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Introduction à la

Sociologie
(classique)

Mohamed MAKKAOUI
Plan du cours
 1/ Introduction à la sociologie générale:
 Précurseurs
 Fondateurs
 2/Lecture critique de la sociologie (Anthony
Giddens)
 Critique des classiques
 Théorie de la structuration et de la modernité
 3/ Sociologie des organisations
Bibliographie (SC)

ARON, R. (1976). Les étapes de la pensée sociologique: Montesquieu. Comte. Marx.


Tocqueville. Durkheim. Pareto. Weber, Paris: Gallimard.
BARBUSSE, B. et GLAYMANN, D. (2004). Introduction à la sociologie, Vanves:
Foucher.
BERTHELOT, J.-M. (2005). La construction de la sociologie, Paris: Presses
universitaires de France.
DELAS, J.-P. et MILLY, B. (2005). Histoire des pensées sociologiques, Paris: Armand
Colin.
LALLEMENT, M. (2006). Histoire des idées sociologiques. Tome 1: Des origines à
Weber, Paris: Nathan.
MENDRAS, H. et ETIENNE, J. (1996). Les grands auteurs de la sociologie: Tocqueville,
Marx, Durkheim, Weber, Paris: Hatier/Initial.
NISBET, R.A. (2005 [1966]). La tradition sociologique, Paris: Presses universitaires de
France.
Bibliographie sélective
(S.Org.)
 Philippe Bernoux, La sociologie des organisations : Initiation, Paris, Seuil,
1995.
 Ph. Bernoux, H. Amblard, G. Herreros, Y- Livian, Les nouvelles
approches sociologiques des organisations, Paris, Seuil, 2005.
 Michel Crozier, Le phénomène bureaucratique, Paris, Seuil, 1964
 Michel Crozier, Erhard Friedberg, L'acteur et le système : Les contraintes
de l'action collective, Paris, Seuil, 1981. (1ère éd. 1977)
 Michel Crozier, La Crise de l'intelligence, Paris, Interéditions, 1995.
 Luc Boltanski et Ève Chiapello, Le Nouvel esprit du capitalisme, Paris,
Gallimard, 1999.
 Christophe Dejours, Le facteur humain, Paris, PUF, (Que Sais Je ?) 1995
 Eugène Enriquez, De la horde à l'état : Essai de psychanalyse du lien
social, Gallimard, 2003.
Bibliographie sélective
 James March et Herbert Simon, Les organisations, problèmes
psychosociologiques, (traduit de l’anglais par J-C Roucy et G. Prunier,
préface de M. Crozier), Paris, Dunod, 1999. (Titre initiale : Organizations,
New York, John Wiley and Sons).
 S. Maugeri (dir), Au nom du client, Paris, l'Harmattan, collection Logiques
sociales, 2006.
 Henri Mintzberg, Le pouvoir dans les organisations, Paris, Éditions
d'Organisation, 1986.
 Henri Mintzberg, Structure et dynamique des organisations, Paris, Éditions
d’Organisation, 1994.
 M. Pages, M. Bonetti, V. de Gaulejac et D. Descendre, L'emprise de
l'organisation, Paris, Desclée de Brower, (Coll. Sociologie Clinique), 1979.
 Jean-Daniel Reynaud, Les règles du jeu: L'action collective et la régulation
sociale, Paris, Armand Colin, 1997.
Introduction générale

 Définition de la sociologie
 Disciplines voisines de la sociologie
 Nature et positionnement de la discipline
dans le corpus scientifique
 Typologie sociologiques
Définition de la sociologie

« une science qui étudie la nature des


relations sociales, leurs déterminants
et leurs résultats »

 Relations verticales Vs horizontales


 Relations formelles Vs informelles
Disciplines voisines de la
sociologie

 Sociologie générale
 Anthropologie sociale
 Psychologie sociale
 Psychosociologie des organisations
 Psychologie (théorie) des organisations
 Sociologie des organisations
Nature et positionnement de la
sociologie
 Matière scientifique (Edward Shults)
Vs littéraire et humaine (Max Weber)
 Objet Réel Vs Social

