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Guide de Sécurité Incendie

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l’employer à des fins autres que celles pour lesquelles il lui a été remis.
Les informations contenues dans ce document constituent une base de connaissances générales, mais en aucun cas ne sauraient se substituer à
l’analyse de risques que seul un expert est en mesure de réaliser sur un site particulier afin de définir les mesures de protection nécessaires à ce site.
Sommaire

Sommaire
1 Introduction 8
1.1 L’incendie, une danger constant de potentiel très élevé 9
1.2 Objet du Guide de Sécurité Incendie 11

2 Protection Incendie Intégrale 12


2.1 Préambule 13
2.2 Principes de base 14
2.3 Protection incendie architecturale 17
2.4 Protection incendie technique 18
2.5 Protection incendie organisationnelle 21
2.6 Concept de protection incendie 22
2.7 Investissements pour la sécurité 29

3 Détection des gaz 30


3.1 Préambule 31
3.2 Principes de base 32
3.3 Utilisation de la technologie de détection de gaz 36
3.4 Principes de mesure 37
3.5 Centrale de signalisation et technique des systèmes 43
3.6 Planification 47
3.7 Installation, mise en service et réception 50
3.8 Rentabilité et évaluation du système 51

4 Détection d’incendie 52
4.1 Préambule 53
4.2 Principes de base 55
4.3 Détecteurs d’incendie 62
4.4 Sélection ou choix du détecteur d’incendie approprié 84
4.5 Nombre et positionnement des détecteurs d’incendie 93
4.6 Équipement de contrôle et de signalisation et périphériques 109
4.7 Systèmes de détection linéaire de chaleur 125
4.8 Planification 130
4.9 Centralisateur de Mise en Sécurité Incendie 139
4.10 Installation, mise en service et réception 144
4.11 Rentabilité et évaluation du système 146

5
Guide

5 Alarme et évacuation 150


5.1 Préambule 151
5.2 Principes de base 152
5.3 Transfert d’information de l’alarme 154
5.4 Alarme vocale et évacuation 158
5.5 Planification 168
5.6 Installation et mise en service 172
5.7 Formation aux situations d’urgence 173
5.8 Rentabilité et évaluation du système 175

6 Extinctionautomatique 176
6.1 Préambule 177
6.2 Principes de base 179
6.3 Physique du feu 182
6.4 Systèmes extincteurs à eau 187
6.5 Systèmes d’extinction à mousse 196
6.6 Systèmes d’extinction à poudre 201
6.7 Systèmes d’extinction à gaz 202
6.8 Intégration du système 219
6.9 Maintenance et entretien 224
6.10 Rentabilité et évaluation du système 225

7 Système de supervision de sécurité 226


7.1 Préambule 227
7.2 Principes de base 228
7.3 Fonctionnalité principale 235
7.4 Fonctionnement de l’interface graphique 239
7.5 Systèmes intégrés 242
7.6 Fonctionnement à sécurité intrinsèque 244
7.7 Planification 245
7.8 Installation, mise en service et réception 246
7.9 Rentabilité et évaluation du système 247

8 Maintenance et services 248


8.1 Préambule 249
8.2 Principes de base 250
8.3 Objectifs, structure et impact 251
8.4 Prestations de maintenance 256
8.5 Projets de services 260
8.6 Sélection des services à utiliser 261
8.7 Critères de performances et qualification 263

9 Normes, réglementations et autorités 264


9.1 Préambule 265
9.2 Principes de base 266
9.3 Application des normes 267
9.4 Implications pour l’installation et le fonctionnement des systèmes de
sécurité 271
9.5 Conditions préalables concernant les fournisseurs 272

6 Des systèmes de sécurité incendie


Sommaire

10 Symboles et terminologie 274


10.1 Symboles graphiques des plans de sécurité incendie 275
10.2 Glossaire 277

11 Annexe 288
A.1 Toxicité des gaz d’incendie 289
A.2 Dégagement de chaleur et Pouvoir calorifique 290
A.3 Classes d’incendie 292
A.4 Modes de protection IP 293
A.5 Division en zones des secteurs d’explosion 294
A.6 Classes de protection 295
A.7 Groupes d’explosion et classes de températures 296
A.8 Valeurs relatives aux substances 297
A.9 Organismes de référence en matière de sécurité incendie 298
A.10 Réduction des risques par la protection incendie 299

12 Répertoires 302
B.1 Répertoire des mots 303
B.2 Tableaux 305
B.3 Figures 306
B.4 Notes finales 309

7
Guide

1 Introduction

1.1 L’incendie, un danger constant de potentiel très élevé 9


1.2 Objet du Guide de Sécurité Incendie 11

8 Sécurité Incendie
1.1 L’incendie, une danger constant
de potentiel très élevé

Depuis le Moyen-âge, époque où des Un sinistre dégage environ autant de


cités entières brûlaient, l’humanité a puissance qu’une centrale nucléaire –
beaucoup appris et a fait des efforts ces sinistres peuvent atteindre de plu-
constants pour éviter et contenir les sieurs centaines de MW à quelques
incendies. Ces efforts, cependant, GW. Un feu limité de 3 g de papier à
ont été contrecarrés par des sour- la seconde génère déjà 40 kW et une
ces supplémentaires de mise à feu et hauteur de flamme de 0,8 m.
par une augmentation des charges
En plus de la chaleur, chaque incendie3
calorifiques.
important ou non produit des déchets
Aujourd’hui, presque chaque foyer et toxiques et des gaz de fumées très
chaque société possèdent des PC, des toxiques. Ces gaz contiennent, entre
TV, des lampes halogènes, des machi- autres substances, du monoxyde de
nes à café et autres appareils électri- carbone, de l’acide chlorhydrique
ques, des appareils de chauffage et gazeux, du gaz chlorhydrique, divers
de climatisation, etc. La plupart de composés du soufre, des oxydes
ces appareils comportent une alimen- d’azote (NOx), de l’acide cyanhydrique
tation électrique et d’autres modules gazeux et beaucoup d’autres substan-
électroniques constituant une source ces très toxiques, même du phosgène.
potentielle de mise à feu. Les incen- Les pertes humaines et les dommages
dies peuvent aussi être déclenchés financiers directs ou indirects causés
délibérément. La part des incendies par les gaz de fumées sont donc en
criminels est déjà de 25 à 40 % et conséquence.

Introduction
les chiffres sont en augmentation1.
Dans toute l’Europe, plus de 4000 per-
Ces incendies se répandent en géné-
sonnes meurent chaque année à la suite
ral rapidement et sont extrêmement
d’incendies, la plupart empoisonnées par
difficiles à combattre. En moyenne,
les fumées toxiques. Il est difficile d’éva-
ces incendies coûtent trois fois plus
luer précisément le nombre de blessés,
cher qu’un incendie moyen2.
mais on estime environ 40.000 bles-
Dans notre société opulente actuelle, sés graves et 400.000 blessés légers.
les bâtiments sont meublés de textiles En tout, cela fait presque un million de
de plus en plus luxueux, de tapis, etc. personnes victimes d’incendies chaque
L’emploi de matériaux synthétiques, année, et qui, en partie, souffrent de
économiques, faciles à fabriquer et dommages permanents.
moulés sous pression est en expansion
permanente. En plus de l’augmenta-
tion de la charge calorifique, ces subs-
tances sont souvent très inflammables
et agissent comme des accélérateurs.
Cet effet est bien plus dommageable
qu’une simple charge calorifique.

Sécurité Incendie 9
Guide

Les dépenses occasionnées par les Un incendie peut être fatal pour une
dommages directs liés au feu, en petite société. Selon l’avis des experts7,
Europe de l’Ouest s’élèvent à 0,1 % un sinistre peut avoir des effets ulté-
à 0,3 % du PNB4, ce qui correspond rieurs désastreux :
à environ plus de 15 milliards €5. Les
● pour environ 1/3 des sociétés
dommages indirects induits peu-
sinistrées, les dommages directs
vent être dix fois plus élevés 150 mil-
entraînent un dépôt de bilan
liards €, à comparer à la limite haute
immédiat,
de dépense des foyers de l’Union
Européenne (UE) qui en 2005 est d’en- ● pour environ 1/3 des sociétés
viron 120 milliards €. sinistrées la perte de la clientèle
provoque un dépôt de bilan dans
Les études ont montré que la plus
les trois ans,
grande partie de ces énormes domma-
ges est causée par les fumées et leurs ● pour le 1/3 restant, les sociétés
constituants corrosifs. Les dommages sont vendues ou conduites à
dus aux fumées sont d’environ dix à fusionner,
cent fois plus élevés que ceux dus à
● il arrive cependant que des
l’incendie même6. Environ un tiers de
sociétés se remettent d’un
ces dommages dus aux fumées peut
sinistre, à force de ténacité ou
être imputé à l’acide chlorhydrique
qu’elles commercialisent des
(HCl) dégagé par le feu et qui corrode
produits porteurs.
les installations et les appareils.
Les conséquences d’un incendie mon-
trent que la prévention, la détection et
la planification de mesures d’interven-
tion sont indispensables pour assurer
la pérennité d’une entreprise et sur-
tout la sauvegarde de la vie humaine.

Définition
de la sécurité
Situation dans laquelle
quelqu’un ou quelque chose
n’est exposé à aucun danger,
à aucun risque.

10 Sécurité Incendie
1.2 Objet du Guide de Sécurité Incendie

Le but de la protection incendie est Ce Guide de Sécurité Incendie vous


de sauver dans l’ordre, des personnes, permettra d’évaluer les systèmes de
des biens matériels et l’environnement protection incendie les plus adaptés
(l’ordre de ces deux derniers pouvant à vos besoins de sécurité de manière
être permuté suivant les circonstan- à tirer les meilleurs avantages de la
ces) de ses dangers et de ses effets. solution que vous choisirez.
Les dommages matériels causés par
Sur la base de la réglementation
l’interruption de l’exploitation ou la
Européenne, chaque État a défi-
perte de clientèle doivent aussi être
nit ses propres directives nationales
pris en compte. Une bonne protection
et/ou régionales pour garantir une
repose sur des mesures architectura-
protection incendie suffisante pour
les, techniques et organisationnelles
assurer en priorité la sécurité incendie
adaptées et harmonisées.
des personnes et de l’environnement.
Au contraire de beaucoup d’autres La protection des biens matériels est
investissements, la protection contre principalement dévolue aux compa-
le feu vise à éviter les incendies. gnies d’assurance qui ont rédigé des
La réussite est la plupart du temps directives et règles d’application spé-
non visible, seul les échecs sont cifiques.
médiatisés. La pratique a montré que
La réglementation et les exigences
l’investissement dans un concept de
nationales (lois, arrêtés, règles, direc-
protection bien conçu n’est normale-
tives et normes) ont sans aucune
ment pas plus élevé qu’un investisse-
ambiguïté priorité sur les recomman-
ment dans un concept moins parfait.
dations du présent Guide et doivent

Introduction
Une bonne protection incendie n’est
être prises en compte dans la planifi-
donc pas un investissement à court
cation de la solution retenue pour la
terme, mais une manière d’assurer la
protection incendie.
pérennité d’un établissement, dirigée
et motivée par des raisons économi- En l’absence de préconisations pour
ques. les mesures de protection, ce sujet est
alors de la responsabilité des maîtres
Siemens est depuis longtemps un
d’ouvrage et des planificateurs de sys-
fournisseur présent dans le monde
tèmes de sécurité.
entier pour les systèmes de détection
automatique, d’évacuation et d’extinc- Siemens et l’ex-Cerberus ont mené,
tion ainsi que de systèmes de supervi- pendant des décennies, des recher-
sion de sécurité et autre. Nous nous ches de base et ont élaboré de nom-
attachons avec ce Guide de Sécurité breux documents sur la protection
Incendie à fournir une vue d’ensem- incendie dont la plupart ont été réser-
ble des points les plus importants des vés à un usage interne. Ce Guide de
mesures techniques contre le feu et Sécurité Incendie est basé sur ces
à en montrer les corrélations les plus documents, ainsi que sur les connais-
significatives. sances étendues et l’expérience de
Siemens et de l’ex-Cerberus. Les réfé-
rences ne s’adressent qu’à des docu-
ments disponibles dans le public.

Sécurité Incendie 11
Guide

2 Protection
Incendie
Intégrale

2.1 Préambule 13
2.2 Principes de base 14
2.2.1 Objectif 14
2.2.2 Idée stratégique 14
2.3 Protection incendie architecturale 17
2.4 Protection incendie technique 18
2.4.1 Systèmes de sécurité 18
2.4.2 Systèmes de détection de gaz 18
2.4.3 Systèmes de détection automatique d’incendie 18
2.4.4 Systèmes d’alarme et d’évacuation 19
2.4.5 Voies d’évacuation et Éclairage de sécurité 19
2.4.6 Systèmes de désenfumage 20
2.4.7 Systèmes de lutte contre le feu 20
2.4.8 Systèmes d’extinction 20
2.5 Protection incendie organisationnelle 21
2.6 Concept de protection incendie 22
2.6.1 Contenu et Étendue 22
2.6.2 Analyse du risque 23
2.6.3 Simulation d’incendies et méthodes de calcul 25
2.6.4 Gestion des risques à coût optimisé 26
2.6.5 Protection sur mesure 27
2.7 Investissements pour la sécurité 29

12 Sécurité Incendie
2.1 Préambule

La complexité croissante de notre Comment les différents aspects de


infrastructure rend l’amélioration de la protection incendie agissent-ils
la protection incendie de plus en plus entre eux ?
difficile si on veut, en même temps,
Comment et quelles sont les condi-
garder les dépenses à un niveau
tions limites à respecter ?
acceptable. La protection exige donc
une approche globale. Quelles mesu- Le concept de la protection trouve
res apportent la sécurité la plus élevée des réponses à ces questions, évalue
possible pour un coût optimisé ? les risques et définit un ensemble de
mesures de manière à protéger le
Il faut donc prendre des mesures là
mieux possible un bâtiment.
où elles sont le plus efficaces, com-
parées aux dépenses nécessaires. La protection incendie architectu-
Plus la mesure est appliquée préco- rale et technique est, par principe,
cement dans la chaîne « Prévention extrêmement fiable, au contraire
– Détection – Lutte – Leçons à tirer », de la protection organisationnelle.
meilleure elle est. La défaillance humaine constitue le
risque le plus élevé dans la protection
Les mesures bien établies de pro-
incendie et c’est pourquoi le respect
tection architecturale sont préven-
des mesures organisationnelles doit
tives et ont montré leur efficacité.
être assuré à tout moment.
Malheureusement, des moyens struc-
turaux supplémentaires sont souvent La protection incendie est un investis-
très coûteux. Les possibilités de la sement dans la sauvegarde des vies
protection technique sont multiples, humaines et des biens. Cet investis-

Protection Incendie Intégrale


depuis la détection et la gestion des sement doit être planifié et assuré du
dangers jusqu’à l’évacuation et l’ex- mieux possible.
tinction automatique. Une bonne pla-
nification est primordiale.

Sécurité Incendie 13
Guide

2.2 Principes de base

L’une des caractéristiques de l’homme Aujourd’hui, la structure des bâti-


est sa capacité d’intuition. Intuitif ments est de plus en plus complexe
signifie établir différentes mesures à et l’optimisation croissante rend les
l’avance de manière à ce que leur cor- possibilités réelles d’amélioration à un
rélation finale soit optimale. coût minimal plus difficile.
Les lois de protection, basées sur l’ex- Pouvoir progresser dans ces condi-
périence acquise dans des incendies, tions exige une approche globale,
étaient simples à apprendre et des la Protection Incendie Intégrale.
règles indiquant, par exemple, quel- Ce concept doit garantir qu’un risque
les portes doivent avoir telle résis- est éliminé ou, au moins, réduit au
tance au feu furent ainsi établies. coût le plus bas possible.

2.2.1 Objectif

L’approche de la Protection Incendie moyens financiers doivent-ils être


Intégrale a été définie sur la base de appliqués pour la meilleure protection
cette perspective, celle-ci résultant possible et pour le coût le plus bas
d’un concept global comportant des possible ? Ces questions trouvent leur
mesures ciblées de prévention des meilleure réponse dans une approche
menaces visées le plus économique- globale ou exhaustive concernant le
ment acceptable. Comment et où les système dans son ensemble.

2.2.2 Idée stratégique

La maxime de toute stratégie de pro- car sa croissance est exponentielle.


tection est la chaîne « Prévention – Les incendies détectés de manière pré-
Détection – Lutte – Leçons à tirer». coce ne causent souvent aucun dégât
Les incidents doivent être évités ou seulement très limité. Souvent, un
chaque fois que cela est possible. verre d’eau ou débrancher un appa-
Si un incident se produit cependant, reil suffit à éteindre un début d’in-
il doit être immédiatement identi- cendie. Bien qu’un incendie réel se
fié et une réaction doit être déclen- soit déclenché, on peut le qualifier
chée. Il faut ensuite en tirer les leçons « d’insignifiant » du point de vue
de manière à en éviter d’autres économique.
à l’avenir.
Ce n’est pas seulement la réaction
Éviter complètement un « incen- chimique appelée « combustion » qui
die » serait la solution optimale. est considérée comme un incendie
Malheureusement, ceci est presque créant des dégâts, mais aussi (et sur-
impossible au quotidien, car des incen- tout) le risque pour la vie humaine ou
dies involontaires peuvent se produire la prospérité économique de l’entre-
même si des efforts considérables ont prise. L’objectif premier de la protec-
été déployés. Heureusement, l’incen- tion est donc d’éviter le risque pour
die a une caractéristique très spéciale, l’homme et les risques matériels.

14 Sécurité Incendie
Si l’incendie ne peut plus être évité, La Protection Incendie Intégrale se
ses effets doivent être limités aussi compose de deux parties :
efficacement que possible.
• éviter les incendies produisant
La priorité est là encore la vie et la des dégâts,
santé des êtres humains. La protec- • atténuer les dommages.
tion des biens matériels et de l’envi-
Éviter les incendies est l’objectif de
ronnement vient ensuite.
la protection préventive alors que la
Le second objectif de la protection est lutte contre l’incendie vise à en atté-
donc l’atténuation des dommages. nuer les dommages causés.

2.2.2.1 Éviter les dégâts dus au feu


(Protection incendie préventive)
La protection préventive vise à éviter deuxième approche est donc une
les incendies. En cela, sa démarche obligation,
est double : ● la manifestation économique d’un
incendie doit être évitée. Cela sup-
● l’événement physique « incen-
pose une détection aussi précoce
die » doit être évité, c’est-à-dire
que possible d’une combustion
que toute possibilité de combus-
involontaire pour éviter les dom-
tion involontaire doit être exclue.
mages qui en résultent. Les systè-
Éviter la combustion involontaire
mes de détection automatique des
demande l’élimination et l’isole-

Protection Incendie Intégrale


in-cendies permettent de les déce-
ment des sources de mise à feu
ler à leur début et, donc, d’interve-
et de la charge calorifique ou,
nir rapidement de manière à éviter
en cas de risque d’explosion, des
réellement tout dommage.
gaz explosifs ou des vapeurs (voir
aussi chapitre 6.3 à la page 182. La prévention de la manifestation
La prévention complète contre des est intimement liée à l’atténuation
processus de combustion involon- des dégâts.
taire est cependant irréaliste. La

2.2.2.2 Atténuation des dégâts


(Lutte contre l’incendie)
L’incendie met la vie des personnes en Les pompiers sauvent d’abord les per-
danger. Elles doivent donc être infor- sonnes avant de commencer l’extinc-
mées et invitées à quitter les lieux si tion de l’incendie. Un auto sauvetage
nécessaire (évacuation). Cette éva- efficace accélère donc le début de
cuation par soi même (auto sauve- l’extinction. Il est de ce fait, un point
tage) élimine le risque pour l’individu. essentiel de l’atténuation des dégâts.
Des systèmes de mise en sécurité Si le bâtiment renferme des biens de
peuvent participer à cette évacuation valeur ou si le danger est général, la
d’une manière automatique. C’est le mise en œuvre de systèmes d’évacua-
préalable obligatoire pour commen- tion et d’extinction automatiques est
cer rapidement l’extinction. alors vivement recommandée.

Sécurité Incendie 15
Guide

2.2.2.3 Concept de la Protection Incendie Intégrale

La mise en œuvre de la chaîne


« Prévention – Détection – Lutte –
Leçons à tirer » peut prendre la forme
d’une boucle fermée.

Évaluation de l’événement pour les mesures externes

Concept de protection incendie interne


Évaluation de l’événement pour les mesures internes

Prophylaxie de Prophylaxie Détection Réaction Alarme et Extinction


la protection de la protection évacuation
• Normes • Concept
/directives de protection
• Dévelop. • Infrastructure
Prévention contre

Combustion involontaire Incendie causant des dégâts Atténuation des dommages

Figure 2.1 Concept de la Protection Incendie Intégrale.

Si les dégâts ne peuvent pas être de grande hauteur (IGH), établisse-


évités, on passe à la lutte contre ment recevant du public (ERP) et sites
l’incendie. Il est crucial que la pro- industriels ou chimiques. L’expérience
tection préventive donne une alarme acquise par de tels événements peut
rapide pour limiter la propagation de s’intégrer à la réglementation euro-
l’incendie. péenne voire internationale de la pro-
tection incendie.
Chaque fait doit être évalué. Si son
importance est faible, les mesures à Ceci permet de comprendre le logi-
appliquer se limitent alors à l’entre- gramme du concept de protection
prise. En cas de sinistres majeurs, l’État incendie intégral représenté ci-dessus.
se préoccupe alors d’éviter que de tels Elle renferme tous les aspects de la
sinistres ne se reproduisent, par exem- protection, détaillés dans les sections
ple, incendie dans des immeubles suivantes.

16 Sécurité Incendie
2.3 Protection incendie architecturale

La protection architecturale est une • création de compartiments


mesure préventive. Elle vise à empê- coupe-feu pour contenir la
cher la propagation des incendies. propagation de la fumée et de la
Sa maxime est « diviser pour régner » chaleur,
(divide et impera) Les incendies qui
• étanchéité des conduits et
s’étendent sur une surface limitée
canalisations des installations,
sont faciles et rapides à éteindre alors
que les sinistres provoquent presque • voies d’évacuation sécurisées les
toujours la perte du bâtiment. plus courtes et issues de secours,
Les éléments les plus importants de • isolement des sources de mise
la protection architecturale sont les à feu par rapport aux matériaux
suivants : combustibles,
• accessibilité pour les forces • systèmes de protection contre la
d’intervention, foudre.
• distance de sécurité entre les Fabriquer une porte présentant une
bâtiments et les installations, valeur prédéfinie de résistance au feu
n’est plus un problème et cette porte
• éléments de construction coupe-
conservera probablement cette résis-
feu entre les bâtiments mitoyens,
tance pendant toute la durée de son
• matériaux et éléments de utilisation.
construction difficilement
Mais être sûr que la porte coupe-feu
combustibles,
assurera une fermeture étanche en

Protection Incendie Intégrale


• résistance élevée au feu des cas d’incendie, c’est le défi posé à la
éléments porteurs (piliers et murs gestion de la protection incendie (voir
soutenant des charges), chapitre 2.5, page 1).

Sécurité Incendie 17
Guide

2.4 Protection incendie technique

Les mesures techniques de protection à la sécurité des personnes et à l’atté-


incendie technique se réfèrent à des nuation des dégâts.
équipements et des systèmes servant

2.4.1 Systèmes de sécurité


Une « installation » est l’ensemble de saires à la mise en place d’une instal-
tous les dispositifs en place dans un lation particulière, harmonisés par le
bâtiment et qui agissent collectivement fournisseur du système afin qu’ils agis-
pour atteindre le but fixé au système. sent collectivement sans problème. La
Par exemple, dans les installations de communication entre les détecteurs
détection de gaz, des détecteurs, des et l’appareil de commande, par exem-
appareils de commande et des dispo- ple, doit être coordonnée. Un « pro-
sitifs d’alarme agissent ensemble pour duit » est un dispositif individuel utilisé
donner l’alerte et assurer la protec- dans un système ou une installation.
tion contre les gaz. Un « système » est Les composants d’un système corres-
l’ensemble de tous les produits néces- pondent à un ou plusieurs produits.

2.4.2 Systèmes de détection de gaz


Les systèmes de détection de gaz • l’alerte des forces d’intervention,
détectent les concentrations dange-
• les systèmes de ventilation,
reuses de gaz ou de vapeurs dans l’air
l’alimentation, les pompes,
qui en cas de danger, activent auto-
les moteurs et les vannes.
matiquement :
Le Guide de Sécurité Incendie se
• des appareils d’alarme visuelle
limite explicitement aux gaz et
et acoustique pour alerter les
vapeurs combustibles.
personnes,

2.4.3 Systèmes de détection automatique d’incendie


Les systèmes de détection automa- • déconnecter les systèmes
tique d’incendie permettent une techniques du bâtiment
détection précoce des incendies et (équipements) de l’alimentation
l’activation des commandes prépro- électrique,
grammées suivantes :
• commander les systèmes d’arrêt
• alerter les personnes situées dans technique d’automatisation
les zones de danger, du bâtiment, en particulier
les systèmes de chauffage et
• appeler les forces d’intervention,
de ventilation ainsi que les
• activer les installations pour installations de transport,
limiter la propagation des fumées
• enclencher l’éclairage de sécurité,
et du feu, par ex. fermeture des
portes et des clapets coupe-feu, • activer les systèmes d’évacuation,
• activer les systèmes d’extraction • activer les systèmes fixes
de fumée et de chaleur, d’extinction.

18 Sécurité Incendie
Si le système de détection n’est pas La pratique de la détection d’incendie
automatique, les alarmes sont alors a montré que les alarmes injustifiées
déclenchées manuellement. La pré- discréditent les installations.
sence de personnes pour déclencher
En Europe, environ 90 à 95 % des alar-
l’alarme est une obligation.
mes déclenchées par les systèmes de
Un système non automatique de détec- détection sont des alarmes injustifiées.
tion peut faire partie d’un système Leur importance se comprend mieux
automatique. Cependant, les fonctions quand on parle de 200.000 interven-
de commande activées manuellement tions des pompiers en Allemagne8,
peuvent être identiques à celles des en grande partie pour les motifs
systèmes automatiques. ci-dessus.
Une « alarme injustifiée » est une alarme Les systèmes actuels contribuent à
déclenchée alors qu’il n’y a pas d’incendie. lutter contre ces phénomènes.

2.4.4 Systèmes d’alarme et d’évacuation


L’utilité de la détection d’incendie est En règle générale, les systèmes d’éva-
de déclencher des alarmes. Les forces cuation transmettent des messages
d’intervention et les opérateurs ainsi vocaux automatiques, faciles à com-
que les autres personnes menacées prendre par les occupants du bâti-
dans le bâtiment doivent être alertés. ment. L’expérience montre que ces
Les tâches internationalement attri- messages vocaux sont mieux pris

Protection Incendie Intégrale


buées aux forces d’intervention sont en compte que les signaux sonores,
les suivantes : contribuant ainsi à éviter une panique
générale.
1 - Reconnaissance
Pour éviter ce phénomène, les systè-
2 - Sauvetage
mes d’évacuation permettent de gérer
3 - Extinction au mieux l’évacuation échelonnée.
Les zones directement exposées sont
Plus l’alerte est précoce, plus il est facile
évacuées en premier, ce qui réduit le
pour les personnes concernées de quit-
risque d’engorgement des voies d’éva-
ter la zone de danger de leur propre ini-
cuation.
tiative. Cet auto sauvetage est l’objectif
des systèmes d’évacuation. Ceci dimi- Cette règle d’auto sauvetage ne s’ap-
nue d’autant le temps d’évacuation et plique pas aux personnes à mobilité
permet une extinction plus précoce. réduite ou alitées.

2.4.5 Voies d’évacuation et Éclairage de sécurité


Les voies d’évacuation doivent être Selon les réglementations nationa-
repérées par des pictogrammes et les et locales, les voies d’évacuation,
des marquages de manière à assurer dans les bâtiments élevés, doivent
leur rôle qui est de permettre aux per- être surdimensionnées, surtout si le
sonnes de quitter sans risque le bâti- système ne prévoit pas d’évacuation
ment aussi rapidement que possible. échelonnée.

Sécurité Incendie 19
Guide

L’éclairage de sécurité est allumé dès Des essais ont révélé que les systèmes
que l’éclairage normal cesse et doit pilotes optiques de sécurité à stockage
permettre de trouver à coup sûr les de lumière, accompagnés de repères
voies d’évacuation et les issues de continus de guidage sont supérieurs
secours pour les utiliser. Ces systèmes aux systèmes à éclairage arrière, tant
sont relativement onéreux car ils sont du point de vue du confort subjectif
alimentés par le circuit d’alimenta- que de l’efficacité objective9.
tion de secours et exigent un câblage
séparé.

2.4.6 Systèmes de désenfumage


L’incendie produit des gaz de combus- l’évacuation complète et l’interven-
tion et des fumées. Il peut, pour diver- tion des sapeurs pompiers.
ses raisons, être nécessaire de les
En plus de ces systèmes d’extraction,
extraire à l’aide de systèmes spéciaux
on trouve des systèmes de pressurisa-
et de les évacuer à l’extérieur pour pro-
tion pour un dégagement mécanique
téger la structure du bâtiment dans le
de la fumée. Les systèmes de pressu-
but de maintenir sa capacité de por-
risation sont activés manuellement ou
tance et sa tenue au feu.
automatiquement par des détecteurs
Une autre raison est de ne pas enfumer de fumée ou de chaleur.
les voies d’évacuation pour permettre

2.4.7 Systèmes de lutte contre le feu


Les extincteurs et les installations d’ex- • postes d’appel ou téléphones de
tinction permettant la lutte manuelle secours.
contre l’incendie sont des moyens
Les ascenseurs servant aux sapeurs
pour accélérer et faciliter le travail sur
pompiers et de leurs équipements
place. Ces appareils sont les suivants :
ainsi qu’au sauvetage des personnes
• postes incendie muraux / robinets handicapées doivent répondre à des
d‘incendie armés (RIA), exigences particulières.
• colonnes montantes d’eau pour Des systèmes de communication de
l’extinction (sèches / humides) secours doivent permettre la commu-
nication des pompiers entre eux et
• bouches d’incendie,
avec le personnel du bâtiment.

2.4.8 Systèmes d’extinction


Si le risque est élevé – surtout pour poudre, se répartissant en sous-systè-
des biens de valeur – on peut installer mes différents reposant sur des prin-
un système d’extinction automatique cipes d’extinction spécifiques (voir
qui peut être à gaz, à mousse, à eau, à chapitre 6 à la page 176).

20 Sécurité Incendie
2.5 Protection incendie organisationnelle

Les mesures organisationnelles com- • permis de feu,


prennent toutes les mesures d’orga-
• utilisation correcte d’appareils
nisation du personnel contribuant à la
et de machines,
prévention ou du moins à la limitation
de la propagation de l’incendie. • maintien de l’accessibilité des
voies de communication et
Ces mesures comprennent entre
d’évacuation,
autre :
• suppression des charges
• maintenance normale du bâtiment,
calorifiques mobiles inutiles,
• maintien de l’ordre et de la
• pose de panneaux d’interdiction
propreté,
de fumer et mise en place de
• vérifications opérationnelles zones fumeurs,
périodiques et élimination des
• formation à la lutte contre
défauts,
l’incendie,
• élaboration d’un plan de lutte
• formation à l’évacuation,
contre l’incendie,
• former et équiper les
• instruction du personnel traitant
personnels d’aide à l’évacuation
des sujets suivants :
(connaissance des lieux),
- menaces opérationnelles de
• plan d’intervention des sapeurs
l’incendie,
pompiers,
- équipement de protection

Protection Incendie Intégrale


• accueil et renseignement des
existant,
sapeurs pompiers,
- règles de prévention de
etc.
l’incendie,
- comportement en cas
La protection organisationnelle inclut
d’incendie.
aussi tous les concepts de protection
• surveillance des travaux de contre les incendies volontaires.
maintenance et de réparation,
Les mesures combinées dans le
• contrôle et maintenance, domaine de la protection contre l’in-
préventive des équipements de trusion et du contrôle d’accès ont
protection incendie prouvé leur efficacité.

Sécurité Incendie 21
Guide

2.6 Concept de protection incendie

Le concept de protection incendie est Les autorités s’appuient sur la législa-


la base de toutes les mesures visant tion, tels que :
à améliorer la protection incendie.
• réglementations
Comparé aux mesures individuelles,
de la protection incendie,
indépendantes, un bon concept de
protection incendie apporte plus de • règles de construction,
sécurité pour un coût moindre.
• lois de protection de
De tels concepts sont souvent exigés l’environnement,
par les autorités ou la direction des
• arrêtés sur les risques majeurs,
entreprises.
• dispositions de prévention
des accidents.

2.6.1 Contenu et Étendue

Tout concept complet de protection ● évacuation du bâtiment :


incendie comprend ce qui suit : Quelles mesures faut-il prendre
par exemple alarme vocale, sys-
● description du système : Quels
tème d’évacuation automatique et
en sont la structure, l’installation,
comment les personnes peuvent-
l’état, l’aspect, l’utilisation pré-
elles évacuer le bâtiment en toute
sente et future, les risques… ?
sécurité en cas de panne électri-
● objectifs de la protection : que, par exemple (guidage optique
Quels sont les objectifs à attein- le long des voies d’évacuation) ?
dre ? Qu’est-ce qui est acceptable
● systèmes automatiques et/ou
et avec quelle probabilité ?
manuels d’extinction : Quels
● protection architecturale : systèmes automatiques, fixes
Quels sont les matériaux à utiliser, humides ou secs sont nécessaires ?
pour quel type de construction et Comment l’intervention des pom-
avec quelle étanchéité ? piers est-elle assurée, quels postes
d’extinctions, quels extincteurs
● détection automatique et
manuels, quelles bouches d’incen-
manuelle : Comment peut-on
die sont disponibles pour une inter-
identifier un début d’incendie à un
vention manuelle ?
stade précoce (la plupart du temps
détection automatique ou détec- ● protection organisationnelle :
tion de gaz), comment et par qui Comment l’intervention et la pré-
l’alarme doit-elle être donnée (équi- sence sont-elles commandées,
pement de contrôle et de signalisa- quelles sont les interdictions de
tion, de télétransmission, postes de fumer et les limitations des char-
réception et son traitement) ? ges calorifiques, les mesures pour
retarder l’incendie (par ex. poubel-
les) nécessaires ?

22 Sécurité Incendie
2.6.2 Analyse du risque

Le terme de « risque » exprime le son environnement tridimensionnel.


niveau de danger. L’étendue du risque Les différents résultats doivent être
se calcule en multipliant la probabi- additionnés pour calculer les effets.
lité pour qu’un événement se pro- Le risque est, alors, calculé en multi-
duise par ses effets potentiels. Cette pliant les effets par la probabilité de
probabilité doit être déterminée pour l’événement.
chaque local. Les effets sont tous les
Le tableau ci-dessous indique une
résultats prévisibles d’un événement.
approche possible :
Il s’agit des résultats dans le local et

Probabilité de l’événement (P) Effets (E)


1 = extrêmement improbable 1 = réduits
2 = improbable 2 = moyens Danger pour les personnes
3 = probable 3 = importants et / ou pour les biens
(matériels ou immatériels)
4 = fréquent 4 = très grands
5 = constant 5 = existentiel
Tableau 2.1 Plan de détermination du niveau de danger.

Définition
du risque
Risque = probabilité
On détermine les niveaux de risque

Protection Incendie Intégrale


de l’événement X effets
suivants R = P x E en multipliant
la probabilité de l’événement par
les effets :

Risque (R) Description Priorité Urgence des mesures de protection


16, 20, 25 Risque le plus élevé 1 Immédiates
8, 9, 10, 12, 15 Risque élevé 2 À court terme
4, 5, 6 Risque moyen 3 À moyen terme
2, 3 Faible risque 4 À long terme
1 Risque négligeable 5 Aucune mesure de protection exigée

Tableau 2.2 Niveaux de risque et urgence.

Important : Ce tableau repose sur plusieurs années plus tard (perte de


l’hypothèse que chaque risque à effets la clientèle, voir avant-dernière sec-
moyens ou élevés dot être éliminé ou, tion du chapitre 1.1, page 10). De plus,
au moins, diminué. Les études ont l’expérience indique que des événe-
montré qu’après un sinistre, plus des ments réputés improbables ou même
deux tiers des entreprises concernées « impossibles » peuvent cependant se
risquent de devenir insolvables même produire dans la réalité.

Sécurité Incendie 23
Guide

La planification de la protection se mique, quelle mesure de protection


base sur l’analyse du risque, comme doit être appliquée et comment ? ».
décrit ci-dessus. Sa tâche consiste à La tâche du planificateur est donc très
trouver comment atteindre l’objectif exigeante et exige une qualification
défini pour la protection en partant de premier ordre multidisciplinaire.
d’une utilisation économique optimi-
Enfin, mais ce n’est pas le moindre,
sée des moyens financiers. Le résultat
les autorités compétentes, les com-
est le concept de protection incendie.
pagnies d’assurance et les propriétai-
Les facteurs suivants doivent être pris res des bâtiments doivent juger si les
en compte : mesures préconisées par le concept
de protection permettent d’atteindre
• Lois physiques comme l’évolution
les objectifs définis par la législation.
du feu, la fumée, la propagation
Généralement, cette expertise s’ap-
des flammes, etc,
puie sur les principes suivants :
• Conditions de départ du bâtiment :
• évaluation d’un expert,
structure, géométrie, voies d’éva-
cuation, ventilation, infrastructure • règles et directives en vigueur
(par ex. conduits d’énergie), instal- (souvent insuffisantes dans des
lations, etc, cas spéciaux),
• Conditions limites pour l’exploita- • calculs déterministes (simulations
tion du bâtiment : charge calori- d’incendie, modèles thermodyna-
fique fixe et variable, processus, miques),
organisation du personnel, etc.
• analyses probabilistes (détermina-
Le concept de protection apporte une tion du risque basée sur un calcul
réponse à la question « De manière à de probabilités selon la méthode
dimi-nuer le risque de façon écono- décrite précédemment).

24 Sécurité Incendie
2.6.3 Simulation d’incendies et méthodes de calcul

On utilise aujourd’hui des méthodes La solution choisie peut être rendue


de calcul pour valider des concepts invalide par des changements d’ex-
de protection ciblés qui ne répondent ploitation, même mineurs.
pas aux règles et directives indiquées.
Il faut donc prendre toutes les réser-
Ces méthodes peuvent montrer que
ves nécessaires dans l’application
les mesures préconisées satisfont aux
des modèles de simulation. La seule
objectifs de la protection.
réduction du coût ne doit jamais
Les méthodes de calcul sont, entre être un objectif. De plus, l’emploi de
autres, caractérisées par le fait qu’el- la simulation d’incendie donne des
les procèdent à des simulations d’in- informations supplémentaires dans
cendie en considérant les facteurs les cas limites et les situations non
d’influence suivants : prévues par les règles. L’expérience
montre qu’environ 10 % des deman-
• catégories diverses de substances
des des clients ne sont pas cou-
combustibles,
vertes par les règles et directives
• combinaisons inhabituelles de officielles ou les réglementations
substances combustibles, internes.
• évolution de l’incendie, L’application de la simulation d’incen-
die est, donc, particulièrement recom-
• développement des fumées,
mandée quand on se trouve dans une
• propagation des gaz de combustion, situation non prévue par un ensemble
standardisé de mesures. Les domaines
• gradients locaux de température
suivants, plus précisément, ne sont

Protection Incendie Intégrale


(rayonnement, convection, gaz
pas traités par les normes, ou seule-
chauds).
ment de manière inadéquate :
On a pu constater que certaines per-
● installation : il n’existe pas vrai-
sonnes réalisent des études de simula-
ment de règles d’installation de
tion d’incendie conduisant à considérer
protection incendie, reconnues
que des systèmes de détection auto-
internationalement,
matique d’incendie et d’extraction
des fumées sont suffisants alors que ● protection des objets : il n’existe
les règles et/ou directives exigeraient pas de règles sur la protection
la mise en place de mesures complé- ciblée des objets, alors qu’elles
mentaires telle qu’une installation existent pour la protection des
d’extinction automatique et ce pour locaux,
des raisons de coûts.
● charges calorifiques extraor-
Ces personnes négligent le fait que dinaires : n’étant pas référencés
le calcul de la progression de l’incen- dans les classes de risque conven-
die dépend fortement des conditions tionnelles, une équivalence sera
établies. recherchée.

Sécurité Incendie 25
Guide

2.6.4 Gestion des risques à coût optimisé

La chaîne correcte des mesures est la


suivante :

Prévenir – Détecter – Lutter – Tirer les leçons

La prévention des incendies doit avoir Lorsque leur intervention risque d’être
la toute première priorité. Cependant, trop tardive (par ex. si le bâtiment est
em-pêcher totalement un début l’in- isolé géographiquement), une extinc-
cendie est pratiquement impossible tion automatique trouve son entière
pour des raisons financières. justification.
On en arrive à tolérer un départ invo- Les incendies sont générés par une
lontaire d’incendie pour autant qu’il ou des causes. Selon le risque de pro-
soit détec-té très rapidement par pagation de cet incendie, des mesu-
un système de détection automati- res de prévention, de protection et/ou
que et que sa propagation soit entra- de lutte doivent être prises. Elles par-
vée par des mesures architecturales, ticipent à l’identification d’un danger
techniques ou organisationnelles de spécifique et à définir des règles géné-
manière à garder les effets au niveau rales de précautions pour limiter ou
le plus bas possible (voir section 2.2.2, atténuer les dégâts.
page 14).
Cette approche permet à tous d’enri-
La lutte classique contre l’incendie est chir ses connaissances et d’en tirer les
prise en charge dans la plupart des leçons.
cas par les pompiers. Cependant, elle
peut être automatisée.

26 Sécurité Incendie
2.6.5 Protection sur mesure

Chaque mesure de protection est pré- d’évaluation du risque (évaluation,


cédée d’un concept. Ce concept consi- classification du risque en fonction
dère tous les facteurs d’influence de l’étendue et du niveau de danger,
et doit être élaboré séparément et approximation des coûts induits par la
permet de faire la différence entre des minimisation du risque) et sait quelle
ressources bien et mal investies. approche convient le mieux pour
réduire un risque particulier de la
Les dépenses d’élaboration d’un
manière la plus économique.
concept de protection sont relative-
ment faibles comparées à celles qui Cependant, pour ce qui concerne la
seront investies dans la protection planification dans son ensemble, il ne
incendie. La corrélation et l’influence faut pas oublier que le maillon faible
mutuelle des différentes mesures est l’être humain.
ne sont pas toujours évidentes. Il est
Dans la pratique, la fiabilité de la pro-
donc judicieux de faire appel à un pla-
tection incendie architecturale et
nificateur professionnel car la situa-
technique est souvent plus sûre que
tion d’ensemble dans ce domaine est
les mesures organisationnelles (par
plutôt complexe et peut être simpli-
ex. absence de présence humaine
fiée par une grande expérience.
24h/24h, interdiction de fumer pou-
Le planificateur de la protection vant ne pas toujours être respectée,
emploie une méthode normalisée permis de feu non appliqué, etc).

Protection Incendie Intégrale

Sécurité Incendie 27
Guide

Responsabilité des atteintes aux personnes


100 % 0%
et dommages aux biens

Zones principales à problème :


• Voies d’évacuation (libres, signalisation),
Mesures • Instruction/exercices,
de protection • Organisation du processus,
organisationnelles • Responsabilités,
• Information.

Mesures de protection techniques

Mesures de protection architecturales

0% Fiabilité et niveau de développement 100 %

Figure 2.2 Point faible – la protection incendie organisationnelle.

Un bon concept n’implique pas seu- s’assurer qu’une alarme incendie se


lement une bonne protection incen- déclenche même si le personnel de
die active et architecturale, mais crée nuit n’en recherche pas la cause ou
aussi des fondations solides pour une lorsqu’un feu se propage de manière
protection organisationnelle. incontrôlée à cause d’une porte
coupe-feu non fermée. La défaillance
Le concept doit prévoir des réserves
humaine est un vaste domaine et ne
de sécurité car les mesures individuel-
doit pas conduire à un désastre.
les sont susceptibles d’échouer. Il faut

28 Sécurité Incendie
2.7 Investissements pour la sécurité

Un investissement est un engagement La décision d’appliquer un concept de


financier à long terme. Les investisse- sécurité est par conséquent identique
ments pour la sécurité sont perdus si à celle concernant la maintenance per-
la protection prévue n’a plus les effets manente des solutions installées.
garantis. La sécurité n’est donc pas
Cela ne signifie pas seulement conser-
simplement un ensemble de mesures,
ver la capacité de fonctionnement,
mais est aussi une manière de penser
mais aussi adapter en permanence
visant à une action économique dans
le concept de sécurité aux nouvelles
ce domaine de manière à en tirer les
conditions. L’extension d’un bâtiment,
avantages les plus grands même pour
la division d’un espace ou, même, un
des coûts très bas.
changement d’utilisation des locaux
L’investissement n’est sauvegardé que ou de personnel (vacances du per-
si le concept de sécurité fonctionne sonnel), conditions météorologique,
comme il faut en cas d’urgence. augmentation du risque, nouveau
La maintenance préventive doit garan- processus de fabrication, nouvelle
tir que le système fonctionne sans valeur de stockage ont un impact sur
défaut et que les processus organi- ce concept. Donc, le concept n’est pas
sationnels se déroulent sans entrave. un document figé, établi une fois pour
De ce fait, il est évident que les systè- toutes, mais la base d’une gestion du
mes doivent être équipés d’une auto risque au niveau de l’entreprise qui
surveillance. doit être mise à jour en permanence.
Si l’investissement pour la sécurité de
l’entreprise, qui peut s’élever à quel-

Protection Incendie Intégrale


ques dizaines ou quelques centaines
de milliers d’euros, est inefficace dans
une situation critique, il valait mieux
ne pas investir du tout !

Sécurité Incendie 29
Guide

3 Détection des gaz

3.1 Préambule 31
3.2 Principes de base 32
3.2.1 Gaz 32
3.2.2 Explosion et Protection antidéflagrante 33
3.3 Utilisation de la technologie de détection de gaz 36
3.4 Principes de mesure 37
3.4.1 Capteur semi-conducteur 37
3.4.2 Capteur à réaction catalytique (Pellistor) 38
3.4.3 Capteur électrochimique 39
3.4.4 Capteur opto-acoustique 39
3.4.5 Capteur à absorption d’infrarouges 40
3.4.6 Comparaison des méthodes de détection 41
3.5 Centrale de signalisation et technique des systèmes 43
3.5.1 Topologie des systèmes monotypes 43
3.5.2 Topologie des systèmes hybrides 44
3.5.3 Comparaison de la technologie des systèmes 45
3.5.4 Positionnement des centrales de détection de gaz 45
3.5.5 Intégration dans l’infrastructure du bâtiment 46
3.6 Planification 47
3.6.1 Positionnement vertical des détecteurs 47
3.6.2 Aires de surveillance 49
3.6.3 Étendue de la surveillance 49
3.7 Installation, mise en service et réception 50
3.8 Rentabilité et évaluation du système 51

30 Sécurité Incendie
3.1 Préambule

En fonction de leur composition, les Encore aujourd’hui, les détecteurs de


gaz et les vapeurs combustibles peu- gaz sont raccordés à la centrale de
vent être plus légers ou plus lourds détection de gaz par un câblage en
que l’air. La concentration la plus étoile, mais les systèmes bus récents
élevée peut donc se trouver soit direc- sont de plus en plus utilisés.
tement au point le plus haut, soit au
Les gaz sont répandus plus rapide-
point le plus bas de la pièce, voir en
ment en présence d’un flux d’air que
sous sol si le local n’est pas parfaite-
par sa propre diffusion. Ceci exige un
ment étanche.
positionnement correct des détec-
Comme la quantité d’énergie néces- teurs, de l’expérience et parfois, des
saire pour allumer un gaz explosif est essais in situ.
extrêmement faible, un système de
Les détecteurs de gaz les plus récents
détection de gaz assure qu’il ne peut
sont étalonnés en usine. Mais, cepen-
pas y avoir de mélange combustible-air
dant, l’auto surveillance complète du
explosif, même à des points très expo-
capteur est souvent impossible et il
sés et que la limite inférieure d’explo-
existe pour le capteur un risque d’in-
sibilité (LIE) ne peut pas être atteinte.
toxication, c’est pourquoi leur sensibi-
Pour être sûr qu’il ne deviendra pas lui-
lité doit être vérifiée périodiquement.
même une source d’ignition, le détec-
C’est une obligation après toute fuite
teur de gaz doit être muni des moyens
majeure de gaz.
de protection recommandés pour
les zones présentant un danger La sélection et la planification d’un
d’explosion. système de détection de gaz exige

Détection des gaz


une connaissance exacte de toutes
Les détecteurs de gaz fonctionnent
les conditions ambiantes importan-
selon de nombreux principes diffé-
tes et doit inclure obligatoirement la
rents. Les capteurs semi-conducteurs
maintenance et l’entretien. C’est un
et les pellistors sont moins onéreux à
moyen de s’assurer que les coûts de
l’achat que les capteurs opto-acousti-
maintenance restent à un niveau rai-
ques ou à absorption d’infrarouges.
sonnable et que le système est facile à
Cependant, ils présentent plusieurs
manipuler.
inconvénients du point de vue du
fonctionnement et de la maintenance.
Il existe aussi, pour des emplois spé-
ciaux, l’élément électrochimique dont
le coût de la maintenance est plus
élevé. Le choix du principe de détec-
tion le mieux adapté est décisif pour
le bon comportement du système de
détection de gaz.

Sécurité Incendie 31
Guide

3.2 Principes de base

La détection du gaz vise un des trois répandus qui dépasseraient l’ob-


objectifs suivants : jectif de la présente introduction.
Nous développerons uniquement
• détection de substances toxiques
les gaz et les vapeurs combustibles.
(gaz toxiques),
Les gaz combustibles présentant un
• détection de manque d’oxygène, niveau important de toxicité (par ex.
CO ou ammoniac) n’ont pas été pris
• détection de substances
en compte. Toutes les informations
combustibles (gaz explosifs et
données ici se réfèrent à des gaz et
mélanges de gaz).
à des vapeurs combustibles, même
Pour éviter les dommages, le sys- si cela n’est pas explicitement indi-
tème de détection de gaz doit réagir qué. La détection de gaz est un des
le plus tôt possible et à une concen- éléments importants du concept de
tration encore sans danger. Les gaz la protection. Les explosions de gaz
toxiques et le manque d’oxygène sont désastreuses et provoquent
sont des phénomènes largement fréquemment des incendies.

3.2.1 Gaz

La matière est formée de petites sur l’enveloppe d’électrons. La com-


particules, les atomes. Les atomes position atomique peut donner des
comprennent un noyau chargé positi- métaux, des sels ou des molécules.
vement et une enveloppe d’électrons L’objectif de la détection de gaz est
chargée négativement. L’enveloppe de déceler les molécules dans l’air,
d’électrons détermine les types de c’est-à-dire les molécules sous forme
liaison possibles avec les autres gazeuse.
atomes. La chimie intervient donc

Sublimation

Vaporisation

Resublimation
Condensation
Liquéfaction

Solidification

Figure 3.1 États physiques.

32 Sécurité Incendie
Toutes les substances pures peuvent Elles atteignent leur concentration la
se trouver dans l’un des trois états plus élevée au point le plus haut d’un
physiques (voir Figure 3.1). Plus la local. Les gaz plus lourds que l’air, ce
molécule est légère, plus elle prend qui est la plupart des cas, se diffusent
une forme gazeuse. Les molécules plus lentement et leur concentration
dont le poids moléculaire est inférieur maximale est atteinte au point de plus
à celui de l’air se diffusent très rapi- bas du local.
dement dans une ambiance calme.

3.2.2 Explosion et Protection antidéflagrante

Les gaz et les vapeurs sont physique- males de température et de pression


ment identiques. Néanmoins, dans la (CNTP) et de vapeur pour la partie
pratique, on parle de gaz si la subs- évaporée d’une substance qui, dans
tance est gazeuse aux conditions nor- ces mêmes conditions est un liquide.

Détection des gaz


Vapeurs
Gaz

Liquides

Figure 3.2 Risque d’explosion dû à une fuite de liquide ou à un échappement de gaz.

Les gaz et les vapeurs combustibles Au-dessus de la LSE, elles sont com-
mélangés à l’air peuvent exploser dans bustibles et potentiellement dange-
une certaine plage de concentration. reuses.
La zone d’explosibilité est définie par
De plus, cela s’accompagne, pour la
la limite inférieure et la limite supé-
plupart des substances, d’un effet
rieure d’explosibilité (LIE et LSE).
toxique.
Sous la LIE, la plupart des substances
sont inoffensives.

Sécurité Incendie 33
Guide

100 %
Combustible
Combustion impossible

Pas assez d’oxygène

Combustion

Limite supérieure
d’explosibilité (LSE)

Concentration de gaz
Limite inférieure
d’explosibilité (LIE)

Explosion impossible
Zone d’application
de la détection de gaz Air ambiant

0%

Figure 3.3 Limites d’explosibilité.

Le point éclair est un facteur impor- Pour exploser, le mélange explosif


tant d’évaluation du risque d’explo- combustible-air ne demande qu’une
sion des liquides combustibles. C’est source d’allumage produite par ex.
la température à laquelle la pression par une étincelle, un briquet, un élé-
de vapeur d’un liquide est si haute ment chaud ou une décharge élec-
que la concentration de gaz dépasse trostatique. L’énergie de mise à feu
la limite inférieure d’explosibilité (LIE). nécessaire est très faible (minimale à
Les substances dont le point d’éclair 0,009 mWs pour le sulfure de carbone
se situe environ 20 °C au-dessus de la (CS2) et, par exemple, 0,2 mWs pour
température ambiante la plus élevée les hydrocarbures). Donc, pour le CS2,
prévisible ne forment pas de mélanges l’énergie est d’environ 0,00001 de
explosifs et n’ont pas à être détectées l’énergie émise chaque seconde par
du point de vue du risque d’explo- un téléphone mobile, par exemple !
sion (par ex. le toluène). Cependant,
Pour cette raison, le développement
les capteurs sensibles permettent de
des mélanges de gaz explosifs doit
surveiller les fuites dans des environ-
être empêché quoi qu’il arrive !
nements propres. La détection de gaz
peut ainsi être assimilée à une protec-
tion incendie.

34 Sécurité Incendie
La température d’allumage d’un gaz Le groupe d’explosion définit la zone
correspond à la température la plus d’application à laquelle l’appareil est
basse à laquelle la plupart des mélan- destiné :
ges très inflammables peuvent explo-
● Groupe I : appareils électriques
ser en présence d’une plaque de métal
pour les mines
chauffée. Partant de là, les gaz sont
rangés dans des clas-ses de tempéra- ● Groupe II : appareils électriques
ture T1 à T6 (voir section « Classes de pour les industries de surface pré-
températures » A.7 page 296). sentant des mélanges potentielle-
ment explosifs (zones ATEX).
Les appareils utilisés dans des zones
présentant un risque d’explosion peu- Le groupe II est divisé en sous-grou-
vent être confinés dans des boîtiers pes IIA, IIB et IIC. Ce dernier étant le
suffisamment résistants (enceinte plus strict, exigé pour des gaz comme
étanche aux flammes) ou installés de le sulfure de carbone (CS2), l’hy-
manière à être intrinsèquement sûrs, drogène (H2) ou l’acétylène (C2H2)
c’est-à-dire de telle sorte qu’aucune (voir section « Groupes d’explosion »,
étincelle ne puisse se produire. chapitre A7 page 296).
Il existe beaucoup d’autres construc-
Lors de la sélection du système de
tions, moins fréquentes (voir tableau
détection, il faut s’assurer que ces
de l’annexe « Classes de protection »,
spécifications sont adaptées aux gaz
A.6 page 295 ).
concernés.
Pour l’éthylène, le système doit corres-

Détection des gaz


pondre au moins au sous-groupe IIB.
Pour l’hydrogène ou le sulfure de car-
bone, le système doit satisfaire aux
exigences du sous-groupe IIC.

Sécurité Incendie 35
Guide

3.3 Utilisation de la technologie de détection de gaz

La technologie de détection de gaz Le planificateur « Concept de protec-


doit être appliquée partout où des Tion incendie » (voir chapitre 2.6 page
concentrations gazeuses sont suscep- 22) doit, dans tous les cas, prendre
tibles d’être présente à tout instant, en compte ces risques pour établir un
de manière permanente ou occasion- scénario complet du danger.
nelle. Dans le cas de menaces tem-
Si une alimentation permanente en
poraires, des systèmes portables de
air frais est assurée même en cas de
détection de gaz peuvent aider à assu-
danger (par ex. ventilation redon-
rer la sécurité. Cependant, si le risque
dante) le volume de gaz tolérable peut
est permanent, les installations fixes
augmenter.
sont recommandées.
Les secteurs dans lesquels des gaz et
Il se produit des concentrations dan-
des vapeurs combustibles peuvent
gereuses quand, en cas de fuite, le
apparaître sont fréquemment affec-
contenu d’un réservoir de gaz com-
tés à ce qu’on appelle des ATEX dont
primé suffit pour atteindre la limite
le type détermine la nature du risque.
inférieure d’explosibilité dans une
Voir aussi « Division en zones des sec-
pièce. Même à de faibles concentra-
teurs d’explosion », page annexe A.5
tions, le gaz reste combustible et peut
page 294.
s’enflammer et produire un sinistre.

36 Sécurité Incendie
3.4 Principes de mesure

Au cours des dernières décen- On dispose aujourd’hui de techno-


nies, la technologie de détection logies de détection qui ont fait leurs
de gaz a connu une amélioration preuves et qui sont très fiables dans
constante et s’est perfectionnée. les limites d’utilisation préconisées.

3.4.1 Capteur semi-conducteur

Les capteurs semi-conducteurs se des températures en surface de 300


composent d’un corps en céramique à 400 °C.
d’environ 5 mm de long recouvert
Pour les applications ATEX, la tempé-
d’oxyde de zinc. La résistance électri-
rature en surface du semi-conducteur
que du revêtement change sous l’in-
impose une barrière anti-flammes,
fluence du gaz à détecter. Pour cela,
habituellement sous la forme d’un
le corps en céramique est chauffé par
disque de métal fritté.
une bobine intégrée pour atteindre

Détection des gaz


1 Revêtement semi-conducteur fritté 4 Tension de mesure
2 Bobine chauffante et tension de chauffage 5 Gaz ou vapeur
3 Barrière anti-flammes en métal fritté

Figure 3.4 Principe de fonctionnement d’un capteur semi-conducteur.

Ce principe réagit à toute une série Le secteur d’application du capteur


de gaz, la composition du revêtement semi-conducteur est limité du fait de
de surface ayant une influence sur les ces propriétés. Dans la plupart des
gaz pouvant être détectés et déter- cas, la concentration de gaz n’est pas
minant la sensibilité transversale. déterminée avec assez de précision et
Le capteur semi-conducteur réagit on ne peut exclure les alarmes injusti-
aussi à l’humidité de l’air et aux fluc- fiées du fait de la sensi-bilité transver-
tuations de la température. Le signal sale d’autres gaz.
de mesure change plus ou moins de
manière logarithmique en fonction de
la concentration de gaz.

Sécurité Incendie 37
Guide

3.4.2 Capteur à réaction catalytique (Pellistor)

Le pellistor se compose d’une pastille Quand la température de la bobine


céramique (en forme de perle), d’envi- et du catalyseur augmente, la résis-
ron 2 mm, recouverte d’un catalyseur, tance élec trique augmente aussi.
habituellement du platine. Quand la Ce changement est mesuré à l’aide
température de surface entre 500 et d’une pastille de référence non recou-
600 °C obtenue par la bobine inté- verte, neutre pour les gaz combusti-
grée à la pastille, les gaz combustibles bles, placée dans un deuxième corps
commencent à s’oxyder sur la surface céramique de construction identi-
du pellistor, bien avant leur limite infé- que et chauffé de la même manière.
rieure d’explosibilité. Cette oxydation Le plus souvent, un simple circuit élec-
augmente la température de surface trique (pont de Wheatstone) est utilisé
de la pastille à cause de la chaleur de pour cette mesure.
la réaction et aussi celle de la bobine
de chauffage.

1 Perle de céramique neutre 4 Mesure de la résistance


2 Tension de mesure 5 Gaz ou vapeur
3 Barrière anti-flammes en métal fritté 6 Corps enduit par catalyse

Figure 3.5 Principe de fonctionnement du pellistor.

Les avantages du pellistor, que sont silicone ou des inhibiteurs comme des
la grande précision de sa mesure et gaz chlorés ou à base de plomb.
la possibilité de déterminer exacte-
Une barrière anti-flammes (disque
ment la concentration de gaz, sont
fritté, grille, etc) est obligatoire dans
contrebalancées par des risques d’in-
un environnement explosif.
toxication et d’inhibition du catalyseur
causées par des toxiques comme le

38 Sécurité Incendie
3.4.3 Capteur électrochimique

Le capteur électrochimique est décrit rant électrique ne peut traverser l’élec-


simplement comme une batterie trolyte entre les deux électrodes que
incomplète dont l’électrolyte est com- si un gaz est présent. Le flux du cou-
plété par le gaz entrant à travers une rant est proportionnel à la concentra-
membrane semi-perméable. Le cou- tion de gaz.

1 Cathode
2 Anode
3 Barrière de diffusion
4 Courant de mesure
5 Flux de courant à travers
les molécules de gaz
dissoutes dans l’électrolyte

Figure 3.6 Principe de fonctionnement d’un capteur électrochimique.

Le capteur électrochimique est très Sa durée de vie est déterminée sur-


sensible. Ceci peut, cependant, avoir tout par la température ambiante et
un effet contraire s’il est trop fré- l’humidité. Le coût des capteurs neufs
quemment exposé à des concentra- et de leur remplacement a un impact

Détection des gaz


tions élevées de gaz qui réduisent sa important sur les dépenses de main-
durée de vie. tenance.

3.4.4 Capteur opto-acoustique

Le capteur opto-acoustique utilise la sions de lumière. Ceci est facilement


caractéristique d’oscillation à une fré- détecté sous la forme d’un son à l’aide
quence spécifique des molécules de d’un microphone.
gaz. Quand un gaz est éclairé par une
Le signal généré par le capteur peut
lumière pulsée à une longueur d’onde
être rendu linéaire, c’est-à-dire qu’on
spécifique, il se produit alors, dans la
peut déterminer avec précision la
chambre fermée, une fluctuation de
concentration de gaz.
pression synchronisée avec les impul-

Sécurité Incendie 39
Guide

1 Source de lumière infrarouge 4 Signal de mesure


2 Filtre optique 5 Gaz ou vapeur
3 Barrière de diffusion perméable au gaz 6 Microphone

Figure 3.7 Principe de fonctionnement d’un capteur opto-acoustique.

Le microphone et les autres compo- de vie de ce capteur est donc très


sants sont des appareils simples, sta- longue.
bles, rarement en panne. La durée

3.4.5 Capteur à absorption d’infrarouges

La lumière présentant la même fré- capteur ne détecte plus la même inten-


quence oscillatoire que le gaz à détec- sité lumineuse. Cette atténuation du
ter est absorbée par celui-ci. Cela signal permet la mesure exacte de la
signifie qu’en présence de gaz le photo concentration de gaz.

1 Source de lumière infrarouge 4 Signal de mesure


2 Filtre/empilage optique 5 Gaz ou vapeur
3 Barrière de diffusion perméable au gaz 6 Photocapteur

Figure 3.8 Principe de fonctionnement d’un capteur à absorption d’infrarouges.

Le capteur à absorption ne mesure Cette méthode, qui mesure une très


pas directement un signal propor- faible diminution d’un signal relative-
tionnel à la concentration de gaz, ment grand est plus exposée à des
mais la diminution du signal primaire. effets de dérive à long terme.

40 Sécurité Incendie
3.4.6 Comparaison des méthodes de détection

Le tableau suivant présente une com-


paraison des différentes méthodes de
détection.

Type de capteur Élément Capteur Capteur


Semi-
Pellistor électrochi- opto-acous- à absorption
conducteur
Propriété mique tique d’infrarouges
Plage de détection Ppm - %LIE %LIE Ppm %LIE %LIE
Sélectivité/sensibilité croisée -- ++ + ++ ++
Stabilité par rapport à la dérive + - + ++ ++
Bruit de fond
1% mr 1% mr 5% mr 1% mr 1% mr
Critères de qualité

(seuil inférieur de mesure)


Précision de la mesure -- + ++ ++ ++
Temps de réaction t90 [s] 10 15 - 30 10 - 60 <30 <10
Influence de la température -- + -- ++ ++
Impact de l’humidité -- + + + +
Caractéristiques Logarithmique Linéaire Linéaire Linéaire Linéaire
Intoxication du capteur + -- - ++ ++
Inhibiteurs du capteur - -- - ++ ++
Durée de vie du capteur [années] 1-5 1-3 <1 – 3 5 – 10 5 - 10
Matériels (rapport prestation/prix) ++ + - - -
Coûts

Maintenance
+ - -- ++ ++
(rapport prestation/prix)

mr : Plage de mesure / Measuring range

Détection des gaz


t90 : Temps nécessaire au détecteur pour mesurer 90 % de la concentration réelle de gaz
++ : Très bon
+ : Bon
- : Insuffisant
-- : Très insuffisant

Tableau 3.1 Comparaison des principes des capteurs de gaz.

En résumé, ce tableau permet de rer la détection des gaz combustibles


constater que les capteurs semi- est menacé par une intoxication et
conducteurs ne peuvent être utilisés par des inhibiteurs. Si ces substances
que dans une atmosphère ambiante peuvent être exclues, alors il n’y a pas
constante et si la concentration n’a d’obstacle à son utilisation.
pas à être détaillée. Les alarmes
Le capteur électrochimique est plus
injustifiées dues aux sensibilités croi-
onéreux, surtout pour sa mainte-
sées, ne sont pas complètement à
nance. C’est cependant le meilleur
exclure.
choix du fait de sa sélectivité à détec-
Le capteur pellistor, étant un détec- ter un gaz particulier à de très faibles
teur couramment utilisé pour assu- concentrations.

Sécurité Incendie 41
Guide

Le capteur opto-acoustique a un prin- vie plus longue et des coûts de main-


cipe de fonctionnement plus fin que tenance plus bas.
le capteur à absorption d’infrarouges.
S’il n’est pas possible d’exclure com-
Les deux méthodes sont extrêmement
plètement les toxiques et les inhibi-
bien adaptées à la détection des gaz
teurs, le principe opto-acoustique
et vapeurs combustibles et présentent
ou à absorption d’infrarouges est le
les meilleures propriétés parmi toutes
meilleur.
les options considérées.
En conclusion de ce paragraphe, dans
Cependant, il faut constater que ces
certains cas d’applications spéciales, il
capteurs opto-acoustique et à absorp-
faut parfois mieux renoncer à la mise
tion d’infrarouges ne réagissent qu’aux
en place de détection de gaz, plutôt
hydrocarbures du gaz et ne détectent
que d’avoir des détecteurs non adap-
pas l’hydrogène pur. Leur prix d’achat
tés et qui offrent un faux semblant de
encore assez élevé, mais par contre ce
sécurité.
coût est compensé par une durée de

42 Sécurité Incendie
3.5 Centrale de signalisation et technique des systèmes

Les systèmes de détection de gaz Il est possible avec la plupart des sys-
sont constitués d’un équipement de tèmes, de mixer différents types de
contrôle et de signalisation reliée à détecteurs dans un système.
des détecteurs.

3.5.1 Topologie des systèmes monotypes

La topologie classique du câblage des


systèmes de détection de gaz est en
étoile. Ce type convient parfaitement
aux systèmes compacts.
Le coût du câblage augmente de
manière disproportionnelle quand le
système s’étend.

Centrale de
détection
de gaz

Détection des gaz


Figure 3.9 Centrale de détection
de gaz câblée en étoile.

Le coût du câblage décroît considéra- mais cela complique la localisation


blement si les détecteurs sont montés d’un gaz. Pour cette raison, seuls des
en série (par ex. bus). Ceci peut théo- systèmes adressables sont utilisés
riquement s’effectuer sans adressage, dans la détection de gaz.

Ligne circulaire

Ligne en étoile

Centrale de
détection de gaz

Figure 3.10 Centrale de détection de gaz à bus de détecteurs.

Sécurité Incendie 43
Guide

Le système de câblage de sécurité Si les détecteurs comportent une


intrinsèque le plus élevé, est assuré fonction séparateur, ils sont capables
par les systèmes rebouclés. Les détec- de se découpler d’un segment de ligne
teurs restent en fonction même en en court-circuit tout en restant fonc-
cas de ligne interrompue car la cen- tionnels. Ces systèmes sont beaucoup
trale les interroge dans les deux sens. plus sûrs que les systèmes en étoile.

3.5.2 Topologie des systèmes hybrides

La détection de gaz exige, en général, ressante qui présente quelques pro-


un dispositif beaucoup moins dense blèmes qui ne peuvent être éliminés
de détecteurs que d’autres domaines que si les détecteurs et la conception
d’automatisation relatifs à la sécurité de la détection d’incendie sont harmo-
des bâtiments (par ex. détection d’in- nisés. Les détecteurs de gaz peuvent
cendie) et ces détecteurs doivent pour être raccordés au bus des détecteurs
des rai-sons économiques être rac- d’incendie avec ou sans modules élec-
cordés aux réseaux de ces systèmes. troniques en fonction de la faisabilité
C’est une variante de réseau très inté- technique.

Centrale combinée

Figure 3.11 Centrale de détection de gaz combinée.

Attention : La réglementation locale peut interdire le raccordement des


détecteurs de gaz au système de détection d’incendie. Comme les deux types
de système sont classifiés comme systèmes techniques de sécurité, ces res-
trictions ne sont souvent que simplement d’ordre historique ou réglementaire.

44 Sécurité Incendie
3.5.3 Comparaison de la technologie des systèmes

Le tableau suivant compare les propriétés sélectionnées des types de réseau.

Propriétés Câblage en étoile Câblage bus Câblage hybride


Câblage -- 0 ++
Matériels (rapport
++ + -
prestation/prix)
Maintenance
(rapport prestation/ 0 0 +
prix)
À partir de
Systèmes types Jusqu’à 10 détecteurs De 1 à plusieurs
10 détecteurs
Avantages les plus Câblage Organisation
Simple
importants assez peu coûteux plus facile
Propriétaire, Propriétaire,
Protocoles usuels 4 - 20 mA
détection de gaz détection incendie
Sécurité :
- + ++
surveillance de la ligne

++ : Très bon
+ : Bon
0 : Satisfaisant
- : Insuffisant
-- : Très insuffisant

Tableau 3.2 Comparaison des topologies de câblage.

Détection des gaz


Une comparaison objective des divers données ne sont pas normalisées, car
types de câblage est difficile puisque le constamment développés ces dernières
protocole 4-20 mA n’est pas normé. Les années. Pour cette raison, tous les proto-
caractéristiques de la transmission de coles sont des protocoles propriétaires.

3.5.4 Positionnement des centrales de détection de gaz

La centrale de détection de gaz ou les L’emplacement, pour les systèmes


terminaux de commande doivent être hybrides, est toujours déterminé par
positionnés de manière à respecter les le système de détection d’incendie.
exigences suivantes : Les systèmes de détection d’incendie
les plus récents permettent les mon-
• accès facile et rapide
tages satellites, c’est-à-dire l’utilisa-
• situé hors de la zone ATEX tion de tableaux de commande et de
signalisation décentralisés.
• conditions normale ambiantes de :
Dans ce cas, la position idéale est défi-
- éclairage
nie par les exploitants du système et/
- température
ou par les forces d’intervention.
- humidité
- poussière
- vibrations et charge
mécanique.

Sécurité Incendie 45
Guide

3.5.5 Intégration dans l’infrastructure du bâtiment

Malheureusement, de nombreuses sont signalées sur d’autres systèmes,


centrales de détection de gaz sont tel que par exemple sur les systèmes
encore des appareils autonomes. de supervision de la sécurité.
Ces systèmes devraient être mieux Malgré cette approche générale, ces
intégrés par rapport aux autres mesu- systèmes autonomes devraient dans
res de sécurité du bâtiment. tous les cas être intégrés quelque soit
le fournisseur, ce qui crée une organi-
Les systèmes intégrés sont plus facile-
sation foncièrement optimisée.
ment gérables et les interventions sont
plus sûres car les actions effectuées

Optimisation
Organisation à coût optimisé
grâce à une bonne intégration
du système.

