elles l’attendaient,en rêvaient, mais le contem-
pler provoque une sorte de sidération. Quelques
heures, voire quelques jours sont nécessaires pour
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développement sensoriel du nouveau-né. Aujou-
d'hui, grâce à la recherche, on est beaucoup plus
informé sur ses capacités, et on sait aussi qu'elles
vont «dialoguer » avec celles de ses parents pour
construire leur relation.
Le regard si particulier du nouveau-né est immé-
diatement interprété par les parents :il a l'air sérieux,
il observe, il réfléchit, il nous regarde, il à le même
regard que... Quant à celui que les parents posent sur
lui dès les premières minutes, il a un impact consi-
dérable, comme l'exprime merveilleusement une
mère, C.Haussaire-Niquet :« Tu venais de naître sous
mes yeux.Je venais de te mettre au monde par mon
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COMMENT BÉBÉ
RECONNAÎT-IL LES VISAGES ?
La reconnaissance des visages et de l'information qu’ils portent
concernant les émotions, la parole, l’âge, le sexe, etc., est chez
les êtres humains une compétence très complexe dont aucune
machine ne peut égaler les performances. Un nouveau-né âgé
d'environ 9 minutes oriente son regard plus longtemps vers un
dessin représentant schématiquement un faciès humain que
266
vers un dessin quelconque constitué des mêmes traits : ce fait
suggère qu'il existe probablement un mécanisme élémentaire
inné permettant au nouveau-né d'augmenter légèrement
la probabilité que son regard se centre sur un visage plutôt
que sur un autre objet. Mais ce n’est que vers l’âge de 3 mois
qu’un enfant reconnaît un visage individuel sous différents
points de vue.
Comme chez l'adulte, cette compétence semble mieux assurée
par l'hémisphère cérébral droit que par le gauche. Le fait que
cette compétence apparaisse très précocement n'empêche pas
l'expertise dans ce domaine de s'améliorer avec l’âge jusqu’à la
fin de l’adolescence. #
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267
Les parents découvrent toutes ces aptitudes au
fil de véritables échanges. Mais ces découvertes
seront d'autant plus compliquées que l'enfant a des
périodes où il y est plus ou moins disponible. Leur
première difficulté va donc être à la fois de repérer les
moments où l'enfant est disponible aux interactions,
et de saisir la signification des signes qui leur sont
adressés. Des parents normalement attentifs y par-
viennent vite.
On a observé que les nouveau-nés traversent
des état différents,
qui vont du sommeil à la colère en
passant par la somnolence, etc.Les périodes d'inter-
action les plus favorables sont celles du réveil alerte.
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268
le sommeil rapide ou paradoxal, où le bébé est plus vulnérable
aux stimuli extérieurs ;
l’état intermédiaire, somnolent. Une stimulation éveillera
le bébé et le rendra plus réactif ;
l’état de réveil alerte durant lequel on peut engager des
interactions prévisibles ;
l’état d’alerte mais furieux : état de transition soit à l’état
suivant, soit au précédent, puisque le bébé est encore
disponible aux stimulations et peut être calmé ;
les pleurs, qui ont pour fonction d'attirer l'attention de l'adulte.
La mère apprendra à reconnaître s'ils sont liés à la faim, à la
douleur, à l’inconfort, à l’ennui ou au besoin de câlins. 8
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S'adapter et s'adopter
Dès l'arrivée du nouveauné, les parents vont devoir
s'adapter à lui et l'adopter. Le bébé demande une
269
|
Enfant (l'arrivée du premie
270
Si la dépression persiste, et si ces difficultés ne sont
pas surmontées, un état anxieux et dépressif peut
s'installer et s'aggraver, la mère peut se vivre comme
mauvaise mère, et vivre le bébé comme mauvais
bébé. Maltraitance et rejet peuvent s'installer. D'où
la nécessité d'une aide psychothérapeutique.
Apprendre à se connaître
Chaque bébé a ses propres caractéristiques. Dès
la naissance, certains vont affirmer leur présence
bruyamment et souvent. D'autres, au contraire sem-
211
Enfant (l'arrivée du premie
187 12 ee 4 ; :
272
pourquoi. Elles peuvent cependant aider les parents
à comprendre, sans inquiétude injustifiée, les comportements
de leur nouveau-né. #
273
qu'il suffit d'être «suffisamment bons » pour soute-
nir son enfant dans sa croissance. Permettons à ce
grand créateur qu'est un premier-né d'être suffi-
samment lui-même. &
274
#à
Enfant (désir et non-désir d’)
Avec la contraception, le slogan des années
1960 « un enfant si je veux quand je veux » est
devenu une norme. Le « si je veux » est avéré.
Le « quand je veux » connaît parfois des revers
lorsque l'enfant souhaité ne vient pas.
Alors il arrive qu'on le désire à tout prix.
Grandes
questions:
Et cela ne va pas sans risque.
275
nécessaire, de
ou encore dans les histoires d'adoption,
parler désormais de «demande parentale » ou de « pro-
jet parental ». L'expression est significative de l'aspect
volontariste du désir d'enfant à l'heure actuelle. Mais
qui ouvre sur un risque, celui de penser qu'il y aurait —
pour chacun - une sorte de droit à l'enfant. Dans le
contexte où désirer un enfant devient un acte délibéré,
tout obstacle à ce désir risque, en effet, d'être vécu
comme une atteinte au droit de procréer. Un «désir-
projet d'enfant » qui se trouve contrarié par une raison
quelconque flambe vite et a vite fait de se transformer
en désir d'enfant à tout prix. Le désir est exacerbé par
l'échec de la maîtrise dans un domaine qui paraît
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Le désir
dans sa complexité
La réalité du désir et du refus d'enfant est (malheu-
reusement où, on va le voir, plutôt heureusement...)
moins simple qu'il y paraît. Pourquoi ? Pour plusieurs
raisons. La première : les corps et les esprits humains
ne fonctionnent pas comme des machines:le fait d’ar-
rêter une contraception quelle qu'elle soit - pilule, sté-
276
rilet ou encore absence de relations sexuelles - et de
se mettre en situation de concevoir ne veut pas dire
que « ça » va forcément marcher ou que «ça » va mar-
cher tout de suite.
Deuxième raison : un désir d'enfant passe par
deux personnes, le futur père et la future mère. Un
enfant, comme le disait joliment et justement le
poète R.Char,« chante toujours dans les branches de
son arbre généalogique ». Ce qui veut dire que le
désir passe aussi par deux histoires familiales, qu'il
vienne ou qu'il ne vienne pas, soit parce que le couple
a opté pour la contraception,
soit parce que cela pose
un problème d'infertilité.
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UN SINGULIER BESOIN
DE SE RASSURER
La maîtrise de la procréation s’est si bien banalisée qu'elle
occulte un phénomène significatif. Les couples nés après
les années 1960-1970 font précéder toute expérience de fertilité
d’une période de stérilité volontaire. Par conséquent,
ni la femme ni l’homme ne savent s’ils sont féconds. Cela amène
chez les femmes un certain nombre d’actes manqués aboutissant
à des grossesses accidentelles interrompues par IVG. La même
crainte peut pousser des hommes, rares il est vrai, à être
donneurs de sperme, ce don leur permettant de le vérifier, grâce
à leur spermogramme et au fait qu'ils sont retenus par le Centre
de conservation des œufs et des spermes humains (Cecos).
Dans les deux cas, il s’agit de se rassurer sur sa fertilité. 8
n
211
Dernière raison, enfin : il n'est pas prouvé scien-
tifiquement qu'un enfant doive obligatoirement être
de désiré pour bien «partir dans la
< vie». À l'inverse, personne ne La méthode Ogino a été
_ peut dire à l'avance lorsqu'une l’un des premiers
ji moyens de
grossesse s'annonce, alors qu'elle
> contraception. Mise au
Le n'est pas vraiment désirée, si l'en- point par un médecin
a
CC fant tombe mal,il vaudrait mieux japonais, elle se fondait
ne pas le garder.
On sait que cer- sur un calcul des
tains enfants non désirés peu- périodes fécondes du
vent, par la suite, être aimés cycle feu pendant
ce, lesquelles il fallait
autant, voire plus, que les autres. s'abstenir de rapports
Les «enfants Ogino», né de la sexuels.
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278
tat de circonstances propres à l’histoire de chacun
(comme un deuil survenu dansla famille,un exemple
parmi d’autres) qui l'avaient - elle ou son compa-
gnon - fait évoluer.
Le désir rencontre
le devoir
Le terme même de « désir d'enfant », lié,on l'a vu,à l'in-
vention de la contraception est récent. Dans les géné-
rations précédentes, le fait d'avoir un enfant était natu-
rel,on n'avait pas besoin de le déclarer publiquement,
c'était évident. Et, en général, nos ancêtres se plai-
gnaient d'en avoir trop... sans avoir le temps de les
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279
tout, selon lequel on «fabrique » un enfant de manière
délibérée, après avoir bien réfléchi, pesé le pour et le
contre, etc. L'expérience de la psychanalyse, là encore,
est précieuse : elle montre qu'un enfant vient, en
grande partie, d'un désir inconscient de ses parents.De
même qu'on ne fait pas un enfant uniquement pour
- se faire plaisir (comme on achèterait une voiture ou un
: appartement),on ne possède jamais un enfant.ll nous
dépasse, va plus loin que nous. C'est une autre per-
sonne que soi (ou que la duplication de soi) qu'on
lance dans la vie.
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280
ment exceptionnel dans une vie peut ainsi utilement
être éclairé par quelques entretiens pour situer les
enjeux du désir d'enfant pour les deux parents.
Il vaut mieux essayer de ne pas se mettre dans
une situation d'urgence quand on désire concevoir:
l'épée de Damoclès », avec la pression de l'horloge
biologique qui tourne (surtout pour les femmes),
ajoute un stress supplémentaire à l'inquiétude nor-
male éprouvée quand «ça» ne marche pas rapide-
ment. Ce qui veut dire qu'il faut envisager ce projet
de vie longtemps à l'avance, en parler à différents
moments avec le futur père et ne pas attendre les
«conditions idéales » pour s'y mettre. Il n'y a pas de
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281
Enfant différent (avoir un)
La découverte de la «différence » d'un enfant :
maladie, retard, handicap, étrangeté, est le
début d’un parcours difficile et bouleversant.
L'enfant, maillon de la chaîne des générations,
porteur de notre espoir de nous survivre dans
le meilleur de nous-même se nourrit de nos
rêves. Qu'une alarme soit tirée, que le rêve
tourne au cauchemar, et la famille en un instant
se découvre blessée, désemparée, parfois
isolée. L'enfant est d'abord différent de ses
parents : comment s'y reconnaître ? Au-delà de
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282
Là où la question de l'avenir dominait par l'an-
ticipation d'une perpétuelle dépendance, la mise
en place de dispositifs sociaux de soins, d'assis-
tance et de solidarité, en particulier financiers et
institutionnels, a profondément modifié la repré-
sentation de sa place dans la famille et de son deve-
nir avec les projets éducatifs dont il peut faire l'ob-
jet.À ce titre, il constitue un moindre souci pour ses
parents et la charge d'inquiétude, de responsabi-
lité, de culpabilité parfois pour sa fratrie, s'en trouve
allégée.
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283
velles de représentation de lui-même.ll y gagne une
liberté de penser, de se penser, qui n'en finit pas de
surprendre et de justifier ceux qui l'aident.
Sécuriser
sans surprotéger
I y a dans le fait d'être parents d'un enfant différent
quelque chose de particulier, nul ne le conteste, ne
füt-ce que par le regard que le monde porte sur eux.
Responsabilité précieuse et culpabilité non fondée
mais réelle vont le plus souvent de pair.L'entourage
le laisse rarement oublier, les parents le vivent inti-
mement et douloureusement. Il leur faut rester
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234
Sur le plan médical et technique, deux questions sont
importantes : l’évolution possible du trouble (état stabilisé,
aggravation ou amélioration prévisibles) et la possibilité ou non
d’un appareillage (pour les handicaps sensoriels et moteurs) :
prothèse des membres, prothèse auditive, prothèse visuelle, etc.
Les mesures éducatives consistent d’abord, pour les très jeunes
enfants, en une guidance parentale très suivie par laquelle la
famille est soutenue psychologiquement et reçoit des conseils
quant aux attitudes éducatives à adopter (éviter la surprotection
de l’enfant, encourager sa prise d'autonomie et son activité, etc.).
Ensuite, une scolarisation appropriée de l’enfant sera
recherchée et variera selon le handicap. Il existe des écoles
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285
afant GIFéreEnt (9VOIr UN)
286
importante : nous ne sommes plus au temps où une
conception sommaire de l'hérédité faisait apparaître
une différence,un handicap,comme nécessairement
incurable et fatalement retransmis. La possibilité
d'une prise de responsabilité en face de choix éclai-
rés a transformé radicalement cette question. À par-
tir de celle-ci, bien d'autres difficultés sont mises au
jour : comment gérer sa socialité, comment lui mon-
trer et lui faire partager la beauté de ce qu'il vit,de ce
qu'il éprouve, la validité de son monde intérieur ?
L'INTÉGRATION SCOLAIRE,
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POSITIVE OU PROBLÉMATIQUE
La loi de 1975 en faveur des personnes handicapées puis la loi
du 11 février 2005 instituent l'obligation éducative pour les
enfants et adolescents handicapés, avec, pour objectif prioritaire,
leur intégration en milieu scolaire ordinaire. Si le principe et
l'intention sont excellents, leur application et leur systématisation
restent parfois problématiques : certains enfants présentent des
difficultés justifiant temporairement soit une abstention scolaire,
soit une forme de technique ou de cadre pédagogique beaucoup
plus spécifique que dans l’institution scolaire même spécialisée.
La gratification pour les familles de savoir l'enfant en « milieu
ordinaire » ne doit en aucun cas faire oublier à celles-ci que
l'enfant peut y souffrir parfois au-delà du bénéfice par ailleurs
attendu. L'intégration scolaire doit être constituée autour
d’un projet individuel, élaboré en commun par la famille,
les enseignants et les autres intervenants concernés. ll
287
Cet «être à part » peut tenir dans la vie familiale,
modèle d'une future vie sociale, une place considé-
rable. Les réactions des frères et sœurs, ici tenus à
l'écart, ailleurs excessivement responsabilisés, parfois
abusivement valorisés, sont essentielles. Comme
celles des grands-parents, pas toujours bien infor-
més. La différence ne peut rester le douloureux
secret partagé, même avec les mots qui vont avec,
des parents et de l'enfant. Celui-ci appartient à un
groupe humain. &
288
Enfant en difficulté
d'apprentissage (|)
Dans une société compétitive où
l'exigence de réussite et d'intégration
sociale fait régner un climat d'anxiété, la
scolarité, passage obligé pour l'acquisition
de compétences intellectuelles, culturelles
Grandes
questions.
et sociales, occupe une place primordiale.
Très vite considérée comme vecteur
principal de succès dans la future vie
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289
nr pepe d’ DDren : (TO
Aian QGHITICU 4 G
Analyser
sans s’affoler
“
Face à un enfant en difficulté, il faut d'abord prendre
le temps d'analyser la situation.
Qu'il s'agisse d'un simple fléchissement ou d'in-
capacités avérées, plus ou moins étendues, cela laisse
souvent perplexes parents et enseignants : si le
constat d'une difficulté est relativement aisé à éta-
[anges
blir, les causes potentielles sont multiples et peuvent
appartenir à des registres variés.Les signaux d'alarme
souvent lancés par l'école (mauvaise lecture, ortho-
graphe chaotique, blocages dans certaines matières,
paresse, passivité ou encore agitation, difficulté à se
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DES NOMS
SUR DES MAUX
Dyslexie : trouble durable de l'apprentissage du langage écrit,
au niveau de la lecture, autant que de l'écriture.
Elle n’est consécutive ni d’un retard mental ni d’un trouble
sensoriel (voir l’encadré sur la dyslexie, plus loin).
Dysorthographie : souvent associé à la dyslexie, ce trouble
de l'acquisition de l'orthographe peut aussi se rencontrer
de façon isolée.
290
Dysgraphie : trouble affectant l'écriture au niveau du graphisme
au détriment d’une bonne lisibilité.
Dyscalculie : difficulté dans l'acquisition des structures
logico-mathématiques, affectant l'assimilation des concepts
fondamentaux du calcul, l'acquisition correcte de la numération,
l’effectuation des opérations ou la résolution des problèmes
et leur mise en forme. 8
Difficultés spécifiques
et facteurs affectifs
On peut isoler schématiquement deux grandes caté-
gories de blocages-:les «difficultés spécifiques d'ap-
prentissage » et les facteurs affectifs et émotionnels
291
Enfant en difficulté d'apprentissage |
{ loflr CR te RP }
randes
LA DYSLEXIE,
CAUSES, SYMPTÔMES, PRISE EN CHARGE
La dyslexie touche environ 8 % à 10 % des enfants, les garçons
étant trois fois plus souvent atteints que les filles. Les causes
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292
Souvent, la dyslexie est encore non dépistée et mal reconnue.
Parents, enseignants et médecins doivent donc être vigilants.
Des tests de langage, de lecture et d'orthographe, effectués
par un orthophoniste, permettent de confirmer le diagnostic.
Les séances de rééducation orthophonique, prescrites
par le médecin traitant, suivies une ou -— plus souvent -
deux fois par semaine pendant plusieurs mois, permettent
de compenser le trouble plutôt que de le guérir. Les capacités
de l'enfant dyslexique (intelligence, don pour
les mathématiques, le sport, etc.) doivent être reconnues
durant sa scolarité. Lorsqu'elle est diagnostiquée et traitée
suffisamment tôt, une dyslexie légère ou moyenne permet
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293
For PR Le ;
Nan 0 OHHTICI 1918 û sr
L'interférence
de l’affectif
Une notion clé doit demeurer à l'esprit : raisonne-
a ment intellectuel et contexte affectif sont étroite-
= ment liés. Le réservoir d'énergie dont chacun dis-
un) pose pour alimenter sa vie intellectuelle, relation-
_ nelle, affective est unique.Lorsque tout va au mieux,
= cette énergie se distribue de façon harmonieuse
entre vie intellectuelle et vie affective. Mais lors-
qu'une difficulté surgit dans un domaine, les res-
sources peuvent s'y trouver absorbées de manière
prioritaire, au détriment d'autres pôles d'activité
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psychique.
Dresser un «répertoire » de ces difficultés serait
vain car elles varient d'un jeune à l’autre,en fonction
de sa sensibilité,
de sa personnalité et de son histoire.
Toutefois, de grandes constellations peuvent classi-
quement se démarquer.
D'abord vient l'anxiété. Peur de se tromper, de
mal faire : la peur de l'échec poussera l'enfant à évi-
ter les situations face auxquelles il ne se sent pas à la
hauteur. Cela peut prendre des allures trompeuses
de provocation et d'opposition.
L'incapacité à se concentrer et à raisonner peut
aussi trouver sa source dans une dynamique dépres-
sive qui entrave la mobilisation intellectuelle au sens
large, et scolaire en particulier. Chez certains adoles-
cents surtout, un brusque désintérêt pour l'école,un
manque d'appétit pour les connaissances, une ten-
dance marquée à la passivité doivent alerter.
294
Les préoccupations affectives de l'adolescence
sont d’ailleurs un facteur fréquent de fléchissement
scolaire.À cet âge, l'énergie psychique est mobilisée
par la recherche d'une nouvelle identité, par de nour-
veaux rapports à établir avec la famille, par une quête
d'indépendance et d'autonomie obscurcie par une
peur diffuse de grandir et tout le cortège des modi-
fications physiques et affectives pas toujours faciles
à accepter. Cette «crise d'adolescence » désormais
admise comme passage quasi obligé peut masquer
des difficultés plus profondes et plus durables.
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295
l'enfant dans ses difficultés. En général, un référent - souvent
médecin — fait le point sur la situation, écoute les questions
qui se posent, et oriente au sein de son équipe vers
le(s) professionnel(s) compétent(s) : psychologue,
psychothérapeute, orthophoniste, etc.
L'orthophoniste pourra mesurer d'éventuelles difficultés
spécifiques d'apprentissage (dyslexie, etc.) et proposer ensuite
des séances de rééducation ; le psychologue pourra procéder
à une évaluation des aptitudes intellectuelles et de la dynamique
affective. Si le problème réside au niveau affectif,
le psychothérapeute aidera à passer à une dynamique
émotionnelle plus à même de permettre une mobilisation
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intellectuelle et scolaire. Bi
296
Estime de soi (|)
Chacun de nous sait combien il est
important d’avoir confiance en soi.
Mais ce n’est pas si facile. Nous faisons bien
souvent le grand écart entre les doutes
persistants que nous avons sur nous-même
et l'obligation d'afficher, face aux autres,
une façade lisse et plus ou moins triomphante.
297
W. James. Selon lui, l'estime de soi d'une personne
dépend, d'une part, de ses échecs et de ses réussites
et, d'autre part, de ses aspirations. Un individu aura
une haute estime de lui-même dans la mesure où ses
succès seront égaux ou même supérieurs à ses aspi-
rations dans le domaine qui le concerne : par
exemple, de faibles compétences sportives n'affec-
teront pas l'estime de soi d'une personne ayant des
aspirations essentiellement intellectuelles. Si, à l'in-
verse, les aspirations dépassent les réussites effec-
tives, l'estime de soi sera faible.
Un autre psychologue,C.H.Cooley, propose une
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298
son développement leur opinion positive et déve-
loppera une estime de soi stable, moins dépendante
des critiques et des approbations des autres.
De l'enfance
à l’âge adulte
L'estime de soi se construit sur deux grands besoins:
le sentiment d'être aimé et celui d'être compétent.À
la lumière de nombreuses études en psychologie
développementale, il est possible d'affirmer qu'un
enfant de parents disponibles,aimants et qui encou-
ragent ses efforts de maîtrise, va construire un bon
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299
respondant aux normes de son La haute estime de soi
groupe. L'importance que l'en- est valorisée par notre
société : il faut avoir une
fant accorde à la réussite dans
ambition élevée, être
tel ou tel domaine aura une obstiné malgré les
influence sur sa propre estime. obstacles, savoir prendre
Tout comme le jugement des des risques, avoir un
personnes importantes à ses pouvoir de persuasion.
Les sujets ayant une
eux : ses parents, ses ensei- d
Y ü haute estime d’eux-
gnants, ses pairs et ses amis mêmes répondent à ces
proches. L'influence respective critères. Cependant il ne
de ces différentes sources de suffit pas d’avoir une
renforcement de l'estime de soi haute estime de soi pour
se sentir bien avec soi-
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300
QUAND L'ESTIME DE SOI
EST TROP HAUTE
Ilexiste aussi des pathologies liées à une trop haute estime
de soi. Il s’agit des états dits «maniaques » et des personnalités
narcissiques. Les états maniaques sont rencontrés dans
les dépressions dites bipolaires, où les personnes souffrant
de ce trouble passent d’un pôle à l’autre, d’un état dépressif
de tristesse, de basse estime de soi et de fatigue à un état
maniaque caractérisé par une très haute estime de soi, voire
par des idées de grandeur accompagnées d’une grande énergie
et d’une hyperactivité ayant souvent des conséquences
dommageables (achats inconsidérés, aventures sexuelles
inconséquentes, etc.). De leur côté, des personnes narcissiques
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301
de nous-même. Cela est surtout vrai pour les
femmes, sur lesquelles la pression des médias est
très forte.
Cependant,
de plus en plus,les hommes,tout en
refusant de le reconnaître, commencent également
à subir ces diktats de l'apparence physique.
DES DIFFÉRENCES
SELON LE SEXE
Toutes les études montrent que les filles ont une plus basse
estime de soi que les garçons. L'environnement social y joue
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Des conseils
pour progresser
Il n'existe pas, bien évidemment, de recette miracle
pour modifier rapidement son estime de soi.Cepen-
dant, quelques conseils de C. André et F. Lelord, psy-
chiatres et psychothérapeutes, peuvent trouver ici
une application. Ils proposent de fournir des efforts
dans trois domaines : le rapport à soi-même, le rap-
port à l'action et le rapport aux autres.
302
Dans le premier cas,ilfau- La basse estime de soi
drait d'abord se connaître, affecte des sujets qui ont
prendre conscience de ses souvent le sentiment de mal
se connaître, parlent d’eux-
capacités, de ses limites et
mêmes d’une façon très
accepter celles-ci. Selon les neutre et peinent à prendre
auteurs, il existe deux réac- des décisions. Motivés par
tions typiques de déni à la peur de l'échec, très
de l’imposteur » : avec
la personne a tendance à nier l'impression de ne pas avoir
systématiquement ses émo- mérité leur succès, d’avoir
tions, car cela révélerait son dupé les autres, ils vivent
engagement dans des objec- dans la crainte d’être
démasqués.
tifs, mettrait au jour certains
«défauts » ou certaines exigences qu'elle pourrait avoir
à l'égard des autres. S'avouer une phobie, reconnaître
que l'on est déçu d'avoir raté un entretien d'embauche,
que l'on est en colère, voilà qui pourrait fragiliser notre
estime de soi. On préfère alors nier tout cela et se le
cacher. Se soumettre aux événements est une autre
façon de se ménager en cas d'un échec :je ne m'im-
plique pas car «de toute façon c'est impossible » ou
« de toute façon cela n'a pas d'importance ».
L'action est une autre manière d'augmenter son
estime de soi,et menerà bien de petits projets peut
y contribuer. Parvenir à mettre à jour sa comptabi-
303
lité, à faire du ménage, appeler des administrations,
tout cela peut donner une satisfaction et ainsi exer-
cer une influence bénéfique sur notre autojugement.
Devenir expert dans un domaine pointu améliorera
également à la fois le sentiment de compétence per-
sonnelle et la reconnaissance des autres,rehaussant
du même coup l'estime de soi. Mais, pour pouvoir
agir et tirer des bénéfices de notre action,il faut pou-
voir aussi faire taire le «critique intérieur », cette voix
en nous qui trouve des défauts dans toute action et
dans tout projet d'action :en fait,il s'agit souvent d'un
discours parental intériorisé. Pour pouvoir agir,ilfaut
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304
que le malade va tenter d'y échapper, se trouvant alors
dans un cercle vicieux.
Enfin, les personnes souffrant de timidité excessive ou
de phobie sociale, celles qui présentent des conduites
de boulimie ou ont une personnalité très fragile ressentent
une basse estime de soi. Ces dernières sont hypersensibles
à toute critique ou désapprobation, vécue à chaque fois comme
un rejet, et se précipitent alors dans des comportements
impulsifs souvent dirigés contre elles-mêmes (tentatives
de suicide, automutilations). M
305
Fidélité et infidélité
Le mariage ne signifie plus la même chose
aujourd’hui qu'il y a un siècle ou deux. Hier
véritable engagement entre deux familles,
il réunit désormais deux êtres qui se sont
librement choisis et, souvent, ont cohabité
avant de se marier. Les notions de fidélité et
d’'infidélité dans le couple s'accompagnent
nécessairement aujourd'hui de quelques
réflexions concernant l’évolution de la
famille et de la société.
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306
cun des parents lorsque le divorce est prononcé.Mais
le point le plus important de l'évolution de la rela-
tion conjugale est certainement l'allongement de la
durée de la vie et, par conséquent, l'allongement de
la durée de la vie du couple :alors que l'on se mariait
« pour le meilleur et pour le pire » avec une vingtaine
d'années devant soi, aujourd'hui ce peut être pour
cinquante à soixante ans... Comment gérer les exi-
gences du couple aussi longtemps ?
307
1972 : reconnaissance des enfants adultérins.
1975 : loi Weil relative à la législation de l'avortement.
1975 : le 11 juillet, complément de la loi du 27 juillet 1884,
établissant le divorce par consentement mutuel. Bs
308
cinq ans de mariage. Les réactions sont variables et
contrastées : remise en question totale après de
longues années de vie de couple ou, au contraire,
«accident de passage » plus ou moins toléré.
De même, l'infidélité retentit différemment
selon l'étape du cycle de vie : être trompé(e) lors-
qu'on attend un enfant n'a pas la même signification
que lorsqu'on est installé dans sa vie quotidienne et
que son conjoint fait un déplacement à l'étranger.
Chacun pose ses limites en fonction de sa propre his-
toire : ces limites concernent la durée de l'infidélité,
sa répétition, sa discrétion ou, au contraire, son exhi-
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309
L'adolescence de ses enfants n'est pas neutre :elle
réactive les souvenirs de ses premières amours et cette
période interpelle au plus profond de soi-même.
Enfin, le départ des enfants oblige le couple à
redéfinir son fonctionnement :vivre de nouveau à
deux n'est pas toujours simple. Ces étapes de la vie
remettent en question la relation de couple et une
infidélité révélée ou découverte à ces moments per-
turbants le mettra davantage en péril. L'infidélité
peut être alors le prélude à la séparation, alors qu'à
un autre moment elle aurait eu moins de consé-
quence. Hier, un code social régissait le mariage. Les
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310
Fin de vie, accompagnement
et soins palliatifs
Nos aïeux vivaient dans la familiarité constante
de la mort.lls y songeaient bien avant
l'échéance et, pour le grand voyage, partaient
de chez eux entourés des leurs. Ce n’est plus
Grandes
questions.
le cas aujourd’hui, en ville surtout, où l'on a
désappris à regarder en face la fin de la vie.
311
s
age "
esàA, vie, accompagnement
> En_à SE. et SOINS palla
312
complètent. En réalité, il s'agit bien d'accompagner
le malade en fin de vie et, quels que soient le dia-
gnostic et le pronostic, de lui assurer une qualité de
vie — ou de survie.Les équipes soignantes parlent de
«confort» du malade et agissent pour qu'il se sente
le mieux possible. Elles le prennent en charge dans
sa globalité dans ces moments où,sans aucun doute,
on ne peut plus arrêter la maladie,où la douleur n'est
plus seulement physique, mais aussi psychologique
ou psychique, où cette avancée inéluctable est par-
fois source d'interrogations morales, voire spiri-
tuelles, d'angoisse, de peur, de dépression. La
démarche de soins qui doit avoir pour premier objec-
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313
e
314
avec le service social de l'hôpital. L'unité mobile peut,
pour les malades maintenus à domicile, assurer les
«relations extérieures » avec le médecin traitant, le ser-
vice d'hospitalisation à domicile, les services d'infir-
mières. Elle est souvent le pivot des réseaux hôpital-
hôpital ou ville-hôpital; l'objectif étant d'éviter toute
rupture de prise en charge du patient.
315
Après la loi Kouchner, la loi Léonetti reconnaît ainsi des droits
spécifiques aux malades en fin de vie. Elle fait du respect par
le médecin de la volonté de ces malades une exigence éthique.
Les soignants doivent prendre en compte leurs souhaits et,
notamment, leur «refus de traitement ». Ces souhaits peuvent être
exprimés par le malade lui-même, lorsqu'il est conscient. Ils
peuvent l'être aussi par la «personne de confiance » à laquelle
le malade, avant de devenir incapable de s'exprimer, a confié des
directives précises. À condition que ces «directives anticipées »
soient établies moins de trois ans avant l’état d’inconscience
du patient, elles constituent un élément de la manifestation de sa
volonté. Elles peuvent permettre au médecin de limiter ou d'arrêter
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316
permet une homogénéité de la prise en charge médi-
cale, psychologique, sociale du patient et de son
entourage. L'architecture et le mode de fonctionne-
ment des USP sont conçus (droit de visite permanent,
possibilité de passer la nuit, de cuisiner...) pour que
les familles aient la possibilité de ne pas quitter celui
ou celle qui va partir. Elles peuvent, du même coup,
être accompagnées dans les premiers pas de leur tra-
vail de deuil. USP et équipes mobiles jouent ainsi un
rôle essentiel dans nos sociétés.
Les soins palliatifs ne se sont vraiment dévelop-
pés en France que depuis le début des années 1990.Le
pays, grâce à une politique volontariste des pouvoirs
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317
Le rôle essentiel des bénévoles
c L'accompagnement et les soins palliatifs «réhuma-
= nisent » la fin de vie. Cela ne serait sans doute pas
»É possible si les soignants - ou plus généralement ceux
+ que l'on appelle les « acteurs de santé » - étaient seuls
pour accomplir cette tâche immense et tellement
nécessaire. Le recours aux bénévoles, courant dans
les pays anglo-saxons et au Québec, par exemple,ne
fait pas partie de la culture hospitalière française. Et
pourtant... Les équipes de bénévoles, à condition
qu'elles soient bien encadrées, bien formées et très
organisées, jouent un rôle essentiel auprès des
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318
éthique unique.Leur mise en œuvre relève de la soli-
darité entre les hommes, que l'action des bénévoles
met parfaitement en exergue.
ÊTRE BÉNÉVOLE
Pour être bénévole, il faut d’abord se poser quelques questions
simples : quelles sont mes disponibilités ? Quelles sont les
motivations qui sous-tendent ma démarche ? Il faut ensuite
prendre contact avec l’une des associations intervenant dans
le domaine des soins palliatifs pour un premier entretien.
La décision d'accepter ou de refuser un postulant appartient
en dernier ressort aux responsables de l'association.
Le bénévolat est un engagement mutuel. Il est concrétisé par la
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sf)
Frères et sœurs (entre)
Avant ces dix dernières années, les relations
fraternelles avaient fait l’objet de peu
de travaux, tant la psychologie s'était
essentiellement intéressée au
développement individuel. Aujourd'hui,
nous cernons mieux l'importance des liens
frères-sœurs au sein de la famille. Liberté,
égalité, fraternité retentissent comme les
symboles de la République, mais, en fait,
l'observation des frères et des sœurs montre
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320
sur l'importance de l'ensemble Être l'enfant unique :
des paramètres plutôt que de le fantasme de nombreux
tendre vers une simplification enfants qui rêvent d’être
l’objet d'amour exclusif
excessive. Aucune place n'est
de leurs parents. Mais ils
meilleure qu'une autre, mais on rêvent aussi de « grand
envie toujours l'autre en rêvant frère » ou de « grande
d'être l'enfant unique. sœur » et s’inventent
une fratrie idéalisée.
L'écart d'âge :avoir deux ou dix
En général, ils sont
ans de différence modifie consi- précoces et préfèrent
dérablement les liens. L'écart la compagnie des adultes.
d'âge fait écho aux rivalités fra- Il leur manquerait
ternelles : une différence d'âge l'expérience de la jalousie
liée à l’arrivée d’un autre
importante diminue la rivalité.
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321
16 et 19 ans, son père et sa mère expliquent volon-
tiers leur nouvelle approche dans leur rôle de parents
d'une petite fille désirée arrivée tardivement.
Ainsi apparaît la complexité des situations frater-
nelles auxquelles s'ajoutent les séparations, les
recompositions familiales créant des demi-frères et
demi-sœurs ou induisant des liens affectifs alors qu'il
n'existe pas de lien de parenté biologique ou juri-
dique, lorsque, par exemple, deux enfants sont élevés
ensemble.
Des complexités
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particulières
L'histoire est là aussi pour ajouter des difficultés :les
maladies, les handicaps, parfois un décès précoce
vont marquer la fratrie, comme la notion d'enfant de
remplacement, concept illustré par la biographie de
génies tels Beethoven,
Van Gogh ou Dali. En fait, il
s'agit, pour un enfant conçu peu de temps après le
décès de son aîné, d'en effacer l'ombre. Si ces per-
sonnages illustres, portant tous trois le prénom de
leur frère décédé, sont devenus célèbres, leurs souf-
frances étant reconnues, le destin d'autres enfants
ayant vécu des situations analogues ne les a pas pour
autant conduits à une telle réussite.
L'importance de la répercussion du traumatisme
dépend de l'âge de l'enfant lorsque le drame arrive,
de sa personnalité et de la capacité des parents à
faire face. Il importe encore de souligner qu'un frère
ou une sœur handicapé reste à la charge de sa fratrie
322
après le décès des parents : les enfants en sont
conscients dès leur plus jeune âge, et ces situations
contribuent à accélérer leur maturation.
323
Les enfants nés de grossesses multiples peuvent provenir d’une
polyovulation ou de la scission d’un œuf, et sont vrais ou faux
triplés, quadruplés… Les relations des jumeaux sont
caractérisées par l’effet miroir, la fascination pour le semblable,
leurs relations fusionnelles. Ils forment un couple et utilisent
souvent un langage codé pour se parler (cryptophasie). Le livre
de M. Tournier les Météores constitue un remarquable exemple
de gémellité. Tournier s’est inspiré, pour l'écrire, des travaux de
R. Zazzo, spécialiste en gémellologie. 5
324
voient à leur vécu d'enfant au sein de leur famille.
Une mère, aînée de sa fratrie,s'identifiera plus faci-
lement à sa fille aînée qu'à son fils cadet. De la même
façon, un père défendra aisément le fils placé dans
la même position que lui.
325
Crorec ep! cœurs li +eL 4
326
Générations précédentes
(les liens avec les)
Dans la vie, il est aussi un temps pour
la mort, pour les morts. Dans beaucoup de
familles, même si on a perdu l'habitude de
se rendre au cimetière, il n’est pas rare que
lors des vacances (scolaires) de la Toussaint,
Grandes
questions.
on se retrouve autour des tombes de ses
«chers disparus ». Un bouquet ou un pot de
chrysanthèmes à la main, le 2 novembre, au
lendemain de la fête (catholique) de «tous
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327
tions précédentesi(les liens avec le
DE LA FAMILLE AU CLAN
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Mémoire familiale
et développement
psychique
C'est en ayant conscience de ce que les générations
précédentes ont pu être que nous arrivons à nous
construire. C'est en leur rendant hommage - ou, plus
simplement, en pensant parfois à eux - que nous
328
continuons à participer à la création d'une mémoire
familiale collective, indispensable au développement
psychique de chacun.C'est ainsi que, dans les familles
juives victimes expiatoires de la Shoah, rien n'est plus
important que le travail de mémoire, différent au fond
de ce que le philosophe P.Ricœur appelle le «devoir
de mémoire » et qui revient à la société tout entière.
LA PSYCHOGÉNÉAOLOGIE
La psychogénéalogie est née il y a une vingtaine d’années.
Elle s'intéresse aux transmissions inconscientes et plus
particulièrement à la transmission des problèmes
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329
reprendre l'expression du psychothérapeute allemand
B. Hellinger, conditionne nos comportements.
La psychogénéalogie, dans son double aspect, recherche sur
l'arbre généalogique d’une part, travail sur soi d'autre part,
va ainsi donner la possibilité à une personne de retrouver
un « moi» véritable, un « moi » débarrassé des « scories »
qu’engendre une filiation si pesante qu’elle contrarie toute
«construction identitaire ».
C'est en tout cas la théorie mise en avant par la
psychothérapeute A. Ancelin-Schutzenberger, qui a été l’une
des premières à se consacrer à la psychogénéalogie. Son livre
Aïe mes aïeux est le résultat d’une vingtaine d'années
de recherche et de pratique sur ce « maillon que chacun d’entre
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330
met en effet de remonter le «temps familial » et d'ins-
crire l’'ancestralité dans les faits. || peut être intéres-
sant de connaître ses origines, même si la réalité de
l'histoire familiale est parfois bien différente de celle
que l’on entrevoit au travers des confidences échan-
gées de génération en génération.
L'Occident
et le culte des ancêtres
Les arrière-grands-parents, les grands-parents et, plus
encore, tous ceux qui, aux yeux de leurs descendants
directs et indirects, sont des «héros » (pas forcément
parce qu'ils ont eu une conduite exemplaire, mais bien
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331
Générations précédentes(les liens avec le
» # #
sens : faire des trépassés les médiateurs entre les vivants et les
divinités, rapprocher les uns et les autres comme s’il n’y avait
entre la vie et la mort aucune rupture, une sorte de continuité
que l’on pourrait appeler «humanité ». C’est ainsi qu’un culte
très émouvant se perpétue aujourd’hui encore à Madagascar :
le retournement des morts. Un peu à l’écart du village, chaque
famille a son tombeau.
Les ancêtres y reposent en paix. Pourtant, pour aider les
vivants, ils doivent se sentir aimés, être réchauffés. Alors,
périodiquement, on leur offre une fête. Tout le village est invité
à y participer. On sort les morts des tombes, on les débarrasse
de leurs vieux suaires pour les « draper de neuf». On danse
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332
Grands-parents et petits-enfants
Les relations grands-parents/petits-enfants
sont uniques : faites d'amour, de complicité,
de souvenirs. Elles sont comme un repère
pour l'enfant. Si traditionnellement les
grands-parents assument une mission de
transmission de l'histoire familiale, ils
Grandes
questions...
__ assurent aujourd'hui une mission de
réconfort, de stabilité, dans les familles
éprouvées par le divorce, le deuil, le
chômage. De nouveaux rôles qui ne sont pas
toujours faciles à endosser dans une relation
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en mutation.
333
andsS-Dafents et DEULS-ENIAaN
fx
Transmettre,
Cul
. c'est recréer
La transmission n'est jamais une simple reproduc-
tion, elle est «re-création », où ceux qui écoutent, les
petits-enfants, jouent un rôle majeur. En racontant
l'histoire de la famille, les grands-parents la recréent,
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334
confidents, grands copains, ou bien ils sont ceux qui savent,
qu’il s’agisse de l’histoire familiale ou des choses de la vie.
La plupart des adolescents les voient comme des complices.
Il'est plus facile de parler avec eux qu'avec les parents.
Ils peuvent leur assigner un rôle bien particulier : celui
de les aider à donner du sens à ce qu'ils vivent, à faire le deuil
de leur enfance, etc. Mais ces mêmes grands-parents peuvent
aussi être vus comme vieux jeu et ennuyeux. M
335
Un élément de stabilité
Dans les familles recomposées, faites de demi-frères,
de beaux-pères et de sœurs par alliance, etc. les
enfants finissent parfois par se perdre. Les grands-
parents sont souvent vus comme un élément de sta-
bilité. Ils sont comme «le maillon principal de l'ar-
mature familiale, c'est-à-dire celui qui assure la cohé-
sion du système et dont une des missions principales
est l'apaisement des tensions et conflits », explique
S. Royal dans le Printemps des grands-parents.
Siles parents divorcent,les enfants,eux, ne divor-
cent ni de leurs parents ni de leurs grands-parents !
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336
d'accord entre les parties, les modalités de ces relations sont
réglées par le juge aux affaires familiales. » Il arrive qu’un parent
divorcé se brouille avec ses ex-beaux-parents, et refuse que ces
derniers voient leurs petits-enfants. Les grands-parents
en question peuvent alors avoir recours à la justice. Il convient
de bien réfléchir avant de prendre une telle décision
qui envenime immédiatement toutes les relations familiales. 8
337
Dernier rebondissement possible dans les his-
toires de famille : l'adoption. Par l'adoption, l'enfant
01
=
reçoit non seulement des parents, mais aussi les
parents de ceux-ci. En devenant grands-parents de
cet enfant adopté, ils devront soutenir l'entrée en
parentalité des parents et une entrée en filiation de
l'enfant.Ils seraient ainsi les capitaines qui proposent
un ancrage dans une histoire à adopter ensemble,
comme un enrichissement à partager.
Des débuts
parfois difficiles
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338
dent des rancunes, des remords, des déceptions qui
les empêchent d'entrer en relation avec leurs petits-
enfants.Il est important de ne pas obliger les petits-
enfants à aimer leurs grands-parents quand ceux-ci
sont insupportables et tyrannisent leur entourage.
Par ailleurs,
on ne peut plus aujourd'hui associer
systématiquement vieillesse et grands-parents. L'évé-
nement qui fait des parents des grands-parents sur-
vient généralement autour de la cinquantaine, à un
âge où l'on peut imaginer d'autres projets, voire réa-
liser ceux que l'on a longtemps remis à plus tard.Les
petits-enfants peuvent alors apparaître comme des
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339
rands-parents et petlits-ENnTan
340
Graphologie (la)
La graphologie vise une approche, voire
une compréhension de la personnalité à ses
différents niveaux, à travers un tracé dont
la singularité s'inscrit parallèlement au
développement psychomoteur, intellectuel
et affectif comme une sorte de témoin fidèle
de l’évolution du sujet. Dans les premières
questions...
Grandes
_ années d'apprentissage jusqu'à
l'adolescence, l'écriture montre une vive
sensibilité aux influences éducatives.
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341
teAaek, , AS TSH
ecriture 4cofaire
? # é
no. ; AE /: Ir PF =
Huikbe Hiconaie , rigidité
Automatisation faite, intervention vu Arabie
de l'idéal,durêve,de l’exaltation, re
au détriment de la solidité, du réalisme. Rigidité.
Inhibition.
RCE Re era
Cieus
gen s CR rt
pr
LS:
342
vers autrui, le devenir, témoigne de la facilité à s'ex-
térioriser et des contacts avec le monde extérieur.
Les principaux éléments de la lettre sont le corps, la
hampe et le jambage. Le corps représente le moi du
sujet, la vie et le contact avec l'existence, le présent ;
petit, il témoigne du repli sur soi ; grand, il témoigne
d'un besoin d'expansivité, d'exaltation.L'espacement
des mots est étudié par les graphologues en tant qu'il
correspond au rythme de la pensée. L'espacement
considéré comme normal est de deux corps de
lettres.
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343
du travail quotidien, mais un manque de hauteur de
vue. Les lignes descendantes témoignent de la fati-
gabilité,du pessimisme, voire des tendances dépres-
sives du scripteur, alors qu'une écriture montante
témoigne du dynamisme et de l'optimisme de celui-
ci. Face à une feuille de papier, comment le scripteur
va-t-il entrer en possession de cet univers qui est
pour un instant son domaine? C'est dans ce contexte
qu'interviennent les notions comme celle d'ordon-
nance du texte, de cadrage : position que présente
l'ensemble graphique par rapport à la page et qui
fait apparaître la marge comme structure essen-
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tielle. &
344
Grossesse (la)
Un enfant s'annonce. Généralement,
c'est avant tout une belle nouvelle,
la concrétisation d’un désir. En même
temps, une aventure commence, pas
si facile que l’on pourrait croire.
La grossesse contraint autant qu'elle
comble. Elle implique tout un travail
psychique d'adaptation, non seulement
Grandes
questions.
____ de la future mère, mais aussi du couple,
à cette situation neuve qui peut être
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345
Pourtant, alors que l'on Le repli sur soi : la future
s'attendrait à une période de mère devient très attentive
à son corps, ses
vie synonyme de temps de
perceptions et ses
préparation paisible, qualifié sensations. Elle semble
346
pondant chacun à un travail d'élaboration psychique
qui s'effectue en parallèle du déroulement chrono-
logique. Ils parlent de «tâches à accomplir», rappe-
lant que même une grossesse désirée n'est pas une
période dénuée d'efforts.
Première étape :
accepter la nouvelle
La première tâche repérée au cours de la grossesse
est d'« accepter la nouvelle »,ce qui peut paraître évi-
dent, mais ne l'est pas.
Le début de la grossesse met les mères dans
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347
échapper. Ce qui a été désiré, puis agi, devient alors
hors de contrôle.Cette prise de conscience n'est pas
toujours facile à accepter.
Pour la future mère, les désagréments physiolo-
giques du début (fatigue, nausées) peuvent être
source d'ambivalence vis-à-vis du désir même d'en-
fant, du père coresponsable de cet état ou du futur
enfant à l'origine des difficultés ressenties.
Enfin, concernant le fœtus, la question la plus
générale peut se résumer ainsi :« Mon bébé sera-t-il
normal ? » Même s'il existe de nombreuses réponses
sur le plan médical,la mère porte ce questionnement
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à leur bébé et ont plus de difficulté à le reconnaître comme
une personne séparée. On comprend mieux le choix des futurs
parents (près de 40 %) qui refusent de procéder à cette
«interruption volontaire de fantasme » (expression de M. Soule)
et qui préfèrent ignorer le sexe de l'enfant jusqu’à sa naissance.
349
Deuxième étape :
reconnaître l'enfant
à venir comme « autre »
Pour les parents, la deuxième tâche du travail de la gros-
sesse au fil des mois sera de reconnaître l'enfant à naître
«comme un futur individu qui sera séparé de sa mère »,
disent Brazelton et Cramer. Très tôt, le père soutient la
mère dans ce sens.Une future mère disait en ces termes:
«Nous,
on porte le bébé dans notre corps alors on l'a à
moitié dans notre corps, et à moitié dans notre tête.
Tandis que le père ne l’a que dans sa tête, alors c'est à
200 %. » Le père a une distance réelle avec cet enfant.
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Le bébé, pour sa part, se révèle déjà actif dans
cette prise de conscience. Alors qu'il s'accorde sour-
vent aux rythmes de sa mère, il s'individualise pro-
gressivement en adoptant ses rythmes et ses niveaux
d'activité distincts qui deviendront peu à peu per-
ceptibles.
Le fait que la mère sente son enfant bouger en elle
favorise une régression plus importante et une identi-
fication inconsciente à lui. Cet état particulier prend
appui sur les relations fusionnelles qu'elle-même aura
connues au début de sa vie. Ce qui ne manque pas
d'activer des conflits restés latents.La vie imaginaire de
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351
Troisième étape :
la découverte
du futur bébé
Le couple est « parentalisé », c'est-à-dire institué dans
son état de parents à la naissance, par la présence
même et le comportement de son enfant. Mais, dès
les relations intra-utérine, la dyade mère-bébé est
prise dans un système interactif. Le fœtus agjit.Il déve-
loppe son propre rythme, que la mère ne manque
pas de repérer. En fonction de l'intensité et de la fré-
quence de son activité, la mère va commencer à lui
donner une signification, à l'interpréter, à le compa-
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EN CAS DE PROBLÈME
Les progrès en génétique offrent la possibilité du diagnostic
prénatal.
Dans le cas de familles touchées par des maladies génétiques,
on peut, préventivement, faire les recherches de certaines
de ces maladies sur le bébé à venir. Ces examens et leurs
conséquences sont encadrés par des lois. La maladie
diagnostiquée par le médecin, maladie objective, n’est pas
la même que celle de la personne ou la famille dont la
représentation est teintée par de nombreux éléments subjectifs
et affectifs. Des consultations sont prévues en binôme, médecin
352
généticien et psychologue, de manière à ce que soit entendu
le discours parental. Lorsque le diagnostic est défavorable,
le rêve de bébé idéal se trouve alors anéanti. Les questions
de la vie à venir ou de la mort à décider doivent être pensées
dans un contexte où le temps devient paradoxal. Il s’immobilise
dans le choc de l’annonce tandis que la réflexion nécessaire
à une prise de décision renforce la réalité de la vie de cet enfant
dans l’histoire familiale. 5
353
DÉPRESSIONS
D'AVANT ET D'APRÈS
Un syndrome de dépression avant l'accouchement survient chez
près de 20 % des femmes enceintes. On le nomme «syndrome
de dépression du prépartum ». Ce même syndrome se retrouve
dans 65 % des cas de femmes présentant ce qui est plus
connu : la dépression d’après la naissance, ou postpartum.
Il serait donc intéressant de détecter et de prendre en charge
précocement ce type de syndrome, puisque les interactions
précoces mère-enfant en sont affectées. Les signes cliniques
caractéristiques de la dépression du prépartum
sont un sentiment de solitude, des autoreproches,
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354
son partenaire. Cette troisième période prépare la
naissance. Le bébé à venir n'est plus totalement un
étranger. Dès son apparition, il sera déjà pourvu de
caractéristiques éventuellement reconnaissables.
Des bouleversements physiques et, consécuti-
vement, psychiques accompagnent la grossesse et
peuvent être difficilement partageables. La future
mère peut se sentir très vulnérable. La prise en charge
médicale centrée sur les corps de la femme et du
bébé ne doit pas faire oublier une éventuelle prise en
charge psychologique. Une attention particulière
soutiendra préventivement la mère si des difficultés
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355
Haine (la)
C'est un fait inexorable, nous sommes
condamnés à aimer. Enfants, parents, frères,
sœurs, conjoints. Et, parfois, à haïr : il n'est
guère possible de faire l'économie de l'intensité
du sentiment qui nous lie à nos proches.
356
place de l’autre,de ne pas croire qu'on sait mieux que
lui ce qu'il a dans la tête. L'emprise psychologique
empêche de penser, de prendre ses responsabilités
et maintient dans une dépendance affective parfois
terrorisante.C'est l'une des principales causes de vio-
lence morale envers les siens.Elle emprisonne les par-
tenaires, elle est difficile à repérer car elle s'installe
insidieusement et peut persister longtemps, que ce
soit entre parents et enfants ou entre conjoints.
