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Pour Smith, la Division du travail a pour origine le penchant naturel de l’homme à « trafiquer,
troquer, échanger » et elle est à la fois technique (parcellisation des tâches) et sociale
Smith présente alors deux approches de la division du travail : une division sociale et une
division technique. On peut remarquer que la division technique est surtout présente en filigrane
dans toute l’analyse de la répartition des revenus entre salaire et profit, tandis que la division
sociale est plutôt dans les autres développements notamment au début du livre I et le livre IV
sur le commerce extérieur de son ouvrage Enquête sur la nature et les causes de la richesse des
nations, PUF, Paris, 1995 (1765). Cependant, il ne les distingue jamais clairement car, ce qui
compte pour Smith, c’est d’associer échange et division du travail, pour mettre en évidence leur
imbrication. En effet, la division du travail est une conséquence nécessaire d’une pratique des
Dans Enquête sur la nature et les causes de la richesse des nations, Smith montre que les
progrès de la division du travail ont des effets positifs sur la croissance et sur le développement
économique ainsi que ses limites quand elle devient de plus en plus aliénante pour les ouvriers.
Toutefois Smith accorde une faible place à la Révolution Industrielle qui pourtant se déroulait
sous ses yeux et c’est Marx qui en fera la part belle dans son œuvre.
division du travail, ce qui dans le contexte de la Grande Bretagne du 18ième siècle n’est pas un
manque d’observation ou d’analyse mais une attitude réaliste car d’une part si les inventions
sont nombreuses au 18ième siècle, leurs effets sur la production ne seront réellement
révolutionnaires qu’au début du 19ième siècle, et d’autre part, c’est l’innovation qui est
déterminante. Ainsi, l’association Boulton-Watt en 1775 pour fabriquer en série des machines
Pour Smith, les divisions sociale et technique du travail, leurs effets sur la productivité et sur la
possibilité de mécaniser les tâches sont plus importants que l’invention d’une machine. Pour
lui, le rôle important de la machine est un effet d’une cause fondamentale : la division du travail.
productivité et de la production des richesses. La machine est induite par la division du travail
et non l’inverse.
1- La valeur travail
« matérialisation » de la valeur travail qui va permettre son utilisation scientifique par d’autres
Marx, dans les Théories sur la plus-value, Livre IV du Capital, t.14, estime que Smith conçoit
la plus-value, c’est-à-dire le surtravail. Smith serait le premier à voir non seulement que le profit
n’est pas un revenu du travail mais également que seul le travail est source de richesse. Sa
distinction entre travail productif et improductif est également considérée comme essentielle
pour comprendre comment se répartissent les richesses. C’est surtout la théorie de la répartition
4
Editions sociales, 1974
de Smith qui séduira Marx.
Smith donne au travail une fonction clé dans la création de richesse, et le travail est pour lui
« la plus sacrée et la plus inviolable de toutes les propriétés, […] parce qu’elle est la source
originaire de toutes les autres propriétés » (Enquête sur la nature et les causes de la richesse
des nations, t.1, p.198). C’est dans les développements sur l’analyse de la formation des prix
Après avoir étudié au début du livre I les fondements de l’échange, Smith se pose deux
questions sur la mesure de cet acte : quelles sont les véritables mesures de la valeur échangeable
Son analyse est construite à partir d’un double constat, le travail représente un pouvoir d’achat
et d’échange des produits du travail est inévitable dans une société développée parce que :
« quand la division du travail est établie dans toutes les branches du travail, il n’y a plus qu’une
partie extrêmement petite de toutes ces choses qu’un homme puisse obtenir directement par son
travail ; c’est du travail d’autrui qu’il lui faut attendre la plus grande partie de toutes ces
jouissances ; ainsi il sera riche ou pauvre, selon la quantité de travail qu’il pourra commander
ou qu’il sera en état d’acheter » (Enquête sur la nature et les causes de la richesse des nations,
t.1, p.99). La valeur d’un bien que l’on possède et que l’on veut échanger pour un autre est égale
à la quantité de travail que ce bien permet « d’acheter ou de commander ». Le travail est donc
la mesure réelle de la valeur échangeable de toute marchandise. Le prix réel, c’est donc le travail
et la peine qu’il faut s’imposer pour obtenir un bien. Smith définit le prix réel comme un pouvoir
d’achat, et la valeur échangeable d’une chose quelconque doit nécessairement toujours être
précisément égale à la quantité de cette sorte de pouvoir qu’elle transmet à celui qui la possède.
