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Nature de la Lumière

Au début du dix-neuvième siècle, il n'était pas possible d'effectuer un travail de jour après le coucher du
soleil, à cause du manque de lumière adéquate. Des systèmes d'éclairage grossier étaient employés,
comme les lanternes à gaz et les bougies.

En 1900, la lampe électrique à filament est introduite, et remplacera très vite toutes les autres sources
d'éclairage à cause de sa propreté, sa commodité, sa fiabilité et la stabilité de sa lumière. Depuis lors, les
lampes électriques sont incontestablement et exclusivement les sources de lumière les plus employées.
Dans ce cours, nous définirons la nature de la lumière, identifierons et énoncerons l'emploi des divers
types de lampes et indiquerons enfin l'emploi des diverses techniques et méthodes d'éclairage.

1.1 Définitions

1.1.1 Nature de la lumière

Trois théories tentent de déterminer la nature de la lumière, aucune n’a été totalement approuvée,
c'est pourquoi il est nécessaire de les énoncer toutes les trois :

a- L'énergie lumineuse est due à une source de lumière émettant des particules infiniment petites qui se
déplacent en ligne droite à très grande vitesse.

b- Lorsque des électrons ou ions d’atomes différents s’entrechoquent à grande vitesse, ils produisent de
très petites particules appelées photons. Le photon est le plus petit élément de lumière. Donc, nous
pouvons dire, d'après cette théorie, que la lumière est constituée d'un grand nombre de photons se
déplaçant à une très grande vitesse.

c- La lumière est transmise à travers l’espace sous forme d'énergie voyageant à une vitesse constante de
3 x 108 m/s. Cette énergie se déplace sous forme d'ondes semblables aux ondes que l'on observe
lorsqu'on lance une pierre dans de l’eau calme. Ces ondes sont appelées des ondes électromagnétiques.
La lumière n'est pas le seul phénomène qui se propage sous forme d’ondes : en fait, les ondes
lumineuses constituent seulement une petite partie d’un ensemble complet d'ondes appelées le spectre
électromagnétique. Ce spectre comprend aussi les ondes de radio, de télévision, de radar, les rayons X,
etc. Pour identifier le type d'une onde électromagnétique (radio, télévision, radar, lumière, etc.), il faut
connaître sa longueur d'onde ou sa fréquence. La fréquence d'une onde est le nombre de fois que cette
onde survient par unité de temps, fig. (1.1).
1.1.2 Propagation des rayons

Une source de lumière irradie l’énergie dans toutes les directions. Cette émission sous forme d'ondes
électromagnétiques ou de particules est appelée une radiation. Chaque radiation simple est caractérisée
par sa longueur d'onde λ (lambda) (mesurée en mètres), et sa période T (en secondes) ou sa fréquence f
(en hertz).

Si V est la vitesse de propagation de la radiation, la loi des mouvements vibratoires énonce que :

λ(m) = Vm/s x Ts ou λ(m) = V(m/s) / f(hz) puisque f= 1 / T

λ est la longueur d'onde (m),

V est la vitesse de propagation (m/s),

T est la période (s),

f est la fréquence (Hz).

La vitesse de propagation de la lumière a été mesurée ; elle est de 3 x 108 m/s. Une radiation
électromagnétique a toujours une grande fréquence. Comme la longueur d'onde λ est inversement
proportionnelle à la fréquence, λ est toujours très petit. Par conséquent, pour mesurer la longueur
d'onde, nous emploierons des unités qui sont des sous-multiples du mètre. L'unité la plus employée est
l'angström. 1 Å (angström) = 10-10 m

Exemple :
La longueur d'une onde se propageant à 3 x 108 m/s dans l’espace avec une fréquence f = 6 x 1014 Hz est:
λ = V / f = 3x108 / 6 x 1014 = 0.5x10-6 = 5x10-7 m = 5000 Å
Une ligne droite le long de laquelle se déplace de la lumière est appelée un rayon. Le rayon est en
général constitué par un grand nombre de radiations ayant des longueurs d'onde différentes.

Le spectre électromagnétique est partagé en deux grandes parties : le visible et l'invisible. La partie
visible est située entre les deux longueurs d'onde 3900 et 7500 angströms à peu prés. Dans cette partie
du spectre, l'œil voit les diverses longueurs d'onde dans des couleurs différentes (violet, bleu, vert,
jaune, ambre et rouge), fig. (1.2). Quand ces couleurs sont mélangées dans les proportions correctes,
l'œil les voit comme de la lumière blanche.
1.1.3 intensité lumineuse et flux lumineux

L'intensité lumineuse et le flux lumineux sont des grandeurs physiques employées comme mesures de la
lumière, tout comme l'énergie est une mesure du travail.

L'intensité lumineuse et le flux lumineux sont liés par ce qu'on appelle angle solide Un angle solide est
simplement un angle plan que l'on a fait tourner dans l'espace pour décrire un cône L'amplitude de
l'angle solide est mesurée par le produit de 4π par le rapport entre la surface sphérique sous-tendue par
le cône à la surface d’une sphère dont le rayon est égal à la distance du sommet du cône à la surface
sous-tendue. Son unité est le stéradian, de sorte que l'angle solide sous-tendu par une sphère complète
à son centre est 4π.

a - Flux lumineux

Le flux lumineux total est l'énergie lumineuse visible totale émise par une source de lumière dans l'unité
de temps. Le symbole du flux lumineux est (ɸ) et son unité est le lumen (Im).

b- L’intensité lumineuse

L’intensité lumineuse, fig. (1.3), d’une source dans une direction donnée est définie
comme étant le flux lumineux émis par la source lumineuse dans cette direction,
divisé par l’angle solide contenant cette direction Par conséquent, l’intensité
Lumineuse d’une source de lumière émettant la lumière dans toutes les directions
est le flux lumineux divisé par 4π.

La relation entre le flux lumineux et l’intensité lumineuse est donnée par:


I=φ/Ω
ou, I est l'intensité lumineuse (candéla, cd),
φ (fi) est le flux lumineux (lumen, Im),
Ω (oméga) est l'angle solide (stéradian).

1.1.4 Unités photométriques


Pour mesurer la lumière, les unités photométriques suivantes doivent être
utilisées:
a- Le candéla
Le candéla (cd) est |’unité qui mesure |’intensité lumineuse dans une direction
donnée.
Exemple:

Une lampe, ayant un flux lumineux total de 2000 lumens, émet la lumière dans 2 π stéradians d’angle
solide. Quelle est son intensité lumineuse ?