357
être source d'énergie,tout comme l'amour peut deve-
nir ravageur et source de souffrance.Liée à l'amour, la
haine n'est pas son contraire. Elle est une passion dif-
férente de l'état d'esprit qui accompagne le fait de
détester quelqu'un.
Car il y a quelque chose d'impla-
cable, d'irrévocable dans la haine, quelque chose qui
se situe au-delà des mots. Il est souvent impossible
d'expliquer la haine, de la comprendre pour quel-
qu'un d'extérieur. Et, bien sûr, pour les protagonistes,
aucune négociation n'est possible, parfois même
aucune médiation. La haine est une passion dans la
mesure où elle se renforce, s'auto-entretient et
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358
La haine dans le couple
Empédocle, un philosophe grec, disait déjà que «tan-
tôt l'amour réunit tout en un, tantôt la haine divise tout
en deux ». À l'intérieur du couple, la haine, lorsqu'elle
survient,apparaît soit sous sa forme violente,soit sous
sa forme froide.La première suppose une symétrie :les
deux protagonistes se haïssent,se le disent et se l'en-
voient à la figure. Les scènes violentes se multiplient
sans qu'il y ait jamais de vainqueur. Si aucun ne cède,
si aucune médiation n'est efficace et si aucune sépa-
ration n'arrive, la haine devient une sorte de jeu per-
vers. Elle est alors la seule source de vitalité dans une
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359
par la vie, le destin.Plus rien de chaleureux,
de vivant
n'est partagé, mais chacun veut prendre l'autre à
témoin de sa souffrance comme s'il était le seul inter-
locuteur possible. Le couple de G. Simenon dans le
Chat, incarné au cinéma par S.Signoret et J.Gabin,en
fournit un terrible exemple. Comme il est difficile de
parler de leur vie brisée en raison de l'absence d'en-
fant et de la perte du désir, tout devient prétexte à
escarmouches,en particulier l'argent, l'isolement pro-
gressif et, bien sûr, le fameux chat.Et, quand l'homme
jette à la face de la femme avec qui il vient de parta-
ger quarante ans :« Ton ventre est un cimetière », la
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La haine en héritage
Ici jouent la transmission et la loyauté. La haine naît
de l'injustice et prolifère dans un contexte de crise.
À l'intérieur d'une famille, elle naît à certains mo-
ments du cycle de vie où l'existence de cette famille,
la pérennité de ses règles se trouvent mises en cause.
l'est difficile de modéliser la naissance d'une haine
qui va croître et embellir, puis se transmettre sur plu-
sieurs générations. Plusieurs éléments doivent être
associés pour qu'une dispute, une rancœur, une
jalousie prenne une ampleur telle que la vengeance
ou le silence s'impose à tous.
Les haines ne se transmettent pas toujours d'une
génération à une autre. Mais lorsqu'elles sont trans-
mises se pose alors la question de la loyauté : dois-je
360
haïr une partie de ma famille car elle est haïssable,ou
parce que je suis fidèle à une mission que mes
parents m'ont confiée ? Plus tard, cette haine devient
«essentielle » car son objet est difficile à percevoir ;
elle n'est plus rattachée à quoi que ce soit, si ce n'est
à l'obligation de haïr. Il est donc dur d'en discuter
avec les protagonistes, car rien ne la justifie, sinon
qu'elle s'impose.
361
Dans tous les cas, force est cependant de remar-
quer que la véritable haine n'est pas seulement des-
tructrice. Nous ne voulons pas perdre l'objet de notre
haine : elle a un effet réunificateur, puisque la ou les
personnes haïes sont en permanence présentes dans
l'esprit de celui qui hait.Il n’y a pas de deuil possible
tant que la passion persiste. &
362
Hypnose médicale (|)
Une aura de mystère, de sorcellerie même.
De l'inquiétude et de la fascination.
Phénomène à la fois psychique et physique,
l'hypnose trouble d'autant que, la plupart
du temps, on ne sait clairement ni comment
elle est provoquée ni où elle mène.
Pourtant, on peut en appréhender le
_Grandes
questions.
fonctionnement. Alors compréhensible,
médicalement mise en œuvre, elle peut
contribuer au mieux-être et à la guérison.
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363
qui l’environne et de fonctionner à un autre niveau.
Consciemment nous sommes toujours là,inconsciem-
ment nous sommes «ailleurs », dans cet état particu-
lier où tout est différent car des «filtres » apparaissent.
En fait, nous nous dissocions de tous les phénomènes
conscients qui nous environnent pour fonctionner à
un niveau inconscient : celui de l'état hypnotique.
Les décrochages
spontanés
Si l'on vous dit que, chaque jour, vous décrochez plu-
sieurs fois de l'instant présent pour entrer dans un
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364
11 h 30, reprise à 13 h 30 et ainsi de suite. Ce cycle ultradien
décrit en 1991 par E. Rossi caractérise le processus d’hypnose
naturelle et spontanée que nous utilisons inconsciemment. #
L'hypnose traditionnelle
Aux côtés de l'état hypnotique spontané, l'hypnose
peut être volontairement déclenchée. il faut alors
qu'il y ait, en quelque sorte, partenariat entre l'hyp-
notiseur, qui, s'aidant de la voix, du regard ou sim-
plement des mots, parfois d'un objet, conduit un (ou
des) sujet(s) consentant(s) à entrer dans un état hyp-
notique et procède par suggestion.
Tous les travaux
prouvent que 50 % des personnes, parfois plus dans
certaines circonstances graves, sont suggestibles et
répondent donc à une suggestion donnée. L'hyp-
nose traditionnelle, utilisée depuis plusieurs siècles,
est fondée sur ce phénomène de suggestion et de
suggestibilité humaine. Socialement, elle a pu être
utilisée par des systèmes de pouvoir politiques ou
365
religieux ; de nos jours, la publicité l'utilise à des
niveaux global et individuel, les sectes aussi. Sur le
plan individuel, pratiquée par des personnes non for-
mées à la médecine, elle est dangereuse, car s'ap-
puyant sur l'hypothèse que l'effet de la suggestion
«écrasera » le symptôme ou la maladie.C'est un leurre:
le symptôme réapparaîtra dans les semaines qui sui-
vront.Cependant, pratiquée depuis l'aube des temps
par des chamans, des prêtres, des médecins, et jus-
qu'au début du xx° siècle, ce fut aussi bien souvent la
seule façon de venir en aide à des êtres souffrant sans
cause apparente de maladies,au point que l'on peut
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366
velle hypnose.Constatant que l’état d'hypnose naturelle
apparaît spontanément et permet au sujet d'accéder
inconsciemment à des ressources personnelles,ildéve-
loppe la notion d'inconscient, «réservoir à ressources »
dans lequel chaque sujet va en permanence trouver une
solution. Quand nous utilisons nos ressources, l'incons-
cient nous envoie les réponses.
367
Le symptôme et la maladie apparaissent quand
nous n'avons plus accès à ces ressources incons-
cientes. Si une maladie survient, elle constitue, en
quelque sorte, le signal indiquant que quelque chose
ne peut être résolu :il faut donc agir et demander de
l'aide. L'état hypnotique, en ouvrant l'accès à l'in-
conscient, permettra ce travail de restauration. Sur
cette base, l'hypnose moderne à fait sa renaissance.
368
entre lui et son médecin.Il peut accéder par un travail d
simple à des réponses inconscientes :elles lui permet-
(
tent de résoudre le problème ou le symptôme qui le # i
fait souffrir.ll choisit la façon dont il entrera en hypnose,
le niveau de profondeur qui lui suffit pour ce travail
thérapeutique, la solution personnelle qui lui convient
le mieux.Il concentre en lui pendant l'état hypnotique,
tout son pouvoir de guérison. C'est en cela qu'il est
libre, libre de guérir à son rythme, par lui-même, quand
il est prêt à utiliser ses propres ressources.En hypnose
éricksonienne, le médecin ne fait que stimuler la capa-
cité du patient à répondre et à guérir, jamais il ne sug-
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| mu
LA RÉGRESSION EN ÂGE fs oh
La régression en âge est une technique avancée d nose
éricksonienne. Elle permet de retrouver, à des périodes de lavie d
où un sujet avait un problème ou une situation à résoudre, les
#.
ressources personnelles qu’il a pu ou su utiliser inconsciéèmment.-
Il retrouve alors une foule de détails, de comportements adaptés +
æ *
qui sont réactualisés et qu’il peut alors utiliser au présent. 2.
Cette approche thérapeutique doit être conduite avec beaucoup
d'attention car elle peut, menée de façon sauvage et inconsidérée,
générer de faux souvenirs. Elle se différencie, en outre, des
régressions dans des « vies antérieures » qui n’ont rien de médical
ou de thérapeutique et sont davantage une approche mystique et
délirante incompatibles avec-une éthique médicale. 8
369
Un champ très vaste
d'indications
À quoi sert l'hypnose ? À être mieux dans sa tête,
voire dans son corps, à guérir de bon nombre de
troubles, à juguler la douleur. L'état hypnotique
entraîne toute un gamme de réponses : régulation,
cicatrisation, guérison biologique et physique. De
nombreux travaux scientifiques publiés dans des
revues médicales internationales le prouvent régu-
lièrement.
L'action la plus spectaculaire s'exerce sur la dou-
leur : les centres de brülés utilisent l'hypnose dans
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370
Les vertiges acouphènes (bourdonnements
chroniques de l'oreille), les névralgies cervico-faciales,
les migraines et céphalées de tension psychique éga-
lement.
Les troubles du comportement : scolaire, per-
sonnel, alimentaire (anorexie, boulimie), les dépen-
dances (alcoolisme, tabagisme, toxicomanie), manque
de confiance, la préparation aux épreuves sportives
ou artistiques figurent également au tableau.
En gynécologie et en sexologjie, l'hypnose, puis
l'auto-hypnose permettent une rapide résolution des
symptômes.
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Les techniques Fr
de l'hypnose médicale
Les techniques de l'hypnose médicale utilisent
toutes les capacités disponibles en permanence chez
chaque sujet. La simple évocation d'un souvenir
agréable permet à celui-ci de revivre intensément,
pendant l'état hypnotique, toute une série de sen-
sations, de perceptions et d'émotions. L'hypnose
déclenche souvent une hypermnésie (augmentation
de la capacité de se souvenir de détails oubliés d'une
situation), mais aussi une amnésie (oubli) qui est utile
quand on travaille-sur un traumatisme grave. L'anal-
gésie ou l'anesthésie provoquées, la dissociation
371
(sensation qu'une partie de soi Dans une anesthésie sous
est présente, l’autre absente hypnose, l’anesthésiste
permet au patient d'éviter
ou fonctionnant indépendam-
l’anesthésie générale en
ment du conscient) sont utiles faisant une induction très
chez le patient qui doit être simple. Le sujet participe
opéré, qui ressent des douleurs à cette anesthésie en
évoquant des lieux
chroniques ou des souffrances
agréables. Il collabore
morales intenses.La régression
activement avec son
en âge,enfin, permet de retrou- chirurgien, qui peut alors
ver toutes les ressources qu'un intervenir dans des
sujet a su utiliser à un moment, conditions de confort et
même très lointain, de sa vie. de sécurité maximales.
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372
Hystérie (|°)
La notion d'hystérie a beaucoup évolué depuis
les descriptions de J. Charcot et de S.Freud,
elle laisse la place peu à peu à une névrose
dont les manifestations cliniques, très variées,
sont des symptômes corporels, qui ne peuvent
être rattachés à aucune cause organique.
Pourtant, la psychanalyse aujourd’hui
_Grandes
questions.
s'oppose à la conception contemporaine de
l'hystérie et au démantèlement de cette notion
qui a été au début du siècle un concept clé
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de la psychanalyse.
On notera néanmoins
que cette dénomination n'est plus retenue
aujourd'hui dans le DSM IV (Diagnostical and
Statistical Manuel of Mental Disorders); aussi
assiste-t-on à un découpage de l'hystérie entre
des troubles somatoformes, des troubles
dissociatifs et la personnalité histrionique.
373
Aux origines de l’hystérie
Dans des textes de l'Égypte ancienne, certains états
pathologiques sont attribués à la migration de l'uté-
rus,organe qu'on retrouve dans l'étymologie grecque
du mot «hystérie ». Jusqu'au xvir siècle, l'origine pre-
mière des troubles est attribuée à la continence
sexuelle et au désordre répandu dans le corps par le
débordement de substances dont l'accumulation est
nocive. L'apparition des nouveaux concepts de sensi-
bilité et d'irritabilité des fibres nerveuses fait entrer
l'hystérie dans les maladies mentales dont le traite-
ment moral a été proposé par P. Pinel. À la fin du
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374
raissent comme l'expression symbolique des com-
promis entre la réalisation des désirs inconscients et
les processus de défense qui s'y opposent. La conver-
sion est une «transposition d'un conflit psychique et
une tentative de résolution de celui-ci dans ses symp-
tômes somatiques (paralysie,
par exemple) ou sensitifs
(anesthésies ou douleurs localisées, par exemple) »
[. Laplanche et J.-B. Pontalis, 1968].
Sur le plan de la clinique psychiatrique, on dis-
tingue deux aspects majeurs.
La personnalité
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hystérique
Les troubles de la sexualité sont caractérisés par la fri-
gidité classique, dont la femme hystérique se plaint
moins que son partenaire.Elle contraste avec les atti-
tudes de séduction, d'hyperexpressivité érotique, qui
peuvent effrayer le partenaire. Souvent, la femme
hystérique qui vit en couple évite les relations
sexuelles sous différents prétextes (migraines,règles
prolongées ou difficultés de contraception).Elle pré-
fère les activités de rêverie avec un partenaire idéa-
lisé. L'homme hystérique cultive souvent des amitiés
féminines ; dans sa crainte de la jouissance féminine,
il anticipe souvent par l'éjaculation précoce.Lui aussi
recourt à la masturbation et à la rêverie.Sa quête de
virilité et ses amitiés masculines passionnelles témoi-
gnent de ses troubles d'identité sexuelle, voire d'une
homosexualité. Les-relations sociales sont altérées
par la tendance au théâtralisme, la dramatisation et
375
parfois la mythomanie. L'hystérique recherche un
modèle, parfois chez les personnalités célèbres.Cette
suggestibilité, ce manque de naturel,
ce besoin d'at-
tirer l'attention vont susciter le rejet, en particulier
des médecins, d'autant qu'ils masquent mal l'agres-
quesÊs
G L'hystérie de conversion
Le passage du conflit inconscient dans le corps se
manifeste par des troubles ressemblant aux maladies
organiques. Il peut s'agir de troubles paroxystiques,
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376
qu'il peut s'agir de troubles gynécologiques (grossesse
nerveuse), de vomissements, associés ou non à des
comportements alimentaires anarchiques.
Chez l'homme hystérique, une forme fréquente
de conversion est la névrose post-traumatique, décrite
après la Première Guerre mondiale et pouvant surve-
nir de nos jours après un accident de la voie publique
ou du travail. L'existence de troubles locaux comme un
œdème, de troubles circulatoires résistant au traite-
ment peut enfermer le malade et son médecin dans
une escalade d'examens et d'hospitalisations, débou-
chant sur la revendication et parfois la paranoïa.
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371
Juger l’autre,
comment, sur quelles bases ?
Le jugement n'est pas social que par son
objet, il l’est aussi de par les facteurs qui
l’influencent, tels que le contexte social dans
lequel il est émis ou les rôles et les statuts
des personnes qui jugent et de celles qui
sont jugées. Poser un jugement sur autrui est
un acte hautement social.
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Juger un membre
d’un groupe
Le type de jugement le plus évidemment social est
celui où le juge et la personne à juger appartiennent
à des groupes différents.Leurs insertions sociales res-
pectives ont, en effet, un impact déterminant sur le
378
jugement. Particulièrement importantes à cet égard
sont les relations qu'entretiennent les deux groupes.
Une série de recherches initiées par les travaux de
M. Sherif ont montré qu'il suffit que deux groupes
soient en situation de compétition pour que leurs
membres respectifs construisent,
au sujet des mem-
bres de l'autre groupe, des jugements extrêmement
négatifs, jugements qui permettent de justifier les
comportements hostiles rendus nécessaires par la
compétition. Mais, même en l'absence de compéti-
tion, les jugements portés à l'égard d'un membre de
son propre groupe tendent à être plus favorables que
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379
luger l’autre, comment. sur quelles bases ?
380
titude d'indications sont utilisées par les observa-
teurs pour constituer leur jugement.
«Mieux vaut être beau... » || semble exister une
croyance associant la beauté à des attributs sociale-
ment désirables. Diverses études ont montré que la
beauté entraîne des jugements positifs tant sur le
plan psychologique que sur les chances de réussite
dans divers secteurs de la vie. On a de même trouvé,
chez des enseignants,une surestimation du quotient
intellectuel des beaux enfants, ainsi que de leurs pro-
babilités de succès. Des personnes devant évaluer
un texte sur la première page duquel figure la photo
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381
n'apprécie pas,et cela même s'il est clair qu'ilne s'agit
que d’une transmission, que le transmetteur n'est
pour rien dans le contenu du message.
382
cadre ou d'employé, sous prétexte d'étudier la
manière dont les gens travaillent ensemble dans une
entreprise. À l'issue de l'expérience, les participants
devaient s'évaluer sur une série de traits tels qu'in-
telligence, motivation au travail intensif, assurance,
leadership et considération.Aussi surprenant que ce
soit, les sujets, qu'ils aient été cadres ou employés,
jugent les cadres plus favorablement que les
employés sur la majorité de ces traits !
D'autres recherches ont montré que des carac-
téristiques différentes sont attribuées aux pauvres et
aux riches, et ces différences font déjà l’objet d’un
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383
un contenu plus luxueux ne mène pas seulement à
des estimations de statut supérieur, de plus grande
richesse, mais aussi à l'impression que ce propriétaire
est plus sympathique, plus agressif, plus responsable,
et qu'il réussit mieux.
384
Une autre réponse est fournie par une étude de
J.M.Darley et P.H. Gross (1983). Ces auteurs deman-
dent à des personnes d'évaluer les capacités scolaires
d'une fillette de 10 ans d’après un bref film qui la
montre dans son milieu social, riche ou pauvre. Ces
personnes s'estiment dans l'incapacité de juger. Ils
demandent le même jugement à d'autres personnes
qui ont vu un film où la fillette réalise une tâche de
performance ambiguë et obtiennent la même
absence de jugement. Par contre, des personnes qui
voient d'abord un film présentant le milieu social et
ensuite le film sur la tâche jugent la fillette plus douée
lorsque le milieu était aisé que lorsqu'il était défavo-
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385
ter leur jugement, la plupart des gens estiment qu'ils
peuvent échapper à cette «contamination mentale »
assez facilement.En cela, ils se trompent.Par exemple,
des personnes chargées d'évaluer les compétences
d'une candidate à un emploi seront persuadées que
leur jugement est basé sur les capacités intellec-
tuelles, le parcours académique de celle-ci, mais pas
du tout sur le fait qu'ils savent qu'elle a renversé sa
tasse de café pendant un précédent entretien.En fait,
l'anecdote de la tasse de café a un impact significa-
tif sur leur estimation. Dès 1977, Nisbett et Wilson ont
établi une longue liste d'études montrant que de tels
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386
qu'un traitement exhaustif et délibéré des informa-
tions. Des sujets parviennent à des conclusions plus
proches de celles d'experts lorsqu'ils n’analysent pas
trop en détail les raisons de leurs préférences.Enfin,les
études menées dans le cadre du modèle de la «jugea-
bilité » sociale montrent que les juges analysent les
caractéristiques de la situation de jugement un peu
comme le ferait un observateur extérieur. Après cette
analyse, ils sont tout à fait susceptibles de suspendre
leur jugement aussitôt qu'ils estiment qu'il y a un risque
pour que leur jugement ait été fondé sur des éléments
qu'ils ne voudraient pas prendre en considération.
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387
Maladie psychique d’un proche
(face à la)
Quand un proche devient malade
psychiquement, toute sa famille - enfant,
conjoint, frère, sœur ou parent - s'interroge,
souffre avec lui et voit sa vie changer. Celle-ci
passe alors par des moments clés, des étapes
qui sont autant de jalons sur la route
douloureuse, mais inévitable, de l'adaptation
à une nouvelle réalité.
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388
et tout contact avec l'extérieur, où, au contraire,
s'ancre dans un mode d'existence qui lui est propre,
imposant à son entourage un véritable régime de
terreur avec horaires impossibles, tapage nocturne,
repas décalés, etc.Plus tard, quand le diagnostic sera
posé, les proches se remémoreront ces années où la
vie quotidienne semblait baigner dans une atmo-
sphère étrange de tristesse, de colère et de peur.
LA SCHIZOPHRÉNIE
ET SES SYMPTÔMES
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389
Maladie psychique d’un proche (face à la)
390
D'autres troubles
psychiques
Aux plus connus des troubles Les psychoses, ensemble
psychiques, schizophrénie et d'affections mentales
dépression, il faut ajouter les d'intensité différente,
se caractérisent, pour
troubles de l'humeur, ou psy-
la plupart, par une
chose maniaco-dépressive, et transformation profonde
les névroses obsessionnelles. de la personnalité et du
a psychose maniaco- rapport à la réalité. Elles
nécessitent généralement
dépressive se caractérise par
une prise en charge
une alternance régulière d'états
intensive et, souvent,
opposés d'excitation (manie) et l’hospitalisation.
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391
trouble obsessionnel compul- Dans la psychose maniaco-
sif. Ses symptômes touchent dépressive, le sujet soudain
surexcité a « mille idées à
trois domaines essentiels : la
la seconde », cesse souvent
pensée, les actes et la pensée de dormir ou de
magique ou les rituels.Le sujet s’alimenter. Il est
se sent contraint à penser à euphorique, tout lui semble
certaines idées ou images,ou possible. Certains font des
achats extravagants,
à accomplir certains actes
d’autres tiennent des
dont l'aspect parfois absurde propos extrêmes ou ont un
ne lui échappe pas, mais comportement grossier,
auquelilne peut se soustraire. voire obscène, inhabituel.
Les symptômes obsession- Vient ensuite la dépression,
lus progressive.
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392
à cette nouvelle réalité qui amène une perturba-
tion lourde et durable.
La confusion
des sentiments
Face à la maladie mentale d'un proche,chacun réagit
selon son tempérament, son histoire personnelle et
son degré de proximité à la personne atteinte : ce
n'est pas la même chose que d’avoir affaire à un
parent âgé,à son enfant adolescent ou à un conjoint,
pour ne citer que ces trois cas de figure.
Dans tous les cas, la position ; k
La dépression,
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393
i fe _— ® nr 6 #
394
souffrance, et souvent on se déchire entre parents
ou entre conjoints, en s'accusant mutuellement
d'une responsabilité que personne ne peut vrai-
ment situer.
La psychiatrie et, particulièrement, l'antipsy-
chiatrie ont largement contribué à cette culpabilisa-
tion,avec des termes comme « mère surprotectrice »
ou « mère schizophrénogène » et des traitements tels
que la parentectomie, lequel consiste à séparer le
malade de son milieu familial, désigné comme res-
ponsable de tous les maux qui l'accablent.
Depuis,ces désignations culpabilisatrices ont fait
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395
Maladie psychique d un proche (ace à 1
Maladie chronique
et guérison
Comme pour toute maladie, le malade et ses proches
veulent légitimement connaître les chances de gué-
rison. Mais, en psychiatrie, la guérison n'est pas un
concept simple à définir s'agit-il de la disparition des
symptômes,ou plutôt de l'intégration de la maladie
au cours habituel de la vie, quand le patient et son
entourage ont appris à en gérer les manifestations ?
C'est là que réside la grande interrogation, à la
fois pour le patient et ses proches, mais aussi,dans un
premier temps, pour les soignants :qu'il s'agisse d'un
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RECONNAÎTRE
LA DÉPRESSION
On distingue deux formes principales : l'accès franc et aigu
et les formes plus chroniques et rampantes.
Deux symptômes principaux caractérisent la maladie :
la tristesse pathologique et le ralentissement psychomoteur.
Le déprimé a des pensées pessimistes, souffre de sentiments
de culpabilité, d’une baisse de l'estime de soi et éprouve
des difficultés à penser et à se concentrer. Il se plaint d’être
constamment fatigué, ce qui va souvent de pair avec
des troubles du sommeil, et se montre généralement irritable
396
et anxieux. Le danger majeur est le risque suicidaire,
ce qui fait qu'aucune dépression ne doit être banalisée.
Là aussi, on associera avantageusement traitement
médicamenteux et psychothérapie. 5
Vivre
avec la maladie
L'expression « vivre avec la maladie » a de quoi heur-
ter.Mais,
de fait, cette dernière s'impose en tiers omni-
présent dans la vie relationnelle et affective du
397
ô je + LS En 4 ,
Maladie PSVCNIQUE G UN Procne \I9ce g la
398
souffrance, les espoirs déçus et les erreurs,
en faisant
retrouver à chacune des personnes concernées le
chemin de ressources dont elle avait oublié jusqu'à
l'existence. &
399
Malheur …
(quand on fait son propre )
Le malheur est-il une question de malchance,
une distribution aveugle du destin, ou bien
une pseudo-fatalité à laquelle certaines
formes de personnalités seraient
prédisposées ? Comment expliquer qu'il
épargne les uns et accable sans merci les
autres ? La psychologie ou la psychiatrie
sont-elles qualifiées pour rendre un tel
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400
d'anxiété face au moindre changement, etc. et ces
plaintes se compliquent parfois de symptômes
divers, allant de la dépression aux troubles du com-
portement, en passant par des profils de «per-
sonnalités pathologiques » : névrose de caractère,
troubles narcissiques, psychosomatiques.… Il y aurait
donc certaines raisons relevant de la psychologie
humaine pour expliquer, du moins partiellement,
cette répartition du malheur, à première vue aléa-
toire, par l'art de faire son propre malheur.
Le retentissement
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401
lalheur … (quand on fait son propre
402
déterminante dans la vie de chaque personne - et
ceci pas seulement au cours de l'enfance, mais bel et
bien lors de chaque étape du cycle de vie.
Déjà à un premier degré, la façon de communi-
quer en famille imprègne en profondeur le fonc-
tionnement psychique de chacun des membres et
constitue un type spécifique d'apprentissage, prési-
dant à la façon de penser ou de se parler à soi-même,
comme de communiquer avec autrui. La force de
pénétration du style familial et de ses règles propres,
dans la vie de chaque membre,en particulier des des-
cendants, s'explique par la tendance à se soumettre
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403
lheur …… (quand on fait son prop
404
Perspectives
thérapeutiques
Il existe maintes façons d'affronter ce type de pro-
blème en psychothérapie. Au stade le plus élémen-
taire, le thérapeute qui travaille individuellement avec
le patient peut s'efforcer de lui offrir, avec constance
et patience,un autre regard sur lui-même.Cette forme
de reconstruction de son image dépend beaucoup
de la qualité de la relation thérapeutique, de son cli-
mat affectif et éthique,
de la confiance qui règne entre
les deux protagonistes, en vue de permettre l’expé-
rience suffisamment prolongée d'une relation affec-
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405
à
406
Névrose (la)
Les troubles névrotiques sont extrêmement
fréquents (près de 12 % de la population
en seraient atteints) et se répartissent
en cinq catégories :
- les troubles anxieux, paniques et phobiques,
- les troubles obsessifs compulsifs (TOC),
- les troubles
Grandes
questions. hystériques avec conversions
somatiques,
- les troubles somatoformes et hypocondrie,
- les troubles dépressifs et réactionnels au stress.
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407
cine d'Édimbourg, W. Cullen, en 1769, pour définir
l'ensemble des maladies nerveuses en affirmant leur
origine organique et pour donner un cadre nosolo-
gique spécifique à la neurologie naissante, il va pro-
gressivement recouvrir le champ d'affections men-
tales dont la causalité psychogénétique est de plus
en plus évidente : d’abord les vésanies, c'est-à-dire
tout le domaine de la folie, des psychoses ; puis les
psychonévroses, d'où émergent,comme des figures
dominantes, d'une part l'hystérie et d'autre part la
névrose obsessionnelle, auxquelles S.Freud donnera
son statut définitif.
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Naissance du concept
de névrose
et premières évolutions
C'est d'abord avec P.Pinel, grand lecteur de Cullen (il
traduit en particulier ses Éléments de médecine pra-
tique en 1785),que la classe des névroses de sa Noso-
graphie philosophique (1797) regroupe à la fois des
maladies neurologiques organiques, comme les
affections comateuses ou l'apoplexie cérébrale, et
des maladies qui tiennent pour lui à des causes
morales,comme «les affections hypocondriaques et
mélancoliques et même la manie », ainsi que l'hysté-
rie et le somnambulisme.Mais c'est surtout au milieu
du xIx° siècle, avec les progrès de la médecine ana-
tomo-pathologique, que seront écartées des
névroses toutes les affections neurologiques spéci-
fiques,comme la paralysie agitante, devenue la mala-
408
die de Parkinson, ou la sclérose latérale amyotro-
phique.
Mais ces découvertes resteront limitées et n’ap-
pauvriront guère le grand chapitre des névroses,
fourre-tout plus ou moins hétéroclite, qui termine
généralement tout traité de médecine paraissant au
xIX® siècle. Car c'est bien selon leurs caractères néga-
tifs que se définissent alors les névroses : états mor-
bides, mais généralement sans fièvre (apyrétiques),
sans lésion précise, n'entraînant pas de changements
profonds et définitifs, ayant une évolution mal pré-
visible pour ne pas dire imprévisible. L'atteinte de l'in-
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L'apport
de la psychanalyse
La psychanalyse apparaît d'emblée comme une psy-
chologie dynamique qui privilégie la notion de conflit
psychique : tout comportement est finalement l'ex-
pression d'un conflit, soit entre l'individu et le milieu
extérieur, soit à l’intérieur de lui-même (conflit intra-
psychique).Et le développement affectif portera ainsi
la marque de tous les conflits que l'individu a pu sur-
monter ; car la solution de ceux-ci, aux différents
stades de ce développement, permet chaque fois une
réorganisation qui oriente plus ou moins définitive-
ment la relation ultérieure avec les objets.
Ces conflits se résument dans l'opposition entre
les deux grands principes freudiens : principe de plai-
409
sir et principe de réalité. Le premier régit la vie du
nourrisson dans la période néonatale. En l'absence
de l’objet qui peut satisfaire l'enfant (la mère),ce der-
nier dispose, par l'hallucination qui supprime le
monde réel,
de la satisfaction hallucinatoire du désir.
Mais, peu à peu, le principe de réalité oblige l'enfant
à admettre la réalité avec ses frustrations et ses inter-
dits. Ainsi, le principe de réalité s'affronte constam-
ment au principe de plaisir dans le fonctionnement
de l'appareil psychique. Ce dernier fonctionne donc
selon un modèle topologique qui,au début, séparait
l'appareil psychique en «inconscient », obéissant au
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410
à un événement traumatique physique ou psy-
chique (qui ne fait bien souvent que réactiver une
structure névrotique sous-jacente jusque-là latente),
celles-là constituent toujours le cadre nosologique
de référence.Pour ce dernier, le champ clinique des
névroses se définit,comme l'indique Ch.Brisset, par
« des symptômes névrotiques » et par «le caractère
névrotique du moi ».Les premiers sont «les troubles
des conduites,
des sentiments ou des idées qui mani-
festent une défense contre l'angoisse et constituent
à l'égard de ce conflit interne un compromis dont le
sujet tire dans sa position névrotique un certain pro-
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La névrose
expérimentale
Si les cliniciens semblent encore suivre d'assez près
la perspective freudienne en France, il faut recon-
naître que la notion de «névrose expérimentale »,
d'abord introduite par I. P. Pavlov en Russie dès le
début du xx° siècle, puis par J.Massermann aux États-
Unis et par H.Eysencken Grande-Bretagne, a pris une
grande importance avec l'utilisation de plus en plus
411
répandue des thérapies comportementales. Le pre-
mier, Pavlov avait montré qu'on pouvait créer des
névroses expérimentales chez l'animal par des condi-
tionnements avec des signaux contradictoires ou
mal différenciés.
C'est à partir des troubles de l'apprentissage
qu'Eysenck, Massermann et J. Wolpe ont pu définir
la névrose comme résultant d'une séquence entre
des stimulus et des réponses qui leur sont mal adap-
tées. J. Caïn a décrit de son côté la genèse de cer-
tains «fragments de névrose » par conditionnement
défectueux et leur disparition à la suite d'un décon-
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L'école culturaliste
Dans une perspective bien différente, l'école cultu-
raliste, avec G. Réheim, R. Benedict, K. Horney, a vu
412
dans les pressions sociales des facteurs déclenchants
des névroses, dont certains types cliniques ont pu
leur paraître plus spécifiques d'une culture particu-
lière que de névrosés individuels.
Destin de la névrose
Enfin, il faut se demander si le terme même de
«névrose » ne Va pas disparaître.On a assisté en effet,
avec le DSM III (Manuel diagnostique et statistique des
troubles mentaux) de l'Association psychiatrique
américaine, paru en 1980, à son exclusion de cette
classification.
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413
cue en ne voulant plus voir et traiter que ses troubles
du comportement et ses symptômes ? %
414
Nouveau-né
(interactions avec le)
Ni le nouveau-né, ni l'enfant, ni l'adulte
ne vivent normalement dans la solitude.
Dès la naissance, l'interaction avec l’autre,
les autres, est permanente.
L'échange de signes, puis l'échange de mots
Grandes
questions...
posent la question de leur signification :
« Que me veut-on, qu'est-il attendu de
moi ? »,et cette question organise alors
les communications entre tous nos mondes
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intimes.
115
catégorie vient à manquer, L'inné et l’acquis semblent
former un couple d’opposés.
rien ne se développera.
L'un désigne une
Pour qu'un enfant
caractéristique individuelle
devienne lui-même, il faut présente à la naissance sous
que les deux se rencon- une forme manifeste ou
trent. L'articulation entre latente. L'autre s'applique à un
accroissement des
l'équipement biologique
connaissances ou à une
d'un enfant et les repré- modification du comportement
sentations psychiques des intervenant au cours du
donneurs de soins est ren- développement. Mais le
due possible parce que patrimoine héréditaire impose
forcément des contraintes à |
chacun des partenaires de |
k À di : l'acquisition. Et il faut prendre |
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D'abord,
un message sensoriel
Un nouveau-né ne vit pas dans un désert.Dans l'heure
qui suit sa naissance,il perçoit des éléments sensoriels
qui émanent du corps de sa mère.La brillance des yeux
à 30cmet le dessin de la lèvre,des sourcils composent
une image géométrique qui capture l'attention du
nourrisson. Les basses fréquences de la voix mater-
nelle caractérisent l'architecture de sa voix et viennent
caresser le bébé, qui perçoit cette signature vocale
mieux que toute autre sonorité. || reconnaît très vite
l'odeur du cou de sa mère et se familiarise à sa manière
de le manipuler. Son monde sensoriel est donc orga-
nisé par des sensorialités repérables et reconnues
416
dont la stabilité compose des tuteurs affectifs, sonores
et gestuels le long desquels le nouveau-né pourra
développer ses promesses génétiques.
Pourtant, il y a une très nette asymétrie entre les
partenaires de cette rencontre. Le petit partenaire
se développe à toute allure, puisqu'il fabrique
20 000 neurones chaque jour et reçoit de son milieu
des empreintes qu'il gardera dans sa mémoire bio-
logique pendant toute sa vie. Alors que le grand par-
tenaire se développe lentement, maintient sa struc-
ture :il est historisé, lui.
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LES INTERACTIONS
SONT PRÉCOCES
Il n’y a pas si longtemps, un grand nombre de praticiens
pensaient que les nourrissons ne voyaient rien, n’entendaient
rien et, surtout, ne comprenaient rien. Cette attitude qui chosifie
l’autre est avantageuse, puisqu’en cas de malheur la tristesse est
moins grande, et la culpabilité aussi.
L'excès inverse a consisté à croire que le monde mental d’un
nourrisson était analogue à celui d’un adulte et qu’il suffirait
donc de lui expliquer les événements qui survenaient autour
de lui pour que tout s'arrange.
Les études éthologiques montrent que ces deux attitudes ne
sont pas pertinentes. Le monde mental d’un nourrisson se
construit lentement à partir du biologique, pour partir du
biologique, et pour lui échapper grâce à la parole et au signe.
Il'est d’abord composé de perceptions sensorielles qui,
graduellement, évoluent vers les représentations sensorielles
417
d’odeurs, d'images et de musiques verbales. Bien avant
de maîtriser la parole, le monde d’un bébé est sensé grâce
à l’histoire de ses parents, qui attribuent à tout comportement
de l’enfant une signification venant de leur propre histoire
et structurant les conduites dont ils entourent leur enfant.
La question : « Qu'est qu’ils me veulent ? » entraîne la réponse :
«Il faut que je m’aventure dans leur monde pour le savoir »,
et cet échange mène à la création d’un monde intersubjectif
randes qui, plus tard, vers l’âge de 2 ans, invitera à la parole.
La communication
par l'émotion
Lorsque à l'échographie on voit sourire un fœtus,on
est en droit de se demander ce qui peut bien l'amu-
ser. En fait, le mot «sourire » attribué à un comporte-
ment provoqué par la contraction de l'’orbiculaire des
lèvres est abusif. Cette réponse musculaire de la
bouche est due à une stimulation bioélectrique qui
envoie des influx au cortex, aux muscles des yeux et
des lèvres. Au moment où le cerveau est en alerte,
comme lors des rêves, le bébé manifeste des sac-
cades oculaires, des sursauts des doigts et un rictus
que nous appelons « sourire ».
Mais, quand une mère perçoit le «sourire »
déclenché par l'impulsion électrique de la base du
cerveau, elle ne dit jamais :« Tiens, Mathieu vient de
418
sécréter le neuropeptide qui provoque le sommeil
paradoxal et la contracture de l’orbiculaire des
lèvres.» Elle dit :« Mathieu est mignon quand il sou-
rit.
On dirait son père. » Cette interprétation enjouée
vient de sa propre histoire et de la relation avec son
mari, puisqu'elle ne dit pas ça quand elle déteste le
père ou quand elle refuse l'enfant.
À QUI APPARTIENT
L'ENFANT ?
Dans notre culture de la personnalisation, la réponse à cette
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419
déclenchée par son petit comportement. La média-
tion entre ces deux psychismes, l'un qui démarre et
l’autre historisé, se fait par la sensorialité.
La communication
par l'expression
Très tôt, bien avant qu'il soit capable de maîtriser sa
propre parole,le bébé tente d'agir sur le monde men-
randes
tal de ses figures d'attachement. Vers le 3° mois, il
répond aux mimiques souriantes ou sévères de ses
parents par des éclats de rire ou par un retrait com-
portemental.
Mais, à partir des 8° ou 10° mois, c'est lui
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420
essayer de gouverner le mondeintérieur invisible de
l'adulte,
en faisant semblant de pleurer ou d'être gai,
en désignant de l'index un objet signifiant qui pourra
médiatiser les relations et en soutenant le regard de
l'adulte de façon à bien vérifier si la communication
est passée correctement entre les deux mondes
intimes.
Mais les adultes ne sont pas les seuls à façonner
le psychisme des petits. Les enfants entre eux s'in-
fluencent beaucoup. Dès les premières semaines,un
bébé face au miroir jubile intensément tant la simple
perception d'une image de bébé provoque en lui
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421
LORSQUE
L'ENFANT SOURIT
Pendant la 1° semaine de la vie du bébé, le sourire se réduit
au relèvement des commissures de la bouche ; il apparaît
comme une décharge spontanée au cours de la somnolence
qui suit la prise de nourriture. Pendant les 2° et 3° semaines,
la morphologie du sourire s'enrichit ; l’étirement de la bouche
s'accompagne de rides au coin des yeux et d’un regard vif.
rangé
La voix humaine est alors le stimulus spécifique.
Dès la 4° semaine, le contact visuel provoque un large sourire.
Enfin, vers 6 semaines, le visage humain devient le stimulus
privilégié pour obtenir le sourire.
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422
sont efficaces : par exemple un disque divisé en secteurs
alternativement noirs et blancs, agité devant un bébé de
quelques semaines. Le chercheur C. Bower fait l'hypothèse que
le bébé dispose de plusieurs sourires, chacun étant spécifique
d’un type de situation : un sourire social destiné aux humains,
un sourire d’étonnement en face d’un événement inattendu,
un sourire de triomphe lié à une maîtrise cognitive, etc.
423
Paranoïa (la)
On a tout d’abord parlé de « délire de
persécution » (C.Lasèque, 1852) pour ensuite
parler de « délire d'interprétation » ou de « folie
raisonnante » (1909). Certains auteurs comme
K.Kahlbaum (1863) utilisera le terme
de « paranoïa » pour décrire les troubles
de l’entendement. Mais c'est avec H. Ey que l'on
classera la paranoïa dans les délires passionnels,
les délires d'interprétation et certains délires
d'influences. Le terme de paranoïa veut dire
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424
médecin, prêtre, avocat, ces trois dernières professions
étant spécialement prédisposées à servir d'objet à
l'érotomane,
qui, huit fois sur dix,est une femme). L'af-
fection évolue selon trois stades : après une phase
d'espoir souvent prolongée arrive la phase de décep-
tion, durant laquelle les sollicitations sont de plus en
plus inopportunes pour l'objet, puis la phase de ran-
cune, qui peut s'accompagner de manifestations
médico-légales graves (chantage, conduites agres-
sives et parfois tentatives de meurtre).
Le délire de jalousie est une jalousie amoureuse
morbide qu'il faut bien distinguer des délires de
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425
passionnés » décrits par M. Dide et P. Guiraud, sou-
vent réformateurs ou mystiques, peuvent entrer dans
cette catégorie, encore qu'il s'agisse moins de véri-
tables délirants que de personnalités psychopa-
thiques.
Les délires
d'interprétation
Quant aux délires d'interprétation, leur forme la plus
fréquente est le délire de persécution à interpréta-
tions multiples,
qui s'étend en réseau et envahit peu
à peu toutes les activités du patient.ll s'accompagne
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Le paranoïaque
et son milieu
La paranoïa n'est pas un simple trouble du jugement.
Elle a ses racines dans une atteinte profonde du psy-
chisme, d'ordre instinctivo-affectif, que S.Freud et ses
élèves ont bien mis en évidence. Mais il faut savoir
aussi que l'influence du milieu va jouer un rêle consi-
426
dérable dans le devenir des paranoïaques délirants.
Si l'amélioration de la prise en charge médicamen-
teuse et psychothérapique a permis une transfor-
mation de leur sort dans un sens assez favorable à la
majorité d'entre eux, la société, dans ses tolérances
et son intolérance, a aussi une influence importante
sur leur destin.L'Américain E.Lembert a bien montré
que, dans certains cas, le processus pathologique de
là paranoïa n'est pas seulement celui de la person-
nalité du paranoïaque, mais aussi celui de l'ensemble
des interactions et des relations sociales du patient.
En quelque sorte, «les paranoïaques aussi ont leurs
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427
paranoïaques ?
L'angle
de la psychanalyse
Freud a repris la distinction de E. Kraepelin entre la
paranoïa et les autres psychoses correspondant au
champ de la schizophrénie. Mais, plus qu'à la nomi-
nation d'un tableau clinique, il s'est intéressé au
mécanisme psychique de cette maladie et en a posé
comme critère diagnostique non le caractère systé-
matisé du délire, mais une défense contre une atti-
rance homosexuelle que le sujet tente de rejeter.
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428
un phénomène de la personnalité tout entière,
essentiellement en réaction aux évènements de
l'existence.ll insiste également sur le sens autopuni-
tif de la paranoïa, qui enferme le sujet dans un sys-
tème de persécution imaginaire ayant la valeur d'un
châtiment inconsciemment désiré.
429
Parent (devenir)
Avoir un enfant est une chose, devenir
parent en est une autre. Cela passe par une
crise d'identité, une transformation. Une
période de mue qui fragilise. La naissance
du nouveau-né serait-elle créatrice d'autres
naissances ? Ces constatations obligent
à s'interroger sur l’origine et sur la
construction des sentiments paternel
et maternel.
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La mère,
le père et le bébé
L'enfant, dès sa naissance, oblige à un réaménage-
ment de l'espace psychique ouvert durant la gros-
sesse. À ce moment, les relations - réelles et fantas-
matiques - que la mère a entretenues avec ses
propres parents vont peser de tout leur poids.
Comme l'expliquent très bien T.B.Brazelton et B.Cra-
mer, l'un pédiatre et l'autre psychanalyste, le désir
430
d'avoir un enfant passe par le désir d'être mère. Ce
désir est imprégné positivement par l'image de sa
propre mère,mais éventuellement perturbé par l'an-
goisse d'être comme elle : une ambivalence à la fois
fréquente et normale.
La position du père n'est pas,comme on pourrait
se l'imaginer, symétrique de celle de la mère. Généra-
lement, le garçon a été élevé par une femme. Sa rela-
tion avec sa mère a constitué son premier modèle de
lien et d'identification précoce.Le désir d'enfant,chez
le garçon, s'étaie sur cette première identification.
C'est ce qui fait dire à Cramer et Brazelton que, dans
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431
senter des crises psychologiques. Moins attendue
peut-être est la constatation faite par R.Kano etT.Shi-
busawa (un psychiatre et un psychothérapeute) :lors
d'une naissance prématurée de l'enfant,on «s'attend
qu'ils [les pères] soient forts et qu'ils soient aussi en
mesure de réparer la situation en garantissant la sur-
vie de l’enfant.Les pères en viennent ainsi à être plus
impliqués ».
432
L'INTÉRÊT DU PATERNAGE
Lorsque le père prend soin de son bébé, celui-ci a la possibilité
d’interagir au sein de deux systèmes dyadiques (mère-enfant
et père-enfant). Des observations ont démontré la capacité des
bébés à interagir très tôt dans ces triades père-mère-bébé.
Les rôles du père et de la mère restent fondamentalement
complémentaires. Même si de plus en plus de pères donnent
le biberon, changent leur bébé, bref assurent les soins dévolus
traditionnellement à la mère, ils ne le font pas de la même
manière, ils le font au masculin. Selon P. Mazet, professeur
à l’université de Paris-Nord, et S. Stoleru, chargé de recherches
à l'INSERM, ces interactions « sont plus physiques, plus
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433
D'une part, un travail d'élaboration psychique
visant à réduire l'écart entre l'enfant imaginaire et
l'enfant réel est nécessaire pour que ce dernier puisse
exister en propre, avec ce qui plaît à ses parents,mais
aussi avec ce qui les déçoit.
D'autre part, et simultanément, les parents doi-
vent continuer d'imaginer l'avenir de leur enfant, ce
qu'il sera et fera. Ces représentations contribuent à
alimenter leur capacité à l'élever et à l'aimer. Rêver à
propos de son enfant est nécessaire et structurant
pour l'enfant, mais aussi pour cet homme et cette
femme, et contribue à les rendre parents.
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434
avec la nécessité d'évoluer quotidiennement avec le
nourrisson, l'enfant, puis l'adolescent.
Autrement dit, les parents doivent, pour une
large part dans l'improvisation,
faire à la fois le deuil
du bébé idéal et celui du parent idéal. C'est à cette
condition que chacun aura la possibilité de prendre
vie et corps dans cette existence partagée.
Des interactions
complexes
Il est intéressant d'étudier et d'évaluer l'interaction
parents-enfant sous l'angle de la réciprocité des
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435
comme autre avec ses propres désirs. L'enfant apprend
très tôt les règles relationnelles qu'il doit respecter.
Même celles qui peuvent apparaître comme inatten-
dues ou incohérentes prendront sens chez chacun des
partenaires. Ce type de relation première aura des
répercussions qui vont s'étendre bien au-delà de la vie
familiale :il aura valeur de modèle à partir duquel l'en-
fant va apprendre à interagir avec son environnement.
Dans certains cas, des symptômes, par exemple,
somatiques ou comportementaux,
sont le signe d'un
problème inconscient.S.Lebovici, professeur de psy-
chiatrie de l'enfant et de l'adolescent, a décrit les
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436
de relations avec un congénère : recherche de contact
physique, succion des mamelons, cris.
La notion d’attachement 3 suscité un grand nombre de
recherches qui ont mis en évidence plusieurs aspects
importants.
1. De même que le nouveau-né dispose de moyens tout prêts
pour attirer l'attention du congénère, l'adulte n’a pas à
constituer un répertoire de réponses à ces signaux ou de
moyens efficaces de stimulation : ceux-ci sont intuitifs, voire
innés. Les liens d’attachement sont donc à concevoir comme
le fonctionnement d’un système et non pas d’un individu.
2. Si l'attachement à un congénère, en général la mère, est
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s’introduire dans le champ de l'enfant afin de forcer son
attention et de l'empêcher de continuer une activité qui
l’intéresse. L'enfant pleure plus que les autres, exprime sa colère
dans certains comportements et souffre généralement d’anxiété.
Cet enfant, préoccupé par la disponibilité de sa mère, ne peut
se permettre d'aller explorer l’environnement. Ces modes
d’attachement sont stables mais ils peuvent évoluer en fonction
des conditions de vie.
4. Les relations d’attachement ne sont pas des relations de
dépendance - une base de sécurité fiable permet et favorise
l'autonomie -— et elles sont importantes pendant toute la vie.
5. Bowlby fait l'hypothèse que la construction de liens
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Des psychothérapies
constructives
Chaque parent rencontre des difficultés diverses
. dans sa vie et ne peut pas prétendre être toujours
disponible et heureux de s'occuper de son enfant.
Ce qui pose problème n'est pas un état transitoire
438
du parent moins réceptif ou moins disponible pour
son enfant, mais plutôt un état négatif vis-à-vis de
cette nouvelle situation globale ou de l'enfant lui-
même, qui va s'installer dans la durée.
Il existe des psychothérapies parent(s)-enfant
qui permettent au(x) parent(s) d'exprimer des décep-
tions, des fatigues ou des angoisses.Celles-ci ne peu-
vent surgir et être travaillées qu'après un temps pen-
dant lequel s'instaure une relation de confiance avec
un psychologue spécialisé. Elles peuvent avoir lieu
à tout âge de l'enfant. Même une intervention pré-
coce, peu après la naissance ou durant la grossesse,
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ON DOIT DIFFÉRENCIER
LA PARENTALITÉ
DE L’'ATTACHEMENT
Des parents peuvent être à la fois défaillants dans leur fonction
parentale et attachés à leur enfant. Ils seront éventuellement
soulagés par une décision de séparation s’ils ne peuvent
subvenir à ses besoins, mais, en même temps, si le lien
d’attachement est trop étiré par cette séparation, ils ressentiront,
de même que leur enfant, une grande souffrance. 5
439
comportement de la mère, du père, leur attitude,
leurs gestes, leurs regards, vis-à-vis de leur enfant,etc.
Le lien parent(s)-enfant est travaillé au travers du lien
entre ces divers éléments.
Alors qu'il n'y a apparemment que le(s) parent(s),
l'enfant et le thérapeute dans le cabinet de consulta-
tion, le cadre mis en place convoque de nombreuses
autres personnes :les ascendants, les fratries, l'entou-
rage proche... Rapidement, la famille, les parents et
les enfants rêvés ou fantasmés vont apparaître.
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QUELQUES INDICATIONS
DE THÉRAPIES PARENT(S)-ENFANT
Les psychothérapies parent(s)-enfant sont indiquées pour
favoriser la mise en place du lien entre le(s) parent(s) et l’enfant,
l'améliorer ou le rétablir. Les thérapies mère-enfant sont les plus
courantes, la mère restant majoritairement le partenaire
préférentiel dans la première période de cette relation.
On peut y recourir dans des situations qui dépassent ce cadre :
— Pour soutenir les parents dans leurs nouveaux rôles face à un
enfant vécu comme difficile;
- Lors d’une prématurité de l'enfant, d’un développement
compliqué par des réalités somatiques, de la découverte
d’un handicap;
- Lorsque les professionnels de la santé soupçonnent qu’une
influence psychologique est à l’origine de malaises somatiques
de l'enfant (souvent répétitifs) ou de plaintes exprimées
(troubles du comportement, du sommeil, de l'alimentation,
difficultés scolaires.) et rapportées par le(s) parent(s) ;
440
— Lorsqu'une mère 3 dû subir une interruption volontaire ou
thérapeutique de grossesse, dans le cas d’un parent, d’un frère ou
d’une sœur gravement malade, d’un deuil dans la famille, etc. #
441
adapter. C'est une des conditions qui permettront à
l'enfant d'exister, puis de devenir un adulte auto-
nome et libre.
d'adoption. Bi
442
Personnalités difficiles (les)
Pourquoi gérer et accepter les personnalités
difficiles, alors qu'on peut tout simplement
les rejeter ? Tout d’abord, parce qu'elles ont
toujours existé et existeront toujours, sans
que nous puissions indéfiniment les éviter.