 Habitudes et traditions Vs
Phénomènes sociaux
 Rigueur méthodologique Vs
relativisme
Branches de la sociologie
 Morphologie: géographie, nature et
environnement
 Physiologie: politique, éducation, religion,
famille…
 Sociologie générale: étude des résultats
spécifiques, catégorisation des vérités
sociales et dérivées des règles générales
la sociologie
classique
I. Contexte et précurseurs
II. La fondation de la sociologie
Chapitre 2 - Grands auteurs et grands
courants : quelques repères
I. Contexte et précurseurs
A. La sociologie, fille des révolutions?
B. Trois précurseurs (Tocqueville, Marx et
Comte)
II. La fondation de la sociologie
A. E.Durkheim
B. M.Weber
C. Aux Etats-Unis, une sociologie plus empirique
I. Contexte et précurseurs
A. La sociologie, fille des révolutions?
1) La Révolution française et la remise
en cause de l’ordre social traditionnel
2) Les effets de la révolution industrielle
I.A. La sociologie, fille des
révolutions?
1) La Révolution française et la remise en cause de l’ordre social
traditionnel
Société d’Ancien Régime:
• Organisée en trois « ordres » : Clergé, Noblesse, Tiers-Etat (droits et
devoirs inégaux)
• Importance des corps intermédiaires (notamment corporations
professionnelles)
• Place essentielle de la religion dans la vie sociale
Révolution française :
 Abolition des privilèges, suppression des trois ordres
 Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : « Les hommes naissent
et demeurent libres et égaux en droit »
 Loi Le Chapelier (1791) : suppression des corporations
 Valorisation des valeurs issues des Lumières : raison, progrès, science
 Destruction des fondements de l’ordre social traditionnel.
 Comment fonder un nouvel ordre social?
I.A. La sociologie, fille des
révolutions?

2) Les effets de la révolution industrielle


 Développement d’une classe ouvrière très
pauvre qui s’installe en milieu urbain
 « Nouveaux problèmes sociaux » : logement,
hygiène, délinquance, alcoolisme, etc.
 Emergence d’un besoin de connaissance sur le
social
I.A. La sociologie, fille des
révolutions?

Bilan : impact des révolutions :


 Sentiment de rupture, besoin de
donner un sens aux changements en
cours et recherche d’un nouveau
fondement de l’ordre social
 Émergence d’un besoin de
connaissance de la société
I.A. La sociologie, fille des
révolutions?

3) Le développement de « l’enquête
sociale »
• Démarche d’investigation empirique
sur la société
• Impulsée par des acteurs divers :
administrations, bureaux
d’assistance, sociétés savantes…
B. Trois précurseurs

Point commun : recherche d’un principe


organisateur régissant le fonctionnement et
l’évolution des sociétés
 Tocqueville : la démocratie et l’égalisation des
conditions
 Marx : la lutte des classes
 Comte : la science
1) Alexis de Tocqueville (1805-1859)
 Aristocrate, juriste de formation
 1831 : voyage aux Etats-Unis
 De la démocratie en Amérique (2 tomes, 1835 et
1840)
 Carrière politique
 L’Ancien régime et la Révolution (1856)
1) Alexis de Tocqueville (1805-1859)

De la démocratie en Amérique:
 Principe guidant l’évolution des sociétés modernes :
démocratie  progression de l’égalité des conditions
entre les individus.
 C’est aux Etats-Unis que la démocratie est la plus
aboutie  société américaine révèle les conséquences
sociales et politiques de la démocratie.
1) Alexis de Tocqueville (1805-1859)
De la démocratie en Amérique:
 Comment assurer la cohésion sociale dans une société
démocratique ? Aux Etats-Unis :
 Institutions religieuses locales
 Associations
 Les dangers associés à la démocratie :
 Individualisme, repli sur soi des individus
 « Despotisme démocratique » : citoyens passifs, qui laissent tout
le pouvoir aux élus
 Solutions :
 Liberté de la presse
 Associations
1) Alexis de Tocqueville (1805-1859)