Solution :
I= φ / Ω = 2000 / 2π = 1000 / π candelas

b - Le lumen

Le lumen mesure le flux lumineux. Un lumen est le flux émis dans une unité d'angle
solide par une source lumineuse ponctuelle, placée au centre d'une sphère,
d’intensité lumineuse égale à un candéla, dans toutes les directions.
ϕ( im) = I x Ω

ou, φ est le flux lumineux (Im),


I est l’intensité lumineuse (cd),
Ω est ]'angle solide (stéradian).
ou encore, φ=E x A.
ou, E est l'éclairement (lux),
A est la surface éclairée (m2).
Exemple:

Une lampe émet une lumière de 200 cd d'intensité lumineuse dans un angle solide

de 2n stéradians. Quel est son flux lumineux total ?

Solution :

ф=IXΩ

ф = 200 x 2π = 400 π lumens

Une source lumineuse d'un candéla, émettant également dans toutes les directions,

irradie 4 π lumens. Par conséquent, dans l'équation ф= I x Ω, nous donnons à Ω la

valeur 4 π puisque la lumière irradie dans toutes les directions.

c- Le lux

Le lux est l'unité d'éclairement. L'éclairement est la quantité de lumière reçue par

l'unité de surface.*Autrement dit, si A est une surface perpendiculaire aux rayons

d'une source ponctuelle, l'éclairement est le flux reçu par l'unité de surface, fig.

(1.5).
Si le flux est uniformément réparti, I ‘éclairement sera alors le rapport du flux à la

superficie de la surface.

E=ф/A

où, E est I ‘éclairement (lux),

ф est le flux lumineux (Im),

A est la superficie de la surface (m2).

Un lux est la quantité moyenne d'éclairement d'une unité de surface recevant un

flux d'un lumen.

Donc, 1 lux = 1 lumen / m2.

Exemple :

Une pièce est de 2,5 m x 4 m, et le flux lumineux total tombant sur le plan de travail
est de 2300 lumens. Calculer l'éclairement moyen.

Solution :

E = ф / A = 2300 / 2.4 x 4 = 230 lux

La facilité avec laquelle nous pouvons voir dépend largement du niveau


d'éclairement.

1.2 Exigences pour un bon éclairage

Pour obtenir un éclairage efficace et convenable, il faut prendre en considération


trois éléments: les yeux, l'objet éclairé et la source de lumière.

Un éclairage de bonne qualité est important pour plusieurs raisons. Il augmente le


confort, réduit la fatigue de l'œil, et fournit un sentiment de sécurité, en plus de
l'effet décoratif qu'il réalise.
La lumière fait partie essentielle de toutes nos activités. Par conséquent, l'éclairage
artificiel devrait faire l'objet d'une grande attention. Un éclairage réel est un
éclairage très proche de la lumière du jour, avec un minimum d'éclat.
Pour garantir un éclairage efficace, quatre règles de base doivent être observées.

1.2.1 Fournir une lumière suffisante


Pour voir correctement les objets et distinguer leurs plus petits détails dans un
temps minimum, une distribution plus ou moins uniforme de l'éclairage est
nécessaire.

Un éclairage général minimum devrait être assuré, selon la vision exigée par le
travail. Le choix du type de la source lumineuse, de sa position et de sa couleur sont
aussi très importants.
Il existe plusieurs façons d'accroître la quantité de lumière :
a- Ne pas surcharger la source de lumière, mais fournir suffisamment d'ombre
pour éliminer l'éblouissement.
b- Utiliser des ampoules de puissance adéquate (mais non excessive) dans les
appareils d'éclairage.
c- Recourir à des couleurs claires et brillantes pour les plafonds, les murs, le
plancher, et l'ameublement afin de produire plus de lumière à l'aide de la
même puissance. Parce que les couleurs sombres absorbent la lumière, le
recours aux couleurs claires permet d'obtenir une augmentation significative
de l'intensité lumineuse.

Une puissance insuffisante cause une vision imparfaite, tandis qu'une puissance
trop élevée provoque une fatigue générale des yeux. La meilleure solution consiste
à fournir un éclairage général minimum en le complétant localement par un
éclairage de plus grande intensité, là où cela est nécessaire.

Par exemple, dans un restaurant ou dans une salle à manger, l'éclairage général
peut être assez faible, mais complété par un éclairage local sur les tables. Dans les
laboratoires, l'éclairage localisé peut être fourni sur le banc de travail.
1.2.2 Eviter l'éblouissement

0n désigne par le mot éblouissement les turbulences et les distorsions visuelles,


provoquées par des radiations très élevées et par la mauvaise répartition de leurs
reflets (contrasta excessif), dues à la présence de particules brillantes le long de la
ligne de vision.
L'éblouissement peut être direct ou réfléchi comme le montre la fig. (1.6). Qu'il soit
direct et réfléchi, l'éblouissement provoque la fatigue des yeux et l'inconfort.

L'éblouissement direct est causé par les ampoules nues et par un éclairage mal

disposé. Un exemple d'éblouissement direct est celui que provoque la lumière des

phares d'une voiture dirigés directement contre vos yeux. L'adaptation de l'œil est

relativement lente en comparaison avec le changement soudain d'intensité

lumineuse, et l'œil est aveuglé pour un court moment. L'éblouissement dépend

aussi de l'angle entre la direction du regard et la ligne qui joint l'œil à la source,

comme indiqué dans la fîg. (1.7).


L'éblouissement réfléchi est probablement un problème plus commun. La lumière

réfléchie par des surfaces brillantes telles que les pages luisantes d'un magazine, un

miroir, une surface très lisse, ou les images d'un écran de télévision, provoque de

l'inconfort. On peut y remédier en déplaçant la source de lumière ou la surface

brillante, ou en habillant la source de lumière de façon à en réduire l'éclat, sans

toutefois trop en diminuer l'efficacité, comme illustré dans la fig. (1.7).

1.2.3 Eviter les contrastes excessifs

Un contraste excessif résulte d'une grande différence d'éclairement entre deux


surfaces voisines d'une même pièce. On y remédie par l'addition d'un éclairage
général et en dirigeant une partie de la lumière sur le plan de travail. L'inconfort
résulte de ce qu'une certaine surface de la pièce est bien éclairée, alors que le reste
est dans une semi-obscurité.

1.2.4 Eviter les ombres

Quand une personne ou un objet sont placés entre la source de lumière et le plan
de vision, ils projettent une ombre. La forme de l'objet joue un rôle majeur dans la
formation des ombres, quand la lumière tombe sur cet objet.
L'ombre agit de deux manières différentes : La lumière tombe sur l'objet sous des
angles différents; dans ce cas, l'éclairage graduel de l'objet donne lieu à des
pénombres. Par contre, si presque toute la lumière est arrêtée par certaines parties
de l'objet, il en résulte une formation d'ombres.

L'emploi de sources lumineuses supplémentaires atténue les ombres.

Dans l'éclairage domestique, les ombres peuvent engendrer des problèmes. Pour
des tâches telles que l'écriture et la couture, la source de lumière pour une
personne droitière devrait être située à gauche et pour une personne gauchère, à
droite.

