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1. Historique
3. Définitions conceptuelles
4. Types d’organisations
Introduction
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Docteur Mouhamadou Mansour DIA
Madame Nogoye FALL
La sociologie est fille des deux révolutions : celle sociale française de 1789 et celle
industrielle britannique du XVIIIème siècle. La révolution française a porté un coup dur aux
systèmes monarchiques occidentaux en général, français en particulier, et a engendré
l’émergence de l’État laïc et démocratique. Elle a favorisé l’essor d’une nouvelle forme de
société qui n’est plus régulée par l’Église et le pouvoir spirituel, qui n’est plus marquée par la
référence à la théologie et à la spéculation philosophique, mais qui est commandée par la raison.
L’homme cherche à se faire gouverner par la raison, par l’observation et l’analyse rationnelle
et scientifique, à saisir les relations entre les choses, entre les faits, entre les évènements, et à
les expliquer par la formulation des lois. Ce qui provoque une réforme des mentalités puisque
désormais, c’est la science qui commande l’intelligence des hommes.
C’est autour de ces points que s’articule ce cours qui vise à initier les étudiants à
l'analyse des organisations modernes à partir de l’examen d’un certain nombre de variables qui
caractérisent leur fonctionnement. Il vise une triple ambition : descriptive (repérage de
l’historique et des différentes formes organisationnelles) ; explicative (initiation aux grands
débats théoriques de la sociologie des organisations, à travers l’examen des perspectives
rationnelle, contingente et politique) ; et interprétative (une interprétation du fonctionnement
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de l’organisation en partant des acteurs faisant partie d’un système collectif d’actions et
d’interactions).
Le cours est composé de 5 chapitres. Dans le chapitre 1, nous traitons des généralités
sur la sociologie des organisations. Dans le chapitre 2, nous traiterons de la première école de
la sociologie des organisations à savoir l’école classique, essentiellement rationaliste. Le
chapitre 3 est consacré à la présentation de la deuxième école, celle des relations humaines en
l’occurrence. Le chapitre 4 est réservé à l’analyse stratégique, une théorie et outil d’analyse qui
préconise que l’individu est acteur au sein de l’organisation. Le chapitre 5 traite des approches
néoclassiques de la sociologie des organisations, fortement inspirée de celle classique.
1. Historique
Auguste Comte est l’un des premiers précurseurs de la sociologie à avoir réfléchi et
travaillé sur les systèmes organisationnels. Il a beaucoup travaillé sur la société industrielle. Si
les sociologues « socialistes » (Karl Marx, Claude-Henry de Rouvroy de Saint-Simon, Pierre-
Joseph Proudhon, etc.) croyaient à la disparition de la propriété privée, Auguste Comte, quant
à lui, théorisait son développement et annonçait la bureaucratisation de la société industrielle
qui est, pour lui, dominée par les technocrates, les ingénieurs et les savants. Or, la bureaucratie
est le principal concept sur lequel repose l’analyse wébérienne des sociétés modernes. Et Max
Weber est considéré comme le premier véritable théoricien de la sociologie des organisations.
Auguste Comte s’intéressait à la société industrielle en vue de la comprendre et de deviner son
avenir. Mais sa réflexion et son analyse étaient beaucoup plus philosophiques, destinées à
prédire l’évolution de l’humanité et à jeter les bases de sa religion de l’humanité, plutôt qu’à
établir une science du fait social.
Karl Marx étudiait la même société qu’Auguste Comte, mais il la qualifiait de type
capitaliste. Il s’intéressait au système capitaliste afin de pouvoir comprendre et expliquer la
production matérielle et sociale, les rapports sociaux, l’évolution de l’humanité. Selon lui, le
mode de production de la vie matérielle domine le développement de la vie sociale, politique,
culturelle et intellectuelle. Il est l’un des premiers précurseurs de la sociologie à avoir traité du
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thème des rapports sociaux qui est l’un des thèmes majeurs de la sociologie des organisations.
D’ailleurs, en 1849, il a rédigé un ouvrage sous le titre de Travail salarié et capital. Il y soutient
que l’homme est un être de besoins : besoins élémentaires de se nourrir, de se vêtir, de se
protéger, d’avoir du confort, etc. La satisfaction de ces besoins l’oblige à développer des
techniques de travail et à élaborer des modes d’organisation du travail collectif, donc des modes
d’organisation sociale. C’est dans ce sens que l’humanité est passée de la société esclavagiste,
à la société féodale pour arriver à la société capitaliste. L’ouvrage Travail salarié et capital jette
les base de la sociologie du travail et de la sociologie des organisations.