Une méthodologie originale :


 Enquête de terrain : consignation
systématique des notes d’observation dans
un journal, réalisation d’entretiens
 Comparatisme
2) Karl Marx (1818-1883)
 Études de droit, journalisme
 Sociologue, économiste, philosophe, historien, théoricien
du socialisme allemand
 Principales œuvres :
1844. Sur la question juive
1848 (avec F. Hegel). Manifeste du parti communiste.
1850. Les luttes de classes en France; Le 18 Brumaire de Louis
Bonaparte.
1859. Contribution à la critique de l’économie politique.
1867. Le capital.
 Idée clé : Ce qui se joue dans l’ordre économique
détermine l’organisation et l’évolution des sociétés.
Karl Marx (1818-1883)

Moyens de production
(capital, bâtiments, outils, machines)
Production de biens

Force de travail
(main d’oeuvre)

Dans le mode de production capitaliste:


• Les moyens de production sont détenus par un Lutte
petit nombre de personnes, qui n’ont pas besoin de des
travailler pour vivre : la bourgeoisie classes
• Les autres sont contraints de « vendre leur force
de travail » pour vivre : le prolétariat
Karl Marx (1818-1883)
Déterminisme de la superstructure par l’infrastructure:

Institutions juridiques et politiques,


Superstructure religion, culture, idéologie

Rapports de production : constitution de


deux classes en conflit : bourgeoisie et prolétariat

Infrastructure
Organisation économique :
Moyens de production, force de travail
Karl Marx (1818-1883)
Déterminisme historique :

Concentration
Logique accrue du Révolution
capital et exploitation communiste
capitaliste accrue
du prolétariat
3) Auguste Comte (1798-1857)
Eléments biographiques :
 Intègre l’école Polytechnique à 16 ans, mais renvoyé pour rebellion
 Enseignement avec des statuts précaires
 Un des fondateurs du positivisme, courant philosophique qui
valorise la science et pose que toute connaissance doit être fondée
sur l’examen scientifique des faits.
 Principaux ouvrages:
1822. Plan des travaux scientifiques nécessaires pour réorganiser la société.
1830-1842. Premier cours de philosophie positive.
1844. Discours sur l'esprit positif.
1848. Discours sur l'ensemble du positivisme.
3) Auguste Comte (1798-1857)
 Constat de crise de la société actuelle  recherche, à
partir d’une démarche de connaissance de la société,
des principes qui devraient régir le nouveau système
social
 Ambition de créer une nouvelle science de la société
fondée sur l’observation rigoureuse des faits  Comte
invente le terme de « sociologie »
 Sociologie = la dernière étape dans le développement du
savoir scientifique, après la physique et la biologie.
3) Auguste Comte (1798-1857)
Pour A.Comte, la sociologie ou « physique
sociale » comprend :
 La statique sociale : étude des déterminants de l’ordre
et de la cohésion sociale
 La dynamique sociale : étude des lois de
développement des sociétés humaines
( « statique »/ « dynamique » : sociologie pensée sur le modèle des
sciences physiques)
3) Auguste Comte (1798-1857)
« Dynamique sociale » : chez Comte, pensée
évolutionniste (idée d’évolution linéaire des sociétés) :
« loi des trois états » (cf Annexe 3):
1. État théologique
2. État métaphysique
3. État positif
 Passage de sociétés gouvernées par des croyances
irrationnelles à des sociétés où la connaissance
scientifique et la rationnalité se développent.
Conclusion de la partie I
(Contexte et précurseurs)
 La sociologie se développe dans un contexte marqué par l’influence
conjointe de la révolution industrielle et de la Révolution française, qui
induisent :
 Sentiment de rupture, besoin de donner un sens aux changements en cours et
recherche d’un nouveau fondement de l’ordre social
 Émergence d’un besoin de connaissance de la société

