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Ces notes comportent plusieurs sous-chapitres qui n’ont pas été traités en cours. Seuls les chapitres traités
en cours sont à connaître pour l’examen.
Chapitre I. Introduction
1 Un peu d’histoire
1.1 Développement des premières machines à vapeur
Au cours de son évolution, l’être humain a appris à se servir des énergies disponibles dans la nature
pour les transformer en énergies thermiques ou mécaniques. La découverte du feu est estimée par les
paléontologues à la période paléolithique, il y a 600 000 ans. Sa maîtrise a permis à l’homme de se protéger,
se chauffer, cuisiner et bien d’autres choses encore. Cependant, si la conversion en énergie thermique reste
relativement simple (échauffement associé au frottement, combustion, transfert par rayonnement, etc.),
la conversion d’une énergie thermique en énergie mécanique est bien plus complexe. Ainsi, ce n’est qu’au
XIXe siècle qu’apparu la première machine à vapeur d’application pratique. Le dispositif, inventé par
l’ingénieur français Denis Papin, s’appuie sur la poussée exercée par la génération et la dilation de la
vapeur d’eau pour élever une masse (figure 1 a) ). A la fin de la transformation, le système refroidit, la
vapeur d’eau recondense et le conteneur redescend à sa position initiale et l’opération peut recommencer.
Un système très proche fut mis en application par l’inventeur pour alimenter en eau une fontaine dans les
jardins du Duc de Hesse, en Allemagne.
L’intensification du recours au charbon força l’intérêt des savants anglais au développement des machines
à vapeur pour aller pomper les poches d’eau qui inondaient le fond des mines. Ainsi, en 1698, Thomas
Savery breveta un premier modèle de pompe à eau fonctionnant à partir de la pression exercée par
la vapeur d’eau (figure 1 b) ). Ce dispositif, néanmoins limité, fut rapidement remplacé par la pompe
développée par le forgeron Thomas Newcomen et l’ingénieur John Cawley (1712). Le système est présenté
sur la figure 1 c). Un bras de levier est solidaire, d’un côté, à un piston présent dans un cylindre et, de
l’autre côté, au dispositif de pompage. La vapeur provenant de la chaudière remplit le cylindre et pousse
le piston. Une fois le piston arrivé en position haute, un tiroir amovible présent à la base du cylindre se
ferme et stoppe l’arrivée de la vapeur d’eau. Un robinet projette de l’eau froide dans la chambre afin de
refroidir et condenser la vapeur. Le vide s’installe et entraîne la descente du piston. Le tiroir amovible
s’ouvre, la vapeur entrante fait remonter le piston et le cycle recommence. A l’opposé du bras de levier,
un système composé d’un ensemble cylindre/piston et d’un jeu de vannes est mis en mouvement pour
assurer le pompage. L’inconvénient de cette machine fut le rendement du fait des nombreuses pertes de
chaleur associées au refroidissement à chaque nouveau cycle du cylindre et du piston. Toutefois, les bases
de développement des machines à vapeur étaient posées.
De nombreuses inventions vont suivre. Parmi celles-ci, on citera l’impressionnante machine développée
par James Watt (1782), exposée, au même titre que les trois machines précédentes, au musée des Arts
et Métiers (schéma présenté sur la figure 1 d) ). La condensation des gaz est cette fois-ci effectuée dans
1
un cylindre séparé, ce qui permet d’améliorer significativement l’efficacité énergétique du système. De
même, le piston est mû alternativement, par la vapeur, par chacune de ses faces ce qui permet de doubler
la puissance du dispositif. Les machines à vapeur allaient pouvoir réaliser des opérations beaucoup plus
exigeantes.
2
dans la figure 2. L’idée de l’ingénieur est de penser un cycle effectué en l’absence de phénomènes dissi-
patifs (frottements, échanges de chaleur entre deux systèmes de températures différentes, par exemple),
sources de perte d’énergie "utile". Bien que l’interprétation de ce cycle dépasse le cadre de ce cours, il est
néanmoins intéressant de noter dès à présent la puissance de ce postulat qui fixe une barrière infranchis-
sable à l’efficacité énergétique des machines thermiques. Les efforts fournis par Carnot pour développer les
connaissances sur les systèmes de conversion d’énergie sont reconnus aujourd’hui comme un acte fondateur
de la thermodynamique. De nombreux scientifiques vont se concentrer sur cette branche de la science et
contribuer à son développement.
