Sociologie :

Outil d’analyse des activités physiques et sportives.

Mini enquête sur l’influence du groupe social sur le choix de la pratique sportive.

I) La naissance de la sociologie et de la sociologie du sport :

La sociologie : comprendre le fonctionnement des sociétés, pour l’améliorer ?
Citation Émile Durkheim fondateur de la sociologie en France.

a) Contexte d’émergence et caractéristiques de la sociologie :

-la sociologie est une branche des « sciences sociales » qui font partie des « sciences humaines ».
-elle est issue de la philosophie sociale et apparaît en lien avec la société industrielle moderne qui se
constitue dans le courant du 19ème siècle.
-trois très importantes transformations sociales-centrales dans la naissance de la sociologie-se produisent
en effet à cette époque :

. la révolution industrielle
 La révolution industrielle puis l’apparition au 20ème siècle du taylorisme et du fordisme : des
changements culturels profonds (corps doit devenir performant et productif idée de « corps
machine »
 Exode rurale des campagnes vers les villes.
 Apparition de réflexions : sur les conditions de travail au sein des entreprises (crainte mouvement
révolutionnaire), sur les conséquences du développement industriel et de l’urbanisation.

. la révolution scientifique
 Développement de la physique, de la chimie et de la biologie moderne.
 Diffusion dans la société d’une nouvelle culture cartésienne, rationaliste et positiviste (méthode
scientifique permettra un jour de tout expliquer).
 Diminution de l’influence de la philosophie et de la religion comme modèle d’approche de la réalité
sociale au profit de l’approche scientifique de la sociologie.

. l’enracinement progressif de la démocratie en France et la naissance de l’État républicain.

 Période marquée par de très importants conflits idéologiques entre conservateurs, libéraux,
révolutionnaires…
 La République correspond à l’époque à un régime nouveau.
 La sociologie participe par ses réflexions théoriques à l’apparition de cette identité politique
moderne et vise à permettre de comprendre la société pour mieux la gouverner.

Dans ce nouveau contexte, la sociologie va se développer :

-la sociologie est une étude de tout ce qui se rapporte à la vie en société (influence de la société sur
l’individu, comportement des individus en société…)
-deux type d’approches principales en sociologie
. celle des grands théoriciens (Marcx, Durkheim, Weber, Simmel, Parsons, Bourdieu, Boudon, Crozier)
. les approches sectorielles
-chaque domaine élabore ses propres théories terminologie (notions et concept) et méthodes pour parler
de son objet.
-mais les sociologues spécialisés s’inscrivent plus ou moins explicitement dans les débats qui structurent la
sociologie générale.
Les pères fondateurs de la sociologie, un héritage théorique toujours vivant

Karl Marcx (1818-1883) : philosophe économiste allemand, « lutte des classes »

Max Weber (1864-1920) : théoricien allemand s’intéresse à ce que les gens pensent
Emile Durkheim (1858-1917) : défend une approche holiste du social (le tout est différent de la somme
des parties qui composent ce tout), la société est un tout, elle a ses règles propres,est contrainte à l’indiv
Georg Simmel (1858-1918) : sociologue allemand, va s’intéresser au quotidien, choses basiques (mode,
échanges dans la rue, la séduction, les conversations au bistrot, la visite chez un médecin), va aussi
s’intéresser au changement social et à la politique

A RETENIR : dès la naissance de la discipline, on constate des approches différentes qui coexistent.
La sociologie du sport s’est développée bcp plus tard que la sociologie.

b) La sociologie du sport : un développement tardif :