En France, l’un des premiers penseurs à avoir réfléchi sur les systèmes organisationnels
est Henry Fayol au milieu des années 1910 avec la publication de ses ouvrages L’Administration
industrielle et générale en 1916 et Postes, télégraphes et Téléphones en 1919. Ses ouvrages ont
eu du succès de son vivant, mais tout juste après sa mort ses enseignements ont perdu de
l’influence. La sociologie des organisations n’a pris son essor en France qu’à la fin des années
1950 avec les recherches menées par Michel Crozier, fondateur du Centre de Sociologie des
Organisations. Il a établi sa base théorique en parallèle aux travaux américains qui lui ont
précédé au point que lorsqu’on parle aujourd’hui, dans le cadre hexagonal, de sociologie des
organisations, il est fréquent de réduire celle-ci aux pionniers américains et au courant de pensée
fondé par Michel Crozier en collaboration avec Erhard Friedberg.
S’il semble essentiel de rendre compte en détail des travaux qui ont contribué à faire
exister la sociologie des organisations comme discipline incontournable tant aux Etats Unis
d’Amérique qu’en France, il nous est paru tout aussi important de prendre en compte d’autres
approches des organisations. Ces dernières communément récentes ont en commun d’aider à
renouveler les approches théoriques des organisations, à travers d’autres problématiques et
d’autres références théoriques développées par Denis Segrestin, Renaud Sainsaulieu, Laurent
Thevenot, Luc Boltanski, etc.
Il est important d’appréhender les comportements des acteurs au sein des ensembles
humains structurés. Cet objectif est alimenté par des faits significatifs selon lesquels les
comportements des individus dans les organisations ne sont pas toujours conformes aux règles
et normes formellement édictées. De la sorte, les premiers théoriciens de la sociologie des
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organisations se sont proposé de renouveler les perspectives de lectures des comportements
humains au sein des organisations. A cet égard, la question à laquelle tentent de répondre les
fondateurs de sociologie des organisations est de savoir : quelles influences le contexte
organisationnel particulier pouvait exercer sur le comportement des individus ? Autrement dit,
comment le contexte organisationnel génère des comportements nouveaux chez les individus ?
Pour répondre à ces questions, les auteurs se sont beaucoup appesanti sur la méthode
d’observation dans des structures organisationnelles comme les entreprises et ont mis la notion
de rationalité au centre de leurs préoccupations. A ce titre, les auteurs se sont inscrits
principalement sur l’héritage de Max Weber. Ce dernier stipule que les comportements sociaux
des individus sont sous-tendus par des formes de rationalité dont seuls les individus sont
capables d’expliquer en les associant à des objectifs et des buts poursuivis, donc sont rationnels
par rapport à un but. A partir de ce postulat une première perspective d’explication est née ; il
s’agit de la perspective cognitiviste représentée par des auteurs comme l’américain James
Gardner March et qui a finalement prospérée en psychologie cognitive, en sociologie cognitive
et en psychologie sociale. Avec Herbert Simon, James Gardner March publie en
1958 Organisations, un livre aujourd'hui considéré comme le fondement de la sociologie
des organisations. James Gardner March y a modélisé la prise de décision et analysé
l'apprentissage organisationnel. Il étudie la prise de décision et montre que, loin de l'image
dominante d'un homo economicus parfaitement rationnel, dont le choix est toujours
optimal, l'acteur économique ne fait preuve que d'une rationalité limitée, faute de temps
et d'informations pour analyser les avantages et les inconvénients de ses choix.
Mais selon Philippe Bernoux, la sociologie des organisations, en tant que sous-discipline
de la sociologie générale, s’inscrit dans une rupture avec une sociologie qui « servait à alimenter
la curiosité d’un petit cercle d’initiés d’un ghetto intellectuel qui ne s’intéressait pas aux
problèmes réels…. Le corps des sociologues n’avait d’autres fonctions que sa propre
reproduction, ce qui le coupait de toute autre utilité sociale ». En quelque sorte, Philippe
Bernoux s’en prend à la recherche heuristique et propose la recherche appliquée. En effet,
d’après lui, la sociologie des organisations se devait de se démarquer d’une sociologie
spéculative en construisant un pont entre la recherche et le phénomène organisationnel qui est
une caractéristique des sociétés modernes. Car, les organisations modernes diffèrent de la
société traditionnelle où les positions étaient souvent héritées par naissance, où le pouvoir
pouvait s’exercer de façon arbitraire en vertu des jeux d’alliance très complexes. A ce titre, les
organisations modernes et les activités de leurs membres, poursuivent un idéal où l’usage de la
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raison triomphe en maître. Le champ de recherche que constitue la sociologie des organisations
propose d’interroger cet idéal et sa traduction concrète dans l’organisation. Ce faisant, cette
approche des organisations a amorcé plusieurs perspectives d’analyse dont : l’analyse de la
rationalité et de la prise de décision, l’analyse des relations de dépendance et de pouvoir,
l’analyse des dynamiques de changement.
d’abord, les sociétés se composent d'ensembles au sein desquels les individus passent
une grande partie de leur vie. Il est donc essentiel d'analyser et de comprendre le
fonctionnement de ces groupements ;
ensuite, toutes ces entités, malgré leurs différences, ont des caractéristiques communes
et ont à résoudre des problèmes voisins ;
enfin, il est important de comprendre la logique qui se cache derrière cette diversité dans
l'organisation. Et il y a autant de formes spécifiques d'organisations que d'objectifs
justifiant l'action collective : économique, sociale, politique, religieuse, écologique,
caritatives, etc.