Au moyen de séries d’expériences, J.R. von Mayer et J.P. Joules vont démontrer l’équivalence cha-
leur/travail puis énoncer le principe de conservation de l’énergie en 1841 (vu au chapitre 2 de ce document).
Le second principe de la thermodynamique traite du sens de l’évolution des transformations. Il fut
évoqué en substance pour la première fois dans les réflexions de S. Carnot puis théorisé par les travaux de
R. Clausius et Lord Kelvin au début des années 1850. Il ne sera pas traité plus en détails dans ce cours.
Vers la fin du XIXe siècle, Boltzmann étudia la thermodynamique, jusqu’à présent appréhendée à
l’échelle macroscopique, à l’échelle de l’atome. Il comprit que les propriétés de la matière que nous perce-
vons directement résultent de l’action conjuguée de tous les atomes. Il aborde la thermodynamique avec
un nouveau regard, celui de la physique statistique.
3
(a) Evolution de la contribution des différentes sources (b) Découvertes et production de pétrole
d’énergies primaires dans le panel énergétique mondial
unité : EJ, ExaJoules (1018 )
importante. Les concepts de la thermodynamique abordés en partie dans ce cours occupent une place
centrale dans le savoir nécessaire à ce progrès.
La thermodynamique intervient également dans de nombreux autres domaines que celui des machines
de conversion d’énergie. Puisque ses principes permettent de traduire les dégagements de chaleur et les
équilibres associés aux réactions chimiques, cette science trouve également des applications dans les do-
maines de la chimie et de la biologie.
4
3 Présentation des objectifs du cours
3.1 Objectifs
L’objet de ce cours est de fournir à l’étudiant de première année une introduction à la thermodyna-
mique, en s’appuyant ici sur une machine Stirling. Comment exploiter au mieux la puissance thermique ?
Améliorer les rendements ? Quelles sont les énergies mises en jeu ? Telles sont les questions qui seront
abordées dans ce cours.
Références bibliographiques
Il y en a peu, car la plupart des livres vont trop loin dans le domaine. Il faudrait se cantonner aux
premiers chapitres d’un livre de thermo. Voici deux références :
— Introduction aux concepts d’énergie, sur le site du CEA : http://www.cea.fr/jeunes/themes/l-energie
— Thermodynamique, une approche pragmatique, Y.A. Cengel, M.A. Boles, M. Lacroix, Editions de
Boeck, 2008
et il y a, au fil du texte, d’autres liens ou références sur certains points précis.
5
Chapitre II. Energie, Premier principe de la thermodynamique
1) Notion de système
Avant de débuter une étude, définir le système que l’on va considérer. On choisit une frontière arbitraire-
ment.
Convention du portefeuille : vision comptable et pas très généreuse !
— Ce que reçoit un système est > 0
— Ce que donne un système est < 0
Exemples et choix de systèmes. Ex du TD1 : récipient contenant un gaz fermé par un piston sur lequel
une masse est posée : il y a plusieurs choix possibles de système : le gaz, le récipient, le piston, la masse,
le tout.
Question : Comment choisir le système ?
Réponse : Cela dépend de chaque étude et de la commodité des frontières. Il n’y a pas de choix faux mais
certains sont plus judicieux que d’autres.
Si l’on distingue les forces conservatives (ex : le poids, la tension d’un ressort parfait, la force électrosta-
tique) des autres forces, le travail de ces forces ne dépend pas du chemin suivi. On dit aussi qu’une telle
force dérive d’un potentiel Ep , et on peut écrire :
WF cons = −∆Ep
On peut alors reformuler le théorème de l’énergie cinétique, en tenant compte de la somme de toutes les
énergies potentielles associées aux forces conservatives :
La notation Fext/cons. signifie toutes les forces extérieures exercées sauf celles qui sont conservatives (dé-
rivant d’un potentiel).
Ce théorème ne permet pas de tenir compte de toutes les formes d’énergie (et en particulier ne per-
met pas de décrire ce qui se passe dans le turbopropulseur).
Le premier principe exprime la conservation de l’énergie totale E. Il exprime l’intuition de J. R. von Mayer
(1842)
“Ex nihilo nil fit” Rien ne surgit de rien.
C’est un principe, basé sur des observations expérimentales (et, jusqu’à présent en contradiction avec
aucune observation expérimentale), qui définit ce qu’est l’énergie. (De même que le principe fondamental
de la dynamique définit ce qu’est une force : on voit les déplacements engendrés par les forces, on ne voit
pas les forces elles-mêmes).
