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(Q L'Harmattan, 2009
5-7, rue de l'Ecole polytechnique; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan l@wanadoo.fr
ISBN: 978-2-296-07548-1
EAN : 9782296075481
Claude NJOMGANG
MACRODYNAMIQUE
L'Harmattan
A vaut-propos
I
Harrod, Roy F. «An Essay in Dynamic Theory», The Economic Journal, Vol.
49 1939, pp 14-38.
Introduction
2
Harrod. Roy F. (1948). Towards a Dynamic Economics. McMillan, London.
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II. Les outils de l'analyse dynamique
A. Statique et dynamique
Selon la terminologie de Ragnar Frisch3, un système est:
- Statique si son comportement est défini par des équations dont les
variables sont définies au même instant.
- Dynamique si son comportement dans le temps est déterminé par
des équations dont les variables sont datées à des instants
différents, chacune étant expliquée par la précédente.
De cette définition découlent les remarques suivantes:
? Tout système dont le comportement inclut le temps n'est pas
dynamique. C'est le cas d'un système soumis à un mouvement
historique mais non causal.
? Un système statique est toujours un système en équilibre, mais un
système dynamique n'est pas toujours un système en déséquilibre.
Un système dynamique dont toutes les variables croissent au même
taux est en équilibre.
B. Stabilité et stationnarité
Un système stationnaire est un système dont les variables sont
constantes dans le temps. C'est donc un cas particulier de système
dynamique en équilibre, dans lequel le taux de croissance des
variables est égal à zéro.
Un système dynamique est en équilibre stable si un écart par
rapport à l'équilibre met en jeu des forces qui tendent à l'y ramener.
Cette stabilité peut être absolue ou relative:
? La stabilité absolue est celle définie ci-dessus. Elle implique que
les variables du système convergent vers leur sentier initial à la fois
par le taux et le niveau de croissance.
? La stabilité relative implique seulement que ces variables
convergent vers un sentier parallèle au sentier initial.
3 Ragnar Frisch ,;
« On the Notion of Equilibrium and Disequilibrium». Review of
Economie Studies, III, Février 1936, pp 100-105. Cité par P,A. Samuelson: Les
fondements de l'analyse économique. Tome II; La stabilité des systèmes dynami-
ques. Traduction française. Gauthier-Villars, 1947, p.7
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De cette définition découle la remarque suivante: un système peut
être équilibré sans être stable, tandis qu'un système stable est toujours,
au départ, un système en équilibre. Il en résulte qu'une condition
d'équilibre ne doit pas être confondue avec une condition de stabilité.
Cette dernière se réfère à la condition de convergence du sentier de
croissance vers l'équilibre, lorsque pour une raison ou une autre il s'en
est écarté.
C. La statique comparative
La méthode dynamique étudie dans une approche causale, le
cheminement d'un système en dehors de l'équilibre, y compris la
convergence éventuelle vers un nouvel équilibre. L'équilibre y dépend
donc de la nature et de la vitesse de ce processus.
Dans la pratique, cette approche causale est difficile à mettre en
oeuvre. La relation causale entre l'existence de l'équilibre et le
processus de sa détermination est occultée du fait du grand nombre et
de la diversité des variables en présence. On dit qu'il y a hystérésis.
La dynamique est alors remplacée par la statique comparative,
méthode dans laquelle on détermine, décrit et compare un état
d'équilibre du système à l'ancien, après un changement dans la valeur
d'une variable exogène, les autres étant données, et sans référence au
processus de réalisation de l'équilibre, c'est -à-dire toutes choses
égales par ailleurs.
La dérivation partielle et la régression statistique sont les outils
formels de la statique comparative. La détermination du revenu
national d'équilibre dans le modèle du multiplicateur en est un
exemple simple,
D. Les équations différentielles et les équations aux différences
finies
Les équations différentielles et aux différences finie's sont
l'expression formelle, respectivement en analyse continue et
discontinue, de la dynamique des retards caractéristique de l'analyse
dynamique.
D.l. Les équations aux différences finies
Soit l'équation suivante qui lie le revenu national courant Yt aux
revenus antérieurs:
10
~
Yt- a'Yt-1 - a2Yt-2 - ... anYt-n = ao
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l'équation du cas discontinu ci-dessus qui lie le revenu national
courant Yt aux revenus antérieurs. On obtient l'équation différentielle
suivante, d'ordre n et homogène pour b = 0
dny dn-Iy
ao-+a\- +...+anY+b=O
dtn dtn- \
Y = cY + j{ :~] + G , ou encore
s Y - J{
:~] = G, avec s = l-c
équation différentielle linéaire du premier ordre non homogène que
nous utilisons également plus loin pour la typologie des mouvements
économiques.