 3 précurseurs : Comte, Tocqueville et Marx


 Même volonté de comprendre les transformations sociales en cours et d’agir sur
la société
 Même souci d’identifier des lois d’évolution de la société
 Des penseurs dont la réflexion n’est pas uniquement sociologique : ils sont aussi
philosophes, historiens, économistes et/ou politistes
 Comte est le seul à inscrire sa réflexion dans l’optique de l’institution d’une
nouvelle science  ambition reprise par E.Durkheim
II. La fondation de la
sociologie

A. Emile Durkheim (1858-1917)

B. Max Weber (1864-1920)

C. Aux Etats-Unis, une sociologie plus


empirique
A. Emile Durkheim (1858-
1917)
1) Une vie consacrée à l’institutionnalisation de la
sociologie
• Entre à l’Ecole normale supérieure en 1879
• Professeur de philosophie, il se passionne pour les sciences
sociales
• Thèse dans une perspective sociologique : De la division du travail
social (1893)
• Titulaire des premières chaires de sciences sociales et de
sociologie en France : chaire « Science sociale et pédagogie » à
l’Université de Bordeaux, puis chaire « Sciences de l’éducation et
sociologie » à la Sorbonne
• 1898 : lancement de la revue L’Année sociologique
A. Emile Durkheim (1858-
1917)
 Principaux ouvrages :
1893. De la division du travail social.
1895. Les règles de la méthode sociologique.
1897. Le suicide.
1912. Les formes élémentaires de la vie religieuse.
A. Emile Durkheim (1858-
1917)
 Bilan : rôle de Durkheim dans
l’institutionnalisation de la sociologie:
 Création des premières chaires de sciences
sociales et de sociologie
 Lancement de la première revue sociologique
 Des ouvrages qui développent et illustrent sa
conception de cette nouvelle science…
2) Durkheim : la sociologie
comme science du fait social
Les règles de la méthode sociologique (1895)
 Durkheim justifie la nécessité d’une nouvelle science (la
sociologie) par l’existence d’un ordre de phénomènes
distincts, les faits sociaux (cf Annexe 4)

 « des manières d'agir, de penser et de sentir, extérieures


à l'individu, et qui sont douées d'un pouvoir de coercition
en vertu duquel ils s'imposent à lui ».
2) Durkheim : la sociologie
comme science du fait social
 3 caractéristiques essentielles du fait social :
 Collectif
 Extérieur
 Contraignant
3) Durkheim : identifier et expliquer
un fait social : l’exemple du suicide

Le Suicide (1897)
 Distinction du suicide comme fait social par rapport au
suicide comme acte individuel : le rôle des statistiques 
travail sur le taux de suicide
 Principe d’explication du social par le social
 Constat : le taux de suicide varie en fonction de critères
sociaux :
 Il augmente avec l’âge
 Il augmente avec la taille des villes
 Plus fort chez les hommes que chez les femmes
 Plus fort chez les célibataires et veufs que chez les personnes
mariées
3) Durkheim : identifier et expliquer
un fait social : l’exemple du suicide
 Derrière ces corrélations, proposition d’une explication
plus générale : l’augmentation du taux de suicide est liée
à un manque d’intégration et de régulation de la société
 Intégration : processus par lequel la société attire à elle les
individus, exerce une emprise sur eux  idée que l’attachement
des individus à un groupe social préserve du suicide (ex. rôle
intégrateur de la famille explique le moindre taux de suicide chez
les personnes mariées)
 Régulation : processus visant à harmoniser les comportements
des individus par l’existence d’une hiérarchie sociale considérée
comme juste et légitime par les individus
4) Durkheim : lien social
et évolution des sociétés
De la division du travail social (1893)
Durkheim renoue avec deux préoccupations classiques des
précurseurs de la sociologie:
 Question du fondement du lien social, ou de la
« solidarité » sociale, dans une société marquée par des
changements rapides et par la montée de
l’individualisme
 Question du sens de l’évolution historique, recherche
d’une loi d’évolution des sociétés
Réponse simultanée à ces deux questions dans De la
division du travail social : passage des sociétés d’une
solidarité mécanique à une solidarité organique
4) Durkheim : lien social
et évolution des sociétés
(De la division du travail social, 1893)