Forme intégrée entre deux états du système, l’état 1 et l’état 2 :
∆E = ΣWF ext/cons. + Q
∆(Ec + Ep + U ) = ΣWF ext/cons. + Q
6
Notation : ∆E = E2 − E1 .
Ec : Energie cinétique
Ep : Energie potentielle
U : Energie interne
W : Travail
Q : Quantité de chaleur
Remarques :
1. Unités : l’énergie E (Ec , Ep , U ) s’exprime en Joules (comme W et Q qui ne sont pas des énergies)
2. W (travail) et Q (chaleur) ne sont pas des énergies associées à un système mais de l’énergie transférée.
Les deux s’expriment en Joule bien qu’ils ne représentent pas la même chose.
3. On utilise le vocabulaire "énergie" pour regrouper les notions d’énergie cinétique, potentielle (méca-
nique, macroscopique) et d’énergie interne (microscopique). L’énergie interne regroupe toutes les énergies
à l’échelle microscopique. On peut ainsi lister, en augmentant progressivement la loupe sur la matière :
l’énergie moléculaire due à l’agitation des molécules au sein de la matière, l’énergie chimique due aux
réactions entre molécules, l’énergie atomique due aux mouvements à l’échelle des atomes
Soit un cycliste à une hauteur H (état 1), qui descend puis roule sur le plat (état 2) puis freine et
s’arrête (état 3). Système : “Cycliste + vélo” de masse m.
7
a) Définition
L’énergie est un concept très abstrait et multiforme d’apparition assez récente (1850).
— L’énergie est une quantité associée à un système
— qui se conserve si le système est isolé (pas d’échange avec l’extérieur).
— qui se transfère d’un système à un autre système (exemple de la bouillote dans le lit)
— et qui se transforme (conversion d’énergie, exemple du vélo).
Remarque : En physique, cela n’a aucun sens de dire qu’on produit ou consomme de l’énergie. On ne fait
que la transformer.
La “bonne” unité (SI) est le Joule (J). (1 Newton ×1 mètre) mais il existe d’autres unités usuelles :
— Facture EDF : 1 kWh = 3.6 106 J (four de 1000W qui fonctionne pendant 1 heure. puissance ×
temps).
— Presse, économie : 1 tep ∼ 12MWh (quantité de chaleur que l’on peut récupérer à partir d’une
tonne équivalent pétrole)
— Chimie, physiologie : 1 kilocalorie (Calorie) = Cal = 4185 J (quantité de chaleur à fournir à 1 kg
d’eau pour élever sa température de 1K)
— Physique des particules : 1 eV (Electron-volt) (eV ) = 1,6 10−19 J (énergie acquise par un électron
lorsque son potentiel électrique diminue de 1V ). les multiples 1keV 1MeV et GeV sont utilisés
pour exprimer les niveaux d’énergie rencontrés dans les accélérateurs des particules et la fusion
thermonucléaire.
— Suivant les pays : Btu : British thermal unit (quantité de chaleur à fournir à 1 livre anglaise d’eau
pour élever sa température de 1 degré Farenheit 1 Btu ∼ 1055 J)
Ordre d’idée : En France, l’énergie électrique a un prix proche de l’essence : 15 centimes d’Euros ∼ 1 kWh
∼ 0.1litres
Conversion (“Consommation”) par an et par habitant
— USA : 8 tep France : 3.2 tep Monde : 1.7 tep
8
Fission : 10 mg d’uranium naturel
Surgénérateur : 0, 1 mg
Fusion : 5µg d’hydrogène dans le soleil
4) Deux illustrations de transferts et conversions d’énergie
1 2 5
3 4
C T
1 Ep 2 Ec 3 Ec
S = Rotor S = Conducteur
T C
4 Ec 5 Energ. elec
9
Centrales thermiques : Fuel, Charbon (rendement de conversion '38%)
6
5
3 4
7
2
1
10
Ei= énérgie interne SOURCE CHAUDE
C T
Ei chimique Ei Calorifique 3 Ei
1 nucléaire 2
T
Echange avec la rivière
7 Ei
Ces deux exemples sont très instructifs car ils illustrent l’inégalité profonde entre les transformations
d’énergie. Dans le cas de la centrale hydraulique, le rendement est très bon (on peut théoriquement s’ap-
procher de 100 %) alors que dans le cas des centrales thermiques, le rendement est bien inférieur. En fait,
dans le deuxième cas, le rendement est fondamentalement limité. C’est la grande découverte de Sadi
Carnot (1796-1832). Ceci est aujourd’hui formalisé dans le second principe de la thermodynamique que
nous n’allons pas aborder dans ce cours. Il faut simplement retenir la dissymétrie entre les formes d’éner-
gies. Il est très facile de passer d’énergie mécanique en énergie calorifique : il suffit par exemple de faire
frotter une roue qui tourne pour qu’elle s’échauffe. En revanche, vous constatez dans les machines qui vous
entourent qu’il est nettement plus difficile de faire l’opération inverse, c’est-à-dire faire tourner une roue
à partir d’énergie calorifique. Vous pouvez aussi noter sur les deux exemples de centrales thermiques la
présence d’une source froide (il y a souvent une rivière à proximité d’une centrale). Le second principe nous
dit aussi qu’il faut céder de l’énergie à une source froide. C’est cette énergie cédée qui limite le rendement.