D'autre part, il importe d'installer suffisamment d'interrupteurs d'éclairage, bien


situés, pour permettre à une personne d'entrer dans une pièce ou de la quitter sans
marcher dans l'obscurité. Cela peut être réalisé en plaçant les interrupteurs près de
chaque entrée.

II faut toutefois noter que les ombres peuvent aussi être avantageusement
employées à des fins décoratives, surtout dans l'éclairage extérieur.

1.3 Influence de l'environnement sur l'intensité lumineuse

Si chaque lumen émis par chaque lampe arrivait à la surface concernée,


l'environnement ne jouerait qu'un rôle mineur dans la détermination de l'intensité
lumineuse. Dans la pratique, une partie seulement des lumens émis parviennent à
la surface, et cette proportion est appelée le "coefficient d'utilisation" (symbole U).
Les valeurs de ce coefficient varient largement entre 0,1 et 0,9, et dépendent de
nombreux facteurs :

a- Le type de luminaire (appareil d'éclairage). Un luminaire clos laissera passer


moins de lumière qu'un appareil ouvert.
b- La couleur et la texture des murs et du plafond. Les surfaces mates et sombres
réfléchissent moins de lumière que les surfaces brillantes et de couleur claire.
c- Les dimensions de la pièce. Dans une grande pièce, une plus grande partie de
la lumière émise par les luminaires est directement reçue, sans réflexion.
d- Le nombre et les dimensions des fenêtres. Une fenêtre munie d'un rideau ne
réfléchit virtuellement aucune lumière.
e- La hauteur des luminaires.
Il est évident que les réflexions provenant de la surface des luminaires, des murs,
du plafond, du plancher, etc. jouent un rôle important dans l'efficacité d'un système
d'éclairage intérieur. Si ces surfaces deviennent sales, ou se décolorent avec l'âge,
elles réfléchiront moins de lumière. Ceci est pris en compte par un facteur
d'entretien (symbole M), qui est le rapport entre l'éclairement dans des conditions
de saleté moyenne et sa valeur en situation de parfaite propreté. Ses valeurs
varient entre 0,8 pour un bureau régulièrement nettoyé et 0,2 pour un local
industriel sale.

Ces considérations permettent de modifier la formule donnée au début de cette


section comme suit :

L'assignation de valeurs pour le coefficient d'utilisation et pour le facteur

d'entretien sont des procédés complexes qui dépassent le cadre de ce livre.

Exemple :

On estime que les lampes placées dans un bureau de 6 m x 8 m émettent 1900 1m.

En adoptant un coefficient d'utilisation de 0,65 et un facteur d'entretien de 0,9,

calculer l'éclairement.

solution
1.4 Réflexion et absorption

Un rayon de lumière tombant sur un objet peut être réfléchi dans une certaine
direction, ou diffusé dans toutes les directions. Il peut traverser l'objet si ce dernier
est transparent. Enfin, il peut être absorbé par l'objet.

Deux phénomènes lumineux majeurs ont une grande influence sur l'intensité
lumineuse dans un environnement donné: l'absorption et la réflexion.

a- Absorption

Tout objet recevant de l'énergie par radiation absorbe une partie de cette énergie
et réfléchit le reste. Le rapport de l'énergie absorbée à l'énergie totale reçue est
appelé le coefficient d'absorption.

L'aptitude d'un objet à absorber une radiation est proportionnelle à son coefficient
d'absorption. Un objet dont le coefficient d'absorption est égal à l'unité n'aurait
aucune aptitude à réfléchir le rayonnement.

b - Réflexion

Quand un rayon de lumière frappe une surface polie, il est réfléchi dans une autre
direction selon les lois de l'optique. Pour des miroirs plans, l'angle d'incidence (i)
est égal à l'angle de réflexion (r), comme le montre la fig. (1.8). Dans ce cas, la
réflexion est dite spéculaire.
Mais la surface peut être sphérique, cylindrique, etc. Dans la réalité, aucun miroir

ne réfléchit toute la lumière reçue. Une partie est toujours absorbée et une autre

dispersée dans toutes les directions, comme illustré dans la fig. (1.9). Dans ce cas,

la réflexion est dite diffuse.

Le coefficient de réflexion est le rapport du flux lumineux réfléchi au flux lumineux

total reçu. Il dépend de la matière constituant le miroir, de l'état de sa surface

(mate ou brillante, polie ou rugueuse), de sa propreté et de la valeur de l'angle

d'incidence.
Chapitre 2
Sources d'Eclairage

Les problèmes d'éclairage sont aussi vieux que le monde. L'homme primitif a
certainement cherché à surmonter rapidement l'obscurité. Il a d'abord réussi avec
le feu, puis avec des bougies, ensuite avec des lampes à huile et au gaz naturel.
Toutes ces sources utilisent la lumière d'une flamme, produite par la combustion.
Aujourd'hui, presque toutes les sources de lumière utilisent l'énergie électrique.

trois éléments principaux à prendre en considération pour réaliser un éclairage efficace,


La source de lumière, l'œil et l'objet. La lampe est actuellement la source de lumière
la plus employée.

2.1 Types de lampes

Il existe de nombreux types de lampes. Elles obéissent à des principes de


fonctionnement déterminés, sont constituées de matériaux divers, et ont des
formes et des couleurs différentes. Les types de lampes les plus employés sont : la
lampe à incandescence, la lampe à décharge et la lampe fluorescente.

2.1.1 Lampes à incandescence

a - Principe de fonctionnement et matériaux utilisés

Ce type de lampe, fig. (2.1), transforme l'énergie électrique en chaleur, puis en


lumière. La quantité d'énergie transformée en lumière est relativement faible parce
que la lumière est produite à partir de la chaleur. Si un métal est chauffé à blanc, il
émet de la lumière. C'est le principe de fonctionnement de la lampe qui emploie un
filament

Quand on élève la température du filament, la quantité d'énergie émise sous forme


de lumière croît rapidement.
Pour obtenir une certaine quantité de lumière, le filament doit être chauffé à une
certaine température; mais, si cette température est très haute, la durée de vie du
filament diminuera, ce qui diminue la vie de la lampe; c'est pourquoi la
température de chauffage doit être limitée.

