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Les dossiers que nous vous proposons dans ce rapport complètent, prolongent ou explicitent

davantage les conseils qui avaient été donnés dans le précédent rapport : vous trouverez ainsi des
exemples d’entraînement à la lecture, de travail par compétences (compréhension de l’écrit et de
l’oral, expression écrite et orale…) mais aussi d’interactivité ou des différentes formes d’évaluation.

Le jury a souhaité également attirer l’attention des candidats sur les confusions qui ont pu
survenir notamment en ce qui concerne l’entraînement à une compétence et l’évaluation de cette
même compétence. Par ailleurs, il convient de souligner que la signification des différents documents
est, pour le professeur ou le candidat, essentielle : la dégager est une étape préalable à l’élaboration
du projet pédagogique et elle lui donne toute sa cohérence.

Souvent, les arguments qui sont avancés pour justifier le choix de la classe destinataire sont
liés à la maturité des élèves par rapport au thème abordé : il importe également de faire le lien avec
les programmes de la classe concernée pour étayer l’argumentation. Comme il a été signalé dans les
considérations liminaires, il est essentiel d’éviter toute démarche systématique qui ne tiendrait pas
compte de la spécificité du dossier proposé : le projet qui est exposé par le candidat doit s’appuyer sur
des exemples précis, des choix linguistiques qui sont au service des objectifs visés et qui s’inscrivent
dans une démarche d’ensemble cohérente, réaliste, adaptée au public visé.

Enfin, il conviendra d’éviter les expressions stéréotypées (toutes les lectures proposées sont
expressives…). Il importe de s’interroger sur l’intérêt que peut représenter la lecture. Il peut être
intéressant par exemple de proposer aux élèves la même lecture d’un passage en employant des tons
différents et leur demander celui qui correspondrait le mieux au passage étudié ce qui permet d’en
vérifier ainsi la bonne compréhension .
Dossiers proposés:

Dossier Collège N°1 (Marylène Millet)

Dossier Collège N°2 (Jacqueline Manach)

Dossier Collège N° 3 (Régina Mouette)

Dossier Collège N°4 (Mireille Valestra)

Dossier Collège N°5 (JacquelineManach)

Dossier Lycée N°1 (Michel Berastegui)

Dossier Lycée N°2 (Michel Hernandez)

DOSSIER COLLEGE N° 1
ère
EPREUVE PROFESSIONNELLE, 1 PARTIE
EXPLOITATION PEDAGOGIQUE DE DOCUMENTS
(Durée de la préparation : 2 heures)
(Durée de l’exposé : 30’ maximum)
(Durée de l’entretien : 20’ maximum)

A-Vous exposerez ce qui vous paraît être la signification et l’intérêt des documents de ce
dossier

B-Vous présenterez :
L’organisation de la séquence (3 ou 4 heures) en fonction des supports et de la classe
destinataire.
L’évaluation sommative-de l’expression orale ou de l’expression écrite- en fin de
séquence : vous précisez les consignes données aux élèves pour la préparer, les
modalités et les critères d’évaluation.

C-Vous exposez la préparation d’une séance portant sur le poème Elegia. : schéma directeur,
objectifs, démarche pédagogique, travail en classe et à la maison.

D-Entretien en français avec le jury.