Remarque : L’énergie chimique est dégradée (pétrole, charbon) car les réactions chimiques dégagent
de la chaleur (conversion totale en énergie calorifique) mais elles peuvent être nobles (accumulateurs,
piles) car converties directement en énergie électrique.
11
Chapitre III. Variables d’état, lois d’état
B Remarques.
1. Nous ne considérerons que des situations où l’état du système est défini de manière univoque par
les variables d’état. En mots simples :“L’état d’un corps ne dépend pas de son histoire”. Ex : À 1
bar (à peu près la pression atmosphérique moyenne) l’eau à 99.5 degrés Celsius est liquide, et à
100.5 degrés Celsius elle est à l’état de vapeur. On peut donc décrire l’état du système à un instant
donné, indépendamment de son histoire.
2. Nous allons aussi nous restreindre à des états définis par trois variables dont seules deux variables
seront indépendantes (on parle de systèmes divariants). La troisième variable se déduira des deux
autres. Cette relation entre les trois variables s’appelle une loi d’état, par exemple f (p, T, V ) = 0.
12
Figure 6 – L’expérience de Boyle consiste à comprimer un volume de gaz confiné dans un tube en J à
l’aide d’une colonne de mercure.
50
40
Volume (cm3)
30
20
10
0
-300 -200 -100 0 100 200
-273°C Température (°C)
Figure 7 – Résultats de l’expérience de Charles sur le comportement d’un gaz à pression constante. Ces
expériences montrent la linéarité du volume contenu dans l’enceinte avec la température en degrés Celsius
translatée de 273◦ : le volume du gaz est donc linéaire avec la température en degrés Kelvin K.
La loi d’Avogadro (1811). Cette loi, basée sur des observations expérimentales de Gay-Lussac,
stipule qu’à pression p et température T données, le volume V d’un gaz est une fonction du nombre
n de molécules qu’il contient 3 .
Ces trois lois peuvent donc se réécrire de façon synthétique en :
1
loi de Boyle-Mariotte V ∝ à T et n constants,
p
loi de Charles-Gay-Lussac V ∝T à p et n constants,
loi d’Avogadro V ∝n à p et T constants.
13
2.2 Les liquides
Les lois d’état des liquides peuvent être très simples. Les liquides sont généralement très peu compressibles,
et pour beaucoup d’applications la loi d’état ρ = constante suffira amplement. Cependant, comme pour la
loi des gaz parfaits, elle est approximative car pour certaines plages de température, il faut une description
plus précise. Par exemple, si on refroidit de l’eau pour l’amener de 4 à 0 degrés Celsius, on observe sa
dilatation (ρ diminue – mais très peu : de 0.01 % !). C’est un des rares fluides qui se comporte ainsi. La
glace est moins dense que l’eau (ρ de la glace est plus faible que ρ de l’eau) : les icebergs flottent et les
canalisations qui gèlent éclatent.
où F est la force appliquée sur le fil, A la section droite du fil, n le nombre de molécules et λ = L/L0
la déformation du fil 4 (ici L0 et L dénotent respectivement la longueur à vide et la longueur courante
du fil). Cette loi d’état traduit le caractère thermo-rétractable du caoutchouc. Cette propriété étonnante,
illustrée sur la figure 8, amène le caoutchouc à se contracter dès lors qu’il est soumis à une élévation de
température. L’origine de ce comportement prend sa source dans la nature microscopique du caoutchouc :
celui-ci est constitué d’un réseau de polymères que l’on peut assimiler à des “spaghetti moléculaires”.