Cependant Smith sait que le travail n’est pas homogène et que c’est une mesure, un étalon qui
varie, par exemple, selon le talent du salarié, la pénibilité du travail. Le travail est donc une
mesure qui reste en arrière-plan et c’est en marchandant et en débattant que les prix de marché
s’établissent. L’habitude est donc de comparer des marchandises entre elles et non le travail
contenu dans chacune d’elles. Avec le temps et par souci de commodité le marchandage se fait
à partir d’une comparaison : argent contre marchandise. Smith distingue alors le court et le long
terme pour mettre en évidence que le travail est la seule mesure universelle, le seul étalon pour
comparer les valeurs dans le temps et dans l’espace. Ainsi, la quantité de travail est le meilleur
moyen à long terme pour comparer les valeurs, mais à court terme et dans un même lieu l’argent
En fait, Smith ne cherche pas à élaborer une véritable théorie de la valeur, il cherche à
déterminer les principes d’un échange qui pour lui reste économique et social. Dans la théorie
de Smith, l’échange est à la fois le premier lien social et le premier acte économique.
Dans les chapitres 8 à 11 du livre I, Smith va chercher à répondre à la question suivante : quelles
sont les différentes parties qui composent le prix réel ? Et proposer une théorie de la répartition
des revenus entre salaire, profit et rente qui sera réutilisée et reformulée par Marx pour
Smith distingue les états informes de la société où le produit du travail appartient tout entier au
travailleur, au producteur des états avancés de la société ou des capitaux accumulés par des
particuliers emploient du travail pour produire, ce qui conduit à déposséder le producteur direct
de son produit et à partager le revenu du produit entre le salaire pour le travail, le profit pour le
capital, et la dépense pour les matières premières et les produits semi-finis. Le travail associé
au capital permet d’apporter de la valeur au produit et cette valeur se partage entre salaire et
profit.
Ce profit représente le gain que l’entrepreneur fait sur les fonds qu’il a apportés en avances sur
salaire, matière à travailler et capital à utiliser. Le rapport travail-capital comme source de profit
est parfaitement pensé par Smith qui écrit : « Il (l’entrepreneur) n’aurait pas d’intérêt à
employer des ouvriers, s’il n’attendait pas de la vente de leur ouvrage quelque chose de plus
que le remplacement de son capital, et il n’aurait pas intérêt à employer un grand capital plutôt
qu’un petit, si ces profits n’étaient pas en rapport avec l’étendue du capital employé » (Enquête
Ainsi, les profits ne sont pas la rémunération d’un travail. Ils dépendent de la valeur du capital
employé et de l’étendue de celui-ci. Pour Smith dans ces conditions, comme le produit du travail
n’appartient pas tout entier à l’ouvrier, il faut que celui-ci le partage avec le propriétaire du
C’est à partir de tels propos que Marx estimera que Smith perçoit la plus-value mais n’en tire
La réponse à la question (quelles sont les différentes parties qui composent le prix réel ?) est
donc la suivante :
Le prix des marchandises peut se constituer tantôt de travail, de profit et de rente (par exemple
les produits agricoles et miniers), tantôt seulement de travail et de profit (par exemple les
artisanaux).