46 Sécurité Incendie
3.6 Planification

Il est essentiel de connaître les condi- La question de savoir si les détecteurs


tions ambiantes pour planifier un sys- de gaz doivent être placés au-dessus
tème de détection de gaz. L’état de du sol ou sous le plafond est traitée
l’environnement doit être enregistré en section 3.6.1 en tenant compte
sur une liste de contrôle concernant les que les gaz et les vapeurs sont trans-
points suivants : portés beaucoup plus rapidement par
les courants d’air que par diffusion
• substances à détecter,
et que la géométrie et l’équipement
• substances prépondérantes/ des lieux, les conditions de tempéra-
associées, ture des machines, la ventilation, etc.
déterminent en fin de compte l’expan-
• manipulation de ces substances :
sion des gaz et des vapeurs en cas de
- D’où proviennent telles ? fuite.
- Comment sont-elles Évaluer la géométrie des lieux et les
transportées, transvasées, conditions ambiantes est souvent
stockées et traitées ? plus important pour la disposition des
détecteurs que de simples délibéra-
• température,
tions sur la densité du gaz.
• humidité,
Le moyen le plus simple de détermi-
• courants d’air naturel ou forcé, ner l’emplacement des détecteurs
est d’utiliser des tubes à essai. Une
• propreté de l’atmosphère (toxiques
petite quantité de gaz est libérée à un
et inhibiteurs pour les capteurs !).
endroit défini. On mesure, à l’aide de

Détection des gaz


Ces informations permettent de déter- ces tubes, les concentrations résul-
miner le type, le nombre et la position tantes de gaz à divers em-placements
des détecteurs. possibles pour les détecteurs.

3.6.1 Positionnement vertical des détecteurs

Les gaz et des vapeurs sont, pour la (selon la composition). Le poids molé-
plupart, plus lourds que l’air et c’est culaire d’un gaz est facile à calculer
pourquoi ils se concentrent surtout au en multipliant ceux des atomes et en
niveau du sol et se propagent en forme les ajoutant selon la formule molécu-
de champignons. laire.
Seuls quelques très rares gaz, comme Exemple, pour l’acétylène (gaz de
l’hydrogène (H2), le méthane (CH4), soudage) C2H2, cela signifie que la
l’ammoniac (NH3) et l’acétylène (C2H2), molécule se compose de 2 atomes de
sont plus légers que l’air. L’air a un poids carbone (C) et de 2 atomes d’hydro-
moléculaire relatif de 28 à 29 g/mole gène (H).

Sécurité Incendie 47
Guide

Selon le tableau ci-contre, le poids


Poids atomique relatif
moléculaire relatif est 2 x 12 (pour 2 Substance / élément
[g/mole]
atomes de carbone) + 2 x 1 (pour 2 Hydrogène (H) 1
atomes d’hydrogène) = 26 g/mole.
Carbone (C) 12
Cela signifie que l’acétylène n’est plus
Azote (N) 14
léger que l’air que de manière insigni-
Oxygène (O) 16
fiante. Si la formule moléculaire d’une
substance ne comporte pas d’indice Tableau 3.3 Poids atomique relatif
de quelques substances importantes.
(par ex. CH4), cela signifie qu’il n’y a
qu’un seul atome de la substance
(dans ce cas le carbone) dans la molé-
cule.

Le diamètre des molécules de gaz est, qu’en cas de fuite, le gaz peut être
au moins, 10 fois plus petit que celui beaucoup plus froid que son environ-
des plus petits aérosols d’incendie. nement à cause de sa détente (expan-
Cela veut dire que les gaz combusti- sion adiabatique). Pour l’acétylène,
bles se propagent, par principe, plus par exemple cela donne en phase ini-
rapidement que les fumées. Ils sont tiale de plus grandes concentrations
souvent sous pression ce qui explique au niveau du sol.

3.6.1.1 Gaz plus légers que l’air

Les détecteurs de gaz doivent être Les faux plafonds sont des zones à
installés au point le plus haut du prendre particulièrement extrême-
local pour une meilleure efficacité. ment dange-reux car le gaz peut s’y
La couche d’air chaud, connue dans accumuler sans qu’on s’en aperçoive,
le cadre de la planification des détec- surtout dans le cas de petites fuites.
teurs automatiques de fumée, n’est Au contraire de la fumée, même de
pas une barrière pour les gaz. petites fissures laissent passer le gaz
dans le faux-plafond.

3.6.1.2 Gaz plus lourds que l’air

Les détecteurs doivent être placés nent pas de charges combustibles.


au-dessus du sol. Cependant, il ne Le gaz, par principe, s’écoule vers le
doit pas être placé à moins de 30 cm point le plus bas, c’est-à-dire dans le
environ du sol si celui-ci à des risques faux-plancher.
d’être éclaboussé lors de travaux de
Dans tous les cas, il faut porter une
nettoyage (humidification et salissure
attention particulière à ce que le
de la barrière anti-flammes).
détecteur puisse toujours être accessi-
D’autre part, les faux planchers doi- ble aux outils nécessaires à son entre-
vent toujours être surveillés même tien.
s’ils ne constituent pas ou ne contien-

48 Sécurité Incendie
3.6.2 Aires de surveillance

Pour les gaz légers, chaque détec- Pour les gaz plus lourds que l’air, l’aire
teur peut surveiller une aire de sur- de surveillance maximale est de 40 m2
veillance pouvant atteindre 60 m2 ou par détecteur.
80 m2 pour des locaux de plus de 3 m
de hauteur.

3.6.3 Étendue de la surveillance

Les risques doivent être analysés. Les locaux comportant des raccorde-
Même une simple station de char- ments non étanches avec des cana-
geurs de batterie d’élévateurs peut lisations qui transportent les gaz
être à l’origine d’une explosion de gaz combustibles ou les liquides doivent
combustible ; elle doit être surveillée. aussi être surveillés, sauf en cas de
Il est souvent difficile de prévoir où le garantie suffisante offerte par les four-
gaz s’échappera exactement dans le nisseurs de ces différents réseaux.
local, ce qui nécessite que les détec-
L’emploi d’un système de détection de
teurs soient répartis régulièrement
gaz ultrasensible permet de surveiller
sur toute la surface.
la fuite éventuelle de liquides com-
Si le risque, dans une plus grande bustibles en décelant la phase vape
pièce, est limité à un endroit, la sur- ur. Ceci facilite la protection incendie
veillance d’objet peut alors remplacer pour des liquides qui, dans les condi-
la surveillance totale. Cependant, il tions ambiantes normales, ne forment

Détection des gaz


faut s’assurer qu’en cas de modification pas de mélange gaz combustible-air
du système, le dispositif de détection explosif à point d’éclair élevé.
de gaz sera adapté en conséquence.
On peut dire, concernant la disposi-
Dans le cadre d’une surveillance d’ob- tion des détecteurs, ne devrait pas
jet on installe les détecteurs direc- être effectuée par un novice qui peut
tement au-dessus des équipements être rapidement submergé par cette
et non au plafond. Cela permet une tâche et par les différents facteurs y
détection précoce et la dilution du gaz afférant. Il est essentiel d’avoir recours
combustible dans le volume du local. à un spécialiste.
Pour être sûr que le gaz atteigne bien
le détecteur, des collecteurs peuvent
être placés directement au-dessus de Organisation
la conduite de gaz ou de la machine. Une détection de gaz fiable
grâce à une planification
correcte.

Sécurité Incendie 49
Guide

3.7 Installation, mise en service et réception

Aujourd’hui, l’étalonnage des détec- à détecter. Ceci permet de tester le


teurs à la mise en service peut être détecteur d’une manière simulée par
souvent omis car ils sont étalonnés la table de conversion, pour une logis-
en usine. Par contre la maintenance tique moins importante. Par contre
périodique exige un réétalonnage cela entraîne une moins bonne certi-
devant être effectuée par un spécia- tude de calibrage
liste à l’aide d’outils appropriés.
Après un échappement de gaz, tous
Le principe de maintenance et d’éta- les capteurs doivent être vérifiés.
lonnage à deux techniciens coûte plus En plus du risque de toxiques pour le
cher à long terme. catalyseur, il existe un risque de sur-
charge des capteurs. Cette vérification
Il existe deux méthodes d’étalonnage
n’est pas nécessaire pour les détec-
présentant chacune des avantages et
teurs infrarouges.
des inconvénients.
La fiabilité du système de détection
Soit on étalonne à partir de gaz
de gaz est vitale. La sélection du four-
cibles que le détecteur doit détecter.
nisseur ainsi que la qualité des servi-
Ceci permet de s’assurer que le détec-
ces sont importantes. La détection de
teur détecte vraiment la concentra-
gaz, de la planification de l’installation
tion pour lequel il doit réagir, par
à sa maintenance, est une question de
contre cela nécessite une logistique
confiance.
importante.
Soit à partir d’un gaz étalon spécifi-
que avec des facteurs de compensa-
tion pour correspondre au gaz cible

50 Sécurité Incendie
3.8 Rentabilité et évaluation du système

Toute planification doit commencer La maintenance, les essais, l’étalon-


par une analyse soigneuse de la situa- nage régulier et le remplacement
tion et des exigences. Elle définit la des capteurs sont essentiels pour
technologie des capteurs à appliquer. une bonne efficacité de la détection
Le système de détection de gaz ne de gaz. Le fournisseur doit être en
fonctionnera correctement qu’avec capable d’effectuer la totalité de ces
cette technologie et les coûts de prestations. Il est important que le
maintenance resteront ainsi raison- remplacement des capteurs soit bien
nables. Les offres d’autres technolo- documenté dans le contrat de main-
gies ne seront prises en compte que tenance.
si elles démontrent clairement leur
Si dans un environnement spécifique
supériorité de fonctionnement tout
le fournisseur, n’est pas en mesure
en conservant les coûts de mainte-
d’évaluer la durée de vie des capteurs,
nance à un niveau raisonnable.
il doit remettre à son client une indi-
Les sensibilités croisées sont parfois cation de l’ensemble des coûts pour
les bienvenues, mais sont souvent une le matériel, la durée de vie, le type de
grande nuisance pour la détection de capteur, l’intervalle entre les calibra-
gaz. Par conséquent, il convient d’éli- tions.
miner ce problème par des mesures
Le mot « Gaz » pouvant être assimilé
architecturales, par exemple par la
à risque majeur, le fournisseur doit
pose d’une cloison.
aider autant que faire ce peut le client
La mise en place correcte du réseau en assurant un service et une mainte-
qui ne doit pas être négligée, est déci- nance de qualité.

Détection des gaz


sive pour les coûts d’installation ainsi
que pour les extensions futures.
La modularité d’un système est sou-
vent payante parce qu’elle permet
d’ajouter facilement des détecteurs
ou de modifier leur emplacement.

Sécurité Incendie 51
Guide

4 Détection d’incendie

4.1 Préambule 53
4.2 Principes de base 55
4.2.1 Causes de l’incendie / Triangle du feu 55
4.2.2 Déroulement du feu / Courbe du feu 56
4.2.3 Grandeurs caractéristiques du feu 57
4.2.4 Types de feu 59
4.2.5 Système de détection d’incendie 60
4.3 Détecteurs d’incendie 62
4.3.1 Principes de détection 62
4.3.2 Fiabilité de la détection 74
4.3.3 Topologies des réseaux de détecteurs 82
4.4 Sélection ou choix du détecteur d’incendie approprié 84
4.4.1 Prise en compte du type de feu 84
4.4.2 Prise en compte de la hauteur du local 87
4.4.3 Prise en compte des conditions ambiantes 87
4.4.4 Prise en compte des principaux phénomènes perturbateurs 88
4.4.5 Détecteurs d’incendie destinées aux zones à atmosphère explosive 88
4.4.6 Résumé 89
4.5 Nombre et positionnement des détecteurs d’incendie 93
4.5.1 Principes de base 93
4.5.2 Déclencheurs manuels d’alarme 95
4.5.3 Détecteurs ponctuels de fumée 95
4.5.4 Détecteurs ponctuels de chaleur 97
4.5.5 Détecteurs linéaires de fumée 98
4.5.6 Détecteurs de fumée multiponctuels 100
4.5.7 Détecteurs de flammes 106

52 Sécurité Incendie
4.6 Équipement de contrôle et de signalisation et périphériques 109
4.6.1 Équipement de contrôle et de signalisation - ECS 110
4.6.2 Périphériques 113
4.6.3 Mise en service 118
4.6.4 Choix de l’équipement de contrôle et de signalisation adéquat 124
4.7 Systèmes de détection linéaire de chaleur 125
4.7.1 Principes de détection 126
4.7.2 Sélection du système approprié 129
4.8 Planification 130
4.8.1 Planification générale du système de détection 130
4.8.2 Planification spécifique du système de détection 133
4.9 Centralisateur de Mise en Sécurité Incendie 139
4.10 Installation, mise en service et réception 144
4.10.1 Installation 144
4.10.2 Mise en service 145
4.10.3 Réception 145
4.11 Rentabilité et évaluation du système 146
4.11.1 Éléments constitutifs du coût réel d’un système 146
4.11.2 Durée de vie 146
4.11.3 Extensions et modernisation 148
4.11.4 Alarmes injustifiées 148
4.11.5 Conclusion 149

Détection d’incendie
4.1 Préambule

La tâche d’un système de détection Il est crucial, lors de la planification,


automatique d’incendie (SDI) consiste de la programmation et du position-
à détecter et signaler la naissance d’un nement des détecteurs d’incendie,
incendie ainsi qu’alerter les personnes de considérer, en plus du risque réel
en danger et les forces d’intervention. principal, le type prévisible de feu en
Elles peuvent asservir à activer les dis- phase initiale, la hauteur du local, les
positifs de protection contre l’incen- conditions ambiantes telles que les
die d’une manière préprogrammée. changements d’air et les phénomè-
Les systèmes récents sont capables de nes perturbateurs éventuels. Dans les
minimiser les dégâts possibles et d’ex- zones à risque élevé, les détecteurs
clure complètement les alarmes injus- multicritères à traitement moderne
tifiées. des signaux sont de plus en plus uti-
lisés. Dans les zones à risque moyen
Un système de détection d’incen-
ou faible, des détecteurs opti-ques de
die se compose d’un équipement de
fumée à traitement conventionnel des
contrôle et de signalisation, de péri-
signaux (algorithme) sont habituelle-
phériques tels que des détecteurs et
ment installés.
des contacts, ainsi que de dispositifs
d’alarme et de commande activés par
la centrale.

Sécurité Incendie 53
Guide

Les détecteurs d’incendie actuels Une mise en réseau et un paramé-


permettent une configuration exacte trage très souples facilitent les exten-
de leur comportement satisfaisant sions ultérieures et l’adaptation de la
aux conditions environnementales réponse du système à un changement
et aux principaux phénomènes per- d’exigences du client.
turbateurs. Un détecteur d’incendie
La disponibilité du système de détec-
dans une salle d’hôpital doit réagir
tion d’incendie est primordiale et
de manière complètement diffé-
c’est pourquoi une alimentation et
rente d’un détecteur placé dans une
un fonctionnement de secours sont
fonderie.
des points obligatoires permettant
Il faut, quand on place les détecteurs, l’alarme même en cas de panne d’un
s’assurer que les grandeurs caractéris- module ou d’alimentation électrique.
tiques d’un incendie (fumée, chaleur,
Pour des raisons économiques, la
rayonnement, gaz) y parviendront
technologie du système de détection
en tenant compte de la structure du
est choisie en fonction des exigen-
plafond (par ex. poutrelles, toiture
ces et des risques spécifiques. Pour un
spéciale ou formes de plafond), au
immeuble de bureaux, un système de
compartimentage, aux alcôves, aux
détection d’incendie comportant des
mobiliers, aux installations diverses,
déclencheurs manuels d’alarme et des
aux équipements et aux marchandi-
détecteurs optiques de fumée suffit,
ses entreposées.
mais dans le cas d’installations indus-
Dans les locaux présentant des phé- trielles ou de produits chimiques,
nomènes perturbateurs importants, il faut alors obligatoirement appliquer
la disposition idéale des détecteurs une technologie plus adaptée.
d’incendie à une importance primor-
Une gamme complète de produits,
diale. Même de petits changements
des détecteurs fiables de technolo-
d’emplacement des détecteurs, peu-
gie multicritères, une grande sou-
vent améliorer considérablement la
plesse d’exploitation, une logique de
protection contre les effets pertur-
l’équipement de contrôle et de signa-
bateurs sans nuire à la fiabilité de la
lisation et sa connexion au système
détection.
de supervision sont des paramètres à
Le choix de l’équipement de contrôle prendre en compte pour la planifica-
et de signalisation doit tenir compte de tion du système de détection automa-
sa convivialité d’utilisation, du niveau tique d’incendie.
de souplesse d’exploitation, et de sa
sécurité intrinsèque. Cet équipement
est le point d’interaction entre les
exploitants et le système et doit per- Optimisation
mettre un traitement facile et intuitif
Minimiser les dégâts
des alarmes et des dérangements.
par une détection fiable
et précoce et immunité
aux éléments perturbateurs.

54 Sécurité Incendie
4.2 Principes de base

La connaissance de la phase initiale • déroulement de l’incendie -


de l’incendie et de son développe- Courbe du feu,
ment est décisive pour la prévention
• grandeurs caractéristiques du feu,
et la lutte. Pour garantir une détec-
tion fiable et précoce d’un incendie, • types de feu.
il est tout aussi important de se fami-
La Section 4.2.5 traite de la configu-
liariser avec les grandeurs caractéristi-
ration du système de détection d’in-
ques du feu et de ses types possibles.
cendie et des aspects en prendre en
Les quatre points suivants seront trai-
compte pour sa planification et sa
tés ensuite en détail :
mise en œuvre.
• Causes de l’incendie -
Triangle du feu,

4.2.1 Causes de l’incendie / Triangle du feu

Pour qu’un incendie se déclare, il faut d’allumage sont multiples, telles une
un matériau combustible (combusti- décharge électrostatique ou électri-
ble), un comburant (habituellement que (foudre), un court-circuit, une
l’oxygène) et une source d’énergie étincelle (briquet ou soudure), une
d’allumage. surface chaude (ampoule électrique,
appareil de chauffage, etc), une expo-
Notre environnement est, en grande
sition directe à une flamme nue ou

Détection d’incendie
partie, constitué de matériaux com-
à un faisceau de lumière, pour n’en
bustibles et d’air dont l’oxygène est
citer que quelques unes parmi les plus
pratiquement disponible partout.
représentatives. L’incendie déclaré
L’énergie d’allumage est la force déter-
fournit l’énergie nécessaire au main-
minante de déclenchement de la
tient du processus de combustion.
combustion. Les sources d’énergie

Oxygène Chaleur

Comburant

Figure 4.1 Le triangle du feu.

L’incendie résulte donc de l’interac-


tion d’un combustible, de l’oxygène et
de la chaleur (énergie). Sécurité Incendie 55
Guide

4.2.2 Déroulement du feu / Courbe du feu

Normalement un feu se déroule plus initiale, le déroulement de la combus-


ou moins rapidement en fonction tion est largement déterminé par
du matériau combustible, à l’excep- l’énergie disponible. Un feu ouvert,
tion des processus de type explosion. en particulier, dégage une quantité
Comme le combustible et l’oxygène d’énergie produisant une croissance
sont présents en suffisance en phase exponentielle du feu.

Saut de feu

Figure 4.2 Déroulement typique d’un feu appelé courbe du feu.

Comme le montre la Figure 4.2, la plu- pondant à un processus de com-


part des feux traversent différentes bustion assez complet car il y a
phases décrites ci-dessous : assez d’énergie et une grosse pro-
duction de CO2,
● stade précoce/pyrolyse : le feu
peut, à son début, être éteint avec ● saut de feu (flash over) : la tran-
quelques décilitres d’eau « moyens sition entre le feu ouvert et l’em-
improvisés ». Il s’en dégage des brasement total est appelée saut
aérosols invisibles et peu de fumée de feu. Il s’agit d’une propagation
visible, explosive du feu qui se produit
exactement au moment où les
● phase du feu couvant : le feu
gaz et les aérosols dégagés dans le
peut être éteint à l’aide d’un
local lors des phases précédentes
extincteur ou d’un agent simi-
s’embrasent,
laire « moyens organisés ». Il s’en
dégage une fumée visible, par- ● embrasement total : le feu a
tiellement dense et la combus- atteint les infrastructures du bâti-
tion étant incomplète une grande ment. Dans la plupart des cas, le
quantité de CO (gaz toxique) est bâtiment ou le secteur coupe-feu
produite durant cette phase, ne peut plus être sauvé de l’in-
cendie et les pompiers concen-
● phase du feu ouvert : le feu
trent leurs efforts à la protection
doit être combattu par les pom-
des immeubles et des secteurs
piers « moyens lourds ». Cette
voisins.
phase appelée feu ouvert corres-

56 Sécurité Incendie
La détection d’incendie doit se faire le réagir plus rapidement pour le maî-
plus tôt possible pour que l’interven- triser : Généralement, les dégâts ne
tion démarre avant le flash over. Les peuvent être contenus qu’à l’aide d’un
débuts d’incendie doivent donc être système d’extinction automati-que.
détectés à un stade précoce ou durant D’autres solutions, comme des mesu-
la phase du feu couvant au plus tard res architecturales, permettent de
pour que l’intervention dispose d’as- ralentir la propagation du feu et donc
sez de temps. Le problème est que de retarder son développement.
le stade précoce et la phase du feu
En conclusion, plus un incendie est
couvant peuvent être d’intensité et
détecté de manière précoce, plus long
de durées notablement différentes.
est le temps disponible pour sa mise
Certains feux peuvent continuer à
sous contrôle et moins important sont
couver pendant des heures, voire des
les dégâts.
jours avant qu’un feu ouvert ne se
produise.
Les hydrocarbures ne présentent pas
de phase de feu couvant, car ils déve-
loppent aussitôt des flammes. Il faut

4.2.3 Grandeurs caractéristiques du feu

Ce sont des grandeurs physiques gie dans l’environnement) et comme

Détection d’incendie
sujettes à un changement mesurable une transformation de la matière.
pendant le déroulement du feu (par Cette dernière génère, en fonction
ex. augmentation de température, des celles présentes sur le lieu de l’in-
obscurcissement de la lumière ou cendie, des produits dans un état phy-
flammes). sique quelconque, toxique ou non.
Les processus de combustion des La figure suivante montre les phéno-
matériaux peuvent être perçus, en mènes concomitants d’un feu associés
principe, comme une transformation à leurs grandeurs physiques (entre
énergétique (dégagement d’éner- parenthèses).

Sécurité Incendie 57
Guide

Périodique Visible
Ultraviolets Infrarouges Liquides
(son) (fumée)

Redressé Non ordonné Lumière Solides Gazeux Invisible


(flux) (chaleur) visible (cendres) (CO2, CO…) (aérosols)

Ordonné Colloïdal

Mouvement
moléculaire

Conduction, Produits de combus- Produits de


Rayonnement
convection tion non volatiles combustion volatiles

Effets postérieurs Produits

Transformation Transformation
énergétique de la matière

Figure 4.3 Représentation schématique des grandeurs caractéristiques d’un feu.

La transformation énergétique dégage et, donc, de l’oxygène est guidé vers


de l’énergie par rayonnement et par le foyer de l’incendie. Ces processus
convection. La gamme de rayonne- peuvent aussi créer des fluctuations
ment dégagé pendant un feu peut périodiques perçues comme un bruit
être répartie, par sa longueur d’ondes, dans certaines gammes de fréquence
en ultraviolets (UV), en lumière visible (par ex. le crépitement typique du
et en infrarouges (IR). Le dégagement feu).
d’énergie par convection s’effectue
La transformation de la matière est
essentiellement à travers l’air am-
caractérisée par diverses réactions
biant. L’énergie cinétique des molé-
chimiques qui se produisent au niveau
cules d’air augmente d’abord et élève
du foyer de l’incendie en fonction des
la température. L’expansion associée
substances en présence.
provoque un flux d’air dirigé vers le
haut, qui combiné à de l’air plus frais

58 Sécurité Incendie
Les produits liquides ou solides de la fines en suspension solides ou liqui-
conversion restent dans le foyer (par des dispersées qui se mélangent à l’air
ex. cendres) ou sont dispersés dans ambiant. Les produits de la conver-
l’environnement. Dans le dernier cas, sion gazeuse se répandent toujours
ils constituent ce qu’on appelle des dans l’air.
aérosols, sous forme de matières

4.2.4 Types de feu

Les grandeurs caractéristiques diffè- selon qu’il s’agit d’un feu couvant ou
rent en termes de type et d’intensité d’un feu ouvert.

Type de feu Feu couvant


Feu ouvert (avec flammes)
(sans flammes)
Propriétés Décomposition par Matières solides Matières liquides Matières gazeuses
& grandeurs pyrolyse (processus Feu de braises (formant le plus (combustion avec (combustion avec
caractéristiques de carbonisation) souvent des braises) flammes) flammes)
Non autonome, exige
Processus de Autonome après Autonome après Autonome après Autonome après
une alimentation
combustion allumage allumage allumage allumage
continue en énergie
Type de fumée
Fumée très légère Fumée claire Fumée noire Fumée très noire Selon la part
(aérosol)
de carbone du
Propriétés optiques Propagation Forte absorption, Forte absorption, gaz, ses proprié-
Propagation rapide

Détection d’incendie
de la fumée rapide faible expansion faible expansion tés chimiques et
le mélange avec
Elevé (sauf alcool
Volume d’aérosols Élevé Élevé Élevé l’oxygène
pur, aucun)
Rayonnement Augmente avec la
Faible Faible à moyen Élevé Élevé
UV / IR part de carbone
Convection
Faible Faible à moyenne Élevée Élevée Élevée
thermique
Peu à beaucoup
Gaz de Beaucoup de CO, Beaucoup de CO, Peu de CO, Peu de CO,
de CO,
combustion peu de CO2 peu de CO2 beaucoup de CO2 beaucoup de CO2
beaucoup de CO2
Aucun Aucun Aucun
Bruit Aucun Aucun
à beaucoup à beaucoup à beaucoup
Augmentation Faible à moyenne, Faible à élevée,
Aucune Aucune Faible
de pression selon le combustible selon le feu

Tableau 4.1 Types de feu et grandeurs caractéristiques.

La propriété principale d’un feu à pyro- la source de chaleur également appelé


lyse est qu’il n’est pas autonome, mais sur échauffement accompagné d’une
exige une alimentation continue de décomposition chimique. Dès que la
l’énergie d’allumage. Il peut être éteint température d’allumage est atteinte,
en arrêtant cette alimentation d’éner- le feu se transforme en braises ou
gie. La propagation de ce type de feu même en feu ouvert.
est donc restreinte à la dimension de

Sécurité Incendie 59
Guide

Le feu couvant est un processus cas, y compris le premier stade et la


autonome, sans émission visible de phase de feu couvant, il y a alors plus
lumière ; la combustion est révélée par de particules invisibles que de visi-
des particules de fumée relativement bles.
petites et une élévation de tempéra-
En résumé, nous pouvons affirmer
ture. Ces particules visibles ne sont
que de grands volumes d’aérosols
qu’une petite partie de l’ensemble des
volatils sont produits par presque tous
particules générées. La fermentation
les feux. La fumée est alors la gran-
des balles de foin ou de coton est typi-
deur caractéristique la plus impor-
que de ce type de feu.
tante pour une détection précoce
La caractéristique des feux ouverts, d’un incendie. Les aérosols peuvent
à l’exception des feux d’alcool, est la être visibles ou non selon leur taille
production de suie, c’est-à-dire d’une et leur concentration. En général, les
fumée noire. Des études et la pratique aérosols sont de 10 à 10.000 fois plus
ont montré que dans la plupart des grands que les molécules de gaz.

Virus Bactéries

Pollen
Cheveux
humains

Gaz Fumées et aérosols d’incendie

H2 Fumée d’oxyde de zinc

O2 Fumée de colophane

CO/N2 Fumée d’huile

CO2 Fumée chlorure d’ammonium

Noir de fumée

Fumée de tabac

Pigments colorés

Poudre de lait

Insecticides

Poussière de charbon

Poussière ciment

Figure 4.4 Diamètre des différentes molécules et des matières en suspension.

4.2.5 Système de détection d’incendie


La tâche principale d’un système de tôt que possible pour alerter et activer
détection automatique est d’identifier les fonctions de commande prépro-
de manière fiable un incendie aussi- grammées.

60 Sécurité Incendie
Périphérie Équipement de contrôle Actions
et de signalisation

Alarme acoustique
Unité centrale
Détecteurs
automatiques
d’incendie

Alarme optique

Déclencheurs
manuels
d’alarme

Asservissement - CMSI

Contacts
Imprimante
Forces d’intervention /
Sapeurs-pompiers

Détection d’incendie
Figure 4.5 Installation et fonctionnement d’un système de détection d’incendie.

La périphérie comprend tous les élé- venant des périphériques et asservi


ments présents dans le bâtiment et les installations d’alarme et de signali-
transmettent leur état ou niveau de sation tel le CMSI. De plus, cet équipe-
danger à l’équipement de contrôle ment permet de gérer le système de
et de signalisation pour analyse. détection.
Ces éléments peuvent être des détec-
Les mesures prises par l’équipe-
teurs automatiques d’incendie, et des
ment de contrôle et de signalisation
déclencheurs manuels permettant un
concernent l’alarme et l’intervention.
actionnement direct de l’alarme par
Les dispositifs d’alarme optique et
les personnes présentes dans la zone
acoustique informent les person-
en danger et des contacts électriques
nes présentes dans le bâtiment et les
(par ex. actionnement d’un système
forces d’intervention et dans certains
d’extinction automatique à eau) qui
pays directement les sapeurs-pom-
donnent indirectement une alarme
piers (cas standard en Suisse). Des
incendie.
asservissements actionnent des systè-
Le système de détection d’incendie est mes de désenfumage et d’extinction
surveillé, contrôlé et piloté par l’équi- fixe et assurant la mise en sécurité du
pement de contrôle et de signalisa- bâtiment, dont l’objectif est de per-
tion qui évalue les signaux de danger mettre l’évacuation du bâtiment.
Sécurité Incendie 61
Guide

4.3 Détecteurs d’incendie

On distingue quatre catégories de ques du feu, telles que la fumée,


détecteurs d’incendie : la chaleur, les flammes ou les gaz
et activent une alarme via l’équi-
● détecteurs non automatiques :
pement de contrôle et de signali-
Les déclencheurs manuels sont
sation,
des détecteurs non automatiques
qui doivent être actionnés par une ● détecteurs pour des applica-
personne en cas d’incendie, tions spéciales : Ces détecteurs
sont mis en œuvre en présence
● détecteurs semi-automati-
d’un risque accru d’incendie ou
ques : On parle de détecteurs
lorsque les détecteurs automati-
semi-automatiques quand un
ques standards ne sont pas adap-
appareil identifie un incendie, mais
tés. Dans certains types d’industrie
que l’alarme est actionnée manuel-
lourde, telle que les raffineries,
lement. Ce sont habituellement
les aciéries, etc, il faut mettre en
des systèmes de caméras équipés
place des systèmes robustes capa-
d’un logiciel adéquat capable de
bles de détecter de manière fiable
détecter des changements dans les
des incendies dans des condi-
images enregistrées, par exemple
tions d’environnement extrêmes.
la génération de fumée ou de feux
D’autres cas nécessitent des systè-
ouverts. La fiabilité de ces systèmes
mes ultrasensibles, par exemple,
n’est actuellement pas garantie
pour détecter des étincelles dans
pour lancer des actions telles l’ac-
les installations de transport, telle
tivation des systèmes d’extinction
que mise en œuvre dans l’indus-
ou la télétransmission aux sapeurs
trie textile, alimentaire, chimique,
pompiers. Ces systèmes semi-auto-
etc.
matiques alertent les personnes en
danger, mais l’alarme doit être véri- Les chapitres suivants traitent exclusi-
fiée et confirmée, vement des principes et de la fiabilité
de la détection, ainsi que des techno-
● détecteurs automatiques : Ces
logies existantes de mise en réseau
détecteurs évaluent automatique-
des détecteurs automatiques.
ment les grandeurs caractéristi-

4.3.1 Principes de détection

Un détecteur doit être capable de La sensibilité d’un détecteur de fumée


détecter au moins, une grandeur ne dépend pas uniquement de son
caractéristique d’un feu (fumée, cha- principe de fonctionnement, mais
leur, rayonnement, gaz), de manière aussi de sa conception spécifique, du
fiable, à un stade précoce. Les détec- type de fumée et d’autres facteurs
teurs actuels sont capables de détec- environnementaux, tels que l’humi-
ter plusieurs grandeurs à la fois. Ces dité de l’air, etc. La sensibilité d’un
détecteurs ont un général une réac- détec-teur est déterminée par des
tivité bien meilleure et sont très peu tests normalisés (voir aussi section
sensible aux phénomènes perturba- 4.4.1.1 page 84).
teurs.

62 Sécurité Incendie
4.3.1.1 Détecteurs ponctuels de fumée

La plupart des feux produisent de la Détecteurs de fumée


fumée détectée par des appareils rela- à diffusion de lumière
tivement simples. C’est aussi la raison
Comme le nom l’indique, le détec-
pour laquelle les systèmes actuels de
teur mesure la lumière diffusée par la
détection sont composés à plus de
fumée. Le type de construction, sur-
80 % de détecteurs de fumée.
tout la position de la source de lumière
Du fait de l’importance considérable et du récepteur, a une forte influence
de ce principe de détection, Siemens sur la détection. Dans un tel détecteur,
et l’ex-Cerberus a particulièrement la cellule photoélectrique est disposée
développé ce type de détecteurs auto- de telle sorte qu’elle ne puisse pas rece-
matique d’incendie. La recherche de voir de la lumière directe de la source.
pointe, l’évolution de l’électronique S’il n’y a pas de fumée, la lumière diri-
et les préoccupations écologiques ont gée vers le labyrinthe est complète-
conduit à développer des détecteurs ment absorbée. S’il y a des particules
ponctuels à diffusion de lumière en de fumée dans la zone des faisceaux
remplacement de ceux à ionisation de lumière, la lumière est diffusée.
utilisés jusque dans les années 1990. Certains faisceaux atteignent la cellule
photoélectrique, qui à son tour génère
Dans le langage courant de la sécu-
un signal. La densité de la fumée et les
rité, les détecteurs optiques de fumée
propriétés optiques de ses particules
se réfèrent aujourd’hui aux détecteurs
déterminent l’intensité du signal.
de fumée à diffusion de lumière.

Détection d’incendie
1 Source de lumière
2 Lentille
3 Cellule
photoélectrique
4 Signal
5 Particules de fumée
6 Labyrinthe

Figure 4.6 Principe du détecteur de fumée à diffusion de lumière (diffusion avant).

La capacité de diffusion des grandes par- prédominance de fumée claire. Dans le


ticules de fumée claire est importante. cas d’un détecteur à diffusion avant, les
Les particules de suie et la fumée noire particules de fumée claire produisent un
ne diffusent que faiblement la lumière et signal beaucoup plus fort sur la cellule
le détecteur ne voit que les particules visi- photoélectrique que les particules som-
bles de fumée, c’est pourquoi il est bien bres. Ces détecteurs conviennent parti-
adapté aux types de feu dominé par une culièrement bien aux feux couvants.

Sécurité Incendie 63
Guide

Dans le cas du détecteur à rétro dif- photoélectrique, le signal mesuré est


fusion (diffusion arrière), la différence inférieur au signal initial. Cette réduc-
de signal entre les particules de fumée tion de signal est proportionnelle à la
claire et de fumée sombre est moins densité de la fumée.
significative. Ces détecteurs offrent
Cette technologie est aussi dénom-
une plage de détection plus éten-
mée détection à extinction, ce mot
due et conviennent parfaitement à la
« extinction » venant du latin et
détection de feux produisant des par-
désignant les processus physiques
ticules de fumée sombre.
conduisant à une atténuation ou
Détecteurs de fumée absorption.
à absorption de lumière
Si la distance entre la source de
Le détecteur à absorption mesure l’at- lumière et le récepteur n’est que
ténuation de la lumière causée par de quelques centi-mètres, cas d’un
l’absorption et la diffusion. Une cel- détecteur ponctuel, cette réduction
lule photoélectrique focalise à une du signal, en présence de fumée est
certaine distance, le signal émis par très faible (0,05 % à 0,2 %). Bien qu’il
une source de lumière. En absence de soit possible d’analyser une telle varia-
fumée, la cellule mesure le signal ini- tion avec l’électronique moderne, une
tial. En présence de fumée dans l’es- stabilité permanente constitue encore
pace séparant la lumière de la cellule un grand défi.

1 Source de lumière 4 Signal


2 Lentille 5 Particules de fumée
3 Cellule photoélectrique 6 Lentille

Figure 4.7 Principe du détecteur de fumée à absorption.

L’appareil détecte les aérosols et parti- ment linéaire. Ce détecteur convient à la


cules clairs et sombres, petits et grands détection précoce de tous les feux pro-
et est il est caractérisé par un comporte- duisant une fumée visible.

64 Sécurité Incendie
Détecteur de fumée à ionisation continu et traversé par un faible cou-
rant électrique. Si des aérosols d’in-
Ce détecteur est appelé ainsi du fait
cendie pénètrent dans la chambre de
sa source radioactive dont la fonction
mesure, ces particules plus lourdes se
est de ioniser l’air entre deux plaques
déposent sur les ions présents. De part
métalliques de manière pour le rendre
l’inertie de masse, leur déplacement
conducteur.
sera ralenti, diminuant le courant élec-
L’air ionisé compris entre deux élec- trique de manière proportionnelle au
trodes de la chambre de mesure est nombre de particules dans la chambre
polarisé par une tension de courant de mesure.

1 Électrodes 4 Signal (courant électrique)

Détection d’incendie
2 Source radioactive 5 Particules de fumée
3 Chambre de mesure

Figure 4.8 Principe du détecteur de fumée à ionisation.

Ce détecteur renferme une deuxième Pour des raisons écologiques et de


chambre appelée chambre de réfé- coûts d’élimination liés à la présence
rence qui n’est pas soumise aux de sources radioactives, ce type de
aérosols ni aux fumées, qui sert de produit est en fin de vie et leur fabrica-
référence pour la mesure du signal. tion tend à diminuer. Cependant, à la
date de publication de ce document, il
Ces détecteurs sont adaptés à la détec-
n’y a pas de texte réglemen-taire sur
tion des feux ouverts comme ceux
l’arrêt des détecteurs ioniques.
produisant un grand nombre de peti-
tes particules de fumée invisibles. Ils Pour les raisons ci dessus, Siemens a
conviennent moins bien aux feux cou- anticipé cette situation et ne fabrique
vants qui ne produisent que de gran- plus de détecteur à ionisation.
des particules de fumée.

Sécurité Incendie 65
Guide

4.3.1.2 Détecteurs optiques linéaires de fumée

Les détecteurs linéaires de fumée (aussi teur et un récepteur séparé ne traverse


appelé détecteur à rayon lumineux) qu’une fois la fumée. Ils nécessitent
fonctionnent selon le principe de l’ab- une installation électrique plus impor-
sorption, c’est-à-dire qu’ils mesurent tante, un alignement et une mainte-
l’atténuation de lumière causée par la nance plus contraignante. Cependant,
fumée. ces deux systèmes fonctionnent selon
le même principe de mesure.
Le faisceau du rayon lumineux des sys-
tèmes qui renferment l’émetteur et le L’émetteur envoie un faisceau focalisé
récepteur dans un seul boîtier et qui de lumière. S’il n’y a pas de fumée, le
comportent un réflecteur à distance, faisceau atteint le récepteur avec une
traverse deux fois la fumée. Ils ont intensité non atténuée. S’il y a de la
l’avantage de n’être raccordés à la ligne fumée entre l’émetteur et le récep-
de détection qu’en un seul point, d’où teur, la lumière est alors partiellement
une maintenance simplifiée. Le fais- absorbée et diffusée par les particu-
ceau du rayon lumineux des systèmes les. Le récepteur reçoit alors un signal
sans réflecteur comportant un émet- atténué.

5 à 100 m

Récepteur

Émetteur Réflecteur

Figure 4.9 Principe du détecteur linéaire de fumée.

Les détecteurs linéaires sont utili- vice, ce qui contribue à éviter les alar-
sés pour des locaux de 5 à 100 m. mes injustifiées dues à l’absorption du
Même une concentration faible de faisceau par des obstacles dus à l’ex-
fumée provoque une atténuation du ploitation.
signal de quelques %. Le problème
L’appareil détecte les aérosols et parti-
de la stabilité, plus important pour
cules clairs et sombres, petits et grands
les détecteurs ponctuels, n’existe
et est il est caractérisé par un compor-
prati-quement pas dans le cas sur ces
tement linéaire. Ce détecteur convient
distances. Les détecteurs actuels com-
à la détection précoce de tous les feux
portent une vérification permanente
produisant une fumée visible.
de la longueur du faisceau par rapport
à celle mesurée lors de sa mise en ser-

66 Sécurité Incendie
4.3.1.3 Détecteurs de fumée multiponctuels
(détecteurs à aspiration)
Les détecteurs de fumée multiponc- veillée est conduit pour analyse à la
tuels sont connus sous le nom de chambre de détection par un réseau
système de détection de fumée par de canalisations à l’aide d’un ventila-
prélèvement d’air ou par aspiration teur créant une dépression d’air.
(ASD). L’air prélevé dans la zone sur-

Réseau de Points de
canalisation prélèvement

Module de
détection

Système
d’aspiration

Détection d’incendie
Figure 4.10 Principe d’un système multiponctuel ASD.

Selon le fabricant et la sensibilité sou- Opacimètre/Chambre à brouillard


haitée, le module de détection fonc-
Une humidité élevée de l’air est créée
tionne selon l’un ou plusieurs principes
à l’aide d’un bain d’eau dans une zone
décrits ci-dessous.
fermée. Des particules de fumée
Détecteur ponctuel de fumée sont alors amenées dans cette zone.
L’humidité élevée se condense sur ces
Si des niveaux élevés de sensibilité
particules qui agissent comme des
ne sont pas exigés, les systèmes ASD
noyaux de condensation ce qui pro-
sont alors équipés de détecteurs ponc-
duit un brouillard. Ce brouillard est
tuels. Les détecteurs sont habituelle-
éclairé par une LED à impulsions pour
ment de même construction que des
déterminer sa densité. Plus la densité
détecteurs ponctuels normaux, mais
du brouillard est élevée, plus la den-
ils sont calibrés à un niveau de sensi-
sité de la fumée est grande.
bilité plus élevé.

Sécurité Incendie 67
Guide

Détecteur optique de fumée Compteur de particules


Le capteur est composé d’une source Les compteurs à particules comptent
de lumière à haute énergie émet- le nombre de particules dépassant une
tant un faisceau focalisé (par ex. certaine grandeur prédéfinie. L’air aspiré
laser) et d’un récepteur. Les aérosols en permanence à travers une cham-
dans la section de mesure dévient la bre de détection est éclairé par un fais-
lumière qui, à son tour, frappe l’élec- ceau lumineux. Les particules de fumée
tronique du capteur du récepteur. dévient le faisceau qui frappe un méca-
Ce signal est évalué et sert au déclen- nisme optique et génère une impulsion
chement de l’alarme. électrique dont le nombre par unité de
temps est proportionnel à la densité de
Xénon
la fumée. Une alarme se déclenche lors-
Les détecteurs au xénon fonctionnent que le nombre de particules dépasse
selon le principe de la diffusion de la une valeur prédéfinie. Ce principe de
lumière. L’air aspiré en permanence me-sure nécessite un flux d’air régulé
à travers une chambre de détection pour ne pas perturber la mesure
est éclairé par une lampe à xénon sur
Comparaison des principes
plusieurs centimètres. Les particu-
de détection
les de fumée dévient les faisceaux et
produisent un signal d’intensité cor- La comparaison des différents prin-
respondant du fait de la longueur cipes de détection montre qu’ils ont
relative de la chambre de détection. chacun leurs avantages et leurs incon-
Ce signal est évalué et sert au déclen- vénients. En général, plus la sensibilité
chement de l’alarme. Ces détecteurs est élevée, plus le détecteur est sensi-
à aspiration exigent un étalonnage ble aux phénomènes perturbateurs.
périodique ce qui augmente le coût Le coût de la maintenance doit être
de leur maintenance. considéré lors du choix du système.

Protection contre
Propriété
Sensibilité les phénomènes Maintenance
Détecteur
perturbateurs
Détecteurs ponctuels
0 +++ ++
de fumée
Chambre à brouillard + 0 0
Détecteurs optiques
++ ++ ++
de fumée
Xénon ++ + 0
Compteur
+++ + +
de particules

+++ : Excellent
++ : Très bon
+ : Bon
0 : Satisfaisant

Tableau 4.2 Comparaison des systèmes de détection ASD.

68 Sécurité Incendie
4.3.1.4 Détecteurs ponctuels de chaleur

Les détecteurs de chaleur sont équi- Détecteur thermovélocimétrique


pés d’un élément sensible à la tem- à vitesse d’élévation de
pérature et ne conviennent qu’à la la température
détection des feux ouverts.
Ces détecteurs fonctionnent habituel-
Détecteur thermostatique lement sur le principe du thermistor.
Pour ce type de détecteur, une valeur
Ces détecteurs reposent sur le prin-
définit d’élévation de température
cipe de fonctionnement du thermistor
par unité de temps (°C/mn) est prise
(élément semi-conducteur à résis-
en compte. Quand elle est atteinte le
tance thermosensible), un élément
détecteur transmet une alarme.
fusible, une languette bimétallique ou
l’expansion d’un liquide. Une tempé- Dans la pratique, ces détecteurs sont
rature maximale est définie pour ces aussi conçus pour déclencher une
détecteurs. Quand elle est atteinte, le alarme à une valeur de température
détecteur transmet une alarme. maximale, comme le détecteur ther-
mostatique.
Ces détecteurs ne réagissent que lors-
qu’une certaine température est dépas- Comme la valeur principale de réfé-
sée sans tenir compte de la densité de rence de déclenchement de l’alarme
la fumée ou d’autres valeurs caractéris- est la vitesse d’élévation, ces détec-
tiques. Pour cette raison, les détecteurs teurs sont dans la plupart des cas,
thermostatiques conviennent à des appli- mieux adaptés que les détecteurs
cations simples à risque relativement thermostatiques.
faible, ou pour des applications spéciales.

Détection d’incendie
4.3.1.5 Détecteurs linéaires de chaleur

Les systèmes linéaires se composent destinés à des applications spéciales.


d’un capteur linéaire (câble équipé de Pour cette raison, ce type de détec-
fibres optiques, de capteurs électro- tion est traité séparément au chapitre
niques, d’un tube) et d’un dispositif « Systèmes de détection linéaire de
d’évaluation. Ils sont habituellement chaleur », chapitre 4.7 page 125.

4.3.1.6 Détecteurs de flammes

Les détecteurs de flammes convertis- soleil, à la réflexion de la lumière, aux


sent le rayonnement électromagné- lampes et aux autres sources lumi-
tique émanant des flammes en un neuses, la plage de détection des
signal électrique qui est évalué pour détecteurs est décalée de la partie
le déclenchement de l’alarme. visible à la partie invisible. La plupart
des détecteurs de flammes fonction-
Pour éliminer dans la mesure du pos-
nent dans la plage des ultraviolets ou
sible les erreurs ou les phénomènes
des infrarouges.
perturbateurs dus à la lumière du

Sécurité Incendie 69
Guide

Ultraviolet Visible Infrarouge

Intensité de la
lumière solaire sur
la terre

Longueur d’onde

Détecteur Détecteur
de flammes de flammes
UV IR

Figure 4.11 Domaine de réponse des détecteurs de flammes UV et IR.

Détecteur de flammes UV une flamme nue dans le domaine des


ultraviolets, c’est-à-dire dans la lon-
Ces détecteurs vont analyser le rayon-
gueur d’onde d’environ 0,2 µm.
nement électromagnétique émis par

1 Anode 4 Molécules de gaz


2 Cathode 5 Signal (courant électrique)
3 Chambre de mesure 6 Rayonnement UV

Figure 4.12 Principe du détecteur de flammes UV.

Une tension est appliquée entre la lance un flux d’électrons à effet boule
cathode et l’anode. Dès que les rayons de neige de l’anode vers la cathode.
UV frappent la cathode, sa surface Il en résulte une augmentation consi-
émet des électrons. Dans la chambre dérable du flux de courant proportion-
d’analyse, ces électrons heurtent les nelle à l’intensité du rayonnement UV
molécules de gaz, les ionisent ce qui émis par les flammes.

70 Sécurité Incendie
Les détecteurs de flammes UV UV. Toute souillure des détecteurs
détectent tous les types de feux doit être évitée pour ne pas nuire
ouverts. Si leur sensi-bilité est adap- à leur sensibilité, une fine pellicule
tée, ils résistent aussi à la lumière d’huile sur sa fenêtre rendant son
du soleil, à des lampes fluorescen- fonctionnement impossible.
tes et aux étincelles de décharge.
Détecteur de flammes IR
Cependant, des sources puissan-
tes d’UV comme les flammes de Ces détecteurs vont analyser le rayon-
soudage, des lampes spéciales, les nement électromagnétique émis par
lampes à arc électrique et le rayon- une flamme nue dans le domaine des
nement ionisant (radioactivité ou infrarouges, c’est-à-dire dans la lon-
rayons X) peuvent déclencher des gueur d’onde aux environ de 4,3 µm
alarmes injustifiées. Les poussiè- provenant de la combustion de matiè-
res et particules de fumée ont ten- res contenant du carbone (spectre
dance à absorber le rayonnement d’émission du CO2 chaud).

Détection d’incendie
1 Filtre IR 4 Signal
2 Capteur pyroélectrique (IR) 5 Rayonnement des flammes
3 Chambre de mesure

Figure 4.13 Principe du détecteur de flammes IR.

Le rayonnement des flammes sur le Toutes les matières organiques, com-


détecteur IR est filtré de manière à ce bustibles telles que le bois, le plasti-
que seule la longueur d’ondes com- que, les gaz et les produits à base
prise entre 4 et 5 µm arrive au le cap- d’huile contiennent du carbone.
teur pyroélectrique. Ce capteur ne
Les feux de matières purement inor-
réagit qu’à un changement d’intensité
ganiques telles que l’hydrogène, le
du rayonnement (variation d’énergie)
phosphore, le sodium, le magnésium
pour générer un courant électrique
ou le soufre ne contenant pas de car-
proportionnel à cette valeur.
bone ne peuvent être détectées par
Les détecteurs de flammes à infra- ces détecteurs. La détection devient
rouge conviennent à la détection des cependant possible dès qu’ils brûlent
liquides ne produisant pas de fumée avec des matières organiques, par
et aux feux de gaz, ainsi qu’aux feux exemple un matériau d’emballage, ou
ouverts, produisant de la fumée, un revêtement de sol.
de matières contenant du carbone.

Sécurité Incendie 71
Guide

4.3.1.7 Détecteurs de gaz

Les capteurs de gaz utilisés dans les Détecteurs de CO2


détecteurs d’incendie servent pour le
Au contraire des feux couvants incan-
monoxyde de carbone (CO) produit
descents, les feux ouverts produi-
en cas de combustion incomplète ou
sant des flammes brûlent une charge
le dioxyde de carbone (CO2) produit
considérable par unité de temps. Ceci
en cas de combustion complète.
est associé à une augmentation consi-
Détecteurs de CO dérable de la température et à une
grande production de CO2.
La combustion, dans le cas des feux
couvants et ouverts, est la plupart du Le CO2 est un gaz très persistant c’est
temps incomplète à cause des basses pourquoi sa détection chimique est
températures. Pour cette raison, les assez difficile. On utilise aujourd’hui,
particules d’aérosols s’agglutinent en pour la détection du CO2, des capteurs
particules plus grosses et donc plus opto-acoustiques et des capteurs à
facilement visibles (génération d’une absorption d’infrarouge (principes de
forte fumée) et une quantité de gaz mesure, voir sections 3.4.4 page 39 et
CO toxique est produite. 3.4.5 page 40).
La plupart des capteurs de CO fonc- Les capteurs de CO2 conviennent bien
tionnent selon le principe des semi- à la détection des feux ouverts, mais
conducteurs (principe de mesure, voir de manière limitée à celle des feux
section 3.4.1, page 37). Cependant, couvants.
le marché offre aussi des capteurs de
Le CO2 est produit en particulier par
CO basés sur une cellule électrochimi-
les feux ouverts générant une quan-
que (principe de mesure, voir section
tité de gaz d’incendie. Comme l’élec-
3.4.3, page 39).
tronique des capteurs thermiques est
Les capteurs de CO conviennent à la bien plus économique que la mesure
détection précoce des feux couvants, du CO2 et que les deux phénomènes
mais peu à celle des feux ouverts. se produisent largement en parallèle,
la mesure de gaz n’apporte que peu
Les capteurs de CO fonctionnant
d’avantages supplémentaires.
selon le principe du semi-conduc-
teur ont l’inconvénient de présen- Résumé
ter une sensibilité transversale
Les détecteurs de CO éprouvent de
élevée (réaction à des gaz diffé-
réelles difficultés à détecter les feux
rents) et sont fortement soumis à
ouverts produisant des flammes alors
l’influence de l’humidité. Les gaz et
que les détecteurs de CO2 atteignent
l’humidité ont donc un effet sur la
leurs limites en présence d’un feu
détermination exacte de la concen-
couvant. Les capteurs de gaz pur sont
tration de CO. Les capteurs électro-
rarement utilisés pour la détection des
chimiques ne présentent pas cet
feux. Ils le sont, cependant, dans des
inconvénient. Ils ont cependant
applications spéciales, avec d’autres
une durée de vie moindre et génè-
types de capteur, la plupart du temps
rent des coûts de maintenance plus
en combinaison avec un capteur opti-
élevés (comparaison voir Tableau
que et/ou de température (détecteur
3.1, page 41).
multicapteurs).

72 Sécurité Incendie
4.3.1.8 Détecteurs d’incendie multicapteurs

Ils sont équipés de deux capteurs Aujourd’hui, les détecteurs multicri-


ou plus dont les signaux sont liés de tères les plus fréquents identifient la
la manière appropriée. Ces détec- fumée à l’aide d’un capteur optique
teurs sont souvent appelés « détec- et la chaleur avec un capteur thermi-
teurs multicritères » – ce qui est assez que. Les détecteurs de flammes com-
imprécis. Ils détectent différentes prennent aussi de multiples capteurs.
grandeurs caractéristiques d’un feu, L’interactivité des différents signaux
donc de manière plus précoce et plus de ces capteurs améliorent la réaction
fiable. Le marché offre des détecteurs et l’immunité aux phénomènes per-
multicapteurs dans pratiquement turba-teurs ce qui augmente les capa-
toutes les combinaisons concevables cités du détecteur par rapport à des
de capteurs de fumée, de chaleur et détecteurs avec des capteurs séparés.
de gaz : Les raisons du développement d’un
détecteur multicapteurs sont le choix
• capteurs de fumée (diffusion de
des principes d’évaluation les mieux
lumière, rétrodiffusion, laser,
adaptés et la combinaison des cap-
ionisation),
teurs présentant les caractéristiques
• capteurs thermiques (température optimales de détection pour que l’im-
maximale, différentielle), munité aux phénomènes perturba-
teurs puisse être optimisée.
• capteurs de gaz (CO, CO2).

Détection d’incendie
1 Source de lumière
2 Lentille
3 Cellule photo-électrique
4 Signal
5 Particules de fumée
6 Labyrinthe
7 Capteur de température

Figure 4.14 Principe du détecteur multicapteurs d’incendie.

Sécurité Incendie 73
Guide

Le détecteur représenté est équipé teurs tels que la vapeur, les gaz
d’un capteur à diffusion de lumière et d’échappement ou les sources de
d’un capteur à rétrodiffusion et d’un chaleur du fait de la combinaison
capteur thermique. Le comportement de signaux provenant de capteurs
de ce détecteur est caractérisé par les individuels.
propriétés suivantes :
Le principal avantage des détecteurs
● détection excellente des feux couvants multicapteurs est que non seulement
comportant des particules de fumée on peut compenser les forces et les
claire par le capteur à diffusion, faiblesses des différents capteurs
en combinant les diverses quantités
● détection des feux à particules de
mesurées, mais que l’interprétation
fumée noire ou sombre par le cap-
des événements devient aussi possi-
teur à rétrodiffusion,
ble. Cela entraine une amélioration
● détection fiable des feux ouverts essentielle de la vitesse de réaction
sans fumée visible par le capteur (détection précoce des incendies) et
thermique, une immunité beaucoup plus élevée
aux phénomènes perturbateurs (pas
● grande fiabilité et immunité élevée
d’alarme injustifiée).
contre les phénomènes perturba-

4.3.2 Fiabilité de la détection

La fiabilité est la propriété essentielle ruptions d’exploitation et de l’interven-


d’un système de détection d’incendie. Le tion inutile des sapeurs-pompiers. De
sys-tème ne déclenche une alarme que plus, le risque est que les individus s’ha-
s’il existe réellement un feu. Les alarmes bituent à ces alarmes et ne réagissent
injustifiées, c’est-à-dire déclenchées bien pas assez rapidement en cas d’urgence
qu’il n’y ait pas de feu, entraînent des (voir chapitre « Transfert d’information
frais supplémentaires à cause des inter- de l’alarme » chapitre 5.3 page 154).

Type d’alarme injustifiée Motif de déclenchement de l’alarme


Les phénomènes constatés sont les mêmes que
Alarme causée par une simulation d’incendie
ceux d’un incendie ou similaires (perturbateurs)
Les détecteurs sont sales, influence des champs
Défaut / Dérangement
électromagnétiques, composants défectueux
Manipulation incorrecte du système
Fausse manœuvre
ou maintenance incorrecte
Déclenchement volontaire
Alarme déclenchée délibérément
d’un détecteur d’incendie
Pas identifiable Motifs inconnus

Tableau 4.3 Alarmes injustifiées.

Les plupart des alarmes injustifiées sont duits lors du soudage. Les détecteurs à
dues à des phénomènes perturbateurs compensation automatique de dérive
tels que la fumée de cigarette, la vapeur causent de fréquentes alarmes injusti-
d’eau des douches ou des aérosols pro- fiées s’ils sont encrassés.

74 Sécurité Incendie
Il est, par principe, impossible d’exclure être réduites en veillant à la qua-
complètement les alarmes injustifiées ; lité des produits lors de la sélec-
leur nombre peut cependant être réduit tion du système,
par des mesures appropriées :
● les alarmes injustifiées causées par
● les alarmes injustifiées causées une fausse manœuvre peuvent
par des événements simulant un être réduites par des appareils faci-
feu peuvent être réduites par une les d’emploi et une formation adé-
sélection et une disposition cor- quate des utilisateurs,
rectes des détecteurs (détecteurs
● on peut normalement lutter contre
à traitement interactif du signal
les alarmes malveillantes par des
dans des lieux peu exposés à des
investissements supplémentaires
phénomènes perturbateurs),
(par ex. contrôle d’accès, vidéosur-
● les alarmes injustifiées causées veillance).
par des dérangements peuvent

4.3.2.1 Sensibilité du détecteur

La technologie actuelle permet de niers peut être réduite en utilisant des


fabriquer des détecteurs ultrasensi- détecteurs moins sensibles ce qui, à
bles. Ils peuvent détecter des débuts son tour, diminue la possibilité d’une
d’incendie à un stade précoce. Ils détection précoce. La figure suivante

Détection d’incendie
sont cependant aussi plus sensibles montre la corrélation générale entre
aux phénomènes perturbateurs. La la fiabilité de la détection et la proba-
probabilité d’occurrence de ces der- bilité d’un phénomène perturbateur.

Alarme authentique
Probabilité de phénomè-
nes perturbateurs

Développement
du feu

Fiabilité de
détection
Alarme
injustifiée

Temps

Figure 4.15 Fiabilité de la détection et probabilité d’erreur.

Au début du développement de la com- risque d’une alarme injustifiée, il sem-


bustion, les grandeurs caractéristiques blerait donc logique de prévoir assez
sont encore faibles. À ce stade les phé- de temps pour la détection d’incendie,
nomènes perturbateurs peuvent pro- ce qui est en contradiction avec le sou-
duire un signal plusieurs fois plus grand hait d’une détection précoce associée à
que le signal souhaité. Pour réduire le une atténuation des dégâts.
Sécurité Incendie 75
Guide

4.3.2.2 Conception des détecteurs

Un détecteur encrassé entraîne tôt ou ● la distance entre le volume de


tard des défauts ou même des alar- détection et le labyrinthe doit être
mes injustifiées. Il peut aussi arriver la plus grande possible pour que
que le détecteur devienne moins sen- les fibres et autres particules qui
sible et réagisse trop tard à un incen- ont réussi à y entrer n’atteignent
die. Comme les détecteurs ponctuels, pas la zone de détection,
optiques de fumée sont les plus fré-
● la protection du capteur optique
quemment employés, la conception
doit être conçue de manière que
des détecteurs sera donc expliquée à
les particules ne puissent pas se
partir de cet exemple.
déposer sur l’émetteur ou sur le
Il est généralement impossible d’em- récepteur.
pêcher ou d’éviter l’encrassement des
En plus de la saleté, la pénétration
détecteurs. L’appareil doit donc être
de la lumière extérieure peut provo-
conçu de manière que les dépôts inter-
quer des défauts ou un mauvais fonc-
nes ou externes de particules n’em-
tionnement. Ceci peut être évité par
pêchent pas son fonctionnement.
la conception et la nature du labyrin-
Des mesures correspondantes doi-
the. Des mesures adaptées permet-
vent donc être prises en plus du trai-
tant de réduire le risque d’erreur de
tement interactif des signaux et de la
fonctionnement due à l’impact de
compen-sation de dérive. Les aspects
champs électromagnétiques doivent
suivants sont pris en compte :
être appliquées à l’électronique des
● les orifices d’entrée sont conçus détecteurs. Une bonne construction
pour gêner la pénétration des du détecteur, du capteur et de l’élec-
fibres, de la pous-sière et des tronique est un préalable obligatoire à
insectes sans empêcher la fumée un traitement fiable des signaux.
d’y entrer sans difficulté,

4.3.2.3 Traitement des signaux

Le moyen, de loin le plus efficace, signaux. Les systèmes actuels fonc-


d’améliorer la détection est l’utilisa- tionnent, cependant, presque exclusi-
tion de systèmes de détection d’in- vement sur le principe d’un traitement
cendie capables de faire la distinction décentralisé des signaux. Les signaux
entre des phénomènes perturbateurs des capteurs sont directement traités
et des feux réels. L’intelligence du sys- dans le détecteur et seuls les résul-
tème de détection, en plus d’une élec- tats sont transmis à l’équipement de
tronique de grande qualité, joue un contrôle et de signalisation, ce qui éli-
rôle essentiel, en particulier le traite- mine les sources d’alarmes injustifiées
ment et l’interprétation des signaux dues aux influences électromagnéti-
des capteurs. ques sur les lignes de détection. Les
paragraphes suivants traitent du trai-
Le marché offre des systèmes de détec-
tement des signaux dans le détecteur
tion dans lesquels les détecteurs trans-
d’incendie utilisé par les systèmes à
mettent les signaux à l’équipement
traitement décentralisé des données.
de contrôle et de signalisation qui, à
son tour, s’occupe du traitement des

76 Sécurité Incendie
Technologie de la valeur seuil
Avec cette technique, le signal du cap- préprogrammé. Les détecteurs sont
teur est amplifié et si le seuil d’alarme équipés d’une électronique simple
est dépassé l’alarme est transmise à et présentent deux états (alarme et
l’équipement de contrôle et de signa- veille) avec éventuellement un seuil
lisation directement ou avec un retard ajustable.

Signal
Seuil d’alarme
Alarme

Temps

Détecteur Évaluation (valeur seuil) Résultat

Figure 4.16 Traitement du signal selon la technologie de la valeur seuil.

Technologie ASIC

Détection d’incendie
Les détecteurs de technologie ASIC intelligent des signaux ainsi qu’une
sont équipés d’une électronique com- détection des défauts/dérangements
plète comportant un ASIC (Circuit ou de l’encrassement en plus de plu-
intégré pour application spécifique sieurs niveaux de danger. Si l’encras-
– Application Specific Integrated sement est faible, la sensibilité est
Circuit). Ces circuits intégrés per- corrigée automatiquement (compen-
mettent un traitement rapide et sation de dérive).

Signal Seuil
d’alarme 2 Alarme

Seuil
d’alarme 1
Défaut
Temps

Signaux du
Détecteur Évaluation Résultat
capteur

Figure 4.17 Évaluation des signaux selon la technologie ASIC.

Sécurité Incendie 77
Guide

Technologie de l’algorithme ● Règles mathématiques : Elles


doivent être établies de manière
Les détecteurs fonctionnant selon
que, combinées aux jeux de para-
la technologie de l’algorithme effec-
mètres disponibles, elles s’ap-
tuent des analyses complexes des
pliquent à tous les types de
signaux à de courts intervalles et
développement du feu.
traitent de d’importants volumes
de données. Ils sont pour cela dotés ● Ensembles de paramètres :
d’un microprocesseur. Les signaux C’est un jeu de données ayant un
sont répartis en composantes mathé- impact sur les règles mathéma-
matiques et sont remplacés par des tiques et sur la comparaison aux
algorithmes définis et programmés valeurs par défaut. En chargeant
(règles mathématiques). Le carac- un jeu de paramètres, on adapte
tère de ces algorithmes est défini des règles mathématiques fixes
par leur paramétrage. La comparai- à des grandeurs caractéristiques
son des valeurs calculées avec les d’un feu et aux conditions ambian-
valeurs par défaut mémorisées dans tes prévisibles, les résultats étant
le détecteur donne le niveau corres- comparés aux valeurs par défaut
pondant de danger. correspondantes.
Ces détecteurs ne garantissent pas Par exemple, si le détecteur d’in-
automatiquement une excellente cendie est installé dans un hangar
détection parce que leur comporte- de production, il faut charger un
ment est affecté par la manière dont jeu de paramètres qui évalue les
les signaux des capteurs sont éva- changements brusques normale-
lués, par les règles mathématiques ment causés par des phénomènes
appliquées, par les paramètres dis- perturbateurs comme relative-
ponibles et par la comparaison avec ment insignifiants. Si par contre, ce
les valeurs par défaut en mémoire. même détecteur est installé dans
C’est la que l’expérience du fabricant une chambre d’hôpital, il faut alors
entre en jeu. Les détecteurs utilisant choisir un jeu de paramètres qui
une technologie sophistiquée de l’al- réagit à des changements rapides
gorithme ont des propriétés dévelop- des signaux afin de donner l’alarme
pées ci après : le plus tôt possible. Les détecteurs
actuels peuvent fonctionner avec
● Signaux des capteurs : La détec-
un vaste choix de jeux de paramè-
tion dynamique n’est possible que
tres et conviennent ainsi à tous les
si la progression des signaux est
types d’applications spécifiques.
observée et comparée sur toute la
période durant laquelle le phéno-
mène correspondant se produit.
La progression du signal est l’en-
semble des déterminants suivants :
Amplitude du signal ➞ Signal du capteur
Vitesse d’élévation ➞ Évolution du signal du capteur
Fluctuation ➞ Évolution brusque du signal du capteur

78 Sécurité Incendie
● Comparaison avec les valeurs par défaut en mémoire donne
par défaut en mémoire : Les le niveau de danger (par ex. 1 =
valeurs par défaut sont détermi- application inadéquate, 2 = aver-
nées par un grand nombre d’in- tissement, 3 = alarme). Des évalua-
cendies réels et sont le reflet des tions supplémentaires permettent
caractéristiques de nombreux de déterminer l’état du détecteur
types de feu. La comparaison (par ex. encrassement ou défaut,
des valeurs calculées aux valeurs niveau de diagnostic).

Jeu de paramètres

Algorithmes
Niveau de danger

Niveau de
diagnostic

Valeurs par défaut

Détection d’incendie
Détecteur Signal du Partage du signal Calcul et comparai- Résultat
capteur son avec les valeurs
par défaut

Figure 4.18 Traitement des signaux dans un détecteur de fumée reposant sur la technologie de l’algorithme.

ASAtechnology™ plus grande dynamique de la détec-


(Analyse avancée des signaux – tion. En cas d’incendie, un détecteur
Advanced Signal Analysis) fonctionnant en ASAtechnology™
réagit avec plus de sensibilité.
ASAtechnology™ résulte d’un déve-
En cas de phénomènes perturbateurs,
loppement récent de la technologie
il est plus robuste qu’un détecteur uti-
de l’algorithme. La détection peut
lisant la technologie de l’algorithme.
être adaptée à l’application concer-
Le résultat est une détection d’incen-
née grâce aux jeux de paramètres.
die sans équivalent combinée à une
La différence majeure entre ces deux
immunité inimitable contre ces phé-
technologies est l’interprétation en
nomènes.
temps réel de la situation et, à partir
de là, l’impact dynamique sur le jeu La figure montre le traitement des
de paramètres sélectionné. Les dif- signaux d’un détecteur multicap-
férents jeux de paramètres ne sont teurs utilisant la fumée et la chaleur
plus statiques, ils sont modifiés en comme grandeurs caractéristiques.
fonction des signaux du capteur. Le traitement des signaux repose sur
La plage des applications du détec- les données fournies par les capteurs
teur est élargie ce qui équivaut à une de fumée et de chaleur.
Sécurité Incendie 79
Guide

Interprétation en …impact dynamique


Jeu de paramètres temps réel de la sur le jeu de
situation et… paramètres

Algorithmes
Niveau de danger

Niveau de
diagnostic

Valeurs par défaut

Détecteur Signaux des Partage des signaux Calcul et Résultat


capteurs comparaison
avec les valeurs
par défaut

Figure 4.19 Traitement des signaux dans un détecteur multicapteurs utilisant ASAtechnology™.

4.3.2.4 Détecteur de flamme multicapteurs

La détection d’un début d’incen- conçus pour détecter les incendies à


die et la décision de donner l’alarme un stade précoce et sont en même
reposent sur l’évaluation de plusieurs temps protégés contre les phénomè-
signaux. Comparée à celle des détec- nes perturbateurs.
teurs à capteur unique, la fiabilité est
Il existe cependant des détecteurs
beaucoup plus grande.
multicapteurs dans lesquels un seul
Les détecteurs ponctuels à combinai- capteur sert à la détection d’incen-
son de capteurs de fumée/de chaleur die, tous les autres ayant pour tâche
ou de fumée/de gaz, tels que vu pré- de déceler les éventuels phénomènes
cédemment, sont des exemples types perturbateurs afin d’augmenter la fia-
de tels appareils multicapteurs. Ils sont bilité de la détection.

80 Sécurité Incendie
Le détecteur actuel de flammes à trois rouge de sources perturbatrices
capteurs en est un exemple type : dans la plage 5,1 à 6 µm (Capteur
B - Détection des corps chauds, par
● un capteur pyroélectrique mesure
exemple)
le rayonnement infrarouge dans
le spectre du CO2 entre 4,0 et ● une diode photoélectrique au sili-
4,8 µm, spectre typique des flam- cone mesure le rayonnement
mes (Capteur A - Détection des solaire dans la plage 0,7 à 1,1 µm
flammes) (Capteur C - Détection de la lumière
solaire perturbatrice).
● un second capteur pyroélectri-
que mesure le rayonnement infra-

Capteur C Capteur A Capteur B

Corps chauds
Soleil
Transmission [%]

Feu d’alcool

Détection d’incendie
Longueur d’ondes

Figure 4.20 Spectre infrarouge de la lumière solaire, d’objets chauds et d’un feu d’alcool.