Ceux-ci sont étirés dès lors que le fil est sujet à une tension, mais une élévation de température augmente
leur agitation thermique, les amenant à se reconformer sous forme de pelotes et réduisant d’autant leur
élongation.
Ces diverses lois d’état sont désormais appréhendées et comprises aujourd’hui dans le cadre de la physique
statistique, mais on notera que leur découverte et leur expression empirique est bien antérieure.
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horizontaux correspondent à des évolutions où la pression est fixée : ce sont des évolutions isobares. En
projection dans le plan (V, T ) il apparaît que ces évolutions isobares se ramènent à des droites. Cela se
comprend à partir de la loi d’état pV = nRT : à pression imposée, cette loi se réduit à V = nRT /p soit
V = cte × T . De même, les évolutions isothermes sont des hyperboles dans le plan (p, V ) : p = cte/V ,
et les évolutions isochores (à volume constant) sont également représentées par des droites dans le plan
(p, T ) : p = cte × T .
15
Chapitre IV. Transformations de base
∆E = W + Q, (1)
où l’énergie totale E est une variable d’état, tout comme T , p, V ou encore ρ. Par contre le travail W et
la chaleur échangée Q ne sont pas des variables d’état.
Il est à noter que dans le cas de figure où l’énergie cinétique Ec et l’énergie potentielle Epot sont négli-
geables, le premier principe se réduit à une expression pour la variation d’énergie interne U :
∆U = W + Q. (2)
U est une variable d’état. Dans toute la suite du cours, nous n’étudierons que des systèmes où Ec et Epot
sont négligeables et nous utiliserons donc la forme simplifiée du premier principe donnée par (2).
B Une conséquence importante du premier principe. “W + Q” est une variable d’état donc
indépendante du chemin suivi. Cela autorise la décomposition de la transformation pour aller d’un état 1
à un état 2 en une succession de chemins simples (éventuellement fictifs) sur lesquels on pourra facilement
décrire les changements thermodynamiques (parce que e.g. une variable est constante).
δQ = nC¯V dT.
Au contraire si l’évolution est isobare, on privilégiera la seconde forme (4b) qui donnera :
δQ = nC¯p dT.
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B Remarques :
• C¯V et C¯p dépendent du matériau (cuivre, eau ...), de sa phase (solide, liquide, vapeur) ainsi que
des variables d’états (p, T , V , ...).
• C¯p et C¯V sont > 0.
• Si, dans le cas des gaz, C¯p et C¯V sont différents, on a, en général, C¯p ' C¯V pour les liquides et les
solides.
• Dans la pratique, C¯p et C¯V sont mesurés expérimentalement. Dans la table ci-dessous on reporte la
diversité des valeurs de cp (capacité thermique par unité de masse de substance, unité J·kg−1 ·K−1 )
pour les gaz, les liquides et les solides :
Matériau Phase cp
Air sec gaz 1005
Hélium gaz 5190
Hydrogène gaz 14300
Eau liquide 4186
Huile liquide ' 2000
Mercure liquide 139
Aluminium solide 900
Diamant solide 502
Or solide 129
• Pour un gaz parfait, on a la relation de Mayer suivante : C¯p − C¯V = R. On définit également la
rapport des capacités thermiques γ = C¯p /C¯V = cp /cV (c’est une constante caractéristique du gaz,
e.g. γ = 1, 4 pour l’air)
• Simplification : notons enfin que l’on considère souvent C¯p et C¯V comme des constantes vis-à-vis
des évolutions du système.
17
1 2 2 1
N.B. : le travail se visualise par “-” l’aire hachurée dans le diagramme (p, V ).
• la variation d’énergie interne est :
∆12 U = W12 + Q12 = −nR(T2 − T1 ) + nC¯p (T2 − T1 ) = n(C¯p − R)(T2 − T1 ) = nC¯V (T2 − T1 )
2 2
1
1
18
3.3 Chemins isobare + isochore. Variation d’énergie entre deux états quelconques
Nous avons montré que ∆U = nC¯V ∆T aussi bien pour un chemin isobare que pour un chemin isochore.
Prenons alors deux états quelconques (1) et (2) sur la surface d’état. On peut toujours introduire un
chemin fictif de l’un à l’autre composé d’une transformation isobare (de (1) à (1’)) et d’une transformation
isochore (de (1’) à (2)). On a alors ∆(110 ) U = nC¯V (T10 − T1 ) et ∆(10 2) U = nC¯V (T2 − T10 ), d’où ∆(12) U =
nC¯V (T2 − T1 ).