 Solidarité mécanique :
 Faible différenciation, les individus sont semblables
 Faible individualisation, l’individu est immédiatement
rattaché à la société
 Solidarité organique :
 Division du travail, différenciation des tâches des uns
et des autres
 Spécialisation des individus particularisation de
chacun, individualisation
 L’interdépendance entre les individus permet la
solidarité sociale
5) Durkheim : Bilan : une sociologie holiste

 Définition du fait social et insistance sur sa


dimension contraignante par rapport aux
individus
 Recours aux statistiques, aux données
consolidées sur une large population
 Démarche holiste ≠ individualisme
méthodologique de M. Weber
B. Max Weber (1864-1920)
1) Eléments biographiques
• Études de droit, d’économie et d’histoire
• Enseignant à l’université
• Co-fonde en 1903 la première revue
allemande de sociologie, les Archives de
sciences sociales
• Co-fonde en 1908 l’Association allemande de
sociologie
• 1919 Chaire universitaire de sociologie à
Munich
B. Max Weber (1864-1920)
Principaux ouvrages :
1904-1905. L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme.
1913. Essai sur quelques catégories de la sociologie compréhensive
1915. L’éthique économique des religions universelles
1916-1917. La sociologie de la religion
1918. Le métier et la vocation du savant. Le métier et la vocation de
l’homme politique (conférences)
1922 (publication posthume) Economie et société
B. Max Weber (1864-1920)
Rôle dans l’institutionnalisation de la sociologie
:
 Création d’une revue, d’une association
professionnelle et d’une chaire universitaire
 Des ouvrages qui développent et illustrent sa
conception de la sociologie…
2. M.Weber : une sociologie
compréhensive de l’activité sociale
Weber définit la sociologie comme une « science qui se propose de
comprendre par interprétation l'activité sociale et par là
d'expliquer causalement son déroulement et ses effets »
(Economie et société t.1, p.28).
 Affirmation du caractère scientifique de la sociologie
 Point de départ de la sociologie : l’activité sociale, qui est le fait
d’individus  individualisme méthodologique

a) Définition de l’activité sociale


b) Une sociologie compréhensive
c) Les déterminants de l’activité sociale
d) L’idéal-type
a) M.Weber : Définition de l’activité sociale

 Une activité est un comportement humain qui a


un sens aux yeux de celui ou celle qui l’adopte
 Cette activité est sociale si le sens que je lui
donne se rapporte au comportement d’autrui
b) M.Weber : une sociologie
compréhensive
 Pour expliquer l’activité sociale, il faut
comprendre le sens que les individus assignent
à leurs actions
 La compréhension passe toujours par une
démarche d’interprétation : le sociologue
interprète ce sens à partir de sa connaissance
du contexte, de ce que les individus lui disent,
mais il ne peut se mettre totalement à leur place.
c) M.Weber : les déterminants de
l’activité sociale
 Action rationnelle en finalité
 Action rationnelle en valeur
 Action affectuelle
 Action traditionnelle
d) Weber : l’idéal-type
 Définition : une construction théorique qui
accentue certains traits de la réalité pour en
faciliter la compréhension. Entre la réalité
empirique et l’IT, il y a à la fois simplification et
accentuation de certains traits  une « utopie »
 Exemple : les types de légitimité
 Rationnelle-légale
 Traditionnelle
 Charismatique
3) Weber : une pensée de la
modernité

a) L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme :


cf Annexe 5
• L’esprit du capitalisme : esprit de travail,
d’économie, de rigueur, de maximisation de
l’investissement
• Affinité avec l’éthique protestante : rôle de
l’ascèse et doctrine de la prédestination
• Illustration de la démarche compréhensive de
Weber, centrée sur les individus
3) Weber : une pensée de la
modernité

b) Le processus de rationnalisation
Augmentation de la rationnalité formelle
• Dans le système économique
• Dans les autres sphères d’activité : religion,
politique…
C. Aux Etats-Unis, une sociologie
plus empirique

