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Introduction à l’économie

Manuel de référence : Economie Politique (2007) de Phelps (Prix Nobel 2006).

L’individu est au centre de l’analyse économique


Le problème central : comment fait-on des choix ?
L’économiste ne peut pas faire d’expérience sociale sur un groupe de
personnes comme dans toute science sociale pour tenter de comprendre
comment sont fait ces choix, il va donc réaliser un modèle réduit sur un
individu isolé.
Par exemple en prenant Robinson Crusoé : individu seul qui doit faire des choix
économiques (consommation, loisir, épargne). Chaque choix à un « prix » : par
exemple passer du temps à pêcher pour se nourrir. Il peut tenter pendant 1h
puis abandonner, et il recommence le lendemain et chaque jour ce « prix »
augmente jusqu’à ce qu’il réussisse (il a besoin de se nourrir. On va donc faire
ces choix selon les goûts de chacun, donc le résultat sera différent pour chaque
personne. Ces choix dépendent également de l’île sur laquelle l’individu se
trouve (ressources et climat différents). Nous effectuons tous chaque matin un
classement de nos choix économiques selon leur « prix » (loisir, travail, …).

L’économie ne se réduit pas à l’analyse de l’individu


La société a elle aussi un impact sur ces choix économiques. En effet, chaque
jour, nos choix vont également dépendre de nos rencontres (échanges avec
d’autres personnes). Contrairement à l’époque, où les « équipes » se
résultaient à une famille isolée, aujourd’hui la société permet de former des
équipes qui vont produire quelque chose grâce au fruit de leur collaboration.
On se pose donc plusieurs questions quant à l’intérêt des échanges avec
d’autres individus : pour quels gains échange-t-on ? Pour quels gains produit-on
en équipe ? Comment s’organisent dans la grande majorité des cas, ces
interactions sociales ?

L’économie et la société
L’économie est comme un jeu : la société est une pièce dans laquelle on peut
décider d’entrer ou non. Si on ne rentre pas on se contente de ce qu’on a déjà,
nous sommes à l’abri, en sécurité, mais notre score ne peut pas augmenter. Si
on décide de rentrer, on prend un risque, et cela peut s’avérer payant ou non
(gain ou perte). Nous avons naturellement envie de rentrer dans cette pièce,
pour obtenir un meilleur score à notre jeu, on en ressent une certaine
excitation, mais le résultat n’en reste pas moins incertain. On se pose donc la
question : quel est le bonheur que j’ai à ne pas participer ? (status quo).
Pour que deux individus participent à la société, il faut que l’avantage à vivre en
société pour l’un ne peut être accessible que si l’autre n’a pas moins qu’en
vivant seul : il faut que les deux aient quelque chose à gagner (accroissement
du bonheur). C’est donc la différence qui induit les accroissements de bonheur,
car deux personnes identiques n’ont rien à s’échanger. On peut appeler ça
l’économie naturelle.
L’échange à donc l’avantage de donner accès à de nouveaux produits, ainsi que
de faire profiter les autres de son savoir. Toutes les différences sont donc
sources d’échanges. Également, la coopération a l’avantage d’accroitre pour
tous l’ensemble des possibles : produire en équipe pour de nouveaux produits.
Tout cela implique que l’on fait mieux qu’en vivant isolé (ce que l’on fait seul
étant devenu une référence) et ce, pour tous les membres de la société.
Pour organiser ces échanges, il faut se demander ce que cela va m’apporter et
ce que cela va apporter aux autres : pourquoi faire plus que ce que j’ai besoin ?
Car j’anticipe que quelqu’un peut aussi en avoir besoin, ne sait pas le faire, et
peut me donner en échange quelque chose qui fera plus que compenser ma
peine à faire ces choses inutiles pour moi. Ces choix sont complexes mais
quotidiens : chaque matin on se lève en se demandant « de quoi ai-je besoin
aujourd’hui ? », « comment l’obtenir ? ».
Pour aider à faire ces choix, la société à mis en place des incitations : elle
propose des contrats qui sont des signaux qui vont guider vers les échanges les
plus profitables (par exemple regarder les salaires en sortie de telle filière
d’étude). Ces contrats doivent cependant être respectés et coordonnés, il est
donc nécessaire d’avoir une organisation collective efficace, où certains
vérifient l’exécution de ces contrats (les tricheurs doivent être punis par
exemple).
L’économie a plusieurs grands enjeux : comment allouer les biens ? Comment
allouer les compétences ? Quelles perspectives offrir aux membres d’une
société ? Comment évaluer et modifier ces allocations ? Ce sont évidemment
des enjeux de société (politique), mais aussi, plus simplement, des enjeux au
sein des ménages, des entreprises…