III. Rappels sur la fonction de production
La fonction de production peut être définie comme une relation
entre les facteurs de production et le produit (courbe de production)
d'une part, entre les facteurs de production eux-mêmes (isoquants)
d'autre part. Sous sa forme globale elle s'écrit:
Y = A(t) F (K, L,)
où Y est le produit, K le capital, L le travail, A(t) une variable
d'échelle fonction du temps, pennettant de prendre en compte
notamment le progrès technique. Les points de suspension indiquent
que d'autres facteurs peuvent être introduits.
La fonction de production est une relation technique et
économique:
>- Relation technique, puisque les possibilités de production sont
détenninées par l'état des connaissances techniques et par
l'efficience technique des combinaisons de facteurs.
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? Relation économique, puisque les choix techniques sont
détem1inés par les ressources disponibles et par la rentabilité
(compétitivité) des techniques existantes.
La fonction de courte période traite le capital comme un facteur
fixe (stock de capital et technique de production donnés: K = Ka). La
courbe de production décrit alors les rendements du facteur variable
(le travail) selon la loi ricardienne des rendements décroissants.
La fonction de longue période traite tous les facteurs comme des
facteurs variables. Le sentier d'expansion décrit alors les rendements
d'écheIle de la production dans le temps. L'analyse économique
utilise plus particulièrement la fonction de courte période
y = F (K, L)
Dans sa présentation courante, le concept repose sur des hypothèses
néo-classiques simplificatrices et commodes pour l'analyse.
A. Hypothèses
? La fonction Y = F (K, L) est continue et deux fois dérivable,
s'annulant pour toute valeur nuIle de K ou de L.
? Les processus de production sont additifs, c'est-à-dire que le
produit obtenu avec deux processus associés est au moins égal au
produit obtenu avec deux processus séparés:
F(LI+L2, KI+K2) ~ FI(LI, KI) + F2(L2, K2)
Les rendements sont donc non décroissants.
? Les processus sont divisibles, c'est-à-dire susceptibles de
fonctionner à grande ou à petite écheIle sans perte de rendement:
F(KIn, Lin) = lin F(K, L)
Les rendements sont donc non croissants.
Corollaires:
? Rendements constants à l' écheIle. La fonction de production est
homogène de degré un. Si les facteurs sont multipliés par un
nombre h, la fonction est multipliée par hl :
F(hK, hL) = hl F(K, L)
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On en déduit le Théorème d'Euler, selon lequel à rendements
d'échelle constants, le produit est juste épuisé par la rémunération des
facteurs si chaque facteur est rémunéré à sa productivité marginale. A
rendements constants en effet, la productivité globale est égale à la
somme des productivités des facteurs:
y = (ay/ aK). K + (ay/ aL). L
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Graphique 1 : Les courbes de productivité à coefficients flexibles
PM, Pm (Ka, L)
PM
(Ka, L)
PT = productivité totale
PM = productivité moyenne du facteur variable (ici le travail)
Pm = productivité marginale }
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Graphique 2 : La fonction de production « régulière»
y = f(k)
o k
B. Les principales fonctions de production
B.l. La fonction à coefficients fixes (ou à facteurs
complémentaires)
Le type représentatif de cette famille de fonctions est la fonction
Walras-Léontief. La fonction globale s'écrit:
y = Min ( KJv, Liu)
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On en déduit les coordonnées de la fonction globale (graphique 3):
y = K/v =L/u
L = K (u/v)
Graphique 3 : Courbes de productivité à coefficients fixes
A
K/v
o ~
(u/v) (Ko,L)
PM, Pm
PM = Pm = 1/u
Pm=O (Ko,L)
o (u/v) K
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La fonction de courte période comporte ainsi deux branches de
part et d'autre de l'optimum A (graphique 3) :
)r Une branche croissante (OA) où la productivité (moyenne et
marginale) est positive et constante (PM = Pm = l/u).
)r Une branche horizontale au-delà de A où la productivité
marginale est nulle (Y constant et donc 8Y/8L = 0), et la
productivité moyenne décroissante (Y constant et L croissant,
donc Y/L décroissant)
Sentier d'expansion
lsoquant 2
v A
lsoquant 1
1V/U L
o
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Graphique 5 : Fonction de production à coefficients fixes
Jiu A
(v/u) k
4
dK/dL -= yolla (-~/a) L- Wa.1 -= (-~/a)[Y alla L-IJ/a] I L -= - (~/a) K/L < 0
d2K/dL2-= - ~/a {[ L dK/dL - K] I L3}> 0, puisque L dK/dL < K
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La fonction à rendements constants
On montre que le degré d'homogénéité de la fonction globale est
égal à ex+ ~, en posant:
(hK) a(hL) P = h a + P Y
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