1) Un contexte favorable au développement


de la sociologie
2) La ville comme « laboratoire social »
3) La naissance de l’enquête de terrain
C. Aux Etats-Unis, une sociologie
plus empirique
1) Un contexte favorable
a) Des changements sociaux rapides :
immigration, industrialisation, croissance
urbaine
b) Des universités ouvertes
c) Des financeurs pour la recherche (importance
du rôle des fondations)
2) La ville comme « laboratoire
social »

• Le rôle d’impulsion de R. Park


• La ville comme « prise » sur la société
• Multiplication des enquêtes en milieu urbain
3) La naissance de l’enquête de
terrain
 L’Ecole de Chicago : une démarche de
recherche qualitative
 L’importance du travail de terrain dans les
recherches
 Une pratique encore peu théorisée
La sociologie de
Anthony Giddens
Lecture critique de la
sociologie
 Critique de écoles (fonctionnalisme,
structuralisme…)
 Théorie de la structuration
 La transformation des systèmes sociaux
 Les institutions de la modernité
 Globalisation et politique
Apports majeurs

 Refondation de la sociologie
 De la modernité à la modernité radicale
 Regard « politique » sur la
mondialisation
Fonctionnalisme
 « La société est un autre ordre que celle des individus
qui la composent »
 Réalité-------→des contraintes
 « caractère intrinsèque des fait sociaux »
 Division du travail ------→ Organes
 Guiddens ------→ la fonction n’a pas de pouvoir explicatif
 Systèmes sociaux n’ont pas de besoin ou de buts, seuls les individus en
ont.
 La fonction → exclure l’histoire → ne prend pas en compte les
individus s’inscrivant dans la durée.
Structuralisme
 Structure → Image de squelette ou de
charpente
 Fonctionnalisme: maintien du sujet
individuel Versus le tout social
 Structuralisme → dépasse ce dualisme
 Guiddens--- → « La manière dont la
langue se produit et aussi le processus
par lequel elle change »
Sociologies interprétatives
 Philosophie existentielle, Ethnométhodologie,
Interactionnisme symbolique (Mead)
 « Autrui généralisé : les normes d’un groupe
social auxquelles on ajoute nos comportements
et par lesquels on construit l’identité ».
 Guiddens → Bonne théorie mais elle manque d’une théorie de la
constitution des institutions et du changement de celle –ci → trop de
focus sur les individus.
 Fonctionnalisme (institutions) Versus I.S (Individus)

 Macrosociologie Microsociologie
Marxisme

 Ecrits ambivalents:
 1ers écrits: insistant sur les acteurs individuels
pour expliquer la vie sociale et son évolution
 Derniers écrits: Mode d production
→changement
 Guiddens → approche évolutionniste
 « la société est un organisme biologique qui contient
en lui-même une trajectoire de croissance, un
autodéploiement des possibilités latentes »
Hybridation

Objectivisme Subjectivisme

Société Société

Objet
Individu Individu Sujet
sociétal

Impérialismes
Structurel et pratiques
sociales
Pratiques sociales

Systèmes sociaux

Structurel

Contraignant Habilitant

Acteurs

Processus dynamiques
Caractéristiques de l’acteur et dualité
du structurel

 Caractéristiques de l’acteur Réflexivité/ pouvoir


Compétence/
capacité

 Dualité du structurel Règles / Ressources


Contraignant/
Habilitant
La double herméneutique des
sciences sociales

Interprétations
Interprétations
Zone et
par les
d’échange transformations
sociologues
par les acteurs