Et aussi parce que, en général, une personne
ayant une personnalité difficile ne se
comporte pas de façon problématique par
Grandes
questions.
plaisir, mais par appréhension ou par peur.
Cependant, accepter ne veut pas dire subir.
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443
EE
un psychothérapeute, C. André et F. Lelord. Il est
cependant évident que nous rencontrons le plus sou-
vent des formes intermédiaires montrant quelques
traits d'une personnalité sans afficher totalement le
profil type.ll n'est pas rare non plus de rencontrer des
personnalités qui présentent des traits «mixtes ».
LES CLASSIFICATIONS
ET LEUR UTILITÉ
Hippocrate (iv siècle avant J.-C.) fut le premier à tenter de
classer ses semblables par leurs traits de caractère. Il distingua
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Les anxieux
et les paranoïaques
Les personnalités anxieuses croient que le monde
est plein de dangers et qu'on n'est jamais assez
inquiet ou prévoyant. Elles ont tendance à anticiper
tous les risques pour pouvoir mieux les contrôler, ce
qui les met dans un état de tension permanent.Dans
le monde du travail, ce sont des collaborateurs très
444
consciencieux, mais qui peuvent parfois stresser leur
collègues.Dans la vie familiale, leurs inquiétudes peu-
vent être pesantes, ce sont souvent des mamans et
des papas « poules ». Collaborateur d'une personna-
lité anxieuse, montrez-lui que vous êtes fiable :arri-
vez à l'heure, préparez les réunions, répondez à son
courrier sans délais. Elle apprendra à vous faire
confiance et vous harcèlera moins avec ses inquié-
tudes.Aidez-la aussi à relativiser, pratiquez l'humour
pour l'inciter à prendre du recul, voire pour rire de
ses inquiétudes. Essayez de ne pas la surprendre en
lui annonçant des nouvelles trop brusquement, ne
partagez pas avec elle vos propres inquiétudes et
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445
vous risquez de devenir l'objet de sa haine. Un der-
nier conseil :évitez de discuter politique avec lui ,il a
souvent des convictions extrêmes.
Les histrioniques
et les obsessionnels
Les personnalités histrioniques cherchent en perma-
nence à attirer l'attention sur elles. Tous les moyens
sont bons :jouer sur l’attirance sexuelle, parler de ses
problèmes de santé, se plaindre de ses proches. Ces
personnes séductrices sont souvent théâtrales dans
l'expression de leurs sentiments et changent d'atti-
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446
que vous êtes fiable et prévisible ; si c'est un colla-
borateur, donnez-lui des tâches à sa mesure, où sa
méticulosité et son besoin de planifier se révéleront
des qualités.
Les narcissiques
et les passifs-agressifs
La personnalité narcissique, comme son nom l'in-
dique, a une haute opinion d'elle-même et pense
qu'elle mérite un traitement exceptionnel.Elle est très
ambitieuse. Manipulatrice, la personne narcissique a
peu d'égards pour les autres qu'elle utilise pour
atteindre ses buts.Pour maintenir de bonnes relations
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447
ren
Les dépendants
et les évitants
La personnalité dépendante a un besoin excessif
d'être rassurée et soutenue par les autres.Elle a du mal
à prendre des décisions toute seule, à initier des pro-
jets ;elle suit. Ayant très peur des ruptures, elle va ten-
ter de garder l'affection des autres en acceptant tout,
y compris les tâches peu gratifiantes. Avec elle, soyez
encourageant, renforcez ses réussites et banalisez ses
échecs. Avant de lui donner un conseil, demandez-lui
toujours son point de vue. Sollicitez également ses
avis.Ne la critiquez pas.
Ne cherchez pas de méthodes
radicales telles que l'abandonner à son sort dans une
ville inconnue : apprenez-lui à devenir autonome.
Les personnalités évitantes craignent,avant tout,
d'être critiquées ou moquées ; elles sont «timides »,
se dévalorisent et sont souvent handicapées par la
448
peur de l'échec. Si c'est votre collaborateur ou votre
enfant, proposez-lui toujours des objectifs de diffi-
culté progressive, donnez de l'importance à ses opi-
nions, ne vous moquez surtout pas, même genti-
ment, de ses défauts.
Pour gérer des personnalités difficiles essayez de
changer les comportements plutôt que la vision du
monde.Comprenez les craintes derrière les attitudes
et acceptez un changement progressifet incomplet &.
PEUT-ON CHANGER
SA PERSONNALITÉ ?
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449
Psychanalytique (le courant )
Inconscient, refoulement, transfert, moi,
surmoi, etc. : des mots entrés dans le
vocabulaire courant. Avec quelques autres,
ils sont issus de la psycho-analyse, devenue
psychanalyse, dont on parle beaucoup,
parfois sans trop savoir précisément
ce qu'elle recouvre.
450
une méthode par laquelle le patient est incité à dire
tout ce qui lui vient à l'esprit, sans discrimination
aucune.
451
entend généralement l'investisse- Les instincts de vie
on ment à la fois amoureux et hostile érotiques et sexuels
sl== opposés aux instincts
des enfants su r le p parent de sexe mon ou de
opposé, lors du stade phallique. escucion con
- La théorie des pulsions, c'est-à-dire souvent évoqués
7 la manière dont tout individu se sous les noms de
_ situe par rapport aux objets en géné- deux dieux grecs,
Éros, celui de
= ral, et amoureux en particulier, pour
l'Amour, et Thanatos,
Pr
obtenir satisfaction. Parmi ces pul- celui de la Mort.
sions, l'opposition classique réunit
des instincts de vie érotiques et sexuels contre des ins-
tincts de mort ou de destruction (pulsion de mort).
- Le narcissisme, investissement et relation d'amour
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452
donc aussi une technique d'investigation originale
des processus mentaux et de leur traitement. En
généralisant, cette méthode consiste à rendre l'in-
conscient accessible à la conscience.
Des principes
et des règles
Non content d'avoir élaboré ses théories de l'in-
conscient, Freud a également édicté un ensemble de
principes et de règles qui sont encore les fonde-
ments de la cure analytique pratiquée de nos jours.
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POURQUOI LE DIVAN ?
La cure type, c'est-à-dire la prise en charge psychanalytique
classique telle qu’elle est pratiquée par Freud, impose
un arrangement spatial particulier : le patient est allongé
sur un divan alors que son thérapeute se tient derrière lui,
assis sur un fauteuil. Ce choix du cadre spatial n’est pas le fruit
du hasard car il permet un relâchement physique du patient,
et en même temps un apaisement psychologique : n'étant pas
regardé par son psy, il se sent potentiellement moins jugé
et moins envahi par lui. Le psy est également libre de réagir
aux propos tenus, sans que ses éventuelles mimiques ou réactions
n’interfèrent et n’influencent le patient.
453
tations dontil est l’objet (règle d'abstinence);le type
d'écoute, la «neutralité bienveillante », la réponse
interprétative.
La personne en analyse doit,
de son côté,se plier
aux règles édictées par Freud : la limitation de la
durée des séances ; le respect des horaires et du
nombre de séances (trois ou quatre par semaine chez
les psy orthodoxes et un rythme un peu moins sou-
tenu chezles disciples de Lacan).Enfin, dans le cas de
la cure type, le paiement des séances en liquide,
même si elles ont été manquées.
Du côté du patient
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DISCIPLES ET DISSIDENTS
Du côté des disciples de Freud, on trouve K. Abraham, E. Jones,
S. Ferenczi (dont la technique sera reprise en gestalt-thérapie)
qui, malgré quelques légers désaccords, prolongent son œuvre.
Parmi ses détracteurs, O. Rank remet en question le rôle du
454
complexe d'Œdipe dans la formation des névroses et, avec la
notion d’angoisse primitive, la lie au traumatisme de la naissance
(naîtra ainsi la psychothérapie du cri primal développée par
A. Janov). A. Adler insiste, quant à lui, sur le rôle des relations
interpersonnelles et est à l’origine de la psychosociologie
du caractère. C. Jung développe la notion d’archétypes, qui
désignent des images présentes dans l’inconscient collectif.
Après Freud, M. Klein va s'intéresser aux relations précoces
de l’enfant avec sa mère et, plus particulièrement, aux premières
perceptions du bébé. Elle ajoute un ensemble de concepts
comme ceux de «bon et mauvais objet », de « projection »
ou d’«introjection », qui aideront à la compréhension des
psychoses. Elle met également au point un ensemble de
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455
La règle d'abstinence prévoit, quant à elle,
de frus-
trer le patient, c'est-à-dire de ne pas lui offrir de grati-
fications verbales ou gestuelles (mimiques, approba-
tions, sourires) susceptibles de répondre aux senti-
ments du patient envers son psy (transfert) :cela a pour
but d'éviter toute dérive de séduction, voire des rap-
prochements sexuels interdits,
car ils grèveraient tota-
lement les chances de succès de la thérapie.
Du côté du psychanalyste
Le psychanalyste suit l'expression des pensées et sen-
timents du sujet par une attitude dite «neutre » et
d'«attention flottante » sans qu'interfèrent de juge-
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456
Psychose (la)
Le terme de « psychose » représente la pathologie
mentale la plus sévère en raison de la gravité
des troubles qu'elle suscite. Elle est caractérisée
par une désorganisation de la personnalité,
la perte du sens du réel et la transformation
en délire de l'expérience vécue.
Le langage médical courant réserve le terme
de psychose aux maladies mentales non
"Grandes
questions...
lésionnelles, se caractérisant par des
symptômes essentiellement psychologiques,
que sont les psychoses aiguës (bouffée
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457
lution (aiguë ou chronique), L'étiologie est
l'étiologie (organique, affec- la discipline qui étudie
les causes d’une maladie.
tive, etc.) ou la nature (schizo-
phrénique, dépressive, etc.). Il a été créé par le psy-
chiatre autrichien E.Feuchtersleben,
qui l'utilisa pour
la première fois dans son cours de pathologie men-
tale, inauguré à Vienne en 1844. Mais il ne se dis-
tingue pas alors de celui de « névrose » ou de « vésa-
nie »,signifiant seulement « maladie de l'esprit ».C'est
progressivement qu'il va définir les affections men-
tales les plus graves, laissant au terme « névrose » tout
le domaine des affections plus légères et dont le
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Critères spécifiques
de la psychose
On peut cependant reconnaître à toute psychose les
critères distinctifs suivants :
458
- d'abord, la gravité des troubles, qui vont souvent
entraîner des déficiences importantes, conduisant,
quand elles sont définitives, à un véritable handicap;
- ensuite, l'absence de la conscience de la morbidité
des troubles ; c'est ainsi qu'un délirant croit à la réa-
lité de son délire et n'admet pas qu'il s'agisse d'une
maladie nécessitant un traitement ;
— puis l'étrangeté, la bizarrerie des troubles, ressen-
ties par l'entourage avec un sentiment de malaise,
dans la mesure où il n'est pas possible de leur don-
ner une explication ou d'en discuter véritablement
avec le psychotique;
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459
nismes psychotiques spécifiques pour l'expliquer :
c'est d'abord la projection du délire qui fait suite au
refoulement et par laquelle le malade va projeter à
l'extérieur de lui-même ce qu'il se refuse à recon-
naître comme sa propre réalité psychique. C'est le
cas, en particulier, de l’attirance homosexuelle pour
un objet transformé en persécuteur haï dans la para-
noïa. C'est ensuite,avec J.Lacan,
la forclusion du Nom-du-Père. Le Nom-du-Père.
métaphore de la loi qui,
Le psychotique rejette la fonc-
selon J. Lacan, sépare
tion du père dont le rôle est
l'enfant de la relation
d'empêcher le désir de l'enfant fusionnelle qu’il
pour la mère. entretient avec la mère.
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Du côté de l’organogenèse
On trouvera des facteurs génétiques, surtout au
niveau de la prédisposition, des facteurs chronobio-
logiques,mis en évidence en particulier dans le cas de
certaines psychoses maniaco-dépressives, des fac-
teurs immunologiques, et, d'une manière plus hypo-
thétique, des facteurs neuropsychophysiologiques
(avec des variations fines du volume cérébral, plus
ou moins spécifiques au scanner et à la résonance
magnétique nucléaire),
des facteurs endocriniens (en
particulier des atteintes thyroïdiennes), des carences
460
vitaminiques (en vitamines B6 Le neuromédiateur est
et PP chez certains schizo- un médiateur chimique
phrènes), une infection pos- synthétisé et libéré par
un neurone, permettant
sible par certains virus, des
à celui-ci de transmettre
intoxications, en particulier des messages en se
avec des drogues comme le fixant sur d’autres
LSD,la mescaline,les amphéta- neurones.
mines. Mais ce sont surtout les
hypothèses biochimiques qui retiennent actuelle-
ment l'intérêt des chercheurs notamment le rôle des
neuromédiateurs.
Du côté de la psychogenèse
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461
bienfaits dans les différents stades du développe-
ment menant au conflit œdipien.M.Klein apporte la
notion d'un clivage qui oscille entre l'agressivité et
l'angoisse et fait advenir les objets de désir à la fois à
l'extérieur et à l'intérieur du corps.Plus précisément,
Winnicott démontre que le procès psychotique est
la marque de la faillite de l'environnement, le désin-
vestissement prématuré de la mère ne permettant
pas la substitution de bons objets.
Mais ces explications à la fois génétiques et
structurales ne peuvent,à elles seules,rendre compte
de l'apparition et du développement d'une psy-
chose,même si elles peuvent justifier et conduire une
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Prise en charge
et pronostic
Dans l'ensemble, les thérapeutiques modernes ont
beaucoup amélioré le pronostic des psychoses,autre-
fois pessimiste.Elles associent un traitement médica-
menteux (neuroleptiques, lithium) à une psychothé-
rapie individuelle ou collective dont les modalités
sont très variées. Lors de l'entretien, le médecin doit
rechercher la bonne distance relationnelle, ni trop
proche ni trop lointame. Dès que le patient admet
que ses idées délirantes sont pathologiques,on peut
entrevoir la guérison ou, du moins, une amélioration
463
proche. Quant à l'hospitalisation, lorsqu'elle se révèle
nécessaire, il est préférable qu'elle se fasse en accord
avec le patient et sa famille.À côté de l'hospitalisation
à temps complet, il existe aujourd'hui des structures
de soins plus souples: hôpital dejour, hôpital de nuit.
Dans tous les cas,une relation thérapeutique sui-
Vieest indispensable :entretiens réguliers avec le thé-
rapeute, existence d'un lieu d'accueil où le patient
peut passer certains caps difficiles, dépistage et pré-
vention des rechutes. Le concours de la famille est
toujours souhaitable dans la mesure où l'éclosion
d'une psychose (surtout chez l'adolescent) est sou-
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464
Psychose maniaco-dépressive
(E
La prévalence des troubles de l'humeur
bipolaires est identique chez les hommes
et chez les femmes. Le caractère familial de
la psychose maniaco-dépressive est connu
Grandes
questions.
depuis longtemps. La psychose maniaco-
dépressive est très invalidante car l'individu va
passer d’un état maniaque, donc d'extrême
excitation avec difficulté au sommeil à un état
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465
de dépression.» Ils ajoutent qu'«elle comporte seu-
lement trois groupes d'états différents, reliés, il est
vrai, entre eux par de nombreuses formes intermé-
diaires, des états maniaques, des états dépressifs et
des états mixtes ». Les liens unissant mélancolie et
manie furent entrevus dès l'Antiquité par Hippocrate.
= L'alternance de la manie
et de la mélancolie
C'est seulement au milieu du xix® siècle, avec Baillar-
ger et Falret, que l'alternance de la manie et de la
mélancolie fut rattachée à une même affection. Le
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466
L'accès maniaque
Le terme « manie » est utilisé depuis l'Antiquité pour
désigner un état d'excitation. Le début en est sou-
vent brusque,le malade devenant exubérant, hyper-
actif et insomniaque. L'accès maniaque est parfois
précédé d'un signe prémonitoire.
Un état d'excitation
Lorsque la crise est installée,on est en présence d'un
malade déambulant sans cesse, négligé dans sa
tenue, tantôt hargneux et tantôt jovial. Dans cet état
d'excitation, le malade ne peut se fixer à une tâche,
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467
Dans cette agitation, les comportements ins-
tinctuels sont souvent perturbés :alcoolisation mas-
sive, hypersexualité avec exhibitionnisme, notam-
ment contemporains de l'accès maniaque. L'insom-
nie est de règle,elle n'entraîne aucun épuisement.Le
malade perçoit une accélération du temps,qui paraît
se dérouler à vitesse surmultipliée.
Dans ce contexte d'expansivité, les initiatives
exubérantes sont nombreuses : changer d'activité
professionnelle pour une autre immédiatement,
changer de résidence, partir en voyage, faire des
achats inconsidérés.
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mélancolique
Généralement,
c'est en quelques jours ou quelques
semaines que se constitue l'accès mélancolique. L'in-
térêt porté au travail, aux loisirs, à la vie familiale et
sociale ainsi que le sommeil se dégradent,le patient
se plaint de fatigue que le repos ne répare pas ;une
inquiétude, une irritabilité, une difficulté à vivre
apparaissent. Le découragement, l'indécision, l'ap-
468
préhension anxieuse de l'avenir imprègnent pro-
gressivement le déroulement de la vie quotidienne.
Lorsque l'accès est constitué, le malade est
envahi d'un sentiment pénible de tristesse constante,
d'un pessimisme pathologique dominé par le senti-
ment d'impuissance, d'incapacité et de dégoût de la
vie. Il est abattu, sans réaction ou présente parfois
une intolérance au bruit, des récriminations.
Le sentiment d'inutilité et de mésestime de
soi provoque une angoisse vive. Le temps donne
l'étrange impression d'être immuable. L'anesthésie
affective, indifférence pour ce qui peut survenir
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469
nOSE MAan1aCO-CED IVE (iQ
Différentes formes
de l’accès
mélancolique
L'accès mélancolique typique que l'on vient de
décrire peut parfois prendre des particularités symp-
tomatiques.
Dans la mélancolie délirante, le sentiment d'in-
capacité peut conduire à des élaborations délirantes
plus riches.Certaines,en liaison avec l'humeur dépres-
sive, les idées de culpabilité, d'indignité, d'incurabi-
lité, de ruine, entraînent l'attente d’un châtiment.
Parfois le malade est convaincu d'avoir une
maladie grave, allant même jusqu'à l'élaboration
d'idées de négation d'organe.Des idées de persécu-
470
tion sont parfois au premier plan dans certaines
populations, dans certaines cultures.
Les dépressions masquées occupent une place
à part. Elles sont marquées par une fatigue intense,
des troubles du sommeil résistant aux hypnotiques,
des douleurs de sièges et d'intensités variables, un
mal de tête. Les lombalgies sont les plus fréquentes
; parfois,
ce sont des troubles digestifs ou des troubles
sexuels. Tous ces symptômes ont une évolution
périodique alternant avec des troubles de l'humeur
manifestes aidant au diagnostic.
L'évolution de cette dépression masquée est
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Le trouble
affectif saisonnier
On a décrit récemment un trouble affectif saisonnier
touchant plus fréquemment les femmes jeunes.
Dans l'hémisphère Nord, l'accès dépressif sur-
vient entre octobre
et décembre et guérit au début
du printemps. Sa symptomatologie est caractérisée
471
par une hypersomnie et une hyperphagie fréquente
avec prédilection pour les sucres. Durant l'été, on
observe un état proche de l'hypomanie. L'im-
portance de l'ensoleillement a été reconnue par ces
patients, dont certains choisissent de vivre dans le
Sud en hiver.Une thérapeutique par la lumière serait
efficace.
La psychose
maniaco-dépressive
chez l'enfant
La succession d'accès dépressifs et d'accès
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472
Épidémiologie
La prévalence des troubles de l'humeur bipolaires
est identique chez les hommes et chez les femmes.
L'âge de début des troubles est plus précoce pour
les troubles bipolaires (25 à 30 ans) que pour les
troubles unipolaires (30 à 35 ans). À l'heure actuelle,
on estime le rapport unipolaire sur bipolaire proche
de 2 pour 1 ; l'incidence annuelle de la psychose
maniaco-dépressive bipolaire est comprise entre 9
et 15 pour 100 000 hommes et entre 7 et 32 pour
100 000 femmes. Une augmentation du taux de la
morbidité pour l'ensemble des dépressions parmi les
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473
térieur d'une famille; il serait de 20 % dans les familles
de bipolaires, comparé au taux de 1 % dans la popu-
IONS.. lation générale.ll serait moindre, 1 %,dans les familles
Fs
La de patients unipolaires. La concordance du trouble
que maniaco-dépressif entre jumeaux monozygotes est
plus importante que chezles dizygotes.
Les premiers résultats des études des marqueurs
génétiques montrent la multiplicité des gènes en
randes
cause dans la maladie maniaco-dépressive.
En dehors des facteurs de risques physiolo-
giques (âge, sexe) et génétiques, un certain nombre
de conditions biologiques accompagnent parfois
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474
De même, le rôle de certaines anomalies bio-
chimiques a été évoqué dans la survenue d'une psy-
chose maniaco-dépressive. En effet, certains médi-
caments ayant une action biochimique sur les
monoamines cérébrales se sont montrés très effi-
caces dans le traitement et la prévention de cette
maladie. Puisqu'un effet biochimique accompagne
l'action thérapeutique de ces médicaments, on a
pensé qu'ils pouvaient corriger une éventuelle ano-
malie biologique. Ces anomalies ont été recher-
chées au niveau de la biochimie du système ner-
veux central, notamment au niveau des substances
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475
chronisés dans cette maladie.Cela a été constaté au
niveau de la température, au niveau de sécrétions
hormonales,au niveau du sommeil.Au total, des per-
turbations ont été retrouvées chez certains malades
mais elles sont inconstantes et ne permettent pas
d'établir un diagnostic.
En dehors d'une vulnérabilité génétique et bio-
logique évoquée dans la psychose maniaco-dépres-
sive, il faut citer les facteurs de risques psycholo-
giques, pouvant déclencher un épisode maniaque
ou mélancolique.ll s'agit d'événements de la vie tels
que la mort d'une personne aimée, la perte d'un tra-
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Comment prendre en
charge la psychose
maniaco-dépréssive ?
Les neuroleptiques et les sels de lithium restent le
traitement de choix de la crise maniaque.Les dépres-
sions mélancoliques répondent favorablement aux
antidépresseurs en trois à quatre semaines. Les
dépressions d'origine psychologique répondent
mieux aux psychothérapies. À l'heure actuelle, les
thérapies comportementales ou cognitives mon-
trent une certaine supériorité par rapport aux autres
psychothérapies dans cette indication. Les troubles
476
de l'humeur saisonniers ont la caractéristique de bien
répondre au traitement par la lumière. Une efficacité
transitoire de la privation de sommeil est observée
dans la dépression de la maladie.
Le second temps thérapeutique de la psychose
maniaco-dépressive repose sur le traitement pré-
ventif des rechutes. Ce traitement est justifié après
la survenue de deux ou trois épisodes aigus. C'est
un traitement mis en route pour plusieurs années,
reposant essentiellement sur l’utilisation des sels de
lithium, qui a transformé la vie de ces malades.
D'autres médicaments anticonvulsivants sont utili-
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477
Psychothérapie
(suivre une)
Les psychothérapies occupent assurément
une position paradoxale : on n'a jamais
autant entendu parler d'elles dans les
médias et, pourtant, l'image distillée auprès
du grand public demeure souvent inexacte
et trompeuse. Pourquoi, comment, dans
quelle attente consulte-t-on un psy ? Autant
de questions dont on ne connaît pas
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478
En revanche, si l’on souhaite aborder sérieusement
ce domaine, une multitude de questions et de
réponses surgit.
Pourquoi consulter ?
Comme en publicité, les déboires de l'existence
dans la vie réelle font souvent rire de la personne
qui dégringole ou qui chute. Cette malveillance à
l'égard de quelqu'un qui ose se livrer contribue à
maintenir les résistances de certains pour qui
consulter un psy, c'est être faible, fou. ou le deve-
nir. Ceux qui fréquentent les cabinets de psy savent
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479
mettant de faire face : divorce des parents, difficultés
relationnelles à l'école, avec des membres de la
famille et, plus tard, dans le milieu professionnel, déra-
cinement géographique, perte d'emploi, rupture
amoureuse, deuil, etc. À la suite de ce type d'événe-
ments ou longtemps après peuvent apparaître des
symptômes divers et variés.
DES DIFFICULTÉS
SUPPLÉMENTAIRES
Aux troubles le plus fréquemment évoqués par les personnes
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480
Une démarche Les difficultés
comme une autre psychologiques qui
mènent à une thérapie ne
Pour des problèmes d'ordre
sont pas forcément liées à
physique,
on consulte un mé-
des perturbations lourdes.
decin qu'on écoute sans peine. Certains en attendent
Dès lors que l'on parle des l’occasion d'augmenter
nombreuses difficultés psy- leur efficacité personnelle
dans différents domaines,
chologiques qui jalonnent la
une meilleure maîtrise de
vie de tout homme, il semble breton où
que les choses soient très dif- recherche d’un autre
férentes. Dans ce domaine, mode de vie.
chacun semble avoir son mot
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481
personne souffre d'autant plus qu'elle comprend
elle-même très mal les raisons de sa souffrance.
POURQUOI
SONT-ILS EN PSYCHOTHÉRAPIE ?
Parmi les motivations des personnes entamant une thérapie, on
trouve notamment :
ranades
- L'attente d’être aidée par un professionnel compatissant.
- La recherche d’un soutien permettant de traverser une
situation de crise.
- La possibilité d'affronter des émotions jusqu'alors inavouées.
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482
Trouver le bon
psychothérapeute
Une fois la décision de consulter prise, il reste à trou-
ver un professionnel compétent. Comment se repé-
rer dans une jungle d'appellations « psy » renvoyant à
des trajectoires professionnelles différentes et rendant
parfois leur identification professionnelle difficile ?
Des psychologues,
des psychanalystes,
des psy-
chiatres, des psychothérapeutes,
des psychiatres-psy-
chanalystes,
des psychologues pratiquant l'hypnose
ou la relaxation, etc.:la liste des « psy » est longue et
peut laisser perplexe.
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483
Il a obtenu un diplôme de psychologie clinique
(DESS :diplôme d'études supérieures spécialisées)
ions. consacrant une formation en cinq ans composée
d'un enseignement théorique et de nombreux
stages sur le terrain.
La formation de
Enfin, il peut se défi- psychothérapeute est proposée
nir comme psychothéra- par un ensemble d'écoles ou
peute, titre non reconnu d’instituts privés à des personne:
souhaitant acquérir un bagage
par l'État.
spécialisé dans le domaine de la
L'obtention d'un di-
relation d’aide et thérapeutique.
plôme universitaire de psy- Des formations universitaires
chologue ou de psychiatre du troisième cycle accueillent
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484
qu'en l'état actuel des choses n'importe qui peut
poser sur sa porte la plaque de « psychothérapeute »
où de «psychanalyste », alors qu'il n'aura effectué
aucune des démarches de formation indispensables.
Outre des cours et des séminaires réguliers pen-
dant plusieurs années, les formations dispensées par
les différentes écoles de thérapie exigent souvent
que le candidat effectue une démarche personnelle
approfondie, c'est-à-dire qu'il ait entrepris lui-même
une thérapie. À l'issue de cette expérience person-
nelle, il prend en charge un ou plusieurs patients,
mais sous le contrôle étroit d'un collègue expéri-
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485
et, enfin, de démêler avec patience et pertinence le
fil de l'histoire personnelle du patient.
Cette description des aptitudes thérapeu-
tiques pourrait laisser entendre qu'il s'agit d'un être
exceptionnel.ll n'en est pourtant rien :le psy est un
«M.Tout-le-monde », traverse les mêmes crises et les
mêmes difficultés que les patients qu'il rencontre.ll
a, en revanche, acquis les outils psychologiques
nécessaires pour gérer ce type de difficultés grâce à
la psychothérapie qu'il a effectuée.
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COMMENT TROUVER
UN PSYCHOTHÉRAPEUTE ?
Lorsqu'’est prise la décision d'entreprendre une thérapie, il reste
encore à trouver le thérapeute. À quelle porte frapper ?
Après s'être bien informé sur les tenants et les aboutissants
des différentes formes de thérapie, on peut consulter les
associations professionnelles et les instituts : ils disposent
d'annuaires de leurs membres et titulaires affiliés, ce qui
constitue a priori une garantie de compétence.
interroger son médecin généraliste demeure un excellent moyen.
Le bouche-à-oreille peut fonctionner, à condition que les liens
avec la personne qui vous recommande son psy ne soient pas
trop proches. Par souci de professionnalisme, le psy ne reçoit
pas des personnes qui se connaissent très bien. La
recommandation par un ami de confiance est également possible.
La pioche au hasard dans un annuaire ou par Minitel n’est sans
doute pas le meilleur moyen, et encore moins les annonces
parues dans les journaux.
486
Si vous vous sentez suffisamment en confiance lors des
premiers entretiens, il n’est pas utile de vérifier que vous tenez
«le bon psy» en allant en voir un autre. Si tel n’est pas le cas,
en règle générale, le recueil de deux ou trois adresses peut
paraître suffisant. Au-delà, c’est votre propre désir qu’il faut
interroger. S’il vous semble plus facile de parler à un homme ou
à une femme, vous devez vous écouter, mais cela a moins
d'importance que vous l’imaginez.
approche,
est avant tout capable de communiquer à
son patient le respect qu'il lui porte, son désir de l'ai-
der et, finalement, sa capacité de le comprendre.
La première séance
Le psy est trouvé. Le processus se met en marche.
Mais,entre le premier contact par téléphone et le pre-
mier rendez-vous, des inquiétudes tout à fait nor-
males peuvent surgir : «Que va-t-il penser de moi ?
Vais-je pouvoir lui parler ? Que vais-je lui dire ?, etc.»
Il est inutile d'établir à l'avance le «récit de sa vie»,
cela ne se déroule jamais comme on l'a prévu. Ce
manque de spontanéité serait d'ailleurs perçu par
votre interlocuteur, qui n'attend pas de vous un
exposé construit et littéraire des événements
importants de votre existence.Si de réelles raisons
vous motivent, vous n'aurez aucun mal à expliquer
pourquoi vous êtes venu. Votre demande pourra,
487
d'ailleurs, évoluer au fil des séances, ce qui fait tout
l'intérêt de ce dispositif ouvert et souple.Le principal
consiste à vouloir changer quelque chose à sa vie,
c'est-à-dire à accepter aussi de se remettre en ques-
tion, opération éminemment difficile.
SAGES PRÉCAUTIONS
Avant de partir pour votre rendez-vous, surtout si Vous vous
sentez quelque peu troublé, vérifiez bien l'heure, l’adresse et
ayez le numéro de téléphone sur vous pour pouvoir joindre le
psy en cas de problème. La plupart du temps, il n'existe pas de
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Le premier contact
Lors du premier contact, la voix du psy au téléphone
à pu vous paraître un peu sèche ou l'échange télé-
phonique trop court : c'est tout simplement que
beaucoup de psy gèrent eux-mêmes leurs rendez-
vous et qu'étant en consultation ils ne peuvent se
permettre de vous garder trop longtemps au télé-
phone.Même les modalités pratiques de la thérapie
488
envisagée pourront être discutées lors de la première
rencontre.ll vaut donc mieux être concis et vous limi-
ter à détailler clairement vos disponibilités de ren-
dez-vous.Vous aurez tout le temps d'être écouté pen-
dant les séances à venir. Si vous travaillez, certains
psy peuvent d'ailleurs vous proposer des créneaux
horaires très tôt le matin (vers 6 où 7 heures) ou
très tard le soir (21 heures ou plus). Vous pourrez
également essuyer un refus, non parce que vous
n'êtes pas digne d'intérêt, mais certains psy ayant
déjà une clientèle fournie se doivent de décliner votre
demande pour pouvoir assurer un travail sérieux
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LES MODALITÉS
PRATIQUES
Les premiers entretiens sont souvent l’occasion de négocier
les modalités pratiques : la fréquence et le coût des séances.
Ces aspects matériels de la thérapie requièrent une attention
particulière : ils constituent la base du travail à venir. ll
489
Psychothérapie (suivre une)
SÉANCES MANQUÉES,
SÉANCES PAYÉES ?
Les séances manquées ne sont pas dues si l’on a prévenu
suffisamment à l'avance et en cas de force majeure.
490
Par contre, si l’on manque un rendez-vous sans raison valable,
il faudra régler le coût de la séance, et s'interroger sur
la raison de ce comportement. 5
La tentation d'abandonner
Le tout-début du traitement est plus particulière-
ment marqué chez le patient par l'espoir d'être
aidé.La mobilisation des attentes et l'établissement
de la relation thérapeutique rendent possible un
effet de soulagement émotionnel visible dès les
premiers contacts avec le thérapeute. Cette fonc-
tion préalablement « suggestive » de la relation thé-
rapeutique peut être trompeuse,au point que cer-
tains patients abandonnent le processus théra-
peutique plus tôt qu'il le faudrait. La fin d'une thé-
491
rapie, comme pour le reste, est une affaire à régler
à deux et dont il convient de discuter ensemble.
492
liés aux dispositifs d'observation des thérapies et qui
ne doivent en rien perturber leur cours habituel.
Un constat d'équivalence
Les résultats des méta-analyses mènent à un
constat d'équivalence entre les principales méthodes
psychothérapeutiques. Dans leur ensemble, les re-
cherches montrent que la psychothérapie s'avère
plus efficace qu'un traitement placebo médicamen-
teux ou qu'une absence de traitement. On a donc
plus de chance de «se sortir» de ses difficultés en
suivant une thérapie-qu'en prenant seulement des
médicaments ou en ne faisant rien du tout.
493
Si un consensus est loin d'être atteint en ce qui
concerne l'efficacité de thérapies marginales,le constat
tend vers l'équivalence des principales méthodes
thérapeutiques.
Tout porte ainsi à croire qu'aucune
psychothérapie n'est supérieure à une autre si on
compare des thérapies comportementales à des thé-
rapies de soutien ou à des thérapies cognitives, des
thérapies psychodynamiques à des thérapies com-
portementales chez les enfants, des psychanalyses
(cure type) à des psychothérapies d'inspiration psy-
chanalytique.
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L'importance du thérapeute
Le niveau de compétence des thérapeutes apparaît
comme un facteur non négligeable de l'efficacité
thérapeutique.Il a été montré qu'un degré d'exper-
tise important permet une amélioration notable
de patients aux pronostics défavorables. Avec des
novices, les patients tirent un meilleur bénéfice du
traitement lorsqu'il est mené par un candidat à l'ana-
lyse encore sous le contrôle d'un confrère expéri-
menté. Ce dernier point montre l'importance des
procédures de contrôle garantissant la maîtrise et la
qualité des techniques relationnelles mises en œuvre
par les débutants pendant leur temps de formation.
494
constat a conduit certains chercheurs à penser qu'il
pouvait exister des «facteurs communs » partagés
par les différentes psychothérapies. Deux types d'ex-
plication non exclusifs l’un de l'autre peuvent être
évoqués pour expliquer ces phénomènes d'équiva-
lence entre thérapies.D'une part,les attitudes réelles
et les réactions concrètes des thérapeutes ne
seraient pas toujours conformes au rôle prescrit par
leur école d'appartenance : les thérapeutes utilise-
raient ainsi des techniques au moins partiellement
communes. D'autre part, l'«alliance thérapeutique »
(ou les aspects relationnels) tissée entre le patient et
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495
Résilience
et aptitude au bonheur
D'eux, on dit,
en langage familier, «il (ou elle)
s’en est bien sorti(e) ». Et nous avons tous des
exemples autour de nous de ces enfants nés
sous la pire des étoiles, de ces hommes, de ces
femmes, de ces communautés aussi qui, après
avoir connu une terrible adversité, ont
retrouvé une plénitude de vie. Un nouveau
mot désigne aujourd'hui leur capacité à
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496
vent néanmoins devenir des adultes à part entière,
se développer et construire, à partir de leurs expé-
riences traumatiques, une vie pleine de sens,riche et
positive.
Beaucoup d'enfants ont pu ainsi rebondir, mal-
gré une enfance difficile, et se bagarrent dans leur
parcours existentiel. À côté de cette résilience aux
souffrances d'origine familiale ou privée, on a décrit
celle qui est liée aux traumatismes et aux situations
extrêmes, de nature historique comme les guerres,
les déportations,les exodes,les génocides ou comme
les grands cataclysmes naturels, tremblements de
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QUAND LA PSYCHANALYSE
EMPRUNTE À LA PHYSIQUE
Le concept de résilience est emprunté à la physique : il est
défini par le Petit Larousse comme « caractéristique mécanique
qui définit la résistance aux chocs d’un matériau ». Est considéré
comme résilient ce qui présente une résistance aux chocs.
Nombreux sont les objets actuels dits « résilients » (comme
les matelas, les barres d'appui). Cette métaphore s'applique
497
parfaitement aux situations extrêmes vécues par les individus
ayant traversé des épreuves dramatiques de la vie.
On doit son introduction en France à S. Vanistendael,
B. Cyrulnik et S. Tomkiewicz. 5
Les critères
de la résilience
Tous les cliniciens qui ont tenté de réfléchir sur cette
notion de développement personnel et d'aptitude
au bonheur, malgré des traumatismes majeurs, sont
d'accord pour étudier des facteurs qui permettent
de mieux cerner le devenir d'un sujet. Qu'est-ce qui
498
permet à un enfant ayant vécu une très grande dif-
ficulté de s'en sortir ? L'observation fait émerger
quatre éléments qui paraissent fondamentaux.
Premièrement, plus un enfant est sympathique,
ou attire la sympathie des adultes, plus il aura une
chance d'être repéré et de sortir du groupe.
Deuxièmement, l'humour est fondamental : on
s'occupe beaucoup plus facilement d'un enfant qui
sourit, fait le clown, que d'un enfant triste, grognon,
et qui reste dans son coin.
Troisièmement, c'est la possibilité de construire
un projet de vie : avoir défini très tôt une vocation,
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DIX CARACTÉRISTIQUES
FAVORABLES À LA RÉSILIENCE
Les auteurs anglo-saxons décrivent, parmi les caractéristiques
des individus résilients :
— la bonne santé et le tempérament facile ;
- l'attachement solide et la sécurité de base créés par une
relation positive instaurée très-précocement dans la vie ;
- la compétence relationnelle, c’est-à-dire la capacité de nouer
499
des relations avec les autres ;
- les compétences cognitives, par exemple l'acquisition précoce
du langage, l'appréciation correcte de ses propres compétences
et de ses difficultés, qui rejoint la notion d’insight ;
- la compétence émotionnelle avec la régulation émotionnelle ;
- la capacité à différer la satisfaction ;
- l'estime de soi ;
- la créativité et le sens de l’humour ;
- l'engagement et la capacité d’aider les autres, qu'on retrouve
chez beaucoup de thérapeutes. 5
500
après le traumatisme, par exemple le niveau de
déstructuration ou du maintien de la communauté ;
l'état économique du pays et l'ambiance psychoso-
ciale ou la place du sujet dans sa société.
On sait également que cette capacité à suppor-
ter l'adversité est variable : on peut s'avérer très rési-
lient à une certaine époque de sa vie et plus fragile
à un autre moment, à une autre époque.On peut être
résilient à certains stress (par exemple,abus sexuels),
et s'effondrer à la suite d'autres (comme un deuil bru-
tal) ou l'inverse.
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L'individu
et l’environnement
Ainsi le philosophe P. Levi, ancien déporté, le psy-
chanalyste B. Bettelheim et J. Renard, l'auteur de la
fameuse phrase : « Tout le monde n'a pas la chance
d'être orphelin», sont souvent cités comme des
exemples phares de la résilience à la maltraitance
familiale ou «historique » et se sont suicidés de
longues années après avoir «surmonté » les adversi-
tés dont ils ont été victimes. L'aptitude à forger un
devenir positif ne recouvre pas toujours tous les
domaines de la vie :on peut être résilient à l'école et
vulnérable à la maison ou dans la rue, ou l'inverse.
D'autres facteurs sont importants pour com-
prendre cette résilience, et font appel à la capacité de
l'individu à élaborer, à penser, à verbaliser son his-
toire : en psychanalyse, cette capacité à mentaliser
est définie par la notion d'insight, qu'on pourrait tra-
501
duire par la « profonde connaissance de soi-même ».
Tous ces traits apparemment intrinsèques à l'in-
dividu ne doivent pas cacher l'importance extrême
des facteurs environnementaux, qu'ils soient per-
manents ou ponctuels et dus aux hasards de la vie.
La résilience ne résulte pas d'une somm(ation)e
mécanique ou arithmétique de ces facteurs ; elle se
construit progressivement,
elle se «tricote », comme
le dit B. Cyrulnik, par leur intrication tout au long de
la vie.
502
Le concept de résilience s'est développé en
France grâce à B.Cyrulnik dans ses ouvrages, Un mer-
veilleux malheur et les Vilains Petits Canards, et à
S.Tomkiewicz, dans l’Adolescence volée.C'est un chan-
gement épistémologique considérable qui permet
de mieux comprendre que, malgré les trauma-
tismes majeurs, chacun de nous a des chances de
les surmonter et d'arriver à des perspectives d'in-
tégration et de développe-
Le changement
ment psychoaffectif. Tra- épistémologique induit par
vailler sur les aspects posi- le concept de résilience a
tifs des individus est une permis, dans la pratique
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503
Schizophrénie (la)
La schizophrénie touche généralement
des adolescents ou jeunes adultes (filles
et garçons de 1 % à 2 % de la population).
Même si les psychiatres ont parfois
des difficultés à se mettre d'accord sur
le concept clinique, tous reconnaissent que
la schizophrénie aurait une causalité
multifactorielle. Cette maladie se manifeste par
une modification de la personnalité et surtout
par une perte du contact avec la réalité, ce qui
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504
que, comme j'espère le démontrer, la dislocation des
diverses fonctions psychiques est un de ses caractères
les plus importants. Pour la commodité, j'emploie le
mot au singulier bien que le groupe comprenne vrai-
semblablement plusieurs maladies. »
La dislocation
des fonctions psychiques
Contestant la notion d'évolution démentielle soute-
nue par ses prédécesseurs, Bleuler définit le groupe
des schizophrénies comme un groupe de psychoses,
puis par des troubles des associations d'idées, enfin,
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505
4. la forme simple, où n'existent que des signes fon-
damentaux évoluant sur un mode mineur (inhibition,
bizarrerie, marginalité).
C'est la division en formes cliniques qui sera généra-
lement reprise par ses successeurs.
Il faut reconnaître cependant que bien des diver-
gences apparentes persistent dans la définition cli-
nique de la schizophrénie.Celles-ci tiennent souvent
à des conceptions différentes que les diverses écoles
psychiatriques ont défendues pour expliquer les
causes de l'affection. Elles peuvent se regrouper
selon les trois grandes théories organogénétique,
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506
sion génétique d'une prédisposition,
d'une « fragilité
nerveuse » (Ey) facilitant l'éclosion de la maladie.
Psychogenèse
de la schizophrénie
Du côté de la psychogenèse, les données sont éga-
lement très nombreuses et se répartissent selon trois
grands courants : celui de la psychanalyse, celui de la
phénoménologie et celui de la pathologie familiale
et des troubles de la communication.
La voie de la psychanalyse
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Pour le premier,
on sait que S.Freud,en analysant les
écrits autobiographiques du président Schreber
atteint d'une « démence paranoïde », a ouvert la voie
à une connaissance psychanalytique de la psychose.
Ila montré que la schizophrénie correspondait à une
grave «régression narcissique », ce que confirmait à
l'époque celui qui était encore son disciple et ami,
C. G. Jung. Ce dernier insiste en particulier sur la
notion d’une psychose latente, qui deviendrait une
psychose réelle, la schizophrénie, sous l'influence de
facteurs inconscients. On trouve déjà dans l'intro-
version le refuge dans la solitude, les attitudes
rituelles, les conduites anorexiques et de jeûne, le
conflit entre l'inconscient et le monde extérieur qui
va expliquer le retrait narcissique, avec perte de la
communication interpersonnelle, relâchement de
l'intérêt et exagération de l'imagination. ll y a une
régression, une disparition de la fonction du réel avec
507
le caractère onirique de la pensée qui s'égare dans
l'irrationnel et le subjectif.« La schizophrénie est ainsi
une perte de l'élan vital, une perte de la volonté»,
d'où ce refoulement de la réalité, cette dissociation
du réel. Quant au délire, il serait «une tentative de
guérison, une reconstruction». || faut seulement
noter que son éclosion n'est que secondaire et n'est
pas l'essentiel de la maladie.
Le courant phénoménologique
Le courant phénoménologique a produit, lui aussi,
de nombreuses études sur la schizophrénie. En
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La pathologie familiale
Dans le troisième courant, le souci de repérer une
certaine causalité est en revanche évident.Il s’agit de
toutes les études qui portent sur le rôle de la famille
dans l'éclosion, le développement et l'entretien de
la maladie schizophrénique,
chez un ou plusieurs de
ses membres. Déjà certains psychanalystes s'étaient
508
intéressés à la question.
Th. Lidz avait bien montré,
dès 1956, le rôle du « père pathogène » (il en distin-
guait cinq grands types) et d'une mauvaise organi-
sation familiale dans les déviations et dysharmonies
de la personnalité des enfants.Il remarquait aussi que
certaines anomalies de la communication intrafami-
liale pouvaient provoquer des troubles mentaux
assez graves pour entraîner une psychose.
Mais c'est surtout la notion de double lien intro-
duite par l'anthropologue G.Bateson qui devait ame-
ner J. Weakland et D. Jackson, dès 1960, à porter la
recherche sur l'atteinte de la
L'école de Palo Alto est
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509
QU'EST-CE QUE LE DOUBLE LIEN ?
Le concept de double lien ou de double contrainte a été dégagé
en 1956 par l’étude systématique des familles de schizophrènes
menée par le groupe de recherche de Palo Alto, réuni autour de
G. Bateson. Il sert à définir le réseau anormal de communication
qui caractérise ces familles et auquel Bateson reconnaît un rôle
éminemment pathogène.
Les caractéristiques générales de la situation de double lien sont
les suivantes :
- importance vitale de la situation pour l’un des partenaires,
nécessitant pour lui d'y répondre de façon adéquate, donc
de déchiffrer avec précision le message qui lui est adressé ;
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510
incapable d’assigner le niveau de communication adéquat à ses
propres messages ainsi qu’à ceux des autres. La schizophrénie
ne serait alors que la conséquence de ce type d’interactions
familiales dysfonctionnelles. 8
Le schizophréne,
sa famille et la société
Les antipsychiatres anglais élargissent d'ailleurs la
famille à tout le milieu social proche,nous conduisant
inévitablement à mettre en cause la société.lls nous
amènent ainsi à une véritable sociogenèse de la
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ne
Des causes multiples
Il faut donc tenir compte de tous ces facteurs si divers,
et reconnaître à la schizophrénie une causalité multi-
factorielle. Avec D. Widlôcher, on peut conclure en
pensant que différents facteurs tenant à l'organisme
et au milieu créeraient très tôt chez des enfants une
fragilité particulière (personnalités prépsychotiques,
ou à haut risque psychotique) et que les conditions
de la survenue d'une schizophrénie et de son évolu-
tion tiendraient à un autre ensemble de facteurs.
Cette théorie bi- ou même tripolaire des origines de
la schizophrénie est compatible avec des explications
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512
De même, certains autres symptômes sont à retenir :
— l'isolement social;
-— l'inadaptation marquée dans les domaines du tra-
vail, des études, de la maison;
- l'inadaptation quant aux soins personnels;
- les bizarreries du comportement;
— l'affectivité émoussée ou inappropriée;
- le discours vague, hermétique ou métaphysique;
- et les bizarreries de l'idéation (superstitions, idées
de télépathie, de référence, de «sixième sens », etc.).
L'ensemble est donc extrêmement varié, et ne
simplifie pas un diagnostic rendu encore plus difficile
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513
symptômes caractéristiques et la persistance de
troubles assez mineurs de l'idéation, du comporte-
ment et de l’affectivité.
Sur le plan évolutif, le DSM distingue quatre types
d'évolution :subchronique (six mois à deux ans) ;chro-
nique (plus de deux ans) ;avec poussées aiguës (bouf-
fées paranoïdes et «en rémission complète » (parfois
sans aucun trouble, forme évolutive correspondant à
une schizophrénie résiduelle asymptomatique. C'est
dans le cadre de cette forme totalement latente, «
blanche »,que certains psychiatres manipulés par leurs
administrations ont voulu faire rentrer des «dissidents
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514
positifs traduisent une perturbation des circuits et
médiateurs cérébraux ; les symptômes négatifs, une
perte de cellules entraînant des modifications struc-
turales au niveau du cerveau.
Il est certain que cette nouvelle classification,
même si elle reste discutée,a une grande importance,
non seulement sur le pronostic de la maladie, mais
aussi sur sa thérapeutique. La schizophrénie de type
positif est mieux traitée par les neuroleptiques que la
schizophrénie de type négatif qui nécessite des neur-
roleptiques faiblement dosés.
Le traitement de la schizophrénie permet de
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Le traitement
515
sur le plan psychopathologique,le coma insulinique,
interprété comme une plongée à travers les niveaux
décroissants de conscience, suivie d'une réémer-
gence, le climat particulier qui entoure le réveil,
créaient des conditions favorables à la psychothéra-
pie qui complétait le plus souvent la cure.
La psychochirurgie
La psychochirurgie, introduite par E.Moniz en 1936 (et
qui lui valut le prix Nobel en 1947),sur une conception
pathogénique de la schizophrénie totalement erro-
née, devait connaître un certain succès pendant près
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Les neuroleptiques
Mais surtout la découverte empirique en 1952 par
J. Harl,J.Delay et P. Deniker des effets sur l'agitation
516
délirante des états psychotiques d'un nouvel antihis-
taminique allait apporter une véritable révolution
dans le traitement de la schizophrénie. C'est à partir
de ce premier médicament que toute une série de
neuroleptiques sont synthétisés et prescrits avec suc-
cès,même s'il a été prouvé qu'ils restaient incapables
de guérir définitivement les schizophrènes.
Les psychothérapies
Les diverses psychothérapies qui peuvent s'utiliser se
répartissent en trois catégories : psychanalytiques,
familiales et comportementales.ll faut savoir s’adap-
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517
cripteur de médicaments. L'asilisme est une atteinte
Certains préconisent cette psychique pseudo-
démentielle liée à une
sorte de «cothérapie » afin
hospitalisation prolongée
de préserver le maximum dans un milieu asilaire ou
de neutralité du côté du hospitalier. Une forme
518
Sociothérapie
Enfin, s'il convient actuellement de toujours associer la
chimiothérapie à une psychothérapie dans la prise en
charge d'un schizophrène, il faut savoir les compléter
par une sociothérapie qui va accompagner de très près
la réadaptation du malade. C'est en fait tout le travail
de réhabilitation que va réaliser la sociothérapie même
si elle est parfois considérée comme secondaire par
rapport aux deux autres volets de la prise en charge.
C'est dans le cadre de multiples structures dites «de
réadaptation » qu'elle va se réaliser :foyer de postcure,
appartements et ateliers thérapeutiques, centres d'aide
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519
Secrets de famille
Beaucoup d'entre nous portent un secret.