Le spectre de rayonnement IR du soleil Si le signal C est en même temps beau-


diffère de celui des corps chauds et des coup plus fort que les deux autres, il s’agit
feux organiques. Du fait de ces différen- alors du rayonnement solaire.
ces et des trois capteurs, le détecteur de
En plus d’une simple évaluation de
flammes peut faire la distinction entre
l’intensité des signaux, le traitement
des feux réels et des phénomènes per-
intelligent prend aussi en compte
turbateurs. Si le signal du capteur A est
leurs changements ce qui augmente
plus fort que celui du capteur B et si le
la fiabilité du fonctionnement. Les
signal A est beaucoup plus fort que le
détecteurs de flammes de ce type
signal du capteur C, alors il s‘agit d’un feu
sont capables de détecter de manière
réel, sinon c’est un phénomène trom-
fiable un feu produisant des flammes
peur. Si le signal A a plus ou moins la
même à proximité immédiate d’un
même intensité que le signal B, alors c’est
phénomène perturbateur.
qu’il provient par exemple d’un radiateur.

Sécurité Incendie 81
Guide

4.3.2.5 Résumé

En plus d’une bonne construction du ou exposé à divers phénomènes per-


détecteur et de l’électronique des cap- turbateurs.
teurs, la qualité de la détection d’in-
Les détecteurs à traitement intelligent
cendie dépend du traitement des
des signaux et de conception appro-
signaux. L’objectif étant une détection
priée se rapprochent cependant beau-
précoce et sans erreur. Les détecteurs
coup de l’objectif d’une détection
doivent détecter un incendie quelque
précoce fiable à 100 %.
soit l’environnement, qu’il soit propre

Système de détection
intelligent
Fiabilité de la détection

Système
normal de
détection
de feu B

Développement
du feu

Temps

Figure 4.21 Comportement de la détection en fonction du traitement des signaux.

Principe
Détection précoce
combinée à la prévention
des alarmes injustifiées.

4.3.3 Topologies des réseaux de détecteurs

La fonction d’un détecteur d’incendie cette raison, les détecteurs doivent


consiste à prévenir le développement être raccordés à un équipement de
des incendies. Un détecteur qui détec- contrôle et de signalisation par des
terait les incendies mais ne transmet- câbles ou sans fil. Les deux modes de
trait pas l’information de manière circuit de détection sont décrits ci-
fiable ne serait d’aucune utilité. Pour contre.

82 Sécurité Incendie
4.3.3.1 Adressage collectif

Ce type de circuit de détection est la Pour localiser une source de danger en


technologie la plus anciennement uti- cas d’alarme, les lignes de détection
lisée. Les alarmes sont transmises à sont disposées de manière à pouvoir
l’équipement de contrôle et de signa- être suivies facilement, c’est-à-dire
lisation par les lignes de détection. La une seule ligne par étage. De plus de
centrale reconnaît seulement la ligne manière à faciliter la localisation du
qui a transmis l’alarme, mais le détec- détecteur ayant donné l’alarme (donc
teur (manuel ou automatique) qui a l’emplacement du foyer de l’incendie)
donné l’alarme. Ce mode est donc des indicateurs d’action externes sont
appelé « adressage collectif » en réfé- souvent placés au-dessus des portes.
rence à la collectivité de tous les détec-
teurs de la ligne.

4.3.3.2 Adressage individuel

L’adressage individuel a été introduit Les systèmes de technologie plus


pour la première fois dans les années récente utilisent les méthodes d’adres-
1980. Des systèmes plus simples trans- sage de l’informatique.
mettent leurs informations de manière
Les systèmes actuels de détection
séquentielle. Cela signifie que les
d’incendie dans lesquels les signaux
détecteurs transmettent leurs infor-
sont analysés directement dans le
mations à l’équipement de contrôle
détecteur aboutissent à une décision

Détection d’incendie
et de signalisation l’un après l’autre
d’alarme préliminaire et n’ont donc
en fonction de leur séquence sur la
qu’à transmettre le niveau d’alarme
ligne des détecteurs. L’équipement de
correspondant. Les détecteurs sans
contrôle et de signalisation « voit » le
analyse intégrée dépendent de la
détecteur qui a envoyé l’information
transmission des valeurs mesurées
et il est capable d’indiquer, sur son
des signaux des capteurs à l’équipe-
écran, le détecteur concerné rendant
ment de contrôle et de signalisation
superflu les indicateurs d’action exter-
qui alors décide de l’alarme en temps
nes (ceci sous réserve des directives
réel.
d’installation nationales).

Sécurité Incendie 83
Guide

4.4 Sélection ou choix du détecteur d’incendie approprié

Les feux peuvent se développer de dans les mines ou pour les gaz de
manière explosive, rapide (en quel- combustion.
ques se-condes), normale (en quel-
Les aspects suivants doivent être consi-
ques minutes) ou lente (quelques
dérés pour sélectionner les détecteurs
heures). Ce chapitre ne traite que des
les mieux adaptés :
détecteurs classiques utilisés pour les
feux à développement rapide à lent. • le type de feu prévisible
en phase initiale,
Ce document ne traite pas des détec-
teurs spéciaux tels que les détecteurs • la hauteur du local,
de pression ou d’étincelles servant à
• les conditions ambiantes,
la protection contre l’explosion et qui
doivent réagir en quelques millisecon- • les phénomènes perturbateurs
des, ni des capteurs de gaz utilisés éventuels.
pour la détection des feux couvants

4.4.1 Prise en compte du type de feu

Les détecteurs sont utilisés en fonc- • chaleur - détecteurs thermiques


tion de leur adéquation, de leur fia- ponctuels et linéaires,
bilité et de leur prix d’acquisition et
• rayonnement - détecteurs de
maintenance :
flammes IR et UV.
• fumée - détecteurs de fumée
Les détecteurs ponctuels multicap-
ponctuels et linéaires et
teurs d’incendie capables de détecter
multiponctuels,
la fumée et la chaleur sont de plus en
plus utilisés.

4.4.1.1 Sensibilité des détecteurs optiques de fumée

Dans la pratique, la sensibilité des D = { 1 – (I/I0)1/d } x 100 [%/m]


détecteurs optiques de fumée est
D Formule d’obscurcissement
souvent indiquée sous forme d’une
de la lumière
certaine densité de fumée en %/m.
Cette valeur correspond à la réponse I0 Intensité de la lumière reçue
du détecteur mesurée dans un tunnel sans fumée
d’essais normalisé avec un aéro-
I Intensité de la lumière reçue
sol d’essai prédéterminé, une vitesse
avec de la fumée
de l’air et une température données,
selon la norme EN54-7. d Distance entre l’émetteur
et le récepteur
La densité de la fumée est donnée par
la formule D de l’obscurcissement de
la lumière, décrite ci-après :

84 Sécurité Incendie
Les essais effectués dans le tunnel ment de 6 %/m détectera un incendie
mis en œuvre pour tester la stabilité plus tôt qu’un détecteur à traitement
des détecteurs ne sont pas exacte- normal de signaux avec un taux d’obs-
ment représentatif du comportement curcissement de 3 %/m. La sensibilité
des détecteurs aux feux réels. On requise pour l’approbation conformé-
peut donc envisager qu’un détecteur ment à la série de normes EN 54 est
de fumée à traitement interactif des vérifié à l’aide des feux d’essai décrits
signaux et avec un taux d’obscurcisse- ci-dessous.

4.4.1.2 Feux d’essai EN 54

Les feux d’essai normalisés EN 54 ser- feux sont obligatoires pour la certifica-
vent à démontrer que les détecteurs tion des détecteurs d’incendie et per-
sont assez sensibles à certaines gran- mettent d’avoir un avis objectif sur tous
deurs caractéristiques. Ils sont mis en les produits présentés à la certification.
œuvre de manière à ce que chaque Ils sont aussi souvent utilisés pour éva-
feu produise un spectre d’aérosols dif- luer le comportement de la réaction
férent, représentatif d’un feu réel. Ces des systèmes de détection existants.

Feu d’essai
TF1 TF2 TF3 TF4 TF5 TF6
EN
Feu incan- Feu ouvert Feu de
Feu ouvert Feu couvant Feu de

Détection d’incendie
descent / synthétique liquide
Type de feu de cellulose pyrolytique liquide
couvant (polyuré- (alcool
(bois) (bois) (heptane)
(coton) thanne) éthylique)
Dévelop-
pement de Fort Négligeable Négligeable Fort Fort Fort
chaleur
Convection
Fort Faible Très faible Fort Fort Fort
d’air
Génération
Oui Oui Oui Oui Oui Non
de fumée
Principa- Principale- Principa- Partiel- Principa-
Spectre
lement ment lement lement lement Sans
d’aérosols
invisible visible invisible invisible invisible
Propriété Clair, forte Clair, forte
Foncé Très foncé Très foncé Sans
visible diffusion diffusion

Tableau 4.4 Feux d’essai selon EN 54 et leurs propriétés.

4.4.1.3 Détecteurs d’incendie et feux d’essai EN 54

Les feux d’essai EN 54 sont artificielle- de fumée. L’avantage des feux d’essai
ment induits, ce sont des feux «idéa- EN est qu’ils produisent des grandeurs
lisés» rarement rencontrés dans la reproductibles et permettent une com-
pratique car les feux réels produisent paraison exacte entre les réactions des
habituellement un mélange de types divers détecteurs ou capteurs.

Sécurité Incendie 85
Guide

Détecteur
multicapteurs

(O&T)

Détecteur Détecteur
optique de flammes
de fumée (IR et UV)
Sensibilité
relative de
réaction
Détecteur
linéaire Détecteur
de fumée Détecteur de fumée
thermique à ionisation

Invisible Invisible Foncé Clair

Invisible Chaud Ambiante

Feu d’essai
EN 54

Figure 4.22 Comportement de réaction des différents détecteurs d’incendie aux feux d’essai EN 54.

La figure ci-dessus montre la capacité TF 3). La conception du capteur a un


qualitative, de base des détecteurs à impact supplémentaire sur sa réaction
réagir aux feux d’essai EN. Un détec- quantitative. La réaction des détecteurs
teur thermique ne peut pas réagir si le optiques de fumée à TF 1, par exemple,
feu ne dégage pas de chaleur (TF 2 et dépend de l’angle de diffusion.

4.4.1.4 Sélection et choix du détecteur d’incendie approprié

La sélection du détecteur optimal d’in- Dans une zone de stockage de liqui-


cendie dépend des grandeurs caracté- des combustibles, des détecteurs
ristiques prévisibles générées par le de flammes et/ou de chaleur seront
feu en phase initiale. Pour un immeu- appropriés.
ble de bureaux, on choisira de préfé-
Pour pouvoir détecter avec certitude
rence des détecteurs de fumée car
tous les débuts de feu possibles, il
dans ce cas, les incendies produisent
peut s’avérer nécessaire de combiner
une fumée nettement visible aussi
différents types de détecteurs.
bien au début du feu que plus tard.

86 Sécurité Incendie
4.4.2 Prise en compte de la hauteur du local

Une grandeur caractéristique du feu teur du local limite la plage d’application


(c’est-à-dire fumée, chaleur, rayonne- des différents appareils. La limite d’ap-
ment) doit atteindre le détecteur pour plication des différents types de détec-
qu’il fonctionne. La plupart des détec- teur est définie par les spécifications.
teurs sont montés au plafond et la hau- Ces valeurs varient d’un pays à l’autre.

Limites de hauteur courante d’installation des détecteurs ponctuels :


Type de détecteurs France Suisse
Détecteur de fumée maxi 12 m 12 m
Détecteur thermique 4m 6m
Détecteur thermovélocimétrique maxi 7 m 7,5 m
Détecteur de flammes maxi 20 m 20 m

Lorsque l’on doit, par exemple assurer La détection multiponctuelle permet une
la surveillance d’un atrium d’une gale- détection précoce lorsque les réseaux de
rie commerciale, la grande hauteur du prélèvement sont répartis uniformément
lieu ne permet alors pas l’utilisation de dans ce volume. La détection linéaire de
détecteurs ponctuels de fumée, ni de fumée, est capable de surveiller des dis-
chaleur, les hauteurs décrites ci dessus tances atteignant 100 m sur une largeur
ne pouvant s’appliquer. pouvant aller jusqu’à 10 m.

Détection d’incendie
La détection peut être assurée soit Ces systèmes détectent des aérosols
par des détecteurs multiponctuels de ascendants qui n’atteignent pas le pla-
fumée (ASD), soit par des détecteurs fond du fait du manque de convection
linéaires de fumée. thermique.

4.4.3 Prise en compte des conditions ambiantes

Les détecteurs d’incendie ne doivent concentration d’aérosols ce qui rend leur


être utilisés que dans la plage de tem- détection par des détecteurs normaux
pératures spécifiée par le fabricant. Les pratiquement impossible. Pour cette
valeurs typiques pour les détecteurs raison, les locaux soumis à un mouve-
actuels vont de – 25 °C à + 60 °C. S’ils ment d’air important sont de préférence
sont utilisés à des températures infé- équipés de détecteurs de fumée à aspi-
rieures à zéro, il faut éviter qu’ils se cou- ration ou de détecteurs de gaine placés
vrent de glace, par exemple en installant dans le conduit de ventilation.
des éléments chauffants.
Les détecteurs d’incendie sont des appa-
Il faut s’assurer que la température mini- reils électroniques qui peuvent être
male de réponse est d’au moins 10 °C endom-magés par l’eau ou par l’impact
supérieure à la température ambiante d’objets solides. Il faut, lors du choix s’as-
maximale possible. surer que le type de détecteur choisi cor-
respond bien à la catégorie de protection
Les mouvements d’air doivent être pris
IP requise pour l’environnement concerné
en compte pour installer les détecteurs
(voir section “Prise en compte des condi-
de fumée. En cas d’incendie, les circu-
tions ambiantes”, A.4 page 293).
lations d’air importantes réduisent la
Sécurité Incendie 87
Guide

4.4.4 Prise en compte des principaux


phénomènes perturbateurs
Les statistiques dressées dans les dif- la position des détecteurs devra alors
férents pays européens ont montré être particulièrement étudiée et il
que plus de 90 % de toutes les alarmes faudra choisir des détecteurs à traite-
déclenchées par les systèmes de détec- ment interactif des signaux.
tion d’incendie sont des alarmes injus-
Si des phénomènes perturbateurs par-
tifiées. Une grande partie est due à des
ticuliers sont prévisibles, par exemple
alarmes erronées, c’est-à-dire causées
une condensation d’humidité dans la
par une influence externe et non par
zone d’entrée de locaux de stockage
un début d’incendie, tels que les phé-
frigorifiques ou de la poussière dans
nomènes perturbateurs suivants :
les installations de recyclage, des
− fumée de cigarette ou de cigare, détecteurs de fumée multi-ponctuels
− vapeur et chaleur dégagées par seront installés de préférence. Ces sys-
une cuisson ou par une douche, tèmes peuvent être équipés de com-
posants supplémentaires appropriés,
− fumée produite par le soudage
tels que des filtres à air ou des sépara-
ou le brasage,
teurs de condensation de manière à ce
− brouillard produit par des que les phénomènes perturbateurs ne
générateurs de fumée utilisés puissent pas atteindre le détecteur et
dans les spectacles, à garantir un fonctionnement fiable.
− gaz d’échappement des véhicules
S’il est impossible d’exclure les alarmes
à moteur ou des groupes
injustifiées en dépit de la sélection et du
électrogènes,
positionnement des détecteurs, la plu-
− poussière dégagée par le meulage part des systèmes de détection d’incen-
ou le limage, die offrent alors des moyens techniques
− condensation d’humidité, de réduction du nombre de ces alarmes,
− chaleur accumulée par une dont les plus importants sont :
ventilation insuffisante. − vérification de l’état d’alarme avec
Du fait de leur paramétrage et d’un mémorisation intermédiaire de
traitement évolué des signaux, les l’alarme,
détecteurs actuels sont tout à fait − logique multidétecteurs ou
capables de faire la distinction entre multizones,
les phénomènes perturbateurs et les − temporisation de présence et
feux réels. Si, cependant, on peut pré- d’investigation (Suisse),
voir des phénomènes perturbateurs
− combinaison de différents types
considérables dans la zone à surveiller,
de détecteurs.

4.4.5 Détecteurs d’incendie destinées


aux zones à atmosphère explosive
Les équipements électriques utilisés vent être conformes à un type parti-
dans les zones à atmosphère explo- culier de protection de l’allumage de
sive (ATEX) doivent satisfaire à cer- manière à exclure toute source poten-
taines exigences de sécurité. Les tielle d’allumage.
détecteurs utilisés dans ces zones doi-

88 Sécurité Incendie
Le terme « protection de l’allumage » pareils ou d’applications. Le principe est
résume toutes les mesures prises pour celui de l’isolation des sources d’allu-
la conception des équipements élec- mage. Les principaux types de protec-
triques afin d’empêcher l’allumage tion des équipements électriques dans
d’une ATEX Chaque type de protection les zones ATEX sont décrits par l’annexe
convient à des types particuliers d’ap- « Classes de protection », A.6 page 2 95.

4.4.6 Résumé

Un détecteur d’incendie doit être capa- Détecteurs ponctuels de fumée


ble de détecter, de manière précoce
Les détecteurs ponctuels de fumée
et fiable, au minimum une des gran-
sont installés dans les zones où des
deurs caractéristiques d’un incendie.
débuts d’incendie avec émanation de
La hauteur de la pièce, les conditions
fumée sont possibles. Comme cela a
environnementales et les éventuels
été dit en section 4.3.1.1, les détec-
phénomènes perturbateurs doivent être
teurs de fumée à diffusion de lumière
pris en compte. L’impact de ces derniers
conviennent à la détection des par-
sur la détection peut être réduit par des
ticules de fumée claire alors que les
mesures telles qu’un positionnement
détecteurs à ionisation étaient parti-
correct, un paramétrage convenable
culière-ment bien adaptés à la détec-
des détecteurs ou le compartimentage
tion des fumées noires. Actuellement
des secteurs d’incendie.
ces détecteurs qui possèdent une

Détection d’incendie
Les risques et le coût jouent aussi un source radioactive sont de moins en
rôle important pour la sélection du moins employés, pour des rai-sons
détecteur d’incendie le mieux adapté. écologiques.
Dans les zones à risque élevé d’incen- Zones typiques d’application de détec-
die, dans celles présentant des phé- teurs ponctuels de fumée :
nomènes perturbateurs importants et
• locaux où il est interdit de fumer
où les interruptions d’exploitation doi-
comme :
vent être absolument évitées, la détec-
tion d’incendie doit être aussi précoce, - hôpitaux,
fiable que possible et insensible aux
- crèches,
phénomènes perturbateurs. C’est le
cas des installations de soudage auto- - bureaux.
matique, par exemple. Dans ces zones,
• musées et salles d’exposition,
différents types de détecteurs sont
souvent combinés, par exemple des • hangars de stockage du papier,
détecteurs d’incendie et des détec- des appareils électroniques, etc,
teurs de flammes à multicapteurs.
• locaux de fabrication de produits
Dans les zones à risque d’incendie électroniques,
faible tels les immeubles de bureaux,
• salles informatiques (en combinai-
les détecteurs de fumée suffiront.
son avec un système ASD),
Les paragraphes suivants décrivent
• installations de
certaines zones typiques d’application
télécommunication.
des diffé-rents types de détecteurs.

Sécurité Incendie 89
Guide

Détecteurs ponctuels de chaleur • parkings de véhicules à moteurs


ou de locomotives diesel,
Les détecteurs thermiques ou thermo-
vélocimétrique ponctuels s’utilisent • tous les types de bâtiments de
là où les débuts d’incendie génèrent stockage (industries alimentaires
beaucoup de chaleur. ou d’aliments pour animaux,
installations de froid),
Zones typiques d’application des
détecteurs ponctuels de chaleur : • cuisines professionnelles
à hauteur de plafond
• cuisines professionnelles à
supérieure à 3 m,
plafond bas,
• discothèques et autres lieux de
• hangars de stockage de liquides
loisirs où des aérosols artificiels
combustibles générant peu de
sont utilisés.
fumée en cas de feu (très souvent
combinés à des détecteurs de Détecteurs linéaires de fumée
flammes),
Ils sont utilisés dans les zones où un
• autres lieux présentant des début d’incendie dégageant de la
conditions environnementales fumée est possible et où les détec-
extrêmes. teurs ponctuels ne peuvent pas être
employés.
Détecteurs ponctuels
multicapteurs Zones typiques d’application des
détecteurs linéaires de fumée :
L’emploi de ces détecteurs combi-
nés de fumée et de chaleur est en • locaux de grandes hauteurs
constante augmentation. Par leur (atriums, hangars),
qualité de détection ils remplacent de
• grands halls dans lesquels la
plus en plus comme détecteur « stan-
maintenance des détecteurs
dard » les détecteurs à ionisation dont
ponctuels serait plus difficile ou
la durée de vie est comptée.
coûteuse que celle des détecteurs
Du fait de l’interaction des signaux des linéaires,
capteurs entre eux, ces détecteurs se
• zones présentant un grand risque
caracté-risent par une détection pré-
d’encrassement des détecteurs
coce très fiable des incendies. Ils s’uti-
ponctuels (scieries, filatures),
lisent donc dans toutes les zones où
une détection précoce et une résis- • bâtiments historiques dans
tance élevée aux phénomènes pertur- lesquels les détecteurs ponctuels
bateurs sont d’égale importance. ne sont pas souhaités pour des
raisons esthétiques.
Zones typiques d’application des
détecteurs ponctuels multicapteurs : Détecteurs de fumée
multiponctuel (ASD)
• bureaux, salles de conférence,
hôtels, restaurants, etc, Ils sont utilisés partout où des feux
générant de la fumée doivent être
• salles avec kitchenettes dans les
détectés aussitôt que possible et où
crèches,
les détecteurs ponctuels ne sont pas
• hangars de fabrication en assez sensibles ou pas assez résistants
présence de phénomènes à la salissure.
perturbateurs,

90 Sécurité Incendie
Zones typiques d’application des • ateliers de peinture,
détecteurs de fumée à aspiration :
• bancs d’essai moteurs,
• locaux renfermant des objets de
• installations de recyclage.
valeur où même les plus petites
concentrations d’aérosols doivent Exemple : Atelier
être détectées (salles informati-
L’exemple suivant présente quelques
ques, fabrication de circuit élec-
considérations sur le choix du meilleur
troniques),
détecteur d’incendie destiné à un ate-
• locaux de grandes hauteurs où la lier.
concentration de fumée sous le
Un atelier d’une hauteur de 7 m doit
plafond est fortement diluée par
être surveillé par des détecteurs d’in-
les grands volumes (atriums, han-
cendie. Des travaux de soudage y sont
gars),
fréquemment effectués. De plus, des
• grands halls dans lesquels la main- chariots élévateurs à moteur diesel
tenance des détecteurs ponctuels y sont employés. Ces phénomènes
serait plus difficile ou coûteuse perturbateurs peuvent provoquer le
que celle des détecteurs à aspira- déclenchement d’alarmes injustifiées
tion, des détecteurs de fumée. L’emploi de
détecteurs de chaleur est donc exa-
• zones où les détecteurs ponctuels
miné afin de réduire ou de supprimer
sont susceptibles de s’encrasser
ce risque.
(recyclage, industrie lourde),
Les conditions préalables suivantes

Détection d’incendie
• locaux fortement exposées à phé-
doivent être réunies pour les détec-
nomènes perturbateurs tels que la
teurs de chaleur :
condensation d’humidité (entrées
d’installations de chambre frigori- ● dans de nombreux pays, un détec-
fiques), teur de catégorie 1 à température
de réaction de 62 °C ne peut être
• bâtiments historiques dans les-
utilisé que jusqu’à une hauteur
quels les détecteurs ponctuels ne
maximale de plafond de 7,5 m.
sont pas souhaités pour des rai-
La surface maximale autorisée de
sons esthétiques,
surveillance est de 20 m2,
• zones exposées à un risque élevé
● les calculs montrent qu’un tel
de vandalisme (par ex. prisons).
détecteur est capable de détec-
Détecteurs de flammes ter un feu de bois de 0,5 m2 d’une
puissance d’environ 110 kW et avec
Ils sont utilisés dans les zones où des
une hauteur de flammes d’environ
feux ouverts peuvent se produire très
1,2 m. Ces détails sont vrais si le
rapidement et où de grands secteurs
feu se trouve directement sous le
ouverts doivent être surveillés.
détec-teur et s’il n’y a pas de cir-
Zones typiques d’application des culation d’air. Si on suppose que
détecteurs de flammes : le feu se produit quelques mètres
plus loin et qu’il y a un léger mou-
• locaux de stockage de liquides
vement d’air dans la pièce, ce
combustibles,
détecteur ne verra le feu que lors-
• hangars ouverts de stockage ou qu’il produira plusieurs centaines
quais de chargement, de kW.
• dépôts d’huile et d’essence, Sécurité Incendie 91
Guide

Pour paramétrer un système de détec- Dans certains cas, les systèmes sont
tion en fonction de son objectif, il faut prévus pour des objets pour lesquels
voir si la protection visée permet un il n’est pas possible de prévoir précisé-
tel feu. Sinon, il faudra trouver une ment comment le feu se développera
solution différente pour une détec- ou la fumée se propagera. Le choix
tion plus précoce, par exemples : du détecteur, son paramétrage et son
positionnement doit alors être effec-
• détecteurs de fumée à immunité
tué à l’aide d’outils de simulation ou
élevée contre les phénomènes
alors optimisé sur place.
perturbateurs
Développement
• détecteurs de fumée à zones
multidétecteurs, l’alarme n’étant Si on regarde de plus près les détec-
transmise que si un nombre prédé- teurs utilisés de nos jours, plus de
fini d’appareils (habituellement 2) 90 % sont des détecteurs ponctuels.
sont en état d’alarme Parmi ceux-ci, au niveau mondial,
on observe qu’environ 75 % sont des
• détecteurs de flammes.
détecteurs de fumée, 5 % des détec-
Cet exemple montre combien le choix teurs thermiques et 20 % des détec-
du meilleur détecteur possible est teurs multicapteurs. On observe, dans
complexe. Dans la pratique, bien sûr, de nombreuses applications, un pas-
on ne peut pas planifier ainsi chaque sage évident du détecteur de fumée
détecteur, c’est pourquoi il faut faire ou de chaleur « pur » au détecteur
appel à des spécialistes très expéri- multicapteurs. Cela est dû au fait que
mentés pour installer un système de le détecteur multicapteurs assure une
détection d’incendie. détection plus fiable, mais aussi pré-
coce de nombreux types de feu dif-
La sélection du détecteur le mieux
férents. De plus, la différence de
adapté exige une profonde connais-
prix avec les détecteurs ponctuels
sance technique et la compréhension
classiques a beaucoup diminué ces
de l’application elle-même, du risque
dernières années. Les systèmes multi-
possible, de la charge combustible, de
ponctuels (ASD) sont de plus en plus
la progression possible du feu et de la
utilisés pour des applications spécia-
dimension probable de ce feu ou pou-
les car ils détectent les incendies très
vant être atteinte.
précocement et peuvent aussi être
installés dans des locaux présentant
de forts phénomènes perturbateurs,
pourvu que des mesures supplémen-
Principe taires soient prises.

Choisir le bon détecteur


exige connaissance
et expérience.

92 Sécurité Incendie
4.5 Nombre et positionnement des détecteurs d’incendie

Les grandeurs caractéristiques géné- teur) est largement déterminé par les
rées par un incendie (fumée, chaleur, caractéristiques de propagation de
rayonne-ment, gaz) se propagent ces différentes grandeurs.
différemment. Ceci doit être pris en
Le nombre et le positionnement des
compte pour planifier et installer un
détecteurs d’incendie sont fréquem-
système de détection, c’est pourquoi
ment précisés dans les directives
le nombre de détecteurs nécessaires
nationales qui ont toujours priorité.
(ou l’aire de surveillance par détec-

4.5.1 Principes de base

Plus le local est haut, plus la dis- l’intensité du rayonnement, diminue


tance séparant le foyer de l’incendie avec la hauteur.
des détecteurs situés au plafond est
Plus grand ou plus haut est le volume
grande. C’est pourquoi l’intensité de
de la pièce, plus grand le feu se déve-
la grandeur caractéristique à détec-
loppera, sans pour autant présenter
ter, c’est-à-dire la densité de la fumée,
un risque de saut de feu.
l’augmentation de température ou

Détection d’incendie
h3

h2 Chaleur
(convection)

Fumée
Hauteur
du local
h1 Rayonnement

Foyer de l’incendie

Figure 4.23 Caractéristiques de la propagation des grandeurs physiques d’un incendie.

Sécurité Incendie 93
Guide

Fumée Chaque local doit être équipé d’au


moins un détecteur automatique d’in-
La convection thermique d’un feu
cendie.
ouvert transporte les particules de
fumée qui se diluent dans un plus Les détecteurs doivent par principe
grand volume d’air que l’initial. Cette être répartis symétriquement et régu-
dilution doit être prise en compte par lièrement sur la surface du plafond
des détecteurs de fumée sensibles.
La disposition des détecteurs doit être
La fumée d’un feu couvant ne subit adaptée aux conditions existantes (par
pas ou peu de convection. Les fumées ex. structure du plafond avec poutres,
ne seront transportées que lorsque le toiture spéciale ou formes particuliè-
feu aura évolué vers un feu ouvert et res) ou aux aménagements des locaux
seront détectées par les détecteurs (alcôves, mobilier, équipement, etc).
montés au plafond.
Autres points à considérer :
Chaleur
● certains pays autorisent l’emploi
L’air chaud ascensionnel se refroidit de détecteurs de flammes dans
avec la distance ce qui signifie que des locaux atteignant 45 m. Ceci
les détecteurs thermiques sont d’un n’est possible qu’en précisant la
usage limité dans les locaux de gran- surface de l’incendie à détecter
des hauteurs. (quelque m²),
Rayonnement ● la disposition optimale des détec-
teurs est cruciale dans les locaux
Bien que l’énergie de rayonnement se
exposés à des phénomènes per-
réduise avec la distance entre le foyer
turbateurs importants. Un change-
de l’incendie et le détecteur, les détec-
ment mineur d’emplacement d’un
teurs de flammes peuvent être utili-
détecteur peut apporter des amé-
sés du fait de leur sensibilité dans des
liorations notables du point de vue
locaux de grandes hauteurs.
de sa protection contre ces phéno-
Règles générales d’application mènes sans nuire à sa fiabilité,
Il faut s’assurer en disposant les détec- ● dans des cas particulier, l’expé-
teurs d’incendie que les grandeurs rience seule ne suffit pas, des
caractéristiques les atteignent et essais sur site sont indispensables
qu’ils peuvent vraiment reconnaître pour définir la position optimale
un incendie. des détecteurs.

94 Sécurité Incendie
4.5.2 Déclencheurs manuels d’alarme

Les déclencheurs manuels d’alarme trée, à côté des extincteurs. Au vu des


doivent être placés en un lieu nette- exigences réglementaires sur la lon-
ment visible, dans les zones particu- gueur des voies d’évacuation et de
lièrement exposées, le long des voies l’emplacement des moyens de pre-
d’évacuation par exemple dans les mier secours, cela représente une dis-
couloirs, les escaliers, les halls d’en- tance maximale d’environ 40 m.

Figure 4.24 Positionnement des déclencheurs manuels d’alarme le long des voies d’évacuation.

Détection d’incendie
Les déclencheurs manuels d’alarme sion avec les interrupteurs d’éclai-
doivent être généralement instal- rage, sous réserve des directives liés
lés à une hauteur de 1,3 m environ à la présence de personnes à mobilité
(1,5 m en Suisse) pour éviter la confu- réduite.

4.5.3 Détecteurs ponctuels de fumée

Ils sont installés soit au plafond, soit multicapteurs doivent être placés de
là où la propagation et l’accumulation la même manière que les détecteurs
de fumée les plus importantes sont ponctuels de fumée.
prévisibles. Les détecteurs ponctuels

4.5.3.1 Détecteurs ponctuels de fumée

Les détecteurs ponctuels de fumée la couche d’air chaud qui se forme au


peuvent normalement être installés niveau du plafond des locaux élevés.
jusqu’à 12 m de hauteur. La densité
Dans certains cas et même dans des
de la fumée décroît quand la hauteur
locaux de hauteur standard, le type de
augmente parce que le volume total
combus-tion et le développement du
de fumée se répartit dans un plus
feu, il peut arriver que la fumée n’at-
grand volume d’air. De plus, la fumée
teigne pas les détecteurs.
qui se refroidit ne peut plus traverser
Sécurité Incendie 95
Guide

Ceci mène à la conclusion qu’à une • la fumée émanant des feux cou-
hauteur plus grande de la pièce : vants atteint à peine le plafond et
les détecteurs,
• la sensibilité de réaction du sys-
tème de détection doit être plus • les détecteurs de fumée doivent
grande ou qu’un début de feu être éloignés du plafond.
plus important est nécessaire pour
Ces conditions physiques doivent être
déclencher l’alarme,
prises en compte pour choisir la sensi-
• l’air de surveillance par détecteur de bilité de réaction et déterminer la dis-
fumée peut par contre être plus grande, tance d’éloignement du plafond.

Inclinaison du toit (angle)


Hauteur du local [m] < 30° > 30°
< à 6,0 3 - 30 cm 20 - 50 cm
de 6,0 à 7,5 7 - 40 cm 25 - 60 cm
de 7,5 à 9,0 10 - 50 cm 30 - 70 cm
de 9,0 à 12,0 20 - 80 cm 50 - 100 cm
Tableau 4.5 Distance entre le plafond et le détecteur.

4.5.3.2 Aire de surveillance


L’aire de surveillance au sol est définie en fonction de la hauteur de la pièce et du
risque d’incendie.

Hauteur du local

Aire de surveillance
3 2 1
par détecteur de fumée

Figure 4.24 Positionnement des déclencheurs manuels d’alarme le long des voies d’évacuation.

La Zone 1 à danger potentiel mineur − le risque d’incendie est très faible,


ne doit être choisie que lorsque les
− d’autres mesures de protection
conditions suivantes sont réunies :
empêchent la propagation de
− tout danger pour les personnes l’incendie,
peut être exclu,
− aucun danger ne menace les
− aucun bien de valeur ou irrempla- zones voisines, par ex. produits de
çable n’est stocké dans cette zone, décomposition.
96 Sécurité Incendie
La Zone 2 à danger potentiel moyen les de fumée vont se diluer, sans for-
peut être sélectionnée pour la plupart mation uniforme d’une concentration
des applications. de fumée rendant difficile la détec-
tion. Cette dilution retarde la réaction
La Zone 3 à danger potentiel élevé est
du système de détection d’incendie ce
recommandée dans les cas suivants :
qui peut être partiellement compensé
− danger pour les personnes, en réduisant l’aire de surveillance et/
ou en augmentant la sensibilité des
− des biens de valeur ou irremplaça-
détecteurs.
bles sont stockés dans la zone,
Les distances séparant les détecteurs
− la perte de biens ou d’installations
des murs, des équipements ou des
pourraient menacer l’existence
marchandises stockées ne doivent pas
économique de l’entité,
être inférieures à 0,5 m à l’exception
− le risque d’incendie est classé des couloirs, galeries techniques ou
« élevé ». constructions similaires de largeur infé-
rieure à 1 m. En présence de poutres ou
La propagation naturelle de la fumée
de canalisations à moins de 0,10 m du
est gênée dans les locaux à ventila-
toit, une distance latérale d’au moins
tion artificielle. Plus les mouvements
0,5 m doit être aussi envisagée.
d’air sont importants, plus les particu-

4.5.4 Détecteurs ponctuels de chaleur

Détection d’incendie
Au contraire des détecteurs de fumée, température statique de réaction des
les détecteurs de chaleur doivent tou- détecteurs de chaleur doit être com-
jours être installés au point le plus prise entre 10 °C et 35 °C de plus que
haut du local. Pour éviter les alarmes la température ambiante dégagée à
injustifiées et en même temps garan- proximité immédiate du détecteur.
tir un comportement acceptable, la

4.5.4.1 Impact de la hauteur du local


Les détecteurs thermovélocimétrique tion de la hauteur. Cela signifie que la
de la classe A1 peuvent normalement sensibilité de réaction des détecteurs
être installés jusqu’à 7,5 m de hauteur. doit être réglée plus haut quand la
La température sous plafond à la ver- hauteur augmente ou qu’un feu plus
ticale du foyer de l’incendie décroît au grand est nécessaire pour déclencher
carré de la distance avec l’augmenta- l’alarme.

4.5.4.2 Aire de surveillance


L’aire de surveillance au sol dépend distances d’éloignement des détec-
de la taille du local à surveiller et de teurs entre eux peut être augmentées.
l’inclinaison du plafond. Quand le pla- La distance maximale admissible entre
fond est incliné, la chaleur monte le les détecteurs (s) ou entre un détec-
long de la pente jusqu’au point le plus teur et le mur (½ s) dépend de l’aire
élevé pour se concentrer au faîte. Pour de surveillance et de l’inclinaison de la
cette raison l’aire de surveillance et les toiture.

Sécurité Incendie 97
Guide

Aire de surveillance (AM) et distance maximale entre les détecteurs (s)


Aire du Inclinaison de la toiture (angle 9)
local à
surveiller < 10° 10° - 20° > 20°
AM s AM s AM s
≤ 30 m2 30 m2 7.8 m 30 m2 9.2 m 30 m2 10.6 m
> 30 m2 30 m2 6.6 m 30 m2 9.2 m 40 m2 12.0 m
Tableau 4.6 Aire de surveillance et distance entre les détecteurs de chaleur.

Les distances séparant les détecteurs inférieure à 1 m. En présence de pou-


des murs, des équipements ou des tres ou de canalisations à moins de
marchandi-ses stockées ne doivent 0,10 m du toit, une distance latérale
pas être inférieures à 1 m à l’excep- d’au moins 0,5 m doit être aussi envi-
tion des couloirs, galeries techniques sagée.
ou constructions similaires de largeur

4.5.5 Détecteurs linéaires de fumée

Une visibilité directe et sans gêne ou de béton remplissent les condi-


entre le détecteur et le réflecteur doit tions alors que les structures de bois
être assurée. Le rayon de surveillance ou d’acier ne conviennent pas pour la
ne doit pas être coupé par des objets plupart des cas, car elles sont affec-
mobiles tels que des ponts roulants, tées par les changements de tempé-
des échelles, des panneaux publicitai- rature ou d’humidité, la pression du
res, etc. vent ou de la neige. Il faut aussi veiller
à une bonne accessibilité sans danger
Le détecteur doit être fixé sur des
dans le cadre des opérations de main-
parois rigides et stables pour éviter
tenance.
une déviation trop grande du rayon de
surveillance. Les cloisons de briques

4.5.5.1 Impact de la hauteur du local

La couche d’air chaud sous le plafond Pour détecter des feux couvants ou
peut empêcher le passage de la fumée. des petits feux à faibles valeurs ther-
Les détecteurs linéaires doivent donc miques d’une manière fiable dans
être placés sous cette couche prévisi- des locaux de grande hauteur, un
ble (voir Tableau 4.5, page 96). Quand deuxième niveau de surveillance est
la hauteur est supérieure à 12 m, la à prévoir. Cette différenciation des
distance par rapport au plafond est niveaux est importante quand le local
comprise entre 60 et 120 cm. dépasse 6 m de hauteur.

98 Sécurité Incendie
Détecteurs Réflecteurs

Figure 4.26 Détection des feux couvants dans des locaux de grande hauteur.

Le tableau, ci-dessous, donne un exemple de hauteur de montage d’un détecteur


dans trois cas différents.

Détection d’incendie
Détection
Hauteur Haute Moyenne Basse
du local
6m ~6m 3-4m –
12 m ~ 11 m 6-7m –
20 m ~ 19 m ~ 12 m 6-7m

Tableau 4.7 Hauteur de montage en fonction de la hauteur du local.

4.5.5.2 Aire de surveillance

L’aire de surveillance est détermi- 100 m entre le bloc émetteur/récep-


née par la distance entre le détec- teur et le réflecteur est admissible. La
teur et le réflecteur et par la distance largeur de surveillance peut être aug-
horizontale séparant les détecteurs. mentée à cause de la propagation de
Dans le cas des détecteurs linéaires la fumée quand la hauteur de la pièce
de fumée, une distance maximale de augmente.

Sécurité Incendie 99
Guide

Hauteur
du local

Largeur maximale de surveillance

Figure 4.27 Largeur de surveillance en fonction de la hauteur du local.

Les valeurs indiquées concernent des surveillance sera égale à la moitié de


locaux à faible risque d’incendie. Si la valeur indiquée.
le risque est plus grand, la largeur de

4.5.6 Détecteurs de fumée multiponctuels

Les systèmes de fumée multiponc- et des objets (tableaux de commande,


tuels (ASD) servent à la surveillance installations informatiques et télépho-
des locaux (locaux de stockage, ins- niques, stations radio, etc).
tallations frigorifiques, hangars, etc.)

4.5.6.1 Sensibilité
De par sa conception ce détecteur La sensibilité requise pour l’ASD est
aspire l’air et les aérosols au moyen calculée par la formule suivante :
d’un dispositif d’échantillonnage et
les acheminent vers un ou plusieurs SDP
SASD = x NASD
éléments de détection par un sys- NDP
tème d’aspiration (ex : ventilateur ou
pompe). Ils sont transportés à travers SASD Sensibilité requise
un réseau de canalisation, compor- pour le capteur ASD
tant des orifices d’aspiration.
SDP Sensibilité au point
L’ASD déclenche l’alarme dès que la d’aspiration requise par
concentration moyenne de fumée de le concept de sécurité
tous les orifices d’aspiration dépasse
le seuil d’alarme, que cette valeur soit NDP Nombre choisi de points
le résultat d’une concentration très d’aspiration dans
élevée de fumée dans un orifice d’as- la canalisation
piration ou d’une concentration moin- NDPS Propagation tolérée
dre dans plusieurs orifices. de la fumée (nombre d’orifices
100 Sécurité Incendie d’aspiration dans la fumée)
Guide

Hauteur
du local

Largeur maximale de surveillance

Figure 4.27 Largeur de surveillance en fonction de la hauteur du local.

Les valeurs indiquées concernent des surveillance sera égale à la moitié de


locaux à faible risque d’incendie. Si la valeur indiquée.
le risque est plus grand, la largeur de

4.5.6 Détecteurs de fumée multiponctuels

Les systèmes de fumée multiponc- et des objets (tableaux de commande,


tuels (ASD) servent à la surveillance installations informatiques et télépho-
des locaux (locaux de stockage, ins- niques, stations radio, etc).
tallations frigorifiques, hangars, etc.)

4.5.6.1 Sensibilité
De par sa conception ce détecteur La sensibilité requise pour l’ASD est
aspire l’air et les aérosols au moyen calculée par la formule suivante :
d’un dispositif d’échantillonnage et
les acheminent vers un ou plusieurs SDP
SASD = x NASD
éléments de détection par un sys- NDP
tème d’aspiration (ex : ventilateur ou
pompe). Ils sont transportés à travers SASD Sensibilité requise
un réseau de canalisation, compor- pour le capteur ASD
tant des orifices d’aspiration.
SDP Sensibilité au point
L’ASD déclenche l’alarme dès que la d’aspiration requise par
concentration moyenne de fumée de le concept de sécurité
tous les orifices d’aspiration dépasse
le seuil d’alarme, que cette valeur soit NDP Nombre choisi de points
le résultat d’une concentration très d’aspiration dans
élevée de fumée dans un orifice d’as- la canalisation
piration ou d’une concentration moin- NDPS Propagation tolérée
dre dans plusieurs orifices. de la fumée (nombre d’orifices
100 Sécurité Incendie d’aspiration dans la fumée)
En règle générale, les systèmes ASD Exemple : Hangar de recyclage
sont classés dans les catégories sui-
Un système ASD doit être installé dans
vantes de sensibilité :
un hangar de recyclage pour détecter
• sensibilité normale à la fumée de des feux de taille moyenne. Les condi-
0,1 à 1,0 %/m, tions préalables spécifiées sont les sui-
vantes :
• sensibilité élevée/maximale à la
fumée de 0,005 à 0,1 %/m. ● le comportement de réaction doit
être similaire à celui d’un système
Si une détection très précoce est
de détecteurs ponctuels de fumée
recherchée, le système ASD doit alors
(sensibilité au point d’aspiration
déclencher l’alarme dès que de la
3 %/m),
fumée est présente en un orifice d’as-
piration. Ces systèmes nécessitent ● l’aire de surveillance de 400 m2
habituellement des ASD ultrasensi- doit être assurée par une canalisa-
bles. tion à 5 orifices d’aspiration,
Pour la surveillance des locaux, une ● l’alarme doit être déclenchée
alarme est acceptée si la propagation quand la fumée au plafond atteint
de la fumée est aspirée en plusieurs 2 orifices.
orifices. Si la fumée atteint deux ou
La formule précédente permet de cal-
trois orifices d’aspiration, la quan-
culer la sensibilité requise pour l’ASD :
tité de fumée analysée par l’ASD est
(2/5) x 2 = 0,8 %/m.
multipliée en conséquence, par le
cumul des quantités de fumée aspirée

Détection d’incendie
par chaque orifice. Si ce principe est
accepté, on peut alors choisir un sys-
tème ASD moins sensible.

Figure 4.28 Détection par effet cumulé dans un hangar.

Sécurité Incendie 101


Guide

4.5.6.2 Surveillance volumétrique

En surveillance volumétrique nor- ou les hangars, on peut observer une


male, le réseau de canalisation et les forte dilution de la fumée. Il faut choi-
orifices de prélèvement sont sélec- sir un système sensible pour détec-
tionnés de manière à ce que chaque ter un incendie à un stade précoce
orifice couvre une surface de détec- dans un tel local. De plus, des locaux
tion de 40 à 80 m2, ce qui est com- de grande hauteur se forme des cou-
parable aux détecteurs ponctuels de ches de chaleur sous le plafond dû à la
fumée. En ambiance, le réseau est ins- convection naturelle et du feu.
tallé sous le plafond. Selon la charge
Ces couches empêchent, partielle-
combusti-ble, un réseau de canalisa-
ment ou totalement, la fumée d’at-
tion pourra être installé dans les faux-
teindre le plafond. Ceci doit être pris
planchers et les faux-plafonds.
en compte lors de la mise en place
Dans des locaux de grande hauteur, des réseaux ASD (voir Tableau 4.5,
tels les locaux de stockage, les atriums page 96).

Couche de chaleur

Détecteur
ASD

Figure 4.29 Réseau de canalisation sous un plafond incliné.

Dans les locaux de stockage de et de détecter au plus près les feux


grande hauteur, les réseaux de cana- en phase initiale dans les étagères de
lisation sont de préférence montés à stockage, comme le montre la figure
la verticale, permettant de s’affran- 4.30 page 103.
chir de l’effet « Couche de chaleur »

102 Sécurité Incendie


Détecteur
ASD

Figure 4.30 Réseau de canalisation dans un bâtiment de stockage.

Détection d’incendie
On tiendra compte des paragra- les réseaux ont, de plus, purgés pério-
phes ci-dessous, pour la planification diquement pour supprimer la saleté
des systèmes ASD dans des zones ou les dépôts. Ceci garantit un trans-
spéciales. port fiable de l’air aspiré vers le circuit
de mesure.
Application dans
des environnements très sales Application dans des zones
à forte circulation d’air
En plus d’assurer une détection fiable,
les systèmes ASD doivent être aussi Les systèmes de climatisation ou de
résistants à la salissure dans des envi- recyclage de l’air créent une forte
ronnements difficiles. Les très petites circulation d’air qui, à son tour, pro-
particules sont des éléments pertur- duit parfois une dilution de la fumée
bateurs pour les systèmes optiques car celle-ci est mélangée à l’air frais
et produisent des alarmes injustifiées avant d’atteindre les détecteurs. Dans
ou, dans le pire des cas, empêchent ces conditions, il est judicieux d’utili-
le système de fonctionner correc- ser des systèmes ASD plus sensibles
tement. Pour cette raison, on inclut ou ultrasensibles. Il convient aussi
des filtres dans le réseau qui filtrent d’amener un échantillon d’air pro-
les particules de saleté avant qu’elles venant de l’appareil de ventilation/
pénètrent dans le circuit de mesure. climatisation à l’ASD en plus de l’air
Dans les environnements très sales, ambiant « pur ».

Sécurité Incendie 103


Guide

Réseau
au plafond

Détecteur
ASD Prélèvement
sur appareil d’échap.

Figure 4.31 Réseau de canalisation à forte circulation d’air.

Application dans Une détection précoce d’incendie est


des environnements humides d’une importance primordiale. Dans
les entrepôts frigorifiques, on uti-
Dans les environnements humides,
lise normalement des ASD très sen-
on installe des déshumidificateurs et
sibles. Pour éviter la formation du gel
des vannes d’arrêt dans le réseau de
sur les orifices d’aspiration, on équipe
canalisation.
les réseaux d’un mécanisme de dégi-
Application dans les entrepôts frigo- vrage. Ceci est très important dans la
rifiques zone d’entrée où la circulation d’air
apporte une humidité relative élevée
Dans les entrepôts frigorifiques l’air y
ce qui crée une tendance élevée à la
étant très sec, le risque incendie est
formation de gel.
néanmoins élevé, par la présence des
matériaux d’emballage et d’isolation Application dans les zones exposées
et la marchandise, combustibles. Ces au vandalisme
locaux peuvent abriter des expérien-
Les réseaux de prélèvement sont alors
ces de laboratoires ayant fait l’objet
montés au plafond. Seuls de très petits
de plusieurs mois de recherche, qui
orifi-ces presque invisibles sont pré-
sont perdus en cas de sinistre. Dans
sents dans la zone surveillée. Ce type
ces deux exemples, un incendie peut
d’installation se rencontre souvent
se propager rapidement et causer
dans les établissements pénitentiaires.
beaucoup de dégâts.

104 Sécurité Incendie


Application dans les bibliothèques ou autres, on uti-
des bâtiments historiques lise de plus en plus des systèmes ASD
dans lesquels les réseaux sont inté-
Dans ces bâtiments, comportant par
grés dans le plafond et donc invisi-
exemple des plafonds historiques, des
ble. Le même principe s’applique aux
détec-teurs ponctuels d’incendie sont
constructions modernes telles que
souvent exclus pour des raisons esthé-
les salles de concert, les hôtels et les
tiques. Dans les bâtiments tels que les
bureaux.
églises, les cathédrales, les musées,

4.5.6.3 Surveillance des objets

Les systèmes informatiques, les baies permet de prendre les mesures appro-
de serveurs, les centraux téléphoni- priées telle que la sauvegarde informa-
ques, les stations radio et autres ins- tique ou la coupure de l’alimentation
tallations électroniques ou électriques de l’équipement en danger et de mini-
présentent des risques d’incendie à miser les dégâts. Cette fonction est
cause de leur consommation électri- assurée par les systèmes ASD.
que relativement élevée. Un feu élec-
Les systèmes ASD de surveillance des
trique typique est habituellement
objets sont réalisés de manière à ce
précédé d’une phase de feu couvant
qu’au moins un orifice d’aspiration se
assez longue, le volume de fumée
trouve dans chaque objet, par exem-
normalement faible étant de plus

Détection d’incendie
ple un rack de serveur ou un tableau
dilué par ventilation. Si ce volume de
de commande.
fumée peut être détecté assez tôt, ceci

Réseau
au plafond

Surveillance
d’objets
Détecteur
ASD

Figure 4.32 ASD pour la surveillance d’objets.

Sécurité Incendie 105


Guide

4.5.7 Détecteurs de flammes

Le rayonnement électromagnétique les UV ne sont peu ou pas réfléchis. Il


d’incendies éventuels doit atteindre le faut tenir compte du fait que le rayon-
détecteur de flammes. Dans la plage nement infrarouge direct est toujours
de visée, cela est assuré par un rayon- meilleur que le rayonnement indi-
nement direct. Si la vue directe est rect. Les détecteurs de flammes doi-
bloquée, les détecteurs de flammes vent donc être toujours installés à un
IR peuvent encore détecter le feu par endroit où ils voient l’ensemble de la
réflexion sur les surfaces métalliques. zone à surveiller, donc de préférence
Les détecteurs de flammes UV, par dans un angle de la pièce.
contre, sont sans effet dans ce cas, car

UV + IR IR

Figure 4.33 Détecteurs de flammes à visibilité directe et indirecte.

Il faut considérer des équipements flammes. Dans un hangar, la surface


ou des obstacles, comme des ailes sous les ailes doit aussi être protégée
d’avion pour placer les détecteurs de par des détecteurs de flammes.

Figure 4.34 Positionnement des détecteurs de flammes dans un hangar.

106 Sécurité Incendie


Si le local nécessite l’emploi de plu- de créer une grande redondance de
sieurs détecteurs de flammes, ceux- manière à ce que les surfaces sur-
ci doivent alors être disposés afin veillées se chevauchent.

Figure 4.35 Disposition des détecteurs de flammes


dans de grands espaces.

4.5.7.1 Distance de détection

La distance de détection est encore Deux exemples permettent d’expli-

Détection d’incendie
plus importante que la hauteur maxi- quer ce point :
male admissible d’un local pour pla-
● si la distance entre le détecteur de
nifier l’emplacement des détecteurs
flammes et le feu est de 20 m, un
de flammes. La distance de détec-
détecteur de flammes est capable
tion est la distance entre le détecteur
de détecter un feu de matière com-
et le point le plus éloigné à surveiller.
bustible d’une surface de 0,025 m2,
La sensibilité de réaction décroît
d’une hauteur de flammes de 0,6 m
environ au carré de la distance. Il en
et de 18 kW de puissance,
découle que la sensibilité de réaction
du détecteur de flammes doit être ● si la distance est de 70 m, il faut
bien plus grande ou qu’un plus grand un feu de 0,25 m2, une hauteur de
feu ouvert est nécessaire pour déclen- flammes de 2,2 m et de 400 kW
cher l’alarme. de puissance.

Sécurité Incendie 107


Guide

4.5.7.2 Surveillance volumétrique

On détermine la distance de détection male (d) de la diagonale de la pièce


maximale (d) à partir de la taille maxi- correspond à un cube. Comme il est
male du feu à détecter et de la sen- √3 plus long que le côté (a) du cube,
sibilité de réaction du détecteur. Les la hauteur maximale de fixation est
détecteurs de flammes à un angle de a = d√3.
visibilité de 90° sont habituellement
Ceci donne une zone à surveiller de :
installés à un angle d’inclinaison de
d = a x √3.
45°. La distance de détection maxi-

45°

a
a

45°

Figure 4.36 Volume surveillé par un détecteur de flammes.

En fonction de la surface de la pièce > 45° est choisi, la surface située direc-
et de sa hauteur, il peut être judicieux tement sous le détecteur n’est donc
de choisir un angle d’inclinaison infé- plus surveillée.
rieur à 45°. Si, cependant, un angle

108 Sécurité Incendie


4.6 Équipement de contrôle et de signalisation
et périphériques
L’équipement de contrôle et de signali- d’alarme et les installations de com-
sation - ECS reçoit et évalue les signaux mande.
transmis par les périphériques, ana-
Lors de la mise en service d’un système
lyse l’alarme incendie et déclenche
de détection d’incendie on paramètre
des commandes. Il est aussi l’inter-
les fonctions de l’installation pour les
face entre l’opérateur et le système
besoins spécifiques du site. Certains
(Interface homme machine - IHM).
aspects sont automatiquement pris
Le terme « système périphérique » en compte par l’ECS lors de l’interro-
comprend les lignes de détection, les gation des éléments du système.
détecteurs d’incendie, les dispositifs

1)

Détection d’incendie
Interface Commande
de ligne 1)

Équipement
1) de contrôle et
de signalisation

Mise en service Maintenance

Figure 4.37 Équipement de contrôle et de signalisation et système périphérique.

1) Dans les établissements soumis à règlementation en France l’évacuation et les commandes sont
assurées uniquement par le Système de Mise en Sécurité Incendie - SMSI).

Sécurité Incendie 109


Guide

4.6.1 Équipement de contrôle et de signalisation - ECS

L’équipement de contrôle et de signa- teurs et des commandes sont affectés


lisation est le cœur du système de aux différents ECS et les commandes
détection d’incendie. Les systèmes de effectuées sur une, peuvent agir sur
tailles compacte et moyenne ne com- les autres. De plus, la transmission des
portent normalement qu’un équipe- alarmes incendie et des dérangements
ment de contrôle et de signalisation à l’équipement récepteur est effectuée
alors que les systèmes plus complexes par un ECS principal intégré au réseau.
en présentent souvent plusieurs reliées Ceci réduit les frais de raccordement et
en réseau. Ceci permet d’agir sur tous le nombre de lignes dédiées. Le niveau
les ECS en appliquant une procédure de fonctionnalité requis doit être évalué
unique. Dans un tel système, les cap- à l’avance pour chaque système.

4.6.1.1 Constitution

Chaque ECS est constitué d’au mini- ● alimentation : l’alimentation


mum cinq composants : fournit l’énergie nécessaire au sys-
tème de détection d’incendie.
● processeur principal : le pro-
cesseur principal est le cœur de La constitution d’un ECS peut varier
l’équipement, il coordonne et en fonction des exigences et de la
commande l’ensemble du système taille du système de détection d’in-
de détection, cendie. Par exemple, pour un hôtel de
30 chambres une centrale combinant
● terminal de commande : il com-
le processeur principal, le dispositif de
porte des éléments de signalisa-
signalisation, l’interface de ligne et l’in-
tion, optique et acoustique et de
terface de commande sur une seule
commande. Les deux premiers
carte suffira. Les systèmes complexes
éléments informent l’opérateur de
comportent plusieurs cartes de ligne et
l’état du système (alarme, déran-
de commande. Avec de tels systèmes
gement, mode de fonctionnement
une télécommande et la possibilité de
etc). Les éléments de commande
commander depuis plus endroits sont
permettent de faire fonctionner
souvent exigées. Ces terminaux de
le système en acquittant des mes-
commande sont reliés à l’ECS par un
sages ou en commutant le mode
bus de sécurité conforme aux normes
de fonctionnement (direct ou dif-
les plus strictes.
féré),
Il est possible de visualiser l’interface
● interface de ligne : elle commu-
utilisateur de l’ECS à l’aide d’une solu-
nique avec les périphériques et
tion logicielle sur un PC. La connexion
transmet l’information au proces-
au PC peut être établie par LAN, par
seur principal,
exemple (voir Glossaire chapitre 10.2
● interface de commande : elle page 277). Cette solution permet aussi
transmet l’information reçue (par de signaler et de commander plusieurs
ex. porte coupe-feu ouverte) au centrales en réseau sur l’écran du sys-
processeur principal et active les tème de supervision (voir chapitres 7.2
sorties de commandes exigées par et suivants à la page 228).
le processeur (dispositifs d’alarme,
installations de commande, etc.)

110 Sécurité Incendie


4.6.1.2 Alimentation

Conformément à EN 54, deux sources vent pas être raccordés à son ali-
indépendantes d’énergie doivent garan- mentation,
tir l’alimentation de l’équipement de
● la capacité de la batterie doit être
contrôle et de signalisation. Ces deux
telle qu’elle permette un fonction-
sources doivent être dimensionnées de
nement sans difficulté du système
manière qu’en cas de défaillance de l’une
de détection pendant le temps de
d’elles le fonctionnement du système et
fonctionnement en secours exigé
de l’équipement d’alarme puisse être
et que les dispositifs d’alarme reste
maintenu pen-dant une période prédé-
alimentés pendant un minimum de
finie de temps. Les points suivants sont
30 minutes après la fin du temps
pris en compte :
de fonctionnement en secours,
● une des deux sources d’énergie
● l’utilisation de dispositifs décentra-
doit être une alimentation secteur
lisés d’alimentation est permise.
permanente, l’autre une batterie
Cependant, leur capacité de fonc-
ou un équivalent,
tionnement permanent doit être
● le fonctionnement parallèle est surveillée,
obligatoire, une unité de charge
● les messages reçus des disposi-
de taille appropriée alimentant le
tifs décentralisés d’alimentation
système de détection d’incendie
sont affichés sur l’équipement de
et, en même temps, chargeant les
contrôle et de signalisation comme
batteries montées en tampon,
des signaux de dérangement.
● l’alimentation secteur du système
Les temps de fonctionnement en

Détection d’incendie
de détection doit être assurée par
mode secours suivants sont recom-
une ligne séparée, sécurisée,
mandés pour la détection des signaux
● les dispositifs ne faisant pas partie de dérangement et la recherche de
du système de détection ne doi- panne :

Critères de fonctionnement en secours Durée


Sans transmission de signal de dérangement 72 heures
Avec transmission de signal de dérangement, ligne non surveillée 24 heures
Avec transmission de signal de dérangement, mais poste de réception
12 heures
des signaux avec présence permanente d’un opérateur sur place
Avec transmission de signal de dérangement et ligne surveillée 12 heures
Raccordement secteur sécurisé (par ex. groupe électrogène pour 24 h
4 heures
de fonctionnement) et transmission de signal de dérangement

Tableau 4.8 Temps de fonctionnement en secours exigés par EN 54.

Sécurité Incendie 111


Guide

4.6.1.3 Fonctions

Les ECS doivent permettre : améliorer et optimiser leur durée


de vie,
● une exploitation aisée et sûre du
système, ● le changement automatique des
heures d’été/d’hiver par une hor-
● une adaptation aux changements
loge interne en temps réel,
d’affectation des locaux ou des
procédures liées au site, ● la mémorisation de centaines
d’événements, triés par catégorie
● la programmation de sorties de
d’information et disponibles à la
commande pour asservir les ins-
demande,
tallations de signalisation d’incen-
die, ● le fonctionnement en mode
secours pour assurer une détec-
● le respect des exigences du fabri-
tion fiable d’incendie même en cas
cant des batteries par des carac-
de panne de l’unité de traitement
téristiques de charge avec tests
des signaux.
périodiques d’endurance pour

4.6.1.4 Fonctionnement

L’interface utilisateur d’un ECS doit exemple, la localisation de l’incen-


permettre une assimilation et une die est indiquée et les commandes
manipulation aisée des fonctions de telles que « Arrêt signaux sonores »
base en cas d’alarme ou son réarme- ou « Réarmement » sont libérés et les
ment. Ceci assure que ces opérations consignes affichées.
pourront aussi être effectuées par des
Le fonctionnement de l’ECS ne se
personnes peu familiarisées avec le
résume pas seulement au traitement
système ou qui n’ont reçu que des ins-
des alarmes, mais aussi aux dérange-
tructions de base.
ments, à la commutation différé/direct
Cette interface homme-machine est et à la mise hors service des détec-
très exigeante pour ce qui concerne teurs. Cette dernière opération pou-
l’ergonomie des éléments de com- vant nuire à la sécurité, ne peut être
mande, la présentation des messages activée que par du personnel autorisé
et une structure agréable d’utilisation. et dûment formé. Les ECS offrent ainsi
C’est pourquoi les ECS actuels présen- la possibilité d’émettre des ordres,
tent ce qu’on appelle des « touches compris dans le menu, à certains
préprogrammées » pour l’affichage niveaux d’autorisation seulement.
d’ordres liés au contexte de l’applica- Le tableau ci-dessous donne un exem-
tion concernée. En cas d’incendie, par ple avec 4 niveaux d’autorisation.

112 Sécurité Incendie


Niveau Autorisation Personnes autorisées
- acquittement des messages
- arrêt des signaux sonores Personne compétente, par exemple
1
sur le terminal de commande un gardien
- commutation différé/direct
- ordres de niveau d’autorisation 1
Personne formée, par exemple un
2 - réarmement des alarmes
électricien de maintenance
- arrêt des détecteurs
Électricien ou spécialiste du
Commutation des détecteurs en mode révision, système de supervision, par exemple
3
ordres des niveaux 1 et 2 le responsable de sécurité et/ou
de la maintenance
Électricien ou spécialiste du
Ouverture de l’ECS, échange de cartes,
système de supervision par exemple
4 modification du paramétrage,
spécialiste de maintenance
ordres des niveaux 1, 2 et 3
reconnu comme installateur

Tableau 4.9 Niveaux d’autorisation pour un équipement de contrôle et de signalisation.

4.6.1.5 Emplacement

L’ECS doit être installé à proximité de Dans les ensembles de bâtiments


l’entrée principale ou de l’accès des plus complexes, utilisant des ECS en
pompiers, sous surveillance humaine. réseau, ces derniers sont souvent

Détection d’incendie
Son emplacement doit être défini au décentralisés de manière à ce que les
début de la construction avec les auto- lignes de détection et autres périphé-
rités compétentes (par ex. pompiers). riques soient aussi courtes que possi-
ble.
Si l’ECS est placé dans un local techni-
que pour des raisons liées à son instal- Il faut tenir compte des conditions
lation, il faut alors prévoir un terminal environnementales telle que humi-
de commande déporté, à l’emplace- dité, poussière, influence électroma-
ment évoqué ci-dessus. gnétique (IEM), choc, etc.

4.6.2 Périphériques

Les appareils non intégrés dans l’équi-


pement de contrôle et de signalisation
relèvent du système périphérique.

Sécurité Incendie 113


Guide

4.6.2.1 Réseau d’alimentation

La sécurité et la fiabilité des systèmes ● les détecteurs et les lignes de


de détection sont prioritaires. Ceci détection doivent être proté-
comprend aussi bien l’installation du gés contre les interférences élec-
réseau des lignes de détection que les tromagnétiques et séparées des
autres dispositifs d’alarme, de signali- autres systèmes, bien que les sys-
sation et de commande. tèmes de détection actuels soient
mieux immunisés,
On portera une attention particulière
sur les points suivants lors du choix et ● seuls des câbles torsadés par paires
de l’installation des dispositifs : doivent être utilisés dans les nou-
velles installations pour diminuer
● les périphériques doivent être ali-
l’effet des interférences électro-
mentés par un réseau séparé,
magnétiques sur le système.

4.6.2.2 Ligne de détection

La ligne de détection relie les périphé- cendie sont reliés à l’ECS par une ligne
riques à l’ECS. Ces dernières décen- en étoile ou rebouclée. De plus, les
nies, la technologie de l’information systèmes actuels permettent l’utilisa-
a entraîné des évolutions majeures tion de dérivation en T sans élément
assurant de meilleures performances supplémentaire ce qui augmente la
par rapport aux anciens systèmes. souplesse du câblage tout en rédui-
sant les coûts.
Topologies
Les périphériques ou éléments de
ligne d’un système de détection d’in-

Ligne en étoile

Ligne en boucle

Dérivation en T

Figure 4.38 Équipement de contrôle et de signalisation


avec différentes topologies de lignes de détection.

114 Sécurité Incendie


Pour des raisons de sécurité, les lignes ● la communication est unidi-
en étoile sont surtout utilisées pour rectionnelle, du détecteur vers
des détecteurs de technologie conven- l’équipement de contrôle et de
tionnelle ou lors de la reprise de lignes signalisation,
existantes.
● un maximum de 32 appareils peut
Les éléments adressés individuelle- être raccordé sur une seule ligne,
ment sur une ligne reboucle apportent conformément à EN 54,
une sécurité plus grande au système.
● la combinaison de détecteurs auto-
Dans le cas d’interruption de cette ligne
matiques et manuels sur la ligne
rebouclée (ligne ouverte), tous les élé-
en étoile,
ments restent opérationnels car l’ECS
peut communiquer avec les éléments à ● un élément terminal est installé
partir des deux extrémités de la boucle. à l’extrémité de la ligne pour
Quand tous les éléments connectés uti- assurer sa surveillance. Avec ce
lisent une fonction séparateur, le sys- principe, l’ECS surveille la ligne
tème entier reste opérationnel même jusqu’à l’élément terminal, mais
en cas de court-circuit, car le segment pas le raccordement individuel
de la ligne concerné est alors découplé des détecteurs.
par les séparateurs. Sinon il faut équi-
L’adressage collectif disparaît pro-
per chaque 32ème élément d’un élément
gressivement du marché et n’est
sépara-teur conformément à EN 54.
proposé que pour les petits équipe-
Pour des raisons de sécurité la topo- ments simples et compacts. Lors de
logie en boucle est la forme préconi- la modernisation des systèmes col-

Détection d’incendie
sée, les autres (étoile ou dérivation lectifs, on peut cependant conti-
- T) sont à éviter. nuer à utiliser le réseau de détection
existant. Dans ce cas, même des
Raccordement collectif
détecteurs de dernière génération à
Dans cette technologie convention- traitement des signaux intelli-gents
nelle tous les détecteurs sont alors sont conçus pour être utilisés sur la
raccordés en parallèle à la même ligne ligne en étoile, en mode collectif. Du
en étoile (voir section 4.3.3.1, page fait de la possibilité de les paramé-
83). Pour signaler une alarme ou un trer individuellement, ces détecteurs
dérangement, le détecteur augmente peuvent assurer un fonctionnement
sa consommation d’énergie. Ce chan- optimal. Si des lignes complètes doi-
gement d’état est évalué par l’équipe- vent être conservées pour des rai-
ment de contrôle et de signalisation. sons de coûts, la nouvelle centrale
sera alors équipée de modules de
Il faut, dans ce cas, tenir compte des
lignes correspondants (voir chapitre
points suivants :
8.5, page 260).
● un seul message d’alarme ou un
seul signal de dérangement peut
être évalué par une ligne étoile,
car les détecteurs ne sont pas iden-
tifiables individuellement,

Sécurité Incendie 115


Guide

Connexion adressable
Une connexion adressable est un sys- Caractéristiques essentielles des sys-
tème de ligne de détection capable tèmes adressables actuels :
d’adresser individuellement chaque
● raccordement direct des modu-
détecteur (voir section 4.3.3.2, page
les d’entrée et de sortie et des
83). Cette méthode permet d’affi-
éléments de signali-sation et de
cher individuellement le détecteur
commande sur la ligne de détec-
qui déclenche l’alarme et d’affecter un
teurs,
texte de consignes correspondant. En
technologie adressable, les types de ● raccordement direct de disposi-
topologie en étoile, ou boucle ou en T tifs d’alarme sonores sans alimen-
sont possibles. Dans certains bus, les tation supplémen-taire (France via
dérivations en T peuvent être mises CMSI),
en œuvre sans module supplémen-
● commande des indicateurs d’ac-
taire ce qui réduit considérablement
tions externe. L’affectation de l’in-
le coût d’installation du réseau d’ali-
dicateur au détecteur est assurée
mentation.
automatiquement par l’ECS (cas
Il faut, dans ce cas, tenir compte des standard). Il est possible d’affecter
points suivants : un indicateur d’action à un détec-
teur sur lequel il n’est pas directe-
● s’il s’agit d’une ligne en étoile,
ment raccordé (indicateur d’action
32 détecteurs maximum peuvent
commandé),
y être raccordés conformément à
EN 54, ● le système est autosurveillé et
il vérifie périodiquement si tous
● s’il s’agit d’une ligne rebouclée,
les dispositifs sont disponibles et
128 détecteurs maximum peuvent
fonctionnent correctement.
y être raccordés conformément
à EN 54, y compris les éventuels Coûts
détecteurs montés en dérivation,
Les coûts d’installation d’un système
● s’assurer qu’en cas de court-circuit, de détection font part intégrante du
les deux segments de ligne isolés prix total. Pour maintenir le coût du
par un court-circuit ou une cou- câblage aussi bas que possible, il est
pure, puisse être évalué à partir important que le système permette le
des deux extrémités de la boucle, raccordement de lignes de détecteurs
de différentes topologies. De plus, il
● si chaque élément de la ligne est
faut si possible raccorder autant d’élé-
équipé d’un séparateur, un tel
ments que possible sur le même bus,
défaut ne peut se répercuter que
sans rajout de ligne d’alimentation
sur un nombre minimum de détec-
externe supplémentaire.
teurs,
● la localisation des détecteurs sur
la ligne être simplifiée. Les solu-
tions actuelles basées sur l’adres-
sage de la séquence physique ou
de la localisation sur la base d’un
numéro d’identification sont opti-
males.