Réalité sociale
Les transformations des
systèmes sociaux
Les types de société
1) Sociétés tribales (ou cultures orales)
 Tribus nomades de chasseurs et pêcheurs
 Sociétés pastorales et agraires
2) Civilisations non industrielles (ou sociétés
divisées en classes)
3) Sociétés de classes (ou sociétés capitalistes
ou sociétés industrielles)
Les sociétés entre domination et
intégration

Types de ressources utilisé pou


assurer la domination

Autorité Allocation
Degré de
distanciation Faible Sociétés tribales
spatio-
temporelle
Intermédiaire Civilisations non
industrielles

Elevé Sociétés de
classes
L’Etat- nation
 Etat traditionnel Vs Etat-nation
 Frontières et souveraineté
 Violence et opposition

 Relations entre les Etats


 Légitimité et institutions internationales
 Changement des sociétés et évolutionnisme
Les institutions de la modernité

Surveillance

Capitalisme Puissance
militaire

Industrialisme
Les types de mouvements sociaux

Mouvements
démocratiques

Mouvements Mouvements
ouvriers pacifiques

Mouvements
écologistes
Synthèse
I.K K.M A.C E.D M.W A.G

Réf. Philo Islamique D.H/M.H Positiv. Positiv. Hermen. Hermen.

Appr. C.S.Hist Philo.Hist. Objectivis Holistique I.M Double


Méthodo te Hermen.

Règ. Etayage Niveau Général/ Comprend Hybridatio


méthodo Log.form Analyse Corrélatio point de re+ n et
n06 référ expliquer échange
Justif. Sle Nature Relations Causalité « Sens et Structurati
spécifique entres et Chosificatio motivation on spatio-
de « classes dépendan n » et des temporelle
«3omrane sociales ces quantifi. conduites s
»
Concepts Fanatisme Lutte Cohésion Div. Tl Dominanc Domi/intég
Cons. Col. e/ rationali. Modernité
Sociologie Intégrative Intégration Intégratio Intégration Action Double
n fonction
Méthodes Induction Sondages Etudes de Enquêtes Entretiens Méta
Sociologie des organisations
I- Les caractéristiques des
organisations
Les organisations sont des structures sociales
que l’on rencontre tout au long de notre vie :
école, université, entreprises, administration,
police, hopitaux etc…
Elles comprennent toujours des aspects
formels (écrits, définis, repérés) et informels
(flous, incertains, fluctuants etc…).
1/ Qu’est-ce qu’une organisation ?
 Une société en réduction qui a une vie
spécifique et ses propres objectifs
 Une collectivité qui a des échanges avec son
environnement
 Un ensemble d’hommes et de femmes avec
leurs savoir-faire, leurs aspirations, leurs
besoins et leur culture.
2/ La structure d’une organisation
Toute organisation comprend les dimensions
suivantes :
- A - Une division des tâches

- B - Une distribution des rôles

- C - Un système d’autorité

- D - Un système de coordination

- E - Un système de communication

- F - Un système de rétribution
A -La division des tâches

 Le travail à réaliser est réparti entre des


individus de manière assez précise pour
chacun n’empiète pas sur l’autre.
B - La distribution des rôles

 Chacun réalise son travail à sa manière.


 Le mot « rôle » renvoie à acteur.
 Dans l’entreprise, chacun remplit à sa
manière la fonction qui lui est attribuée.
C - Un système d’autorité
 Il veille à l’adéquation entre les
comportements des individus et les buts de
l’organisation.
 Le système d’autorité est pyramidal: l’accès
au niveau supérieur exclut le retour à un
niveau inférieur.
D- Le système de coordination

 Supervision directe (organisation entrepreneuriales)


 Standardisation des taches (organisation de
machine)
 Standardisation des qualifications (organisation
professionnelle)
 Ajustement mutuel (petites structures, organisation
innovante)
 Standardisation des normes (organisation
missionnaire)
F- Le système de communication