Anciens secrets remontant parfois à
plusieurs générations, dont les effets
perturbateurs se perpétuent dans
l'inconscient familial ; secret personnel,
en quelque sorte actuel, de l’un ou l'autre ;
secret connu ou seulement pressenti :
de quel poids pèsent-ils sur nous ? Et ne
risquent-ils pas de passer de nos épaules
sur celles de nos enfants ? Faut-il les taire
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520
ler de cette chose, mais peut- Une maladie
être ne le dois-je pas», ou psychosomatique peut
naître d’un secret trop
bien : «J'ai envie d'en parler,
lourd. À la fin du
mais j'ai peur de faire du mal,
x siècle, en pleine
ou d'attenter à la mémoire de vogue du magnétisme,
quelqu'un »,etc.Toutes les fois le marquis de Puységur
où nous sommes ainsi partagé entreprit de soigner
les gens de son village par
par un secret, il y a souffrance
le sommeil hypnotique.
non seulement pour nous- Il constata que des malades
même, au point parfois de assez bénins se délivraient,
générer une maladie psycho- sous hypnose, de secrets
somatique, mais pour notre qui les empoisonnaient
littéralement, et se
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à tous et à tout moment. Ce qui définit le secret,
c'est à la fois que quelque chose d'important n'est
pas dit et qu'il est interdit de comprendre que ce
n'est pas dit.
SECRET PRIVÉ
ET SECRET SOCIAL
Tous les traumatismes n’engendrent pas forcément un secret.
Il est, en effet, toujours possible d'élaborer et de surmonter
un traumatisme. Mais la plupart des secrets sont liés à un
traumatisme non surmonté. Il peut s’agir d’un traumatisme
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522
trier,
ou d'anciens déportés qui ne peuvent faire res-
surgir l'horreur. Quant à ce qu'on appelle le non-dit,
ce n'est qu'une autre façon de désigner le même
drame. Mais dans tous les cas, l'enfant confronté au
mur du silence grandit avec l'impression qu'il est
tenu à l'écart de quelque chose d'important, pour
son parent ou pour lui-même, et qu'il est condamné
à essayer de le deviner en devant faire, en plus,
comme s'il n'avait rien vu!
523
des sensations et des états du corps en relation avec
une expérience forte, mais sans pouvoir lui confir-
mer la nature de ce qu'elle éprouve et encore moins
lui en expliquer la raison. Ses attitudes et ses gestes
peuvent notamment entrer en contradiction avec
les mots qu'elle prononce, mais aussi entre eux, et
être même parfois totalement déplacés par rapport
à la situation. Une mère qui regarde son enfant en
souriant cesse soudain de sourire et s'assombrit,ou
bien un père qui tient son fils sur ses genoux en
regardant la télévision se raidit soudain et l'écarte
de lui. De tels changements brutaux d'attitude, de
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524
Le drame de l'enfant
qui pressent un secret
Sous l'effet du secret qu'il pressent, celui de sa nais-
sance par exemple, l'enfant est amené à couper en
deux sa personnalité. D'un côté, il est obligé d'ap-
prendre à repérer l'existence du secret douloureux à
de multiples indices, de manière à ne pas courir le
risque de confronter trop brutalement son parent à
cette zone douloureuse de sa personnalité.
Mais, d'un
autre côté, il est obligé de faire comme si ce secret
n'existait pas. Un tel partage de sa personnalité a des
effets immédiats.ll apprend à cacher ses sentiments,
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525
Ceux-ci ne peuvent pas imaginer que les bizarreries
de leurs parents sont liées à un secret,etils en conçoi-
vent une conception du monde désespérée sur
laquelle peuvent se développer des troubles appa-
remment dénués de tout sens, comme la toxicoma-
nie ou la délinquance. Enfin, chaque génération
confrontée à un secret qu'elle ne maîtrise pas a ten-
dance à construire ses propres secrets en réaction.
Après la troisième génération, le souvenir du secret
initial est effacé, mais de nouveaux secrets sont appa-
rus. Les enfants qui grandissent dans une famille à
secret deviennent souvent à leur tour des adultes qui
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créent...
de nouvelles situations de secret! Commeils
ne peuvent pas maîtriser les secrets dont ils sont vic-
times, ils tentent d'en créer d'autres qu'ils puissent
contrôler ! Ainsi existe-t-il de véritables «familles à
secrets » dans lesquelles l'origine du secretinitial s'est
perdu, mais où la règle du secret perdure. Ainsi, un
secret de famille anodin - ou que tout le monde
connaît et fait semblant d'ignorer - en cache bien
souvent un autre, qui a pu être très grave, dans les
générations précédentes. De telles familles engen-
drent parfois un créateur dont la force est de nous
faire croire aux histoires qu'il raconte...et aussi, éven-
tuellement, de grands dissimulateurs qui peuvent
mettre leur maîtrise du non-dit au service d’une car-
rière, d'une cause ou d'un parti.
Lourds ou véniels, tus de volonté délibérée ou
inexprimés faute de recul, de maturité suffisante ou
de mots pour les dire, bons ou mauvais, les secrets
526
sont chose courante.lls peuvent être pernicieux, mais
il faut aussi savoir qu'ils ne s'inscrivent pas dans une
fatalité :leurs effets sont transmis un peu tous lesjours
à travers les diverses communications familiales, ver-
bales et non verbales. Parler de ce que l'on sait - et
savoir dire que l'on ignore ce que l'on ne sait pas -est
le meilleur moyen d'en protéger nos enfants. &
527
Sexualité (la)
Plus qu'autrefois, la sexualité est vécue
comme une voie possible pour se trouver
soi-même, pour mieux explorer les arcanes
de la relation aux autres et pour développer
le sens de la personne humaine.ll ne suffit
pas d’avoir une sexualité, encore faut-il qu'elle
nous apporte un vrai bonheur ou, du moins,
d'authentiques satisfactions. Alors que faut-il
faire, ou ne pas faire, pour qu'elle soit source
de mieux-être et d’accomplissement ?
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528
l'autre «objet » de notre amour, elle se conjugue
donc au singulier depuis la petite enfance, et passe
par diverses étapes de développement.
De l'enfance
à l'adolescence
Le développement libidinal de l'enfant connaît dif-
férents stades tels que le stade oral, le stade anal, le
stade phallique,où la source de la pulsion se déplace
de la bouche vers les organes génitaux, et la satis-
faction provient alors de la masturbation.
Tous ces
stades vont déjà constituer des éléments dans la
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529
Quand vient
l'âge adulte
L'adulte à son tour connaît différentes transitions,
des
crises, des changements dus à son vieillissement. À
travers tous ces éléments, comment avoir une sexua-
lité heureuse, s'épanouir personnellement et en
couple ? Comment parvenir à garder un équilibre au
fil du temps ? La question se pose généralement pour
un couple hétérosexuel, mais aujourd'hui nous
devrions élargir le champ et inclure les couples
homosexuels ou bisexuels.
La relation sexuelle implique un climat de
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Les grandes étapes
du couple
Après la période d'intimité fusionnelle de la ren-
contre, les premières années de vie commune sont
souvent l'occasion du développement de l'intimité,
mais également de luttes de pouvoir dans le couple
où l'on voit alterner des périodes d'intimité et de
retrait. La grossesse et la naissance d'un enfant met-
tent souvent à rude épreuve le concept d'intimité :
la femme, tout à son dialogue avec son futur enfant,
peut vivre les demandes émotionnelles de son
époux comme une véritable effraction. L'introduc-
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531
SUIVRE
SA PERSONNALITE
En aucun cas l’épanouissement sexuel ne peut suivre une
recette miracle qui serait «fléchée » par certains points
incontournables. La sexualité est tout à fait personnelle et
doit suivre sa vraie nature en équilibre avec ses croyances et
son vécu. M
Les conditions
de l'épanouissement
I convient d'être vigilant sur les éléments qui figent
les couples dans un réseau de malentendus, de
déceptions, de menues rancunes, où l'élan sexuel
s'étiole et ne suffit plus à combler les vides, tant l’en-
nuiest incompatible avec l'érotisme! Mais ilimporte
532
aussi de préserver son intimité, et donc d'éviter les
écueils que l’on peut observer aujourd'hui, comme
parler de sa sexualité sans retenue, parfois même
l'étaler au grand jour. La sexualité est une affaire pri-
vée, et le but n'est pas qu'autrui vous pense accom-
pli mais que vous soyez bel et bien authentique avec
vous-même.
SEPT CONSEILS
POUR MIEUX S’AIMER
— Apprendre à communiquer et à écouter son partenaire. Plus
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533
affectif et sexuel doit trouver sa réalisation au plus
proche de l'idéal, mais dans la réalité de la vie quo-
tidienne. &
534
Sexualité (les troubles de la)
L'homme est le seul animal capable de
transformer sa sexualité, de la détourner de
son but procréatif originel pour en tirer du
plaisir. La sexualité est l’un des fondements
de la nature humaine, elle structure
la personnalité. Depuis les années 1970, elle
Grandes
questions.
a beaucoup changé, notamment pour
les femmes, qui, libérées des contingences
procréatrices, ont revendiqué le plaisir
sexuel qui leur avait été de tout temps
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535
forme, la santé et la sexualité épanouie. Cette omni-
présence du sexuel dans l'univers de la consomma-
tion entraîne, de près ou de loin, de massives inhibi-
tions ainsi qu'un biais dans la construction d'un rap-
port authentique à sa sexualité.
536
Ne pas confondre
désir et plaisir
Nous pouvons considérer le désir sexuel comme une
pulsion qui s'alimente principalement par le fantasme,
mais également par la personne susceptible d'éveiller
en nous des stimulations sensorielles. Pour qu'il y ait
désir, il faut qu'il y ait quelque chose à désirer!
LE POINT «G »
Le point «g» n’est pas un point mais une zone qui se situe
dans le premier tiers du vagin, à sa partie antérieure. Sous
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537
plus important chez lui que chez elle. Alors que
l'homme pense au «sexe », la femme rêve d'amour.
Quant au plaisir sexuel, c'est une expérience per-
sonnelle ayant comme caractéristiques une montée,
une phase paroxystique, une phase de résolution et
une phase de détente. Il crée un état de tension
engendrant une envie de faire l'amour dont la réali-
sation procurera du plaisir. Lors du rapport, les
caresses et les baisers des préliminaires procurent du
plaisir et amène à ce que nous appelons l'«orgasme »
(ou l'extase ou le coït), qui représente la phase
paroxystique dans l'acte sexuel. Il s'agit d'une expé-
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538
du plaisir, mais cette pulsion s’alimente à deux sources :
une source interne, le fantasme, comme l’assurent
les psychanalystes — et la perception hallucinée du biberon chez
le nourrisson en est une bonne illustration ; mais également
une source extérieure, représentée par un objet réel susceptible
de stimulations sensorielles — la vision, la voix, le contact,
le parfum, tous les facteurs capables d’éveiller en nous
des réactions génitales périphériques. M
Des symptômes
et des causes
La perturbation du désir se manifeste par des symp-
tômes sexuels : impuissance érectile, impossibilité
d'éjaculation, impossibilité d'atteindre l'orgasme,
539
vaginisme (contraction douloureuse du vagin), dys-
pareunie (douleurs de la femme pendant le rap-
port). Cependant, des symptômes plus généraux
peuvent en cacher l'inhibition, tels que fatigue,
migraine, maux divers, douleurs lombaires.La cause
est souvent psychologique, mais cependant 20 %
des dysfonctions sexuelles sont dues à des causes
organiques.
Parmi les causes de l'absence de désir et de plai-
sir sexuel, on note que certaines personnalités déve-
loppent, à partir de leur vécu infantile et de leurs
aménagements éducatifs,un blocage de l'imaginaire
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540
centes les plus fréquentes : Le stress professionnel est
les premières expériences à la source des difficultés
sexuelles non satisfaisantes; d’Éric, âgé de 40 ans. À
cause de ce stress, il a perdu
une répétition d'échecs
tout désir sexuel. Sa prise en
dans le couple, qui crée un charge a révélé une grande
climat d'insatisfaction et de difficulté à se positionner
frustration permanentes où dans son milieu
professionnel, mais
le rapport sexuel n'apporte
également familial. Son
plus rien ; des peurs,comme changement de situation
la peur de la pénétration a provoqué un choc
occasionnant des douleurs émotionnel mettant en
à la suite d'une infection lumière toutes ses difficultés
personnelles et
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gynécologique,
d'un accour-
relationnelles dans sa
chement ; une mésentente famille. «je me suis toujours
conjugale qui entraîne une senti inférieur à ma femme,
dysharmonie sexuelle avec mais j'arrivais à ne pas le
baisse, voire absence de montrer, à le gérer assez
bien. Le problème
désir. À l'inverse, un désir
professionnel m'a
trop envahissant d'un des complètement remis en
partenaires (l'homme parti- question, et je me sentais
culièrement),
des demandes moins que rien devant ma
femme, j'avais peur qu’elle
trop fréquentes provoquent
me quitte. »
chez le partenaire, principa-
lement la femme,le sentiment d'être submergé et de
ne plus jamais pouvoir exprimer son envie. Enfin, le
stress professionnel, la dépression, un climat man-
quant de tendresse et de sécurité, une routine, un
manque d'imaginaire érotique et de fantaisie jouent
en défaveur de l'épanouissement et entraînent un
désinvestissement massif de la sexualité.
541
sans tarder
Il est important de consulter dès que les premiers
symptômes apparaissent plutôt que de laisser les dif-
ficultés envahir progressivement votre vie. Des méde-
cins, sexologues et psychologues sont là pour vous
éclairer et pour vous orienter vers le traitement adé-
quat.Il en existe de plusieurs sortes. Ce sont, sauf cas
particulier,
des thérapies brèves qui s'adressent à l'in-
dividu ou au couple, et donnent de bons résultats.
L'enjeu est important : une sexualité heureuse
est à la fois un facteur d'épanouissement personnel
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542
Solitude (13)
Nous croyons parfois vivre seul, alors que nous
abritons des occupants ou des envahisseurs
installés à demeure, qui nous exilent en
quelque sorte nous-même. Ainsi certaines
personnes restent habitées de fantômes,
blessées par des pertes, des séparations,
des abandons.. ou fascinées par des illusions
et des leurres non viables, telle la recherche
"Grandes
questions.
TT"exigeante de l’âme-sœur, de la femme
ou de l’homme de sa vie, de la perle rare.
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543
squattent de l'intérieur, et nous empêchent d'aller
vers l'autre qui parasitent l'ouverture et la recherche
vers autrui et ne permettent pas de trouver un
espace de disponibilité vers une nouvelle relation
envisagée et choisie.
544
Ces souffrances sont comme des langages ou
même des cris, pour tenter de traduire l'impuissance,
le désespoir, la détresse de celui qui se noie dans sa
propre solitude.
Être aimé
pour exister ?
Une exploration sur l'origine de ces douleurs et de
ces peines de cœur nous permet de regarder et d'en-
tendre ce qu'elles peuvent nous révéler des manques
et des trop-pleins qui font que, faute de nous aimer
nous-même, nous investissons toutes nos énergies
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545
La connaissance de soi est à considérer dans la
trajectoire et l'écoulement du temps, à travers le
renouvellement que constituent les multiples nais-
sances qui jalonnent une existence. En découvrant
que la vie n'est faite que de rencontres et de sépara-
tions,avec lesquelles nous pouvons nous construire,
nous développer ou encore nous détruire ou engran-
ger un cycle de répétitions mortifères.
En acceptant quelques-uns des repères proposés
dans un ouvrage récent (le Courage d'être soi), nous
pouvons apprendre à être un meilleur compagnon
pour nous-même. Afin de devenir celle ou celui que
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nous sommes,
en agrandissant le meilleur de nous.
en nous. Car la pire des solitudes n'est pas d'être seul,
c'est de s'ennuyer en sa propre compagnie.
Une solitude
qui vient de loin
La solitude est au cœur de l'humanité de tout être
humain. C'est elle qui nous rend vulnérable et dyna-
mique pour partir à la recherche des ancrages néces-
saires à notre existence.
Solitaire dès la naissance, c'est notre lot à cha-
cun. La solitude ni douce ni amère, toujours à l'affût
en nous,commence tôt, dès la naissance au moment
de la séparation d'avec celle qu nous a porté dans
son ventre et parfois même avant, au moment de la
conception durant toute la gestation.
Nous savons aujourd'hui qu'il y a beaucoup de
conceptions de type gémellaire où deux ovules
546
seront fécondés, mais dont un seul, le plus souvent,
sera viable. Le survivant de cette aventure, inscrit
dans son corps l'abandon dont il a été l'objet,et une
importante partie de son existence se construira
dans une grande solitude, parfois même autour de la
recherche vaine, et le plus souvent vouée à l'échec,
de l'âme sœur.
Mais la solitude la plus forte et la plus banale com-
mence à la naissance, dés la sortie du ventre. Sépara-
tion, différenciation, perte d'un milieu bienveillant tant
par la qualité de ses réponses (on n'a pas besoin de
faire des demandes pour être comblé) que par la glo-
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547
par la suite soit une accommodation,une intégration
pour pouvoir l'accepter, soit l'enfermement dans une
résistance acharnée pour en nier l'évidence et l'im-
pact.
Chacun d'entre nous,à l'aide de son imaginaire
va occuper, meubler sa solitude de constructions
diverses et la peupler,l'animer de scénarios inventés,
reinventés, visités et revisités sans fin.
LE CAS
DE L'ENFANT UNIQUE
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C’est une solitude à deux visages. D’un côté un enfant qui sera
entouré, choyé, objet d’une attention soutenue et quelquefois
envahissante de la part de ses parents ; de l’autre côté, ce même
enfant qui éprouve un manque, une absence, un vide lié
à des non-stimulations et qui va se réfugier dans des jeux,
dans un imaginaire avide de partages.
L'enfant unique est rarement seul dans sa tête, il est
accompagné de héros, soutenu par des personnages
fantastiques, magnifiques et vulnérables comme lui, qui vont le
guider, l'accompagner dans les méandres de sa vie d’enfant.
Même s’il ne réclame par toujours un frère ou une sœur,
l'enfant unique peut s’en attribuer un, l’inventer, le faire vivre
près de lui et partager beaucoup avec lui pour nier sa solitude.
548
La socialisation en marche nous intègre,et nous
avons de nouveau le sentiment de faire partie inté-
grante d'un tout.
Cette intégration, favorisée par la demande tout
aussi insistante de toutes les autres solitudes qui
nous entourent va être couronnée de succès pour la
majorité d'entre nous. Cet agglomérat de solitudes
niées, rejetées ou assumées se trouvera cimenté, lié
par l'éducation, l'école, les loisirs et plus tard par le
monde du travail, les rencontres amoureuses, la
construction d'un couple ou d'une famille.
La solitude, à tout moment de l'existence, n'est
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549
Solitudes choisies
et solitudes imposées
Il y a plusieurs sortes de solitude : solitude choisie,
imposée ou apprivoisée.
Solitude choisie, feutrée, qui peut se remplir d'at-
tentions,
de soins et parfois d'amour pour plus néces-
siteux que soi-même.Solitude oblative pour se rendre
disponible, utile à ceux qui sont plus mal lotis,qui n'ont
pas eu la chance, eux, d'avoir des réponses à leurs
besoins essentiels, qui sont plutôt dans la survie que
dans la vie et pour lesquels il convient de se dévouer
en renonçant à une vie sociale, familiale ou intime. Soli-
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550
pour les autres. Alors je les tenais à distance pour les
protéger de ce que je croyais être ma méchanceté.»
LA SOLITUDE
DE L'ENFANT NON DÉSIRÉ
Celui ou celle qui s’est senti non désiré ou attendu comme
garçon alors qu’il arrive comme fille (ou l'inverse) éprouve
souvent une sensation de solitude qui va peser comme une
chape très lourde sur la plupart de ses actes et relations.
Un sentiment de non-appartenance, qui lui donne l'impression
de ne pas avoir de place, de ne pas trouver un espace d'accueil.
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551
sanatorium d'altitude, j'étais plus seul que sur une île
déserte. Avec une équipe composée de huit assistants
qui avaient chacun sa propre vie, j'avais la paix... »
La solitude choisie est souvent défensive, elle
vise à protéger non seulement des malheurs à venir,
mais aussi une image de soi :« Très tôt j'ai voulu leur
montrer que je n'avais besoin de personne, que je
pouvais m'en sortir tout seul. »
«J'ai appris à ne rien demander, car après il faut
rendre,sinon on se sent en dette et redevable envers
tout le monde... ».
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La solitude protectrice
«Ma mère me l'avait bien dit, qu'il ne faut jamais faire
confiance à une femme. Oh elle! ce n'était pas une
femme, c'était ma mère. Quand je suis tombé amou-
reux de ma collègue de travail, elle a tenté de me
mettre en garde.
Je n'ai pas voulu l'écouter. Deux ans
après mon mariage, ma femme me trompait avec un
autre collègue.
J'ai décidé qu'on ne m'y reprendrait
plus.» Après un échec amoureux,une déception sen-
timentale, une perte ou un abandon, des conduites
d'autoprivation peuvent se mettre en place et mener
à une solitude férocement et tenacement défendue.
Ainsi, tel homme choisit la solitude pour ne plus
être confronté à la souffrance de la trahison ou de
l'abandon.En pensant qu'il ne peut se permettre de
traverser une nouvelle fois cette épreuve, il va se
construire un cocon, blockhaus relationnel, dans
lequel il ne laissera pénétrer personne.Sa solitude ne
552
lui pèsera pas, chaque jour sera un combat gagné
contre le malheur possible d'être aimé, choisi et trahi.
«Je n'avais pas choisi de vivre seul, mais quand
j'ai accepté ce poste à l'étranger,
j'aicompris que ce
choix allait m'imposer un isolement qui allait condi-
tionner toute mon existence... »
«Si j'avais seulement imaginé toute la solitude
que supposait une détention dans une prison aussi
déshumanisée que celle qui m'a accueillije crois que
je n'aurais jamais commis de délits ! »
La solitude recherchée.
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553
comme des cadeaux.» La solitude sera également
recherchée au moment d'une crise, d'un change-
ment d'état affectif.
«Après la mort de ma mère, comme pour pan-
ser la blessure de n'avoir jamais pu la rencontrer
comme maman,
j'ai eu besoin d'être seul. Je ne sup-
portais pas la présence, même attentionnée d'un
proche.
Tel un animal blessé,je devais lécher mes
plaies avant de pouvoir revenir dans le monde. »
La solitude ainsi choisie permet une meilleure
rencontre avec soi-même, sans parasitage extérieur.
Pour certains, il y a aussi la nécessité de prendre
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que nous ne sommes pas seul puisque nous vivons
et partageons un territoire, des projets de vie avec
un compagnon ou une compagne
; alors justement
cette relation est parfois dévitalisée, il n'y a plus
d'échanges sinon une cohabitation de fait imposée,
subie et parfois haïe.
La solitude à deux, faite de silences, de tensions,
de non-dits est éprouvante et souvent stérilisante.
Elle mine avec des frustrations rentrées, indicibles,
elle est chargée de ressentiments, de pensées mal-
saines qui empoisonnent le quotidien.
«Mon mari pense que j'ai tout pour être heureuse,
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555
Dans certains couples la solitude se nourrit de
l'incompréhension, des malentendus de l'incom-
munication, des frustrations et des ressentiments
qui alimentent des forces d'éclatement qui vont
détruire toute velléité de rapprochement.Elle sera
chez certains pathétiquement combattue quand
ils vont tenter de susciter des relations fictives
autour d'échanges vides, plats ou de conflits sans
contenus qui n'ont de signification que de remplir
un vide, de combler un néant de silence et de non-
dits.
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Et, enfin,
le solitaire heureux
Le solitaire heureux reste une espèce moins rare
qu'on le croit, même si on ne le croise pas dans les
salons, qu'on a peu de chance de le rencontrer dans
le métro ou dans les rues remplies d'anonymes des
grandes métropoles.Il est plutôt de type bucolique
et secret, aimant la campagne et la nature, fréquen-
tant les bibliothèques et les musées.
Pour l'écrivain C.Bobin, la solitude se situe entre
grâce et malédiction. Le solitaire heureux est une
espèce qui se protége des innombrables pollutions
relationnelles qui pourraient lui gâcher le bonheur
d'être un bon compagnon pour soi.La solitude habi-
tée par la présence d'objets aimés, par des souvenirs
dépouillés de regrets et de nostalgies, par des rêves
et des projets en devenir. La solitude ainsi irriguée
est une ferveur envers la vie.
556
Pour beaucoup l'antisolitude serait l'amour.Non
pas un amour de remplissage pour combler un vide,
une carence ou une insuffisance à se relier aux autres,
mais un amour donné et reçu qui refermerait les
bords d'une plaie appelée «esseulement », qui dyna-
miserait un présent en expansion.
Ainsi, la solitude heureuse tel un navire libre navi-
guerait sur les flots de l'attente ouverte à l'inconnu,
accueillante ou plus réservée à l'imprévisible.Cette soli-
tude ouverte deviendrait la matrice nourricière d'une
rencontre possible avec le meilleur de soi-même.
La solitude sera aussi recherchée par tous ceux
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557
Sommeil (le)
La question fait bien souvent partie des rites
de salutation matinale : « Bonjour, as-tu bien
dormi ? » Si la réponse est «oui»,
le partenaire affiche une mine intensément
satisfaite. Si c'est «non », il y a de fortes
chances pour qu'il soit grognon
ou apathique. Le sommeil joue un rôle
fondamental dans notre équilibre et notre
santé. Mais c'est seulement depuis
les années 1950 qu'on a commencé à élucider
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558
influencée par les stimuli venus du monde extérieur.
Cependant des éléments également présents dans
le cerveau inhibent cette activité ; le sommeil suc-
cède donc à l'éveil, tandis que des agents neuro-
transmetteurs, comme la sérotonine ou la noradré-
line, influent sur sa qualité.
Le déroulement du sommeil est aujourd'hui
mieux connu, grâce à un système d'investigation très
pointu, nommé «enregistrement polygraphique du
sommeil ».1| permet d'enregistrer simultanément plu-
sieurs paramètres physiologiques qui se modifient
pendant le sommeil.ll s'agit notamment de l’électro-
encéphalogramme, qui mesure l'activité électrique
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DE L’'IMPORTANCE
DE LA CHRONOBIOLOGIE
Le rythme du sommeil est habituellement circadien, c'est-à-dire
qu’il s'intègre dans un cycle de vingt-quatre heures incluant
de nombreux synchroniseurs physiologiques - comme le jour
et la nuit, les variations de température — ou bien sociaux —
comme l'alternance travail-repos. Une horloge biologique,
559
structure anatomique située au niveau du noyau cérébral
suprachiasmatique, semble responsable de l'alternance veille-
repos. Lors d'expériences d'isolement temporel, par exemple
dans une grotte, dans le noir et sans repères de temps, on
observe très souvent une modification du rythme veille-sommeil
qui dépasse vingt-quatre heures, tandis que la phase d'éveil
s’allonge. Les chronobiologistes, qui étudient le rythme
des grandes fonctions de l'organisme, s'intéressent de très près
à ces expériences. M
Le grand calme
du sommeil lent Bien que le sommeil
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560
caractérisée par un ralentissement de l’activité élec-
trique cérébrale, par l'absence de mouvements ocu-
laires rapides, et se subdivise en quatre stades selon
le degré de ralentissement, entre le sommeil lent
léger (stades 1 et 2) et le sommeil lent profond
(stades 3 et 4), qui vont de l’'endormissement au som-
meil profond. Le stade 1 (l'endormissement) corres-
pond, en fait, à une période de transition extrême-
ment courte entre l'éveil et le sommeil proprement
dit, au cours de laquelle on peut observer de lents
mouvements des yeux (des hallucinations peuvent
se produire).Les stades suivants mènent vers un som-
meil plus profond. L'activité mentale est alors dimi-
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l'ensemble des phénomènes d’'assimilation. Par
exemple, il survient au moment du pic d'hormone
de croissance.
L'activité
du sommeil paradoxal
La phase de sommeil lent est indispensable à la sur-
venue de celle qui lui succède :le sommeil paradoxal
n'occupe que 20 % du temps de sommeil en fin de
nuit. On pourrait même dire qu'elle prépare l'orga-
nisme à son intense activité.
Chez l'adulte,le sommeil paradoxal représente un
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562
soit environ huit heures par jour, puisque le nouveau-
né dort presque seize heures par jour, et elle occupe
à la naissance la moitié du sommeil total. Cette rela-
tion entre l'âge et la quantité de sommeil paradoxal
permet de bâtir l'hypothèse que ce dernier est lié à
la maturation postnatale du système nerveux cen-
tral ainsi qu'à la nécessité de mémoriser les acquisi-
tions nouvelles.
D'une façon générale, la privation de sommeil
paradoxal entraîne, au bout de quelques jours, l'ap-
parition d'anxiété, d'irritabilité, de troubles de l'atten-
tion et de la coordination motrice. Dans le dévelop-
pement des espèces, son apparition correspond à un
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563
Les hypothèses sur les fonctions du sommeil
paradoxal sont donc nombreuses. Elles portent
essentiellement sur sa fonction réparatrice de la
machine neuronale ; sur son rôle dans la maturation
du système nerveux et la mise en place, puis l'acti-
vation régulière des programmes de comportement
propres à une espèce ;sur son rôle privilégié dans le
traitement des informations acquises à l'état de veille.
Et, enfin, dans le déchargement des pulsions, l'inhi-
bition des souvenirs gênants et la production des
rêves dont on sait quelle place ils occupent, depuis
S. Freud, dans l'exploration de l'inconscient.
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À chacun
ses propres besoins
Les uns dorment peu, les autres beaucoup ; cela varie
selon des caractéristiques génétiques, le mode de
vie et l’âge, alors que la géographie, le climat, les
heures choisies pour le repos semblent sans
influence. L'adulte jeune dort de sept à huit heures
par nuit. Mais un «petit» dor-
meur peut se contenter de six Les capacités
intellectuelles ne
heures, alors qu'un «grand »
semblent nullement liées
dormeur devra passer plus de aux besoins de sommeil
neuf heures aux abonnés des uns et des autres.
absents pour se sentir bien le La preuve : Pline le Jeune,
lendemain. || n'y a nulle Napoléon, Victor Hugo
à : ne dormaient que de troi
conclusion à en tirer sur les "ns q : k
à cinq heures par nuit.
capacités intellectuelles des Mais il fallait dix heures
uns ou des autres. ou plus à Einstein !
564
Alors que l'importance du sommeil paradoxal du
début de la vie correspond à la maturation du sys-
tème nerveux central du nouveau-né, l'organisation
ultérieure du sommeil subit l'influence des rythmes
sociaux, de la nuit et du jour, des heures de travail et
de repos. Avec le vieillissement s'observe une dimi-
nution du sommeil lent profond. La capacité à rester
endormi diminue,les éveils en cours de nuit sont plus
fréquents, et, si on passe autant de temps au lit, on y
dort moins,et l'efficacité du sommeil diminue.Cepen-
dant, les différences entre individus persistent. Des
mesures effectuées chez des volontaires âgés en
moyenne de 60 ans montrent que, si le temps moyen
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565
Sommeil (les troubles du)
Le sommeil est un besoin élémentaire, aussi
important pour la santé et le bien-être que
l’air, l'eau ou la nourriture. Voilà pourquoi ne
pas ou mal dormir nous perturbe tellement.
Certaines insomnies sont ponctuelles.
Mais, lorsque l’insomnie chronique s'installe,
elle doit être traitée sérieusement.
566
sur une durée prolongée est actuellement décon-
seillée, notamment à cause des risques d’accoutu-
mance ou de dépendance. Et l’on peut penser à
d'autres moyens thérapeutiques.
567
vise à réduire ces facteurs favorisants.
Terreurs nocturnes. Le dormeur se réveille dans un état
de frayeur au cours du premier tiers de la nuit. Des signes
neurovégétatifs accompagnent l'accès (transpiration, rythme
respiratoire et pouls accélérés). La prévalence des terreurs
nocturnes serait de 1 % à 4% chez les enfants de moins
de 12 ans. Elles sont rares chez l'adulte. (Voir encadré ci-contre)
Autres parasomnies : somniloquie (parler pendant le sommeil),
énurésie (uriner pendant le sommeil), bruxisme (grincer
des dents), mouvements rythmiques à l’endormissement.
Pourquoi on dort
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si peu ou si mal
Un des modèles théoriques de l'insomnie chronique
identifie trois ensembles de facteurs:les facteurs pré-
disposants, les facteurs déclenchants et les facteurs
d'entretien ou perpétuants.
Les facteurs prédisposants sont ceux qui ren-
dent certaines personnes plus vulnérables que
d'autres vis-à-vis de l’insomnie.lls existeraient avant
même que le patient ne commence à avoir des pro-
blèmes avec son sommeil. Des traits de personnalité,
une tendance à l'anxiété et à l'hypervigilance, un
émoussement des processus homéostatiques du
sommeil, un dysfonctionnement de l'horloge biolo-
gique interne, éventuellement lié à des facteurs
génétiques, sont considérés comme des facteurs
prédisposants.
Le stress lié à certaines situations, des change-
ments au niveau des rythmes biologiques et/ou de
568
l'environnement, la survenue d'une maladie, l’ac-
centuation de troubles psychiques, ou encore cer-
tains médicaments sont considérés comme des fac-
teurs déclenchants.
Parmi les facteurs perpétuants, on trouve la
consommation de caféine et d'alcool, les siestes en
cours de journée, le conditionnement, l'augmenta-
tion du temps passé au lit, l'anxiété de performance
et une surestimation des conséquences de l’insom-
nie. L'ensemble des facteurs qui précèdent peut favo-
riser l'évolution d'une insomnie aiguë vers une
insomnie chronique.
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569
Les mesures préventives passent par une hygiène du sommeil
(ne pas laisser les enfants dormir dans la chambre des parents
après le 6e mois, respecter les horaires de coucher, le calme,
aider l’enfant à s'endormir par une présence rassurante et
calme, au besoin en racontant une histoire). Parfois, la
psychothérapie est indispensable. B
Les thérapies
comportementales
Les thérapies comportementales visent essentielle-
ment à corriger les réponses inadaptées dévelop-
pées par l'insomniaque face à ses problèmes de som-
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570
Un autre traitement, par restriction de sommeil,
repose sur la constatation que,
du fait de leur insom-
nie et pour compenser leur manque de sommeil,
certains insomniaques augmentent le temps passé
dans leur lit, qui devient ainsi supérieur à leur besoin
réel de sommeil. Pour un patient donné, cela se tra-
duit par une incohérence entre le temps que le
patient indique passer au lit et la durée du sommeil.
On lui donne alors pour consigne de limiter le
temps qu'il passe au lit avec deux réserves : d'abord,
le temps passé au lit ne doit jamais être inférieur à
cinq heures ;ensuite,la diminution de ce temps doit
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Les thérapies
cognitives
Différent des thérapies comportementales, le traite-
ment cognitif repose sur l'existence, chez l'insom-
niaque chronique,
de croyances inadaptées à propos
du sommeil. La restructuration cognitive est une
technique dans laquelle il est demandé aux insom-
niaques d'identifier leurs croyances personnelles au
"571
sujet de l'insomnie ; on leur apprend alors à prendre
en considération d'autres croyances plus ration-
nelles. Les thérapies cognitives combattent l'hyper-
vigilance et les facteurs de personnalité qui prédis-
posent certains sujets à l'insomnie.
Un autre outil,
la relaxation
L'objectif des thérapies de Le biofeedback est une
relaxation consiste à réduire technique comportementale
visant, dans un dessein
la tension et l'anxiété liées
thérapeutique, à établir un
au sommeil. Sont incluses
autocontrôle sur certaines
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572
Stérilité et ses palliatifs (la)
Il est devenu habituel de rencontrer des couples
qui se heurtent à une stérilité involontaire après
avoir vécu pendant une quinzaine d'années une
période de stérilité volontaire. Situation très
paradoxale et particulièrement difficile à vivre.
randesOn le comprend
questions... d'autant plus qu’au contexte
Gran
__ médical s'ajoutent les dimensions sociologique
et psychologique de l'infertilité.
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573
temps a passé, et qu'une femme, ou qu'un couple,
est moins fertile à 35 ans qu'à 25...
IA : Insémination artificielle.
IAC : Insémination artificielle avec sperme du conjoint.
IAD : Insémination artificielle avec sperme de donneur.
PMA : Procréation médicalement assistée. Æ
Ces enfants
qui ne peuvent pas venir
Pour mieux comprendre les enjeux psychologiques
des diagnostics médicaux de stérilité, il est intéres-
sant de comprendre le problème non seulement à
partir de la cause de l'infertilité du couple, mais aussi
à travers le problème de l'absence d'enfant. La souf-
france du couple, c'est bien, en effet, celle du manque
de ces «enfants qui ne peuvent pas venir », soit parce
que l’un ou l'autre de leurs parents potentiels (ou les
deux ensemble) ont un problème physiologique, soit
parce que ces enfants sont arrivés ou ont été désirés
trop tard dans l'histoire de leurs parents.
574
Les problèmes de stérilité sont,
de nos jours, très
vite (parfois même un peu trop vite...) pris en charge
par la médecine.Ce qui constitue, il faut le souligner,
un immense progrès par rapport à la situation des
générations précédentes,
où les couples qui ne pou-
vaient pas avoir d'enfants devaient soit adopter dans
les bons cas, soit faire leur deuil définitif d'enfant.
Face à la stérilité
masculine
Dans les cas où la stérilité est d'origine masculine, il
existe deux palliatifs. L'un est simple techniquement
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575
clairement formulées telles que «c'est ton père
puisque ton acte de naissance le dit». Or, la psycha-
nalyse, depuis près de cent ans, apprend que l'his-
toire du début de notre vie et les circonstances de
nos origines s'impriment et font effet, parfois dou-
loureusement et dans le corps même, à l'insu du
savoir immédiat.
576
s'agit là d'un «faux légal ».Par l'affirmation d'une filia-
tion identique entre un enfant de filiation classique et
un enfant né par IAD,on gomme à la fois la dimension
existentielle de la stérilité du père légal, la réalité des
inséminations de la mère et l’historicité de la partici-
pation du donneur. Du même coup, la paternité du
père via lAD est fragile,de même que le statut de l’en-
fant vis-à-vis de ce père, dans la mesure où il peut faci-
lement contester cette fausse filiation ne correspon-
dant pas à la vérité.
On s'enferme alors dans un réseau
de secrets de filiation qui deviendront secrets de
famille, ouvrant la voie à des transmissions psychiques
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577
(sur le plan légal comme sur le plan du lien affectif) de
l'enfant procréé artificiellement, dans la mesure où elle
vivra la grossesse et l'accouchement à l'instar de n'im-
porte quelle autre mère. Ce qui ne veut assurément
as direque recevoir un ovocyte 2
à à 7 L'enfant procréé
étranger est anodin, loin de là.Mais, artificiellement, selon
en l'absence d'un recul suffisant le pédopsychiatre
(une centaine d'enfants seulement L. Roegiers, « porte à
ont été conçus de cette manière), son paroxysme
l’'ambivalence du
on constate que les questions liées
statut de l'enfant
au secret et à l'anonymat pèsent actuel : très désiré et
moins lourd que dans les concep- vraisemblablement
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578
UN BILAN RELATIVEMENT MODESTE
Le bilan de la procréation médicalement assistée (PMA) reste
relativement modeste. Selon des statistiques récentes, un couple
sur dix suit des traitements pour des problèmes de fertilité.
En France, sur 800 000 naissances par an, 12 000 enfants
naissent grâce aux techniques de PMA, soit 1,5% des naissances.
On constate 100 000 tentatives de PMA par an. 50 000 par le
biais de l’insémination artificielle, et dont le taux de réussite est
de 8% ; 50 000 par des actes de fécondation in vitro. 20 000
naissances sont dues à des FIV simples (taux de réussite : 15 à
20 %) ; les FIV avec micromanipulation connaissent un taux de
réussite de 30 à 35 %. &
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579
Stress et anxiété
Êtes-vous stressé ou anxieux ? Selon les
épidémiologistes, un tiers de la population
présentera au moins une fois dans sa vie un
trouble anxieux, tandis que, semblerait-il,
60 % des salariés se considèrent comme
stressés. Pour la plupart des gens, d'ailleurs, c'est
la même chose ou, du moins, il n'est pas simple
de différencier ces deux troubles. Pourtant, bien
en comprendre les mécanismes permet souvent
d'en atténuer les effets négatifs.
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580
position de victime :si les facteurs de stress produi-
sent des symptômes, il ne nous reste plus qu'à ten-
ter de les éviter et à nous en protéger.
Heureusement, les choses ne sont pas si simples.
D'ailleurs, dans la vie de chaque jour,nous voyons que
cela ne fonctionne pas de cette façon : le même fac-
teur de stress ne produit pas toujours les mêmes effets.
Prenons, par exemple, deux secrétaires.Elles reçoivent
la même quantité de travail ; eh bien l’une est stimu-
lée, alors que l’autre est, d'emblée, submergée.
Face austress,
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des marges
de manœuvre
Il est donc apparu aux cher- Le coping englobe
cheurs ayant travaillé sur le la manière dont nous
appréhendons le facteur
stress après Selye qu'il n'y a pas
de stress, l'émotion que
de lien direct entre les facteurs cela produit en nous
de stress (stresseurs) et leurs et le plan d’action que
conséquences : les symptômes nous mettons en place
de stress. C'est ainsi qu'a été pour nous y adapter.
introduit le concept de coping.
Pour faire face au stress, chacun d'entre nous
développe une stratégie que l’on appelle le coping.
Sa mise en évidence a deux conséquences essen-
tielles : elle nous sort d’un positionnement dans
lequel nous sommes victimes des facteurs de stress
que nous ne pouvons que subir et nous fait com-
prendre que, quel qu'en soit le facteur, nous avons
une marge de manœuvre pour nous y adapter.
2
581
Dès lors, la question qui se pose est de définir le
bon mode de coping, celui qui ne nous coûte pas trop
cher en symptômes. Les techniques de gestion du
stress visent donc, notamment, à modifier les straté-
gies de coping de notre vie quotidienne trop coùû-
teuses, en sachant que la quantité de facteurs de
stress auxquels nous sommes confrontés est un para-
mètre important à prendre en compte. Lorsqu'ils se
multiplient, la perception d'être débordés dans nos
capacités d'adaptation est fréquente et la sensation
d'être stressés augmente d'autant.
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LE STRESS PEUT
AVOIR DES EFFETS POSITIFS
Si l’on a proposé des thérapeutiques préventives ou curatives
du stress (médicaments, psychothérapie, méthode cognitivo-
comportementale, relaxation, narcoanalyse), le traitement vise
généralement l'effet spécifique de l'agent stresseur. En réalité,
le stress n’est pas toujours pathologique. indissociable
des processus d'adaptation, il n’est pas sans parenté, sur le plan
du développement psychologique tout au moins, avec la notion
d’accommodation de J. Piaget.
L'anxiété,
émotion particulière
L'anxiété est différente du stress. S. Freud a déve-
loppé à son propos deux théories successives.Elles
sont, a priori, très différentes : dans la première,
l'anxiété est une tension physique résultant d'une
582
énergie pulsionnelle qui n'a pas trouvé d'issue ;
dans la seconde, l'angoisse correspond à une situa-
tion de danger réel ou névrotique (inconscient).
Mais aucune des deux n'a complètement emporté
sa propre conviction au point qu'il abandonne l’une
pour l'autre. Il ne les a pas non plus articulées
ensemble.
En réalité, ces théories successives portent sur
des objets différents : dans le premier cas, cela
concerne le mécanisme de production de l'anxiété;
dans le second, le mécanisme d'activation. Or, la
seconde théorie peut être rapprochée de la peur et
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183
sique ou sociale dans laquelle est engagé le sujet).En
revanche, l'activation liée aux agents chimiques, qui
s'opère soit par le système nerveux central, soit par
le système nerveux autonome, relèverait de la
seconde catégorie.
Anxiété normale et
anxiété pathologique
Alors que toute réponse émotionnelle comprendrait
trois composantes : une inhibition de l'activité en
cours, une orientation en direction d'informations à
venir susceptibles de réduire le degré d'incertitude
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584
Est-il normal d'être anxieux ? Oui, évidemment.
L'anxiété est une émotion normale et indispensable
à notre équilibre. Elle nous met en alerte face aux
événements que nous rencontrons. Elle peut aussi
être pathologique. Mais savoir qu'il s'agit d'une
anxiété pathologique ne suffit pas. Encore faut-il
identifier son type et le traitement dépend de ce dia-
gnostic différentiel.
La classification des maladies mentales la plus
utilisée définit clairement certaines formes cliniques
d'anxiété qui sont faciles à identifier, voire à traiter.
C'est le cas des phobies,
de l'anxiété de performance
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COMMENT RECONNAÎTRE
UNE ANXIÉTÉ PATHOLOGIQUE ?
Trois critères sont à prendre en compte :
La durée : si l'anxiété est présente tous les jours pendant
plusieurs semaines (trois ou quatre semaines), c’est un signe
d'alarme.
585
La souffrance : l’anxiété n’est jamais une émotion agréable, mais
lorsqu'elle devient pathologique, elle induit une souffrance
importante
La gêne fonctionnelle : l'anxiété pathologique empêche d’avoir
un fonctionnement normal dans la vie quotidienne.
Ces critères peuvent être évalués par chacun pour soi-même.
Lorsqu'ils sont réunis, il faut aller consulter. 5
586
gagnent, alors que tout semble aller pour le mieux,
et du stress sans anxiété, notamment dans les com-
pétitions sportives.Le stress est un phénomène indlis-
pensable de la vie quotidienne, ne le prenons pas
systématiquement pour de l'anxiété. De même, ne
rendons pas toute anxiété pathologique. &
LQ7
Suicide (le)
Chaque année, 12 000 personnes se
donnent la mort en France.
On estime à
150 000 celles qui le tentent, et de
600 000 à 1 million celles qui risquent de
le faire. Avec une augmentation très
significative depuis le milieu des années
1970 et un nombre de décès supérieur
à celui des accidents de la route,
le suicide, drame humain, est aussi
devenu un véritable problème
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de la société contemporaine.
588
plus souvent comme les éléments qui peuvent pous-
ser un être en détresse à souhaiter mourir et à pas-
ser à l'acte.
La dépression,
risque majeur
Bien que toute conduite suicidaire ne soit pas symp-
tomatique d'un état dépressif authentique, il s'avère
néanmoins que de 60 % à 70 % des sujets qui se sont
suicidés souffraient d'une dépression au moment de
leur décès.
Un état dépressif se caractérise par différents
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589
suicide. La fréquence, l'intensité, l'issue mortelle
potentielle de ces pensées sont très variables. Les
sujets moins gravement suicidaires peuvent ressen-
tir des idées transitoires (une à deux minutes) et
récurrentes (une ou deux fois par semaine).Les sujets
plus gravement décidés peuvent s'être procuré l'ins-
trument de l'acte fatal (une corde ou une arme) et
même avoir identifié le lieu et le moment oùils seront
isolés des autres afin de passer à l'acte. Néanmoins,
il apparaît qu'il n'est pas possible de prédire avec pré-
cision si une tentative de suicide risque d'être accom-
plie par un sujet déprimé ni à quel moment.Les moti-
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D'autres facteurs
de risque
Les maladies mentales sont assurément,
dans 90 % à
95 % des cas, les principaux états favorisant les sui-
cides. Aux troubles dépressifs, où la première année
590
d'évolution comporte le risque suicidaire maximal, il
faut ajouter les troubles anxieux, la toxicomanie, l'al-
coolisme, la schizophrénie, etc.
UN APPEL
AU SECOURS
La tentative de suicide n’est plus considérée aujourd’hui comme
un suicide raté : beaucoup de suicidants sont loin de mettre
dans leur geste une intention destructrice réelle, la finalité
mortelle de ce type d’acte étant bien souvent loin d’être
évidente. Elle a fréquemment le sens d’une demande d’écoute,
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591
aggravant, tout comme les antécédents de suicides
familiaux. Logiquement, l'existence de soutiens
sociaux, la grossesse, le mariage jouent un rôle pro-
tecteur.
La vérité
des statistiques
Les tentatives de suicide sont très majoritairement
le fait des femmes. Mais les hommes y trouvent la
mort deux, trois fois plus souvent. Le risque dépend
de l’âge.ll augmente chezles adolescents et chezles
jeunes adultes.À l'âge de 30 ans, le suicide est la pre-
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592
suicide : ces derniers sont, en règle générale, des
hommes, plus âgés, célibataires, sans travail, habitant
en milieu rural.
593
s'exonérer d’une implication active quand l'un de ses
membres évoque le suicide. Une orientation vers le
médecin de famille ou vers un réseau d'écoute télé-
phonique est utile avant que les choses s'aggravent.
La solidité de la relation thérapeutique avec le méde-
cin, le diagnostic précoce et le traitement adapté de
la dépression sont les éléments principaux de la pré-
vention du suicide.
La restriction de l'accès aux moyens de suicide
(armes à feu, médicaments toxiques) apparaît égale-
ment comme une méthode de prévention :la dimen-
sion d'impulsivité étant très fréquente dans les sui-
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594
Systémique (le courant)
Si, dans le cadre d’une cure psychanalytique,
ns il est toujours question de S. Freud, de C.G. Jung,
LoLIUIIS
LIT
son disciple, bientôt dissident, ou de J.Lacan,
d’autres voies de psychothérapie se sont
ouvertes. Ainsi l'important courant systémique,
qui met en avant la thérapie familiale.
OS
GiiUC
Ji
595
action avec les membres de sa famille. Ils exercent
donc un déplacement de l'intérêt pour l'individu et
son psychisme vers celui, plus large,
de l'individu pris
dans un système, c'est-à-dire son contexte familial.
De nouveaux concepts
Parmi les concepts fondamentaux défendus par
cette approche, on trouve :
- L'importance du contexte en général et du système
familial en particulier,
dans la mesure où un problème
ne peut être compris qu'en référence au milieu
ambiant dans lequel il émerge et se développe. La
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596
mine le présent, il nous faut alors accepter ce dernier,
en renonçant à tout espoir de changement. L'histo-
ricisme naïf conduit, de ce point de vue, à la néga-
tion de toute idée de psychothérapie.
- L'importance de la communication et le fait qu'on
ne puisse pas ne pas communiquer : un comporte-
ment silencieux ou un refus de contact possèdent
donc une valeur communicante. De là, l'intérêt de
ce courant pour les manifestations verbales et non
verbales (gestes, postures, intonations de la voix,
mimiques, etc.) ; par exemple, dans les échanges
mère-enfant, qui peuvent être symétriques ou, au
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contraire, discordants.
- La notion de « double contrainte » ou de «double
lien »,qui tire son origine d'une communication para-
doxale. Des personnes engagées dans une relation
affective, comme c'est le cas dans la famille, peuvent
être amenées à livrer un message double ou ambigu,
comprenant deux ordres contradictoires en même
temps : c'est le fameux « soyez spontané !» quiintime
l'ordre d'adopter un état qu'on ne peut précisément
pas ressentir au moment où ce comportement est
dicté. La personne à qui s'adresse ce message est
donc prisonnière de l'«illusion du choix» qu'on lui
impose.Elle n'a aucun moyen de réagjir,sinon parfois,
lorsque ce type de message perdure,de devenir folle.
La double contrainte ne provoque pas la schizo-
phrénie, mais les troubles schizophréniques appa-
raissent souvent dans les familles où règne ce type
de communication.
597
TRAVAIL EN DUO
Les thérapeutes familiaux travaillent généralement en cothérapie.
Deux thérapeutes participent à la séance, l’un dans la salle
et l’autre derrière un miroir sans tain. Ce dispositif permet
d'élaborer à deux l’histoire de la famille : alors que l’un peut être
pris à témoin dans les mouvements émotionnels de la famille,
l'autre peut conserver ses distances et demeurer plus «objectif». I
598
Le génogramme représente l'arbre généalogique de
la famille actuelle et permet d'interroger l'histoire des
générations précédentes :le rappel des événements
familiaux significatifs déclenche parfois de vives
prises de conscience du caractère répétitif de l'his-
toire familiale.
La sculpturation est une mise en scène non verbale
(par des sculptures) des liens existant au sein de la
famille :distances, relations de pouvoir,conflits et coa-
litions entre les membres sont ainsi décrits.
Les tâches thérapeutiques sont des consignes propo-
sées par les thérapeutes et exécutées soit en dehors,
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599
inconscients, ont généré de nombreuses controverses. Débats
d'idées et polémiques battaient déjà leur plein du vivant
de Freud, avec un ensemble de dissidents comme ©. Rank,
A. Adler, C. G.Jung, qui remettent en cause aussi bien
les concepts clés de la théorie freudienne que les modalités
de sa technique thérapeutique. L'intérêt porté aux enfants
(avec M. Klein, A. Freud, D.W. Winnicott, F. Dolto), aux groupes
et à la famille ou encore à des populations psychotiques ou
en états limites, a ainsi conduit certains psy à revoir
leurs méthodes thérapeutiques et à prendre des distances
avec les aménagements rigoristes du cadre psychanalytique
orthodoxe.