Cette décomposition est bien sûr toujours valide pour une portion élémentaire de chemin, et il vient
dU = nC¯V dT pour un gaz parfait 5 ; la variation d’énergie interne, et, par extension, l’énergie interne
d’un gaz parfait elle-même, n’est fonction que de la température. Cette relation a pour la première fois
été obtenue expérimentalement par Joule en 1843.
1 1
2 2
19
• Quantité de chaleur échangée :
Q12 = 0
car la transformation est adiabatique.
• Travail : on utilise le premier principe ∆12 U = nC¯V (T2 − T1 ) = W12 + Q12 , d’où on déduit :
Notons que nous n’avons pas eu besoin de recourir aux détails de la transformation adiabatique
(loi de Laplace) pour obtenir ce bilan énergétique.
dU = n C¯V dT,
ou
dU = n C¯p dT − p dV − V dp = n C¯p dT − d (pV ) .
Remarquons que cette dernière expression peut se réécrire comme :
dH = n C¯p dT.
où H = U + pV est l’enthalpie, qui est aussi une variable d’état ne dépend que de la température. En
utilisant la loi des gaz parfaits pV = nRT , on peut également réécrire cette expression sous la forme :
dU + nR dT = n C¯p dT = n C¯V + R dT, .
dU = α nR dT = n C̄V dT,
et
C̄V = αR.
20
Notons que la relation de Mayer nous permet de déduire :
C̄p = (α + 1) R.
dU = −p dV.
ce qui donne :
V p
γ ln = − ln ,
V0 p0
soit, au final :
pV γ = p0 V0γ = cte. (6)
c’est la loi de Laplace.
B Forme d’une adiabatique. La loi de Laplace permet de représenter une évolution adiabatique dans
le diagramme indicateur (p, V ) :
Isotherme
Adiabatique
En effet, de cette loi il découle p ∝ 1/V γ , i.e. les adiabatiques sont plus pentues que les isothermes. Cela
se comprend car une compression adiabatique entraînera un échauffement, accroissant ainsi la pression
par rapport au cas de la compression isotherme. Inversement, une détente adiabatique sera associée à un
refroidissement qui accentuera la chute de pression.
21
B Énergétique des transformations adiabatiques. Recalculons les variations d’énergie intervenant
dans une transformation adiabatique “frontalement” à l’aide de la loi de Laplace. Imaginons une évolution
adiabatique d’un état 1 vers un état 2. Lors d’une telle transformation on aura :
pV γ = C = p1 V1γ = p2 V2γ ,
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Chapitre V. Notion de cycle
la représentation graphique de f (x) et l’axe des abscisses, et qui sera comptée positivement si f (x) est à
valeurs positives et si b > a (voir figure 10).
À noter : si l’intégration se fait dans le sens des x décroissants, l’aire sera comptée négativement, comme
indiqué sur la figure 10.
+ _
2 Cycle moteur
2.1 Transformations élémentaires
Une transformation thermodynamique d’un état 1 à un état 2 peut se représenter graphiquement dans le
diagramme indicateur (p, V ), initialement proposé par James Watt puis popularisé par les travaux d’Emile
Clapeyron. Imaginons par exemple la détente représentée sur la figure 11. L’aire contenue sous la courbe
de la transformation est !
Z V2 Z V2
p dV = − −p dV = −W
V1 V1
1 1
Détente Détente
Compression
2 + 2
_
23
Notons que la transformation s’effectuant dans le sens des volumes croissants (détente), l’intégrale est
positive donc le travail reçu par le gaz est négatif. D’après la convention du portefeuille, le gaz fournit
donc du travail au milieu extérieur lors de cette transformation. Inversement si l’on considère désormais
une compression pour revenir de l’état 2 à l’état 1, les volumes seront parcourus dans le sens décroissant et
l’aire (l’intégrale) sera comptée négativement : le gaz recevra donc du travail de la part du milieu extérieur
lors de la compression.
1 1
+ +
2 2
+ _
ment puis négativement, et ne donnera donc lieu à aucune contribution dans l’expression du travail net.
L’aire du cycle lui-même sera quant à elle comptée positivement si le cycle est parcouru dans le sens
horaire : à chaque fois qu’un tel cycle est parcouru, le gaz fournit donc un travail au milieu extérieur
correspondant exactement à cette aire.