116 Sécurité Incendie


4.6.2.3 Éléments d’alarme

L’équipement d’alarme optique et avec la centrale et alimenter les


sonore sert à alerter les personnes éléments,
présentes dans la zone en danger ainsi
● comme les éléments de la ligne
que les forces d’intervention internes
rebouclée restent opérationnels
et externes. Les dispositifs d’alarme
même en cas de ligne ouverte ou
peuvent être connectés à l’ECS direc-
de court-circuit, il ne nécessite
tement ou via une sortie surveillée.
aucune installation de ligne sup-
En France, cette sortie surveillée est plémentaire et leur maintenance
assurée par le Système de Mise en est ainsi facilitée.
Sécurité Incendie.
Des éléments d’alarme, tels que des
Certains ECS offrent aussi la possibilité feux clignotants/flash ou des avertis-
de raccorder des dispositifs d’alarme seurs sonores ne donnent que peu
adressables sur la ligne de détection d’informations, c’est pourquoi des sys-
avec les avantages suivants : tèmes d’alarme vocale sont de plus en
plus employés dans les bâtiments (voir
● l’alarme peut se limiter à des sec-
chapitre 5.4 et suivants à la page 158).
teurs spécifiques (par ex. un
Ces systèmes permettent un déclen-
niveau),
chement progressif de l’alarme et une
● déclenchement de phases succes- évacuation du bâtiment en fonction
sives d’alarme : il est par exemple de la situation.
possible d’agir d’abord localement
La sollicitation des forces d’interven-
sur un dispositif sonore d’alarme
tion extérieures, comme les sapeurs
dans une chambre d’hôtel. Après

Détection d’incendie
pompiers, est réalisée par des lignes
avoir vérifié l’alarme, tous les dis-
téléphoniques dédiées, liaison radio
positifs dans la zone de l’incendie
ou par une combinaison de ces diver-
peuvent alors être activés,
ses méthodes.
● aucune ligne supplémentaire n’est
nécessaire pour communiquer

4.6.2.4 Asservissement en cas d’incendie

L’asservissement en cas d’incendie est • la mise sécurité des moyens de


un ensemble de fonctions activant des transport dans une position pré-
équipements architecturaux et tech- définie,
niques pour limiter les dégâts en cas
• systèmes automatiques d’extinction.
d’incendie par l’activation de :
Les systèmes concernés sont acti-
• fermetures coupe-feu permet-
vés soit de manière décentralisée par
tant de limiter la propagation de la
des modules de sortie sur la ligne de
fumée et de la chaleur,
détection, soit centralisée, directe-
• l’ouverture d’exutoires de fumée ment par des sorties surveillées.
et de chaleur,
Les signaux d’acquittement ou le fonc-
• la signalisation des voies d’évacua- tionnement de l’asservissement sont
tion, surveillés par des entrées spécifiques.

Sécurité Incendie 117


Guide

4.6.3 Mise en service

Lors de sa mise en service, le système dants. Les courts-circuits et lignes


de détection d’incendie est configuré ouvertes empêchent une mise en ser-
pour réagir en fonction des informa- vice rapide et correcte, c’est pourquoi
tions reçues des détecteurs et des l’ECS n’est mise en service qu’après
autres dispositifs et pour agir sur les une vérification approfondie du réseau
systèmes de commande correspon- de détection.

4.6.3.1 Structure du système

L’indication des messages, leur géographiques et de l’organisation


contenu et l’utilisation du système du site. L’indication d’une alarme doit
doivent être claires et simples pour décrire précisément le lieu de l’incen-
l’opérateur. Pour cette raison, la struc- die, par exemple « Alarme bâtiment
ture du système de détection d’incen- principal, 8ème étage, bureau 807 ».
die est définie en fonction des aspects

Bâtiment principal 8ème étage Bureau 807

Figure 4.39 Localisation géographique (structure du bâtiment).

Dans la pratique, la subdivision de la à deux lignes de détection différen-


structure du système en une arbores- tes peuvent être affectés à la même
cence logique et physique s’est révé- zone.
lée utile (voir Figure 4.40 page 119).
La structure logique reflète l’implan-
Cela apporte le maximum de sou-
tation géographique dans le système.
plesse, indépendamment de l’installa-
Elle peut être adaptée à l’utilisation
tion physique du réseau de détection.
du local et elle est indépendante du
Par exemple, des détecteurs raccordés
câblage du réseau de détection.

118 Sécurité Incendie


Le processus de mise en service d’un positif, par exemple « Le détecteur de
système de détection relie les struc- fumée ID 253A25 est dans le bureau
tures logique et physique entre elles. 311 ».
On définit, ainsi, la localisation du dis-

Site
Bâtiment
principal

Structure logique
Section
3ème étage 4ème étage

Zone Bureau Salle de Restau-


311 réunion rant

Élément
1 1 2 1 2

Libre affectation

Dispositif

Détection d’incendie
Unité

Structure physique
fonctionnelle
(ex. : Interface
de ligne)

Station (ECS ou Terminal)

Figure 4.40 Liaison des structures logique et physique.

Les équipements de contrôle et de quand les dispositifs raccordés sont


signalisation actuels permettent la saisis manuellement.
lecture automa-tique de tous les péri-
Les outils de mise en service sur PC
phériques et modules qui leur sont
permettent d’introduire des textes
raccordés. Ce processus est aussi
du client correspondant au message
appelé « lecture matérielle ». Les don-
et d’effectuer tous les paramétrages.
nées générées automatiquement per-
De plus, ils permettent d’établir auto-
mettent une mise en service rapide et
matiquement toute la documentation
sans difficulté du système de détec-
du système.
tion à l’aide de l’outil de mise en ser-
vice. Il peut se produire des erreurs
Sécurité Incendie 119
Guide

4.6.3.2 Zones des détecteurs

Pratiquement chaque bâtiment est d’une cage d’escalier, sont souvent


divisé en différents compartiments réunis en une seule zone.
coupe-feu par des mesures architec-
Les directives et limites de créa-
turales ayant pour objectif de limi-
tion de zones de détecteurs peuvent
ter la propagation de l’incendie. Cette
varier d’un pays à l’autre et il faut en
division est exploitée dans le domaine
tenir compte lors de la planification.
de la détection pour l’affectation des
Les directives suivantes s’appliquent,
détecteurs d’incendie à différentes
cependant, dans la plupart des cas :
zones. En créant ces zones il est possi-
ble de les exploiter pour la mise hors ● les zones de détecteurs ne peu-
service d’une zone de détection ou pour vent être créées qu’à l’intérieur
créer une zone à logique multidétec- d’un même compartiment coupe-
teurs (voir chapitre 4.6.3.4 page 121). feu,
Dans les bâtiments comportant de ● les détecteurs automatiques et les
grands locaux, tels que les installa- déclencheurs manuels d’alarme
tions de production ou les bureaux doivent être rassemblés dans des
paysagers, les détecteurs d’un même zones différentes,
local sont attribués à une seule zone.
● une zone de détecteurs peut com-
Dans un bâtiment comportant plu-
prendre au maximum 10 déclen-
sieurs petits locaux, tel qu’un hôtel,
cheurs manuels ou 32 détecteurs
la zone réunit les détecteurs de plu-
automatiques.
sieurs locaux voisins. Les détecteurs,

4.6.3.3 Paramètres des détecteurs automatiques d’incendie

Les détecteurs automatiques d’in- comme étant un phénomène pertur-


cendie actuels s’adaptent de manière bateur, malgré la concentration très
optimale aux conditions ambiantes élevée d’aérosols et ne déclenchent
en sélectionnant le jeu de paramètres pas l’alarme.
approprié tenant compte entre autre
En dehors des heures d’exploitation,
du paramètre « horaire ». Ceci permet
les détecteurs fonctionnent avec un
l’emploi de détecteurs de fumée sur
autre jeu de paramètres qui détecte
des sites où d’autres détecteurs génè-
même de plus faible concentration
rent des alarmes injustifiées, par exem-
d’aérosols ce qui permet la détec-
ple dans les discothèques. Pendant les
tion d’un feu couvant. Les paramè-
heures d’exploitation, les détecteurs
tres sont programmés lors de la mise
d’incendie fonctionnent avec un jeu
en service à l’aide d’un outil adapté.
de paramètres répondant à des phé-
Si les conditions d’exploitation chan-
nomènes perturbateurs spécifiques,
gent, par exemple une discothèque
par exemple le brouillard produit par
qui devient un restaurant, les para-
des générateurs de fumée. Les détec-
mètres des divers détecteurs peuvent
teurs reconnaissent le modèle de
alors être adaptés par programmation
développement des aérosols créés par
depuis l’ECS.
ces machines, évaluent l’événement

120 Sécurité Incendie


Dans les ECS actuels, l’ensemble de la nécessaire après le remplacement d’un
configuration du système est sauve- détecteur défectueux. L’ECS reconnaît
gardé dans une mémoire interne non qu’un détecteur a été remplacé et le
volatile, de manière à ce qu’aucune reconfigure avec les mêmes paramè-
reconfiguration manuelle ne soit tres.

4.6.3.4 Lutte contre les alarmes injustifiées

Comme cela a déjà été décrit en détail dispositifs optiques et acoustiques et/
au chapitre 4.3.2, les alarmes injusti- ou un dispositif de transmission sont
fiées peuvent être largement évitées activés ainsi que les mesures de pro-
en sélectionnant et en positionnant tection correspondantes. Par l’utili-
correctement les détecteurs d’incen- sation de détecteurs actuels, cette
die. La logique multidétecteurs et la logique est moins usitée.
commutation de présence sont des
Commutation de présence
fonctions des ECS actuels garantissent
des alarmes réelles et précoces. La commutation de présence a pour
objectif l’implication des forces d’in-
Logique multidétecteurs
tervention interne dans le processus
Elle s’applique en présence de grands d’alarme automatique. Cette mesure
phénomènes perturbateurs ou quand organisationnelle de temporisation
une détection précoce du feu est de l’alarme exige une programmation

Détection d’incendie
exigée pour des raisons de sécu- appropriée de l’ECS.
rité, par exemple dans un dépôt de
Par simplification, on utilise le trigramme
locomotives Diesel. Si un seul détec-
CVA (Concept de vérification d’alarme
teur d’une zone transmet un signal
- Alarm Verification Concept) pour
d’alarme, une préalarme s’affiche
définir ce concept. En mode différé,
alors sur l’ECS. L’alarme n’est confir-
l’alarme incendie est transmise au
mée que lorsqu’un nombre prédéfini
poste de réception après confirmation
de détecteurs transmettent égale-
par une personne autorisée.
ment leur signal d’alarme (en général
deux détecteurs). Dès cet instant, les

Sécurité Incendie 121


Guide

Déclenchement de l’alarme

Différé/ Direct Différé


direct

Alarme
locale

Réaction
interne

OUI OUI NON

Acquitte- Temporisa- Reconnais-


ment tion d’ Inves- sance Feu Réarmement
NON tigation NON OUI

Alarme Alarme
générale externe

Figure 4.41 Commutation de présence retardée avec CVA.

Les points suivants doivent être pris ● si une deuxième alarme est reçue
en compte dans la plupart des pays pendant le traitement de la pre-
pour utilisation de ce concept : mière, l’alarme externe est trans-
mise immédiatement,
● La transmission retardée ne doit
être active que lorsque le système ● la commutation en transmission
est en état « Différé », différé (présent) ne doit être possi-
ble que manuellement. Le passage
● toute alarme entrante doit être
en mode direct (absent) s’effectue
prise en compte dans un temps
automatiquement à des heures
maximal fixé par les directives
préprogrammées,
nationales. Après cette prise en
compte, la temporisation de recon- ● les alarmes transmises par les
naissance est lancée, déclencheurs manuels ne sont pas
retardées.
● le délai maximal de reconnais-
sance est aussi fixé par les directi-
ves nationales,

122 Sécurité Incendie


4.6.3.5 Alarme

Après avoir détecté un danger, l’ECS ● l’activation et la transmission des alar-


déclenche l’alarme correspondant à mes aux postes de réception des alar-
ce danger et à la situation. Les systè- mes externes n’est possibles qu’après
mes simples ou d’anciennes généra- vérification de l’alarme (CVA),
tions n’ont qu’une seule organisation
● dans les grands complexes de bâti-
d’alarme. Les ECS actuels permet-
ments, une alarme sonore d’éva-
tent plusieurs organisations d’alar-
cuation n’est déclenchée que dans
mes spécifiques liées à l’application
le secteur correspondant à l’incen-
et permettent les configurations
die. Dans tous les autres secteurs,
suivantes :
un signal sonore d’avertissement
● plusieurs dispositifs d’alarme sont peut être déclenché pour aler-
combinés en une zone, ter les personnes présentes sans
exiger leur évacuation.
● chaque dispositif d’alarme peut
être actionné individuellement ou En France, la gestion des alarmes
dans une zone, est assurée par une Unité de Gestion
d’Alarme (UGA), élément d’un
● chaque dispositif d’alarme ou
Centralisateur de Mise en Sécurité
chaque zone peut être actionné
Incendie (CMSI), lui-même compo-
en fonction du danger (choix de
sant d’un Système de Mise en Sécurité
la tonalité, intensité du son ou fré-
Incendie (SMSI).
quence de clignotement),

Détection d’incendie
4.6.3.6 Asservissement en cas d’incendie

Lors de la mise en service, l’équipe- ● mémoire suffisante du système


ment de contrôle et de signalisation pour tenir compte des extensions
doit être programmé de manière futures et de la complexité des
qu’en fonction des messages d’alarme systèmes de commande,
il active des asservissements pour
● reconnaissance de tous les déran-
retarder la propagation du feu et faci-
gements de communication entre
liter l’évacuation des personnes. Ceci
l’ECS et les éléments de com-
inclut, entre autres, la fermeture des
mande tels qu’un module de sortie.
portes coupe-feu et des clapets d’in-
En mode dégradé, cet élément
cendie, la mise en marche des équi-
doit commuter en position « de
pements d’extraction de la fumée
sécurité intrinsèque », par exem-
et de la chaleur et de l’éclairage de
ple, les portes coupe-feu et les cla-
secours ou l’arrêt des machines et
pets doivent se fermer de manière
des équipements.
autonome,
Pour tenir compte de toutes ces exi-
● le système d’asservissement doit
gences, l’ECS doit disposer des per-
être automatiquement documenté
formances suivantes :
et l’exactitude des données doit
● possibilité de programmer des être garantie.
commandes complexes (fonctions
En France, les asservissements sont
ET, OU, NON),
assurés par le Centralisateur de Mise
● sélection aisée des critères d’en- en Sécurité Incendie (CMSI).
trée des commandes,
Sécurité Incendie 123
Guide

4.6.4 Choix de l’équipement de contrôle


et de signalisation adéquat
Pour définir l’ECS le plus approprié, il Dans des bâtiments plus complexes
faut au minimum, répondre aux ques- fréquentés par un grand nombre de
tions suivantes : personnes ou comportant un grand
nombre d’asservissement une cen-
● Quelle est la grandeur du site
trale plus complète sera nécessaire
que la centrale doit surveiller ?
avec une capacité de mémoire et une
● Combien de périphériques vitesse de traitement adaptées.
doivent y être raccordés ?
Lorsque plusieurs bâtiments doivent
● Quel concept d’alarme faut-il être surveillés sur un site ou si les cen-
prévoir – simple, orientée objectif trales sont pilotées par un système
ou spécifique ? de supervision, il faut alors choisir un
type de centrale permettant la mise
● Quels sont les types et le nombre
en réseau.
de centrales nécessaires ?
S’il faut prévoir une extension du site,
● Faut-il que la centrale
il est alors recommandé de choisir une
communique avec d’autres ou
centrale modulaire. Elles ont l’avan-
avec un système de supervision ?
tage de s’adapter facilement et éco-
● Des extensions sont-elles prévues nomiquement à la taille du système
dans les années à venir ? grâce à des modules de ligne et de
commande supplémentaires.
Une centrale compacte ou modulaire
sera choisie en fonction de la taille du
système et des réponses apportées
à ces questions. Les centrales com-
pactes sont plus économiques, mais
plutôt limitées du point de vue des
extensions matérielles possibles. Elles
peuvent convenir à des immeubles de
configuration simple.

124 Sécurité Incendie


4.7 Systèmes de détection linéaire de chaleur

Ils se composent d’un capteur linéaire sion. Les dispositifs de traitement des
et d’un dispositif de traitement des signaux sont habituellement raccor-
signaux. Le capteur est constitué par dés à un système de supervision trai-
des fibres optiques, ou des conduc- tant les valeurs mesurées et contrôlant
teurs électriques comportant un cer- les systèmes d’extinction, de ventila-
tain nombre de capteurs, soit par un tion, etc.
tube capteur avec de l’air sous pres-

Visualisation et PC et logiciel
contrôle :
− ventilation
− extinction
automatique
− etc.

LAN
Contrôleur n
Contrôleur 1

des signaux
des signaux

Évaluation

Évaluation
Analyse

Analyse

Sorties de Sorties de
commande commande

Détection d’incendie
Câble capteur Câble capteur

Figure 4.42 Topologie d’un système de détection linéaire de chaleur.

Ces systèmes sont capables de déclen- • systèmes et conduits


cher une alarme en cas d’une élévation transporteurs,
de la température par unité de temps
• escaliers ou trottoirs roulants,
ou si une température maximale est
dépassée. Ils sont utilisés dans des • galeries de distribution de gaz ou
zones dans lesquelles les températu- de chauffage à distance,
res doivent être surveillées sur de lon-
• surveillance de processus dans
gues distances, mais aussi dans des
l’industrie chimique,
conditions d’environnements diffici-
les, par exemple des gaz corrosifs, des • plates-formes pétrolières et mines,
températures humidité ou encrasse-
• réservoirs de stockage,
ment élevés.
• ateliers de peinture.
Applications typiques des systèmes
de détection linéaire de chaleur :
• tunnels routiers ou ferroviaires,
• galeries techniques et conduits de
câble,

Sécurité Incendie 125


Guide

4.7.1 Principes de détection

Le marché offre un certain nombre ses caractéristiques. Les principes les


de systèmes de détection linéaire de plus fréquemment mis en œuvre sont
chaleur fonctionnant selon des prin- décrits ci-après.
cipes différents et présentant diver-

4.7.1.1 Câble capteur à polymère thermosensible


Le câble capteur se compose de deux est franchi. Dans certains systèmes,
fils conducteurs d’électricité indivi- l’unité d’évaluation permet la détec-
duellement protégé par un polymère tion approximative de l’emplacement
thermosensible. Dès que le seuil de du court-circuit, c’est-à-dire l’emplace-
température est atteint, l’isolation ment du foyer de l’incendie.
fond, les fils se touchent et créent un
On dispose, par défaut, de câbles
court-circuit qui, à son tour, génère
activés entre 60 °C et 200 °C. La lon-
une alarme. Des câbles utilisant des
gueur maximale est comprise entre 1
polymères différents permettent de
et 2 km. Le câble est détruit par un tel
régir à différentes températures.
événement et doit donc être remplacé
Ce principe de mesure déclenche une ou épissé après détection.
alarme dès qu’un seuil de température

4.7.1.2 Câble capteur à isolation sensible à la température


Le câble capteur se compose de deux supposée être la valeur moyenne sur
fils conducteurs d’électricité indivi- toute la longueur du câble. Un seul
duellement protégé par une isolation point chaud localisé a le même effet
à coefficient de température négatif. qu’une augmentation mineure de la
Cela signifie que la résistance électri- température sur une plus longue dis-
que de l’isolation diminue quand la tance.
température augmente. Ce signal est
Avec ce système, l’unité d’évaluation ne
évalué pour déclencher l’alarme.
permet pas la détection de l’emplace-
L’alarme est activée dès que la valeur ment du court-circuit, c’est-à-dire l’em-
mesurée tombe en dessous d’une placement du foyer de l’incendie. Par
valeur de résistance définie. La résis- défaut, on dispose de câbles à seuil d’ac-
tance mesurée dépend cependant de tivation compris entre 50 °C et 250 °C.
la longueur du câble et de la tempéra- La longueur maximale de détection est
ture ambiante. La valeur mesurée est comprise entre 1 et 2 km.

4.7.1.3 Tube capteur


Ces systèmes utilisent une loi physi- qu’il contient. Une membrane placée
que selon laquelle la pression d’un à l’extrémité du tube, enregistre le
gaz varie en fonction des change- changement de pression et donne un
ments de température, le volume de signal proportionnel à la température
gaz restant constant. Le feu chauffe moyenne.
le tube capteur en cuivre et donc l’air

126 Sécurité Incendie


L’alarme est donnée dès qu’un seuil sont conçus pour des températures
défini de signal est franchi. Le tube d’activation atteignant 150 °C. La lon-
capteur ne peut pas localiser l’incendie. gueur maximale de détection est infé-
Les systèmes disponibles aujourd’hui rieure à 200 m.

4.7.1.4 Câbles à capteurs de température intégrés

Des capteurs de température sont est possible de localiser les sources de


montés à des intervalles égaux dans chaleur dans les limites de configura-
un câble blindé servant de ligne de tion des intervalles des capteurs dans
données et d’alimentation. Les valeurs le câble.
mesurées par les capteurs sont réu-
Les systèmes disponibles aujourd’hui
nies par un dispositif d’évaluation et
supportent des températures attei-
servent à déclencher l’alarme.
gnant environ 150 °C. La longueur
Les valeurs mesurées par les divers maximale dépend beaucoup de l’in-
capteurs peuvent être évaluées à l’aide tervalle entre les capteurs. Le nombre
d’un outil logiciel approprié. Plusieurs maximal de capteurs est limité par
capteurs peuvent être regroupés et l’alimentation et la transmission des
une logique multicapteurs peut être données. Les systèmes modernes
créée. Ces systèmes facilitent les permettent des longueurs atteignant
mesures de température à caracté-ris- 2,5 km, avec des intervalles de 8 m
tiques différentielles et maximales. Il entre les capteurs.

Détection d’incendie
4.7.1.5 Mesure des températures avec des câbles
à fibre optique
Ce système repose sur un faisceau laser alors que celle de la diffusion de
laser traversant un câble à fibre opti- Stokes est légèrement plus élevée et
que. Tout au long de la fibre optique, l’anti-Stokes légèrement plus basse.
une partie du rayon laser est reflété. Les deux types de diffusion de Stokes
Cette réflexion entraine une rétrodif- sont aussi appelés effet Raman. La dif-
fusion du signal qui est mesurée par fusion de Stokes ne dépend pas de la
un récepteur connecté à la même température, par contre la diffusion
extrémité que la source laser. anti-Stokes est affectée par l’énergie
thermique de la température locale du
Les fibres optiques du câble, en verre
câble à fibre optique. L’intensité aug-
quartzeux dopé par à l’oxyde de sili-
mente avec la température. La tempé-
cium (SiO2). Le rayonnement laser
rature du câble est donc le résultat du
électromagnétique, infrarouge émis
rapport d’intensité entre les diffusions
est réfléchi de différentes manières
de Stokes et anti-Stokes.
par le câble :
En mesurant le temps de transmission,
• diffusion de Rayleigh,
on peut mesurer l’effet Raman associé
• diffusion de Stokes, à chaque point du câble. La tempéra-
ture locale est déterminée par le rap-
• diffusion anti-Stokes.
port entre les diffusions de Stokes et
La diffusion de Rayleigh a la même anti-Stokes.
longueur d’ondes que le faisceau
Sécurité Incendie 127
Guide

L’illustration suivante montre la position spectrale de l’effet Raman.

Contrôleur
Fibre optique
Laser

Faisceau laser

Rétrodiffusion

Évaluation

Faisceau laser
Câble capteur

Valeur mesurée

Anti-Stokes Stokes

Figure 4.43 Principe de l’effet Raman.

L’électronique d’évaluation et son maximales. Il est possible, dans les


logiciel permet de subdiviser la lon- limites de précision des sections, de
gueur du câble capteur en zones de 1 localiser les sources de chaleur.
à x mètres. Ces zones virtuelles sont
Selon le type de câble à fibre optique,
considérées comme des capteurs indi-
les systèmes disponibles aujourd’hui
viduels. Plusieurs capteurs peuvent
réagissent à des températures d’acti-
être regroupés et une logique multi-
vation atteignant 400 °C. Les systè-
capteurs peut être créée. Ce principe
mes actuels peuvent atteindre 16 km
permet de mesurer la température et
avec des zones de 4 m.
de déclencher l’alarme en fonction de
caractéristiques différentielles et / ou

128 Sécurité Incendie


4.7.2 Sélection du système approprié

Le tableau ci-dessous montre les propriétés des différents principes de fonctionne-


ment des systèmes de détection linaire de chaleur.

Polymère Isolation
Système Capteurs de Câble à fibre
thermo- sensible à la Tube capteur
Propriétés températures optique
sensible température
Seuils de température
Non Oui Oui Oui Oui
programmables
Augmentation et
Non Non Non Oui Oui
évaluation de valeur fixe
Possibilité de créer des
Non Non Non Oui Oui
zones
Préalarme possible Non Oui Oui Oui Oui
Mesure de température Non Non Non Oui Oui
Compensation de
Non Non Non Oui Oui
la température ambiante
Température maximum
200 °C 250 °C 150 °C 150 °C 400 °C
d’activation
Réarmement automatique Non Oui Oui Oui Oui
Non ou par-
Localisation du point chaud Non Non Oui Oui
tiellement
Longueur maximale
2000 m 2000 m 200 m 2500 m 16000 m
du capteur
Tableau 4.10 Propriétés des différents systèmes de détection linaire de chaleur.

Détection d’incendie
Le système le plus approprié sera ● pour surveiller la température d’un
choisi en fonction de l’application, du réacteur dans l’industrie chimique,
risque, des performances, des qualifi- il est important que le système
cations de l’entreprise et du prix : déclenche une préalarme et une
alarme fiable. Pour cet exemple,
● si l’exploitant souhaite par exem-
la localisation du point chaud n’est
ple, couper l’alimentation d’un
normalement pas nécessaire,
transformateur en cas de sur-
chauffe d’une manière fiable, il ● pour surveiller un tunnel routier à
lui suffit d’utiliser un câble avec l’aide d’un système de détection
déclenchement d’alarme lors- linéaire de chaleur, il est obliga-
qu’une température prédéfinie est toire de créer des zones, de com-
dépassée. Si la probabilité d’un tel penser la température ambiante et
événement est rare, aucun réar- de localiser le point chaud, c’est-à-
mement automatique n’est alors dire le foyer de l’incendie.
nécessaire,

Sécurité Incendie 129


Guide

4.8 Planification

Les normes et directives nationa- nent leur approbation à un système


les décrivent la manière de planifier, de détection automatique. Le concept
d’installer et d’exploiter les systèmes de sécurité doit être clairement évalué
de détection d’incendie. Le respect de et défini et les exigences concernant
ces règles est une obligation pour que le système de détection automatique
les autorités, les sapeurs-pompiers spécifiées.
et les compagnies d’assurance don-

4.8.1 Planification générale du système de détection


Le processus de planification d’un • choix de l’équipement de contrôle
système de détection d’incendie doit et de signalisation, du réseau
considérer les facteurs suivants : de détection et de l’alimentation
en énergie,
• étendue de la surveillance,
• zones de détection,
• choix du type de détecteur,
• alarme et asservissements,
• aire de surveillance et disposition
des détecteurs d’incendie, • organisation de l’alarme.

4.8.1.1 Étendue de la surveillance


L’étendue de la surveillance est définit dans le tableau ci-après.

Étendue de la surveillance Description


Surveillance totale Surveillance de tous les locaux d’un bâtiment
Surveillance partielle Surveillance d’un ou de plusieurs compartiments coupe-feu
d’un bâtiment
Surveillance limitée aux voies d’évacuation
Surveillance de dispositifs particuliers ou de fonctions dans le
bâtiment et qui ne constituent pas un compartiment coupe-feu
Surveillance d’objets Surveillance de certains dispositifs ou équipements

Tableau 4.11 Variantes de l’étendue de la surveillance.

Les exigences locales définissent les zones ● en cas de danger pour les person-
qui doivent être soumises à la surveillance. nes tous les locaux utilisés doivent
Ces exigences se limitent à la surveillance être considérés dans l’étendue de
totale ou partielle, y compris celle des la surveillance,
voies d’évacuation. La surveillance d’ob-
● si les biens sont menacés toutes
jets n’est habituellement pas prévue dans
les zones doivent être surveillées,
les directives nationales.
sauf celles qui ne contiennent
La menace joue un rôle essentiel dans qu’une charge combustible limi-
la définition de l’étendue de la sur- tée ou qui sont bien compartimen-
veillance : tées par rapport aux autres.

130 Sécurité Incendie


Dans la plupart des bâtiments, l’éten- la réduction de la charge combus-
due de la surveillance définie par les tible, il faut prévoir une détection
directives suffit. Pour certains types de automatique d’incendie précoce
bâtiment l’étendue de la surveillance pour mettre en œuvre les mesu-
doit être déterminée pour chaque res appropriées. Cela implique une
zone sur la base des risques et de l’ob- surveillance totale de tous les bâti-
jectif de surveillance définie. ments critiques
Les exemples suivants illustrent les ● dans un hôpital, la protection des
réflexions nécessaires pour définir patients est la priorité. Cela signi-
l’étendue de la surveillance d’objets fie qu’une surveillance totale est
particuliers : presque toujours imposée. Tous
les locaux, couloirs et cages d’es-
● un incendie dans une centrale
caliers doivent être surveillés par
nucléaire peut avoir des consé-
un système de détection
quences catastrophiques. Par
conséquent, tout doit être fait ● dans une usine métallurgique, la
pour l’en empêcher. La probabi- surveillance se concentre sur les
lité d’un in-cendie est donc très installations de production. Un
faible. Comme le risque calculé est local de stockage à faible charge
le produit de la probabilité de l’in- combustible n’a pas besoin d’être
cendie par les effets, il faut donc surveillé par un système de détec-
les minimiser. En complément de tion si la propagation du feu est
mesures architecturales comme limitée et les dégâts éventuels
des compartiments coupe-feu ou sont acceptables dans cette zone.

Détection d’incendie
4.8.1.2 Choix des détecteurs d’incendie
Le type et le nombre de détecteurs est ces d’alarmes injustifiés. Les feux cou-
déterminé de manière à ce que l’ins- vants sont détectés par des détecteurs
tallation détecte avec fiabilité les para- de fumée alors que les détecteurs de
mètres d’incendie auquel il faut doit flammes ou de chaleur conviennent
s’attendre en phase initiale, compte mieux aux feux ouverts ou de liquides.
tenu des conditions d’environnements, Des informations plus détaillées sur les
des caractéristiques géométriques du détecteurs d’incendie appropriés se
local, des équipements et des sour- trouvent au chapitre 4.4.

4.8.1.3 Zones de surveillance et disposition


des détecteurs d’incendie
Les zones de surveillance et la disposi- sa superficie, sa hauteur, la forme du
tion des détecteurs d’incendie doivent toit et des plafonds. Ce sujet est traité
être conformes au type de détecteur et en détail au chapitre 4.5.
à la géométrie de la pièce, par exemple

Sécurité Incendie 131


Guide

4.8.1.4 Équipement de contrôle et de signalisation,


réseau de détection et alimentation en énergie
L’équipement de contrôle et de signali- Les ECS doivent obligatoirement être
sation (ECS) sert à l’exploitation du sys- alimentés par au moins deux sources
tème de détection et évalue les signaux indépendantes d’énergie.
de danger reçus par les périphériques
Une information détaillée au sujet de
et aux asservissements d’incendie.
l’ECS, du réseau de détection et de
Les réseaux de détection doivent l’alimentation en énergie est donnée
garantir une communication fiable au chapitre 4.6.
entre l’ECS et les périphériques.

4.8.1.5 Zones de détection


Une zone de détection est un regrou- Le type de détecteur, la dimension du
pement de détecteurs disposant de sa local et des zones spéciales, telles que
propre d’alarme et de dérangement sur des faux-planchers, imposent des res-
l’ECS. Les zones de détecteurs doivent trictions particulières pour la création
permettre une indication rapide et la des zones de détection, du point de
localisation sans ambiguïté des incen- vue du nombre de détecteurs ou de la
dies. détermination de l’aire de surveillance.

4.8.1.6 Alarme incendie et dispositifs d’asservissement


Une tâche importante d’un système d’alarme sont définies en fonction de
de détection d’incendie est l’activation l’organisation de l’alarme et les dispo-
et le contrôle des asservissements tels sitifs sonores ou acoustiques doivent
que les équipements d’extraction de la être perceptibles par les personnes en
fumée ou les systèmes d’extinction. danger et clairement identifiés en tant
qu’alarme incendie.
Le système de détection doit au moins
asservir un équipement. Des zones

4.8.1.7 Organisation de l’alarme

C’est un des points principaux de l’ins- Les mesures suivantes doivent plus
tallation d’un système de détection particulièrement être assurées :
d’incendie. Ceci inclut toutes les mesu-
• information des personnes en
res servant à l’alarme, à l’évacuation, à
danger,
empêcher la propagation du feu, à lutter
contre le feu et à l’information des per- • signalisation de l’alarme
sonnes présentes en cas d’incendie. incendie au public et aux forces
d’intervention interne et externe,
L’exploitant du système, les sapeurs
• empêcher la propagation rapide
pompiers, le planificateur et l’installa-
du feu en fermant les portes,
teur du système de détection doivent
travailler en étroite collaboration pour • ouverture des voies d’accès aux
définir l’organisation de l’alarme et les sapeurs pompiers,
mesures en rapport associées. • activer les conduits d’extraction
de la fumée et de la chaleur,
• lutter contre le feu.
132 Sécurité Incendie
4.8.2 Planification spécifique du système de détection

Cette section s’appuie sur des exem- d’incendie et quels types de détec-
ples pour indiquer les réflexions teurs sont nécessaires pour les diffé-
devant guider la planification et l’ins- rentes applications.
tallation d’un système de détection

4.8.2.1 Généralités
Les autorités, les compagnies d’as- mes. Ces systèmes ne sont utilisés
surance et les sapeurs-pompiers ont que dans les situations de risque
besoin de systèmes automatiques de faible ou moyen et à niveau de
détection d’incendie pour de nom- gravité situé dans la moyenne,
breux bâtiments tels que les hôpitaux,
● les systèmes à adressage indivi-
les hôtels, les musées et les installa-
duel et algorithme se caractérisent
tions industrielles. La plupart des pays
par leur très excellent comporte-
imposent aussi une réglementation
ment en détection. Leur emploi
sur l’installation du système et sur les
est recommandé en cas de ris-
produits approuvés.
que moyen ou d’exigences situées
Comme dans beaucoup d’autres dans la moyenne,
domaines, l’économie compte dans la
● dans le cas d’un risque élevé et
sélection d’une technologie conforme
d’exigences importantes concer-
aux exigences et au risque :
nant la détection, l’emploi d’une
● les systèmes collectifs ne sont utili- technologie de pointe est alors

Détection d’incendie
sés que dans les conditions d’applica- indispensable. Les économies
tion les plus simples ou à faible risque résultant d’une détection précoce
pour des raisons économiques, et sûre d’un incendie compen-
sent le surcoût d’acquisition car les
● la technologie adressable avec
dégâts sont minimisés en cas d’in-
valeur seuil est encore très large-
cendie et les alarmes injustifiées
ment répandue, mais est rarement
sont pratiquement supprimées.
utilisée par les nouveaux systè-

Règle
Détection précoce et sûre de
l’incendie par une planification
spécifique du système de
détection incendie.

4.8.2.2 Bâtiments administratifs


Risque tions électriques, les appareils électro-
niques et les cigarettes allumées sont
Un bâtiment administratif moderne
des sources possibles d’allumage. Le
comporte surtout des bureaux, des
feu se développe habituellement en
salles de réunion et des couloirs. Pour
quelques minutes et reste limité loca-
minimiser la charge combustible et le
lement en cas de détection précoce
risque d’incendie, on n’utilise que des
combinée à un moyen de lutte appro-
matériaux peu combustibles chaque
prié.
fois que cela est possible. Les installa-
Sécurité Incendie 133
Guide

La probabilité d’un feu dans un tel voies d’évacuation ou la maîtrise des


bâtiment est plutôt faible du fait de la secteurs coupe-feu, il faut installer le
charge com-bustible moyenne et des système de détection de manière à ce
sources d’allumage existantes. Les qu’il détecte un feu de taille définie,
dégâts se limitent pour la plupart à par exemple une rame de papier en
un endroit. Le risque dans un tel bâti- train de brûler, et qu’il active les dis-
ment est évalué à un niveau faible à positifs d’alarme et les installations de
moyen. signalisation correspondantes.
Si le bâtiment administratif comporte Dans un bâtiment de ce type où il est
une salle informatique, cette zone généralement interdit de fumer, l’ex-
alors doit être traitée séparément car ploitant n’est confronté qu’à très peu
le risque est plus élevé. de phénomènes perturbateurs. La
surveillance est possible à l’aide de
Objectif de la surveillance
détecteurs adressés individuellement
Dans un bâtiment administratif, la pro- utilisant la technologie de la valeur
tection des personnes a évidemment de seuil. Aucune étude préalable n’est
la priorité. En cas d’incendie elles ne nécessaire. L’objectif de la surveillance
doivent en aucun cas être en danger, peut être atteint si le système est
l’alarme précoce et l’évacuation doi- paramétré conformément aux direc-
vent être garanties. La maîtrise et l’ex- tives, c’est-à-dire que la zone de sur-
tinction de l’incendie viennent ensuite veillance est prise en compte et que
dans l’ordre de priorité de manière à seuls des détecteurs certifiés sont uti-
limiter les dégâts matériels. Cela signi- lisés.
fie par exemple, que les dégâts doi-
Des détecteurs optiques ponctuels
vent se limiter à un seul étage. Toute
sont installés dans les bureaux et les
interruption d’exploitation doit être de
couloirs. Dans les locaux de plus de
courte durée et limitée dans le temps.
3 m de hauteur fréquentés par des
Système de détection d’incendie fumeurs, on recommande les détec-
teurs de fumée multicapteurs à tech-
En complément des autres mesu-
nologie d’algorithmes.
res de surveillance, comme celle des

4.8.2.3 Installations de recyclage


Risque la production. Les dégâts et l’interrup-
tion d’exploitation consécutive pou-
La charge combustible, dans les
vant induire des frais énormes, voire
locaux de recyclage du papier et des
le dépôt de bilan.
matières synthétiques, est extrême-
ment élevée. Les installations électri- Le risque dans ces locaux doit être
ques, les moteurs de commande des évalué comme très élevé. Bien que les
machines de production et les nom- dégâts se limitent normalement aux
breuses machines tournantes sont biens et à une interruption de l’exploi-
des sources potentielles d’allumage. tation, ils peuvent être si élevées que
Un incendie peut causer la défaillance l’entreprise ne peut pas survivre.
d’une machine et perturber fortement

134 Sécurité Incendie


Objectif de la surveillance Pour ce genre de construction, il faut
aussi tenir compte du rayonnement
La surveillance des biens matériels
solaire sur les hangars pour lutter
et de la production a évidemment la
contre les alarmes injustifiées.
toute première priorité. L’incendie doit
être maitrisé et éteint le plus tôt pos- Les détecteurs de flammes actuels réa-
sible. L’interruption de l’exploitation ne gissent rapidement à un feu ouvert et
doit en aucun cas dépasser une cer- sont immunisés aux phénomènes per-
taine valeur définie, tel admet-tre la turbateurs. Cependant, ils ont pour
mise hors service d’une machine sur inconvénient de ne pas pouvoir détec-
trois durant une période déterminée. teur les feux couvants. De plus, à cause
des cloisons, des grandes machines,
Le danger pour les personnes est
etc. il est difficile de surveiller toutes
plutôt faible car peu d’entre elles sont
les zones avec un nombre accep-table
présentes en permanence dans ces
de détecteurs de flammes.
installations, le feu ne se propage pas
de manière explosive et les voies d’éva- Cas pratique d’application :
cuation sont en nombre suffisant.
● surveillance des machines de pro-
Système de détection d’incendie duction par des détecteurs de
flammes,
Le système de détection d’incendie
doit garantir une alarme rapide et ● surveillance totale du bâtiment de
fiable pour une taille définie de feu, production par un système ASD,
ainsi que la commande des asservis- celui-ci ayant été muni de filtre et
sements, par exemple en présence d’un dispositif de nettoyage par du

Détection d’incendie
d’un feu de papier de 30 cm de dia- réseau de canalisation. Des essais
mètre. Un tel feu brûle environ 4 g de prolongés ont montré que l’inter-
matière à la seconde, produit 50 kW valle de nettoyage dans cet envi-
et les flammes atteignent environ 1 m ronnement extrêmement dur est de
de haut. 3 mois pour le filtre et 12 mois pour
la chambre d’analyse de l’ASD.
Les hangars de recyclage sont des
grands volumes élevés où les condi- La détection précoce et fiable dans
tions environnementales sont diffici- une installation de recyclage ne peut
les. En plus de la température et de la être assurée qu’en combinant des
fluctuation de l’humidité, l’air contient détecteurs de flammes à des détec-
habituellement une grande quantité teurs de fumée (par ex. détecteurs de
de poussière qui se dépose partout. fumée à aspiration ou linéaires).

4.8.2.4 Salle blanche dans l’industrie des semi-conducteurs


Risque avec les microstructures les plus fines.
Les processus doivent se dérouler dans
L’industrie des semi-conducteurs est
une atmosphère extrêmement propre
un des secteurs de pointe dans le
c’est pourquoi les exigences de qualité
monde industriel. Les puces sont pro-
de l’air dans ces salles blanches sont si
duites dans des salles blanches selon
contraignantes.
des processus coûteux et complexes et

Sécurité Incendie 135


Guide

Les risques typiques d’incendie dans tion précoce et fiable des débuts d’in-
cette activité sont générés par l’in- cendie. Les alarmes injustifiées dues à
flammation de solvants utilisés dans l’environnement entraînent aussi des
les bains chauffés électriquement, interruptions d’exploitation et doivent
des courts-circuits ou la surcharge des être totalement exclues. La protection
équipements et installations techni- des personnes est déjà assurée par
ques ou provenant d’incendie d’un la détection précoce de l’incendie et
local contigu. l’alarme.
Les feux dans les salles propres peu- Système de détection d’incendie
vent avoir des conséquences désas-
Les processus de production dans l’in-
treuses. Même une contamination
dustrie des semi-conducteurs sont
mineure par des aérosols ou des gaz
hautement spécialisés et adaptés aux
corrosifs peut en-dommager les pro-
produits concernés. Chaque instal-
duits et les produits intermédiaires.
lation de production est différente,
Si l’incendie s’étend, la production
dans un environnement différent.
peut être arrêtée durant plusieurs
L’installation d’un système de détec-
semaines. Les chiffres qui suivent
tion d’incendie fiable exige beaucoup
montrent que les dégâts possibles
d’expérience et le concept détaillé de
dans des salles blanches dépassent de
la ventilation des locaux doit absolu-
beaucoup les valeurs moyennes des
ment être connu.
statistiques d’incendie :
Le choix d’un système de ventilation
● selon Factory Mutual, le montant
approprié permet d’atteindre le niveau
moyen des dégâts dans l’industrie
de pureté de l’air voulu. La ventilation
des semi-conducteurs a dépassé
apporte de l’air propre dans la salle
8.000.000 $ par sinistre en 1995,
dans un courant plus ou moins fort.
● en 1995, 1 incendie s’est déclaré On distingue entre un flux de déplace-
sur 10 sites assurés dans ce genre ment à faible turbulence produi-sant
d’exploitation, un courant d’air laminaire, c’est-à-dire
uniforme, et les systèmes à ventila-
● pour comparaison dans les autres
tion mixte turbulente.
secteurs industriels, 1 incendie sur
100 sites assurés pour un montant Dans les salles blanches à flux de
moyen des dégâts < 250.000 $ par déplacement à faible turbulence, l’air
sinistre. est renouvelé 600 fois par heure et les
vitesses de l’air sont comprises entre
Le risque dans l’industrie des semi-
0,3 et 0,5 m/s. Une détection précoce
conducteurs atteint alors une nou-
dans ces salles ne peut être garan-
velle dimension.
tie que par des systèmes ASD ultra-
Objectif de la surveillance sensibles. Dans les zones à flux de
déplacement à faible turbulence, les
Dans une salle blanche, les dégâts
détecteurs de plafond assurent une
financiers causés par une interruption
surveillance standard supplémen-
de l’exploitation ont la priorité. Tout
taire.
doit être fait pour garantir une détec-

136 Sécurité Incendie


Dans les zones à ventilation mixte tur- doit être planifié en fonction des
bulente, par exemple les locaux de systèmes de ventilation. Pour des
service, l’air est renouvelé entre 10 et raisons de maintenance, le sys-
50 fois par heure. Des détecteurs de tème ASD doit être placé dans la
fumée ponctuels interactifs montés zone de service (zones grises) en
au plafond, conviennent alors à une dehors de la salle blanche,
détection précoce d’un début de feu.
● l’installation de détecteurs ponc-
Une aire de surveillance de 25 m2 par
tuels complémentaires placés dans
détecteur et une distance maximale
un boîtier sur le réseau de canali-
de 5 m entre les détecteurs doivent
sation permet de créer un second
être prévues. De plus, toute perfora-
niveau d’alarme, par exemple pour
tion éventuelle du plafond autour du
des asservissements ou la trans-
détecteur doit être évitée.
mission au poste de réception des
Les salles blanches présentent un alarmes,
risque très élevé ce qui rend l’emploi
● des détecteurs ponctuels de fumée
d’une technologie de pointe indis-
multicapteurs surveillent les faux-
pensable. L’application et l’installation
plafonds et les locaux de ventila-
des systèmes de détection énumérés
tion dans les grandes installations
ci-dessous doivent être intégrées au
concept de sécurité : ● les zones de service sont surveillées
par des détecteurs ponctuels de
● systèmes ASD ultrasensibles pour
fumée dont l’aire de surveillance
une détection précoce des incen-
ne doit pas dépasser 25 m²,
dies par la surveillance de l’air vicié

Détection d’incendie
de la salle blanche. Le réseau de ● des déclencheurs manuels d’appel
canalisation est habituellement sont utilisés pour alerter manuel-
placé dans un faux-plancher et lement les forces d’intervention.

4.8.2.5 Détection d’incendie dans les zones


à risque d’explosion
Les dispositifs utilisés et les équipe- Chaque installation industrielle doit
ments électriques doivent satisfaire être divisée en de telles zones. Il faut,
à certaines exigences de sécurité si pour cela tenir compte du fait que les
les systèmes de détection sont instal- responsables peuvent aussi décréter
lés dans des zones menacées d’explo- différentes zones dans un même local,
sion. De plus, certains aspects décrits par exemple zone 1 jusqu’à 1,5 m de
ci-après doivent être considérés pour hauteur et zone 2 au dessus de 1,5 m.
leur installation. Il faut considérer l’ensemble du local
dans ses trois dimensions.
Affectation des zones
La zone 0 inclut tous les secteurs où
Conformément à la définition CEI, les
des processus sont en cours. Ces dan-
zones menacées d’explosion sont clas-
gers doivent être contrôlés par la
sées en trois niveaux de danger 0, 1 et
technologie du processus lui même.
2, si la probabilité temporelle ou locale
La technologie de la sécurité incendie
d’apparition d’une atmosphère explo-
ne concerne en général que les zones
sive ATEX est réelle (voir Annexe :
1 et 2.
« Division en zones des secteurs d’ex-
plosion », annexe A.5 page 294).

Sécurité Incendie 137


Guide

Zone 1

Intérieur
des fûts
Zone 0
Bureaux

Autoclaves
Zone 0
Zone 2

Figure 4.44 Zones dans un bâtiment industriel.

Installation ni directement à proximité des


ouvertures (portes, etc),
Il faut respecter les réglementations
nationales bien que les normes euro- ● dans les locaux menacés d’explo-
péennes les remplacent progressive- sion, seuls les produits et matériels
ment où sont installés les systèmes de conformes aux directives peuvent
détection d’incendie dans des zones être mise en œuvre utilisés,
menacées d’explosion.
● dans les locaux menacés d’explo-
La liste de contrôle ci-dessous défi- sion, les installations, les équipe-
nit les points principaux à prendre en ments et les appareils métalliques
compte pour la planification des ins- doivent être reliés à la liaison équi-
tallations de détection incendie dans potentielle du local,
des zones ATEX :
● dans les locaux menacés d’explo-
● les locaux considérés comme zone sion seuls les câbles utilisés pour
ATEX sont définis par les autorités les équipements concernés peu-
locales. Le projet et la mise en œuvre vent s’y trouver. Ces locaux ne
doivent être précédés d’une demande peuvent être traversés que par des
du plan des zones aux autorités com- câbles noyés dans le béton,
pétentes, ces plans détaillés devant
● les distances de protection des
montrer dans les trois dimensions
équipements électriques par rap-
les zones 0, 1 et 2 ainsi que celles ne
port aux ouvertures des portes et
présentant pas de danger,
de ventilation sont précisées dans
● les passages des lignes de détec- les réglementations en vigueur.
tion et autres lignes des locaux
La liste ci-dessus ne montre que les
menacés d’explosion vers les
aspects les plus importants, mais
autres locaux doivent être étan-
n’est pas exhaustive. En plus des pro-
ches au gaz,
duits spécialement développés pour
● la séparation galvanique de la de telles zones, l’installation par des
ligne de détection est assurée par spécialistes d’un système de détec-
des barrières de sécurité spéciale- tion d’incendie dans des zones mena-
ment conçues qui ne peuvent pas cées d’explosion exige beaucoup de
être montées dans la zone ATEX connaissances et d’expérience.

138 Sécurité Incendie


4.9 Centralisateur de Mise en Sécurité Incendie

Un Centralisateur de Mise en Sécurité La vocation cet automate de sécurité


Incendie (CMSI) est un ensemble de est d’être en permanence informé, par
dispositifs qui, à partir d’informations sa fonction de sécurité, des états des
ou d’ordres de commande manuelle, éléments qui lui sont reliés.
émet des ordres électriques de com-
Le CMSI est un élément du Système
mande des matériels assurant les
de Mise en Sécurité Incendie (SMSI),
fonctions nécessaires à la mise en
lui-même élément d’un Système de
sécurité d’un bâtiment ou d’un éta-
Sécurité Incendie (SSI).
blissement en cas d’incendie, selon la
norme NF S 61-934.

Détection d’incendie

Figure 4.45 Principe d’un système de sécurité incendie.

Sécurité Incendie 139


Guide

Il existe 2 catégories de CMSI : Un CMSI Comporte :


• CMSI. de type A conçu pour être • une unité de commande manuelle
intégré à un SSI de catégorie A centralisée (UCMC),
comprenant par définition un SDI
• une unité de signalisation (US),
(Système de Détection incendie),
• une unité de gestion d’alarme
• CMSI. de type B conçu pour être
(UGA),
intégré à un SSI de catégorie B qui
reçoit ses informations en prove- • éventuellement, une unité de
nance de déclencheurs manuels gestion des issues de secours.
uniquement.

Système de sécurité incendie Dénominations

CMSI Centralisateur de mise


en Sécurité Incendie
DA Détecteur Automatique
DAC Dispositif Adaptateur de Commande
DAD Détecteur Autonome Déclencheur
DAS Dispositif Actionné de Sécurité
DM Déclencheur Manuel
DS Diffuseur Sonore
ECS Équipement de Contrôle
et de Signalisation
UCMC Unité de Commande Manuelle
Centralisée
UGA Unité de Gestion d’Alarme
US Unité de Signalisation

Figure 4.46 Système de sécurité incendie.

140 Sécurité Incendie


SSI de catégorie A et normes correspondantes

Figure 4.47 SSI de catégorie A.

Détection d’incendie
Face avant d’un CMSI

Figure 4.48 Face avant d’un CMSI.

Sécurité Incendie 141


Guide

Unité de signalisation US

Figure 4.49 Détail d’une unité de signalisation.

142 Sécurité Incendie


Unité de gestion d’alarme UGA

Figure 4.50 Détail d’une unité de gestion d’alarme.

Détection d’incendie

Sécurité Incendie 143


Guide

4.10 Installation, mise en service et réception

L’installation et l’utilisation d’un sys- concernées, depuis la planification,


tème de détection sont régies par des la réalisation, la maintenance jusqu’à
normes et des directives qui doivent son démantèlement.
être respectées par toutes les parties

4.10.1 Installation

Les points suivants doivent être consi- éclairé et hors d’atteinte du public.
dérés lors de l’installation : Il doit être protégé des influences
nuisibles de l’environnement telles
● les divergences par rapport à la
que le rayonnement solaire, les
documentation ne sont acceptées
vibrations, la poussière ou l’humi-
qu’après consultation des autori-
dité,
tés et uniquement dans le respect
des objectifs de protection définis ● une alimentation secteur séparée
par le concept de protection, comportant un coupe sur intensité
correctement étiquetée et réser-
● toute divergence doit être présen-
vée à l’usage exclusif du SSI.
tée et justifiée dans la documenta-
tion du système,
● les instructions d’installation du Les points suivants doivent être consi-
fabricant doivent être suivies pour dérés lors de l’installation du réseau
le montage des composants du d’alimentation :
système de détection,
● le réseau doit être installé confor-
● toutes les pièces du système doi- mément aux règles approuvées et
vent être correctement fixées, de aux réglementations locales,
manière à prévenir tout risque de
● les lignes doivent être acheminées
détérioration.
de manière à être protégées méca-
Les points suivants doivent être consi- niquement et conformément aux
dérés lors de l’installation du sys- exigences d’exploitation du local,
tème :
● seuls les types de câble approuvés
● le lieu de montage de l’équipement par le fournisseur du système de
de contrôle et de signalisation ou détection concerné peuvent être
du terminal d’exploitation doit être employés,
proche du point d’intervention des
● les câbles d’énergie ou de signa-
pompiers. L’équipement doit être
lisation doivent être placés de
facilement accessible à l’exploi-
manière à ne pas exercer d’in-
tant,
fluence nuisible sur le système.
● l’équipement de contrôle et de L’influence électromagnétique
signalisation doit être installé dans nuisant au bon fonctionnement
un local propre suffisamment est aussi évitée par cette mesure.

144 Sécurité Incendie


4.10.2 Mise en service

La mise en service (MES) d’un sys- concernées doivent alors être rempla-
tème de détection d’incendie est pré- cées et/ou replacées ailleurs.
cédée d’une vérification détaillée du
Les appareils ou composants défec-
montage de tous les composants. La
tueux doivent être remplacés par des
mise en service est elle-même effec-
appareils ou composants neufs.
tuée par un installateur agréé.
Lors des essais, il faut veiller à bloquer
Les listes de contrôle remises par le
les asservissements en cas d’incendie,
fabricant doit être suivies pas à pas
tels que la ligne de transmission vers
lors de la mise en service. Les essais
les postes de réception d’alarme et de
doivent être suivis de l’établissement
dérangement et les équipements de
d’un procès-verbal de MES.
protection (par ex. systèmes d’extinc-
Si les essais de mise en service révè- tion automatiques et/ou de mise en
lent des divergences par rapport aux sécurité).
documents de planification, les pièces

4.10.3 Réception

La condition préalable pour une réception sonnalisés doivent être vérifiés quant
est la réussite des tests de mise en service. à leur concordance avec la situation
La réception s’effectue en suivant une pro- du bâtiment concerné et leur confor-
cédure préétablie qui peut dépendre des mité au dossier du système.

Détection d’incendie
prescripteurs, pouvant conduire à la réa-
Si les essais de réception sont réussis,
lisation de foyers types de réception, de
la responsabilité du système est alors
manière à vérifier la conformité de l’instal-
confiée à l’exploitant par le fournis-
lation et de son paramétrage avec les exi-
seur et l’organisme de réception.
gences locales.
Le procès-verbal de réception est
Comme pour la mise en service, il faut
rédigé, signé et remis à l’opérateur/au
prendre les mêmes mesures de pro-
client.
tection vis-à-vis des asservissements.
Les signalisations du terminal d’exploi-
tation ainsi que les textes clients per-

Sécurité Incendie 145


Guide

4.11 Rentabilité et évaluation du système

Comme pour la plupart des investis- tenance au coût d’acquisition. Ceci


sements, le coût d’ensemble joue un correspond à une durée de vie théori-
rôle essentiel dans le processus de que de 10 ans pouvant être influencée
décision et d’évaluation du système par des facteurs tels que les frais d’in-
de détection d’incendie. L’approche tervention des forces d’intervention,
classique consiste à ajouter dix fois les coûts d’extension et de moderni-
le montant prévu du coût de la main- sation, etc.

4.11.1 Éléments constitutifs du coût réel d’un système


Les coûts d’installation et d’utilisation − extension,
d’un système de détection d’incendie − adaptation de l’intégration du
peuvent être ventilés de la manière système,
suivante :
− amélioration des fonctions du
− acquisition, système,
− système/matériel, − extension et augmentation de la
− installation et mise en service, surface de surveillance,
− intégration dans l’automatisation − adaptation du système à des
du bâtiment, modifications internes et/ou à un
changement d’exploitation,
− formation et instruction du
personnel, − modernisation,
− maintenance, − remplacement du système par la
génération suivante,
− maintenance préventive et
corrective, − recyclage écologique des
éléments constitutifs du système.
− intervention,
− coût du personnel, Ces éléments doivent être comparés
pour chaque système.
− alarmes intempestives,

4.11.2 Durée de vie


Bien sûr, la durée de vie d’un système C’est le seul moyen de ramener les
de détection ne peut pas être indiquée coûts de maintenance d’un (de)
exactement, mais elle peut être éva- système(s) de prévision à un niveau
luée sur la base de la culture de l’en- acceptable.
treprise et de la conception propre au
− Depuis quand le système le plus
fabricant. Les points suivants doivent
récent a-t-il été commercialisé ?
être pris en compte :
En partant de la durée de vie d’une
− À quelle fréquence le fabricant
génération et de l’année de la pre-
lance-t-il une nouvelle génération
mière mise en vente du système,
du système ?
on peut évaluer au bout de com-
Si un fabricant lance un nouveau bien de temps le système le plus
système, la génération précédente récent sera remplacé.
sera supprimée en quelques années.

146 Sécurité Incendie


− Comment peut-on évaluer la qua- Le système sera donc sûrement rem-
lité des modules d’un système ? placé dans un an et la fourniture
garantie des pièces se terminera dans
Évaluer la qualité ne signifie pas
6 ans à partir de ce jour. Comme une
seulement la qualité du produit
adaptation à l’évolution des exigences
lui-même. La qualité de la détec-
et une modernisation progressive ne
tion est aussi importante ainsi que
sont pas possibles, la durée de vie la
les possibilités d’adaptation de
plus réaliste est de 6 ans.
cette qualité à l’évolution des exi-
gences. Exemple B
− Quelle a été la somme inves- ● le fabricant lance une nouvelle
tie pour la modernisation du sys- génération tous les 8 ans,
tème ?
● le système actuel a été vendu pour
Les fabricants qui planifient un la première fois il y a 2 ans,
concept de modernisation des sys-
● la qualité des produits et de la
tèmes existants offriront assuré-
détection est suffisante et peut être
ment une solution adaptée.
facilement améliorée par exemple
− Pendant combien d’années la dis- à l’aide de détecteurs compatibles
ponibilité des pièces de rechange présentant de meilleures caracté-
est-elle garantie ? ristiques,
Précédemment, une garantie de ● le nouveau système est compa-
10 ans après l’annonce du retrait du tible avec l’ancien par exemple

Détection d’incendie
système était prévue. L’utilisation à l’aide d’une interface avec les
de modules électroniques dont la anciens modules,
durée de vie n’est que de quelques
● le fabricant garantit la fourniture
années ne permet plus une telle
des pièces pendant 5 ans après
garantie.
l’annonce du retrait du système.
Les deux exemples extrêmes et leurs
Le système sera donc remplacé dans
hypothèses ci-dessous indiquent
6 ans et la fourniture garantie des
qu’une durée de vie comprise entre 6
pièces s’achèvera dans 11 ans à partir
et 15 ans est possible :
de ce jour. Comme ce système peut
Exemple A s’adapter à de nouvelles exigences et
être modernisé progressivement, une
● le fabricant lance une nouvelle
durée de vie de 15 ans est réaliste.
génération tous les 4 ans,
Ces deux exemples montrent que la
● le système actuel a été vendu pour
durée de vie d’un système de détec-
la première fois il y a 3 ans,
tion dépend beaucoup de ses capaci-
● la qualité des produits et de la tés d’extension et de modernisation,
détection est plutôt bonne, mais caractéristiques qui n’ont pas été suf-
ne peut pas être améliorée, fisamment prises en compte dans
l’étendue de l’évaluation du système.
● le nouveau système n’est pas com-
patible avec l’ancien système,
● le fabricant garantit la fourniture
des pièces pendant 5 ans après
l’annonce du retrait du système.

Sécurité Incendie 147


Guide

4.11.3 Extensions et modernisation

Les extensions sont un sujet rarement Dés que le système de détection com-
traités et dont les coûts d’évaluation mence à vieillir la question de son
ne sont souvent pas pris en considé- remplacement doit être envisagé.
ration. Comme il arrive rarement que l’en-
semble du système nécessite le même
Même dans le cas d’entreprises qui à
niveau de rénovation certains de ses
priori ne subissent pas de changement
éléments constitutifs doivent pouvoir
notables, les dépenses d’extension
continuer à fonctionner pendant plu-
et d’adaptation cumulées pendant la
sieurs années.
durée de vie du système représentent
environ de 20 % à 200 % de la valeur Un concept de modernisation bien
d’acquisition. pensé permet le remplacement pro-
gressif des éléments. Une moderni-
Selon le type de système de détec-
sation réussie a donc une influence
tion, une extension peut générer jus-
positive sur la rentabilité d’un système
qu’à 50 % de frais supplémentaires si,
de détection d’incendie.
par exemple, la souplesse des exten-
sions possibles est limitée ou est épui- Cette approche doit en conséquence
sée. Dans le pire des cas, l’extension être prise en compte dans l’évalua-
n’est pas possible du tout, par exem- tion du système de détection. Ce
ple quand de nouvelles exigences ou sujet est traité en détail au chapitre 8
de capacité de détection dépassent à la page 248.
celles du système installé.

4.11.4 Alarmes injustifiées

Une alarme précoce et une grande et entrainer des coûts importants et


insensibilité aux phénomènes per- une diminution de la confiance des
turbateurs sont des caractéristiques intervenants et de l’exploitant vis-à-
antagonistes. Aujourd’hui, il est rela- vis du système installé.
tivement facile de réaliser une détec-
Dans les pays avec télétransmission
tion précoce tout comme il n’est pas
directe des alarmes aux sapeurs-pom-
difficile de mettre en œuvre un sys-
piers cela représente des sommes pou-
tème insensible aux phénomènes per-
vant dépasser 1000 € par intervention
turbateurs. Un système de détection
selon les cas. Sur la durée de vie d’une
efficace doit être capable de donner
installation un système garantissant
l’alerte aussi tôt que possible en cas
un strict minimum d’alarme injustifiée
d’incendie, tout en évitant les alarmes
est rapidement amorti.
injustifiées.
L’objectif étant de garantir une alarme
authentique pour éviter un engage-
ment inutile des forces d’intervention

148 Sécurité Incendie


4.11.5 Conclusion

Lors du choix d’un système de détec- économie de temps, d’une meilleure


tion d’incendie et de son fournisseur, vue d’ensemble du système ou d’une
la qualité et la fiabilité du système doit plus grande souplesse.
avoir clairement la priorité. C’est le seul
Pendant la phase de planification, il
moyen d’atteindre l’objectif de protec-
est pratiquement impossible de déter-
tion fixé, de définir le niveau requis
miner exactement le coût final d’un
de sécurité des personnes, de réduire
système de détection d’incendie. Le
les risques de dégâts pour les bâti-
résultat est plus ou moins précis en
ments et les biens ainsi que de limiter
fonction de la manière dont les dif-
les interruptions d’exploitation et les
férents aspects ont été étudiés. Il est
dégâts causés à l’environnement.
important que ce coût tienne compte
Sa facilité d’exploitation, des fonctions du prix d’achat, de la maintenance
supplémentaires offertes et l’intégra- préventive et corrective, de sa capa-
tion dans un système de supervision cité d’extension ou de modernisation.
doivent aussi être prises en compte.
Les coûts supplémentaires engendrés
doivent aussi être comparés à l’aug-
mentation de la productivité. Elle peut
être représentée sous la forme d’une

Conclusion
Un investissement intelligent

Détection d’incendie
se rembourse lui-même.

Sécurité Incendie 149


Guide

5 Alarme et évacuation

5.1 Préambule 151


5.2 Principes de base 152
5.3 Transfert d’information de l’alarme 154
5.3.1 Alarme sonore par avertisseurs sonores 154
5.3.2 Alarme vocale 155
5.3.3 Alarme visuelle 156
5.3.4 Signalisation des voies d’évacuation 156
5.4 Alarme vocale et évacuation 158
5.4.1 Avantages de l’alarme vocale 158
5.4.2 Conditions préalables à l’évacuation d’un bâtiment 159
5.4.3 Méthodes d’évacuation d’un bâtiment 159
5.4.4 Système 160
5.4.5 Configuration du système et concepts de fonctionnement 161
5.4.6 Sécurité intrinsèque et technologie des amplificateurs 163
5.4.7 Concepts des amplificateurs 164
5.4.8 Câblage des lignes des haut-parleurs 165
5.4.9 Intégration du système et interfaces avec l’automatisation du bâtiment 166
5.4.10 Concepts de fonctionnement et principes d’organisation 167
5.5 Planification 168
5.5.1 Sélection des haut-parleurs 168
5.5.2 Agencement du système/couverture sonore totale ou partielle 169
5.5.3 Surfaces de rayonnement 169
5.5.4 Alimentation de secours 171
5.6 Installation et mise en service 172
5.7 Formation aux situations d’urgence 173
5.8 Rentabilité et évaluation du système 175

150 Sécurité Incendie


5.1 Préambule

En cas de danger il est parfois indis- moins de voies d’évacuation. Les sys-
pensable d’évacuer les bâtiments pour tèmes évolués permettent donc une
sauver des vies. Les appareils classi- évacuation par phase adaptée à des
ques tels que les avertisseurs sonores besoins spécifiques.
les sirènes sont souvent ignorés par
L’alarme est émise pour que les usa-
les personnes qui respectent rarement
gers puissent quitter le bâtiment à
leurs signaux et leur signification.
temps en cas de danger. L’expérience
Par contre l’émission d’un message
a montré que les dangers ne peuvent
vocal par un système de sonorisation
être traités en douceur que si les pro-
de sécurité du fait de sa plausibilité
cédures ont été répétées à l’avance.
est suivie rapidement et correcte-
Les sessions de forma-tion à l’évacua-
ment. De par leur efficacité, ces systè-
tion d’urgence qui sont régulièrement
mes devraient se répandre à l’avenir.
organisées dans les pays anglo-saxons
L’information précoce des personnes
sont donc indispensables et prennent
en danger dans un bâtiment par des
de plus en plus d’importance dans
messages vocaux adaptés à la situa-
d’autres pays. Le guidage automati-
tion contribue beaucoup à empêcher
que vers les voies d’évacuation est de
les réactions de panique.
plus en plus étudié et permet d’orien-
Une connaissance approfondie de ter surement et correctement les per-
l’acoustique est nécessaire pour pla- sonnes vers l’extérieur quel que soit
nifier un système de sonorisation de l’endroit du danger ou de l’incendie
sécurité. C’est un moyen d’obtenir sans les y diriger.
l’intelligibilité nécessaire du message
Les systèmes de sonorisation de sécu-

Alarme et évacuation
d’avertissement ou d’évacuation avec
rité contribuent non seulement au sau-
un système de conception simple. Ces
vetage des vies mais dans le cas de
systèmes sont faciles à intégrer à l’in-
l’alarme vocale, ils apportent en plus
frastructure d’un bâtiment. Les inter-
un avantage supplémentaire estimable
faces avec les systèmes de supervision
parce qu’ils peuvent émettre des mes-
sont particulièrement utiles. La cen-
sages vocaux ou une musique de fond.
trale peut être centralisée ou décen-
La technologie numérique simplifie le
tralisée. L’efficacité des amplificateurs
câblage assure une plus grande sou-
est cruciale pour le dimensionnement
plesse de programmation du système
de l’alimentation de secours.
et une amplification plus efficace. Bien
Au cours des dernières décennies, on que le câblage soit le poste le plus
a acquis beaucoup d’expérience avec simple dans le calcul de l’investisse-
les systèmes de sonorisation de sécu- ment sa durée de vie est aussi longue
rité. La quintessence de cette expé- que celle du bâtiment. L’alarme vocale
rience est une quasi norme qui vise est donc un investissement stratégique
à évacuer d’abord les secteurs en qui en vaut la peine.
danger, puis les secteurs adjacents.
Les systèmes de sonorisation de sécu-
Toutes les autres zones sont alors suc-
rité apportent une réponse correcte
cessivement évacuées. Cette évacua-
aux besoins de sécurité des usagers
tion par phase est plus efficace qu’une
exigés par la nouvelle approche de la
évacuation habituelle en bloc et pré-
législation sur la responsabilité de l’ex-
sente de nombreux avantages. La pré-
ploitant.
vention de la panique ou la possibilité
d’une évacuation partielle en sont
deux parmi d’autres. De plus, il faut

Sécurité Incendie 151


Guide

5.2 Principes de base

L’objectif d’une alarme est d’aver- cours des temps, tels que l’alerte inon-
tir les personnes d’un danger à l’aide dation, intrusion, environnementale,
de signaux propres à leur situation attentat à l’explosif.
ou leur activité par exemple les per-
Le doute sur la signalisation d’une alerte
sonnes en danger et celles qui doi-
justifiée/injustifiée et l’ignorance de la
vent intervenir pour le combattre.
bonne réaction par rapport au type de
En Europe le niveau actuel de l’alerte
danger nuisent considérablement au
des forces d’intervention est actuel-
temps de réaction. En fin de compte
lement d’un bon niveau, par contre il
chaque exploitant d’un immeuble sou-
faut encore mettre l’accent sur l’infor-
haite parvenir à ce qui suit :
mation des personnes menacées.
● autant que faire se peut les usa-
Dans le passé, la possibilité d’un auto
gers du bâtiment ne doivent pas
sauvetage des personnes menacées
être dérangés de manière à ne pas
était considérée de manière margi-
nuire à leur activité, leur bien-être
nale. Aujourd’hui, les personnes sont
ou leur confort,
plus conscientes du fait que la priorité
doit être donnée à la réussite de l’auto ● si le bâtiment doit être évacué, il
sauvetage. C’est encore plus important doit l’être aussitôt que cela devient
parce que les pompiers ne commen- indispensable. Le feu s’est peut
cent pas à éteindre l’incendie tant que être développé depuis un certain
l’immeuble n’est pas évacué. Un auto temps si on considère le temps
sauvetage réussi est la condition préa- écoulé avant sa détection. Se fier
lable pour la limitation des dégâts. uniquement sur le compartimen-
tage et sur la résistance des par-
Autrefois dans les villages, l’alarme
ties de construction ne suffit pas
incendie était signalée par le tocsin
(REI 60, EI 30, etc).
(cloches des églises) activé à la main
alors qu’actuellement les moyens L’auto sauvetage rapide et sans pani-
d’alarme sont déclenchés automati- que est d’importance primordiale et
quement. Cependant le déclenche- décisif pour la réussite du maintien de
ment d’une alarme peut maintenant la sécurité individuelle et de la limita-
signifier d’autres dangers apparus au tion des dégâts.

152 Sécurité Incendie


Danger Prise de conscience Réaction

Événement Alarme Entendre, voir, toucher Auto sauvetage réussi

Figure 5.1 Étapes d’un auto sauvetage réussi.

La réelle innovation de l’alarme vocale Déclencher rapidement ce processus


est qu’elle fournit aux personnes de prise de conscience est le premier
menacées suffisamment d’informa- objectif d’un système de sonorisation
tions pour une prise de conscience de sécurité. Après cela l’auto sauve-
rapide des événements en cours et tage réussi n’est qu’une étape simple

Alarme et évacuation
pour les inciter à agir. pour les personnes valides

Principe
Auto sauvetage réussi =
objectif principal
de l’alarme vocale.

Sécurité Incendie 153


Guide

5.3 Transfert d’information de l’alarme

Les systèmes de sonorisation de sécu- Les paragraphes suivants présen-


rité doivent alerter les personnes par tent les différentes solutions utilisées
un des cinq sens humain (Ouïe, Vue, aujourd’hui et soulignent brièvement
Odorat, Toucher, Goût). Ces systèmes leurs aspects les plus importants.
font appel à la sollicitation des deux
premiers pour faire prendre conscience
aux personnes des dangers.

