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Review

Author(s): M. Chastaing
Review by: M. Chastaing
Source: Revue Philosophique de la France et de l'Étranger, T. 144 (1954), pp. 283-284
Published by: Presses Universitaires de France
Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41085958
Accessed: 05-03-2016 11:27 UTC

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ANALYSES ET COMPTES RENDUS 283

des Émotions (cette compréhension se rapprocherait, sans doute, da-


vantage de la pensée de Sartre, telle qu'elle est développée dans Y Être
et le Néant, qui donne malgré tout là clé des œuvres particulières, psy-
chologiques, littéraires ou théâtrales).
En tout cas, le livre de M. Forti a le mérite de nous faire réfléchir et
de nous apporter des notions renouvelées et fécondes.
E. Namer.

Darbon. - Philosophie de la volonté. P. U. F.


M. Lacroze nous présente un ouvrage de Darbon tiré des cours que
celui-ci fit sur la volonté, cours essentiels et dont la publication sera
considérée comme utile, excellente et nécessaire. Darbon développe
l'idée fondamentale, qu'on retrouve d'une autre façon dans la thèse
récente de M. Ricœur, selon laquelle la volonté ne peut être étudiée
que dans ses rapports avec les structures de l'involontaire. Selon Dar-
bon, la volonté est la plus haute fonction régulatrice. Elle règle les sen-
timents, elle est persévérance. Mais aussi, c'est ce qui fait sa faiblesse :
elle ne peut pas se passer d'une force constitutive, par exemple la pas-
sion. Telle est l'impuissance de la volonté : elle amorce et déclanche
l'action, elle peut allumer plusieurs fois l'amorce, mais il faut que la
poudre s'enflamme. Ce n'est donc pas une faculté une, ramassée sur
soi ; elle n'exerce sa fonction que par l'intermédiaire de centres subor-
donnés, qui peuvent s'émanciper, passion, habitude, instinct, et sans
lesquels elle est impuissante. Telle est donc aussi sa grandeur : ma vo-
lonté est ce qui dépasse en moi mon propre moi. Alors, dans cette gran-
deur et cette faiblesse, à travers les thèses classiques, le problème se
pose de dépasser l'alternative autonomie-hétéronomie. Dans un cha-
pitre excellent sur les exigences de la Raison, Darbon montre que, à
la poursuite de l'identique décrite par Meyerson, valable pour les
sciences empiriques, il faut opposer la recherche des différences, par
exemple dans les sciences géométriques ; la Raison géométrique peuple
l'espace homogène de figures qui le limitent : « Si tu te montres trop
divers, je poursuis l'identité ; si tu parais trop uniforme, je cherche la
différence », dit la Raison. Reste que l'exigence caractéristique est l'uni-
versalité. Rapporté à la vie pratique, cet universel n'est pas formel,
comme le voulait Kant, c'est celui de l'utilité rationnelle. La Raison
pratique est la nature soumise à la raison pure. Aussi son idéal est-il
la réalisation d'un univers moral, c'est-à-dire l'accord des volontés entre
des hommes qui ne sont pas identiques. Tel est le contenu d'un livre
que sa richesse rend difficile à résumer, et l'on remercie M. Lacroze de
l'avoir si bien présenté et ordonné.
G. Deleuze.

P. Diel. - Psychologie de la Motivation. Presses Universitaires de


France, 1948, in-8°, 300 pages.
Après une préface du professeur Wallon, un avertissement, un avant-

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284 REVUE PHILOSOPHIQUE

propos, une introduction, une antichambre de définitions philosophiques


et un long couloir psychologique et métaphysique sur la construction
de l'esprit, le liseur patient entre (p. 72) dans le « sujet » proprement
dit. La maladie psychique où l'imagination s'exalte est « une faute vi-
tale » de l'homme. Par sa faute même, celui-ci refuse de reconnaître son
crime. Il se justifie. Ses « fausses motivations » naissent donc de sa
vanité et de sa culpabilité refoulée. A ces deux « catégories », elles en
ajoutent deux autres : l'accusation et la sentimentalité. Nous verrons
danser les quatre tendances « infernales », d'une part, dans la « banali-
sation », d'autre part, dans la nervosité en général et spécialement dans
les névroses, puis dans les psychoses. Les lois de cette danse de mort
sont celles mêmes de la guérison : « La thérapie consiste à expliquer au
malade sa faute essentielle (et à la lui montrer) dans chacune de ses
défaillances, jusqu'à ce qu'il arrive à pouvoir la trouver par lui-même »
et à a prendre sur lui la pleine responsabilité de sa vie ». Un exemple de
quarante pages illustre ce programme médical en même temps qu'il
confirme la théorie. Placé en « appendice », il ranime un ouvrage deux
fois trop gros où les répétitions et les barbarismes donnent au langage
la pesanteur d'une nature morte et nous insensibilisent progressive-
ment à la ferveur de l'auteur et à la valeur de ses analyses (par exemple,
du mythe d'Œdipe et des mythes). Cette prose massive et anesthésique,
dont la loi principale est de « justification », ne s'explique-t-elle pas par
la théorie de M. Diel? Celui-ci avoue trop humblement qu'il doit se soi-
gner lui-même avant de soigner ses malades, pour qu'on ne lui suggère
pas de chercher dans ses discours les signes de la « fausse motivation ».
M. Chastaing.

Paul Ricœur. - Philosophie de la Volonté. Le Volontaire et V Invo-


lontaire. Paris, Aubier, 1950, in-8°.

Il ne saurait être question de résumer ici l'ouvrage si ample et si


dense de M. Paul Ricœur. Rendons d'abord hommage au talent de
l'auteur, à sa dialectique souple et subtile et à l'extrême ingéniosité de
sa forme.
Pour le bien comprendre, il faut accepter, au moins provisoirement,
les postulats de la phénoménologie et, en particulier, admettre la légi-
timité d'une eidétique de la volonté qui dépasse la psychologie et pour
laquelle le motif, le besoin, l'effort, l'émotion, la décision, le consente-
ment, etc., considérés comme autant de « fonctions du Cogito », comme
des intentions du Je, ne se comprennent que par leur « type de visée »,
et ne relèvent, à ce titre, ni de l'analyse, au sens où celle-ci est une
décomposition, ni de l'explication causale, ni, par suite, de la méthode
génétique. La phénoménologie est le contraire d'un naturalisme. Il s'agit
d'abord de décrire, c'est-à-dire de rechercher la signification profonde
des concepts impliqués dans celui de volonté, ou qui lui sont connexes,
puis de découvrir les rapports intelligibles que ces concepts ont entre
eux, en s'aidant, il est vrai, d'une référence intuitive « au mystère cen-

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