de la maternelle

au cycle 3
Ressources gratuites

La poésie
au quotidien
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Fiche d’activité 2

Réalisation de l’arbre à poèmes

de la classe
Objectifs
– Apprécier un poème, y repérer des mots évocateurs (ou amusants), faire part de ses impres-
sions et les exprimer par un dessin ou une peinture libre.
– Participer à une production collective.

Matériel
– Boîte à poèmes (remplie des textes déjà rencontrés, lus, dits, mémorisés et produits).
Les élèves peuvent également choisir des textes à la maison avec leurs parents et les installer
de la même manière sur l’arbre de la classe.
– Arbre réalisé en arts visuels installé dans le coin poésie de la classe (y sont déjà accrochés des
éléments plastiques, des lettres décorées plastiquement par les élèves).
– Cartons de couleur de la forme d’une feuille ou cartons à découper (colle + ciseaux).

Consigne
« Choisir dans la boîte à poèmes un texte, le coller sur une carte-feuille (ou sur une carte dont
la forme évoque le texte choisi), l’illustrer et l’accrocher sur l’arbre de la classe. »

Place et rôle de l’enseignant

– Assure la mise en voix des textes à la demande des élèves.
– Interagit avec chaque élève pour l’inciter à exprimer son ressenti, à justifier son choix.
– Structure et reformule les acquis (identification du titre, de l’auteur, du thème du texte, du
procédé d’écriture…).
– Aide à la réalisation technique de la tâche si nécessaire.

Traces conservées
– L’arbre se couvre au fil des jours et des semaines de textes choisis par les élèves.
– L’enseignant peut donner des contraintes thématiques, d’auteurs ou encore liées à un pro-
cédé d’écriture.
– L’arbre peut sortir de la classe pour certaines occasions (journées portes ouvertes, exposi-
tion, semaine de l’école maternelle) et suivre les élèves l’année scolaire suivante.
– Des photographies de l’arbre au fil de l’année et du parcours maternel sont conservées dans
le cahier de vie de la classe, dans le carnet culturel des élèves.

32 l a poési e aU QUoT i Di e N

La poésie au quotidien 2
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Faire une place à la poésie dans le temps de l’élève,

dans le temps de l’enfant

Durant le temps scolaire et au sein de la classe

Ouvrir les portes de l’école maternelle à la poésie, c’est aussi accorder du temps dans
la journée de classe pour vivre des expériences poétiques variées.
La création d’un univers poétique invite les élèves à fréquenter librement les espaces
et les textes, comme et quand ils le souhaitent.
Toutefois, la pratique de la poésie à l’école maternelle exige de l’enseignant d’installer
une régularité et d’organiser des moments clairement identifiés, ritualisés d’écoute, de
diction, d’expression et de création.
L’enseignant inscrira à l’emploi du temps de la classe des temps spécifiques d’apprentissage
pour découvrir, mémoriser, restituer et écrire. Ces rendez-vous organisés doivent réunir
des conditions de concentration et de communication remarquables. C’est pourquoi il
est judicieux de les positionner en début ou en fin de demi-journée.
Ce temps s’organisera dans un espace identifié et selon un déroulement ritualisé :
– installation des enfants dans le coin regroupement, dans le coin poésie de la classe,
dans un espace aménagé de l’école, dans la BCD (bibliothèque centre documentaire),
à l’extérieur sous un arbre, dans l’espace herbé ou boisé ;
– l’enseignant annonce le temps d’écoute et de travail : « Voilà, je vais dire (ou lire)
de la poésie » ou : « Nous allons maintenant dire ou produire des poèmes », afin
d’installer un cadre explicite d’activité ;
– un rituel sonore peut aussi être utilisé (bâton de pluie, utilisation d’un instrument
de musique, quelques notes de musique) ;
– l’affichage d’un référent visuel correspondant au domaine investi choisi en début par le
groupe classe (une reproduction d’œuvre d’art, une production plastique par exemple) ;
– chaque jour, l’enseignant offrira aux élèves la lecture de quelques poèmes courts
ou d’extraits qu’il a choisis autour d’une résonance commune dans des conditions
d’écoute et de partage.

L’oiseau du Colorado
Mange du miel et des gâteaux
Du chocolat et des mandarines
Des dragées des nougatines
Des framboises des roudoudous
De la glace et du caramel mou 3.
[…]

Robert Desnos

3. Robert Desnos, « L’oiseau du Colorado », Destinées arbitraires, Gallimard, 1975.

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La poésie au quotidien 3
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Le maître pourra également ponctuer la journée de ces lectures offertes en regroupant

les élèves après des activités vécues en ateliers et ainsi assurer la cohésion du groupe
classe. Attention toutefois à ne pas utiliser l’écoute poétique pour simplement gérer
la classe.