5.3.1 Alarme sonore par avertisseurs sonores

On a essayé, bien sûr, de faire la dis- l’alarme, temps précieux qui peut être
tinction entre les différentes signi- décisif en cas d’urgence. Une bonne
fications des alarmes sonores, qui formation régulièrement répétée du
varient d’un pays à l’autre voire d’une personnel ou des usagers est une
exploitation à l’autre par leur tona- condition préalable obligatoire en pré-
lité (son permanent, alterné, etc). Il sence de systèmes d’alarme sonore.
reste cependant des doutes sur le
Le facteur coût de ces formations
type d’alarme déclenchée. En Suède
périodiques ne doit pas être sous-
une tonalité continue de 30 secondes
estimé. Le coût total d’un système
sert à signaler que tout va bien alors
d’alarme sonore initialement moins
qu’au Royaume-Uni la même tonalité
cher dépasse le coût total d’une alarme
signale l’évacuation. Les normes EN
vocale au bout d’un certain temps.
étant interprétées différemment par
Les systèmes d’alarme vocale offre des
chaque nation, certains pays peuvent
fonctions supplémentaires, comme
avoir jusqu’à trois tonalités différentes
une musique de fond et la possibilité
normalisées. Les fournisseurs de sys-
de transmettre des messages.
tèmes de détection d’incendie doivent
être capables de répondre aux exigen- Le budget de la phase de construction
ces nationales par une configuration du bâtiment est la seule raison de s’en
appropriée. tenir à une alarme sonore classique.
Quand, pour des raisons financières,
Un autre problème posé par l’alarme
l’alarme sonore est la seule solution,
sonore est le changement de men-
les sirènes multifréquences générant
talité des individus car la société
des sons à des fréquences diverses
moderne se détourne d’un comporte-
sont alors avantageuses pour les per-
ment soumis aux ordres vers plus de
sonnes mal entendantes.
responsabilité individuelle. Les indivi-
dus sont mieux motivés par des expli- Le niveau sonore de l’alarme doit
cations leur permettant de se forger dépasser le bruit de fond d’environ
leur propre conviction. 6 dBA pour être sûr qu’elle soit enten-
due par tous. Pour attirer vraiment
Des expériences menées avec des
l’attention, un niveau sonore mini-
personnes arbitrairement choisies ont
mal de 65 dBA est nécessaire. Dans
montré que les sirènes ne motivent
les immeubles de bureaux, un niveau
pas les usagers à quitter immédiate-
uniforme de 85 dBA est généralement
ment l’immeuble. Si ces personnes ont
prévu pour simplifier les choses.
réagi il leur a fallu au moins dix minu-
tes avant qu’elles ne s’intéressent à

154 Sécurité Incendie


Les sirènes émettant des signaux inter- détection, ce qui permet de réduire
mittents doivent être synchronisées ce le coût du câblage des moyens
qui signifie que les phases de repos et d’alarme.
sonores des sirènes voisines doivent
Le concept de l’alarme sonore com-
se produire en même temps. Cela est
prend habituellement une couverture
assuré actuellement par le système de
complète. Une autre solution consiste
détection d’incendie. La synchronisa-
à n’équiper que les couloirs de circu-
tion de deux sirènes actionnées par
lation et voies d’évacuation de dif-
des circuits ou des boucles de com-
fuseurs sonores délivrant un signal
mandes différentes placées côte à côte
sonore plus élevé perceptibles dans
devra être assurée.
tous les locaux.
Les systèmes actuels de détection
d’incendie peuvent intégrer des orga-
nes d’alarme sonores sur les lignes de

5.3.2 Alarme vocale

L’instruction de quitter le bâtiment res de sécurité raisonnables pour


est suivie immédiatement si elle est l’exploitant. En ce qui concerne
donnée par un système d’alarme les investissements à long terme
vocale. Les temps de réaction confir- dans le bâtiment de plus en plus
més par diverses expériences sont de propriétaires optent pour des

Alarme et évacuation
très courts surtout si un signal d’alerte solutions d’avenir. Les systèmes
préliminaire a été émis. d’alarme vocale qui se répandent
seront des systèmes de pointe
Ces dernières années, le coût de
qui le sont déjà dans certains sec-
l’électronique de divertissement a
teurs,
chuté et ceci a aussi concerné le coût
des systèmes d’alarme vocale. Le ● l’influence de la législation anglo-
seuil d’un usage généralisé des systè- saxonne ainsi que le renforcement
mes d’alarme vocale semble avoir été de la loi de l’UE sur les responsa-
passé : bilités contribuent à un regain
d’attention pour la sécurité des
● le marché des systèmes d’alarme
personnes dans un bâtiment.
vocale est occupé par un nombre
croissant de fournisseurs signe Pour ces raisons, nous pouvons penser
d’un marché en pleine expansion, que dans quelques années, l’alarme
vocale sera la règle et non l’exception.
● un nombre croissant de publica-
tions sur l’alarme vocale montre
que le sujet intéresse de plus en
plus le public,
● dans la plupart des pays euro-
péens « l’état de la technique » est
un critère d’évaluation des mesu-

Sécurité Incendie 155


Guide

5.3.3 Alarme visuelle

Les personnes malentendantes ne Pour garantir une alarme aussi cor-


réagissent pas aux dispositifs sono- recte que possible, tous les dispositifs,
res. Pour ces personnes ainsi que dans y compris les optiques, sont actionnés
les zones particulièrement bruyantes par un seul système d’alarme. Les sys-
(protection d’ouïes), il faut prévoir des tèmes d’alarme vocale les plus récents
dispositifs d’alarme optique, souvent comportent des sorties de commande
sous forme d’un doté d’un flash. adaptées.

5.3.4 Signalisation des voies d’évacuation

Les incendies sont des situations une coupure de l’éclairage. Le repé-


extraordinairement critiques dans rage des voies d’évacuation est donc
lesquelles un guidage optique vers d’une importance primordiale.
les voies d’évacuation est de la plus
Dans la plupart des cas, les voies
grande importance. Le guidage opti-
d’évacuation sont signalées par des
que a pour mission de faciliter l’éva-
panneaux verts montés au-dessus des
cuation du bâtiment en toute sécurité
portes. Cette signalisation pictogra-
en cas d’urgence, surtout si la lumière
phique montre habituellement une
artificielle fait défaut. Les incendies
personne qui s’enfuit, comme sur la
proviennent souvent des courts-cir-
figure ci-dessous.
cuits ou en provoquent, entrainant

Figure 5.2 Exemple de signalisation d’une voie d’évacuation.

Le problème avec ces panneaux est rapprochés de manière que la signali-


qu’on ne le voit presque plus dans des sation suivante soit nettement visible
locaux enfumés. Cela signifie qu’en cas de partout, même dans des salles enfu-
d’incendie ils sont d’une utilité limitée. mées. Ce système doit être accompa-
Pour cette raison, le concept de signa- gné d’un éclairage de secours. Il est
lisation des voies d’évacuation est de aussi possible d’utiliser des panneaux
plus en plus pris en compte. phosphorescents intégrés dans des
repères de guidage continu égale-
Cette signalisation peut consister en
ment phosphorescents.
symboles éclairés activement (par ex.
des flèches) disposés à des intervalles

156 Sécurité Incendie


Cette signalisation se trouve de plus au sol ou à mi hauteur est une obliga-
en plus au sol ou au bas des parois des tion dans certains pays.
voies d’évacuation (comme par exem-
Le tableau ci-dessous présente les
ple dans les salles de spectacles, de
avantages et les inconvénients de
cinéma ou selon les dernières directi-
chacun de ces concepts.
ves UE pour les tunnels). Ce guidage

− Système de guidage de sécurité – Système électrique de guidage


Système

à stockage de lumière de sécurité


– Repères de sécurité et repères – Repère de sécurité éclairé par l’arrière
de guidage continu et éclairage des voies d’évacuation
− Guidage continu – Plus grande brillance environnementale
− Courtes distances entre les repères – Distances absolues de reconnaissance
Avantages +

de sécurité des repères plus grandes


– Information proche du sol – Plus grande densité d’éclairage
– Dimensions spatiales ressenties – Paramètres statiques d’éclairage
– Pas de lumière diffuse – Possibilité de commande dynamique
– Indépendant du secteur
− Faible brillance environnementale – Pas de guidage continu
– Problèmes de reconnaissance – Lumière diffuse de l’éclairage
des personnes et des obstacles supplémentaire
– Intensité faiblissante – Problèmes de reconnaissance
Inconvénients –

Alarme et évacuation
des personnes et des obstacles
– Faible densité d’éclairage
– Distances trop grandes
entre les repères de sécurité
– Manque d’information au sol
– Pas de sens des dimensions spatiales
– Alimentation secours nécessaire
– Maintenance nécessaire

Tableau 5.1 Comparaison des différents systèmes de guidage sur les voies d’évacuation.
(Source : voir Note de Fin 9)

Sécurité Incendie 157


Guide

5.4 Alarme vocale et évacuation

Un système d’alarme vocale utilise sonore qui ne transmet que des tona-
des messages vocaux mémorisés (et lités.
des signaux sonores) diffusés en cas
Les systèmes d’alarme vocale offrent
d’urgence. Ils peuvent être activés
les meilleures conditions préalables
manuellement ou automatiquement,
pour un auto sauvetage réussi. Les
par exemple par une alarme donnée
personnes réagissent presque aussitôt
par le système de détection automa-
sur le déclenchement de l’alarme, ce
tique d’incendie. Le processus pré-
d’autant plus que les actions à entre-
programmé d’évacuation peut alors
prendre sont indiquées en clair
commencer. En général le système
donne un signal d’alerte, par exem- Le système fonctionne normale-
ple un coup de gong ou un sifflement ment en mode automatique pendant
suivi du message vocal enregistré. les premières minutes de l’alarme.
Dans une phase ultérieure, par exem-
L’ouïe et la vue sont bien particuliè-
ple après l’arrivée des pompiers, ces
rement adaptées pour capter une
derniers, ou le personnel autorisé,
alarme, le son étant le moyen pré-
peuvent donner des instructions indi-
féré car il traverse les murs et permet
viduelles. Les instructions adaptées à
d’alerter les personnes. Ainsi, les sys-
la situation de danger sont pronon-
tèmes sonores et vocaux sont souvent
cées dans un microphone. Le système
mis en concurrence. L’alarme vocale
transmet ces instructions directement
est donnée dans un langage parlé
dans les zones de haut-parleurs sélec-
transmis de manière électro-acousti-
tionnées (transmission en direct).
que. C’est une évolution de l’alarme

5.4.1 Avantages de l’alarme vocale

La transmission par haut-parleurs de Très souvent, les systèmes d’alarme


messages vocaux adaptés à la situa- vocale servent de systèmes normaux
tion informe les personnes et leur d’annonce publique (Public Adress –
ordonne selon la situation de quitter PA) pour d’autres communications
la zone concernée ou d’y rester. Les comme la recherche de personnes,
messages vocaux indiquent les voies la publicité ou l’émission d’une musi-
d’évacuation qui doivent être utilisées que de fond. Ainsi, l’exploitant du
ou évitées et peuvent être transmis bâtiment dispose d’un système de
dans la langue locale ou dans plu- transmission de haute qualité présen-
sieurs langues. Ces messages transmis tant un niveau de sécurité intrinsè-
directement permettent aux usagers que élevé. Le préalable est cependant
de l’immeuble d’évacuer sans panique que l’alarme vocale transmettant une
quelle que soit la situation. information d’alarme soit prioritaire.
Pour ces raisons, les systèmes d’alarme
vocale sont les seuls à permettre un
comportement correct, en temps
voulu.

158 Sécurité Incendie


5.4.2 Conditions préalables à l’évacuation d’un bâtiment

L’évacuation d’un bâtiment est une Comme toute évacuation commence


mesure drastique. Par conséquent, il par une détection, il est très important
faut s’assurer qu’elle adaptée. Les exi- que le système de détection d’incen-
gences à satisfaire pour une évacua- die réagisse avec une haute plausibi-
tion varient d’un bâtiment à l’autre lité d’alarme.
tout en respectant les réglementa-
tions en vigueur.
Une évacuation est toujours une déci-
sion de la direction de l’exploitation
ou des sapeurs-pompiers.

5.4.3 Méthodes d’évacuation d’un bâtiment

Les systèmes actuels d’alarme vocale ● une évacuation minimale corres-


sont capables de traiter entièrement pond à celle d’un compartiment
automatiquement et de manière pro- coupe-feu,
gressive l’évacuation d’un bâtiment.
● pour certains établissements tels
Les avantages sont les suivants :
que les hôtels, l’évacuation est
● diminution de l’obstruction des totale et verticale,
voies d’évacuation et spéciale-
● pour les établissements de soin, la
ment des escaliers, évitant ainsi
mise en sécurité consiste à un trans-

Alarme et évacuation
des encombrements préjudicia-
fert horizontal des personnes dans
bles à la sécurité,
un compartiment à l’abri du feu,
● faible probabilité d’une réaction de
● dans tous les cas l’évacuation com-
panique. La conscience d’être en face
plète du bâtiment n’est entreprise
d’un danger sans pouvoir faire quel-
que si l’incendie n’est plus maî-
que chose (sorties bloquées) crée
trisé.
facilement des réactions de panique,
dont les conséquences peuvent être
bien pires que celles du feu,

Phases d’évacuation

1ère Phase
3ème Phase
2ème Phase
1ère Phase
1ère Phase
1ère Phase 1ère Phase
ème
2 Phase 2ème Phase
ème
3 Phase 3ème Phase
ère
1 Phase Foyer de l’incendie

Figure 5.3 Phases d’évacuation d’un bâtiment.

Sécurité Incendie 159


Guide

La méthode établie presque comme à mesure de la propagation de l’in-


une norme indique d’évacuer l’étage cendie lors de phases successives.
où se trouve le feu, ainsi que ceux Pendant les premières phases, un
immédiatement au-dessus et en des- message d’avertissement informe les
sous, pendant la 1ère phase. En fonc- personnes situées à ces étages d’at-
tion du lieu et de l’usage le dernier tendre.
étage et tous les étages en sous sol
peuvent aussi être évacués lors de la Règle
1ère phase. Tous les autres sont éva-
L’évacuation efficace
cués les uns après les autres au fur et
du bâtiment présente
de nombreux avantages.

5.4.4 Système

Les systèmes d’alarme vocale se com- d’alimentation avec un nombre limité


posent d’une centrale de signalisation de canaux d’entrée et desservant l’en-
dotée d’une alimentation de secours semble du réseau de haut-parleurs
permettant de faire face à des pannes côté sortie.

Centrale de signalisation de l’alarme vocale

Entrée du
Sorties des
microphone
lignes
d’urgence

Microphone
d’urgence

Lignes des haut-


Signalisation du parleurs
système
Fonctionnement
Interface avec Contrôle et surveillan- STOP
le système ce du système Sorties de
de detection Mémo. son et voix commande
d’incendie Amplificateur & ampli-
ficateur de secours
Périphériques
Équipement de
contrôle et de
signalisation

Alimentation prin-
cipale & secours

Figure 5.4 Vue d’ensemble d’un système d’alarme vocale.

160 Sécurité Incendie


Les centrales de signalisation des sys- vraisemblablement d’un système d’an-
tèmes d’alarme vocale sont équipées nonce au public et non d’un système
d’un circuit de secours assurant toutes de sonorisation de sécurité qui ne
les étapes du traitement ce qui signi- peut être utilisé que pour la musique
fie qu’en cas de défaillance d’un des de fond ou les messages. Les besoins
modules, la capacité d’alarme est en prestation pour mettre ce système
maintenue en totalité. Dans les cas où d’annonce publique aux normes de
le circuit de secours n’est pas dispo- sécurité sont déraisonnables.
nible ou seulement en partie il s’agit

5.4.5 Configuration du système et concepts


de fonctionnement
Dans les installations de taille Cette structure décentralisée réduit
moyenne et complexes, les systèmes considérablement les coûts de câblage
d’alarme vocale sont de plus en plus et d’installation et garantit une sou-
conçus comme des réseaux répartis plesse optimale du système en cas
dans tout le bâtiment avec différents de changement d’affectation du bâti-
sous-systèmes décentralisés prenant ment.
en charge des haut-parleurs périphé-
Concernant la technologie en réseau,
riques locaux, par exemple ceux des
les systèmes actuels vont jusqu’à
étages. Les sous-systèmes sont reliés
combiner plusieurs bâtiments voi-
par un réseau permettant principale-
sins. Chaque bâtiment à sa propre

Alarme et évacuation
ment un paramétrage centralisé des
centrale indépendante de signalisa-
différents composants. Il faut absolu-
tion, mais peut aussi dépendre d’une
ment vérifier pour chaque système si
centrale maître située sur le site ce
ces paramétrages centralisés ont été
qui réduit les coûts du personnel
réellement effectués et si leurs fonc-
d’exploitation.
tionnalités sont exhaustives.

Sécurité Incendie 161


Guide

Centrale de signalisation Sous-systèmes décentralisés


du système d’alarme vocale autonomes

Figure 5.5 Structure de centrale et de systèmes décentralisés.

Le câblage des haut-parleurs utilise du câblage de la structure centralisée


du cuivre d’un diamètre suffisant pour (longueur des câbles de cuivre, dia-
transmettre la puissance requise alors mètres requis pour la transmission de
que le câblage en réseau de trans- puissance), mais aussi par la perte de
mission numérique prend la forme transmission sur toute la distance ce
d’un câblage bus classique. Le coût qui crée un coût supplémentaire pour
légèrement supérieur d’une configu- l’alimentation de secours. Sur de plus
ration décentralisée n’est pas seule- longues distances l’emploi de câbles à
ment compensé par le coût plus élevé fibre optique est optimal.

162 Sécurité Incendie


5.4.6 Sécurité intrinsèque et technologie des amplificateurs

Au contraire des systèmes d’annonce d’annonce au public ne peut pas être


au public diffusant de la musique de utilisé comme un système de sonori-
fond et des messages, les fonctions sation de sécurité.
assurées par un système d’alarme
La technologie audio numérique ouvre
vocale doivent être disponibles à tout
de nouvelles possibilités. Le traite-
moment ce qui exige un niveau élevé
ment des signaux numériques permet
de sécurité intrinsèque. Celle-ci est en
de transmettre simultanément divers
général due à la grande fiabilité des
signaux audio sur un seul et même
différents composants. Ces systèmes
bus. L’introduction des amplificateurs
comportent de plus des amplificateurs
à commutation numérique (de classe
redondants activés automatique-ment
D) a permis d’augmenter considéra-
en cas de panne d’un amplificateur
blement leur rendement. La consom-
(« Échange à chaud » automatique).
mation de puissance est ainsi réduite
La plupart des composants sont eux d’environ un tiers et l’alimentation des
aussi redondants, du câble interne et secours nécessaire est diminuée d’en-
externe aux interfaces d’entrée (micro- viron 50 %, la dissipation de chaleur
phones) jusqu’aux messages mémo- est réduite d’environ deux tiers (com-
risés, qui sont eux-mêmes en deux parée aux amplificateurs analogiques
exemplaires ou plus. C’est une des qui convertissent souvent plus de la
raisons pour lesquelles un système moitié de l’énergie en chaleur).

Alarme et évacuation
Amplificateurs de classe D
Perte d’énergie en watts

Amplificateurs classiques

Rendement

Figure 5.6 Amplificateurs 180 W – rendement et perte d’énergie.

Sécurité Incendie 163


Guide

Bien que la perte d’énergie (en watts) au public dans les locaux non ventilés
indiquée sur la figure ci-dessus et non climatisés, alors que les systè-
concerne aussi la consommation de mes classiques déterminent des coûts
courant, la différence devient évi- supplémentaires du fait de la climati-
dente au moment de dimensionner sation nécessaires.
l’alimentation de secours. Le facteur
Règle
décisif, cependant, est habituelle-
ment le fait que les systèmes à faible La technologie numérique
perte d’énergie peuvent aussi servir apporte des bénéfices
pour la musique de fond et l’annonce tangibles.

5.4.7 Concepts des amplificateurs

L’amplification générale est le électroniques de la source sonore sou-


concept original de l’alarme vocale. haitée aux amplificateurs de zone. Ils
Une source sonore correcte (par ex. sont eux mêmes raccordés à une zone
musique, message ou évacuation) de haut-parleurs. L’amplification de
est choisie, puis des groupes de haut- zone offre les avantages suivants :
parleurs sont défini auxquels le signal
● les amplificateurs de secours n’ont
d’entrée amplifié doit être attribué.
pas besoin de couvrir tous les
Dans la plupart des cas, un seul grand
groupes de haut-parleurs et sont
amplificateur pouvant supporter tous
donc dimensionnés plus petits.
les groupes de haut-parleurs est uti-
Fréquemment, plusieurs amplifi-
lisé. L’avantage de ce concept est sa
cateurs de secours sont utilisés ce
facilité de configuration. Cependant à
qui augmente la sécurité intrinsè-
cause de la taille requise pour l’ampli-
que,
ficateur de secours cette version n’est
pas nécessairement la plus économi- ● différents groupes de haut-parleurs
que. Il faut avec cette solution tenir peuvent transmettre divers mes-
compte aussi de la longueur complète sages simultanément. C’est une
des lignes pour le câblage des haut- condition préalable à une évacua-
parleurs ce qui a un effet négatif sur tion par phase. Les zones adjacen-
les coûts. tes à celle en danger sont alertées
par le message d’avertissement
L’amplification générale assure aussi la
alors que l’évacuation des zones
transmission simultanée des différents
menacées est en cours,
canaux si deux amplificateurs ou plus
et une carte de relais sont utilisés. ● les concepts décentralisés aug-
mentent la sécurité, mais ne peu-
L’amplification de zone dispose
vent être mis en œuvre qu’avec
de matériel moderne permettant la
une amplification de zone.
simple et libre affectation des canaux

164 Sécurité Incendie


Ligne 1 Ligne 1

Ligne 2 Ligne 2

Ligne 3 Ligne 3

Amplification générale Amplification de zone

Figure 5.7 Comparaison entre amplification générale et amplification de zone.

Dans la pratique, on n’utilise aucune impose de choisir un « mixte » des


des deux amplifications telle qu’elle. deux principes répondant du mieux
La situation spécifique du bâtiment possible aux exigences individuelles.

Alarme et évacuation
5.4.8 Câblage des lignes des haut-parleurs

Le type le plus simple de câblage de voque la panne de tout le circuit de


classe B ne présente aucune redon- haut-parleurs. Avec un câblage mixte
dance et aucune sécurité intrinsèque. A/B, chaque second haut-parleur est
En cas de circuit ouvert ou de court- relié à un circuit différent. En cas de
circuit sur une seule ligne l’ensem- circuit ouvert ou de court-circuit,
ble de la ligne de haut-parleurs est en chaque second haut-parleur reste dis-
panne. Avec un câblage de classe A, ponible ce qui diminue, bien sûr, l’in-
un circuit ouvert ne nuit pas à la fonc- tensité sonore.
tionnalité alors qu’un court-circuit pro-

Sécurité Incendie 165


Guide

Classe B Classe A/B Classe A

Figure 5.8 Classes de câblage et leur sécurité intrinsèque en cas de circuit ouvert.

5.4.9 Intégration du système et interfaces


avec l’automatisation du bâtiment
La transmission d’une alarme incendie transmis pour interrompre la transmis-
de l’équipement de contrôle et de signa- sion des messages d’alarme si néces-
lisation au système de sonorisation de saire. Si l’équipement de contrôle et de
sécurité peut, dans le cas le plus simple, signalisation a été réarmé correctement,
être effectuée par des contacts libre le système de sonorisation de sécurité
de potentiel. Le signal peut être trans- doit alors être aussi réarmé. Tout déran-
mis comme une alarme collective ou gement de ce système doit être trans-
une alarme d’une zone de détection. De mis à l’équipement de contrôle et de
plus, le signal « En/Hors Acoustique » ou signalisation comme un dérangement
« En/Hors Alarme Évacuation » doit être collectif.

Alarme

Réarmement

Arrêt Alarme

Dérangement

Équipement de contrôle Système de sonorisation


et de signalisation de sécurité

Figure 5.9 Interfaces avec le système de détection incendie.

166 Sécurité Incendie


5.4.10 Concepts de fonctionnement et principes
d’organisation
Les systèmes de sonorisation de sécu- ● s’assurer que les voies d’évacua-
rité peuvent être commandés de tion sont correctement signalées
plusieurs manières avec ou sans rac- et faciles à trouver même dans des
cordement automatique au système locaux enfumés,
de détection incendie, par le person-
● s’assurer que les voies d’évacua-
nel interne ou par les sapeurs-pom-
tion sont et restent dégagées. Le
piers, avec messages enregis-trés
personnel doit être conscient en
ou par annonces en direct ou avec
permanence que rien ne doit être
les deux types de messages pour ne
stocké dans ces voies d’évacua-
mentionner que quelques possibilités
tion,
parmi les plus usitées.
● la protection organisationnelle ne
Les directives locales et/ou nationa-
peut fonctionner qu’avec des for-
les sont en général décisives pour le
mations et exercices à intervalles
principe d’organisation. En France,
réguliers,
selon le type d’établissement, l’éva-
cuation du bâtiment est mise en ● tous les responsables et leurs délé-
œuvre soit pas l’ECS, dans les établis- gués doivent savoir, en cas d’ur-
sements non soumis à régle-men- gence, quelle tâche est assumée
tation et par le CMSI dans les autres et par qui,
cas. En Allemagne, quelques brigades
● le concept d’information doit défi-
de sapeurs-pompiers n’acceptent pas
nir qui doit être informé et quand,
l’évacuation automatique.
de quelle manière et dans quelles
Ces exigences multiples demandent circonstances. Le flux d’informa-

Alarme et évacuation
de la souplesse. Le système d’alarme tion est testé et adapté en per-
vocale doit donc être capable de pren- manence aux changements des
dre en compte toutes les exigen- conditions générales.
ces résultant de chaque situation de
Les points faibles de la protection orga-
manière à créer un processus cohé-
nisationnelle sont presque les mêmes
rent et élaboré.
que ceux des êtres humains. Les indi-
Une mise en œuvre correcte de la pro- vidus travaillent de manière fiable s’ils
tection incendie organisationnelle est ont pu répéter les situations avec les-
décisive pour le bon fonctionnement quelles ils ne sont pas familiarisés. La
de l’alarme vocale. Cela signifie que formation doit donc être prise très au
les points les plus importants doivent sérieux (voir chapitre 5.7 page 173).
être considérés :

Sécurité Incendie 167


Guide

5.5 Planification

La planification, l’exécution et la ● détermination du niveau d’interfé-


maintenance des systèmes de sonori- rence sonore et donc des niveaux
sation de sécurité exigent une quali- de pression sonore requis,
fication technique des planificateurs,
● calcul de la zone maximale
installateurs, opérateurs et du person-
de rayonnement acoustique de
nel d’entretien. La phase de planifica-
chaque haut-parleur (voir tableau
tion impose une coopération intense
5.2, 5.3, 5.4, page 170),
entre les planificateurs, les installa-
teurs, les opérateurs, les autorités et ● prise en compte des facteurs
les sapeurs-pompiers pour définir l’or- influençant l’acoustique des locaux
ganisation de l’alarme. tels que le temps de réverbération,
les délais d’écho et d’exécution qui
Les sujets suivants doivent alors être
peuvent avoir un impact global sur
traités et les tâches définies :
l’intelligibilité du message,
● définition des zones d’alarme, en
● détermination du nombre de haut-
tenant compte des compartiments
parleurs et de la puissance d’ampli-
coupe-feu ainsi que des voies
fication.
d’évacuation et de sauvetage,
● chevauchement des zones de
détection incendie et d’alarme,

5.5.1 Sélection des haut-parleurs

Il existe différents types de haut- compréhensible. Le montage mural


parleurs pouvant entre autre être mis demande moins d’appareils et est plus
en œuvre : économique, mais ces haut-parleurs
génèrent des intensités sonores éle-
• haut-parleurs encastrés,
vées dans leur entourage immédiat. Il
• haut-parleurs muraux, existe une diversité de types divers de
haut-parleurs jusqu’à une forme mixte
• pavillons des sirènes,
d’appareils inclinés, ce qui permet de
• haut-parleurs sphériques, trouver la version optimale en fonc-
tion des différents cas d’application.
• haut-parleurs à chambre de
pression. Les haut-parleurs à niveau élevé d’ef-
ficacité diminuent considérablement
Certains sont plus disponibles en ver-
le travail des amplificateurs. Pour une
sion extérieure et intérieure ce qui
bonne intelligibilité, le niveau sonore
augmente encore plus la diversité.
effectif doit être, au moins, de 10 dBA
Les haut-parleurs peuvent être ins- supérieur au niveau de bruit ambiant.
tallés à de nombreux emplacements. Par conséquent, une information cor-
Les haut-parleurs montés au pla- recte sur l’exposition au bruit est
fond conviennent mieux à un rayon- nécessaire pour bien planifier le sys-
nement sonore uniforme facilement tème d’alarme vocale.

168 Sécurité Incendie


5.5.2 Agencement du système / couverture sonore totale
ou partielle
Le cas idéal consiste à mettre en 29 et 40 dBA. Il faut veiller à ce que
œuvre une couverture sonore totale l’intensité sonore dans les zones cou-
de tous les locaux. Pour des raisons vertes reste supportable.
financières une couverture partielle
Dans le cas d’une couverture sonore
en tenant compte de règlementations
partielle, il faut prendre en compte le
locales est envisageable. Dans ce cas,
fait que des locaux individuels inso-
il y aura lieu de s’assurer que les per-
norisés telles que les salles de confé-
sonnes présentes dans les locaux non
rence, les bureaux de direction, les
couverts aient connaissance du mes-
salles informatiques ou les archives
sage. La valeur d’absorption sonore
soient sonorisés.
des portes se situe en général entre

5.5.3 Surfaces de rayonnement

L’angle d’ouverture des haut-parleurs message car la réflexion du son aug-


détermine l’angle de rayonnement. mente.
Plus l’angle est grand, plus la zone
La hauteur de la pièce à un angle
couverte est grande. Ceci se fait au
d’ouverture donné est décisive pour la
détriment dépens de l’intelligibilité du
surface de rayonnement.

Alarme et évacuation
Distance entre les
haut-parleurs
Niveau des haut-parleurs
Hauteur de la pièce

Niveau sonore Zone de couverture


Debout = 1,7m
Assis = 1,2m

Angle d’ouverture (alpha)

Sol

Figure 5.10 Schéma de disposition des haut-parleurs.

Sécurité Incendie 169


Guide

Les zones de couverture indiquées par la hauteur de plafond selon le schéma


le tableau suivant sont données en précédent :
fonction de l’angle d’ouverture et de

Hauteur de plafond [m] 3 3.5 4 4.5 5 5.5 6


Distance entre les
[m] 11,2 14,9 18,7 22,4 26,1 29,9 33,6
haut-parleurs
Zone de couverture
[m2] 125 223 348 501 682 891 1128
par haut-parleur

Tableau 5.2 Zone de couverture d’intelligibilité modérée (alpha = 150 °).

Hauteur de plafond [m] 3 3.5 4 4.5 5 5.5 6


Distance entre les
[m] 5,2 6,9 8,7 10,4 12,1 13,9 15,6
haut-parleurs
Zone de couverture
[m2] 27 48 75 108 147 192 243
par haut-parleur

Tableau 5.3 Zone de couverture d’intelligibilité normale (alpha = 120 °).

Hauteur de plafond [m] 3 3.5 4 4.5 5 5.5 6


Distance entre les
[m] 3 4 5 6 7 8 9
haut-parleurs
Zone de couverture
[m2] 9 16 25 36 49 64 81
par haut-parleur

Tableau 5.4 Zone de couverture de bonne intelligibilité modérée (alpha = 90 °).

Ces tableaux indiquent la surface de augmente la performance électrique


couverture théorique correcte. Dans pour chaque haut-parleur.
la pratique, ces surfaces peuvent être
De manière empirique, les surfaces
augmentées pour diminuer le nombre
absorbant le son, telles que les tapis
de haut-parleurs, ce qui permet des
et les rideaux, réduisent l’intensité
réductions de coût. C’est en particu-
sonore et la réflexion, tout en aug-
lier le cas pour de faibles hauteurs de
mentant l’intelligibilité. Comme les
plafond : l’essentiel étant de conserver
normes exigent une intelligibilité mini-
l’intelligibilité requise du message avec
male du message et que le nombre
le moins de haut-parleurs possible.
de haut-parleurs constitue un facteur
Le nombre de haut-parleurs requis considérable de coût il est alors essen-
diminue donc avec la hauteur du pla- tiel d’optimiser l’étude d’implanta-
fond. Cependant, il ne faut pas oublier tion. Les planificateurs spécialistes en
que pour un résultat sonore constant, acoustique sont capables de calculer
la pression sonore au niveau de d’avance l’intelligibilité et d’optimiser
l’oreille décroît avec le carré de la dis- le système en conséquence en fonc-
tance. Si la pression sonore doit rester tion des conditions individuelles.
constante, une augmentation au carré

170 Sécurité Incendie


5.5.4 Alimentation de secours

Si le système d’alarme vocale fait de fonctionnement en secours de l’ali-


partie du système détection incendie, mentation du système, prêt au fonc-
la batterie doit alors assurer le temps tionnement.

Temps de
fonctionnement Conditions préalables
en secours
Un système secteur de secours doit être prévu et capable de maintenir
le fonctionnement pendant au moins 30 heures. Toute panne de secteur
4 heures
doit être identifiée à tout moment (présence permanente, responsable
poste de surveillance).
Le défaut est identifié à temps présence permanente, responsable poste
30 heures
de surveillance) et la maintenance est assurée dans les 24 heures.
Si les conditions de temps de fonctionnement en secours ne peuvent pas
72 heures
être respectées, ni pendant 4 heures ni pendant 30 heures.

Tableau 5.5 Temps de fonctionnement en secours et conditions préalables.

Dans le cas des systèmes d’alarme lisation de l’alarme pendant 30 minu-


vocale intégrés au système de super- tes. Cela signifie qu’à la fin de ce temps
vision de sécurité, la capacité des les batteries doivent être capables de
accumulateurs doit être calculée de fournir un multiple de leur courant de
manière qu’à la fin du temps de fonc- dé-charge nominal sans chute de ten-

Alarme et évacuation
tionnement en secours celle-ci soit sion (voir section 4.6.1.2, page 111).
encore capable de poursuivre la signa-

Sécurité Incendie 171


Guide

5.6 Installation et mise en service

Les composants du système doivent ● que les signaux d’alarme doi-


satisfaire aux normes applicables et vent toujours être supérieurs d’au
avoir reçu les homologations corres- moins 10 dBA au niveau de bruit
pondantes (EN 54-16, EN 60-849, ambiant, en se basant sur le plus
BS 5839 partie 8, UL 864, etc). haut niveau sonore prévisible du
local,
Pendant l’installation la sélection des
haut-parleurs selon leur angle d’ouver- ● que l’intelligibilité du message soit
ture, niveau de pression, directivité, mesurée à un nombre suffisant
puissance et capacité de charge doit de points représentatifs et qu’elle
tenir compte : soit égale ou supérieure à 0,7 CIS
sur toute la zone de couverture
● de l’emplacement et de l’aligne-
(voir Glossaire, chapitre 10.2 page
ment corrects des haut-parleurs
277).
pour une couverture uniforme des
zones, En cas d’activation automatique du
système de sonorisation de sécurité
● du calcul de l’alimentation de
par l’équipement de contrôle et de
secours exigée et de la capacité
signalisation il faut s’assurer que tous
des accumulateurs requis selon EN
les dispositions aient été prises pour
54, Partie Alimentation de secours
éviter les alarmes injustifiées Les sys-
(EN 54-4),
tèmes de détection incendie actuels
● de la conformité du câblage aux sont capables de faire la distinction
règles locales, ceci étant particu- entre les alarmes réelles et injusti-
lièrement important en termes de fiées.
sécurité intrinsèque,

172 Sécurité Incendie


5.7 Formation aux situations d’urgence

Cette formation concerne la simula- reux, telles des substances toxiques,


tion de situations d’urgence pour les inflammables, gazeuses ou dont les
utilisateurs et les exploitants du bâti- activités présentent un risque élevé
ment qu’il ne faut pas confondre avec de danger.
les exercices d’urgence des pompiers
Ces formations devraient concerner
qui ne sont pas traités dans ce guide.
tous les bâtiments quelque soit leur
Aux États-Unis et au Royaume-Uni des destination (bâtiment administratif,
sessions régulières de formation sont écoles, lieux à sommeil, entreprises,
exigées et réalisées par les autorités. etc), de manière à identifier les lacunes
Dans le reste de l’Europe cela est une du concept de sécurité qui pourraient
démarche volontaire des exploitants. mettre en danger les personnes. Elles
Les structures plus complexes et dif- doivent faire partie des processus de
férentes des immeubles et les sta- qualité de l’entreprise.
tistiques défavorables des incendies
Les retours d’expérience ont montré
aux États-Unis expliquent en partie ce
qu’une évacuation n’est jamais com-
point. Les statistiques américaines des
plète et qu’environ 5 % des occupants
dégâts dus aux incendies sont influen-
ne sont pas évacués pour les raisons
cées par les constructions en bois uti-
suivantes
lisées pour les maisons individuelles
et par la tension du réseau électrique C’est pourquoi, lors d’une évacuation,
de 110 V. Cette tension entraine une il est du ressort de ses responsables de
intensité du courant deux fois supé- s’assurer que chaque local comme par
rieure à celle rencontrée en Europe, exemple les toilettes, les salles infor-

Alarme et évacuation
ce qui augmente par quatre l’échauf- matiques, les locaux techniques et les
fement des conducteurs en cas de autres zones éloignées telles que les
mauvais contact. Un autre facteur à archives au sous-sol soient évacués.
tenir compte est l’augmentation de
Cette démarche permet également
la concentration des valeurs et de la
de s’assurer que les employés des
densité des constructions dans les
entreprises externes ayant moins de
sites urbains.
connaissance des consignes de sécu-
La plupart des pays obligent les exploi- rité et/ou de la topographie des lieux
tants à effectuer des exercices de soient aussi évacués en cas de danger.
secours. Mais ces exigences se limitent Il arrive souvent que ces personnes
habituellement aux sociétés ayant un soient mises à l’écart du processus
règlement de sécurité interne sur les d’évacuation et continuent leur acti-
incidents et les dangers ou aux socié- vité, ce d’autant plus que le problème
tés qui stockent des produits dange- de la langue peut se poser.

Sécurité Incendie 173


Guide

À l’aide de ces formations l’adéqua- entreprises. Ce décompte peut être


tion entre le concept de sécurité et les grandement facilité par un système
faits, peut être vérifiée : de contrôle d’accès avec vérification
de l’unicité de passage aux entrées et
● évacuation de tous les individus du
sorties.
bâtiment, y compris les employés
des entreprises étrangères, les Lors de la planification et de la réali-
visiteurs, etc, sation de ces exercices, il est recom-
mandé de faire appel à des experts
● comportement correct des per-
permettant de garantir de meilleurs
sonnes compte tenu du type de
résultats dans les plus brefs délais.
danger,
La présence de ces experts neutres,
● évacuation rapide et fluide. permet de réaliser d es exercices
plus réalistes en tenant compte de l’ac-
Dès que les personnes ont atteint le
tivité du site (le processus d’évacua-
point de rassemblement, leur présence
tion étant par exemple différent pour
doit alors être immédiatement vérifiée
un hôtel, des bureaux ou un centre
afin qu’un décompte des absents soit
commercial, etc).
effectué et que des recherches soient

174 Sécurité Incendie


5.8 Rentabilité et évaluation du système

L’évaluation de la rentabilité doit tenir chaleur émise, ce qui génère aussi


compte des aspects suivants : une diminution du bruit ambiant
généré dans la salle de com-
● le coût d’un système de sonorisa-
mande,
tion de sécurité est compensé par
des avantages encore plus grands ● le système de sonorisation de
si le système peut aussi servir pour sécurité fait partie de la chaine
les annonces au public. Ceci est de sécurité et du système de ges-
possible si ce système peut passer tion technique du bâtiment qui ne
en système d’alarme à l’aide d’une doit pas être confondu avec une
fonction de commutation automati- électronique grand public. Les
que de priorité. Cependant certains performances de cette électroni-
systèmes d’alarme vocale disposent que sont sans commune mesure
d’une gamme de fréquences insuffi- avec la sécurité mais pas en ce qui
sante pour la musique, concerne la disponibilité des pièces
de rechange à long terme et un
● le coût de l’alimentation de secours
service de maintenance efficace.
est substantiel si les temps de
Pour cette raison, le fournisseur et
fonctionnement en secours doi-
l’entreprise de maintenance sont
vent être respectés. Si l’autono-
souvent plus décisifs que la tech-
mie requise n’est pas calculée ni
nologie proprement dite,
respectée, cela peut avoir un effet
catastrophique en cas d’urgence, ● le système de sonorisation de sécu-
rité est plus que jamais la norme et
● les amplificateurs numériques de
non pas un simple effet de mode.

Alarme et évacuation
classe D sont une efficacité à 80 %
Ce marché est favorisé par des fac-
.Une simple extrapolation montre
teurs aussi différents que le pro-
que ces amplificateurs amortissent
grès technique, la baisse des prix
rapidement leur surplus de coût.
du matériel, le développement de
Leur avantage ne réside pas seule-
la législation sur la responsabilité
ment dans leur faible consomma-
civile et les changements sociaux.
tion de puissance mais aussi dans
Enfin et c’est important il ne faut
le dimensionnement de l’alimenta-
reculer devant rien pour sauver
tion de secours et la non nécessité
des vies humaines.
d’une climatisation pour dissiper la

Sécurité Incendie 175


Guide

6 Extinction
automatique

6.1 Préambule 177


6.2 Principes de base 179
6.2.1 Principes de base 179
6.2.2 Catégories de protection 180
6.2.3 Objectif de la protection 181
6.3 Physique du feu 182
6.3.1 Les trois éléments du feu 182
6.3.2 Processus de la combustion 183
6.3.3 Principes d’extinction du feu 183
6.3.4 Temps d’émission et temps d’imprégnation 186
6.4 Systèmes extincteurs à eau 187
6.4.1 L’eau comme agent extincteur 187
6.4.2 Systèmes à sprinkleurs 188
6.4.3 Systèmes d’extinction déluge 194
6.4.4 Systèmes de vaporisation d’eau 194
6.5 Systèmes d’extinction à mousse 196
6.5.1 La mousse comme agent extincteur 196
6.5.2 Types de mousse 196
6.5.3 Installation du système et fonctionnement 198
6.6 Systèmes d’extinction à poudre 201
6.7 Systèmes d’extinction à gaz 202
6.7.1 Gaz naturels / inertes 202
6.7.2 Gaz extincteurs chimiques 204
6.7.3 Technologie du système 208
6.7.4 Systèmes de brouillard d’eau en remplacement
des systèmes d’extinction au gaz ? 212

176 Sécurité Incendie


6.8 Intégration du système 219
6.8.1 Emplacement de la centrale d’extinction 222
6.8.2 Alimentation 222
6.8.3 Déclenchement de l’alarme 223
6.9 Maintenance et entretien 224
6.10 Rentabilité et évaluation du système 225

6.1 Préambule

Les systèmes automatiques doivent est employée dans différents systè-

Extinction automatique
soit maîtriser, éteindre ou empêcher mes de sprinkleurs ainsi que dans des
les débuts d’incendie afin de protéger installations déluge et de brouillard
les objets, les locaux ou l’ensemble d’eau. Si l’activation des systèmes de
des bâtiments du feu et de ses consé- sprinkleurs est la plupart du temps
quences. sensible à la température, les autres
systèmes d’extinction sont générale-
Les agents d’extinction utilisés sont
ment activés par des détecteurs auto-
liquides (eau), gazeux (gaz) à deux
matiques d’incendie.
composants (mousse) ou solides
(poudre). Ces agents d’extinction L’emploi de divers générateurs à
agissent soit par refroidissement, mousse et l’adjonction de l’air ambiant
soit par étouffement, soit par réac- ou comprimé ou dans différentes
tion en chaine sur le processus de concentrations permettent de géné-
combustion. L’effet d’extinction com- rer une vaste gamme de mousses
mence par le déversement de l’agent d’extinction à appliquer dans différen-
extincteur et se termine avec la maî- tes zones et situations. Au contraire,
trise et/ou l’extinction de l’incendie. les systèmes à poudre sont rarement
L’extinction automatique et l’interven- utilisés car appliqués dans des situa-
tion doivent être harmonisées. tions bien spécifiques.
L’eau, agent d’extinction le plus fré-
quemment utilisé et le plus répandu,

Sécurité Incendie 177


Guide

Les systèmes d’extinction au gaz La détermination des objectifs du


emploient soit des gaz naturels (iner- système, sa conception et son inté-
tes) soit des gaz chimiques. Si les gaz gration avec les autres mesures de
inertes réduisent la concentration protection incendie et la gestion du
d’oxygène, les gaz chimiques inter- bâtiment exige de l’expérience et des
viennent dans le processus de com- connaissances afin de sélectionner la
bustion. Les gaz chimiques les plus méthode d’extinction la mieux adap-
connus sont les halons, qui ont été tée. Si ces conditions sont remplies,
interdits à cause de ses effets sur l’en- l’effet de protection sera optimal et
vironnement. Cependant, la com- conforme aux objectifs.
patibilité environnementale des
gaz chimiques de pointe appliqués
aujourd’hui ne fait plus controverse.
Les gaz sont stockés dans des bou-
teilles sous pression. La conception du Principe
système et surtout la décharge cor-
L’extinction
recte de l’agent d’extinction sous une
est une partie cruciale d’un
pression déterminée sont décisifs pour
concept intégral de protection.
le bon fonctionnement du système.

178 Sécurité Incendie


6.2 Principes de base

Le développement industriel qui s’est Les premiers systèmes automatiques


déroulé surtout durant la deuxième d’extinction basés sur ce concept ont
moitié du 19ème siècle a conduit à une été les « systèmes à sprinkleurs » dans
concentration des processus de pro- lesquels les trous d’alésage étaient
duction. Au lieu de petites entreprises remplacés par des embouts étan-
artisanales, des sociétés industriel- ches à éléments d’activation thermo-
les produisaient maintenant des biens sensibles. Aujourd’hui, ils restent les
mécaniquement dans des installations systèmes d’extinction les plus répan-
à grande échelle dans des hangars de dus dans le monde. Ensuite, d’autres
production volumineux. Ce processus solutions faisant appel à la mousse, à
a entraîné automatiquement une aug- la poudre ou à différents gaz ont été
mentation massive des risques d’in- mises au point, surtout destinées aux
cendies qui, du fait de leur taille, ne feux pour lesquels l’eau n’était pas la
pou-vaient plus être combattus par les meilleure solution.
méthodes manuelles, classiques.
On dispose aujourd’hui d’une grande
Cet environnement a marqué le début variété de solutions, qui se distinguent
des premières installations techniques par l’agent d’extinction employé, le
d’extinction. Les pionniers ont été les concept et l’objectif de protection.
moulins, habituellement construits en La recherche scientifique a produit
bois et à plusieurs étages. On y trou- des systèmes efficaces assurant une
vait des systèmes de tuyauteries très extinction rapide s’ils sont utilisés cor-
ramifiées desservant tous les locaux et rectement.
présentant de simples trous d’alésage.

Extinction automatique
En cas de feu, l’eau pouvait passer par
ces trous.

6.2.1 Principes de base

Les principaux agents d’extinction sont parkings et les établissements recevant


les suivants : du public, les écoles, les hôpitaux, les
hôtels, les aéroports, etc. En plus des
• eau,
sprinkleurs, on trouve aussi des sys-
• gaz (inerte et chimique), tèmes déluge automatiques. Depuis
la fin des années 1990, l’eau est aussi
• mousse,
utilisée dans des systèmes fonc-tion-
• poudre. nant à des pressions plus élevées ce
qui génèrent de plus petites gouttelet-
L’eau est encore l’agent extincteur le
tes. Ces systèmes à brouillard d’eau ou
plus largement répandu et le mieux
à eau pulvérisée ont un effet d’extinc-
connu. Le système automatique le plus
tion proche des systèmes à eau « clas-
communément utilisé est dans ce cas
siques » mais consomment beaucoup
le système à sprinkleurs. Ces systèmes
moins d’eau.
se retrouvent dans tous les domaines
de l’industrie, dans les grandes entre- Ce système sera décrit en détail dans
prises, les centres commerciaux, les cette section.

Sécurité Incendie 179


Guide

Pendant des décennies, le dioxyde de le HFC227ea, commercialisé entre


carbone (CO2) et les halons ont été autres par Great Lakes sous le nom de
les seuls gaz d’extinction connus. À FM 200. Plus tard, l’agent chimique
la suite du Protocole de Montréal de Novec™ 1230 a été commercialisé, il
1987, les halons ont été interdits et ne détruit pas la couche d’ozone et ne
l’industrie a réagi en développant des contribue pas à l’effet de serre.
solutions de rechange. Ceci a amené
Si les systèmes à poudre sont rare-
à utiliser d’autres gaz naturels comme
ment utilisés du fait des dégâts impor-
agents extincteurs l’azote (N2) et l’ar-
tants qu’ils produisent (corrosion), les
gon (Ar) sont les gaz naturels les plus
systèmes à mousse sont largement
importants en plus du CO2. De plus,
utilisés pour la protection des instal-
des composés de ces trois gaz naturels
lations de stockage de produits chimi-
sont aussi disponibles. D’autres alter-
ques et pétroliers.
natives chimiques aux halons ont été
mises au point. Le groupe le plus signi- En Allemagne, par exemple, 60 % de
ficatif de gaz extincteurs chimiques tous les systèmes d’extinction automa-
non nocifs pour la couche d’ozone tiques sont des systèmes à sprinkleurs,
sont les chlorofluorocarbones (CFC), 35 % sont à gaz et les 5 % restants cor-
leur représentant le plus connu étant respondent aux autres types.

6.2.2 Catégories de protection

Nous devons faire la distinction entre séparés par des mesures architectura-
la protection des bâtiments, des les de sécurité. La protection d’objets
locaux et des objets. La protection du s’adresse à chaque équipement indi-
bâtiment concerne l’ensemble de l’im- viduellement, tel que des machines
meuble, alors que celle des locaux ne industrielles installées dans des ate-
s’adresse qu’aux locaux individuels liers, hangars ou à l’extérieur.

Protection totale ou
partielle du bâtiment
Protection des locaux

Protection d’objets

Figure 6.1 Catégories de protection.

180 Sécurité Incendie


La protection du bâtiment est pres- mousse conviennent bien à la protec-
que toujours assurée par l’eau (sys- tion volumétrique tandis que les gaz
tèmes de sprinkleurs). Les agents sont particulièrement adaptés pour la
extincteurs inerte, chimique ou la protection d’objets.

6.2.3 Objectif de la protection

En général, on distingue les objectifs supprimer le feu en attendant l’arrivée


suivants : des forces d’intervention.
• maîtrise de l’incendie, D’autre part, les systèmes à gaz visent
à éteindre le feu dans la zone de pro-
• extinction/suppression de
tection.
l’incendie.
Comme la plupart des systèmes d’ex-
tinction à eau, les systèmes à sprin-
kleurs visent à contenir voire à

Extinction automatique

Sécurité Incendie 181


Guide

6.3 Physique du feu

Le but de ce chapitre est de donner téressant en particulier aux différen-


une vue en profondeur des processus tes possibilités d’extinction.
physiques et chimiques du feu en s’in-

6.3.1 Les trois éléments du feu

Toute combustion exige la présence Ces composants peuvent être décrits


de chacun des trois éléments sui- de la manière suivante :
vants :
− chaleur : énergie provenant
• chaleur (ou en termes plus d’étincelles d’allumage ou élec-
généraux, énergie), trostatiques, de surfaces chaudes
ou de matières en train de brûler
• oxygène (comburant),
(combustible)
• combustible.
− oxygène (comburant) : partie
Ces trois composants sont bien connus intégrante de l’air ambiant, dans
par ce qu’on appelle le triangle du feu une concentration d’environ 21 %
(voir chapitre 4.2 à la page 55). Les volume d’atmosphère
trois composants doivent être réunis
− combustible : solide (bois, papier,
pour générer une réaction chimique
matières synthétiques et toutes
appelée combustion. En termes de
matières contenant du carbone),
chimie, le combustible et l’oxygène
liquides (alcool, propulseurs,
sont les matières premières qui réa-
hydrocarbures liquides, solvants)
gissent sous l’influence de la chaleur
ou gazeux (hydrogène, butane,
et sont transformées en produits de
propane, hydrocarbures gazeux et
combustion en dégageant de l’éner-
certains autres gaz, comme le sul-
gie. Le feu est la simple conséquence
fure de carbone (CS2) ou l’ammo-
de ce processus exotherme (= généra-
niac (NH3)).
tion de chaleur).

Oxygène Chaleur

Combustible

Figure 6.2 Le triangle de feu.

182 Sécurité Incendie


Les étapes de la réaction de décom- rant et combustible et entretenu tant
position se produisent en séquence, qu’ils sont présents. Tout processus de
mais en partie aussi en parallèle à combustion est toujours exotherme,
la réaction de synthèse (combinai- donc produit de la chaleur – c’est une
son d’atomes individuels en de nou- des raisons de la dynamique du feu : il
velles molécules). Cette réaction dite croît continuellement car l’oxygène et
en chaîne est le cœur du processus le combustible sont présents en volu-
de combustion qui est déclenché par mes presque illimités au début du pro-
les trois composants énergie, combu- cessus.

6.3.2 Processus de la combustion

La combustion est un simple proces- • feu incandescent, le combustible


sus d’oxydation chimique du combus- brûle faiblement sans flammes,
tible par l’air ambiant. L’oxydation peut
• feu produisant des flammes
se diviser en trois sous-processus.
ou feu ouvert.
On distingue les processus selon le type
L’état physique (cf. Figure 6.3) de la
et la nature de l’oxydation, comme suit :
matière qui brûle détermine des feux
• feu couvant, décomposition de types différents. Le graphique ci-
des substances sous l’influence dessous montre ces corrélations plus
de la chaleur, en détail.

Extinction automatique
Feu ouvert Explosion Feu couvant

S’enflamme S’enflamme Échauffement

Combustibles Avec l’air


gazeux
Évaporation
et mélange
Combustibles avec l’air
liquides
Évaporation
et mélange
Combustibles avec l’air
solides

Figure 6.3 Type de feu en fonction de l’état physique.

6.3.3 Principes d’extinction du feu

Les trois composants du feu déter- Chaque principe vise l’un des trois
minent trois principes fondamentale- composants.
ment différents d’extinction.
Sécurité Incendie 183
Guide

6.3.3.1 Suppression du combustible

Le feu disparaît quand le combustible


qui n’a encore pas brûlé est séparé de Oxygène Chaleur
la source de chaleur, le feu. Comme ce
combustible ne peut pas, dans la plu-
part des cas, être éliminé automatique-
ment, cette méthode est en général
sans effet avec les systèmes extinc-
teurs automatiques. Même la sup-
pression manuelle du combustible est
impossible dans la plupart des cas.

Combustible

Figure 6.4 Suppression du


combustible.

6.3.3.2 Suppression de l’énergie

La diminution de la température du
foyer du feu arrête la combustion, donc Oxygène Chaleur
éteint le feu. C’est ce que fait l’eau.
Quand l’eau est amenée sur le foyer,
elle s’évapore sous l’effet de la chaleur.
Cette vaporisation absorbe une quan-
tité de chaleur (énergie), qui est retirée
du feu. L’effet de refroidissement résul-
tant casse le processus de combustion
si la quantité d’eau est suffisante.

Combustible

Figure 6.5 Suppression de


la chaleur.

6.3.3.3 Suppression du comburant

La réduction de la concentration gène dans l’air est de 20,8 % vol.


d’oxygène près du foyer arrête le pro- Si cette concentration chute en des-
cessus de combustion par manque sous de 13 % vol, la combustion s’ar-
d’oxygène. La concentration d’oxy- rête dans la plupart des cas.

184 Sécurité Incendie


Les systèmes d’extinction automati- Même si cette méthode est sans
ques fonctionnant aux gaz naturels danger, l’évacuation de la zone est
N2, CO2, argon ou aux mélanges de nécessaire. Le processus d’extinction
ces gaz appliquent ce principe. L’air est très bruyant et inhabituel pour les
ambiant, donc aussi l’oxygène, est en personnes ce qui peut provoquer des
partie remplacé par le gaz extincteur. réactions de panique. De plus, le feu
Ce processus est connu sous le nom a déjà généré des gaz de combustion
d’étouffement. Il faut savoir que ces dangereux. Les objets légers non fixés
gaz ne réagissent pas avec le combus- de la pièce peuvent être proje-tés sous
tible. l’effet de l’émission du gaz et provo-
quer des dégâts
Il est important que la concentra-
tion résiduelle d’oxygène (normale- Les détails mentionnés ci-dessus sur
ment entre 10 et 13 % vol) ne mette l’innocuité ne sont pas valables pour
pas en danger la vie des personnes. le CO2. Ce gaz est déjà dangereux à
La respiration dans une telle atmos- des concentrations d’environ 5 % vol.
phère revient à respirer à une altitude Cet effet n’a rien à voir avec la part
de 4000 à 5000 mètres au-dessus du réduite d’oxygène dans l’air mais avec
niveau de la mer, le nombre de molé- la toxicité du CO2. Comme des concen-
cules d’oxygène étant à peu près le trations pouvant atteindre 50 % sont
même dans les deux cas. utilisées pour l’extinction, rester dans
la zone concernée serait fatal.

Extinction automatique
Oxygène Chaleur

Combustible

Figure 6.6 Supprimer l’oxygène.

Sécurité Incendie 185


Guide

L’extinction mousse à haut foison- atomes. Cette décomposition provo-


nement repose aussi sur la diminu- que conformément à la loi des gaz (loi
tion du taux de l’oxygène. La mousse de Lavoisier) une expansion du gaz
forme une couche de séparation entre extincteur et une réduction locale de
le matériau qui brûle et l’oxygène de la concentration d’oxygène. D’autre
l’air. part, la décomposition de la molécule
et sa recombinaison ultérieure provo-
Les agents extincteurs chimiques
quent aussi une absorption de chaleur
comme le Novec™ 1230, ou le FM 200
qui, à son tour, abaisse la température.
sont habituellement utilisés dans des
Les agents chimiques extraient donc
concentrations inférieures à 10 % vol.
de la chaleur du feu, ce qui réduit en
Ce sont de longues chaînes de molécu-
même temps la concentration ce qui
les composées de nombreux atomes.
est une combinaison des deux der-
Quand une molécule pénètre dans la
niers effets décrits. L’effet dominant
zone de réaction, elle se décompose
dépend de l’agent extincteur utilisé.
en plus petites parties, idéalement en

6.3.4 Temps d’émission et temps d’imprégnation

Le temps d’émission (noyage) est Plus le foyer est important, plus le


compris entre l’activation du pro- temps de refroidissement sera long.
cessus d’extinction et le moment Il est important de détecter les feux
où la concentration d’extinction est aussi tôt que possible quand ils sont
atteinte. Le temps d’imprégnation est encore relativement petits. Une
la période pendant laquelle le système vitesse de réaction élevée, indépen-
conserve la concentra-tion requise. dante de la cause de l’incendie, est
donc très avantageuse pour la détec-
Un processus d’extinction réussi doit
tion de l’incendie et son extinction.
empêcher le ré allumage en fonction
La qualité de la détection est un fac-
des conditions exactes au foyer de l’in-
teur décisif même avec un système
cendie. Ceci ne peut être assuré qu’en
automatique.
respectant les temps requis d’émis-
sion et d’imprégnation.

186 Sécurité Incendie


6.4 Systèmes extincteurs à eau

L’eau est sans aucun doute et de loin L’eau joue un rôle important dans l’ex-
l’élément le plus répandu sur terre. tinction des incendies depuis les temps
Environ 71 % de la surface sont cou- reculés et est l’agent le plus ancien
verts d’eau. La faune et la flore se et le plus courant. Comme environ
composent de 60 à 90 % d’eau et l’at- 90 % de tous les feux sont des feux
mosphère contient une quantité sem- de combustibles solides (= classe A)
blable d’eau sous forme d’humidité. facilement éteints par l’eau, elle reste
Pour cette raison, l’eau a été pendant l’agent extincteur le plus répandu de
des milliers d’années le symbole de la nos jours.
vie, dans les mythologies.

6.4.1 L’eau comme agent extincteur

Le principe d’extinction de l’eau (H2O) La génération de vapeur est un effet


a déjà été expliqué en section 6.3.3. secondaire de l’extinction par à l’eau.
Son effet principal est le refroidisse- À complète évaporation, 1 litre d’eau
ment. L’eau à une capacité thermique est transformé en environ 1,690 litres
spécifique élevée et surtout d’évapo- de vapeur ce qui peut causer une iner-
ration : tisation supplémentaire. Cet effet
secondaire n’a pas d’importance avec
● pour chauffer 1 litre d’eau de 10 à
les systèmes à sprinkleurs, mais joue
100 °C, il faut 375 KJ ou 90 kcal,
un rôle important avec les installa-
● pour évaporer 1 litre d’eau de

Extinction automatique
tions de brouillard d’eau ou de pulvé-
100 °C en vapeur, il faut 2260 KJ risation, décrites en détails dans les
ou 540 kcal. sections 6.4.4 et 6.7.4.
Cet effet de refroidissement détruit La manière dont l’eau est appliquée
la base thermique de la réaction en sur le feu est cruciale pour la capa-
chaîne. De plus, le combustible non cité d’extinction. Un grand nombre
brûlé est couvert d’eau et donc séparé de petites gouttelettes ont un bien
de l’oxygène. L’eau constitue un radia- meilleur effet de refroidissement
teur de chaleur (= absorption de cha- qu’un jet d’eau concentré.
leur). Ces effets réduisent la vitesse
propagation du feu et – après son
extinction – les risques de rallumage.

Sécurité Incendie 187


Guide

6.4.2 Systèmes à sprinkleurs

Le premier brevet pour un système à tèmes dits « à sprinkleurs sous eau » ont
sprinkleurs a été octroyé en 1723 à un été introduits à la même époque. Cette
chimiste du nom de Ambrose Godfrey. conception l’a finalement emporté
Ce système se composant d’un réser- parce qu’elle permet une extinction
voir d’eau qui était distribuée par une plus rapide et plus facile.
charge de poudre à canon allumée
Les systèmes à tuyaux secs ont permis
elle-même par le feu à éteindre.
de protéger les bâtiments non chauf-
La première installation utilisant des fés où des systèmes sous eau auraient
tuyaux a été inventée en 1806 par gelés en hiver. La première vanne la
un Anglais du nom de John Carey : plus répandue pour les systèmes à sec
une vanne principale était maintenue a été brevetée par Frederick Grinnell
fermée par un système de courroies et en 1885. En 1924, l’ampoule de quartz
de contrepoids. Quand les courroies de Grinnell a vu le jour, suivie de la
prenaient feu, la vanne s’ouvrait sous tête de sprinkleur « Save all » en 1931,
l’effet des contrepoids et l’eau sortait qui était déjà activée par un composé
du réservoir situé en hauteur. organique en fusion.
Les premiers systèmes à tuyaux per- La technique de pulvérisation a été
forés ont été installés aux États-Unis largement négligée jusqu’au milieu du
en 1852. Le Major A. Stewart Harrison vingtième siècle. Cependant, de 1947 à
de Londres a inventé la première tête 1950, les Factory Mutual Laboratories
de sprinkleur automatique qui ne fut ont mené des études expérimentales
cependant jamais utilisée ni brevetée. à ce sujet qui ont conduit au dévelop-
pement d’un sprinkleur à pulvérisation
La première tête utilisée fut brevetée
devenu la norme des têtes automati-
aux États-Unis en 1874 par Henry S.
ques en 1955.
Parmelee. Ce sprinkleur était déjà muni
d’un fusible dont la conception a été
revue de multiples fois depuis. Les sys-

6.4.2.1 Objectif de protection des systèmes à sprinkleurs

Comme cela a déjà été dit, les systèmes à autres quand la température atteinte
sprinkleurs servent avant tout à la protec- au niveau de la tête dépasse une
tion du bâtiment. Bien que la protection valeur critique. L’activation déclen-
des objets de valeur et des personnes ne che automatiquement l’arrivée d’eau,
doive en aucun cas être négligée, c’est donc les systèmes à sprinkleurs ser-
par principe une conséquence du pre- vent aussi de systèmes de détection
mier objectif de protection. d’incendie et sont normalement reliés
aux forces d’intervention.
Les sprinkleurs sont automatiquement
activés indépendamment les uns des

188 Sécurité Incendie


6.4.2.2 Installation

Les systèmes d’extinction automati- réseau des sprinkleurs est séparé de


que à eau de type sprinkleurs se com- celui d’alimentation en eau par un
posent d’une tuyauterie assurant une poste de contrôle.
répartition homogène des têtes. Le

Tuyauterie des sprinkleurs


avec têtes automatiques

Alimentation
en eau Tuyau principal
alimentant la tuyauterie
des sprinkleurs

Réseau public
d’alimentation
en eau

Poste de contrôle

Figure 6.7 Schéma de principe d’un système automatique à sprinkleurs.

Extinction automatique
Le poste de contrôle placé entre l’ali- On distingue trois types de systèmes
mentation principale en eau et le à sprinkleurs :
réseau de sprinkleurs, sert à plusieurs
• systèmes sous eau,
choses :
• systèmes sous air,
• séparer le réseau de sprinkleurs
de l’alimentation en eau (réseau • systèmes à pré action.
public ou un réservoir),
L’arrivée d’eau doit être dimensionnée
• activer les éléments d’alarme de manière à assurer un temps d’émis-
acoustiques ou optiques, voire sion (de fonctionnement) fixé par
une cloche hydraulique, les directives nationales voire euro-
péenne.
• activer la transmission de l’alarme
via l’équipement de contrôle et de
signalisation vers les pompiers,
• permettre la maintenance du sys-
tème.

Sécurité Incendie 189


Guide

Systèmes automatiques
à sprinkleurs sous eau
Ce sont les systèmes les plus anciens,
les plus répandus et les plus fiables.

Tuyauterie avec têtes de sprinkleurs


automatiques

Colonne
principale
Déclenchement
externe de l’alarme
par pressostat

Pompe de
surpression
de tuyauterie
sprinkleurs

Chambre de
temporisation Cloche
Vanne d’alarme
d’essai à eau
d’alarme
Tuyau d’alarme

Réseau
Vanne de
d’eau
groupe
public

Vanne principale Filtre Réducteur


gravier de pression

Figure 6.8 Schéma de principe d’un système de sprinkleurs sous eau.

Un système sous eau se compose Le poste de contrôle à plusieurs fonc-


d’une colonne principale commen- tions, la plus importante étant l’ouver-
çant au local sprinkleur et raccordant ture du tuyau d’alimentation en eau
les tuyaux sur lesquels sont montées en cas de chute de pression dans le
les têtes de sprinkleurs fermées. réseau des sprinkleurs. C’est le cas dès
qu’une tête de sprinkleur a été activée.
Normalement, le composant princi-
L’ouverture du clapet d’alarme permet
pal de la station sprinkleur, le poste de
l’alimentation en eau du réseau des
contrôle, est fermé tout le volume des
sprinkleurs à travers la colonne prin-
tuyaux est rempli d’eau.
cipale pour un nombre déterminé de
L’eau peut contenir un antigel. La pres- têtes pour lequel l’installation a été
sion est habituellement un peu plus dimensionnée.
élevée (environ 2 à 3 bar) que celle
Le même clapet sert de clapet d’essai
de la tuyauterie afin de maintenir le
et empêche le refoulement de l’eau
clapet fermé.
stagnante des tuyaux des sprinkleurs
vers le tuyau d’alimentation en eau.
190 Sécurité Incendie
Systèmes automatiques Systèmes à pré action
à sprinkleurs sous air
Ces systèmes sont installés dans des
Ce sont des dérivés des systèmes sous locaux où l’activation intempestive de
eau assurant la protection des locaux sprinkleurs causerait des dégâts consi-
soumis à risque de gel. dérables, par exemple des salles infor-
matiques. Pour cette raison, toute
Ces systèmes ont un réseau de tuyaux
activation non souhaitée, par exemple
similaire à celui des systèmes sous
due à un défaut mécanique, doit être
eau. Ce réseau est rempli d’air sous
absolument évitée. Comme pour les
pression en lieu et place de l’eau, l’air
systèmes sous air, le réseau de tuyaux
maintenant fermé le clapet d’alarme.
est rempli d’air sous pression. Le clapet
Ces systèmes sont utilisés particuliè-
du poste de contrôle ne s’ouvre que si
rement dans les bâtiments non chauf-
un système de détection d’incendie a
fés. Toutefois, la partie contenant de
aussi réagi. Cela signifie que le défaut
l’eau, c’est-à-dire le local sprinkleur
mécanique seul ne peut pas causer de
doit être chauffé.
précipitation.
En cas de déclenchement d’une tête
sprinkleur, l’expulsion de l’air entraîne
un retard par rapport aux systèmes
sous eau.

6.4.2.3 Têtes de sprinkleurs

Extinction automatique
Les sprinkleurs ont deux fonctions : d’un liquide (glycol) et d’une bulle
d’air. Cette ampoule éclate quand elle
• détection sélective d’incendie,
est chauffée et que la bulle se dilate.
• génération de gouttelettes d’eau
Dans le cas du sprinkleur à fusible,
d’une taille prédéfinie et distribu-
l’élément déclencheur est constitué
tion sur une aire définie.
de métal qui fond à une température
Tous les sprinkleurs sont conçus de la déterminée.
même façon et se composent d’une
Dans les deux cas, l’élément d’étan-
tête avec un filetage, un ajutage, un
chéité est éjecté par la pression d’eau
élément d’étanchéité, un élément
ou d’air et l’eau s’écoule à travers l’aju-
déclencheur (fusible, ampoule) et un
tage. L’eau qui s’écoule est divisée en
diffuseur.
gouttelettes est projetée sur le diffu-
Dans le cas du sprinkleur à ampoule seur pour aspersion sur l’aire de pro-
de verre, l’élément déclencheur est tection.
constitué par cette ampoule remplie

Sécurité Incendie 191


Guide

Types de sprinkleurs pièces de hauteur limitée et à être


montés sur un mur. Les hôtels et les
Ils sont déterminés par la nature de la
bureaux sont des lieux d’utilisation
distribution d’eau et par le lieu de leur
typiques de ces sprinkleurs.
utilisa-tion :
Les sprinkleurs cités précédemment
• sprinkleurs traditionnels
ont un objectif de maîtrise de l’incen-
(conventionnels ou spray pour
die alors que les ESFR ont un objectif
montage debout ou pendants),
de suppression.
• sprinkleurs à jet plat,
Les Sprinkleurs ESFR (Sprinkleur à
• sprinkleurs muraux, suppression et réponse rapide - Early
Sup-pression Fast Response) sont des-
• sprinkleurs muraux longue
tinés aux locaux de stockage en hau-
portée,
teur permettant de s’abstenir la mise
• sprinkleurs ESFR. en place de nappes (réseaux) intermé-
diaires.
Les Sprinkleurs traditionnels
En complément de leur rapidité d’ac-
Les sprinkleurs conventionnels
tivation, ils ont un spectre de distribu-
l’eau dans deux directions, généra-
tion d’eau différent (facteur k) avec un
lement vers le plafond pour refroidir
débit beaucoup plus important. Du fait
les structures et les sprinkleurs spray
du grand orifice d’ajutage et de la pres-
conçus pour n’arroser que dans une
sion élevée minimale, de plus grandes
direction.
gouttes sont éjectées à plus grande
Les Sprinkleurs à jet plat sont ins- vitesse, plus susceptibles de pénétrer
tallés là où il y a peu d’espace entre le les flammes et d’éteindre directement
sprinkler et les éléments ou les biens le foyer d’incendie. L’installation des
stockés. sprinkleurs ESFR exige un strict res-
pect des nombreuses spécifications
Les Sprinkleurs muraux sont utili-
de construction des bâtiments, telles
sés dans les locaux à hauteur de pla-
que l’angle d’inclinaison du toit, hau-
fond limitée et s’il y a risque de dégât
teurs de stockage, etc.
mécanique pour les sprinkleurs.
En tenant compte de ces restrictions,
Les Sprinkleurs muraux à grande
il n’est pas toujours possible de les ins-
portée sont destinés aux petites
taller.