 Met en relation les individus les uns avec les


autres.
 Permet la diffusion rapide des informations
 On distingue la communication formelle et la
communication informelle
E - Un système de rétribution

 Précise ce que les membres doivent apporter


à l’organisation et ce qu’ils reçoivent en
retour.
2/L’organigramme

 Pour mobiliser un collectif en vue de réaliser


un objectif, il faut répartir les tâches , les
rôles, les pouvoirs entre les individus.
A -L’intérêt de l’organigramme

 Formalise les conduites et les


comportements
 Favorise l’efficacité des communications
 Permet aux individus de s’exprimer, de
s’approprier leur rôle
 Favorise les procédures administratives
B -Caractéristiques de
l’organigramme
 Il représente la structure globale de
l’organisation, les fonctions de chacun,
l’autorité.
 Dans certains cas, les fonctions peuvent être
définies précisément, dans d’autres, chacun
est libre d’improviser sa conduite.
Les origines : Les travaux de
Max Weber (1864-1920)
 Weber, sociologue et historien allemand est
considéré comme le fondateur de la théorie
de l’organisation formelle.
 A partir d’études menées sur les services
publics et l’armée prussienne, il dégage un
modèle organisationnel qu’il nomme
« bureaucratie ».
 Le modèle bureaucratique est pour lui le plus
efficace et le plus rationnel.
Weber et l’organigramme
 L’organigramme témoigne , pour Weber,
d’une organisation rationnelle et efficace car
il permet d’avoir une représentation claire et
précise de la division du travail et du nombre
de niveaux hiérarchiques.
Les trois types de domination
 Domination charismatique
 Domination traditionnelle
 Domination rationnelle
La domination charismatique
 Repose sur la soumission à une personne
jugée exceptionnelle
 Justifiée par le caractère sacré d’une
personne (idoles, Dieu…)
 Fondée sur le dévouement hors du quotidien
La domination traditionnelle
 Correspond à une domination fondée sur les
croyances en des traditions anciennes, à la
légitimité de ces traditions et de ceux qui ont
été appelé par la tradition à exercer l’autorité
(Le Seigneur).
La domination rationnelle
 Est fondée sur la raison , l’existence de
règles acceptées
 Fondée sur la croyance en la légalité des
titres de ceux qui exercent la domination
(chefs, diplômés …)
 Elle permet une organisation rationnelle et
efficace du travail selon Weber.
 L’organigramme est l’expression de ce mode
de domination.
3 - Les types d’organigrammes
 1/Les types de découpage des
activités
 2/ Les représentations de
l’organigramme
 3/ Organigramme et organisation
générale de l’entreprise
3.1/ Les types de découpage
des activités
 Découpage par fonctions spécialisées:
fonction commerciale, production etc..
 Découpage par division : unités autonomes
responsabilisées (types de produits,
implantations géographiques, marchés..)
 Découpage par projet autour d’un
responsable.
3-2/Les représentations de
l’organigramme
Plusieurs types d’organigrammes coexistent

 L’organigramme officiel (présenté aux


visiteurs..)
 L’organigramme perçu (ce que chacun
perçoit de son poste du fonctionnement de
l’organisation)
 L’organigramme réel (le fonctionnement réel)
3-3/Organigramme et organisation
générale de l’entreprise
Il reflète plusieurs types d’organisations
possibles :
L’organisation pyramidale (structure
hiérarchique classique)
La pyramide renversée (on se préoccupe des
salariés du bas de l’échelle)
La structure plate (autonomisation d’unités et
compétences élevées)
3.4-Les composantes de
l’organisation selon Mintzberg (1970)

 Dans les années 70, Henri Mintzberg a défini


précisément les composantes de
l’organisations
Les 5 parties d’une
organisation
1 – Le centre opérationnel
2 – Le sommet hiérarchique

3 – La ligne hiérarchique

4 – La technostructure

5 – Le support logistique

et… L’idéologie de l’organisation : représente la


culture de l’entreprise. Elle se nourrit des
traditions et des croyances.

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