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600
pour la PIP. Ces ingrédients traduisent plus largement
une remise en question de la « neutralité » du psychanalyste
classique. La pratique du face-à-face s'accompagne souvent
d’une perception plus symétrique des relations, des modes
d'intervention plus nombreux, plus transparents, voire parfois
plus directifs de la part du psy. La souplesse
de ces psychothérapies d'orientation psychanalytique rend
a priori possible l'expression de sentiments de sympathie ou
d’attitudes de soutien et au psychothérapeute le choix de
donner des instructions, d’indiquer les efforts à poursuivre et
dans quelles directions, afin d'aboutir au changement désiré. 5
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601
Thérapies brèves (les)
Accepter qu'une souffrance ou qu'une maladie,
quelle qu'en soit l’origine, soit explorée par une
démarche psychanalytique qui peut durer au
mieux cinq ans, sinon dix ou quinze ans, voire
plus, tout en sachant que la guérison n'est pas
forcément au bout du chemin, ne va pas de soi.
Les thérapies brèves, approche révolutionnaire
des conceptions de la thérapie, offrent une
solution alternative.
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602
expériences nouvelles afin de rapporter au thérapeute ce qu’il
a fait, ressenti, découvert, exploré, et ce que ces expériences
au contact des autres ont généré dans sa compréhension
du monde environnant. 8
La communication
et ses interactions
Qui dit communication dit interaction. L'interaction
peut être explorée de façon linéaire ou circulaire.
Dans la linéarité,on explore la cause des interactions.
A entraîne B qui entraîne C de façon inéluctable,etc.
ce qui explique de façon définitive la souffrance du
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que le receveur doit prendre Le silence est une
en compte, car ces messages communication qui va
parfois au-delà de la
non verbaux peuvent quel-
violence. Gardez le silence
quefois exprimer le contraire pendant que votre conjoint
Les constructions
de la réalité
AU cours de notre vie, nous prenons contact avec le
monde qui nous entoure, par le biais de nos parents,
de notre famille, de l'environnement proche. Les dif-
férentes expériences et découvertes que nous faisons,
auxquelles s'ajoutent les valeurs et les croyances qui
nous sont transmises par nos parents et notre famille,
nous aident à construire notre monde intérieur.Nous
bâtissons de la sorte notre réalité.Si nous avons bien
interprété nos expériences et nos apprentissages,
nous tirons des conclusions qui nous permettent de
nous adapter au monde en utilisant notre savoir et
604
notre savoir-faire.Si les apprentissages et les conclu-
sions que nous en avons tirés sont différents, ils
entraînent une désadaptation au système environ-
nant, génèrent une souffrance et entraînent des com-
portements sinon destructeurs au moins répétitifs
pour le sujet et sa famille.Le principe premier du sys-
tème familial étant d'être uni et heureux, à n'importe
quel prix quelquefois, tout sera fait pour que le sys-
tème n'explose pas : on se comporte comme si tout
va bien, comme si tout le monde s'aime, comme si
papa ne boit pas, comme si le fils ne fume pas de
pétards, etc.Cela s'appelle l'«homéostasie » : principe
d'équilibre d'un système pour qu'il survive, quel-
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605
rer à ces diagnostics, on ne s'y laisse plus enfermer.
En effet, poser une étiquette précise entraînera
chez le thérapeute un comportement qui cher-
chera en permanence à valider le diagnostic ini-
tialement posé. Et se réalisera cette « prophétie
autoréalisante » : à force de considérer quelqu'un
comme un nul, un incapable, un pervers, etc. et de
lui envoyer ce type de messages verbaux et non
verbaux, celui-ci réalise ce qu'on lui demande
inconsciemment d'être.
Mettre le contexte
en évidence
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606
L'angoisse
et le désir de changer
Nous vivons aujourd'hui sous cet impératif : chan-
gez! Tout nous dit de changer : le monde, la vie, les
relations, le travail, la communication, le langage, l'en-
treprise qui nous impose l'éxcellence. Quelle diffé-
rence existe-t-il entre un très bon et un excellent
employé ? Aucune.En revanche, ce qualificatif
en fera
souffrir plus d'un, qui se sentira déclassé par cette
excellence mythique imposée.lIl devra changer...
Drame de l'homme : je souffre, il faut que ça
change,je veux que ça change et, par la volonté,
j'y
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Le paradoxe,
outil thérapeutique
Une des caractéristiques des comportements
hümains, par l'intelligence innée et acquise dont
nous disposons, devrait être celle d'être adaptables
607
et mobiles dans toutes les situations de la vie. L'ex-
périence est différente : nous nous figeons dans une
réalité et avons du mal à voir autrement ces situa-
tions difficiles auxquelles nous restons «collés ». Et
que faisons-nous alors ? De façon étonnante, nous
en faisons deux ou trois fois plus, toujours la même
chose, même si cela ne marche pas : mettons un peu
plus d'énergie, un peu plus de pression, cela finira
bien par marcher!
En fait, le changement n'apparaît jamais dans ces
conditions, il contraint l’autre et fait souffrir celui qui
exerce cette tentative.Il est plus utile - et plus malin
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608
LES DANGERS
DE LA DOUBLE CONTRAINTE
À partir des travaux de G. Bateson, anthroplogue britannique
qui a étudié les modes de communication dans les tribus isolées
du monde, s’élabore une théorie de la communication qui
étudie les réactions des individus face aux autres et comment
les réactions de l’un affectent le comportement de l’autre.
Elle met en évidence la « double contrainte », processus de
communication entraînant chez le receveur un comportement
schizophrénique. Le message exprimé contient en même temps
une information et son contraire : celui qui le reçoit ne peut
le comprendre et, quelle que soit sa réponse, elle n’est pas celui
que l’autre attend.
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609
inconsciemment les déstructure. Le contexte est
modifié, le comportement est validé et encouragé,
prescrit parfois plusieurs fois par jour, compliqué de
tâches contraignantes à la demande du thérapeute.En
fait, cela rend insupportable ce comportement que le
sujet supporte plus ou moins bien.
610
Thérapies cognitives
et comportementales (les)
Anxiété et dépression sont devenues
monnaie courante dans les sociétés
développées. Elles naissent souvent
d'un mode de pensée inadapté à la situation
Grandes
questions.
réellement vécue par une personne
en souffrance. Un travail sur son psychisme,
modifiant ce mode de pensée, amène
à une bonne adéquation et peut amender
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ses troubles.
Tel est l’objet de ce que l’on
nomme les «thérapies cognitives et
comportementales », qui connaissent depuis
une quinzaine d'années un essor important.
611
apies COSNIUVESs
7,
Et COMPOrTIEMENTAIE
L'apprentissage
et la répétition
Les théories de l'apprentissage servent de cadre de
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612
Les travaux du physiologiste russe |.Pavlov décri-
vent la «réaction conditionnelle de salivation » chez
un chien.Cette expérimentation met en évidenceles
processus de «conditionnement opérant» et
d'«extinction de la réponse », mais elle prouve éga-
lement que la réaction conditionnelle acquise est
temporaire : l'individu reste capable d'adaptation
face à son environnement.
Cependant, le com- Pavlov, le savant russe,
portement conditionné a pu faire la démonstration
appris peut se figer malgré suivante : un chien affamé
salive lorsqu'on lui présente
les changements impor-
de la nourriture. C’est une
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D'abord comprendre
Tiré du latin cognitie; qui signifie « juger » ou « com-
prendre », le cognitif met l'accent sur les systèmes
613
pies cognitives et comportementale
INDICATIONS
Selon de nombreuses recherches, les thérapies cognitives
et comportementales sont indiquées pour les dépressions
d'intensité légère ou modérée, les syndromes post-
traumatiques, les états anxieux (phobies, attaques de panique,
troubles obsessionnels compulsifs, anxiété généralisée),
614
la gestion du stress, les difficultés sexuelles, certains problèmes
psychosomatiques, les conduites addictives, c’est-à-dire
de dépendance, comme l'alcoolisme, la toxicomanie. M
615
Ë e G ®: Co if 14 Je C et CO! n » O Fee De mn on: fs
UN EXEMPLE
DE THERAPIE COGNITIVE
Une patiente de 38 ans vient consulter pour un épisode
dépressif qui dure depuis un an. Elle est mère de deux filles,
de 2 ans et de 1 an. Son mari, avec lequel elle a dû s'installer
à Paris pour des raisons professionnelles, alors que leurs
deux familles vivent en province, est souvent en déplacement.
Elle-même travaille à La Poste avec des horaires décalés.
Sous traitement antidépresseur depuis six mois, elle avait
des idées suicidaires qui l’inquiétaient terriblement.
Première et deuxième séances : recueil de données
sur l’histoire de la patiente, son comportement, ses pensées,
616
ses émotions, la qualité de son réseau de soutien, son traitement
(analyse fonctionnelle) ; définition des objectifs de la thérapie ;
proposition et présentation des techniques thérapeutiques.
Séances suivantes : repérage des situations qui provoquent
des émotions pénibles.
La patiente : «Je me dis que je suis une mauvaise mère
et que je n'aime pas mes enfants. »
Examen de l'évidence et procédure de résolution du problème
de la situation.
La patiente : «Je suis fatiguée, je suis debout toute la journée.
Mon mari n’est pas souvent là. Quand les filles prennent leur bain,
la plus grande met de l’eau partout. Je suis pressée d'en finir avec
cette journée, surtout que, lorsque j'ai ces horaires de travail,
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617
SÉ Fe RE RER nets ;
|néral ec rogniives ei CO hnpoftie! nentiaies
par mois pendant six mois furent nécessaires pour que cette
femme ne soit plus envahie par un sentiment de culpabilité,
reprenne confiance dans ses sentiments maternels et dans
sa capacité à organiser sa vie. Le traitement pharmacologique
a été réduit progressivement avec l'avis de son psychiatre, pour
disparaître totalement six mois après la première séance. Bi
618
Le second objectif de la thérapie cognitive est de
mettre en évidence un schéma élaboré à partir de
croyances dysfonctionnelles construites au travers
d'expériences personnelles qui, lorsqu'elles sont
réactivées, engendrent des représentations source
d'émotions désagréables.
Les techniques
comportementales
Les techniques comportementales visent la désen-
sibilisation à un stimulus répétitif
qui perturbe ou qui
stresse.
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De la relaxation à l'immersion
La relaxation est l'un des principaux outils de la
désensibilisation. Elle permet à la personne en
difficulté de réduire ses réponses neurovégéta-
tives et constitue ainsi une réaction antagoniste
à l’état de panique et/ou d'angoisse. Différentes
méthodes de relaxation sont proposées selon le
patient.
619
rapies cognitives et comportementale
620
samment longue pour permettre à l'angoisse de
décroître spontanément afin d'obtenir l'extinction
de cette émotion.
Selon les troubles dont le patient souhaite
s'amender, une ou plusieurs de ces techniques lui
seront proposées et expliquées, successivement ou
simultanément par le thérapeute.
Associées ou non à un traitement médicamen-
teux ou à d’autres modes de thérapie,les techniques
cognitives et comportementales apportent, en un
temps relativement bref, une aide considérable aux
troubles engendrés par le mal-être. &
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621
TOC (trouble
obsessif compulsif)
et phobies
Chacun de nous a ses petites manies,
ses rituels secrets, ses craintes plus ou moins
superstitieuses.1l n'y a pas là de quoi
s'inquiéter. Mais il arrive que ces détails
prennent une telle importance qu'ils
échappent à notre contrôle et peuvent
transformer notre vie en calvaire.
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622
QUELQUES PRÉCISIONS
SUR LA TERMINOLOGIE
Les obsessions sont des idées, pensées ou représentations
persistantes, récurrentes, qui envahissent la conscience
du sujet. Elles sont vécues comme intrusives, absurdes
et ressenties comme étrangères à la volonté du sujet.
Les compulsions sont des comportements prémédités qui
perdent leur pertinence d'adaptation par de nombreuses
répétitions. Le sujet les exécute selon des règles strictes
qu’il s’est données tout en sachant leur incongruité.
Le comportement n’a pas de but en soi, il est destiné à produire
ou à empêcher un événement, un désagrément ou une situation
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Derrière le TOC,
le doute et la culpabilité
Les troubles obsessifs compulsifs et les phobies sont
classés,en psychiatrie,
dans la catégorie des troubles
anxieux.Mais tous les anxieux ne sont pas phobiques
623
et ne présentent pas de TOC Par ailleurs, ces deux
catégories de troubles génèrent des comportements
différents.
Vérifier en restant immobile pendant dix
minutes que la lumière de la salle de bains est
éteinte ;remonter trois fois l'escalier pour s'assurer
que la porte est bien fermée en tapant dessus ; se
laver les mains chaque fois que l'on met un vête-
ment ; taper trois fois contre un mur pour annuler
une pensée négative dans un mouvement conjura-
toire, cela paraît « fou », mais le patient ne peut s'em-
pêcher d'accomplir ces actes de la vie quotidienne
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624
Les deux types de symptômes, obsessions et
compulsions, peuvent coexister chez un même sujet.
Il'existe des obsessions pures et des obsessions qui
appellent un rituel observable.Les schémas chezles
anxieux qui souffrent de TOC sont sous-tendus par
des pensées de danger se présentant sous une forme
impérative : «Si je ne vérifie pas trois fois la ferme-
ture du robinet d’eau et le bouchon d'obstruction,
alors l'eau va s'écouler, déborder du lavabo et inon-
der les voisins.» Le thème central tourne autour de
la peur d'un désastre,
qui conduit à être hypervigilant
sur les événements qu'il peut provoquer.
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Derrière la phobie,
la peur
Impossibilité de prendre l'avion, puis peur de prendre
le métro, le RER, le train, la voiture sur l'autoroute, la
voiture même en temps que passager... Dans les
phobies, les situations que le sujet évite deviennent
de plus en plus étendues. Peu à peu il a «appris » à
redouter des situations similaires,
qui l'éloignent pro-
gressivement de la situation initiale. Moins il se
confronte à la situation anxiogène, moins il le peut.
Il apprend à «avoir peur d'avoir peur ».
Le trouble de panique avec où sans agorapho-
bie correspond à des crises d'anxiété paroxystique
de survenue brutale et d'évolution brève. S'y asso-
cient de façon variable des manifestations psy-
chiques - sentiment de peur, d'irréalité ou de déper-
sonnalisation : des manifestations comportemen-
625
tales - agitation, sidération L'agoraphobie se définit
c'est-à-dire « paralysie » des comme une crainte de se
retrouver dans des endroits
réactions ; et des manifesta-
ou des situations d’où il est
tions somatiques - symp-
difficile ou gênant
tômes respiratoires, tachy- de s'échapper, ou dans
cardie, palpitations, bouffées lesquelles on ne peut pas
de chaleur ou de froid, etc. À trouver de secours en cas
d'attaque de panique.
quoi s'ajoutent encore les
Cette crainte limite les
symptômes neurologiques déplacements ou impose le
(vertiges, étourdissements, besoin d’être accompagné
fourmillement des extrémi- hors du domicile.
tés), et les symptômes mus- Elle resurgit dans une foule,
dans une file d'attente,
culaires où urinaires. Leur
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626
phobie d'impulsion, caractérisée par la peur irra-
tionnelle de se défenestrer, de se jeter d'une hauteur,
d'utiliser des objets contondants pour accomplir un
acte criminel.La crainte disparaît lorsque l'objet n'est
plus visible. La phobie du sang et des blessures s'ac-
compagne d'une symptomatologie spécifique asso-
ciant une tachycardie et une augmentation de la
pression artérielle suivie, quelques secondes plus
tard, d'une chute brutale de la pression artérielle
entraînant un malaise.
AU PALMARÈS
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DES PHOBIES
Il existe des centaines de phobies. Parmi les plus répandues,
celles des animaux, des hauteurs, du sang, des piqûres,
de l'avion, de l’eau, des orages, des lieux clos. La phobie sociale
est en augmentation, de même que celle des voitures,
des encombrements et du métro, notamment dans
les mégapoles, en particulier à Paris. 8
627
conflit psychique, etc. Mais il La phobie sociale doit être
s'autorenforce, car c'est un distinguée de la timidité,
conduite non pathologique,
trouble anxieux. Accomplir le
particulièrement
rituel, la compulsion soulage fréquente lors de
brièvement le patient. Pour- l'adolescence.
tant, sitôt le rituel accompli, il
faut le recommencer. L'objet ritualisé focalise l'an-
goisse, puis,
au fil du temps, l'angoisse n'y paraît plus,
masquée par l'habitude. « Mais si on ne l'accomplit
pas, elle pourrait revenir !» disent les patients.
Des stratégies
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d'amélioration
Quelles que soient les causes,il reste les effets et les
voies de la guérison. Si chaque catégorie de TOC
ou de phobie a ses thérapies plus ou moins spéci-
fiques, ce sont, pour l'essentiel, les thérapies cogni-
tives et comportementales, avec désensibilisation
systématique par l'exposition en imagination ouin
vivo, restructuration cognitive, apprentissage de la
relaxation, hypnose.Parfois, un traitement médica-
menteux pourra être associé. Dans le cas des pho-
bies sociales, on visera à l'apprentissage aux habi-
letés sociales, à l'affirmation de soi par la pratique
de jeux de rôle.
L'approche cognitive des troubles anxieux vise
les points suivants : identification des émotions et
liaison avec des pensées anticipatoires anxieuses sys-
tématiques pour appréhender le futur ; analyse des
signaux physiologiques d'angoisse et réattribution.
628
La souffrance ressentie par les personnes
atteintes de TOC ou de phobies ne se voit pas, mais
n'en est pas moins réelle et intense. Un épisode
dépressif peut être consécutif à ce type de troubles
qui doivent être pris en charge rapidement afin de
disparaître. &
629
LCL
il 1
Troubles ancrés
dans l’enfance (des) ?
Une découverte majeure de la
psychanalyse est la mise en évidence d'un
lien possible entre l'existence de certains
troubles psychologiques perturbant plus
ou moins massivement notre vie d'adulte
et des éléments particuliers de notre
enfance. Si toutes les pathologies
mentales ne sont pas systématiquement
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630
Il peut s'agir, par exemple, de troubles de l'estime
de soi, affectant dans sa totalité la personnalité d’un
individu,
ou d'une angoisse généralisée, perturbant le
quotidien d’un sujet que la moindre chose tourmente.
Il peut s'agir de troubles plus spécifiques : attaque de
panique survenant dans des conditions particulières
(dans des espaces oppressants,clos,comme un ascen-
seur où, au contraire, immenses et agités, comme une
foule animée ; au cours d’un acte impliquant une res-
ponsabilité ou demandant une participation physique
importante) avec des manifestations somatiques mas-
sives (boule dans la gorge, manque d'air, palpitations,
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631
correspondant à des événements bien circonscrits
dans l'histoire de l'enfant ou, au contraire, de pas-
sages dont les limites temporelles sont plus floues.
On parle de traumatisme lorsqu'un événement
douloureux va laisser dans le psychisme de l'individu
en devenir une blessure difficilement cicatrisable.Le
plus souvent, il relève de circonstances de vie habi-
tuelles. Son caractère traumatisant a été perçu, que
ce soit sur l'instant ou a posteriori, d'une part en rai-
son de sa survenue à un moment où l'on ne s'y était
pas préparé (soit que l’on ne s'y attendait pas, soit
que nos capacités d'anticipation aient été débor-
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LE REFOULÉ
EST TOUJOURS PRÉSENT
Pour les psychanalystes, tout sujet va tenter (à son insu,
bien sûr) d’occulter de sa conscience les fantasmes,
les pulsions ou les souvenirs trop chargés affectivement
et les refouler dans cette partie de son esprit dont il n’a pas
conscience : l'inconscient. Le problème est que
ces éléments refoulés sont cependant toujours présents
632
et se manifestent au mieux sous forme de rêves, de lapsus,
d'actes manqués, au pire sous forme de symptômes plus
ou moins graves. M
633
# / \\
é iriNnCi d
re IoNnIAanCEe (1 (16 f
ind À Lol CII Je > s À? “
Comme
un corps étranger
dans l'esprit
Qu'il s'agisse d'un seul événement très violent ou
d'une accumulation d'incidents (dont chacun pris
isolément serait tolérable), l'expérience traumati-
sante est à l'origine d'un afflux d'émotions si impor-
tant que les capacités de tolérance psychique et
d'adaptation de l'enfant sont débordées.L'absence
de réaction face à l'événement difficile (absence de
réaction affective de la part de On appelle «souvenirs
la victime, ignorance ou indiffé- écrans » des souvenirs
rence de l'entourage) contribue bien présents à notre
aussi à le rendre inassimilable. esprit mais qui
dissimulent, comme
Les conditions psychologiques
un nuage de fumée, le
particulières dans lesquelles se véritable traumatisme à
trouve l'enfant, son âge, une l'origine d’un mal-être.
634
période cruciale de son développement,comme les
circonstances spécifiques qui entourent l'événe-
ment, jouent aussi un rôle important.
Le traumatisme demeure alors dans l'esprit
comme un « corps étranger » qui va favoriser le déve-
loppement d'une personnalité fragile ou perturbée.
Après la puberté, un second événement, souvent
d'apparence anodine, peut venir rappeler le premier.
Sans que le souvenir de ce dernier soit nécessaire-
ment présent à l'esprit du sujet, l'écho de celui-ci
déclenche un afflux d'émotions qui perturbe de nou-
veau son fonctionnement mental et génère des
symptômes,souvent sans lien direct (apparemment,
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635
mg g
lrvrus si es anc TS dans l’enfan LS (de |
Ë à 1 Ft ñ
636
Vieillesse (la)
Meilleure hygiène de vie, meilleure
alimentation, meilleure prévention, meilleur
suivi médical : l'espérance de vie dans
les sociétés développées ne cesse
de s'améliorer. L'âge des patriarches nous est
promis, et déjà nombreux sont ceux qui l'ont
Grandes
questions...
atteint. Comment aborder ce quatrième
temps de la vie et faire en sorte qu'il se
déroule dans les meilleures conditions
possibles, physiques et, plus encore,
psychiques ? Voilà qui nous concerne tous,
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637
qu'il engendre, la perte des êtres aimés, la maladie
qui peut survenir et, du même coup, faire prendre
conscience de la réalité des atteintes du temps et,
souvent, d'un certain isolement.
638
fond de leur vie et au sentiment désespérant qu'ils
n'ont plus aucun avenir à bâtir. Les remèdes à cette
angoisse existentielle, plus lourde peut-être à subir
que les maux du corps, sont essentiellement psy-
chologiques. L'important est de préserver des liens
étroits avec l'extérieur, d'aménager le temps et l’es-
pace, de les inventer - ou de les réinventer - avec les
moyens encore disponibles. Et de donner encore
un sens à la vie, puisque, s'il n'y a plus d'avenir à
bâtir, il y en a un à assurer pour les générations sui-
vantes.
D'où l'importance de la parole, celle qui trans-
met et qui renvoie à la personne très âgée une image
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positive d'elle-même.
Célébrer
la force de la parole
Il n'est pas possible de « positiver » sans avoir pris
conscience de sa propre finitude.Le temps n'est pas
illimité et, quand le futur se rétrécit, on s'en
détourne. ll est plus facile de vivre dans le présent
et de réinvestir le passé. C'est là aussi une façon de
ne pas se laisser submerger par la douleur des
deuils quand disparaissent les proches : conjoint ou
compagnon, frères et sœurs, amis et même parfois
enfants laissent derrière eux des failles béantes.
Cette « désertification » est douloureuse et provoque
un sentiment d'isolement contre lequel il faut lutter.
En fait, le manque de perspectives à terme est
souvent paralysant et il est fondamental de créer des
639
ouvertures sur l'«après». Par spiritualité, il faut
La spiritualité - peut-être entendre ce chemin
même plus que la religion — essentiel sur lequel chaque
homme doit s'engager
peut apporter une aide,
pour satisfaire ses
un soutien. Les proches «besoins d'âme » (pour
auraient tort de négliger reprendre l'expression de
l'impact d'un sourire, d'une la philosophe Simone Weil)
caresse, de ces échanges et vivre pleinement son
moi identitaire dans «une
qui ne passent pas par
relation à l’autre égalitaire,
les mots, mais qui, manifes- responsable, éthique »
tations d'une certaine (Emmanuel Lévinas).
tendresse, d'une simple
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640
voire «indicible », crée de nouveaux liens et permet
à la personne très âgée de vaincre ses peurs, de ne
pas tomber dans une dépression inextricable.Encore
faut-il qu'elle soit accompagnée dans cet échange et
que l'autre lui renvoie une image positive d'elle-
même. Cela va lui permettre de pallier - en partie du
moins — les «maux» les plus douloureux de la
vieillesse.
Faire face
à des pertes multiples
Perdre son intégrité corporelle, perdre la tête, perdre
la santé, perdre son autonomie: la dernière partie
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toujours une prise en charge médicale, psycholo-
gique et sociale du malade et, parfois, un accompa-
gnement des proches.
Donner
du sens au présent
Le grand âge, c'est aussi l'apparition de handicaps
sensoriels,une mobilité qui se réduit jusqu'à la perte
complète d'autonomie. Au fil du temps, cette
dépendance s'accentue jusqu'à ne plus permettre
à l'entourage familial de l'assumer. La personne très
âgée est dans l'incapacité de se lever seule, de faire
sa toilette, de se nourrir. Elle est souvent inconti-
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642
DES CHIFFRES QUI RÉCONFORTENT
Depuis 1994, l'espérance de vie s’est accrue de deux mois
par an pour les femmes, trois mois par an pour les hommes.
Elle est de 84,8 ans pour les premières, de 78,2 ans pour
les seconds. À partir de 2020, les effets du baby-boom -
l'accroissement sensible des naissances après Seconde Guerre
mondiale — vont se faire sentir : les plus de 75 ans devraient
représenter 10 % de la population, les plus de 85 ans
un peu plus de 3 %.
Contrairement à une idée répandue, 87 % des personnes
de 75 ans et 73 % de celles de 85 ans vivent chez elles ou
dans leur famille même si elles font, de temps à autre,
des séjours à l'hôpital. 6 000 personnes âgées sont hébergées
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Envisager « l'après »
Le grand âge est aussi le moment des décisions dif-
ficiles.C'est dans l'intimité des relations familiales que
l'on peut préparer au mieux les funérailles, choisir le
cimetière où l'on reposera et régler les problèmes de
concession, demander que la mise en terre ou l'inci-
nération soit précédée d’un office religieux, décider
de donner son corps à la science, etc.
&
643
Prévoir en toute sérénité. Matériellement, il
existe bon nombre de contrats «décès en prévision
des obsèques », et certaines assurances vie propo-
sent une prise en charge totale ou partielle des frais
d'obsèques et de marbrerie funéraire. Le mieux
cependant est encore d'approvisionner un livret
d'épargne spécialement consacré à cet effet. Les
sommes qui y sont déposées sont aussitôt dispo-
nibles dans la limite de 3050 euros. Cette épargne
destinée au règlement des obsèques ne peut pas
être bloquée par les établissements financiers jus-
qu'à la succession notariale.Cette solution, simple et
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644
cription au fichier central des testaments. || peut
aussi... dormir dans un tiroir.
Dans un testament, il est possible, dans les
limites de ce qu'autorise la loi, de faire un legs uni-
versel entre époux, de transmettre une partie de ses
biens à une personne nommément désignée, une
association ou une fondation, de désigner un exé-
cuteur testamentaire ou de priver de ses droits un
héritier.
On peut également indiquer - ce que l'on ne
manquera pas d'affirmer et de réaffirmer oralement
- son opposition à tout acharnement thérapeutique,
son désir d'être aidé médicalement à mourir si la
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645
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Abréviations
BIOL.: Biologie ;DÉVELOP. :Psychologie de l'enfant et du
développement ;ÉTHOL.: Éthologie ;LING.: Linguistique;
PHILOS. : Philosophie ; PSYCHAN. : Psychanalyse ; PSYCHIATR. :
Psychiatrie ;PSYCHOL. : Psychologie ;PSYCHOPHYSIOL. : Psycho-
physiologie ; PSYCHosoCIoL. : Psychosociologie.
646
Glossaire
des
termes essentiels
en
psychologie,
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psychiatrie,
psychanalyse
647
A
de la théorie de J. Piaget.
Elle sert à expliquer
les mécanismes d'adaptation
Abandonnisme chez l'individu (notamment
Sentiment et état chez l'enfant) à son environ-
psychoaffectif d'insécurité nement et le développement
permanente, liés à la crainte de son intelligence.
irrationnelle d'être abandonné Par exemple, l'enfant qui doit en-
par ses parents ou ses proches, trer à l'école pour la première fois,
sans rapport avec une modifie sa structure d’assimilation
situation réelle d'abandon. antérieure (schème) et en élabore
une nouvelle plus appropriée pour
Aboulie s'adapter à cette situation nouvelle.
@ Adaptation p.652;
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Diminution de la volonté
entraînant indécision Assimilation p.666.
et impuissance à agir.
Accomplissement
Abréaction (besoin d’)
Décharge émotionnelle Aspiration généralement
par laquelle un sujet se libère stable de l'individu à atteindre
d'un événement oublié dans une compétition un but
qui l'avait traumatisé. conforme à des normes
d'excellence ou simplement à
Accommodation réaliser une tâche en fonction
BIOL. Processus selon lequel d'un critère d'excellence.
l'organisme se modifie En psychologie, les termes d’ac-
pour s'adapter aux nouvelles complissement, de réussite se re-
données de son expérience trouvent associés soit au concept
ou de son milieu. de besoin, soit au concept de mo-
PSYCHOL. L'accommodation tif et à celui de motivation. H.A.Mur-
est avec l'assimilation ray définit ce besoin comme un be-
une notion fondamentale soin qui porte l'individu à accom-
plir quelque chose de difficile,àdo- Acquisition (processus d’)
miner, manipuler et organiser des Accroissement
objets physiques, personnes et des connaissances et
idées,àsurmonter les obstacles et à modifications du compor-
atteindre un niveau élevé,à exceller. tement intervenant au cours
Par la suite, le besoin d'accomplis- du développement.
sement a été étudié par une équipe Le processus d'acquisition s'ap-
de psychologues ; en employant le plique de manière très générale à
Thematic Apperception Test, du psy- des compétences, des connais-
chologue McClelland,ils ont élaboré sances, des habiletés qu'un indi-
un système pour mesurer l'intensité vidu se procure au cours de son
du besoin d'accomplissement. De existence.Cette expression est sou-
nombreuses expériences ont été vent associée à l'apprentissage :
conduites. Les résultats de ces re- dans les deux cas, le sujet modifie
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649
On rend compte du processus Exemple : égarer ses clefs, oublier
d'acquisition par l'amélioration un rendez-vous important, échouer
ponctuelle d'une performance, à un examen bien préparé, etc. Il
mais également par le fait que constitue un symptôme - le plus
l'on « apprend à apprendre ». En souvent bénin - assurant un com-
effet, ce processus met en jeu promis entre le moi conscient et un
des intégrations cognitives et désir inconscient imparfaitement
des stratégies qui sont transpo- refoulé. Pour ce désir refoulé, c'est
sables et peuvent donc interve- un acte réussi.
nir dans d’autres situations d'ac- L'usage trop extensif de cette
quisition. notion risque de faire apparaître
tout acte comme pathologique,
Acte puisque échappant peu ou prou à
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650
interrogent cet aboutissement Activités intellectuelles
(cure didactique, contrôles, passe, Activités de traitement
procédure d'habilitation, etc..). de l'information, utilisant
des connaissances explicites,
Acting-out intervenant dans
Expression soudaine la compréhension,
de sentiments refoulés. le raisonnement, l'acquisition
Transgressif ou incongru (de l'ob- de connaissances et
jet chapardé au geste séducteur la résolution de problèmes.
inopiné), l'acting-out donne à voir Les activités intellectuelles consti-
et met en scène ce qui n'a pu être tuent le domaine de l'intelligence
dit — articulé en mots - pour l'émet- abstraite qu'on oppose souvent à
teur, comme ce qui n'a pu être l'intelligence pratique.Cette oppo-
entendu du côté du destinataire. sition s'appuie principalement sur
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651
les autres de nature déductive et vie biologique. Des processus
visant la compréhension, la commu- d'adaptation sont mis en œuvre
nication, l'acquisition de connais- chaque fois qu'une situation com-
sances ou l'élaboration de décisions ; porte un ou plusieurs éléments nou-
€) l'acquisition de connais- veaux, inconnus ou simplement non
sances. Elle se produit soit par l'en- familiers. J. Piaget parle d'assimila-
seignement ou les textes, soit par tion quand le sujet intègre des don-
une expérience de découverte nées nouvelles à des modèles com-
dans la résolution des problèmes ; portementaux antérieurement
€ l'élaboration de décisions constitués, et parle d'accommoda-
d'action. C'est notamment la pla- tion quand ces données nouvelles
nification de tâches complexes, transforment la structure mentale
telles que celles qui sont réalisées du sujet pour la rendre compatible
quotidiennement dans l'activité avec les exigences de la situation
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652
comme elle à des régulations suc- Émotion, charge émotive
cessives à des fins de connaissance liée à la satisfaction
et non plus simplement de survie. d'une pulsion qui,
lorsqu'elle est refoulée,
Addiction se convertit en angoisse
Relation de dépendance ou détermine un symptôme
aliénante.On parle aussi de névrotique.
pharmacodépendance,
d'assuétude ou de Affectivité
toxicomanie. Ensemble des réactions
© Dossiers, Addictions (les) p.90; psychiques de l'individu face
Dépendance aux «drogues» au monde extérieur.
(la) p.193. Les psychologues et les physiologues
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654
On distingue généralement deux Agrippement
types d'agression. L'agression ins- Réaction primitive réflexe
trumentale n'a pas pour but pre- de la main à des stimulations
mier de faire mal, mais de mainte- tactiles, par laquelle un bébé
nir ou de préserver, par exemple, saisit un objet.
son statut où son pouvoir. L'agres- CM. Twitchell, qui les a particuliè-
sion impulsive, appelée aussi hos- rement étudiées, distingue les réac-
tile ou émotionnelle, a pour but tions d'agrippement des réactions
essentiel de nuire à autrui. C'est d'évitement. Toutes apparaissent
donc cette dernière qui sera envi- très précocement, évoluent avec
sagée ici. l’âge puis disparaissent. Leur inter-
On parle parfois indistinctement action joue un rôle décisif dans la
d'agression,
de violence,
de colère, genèse de la préhension volon-
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655
quelle partie de la paume est effi- on situe l'alcoolisme dans
cace, la main serre l'objet touché les conduites d’addiction
(par exemple, l'index d'un adulte), pour souligner que
et la prise est assez vigoureuse la problématique est centrée
pour permettre de soulever le non plus sur le produit
bébé. Un fractionnement du ré- mais sur l'individu.
flexe se développe à partir de la L'alcoolisme chronique commence
16° semaine, marqué par une indé- par un stade où le malade est appelé
pendance progressive des doigts, buveur excessif, avant que s'installe la
chacun d'eux pouvant se plier iso- dépendance, similaire à une toxico-
lément en réponse à une stimula- manie. Le malade peut boire quoti-
tion localisée sur sa face interne.Le diennement, sans ivresse,
ou bien par
réflexe d'agrippement persiste jus- crises menant à l'ivresse. En cas d'in-
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«didactique » pour tout futur ana- constitué et repérable, lui-même très
lyste auprès d'un de ses pairs et problématique.
S.Ferenczi,en 1928, précisera que La question est si difficile que Lacan
«l'analyste lui-même, dont dépend a pu instituer ce qu'il a appelé la
le sort de tant d’autres personnes, «passe» pour tenter de repérer et de
doit connaître et contrôler jus- théoriser le moment «didactique»
qu'aux faiblesses les plus secrètes où un analysant se pose comme ana-
de son propre caractère». Même lyste. Il faut insister sur la nécessaire
si cette dernière proposition peut inventivité de l'analyste,àmoins qu'il
paraître utopique, il n'en reste pas ne se fige dans des positions de maî-
moins qu'il n'est plus concevable trise où de savoir universitaire.
d'exercer en tant que psychana- © Dossiers, Psychanalytique
lyste sans «être passé sur un di- (le courant) p.450;
van». Psychothérapie (suivre une) p.478.
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destruction,
etc. Alors que l'anxiété
reste ressentie le plus souvent à un Anorexie
niveau essentiellement psychique, Trouble de la conduite
l'angoisse, par définition, s'accom- alimentaire caractérisé par
pagne de manifestations soma- un refus plus ou moins
tiques et neurovégétatives mul- systématisé de s’alimenter,
tiples : dyspnée, tachycardie,trem- intervenant comme mode
blements, hypersudation (à type de de réponse à des conflits
sueurs froides, non liées à l'effort ni à psychiques. Cette conduite
la température extérieure), spasmes de restriction alimentaire
intestinaux avec parfois diarrhée. méthodique, avec amai-
© Dossier, Stress et anxiété p.580. grissement, survient le plus
souvent chez l'adolescente.
Angoisse (névrose d’) © Dossier, Anorexie et boulimie
Névrose caractérisée p.149.
cliniquement par un état
d'excitabilité générale Antidépresseur
et d'attente anxieuse, Substance qui a la capacité
par des accès d'angoisse, d'inverser l'humeur
du déprimé. faire de degré. On appelle plutôt
€ Encadré p.213. peur un état dont l'objet est bien
connu du sujet.
Antipsychiatrie Au lieu de parler d'objet, les
Mouvement, apparu conceptions béhavioristes parlent
aux États-Unis et du déclencheur ou du stimulus
surtout en Grande-Bretagne de la peur.
au début des années 1960, On peut aussi parler d'intention,
d'interrogation critique ce qui correspond dans le langage
remettant en cause au complément de nom du mot
la psychiatrie traditionnelle peur, où au complément du verbe
et la notion de maladie craindre : «Il a peur de X » ou «Il
mentale, sur laquelle celle-ci craint X.» Par contraste avec ces
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la prédisposition à éprouver des cherches biochimiques, d'une part,
états de peur en présence de stimu- montrant l'utilisation possible
lus qui, pour d'autres individus, sont d'anxiolytiques et de bétablo-
moins fortement anxiogènes, voire quants sur la sédation de l'anxiété,
pas anxiogènes du tout (dans cer- les traitements comportementaux
tains cas, ilsemble y avoir absence de ayant recours aux techniques de
tout stimulus ou objet) ;la prédispo- relaxation, d'autre part, permettent
sition à développer des peurs condi- d'aborder ces troubles dans une
tionnelles à l'égard de stimulus qui optique plus biologique.
ne sont pas par eux-mêmes directe- © Dossiers, Névrose (la) p.407;
ment anxiogènes. Un niveau élevé Stress et anxiété p.580.
d'anxiété-trait est réputé avoir un
caractère pathologique. Anxiogène
@ Sur le plan psychiatrique. Qui suscite l'anxiété
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les situe dans le sous-groupe des formes d’aphasie selon le type d'al-
tranquillisants mineurs et sédatifs tération du débit verbal (rapide
classiques. pour les aphasies fluentes, ralenti
Les tranquillisants se définissent pour les non-fluentes) et selon la
par comparaison avec les autres prédominance des troubles dans
composés de la famille des psy- les diverses activités verbales que
choleptiques : sur le plan pharma- constituent la dénomination, la
cologique, ils ne sont ni des hypno- répétition orale et la compréhen-
tiques, ni des neuroleptiques, ni des sion auditive.
régulateurs de l'humeur. Histori- Cette classification est aujourd'hui
quement, la découverte de sub- contestée en raison de l'hétérogé-
stances neuroleptiques douées de néité des troubles et des patients
propriétés sédatives sans effet hyp- regroupés au sein des mêmes syn-
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664
À rbre (test de l’)
665
Les observations, considérées ou précocement acquise,
comme caractéristiques d'un trait qui se caractérise
de personnalité, mettent en rap- par un fonctionnement
port tel détail (par exemple, l'affi- intellectuel global
nement des branches, les ramifi- significativement inférieur
cations fines de la cime) avec tel à la moyenne générale
trait de la personnalité (hyper- de la population, associé
sensibilité). à des déficiences
des conduites adaptatives
Archétype entraînant une incompétence
Structure de l'imaginaire sociale, ou une incapacité
collectif décrite par de s'adapter correctement
le psychiatre C. Jung en 1912. aux exigences du milieu.
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à intégrer à ses propres Association libre
structures des structures Règle fondamentale en
étrangères différentes, de psychanalyse selon laquelle
façon à assurer sa croissance le patient, de manière libre et
PSYCHOL. Selon J. Piaget, spontanée, exprime dans
processus par lequel l'individu la cure ce qui lui vient à l'esprit
modifie son environnement sans censurer quoi que ce soit
au moyen de sa structure de ses diverses pensées, de ses
mentale (schème). images ou de ses émotions.
L'assimilation est liée Le patient doit formuler ses repré-
à l'accommodation et permet sentations sans avoir le souci d'une
l'adaptation. L'individu pour organisation hiérarchisée, hors de
s'assimiler modifie toute volonté consciente.
son environnement par Ce dispositif aété mis en place par
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n'arrivent pas à « se» laisser parler avec une autre, d’un animal
suffisamment pour quitter une pa- avec un congénère.
role informative ou un récit très maïi- © Dossier, p.158;
trisé qui évite l'association libre. encadré p.436.
L'association libre ne viendra ou ne
peut venir que chez celui qui a déjà Attention flottante
pris place dans son discours. De Règle technique à laquelle
même, l'association libre chez cer- tente de se conformer
tains névrosés, dans un excès d'as- le psychanalyste
sociation, peut être le moyen d'évi- en ne privilégiant, dans
ter la relation à l'analyste tout en son écoute, aucun
pensant le satisfaire. La parole peut des éléments particuliers
ainsi devenir une parole fermée et du discours de l’analysant.
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chique (de l'attention mobile)», Autoaccusation
dont S. Freud dit, dans /'Interpréta- Action de s'accuser soi-même
tion des rêves (1900), qu'elle est la de fautes imaginaires
condition de possibilité de l'analyse ou très exagérées par rapport
des rêves. Loin d'équivaloir à un état à leur réalité.
de distraction, l'attention flottante Liée au sentiment de culpabilité et
est donc un état de concentration à la perte de soi, elle est un des
sans critique mettant l'analyste en symptômes habituels de la dépres-
phase avec les formations de l'in- sion mélancolique.
conscient affleurant dans la parole
de l’analysant. Dans le Psychologue Autoanalyse
surpris, Theodor Reik (1888-1969) Analyse du sujet
attribue un rôle analytique majeur par lui-même, empruntant à
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Bégsaiement
672
des comportements. s'exprime, quant à lui, dans la règle
Le béhaviorisme à permis à la psy- positiviste suivante : ne parler que
chologie, élevée au rang de science des phénomènes observables ou
objective, de s'institutionnaliser de leurs relations directes. Le béha-
comme discipline universitaire viorisme théorique a été aban-
autonome, grâce notamment à donné au profit de théories d'ins-
C. Hull, E.Tollmann et B. Skinner, et piration cognitive.
a influencé toute la psychologie © Histoire de la psychologie p.16.
mondiale.
Le béhaviorisme a connu un très Benzodiazépine
grand développement aux États- Médicament utilisé contre
Unis. Le béhaviorisme a permis à la l'anxiété, l’insomnie,
psychologie, élevée au rang de l’épilepsie et les convulsions.
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qu'elles suscitent sont gradués et un autocontrôle sur
correspondent en principe à des certaines fonctions
âges allant de 3 à 13 ans. L'échelle physiologiques.
fournit une évaluation de l'« âge (SYN. rétroaction biologique.)
mental » d’un sujet, c'est-à-dire de Pour cela, certains rythmes ou cer-
l'âge qu'ont les enfants normaux taines réactions physiologiques
faisant habituellement les réponses sont recueillis et amplifiés, puis tra-
que ce sujet a fournies. L'épreuve duits en un signal sensoriel, immé-
était à l'origine conçue pour éva- diatement retransmis au sujet.
luer les retards de développement Grâce à l'information que lui
d'enfants susceptibles de bénéfi- apporte le biofeedback, le sujet est
cier d'un enseignement spécial. rendu plus conscient de son fonc-
L'échelle de Binet-Simon a connu tionnement biologique et peut
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_
Bouffée délirante
sistes, reposant sur le postulat Borderline
d'une bisexualité et donc d’une (SYN. état limite)
périodicité pour les deux sexes. La © État limite p.727.
théorie de Fliess de la bisexualité
aura une influence durable sur la Bouc émissaire
doctrine de Freud, qui conférera à En psychologie des groupes,
la bisexualité la dimension d'un personne rendue
principe pouvant rendre compte responsable par le groupe
du caractère non tranché de la dif- d'un dysfonctionnement
férence sexuelle : la passivité (pôle et jouant aux yeux
féminin) et l’activité (pôle mas- de l'observateur
culin) pouvant se trouver à des un rôle d'informateur
degrés variables chez les deux ou d'indicateur
sexes. Des auteurs anglo-saxons de ces dysfonctionnements.
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© Dossier, Anorexie
C
et boulimie p.149.
Bradykinésie
Ralentissement global Ça
des mouvements et des Instance psychique
activités psychomotrices sans constituant le pôle pulsionnel
atteinte neurologique. de la personnalité.
(Dans la seconde topique
Brainstorming proposée par S.Freud,
Technique de recherche le ça, dont les contenus
d'idées originales pour sont inconscients,
la résolution de problèmes est le réservoir premier
qui consiste en la mise de l'énergie psychique;
en commun, dans un groupe, il entre en conflit avec le moi
des libres associations d'idées et le surmoi.)
de ses membres à partir Lieu psychique primordial, plus dif-
d'un thème donné. ficile d'accès que le moi, le ça dé-
signe la part héritée de l'inconscient, quel qu'il soit. Lui succède, vers
le principal réservoir de l'énergie 12 mois, la période du « syncré-
pulsionnelle et la « terre étrangère tisme différencié », où apparaissent
interne » que constitue le refoulé. le mimétisme affectif, la jalousie,
Là, les pulsions tracent chacune leur la sympathie,
qui marquent des dis-
chemin et s'imposent indépen- tinctions et des préférences. Cette
damment de toute cohérence. C'est période se résoudrait dans un état
le réel de l'inconscient qui échappe transitoire, dit « de la personnalité
à la saisie, mais où « ça » pense à interchangeable », autour de 30
l'insu du sujet. mois, qui prendrait fin avec la crise
© Moi p.799; Surmoi p.905. d'opposition et l'affirmation du
moi, vers 3 ans.
Caractère © Stade p.898.
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instabilité psychomotrice avec tur- quelle qu'elle soit, ne sont drama-
bulence, agitation, grimaces, ter- tiques que lorsque celle-ci se pro-
reurs nocturnes et surtout disper- duit au cours de périodes critiques
sion continuelle de l'attention, du développement.
conditionnant l'insuffisance du ren- @ Carence alimentaire, ou
dement scolaire. La coexistence de malnutrition. Elle a, sur la crois-
certaines stéréotypies gestuelles sance du système nerveux central,
(tics, onychophagie) n'est pas rare. un effet direct d'autant plus
Quant aux secondes, elles se tra- désastreux qu'elle survient plus
duisent tantôt par des réactions précocement. Pendant la période
franchement opposantes, des prénatale, la malnutrition gêne la
explosions de colère pouvant aller division cellulaire. Pendant la pre-
jusqu'à des actes violents,
des crises mière année de vie, elle freine la
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a «
680
CAT bres ou du tronc. La cataplexie fait
© Children's Apperception Test ou partie du tableau clinique d'un
CAT p.682. trouble du sommeil : la narcolep-
sie essentielle,ou maladie de Géli-
Catalepsie neau. Elle est déclenchée par des
Perte momentanée émotions intenses (surprise, rire,
de l'initiative motrice avec pleurs).
conservation des attitudes,
le corps restant figé dans Catatonie
son attitude d’origine. Syndrome psychomoteur
Le sujet cataleptique, spontané- de certaines formes
ment immobile, résiste à la mobili- de schizophrénie, associant
sation passive comme de la « cire notamment le négativisme,
molle ». l'opposition, la catalepsie
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qui sert à créer une typologie de Sciences qui ont pour objet
personnalité, permettant un pro- de décrire, d'expliquer,
nostic de comportement et de po- voire de stimuler les processus
sitionnement dans la vie profes- de la connaissance.
sionnelle ou privée. Les sciences cognitives forment
Les outils de soutien sont variés et une discipline qui associent princi-
dépendent du coach qui peut uti- palement la psychologie, la lin-
liser les théories du changement et guistique, l'intelligence artificielle
de la communication de l'école de et les neurosciences. L'anthropolo-
Palo Alto comme le modèle de pro- gie, la sociologie et la psychologie
grammation neurolinguistique (PNL) sociale tendent à lui être intégrées,
inspiré des thérapies comporte- de même que la neuropsychologie,
mentales la psycholinguistique et la psycho-
physique. La perception, le raison-
Cognition nement, le langage, l'action sont
Ensemble des activités parmi ses objets d'étude, qui peu-
intellectuelles vent être abordés sous différents
et des processus permettant aspects (mathématique, psycholo-
684
gique, biologique). (en particulier, le regard
et la gestualité)
Cognitive (thérapie) et les variables
Thérapie reposant sur la prise psychologiques et sociales
de conscience par le patient impliquées dans
de la distorsion existant entre le processus communicatif.
les événements malheureux
subis et leur substitution Compétence
par des pensées positives. Ensemble des possibilités
© Dossier, Thérapies cognitives de réponses les plus
et comportementales (les) p.611. précoces à l'égard
de l’environnement.
Cognitivisme
Doctrine ou courant Complexe
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tions diffèrent profondément de (tirer la langue, ouvrir la bouche,
celles des organismes végétaux.En allonger un doigt).
second lieu, le comportement est La disparition des comportements
un ensemble de phénomènes précoces, vers 2 mois, n'est pas
observables de façon externe.Le facile à expliquer. On peut penser
comportement est un objet de qu'elle est liée à l'apparition du
perception ordinaire. contrôle volontaire des activités
© Béhaviorisme, p.672. de l'enfant et au conflit que cela
crée entre programmes d'actions
Comportementalisme rigides, déclenchés par un stimu-
(SYN. Béhaviorisme) lus, et actions volontaires orien-
© Béhaviorisme, p.672. tées vers un but. Les premiers ne
sont plus assez performants, les
Comportements précoces secondes ne le sont pas encore.
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est pour lui génératrice d'an- réversibilité de la pensée ne se ma-
goisse. ll arrive parfois à ne pas nifestent que si l’action porte sur le
passer à l'acte,
ou à le transformer réel directement. L'enfant de 7 ans,
en des rituels répétitifs inoffensifs. arrivé au stade des opérations
Ce qui n'est pas le cas de l'impul- concrète manipule avec succès la
sion, où l’agir l'emporte presque classification, ce qui se traduit au
immédiatement sur cette lutte niveau du langage par la distinc-
anxieuse. tion entre les expressions «tous»
© Dossier, TOC et phobies p.622. et «quelques-uns». Les opérations
concrètes affectent également la re-
Concrètes (opérations) présentation de l'univers de l'enfant
Dans la terminologie de dans le domaine de la causalité et
J. Piaget, les opérations du hasard. L'enfant lors de cette pé-
concrètes de la pensée riode peut, aussi comprendre diffé-
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E | f|,
689
approche), à éviter (évitement- ou de certains états infectieux.
évitement) ou à s'approcher et à
éviter (approche-évitement). L'ani- Conscience
mal peut alors prendre la décision PSYCHOL. ET PHILOS. Propriété
de répondre préférentiellement de réflexivité de l'être humain
d’abord à une tendance, puis à qui lui permet d’avoir
l'autre, ou bien de rediriger son des expériences subjectives,
comportement ou de réaliser une ce qui fait que le sujet peut
autre activité. dire des choses à propos
de ses propres actes mentaux,
Confusion mentale de ses états émotionnels,
Trouble psychique, caractérisé de ses perceptions
par une désorganisation sensorielles, de ses croyances.
dans le temps et l’espace, PSYCHAN. Capacité
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692
Pas
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une datation commune pour tous alors que, pour Freud,elle prend son
(au moins pour tous les individus origine dans le complexe d'Œdipe.
d'une société) et c'est la persis- La culpabilité serait une sorte de
tance des conduites ambivalentes chaîne liant le sujet à la chose.À
ou régressives qui est signe de chaque essai de séparation, la
trouble. À l'inverse, l'absence de chaîne, tel un élastique, ramène le
crise à une période donnée peut sujet vers la chose ; c'est une sorte
avoir des répercussions difficile- de boomerang d'où naît une très
ment surmontables. forte angoisse et qui cache l'évite-
© Dossiers, Adolescence (l) p.93; ment de la castration.