Dans le passé, le matériau employé pour le filament était le carbone, qui ne peut
pas être chauffé à plus que 1600 °C. Par la suite, le carbone a été remplacé par des
filaments métalliques (osmium, tridium...) qui pouvaient être amenés à une
température plus élevée, sans désintégration rapide du filament. Enfin, on a
employé le tungstène parce qu'il possède à la fois une haute température de fusion
(3380 °C) et l'aptitude à être étiré en fil très mince.
Pour empêcher le filament de tungstène de s'oxyder et de se rompre
prématurément, tout l'oxygène doit être extrait de l'ampoule de verre qui l'entoure.
Dans les petites lampes, on fait le vide; mais les lampes plus grandes sont remplies
avec un gaz inerte ou un mélange de gaz inertes, ce qui réduit l'évaporation du
filament à haute température. Les gaz de remplissage les plus employés sont
l'argon, le krypton et le xénon. Ces lampes avaient le désavantage de dissiper une
grande quantité de chaleur. La chaleur était transférée du filament chauffé à
l'ampoule de verre par l'environnement gazeux. Ce problème a été résolu par
l'utilisation de certains mélanges gazeux qui ont la propriété de minimiser la
dissipation de chaleur. De plus, en enroulant sur lui-même le filament déjà en
spirale, on parvient à retenir la chaleur et à améliorer l'efficacité de la lampe.
La fig. (2.2) montre certains types de filaments.

b - Types de lampes à incandescence

1 - Lampes à usage général (G.L.S) (de l’anglais : General Lighting Service)

les lampes G.L.S sont les lampes les plus employées pour l'éclairage domestique.

Leur puissance nominale varie entre 40 à 300 W. Leur ampoule de verre peut être

claire ou colorée. Elles peuvent avoir une forme ordinaire, fig. (2.1), ou d'autres

formes (sphériques, tubulaires...), comme illustré dans la fig. (2.3). Leur durée de

vie nominale moyenne est de 1000 heures.


Les lettres A, T, C, F et G marquées sur ces lampes sont des codes qui permettent de
distinguer ces formes.

Pour réduire l'éblouissement et l'ombre engendrés par ce type de lampes (c'est-à-


dire par les lampes utilisant des ampoules transparentes de verre), à cause de la
concentration de lumière, l'ampoule a été traitée par une poudre spéciale qui
enduit partiellement ou totalement sa surface interne, ce qui permet d'obtenir une
lumière blanche et diffuse très agréable. Les lampes aux ampoules traitées sont
disponibles dans des puissances nominales normalisées variant entre 40 et 150 W.

2 - Lampes à réflecteur

Le réflecteur est constitué par un revêtement métallique intérieur dans l'ampoule.


Les lampes à réflecteur incorporé produisent une lumière concentrée. La
répartition de la lumière est conditionnée par la forme de l'ampoule et par la
conception de sa face avant. La gamme de puissances nominales s'étend de 40 à
300 W. Ces lampes sont durables et restent efficaces tout au long de leur vie (2000
heures).

Ces lampes existent dans deux types : la lampe en verre pressé et la lampe à
ampoule soufflée, fig. (2.4). Elles peuvent être employées dans des applications
d'intérieur et d'extérieur, spécialement pour des buts de décoration, parce qu'on
les trouve dans des couleurs différentes.
Ces lampes," fig. (2.5), sont employées dans les appareils de
projection à cause de leurs nombreux avantages: amorçage
instantané; continuité de l'intensité lumineuse; fonctionnement
économique, silencieux et propre; etc.

Les lampes pour projections cinématographiques ont la forme


d'un cylindre de petit diamètre. Le filament est placé dans un
plan longitudinal. Cette forme permet l'amélioration de
l'efficacité lumineuse du système. Leur puissance nominale ne
dépasse pas 500 W. En général, le renforcement de l'intensité
lumineuse dans une certaine direction est réalisé par l'emploi
d'un miroir interne. Certaines de ces lampes sont conçues pour
fonctionner sous des tensions basses et très basses (6, 12 ou 24
V). Elles ont un filament plus compact, donnant un rendement de
près de 1,5 fois celui des lampes ordinaires.

4-projecteurs

L'éclairage à distance emploie des projecteurs et des lampes sphériques à filament


cylindrique placé dans l'axe de la lampe. Ces projecteurs et lampes sont très
sensibles à la tension d'alimentation, plus spécialement s’ils sont alimentés avec
une tension supérieure à leur tension nominale'(la tension nominale est la tension
d'utilisation indiquée par le fabricant).
Pour les projecteurs de voiture, il est nécessaire de disposer d'un bon éclairage de
la route tout en évitant l'éblouissement aux autres conducteurs. Une solution
consiste à employer une lampe à deux filaments* A et B, fig. (2.6).

Le filament A don ne un faisceau de rayons lumineux parallèles réfléchis par un

réflecteur parabolique. Le filament B est employé quand deux voitures se croisent;

il donne, après réflexion, un faisceau incliné vers le bas. Le faisceau intérieur qui

aurait été réfléchi vers le haut est annulé par un réflecteur auxiliaire C, fig. (2.7).

Ces lampes sont conçues pour fonctionner sous 12 ou 24 volts.


5- lampes au tungstène a halogène

Dans ce type de lampes incandescentes, le filament en tungstène est enfermé dans

un tube de quartz rempli de gaz et d'une quantité très précise d'halogène tel que

l'iode, comme illustré dans la fig. (2.8). Le filament pourrait être segmenté ou non.

Principe de fonctionnement :

Quand le filament de tungstène est chauffé par le courant électrique, l'halogène se

vaporise et contrôle l'évaporation du filament; la vapeur de tungstène se refroidit

au contact de la paroi relativement plus froide de l'ampoule et se combine à

l'halogène pour former une halogénure de tungstène. Ce composé revient alors au

filament où il est chimiquement reconverti en tungstène et en halogène. Ce cycle se

répète tant que la lampe est allumée. Comme l'halogène se condense à près de 300

°C, la température de la paroi d'ampoule ne doit pas tomber en dessous de cette

limite, pour que le cycle tungstène-halogène continue à s'entretenir.

Avantages :

Plus grande intensité lumineuse et vie considérablement plus longue (2000


heures) qu'une lampe G.L.S. correspondante.
Eclairage pratiquement constant durant toute la vie de la lampe.
Source lumineuse compacte et aisément contrôlable.
C - influence des variations de l’alimentation sur la puissance de sortie des lampes

1- Variation de la tension d'entrée


Si la tension d'alimentation d'une lampe est rendue supérieure à la tension
nominale (surtension), il en résultera:
-Un accroissement de la puissance absorbée, de la température du filament,
du flux lumineux, du rendement de la lampe.
-Une diminution de la vie moyenne.
Si la tension d'entrée est plus petite que la valeur nominale, c'est le contraire qui
arrive.

2 - Variation de l'intensité du courant

Le filament est conçu pour fonctionner à une température élevée. Sa résistance, qui
croît avec la température, est relativement très faible à froid (quelques ohms pour
une lampe de 100 W).

Quand la tension est appliquée à la lampe, un grand courant passe par le filament.
S'il est exposé à des allumages fréquents, le filament peut se rompre sous l'action
des contraintes mécaniques résultant des forces qui s'exercent entre les spires.

d- Eclairage incandescent

1- Avantages

- Simplicité et facilité d'installation.