EL COMIENZO

Era el primer día de curso en la escuela de Obaba. La nueva maestra andaba de pupitre en pupitre
con la lista de los alumnos en la mano.
- ¿Y tú ? ¿Cómo te llamas ? -preguntó al llegar junto a mí-.
- José –respondí-, pero todo el mundo me llama Joseba.
- Muy bien.
La maestra se dirigió a mi compañero de pupitre, el último que le quedaba por preguntar :
- ¿Y tú ? ¿Qué nombre tienes ?
El muchacho respondió imitando mi manera de hablar :
- Yo soy David, pero todo el mundo me llama el hijo del acordeonista.
Nuestros compañeros, niños y niñas de ocho o nueve años de edad, acogieron la respuesta con
risitas.
- ¿Y eso ? ¿Tu padre es acordeonista ?
David asintió.
- A mí me encanta la música –dijo la maestra-. Un día traeremos a tu padre a la escuela para que nos
dé un pequeño concierto.
Parecía muy contenta, como si acabara de recibir una noticia maravillosa.
- También David sabe tocar el acordeón. Es un artista -dije yo-.
La maestra puso cara de asombro :
- ¿De verdad ?
David me dio un codazo.
- Sí, es verdad –afirmé-. Además tiene el acordeón ahí mismo, en la entrada. Después de la escuela
suele ir a ensayar con su padre.
Me costó terminar, porque David quiso taparme la boca.
- ¡Sería preciso escuchar un poco de música ! –exclamó la maestra-. ¿Por qué no nos ofreces una
pieza ? Te lo pido por favor.
David se fue a por el acordeón con cara de disgusto, como si la petición le produjera un gran pesar.
Mientras, la maestra colocó una silla sobre la mesa principal del aula.
- Mejor aquí arriba, para que podamos verte todos -dijo.
Instantes después, David estaba, efectivamente, allí arriba, sentado en la silla y con el acordeón entre
sus brazos. Todos comenzamos a aplaudir.
- ¿Qué vas a interpretar ? -preguntó la maestra.
- Padam Padam » -dije yo- anticipándome a su respuesta. Era la canción que mi compañero mejor
conocía, la que más veces había ensayado por ser tema de ejecución obligada en el concurso
provincial de acordeonistas. David no pudo contener la sonrisa. Le gustaba lo de ser el campeón de
la escuela, sobre todo ante las niñas.
- Atención todos –dijo la maestra con el estilo de una presentadora-. Vamos a terminar nuestra
primera clase con música. Quiero deciros que me habéis parecido unos niños muy aplicados y
agradables. Estoy segura de que vamos a llevarnos muy bien y de que vais a aprender mucho.
Hizo un gesto a David, y las notas de la canción –Padam Padam…- llenaron el aula. Al lado de la
pizarra, la hoja del calendario señalaba que estábamos en septiembre de 1957.

Bernardo Atxaga, El hijo del acordeonista, 2004


ELEGÍA

La niña rosa, sentada.


Sobre su falda,
como una flor,
abierto, un atlas.

¡ Cómo la miraba yo
viajar, desde mi balcón !

Su dedo, blanco velero,


desde las islas Canarias
iba a morir al mar Negro.

¡ Cómo la miraba yo
morir, desde mi balcón!

La niña, rosa sentada.


Sobre su falda,
como una flor,
cerrado, un atlas.

Por el mar de la tarde


van las nubes llorando
rojas islas de sangre.

Rafael Alberti, Marinero en tierra.

Siempre recordaré aquel último día de verano.


Fue diferente, nunca pensé que pudiera suceder algo semejante.
Todavía lo recuerdo como si hubiera ocurrido ayer
y, con el paso de los años, he comprendido
las palabras de mi abuelo cuando se lo conté,
y que, parece ser, son unos versos de no sé quién :
« El árbol tiene pájaros porque les deja volar » ;
y también otras palabras que encontré yo,
tiempo después de aquel último día de verano :
« Ninguna criatura puede aprender lo que no cabe
en la forma de su corazón ».
Cristina Pérez Navarro,
El último día de verano, Anaya, 2003.
SUGGESTIONS PEDAGOGIQUES
_____________________

Ce dossier, proposé dans une classe de troisième se compose de quatre supports : le début du
roman de Bernardo Atxaga, El hijo del acordeonista, un court texte de Cristina Pérez Navarro et les
dessins qui viennent l’illustrer, le poème de Rafael Alberti, Elegía.
Signification et intérêt des documents de ce dossier :
Evocation d’un souvenir marquant qui met en scène la rencontre avec l’autre ; on y évoque la
complicité, le besoin de liberté. La prise de conscience de l’espace de liberté accordé force
respect et reconnaissance de celui qui l’a offert.

Les différents supports seront étudiés dans l’ordre suivant :