Adolescents (les conduites à risque Dans la mélancolie, la culpabilité
des) p.101; Enfant (|) p.251. tient également une grande place.
Les sentiments d'indignité et de
Culpabilité dévalorisation permettent au sujet
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de ses symptômes. manière d'une scansion.
La cure est une entreprise de vérité: A FIN DE LA CURE
c'est la méconnaissance qui est à La cure se termine en distinguant
l'origine de la souffrance du sujet. l'arrêt des séances et l'aboutisse-
S. Freud pose deux règles fonda- ment de l’état du patient.À la fin de
mentales :la règle des associations sa vie, Freud s'est posé la question
libres du côté du patient ; la règle de de savoir si une analyse peut être
la neutralité du côté de l'analyste.Le complète et réussie (Analyse termi-
moteur de la cure est le transfert et née, analyse interminable, 1937). En
son interprétation. J. Lacan définit la effet, on peut penser que :
direction de la cure et l'acte de l'ana- @ les critères thérapeutiques
lyste en cohérence avec la place qu'il (disparition du symptôme, adap-
donne au langage comme lieu de tation à la réalité extérieure, bon-
l'inconscient. La direction de la cure heur ou santé) sont relatifs et non
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à l'École freudienne de Lacan, dont chose maniaco-dépressive.
le résultat reste controversé). © Dossier, Psychose maniaco-
À défaut d'une fin idéale, on peut dépressive p.465 ;
proposer la réitération de «tranche»
d'analyse aux moments critiques de
D
la vie (S. Ferenczi). Dans la singula-
rité de chaque cure, chaque fin peut
être différente, mais le problème de
leur généralisation subsiste : il est D 48 (test)
d'ordre technique, éthique, institu- Test non verbal d'intelligence
tionnel. Sous cet angle, la psycha- destiné aux enfants de 12 ans
nalyse est un art et non une science. et plus, et aux adultes
© Histoire de la psychanalyse p.26; © Dominos (test de) p.709.
Dossiers, Psychanalytique
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ment, chacun pour soi-même, une qui, autrefois situé dans une rela-
vie totalement différente. tion de causalité directe du déficit,
@ Dissociation p.709; dossier, suppose aujourd'hui qu'on intègre
Schizophrénie (la) p.504. à la fois l'étendue des incapacités et
leur incidence sociale, c'est-à-dire
Défaillance psychique le rapport entretenu par la per-
Épisode anxieux sonne avec son entourage, y com-
et confusionnel aigu pris son adaptation à celui-ci.
survenant chez le vieillard
à la suite d'un échec Déficit intellectuel
d'adaptation à une situation Insuffisance de l'intelligence,
nouvelle. causée par une déficience
mentale ou une démence,
Déficience rendant un sujet incapable de
Anomalie de la structure répondre d'une manière
et du fonctionnement adaptée aux exigences
d'un organe ou d'un système, du milieu.
quelle qu'en soit la cause.
Dégoût pondérant :délire d'interprétation
Répugnance ou inappétence de P. Sérieux et J.Capgras, psychose
(par exemple, devant hallucinatoire de G. Ballet, délires
des aliments), s'accompagnant passionnels de G.G. de Clérambault
d'une sensation de malaise (comme l'érotomanie), délires d'ima-
proche d’un état nauséeux. gination d'E. Dupré, délire sensitif
L'éthylisme est parfois traité par une de relation d'E. Kretschmer, etc. en
méthode aversive de conditionne- les distinguant bien des délires pa-
ment, appelée « cure de dégoût ». ranoïdes schizophréniques.
@ CLASSIFICATION DES DÉLIRES.
Délire Classiquement,
on les divise comme
Trouble psychique caractérisé nous l'avons vu, en fonction de
par des idées sans rapport leur mécanisme principal,
en trois
manifeste avec la réalité grands groupes :
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et la fausseté du jugement. phique, vasculaire, infectieuse, trau-
@ Interprétation (délire d') matique, toxique ou tumorale. Les
p.775; Dossiers, Paranoïa (la) formes de démence abiotrophique
p.424; Psychose (la) p.457; les plus fréquentes sont la maladie
Schizophrénie (la) p.504. d'Alzheimer et la maladie de Pick.
© Dossier, Alzheimer
Delirium tremens (la maladie d') p.127.
Délire alcoolique aigu caract-
érisé par un état de confusion Dénégation
avec des hallucinations Processus par lequel le sujet
terrifiantes, de l'agitation, nie un désir qu'il vient
du tremblement et de formuler.
des troubles neurovégétatifs Il s'agit d'un mécanisme de défense
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alors «le déni ne paraît ni rare, ni très aux «drogues» (la) p.193.
dangereux pour la vie mentale de
l'enfant, mais, chez l'adulte, il intro- Dépersonnalisation
duirait une psychose.» Altération de la conscience
Ainsi, pendant le stade «phallique» caractérisée par le sentiment
où pour les deux sexes, seul l'organe de ne plus se reconnaître soi-
mâle est pris en compte, et où règne même et où le sujet ressent
une ignorance par rapport aux or- son corps comme irréel.
ganes génitaux féminins, le déni est Cet état s'accompagne souvent
normal pour l'enfant. En revanche,si d'anxiété, d'impression d'étrangeté
l'enfant persiste dans sa croyance au du monde extérieur.
pénis chez la femme, au-delà de la
période phallique, il existe un risque Déplacement
de fétichisme. Que peut faire l'en- PSYCHOL. Phénomène
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fant? ||va choisir une partie du corps, dans lequel une motivation,
un objet, auquel il attribue le rôle une valeur effective
de pénis, dont il ne peut se passer. ou le choix d'un but
© Dénégation p.700; Fétichisme sont déplacés de leur objet
p.733; Négation p.804. originel vers un objet
substitutif.
Dépendance PSYCHAN. Report de l'énergie
ou pharmacodépendance psychique liée à un désir
Besoin compulsif d'absorber inconscient sur un objet
une substance (drogue, alcool, substitutif.
tabac, etc.) pour faire cesser Sous l'influence de la censure, le
le malaise psychique refoulé se dissimule et se déforme
(dépendance psychique) pour pouvoir être représenté. De
ou les troubles physiques même qu'un affect réprimé est sus-
(dépendance physique) ceptible de réapparaître lors d'une
dus au sevrage. occasion insignifiante en elle-
© Dossiers, Addictions (les), même, une pensée est capable de
p.90 ; Dépendance faire passer son intensité à une
autre, même si celle-ci est en soi melles sans support objectif ou de
indifférente et ne lui est associée représentations fantasmatiques
que superficiellement, par un trait incompréhensibles sans contact
quelconque ou par un jeu de mots. avec le milieu social où se trouve le
Ce déplacement de l'accent psy- sujet.
chique permet l’allusion, corres-
pond à une métonymie et consti- Désensibilisation
tue un détour du désir par les voies Méthode thérapeutique ayant
de l'expression indirecte. Ainsi, un pour but de faire disparaître
conflit ancien peut se manifester une sensibilité anormale
par l'intermédiaire d'un élément et cause de gêne à certains
actuel et un souhait récent se tra- agents, qui, en eux-mêmes,
duire par l'évocation du passé ou sont bien supportés
par l'anticipation d'autre chose. par la majorité des sujets.
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trations. || réagit sur un mode sou- tant dans l'esprit du grand public
vent violent, clastique, antisocial. que chez les toxicomanes. On doit
Il contrôle mal ses appétits,ses donc regrouper sous ce terme
besoins et son comportement. toutes les approches thérapeu-
tiques des toxicomanies.
Désinhibiteur © Dossiers, Addictions (les)
Psychotrope ou méthode p.90 ; Dépendance aux
thérapeutique capables «drogues» (la), p.193.
de provoquer
une désinhibition. Désir/demande/besoin
Les anxiolytiques, les antidépres- Groupe conceptuel dont
seurs et autres psychoanalep- les trois termes articulent
tiques, ainsi que les psychodys- la dynamique de l'intrication
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Ce que l'enfant désire, c'est retrouver à l’âge ou au début
la jouissance éprouvée sans qu'il ait d'un processus démentiel,
eu à la demander. Mais pour cela il généralement irréversible.
est désormais obligé de demander, Le sujet mentalement détérioré
à sa manière, le retour de sa mère garde dans certains domaines de
auprès de lui et tenu d'utiliser les sa vie intellectuelle (expression ver-
signifiants maternels, les comporte- bale, automatismes sociaux et pro-
ments et les sons qui pour cet Autre fessionnels en particulier) un
«veulent dire » quelque chose. niveau de réalisation assez bon,
L'enfant adresse à l'Autre une mais les tâches mettant en œuvre
demande double : une demande une adaptabilité à des situations
de satisfaction certes, mais,au-delà, sortant de la vie habituelle ou la
une demande d'amour. Quant au possibilité de faire des acquisitions
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705
Deuil individus du même âge.
État de perte d’un être cher Un bébé qui, à 8 mois, ne se tient
s'accompagnant de détresse pas assis où qui,à 2 ans,ne marche
et de douleur morale, pouvant pas seul souffre d'un retard moteur
entraîner une véritable réaction par rapport aux âges « normaux »
dépressive et nécessitant d'accession à la station assise ou à
un travail intrapsychique, dit la marche autonome.
«travail de deuil » (S.Freud), Un retard de développement peut
pour être surmonté. être général, c'est-à-dire affecter
© Dossier, Deuil (le) p.226. l'ensemble des fonctions bio-
psychiques :tel est le rachitisme,
Deuil (travail du) qui, au sens strict, est un retard de
© Travail du deuil p.920. croissance, et s'accompagne d'un
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706
et préside à l'adoption d'une dont la vitesse de progression
méthode de rééducation. Ainsi, varie selon les individus.
les retards posturaux observés au
cours de la première année, chez Développement
le bébé, peuvent être résorbés psychomoteur
ou réduits par des rééducations Changements structuraux
psychomotrices. On a cherché de qui permettent à l'organisme
même à traiter et compenser les d'augmenter ses capacités
retards scolaires par la création de biologiques et psycho-
classes d'adaptation, de groupes motrices pour s'adapter
de niveau et par une évaluation à un milieu donné.
individuelle des progrès.
Il n'en va pas de même pour le Développement personnel
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707
sa personnalité des complexes et savoir une perception souvent
des conditionnements, résister à ses implicite concernant la manière
blocages. Cette volonté de parvenir socialement « correcte » de penser
à une maturité psychique passe au- et d'agir. Dans ce dernier cas, la défi-
tant par un travail sur le corps que nition de ce qui est déviant est fonc-
par un travail sur l'esprit et vise à tion du contexte culturel et de son
terme à leur réunification. évolution. La frontière entre norme
Le développement personnel per- et déviance peut donc être ténue et
met à l'épanouissement personnel temporaire.
(se fixer des objectifs, savoir s'esti- © Norme sociale p.813.
mer), l'épanouissement corporel (ali-
mentation, sommeil), l'épanouisse- Didactique (analyse)
ment affectif (exprimer ses émotions, Analyse didactique p.659.
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708
Étude des différences dénombrable.
que l’on observe dans © Histoire de la psychologie,
les conduites d'individus p 16.
différents ou de groupes
différents d'individus placés Dipsomanie
dans la même situation. impulsion très forte,
Il se distingue de celui des psycho- quasi irrésistible, à boire,
logies générales et de celui des se manifestant par accès
psychologies cliniques. La psycho- et s'exerçant surtout
logie différentielle rejoint cepen- sur les boissons alcoolisées.
dant, dans son domaine et par ses
méthodes, les visées universalistes Discordance
des psychologies générales. Si la Défaut d'harmonie entre
procédure permettant de résoudre la pensée ou les sentiments
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ETES
DSM ou Manuel une expérience groupale
diagnostique et statistique intensive une sensibilisation
des troubles mentaux aux phénomènes de groupe.
Manuel proposé
aux États-Unis par Dyscalculie
l'Association américaine Difficulté d'apprentissage
de psychiatrie pour établir du calcul, liée à une difficulté
un diagnostique psychiatrique d'utilisation du système
après l'examen d'un malade symbolique.
mental, se référant à une
classification des syndromes Dysharmonie cognitive
et des maladies qui a évolué Syndrome cognitif complexe
profondément depuis 1952, chez l'enfant, qui englobe
année où apparaît le DSM I, à la fois des décalages dans
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712
psychopathique), qui écrite, apparaissant au début
se manifeste par de la scolarité chez des enfants
une symptomatologie en normalement intelligents,
mosaique. indemnes de toute atteinte
sensorielle ou motrice.
Dyskinésie La dysorthographie accompagne
Trouble de l’activité motrice. la dyslexie mais elle peut être aussi
indépendante de tout trouble de la
Dyslexie lecture.
Difficulté d'apprentissage plus L'apprentissage de l'orthographe
ou moins importante nécessite une certaine maîtrise du
de la lecture sans déficit langage et de la lecture, mais aussi
sensoriel ou intellectuel. d'autres aptitudes. L'enfant doit
(Elle se caractérise par pouvoir mémoriser la forme des
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713
cheval] au lieu de [ces gens qui d'apprentissage (l') p.289;
emmènent leur cheval. encadré, Dyslexie (la) p.292.
Il s'agit souvent d'un retard d'acqui-
sition du langage oral. L'enfant ne Dyspareunie
peut se détacher d'un contenu glo- Douleur provoquée
bal du message et en analyser les par les rapports sexuels chez
éléments. Il ne peut donc les resti- la femme.
tuer dans la langue écrite.Il a des dif- À côté des causes organiques assez
ficultés à intégrer la morphologie rares, la dyspareunie est souvent
complexe des verbes, même quand d'origine affective, qu'elle soit pri-
ilconnaît ses conjugaisons.Il cherche maire, apparaissant dès les pre-
à compenser ses troubles de com- mières relations sexuelles,ou secon-
préhension et ses difficultés à appli- daire, après, par exemple, un accou-
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E
maticales et sémantiques de la
langue.
Dyspraxie Échelle
Trouble des coordinations Notion concernant la mesure
motrices entraînant en psychologie et utilisée
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cet apprentissage. Dès 18 mois, l'en- visuels et du fait qu'il n'y a sans doute
fant produit spontanément des gri- pas un schéma unique permettantà
bouillages et commence à tracer la fois la lecture et l'écriture. S'agis-
des traits définis. Vers 30 mois, son sant de la copie de modèles géomé-
répertoire de traits s'étend avec la triques, la plupart des auteurs s'ac-
capacité d'imiter les mouvements cordent à dégager une séquence
d'écriture ; la vision commence à développementale spécifique : les
guider la main au lieu de simple- cercles à 3 ans, les carrés à 4 ans, les
ment la suivre. Vers 3 ans, les traits triangles à 5 ans et les losanges à 7
sont mieux contrôlés, plus variés ans, la précision de la copie s'ac-
(vagues, zigzags, cercles, boucles), croissant fortement entre 5 et 6 ans.
moins répétitifs et plus petits. Ce- À partir de ce moment, le dessin en
pendant, jusqu'à environ 4 ans, ces l'absence de modèle peut être guidé
traces graphiques paraissent plus par une image visuelle, l'activité gra-
produites pour elles-mêmes que phique pouvant être considérée
comme visant à représenter des ob- comme le mouvement du crayon le
jets, même si les résultats sont quel- long des contours projetés d'un
quefois semblables à des objets. objet imaginé.
717
Parallèlement à ce développe- de contradictions et visant des buts
ment des traces graphiques, et le inséparables et inconciliables.
conditionnant en partie, on peut Au «siècle de l'enfant »,on a mis en
suivre le développement de la prise opposition deux manières de voir
manuelle du crayon. D'une prise l'éducation : une conception
palmaire (le crayon est saisi ferme- ancienne de l'éducation, envisagée
ment dans la paume de la main) dès comme un art de conduire les
l'âge de 12-18 mois, l'enfant passe enfants à l'intériorisation des
rapidement à une prise plus digitale normes de leur classe sociale, dans
(le pouce sur le côté gauche du un souci de reproduction du sys-
crayon et les autres doigts sur le tème socioculturel, et une concep-
côté droit) vers 2 ans. Dès l'âge de tion moderne de l'éducation, qui
3 ans, la prise adulte commence à tiendrait compte des acquis de la
être approchée (opposition pouce- psychologie de l'enfant et viseraïit
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social. Par exemple, l'esprit d'en- Éducation nouvelle
treprise sera très diversement Mouvement pédagogique
exercé selon qu'il s'agit d'un gar- centré sur l'enfant, privilégiant
çon ou d'une fille. Simultanément, les méthodes actives qui
l'éducation tient effectivement impliquent la participation
compte de ce qu'est l'enfant, de ce active de l'enfant à sa propre
qu'il est capable de comprendre, formation.
d'intérioriser, de prendre plaisir à La spécificité de l'éducation nou-
faire ou ne pas faire.
Ce que la psy- velle se marque par quelques prin-
chologie a établi concernant le cipes simples : en refusant de
développement des mécanismes mettre l'accent sur le contenu et en
d'apprentissage permet d'agir sur écartant tout autoritarisme de
ce développement, en évitant au l'adulte, elle a pour objectif:
maximum les conflits. Tout sys- © de partir des centres d'inté-
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doté de structures internationales du comportement les conduisant à
grâce au Suisse A. Ferrière (1879- l'échec scolaire. Les sections d'édu-
1960). L'Italienne M. Montessori cation spécialisée, annexées aux
(1870-1952) en a été une des plus collèges d'enseignement secon-
importantes praticiennes. daire, accueillent les débiles légers
âgés de 12 à 17 ans. Les classes de
Éducation spéciale perfectionnement, annexées aux
Éducation destinée aux écoles élémentaires, reçoivent des
personnes qui ne réussissent enfants âgés de 6 à 13 ans pré-
pas ou ne réussiront vraisem- sentant un déficit intellectuel. Les
blablement pas à atteindre, instituts médico-pédagogiques
dans le cadre de l’ensei- reçoivent des enfants âgés de 3 à
gnement ordinaire, les niveaux 16 ans;ils leur procurent un ensei-
éducatif, social et autres qui gnement général ainsi qu'une for-
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freudien /ch, qui signifie vue avec ses camarades. Ils expri-
en français aussi bien « moi » ment des sortes de «monologues
que « je ». collectifs».
© Préopératoire (période) p.846:
Égocentrisme Stade p.898; dossier, Enfant (|)
Situation d’un sujet qui p.251.
considère le monde de son
seul point de vue et de son Égopsychologie
propre intérêt. Courant théorique
Le concept d'égocentrisme trouve de la psychanalyse américaine
son origine dans la psychologie ana- s'appuyant sur une lecture
lytique de C. Jung et son actualité partielle de S.Freud (/e Moi
dans la théorie piagétienne du dé- et le Ça, 1923) et d'A.Freud
veloppement de l'enfant. (le Moi et les mécanismes
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722
des moules d'autres formes que les Ces substances sont également
leurs. De telles conduites ludiques impliquées dans de nombreux
sont indicatives des propriétés attri- comportements tels que la mé-
buées aux objets. moire, l’activité motrice, l’alimenta-
tion ou le sommeil.
Encoprésie
Trouble du développement Enfant (1)
du jeune enfant se mani- ODossier, p.251.
festant parla défécation dans
sa culotte à un âge (après 2 ans) Enfant
où l'acquisition de la propreté (l’arrivée du premier)
est normalement achevée. © Dossier, p.263.
723
même, sans référence à l'adulte qu'il cation de l'animisme enfantin.Ces
deviendra.Elle s'intéresse donc aux positions résument ce qui la dis-
répertoires particuliers à un âge tingue de la psychologie géné-
donné et cherche l'explication des tique : le refus d'utiliser l'enfant
comportements isolés dans les sys- comme un modèle explicatif des
tèmes auxquels ils appartiennent conduites,comme un sujet épisté-
au moment où ils se manifestent. mique, c'est-à-dire la base, fût-elle
Ainsi, elle peut décrire l'enfant de fondamentale, d'un savoir orga-
3 ans, ou l'enfant de 7 ans,à partir de nisé. La conclusion extrême d'une
comportements où de configura- psychologie de l'enfant consiste-
tions comportementales typiques : rait, comme l'a indiqué R. Zazzo, «
l'opposition à 3 ans, l'argumentation à opposer [.…]la mentalité de l'en-
objectiviste à 7 ans,etc. sans regard fant à la mentalité de l'adulte ».
en arrière, par souci d'en expliciter Mais le rythme, l'ampleur et
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725
Équilibration Adaptation p.652;
Concept clé de la théorie de Assimilation p.666.
J.Piaget (1975). L'équilibration
correspond à une tendance Équilibre des structures
innée de l'organisme à Selon J. Piaget, mode
intégrer les données de d'organisation des systèmes
l'environnement à ses propres cognitifs successifs de l'enfant
structures et à ajuster au cours de sa maturation.
ces dernières aux impératifs
du milieu. Le fonctionnement Éreuthophobie ou
cognitif consiste donc en une érythrophobie
adaptation résultant d'un Peur obsédante de rougir.
équilibre (ou équilibration) Dans la plupart des cas, l'éreutho-
entre assimilation phobie s'accompagne effective-
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726
logiques (normes anthropomé- son objet illustrent son caractère
triques) de l'exécution d'une tâche. pluridisciplinaire.
Cette conception réductionniste de Le domaine d'étude de l'ergono-
l'ergonomie, limitée à l'étude des mie s'est élargi récemment à celui
astreintes dans le système homme- de l'école, considérant l'élève
machine pour mieux adapter l'ins- comme un travailleur au même
trument à son utilisateur (ergono- titre que l'adulte.
mie de conception)
est aujourd'hui
intégrée dans une trilogie interac- Ergothérapie
tive plus large, englobant à la fois Méthode de traitement
l'étude des conditions physiques du et de réadaptation
travail et des aménagements tech- d'handicapés moteurs
niques et l'analyse des processus ou de malades mentaux par
d'échanges physiologiques, psy- l'apprentissage et la pratique
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721
souvent inaccessible. des difficultés pour mener une cure
analytique chez certains patients,
Étalonnage présentant une grande insécurité
Établissement, dans intérieure, une intolérance à la
une épreuve psychologique, frustration et une hypersensibilité
d'une échelle permettant aux remarques, souvent ressenties
de situer le résultat obtenu comme un jugement. Clinique-
par un sujet par rapport aux ment, les patients qui présentent
résultats qui ont été observés ce type de personnalité sont sou-
antérieurement dans vent bien adaptés socialement,
une population de référence mais leurs relations affectives sont
suffisamment nombreuse instables, marquées par la dépen-
et homogène de sujets dance dite « anaclitique » et la ma-
comparables à celui nipulation agressive. Ils se défen-
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troubles mentaux en fonction versaux du comportement de
des groupes culturels l'homme. Elle s'est ensuite consacrée
et ethniques auxquels à l'étude du comportement social de
appartiennent les sujets l'enfant en période préverbale, puis
qui en seraient atteints. de l'homme dans la dimension non
L'ethnopsychiatrie tient à la fois verbale de sa communication. Elle
d'une pratique thérapeutique s'at- s'adresse aujourd'hui à l'étude du
tachant à traiter les divers malades comportement humain dans toutes
mentaux en tenant compte de leur les situations de sa vie normale et
insertion et appartenance à un pathologique, ouvrant ainsi un large
groupe socioculturel ou ethnique champ d'application.
déterminé et d'une science cher- © Dossier, Attachement ([) p.158.
chant à repérer et à comparer des
modalités et des formes de patho- Étrangeté (sentiment d’)
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729
mi e pire
RAS PRES AR LS àIP or
LI ;
730
rain), s'est répandue largement et Exploration (conduite d’)
elle est devenue la méthode domi- Ensemble des parcours
nante de recherche dans plusieurs effectués à des fins de
sous-domaines. En outre, en psy- connaissance, pendant
chologie générale, elle est de- lesquels un organisme vivant
venue capable d'aborder des pro- applique ses capacités
blèmes difficiles, qui jusque-là lui d'observation au milieu.
échappaient,comme les processus
intellectuels, au lieu de se confiner Expression émotionnelle
à des questions limitées. Ensemble des traits comporte-
Simultanément la modélisation mentaux par lesquels se révèle
s'est largement développée. l'émotion, tels que le sourire,
Il'est dès lors devenu de moins en les pleurs, les mimiques
moins significatif de caractériser un faciales, les attitudes.
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731
l'homme. elles sont modelées diffé- peuvent être utilisées dans des jeux
remment, suivant les cultures. sociaux.
© Dossiers, Émotions féminines
termesAu cours du développement, l'ex-
pression émotionnelle apparaît émotions masculines p.243;
comme une conduite sociale privi- Nouveau-né (interactions
légiée autour de deux ans. C'est avec le) p.415.
l'âge dit « du cabotin affectueux »,
où toute appréhension d'un évé- Eysenck (questionnaire
nement, d'un objet ou d'une per- de personnalité d’) ou EPI
sonne s'accompagne de mimiques Test construit par H.J.Eysenck
et d’attitudes manifestant l'affecti- permettant d'évaluer
vité :le retrait d'un jouet ou le refus deux traits qu'il considère
d'accéder à un désir de l'enfant comme fondamentaux
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F
des discriminations très précoces :
le bébé de 1 mois différencie un
visage souriant (les coins de la
bouche sont relevés) d'un visage Fading
triste (les coins de la bouche sont Forme discrète de barrage
tombants). Ces discriminations constituée par l'arrêt
732
progressif du cours ne pas entraîner d'habituation.
de la pensée (fading mental)
ou d’une séquence motrice Fantasme
(fading moteur). Scénario imaginaire conscient
Ce phénomène est caractéristique ou inconscient impliquant
de la schizophrénie. le sujet et qui met en scène
de façon plus ou moins
Familiarisation déguisée son désir.
Prise de connaissance Il existe des fantasmes conscients
d’un objet ou d'un événement assimilés aux rêveries diurnes et
nouveau au cours des fantasmes inconscients à l'ori-
de rencontres plus ou moins gine des rêves, des lapsus, des actes
durables et nombreuses. manqués. Certains fantasmes in-
La familiarisation permet d'ac- conscients ne deviennent acces-
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caractérise par ses ressemblances souvenirs.
avec la perception, et qui est appe- © Amnésie p.658.
lée figurative, d'autre part, celle
pour laquelle les ressemblances Fœtal (développement)
avec la perception sont lointaines, Développement prénatal
et qui est appelée, selon le cas, à partir du moment
opérative (J. Piaget), proposition- où un embryon présente
nelle, symbolique, conceptuelle, etc. les caractères
L'image mentale est l'exemple morphologiques
typique de la représentation figu- de son espèce (mammifères).
rative. La biologie considère
que l'embryon est devenu
Filiation un fœtus lorsqu'il possède
GÉNÉR. Relation de parenté les principales caractéristiques
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psychiatrique,
allié à un adjectif
qui Nom-du-Père p.811;
le précise :folie circulaire (psychose dossier Psychose (la) p.457.
maniaco-dépressive), folie raison-
nante (délire d'interprétation) ou Formations
folie du doute (psychonévrose de l'inconscient
obsessionnelle). Phénomènes psychiques très
Mais le terme de folie, est surtout divers dont le caractère
employé dans les approches socio- commun est d’avoir un tout
logique et anthropologique (chez autre sens que leur sens
M.Foucault, par exemple). immédiat.
S.Freud a repéré leur présence dans
Forclusion la vie psychique la plus commune
Terme forgé par J. Lacan, inspiré en systématisant la règle des asso-
du vocabulaire juridique, qui ciations libres qu'il avait mise en
exprime à la fois la double place pour le traitement des
notion de « rejet » et d'xirréver- névroses. Le même mécanisme
sibilité». En l’associant au est à l'œuvre dans toutes les for-
concept de «Nom-du-Père», mations de l'inconscient : un com-
J. Lacan propose une promis entre des représentations
736
refoulées (parce que liées à la sexua- Formelles (opérations)
lité) qui cherchent à entrer dans la Système de pensée qui se
conscience et la résistance qui s'y construit chez l'enfant entre
oppose.Freud a établi un répertoire 12 et 14-15 ans et représente
étendu de ces formations de l'in- dans la théorie piagétienne
conscient :elles surviennent dans la le stade ultime du
névrose sous la forme des symp- développement intellectuel.
tômes mais aussi dans la vie quoti- L'adolescent devient capable de rai-
dienne sous la forme des lapsus, sonner sur des hypothèses et non
oublis de noms ou de dates, actes plus sur des constats de faits im-
manqués.….. et dans la vie culturelle médiatement représentables, des
grâce au mot d'esprit. Quant au énoncés verbaux exprimant une
rêve, il est à lui seul un exemple par- possibilité.
ticulièrement élaboré des créations
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tutives qui pourraient apaiser son Chez l'adolescent, il peut s'agir
exigence libidinale ». En d'autres d'une fuite solitaire face à un conflit
termes, l'analyste doit travailler familial aigu, mais aussi d'une fuite
avec la frustration, ce que Lacan a de soi-même, révélant des difficul-
repris très largement. tés intérieures (troubles de l’iden-
tité, recherche d'un groupe d'ac-
Fugue cueil, refuge dans la marginalité),
Comportement inhabituel parfois même d'un état dépressif
et imprévu de fuite du lieu grave ou d'une schizophrénie
ordinaire de résidence. débutante.À l'autre extrémité de la
Le caractère insolite ou déraison- vie, le vieillard fugueur est parfois
nable de la fugue, dont il faut intellectuellement affaibli ; mais la
expliciter les motivations, révèle fugue peut aussi révéler la révolte
souvent l'existence de troubles contre des conditions de vie insup-
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739
> {IEC LENS : es.
740
l'hérédité des conduites fasse natu- reproche d'insister sur des discon-
rellement partie de ses domaines tinuités plutôt que de rendre
d'exploration. compte d'un processus que l'in-
Ayant à suivre et à expliquer une tuition du sens commun voit né-
évolution au cours du temps, la cessairement continu. Les mo-
psychologie génétique se repré- dèles continus admettent,en effet,
sente la succession des change- des conceptions diverses de la
ments qui affectent l'individu continuité, soit selon les domaines
comme un ordre logique, reflétant de comportement, soit selon les
un processus d'ontogenèse, c'est- âges.
à-dire comme la construction pro- © Histoire de la psychologie
gressive d'un état stable. Elle p.16.
fonde ses recherches sur le choix
de l'âge comme variable indé- Génétisme
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chacune à la satisfaction. À la pu- mentale à manger de la terre.
berté, ces pulsions coopèrent et un
but sexuel nouveau apparaît ; les Gérontologie
zones érogènes se subordonnent Étude de la vieillesse
au «primat de la zone génitale». Dès et du vieillissement sous
lors, il semblerait que puissent se leurs divers aspects (médical,
joindre dans la vie sexuelle, le cou- psychologique, social, etc.)
rant de la tendresse et celui de la
sensualité. Gesell
© Stade p.899; (inventaire ou échelle
dossier, Sexualité (la) p.528. de développement de)
Inventaire de développement
Génogramme mis au point par A. L. Gesell,
Représentation graphique qui s'applique aux enfants
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Fi
743
rentiellement dans les situations l'écriture considérée comme une
routinières de soins (à l'approche expression de la personnalité.
visible du biberon, par exemple). © Dossier, p.341.
744
Habileté
745
émotionnelle, objectivité, bien- voir ce qui, dans leur organisation,
veillance, tendance à la réflexion, constitue des bases à la formation
relations personnelles, masculinité. ultérieure d'habiletés. Ce qu'on a
L'épreuve s'adresse à des adultes. pu faire, par exemple, en analysant
les relations entre la marche auto-
matique du nouveau-né et la mar-
H
che autonome, qui apparaît envi-
ron un an plus tard.
746
ou cénesthésiques), olfactives, gus- selon les méthodes de mesure.
tatives, visuelles et auditives. Les Cependant, quelles que soient ces
deux dernières catégories sont, de mesures,un écart trop important par
loin, les plus importantes. rapport à la moyenne du groupe
constitue un handicap,
car ilse réper-
Handicap cute sur les acquisitions scolaires,
Situation d'une personne professionnelles et sociales toujours
qui se trouve désavantagée, organisées selon certaines normes
d'une manière ou d’une autre, de développement.
par rapport à d’autres L'intégration professionnelle des
personnes. handicapés dépend de la gravité
Ainsi, un déficit sensoriel visuel ou du handicap et de la réussite de la
auditif est un handicap car l'enfant formation scolaire, professionnelle
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pés, autistes, mourants, etc.). Hédonisme
© Recherche perverse
Harcèlement moral de plaisir.
Agissements répétés et mal- © Toute recherche active
veillants à l'égard d’un subor- de plaisir non pathologique.
donné ou d’un collègue, en vue
de dégrader ses conditions Hérédité
de travail et de le déstabiliser. Transmission de certains
caractères des géniteurs
Hébéphrénie à leurs descendants.
Forme de schizophrénie, L'hérédité s'observe à l'échelle de
touchant principalement l'espèce (chaque organisme donne
les adolescents, où prédomine naissance à un organisme apparte-
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749
large constitué par la détermination nismes physiologiques qui permet-
génétique et des facteurs de milieu. tent de maintenir le milieu interne
dans un état d'équilibre. Le principe
Histrionisme d'homéostasie repose sur l'idée que
Attitude caractérisée par les interactions entre l'environne-
le besoin d'attirer l'attention sur ment et l'organisme modifient l'état
soi et de séduire l'entourage. de ce dernier ;or, la survie de l'orga-
nisme nécessite le maintien des pro-
Holding priétés physiologiques de ses diffé-
Façon qu'a la mère de porter rents éléments entre des limites
et de maintenir, physiquement relativement précises. Tout risque
et psychologiquement, de dépassement de ces limites dé-
son nourrisson en état clenche des rétroactions qui vont
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sexualité culpabilisée et compulsive jusqu'au marasme et éventuelle-
des sujets qui en refusent consciem- ment à la mort. Les études sur l'hos-
ment les pratiques et de l’homo- pitalisme ont mené à de profondes
sexualité mixte, allant de pair avec réformes dans les conditions d'hos-
une activité hétérosexuelle satisfai- pitalisation des tout-petits.
sante. Pour Freud, l'homosexualité © Anaclinique (dépression)
demeure avant tout une affaire de p.659; Carence p.678;
choix d'objet ; c'est un trait que l'on dossier, Attachement (|) p.158.
peut retrouver dans n'importe
quelle structure. Humeur
© Dossier, Couple homo (le) État thymique fondamental
p.189. dominant la vie affective
et les réactions émotionnelles
Hospitalisme d'un individu.
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d'attention, observé Hyperesthésie
notamment en cas d'anxiété Exagération de la sensibilité,
ou chez l'enfant. tendant à transformer
Ce syndrome a été particulièrement les sensations ordinaires
étudié chez l'enfant notamment par en sensations douloureuses.
J.Kagan, qui en a donné une des-
cription détaillée. L'enfant hyperac- Hypermnésie
tif parvient rarement à s'investir Exaltation et acuité particu-
entièrement dans une tâche ;il est à lièrement vives de la mémoire.
la fois là et ailleurs, son attention est Elle apparaît dans certaines situa-
dispersée ; les situations d'attente tions émotionnelles de danger
provoquent chez lui réactions émo- (vision panoramique de toute sa
tionnelles fortes (trépignements, vie) et au cours d'accès maniaques.
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cris) ou stress. Sa soumission à des C'est aussi une aptitude très spec-
consignes ou des contraintes est taculaire chez certains débiles
limitée ;elle est source de difficultés mentaux, calculateurs prodiges.
dans la vie scolaire, les activités de
groupe et les jeux collectifs, et peut Hyperphagie
entraîner l'exclusion. Comportement alimentaire
Les corrélations entre hyperacti- consistant à ingérer
vité et niveau intellectuel - on a une quantité de nourriture
parfois supposé que les hyperactifs disproportionnée
se rencontrent plus fréquemment avec ses besoins.
parmi les enfants dits « surdoués » Il s'agit d'un appétit exagéré plu-
- sont insuffisantes pour valider tôt que d'un véritable trouble ali-
l'hypothèse d'une relation causale. mentaire, tel qu'on le voit dans la
© Agitation p.654. boulimie.
Hyperémotivité Hypnogramme
Disposition à réagir de façon Représentation graphique
excessive aux événements de l’organisation d'une nuit
dans le domaine émotionnel. de sommeil.
L'hypnogramme renseigne sur par une susceptibilité accrue
les anomalies de l'architecture à l'influence de ce dernier,
du sommeil et permet d'orienter et par un amoindrissement
le diagnostic. Par exemple, des de la réceptivité aux autres
plaintes d'insomnie peuvent être influences.
confirmées ou infirmées par la lec- Ce changement dans la conscience
ture d'un hypnogramme. Ce type et la mémoire s'accompagne
de représentation permet de d'idées et de réactions qui ne sont
visualiser rapidement les éven- pas coutumières au sujet, étant en
tuelles anomalies de la structure partie suggérées par l'hypnotiseur.
du sommeil. Des phénomènes comme la léthar-
L'hypnogramme permet aussi gie, l'anesthésie, la paralysie, la rigi-
d'étudier les troubles induits par dité musculaire et des modifica-
l'utilisation de certaines substances tions vasomotrices à localisation
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conscient, et c'est à partir de sa pra- au médecin, qui est à la fois
tique qu'il allait découvrir la psy- investi d’un grand pouvoir
chanalyse. et condamné à l'échec
© Dossier, Hypnose médicale thérapeutique par le patient.
(1!) p.363.
Hypothèse
Hypnotique En psychologie cognitive,
Se dit de médicaments qui entité hypothétique qui est
provoquent et maintiennent supposée exister chez
le sommeil et qui sont un animal ou un homme
prescrits contre l’insomnie. et gouverner son mode
Après les anxiolytiques, les hypno- de traitement de l'information
tiques constituent les psycho- et son comportement.
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754
une conversion des troubles €) Une deuxième identification
psychiques en symptômes partielle, car «le moi se borne à em-
physiques (fausse paralysie, prunter à l'objet un seul de ses traits ».
malaises, par exemple). €) La troisième identification
© Dossier, Hystérie (l') p.373. est manifeste quand une per-
sonne découvre un trait qui lui
est commun avec une autre
personne, sans que celle-ci soit
pour elle un objet de désir.
C'est à partir de l'examen clinique de
Idéation l'hystérique que le modèle freudien
Formation et enchaînement de la troisième identification est le
des idées. plus expressif :« Dora imite la toux de
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755
Au début de son enseignement, vation en toutes circonstances de
J. Lacan a mis l’accent sur les diffé- l'identité individuelle ne sont maî-
rents registres de l'identification. La trisés par l'enfant que vers 7 à 8 ans.
première identification est celle qui Auparavant, le terme d'identité est
a lieu au moment du stade du pour lui dépourvu de sens et il
miroir (Écrits, 1966). La captation de compare ou rassemble des objets
l'image détermine l'assujettisse- en fonction de leur degré de simili-
ment du sujet au regard de l'autre : tude sans employer des critères de
c'est l'identification imaginaire jugement fermes et stables.
constitutive du moi. L'identification > Identité individuelle d’un
secondaire au parent du même objet non familier. Les compor-
sexe engage par la suite l'enfant tements observés dans les nom-
dans la quête d’un idéal conforme breuses recherches consacrées à la
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viduelle. Les aspects idiosyncra- @ Illusion d'optique :
siques de nos conduites échappent erreur relative à la forme, aux di-
à notre contrôle conscient. Ils peu- mensions, à la couleur des objets.
vent être innés et présenter des @ Illusion optico-géométrique:
similarités familiales, ou avoir été erreur de la perception visuelle de
acquis sous l'emprise d'une situa- figures géométriques se manifes-
tion, le plus souvent probléma- tant chez tous les individus par une
tique, répétée. Nombre des idio- surestimation ou une sous-estima-
syncrasies remarquées à l'âge tion systématiques de longueur,de
adulte se sont formées ou ont été surface, de direction ou d'incurva-
consolidées au cours de l'enfance. tion (illusions de Delbœuf, d'Oppel-
Kundt, du trapèze, de Müller-Lyer,
Illettrisme etc.), des angles, etc.
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d'investigation à l'aide
de techniques reposant IMAO
sur l'émission de différents Famille d'antidépresseurs
types de rayonnement. qui ont tous en commun
Personne ne pourrait actuelle- la capacité d'inhiber l'activité
ment affirmer un diagnostic de d’une enzyme, la mono-
dégénérescence cérébrale, d'acci- amine-oxydase (MAO).
dent vasculaire où hémorragique,
sans confirmer et compléter le Imitation
recueil de signes cliniques par Reproduction du compor-
l’une des techniques de l'imagerie tement d’un modèle observé.
cérébrale, qui constitue une aide L'étude de l'imitation durant la
indispensable au diagnostic. prime enfance fait actuellement
l'objet de débats cruciaux concer-
Imaginaire nant les capacités initiales du nou-
Chez J. Lacan, catégorie qui veau-né. Plusieurs chercheurs, en
fait le lien entre le symbolique 1977, vingt ans après R. Zazzo, ont
(assimilé à l'inconscient) _-montré que le nouveau-né tire la
et le réel. langue si vous la lui tirez et ouvre la
bouche quand vous ouvrez la l'imitation, déjà notée dans la
vôtre. On devrait en conclure qu'il période néonatale. Le bébé se
imite. Or, cela suppose qu'il peut montre sensible à la reproduction
«traduire », à peine né, ce qu'il voit de ses comportements par l'adulte :
sur le visage d'un autre en mouve- il y réagit par l'attention et le sou-
ments de son propre visage. rire. Peu après s'instaurent avec
Certains émettent l'hypothèse que l'adulte des séquences imitatives
ces capacités précoces pourraient réciproques à valeur de communi-
être réflexes et disparaître, comme cation, décrites par plusieurs
la marche et la nage automatiques, auteurs. Ces séquences culminent
au cours du 3° mois. D'autres pen- vers 15-18 mois, alors qu'elles ne
sent que l'imitation néonatale se manifestent que vers 2 ans
entre dans la catégorie des méca- lorsque le partenaire est un enfant
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760
tères de l'immaturité nerveuse ne cément un fonctionnement et des
sont pas tous connus avec préci- conduites plus élémentaires que
sion. L'immaturité psychique, ceux de la maturité.
concept du langage courant, peut
être définie suivant plusieurs Immersion
sortes de critères qui, tous, appa- Méthode, parfois utilisée
raissent pluridimensionnels et en thérapie comportementale
diffèrent selon les modes d'ap- dans le traitement de troubles
proche choisis : l'absence d'auto- phobiques ou phobo-
nomie du jeune par rapport à obsessionnels, qui consiste
l'adulte, l'impossibilité d'assurer la à confronter directement
satisfaction de ses besoins vitaux, le patient au stimulus
de contrôler ses mouvements et ou à la situation redoutés
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762
|n ro octe
763
puissance les poussées pulsion- L'inceste n'est pas un accident sur-
nelles présentes chez tous les sujets venu par hasard, mais il se produit
et de nature incestueuse. dans une famille « incestueuse » ou
Cette loi a deux aspects : séparer à tendance incestueuse, de tout
l'enfant de sa mère et le différencier, milieu social, dans laquelle il est
interdire la non-séparation.L'Œdipe difficile de savoir qui fait quoi, qui
serait pour Freud la mise en scène dit quoi.On repère des confusions
de cette prohibition en séparant de rôles, de places, de corps et de
chacun des membres de la famille sexe. Les enfants victimes d'inceste
et en empêchant toute fusion duelle doivent recourir à des mécanismes
pour passer à la triangulation sym- de survie qui reposent souvent sur
bolique, c'est-à-dire à la castration. une transformation de la réalité
©) L'inceste réel. Il désigne le/les pour isoler l'inceste, l'occulter, ce
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passages à l'acte sexuel qui peu- qui provoque des ravages très pro-
vent se présenter sous des formes fonds de la personnalité.
multiples (attouchements, viols, © Dossiers, Résilience
etc.). et aptitude au bonheur p.496;
L'inceste n'a pas seulement pour Troubles ancrés dans l'enfance ?
objet le sexe mais le sujet. Ainsi le (des) p.630.
père incestueux se détruit en tant
que père et détruit par là même Inconscient
l'enfant en tant que fils/fille et en Processus et activité
tant qu'enfant. psychiques non conscients.
L'inceste détruit le sexe psychique Les phénomènes de transe, le som-
sinon le sexe physique.En cela l'in- nambulisme, l'effet des suggestions
ceste n'a pas de nomination pos- dans l'hypnose, les troubles hysté-
sible et il provoque des failles pro- riques mais aussi les délires et hallu-
fondes dans le sujet qui se tradui- cinations constituent autant de
sent par des troubles de l'humeur, symptômes de l'existence d'une
de l'idéation, de la mémoire, du activité psychique échappant à la
corps, de l'affect, du comporte- saisie consciente par le sujet.Plus lar-
ment et du lien social. gement,
les rêves, les lapsus, les actes
764
révélateurs, les retrouvailles avec des un symptôme ou en se déguisant
souvenirs oubliés ou des émotions pour passer la barrière de la censure.
perdues, ainsi que les mythes, etc. De là le trauma risque de resurgir,
témoignent de la présence d'une mais aussi les désirs qui tentent de
mémoire latente et d'une imagina- s'accomplir et d'obtenir une satis-
tion créatrice de formes dont le moi faction se substituant à la jouissance
n'est pas maître. Enfin le surgisse- manquante. Ainsi en va-t-il avec l'éla-
ment d'idées non voulues, de désirs boration des pensées articulées
méconnus ou d'affects imprévisibles dans les fantasmes ou figurées par
laisse deviner que ce qui vient à la les rêves,
ce travail de transformation
conscience n'est que la partie émer- permettant de les amener à l'actua-
gée des formations de la pensée.
On lité de la perception.
peut dès lors reconnaître que le psy- Multiples sont dès lors les concep-
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765
ER RTA
+19
Ë #?
766
chez un sujet qui reste, Inné, -e
malgré lui, incapable Caractéristique qui existe
de réactions ou d'initiatives dès la naissance sous
et qui peut parfois en souffrir. une forme manifeste
PSYCHAN. Limitation ou ou latente.
refoulement d'une fonction, Les caractéristiques innées dé-
qui peut être provoquée pendent de l’hérédité, de la déter-
par une peur. mination génétique non hérédi-
Cette notion est issue de la biolo- taire, des conditions intra-utérines
gie. Elle à pris une grande impor- et prénatales.
tance lorsque S. Freud remania ses © Génétique (psychologie)
théories (/nhibition, symptôme et p.740.
angoisse, 1926). À la différence du
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symptôme,
qui suppose l’altération Innéisme
ou le trouble d'une fonction, l'inhi- Conception philosophique
bition n'en désigne que l'affaiblis- et psychologique qui affirme
sement ou la perte : sous l'effet du que la nature d’un être vivant
surmoi, le sujet renonce à son exer- est entièrement déterminée
cice, et ce d'autant plus que s'ac- avant sa naissance
croît sa signification sexuelle. et ne dépend ni
de ses conditions d'existence
Injonction paradoxale ni de ses expériences.
Ordre donné à une personne dans (SYN. nativisme.)
des termes tels qu'il contient en lui-
même une contradiction (« sois Input
spontané ») ou qu'il place le sujet SYN. entrée.
dans une situation angoissante et
absurde («si tu fais ceci je te frappe Insight
et situ ne le fais pas je te frappe Découverte soudaine
également »). de la solution d’un problème,
@ Double contrainte (la) de la structure d’une figure
D#7110; ou d’un objet perçu.
Insomnie PSYCHOL. Lorsqu'on la rapporte
Trouble de l'installation et/ou à un concept, à une catégorie,
du maintien du sommeil. etc. synonyme d'exemplaire.
© Dossiers, Sommeil (le) p.558 ; © Topique p.913.
Sommeil (les troubles du ) p.566.
Instinct
instabilité ÉTHOL. Ensemble
€ Tendance à changer des comportements animaux
rapidement d'état émotionnel ou humains, caractéristiques
ou d'humeur. d'une espèce, transmis
© Difficulté à fixer par voie génétique
son attention et à poursuivre et qui s'exprime en l'absence
une tâche au-delà d'un temps d'apprentissage.
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768
est fonction de la façon dont s'est structures, son organisation
déroulée l'ontogenèse de l'indi- pour éliminer les effets
vidu, c'est-à-dire des conditions de pathogènes de l'institution
maturation en conjugaison avec et permettre une meilleure
l'expérience vécue. Le déroulement communication entre
concret des activités instinctives les membres qui
n'est pas aussi stéréotypé qu'on la composent.
l'avait cru: c'est le plan d'ensemble
de telle ou telle activité qui serait institutionnelle
programmé et non les détails plus (thérapie ou
plastiques de sa réalisation. psychothérapie)
PSYCHAN. Tendance, impulsion Méthode thérapeutique
souvent irraisonnée cherchant à traiter
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770
Intelligence termes employés par eux pour
L'intelligence a fait l’objet désigner les degrés d'arriération.
de nombreuses définitions L'échelle de Binet et Simon fut à l'ori-
différentes. La plupart gine de plusieurs épreuves de même
évoquent une capacité type, les techniques pouvant évoluer
générale d'adaptation au cours du temps. Aux États-Unis,ce
à des situations nouvelles par sont surtout les échelles de D.Wech-
des procédures intellectuelles. sler qui définissent autrement le
L'étude des différences quotient d'intelligence (Q]) et fournis-
individuelles dans sent non seulement un QI global
le développement mais aussi un Q] verbal et un Q] per-
de l'intelligence a constitué l’un formance (c'est-à-dire non verbal).
des premiers centres d'intérêt L'une des échelles de Wechsler est
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771
psychologie, à leur conception. des machines dont
À côté des conceptions empiriques le fonctionnement s'apparente
axées sur la vie courante (Binet- à celui du cerveau humain.
Simon, par exemple), les théories
structurales avancent des stades de Intelligibilité
développement (J. Piaget) remis en Conditions de réception d’un
cause aujourd'hui ou des facteurs message qui en permettent
généraux (facteur g” de la compréhension.
C. Spearman), les théories hiérar- La compréhension est définie
chiques proposent une échelle des par la précision avec laquelle un
aptitudes et des savoir-faire, et mot peut être rapporté par un
d’autres théories décomposent l'in- sujet à qui il a été présenté. Les
telligence en capacités ou opéra- relations entre intensité et per-
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1172
@ Ce qui concerne de valider la notion d'intention.
le contenu des pensées, L'intentionnalité reste une géné-
des croyances, des désirs. ralisation spéculative.
L'intentionnalité serait la qualité
de toutes les conduites dirigées Interaction
vers un but, qu'on appelle aussi ou interaction sociale
conduites finalisées. Elle en précé- ÉTHOL. Ensemble
derait et en gouvernerait l'accom- des influences réciproques
plissement. résultant de l’activité
Le béhaviorisme strict rejetait la des divers membres
notion d'intentionnalité et lui du groupe social.
déniait toute valeur d'explication SOCIOL. Relation
causale. interpersonnelle entre
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tant l'économie d'action par le jeu de L'intervention de l'analyste dé-
mécanismes qui, suivant les théories, place le sujet vers des significa-
sont présumés liés aux effets des tions nouvelles, mais n'est pas tou-
actions produites où à une activité jours interprétative. Temps privilé-
propre du sujet, voire endogène.Elle gié de l'analyse, cette interpréta-
est liée au fait que l’activité nerveuse tion fait lien entre l'analyste et son
perdure au-delà de l'excitation qui patient comme lieu de vérité.
l'a engendrée et à la mémorisation. © Dossiers, Psychanalytique (le
Elle peut être source de déviance. courant) p.450 ; Psychothérapie
(suivre une) p.478.
Interprétation
PSYCHOL. Ensemble des Interprétation (délire d’)
processus correspondant à la Forme clinique de délire
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776
étudiée notamment par la plume de J. Piaget pour caractéri-
H.J. Eysenck, l'extraversion- ser une forme mentale transitoire
introversion, caractérisé par entre les organisations sensori-
la tendance à la dominance de motrices et l’opérativité, qui se
la réflexion intérieure et soli- constitue entre les âges de 4et6 ans
taire, le repliement sur soi, etc. (pendant la période préopératoire).