192 Sécurité Incendie


Température de déclenchement
La température nominale d’activation
des sprinkleurs est d’environ 30 °C
supérieure à la température ambiante
maximale. Les niveaux normalisés
de température des différents sprin-
kleurs sont indiqués sur le tableau ci-
dessous :

Sprinkleurs à fusible Sprinkleurs à ampoule de verre


Température nominale Température nominale
Code couleur Code couleur
d’activation [°C] d’activation [°C]
57 - 77 Incolore 57 Orange
80 - 107 Blanc 68 Rouge
121 - 149 Bleu 79 Jaune
163 - 191 Rouge 93 - 100 Vert
204 - 246 Vert 121 - 141 Bleu
260 - 302 Orange 163 - 182 Violet
320 - 343 Noir 204 - 260 Noir

Tableau 6.1 Codes couleur des têtes de sprinkleurs.

Extinction automatique
Sensibilité de réaction tes ampoules de verre présentant les
mêmes caractéristiques ont été mises
Les sensibilités de réaction ont été
au point.
améliorées au cours du développe-
ment. La modification des fusibles par Les sprinkleurs sont divisés en trois
des plaques conductrices de chaleur classes de sensibilité de réaction. Ces
et une réduction de taille ont permis classes et les limites d’application sont
de réduire le temps avant ouverture. listées dans les directives nationales.
Ces dernières années, de plus peti-

Sprinkleurs de
RTI [m.s]
Sprinkleurs plafond au-des-
Sensibilité (Indice de Systèmes Tous les autres
de niveau in- sus des sprin-
de réaction temps de sous air systèmes
termédiaire kleurs intermé-
réponse)
diaires1)
Pas admis-
“Standard” 80 - 200 Pas admissible Admissible Admissible
sible
“Spéciale” 50 - 80 Admissible Admissible Admissible Admissible
“Rapide” < 50 Admissible Admissible Admissible Admissible
1 - Les sprinkleurs de plafond doivent être d’une classe de sensibilité de réaction plus lente ou égale
à celles des sprinkleurs de niveau intermédiaire.

Tableau 6.2 Classes de sensibilité de réaction des différents types de sprinkleurs.

Sécurité Incendie 193


Guide

6.4.3 Systèmes d’extinction déluge

Ces systèmes à diffusion d’eau aussi ce cas, ni les systèmes sous eau ni les
appelés « déluge ». En termes d’instal- systèmes sous air, avec sprinkleurs
lation, ils sont similaires aux systèmes à ouverture individuelle ne peuvent
à sprinkleurs. contrôler un feu qui se propage rapi-
dement, surtout à cause du nombre
Les deux principales différences par
limité de têtes qui arrosent trop tardi-
rapport aux systèmes à sprinkleurs
vement.
sont les suivantes :
Le système déluge comporte les com-
● le système comporte des têtes ou
posants suivants :
des buses ouvertes ; les têtes ne
contiennent pas d’éléments ther- • alimentation d’eau,
mosensibles,
• vanne principale,
● un système séparé de détection
• système de détection de feu en
automatique d’incendie ou de
interface avec le système déluge,
déclenchement manuel est requis
pour activer l’installation. • tuyauterie,
La principale caractéristique des sys- • têtes ouvertes du système déluge.
tèmes d’extinction déluge est la dif-
La vanne principale doit compor-
fusion d’eau sur une grande surface à
ter un indicateur de position permet-
travers de l’ensemble des têtes du sec-
tant d’arrêter le système déluge et les
teur concerné. Il a été spécialement
vannes directionnelles exigent une
développé pour les zones à charge
commande électrique, hydraulique ou
combustible particulièrement élevée,
pneumatique et doivent admettre une
telles que les installations de stoc-
activation manuelle.
kage de combustible où une propaga-
tion rapide du feu est probable. Dans

6.4.4 Systèmes de vaporisation d’eau

Ces dernières années, la technologie des buses spécialement conçues, afin


de brumisation d’eau a pris de l’impor- d’améliorer le refroidissement et l’éva-
tance pour la protection des locaux poration du fait de la plus grande sur-
et des objets. Différents produits ont face créée par les gouttelettes.
été développés par de nombreux four-
Ces systèmes ne font pas l’objet de
nisseurs pour répondre à une vaste
directives d’installation permettant de
gamme d’applications. Au contraire
les mettre en œuvre d’une manière
de la technologie classique des sprin-
coordonnée. La norme européenne
kleurs, ces systèmes créent des goutte-
prévue (CEN TC 191 WG 5) n’a encore
lettes du diamètre le plus petit possible
pas été publiée.
en appliquant des pressions élevées
(jusqu’à 100 bar) qui sont émises via

194 Sécurité Incendie


Comparée aux systèmes à sprin- c’est-à-dire que le jet de la buse n’a
kleurs, la technologie de la brumi- pas besoin d’être dirigé sur le foyer
sation vise à appliquer des volumes de l’incendie
d’eau considérablement moindres,
● au lieu de supprimer le feu, comme
comme les essais et les homologa-
c’est le cas avec les sprinkleurs, le
tions l’ont montré. Le projet de norme
feu est supposé être éteint avec
européenne sur ces systèmes les
certitude comme avec les systè-
considère comme des substituts aux
mes à gaz. Il serait alors possible
systèmes sprinkleurs. Chaque sys-
de réduire considérablement le
tème doit réussir les essais et prouver
temps de noyage.
qu’il est au moins aussi efficace qu’un
système à sprinkleurs. Ces objectifs ne sont pas seulement
en contradiction avec tous les pro-
Pour le moment, les systèmes à bru-
jets de directives déjà publiés. Ils sont
misation présentent des objectifs
aussi contraires aux lois de la physi-
théoriques :
que. Ceci est discuté en détail en sec-
● pour la protection des locaux, la tion 6.7.4 « Systèmes de brouillard
vapeur d’eau est supposée capa- d’eau en remplacement des systèmes
ble d’atteindre « tous les coins », d’extinction au gaz » à la page 212.

Extinction automatique

Sécurité Incendie 195


Guide

6.5 Systèmes d’extinction à mousse

La mousse comme agent extincteur a avec de l’eau, du savon était ajouté


été inventé dès 1880. À cette époque, pour essayer de réduire la tension de
la prospection pétrolière avait pro- surface de l’eau. Ceci a été à l’origine
voqué une augmentation soudaine de l’utilisation de mousses pour la pro-
du nombre de derricks et des feux tection incendie crée par un mélange
fréquents de pétrole. Comme il est d’eau et d’émulseurs.
impossible de lutter contre ces feux

6.5.1 La mousse comme agent extincteur

La mousse s’obtient généralement en Des types de mousse très différents


deux étapes : ont été mis au point, tous ayant le
même effet sur le feu en recouvrant la
• mélange « eau + émulseur »
surface en feu, le combustible (solide
mousse en solution,
ou liquide) est isolé de l’air et donc de
• émulsion « mousse en solution l’oxygène. S’y ajoute un effet de refroi-
+ air ambiant ou comprimé » dissement selon le type de mousse.
mousse.

6.5.2 Types de mousse

La mousse idéale pour la protection Elle doit de plus posséder un certain


doit présenter les caractéristiques sui- nombre d’autres propriétés, par exem-
vantes : ple elle doit être non toxique, écono-
mique, facile à nettoyer, adhérer aux
• elle retient sa part d’eau aussi long-
surfaces verticales, etc.
temps que possible pour former
une couche barrière de vapeur sur Dans la réalité il n’y a pas de mousse
la surface en train de brûler, possédant toutes ces caractéristiques.
C’est pourquoi des émulseurs ont été
• elle s’écoule rapidement et facile-
développés et se divisent en trois caté-
ment sur la surface du combusti-
gories qui se distinguent par le volume
ble en train de brûler,
d’air à ajouter :
• elle protège contre le saut de feu
• mousse à bas foisonnement,
jusqu’à ce que le combustible se
soit refroidi et atteint une tem- • mousse à moyen foisonnement,
pérature en dessous de celle d’in-
• mousse à haut foisonnement.
flammation.

196 Sécurité Incendie


Agents moussants formant Les AFFF génèrent de la mousse à air
un film aqueux combinant une faible viscosité à une
propagation rapide et une compensa-
Les AFFF sont un type de mousse perfor-
tion de niveau. Les AFFF se compor-
mant, l’abréviation signifiant « Aqueous
tent donc comme les autres mousses
Film Forming Foam agents ». Le prin-
en agissant comme une barrière d’air
cipal composant de ces agents mous-
et en arrêtant l’évaporation du com-
sants est synthétique et crée des films
bustible. La différence principale
flottants sur les liquides combustibles.
réside dans le fait que les AFFF sont
Tous les AFFF contiennent des hydro- capables de générer un fil flottant
carbures fluorés à chaîne longue ce dense sur le combustible. Combinés à
qui leur confère des propriétés particu- l’air, les AFFF peuvent être précipités
lières actives en surface. Des polymè- par les systèmes classiques à eau sans
res synthétiques solubles dans l’eau, à buses spéciales.
indice moléculaire élevé y sont ajou-
tés pour renforcer la paroi de bulles de
mousse et retarder leur effondrement.

Solution AFFF Film flottant Couche


dans l’air de surface

Bulle agrandie

Extinction automatique
Surface du liquide Combus-
agrandie tible
Tension de
Mouse AFFF surface de la
couche liquide Tension de surface
du combustible

Transition mousse
en couche

Figure 6.9 Effets en surface des AFFF.

Sécurité Incendie 197


Guide

6.5.3 Installation du système et fonctionnement

Les systèmes d’extinction automati-


que à mousse sont destinés aux feux
de liquides combustibles.

Système de détection d’incendie

Buses ou
générateurs

Réservoir
d’agent
moussant

Poste de
contrôle

Doseur

Figure 6.10 Installation du système d’extinction à mousse.

Le système se compose des parties même temps la vanne d’eau princi-


principales suivantes : pale automatique du système d’ex-
tinction à mousse.
• système de détection automati-
que d’incendie ou déclenchement Cette partie peut aussi être assurée
manuel, par des buses sprinkleurs choisie en
fonction du risque. En cas d’alarme, le
• réseau d’alimentation en eau,
poste de contrôle active tous les dis-
• système de dosage de la mousse, positifs de la zone concernée.
• buses ou générateurs pour distri- La deuxième partie contient la vanne
bution de la mousse. d’arrivée de la mousse qui sépare le
système à mousse de l’alimentation
La première partie correspond à la
en eau. La vanne est normalement
détection automatique de l’incendie
ouverte.
par un des détecteurs multicapteurs.
En cas d’alarme, l’ECS active tous les La vanne principale automatique est
dispositifs d’alarme et coupe l’alimen- normalement activée électriquement
tation électrique, la climatisation et et/ou manuellement. C’est normale-
asservis les autres installations de la ment une vanne papillon, ouverte par
zone concernée. Elle active dans le un moteur électrique ou hydraulique.

198 Sécurité Incendie


La troisième partie est le cœur du sys- • dosage par pression, l’agent mous-
tème où la mousse est dosée. On dis- sant est soumis à la pression de
tingue trois principes différents de l’eau,
dosage :
• pompe de dosage motorisée.
• principe Venturi basé par la sous-
pression créée par la vitesse du
flux,

Principe Venturi Dosage par pression Pompe de dosage

Solution Solution Solution


moussante moussante moussante

Eau Eau Eau

Emulseur
sous pression

Extinction automatique
Membrane
Émulseur de séparation Eau Émulseur

Figure 6.11 Principes de mélange.

Dans la quatrième et dernière partie, la solution qui s’écoule dans les tuyaux
mousse est générée et distribuée. Les vers les surfaces à protéger.
générateurs de mousse distribuent la

6.5.3.1 Dispositifs de génération de la mousse

La mousse à bas foisonnement est La mousse à moyen foisonnement


habituellement distribuée sur la sur- peut être distribuée par générateur
face de combustion par un réseau automatique de mousse sans souf-
sprinkleurs, des grands tuyaux ou des flante intégrée. Le mélange d’eau et
canons à mousse, par exemple sur d’émulseur qui en sort se mélange à
les liquides (voir Figure 6.12). Cette l’air ambiant crée une mousse à foi-
mousse convient bien à la protection sonnement moyen.
des grandes surfaces de stockage et
des bâtiments.

Sécurité Incendie 199


Guide

Chambre d’expansion
de la mousse
Joint
Couvercle flottant du
réservoir avec barrage
de mousse Générateur de mousse
à moyen foisonnement

Solution
moussante
Matière combustible

Solution
moussante Remplissage mousse
à moyen foisonnement

Figure 6.12 Application typique de mousse à bas foisonnement (réservoir)


et à moyen foisonnement (bassin de rétention).

La mousse à haut foisonnement est seur). Le TF indique par quel facteur


habituellement produite par des le volume de liquide a foisonné lors
générateurs avec ou sans soufflante du processus de moussage. Par exem-
intégrée. Cette mousse sert à la pro- ple, si 1 litre de liquide et 7 litres d’air
tection des pièces et des installations génèrent 8 litres de mousse, le taux
couvertes telles que des installations TF est 1 : 8.
de carburant pour véhicules. Les sys-
Le TF des diverses mousses se situent
tèmes sont activés automatiquement
entre environ 4 et 1000. Les mousses
ou manuellement. Leur installation
sont classées selon leur taux de foi-
est très semblable à celle des systè-
sonnement TF :
mes à sprinkleurs ou déluge.
Le taux de foisonnement (TF) est
le rapport du volume de mousse
au volume de liquide (eau et émul-

Taux de foisonnement
Types de mousse
de à
Bas foisonnement ~4 20
Moyen foisonnement expansion 21 200
Haut foisonnement 201 1000

Tableau 6.3 Types de mousse classés selon leur taux de foisonnement (TF).

200 Sécurité Incendie


Guide

Chambre d’expansion
de la mousse
Joint
Couvercle flottant du
réservoir avec barrage
de mousse Générateur de mousse
à moyen foisonnement

Solution
moussante
Matière combustible

Solution
moussante Remplissage mousse
à moyen foisonnement

Figure 6.12 Application typique de mousse à bas foisonnement (réservoir)


et à moyen foisonnement (bassin de rétention).

La mousse à haut foisonnement est seur). Le TF indique par quel facteur


habituellement produite par des le volume de liquide a foisonné lors
générateurs avec ou sans soufflante du processus de moussage. Par exem-
intégrée. Cette mousse sert à la pro- ple, si 1 litre de liquide et 7 litres d’air
tection des pièces et des installations génèrent 8 litres de mousse, le taux
couvertes telles que des installations TF est 1 : 8.
de carburant pour véhicules. Les sys-
Le TF des diverses mousses se situent
tèmes sont activés automatiquement
entre environ 4 et 1000. Les mousses
ou manuellement. Leur installation
sont classées selon leur taux de foi-
est très semblable à celle des systè-
sonnement TF :
mes à sprinkleurs ou déluge.
Le taux de foisonnement (TF) est
le rapport du volume de mousse
au volume de liquide (eau et émul-

Taux de foisonnement
Types de mousse
de à
Bas foisonnement ~4 20
Moyen foisonnement expansion 21 200
Haut foisonnement 201 1000

Tableau 6.3 Types de mousse classés selon leur taux de foisonnement (TF).

200 Sécurité Incendie


6.6 Systèmes d’extinction à poudre

Ils sont utilisés en cas de risque de distribuée forme des résidus difficiles
feux de liquide ou de gaz. Il existe à éliminer et hautement corrosifs. De
aussi des poudres spéciales d’extinc- plus, la poudre ne peut pas être uti-
tion des feux de métaux. Le principe lisée pour les installations électriques
repose sur l’interruption du processus et électroniques
de combustion en intervenant dans
La poudre est habituellement stoc-
la réaction chimique associée à une
kée sans pression et mise en pres-
perte d’énergie.
sion par un propulseur. Le volume de
Ce type de système n’est utilisé que poudre requis est alors pulvérisé par
rarement car la poudre très finement les buses.

Système de détection d’incendie

Tuyaux à buses ouvertes


Vanne

Poudre

Extinction automatique
d’extinction
Vanne
de zone

Gaz propulseur Déclencheur manuel

Figure 6.13 Installation d’un système d’extinction à poudre.

Sécurité Incendie 201


Guide

6.7 Systèmes d’extinction à gaz

Les agents actuels sont des gaz natu- gaz sont présentés en détail dans les
rels inertes et des gaz chimique. Ces chapitres suivants.

6.7.1 Gaz naturels / inertes

Deux caractéristiques les distin- exemple Inergen (52 % N2, 40 % Ar,


guent : 8 % CO2) ou Argonite (50 % N2, 50 %
Ar). Tous ces gaz sont incolores et ino-
• on les trouve dans la nature,
dores. Ils sont extraits de l’atmosphère
• l’effet extincteur est obtenu par par fractionnement de l’air. Le premier
l’abaissement du taux de concen- gaz extincteur utilisé a été le dioxyde
tration de l’oxygène dans le volume de carbone depuis les années 1930.
protégé. Les autres gaz naturels ne sont utilisés
que depuis la fin des années 1980.
Les gaz naturels suivants conviennent
car ils sont gazeux dans les conditions La section « Suppression du combu-
ambiantes et peuvent être extraits à rant », chapitre 6.3.3.3 page 184, pré-
faible coût : cise que l’effet extincteur repose sur
le remplacement de l’air ambiant par
• azote (N2),
l’agent extincteur. Ceci entraîne une
• dioxyde de carbone (CO2), nouvelle répartition des pourcenta-
ges des différents gaz dans le local. La
• argon (Ar).
plupart des feux sont éteints pour une
De plus, des mélanges de ces gaz sont concentration d’oxygène inférieure à
disponibles dans le commerce, par 13 % volume. La Figure 6.14 donne

Azote 39, 5%

Azote 79 %

Dioxyde de
carbone (CO2)
50 %

Oxygène 21 %
Oxygène 10,5 %

Composition
Composition de de l’air après
l’air ambiant émission de CO2

Figure 6.14 Composition de l’air dans


la zone protégée après
émission au CO2.

202 Sécurité Incendie


La concentration d’oxygène résiduel même si l’objectif de protection et le
se situe généralement entre 10 % vol risque sont identiques. Cela semble
et 13 % vol, ce qui correspond à une surprenant, car on ne s’y attend pas
concentration de gaz extincteur allant si le déplacement d’oxygène est le
de 36 % vol à 52 % vol. Le remplace- seul effet extincteur. Cependant, l’ab-
ment partiel de l’air ambiant exige sorption de chaleur par le gaz extinc-
toujours un dégagement de la surpres- teur joue aussi un rôle bien que plus
sion hors de la zone protégée (clapet/ modeste. La seule étude comparative
évent de surpression). indépendante de tous les gaz a été
menée par le CEA. Cette étude a montré
En règle générale, la concentration
que le dioxyde de car-bone possède
d’oxygène résiduel ne doit pas tomber
les meilleures propriétés d’extinction,
en dessous de 10 % vol, car cela peut
suivi de l’azote, l’argon étant le moins
avoir des effets indésirables sur la santé
bon. C’est à peine surprenant car les
des personnes restées dans la zone
molécules de dioxyde de carbone sont
protégée. La valeur LOAEL (niveau infé-
composées de trois atomes, deux pour
rieur observé ayant un effet adverse –
l’azote et seulement un pour l’argon.
lower observed adverse effect level)
Plus la molécule comporte d’atomes,
est alors dépassée. Dans certains pays
plus il existe de liaisons capables d’ab-
l’installation d’un dispositif de retarde-
sorber l’énergie. L’efficacité des mélan-
ment spécial est alors obligatoire pour
ges de gaz est comprise entre celle de
une sécurité accrue durant la période
l’azote et celle de l’argon. Il n’y a donc
d’évacuation. Le dioxyde de carbone
pas de raison de revenir à ces gaz.
étant toujours toxique, des exigences

Extinction automatique
plus contraignantes de protection des Le dioxyde de carbone, qui présente
personnes sont alors essentielles (un un danger mortel, ne sert donc qu’à
dispositif odorant est rajouté à l’agent la protection des objets et des locaux
extincteur). Un certain temps d’éva- non fréquentés (par ex. locaux de
cuation, en fonction de la zone de pro- transformateurs).
tection, doit être alors considéré.
L’azote est utilisé pour les applications
La concentration d’agent extincteur standard tels que les locaux informatiques
dépend du type de combustible. Pour alors que l’argon est réservé à des cas spé-
éteindre un feu de méthanol, par ciaux tels que les feux de métaux.
exemple, il faut beaucoup plus de gaz
Les différents poids spécifiques ou
que pour le bois. Les concentrations
densité des gaz, respectivement, ne
sont déterminés lors d’essais, soit
jouent aucun rôle dans la protection
d’essais normalisés en laboratoires.
des locaux car les gaz ne se décompo-
Un coefficient de sécurité (en général
sent pas après émission dans un local
30 %) est alors ajouté à ces concen-
«dit étanche» au gaz. Les essais l’ont
trations théoriques pour donner la
démontré, mais l’atmosphère montre
concentration d’application.
aussi qu’il n’y a pas de décomposition
Les méthodes de détermination de la du gaz. Une salle étanche au gaz est la
concentration ainsi que les méthodes condition préalable au bon fonctionne-
effectivement requises pour chaque ment des systèmes d’extinction auto-
risque sont indiquées dans les directi- matique à gaz car la concentration
ves en vigueur. doit être conservée pendant un temps
d’imprégnation d’au moins 10 minutes
Si on étudie ces directives, on voit
pour empêcher le ré allumage.
que les divers types de gaz correspon-
dent à des concentrations différentes,
Sécurité Incendie 203
Guide

Pour la protection des objets, ce qui • liquides combustibles ou matiè-


veut dire la protection des équipe- res réagissant comme de liquides
ments ouverts le poids spécifique du combustibles en cas de feu,
gaz est important. Le dioxyde de car-
• matières solides exigeant éven-
bone est le plus adapté, car il est plus
tuellement une plus grande
lourd que l’air.
concentration et un temps plus
Les gaz inertes peuvent être utilisés pour long d’exposition,
les combustibles et matériaux suivants :
• équipements électriques et élec-
• gaz combustibles pourvu qu’aucun troniques.
mélange inflammable ne puisse
être généré après l’extinction,

6.7.2 Gaz extincteurs chimiques

Le Halon 1211 (CF2ClBr) et le Halon pes d’hydrates de carbone halogénés


1301 (CF3Br) ont été les premiers uti- et d’hydrates de carbone perfluo-
lisés dans le monde. Dans la stratos- rés doivent plus particulièrement
phère, cependant, ces gaz provoquent être mentionnés. Les gaz extincteurs
la décompo-sition de la couche bien connus du groupe des fluoro-
d’ozone. Dans le cadre des efforts carbures hydrogénés (HFC) sont par
entrepris pour protéger la couche exemple le HFC227ea (C3F7H, com-
d’ozone, leur remplacement a été mercialisé sous le nom de FM 200™)
décidé par le Protocole de Montréal et le HFC125 (C2F5H). Ce groupe a été
de 1987 et des accords internationaux beaucoup plus distribué que celui des
consécutifs. À l’exception des applica- hydrates de carbone per fluorés (PFC).
tions stratégiques spéciales (aviation, Dans le groupe des hydrates de carbo-
militaire, technologie de l’énergie nes halogénés, seul le HFC227ea et le
nucléaire), l’emploi des hydrocarbu- Trigon sont approuvés comme agents
res halogénés est interdit pour la pro- extincteurs en Allemagne. Ces gaz,
tection incendie. Le remplissage des cependant, contribuent fortement à
systèmes extincteurs existants est l’effet de serre. Ils ont tous une valeur
également interdit dans la plupart GWP (potentiel de réchauffement de
des pays. Dans l’Union Européenne, la planète) de plus de 2000, ce qui
les systèmes existants ont été retirés signifie que leur contribution à l’effet
avant le 31 décembre 2003. En Suisse, de serre est plus de 2000 fois supé-
à ce jour, seul le remplissage des bou- rieure à celle du dioxyde de carbone.
teilles est interdit. En Allemagne, leur Les actions de lutte contre le réchauf-
suppression était déjà achevée au 1er fement de la planète, contenues dans
janvier 1994. le Protocole de Kyoto, limitent l’utilisa-
tion des ces produits. Une interdiction
Les hydrates de carbone halogénés
internationale ou une restriction de
ont été introduits pour remplacer les
leur emploi ne soit pas envisagea-ble
halons au milieu des années 1990.
actuellement, certains pays la Suisse
Ces substances n’ont pas d’effet sur
interdisent l’utilisation des HFC, l’Autri-
l’ozone et une valeur ODP (potentiel
che à restreint considérablement leurs
d’appauvrissement de l’ozone/ozone
conditions d’utilisation.
depletion potential) de 0. Deux grou-

204 Sécurité Incendie


En 2003, 3M™ a lancé un nouveau est listé sous le nom de FK-5-1-12. Il
gaz d’extinction chimique sous l’ap- a non seulement une valeur ODP de
pellation de 3M™ Novec™ 1230 Fire 0, mais une valeur GWP de 1, ce qui
Protection Fluid. Ce gaz appartient à signifie que sa contribution à l’effet de
aucun des groupes mentionnés ; c’est serre n’est pas plus grande que celle
un cétone fluoré de formule chimique du CO2.
CF3CF2C(O)CF(CF3)2, qui a déjà démon-
Cette propriété permet de classer les
tré son efficacité dans la protection
gaz d’extinction chimiques par géné-
volumétrique lors d’essais d’extinc-
rations :
tion. Dans la directive ISO 14520, il

1ère génération 2ème génération 3ème génération


Paramètres ODP > 0 ODP = 0 ODP = 0
environnementaux GWP >> 0 GWP >> 0 GWP ≈ 1
HFC227ea
Halon 1211
HFC125 FK-5-1-12
Gaz (sélection) Halon 1301
HFC23 (Novec™ 1230)
NAF S III
CEA410
Tableau 6.4 Générations de gaz extincteurs chimiques.

6.7.2.1 Propriétés des matières

Extinction automatique
Les données physiques les plus impor- Protection Fluid sont résumées sur le
tantes des deux agents extincteurs tableau ci-dessous.
HFC227ea et 3M™ Novec™ 1230 Fire

Nom commercial HFC227ea Novec™ 1230


Formule chimique C3F7H CF3CF2C(O)CF(CF3) 2
État physique Gazeux Liquide
Poids moléculaire 170 316,04
Point d’ébullition [°C] -16,4 49,2
Pression vapeur à 25 °C [bar] 4,05 0,4
Densité du gaz à 25 °C [kg/m3] 7,3 13,6
Densité liquide à 25 °C [kg/m3] 1480 1600
Viscosité liquide à 25 °C [mPa·s] 0,184 0,52

Tableau 6.5 Propriétés significatives des gaz extincteurs chimiques les plus importants.

Une différence essentielle entre 3M™ tions ambiantes (à une pression de


Novec™ 1230 Fire Protection Fluid et 1,013 bar & température de 25 °C).
tous les gaz précédents est le fait que Novec™ 1230 atteint son point d’ébul-
3M™ Novec™ 1230 Fire Protection lition à 49,2 °C.
Fluid est liquide dans les condi-

Sécurité Incendie 205


Guide

Le point élevé d’ébullition a de nom- Protection Fluid d’amener le gaz


breux avantages, permettant le trans- liquide dans la zone d’extinction sous
port hors pression du 3M™ Novec™ forme d’une pulvérisation extrême-
1230 Fire Protection Fluid dans des ment fine. Des essais internes ont
conteneurs plastiques appropriés sans démontré qu’à des pressions de buses
aucun problème. Cependant, 3M™ de plus de 10 bar, on peut obtenir
Novec™ 1230 Fire Protection Fluid doit une effet de pulvérisation suffisant.
être amené dans la zone de protec- Les longueurs de jet observées, c’est-
tion à l’état gazeux en cas de noyage. à-dire la distance entre la sortie de la
L’évaporation du gaz, liquide dans les buse et le point où les gouttelettes se
conditions ambiantes, doit être assu- sont complètement évaporées, ont
rée. Pour comprendre pourquoi un gaz atteint 2 à 3 mètres.
liquide peut s’évaporer, il convient de
Les pressions plus basses des buses
le comparer à l’eau à environ 80 °C.
fréquentes aujourd’hui avec les HFC
Quand cette eau est pulvérisée dans
(jusqu’à 4 bar seulement) ne suffi-
une salle de même température, elle
sent pas. Pour assurer une pression
s’évapore complètement car elle est
minimale de 10 bar, même avec des
proche de son point d’ébullition du fait
réseaux de distribution complexes,
de la grande surface spécifique des
Siemens a décidé d’une pression du
gouttelettes finement pulvérisées.
système (pression de stockage dans
Il est donc important pour l’évapo- les conteneurs d’agents extincteurs)
ration du 3M™ Novec™ 1230 Fire de 42 bar.

6.7.2.2 Paramètres environnementaux


Le tableau ci-dessous montre les jours seulement et la valeur GWP de
paramètres environnementaux de 1 caractérisent Novec™ 1230 comme
HFC227ea et de 3M™ Novec™ 1230 un agent extincteur chimique de la
Fire Protection Fluid. Une courte troisième génération. La valeur ODP
durée de vie dans l’atmosphère (ALT de 0 est une caractéristique des deux
= atmospheric lifetime) de quelques gaz.

Paramètre environnemental HFC227ea Novec™ 1230


Valeur ODP 0 0
Valeur GWP 2’900 1
ALT 36 années 5 jours

Tableau 6.6 Paramètres environnementaux de Novec™ 1230 et de HFC227ea.

6.7.2.3 Caractéristiques d’extinction


Comme pour tous les agents chimi- Protection Fluid résulte de la combi-
ques, l’effet d’extinction de HFC227ea naison de plusieurs processus.
et du 3M™ Novec™ 1230 Fire

206 Sécurité Incendie


D’un côté, la molécule de l’agent est de 50 ppm. La valeur LC50 (« concen-
décomposée en constituants, c’est-à- tration létale ») indique la concentra-
dire ses atomes, dans la zone chaude tion mortelle pour 50 % des individus
de la flamme vive. Conformément après une exposition de 30 minutes.
aux lois physiques, ceci s’accompagne Ces agents ne sont en général utili-
d’une expansion du volume de x fois sés que sur des feux non déclarés et
(« x » étant le nombre d’atomes) et en relation directe avec une détection
donc d’une réduction de la concentra- précoce, sachant que les valeurs toxi-
tion locale d’oxygène dans la zone en ques dégagées par l’agent sont infi-
flammes. Par conséquent, la décom- mes par rapport à celles dégagées par
position de la molécule provoque une un feu ouvert.
inertisation locale. De plus, la molé-
L’utilisation d’agents chimiques dans
cule enlève de l’énergie du feu et pro-
des secteurs protégés fréquentés par
duit un effet de refroidissement.
des personnes doit être absolument
Ceci montre que l’effet extincteur des réduite aux risques de présence de
agents dits chimiques est largement grandes flammes au début de la procé-
d’ordre physique. Comme la molécule dure de noyage. Un système de détec-
de 3M™ Novec™ 1230 Fire Protection tion de d’incendie à réaction rapide,
Fluid est très lourde, composée de insensible aux phénomènes perturba-
19 atomes, sa contribution au premier teurs, est indispensable pour tenir la
effet est très élevée. Le HFC227ea concentration de HF aussi basse que
comporte encore onze atomes. Ceci possible. De plus, il est généralement
donne des concentrations d’extinction recommandé de contenir le risque

Extinction automatique
relativement faibles de gaz chimiques, de feux qui se développe rapide-
soit entre 7 et 9 pour cent par volume ment, tels que les feux de liquides, à
pour le HFC227ea et entre 5 et 7 pour l’aide de gaz naturels au lieu d’agents
cent par volume pour le 3M™ Novec™ chimiques. Au contraire, les risques
1230 Fire Protection Fluid. Les direc- électroniques peuvent être très bien
tives VdS 2381, ISO 14520 ou NFPA traités avec des agents chimiques, car
2001 donnent des indications plus ces feux se développent lentement.
détaillées. Les concentrations requises Quelques exemples :
sont déterminées par des méthodes
• salles informatiques,
analogues à celles des gaz naturels.
• systèmes de télécommunication,
Comme avec tous les agents extinc-
teurs chimiques contenant des atomes • salles de commande,
de fluorure, des molécules d’acide
• salles de distribution électrique,
fluorhydrique (molécules HF) sont
générées quand on utilise le 3M™ • faux-planchers contenant des
Novec™ 1230 Fire Protection Fluid ou câbles.
le HFC227ea, du fait de la recombinai-
Le temps de noyage prescrit de
son dans la zone en flammes. L’acide
10 secondes (comparé aux 60 à
fluorhydrique est extrêmement caus-
120 secondes avec les gaz naturels)
tique et corrosif et cause des domma-
permet l’extinction rapide préconi-
ges aux organes respiratoires au bout
sée.
d’un moment quand les concentrations
dans l’air ambiant dépassent un certain
niveau. Pour le HF, la valeur LC50 est

Sécurité Incendie 207


Guide

6.7.2.4 Toxicité

La valeur NOAEL (Valeur de niveau supérieure à la concentration d’ap-


inférieur n’ayant pas démontré d’ef- plication ce qui signifie que l’agent
fet adverse/No Observed Adverse extincteur ne constitue pas un risque
Effect Level No Observed Adverse pour les personnes dans la zone pro-
Effect Level) du HFC227ea et du 3M™ tégée. Cependant, ce volume doit tou-
Novec™ 1230 Fire Protection Fluid est jours être évacué avant le noyage.

6.7.3 Technologie du système

Les gaz sont stockés dans des réser- Quand le système est activé, les
voirs sous pression : vannes des réservoirs du système
à haute pression ou les vannes de
• les gaz inertes non liquéfiés N2, Ar
conteneurs des systèmes à basse
et les mélanges de gaz dans des
pression sont ouvertes. L’alarme est
réservoirs à des pressions de 200
déclenchée pour avertir les person-
ou 300 bars,
nes présentes dans la zone protégée
• CO2, liquéfié sous pression, pour et le noyage est déclenché après une
les systèmes à haute pression, temporisation prédéfini de manière à
dans des réservoirs à 56 bars ou, pouvoir évacuer les lieux. Les portes
pour les systèmes à basse pres- et les autres ouvertures sont fermées
sion, dans de grands conteneurs automatiquement. D’autres équipe-
refroidis, ments comme les systèmes de ven-
tilation et les clapets d’incendie sont
• les gaz chimiques sont stockés
activés. Les clapets de surpression
dans des bouteilles pressurisées
mécaniques ne sont ouverts qu’en
à l’azote qui sert de propulseur.
cas d’extinction.
La pression de stockage est 25 ou
42 bars. Le gaz d’extinction est acheminé à
travers les conduites vers les buses
L’extinction est commandée automati-
réparties de manière régulière. Le gaz
quement par un système de détection
se répand rapidement dans la pièce
incendie ou éventuellement manuel-
où s’établit une concentration homo-
lement. Seule une activation rapide,
gène. La figure ci-dessous montre le
sans erreur empêche les dégâts car
processus.
le feu doit être éteint durant sa phase
initiale.

208 Sécurité Incendie


Système de detection d’incendie Système d’extinction

Distribution

extincteurt
de l’agent
Détection

Vannes de zone

du flux d’agent
des signaux
Traitement

extincteur
Contrôle
contrôle de l’agent
intervention

Stockage et
Alarme et

extincteur
Manomètre
Alarme interne et externe ; de
activation des installations contrôle
de contrôle

Figure 6.15 Principe de fonctionnement d’un système d’extinction au gaz.

Extinction automatique
Les systèmes à gaz inerte pour l’azote, compose habituellement d’une mem-
l’argon ou les mélanges de gaz sont brane munie d’un orifice de réduction
équipés d’un système réducteur de de la pression de stockage à envi-
pression situé derrière le collecteur ron 60 bar environ de manière que la
auquel sont raccordés les réservoirs. tuyauterie n’ait pas besoin d’utiliser de
Ce système réducteur de pression se matériaux à haute pression.

6.7.3.1 Protection des locaux

Le domaine principal d’application Systèmes à zone unique


des systèmes d’extinction à gaz est la et multizones
protection des locaux, c’est-à-dire de
Par définition, les systèmes multizo-
pièces fermées. On utilise deux tech-
nes utilisent une batterie centralisée
nologies différentes comme décrit ci-
de réservoirs d’agent extincteur. Cette
dessous. Les systèmes de protection
batterie est placée dans un local spé-
de locaux demandent toujours une
cifique en dehors de la zone protégée.
conception au cas par cas.
L’avantage principal de ce dispositif est
Cela signifie que tous les diamètres que le local de stockage reste accessi-
des tuyaux et toutes les buses doivent ble en cas d’incendie.
être calculés individuellement pour le
système concerné. On utilise pour cela
des méthodes et des programmes de
calcul qui ont fait leurs preuves
Sécurité Incendie 209
Guide

Zone protégée Zone


protégée

Zone protégée Zone


protégée

Zone de
stockage

Figure 6.16 Principe de fonctionnement d’un système


unique et multizones.

Au contraire des systèmes multizones, tité totale d’agent extincteur, une


les systèmes à zone unique se compo- seule zone est noyée à la fois, on parle
sent de conteneurs de stockage pro- alors de secteurs. Il faut tenir compte
pres à chaque zone d’extinction reliés du fait que les autres zones des autres
directement aux buses et situés si pos- secteurs ne peuvent plus être noyées
sible à l’extérieur de la zone protégée. et donc restent sans protection.
Systèmes à zone unique Si des secteurs adjacents doivent
aussi être protégés, un agent extinc-
Les systèmes d’extinction à zone
teur supplémentaire peut être prévu
unique déversent tout l’agent extinc-
en réserve pour le système. Après le
teur dans une seule zone de protec-
noyage du premier secteur, le sys-
tion. Cette zone peut se composer de
tème a automatiquement recours à
plusieurs pièces, toutes étant noyées
cette réserve.
complètement et simultanément.
La répartition des systèmes en sec-
Systèmes multizones
teurs est indépendante des zones de
Les systèmes multizones sont capa- détection d’incendie. Les secteurs
bles de protéger plusieurs zones. Il créés le sont de préférence quand
est souvent nécessaire et raisonnable un grand nombre de locaux sembla-
de subdiviser le volume protégé par bles (groupes de locaux) doit être pro-
un système unique et deux zones ou tégé et que le risque d’incendie est
plus, une zone comprenant une seule très élevé. Dans ce cas, il est possible
pièce ou plusieurs habituellement de réaliser des économies de coûts
proches les unes des autres et noyées d’agent extincteur et de conteneurs
simultanément. Pour réduire la quan- de stockage.

210 Sécurité Incendie


L’installation de base contient une Quand la vanne directionnelle du sec-
batterie principale d’agent extinc- teur concerné s’ouvre, l’agent extinc-
teur. Elle est raccordée à une tuyau- teur est alors acheminé vers la ou
terie pour chaque secteur d’extinction les zone(s) du secteur concerné, les
à l’aide de vannes directionnelles. autres vannes restant fermées

Détection Secteurs protégés


d’incendie S1 S2 S3

Équipement
de contrôle et
de signalisation Vannes
Tube collecteur directionnelles

Vannes de
réservoirs

Extinction automatique
Figure 6.17 Principe de fonctionnement d’un système d’extinction multi secteurs.

La vanne directionnelle concernée car il est plus facile d’ouvrir une vanne
peut être ouverte avant ou en même hors pression et la procé-dure est plus
temps que les vannes de réservoirs, sûre.
mais il a été démontré qu’il vaut mieux
L’équipement de contrôle et de signa-
l’ouvrir avant. Si la vanne de secteur
lisation doit pouvoir actionner d’abord
est ouverte avant, elle n’est pas encore
la vanne de secteur, puis automati-
sous pression alors que les vannes de
quement les vannes de réservoirs.
réservoir sont fermées. Ceci abaisse
le risque d’erreur de fonctionnement

Sécurité Incendie 211


Guide

6.7.3.2 Protection d’objets

Les objets peuvent être protégés avec L’étendue de la protection par un tel
du dioxyde de carbone. Cette pro- système comporte l’objet (les objets)
tection est aussi connue sous le nom concerné(s) et un certain volume qui
de « protection d’équipements ». les entoure. On l’appelle le volume vir-
Exemples de systèmes de protection tuel de protection qui doit être noyé
des équipements : par l’agent extincteur le mieux adapté
dans la concentration appropriée.
• bains d’immersion, bains de trempe,
machines d’usinage automatique, Pour les applications extérieures, il
rotatives d’impression, etc, faut s’assurer que ni le vent ni les
influences climatiques n’aient un effet
• hottes de ventilation dans les cui-
négatif sur la protection.
sines, transformateurs, etc.

Déclencheur manuel d’alarme

Détecteurs de flammes

Collecteur Tuyauterie avec buses

Équipement
de contrôle et
de signalisation

Zone de séchage

Bain d’immersion
Vannes de
réservoirs

Figure 6.18 Principe de fonction d’un système de protection d’objet.

6.7.4 Systèmes de brouillard d’eau en remplacement


des systèmes d’extinction au gaz ?
Comme mentionné en section 6.4.4, dire que le foyer devrait être éteint
quelques acteurs du marché veulent même s’il ne se situe pas directe-
remplacer les systèmes à sprinkleurs et ment à portée du jet de la buse,
les systèmes d’extinction au gaz utili-
● l’extinction sûre du feu doit être
sés pour la protection des locaux et des
garantie à tout prix. C’est le cas
objets par des systèmes de vaporisation
avec les systèmes au gaz (au
d’eau. Cela signifierait que les objectifs
contraire de l’effet simple de sup-
suivants doivent être remplis :
pression des sprinkleurs). Donc, le
● concernant la protection des temps de noyage doit être consi-
locaux, la vaporisation devrait être dérablement réduit par rapport à
efficace « dans les coins ». Cela veut celui des systèmes à sprinkleurs.
212 Sécurité Incendie
6.7.4.1 Protection volumétrique des locaux

Le brouillard d’eau produit deux effets exemple dans une partie cou-verte
d’extinction simultanés sur le feu : d’une machine ou dans le boîtier d’un
ordinateur. Cela signifie que le foyer
− refroidissement (absorption
n’est pas directement touché.
de la chaleur par vaporisation),
Seule la partie des gouttelettes trans-
− déplacement d’oxygène
portées par les mouvements d’air peut
(inertisation).
encore atteindre le foyer. Ce volume
Les deux effets sont mis en avant par d’eau est plutôt modéré, l’eau est
les fournisseurs de systèmes d’extinc- vaporisée avant la zone de réaction et
tion à brouillard d’eau. la vapeur ne crée pas l’effet de refroi-
dissement souhaité. De plus, le faible
Pour la protection volumétrique des
volume d’eau ne crée pas un déplace-
locaux, au contraire de celle des
ment d’oxygène suffisant. Ceci sera
objets, seule l’inertisation peut être
traité en détail dans le chapitre sur
prise en considération. Le foyer de
l’inertisation.
l’incendie peut se trouver à un endroit
que le jet de la buse n’atteint pas, par

Faux-plafond

Extinction automatique
Vapeur
d’eau
Evaporation hors Zone de
de la zone réaction
de réaction
= inertisation à
la vapeur de H20

Faux-plancher

Figure 6.19 Effet extincteur du brouillard d’eau dans


la protection volumétrique des locaux.

Sécurité Incendie 213


Guide

Inertisation viron 3 g/m3. À des densités plus éle-


vées, les gouttelettes portées dans l’air
L’extinction par gaz naturels inertes
se combinent en gouttes plus gran-
nous a montré que des concentra-
des et le nuage libère de l’eau sous
tions de 35 à 50 % vol sont nécessai-
forme de pluie (processus de « coa-
res pour créer un effet d’inertisation.
lescence »). La recherche sur la sécu-
Pour l’inertisation par la vapeur d’eau,
rité nucléaire a montré que la vapeur
c’est-à-dire de l’H2O sous forme
d’eau formée de gouttelettes d’un dia-
gazeuse, des concentrations similaires
mètre habituel dans le commerce peut
sont nécessaires.
retenir au maximum 115 g/m3 d’eau
Dans la zone d’extinction, le volume pendant une durée d’une minute. Des
de vapeur doit être généré par l’éva- charges plus élevées d’eau créent une
poration ou la vaporisation des gout- situation instable et les gouttelettes
telettes. La vapeur d’eau déplace alors commencent à tomber (ou à se sédi-
localement une grande partie de l’air menter) et ne peuvent plus être trans-
vers le foyer de l’incendie. À 100 °C portées par le courant d’air.
– quand toutes les gouttelettes sont
L’eau déjà évaporée sous forme de
vaporisées – le mélange air-vapeur
vapeur gazeuse ne contribue pas à la
renferme un minimum de 300 g de
charge maximale possible de l’air, mais
vapeur d’eau par m3 et absorbe envi-
la concentration maximale de vapeur
ron 675 KJ de chaleur.
d’eau dans l’air est limitée par la courbe
La vapeur d’eau stable, comme les des points de rosée. Elle définit la
nuages dans la nature, présente une concentration maximale d’une atmos-
concentration de gouttelettes d’en- phère en fonction de la température.
Teneur en vapeur d’eau [g/m3]

Température [°C]

Figure 6.20 Courbe des points de rosée des mélanges vapeur


d’eau-air.

214 Sécurité Incendie


La concentration maximale de vapeur Cette température ne détruit pas seule-
à 20 °C est donc de seulement 20 g/m3 ment des équipements, mais peut déjà
d’eau. endommager des revêtements dans
le bâtiment. Cela signifierait aussi un
Ceci amène aux conclusions suivan-
danger immédiat pour la vie des per-
tes :
sonnes présentes dans la zone, car la
• à 20 °C, la charge d’eau néces- condensation de l’eau à la surface du
saire de 300 g/m3 ne peut pas être corps causerait des brûlures sévères
atteinte par une combinaison de par les vapeurs d’eau chaude.
gouttelettes d’eau en suspension
La solution Sinorix™ Gas Spray
dans l’air (vapeur d’eau),
de Siemens
• quand les gouttelettes de la vapeur
Une combinaison de brouillard d’eau
d’eau quasi statique sont transpor-
et d’azote a montré ses avantages
tées uniquement par convection
par rapport aux systèmes à brouillard
vers le feu ce dernier ne peut pas
d’eau, car elle assure une inertisation
être éteint. De telles conditions
suffisante même dans des endroits
qui ne constituent cependant pas
inaccessibles. Les deux agents sont
le pire des scénarios sont pré-visi-
combinés dans le système Sinorix™
bles,
GasSpray qui présente les avantages
• donc, l’effet d’extinction des sys- suivants :
tèmes à brouillard d’eau n’est pas
• extinction sûre par l’azote,
absolument garanti pour la pro-
tection volumétrique des locaux. • effet de refroidissement de l’eau.

Extinction automatique
Ils ne peuvent pas être considérés
Le brouillard d’eau est donc calculé en
comme des systèmes d’extinction,
fonction du risque. La limite inférieure
mais seulement de lutte contre
est déterminée par l’objectif recher-
l’incendie, au contraire des systè-
ché de diminution de la température
mes au gaz dont l’effet extincteur
en surface du foyer à partir de la tem-
a été prouvé même quand le foyer
pérature de réaction (TR) sous le point
n’est pas directement accessible.
d’inflammation (TF) et, donc, d’empê-
Pour être complet, il faut mention- cher un rallumage spontané.
ner qu’à des températures élevées, les
La Figure 6.21 illustre le principe du
densités de vapeur d’eau permettent
système Sinorix™ GasSpray. Les deux
une extinction sûre. Pour atteindre le
agents extincteurs passent dans l’en-
niveau de sécuri-té des systèmes au
semble de la tuyauterie et par les
gaz, c’est-à-dire être capable d’étein-
mêmes buses de déversement. L’eau
dre un feu n’importe où, il faut une
est stockée hors pression dans des
concentration d’environ 300 g d’eau
conteneurs séparés. Elle est transpor-
par m3. La combinaison des gouttelet-
tée et déversée grâce à l’azote, qui
tes d’eau et de la vapeur ne peut être
sert aussi de propulseur.
atteindre ce chiffre de manière fiable
qu’à des températures ambiantes supé-
rieures à 80 °C.

Sécurité Incendie 215


Guide

Tuyauterie avec buses

Mélange
eau-gaz

Réglage du
débit gaz

Réglage du
débit d’eau

Eau
Azote

Figure 6.21 Principe de fonctionnement du système Sinorix™ GasSpray.

La précipitation du mélange d’agents sés. Le brouillard d’eau, ou son homo-


extincteurs en deux phases composé généisation, formée de gouttelettes
d’eau et d’azote a pour avantage sup- de moins de 50 µm de diamètre, est
plémentaire que des buses basse pres- générée automatiquement du fait des
sion et des tuyaux standard à 60 bar turbulences et de la précipitation en
suffisent pour pulvériser l’eau. Les deux phases du mélange par le sys-
composants haute pression onéreux tème.
ne sont donc pratiquement pas utili-

6.7.4.2 Protection d’objets

Comme cela a été montré dans le chapi- tée vers le foyer sous forme liquide et
tre précédent, les systèmes à brouillard supprimer la chaleur de réaction par
d’eau ne conviennent pas pour la pro- vaporisation.
tection d’objets car l’effet d’inertisa-
Le système Sinorix™ CerSpray mis
tion est insuffisant. Cependant, si les
au point par Siemens sert exclusive-
buses, peuvent être dirigées directe-
ment à la protection d’objets avec
ment sur l’objet, une extinction rapide
pour objectif d’éteindre un feu avec la
est alors assurée, sans nécessité d’une
même fiabilité que le CO2.
extinction « dans les coins » et d’une
inertisation. L’eau peut être transpor-

216 Sécurité Incendie


Diamètre des gouttelettes pression, présente une pression au
niveau des buses de 5 à 15 bars. La
Ce diamètre est décisif pour l’effica-
Figure 6.22 montre la capacité d’ex-
cité des systèmes extincteurs à base
tinction du jet d’eau en fonction de la
d’eau. Des gouttelettes trop petites
taille des gouttelettes, à différentes
s’évaporent avant d’atteindre le foyer
distances du foyer. La capacité, en
de l’incendie et n’ont donc pas d’effet
kW, correspond à l’effet de refroidis-
notable. Des gouttelettes trop grosses
sement du jet d’eau. Sur cette figure,
ont une surface spécifique plus petite
la buse, a une capacité de précipita-
et peuvent traverser le foyer sans
tion de 0,25 kg/s, correspondant à
s’évaporer complètement.
une capacité d’extinction maximale
Le système Sinorix™ CerSpray, sys- possible de 564 kW.
tème extincteur typique à basse

Distance des buses :


Capacité d’extinction [kW]

Extinction automatique
Diamètre des gouttelettes [µm]

Figure 6.22 Capacité d’extinction en fonction du diamètre des gouttelettes


à une pression de 10 bars à la buse.

Comme on s’y attend, le diamètre


optimal est en corrélation avec la dis-
tance séparant la buse du foyer.

Sécurité Incendie 217


Guide

La solution Sinorix™ CerSpray de de l’azote sous pression. Il faut tenir


Siemens compte du fait que, au contraire du
système Sinorix™ GasSpray, l’azote
Le système Sinorix™ CerSpray peut
(N2) ne sert que d’agent propulseur.
être planifié comme un système à pul-
La quantité requise de N2 est donc
vérisation d’eau classique, utilisant
inférieure à celle du système Sinorix™
un mécanisme de stockage de l’eau
GasSpray.
équipé d’une pompe, ou, comme en
6.23, l’eau peut être précipitée par

Tuyauterie avec buses

Réglage du
débit gaz

Eau
Azote

Figure 6.23 Principe de fonctionnement du système Sinorix™ CerSpray.

Le point le plus important de la pla- Sinorix™ CerSpray a passé avec succès


nification d’un système Sinorix™ les essais d’extinction VdS des bancs
CerSpray est la détermination exacte d’essais de moteurs et générateurs et
du volume d’eau requis en fonction du il est une bonne solution de rechange
risque, ainsi que de la relation correct du CO2 pour la protection de certains
entre les trois facteurs suivants : objets.
• distance de la buse (déterminée
habituellement par les conditions
locales),
• taille des gouttelettes,
• pression à la buse.

218 Sécurité Incendie


6.8 Intégration du système

Ce chapitre décrit le fonctionnement la base du signal d’alarme transmis


d’un système de détection d’incendie par l’équipement de contrôle et de
couplé à un système d’extinction. signalisation du système de détec-
tion.
La centrale d’extinction permet dif-
férents contrôles. L’organisation Une autre possibilité consiste à com-
d’alarme doit être programmable pléter la centrale de détection d’un
pour chaque situation. Les centra- module enfichable (interface) destiné
les sont de préférence autonomes et à la surveillance et à l’activation du
indépendantes capables d’effectuer système d’extinction. Ce module gère
les vérifications adéquates et l’acti- le contrôle de l’ensemble du système
vation du processus d’extinction sur d’extinction.

Alarme sonore

Détecteurs automatiques
d’incendie Panneau d’alarme optique

Sapeurs-pompiers
Centrale

Extinction automatique
extinction
Déclenchleur manuel d’alarme

Equipement de contrôle
et de signalisation

Asservissement
Système de déclenchement incendie
de l’extinction

Système de supervision

Figure 6.24 Schéma du réseau d’une centrale autonome d’extinction.

La centrale extinction doit assurer les − systèmes d’extinction à


fonctions suivantes : brouillard d’eau,
● activation électrique des systèmes − systèmes d’extinction à eau
fixes d’extinction tels que les : pulvérisée,
− systèmes d’extinction à gaz, − systèmes d’extinction à
mousse.

Sécurité Incendie 219


Guide

● la centrale doit pouvoir s’adap- ● elle doit aussi être exploitable avec
ter aux systèmes de toutes tailles, des vannes directionnelles pour
pouvoir offrir l’option d’une logi- des zones individuelles (y compris
que multicritères, c’est-à-dire que la possibilité de commutation sur
l’activation n’est déclenchée que si une batterie de réserve) et aussi
deux détecteurs ou plus donnent être capable d’activer un réseau
une alarme (voir Figure 6.25), de centrales pour la protection de
plusieurs secteurs alimentés par
● elle doit être exploitable avec
une seule batterie d’agent extinc-
des systèmes de stockage d’agent
teur. Dans ce cas chaque centrale
extincteur multi secteurs (y com-
a la charge de sa propre zone d’ex-
pris la possibilité de commutation
tinction (voir Figure 6.27).
sur une batterie de réserve) et des
systèmes à zone unique avec bat-
terie individuelle,

Figure 6.25 Centrale d’extinction à logique multicritères.

220 Sécurité Incendie


Extinction automatique

Surveillance du faux-plafond

Surveillance du local

Surveillance du faux-plancher

Figure 6.26 Secteur d’extinction à lignes de détection supplémentaires de surveillance


du faux-plafond et du faux-plancher.

Sécurité Incendie 221


Guide

Figure 6.27 Système d’extinction multizones à centrales en réseau.

Les centrales d’extinction de la Figure deux processus d’extinction d’un sec-


6.27 sont mises en réseau de manière teur.
à interdire l’activation simultanée de

6.8.1 Emplacement de la centrale d’extinction

La centrale doit être placée dans un Si la taille du système exige plusieurs


local à proximité immédiate de l’en- centrales, chaque zone d’extinction
trée principale de la zone protégée, si doit alors disposer de sa propre cen-
possible proche de l’accès des sapeurs- trale.
pompiers. Si cela n’est possible, des
terminaux de commande et de signa-
lisation doivent être prévus.

6.8.2 Alimentation

Comme pour la détection d’incendie de préférence un accumulateur en


les centrales d’extinction doivent être fonctionnement tampon.
équipées de deux sources d’alimen-
Le bloc d’alimentation secours de
tation indépendantes. Ces sources
la centrale doit pouvoir activer de
d’énergie doivent être dimensionnées
manière fiable le processus d’extinc-
de manière qu’une seule soit capable
tion à la fin de la période prédéfinie
d’assurer toutes les fonctions du sys-
de coupure du réseau principal. Cette
tème pendant une période de temps
période se compose de la période
prédéfinie. Au moins une source doit
d’autonomie (par ex. 72 heures) et du
être permanente, alors que l’autre est
temps d’alarme (par ex. 30 minutes).

222 Sécurité Incendie


6.8.3 Déclenchement de l’alarme

L’extinction et la détection d’incendie même si aucun détecteur automati-


sont liées habituellement de manière que n’a encore réagi.
que le premier détecteur qui réagit
Selon le système et les conditions, la
déclenche une pré-alarme. Dès qu’un
logique sera intégrée à l’équipement
deuxième détecteur a déclenché, le
de contrôle et de signalisation ou à la
processus d’extinction est activé et
centrale d’extinction. La surveillance
l’alarme feu est activée. Dans le cas
électronique complète des vannes est
des déclencheurs manuels le système
assurée par la centrale d’extinction.
d’extinction est directement activé

Alarme zone unique Alarme zone double Activation manuelle

Activation de l’alarme

Pré-alarme Ordre
Pré-alarme Ordre Évaluation du signal
extinction
extinction

Installations de contrôle

Dispositif sonore

Extinction automatique
tonalité continue

Tonalité intermittante,
enclenchement panneau
d’avertissement

Temporisation avant
émission (maxi 60 s)

Arrêt d’urgence,
Arrêt d’urgence Méthodes de blocage
éventuellement
d’urgence
contact de porte

Émission de l’agent
extincteur

Acquittement
(arrêt signal sonore
& réarmement)

Figure 6.28 Organisation d’alarme des systèmes d’extinction automatiques.

Sécurité Incendie 223


Guide

6.9 Maintenance et entretien

Une maintenance régulière et des révi- régulières préconisées dans les ins-
sions sont indispensables pour garan- tructions. Ces vérifications sont plus
tir la fiabilité des systèmes. C’est le fréquentes que les travaux de mainte-
seul moyen d’assurer un fonctionne- nance et de révision. De plus, la per-
ment sans défaut. sonne responsable doit faire exécuter
les travaux de réparation nécessai-
La maintenance vise à conserver l’état
res et enregistrer toutes les actions et
nominal du système d’extinction, sur-
tous les événements.
tout sa capacité de fonctionnement.
Un entretien annuel est recommandé. Des mesures de compensation appro-
La maintenance et les révisions doi- priées sont nécessaires si l’ensemble
vent être effectuées par l’installateur du système d’extinction, ou certaines
ou l’autorité compétente. Le type et parties, sont temporairement hors
l’étendue des travaux de maintenance service. Ces mesures doivent assu-
dépendent du type du système. rer la détection précoce d’un incendie
et permettre de lutter efficacement
Le client doit désigner un responsa-
à l’aide des dispositifs d’extinction
ble de l’entretien, de préférence un
prévus.
employé qui effectue les vérifications

224 Sécurité Incendie


6.10 Rentabilité et évaluation du système

Les systèmes d’extinction automati- sur la base des informations transmi-


que constituent une partie essentielle ses par le client sur ses propres pro-
et indispensable des concepts de pro- cessus d’exploitation ou de travail et
tection incendie. la connaissance des ses machines ou
de ses locaux.
La méthode d’extinction retenue doit
être déterminée par un spécialiste car La compétence, l’expérience et la
il n’existe pas de solution universelle, connaissance du produit mis en œuvre
un grand nombre de facteurs interve- par le fournisseur du système sont
nant dans la prise de décision. donc de la plus grande importance,
par exemple une bonne pression aux
Néanmoins, on peut facilement tenir
buses, peut significativement amélio-
compte de certaines expériences réa-
rer les performances de certains sys-
lisées.
tèmes d’extinction.
La mise en œuvre de gaz naturels
Un fournisseur de système offrant une
montre une efficacité d’extinction
gamme complète de produits choisira
reconnue, sans avoir recours à des
le plus adapté.
mélanges de gaz.
Un système d’extinction est un inves-
La conception et le dimensionne-
tissement à long terme, même pour
ment corrects d’un système ne doit
une protection d’objets.
être réalisé que par un spécialiste et

Extinction automatique

Sécurité Incendie 225


Guide

7 Système
de supervision
de sécurité

7.1 Préambule 227


7.2 Principes de base 228
7.2.1 Domaines dans la gestion des bâtiments 228
7.2.2 Intelligence répartie et hiérarchie 231
7.2.3 Structure extensible du système 232
7.3 Fonctionnalité principale 235
7.3.1 Traitement des événements 235
7.3.2 Intégration et utilisation des sous-systèmes 238
7.3.3 Fonctions de signalisation 238
7.4 Fonctionnement de l’interface graphique 239
7.5 Systèmes intégrés 242
7.6 Fonctionnement à sécurité intrinsèque 244
7.6.1 Solutions redondantes passives 244
7.6.2 Alimentation 244
7.7 Planification 245
7.8 Installation, mise en service et réception 246
7.9 Rentabilité et évaluation du système 247

226 Sécurité Incendie


7.1 Préambule

Les bâtiments sont composés d’une Le traitement des événements est la


multitude de systèmes parmi lesquelles fonctionnalité centrale d’un SSS. La
le système de supervision de sécurité toute première priorité étant donnée
(SSS) constitue une partie significative. à une reconnaissance rapide et com-
Le système de supervision à risque et plète de la situation à risque. La
critique. Les informations et les com- seconde priorité est donnée au traite-
mandes sont concentrées pour assister ment assisté du risque. Pour atteindre
l’exploitation. cet objectif le SSS gère l’ensemble des
sous-systèmes de sécurité.
Les informations sont structurées vir-
tuellement par une arborescence et un Pour permettre de disposer d’un his-
arbre d’inhibition au niveau des cen- torique des événements, l’ensemble
trales. Elles sont véhiculées par deux des événements est sauvegardé dans
réseaux de communication distincts, des fichiers éditables prédéfinis ou en
le premier entre les capteurs et l’unité ligne.
d’évaluation du système et l’autre
Un système de supervision de sécu-
entre ces unités d’évaluation et le sys-
rité se doit d’être convivial. Seule une
tème de supervision. Le SSS fédère les
interface utilisateur intuitive, conçue
sous-systèmes spécialisés de détec-
de manière ergonomique permet aux
tion incendie, gaz, intrusion, contrôle
opérateurs un traitement rapide et
des accès et vidéosurveillance. En
aisé pendant les situations de risque.
France ces trois derniers ne sont pas
repris dans les bâtiments soumis à Une configuration souple et ouverte
réglementation. est une condition préalable à une inté-

Système de supervision de sécurité


gration économique des différents
Le SSS concentre l’ensemble des infor-
sous-systèmes. Le SSS doit prendre en
mations et les commandes afin de
compte la sûreté de fonctionnement
créer une vue complète et cohérente
et permettre son paramétrage simple
de la situation critique à un instant (t)
et individualisé à l’aide d’outils logi-
en un seul lieu.
ciels standards.
Pour répondre aux besoins, le SSS
L’emploi d’un SSS se justifie déjà pour
se doit de proposer une configura-
des systèmes monoposte. Ces systè-
tion souple et évolutive. C’est le seul
mes permettent à l’exploitant d’amé-
moyen d’intégrer facilement les exi-
liorer la sécurité du bâtiment et de
gences des sites aussi bien en termes
diminuer les coûts d’exploitation liés à
de taille que de type (industriels, ter-
la sécurité.
tiaires, etc.) ainsi que les ex-tensions.

Principe
Les systèmes
de supervision de sécurité
facilitent l’exploitation.

Sécurité Incendie 227


Guide

7.2 Principes de base

Aujourd’hui, les personnes mal inten- Les structures claires et concises des
tionnées et les criminels ont de plus SSS ont une importance primordiale
en plus d’imagination et le nombre du point de vue de sa flexibilité, sa
d’attaques combinées va en augmen- maintenance et de sa capacité d’ex-
tant. Ces personnes essaient délibéré- tension. Les investissements ne sont
ment de contourner les équipements réussis que dans la mesure où ils satis-
de sécurité. Rien ne les empêche par font aux exigences. Certains aspects
exemple de mettre le feu à un endroit importants de l’installation du sys-
pour pénétrer par un autre sans se faire tème sont décrits dans les sections
remarquer dans le chaos général. qui suivent.

7.2.1 Domaines dans la gestion des bâtiments

Il convient pour pouvoir mieux struc- ● la gestion de la maintenance


turer les divers systèmes techniques, comprend, entre autres, les sys-
de se pencher sur les trois différents tèmes de GMAO gestion de main-
domaines de gestion du bâtiment : tenance assistée par ordinateur
(FMS – facility management sys-
● l’administration commerciale
tems) qui concentre les informa-
comprenant la gestion des proces-
tions de maintenance du site,
sus administratifs et commerciaux
de l’activité de la société pris en ● la gestion technique concer-
charge par des progiciels spécia- nant d’une part la gestion du
lisés comportant de nombreuses traitement de l’air et des fluides
sous fonctions allant des achats, à (ventilation, climatisation et sani-
la logistique, aux commerces, à la taire), du chauffage, de l’énergie,
réalisation et aux services. Selon de l’éclairage et des dispositifs de
la solution retenue, ces systèmes transports verticaux et d’autre
peuvent être partiellement inté- part des systèmes de sécurité (SSI
grés et regroupés sous le nome de et détection gaz), la sûreté (intru-
planification des ressources de l’en- sion, contrôle d’accès, vidéo-sur-
treprise ERP (Enterprise Resource veillance).
Planification). Les sociétés les plus
connues dans ce domaine sont
SAP et Oracle,

228 Sécurité Incendie


Administration Administration
commerciale de l’infrastructure

Gestion Gestion technique Automatisation

Système de supervision de sécurité


du danger du bâtiment du bâtiment

Figure 7.1 Domaines de fonctionnalité et de gestion d’un bâtiment.

La sécurité fait partie intégrante de la La gestion, du point de vue de la


gestion technique du bâtiment, le cha- concentration des données, peut être
pitre suivant présente donc une brève représentée sous la forme d’une pyra-
vue d’ensemble de cette gestion tech- mide hiérarchique.
nique et se concentre ensuite sur la
technique de sécurité.

Sécurité Incendie 229


Guide

Planification des ressources


de l’entreprise (ERP)

Gestion technique
du bâtiment

Niveau de
l’automatisation

Niveau du
terrain

Solutions totales pour le bâtiment

Figure 7.2 Pyramide de la gestion technique du bâtiment.

Il faut veiller que les systèmes des dif- ils ne transmettent normalement le
férents niveaux travaillent de manière niveau de danger à la centrale que
autonome et soient liés entre eux par de manière périodique. Cependant,
des réseaux de communication per- en cas d’alarme, ils rapportent immé-
formants. diatement l’événement à l’équipe-
ment de contrôle et de signalisation.
La pyramide de la Figure 7.2 reflète
Les systèmes de taille moyenne com-
la concentration des données d’un
portent déjà des milliers de points de
niveau à l’autre. Le niveau du terrain
données au niveau du terrain.
acquiert un volume énorme de don-
nées, mais seule une petite partie Les sous-systèmes à gestion centra-
est transmise. Les détecteurs d’in- lisée transfèrent une partie des don-
cendie enregistrent en perma-nence nées nécessaires à l’ERP (par ex.
des paramètres, tels que la densité consommation d’énergie) au système
de fumée et la température, mais de gestion du bâtiment.

230 Sécurité Incendie


7.2.2 Intelligence répartie et hiérarchie

Les anciennes technologies d’appa- Ce guide se consacre essentiellement


reils à microprocesseur ne permet- à la technique de sécurité et seuls les
taient pas de construire un SSS d’une niveaux de gestion, d’automatisation
manière souple et économique. Ceci et du terrain sont traités :
aboutissait à des systèmes très cen-
● niveau de la gestion techni-
tralisés et lents.
que du bâtiment : ce niveau cor-
Actuellement les systèmes sont plus respond à celui du système de
petits, plus rapides, plus intelligents supervision avec les fonctionna-
et plus économiques ce qui permet lités requises pour le contrôle du
une conception décentralisée des sys- bon fonctionnement des sous-sys-
tèmes et une exploitation et des coûts tèmes incluant en particulier une
optimaux. À ces avantages s’y ajoute : observation et une exploitation
centralisées ainsi que la possibilité
− une plus grande fiabilité et une
de visualiser, archiver, enre-gistrer
auto surveillance améliorée,
et évaluer,
− une reconnaissance rapide des
● niveau de l’automatisation :
dangers, insensible aux phénomè-
ce niveau correspond aux équi-
nes perturbateurs,
pements de contrôle et de signa-
− une activation d’interactions lisation ou de mise en sécurité
immédiates et automatisées plu- incendie qui composent un SSI.
ridisciplinaires pour la gestion des Pour certaines techniques, ces
risques, équipements sont plus connus
sous le nom de « contrôleurs ».

Système de supervision de sécurité


− une signalisation claire et ordon-
Ils ont les fonctionnalités requises
née, éventuellement sous forme
pour prendre des décisions d’une
graphique, des dangers aux exploi-
manière locale,
tants du système,
● niveau du terrain : ce niveau cor-
− la possibilité de systèmes décen-
respond aux capteurs (détecteurs)
tralisés surveillés et contrôlés
et actionneurs.
depuis une ou plusieurs stations
de travail. L’information qui circule du niveau ter-
rain vers le niveau supervision irrigue
l’arborescence. Cette arborescence
synthétise et hiérarchise l’informa-
tion. En retour les commandes suivent
le même chemin selon le même pro-
cessus.

Sécurité Incendie 231


Guide

Niveau gestion
avec stations
Réseau SSS
de gestion
serveurs et clients

Niveau automatisation Réseau de commande


avec centrales de indication et
commande associées exploitation

Niveau terrain Systèmes bus


avec périphériques détecteurs, lecteurs
associés et actionneurs

Figure 7.3 Hiérarchie de la technologie des systèmes de sécurité.

7.2.3 Structure extensible du système

Il est important quand on choisit un Les structures flexibles et extensibles


SSS de savoir si le système est exten- permettent la conception de diffé-
sible et évolutif. Une capacité d’exten- rentes architectures à partir d’un seul
sion progressive d’un système et son logiciel de supervision du type :
extension facile et efficace sont des
− monoposte,
caractéristiques essentielles de la qua-
lité d’un SSS. − multipostes sur LAN,
− multipostes sur WAN.

232 Sécurité Incendie


Figure 7.4 Exemple de système monoposte.

Dans le cas des systèmes monoposte tème communique habituellement


tout le logiciel du SSS est installé dans avec un ou plusieurs sous-systèmes
une seule station de travail. Le sys- par une liaison sérielle.

Système de supervision de sécurité


Serveur Client Client

LAN

Passerelle Passerelle

Détection d’incendie Intrusion & contrôle d’accès Détection d’incendie Intrusion Détection gaz

Figure 7.5 Exemple d’un système multipostes LAN.

Sécurité Incendie 233


Guide

Cette configuration travaille sur un (clients) permettant de surveiller


réseau local d’entreprise (LAN abré- le bâtiment simultanément depuis
viation de Local Area Network, voir diverses stations de travail. Les sta-
« Glossaire » chapitre 10.2 page 277) tions sont connectées à un ou plu-
qui comporte plusieurs stations d’ex- sieurs serveurs via le LAN qui utilisent
ploitation du système de supervision ses services.

Serveur Client Client

WAN

Passerelle Passerelle

Figure 7.6 Exemple d’un système multipostes WAN.

Cette configuration travaille sur un ment. Ce genre de configuration


réseau suprarégional (WAN abré- permet la supervision de plusieurs
viation de Wide Area Network, voir sous systèmes situés n’importe où
« Glossaire » chapitre 10.2 page 277) dans le monde, par exemple plusieurs
qui comporte plusieurs stations d’ex- agences d’une société.
ploitation réparties géographique-

234 Sécurité Incendie


7.3 Fonctionnalité principale

Les fonctions essentielles d’un SSS que niveaux d’accès, administration


sont l’exploitation des sous-systèmes, des utilisateurs, administration des
le traitement et la signalisation des mots de passe, administration de l’ar-
événements et l’historique. borescence et des vues graphiques,
administration du niveau graphique.
Pour assurer ces fonctions principales,
il faut toute une série de fonctionnali- Les trois sections suivantes décrivent
tés supplémentaires qui constitue une la fonctionnalité principale d’un sys-
partie de l’infrastructure d’un SSS, tel tème de supervision.