Ainsi, dans tous les cas, « salaire, profit et rente sont les trois sources primitives de tout revenu,
aussi bien que de toute valeur échangeable. Tout autre revenu dérive, en dernière analyse, de
l’une ou l’autre de ces trois sources » (Enquête sur la nature et les causes de la richesse des
Si Smith perçoit la plus-value mais n’en tire pas toutes les conséquences, c’est notamment parce
qu’il veut surtout décrire la réalité du fonctionnement du capitalisme qui se met en place au
XVIIIème siècle. Il ne cherche pas à élaborer une doctrine anti-libérale. Il cherche à mettre en
Le réalisme de Smith le pousse aussi à analyser le rapport salarial. Si pour les marchandises
l’échange est fondé sur des intérêts égoïstes mais convergents, pour les salaires la convention
qui s’établit entre les salariés et l’employeur est au contraire fondée sur des intérêts individuels
divergents (Enquête sur la nature et les causes de la richesse des nations, t.1, p.137). Le rapport
de force est donc présent pour la détermination du niveau des salaires et il est toujours favorable
aux maîtres. Cependant, ce n’est pas à la loi (Enquête sur la nature et les causes de la richesse
des nations, t.1, p.149 et p.208) que Smith fait appel pour favoriser la hausse des salaires mais
(Enquête sur la nature et les causes de la richesse des nations, t.1, p.140-141).
Les classiques abordent directement le problème de la grandeur des marchandises alors qu’il
En tant que producteur de valeurs d’usage, le travail est utile, il est déterminé par les
force humaine.
Il s’agit du travail fourni dans un secteur déterminé de la production par un salarié donné. C’est
du travail dépensé sous une forme utile. Comme les valeurs d’usage sont multiples et
irréductibles les unes aux autres, le travail concret, qui est à l’origine, se manifeste également
sous des formes multiples, qualitativement différentes. Le travail concret, qui est l’une des
formes du travail incarné dans la marchandise, est aussi une forme non économique.
La valeur d’échange est le rapport quantitatif dans lequel des valeurs d’usage s’échangent les
L’échange ne peut s’effectuer que si les marchandises contiennent toutes un élément commun
qui permet de les comparer entre elles. A première vue, les marchandises se caractérisent par
un certain nombre de propriété, dont les deux principales paraissent être l’utilité et le travail.
En dépit des apparences, l’utilité ne peut être considérée comme source de valeur, puisque, on
n’échange entre elles que des marchandises ayant une utilité différente. L’utilité ne peut, par
essence, constituer l’élément commun recherché. C’est, en fait, sous sa forme la plus générale
que le travail est bien l’élément commun nécessaire. Une valeur d’échange donnée est ainsi
équivalente à une certaine quantité de travail abstrait. C’est la quantité de travail général qu’il
a fallu dépenser pour fabriquer la marchandise qui donne sa valeur d’échange. Dans l’échange,
la marchandise revêt la forme valeur et cette forme devient plus complexe, au fur et à mesure
manifeste à la fois comme valeur d’échange et comme valeur d’usage. C’est en tant que valeur
d’échange qu’elle est l’objet d’une vente ; c’est comme valeur d’usage qu’elle est achetée. La
valeur est une réalité sociale et non une réalité individuelle. L’élément commun qui la détermine
est en effet le travail socialement nécessaire qui fait abstraction de toutes les particularités
concrètes des activités productives. De ce fait, la valeur ne se manifeste que lorsque des
marchandises s’affrontent dans l’échange. Dans le procès de travail, le travail concret exprime
les rapports des travailleurs avec l’objet de travail par l’intermédiaire de moyens de production
donnés. Il ne met pas en cause directement les rapports sociaux de production. Tout travail peut
s’analyser comme une certaine activité, génératrice d’une certaine dépense de force de travail.