À cette période, la pensée consiste à
Introverti, -e établir des relations par analogie
© Se dit d’une personne immédiate. Par exemple, devant
dont l’affectivité, les centres trois poids gradués, A,B,C (A étant le
d'intérêts sont dirigés plus léger, C le plus lourd), l'enfant
préférentiellement sur elle- de 4-5 ans comparant À à Bet à C
même. (CONTR. extraverti.) parvient bien à conclure que À est
© Dans la typologie
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FE#l
dans une configuration,ce qui relie, Ce terme, fréquemment utilisé par
pour l'enfant de 4 à 6 ans, les élé- S.Freud et d'usage courant chez les
ments entre eux, c'est sa propre psychanalystes, peut renvoyer à
action. De sorte que la pensée intui- des sens différents - d'autant que
tive demeure irréversible,
tout établis- Freud lui-même l'emploie dans des
sement d’une relation pouvant abolir acceptions différentes selon le
la relation établie précédemment. contexte théorique.Actuellement,
C'est une pensée à sens unique. c'est son sens courant, le sens éco-
© Dossier, Préopératoire nomique, qui prévaut (on «inves-
(période) p.846. tit»dans une affaire). Une repré-
sentation, par exemple, est char-
Inventaire gée d'énergie psychique. Le désin-
de personnalité vestissement désigne le processus
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778
PSYCHIATR. Processus
de vieillissement d'un organe
en général et, plus particu-
lièrement, du cerveau. Jalousie
Sentiment d'inquiétude
Irritabilité douloureuse provoqué
Hypersensibilité aux par la crainte d’être trompé
stimulations extérieures par l'être aimé et parfois
accompagnant généraiement par la croyance que ce dernier
un état affectif pénible. préfère déjà une autre
L'irritabilité se rencontre dans la personne.
manie et dans certaines dépres- On a constaté dans les cas dejalou-
sions chroniques. sie morbide que près d'un tiers des
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nombreuses formes de thérapie, Jouissance
que ce soit en thérapie individuelle Réalisation des pulsions
d'inspiration psychanalytique chez sexuelles. Plaisir sexuel.
de jeunes enfants ou dans un La jouissance du corps outrepasse
grand nombre de rééducations au plaisir lié au bien-être du moi.
comme l'orthophonie, la psycho- Impossible ou interdite, en parti-
motricité ou d'autres modes d'ex- culier lorsque ses sources inces-
pression corporelle. Le psycho- tueuses sont en cause, la jouissance
drame utilise une autre forme de est pour une part refoulée et trans-
jeu, le jeu dramatique qui a pour férée à l'inconscient où la langue et
but la compréhension de certaines les fantasmes prennent le relais de
aspirations du patient, lesquelles la réalité sexuelle. Sa survenue est
apparaissent dans l'énoncé du dès lors conditionnée par la relance
thème, son élaboration et le choix
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© Dossier, juger l'autre, Lalangue
comment, sur quels critères ? p.378. Concept inventé par J. Lacan
pour désigner les spécificités
du langage utilisé par un sujet
K
pour parler et se parler.
Cette « lalangue » est constituée
par les signifiants, les locutions, les
Kinesthésie traits grammaticaux, la prononcia-
Sensibilité nerveuse tion, toutes choses particulières à
consciente de la position ou un sujet mais qui proviennent pour
des mouvements des muscles une grande part de sa famille.
des différentes parties du corps.
Lallation
Kohs (test des cubes de)
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L
accessible par ceux à qui elle est
destinée en raison de leur capacité
à déchiffrer le code plus où moins
Labilité symbolique utilisé pour communi-
Caractère d'une humeur quer cette information. Dans ce
instable et changeante. sens, il est possible de dire que cer-
La labilité se rencontre dans les tains animaux (abeilles, chimpanzés,
accès hystériques et maniaques. dauphins, etc.) utilisent un langage.
@ Capacité spécifiquement nauté linguistique. Les recueils de
humaine consistant productions spontanées révèlent
à exprimer et à communiquer une régularité du développement
sa pensée à l’aide pour une même langue et dans
d'un système de signes une variété de langues.En moyenne,
vocaux (et subsidiairement vers 12 ou 13 mois, l'enfant produit
écrits) appelés langues, ses premières formes reconnues
et supposant l'existence comme des « mots » par les adultes
d'une fonction symbolique, de l'entourage.Les premières com-
d'un appareil phonatoire et binaisons de deux mots apparais-
de centres nerveux spécialisés. sent autour de 18 mois. La troi-
La maîtrise et l'acquisition de la sième année se caractérise par un
grammaire d'une langue naturelle développement morphologique ;
est un processus progressif dans des éléments fonctionnels (pro-
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d'interactions sociales, un modèle forme de répétition de la pensée,
culturel d'utilisation de la langue. d'imposition et de commentaire des
@ Dossier, Enfant (|) p.251. actes. Ils se traduisent au niveau du
comportement du malade par des
Langage (troubles du) attitudes d'écoute des voix, ou de
Ensemble conversation avec elles, des mouve-
des dysfonctionnements ments des lèvres, des monologues
du comportement et des mimiques expressives.
linguistique. Chez l'enfant, la notion de trouble
Certains troubles du langage sont du langage recouvre celle de
d'origine organique, comme l'apha- troubles de l'articulation (anoma-
sie, et d’autres apparaissent au cours lies fixes dans la prononciation de
de nombreuses maladies mentales. certains phonèmes, par exemple
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du langage sont particulièrement poursuit :« L'explication la plus plau-
graves dans les psychoses infantiles, sible dans ce cas serait la suivante :
où ils traduisent une profonde per- dans son for intérieur, le président
turbation. souhaitait pouvoir enfin clore cette
© Dossier, Enfant en difficulté séance dont il n'attendait rien de
d'apprentissage (|) p. 289. bon ;aussi l’idée correspondant à ce
souhait a-t-elle trouvé, cela arrive
Lapsus fréquemment, une expression [...],
Faute que l’on fait en lui faisant dire close au lieu de
par inadvertance en parlant ouverte, c'est-à-dire exactement le
ou en écrivant et qui consiste contraire de ce qui était dans ses
à substituer un mot à celui intentions ».
que l’on voulait dire.
Latence (période de)
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et à ses modes de résolution. C'est Lecture
l'âge des grands apprentissages (apprentissage de la)
scolaires. Acquisition des activités
Dossiers, Enfant (l') p.251; constitutives de la lecture.
Sexualité (la) p.528. Cette acquisition renvoie aux
conditions dans lesquelles une
Learning set société donnée place l'enfant,
Facilitation à partir d'un certain âge,
d'un apprentissage pour lui inculquer le code
par une série d'apprentissages que représente l'écriture
qui l'ont précédé. et lui permettre ainsi
« Learning set » est parfois traduit d'accéder au sens des textes.
par «attitude d'apprentissage » ou,
Léthargie
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de l’autre, du sexe lui-même ou de La logorrhée s'observe surtout
différentes parties corporelles, de dans les états maniaques.
situations fixes ou au contraire mo-
biles, etc. Aussi les liens libidinaux Loi
- amoureux et sociaux — rappro- Prescription symbolique
chent-ils les humains sans garantir réglant, par ses effets
que leurs rapports avec la jouis- sur la jouissance et le désir,
sance fassent un tout unifié. l'existence même d'un ordre
© Dossier, Sexualité (la) p.528 humain et d’une subjectivité.
La loi au sens psychanalytique du
Lobotomie terme ne se confond pas avec les
Section chirurgicale des fibres lois concrètes, diverses et révi-
nerveuses qui unissent un sables.S.Freud réfère la loi à l'inter-
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s'installe l'interdit de l'inceste sous les mêmes enfants à des dates
l'empire d'un père plus puissant différentes, c'est-à-dire
mort que vivant. Chaque enfant re- à des âges successifs.
joue ce schéma lors de l'Œdipe.
J. Lacan a insisté sur la dimension
du père symbolique, tout autre que
le père imaginaire (le rival) ou le
père de la réalité, et fait de la loi
une logique de déplacement du Magique (pensée)
phallus, et du réglage de la jouis- Forme de pensée chez l'enfant
sance. La loi du père, dont le père entre 2 et 7 ans (période
réel est l'agent, consiste à signifier préopératoire) caractérisée
à l'enfant l'interdiction de prendre par une confusion entre
l'univers subjectif et l'univers
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l'être humain dans l'ordre du lan- de flexion et d'extension
gage.ll marque la relation du sujet au des jambes. La marche
monde et est le ressort de sa quête. automatique disparaît
L'élaboration de la notion de normalement entre 2 et
manque de l'objet et l'étude de 3 mois. Une pratique régulière
ses trois formes, frustration, castra- évite sa disparition et avance
tion, privation, sont dues à J.Lacan l’âge de la marche.
(Séminaire IV,«La relation d'objet»,
1956-1957). Masochisme
Lacan voit le manque comme la di- Perversion sexuelle dans
mension véritablement créatrice laquelle le sujet ne trouve le
de la relation du sujet au monde. plaisir que par le biais d’une
PSYCHIATR. Syndrome de douleur physique ou morale
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790
Dans la seconde théorie des pulsions Médico-pédagogique
introduite en 1920 (Au-delà du prin- Se dit d'une institution
cipe de plaisir), Freud développe les pédagogique placée sous
liens entre masochisme et pulsion de contrôle médical et accueillant
mort, masochisme et libido, et spéci- des adolescents ayant des
fie le concept de masochisme en dis- troubles psychologiques, pour
tinguant un masochisme érogène et les initier à la vie
un masochisme moral. professionnelle.
Maternage Mégalomanie
Ensemble de techniques Surestimation par un sujet de
de soin visant à entretenir ses capacités intellectuelles,
avec le patient une relation physiques, sexuelles ou
mère-nourrisson. sociales.
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de la condensation décrite théorie du refoulement, de la pul-
par S.Freud pour le rêve qui sion et du destin des pulsions, etc.
a pour fonction de symboliser © Histoire de la psychanalyse
le désir en déjouant la censure.) p.26; Psychanalytique (le
J. Lacan applique le processus mé- courant) p.450.
taphorique au complexe d'Œdipe.
La fonction paternelle devient la Méthode
métaphore paternelle qui va empé- Ensemble de démarches que
cher le désir de l'enfant pour la met en œuvre un chercheur,
mère. Dans sa relation avec la mère, pour découvrir et vérifier des
l'enfant prend conscience que la connaissances, ou un praticien
mère désire un autre que lui :le père, pour résoudre un problème
et repère donc celui qui fait la loi. concret à partir des
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796
la partie profonde pour rejoindre Le stade du miroir introduit l'en-
leur mère souriante mais ne le font fant à son identité d'humain, à
pas si elle produit une mimique l'ébauche de son moi et amorce
d'inquiétude. son décollement par rapport à la
© Dossier, Enfant (l'arrivée relation fusionnelle avec la mère. La
du premier) p.263; Nouveau-né reconnaissance par l'enfant de son
(interactions avec le) p.415. image y prend sa force de l'au-
thentification par le regard et la pa-
Miroir (stade du) role de l’autre qui le tient.
Concept introduit par J. Lacan
pour décrire l'expérience MMPI
fondatrice de la (Abréviation de l’angl.
reconnaissance par l'enfant Minnesota Multiphasic
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797
test fournit dix notes correspon- que les enfants peuvent apprendre
dant à des dimensions de la noso- de nouveaux comportements par la
logie psychiatrique (hypocondrie, simple observation, sans que ceux-
dépression, hystérie, etc.). Cette ci soient renforcés par une récom-
épreuve a donné naissance à plu- pense ou par le constat que ce
sieurs autres échelles s'adressant comportement est encouragé. Ils
chacune à un trait de personnalité apprennent même dans le cas où le
particulier. comportement est blämé ou puni.
Ce n'est donc pas la récompense qui
Modelage rend compte de l'apprentissage des
ÉTHOL. Élaboration progressive conduites. Par contre, l'influence du
par conditionnement, grâce renforcement joue sur la reproduc-
à l’utilisation d'une séquence tion de la conduite apprise : l'enfant
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798
Moi
799
son rapport aux autres, il se consti- sent à son histoire et averti de l'in-
tue à travers une série d'identifica- conscient, peut en venir à s'articu-
tions - compatibles ou non entre ler autrement.
elles — à l'image du corps, au sexe, © Ça p.676; Surmoi p.905.
au nom propre, à divers traits em-
pruntés aux êtres et aux objets de Moro (réflexe de)
son entourage. Réaction à un soudain et
Tendant à s'unifier pour éviter le intense changement de
morcellement,le moi est confronté stimulation auditive (bruit
aux exigences, dangers et re- fort), proprioceptive ou
proches issus de la réalité exté- labyrinthique (perte de
rieure, des pulsions internes et des support de la tête).
idéaux normatifs ou des comman- Ce réflexe se décompose en deux
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800
Mort subite du nourrisson Motivation
© nourrisson (mort subite du) Processus physiologiques et
p.814. psychologiques responsables
du déclenchement, de
Mot d'esprit l'entretien et de la cessation
La parole spirituelle est un jeu d'un comportement.
de langage permettant de
déjouer la censure. Motricité
Comme une plaisanterie, un mot Fonction qui assure
d'esprit relève du libre emploi des le maintien de la posture
mots et des pensées. Réussi, il pro- et la production
voque par surprise une levée tem- des mouvements chez
poraire des contraintes inhibitrices les êtres vivants.
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801
voire de transformer l'environne- Mutisme
ment. Historiquement, ces deux Absence de parole soit
courants ont été séparés mais ils par défaut de développement
sont actuellement en train de se co- du langage, soit par inhibition
ordonner du fait du développe- volontaire ou involontaire,
ment des perspectives intégratives ou encore par refus délibéré,
dans la motricité ;de toute évidence, comme dans la réticence.
les mouvements « réaction » et On décrit chez l'enfant un mutisme
«action» sont étroitement articulés complet, dans certaines formes de
dans les comportements adaptatifs psychose infantile, et un mutisme
électif, en particulier extra-familial
Münchhausen (par exemple, lorsque l'enfant rentre
(syndrome de) à l'école et refuse totalement d'y
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h)
contestent la position psychanaly-
tique en montrant que les relations
avec la mère témoignent d'une cer-
naissance taine continuité transnatale et que
(traumatisme de la) bon nombre de réponses compor-
Trouble physique ou tementales préformées avant la
psychique dû à la naissance. naissance ne sont pas altérées par la
Les risques divers qui, au cours de différence des milieux.
l'accouchement, rendent périlleux
le passage d'un milieu liquide et Naissances multiples
confiné - la cavité utérine - à un Dans l'espèce humaine,
milieu aérien ouvert ont été consi- la reproduction se fait
dérés comme cause de troubles majoritairement par la
physiques et psychiques. naissance d’un individu
La théorie psychanalytique voit à la fois. La gémellité vraie
dans l'arrachement à l'organisme (jumeaux monozygotes)
maternel la source d'une crise ini- ou fausse (dizygotes) est peu
tiale qui ne serait résolue que par fréquente (environ 1,2 %)
et la naissance de triplés, @ Le narcissisme secondaire
de quadruplés, de quintuplés est un concept avancé par Freud
est demeurée très rare jusqu'à dans son article « Pour introduire
ces dernières années. le narcissisme » (1914). La sexuali-
Depuis une quinzaine d'années, la sation du moi a pour effet de dévier
fréquence de ces naissances mul- le désir pour autrui vers le moi qui
tiples a augmenté. Deux facteurs trouve dans l'amour qu'il se porte
ont été mis en cause : l'arrêt d'un une compensation à la perte de
usage prolongé de la pilule contra- l'amour fusionnel. Freud utilise le
ceptive; l'adoption de méthodes de concept de narcissisme secondaire
fécondation artificielle. La méde- pour rendre compte de certains
cine n'offre pas encore d'explica- états régressifs comme la schizo-
tion satisfaisante à ce phénomène. phrénie ou l'hypocondrie.
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Narcissisme Narcolepsie
Concept créé par S.Freud Tendance excessive
à partir du mythe de Narcisse à s'endormir, se manifestant
indiquant la relation d'amour par des accès périodiques
entre un sujet et sa propre de sommeil incoercible.
image.
Une distinction s'impose entre le Narcothérapie
narcissisme primaire et secondaire. Moyen thérapeutique utilisé
@ Le narcissisme primaire sur- en psychiatrie et qui consiste à
vient aux premiers stades de la obtenir un sommeil discontinu
conscience et peut avoir un sens po- et prolongé grâce à l’adminis-
sitif d'estime de soi. C'est le temps tration de psychotropes
où l'enfant investit ses centres d'in- sédatifs et à l'isolement.
térêt sur sa propre image ; c'est la (SYN. cure de sommeil.)
croyance en la toute-puissance de sa
pensée. L'organisation des pulsions Négation
partielles du moi se transforme en Affirmation du sujet
investissement unitaire du moi. qu'il énonce par la négation,
mais qui se révèle toujours Négativisme
être une vérité. Comportement de refus et
La négation rend possible une énon- d'opposition aux suggestions
ciation de la prise de conscience et sollicitations d'autrui.
du refoulement sans que le sujet Opposition (crise d’) p.821.
admette son contenu.
Dans « La négation »,(1925) S.Freud NEMI ou nouvelle échelle
cite ainsi l'exemple d'une patiente métrique de l'intelligence
au cours d'une cure analytique qui Épreuve établie par R.Zazzo,
déclare :«“Vous demandez qui peut M.Gilly et M.Verba-Rad,
être cette personne dans le rêve. Ma destinée à mesurer l’âge
mère, ce n'est pas elle.” Nous recti- mental des enfants
fions, donc, c'est sa mère [...] C'est de 3 à 12 ans.
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comme si le patient avait dit :“Certes Les auteurs ont repris les épreuves
c'est bien ma mère dont l'idée m'est du Binet-Simon qui se sont révé-
venue à propos de cette personne, lées satisfaisantes à l'expérience.
maisje n'ai aucun plaisir à donner Ils ont amélioré la standardisation
crédit à cette idée” » de certaines d'entre elles, en ont
La formulation négative sert ainsi à écarté d’autres et ont ajouté, aux
la reconnaissance d'une pensée in- âges supérieurs, des épreuves em-
consciente. pruntées à d’autres tests d'intelli-
Dans le Séminaire IX (« L'identifi- gence. L'étalonnage a été réalisé
cation », 1961-1962),J. Lacan sou- sur des enfants français de 3,4,5,6,
ligne qu'à partir d'une phrase abor- 7,8,9,10, 12 et 14 ans. L'échelle
dée par la négation («je crains qu'il compte au total 74 items couvrant
ne vienne »), ce qui est dit incons- cette marge d'âge. Les réussites
ciemment c'est : « j'espère sa ve- donnent lieu à l'attribution de
nue ». Pour lui, la négation est liée points (1 point par item).Le nombre
à la structure, elle s'inscrit dans l'af- moyen de points obtenus par un
firmation et assure ainsi la division groupe d'âge donné définit l'âge
du sujet. mental correspondant. Par exemple,
© Dénégation p 700; Déni p.700. les enfants de 8 ans examinés pour
805
l'étalonnage de l'épreuve ont ob- unités de soins thérapeutiques
tenu en moyenne 32 points.
Un en- intensifs, dans lesquelles les pré-
fant examiné ultérieurement qui maturés sont gardés jusqu'à ce
obtiendra 32 points sera considéré qu'ils atteignent un poids proche
comme ayant 8 ans d'âge mental, du poids moyen des nouveau-nés
quel que soit son âge réel. Le nom- à terme et jusqu'à liquidation des
bre de points correspondant aux troubles périnataux.
âges mentaux se situant entre deux
groupes d'âge examinés pour l'éta- Néophobie
lonnage est défini par interpola- Crainte de ce qui est nouveau,
tion. ou inconnu d’un sujet.
+ Intelligence p.771.
Neurasthénie
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806
nombreux patients condamnés à La neuropharmacologie a pour
rester hospitalisés pendant toute objet, entre autres, l'étude des ef-
leur existence. Il à rendu possible fets des drogues neurotropes sur la
le développement de traitements propagation de l'influx nerveux et
complémentaires axés sur les as- sur la transmission synaptique. Elle
pects psychothérapiques et so- étudie également l'impact des mé-
ciaux de la psychiatrie. dicaments sur le système nerveux.
© Psychotrope p.863.
Neurophysiologie
Neurolinguistique Science des mécanismes
Étude des rapports entre et des fonctions du système
le langage et les structures nerveux.
cérébrales. La neurophysiologie est une
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808
le système immunitaire :on parle de cider les logiques du fonctionne-
neuro-immunomodulation. Les lym- ment cérébral ainsi que les struc-
phocytes possèdent des récepteurs tures physiques et les mécanismes
spécifiques de neurotransmetteurs, biologiques qui les réalisent de
d'hormones et de neuropeptides. l'autre, la psychologie, qui s'efforce
Ils sont capables de produire des de comprendre la logique et l’orga-
hormones intervenant dans les nisation des opérations mentales
phénomènes dépressifs et anxieux. et du comportement. Dans sa dé-
La psychiatrie dispose ainsi d'outils marche interprétative et ses mé-
nouveaux permettant d'explorer thodes de recherche, la neuropsy-
plusieurs types de pathologie sous chologie est, aujourd'hui, largement
un angjle original, en particulier en influencée par la psychologie co-
ce qui concerne la dépression, le gnitive, la psycholinguistique et
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Neuropsychologie Neurotransmetteur
Étude des relations entre les SYN. neuromédiateur.
phénomènes psychologiques,
cognitifs, émotionnels Neutralité
et la physiologie du cerveau. Attitude de l'analyste durant
La neuropsychologie humaine se la cure, qui consiste le plus
fonde principalement sur l'étude souvent à « ne pas prendre
des désordres psychologiques sur- parti », qui doit s’efforcer
venant après une lésion cérébrale ; de ne pas privilégier
la neuropsychologie animale a re- ses valeurs et s'abstenir
cours à l'expérimentation (ablations, de tout conseil.
stimulations électriques, modifica- La neutralité n'est pas en rapport
tions pharmacologiques, etc..). avec la personne propre de l'ana-
La neuropsychologie se trouve de lyste mais avec sa fonction en tant
la sorte à la croisée de deux grands qu'elle est le support du transfert.
groupes de disciplines : d'un côté, _ S'il tait ses propres sentiments, ses
les neurosciences,
qui tentent d'élu- souhaits éventuels à l'encontre du
809
patient, c'est pour ne retenir que ce Névrose
qu'il entend du désir de l’analysant. Maladie mentale dont le sujet
En 1913, S. Freud soutient l'idée reste douloureusement
que l'attitude de neutralité est ce conscient et qui, malgré
qui permet au transfert d'éclore. les troubles permanents
Plus tard, en 1918, il reviendra sur de la personnalité qu'elle peut
cette affirmation en reconnaissant entraîner, n'en affecte
que de toute façon le transfert pas profondément les
s'installe spontanément.Il écrit à ce fonctions essentielles
sujet : « Nous avons catégorique- La cause des névroses est psycholo-
ment refusé de considérer comme gique ou, parfois, biochimique. La li-
notre bien propre le patient qui mite avec l'état normal n'est pas
requiert notre aide et se remet nette, le sujet n'ayant pas, en géné-
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entre nos mains. Nous ne cher- ral, un caractère (ou une personna-
chons ni à former pour lui son des- lité) pathologique et restant conscient
tin, ni à lui inculquer nos idéaux, de son trouble.Les symptômes men-
ni à le modeler à notre image avec taux (anxiété, par exemple) peuvent
l'orgueil d'un créateur - ce qui s'associer à des signes somatiques
nous serait fort agréable.» (spasmes, par exemple) et à des trou-
© Cure p.695 ;dossiers, Psychana- bles du comportement (agitation, par
lytique (le courant), p.450 ;Psycho- exemple). On distingue classique-
thérapie (suivre une) p.478. ment les névroses d'angoisse, ob-
sessionnelle, phobique et hystérique.
Névropathie © Dossiers, Névrose (la) p.407 :
VIEILLI. Ensemble variable TOC et phobies p.622.
de troubles relativement
mineurs de la personnalité, Névrose d'angoisse
pouvant appartenir angoisse (névrose d') p.661.
à la symptomatologie
des névroses ou même parfois Névrose expérimentale
des psychoses, n'entraînant pas Troubles comportementaux
de véritable maladie mentale. durables, mais, dans la plupart
810
des cas, réversibles, hospitalisé dans
observables chez l'animal une institution psychiatrique
placé dans certaines depuis plus de deux ans,
conditions d'apprentissage. du fait de cette hospitalisation.
C'est I. Pavlov qui donna le nom de
névrose expérimentale aux pertur- Névrose obsessionnelle
bations comportementales pou- Entité clinique isolée
vant survenir au cours d'un appren- par S.Freud grâce
tissage discriminatif chez l'animal. à sa conception de l'appareil
Les manifestations comportemen- psychique : l'interprétation
tales de la névrose expérimentale qui faisait des idées obsédantes
présentent sans doute des simili- l'expression de désirs refoulés
tudes avec les comportements né- a permis à Freud d'identifier
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812
de la tâche à accomplir, comme « normales » au sens de
son accomplissement et « habituelles » (par exemple la
la formulation des réponses. moyenne plus ou moins deux
Les tests de séries de dessins (par écarts types). Mais une telle déli-
exemple test des matrices progres- mitation reste purement conven-
sives) constituent des épreuves non tionnelle au niveau de la mesure.
verbales d'intelligence. De telles La définition du caractère anormal
épreuves peuvent être considérées d'une conduite fait en général
comme relativement « indépen- appel à d'autres critères : cette
dantes de la culture ». Les échelles conduite peut mettre en danger
d'intelligence de Wechsler compor- l'individu qui la manifeste ; des
tent des épreuves non verbales qui sanctions sociales peuvent s'appli-
servent de base à l'évaluation d'un quer à une conduite en fonction
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813
Norme sociale approches des normes, on fait la
Ensemble des comportements distinction entre la composante
et des réactions qu'un groupe descriptive des normes (ce que les
social approuve ou gens font pour la plupart dans une
désapprouve, et dont il attend situation donnée sert de cadre de
qu'il soit régulièrement adopté référence partagé), les processus
ou évité par ses membres injonctifs (ce que les gens approu-
en toute situation pertinente. vent et désapprouvent dans une
Le concept de norme est devenu culture donnée, les pressions, les
classique en psychologie sociale, sanctions, les obligations ressen-
servant de point de convergence ties) et les fonctions sociales des
pour les perspectives psycholo- normes (assurer l'atteinte des buts
gique et sociologique dans l'étude du groupe, générer la cohésion so-
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814
c'est-à-dire par arrêt prolongé La surveillance prolongée des
de la ventilation pulmonaire. rythmes cardio-respiratoires (par mo-
Cet accident, imprévisible, survient nitoring) permet, quand un risque
le plus souvent pendant un état de d'apnée ou une condition de pré-
sommeil. || frappe en moyenne 1,2 morbidité ont été repérés, de pré-
enfant sur 1 000 entre 1 et 12 mois, venir cet accident en facilitant l'in-
avec un maximum entre la 6° et la tervention immédiate des parents.
12° semaine. Ses causes demeurent
encore obscures :reflux gastro-œso- Nouveau-né
phagien, laryngospasme, carence Littéralement, enfant qui vient
rachitique ou trouble respiratoire de naître.
non décelés. L'influence de facteurs Couramment, bébé durant
génétiques n'est pas exclue: l'ex- les deux premiers mois
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815
Le bébé humain naît immature.Tou- coordonner et s'intégrer à une ac-
tefois ses systèmes sensoriels sont tion dirigée, telle que suivre un mo-
tous fonctionnels à la naissance, bien bile, approcher la main d'un objet.
qu'ils n'aient pas tous atteint le Dès les premiers jours, on peut
même niveau de développement. obtenir que, par apprentissage, le
Les compétences perceptives du nouveau-né modifie ses réponses
nouveau-né sont loin d'être né- à des stimulations de l'environne-
gligeables, mais ses réponses à des ment (habituation, ajustement à
stimulations externes sont plus des rythmes par conditionnement
lentes et s'appliquent à des gammes opérant, etc.).Ses relations sociales
d'intensité plus réduites que les ré- débutent très tôt et il n'est pas exclu
ponses de l'adulte.Les capacités mo- qu'elles soient préparées par des
trices apparaissent,à la naissance, discriminations et familiarisations
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périodes de veille et une ou Objectivation
plusieurs périodes de sommeil. © Rapport à une réalité
extérieure. (ex.: Objectiver
Nymphomanie des sensations.)
Exagération du désir sexuel © Traduction par des mots
chez la femme, conduisant d'un état intérieur diffus,
à des relations sexuelles d'une pensée. (ex.: Objectiver
nombreuses. ses sentiments.)
La nymphomanie, comparée au Selon J. Piaget, l'objectivation
satyriasis chez l'homme, tient plus constitue (/a Construction du réel,
d'un diagnostic moral et d'un juge- 1937) l'orientation essentielle du
ment de valeur que d'une véritable développement intellectuel de
affection physique ou mentale, l'enfant. Elle se construirait par
même si elle peut être parfois la
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O
à l'objectivation.
Objet
Obéissance PSYCHOL. Structure
@ Réalisation par une de connaissance qui est
personne de la conduite que supposée s'appliquer
prescrit une source d'autorité aux objets physiques
(réalisation d’une obligation). et à un certain nombre
@ Non-réalisation par d’'entités abstraites.
une personne d’une conduite La permanence de l'objet apparaît
proscrite par une source chez l'enfant entre 3 mois et demi
d'autorité (non-réalisation et 4 mois, un peu plus tôt que ne
d'un interdit). l'avait indiqué J. Piaget.
Fe
817
PSYCHAN. L'objet n'est pas la réaction, mais alors qu'un
une chose mais ce sur quoi autre individu (l’observé)
se fixe la pulsion, dans l'amour la réalise ou l’émet.
ou dans le désir, pour obtenir L'apprentissage par observation
une satisfaction. (Freud parle est fondé sur la prise en compte
d'objet de la pulsion, d'objet d'un modèle externe. La notion
d'amour, d'objet auquel d'apprentissage par observation
on s'identifie). doit être distinguée de celle d'«imi-
tation », qui lui est apparentée mais
Objet a qui est plus étendue.
Selon J. Lacan, objet du désir.
Cet objet a [petit a] n'est pas un ob- Obsessif [ou obsessionnel]
jet du monde, c'est un objet du désir compulsif (trouble)
mythique, irrémédiablement perdu © TOC p.913; dossier, TOC
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Oligophrénie
Œdipe (complexe d’) VIEILLI. Déficience mentale
Ensemble des investissements globale d’origine organique.
amoureux et hostiles que
l'enfant fait sur ses parents Onirisme
durant le stade phallique Délire constitué de
(attachement érotique au représentations concrètes,
parent de sexe opposé, haine enchaînées comme celles du
envers celui de même sexe rêve et vécues intensément.
tenu pour un rival) et dont État mental ressemblant
l'issue ultérieure normale est à un mauvais rêve, caractérisé
l'identification avec le parent par une anxiété et
de même sexe. des hallucinations visuelles,
Dans une lettre du 15 octobre 1897 auditives ou tactiles.
adressée à son ami W.Fliess, S.Freud On trouve le plus souvent le
théorise le complexe d'Œdipe, qu'il délire onirique dans certains
nomme ainsi en référence à la pièce états toxiques (intoxication aux
de Sophocle Œdipe roi, et le pré- drogues ou à l'alcool).
a ; ‘ fa
{ imeératnire
JDeraloIre « iT
820
aussi l'époque de la socialisation: d'une théorie épistémologique du
l'enfant commence à éprouver le développement cognitif.
besoin d'avoir des amis; © Concrètes (opérations) p.688:
€) stade ultime des opérations Préopératoire (période) p.846;
formelles de plus en plus abs- Stade p.898; dossier, Enfant
traites, à partir de 12-14 ans. Entre (l) p.251.
le stade sensori-moteur et l'accès
aux opérations concrètes se situe Opposition (crise d’)
une période (entre 3 et 7 ans) qui Ensemble de comportements
ne peut être caractérisée par une marquant le début du stade
équilibration d'ensemble : du personnalisme chez
La période préopératoire (de 2- H.Wallon, à l’âge de 3 ans.
3 ans à 7-8 ans) est le siège de pro- (SYN. négativisme.)
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822
Oubli
ou sur les acquisitions des structures L'oubli est souvent considéré par
syntaxiques ou l'évocation des ceux qui en font l'expérience
mots. Le bégaiement ne doit pas comme une sorte de pathologie
être négligé. De même, l'orthopho- de la mémoire. S'il y a des cas où
niste peut collaborer à la prise en l'oubli est la conséquence patho-
charge des difficultés d'apprentis- logique d'un traumatisme affec-
sage de la lecture et de l'écriture des tant l'organe même de la mémoire,
enfants scolarisés dès le cours pré- c'est-à-dire le cerveau, il y a bien
paratoire. Chez l'adulte, l'orthopho- d'autres situations où l'oubli n'est
niste est appelé à rééduquer les pas autre chose qu'une consé-
patients victimes d'aphasie, à la quence en quelque sorte du fonc-
suite d'une atteinte neurologique. tionnement de la mémoire de
En otorhinolaryngologie, l'ortho- l'homme.
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823
de R.L. Stevenson Docteur Jekyll qui ont été rapportés ci-dessus,
and Mister Hyde (1886) ou dans les même s'ils sont dus à la dégéné-
cas de refoulement observés et rescence progressive des tissus
théorisés par Freud. cérébraux consécutifs à l'âge.
L'oubli provoqué
Il fait suite à un choc, un trauma-
tisme, un accident cérébral, une
affection virale, une tumeur ou une P
intervention neurochirurgicale.
Dans ces cas, il y a atteinte directe Palilalie
du support matériel de la mémoire, Répétition d'un ou
c'est-à-dire du cerveau. L'étude des de plusieurs mots, de syllabes,
amnésies organiques a donné lieu d'onomatopées, sur
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824
dans la description de la maladie Paranoïa
mentale en adoptant un point de Psychose chronique
vue contextuel sur le système caractérisée par un délire
constitué par le patient et son envi- généralement bien construit et
ronnement. C'est autour de ces tra- systématisé, dont les thèmes
vaux que s'est développé le mou- prépondérants sont la
vement des thérapies familiales. persécution et la revendi-
© Dossier, Systémique cation s'’accompagnant
(le courant) p.595. de troubles du jugement
et de la perception mais sans
Panique (attaques de) détérioration intellectuelle.
Crises aiguës d'angoisse. © Dossier, Paranoïa (la) p.424.
La sémiologie de l'attaque de
Paranoïaque
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(difficulté à déclencher un mouve- dans les langues implique la glotte,
ment volontaire). On observe sou- le pharynx, le vélum, la mâchoire,
vent des anomalies de la posture et la langue et les lèvres dont les mou-
de la marche ainsi que des troubles vements coordonnés mettent en
psychiques. Cette maladie, dont la jeu simultanément une centaine de
cause est inconnue, affecte plus par- muscles. On articule environ 15 sons
ticulièrement les personnes âgées. de parole par seconde. La plupart
de ces fonctions sont automatiques.
Parole Chez le nourrisson, la forme du
Réalisation physique conduit vocal ne lui permet de pro-
de la langue parlée par duire des sons de parole que vers 6-
la production de sons articulés. 8 mois et le contrôle correct des
La parole, médium naturel du lan- sons de parole n'est acquis que vers
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828
mois. Elles sont, selon H.Wallon,
ca- Lors d'une cure psychanalytique, le
ractéristiques des deux premières passage à l'acte marque la mise en
années de vie. ll écrit : « Au stade échec définitive d'une symbolisa-
projectif de son intelligence répond tion, par une affirmation désespé-
le stade de participation dans l'évo- rée qui préfère la mort physique ou
lution de sa personnalité. » l'anéantissement psychique à la
© Stade p.898. castration du sujet comme de son
répondant inconscient.
Passage à l'acte
Réalisation d’une tendance Pathomimie
impulsive violente, souvent Simulation inconsciente,
agressive (suicidaire ou mythomaniaque
meurtrière) jusque-là contenue. des symptômes d’une
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830
qu'elles maintiennent, ou non, nalytique en pédagogie (A.S.Neill),
la dépendance au savoir et au soit d'une pédagogie antiautori-
maître et permettent, où non,une taire et libertaire (F. Ferrer Guardia,
levée progressive et partielle des F. Deligny).
emprises institutionnelles sur la
«liberté d'apprendre ». Des expé- Pédophilie
riences pédagogiques remettant Trouble présenté par des
en question le savoir, le rapport au adultes cherchant à obtenir
savoir et la relation de dépen- une excitation sexuelle en
dance au maître ont été tentées. ayant des relations, le plus
Elles sont souvent caractérisées souvent des attouchements,
par des options idéologiques avec des enfants prépubères
précises. ou en s'imaginant ces
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832
rieurement interviennent dans ce pourrait se situer à la 28° semaine
traitement. La part des capacités d'âge gestationnel. La borne supé-
perceptives et celle des autres rieure la plus communément
capacités cognitives dans l'amélio- admise est celle de 2 mois après la
ration des performances sont tou- naissance à terme, soit, chez le
jours difficiles à évaluer, car, il faut nourrisson humain, la 45° semaine
bien le dire, il n'est guère de per- d'âge gestationnel, âge moyen de
ception pure, totalement détermi- la liquidation des principaux
née par l'ensemble des excitations réflexes archaïques. Cela s'accorde
sensorielles actuelles et simulta- aux vues de A. Gesell,
qui définissait
nées. l'enfant de 0 à 2 mois comme un
« fœtus externe », et à des critères
Perception comportementaux divers. Toute-
Ensemble des mécanismes
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Enfin, cette activité concerne aussi Persévération
bien l'analysant que son analyste - PSYCHIATR. Tendance
qui n'est en rien passif dans son à maintenir et à répéter
écoute. d'une manière inappropriée
le même type de conduite ou
Permanence de l'objet de réponse comportementale
Principe suivant lequel sans tenir compte
un objet (essentiellement du changement de la situation
un solide), lorsqu'il échappe ou de la question posée.
à l'appréhension perceptive, PSYCHOL. Persistance
est néanmoins conçu comme d'une réponse ou
n'ayant pas cessé d'exister d'une attitude, adéquate
et peut donc être retrouvé, à une situation, en dépit
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834
même solution à des problèmes Personnalité
plus simples, introduits subreptice- Ensemble de caractéristiques
ment dans la série, qui peuvent être affectives, émotionnelles,
résolus par une seule opération. dynamiques relativement
Dans la vie quotidienne, nombre de stables et générales
nos routines portent la marque de la manière d'être
d'une persévération. d'une personne dans sa façon
En psychologie du développement, de réagir aux situations dans
une idée reçue veut que la persé- lesquelles elle se trouve.
vération diminue avec l'âge chez Dans la majorité des cas, le mot ne
l'enfant, puis augmente à la fin de couvre pas les aspects cognitifs de
la vie chez le vieillard. Cette idée la conduite (intelligence, aptitudes,
paraît incohérente, compte tenu connaissances). || concerne tou-
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dépourvu de sens) et des tests dits cable à partir de 16-17 ans.Cattell a
« objectifs » (par exemple, des proposé des questionnaires de
épreuves perceptives pouvant faire même type pour des sujets plus
l'objet d'une notation objective et jeunes : le High School Personality
dont le psychologue sait qu'elles Questionnaire, ou HSPQ, utilisable
sont liées à des styles de conduite de 12 à 17 ans; le Children's Perso-
plus généraux). nality Questionnaire, ou CPQ, utili-
sable de 8 à 12 ans.
Personnalité
(questionnaire des seize Personnalité multiple
facteurs de) ou 16 PF Trouble de la personnalité
Série de questions élaborée défini par l'existence chez
par R.B. Cattell et une même personne de deux
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l'animal, de déclencheurs spéci- J. Lacan, signifiant indiquant
fiques, et, chez beaucoup de sujets les effets du langage sur
humains, de serpents, de rats, d'arai- la sexualité.
gnées, etc.): ces stimulus sont indé- Dans son article de 1923 « l'orga-
pendants de la douleur proprement nisation génitale infantile », Freud
dite. De même, les états patholo- pose la prévalence pour les deux
giques d'anxiété semblent avoir une sexes, à la phase génitale de la
étiologie interne. sexualité infantile,
de l’objet phal-
© Anxiété p.662. lique. L'enfant pense la différence
des sexes en termes de masculin-
Phallique (stade) châtré et non de masculin-fémi-
Selon S.Freud, phase nin.
de la sexualité infantile entre Lacan fait du phallus le signifiant
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l'avoir. Il accepte de ne plus l'être et Phénoménologie
aussi de ne pas l'avoir. Sujet marqué Étude descriptive des vécus
par ce manque,ilpeut désirer pour psychologiques (actes, états,
son propre compte. croyances, objets) tels
Nom-du-Père p.811. qu'ils peuvent apparaître
à la conscience de celui qui
Pharmacodépendance en fait l'expérience.
Toxicomanie due
à un médicament Phobie
Dossier, Dépendance Peur non raisonnée
aux «drogues» (la) p.193. et continue d’un objet,
d'un être vivant ou d'une
Pharmacomanie situation déterminée qui,
Abus de médicaments, en eux-mêmes, ne présentent
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Placebo
modérément le sujet tant qu'il n'est être observé et critiqué par les
pas confronté aux stimulations autres : prendre la parole devant
phobogènes.Tel est le cas des plusieurs personnes, aller au res-
phobies simples, phobies de petits taurant, avoir à aborder des ques-
animaux (souris, oiseaux, serpents tions sexuelles, etc.;la peur de rou-
inoffensifs) ou d'insectes, prévalant gir,
de trembler, voire de vomir peut
dans les populations féminines, accompagner ces phobies. Elles
phobies d'objets (armes à feu, verre apparaissent dès l'adolescence,
cassé, etc.) ou de situations (par parfois plus tôt. Comme les pho-
exemple, voyager en avion, être bies simples, elles peuvent passer
dans un endroit clos,en métro, sur inaperçues de l'entourage tant que
un lieu élevé). le sujet, au prix de stratégies psy-
On peut se demander si ces pho- chiquement épuisantes, arrive à se
bies simples ne sont pas transmises soustraire à ces situations sociales.
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841
progressive avec troubles Plaisir (principe de)
de l'humeur, sans atteinte Principe régissant
de l'orientation spatiale le fonctionnement
(au début), et anatomiquement psychique selon lequel
par une atrophie cérébrale. l’activité psychique a pour but
La maladie de Pick a été individua- d'éviter le déplaisir
lisée en 1892 par le médecin et de procurer le plaisir.
tchèque A. Pick (1867-1926). C'est (par opposition
une démence de type frontal por- au principe de réalité.)
tant, au début, surtout sur le «stock
des idées », qui est réduit, et sur les Possessivité
hautes fonctions intellectuelles Fait de se montrer possessif,
(abstraction, jugement, autocri- dominateur.
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842
Les premières praxies apparaissent Précocité
dès la fin du second stade du déve- Avance dans
loppement de l'intelligence sensori- le développement
motrice, lorsque préhension et d'un individu présentant
vision sont coordonnées. H. Wallon des traits de comportement
insiste davantage sur le rôle des qui émergent dans
praxies dans la construction des sa population d'appartenance
objets, comme support de ces à un âge supérieur à son âge
praxies, et dans le développement chronologique.
de l'intelligence des situations : Dans les sociétés occidentales, un
manipuler une cuillère, visser un enfant qui marche seul à 8 mois
bouchon sur une bouteille, empiler manifeste une précocité de plu-
des cubes les uns sur les autres, sieurs mois par rapport à l'âge
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raissent vers 10 semaines, mais, sur comptées depuis les dernières
bien des points, elles diffèrent de la règles (37 semaines
préhension précoce. ll y a notam- d'aménorrhée).
ment guidage visuel de l'extension On distingue actuellement quatre
du bras alors que l'apparition de la populations de bébés prématurés
main dans le champ visuel entraîne en fonction des probabilités statis-
fréquemment son arrêt. On ne tiques d'apparition de troubles
parle de véritable coordination neurologiques : les bébés fragiles,
entre préhension et vision qu'à par- nés entre 35 et 37 semaines d'âge
tir du 5° mois. gestationnel (AG) ; les bébés à bas
La forme du geste d'approche et risques, nés entre 32 et 35 semaines
celle de la saisie manuelle de l'ob- d'AG;les bébés à hauts risques, nés
jet ont été étudiées avec précision entre 28 et 32 semaines d'AG; les
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845
Longtemps considérée en fonction position nuancée de Freud, deux
du seul niveau de maturation du directions se préciseront :
bébé, la prématurité est actuelle- ©) Pour M. Klein et son école, le
ment conçue dans une perspective père intervient dans les fantasmes
multidimensionnelle qui prend en les plus archaïques, sous forme de
compte : pénis gardé dans le corps de la
- les effets relatifs à l'immaturité mère, par exemple — mais est-ce
des systèmes biologiques ; suffisant pour parler d'un stade pré-
- les effets propres à l'environne- coce de l'Œdipe ?
ment physique immédiat du bébé > Pour R. Mack Brunswick, même
(lumière, sons, afférences tactiles, s'il est présent dans le champ psy-
examinées séparément ou en chique, le père n'est pas perçu
simultanéité) ; comme un rival (ce peut être un
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Presbyophrénie donc pas fixée en nombre
Démence sénile au début de mois ou d'années mais
de laquelle dominent dépend du rythme
les troubles de la mémoire. de développement de chaque
enfant. Elle recouvre
Présénile (démence) généralement les 30 premiers
État démentiel survenant mois de la vie mais peut
avant l’âge de 70 ans. s'achever dès 18 mois pour
certains enfants ou se
Prestance (réactions de) prolonger jusqu'à 4 ans chez
Ensemble des attitudes d'autres, sans qu'on puisse en
posturales déclenchées déduire une incidence sur le
en particulier chez l'enfant par développement ultérieur du
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pour demander l'offre comme signe Primal (cri)
de bienvenue, etc. Les gestes fictifs, Nom donné à une technique
qui miment un objet, une personne psychothérapique fondée par
ou une situation absentes, sont A. Janov (1967) aux États-Unis
caractéristiques des prémisses de et reposant sur la reviviscence,
l'accès à la représentation. au niveau psychobiologique,
L'activité déployée durant cette d'une grande intensité
période peut être qualifiée de pré- dramatique, d'un traumatisme
verbale pour indiquer qu'elle se physique et/ou psychique.
réfère surtout au concret et au pré- Pour que chaque personne névro-
sent. Toutefois,
cette désignation est sée puisse, selon Janov, retrouver
peu fréquente et on lui préfère la son moi réel, c'est-à-dire exempt de
notion d'activité sensori-motrice. Elle toute tension et de toute défense,
concerne la construction des pro- il est nécessaire qu'elle puisse
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pathogène sauf si « elle porte sur sont diverses : maintien de l'orga-
la seule satisfaction que le sujet nisme dans une position interdi-
exige». Il fait donc la différence sant l’assoupissement, drogues
entre une satisfaction externe que excitatrices du système nerveux
le sujet refuse (privation) et une central, etc. La privation de som-
satisfaction interne que le sujet se meil a des conséquences psycho-
refuse (frustration).Il donne en logiques d'autant plus impor-
1927, dans l'Avenir d'une illusion, tantes qu'elle dure. Elle peut, à
une autre définition de la privation: terme, entraîner la mort.
elle devient le résultat d'une inter-
diction. Cependant il distingue les Processus
privations qui concernent tout le PSYCHIATR. Succession
monde et celles qui atteignent plus d'événements conduisant
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PSYCHAN. Mode Projectif (test)
de fonctionnement Test qui fait appel aux
de l'appareil psychique. mécanismes de la projection
Distinguer processus primaire et et dans lequel le sujet est
secondaire demande de distin- amené, à partir d'un matériel
guer les lieux ou la topique de l'ap- dépourvu de signification
pareil psychique. Le processus pri- (taches d'encre, par exemple),
maire désigne l'inconscient, le pro- à exprimer les éléments
cessus secondaire, le préconscient fantasmatiques et affectifs
et la conscience. Pour Freud, par constitutifs de sa personnalité
exemple, le modèle de satisfaction et dont l'objectif principal est
reste marqué par la logique pri- l'établissement
maire qui tend à confondre le d'un diagnostic différentiel
d'organisation
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851
et affectifs qui font la singularité ensuite domestiquées par le moi
du sujet. Les principaux tests pro- qui les utilise dans un but défensif.
jectifs utilisés sont le Rorschach et La projection est très souvent liée
le TAT chez l'adulte, le CAT et le test au regard et au narcissisme.La para-
de Patte-Noire chez l'enfant. noïa, la phobie, la jalousie sont les
Chacune de ces épreuves projec- domaines privilégiés pour le repé-
tives s'appuie sur une théorie de la rage des projections. Cependant le
personnalité qui permet de propo- discours de tout sujet ne comporte-
ser une interprétation globale des t-il pas régulièrement une part de
éléments disparates que recueille projection ? La différence de la pro-
le test. jection « normale » avec la projec-
© Children Apperception tion pathologique se situe dans le
Test ou CAT p.0682; Patte-Noire retour de la projection sous forme
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avec inhibition, aboulie, thérapies et les médicaments
sentiments d'incomplétude (anxiolytiques, antidépresseurs,
et d’autodévalorisation, doute neuroleptiques, etc.).
permanent, idées fixes © Histoire de la psychiatrie p.4.
et obsessions.
Le terme a été remplacé depuis Psychisme
S.Freud par celui de névrose obses- Structure mentale de l'être
sionnelle. humain, ensemble
de ses caractères psychiques.
Psyché
Ensemble des processus Psychoacoustique
psychiques sur le fond Étude des capacités auditives
desquels s'établit l'unité au moyen de méthodes
personnelle. psychophysiques.
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Psychiatrie Psychobiologie
Spécialité médicale consacrée Au sein des sciences du vivant,
à l'étude, au diagnostic discipline qui lie l'étude des
et au traitement des maladies faits psychiques et des
mentales, des troubles structures mentales à celle
psychologiques. du système nerveux et qui
Les causes des désordres mentaux cherche à établir les corrélats
sont mal connues et discutées, anatomiques, physiologiques,
mais, semble-t-il, multiples (biochi- biochimiques
miques, psychologiques, sociales, des comportements.
etc.) et différentes d'un cas à un Cette perspective, très large, inclut
autre. Les principaux troubles, outre la prise en compte des conditions
l'anxiété et la dépression, sont les écologiques et des niveaux d'évo-
névroses, les psychoses, les person- lution.lgnoré de la plupart des dic-
nalités pathologiques, les toxico- tionnaires scientifiques dans la pre-
manies, ainsi que les démences.Les mière moitié du xx° siècle, le terme
traitements actifs sont les psycho- de psychobiologie s'est vu revitalisé
854
par les spécialistes de l'ontogenèse. rôles appris, devenus trop rigides
La psychobiologie du développe- sous l'influence de la pression
ment vise à expliquer comment se sociale et qui masquent sa sponta-
combinent facteurs endogènes et néité.
exogènes dans les émergences PSYCHAN. Technique dans
successives des conduites et consi- laquelle le thérapeute met en
dère les adaptations comporte- scène les conflits psychiques
mentales comme des intégrations d’un patient pour les faire
fonctionnelles, elles-mêmes source jouer afin d'aider à leur
de transformations des organismes résolution.
biologiques. Depuis Moreno, cette technique a
été considérablement modifiée par
Psychodrame les psychanalystes d'enfants, avant
PSYCHOL. Technique de jeu d'être généralisée aux adultes. Plu-
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855
est généralement réservé à des des affections mentales par des
personnes en grande difficulté. Très causes purement psychiques. ll
dynamique, c'est un lieu fécond de s'oppose donc à celui d'organo-
découvertes et d'inventivité qui genèse ; et l'histoire de la psychia-
peut réussir là où d'autres tenta- trie est marquée par le conflit entre
tives thérapeutiques ont échoué. ces deux grandes tendances doc-
peut se suffire à lui-même ou être trinales. |
un temps propédeutique pour une © Histoire de la psychiatrie p.4.
psychanalyse - à moins qu'il ne
vienne éclairer les impasses d'une Psychogénétique
telle démarche. Étude de l'acquisition
par l'enfant des formes
Psychogénéalogie de la pensée.