Au-delà du temps scolaire, dans le cadre des activités périphériques et à la maison

Au-delà de la classe, l’enfant vit de nombreuses expériences et effectue des ren-
contres qu’il convient de ne pas ignorer et qu’il nous faut peut-être également guider
et accompagner.
Ainsi, la poésie doit trouver toute sa place dans les Activités Pédagogiques Complé-
mentaires (APC) offertes à tous les élèves à la rentrée 2013. L’éveil sensoriel, l’écoute,
la diction et la création peuvent y être proposés, en lien et en articulation avec la
production plastique, la pratique vocale et musicale. En continuité enfin, avec les acti-
vités motrices, plus particulièrement à caractère gymnique et esthétique (expression
corporelle, danse).
Associer les parents aux expériences poétiques vécues par l’enfant, les inviter à vivre
à leurs côtés le même voyage dans l’univers des mots, leur donner l’envie d’explorer
par eux-mêmes, seuls et/ou accompagnés de leurs enfants, ce monde merveilleux de
la poésie relève aussi de notre ambition professionnelle.
Ainsi, l’installation d’une boîte ou d’une corbeille à poèmes dans la classe peut donner
lieu à une invitation aux parents à lire avec leur enfant le soir à la maison le poème
que l’enfant a choisi d’emmener dans la journée. Parents et enfants peuvent également
rechercher et choisir de nouveaux textes que l’enfant apportera à l’école – pour les
présenter à ses camarades – ou déposera plus discrètement dans la boîte à poèmes.
L’école doit aussi assurer la communication et la valorisation des textes produits par
la classe aux parents sous des formes et à des temps divers comme dans le cadre d’une
exposition temporaire (en temps scolaire lors de portes ouvertes ou en périphérie du
temps scolaire), par la distribution d’un recueil de classe ou plus simplement encore
par la transmission régulière du cahier de vie de l’enfant.

Faire de la poésie un fil rouge du projet d’école

Le projet d’école est un outil de cohérence et de pilotage à l’interne et à l’externe qui s’ins-
crit dans la durée pour l’ensemble des acteurs de l’école ; voici quelques axes possibles.

Accorder à la poésie une place dans le quotidien des classes maternelles :

– activités poétiques inscrites à l’emploi du temps, ritualisées et explicites ;
– accessibilité de la poésie par l’aménagement d’espaces spécifiques, par la mise à
disposition d’affichages évolutifs.

Accompagner et valoriser les productions des élèves :

– alternance de travaux en collectif et de travaux en groupes restreints ;
– différenciation pédagogique et progressivité des apprentissages ;

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La poésie au quotidien 4
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Fiche d’activité 5

Création poétique

Je jouais
 Je jouais à grimper à l’arc-en-ciel
 comme à l’échelle
 Sur le jaune
 j’ai cueilli des boutons d’or
 Sur l’orange
 j’ai des clémentines
 Sur le rouge
 des framboises et des cerises
 Plus haut, j’ai respiré les violettes
 Dans le bleu
 j’ai coupé une fenêtre de ciel
 pour voir l’indigo
 Et je suis tombé par la fenêtre
 sur l’herbe verte 10.

Luce Guilbaud

Objectifs
– Apprécier un poème, y repérer des mots évocateurs (ou amusants), faire part de ses impres-
sions et les exprimer par un dessin ou une peinture libre.
– Dire des comptines, poèmes ou autres textes en adoptant un ton approprié.
– Contribuer à l’écriture d’un texte.

Déroulement
1. dans le jardin, écoute poétique.
Les élèves rejoignent un jardin proche de l’école ou plus éloigné à l’occasion d’une sortie
pédagogique. Ils s’installent confortablement et le rituel d’écoute poétique est réalisé
(quelques notes de musique, bâton de pluie).
– « Je vais vous lire un poème de Luce Guilbaud. Je vais vous demander, juste après, de me
dire un mot du texte que vous avez retenu, qui vous a marqué. » Le maître propose une
première mise en voix du poème.
– Les élèves énoncent les mots qu’ils ont mémorisés. Un premier échange est organisé
autour de leurs choix. Le maître note sur un carnet les mots proposés.
– Il propose une deuxième lecture du texte puis invite les élèves à l’accompagner dans une
troisième oralisation.

10. Luce Guilbauld, L’Enfant sur la branche, coll. « Le farfadet bleu », Éditions L’Idée bleue, 2008.

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La poésie au quotidien 5
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2. dans le jardin, collecte poétique.

Le maître invite maintenant les élèves à regarder autour d’eux et à choisir individuellement
un élément du jardin à « capturer » pour créer un nouveau poème.
Les élèves les énoncent ensuite oralement et l’enseignant en prend note sur son carnet et
photographie ces éléments (un arbre, une feuille, une fontaine, une fleur, un oiseau…).
Les élèves ferment les yeux et choisissent maintenant une odeur, un parfum, un bruit du
jardin. L’enseignant peut réaliser un enregistrement sonore.

3. en classe, en atelier, création poétique.

En phase orale collective préparatoire aux ateliers, l’enseignant invite les élèves à restituer ce
qu’ils ont retenu du poème de Luce Guilbaud et ce qu’ils ont fait dans le jardin.
En regroupement homogène dirigé, l’enseignant présente les photographies prises dans
le jardin et demande aux élèves de rappeler les éléments choisis. L’enregistrement sonore
est aussi présenté. Sous dictée à l’adulte, un nouveau poème est rédigé par chaque groupe
selon le modèle de Luce Guilbaud.