- Facteur de puissance = 1.
- Encombrement faible.
- Amorçage instantané.
- Possibilité d'employer des lampes puissantes.
-
2 – désavantages
- Coût élevé et gaspillage énergétique parfois gênant.
2.1.2 Lampes à décharge

a - Principe de fonctionnement et matériaux employés

Une décharge peut être provoquée entre deux électrodes métalliques placées dans
un tube contenant un gaz inerte Il est facile de comprendre comment un filament
chauffé produit de la lumière, mais il est plus difficile d'imaginer comment des
radiations lumineuses peuvent être émises par un courant électrique circulant
dans un gaz ou dans de la vapeur.

Les électrons qui se déplacent dans le gaz ou la vapeur, sous l'effet de la tension
appliquée au tube, se heurtent sur leur passage à des atomes. Au cours de ces
collisions, certains électrons sont libérés. Les électrons libres résultant de collisions
ont des niveaux variables d'énergie et libèrent l'énergie reçue dans la collision sous
forme de lumière. Le nombre de ces collisions est énorme, si bien que le tube émet
continuellement de la lumière à une longueur d'onde (et donc à une couleur) qui
dépend du type de gaz de remplissage et de sa pression. Le gaz pourrait être
n'importe quel gaz inerte, tout comme il pourrait être constitué de vapeur
métallique, telle que la vapeur de sodium ou la vapeur de mercure.

Une haute tension doit être établie entre les électrodes pour libérer les électrons.
Le mouvement de ces électrons et celui des ions positivement chargés créent un
courant électrique dans le tube de la lampe. Pour obtenir un niveau élevé
d'éclairage, il faut qu'un très grand nombre d'électrons et d'ions se heurtent à
l'intérieur du tube, ce qui engendre une grande intensité de courant.

Par conséquent, ce courant doit être limité par un ballast extérieur au tube, sous la
forme d'une résistance dans le cas d'une alimentation à courant continu ou d'une
self dans le cas d'une alimentation en courant alternatif. Pour les lampes
alimentées en courant alternatif, on préfère faire usage d'une inductance à noyau
ferromagnétique, car on peut ainsi obtenir la chute de tension désirée sans grande
perte de puissance, ce qui améliore le rendement du circuit.

b - Types de lampes à décharge

Les lampes à décharge sont classées en trois types principaux:


1- Lampes à décharge à cathode froide utilisant des gaz inertes.
2- Lampes à décharge à cathode chaude utilisant de la vapeur de mercure ou de
la vapeur de sodium.
3- Lampes fluorescentes.
Les lampes fluorescentes requièrent une poudre spéciale dont on enduit la surface
intérieure du tube; elles seront étudiées séparément au paragraphe suivant.
Aujourd'hui, les lampes les plus communément employées sont les lampes à
vapeur de sodium, les lampes à vapeur de mercure et les lampes à lumière mixte
(incandescence et vapeur de mercure). D'autres types de lampes sont aussi
employés pour des applications très spéciales : à vapeur de cadmium, d'hydrogène,
de krypton ou de xénon.

1- lampes a cathode froide

Une tension très haute est nécessaire pour entretenir l'arc produit par la haute
tension entre les électrodes. Cette lampe est habituellement longue et mince.

Certaines lampes sont remplies de gaz différents pour produire des couleurs
Diverses Leur vie extrêmement longue (20000 heures) est un avantage, mais la
longueur des tubes et la puissance de sortie relativement faible par unité de
longueur limitent leurs applications à la signalisation publicitaire.

Les tubes en verre sont recourbés de façon à former des lettres ou d'autres formes
requises; ils sont alimentés sous haute tension à travers des transformateurs. Les
tubes doivent souvent être reliés en série lorsqu'on utilise un fil en nickel-chrome à
un seul brin placé dans un tube capillaire très fin.

A cause de la présence d'une haute tension, les tubes et leurs interconnexions


doivent toujours être disposés de façon à ne jamais pouvoir être touchés, par
exemple au-dessus des bâtiments. Des commutateurs verrouillés doivent être
installés pour être utilisés en cas d'incendie ou pour les besoins de l'entretien.

La tension d'alimentation varie de 300 à près de 10000 V selon la longueur du tube


(près de 800 V/m). Indépendamment de la longueur du tube, la chute de tension
près de la cathode est d'environ 150 V pour des électrodes en fer. La température
du tube est habituellement proche de 35 °C. Pour limiter le courant et stabiliser la
lumière, une résistance ou une self (ballast) est insérée en série.

2 - Lampes à cathode chaude

Dans les lampes à cathode chaude, la cathode est chauffée soit par le courant qui la
traverse, soit grâce au bombardement par des électrons et ions (autres lampes) et
est enduite d'un matériau émissif spécial tel que le baryum ou le thorium. La vie de
la lampe à décharge est limitée par la durée de l'enduit.
Lampes à vapeur de mercure à haute pression :

Il existe de nombreux types de lampes à vapeur de mercure à haute pression, fïg.


(2.9), mais toutes comportent un tube à arc court en quartz pour résister aux
températures élevées (500 à 1000 °C) et aux hautes pressions présentes. Ce tube
contient une petite quantité de mercure additionné d'argon (10 à 300 mg, selon le
volume du tube).

La lampe à mercure donne une lumière située dans la partie jaune, verte et violette
du spectre; son rendu des couleurs est donc médiocre. La lumière produite peut
parfois être modifiée par l'addition au gaz d'une autre vapeur métallique ou en
utilisant un enduit fluorescent sur la paroi interne de l'ampoule extérieure.

Aux températures normales, le mercure est à l'état liquide. L'arc doit donc être
établi et entretenu dans l'argon, gaz de remplissage du tube à décharge. La chaleur
produite par l'arc vaporise le mercure, ce qui accroît la pression à l'intérieur de
l'ampoule (à près de 100 atmosphères) et provoque l'émission de la lumière.
L'arc est allumé à l'aide d'une électrode secondaire voisine de l'électrode
principale, de façon que la tension d'alimentation provoque une décharge qui se
propage dans le tube. L'électrode secondaire agit avec un petit délai après la
décharge initiale à cause de la grande résistance placée en série dans son circuit.
La pression dans la lampe étant égale à plusieurs fois la pression atmosphérique, la
lampe, une fois éteinte, ne pourra être rallumée qu'après un certain délai
nécessaire à son refroidissement et à l'abaissement de sa pression. La fïg. (2.10)
montre le circuit de cette lampe.