Une économie sociale change les individus


L’organisation d’une société passe par la spécialisation : déconnexion entre
« ce que je mange et ce que je fais ». Par exemple, plutôt que d’à la fois
chasser, pêcher, et cultiver, un individu va n’effectuer qu’une seule tâche
spécialisée au maximum, et à la fin de la journée il aura accès à tous les autres
produits grâce aux échanges : « je sacrifie mon temps à faire quelque chose qui
m’est inutile afin d’obtenir plus de produits qui me seront utiles ». La
complexité de l’économie sociale dépend donc du degré de spécialisation : ce
qu’un individu sait faire mieux que d’autres va devoir y consacrer beaucoup de
leur temps pour obtenir tous les autres produits dont il a besoin. Ainsi, plus il y
consacre de temps plus il a accès à plus de produits. Cette spécialisation
permet donc une utilisation au mieux par chaque individu de ses ressources. La
spécialisation induit également un capital (qui permettra une division du travail
dans le temps) et des échanges (introduction de droits de propriétés). Le
capital c’est donc du travail aggloméré que l’on peut réutiliser de nombreuses
fois (la valeur de ce travail est différée : « ce que je fais aujourd’hui a une valeur
pour n durée »).

Liens avec l’histoire


Le revenu par habitant n’a pas évolué de -1000 jusqu’à la Révolution
Industrielle, où il a littéralement explosé jusqu’à aujourd’hui.

Les 4 arbitrages d’une économie


- Comment (quelle combinaison de ressources) chaque bien sera-t-il produit ?
=> Passage de l’efficience individuelle à l’efficience pour la collectivité.
On s’associe pour former un plus grand résultat collectif plutôt que de faire la
somme des grands résultats individuels (trouver le design optimal de
l’entreprise).
- Quelle quantité de biens (consommation et équipements) produira-t-on ?
=> Coordonner les différents efforts spécialisés des participants.
On doit s’adapter à la demande du marché (déterminer la quantité que l’on va
vendre).
- Quelle sera la rémunération de chaque facteur ?
=> C’est l’arbitrage majeur. Chaque propriétaire de ressources doit être incité
(suffisamment rémunéré) à participer : offrir des gains pour chaque participant
supérieurs à ceux de l’exclusion (autarcie).
Il faut attribuer un prix suffisamment élevé pour effectuer les tâches
demandées à chaque facteur.
- Comment la rémunération de chaque individu sera dépensée ?
=> Définition des droits d’échange.
En donnant une rémunération à ses employés, on part sur le principe que cet
argent finira par me revenir (l’employé effectue un échange avec une personne
intéressée par ce que mon entreprise produit et finira donc par m’acheter un
de mes produits par exemple).

Comment répondre à ces questions ?


« Tout système qui se propose soit, au moyen d’encouragements
extraordinaires, d’attirer vers certaines formes d’industrie une part du capital
de la société plus grande que celle qui s’y porterait ; soit, au moyen de
restrictions extraordinaires, de contraindre une fraction du capital, qui
autrement aurait été employé dans une certaine industrie, à la quitter ; va, en
réalité, à l’encontre du grand dessein qu’il cherche à promouvoir… Un tel
système diminue, au lieu d’accroître, la valeur réelle du produit annuel de sa
terre et de son travail. »
- Adam Smith, 1776, « La Richesse des Nations » (Livre IV).
Donc, marchés libres et concurrentiels  l’intérêt individuel conduit chaque
acteur à tirer le maximum de ses ressources, en se spécialisant au mieux, et
offrir ainsi le plus possible de biens à l’échange pour de satisfaire les aspirations
des autres agents.

L’économie et la politique
L’économie est politique : deux grands modèles s’affrontent.
- La vision libérale :
 « Règles du jeu » : droits et interdits, incitations et récompenses, normes
et conventions. Le principe est donc de voir comment les individus
échangent entre eux, ce que cela leur rapporte, savoir s’ils sont mieux
seuls ou en société.
 Idée fondée sur « l’individualisme » : personne ne peut mieux connaître
que l’individu ses goûts et capacités, et donc ses « conditions de
participation ».
 La politique : garantir l’exécution des contrats, des libertés individuelles
et l’expression des différences, qui sont sources d’échanges.
- La vision socialiste :
 « Planifier » : déterminer les besoins de tous, les capacités globales de
production, et imposer une allocation. Principe : quelle est la personne
arbitraire qui va décider du bonheur individuel (qui sera le même pour
tous) ?
 Idée fondée sur « le collectivisme » : la « société » connaît mieux les
objectifs à atteindre, que chaque personne isolée.
 Séparation du bonheur matériel et du bonheur spirituel : le planificateur
s’occupe de satisfaire le bonheur matériel, l’esprit libre est laissé aux
individus.
 La politique : étatiser l’économie pour produire et distribuer.