A ce niveau et à ce niveau seulement, il devient donc possible de rendre commensurables les
deux types de travail différents quant à leur forme. Dans chaque cas, l’énergie humaine qu’il
faut consacrer pour mener à bien une activité donnée est une quantité donnée de travail en
général. Il y a donc un élément comment aux différentes espèces de travail concret, cet élément
comment, c’est le travail abstrait. Le travail abstrait n’est pas directement perceptible. C’est un
concept et non une réalité sensible. Il est lié à la production marchande, car, c’est dans l’échange
que des marchandises qualitativement différentes, provenant de ce fait de formes très diverses
de travail concret, sont comparées les unes avec les autres, donc ramené à un dénominateur
commun. Ainsi lorsque le salaire est défini comme le prix du travail, il s’agit du travail en
général. Théoriquement, le travail abstrait est donc le produit de la force de travail : les deux
concepts sont au même niveau de généralité. Le travail abstrait, seul élément commun à toutes
les marchandises est inséparable du travail concret, car c’est chaque travail concret, effectué
comme tel, qui se réduit en travail abstrait. Les deux forment une unité dialectique, qui
s’exprime dans une autre unité dialectique, celle de la valeur d’usage et de la valeur d’échange
ou valeur. Le travail abstrait se coagule dans la marchandise alors que le travail concret tend à
Dans le capitalisme, parce que les moyens de production sont privés. L’unité dialectique du
travail concret-abstrait reflète la contradiction entre le travail privé et le travail social des
producteurs.
Les marchandises ne peuvent s’échanger que parce qu’en tant que produits du travail, elles ont
Ces distinctions sont difficiles à faire en économie politique car on y confond travail concret et
travail abstrait.
3-3- travail vivant et travail mort
Le travail vivant exprime la dépense effective de la force de travail. Il est dit vivant parce qu’il
transforme l’objet de travail en valeur d’usage. C’est une catégorie essentielle de travail abstrait
puisqu’il est producteur de valeur nouvelle. Le travail vivant a une particularité essentielle que
son existence est brève. Dès qu’il a permis des marchandises, il cesse d’être et devient du travail
mort. Inséparable de la force de travail, dont il est la manifestation immédiate, le travail vivant
existe à la fois de manière instantanée et continue ; instantanée, parce qu’à chaque moment, il
devient du travail mort cristallisé et continue, parce qu’il se déploie pendant toute la durée du
travail. Le travail passé exprime une valeur réalisée, définitive, qui ne peut s’accroître. C’est
pourquoi, dans le procès de valeur, il ne fait que se déplacer : la valeur représentée par le travail
passé, est transférée à la valeur de l’objet produit. Pour Marx, le travail mort type c’est le capital,
car il est la substance des moyens de production sous leur forme spécifique du capitalisme. Le
« Le capital est du travail mort, qui, semblable à un vampire, ne s’anime qu’en suçant le travail
vivant, et sa vie est d’autant plus allègre qu’il en pompe davantage. » (Marx, Travail salarié et
capital)
Le travail productif est celui qui concourt à la création d’objets matériels et qui contribue à la
- l’activité de l’homme,
modifie. Il est un travail qui produit des valeurs d’usage et qui augmente le capital.
L’interdépendance des unités de production entre elles, appelle le développement d’un travail
collectivement productif, pour mettre en valeur le fait qu’il entre dans toutes les productions.
Chez Marx, des activités, telles la recherche, la gestion, aussi décisives qu’elles soient,
de travail indirectement productif, nécessaire à la production mais dont le financement doit être
Dans le mode de production marchand, les rapports de production ne sont pas immédiatement
tangibles. Ils sont voilés, et n’apparaissent qu’en se matérialisant dans les marchandises. Ces
marchandises acquièrent une vie autonome, parce qu’elles semblent dotées de propriétés
suprasensibles ». Dans un mode de production marchand, elles deviennent des puissances qui
paraissent entrer en rapport les unes avec les autres, alors qu’en réalité elles ne peuvent
s’échanger que parce qu’en tant que produits du travail, elles ont coûté une quantité de travail
plus à son producteur, tout comme la statuette africaine, symbolisant une divinité déterminée,
qui se transforme en une puissance redoutable, car elle est devenue une divinité.
transforme en un symbole abstrait et tout puissant de la richesse : c’est elle que l’on convoite et
c’est d’elle que dépend directement la vie matérielle. Incarnation générale de la marchandise,
l’argent apparaît bien comme un fétiche tout puissant, puisqu’il domine les hommes et les
asservit. Pourtant, il n’est qu’un intermédiaire entre des marchandises ayant des valeurs d’usage
différentes.