Support n° 1 : El hijo del acordeonista (texte)
Il s’agit d’un souvenir rapporté par le narrateur qui évoque un moment important de sa vie, le jour de
la rentrée des classes où David, son compagnon, joue un morceau d’accordéon à la demande de la
maîtresse : complicité à peine voilée entre les deux enfants, attitude d’une maîtresse qui cherche à
faire bénéficier ses élèves des compétences de chacun, travaille à leur motivation et ouvre son
enseignement aux disciplines artistiques…
Mais c’est le souvenir marquant, à jamais gravé dans la mémoire du narrateur évoquant l’ami
maintenant disparu, qui intéresse avant tout puisqu’il fonde l’association des supports.
L’idée du souvenir mais aussi de départ, de rupture, de prise de conscience éclaire l’ensemble du
projet.
Support n° 2 : Siempre recordaré aquel último día de verano, Cristina Pérez Navarro (texte) + dessins.
Dernière page d’un livre « pour enfants » constitué d’une séries d’images qui éclairent le texte
proposé. En donnant l’ensemble des supports à la classe on lève l’énigme contenue dans ce petit
texte qui révèle de la part du narrateur une prise de conscience que le passage du monde de
l’enfance à celui d’adulte a favorisée. Souvenir gravé dans la mémoire de celui qui a compris combien
l’espace de liberté laissé à l’être cher ne peut que nourrir et enrichir la relation mutuelle de respect et
de reconnaissance.
Support n° 3 : Elegía, Rafael Alberti.
Regard du poète porté sur l’enfant dont les seules perspectives de voyage restent le rêve, Alberti
évoque l’impossible voyage et le déclin du jour, symbole de celui de la vie.

Projet de séquence

Première séance : El comienzo (texte).

Il s’agit d’entraîner les élèves à la compréhension d’un texte long, de les amener à rendre compte en
s’appuyant sur ce qu’ils connaissent ou sur ce qui fera l’objet d’acquisitions nouvelles :
- localisation dans le temps (dates) et dans l’espace (ahí, aquí arriba, allí arriba, al llegar junto a mí, al
lado de), mouvement ve rs (andar de pupitre en pupitre, irse a por) ;
- présentation du sujet (identité, âge) ;
- lexique de la salle de classe (el aula, la silla, la pizarra…), de l’enseignement (aprender, enseñar) ;
- expression des goûts, de la satisfaction, de la joie, de la surprise, du mécontentement (acogieron la
respuesta con risitas, me encanta la música, parecía muy contenta, recibir una noticia maravillosa,
puso cara de asombro, no pudo contener la risita, le gustaba lo de ser campeón) ;
- formulation de questions, réponses (pedir, preguntar) ;
- expression de l’habitude, de la répétition, de la difficulté à …(costarle a uno), de la nécessité (ser
preciso), de l’obligation, de la certitude (estar seguro de que) ;
- utilisation des verbes : llevarse bien, quedar por, acabar de.

Activité d’entraînement à la compréhension de l’écrit


Modalités : classe entière / groupes de trois élèves.
S’agissant d’un entraînement à la compréhension de l’écrit, le texte, distribué à la classe, est d’abord
lu par le professeur qui sollicite les réactions de la classe. Il convient en effet de distinguer ce qui
relève des apprentissages de ce qui fait l’objet d’une évaluation.
Par groupes de trois (deux groupes ont la même consigne) :
repérer ce qui nous donne des indications sur :
1- la situation d’énonciation (narrateur/auteur/personnages) ;
2- l’évocation du souvenir (où, quand, qui… importance du moment évoqué) ;
3- les réactions de la maîtresse ;
4- le personnage de David (tout ce qui nous est dit du fils de l’accordéoniste, comment son ami
José, à travers les propos échangés avec la maîtresse, en fait le héros de la scène).
En fonction du niveau de la classe, on pourra indiquer les passages sur lesquels portera la recherche.
La mise en commun permet la restitution de la scène et de ce fait la mobilisation de faits de langue du
texte et les apports nouveaux (exemples donnés ci-dessus).
Toutes ces tournures à mémoriser seront réactivées et réutilisées en contexte lors de la séance
suivante. Outre le travail de mémorisation, on demandera de proposer un autre titre au texte et de le
justifier (ex : La representación : aquel día)