3 Le cycle de Carnot
Nous avons maintenant tous les outils pour analyser une machine thermique. Revenons donc sur la machine
(théorique) de Carnot présentée à la figure 2, et analysons en détail les divers ingrédients du cycle.
24
Figure 13 – Le cycle d’Atkins.
Si le système parvient à convertir intégralement toute la chaleur reçue en travail utile, le rendement serait
de 1. Calculons η pour le cycle de Carnot :
4 Le cycle d’Atkins
Le cycle de Carnot fait intervenir une succession de transformations et est assez compliqué. Ne pourrait-
on pas imaginer un moteur beaucoup plus simple ? La figure 13 présente un cycle extrêmement simple,
constitué d’une seule isotherme parcourue dans un sens, puis dans un autre. Ce moteur produit bien un
travail lors de la détente isotherme ! Mais il présente un problème : pour revenir à la situation de départ
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et amorcer un nouveau cycle, il faut que le gaz reçoive tout le travail qu’il a fourni : le travail net est donc
nul (comme on peut le voir à partir de l’aire du cycle), et ce moteur est inutile.
L’intérêt du cycle d’Atkins est de mettre en lumière les éléments constitutifs importants d’un moteur.
Notamment, pour récupérer un travail net, il faut rendre la compression plus facile. Ceci peut être possible
si on refroidit le gaz. Un moteur fournissant un travail nécessite donc une source froide et une source
chaude. Mais si on refroidit le gaz, on accepte de perdre une partie de l’énergie ! Carnot voyait les machines
thermiques comme des moulins à calorique, ce fluide hypothétique incarnant la chaleur. Si le calorique, en
réalité, n’existe pas, les machines thermiques sont bien des moulins, mais à énergie, dont seule une partie
est prélevée sous forme de travail. Il s’agit là d’une illustration de la dissymétrie fondamentale qui existe
entre chaleur et travail, et qui est à la base du second principe de la thermodynamique.
Transformation 2 à 3 isobare.
On continue le chauffage du gaz de T2 à T3 , le gaz se dilate à pression constante, le piston monte la masse,
le piston arrive à la butée haute.
1111111111111111111111111111
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Butées
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Transformation 3 à 4 : isochore.
On enlève la masse de la plateforme, la butée haute bloque le piston, on refroidit de T3 à T4 , la pression
décroit jusqu’à P4 (équilibre avec la pression atmosphérique).
26
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Butées
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Transformation 4 à 1 isobare.
On continue de refroidir, le gaz se contracte, le piston arrive contre la butée basse.
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Butées
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27
Chapitre VI. Le moteur Stirling
Nous avons maintenant construit tous les outils nécessaires pour comprendre le fonctionnement du moteur
de Stirling présenté en introduction de ce cours (figure 14).
1 Modélisation du moteur
Le moteur de Stirling présenté en cours est une des nombreuses déclinaisons de ce moteur 6 . Il consiste
en une enceinte close contenant un gaz pouvant être comprimé, détendu ou déplacé par le biais de deux
pistons : un piston moteur (le plus petit) comprimant ou détendant le gaz et un piston de déplacement
(le plus large) dont le seul rôle est de déplacer le gaz alternativement de la partie haute en contact avec
la source froide à la partie basse en contact avec la source chaude.
1.0 1.0 1.0
Figure 15 – Gauche : mouvement réel des pistons au cours d’une rotation du volant d’inertie. Milieu :
approximation du mouvement des pistons considérant que chaque piston est alternativement à l’arrêt.
Droite : Correspondance du mouvement avec les transformations thermodynamiques subies par le gaz
contenu dans le moteur.
Un point fondamental dans le fonctionnement du moteur Stirling est que le mouvement des pistons
est déphasé de π2 , comme indiqué sur la figure 15. Ceci signifie que lorsqu’un piston est en mouvement,
l’autre est pratiquement à l’arrêt. Pour simplifier l’analyse qui suit, nous allons commencer par approximer
le mouvement des pistons comme indiqué sur la figure 15 milieu. Ainsi, le fonctionnement du moteur est
simplifié et peut être réduit à une séquence de quatre phases s’enchaînant : une détente isotherme, un
déplacement isochore (refroidissement/détente), une compression isotherme et à nouveau un déplacement
isochore (cette fois-ci un réchauffement/compression), comme indiqué sur la figure 16.
6. en l’occurrence une version gamma LTD – Low Temperature Difference.
28
Figure 16 – Séquence de 4 phases dans le fonctionnement du moteur de Stirling : détente isotherme,
déplacement isochore, compression isotherme et déplacement isochore.