Pourquoi ne pas traiter l’économie « socialiste » ?


« Le contrôle économique n’est pas un secteur isolé de la vie humaine, mais le
contrôle des moyens susceptibles de servir à toutes les fins possibles.
Quiconque a le contrôle exclusif de ces moyens est à même de décider quels
sont les résultats qu’on recherche, d’établir une hiérarchie de valeurs, en un
mot, c’est lui qui déterminera quelles croyances et quelles ambitions sont
admissibles. »
« La meilleure chance de bonheur que le monde n’ait jamais entrevue a été
gâchée parce que la passion de l’égalité a détruit l’espoir de la liberté. »
- Friedrich Hayek, 1944, « La route de la servitude ».
Apports et limites de l’approche basée sur l’individualisme
 Naïve, mais simple
 Elle donne une référence
 Les limites du « marché » :
- A-t-on tous les mêmes informations ?
- Peut-on toujours trouver sans coût son partenaire à l’échange ?
- L’imagination, le pouvoir et la rentre… Les vertus et les vices du capitalisme

Les outils : la modélisation mathématique et les statistiques


 Les modèles mathématiques  s’extraire de la complexité du réel pour
se centrer sur l’essentiel
Variables exogènes => modèle => variables endogènes
Exemple : l’entente entre deux personnes sur un marché
 Achat = f (p , X)  moins d’achat si p croît
 Vente = g (p , Y)  plus de vente si p croît
 Achat = Vente  entente entre les acteurs
=> Equilibre offre/demande (cf. chapitre 1 Mankiw)
Si X augmente, le point d’équilibre augmente aussi car l’acheteur peut acheter
plus de quantité donc le vendeur vend plus également (et inversement).

Derrière ce schéma simple peut se cacher des comportements complexes


 Achat = f (p, X) : X peut être un revenu courant, mais également une
anticipation de revenus futurs si on a accès au crédit
 Vente = g (p, Y) : Y peut être une technologie courante, mais également
la valeur des brevets sur des droits futurs
=> Les contrats d’aujourd’hui dépendent de ce que sera demain
Comment prévoir aujourd’hui ces contrats sachant qu’ils dépendent
d’informations sur le futur ?
=> Besoin de statistiques prédictives
Gains individuels et équilibre
« Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que
nous attendons notre dîner, mais du souci qu’ils ont de leurs propres intérêts.
Nous nous adressons, non à des sentiments humanitaires, mais à leur amour
d’eux-mêmes, et ne leur parlons jamais de nos propres besoins, mais de nos
avantages. »
- A. Smith, « La Richesse des Nations » (Livre I).
Comment l’ordre économique peut-il exister dans un monde où chacun ne
s’occupe que de ses intérêts personnels ?
=> Notion d’équilibre économique

L’équilibre économique
 Jeux, stratégies, anticipations et équilibre
- Anticipation et jeux de coordination
- Droits de propriété et sélection de l’équilibre
Chaque jour passé à jouer au jeu, on apprend à anticiper les meilleures
stratégies qui nous permettront d’arriver dans la pièce (les meilleurs choix
permettant d’atteindre les résultats que l’on voulait).
 Le cas classique de l’offre et la demande
- Prix anticipé, excédent et pénurie
- Prix d’équilibre

Le concept d’équilibre
« L’équilibre » signifie que les anticipations sont correctes  les conséquences
des actions entreprises sont conformes aux anticipations.
 Equilibre :
- Les offreurs vendent ce qu’ils avaient anticipés étant donné les prix,
correctement anticipés, de leurs concurrents
- Les consommateurs trouvent ce qu’ils avaient prévus d’acheter, étant
donné leurs revenus, correctement anticipés
 Déséquilibre :
- Certaines anticipations sont erronées
Exemple :
- Un offreur a sous-estimé le prix de ses concurrents
- Il fabrique de la basse qualité
- En pratiquant la politique des prix identiques (ceux que j’observe, i.e.
corrigés de la sous-estimation initiale), tous les acheteurs ont intérêt à
acheter la meilleure qualité
=> Il peut être alors souhaitable de réviser ses plans
 Certains évènements ne sont pas certains : il est alors nécessaire
d’anticiper correctement les chances de réalisation de « plusieurs »
équilibres (cf. diapo)