7.3.1 Traitement des événements

Le traitement des événements en Le traitement des événements com-


temps réel parfois dénommé trai- prend donc ce qui suit :
tement des alarmes est la fonction
● affichage en texte clair et sous
essentielle d’un SSS. Donc les fonc-
forme de symboles dynamiques
tions essentielles du traitement de
de l’événement en cours implanté
l’événement sont :
sur une vue géographique,
− l’acquisition,
● prise en compte de l’événement
− l’affichage, (acquittement),
− le traitement assisté. ● traitement assisté de la procédure
de retour à la normale de l’évé-

Système de supervision de sécurité


Quand un détecteur passe en alarme
nement conformément aux fonc-
l’opérateur doit immédiatement être
tionnalités générales du logiciel et
alerté par le SSS. L’opérateur est averti
aux fonctionnalités particulières
par des messages sonores, des icones
de l’application,
clignotants sur l’écran, voire une signa-
lisation mobile par SMS ou pager si ● réarmement de l‘événement.
nécessaire. En cas d’événement, l’opé-
rateur doit se poser les questions sui-
vantes pour évaluer la situation :
− Quelle est la nature de
l’événement ?
− Où se situe-t-il ?
− Que faut-il faire maintenant ?

Sécurité Incendie 235


Guide

Quoi ? Où ? Étapes suivantes

Figure 7.7 Liste des événements et vue d’ensemble des événements


dans le bâtiment.

Exemple de procédure valable pour la ● après la prise en charge l’opé-


Suisse : rateur s’assure qu’il dispose des
moyens nécessaires pour véri-
● le système de supervision recon-
fier l’événement et veille à ce que
naît un événement et le signale à
l’alarme soit traitée. Pour les sys-
l’opérateur. Le système déclenche
tèmes monoposte, c’est souvent
simultanément une première tem-
l’opérateur qui traite lui-même cet
porisation,
événement. S’il s’agit d’une alarme
● l’opérateur localise l’alarme et injustifiée, elle est réarmée,
confirme au SSS la prise en charge
● les forces d’intervention sont
de cet événement ce qui suspend
alertées en fonction de la situa-
cette première temporisation,
tion (sapeurs-pompiers, police et
● si le système remarque que l’évè- autres forces d’intervention).
nement n’est pas pris en charge,
il informe automatiquement un
centre de réception d’alarme à l’is-
sue de la temporisation,

236 Sécurité Incendie


Alarme

Non

Prise en charge à temps ?

Oui

Quoi / où / étapes suivantes ?

Non

Système de supervision de sécurité


Oui
Réarmement ? Intervention ?

Oui

État normal

Figure 7.8 Traitement des événements avec le système de supervision

Sécurité Incendie 237


Guide

7.3.2 Intégration et utilisation des sous-systèmes

La supervision de sécurité et de sûreté − changement de l’organisation des


intègre tous les types importants alarmes (par ex. mode indirect/
de sous-systèmes de sécurité et de direct),
sûreté, tels que la détection incendie,
− activation des installations de
la détection gaz, la détection intru-
contrôle du feu telle que, la ferme-
sion, le contrôle d’accès ou la vidéosur-
ture des clapets coupe-feu, l’en-
veillance. Ce système de supervision
clenchement de l’extraction de
dans certains cas peut s’étendre à la
fumée ou la mise en sécurité des
gestion des flux d’air et de fluides ainsi
dispositifs de transport verticaux
qu’à la gestion de l’énergie.
(non stop ascenseurs).
En France ces derniers systèmes ne
En France ces actions ne sont pas
sont pas repris dans les bâtiments
autorisées dans les bâtiments soumis
soumis à réglementation.
à réglementation. Elles doivent être
Autant que possible et pour tous les activées par le CMSI.
sous-systèmes connectés il faut que le
Exemples d’autres fonctions spécifi-
SSS puisse :
ques des sous-systèmes :
− indiquer les événements et faci-
− positionnement de la caméra,
liter leur traitement (voir section
− activation de l’enregistrement
« Traitement des événements »
vidéo,
chapitre 7.3.1 page 235),
− libération des portes.
− permettre l’activation des fonctions
spécifiques des sous-systèmes, Les fonctions spécifiques des sous-
− permettre l’activation des séquen- systèmes peuvent être commandées
ces préprogrammées de com- par une structure arborescente orien-
mande (macros). tée texte ou graphiques. Le fonction-
nement uniforme de différents types
Habituellement, les fonctions spécifi-
de sous-systèmes travaillant selon des
ques des sous-systèmes d’un système
concepts différents n’est possible que
de détection d’incendie comportent
si la disposition conceptuelle du sys-
les processus suivants :
tème de supervision tient compte des
− commutation en/hors des détec- particularités de ces sous-systèmes et
teurs ou des zones de détection afin intègre de manière souple leurs fonc-
d’effectuer les travaux de mainte- tions individuelles.
nance sur le système de détection,

7.3.3 Fonctions de signalisation

Les systèmes de supervision actuels tions, pour savoir par exemple :


fonctionnent avec des bases de données
− ce qui s’est passé durant les der-
intégrées permettant de mémoriser un
nières 24 heures,
nombre presque illimité d’événements
et leur traitement. Ces enregistrements − le nombre de dérangements au
spécifiques au système et les possibi- cours de l’année précédente,
lités correspondantes d’interrogation
− le suivi de l’alarme intrusion de la
peuvent être utilisé à des fins statisti-
veille.
ques ou d’optimalisation des installa-

238 Sécurité Incendie


7.4 Fonctionnement de l’interface graphique

Les systèmes de supervision fonction- riel permet des fonctions telles que
nent habituellement à l’aide d’une la mise à l’échelle automatique, vue
interface graphique montrant la vue aérienne, le zoom, les fenêtres contex-
géographique où le capteur est en tuelles, etc. Comme les plans d’archi-
alarme. Les SSS actuels font recours tecture sont normalement disponibles
à une navigation graphique, à l’inté- sous forme de fichiers informatiques,
gration de photos, de vues générées à le SSS permet de lire directement ces
partir des plans architectes. L’utilisation plans au format Auto CAD évitant in
de plans Auto CAD de grande dimen- fastidieux travail de copie.
sion utilisant du graphisme vecto-

Données AutoCAD
Information du SSS

Outil logiciel
générant les
données
Données sous-systèmes du SSS

Système de supervision de sécurité


Figure 7.9 Optimalisation de la conception par des outils informatiques.

Pour afficher plus de détails, les sys- Un personnel possédant une expé-
tèmes de supervision actuels utili- rience limitée de l’informatique doit
sent plusieurs couches logiques. La pouvoir exploiter sans ambigüité un
visualisation des différentes couches SSS surtout en cas de stress. Cette
dépend des droits d’accès de l’opéra- convivialité est un des facteurs déter-
teur ce qui lui permet d’avoir donne minants pour le choix du système.
une meilleure vue d’ensemble (focali-
sation sur l’essentiel).

Sécurité Incendie 239


Guide

Figure 7.10 Ambigüité et stress créés par des processus non structurés.

Obtenir une vue d’ensemble correcte Il est donc essentiel pour l’opérateur
de ce qui se passe et réagir correcte- de se reposer sur quelques règles
ment dans une situation de stress n’est simples et intuitives. Ces règles sont
possible que si le système informe constantes, indépendantes de l’état
l’opérateur de manière simple tout en du système, de l’instant où l’événe-
l’aidant à prendre les bonnes mesures ment se produit ou de qui le traite.
d’une façon chronologique.
Des processus nettement structu-
rés, logiques faciles à contrôler sont
la condition préalable pour éviter un
effet de panique.

240 Sécurité Incendie


Quoi ? Où ? Étapes suivantes

Figure 7.11 Clarté et contrôle créés par des processus structurés.

Le logiciel du SSS doit pouvoir confi- prise. La capacité du SSS à supporter

Système de supervision de sécurité


gurer des stations de travail en mode de telles adaptations, la complexité et
dédié, ce qui signifie que pour l’opé- le coût de cette capacité doivent être
rateur seule l’application de sécurité clairement définis par avance.
est visible et que les autres applica-
L’état général des sous-systèmes,
tions ou logiciel d’exploitation sont
comme le nombre de détecteurs hors
masqués. De plus certaines stations
service à un moment donné doit être
peuvent être configurées en mode
affiché en permanence. L’opérateur a
ouvert, ce qui permet de conserver
ainsi une vue d’ensemble de la situa-
d’une manière visible et permanente
tion instantanée.
les informations importantes du sys-
tème sur l’écran tout en travaillant
avec d’autres logiciels.
Il faut aussi s’assurer que le logiciel
du SSS autorise un traitement pas à
pas et assisté en cas d’évènements.
Constat
Ce type de traitement est défini spé-
cifiquement pour le client ou le projet Une exploitation simple
et est adapté aux processus et condi- soulage l’opérateur et
tions internes de sécurité de l’entre- évite l’erreur humaine.

Sécurité Incendie 241


Guide

7.5 Systèmes intégrés

La concentration de toutes les infor- Cependant, elle présente aussi cer-


mations liées à la sécurité dans un tains inconvénients concernant les
seul système de supervision présente domaines suivants :
les avantages suivants :
● une complexité plus grande
− vue d’ensemble améliorée d’où demande une période de réglage
une sécurité augmentée, et d’adaptation plus longue pour
permettre aux exploitants de tra-
− réduction des coûts d’acquisi-
vailler de manière aisée. Pour
tion, de configuration et de main-
éviter ces inconvénients, les sys-
tenance par rapport à plusieurs
tèmes doit comporter des niveaux
systèmes de supervision indépen-
d’accès et de visibilité affectés à
dants,
chaque niveau d’utilisateur, l’opé-
− concept de d’exploitation cohérent rateur ne traite alors que ce qui le
exigeant moins de formation et concerne,
offrant moins de risque de confu-
● les systèmes complexes doivent
sion en cas de stress,
être mieux planifiés et les concep-
− intégration d’un seul système de teurs utilisent des outils de déve-
sécurité dans l’infrastructure infor- loppement et d’aide pour détecter
matique de la société, les conflits de programma-tion per-
mettant ainsi d’éviter l’apparition
− interaction plus facile entre les
de sources d’erreurs dès la mise en
sous-systèmes.
service. Si ces mesures sont prises
L’objectif est donc d’intégrer aussi en compte, le SSS et ses sous-sys-
complètement que possible le sous- tèmes fonctionneront de manière
système dans le système de super- sûre dés la mise en service.
vision. Une intégration complète est
rarement possible, mais présente de
nombreux avantages.

SPS

Intégration des sous-systèmes

Détection du feu Contrôle d’accès Intrusion Vidéo Autre

Figure 7.12 Intégration de différentes disciplines dans le SSS grâce à une technologie ouverte.

242 Sécurité Incendie


En France ce type de configuration munication en point à point entre
intégrant plusieurs disciplines, n’est des automates programmables.
autorisé que dans les bâtiments non Ce type de protocole convient à des
soumis à réglementation. interactions rapides et sûres évi-
tant les dysfonctionnements des
Les SSS offrent différentes possibilités
micro-ordinateurs et des réseaux
d’échange d’information et d’intégra-
de micro-ordinateurs,
tion des sous-systèmes. On peut pren-
dre comme exemples des protocoles ● LON, EIB, Profibus, Modbus et
spécifiques de certains fabricants, d’autres protocoles qui peuvent
des passerelles de communication aussi servir au dialogue entre les
ouverte à l’intégration ou des proto- différents niveaux.
coles ouverts tels que :
● standard OPC définissant les inter-
faces standards pour l’automatisa-
tion des processus,
● BACnet pour une intégration plus
sophistiquée, fonctionnellement
plus détaillée dans le PC. Ce pro-
tocole convient aussi à la com-

Système de supervision de sécurité

Sécurité Incendie 243


Guide

7.6 Fonctionnement à sécurité intrinsèque

Le fonctionnement à sécurité intrinsèque est réalisé de différentes manières dont


deux sont présentées ci-après.

7.6.1 Solutions redondantes passives

Une amélioration possible de la sureté panne du serveur principal. Grâce


de fonctionnement est basée par l’uti- à un rafraichissement constant des
lisation de serveurs de secours. Dans données le serveur de secours peut
une configuration de SSS incluant un reprendre la main au point précis
serveur client typique ce dernier est le où le serveur principal s’est arrêté.
point faible du système. S’il tombe en Habituellement, il existe une liaison
panne, les clients connectés ne sont de communication séparée, à grande
plus fonctionnels. Si un serveur d’ur- vitesse entre le serveur principal et
gence ou de secours est prévu, le sys- le serveur de secours per-mettant un
tème commute alors immédiatement rafraichissement rapide et sans diffi-
vers ce serveur de secours en cas de culté des données.

Client 1 Client 2 Client n

Serveur Serveur de
secours

Figure 7.13 Sécurité accrue du réseau pars une redondance passive.

7.6.2 Alimentation

En technique de sécurité l’alimenta- supervision dont l’alimentation de


tion de secours des sous-systèmes est secours devrait être assurée pendant
la règle générale. Il en est de même quatre heures.
pour l’alimentation du système de

244 Sécurité Incendie


7.7 Planification

Actuellement le traitement numé- Pour permettre une sélection judi-


rique des images, de photographie cieuse, il faut avoir défini les points
numérique, des systèmes CAO 3D et suivants :
d’interface graphique (Graphic User
− échelle de la vue d’ensemble,
Interface), la fourniture de photos et
de plans n’est plus un problème. Il − échelle des plus petits détails
est donc important de bien définir les représentés,
besoins et les sources :
− nombre d’étapes intermédiaires,
− formats de représentation graphi-
− facteur de zoom constant pour
que identiques pour tout le bâti-
chaque étape,
ment,
− structure de la navigation,
− même degré de détail informatif
du contenu, − concept des droits d’accès.
− mêmes angles de vue, luminosité, Les experts du fournisseur de système
etc. de supervision peuvent répondre vala-
blement à ces questions en fonction
de la situation.

Système de supervision de sécurité

Sécurité Incendie 245


Guide

7.8 Installation, mise en service et réception

Bien qu’il soit possible de configurer le l’automatisation et niveau du terrain).


SSS en même temps que les installa- Au cours de ces essais les techniciens
tions du second œuvre du bâtiment la valident que tous les capteurs sont
mise en service du SSS exige que les correctement positionnés sur les vues
sous-systèmes soient déjà en service graphiques, que le texte de désigna-
pour permettre tous les tests de fonc- tion correspond au capteur et que son
tionnement nécessaire à l’exploitation type soit correct.
du bâtiment.
Il en va de même pour l’ensemble des
La réception du système implique commandes et des interactions entre
des essais de l’ensemble de la chaîne les systèmes.
(niveau de supervision, niveau de

246 Sécurité Incendie


7.9 Rentabilité et évaluation du système

L’emploi d’un SSS se justifie déjà pour évaluer la situation. La vidéo-


des systèmes monoposte à partir de surveillance permet par exem-
150 points de donnée (détecteurs, ple d’évaluer correctement un
capteurs ou actionneurs) pour amé- début d’incendie en temps réel.
liorer la sécurité et les coûts d’exploi- Le contrôle d’accès permet de
tation du bâtiment. Il présente les décompter le nombre de person-
avantages suivants : nes présentes dans le secteur de
l’incendie ou éventuellement de
● réaction rapide : au contraire
suivre l’évolution d’un événement.
des terminaux de commande des
Seul un système centralisé permet
sous-systèmes montés près des
de rendre cette information dispo-
accès des intervenants le SSS est
nible sur le réseau,
installé dans le poste de contrôle
ou à l’emplacement de travail ● réaction ciblée : si un opéra-
du personnel de sécurité. En cas teur prend ses décisions à partir
d’alarme, l’intervenant gagne le de représentations graphiques en
temps de déplacement pour pren- trois dimensions, la base de déci-
dre en charge l’événement. sion sera évidemment meilleure
qu’avec un simple écran de sous-
En France, lorsque la réglemen-
système.
tation est imposée, la face avant
des SDI et CMSI doit être déportée L’organisation de l’entreprise doit aussi
au poste de contrôle. Néanmoins être prise en compte lors du choix du
en cas d’alarme l’opérateur situe système. La préférence sera donnée à
immédiatement le capteur sur une un système permettant de s’adapter

Système de supervision de sécurité


vue géographique à de nouvelles organisations, de nou-
veaux systèmes et de nouveaux pro-
● productivité accrue : les respon-
cessus de l’entreprise.
sables qui utilisent le SSS n’ont pas
besoin de connaître la manipula- Le système doit être conçu pour un
tion des sous-systèmes, partage des responsabilités entre
diverses fonctions, par exemple entre
● diminution des coûts : la centra-
deux équipes de sécurité.
lisation du système de supervision
assure aussi celle de la fonctionna-
lité de surveillance ce qui réduit le
nombre de personnes dédiées à la
sécurité,
● meilleure vue d’ensemble du
système : un système de super-
vision centralisé permet de consi- Assurance
dérer le bâtiment comme un
L’efficacité économique
ensemble et d’avoir une vue géné-
d’un SSS est garantie
rale des menaces combinées
à tout moment.
(incendie, intrusion, etc),
● meilleure base de décision : du
fait de l’information abondante
qu’ils fournissent, les systèmes
combinés permettent de mieux

Sécurité Incendie 247


Guide

8 Maintenance
et services

8.1 Préambule 249


8.2 Principes de base 250
8.3 Objectifs, structure et impact 251
8.4 Prestations de maintenance 256
8.4.1 Maintenance préventive 256
8.4.2 Service sur appel et maintenance corrective 258
8.5 Projets de services 260
8.6 Sélection des services à utiliser 261
8.7 Critères de performances et qualification 263

248 Sécurité Incendie


8.1 Préambule

Les systèmes de sécurité doivent être line, la mise à disposition de pièces de


entretenus pour assurer pleinement rechanges, une aide ou d’autres ren-
leur fonction. De plus, ces systèmes seignements techniques sur l’installa-
représentent des investissements non tion nécessaires au fonctionnement
négligeables qu’il est nécessaire d’en- du système de sécurité ou au poste de
tretenir. réception d’alarme.
Une maintenance préventive et une La capacité de maintenance des sys-
maintenance corrective permettent tèmes varie considérablement selon
d’y parvenir. La fonctionnalité des sys- les fabricants. Dans l’idéal un système
tèmes actuels facilite aussi la mainte- devrait permettre une maintenance
nance à distance visant à réduire les économique allongeant sa durée
dépenses non productives, comme le de vie. En fin de vie du système des
déplacement. concepts de modernisation modulai-
res permettent de remplacer progres-
La maintenance consiste à maintenir
sivement les pièces les moins fiables
ces systèmes et leurs infrastructures
ce qui allonge la durée du système
en état de fonctionnement et des les
dans sa globalité.
adapter aux évolutions de la techni-
que et aux changements d’affectation Il est judicieux de sélectionner la
des locaux ou de l’activité. Ce der- bonne entreprise pour entretenir le
nier aspect est souvent négligé ce qui système de sécurité. La compétence
peut produire des effets désastreux et le sérieux de la société apportent
qui peuvent conduire à des alarmes bien des avantages, jusqu’au moment
injustifiées sans danger jusqu’à à l’in- de la modernisation du système. Une

Maintenance et services
capacité du système à réagir à temps. modernisation progressive est plus
On peut prendre comme exemple des avantageuse qu’un remplacement du
changements architecturaux effec- système complet en une seule étape.
tués sans adapter en conséquence le
Pour des raisons de sécurité et de fia-
système de détection.
bilité, certains pays (Suisse) impose
Pour beaucoup, « maintenance » que la maintenance par le même ins-
signifie améliorer l’état du système. tallateur que celui qui a réalisé l’instal-
Mais avant de pouvoir paramétrer, lation initiale.
réparer ou échanger le système et ses
Bien que la maintenance soit exigée
composants, il faut procéder à un dia-
par la Loi dans de nombreux pays, la
gnostic complet qui doit précéder une
plupart des utilisateurs sont convain-
maintenance préventive ou correc-
cus de son utilité. Elle est utile pour
tive. La maintenance comprend aussi
protéger les personnes et les biens.
des tâches d’assistance telle qu’une
formation complémentaire, une hot-

Sécurité Incendie 249


Guide

8.2 Principes de base

Les systèmes de sécurité électroni- ● une grande partie de l’investisse-


ques des bâtiments présentent un ment concerne l’installation et la
défi particulier. S’il est généralement mise en service. Une durée de vie
admis que les systèmes mécaniques prolongée a un impact considéra-
demandent une maintenance car les ble sur la qualité de l’investisse-
pièces peuvent rouiller ou qu’elles ont ment et abaisse le coût global du
besoin d’être lubrifiées, la plupart des système,
gens pensent qu’un système électro-
● la sécurité est une partie inté-
nique peut fonctionner éternellement
grante d’un bâtiment et sa durée
sans entretien. Ceci vient du fait que
de vie est comparée à celle des
les gens font la relation avec les appa-
cycles de rénovation,
reils électroniques grand public qui
tombent rarement en panne pendant ● les systèmes de sécurité doivent
les premières années de fonctionne- présenter un niveau particulière-
ment et qui sont remplacés par des ment élevé de fiabilité. Non seu-
modèles plus récent pour suivre les lement à cause du risque pour les
évolutions technologiques. personnes et les biens, mais aussi
pour éviter des perturbations de
Un seul détecteur d’incendie ne tombe
l’exploitation du bâtiment,
presque jamais en panne. Mais un sys-
tème de sécurité est confronté aux ● ces systèmes fonctionnent en
facteurs suivants diffèrent des appa- permanence sans que les utilisa-
reils électroniques grand public : teurs du bâtiment ne s’en rendent
compte. Il est donc essentiel qu’ils
● un système de sécurité n’est pas
soient dotés de fonctions d’auto-
comparable à un appareil domesti-
surveillance. Cependant, la ges-
que. Un tel système se compose de
tion du système est indispensable
nombreux dispositifs répartis géo-
même si elle se limite à la détec-
graphiquement et mis en réseau. La
tion des dérangements pour lancer
complexité est donc plus grande et les
l’action appropriée.
processus de vieillisse-ment diffèrent
d’un dispositif à l’autre. Il est évident Les systèmes de sécurité exigent donc
qu’un détecteur dans une chambre une maintenance rigoureuse permet-
froide est confronté à d’autres pro- tant de définir à l’avance le bon com-
blèmes que dans un bureau, portement à prendre dans le cas d’un
événement particulier.
● les problèmes d’installation peu-
vent concerner une mise à la terre
(différences de potentiel) à des
difficultés de traitement des infor-
mations sur le réseau, Règle

● si la durée de vie d’un produit grand La fiabilité des systèmes

public est de quatre à huit ans, de sécurité dépend

celle d’un équipement de sécurité d’une maintenance correcte.

d’un bâtiment doit être beaucoup


plus longue (à titre d’exemple un
téléviseur fonctionne entre 3 et
12 heures par jour. Une installa-
tion de sécurité doit fonctionner
24 heures sur 24 et 365 jours/an),

250 Sécurité Incendie


8.3 Objectifs, structure et impact

La qualité d’un système de sécurité recouvre toutes les activités visant à


est influencée par les quatre paramè- sauvegarder le bon fonctionnement
tres suivants : du système, les services traitent de
tous les changements et de toutes les
● efficacité : capacité à détecter et
modifications depuis le changement
à réagir comme il convient,
d’affectation du bâtiment jusqu’aux
● stabilité : capacité à résister à des modifications de son équipement et à
effets irritants et d’interférence, son extension ou sa modernisation.
par exemple l’interférence électro-
Souvent, la maintenance préventive
magnétique,
est proposée à un prix fixe avec des
● fiabilité : probabilité d’absence de prestations définies. Au contraire, la
pannes ou de dérangements de demande de services est habituelle-
fonctionnement, ment imprévisible et dépend des cir-
constances.
● maintenabilité : facilité de la
maintenance et de l’entretien. La maintenance est parfois considérée
comme coûteuse. Ceci doit cependant
La maintenabilité est habituellement
être vu différemment car la fiabilité et
déterminée par la conception du sys-
une durée de vie prolongée compense
tème qui définit les méthodes et les
largement son coût.
moyens de maintenance. Les trois
autres paramètres de la qualité du sys- Les raisons de faire appel à la mainte-
tème, c’est-à-dire efficacité, stabilité et nance sont multiples :
fiabilité, découlent de la maintenance.
● le bon fonctionnement des instal-

Maintenance et services
La conception du système influence
lations de sécurité est une condi-
la maintenabilité alors que la mainte-
tion préalable pour remplir les
nance influence les performances du
objectifs du système,
système. Cette interdépendance de la
conception du système, de sa mainte- ● les installations de sécurité sont
nance et de sa qualité ne doit pas être parfois exigées par la réglemen-
sous-estimée. On ne s’intéresse sou- tation. Pour des raisons juridiques
vent qu’aux capacités d’entretien et les propriétaires ou les exploitants
de maintenance qu’après l’installation d’un bâtiment désirent être sûrs du
du système en négligeant les services bon fonctionnement du système.
qu’elle apporte. Il est préférable d’exa- Par un contrat de maintenance ils
miner la maintenance des divers sys- peuvent se décharger de leur res-
tèmes au moment de leur choix. Un ponsabilité civile ou du moins la
réseau de service après vente dense réduire en cas de sinistre,
et un bon degré de réactivité sont
● sauvegarde du niveau de protec-
des arguments pour le fournisseur du
tion par une vérification annuelle
système.
effectuée par un technicien
Le service après-vente est défini externe. Un spécialiste du sys-
comme « tous les services offerts par tème peut juger si des change-
le l’installateur ou le fabricant après ments apportés au bâtiment ou à
l’achat ». Il comprend des services et l’activité exigent une adaptation
la maintenance. Si la maintenance du système de sécurité.

Sécurité Incendie 251


Guide

Le service après-vente et la mainte-


nance sont des composantes de la
durée de vie normale d’un système.

Réalisation du système :
• évaluation du risque,
• conception du système, Extension Extension Moderni-
• spécification technique, 1 n sation
• installation,
• mise en service.

Service après-vente et maintenance

Mois Années

Figure 8.1 Service après-vente et maintenance dans le contexte


de la durée de vie du système.

Ce graphique montre que le processus Les tâches de la maintenance sont de


plutôt complexe de réalisation du sys- trois types :
tème est suivi de périodes d’existence
● assistance : un système requiert
de ce système pendant lesquelles on
de l’attention. Pour cela de nom-
l’oublie souvent. Pour garantir son
breuses tâches comme la gestion,
bon fonctionnement, le système doit
la surveillance, la formation, l’as-
être entretenu périodiquement. La
sistance, etc. sont indispensables,
sécurité du bâtiment doit être assurée
pendant les travaux de maintenance. ● diagnostic/inspection : en cas
Cela signifie que si le système doit de dérangement la première chose
être arrêté, des mesures com-pensa- à faire est un diagnostic correct de
toires doivent être prises pour assu- l’état du système c’est-à-dire iden-
rer la sécurité, par exemple par des tifier le problème réel en effec-
rondes. Ces mesures doivent veiller à tuant divers essais,
ce qu’un incendie puisse être détecté
● entretien : quand on connaît l’état
à temps.
exact des divers composants du
Selon les normes CEI 60050(191) et système il est alors possible de les
EN 13306 : 2001 la maintenance se réparer, les remplacer, les étalon-
répartie en maintenance préventive ner, les paramétrer ou les mettre à
et en maintenance corrective. niveau.

252 Sécurité Incendie


Type de Maintenance Maintenance corrective
maintenance préventive (sur appel)

Sous-type de Type de Type de


maintenance maintenance maintenance

Événement Nombre limite de Comparaison avec Panne


déclencheur cycles annuels critères de réception

INSPECTION DIAGNOSTIC
Acceptable
Acceptable En panne
à la limite

Maintenance Maintenance
Remède
programmée corrective

S.A.V. S.A.V.
Figure 8.2 Structure du processus de maintenance.

La maintenance préventive et correc- L’exploitant doit nommer un respon-


tive permet de maintenir la fiabilité du sable du système devant effectuer

Maintenance et services
système constamment à un niveau les contrôles requis. Ces contrôles
élevé. Une seule inspection par an est doivent évidemment avoir lieu plus
demandée pour la plupart des systè- souvent que la maintenance effec-
mes. Certains types de systèmes ou tuée par le technicien de la société de
d’exploitation exigent une vérification maintenance. Ce responsable a aussi
plus fréquente. la responsabilité de documenter les
contrôles et les décisions prises.
Selon le schéma précédent la mainte-
nance préventive se subdivise en deux En complément, les systèmes peuvent
groupes : être reliés à un poste de réception
d’alarmes capables de lui transmet-
● maintenance prédéterminée :
tre des informations techniques, telle
elle est exécutée une fois par an
qu’un faible niveau de charge des
ou tous les n cycles,
accumulateurs que le responsable
● maintenance selon l’état : la peut ne pas voir, permettant d’alerter
comparaison des performances du plus rapidement la société de mainte-
système avec les critères pris en nance.
compte lors de sa réception donne
soit des résultats acceptables ne
nécessitant pas de maintenance
ou des résultats à la limite de l’ac-
ceptable qui conduit à prévoir une
maintenance programmée. Une
maintenance corrective immé-
diate est nécessaire si les résultats
ne sont pas acceptables.
Sécurité Incendie 253
Guide

La Figure 8.3 compare deux straté- critique du système est atteinte très
gies de maintenance. Le système 1 est rapidement. Une maintenance pério-
entretenu régulièrement, par exem- dique réajuste constamment le sys-
ple par une maintenance annuelle tème pour une fiabilité la plus élevée
alors que le système 2A ne l’est pas. possible. La différence de fiabilité
Par conséquent il faut le remplacer correspond à la valeur fonctionnelle
plus tôt par un système 2B également de la maintenance, c’est-à-dire une
non entretenu. meilleure performance pour un inves-
tissement donné.
Les performances des composants du
système se détériorent avec le vieillis-
sement. Sans intervention, la fiabilité

Fiabilité du système 1
entretenu
Niveau de
fiabilité du
système
Valeur fonctionnelle
de la maintenance

Fiabilité critique

Durée de vie sans maintenance Valeur financière de la maintenance


Temps [années]

Modernisation du système 1
entretenu

Niveau de Fiabilité du système 2A Fiabilité du système 2B


fiabilité du non entretenu non entretenuV
système

Fiabilité critique

Valeur fonctionnelle du système 2A Valeur fonctionnelle du système 2B

Durée de vie sans maintenance Durée de vie sans maintenance


Temps [années]

Remplacement du système Remplacement du système


2A non entretenu 2B non entretenu

Figure 8.3 Impact de la maintenance du système.

254 Sécurité Incendie


La plus value apportée par la mainte- de vie possible de 12 ans que si
nance se répartie en valeur financière son fournisseur est en mesure de
et en valeur fonctionnelle : fournir les pièces de rechange sur
cette durée,
● valeur financière : une durée de
vie plus longue par exemple 12 ● valeur fonctionnelle : le niveau
ans comparée à 8 ans allonge la plus élevé de fiabilité apporte une
période de dépréciation. Par consé- économie sur les coûts de l’inter-
quent, le coût annuel du système vention corrective, de l’immobili-
1 est inférieur d’1/3. Mais un sys- sation du système avec un niveau
tème bien entretenu n’a une durée de protection dégradé.

Équation
Valeur de la maintenance :
Durée de vie plus longue
et moins de soucis.

Maintenance et services

Sécurité Incendie 255


Guide

8.4 Prestations de maintenance

Chacun perçoit à sa propre interpré- terme est un nom générique regrou-


tation du terme « maintenance ». pant diverses prestations. Il est donc
Le problème sous-jacent est que ce intéressant de recadrer ce terme.

Type de ser-
Modules de service
vice
Assistance Analyse des
Services opé- Traitement de Surveillance Exploitation
opérationnelle performances
rationnels l’alarme du système du système
du système du système
Services Révision des Maintenance Détection du
spécifiques détecteurs extinction gaz
Contrôle des Maintenance Maintenance Intervention
Inspection
fonctions préventive corrective d’urgence
Services de Service
maintenance Temps de Pièces de Fournitures Remplace-
d’urgence
réaction ga- remplacement consomma- ment des
(24 h / 24 h
ranti incluses bles accumulateurs
365 j / 365 j)
Services Sauvegarde Mise à jour Mise à niveau
logiciels logicielle du logiciel du logiciel
Gestion de la
Services de Conseil en Assurance Vue service
documenta- Formation
gestion technologie technologie client
tion
Services Plan de préfi-
Leasing
financiers nancement

Tableau 8.1 Grande diversité des prestations de maintenance.

Les services sur site sont standardisés. dards avec quelques services spécifi-
Les demandes du client peuvent être ques en option.
couvertes par quelques contrats stan-

8.4.1 Maintenance préventive

La maintenance préventive couvre Par une planification, une interven-


tous les services planifiés convenus tion sur site et des rapports systéma-
par le contrat entre l’exploitant et la tiques, on assure une analyse et une
société de maintenance du système. évaluation continues des performan-
Le contrat spécifie les conditions tech- ces. C’est une condition préalable
niques et administratives et couvre pour établir des processus efficaces
toutes les conditions contractuel- de maintenance préventive.
les. La maintenance préventive vise à
empêcher les pannes du système pour
maintenir un niveau élevé de perfor-
mance et son efficacité.

256 Sécurité Incendie


L’objectif des inspections planifiées est un reconditionnement périodique
de maintenir le système dans un état doit être réalisé en usine, par exem-
parfait de marche et d’empêcher les ple pour les détecteurs au-tomati-
immobilisations. Normalement, il s’agit que de fumée. Cette opération ne
d’une inspection visuelle et d’une réé- peut pas être réalisée sur site pour
valuation périodique, d’essais annuels, tenir compte des normes de qualité.
de l’entretien des unités centrales, des Inclure ce reconditionnement dans
essais fonctionnels des détecteurs et le contrat de maintenance permet
des moyens d’alarme, de la vérification d’éviter des frais supplémentaires,
du concept de protection et d’une mise
● télésurveillance : les systè-
à jour de la documentation du système.
mes actuels permettent une sur-
La conformité aux directives nationa-
veillance permanente à distance.
les, aux normes et règlements est une
Selon l’option choisie, l’état de
obligation. Le rapport de maintenance
fonctionnement, l’encrasse-
rédigé à l’issue de l’intervention donne
ment des détecteurs et une quan-
une information sur l’état du système
tité d’autres paramètres peuvent
et suggère les améliorations à envisa-
être surveillés à distance. Ceci
ger pour maintenir la disponibilité du
est recommandé pour les systè-
système ou le moderniser si l’équipe-
mes installés dans des locaux non
ment est obsolète.
occupés, tels que les stations de
La maintenance préventive peut en télécommunication,
grande partie être adaptée aux besoins
● service logiciel : les systèmes
du client et se répartie comme suit :
actuels font appel à la technologie

Maintenance et services
● diagnostic (inspection et essais informatique. La mise à niveau des
du système) : cette étape permet logiciels permet d’améliorer les
de déterminer l’état des divers com- capacités du système et de l’adap-
posants du système. Divers essais ter aux nouvelles configurations.
peuvent y être inclus en fonction Le paramétrage des nouvelles
des possibilités des outils du sys- valeurs de réaction d’un détecteur
tème et de la politique de mainte- en est un exemple. Il faut toujours
nance de la société pour évaluer inclure la formation, la documen-
l’état des détecteurs, les moyens tation et la sauvegarde des donnes
d’alarme optiques et acoustiques, la dans la mise à niveau du logiciel,
transmission de l’alarme, les asser-
● formation des utilisateurs : la
visse-ments, l’étanchéité des ouver-
formation initiale des utilisateurs
tures, les exutoires de fumée, etc,
fait normalement partie de la mise
● réparation (paramétrage/répa- en service du système, mais un
ration/échange) : cette étape rafraichissement périodique des
permet de corriger les problèmes connaissances assure le maintien
détectés, d’adapter les paramètres de leurs compétences,
à de nouvelles conditions, d’étalon-
● fourniture des consommables :
ner certains types de capteurs (par
selon le contrat elle peut être fac-
ex. détecteurs de gaz) ou d’échan-
turée ou incluse. Dans ce dernier
ger certaines pièces pour éviter une
cas une liste détaillée de maté-
perte de performance du système,
riels et services supplémentaires,
● révision : cette étape permet de tels que le changement d’accumu-
maintenir la fonctionnalité du sys- lateur, le papier pour imprimante,
tème de détection à son plus haut etc. doit être mentionnée.
niveau. Selon le type d’éléments, Sécurité Incendie 257
Guide

8.4.2 Service sur appel et maintenance corrective

L’objectif premier du service sur appel ● poste de réception d’alarme/


est de maintenir la disponibilité du Télésurveillance : ces centra-
système et de remédier aux éventuels les sont conçues pour recevoir un
dérangements dans les plus courts message d’alarme ou de dérange-
délais en fonction du niveau de ser- ment des installations de sé-curité
vice ciblé. Le service sur appel n’est (et de sûreté) et pour traiter toutes
pas une intervention programmée et les alarmes en fonction de consi-
peut être demandé par les clients avec gnes prédéfinies par l’exploitant.
ou sans contrat de maintenance. Les Ces centrales disposent de per-
interventions sur site sont fréquem- sonnels qualifiés ayant une bonne
ment dues à une panne d’équipement connaissance des systèmes d’alar-
ou du système. Mais il peut aussi s’agir mes, de leur fonctionnement et du
d’une visite de maintenance plani- traitement des événements. Selon
fiée pendant laquelle on découvre la les consignes convenues, elles
nécessité d’une intervention correc- peuvent mobiliser le personnel
tive. Les interventions visent à restau- adéquat pour une intervention et
rer la fonctionnalité d’un équipement se substituer à l’exploitant, ce qui
ou du système au niveau de perfor- lui permet des économies,
mance requis.
● hotline/téléassistance : l’avis
Les options de définition de la main- d’un spécialiste est souvent la clé
tenance corrective sont plus limitées permettant au responsable du sys-
que pour la maintenance préven- tème de réagir comme il convient.
tive. En plus de la restauration de la Ces prestations ont été créées
fonctionnalité du système, la mainte- pour fournir un soutien techni-
nance non planifiée peut aussi inclure que ou donner un avis. Les systè-
une assistance de l’infrastructure du mes actuels autorisent un accès à
client. Les modules suivants sont les distance dans le but de permet-
plus courants : tre au fabricant ou à la société de
maintenance d’analyser l’état du
● intervention sur appel : restau-
système à distance selon des pro-
ration de la fonctionnalité du sys-
cédures d’accès définies. Selon les
tème dans le délai le plus court
informations recueillies l’interven-
possible. Cette intervention com-
tion sera optimisée,
prend une partie diagnostic pour
déterminer l’état exact du sys- ● temps de réaction garanti :
tème et une partie entretien pour une intervention rapide permet de
rendre le système de nouveau diminuer la l’absence de protection
opérationnel, du site en cas de dysfonctionne-
ment. Pour certaines installations
● service d’urgence (24/24) : le
le temps de réaction peut s’avérer
système peut tomber en panne
crucial. Dans certains cas, il peut
quelle que soit l’heure ou le jour.
s’avérer important de la définir,
La société de maintenance doit
disposer d’un service d’urgence ● consommables : si le contrat le
pour une réaction immédiate sans prévoit, ces matériels seront four-
tenir compte du jour et de l’heure, nis à un tarif forfaitaire.

258 Sécurité Incendie


Préparation Exécution

Apparition du défaut

Protection réduite

Envoi de-
mande de Temps d’arrivée sur le site Temps passé sur le site
service

Demande Temps de réparation


Temps de déplacement
acceptée et de maintenance

Création
d’un ticket Temps passé à la réparation
de service

Temps

Figure 8.4 Événements et actions en cas d’intervention sur appel.

Toute intervention sur appel com- Certaines sociétés de maintenance


mence par une prise en charge condi- des systèmes de sécurité étudient des
tion préalable à une intervention moyens d’amélioration de leur pres-

Maintenance et services
efficace. Le temps de déplacement ne tation. Il en résulte une gestion des
rend effet que lorsque le technicien cycles de vie du système ayant pour
s’est préparé. À son arrivée sur le site, objectif de définir une maintenance
le technicien s’adresse au responsable optimale pour un coût raisonnable
de l’exploitant ou à son délégué, pour en tenant compte de la situation du
avoir une vue d’ensemble de la situa- risque et en préservant le niveau de
tion avant de commencer les travaux. protection ciblé.

Sécurité Incendie 259


Guide

8.5 Projets de services

Si un système existant doit être Chaque système atteint une fois ou


étendu de façon notoire il faut alors l’autre sa fin de vie. Un projet de servi-
se décider pour un projet de service ces est alors nécessaire à la moderni-
séparé. Les deux raisons principales sation du système. La modernisation
de ce projet peuvent être l’extension inclus normale-ment des mises à
ou la modernisation du système. Des niveau partielles du système existant
contrats séparés de services seront sans remplacement du câblage tout
signés à cet effet. en assurant la conformité et la compa-
tibilité des anciens et des nou-veaux
Des extensions peuvent être néces-
composants. C’est la préparation de
saires pour adapter le système à de
base d’une transition douce vers un
nouvelles exigences de détection ou
système de la nouvelle génération.
prendre en compte de nouveaux bâti-
Une procédure progressive de moder-
ments dans la protection. Il existe
nisation crée une valeur ajoutée car
autant de nécessité de projets de ser-
les composants les plus dégradés sont
vices que de bâtiments.
remplacés en priorité ce qui allonge la
Le remplacement d’éléments de sys- durée de vie des autres composants
tème par des produits récents permet mieux conservés. Ceci diminue les
de réduire le retard technologique d’un perturbations dans l’exploitation par
ancien système. Cela permet par exem- rapport à un changement complet du
ple à un ancien système d’assurer de système.
nouveaux services comme l’accès à la
prestation de maintenance à distance et
d’être rentable en très peu de temps.

Situation initiale 1ère phase 2ème phase État initial


Procédure de modernisation avec priorité à l’équipement de contrôle et de signalisation

Situation initiale 1ère phase 2ème phase État initial


Procédure de modernisation avec priorité aux détecteurs

Figure 8.5 Modernisation sur mesure en fonction des besoins de l’exploitant.

L’illustration montre comment des vées. Une évaluation au cas par cas de la
concepts de modernisation progressive situation réelle est une condition préa-
peuvent augmenter la valeur d’un sys- lable pour le choix de la procédure (par
tème existant en allongeant la durée de exemple remplacement de câbles cor-
vie de ses éléments les mieux conser- rodés dans une ambiance agressive).

260 Sécurité Incendie


8.6 Sélection des services à utiliser

La maintenance planifiée permet de ● dans les entreprises où la culture


limiter le nombre d’interventions non actuelle de la sécurité et de la qua-
prévues sur le site. De plus la mainte- lité a pour tendance à considérer le
nance à distance accroît l’efficacité de problème de maintenance comme
l’intervention. essentiel,
Quel contrat de maintenance choisir ● la tendance actuelle d’externaliser
et avec quels modules de services ? les prestations de maintenance
permet à l’exploitant de se consa-
Il n’est pas possible de traiter ce sujet
crer totalement à son métier,
de manière exhaustive. Cependant
les considérations suivantes donnent ● les sociétés à haut risque (nucléaire,
quelques indications : chimie, etc.) sont obligées de garan-
tir une grande disponibilité de leurs
● la plupart des législations euro-
systèmes de sécurité. En cas de
péennes exigent que l’exploitant
défaillance le recours à des mesu-
signe un contrat de maintenance
res compensatoires peut s’avérer
de base pour assurer le bon fonc-
couteuse pour elles,
tionnement du système. Ces
réglementations sont souvent les ● les exploitations sujettes à des
conséquences d’une évolution des évolutions d’organisation ou d’ac-
connaissances. Avec ou sans régle- tivité doivent pouvoir bénéficier
mentation un contrat de base doit de mises à jour régulières de leur
découler de la prise de conscience logiciel,
de la sécurité par l’exploitant et du
● les ressources internes sont rare-

Maintenance et services
bon sens. Seul un système entre-
ment capables de traiter les divers
tenu régulièrement remplira sa
problèmes des systèmes de sécu-
mission,
rité. La compétence sur les pro-
● un système bien entretenu dure duits de sécurité et la disponibilité
plus longtemps, ce qui améliore la du personnel de l’exploitation ne
qualité de l’investissement réalisé. sont pas garanties dans la plus
Il faut tenir compte du fait que l’in- part des cas,
vestissement ne consiste pas seu-
● les ressources internes peuvent
lement en coût engagé mais aussi
cependant apporter une aide pré-
de la mise à disposition du person-
cieuse au technicien de la société
nel pour la planification et le rem-
de maintenance.
placement du système,

Sécurité Incendie 261


Guide

Les sociétés de maintenance offrent ● Sa filiale locale est-elle proche de


généralement plusieurs types contrats mon entreprise ?
modulaires répondant à la plus part
● Cette société est-elle reconnue et
des cas de figure.
certifiée ?
Le système de sécurité et sa mainte-
● Quel est le niveau de résultat
nance sont étroitement liés. Le choix
peut-elle garantir ?
du système définit largement les
sociétés capables de l’entretenir. Il ● Comment va-t-elle gérer la durée
faut tenir compte de la maintenance de vie de mon système ?
dès l’évaluation du système.
● etc. ?
Les questions suivantes aident à éva-
luer l’offre de maintenance :
● La société de maintenance est-
elle capable d’entretenir mon
équipement ?
● Quelle est la compétence de son Règle
personnel ?
Le choix de la société
de maintenance et du contrat
est essentiel.

262 Sécurité Incendie


8.7 Critères de performances et qualification

Le choix de la bonne société de main- ● Dispose-t-elle d’un concept


tenance d’une installation est souvent de modernisation progressive
difficile. permettant d’améliorer la qualité
de l’investissement réalisé et ainsi
● Quels aspects faut-il retenir ?
de prolonger la vie du système ?
● Où se situent les différences entre
● Est-elle capable d’augmenter
les différents prestataires ?
rapidement son niveau de service
● Quelle société de maintenance par exemple pour faire face à des
choisir ? situations d’urgence nécessitant
des ressources internes
● Quelle est la réputation locale et
importantes ?
nationale de la société ?
● Son stock de pièces de rechanges
● De quelles reconnaissances /
est-il suffisant ?
certificats disposent-elle ?
● Travaille-t-elle avec les outils
● Quel est le niveau de
d’analyse et d’assistance d’origine
qualification/certificats de ses
du fabricant ?
employés ?
● A-t-elle déjà des références
● Les prestations sont-elles
dans une autre société de notre
effectuées par ses propres
groupe ?
employés ou sont-elles sous
traitées ?
● Dans quelle mesure est-

Maintenance et services
elle capable de résoudre des
Au vue de l’énumération ci-dessus, le
problèmes à grande échelle et
choix de la bonne société de mainte-
dans quel délai ?
nance est essentiel pour le maintien
● Où se situe la filiale la plus proche du niveau d’efficacité des systèmes de
et a-t-elle une autre filiale dans la sécurité.
région qui puise éventuellement
la soulager en cas de besoin ?
● Quelle distance doit parcourir le
technicien pour ?
● Quel temps moyen de remise en
état garantit-elle ?
● Est-elle aussi capable d’offrir des
prestations de maintenance à
distance ?
● Présente-t-elle des garanties de
pérennité ?

Sécurité Incendie 263


Guide

9 Normes,
réglementations
et autorités

9.1 Préambule 265


9.2 Principes de base 266
9.3 Application des normes 267
9.3.1 Types de normes 267
9.3.2 Hiérarchie des normes 267
9.3.3 Preuve 268
9.3.4 Vue d’ensemble des processus de normalisation et d’approbation 270
9.4 Implications pour l’installation et le fonctionnement
des systèmes de sécurité 271
9.4.1 Approche du projet 271
9.4.2 Obligation de la maintenance 271
9.5 Conditions préalables concernant les fournisseurs 272

264 Sécurité Incendie


9.1 Préambule

La société civile a élaboré des normes européen et international des comi-


ainsi que les moyens associés dans tés qui participent à l’élaboration et
pres-que tous les domaines de la vie au contrôle de ces normes. L’objectif
économique et sociale. Les normes recherché par tous est l’harmoni-
sont des règles et des directives qui sation des normes et directives au
doivent être respectées par tous. Elles niveau mondial. Cette diversité d’in-
encadrent le cycle de vie d’un produit tervenants et de normes complique la
de sa conception, sa fabrication, sa compréhension pour les non-initiés.
mise en œuvre, son exploitation jus-
qu’à son élimination. La nature de ces
normes diffère en fonction de l’envi- Les exploitants qui ne sont pas habi-
ronnement géographique et culturel. tués à traiter tous ces points en détail
doivent choisir des fournisseurs
Les normes s’adressant spécifique-
connus susceptibles de garantir un
ment à la technique de la sécurité
projet conforme à la réglementation
sont habituellement obligatoires et
locale.
définissent les exigences minima-
les de fonctionnement, d’exécution Tous les fournisseurs sont soumis
et d’exploitation des équipements. Il aux mêmes normes et à leur respect.
s’agit des normes des produits, des L’exploitant s’adressera donc exclusi-
exigences applicables aux systèmes, vement à ces fournisseurs reconnus.
des normes de conception des systè-
Les normes garantissent qu’un niveau
mes, mais aussi des normes applica-
minimal de fonctionnalité et de fiabi-
bles aux fournisseurs des produits et
lité n’est pas seulement promis mais

Normes, réglementations et autorités


des systèmes, aux sociétés de mainte-
qu’il est réalisé. Ceci permet à l’exploi-
nance et de services.
tant ou au maître œuvre de s’intéres-
Le fournisseur doit prouver qu’il res- ser de plus près aux caractéristiques de
pecte les normes en vigueur. Chaque performance du système évalué pour
secteur d’activité a ses propres métho- lui permettre de choisir le meilleur
des d’approbation. fournisseur du point de vue technique
et qualitatif.
En complément des instances nationa-
les, telles les associations de normali-
sation, les autorités d’approbation, les
compagnies d’assurance, les labora-
toires d’essais, les associations profes-
sionnelles ainsi que les organisations
locales de sécurité incendie ou les
sapeurs-pompiers, il existe au niveau

Sécurité Incendie 265


Guide

9.2 Principes de base

Les normes définissent les exigences un certain nombre de personnes ou


minimales applicables à des groupes de présentant des risques particuliers.
produits, à des services ou à des entre- L’installation d’un système exigé par
prises. Il faut faire la différence entre l’autorité ou l’assureur impose le res-
un respect volontaire d’une norme pect des normes en vigueur.
et une exigence obligatoire. Souvent
Ces installations peuvent réduire
seules les normes obligatoires sont
considérablement les primes d’as-
appliquées c’est pourquoi la société
surance (immobilière, mobilière et
civile tend, surtout dans le domaine de
pertes d’exploitation).
la technologie de la sécurité, à rendre
les normes obligatoires. Cependant Les normes concernent les exigences
les diverses institutions ont une per- minimales de fonctionnement, d’exé-
ception et des exigences différentes cution et d’exploitation des systèmes
concernant l’importance des spécifica- de sécurité. Ces exigences se réfèrent
tions, des fonctions, des corrélations à des normes nationales et internatio-
des systèmes etc. Ceci conduit à son nales existantes représentant « l’état
tour à une variété de normes applica- de la technique ». L’accent est toujours
bles à la technologie de la sécurité qui mis sur les normes locales et nationa-
est connue par les experts. les. Cependant, les normes internatio-
nales CEN (European Committee for
Si le respect d’une norme signifie une
Standardization), CENELEC (European
garantie de résultat pour le client final
Committee for Electrotechnical
c’est souvent une condition préalable
Standardization) ou ISO (International
indispensable pour les deux entités
Standards Organization) sont de
suivantes :
plus en plus appliquées et com-pren-
− autorités : l’installation de sys- nent en grande partie les exigen-
tèmes de sécurité est souvent ces normalisées par accord mutuel.
exigée par la législation ou par les Certaines normes nationales peu-
autorités locales en charge de la vent aussi avoir un impact interna-
construction. Ils font par-tie inté- tional. C’est en partie vrai pour les
grante de l’approbation du bâti- normes AFNOR (Association Française
ment et de son exploitation. Selon de Normalisation), DIN standards
le scénario du risque il peut s’agir (Institut allemand de normalisation -
de systèmes de détection d’incen- Deutsches Institut für Normung), BSI
die, de détection de gaz, d’extinc- (British Standards Institute) ou UL/ULC
tion ou de leur combinaison, (Underwriters’ Laboratories des USA
et du Canada).
− compagnies d’assurance : en
cas de risques particuliers les assu-
reurs du bâtiment peuvent exiger
que des systèmes de sécurité
soient installés en préalable à la Certification
souscription d’un contrat d’assu-
Des normes nationales
rance.
et internationales couvrent
Les systèmes de détection d’incen- les techniques de sécurité.
die et les systèmes de sonorisation de
sécurité, voir les systèmes d’extinction
peuvent être exigés dans des construc-
tions de taille importante, accueillant

266 Sécurité Incendie


9.3 Application des normes

Les règles n’ont de sens que si elles ● dans certains cas la conformité aux
sont appliquées. Ceci requiert une exigences requises n’est pas véri-
connaissance des normes applicables fiée de manière cohérente et com-
et de leur conformité. plète ce qui peut conduire à une
certaine liberté d’application avec
Deux aspects posent encore des pro-
les prises de responsabilité qui en
blèmes :
découlent.
● il n’existe pas de tableau de syn-
thèse indiquant les normes et
réglementations à appliquer dans
une région ou un pays,

9.3.1 Types de normes

Pour les systèmes de sécurité utilisés ● normes de conception des


dans le cadre de la protection incen- systèmes : elles définissent les
die, on différencie les normes et régle- exigences à respecter pour la réa-
mentations de la manière suivante lisation et l’exploitation des sys-
(pour la définition des termes « ins- tèmes (planification, installation,
tallation », « produit » et « système », mise en service, réception, exploi-
voir « Glossaire » chapitre 10.2 page tation, maintenance et service),
277) :
● normes concernant le fabri-

Normes, réglementations et autorités


● normes produits : elles définis- cant des produits et systèmes :
sent les exigences concernant la elles définissent les séquences des
fonction et l’exécution des diffé- processus d’assurance qualité des
rents types de produits utilisés produits et la conformité aux spé-
dans les systèmes de détec-tion cifications des produits pour leur
d’incendie (détecteurs d’incen- approbation,
die, équipements de contrôle et
● normes concernant l’installa-
de signalisa-tion, blocs d’alimenta-
teur ou la société de services :
tion, câbles, etc),
elles définissent les séquences des
● exigences systèmes : elles défi- processus d’assurance qualité des
nissent les exigences relatives au prestations et la conformi-té aux
fonctionnement et l’exécution des spécifications des installations en
différents types de systèmes pour accord avec les normes applica-
garantir une bonne interaction de bles.
ces systèmes,

9.3.2 Hiérarchie des normes

Chaque région ou pays voir certaines européennes. À titre d’exemple, la


villes définissent des exigences sup- norme EN 54 applicable aux systèmes
plémentaires pour les systèmes de de détection d’incendie ne traite pas
sécurité en particulier pour les systè- de la conception des systèmes.
mes de sécurité incendie.
Ces normes sont applicables pour des
domaines non couverts par les normes
Sécurité Incendie 267
Guide

Exigences des autorités

Règles des sapeurs-pompiers

Normes communales et régionales

Normes nationales

Normes européennes

Figure 9.1 Hiérarchie des normes.

La Commission européenne a décrété quant le marquage CE sur le produit.


pour certains produits des exigen- Ceci concerne aussi les produits mis en
ces applicables de manière uniforme œuvre pour la construction et des équi-
et obligatoires dans toute l’Europe. pements, y compris les composants des
Ces normes sont appelées normes systèmes de sécurité. La nouvelle ver-
européennes « harmonisées ». Tous sion des directives sur les produits pour
les produits disponibles dans le com- la construction contient aussi la régle-
merce doivent s’y conformer ce qui mentation applicable aux systèmes de
est confirmé par le fabricant en appli- détection d’incendie (EN 54).

9.3.3 Preuve

La preuve du respect des normes est obligatoire.

9.3.3.1 Conformité du produit et du système


La preuve que les produits sont bien Dans certains cas les autorités d’ap-
conformes aux normes produites est probation peuvent décerner en com-
apportée par des essais types réalisés plément un label de qualité nationale
dans un laboratoire agréé. Ce labora- (France : marque NF).
toire évalue le produit et/ou le système
Dans d’autre cas, il n’est exigé que la
pour le compte du fabricant ou du dis-
déclaration de conformité (applica-
tributeur. Si ces essais sont réussis, la
tion du marquage CE) comme preuve
conformité du produit à la norme est
de conformité aux normes européen-
alors confirmée dans un rapport d’es-
nes harmonisées. Cela signifie que le
sais rédigé par le laboratoire. Les auto-
fabricant assume la responsabilité des
rités d’approbation de chaque pays
produits en conformité avec les règle-
peuvent émettre une approbation
ments.
nationale d’une validité limitée.

268 Sécurité Incendie


Procédure d’essais externe

Commande Rapport
de l’essai Laboratoire d’essai Autorité
d’essais d’approba-
agréé tion

Fournisseur /
distributeur Commande Marquage
de l’essai Laboratoire CE et normes
d’essais harmonisées
du fabricant

Procédure d’essais externe

Approbation
& certificat
Mise en
vente sur le
marché

Figure 9.2 Preuve de la conformité du produit aux normes


comme condition préalable à la vente.

Normes, réglementations et autorités


9.3.3.2 Conformité du système / essai du système
Les systèmes installés sont soumis à déré comme « réceptionné ». C’est la
des essais de réception comprenant condition préalable pour que l’auto-
des tests de fonctionnement com- rité locale chargée de la construc-tion
plet par l’autorité locale ou en partie, émettre l’autorisation d’exploitation
par les sapeurs-pompiers. Si les essais du bâtiment protégé.
sont réussis, le système est consi-

9.3.3.3 Conformité du produit / fabricant du système


Les autorités d’approbation du pays dés lors que les essais ont montré que
concerné ou des certificateurs agis- le produit et/ou le système a passé
sant dans le domaine du droit privé avec succès les essais définis par la
peuvent émettre une attestation de norme dans un laboratoire agréé.
conformité à leurs propres exigences

9.3.3.4 Conformité des installateurs du système


et des sociétés de services
Les autorités d’approbation du pays exigences dés lors que le prestataire
concerné ou des certificateurs agis- rempli les conditions requises pour exé-
sant dans le domaine du droit privé cuter les travaux de réalisation ou de
peuvent émettre un certificat de qua- maintenance des systèmes de sécurité.
lification conforme à leurs propres

Sécurité Incendie 269


Guide

9.3.4 Vue d’ensemble des processus de normalisation


et d’approbation
Le tableau non exhaustif ci-après réca- Les organisations listées ne représen-
pitule les responsabilités générales et tent qu’une sélection à titre d’exemple
euro-péennes des autorités et organis- de quelques institutions importantes.
mes intervenant dans les processus

Normes des installateurs et entreprises d’entretien

Approbation fabricants et entreprises d’entretien


Normes des fournisseurs des produits/systèmes

Approbation fabricants des produits/systèmes


Norme de conception du système
Approbation du système
Approbation du produit

Réception du système
Norme du système
Norme du produit

Organisation

Associations internationales
de normalisation E E E E
(CEN, CENELEC, CEI, ISO)
Associations nationales
de normalisation E/A E/A E/A
(AFNOR, BSI, DIN, IBN, SNV)
Autorités d’approbation/certification
(AEAI, BOSEC, CNPP, LPCB, VdS)
E C E C E C E C E C
Assureurs
(ASA, ASSURALIA, FFSA, FM, LRS)
E E C C
Laboratoires d’essais agréés
(BRE, CNPP, DELTA, IS, UL, VdS)
T T
Associations
professionnelles nationales E E E E E
(AEAI, BFPSA, CNPP, NFPA, SES)
Organisation nationale et
régionale de sécurité et E E C
sapeurs-pompiers

Légende :
(…) Sens des abréviations des organisations, A Approbation des normes au niveau du pays
voir Annexe « Organismes de référence en ma- T Essai de type du produit/système
tière de sécurité incendie », page 999, C Délivre des certifications aux produits/systèmes
E Élaboration de normes et des qualifications aux entreprises

Tableau 9.1 Responsabilités des autorités et organismes intervenant dans les processus de normalisation.

Le tableau ci-dessus montre que les nationales. Elles ne peuvent être satis-
systèmes de sécurité sont soumis à de faites que si elles sont entièrement
nombreuses exigences générales et suivies.

270 Sécurité Incendie


9.4 Implications pour l’installation
et le fonctionnement des systèmes de sécurité
La diversité de normes et directives de dommages et intérêts cumulés peu-
rend très difficile la compréhension de vent atteindre des sommes importan-
leurs interactions de la conception à la tes et la compagnie d’assurance peut
maintenance du système. se retourner contre le propriétaire si
sa responsabilité dans la non-confor-
Les défauts ou les erreurs peuvent
mité est prouvée.
coûter cher au maître d’ouvrage ou à
l’exploitant car l’autorité n’émet son Le fournisseur doit être familiarisé
autorisation d’exploiter que lorsque avec les exigences régionales car il
le système est réellement conforme doit les prendre compte en complé-
aux exigences. Quelque soit l’auteur ment des exigences nationales. La
de l’erreur c’est le propriétaire du bâti- mise en conformité avec toutes les
ment qui est responsable de son sys- exigences est une tâche complexe qui
tème. En cas de sinistre les demandes demande une expertise.

Évidence
Une expertise conduit
à une conception réussie
du système.

9.4.1 Approche du projet

Normes, réglementations et autorités


Le propriétaire ou l’exploitant du bâti- défauts. Si malheureusement cela se
ment ou bien l’architecte ou le maître produit seules les sociétés conscientes
d’œuvre chargé du travail doit veiller à de leur responsabilité sont prêtes à les
ce que les fournisseurs choisis soient assumer et à présenter des solutions
qualifiés pour éviter la survenance de pour y remédier.

9.4.2 Obligation de la maintenance

Lorsque la réglementation impose un Dans ce contexte la conclusion d’un


système de sécurité, le propriétaire contrat de maintenance avec le fabri-
ou l’exploitant doit l’entretenir confor- cant ou une entreprise de main-
mément aux prescriptions et garantir tenance agréée est obligatoire ou
son fonctionnement en tout temps. recommandée.
En absence d’imposition réglemen-
De plus le concept de sécurité exige
taire le bon sens et la responsabilité
une formation du personnel aux
de l’exploitant voudrait qu’il en soit de
mesures de sécurité et à l’évacuation
même.
des lieux.

Sécurité Incendie 271


Guide

9.5 Conditions préalables concernant les fournisseurs

Pour pouvoir commercialiser des sys- les autorisations pour les produits et
tèmes dans le monde entier le fabri- les installateurs. Siemens assure une
cant doit rester en contact permanent garantie complète et à long terme de
avec les organismes de normalisation, ses produits et systèmes. L’offre de
les autorités d’approbation et les labo- services et de maintenance est adap-
ratoires d’essais de chaque pays. tée aux exigences légales et particu-
lières de chaque client.
Siemens assume ces fonctions via ses
filiales dans le monde entier garan- De la conception du produit à l’entre-
tissant à ses clients la conformité tien du système installé de nombreu-
des systèmes à toutes les exigences ses exigences doivent être satisfaites
légales. Cela signifie que le fabricant pour que le système respecte toutes
garantit que tous les produits installés les normes. Le tableau ci-après monte
dans les systèmes de sécurité satisfont la complexité de la conformité aux
aux normes et qu’il dispose de toutes normes.

272 Sécurité Incendie


Qui ? Action Documentation
Conformité aux normes de Données techniques/
Fabricant
conception & de production documentation
Laboratoire d’essais agréé Essai de type Rapport d’essai
Autorité d’approbation Confirmation/certificat
Approbation nationale
(nationale) d’approbation
Fournisseur du système Configuration du système
Documentation du système
(fabricant) conformément aux normes
Autorité d’essais/laboratoire Essai de compatibilité
Rapport d’essai du système
d’essais agréé du système
Approbation du système
Confirmation de
Autorité d’approbation installé (systématique
l’approbation du système
ou au cas par cas)
Installation du système
Fournisseur du système Documentation du système
conformément aux normes
Autorité locale/organisation Rapport de réception,
Essai et réception du système
de sécurité incendie autorisation d’exploiter
Essais périodiques, Concept de sécurité,
Propriétaire/exploitant
maintenance, entretien, documentation de la main-
du système (et entreprise de
formation du personnel, tenance & de la formation,
maintenance)
exercices périodiques journal de bord

Tableau 9.2 Conformité aux normes du produit au système.

Configurer un système fiable de sécu-

Normes, réglementations et autorités


rité conforme à toutes les exigences
signifie que toutes les parties prenan-
tes doivent respecter les normes. Rigueur
Respect des exigences,
condition de la conformité
aux normes.

Sécurité Incendie 273


Guide

10 Symboles et
terminologie

10.1 Symboles graphiques des plans de sécurité incendie 275


10.2 Glossaire 277

274 Sécurité Incendie


10.1 Symboles graphiques des plans de sécurité incendie

Les symboles utilisés pour désigner Bien qu’il existe différents symbo-
les systèmes de sécurité sont moins les (par ex. CEI, EN, VdS, NFPA 170,
impor-tants depuis le développement BS 1675), Siemens a retenu la norme
rapide de la technologie de l’informa- ISO 6790 qui se base sur un langage
tion. Cependant, malgré d’autres pos- clair et simple et y a apporté quelques
sibilités de représentation des textes améliorations. Cette norme n’étant
et des graphiques, l’emploi de symbo- pas d’application obligatoire les sym-
les reste un moyen très efficace pour boles nationaux doivent être res-
présenter les informations sur les pectés. Il faut pour cela interroger le
plans de sécurité incendie. Toute per- responsable de sécurité incendie.
sonne familiarisée avec ces symboles
Le sens de tous les symboles utilisés
peut interpréter très rapidement un
sur un plan doit être défini dans une
plan.
légende figurant sur celui-ci.

Symboles et terminologie

Sécurité Incendie 275


Guide

Symbole Désignation Symbole Désignation


Détection Équipement de signalisation et de commande

Déclencheur manuel Équipement de contrôle


d’alarme et de signalisation

Détecteur de fumée Centrale de détection de gaz

Détecteur thermique Répartiteur principal

Détecteur de flammes Répartiteur intermédiaire

Détecteur linéaire de fumée,


Accumulateur
émetteur

Détecteur linéaire de fumée,


Horloge de commande
récepteur

Détecteur linéaire de fumée,


Relais de commande
émetteur/récepteur

Détecteur linéaire de fumée,


Ventouse magnétique
réflecteur

Détecteur linéaire
Sirène
de chaleur

Détecteur de gaine Dispositif d’alarme sonore

Détecteur multiponctuel
Haut-parleur
de fumée

Détecteur de gaz Indicateur d’action

Voie d’évacuation

Extinction

Système d’extinction à gaz Centrale d’extinction

Buse d’extinction Vanne d’extinction

Panneau d’avertissement
Arrêt d’urgence d’émission de l’agent
extincteur

Figure 10.1 Symboles graphiques des plans de sécurité incendie.