Dans les diagrammes indicateurs (p, V ) et (p, T ) ces transformations sont représentées comme suit :
1 1
2
4 2
4
3 3
Ici le travail est fourni et la chaleur reçue : il s’agit d’un temps moteur.
B Déplacement isochore 2→3. Lors de cette phase le fluide est déplacé pour être mis en contact avec
la source froide, et donc céder de la chaleur à l’extérieur :
Seule de la chaleur est perdue vers le monde extérieur dans cette phase.
29
B Déplacement isochore 4→1. Dans cette dernière phase le fluide est déplacé pour être mis en contact
avec la source chaude, et donc récupérer de la chaleur afin de pouvoir recommencer le cycle :
2
4
3
transfert utile |W |
η= =
chaleur reçue Qreçue
En utilisant I
dU = 0 = ΣW + ΣQ = 0
on déduit :
|W | = −ΣW = ΣQ
et
Tc V2
Q12 + Q23 + Q34 + Q41 Q23 + Q34 Tf nC̄V Tf − 1 + nR ln V1
η= =1+ =1−
Q12 + Q41 Q12 + Q41 Tc nC̄V 1 − Tf + nR ln V2
Tc V1
Tc Tf
Comme Tf −1>1− Tc on déduit :
ηstirling < ηcarnot
4 Le régénérateur
En réalité, nous avons omis dans notre modélisation un point clé du moteur Stirling : le régénérateur. Le
piston déplaceur peut en effet récupérer la chaleur du fluide en même temps qu’il le déplace. Autrement
dit, lors de la phase 2→3, le piston absorbe Q23 et refroidit le fluide de façon à ce qu’il soit à déjà à
Tf lorsqu’il arrive en contact avec la source froide. Inversement, lors de la phase 4→1, le fluide récupère
la chaleur stockée dans le régénérateur pour être amené à Tc avant d’être mis en contact avec la source
chaude. Le régénérateur permet d’éviter que de la chaleur soit perdue inutilement dans chaque cycle 7 .
7. Notons que le régénérateur joue donc un rôle analogue aux phases de compression/détente adiabatiques dans le cycle
de Carnot.
30
Dans cette vision corrigée, Q23 et Q41 sont des chaleurs échangées au sein du système, et non plus avec
le monde extérieur : elles ne doivent donc plus apparaître dans le bilan énergétique du système qui peut
donc se représenter graphiquement comme :
RÉG
ÉNÉR
2
ATI
O N
4
3
ηstirling = ηcarnot !
Le cycle de Stirling (parfait) est donc aussi efficace que le cycle de Carnot.
5 Cycle réel
Plusieurs approximations ont été commises dans notre analyse, comme le découplage des phases du cycle
ou l’idéalisation du régénérateur. Dans la pratique, le cycle de Stirling sera moins efficace, à cause des
points cités, mais aussi des pertes thermiques, frottements, etc. . . Sur la figure suivante, on montre l’allure
typique d’un cycle de Stirling réel, qui est inscrit dans le cycle idéal.
CYC 2
LE R
4 ÉEL
6 Applications
Le moteur Stirling est assez difficile à concevoir (d’ailleurs sa première réalisation expérimentale n’est
apparue que de nombreuses années après son invention théorique par Stirling). C’est un moteur beau-
coup moins flexible en termes de puissance que les moteurs à combustion interne, mais son rendement
31
important, la mise en œuvre de solutions techniques pour e.g. minimiser les frottements tout en mainte-
nant l’étanchéité de l’enceinte et surtout le fait que ce moteur puisse a priori fonctionner avec n’importe
quelle source de chaleur (combustible fossile classique, mais aussi énergie solaire, géothermie, énergie nu-
cléaire, biomasse...) l’ont fait percevoir ces dernières années comme une alternative énergétique écologique
attrayante. Ses domaines d’application sont essentiellement dans le spatial (Mars Rover), dans certains
prototypes de voitures hybrides, dans les sous-marins et également dans la cryogénie.
Figure 17 – Haut, gauche : Mars Rover équipé d’un moteur Stirling fonctionnant au plutonium. Droite :
AMC Spirit de 1979 équipée d’un moteur Stirling. Bas : sous-marin de classe Gotland de l’armée suédoise
équipé d’un Stirling anaérobie (propulsion indépendante de l’air) permettant d’étendre son endurance
sous-marine de quelques jours à quelques semaines.
32