Deuxième séance : Siempre recordaré aquel último día de verano, Cristina Pérez Navarro + dessins.
Reprise : rendre compte de la scène évoquée en présentant les réactions et sentiments des
principaux personnages (ou pas de reprise car les objectifs linguistiques retenus seront nécessaires
au travail sur le support proposé lors de cette deuxième séance).
Cours : activité d’entraînement à l’expression orale à partir d’un texte court que les dessins vont
permettre d’expliquer.
Modalités : classe entière
L’activité est préparée par un travail écrit.
Deux pistes peuvent être données :
¿ Qué sucedió aquel último día de verano ? ( Il s’agit de rendre compte à partir des dessins en
utilisant la langue du texte ( aquel último día de verano - fue diferente – nunca pensé que pudiera
suceder algo semejante – Todavía lo recuerdo…- he comprendido – se lo conté – tiempo después de
aquel último día de verano…) et les apports du cours précédent (irse a por – al llegar junto a – a él le
encantan los pájaros – estaba muy contento comi si acabara de …- poner cara de asombro – costarle
a uno – no poder contener la risa – estar seguro de que…- llevarse bien )
¿ Qué significa « El árbol tiene pájaros porque les deja volar » ?
Réemplois et apports nouveaux : mirar desde la playa – ir volando por – estar triste, solo- no hay
nadie - tomar conciencia de que – es preciso… curarlo, dejarlo vivir, volar – necesita viajar…
On prépare ainsi la prochaine séance portant sur le poème de R. Alberti ; compréhension et
expression en seront facilitées.
Trace écrite : mirar desde – viajar – estar triste, solo – ir a – ir por – ir + gérondif.
Consignes de travail : mémoriser les 7 premiers vers, les expressions notées sur le cahier.
Compétences travaillées en vue de l’évaluation sommative : lexicales, grammaticales (emploi de la
ère
1 personne du passé simple : pensé, se lo conté).

Troisième séance : Elegía, Poème de Rafael Alberti

Reprise : Nunca pensó que pudiera suceder algo semejante. Contar lo que sucedió.

Cours : Entraînement à la compréhension de l’oral (les élèves n’ont pas le texte)


Le professeur dit le texte, qu’il connaît parfaitement, plutôt qu’il ne le lit : expression d’une profonde
lassitude, du voyage impossible, de l’enfermement et de la solitude, du déclin du jour et de la vie. Il
reprend à l’occasion une strophe, utilise la redondance.
Réaction des élèves. Elles sont mises à profit pour élaborer la compréhension du poème.
On attend une présentation de la scène ( la niña está sentada…tiene un atlas…está abierto /
cerrado…lo mira… El poeta la mira desde su balcón …le gustaría viajar…pero…)
On met en évidence la solitude de la fillette ( La mira…pero la niña no lo ve, está sola, no hay nadie
con ella…), son rêve, son souhait d’aller ailleurs, de voir autre chose (le gustaría viajar, ir por…), son
impossibilité à partir (está sentada, no puede moverse… estará enferma…) l’immobilisme que le
temps présent et pressant rend insupportable.
On demandera de repérer ce qui évoque la couleur, le mouvement, le voyage, la fin… de la journée,
du voyage, de la vie (Por el mar de la tarde van las nubes llorando rojas islas de sangre).
Mise en commun : les idées sont organisées au tableau.
Reprise de l’ensemble du poème strophe par strophe. La redondance des formes et de certaines
strophes facilite la mémorisation du poème pendant le cours.
Le poème, distribué en fin de séance, est repris par les élèves dans un exercice de lecture ou mieux
de récitation (certains l’auront déjà mémorisé ).
Evaluation formative
critères retenus : restitution achevée / intonation, rythme, accentuation, tempo, sonorités /schéma
intonatif de la phrase exclamative / respect de la ponctuation, de l’enjambement / absence de
nasalisation de la voyelle devant « n » / synalèphe (o/u) / liaison : unatlas /d/ intervocalique /
phonème /s/ de rosa.
Consignes de travail préparant à l’évaluation sommative : mémoriser le poème, relire les textes, revoir
la trace écrite de la séquence, le passé simple.

Quatrième séance : évaluation sommative

Expression écrite

Recuerdas aquel verano, cuando encontraste un pájaro herido… se lo cuentas a tu abuelo.


Ce travail a déjà été réalisé, pendant la deuxième séance, lors d’un entraînement à l’expression orale,
avec utilisation de la troisième personne puisqu’il s’agissait de raconter l’histoire suggérée dans le
petit texte et explicitée par la série de dessins. Cette fois, on demande un récit à la première
personne. Les mots et structures relevés dans le cahier pourront être repris par les élèves alors en
mesure de réussir cet exercice d’expression écrite. Ils pourront y ajouter ce que l’étude du poème de
Alberti aura permis de fixer : (abrir, cerrar los brazos, mirar desde , viajar, iba a morir a…, por el mar /
el cielo, las nubes, ir + gérondif).
OU :
Siempre recordaré aquel último día de verano (il s’agit de raconter l’histoire à partir des dessins dont
les élèves disposeront).

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