276 Sécurité Incendie


10.2 Glossaire

Terme Définition / explication


Actionneur Elément activé au niveau local par des ordres et qui actionne ou
contrôle certains composants de l’infrastructure, par exemple les
clapets de désenfumage
Adressage collectif Technologie traditionnelle selon laquelle tous les détecteurs sont
raccordés à la même ligne et ont une seule adresse collective (affi-
chage et fonctionnement partagés, sans indication individuelle des
détecteurs)
Adressage individuel Propriété d’un système qui peut recevoir, évaluer et afficher des
signaux à partir d’un élément unique tel qu’un détecteur d’incendie
Aérosol (particules de fumée) Particules microscopiques ou submicroscopiques en suspension
dans l’air. Ce sont des parties non brûlées de matériau combustible,
des produits intermédiaires d’oxydation et du carbone finement
distribué
Aire de surveillance / Surface Zone surveillée par un ensemble de détecteurs automatiques ou de
têtes sprinkleurs
Ajutage Orifice percé dans une tête de sprinkleurs pour permettre l’écoule-
ment de l’eau d’extinction
Alarme Signal acoustique et/ou optique déclenché par un détecteur de
danger pour indiquer un début d’incendie ou une concentration
dangereuse de gaz, etc.
Alarme incendie Avertissement d’un danger pour les personnes ou les biens nécessi-
tant l’application de mesures de protection
Alarme injustifiée Alarme déclenchée hors d’une situation d’urgence. Les alarmes
injustifiées peuvent être causées par des problèmes techniques,
une malveillance ou par des phénomènes perturbateurs (voir aussi

Symboles et terminologie
Nuisance, Alarme)
Alarme, dispositifs Dispositif d’alarme incendie
Alarme, état Etat d’un système de détection d’incendie ou d’une partie du sys-
tème (par ex. détecteur) en réponse à un début d’incendie
Alarme, générale (France) Alarme qui alerte les occupants de l’établissement d’avoir à évacuer
les lieux
Alarme, indicateur Indicateur d’action
Alarme, locale (Suisse) Alarme qui alerte le poste de sécurité de l’établissement et les for-
ces d’intervention en vue de s’assurer de la véracité d’un sinistre
Alarme, mémoire intermédiaire Mesure contre les alarmes injustifiées. La réaction des détecteurs
automatiques n’est considérée comme un signal d’alarme que
lorsque plusieurs impulsions se produisent pendant une période
spécifiée
Alarme, organisation L’organisation de l’alarme comprend toutes les mesures qui, en cas
d’incendie, servent à l’alerte, à l’évacuation, au sauvetage, à la pré-
vention du saut de feu, à la lutte contre le feu et à la signalisation
Alarme, restreinte Alarme qui alerte le poste de sécurité de l’établissement et les for-
ces d’intervention en vue de s’assurer de la véracité d’un sinistre
Alarme, station / poste de contrôle Utilisée pour la distribution vers les sprinkleurs. Elle se trouve entre
l’alimentation en eau et la tuyauterie des sprinkleurs
Alerte Signal préventif pour vérifier s’il s’agit d’un danger éventuel ou d’un
signal perturbateur
Algorithme Ensemble de règles prédéfinies de calcul servant au traitement
des signaux. A l’aide de l’algorithme, le détecteur évalue la valeur
mesurée, la compare aux spécifications établies à la suite d’essais
et génère le niveau de danger approprié. Celui-ci est transmis à la
centrale par le détecteur
Application Manière de mettre en œuvre un système dans la pratique

Sécurité Incendie 277


Guide

Terme Définition / explication


ASAtechnology™ Technologie de dernière génération des algorithmes. Elle améliore
les propriétés de détection principalement part l’interprétation en
temps réel des signaux des capteurs et par l’adaptation dynamique
de la réponse de la détection
ASD Détecteur de fumée par prélèvement d’air - Aspirating Smoke De-
tector ü Système multiponctuel
Asservissement incendie Installation ou équipement de protection contre le feu comman-
dées soit automatiquement par l’équipement de contrôle et de
signalisation ou manuellement et qui diminue les risques pour les
personnes et les dégâts dus à l’incendie
Bus de centrale Bus local de données entre la(les) équipement de contrôle et de
signalisation(s), le(s) terminal (aux) conduite et la passerelle (ga-
teway)
Capteur Composant d’un détecteur qui, en fonction de sa manière de
fonctionner, détecte un phénomène déterminé dans son environ-
nement
Capteur de gaz Composant du détecteur de gaz qui mesure la concentration
CEN Comité Européen de Normalisation - European Committee for
Standardization
CENELEC Comité Européen de Normalisation Electrotechnique - European
Committee for Electrotechnical Standardization
Centrale d’alarme gaz Unité centrale d’un système de détection de gaz qui fournit
l’alimentation des détecteurs et en reçoit des informations sur les
concentrations de gaz mesurées. En cas de danger, elle prend, de
manière indépendante, des mesures prédéfinies (par ex. active
les dispositifs de protection contre l’explosion) et déclenche une
alarme
Charge combustible (Contrainte La charge combustible correspond à la capacité calorifique de tous
au feu) les matériaux combustibles dans un secteur d’incendie, en fonction
de sa superficie. Elle s’exprime sous la forme de la contrainte mobi-
lière et immobilière en MJ/m2
CIS Echelle commune d’intelligibilité - Common Intelligibility Scale
Client Modèle de serveur Client
Client, modèle de serveur Mode de fonctionnement des réseaux modernes selon lequel dif-
férents ü serveurs mettent leurs services à la disposition de clients.
Plusieurs clients peuvent utiliser les services simultanés d’un seul
ou de plusieurs serveurs. Avec ce mode, l’utilisateur n’a pas besoin
de savoir où se trouve le serveur offrant les données et les services
Cloisonnement Mesure architecturale qui empêche la propagation des flammes
et des fumées à travers les murs, les sols et les plafonds par les
conduits, les canaux, les ouvertures et cavités de passage des câ-
bles d’alimentation
CMSI – Centralisateur de Mise en C’est un ensemble de dispositifs qui, à partir d’informations ou
Sécurité Incendie (France) d’ordres de commande manuelle émet des ordres de commande sur
les matériels assurant les fonctions nécessaires à la mise en sécurité
d’un établissement en cas d’incendie
CNTP Conditions normales de température et de pression
Compartiment coupe-feu Zone spécifique d’un bâtiment pour laquelle des mesures architec-
turales empêchent ou retardent la propagation d’un incendie à une
zone adjacente
Compatibilité électromagnétique Capacité des appareils électriques ou électroniques à fonctionner
(CEM) correctement sans être influencés par leur environnement et sans
l’influencer

278 Sécurité Incendie


Terme Définition / explication
Concentration Quantité d’une substance exprimée en poids ou volume par unité
de volume.
Concentration des biens Facteur important d’évaluation du risque d’incendie déterminé par
la valeur du bâtiment et de son contenu. Il doit aussi prendre en
compte si les biens menacés peuvent être remplacés ce qui est, par
exemple, rarement le cas pour les biens culturels
Concept de sécurité incendie Ensemble de mesures harmonisées, architecturales, techniques et
d’organisation qui empêchent les dégâts dus au feu de dépasser
des niveaux acceptables
Contrainte au feu Charge combustible
CVA – AVC Concept de vérification d’alarme - Alarm Verification Concept
Trigramme correspondant à ce concept qui implique le personnel dans
la procédure d’alarme afin de vérifier le bien fondé d’une alarme dans
le but d’envoyer des alarmes réelles aux organismes extérieurs
CVC Trigramme pour désigner les systèmes automatiques de chauffage,
de ventilation et de climatisation d’un bâtiment
dB Décibel – Unité de volume sonore. L’unité dB est logarithmique,
c’est-à-dire que le doublement du volume sonore multiplie le
nombre de décibels par 10. Doubler l’énergie sonore représente
une augmentation d’environ 3 dB car il faut plus du double de
l’énergie pour doubler le volume. Le volume, dans une zone rési-
dentielle tranquille, est d’environ 40 dB et d’environ 60-70 dB dans
un bureau. Un marteau-piqueur génère un niveau de bruit de près
de 100 dB et en moteur à réaction d’environ 130 dB. Le seuil de la
douleur pour un être humain se situe à environ 120 dB
dBA Volume corrigé par la courbe de sensibilité de l’oreille humaine. Se-

Symboles et terminologie
lon la fréquence, l’oreille entend un son du même volume en dB plus
fort ou moins fort. En termes absolus, le volume des tonalités à très
basse fréquence doit être plus grand pour qu’elles soient ressenties
aussi fortement que des tonalités de fréquences plus élevées.
Début d’incendie Incendie en développement en phase initiale
Déclencheur manuel (DM) Détecteur d’incendie activé manuellement
Densité Masse volumique de matière, souvent spécifiée en kg/m3
Densité du gaz Vapeur, densité
Dépendance multidétecteurs Comparaison et évaluation des signaux venant de plusieurs détec-
teurs. Des mesures telles l’émission d’une alarme ou la fermeture
de portes coupe-feu ne sont pas prises tant que les dépendances
définies ne sont pas présentes (par ex. deux détecteurs donnent
une alarme)
Détecteur Elément d’un système qui surveille un phénomène physique pour
détecter un danger et l’indiquer à la centrale. Les détecteurs se
composent d’un(de) capteur(s), d’une électronique d’évaluation, de
l’infrastructure de l’appareil et d’une sortie d’alarme
Détecteur à ionisation Détecteur d’incendie réagissant aux produits de la combustion
ou de la pyrolyse d’une atmosphère ionisée par une source de
rayonnement radioactif qui influencent le courant électrique de la
chambre de mesure
Détecteur automatique d’incendie Elément d’un système de détection qui surveille une valeur physique
(DA) caractéristique pour déceler un feu dans une zone surveillée soit en
permanence soit par impulsion (de fumée, thermique, de flammes)
Détecteur d’incendie Détecteur automatique d’incendie
Détecteur de flammes Détecteur qui réagit au rayonnement des incendies (la plupart du
temps dans les longueurs d’ondes (IR ou UV)

Sécurité Incendie 279


Guide

Terme Définition/explication
Détecteur de fumée à absorption Détecteur de fumée qui mesure l’absorption de lumière générée
par les produits de la combustion dans l’air
Détecteur de fumée à diffusion de Détecteur de fumée qui mesure la diffusion de lumière générée par
lumière les produits de la combustion dans l’air
Détecteur de gaz Elément d’un système de détection de gaz. Il réagit aux gaz et va-
peurs combustibles et transmet ses signaux à la centrale d’alarme
gaz par une ligne spécifique
Détecteur linéaire de fumée Détecteur de fumée à absorption
Détecteur multicapteurs Détecteur contenant plusieurs capteurs évaluant une seule gran-
deur caractéristique selon différentes procédures ou évaluant
différentes grandeurs. Les détecteurs multicritères types surveillent
des grandeurs comme la fumée et la température
Détecteur optique de fumée Détecteur sensible aux produits de combustion d’une radiation
dans la zone infrarouge visible et / ou ultraviolet du spectre électro-
magnétique
- Détecteur de fumée à diffusion de lumière
- Détecteur de fumée à absorption
Détecteur thermique Réagit à une augmentation de température
Détecteur thermostatique Réagit quand la température mesurée dépasse une valeur spécifi-
que pendant un temps donné
Détecteur thermovélocimétrique Réagit quand la température s’élève à une vitesse supérieure à
la valeur spécifiée et / ou lorsqu’il dépasse une valeur spécifique
pendant un temps donné
Détecteurs de fumée Réagissent aux produits de la combustion et / ou de la pyrolyse
(aérosols) dans l’air
Détecteurs, ligne Voie de transmission surveillée reliant les détecteurs d’incendie à
l’équipement de contrôle et de signalisation
Détection, fiabilité Fiabilité de la détection précoce des phénomènes physiques. Les
systèmes de détection à fiabilité élevée sont capables de faire la
distinction entre les phénomènes d’une combustion réelle (par ex.
fumée) et les phénomènes perturbateurs (par ex. vapeur d’eau)
Détection, zone Lieu géographique comprenant un certain nombre de détecteurs
faisant l’objet d’une signalisation ou de commande spécifique au
niveau de l’équipement de contrôle et de signalisation
Diffuseur Sonore (DS) Appareil assurant la diffusion acoustique du signal d’alarme géné-
rale et devant répondre aux dispositions de la norme NFS 32-001
Dispositif Actionné de Sécurité Dispositif commandé qui, par changement d’état, participe directe-
(DAS) ment et localement à la mise en sécurité d’un bâtiment
Dispositif Adaptateur de Comman- Dispositif qui reçoit un ordre de commande de sécurité et qui se
de (DAC) borne à le transmettre aux DAS télécommandés sous une forme
adaptée à leurs caractéristiques d’entrée
Dispositif Autonome Déclencheur Appareil à fonction unique, consistant à détecter localement à
(DAD) partir d’un ou de deux éléments sensibles identiques, des phéno-
mènes relevant de l’incendie et à assurer la commande directe de
un à trois DAS assurant la même fonction
Dispositif d’alarme incendie Ces dispositifs servent à l’application de mesures préventives et à
(moyens d’alarme) avertir les personnes en danger, par des dispositifs optique et / ou
acoustique
Durée de vie, cycle de vie du sys- Période commençant à la planification du système et se terminant
tème à son démantèlement
ECS Equipement de contrôle et de signalisation / Centrale de détection
d’incendie - Fire detection control unit (FCU)

280 Sécurité Incendie


Terme Définition/explication
Equipement de contrôle et de signa- Unité centrale d’un système de détection d’incendie qui fournit l’ali-
lisation incendie - ECS mentation des détecteurs et reçoit les signaux, les affiche (optique et
acoustique) et surveille le système pour déceler les dérangements
Equipements Eléments installés dans un espace / local à surveiller (par ex. appa-
reils divers, accessoires, instruments et machines…)
Equipements, protection Concept individuel de protection des équipements par des systèmes
de détection et d’extinction d’incendie (surveillance totale, partielle
ou d’objets)
Essai type Essai établissant qu’un élément répond à toutes les exigences impo-
sées par les normes en vigueur
Etat de veille Etat d’attente d’un dispositif ou d’un système
Etats de la matière Les trois états physiques dans lesquels se trouvent toutes les subs-
tances pures (solide, liquide et gazeux)
Evacuation Transfert de personnes ou d’animaux vers une zone sécurisée
Evaluation du risque Evaluation quantitative du risque d’incendie à l’aide de critères nor-
malisés
Expansion / Foisonnement, taux Rapport entre le volume de mousse et le volume de liquide néces-
saire pour l’obtenir (solution d’eau et d’agent moussant)
Explosion Combustion instantanée d’une matière avec une pression d’air attei-
gnant des vitesses d’expansion de 100 à 1000m/s
Explosion, protection Mesures prises pour minimiser ou limiter une explosion. Par exem-
ple, actionnement de vannes d’arrêt pour les conduites de gaz,
actionnement des systèmes d’arrivée d’air frais ou extraction d’air
vicié

Symboles et terminologie
Extension Extension de la fonctionnalité d’un système et/ou de la surveillance
qui, en règle général, fait l’objet d’un projet séparé
Feu Aspect extérieur de la combustion, produisant des aérosols, de la
fumée, des flammes et de la chaleur. Ce feu peut être souhaité
Feu à flammes vives Feu ouvert
Feu couvant Début de feu qui se développe à partir du foyer et qui peut devenir
un feu ouvert, après avoir généré une quantité considérable de gaz
et de fumée
Feu ouvert Un feu ouvert forme des flammes vives visibles, dégage et rayonne
une chaleur considérable. En général, il forme moins de fumée qu’un
feu couvant et la fumée est souvent à peine visible. La combustion
est aussi plus complète que lors d’un feu couvant
Feu
(feu hostile) Combustion non souhaitée, c’est-à-dire non intentionnelle d’une
substance ou d’une matière qui, en général, exige l’application de
mesures actives d’extinction.
Fonctionnement en secours Mode dégradé
Forces d’intervention Unité tactique intervenant en cas d’incendie composée des équipes
de sécurité incendie et / ou des sapeurs pompiers
Fumée Mélange d’air composé de gouttelettes d’eau et d’aérosols. Dans un
feu ouvert, la plus grande partie de la matière combustible est nor-
malement gazéifié. Moins la combustion est complète, plus la vapo-
risation est faible ; la création d’une fumée joue un rôle tout à fait
majeur pour les systèmes de détection automatique d’incendie
Grandeurs caractéristiques du feu Propriétés physiques qui, lors d’un incendie, subissent des change-
ments mesurables, telle qu’un développement de fumées, une aug-
mentation de température, et l’apparition de flammes

Sécurité Incendie 281


Guide

Terme Définition/explication
Immunité contre les phénomènes Faculté d’un élément à résister aux nombreuses interférences possi-
perturbateurs bles, émanant de l’environnement et des processus de travail, à ne
pas déclencher un signal d’alarme
Incendie Feu qui a quitté son foyer utilitaire et se propage hors de celui-ci
par ses propres moyens
Indicateur d’action Affichage optique de l’état d’alarme sur le détecteur.
Affichage optique externe séparé du détecteur pour un repérage
plus facile du détecteur en alarme
Inhibiteur Substance qui, à faible concentration, bloque ou retarde une
réaction chimique utilisé dans les systèmes d’extinction (par ex.
hydrocarbures halogénés)
Installation de production Installation assurant, directement ou indirectement, un processus
ou une opération et qui peut être mise en fonctionnement ou arrê-
tée en cas d’incendie (par ex. installation de transport ou systèmes
de climatisation)
Installations de sécurité incendie Equipements et installations d’extinction ou de lutte contre l’incen-
die ou pour éviter sa propagation. Ils sont commandés manuelle-
ment ou automatiquement
Interface L’interface adapte les signaux de deux sous-unités différentes
Interférence électromagnétique Intrusion de signaux indésirables dans un système électrique ou
- IEM électronique
LAN Abréviation de “Local Area Network“, désignant un réseau local.
Cette technologie sert à établir une liaison sur de petites distances,
quelques kilomètres au maximum (voir aussi : WAN)
LIE Limite inférieure d’explosibilité. La plus petite concentration possi-
ble d’un mélange combustible avec l’air pouvant être allumé
Ligne en anneau Ligne rebouclée
Ligne en étoile Ligne de détecteurs qui va de la centrale de détection jusqu’au
dernier détecteur monté en série (Câblage selon la norme EN 54-2,
classe B)
Ligne rebouclée Ligne de détecteurs qui, pour augmenter la fiabilité opérationnelle,
va de l’équipement de contrôle et de signalisation aux détecteurs et
y revient (câblage selon la norme EN 54-2, classe A)
LOAEL Valeur de niveau inférieur observé ayant un effet adverse - Lower
Observed Adverse Effect Level
Logique multidétecteurs Dépendance multidétecteurs
LSE La limite supérieure d’explosibilité est la concentration la plus éle-
vée possible d’un mélange combustible avec l’air contenant encore
assez d’oxygène pour être allumé
Maintenance Ensemble des opérations techniques et administratives permettant
de maintenir ou de rétablir un système, un matériel, un appareil,
etc. dans un état donné ou de lui restituer des caractéristiques de
fonctionnement spécifiées pendant la durée de vie d’un système
Maintenance, corrective Maintenance, effectuée après la détection d’un défaut, pour remet-
tre un système dans un état dans lequel il peut remplir sa fonction
Maintenance, préventive Maintenance, effectuée à des intervalles de temps spécifiés ou se-
lon des critères définis pour réduire la probabilité d’une panne d’un
système ou d’une diminution de sa fonctionnalité
Marque CE Marque apposée sur les produits par laquelle le fabricant certifie
qu’ils répondent à toutes les normes applicables exigées par la
Commission Européenne
Messages d’acquittement Confirmation manuelle qu’un message a été émis, qu’il a été lu par
l’opérateur et que les actions nécessaires ont débuté

282 Sécurité Incendie


Terme Définition/exploitation
Mesures de protection contre Mesures architecturales, techniques et d’organisation servant à
l’incendie éviter les incendies et à en limiter les dégâts
Mesures de protection contre Mesures prises pour lutter contre l’intrusion d’une personne non
l’intrusion autorisée dans un site, habituellement un bâtiment
Migration / Modernisation Changement de génération d’un système dans une transition en
douceur de l’ancien au nouveau pour le maintenir à sa pleine capa-
cité de fonctionnement pour une durée de vie déterminée
Mode dégradé (fonctionnement de Capacité d’une centrale à émettre une alarme, éventuellement avec
secours) quelques limitations, même si les éléments du système primaire
sont hors service
Mole Unité de quantité de matière dans un système consistant en de
nombreuses particules uniques, comme des atomes dans 12 g du
nucléide 12C. Quand le terme mole est employé, les particules
uniques doivent être spécifiées et peuvent être des atomes, des
molécules, des ions, des électrons ou d’autres particules ou des
groupes de particules d’une composition précise. La définition se
réfère aux atomes libres de carbone 12
Molécule La plus petite unité de matière pouvant exister indépendamment et
possédant les mêmes propriétés que la matière brute
Moussage Processus nécessaire à la création d’une mousse (par ex. mélanger
de l’air à une solution d’agent moussant)
Mousse à faible foisonnement / Faible à faible taux de foisonnement / expansion (≤ 20)
expansion
Mousse à haut taux de foisonne- Mousse à haut taux de foisonnement / expansion (> 200)
ment / expansion

Symboles et terminologie
Moyen d’alarme Dispositif d’alarme incendie
NEC Normes américaines pour le matériel et les installations électriques
- National Electrical Code
NOAEL Valeur de niveau inférieur n’ayant pas démontré d’effet adverse
- No Observed Adverse Effect Level
Norme Règles qui peuvent être rendues obligatoires, fixant les exigences aux-
quelles doivent répondre un élément, un système ou un processus
Norme, harmonisée Norme déclarée par la Commission européenne comme devant
s’appliquer dans toute l’Union
Nuisance, alarme Alarme créée par une grandeur du feu simulée, par ex. fumée de
cigarette, vapeur, poussière, etc. (voir aussi Alarme injustifiée)
Organisme d’essais agréé Laboratoire d’essais reconnu par un bureau / organisme d’accrédi-
tation
Oxydation Processus chimique durant lequel une matière libère des électrons.
Ce processus aboutit fréquemment à des composés de l’oxygène
Particule de fumée Aérosol
Passerelle Interface qui connecte deux systèmes / réseaux différents l’un avec
l’autre et transfère les protocoles normalisés de transmission ou de
communication
Pellistor Capteur de mesure consistant en une perle céramique chauffée et
d’une sonde de température pour la détection de gaz et vapeurs
combustibles dans la détection de gaz
Phénomène perturbateur Grandeur physique ayant des similitudes avec un incendie et
pouvant agir sur les détecteurs automatiques au même titre qu’un
incendie avéré (par ex : augmentation de la température sans feu,
aérosols de fumée, gaz d’échappement, soudage, vapeurs, poussiè-
res, etc.)

Sécurité Incendie 283


Guide

Terme Définition/explication
Poids moléculaire Le poids ou masse moléculaire est le poids moléculaire égal à la
somme des poids atomiques des atomes constituant une molécule
Point d’allumage / auto inflamma- Température minimale à laquelle un mélange combustible (gaz-air
tion ou vapeur-air), de pression et de composition donnée, s’enflamme
spontanément sans contact avec une source d’ignition
Point d’éclair Température minimale à partir de laquelle, dans des conditions
d’essais spécifiés, un liquide dégage à sa surface une quantité suffi-
sante de gaz inflammable pour s’embraser au contact d’une source
d’allumage (pression de la vapeur de saturation = 100% LIE)
Point de fusion Température à laquelle une matière fond, c’est-à-dire passe de l’état
solide à l’état liquide
Poison catalytique Substance qui gêne en permanence le fonctionnement des détec-
teurs catalytiques (pellistors), par ex. huiles et graisses au silicone,
carburants contenant du plomb et quelques composés du soufre et
du phosphore
Poste de contrôle Dispositif ou composant qui laisse passer un courant d’eau dans la
tuyauterie des sprinkleurs et déclenche une alarme
Ppm Parties par million. Spécification de la concentration qui donne une
information sur le nombre de particules en question présente dans
un million de particules
Prophylaxie Ensemble des mesures prises au préalable pour prévenir l’apparition
ou la propagation d’un danger
Rapport d’essai Document établi par un laboratoire d’essais agréé et donnant les
résultats d’un essai type
Rapport de densité Rapport de la densité d’une matière par rapport à la densité de l’air,
de l’eau ou d’une autre matière de référence
Réarmement Procédure mettant fin à l’alarme ou à l’état de défaut. L’actionne-
ment d’un des éléments prévus pour cela met fin à l’alarme ou à
l’état de défaut de la centrale
Résistance au feu Identifie le comportement des parties de construction en cas
d’incendie. La valeur significative est la durée minimale en minutes
pendant laquelle ces parties doivent obligatoirement satisfaire aux
exigences spécifiées (par ex REI 60 ou REI 90 ou EI 30)
Risque Exprime le niveau potentiel de danger. Plus le risque est élevé,
moins grand est le niveau de sécurité et plus important devront être
les mesures à prendre pour le réduire
Risque d’incendie Ce terme exprime le niveau de risque d’incendie. Il se calcule à
partir du produit de l’effet d’un incendie (dégâts attendus) et du
danger d’activation (probabilité qu’il se produise)
SDI - Système de détection auto- Ensemble des appareils et détecteurs utilisés dans une installation
matique d’incendie de détection devant déceler automatiquement un début d’incendie,
le signaler, ainsi qu’alerter les personnes en danger et les forces
d’intervention. Il peut être utilisé pour actionner des installations de
protection incendie
Sécurité incendie, architecturale Ensemble des mesures architecturales prises pour entraver ou em-
pêcher l’incendie de se déclarer ou de se propager et qui aident au
sauvetage des personnes et à l’intervention des forces d’interven-
tion. La sécurité architecturale repose sur l’infrastructure normale
du bâtiment qui, par une mise en œuvre appropriée, gêne ou
empêche la propagation de l’incendie
Sécurité incendie, organisation- Ensemble des mesures de fonctionnement de l’entreprise dans le
nelle but de lutter contre l’incendie, le cas échéant d’éviter sa propaga-
tion et de participer au sauvetage des personnes et des biens

284 Sécurité Incendie


Terme Définition/explication
Sécurité incendie, technique (équi- Ensemble des installations et systèmes servant à la protection des
pements de protection incendie) personnes en cas d’incendie et contribuant à limiter les dégâts, par
ex. les systèmes de détection d’incendie et de gaz, les systèmes
d’extinction (à eau ou à gaz), les systèmes de désenfumage et les
installations de protection contre la foudre, les systèmes d’éclairage
de secours et d’évacuation
Serveur Désignation appliquée à des ordinateurs d’un réseau fournissant
des données et des programmes aux autres éléments de ce réseau
(Modèle de serveur client).
Service d’incendie Forces d’intervention
Signal d’alarme incendie Procédure qui reconnaît le fonctionnement d’un déclencheur ma-
nuel d’incendie ou le signal provenant d’un détecteur automatique
comme une alarme et le transmet à des endroits prédéterminés. Ce
sont habituellement les pompiers, le système de supervision, l’Unité
d’Aide à l’Exploitation (UAE) ou d’autres systèmes d’alarme
Signal de dérangement Affichage des défauts du système de détection suite à une interven-
tion non autorisée telle qu’une action malveillante ou de défectuo-
sités techniques
Sonorisation Système d’annonce de messages ne concernant pas principalement
la sécurité. Si la configuration est correcte, les systèmes de sonori-
sation d’alarme vocale exécutent aussi des fonctions relatives à la
sécurité
Source d’allumage Source d’énergie déclenchant une réaction chimique telle qu’une
combustion ou qu’une explosion. L’énergie fournie peut être ther-
mique, électrique, électrostatique, mécanique ou autre
Sprinkler Sprinkleur, système, Sprinkleur, tête

Symboles et terminologie
Sprinkleur, système Ensemble des éléments d’une installation fixe d’extinction de
l’incendie qui réagit à la chaleur dégagée par les feux ouverts et qui
pulvérise de l’eau sur la zone couverte par les têtes de sprinkleurs
qui ont réagi. Le système peut être Sprinkleur sous eau ou Sprin-
kleur sous air
Sprinkleur, tête Buse d’extinction dont le déclenchement s’effectue automatique-
ment lors de la fusion de l’obturateur calibré à une certaine tempé-
rature (ampoule ou fusible) permettant la pulvérisation de l’eau sur
une surface prédéfinie protégée.
SSI – Système de Sécurité Incendie Ensemble des matériels servant à collecter toutes les informations
ou ordres liés à la seule sécurité incendie, à les traiter et effectuer
les fonctions nécessaires à la mise en sécurité d’un établissement
SSI – Système de Sécurité Incendie Ensemble des matériels servant à collecter toutes les informations
ou ordres liés à la seule sécurité incendie, à les traiter et effectuer
les fonctions nécessaires à la mise en sécurité d’un établissement
Standard Niveau d’excellence considéré comme une mesure d’adéquation
(voir aussi : Norme)
Surveillance totale Surveillance de tous les locaux, couloirs et voies d’évacuation d’un
bâtiment par des détecteurs automatiques d’incendie ou de têtes
sprinkleurs. Les locaux sanitaires, tels que les toilettes, les douches
et les zones de lavage peuvent être exclues de cette surveillance
Système Ensemble des appareils et modules utilisés dans une installation,
groupés et associés en circuits fonctionnels
Système d’extinction au gaz Ensemble des éléments d’une installation fixe d’extinction auto-
matique d’un incendie mettant en œuvre des agents extincteurs
inertes ou inhibiteurs, tel que le CO2, N2 ou Ar
Système d’extinction au gaz CO2 Système d’extinction utilisant le CO2 (dioxyde de carbone) comme
agent extincteur

Sécurité Incendie 285


Guide

Terme Définition/explication
Système d’extraction de la fumée Ensemble d’éléments d’une installation d’un bâtiment pour l’ex-
et de la chaleur traction de la fumée et de la chaleur générées par un incendie.
Ce système peut comprendre des exutoires de fumée naturels ou
mécaniques, des clapets de désenfumage
Système de détection adressable Adressage individuel
Système de supervision de sécurité Système qui fédère (affichage et commande) un ou plusieurs sous
(SSS) systèmes de sécurité
Système en réseau Système comprenant plus d’une centrale dans laquelle l’une d’entre
elles au moins (centrale maître) exécute des fonctions plus élevées
dans le système
Système multiponctuel (ASD) Système comportant un ou plusieurs détecteurs de fumée dans
lequel l’air et les aérosols sont attirés au moyen d’un dispositif
d’échantillonnage et acheminés vers un ou plusieurs éléments de
détection par un système d’aspiration, tel que ventilateur ou pompe
Taux de change A la date de publication de ce guide
1 € correspond à 1,56 CHF
1 $ US correspond à 0,81 €
Télétransmission / Télésignalisa- Equipement permettant d’appeler automatiquement un ou
tion (équipement) plusieurs postes de réception via une ligne téléphonique et de
transmettre un message d’alarme ou de dérangement à partir d’un
équipement de contrôle et de signalisation
Terminal Appareil de commande et de signalisation comprenant un écran et
une unité d’exploitation pouvant être monté sur l’équipement de
contrôle et de signalisation ou d’une manière déportée
UAE – Unité d’Aide à l’Exploitation L’Unité d’Aide à l’Exploitation physiquement séparé du matériel cen-
(France) tral du CMSI dans le cadre de ma mise en œuvre d’un SSI est d’aider
l’exploitant dans sa compréhension de l’événement en rendant les
informations systèmes assimilables sans risque d’interprétation
Unité de Commande Manuelle Sous-ensemble du CMSI. permettant de commander les DAS d’une
Centralisée (UCMC) manière centralisée sur décision humaine
Unité de Gestion d’Alarme (UGA) Sous-ensemble de l’équipement d’alarme faisant partie intégrante
du CMSI ayant pour mission de collecter les informations en prove-
nance de DA ou du SDI, de les gérer et de déclencher le processus
d’alarme
Unité de Signalisation (US) Dispositif qui assure la signalisation des informations nécessaires
pour la conduite du SMSI.
Utilisation Affectation du bâtiment dans lequel est mis en œuvre les systèmes
de détection d’incendie, de gaz, d’extinction et d’évacuation, ceci
permettant de les adapter aux exigences et état de la technique
fixées par le prescripteur ou le maître d’ouvrage
Vapeur Gaz et vapeur sont physiquement identiques. L’expression «vapeur»
se réfère habituellement à la partie évaporée d’une substance nor-
malement liquide dans les conditions normales

286 Sécurité Incendie


Terme Définition/explication
Vapeur, densité de vapeur La densité de vapeur est le poids par unité de volume d’une subs-
tance à l’état de gaz pur ou de vapeur. normalement donnée sous
forme d’un rapport entre la densité du gaz ou de la vapeur et celle
de l’air sec, dont le poids moléculaire est de 29 g/mole). On attribue
à l’air la valeur arbitraire de 1. Les gaz légers (densité inférieure
à 1), notamment l’hélium, montent dans l’air. Les vapeurs et gaz
lourds (densité supérieure à 1) se déposent et peuvent s’accumu-
ler dans les endroits surbaissés ou à la surface du sol en l’absence
d’une ventilation adéquate
VLE Valeur Limite d’Exposition calculée sur une courte durée
WAN Abréviation de “Wide Area Network“, désignant un réseau supraré-
gional. Cette technologie permet de couvrir de grandes distances et
d’intégrer au réseau des branches dans d’autres villes ou à l’étran-
ger (voir aussi : LAN)
Zone Détection, zone

Symboles et terminologie

Sécurité Incendie 287


Guide

11 Annexe

A.1 Toxicité des gaz d’incendie 289


A.2 Dégagement de chaleur et Pouvoir calorifique 290
A.3 Classes d’incendie 292
A.4 Modes de protection IP 293
A.5 Division en zones des secteurs d’explosion 294
A.6 Classes de protection 295
A.7 Groupes d’explosion et classes de températures 296
A.8 Valeurs relatives aux substances 297
A.9 Organismes de référence en matière de sécurité incendie 298
A.10 Réduction des risques par la protection incendie 299

288 Sécurité Incendie


A.1 Toxicité des gaz d’incendie

Comme nous l’avons noté dans plu- Le tableau suivant donne une vue de
sieurs chapitres, les feux génèrent l’effet physiologique des gaz éven-
du monoxyde de carbone toxique. Le tuels d’un incendie. Cependant, la lit-
dioxyde de carbone produit est aussi térature est contradictoire sur dangers
dangereux à fortes concentrations. de ces substances. La toxicité dépend
De plus, les feux créent d’autres subs- aussi beaucoup de la constitution, du
tances en quantités variables caracté- poids et de l’état de santé de la per-
risées par une toxicité plus ou moins sonne à ce moment-là. Les concen-
grande. trations [ppm] doivent donc être
considérées comme valeurs approxi-
matives.

Quantité Pas d’effet


Quantité Sans effet Dangereux Fatal
pouvant pendant Fatal en
Gaz Nom pouvant pendant en ½ à 1 immédia-
irriter la plusieurs ½ heure
être sentie 1 heure heure tement
gorge heures
Monoxyde Pas
CO Sans odeur 100 400 1500 4000 10000
de carbone d’irritation
Dioxyde Pas
CO2 Sans odeur 1000 3000 4000 Inconnu 60000
de carbone d’irritation
CL2 Chlore 4 15 0.5 4 40 150 1000
Acide chlo-
HCl 15 35 10 50 1000 2000 1300
rhydrique
COCI2 Phosgène 6 3 1 5 25 30 50
Fluorure
H2F2 d’hydro- Inconnue 10 3 10 50 250 Inconnu

Annexe
gène
Acide cyan- Varie
HCN Inconnue 15 50 100 150 180
hydrique beaucoup
NH3 Ammoniac 20 140 100 200 500 2200 2500
Sulfure
H2S d’hydro- 1 100 20 100 300 600 1000
gène
Dioxyde
SO2 0,5 0.4 10 60 150 400 500
de soufre
NOX Gaz nitreux 5 62 10 80 100 Inconnu 200

Tableau A.1 Effets physiologiques des composants des gaz d’incendie (ppm).

Sécurité Incendie 289


Guide

A.2 Dégagement de chaleur et Pouvoir calorifique

Les feux dégagent des quantités consi- directement au feu lui-même. La tem-
dérables de chaleur. Environ 90 % de pérature de combustion des matiè-
cette chaleur se dissipe dans l’environ- res solides est normalement comprise
nement par rayonnement, conduction entre 700 °C et 1200 °C, rarement au
et convexion thermique. Ceci peut avoir dessus. La couleur du matériau incan-
des conséquences indésirables (dégâts descent donne une indication valable
thermiques) qui ne sont pas associées sur sa température.

Couleur Température approx. [°C]


Chaleur rouge naissante 500
Rouge sombre 700
Rouge sombre avancé 900
Jaune orangé 1100
Rouge blanc naissant 1300
Blanc éclatant 1500

Tableau A.2 Température des matières en combustion.

Le combustible, en brûlant, dégage que toujours en même temps, ce qui


de l’énergie. Le pouvoir calorifique est signifie que le carbone joue un rôle
un indicateur de la quantité d’éner- dans presque tous les feux hostiles.
gie dégagée durant la combustion.
Les comparaisons suivantes illustrent
Si la combustion produit de l’eau, il faut
la teneur en énergie des matières :
alors distinguer entre pouvoirs calorifi-
ques supérieur et inférieur. La valeur ● la même énergie dégagée par la
supérieure tient compte de la chaleur combustion d’un kilogramme de
de la vaporisation de l’eau créée lors de bois (18 MJ = 18 millions de joules)
la combustion, contrairement la valeur pourrait lever une masse d’environ
inférieure. 18 tonnes à 100 mètres de haut
(rendement idéal),
Tous les combustibles utilisés tradi-
tionnellement par les humains et pres- ● un homme d’environ 40 ans, effec-
que toutes les charges combustibles tuant un travail physique, a besoin
sont d’origine organique, c’est-à-dire d’environ 3500 kcal par jour.
qu’ils ont été créés par un être vivant. Cela équivaut à approximative-
Toute substance organique combusti- ment 14.000 KJ or 14 MJ (1 kcal
ble contient du carbone. = environ 4 KJ). L’énergie dégagée
par la combustion de 1kg de bois
Il n’existe que quelques matières com-
(18 MJ) est, donc, légèrement plus
bustibles inorganiques. Quand elles
grande que les besoins nutrition-
brûlent, de la matière organique pré-
nels journaliers d’un être humain.
sente dans l’environnement brûle pres-

290 Sécurité Incendie


Valeur calorifique supérieure Valeur calorifique inférieure
Nom et type de combustible
approx. [MJ/kg] approx. [MJ/kg]
Combustibles traditionnels
Bois 18 17
Lignite 16 —
Anthracite - Houille 30 —
Fuel-oil 43 41
Pétrole 44 42
Charbon de bois 30 —
Autres matières organiques
Ethanol 28 25
Essence 46 42
Méthane 55 50
Acétylène 50 48
Propane 50 46
Caoutchouc 42 —
Plastiques par ex.
− polyéthylène 46 43
− polyamide 31 28
− polyuréthanne 23 22
− chlorure de polyvinyle 18 17
− résine phénolique polyvinyle 13 12
Cellulose 33 16
Matières inorganiques
Hydrogène 142 120
Monoxyde de carbone 10 —

Annexe
Carbone (graphite) 33 —

Tableau A.3 Pouvoirs calorifiques de diverses matières.

Sécurité Incendie 291


Guide

A.3 Classes d’incendie

La classification des incendies permet


d’affecter les méthodes d’extinction
adaptées et les agents adéquats en
fonction des matériaux.

Classe Description
A Combustibles solides sujets à la décomposition thermique formant des braises
Solides comme le bois, le papier, le cuir, les textiles et le charbon
Liquides ou matières fusibles à la chaleur sans formation de braises
B
et qui ne créent que des flammes, comme l’alcool, l’huile, la cire,
Liquides
la résine, la paraffine, le goudron et l’acétone
C Matières gazeuses qui sont souvent stockées sous pression, comme l’hydrogène,
Gaz l’acétylène, le méthane, l’éthane, le propane, le butane et le méthane
Métaux combustibles formant beaucoup de braises, comme l’aluminium,
D
le magnésium, le potassium, le sodium, le béryllium, le baryum, l’uranium,
Métaux
le plutonium, le cérium et le zircon
Tableau A.4 Classes d’incendie des matériaux.

Comme la plupart des matériaux réa-


gissent avec presque toute substance
quand ils sont brûlés, il faut faire parti-
Règle
culièrement attention à la manière et Ne stockez ensemble
au lieu où les matériaux combustibles que des matériaux de même
sont stockés. famille chimique !

Plus la différence de composition


chimique des matières est grande, plus
elles doivent être stockées loin les unes
des autres. Par exemple, les acides ne
causent habituellement pas d’incendie
ainsi que les matières alcalines.
Si ces matériaux se trouvent ensem-
ble, il en résulte inévitablement un
incendie.

292 Sécurité Incendie


A.4 Modes de protection IP

Les équipements électriques sont conçus dans le boîtier de protection des appa-
pour fonctionner correctement dans leur reils électriques de modes de protection
environnement d’utilisation. La norme IP (IP = International Protection) – Nota :
CEI (International Electrical Commission) la valeur IP 8K se généralise de plus en
529 décrit les types de protection contre plus pour les appareils soumis à un jet
la pénétration de l’eau et des objets durs d’eau haute pression

Résumé des modes de Pas de


Protection contre l’eau
protection IP les plus protect.
importantes pour les
équipements conformé-
ment à CEI 529
IP = International
Protection
Goutte d’eau Projection Inonda- Immer- Immer-
Protection contre : verticale - en biais Pluie d’eau Jet d’eau tion sion sion
infinie
CEI IP .0 .1 .2 .3 .4 .5 .6 .7 .8
protection
Pas de

0. IP00

Maxi Ø 50 mm

1. IP10 IP11 IP 12
Grands corps
étrangers

Annexe
Maxi Ø 12 mm
Protection contre le contact et les corps étrangers

2. IP20 IP21 IP22 IP23


Corps étrangers.
moyens
Maxi Ø 2.5 mm

3. IP30 IP31 IP32 IP33 IP34

Petits corps étrangers


Maxi Ø 1 mm

4. IP40 IP41 IP42 IP43 IP44

Corps étrangers très


fins (grains)

5. IP50 IP54 IP55

Dépôts de poussière

6. IP60 IP65 IP66 IP67 IP68


Pénétration de la
poussière

Tableau A.5 Modes de protection IP.

Sécurité Incendie 293


Guide

A.5 Division en zones des secteurs d’explosion

Les secteurs menacés d’explosions cées en permanence par un risque


sont divisés en zones. Cette division d’explosion (zone 0) sont soumis à des
dépend de la probabilité en termes de exigences plus strictes. Les zones de
temps et de lieu où est présente une risque plus faibles (zone 2) sont sou-
atmosphère dangereuse, potentiel- mises à des exigences moins contrai-
lement explosive. Les installations et gnantes.
les équipements dans les zones mena-

Matières Description des Zones Catégorie d’équipement


Zone 0
Présence permanente ou sur de longues
1G
périodes de concentrations dangereuses
de gaz/vapeurs combustibles
Zone 1
Gaz et vapeurs Présence occasionnelle de concentrations 2G, 1G
dangereuses de gaz / vapeurs combustibles
Zone 2
Présence rare ou sur de très courtes
3G, 2G, 1G
périodes de concentrations dangereuses
de gaz/vapeurs combustibles
Zone 20
Présence permanente ou sur de longues
1D
périodes de concentrations dangereuses
de poussières combustibles
Zone 21
Poussière Présence occasionnelle de concentrations 2D, 1D
dangereuses de poussières combustibles
Zone 22
Présence rare ou sur de très courtes périodes
3D, 2D, 1D
de concentrations dangereuses de poussières
combustibles

Tableau A.6 Zones CEI / CENELEC pour les gaz, les vapeurs et les poussières.

En Europe, les secteurs à risque poten- En Amérique du Nord (USA et Canada),


tiel d’explosion sont divisés en zones les zones à risque potentiel d’explo-
en fonction du niveau de danger. Les sion sont réparties en divisions (sys-
équipements autorisés sont répartis tème traditionnel, selon NEC 500 aux
par catégories afférentes aux zones USA) ou en zones (nouveau système
en fonction de leur utilisation. La caté- établi sur le modèle du système CEI,
gorie indique donc dans quelle zone selon NEC 505 aux USA).
l’équipement peut être utilisé.

294 Sécurité Incendie


A.6 Classes de protection

Une classe de protection est consi- feu dans une atmosphère explosive.
dérée comme étant un ensemble de Les méthodes utilisées pour éviter l’al-
mesures prévues sur un équipement lumage sont :
électrique pour l’empêcher de prendre

Nom / norme Id EN Principe


EEx d Mode de protection dans lequel les pièces qui peuvent enflammer une atmosphère ex-
Enveloppe anti- plosive sont enfermées dans une enveloppe résistant à la pression développée lors d’une
déflagrante explosion interne d’un mélange explosif et qui empêche la transmission de l’explosion à
l’atmosphère environnante de l’enveloppe
EEx p Mode de protection dans lequel la pénétration d’une atmosphère environnante à l’inté-
Enceintes avec
rieur de l’enveloppe du matériel électrique est empêchée par le maintien d’une pression
surpression
supérieure à celle de l’atmosphère environnante par un gaz de protection (air, gaz inerte,
interne
etc.). La surpression est maintenue avec ou sans débit du gaz de protection
Remplissage EEx q Remplir le boîtier d’une matière granuleuse (par ex. du sable) empêche la formation d’un
pulvérulent arc électrique allumant l’atmosphère ambiante
Appareil immer- EEx o Inonder ou inonder partiellement d’huile ou d’un liquide isolant non combustible
gé dans l’huile empêche que les gaz et la vapeur à l’extérieur du liquide soient allumés par un arc
EEx e Mode de protection consistant à appliquer des mesures afin d’éviter,
Sécurité avec un coefficient de sécurité élevé, la possibilité de températures excessives
augmentée et l’apparition d’arcs ou d’étincelles à l’intérieur et sur les parties externes
du matériel électrique qui n’en produit pas en service normal
Appareil à com- EEx m Les composants critiques sont intégrés complètement à un compound
pound thermiquement stable, inerte, ne pouvant être allumé pour empêcher l’explosion
EEx n Mode de protection qui s’applique au matériel, dans des conditions normales de fonction-
Mode de protec-
nement et dans certaines conditions anormales prévues par la norme, de telle manière
tion
qu’il ne soit pas capable d’enflammer l’atmosphère explosive environnante
Equipement ne EEx

Annexe
Mode de protection du dispositif construit pour réduire le risque de formation
produisant pas nA
d’arcs ou d’étincelles en conditions normales d’utilisation
d’étincelle
Equipement her- EEx nC Empêche de manière fiable l’entrée de l’air ambiant dans les cavités de la structure,
métique scellé l’ATEX ne peut pas y pénétrer
Dispositifs à EEx nC
coupure fermée Comporte des contacts électriques à fermeture et ouverture et qui résiste
et composants à une explosion interne sans être endommagé et sans communiquer l’explosion
non incendiaires
EEx nL Mode de protection pour lequel la somme de la capacité interne maximale
Matériel à de chaque appareil et des capacités des câbles ainsi que la somme des inductances
énergie limitée maximales de chaque matériel et de l’inductance du câble ne doivent pas dépasser
les valeurs maximales admissibles pour la capacité et l’inductance
Enveloppe à res- EEx nR
Mode de protection à respiration limitée
piration limitée
Sécurité EEx i Un circuit de sécurité intrinsèque est un circuit dans lequel aucune étincelle ni aucun effet
intrinsèque thermique n’est capable de provoquer l’inflammation d’une atmosphère explosive donnée
Protection par Ex tD Boîtier étanche à contrôle de la température de surface empêchant l’entrée
le boîtier de la poussière combustible

Tableau A.7 Classes de protection.

On peut trouver une information plus électrique pour les atmosphères gazeu-
détaillée dans les exigences générales ses explosives » (les exigences géné-
de la série de normes internationales rales de ces normes correspondent à
CEI 60079 ou EN 60079 « Appareillage la norme précédente EN 50014).

Sécurité Incendie 295


Guide

A.7 Groupes d’explosion et classes de températures

Groupes d’explosion
Les équipements destinés aux atmos- leurs installations de surface) et en
phères explosives sont classés en groupe d’équipements II (utilisés
groupe d’équipements I (utilisation partout ailleurs). Le groupe II est sub-
souterraine, dans les mines et dans divisé de la manière suivante :

Interstice maximal Rapport de l’énergie


Groupe d’explosion
de sécurité [mm] minimale d’inflammation
II A > 0,9 > 0,8
II B 0,5 à 0,9 0,45 à 0,8
II C < 0,5 < 0,45
Tableau A.8 Groupe d’explosion du groupe d’équipement II.

L’interstice maximal de sécurité est que requis est une propriété spécifique
l’écart qui, dans un conteneur d’es- des gaz et vapeurs pouvant inflamma-
sai présentant un interstice de 25 mm bles. Le rapport minimal de courant
de long, ne permet pas aux flammes d’inflammation permet de le mesurer.
de pénétrer. Pour allumer une atmos- C’est le rapport du courant d’allumage
phère explosive, l’étincelle d’allumage minimal du gaz concerné au courant
doit posséder un certain contenu éner- d’allumage minimal du méthane dans
gétique. Le contenu minimal énergéti- les conditions de laboratoire.

Classes de températures
Les classes de températures T1 à T6 male de surface. L’équipement faisant
ont été établies pour les équipements partie d’un groupe de températures
électriques du groupe d’explosion II. peut être utilisé aussi pour les applica-
L’équipement est affecté à un groupe tions ne demandant qu’une classe de
sur la base de sa température maxi- températures inférieure.

Classes de Température limite Températures maximales


températures maximale en surface d’allumage des matières
CEI/CENELEC/NEC 505 de l’équipement [°C] combustibles [°C]
T1 450 > 450
T2 300 > 300 à 450
T3 200 > 200 à 300
T4 135 > 135 à 200
T5 100 > 100 à 135
T6 85 > 85 à 100

Tableau A.9 Classes de températures du groupe d’explosion II.

La température d’allumage d’un gaz/ La température maximale à la surface


liquide combustible est la tempéra- de l’équipement doit donc être tou-
ture minimale de la surface chauf- jours inférieure à la température d’al-
fée à laquelle l’allumage du mélange lumage de l’atmosphère ambiante.
gaz-air ou air-vapeur peut se produire.

296 Sécurité Incendie


A.8 Valeurs relatives aux substances

Le tableau suivant résume les chiffres de substances pures ou qui sont des
importants pour la sécurité relatifs à composants des mélanges gaz et liqui-
quelques gaz et liquides importants des combustibles.
rencontrés dans l’industrie sous forme

d’inflammation [°C]
Taux de masse vo-
Formule chimique

Poids moléculaire

Point d’ébullition

lumique [Air=1]
Densité, liquide
Point de fusion

Température
Point éclair

[Vol.-%]

[Vol.-%]
[g/cm3]
relatif

[°C]

[°C]

[°C]

LSE
LIE
Substance

Acétone C3C3H60 58,1 -95 56 0,79 2,0 -19 2,5 13,0 540
Acétylène C2H2 26,0 -81 -84 0,40 0,9 -18 2,3 78 305
Ammoniac NH3 17,0 -78 -33 0,61 0,6 -20 15,4 33,6 630
Butane C4H10 58,1 -138 -1 0,58 2,1 -60 1,4 9,3 365
Butanol C4H9OH 74,1 -89 118 0,81 2,6 29 1,4 11,3 340
Sulfure de carbone CS2 76,1 -112 46 0,13 2,6 -30 0,6 60 102
Monoxyde de carbone CO 28,0 -205 -191 – 0,97 – 10,9 76 605
Cyclohexane C6H12 84,2 7 81 0,78 2,9 -18 1,2 8,3 260
Cyclopentane C5H10 70,1 -94 49 0,75 2,4 -51 1,5 8,7 380
Décane C10H22 142,3 -30 174 0,73 4,9 46 0,7 5,4 205
Ethane C2H6 30,1 183 -89 0,44 1,0 -135 2,7 14,7 515
Alcool éthylique C2H5OH 46,1 -114 78 0,79 1,6 12 3,5 15 425
Ethylène C2H4 28,0 -169 -104 0,97 -136 2,3 32 425

Annexe
Oxyde d’éthylène C2H4O 44,0 -112 11 0,88 1,52 -18 2,6 100 440
Heptane C7H16 100,2 -91 98 0,68 3,46 -4 1,1 6,7 215
Hexane C6H14 86,2 -95 69 0,66 2,79 -21 1,0 8,1 240
Hydrogène H2 2,0 -259 -253 – 0,07 – 4,0 77 560
Sulfure d’hydrogène H2S 34,0 -86 -60 – 1,19 – 4,3 45,5 270
Méthane CH4 16,0 -182 -161 – 0,55 -188 4,4 16,5 595
Alcool méthylique CH3OH 32,0 -98 65 0,79 1,11 11 5,5 36 455
Nonane C9H20 128,3 -54 151 0,72 4,43 30 0,7 5,6 205
Octane C8H18 114,2 -57 126 0,70 3,94 12 0,8 6,5 210
Pentane C5H12 72,2 -130 36 0,63 2,48 -20 1,4 7,8 285
Propane C3H8 44,1 -188 -42 0,50 1,56 -60 1,7 10,9 470
Toluol C7H8 92,1 -95 111 0,87 3,18 6 1,2 7,8 270
Xylène C8H10 106,2 -25 144 0,88 3,66 30 1,0 7,0 465

Tableau A.10 Caractéristiques de certains gaz et liquides combustibles.

D’autres sources peuvent donner des sont soit inconnues ou n’existent pas.
valeurs différentes dues à des pro- Tous les chiffres se rapportent aux
cédures et des conditions de mesure propriétés des substances mélangées
différentes. Des impuretés non détec- à l’air. Le nom le plus commun de la
tées dans les substances jouent aussi substance a été choisi.
un rôle. Les valeurs non indiquées

Sécurité Incendie 297


Guide

A.9 Organismes de référence en matière


de sécurité incendie
La liste suivante des organismes est une la sécurité et des problèmes d’approba-
sélection arbitraire et non exhaustive d’ins- tion entre autres choses. La sélection se
titutions traitant des normes relatives à concentre surtout sur l’Europe.

Abréviation Nom Ville Pays


AEAI Association des Etablissements cantonaux d’Assurance Incendie Berne Suisse
AENOR Asociación Española de Normalización y Certificación Madrid Espagne
AFNOR Association Française de Normalisation Saint-Denis La Plaine France
ASA Association Suisse des Assureurs Zurich Suisse
ASN Association Suisse de Normalisation Winterthour Suisse
BRE British Research Institut Garston, Watford Angleterre
BSI British Standards Institution Londres Angleterre
CEA Comité Européen des Assurances Bruxelles Europe
CEN Comité Européen de Normalisation Bruxelles Belgique
CENELEC Comité Européen de Normalisation Electrique Genève Suisse
CFPA - NFPA Confederation of Fire Prevention Association France Europe
CNPP Centre National de Prévention et de Protection Saint Marcel, Vernon France
DBI Danish Institute of Fire Technology Hvidovre Danemark
Delta DELTA Electronics Testing Hoersholm Danemark
DIN Deutsches Institut für Normung e.V. Berlin Allemagne
DS Dansk Standard Charlottenlund Danemark
EURALARM Association des Constructeurs de Systèmes d’Alarmes Bruxelles Europe
EUROFEU Association des Constructeurs de Systèmes d’extinction d’Incendie Bruxelles Europe
FFMI Fédération Française des Matériels Incendie Paris France
FFSA Fédération Française des Sociétés d’Assurances Paris France
FM Factory Mutual Norwood, MA USA
IBN Institut Belge de Normalisation Bruxelles Belgique
IPQ Instituto Português da Qualidade Caparica Portugal
Association Internationale de Normalisation
ISO Genève Suisse
International Standardization Organization
LPC Loss Prevention Council Garston, Watford Angleterre
LPCB / BRE Loss Prevention Certification Board Garston, Watford Angleterre
NEN Nederlands Normalisatie-instituut (NEN) Delft Pays-Bas
NO Standard Norge Lysaker Norvège
ON Österreichisches Normungsinstitut Vienne Autriche
PTB Physikalisch Technische Bundesanstalt Braunschweig Allemagne
SES Association Suisse des Constructeurs de Systèmes de Sécurité Volketswil Suisse
SFS Suomen Standardisoimisliitto r.y. (SFS) Helsinki Finlande
SIS Swedish Standards Institute Stockholm Suède
UL Underwriter’s Laboratories Northbrook, Illinois USA
ULC Underwriter’s Laboratories, Canada Toronto Canada
UNI Ente Nazionale Italiano di Unificazione Milan Italie
VdS VdS Schadenverhütung Cologne Allemagne

Tableau A.11 Organismes de références en matières de sécurité incendie.

298 Sécurité Incendie


A.10 Réduction des risques par la protection incendie

Les points suivants servent de liste de contrôle (check-list)


pour améliorer la protection incendie :

● stockage des gaz, liquides et matières


combustibles dans des lieux sûrs,

● stockage des grandes quantités de produits chimiques


de manière à éviter des réactions chimiques entre eux
en cas d’incendie, par exemple, stockage séparé
des acides et des alcalis,

● repérage des zones contenant des produits dangereux


et mise en place et respect des panneaux de
signalisation d’interdiction de fumer,

● élimination des charges combustibles inutiles


et stockage en lieu sûr de celles devant être
utilisé à la place de travail,

● gestion du stockage des déchets,

● éloignement des sources potentielles d’incendie,


tel que radiateurs fixes ou mobiles, radiants, etc
des matières combustibles,

Annexe
● aménagement des zones d’autorisation de fumer
équipées de cendriers de sécurité,

● contrôle des accès aux zones critiques pour réduire


le risque incendie intention-nel (à titre d’information,
40 % des incendies sont intentionnels),

● couper l’alimentation des appareils électriques non


utilisés (la plupart des feux électriques se déclarent
quand l’appareil est en veille),

● éviter la surcharge de prises multiples,

● contrôle régulier des appareils et câbles électriques


par du personnel qualifié,

● adaptation des coupes sur intensité à la puissance


des appareils et installations,

Sécurité Incendie 299


Guide

● mise en œuvre de mesures appropriées pour empêcher


la propagation de la fumée et des flammes entre les
locaux à l’intérieur des secteurs coupe-feu,

● veiller au bon fonctionnement et à l’entretien préventif


des systèmes de fermeture des portes coupe-feu
asservis à un dispositif automatique en cas d’incendie
et assurer son dégagement en tout temps. Pour cela
veillez à ce que rien ne soit entreposé dans la zone les
entourant et qu’elles soient clairement repérées,

● s’assurer que les voies d’évacuation donnent


directement sur la rue ou sur une zone sûre.
Il ne faut pas par exemple qu’une voie d’évacuation
mène à une cour intérieure fermée,

● s’assurer que les voies d’évacuation


ne sont pas obstruées et sont correctement
repérées et éclairées en tout temps,

● s’assurer que les voies d’évacuation ne comportent pas


de tapis non fixés ou de surfaces glissantes
ou d’obstacles pouvant causer des chutes comme
des câbles électriques,

● s’assurer que les portes des issues de secours s’ouvrent


vers l’extérieur et puissent être ouvertes depuis
l’intérieur. Si elles sont exceptionnellement fermées,
par exemple par une ventouse, un poste de libération
doit se trouver à proximité immédiate de la porte,
muni de notices claires, faciles à comprendre,

● s’assurer de la mise en œuvre d’une maintenance


préventive à intervalles réguliers des systèmes
de détection automatique d’incendie conforme
à la législation en vigueur,

● s’assurer que l’alarme générée par tout système


de détection d’incendie soit transmise à un poste
de réception d’alarme,

300 Sécurité Incendie


● s’assurer de la dotation, du repérage et de l’adéquation
des extincteurs portatifs au risque incendie.
Des couvertures d’extinction peuvent aussi
être utilisées dans certains cas,

● former régulièrement le personnel pour un traitement


rapide et correct de l’alarme et à l’évacuation
de l’immeuble. Utilisation systématique de la
mnémo-technique « ASE » - Alarmer-Sauver-Éteindre,

● former le personnel aux mesures de protection


incendie et de lutte contre le feu et à l’emploi des
moyens de premiers secours (extincteurs et postes
d’extinction – RIA) pour attaquer le feu avant l’arrivée
des forces d’intervention,

● mise à jour régulière des plans et mesures de sécurité


incendie, particulièrement en cas de changement
d’affectation des locaux ou du bâtiment,

● tenir compte des conseils et exigences des compagnies


d’assurance incendie sur la manière de protéger
les biens mobiliers et immobiliers contre l’incendie
dans le but aussi de limiter les pertes d’exploitation,

Annexe
● impliquer les sapeurs pompiers lors des exercices
de secours internes, leur permettant de bien connaître
les lieux et les risques spéciaux liés à l’exploitation,
pour une intervention la plus efficace possible.

Sécurité Incendie 301


Guide

12 Répertoires

B.1 Répertoire des mots 303


B.2 Tableaux 305
B.3 Figures 306
B.4 Notes finales 308

302 Sécurité Incendie


B.1 Répertoire des mots

A
adressage (collectif) : 83
agent extincteur (brouillard d’eau) : 177
agent extincteur (chimique) : 180
agent extincteur (gaz) : 177
agent extincteur (protection d’objet) : 177
alarme : 16
alarme injustifiée : 74
alimentation : 9
alimentation (secours) : 20
approbation : 265
asservissement d’incendie : 117
atome : 48

C
combustible, charge : 29

D
début d’incendie : 14
détecteur de flammes : 69
détecteur de fumée : 63
détecteur de fumée (aspiration) : 67
détecteur de fumée (ionisation) : 65
détecteur de gaz : 72
détecteur thermique : 90

Répertoires
détection, ligne de : 76
développement d’un feu : 75

E
état physique : 57
évacuation : 109
explosion : 15
explosion, limite d’ : 31
explosion, zone d’ : 137

F
feu : 7
feu, saut de : 56
feu, triangle : 55

G
gaz, détecteur : 31
gaz, détection : 45
grandeurs caractéristiques d’un feu : 54

I
inertisation : 187
intégration du système : 146

Sécurité Incendie 303


Guide

L
LAN : 232

M
maintenance : 21

P
phénomènes perturbateurs : 53
planification du système de détection incendie : 130
protection incendie (architecturale) : 11
protection incendie (intégrale) : 12

R
Raman effet : 127
rayonnement, zone de (haut-parleur) : 168
risque : 10
risque, gestion : 26

S
service, maintenance : 248
simulation d’incendie : 24

T
traitement du signal (ASAtechnology™) : 79
traitement du signal (technologie de la valeur de seuil) : 77
type de feu : 55

W
WAN : 232

304 Sécurité Incendie


B.2 Tableaux

Tableau 2.1 Plan de détermination du niveau de danger. 23


Tableau 2.2 Niveaux de risque et urgence. 23

Tableau 3.1 Comparaison des principes des capteurs de gaz. 41


Tableau 3.2 Comparaison des topologies de câblage. 45
Tableau 3.3 Poids atomique relatif de quelques substances importantes. 48

Tableau 4.1 Types de feu et grandeurs caractéristiques. 59


Tableau 4.2 Comparaison des systèmes de détection ASD. 68
Tableau 4.3 Alarmes injustifiées. 74
Tableau 4.4 Feux d’essai selon EN 54 et leurs propriétés. 85
Tableau 4.5 Distance entre le plafond et le détecteur. 96
Tableau 4.6 Aire de surveillance et distances entre les détecteurs de chaleur. 98
Tableau 4.7 Hauteur de montage en fonction de la hauteur du local. 99
Tableau 4.8 Temps de fonctionnement en secours exigés par EN 54. 111
Tableau 4.9 Niveaux d’autorisation pour un équipement de contrôle et de signalisation. 113
Tableau 4.10 Propriétés des différents systèmes de détection linaire de chaleur. 129
Tableau 4.11 Variantes de l’étendue de la surveillance. 130

Tableau 5.1 Comparaison des différents systemes de guidage 157


(Source : voir Note de Fin 9)
Tableau 5.2 Zone de couverture d’intelligibilité modérée (alpha = 150 °). 170
Tableau 5.3 Zone de couverture d’intelligibilité normale (alpha = 120 °). 170
Tableau 5.4 Zone de couverture de bonne intelligibilité modérée (alpha = 90 °). 170

Tableau 5.6 Temps de fonctionnement en secours et conditions préalables. 171

Répertoires
Tableau 6.1 Codes couleur des têtes de sprinkleurs. 193
Tableau 6.2 Classes de sensibilité de réaction des différents types de sprinkleurs. 193
Tableau 6.3 Types de mousse classés selon leur taux de foisonnement (TF). 200
Tableau 6.4 Générations de gaz extincteurs chimiques. 205
Tableau 6.5 Propriétés significatives des gaz extincteurs chimiques les plus importants. 205

Tableau 6.6 Paramètres environnementaux de Novec™ 1230 et de HFC227ea. 206

Tableau 8.1 Grande diversité des prestations de maintenance. 256


Tableau 9.1 Responsabilités des autorités et organismes intervenant
dans les processus de normalisation. 270
Tableau 9.2 Conformité aux normes du produit au système. 273

Tableau A.1 Effets physiologiques des composants des gaz d’incendie (ppm). 289
Tableau A.2 Température des matières en combustion. 290
Tableau A.3 Pouvoirs calorifiques de diverses matières. 291
Tableau A.4 Classes d’incendie des matériaux. 292
Tableau A.5 Modes de protection IP. 293
Tableau A.6 Zones CEI / CENELEC pour les gaz, les vapeurs et les poussières. 294
Tableau A.7 Classes de protection. 295
Tableau A.8 Groupe d’explosion du groupe d’équipement II. 296
Tableau A.9 Classes de températures du groupe d’explosion II. 296
Tableau A.10 Caractéristiques de certains gaz et liquides combustibles. 297
Tableau A.11 Organismes de références en matières de sécurité incendie. 298
Sécurité Incendie 305
Guide

B.3 Figures

Figure 2.1 Concept de la Protection Incendie Intégrale. 16


Figure 2.2 Point faible – la protection incendie organisationnelle. 28

Figure 3.1 États physiques. 32


Figure 3.2 Risque d’explosion dû à une fuite de liquide ou à un échappement de gaz. 33
Figure 3.3 Limites d’explosibilité. 34
Figure 3.4 Principe de fonctionnement d’un capteur semi-conducteur. 37
Figure 3.5 Principe de fonctionnement du pellistor. 38
Figure 3.6 Principe de fonctionnement d’un capteur électrochimique. 39
Figure 3.7 Principe de fonctionnement d’un capteur opto-acoustique. 40
Figure 3.8 Principe de fonctionnement d’un capteur à absorption d’infrarouges. 40
Figure 3.10 Centrale de détection de gaz à bus de détecteurs. 43
Figure 3.9 Centrale de détectionde gaz câblée en étoile. 43
Figure 3.11 Centrale de détection de gaz combinée. 44

Figure 4.1 Le triangle du feu. 55


Figure 4.2 Déroulement typique d’un feu appelé courbe du feu. 56
Figure 4.3 Représentation schématique des grandeurs caractéristiques d’un feu. 58
Figure 4.4 Diamètre des différentes molécules et des matières en suspension. 60
Figure 4.5 Installation et fonctionnement d’un système de détection d’incendie. 61
Figure 4.6 Principe du détecteur de fumée à diffusion de lumière (diffusion avant). 63
Figure 4.7 Principe du détecteur de fumée à absorption. 64
Figure 4.8 Principe du détecteur de fumée à ionisation. 65
Figure 4.9 Principe du détecteur linéaire de fumée. 66
Figure 4.10 Principe d’un système multiponctuel ASD. 67
Figure 4.11 Domaine de réponse des détecteurs de flammes UV et IR. 70
Figure 4.12 Principe du détecteur de flammes UV. 70
Figure 4.13 Principe du détecteur de flammes IR. 71
Figure 4.14 Principe du détecteur multicapteurs d’incendie. 73
Figure 4.15 Fiabilité de la détection et probabilité d’erreur. 75
Figure 4.16 Traitement du signal selon la technologie de la valeur seuil. 77
Figure 4.17 Évaluation des signaux selon la technologie ASIC. 77
Figure 4.18 Traitement des signaux dans un détecteur de fumée reposant
sur la technologie de l’algorithme. 79
Figure 4.19 Traitement des signaux dans un détecteur multicapteurs utilisant ASAtechnology™. 80
Figure 4.20 Spectre infrarouge de la lumière solaire, d’objets chauds et d’un feu d’alcool. 81
Figure 4.21 Comportement de la détection en fonction du traitement des signaux. 82
Figure 4.22 Comportement de réaction des différents détecteurs d’incendie
aux feux d’essai EN 54. 86
Figure 4.23 Caractéristiques de la propagation des grandeurs physiques d’un incendie. 93
Figure 4.24 Positionnement des déclencheurs manuels d’alarme le long des voies d’évacuation. 95
Figure 4.24 Positionnement des déclencheurs manuels d’alarme le long des voies d’évacuation. 96
Figure 4.26 Détection des feux couvants dans des locaux de grande hauteur. 99
Figure 4.27 Largeur de surveillance en fonction de la hauteur du local. 100
Figure 4.28 Détection par effet cumulé dans un hangar. 101
Figure 4.29 Réseau de canalisation sous un plafond incliné. 102
Figure 4.30 Réseau de canalisation dans un bâtiment de stockage. 103
Figure 4.31 Réseau de canalisation à forte circulation d’air. 104
Figure 4.32 ASD pour la surveillance d’objets. 105
Figure 4.33 Détecteurs de flammes à visibilité directe et indirecte. 106
Figure 4.34 Positionnement des détecteurs de flammes dans un hangar. 106
Figure 4.35 Disposition des détecteurs de flammesdans de grands espaces. 107

306 Sécurité Incendie


Figure 4.36 Volume surveillé par un détecteur de flammes. 108
Figure 4.37 Équipement de contrôle et de signalisation et système périphérique. 109
Figure 4.38 Équipement de contrôle et de signalisation avec différentes topologies
de lignes de détection. 114
Figure 4.39 Localisation géographique (structure du bâtiment). 118
Figure 4.40 Liaison des structures logique et physique. 119
Figure 4.41 Commutation de présence retardée avec CVA. 122
Figure 4.42 Topologie d’un système de détection linéaire de chaleur. 125
Figure 4.43 Principe de l’effet Raman. 128
Figure 4.44 Zones dans un bâtiment industriel. 138
Figure 4.45 Principe d’un système de sécurité incendie. 139
Figure 4.46 Système de sécurité incendie. 140
Figure 4.47 SSI de catégorie A. 141
Figure 4.48 Face avant d’un CMSI. 141
Figure 4.49 Détail d’une unité de signalisation. 142
Figure 4.50 Détail d’une unité de gestion d’alarme. 143

Figure 5.1 Étapes d’un auto sauvetage réussi. 153


Figure 5.2 Exemple de signalisation d’une voie d’évacuation. 156
Figure 5.3 Phases d’évacuation d’un bâtiment. 159
Figure 5.4 Vue d’ensemble d’un système d’alarme vocale. 160
Figure 5.5 Structure de centrale et de systèmes décentralisés. 162
Figure 5.6 Amplificateurs 180 W – rendement et perte d’énergie. 163
Figure 5.7 Comparaison entre amplification générale et amplification de zone. 165
Figure 5.8 Classes de câblage et leur sécurité intrinsèque en cas de circuit ouvert. 166
Figure 5.9 Interfaces avec le système de détection incendie. 166
Figure 5.10 Schéma de disposition des haut-parleurs. 169

Répertoires
Figure 6.1 Catégories de protection. 180
Figure 6.2 Le triangle de feu. 182
Figure 6.3 Type de feu en fonction de l’état physique. 183
Figure 6.4 Suppression ducombustible. 184
Figure 6.5 Suppression dela chaleur. 184
Figure 6.6 Supprimer l’oxygène. 185
Figure 6.7 Schéma de principe d’un système automatique à sprinkleurs. 189
Figure 6.8 Schéma de principe d’un système de sprinkleurs sous eau. 190
Figure 6.9 Effets en surface des AFFF. 197
Figure 6.10 Installation du système d’extinction à mousse. 198
Figure 6.11 Principes de mélange. 199
Figure 6.12 Application typique de mousse à bas foisonnement (réservoir)
et à moyen foisonnement (bassin de rétention). 200
Figure 6.13 Installation d’un système d’extinction à poudre. 201
Figure 6.14 Composition de l’air dansla zone protégée aprèsémission au CO2. 202
Figure 6.15 Principe de fonctionnement d’un système d’extinction au gaz. 209
Figure 6.16 Principe de fonctionnement d’un système unique et multizones. 210
Figure 6.17 Principe de fonctionnement d’un système d’extinction multi secteurs. 211
Figure 6.18 Principe de fonction d’un système de protection d’objet. 212
Figure 6.19 Effet extincteur du brouillard d’eau dans la protection volumétrique des locaux. 213
Figure 6.20 Courbe des points de rosée des mélanges vapeur d’eau-air. 214
Figure 6.21 Principe de fonctionnement du système Sinorix™ GasSpray. 216
Figure 6.22 Capacité d’extinction en fonction du diamètre des gouttelettes
à une pression de 10 bars à la buse. 217

Sécurité Incendie 307


Guide

Figure 6.23 Principe de fonctionnement du système Sinorix™ CerSpray. 218


Figure 6.24 Schéma du réseau d’une centrale autonome d’extinction. 219
Figure 6.25 Centrale d’extinction à logique multicritères. 220
Figure 6.26 Secteur d’extinction à lignes de détection supplémentaires de surveillance
du faux-plafond et du faux-plancher. 221
Figure 6.27 Système d’extinction multizones à centrales en réseau. 222
Figure 6.28 Organisation d’alarme des systèmes d’extinction automatiques. 223

Figure 7.1 Domaines de fonctionnalité et de gestion d’un bâtiment. 229


Figure 7.2 Pyramide de la gestion technique du bâtiment. 230
Figure 7.3 Hiérarchie de la technologie des systèmes de sécurité. 232
Figure 7.4 Exemple de système monoposte. 233
Figure 7.5 Exemple d’un système multipostes LAN. 233
Figure 7.6 Exemple d’un système multipostes WAN. 234
Figure 7.7 Liste des événements et vue d’ensemble des événements dans le bâtiment. 236
Figure 7.8 Traitement des événements avec le système de supervision 237
Figure 7.9 Optimalisation de la conception par des outils informatiques. 239
Figure 7.10 Ambigüité et stress créés par des processus non structurés. 240
Figure 7.11 Clarté et contrôle créés par des processus structurés. 241
Figure 7.12 Intégration de différentes disciplines dans le SSS grâce à une technologie ouverte. 242
Figure 7.13 Sécurité accrue du réseau pars une redondance passive. 244

Figure 8.1 Service après-vente et maintenance dans le contexte de la durée de vie du système. 252
Figure 8.2 Structure du processus de maintenance. 253
Figure 8.3 Impact de la maintenance du système. 254
Figure 8.4 Événements et actions en cas d’intervention sur appel. 259
Figure 8.5 Modernisation sur mesure en fonction des besoins de l’exploitant. 260

Figure 9.1 Hiérarchie des normes. 268


Figure 9.2 Preuve de la conformité du produit aux normes comme condition
préalable à la vente. 269

Figure 10.1 Symboles graphiques des plans de sécurité incendie. 276

308 Sécurité Incendie


B.4 Notes finales

Siemens et l’ex-Cerberus ont mené, pendant des décennies, des recherches de base
et ont élaboré de nombreux documents sur la protection incendie. La plupart a été
réservé à un usage interne. Ce guide relatif à la sécurité incendie est basé sur ces
documents, ainsi que sur les connaissances étendues et l’expérience de Siemens et
de l’ex-Cerberus. Les références ne s’adressent qu’à des documents disponibles dans
le public.
Tous les noms de marques déposées (®, ™) sont les propriétés de leurs sociétés res-
pectives
1 - Gustav Hamilton : This is Risk Management, page 21,
2 - Moyenne sur 10 ans selon l’assurance à la construction du canton de Zurich,
Suisse, 2003,
3 - The Geneva Association Risk & Insurance Economics, Genève : World Fire
Statistics 2003, page 5,
4 - The Geneva Association Risk & Insurance Economics, Genève: World Fire
Statistics 2003, page 4,
5 - Selon le vfdb allemand, « Arbeitsgruppe Brandforschung », le coût total des
dommages dus au feu en Allemagne dépasse 6 milliards €,
6 - German FVLR, « Fachverband Lichtkuppel, Lichtband und RWA », D-32758
Detmold: « Brand Aktuell », No. 16/03,
7 - Par ex. : US property insurer Allendale Mutual and FVLR, « Fachverband
Lichtkuppel », « Lichtband und RWA », « Brand Aktuell », Nr. 16/03,

Répertoires
8 - Report No. 9, International Technical Committee for Preventive Fire Protection
and Extinguishing,
9 - Research report « Evaluation of Safety Guidance Systems under Smoke
Conditions » of the TU Ilmenau, March 2003, page 80.

Sécurité Incendie 309

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