Je jouais au jardin
Je jouais à grimper……………..
comme à l’échelle
Sur…………………….
j’ai cueilli…………………..
Sur……………………
j’ai…………………
Sur……………
……………………………………..
Plus haut, j’ai respiré…………….
Dans…………….
j’ai coupé……….
pour voir……………
Et je suis tombé…………..
sur l’herbe verte.

L’enseignant suscite la restitution de l’expérience vécue dans le jardin, guide la production

d’écrit par dictée à l’adulte, aide à la reformulation.
L’accompagnement de l’enseignant s’adaptera aux besoins et aux capacités des élèves. Le
recours aux photographies et à l’enregistrement pourra également être modulé. Enfin, pour
les élèves qui en sont capables, l’enseignant attendra l’insertion d’un ou deux vers supplé-
mentaires évoquant les parfums et les odeurs.

Traces conservées
Les poèmes sont rassemblés dans un recueil et sont illustrés par les élèves. Le recueil est présenté
aux parents et aux autres classes de l’école puis est conservé dans le coin poésie de la classe.

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Fiche d’activité 7

Mettre en voix un poème

Conversation
Comment ça va sur la terre ?
 – Ça va ça va, ça va bien.

Les petits chiens sont-ils prospères ?

 – Mon Dieu oui merci bien.

Et les nuages ?
 – Ça flotte.

Et les volcans ?
 – Ça mijote.

Et les fleuves ?
 – Ça s’écoule.

Et le temps ?
 – Ça se déroule.

Et votre âme ?
 – Elle est malade
 le printemps était trop vert
 elle a mangé trop de salade 12.

Jean Tardieu

Objectifs
Repérer la structure du poème et l’interpréter.

Déroulement
– Ne pas donner le titre du poème.
– Faire mémoriser le poème en écho : l’enseignant dit un vers, les élèves le répètent ensemble,
un à un, en « cascade ».
– Demander aux élèves de réagir sur le poème. Nul doute qu’ils auront repéré le jeu de questions
réponses. Donner alors le titre et leur demander pourquoi, à leur avis, Jean Tardieu a choisi ce
titre. Échanger sur ce qu’est une conversation, chercher des exemples de conversation. Mimer
une conversation.
– Dans la classe, reprendre la mémorisation du poème collectivement, l’enseignant posant les
questions, les élèves y répondant.
– Dans la salle de jeu, mettre les élèves par deux. L’un questionne, l’autre répond. Inverser
ensuite les rôles.
– Les élèves peuvent être enregistrés ou aller dire, par deux, le poème dans les autres classes.

12. Jean Tardieu, Le Fleuve caché, Gallimard, 1945.

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Fiche d’activité 8

Vivre un poème dans l’espace

Monstres
 Il y a des monstres qui sont très bons,
 Qui s’assoient contre vous les yeux clos de tendresse
 Et sur votre poignet
 Posent leur patte velue.

 Un soir –
 Où tout sera pourpre dans l’univers,
 Où les roches reprendront leurs trajectoires de folles,

 Ils se réveilleront 13.

Eugène Guillevic

Objectif
Vivre un poème dans l’espace pour mieux se l’approprier.

Déroulement
– Noter les représentations des élèves sur la façon dont ils imaginent des monstres, leur faire
dessiner des monstres, relever tout ce qui pour eux caractérise des monstres. Nourrir les
échanges avec d’autres illustrations de monstres (par exemple, celles de l’album Max et les
Maximonstres de Sendak).
– Dire le poème de Guillevic plusieurs fois. L’enregistrer et le faire écouter régulièrement.
– Mémoriser le poème collectivement comme on mémorise un chant. Quand les élèves ont
bien retenu le poème, faire une séance dans la salle de motricité.
– Faire rechercher des postures qui évoquent les monstres et travailler des variantes : posture
statique puis en mouvement sur place, en se déplaçant avec bruit, sans bruit…
– Se remémorer le poème, dire ce qu’il raconte. Proposer aux élèves, par deux, de mimer ce qui
se passe. Observer et faire partager tous les comportements intéressants pour les faire vivre
au groupe. Dégager deux temps importants :
. la première partie où le monstre est gentil et tendre ;
. puis le changement progressif quand la nuit arrive et quand les monstres vont se réveiller.
– Partager la classe en deux groupes (les promeneurs et les monstres) : des chaises sont dis-
posées dans la salle. Le poème enregistré servira de guide dans la mise en scène. Le premier
groupe se promène et s’installe sur une chaise. Le groupe des monstres se déplace, chacun
vers un promeneur pour s’asseoir contre lui, les yeux clos, « la patte sur le poignet ». Travailler
le réveil. Inverser les rôles. Réutiliser les éléments trouvés dans l’étape de recherche.
– On peut imaginer compléter ce travail avec des bruitages, des décors pour le finaliser.

13. Eugène Guillevic, Terraqué, Gallimard, 1945.

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La poésie au quotidien 8