Les lampes à vapeur de mercure à haute pression de divers types ont des valeurs
nominales de 50 W à 1 kW/Les types les plus communément utilisés ont des
valeurs nominales de 125, 250 et 400 W*La durée de vie nominale est 7000 heures.
Lampes m sodium à basse pression :

Ces lampes ont un tube d'arc beaucoup plus grand que celui des lampes à haute
pression; elles sont allumées en appliquant une haute tension à l'électrode à l'aide
d'un autotransformateur. Le sodium est solide aux températures normales; l'arc est
donc provoqué dans le gaz néon, qui donne une lueur rouge caractéristique jusqu'à
ce que le sodium se vaporise, ce qui allume la lampe. La vaporisation totale du
sodium prend près de dix minutes. Cette lumière est presque totalement comprise
dans la partie orange du spectre visible, et le rendu des couleurs avec cette lampe
est médiocre. Son rendement, par contre, est très élevé, c'est pourquoi elle est
largement employée dans l'éclairage routier! Pour un fonctionnement optimal, la
température requise est de 280°C.

La tension d'allumage de l'arc varie entre 340 et 600 V selon la puissance nominale
de la lampe. Les variations de la tension ont peu d'influence sur le fonctionnement
de la lampe, une variation de ± 5% provoque une variation de ± 3% de l'intensité
lumineuse.

La fig. (2.11) montre le circuit typique d'une lampe au sodium à basse pression. Les
divers types ont des puissances nominales dans la gamme de 35 W à 200 W. Leur 1
durée de vie nominale est de 6000 à 7000 heures.
La fig. (2.12) montre une lampe au sodium à basse pression.

Lampes au sodium à haute pression

Une lampe au sodium à haute pression, fig. (2.13), émet des radiations sur une
gamme plus large de longueurs d'ondes que la lampe au sodium à basse pression.
Cela donne aux lampes au sodium à haute pression de bonnes propriétés de rendu
des couleurs? la lumière produite étant d'une couleur d'or agréable. Le tube de
décharge court est fait en oxyde d'aluminium fritté, la seule matière connue
capable de résister à l'attaque de la vapeur chaude de sodium ionisé (températures
jusqu'à 1200 °C). L'arc est établi dans le xénon, présent dans le tube avec le sodium.
Il faut environ deux à quatre minutes pour que le sodium présent dans le tube se
vaporise. Le tube est placé à l'intérieur d'une ampoule de verre dans laquelle on a
pratiqué le vide.
La fîg. (2.14) montre le circuit d'une lampe au sodium à haute pression. Une self est
à nouveau employée pour limiter le courant, mais l'allumage est presque toujours
effectué à l'aide d'un starter électronique à pulsations, qui développe près de 2800
volts pour l'allumage de la lampe. Après extinction de la lampe, un délai de
quelques minutes est nécessaire avant tout nouvel allumage, pour permettre à la
pression de retomber à une valeur compatible avec le starter à haute tension.
Ces lampes sont employées pour éclairer les carrefours dangereux, les grandes
surfaces en plein air, les gymnasiums ainsi que les monuments et jardins. Elles sont
disponibles dans une gamme de puissances de 70 W à 1 kW. Leur durée de vie
nominale est d'environ 7000 heures.

c - Installation

Nous avons vu dans les sections précédentes que toutes les lampes à décharge
utilisent des transformateurs ou des inducteurs (ballasts) pour contrôler ou limiter
le courant Les règlements exigent que l'appareillage de contrôle des lampes à
décharge puisse, à moins d'être spécialement conçu, résister au double du courant
nominal de la charge qu'il contrôle. De plus, la capacité nominale du circuit en
volts-ampères (utilisée pour calculer la section du câble et la capacité du fusible) ne
devrait pas être inférieure à 1,8 fois la puissance nominale en watts.
d - Couleurs

Dans les lampes à cathode froide, la couleur obtenue dépend de la nature du gaz
employé, de sa pression et de l'intensité du courant :
- Le néon donne une couleur rouge d'ambre.
- L'azote donne une couleur orange jaune.
- Le dioxyde de carbone donne une couleur bleue pâle.
- L hélium produit une lumière de couleur rose.
- La vapeur de mercure donne une couleur bleue violette.
- Le krypton donne une lumière bleue.
- L'hydrogène donne une couleur verte.

Dans les lampes à cathode chaude, les couleurs suivantes prévalent:

- Les lampes à vapeur de mercure à haute pression donnent une couleur vert-
bleu et possèdent un rendu des couleurs médiocre.
- Les lampes à vapeur de sodium à basse pression produisent une lumière orange.
- Les lampes à vapeur de sodium à haute pression donnent une couleur or agréable.

2.1.3 Lampes fluorescentes

a - Principe de fonctionnement

Les lampes fluorescentes sont les lampes à décharge les plus communes parce
qu'elles sont très efficaces et qu'elles conviennent aux applications intérieures.
Les tubes sont fabriqués dans une variété de longueurs allant de 150 mm à 2400
mm et sont remplis de vapeur de mercure à basse pression. Presque toutes les
radiations sont produites dans la partie ultra-violette invisible du spectre, mais
sont converties en lumière visible par un enduit de poudre fluorescente appliqué
sur la surface intérieure du tube. Une haute tension est nécessaire pour provoquer
l'allumage du tube, et plusieurs méthodes permettent de l'obtenir.
1- Préchauffage et interrupteur d’amorçage (avec un starter)

L'une des méthodes employées pour allumer la lampe fluorescente consiste à


utiliser un interrupteur-starter, fig. (2.15). Le starter est constitué d'une enveloppe
contenant un commutateur bimétallique et remplie de néon. Le bimétal comprend
un contact fixe et une bande bimétallique. Sous l'action de la chaleur, la bande de
bimétal s'incurve, touche le contact fixe et ferme l'interrupteur. Quand la chaleur
est évacuée, la bande de bimétal se refroidit et ouvre le contact.

Dès l'application de la tension d'alimentation aux bornes du circuit montré dans la


fig. (2.15), cette tension apparaîtra aux bornes du starter. Ce dernier étant ouvert, la
tension d'alimentation produira un petit courant qui traversera le gaz néon, lequel
s'illuminera et échauffera le bimétal qui s'incurve pour fermer l'interrupteur.

Un circuit est ainsi établi à travers la self (ballast) et les deux filaments de la lampe
permettent au courant de passer. Les deux filaments de la lampe sont chauffés et
émettent des électrons.
Les contacts de l'interrupteur, s'étant fermés, forcent le courant à passer par eux

non à travers le néon; ce dernier se refroidit donc, et la température des contacts

diminue. Au bout d'un temps, les contacts ouvrent le circuit. La tension inverse

développée dans la self par la variation de courant, occasionnée par l'ouverture du

starter, s'ajoute à la tension d'alimentation et, s'appliquant au tube, provoque

l'amorçage.