C’est dans le capitalisme que le fétichisme atteint son plus haut degré, puisque c’est dans ce
mode de production que tout phénomène social tend à prendre la forme marchandise et en
L’aliénation est un processus de dépossession. Marx reçoit ce concept de Hegel et il lui fait
jouer un rôle central dans sa théorie générale de l’humanité et dans son analyse du prolétariat :
celui-ci est le groupe dont l’aliénation est la plus intense et la plus étendue à la fois.
L’ouvrier est aliéné parce que le procès de travail n’est pas sous son contrôle. Le procès de
la nature.
L’ouvrier est aliéné parce que la marchandise qu’il produit ne lui appartient pas, parce qu’il est
soumis à la machine, parce qu’une fois sorti de l’usine, il est tout entier occupé à reproduire sa
On peut analyser plusieurs formes : l’aliénation par l’argent, par le travail, par la religion et par
la politique.
Le travail est une forme d’activité de l’homme en tant qu’être social. Il se présente d’emblée
comme un acte qui se passe entre l’homme et la nature. C’est un acte qui conditionne la vie
matérielle de la société. A ce titre, le travail est une condition absolue de l’existence des sociétés
humaines.
Marx distingue le travail productif ou économique, qui concerne la vie matérielle, et le travail
non économique ou reproductif, qui se rapporte aux autres sphères de la vie sociale. De ce point
de vue, il est évident que le travail ne doit pas être défini principalement comme une création.
C’est d’abord le résultat de la mise en mouvement de cette puissance particulière qu’est la force
de travail. Celle-ci est une catégorie économique et, à ce titre, ne saurait se confondre avec l’être
La force de travail peut être définie comme l’ensemble des aptitudes physiques et intellectuelles
qui doivent être mis en mouvement pour produire des choses utiles (des biens et des services).
travailleur. Elle n’a de sens par conséquent que par rapport et dans le procès de travail. Celui-
s’approprier la nature (production de valeurs d’usage). C’est une structure complexe formée
reconnaître leur interdépendance car la force de travail doit nécessairement être mis en
mouvement pour produire des choses utiles ». C’est l’élément actif de la production car c’est
elle qui met en mouvement les instruments de production dont l’action va transformer les objets
de travail en valeurs d’usage. Elle fait donc partie intégrante des forces productives.
4-1-3- La force de travail marchandise
elle a nécessairement, une valeur d’usage (capacité à fournir un travail donné) et une valeur
d’échange (qui s’exprime en salaire). Dans le capitalisme, d’une part, le procès de travail se
présente comme une consommation productive de force de travail, d’autre part, il revêt deux
aspects interdépendants :
- Du point de vue de la qualité, il est producteur de valeur d’usage (l’activité dépensée est
- Du point de vue de la quantité, il est producteur de valeur (le travail concerné est alors
abstrait)
En régime capitaliste, la valeur de la force de travail est déterminée, comme celle de toutes les
travail social est un temps de travail moyen qui correspond aux conditions de production dans
lesquelles sont fabriquées la plupart des marchandises d’un type donné. En effet, la production
de la force de travail se résout dans la production des producteurs, c’est-à-dire dans leur
formation, leur entretien et leur perpétuation. La valeur de la force de travail va donc se définir
famille.
Si la force de travail est une marchandise, c’est aussi une marchandise particulière, car elle est
inséparable de l’être humain lui-même. Elle comporte donc forcément deux composantes
Etant donné que dans le système capitaliste, la force de travail est devenue une marchandise,
elle est soumise par là même à l’action de la loi de la valeur. C’est en fait la marchandise
fondamentale, celle qui a la propriété de créer plus de valeur qu’elle n’en consomme, c’est-à-
dire celle qui permet au détenteur du capital d’obtenir la plus-value. Le surtravail ou travail
gratuit se résout en plus-value. Il ne donne lieu à aucune rémunération et crée une valeur
bourse délier. C’est le quantum du travail gratuit qui conditionne directement le volume et la
valeur du surproduit. Le surtravail est une catégorie historique, propre aux modes de production
valeur supplémentaire produite par le travail du salarié que le propriétaire des moyens de
entre le montant des recettes et le capital avancé. C’est ce dernier qui a connu une augmentation
de valeur, d’où le terme de plus-value. Elle semble donc être le résultat nécessaire, du
mouvement du capital, l’argent enfante l’argent. A première vue, elle semble prendre naissance
dans l’échange. Le capitaliste s’enrichirait parce qu’il vendrait du les marchandises au-dessus
de leur valeur. En réalité, ce n’est pas dans la circulation du produit qu’il faut rechercher
l’origine de la plus-value, mais bien dans la production. La journée de travail se divise dans
- Pendant la première partie, le salarié produit sous forme de marchandises une valeur
- Pendant la seconde partie, il produit, sous forme de marchandise également, une valeur
de travail.