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comme l'étude des processus de psychologie de l'enfant,
de l'animal,
codage et de décodage mis en jeu psychopathologie, psychosociolo-
dans les actes de communication gie, psycholinguistique, psycho-
verbale, elle s'est ensuite, sous l'in- physiologie), du point de vue des
fluence prépondérante du lin- champs d'intervention (psycholo-
guiste N. Chomsky, consacrée à gie du travail, des organisations,du
l'étude de la réalité psychologique sport,
de la santé, psychologie sco-
de concepts linguistiques. laire, etc.) ou, enfin, selon les posi-
tions théoriques (psychologie du
Psychologie comportement, psychologie cogni-
Étude scientifique tive, analytique [ou psychanalyse],
des faits psychiques. génétique [par référence aux théo-
La psychologie a pris son autono- ries de J. Piaget], etc..).
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(«l'ascendance »,« l'honnêteté »),de Psychométrie
propositions et théories (« le lea- Ensemble des méthodes de
dership ne s'apprend pas : on naît mesure des phénomènes psy-
leader » ; « quelqu'un qui est hon- chologiques (tests notamment).
nête est aussi sincère ») pour com- La psychométrie concerne tout le
prendre les événements psycho- champ des mesures effectuées en
logiques qui nous concernent ou psychologie, y compris celles qui
qui concernent autrui (comporte- sont effectuées dans les expériences
ments, renforcements) ainsi que de laboratoire, la mesure des temps
pour anticiper ou contrôler des de réaction notamment. L'intérêt à
événements qui peuvent advenir. l'égard des problèmes posés par les
Cette psychologie quotidienne (« opérations de mesure s'est surtout
naïve ») fournit l'objet le plus par la suite développé en psycholo-
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© Se dit de troubles Elle tend à récuser la description
de la réalisation motrice sans des syndromes de localisation céré-
support organique. brale au profit de l'analyse des dis-
On appelle rééducation psychomo- sociations fonctionnelles en termes
trice une thérapeutique non ver- de pathologie de réseaux céré-
bale visant à améliorer les rapports braux.
entre un sujet et son corps (mau-
vaise latéralisation, instabilité ou Psychomotricité
inhibition psychomotrices, dys- Ensemble des fonctions
praxie, par exemple). motrices considérées sous
l'angle de leurs relations avec
Psychomoteur (syndrome) l'activité cérébrale, en
Constellation de symptômes particulier avec le psychisme
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physiques et les sensations, social et professionnel important.
ou plus généralement les Les principales psychoses sont la
réponses, qu'elles engendrent. psychose maniaco-dépressive, la
paranoïa et la schizophrénie.
Psychorigidité © Dossiers, Maladie psychique
Trait de caractère se d'un proche (face à la) p.388 ;
manifestant par une absence Psychose (la) p.457.
de souplesse des processus
intellectuels et une incapacité Psychose
à s'adapter aux situations maniaco-dépressive
nouvelles. Alternance de crises
La psychorigidité est un trait du d'excitation (manie) et
caractère paranoïaque. d'épisodes dépressifs pouvant
© Dossiers, Paranoïa (la)
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termes essentiels :
Psychotechnique € le patient porteur de symp-
Ensemble des tests tômes ou inadapté;
permettant de mesurer © le thérapeute à la fois déposi-
les aptitudes d'un individu. taire de connaissances et d’un sa-
La psychotechnique est souvent voir-faire spécialisé;
utilisée pour l'orientation et la un moyen privilégié de com-
sélection professionnelles. munication.
CPsychométrie p.858. À partir de ces trois éléments,on va
trouver de nombreuses variations,
Psychothérapie qui tournent cependant pour la plu-
Toute utilisation de moyens part autour d'un modèle privilégié
psychologiques pour traiter dans notre culture occidentale de
une maladie mentale, une la fin du xx° siècle, celui de la psy-
inadaptation ou un trouble chanalyse. Non pas que celle-ci soit
psychosomatique. seulement une psychothérapie.
(SYN. thérapie.) Elle ne l'est au contraire qu'acces-
Cette définition très large quant soirement, étant d'abord une théo-
aux techniques susceptibles d'être rie psychopathologique et même
SYC! JOIFOPE
863
de modifier l’activité mentale tion d'un état d'indifférence psy-
(au niveau de la vigilance, chomotrice ; l'efficacité à l'égard
des perceptions, du cours des états d'excitation et d'agita-
de la pensée, de l'humeur). tion; la réduction progressive des
Le terme, dû à J. Delay, est contem- troubles psychotiques aigus et
porain de la révolution pharma- chroniques (ainsi qu'une action an-
cologique des années 1950, qui tagoniste des hallucinogènes) ; la
devaient voir la naissance et le production de syndromes extrapy-
développement spectaculaire de ramidaux et végétatifs ; des effets
la psychopharmacologie. sous-corticaux dominants.
CLASSIFICATION DES PSYCHOTROPES. - les thymorégulateurs (régulateurs
Delay propose une classification de l'humeur) utilisés pour prévenir
des psychotropes, adoptée par le les rechutes des psychoses ma-
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864
A sONNeR QU
La gamme des neuroleptiques est L'âge où intervient la puberté varie
employée dans le traitement symp- de quelques mois à deux ans selon
tomatique des manifestations aiguës les sociétés, c'est-à-dire selon les
de psychose (délires, hallucinations, conditions de vie.
agitation). L'étude de l’action de ces Il se situe, dans les pays occiden-
produits rejoint la neurophysiologie taux, autour de 12 ans chez la
(neuromédiateurs). Mais l'usage des femme et de 14 ans chez l'homme.
psychotropes dépasse largement le D'après les enquêtes menées
cadre psychiatrique :ce sont les tran- depuis la seconde moitié du xix°
quillisants et les hypnotiques, massi- siècle dans ces pays, la puberté
vement utilisés par le public. serait aujourd'hui plus précoce
© Histoire de la psychiatrie p.4; qu'il y a cent ans.
Tranquillisants p.914; dossier, Elle peut être cause de malaises et
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son but est aléatoire. Freud définit sent contre elle, la technique des
cinq destins possibles de la pul- questionnaires à choix multiple, si
sion: le refoulement, le renverse- elle est bien appliquée, est très
ment dans le contraire, le retour- informative sur les connaissances
nement sur la personne propre, le réelles du sujet. C'est, du point de
passage de l'activité à la passivité, vue psychologique, une épreuve
la sublimation. de reconnaissance et non de rap-
pel. Elle a l'inconvénient d'être très
frustrante pour les sujets qui ont
Q
des connaissances approximatives.
La qualité d'un QCM dépend de son
contenu et de ses formulations, qui
QCM doivent être non ambiguës. Sa diffi-
© Questionnaire à choix culté dépend fondamentalement de
multiple p.866. la distance sémantique ou cognitive
qui existe entre l'éventualité correcte
QD et les autres éventualités. Des ques-
© Quotient de développement tions exigeant une réflexion et une
p.866. élaboration complexes peuvent être
866
mises sous cette forme, qui assure des âges ultérieurs. L'utilisation
une évaluation identique par des d'une appellation spécifique vient
correcteurs différents et qui permet du fait que les tests pour bébés ne
même une correction automatique. sont pas prédictifs de l'intelligence
ultérieure et sont censés mesurer
Quotient un développement plus global. Le
de développement ou QD QD ne constitue pas une appella-
Rapport entre l’âge tion aussi générale que celle de Q].
du développement et l’âge @ Intelligence p.770.
réel d'un tout petit enfant,
multiplié par 100. Quotient d'intelligence
C'est l'équivalent du quotient intel- ou QI
lectuel des tests d'intelligence pour Rapport entre l’âge mental
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867
Raisonnement hypot
868
dossiers, Enfant (l') p.251; Rationalisme morbide
Adolescence (|) p.93. Tendance particulièrement
marquée chez certains sujets
Ralentissement atteints de schizophrénie à
Diminution de l’activité tenir un discours rempli de
intellectuelle et motrice, termes hyperrationnels pour
à la fois dans son intensité parler de leur vie quotidienne
et sa rapidité. et justifier leur isolement
Sur le plan moteur, le ralentisse- autistique en utilisant des
ment se manifeste dans la lenteur concepts pseudo-scientifiques
d'exécution des mouvements, la de type logique ou
rareté des changements de pos- mathématique.
ture ou d'expression du visage,
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endogènes, dont l'évolution est seulement dans la classe «troubles
plutôt chronique,
que ce soit sur un psychiques non classés ailleurs» une
mode continu ou périodique. psychose réactionnelle brève dont le
C'est le psychiatre E.Kretschmer qui tableau clinique évoque celui de la
a le mieux précisé la distinction de classique bouffée délirante avec une
Kraepelin entre psychoses endo- évolution ne dépassant pas une
gènes et psychoses psychogènes quinzaine dejours.
réactives. Pour ces dernières, il © Dossier, Psychose (la) p.457.
conseille de bien différencier les
réactions primitives des réactions Réalisme
de la personnalité. Les premières Tendance caractéristique
seraient archaïques et s'observe- des enfants entre 3 et 7 ans
raient le plus souvent chez des à confondre monde psychique
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quées à plat sur le sol,les différents lée, déplacée, sublimée pour per-
segments des membres inférieurs mettre un plaisir supportable.
se redressent progressivement. Le refoulement contient une no-
Déjà présent chez le prématuré de tion dynamique de maintien et de
8 mois d'âge conceptionnel, le répression, ainsi qu'une notion
réflexe de redressement disparaît topique de déplacement. Il est sy-
normalement entre 2 et 3 mois. nonyme du concept d'inconscient.
échappent à celui qui parle, sans et en font même une condition cri-
intention particulière, sans souci de tique de passage d'une étape à
s'adresser à quelqu'un ni de s'ins- la suivante. D'autres au contraire,
crire dans un rapport social. comme la théorie piagétienne, l'ex-
Elle suppose un analyste en atten- cluent totalement.
tion flottante, hors du champ social PSYCHAN. Processus défensif
normalisant, sans intention ni buts utilisant des formes périmées
déterminés - si ce n'est que l'ana- de vie psychique pour trouver
lyse progresse. une satisfaction libidinale.
© Association libre p.667; introduit par S. Freud pour com-
Attention flottante p.668; prendre le mécanisme des rêves,ce
dossiers, Psychanalytique (le concept est utilisé le plus souvent
courant) p.450; Psychothérapie en référence à un modèle géné-
(suivre une) p.478. tique de développement, le sujet
régressant momentanément à un
Régression stade antérieur d'équilibre ou à
PSYCHOL. Chez un enfant, une modalité dépassée de relation
retour à un état antérieur, objectale. La régression peut être
constituant l'inversion imaginairement temporelle (cas
des démences). Surtout elle peut musculaire plus ou moins
être marquée par le passage d'une volontaire, cherche à réduire
instance psychique supérieure à la tension, l'anxiété,
une instance psychique inférieure le déséquilibre émotionnel
(régression topique) ; enfin elle d'un sujet.
peut être formelle (représentation La méthode la plus utilisée en
de chose à la place de représenta- France reste le training autogène,
tion de mot). inventé par un psychiatre alle-
Dans la cure, ce terme désigne im- mand, J.H.Schultz (1884-1970),
proprement des demandes infan- pour qui le principe de cette théra-
tiles ou des signifiants archaïques pie était «d'induire, par des exer-
libérés par une levée des méca- cices physiologiques et rationnels
nismes de refoulement. La régres- déterminés, une déconnexion
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des situations identiques et de ses descendants, jusqu'à ce
à des expériences anciennes. qu'une «nomination» de ce qui res-
S. Freud, aux prises avec d'impor- tait inconscient et innommé ait pu
tantes difficultés cliniques, remet en arrêter le cours. C'est l’un des
en question certains des concepts buts majeurs d'une psychanalyse
majeurs de sa théorie (Remémora- d'y mettre fin et d'éclairer ce qui
tion, répétition et perlaboration, peut apparaître comme destin.
1914 ;Au-delà du principe de plaisir, © Dossiers, Malheur (Quand on
1920).Il parle dans ce dernier essai fait son.) p.400; Psychothérapie
de «contrainte de répétition».Il s'in- (suivre une) p.478.
terroge sur ce qui fait échec aux
cures et sur l'impossibilité d'en Représentation
rendre compte en termes de prin- PSYCHOL. Perception, image
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874
Résistance dans une compétition un but
Tout ce qui fait obstacle conforme à des normes
au travail de la cure et entrave d'excellence ou simplement à
l'accès du sujet réaliser une tâche en fonction
à la reconnaissance d'un critère d'excellence.
de son inconscient.
Lorsque le moi se sent attaqué Rêve
dans ses identifications, il tend à PSYCHOPHYSIOL. Activité
refuser de se modifier. Il en va de mentale survenant au cours
même lorsqu'il se sent menacé par du sommeil.
l'approche du refoulé ; mais, dans PSYCHAN. Production
ce cas, sa résistance fait obstacle au psychique dont l'apparent
relâchement de la censure et à non-sens est une «voie royale»
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est une manière pour le rêve d'être Le rêve éveillé dirigé est une mé-
«autrement centré » (Freud) : des thode de psychothérapie préconi-
éléments essentiels des pensées la- sée par le Français R.Desoille (1945);
tentes seront traités dans le rêve fondée dans une perspective pav-
comme des détails. Et des détails sans lovienne de déconditionnement,
importance seront grossis et mis en elle est aujourd'hui orientée dans
valeur. Tout cela explique la défor- une direction non directiviste, voire
mation que subit le contenu latent psychanalytique.
et qui inévitablement rend tout rêve
obscur, déformation rendue néces- Revendication (délire de)
saire par l’activité de censure. Délire passionnel de structure
L'étude du rêve a servi à Freud de pi- paranoïaque se manifestant
vot pour une étude du fonctionne- par la certitude indiscutable
ment de l'appareil psychique, déta- d'être victime d'une injustice
ché de toute localisation anatomique. ou d’un dommage imaginaires
J.Lacan reprend le rêve sous l'angle et par la volonté irréductible
d'une stratégie du désir. Il insiste d'obtenir par tous les moyens
sur l'analogie entre la condensa- satisfaction ou réparation.
tion et le déplacement et les pro- Dossier, Paranoïa (la) p. 424.
Rigidité mentale source de stress pour le sujet exa-
© Psychorigidité p. 860. miné ; elle a indiqué des procé-
dures cliniques, des techniques
Risque (personne à) douces et un suivi qui conduisent
Individu qui présente à un pronostic plus fiable.
une fragilité particulière
susceptible de compromettre Rite obsessionnel
sa survie ou de causer Comportement entrant dans
des troubles biologiques la symptomatologie des
et mentaux. troubles obsessionnels (ou
Chez l'enfant, le risque est une pré- obsessifs) compulsifs, ou TOC,
vision statistique de morbidité ou et qui se manifeste par
de retard de développement,
géné- des vérifications répétées,
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877
contextes reproducteurs (parades à un statut et attendus
sexuelles, rituels parentaux ou in- réciproquement
fantiles) et sociaux (parades agres- par les acteurs sociaux.
sives, jeu social).
Roman familial
Rituel Fantasme, rêverie diurne,
Séquence d'actes strictement fréquent chez l'enfant
déterminée. en période œdipienne,
Les avis sont partagés sur le bien- dans lequel le sujet imagine
fondé de l'utilisation du terme pour être né de parents de rang
l'espèce humaine,
car le processus de social élevé et avoir
codification n'est pas le même :décrit été adopté par les siens
en termes de sélection naturelle chez propres qu'il dédaigne.
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l'animal, il est considéré sous la dé- Ce concept a été avancé par S.Freud
pendance de la sélection psycho- en 1909 (/e Roman familial du né-
sociale chez le bébé. Mais on peut vrosé). C'est une élaboration défen-
l'utiliser pour désigner une séquence sive permettant à l'enfant d'aborder
d'actes strictement déterminée. De le deuil de ses images parentales.
nombreuses situations collectives Dans la rêverie, l'enfant met en jeu
en sont l'objet (mariages, enterre- l'abandon et la reconnaissance. Il
ments, cérémonies religieuses). avait des parents merveilleux mais
On décrit comme rituel une répé- l'abandon s'est effectué, il n'est
tition compulsive d'actes et de qu'un enfant trouvé et se «recon-
gestes stéréotypés et non fonction- naît» des parents médiocres. Ce
nels chez l'enfant anxieux ou névro- fantasme permet au sujet de modi-
tique. Ces rituels solitaires peuvent fier sa relation à ses parents. Il est
constituer un symptôme de trou- souvent associé à la pression exer-
bles graves du développement. cée par le complexe d'Œdipe. Le
refus de la réalité par le biais de la
Rôle rêverie autour des fantasmes du
Ensemble des comportements roman familial est voisin de la néga-
associés à une place et/ou tion de la différence des sexes.
878
Cependant le roman familial n'est nant (forme, couleur, impression de
pas uniquement à situer dans le mouvement ou sensation de tex-
rapport parents-enfants ; il doit ture de la tache), le contenu (ani-
l'être aussi dans la fratrie car c'est mal, humain, objet, etc.). Les cota-
une tentative pour le rêveur de se tions ainsi obtenues permettent
singulariser
dans le groupe familial une analyse quantitative en fonc-
ou d'atténuer la rivalité fraternelle. tion de laquelle on situe le sujet par
rapport à une norme et on déter-
Rorschach (test mine son type de résonance intime.
ou psychodiagnostic de) Ensuite, le discours du sujet est
Test projectif élaboré en 1921 soumis à une analyse qualitative
par le psychiatre zurichois ou clinique, laquelle a donné lieu
H.Rorschach (1884-1922) à de nombreuses élaborations
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879
nages, sur lesquels celui de gauche agression dirigée vers l'extérieur;
est en train de prononcer quelques elle peut être intrapunitive si le sujet
mots décrivant une situation désa- répond en s'accusant lui-même ;ou
gréable pour lui-même (ou pour apunitive s'il décrit la situation frus-
une tierce personne) dont l'interlo- trante comme sans importance.
cuteur de droite est responsable. € Le type de réaction. On dis-
(Le sujet doit inscrire ce qu'il répon- tingue :les réponses dans lesquelles
drait s'il était le personnage de le sujet insiste sur la situation frus-
droite. Les mimiques et les traits trante (l'importance de l'obstacle
des personnages sont flous, afin de prédomine sur les autres éléments
faciliter l'identification du sujet de la réponse) ; les réponses de dé-
avec le personnage.) fense du moi (dans lesquelles le moi
La base théorique du test est la du sujet joue le rôle le plus impor-
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S
illustrant cette situation). L'inter-
prétation des réponses est faite sui-
vant deux dimensions.
€) La direction de l'agression. La Sadisme
réponse peut être extrapunitive si le Perversion dans laquelle
sujet répond à la frustration par une la satisfaction sexuelle ne peut
880
être obtenue qu'en infligeant ment sur un objet extérieur de la
des souffrances physiques pulsion de mort.Freud repère deux
ou morales (humiliation) modalités d'expression du sadisme
au partenaire. dans le monde extérieur : l’une est
Le sadisme est une composante de la volonté de puissance, l'autre - au
la vie pulsionnelle, liée de façon service de la fonction sexuelle - est
irréversible à son contraire, le maso- le plaisir d'agression.
chisme. Dans la première théorie
des pulsions de S. Freud, la pulsion Sadomasochisme
sadique à primitivement le sens Perversion sexuelle qui
d'une agression, d'une volonté de associe des pulsions sadiques
puissance de la part de l'enfant, et masochistes.
liées à l'exercice de sa musculature, Le sadisme en est la forme active, le
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881
en aucune manière civilisé». En psy- badhicari qui prirent en charge les
chologie, les enfants sauvages ont deux fillettes-louves, Amala et
alimenté deux débats : celui des Kamala.
rapports entre nature et celui, en Le caractère sauvage de ces quel-
partie indépendant du premier, du ques enfants, d'âges différents, est
déterminisme précoce du dévelop- d'abord attesté, au moment de leur
pement de l'individu. capture, par leur locomotion qua-
Du x1® siècle à nosjours,on recense drupède ; leur nutrition : végéta-
une cinquantaine d'êtres humains rienne chez l'enfant-ours de Hesse et
ayant vécu tout ou partie de leur chez Victor, carnivore chez Amala et
enfance totalement isolés de leurs Kamala, retrouvées dans une niche
congénères et ayant été retrouvés de louveteaux ; leurs activités spon-
dans des environnements peuplés tanées de cueillette ou de chasse ;
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882
abusivement considéré comme Le schéma corporel n'est pas inné
mobilisant ce fantasme de scène et se construit au cours du déve-
primitive, avec son cortège d'exci- loppement. En effet, l'intégration
tation,
de culpabilité ou d'angoisse. sensori-motrice est progressive.
Dans les souvenirs infantiles,le rap- Avec l'acquisition des déplacements
port sexuel est généralement vécu autonomes de l'enfant, puis de la
comme violence imposée.Dans cer- marche, le schéma corporel, alors
taines délinquances sexuelles vio- constitué,se modifie et se complète
lentes, la question se pose du pas- par l'élaboration d'une représenta-
sage à l'acte provoqué par le défaut tion sans cesse renouvelée du corps
de symboblisation de ce fantasme. mobile dans le milieu environnant.
Par la suite, le schéma corporel s'af-
Schéma corporel fine avec l'acquisition du langage.Il
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383
Dans la théorie de Piaget, l'abus de néologismes
totalité organisée qui et l’incompréhensibilité
se construit par tâtonnement du discours.
et par assimilation d'éléments
nouveaux à un schème Schizophrénie
antérieur, et qui se conserve Psychose grave survenant
en fonctionnant par simple chez l'adulte jeune,
répétition suivie de habituellement chronique,
généralisation. caractérisée par des signes
de dissociation mentale,
Schizoïdie de discordance affective
Constitution mentale et d'activité délirante
ou mieux, structure de incohérente, entraînant
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Schizophasie Séduction
Trouble du langage parlé Scène réelle ou fantasmée
caractérisé par le détournement dans laquelle le sujet (un
du sens habituel des mots, enfant le plus souvent) subit
884
de la part d'un adulte des l'équivalent de la mère. C'est bien
avances ou des manœuvres elle, dit-il, qui a provoqué et peut-
sexuelles (paroles ou actes). être même éveillé dans les organes
Dans un premier temps, S.Freud fit génitaux les premières sensations
de la séduction réelle, passive, de plaisir en donnant à l'enfant des
l'étiologie majeure des névroses. soins corporels.
Passés la sidération du sujet et l'ef- Le fantasme de séduction est-il lié
froi sexuel, le traumatisme n'est au complexe d'Œdipe ? Ou bien
pas refoulé, mais il constitue un traduit-il le fait que la sexualité
groupe psychique séparé : c'est infantile est structurée par quelque
dans l’après-coup, à l'occasion chose qui semble venir de l'exté-
d'un autre événement, pas néces- rieur ? S'agit-il du désir des parents
sairement sexuel, qu'il prendra sa dans la scène primitive, ou, pour
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Sénescence Sensation
SYN. vieillissement. @ Reflet dans la conscience
d'une réalité extérieure, dû à
Sénilité l'activation des organes des
Diminution pathologique des sens. Sensation visuelle.
facultés physiques et surtout @ État psychologique
psychiques due à la vieillesse. découlant des impressions
Sur le plan psychiatrique, elle fait reçues et à prédominance
suite à la présénilité et à l'involution affective ou physiologique.
psychique, et va donc regrouper Sensation de bien-être.
toute la psychopathologie de la
vieillesse. Ce sont d'abord les dé- Sensitifs (délire des)
mences séniles ; puis les processus Délire de structure
délirants apparaissant tardivement: paranoïaque apparaissant sur
paranoïa de K.Kleist et paraphrénies une personnalité n'ayant pas
les caractéristiques L'accord entre perception et action,
expansives habituelles qui se concrétise dans les coordi-
du paranoïaque, mais étant nations sensori-motrices, ne serait
au contraire plutôt introvertie pas immédiat mais se construirait
et timide. (SYN. délire progressivement. Historiquement,
de relation des sensitifs.) cette conception a été unanime-
Le plus souvent discret, se livrant à ment partagée par tous les théori-
l'introspection, aux scrupules, aux ciens du développement psycho-
ruminations obsédantes, la person- logique. De même, tous ont admis
nalité du sensitif est proche de l'ob- que les activités sensori-motrices
sessionnel. Et, pour le psychiatre prennent racine dans le dévelop-
allemand E. Kretschmer (1888- pement biologique, qu'elles pro-
1964), ce sont des «conflits éthico- longent sous des formes diverses.
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sexuels» qui seraient au centre de Enfin, tous ont considéré les activi-
sa problématique névrotique pré- tés sensori-motrices comme source
disposante dans ses relations avec de connaissance.
autrui, et qui constitue une véri- © Stade p.898; dossiers,
table névrose de relation. Enfant (l'arrivée du premier)
p.263; Nouveau-né (interactions
Sensori-moteur avec le) p.415.
(développement)
Développement conjoint Sensori-motrice
des activités sensorielles (intelligence)
et motrices chez l'enfant. Ensemble des activités motrices
Cette dénomination a été propo- du bébé sur son milieu et des
sée parJ.Baldwin puis parJ.Piaget informations qu'il reçoit en
pour qualifier les deux premières retour concernant les modifi-
années de la vie. Ce sont les mou- cations qu'il a produites.
vements et postures, et ce qu'ils Ilest traditionnel de séparer l'étude
révèlent des perceptions qui résu- du bébé de celle de l'enfant plus
ment la vie mentale de relation au ” âgé.llest d'usage d'appeler période
monde extérieur, chez le bébé. sensori-motrice celle qui va de la
887
naissance à l'acquisition du langage Chez Piaget, cette appellation intel-
à la fin de la deuxième année et, ligence sensorielle est liée à l'idée
dans la théorie de J. Piaget aussi que les progrès de la connaissance
bien que chez les post-piagétiens proviennent de l'activité motrice
comme R. Case, par exemple, ou exercée par le bébé sur son envi-
dans les tests pour bébés, on parle ronnement et des informations
d'intelligence sensori-motrice.La sensorielles qu'il tire des modifica-
période de l'intelligence sensori- tions ainsi produites. La coordina-
motrice se divise en 6 stades, pour tion vision-préhension est donc
J. Piaget. Le stade 1 (0-1 mois) est un préalable à une véritable intel-
celui des exercices réflexes.Le stade ligence. Cependant, les connais-
2 (1-4 mois et demi) est celui des sances actuelles concernant les
premières habitudes. Le stade 3 formes précoces de l'intelligence
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(4 mois 1/2 à 8-9 mois) est caracté- des bébés montrent que ce préa-
risé par l'apparition de la coordina- lable n'est pas nécessaire et que
tion entre préhension et vision. Le bien des connaissances sont
stade 4 (8-9 à 11-12 mois) est carac- acquises avant le stade 4, véritable
térisé par l'utilisation de moyens début de l'intelligence pour Piaget.
connus en vue d'atteindre un but Dans ces conditions, il ne semble
nouveau et le début de recherche plus légitime d'utiliser cette appel-
de l'objet caché. Le stade 5 (11-12 à lation de sensori-motrice pour dési-
18 mois) est marqué par la décou- gner l'intelligence des bébés.
verte de moyens nouveaux. L'objet © Préopératoire (période)
disparu est recherché. Le stade 6 p.846; Stade p.898; dossiers,
(18-24 mois) apparaît comme un Enfant (l'arrivée du premier)
stade de transition entre la période p.263; Nouveau-né (interactions
sensori-motrice et la suivante dite avec le) p.415.
des représentations préopératoires
(2 à 7-8 ans) car il y a début d'inté- Sevrage
riorisation et de combinaison men- PSYCHOL. Cessation
tale liée aux inventions et représen- de l'alimentation lactée
tations. chez l'enfant.
Le sevrage commence dès le 3° mois; GENRE. Ensemble des attributs
il se fait progressivement, en allant du masculin ou du féminin plus
de pair avec le début d'une ali- ou moins étroitement associés
mentation plus solide où plus à chacun des deux sexes.
consistante. Les travaux des psy-
chanalystes (M. Klein) ont montré Sexothérapie
que le sevrage est une coupure Traitement des troubles
importante, souvent traumatisante, sexuels par des procédés
plongeant l'enfant dans une grande psychothérapiques
détresse : non que la privation de
lait maternel ou artificiel ait une Sexualité
importance biologique sur l'orga- BIOL. ET PSYCHOPHYSIOL.
nisme, mais parce que le comporte- Ensemble des phénomènes
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890
W.H. Masters et V.E. Johnson y dis- PSYCHAN. Élément du discours
tinguent quatre phases: excitation, qui, joint au signifié, préexiste
plateau, orgasme et résolution. au sujet et le détermine, le
Cette dernière phase comprend signifiant exerçant une
chez le partenaire masculin une suprématie sur le signifié.
période réfractaire de durée varia- L'insistance de J. Lacan à porter
ble qui rend momentanément im- l'accent sur le signifiant et sur ses
possible le passage à des niveaux rapports lâches avec le signifié est
d'excitation sexuelle plus élevés. une reprise de la découverte par
Le comportement sexuel est régi S. Freud des liens indissolubles
par des facteurs internes et exter- entre le langage et l'inconscient,
nes, intégrés au cours du déve- aussi bien dans le mécanisme du
loppement et lors de l’actualisation refoulement que dans celui du
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893
Plusieurs facteurs influent sur la Sociodrame
socialisation d'un enfant : Mode dejeu dramatique
€} les idéologies au sens large, inventé par J.L. Moreno
philosophiques, politiques, reli- s'adressant à un groupe
gieuses, au niveau de la famille et et qui vise à une catharsis
de l'État, lorsqu'elles sont rigides et collective.
puissantes; Au lieu d'être, comme le psycho-
€» la personnalité des parents drame, centré sur l'individu, la dé-
et des autres enfants, le tempé- marche sociodramatique concerne
rament et les capacités cognitives des problèmes collectifs. C'est le
de l'intéressé ; public qui devient le patient ; les
l'intervention des médias ; acteurs qui incarnent des rôles se
€ les conflits entre, d'une part, dépouillent de leurs caractères sin-
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l'enfant et les adultes (parents, guliers pour devenir des types, des
enseignants), d'autre part,entre les symboles : ils sont «le» mari et «la»
diverses appartenances de l'enfant. femme, l'autochtone et l'immigré,
Parmi les thèmes de recherche les le gouvernant et le gouverné, etc.
plus traités, on trouve : Il s'agit de dégager, grâce aux réac-
- les relations entre la mère et son tions spontanées devant le jeu, la
enfant et, récemment, les relations nature et l'intensité des conflits
entre le père et l'enfant ; socio-affectifs et leur vecteur
- les relations entre pairs (enfants d'évolution potentielle à travers
d'une même tranche d'âge ou en- une sorte de «catharsis sociale».
fants d'âges différents) ;
- l'appartenance à un sexe, fille ou Sociogenèse
garçon. Ce dernier thème a donné Fait pour les troubles
lieu à un nombre particulièrement psychiques de dépendre
élevé de recherches, car il touche à de facteurs sociaux généraux.
la formation de l'identité même de
l'enfant. Soi
Dossier, Éducation et rôle des Lieu psychique incluant
parents p.233. conscient et inconscient.
Devenir soi-même implique une Sommeil
conscience éveillée ne se limitant État de quelqu'un qui dort ;
pas au moi. Pour sa part, C. G.Jung état physiologique périodique
a conçu le soi comme unification de l'organisme (notamment
du conscient et de l'inconscient, du système nerveux) pendant
centre virtuel de l'individuation.Au lequel la vigilance est
sens large, «soi» est le lieu où le suspendue et la réactivité aux
sujet se reconnaît comme réelle- stimulations est amoindrie.
ment existant. On distingue une phase de som-
© Self p.885. meil lent, profond et réparateur, et
une phase de sommeil paradoxal,
Solitude (13) caractérisée par le rêve.
© Dossier, p.543. € Le sommeil à ondes lentes,
ou
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895
- fonction qui permet de déchar- se recoucher sans avoir aucun sou-
ger les pulsions ou d'inhiber les venir, au réveil, d'avoir quitté le lit
souvenirs gênants pour le sujet ; pendant son sommeil.
- rôle dans la maturation du sys- © Dossiers, Sommeil (le) p.558;
tème nerveux central ; Sommeil (les troubles du) p.566.
- rôle privilégié dans le traitement
et la fixation des informations Somnolence
acquises au cours de la veille. En Difficulté à atteindre et à
fait, le sommeil paradoxal pourrait maintenir un état de vigilance
bien avoir plusieurs fonctions. optimal pour la réalisation
© Réve (le) p.875; d'une tâche.
dossiers, Sommeil (le) p.558;
Sommeil (les troubles du) p. 566. Sophrologie
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896
@ la sophropédagogie, pour le sujet s'allonge et se met en état
favoriser où améliorer certains de relaxation. Au cours de cette
apprentissages (préparation aux pratique, le patient va vivre et
examens, préparation à l’accou- exprimer ses angoisses et, en par-
chement, préparation aux compé- ticulier, l'angoisse de mort; le sujet
titions sportives) ; apprend à faire le vide de ses pré-
@ la sophrophylaxie, comme occupations pour se concentrer
technique d'épanouissement de la sur un objet. Dans la relaxation du
personnalité et de prévention des deuxième degré, le sujet, d'abord
états pathologiques ; en position debout, puis en posi-
© la sophrothérapie, exclusi- tion assise, va particulièrement res-
vement réservée aux thérapeutes, sentir son schéma corporel et être
médecins, sages-femmes, kinési- confronté à l'angoisse de morcel-
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&
897
Souvenir définie et à l'apparition
Élément de mémoire, qui de crises tétaniques (accès
se rapporte généralement de contraction involontaire
à un événement ou des muscles des extrémités
à un épisode particulier. des membres).
Souvenir-écran Stade
Type de souvenir décrit PSYCHOL.Étape dans
par S. Freud, se rapportant le découpage
à l'enfance, reconstruit par de la chronologie
le sujet à partir d'événements du développement qui va
réels ou de fantasmes, du bébé à l'adolescent,
et recouvrant un contenu fondée sur l'existence
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refoulé. de discontinuités,
Le souvenir-écran est un peu de changements de rythme
comme l'arbre qui masque la forêt. ou de changements qualitatifs
Un souvenir banal peut en cacher observés dans l'évolution
un autre qui serait le vrai souvenir. somatique, physiologique
Freud rapporte (1899) : ou comportementale
« Ainsi, s'explique alors facilement de l’enfant.Plusieurs
que, par exemple, une personne psychologues ont proposé
communique que, dès l'âge de ses des systèmes de stades.
deux ans, elle se souvient de divers LES STADES SELON J. PIAGET
accidents survenus à ses poupées, Il appelle « stades » des étapes qui
mais qu'elle est amnésique pour se suivent selon des règles strictes.
les événements sérieux et tristes Le système résumé ici est celui de
qu'elle aurait pu percevoir alors.» 1955, qui apparaît le mieux articulé.
Il comprend 3 grandes périodes.
Spasmophilie © La période de l'intelligence
Prédisposition bénigne sensori-motrice s'étend de la nais-
à des états prolongés sance à l'apparition du langage,à la
de tension anxieuse mal fin de la deuxième année.
898
@ La deuxième période, dite dance et l'enrichissement du moi;
«de préparation et d'organisation il se divise en trois périodes (a. crise
des opérations concrètes », s'étend d'opposition et intériorisation ; b.
de 2 à 11-12 ans et se subdivise en période de grâce avec extériori-
deux sous-périodes, dont la pre- sation et expansion personnelle ;
mière, sous-période des représen- c. effort de substitution personnelle
tations préopératoires (2 à 7-8 ans), par imitation avec ambivalence en-
la seconde sous-période, dite « des tre identification et hostilité);
opérations concrètes » (7 à 12 ans). © stade catégoriel (6-11 ans),
© La troisième période, dite marqué par l'apparition entre 6 et
«des opérations formelles », s'étend 7 ans du pouvoir nouveau d'auto-
de 11à16ans. discipline mentale ; il est caracté-
LES STADES SELON H. WALLON risé dans les domaines de la per-
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900
de l'organisme. Cependant, un que la pulsion se développe et
stress intense ou prolongé serait repose sur «des puissances psy-
source de divers troubles (anxiété, chiques» telles que la culpabilité
fatigue, ulcère gastrique, angine de et l'exigence d'idéal esthétique et
poitrine, eczéma, etc.). moral. Cependant, c'est aussi par
© Dossier, Stress et anxiété p.580. rapport à un danger pulsionnel que
la sublimation se développe. Face
Structure au danger de l'excitation sexuelle,
Le concept de structure, le sujet s'accroche à la maîtrise et à
dont on trouve la trace chez la pulsion de savoir. Freud va plus
S. Freud, a été généralisé par loin en introduisant l'idée d'une
J. Lacan, pour qui «l'inconscient désexualisation par le retrait de la
est structuré comme un libido sur le moi qui permettrait à
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901
La succion est un comportement prises de tour de parole (interac-
caractéristique de la toute petite tion succion-regard) entre la mère
enfance, qui disparaît à la fin de la et son bébé et instaure ainsi une
1 année chez la majorité des forme précoce de dialogue.
enfants. Il tient une place impor- © Oral (stade) p.821; dossiers,
tante dans beaucoup de théories Nouveau-né (interactions avec
du développement : manifestation le) p.415 ; Sexualité (la) p.528.
principale du stade oral (S. Freud),
l’une des structures cognitives Suggestibilité
précoces (J. Piaget). Ce compor- Disposition à se laisser
tement fait l'objet de nombreuses imposer des suggestions soit
recherches empiriques. Il est ob- par faiblesse d'esprit (débilité
servé le plus souvent lorsqu'on mentale, démence, arriération
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902
Sulet
904
interférence avec l'apprentissage différences observées entre enfants
oral, etc.) suivi de démutisation se sourds et enfants entendants au
sont révélées injustifiées. Aussi retentissement du déficit langagier:
l'association des deux modes de le langage favorise l'étiquetage, les
communication, orale et gestuelle, stratégies d'exécution et de mise en
apparaît-elle actuellement la plus mémoire et, par conséquent, les
souhaitable. apprentissages. D'autres auteurs
La supériorité intellectuelle qu'un (H. Furth) considèrent que l'appau-
sourd tardif a sur un sourd congé- vrissement du milieu social dû
nital est indéniable. Mais, en dépit à l'absence de communication
de multiples recherches,
on ne peut normale est à l'origine des déficits
pas dire avec certitude si la surdité observés. Selon eux, l'enfant sourd
entraîne un simple ralentissement souffre des mêmes handicaps que
du rythme des acquisitions cogni-
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905
par F. Galton, les surdoués sont S.Freud dans la deuxième
actuellement définis soit par un QI topique, le surmoi qui repré-
élevé (supérieur à 130 ou parfois sente «la voix de la conscience »
plus), soit par la possession d'un se constitue initialement par
talent (d’un don) particulier. identification aux parents et
L'âge auquel on considère le surdon détermine, au travers de ses
est une question critique. Une étude conflits avec le moi, les sentiments
américaine récente a montré que inconscients de culpabilité.)
les jeunes surdoués n'occupaient
pas ensuite les places les plus éle- Symbiose affective
vées dans la société, même s'ils sont Forme de sociabilité syncré-
placés dans des écoles spéciales. tique observable chez le bébé
Réciproquement, les adultes consi- de quelques mois (stade
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906
mg
Îel Ï1pÉ ra m Bb n |
907
Les origines et la nature des diffé-
rences individuelles de développe-
ment social et émotionnel rede-
Tabagisme viennent un centre d'intérêt impor-
Usage prolongé du tabac; tant pour les psychoiogues après
intoxication chronique un demi-siècle de désaffection. La
par le tabac. nouvelle approche de l'étude du
Dossiers, Addictions tempérament rejette les anciennes
(les) p.90 ; Dépendance aux classifications fixistes qui ne pre-
«drogues» (la) p.193. naient en compte ni l'évolution liée
à l'âge, ni le rôle de l'expérience, ni
Tachyphémie l'effet des circonstances. Actuelle-
Accélération pathologique ment, la référence aux modèles
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portementale) ; dans sa fréquence vent le résoudre, alors que 25 % y
(la variabilité des manifestations échouent;les enfants d'un âge supé-
tempéramentales peut être l'effet rieur le réussissent donc facilement,
d'une plus où moins grande sen- alors qu'il ne peut l'être par les
sibilité constitutionnelle aux in- enfants d'un âge inférieur. Le prin-
fluences environnementales). cipe de notation est le suivant : lors-
qu'un enfant réussit, par exemple,
Tension toutes les tâches de 8 ans, son intel-
@ État de contraction ligence correspond à celle d’un
musculaire généralisée. enfant normal de 8 ans. Lorsqu'il
@ État de motivation réussit, en plus, certaines épreuves
de l'organisme. de 9 ans, et peut-être même de
© État de quelqu'un qui est 10 ans, on lui attribue un nombre
tendu, contracté, nerveux.
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de sommeil (en sommeil lent Thematic Apperception
profond) et qui est caractérisé Test, ou TAT
par une angoisse Test projectif élaboré dans les
accompagnée de cris, années 1930 par C.D.Morgan
de pleurs et de gesticulations. et H. A. Murray, destiné
Dossier, Sommeil (les troubles aux enfants et aux adultes.
du) p.566 ; encadré, p. 569. Il est composé d'une série de
planches (4 à 6) représentant des
Test scènes ambiguës, et potentielle-
Épreuve, utilisée notamment ment émotionnelles, à un ou plu-
en psychologie différentielle, sieurs personnages : ces planches
permettant d'évaluer reproduisent des tableaux ou des
les aptitudes de quelqu'un photographies autour desquels le
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ne
ii
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Thérapie institutionnelle Tic
© institutionnelle (thérapie) Contraction involontaire,
p.769. brusque, soudaine, répétée
à intervalles variables
Thérapies brèves (les) de certains muscles, surtout
© Dossier, p.602. de ceux du visage.
Les tics apparaissent comme la
Thérapies cognitives reproduction intempestive et
et comportementales (les) incomplète d'un mouvement sans
© Dossier, p.611. nécessité objective. Ils survien-
nent de façon inattendue, furtive-
Thymie ment.lls ne peuvent être cachés
Disposition affective fondamen- et donnent à voir ou à entendre
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TOC (trouble obsessif ou Topologie
obsessionnel compulsif) Mode mathématique de repré-
Pensée, impulsion, image inter- sentation du fonctionnement
venant dans la conscience des structures psychiques
d'un sujet de façon brutale, s'appuyant plus
impérative et obsessionnelle. particulièrement sur une
Des pensées répétitives et obsé- géométrie souple.
dantes, des gestes répétitifs et En psychanalyse, la topologie se
rituels, comme le besoin de se laver réfère essentiellement aux élabo-
sans cesse les mains, tous incon- rations de J. Lacan, qui a fait l'écri-
trôlés de la part du sujet. Ils provo- ture mathématique de ses avan-
quent tristesse et anxiété chez le cées. Ces constructions tentent de
sujet qui tente vainement de les projeter dans une géométrie à 2 ou
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sensorielles ou les fonctions psy- soit des neuroleptiques)
chiques, ou encore provoquer des ayant son principal effet
hallucinations. À long terme peu- thérapeutique sur
vent apparaître une tolérance et les manifestations psychiques
une dépendance psychique et phy- et somatiques de l'anxiété.
sique, sans compter diverses com- Le principal symptôme visé par la
plications telles que des troubles prescription de tranquillisants
psychiatriques ou, dans le cas d'in- étant l'anxiété,
on parle souvent de
jection intraveineuse avec une médicaments anxiolytiques. || se
aiguille infectée,latransmission du dégage en fait deux effets théra-
VIH. Le sevrage, aidé par un traite- peutiques complémentaires : un
ment médicamenteux, peut être effet anxiolytique et un effet séda-
complété par une psychothérapie. tif. Une classification de ces médi-
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© Dossiers, Addictions (les) p.90; caments est basée sur une préva-
Dépendance aux «drogues» lence de l'une ou de l’autre de ces
(la) p.193. deux actions principales.
Deux grandes classes de sub-
Training autogène stances sont le plus souvent uti-
Méthode de relaxation lisées pour leurs propriétés anxio-
proposée en 1932 par le lytiques : les benzodiazépines et les
médecin allemand J.H. Schultz carbamates.
et qui, introduite en France On s'accorde généralement à clas-
quelque vingt ans après, est ser aussi parmi les tranquillisants
à l'origine de nombreuses des médicaments appartenant à
thérapies par la relaxation. d'autres groupes pharmacolo-
Relaxation p.872. giques, parmi lesquels certains
neuroleptiques, les antihista-
Tranquillisant miniques, la morphine, les f8-blo-
Une des substances quants et même l'éthanol, dont le
psychotropes à structures profil d'action est tout à fait
chimiques variées (faisant superposable à celui des benzo-
partie soit des anxiolytiques diazépines.
915
S'il existe une hétérogénéité chi- tion du comportement suppressif :
mique des médicaments tranquilli- lorsque l’on crée chez l'animal une
sants, on peut définir cependant situation conflictuelle (partage
certains points d'impact pharma- entre désir d'une récompense et
cologiques. À doses élevées, les peur d’une punition), la peur de la
tranquillisants exercent un effet punition peut entraîner une sus-
sédatif qui se manifeste par une pension de toute activité. Sous l'in-
diminution de l'activité locomo- fluence des tranquillisants, l'animal
trice des animaux et une potentia- reprend une activité sans que l'on
lisation des dépresseurs du sys- puisse affirmer s’il s'agit d'une sous-
tème nerveux central (hypnotiques, estimation de la punition ou d'une
alcool, etc.). Toutes ces substances, surestimation de la récompense.
mais plus particulièrement les ben- © Psychotrope p.863 ;dossier,
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«moi infantile» (correspondant en aux stimulations, une altération
partie au ça de la topique freu- ou même une perte transitoire
dienne) ou son «moi parental» du contact avec le milieu
(correspondant en partie au surmoi) extérieur, la substitution de
lorsqu'elle est perturbée. Le travail comportements automatiques
thérapeutique aura pour but essen- à une activité volontaire et
tiel de rétablir chez le patient la pos- une fréquente exaltation avec
sibilité de maintenir une relation euphorie donnant au sujet
«moi adulte» dans sa communica- l'impression qu'il est
tion et ses échanges avec autrui. transporté hors de lui-même
C'est surtout dans le travail social et du monde réel.
que l'analyse transactionnelle a
connu une grande extension. Elle Transfert
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T: "2
1CGV
f ail (5
une autre personne ou sur coce d'un enfant par un adulte :l'en-
un objet du monde extérieur. fant peut être actif ou passif, il peut
y avoir pris du plaisir ou non, mais il
Transsexualisme développera plus tard une névrose
Conviction qu'a un sujet hystérique ou obsessionnelle.
d'appartenir à l’autre sexe, Dans un second temps, Freud re-
qui le conduit à désirer nonce à cette théorie — sans l’aban-
continuellement et à tenter donner complètement, puisqu'il y
d'obtenir par tous les fait encore référence dans ses der-
moyens (chirurgicaux ou niers écrits —- pour élaborer la théo-
endocrinologiques) que son rie du fantasme : le trauma sexuel
anatomie et son mode n'est pas réel mais fantasmatique,
de vie soient le plus possible et il «écrit» les effets du complexe
conformes à sa conviction. d'Œdipe.
La répétition concrète et onirique
Trauma ou traumatisme des scènes traumatiques vécues
PSYCHIATR. Événement subi (guerre, catastrophes naturelles,
par un sujet qui en ressent viols, tortures, accidents, etc.) a
une très vive atteinte affective amené Freud à proposer le concept
919
de pulsion de mort et à individua- (opérateur) permet de mieux dis-
liser la névrose «traumatique».Mais tinguer la psychologie du travail de
c'est S.Ferenczi qui en développera l'ergonomie et rend compte de son
la clinique et inventera des posi- caractère de discipline transversale.
tions thérapeutiques originales. En effet, la conduite, non réductible
Il n'est plus possible de penser que à l'activité, renvoie à ce qui est di-
les traumas d'ordre sexuel sont rectement observable (conduites
tous fantasmatiques : certains sont d'exécution dans leurs dimensions
réels et laissent des traces indélé- sensorielles et motrices et compor-
biles telles que de véritables écla- tements sociaux) et à ce qui peut
tements du sujet dans les cas d’in- être inféré grâce à l'analyse des
ceste. Les traumas peuvent prendre actions mais aussi des verbalisa-
pour cibles diverses instances du tions (orales et écrites), à savoir les
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psychologie différentielle, psycho- L'évolution des prises en charge
logie cognitive, psychologie des éducative et sociale des personnes
organisations) mais aussi de la psy- porteuses de trisomie 21 a forte-
chophysiologie, de la médecine et ment modifié la compréhension du
de l'ergonomie. handicap. L'incidence de la trisomie
21 est de 1 pour 600 naissances. La
Travail du deuil diminution de la mortalité infantile
Processus psychique et l'augmentation de l'espérance
douloureux par lequel le sujet de vie permettent d'estimer que la
parvient progressivement à trisomie 21 concerne 20 % à 25 %
se détacher d’un être cher qui des arriérations mentales modé-
est mort. rées et sévères dans les sociétés
© Dossier, Deuil (le) p.226 ; industrialisées.
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adultes. Ces études ont montré d'être vigilant, attentif à toute sti-
que les potentialités d'efficience mulation ayant pour son vécu quo-
intellectuelle et d'insertion sociale tidien une importance particulière.
sont supérieures à ce que pouvait Chez l'adulte, on dénombre géné-
prédire l'idée d'un déficit fixé par ralement trois types de veille : la
l'hérédité, indépendamment des veille diffuse, la veille attentive, la
effets du milieu sur le développe- veille intense.Chez l'enfant, la clas-
ment psychologique. sification généralement utilisée
© Handicap p.746; dossier, est celle de H.F.R.Prechtl (1974),
Enfant différent (avoir un) p.282. qui différencie également trois
états de veille : l'éveil calme, l'éveil
Trouble obsessif [ou agité et les vocalisations. Ces états
obsessionnel] compulsif sont définis par une configuration
© TOC p.913; particulière d'indices fonctionnels
dossier, TOC et phobies p.622. comme la respiration, l'activité
motrice, le rythme cardiaque, le
Troubles ancrés dans comportement visuel et les mou-
l'enfance ? (des) vements rythmiques (notamment
© Dossier, p.630. buccaux).La notion d'état de veille
permet d'évaluer la maturation du teurs exterieurs (comme l’alter-
système nerveux central et certains nance jour/nuit, la rythmicité des
aspects pathologiques. périodes de soins, la régularité des
échanges avec l'environnement)
Veille (cycle de qui jouent le rôle de synchroni-
veille/sommeil) seurs externes.
Rythme d'apparition © Dossiers, Sommeil (le) p.558;
successive de la veille Sommeil (les troubles du) p.566.
et du sommeil.
Chez l'adulte, ce cycle est circadien Verbal, -ale, -aux
(période de 24 heures) alors qu'il Se dit d’un test portant
est ultradien (période inférieure à sur l’utilisation du langage.
24 heures) chez le jeune enfant. La plupart des tests composites
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Verbalisation à l'apparition de nourriture. On a
Activité par laquelle les êtres pu montrer que le comportement
humains expriment «échoïque» - c'est-à-dire le fait
des significations au moyen qu'un jeune enfant répète en écho
des formes lexicales, des mots de la langue parlée autour
morphologiques de lui sans les comprendre ou sans
et syntaxiques en usage dans tenir compte de leur signification -,
une langue naturelle. qui, selon B.F. Skinner, serait le
moteur du développement du lan-
Verbalisme gage, ne se présente pas avec une
Utilisation d'éléments fréquence suffisante pour expliquer
du langage sans véritable des changements aussi rapides
compréhension de leur sens. que le signalent les observations.
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ts
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Vocalisations préverbales
Activités vocales non verbales
du bébé telles que cris,
gazouillements, babillage, etc. Wechsler
observables avant les débuts (échelles d'intelligence de)
du langage proprement dit. D. Wechsler a établi plusieurs
© Babillage p.670. échelles d'intelligence
largement utilisées.
Vocalise La première en date
Formule mélodique ou exercice (Wechsler-Bellevue Scale)
de voix sur des voyelles. a été publiée en 1939, puis
Le terme de vocalise, qui désigne révisée en 1955 sous le titre
un procédé permettant aux chan- Wechsler Adult Intelligence
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