Equilibre dans la société


 Equilibre d’une société
- Tous les participants sont en équilibre
- Les actes des uns dépendent de ceux des autres  intérêts divergents
et interaction des anticipations
 Comment assurer la coordination ?
- Sur de très grands marchés, ce que décide une personne est d’un poids
négligeable
 L’interaction sociale est simple
- Si peu de participants, alors ce que décide l’un affecte directement les
gains de l’autre
 Forte interaction sociale.

L’équilibre sur un marché : l’offre et la demande


 Hypothèse : la concurrence « pure »
- Grand marché
 Chaque entreprise a une taille insuffisante pour affecter les gains des
autres producteurs
 Jouer une stratégie qui n’a pas d’incidence sur les anticipations des
autres
- Chaque acheteur est conscient que son poids est négligeable pour
influencer la stratégie de fixation des prix
 Demande plus (ou moins) ne fait pas croître (ou baisser) le prix
 Tout le monde paie le même prix

Equilibre et interactions stratégiques


 Hypothèse : la concurrence « pure » n’existe pas  est une « trop »
mauvaise approximation
 Les décisions de chaque entreprise peuvent affecter les gains du
concurrent
 Les acheteurs peuvent prendre des décisions qui affectent les
opportunités des autres acheteurs

Le jeu du marché
 Avec les droits de propriétés et des institutions pour les faire respecter,
les agents peuvent entreprendre, prendre des risques  opter pour les
stratégies les plus rémunératrices
Exemple : se spécialiser pour gagner plus là où on est le plus performant
pour obtenir plus de droits de propriété échangeables  choix élargis
 Pour être à l’équilibre, il est également nécessaire d’anticiper
correctement « sa juste place » dans les échanges
Exemple : travailler la où on se spécialise à hauteur de ce qui est
demandé par le marché (prix et quantité)

Equilibre et sous-optimalité
 Deux parties honnêtes
 Gains importants à collaborer
 Mais, des actions peuvent être cachées
 Gains à tricher
 Equilibre « bas »
 Tout le monde triche car suit son intérêt individuel à tricher
 Nash (1928-2015), Nobel (Eco) + Abel (Math)

Tester et prévoir
 Confronter les modèles aux données
Hypothèses => Prédictions => Tests Empiriques
 Prévoir :
- Prévisions « positives »
- Prévisions « normatives »
- Les prévisions « positives » permettent d’évaluer les gains et les pertes
du changement (nouveaux produits, poste de travail, réforme de société,
environnement international…)
 Problème : Comment construire ces modèles ?

Chapitre 1 : Emploi, chômage, polarisation des emplois et retraites


Section 1 : Comment expliquer les écarts d’effort au travail ? (Emploi)
 Quels ont été les moments forts de notre histoire depuis la 2 ème guerre
mondiale ?
 En Europe, la reconstruction (plan Marshall)
 Aux USA, la nouvelle révolution industrielle, celle des NTIC (Nouvelles
Technologies de l’Information et de la Communication) dans les années
1970
=> Comment nos efforts de travail ont permis d’accompagner ces grands
changements historiques ?

Mesurer l’effort de travail d’une population


 On considère uniquement le travail marchand (les erreurs de mesure
sont faibles)
 On ne considère pas le travail à la maison, le bénévolat, et autres
activités de ce type
 Mesurer le travail effectué par chaque personne (mesure type OCDE) :
H = Total des heures rémunérées / Population agée entre 15-64 ans
* DBnomics : base de données economiques

Groupe 4 : Heures travaillées > 95% des heures travaillées aux US
 Début d’augmentation du temps de travail dans les années 1970-1980 :
vente du premier ordinateur IBM aux USA en 1975.

Comptabilité du consommateur
 Ressources = Dépenses
 Dépenses = p1 x q1 + p2 x q2
 Dépenses – p1 x q1 = p2 x q2
 (Dépenses – p1 x q1) / p2 = q2

 U(q1,q2) = U(q1,(R – p1 x q1) / p2) = U(q1,Q(q1))


 F(x,G(x))
Dérivée
F’1(x,G(x)) + F’2(x,G(x))G’(x)

Robotisation : que prévoient les chercheurs en IA ?

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