Quand la lampe s'amorce, le courant y circule à travers le ballast. Le passage du

courant provoque une chute de tension à travers la bobine, réduisant ainsi la

tension qui s'exerce sur la lampe. L'interrupteur, qui est en parallèle avec la lampe,

se trouve soumis à une tension trop basse pour échauffer le gaz de néon; il restera

donc ouvert. Si le tube ne s'allume pas au premier essai, le starter est réactivé et le

processus reprend jusqu'à ce que l'amorçage ait lieu.

Un autotransformateur est employé pour chauffer les électrodes de la lampe,

comme montré dans la fig. (2.16), et parfois pour appliquer une tension plus élevée

au tube. Le tube de la lampe est en parallèle avec le transformateur. Quand la lampe

s'amorce, le courant électrique passe par la lampe si bien que le transformateur n'a

plus aucune utilité dans le circuit. Il faut noter que le courant traverse la self, puis

passe directement dans la lampe.

La durée de vie nominale d'une lampe fluorescente est de 1000 heures.


b- Matériau fluorescent

L'enduit fluorescent de la surface intérieure du tube est un mélange de sels

minéraux en poudre Ces poudres produisent une lumière couvrant la partie ultra-

violette profonde du spectre. Généralement, il est nécessaire d'ajouter à ces

poudres des traces d'un métal activant (manganèse ou plomb, par exemple).

Le rôle de ce métal est d'accroître l'intensité fluorescente. Toutefois, certaines

impuretés, même en très petites quantités, peuvent affecter la fluorescence. C'est

pourquoi la production de poudres fluorescentes requiert un grand soin et un

contrôle sévère.

On trouvera ci-après une liste de certains sels fluorescents avec la couleur

correspondante de lumière émise:

- Borate de cadmium rose - rouge

- Silicate de cadmium jaune - rose

- Double silicate de béryllium et zinc blanc-jaune

- Silicate de zinc vert

- Tungstate de magnésium blanc - bleu

- Tungstate de calcium bleu

Bien qu'il soit possible d'avoir une lumière blanche avec seulement une substance

fluorescente, on préfère utiliser un mélange de substances différentes dans de

bonnes proportions. Plus généralement, un mélange de trois poudres émettant

respectivement des radiations rouges, vertes et bleues est employé pour avoir un

bon rendu général des couleurs.

c - Constitution de la lampe fluorescente

Une lampe fluorescente est constituée d'un tube linéaire de verre enduit sur sa
face intérieure d'un mélange de poudres fluorescentes Ce tube est vidé d'air et
nettoyé de toute impureté. il contient un gaz inerte, généralement de l'argon, et une
goutte de mercure. Aux deux extrémités du tube sont montées deux paires de
fiches qui s'adaptent à des douilles portantes (un quart de tour suffit pour fixer la
lampe dans les douilles et la relier électriquement au circuit extérieur). Ces lampes
sont disponibles dans diverses formes: linéaire, circulaire et en forme d'U.
Comme le montre la fig. (2.17), les électrodes sont constituées par un filament de
tungstène doublement enroulé. Dans certains modèles, un anneau de protection
est placé devant les électrodes pour garder constante leur température.

Les électrodes sont préchauffées avant que la lampe ne s'amorce. La valeur de la

tension d'allumage se trouve ainsi abaissée. Comme nous l'avons déjà expliqué,

c'est le starter qui préchauffe les électrodes. Le temps moyen de préchauffage est

d'environ deux secondes.

Pour l'installation de la lampe, la plupart des fabricants fournissent un support de

lampe sous la forme d'un long boîtier en aluminium poli ou en tôle d'acier peint. Ce

support est muni de deux douilles à ses extrémités et contient le starter et le

ballast. Dans des modèles plus compliqués, ce boîtier contient des accessoires

supplémentaires comme les inductances et les transformateurs, fig. (2.18).


d - Couleurs des lampes fluorescentes

Un mélange de sels fluorescents différents, entrant dans la composition de l'enduit

fluorescent, permet d'obtenir une variété de teintes et de couleurs, répondant aux

exigences de décoration moderne. Pour des raisons évidentes concernant les

lampes d'emploi usuel, il était nécessaire de limiter le nombre de teintes offertes à

l'utilisateur (les teintes et couleurs commerciales pouvant différer d'un fabricant à

un autre) :

1- Blanc industriel ou blanc à rendement élevé

Cette teinte donne une lumière assez froide, contenant très peu de radiations
bleues et rouges. Elle permet, par contre, d'obtenir une grande efficacité lumineuse.
Ces lampes conviennent aux installations où un éclairage à haut rendement est
requis et où une petite distorsion dans le rendu des couleurs est permise.

2 - Teinte "lumière du jour"

La lumière du jour varie largement avec l'endroit, la saison, l'heure et l'état du ciel.
La teinte "lumière du jour" d'une lampe fluorescente est très proche de la lumière
d'un ciel clair. Cette teinte crée une atmosphère très froide mais a l'avantage d'une
excellente définition des couleurs. Elle est employée pour éclairer des fleurs, des
plantes et dans des applications professionnelles spéciales où le contrôle des
couleurs est requis.

3- Blanc éclatant
Cette teinte donne un rendu des couleurs satisfaisant. Elle convient à la plupart des
applications : bureaux, hôtels, restaurants...

4-Blanc ensoleillé
Elle est recommandée là où une impression de confort est requise, par exemple:
habitations, boutiques, hôtels, etc. Elle permet des associations excellentes avec
l'éclairage incandescent.

5- Blanc harmonique

Cette teinte blanche permet de résoudre beaucoup de problèmes industriels tels


que le contrôle des couleurs blanches et des tons neutres (gris).
e - Eclairage fluorescent

1- Avantages
- Rendement lumineux élevé et faible dissipation de puissance.
- Durée de vie cinq à six fois supérieure à celle des lampes à incandescence.
- Sensibilité plus faible aux variations de l'alimentation.
- Un lumen coûte quatre fois moins dans l'éclairage fluorescent.
2 - Désavantages
- La puissance des lampes est limitée par des facteurs de construction. Elle
varie entre 40 W et 150 W.
- L'emploi d'un ballast réduit l'efficacité lumineuse de 20%.
- Le facteur de puissance est inférieur à 1.
- Effet stroboscopique.
- Les lampes fluorescentes sont volumineuses.
En général, l'éclairage fluorescent est préféré à l'éclairage incandescent,
principalement dans les locaux non résidentiels:
- quand le nombre d'heures d'éclairage artificiel est assez grand,
- quand une installation d'éclairage doit être améliorée.
2.2 Facteurs affectant la stabilité de l'éclairage

2.2.1 Stabilité de la tension d'alimentation

La tension d'alimentation a une influence considérable sur la puissance absorbée,


sur l'efficacité lumineuse et sur la durée de vie des lampes fluorescentes. Elle a
également une influence sur les caractéristiques des lampes à décharge. Pour de
petites variations de la tension autour de sa valeur nominale, les caractéristiques
varient linéairement. Pour un accroissement de la tension d'alimentation de 10%,
le flux lumineux augmentera de 15 à 20%, l'efficacité lumineuse de 5 à 10%!
l'intensité du courant de 25 à 30%, et la puissance consommée de 20 à 25%. Lors
d'une diminution de la tension d'alimentation, le préchauffage des électrodes peut
devenir insuffisant; des fluctuations seront observées sur les lampes à décharge et
la lampe ne pourra pas s'amorcer.