Cette discipline tente de comprendre la manière dont les organisations s’adaptent à leur
environnement social, gèrent l’innovation et parviennent à maintenir leur structure et leur
identité. Elle analyse et interprète les relations entre la structure formelle et les relations sociales
informelles au sein des organisations. Enfin, elle s’intéresse aux relations de pouvoir et de
domination au sein des organisations. Elle ne s’intéresse pas seulement à l’entreprise, mais à
l’organisation d’une manière générale.
3. Définitions conceptuelles
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La définition des organisations nécessite de dissocier la sociologie des organisations de
la sociologie du travail. Que se passe-t-il, dès que des hommes sont conduits à coopérer pour
mener à bien les activités les plus diverses, comme produire des biens et des services, dispenser
du savoir et des soins, participer à la vie démocratique ou encore partager une activité de loisir ?
Comment fonctionne ces entités composées d’individus concourant à la réalisation d’un objectif
commun ?
Pour répondre à ces questions, il est utile de nuancer la sociologie des organisations avec
la sociologie du travail. Celle-ci analyse le phénomène du travail dans une dimension à la fois
constative et normative. En ce sens, elle s’intéresse concrètement à la dimension sociale et
culturelle du travail, à l’organisation du travail et à l’activité productive ainsi qu’à ses
évolutions. De ce fait, elle analyse la division du travail, les changements techniques et les
transformations ainsi que leurs conséquences sur l’activité humaine et les qualifications.
Georges Friedmann la définit ainsi : « L’étude, sous leurs divers aspects, de toutes les
collectivités qui se constituent à l’occasion du travail »1.
Les spécialistes de la sociologie des organisations admettent qu’il n’y a pas de société
humaine sans un minimum d’organisations et d’institutions. Comprendre les règles et la logique
de fonctionnement de cette vie collective et des formes de coopération auxquelles elle donne
lieu, tel est l’objet de la sociologie des organisations. Elle peut être définie comme étant la
branche de la sociologie qui étudie la manière dont les membres d’une organisation construisent
et coordonnent des activités collectives organisées. Elle est aussi la branche de la sociologie qui
étudie des entités propres nommées organisations ainsi que leurs modes de gouvernance et leurs
interactions avec leur environnement. Elle est à l'intersection de plusieurs disciplines, dont
l'économie des organisations, le management, la théorie des organisations, les ressources
humaines, la psychologie, etc.
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Friedmann Georges et Naville Pierre, Traité de sociologie du travail, Paris, Armand Colin,
1970, 3e édition, tome 1, 467 pages.
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l’école des relations humaines. Les chercheurs de l’école des relations humaines soulignent en
particulier la complexité humaine des grandes entreprises : ils mettent l’accent sur le fait qu’il
existe une vie de groupe au sein des ateliers, que l’individu n’existe pas seul, mais il est pris
dans une pluralité d’appartenances collectives internes dans l’entreprise. Ils identifient toute
une organisation informelle qui ne coïncide pas exactement avec l’organisation formelle et
technique de l’entreprise.
Par définition, une organisation est le résultat d’un processus de construction des
relations de coopération entre acteurs. Autant les règles formelles que les liens informels
participent à cette construction et régissent les relations entre les acteurs. Cette coopération se
construit entre des individus et/ou des groupes d’individus. Elle se traduit par une répartition
des rôles entre les individus et des groupes avec une volonté d’articuler efficacement les actions
dans un ensemble cohérent.
- Regroupements d’humains qui coordonnent leurs activités en vue d’atteindre des objectifs
communs.
- Un groupement d’hommes qui structurent de diverses manières leurs moyens pour parvenir
à leurs fins.
Dans le domaine des sciences sociales, une organisation désigne un ensemble d’humains
en interactions avec un ou des objectifs mais qui cohabitent aussi avec des visées individuelles.
Celles-ci sont déterminées par des représentations vis-à-vis de l’organisation, des intérêts
pouvant être divergents. On distingue ainsi plusieurs types d’organisations dont :
- Les entreprises,
- Les syndicats ;
- Les ONG ;
4. Types d’organisations
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Une organisation est essentiellement un cadre structuré pour une action, ce qui permet
de regrouper toutes les formes d’organisations.
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organisations à but non lucratif proposent des services à leurs adhérents. Leurs ressources
financières reposent sur les cotisations des membres et des subventions versées par l'État. Le
but des associations est de rendre des services à un coût minimum.
Lorsque l'objectif de l'organisation n'est pas lucratif, c'est-à-dire que le but de l'organisation
n'est pas la recherche de bénéfices, il s'agit alors d'associations telles que des coopératives, des
syndicats ou des ONG (organisations non gouvernementales).
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Les situations conflictuelles ou pathologiques. Conflits syndicaux, situation de stress,
précarité, phénomène du placard, baisse de la productivité, absentéisme, recherche des causes
des blocages au sein des organisations, etc.
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