-la constitution de la sociologie du sport est bcp plus tardive que celle de la sociologie générale.
-dans la première moitié du 20ème siècle, les approches du sport privilégient l’aspect moral, philosophique,
médical ou pédagogique.
-dans les années 1950-1960, premiers signes d’institutionnalisation d’une sociologie du sport :
. Magnane (« sociologie du sport », 1964), Meynarud (« sport et politique », 1968), création de
l’International Commitee for the Sociology of Sport.
. Augmentation du niveau de vie, généralisation des congés payés, construction d’installations sportives
ou de loisirs touristiques.
. Rôle de l’Etat très marqué en France dans le développement de la pratique sportive.
-mais un certaine rétirence est perceptible face à la constitution de réflexions sociologiques sur le sport.
-l’idéologie sportive s’oppose à la production de recherches sociologiques.
-les premières approches empiriques et théoriques du sport viennent contredire cette idéologie :
. Enquête INSEE de 1967
. Travaux critiques de la mouvance de mai 1968

Le développement de la sociologie du sport à partir des années 1980 :

-premiers travaux sociologiques ou socio-historiques de DeFrance, Bourdieu, Pociello
- à partir de 1975 : structuration de la filière STAPS
-1978 : option sociologique pour le diplôme de l’INSEP
-1983 création de la « société française de la sociologie du sport »

A partir des années 1990, ouverture des recherches avec le développement d’approches plus thématiques
et spécifiques que dans la période précédente,
. développement de travaux relevant de la sociologie du sport au sein des grands organismes de recherche
public (INSEE, CNRS) et privés (marketing…)
. développement d’une sociologie des organisations sportives (Gasparini, Pichot, Chifflet…)
. Analyse de la culture et des techniques sportives par Vigarello, des processus d’innovation et de
changement (Midol), développement de la socio-économie du sport (Michon), de l’analyse des logiques qui
sous tendent la consommation de biens sportifs (Ohl)...
. Analyses de la professionnalisation des organisations sportives, du travail des sportifs professionnels
(Fleuriel et Schotté, Aubel et Ohl…)
II) La sociologie : une discipline plurielle :

a) Des clivages théoriques :

 b) Des clivages méthodologiques :

. malgré les clivages théoriques, point commun entre tous les sociologues aujourd’hui : l’analyse
sociologique d’un phénomène doit s’appuyer sur l’analyse de données empiriques.
. la constitution de ces « corpus », guidée par des problématiques de recherche, peut être réalisées au
travers d’enquêtes quantitatives ou qualitatives.

Les enquêtes sociologiques quantitatives :

. produisent des données standardisées
. collecte par un questionnaire auprès d’un échantillon représentation
. analyse de ces données : méthodes statistiques -> informations chiffrées -> identification de faits
(régularités) et d’explications possibles.
. deux grands types de données quantitatives :
- Les données « transversales » (à un moment donné : la photo)
- Les données « longitudinales » (moment successif : le film)
Pour obtenir ces données en sociologie :
- Enquêtes en coupes transversales reproduites
- Constitution de panels

Les enquêtes sociologiques qualitatives :

. se distinguent des enquêtes quantitatives par :
- Leur focalisation sur un nombre réduit de cas
- L’attention accordée à une analyse en profondeur des processus sociaux et du sens que les acteurs
attribuent aux situations.
. méthodes : entretien, observation directe, collecte documentaire, parfois utilisées dans le cadre d’une
enquête ethnographique.

L’entretien :
. plus ou moins réactif
. individuel ou collectif

L’observation directe :
. suppose des formes plus ou moins intenses de participation du sociologue à la situation.
. question de la perturbation induite par l’observation.

L’ethnographie :
. méthode d’enquête développée au sein de l’anthropologie culturelle ou ethnologie, mais dont se
réclament également les sociologues (école de Chicago)
. quelques traits caractéristiques :
- Le séjour prolongé dans la communauté étudiée
- La focalisation sur les activités quotidiennes (détails, concrets)
- L’intérêt pour le sens que les acteurs attribuent à leur action
- La production de compte-rendu sur les phénomènes observés
- Une présentation des interprétations mariant volontairement narration, description et
conceptualisation théorique
. exemple ; travaux sur la boxe de L.Wacquant