Vous êtes sur la page 1sur 2

Ce texte s’intéresse à certaines pratiques permettant de stimuler l’offre de travail.

En effet, il
nous est présenté plusieurs politiques consistant à inciter les agents sans emploi à trouver
un travail pour recevoir en contrepartie une aide financière (aussi appelée « impôt négatif »
ou « crédit d’impôt ») en plus de leur salaire. Ces politiques se présentent sous diverses
formes selon les pays.
Tout d’abord, aux Etats-Unis, l’« Earned Income Tax Credit » (EITC) fut instauré en 1975. Cet
impôt dit négatif est réservé aux foyers aux revenus faibles dont au moins une personne
détient un emploi au sein du foyer. D’après le texte, cet impôt concerne environ un foyer sur
cinq.
Ensuite, le Royaume-Uni a également introduit l’impôt négatif dès la fin des années soixante-
dix, et dernièrement le « Working Families Tax Credit » (WFTC) fut mis en place, toujours
dans le but d’inciter les agents à rejoindre le monde du travail (ce « crédit d’impôt »
nécessite d’avoir des enfants à charge dont le plus jeune a moins de 19 ans et d’avoir au
moins une personne qui travaille au sein du foyer).
Enfin, en France, nous avons depuis 2001 la « Prime Pour l’Emploi » (PPE) qui consiste en un
crédit d’impôt pour une certaine fourchette de revenus (de 0,3 à 1,4 Smic). Cette prime
concerne environ un foyer sur quatre, d’après le texte.
D’autre part, on nous présente également plusieurs expériences dites « naturelles » menées
dans le but de constater l’efficacité de ces politiques selon différents critères (le revenu et la
composition du foyer, par exemple).
Ainsi, une de ces expériences, menée par Eissa et Liebman, s’intéressait à l’impact du « Tax
Reform Act » (TRA) sur le comportement des femmes célibataires, séparées en deux groupes
selon qu’elles aient ou non un enfant à charge. Ils en conclurent que la probabilité de
participer au marché du travail pour les femmes célibataires avec enfant(s) à charge s’est
accrue de 2,4% en moyenne. Ces résultats furent plus tard corroborés par les études de
Meyer et Rosenbaum.
Également, une expérience d’Eissa et Hoynes, portant cette fois-ci sur l’EITC et son impact
sur les couples mariés a mis en avant une relation négative entre cette politique et le taux
d’activité de ces agents. En effet, d’une part l’impôt négatif a entraîné une augmentation du
taux d’activité des hommes, mais également une diminution plus importante de celui des
femmes (+0,2% contre -1,2%). Comme nous l’explique le texte, cet impact négatif se justifie
à la fois par le fait que l’EITC n’est accordé qu’à une certaine tranche de revenus (donc si les
deux agents travaillent, il y a de fortes chances qu’ils ne soient plus éligibles), mais
également par l’effet revenu, qui fait diminuer l’offre de travail. Il est donc résumé que l’EITC
permet d’augmenter le taux d’activité (et le volume d’heures travaillées) des célibataires
dont le revenu les rend éligibles à l’EITC, et fait diminuer le taux d’activité des couples dont
le deuxième salaire rend inéligible à L’EITC.
Le texte mentionne ensuite les « microsimulations », dont le but est d’estimer « les
conséquences de l’impact d’une modification de l’environnement économique à partir d’un
modèle estimé d’offre de travail ». Ces microsimulations ont globalement donné des
résultats similaires aux expériences naturelles, c’est-à-dire une augmentation du taux
d’activité des hommes, ainsi que des femmes dont le conjoint est au chômage, et une
diminution de celui-ci pour les femmes dont le conjoint travaille. Il est cependant noté que
ces variations sont assez faibles, étant donné le fait que pour le WFTC par exemple, celui-ci
entraîne la perte d’autres aides sociales.
Enfin, sont abordés les effets d’une « prime à l’emploi ». Afin d’avoir une idée concrète de
ces effets, une expérience nommée « Self-Sufficiency Project » fut menée pendant 3 ans sur
6000 personnes aux revenus faibles (ne percevant que les minima sociaux depuis au moins
un an), sélectionnées au hasard. Dans cette expérience, ces personnes sont séparées en
deux groupes égaux : le premier perçoit une prime de 500 dollars par mois à la condition de
trouver un travail d’au moins 30h par semaine, le second n’en perçoit pas. Les résultats de
cette expérience ont montré une différence notable du taux d’emploi entre les deux
groupes : les membres du groupe percevant la prime avaient un taux plus élevé sur toute la
période considérée. De plus, Greenwood et Voyer ont souligné l’importance d’être clair et
concis dans l’explication des objectifs et des barèmes de ces politiques afin d’optimiser leur
efficacité, ce qui manque cruellement au PPE, d’après le texte.
Pour conclure, ces différentes expériences ont permis de mettre en avant l’effet positif de
ces politiques sur le taux d’activité des personnes aux revenus faibles, qui sont ainsi
efficacement incitées à travailler pour percevoir ces aides. Il est cependant noté que l’effet
est plus ambigu sur le volume total d’heures travaillées. En effet, comme nous l’avons vu,
l’impôt négatif accroît le taux d’activité des célibataires et des couples dont les deux
membres ne travaillent pas, mais réduit le taux d’activité des femmes dont le conjoint
travaille, par exemple. Finalement, il est expliqué que ces politiques sont particulièrement
efficaces sur les agents aux revenus et à l’éducation faibles, et que ce sont donc eux qu’il
faut cibler.

Vous aimerez peut-être aussi