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Ainsi, il sera alors question de voir, comment ces deux axes sont le reflet de leurs propres
contradictions comme le démontre l’auteure.
D’ailleurs, lorsque l’on va sur le site de McKinsey, on remarque qu’un accent est mis sur la notion
de carrière (il y a un onglet dédié) et on a une sorte d’interview des employés qui dressent les
qualités à avoir pour y accéder : ils disent accorder beaucoup d’importance aux compétences
professionnelles et personnelles. Exigence d’un MBA reconnu mondialement perçu comme
étant des qualités requises, de cette élite mondiale les permettant de « s’adapter aux problèmes
d’un environnement mondial complexe et volatile ».
L’exportation du modèle américain passe un processus puissant d’acculturation, des jeunes diplômés
européens. Ces derniers via un cursus américanisé, adoptent la culture de travail américaine et les
pratiques qui y en découlent. À cet égard, est pris l’exemple dans le texte des Grandes Écoles
françaises tel que HEC, l’ESSEC ou Science Po, qui dans les années 1980, se sont acculturées, en
adoptant les programme du MBA de la Business School d’Harvard. Cette adoption est plus une
nécessité qu’un choix : elle « s’implante », nous dit le texte. Le cas particulier de McKinsey, s’inscrit
dans un processus large d’internationalisation des grandes écoles sur la base du modèle américain. Ce
modèle est devenu un « standard », et dont l’adaptation à ce « processus d’internationalisation » est
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perçu comme « une nécessité, voire une obligation ». Nous dit l’enseignant chercheur Jimmy Stef dans
son article « Comment les grandes écoles françaises se sont-elles adaptées au processus
d’internationalisation des élites ? ».
L’exemple de l’IEP de Paris est assez éloquent en la matière : Une grande partie des cours sont dispensés en
anglais, on parle en termes de Bachelors, et non pas de Licences. Enfin, le fait que pour les masters, par
exemple, plus de 50 % des étudiants acceptés sont étrangers : témoigne de la volonté de cette école, d’être
un centre de formation des élites mondiales.
Cependant, nous dit Marie-Laure Djelic, cette américanisation, recouvre des réalités de plus en plus
diverses. Elle s'appuie sur les travaux d'Erin Larsen sur le modèle universitaire nordique et scandinave.
(qu'elle cite en note de bas de page). Ces modèles reprennent la forme des formations universitaires ; (en
s'appelant MBA par exemple), mais pas le fond. (elle s'appuie sur une culture du travail différente du modèle
américain, qui lui est axé sur la compétitivité, tandis que le modèle nordique est fondé sur le bien-être des
employés : Les heures de cours sont moindres, grande souplesse et possibilité de faire une formation à la carte).
Ainsi, si McKinsey à travers l’instauration d’un parcours unique et centralisé (aux USA) des élites de
l’industrie du conseil, s’inscrit dans ce processus large et global de formation des élites mondiales. Ce
dernier via la revendication de scientificité de la science revendiquée universelle du management,
s’inscrit dans un processus plus large de diffusion de l’hégémonie culturelle américaine (II.)
C’est ainsi, qu’il est question de ces élites mondiales comme étant, « les missionnaires d’un capitalisme
à l’américaine », selon Marie-Laure Djelic. C’est-à-dire, comme étant des élites transnationales, acteur
de la mondialisation et diffusant au-delà de leurs frontières nationales, le modèle américain. Au final,
l’idée que les méthodes de Bower sont « ‘’scientifiques’’ et donc ‘’supérieures’’ », ne servent qu’à
donner une « légitimité transnationale » à l’industrie du conseil. Pour conclure cette partie, nous
pouvons reprendre la formule bourdieusienne évoquée par Yves Dezalay qui nous dit que « La
référence à l’universel, au juste, est l’arme par excellence ».
Enfin, dans ses dernières phrases, Marie-Laure Djelic ouvre sur le possible danger que pourrait
représenter l’expansion mondiale de McKinsey, le tout en revendiquant la diffusion de leurs cultures
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de travail universelle (et donc qui peut avoir des prétentions au niveau global). Ce danger, est évoqué
dans le cas d’un potentiel dérapage local qui pourrait poser problème au regard de la gestion
strictement global et du fait que le local ne soit très peu voire pas pris en compte. Un scandale à
l’échelle locale, pourrait être facteur de fragilisation et déstabilisation de l’ensemble de la firme. Pour
appuyer cela, Marie-Laure Djelic prend le cas du scandale d’Enron aux USA en 2001.
Depuis lors, McKinsey a dû faire face à plus de 17 scandales : au Canada, en Arabie Saoudite, et
actuellement en France. Les crises de 2018 (Corruption en Afrique du Sud, Camps de concentration
Ouighours, Scandale sanitaire de opoides au USA) : ayant fortement fragilisés la firme qui a dû faire
face à une couverture médiatique sans précédent assez négative. Ce qui peut nous amener, à nous
questionner, aujourd’hui au vu du #McKinseyGates de l’avenir de cette firme face à tous ces scandales.