4-3- les formes de la plus-value
La plus-value absolue est obtenue soit par la prolongation de la journée de travail, soit par
l’intensité du travail.
L’intensité du travail se définit comme la masse de travail abstrait comprimé dans une unité de
temps. Elle est égale de ce fait, à la grandeur de la dépense d’énergie physique et nerveuse
L’échange entre le capitaliste et le salarié ne donne aucune indication sur la longueur effective
de la journée de travail ni sur la dépense d’énergie physique et nerveuse qu’il faudra fournir.
Le droit du vendeur s’oppose au droit de l’acheteur, sous le sceau commun de la loi de l’échange
marchand. Marx écrit dans le livre I du Capital : « Et c’est ainsi que dans l’histoire de la
les limites de la journée de travail. Lutte qui oppose le capitaliste global, c’est-à-dire la classe
La plus-value relative est une forme de plus-value qui apparaît comme le résultat de
productivité provoque une baisse de la valeur des biens de consommation. Il en résulte que la
valeur des moyens de subsistance des salariés, constitués par ces biens, diminue également et
Dans ces conditions, un changement essentiel survient dans les rapports existant dans les deux
parties de la journée de travail ; temps de travail nécessaire et temps de travail supplémentaire.
Alors que la journée de travail reste immuable quant à sa durée, le temps de travail nécessaire
La plus-value relative est ainsi appelée parce qu’elle se définit par rapport à la structure d’une
journée de travail : cette structure se modifie alors que la grandeur totale reste identique.
Aboutissement social de multiples initiatives individuelles, elle profite à tous les capitalistes
puisqu’elle augmente de manière générale le degré d’exploitation ; elle résulte du jeu même des
Conclusion
Hegel introduit une innovation fondamentale en dégageant une science de l’histoire. Pour
Hegel, la réalité historique est une réalisation. En faisant son histoire, l’homme réalise un projet.
La réalité sociale est un mouvement. Chaque moment de l’histoire est une étape du
développement de l’Idée mais ce n’est qu’au terme de l’histoire que l’on pourra en connaître le
contenu.
Tout en conservant une partie de la démarche de Hegel, Marx opère un renversement sur le plan
Pour Marx, « Ce n’est pas la conscience qui détermine la vie, c’est la vie qui détermine la
C’est bien l’analyse des conditions réelles de la vie humaine qui explique la projection par
L’aliénation qui a un sens hégélien spirituelle, est matérielle et sensible chez Marx et c’est ce
qui fait qu’il oriente ses travaux vers l’économie. Cette dialectique matérialiste entraîne une
mise en perspective de la propriété privée des moyens de production et de la division de la
Les hommes travaillent dans des rapports de production et, ces rapports sociaux sont aussi
produits par les hommes. Les rapports sociaux sont intimement liés aux forces de production à
un moment donné. En acquérant de nouvelles forces productives, les hommes changent leur
mode de production et, en changeant le mode de production, ils changent tous les rapports
sociaux. Ce sont les forces productives qui constituent l’élément le plus mobile de la production.
Si Marx parle de forces de production et non simplement de techniques, c’est bien pour
force humaine de travail. Pour Marx, il y a des potentialités contradictoires qui seront
actualisées ou non selon l’usage dominant que la société fera des possibilités techniques c’est-
Marx dit : « Les mêmes hommes qui établissent les rapports sociaux conformément à leur
productivité matérielle produisent les idées, les catégories, conformément à leurs rapports
sociaux. »