2.2.2 Efficacité lumineuse

L'efficacité lumineuse lie la quantité de lumière émise à la puissance électrique


| absorbée. L'efficacité lumineuse d'une lampe à décharge est quatre à cinq fois plus
grande que celle d'une lampe à incandescence. La chaleur dissipée, qui constitue
près du tiers de la puissance perdue et près du quart de la puissance consommée,
est trois fois moindre. Les pertes dans le ballast doivent être ajoutées à celles qui
proviennent de la lampe elle-même.

2.2.3 Effet stroboscopique


Le courant dans un circuit à courant alternatif devient nul deux fois par cycle, si
bien qu'une lampe à décharge alimentée sous 50 Hz va en fait s'éteindre et se
rallumer cent fois par seconde. Ce scintillement rapide est invisible à l'œil humain
qui ne peut pas ressentir les variations à un taux dépassant soixante-dix fois par
seconde.
Le scintillement rapide est connu sous le nom d'effet stroboscopique, et il peut
présenter des dangers dans des circonstances particulières. Par exemple, si la
vitesse d'une machine tournante est un sous-multiple de 100 tours par seconde, sa
position sera la même chaque fois qu'elle reçoit un éclair de la lampe, et elle peut
paraître arrêtée. Beaucoup d'accidents sont survenus à cause de cet effet. Les
lampes modernes à décharge sont plus efficaces que leurs aînées, et demeurent
allumées plus longtemps durant chaque demi-cycle, réduisant ainsi l'effet
stroboscopique. Si, toutefois, l'effet stroboscopique pose un problème, il existe deux
manières de le surmonter:

a - Lampe à deux tubes jumelés (montage duo)


Pour éviter l'effet stroboscopique, une lampe à tubes jumelés est employée comme
indiqué dans la fig. (2.19). "Ce circuit spécial permet à la première lampe d'être
allumée tandis que l'autre est éteinte et à la seconde d'être allumée tandis que la
première est éteinte. Ceci est accompli par le raccordement d'un condensateur en
série avec une des deux lampes, ce qui crée une différence de phase entre les deux
courants traversant les lampes.
b - Raccordement à une alimentation triphasée
Des lampes successives/ou une rangée de lampes, 'sont reliées aux phases
différentes d'une alimentation triphasée. Il n'y a donc aucune possibilité d'avoir
toutes les lampes éteintes en même temps, comme illustré dans la fïg. (2.20).

2.2.4 Effets de la température ambiante


La température ambiante n'a aucune influence sur le flux lumineux émis par des
lampes à incandescence. Ces lampes sont conçues pour fonctionner normalement à
une température ambiante de 25°C. Toute variation de température autour de cette
valeur réduit la quantité de radiations ultraviolettes émises, et par conséquent
l'excitation des poudres fluorescentes. Dans l'éclairage intérieur, une ventilation
devrait être assurée autour des lampes.

2.2.5 Environnement
Il est évident que le flux lumineux émis par une lampe dans un environnement
normalement propre est plus grand que celui qu'elle émettrait en milieu sale. Un
facteur de dépréciation d est associé à chaque source lumineuse; il dépend du
degré de propreté de son environnement.
Par ailleurs, on associe un facteur d'efficacité à chaque luminaire (équipement
comportant des lampes). Ce facteur dépend de la qualité du luminaire et sa valeur
varie entre 0,6 et 0,8.
Dans les calculs pratiques relatifs au flux émis par un luminaire, les deux facteurs d
et η mentionnés ci-dessus doivent être introduits dans la formule du flux qui
devient:

où U est le facteur d'utilisation, et où le facteur d'entretien M a remplacé η / d.

2.3 Durée de vie des lampes à incandescence, à décharge et fluorescentes

On estime que la vie utile d'une lampe prend fin quand son flux lumineux diminue

de 20%. Pour des lampes à incandescence, la vie moyenne est de 1000 heures.

Pour des lampes à décharge, le flux lumineux diminue tout au long de leur vie.

L'efficacité des poudres fluorescentes diminue également avec le temps, fig.(2.21)


Durant les 150 premières heures de fonctionnement, la diminution est rapide et

peut atteindre 20%. Les fabricants précisent des valeurs du flux après 100 heures

de fonctionnement et on doit tenir compte de ces valeurs dans les calculs de projet.

Ensuite, la diminution est plus lente.

La durée de vie des lampes fluorescentes dépend de

1 - La fréquence d'interruption: Les interruptions et allumages fréquents usent

les électrodes et affectent la durée de vie de la lampe.

2 - L'intensité du courant de décharge : si cette valeur s'écarte, dans un sens ou

dans l'autre, de la valeur nominale de l'arc, les électrodes seront affectées. Par

conséquent, la vie d'une lampe dépend largement de la qualité du ballast employé

dans le circuit.

3- La température ambiante: les grands écarts de la température ambiante par

rapport à sa valeur optimale affectent la vie de la lampe.

4- La tension d'alimentation: Les fluctuations de la tension d'alimentation

tendent aussi à raccourcir la vie d'une lampe.


5- Préchauffage insuffisant: Les électrodes s'usent prématurément si le

préchauffage n'est pas suffisant à cause d'une défaillance du starter.

2.4 Etude générale des fiches de spécifications des lampes

La fiche de spécifications d'une lampe est un résumé d'informations concernant


cette lampe. Ces informations sont essentiellement constituées des valeurs
nominales des diverses grandeurs caractéristiques de la lampe. La lampe devrait
fonctionner sous ces valeurs spécifiées, pour produire des caractéristiques de
sortie optimales. Ces valeurs sont les valeurs nominales de la tension
d'alimentation et de la puissance absorbée. La feuille contient aussi une description
de la construction physique de la lampe (forme de la lampe, nature de l'ampoule de
verre). Elle renseigne également sur la nature du gaz de remplissage de la lampe.
Une caractéristique importante, qui est à considérer quand on choisit un type
déterminé de lampe pour une application spécifique, est la courbe photométrique
ou polaire de cette lampe, voir la fig. (2.22). Elle donne une idée sur la distribution
de l'intensité lumineuse de la lampe (lampe au sodium à haute pression, 400 W)
par 1000 lumens dans un plan donné, et dans toutes les directions.

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